DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI TITRER. v. a.

TITRER. v. a. Donner un titre d' honneur à une personne, à une terre; ou Donner à une personne les prérogatives attachées à certains titres.

TITRÉ, ÉE. participe

TITRÉ, ÉE. participe Un homme titré, Un duc, un pair, un grand d' Espagne, etc. On dit de même, Une femme titrée.

Terre titrée, Terre qui a le titre de duché, de marquisat, de comté, etc.

TITRIER. s. m.

TITRIER. s. m. Il se disait anciennement Du religieux chargé de veiller a la conservation des titres d' un monastère. On ne le dit plus qu' en mauvaise part, pour signifier, Un falsificateur de titres, un fabricateur de faux titres; encore ce dernier sens est-il maintenant peu usité.

TITUBATION. s. f.

TITUBATION. s. f. Action de chanceler. Il ne se dit guère que Du mouvement de nutation de l' axe de la terre.

TITULAIRE. adj. des deux genres

TITULAIRE. adj. des deux genres Qui a le titre et le droit d' une dignité sans en avoir la possession, sans en remplir la fonction. Les princes de cette maison ont été longtemps empereurs titulaires de Constantinople.

Il se dit aussi De quiconque est revêtu d' un titre, soit qu' il en remplisse, soit qu' il n' en remplisse pas la fonction. Professeur titulaire. Juré titulaire. Les membres titulaires d' une société savante.

Il s' emploie souvent comme substantif, dans le même sens. Cette chaire d' anatomie a été supprimée depuis la mort du dernier titulaire. Il n' est que le gérant de ce bureau de loterie, un tel en est le titulaire, une telle en est la titulaire.

Il se disait de même autrefois en parlant De charges, d' offices, de bénéfices. Le titulaire et le survivancier. Quand le titulaire et le survivancier sont de même avis, les deux avis ne sont comptés que pour un. Cette taxe ne regarde point les titulaires, elle ne regarde que ceux qui exercent par commission. Mettre le titulaire en possession du bénéfice. Troubler le titulaire dans sa possession.

TOAST. s. m.

TOAST. s. m. (On prononce et quelques-uns écrivent, Toste.) Mot emprunté de l' anglais. Proposition de boire à la santé de quelqu' un, à l' accomplissement d' un voeu, au souvenir d' un événement. Porter un toast. Il y eut vingt toasts portés. Les toasts sont parfois bruyants.

TOASTER. v. a. et n.

TOASTER. v. a. et n. Voyez TOSTER.

TOCANE. s. f.

TOCANE. s. f. Vin nouveau fait de la mère goutte. Bonne, excellente tocane. Tocane de Champagne.

TOCSIN. s. m.

TOCSIN. s. m. Bruit d' une cloche qu' on tinte à coups pressés et redoublés pour donner l' alarme, pour avertir du feu, etc. Dès que l' ennemi parut, on sonna le tocsin. Sitôt qu' on sonna le tocsin, les habitants accoururent de toutes parts pour éteindre le feu. On sonna le tocsin sur eux. Les factieux sonnèrent le tocsin pour ameuter le peuple.

Dans quelques villes, La cloche du tocsin, ou simplement, Le tocsin, La cloche destinée à sonner le tocsin. Le tocsin est bien placé dans cette tour.

Fig., Sonner le tocsin sur quelqu' un, Exciter contre lui le public.

Fig., Il a sonné le tocsin, se dit D' un orateur, d' un écrivain dont les paroles sont propres à soulever, à enflammer la multitude.

TOGE. s. f.

TOGE. s. f. T. d' Antiq. Robe de laine fort ample et longue, qui était le vêtement particulier des Romains, et qu' ils mettaient par-dessus la tunique. Les Romains se couvraient la tête d' un pan de leur toge, lorsqu' ils étaient incommodés du soleil ou de la pluie.

TOI. pronom personnel

TOI. pronom personnel Voyez TU.

TOILE. s. f.

TOILE. s. f. Tissu de fils de lin, de chanvre ou de coton. Toile fine, déliée. Toile claire. Grosse toile. Toile ronde. Toile de ménage. Toile bien unie. Toile lâche, serrée. Toile forte. Toile crue, écrue, qui n' a point encore été à la lessive. Toile jaune. Toile blanche. Toile demi-blanche. Blanchir de la toile. Toile de chanvre. Toile de lin. Toile de coton. Toile des Indes. Toile de linon. Toile de batiste. Toile de Hollande ou d' Hollande, de Normandie, de Bretagne, etc. Toile d' emballage. Faire le commerce des toiles. Tisser de la toile. Faire de la toile. Il a tant de pièces de toile sur le métier. Une aune de toile. Coupon de toile. Chemise de toile. Coller sur toile. Peindre sur toile.

Il se dit aussi de Quelques autres tissus Toile de crin. Toile d' amiante. Toile métallique.

Toile de mai, Toile qu' on enduit d' un emplâtre agglutinatif dans lequel il entre un peu de beurre, et une certaine quantité d' alcool affaibli, en place de térébenthine.

Toile cirée, Toile enduite d' une composition qui fait que l' eau ne la traverse pas.

Prov. et fig., C' est la toile de Pénélope, se dit D' une affaire qui recommence toujours, et ne finit point.

Toile peinte, Toile de coton qui est peinte de diverses couleurs. Il se dit d' Une toile peinte aux Indes, ou à la manière des Indes, avec des couleurs solides et durables. On imite aujourd' hui en France les toiles peintes des Indes, et on y peint des toiles de chanvre et de lin comme celles de coton.

Toile imprimée, Toile peinte par impression. Il se dit aussi d' Une toile préparée pour recevoir les couleurs du peintre.

Les toiles d' un moulin à vent, Les toiles tendues sur les ailes d' un moulin pour le faire aller.

Toile d' or, toile d' argent, Certains tissus légers dont la trame est d' or ou d' argent, et la chaîne de soie.

Toile d' araignée, Sorte de tissu que font les araignées avec des fils qu' elles tirent de leur ventre, et qu' elles tendent pour prendre des mouches.

TOILE

TOILE signifie particulièrement, Le rideau qui cache la scène, dans un théâtre. Quand la toile fut levée, on aperçut dans le fond du théâtre... Baisser la toile.

TOILE

TOILE signifie aussi, Tente. Il y a tant d' hommes sous la toile. L' armée est sous la toile, Elle est campée. Cette acception a vieilli.

TOILES

TOILES au pluriel, se dit, en termes de Chasse, Des pièces de toile avec lesquelles on fait une enceinte en forme de pare, pour prendre des sangliers. Il a tué le sanglier dans les toiles. Tendre les toiles.

Il se dit aussi de Grands filets que l' on tend pour prendre des cerfs, des biches, des chevreuils, etc. Quand on veut prendre des cerfs en vie, on les prend dans les toiles.

Fam., Il va se mettre dans les toiles, Il va se coucher.

TOILES

TOILES au pluriel, se dit encore de Certains rideaux qui descendent depuis le toit jusque sur la muraille d' un jeu de paume, et que l' on tire pour se mettre à l' abri du soleil. Tirer les toiles. Aller aux toiles. La balle a donne dans les toiles.

TOILERIE. s. f.

TOILERIE. s. f. Marchandise de toile. Le commerce de toilerie.

TOILETTE. s. f.

TOILETTE. s. f. Toile qu' on étend sur une table, pour y mettre ce qui sert à l' ornement et à l' ajustement des hommes et des femmes. Toilette unie. Toilette à dentelle.

Toilette de point, Point préparé pour servir de toilette. Elle acheta une belle toilette de point, de point d' Angleterre.

TOILETTE

TOILETTE se dit plus particulièrement Des flambeaux, des boîtes, des flacons, des carrés, etc., qui servent à une femme lorsqu' elle se pare. Toilette d' argent. Toilette de bois de Sainte-Lucie.

Dessus de toilette, Pièce de velours, de damas, etc., bordée de dentelle ou de frange, avec laquelle on couvre tout ce qui est sur la toilette. Dessus de toilette de velours. Dessus de toilette de damas.

TOILETTE

TOILETTE se dit également de Tout ce qui couvre et qui garnit le meuble devant lequel une femme se place, lorsqu' elle veut se parer. Belle toilette. Riche toilette. Sa toilette était magnifique. La toilette de ses noces. Mettre la toilette.

Il se dit aussi, et le plus souvent, Du meuble même qui est garni de ce qui sert à la parure d' une femme. La toilette n' est pas bien là. Approchez la toilette de la cheminée. Le miroir d' une toilette.

Voir une dame à sa toilette, l' entretenir à sa toilette, La voir, l' entretenir pendant qu' elle se coiffe.

Fig. et fam., Pilier de toilette, se dit d' Un homme qui assiste assidûment à la toilette d' une ou de plusieurs femmes. Cette phrase a vieilli.

Revendeuse à la toilette, marchande à la toilette, se dit de Certaines femmes qui vont porter dans les maisons des hardes, des étoffes, des bijoux à vendre. On dit dans la même acception, Vendre à la toilette, revendre à la toilette.

Prov., Plier la toilette, Enlever, emporter les hardes d' une personne. Il plia un beau matin la toilette, et s' en alla. Il se dit principalement D' un valet qui vole les hardes de son maître. Ce valet plia la toilette de son maître, et prit la fuite. Il a vieilli.

TOILETTE

TOILETTE se dit encore Des détails de l' ajustement, de l' action de se parer, de s' habiller, pour paraître en public, en société. Une toilette soignée, recherchée. Elle est en grande toilette. Faire sa toilette. Être longtemps à sa toilette. N' être occupé que de sa toilette. Un peu de toilette fait valoir la figure. La toilette de cet homme n' est pas longue. Son mari lui donne tant pour sa toilette. Elle aime la toilette. Elle dépense beaucoup pour sa toilette.

Cabinet de toilette, Petite chambre où l' on s' habille, où l' on se pare. Cette femme passe une bonne partie de ses matinées dans son cabinet de toilette.

TOILETTE

TOILETTE se dit aussi d' Un morceau de toile dont les marchands d' étoffes enveloppent leurs marchandises, et les tailleurs les habits qu' ils vont rendre.

TOILIER, IÈRE. s.

TOILIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend de la toile. La boutique d' un toilier. Marchand toilier.

TOILIER

TOILIER se dit également d' Un ouvrier qui fabrique de la toile.

TOISE. s. f.

TOISE. s. f. Mesure longue de six pieds. Toise marquée par pieds. Mesurer avec une toise, avec la toise, à la toise, la toise à la main.

Prov., On ne mesure pas les hommes à la toise, C' est par leur degré de mérite qu' il faut les apprécier.

Prov. et fig., Mesurer les autres à sa toise, Les juger d' après soi, les comparer à soi.

TOISE

TOISE signifie aussi, La longueur de six pieds. Il y a tant de toises de muraille. Faire marché à la toise. Travailler à la toise, à tant la toise.

Toise courante, La mesure en longueur de quelque chose que ce soit, dont la hauteur ou la largeur est supposée partout la même. Il a fait marché à la toise courante.

Toise carrée, Surface carrée dont le côté est une toise.

Toise cube, Cube dont chaque face a une toise carrée. Il se dit, par extension, d' Une quantité de matière équivalente à celle qui est renfermée dans un corps cubique de six pieds.

TOISÉ. s. m.

TOISÉ. s. m. Mesurage à la toise. Le juge a nommé des experts pour faire le toisé de cette maison. Ce toisé n' est pas juste, n' est pas exact.

Il signifie, en Mathématiques, La science ou l' art de mesurer les surfaces et les solides, et d' exprimer leur étendue ou leur volume en parties de certaines unités convenues: par exemple, en toises ou en mètres carrés, s' il s' agit de surfaces; cubes, s' il s' agit de volumes.

TOISER. v. a.

TOISER. v. a. Mesurer à la toise. Toiser un bâtiment, une muraille.

Toiser un soldat, Mesurer sa taille.

Fig. et fam., Toiser quelqu' un, toiser un homme, son homme, L' examiner avec attention pour apprécier son mérite, ou pour lui témoigner du dédain. Il l' a toisé de la tête aux pieds. Ils se sont toisés sans se dire un seul mot.

TOISÉ, ÉE. participe

TOISÉ, ÉE. participe Fig. et pop., Cette affaire est toisée, se dit D' une affaire terminée. Il se dit, le plus souvent, en mauvaise part, D' une affaire terminée désavantageusement. C' est une affaire toisée, il n' en faut plus parler. Cela est toisé.

Fig. et pop., C' est un homme toisé, C' est un homme dont la valeur est appréciée. Il ne se prend qu' en mauvaise part.

TOISEUR. s. m.

TOISEUR. s. m. Celui qui toise, dont la profession est de toiser. Il était toiseur des bâtiments du roi. Un habile toiseur. Toiseur en bâtiments.

TOISON. s. f.

TOISON. s. f. La laine d' une brebis, d' un mouton. Ce mouton a une belle toison. Abattre la toison. Laver, éplucher les toisons. Il a vendu tant de toisons de ses bêtes à laine. Toison pesant tant.

La toison d' or, La toison du bélier sur lequel les anciens poëtes feignent que Phrixus et Hellé passèrent la mer. Jason alla avec les Argonautes à la conquête de la toison d' or, qui était gardée dans la Colchide par deux taureaux vomissant des flammes.

La Toison d' or, ou absolument, La Toison, est aussi Le nom d' un ordre de chevalerie institué par Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Chevalier de l' ordre de la Toison, de la Toison d' or.

TOIT. s. m.

TOIT. s. m. Partie supérieure des bâtiments, des maisons, qui sert à les couvrir et à les abriter. Toit plat. Toit en pointe. Les toits en pointe sont en usage dans le Nord; les toits plats, dans le Midi. Toit en dos d' âne. Toit en terrasse. Toit à l' italienne. Le couvreur travaille sur le toit de la maison. La couverture du toit est d' ardoise, de tuile, de plomb. Ce toit a un comble de bois, de fer, avec une couverture de cuivre. Monter sur le toit. Aller d' un toit à l' autre.

Habiter sous le même toit, Loger dans la même maison. Ils habitaient tous les deux sous le même toit.

Le toit paternel, se dit quelquefois en parlant De la maison paternelle. Sous le toit paternel. Loin du toit paternel.

Fig., Un toit hospitalier, un toit protecteur, Une maison où l' on reçoit l' hospitalité, où l' on trouve un refuge. Un humble toit, Une petite maison de peu d' apparence, une chaumière qu' habitent de pauvres gens.

Fig., d' après l' Évangile, Publier, prêcher une chose sur les toits, En parler publiquement, l' annoncer hautement. On dit aussi, familièrement, Dire une chose sur les toits, La répandre, la divulguer partout.

TOIT

TOIT dans un Jeu de paume, Les ais en forme de toit qui couvrent la galerie, le côté du dedans, et l' autre bout du jeu où est la grille. Dans les jeux de paume qui ont ce qu' on appelle un dedans, il y a trois toits. Quand on joue partie à la paume, il faut servir la ballé sur le toit de la galerie. La balle a porté sur les deux toits. Il y avait aussi une manière de petit toit au jeu de longue paume, pour servir la balle.

Prov. et fig., Servir quelqu' un sur les deux toits, Lui faciliter les moyens de réussir dans ce qu' il souhaite, ou Lui donner occasion de paraître, de se faire valoir.

Toit à cochons, à porcs, La petite loge où l' on enferme ces animaux.

Fig. et fam., C' est un toit à cochons, se dit D' une chambre malpropre.

TOIT

TOIT dans les Mines, La partie de la roche qui couvre la mine ou le filon.

TOITURE. s. f.

TOITURE. s. f. Ce qui compose le toit d' une maison, d' un bâtiment. Les couvreurs et les charpentiers travaillent à la toiture. Il faut beaucoup de tuile, d' ardoise, de plomb et de bois pour la toiture. Faire des réparations à la toiture.

TÔLE. s. f.

TÔLE. s. f. Fer battu et réduit en feuilles ou plaques minces, dont on fait des poêles et d' autres ouvrages. Son poêle n' est pas de fonte, il est de tôle. Tuyaux de tôle. Cheminée garnie de tôle. Vase et plateau de tôle vernie.

TOLÉRABLE. adj. des deux genres

TOLÉRABLE. adj. des deux genres Qu' on peut tolérer, qu' on peut supporter. Pensez-vous que cela soit tolérable? Si c' est un défaut, il est bien tolérable. Cette douleur n' est pas tolérable.

TOLÉRANCE. s. f.

TOLÉRANCE. s. f. Condescendance, indulgence pour ce qu' on ne peut empêcher, ou qu' on croit ne devoir pas empêcher. Longue tolérance. Ce n' est pas un droit, c' est une tolérance. Il ne jouit de cela que par tolérance. Il n' en jouit que par la tolérance de ceux qui le pourraient empêcher.

Il se dit particulièrement en Matière de religion; et l' on distingue la Tolérance théologique et la Tolérance civile.

Tolérance théologique ou ecclésiastique ou religieuse, La condescendance qu' on a les uns pour les autres, touchant certains points qui ne sont pas regardés comme essentiels à la religion. L' Église latine a toujours usé de tolérance pour l' Église grecque sur le mariage des prêtres. La tolérance est prescrite aux théologiens touchant les opinions des diverses écoles. Une douce tolérance.

Tolérance civile, La permission qu' un gouvernement accorde, de pratiquer, dans l' État, d' autres religions que celles qui y sont établies, reconnues par les lois, pratiquées par le plus grand nombre des citoyens. La tolérance civile est quelquefois restreinte à certains cultes, à certaines croyances. Tolérance générale, universelle. L' esprit de tolérance qui règne dans tel pays.

TOLÉRANCE

TOLÉRANCE dans l' Art du monnayage, se dit de Ce qu' on appelait autrefois Remède. Voyez REMÈDE.

TOLÉRANT, ANTE. adj.

TOLÉRANT, ANTE. adj. Qui tolère. Il se dit principalement en Matière de religion. Un prince tolérant.

Il se dit quelquefois D' un homme indulgent dans le commerce de la vie. Il est fort tolérant de son naturel.

TOLÉRANTISME. s. m.

TOLÉRANTISME. s. m. Il se dit, en Théologie, de L' opinion de ceux qui étendent trop loin la tolérance théologique. Sa tolérance dégénère en tolérantisme.

Il s' est dit quelquefois, par dénigrement, Du système très-raisonnable de ceux qui croient qu' on doit tolérer dans un État toutes sortes de religions. Il flétrissait du nom de tolérantisme cette indulgence du prince pour toutes les religions:

TOLÉRER. v. a.

TOLÉRER. v. a. Supporter, avoir de l' indulgence pour des abus; supporter des choses qui d' elles-mêmes ne sont pas bien, ou que l' on croit n' être pas bien. On tolère toutes sortes de religions dans ce pays-là. Il y a des lieux où l' on autorise l' exercice du judaïsme, et d' autres où l' on ne fait que le tolérer. Il tolérait leurs injustices. Je ne puis tolérer que cet homme s' arroge un tel droit. Il y a des abus qu' on ne doit jamais tolérer. Il faut tolérer les défauts de son prochain. On dit quelquefois dans un sens analogue, Tolérer quelqu' un.

TOLÉRÉ, ÉE. participe

TOLÉRÉ, ÉE. participe

TOLLÉ

TOLLÉ (On prononce les L.) Mot latin pris de l' Évangile, et qui n' est usité que dans cette phrase familière, Crier tollé sur quelqu' un, contre quelqu' un, Crier afin d' exciter de l' indignation contre quelqu' un Il faut crier tollé sur lui, contre lui.

TOMAISON. s. f.

TOMAISON. s. f. T. d' Impr. et de Librairie. Indication du tome auquel appartient chaque feuille d' impression, dans les ouvrages qui ont plusieurs tomes. Vérifier la tomaison.

TOMAN. s. m.

TOMAN. s. m. Somme de compte en usage dans la Perse, et qui vaut environ cinquante francs de notre monnaie.

TOMATE. s. f.

TOMATE. s. f. Plante, espèce de morelle, autrement nommée Pomme d' amour, qui porte des fruits d' un rouge vif, auxquels on donne le même nom, et dont le suc légèrement acide sert à faire une certaine sauce. Sauce aux tomates.

TOMBAC. s. m.

TOMBAC. s. m. (On prononce le C.) Sorte de métal factice, composé de cuivre et de zinc. Le tombac est blanc quand c' est le zinc qui domine, et jaune quand c' est le cuivre.

TOMBANT, ANTE. adj.

TOMBANT, ANTE. adj. Qui tombe. Les tiges de cette plante sont grêles et tombantes. Des cheveux tombants, Des cheveux longs qui ne sont pas rattachés.

TOMBE. s. f.

TOMBE. s. f. Grande table de pierre, de marbre, de cuivre, etc., dont on couvre une sépulture. Tombe de marbre. Tombe de pierre. Tombe de cuivre. Ci-gît sous cette tombe... Lever une tombe. Mettre une épitaphe sur une tombe.

TOMBE

TOMBE se dit aussi pour Sépulcre. Être dans la tombe. Descendre dans la tombe, Mourir.

TOMBEAU. s. m.

TOMBEAU. s. m. Sépulcre, monument élevé à la mémoire d' un mort dans l' endroit où il est enterré. Tombeau magnifique. Superbe tombeau. Les tombeaux des rois. Dresser, élever un tombeau. Violer un tombeau. Profaner un tombeau.

Cette famille a son tombeau en tel endroit, On enterre ordinairement en tel endroit les morts de cette famille.

Les tombeaux sont sacrés, Il faut respecter le lieu où les morts sont enterrés.

TOMBEAU

TOMBEAU signifie figurément, La mort. Chaque instant de notre vie nous approche du tombeau. Je vous serai fidèle jusqu' au tombeau. On dit poétiquement, dans un sens analogue, L' horreur du tombeau, la nuit du tombeau, etc.

Mettre, conduire, mener quelqu' un au tombeau, Causer sa mort. Cette maladie le mènera au tombeau. Le chagrin l' a conduit au tombeau.

Descendre au tombeau, Mourir. Tirer quelqu' un du tombeau, Lui sauver la vie, le rendre à la vie. Son médecin l' a tiré du tombeau.

Suivre quelqu' un au tombeau, Mourir peu de temps après lui. Sa femme n' a pas tardé à le suivre au tombeau.

TOMBEAU

TOMBEAU en parlant Des choses, signifie quelquefois figurément, Fin, destruction. On a dit que le mariage était le tombeau de l' amour. L' anarchie est le tombeau de la liberté.

TOMBÉE. s. f.

TOMBÉE. s. f. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, À la tombée de la nuit, Au moment où le jour tombe, où la nuit approche.

TOMBELIER. s. m.

TOMBELIER. s. m. Charretier qui conduit un tombereau.

TOMBER. v. n.

TOMBER. v. n. Être emporté, entraîné de haut en bas par son propre poids. Il se dit Des personnes et des choses. Tomber lourdement. Tomber à plomb. Tomber à la renverse. Tomber de son haut, de toute sa hauteur. Tomber sur les genoux. Tomber à terre. Tomber par terre. Tomber dans l' eau. Tomber à plate terre. Tomber tout à plat. Tomber d' une fenêtre. Tomber de cheval. Tomber dans un fossé. Tomber dans un précipice. Il tomba percé de coups. Il a failli tomber. Il a voulu courir, et il est tombé. Les poëtes disent que Vulcain a tombé du ciel pendant un jour entier. Elle releva son enfant, qui était tombé. La maladie lui a fait tomber les cheveux. Toutes les dents lui sont tombées. Il lui est tombé une fluxion, un rhume sur la poitrine. Les larmes tombent de ses yeux. La pluie tombe. Le brouillard tombe. Le serein tombe. La neige tombe. La grêle tombe. Le tonnerre est tombé. On dit plus ordinairement à l' impersonnel: Il tombe de la pluie. Il est tombé ce matin beaucoup de pluie. Il est tombé de la neige pendant quatre jours de suite. Il tombe de la grêle. Il tombe de l' eau.

Ce bâtiment, cet édifice tombe de vétusté, tombe en ruine, Il est dans un tel état de vétusté, de délabrement, qu' il en tombe de temps en temps quelque partie.

Tomber roide mort, tomber mort, Mourir tout d' un coup en tombant.

Tomber aux pieds, aux genoux de quelqu' un, S' y jeter, ou s' abaisser devant lui aux plus humbles supplications.

Fig. et fam., Tomber sur ses pieds, Se tirer heureusement d' une circonstance critique, se trouver dans la même situation qu' auparavant. Il tombe toujours sur ses pieds. Il ne peut tomber que sur ses pieds. On dit de même, Il ne peut tomber que debout.

Prov. et fig., Tomber de son haut, Être extrêmement surpris de quelque chose. Quand je vois cela, je tombe de mon haut. On dit de même, Les bras me tombèrent, Ma surprise fut si grande, que je demeurai sans action.

Fig. et fam., Cet homme est tombé les quatre fers en l' air, Il est tombé à la renverse; et, dans une acception plus figurée encore, Il a été frappé d' étonnement.

Prov. et fig., Tomber des nues, Être extrêmement surpris, étonné. Quand je vois, quand j' entends de pareilles choses, je tombe des nues, il me semble que je tombe des nues. On dit dans un autre sens, Cet homme semble tomber des nues, Il est embarrassé de sa contenance, il ne sait à qui s' adresser dans la compagnie où il se trouve. Cet homme est tombé des nues, signifie aussi quelquefois, Il n' est connu ni avoué de personne, ou Il est arrivé sans être attendu.

En parlant D' un ouvrage d' imagination, Ce personnage, cet incident, ce dénoûment tombe des nues, Il est mal amené, mal préparé.

Prov. et fig., Quand la poire est mûre, il faut qu' elle tombe, Quand les affaires sont venues à un certain point, il faut nécessairement qu' elles éclatent.

Fig. et fam., Ce mot, ce propos n' est pas tombé à terre, On l' a remarqué; on l' a relevé.

Fig., Laisser tomber ses paroles, Parler nonchalamment.

Fig., Laisser tomber sur quelqu' un un regard de pitié, de dédain, etc., Le regarder avec pitié, etc.

Tomber sur quelqu' un, Se jeter, se précipiter, fondre sur lui, le charger, l' attaquer vigoureusement. Il tomba sur lui avec fureur et le frappa. Ils sont tombés l' un sur l' autre avec impétuosité, à bras raccourci. La cavalerie de l' aile droite tomba sur la gauche de l' ennemi, et la tailla en pièces. Les ennemis, ayant fait une sortie, tombèrent sur les travailleurs. On dit de même: Six vaisseaux de guerre tombèrent tout à coup sur une flotte de navires marchands. Après le gain de la bataille, l' armée tomba sur telle place. Etc.

En termes de Fauconnerie, L' oiseau a tombé sur la perdrix, Il a fondu tout d' un coup sur elle.

Fig. et fam., Tomber sur quelqu' un, lui tomber rudement sur le corps, tomber sur sa friperie, Dire de quelqu' un des choses dures et désobligeantes, soit en sa présence, soit en son absence.

Fig. et fam., Tomber sur un mets, sur un plat, En manger avec avidité.

Fig., Tomber sur un passage, sur un vers, sur un mot, etc., Le rencontrer par hasard dans un livre. En ouvrant le livre, je suis tombé sur le passage que je cherchais.

Fig., Il est bien tombé, Il a bien rencontré, le hasard l' a bien servi.

Fig. et fam., Tomber sur les bras de quelqu' un, Se trouver inopinément a sa charge. Tomber sous la main de quelqu' un, Se trouver sous sa dépendance, ou à portée de sa colère, de son ressentiment. S' il tombe jamais sous ma main, il se repentira de m' avoir offensé.

Fig. et fam., Tomber sous la main, se dit quelquefois Des choses qui se trouvent fortuitement, sans qu' on les cherche. Si, en arrangeant votre bibliothèque, ce volume vous tombe sous la main, je vous prie de le mettre à part.

Fig., Faire tomber les armes des mains, Fléchir quelqu' un, l' apaiser. Les soumissions de ses ennemis lui firent tomber les armes des mains. On dit de même, Faire tomber la plume des mains, Décourager quelqu' un, le dégoûter d' écrire, faire qu' il s' interrompe tandis qu' il écrit. Cet ouvrage est si beau, qu' il a fait tomber la plume des mains à ceux qui voulaient traiter le même sujet. Le mauvais goût du siècle fait tomber la plume des mains à la plupart des auteurs sensés. Cette nouvelle funeste m' a fait tomber la plume des mains, de la main.

TOMBER

TOMBER s' applique, par extension, À différentes maladies ou affections maladives dont on est saisi, surpris. Tomber en défaillance. Tomber en démence. Tomber en syncope. Tomber en pâmoison. Tomber en langueur. Tomber en enfance. Tomber en léthargie. Tomber en apoplexie.

Tomber malade, Devenir malade. Tomber d' épilepsie, du haut mal, Avoir le mal caduc. Tomber de faiblesse, tomber d' inanition, Être dans une extrême faiblesse, être près de se trouver mal, faute de nourriture. Tomber de sommeil, Avoir un besoin extrême de dormir.

Fig., Tomber dans la pauvreté, dans la misère, dans le malheur, Devenir pauvre, malheureux. Tomber dans le mépris, Devenir un objet de mépris. Tomber en disgrâce, tomber dans la disgrâce, N' être plus dans les bonnes grâces de quelqu' un, n' avoir plus de part à sa bienveillance, à sa faveur. Faire tomber quelqu' un en confusion, Lui faire éprouver, lui causer une grande confusion.

Fig. et fam., Tomber dans la dévotion, Devenir dévot.

Fig., Tomber en faute, tomber dans le crime, tomber dans le péché, Commettre une faute, un crime, un péché. Absolument, dans le langage de l' Écriture, Tomber, Pécher. Le juste tombe sept fois le jour. Sitôt que l' on est tombé, il faut songer à se relever. On dit aussi figurément, dans le style de l' Écriture, Tomber dans l' aveuglement, dans l' endurcissement, Devenir insensible aux vérités de la religion.

Tomber en désuétude, Cesser d' être en usage. Cela est tombé dans l' oubli, On ne s' en souvient plus.

Fig., Sa voix tombe, Sa voix faiblit. On dit aussi, Laisser tomber sa voix. Il ne faut pas laisser tomber sa voix à la fin des phrases.

TOMBER

TOMBER signifie aussi, figurément, Dégénérer, descendre, se laisser aller à quelque chose de blâmable. Cela tombe dans le burlesque. Cet auteur prétend au sublime, et tombe souvent dans le galimatias. Tomber dans l' affectation, dans le précieux. Ce peintre tombe quelquefois dans la manière.

Tomber dans le ridicule, tomber dans quelque inconvénient, Faire quelque action ridicule, faire quelque démarche qui a des suites fâcheuses. Tomber dans l' erreur, dans la contradiction, en contradiction, Se tromper, se contredire.

Tomber à rien, Se réduire à très-peu de chose. Tout ce grand étalage tombe à rien.

Cette dépense tombe en pure perte, Elle ne produit rien.

Cette maison est tombée en quenouille, Il n' en reste que des filles. Cette couronne, cette souveraineté tombe en quenouille, Les filles en peuvent hériter au défaut des mâles.

Tomber en putréfaction, en pourriture, Se pourrir. Tomber en poussière, Se réduire en poussière. Les Chimistes disent dans un sens analogue, Tomber en déliquescence, en déliquium.

TOMBER

TOMBER signifie également, au figuré, Déchoir de réputation, de crédit, perdre de sa vogue. Ce livre a eu d' abord quelque succès, mais il est tombé. Cet homme-là n' a pas été longtemps en crédit, il est bientôt tombé. Ces fabriques, ces manufactures sont tombées. Cette mode commence à tomber.

Il signifie également, Succomber, périr, s' anéantir. Ilion tomba sous les efforts des Grecs. On vit ces empires tomber les uns après les autres. Avec lui tomba la puissance de son favori. Cette théorie, ce système, cette argumentation tombe devant les faits.

TOMBER

TOMBER signifie pareillement, Cesser, discontinuer. Le vent est tombé. Le jour tombe, La nuit approche. La conversation tombe. On a laissé tomber la conversation. Ce grand courage a tombé tout à coup. Laissez tomber tous ces bruits, tous ces mauvais propos. Cette calomnie tombera d' elle-même.

Il faut laisser tomber cela, Il faut, pour empêcher qu' on n' y fasse attention, paraître n' y pas faire attention soi-même.

Ces bruits commencent à tomber, On parle moins de ce qui faisait le sujet de ces bruits.

TOMBER

TOMBER signifie quelquefois, surtout en parlant D' ouvrages dramatiques, Ne pas réussir. Cette pièce est tombée à la première représentation; elle est tombée à plat, tout à plat.

Cette pièce de théâtre est absolument tombée, On ne la joue plus, on n' en fait plus aucun cas. Ces études sont tombées, On les néglige beaucoup aujourd' hui. Son goût pour les tableaux, pour la musique, etc., est bien tombé, S' est bien affaibli. Etc.

C' est un homme qui tombe, un homme qui est tombé, se dit D' un homme affaibli de corps et d' esprit.

TOMBER

TOMBER se dit aussi, figurément, en parlant De toute position fâcheuse ou périlleuse dans laquelle on se trouve jeté, engagé fortuitement ou malgré soi. Tomber entre les mains de ses ennemis. Tomber au pouvoir de l' ennemi. Tomber dans les fers, dans l' esclavage. Tomber dans une embuscade, dans un piége. Ces navires marchands tombèrent dans une flotte de vaisseaux ennemis. On dit à peu près dans le même sens, Il tomba au milieu de gens qui lui étaient inconnus.

Prov. et fig., Tomber de Charybde en Scylla, En voulant éviter un mal, tomber dans un autre.

Prov. et fig., Tomber de fièvre en chaud mal, Tomber d' un état fâcheux dans un pire.

TOMBER

TOMBER signifie encore figurément, Échoir. Cette terre est tombée en partage au cadet. Cela est tombé dans son lot. Cette charge est tombée entre les mains d' un habile homme. Cela est tombé en de bonnes mains, en bonnes mains.

Ce document, cet écrit, etc., est tombé entre mes mains, le hasard l' a fait tomber entre mes mains, C' est à une circonstance fortuite que je dois la possession, la connaissance de ce document, de cet écrit, etc. Il m' est tombé entre les mains une pièce fort curieuse.

Faire tomber la conversation sur quelque sujet, L' y amener. On dit de même: L' entretien tomba sur un tel. Le discours vint à tomber sur les affaires présentes. Etc.

Le soupçon tomba sur lui, Se porta sur lui. Il cherchait à faire tomber le soupçon, les soupçons sur un tel.

Cela m' est tombé dans l' esprit, Cela m' est venu tout d' un coup dans l' esprit. Cela ne me serait jamais tombé dans l' esprit, Je ne me serais jamais avisé de cela, je n' aurais jamais conçu un tel soupçon, fait une telle conjecture. Cela ne peut tomber que dans l' esprit, que dans la tête d' un fou, Il n' y a qu' un fou qui puisse imaginer pareille chose. Etc.

Les biens de cette maison sont tombés dans telle autre par un mariage, Ils y sont passés.

Le sort tomba sur lui, Ce fut lui que le sort désigna.

TOMBER

TOMBER sert aussi, dans quelques phrases, à marquer Jonction, coïncidence, rapport, tant au sens physique qu' au sens moral. Ainsi on dit:

Ce chemin tombe dans tel autre, cette rivière tombe dans telle autre, Ce chemin aboutit à tel autre, cette rivière se décharge dans telle autre.

Cette fête tombe au jeudi, Elle arrive, on la chôme un jeudi.

Faire tomber les pages les unes sur les autres en imprimant, Faire que les pages imprimées sur l' un des côtés d' une feuille, répondent exactement à celles qui sont imprimées sur l' autre côté.

Tomber d' accord avec quelqu' un, Convenir avec lui; et simplement, Tomber d' accord, Avouer, convenir que. Je tombe d' accord que cela est ainsi. Je ne conteste point ce que vous dites, j' en tombe d' accord.

Tomber dans le sens, tomber dans le sentiment de quelqu' un, Être de même avis que lui, se rendre à son avis. Ils l' ont fait à la fin tomber dans leur sens, Ils lui ont enfin persuadé de se ranger de leur avis.

Cela ne tombe pas sous le sens, se dit D' une chose qui paraît absurde, qui blesse le sens commun. Cela tombe sous le sens, sous les sens, se dit D' une chose claire, évidente.

TOMBER

TOMBER signifie aussi, Être pendant. Ses cheveux lui tombent sur les épaules. Son manteau lui tombe toujours sur les talons. Son habit tombe en loques.

TOMBÉ, ÉE. participe

TOMBÉ, ÉE. participe Un auteur tombé, Un auteur dramatique dont la pièce a été sifflée.

TOMBEREAU. s. m.

TOMBEREAU. s. m. Sorte de charrette entourée d' ais, servant à porter de la boue, du sable, des pierres, etc. Les tombereaux des boueurs de Paris. Tombereau plein d' ordures.

Il se dit aussi de Tout ce qui est contenu dans un tombereau. Un tombereau de gravois. Un tombereau de sable.

TOME. s. m.

TOME. s. m. Volume qui fait partie d' un ouvrage imprimé ou manuscrit. Tome in-folio, in-quarto. Il y a tant de tomes à ce livre, à cet ouvrage. Une histoire imprimée en deux tomes, en trois petits tomes. J' ai fait relier deux tomes en un volume. Le premier, le second tome, etc.

Il signifie quelquefois simplement, Volume. Il a fait imprimer tous ses ouvrages en un tome.

Fig. et fam., Faire le second tome de quelqu' un, Lui ressembler en quelque chose. Vous faites son second tome. Il ne se prend guère qu' en mauvaise part.

TOMENTEUX, EUSE. adj.

TOMENTEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Qui est couvert de poils courts et serrés de manière à offrir l' apparence du drap ou du velours. Feuilles tomenteuses.

TON. adj. possessif masculin

TON. adj. possessif masculin qui répond au pronom personnel Tu, toi, te. Ton Dieu, ton roi, ton ami. Il se joint aussi, par euphonie, avec les substantifs et les adjectifs féminins qui commencent par une voyelle ou par une H sans aspiration. Ton épée. Ton âme. Ton aventure. Ton habileté.

Il fait au féminin Ta. Ta femme. Ta mère. Ta maison. Ta haine.

Il fait Tes au pluriel du masculin et du féminin. Tes parents. Tes amis. Tes affaires.

TON. s. m.

TON. s. m. Certain degré d' élévation ou d' abaissement de la voix ou de quelque autre son. Ton de voix. Un ton aigre. Un ton doux. Il a plusieurs tons dans la voix. Un ton plus haut. Un ton plus bas. Il a haussé, il a baissé le ton. Il a haussé, baissé d' un ton. Donner le ton. Prendre le ton. Il a de beaux tons dans la voix. Ton de conversation. Ton de déclamateur. Ton lamentable. Ton plaintif. Ton pleureur. Ton suppliant. Il me dit cela d' un ton qui marquait un peu de dépit. Le ton du sentiment, de la colère, de l' indignation. Le ton de la pitié, de l' amour.

Il se dit par extension, dans plusieurs phrases, de La manière de parler, non seulement par rapport au son de la voix, mais relativement à la nature des discours. Parler d' un ton de maître, d' un ton ferme, impérieux, hautain, fier, d' un ton moqueur, railleur. Ton amical. Ton décidé. Ton tranchant. Ton absolu. Ton dogmatique. Ton patelin. Ton doctoral. Être sur un ton badin, sur un ton sérieux. Être toujours sur un ton doucereux, avoir toujours un ton mielleux avec les femmes. Il est toujours sur le ton plaintif, sur un ton familier, sur un ton de réserve, sur le ton de la réserve. Un ton de supériorité. Le ton de la supériorité. Un ton leste, grivois. Un ton noble. Il rebat sans cesse les mêmes choses, il est toujours sur le même ton.

Fig. et fam., Parler à quelqu' un du bon ton, d' un bon ton, Lui parler d' une manière propre à le persuader, à lui imposer.

Fig. et fam., Le prendre sur un ton, sur un certain ton, Prendre de certaines manières, avoir une certaine conduite, un certain procédé, un certain langage. Si vous le prenez avec moi sur un ton de fierté, vous ne réussirez pas. Le prenez-vous sur ce ton? Sur quel ton le prenez-vous? Il l' a pris sur un ton fort haut, sur le haut ton.

Fig. et fam., Faire baisser le ton à quelqu' un, L' obliger à rabattre des airs de supériorité qu' il se donne, à parler d' un ton moins impérieux ou moins emporté.

Fig. et fam., Changer de ton, Changer de conduite, de manières, de langage. Il traitait tout le monde avec hauteur, mais on lui a bien fait changer de ton.

Fig. et fam., Prendre un ton, Prendre des airs, affecter une sorte de supériorité. Vous prenez avec moi un ton qui ne vous convient point.

Le bon ton, Le caractère propre au langage et aux manières du monde poli, élégant. Le bon ton s' acquiert par la fréquentation des personnes bien élevées. Un homme, une femme du bon ton, de bon ton. Ce jeune homme n' a pas bon ton. Cette façon de parler, ce geste n' est pas de bon ton. On dit dans le sens contraire: Un homme de mauvais ton. Un propos, une familiarité de mauvais ton. On dit aussi dans des sens analogues: Le ton de la ville, de la cour. Le ton du collége. Le ton des halles. Le ton du corps de garde. Le ton d' un homme du monde. Etc.

TON

TON signifie aussi, en parlant Des ouvrages d' esprit, Le caractère, le genre de style. Le ton de cet ouvrage est soutenu. Il a commencé son ouvrage sur un ton qu' il n' a pu soutenir. Il a pris dès le commencement de son livre le ton oratoire, le ton pathétique. Le ton plaintif de l' élégie. Le ton galant du madrigal.

TON

TON se dit, en Musique, de L' intervalle entre deux notes consécutives de la gamme, excepté l' intervalle du mi au fa, et celui du si à l' ut.

Demi-ton, ou Semi-ton, La moitié d' un ton, ou à peu près. Il faut chanter cet air d' un demi-ton plus haut. Il faut hausser ce piano d' un semi-ton. Cette basse est d' un demi-ton plus bas que l' autre. Il y a dans la gamme un demi-ton du mi au fa, et un autre du si à l' ut.

TON

TON se dit aussi de La gamme que l' on adopte pour un air, pour un morceau de musique, et qui prend son nom de la note où elle commence. Ton d' ut, de ré, de mi, etc., Le ton dont la note principale, appelée Tonique, est l' ut, le ré, etc. Il y a un dièse dans le ton de sol, deux dans le ton de ré, trois dans le ton de la, etc. Le ton d' ut, mode majeur. Le ton de la, mode mineur. Jouer plusieurs morceaux sur un même ton. Chanter dans tel ton. Ce musicien sort du ton. Ce morceau de musique est dans tel ton. Changer de ton. Passer du ton d' ut au ton de sol.

Ton majeur, Celui dans lequel la tierce est composée de deux tons. Ton mineur, Celui dans lequel la tierce est composée d' un ton et d' un demi-ton.

TON

TON se dit dans un sens analogue en parlant De la musique d' église. Les huit tons de l' église. Les tons du plain-chant se divisent en tons authentiques et tons plagaux. Tel psaume se chante sur le troisième, sur le quatrième ton. Le ton de l' épître, de l' évangile, de la préface.

Donner le ton, Marquer en chantant, ou en touchant un instrument, le ton sur lequel un morceau doit être chanté ou joué.

Fig., Donner le ton, Exercer sur les autres une influence qui les oblige, qui les amène à dire ou à faire les mêmes choses que soi, et de la même manière. C' est lui qui donne le ton aux jeunes gens pour la manière de s' habiller. C' est lui qui dans cette maison-là donne le ton à la conversation.

Fig. et fam., Je le ferai bien chanter sur un autre ton, Je l' obligerai à parler, à se conduire autrement qu' il ne fait.

Prov. et fig., C' est le ton qui fait la musique, C' est le ton, c' est la manière dont on dit les choses qui dénote l' intention de celui qui les dit.

TON

TON désigne aussi, Le degré d' élévation du son des instruments. Ces instruments sont sur le ton de l' Opéra, au ton de la chapelle. Il faut baisser le ton de cette harpe. Son violon était monté sur ce ton-là.

Fig., Sa maison est montée sur ce ton-là, Telle est la manière dont on y vit, dont les dépenses y sont réglées, etc.

Fig., Se mettre au ton de quelqu' un, Se conformer à lui pour les idées, le langage, les goûts. Je n' ai jamais pu me mettre à son ton.

TON

TON en termes de Peinture, se dit Des teintes, suivant leur différente nature et leur différent degré de force ou d' éclat. Tons obscurs. Tons clairs. Tons chauds. Tons vigoureux. Tons fins. Tons rougeâtres, verdâtres, etc. Tons faux, blafards. Voilà une assez bonne copie de Rubens; mais quelle différence, dans le ton de couleur, entre l' original et la copie! Ce paysage est d' un beau ton de couleur, d' un mauvais ton de couleur. Le ton de couleur de ce tableau tire sur le rouge, sur le jaune, etc.

TON

TON en termes de Médecine, signifie, L' état de tension, d' élasticité ou de fermeté naturel aux différents organes du corps. Les cordiaux donnent du ton à l' estomac.

TONARION. s. m.

TONARION. s. m. T. d' Antiq. Flûte avec laquelle on donnait le ton aux orateurs.

TONDAISON. s. f.

TONDAISON. s. f. Voyez TONTE.

TONDEUR, EUSE. s.

TONDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui tond. Prendre des tondeurs à la journée pour tondre des troupeaux. Tondeuse de chiens. Tondeur de draps. Porter des draps au tondeur. Tondeur de buis. Tondeur de palissades.

TONDRE. v. a.

TONDRE. v. a. (Je tonds, tu tonds, il tond; nous tondons, etc. Je tondais. J' ai tondu. Je tondis. Je tondrai. Tonds, tondez, etc.) Couper la laine ou le poil aux bêtes. Tondre les brebis, les troupeaux. Tondre un barbet.

Fig. et fam., Tondre la brebis de trop près, Mettre des impôts trop lourds sur le peuple.

Fig. et fam., Se laisser tondre la laine sur le dos, Supporter patiemment des injustices, des vexations, des exactions.

Tondre les draps, les feutres, etc., En couper les poils de manière à les rendre plus unis et plus ras.

Tondre une palissade, La rendre unie en coupant les feuilles et les branches qui débordent. Vous ferez épaissir cette palissade en la tondant. On dit à peu près dans le même sens, Tondre les buis, le gazon, etc.

Les brebis ont tondu entièrement ce pré, Elles en ont brouté toute l' herbe.

TONDRE

TONDRE se dit quelquefois, familièrement, en parlant Des personnes, et signifie, Couper les cheveux de près avec des ciseaux. Il est nouvellement tondu. Il est tondu de frais.

Tondre un homme, Le faire moine. Il est vieux.

Pop. et par forme de serment, Je veux être tondu, je veux qu' on me tonde, si je fais telle chose, Je ne la ferai pas.

Fig. et pop., Il a été tondu sur le peigne, et plus ordinairement, Il a été tondu, Son avis n' a pas été suivi, ou Il a pleinement échoué dans ses prétentions et dans ses démarches. Cette phrase a vieilli.

Prov. et fig., Il tondrait sur un oeuf, se dit D' un avare qui veut épargner sur les plus petites choses.

TONDU, UE. participe

TONDU, UE. participe Prov. et fig., Il n' y avait que trois tondus et un pelé, se dit en parlant D' une réunion peu nombreuse, où il n' y avait que des gens de peu de considération. Dans cette phrase, Tondu est employé substantivement.

Prov. et fig., À brebis tondue Dieu mesure le vent, Dieu ne nous envoie pas plus d' afflictions que nous n' en pouvons supporter.

TONIQUE. adj. des deux genres

TONIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Du mouvement de contraction insensible des fibres du corps vivant, qui leur donne successivement différents degrés de tension.

Il se dit également Des remèdes qui augmentent graduellement l' activité de nos organes, de nos tissus.

Il s' emploie aussi, dans le même sens, comme substantif masculin. On a ordonné à ce malade les toniques, l' usage des toniques.

TONIQUE

TONIQUE est aussi un terme de Musique, et se dit De la note principale ou fondamentale d' un ton, d' un mode. Ut est la note tonique dans le ton d' ut.

Il s' emploie plus ordinairement, dans ce sens, comme substantif féminin. La tonique et la dominante.

TONLIEU. s. m.

TONLIEU. s. m. Droit qui se payait pour les places où l' on étalait dans un marché.

TONNAGE. s. m.

TONNAGE. s. m. Capacité d' un navire, d' un bateau. Des navires d' un fort tonnage.

Droit de tonnage, Droit que paye un navire de commerce en raison de sa capacité.

TONNANT, ANTE. adj.

TONNANT, ANTE. adj. Qui tonne. Jupiter tonnant.

Fig., Une voix tonnante, Une voix forte et éclatante.

Poétiq., L' airain tonnant, Le canon.

TONNE. s. f.

TONNE. s. f. Vaisseau de bois à deux fonds, en forme de muid, qui est plus grand et plus renflé par le milieu que le tonneau. Tonne de vin. Tonne reliée de fer. Tonne de vinaigrier. Une tonne de bois de sapin. Une tonne à mettre des marchandises. Tonne de pruneaux.

Tonne d' or, suivant la manière de compter de Hollande et de quelques autres pays, se dit d' Une certaine somme d' argent. Elle est de cent mille florins en Hollande, et de cent mille thalers en Allemagne. Il donna une tonne d' or en mariage à sa fille.

Fig., Cette affaire a coûté des tonnes d' or, Elle a coûté beaucoup. Il a épousé des tonnes d' or, Il a fait un riche mariage.

TONNEAU. s. m.

TONNEAU. s. m. Grand vaisseau de bois de forme à peu près cylindrique, mais renflé dans son milieu, à deux bases planes, rondes et égales, construit de planches ou douves arquées et contenues dans des cerceaux, et fait pour mettre des liquides ou pour enfermer des marchandises. Tonneau de vin. Tonneau de cidre. Du merrain pour faire des tonneaux. Tonneau vide. Vider les tonneaux. Boire sur le cul d' un tonneau. Enfoncer un tonneau. Défoncer un tonneau. Mettre un tonneau en perce.

Il se dit aussi de La liqueur contenue dans le tonneau. Ils ont bu, depuis un mois, deux tonneaux de vin.

Fig. et fam., C' est un tonneau, se dit quelquefois D' un ivrogne, d' un homme habitué à boire excessivement.

TONNEAU

TONNEAU signifie aussi, Une certaine mesure qui tient deux, trois, ou quatre muids de vin, de cidre, etc., plus ou moins, selon la différence des lieux.

TONNEAU

TONNEAU en termes de Marine, signifie, Le poids de deux mille livres, ou L' espace de quarante pieds cubes. Un bâtiment de cent, de deux cents, de trois cents tonneaux, du port de tant de tonneaux. On a vu des vaisseaux de plus de deux mille tonneaux.

TONNEAU

TONNEAU se dit encore d' Un certain jeu, d' une machine de bois, ronde ou carrée, à peu près de la hauteur d' un tonneau et percée au-dessus de plusieurs ouvertures, dans lesquelles on cherche à jeter de loin des petits palets de cuivre, pour gagner un certain nombre de points. Le jeu du tonneau. On ne joue guère au tonneau que chez les marchands de vin et dans les guinguettes.

TONNELER. v. a.

TONNELER. v. a. T. de Chasse. Prendre à la tonnelle. Tonneler des perdrix.

TONNELÉ, ÉE. participe

TONNELÉ, ÉE. participe

TONNELET. s. m.

TONNELET. s. m. Diminutif. Sorte de petit baril destiné à contenir du vin, de l' eau-de-vie, ou quelque autre boisson. Le tonnelet d' un fantassin, d' une vivandière.

Il signifiait autrefois, La partie inférieure d' un habit à la romaine, relevée en rond au moyen d' une espèce de petit panier. Les tonnelets ont disparu du théâtre depuis qu' on y a introduit l' exactitude du costume antique.

TONNELEUR. s. m.

TONNELEUR. s. m. Chasseur qui prend des perdrix à la tonnelle.

TONNELIER. s. m.

TONNELIER. s. m. Artisan qui fait et qui raccommode des tonneaux. Bon tonnelier.

TONNELLE. s. f.

TONNELLE. s. f. Sorte de berceau de treillage couvert de verdure. Il s' endormit sous la tonnelle de son jardin. Manger sous une tonnelle.

Il se dit quelquefois, en Architecture, pour désigner Une construction, une voûte en plein cintre.

TONNELLE. s. f.

TONNELLE. s. f. T. de Chasse. Espèce de filet à prendre des perdrix. Prendre des perdrix à la tonnelle. La tonnelle dépeuple un pays de gibier.

TONNELLERIE. s. f.

TONNELLERIE. s. f. Profession du tonnelier.

Il se dit aussi d' Un lieu où l' on fabrique des tonneaux.

TONNER. v. n.

TONNER. v. n. Il se dit Du bruit causé par le tonnerre. Il n' a fait qu' éclairer et tonner toute la nuit. Il tonne souvent dans ce pays.

Prov., C' est un bruit si grand, qu' on n' entendrait pas Dieu tonner, se dit en parlant D' un très-grand bruit, d' un bruit qui assourdit.

TONNER

TONNER se dit, par extension et poétiquement, D' un grand bruit qui imite celui du tonnerre. L' artillerie commençait à tonner. L' airain tonne.

TONNER

TONNER signifie aussi figurément, Parler contre quelqu' un ou contre quelque chose, avec beaucoup de force et de véhémence. Ce prédicateur a tonné contre l' ambition, l' avarice, le luxe, etc. Il a tonné contre vous. Tonner contre les vices. Tonner du haut de la chaire, du haut de la tribune.

TONNERRE. s. m.

TONNERRE. s. m. Bruit éclatant causé par l' explosion des nuées électriques. Le tonnerre commençait à gronder. Un grand coup de tonnerre. Un grand éclat de tonnerre.

Il se prend aussi pour La foudre. Le tonnerre tombe d' ordinaire sur les lieux les plus élevés. Le tonnerre est tombé sur cette tour. Les bizarres effets du tonnerre. Il fut frappé du tonnerre. Le feu du tonnerre.

Prov. et fig., Toutes les fois qu' il tonne, le tonnerre ne tombe pas, Des menaces ne sont pas toujours suivies d' effet.

Fig., C' est un tonnerre, c' est une voix de tonnerre, se dit D' un homme dont la voix est très-forte et très-éclatante.

Fig., Ce fut un coup de tonnerre pour lui, se dit D' un événement imprévu et fatal, qui a frappé quelqu' un tout à coup.

Poétiq., Le séjour, la région du tonnerre, Le ciel, la région supérieure de l' atmosphère. Le maître du tonnerre, Jupiter. L' oiseau qui porte le tonnerre, L' aigle, qui était l' oiseau de Jupiter.

TONNERRE

TONNERRE signifie aussi, L' endroit du canon d' un fusil, d' un pistolet, où se met la charge. Les armes dont le tonnerre n' est pas renforcé, sont sujettes à crever.

TONNES. s. f. pl.

TONNES. s. f. pl. T. d' Hist. nat. Genre de coquilles univalves de forme arrondie.

TONSURE. s. f.

TONSURE. s. f. Cérémonie de l' Église catholique, par laquelle l' évêque introduit un homme dans l' état ecclésiastique, et lui donne le premier degré de la cléricature, en lui coupant une partie des cheveux. Tonsure cléricale. Donner la tonsure. Recevoir la tonsure. Des lettres de tonsure.

Prendre la tonsure, Entrer dans l' état ecclésiastique.

Bénéfice à simple tonsure, Bénéfice que l' on peut posséder n' ayant que la tonsure, et sans être obligé de prendre les ordres sacrés, ni de résider sur les lieux.

Prov. et fig., Un docteur à simple tonsure, Un docteur qui n' est pas fort habile.

TONSURE

TONSURE se dit aussi de La couronne que l' on fait sur la tête aux clercs, sous-diacres, diacres, prêtres, etc., en leur rasant des cheveux. Il a fait faire sa tonsure. Tonsure de clerc, de sous-diacre, de diacre, de prêtre.

TONSURER. v. a.

TONSURER. v. a. Donner la tonsure. C' est tel évêque qui l' a tonsuré. Se faire tonsurer.

TONSURÉ, ÉE. participe

TONSURÉ, ÉE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement. Un tonsuré. Un simple tonsuré.

TONTE. s. f.

TONTE. s. f. L' action de tondre, et La laine qu' on retire en tondant un troupeau. Faire la tonte. La tonte de son troupeau lui a rapporté beaucoup.

Il signifie aussi, Le temps où l' on a coutume de tondre les troupeaux. Pendant la tonte.

TONTINE. s. f.

TONTINE. s. f. Sorte de rentes viagères avec droit d' accroissement pour les survivants. Les tontines sont divisées en plusieurs classes de rentiers suivant les différents âges. Tout le revenu de chaque classe d' une tontine accroît aux derniers vivants de la même classe. Mettre à la tontine. Avoir des actions à la tontine. Payeur de la tontine. Je n' ai pas encore touché ma tontine.

TONTINIER, IÈRE. s.

TONTINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui a des rentes de tontine.

TONTISSE. adj. f.

TONTISSE. adj. f. Il se dit De l' espèce de bourre qui tombe des draps lorsqu' on les tond. Bourre tontisse, ou Tonture.

Il est aussi substantif, et signifie, Une sorte de tenture faite de toile, sur laquelle on a appliqué des tontures de drap pour figurer différents dessins. Une belle tontisse. Tapisserie de tontisse.

Papier-tontisse, Papier de tenture fait de la même manière.

TONTURE. s. f.

TONTURE. s. f. Il se dit tant Du poil que l' on tond sur les draps, que Des branches et des feuilles que l' on coupe, que l' on taille aux palissades, aux bordures de buis, etc. La tonture des draps. La tonture d' une palissade.

TOPAZE. s. f.

TOPAZE. s. f. Pierre précieuse, transparente, brillante, de couleur jaune, Belle topaze. Topaze orientale. Topaze d' Inde. Topaze de Bohême. Topaze du Brésil.

TÔPER. v. n.

TÔPER. v. n. T. de Jeu de dés. Consentir à aller d' autant que met au jeu celui contre qui on joue. J' ai mâssé vingt pistoles, il n' y a pas voulu tôper.

Elliptiq., Tôpe, Je tôpe, ou j' accepte votre offre. L' un des joueurs ayant dit, Mâsse dix pistoles, l' autre a dit, Tôpe. On dit aussi, Tôpe et tingue, Je tôpe et je tiens.

Tôpe et tingue, est encore Le nom d' une sorte de jeu de dés.

TÔPER

TÔPER signifie, figurément et familièrement, Consentir à une offre, adhérer à une proposition. On m' a proposé une partie de promenade, j' y ai tôpé. Je tôpe à cela, ou absolument, Tôpe.

TOPINAMBOUR. s. m.

TOPINAMBOUR. s. m. Plante à fleurs radiées, haute de quatre ou cinq pieds, qui pousse des racines garnies d' une multitude de tubercules dont la peau est brune et la chair blanche. On donne le même nom à ces tubercules, qui sont bons à manger.

TOPIQUE. adj. des deux genres

TOPIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Remède topique, Médicament qu' on applique à l' extérieur, comme les cataplasmes, les emplâtres, etc.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. C' est un excellent topique pour ce mal-là.

TOPIQUES. s. m. pl.

TOPIQUES. s. m. pl. Traité sur les lieux communs d' où l' on tire des arguments. Il ne se dit guère qu' en parlant Des rhéteurs de l' antiquité. Les Topiques d' Aristote. Les Topiques de Cicéron.

TOPOGRAPHIE. s. f.

TOPOGRAPHIE. s. f. Description détaillée d' un lieu, d' un canton particulier; à la différence de Géographie, qui est la description générale de la terre, d' un royaume, ou d' une province. Il sait bien la topographie des environs de Paris. Les principaux lieux de cette carte sont bien placés, mais la topographie en est défectueuse.

TOPOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

TOPOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la topographie. Description topographique. Carte topographique.

TOQUE. s. f.

TOQUE. s. f. Sorte de chapeau à petits bords, couvert de velours, de satin, etc., plat par dessus, et plissé tout autour. Toque de velours. Toque de camelot. Les avocats, les avoués, les juges portent la toque lorsqu' ils sont en fonctions. Cette femme avait une très-belle toque.

TOQUER. v. a.

TOQUER. v. a. Vieux mot qui signifiait autrefois, Toucher, frapper. Il ne se dit plus guère que dans cette phrase proverbiale, Qui toque l' un, toque l' autre, Qui offense l' un, offense l' autre.

TOQUÉ, ÉE. participe

TOQUÉ, ÉE. participe

TOQUET. s. m.

TOQUET. s. m. Sorte de coiffure, de bonnet qui, dans certains pays, est à l' usage des femmes du menu peuple et des paysannes.

Il s' est dit aussi d' Une sorte de bonnet que portaient les enfants.

TORCHE. s. f.

TORCHE. s. f. Flambeau grossier fait de résine ou de cire, et consistant quelquefois en un bâton de sapin ou de quelque autre bois résineux entouré de cire et de mèche. Allumer les torches. Torches funéraires. Entrer dans une ville la torche à la main, pour y mettre le feu. Ce criminel fut condamné à faire amende honorable la torche au poing. Fig., Les torches de la Discorde.

TORCHE-CUL. s. m.

TORCHE-CUL. s. m. Linge, papier, ou autre chose, dont on s' essuie le derrière après qu' on a été à la garde-robe. Il est bas.

Il se dit, figurément et très-familièrement, d' Un écrit fort méprisable. Cet écrit n' est qu' un torche-cul, un vrai torche-cul.

TORCHE-NEZ. s. m.

TORCHE-NEZ. s. m. T. de Manége. Corde ou ficelle dans laquelle on passe et on engage la lèvre antérieure du cheval, et que l' on serre ensuite avec un morceau de bois. Mettez le torche-nez à ce cheval, il sera tranquille. On dit plus ordinairement, Serre-nez.

TORCHER. v. a.

TORCHER. v. a. Essuyer, frotter pour ôter l' ordure. Les nourrices torchent leurs enfants.

Prov., fig. et pop., Il n' a qu' à s' en torcher le bec, se dit Pour exprimer qu' un homme n' aura pas ce qu' il désire.

Fig. et pop., Cela est mal torché, est torché à la diable, se dit De tout ouvrage fait grossièrement.

Fig. et pop., Torcher quelqu' un, Le battre. Il se fera torcher.

TORCHÉ, ÉE. participe

TORCHÉ, ÉE. participe

TORCHÈRE. s. f.

TORCHÈRE. s. f. Espèce de flambeau grossier, vase de fer et à jour, qui est placé à l' extrémité d' un long manche, et dans lequel on met des matières combustibles destinées à donner de la lumière. Les torchères servent à éclairer les places, les cours, etc.

Il se dit aussi de Certains candélabres qui portent des flambeaux, des girandoles, des bougies, et qui servent à éclairer les vestibules, les escaliers, les salles des palais et des grandes maisons. Belle, magnifique torchère. Torchères de bronze, de marbre. Il y a plusieurs torchères dans cette salle.

TORCHIS. s. m.

TORCHIS. s. m. Mortier composé de terre grasse et de paille ou de foin coupé, qu' on emploie pour certaines constructions. Dans ce pays, il n' y a point de pierres; toutes les maisons des paysans et les murs de clôture sont de torchis.

TORCHON. s. m.

TORCHON. s. m. Espèce de serviette de grosse toile, dont on se sert pour torcher, pour essuyer la vaisselle, la batterie de cuisine, les meubles, etc. Torchon blanc. Torchon sale. Paquet de torchons.

TORDAGE. s. m.

TORDAGE. s. m. Action de tordre, façon qu' on donne à la soie, en doublant les fils sur les moulinets.

TORDRE. v. a.

TORDRE. v. a. (Je tords, tu tords, il tord; nous tordons, etc. Je tordais. J' ai tordu. Je tordis. Je tordrai. Tords, tordez, etc.)Tourner un corps long et flexible par ses deux extrémités en sens contraire, ou par l' une des deux, l' autre étant fixe. Tordre du fil. Tordre un lien, des cordes. Je tords du linge. Je tordrai une branche. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Un ver qui se tord. Cette branche s' est toute tordue.

Tordre le cou, Faire mourir en tournant le cou et en disloquant les vertèbres. Tordre le cou à une perdrix, à un poulet. Je lui tordrai le cou.

Tordre les bras à quelqu' un, Les lui tourner violemment et de manière à lui faire mal. On dit de même, Dans sa douleur elle se tordait les mains.

Tordre le cou, la bouche, Tourner le cou, la bouche de travers. Il a la mauvaise habitude de tordre le cou, de tordre la bouche.

Prov. et pop., Ne faire que tordre et avaler, Manger trop avidement, et avaler presque sans mâcher.

Fig., Tordre une loi, un passage, etc., Détourner une loi, un passage, etc., de son sens naturel, pour lui en donner un différent plus convenable aux vues de celui qui l' emploie. Tordre le sens d' un auteur, d' un passage, Lui donner une interprétation fausse et forcée.

TORDU, UE. participe

TORDU, UE. participe

TORE. s. m.

TORE. s. m. T. d' Archit. Moulure ronde, faisant ordinairement partie de la base des colonnes, ou placée à l' extrémité du fût d' une colonne ou d' un piédestal circulaire.

TORÉADOR. s. m.

TORÉADOR. s. m. T. emprunté de l' espagnol. Cavalier qui combat les taureaux, dans les courses publiques.

TORMENTILLE. s. f.

TORMENTILLE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Rosacées, qui croît dans les bois et dans les lieux ombragés, et dont la racine est astringente.

TORON. s. m.

TORON. s. m. Assemblage de plusieurs fils de caret tournés ensemble, qui font partie d' une corde, d' un câble.

TORON

TORON en termes d' Architecture, Gros tore à l' extrémité d' une surface droite.

TORPEUR. s. f.

TORPEUR. s. f. Engourdissement, pesanteur insolite qui rend presque incapable de sentir et de se mouvoir. Ce malade est dans la torpeur.

Il se dit au figuré d' Un état de l' âme qui cause son inaction. Il n' y a pas moyen de tirer cet homme de sa torpeur. Tous les esprits étaient dans la torpeur.

TORPILLE. s. f.

TORPILLE. s. f. T. d' Hist. nat. Poisson du genre des Raies, qui a la propriété de donner une commotion électrique d' où résulte l' engourdissement de la main de celui qui le touche, soit immédiatement, soit avec un bâton.

TORQUET. s. m.

TORQUET. s. m. Il n' est usité que dans ces locutions populaires: Donner un torquet, donner le torquet, Tromper quelqu' un, lui dire une chose contraire à ce qu' on pense, pour lui donner le change. Donner dans le torquet, Donner dans le panneau, se laisser duper. Il est vieux.

TORQUETTE. s. f.

TORQUETTE. s. f. Certaine quantité de marée arrangée dans de la paille, pour l' envoyer à une distance plus ou moins éloignée des ports de mer. Une torquette de poisson.

TORRÉFACTION. s. f.

TORRÉFACTION. s. f. T. didactique. Action de torréfier.

TORRÉFIER. v. a.

TORRÉFIER. v. a. T. didactique. Griller, rôtir des substances végétales ou animales. Torréfier des grains de café.

TORRÉFIÉ, ÉE. participe

TORRÉFIÉ, ÉE. participe

TORRENT. s. m.

TORRENT. s. m. Courant d' eau rapide, qui ordinairement est produit par des orages ou des fontes de neige, et qui ne dure que peu de temps. Torrent rapide, impétueux. Il vint un torrent qui ravagea tout le pays. Il se forme de grands torrents dans ces montagnes. Passer un torrent. Ce n' est pas une rivière, ce n' est qu' un torrent. Ces ravins ont été creusés par des torrents.

TORRENT

TORRENT se dit figurément de Certaines choses par rapport à leur abondance, ou à leur impétuosité, ou à l' une et l' autre ensemble. Un torrent de paroles. Un torrent d' injures. Verser un torrent de larmes. Un torrent d' éloquence. Il est difficile de résister au torrent des passions, au torrent du monde, au torrent de la coutume. Céder au torrent. S' opposer au torrent. Suivre le torrent. C' est un torrent qui entraîne tout. On dit dans un sens analogue, Cette multitude de barbares se précipita comme un torrent vers les contrées méridionales.

TORRIDE. adj. f.

TORRIDE. adj. f. Brûlant, excessivement chaud. Il n' est usité que dans cette locution, Zone torride, La portion de la terre ou du ciel qui est entre les deux tropiques. Les habitants de la zone torride ont le soleil à plomb sur leurs têtes deux fois l' année.

TORS, ORSE. adj.

TORS, ORSE. adj. Qui est tordu, ou qui paraît l' être. De la soie torse. Du fil tors. Du sucre tors. Des jambes torses. Cou tors. Colonnes torses. On dit populairement Torte, au féminin, en parlant De ce qui est contourné, difforme. Jambes tortes. Bouche torte.

Fig. et fam., Un cou tors, Un hypocrite.

TORSADE. s. f.

TORSADE. s. f. T. de Passementier. Frange tordue en spirale, qu' on emploie pour orner les tentures, les rideaux et les draperies.

Il se dit aussi de Certains ornements d' or ou d' argent tordus en forme de petits rouleaux, qui servent de marque distinctive pour les épaulettes des grades supérieurs. Les épaulettes de capitaine sont à petites torsades, celles de colonel sont à grosses torsades.

TORSE. s. m.

TORSE. s. m. T. de Sculpt. Figure tronquée, qui n' a qu' un corps sans tète, ou sans bras, ou sans jambes. Le torse du Vatican.

Il désigne aussi quelquefois, Le tronc, le buste d' une statue entière, ou même d' une personne vivante. Le torse de la Vénus de Milo est admirable. Cet homme a le torse trop court pour la hauteur de ses cuisses et de ses jambes.

TORSION. s. f.

TORSION. s. f. Action de tordre, et L' état de ce qui est tordu. Il s' emploie surtout dans le langage didactique.

TORT. s. m.

TORT. s. m. Ce qui est opposé à la justice et à la raison. Lequel des deux a tort? Ils ont tort tous deux. Je ne sais qui a tort. Le tort est de votre côté. Il a tous les torts du monde. Tout le monde lui donne tort, lui donne le tort. Vous avez tort, vous avez grand tort de parler comme vous faites. C' est un tort que je ne vous pardonnerai jamais. Vous aggravez vos torts. Il a confessé, avoué noblement son tort. Reconnaître ses torts. Réparer, effacer tous ses torts.

Mettre quelqu' un dans son tort, Lui faire une offre, une proposition qu' il ne puisse refuser sans faire voir qu' il est déraisonnable ou injuste; avoir pour lui un procédé auquel il ait tort de ne pas répondre. Faites -lui encore cette offre pour le mettre dans son tort. Parlez-lui honnêtement pour le mettre encore plus dans son tort.

Prov., Le mort a toujours tort, Un homme mort ne pouvant plus se défendre, on rejette la faute de beaucoup de choses sur lui. On dit de même, Les absents ont tort.

TORT

TORT signifie aussi, Lésion, dommage qu' on souffre ou qu' on fait souffrir. Réparer le tort qu' on a fait. Il ne faut pas faire tort à son prochain. Cela m' a fait grand tort. La grêle a fait bien du tort en ce pays-là. Quel tort cela vous fait-il? Il ne lui a pas fait tort d' un écu. Il ne fait tort qu' à lui-même. Les gens que vous fréquentez vous font tort, font tort à votre réputation. Les chevaliers errants réparaient, redressaient les torts. Réparateur, redresseur des torts.

À TORT. loc. adv.

À TORT. loc. adv. Sans raison, injustement. On l' accuse à tort et sans cause. C' est à tort que vous lui imputez cela.

À TORT ET À TRAVERS. loc. adv.

À TORT ET À TRAVERS. loc. adv. Sans considération, sans discernement. Il frappe à tort et à travers. Il parle à tort et à travers, sans savoir ce qu' il dit.

À TORT ET À DROIT. loc. adv.

À TORT ET À DROIT. loc. adv. Sans examiner si la chose est juste ou injuste. Il veut ce qu' il veut, à tort et à droit.

À TORT OU À DROIT, À TORT OU À RAISON. loc. adverbiales

À TORT OU À DROIT, À TORT OU À RAISON. loc. adverbiales Avec droit ou sans droit, avec ou sans raison valable. À tort ou à droit, il se prétend lésé. À tort ou à raison, il est convaincu qu on a voulu le tromper.

TORTE. adj. f.

TORTE. adj. f. Voyez TORS.

TORTELLE. s. f.

TORTELLE. s. f. Plante. Voyez VÉLAR.

TORTICOLIS. s. m.

TORTICOLIS. s. m. Sorte de rhumatisme, ordinairement passager, qui fait qu' on ne peut tourner le cou sans douleur. Torticolis fort douloureux. Il a un torticolis.

Il signifie aussi, Qui porte le cou de travers. Cette attaque d' apoplexie l' a rendu torticolis. En ce sens, il est adjectif.

Il se dit, figurément et familièrement, Des faux dévots. Ne vous fiez pas à ces torticolis. Dans cette phrase, il est substantif.

TORTILLAGE. s. m.

TORTILLAGE. s. m. Façon de s' exprimer confuse et embarrassée. Que veut-il dire avec ce tortillage? Il est très-familier.

TORTILLE. s. f.

TORTILLE. s. f. Il se dit de Petites allées, étroites et tortueuses, qu' on pratique dans un bois, dans les taillis d' un jardin ou d' un parc, pour s' y promener à l' ombre. Il y a dans ce parc de jolies tortilles. Cette tortille est sombre et fraîche. Quelques-uns disent aussi, Tortillère.

TORTILLEMENT. s. m.

TORTILLEMENT. s. m. Action de tortiller, ou L' état d' une chose tortillée. Le tortillement des câbles est une opération pénible. Le tortillement de cette corde est trop lâche.

TORTILLEMENT

TORTILLEMENT se dit, figurément et familièrement, Des petits détours, des petites finesses qu' on cherche dans les affaires. Il ne faut point tant de tortillements. Je ne m' accommode pas de ses tortillements.

TORTILLER. v. a.

TORTILLER. v. a. Tordre à plusieurs tours. Il ne se dit qu' en parlant Des choses faciles à plier, comme le papier, la filasse, le ruban, etc. Tortiller du ruban, une corde, un cordon, du papier. Tortiller des cheveux.

Il se dit, avec le pronom personnel, Des serpents et des vers qui se tordent, qui se replient sur eux-mêmes en plusieurs façons. Voyez comme ce serpent, comme ce ver se tortille. Cet homme se tortille comme un serpent.

Il signifie, figurément et familièrement, Chercher des détours, des subterfuges. Cet homme ne fait que tortiller dans les affaires. Il ne faut point tant tortiller, il n' y a pas à tortiller, il faut aller droit. En ce sens, il est neutre.

Fam. et par plaisanterie, Tortiller des hanches, Marcher avec un mouvement, un balancement trop marqué des hanches.

TORTILLÉ, ÉE. participe

TORTILLÉ, ÉE. participe

TORTILLÈRE. s. f.

TORTILLÈRE. s. f. Voyez TORTILLE.

TORTILLON. s. m.

TORTILLON. s. m. Coiffure d' une fille du bas peuple. Il se dit, par extension, d' Une petite servante prise au village. Les deux sens ont vieilli.

TORTIONNAIRE. adj. des deux genres

TORTIONNAIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Inique et violent. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Un emprisonnement injurieux et tortionnaire; une exécution, une saisie, etc., injuste et tortionnaire.

TORTIS. s. m.

TORTIS. s. m. Assemblage de plusieurs fils de chanvre, de laine, de soie, etc., tordus ensemble.

TORTIS

TORTIS se dit aussi d' Une espèce de couronne ou de guirlande de fleurs. Un tortis de fleurs. Un tortis de myrte. Ce sens est vieux.

Il se dit, en termes de Blason, Du fil de perles qui entoure la couronne des barons.

TORTU, UE. adj.

TORTU, UE. adj. Qui n' est pas droit, qui est de travers. Cet homme est tout tortu, bossu, etc. Il a les jambes tortues, les pieds tortus, le nez tortu. Un arbre tortu. Cette pièce de bois est tortue. Un chemin, un sentier tortu. Les ceps de vigne sont toujours tortus.

Fam., Le bois tortu, La vigne.

Fig. et fam., Avoir l' esprit tortu, Manquer de justesse dans l' esprit, voir les choses autrement qu' elles ne sont. On dit dans le même sens, Faire des raisonnements tortus.

TORTUE. s. f.

TORTUE. s. f. Animal amphibie à quatre pieds, qui marche fort lentement, et dont tout le corps, à la réserve de la tête, des pieds et de la queue, est couvert d' une grande enveloppe dure et le plus souvent garnie d' écailles. Tortue de mer. Tortue de rivière. Tortue de terre. Il y a dans ce pays des tortues de mer d' une prodigieuse grandeur. Écaille de tortue. OEufs de tortue. La chair de tortue est délicate. Bouillon de tortue. Potage aux tortues. Soupe à la tortue. Peigne, boîte d' écaille de tortue, ou simplement, d' écaille.

Fam., À pas de tortue, Lentement. Il va, il marche à pas de tortue.

TORTUE

TORTUE était, chez les Romains, L' espèce d' abri ou de toit que les soldats formaient en tenant leurs boucliers au-dessus de leur tète, et en les serrant les uns contre les autres, pour être à couvert des traits de l' ennemi en approchant du pied des murailles d' une ville assiégée. Les pierres et les traits lancés par les assiégés tombaient et glissaient sur la tortue formée par les assiégeants.

Il se disait également d' Une machine de guerre montée sur des roues et couverte, à l' abri de laquelle on pouvait s' avancer de même jusqu' au pied des murailles d' une ville assiégée. Les travailleurs, couverts par la tortue, percèrent le mur.

TORTUER. v. a.

TORTUER. v. a. Rendre tortu. Tortuer une aiguille.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cet arbre commence à se tortuer.

TORTUÉ, ÉE. participe

TORTUÉ, ÉE. participe

TORTUEUSEMENT. adv.

TORTUEUSEMENT. adv. D' une manière tortueuse.

TORTUEUX, EUSE. adj.

TORTUEUX, EUSE. adj. Qui fait plusieurs tours et retours. Il ne se dit guère que Des rivières, des chemins et des serpents. Le cours tortueux d' un fleuve. Un chemin, un sentier tortueux. Les replis tortueux d' un serpent.

Fig., Une marche, une conduite tortueuse, Une manière d' agir sans franchise, pleine de détours. On dit aussi, Des voies tortueuses.

TORTUOSITÉ. s. f.

TORTUOSITÉ. s. f. État de ce qui est tortueux. Il est peu usité.

TORTURE. s. f.

TORTURE. s. f. Gêne, tourment qu' on fait souffrir. Les tyrans ont inventé d' horribles tortures.

Il signifie aussi, Le tourment qu' on fait souffrir à quelqu' un par ordre de justice, pour l' obliger à confesser la vérité. Mettre à la torture. Appliquer à la torture. Donner la torture. Souffrir la torture. Être condamné à la torture. Être à la torture. La torture est depuis longtemps abolie en France. Dans cette acception, l' on se sert plus ordinairement du mot de Question.

Fig., Mettre son esprit à la torture, donner la torture à son esprit, se donner la torture, être à la torture, Travailler avec une grande contention d' esprit à la recherche, à l' examen, à la discussion de quelque chose. Ne donnez point la torture à votre esprit pour résoudre une pareille question.

Fig., Mettre quelqu' un à la torture, Lui causer un trouble, un embarras pénible, ou une vive impatience. On dit également dans ce sens, Être à la torture.

TORTURER. v. a.

TORTURER. v. a. Faire éprouver la torture. Les brigands l' ont inutilement torture pour lui faire dire où était son or. Il fut cruellement torturé avant d' avouer son crime.

Fig., Torturer un texte le sens d' un texte, le sens d' un mot, Lui faire signifier, comme par violence, ce qu' il ne dit pas.

TORTURÉ, ÉE. participe

TORTURÉ, ÉE. participe

TORY. s. m.

TORY. s. m. Nom qu' on a donné en Angleterre aux partisans de Charles II, et qui depuis est resté le nom générique du parti qui prétend soutenir la prérogative royale, et qui cherche même à l' étendre. Il est opposé à Whig. Les torys ont plus fréquemment dominé en Angleterre que les whigs.

Il s' emploie aussi adjectivement. Un ministère tory. Un journal tory.

TOSCAN, ANE. adj.

TOSCAN, ANE. adj. T. d' Archit. Il se dit Du plus simple et du plus solide des cinq ordres d' architecture, et De ce qui appartient à cet ordre. L' ordre toscan. Colonne toscane. Soubassement toscan. On appelle Architecture toscane, Celle qui est essentiellement composée d' arcades et de bossages.

TOSTE. s. m.

TOSTE. s. m. Voyez TOAST.

TOSTER. v. a.

TOSTER. v. a. Porter un toast, des toasts; boire en annonçant un voeu, un sentiment pour quelque personne, ou quelque événement heureux. Il faut toster le général qui a remporté cette victoire. On a tosté la paix, la liberté de l' Amérique.

Il est aussi neutre. Nous passâmes toute la soirée à toster.

TOSTÉ, ÉE. participe

TOSTÉ, ÉE. participe

TÔT. adv. de temps.

TÔT. adv. de temps. Promptement, vite, dans peu de temps. Allez tôt. Revenez tôt. Vite et tôt. Ces trois premières phrases sont du style populaire. Tôt ou tard. Il faut mourir tôt ou tard. Tôt ou tard les méchants sont punis. Cela n' a pas été fait assez tôt. Il est arrivé assez tôt pour... Il s' est déclaré trop tôt. Vous ne sauriez venir trop tôt. Il était venu plus tôt que moi. Son procès sera plus tôt jugé que le mien. Il faut finir plus tôt que plus tard. Voyez PLUS, à la fin.

Quand on le joint aux adverbes Bien, si, aussi, il forme avec eux un seul mot. Vous avez eu bientôt fait. Il n' arrivera pas sitôt, de sitôt. Votre affaire ne sera pas sitôt finie que la mienne. Je n' arriverai pas sitôt que vous, aussitôt que vous. Il n' est pas arrivé aussitôt qu' il l' avait promis. Voyez BIENTÔT.

Sitôt que, aussitôt que, signifient aussi, Dès que, du moment que. Sitôt qu' il en reçut la nouvelle, il partit. Aussitôt qu' il le vit paraître, il alla au-devant de lui.

TOTAL, ALE. adj.

TOTAL, ALE. adj. Complet, entier. Sa ruine totale. Somme totale. Le nombre total. Renversement, abandonnement total.

TOTAL

TOTAL s' emploie aussi comme substantif masculin, et signifie, Le tout, l' assemblage de plusieurs choses considérées comme faisant un tout. Prenez le total. Je vous donnerai tant pour le total. Le total de sa succession. Le total de la somme se monte à... Il y a tant du total. Il a reçu cette somme en total. La somme des totaux.

AU TOTAL, EN TOTAL. loc. adverbiales

AU TOTAL, EN TOTAL. loc. adverbiales Tout compensé. Au total, c' est une bonne affaire. En total, c' est un bon ouvrage.

SOMME TOTALE. loc. adv.

SOMME TOTALE. loc. adv. En comptant tout. Cela coûte, somme totale, vingt-six mille francs.

TOTALEMENT. adv.

TOTALEMENT. adv. Entièrement, tout à fait. Il est totalement ruiné. Il s' est totalement dévoué à cet homme-là.

TOTALITÉ. s. f.

TOTALITÉ. s. f. Le total, le tout. La totalité du bien. La totalité de la succession. Il prit tant sur la totalité. Soit en totalité, soit en partie.

TOTON. s. m.

TOTON. s. m. Espèce de dé qui est traversé d' une petite cheville sur laquelle on le fait tourner, et qui est marqué de différentes lettres sur ses quatre faces latérales. Quand, après avoir tourné, le dé tombe en présentant la face marquée d' un T, celui qui a joué gagne tout ce qui est au jeu. Jouer au toton. Les totons sont ordinairement d' os ou d' ivoire. Cette danseuse tourne comme un toton.

TOUAGE. s. m.

TOUAGE. s. m. T. de Marine. Action de touer, ou Le résultat de cette action. Voyez TOUÉE.

TOUAILLE. s. f.

TOUAILLE. s. f. Linge pendu sur un rouleau auprès d' un lieu où l' on se lave les mains, et qui sert à les essuyer.

TOUC. s. m.

TOUC. s. m. Voyez TOUG.

TOUCAN. s. m.

TOUCAN. s. m. Oiseau d' Amérique, dont le bec est très-gros et très-long. Il y a des toucans dont le bec est plus long que le corps entier.

TOUCAN

TOUCAN est aussi le nom d' Une constellation de l' hémisphère austral.

TOUCHANT, ANTE. adj.

TOUCHANT, ANTE. adj. Qui touche le coeur, qui émeut. On le dit surtout en parlant D' émotions douces et attendrissantes. Un discours touchant. Un sermon bien touchant. Cela est fort touchant. Il nous dit des choses si touchantes, que... Des paroles touchantes. Une musique touchante. Un spectacle touchant. Une scène touchante. Une beauté touchante.

En Géom., Point touchant, Le point où une courbe est touchée par une ligne droite, ou Le point dans lequel deux lignes courbes se touchent. Il a vieilli: on dit maintenant, Point de tangence, de contact.

TOUCHANT. préposition.

TOUCHANT. préposition. Concernant, sur le sujet de. Il m' a entretenu touchant vos affaires, touchant vos intérêts.

TOUCHE. s. f.

TOUCHE. s. f. Chacune des petites pièces d' ébène, d' ivoire, etc., qui composent le clavier d' un orgue, d' un piano, d' un clavecin, etc. Touches blanches. Touches noires. Cet homme a la main excellente, on ne lui voit pas poser les doigts sur les touches. Il y a deux touches de rompues au clavier de cet orgue.

TOUCHE

TOUCHE en parlant De la guitare et de quelques autres instruments à long manche, se dit Des petits filets saillants qui sont appliqués sur le manche de distance en distance, et qui servent à faire les demi-tons. Il faut mettre des touches au manche de cette guitare.

TOUCHE

TOUCHE signifie aussi, L' épreuve qu' on fait de l' or par le moyen de la pierre de touche. On connut à la touche que cette pièce était fausse.

Pierre de touche, Sorte de pierre noirâtre très-dure dont on se sert pour éprouver l' or. On a reconnu sur la pierre de touche que cette pièce était fausse. Il se dit quelquefois, figurément, au sens moral. L' adversité est la pierre de touche de l' amitié.

TOUCHE

TOUCHE se dit figurément et familièrement Des pertes de biens, des disgrâces, des maladies, des mortifications, et des autres accidents fâcheux. On l' a obligé à payer une grosse somme, c' est une rude touche. Il est bien changé par sa maladie, il a eu une terrible touche. Les critiques ont donné à ce poëte une petite touche. La touche est forte. Ce sens vieillit.

TOUCHE

TOUCHE signifie aussi, Un petit brin de bois ou de quelque autre chose, dont les enfants qui apprennent à lire touchent les lettres qu' ils veulent épeler.

TOUCHE

TOUCHE se dit encore d' Une petite baguette d' os ou d' ivoire, courbée par un bout, dont on se sert aux jonchets pour lever chaque pièce, après qu' on les a toutes laissées tomber pêle-mêle. Lever des jonchets avec la touche.

TOUCHE

TOUCHE en termes de Peinture, La manière dont le peintre indique et fait sentir le caractère des objets. Suivant les objets qu' on imite, la touche doit être hardie, fière, mâle, vigoureuse, large, spirituelle, moelleuse, fine, légère. Dans les ouvrages des artistes médiocres, la touche est souvent molle, incertaine, timide, faible, maigre, mesquine, sans esprit, dure ou pesante. On reconnaît facilement la touche de tel maître.

Il s' applique quelquefois, figurément, Au style, dans un sens analogue. On reconnaît facilement la touche de cet habile écrivain.

TOUCHE

TOUCHE en termes d' Imprimerie, signifie, L' action d' appliquer l' encre sur la forme avec les balles ou le rouleau. La touche exige beaucoup de soin.

TOUCHER. v. a.

TOUCHER. v. a. Mettre la main sur quelque chose, à quelque chose. Toucher les vases sacrés. Toucher doucement, légèrement. Il ne lui a pas touché le bout du doigt. Ne touchez pas cela. Toucher de la main, du doigt.

Il signifie également, Se mettre en contact avec un objet de quelque autre manière que ce soit. Toucher du pied. Toucher du bras. Il le toucha du coude. Il l' a touché avec son gant, avec son chapeau. Il l' a touché de sa baguette.

Il s' emploie aussi comme neutre. Toucher aux vases sacrés. Ne touchez pas à cela. Regardez cela, mais n' y touchez pas.

Fig., Faire toucher une chose au doigt et à l' oeil, La démontrer clairement, en convaincre par des preuves indubitables, telles que sont ordinairement celles qu' on acquiert par la vue et par le toucher.

En termes de Manége, Toucher de la gaule, Aider de la gaule, en frapper légèrement sur l' épaule du cheval. Venez à courbettes par le milieu de la place; touchez de la gaule.

Toucher dans la main, Mettre sa main dans celle d' un autre, en signe de réconciliation, d' amitié, ou de conclusion de marché, etc. Le marché est conclu, il m' a touché dans la main. Nous nous sommes touchés dans la main. On les a réconciliés, ils se sont touchés dans la main. Il me tendit la main, et me dit: Touchez là, l' affaire est faite.

Par exagérat., Il ne touche pas des pieds à terre, se dit D' un homme qui danse ou court légèrement.

Fig. et fam., Cet homme ne laisse pas toucher du pied à terre, Il ne donne pas le temps de se reconnaître, de respirer.

Fig. et fam., Il n' a pas l' air d' y toucher, on ne dirait pas qu' il y touche, se dit D' un homme fin et dissimulé.

En Vénerie, Toucher au bois, se dit Des cerfs lorsqu' ils se frottent contre les arbres, pour dépouiller leur nouvelle tête de la peau qui l' enveloppe.

Toucher à quelque chose, signifie souvent, Atteindre à quelque chose. Il est si grand, qu' il touche au plancher. Il y touche de la tête. Il y touche de la main.

Fig., Toucher à un certain temps, En être proche. Nous touchons au printemps, à l' hiver. Il touche à cet âge où les passions se développent. Il n' y a pas quinze jours d' ici à Pâques, nous y touchons. Nous touchons au dernier moment. Toucher à sa fin. Le terme n' est pas éloigné, nous y touchons.

Toucher à quelque chose, signifie aussi, En prendre, en ôter. On ne doit jamais toucher à un dépôt. On ne touchait au trésor de la république que dans les grandes nécessités. Je garde cet argent pour une affaire importante, je n' y veux pas toucher. Les assiégés n' ont pas encore touché à leurs magasins. Voilà des mets, des plats auxquels on n' a pas touché.

Fig., Toucher à une chose, à une affaire, Y apporter quelque changement. Plusieurs autres lois ont été modifiées, mais on n' a pas touché à celle-là. On a retranché quelques compagnies dans tels régiments, mais on n' a pas touché à celui-là. Il n' osait toucher à l' ouvrage d' un si grand maître. Assurément on n' y touchera pas. Ce prince changea presque tout dans le royaume, mais il n' osa toucher à la religion, aux lois fondamentales. On n' a pas voulu toucher à cet article du règlement.

Il y a touché, se dit D' un homme qui a eu part à un ouvrage d' esprit.

Toucher une pièce d' or, un lingot d' or, L' éprouver avec la pierre de touche. Cette pièce d' or est douteuse, elle a été touchée deux ou trois fois.

TOUCHER

TOUCHER en termes d' Imprimerie, Étendre, appliquer l' encre sur la forme avec les balles ou avec le rouleau. Toucher la forme également et légèrement. Toucher avec le rouleau, avec les balles. Toucher en noir, en rouge.

TOUCHER

TOUCHER signifie encore, Frapper pour faire aller, chasser devant soi; et il se dit en parlant Des bêtes, comme vaches, boeufs, chevaux, etc. Il touchait un troupeau devant lui. Il touchait des boeufs devant lui. Absolument: Touchez, cocher, allons plus vite. Touche, cocher. Touchez fort.

Il se construit quelquefois, dans ce sens, avec la préposition Sur. Toucher sur les uns et sur les autres.

TOUCHER

TOUCHER se dit aussi en parlant Du contact qui a lieu entre toutes sortes de corps, lorsqu' ils se joignent tellement, qu' il n' y a rien entre deux. Ma maison touche la sienne. Dans ce sens, il est souvent employé comme verbe réciproque. Ces deux pierres se touchent. Le lambris et la muraille ne se touchent pas. Ces deux maisons se touchent.

Ils ne laissent pas toucher la balle à terre, se dit De bons joueurs de paume.

Fig. et fam., Cette affaire ne touchera pas à terre, Elle passera sans difficulté.

En Géom., Cette ligne droite touche cette courbe, Elle la rase en un seul point, sans la couper. On dit aussi dans le même sens, Ces deux courbes se touchent.

En termes de Marine, Ce navire touche, se dit Quand, faute d' eau, la quille touche le fond, ou que, par quelque accident, il vient à toucher une roche, un banc de sable, etc. Toucher à une île, à un port, c' est, lorsqu' on fait route, Y aborder, y mouiller pour très-peu de temps.

TOUCHER

TOUCHER en parlant D' une somme d' argent, signifie, Recevoir. Il a touché ses appointements. Je lui ai fait toucher telle somme. Toucher de l' argent.

TOUCHER

TOUCHER en parlant De certains instruments de musique, signifie, En jouer. Toucher la lyre. Toucher l' orgue, le clavecin, le piano. Il touche le piano agréablement, délicatement. On dit aussi, abusivement, Toucher du piano, de l' orgue, etc.

Fig. et fam., Toucher la grosse corde, Parler de ce qu' il y a de principal et de plus essentiel dans une affaire. C' est une corde qu' il ne faut pas toucher, il ne faut pas toucher cette corde-là, se dit Pour faire entendre qu' une affaire ou qu' une circonstance est délicate, et qu' il n' en faut pas parler.

TOUCHER

TOUCHER signifie figurément, Traiter, exprimer. Ce poëte, cet orateur touche bien les passions. Il y a dans cette tragédie des endroits bien touchés.

Toucher une chose, une matière, En parler incidemment dans un discours. Il a touché ce point-là fort adroitement. Il ne l' a voulu toucher qu' en passant, que légèrement. Touchez-en quelque chose dans votre préface.

En Peinture, Ce tableau est bien touché, Les coups de pinceau y sont donnés avec beaucoup d' entente, de force, de hardiesse, etc.

TOUCHER

TOUCHER signifie aussi figurément, Émouvoir. Dieu lui a touché le coeur. Dieu l' a touché, il s' est converti. Cette nouvelle, cette mort l' a fort touché. Il en est sensiblement, vivement, extrêmement touché, touché jusqu' aux larmes. Il en est touché jusqu' au fond du coeur. Laissez-vous toucher à nos larmes, par nos larmes. Il fut touché, fort touché de mon malheur. Il ne fut pas touché de leurs prières. Il en fut touché de pitié, de douleur. Son repentir m' a touché. Ses larmes me touchèrent le coeur, me touchèrent. On l' emploie quelquefois absolument. Ce qui est affecté ne peut toucher.

TOUCHER

TOUCHER signifie encore figurément, Concerner, regarder, intéresser. Cela ne me touche point. En quoi cela vous touche-t-il? Je prends beaucoup de part, je prends un véritable intérêt à tout ce qui vous touche, à tout ce qui touche votre famille. Cela ne me touche en rien. Cet événement ne me touche ni de près ni de loin. On l' emploie quelquefois neutralement en ce sens. Cette question touche aux plus graves intérêts de l' État. Les choses qui touchent à l' honneur.

Il signifie aussi, Appartenir par le sang. Il me touche de près, il est mon cousin. Il ne me touche ni de près ni de loin.

TOUCHÉ, ÉE. participe

TOUCHÉ, ÉE. participe Aux Jeux de dames et de trictrac, Dame touchée, dame jouée; et au Jeu d' échecs, Pièce touchée, pièce jouée, signifient que, Quand on a touché une pièce, il faut la jouer.

Jouer au gage touché. Voyez GAGE.

TOUCHER. s. m.

TOUCHER. s. m. Le tact, celui des cinq sens par lequel on connaît les qualités palpables, comme le mou et le dur, le froid et le chaud, l' humide et le sec. Cela se connaît au toucher. Le sens du toucher.

Ce pianiste, ce joueur de guitare, etc., a un beau toucher, un toucher délicat, un toucher brillant, Il joue délicatement, agréablement, d' une manière brillante du piano, de la guitare, etc.

TOU-COI

TOU-COI T. de Chasse. Mot qu' on emploie pour faire taire un limier lorsqu' il crie. Tou-coi, chien, tou-coi.

TOUE. s. f.

TOUE. s. f. Espèce de bateau qui sert de bac sur certaines rivières.

TOUÉE. s. f.

TOUÉE. s. f. T. de Marine. Action de touer, de se touer. Entrer à la touée dans un port. Sortir d' un port à la touée. Ancre de touée.

Il se dit aussi d' Une longueur de câble de cent vingt brasses.

TOUER. v. a.

TOUER. v. a. T. de Marine. Faire avancer un navire en tirant d' un point fixe un câble à force de bras ou au moyen du cabestan; à la différence de Remorquer, Faire avancer un navire, le tirer par le moyen d' un ou de plusieurs bâtiments à voiles ou à rames. Touer un navire.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Se touer pour sortir d' un port, d' une rivière.

TOUÉ, ÉE. participe

TOUÉ, ÉE. participe

TOUFFE. s. f.

TOUFFE. s. f. Assemblage de certaines choses, comme arbres, herbes, fleurs, cheveux, rubans, plumes, etc., lorsqu' elles sont en quantité et près à près. Touffe d' arbres. Touffe de cheveux. Touffe de poil ou de poils. Touffe de plumes. Etc.

TOUFFEUR. s. f.

TOUFFEUR. s. f. Exhalaison chaude qui saisit en entrant dans un lieu où la chaleur est extrême. Touffeur incommode. J' ai senti en entrant une touffeur insupportable. Il est familier.

TOUFFU, UE. adj.

TOUFFU, UE. adj. Qui est en touffe, qui est épais, bien garni. Un bois touffu. Un arbre bien touffu. Une fleur bien touffue. Une barbe touffue.

TOUG ou TOUC. s. m.

TOUG ou TOUC. s. m. Demi-pique au bout de laquelle est attachée une queue de cheval avec un bouton d' or, et qu' on porte en manière d' étendard devant les vizirs, les pachas, et les sangiacs ou gouverneurs.

TOUJOURS. adv. de temps.

TOUJOURS. adv. de temps. Continuellement, sans interruption, sans cesse, sans relâche, sans fin. C' est une source qui coule toujours. Les bienheureux jouiront toujours de la vue de Dieu. La lune tourne toujours autour de la terre.

Ils se sont dit adieu pour toujours, Ils se sont quittés pour ne plus se revoir.

Prov., Toujours va qui danse, Pour s' amuser, il n' est pas besoin de bien danser, il suffit qu' on danse. Cette phrase se dit figurément, en parlant D' un homme qui fait le mieux qu' il peut, qui fait tant bien que mal ce qu' il a à faire.

TOUJOURS

TOUJOURS signifie aussi, Sans exception, en toute rencontre, en toute occasion. Les plus grands esprits ne sont pas toujours les plus agréables. Les beautés les plus régulières ne sont pas toujours les plus piquantes. Cet ouvrage plaira toujours.

Il signifie encore, Le plus souvent, ordinairement. Il est toujours en bonne compagnie. Elle est toujours en prières. On le trouve toujours occupé. Il est toujours en colère. Il est toujours gai, toujours de bonne humeur. Il ment toujours.

TOUJOURS

TOUJOURS signifie aussi, En attendant, cependant, néanmoins. Je vais sortir, travaillez toujours. Je vous suivrai de près, allez toujours. Prenez toujours cela en attendant. Prenez toujours cela à compte. En dépit de ses conseils, j' irai toujours mon chemin, je ne laisserai pas d' aller mon chemin. Quand ce que je vous dis pourrait être contesté, il est toujours vrai que... toujours est-il que...

Il se prend aussi pour Au moins. Si je n' ai pas réussi, toujours ai-je fait mon devoir.

TOUPET. s. m.

TOUPET. s. m. Petite touffe de poil, de cheveux, de crin, de laine. Les Tartares se rasent la tête, mais ils gardent un toupet de cheveux. Il n' a qu' un toupet de cheveux sur le front. Au milieu de ses cheveux noirs, il y a un petit toupet blanc. Un toupet de barbe. On dit plus ordinairement, Un bouquet de barbe.

Il se dit absolument de La touffe de cheveux qui est au haut du front. Son toupet est bien haut. Son toupet est dérangé. Porter le toupet élevé, bas. Cet homme craint de déranger son toupet. Il porte un faux toupet.

Fam., Se prendre au toupet, Se prendre aux cheveux. Peu s' en est fallu que ces deux femmes ne se soient prises au toupet.

Fig. et fam., Son toupet lui prend, se dit D' une personne qui a un mouvement de caprice, d' impatience.

Fig. et fam., Avoir du toupet, Avoir du feu, de la verve, de la hardiesse.

TOUPET

TOUPET se dit également de Cette partie de la crinière qui passe entre les deux oreilles du cheval, et qui lui tombe sur le front.

TOUPIE. s. f.

TOUPIE. s. f. Sorte de jouet de bois qui est fait en forme de poire, et qu' on enveloppe d' une corde tournée en spirale, par le moyen de laquelle, lorsqu' on l' en dégage en le jetant, il tourne sur une pointe de fer dont il est armé au bout. Une petite toupie. Une grosse toupie. Des enfants qui jouent à la toupie.

Toupie d' Allemagne, Espèce de toupie creuse et percée d' un côté, qui fait du bruit en tournant.

TOUPILLER. v. n.

TOUPILLER. v. n. Tournoyer comme une toupie. Il n' est usité qu' en parlant Des personnes, et signifie, Ne faire qu' aller et venir dans une maison sans savoir pourquoi. Elle ne fait que toupiller. Il est familier.

TOUPILLON. s. m.

TOUPILLON. s. m. Petit toupet. Toupillon de cheveux.

Il se dit aussi Des branches inutiles et confuses d' un oranger.

TOUR. s. f.

TOUR. s. f. Sorte de bâtiment élevé, rond ou carré, ou à plusieurs côtés, dont on fortifiait jadis l' enceinte des villes, des châteaux, etc., ou qui sert de prison, de phare, de clocher, etc. Haute tour. Petite tour. Grosse tour Tour ronde. Tour carrée. Tour octogone. Tour à plusieurs étages. Tour isolée. Monter dans une tour, sur une tour, à une tour. Du haut de la tour. Au pied de la tour. Ville enceinte de murailles et de tours. Muraille flanquée de tours. Les créneaux d' une tour. La tour de Babel. La tour du donjon. Le château des Sept-Tours. La tour de Londres. La tour de Cordouan, qui sert de phare à l' embouchure de la Gironde. Les tours de Notre-Dame. La tour de l' horloge. On dit de même, Tour de dôme, tour de moulin à vent.

Il se dit aussi de Certaines machines en forme de tours que les anciens attachaient sur le dos des éléphants destinés à combattre, et dans lesquelles ils plaçaient ordinairement des archers.

Fig. et fam., Tour de Babel, Lieu où tout le monde parle à la fois et sans s' entendre. Cette maison est une vraie tour de Babel.

TOUR

TOUR au Jeu des échecs, se dit d' Une certaine pièce de ce jeu, qu' on appelait autrefois Roc. Donner échec et mat avec la tour.

TOUR. s. m.

TOUR. s. m. Mouvement en rond. Le tour du soleil, des planètes. Jupiter fait son tour en douze ans. Tour de boule. Tour de roue. Tour de meule.

Fam., D' ici là il n' y a qu' un tour de roue, Il y a peu de distance.

Fam., À tour de bras, De toute la force du bras. Il lui donna un soufflet à tour de bras.

Fam. et par exagérat., En un tour de main, En aussi peu de temps qu' il en faut pour tourner la main. Il change d' avis en un tour de main. Cela a été fait en un tour de main.

Tour de reins, Rupture ou foulure de reins causée par quelque effort. Avoir un tour de reins. Il s' est donné un tour de reins.

Tour de broche, Révolution que fait la broche en tournant sur elle-même, et en présentant successivement à l' ardeur du feu toutes les parties de la pièce de viande qui y est attachée pour rôtir. Ce chapon aurait eu besoin d' un tour de broche de plus.

TOUR

TOUR se dit, par extension, de Plusieurs autres sortes de mouvements, quoiqu' ils ne soient pas en rond. Faire un tour, Aller et venir. Il fit deux tours par la chambre. Faire un tour dans le jardin, un tour de jardin, deux tours d' allée. Faites un tour jusque-là. Vous faites bien des tours. Avez-vous fait tous vos tours?

Il est allé faire un tour de promenade, Il est allé se promener; et, Il est allé faire un tour, Il est sorti pour revenir bientôt. On dit dans le même sens, Il est allé faire un tour en ville, un tour dans son pays.

Prov. et fig., Il ne fera point telle chose, il n' ira point en tel lieu, qu' il n' ait fait ses quinze tours, Avant d' y aller, il fera, selon sa coutume, mille choses inutiles.

TOUR

TOUR se dit aussi en parlant De certaines choses qui vont en serpentant, et qui reviennent sur elles-mêmes. Cette rivière fait plusieurs tours et retours. Le sang fait plusieurs tours et retours dans les artères et dans les veines. Les tours et les retours d' un labyrinthe. On dit aussi, Les tours et détours.

Un tour de trictrac, Les douze trous. Il a fait deux tours, deux fois le tour du trictrac en bredouille.

À certains Jeux de cartes, Jouer un tour, faire un tour, Jouer un certain nombre de coups, en sorte que tous les joueurs successivement aient une fois la main. Au Brelan, Jouer cinq tours aux écus, cinq tours aux deux écus, et un tour au louis d' or, Jouer onze tours en tout, à condition que, pendant les cinq premiers, chaque joueur mettra à chaque coup un écu devant lui, etc.

TOUR

TOUR veut dire encore, Circuit, circonférence d' un lieu ou d' un corps. Le tour de la ville, du parc, du village. Le tour du jardin. Cette ville a une lieue de tour. Cet arbre, cette colonne a tant de tour.

Faire le tour de, Parcourir toute la circonférence de, ou S' étendre autour de. Ce voyageur a fait le tour du monde. Faire le tour de la ville, d' une ville, d' un jardin, d' un bois, etc. Ce bracelet fait plusieurs tours autour du bras.

Fam., Faire son tour de France, d' Europe, Parcourir la France, l' Europe. Il se dit surtout Des artisans qui voyagent pour travailler de leur état dans différentes villes.

Le tour du visage, La circonférence du visage. Elle a le tour du visage agréable. Un beau tour de visage.

Tour de lit, L' étoffe qui environne le lit, et qui est attachée au bois d' en haut. Tour de lit de serge, de damas, de velours, d' indienne, etc.

Cette tenture de tapisserie, cette garniture, cette robe a tant d' aunes de tour, Elle a tant d' aunes de cours.

En termes de Jurispr., Tour de l' échelle, Servitude qui donne au propriétaire du bâtiment auquel elle est due, le droit de placer une échelle sur l' héritage du voisin, pour réparer son mur. Tour du chat, Intervalle d' un demi-pied dont les fours et les forges doivent être éloignés des murs qui sont dans leur voisinage, suivant les usages de Paris. Tour de la souris, Intervalle de deux à trois pouces qui doit rester vide entre une chausse d' aisances et un mur mitoyen contre lequel elle est posée.

Fig. et fam., Tour du bâton, Profit secret, illicite ou abusif, qu' un homme tire de l' emploi, du poste qu' il occupe. Son emploi lui vaut tant par an, sans le tour du bâton.

TOUR

TOUR se dit également de Différentes choses dont on se sert, soit pour l' habillement, soit pour la parure, et qui sont mises en rond. Un tour de cou. Un tour de gorge. Un tour de bonnet. Un tour de cheveux.

TOUR

TOUR signifie aussi, Toute action qui exige la promptitude, la subtilité et l' adresse de la main, ou la souplesse, l' agilité, la force du corps. Tour de bateleur. Tour de gibecière, de gobelets. Tour de passe-passe. Tour d' adresse, de souplesse. Il sait faire des tours de cartes, des tours de main. Ce sauteur fait des tours de force extraordinaires.

Fig., Tour de force, Action qui exige beaucoup de force. En portant ce fardeau jusque-là, vous avez fait un tour de force. On le dit également au sens moral. Si vous terminez ces deux affaires aujourd' hui, vous ferez un tour de force. Une si longue improvisation est un tour de force. C' est un tour de force.

TOUR

TOUR se prend aussi, figurément et familièrement, pour Trait d' habileté, ruse, finesse, manière d' agir où il entre ordinairement de l' adresse et quelquefois de la mauvaise intention. Il lui a joué un tour, d' un tour. Il lui jouera un mauvais tour. Faire un tour, des tours à quelqu' un. Je lui revaudrai ce tour-là. C' est un tour d' escroc, de filou. Voilà de ses tours. Voilà un bon tour.

Fig., Cela vous jouera un mauvais tour, se dit À quelqu' un pour l' avertir qu' une chose lui sera dangereuse ou préjudiciable.

Prov. et fig., Un tour de maître Gonin, Un tour d' homme rusé.

TOUR

TOUR en parlant D' une affaire, se dit de La manière dont on la fait voir, dont elle se présente, dont elle marche. Il donne le tour qu' il lui plaît aux affaires. Il donne un certain tour aux choses. Il a donné un bon tour à cela. Le succès dépend du tour que le rapporteur donnera à votre affaire. Cette affaire prend un bon, un mauvais tour.

TOUR

TOUR en parlant D' éloquence, de poésie, de style, ou d' une phrase, d' une période, signifie, La manière dont on exprime ses pensées, et dont on arrange ses termes, soit en parlant, soit en écrivant. Il y a un tour noble, oratoire dans tout ce qu' il écrit. Il donne un tour agréable à tout ce qu' il dit. Ces vers ont un tour, sont d' un tour noble, naturel, agréable. Tour figuré. Tour hardi. Ce qu' il écrit est d' assez bon sens, mais le tour en est mauvais. La pensée n' est pas nouvelle, mais le tour en est nouveau. Il y a du tour à cela. Ce tour de phrase est obscur, singulier, heureux. Le tour d' une période.

Cet homme a un tour d' esprit agréable, il a un tour agréable dans l' esprit, Il présente les choses sous une forme agréable. On dit aussi, Un tour d' esprit original.

TOUR

TOUR signifie encore, Rang successif, alternatif. Ce n' est pas votre tour. Je parlerai à mon tour. Son tour viendra. C' est mon tour à vous aller voir. C' est mon tour de monter la garde. C' est à mon tour de monter la garde. Son tour est passé. Céder son tour. Vous n' en êtes pas quitte, vous aurez votre tour. Vous serez recherché à votre tour. Chacun à son tour. À tour de rôle. Voyez RÔLE.

Au Théâtre, Tour de faveur, Décision du comité des comédiens qui fait passer la représentation d' une pièce avant celle d' autres ouvrages qui la précèdent dans l' ordre du tableau de réception. Sa pièce eut un tour de faveur. Il a obtenu un tour de faveur.

TOUR

TOUR se dit en outre d' Une machine dont on se sert pour façonner en rond le bois, l' ivoire, les métaux. Tour en l' air. Tour ovale. Tour figuré. Tour à graver. Tour à portrait. Cela est fait au tour. Manche de couteau fait au tour.

Cette femme a le bras, la main, la gorge faits au tour, Elle les a parfaitement bien faits. On dit dans le même sens, Cet homme, cette femme sont faits au tour.

TOUR

TOUR signifie aussi, Une espèce d' armoire ronde et tournant sur un pivot, qui est posée dans l' épaisseur du mur, et qui sert aux religieuses pour faire passer ce qu' elles reçoivent du dehors, ou ce qu' elles y envoient. Faire passer quelque chose par le tour. On se sert également d' une pareille machine au conclave, dans certains hospices et dans les prisons.

TOUR À TOUR. loc. adv.

TOUR À TOUR. loc. adv. L' un après l' autre, alternativement, à diverses reprises. Ces deux généraux commanderont tour à tour. Parler tour à tour.

TOURBE. s. f.

TOURBE. s. f. Substance combustible spongieuse, légère, brune ou noirâtre, qui est formée par l' accumulation des débris de végétaux. Tourbe de marais. Tourbe profonde ou bitumineuse. Se servir de tourbe pour se chauffer. Brûler de la tourbe. Charbon de tourbe. Cette tourbe est excellente; elle ne donne en brûlant que douze pour cent de résidu terreux.

TOURBE. s. f.

TOURBE. s. f. Multitude confuse composée de menu peuple.

TOURBEUX, EUSE. adj.

TOURBEUX, EUSE. adj. Qui contient de la tourbe. Terrain tourbeux.

TOURBIÈRE. s. f.

TOURBIÈRE. s. f. Endroit d' où l' on tire de la tourbe.

TOURBILLON. s. m.

TOURBILLON. s. m. Vent impétueux qui va en tournoyant. Ce tourbillon a fait bien du dégât. Violent, furieux tourbillon.

Il se dit quelquefois De l' eau qui tournoie avec violence. Il y a dans cette rivière plusieurs tourbillons fort dangereux.

Il signifie, en termes de Philosophie cartésienne, Une quantité de matière qu' on suppose tourner autour d' un astre. Descartes a imaginé les tourbillons pour expliquer le système du monde.

Il se dit, figurément, de Tout ce qui entraîne les hommes. C' est un homme emporté par le tourbillon du monde, des plaisirs, des affaires. Vivre dans le tourbillon du monde. On dit absolument, Être dans le tourbillon.

TOURBILLONNER. v. n.

TOURBILLONNER. v. n. Aller en tournoyant. L' eau tourbillonne dans cet endroit de la rivière.

TOURD. s. m.

TOURD. s. m. T. d' Hist. nat. Poisson de mer.

TOURD. s. m., ou TOURDELLE. s. f.

TOURD. s. m., ou TOURDELLE. s. f. Nom donné à une espèce de grive.

TOURDILLE. adj.

TOURDILLE. adj. Il ne s' emploie que dans cette locution, Gris tourdille, La couleur du poil d' un cheval qui est d' un gris sale approchant de la couleur d' une grive.

TOURELLE. s. f.

TOURELLE. s. f. Diminutif. Petite tour. Il y a quatre tourelles à son château. Dans les fortifications et les châteaux, il y a des tourelles en encorbellement qui servent de guérites ou de cabinets.

TOURET. s. m.

TOURET. s. m. Petite roue qui, dans les machines à tourner, reçoit son mouvement d' une plus grande.

Il se dit aussi d' Une pièce mécanique de fer, de cuivre, etc., ayant deux branches parallèles unies en haut et en bas par une partie pleine qui reçoit un tourillon et une vis, dont l' effet est de tendre ou de détendre une corde, etc.

Il se dit également d' Une sorte de dévidoir ou de rouet à l' usage des cordiers.

Il se dit quelquefois Du rouet à filer.

Il se dit encore d' Un petit tour à l' usage des graveurs en pierres fines.

TOURIÈRE. s. f.

TOURIÈRE. s. f. On appelle ainsi, dans les Monastères de filles, Une domestique de dehors, qui a soin de faire passer au tour toutes les choses qu' on y apporte. La tourière du couvent. La soeur tourière. La tourière de dehors.

Mère tourière, La religieuse préposée pour avoir soin du tour en dedans.

TOURILLON. s. m.

TOURILLON. s. m. T. de plusieurs Arts. Il se dit Des axes de fer sur lesquels se meuvent les treuils, les bascules, etc.; et, particulièrement, Du gros pivot sur lequel tourne une porte cochère, une grille, un pont-levis.

Il se dit aussi Des deux parties rondes et saillantes qui sont vers le milieu d' un canon, et qui servent à l' assujettir sur son affût.

Il se dit encore de La partie mobile d' un touret qui sert à tendre et à détendre une corde, etc.

TOURMALINE. s. f.

TOURMALINE. s. f. Sorte de pierre cristallisée, qui, étant échauffée, devient électrique, et attire la poussière de charbon, les cendres, et autres corps légers.

TOURMENT. s. m.

TOURMENT. s. m. Grande, violente douleur corporelle. La goutte, la pierre, la néphrétique, sont de cruels tourments. Le chirurgien qui l' a opéré lui a fait souffrir d' horribles tourments, des tourments insupportables.

Il se dit particulièrement Des supplices, des tortures qu' on fait souffrir à quelqu' un. Les tourments des martyrs. On l' a condamne à d' horribles tourments. La force des tourments lui arracha l' aveu de son crime.

Il signifie figurément, Une grande peine d' esprit. Cette affaire m' a bien donné du tourment, de la peine et du tourment. Les enfants donnent quelquefois bien du tourment à leurs pères. Les tourments de la jalousie, de l' ambition, etc. Il s' est donné bien du tourment, et n' a pu réussir.

TOURMENTANT, ANTE. adj.

TOURMENTANT, ANTE. adj. Qui tourmente. C' est un homme bien tourmentant.

TOURMENTE. s. f.

TOURMENTE. s. f. Orage, bourrasque, tempête sur la mer. Grande, furieuse, horrible tourmente. Durant la tourmente. Il s' éleva une tourmente. Les bons matelots prévoient la tourmente. La tourmente a dispersé leurs vaisseaux. Ce bâtiment résista long-temps à la tourmente.

Il se dit aussi Des ouragans qui s' élèvent dans les hautes montagnes. En passant le mont Cenis, il a été assailli par la tourmente.

Il s' emploie quelquefois figurément, en parlant Des troubles qui agitent un pays. Pendant la tourmente politique.

TOURMENTER. v. a.

TOURMENTER. v. a. Faire souffrir quelque tourment de corps. On l' a si horriblement tourmenté, qu' il en est mort.

Il se dit également Des douleurs causées par quelque maladie, ou par une opération de chirurgie, ou par la piqûre de quelque insecte, etc. Il est tourmenté de la goutte, de la néphrétique. Il a depuis quelque temps une colique qui le tourmente jour et nuit. Les chirurgiens l' ont cruellement tourmenté. Les mouches tourmentaient ce cheval. Nous étions tourmentés des cousins.

TOURMENTER

TOURMENTER signifie figurément, Donner de la peine, faire souffrir quelque peine d' esprit. Ces enfants tourmentent fort leur père. Son procès le tourmente. Que cela ne vous tourmente point. Être tourmenté des remords de sa conscience, de remords, par les remords.

Il signifie aussi, Importuner beaucoup, harceler. Cet homme me tourmente avec ses visites, ses lettres, ses demandes continuelles. Il ne fait que me tourmenter. Ses créanciers le tourmentent tous les jours.

TOURMENTER

TOURMENTER signifie encore, Agiter violemment. Le vent tourmenta longtemps notre vaisseau. La mer était haute, et le vaisseau fut rudement tourmenté, fut longtemps tourmenté de la tempête, par la tempête. C' est un cheval inquiet, et qui tourmente fort son cavalier.

Tourmenter un ouvrage, Le retravailler avec un effort qui se fait sentir. Cet ouvrage, ce tableau a été tourmenté. On dit de même, Tourmenter son style.

TOURMENTER

TOURMENTER avec le pronom personnel, signifie, S' agiter, se remuer. Tenez-vous en repos, ne vous tourmentez pas tant. Il n' a fait que se tourmenter toute la nuit. Il se tourmentait fort. Ce cheval se tourmente.

Fig., Ce bois se tourmente, Il se déjette.

Il signifie aussi, S' inquiéter, se donner bien de la peine de corps et d' esprit. À quoi sert de vous tourmenter si fort? Il ne faut pas se tourmenter pour si peu de chose. Ne vous tourmentez point de cela, pour cela. On dit quelquefois, dans le même sens, Tourmenter sa vie; mais cette phrase vieillit.

TOURMENTÉ, ÉE. participe

TOURMENTÉ, ÉE. participe

TOURMENTEUX, EUSE. adj.

TOURMENTEUX, EUSE. adj. T. de Marine. Il se dit De certains parages fort sujets aux tempêtes. Il est peu usité.

TOURMENTIN. s. m.

TOURMENTIN. s. m. T. de Marine. Petit foc qu' on nomme ainsi, parce que, dans les grands bâtiments, on ne s' en sert que durant les tourmentes. Voyez TRINQUETTE.

TOURNAILLER. v. n.

TOURNAILLER. v. n. Faire beaucoup de tours et de détours sans s' éloigner du même lieu, du même point. Le cerf n' a fait que tournailler. Cessez de tournailler autour de moi.

Il signifie aussi, Rôder autour. Il est familier dans les deux acceptions.

TOURNANT. s. m.

TOURNANT. s. m. Le coin des rues, le coin des chemins, et L' endroit où le cours d' une rivière fait un coude. Il fut attaqué au tournant de telle rue, au tournant du chemin. Au tournant d' une rivière.

Il se dit aussi de L' espace où l' on fait tourner un carrosse, une charrette, etc. Il n' y a pas assez de tournant. Ce cocher n' a pas bien pris son tournant, a mal pris son tournant, Il n' a pas bien pris ses mesures pour tourner.

TOURNANT

TOURNANT se dit encore d' Un endroit dans la mer, dans une rivière, où l' eau tournoie continuellement, et qui est dangereux pour les bâtiments. Il y a là un tournant qu' il faut éviter.

Moulin à deux tournants, Moulin à deux roues qui font tourner deux meules.

TOURNANT

TOURNANT signifie quelquefois figurément, Moyen détourné employé pour réussir. Je prendrai un tournant pour arriver jusqu' à lui. En ce sens, il est très-familier.

TOURNANT, ANTE. adj.

TOURNANT, ANTE. adj. Qui tourne. Un pont tournant. Des rames tournantes.

TOURNEBRIDE. s. m.

TOURNEBRIDE. s. m. Espèce de cabaret établi auprès d' un château ou d' une maison de campagne, pour recevoir les domestiques et les chevaux des étrangers qui y viennent.

TOURNEBROCHE. s. m.

TOURNEBROCHE. s. m. Machine servant à faire tourner la broche. Tournebroche à ressort. Tournebroche à poids.

Il se dit également Des petits garçons qui tournent la broche.

Il se dit aussi Du chien qu' on met dans une roue pour faire tourner la broche.

TOURNÉE. s. f.

TOURNÉE. s. f. Voyage qu' on fait en divers endroits. Il ne se dit proprement que Des courses que certains fonctionnaires publics font avec autorité dans leur ressort, dans leur département. Le préfet, le général de la division a fait sa tournée. Tournée administrative. Frais de tournée. Inspecteur général de tournée.

Il se dit aussi de Certains voyages annuels ou périodiques qu' un particulier fait pour ses affaires ou pour celles d' une compagnie. Ce marchand est allé faire sa tournée en Hollande. Il est en tournée.

Il se dit, familièrement, Des petites courses qu' on fait dans différents endroits. Il fait tous les matins plusieurs tournées.

TOURNELLE. s. f.

TOURNELLE. s. f. Petite tour. Ce mot est vieux dans ce sens: on l' emploie en parlant de Quelques anciens bâtiments, comme, Le palais des Tournelles. De là on dit encore, La rue des Tournelles, le pont, le quai de la Tournelle, à Paris.

TOURNELLE. s. f.

TOURNELLE. s. f. Chambre du parlement, qui était composée d' un certain nombre de juges, pris tour à tour moitié dans la grand' chambre et moitié dans les chambres des enquêtes, pour juger les affaires criminelles. La chambre de la Tournelle. Président à la Tournelle. Un conseiller de service à la Tournelle.

TOURNEMAIN. s. m.

TOURNEMAIN. s. m. Il n' est usité que dans cette locution, En un tournemain, En aussi peu de temps qu' il en faut pour tourner la main. Il a vieilli: on dit, En un tour de main.

TOURNER. v. a.

TOURNER. v. a. Mouvoir en rond. Tourner une roue. Tourner une broche.

Il se dit aussi De plusieurs autres mouvements, pour peu qu' ils tiennent du mouvement en rond. Tourner la tête. Tourner les yeux. Tourner les regards.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Se tourner dans son lit. Se tourner vers quelqu' un, vers quelque endroit. Tournez-vous, que je voie si cet habit vous va bien par derrière.

Tourner les pieds en dedans, tourner les pieds en dehors, Porter la pointe des pieds en dedans ou en dehors. Tourner ses souliers, Les déformer en marchant de telle manière que le pied ne puisse plus y être à sa juste place.

Fam., Tournez-moi les talons, Partez, éloignez-vous de moi.

Tourner le dos à quelqu' un, Tourner le dos du côté où il a le visage, lui présenter le dos. Il se dit, figurément et familièrement, Lorsqu' on quitte quelqu' un et qu' on le laisse là par mépris, par indignation, ou Lorsqu' on abandonne ses intérêts. Fig., La fortune lui a tourné le dos, La fortune lui est devenue contraire. Tourner le dos aux ennemis, ou simplement, Tourner le dos, Fuir. Fam., Il tourne le dos où il veut aller, se dit D' un homme qui, au lieu d' aller où il veut, prend un chemin tout opposé.

Prov., fig. et pop., Tourner le dos à la mangeoire, Se mettre dans une situation contraire à celle que demande la chose qu' on veut faire.

Tourner tête, Se tourner pour faire tête, pour faire face aux ennemis. Les ennemis le poursuivaient, il tourna tête, et les obligea de reculer à leur tour.

Fig. et fam., Ne savoir de quel côté se tourner, Être dans un grand embarras.

Tourner ses pas vers un endroit, Marcher, se diriger vers un endroit.

Ce prince tourna ses armes, ses forces contre tel État, Il fit marcher ses troupes de ce côté-là, pour y porter la guerre.

Fig., Tourner toutes ses pensées à quelque chose, vers quelque chose, Y appliquer toutes ses pensées, s' y adonner entièrement. Dans le même sens, on dit, Tourner son coeur à Dieu; se tourner vers Dieu.

Fig., Tourner une personne à son gré, Manier son esprit en sorte qu' on lui fasse faire tout ce qu' on veut. Il tourne cet homme-là, cet esprit-là comme il lui plaît.

Fig., Tourner quelqu' un de tous les sens, de tous les côtés, Lui faire diverses questions et diverses propositions, afin de tirer de lui ce qu' il sait, ou pour découvrir quel est son sentiment, son dessein.

Absol., Tourner quelqu' un, L' interroger avec adresse. On a eu beau le tourner, il n' a rien dit. On l' a tourné et retourné de mille façons, on n' en a pu rien tirer. Il signifie aussi, Le circonvenir. Ils l' ont tant tourné, qu' ils l' ont amené à leurs fins.

Fig., Tourner bien, tourner mal une affaire, une chose, Lui donner un bon, un mauvais aspect.

En termes de Chasse, Tourner un lièvre, tourner des perdrix, Tourner autour du lièvre, autour des perdrix.

En termes de Guerre, Tourner un poste, une montagne, tourner l' ennemi, etc., Les prendre à revers.

TOURNER

TOURNER se dit également en parlant De certaines choses qu' on change de sens. Tourner les feuillets d' un livre. Tourner une carte. Tourner une étoffe d' un autre sens.

Prov. et fig., Tournez la médaille, Voyez cette personne, cette affaire du côté opposé à celui dont vous venez de la considérer.

Fig. et fam., Tourner casaque, Changer de parti.

Tourner bride, se dit D' un cavalier qui retourne sur ses pas. Il reçut cette nouvelle en chemin, et aussitôt il tourna bride.

Tourner tout en bien, tourner tout en mal, Interpréter tout en bonne part, en mauvaise part. Tourner les choses à son avantage, Les interpréter avantageusement pour soi, ou Savoir en tirer de l' avantage.

Tourner quelqu' un en ridicule, Le rendre ridicule par des traits de plaisanterie.

Tourner une chose en raillerie, La prendre comme dite en raillant et sans dessein de fâcher. Il ne prit point sérieusement les choses désagréables qu' on lui disait, il les tourna en raillerie. Il signifie aussi, Se moquer de quel que chose, en faire des railleries. Il tourne en raillerie les meilleurs conseils et les plus sages remontrances.

TOURNER

TOURNER signifie aussi, Traduire. Tourner du latin en français. Ce sens est vieux.

TOURNER

TOURNER signifie encore, Façonner au tour des ouvrages de bois, d' ivoire, de pierre, de métal. Tourner des colonnes. Tourner des chaises. Tourner l' or, l' argent, le cuivre, le fer, etc. On l' emploie aussi absolument. Il sait fort bien tourner. Il s' amuse à tourner. Un ouvrier qui tourne bien.

TOURNER

TOURNER signifie quelquefois, Arranger d' une certaine manière les paroles, les pensées dans un ouvrage de prose ou de vers, leur donner un certain tour. Il tourne bien les vers. Il tourne bien un vers. Je voudrais tourner cette période autrement. Tourner une lettre, un compliment, une pensée.

TOURNER

TOURNER est aussi verbe neutre, et signifie, Se mouvoir en rond. La terre tourne autour du soleil, et la lune tourne autour de la terre. Une planète qui tourne autour de son axe. Une machine qui tourne sur son pivot. La roue, le moulin tourne. Quand on a trop bu, il semble que tout tourne. Pendant que la broche tournait. Un cheval qui tourne autour du pilier.

Faire tourner le sas, s' est dit D' une espèce de sortilége qui consistait à faire tourner un sas, et par le moyen duquel on prétendait découvrir l' auteur d' un crime. On dit activement, dans le même sens, Tourner le sas. On a dit aussi neutralement, Faire tourner la baguette divinatoire.

TOURNER

TOURNER signifie aussi, Se mouvoir à droite ou à gauche, quoique le mouvement ne se fasse pas tout à fait en rond. Tourner de côté et d' autre. Tourner à droite, à gauche. Tourner tout court. Le cocher a tourné trop court. Ce cheval tourne bien, tourne à toutes mains. Tournez, cocher. Dites-lui qu' il tourne par telle rue. Au bout de la rue, on tourne à droite. Après la bataille, une partie de l' armée tourna du côté de l' Allemagne. Le vent a tourné.

En termes de Chasse, Tourner au change, se dit Des chiens, lorsqu' ils attaquent un autre animal que celui de meute.

Fig., Tourner court, Abréger. L' orateur a tourné court après cette réflexion, et s' est hâté de finir. Il se dit aussi Des choses. Cette maladie a tourné court, Elle s' est terminée par une mort prompte et inattendue. Ce dénoûment tourne trop court, Il arrive d' une manière trop brusque, trop peu préparée.

Le vent tourne au nord, tourne au sud, etc., Il passe au nord, au sud, etc.

Fig. et fam., Tourner à tout vent, tourner comme une girouette, Avoir l' esprit variable et inconstant, changer souvent de sentiment, d' opinion.

La tête lui tourne, se dit en parlant D' une personne qui se trouve étourdie pour avoir regardé en bas d' un lieu fort élevé. Ne regardez pas en bas, de peur que la tête ne vous tourne. Il se dit aussi De ceux à qui il survient des étourdissements et des vertiges.

La tête lui a tourné, se dit de même D' un homme qui est devenu fou. Il se dit aussi figurément D' un homme qui se méconnaît dans la bonne fortune, ou à qui quelque malheur imprévu a troublé l' esprit, ou qui, par crainte, par vanité, ou par quelque autre passion, fait des choses extravagantes.

Il est si embarrassé, que la tête lui tourne, que la tête lui en tourne, se dit encore D' un homme qui a tant d' affaires, ou qui se trouve dans une situation si pénible, si difficile, qu' il ne sait quel parti prendre.

Activement, Tourner la tête à quelqu' un, L' étourdir, l' importuner, l' excéder; ou Lui faire changer de résolution de bien en mal, l' égarer. On dit aussi, Cette femme lui a tourné la tête, Elle lui a inspiré un amour violent.

Fig. et fam., Tourner autour du pot, ne faire que tourner autour du pot, Ne point aller au fait, à la conclusion d' une affaire. Parlez franchement, ne tournez point tant autour du pot. Il ne vient point au fait, il ne fait que tourner autour du pot.

Fig., Tourner du côté de quelqu' un, Se ranger de son parti. Aussitôt qu' il se fut déclaré, tout le monde tourna de son côté.

Fig., Ne savoir plus de quel côté tourner, Ne savoir plus que faire, que devenir, n' avoir plus de ressource.

Fig., Cette maladie, cette affaire tourne mal, Il y a lieu de craindre qu' elle n' ait une issue fâcheuse. On dit de même, L' affaire a bien tourné, a mal tourné, a tourné autrement qu' il ne pensait.

Fig., Ce jeune homme tourne mal, Il ne soutient pas les bonnes espérances qu' on avait conçues de lui. On dit dans le sens contraire, Il tourne bien.

Fig., La chance a tourné, Les choses ont changé de face. Il avait tout le monde pour lui, contre lui, mais la chance a tourné.

Fig., Cette chose tournera à sa honte, à sa gloire, à son honneur, à son déshonneur, lui tournera à bien, à mal, à profit, etc., Elle produira pour lui de la honte, de la gloire, de l' honneur, du déshonneur, du bien, du mal, du profit, etc.

Fig., Il a tourné tout d' un coup à la mort, se dit D' un malade qui tout d' un coup, et lorsqu' on s' y attendait le moins, est tombé dans un état qui a fait juger qu' il allait mourir. On dit dans le même sens, La maladie tourne à la mort.

TOURNER

TOURNER signifie encore, S' altérer, changer en mal. Ce vin ne sera pas de garde, il tournera, il commence à tourner. Ce vin tourne à l' aigre. Quand le lait est vieux, il tourne sur le feu. Il ne faut pas trop faire chauffer cette sauce, de peur qu' elle ne tourne. Cette crème a tourné.

Par exagérat., Cela fait tourner le sang, se dit en parlant D' un saisissement, d' une émotion violente et pénible. Les chutes de son enfant lui font tourner le sang.

Le raisin, les cerises, les groseilles tournent, commencent à tourner, Ils commencent à mûrir, à se colorer.

À quelques Jeux de cartes, Il tourne coeur, il tourne carreau, etc., La carte qu' on découvre, qu' on montre, est de la couleur nommée coeur, carreau, etc. De quoi tourne-t-il?

TOURNER

TOURNER signifie de même, avec le pronom personnel, Se changer, passer d' un état à un autre. La verdeur de ce vin se tournera en force.

Sa fièvre tierce s' est tournée en quarte, en continue, Elle est devenue quarte, continue. On dit aussi, Tout ce qu' il mange se tourne en bile, etc., Devient bile, etc.

TOURNÉ, ÉE. participe

TOURNÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Un homme bien tourné, Qui est bien fait, qui a bon air.

Fig., C' est un esprit mal tourné, se dit D' un homme qui prend ordinairement les choses de travers.

Cette maison est bien, est mal tournée, Elle est dans une bonne, dans une mauvaise exposition. On dit de même, Cet appartement, cette chambre est bien tournée, est mal tournée.

TOURNESOL. s. m.

TOURNESOL. s. m. (L' S doit se prononcer fortement.) Plante à grande fleur radiée, ainsi nommée parce qu' on a prétendu qu' elle se tournait du côté du soleil. On la nomme vulgairement Soleil.

TOURNESOL

TOURNESOL se dit aussi, dans les Arts, d' Une espèce de teinture bleue dont la graine du tournesol est la base.

TOURNEUR. s. m.

TOURNEUR. s. m. Artisan qui fait des ouvrages au tour. Excellent tourneur. Tourneur en bois, en ivoire, etc.

Il signifie quelquefois, Celui qui tourne longtemps et rapidement sur lui-même. Il y a des derviches qu' on appelle Derviches tourneurs. Dans cette phrase, il est adjectif.

TOURNEVIS. s. m.

TOURNEVIS. s. m. (On prononce la finale S.) T. d' Arts. Instrument de fer ou d' acier avec lequel on serre et l' on desserre des vis.

TOURNIQUET. s. m.

TOURNIQUET. s. m. Croix de bois ou de fer mobile, et posée horizontalement sur un pivot, dans une rue, dans un chemin, pour ne laisser passer que des gens de pied. On a mis des tourniquets à ces barrières.

Il se dit également, en Menuiserie, d' Un morceau de bois tournant qui sert à soutenir un châssis à coulisse lorsqu' il est levé.

Il se dit aussi d' Un instrument de chirurgie qui sert à comprimer les vaisseaux dans certaines opérations.

TOURNIS. s. m.

TOURNIS. s. m. T. d' Art vétérinaire. Maladie des moutons qui est produite par le ver-coquin, et dans laquelle ils tournent et exécutent des mouvements convulsifs. On dit aussi, Tournoiement.

TOURNOI. s. m.

TOURNOI. s. m. Fête publique et militaire, où il y avait ordinairement un grand concours de princes, de seigneurs, de chevaliers, etc., et où l' on s' exerçait à plusieurs sortes de combats, soit à cheval, soit à pied. Le prince fit publier le tournoi. Il y eut, il s' y fit un grand tournoi. Les aventuriers cherchaient les tournois.

TOURNOIEMENT ou TOURNOÚMENT. s. m.

TOURNOIEMENT ou TOURNOÚMENT. s. m. Action de ce qui tournoie. Le tournoiement de l' eau. Voyez TOURNIS.

Tournoiement de tête, Certaine indisposition de cerveau, durant laquelle il semble à celui qui en est atteint, que tous les objets tournent.

TOURNOIS. adj. des deux genres

TOURNOIS. adj. des deux genres Nom que l' on donnait à la monnaie qui se frappait autrefois à Tours, et qui était plus faible d' un cinquième que celle de Paris. Il s' est dit ensuite Des livres valant vingt sous, à la différence des livres parisis, qui en valaient vingt-cinq. Il s' est dit également Des sous valant douze deniers, à la différence des sous parisis, qui en valaient quinze. Payer en livres tournois. Sous tournois. Double tournois.

TOURNOYER. v. n.

TOURNOYER. v. n. (Il se conjugue comme Employer.) Tourner en faisant plusieurs tours. Cet homme ne fait que tournoyer. Ce fleuve, après avoir tournoyé dans une plaine de longue étendue, se jette dans la mer. Dans l' endroit où vous voyez tournoyer l' eau, il y a un gouffre. Après avoir longtemps tournoyé, il retrouva son chemin. Ils n' ont fait que tournoyer.

Il signifie, figurément et familièrement, N' aller pas droit à la conclusion d' une affaire, biaiser, chercher des détours. À quoi sert de tournoyer? il faut aller au but. Vous avez beau tournoyer, il en faut venir là.

TOURNURE. s. f.

TOURNURE. s. f. Tour. Il ne se dit qu' au figuré. Le succès de votre affaire dépend de la tournure qu' on y donnera. Il a une tournure d' esprit agréable. Tournure de phrase. La tournure d' un vers.

Il se dit familièrement de La taille, de l' habitude du corps. Ce jeune homme est d' une jolie tournure, a une jolie tournure. Cette femme a une mauvaise tournure, n' a pas de tournure.

TOURTE. s. f.

TOURTE. s. f. Espèce de pâtisserie. Tourte de pigeonneaux. Tourte à la moelle. Tourte d' épinards. Tourte de confitures.

TOURTEAU. s. m.

TOURTEAU. s. m. Sorte de gâteau. Il est vieux.

Il signifie aussi, Une masse formée du résidu de certaines graines, de certains fruits, dont on a exprimé de l' huile.

TOURTEREAU. s. m.

TOURTEREAU. s. m. Jeune tourterelle. Élever des tourtereaux. Manger des tourtereaux.

TOURTERELLE. s. f.

TOURTERELLE. s. f. Espèce d' oiseau qui ressemble beaucoup au pigeon, mais qui est plus petit. Les tourterelles volent ordinairement deux à deux, le mâle et la femelle. La fidélité des tourterelles. Voyez TOURTRE.

Fig., Ce sont des tourtereaux, ils s' aiment comme deux tourterelles, se dit De deux jeunes époux qui ont beaucoup d' amour l' un pour l' autre.

TOURTIÈRE. s. f.

TOURTIÈRE. s. f. Ustensile de cuisine qui sert à faire cuire des tourtes. Tourtière d' argent. Tourtière de cuivre.

TOURTRE. s. f.

TOURTRE. s. f. Nom qu' on donne à la tourterelle, quand on parle de cet oiseau comme bon à manger. Manger des tourtres. On servit un plat de tourtres. Il a vieilli. Voyez TOURTERELLE.

TOUSELLE. s. f.

TOUSELLE. s. f. Sorte de froment dont l' épi est sans barbe.

TOUSSAINT. s. f.

TOUSSAINT. s. f. La fête de tous les saints, qui est toujours le premier novembre. On l' attend à la Toussaint. Le jour de la Toussaint.

TOUSSER. v. n.

TOUSSER. v. n. Faire l' effort et le bruit que cause la toux. Il tousse toute la nuit. Ce vieillard ne fait que tousser et cracher. Ce malade tousse beaucoup.

Il signifie aussi, Faire ce même bruit à dessein. Il tousse pour avertir un de ses amis.

TOUSSEUR, EUSE. s.

TOUSSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui tousse souvent. Voilà un importun, un fatigant tousseur. Il est familier.

TOUT, TOUTE. adj.

TOUT, TOUTE. adj. Qui comprend l' intégrité d' une chose considérée par rapport au nombre, à l' étendue, ou à l' intensité d' action. Tout l' univers. Tout le monde. Toute la terre. Tout le jour. Tous les hommes. Tous les animaux. Toutes les plantes. Tous les êtres créés. Tout le peuple y accourut. Tous les gens que voici. Toute sa famille est en bonne santé. Tous les parents y donnent les mains. Toutes les nations de la terre. Tous les habitants de la ville. Tous vinrent au-devant de lui. Il mit toutes les troupes en bataille. Il les a tous réunis. Tous tant que nous sommes. Tous ceux que j' ai vus. Se dévouer pour le salut de tous. Toute la somme est de tant. Cette somme est toute où vous l' avez laissée, on n' en a rien ôté. Toute la dépense monte à tant. Il y a mis tout son bien, tout son argent. Travailler de toutes ses forces. Employer tout son pouvoir, toute son industrie, tout son savoir, toute sa capacité à quelque chose. Il l' a servi de tout son crédit. Aimer Dieu de tout son coeur. Donner tout pouvoir à quelqu' un. Voilà tout ce que je sais. Tout cela est fort inquiétant. Il fut obligé de solliciter, d' avancer de l' argent, et de répondre pour eux, toutes choses fort désagréables. Je vous le dis une fois pour toutes.

Ils sont tous étonnés, ils sont tous vivants, tous entiers, etc., Il n' y en a aucun parmi eux qui ne soit étonné, qui ne soit vivant, entier, etc. Voyez TOUT, adverbe.

TOUT

TOUT s' emploie aussi dans la signification de Chaque; et alors il n' est point suivi de l' article. Tout bien est désirable. Tout arbre qui ne porte point de fruit... Toute peine mérite salaire. Toute action qui n' a pas Dieu pour objet... Tout homme est sujet à la mort. Toute autre personne, toute autre chose lui conviendrait mieux. À tout propos. De tout point. En tout point. En toute occasion. À toute heure. À tout moment. De toute part. De toute sorte. Etc. On dit aussi, À tous moments, de toutes parts, de toutes sortes, etc.

Tous deux, ou Tous les deux, L' un et l' autre. La première de ces locutions marque ordinairement simultanéité. Ils partirent tous deux, tous deux ensemble pour la ville. Tous les deux sont morts depuis long-temps. On dit de même, Tous trois, tous quatre, et Tous les trois, tous les quatre. Au delà de ce dernier nombre jusqu' a dix, on supprime rarement l' article; et au delà de dix on l' emploie toujours. Tous les cinq, tous les six, etc.; tous les seize, tous les vingt, etc.

Tous les jours, tous les mois, tous les ans, Chaque jour, chaque mois, etc.; Tous les deux jours, tous les trois jours, etc., tous les deux mois, tous les trois mois, etc., tous les deux ans, tous les trois ans, etc., De deux jours en deux jours, de trois jours en trois jours, de deux mois en deux mois, etc. Toutes les deux heures, toutes les vingt-quatre heures, etc., De deux heures en deux heures, de vingt-quatre heures en vingt-quatre heures, etc.

Par tout pays, par toute terre, En quelque lieu que ce soit.

Somme toute, Somme totale, toutes les sommes jointes ensemble; et figurément, À tout prendre. Il est riche, il est jeune et assez bien fait; mais, somme toute, c' est un pauvre homme.

Aller, courir à toutes jambes, à toute bride, Aller, courir fort vite.

Être à toutes mains, Se prêter à tout, être propre à tout. On dit de même, Un homme à toutes mains.

Prendre de toutes mains, Prendre de tous côtés, acquérir par toutes sortes de voies, justes ou injustes.

Se faire tout à tous, S' accommoder à toutes les opinions, à tous les caractères.

Fam., Ce sont toutes fables que ce que vous contez là, ce sont tous contes à dormir, ce sont toutes visions, etc., Ce ne sont que des fables, que des contes, que des visions, etc.

À tout hasard. Locution dont on se sert Pour marquer qu' on veut courir le risque de tout ce qui peut arriver.

À toute force, Par toutes sortes de moyens. Il veut à toute force venir à bout de son entreprise. Il signifie aussi, À la rigueur, absolument parlant. On pourrait à toute force lui accorder ce qu' il demande.

TOUT. s. m.

TOUT. s. m. Une chose qui a des parties, considérée en son entier. Le tout est plus grand qu' une de ses parties. Diviser un tout en plusieurs parties. Je ne veux point diviser cela par pièces, prenez le tout si vous voulez. Il vous cédera le tout. Au pluriel, il conserve le t. Plusieurs touts distincts les uns des autres.

Il s' emploie souvent sans être précédé de l' article. Tout est bon dans cet ouvrage. Il veut tout avoir. Tout ou rien. Il joue à tout perdre. Est-ce là tout? Avez-vous tout dit? Non, ce n' est pas tout. Il y a tout à parier que...

Il y a de la différence, une différence du tout au tout, se dit De deux choses que quelqu' un compare ensemble, et qui diffèrent extrêmement l' une de l' autre.

Mettre, risquer, jouer le tout pour le tout, Hasarder de tout perdre pour tout gagner.

Au Jeu de brelan, Va-tout, faire va-tout, faire un va-tout, se dit Lorsqu' on hasarde en un seul coup tout l' argent qu' on a devant soi.

Fam., C' est un bon homme, et puis c' est tout, Il n' a que de la bonté, ce n' est qu' un bon homme.

Ce n' est pas tout, ce n' est pas le tout, Ce n' est pas assez, il ne suffit pas. Ce n' est pas tout que d' avoir la foi, il faut faire de bonnes oeuvres. Ce n' est pas le tout d' être assidu, il faut de plus... Ce n' est pas tout, ce n' est pas encore tout, il faut que vous alliez là.

TOUT

TOUT sans l' article, signifie particulièrement, Toutes choses, toutes sortes de choses. C' est un homme qui se met à tout. C' est un homme à tout faire, un homme capable de tout. Il peut tout auprès du prince. Tout bien considéré... Tout n' est pas désespéré. Il veut parler sur tout, se mêler de tout. Il dit que tout va bien. C' est à vous que je dois tout.

Il se prend quelquefois pour Tout le monde, tout ce qu' il y a de gens, de personnes. Femmes, enfants, vieillards, tout fut massacré. Le peuple et l' armée, tout était consterné. Tout fuyait, lui seul osa résister. Tout s' arma pour le défendre.

Fam., Se faire à tout, se prêter à tout, S' habituer, se prêter aux usages, aux convenances, etc., suivant les temps, les lieux et les personnes.

Fam., Tout compté, tout rabattu, ou Tout bien compté et rabattu, Tout étant bien examiné, toutes compensations faites. Tout compté, tout rabattu, il me doit encore mille francs. Tout compté, tout rabattu, l' un vaut bien l' autre.

LE TOUT

LE TOUT est aussi Une façon de parler dont on se sert après l' énumération de plusieurs choses, pour les joindre toutes ensemble. Il a fait telle et telle chose, le tout pour parvenir à son but. Le tout monte à tant.

Le tout ensemble, Ce qui résulte de l' assemblage de plusieurs parties formant un tout. Il y a une ou deux scènes, quelques beaux vers dans cette pièce, mais le tout ensemble n' en vaut rien. Il y a des défauts dans ce tableau, mais le tout ensemble en est agréable.

LE TOUT

LE TOUT signifie encore, Tout ce qu' il y a de principal, de plus important dans une chose. C' est quelque chose de bien commencer, mais le tout est de bien finir.

Il en fait son tout, Il l' aime uniquement. Cela ne se dit qu' en parlant Des personnes. Il n' a d' yeux que pour cet enfant, il en fait son tout. On dit quelquefois de même, C' est son Dieu, c' est son tout.

En termes de Blason, Sur le tout, se dit en parlant D' un écusson mis sur les quartiers. Il porte écartelé de... et de... et sur le tout de... On dit aussi, Sur le tout du tout, en parlant D' un écusson posé sur les quartiers de l' écu qu' on dit être sur le tout. Brochant sur le tout, se dit en parlant D' une pièce qui paraît tout entière sur les autres pièces de l' écu. Il portait semé de France au bâton de gueules brochant sur le tout.

TOUT

TOUT au Jeu, signifie, La troisième partie qui se joue après qu' un des deux joueurs a perdu partie et revanche, et ou l' on joue autant d' argent que l' on en a joué dans les deux premières parties ensemble. Jouer le tout. Jouer partie, revanche et le tout. Perdre le tout. Gagner le tout. Donner le tout. Prendre le tout. Prendre son tout.

Le tout du tout, La partie qui se joue après que la même personne a perdu partie, revanche et le tout, et dans laquelle on joue autant d' argent que l' on en a joué dans les trois parties précédentes. Donner, prendre, perdre, gagner le tout du tout. Il se piqua, et voulut prendre le tout du tout. Ils en sont au tout du tout.

À TOUT. loc. adv.

À TOUT. loc. adv. propre à certains Jeux de cartes, et qui se dit en parlant De la couleur qui emporte toutes les autres. Il faut faire à tout. Jouer à tout. Jouer deux fois à tout.

On en fait aussi un seul mot, Atout; et alors il s' emploie comme substantif masculin. Jouer un atout. J' ai deux atouts.

À TOUT PRENDRE. loc. adv.

À TOUT PRENDRE. loc. adv. À considérer tout l' ensemble des qualités d' une personne ou d' une chose, tout ce qu' elle a de bien et de mal. Cette maison a ses défauts; mais, à tout prendre, elle est belle et commode. À tout prendre, Louis XI était un roi.

APRÈS TOUT. loc. adv.

APRÈS TOUT. loc. adv. Dans le fond, tout bien considéré. Vos raisons sont spécieuses; mais, après tout, le parti que vous proposez pourrait avoir de fâcheux résultats.

SUR-TOUT. loc. adv.

SUR-TOUT. loc. adv. Voyez SURTOUT.

DU TOUT. loc. adv.

DU TOUT. loc. adv. qui se joint avec Rien, point, pas, pour rendre la négative plus forte, et signifie, En aucune façon, nullement, absolument rien, non. Il n' aura rien du tout. Je n' en veux point du tout. Vous me donnerez cela? Point du tout. Vous croyez peut-être qu' il fit des excuses? pas du tout. Quand ces locutions servent de réponse, on dit quelquefois Du tout, elliptiquement. Ferez-vous cela? Du tout.

EN TOUT. loc. adv.

EN TOUT. loc. adv. On s' en sert pour supputer, pour compter; et il signifie, Sans rien omettre, tout étant compris. Cela lui revient en tout à mille francs. Cela fait cent écus en tout.

Fam., En tout et par tout, Entièrement. Je suis de votre avis en tout et par tout. Voyez PARTOUT.

TOUT. adv.

TOUT. adv. Entièrement, complétement, sans exception, sans réserve. Je suis tout à vous. Il est tout dévoué à votre service. Il est tout en Dieu. Ils furent tout étonnés. Il est tout autre que vous ne l' avez vu. C' est maintenant tout un autre homme, ou mieux un tout autre homme. Il est tout malade. Ces fruits sont tout autres que les premiers. Les chevaux de ce poil-là sont ordinairement tout bons ou tout mauvais. Du vin tout pur. Ces vins-là veulent être bus tout purs. C' est un enfant tout plein d' esprit. Ce sont des enfants tout pleins d' esprit. Ce sont des gens tout pleins de coeur. C' est tout le même homme que vous avez connu. Il est difficile de prendre ces animaux tout vivants. Bien des gens s' y tromperaient, et vous tout le premier.

TOUT adverbe

TOUT adverbe étant mis immédiatement devant un adjectif féminin qui commence par une consonne ou une H aspirée, reçoit le genre et le nombre du nom ou du pronom auquel cet adjectif se rapporte. Elle est toute malade. Elles furent toutes surprises de le voir. Des femmes toutes pénétrées de douleur. De l' eau-de-vie toute pure. C' est une femme toute pleine de coeur. Elle en est toute honteuse. C' est toute la même chose. Mais devant les adjectifs féminins qui commencent par une voyelle ou une H non aspirée, Tout redevient invariable. Sa maison est tout autre qu' elle n' était. Un chien qui a les oreilles tout écorchées. Avoir les mains tout emportées. Des femmes tout éplorées. Elle est tout absorbée dans ses réflexions.

Il y a néanmoins certains cas où Tout, placé devant un adjectif féminin singulier, commençant par une voyelle ou une H non aspirée, reçoit également le genre du nom ou du pronom auquel cet adjectif se rapporte, et redevient lui-même un véritable adjectif: c' est lorsqu' il sert moins a exprimer une sorte d' excès ou d' intensité, qu' à désigner l' ensemble, la totalité des différentes parties d' une chose. La forêt lui parut toute enflammée. Au langage près, la comédie, chez les Romains, fut toute athénienne. Souvent l' adjectif féminin est remplacé par une expression équivalente; on observe alors la même distinction. Ainsi dans les phrases qui suivent, on emploie tout adverbe, parce qu' il s' agit d' exprimer l' excès, l' intensité: Elle était tout en larmes, Elle pleurait beaucoup, excessivement; Elle est tout à son devoir, Elle est entièrement occupée de son devoir. Au contraire, dans les deux suivantes, on emploie l' adjectif toute, parce qu' on veut exprimer la totalité. La maison était toute en feu, Toute la maison brûlait. Cette maison est toute à lui, Il n' y a aucune partie de cette maison qui ne lui appartienne.

Il faut aussi distinguer entre ces deux locutions: C' est tout autre chose, et Demandez-moi toute autre chose. Dans la première, tout est adverbe et signifie Entièrement, tout à fait; il doit s' écrire, tout. Dans la seconde, toute est adjectif: Demandez-moi toute chose autre que celle que vous me demandez; et il faut écrire, toute.

Si une femme écrit, Je suis tout à vous, c' est une expression de politesse, qui signifie: Je suis entièrement à vous; je suis toute disposée à vous rendre service. Mais si elle écrit, Je suis toute à vous, c' est une expression de tendresse qui veut dire, Je vous consacre ma vie, mon existence entière.

On écrivait et l' on imprimait autrefois Toute devant les adjectifs féminins, commençant par une voyelle ou par une H non aspirée. Elle était toute inquiète, toute alarmée. Ce succès l' a rendue toute heureuse. C' est Vénus toute entière à sa proie attachée. Quelques personnes suivent encore cette ancienne orthographe.

Dans Tout entier, employé comme une seule expression, Tout reste invariable, soit qu' on veuille indiquer la totalité ou l' intensité de quelque chose. Ce pâté, ce pain est encore tout entier. Les grands hommes ne meurent pas tout entiers. Une heure tout entière s' écoula. Des masses tout entières de rochers se sont détachées de la montagne. Cette femme est tout entière à ce qu' elle fait. Voyez TOUT adjectif.

TOUT

TOUT reste également invariable dans les locutions, Tout coeur, tout esprit, tout zèle, etc., Plein de coeur, plein d' esprit, plein de zèle, etc. C' est une femme qui est tout coeur. Ce sont des gens qui sont tout coeur, tout esprit. Elle est, pour ses amis, tout zèle, tout dévouement. On dit de même, Être tout oeil et tout oreille, tout yeux et tout oreilles, Regarder et écouter attentivement. Elles étaient tout yeux et tout oreilles.

Fam., Cet enfant est tout le portrait de son père, Il lui ressemble parfaitement.

TOUT

TOUT se joint avec plusieurs prépositions ou adverbes, et avec plusieurs locutions, pour leur donner plus d' énergie. Il le lui dit tout froidement. Tout doucement. Parler tout haut, tout bas. Je vous le dis tout franc, tout net. Tout au moins. Tout du moins. Tout autant. Tout aussi bien que lui. Tout ainsi que. Tout comme vous voudrez. C' est tout au plus. Tout de son long. Tout le long. Tout au long. Tout de suite. Tout droit. Tout de travers. Tout court. Tout en haut. Tout en bas. Tout à côté. Tout contre. Tout auprès. Tout au travers du corps. Tout autour. Etc.

Il sert même à former certaines locutions dont on ne peut le retrancher sans détruire ou altérer le sens. Tout à coup. Tout d' un coup. Tout à fait. Tout de go. Tout du long. Tout à l' heure. Tout de bon. Tout beau. Tout doux. Voyez COUP, FAIT, ETC.

Fam., Ce que vous dites là sont tout autant de fables, sont tout autant de visions, Les choses que vous nous dites ne sont que des fables, des visions.

Fam., C' est tout un, Cela revient au même, cela est égal. On dit proverbialement, C' est tout un, mais ce n' est pas de même, Cela revient au même, quoique ce ne soit pas la même chose.

TOUT adverbe

TOUT adverbe s' emploie aussi avec toutes sortes d' adjectifs, et même avec certains substantifs, dans la signification de Quoique, encore que, ou de Quelque. En ce sens, il prend l' accord devant les adjectifs féminins qui commencent par une consonne ou une H aspirée. Tout sage qu' il est. Tout votre ami qu' il est. Tout blessé qu' il était. Tout habiles et tout artificieux qu' ils sont. Ces hardes sont usées; mais, tout usées qu' elles sont, elles peuvent encore servir. Tout ingrate qu' elle est. Toute femme qu' elle est. Toutes raisonnables qu' elles sont... On dit à peu près de même, Tout en riant, tout en plaisantant, tout en murmurant, etc., Bien que ce soit, que ce fût en riant, en plaisantant, etc. Il lui dit ses vérités tout en riant. Il sortit tout en grondant.

TOUTE-BONNE. s. f.

TOUTE-BONNE. s. f. Nom vulgaire d' une espèce de sauge, qu' on appelle autrement Orvale.

TOUTE-ÉPICE. s. f.

TOUTE-ÉPICE. s. f. Nom vulgaire d' une espèce de nielle, qui est légèrement âcre et odorante, et qui sert, dans quelques pays, à l' assaisonnement des viandes. On la nomme aussi Herbe aux épices ou de toutes épices.

TOUTEFOIS. adv.

TOUTEFOIS. adv. Néanmoins, cependant, mais, pourtant. Tous les hommes recherchent les richesses, et toutefois on voit peu d' hommes riches qui soient heureux. Si toutefois il est permis de le dire. Et toutefois je vous dirai... Toutefois on peut objecter que...

TOUTENAGUE. s. f.

TOUTENAGUE. s. f. Alliage métallique blanc fait avec de l' étain et du bismuth. On le nomme aussi Tintenague.

TOUTE-PUISSANCE. s. f.

TOUTE-PUISSANCE. s. f. Voyez PUISSANCE.

TOUTE-SAINE. s. f.

TOUTE-SAINE. s. f. Arbrisseau ainsi nommé parce qu' il est fort utile en médecine, surtout comme vulnéraire.

TOU-TOU. s. m.

TOU-TOU. s. m. Nom que les enfants donnent aux chiens.

TOUT-OU-RIEN. s. m.

TOUT-OU-RIEN. s. m. Partie de la répétition d' une montre, d' une pendule, qui fait qu' elle répète entièrement l' heure indiquée par les aiguilles, ou qu' elle ne répète rien; ce qui arrive quand on n' a pas assez poussé le bouton. Cette répétition est à tout-ou-rien. Il faut ajouter un tout-ou-rien à ma répétition.

TOUT-PUISSANT. adj. et s.

TOUT-PUISSANT. adj. et s. Voyez PUISSANT.

TOUX. s. f.

TOUX. s. f. Expiration bruyante de l' air, plus ou moins violente et plus ou moins répétée, accompagnée d' un petit mouvement convulsif du larynx et de la trachée artère. La toux est un des principaux symptômes du rhume de poitrine ou catarrhe pulmonaire. Toux violente. Toux continuelle. Il a une toux qui le tourmente nuit et jour. Une quinte de toux.

Toux sèche, Toux qui n' est point accompagnée de crachats. On dit par opposition, Toux humide.

TOXICODENDRON. s. m.

TOXICODENDRON. s. m. T. de Botan. Espèce de sumac qui est fort vénéneux, et qui produit des boutons à la peau, lorsqu' on en touche les feuilles.

TOXICOLOGIE. s. f.

TOXICOLOGIE. s. f. Science qui traite des poisons, des toxiques; Traité sur les poisons.

TOXIQUE. s. m.

TOXIQUE. s. m. Nom générique qui se donne à toutes sortes de poisons. Les animaux, les végétaux et les minéraux fournissent des toxiques.

TRABAN. s. m.

TRABAN. s. m. Mot qui, en allemand, signifie Garde, et qu' on a quelquefois employé pour désigner Des militaires armés de hallebardes, et chargés d' un service particulier. Il y a des trabans dans les compagnies suisses qui veillent particulièrement à la personne du capitaine.

TRABÉE. s. f.

TRABÉE. s. f. Nom qu' on donnait, chez les Romains, à une robe de cérémonie qui était différente selon les personnes. Les triomphateurs portaient une trabée de pourpre brodée d' or. La trabée des prêtres, des chevaliers. Les archéologues emploient de préférence le mot latin Trabea.

TRAC. s. m.

TRAC. s. m. Il se dit de L' allure du cheval, du mulet, etc. Le trac des chevaux.

Il se dit aussi de La trace et de la piste des bêtes. Suivre une bête au trac. Il est vieux dans les deux sens.

TRAÇANT, ANTE. adj.

TRAÇANT, ANTE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Racine traçante, Racine d' arbre ou de plante qui s' étend entre deux terres; à la différence de Racine pivotante, Celle qui s' enfonce perpendiculairement dans le terrain.

TRACAS. s. m.

TRACAS. s. m. Mouvement accompagné d' embarras, le plus souvent pour des choses de peu d' importance. Il y a bien du tracas dans cette maison. Il est dans le tracas du déménagement.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral. Le tracas des affaires. Le tracas du ménage, du commerce. Il s' est retiré du tracas, du tracas du monde. Il est familier dans les deux sens.

TRACASSER. v. n.

TRACASSER. v. n. Aller et venir, s' agiter, se tourmenter pour peu de chose. Il ne peut se tenir en repos, il tracasse sans cesse. Il ne fait que tracasser. Il aime à tracasser.

Il se dit en parlant Des manières d' agir d' un esprit inquiet, indiscret, brouillon et malin, qui fait des tracasseries. Ne recevez point cet homme dans votre société, il ne fait que tracasser.

Il est aussi verbe actif, et signifie, Inquiéter, tourmenter quelqu' un. Cet homme m' a tant tracassé que j' ai abandonné l' affaire. Nous ne saurions vivre avec lui, il nous tracasse perpétuellement. Il est familier dans les trois sens.

TRACASSÉ, ÉE. participe

TRACASSÉ, ÉE. participe

TRACASSERIE. s. f.

TRACASSERIE. s. f. Chicane, mauvais incident, mauvaise difficulté. Nous étions près de conclure notre marché, mais il nous a fait une tracasserie.

Il signifie aussi, Propos, rapport qui tend à brouiller des gens les uns avec les autres. Il passe sa vie à faire des tracasseries. Il fait toujours quelque tracasserie.

Il se dit également de L' effet des mauvais propos. Il y a une tracasserie entre eux, dans le ménage. Il m' a fait une tracasserie avec un tel. Il est familier dans les trois sens.

TRACASSIER, IÈRE. s.

TRACASSIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tracasse, qui ne sait ce qu' il veut, qui est sujet à faire de mauvaises difficultés dans les affaires dont il se mêle. C' est un tracassier, une tracassière. Adjectivement, Une administration, une police tracassière.

Il signifie aussi, Un brouillon, un indiscret qui, par de mauvais rapports, commet des personnes les unes avec les autres. Ne recevez pas cet homme-là dans votre société, c' est un tracassier.

TRACE. s. f.

TRACE. s. f. Vestige qu' un homme ou quelque animal laisse à l' endroit où il a passé. Voilà la trace de ses pas. Suivre des voleurs à la trace. La bête a passé par ici, en voilà les traces. Trace légère, imperceptible. La trace en est encore toute fraîche. Suivre la trace des chevaux.

Fig., Marcher sur les traces, suivre les traces de quelqu' un, L' imiter, suivre son exemple. Cela peut se dire en bien ou en mal, mais on le dit plus ordinairement en bien. Suivre les traces de son père, de ses pères. Je serais heureux de marcher sur vos traces.

TRACE

TRACE se dit encore de La marque et de l' impression que laisse un chariot, un carrosse, ou autre voiture, et de Toute autre marque et impression qui reste de quelque chose. Suivre la trace d' un chariot. Le tonnerre est tombé dans cet endroit, on en voit encore des traces, la trace. Les navires ne laissent point de trace dans l' eau, ni les oiseaux dans l' air. La petite vérole n' a laissé sur son visage que des traces imperceptibles.

Il se dit, figurément, de L' impression que les objets font dans l' esprit, dans la mémoire. Cette aventure a laissé des traces profondes dans mon esprit, dans ma mémoire. Je n' en retrouve pas la moindre trace dans ma mémoire. Le temps a effacé de mon esprit jusqu' aux moindres traces de cet événement.

Il se dit aussi figurément de Toute autre sorte de marque ou d' impression que laisse une chose quelle qu' elle soit. On n' aperçoit en lui aucune trace de la bonne éducation qu' il a reçue. Les arts ont fleuri dans cette contrée, il y en reste encore des traces. On ne trouve aucune trace de cet événement dans l' histoire.

TRACE

TRACE se dit encore Des lignes que l' on fait sur le terrain, pour marquer le dessin d' un jardin, l' alignement d' un mur, le plan d' un édifice. Faire la trace d' un parterre.

Il se dit également Des premiers points d' aiguille, des premiers traits que l' on fait sur du canevas, pour marquer les contours des figures d' un ouvrage de tapisserie. J' ai donné à cette ouvrière tant pour le dessin, tant pour la trace.

TRACEMENT. s. m.

TRACEMENT. s. m. Action de tracer. Le tracement d' un fort sur le terrain. Le tracement d' une plate-bande.

TRACER. v. a.

TRACER. v. a. Tirer, disposer les lignes d' un dessin, d' un plan, sur le papier, sur la toile, sur le terrain, sur un mur, etc. Tracer un plan. Tracer une épure. Tracer en grand. Tracer un dessin. Tracer une légère esquisse de quelque chose. Tracer une allée, un parterre, un fort, un bastion, une route, etc. Tracer sur le terrain. Tracer un cadran.

Il signifie quelquefois simplement, Indiquer, marquer par une ou plusieurs lignes le contour de quelque chose. Tracer une circonférence. Tracer les profils d' un membre d' architecture. Tracer des contours. Tracer les dimensions d' une chose qui doit être coupée ou taillée. On dit de même, Tracer une ligne droite, tracer un sillon, etc., Faire une ligne droite, un sillon, etc.

Il signifie de même, Faire sur le canevas les premiers points, pour marquer le contour des objets dans un ouvrage de broderie, de tapisserie. Tracer de la tapisserie. Tracer des fleurs sur du canevas.

Fig., Tracer le chemin à quelqu' un, Lui donner exemple. Ses ancêtres lui avaient tracé un chemin qu' il devait suivre. Il suit le chemin que ses pères lui ont tracé. On dit dans le même sens: Tracer à quelqu' un la conduite qu' il doit tenir. Tracer à quelqu' un des règles de conduite. Sa conduite est toute tracée.

Tracer des caractères, Écrire. Je reconnais les caractères que sa main a tracés. Il n' est guère usité que dans le style soutenu.

Fig., Tracer l' image, le tableau de quelque chose, Représenter quelque chose par le discours, le décrire. Il nous a tracé le tableau de ses malheurs.

TRACER

TRACER se dit aussi Des arbres dont les racines s' étendent en rampant sur la terre, et ne s' enfoncent presque pas. L' orme, le noyer, tracent beaucoup. En ce sens, il est neutre, et opposé à Pivoter.

TRACÉ, ÉE. participe

TRACÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi substantivement. Le tracé d' un ouvrage de fortification. Le tracé d' une broderie.

TRACHÉE-ARTÈRE. s. f.

TRACHÉE-ARTÈRE. s. f. T. d' Anat. Canal communiquant du larynx aux bronches, et servant au passage de l' air pendant l' aspiration et l' expiration. La trachée-artère est placée devant l' oesophage.

TRACHÉE

TRACHÉE seul, se dit, en Histoire naturelle, de Certains petits vaisseaux des insectes et des plantes qui sont formés d' un fil élastique contourné en spirale. Les insectes respirent par les trachées. Il n' est pas certain que les trachées servent à la respiration des plantes.

TRACHÉOTOMIE. s. f.

TRACHÉOTOMIE. s. f. T. de Chirur. Opération qui consiste à ouvrir la trachée-artère.

TRADITEUR. s. m.

TRADITEUR. s. m. T. d' Hist. ecclésiastique. On appelait ainsi Ceux qui, dans la persécution, avaient livré les livres sacrés aux païens. Saint Cyprien a écrit un livre sur les traditeurs.

TRADITION. s. f.

TRADITION. s. f. T. de Jurispr. et de Liturgie. Action par laquelle on livre une chose à quelqu' un. La vente se consomme par la tradition de la chose vendue. La vente d' une terre se faisait anciennement par la tradition d' une glèbe. L' ordre de portier, dans l' Église, se confère par la tradition des clefs.

TRADITION

TRADITION signifie aussi, dans l' Église catholique, La voie par laquelle la connaissance des choses qui concernent la religion, et qui ne sont point dans l' Écriture sainte, se transmet de siècle en siècle. La religion catholique est fondée sur l' Écriture sainte et sur la tradition. Il y a une tradition écrite, et une tradition non écrite ou orale. Tradition authentique. Tradition apocryphe. Fausse tradition.

Il se dit, par extension, Des choses mêmes que l' on sait par la voie de la tradition. Ce point de discipline ne se trouve pas dans l' Écriture sainte, ce n' est qu' une tradition. On dit dans un sens analogue: Les traditions religieuses de l' Inde, de la Chine, etc. Les traditions mythologiques. Des traditions superstitieuses.

Traditions judaïques, Les interprétations que les docteurs juifs avaient données à la loi de Moïse, et les additions qu' ils y avaient faites, lesquelles ont été depuis recueillies par les rabbins.

TRADITION

TRADITION se dit également en parlant Des faits purement historiques qui nous ont été transmis d' âge en âge, et qui, sans aucune preuve authentique, se sont conservés en passant de bouche en bouche. Ce sont des faits que la tradition seule nous a appris.

Il se dit aussi de Ces faits mêmes. Beaucoup de traits d' histoire ne sont que de fausses traditions.

TRADITION

TRADITION se dit généralement de Toutes les opinions, de tous les procédés, de tous les usages, etc., qui se transmettent de génération en génération par le moyen de l' exemple ou de la parole. Ceci est une tradition de nos maîtres. Cet acteur connaît parfaitement toutes les traditions du théâtre. Ce jeu de théâtre est une tradition, est de tradition.

TRADITIONNAIRE. s. m.

TRADITIONNAIRE. s. m. Il se dit Des Juifs qui expliquent l' Écriture par les traditions du Talmud. Le traditionnaire est opposé au caraïte.

TRADITIONNEL, ELLE. adj.

TRADITIONNEL, ELLE. adj. Fondé sur la tradition. Des lois, des opinions traditionnelles.

TRADITIONNELLEMENT. adv.

TRADITIONNELLEMENT. adv. Suivant la tradition, d' après la tradition. On ne sait cela que traditionnellement.

TRADUCTEUR. s. m.

TRADUCTEUR. s. m. Celui qui traduit d' une langue en une autre. Bon, fidèle traducteur. Traducteur exact, élégant. Mauvais, servile, froid traducteur. J' ai lu tous les traducteurs de Platon, de Tacite.

TRADUCTION. s. f.

TRADUCTION. s. f. Action de traduire. La traduction est un travail difficile. La traduction demande une grande intelligence des deux langues, et de la matière dont il s' agit.

Il signifie aussi, La version d' un ouvrage dans une langue différente de celle où il a été écrit. Traduction nouvelle, fidèle, exacte. Excellente traduction. Vieille traduction. Mauvaise traduction. Traduction servile. Traduction libre. Traduction littérale. Traduction interlinéaire. Traduction de la Bible. Traduction de l' Énéide. Traduction de Tacite. Traduction en prose. Traduction en vers. On dit de même, La traduction d' un passage, d' une citation, d' un vers, etc.

TRADUIRE. v. a.

TRADUIRE. v. a. T. de Palais. Transférer d' un lieu à un autre. Il ne se dit qu' en parlant Des personnes. Il fut traduit des prisons du Châtelet à la Conciergerie.

Traduire devant un juge, devant un tribunal, Citer ou renvoyer quelqu' un devant un juge, un tribunal. C' est un chicaneur qui m' a traduit devant tous les juges, devant tous les tribunaux. Il fut traduit devant la cour d' assises. On dit de même, Traduire en justice.

TRADUIRE

TRADUIRE signifie aussi, Faire passer un ouvrage d' une langue dans une autre. Traduire du latin en français. Il a traduit tel livre en français, en italien. Il le traduit en vers, en prose. Cela est traduit du grec. Cela est bien traduit, fidèlement traduit, traduit mot à mot, traduit à la lettre, littéralement. On traduit quelquefois les mots, sans que pour cela le sens soit rendu. On dit de même, Traduire un passage, une citation, un vers, etc.

Traduire un auteur, Traduire ses ouvrages. Il a traduit Homère, Platon, Virgile.

Fig., Traduire quelqu' un en ridicule, Le tourner en ridicule. Cette manière de parler a vieilli; on dit, Tourner quelqu' un en ridicule.

TRADUIRE

TRADUIRE signifie quelquefois, par extension, Expliquer, interpréter, éclaircir. Traduisez-moi votre pensée en termes un peu plus clairs.

TRADUIT, ITE. participe

TRADUIT, ITE. participe Un roman traduit de l' anglais.

TRADUISIBLE. adj. des deux genres

TRADUISIBLE. adj. des deux genres Qui peut se traduire. Croyez-vous cet ouvrage traduisible? Cette phrase n' est pas traduisible.

TRAFIC. s. m.

TRAFIC. s. m. Négoce, commerce de marchandises. Bon, grand, riche trafic. Le trafic des cuirs, des porcelaines, des grains, des vins, du blé, etc. Il fait un grand trafic en Espagne, en Angleterre, etc. Il s' est mis dans le trafic. Il fait trafic de toutes sortes de marchandises.

Il se dit figurément, et en mauvaise part, Du profit qu' on tire de certaines choses. Trafic infâme. Trafic illicite. Les trafics honteux qu' il a faits. Il fait trafic de son crédit. Il fait trafic des choses saintes. Il fait trafic de la louange.

TRAFIQUANT. s. m.

TRAFIQUANT. s. m. Commerçant, négociant. C' est un gros trafiquant.

TRAFIQUER. v. n.

TRAFIQUER. v. n. Faire trafic. Trafiquer par mer en tel et tel pays. Trafiquer en gros, en détail. Trafiquer en laines, en soieries, en épiceries, etc.

Il est quelquefois actif. Trafiquer une lettre de change. Trafiquer des billets sur la place. Ce sens a vieilli: on dit maintenant, Négocier.

Il signifie figurément, Tirer de certaines choses un profit illicite, malhonnête, honteux. Trafiquer de son honneur. Trafiquer de la protection de quelqu' un. Trafiquer des choses saintes. Cette indigne mère a l' infamie de trafiquer des charmes de sa fille.

TRAFIQUÉ, ÉE. participe

TRAFIQUÉ, ÉE. participe

TRAGACANTHE. s. f.

TRAGACANTHE. s. f. Nom donné à plusieurs arbrisseaux du genre Astragale, qui donnent la gomme adragant. Le mont Ida, dans l' île de Crète, produit beaucoup de tragacanthe. Voyez ADRAGANT.

TRAGÉDIE. s. f.

TRAGÉDIE. s. f. Pièce de théâtre qui offre une action importante, des personnages illustres, qui est propre à exciter la terreur ou la pitié, et qui se termine ordinairement par un événement funeste. Composer, représenter une tragédie. Cet acteur est admirable dans la tragédie.

Les tragédies de Sophocle, d' Euripide, de Corneille, de Racine, etc., Les tragédies composées par ces auteurs. La tragédie d' OEdipe, de Cinna, de Brutus, etc., La tragédie dont OEdipe, Cinna, Brutus, etc., est le sujet, et à laquelle il a donné son nom.

TRAGÉDIE

TRAGÉDIE se dit figurément d' Un événement funeste. Il s' est passé d' horribles tragédies dans cette cour. Il s' est joué, il s' est représenté une sanglante tragédie à cette époque. Il est à craindre que cette affaire ne finisse par quelque tragédie.

TRAGÉDIEN, ENNE. s.

TRAGÉDIEN, ENNE. s. Acteur, actrice tragique. C' est un grand tragédien, une grande tragédienne.

TRAGI-COMÉDIE. s. f.

TRAGI-COMÉDIE. s. f. Pièce de théâtre, dans laquelle on représente une action sérieuse entre des personnes considérables, mêlée d' incidents et de personnages qui peuvent appartenir à la comédie, et dont le dénoûment n' est point tragique. Plaute a appelé son Amphitryon une tragi-comédie.

Il s' est dit aussi d' Une pièce de théâtre, du même genre, où il n' y a ni incidents ni personnages comiques. Le Cid a été donné sous le nom de tragi-comédie.

TRAGI-COMIQUE. adj. des deux genres

TRAGI-COMIQUE. adj. des deux genres Il se dit De quelque accident fâcheux qui tient du comique. Cette aventure a quelque chose de tragi-comique. Ce que vous nous racontez est tragi-comique. Il est familier.

TRAGIQUE. adj. des deux genres

TRAGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la tragédie. Poëme tragique. Un poëte tragique. Un acteur tragique. Il excelle dans le genre tragique. Situation tragique. Incident, dénoûment tragique. Style tragique. Les pièces de cet auteur ne sont pas assez tragiques.

Il s' emploie substantivement au masculin, et signifie, Le genre tragique. Ce poëte s' est voué au tragique. Il a du talent pour le tragique. Cet acteur est excellent dans le tragique. Le tragique est-il plus difficile que le comique?

Il se dit aussi substantivement d' Un auteur de tragédies. Les tragiques grecs. Corneille, Racine et Voltaire sont nos trois premiers tragiques, nos trois grands tragiques.

TRAGIQUE

TRAGIQUE signifie figurément, Funeste. Événement tragique. Mort tragique. Histoire tragique. La fin des tyrans est souvent tragique. Il a fait une fin tragique. Cet homme n' a que des desseins tragiques.

Fig., Cette affaire a tourné au tragique, tourne au tragique, Elle a eu, elle menace d' avoir une issue funeste.

Fig., Prendre les choses au tragique, Les considérer d' une manière trop sérieuse, trop grave, d' une manière triste, alarmante.

TRAGIQUEMENT. adv.

TRAGIQUEMENT. adv. D' une manière tragique. Il est mort tragiquement. Il a fini tragiquement.

TRAHIR. v. a.

TRAHIR. v. a. Faire une perfidie à quelqu' un, lui manquer de foi. Judas trahit Notre-Seigneur. Trahir son roi. Trahir sa patrie. Trahir ses amis. Quand il aperçut les soldats, il vit bien qu' il était trahi. C' est un homme incapable de trahir. On dit à peu près de même: Trahir les intérêts de quelqu' un. Trahir la confiance de quelqu' un.

Fig., Trahir la vérité, Parler contre la vérité.

Fig., Trahir ses sentiments, sa conscience, son devoir, sa promesse, sa foi, ses serments, etc., Parler, agir contre ses sentiments, son devoir, sa promesse, sa foi, ses serments.

Avec le pron. personnel, Se trahir soi-même, Agir contre ses propres intérêts. Se trahir soi-même, signifie aussi, Découvrir par hasard ou imprudemment ce qu' on voulait tenir caché. Il s' est trahi par un mot qui lui est échappé. On dit dans le même sens: Il voulait être inconnu, sa voix l' a trahi. Sa surprise, sa rougeur l' a trahi. Ses pleurs la trahirent. Etc.

Trahir le secret de quelqu' un, Révéler le secret de quelqu' un.

TRAHIR

TRAHIR se dit aussi Des choses, et signifie, Ne pas seconder, rendre vain, décevoir. La fortune a trahi nos efforts. Les événements trahirent ses espérances.

TRAHI, IE. participe

TRAHI, IE. participe

TRAHISON. s. f.

TRAHISON. s. f. Action de celui qui trahit, acte d' une méchanceté perfide. Trahison lâche, insigne, signalée, noire, détestable, horrible, énorme, manifeste. J' ai reconnu sa trahison. La trahison est découverte. Il n' a osé l' attaquer en brave, il l' a tué en trahison, par trahison. Il a fait une trahison à son ami. Punir la trahison.

Haute trahison, se dit Des crimes qui intéressent au premier chef la sûreté de l' État. Il fut accusé de haute trahison, de crime de haute trahison. On a souvent abusé du mot haute trahison. Les crimes de haute trahison doivent être définis par la loi.

TRAILLE. s. f.

TRAILLE. s. f. Bateau qui sert à passer les grandes rivières; espèce de bac qu' on nomme aussi Pont volant.

TRAIN. s. m.

TRAIN. s. m. Allure. Il se dit principalement Des chevaux et des autres bêtes de voiture. Le train de ce cheval est doux, est incommode, est rude. Ce cheval va grand train, bon train. Il a un grand train.

Ce cheval n' a point de train, Il n' a point d' allure réglée. Train rompu, Celui qui est composé de deux allures.

Aller bon train, se dit aussi D' une personne qui va fort vite, soit à pied, soit à cheval, soit en voiture. Il se fait tard, allons bon train. Il y a loin d' ici au gîte, il faut aller meilleur train pour arriver de jour. On dit dans le même sens, Ce cocher mène bon train.

Au train dont nous allons, nous ne tarderons pas à les dépasser, Nous allons si vite, que nous ne tarderons pas à les dépasser; et, dans un sens contraire, Au train dont nous allons, nous n' arriverons jamais, Nous allons si lentement, que nous n' arriverons jamais.

Fig., Au train dont il va, il aura bientôt fini son travail, ou Au train dont il y va, il aura bientôt fini, Il va si vite en besogne, qu' il aura bientôt fini son travail; et, dans un sens contraire, Au train dont il va, dont il y va, son travail ne sera pas fini avant un mois, Il va si lentement, que, etc. Aller un train de poste, Aller très-vite.

Fig. et fam., Mener quelqu' un bon train, le faire aller bon train, beau train, grand train, Ne le point ménager dans une affaire, l' obliger à faire ce qu' on veut, remporter sur lui l' avantage en peu de temps.

TRAIN

TRAIN en parlant Des chevaux, des mulets, des boeufs et des autres bêtes de service, signifie aussi, La partie de devant et de derrière d' où partent leurs mouvements. Ce cheval a le train de devant faible. Il est estropié du train de derrière.

TRAIN

TRAIN en parlant D' un carrosse, d' un chariot, signifie, Tout le charronnage qui porte le corps du carrosse ou du chariot. Faire mettre un train neuf à une voiture.

En termes d' Impr., Train de la presse, La partie de la presse sur laquelle on pose la forme, et qui avance sous la platine et s' en retire par le moyen de la manivelle.

TRAIN

TRAIN se dit aussi d' Une suite de valets, de chevaux, de mulets, etc. Grand train, train leste, magnifique, superbe. Il marche avec un grand train. Il a vingt valets de livrée dans son train. Augmenter son train. Réformer, retrancher, diminuer son train, le train de sa maison.

Il se dit également d' Une suite de bêtes destinées soit à la subsistance, soit au transport. Un grand train de boeufs, de chevaux, etc.

Train d' artillerie, ou absolument, Train, Tout l' attirail qui compose l' artillerie destinée pour un siége, pour une campagne. Il se dit aussi de La troupe qui conduit les engins d' artillerie. Soldat du train. Les chevaux du train. On dit dans un sens analogue, Train des équipages.

TRAIN

TRAIN se dit familièrement Des gens de mauvaise vie. Cet homme a du train, a du mauvais train chez lui. Le commissaire a fait sauter tout le train, tout le mauvais train qui était dans son quartier. Ce sens vieillit.

Il signifie, par extension, Bruit, tapage, vacarme, comme en font d' ordinaire les gens ivres, les gens mal élevés, grossiers. Faire du train, beaucoup de train. Ce train a duré toute la nuit. Quel train!

Faire le train, Se réjouir avec bruit.

TRAIN

TRAIN se dit encore d' Un long assemblage de bois, soit de charpente ou de menuiserie, soit de chauffage, qui est assujetti avec des perches et des liens en forme de radeau, et qu' on met à flot sur un canal ou sur une rivière. Train de bois flotté. On voit descendre le long de la rivière de grands trains de bois carré. Conduire un train.

TRAIN

TRAIN se dit figurément Du courant, de la marche des affaires. L' affaire va son train. Il faut savoir le train des affaires, le train du monde. Cette affaire prend le train de réussir.

L' affaire va bon train, va grand train, On y travaille avec beaucoup d' activité, et elle avance.

TRAIN

TRAIN signifie aussi, Genre de vie. Cet homme mène un train de vie réglé. Il s' est mis dans ce train de vie. Il va toujours son même train.

Fig. et fam., Aller son train, Continuer. Il va son train. Allez votre train.

Être en train, mettre en train, Être en action, en mouvement. Quand il est en train, rien ne lui coûte. On a de la peine à le mettre en train.

Être en train de jouer, de courir, etc., Être en humeur de jouer, de courir; jouer, courir actuellement. Il n' est pas en train de rire, Il n' est pas disposé à rire. Il est en train de se ruiner, Il mène une vie propre à le ruiner.

Fam., Mettre les autres en train, Les exciter à la joie, au plaisir. Dans les sociétés où il est, il met tout le monde en train. On dit aussi, Mettre en train de, Exciter à. Il nous a mis en train de boire, de travailler. On dit encore, Mettre une affaire en train, La commencer, la faire commencer. La mettre en bon train, En avancer le succès; et, dans le même sens, L' affaire est en bon train.

En termes d' Impr., Mise en train, Action de tout disposer pour le tirage d' une forme.

Pop., Boute-en-train, se dit d' Un homme qui excite les autres à la joie, qui met toute la compagnie en train.

TRAÚNAGE. s. m.

TRAÚNAGE. s. m. Action de traîner. Il se dit principalement en parlant Des voitures appelées traîneaux. La saison, le temps du traînage.

TRAÚNANT, ANTE. adj.

TRAÚNANT, ANTE. adj. Qui traîne à terre. Robe traînante. Queue traînante.

Drapeaux traînants, Les drapeaux qu' on portait renversés, et qu' on laissait traîner, à la pompe funèbre d' un général d' armée. Piques traînantes, Les piques qu' on y portait renversées, le fer traînant à terre.

Fig., Discours traînant, style traînant, Discours, style languissant, qui renferme peu de choses en beaucoup de paroles. Voix traînante, Voix monotone et lente.

TRAÚNARD. s. m.

TRAÚNARD. s. m. Soldat qui reste en arrière de la troupe avec laquelle il doit marcher. Les traînards de l' armée. Voyez TRAÚNEUR.

Il se dit, par extension, d' Un homme lent, négligent. Quel insupportable traînard! Il est familier.

TRAÚNASSE. s. f.

TRAÚNASSE. s. f. Nom que l' on donne quelquefois à la renouée commune, parce que ses tiges sont couchées.

TRAÚNE. s. f.

TRAÚNE. s. f. Il n' est usité que dans ces phrases: Des perdreaux qui sont en traîne, Des perdreaux qui ne peuvent pas encore voler, ni se séparer de leur mère; et, Un bateau qui est à la traîne, Un bateau qui est traîné par un autre.

TRAÚNEAU. s. m.

TRAÚNEAU. s. m. Sorte de voiture sans roues, dont on se sert pour aller sur la neige ou sur la glace, soit par nécessité, soit par plaisir. Aller en traîneau. Se promener en traîneau. Dans certains pays du Nord, on voyage en traîneau pendant l' hiver.

Il se dit aussi de Certaines voitures sans roues, dont on se sert en toutes saisons pour transporter des marchandises dans les rues.

TRAÚNEAU

TRAÚNEAU se dit encore d' Un grand filet qu' on traîne dans les champs pour prendre des alouettes, des cailles, des perdrix, etc., ou dans les rivières pour prendre du poisson. On ne chasse au traîneau que pendant la nuit. Prendre du poisson au traîneau.

TRAÚNÉE. s. f.

TRAÚNÉE. s. f. Petite quantité de certaines choses répandues en longueur, comme blé, farine, cendres, plâtre, etc. Le sac de plâtre s' est troué, et a fait une longue traînée sur le chemin.

Il se dit aussi d' Une longue suite de poudre à canon dont on se sert pour porter le feu à l' amorce. On fit une traînée de poudre pour faire jouer les boîtes. Mettre le feu à la traînée.

Il se dit encore de La trace qu' on fait avec des morceaux de charogne, pour attirer un loup dans le piége par l' odeur. Les vieux loups ne se prennent pas à la traînée.

TRAÚNER. v. a.

TRAÚNER. v. a. Tirer après soi. Les chevaux qui traînent un carrosse, une charrette, un bateau. Les chevaux qui traînaient le canon. Traîner un coffre, une table. Traîner un homme en prison. On l' a traîné dans la boue. Traîner à la voirie.

La rivière traîne bien des immondices, bien du sable, Elle emporte avec elle bien du sable, bien des immondices.

Traîner toujours après soi une longue suite de valets, Les mener partout avec soi. Traîner quelqu' un partout, Le mener partout où on va. Cela ne se dit guère qu' en mauvaise part.

Fig., Cette action a traîne après elle une longue suite de malheurs, Elle a été suivie de beaucoup de malheurs, dont elle a été la source.

Cet homme traîne la jambe, Il ne marche pas ferme de cette jambe-là, et il ne la porte que lentement après l' autre. On dit dans le même sens, Ce cheval traîne la jambe. On dit encore de même qu' Un oiseau traîne l' aile, quand ses ailes pendent; ce qui marque qu' il est blessé ou malade.

Fig., Traîner une vie languissante et malheureuse, Être accablé de chagrins ou d' infirmités.

Fig., Traîner ses paroles, Parler lentement.

Fig., Cet homme traîne son lien; et prov., N' est pas sauvé qui traîne son lien, se dit en parlant D' un homme qui n' est pas tout à fait échappé d' un danger, affranchi d' une passion, délivré d' une mauvaise affaire.

Prov. et fig., C' est un traîne-potence, C' est un mauvais garnement, un homme qui finira mal. Cette phrase peu usitée signifie quelquefois, C' est un homme qui porte malheur à ceux qu' il approche.

Il traîne sa partie dans tous les tribunaux, se dit D' un plaideur qui traduit sa partie adverse de tribunal en tribunal.

Fig., Traîner quelqu' un dans la boue, Proférer ou écrire contre lui des injures graves, des imputations diffamantes.

En termes de Maçonnerie, Traîner une corniche, une moulure, La façonner, l' exécuter au moyen d' un calibre qu' on traîne sur le plâtre frais.

TRAÚNER

TRAÚNER se dit dans le sens d' Allonger, de différer, en parlant De celui qui ne veut pas finir, qui ne veut pas terminer une affaire dont il est le maître. Il y a six mois que ce rapporteur me traîne pour le jugement de mon procès. Vous êtes entre les mains d' un arbitre qui vous traînera longtemps. L' homme à qui vous avez affaire vous traînera et ne finira point. Il m' a traîné longtemps avant de me payer.

TRAÚNER

TRAÚNER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se glisser en rampant. Ce chasseur se traîna pour approcher le gibier. Ce voleur se traîna à travers les broussailles pour surprendre un passant. Cet enfant est sans cesse à se traîner par terre.

Il signifie quelquefois, Marcher avec grande peine. Je me traînerai là comme je pourrai. Il a eu bien de la peine à s' y traîner.

Il s' emploie figurément dans ce dernier sens. Dans les trois premiers actes de ce drame, l' action ne fait que se traîner, se traîne.

TRAÚNER

TRAÚNER est aussi neutre, et signifie, Pendre jusqu' à terre. Un manteau, une robe qui traîne.

Il se dit, par extension, en parlant De certaines choses qu' on laisse exposées où elles ne devraient pas être, au lieu de les mettre à leur place. Vous laissez traîner vos clefs, votre argent sur une table. Ces papiers ont traîné longtemps dans mon cabinet. Ce domestique laisse tout traîner, ne laisse rien traîner.

Fig., Cela traîne dans tous les livres, cela traîne partout, se dit par mépris D' une pensée, d' une expression, d' un fait, d' une situation, etc., qu' on rencontre dans un livre, et qu' on a déjà trouvée dans beaucoup d' autres.

TRAÚNER

TRAÚNER se dit encore D' une personne qui est en langueur sans pouvoir se rétablir. Il y a longtemps qu' il traîne. Il ne fait que traîner. Il traînera encore quelque temps.

Cette affaire traîne, Elle n' avance point. Ce discours traîne, Il est froid, languissant, etc.

TRAÚNER

TRAÚNER se dit en outre Des soldats qui, dans les marches, allant trop lentement, se trouvent derrière la troupe, à quelque distance; et Des bâtiments d' une flotte, d' un convoi qui, marchant ou manoeuvrant mal, restent toujours en arrière.

Il se dit également Des chiens de meute qui ne suivent pas le gros de la meute dans la chasse. Dans toute sa meute, il n' y a pas un chien qui traîne.

TRAÚNER

TRAÚNER en termes de Billard, signifie, Conduire quelque temps sa bille sans qu' elle quitte le bout de la queue.

TRAÚNÉ, ÉE. participe

TRAÚNÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Autant vaut traîné que porté, se dit en parlant De certaines choses qu' il vaut presque autant faire d' une façon que d' une autre.

TRAÚNEUR. s. m.

TRAÚNEUR. s. m. Celui qui traîne quelque chose. En ce sens, on ne l' emploie guère que dans cette locution familière, aujourd' hui peu usitée, Traîneur d' épée, Vagabond, fainéant qui porte l' épée, et qui n' est engagé dans aucun service, qui n' a aucune charge.

Il se dit aussi Des chasseurs au traîneau. Les gardes-chasse ont pris des traîneurs dans la plaine.

TRAÚNEUR

TRAÚNEUR se dit encore Des soldats qui ne marchent pas avec leur troupe, et qui demeurent derrière, par manque de force, ou de bonne volonté. Dans les marches d' armée, il y a souvent beaucoup de traîneurs. L' arrière-garde a ramassé les traîneurs. Dans ce sens, on dit aussi, Traînard.

Il se dit aussi Des bâtiments d' une flotte, d' un convoi qui restent toujours en arrière.

Il se dit également, en termes de Chasse, Des chiens qui ne suivent pas le gros de la meute.

TRAIRE. v. a.

TRAIRE. v. a. (Je trais, tu trais, il trait; nous trayons, vous trayez, ils traient. Je trayais. J' ai trait. Je trairai. Je trairais. Trais, trayez. Que je traie. Que j' eusse trait. Trayant.) Tirer. Il n' est guère usité qu' en parlant De certaines femelles d' animaux dont on tire le lait. Traire les vaches. Traire une brebis. Traire une chèvre. Traire une ânesse. On dit de même, Traire du lait.

TRAIT, AITE. participe

TRAIT, AITE. participe La vache est-elle traite?

Il se dit aussi Des métaux passés par la filière, et qui ne sont point encore mis sur la soie. De l' or trait. De l' argent trait. Il s' emploie quelquefois substantivement. Des boutons de trait.

TRAIT. s. m.

TRAIT. s. m. Terme générique, qui signifie également, Les flèches qu' on tire avec l' arc ou avec l' arbalète, et Les dards, les javelots qui se lancent avec la main. Décocher, lâcher un trait. Lancer un trait. On distinguait anciennement les armes de trait et les armes d' hast.

Gens de trait, Ceux qui tiraient de l' arc, de l' arbalète, ou qui lançaient le javelot.

Fam., Comme un trait d' arbalète, ou absolument, Comme un trait, Fort vite. Il partit comme un trait, comme un trait d' arbalète.

Ce lieu est à un trait d' arbalète de tel autre, Il y a entre deux un espace à peu près égal à la portée d' un trait. Ces deux maisons sont à un trait d' arbalète l' une de l' autre.

Fig., Les traits de l' Amour, Les atteintes de l' amour.

TRAIT

TRAIT se dit figurément Des attaques de la raillerie, de la médisance, de la calomnie, etc. Un trait de satire, de médisance, de raillerie. Les traits de l' envie, de la haine. Un trait satirique. Des traits malins. Des traits mordants. Repousser les traits de la calomnie. Être sensible aux traits de la satire. Vous êtes à l' abri de leurs traits.

TRAIT

TRAIT signifie aussi, Une certaine longe de corde ou de cuir avec laquelle les chevaux tirent. Une paire de traits. Des traits de volée. Ce cheval tire bien, il bande sur les traits. Couper les traits. Ces chevaux tirent à plein trait.

Cheval de trait, Celui qui sert au tirage, et particulièrement au tirage des voitures; par opposition à Cheval de monture ou de selle.

TRAIT

TRAIT en termes de Chasse, La longe à laquelle est attaché le limier qu' on mène au bois. Laisser aller un limier de la longueur du trait. On dit qu' Un limier bande sur le trait, Lorsque, étant près de la reposée du cerf, il fait effort pour s' avancer de ce côté-la.

Trait de bateaux, Plusieurs bateaux qu' on attache les uns aux autres pour remonter une rivière.

TRAIT

TRAIT signifie aussi, Ce qui emporte l' équilibre de la balance, et la fait trébucher. Aux marchandises qui sont en grand volume et d' un grand poids, le trait doit être plus fort.

TRAIT

TRAIT signifie encore, Ce qu' on avale de liqueur, ou l' action d' avaler quelque liqueur tout d' une haleine. Il a vidé son verre d' un seul trait.

Boire à longs traits, Boire lentement en savourant ce qu' on boit. On dit aussi, figurément, Goûter, savourer un plaisir à longs traits.

TRAIT

TRAIT signifie en outre, Une ligne qu' on trace avec la plume. Trait de plume. Ce maître à écrire fait de beaux traits. Cette lettre est formée de deux traits. Il écrit son nom tout d' un trait. Passez un trait sur cette ligne pour l' effacer. Trait d' union: voyez TIRET.

Enrichir, ruiner quelqu' un d' un trait de plume, Faire ou détruire la fortune de quelqu' un, en écrivant ou en rayant quelques mots.

TRAIT

TRAIT en Peinture, signifie, Une ligne au moyen de laquelle on imite la forme d' un objet. Dans les contours que trace un habile artiste, le trait doit être léger ou interrompu dans les lumières, et ressenti dans les ombres.

Copier trait pour trait, Copier exactement, fidèlement.

Fig., Peindre à grands traits, Raconter, décrire d' une manière animée et rapide. Il peint à grands traits, dans son histoire, les événements de tel siècle.

TRAIT

TRAIT se dit particulièrement, dans un sens collectif, Des lignes d' un dessin qui n' est pas ombré. Dessin au trait, au simple trait. Il s' est contenté d' en faire le trait.

Il signifie de même, Le tracé des opérations nécessaires pour tailler et pour appareiller les matériaux d' une construction. L' art du trait. Le maçon, le charpentier, le menuisier, doivent connaître, apprendre le trait.

Pièce de trait, Modèle ou partie de construction faite selon l' art du trait. Le modèle de cette voûte est une belle pièce de trait. On dit dans un sens analogue, Le trait de cet escalier, de cette voûte est beau, hardi, etc.

TRAIT

TRAIT se dit également, surtout dans les Arts, de Certaines lignes qu' on trace pour servir de marque. Trait de niveau. Trait de repère.

Le trait de la scie, La marque que l' on fait sur l' endroit du bois ou de la pierre qu' on veut scier. Il se dit aussi de Ce que la scie emporte du bois ou de la pierre qu' on scie.

Trait de scie, Chaque coupe qui est faite avec la scie dans un morceau de bois, dans un bloc de pierre. Cette voie de bois a été coupée à trois traits de scie, c' est-à-dire que Chaque bûche a été partagée en quatre morceaux avec la scie.

TRAIT

TRAIT se dit aussi Des linéaments du visage; et alors il s' emploie surtout au pluriel. Ce jeune homme a tous les traits de son père. Elle a de beaux traits, de grands traits, de petits traits. Des traits mignons, des traits fins, délicats, agréables. La frayeur était peinte sur ses traits. L' altération des traits. Ses traits ne me sont pas inconnus.

TRAIT

TRAIT se dit figurément d' Une action qui marque une intention favorable ou nuisible à quelqu' un. Ce trait a bien prouvé votre affection pour nous. Un ami devait-il s' attendre à un pareil trait? Le trait est noir. Ce n' est point là un trait d' ami.

Il se dit, en général, Des actions qui ont quelque chose de remarquable. Un beau trait. Un trait infâme. Un vilain trait. Voilà un trait d' habile homme. Un trait de courage, de clémence, de générosité. Un trait généreux. Un trait de perfidie, de cruauté. Un trait de fripon. Un trait d' esprit. Voilà de vos traits. Ce sont de vos traits.

Il signifie, en parlant D' histoire, Un fait, un événement remarquable. Il y a un trait dans l' histoire qui a rapport à ceci. Tite-Live rapporte un trait semblable. On lui racontait les beaux traits de notre histoire.

Il se dit, quelquefois, de Ce qui distingue ou caractérise une personne, une chose. Les traits de ressemblance que ce grand homme eut avec les héros de l' antiquité. C' est là le trait caractéristique de cette époque.

Un trait de caractère, Une action ou une parole bien conforme au caractère de celui qui la fait, qui la dit.

TRAIT

TRAIT se dit aussi, figurément, Des beaux passages d' un discours, de ce qu' il y a de plus saillant, de plus brillant dans un discours. Il y a de beaux traits dans ce discours. Trait d' éloquence.

Il se dit quelquefois en Musique, dans un sens analogue au précédent. Il y a dans ce morceau des traits hardis, brillants, etc.

TRAIT

TRAIT se dit encore d' Une pensée vive, brillante, imprévue. Cet ouvrage est plein de traits, petille de traits. On dit de même, Trait de sentiment, Pensée qui exprime un mouvement du coeur.

TRAIT

TRAIT dans la Liturgie catholique, se dit de Certains versets que l' on chante à la messe entre le graduel et l' évangile.

TRAIT

TRAIT au Jeu d' échecs et au Jeu de dames, L' avantage de jouer le premier. Donner le trait. Donner deux traits. Avoir le trait.

TRAIT

TRAIT se dit encore Du rapport d' une chose à une autre. Cette affaire n' a point de trait, n' a pas de trait, n' a aucun trait à l' autre. Cela a trait à ce que je vous disais.

TRAITABLE. adj. des deux genres

TRAITABLE. adj. des deux genres Doux, maniable, avec qui on peut facilement traiter. Il est fort traitable. C' est un esprit traitable. Je ne veux point d' affaire avec cet homme-là, il n' est pas traitable.

TRAITANT. s. m.

TRAITANT. s. m. Celui qui se chargeait du recouvrement des impositions ou deniers publics, à certaines conditions réglées par un traité. Gros traitant. Petit traitant. Les traitants s' enrichirent beaucoup sous ce règne.

TRAITE. s. f.

TRAITE. s. f. Étendue de chemin qu' un voyageur fait d' un lieu à un autre sans s' arrêter, sans se reposer. Aller tout d' une traite d' un lieu à un autre. Si vous faites vos traites trop grandes, vous tuerez vos chevaux. Il y a une bonne traite, une longue traite d' ici là.

TRAITE

TRAITE se dit aussi Du transport de certaines marchandises, telles que blés, vins, etc., d' une province à une autre, ou d' un État à un autre. Il s' est fait de grandes traites de blés, de grandes traites de vins. On a permis la traite des blés.

Il se dit particulièrement, et plus ordinairement, Du trafic que font des bâtiments de commerce sur les côtes d' Afrique, en échangeant leurs marchandises contre des dents d' éléphants, de la gomme, de la poudre d' or, etc., ou même contre des esclaves. Ce bâtiment fait la traite; il va en traite, il est en traite. La traite des nègres, ou absolument, La traite est abolie.

TRAITE

TRAITE se dit également Du commerce des banquiers. Ce qui caractérise une lettre de change, c' est la traite de place en place.

Il se dit, quelquefois, Des lettres de change mêmes. Donnez-moi une traite sur Hambourg. Il a plusieurs traites sur Bordeaux. Faire accepter des traites.

TRAITE

TRAITE s' est dit aussi de Certains droits qu' on levait sur les marchandises qui sortaient du royaume, ou qui y entraient, ou même qui passaient d' une province dans une autre. Les traites foraines. Les traites domaniales. On payait la traite des marchandises en Bretagne, en Dauphiné. Un commis à la recette des traites.

TRAITE

TRAITE en termes de Monnaie, se disait autrefois de Tout ce qui fait la diminution de la valeur intrinsèque des espèces monnayées. La traite comprenait le seigneuriage, le brassage, et les remèdes de poids et de loi. Ce terme est hors d' usage maintenant en France, où l' on ne retient que les frais de fabrication et les tolérances supérieures aux termes moyens.

TRAITÉ. s. m.

TRAITÉ. s. m. Ouvrage où l' on traite de quelque art, de quelque science, de quelque matière particulière. Traité de mathématiques. Traité de minéralogie. Traité de physique. Traité de la sphère. Traité de morale, de législation. C' est un traité fort savant, fort méthodique, etc. Une collection de traités.

TRAITÉ

TRAITÉ signifie aussi, Convention faite entre des souverains, entre des États. Traité de paix. Traité de confédération. Traité de commerce. Traité d' alliance. Traité conditionnel. Traité éventuel. Traité de Westphalie. Traite d' Utrecht. Traité d' Amiens. Négocier un traité. Conclure, signer, ratifier, rompre un traité. Contrevenir à un traité. Ce prince se reposait sur la foi des traités, lorsque ses frontières furent attaquées à l' improviste.

TRAITÉ

TRAITÉ signifie encore, Convention des particuliers entre eux, ou avec le souverain, avec le gouvernement, avec l' administration. Le traité que les entrepreneurs ont fait avec le gouvernement. Cela n' est pas dans son traité, dans le traité qu' il a fait. Il a fait un traité avantageux, un traité ruineux. Un traité frauduleux. Les articles du traité. Une des conditions, une des clauses de notre traité.

TRAITEMENT. s. m.

TRAITEMENT. s. m. Accueil, réception, manière d' agir avec quelqu' un. Bon traitement. Traitement favorable. Mauvais traitement. On lui a fait, il a reçu toutes sortes de bons traitements, de mauvais traitements. Le traitement que vous lui ferez, on vous le fera.

Mauvais traitements, au pluriel, Violences, coups, voies de fait.

TRAITEMENT

TRAITEMENT se dit aussi Des appointements attachés à une place, à un emploi. On a augmenté, diminué son traitement. Il ne touche que la moitié de son traitement. On a ordonné une retenue sur les traitements. On a supprimé son traitement.

TRAITEMENT

TRAITEMENT se dit encore de Certains honneurs qu' on rend, dans les cours, à des personnes de distinction. Il y a de certains traitements attachés au caractère d' ambassadeur. Le traitement de prince. La république de Venise avait le traitement des têtes couronnées.

Il se dit également Des repas que le roi fait donner en certaines occasions aux ambassadeurs ordinaires et extraordinaires, et même aux envoyés. Tel maître d' hôtel du roi fut chargé du traitement de tel ambassadeur, de tel prince.

TRAITEMENT

TRAITEMENT se dit en outre de La manière de conduire une maladie. Ce médecin n' a pas été heureux dans le traitement de cette maladie. Le traitement que prescrivent les plus habiles médecins pour telle maladie. Méthode de traitement. Le traitement de cette maladie est facile. Quel est le traitement à suivre?

TRAITER. v. a.

TRAITER. v. a. Discuter, agiter, discourir sur, raisonner sur. Traiter un sujet. Traiter une matière. Tel auteur a traité cette question. Il a traité la matière à fond; il ne l' a traitée que superficiellement. Il a bien traité ce point-là. Ce prédicateur a fort bien traité son sujet. Ce n' est pas là traiter un sujet, c' est l' effleurer.

Il est aussi neutre en ce sens. Traiter d' une matière. Ce livre traite des métaux, des plantes, etc. Cette science traite de telle chose.

En Peinture, Traiter un sujet, Faire une composition, exécuter un tableau sur un sujet. On dit de même, Cette composition, cette figure est bien traitée, Elle est bien et soigneusement exécutée. On dit aussi, dans quelques Arts manuels, qu' Un ouvrier traite bien son ouvrage.

TRAITER

TRAITER signifie aussi, Négocier, travailler à l' accommodement d' une affaire, chercher les moyens d' en convenir, en régler les clauses, les conditions, etc. Traiter la paix. Traiter une réconciliation. Traiter un mariage. Traiter un accommodement entre des parents. Il s' entend à traiter les affaires.

Il est également neutre en ce sens. Il est parti pour aller traiter de la paix. Il traite d' un mariage pour un de ses amis.

Il s' emploie dans le même sens d' une manière absolue. Ces princes traitèrent ensemble. Il est accusé d' avoir traité avec les ennemis.

Il signifie encore neutralement, Entrer en négociation pour vendre, pour acheter, ou pour donner à ferme; passer les actes nécessaires pour la conclusion d' un traité. Traiter d' une charge, d' une terre. Il y a déjà longtemps qu' ils ont traité ensemble de cette charge. Il traite de telle quantité de marchandises. Il a traité à tel prix, à telles conditions.

Traiter d' une dette, d' une prétention, Prendre sur cette dette, sur cette prétention un arrangement quelconque.

TRAITER actif

TRAITER actif signifie aussi, Agir avec quelqu' un, en user avec lui de telle ou de telle manière. Vous l' avez bien traité, il en doit être content. On ne l' a pas fort bien traité, il s' en plaint. Vous le traitez trop rudement. Un prince qui traite bien ses sujets. Un maître qui traite mal ses domestiques. Traiter honorablement, civilement, humainement. Traiter avec hauteur, avec insolence. Traiter en frère. Traiter à la rigueur, à toute rigueur. Il fut traité en voisin et en ami. Traitez-moi sans façon. On l' a traité bien favorablement dans cette affaire. Traiter quelqu' un selon ses mérites.

Fam., Traiter quelqu' un en enfant de bonne maison, Le réprimander, le châtier sans aucun ménagement, sans aucun égard. On dit de même, Traiter quelqu' un de haut en bas, le traiter cavalièrement.

Prov. et fig., Traiter quelqu' un de Turc à More, Le traiter avec toute la rigueur possible.

TRAITER

TRAITER signifie particulièrement, Qualifier, donner à quelqu' un tel ou tel titre, en lui parlant, en lui écrivant, etc. Traiter quelqu' un de prince, d' excellence, etc. Traiter un prince de majesté, d' altesse royale, etc.

Traiter quelqu' un de fat, de fou, d' impertinent, etc., L' appeler fat, fou, impertinent, etc.

TRAITER

TRAITER signifie encore, Régaler, faire bonne chère, donner à manger. Traiter quelqu' un magnifiquement, splendidement, à tant de services. On a traité cet ambassadeur aux dépens du roi. Cet homme nous a fort bien traités. Avec le pronom personnel, Cet homme se traite bien, Il fait un bon ordinaire.

Il s' emploie quelquefois absolument, dans cette acception. C' est à son tour à traiter. Traiter en viande et en poisson. Traiter en chair et en poisson.

Il se dit également De ceux qui donnent à manger pour de l' argent. Il nous a bien traités pour le prix. Il traite proprement. Traiter à table d' hôte. Il traite à tant par tête.

TRAITER

TRAITER signifie en outre, Panser, médicamenter. Ce chirurgien l' a traité de deux grandes blessures. Ce chirurgien le traite mal, il ne guérit point.

Il se dit aussi Du médecin qui prend soin d' un malade. C' est tel médecin qui le traite. Il l' a traité d' une fièvre, d' une pleurésie. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ce médecin se traite lui-même. On dit dans un sens analogue, Traiter une maladie.

TRAITER

TRAITER en termes de Chimie, Soumettre une substance à l' action de quelque agent, pour y opérer une décomposition, un changement quelconque. On obtient la soude pure en traitant la soude du commerce par la chaux vive, puis par l' alcool. La gélatine, traitée par l' eau bouillante, se transforme en gelée.

TRAITÉ, ÉE. participe

TRAITÉ, ÉE. participe

TRAITEUR. s. m.

TRAITEUR. s. m. Celui qui apprête, qui donne habituellement à manger pour de l' argent, ou qui entreprend de grands repas, tels que des repas de noces.

TRAITEUR

TRAITEUR est aussi Le nom que l' on donne à ceux qui font la traite avec les sauvages de la Louisiane.

TRAÚTRE, ESSE. adj.

TRAÚTRE, ESSE. adj. Qui trahit. Cet homme-là est bien traître. Un esprit traître. Le coeur du monde le plus traître. Une âme traîtresse.

Prov. et pop., Traître comme Judas.

Pop., Cet homme n' est pas traître à son corps, Il ne s' épargne rien, il ne se refuse point les commodités de la vie.

TRAÚTRE

TRAÚTRE se dit également De quelques animaux, comme des chiens, des chats, des chevaux, qui mordent, qui égratignent, qui ruent lorsqu' on y pense le moins. Ce chien est traître. Les chats sont ordinairement traîtres. Prenez garde à ce cheval, il est traître.

TRAÚTRE

TRAÚTRE se dit aussi Des actions de trahison, de perfidie. C' est un procédé bien traître. Il lui a joué un tour bien traître. Des faveurs traîtresses.

Il se dit encore De certaines choses, pour marquer qu' Elles sont plus dangereuses qu' elles ne le paraissent. Ces sortes de maux sont traîtres. Ce vin-là est traître, il enivre plus aisément, plus promptement que l' on ne croit. Une liqueur traîtresse.

Fam., Il ne m' en a pas dit le traître mot, Il ne m' en a pas dit un seul mot.

TRAÚTRE

TRAÚTRE s' emploie aussi substantivement, et signifie, Celui, celle qui fait une trahison. C' est un traître. On profite quelquefois de la trahison, mais on hait et l' on méprise toujours les traîtres. C' est une traîtresse.

EN TRAÚTRE. loc. adv.

EN TRAÚTRE. loc. adv. En trahison, traîtreusement. Il l' a pris en traître. Il l' a tué en traître.

TRAÚTREUSEMENT. adv.

TRAÚTREUSEMENT. adv. En trahison. Il lui donna un coup de poignard traîtreusement. Il n' est plus guère usité que dans le langage familier.

TRAJECTOIRE. s. f.

TRAJECTOIRE. s. f. T. de Géom. Il se dit de La route droite ou courbe que parcourt actuellement un corps soumis à des forces motrices quelconques. La trajectoire que décrivent les corps pesants jetés obliquement, est à peu près une parabole. Les trajectoires des planètes sont à peu près des ellipses.

TRAJET. s. m.

TRAJET. s. m. Espace à traverser d' un lieu à un autre par eau. Le trajet de Calais à Douvres est de sept lieues. Le trajet d' un bord de cette rivière à l' autre est d' un grand quart de lieue. Un long trajet. Un petit trajet.

Il se dit, par extension, de L' espace traversé ou à traverser par terre, pour arriver d' un lieu à un autre. Le trajet de Paris à Lyon. Le trajet de la barrière du Trône aux Invalides est long.

Il se dit aussi de L' action de traverser l' espace d' un lieu à un autre, soit par eau, soit par terre. On fait le trajet de Calais à Douvres en peu de temps. Faire le trajet de Marseille à Naples. Faire le trajet d' un bord de la rivière à l' autre. Faire le trajet de la porte Saint-Martin à l' Observatoire.

En Chirurgie, Le trajet d' une plaie, d' une fistule, etc., L' espèce de canal ou de conduit que forme sa cavité.

TRAMAIL. s. m.

TRAMAIL. s. m. T. de Pêche. Espèce de filet qu' on tend dans les rivières pour prendre du poisson. Pêcher avec le tramail. Pêcher au tramail.

TRAME. s. f.

TRAME. s. f. Fil passé, conduit par la navette entre les fils qu' on nomme Chaîne, et qui sont tendus sur le métier, pour faire de la toile, de la serge, du drap, etc. Il y a des étoffes dont la chaîne est de fil et la trame de soie.

Fig. et poétiq., La trame de sa vie, la trame de ses jours, Le cours de sa vie, la durée de sa vie.

TRAME

TRAME signifie aussi, figurément, Complot. Il est auteur ou l' auteur de cette trame. Il a ourdi cette trame odieuse.

TRAMER. v. a.

TRAMER. v. a. Passer la trame entre les fils qui sont tendus sur le métier. Tramer une étoffe; la tramer de soie; la tramer de fil.

Il signifie figurément, Machiner, faire un complot. Tramer une conspiration. Tramer la perte de quelqu' un. Tramer la ruine de l' État. Tramer une entreprise. Il trame quelque chose contre vous. Impersonnellement, Il se trame quelque chose.

TRAMÉ, ÉE. participe

TRAMÉ, ÉE. participe

TRAMONTANE. s. f.

TRAMONTANE. s. f. On appelle ainsi, dans la Méditerranée, ce qu' on nomme Le vent du nord dans l' Océan. Le vent de tramontane. La tramontane.

Il signifie aussi, Le côté du nord. Une maison exposée à la tramontane. Aller vers la tramontane.

Il signifie encore, L' étoile du nord.

Fig. et fam., Perdre la tramontane, Se troubler, ne savoir plus où l' on en est, ne savoir plus ce qu' on fait ni ce qu' on dit.

TRANCHANT, ANTE. adj.

TRANCHANT, ANTE. adj. Qui tranche. Couteau tranchant. Épée tranchante.

Écuyer tranchant, Officier qui coupe les viandes à la table des rois et des princes.

En Vénerie, Côtés tranchants, Les côtés du pied de l' animal, lorsqu' ils ne sont pas usés.

Fig., Couleurs tranchantes, se dit de Couleurs mises à côté l' une de l' autre, lorsqu' elles sont fort vives, et qu' il n' y a aucun adoucissement, aucune nuance entre elles.

TRANCHANT

TRANCHANT signifie figurément, Décisif, péremptoire. Des raisons tranchantes. Un argument tranchant.

Il se dit aussi Des personnes, et signifie. Qui décide hardiment. Cet homme est bien tranchant. C' est un esprit tranchant. Il a le ton tranchant.

TRANCHANT. s. m.

TRANCHANT. s. m. Le fil, le côté tranchant d' une épée, d' un couteau, d' un rasoir, etc. Aiguiser le tranchant d' un sabre, d' un couteau, etc. Émousser le tranchant. Une épée à deux tranchants.

Fig., Ce mot, ce raisonnement, cette raillerie est une épée à deux tranchants, Ce mot, ce raisonnement décide deux questions à la fois; cette raillerie attaque à la fois deux personnes, ou deux ridicules dans une même personne. On dit quelquefois simplement, Un argument à deux tranchants. On dit aussi, d' après saint Paul, La parole de Dieu est une épée à deux tranchants, Elle frappe et atteint vivement jusqu' au fond de l' âme.

TRANCHE. s. f.

TRANCHE. s. f. Morceau coupé un peu mince. Il ne se dit guère que Des choses qu' on mange. Tranche de pain, d' aloyau, de jambon, de pâté. Une tranche de melon. Coupez-en une tranche. Couper par tranches.

En termes de Cuisine, Un morceau de tranche, Un morceau de cuisse de boeuf.

TRANCHE

TRANCHE signifie aussi, La surface unie que présente l' épaisseur de tous les feuillets d' un livre du côté où on les a rognés. Un livre doré sur tranche, marbré sur tranche. Brunir la tranche d' un livre.

TRANCHÉE. s. f.

TRANCHÉE. s. f. Ouverture, excavation longue et plus ou moins profonde, pratiquée dans la terre, afin d' asseoir les fondations d' un mur, de placer des conduites pour les eaux, de planter des arbres, etc. On n' a pas encore bâti, mais la tranchée pour les fondations est faite. Faire une tranchée pour planter de la charmille. Il fit de grandes tranchées au travers du marais pour le dessécher, pour que les eaux pussent s' écouler.

En Maçonnerie, Tranchée de mur, Entaille en longueur faite dans un mur pour y recevoir une solive, ou pour retenir les tuyaux des cheminées.

TRANCHÉE

TRANCHÉE en termes de Guerre, Fossé qu' on creuse pour se mettre à couvert du feu en approchant d' une place qu' on assiége, et dont les terres, jetées du côté de la place, forment un parapet. Une tranchée large. Une tranchée enfilée. Ouvrir la tranchée. Cette place a tenu tant de jours de tranchée ouverte. À l' ouverture de la tranchée. À la tête de la tranchée. À la queue de la tranchée. Monter sur le revers de la tranchée. Monter la garde à la tranchée. Monter la tranchée. Être de tranchée. Descendre la tranchée. Conduire la tranchée jusqu' au bord du fossé. Les assiégés firent une sortie, et comblèrent la tranchée, nettoyèrent la tranchée, Chassèrent ou tuèrent tous ceux qui étaient dans la tranchée.

Il se dit également de L' espèce de double rempart qu' on forme avec des fascines, des gabions, des sacs remplis de laine ou de terre, quand le terrain est de roche ou difficile à creuser.

TRANCHÉES

TRANCHÉES au pluriel, se dit de Certaines douleurs très-aiguës qu' on ressent dans le ventre, dans les entrailles. Cette médecine lui a causé de grandes tranchées. Cette médecine l' a purgé sans tranchées. Quand les tranchées de l' accouchement prirent à cette femme. Les chevaux ont assez souvent des tranchées.

En parlant Des chevaux, Tranchées rouges, Tranchées fort violentes.

TRANCHEFILE. s. f.

TRANCHEFILE. s. f. T. de Relieur. Petit rouleau de papier ou de parchemin, qui est recouvert de soie ou de fil, et qui se met aux deux extrémités du dos d' un livre, pour tenir les cahiers assemblés, et résister à l' effort de la main qui tire le livre, quelquefois pressé dans les rayons d' une bibliothèque. Tranchefile double. Tranchefile ronde.

TRANCHELARD. s. m.

TRANCHELARD. s. m. Couteau à lame fort mince, dont les cuisiniers et les rôtisseurs se servent pour couper des tranches de lard.

TRANCHE-MONTAGNE. s. m.

TRANCHE-MONTAGNE. s. m. Fanfaron qui fait grand bruit de son courage et de ses prétendus exploits. Il est familier.

TRANCHER. v. a.

TRANCHER. v. a. Couper, séparer en coupant. L' acier de Damas tranche le fer. Trancher la tête à quelqu' un. Ce couteau tranche comme un rasoir.

Fig. et poétiq., La Parque a tranché ses jours, le fil de ses jours, Il est mort.

TRANCHER

TRANCHER s' emploie figurément dans plusieurs phrases. Trancher la difficulté, le noeud de la difficulté, Résoudre tout d' un coup une question difficile; lever tout d' un coup un obstacle, une difficulté.

Trancher le mot, Donner une réponse nette et décisive. Il signifie aussi, Dire sa pensée sans ménagement. C' est un homme peu délicat; tranchons le mot, c' est un fripon.

Trancher dans le vif, Rompre tout à coup des relations nuisibles, ou prendre des mesures énergiques dans une affaire.

TRANCHER

TRANCHER au figuré, est aussi neutre, et signifie quelquefois, Décider hardiment. Il fait le docteur, il décide, il tranche sur tout. C' est trancher bien légèrement sur une question importante.

Fam., Trancher court, Terminer en peu de mots une conversation, un discours. Trancher net, S' expliquer avec quelqu' un en peu de mots et sans ménagement.

Trancher du grand seigneur, du bel esprit, etc., Faire le grand seigneur, le bel esprit, etc.

Ces couleurs tranchent, Elles sont fort vives, et fort différentes les unes des autres. Le cramoisi tranche fort auprès du vert, sur le vert. Cela tranche trop.

Cette pensée, cette phrase tranche dans son discours, dans son écrit, Elle est d' un caractère trop différent de ce qui précède et de ce qui suit.

TRANCHÉ, ÉE. participe

TRANCHÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, quand l' écu est coupé en ligne diagonale de droite à gauche. Écu tranché.

TRANCHET. s. m.

TRANCHET. s. m. Outil à l' usage des cordonniers, des bourreliers, etc., servant à couper le cuir.

TRANCHOIR. s. m.

TRANCHOIR. s. m. Tailloir, espèce de plateau de bois sur lequel on tranche la viande.

TRANQUILLE. adj. des deux genres

TRANQUILLE. adj. des deux genres (Dans ce mot et ses dérivés, les L ne se mouillent point, et on n' en fait sonner qu' une.) Paisible, calme, sans aucune agitation. Cet enfant était fort tranquille, mais il devient turbulent. La mer était tranquille. Le médecin lui a trouvé le pouls fort tranquille. Dormir d' un sommeil tranquille. Un séjour tranquille.

Il s' emploie souvent au sens moral. Mener une vie tranquille. Avoir l' esprit tranquille. Avoir l' âme tranquille. Sa conscience est tranquille. Tout est tranquille dans l' État. Quand vous serez plus tranquille, on vous parlera. Êtes-vous bien tranquille sur l' événement de votre procès? Tenez-vous tranquille là-dessus. Tenez-vous tranquille.

Il signifie aussi, Qui ne trouble le repos de personne. C' est un homme tranquille et rangé. Ce sont des gens bien tranquilles, des voisins fort tranquilles.

TRANQUILLEMENT. adv.

TRANQUILLEMENT. adv. D' une manière tranquille. Il dormait tranquillement. Il passait tranquillement ses jours, sa vie, loin du monde. Vivre tranquillement. Il a reçu cette mauvaise nouvelle bien tranquillement.

TRANQUILLISANT, ANTE. adj.

TRANQUILLISANT, ANTE. adj. Qui tranquillise. Cette nouvelle est fort tranquillisante. Cela n' est pas tranquillisant.

TRANQUILLISER. v. a.

TRANQUILLISER. v. a. Calmer, rendre tranquille. Tranquilliser les sens. Tranquilliser l' esprit. Tranquilliser les esprits. J' étais inquiet, ce que vous dites me tranquillise.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se reposer, se tenir tranquille, n' être pas inquiet. Vous vous donnez trop de mouvement, tranquillisez-vous. Tranquillisez -vous sur ce point, sur ce sujet, là-dessus.

TRANQUILLISÉ, ÉE. participe

TRANQUILLISÉ, ÉE. participe

TRANQUILLITÉ. s. f.

TRANQUILLITÉ. s. f. État de ce qui est tranquille. La tranquillité de l' air, de la mer. Il dort avec tranquillité. Rien ne trouble la tranquillité de son sommeil.

Il s' emploie aussi au sens moral. Passer la vie dans une grande tranquillité. La tranquillité de l' esprit. Une vie honnête et bien réglée entretient la tranquillité de l' âme. Tranquillité d' esprit. Tranquillité d' âme. Les gens raisonnables souhaitent la tranquillité de l' État.

TRANS. Préposition

TRANS. Préposition qui est empruntée du latin, et qui entre dans la composition de plusieurs mots français, pour ajouter à leur signification naturelle celle de Au delà, à travers, entre, comme Transcendant, transparent, etc. Plusieurs dénominations géographiques sont formées avec cette préposition. Voyez TRANSALPIN, TRANSRHÉNANE.

TRANSACTION. s. f.

TRANSACTION. s. f. (On prononce Tranzaction.) Acte par lequel on transige sur un différend, sur un procès, etc. Passer une transaction. Faire homologuer une transaction. Le troisième article de la transaction porte que... Transaction sous seing privé. Transaction par-devant notaire. Transaction sur procès.

Il se dit, dans un sens plus étendu, Des actes, des conventions, des accords, des relations d' intérêt entre les hommes, soit dans le commerce, soit dans la vie ordinaire. Les transactions commerciales. Les transactions de la vie civile.

Quelques académies étrangères ont donné le nom de Transactions au Recueil de leurs mémoires, de leurs travaux. Les Transactions philosophiques de la Société royale de Londres.

TRANSALPIN, INE. adj.

TRANSALPIN, INE. adj. (On prononce Tranzalpin.) Qui est au delà des Alpes. Peuples transalpins. Plantes transalpines.

TRANSBORDEMENT. s. m.

TRANSBORDEMENT. s. m. T. de Marine. Action de transborder.

TRANSBORDER. v. a.

TRANSBORDER. v. a. T. de Marine. Transporter tout ou partie de la cargaison d' un bâtiment dans un autre. Transborder des munitions de guerre ou de bouche, des marchandises, etc.

TRANSBORDÉ, ÉE. participe

TRANSBORDÉ, ÉE. participe

TRANSCENDANCE. s. f.

TRANSCENDANCE. s. f. Supériorité marquée, éminente, d' une personne ou d' une chose sur une autre. La transcendance de son talent, de son génie. Il est peu usité.

TRANSCENDANT, ANTE. adj.

TRANSCENDANT, ANTE. adj. Élevé, sublime, qui excelle en son genre. Il se dit particulièrement De l' esprit, et de certaines choses qui y ont rapport. Esprit transcendant. Génie transcendant. Mérite transcendant. Cet homme a une vertu transcendante, des qualités transcendantes.

Géométrie transcendante, Celle qui emploie l' infini dans ses calculs.

TRANSCENDANT

TRANSCENDANT se dit aussi, en termes de Philosophie scolastique, Des attributs ou des qualités qui sont susceptibles d' une très-grande généralité, comme Un, vrai, bon.

TRANSCRIPTION. s. f.

TRANSCRIPTION. s. f. Action de transcrire, et Le résultat de cette action. Je vous donnerai tant pour la transcription de ce manuscrit. Transcription d' un contrat, d' une obligation, d' un jugement sur le registre de la conservation des hypothèques.

TRANSCRIRE. v. a.

TRANSCRIRE. v. a. Copier un écrit. Transcrivez-moi ce cahier. J' ai fait transcrire toutes ses lettres. Il ne fait que transcrire ce qu' il a lu dans les livres. Transcrire un contrat sur le registre des hypothèques.

TRANSCRIT, ITE. participe

TRANSCRIT, ITE. participe

TRANSE. s. f.

TRANSE. s. f. Frayeur, grande appréhension d' un mal qu' on croit prochain. Il est toujours en transe. Il est dans de grandes transes, dans des transes mortelles, dans les transes de la mort.

TRANSFÉRER. v. a.

TRANSFÉRER. v. a. Transporter, porter d' un lieu à un autre, faire passer d' un lieu à un autre. Il s' emploie principalement dans les phrases suivantes: Transférer un prisonnier d' une prison dans une autre. Transférer un corps mort. Transférer un corps saint. Transférer des reliques.

Il se dit aussi en parlant De la juridiction, de l' autorité, de la puissance, lorsque d' un tribunal, d' une ville, d' une nation, etc., elle vient à passer à un autre. On transféra la juridiction de ce tribunal dans un autre. On a transféré la cour royale de telle ville dans la ville voisine. La préfecture a été transférée de telle ville dans telle autre. Le saint-siége fut transféré de Rome à Avignon. Constantin transféra le siége de l' empire de Rome à Constantinople.

Par extension, Transférer une fête, La remettre d' un jour à un autre.

TRANSFÉRER

TRANSFÉRER signifie encore, figurément, Céder, transporter une chose à quelqu' un en observant les formalités requises. Transférer une obligation, une inscription de rente, la propriété d' une chose, un droit à quelqu' un.

TRANSFÉRÉ, ÉE. participe

TRANSFÉRÉ, ÉE. participe

TRANSFERT. s. m.

TRANSFERT. s. m. T. de Finance et de Commerce. Acte par lequel on déclare transporter à un autre la propriété d' une rente sur l' État, d' une action de la Banque, etc., ou d' une marchandise en entrepôt. Le transfert des rentes se fait sur les registres du Trésor. Les formalités du transfert ont été remplies. Opérer un transfert. J ai signé le transfert de mon inscription, elle ne m' appartient plus. Lorsqu' on vend une marchandise en entrepôt, on en fait le transfert à la douane ou à la régie.

TRANSFIGURATION. s. f.

TRANSFIGURATION. s. f. Changement d' une figure en une autre. Il n' est usité que dans cette phrase, La transfiguration de Notre-Seigneur, L' état glorieux où JÉSUS-CHRIST parut sur le mont Thabor, en présence de trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean. Le tableau de la Transfiguration par Raphaël. On dit quelquefois elliptiquement, La Transfiguration de Raphaël.

TRANSFIGURER (SE). v. pron.

TRANSFIGURER (SE). v. pron. Changer d' une figure en une autre. Il n' est usité qu' en parlant De JÉSUS-CHRIST. Notre-Seigneur se transfigura sur le mont Thabor.

TRANSFIGURÉ, ÉE. participe

TRANSFIGURÉ, ÉE. participe

TRANSFORMATION. s. f.

TRANSFORMATION. s. f. Métamorphose, changement d' une forme en une autre. Les transformations fabuleuses. La transformation des insectes. La transformation d' une chenille en papillon.

TRANSFORMER. v. a.

TRANSFORMER. v. a. Métamorphoser, donner à une personne ou à une chose une autre forme que celle qui lui est propre ou qu' elle avait précédemment. La femme de Lot fut transformée en une statue de sel. Homère dit que Circé transforma les compagnons d' Ulysse en pourceaux.

Il se dit quelquefois au sens moral. Tous les efforts de son éloquence ne sauraient transformer cette action criminelle en un acte de vertu.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Protée se transformait de mille manières. La chenille se transforme en papillon.

Il se dit particulièrement, au figuré, D' un homme qui se déguise, qui prend plusieurs caractères, selon ses vues et ses intérêts. C' est un homme qui se transforme en mille façons, de mille façons, de mille manières.

En termes d' Algèbre, Transformer une équation, La changer en une autre équation dont la forme soit différente.

TRANSFORMÉ, ÉE. participe

TRANSFORMÉ, ÉE. participe

TRANSFUGE. s. m.

TRANSFUGE. s. m. Celui qui, à la guerre, abandonne le parti dont il est, pour passer dans celui des ennemis. On eut cet avis par un transfuge. Les transfuges rapportaient...

Il se dit aussi, figurément, de Quiconque abandonne son parti pour passer dans le parti contraire. Il est transfuge de son parti. On dit dans un sens analogue et figuré, Transfuge de la vertu, des bons principes.

TRANSFUSER. v. a.

TRANSFUSER. v. a. T. didactique. Il signifie proprement, Faire passer un liquide d' un récipient dans un autre; et ordinairement, Faire la transfusion du sang. Il est peu usité.

TRANSFUSÉ, ÉE. participe

TRANSFUSÉ, ÉE. participe

TRANSFUSION. s. f.

TRANSFUSION. s. f. T. didactique. Action de transfuser. Il ne se dit guère que de L' opération par laquelle on fait passer le sang du corps d' un animal dans celui d' un autre. La transfusion paraît avoir eu quelque succès dans ces derniers temps.

TRANSGRESSER. v. a.

TRANSGRESSER. v. a. Contrevenir à quelque ordre, à quelque loi. Cet ambassadeur a transgressé les ordres qu' il avait.

Il se dit particulièrement De la violation des préceptes divins. Transgresser les commandements de Dieu. Transgresser la loi divine.

TRANSGRESSÉ, ÉE. participe

TRANSGRESSÉ, ÉE. participe

TRANSGRESSEUR. s. m.

TRANSGRESSEUR. s. m. Celui qui transgresse. Il est dit dans la loi de Moïse: Le transgresseur de la loi sera puni de mort.

TRANSGRESSION. s. f.

TRANSGRESSION. s. f. Action de transgresser. La transgression des commandements de Dieu. C' est une transgression manifeste de la loi.

TRANSIGER. v. n.

TRANSIGER. v. n. (On prononce Tranziger.) Passer un acte pour accommoder un différend, un procès. Las de plaider, ils transigèrent. Après qu' ils eurent transigé. Transiger sur tel et tel point. Ils ont transigé de telle chose. Transiger sous seing privé. Transiger par-devant notaire.

Fig., Transiger avec son devoir, avec sa conscience, S' autoriser de quelques raisons peu solides, pour faire une chose contraire au devoir, à la délicatesse.

TRANSIR. v. a.

TRANSIR. v. a. Pénétrer et engourdir de froid. Il fait un vent qui me transit. Le froid m' a transi. Je suis transi de froid.

Il se dit aussi en parlant De l' effet que produit la peur ou l' affliction. Cette nouvelle lui transit le coeur. La peur le transit. Être transi de peur.

Il est quelquefois neutre. Transir de froid, de peur.

TRANSI, IE. participe

TRANSI, IE. participe Par plaisanterie, Un amoureux transi, Un amant que l' excès de sa passion rend tremblant et interdit auprès de sa maîtresse.

TRANSISSEMENT. s. m.

TRANSISSEMENT. s. m. L' état où est un homme transi. Transissement de froid, de peur. À cette nouvelle, il lui prit un transissement universel. Il est peu usité.

TRANSIT. s. m.

TRANSIT. s. m. (On prononce Tranzite.) T. de Douanes et de Contributions indirectes. Faculté de faire passer des marchandises, des denrées, à travers un État, une ville, sans payer les droits d' entrée. Marchandises en transit.

TRANSITIF. adj. m.

TRANSITIF. adj. m. (On prononce Tranzitif.) T. de Gram. Il se dit Des verbes qui marquent l' action du sujet de la proposition sur la chose ou la personne que désigne le régime ou complément direct du verbe. Tous les verbes actifs sont transitifs.

Il se dit aussi De certaines conjonctions qui marquent un passage ou une transition d' une chose à une autre. Or, au reste, cependant, sont des conjonctions transitives.

TRANSITION. s. f.

TRANSITION. s. f. (On prononce Tranzicion.) Manière de passer d' un raisonnement à un autre, de lier ensemble les parties d' un discours, d' un ouvrage. Bonne transition. Belle transition. Transition heureuse, ingénieuse. Il a passé à une nouvelle matière sans aucune transition. Les transitions doivent être ménagées. Préparer la transition d' un ton, d' un mode à l' autre, dans un morceau de musique. L' art des transitions.

Il se dit quelquefois, figurément, Du passage d' un régime politique, d' un état de choses à un autre. De l' anarchie au despotisme, la transition est quelquefois très-prompte. Il a changé tout à coup sa manière de vivre par une brusque transition. Il s' est fait dans l' atmosphère une prompte transition du chaud au froid.

TRANSITOIRE. adj. des deux genres

TRANSITOIRE. adj. des deux genres (On prononce Tranzitoire.) T. didactique. Passager. Toutes les choses de ce monde sont transitoires.

Il se dit aussi De ce qui remplit l' intervalle d' un état de choses à un autre. Lois transitoires. Régime transitoire.

TRANSLATER. v. a.

TRANSLATER. v. a. Traduire d' une langue en une autre. Il est vieux.

TRANSLATÉ, ÉE. participe

TRANSLATÉ, ÉE. participe

TRANSLATEUR. s. m.

TRANSLATEUR. s. m. Traducteur. Il est vieux.

TRANSLATIF, IVE. adj.

TRANSLATIF, IVE. adj. T. de Droit. Par lequel on transporte, on cède une chose à quelqu' un. Acte translatif de propriété.

TRANSLATION. s. f.

TRANSLATION. s. f. Transport, action par laquelle on fait passer quelque chose d' un lieu à un autre. Il s' emploie principalement dans les phrases suivantes: La translation d' un corps saint. La translation des reliques. La translation du siége de l' empire. La translation du saint-siége de Rome à Avignon. La translation du parlement de Paris à Tours. La translation d' une préfecture. La translation d' un évêque d' un siége à un autre siége.

Par extension, La translation d' une fête, L' action de remettre une fête d' un jour à un autre.

Célébrer la translation d' un saint, Célébrer le jour auquel les reliques d' un saint ont été transférées d' un lieu à un autre.

TRANSMETTRE. v. a.

TRANSMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Céder, mettre ce qu' on possède en la possession d' un autre. Le donateur transmet au donataire la propriété des choses données. Transmettre un droit.

Il signifie aussi simplement, Faire passer. Transmettre des ordres, une nouvelle. J' ai transmis à un tel la lettre que vous m' aviez envoyée pour lui. Ces pièces ont été transmises au préfet.

Il s' emploie figurément dans ce dernier sens. Les pères transmettent souvent à leurs enfants leurs vices ou leurs vertus. Les antiquités égyptiennes nous ont été transmises par les Grecs.

Transmettre son nom, sa gloire à la postérité, Faire passer son nom, sa gloire jusqu' à la postérité.

TRANSMIS, ISE. participe

TRANSMIS, ISE. participe

TRANSMIGRATION. s. f.

TRANSMIGRATION. s. f. Action d' un peuple, d' une nation, d' une troupe d' hommes qui abandonnent leur pays pour en aller habiter un autre. La transmigration des peuples amène des changements dans les langues.

En termes de l' Écriture sainte, La transmigration de Babylone, Le transport du peuple juif à Babylone, et le séjour qu' il y fit.

La transmigration des âmes, Le passage des âmes d' un corps dans un autre, selon l' opinion des pythagoriciens. Voyez MÉTEMPSYCOSE.

TRANSMISSIBLE. adj. des deux genres

TRANSMISSIBLE. adj. des deux genres Qui peut être transmis. Il y a de certains droits qui ne sont point transmissibles.

TRANSMISSION. s. f.

TRANSMISSION. s. f. Action de transmettre, ou Le résultat de cette action. La transmission d' un droit.

TRANSMUABLE. adj. des deux genres

TRANSMUABLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut être transmué. Les alchimistes croyaient que les métaux étaient transmuables.

TRANSMUER. v. a.

TRANSMUER. v. a. T. didactique. Changer, transformer. Il ne se dit guère qu' en parlant Des métaux. Les alchimistes cherchaient le secret de transmuer les métaux en or, de transmuer l' étain en argent.

TRANSMUÉ, ÉE. participe

TRANSMUÉ, ÉE. participe

TRANSMUTABILITÉ. s. f.

TRANSMUTABILITÉ. s. f. T. didactique. Propriété de ce qui est transmuable.

TRANSMUTATION. s. f.

TRANSMUTATION. s. f. T. didactique. Changement d' une chose en une autre. La prétendue transmutation des métaux en or. La transmutation métallique. Dans l' ancienne philosophie, on établissait la transmutation réciproque des éléments.

TRANSPARENCE. s. f.

TRANSPARENCE. s. f. Qualité de ce qui est transparent. La transparence de l' eau, du verre.

TRANSPARENT, ENTE. adj.

TRANSPARENT, ENTE. adj. Diaphane, au travers de quoi l' on peut voir les objets. Le verre est transparent. Les corps transparents. L' eau est transparente. Un voile transparent. Elle a la peau fine et transparente.

Fig., Cette allégorie est transparente, On découvre facilement le sens qu' elle cache.

TRANSPARENT. s. m.

TRANSPARENT. s. m. Il se dit d' Un papier où sont tracées plusieurs lignes noires, et dont on se sert pour s' accoutumer a écrire droit, en le mettant sous le papier lorsqu' on écrit. Cet enfant ne saurait écrire sans transparent. Écrire avec un transparent.

Il se dit aussi Du papier huilé derrière lequel on place des lumières dans les décorations. Une illumination en transparents.

Il se dit plus particulièrement d' Une sorte de tableau sur toile, sur gaze, sur papier huilé ou verni, etc., qu' on expose la nuit, dans certaines occasions de réjouissance, et derrière lequel on met des lumières pour faire paraître ce qu' il représente. Il y avait au fond du jardin un magnifique transparent.

TRANSPERCER. v. a.

TRANSPERCER. v. a. Percer de part en part. Le coup qu' il reçut le transperça. Il eut le bras transpercé d' un coup d' épée. Avec le pronom personnel, Se transpercer.

Fig., Transpercer le coeur de quelqu' un, Le pénétrer de douleur. Cela me transperce le coeur. On dit aussi, Transpercer de douleur. À cette nouvelle il fut transpercé de douleur. Dans le sens figuré, il vieillit.

TRANSPERCÉ, ÉE. participe

TRANSPERCÉ, ÉE. participe

TRANSPIRABLE. adj. des deux genres

TRANSPIRABLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut sortir par la transpiration. Il est très-peu usité.

TRANSPIRATION. s. f.

TRANSPIRATION. s. f. Exhalation qui s' opère habituellement à la surface de la peau. Il faut faire de l' exercice pour faciliter la transpiration. Exciter la transpiration. Il y a des maladies qui semblent se guérir par la seule transpiration. Il est dangereux d' arrêter, de suspendre la transpiration. Transpiration insensible. Quand la transpiration est considérable, elle prend le nom de Sueur.

Il se dit, en Botanique, d' Une exhalation à peu près semblable qui a lieu à la surface des végétaux.

TRANSPIRER. v. n.

TRANSPIRER. v. n. S' exhaler, sortir du corps par les pores, d' une manière imperceptible aux yeux. Les humeurs transpirèrent au travers de la peau.

Il se dit aussi Du corps même. Il y a des corps qui transpirent plus facilement les uns que les autres. Cet homme, cet animal transpire peu, transpire beaucoup. Mettre un malade dans une étuve, pour le faire transpirer.

Il se dit figurément De ce qu' on s' efforce de tenir secret, mais dont quelque chose commence à être connu, divulgué, révélé. Il transpire quelque chose de cette affaire, de cette négociation secrète. Ce secret commence à transpirer.

TRANSPLANTATION. s. f.

TRANSPLANTATION. s. f. Action de transplanter. La transplantation des arbres.

TRANSPLANTER. v. a.

TRANSPLANTER. v. a. Ôter une plante, un arbre de l' endroit où il est, et le replanter dans un autre. Transplanter des arbres. Transplanter des laitues, de la chicorée. Transplanter des oeillets, un rosier, etc.

Il se dit quelquefois figurément, et signifie, Faire passer, transporter des personnes, ou certaines choses, d' un pays dans un autre, pour les y établir. Les populations qui furent transplantées dans ces climats. Ce fut lui qui transplanta les arts dans ce pays.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit surtout D' une famille, d' une personne qui passe d' une province ou d' une ville dans une autre, pour s' y établir. C' est une famille d' Italie qui s' est transplantée en France. Je ne le vois plus depuis qu' il s' est transplanté dans un faubourg. Il quitta Paris pour aller se transplanter en province.

TRANSPLANTÉ, ÉE. participe

TRANSPLANTÉ, ÉE. participe

TRANSPORT. s. m.

TRANSPORT. s. m. Action par laquelle on transporte quelque chose d' un lieu à un autre. Le transport de l' or et de l' argent hors du royaume a été défendu. Le transport de ses meubles lui a coûté beaucoup. Le transport de ces marchandises se fait par bateau. Moyens de transport. Bâtiment de transport. Pour la facilité du transport, des transports. Payer les frais de transport. Le transport des terres est d' une grande dépense. Ce malade n' est pas en état de souffrir le transport.

Il se dit quelquefois, par extension, Des voitures servant au transport des choses nécessaires à une armée. La route était couverte de transports.

Il se dit également d' Un bâtiment de transport.

TRANSPORT

TRANSPORT se dit, en termes de Procédure, de L' action d' une personne qui, par autorité de justice, se rend, se transporte sur les lieux où sont les choses sujettes à un examen, à une vérification, à une visite. Transport d' un juge, d' un commissaire, d' un expert sur les lieux.

TRANSPORT

TRANSPORT se dit figurément de La cession d' un droit qu' on a sur quelque chose. Il m' a fait transport de ce qui lui est dû par un tel. Faire le transport d' un billet, d' une rente. Accepter un transport. Je n' ai point consenti au transport qu' il me voulait faire.

TRANSPORT

TRANSPORT se dit encore figurément Des passions violentes qui nous mettent en quelque sorte hors de nous-mêmes. Éprouver un transport de joie. Se livrer a un transport de colère, à des transports de colère. Transport d' amour. Transport amoureux. Transport de jalousie. Transport jaloux.

Il s' emploie quelquefois absolument pour exprimer Tout mouvement passionné. Je l' ai trouvé dans un transport extraordinaire. Il avait peine à contenir, à modérer ses transports. Il fut accueilli, écouté, applaudi avec transport.

Il signifie quelquefois, Enthousiasme. Transport poétique. Transport prophétique. Dans ses divins transports.

Transport au cerveau, ou absolument, Transport, Délire, égarement d' esprit causé par la maladie. Il a une grosse fièvre, et on craint le transport au cerveau. Le transport est à craindre. Il a le transport.

TRANSPORTABLE. adj. des deux genres

TRANSPORTABLE. adj. des deux genres Qui peut être transporté.

TRANSPORTER. v. a.

TRANSPORTER. v. a. Porter d' un lieu dans un autre. Transporter des marchandises d' un pays dans un autre, d' une province à l' autre, d' une ville à une autre. Transporter par terre, par eau. On transporta le malade à l' hôpital sur un brancard. Les barques destinées à transporter l' armée au delà du fleuve.

Il s' emploie aussi figurément. Constantin transporta le siége de l' empire romain à Constantinople. L' empire fut transporté de la nation vaincue à la nation conquérante. Transporter un mot du propre au figuré. Transporter un événement, une action sur la scène.

En termes de Droit, Transporter un droit à quelqu' un, Céder, transférer à quelqu' un le droit qu' on a sur quelque chose. Il m' a transporté tous les droits qu' il avait sur cette terre, sur cet héritage. Transporter une rente, une dette, une créance.

Fig., La colère, la joie, etc., transporte cet homme, Elle le met hors de lui-même. La fureur le transporte à un tel point, qu' il ne se connaît plus. La joie l' a tout transporté.

TRANSPORTER

TRANSPORTER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se rendre en un lieu. Dans ce sens, on le dit principalement De ceux qui vont en quelque lieu par autorité de justice. Il fut ordonné que deux conseillers se transporteraient sur les lieux. Le magistrat se transporta sur les lieux. Les juges, les experts se sont transportés en tel endroit pour informer, pour faire leur procès-verbal de l' état des choses, etc. Se transporter chez quelqu' un.

Il s' emploie quelquefois au sens moral, avec le pronom personnel. Transportons-nous en imagination dans l' avenir. Transportez-vous dans le passé. Pour bien juger certains faits éloignés, il faut se transporter chez le peuple, à l' époque, au milieu des circonstances où ils sont arrivés, Il faut considérer les lieux, les circonstances, les temps. Transportez-vous par la pensée au milieu de ces peuples sauvages, Supposez, figurez-vous que vous y êtes réellement.

TRANSPORTÉ, ÉE. participe

TRANSPORTÉ, ÉE. participe Au figuré, Transporté d' amour, de fureur, de joie, etc. On dit de même, simplement, Transporté, pour Transporté de joie ou de plaisir. En recevant cette bonne nouvelle, il fut transporté. Tous les spectateurs étaient transportés.

TRANSPOSER. v. a.

TRANSPOSER. v. a. Mettre une chose à une autre place que celle où elle était, soit que ce changement se fasse à dessein, pour produire une amélioration, un avantage, soit qu' il ait lieu par inadvertance, et entraîne des inconvénients. Transposer des mots, transposer des phrases, pour rendre le style plus élégant, plus pittoresque. Transposer les termes d' une proportion, d' une équation. Transposer des chiffres. Transposer des mots, des lignes en imprimant ou en copiant. Transposer des feuilles d' impression, des cahiers d' écriture en les reliant.

TRANSPOSER

TRANSPOSER en termes de Musique, se dit Lorsque la personne qui chante ou qui joue d' un instrument, chante ou joue sur un ton différent de celui sur lequel l' air est noté. Cette pièce, cette basse sont notées en sol, et il les transpose en ut.

TRANSPOSER

TRANSPOSER signifie, à certains Jeux, comme la bassette, le pharaon, Transporter son argent d' une carte sur une autre. Je transpose le paroli du valet à la dame.

TRANSPOSÉ, ÉE. participe

TRANSPOSÉ, ÉE. participe

TRANSPOSITEUR. adj. m.

TRANSPOSITEUR. adj. m. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Piano transpositeur, Piano qui opère la transposition d' un ton dans un autre, d' une manière toute mécanique. On dit aussi, Instrument transpositeur.

TRANSPOSITIF, IVE. adj.

TRANSPOSITIF, IVE. adj. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Langue transpositive, Celle où les rapports des mots entre eux sont indiqués par leurs terminaisons, et où, par conséquent, on n' est pas obligé de les placer suivant l' ordre analytique de la pensée. Le grec, le latin, sont des langues transpositives. Les langues transpositives admettent des inversions fréquentes.

TRANSPOSITION. s. f.

TRANSPOSITION. s. f. Action de transposer, ou Le résultat de cette action. Faire, par mégarde, une transposition de mots. La transposition des termes d' une proportion, d' une équation.

Il désigne, dans une acception particulière, Le renversement de l' ordre dans lequel les mots ont accoutumé d' être rangés. Transposition vicieuse. Transposition élégante. La poésie souffre plus les transpositions que la prose. Il y a des transpositions qui ont de la grâce dans les vers. La langue latine use fréquemment de transpositions.

Il se dit pareillement en parlant Des feuilles d' impression, des cahiers d' écriture transposés. Ce livre est plein de transpositions.

Il se dit également en Musique. Transposition d' un ton à un autre, dans un autre. S' exercer à la transposition.

TRANSRHÉNANE. adj. f.

TRANSRHÉNANE. adj. f. Qui est au delà du Rhin. Contrées, provinces transrhénanes, etc.

TRANSSUBSTANTIATION. s. f.

TRANSSUBSTANTIATION. s. f. Changement d' une substance en une autre. Il ne se dit que Du changement miraculeux de la substance du pain et du vin, en la substance du corps et du sang de JÉSUS-CHRIST dans l' eucharistie. La transsubstantiation est un des articles de la foi catholique.

TRANSSUBSTANTIER. v. a.

TRANSSUBSTANTIER. v. a. Changer une substance en une autre. Il s' emploie dans le langage théologique, en parlant De l' eucharistie. Les paroles sacramentelles transsubstantient le pain et le vin au corps et au sang de JÉSUS-CHRIST, dans le sacrifice de la messe.

TRANSSUBSTANTIÉ, ÉE. participe

TRANSSUBSTANTIÉ, ÉE. participe

TRANSSUDATION. s. f.

TRANSSUDATION. s. f. T. didactique. Action de transsuder. La transsudation de l' eau à travers les pores de certains vases.

TRANSSUDER. v. n.

TRANSSUDER. v. n. T. didactique. Passer au travers des pores d' un corps par une espèce de sueur. L' eau transsude à travers certains corps que l' air ne peut pénétrer.

TRANSVASER. v. a.

TRANSVASER. v. a. Verser une liqueur d' un vase dans un autre. Il faut transvaser ce vin, cette eau-de-vie.

TRANSVASÉ, ÉE. participe

TRANSVASÉ, ÉE. participe

TRANSVERSAL, ALE. adj.

TRANSVERSAL, ALE. adj. T. didactique. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions, Ligne transversale, section transversale, Ligne, section qui coupe en travers; et en termes d' Anatomie, pour désigner Certaines parties qui sont placées, qui se dirigent obliquement. Muscle transversal du nez. Artère transversale de la face. Etc.

TRANSVERSALEMENT. adv.

TRANSVERSALEMENT. adv. D' une manière transversale. Cette ligne coupe ce carré transversalement.

TRANSVERSE. adj. des deux genres

TRANSVERSE. adj. des deux genres Oblique. Il s' emploie surtout en termes d' Anatomie, comme synonyme de Transversal.

TRANTRAN. s. m.

TRANTRAN. s. m. Mot dont on se sert familièrement pour signifier, Le cours de certaines affaires, la manière la plus ordinaire de les conduire, la routine qu' on y suit. Il entend le trantran. Il sait le trantran. Il a son trantran accoutumé dont il ne peut sortir. Il sait le trantran du palais, le trantran des affaires.

TRAPÈZE. s. m.

TRAPÈZE. s. m. T. de Géom. Quadrilatère plan dont deux côtés sont inégaux et parallèles.

Il se dit aussi, en termes d' Anatomie, d' un os et d' un muscle qui ont à peu près la forme d' un trapèze. Dans ce sens, il peut être pris adjectivement. L' os trapèze est le premier os de la seconde rangée du carpe. Le muscle trapèze est placé à la partie postérieure du cou et de l' épaule.

TRAPÉZOÏDE. s. m.

TRAPÉZOÏDE. s. m. T. de Géom. Quadrilatère plan dont tous les côtés sont obliques entre eux.

Il se dit, en termes d' Anatomie, d' Un os et d' un ligament qui ressemblent à un trapézoïde. Dans ce sens, il peut être pris adjectivement. L' os trapézoïde est plus petit que le trapèze, en dedans duquel il se trouve placé. Le ligament trapézoïde affermit l' articulation de la clavicule avec l' omoplate.

TRAPPE. s. f.

TRAPPE. s. f. Espèce de porte posée horizontalement sur une ouverture à rez-de-chaussée, ou au niveau d' un plancher. Il se dit également de L' ouverture même. Lever, ouvrir la trappe. La trappe était ouverte, il tomba dans la cave. Monter dans un grenier par la trappe. Il y a un grand nombre de trappes sur le théâtre de l' Opéra.

TRAPPE

TRAPPE se dit encore d' Une espèce de porte, de fenêtre qui se hausse et qui se baisse dans une coulisse. Fermer la trappe du colombier. Aux loges des bêtes féroces, il y a ordinairement des trappes.

TRAPPE

TRAPPE se dit aussi d' Une sorte de piége pour prendre des bêtes dans un trou que l' on fait en terre, et que l' on couvre d' une bascule ou de branchages et de feuillages, afin que la bête, venant à passer sur la bascule ou sur les branchages, tombe dans le trou. Tendre une trappe. Dresser une trappe. Le renard s' est pris dans la trappe.

TRAPPISTE. s. m.

TRAPPISTE. s. m. Religieux d' un ordre très-sévère, dont le chef-lieu était à la Trappe, près de Mortagne.

TRAPU, UE. adj.

TRAPU, UE. adj. Gros et court. Il ne se dit que Des hommes et des animaux. Un petit homme trapu. Une femme trapue. Un cheval trapu.

TRAQUE. s. f.

TRAQUE. s. f. T. de Chasse. Action de traquer.

TRAQUENARD. s. m.

TRAQUENARD. s. m. Espèce d' amble ou d' entre-pas. Ce cheval va le traquenard.

TRAQUENARD

TRAQUENARD se dit aussi d' Une sorte de danse gaie, qui était autrefois en usage. Danser le traquenard.

TRAQUENARD

TRAQUENARD se dit encore d' Une sorte de piége dont on se sert pour prendre des animaux nuisibles.

TRAQUER. v. a.

TRAQUER. v. a. T. de Chasse. Fouler un bois pour en faire sortir le gibier; et plus particulièrement, Faire une enceinte dans un bois, de manière qu' en la resserrant toujours, on oblige les bêtes que l' on chasse d' entrer dans les toiles, ou de passer sous le coup des chasseurs. On dit, Traquer un bois pour prendre un loup, ou Traquer un loup dans un bois.

Il se dit, par extension, en parlant Des personnes que l' on resserre dans une enceinte pour les prendre. Traquer des voleurs, des contrebandiers. Ils sont traqués par les gendarmes.

TRAQUÉ, ÉE. participe

TRAQUÉ, ÉE. participe

TRAQUET. s. m.

TRAQUET. s. m. Piége qu' on tend aux bêtes puantes. Il trouva dans le bois un renard pris au traquet.

Prov. et fig., Donner dans le traquet, Se laisser tromper par quelque artifice. Il donna dans le traquet comme un sot.

TRAQUET. s. m.

TRAQUET. s. m. Claquet, morceau de bois attaché à une corde, lequel passe au travers de la trémie, et dont le mouvement fait tomber le blé sous la meule du moulin. Le traquet du moulin.

Fig. et fam., C' est un traquet de moulin, sa langue va comme un traquet de moulin, se dit D' une personne qui parle beaucoup.

TRAQUET. s. m.

TRAQUET. s. m. T. d' Hist. nat. Petit oiseau à bec fin, qui fait son nid sous les pierres ou dans les terriers.

TRAQUEUR. s. m.

TRAQUEUR. s. m. T. de Chasse. Un de ceux qu' on emploie pour traquer.

TRAUMATIQUE. adj. des deux genres

TRAUMATIQUE. adj. des deux genres T. de Chirur. Qui a rapport, qui appartient aux plaies, aux blessures. Fièvre traumatique. Tétanos traumatique. Hémorragie traumatique. Maladies traumatiques.

TRAVAIL. s. m.

TRAVAIL. s. m. Labeur, fatigue, peine qu' on prend pour faire quelque chose. Il se dit De l' esprit comme du corps. Grand travail. Travail long. Travail pénible. S' endurcir au travail. S' accoutumer au travail. Se faire au travail. Se mettre au travail. Quitter le travail. Aimer le travail. Se plaire au travail. Fuir le travail. Vous voilà au travail. Je ne veux pas vous détourner de votre travail. Faire cesser le travail. Deux heures de travail. Les heures du travail et celles du repos. Dieu bénisse votre travail. Dieu bénira vos travaux. Attendez du ciel la récompense de vos travaux. Les travaux apostoliques. Les travaux de l' épiscopat.

Homme de travail, Celui qui gagne sa vie par un métier pénible; et, Homme de grand travail, Celui qui est fort laborieux.

Maison de travail, Maison de détention où l' on fait travailler les détenus.

Travail d' enfant, ou simplement, Travail, se dit Des opérations de la nature pour procurer l' accouchement. Elle était en travail d' enfant, ou en travail. Elle eut un travail long et périlleux. Le travail dure depuis telle heure.

TRAVAIL

TRAVAIL se dit aussi de L' ouvrage même, de quelque nature qu' il soit, et de La manière dont il est fait. Un beau travail. Un grand travail. Un travail de longue haleine. Travail exquis, délicat. Ce bijou est d' un beau travail, Le travail en est délicat. Je lui ai fait voir mon travail. Exposer son travail à la censure du public.

Il signifie aussi, La manière dont on travaille habituellement. Il a le travail facile, difficile, lent, etc.

Il signifie encore, L' ouvrage qui est à faire, ou que l' on fait actuellement. Distribuer le travail aux ouvriers. Je ne puis faire cela à ce prix, il y a trop de travail. Le travail en souffrira. Les travaux à faire pour la construction d' un édifice. On a commencé, suspendu, interrompu, abandonné, repris, continué les travaux. Entreprendre des travaux.

TRAVAIL

TRAVAIL se dit particulièrement Des remuements de terre que font des troupes, soit pour attaquer, soit pour se défendre, et principalement de La tranchée que font les assiégeants pour attaquer une place. Cet officier était à la tête du travail. Cet ingénieur conduisait le travail. Le travail de cette nuit a été poussé jusqu' à tel endroit.

Il se dit plus ordinairement au pluriel, en parlant Des ouvrages que l' on fait pour l' attaque ou pour la défense des places, pour la fortification d' un camp, d' un poste. Beaux travaux. Grands travaux. Des travaux avancés. Quand les travaux de cette place furent achevés. Visiter les travaux. Combler les travaux des assiégeants. Ruiner les travaux des assiégés.

Il se dit également Des ouvrages que l' on fait pour l' embellissement ou l' assainissement des villes, pour l' utilité générale. Les travaux publics de Paris. Directeur des travaux publics.

Travaux forcés, Une des peines afflictives et infamantes prononcées par le code pénal, et qui remplace les galères. Il fut condamné à vingt ans de travaux forcés. Les travaux forcés à temps. Les travaux forcés à perpétuité. Dans la Législation militaire, Travaux publics, se dit d' Une peine analogue, mais moins grave, infligée aux militaires qui ont déserté à l' intérieur.

TRAVAUX

TRAVAUX au pluriel, s' emploie aussi pour signifier, Certaines entreprises remarquables. Il est au terme de ses travaux. Il poursuit ses travaux. La mort l' a interrompu au milieu de ses travaux.

Les travaux d' Hercule, Les douze entreprises que la Fable lui attribue.

TRAVAIL

TRAVAIL se dit en outre Du compte que chaque ministre rend au roi des affaires de son département, et Du rapport que les commis font au ministre de celles qui leur ont été renvoyées. Dans ce sens, le pluriel est Travails. Le roi, à son travail, a décidé, etc. C' est aujourd' hui jour de travail de tel ministre avec le roi. C' est l' heure de son travail avec ses commis. Ce ministre a eu plusieurs travails cette semaine avec le roi. On a dit De certaines places dont les titulaires rendaient compte immédiatement au roi, Ces places ont le travail, donnent le travail.

TRAVAIL

TRAVAIL se dit aussi d' Une espèce de machine de bois à quatre piliers, entre lesquels les maréchaux attachent les chevaux vicieux pour les ferrer ou pour les panser. Mettre un cheval au travail pour le ferrer. Dans cette acception, Travail fait également Travails au pluriel.

TRAVAILLER. v. n.

TRAVAILLER. v. n. Faire un ouvrage, faire de l' ouvrage; se donner de la peine pour faire, pour exécuter quelque chose. Travailler sans relâche. Travailler assidûment. Travailler nuit et jour. Travailler à la journée. Travailler pour soi. Travailler pour autrui. Chercher à travailler. Il se tue à travailler. Il s' est épuisé à travailler. Travailler utilement. Travailler en vain. Il est en âge de bien travailler. Il faut travailler pour faire sa fortune. Travailler à un ouvrage. Travailler à la vigne, à la terre, au jardinage, à un bâtiment. Travailler à un ouvrage d' esprit. On travaille à relever les fortifications, à niveler le terrain. Travailler en or, en cuivre, en bronze, en marbre. Travailler en broderie. Travailler en linge, en couture, en gants. Travailler de l' aiguille, à l' aiguille. Travailler du marteau. Il travaille lien de son métier. Travailler en boutique. Travailler en chambre. Travailler de corps. Travailler d' esprit.

Il signifie quelquefois, dans une acception particulière, Avoir de l' occupation, de l' ouvrage, et se dit De ceux qui exercent quelque profession mécanique ou industrielle. Ce cordonnier travaille beaucoup, il doit être dans l' aisance. Ces pauvres gens sont bien malheureux, ils n' ont pas travaillé de tout cet hiver.

Ce bois travaille, Il se déjette. Cette poutre travaille, Elle se déjette, parce qu' elle est trop chargée. Ce mur travaille, Il déverse, il s' entr' ouvre.

Son estomac travaille, Il a de la peine à digérer.

TRAVAILLER

TRAVAILLER se dit aussi Du vin, de la bière et des autres liqueurs qui fermentent. Du vin qui travaille. Quand la vigne est en fleur, le vin travaille.

Fig., Son esprit travaille, sa tête travaille, Son esprit, sa tête fermente, est dans une sorte d' agitation causée par quelque projet, par quelque ouvrage.

Faire travailler son argent, Le placer, lui faire produire intérêt. Son argent travaille sans cesse, Il est continuellement replacé, il produit toujours un nouvel intérêt.

Travailler en grand, Travailler sur un vaste plan, d' après une vue générale et complète. Cet homme ne sait point travailler en grand, il ne s' entend qu' aux détails.

TRAVAILLER

TRAVAILLER avec la préposition à, signifie souvent, S' occuper, s' efforcer de. Travailler à son salut, à sa fortune. Travailler au bonheur des hommes. Travailler à la ruine de quelqu' un. Travailler à faire sa fortune. Il travaille à les réconcilier. Je travaille à me débarrasser de lui.

TRAVAILLER

TRAVAILLER est aussi verbe actif, et signifie, Soigner, exécuter avec soin. Vous n' avez pas assez travaillé ce mémoire. Travailler consciencieusement une affaire. Travailler son champ, sa terre. Il faudrait un peu plus travailler votre style. Travailler ses vers.

TRAVAILLER

TRAVAILLER signifie encore, Tourmenter, causer de la peine. Cette fièvre le travaille cruellement. J' ai eu un songe qui m' a travaillé toute la nuit. L' inquiétude, la jalousie qui le travaille.

Travailler un cheval, L' exercer, le manier; ou Le fatiguer. Ce cheval a été trop travaillé.

TRAVAILLER

TRAVAILLER signifie en outre, Façonner, et se dit en parlant De certaines choses, comme le fer, le marbre, etc. Ces gens-là travaillent bien le fer. On ne peut pas mieux travailler le marbre. Les boulangers disent dans un sens analogue, Travailler la pâte.

TRAVAILLER

TRAVAILLER avec le pronom personnel, signifie, Se tourmenter, s' inquiéter, s' efforcer. C' est un homme qui se travaille pour rien. Vous vous travaillez mal à propos. Il se travaille inutilement à chercher la pierre philosophale. On dit dans la même acception, avec le pronom personnel régime indirect, Se travailler l' esprit, l' imagination.

TRAVAILLÉ, ÉE. participe

TRAVAILLÉ, ÉE. participe Ouvrage bien travaillé. Style travaillé. Un homme travaillé de la fièvre, de la goutte, de la pierre. Un cheval trop travaillé.

Ce cheval a les jambes travaillées, Il a les jambes fatiguées, ruinées par le travail.

TRAVAILLEUR. s. m.

TRAVAILLEUR. s. m. Homme adonné au travail. Ce n' est pas un fort habile ouvrier, mais il est grand travailleur. C' est un homme de quelque esprit, mais surtout un grand travailleur. Employez cet homme-là pour les ouvrages que vous avez à faire, c' est un bon travailleur. Un travailleur infatigable. On dit aussi au féminin, Une travailleuse, une bonne travailleuse.

Il se dit, toujours absolument et au pluriel, Des soldats qu' on emploie à remuer la terre, soit pour l' attaque d' une place, soit pour le retranchement d' un poste, etc. On employa dix mille travailleurs pour faire la circonvallation du camp. Les travailleurs employés aux lignes. Les assiégés firent une sortie, et tombèrent sur les travailleurs.

TRAVÉE. s. f.

TRAVÉE. s. f. T. de Charpenterie et d' Archit. Espace qui est entre deux poutres, et qui est rempli par un certain nombre de solives. Il y a tant de travées à ce plancher.

Il se dit aussi Des galeries supérieures d' une église, qui règnent au-dessus des arcades de la nef; parce que, dans les anciennes constructions, ces galeries étaient de bois. Se placer dans une travée. La première, la seconde travée. Les travées d' une chapelle.

Les travées d' un pont de bois, Les parties de la charpente qui sont entre les files de pieux et qui forment les arches.

Travée de comble, Distance d' une ferme à l' autre. Travée de balustres, Rang de balustres entre deux colonnes ou piédestaux. Travée de grille, Rang de barreaux entre deux pilastres.

TRAVERS. s. m.

TRAVERS. s. m. L' étendue d' un corps considéré dans sa largeur. Il s' en faut deux travers de doigt que ces planches ne se joignent.

TRAVERS

TRAVERS signifie aussi, Le biais, l' irrégularité d' un lieu, d' une place, d' un jardin, d' un bâtiment, d' une chambre, etc. Il y a bien du travers dans ce bâtiment. Il faut planter des arbres pour cacher les travers qui sont dans votre jardin.

TRAVERS

TRAVERS signifie figurément, Bizarrerie, caprice, irrégularité d' esprit et d' humeur. Il a du travers dans l' esprit. Il a un singulier travers d' esprit. Un jeune homme plein de travers. Il a bien du travers dans l' humeur. Se donner des travers. Il a pris un travers dans cette affaire-ci.

Fam., Donner dans le travers, Tomber dans l' inconduite, prendre des habitudes déréglées.

EN TRAVERS. loc. adv.

EN TRAVERS. loc. adv. D' un côté à l' autre, suivant la largeur. Cette table n' est pas solide, il faut y mettre des barres en travers pour qu' elle puisse servir.

En termes de Marine, Se mettre en travers, Se mettre en panne. On dit de même, Être, se tenir en travers.

DE TRAVERS. loc. adv.

DE TRAVERS. loc. adv. Obliquement. Si vous mettez cela de travers, vous ne le ferez pas passer. Il est louche, il est bigle, il regarde de travers.

Fig., Regarder quelqu' un de travers, Le regarder d' une manière qui marque du mécontentement, ou de la colère, ou de l' aversion. Je ne sais ce qu' il a contre moi, mais il me regarde de travers.

Prov. et fig., Mettre son bonnet de travers, Entrer en mauvaise humeur. Ne lui parlez pas aujourd' hui, il a mis son bonnet de travers.

DE TRAVERS

DE TRAVERS signifie aussi, De mauvais sens, à contre-sens, tout autrement qu' il ne faudrait; et alors il est souvent précédé de l' adverbe Tout. Cela est mis tout de travers, est fait tout de travers. Il écrit tout de travers. Il va tout de travers. Il a les jambes de travers.

Il s' emploie figurément dans la même acception. Cet homme prend tout de travers, entend tout de travers. Il rapporte de travers tout ce qu' on lui dit. Juger tout de travers. Parler, répondre tout de travers.

Cet homme a l' esprit de travers, Il a l' esprit mal fait, mal tourné.

À TRAVERS, AU TRAVERS. loc. prépositives

À TRAVERS, AU TRAVERS. loc. prépositives dont la première est toujours suivie d' un régime simple, et l' autre de la préposition de, et qui signifient, Au milieu, par le milieu. À travers, se dit principalement pour désigner Un passage vide, libre. Au travers, se dit, au contraire, pour désigner Un passage qu' on se procure entre des obstacles, ou en traversant, en pénétrant un obstacle. Mais cette distinction n' est pas toujours rigoureusement observée. Passer sa main à travers les barreaux. Aller à travers les bois, à travers les champs, à travers champs. Ils passèrent à travers les vaisseaux ennemis. Il se fit jour au travers des ennemis. Il perça au travers d' un bataillon. Il ne craint point les périls, il se jette au travers, tout au travers. On voit le jour au travers des vitres, des châssis. On ne voyait le soleil qu' à travers les nuages, qu' au travers du brouillard.

Fig. et fam., Tout au travers des choux, et plus simplement, À travers choux, Inconsidérément, sans jugement, sans aucun égard.

À TRAVERS, AU TRAVERS

À TRAVERS, AU TRAVERS signifient aussi, De part en part. Un coup d' épée au travers du corps, à travers le poumon.

Ils s' emploient figurément avec les verbes Voir, découvrir, remarquer, et autres semblables. Je vois clair au travers de toutes ces finesses. À travers ces artifices, je découvre que... Au travers de toutes ces suppositions, il est aisé de remarquer... Au travers de tout ce qu' il dit, on voit bien qu' il n' est pas content.

À TORT ET À TRAVERS. loc. adv. et figurée

À TORT ET À TRAVERS. loc. adv. et figurée Sans discernement, inconsidérément. Il frappe à tort et à travers. Il parle à tort et à travers, sans savoir ce qu' il dit.

PAR LE TRAVERS. loc. prépositive

PAR LE TRAVERS. loc. prépositive qui s' emploie en termes de Marine. À la hauteur, vis-à-vis, à l' opposite. La flotte était par le travers de tel cap.

TRAVERSE. s. f.

TRAVERSE. s. f. Pièce de bois qu' on met en travers à certains ouvrages de menuiserie et de charpente, pour les assembler ou pour les affermir. Les traverses d' une porte, d' une fenêtre. Il faudrait mettre là une traverse, des traverses.

En Serrurerie, Les traverses d' une grille, Les barres transversales qui servent à maintenir et à fortifier les barreaux.

TRAVERSE

TRAVERSE en termes de Fortification, se dit d' Une tranchée qui se fait dans un fossé sec d' une place assiégée, ou pour le passer, ou pour empêcher qu' on ne le passe.

Il se dit aussi Des retranchements que l' on fait pour se défendre plus longtemps, et pour n' être pas enfilé.

TRAVERSE

TRAVERSE se dit encore d' Une route particulière qui conduit à un lieu où ne mène pas le grand chemin, ou qui est plus courte. Vous trouverez un chemin de traverse qui va de tel lieu à tel autre. Il a pris la traverse au-dessous d' Orléans pour aller à... On dit dans un sens analogue, Rue de traverse, Petite rue qui va d' une grande rue à une autre.

Au Jeu, Des paris de traverse, Des paris qui ne sont pas du courant du jeu.

TRAVERSE

TRAVERSE signifie figurément, Obstacle, empêchement, opposition, affliction, revers. Il a eu bien des traverses. Il a essuyé bien des traverses. Malgré toutes les traverses qu' il a eues. Après tant de traverses.

À LA TRAVERSE. loc. adv.

À LA TRAVERSE. loc. adv. qui se dit De ce qui survient inopinément et apporte quelque obstacle. Notre marché eût été conclu, si un tel ne fût venu à la traverse, ne se fût pas jeté à la traverse.

TRAVERSÉE. s. f.

TRAVERSÉE. s. f. Il se dit, en termes de Marine, Du trajet qui se fait par mer, d' une terre à une autre terre opposée. La traversée de Bordeaux à Saint-Domingue. Faire une heureuse traversée. Une longue traversée. Une traversée de tant de jours. Nous eûmes beaucoup à souffrir dans la traversée, pendant la traversée.

Il se dit aussi de Toute sorte de voyages par mer, excepté des voyages de long cours, et de ceux où l' on ne fait que suivre une côte. La traversée de Bordeaux à Lisbonne.

TRAVERSER. v. a.

TRAVERSER. v. a. Passer à travers, d' un côté à l' autre. Traverser une province. Traverser une campagne, une forêt, une rivière, un marais. Vous n' avez que la rue à traverser. Traverser une rivière à la nage. En termes de Marine, Traverser la lame.

Il signifie aussi, Être au travers de quelque chose. L' allée qui traverse le-jardin. La Seine traverse Paris. La grande route traverse son domaine. Une pièce d' assemblage qui traverse. Dans cette dernière phrase, il est employé neutralement.

Il signifie encore, Percer de part en part. La pluie a traversé son manteau, ses habits. Une balle lui a traversé le bras. Une pièce de bois qui traverse d' un côté à l' autre.

TRAVERSER

TRAVERSER signifie figurément, Susciter des obstacles pour empêcher le succès de quelque entreprise. Traverser quelqu' un dans ses desseins. Traverser un dessein. Traverser une entreprise.

En termes de Manége, Ce cheval se traverse, Ses hanches et ses épaules ne sont point exactement sur la même ligne qu' il doit décrire. Ce cheval se traverse des hanches; cet autre se traverse des épaules.

TRAVERSÉ, ÉE. participe

TRAVERSÉ, ÉE. participe Un homme tout traversé de la pluie, Tout trempé, tout mouillé par la pluie.

Un cheval bien traversé, Un cheval fort du dessous, et large du poitrail.

TRAVERSIER, IÈRE. adj.

TRAVERSIER, IÈRE. adj. Qui traverse. Il n' est guère usité que dans les dénominations suivantes:

En termes de Marine, Vent traversier, Vent qui permet aux bâtiments de se rendre alternativement d' un lieu à un autre, dans les deux sens opposés.

Barque traversière, Barque qui sert habituellement à traverser d' un endroit à un autre peu éloigné.

En termes de Musiq., Flûte traversière, Flûte dont on joue en la mettant presque horizontalement sur les lèvres. On l' appelle aussi Flûte allemande, et simplement Flûte.

TRAVERSIN. s. m.

TRAVERSIN. s. m. Chevet, oreiller long qui s' étend de toute la largeur du lit, et sur lequel on repose la tête. Ce traversin n' est pas assez haut.

Faux traversin, Oreiller long que l' on met au pied du lit, pour faire symétrie avec celui qui est placé à la tête.

TRAVERSIN

TRAVERSIN en termes de Marine, se dit Des pièces de bois posées en travers d' une charpente de bâtiment. Traversin d' écoutille. Traversin de hune. Etc.

TRAVERTIN. s. m.

TRAVERTIN. s. m. Pierre calcaire des environs de Tivoli, en Italie. Les édifices de Rome sont construits en travertin.

TRAVESTIR. v. a.

TRAVESTIR. v. a. Déguiser en faisant prendre l' habit d' un autre sexe ou d' une autre condition. On le travestit en femme pour le sauver de prison. On a travesti des soldats en paysans pour surprendre la place.

Il s' emploie ordinairement avec le pronom personnel. Il se travestit souvent. Se travestir pour passer à travers le camp des ennemis. Il se travestit en moine.

Il s' emploie figurément, et signifie, Changer sa manière ordinaire, déguiser son caractère. C' est un scélérat qui fait le dévot, il se travestit. C' est un esprit souple, facile, il se travestit aisément. Il a le don de se travestir comme il lui plaît.

Fig., Travestir un auteur, travestir un ouvrage, Faire une sorte de traduction libre d' un ouvrage sérieux, pour le rendre comique, burlesque; le parodier. Scarron a travesti Virgile. On a travesti la Henriade et Télémaque.

Travestir la pensée de quelqu' un, L' interpréter mal, la rendre d' une manière inexacte, infidèle.

TRAVESTI, IE. participe

TRAVESTI, IE. participe L' Énéide travestie. La Henriade travestie.

TRAVESTISSEMENT. s. m.

TRAVESTISSEMENT. s. m. Déguisement. Son travestissement ne lui a pas réussi. L' acteur, dans ce rôle, prend plusieurs travestissements.

TRAYON. s. m.

TRAYON. s. m. Bout du pis d' une vache, d' une chèvre, etc., que l' on prend dans les doigts pour traire le lait.

TRÉBELLIANIQUE ou TRÉBELLIENNE. adj. f.

TRÉBELLIANIQUE ou TRÉBELLIENNE. adj. f. T. de Droit romain. Il ne s' emploie que dans cette locution, Quarte trébellianique ou trébellienne, Le quart que l' héritier institué a droit de retenir sur la succession grevée de fidéicommis, en remettant l' hérédité.

TRÉBUCHANT, ANTE. adj.

TRÉBUCHANT, ANTE. adj. Qui trébuche. Il ne se dit guère qu' en parlant De monnaies d' or et d' argent, et signifie, Qui est de poids. Ces pièces de monnaie sont trébuchantes.

TRÉBUCHEMENT. s. m.

TRÉBUCHEMENT. s. m. Action de trébucher. Il est peu usité.

TRÉBUCHER. v. n.

TRÉBUCHER. v. n. Faire un faux pas. Il ne peut faire un pas sans trébucher. Une pierre le fit trébucher.

Prov., Qui trébuche et ne tombe point, avance son chemin.

Fig., Trébucher dans une affaire, Broncher, faire un faux pas dans une affaire.

TRÉBUCHER

TRÉBUCHER signifie quelquefois, Tomber. Le pont fondit sous leurs pieds, et ils trébuchèrent dans la rivière. Ce sens est vieux. On a dit de même, figurément, Trébucher du faîte des grandeurs.

TRÉBUCHER

TRÉBUCHER en Matière de poids, se dit D' une chose qui emporte par sa pesanteur celle contre laquelle elle est pesée. Ce n' est pas assez qu' une pièce de monnaie d' or soit entre deux fers, il faut qu' elle trébuche.

TRÉBUCHET. s. m.

TRÉBUCHET. s. m. Piége en forme de cage, dont on se sert pour attraper des oiseaux. Cet oiseau a donné dans le trébuchet, a été pris au trébuchet.

Prov. et fig., Prendre quelqu' un au trébuchet, L' amener par adresse à faire une chose qui lui est désavantageuse, ou qui est contraire à ce qu' il avait résolu.

TRÉBUCHET

TRÉBUCHET signifie aussi, Une petite balance pour peser des monnaies, ou autres objets d' un poids léger. Peser des espèces au trébuchet. Ce trébuchet est juste, n' est pas juste.

TRÉFILER. v. a.

TRÉFILER. v. a. Passer du fer ou du laiton par la filière.

TRÉFILÉ, ÉE. participe

TRÉFILÉ, ÉE. participe

TRÉFILERIE. s. f.

TRÉFILERIE. s. f. Fabrique où l' on tréfile.

TRÉFILEUR. s. m.

TRÉFILEUR. s. m. Ouvrier qui tréfile.

TRÈFLE. s. m.

TRÈFLE. s. m. Plante herbacée de la famille des Légumineuses, qui vient naturellement dans les prés, ou qu' on sème dans les prairies artificielles, et dont les feuilles, de forme ronde, sont attachées trois à trois à une même queue. Il y a bien du trèfle dans ce pré. C' est une bonne herbe pour les chevaux, que le trèfle.

Trèfle d' eau, Plante aquatique, qui ressemble au trèfle, en ce que ses feuilles sont trois à trois sur une même queue.

TRÈFLE

TRÈFLE désigne aussi, Une des quatre couleurs des cartes, parce que les cartes qui sont de cette couleur sont marquées d' une figure de feuille de trèfle. Roi, dame, valet, dix, etc., de trèfle. Il joue trèfle. Il a tous les trèfles. Il tournait trèfle.

TRÈFLE

TRÈFLE se dit encore d' Un ornement d' architecture imité de la feuille de trèfle.

TRÉFONCIER. s. m.

TRÉFONCIER. s. m. T. de Coutume. Propriétaire du fonds et du tréfonds.

TRÉFONDS. s. m.

TRÉFONDS. s. m. T. de Coutume. Le fonds qui est sous le sol, et qu' on possède comme le sol même. Vendre le fonds et le tréfonds. On écrit aussi, Très-fonds.

Fig. et fam., Savoir le fonds et le tréfonds d' une affaire, La posséder parfaitement.

TREILLAGE. s. m.

TREILLAGE. s. m. Assemblage de perches, de lattes ou d' échalas posés horizontalement et verticalement, et liés l' un à l' autre par petits carrés, pour former des berceaux, des palissades ou des espaliers dans les jardins. Il y en a aussi qui ne servent qu' à la décoration. Il a fait faire un treillage. Un grand treillage. Un mur garni de treillage. Berceau de treillage. Pavillon de treillage. Cette allée est terminée par un grand berceau de treillage, par un pavillon de treillage. Arcade, colonne de treillage.

TREILLAGEUR. s. m.

TREILLAGEUR. s. m. Ouvrier qui fait des treillages ou des treillis.

TREILLE. s. f.

TREILLE. s. f. Berceau ou couvert fait de ceps de vigne entrelacés et soutenus par un treillage, par des perches, ou par des barreaux de fer. À l' ombre d' une treille. Sous la treille. Les grappes qui pendent à la treille. Vin de treille.

Il se dit également Des ceps de vigne qui montent contre une muraille ou contre un arbre.

Une treille de verjus, de muscat, Une treille qui produit du verjus, du muscat.

Fig., Le jus de la treille, Le vin.

TREILLIS. s. m.

TREILLIS. s. m. Ouvrage de métal ou de bois, qui imite les mailles en losange d' un filet, et qui sert de clôture, sans intercepter l' air ni la vue. Treillis de fer pour un parloir. Treillis de bois. Il y a un treillis de bois à cette fenêtre. Il y a sur les fenêtres de cette église des treillis de fil d' archal pour conserver les vitraux. Des jours de souffrance garnis de treillis. Cage de treillis. Garde-manger de treillis.

TREILLIS

TREILLIS signifie aussi, Une sorte de toile gommée, lissée et luisante. Treillis noir. Veste de treillis.

Il signifie encore, Une espèce de grosse toile dont on fait des sacs, et dont s' habillent des paysans, des manoeuvres, etc.

TREILLISSER. v. a.

TREILLISSER. v. a. Garnir de treillis de bois ou de métal. Treillisser une fenêtre.

TREILLISSÉ, ÉE. participe

TREILLISSÉ, ÉE. participe Fenêtre treillissée.

TREIZE. adj. numéral des deux genres

TREIZE. adj. numéral des deux genres Dix et trois. Treize personnes. Cette étoffe coûte treize francs l' aune. Ceux qui ont l' esprit faible et superstitieux, évitent d' être treize à table. Treize cents francs. Treize mille francs.

Il s' emploie quelquefois pour Treizième. Chapitre treize. Grégoire treize. Louis treize. On écrit ordinairement, Grégoire XIII, Louis XIII.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Le produit de treize multiplié par deux. On dit de même, Le nombre treize, le numéro treize.

Le treize du mois, Le treizième jour du mois.

TREIZIÈME. adj. des deux genres

TREIZIÈME. adj. des deux genres Qui suit immédiatement le douzième. Il est le treizième sur la liste. Ce passage est dans le treizième chapitre de tel livre. Le treizième siècle. Le treizième jour du mois, ou elliptiq. , Le treizième du mois.

La treizième partie, ou substantivement, Le treizième, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en treize parties égales. Payer le treizième. Quand on vend quelque chose à la douzaine, on donne ordinairement le treizième.

TREIZIÈMEMENT. adv.

TREIZIÈMEMENT. adv. En treizième lieu.

TRÉMA. adj. des deux genres et des deux nombres

TRÉMA. adj. des deux genres et des deux nombres Il se dit D' une voyelle accentuée de deux points qui avertissent qu' elle se détache de la voyelle précédente ou suivante. Ces deux points ne se mettent que sur trois voyelles, ë, ï, ü. (Poëte, naïf, ïambe, Saül.) Un ë tréma. Un ï tréma. Un ü tréma.

Il est quelquefois substantif masculin; et alors il se dit de Ces deux points. Mettez un tréma sur cet i.

TREMBLAIE. s. f.

TREMBLAIE. s. f. Lieu planté de trembles.

TREMBLANT, ANTE. adj.

TREMBLANT, ANTE. adj. Qui tremble. Pâle et tremblant. Il était tout tremblant de peur, de froid. Avoir la tête tremblante. Écrire d' une main tremblante. Voix tremblante. Pont tremblant.

Pièce de boeuf tremblante, Pièce de boeuf si grosse et si entrelardée de graisse, qu' elle tremble au moindre mouvement.

TREMBLE. s. m.

TREMBLE. s. m. Espèce particulière de peuplier, dont les feuilles tremblent au moindre vent.

TREMBLÉ, ÉE. adj.

TREMBLÉ, ÉE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Écriture tremblée, Écriture tracée par une main tremblante. On le dit aussi d' Une écriture particulière dont les traits, au lieu d' être droits, sont sinueux. On dit également, Des lignes tremblées.

TREMBLÉ

TREMBLÉ se dit substantivement, en termes d' Imprimerie, d' Un filet serpentant, et alternativement gras et maigre. Un tremblé.

TREMBLEMENT. s. m.

TREMBLEMENT. s. m. Agitation de ce qui tremble. Il lui prit un grand tremblement. D' où vient ce tremblement de main? Il a un tremblement dans le bras droit. Tremblement de nerfs. L' émotion qu' il ressentit, lui causa, lui donna un tremblement. Il eut un tremblement par tout le corps.

Tremblement de terre, Secousse qui ébranle violemment la terre. La Sicile est sujette à de grands tremblements de terre. Cette ville a été renversée par un tremblement de terre.

TREMBLEMENT

TREMBLEMENT en termes de Musique, Sorte de cadence précipitée, qui se fait, soit en chantant, soit en jouant de quelque instrument. Il faut faire un tremblement sur cette note.

TREMBLEMENT

TREMBLEMENT signifie quelquefois figurément, Une grande crainte, Il ne faut point de tremblement dans cette affaire. Le tremblement qu' il a eu des suites de l' entreprise, l' a empêché de s' y hasarder.

TREMBLER. v. n.

TREMBLER. v. n. Être agité, être mû par de fréquentes secousses. Les feuilles des arbres tremblent au moindre vent. La fièvre le fait trembler. La tête, la main, les jambes lui tremblent. Tout le corps lui tremble. Trembler de froid. Trembler de peur. Trembler depuis les pieds jusqu' à la tête. Trembler de tous ses membres. Trembler au moindre bruit. Il tremblait comme la feuille. La voix lui tremble. La terre trembla par deux fois. Au bruit de l' artillerie, toute la maison trembla. Sa voix fait trembler les vitres.

Il se dit aussi Des choses qui ne sont pas fermes, et qui s' ébranlent facilement. On ne peut avec sûreté passer sur ce plancher, sur ce pont, il tremble.

Activ. et pop., Trembler la fièvre, Être dans le frisson de la fièvre.

TREMBLER

TREMBLER signifie figurément, Craindre, appréhender, avoir grand' peur. Ce prince est redoutable, il fait trembler toute l' Europe. Toute la terre tremblait devant lui. Son aspect les fit trembler. Je n' y vais qu' en tremblant. Je tremble de peur que cela n' arrive. Je tremble que cela n' arrive. Je tremble d' avouer, etc. Je tremble pour vous. Il est d' une imprudence à faire trembler pour lui. Par exagérat., Il mange à faire trembler.

TREMBLEUR, EUSE. s.

TREMBLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui tremble. Il n' est guère usité au propre; il se dit au figuré d' Une personne trop circonspecte, trop craintive. Vous ne l' engagerez jamais dans cette affaire, c' est un trembleur.

TREMBLEUR

TREMBLEUR est aussi Le nom que l' on donne à certains enthousiastes religieux appelés Quakers par les Anglais. Voyez QUAKER.

TREMBLOTANT, ANTE. adj.

TREMBLOTANT, ANTE. adj. Qui tremblote. Je le trouvai tout tremblotant de froid. Une voix tremblotante.

TREMBLOTER. v. n.

TREMBLOTER. v. n. Diminutif de Trembler. Le froid le faisait trembloter. Il a eu peu de frisson, il a seulement trembloté. Il est familier.

TRÉMIE. s. f.

TRÉMIE. s. f. Sorte de grande auge carrée, fort large par le haut, et fort étroite par le bas, dans laquelle on met le blé, qui tombe de là entre les meules pour être réduit en farine. La trémie est pleine. Il n' y a plus de blé dans la trémie.

TRÉMIE

TRÉMIE se dit aussi d' Une mesure dont on se sert pour le sel.

Il se dit encore d' Une sorte de boîte dans laquelle on donne à manger aux faisans parqués.

TRÉMIÈRE. adj. f.

TRÉMIÈRE. adj. f. Il n' est usité que dans cette dénomination, Rose trémière, Espèce de grande mauve dont la fleur a quelque ressemblance avec la rose.

TRÉMOUSSEMENT. s. m.

TRÉMOUSSEMENT. s. m. Action de se trémousser. Trémoussement des ailes, du corps. Trémoussement des membres.

TRÉMOUSSER (SE). v. pron.

TRÉMOUSSER (SE). v. pron. Remuer, se remuer, s' agiter d' un mouvement vif et irrégulier. Ce n' est pas là danser, ce n' est que se trémousser. Un chien qui se trémousse.

Il signifie figurément et familièrement, Faire des démarches, prendre des soins, se donner beaucoup de mouvement pour faire réussir une affaire. Donnez ordre à tout, trémoussez-vous un peu. Il se trémousse fort. L' affaire était importante, il s' est bien trémoussé.

Il s' emploie aussi comme neutre; mais on ne le dit guère alors qu' en parlant De quelques mouvements d' oiseaux. Ces oiseaux trémoussent de l' aile.

TRÉMOUSSOIR. s. m.

TRÉMOUSSOIR. s. m. Machine propre à se donner du mouvement et de l' exercice, sans sortir de la chambre.

TREMPE. s. f.

TREMPE. s. f. Action, manière de tremper le fer. Cet homme entend bien la trempe du fer. Donner la trempe.

Il signifie aussi, La qualité que le fer contracte quand on le trempe. Cette épée est d' une bonne trempe. La trempe de ce coutelas est fort bonne. La trempe de cet acier est excellente.

Il se dit figurément de La constitution du corps de l' homme, et de La qualité de son âme, de son caractère. Rien ne peut altérer sa santé, c' est un corps d' une bonne trempe, d' une trempe excellente. Un esprit de bonne trempe, d' une bonne trempe. La trempe de son âme. Les âmes d' une certaine trempe. Peu d' hommes ont un caractère de cette trempe. Ce sont des gens de la même trempe. Je connais un homme de sa trempe.

TREMPE

TREMPE en termes d' Imprimerie, Action de tremper, d' humecter le papier sur lequel on veut imprimer. La trempe varie suivant les diverses qualités du papier.

TREMPER. v. a.

TREMPER. v. a. Mouiller une chose en la mettant dans quelque liqueur. Tremper un linge dans de l' eau. Tremper du pain, du biscuit dans du vin.

Tremper la soupe, Verser le bouillon sur les tranches de pain.

Tremper du fer, de l' acier, Le plonger tout rouge dans de l' eau préparée pour le durcir.

La pluie a trempé la terre, Il a plu abondamment, et la terre est pénétrée d' eau.

Tremper son vin, Y mettre de l' eau en assez grande quantité.

Fig., Tremper ses mains dans le sang, Commettre un meurtre, ou seulement l' ordonner, le conseiller, y consentir.

En termes d' Impr., Tremper le papier, ou absolument, Tremper, Imbiber d' eau, humecter le papier destiné à l' impression, pour lui donner de la moiteur et de la souplesse. Tremper à la main. Tremper au balai. Le papier se trempe ordinairement une fois par main.

TREMPER

TREMPER est aussi neutre, et signifie, Demeurer quelque temps dans l' eau ou dans une autre liqueur. Il y a déjà deux jours que ce linge trempe. Laissez tremper ce cuir dans l' eau. Faire tremper de la morue pour la dessaler. Il faut mettre tremper ces pois, ces pruneaux, pour les amollir. La viande qui trempe trop longtemps, perd tout son suc.

Fig., Tremper dans un crime, dans une conspiration, etc., En être complice. Il n' a point trempé dans ce crime, dans ce complot.

TREMPÉ, ÉE. participe

TREMPÉ, ÉE. participe Ne boire que du vin trempé.

Cet homme est tout trempé, il a son habit tout trempé, Il a été extrêmement mouillé.

Il est tout trempé de sueur, se dit D' un homme qui a beaucoup sué, qui est couvert de sueur.

TREMPERIE. s. f.

TREMPERIE. s. f. L' endroit d' une imprimerie où l' on trempe le papier. Aller à la tremperie.

TREMPLIN. s. m.

TREMPLIN. s. m. Planche inclinée et très-élastique, sur laquelle les sauteurs courent pour s' élancer et faire des sauts périlleux. Le grand saut du tremplin.

TRENTAIN

TRENTAIN Terme dont on se sert à la Paume, pour marquer que les joueurs ont chacun trente. Nous sommes trentain. Quand les joueurs ont trente de part et d' autre, le marqueur crie, Trentain.

TRENTAINE. s. f. coll.

TRENTAINE. s. f. coll. Nombre de trente ou environ. Une trentaine de francs. Une trentaine d' années. Nous étions une trentaine à ce dîner.

Il se dit, absolument, de L' âge de trente ans. Elle a passé la trentaine. Ce sens est familier.

TRENTE. adj. numéral des deux genres

TRENTE. adj. numéral des deux genres Trois fois dix. Trente hommes. Trente francs. Trente lieues. Trente et un, trente-deux, etc. Être âgé de trente ans. Avoir trente ans.

Il s' emploie quelquefois pour Trentième. Page trente. Chapitre trente.

TRENTE

TRENTE au Jeu de la paume, signifie, La moitié d' un jeu, qui est de quatre points, dont chacun vaut quinze.

Trente et quarante, Jeu de hasard qui se joue avec des cartes. Jouer au trente et quarante.

TRENTE

TRENTE se prend quelquefois substantivement. Le produit de trente multiplié par six. On dit de même, Le nombre trente, le numéro trente.

Le trente du mois, Le trentième jour du mois.

TRENTIÈME. adj. des deux genres

TRENTIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de trente. Vous n' êtes que le trentième. Dans sa trentième année. Le trentième jour du mois, ou elliptiquement, Le trentième du mois.

La trentième partie d' un tout, ou substantivement, Le trentième, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en trente parties égales. Les neuf trentièmes. Il est intéressé dans cette affaire pour un trentième.

TRÉPAN. s. m.

TRÉPAN. s. m. Instrument de chirurgie en forme de vilebrequin, avec lequel on perce les os, et spécialement ceux du crâne. Le chirurgien apporta son trépan, et fit l' opération.

Il signifie aussi, L' opération qui se fait avec cet instrument. Ce blessé est trop faible, il ne pourra jamais souffrir, supporter le trépan.

TRÉPANER. v. a.

TRÉPANER. v. a. Faire l' opération du trépan à quelqu' un. On l' a trépané. Trépaner un homme.

TRÉPANÉ, ÉE. participe

TRÉPANÉ, ÉE. participe

TRÉPAS. s. m.

TRÉPAS. s. m. Décès, mort de l' homme, passage de la vie à la mort. Il n' est guère usité dans le discours ordinaire, mais on l' emploie souvent dans la poésie et dans le style soutenu. À l' heure de son trépas. Les horreurs du trépas. Affronter le trépas. Mépriser le trépas. Un glorieux trépas.

Fam., Aller de vie à trépas, Mourir, trépasser. Il est vieux.

TRÉPASSEMENT. s. m.

TRÉPASSEMENT. s. m. Trépas. Il est vieux.

TRÉPASSER. v. n.

TRÉPASSER. v. n. Mourir, décéder, rendre l' âme. Il ne se dit que Des personnes qui meurent de leur mort naturelle, et n' est guère usité. Il trépassa sur le minuit. Il y a deux heures qu' il est trépassé. Il a trépassé à telle heure.

TRÉPASSÉ, ÉE. participe

TRÉPASSÉ, ÉE. participe Il est aussi substantif. Être pâle comme un trépassé. Prier Dieu pour les trépassés. Le jour des trépassés: on dit plus ordinairement, Le jour des morts.

TRÉPIDATION. s. f.

TRÉPIDATION. s. f. Il s' est dit en Médecine pour exprimer Le tremblement des membres, des nerfs, des fibres, etc.

Il est aussi terme d' Astronomie, et signifie, Le balancement que d' anciens astronomes attribuaient au firmament, du septentrion au midi, et du midi au septentrion.

TRÉPIED. s. m.

TRÉPIED. s. m. Ustensile de cuisine, qui a trois pieds, et qui sert à divers usages, comme à soutenir sur le feu un poêlon, un chaudron, etc.

Le trépied de Delphes, le trépied d' Apollon, Espèce de siége à trois pieds, sur lequel la prêtresse de Delphes s' asseyait pour rendre des oracles.

Fig., Il est sur le trépied, se dit D' un homme qui parle avec enthousiasme.

TRÉPIGNEMENT. s. m.

TRÉPIGNEMENT. s. m. Action de trépigner. Le trépignement des pieds.

TRÉPIGNER. v. n.

TRÉPIGNER. v. n. Frapper des pieds contre terre, en les remuant d' un mouvement prompt et fréquent. Il trépigne de colère, d' impatience, de dépit. Voyez-vous comme il trépigne des pieds? Il ne fait que trépigner en dansant. Ce cheval ne fait que trépigner.

TRÉPOINTE. s. f.

TRÉPOINTE. s. f. Bande de cuir mince que les cordonniers, les coffretiers, les bourreliers, etc., mettent entre deux cuirs plus épais qu' ils veulent coudre ensemble, afin de soutenir la couture.

TRÈS

TRÈS Particule qui marque le superlatif absolu, et qui se joint à un adjectif, à un participe ou à un adverbe. Bon, très-bon. Mauvais, très-mauvais. Très-connu. Très-estimé. Vaillant, très-vaillant. Très-bien. Très-fort. Très-peu. Très-sagement. Cet homme est très-savant, mais celui-là est plus savant encore. Vous avez fait très-sagement.

TRÉ-SEPT. s. m.

TRÉ-SEPT. s. m. Sorte de jeu de cartes, ainsi nommé à cause de l' importance qu' on y donne aux nombres trois et sept. Jouer au tré-sept. Partie de tré-sept.

TRÉSOR. s. m.

TRÉSOR. s. m. Amas d' or, d' argent, ou d' autres choses précieuses mises en réserve. Riche trésor. Trésor inestimable. Trésor inépuisable. Enfouir des trésors. Trouver un trésor caché, enfoui.

Il se dit aussi Du lieu où le trésor est renfermé. Il a toujours sur lui la clef de son trésor.

Il se dit particulièrement, dans certaines églises, Du lieu où l' on garde les reliques et les ornements. Il se dit aussi de Ces reliques et de ces ornements.

Trésor public, trésor de l' État, Les revenus de l' État, les sommes destinées au service public. Cette guerre a épuisé le trésor de l' État, le trésor public. Il se dit aussi Du lieu où les revenus de l' État sont déposés et administrés; et, en ce sens, il s' emploie presque toujours absolument. Aller au Trésor royal, au Trésor. Employé au Trésor.

Chambre du trésor, Juridiction qui était établie à Paris pour juger des affaires du domaine du roi. La chambre du trésor était tenue par les trésoriers de France.

TRÉSOR

TRÉSOR au pluriel, s' emploie souvent pour exprimer de Grandes richesses. Les trésors de Crésus ont passé en proverbe. Cet homme a de grands trésors. Il y a des trésors à gagner dans ce commerce. Les trésors que ces mines recèlent. Il a amassé des trésors.

TRÉSOR

TRÉSOR se dit figurément de Tout ce qui est d' une excellence, d' une utilité singulière. Un véritable ami est un grand trésor. Cette femme est un trésor. Un bon domestique est un trésor dans une maison. Cet homme est plus habile qu' il ne paraît, c' est un trésor caché. L' économie est un trésor. Les trésors de la science. Les trésors d' érudition que cet ouvrage renferme.

Ce livre est un trésor de doctrine, un trésor de recherches, Il renferme beaucoup de science, d' érudition, de recherches précieuses. C' est par allusion à ce sens que l' on a donné le titre de Trésor à Certains livres, et particulièrement à de grands ouvrages d' érudition. Le Trésor de la Langue grecque, de Henri Estienne. Le Trésor des Origines de la langue française.

Poétiq., Les trésors de la terre, Les productions de la terre. Les trésors de Cérès, Les moissons, le blé. Les trésors de Bacchus, Les raisins, le vin. Les trésors du printemps, Les fleurs. Etc.

TRÉSOR

TRÉSOR dans le langage de l' Écriture et en style de piété, se dit, soit au singulier, soit au pluriel, et tant au sens physique qu' au sens moral, d' Un amas, d' une réunion, d' un assemblage de diverses choses bonnes ou mauvaises. Il est dit dans l' Évangile: Amassez-vous des trésors que les vers et la rouille ne puissent point gâter, et que les voleurs ne puissent point dérober. Suivant saint Paul, le riche amasse sur sa tête des trésors de colère. Dieu tire de ses trésors les vents, la pluie. Le trésor des miséricordes divines. Le trésor des vengeances célestes. Le trésor des mérites de JÉSUS-CHRIST, des mérites des saints.

L' Église ouvre ses trésors, se dit en parlant Des indulgences que l' Église accorde.

TRÉSOR

TRÉSOR se dit aussi figurément de Toutes les choses pour lesquelles on a un grand attachement. L' Évangile dit: Là où est votre trésor, là est votre coeur. Cet enfant est son trésor.

TRÉSOR

TRÉSOR se disait autrefois Du lieu où l' on gardait les archives, les titres, les papiers d' une seigneurie, d' une communauté. Le trésor des chartres de telle abbaye. Le trésor des chartres du roi. Le trésor des chartres d' une seigneurie.

TRÉSORERIE. s. f.

TRÉSORERIE. s. f. Lieu où l' on garde et où l' on administre le trésor public. Aller à la trésorerie. Employé à la trésorerie.

Il se dit, en Angleterre, de Ce qu' on appelle en France le département des finances. Le premier lord de la trésorerie. Les lords de la trésorerie.

Il se disait autrefois Du bénéfice dont était pourvu celui qu' on appelait Trésorier dans un chapitre. La trésorerie de la sainte Chapelle de Paris.

Il se disait aussi de La maison affectée pour le logement du trésorier d' une église.

TRÉSORIER. s. m.

TRÉSORIER. s. m. Officier établi pour recevoir et pour distribuer les deniers d' un roi, d' un prince, d' une communauté, etc. Trésorier de la maison du roi. Trésorier des bâtiments du roi. Trésorier de la ville de Paris. Trésorier des invalides de la marine. Trésorier de la garde municipale. Nommer un trésorier.

Trésoriers de France, Officiers qui étaient préposés pour travailler à la répartition des tailles, et pour connaître de plusieurs autres affaires de finances, du domaine, des ponts et chaussées, et des chemins publics. Trésorier de France en la généralité de Paris, de Rouen, d' Alençon. Le bureau des trésoriers de France. Président des trésoriers de France.

TRÉSORIER

TRÉSORIER s' est dit aussi de Celui qui était pourvu d' une dignité ecclésiastique qu' on appelait Trésorerie, et qui était la première dignité dans quelques chapitres. Trésorier de la sainte Chapelle.

TRÉSORIÈRE. s. f.

TRÉSORIÈRE. s. f. Celle qui, dans une communauté, dans une association, reçoit les revenus, le montant des souscriptions, etc. La supérieure de cette communauté en est aussi la trésorière. Madame la trésorière de la Société de la maternité.

TRESSAILLEMENT. s. m.

TRESSAILLEMENT. s. m. Agitation, émotion subite d' une personne qui tressaille. Il est sujet à des tressaillements. La peur et la joie donnent des tressaillements. À cette vue, il éprouva un doux tressaillement.

Vulgairement, Tressaillement de nerfs, Mouvement soudain et convulsif dans les nerfs. Tressaillement d' un nerf, Déplacement d' un nerf. Ces locutions ne sont point usitées dans le langage médical.

TRESSAILLIR. v. n.

TRESSAILLIR. v. n. (Je tressaille, tu tressailles, il tressaille; quelques prosateurs célèbres ont écrit, par euphonie, Il tressaillit, au présent de ce verbe; nous tressaillons, vous tressaillez, ils tressaillent. Je tressaillais. Je tressaillis. Je tressaillirai. Je tressaillirais. Que je tressaille. Que je tressaillisse. Tressaillant.) Être subitement ému, éprouver une agitation vive et passagère. Il tressaille de joie. Il tressaillit de peur, etc. À chaque mot qu' on lui disait de son fils, ce bonhomme tressaillait de joie, de crainte, etc.

TRESSAILLI, IE. participe

TRESSAILLI, IE. participe Vulgairement, Nerf tressailli, Nerf déplacé, nerf sorti de sa place par un effort violent. Cette locution n' est point usitée dans le langage médical.

TRESSE. s. f.

TRESSE. s. f. Tissu plat fait de petits cordons, ou de fils, de cheveux, etc., entrelacés. Tresse de cheveux. Tresse de soie. Tresse d' argent. Faire une tresse. Ses cheveux tombaient en tresses sur ses épaules.

Il se dit aussi Des cheveux assujettis sur trois brins de soie, dont les perruquiers font les perruques.

TRESSER. v. a.

TRESSER. v. a. Mettre, arranger en tresses. Tresser des cheveux. Tresser du fil, de la soie. Tresser de la paille, du jonc, etc.

TRESSÉ, ÉE. participe

TRESSÉ, ÉE. participe De la paille tressée.

TRESSEUR, EUSE. s.

TRESSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui tresse des cheveux pour en faire une perruque.

TRÉTEAU. s. m.

TRÉTEAU. s. m. Pièce de bois longue et étroite, portée ordinairement sur quatre pieds, et qui sert à soutenir des tables, des échafauds, des théâtres, etc. Il faut deux tréteaux pour soutenir le dessus d' une table. Il renversa table et tréteaux. Il n' a point d' autre lit que deux ais posés sur des tréteaux.

Il se dit souvent, au pluriel, d' Un théâtre d' opérateur, de saltimbanque, de farceur; et, par extension, d' Un théâtre où l' on représente des pièces bouffonnes et populaires. C' est un comédien qui n' est bon qu' à monter sur des tréteaux. Cette pièce est ignoble et digne des derniers tréteaux de nos boulevarts. Il faut renvoyer cette pièce aux tréteaux de la foire.

Fig., Monter sur les tréteaux, Monter sur le théâtre, se faire comédien.

TREUIL. s. m.

TREUIL. s. m. Cylindre de bois qu' on fait tourner au moyen de leviers, et autour duquel se roule une corde qui sert à élever ou à tirer des fardeaux.

TRÊVE. s. f.

TRÊVE. s. f. Suspension d' armes, cessation de tout acte d' hostilité pour un certain temps, par convention faite entre deux États, entre deux partis qui sont en guerre. Trêve de tant de jours, de mois, d' années. Trêve pour tant de jours, pour longues années. Longue trêve. Faire, demander, accorder une trêve. La trêve va expirer. Prolonger la trêve. Trêve générale. Trêve particulière. Rompre, enfreindre la trêve.

Trêve marchande, Trêve durant laquelle le commerce est permis entre deux États qui sont en guerre.

Trêve de Dieu, ou Trêve du Seigneur, Convention faite au XIe siècle, entre les seigneurs, d' une cessation d' hostilités, depuis le mercredi au soir jusqu' au lundi matin, par respect pour les jours où se sont accomplis les derniers mystères de la vie de JÉSUS-CHRIST.

TRÊVE

TRÊVE signifie figurément, Relâche. Son mal ne lui donne point de trêve, ne lui donne ni paix ni trêve. Donnez quelque trêve à votre esprit.

Fig. et fam., Trêve de cérémonie, trêve de compliments, Ne faisons plus de cérémonie, plus de compliments. Trêve de raillerie, faisons trêve à nos railleries, Cessons de railler. Faites trêve à vos plaintes, Suspendez vos plaintes.

TRI. s. m.

TRI. s. m. Sorte de jeu d' hombre qu' on joue à trois, et où l' on ne conserve de la couleur de carreau que le roi. Une partie de tri.

TRIAGE. s. m.

TRIAGE. s. m. Choix. Il se dit tant de L' action par laquelle on choisit, que Des choses choisies. Faire le triage. Voilà un beau triage.

TRIAGE

TRIAGE en termes d' Eaux et Forêts, se dit de Certains cantons de bois, eu égard aux coupes qu' on en fait. On coupe cette année tant d' arpents dans tel triage.

TRIAIRES. s. m. pl.

TRIAIRES. s. m. pl. T. d' Antiq. Soldats du troisième corps de la légion romaine.

TRIANDRIE. s. f.

TRIANDRIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes à trois étamines. Les graminées appartiennent à la triandrie.

TRIANGLE. s. m.

TRIANGLE. s. m. T. de Géom. Figure qui a trois côtés et trois angles. Triangle équilatéral. Triangle rectangle. Triangle isocèle. Mesurer un triangle.

Triangle sphérique, Celui dont les côtés sont des arcs de grands cercles de la sphère.

TRIANGLE

TRIANGLE est aussi Le nom que les astronomes donnent à une constellation de l' hémisphère boréal. Ils appellent de même Triangle austral, Une constellation de l' hémisphère austral, qui n' est point visible dans nos climats.

TRIANGLE

TRIANGLE en Musique, se dit d' Un instrument d' acier fait en forme de triangle, et qu' on frappe intérieurement avec une tringle de même métal, pour accompagner certains airs de musique.

TRIANGULAIRE. adj. des deux genres

TRIANGULAIRE. adj. des deux genres Qui a trois angles. Figure triangulaire.

TRIANGULATION. s. f.

TRIANGULATION. s. f. Action de faire les opérations trigonométriques nécessaires pour lever le plan d' un terrain; ou Le résultat de cette action.

TRIBADE. s. f.

TRIBADE. s. f. Femme qui abuse de son sexe avec une autre femme. On évite d' employer ce mot.

TRIBORD. s. m.

TRIBORD. s. m. T. de Marine. Le côté droit du navire, en partant de la poupe. Avoir les amures à tribord. Faire feu de tribord et de bâbord.

Fig. et fam., Faire feu de tribord et de bâbord, Faire usage de tous ses moyens, de toutes ses ressources.

TRIBU. s. f.

TRIBU. s. f. On donnait ce nom, chez quelques nations anciennes, à Certaines divisions qui formaient ensemble la totalité du peuple. Le peuple de la ville d' Athènes, de Rome, était divisé en tribus. Il a eu les suffrages de toutes les tribus. Une tribu tout entière.

TRIBU

TRIBU chez les Juifs, comprenait Tous ceux qui étaient sortis d' un des douze patriarches. Les douze tribus d' Israël. La tribu de Juda.

Dans le style de la Chaire, La tribu sacrée, la tribu sainte, se dit quelquefois de L' ordre ecclésiastique, par allusion à la tribu de Lévi, qui était vouée au culte.

TRIBU

TRIBU se dit quelquefois d' Une peuplade ou d' un petit peuple, relativement à une grande nation dont il fait partie. Une tribu de Tartares. Une tribu de Germains. Une tribu de sauvages.

TRIBULATION. s. f.

TRIBULATION. s. f. Affliction, adversité. Il a passé par bien des tribulations, par toutes sortes de tribulations, par les tribulations. De longues tribulations.

Il s' emploie particulièrement, en parlant Des adversités considérées dans des vues religieuses. Dieu exerce, éprouve ses élus par des tribulations.

TRIBUN. s. m.

TRIBUN. s. m. T. d' Hist. et d' Antiq. Nom que portaient, à Rome, certains magistrats chargés de défendre les droits et les intérêts du peuple. Les tribuns du peuple étaient des personnes sacrées.

Il s' est fait tribun du peuple, il se croit un tribun, se dit D' un factieux, d' un démagogue qui cherche à entraîner le peuple, en feignant le zèle du bien public.

Tribuns militaires, Magistrats qui, durant un temps, eurent dans Rome toute l' autorité des consuls, mais qui étaient en plus grand nombre.

Tribuns de légion ou des soldats, Officiers supérieurs qui commandaient tour à tour un corps de gens de guerre, une légion. Il y avait six tribuns dans chaque légion.

TRIBUN

TRIBUN est aussi Le nom que portaient, en France, les membres du tribunat, corps politique qui avait été créé par la constitution de l' an VIII.

TRIBUNAL. s. m.

TRIBUNAL. s. m. Siége du juge, du magistrat. Quand le juge est dans son tribunal, est assis sur son tribunal, est sur son tribunal.

Il signifie aussi, La juridiction d' un magistrat, ou de plusieurs qui jugent ensemble; et Ces magistrats mêmes. Tribunal civil. Tribunal criminel. Tribunal de première instance. Tribunal d' appel. Tribunal de paix. Tribunal de police correctionnelle. Tribunal de simple police. Tribunal militaire. Comparaître devant un tribunal. Cette affaire sera portée devant les tribunaux. Instituer, établir des tribunaux. Le tribunal l' a condamné à payer telle somme. Le tribunal a prononcé. Les tribunaux en décideront. À la rentrée des tribunaux. Les juges qui composent un tribunal.

Prendre la voie des tribunaux, Avoir recours à la justice, pour faire décider une affaire.

Le tribunal des maréchaux de France, L' assemblée des maréchaux de France, devant laquelle se portaient certaines affaires relatives au point d' honneur.

Tribunal de famille, Assemblée de parents, qui jugent les contestations élevées entre mari et femme, père et mère, frère et soeur, etc.

Parmi les Catholiques, Le tribunal de la pénitence, Le lieu où l' on administre le sacrement de pénitence.

Fig., Le tribunal de la conscience, La conscience même. Il n' y a point de tribunal plus redoutable, plus rigoureux que celui de la conscience. On dit dans le même sens, Cet homme est condamné à son propre tribunal.

Fig., Le tribunal de Dieu, La justice de Dieu. Il le cita en mourant au tribunal de Dieu. On dit dans un sens analogue, Le tribunal de l' opinion publique, de la postérité.

TRIBUNAL

TRIBUNAL en Architecture, désigne La partie postérieure des basiliques, qui a souvent la forme d' un hémicycle.

TRIBUNAT. s. m.

TRIBUNAT. s. m. Charge de tribun. La puissance du tribunat était fort grande. Demander, briguer le tribunat.

Il signifie aussi, Le temps de l' exercice de cette charge. Durant son tribunat.

Il s' est dit, en France, à une certaine époque, d' Une assemblée qui concourait à la formation de la loi. Membre du tribunat. Le palais du tribunat. Voyez TRIBUN.

TRIBUNE. s. f.

TRIBUNE. s. f. Lieu élevé d' où les orateurs grecs et les orateurs romains haranguaient le peuple. La tribune aux harangues. Monter à la tribune. Il monta dans la tribune, et parla au peuple.

Il se dit aujourd' hui, dans les Assemblées délibérantes, d' Un lieu élevé d' où parlent les orateurs. La tribune de la chambre des députés, de la chambre des pairs. Les discours prononcés à la tribune.

L' éloquence de la tribune, Le genre d' éloquence propre aux débats des assemblées politiques.

La tribune sacrée, La chaire où montent les ecclésiastiques pour parler au peuple. Il n' est que du style soutenu.

TRIBUNE

TRIBUNE se dit aussi d' Un lieu plus ou moins élevé, où se mettent certaines personnes qui doivent occuper une place séparée, dans les églises, dans les grandes salles d' assemblée publique. La tribune des musiciens est mal placée. La tribune des autorités. La tribune destinée à la famille royale. Il entendit la messe dans la tribune. Les tribunes publiques, les tribunes réservées de la chambre des députés. La tribune du corps diplomatique. La tribune des journalistes.

Tribune d' orgues, Grande tribune où est placé le buffet d' orgues, dans une église.

TRIBUNITIEN, IENNE. adj.

TRIBUNITIEN, IENNE. adj. T. d' Antiq. rom. Qui appartient au tribunat. Les empereurs romains s' attribuèrent expressément la puissance tribunitienne. Il ne s' emploie guère qu' au féminin.

TRIBUT. s. m.

TRIBUT. s. m. Ce qu' un État paye à un autre de temps en temps, pour marque de dépendance. Les Valaques, les Moldaves payent tribut aux Turcs.

Enfants de tribut, Les enfants que le Turc lève en certains pays par forme de tribut, sur les chrétiens qui sont ses sujets.

TRIBUT

TRIBUT se dit aussi Des impôts que les princes lèvent dans leurs États. Ce prince tire de grands tributs de ses sujets. Lever un tribut. Imposer un tribut. Payer le tribut.

Il se dit figurément, au sens moral, de Ce qu' on est obligé d' accorder, de souffrir, de faire. L' estime, le respect est un tribut qu' on doit à la vertu, au mérite. Les louanges sont un tribut qu' on paye au mérite. Cet écrivain a payé le tribut au goût de son siècle. Je vous paye avec plaisir le tribut d' éloges que je vous dois. Un tribut d' estime et de reconnaissance. Offrir en tribut ses premiers ouvrages.

Il a payé le tribut à la mer, se dit D' un homme qui s' est embarqué sur mer pour la première fois, et qui s' en est trouvé incommodé.

Payer le tribut à la nature, Mourir.

Fig. et poétiq., Les fleuves portent à la mer le tribut de leurs ondes, Ils s' y jettent, ils s' y déchargent.

TRIBUTAIRE. adj. des deux genres

TRIBUTAIRE. adj. des deux genres Qui paye tribut à un prince. Il se dit principalement D' un État qui paye tribut à un autre État, à un prince, sous la domination ou sous la protection duquel il se trouve. La Moldavie est tributaire du Grand Seigneur. Les peuples, les nations tributaires.

Il s' emploie aussi comme substantif. Il est son tributaire. Les tributaires de la Turquie.

Il se dit quelquefois figurément. Nous sommes tous tributaires de la mort. La France n' est plus aujourd' hui tributaire de tel pays pour ces sortes de marchandises, de denrées.

TRICEPS. adj. et s. m.

TRICEPS. adj. et s. m. (On prononce Tricèpce.) T. d' Anat., emprunté du latin. Il se dit De certains muscles qui ont trois faisceaux charnus à l' une de leurs extrémités. Muscle triceps brachial. Muscle triceps crural. Triceps brachial. Triceps crural.

TRICHER. v. a.

TRICHER. v. a. Tromper au jeu. Prenez garde, il vous triche.

Il s' emploie aussi absolument, Ne trichons point. Il aime à tricher. Il ne joue pas franchement, il triche.

Il signifie figurément, Tromper en quelque chose que ce soit, mais principalement en de petites choses, et par des voies petites et basses. Cet homme-là triche, cherche à tricher.

Il signifie quelquefois, en termes d' Arts et de Métiers, Rendre moins sensible un défaut de symétrie, de régularité, en le partageant.

Ce verbe est familier dans toutes ses acceptions.

TRICHÉ, ÉE. participe

TRICHÉ, ÉE. participe

TRICHERIE. s. f.

TRICHERIE. s. f. Tromperie au jeu. Il a gagné par tricherie. Il y a de la tricherie.

Il se dit aussi figurément. Il m' a fait une tricherie. Dans l' un et l' autre sens, il est familier.

Prov., Tricherie revient à son maître, se dit en parlant D' un trompeur qui a été dupe de ses propres inventions.

TRICHEUR, EUSE. s.

TRICHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui triche, qui trompe au jeu. Ne vous fiez pas à cet homme, c' est un tricheur. Il est familier.

TRICLINIUM. s. m.

TRICLINIUM. s. m. (On prononce Tricliniome.) T. d' Antiq. rom. Salle à manger où il y avait trois lits, sur chacun desquels se plaçaient trois convives.

TRICOISES. s. f. pl.

TRICOISES. s. f. pl. Tenailles dont se servent les maréchaux, pour ferrer et déferrer les chevaux.

TRICOLOR. s. m.

TRICOLOR. s. m. Plante, espèce d' amarante à grandes feuilles, qui d' abord ne sont que vertes, et qui ensuite deviennent mêlées de jaune, de vert et de rouge. Mettre des tricolors dans des vases.

TRICOLORE. adj. des deux genres

TRICOLORE. adj. des deux genres De trois couleurs. Fleur tricolore. Damas tricolore.

Il s' applique particulièrement Aux couleurs adoptées par les Français, et qui sont le bleu, le blanc, et le rouge. Drapeau, pavillon tricolore. Cocarde tricolore. Écharpe tricolore. Ruban tricolore.

TRICOT. s. m.

TRICOT. s. m. Sorte de tissu fait en mailles, soit à la main, avec de longues aiguilles émoussées, soit au métier. Un habit de tricot. Faire du tricot.

TRICOT. s. m.

TRICOT. s. m. Bâton gros et court. Il n' est usité que dans le langage familier, et lorsqu' on parle de battre quelqu' un. Si je prends un tricot. Il le menaça de coups de tricot. Il lui donna du tricot.

TRICOTAGE. s. m.

TRICOTAGE. s. m. Il se dit Du travail d' une personne qui tricote, et de L' ouvrage qu' elle fait. Apprendre le tricotage. Se mettre au tricotage. Ce tricotage est lâche et mal fait.

TRICOTER. v. a.

TRICOTER. v. a. Former des mailles avec un fil, à l' aide de certaines aiguilles longues et émoussées, pour faire des bas, des camisoles et autres ouvrages. Tricoter des bas. Apprendre à tricoter. Elle tricote bien. Aiguilles à tricoter.

Il se dit aussi Des dentelles de fil ou de soie qui se font sur un oreiller avec des épingles et des fuseaux. Tricoter de la dentelle.

TRICOTÉ, ÉE. participe

TRICOTÉ, ÉE. participe Des bas tricotés. Habit tricoté. Couverture tricotée.

TRICOTETS. s. m. pl.

TRICOTETS. s. m. pl. Espèce particulière de danse. Danser les tricotets. Le mot et la chose ont vieilli.

TRICOTEUR, EUSE. s.

TRICOTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui tricote.

TRICTRAC. s. m.

TRICTRAC. s. m. Espèce de jeu où l' on joue avec deux dés et trente dames, quinze d' une couleur, et quinze d' une autre, dans un tablier qui consiste en deux compartiments, chacun marqué par de petites flèches d' ivoire, qui sont alternativement de deux couleurs différentes, et sur lesquelles on place les dames conformément aux règles du jeu. Le jeu de trictrac, du trictrac. Jouer au trictrac. Il gagne souvent au trictrac. Une partie de trictrac à écrire. Une partie de trictrac en douze trous.

Il se dit aussi Du tablier même, du meuble dans lequel on joue. Grand trictrac. Trictrac d' ébène et d' ivoire.

TRIDE. adj. des deux genres

TRIDE. adj. des deux genres T. de Manége. Vif, prompt, serré. Ce cheval a des mouvements trides. Son action est tride, vive et prompte.

TRIDENT. s. m.

TRIDENT. s. m. Fourche à trois dents ou pointes, que les poëtes et les peintres donnent pour sceptre à Neptune. Neptune avec son trident, armé de son trident, du trident.

TRIDI. s. m.

TRIDI. s. m. Le troisième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

TRIENNAL, ALE. adj.

TRIENNAL, ALE. adj. Qui dure trois ans. Jusqu' en 1717, le parlement d' Angleterre fut triennal.

Il signifie particulièrement, Qui est conféré pour trois ans, ou Qui est élu, nommé pour trois ans. Emplois triennaux. Dignité triennale. La plupart des réguliers avaient des supérieurs triennaux.

Il se disait plus ordinairement autrefois Des charges qui ne s' exerçaient que de trois années l' une, et Des titulaires qui en étaient pourvus. Office triennal. Charge triennale. L' exercice de telle charge, de tel office était triennal. Officier triennal. Il y avait pour cette administration trois trésoriers triennaux.

TRIENNALITÉ. s. f.

TRIENNALITÉ. s. f. Il ne se dit guère qu' en parlant D' un emploi, d' une dignité, d' une administration dont l' exercice dure trois ans.

TRIENNAT. s. m.

TRIENNAT. s. m. L' espace de trois ans, l' exercice d' un emploi pendant trois ans.

TRIER. v. a.

TRIER. v. a. Choisir, tirer d' un plus grand nombre avec choix, avec préférence. Trier des raisins. Trier des pois, des lentilles. Trier du café. Les libraires ont trié les meilleurs livres de cette bibliothèque. Il a trié les médailles les plus curieuses, les plus rares. Ces trois hommes ont été triés entre les plus habiles de leur compagnie. On a trié ces soldats parmi les meilleures troupes. Dans ces deux dernières phrases, on dit plus ordinairement, Choisi.

Prov. et fig., Trier sur le volet. Voyez VOLET.

TRIÉ, ÉE. participe

TRIÉ, ÉE. participe

TRIÉRARQUE. s. m.

TRIÉRARQUE. s. m. T. d' Antiq. Il signifie proprement, Capitaine de galère. À Athènes, on étendait cette dénomination aux citoyens obligés par la loi d' armer une galère et de l' équiper, du moins en grande partie. Les triérarques fournissaient les galères, et ne les commandaient pas toujours.

TRIFIDE. adj. des deux genres

TRIFIDE. adj. des deux genres T. de Botan. Qui a trois divisions. Calice trifide. --- Quelques autres termes de Botanique sont formés de la même manière: Trilobé (à trois lobes). Triloculaire (à trois loges). Triphylle (à trois folioles). Trivalve (à trois valves). Etc.

TRIGAUD, AUDE. adj.

TRIGAUD, AUDE. adj. Qui n' agit pas franchement, qui se sert de détours, de mauvaises finesses. Il est trigaud. Il a la mine trigaude. Il est familier.

Il est aussi substantif. C' est un trigaud, un vrai trigaud, un franc trigaud. Cette femme est une grande trigaude.

TRIGAUDER. v. n.

TRIGAUDER. v. n. N' agir pas franchement, se servir de mauvais détours, de mauvaises finesses. Il ne fait que trigauder. Il est familier.

TRIGAUDERIE. s. f.

TRIGAUDERIE. s. f. Action de trigaud. Ne voyez-vous pas que c' est une trigauderie? Je connais ses trigauderies.

TRIGLYPHE. s. m.

TRIGLYPHE. s. m. T. d' Archit. Partie, ornement de la frise dorique, qui représente l' extrémité des solives posée sur l' architrave, et qui a ordinairement des rainures profondes et verticales. Les triglyphes sont séparés par les métopes.

TRIGONOMÉTRIE. s. f.

TRIGONOMÉTRIE. s. f. La partie de la géométrie qui enseigne à calculer tous les éléments d' un triangle, quand un certain nombre de ces éléments sont donnés. Trigonométrie rectiligne, Celle qui enseigne à calculer les triangles rectilignes; et, Trigonométrie sphérique, Celle qui enseigne à calculer les triangles sphériques. Entendre bien la trigonométrie. La connaissance de la trigonométrie sphérique est absolument nécessaire aux astronomes.

TRIGONOMÉTRIQUE. adj. des deux genres

TRIGONOMÉTRIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la trigonométrie. Calcul trigonométrique. Opération trigonométrique.

TRIGONOMÉTRIQUEMENT. adv.

TRIGONOMÉTRIQUEMENT. adv. Suivant les règles de la trigonométrie. Cette carte a été levée trigonométriquement.

TRIL. s. m.

TRIL. s. m. T. de Musiq. Voyez TRILLE.

TRILATÉRAL, ALE. adj.

TRILATÉRAL, ALE. adj. Qui a trois côtés.

TRILATÈRE. s. m.

TRILATÈRE. s. m. Il est synonyme de Triangle, mais il est peu usité.

TRILLE. s. m.

TRILLE. s. m. T. de Musiq., qui est une altération de l' italien Trillo, tremblement. Battement de gosier qui se fait ordinairement sur l' avant-dernière note d' une phrase de chant, et qu' on appelait autrefois Cadence.

TRILLION. s. m.

TRILLION. s. m. T. d' Arithm. Mille billions, ou mille fois mille millions.

TRILOGIE. s. f.

TRILOGIE. s. f. T. d' Antiq. grecque. Nom donné à l' ensemble des trois tragédies que présentaient les poëtes dramatiques lorsqu' ils concouraient pour obtenir la couronne, et qui formaient la partie la plus importante de la Tétralogie. Voyez TÉTRALOGIE.

TRIMBALER. v. a.

TRIMBALER. v. a. Traîner, mener, porter partout. Elle a trimbalé cet enfant dans tout le voisinage. Il est populaire.

TRIMBALÉ, ÉE. participe

TRIMBALÉ, ÉE. participe

TRIMER. v. n.

TRIMER. v. n. Marcher vite et avec fatigue. J' ai trimé toute la journée. Il est populaire.

TRIMESTRE. s. m.

TRIMESTRE. s. m. Espace de trois mois. Il sert par trimestre. Il a fini son trimestre. Des intérêts payés par trimestre. Rendre ses comptes par trimestre. Le premier, le second trimestre de l' année.

Il se dit aussi de Ce que l' on paye à quelqu' un au commencement ou à la fin de chaque trimestre. Il a touché le premier trimestre. Payer le trimestre échu. Recevoir son trimestre.

TRIMESTRIEL, ELLE. adj.

TRIMESTRIEL, ELLE. adj. Qui dure trois mois, qui paraît ou qui revient tous les trois mois. Un recueil trimestriel. Les loyers s' acquittent par payements trimestriels. États trimestriels de dépenses.

TRIMÈTRE. s. m.

TRIMÈTRE. s. m. T. de Prosodie latine. Vers ïambique de six pieds qui était particulièrement employé dans la tragédie, et qui se déclamait en le séparant en trois mesures de deux pieds chacune. On dit quelquefois adjectivement, Un vers trimètre.

TRIN ou plus communément TRINE. adj. m.

TRIN ou plus communément TRINE. adj. m. T. d' Astrol. Il n' est usité que dans cette locution, Trin ou trine aspect, qui se dit en parlant De deux planètes éloignées l' une de l' autre du tiers du zodiaque.

TRINGA. s. m.

TRINGA. s. m. T. d' Hist. nat. Genre d' oiseaux de l' ordre des Échassiers.

TRINGLE. s. f.

TRINGLE. s. f. Verge de fer, menue, ronde et longue, servant à soutenir un rideau, une draperie. Ces tringles sont trop courtes pour mes fenêtres.

TRINGLE

TRINGLE signifie aussi, Une baguette équarrie, longue et étroite, qui sert principalement à former des moulures ou à remplir un vide entre deux planches.

TRINGLER. v. a.

TRINGLER. v. a. Tracer, sur une pièce de bois, qu' on veut façonner, une ligne droite, avec un cordeau frotté de pierre blanche ou rouge.

TRINGLÉ, ÉE. participe

TRINGLÉ, ÉE. participe

TRINITAIRE. s. m.

TRINITAIRE. s. m. Religieux d' un certain ordre fondé pour la rédemption des captifs.

TRINITÉ. s. f.

TRINITÉ. s. f. Un seul Dieu en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit. La sainte Trinité. Le mystère ineffable de la Trinité.

Il se dit aussi Du premier dimanche qui suit la Pentecôte. Le dimanche de la Trinité. La fête, le jour de la Trinité. Il partait tous les ans à la Trinité, à l' époque de la Trinité.

TRINÔME. s. m.

TRINÔME. s. m. T. d' Algèbre. Quantité composée de trois termes.

TRINQUER. v. n.

TRINQUER. v. n. Boire en choquant les verres et en se provoquant l' un l' autre. Trinquons. Ils sont là trois ou quatre qui trinquent. Il aime à trinquer. Il est familier.

TRINQUET. s. m.

TRINQUET. s. m. T. de Marine employé sur la Méditerranée. Le mât de misaine des bâtiments gréés en voiles triangulaires ou latines.

TRINQUETTE. s. f.

TRINQUETTE. s. f. T. de Marine. Voile triangulaire, espèce de voile latine qu' on hisse le long de l' étai du mât des petits bâtiments. C' est ce qu' on nomme Tourmentin sur les grands navires.

Il se dit aussi de La voile de misaine d' un bâtiment à voiles latines.

TRIO. s. m.

TRIO. s. m. Composition de musique à trois parties. Chanter, jouer, exécuter un trio. Ce compositeur a fait de charmants trios.

Fig. et par raillerie, C' est un beau trio, se dit De trois personnes réunies, ou qui sont liées ensemble de parenté, d' intérêts, d' opinions.

TRIOLET. s. m.

TRIOLET. s. m. Petite pièce de poésie de huit vers, dont le premier se répète après le troisième; et ce premier et le second se répètent encore après le sixième. Faire un triolet.

TRIOMPHAL, ALE. adj.

TRIOMPHAL, ALE. adj. Appartenant au triomphe. Char triomphal. Arc triomphal. Pont triomphal. Couronne triomphale. Toge triomphale. Pompe triomphale. Marche triomphale. Ornements triomphaux.

Porte Triomphale, se dit d' Une porte de l' ancienne Rome par laquelle les triomphateurs entraient dans la voie Sacrée, pour se rendre au Capitole, le jour du triomphe.

TRIOMPHALEMENT. adv.

TRIOMPHALEMENT. adv. En triomphe.

TRIOMPHANT, ANTE. adj.

TRIOMPHANT, ANTE. adj. Qui triomphe. Il a vaincu ses ennemis, il est triomphant, il est glorieux et triomphant.

Il signifie aussi, Victorieux, qui a vaincu. Le parti triomphant. La lutte était terrible, il en est sorti triomphant. Armes triomphantes. Bras triomphant. Mains triomphantes.

Fam., Air triomphant, L' air de confiance et de contentement que donne un succès obtenu ou espéré.

L' Église triomphante, Les bienheureux qui sont dans le ciel, par opposition à L' Église militante.

TRIOMPHANT

TRIOMPHANT signifie aussi, Pompeux, superbe. On ne vit jamais d' entrée si triomphante. Ce sens est vieux.

TRIOMPHATEUR. s. m.

TRIOMPHATEUR. s. m. Le général d' armée qui entrait en triomphe dans Rome, après une grande victoire. Quand le triomphateur était entré dans la ville.

Il se dit, par extension, de Celui qui a remporté une victoire.

TRIOMPHE. s. m.

TRIOMPHE. s. m. Honneur accordé chez les Romains à des généraux d' armée après de grandes victoires, et qui consistait à faire un entrée pompeuse et solennelle dans Rome. Le sénat lui décerna le triomphe, les honneurs du triomphe. Char de triomphe. La pompe d' un triomphe. Arc de triomphe.

Mener des captifs en triomphe, Les mener chargés de chaînes, après le char du triomphateur. Cléopâtre se donna la mort pour éviter d' être menée en triomphe.

Porter quelqu' un en triomphe, Le soulever de terre, le porter sur les bras pour lui faire honneur, pour lui témoigner la joie qu' on a de le voir. Le prince, à son retour de l' armée, fut porté en triomphe jusque dans son palais.

Son entrée fut un triomphe, un véritable triomphe, On l' accueillit, à son entrée dans la ville, avec de grandes démonstrations de joie, de respect, etc.

TRIOMPHE

TRIOMPHE se dit aussi Des victoires, des grands succès militaires. Les triomphes de ce prince. Les triomphes d' Alexandre.

Il se dit encore Des succès éclatants qu' on obtient dans les lettres, dans les arts; et, en général, de Tout avantage signalé qu' on obtient sur quelqu' un. J' ai assisté à votre triomphe. J' ai été témoin de votre triomphe. J' ai bien joui de votre triomphe. Son triomphe est d' autant plus glorieux, que ses rivaux étaient fort redoutables. C' est un beau triomphe.

C' est son triomphe, se dit D' une chose où quelqu' un excelle, où il réussit particulièrement. Ce rôle est le triomphe de tel acteur.

Fig., Le triomphe de la vertu, le triomphe de la vérité, etc., Les victoires que la vertu, que la vérité remportent sur le vice, sur l' erreur, etc.

Poét., Le triomphe de l' amour, le triomphe de la beauté, Les grands effets de l' amour, de la beauté. On dit quelquefois, dans un sens analogue, Le triomphe de l' éloquence.

Jour de triomphe, Jour marqué par quelque événement glorieux, par quelque grand avantage qu' on a remporté sur ses ennemis ou sur ses rivaux. Ce fut pour lui un jour de triomphe.

TRIOMPHE. s. f.

TRIOMPHE. s. f. Jeu de cartes qui a beaucoup de rapports avec l' écarté. Jouer à la triomphe. La triomphe d' Auvergne.

TRIOMPHE

TRIOMPHE à certains Jeux de cartes, signifie aussi, La couleur de la carte qu' on retourne après qu' on a donné aux joueurs le nombre de cartes qu' il faut, ou La couleur que celui qui fait jouer a nommée, et qui emporte toutes les autres cartes. De quoi est la triomphe? Quelle est la triomphe? La triomphe est de coeur. La triomphe est de pique. Combien avez-vous de triomphes?

Prov. et fig., Voilà de quoi est la triomphe, Voilà de quoi il s' agit présentement. Il est vieux.

TRIOMPHER. v. n.

TRIOMPHER. v. n. En parlant Des anciens Romains, il signifie, Faire une entrée pompeuse et solennelle dans. Rome après quelque insigne victoire. Pompée triompha trois fois. Scipion triompha de l' Afrique, Scipion obtint les honneurs du triomphe pour avoir soumis l' Afrique.

TRIOMPHER

TRIOMPHER signifie aussi, Vaincre par la voie des armes. Ce prince triompha de tous ses ennemis.

Il signifie figurément, Remporter quelque avantage que ce soit sur quelqu' un. Triompher de ses adversaires, de ses envieux, de ses rivaux. Triompher de quelqu' un dans une importante discussion. J' ai craint un moment que, dans cette cause, le crime ne l' emportât; mais l' innocence a triomphé. Cet avocat, par son talent, a fait triompher le bon droit.

Il signifie encore figurément, au sens moral, Vaincre, subjuguer, surmonter. Triompher de ses passions. Sa beauté triomphait de tous les coeurs. Sa sagesse a triomphé de tous les dangers. À la longue, la vérité triomphe de l' erreur.

TRIOMPHER

TRIOMPHER signifie aussi, Exceller en traitant quelque sujet. Quand il est sur cette matière, il triomphe. Quand il parle sur la générosité, sur la délicatesse des sentiments, il triomphe.

Il signifie également, Exceller en quelque chose préférablement à d' autres. Quand cet artiste a des têtes à graver, il triomphe. Ce peintre triomphe quand il peint des fleurs, des animaux.

TRIOMPHER

TRIOMPHER signifie en outre, Être ravi de joie. Quand on lui parle de ses enfants, elle triomphe.

Il signifie aussi, Faire vanité de quelque chose. Il triomphe de son crime. Il triomphe de sa perfidie. Il a fait une noirceur; au lieu d' en avoir du remords, il en triomphe. Il triomphe du gain de son procès. Il a obtenu ce qu' il prétendait, il en triomphe.

TRIPAILLE. s. f. coll.

TRIPAILLE. s. f. coll. Amas de tripes. Il n' est usité qu' en parlant Des intestins, des entrailles d' animaux, considérées comme une chose sans valeur, ou comme un objet de dégoût. Ce n' est que de la tripaille. Jeter des tripailles à la voirie. Un tombereau de tripailles. Des tripailles de morue.

TRIPARTITE. adj. f.

TRIPARTITE. adj. f. Qui est divisée en trois. Il ne se dit guère que De l' histoire qui est l' abrégé de celles d' Eusèbe, de Socrate et de Sozomène. L' Histoire tripartite.

TRIPE. s. f.

TRIPE. s. f. Il se dit Des boyaux des animaux, et de Certaines parties de leurs intestins, lorsqu' on les a retirés du ventre, ou lorsqu' ils en sortent par quelque accident. Cela sent la tripe. Manger de la tripe. Vivre de tripe. Mou comme tripe. Son plus grand usage est au pluriel. Jeter les tripes des animaux à la voirie. Le sanglier donna un si furieux coup de défense à ce chien, qu' il lui fit sortir les tripes. Vendre des tripes. Tripes de morues.

Prov. et pop., Il a failli rendre tripes et boyaux, Il a vomi avec de grands efforts.

En termes de Cuisine, OEufs à la tripe, OEufs durs coupés par tranches et fricassés.

TRIPE. s. f.

TRIPE. s. f. Étoffe de laine ou de fil, qui est travaillée comme le velours. On dit ordinairement, Tripe de velours, afin de prévenir toute équivoque. Des siéges de tripe de velours.

TRIPE-MADAME. s. f.

TRIPE-MADAME. s. f. Voyez TRIQUEMADAME.

TRIPERIE. s. f.

TRIPERIE. s. f. Lieu où l' on vend les tripes. La triperie de Paris.

TRIPETTE. s. f.

TRIPETTE. s. f. Petite tripe. On ne l' emploie guère que dans cette phrase populaire, Cela ne vaut pas tripette, Cela ne vaut rien.

TRIPHTHONGUE. s. f.

TRIPHTHONGUE. s. f. T. de Gram. Triple son, syllabe composée de trois sons qu' on fait entendre en une seule émission de voix. Il n' y a pas de triphthongues proprement dites, dans notre langue.

Il se dit, improprement, Du concours de trois voyelles formant un seul son. Eau, oie, etc., sont appelés triphthongues par quelques grammairiens.

TRIPIER. adj. m.

TRIPIER. adj. m. T. de Fauconnerie. Il se dit Des oiseaux de proie qui ne peuvent être dressés. Le milan est un oiseau tripier, parce qu' on ne peut l' empêcher de donner sur les poules.

TRIPIER, IÈRE. s.

TRIPIER, IÈRE. s. Celui, celle qui achète des bouchers, et qui revend en détail ce qu' on nomme les issues des animaux tués à la boucherie. La boutique d' un tripier, d' une tripière. Le couteau de tripière tranche des deux côtés.

TRIPLE. adj. des deux genres

TRIPLE. adj. des deux genres Qui contient trois fois une chose, une grandeur, un nombre. Des souliers à triple semelle. Un bâtiment à triple étage. Neuf est le triple de trois.

Triple croche, Note de musique marquée d' un triple crochet, et qui vaut le huitième d' une noire.

Fig. et fam., Un menton à triple étage, Un menton qui descend fort bas, et qui fait plusieurs plis.

TRIPLE

TRIPLE est aussi substantif masculin, et signifie, Trois fois autant. Je payerai le triple si... Je gagerais le double, le triple contre le simple. Rendre au triple. Être condamné au triple. Augmenter du triple.

TRIPLEMENT. s. m.

TRIPLEMENT. s. m. Augmentation jusqu' au triple. Il n' était usité qu' en termes de Finance. Lever des droits par doublement et par triplement.

TRIPLEMENT. adv.

TRIPLEMENT. adv. En trois façons. Il est triplement coupable. Il a triplement raison.

TRIPLER. v. a.

TRIPLER. v. a. Rendre triple, ajouter à une quantité deux fois son équivalent. Triplez deux, vous aurez six. Triplez ce nombre. Triplez la somme. Triplez la récompense, si vous triplez le travail.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir triple. La somme a triplé depuis ce temps-là.

TRIPLÉ, ÉE. participe

TRIPLÉ, ÉE. participe En Mathém., Raison triplée, Le rapport qui est entre des cubes.

TRIPLICATA. s. m.

TRIPLICATA. s. m. Troisième copie, troisième expédition d' un acte. Délivrer un triplicata. Faire expédier un acte en triplicata.

TRIPLICITÉ. s. f.

TRIPLICITÉ. s. f. Nombre ou quantité triplée; qualité de ce qui est triple. Les notaires ont fait cet acte triple; à quoi bon cette triplicité? Dans cette pièce de théâtre, il y a non-seulement duplicité, mais triplicité d' action. Il est peu usité.

Il se dit particulièrement, dans le langage théologique, en parlant De la Trinité. Dans la Trinité, il y a triplicité de personnes, mais il n' y a pas triplicité de substances.

TRIPOLI. s. m.

TRIPOLI. s. m. Pierre tendre, d' un jaune rougeâtre et d' un grain très-fin, dont on se sert pour polir les glaces, les métaux. Nettoyer, frotter des chandeliers avec du tripoli.

TRIPOT. s. m.

TRIPOT. s. m. Jeu de paume; lieu pavé de pierre ou de carreau, et entouré de murailles, dans lequel on joue à la courte paume. Tripot couvert, découvert. Balle de tripot. Le maître du tripot. Il est vieux: on dit maintenant, Jeu de paume.

Fam. et par une sorte de dénigrement, Cet homme est dans son tripot, Il est dans un lieu où il a de l' avantage. On dit à peu près dans le même sens, Battre un homme dans son tripot, le tirer de son tripot. Ces phrases ont également vieilli.

TRIPOT

TRIPOT se dit aussi d' Une maison de Jeu, et, par extension, d' Une maison où s' assemble mauvaise compagnie. Il perdit tout son argent dans un tripot. Un infâme tripot.

Fam., Le tripot comique, se dit quelquefois, par dénigrement, d' Une assemblée de comédiens.

TRIPOTAGE. s. m.

TRIPOTAGE. s. m. Mélange qui produit quelque chose de malpropre ou de mauvais goût. Ces femmes, en essayant de faire des confitures, ont fait un étrange tripotage. Ces enfants ont fait là-bas un grand tripotage.

Il se dit, au figuré, pour Un assemblage confus de choses qui ne s' accordent point ensemble. Dans cette affaire, ils ont fait un étrange tripotage. Je n' entends rien à ce tripotage.

Il se dit aussi Des intrigues, des calomnies, des médisances qui tendent à brouiller une affaire, à semer la discorde entre des personnes. Il y a du tripotage dans cette conduite. Je le crois incapable de faire un pareil tripotage. Ce mot est familier dans les trois acceptions.

TRIPOTER. v. n.

TRIPOTER. v. n. Brouiller, mélanger différentes choses ensemble, et en faire quelque chose de mauvais ou de malpropre. Ces femmes ne font que tripoter. Ces enfants ont tripoté tout le jour avec de la terre et de l' eau. Il est familier.

Il se dit figurément en parlant D' affaires. Il est entré dans cette affaire pour l' accommoder; mais il a tripoté de telle sorte, qu' il a tout gâté.

Il signifie particulièrement, Intriguer, calomnier, médire dans la vue de brouiller une affaire, de semer la discorde entre des personnes. C' est un homme qui aime à tripoter.

TRIPOTER

TRIPOTER est quelquefois actif. Je ne sais ce qu' ils tripotent ensemble. Ils ont tripoté cette affaire. C' est un tel qui a tripoté tout cela.

Ce verbe est familier dans toutes ses acceptions.

TRIPOTÉ, ÉE. participe

TRIPOTÉ, ÉE. participe

TRIPOTIER, IÈRE. s.

TRIPOTIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait des tripotages, de petites et basses intrigues. Il est familier.

TRIQUE. s. f.

TRIQUE. s. f. Gros bâton, tricot. On lui donna des coups de trique. Il est populaire.

TRIQUE-BALE. s. f.

TRIQUE-BALE. s. f. T. d' Artillerie. Machine propre à transporter des pièces de canon.

TRIQUE-MADAME. s. f.

TRIQUE-MADAME. s. f. T. de Botan. Espèce de petite joubarbe à fleurs jaunes, qui croît naturellement sur les vieux murs, mais que la culture a perfectionnée, et qu' on emploie quelquefois dans les salades avec les autres fournitures.

TRIQUET. s. m.

TRIQUET. s. m. Espèce de battoir fort étroit, dont on se sert pour jouer à la paume. Il est plus faible que moi, je le jouerais du triquet.

TRIRÈGNE. s. m.

TRIRÈGNE. s. m. Nom qu' on donne quelquefois à la tiare du pape.

TRIRÈME. s. f.

TRIRÈME. s. f. Galère des anciens à trois rangs de rames.

TRISAÏEUL, EULE. s.

TRISAÏEUL, EULE. s. Le père, la mère du bisaïeul ou de la bisaïeule. Louis XIII était trisaïeul de Louis XV.

TRISECTION. s. f.

TRISECTION. s. f. (On prononce l' S fortement. ) T. de Géom. Division d' une chose en trois parties égales. Il se dit principalement de La division d' un angle en trois angles égaux. La trisection de l' angle.

TRISMÉGISTE. adj. m.

TRISMÉGISTE. adj. m. Surnom que les Grecs donnaient au Mercure égyptien ou Hermès, et qui signifie littéralement, Trois fois très-grand.

TRISMÉGISTE

TRISMÉGISTE en termes d' Imprimerie, se dit substantivement d' Un caractère qui est entre le gros et le petit canon, et dont le corps a trente points ou cinq lignes.

TRISSYLLABE. adj. des deux genres

TRISSYLLABE. adj. des deux genres Qui est de trois syllabes. C' est un mot trissyllabe.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Le mot amitié est un trissyllabe.

TRISTE. adj. des deux genres

TRISTE. adj. des deux genres Affligé, abattu de chagrin, de déplaisir. Il est triste de la mort de son ami. Il est si triste, qu' il ne saurait parler. Triste à mourir.

Il signifie aussi, Mélancolique, qui n' a point de gaieté. Il est triste de son naturel. Avoir le visage triste, l' air triste. Avoir la figure triste, une figure triste. Avoir l' oeil, le regard triste. Il se dit également Des animaux. Parmi les chiens, les lévriers sont tristes.

Prov. et fig., Cet homme est triste comme un bonnet de nuit, Il est chagrin et mélancolique.

Fam., Avoir une triste figure, une triste mine, Avoir mauvaise mine.

Faire une triste figure quelque part, Y avoir l' air gêné, s' y trouver déplacé, mal à l' aise. Je ne connaissais personne dans ce bal, j' y faisais une triste figure. Au milieu de gens qu' il avait tous trompés, le malheureux faisait une triste figure.

Faire triste mine, Avoir la mine chagrine. Il venait de perdre son argent, il faisait triste mine.

Faire triste mine à quelqu' un, Lui faire un mauvais accueil, le recevoir froidement.

Cet homme a le vin triste, Lorsqu' il a bu, il est triste et chagrin.

TRISTE

TRISTE se dit quelquefois De ce qui est inspiré par le chagrin, par la mélancolie. Dire un triste adieu. Se livrer à de tristes réflexions. Tomber dans une triste et profonde rêverie. Les affections tristes prédisposent à telle maladie.

Substantiv., Les Tristes d' Ovide, Recueil de pièces élégiaques, la plupart en forme d' épîtres, qu' Ovide écrivit de son exil à ses amis de Rome, et à l' empereur Auguste.

TRISTE

TRISTE signifie encore, Affligeant, chagrinant, ennuyeux, qui inspire de la mélancolie, du chagrin, de l' ennui. Un triste souvenir. Un triste événement. Un triste spectacle. Un chant triste. Il mène une triste vie. Une triste nouvelle. Ces lieux sont tristes. Tout le monde s' en va, c' est une chose triste de demeurer ici. Je n' ai que de tristes détails à vous donner. Il faut chasser ces idées tristes. Ce sont là de tristes vérités, qu' on ne peut s' empêcher de reconnaître. Cela sera bien triste. Voilà le côté triste de cette affaire. Ce concert est triste. C' est un homme bien triste.

Faire un triste repas, Faire un repas où l' on ne se réjouit point. Cette phrase signifie aussi, Faire mauvaise chère.

TRISTE

TRISTE signifie également, Pénible, fâcheux, difficile a supporter. Dans cette acception, il ne s' emploie guère qu' avec le verbe Être, pris impersonnellement. Il est triste de se voir traiter de la sorte après avoir bien servi. Il est triste d' attendre cet homme-là trois heures pour lui dire un mot.

Il signifie quelquefois, Malheureux, funeste, déplorable. Cet homme a fait une triste fin. Est-il une destinée plus triste que la sienne?

TRISTE

TRISTE signifie encore, Obscur, sombre. Cette chambre, cet appartement, cette maison est triste. Ce jardin est triste. Cette étoffe est d' une couleur triste.

Cette maison a des vues tristes; ou simplement, Cette maison est triste, Elle n' a que des vues peu agréables.

Le temps est triste, Il est obscur, bas, couvert, etc.

TRISTE

TRISTE signifie en outre, Qui offre peu de ressources, qui est très-insuffisant, qui est fort au-dessous de ce qu' on avait espéré, de ce qu' on pouvait attendre; et alors il précède toujours le substantif. Cet auteur a choisi un triste sujet de poëme. Triste consolation. Triste divertissement. Triste ressource. C' est un triste écrivain. C' est un triste bouffon. Je n' espère rien de ce jeune homme, c' est un triste sujet.

TRISTEMENT. adv.

TRISTEMENT. adv. D' une manière triste. Il me regarda tristement. Il s' en est allé bien tristement. Il est pauvre, il vit bien tristement.

TRISTESSE. s. f.

TRISTESSE. s. f. Affliction, déplaisir, abattement de l' âme, causé par quelque accident fâcheux. Grande, profonde, extrême tristesse. Être accablé de tristesse. Il est tombé dans une grande tristesse. Il est d' une tristesse mortelle. La tristesse ruine la santé. Quelle est la cause de votre tristesse? Se plonger dans la tristesse. Se livrer, s' abandonner à la tristesse. La tristesse se répandit sur son visage. Un voile de tristesse couvrit son visage. Chasser, dissiper la tristesse.

Il signifie aussi, Mélancolie de tempérament. C' est un homme qui est né avec un fonds de tristesse. La tristesse est naturellement répandue sur son visage.

Il se dit quelquefois Des choses qui manquent d' agrément, qui ne procurent pas le plaisir qu' on doit en attendre. Les appartements de cette maison sont d' une grande tristesse. Le dîner, le bal, le carnaval a été d' une grande tristesse. Ce sens est familier.

TRITON. s. m.

TRITON. s. m. On appelle ainsi, dans la Mythologie, Les dieux marins qui sont de figure humaine depuis la tête jusqu' à la ceinture, et qui se terminent en poisson.

TRITON. s. m.

TRITON. s. m. T. de Musiq. Intervalle dissonant, composé de trois tons entiers.

TRITOXYDE. s. m.

TRITOXYDE. s. m. T. de Chimie. Le troisième oxyde d' un métal. L' oxyde rouge de fer au maximum est un tritoxyde.

TRITURABLE. adj. des deux genres

TRITURABLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut être trituré. Corps, matière triturable.

TRITURATION. s. f.

TRITURATION. s. f. T. didactique. Broiement, réduction d' un corps solide en parties très-menues, ou même en poudre. On fait la trituration des bois, des écorces et des minéraux, en les pilant dans des mortiers.

Il se dit aussi en parlant De la digestion. Quelques médecins ont prétendu que la digestion se fait, dans tous les animaux, par voie de trituration.

TRITURER. v. a.

TRITURER. v. a. T. didactique. Broyer, réduire en parties très-menues, ou même en poudré. Triturer du quinquina. Triturer les aliments dans sa bouche.

TRITURÉ, ÉE. participe

TRITURÉ, ÉE. participe

TRIUMVIR. s. m.

TRIUMVIR. s. m. (Dans ce mot et dans les deux suivants, Trium se prononce Triome.) T. d' Hist. Titre par lequel on désignait originairement, à Rome, Tout magistrat ou officier public chargé, conjointement avec deux collègues, d' une partie de l' administration. Triumvirs nommés pour la fabrication des monnaies, pour le partage des terres.

Il se dit particulièrement, et plus ordinairement, de Pompée, de César et de Crassus, qui s' associèrent sous ce titre pour gouverner la république, ainsi que d' Octave, d' Antoine et de Lépide, qui plus tard s' emparèrent sous le même nom de l' autorité suprême.

TRIUMVIRAL, ALE. adj.

TRIUMVIRAL, ALE. adj. T. d' Hist. rom. Qui appartient aux triumvirs. L' établissement de la puissance triumvirale porta un coup mortel à la liberté des Romains. Le despotisme triumviral se signala par des proscriptions.

TRIUMVIRAT. s. m.

TRIUMVIRAT. s. m. On désigne par ce mot, dans l' Histoire romaine, L' association illégitime de trois citoyens puissants, qui s' unissaient pour envahir toute l' autorité. Le triumvirat de Pompée, de César et de Crassus. Sous le triumvirat d' Octave, d' Antoine et de Lépide.

Il se dit quelquefois, par extension, de Trois personnages qui exercent en commun une grande influence.

TRIVELIN. s. m.

TRIVELIN. s. m. Nom d' un comédien de l' ancienne troupe italienne, qu' on applique à un farceur, à un baladin, à un bouffon. Cet acteur est un vrai trivelin. Il est peu usité.

TRIVELINADE. s. f.

TRIVELINADE. s. f. Bouffonnerie dans le goût de celles que faisait Trivelin. C' est une trivelinade. Il est peu usité.

TRIVIAIRE. adj.

TRIVIAIRE. adj. Il n' est employé que dans cette locution peu usitée, Carrefour triviaire, Carrefour où aboutissent trois chemins, trois rues.

TRIVIAL, ALE. adj.

TRIVIAL, ALE. adj. Il ne se dit guère que Des pensées et des expressions; et il signifie, Qui est extrêmement commun, usé, rebattu. C' est une pensée fort triviale. Cela est trivial. Cet auteur ne dit que des choses triviales. Une façon de parler triviale. Phrases triviales. Expressions triviales. Pointe triviale. Détails triviaux. Le pluriel masculin est peu usité.

TRIVIALEMENT. adv.

TRIVIALEMENT. adv. D' une manière triviale. Il parle, il écrit trivialement.

TRIVIALITÉ. s. f.

TRIVIALITÉ. s. f. Caractère, qualité de ce qui est trivial. Cela est d' une trivialité choquante.

Il se dit aussi Des choses triviales, Ce discours est plein de trivialités.

TROC. s. m.

TROC. s. m. Échange de nippes, de meubles, de bijoux, de chevaux et autres choses semblables. Faire un troc avec quelqu' un. Donner un cheval en troc pour une montre.

Troc pour troc, se dit pour marquer L' échange d' une chose contre une autre, sans donner de supplément, sans donner de retour.

TROCART ou TROIS-QUARTS. s. m.

TROCART ou TROIS-QUARTS. s. m. Instrument dont les chirurgiens se servent pour faire des ponctions, et donner issue à quelque liquide.

TROCHAÏQUE. adj.

TROCHAÏQUE. adj. (On prononce Trokaïque.) Composé de trochées, ou principalement de trochées. Vers trochaïque.

Il s' emploie aussi comme substantif. Un trochaïque.

TROCHANTER. s. m.

TROCHANTER. s. m. (On prononce Trokantèr.) T. d' Anat., qui se dit de Deux apophyses du fémur, où s' attachent les muscles qui font tourner la cuisse. Le grand trochanter. Le petit trochanter.

TROCHÉE. s. m.

TROCHÉE. s. m. (On prononce Trokée.) T. de Versification grecque et de Versification latine. Pied de deux syllabes, une longue et une brève.

TROCHÉE. s. m.

TROCHÉE. s. m. T. d' Agricult. L' ensemble des rameaux que pousse un arbre venu de graine, quand on l' a coupé à quelques pouces de terre. Les bois exploités en taillis ne sont que des trochées.

TROCHES. s. f. pl.

TROCHES. s. f. pl. T. de Chasse. Fumées à demi formées des bêtes fauves, fumées d' hiver.

TROCHET. s. m.

TROCHET. s. m. T. de Jardinage. Il se dit en parlant Des fleurs et des fruits qui viennent et qui croissent ensemble comme par bouquets. Un trochet de fleurs. Un trochet de poires. Les noisettes viennent ordinairement par trochets. Il est peu usité.

TROCHISQUES. s. m. pl.

TROCHISQUES. s. m. pl. Médicaments solides, d' une forme allongée, composés d' une ou de plusieurs poudres séchées, réunies par un mucilage ou des sucs de plantes, etc.

TROCHURE. s. f.

TROCHURE. s. f. T. de Vénerie. Quatrième andouiller de la tête du cerf.

TROÔNE. s. m.

TROÔNE. s. m. Arbrisseau très-rameux et à fleurs blanches, qui porte en automne de petites grappes de baies noires, et qui sert à former des haies, des palissades, des massifs, à retenir les terres en pente, etc. Le bois du troëne est jaunâtre, souple et solide. La maturité des grappes du troëne suit exactement celle du raisin.

TROGLODYTES. s. m. pl.

TROGLODYTES. s. m. pl. Nom d' un ancien peuple d' Afrique qui vivait dans des cavernes. On l' appliquait autrefois, par extension, Aux ouvriers qui travaillent, qui habitent sous terre, tels que les mineurs de Suède, de Pologne, etc.

TROGNE. s. f.

TROGNE. s. f. Il se dit, familièrement et par plaisanterie, d' Un visage plein qui a quelque chose de facétieux, et qui annonce l' amour de la bonne chère et du vin. Il a une plaisante trogne, une bonne grosse trogne.

Rouge trogne, trogne enluminée, Le visage d' un ivrogne.

TROGNON. s. m.

TROGNON. s. m. Le coeur, le milieu d' un fruit dont on a ôté tout ce qu' il y avait de meilleur à manger. Il se dit principalement Des poires et des pommes.

Le trognon d' un chou, un trognon de chou, La tige d' un chou dont on a ôté les feuilles.

Fig. et pop., Voilà un joli petit trognon, se dit D' une jeune fille.

TROIS. adj. numéral des deux genres

TROIS. adj. numéral des deux genres Nombre impair contenant deux et un. Trois hommes. Trois louis. Trois ans. Ils marchaient trois à trois, de trois en trois. Ils y étaient tous trois. Les trois Grâces. Les trois Parques. Les trois vertus théologales. Les trois mages. Les trois personnes de la Trinité. Partager en trois. Nous avons déjà fait les trois quarts du chemin.

Fam., Les trois quarts du temps, La plus grande partie du temps, le plus ordinairement. Les trois quarts du temps il est sans occupation.

En Arithm., Règle de trois, Règle par laquelle, ayant trois termes connus, on parvient à trouver un quatrième terme inconnu, qui doit être en proportion géométrique avec les trois premiers.

TROIS

TROIS se dit quelquefois pour Troisième. Folio trois. Page trois. Henri trois. Georges trois. On écrit plus ordinairement, Henri III, Georges III.

TROIS

TROIS est aussi substantif masculin, dans le premier sens. Le produit de trois multiplié par deux. On dit de même, Le nombre trois.

Le trois du mois, Le troisième jour du mois.

TROIS

TROIS s' emploie également comme substantif pour désigner Le chiffre qui marque trois. Le chiffre trois (3). Ce ballot est marqué d' un trois. Trente-trois s' écrit par deux trois (33). On dit de même, Le numéro trois.

Au Jeu de cartes, Un trois de pique, de coeur, etc., Une carte marquée de trois piques, de trois coeurs, etc. Un trois, au Jeu de dés, La face du dé marquée de trois points.

TROISIÈME. adj. des deux genres

TROISIÈME. adj. des deux genres Nombre d' ordre. Qui est après le deuxième. Le troisième jour. La troisième place. Il arriva le troisième. C' est son troisième enfant. Loger au troisième étage.

Il est arrivé, il est venu lui troisième, Il est arrivé, venu accompagné de deux autres.

TROISIÈME

TROISIÈME s' emploie aussi substantivement, en divers sens. Nous n' étions que deux, il nous arriva un troisième, Une troisième personne. Loger, monter au troisième, à un troisième, Au troisième étage d' une maison.

Cet écolier étudie en troisième, est en troisième, Il étudie dans la troisième classe. On dit dans un sens analogue: Ce professeur fait la troisième, est chargé de la troisième. Professeur de troisième. Un élève de troisième, ou elliptiquement, Un troisième. Etc.

La troisième des enquêtes, La troisième chambre des enquêtes au parlement de Paris.

TROISIÈMEMENT. adv.

TROISIÈMEMENT. adv. En troisième lieu.

TROIS-MÂTS. s. m.

TROIS-MÂTS. s. m. T. de Marine. Navire de commerce à trois mâts. Un beau trois-mâts.

TROIS-QUARTS. s. m.

TROIS-QUARTS. s. m. T. de Chirur. Voyez TROCART.

TRÔLER. v. a.

TRÔLER. v. a. T. populaire. Mener, promener de tous côtés, indiscrètement et hors de propos. C' est un homme qui trôle continuellement sa femme partout. Il trôle son fils dans toutes les maisons.

Il est aussi neutre, et signifie, Courir çà et là. C' est un homme qui ne fait que trôler tout le long du jour.

TRÔLÉ, ÉE. participe

TRÔLÉ, ÉE. participe

TROLLE. s. f.

TROLLE. s. f. T. de Vénerie. Action de découpler des chiens dans un grand pays de bois, pour quêter et lancer un cerf, parce que l' on n' a pas eu la précaution de le détourner avec le limier. Aller à la trolle.

TROMBE. s. f.

TROMBE. s. f. Amas de vapeurs semblable à un nuage fort épais, mû en tourbillon par le vent, s' allongeant de bas en haut ou de haut en bas en forme de cylindre ou de cône renversé, et capable d' engloutir des vaisseaux, de renverser des maisons, de déraciner des arbres, etc. Trombe marine ou de mer. Trombe terrestre ou de terre. Trombe ascendante. Trombe descendante. On a cru que la trombe pompait l' eau de la mer. Les marins craignent fort les trombes. On tire quelquefois un coup de canon à boulet dans une trombe, pour la crever. On l' appelle autrement Siphon ou Typhon.

TROMBLON. s. m.

TROMBLON. s. m. Grosse espingole montée sur chandelier, qu' on emploie sur les bâtiments de guerre, et qui porte une balle d' une livre, ou plusieurs balles à mousquet.

TROMBONE. s. m.

TROMBONE. s. m. T. de Musiq. Espèce de grande trompette composée de quatre branches emboîtées les unes dans les autres, et qu' on allonge ou qu' on raccourcit à volonté pour produire les différents tons.

TROMPE. s. f.

TROMPE. s. f. Tuyau d' airain recourbé, dont on se sert à la chasse pour sonner. Emboucher la trompe. Sonner de la trompe.

TROMPE

TROMPE se dit pour Trompette, dans ces phrases, Publier à son de trompe, crier à son de trompe, Publier quelque chose au son de la trompette.

Fig. et fam., Publier une chose à son de trompe, L' annoncer, la raconter à beaucoup de gens, afin qu' elle se divulgue.

TROMPE

TROMPE signifie aussi, Cette partie du museau de l' éléphant qui s' allonge et se recourbe pour divers usages. L' éléphant se sert de sa trompe comme d' une main, et avec beaucoup de dextérité. La trompe d' un éléphant. L' éléphant le prit avec sa trompe, et le jeta en l' air.

Il se dit également de La bouche de certains insectes, avec laquelle ils sucent et tirent ce qui est propre pour leur nourriture.

TROMPE

TROMPE se dit encore de Certaines coquilles de mer qui sont en forme spirale.

En termes d' Anat., Trompe d' Eustache, Canal de communication pour l' air extérieur entre la bouche et le tympan de l' oreille. Trompes de la matrice ou de Fallope, Les deux conduits qui partent du fond de la matrice, l' un d' un côté, l' autre de l' autre, et qui aboutissent aux ovaires.

TROMPE

TROMPE en termes d' Architecture, Portion de voûte en saillie, servant à porter l' encoignure d' un bâtiment, ou toute autre construction qui semble se soutenir en l' air. Trompe dans l' angle. Trompe en niche. Trompe en tour ronde. Trompe rampante.

TROMPE

TROMPE se dit aussi d' Un petit instrument de fer, qui a une languette au milieu, et dont on tire du son en le mettant entre les dents, et en touchant la languette avec le bout du doigt. On l' appelle plus ordinairement Guimbarde.

TROMPE-L' OEIL. s. m.

TROMPE-L' OEIL. s. m. T. de Peinture. Il se dit d' Une sorte de tableaux où des objets de nature morte sont représentés avec une vérité qui fait illusion. Un trompe-l' oeil. Des trompe-l' oeil.

TROMPER. v. a.

TROMPER. v. a. Décevoir, user d' artifice pour induire en erreur. Tromper adroitement, finement. Tromper hardiment, effrontément. Tromper son ami. Tromper au jeu. Ce marchand nous a trompés. On est bien trompé en achetant ces sortes de marchandises. Les plus fins y sont trompés. Je ne veux tromper personne. Ne vous fiez pas à lui, il vous trompera. Il tromperait son père.

Cette femme trompe son mari, Elle lui est infidèle.

Tromper la vigilance de quelqu' un, Tromper quelqu' un malgré sa vigilance, échapper à sa surveillance. Le prisonnier parvint à tromper la vigilance de ses gardes, à tromper ses gardes.

Tromper la loi, L' éluder.

TROMPER

TROMPER se dit figurément Des choses qui donnent lieu à quelque erreur, à quelque méprise. L' horloge nous a trompés. Sa maladie a trompé tous les médecins. L' apparence du beau temps m' a trompé. Cet homme a une mine qui trompe. Nos sens nous trompent souvent. Mes yeux ne m' ont point trompé.

Fam., C' est ce qui vous trompe, À cet égard vous êtes dans l' erreur.

TROMPER

TROMPER signifie aussi figurément, Faire ou dire quelque chose de contraire à l' attente de quelqu' un, soit en bien, soit en mal. S' il m' accorde cette grâce, il me trompera. Il a trompé nos espérances, trompé notre attente. Il a trompé ma confiance. On attendait beaucoup moins de lui, il a trompé tout le monde. Je n' attendais rien de bon de cette affaire, j' ai été agréablement trompé. Il fut trompé dans son espoir.

Il se dit quelquefois Des choses, dans un sens analogue. L' événement a trompé leurs calculs, leurs conjectures.

Fig., Tromper son ennui, ses ennuis, ses peines, Se distraire de ses ennuis, du sujet de son ennui, de ses peines. Tromper le temps, S' amuser, s' occuper à quelque chose, afin de ne pas trouver le temps long.

TROMPER

TROMPER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Errer, s' abuser. Vous vous trompez, cela n' est pas ainsi. Il se trompe dans son calcul. Cette femme s' est trompée sur le temps de sa grossesse. Cet auteur s' est trompé. Je puis me tromper. Plus fin que moi s' y tromperait. Ne vous y trompez pas. Il se trompe lourdement. Il s' est trompé de chemin, de date. Il s' est trompé à son désavantage, à son détriment. Vous vous trompez du tout au tout. Cela ressemble, à se tromper, à s' y tromper, Au point qu' on y peut être trompé.

Se tromper de route, se tromper d' heure, etc., Prendre une route, prendre une heure pour une autre, etc.

Fig. et par ironie., C' est un homme qui ne se trompe qu' à son profit, C' est un homme qui ne s' abuse que dans les choses où l' erreur peut tourner à son avantage.

Si je ne me trompe. Locution employée en forme de correctif, quand on n' est pas parfaitement certain d' un fait, ou quand on veut éviter le ton d' assurance et de présomption en donnant son avis. On dit passivement, Je suis bien trompé, fort trompé si telle chose n' est pas ainsi, Ou je me trompe fort, ou telle chose est ainsi.

TROMPÉ, ÉE. participe

TROMPÉ, ÉE. participe

TROMPERIE. s. f.

TROMPERIE. s. f. Fraude, artifice employé pour tromper. Tromperie insigne, manifeste, visible, Je reconnus la tromperie. Il y a de la tromperie, prenez-y garde. Vous aurez de la peine à vous garantir de ses tromperies.

TROMPETER. v. a.

TROMPETER. v. a. Publier, crier à son de trompe. Il ne se dit guère qu' en parlant Des personnes que l' on assignait autrefois de cette manière à comparaître au ban de trois jours, ou, en termes de Pratique, à trois briefs jours. Trompeter un homme. On lui fait son procès, il a été trompeté par les carrefours.

Il s' emploie figurément, et signifie, Divulguer une chose qu' on devait tenir cachée. On lui avait recommandé le secret sur cette affaire, il a été la trompeter partout. Ce sens est familier.

TROMPETÉ, ÉE. participe

TROMPETÉ, ÉE. participe

TROMPETER. v. n.

TROMPETER. v. n. Il se dit Du cri de l' aigle. Le corbeau croasse, l' aigle trompète.

TROMPETEUR. s. m.

TROMPETEUR. s. m. T. d' Anat. Muscle de la bouche. Voyez BUCCINATEUR.

TROMPETTE. s. f.

TROMPETTE. s. f. Instrument à vent, tuyau d' airain ou d' autre métal, qui a un son très-éclatant, et dont on sonne principalement à la guerre, et dans les réjouissances publiques. Sonner de la trompette pour assembler la cavalerie, pour la faire marcher, pour l' animer au combat. Les fanfares des trompettes. Grand bruit de trompettes. Au son de la trompette. La trompette sonnait la marche, la charge, la retraite, etc. Emboucher la trompette. Il y a avait un concert de timbales, de tambours et de trompettes. Les peintres et les poëtes représentent ordinairement la Renommée embouchant la trompette. Il y a dans l' orgue un jeu qu' on appelle Le jeu de trompettes.

Fig., Emboucher la trompette, Prendre le ton élevé, sublime. Cela ne se dit guère que Des poëtes.

Prov. et fig., Déloger sans trompette, sans tambour ni trompette, Déloger, se retirer secrètement, sans faire de bruit. Cela se dit surtout D' un homme qui part ainsi pour ne pas payer ce qu' il doit ou pour fuir un danger.

Prov. et fig., À gens de village, trompette de bois, Il ne faut aux ignorants, aux gens grossiers, que des choses proportionnées à leur état, à leur goût, à leur intelligence.

TROMPETTE

TROMPETTE se dit figurément et familièrement d' Une personne qui a coutume de publier tout ce qu' elle sait. Cet homme est une vraie trompette. C' est la trompette de la ville, du quartier, etc.

Trompette parlante, Espèce de grande trompette, ordinairement de fer-blanc, dont on se sert pour faire entendre la voix de fort loin. Les trompettes parlantes sont d' usage sur mer, pour se faire entendre d' un vaisseau à un autre. On dit plus communément, Porte-voix.

Trompette marine, Instrument de musique qui n' a qu' une corde. Jouer de la trompette marine.

TROMPETTE

TROMPETTE en termes de Conchyliologie, se dit d' Un genre de mollusques à coquille univalve tournée en spirale, qu' on nomme autrement Buccin.

TROMPETTE. s. m.

TROMPETTE. s. m. Celui dont la fonction est de sonner de la trompette. Bon trompette. Le trompette de telle compagnie. Il est trompette dans les hussards. Le cheval d' un trompette. Brigadier-trompette. Trompette-major. On envoya un trompette sommer la place.

Prov., fig. et pop., Il est bon cheval de trompette, il ne s' étonne pas du bruit, se dit D' un homme qui ne s' effraye pas des menaces, qui ne s' émeut pas de ce qu' on lui dit, soit pour l' intimider, soit pour l' embarrasser.

TROMPEUR, EUSE. adj.

TROMPEUR, EUSE. adj. Qui trompe. Homme trompeur. Femme trompeuse. Valet trompeur. Guide trompeur. Visage trompeur. Il a la mine trompeuse. Dehors trompeurs. Discours trompeurs. Promesses trompeuses. Marchandises trompeuses. Apparence trompeuse.

Il est aussi substantif. C' est un trompeur. C' est une trompeuse. Il est reconnu pour un trompeur, pour un trompeur public. Souvent les trompeurs sont trompés.

Prov., À trompeur, trompeur et demi, Un trompeur mérite de trouver, ou trouve un trompeur plus fin que lui.

TROMPILLON. s. m.

TROMPILLON. s. m. Diminutif. T. d' Archit. Petite trompe.

Trompe de voûte, Pierre ronde faisant partie des voussoirs d' une niche.

TRONC. s. m.

TRONC. s. m. (Le C ne se prononce pas.) Le gros d' un arbre, la tige considérée sans les branches. Un tronc d' arbre. On a coupé toutes les branches, il ne reste plus que le tronc. Le tronc de cet arbre est creux. Le tronc est pourri.

En termes d' Anat., Le tronc d' une artère, d' une veine, Leur partie la plus considérable qui n' a pas encore formé de branche.

TRONC

TRONC se dit aussi, surtout en termes d' Anatomie, de La partie principale du corps, à laquelle les membres sont attachés, et qui comprend la tête, le thorax et le bassin.

Il se dit également Du buste du corps humain, dont on a séparé la tête, les bras et les cuisses. Un cadavre dont il ne reste que le tronc.

En Archit., Tronc de colonne, Fragment d' un fût de colonne.

TRONC

TRONC se dit figurément, en Généalogie, de La ligne directe des ascendants et des descendants, d' où partent les branches ou lignes collatérales. Ces deux familles sont de deux branches qui sortent du même tronc.

TRONC

TRONC signifie encore, Une boîte, un coffre de bois ou de fer posé ordinairement dans les églises, et qui a une fente pour recevoir l' argent des aumônes. Tronc pour les prisonniers, pour la fabrique de l' église, pour les enfants trouvés. Le tronc des pauvres. Mettre un tronc dans une église. Mettre dans le tronc. Vider le tronc.

Prov. et fig., Voler le tronc des pauvres, Faire des profits illégitimes aux dépens de ceux qui sont dans la nécessité.

TRONCHET. s. m.

TRONCHET. s. m. Gros billot de bois qui porte sur trois pieds.

TRONÇON. s. m.

TRONÇON. s. m. Morceau coupé ou rompu, de quelque objet plus long que large. Tronçon de pique, de lance, d' épée. Des tronçons de colonnes. Des tronçons de câble.

Il se dit particulièrement Des morceaux que l' on coupe de certains poissons, de certains reptiles qui ont plus de longueur que de largeur. Tronçons d' anguille, de brochet, etc. Couper par tronçons. Les tronçons de ce serpent remuent encore.

TRONÇONNER. v. a.

TRONÇONNER. v. a. Couper quelque chose par tronçons. Tronçonner une anguille, un brochet, etc.

TRONÇONNÉ, ÉE. participe

TRONÇONNÉ, ÉE. participe

TRÔNE. s. m.

TRÔNE. s. m. Siége élevé où les rois, les empereurs, etc., sont assis dans les fonctions solennelles de la souveraineté. Trône magnifique. Trône superbe. Trône éclatant de pierreries. Le trône de Salomon. Le trône d' Assuérus. Le trône du roi était placé au bout de la galerie. Le roi, l' empereur se plaça sur son trône pour recevoir les ambassadeurs. Le roi étant sur son trône. La salle du trône.

TRÔNE

TRÔNE s' emploie dans plusieurs phrases figurées, pour signifier, La puissance souveraine des rois, des empereurs, etc. Monter sur le trône, monter au trône, Prendre possession de la royauté. Prendre possession du trône. Chasser un prince du trône. Alexandre renversa le trône des Perses, s' empara du trône des Perses. Les bons ministres sont les appuis du trône, les soutiens du trône. Soutenir un trône chancelant. Relever un trône abattu. Le prince légitime fut chassé du trône par l' usurpateur. Cette victoire servit à affermir le nouveau prince sur le trône, à affermir le trône du nouveau prince. Tomber du trône. Descendre du trône. Aspirer au trône. L' héritier du trône. La majesté du trône. Trône héréditaire. Trône électif. Il avait des droits au trône.

Le discours du trône, Le discours que le roi prononce à l' ouverture de chaque session des chambres législatives.

TRÔNE

TRÔNE se dit également Du siége élevé où le pape se met dans certaines cérémonies publiques. Le pape étant dans son trône.

Trône épiscopal, Le siége qui est au haut du choeur, dans les églises cathédrales, et où l' évêque se met quand il officie pontificalement. L' évêque étant dans son trône.

TRÔNES

TRÔNES au pluriel, en termes de Théologie, est le nom d' Un des neuf choeurs des anges. Anges, Archanges, Trônes, Dominations, etc.

TRONQUER. v. a.

TRONQUER. v. a. Retrancher, couper une partie de quelque chose. Au propre, il ne se dit guère qu' en parlant Des statues. Les Goths ont tronqué la plupart des statues de Rome.

Il se dit figurément en parlant Des ouvrages d' esprit. Il a tronqué ce livre, il en a ôté deux chapitres. Il a tronqué ce passage. On ne l' emploie guère qu' en mauvaise part.

TRONQUÉ, ÉE. participe

TRONQUÉ, ÉE. participe Statue tronquée.

Fig., Cet ouvrage est tronqué, Quelque partie essentielle de cet ouvrage a été évidemment omise ou retranchée.

TRONQUÉ

TRONQUÉ se dit, particulièrement, De certaines choses dont l' extrémité ou la partie supérieure manque, soit qu' on l' ait retranchée, ou qu' elles ne l' aient jamais eue. Colonne tronquée. Placer des bustes sur des colonnes tronquées. Cône tronqué. Pyramide tronquée.

Il se dit, en Botanique, De ce qui est terminé brusquement à son extrémité, comme si on l' avait coupé transversalement. Les feuilles du tulipier sont tronquées.

TROP. adv. de quantité

TROP. adv. de quantité Plus qu' il ne faut, avec excès. Trop vite. Trop avant. Trop loin. Trop tôt. Trop tard. Trop riche. Trop puissant. Trop fin. Trop bien. Un vase trop plein. Vous l' avez trop poussé. Cette viande est trop cuite. Il a trop travaillé. Il a bu trop de vin. Il a trop bu de vin. Il boit trop. Je n' en veux pas tant, en voilà trop. Il en a trop, beaucoup trop, un peu trop. Je ne puis plus souffrir ses insolences, c' en est trop. Vous avez acheté cela tant, ce n' est pas trop. Il n' y a pas dans son discours un mot de trop. Il a trop de bon sens pour agir ainsi. Vous le traitez avec trop de rigueur. Il écrit trop négligemment. Cela n' est que trop vrai.

Prov., Chacun le sien, ce n' est pas trop.

Prov., Trop est trop, rien de trop, Tout excès est condamnable.

Prov. et fig., Qui trop embrasse mal étreint, Qui entreprend trop de choses à la fois ne réussit à rien.

Fam., Vous n' êtes pas de trop, se dit À une personne pour lui témoigner qu' elle peut rester, qu' on n' a rien à lui cacher de ce qu' on veut dire. On dit dans un sens analogue, Suis-je de trop?

Fam., Par trop, Excessivement, d' une manière fatigante, importune, révoltante. Cet homme est aussi par trop ennuyeux, par trop complimenteur, par trop insolent.

TROP

TROP précédé de la négative Pas, signifie, Guère. Je ne voudrais pas trop m' y fier. Cela n' est pas trop bien. Suivi de l' adverbe Peu, il signifie, Pas assez. Il en a trop peu. Il n' en faut ni trop, ni trop peu.

TROP

TROP est aussi substantif. Ôtez le trop. Je me plains du trop. Il a été victime de son trop de confiance.

TROPE. s. m.

TROPE. s. m. T. de Rhétorique. Figure, emploi d' une expression dans un sens figuré. Cent voiles, pour dire, Cent vaisseaux, est un trope. La métonymie, la métaphore, la synecdoche, etc., sont des tropes. Un trope hardi. Le Traité des tropes, ou simplement, Les Tropes de Dumarsais.

TROPHÉE. s. m.

TROPHÉE. s. m. La dépouille d' un ennemi vaincu, que l' on mettait ordinairement sur un tronc d' arbre dont on avait coupé les branches.

Il se dit aussi d' Un assemblage d' armes élevées et disposées avec art, pour conserver le souvenir d' une victoire, d' une conquête. Dresser, élever, ériger un trophée, des trophées. Peindre, graver des trophées d' armes. Sculpter des trophées sur le frontispice d' un bâtiment, sur un arc de triomphe.

Il signifie encore, figurément et dans le style soutenu, Victoire. Tout fier de ses trophées. Fier de tant de trophées. De glorieux trophées.

Fig. et en mauvaise part, Faire trophée d' une chose, En tirer vanité, en faire gloire. Faire trophée du vice. Bien loin d' avoir honte d' une action si lâche, il en fait trophée.

TROPHÉE

TROPHÉE en termes de Peinture et de Sculpture, se dit, par extension, d' Une espèce d' ornement représentant un assemblage de divers objets employés dans une science ou dans un art, et qui en sont comme les attributs. Il avait fait sculpter sur les lambris de son salon des trophées de musique, d' astronomie, de chasse, de labourage, etc.

TROPIQUE. s. m.

TROPIQUE. s. m. T. de Géogr. astronomique. Chacun des deux petits cercles de la sphère, parallèles à l' équateur, qui passent par les points solsticiaux, c' est-à-dire, par des points éloignés de l' équateur de vingt-trois degrés et demi environ, et entre lesquels s' opère le mouvement annuel du soleil. Le tropique du Cancer. Le tropique du Capricorne. Région située entre les deux tropiques. Passer le tropique. Passer sous le tropique.

TROPIQUE

TROPIQUE est quelquefois adjectif. Ainsi on appelle Année tropique, L' espace de temps qui s' écoule entre le moment d' un équinoxe, et celui où le soleil revient au même équinoxe. L' année tropique est celle dont on fait usage dans la vie civile.

En Botan., Plantes tropiques, Celles dont les fleurs s' ouvrent le matin et se ferment le soir. Cette locution est peu usitée.

TROPOLOGIQUE. adj. des deux genres

TROPOLOGIQUE. adj. des deux genres T. de Rhétorique, qui signifie, Figuré. Le sens tropologique d' un emblème. Il est peu usité.

TROP-PLEIN. s. m.

TROP-PLEIN. s. m. Ce qui excède la capacité d' un vase, ce qui en déborde. Le trop-plein du tonneau s' est répandu de tous côtés. On dit de même, Le trop-plein d' un étang, d' un canal, etc.

TROQUER. v. a.

TROQUER. v. a. Échanger, donner en troc. Il a troqué son cheval contre un tableau. Il ne fait autre chose que troquer. Je ne veux pas troquer avec vous. Je n' ai rien à troquer.

Prov. et fig., Troquer son cheval borgne contre un aveugle, Faire par erreur l' échange d' une mauvaise chose contre une pire.

TROQUÉ, ÉE. participe

TROQUÉ, ÉE. participe

TROQUEUR, EUSE. s.

TROQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui aime à troquer. Les amateurs de choses curieuses sont grands troqueurs.

TROT. s. m.

TROT. s. m. Allure des bêtes de voiture, de somme ou de charge, entre le pas et le galop: elle consiste en un mouvement en diagonale des quatre extrémités, qui se lèvent et se baissent simultanément. Grand trot. Petit trot. Bon trot. Aller au trot. Il faut mettre ce cheval au trot. Ce cheval a le trot bien dur.

Fig. et fam., Mener une affaire au trot, au grand trot, La conduire d' une manière expéditive. On dit plus ordinairement, Grand train.

TROTTE. s. f.

TROTTE. s. f. Espace de chemin. Il y a une bonne trotte d' ici là. Il est populaire.

TROTTER. v. n.

TROTTER. v. n. Aller le trot. Ce cheval trotte mal. Un cheval qui trotte menu. Faites trotter ce cheval.

Il se dit, familièrement et par extension, D' une personne qui marche beaucoup à pied. Nous avons bien à trotter pour nous rendre à tel endroit. Il a trotté tout le jour.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Faire bien des courses, bien des démarches pour quelque affaire. Il y a long-temps que je trotte pour cette affaire-là. Il est allé trotter pour des emplettes.

Prov., On entendrait une souris trotter, se dit Pour exprimer qu' on n' entend pas le plus léger bruit.

Fig. et fam., Cette idée lui trotte dans la tête, par la tête, Cette idée l' occupe, il y pense souvent.

TROTTEUR. s. m.

TROTTEUR. s. m. T. d' Équitation. Cheval qu' on a dressé à n' aller que le trot dans le manége. Il ne monte encore que le trotteur.

Ce cheval est bon trotteur, mauvais trotteur, Il trotte bien ou mal.

TROTTIN. s. m.

TROTTIN. s. m. Terme populaire et bas, qui se dit par mépris d' Un petit laquais. Elle n' a qu' un trottin, qu' un petit trottin. Il est vieux.

TROTTINER. v. n.

TROTTINER. v. n. T. d' Équitation. Trotter en raccourci; ce qui est une mauvaise allure. Ce cheval trottine, ne fait que trottiner.

TROTTOIR. s. m.

TROTTOIR. s. m. Chemin élevé, que l' on pratique le long des ponts, des quais et des rues, pour la commodité des gens qui vont à pied. Les trottoirs du Pont-Neuf. La plupart des rues de Paris sont garnies de trottoirs.

Fig. et fam., Être sur le trottoir, Être dans le chemin de la considération, de la fortune.

TROU. s. m.

TROU. s. m. Ouverture faite dans un corps, et dont la largeur et la longueur sont à peu près égales; ce qui distingue le Trou de la Fente, qui est une ouverture étroite et longue. Grand trou. Petit trou. Faire un trou à la muraille, à un ais, à un plancher, en terre. Il y a un trou à vos bas, à votre manteau. Regarder par le trou de la serrure. Les trous d' une flûte. Il est blessé, il a un trou à la tête, un trou à la jambe. Trou dans lequel les bêtes se retirent. Trou de taupe. Trou de renard. Trou de lapin. Trou de souris. Trou de vers. Il s' est sauvé dans un trou. Ces oiseaux font leur nid dans un trou. Boucher un trou, des trous. Tomber dans un trou. Agrandir, remplir un trou. Voilà un trou qui n' est qu' à la surface, et en voilà un autre qui perce de part en part.

Fig. et fam., Cet homme boit comme un trou, ces gens ont bu comme des trous, Cet homme boit, ces gens ont bu beaucoup.

Fig. et fam., Il le ferait mettre dans un trou, dans un trou de souris, se dit D' un homme qui en fait trembler un autre par sa présence.

Fig. et fam., N' avoir rien vu que par le trou d' une bouteille, N' avoir aucune connaissance des choses du monde.

Fig. et fam., Boucher un trou, Payer une dette. Si je recevais cet argent-là, il me servirait à boucher un trou.

Prov. et fig., Souris qui n' a qu' un trou est bientôt prise, Celui qui n' a qu' un expédient, qu' une ruse, qu' une finesse, a souvent bien de la peine à se tirer d' affaire, à réussir.

Prov. et fig., Faire un trou à la lune, S' enfuir sans payer ses créanciers.

Prov., fig. et pop., Autant de trous, autant de chevilles; autant de chevilles que de trous, se dit en parlant D' une personne qui trouve à tout des réponses, des excuses, des défaites, des expédients.

Prov. et fig., Mettre la pièce à côté du trou, Employer, pour remédier à quelque chose, un autre moyen que celui qu' il faudrait.

TROU

TROU au Jeu du trictrac, L' avantage de douze points, que celui qui les gagne marque par un fichet qu' il met dans un trou. Il faut douze trous pour gagner la partie. Je n' ai pris que deux trous dans toute la partie. Je marque un trou.

TROU

TROU dans les Jeux de paume carrés, Ouverture qui est au pied de la muraille, dans le coin opposé à la grille. Il donna de volée dans le trou.

TROU

TROU se dit, figurément et familièrement, de Tous les lieux habitables dont on veut indiquer la petitesse, d' une manière exagérée. Ce n' est pas une ville, ce n' est pas une maison, ce n' est qu' un trou. On m' a logé dans un trou. Le moindre trou me suffira.

TROUBADOUR. s. m.

TROUBADOUR. s. m. Nom donné aux anciens poëtes provençaux. Les troubadours et les trouvères ou trouveurs couraient de châteaux en châteaux pour y chanter leurs poëmes.

TROUBLE. adj. des deux genres

TROUBLE. adj. des deux genres Qui est brouillé, qui n' est pas clair. Il se dit ordinairement De l' eau, du vin et autres liqueurs. Vin trouble. Eau trouble. La rivière est trouble.

L' air est trouble, le temps est trouble, Il y a beaucoup de nuages, de brouillard, le temps n' est pas serein. Ce verre est trouble, Il n' est pas bien net, bien clair. On dit de même, Ces lunettes sont troubles.

Avoir la vue trouble, et adverbialement, Voir trouble, Ne voir pas nettement, distinctement, par quelque vice dans l' organe de la vue.

Fig. et fam., Pêcher en eau trouble, Tirer du profit, de l' avantage des désordres publics ou particuliers.

TROUBLE. s. m.

TROUBLE. s. m. Confusion, désordre, agitation désordonnée. Le trouble des éléments. Son arrivée subite produisit quelque trouble dans l' assemblée.

Il signifie aussi, Brouillerie, mésintelligence. C' est lui qui met, qui apporte le trouble, du trouble, dans cette société si long-temps unie. Le trouble se met dans cette famille. Il y eut un peu de trouble dans leur ménage. Un trouble passager.

Il se dit plus ordinairement, surtout au pluriel, Des soulèvements, des émotions populaires, des guerres civiles. Exciter des troubles dans un État, dans une province. Fomenter, calmer les troubles. Durant les troubles de la Ligue. Pendant les derniers troubles. L' histoire des troubles de ce temps. Troubles civils. Troubles religieux. De nouveaux troubles ont éclaté dans ce royaume. Faire cesser, apaiser les troubles.

Il signifie aussi, Inquiétude, agitation de l' âme, de l' esprit. Le trouble de son âme, de son esprit, de son coeur, se manifestait, se remarquait sur son visage. Sentir, éprouver du trouble. Il était dans un trouble inexprimable. Il a porté le trouble dans mon âme. Son coeur est exempt de trouble.

Le trouble des sens, le trouble de la voix, L' altération causée dans les sens, dans la voix par l' agitation de l' esprit.

TROUBLE

TROUBLE signifie, en termes de Jurisprudence, L' action par laquelle on inquiète un possesseur dans la jouissance de sa propriété. Les contrats de vente se font ordinairement à charge de garantir de tout trouble et éviction.

TROUBLE ou TRUBLE. s. f.

TROUBLE ou TRUBLE. s. f. T. de Pêche. Filet en forme de poche, monté sur un cercle ou un ovale, et traversé par un bâton qui sert de manche. On prend avec la trouble du poisson dans les réservoirs.

TROUBLE-FÊTE. s. m.

TROUBLE-FÊTE. s. m. Il se dit d' Un importun, d' un indiscret qui vient interrompre la joie, les plaisirs d' une réunion publique ou particulière. C' est un trouble-fête.

Il se dit quelquefois d' Une chose, d' un événement qui produit le même effet. Dans les deux sens, il est familier.

TROUBLER. v. a.

TROUBLER. v. a. Rendre trouble. Les pluies ont troublé la rivière. Si vous remuez ce vin, vous le troublerez. Une frayeur a troublé le lait de cette nourrice. Le tonnerre trouble quelquefois le vin en tonneau.

Fig. et fam., On dirait qu' elle ne sait pas troubler l' eau, se dit D' une personne qui paraît simple, mais qui ne l' est pas.

TROUBLER

TROUBLER signifie aussi, Causer une agitation désordonnée. La tempête trouble les airs. Les rêves affreux qui troublent son sommeil.

Il signifie plus ordinairement, Apporter du trouble, du désordre; Causer de la brouillerie, de la mésintelligence. Troubler l' ordre. Troubler le repos public, la paix publique. Troubler un royaume. Ce malheureux a troublé notre famille, a troublé mon repos. Nous étions en paix, il nous est venu troubler.

Il se dit dans un sens analogue, en parlant Des sens, et des facultés de l' âme. Troubler les sens. Troubler la raison, le jugement, l' entendement, l' esprit, la mémoire. La peur lui trouble la raison. Le vin lui avait troublé la tête, la cervelle.

Troubler quelqu' un, Troubler son attention, sa mémoire, son jugement, etc.; lui ôter la présence d' esprit nécessaire. Ne faites pas tant de bruit, vous me troublez. Trop de sévérité de la part du juge peut troubler un prévenu, un accusé. Il signifie encore, Inquiéter une personne dans la possession, dans la jouissance de quelque bien. Il a été troublé dans la possession de cette terre, dans la jouissance de sa propriété.

TROUBLER

TROUBLER signifie aussi, Interrompre d' une manière désagréable. Troubler un entretien. Troubler la conversation. Il troubla leur tête-à-tête. On est venu troubler mon sommeil. J' écrivais, il est venu me troubler. Un accident troubla la fête.

Cela trouble la digestion, les fonctions digestives, Cela empêche que la digestion ne se fasse bien.

TROUBLER

TROUBLER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le vin se trouble, Il devient trouble. Le temps commence à se troubler, Il commence à se charger de nuages. Ma vue se trouble, mes yeux se troublent, Ma vue s' obscurcit. Son esprit se trouble, Ses idées se confondent, et il éprouve une sorte d' égarement. Etc.

Il signifie particulièrement, Éprouver une émotion, un trouble qui fait qu' on s' embarrasse, qu' on ne sait plus que dire, que répondre. L' orateur s' est troublé au milieu de son discours, et n' a pu continuer. L' accusé s' est troublé dans son interrogatoire. Il s' est troublé et n' a pu répondre. Il se trouble aisément. On dit dans un sens analogue, Sa mémoire se trouble.

TROUBLÉ, ÉE. participe

TROUBLÉ, ÉE. participe

TROUÉE. s. f.

TROUÉE. s. f. Espace vide, ou abatis fait à dessein, qui perce tout au travers d' un bois. Les troupes défilèrent par une trouée. Il est facile de faire une trouée dans ce bois.

Il se dit également d' Une ouverture faite dans toute l' épaisseur d' une haie. Dans cette haie, il y a une trouée par où nous pourrons aisément passer.

Il se dit aussi en parlant De l' effet du canon qui éclaircit les rangs ennemis, ou d' une charge de cavalerie qui les renverse. La cavalerie, venant à charger, fit une trouée épouvantable.

Il se dit encore de L' ouverture que se fait une troupe dans une ligne ennemie, en l' enfonçant et en pénétrant à travers.

TROUER. v. a.

TROUER. v. a. Percer, faire un trou. Trouer une planche avec le vilebrequin. Les voleurs ont troué la muraille. Les vers ont troué cet habit. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Votre habit commence à se trouer.

TROUÉ, ÉE. participe

TROUÉ, ÉE. participe Bas troué. Robe trouée.

TROU-MADAME. s. m.

TROU-MADAME. s. m. Espèce de jeu auquel on joue avec de petites boules ordinairement d' ivoire, qu' on tâche de pousser dans des ouvertures en forme d' arcades, marquées de différents chiffres. Jouer au trou-madame.

Il se dit aussi de L' espèce de machine ouverte en forme d' arcades, dans lesquelles on pousse les boules. Placer un trou-madame sur un billard.

TROUPE. s. f.

TROUPE. s. f. Nombre plus ou moins considérable de gens assemblés. Une troupe de paysans. Une troupe d' archers. Une troupe de voleurs. Il était le chef de la troupe. Leur troupe grossissait. Une petite troupe. Une troupe nombreuse. On le dit quelquefois Des animaux, dans un sens analogue. Une troupe d' oies sauvages.

Troupe de comédiens, se dit d' Un nombre d' acteurs, associés, ou réunis par un directeur, pour jouer la comédie en public. La troupe était passable.

Aller en troupe, marcher en troupe, se dit Des gens qui vont ensemble en grand nombre. Les pèlerins allaient autrefois en troupe. Il se dit aussi Des animaux. Les oies sauvages vont en troupe.

Aller par troupes, marcher par troupes, En formant plusieurs bandes ou troupes distinctes. Ils ne vont pas tous ensemble, ils marchent par troupes de dix, de vingt.

TROUPE

TROUPE en parlant Des gens de guerre, se dit d' Un corps de cavalerie ou d' infanterie. Cet officier conduit bien sa troupe, mène bien sa troupe. Il marchait en tête de sa troupe, à la tête de sa troupe. Voilà une belle troupe.

Il se dit collectivement, au pluriel, Des divers corps de gens de guerre qui composent une armée. Ce prince a de belles troupes. Troupes d' élite. L' élite des troupes. Troupes réglées. Troupes de ligne. Troupes légères. Troupes à pied. Troupes à cheval. Lever des troupes. Solder des troupes. Troupes nationales. Troupes étrangères. Rassembler, faire avancer des troupes. Retirer ses troupes. Un corps de troupes. Passer les troupes en revue. On dit souvent au singulier, La troupe de ligne. On dit de même, surtout parmi le peuple: Voici de la troupe qui passe. Il y a bien de la troupe dans cette ville. Etc.

TROUPE

TROUPE se dit quelquefois collectivement, au singulier, Des sous-officiers et soldats, par opposition Aux officiers. Pourvoir au logement des officiers, et au casernement de la troupe. Chevaux d' officiers, et chevaux de troupe. Enfant de troupe.

TROUPEAU. s. m.

TROUPEAU. s. m. Troupe d' animaux domestiques de même espèce, qui sont élevés et nourris dans un même lieu. Troupeau de moutons, de brebis. Troupeau de vaches. Troupeau de cochons. Troupeau de tant de têtes. Le berger du troupeau. Il avait un beau troupeau. Les troupeaux parquent. De riches troupeaux. De nombreux troupeaux. Garder les troupeaux. Faire paître les troupeaux. La maladie se mit dans son troupeau.

Par extension, Troupeau de dindons, troupeau d' oies, Troupe de dindons ou d' oies que l' on mène paître aux champs.

TROUPEAU

TROUPEAU employé absolument, se dit presque toujours d' Un troupeau de moutons ou de brebis. Le loup est venu faire du ravage dans son troupeau.

Fig., Le troupeau de JÉSUS-CHRIST, L' Église.

Fig., Le troupeau de l' évêque, du curé, Le peuple de son diocèse, de sa paroisse. Le bon pasteur donne sa vie pour son troupeau.

TROUPEAU

TROUPEAU se dit quelquefois, figurément et par mépris, d' Une troupe, d' une multitude d' hommes. Un troupeau d' imbéciles, d' ignorants. Le servile troupeau des imitateurs.

TROUSSE. s. f.

TROUSSE. s. f. Faisceau de plusieurs choses liées ensemble. Trousse de linge mouillé qu' on rapporte de l' eau. Trousse d' herbes. Trousse de fourrage vert. Trousse de chaume. Trousse de cordages. Il portait une grosse trousse sur la croupe de son cheval.

TROUSSE

TROUSSE se dit aussi d' Un carquois. Tirer des flèches d' une trousse. Une trousse d' ivoire. Vider une trousse. Épuiser une trousse. Ce sens est vieux.

TROUSSE

TROUSSE se dit encore d' Une sorte d' étui où les barbiers mettent tout ce qui est nécessaire pour faire la barbe et les cheveux; et d' Une sorte de portefeuille dans lequel les chirurgiens mettent les instruments dont ils se servent pour les opérations ordinaires.

TROUSSES

TROUSSES au pluriel, signifie, Les chausses que portaient autrefois les pages. Il venait de quitter les trousses. Les chevaliers de l' Ordre portaient des trousses quand ils avaient leurs habits de novices.

AUX TROUSSES. loc. prépositive et familière

AUX TROUSSES. loc. prépositive et familière À la poursuite. Il est aux trousses des ennemis, il les poursuit de près. Je mettrai un huissier à ses trousses.

Être aux trousses de quelqu' un, Être toujours à sa suite, ne pas le quitter. Qu' attend de vous cet homme-là, qui est toujours à vos trousses? Quand finira-t-il d' être à mes trousses?

EN TROUSSE. loc. adv.

EN TROUSSE. loc. adv. On le dit en parlant D' une personne qui est sur la croupe d' un cheval, derrière un cavalier qui est en selle. Mettre une femme en trousse derrière soi. On dit plus ordinairement, En croupe.

Il se dit aussi en parlant Des valises, des paquets qu' un cavalier porte derrière lui sur son cheval.

TROUSSEAU. s. m.

TROUSSEAU. s. m. Petite trousse. Il n' est guère usité, en ce sens, que dans ces locutions, dont la seconde a vieilli, Un trousseau de clefs, un trousseau de flèches.

Il se dit aussi Des hardes, des habits, du linge, et de tout ce qu' on donne à une fille lorsqu' on la marie ou qu' elle se fait religieuse. Cette mère songe de bonne heure à faire le trousseau de sa fille. Son trousseau est tout prêt. Elle a un beau trousseau.

Il se dit également, dans les colléges, dans les maisons d' éducation, etc., Des hardes, habits, linge et autres effets que doit apporter un élève, ou qu' on lui fournit, lorsqu' il entre. Le trousseau se compose de tels et tels objets. Son trousseau n' est pas complet.

TROUSSE-ÉTRIERS. s. m.

TROUSSE-ÉTRIERS. s. m. Voyez PORTE-ÉTRIERS.

TROUSSE-GALANT. s. m.

TROUSSE-GALANT. s. m. Sorte de maladie violente qui amène fréquemment une mort prompte, et qu' on appelle plus ordinairement aujourd' hui Choléra-morbus. Il est familier.

TROUSSE-PÈTE. s. f.

TROUSSE-PÈTE. s. f. Terme populaire de mépris, qui se dit en parlant d' Une petite fille. Taisez-vous, trousse-pète.

TROUSSE-QUEUE. s. m.

TROUSSE-QUEUE. s. m. Morceau de cuir, de toile, etc., garni de boucles, dans lequel on fait passer le haut de la queue d' un cheval, en retroussant le reste. Mettre un trousse-queue à un cheval.

TROUSSEQUIN. s. m.

TROUSSEQUIN. s. m. Pièce de bois cintrée qui s' élève sur le derrière d' une selle, comme les arçons sur le devant. Une selle à troussequin est plus commode qu' une selle rase.

TROUSSER. v. a.

TROUSSER. v. a. Replier, relever. Il se dit ordinairement en parlant Des vêtements qu' on a sur soi. Trousser sa robe, son manteau, ses jupes.

Il se dit aussi en parlant Des personnes, et signifie, Trousser leur vêtement. Troussez cet enfant, afin qu' il marche mieux. On l' emploie dans ce sens avec le pronom personnel. Troussez-vous de peur de vous crotter.

Fam., Trousser une femme, Lui lever les jupes. Il s' emploie figurément dans un sens obscène.

Fig. et fam., Trousser bagage, Partir brusquement, déloger brusquement. Comme il apprit qu' on le cherchait, il troussa bien vite bagage.

En termes de Cuisine, Trousser une volaille, Rapprocher du corps les ailes et les cuisses, la préparer pour la mettre à la broche.

Fig. et pop., Trousser quelqu' un en malle, L' enlever. Le lieutenant de gendarmerie l' a troussé en malle. Si une fois on le trouve, il sera troussé en malle. Il est vieux.

Fig. et fam., Trousser une affaire, L' expédier précipitamment.

Fig. et fam., Une maladie violente a troussé cet homme en deux jours, Elle l' a fait mourir en deux jours.

TROUSSÉ, ÉE. participe

TROUSSÉ, ÉE. participe Fig. et fam., C' est un petit homme bien troussé, se dit D' un petit homme bien fait, bien proportionné. C' est un cheval bien troussé, C' est un cheval bien fait, bien pris, et un peu ramassé.

Fig. et fam., Une petite maison bien troussée, Une jolie petite maison. Un compliment bien troussé, Un compliment bien tourné. On dit de même, Un petit dîner bien troussé.

Fig. et fam., Cela est troussé à la diable, Cela est fort mal arrangé.

TROUSSIS. s. m.

TROUSSIS. s. m. Pli qu' on fait à une robe, à une jupe, etc., pour la raccourcir et pour l' empêcher de traîner. Faire un troussis à une jupe.

TROUVAILLE. s. f.

TROUVAILLE. s. f. Chose trouvée heureusement. C' est une bonne trouvaille. Il est familier.

Faire une trouvaille, Rencontrer heureusement quelque chose par hasard.

TROUVER. v. a.

TROUVER. v. a. Rencontrer quelqu' un ou quelque chose, soit qu' on le cherche, soit qu' on ne le cherche pas. Il le trouva dans-le chemin. Je l' ai trouvé à table. Je vous trouve à propos. J' ai passé vingt fois chez vous sans vous trouver. Il a trouvé un trésor en faisant creuser un fossé. Il a tant cherché ce papier, qu' il l' a trouvé. Il le trouva sous sa main.

Aller trouver, venir trouver quelqu' un, L' aller voir, venir lui parler.

Prov. et fig., Il a trouvé à qui parler, Il a trouvé de l' opposition, de la résistance à ce qu' il prétendait.

Prov. et fig., Il a trouvé son maître, Il a eu affaire à quelqu' un de plus fort, de plus habile, de plus fin que lui.

Prov. et fig., Trouver quelqu' un en son chemin, sur son chemin, Être traversé par lui dans ses desseins.

Prov. et fig., Il croit avoir trouvé la pie au nid, se dit par plaisanterie D' un homme qui croit mal à propos avoir fait quelque découverte importante, quelque rencontre très-heureuse pour lui.

Prov., Cela ne se trouve pas sous le pas d' un cheval, Cela ne se trouve pas facilement. Il lui faut encore vingt mille francs pour payer ses dettes; cela ne se trouve pas sous le pas d' un cheval.

TROUVER

TROUVER signifie quelquefois, Surprendre. On le trouva prêt à s' évader. On le trouva limant les barreaux de sa prison, escaladant les murs du jardin. On les trouva en tête-à-tête. J' ai trouvé un voleur caché dans ma chambre. On le trouve toujours en faute.

TROUVER

TROUVER se dit aussi Par rapport à l' état où est une personne ou une chose au moment où on la voit, où on l' examine, où on s' en occupe, etc. Je l' ai trouvé malade et dénué de tout. Nous avons trouvé la maison toute délabrée. Vous trouverez ses affaires bien embrouillées. Je l' ai laissé tel que je l' avais trouvé.

TROUVER

TROUVER se dit figurément en parlant De certaines choses qui arrivent, qui se présentent, qui se montrent, qu' on rencontre. Il a trouvé la mort dans les combats. Il trouve de la douceur, des consolations dans votre amitié. Il trouve du plaisir à contrarier les autres. Il doit s' attendre à trouver bien des obstacles, bien des difficultés dans cette entreprise. Il a trouvé un beau coup à faire. On le dit dans un sens analogue en parlant Des personnes. On trouve des hommes de toutes les opinions, de tous les caractères. Sa conduite a trouvé des censeurs, des approbateurs. Vous trouverez en lui un juge sévère, un ami tendre et dévoué. Trouver des protecteurs, un appui.

Trouver grâce aux yeux de quelqu' un, devant les yeux de quelqu' un, devant quelqu' un, Lui plaire, gagner sa bienveillance. Ces phrases, qui supposent une grande infériorité d' une personne à l' égard d' une autre, ne sont employées que dans le style soutenu.

Trouver son compte à quelque chose, Y trouver son avantage. Cette marchande est accommodante, affable; elle y trouve son compte.

TROUVER

TROUVER se dit aussi en parlant De ce qu' on découvre ou de ce qu' on invente par le moyen de l' étude ou de la méditation. Ce médecin a trouvé un bon remède. Il a trouvé le secret d' un enduit imperméable. Trouver un moyen, un expédient. Trouver la solution d' un problème. Trouver le mot d' une énigme. Trouver une rime, un mot qu' on cherchait. Il a trouvé un beau sujet de poëme. Il a trouvé l' art de concilier les esprits.

Fam. et par manière de reproche, Où avez-vous trouvé cela? Qu' est-ce qui vous fait imaginer une chose pareille?

TROUVER

TROUVER signifie aussi, Estimer, juger par l' esprit ou par les sens. Je trouve ces vers fort beaux, fort mauvais. Je trouve cet homme fort laid, cette femme fort belle. Je trouve que cet homme est aimable, est ennuyeux. Je le trouve heureux de s' en être si bien tiré. Je vous trouve plaisant de m' oser dire une pareille chose. Son avocat n' a pas trouvé sa cause bonne. Je trouve cette odeur trop forte, cette couleur trop vive. Je trouve cela bon. Je trouve que cela est bon. Je trouve cette soupe bonne, ce ragoût détestable. Ce malade ne trouve rien de bon.

Fig. et fam., Trouver le temps long, S' ennuyer.

Trouver bon, trouver mauvais que quelqu' un fasse une chose, Approuver, désapprouver, consentir, ne pas consentir qu' il la fasse. Je trouve bon que vous alliez le voir. Je trouve mauvais que vous ayez fait cette démarche. Je ne trouve pas bon qu' il vous voie si souvent. Je ne trouve pas mauvais qu' il vous fréquente. Trouvez bon que je revienne vous voir. Je reviendrai, si vous le trouvez bon.

Trouver à, Trouver le moyen, l' occasion de. Cet avoué trouve enfin à se défaire de son étude. Cette jeune personne doit trouver à s' établir avantageusement. Il est difficile aujourd' hui de trouver à faire un emprunt. J' ai trouvé, par hasard, à compléter cet ouvrage.

Trouver à redire, Trouver quelque défaut, quelque sujet de blâme. Il trouve à redire à tout ce qu' on dit, à tout ce qu' on fait. Je n' y trouve rien à redire.

Trouver à dire, s' emploie quelquefois dans la même acception. Que trouvez-vous à dire au parti qu' il a pris? Cette locution signifiait souvent autrefois, S' apercevoir de l' absence d' une personne, du manque de quelque chose. On vous a trouvé à dire dans cette réunion. J' avais mis cent louis dans cette bourse, j' en trouve cinq à dire.

TROUVER

TROUVER signifie également, Remarquer, reconnaître en quelqu' un ou en quelque chose une modification, une qualité bonne ou mauvaise; et alors on l' emploie toujours avec un complément indirect. Je vous trouve bon visage. Je lui ai trouvé un peu de fièvre. Je lui trouve de l' esprit, de la douceur. Je ne trouve qu' un défaut à cette personne, à cet ouvrage. Je lui trouve un peu trop d' amour-propre. Je trouve en lui de la bonté, de la franchise. Il se trouve du talent, du mérite.

TROUVER

TROUVER avec le pronom personnel, se dit Des personnes et des choses, et signifie, Se rencontrer quelque part, ou Se rendre en un lieu, y être. Nous nous sommes trouvés nez à nez à la promenade. Je me suis trouvé hier avec lui chez un tel. Je me trouverai chez vous à telle heure. Nous croyions passer la soirée en famille chez lui, et il s' y trouva quantité de monde. Il s' est trouvé à cette bataille. On le dit également Des choses, en parlant Du lieu où elles sont, de l' endroit où l' on peut se les procurer. Son livre se trouve chez tel libraire. Cet ouvrage ne se trouve plus nulle part, ne se trouve plus.

Impersonnell., Il se trouva un homme assez hardi pour lui dire la vérité, Il y eut un homme, etc. Il se trouva que, Il arriva que, on reconnut que. Lorsque nous croyions finir cette affaire, il se trouva qu' on y mit de nouveaux obstacles. Tout bien calculé, il se trouva qu' il était redevable de mille écus.

TROUVER

TROUVER avec le pronom personnel, se dit encore figurément Par rapport à l' état, à la situation d' une personne ou d' une chose. Se trouver en danger, dans l' embarras, dans le besoin. Se trouver embarrassé. Se trouver sans défense. Il se trouve dans la situation la plus heureuse. Il se trouve dans une alternative fâcheuse. Il se trouve être le dernier. La maison se trouvait vide. La nouvelle se trouva fausse. Son départ se trouva retardé.

Il signifie aussi, Estimer, juger, sentir qu' on est dans telle situation, qu' on jouit de tel avantage, qu' on éprouve tel inconvénient. Après avoir usé de ce remède, il se trouva tout autre. Il se trouve heureux. Il se trouve malheureux. Il se trouve aimable. Elle se trouve belle.

Se trouver bien, Éprouver du bien-être. Le malade se trouve bien; il se trouve mieux. Il signifie aussi, Être satisfait de sa position. Cet homme se trouve bien partout. On dit dans un sens contraire, Se trouver mal.

Se trouver mal, signifie, dans une acception moins étendue, Tomber en faiblesse, en défaillance. Il se trouve mal toutes les fois qu' on le saigne.

Se trouver bien de quelqu' un, de quelque chose, Avoir sujet d' être content de quelqu' un, de quelque chose. Je me trouve bien de tel régime, de cet appartement, de ce domestique. Suivez ce conseil, vous vous en trouverez bien.

TROUVÉ, ÉE. participe

TROUVÉ, ÉE. participe Un enfant trouvé, Un enfant qui a été exposé. C' est un enfant trouvé. L' hospice des enfants trouvés, ou Les Enfants trouvés.

Un mot, une expression trouvée, Une expression neuve et heureuse.

TROUVÈRE ou TROUVEUR. s. m.

TROUVÈRE ou TROUVEUR. s. m. Nom qu' on donnait aux anciens poëtes français des provinces du Nord, et particulièrement de la Picardie. Trouvère est plus usité que Trouveur.

TRUAND, ANDE. s.

TRUAND, ANDE. s. Vaurien, vagabond, qui mendie par fainéantise. Cet homme est un truand, un vrai truand. C' est une grosse truande. Il est populaire et peu usité.

TRUANDAILLE. s. f. coll.

TRUANDAILLE. s. f. coll. Ceux qui truandent. Ce n' est que de la truandaille. Il est populaire et peu usité.

TRUANDER. v. n.

TRUANDER. v. n. Gueuser, mendier. Il est populaire et peu usité.

TRUANDERIE. s. f.

TRUANDERIE. s. f. La profession de truand, de mendiant vagabond. Il est populaire et peu usité.

TRUBLE. s. f.

TRUBLE. s. f. Voyez TROUBLE, substantif féminin.

TRUCHEMAN ou TRUCHEMENT. s. m.

TRUCHEMAN ou TRUCHEMENT. s. m. Interprète, celui qui explique à deux personnes qui parlent deux langues différentes, ce qu' elles se disent l' une à l' autre. Habile trucheman. C' est le trucheman des ambassadeurs français qui vont en ce pays-là. S' expliquer par un truchement, par truchement. Il n' a pas besoin de truchement, il sait la langue du pays. Ce sont ses truchements.

Il se dit figurément d' Une personne qui parle à la place d' une autre, qui explique les intentions d' une autre. Cet homme bégaye si fort, qu' il aurait besoin de truchement. Il parle d' une manière assez intelligible, il ne lui faut point de trucheman. Cela s' entend bien sans truchement.

TRUCHER. v. n.

TRUCHER. v. n. Mendier par fainéantise. Il est populaire et vieux.

TRUCHEUR, EUSE. s.

TRUCHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui truche, qui mendie. Il est populaire et vieux.

TRUELLE. s. f.

TRUELLE. s. f. Outil, instrument dont les maçons se servent pour employer le plâtre ou le mortier: il est formé d' une lame triangulaire de fer ou de cuivre poli, dont le manche recourbé est garni d' une poignée de bois. Apportez l' auge et la truelle. Se servir de la truelle. Enduire avec la truelle.

Fam., Aimer la truelle, Aimer à faire bâtir.

TRUELLE

TRUELLE se dit aussi d' Un instrument d' argent, à peu près de la même forme, avec lequel on découpe et on sert le poisson à table.

TRUELLÉE. s. f.

TRUELLÉE. s. f. La quantité de plâtre ou de mortier qui peut tenir sur une truelle.

TRUFFE. s. f.

TRUFFE. s. f. Corps végétal, de la famille des Champignons, très-savoureux et très-odoriférant, qui se trouve dans la terre en petites masses charnues, et qui n' a ni tiges, ni feuilles, ni fleurs, ni racines apparentes. Truffe marbrée. Truffe blanche. Grosse truffe. Truffes sèches. Ces truffes ne sont pas encore mûres. Les truffes de Piémont sentent l' ail. Les truffes de Périgord sont les plus estimées. Une dinde aux truffes, farcie de truffes. Sauce aux truffes. Saucisse aux truffes.

TRUFFER. v. a.

TRUFFER. v. a. Garnir de truffes. Truffer une dinde.

TRUFFÉ, ÉE. participe

TRUFFÉ, ÉE. participe Chapon truffé. Dinde truffée. Saucisses truffées.

TRUFFIÈRE. s. f.

TRUFFIÈRE. s. f. Terrain dans lequel on trouve des truffes.

TRUIE. s. f.

TRUIE. s. f. La femelle du porc. Grande truie. Truie grasse. Une truie pleine.

TRUITE. s. f.

TRUITE. s. f. Poisson caractérisé par des dents crochues et par une petite nageoire sans rayons sur l' arrière du dos: il se trouve ordinairement dans les eaux vives et dans les lacs. La truite est un poisson fort délicat. Grande truite. Truite grasse. Truite saumonée, Qui tient du goût et de la couleur du saumon.

TRUITÉ, ÉE. adj.

TRUITÉ, ÉE. adj. Marqueté de petites taches rougeâtres comme une truite. Il n' est guère usité qu' en parlant De certains chevaux, de certains chiens dont le poil est marqueté de la sorte. Cheval alezan truité, bai truité Chien truité.

Il se dit aussi D' une certaine porcelaine du Japon.

TRULLISATION. s. f.

TRULLISATION. s. f. T. d' Archit. Travail de diverses sortes d' enduits ou de crépis, qu' on fait avec la truelle.

TRUMEAU. s. m.

TRUMEAU. s. m. T. d' Archit. Il se dit de L' espace d' un mur entre deux fenêtres. Les trumeaux de ce bâtiment sont trop étroits.

Il se dit aussi d' Un parquet de glace qui occupe l' espace du mur entre deux fenêtres, dans l' intérieur d' un appartement, ou qui est placé au-dessus d' une cheminée.

TRUMEAU. s. m.

TRUMEAU. s. m. T. de Boucher. Le jarret d' un boeuf, la partie d' au-dessus de la jointure du genou d' un boeuf, lorsqu' elle est coupée pour être mangée.

TSAR. s. m.

TSAR. s. m. Nom qu' on donnait autrefois au souverain de la Russie. Voyez CZAR.

TU, TOI, TE. pronoms

TU, TOI, TE. pronoms de la seconde personne. Ils sont des deux genres, mais seulement du nombre singulier; et ils ne diffèrent entre eux que par la place qui leur est assignée dans le discours.

TU

TU ne peut jamais être que le sujet de la proposition; et il ne peut être séparé du verbe que par un autre pronom personnel, ou par une de ces particules, Ne, en, y. Tu es heureux. Tu me parleras. Tu t' en repentiras. Tu en apprendras des nouvelles. Tu y étais. Iras-tu? Ne feras-tu rien?

TOI

TOI employé seul comme réponse, peut être sujet ou régime direct, et tenir lieu d' une phrase entière. Qui sera chargé de le lui annoncer? Toi, c' est-à-dire, Tu seras chargé de, etc.: dans cet exemple, il est sujet. Qui a-t-on voulu désigner? Toi, c' est-à-dire, On a voulu te désigner: dans cet exemple, il est régime direct.

Il s' emploie quelquefois par apposition et réduplication, soit comme sujet, soit comme régime. Toi, tu oserais le défier! Que répondras-tu à cela, toi qui... Toi, tu soutiens telle opinion, et lui telle autre. Voudrais-je t' affliger, toi que j' aime tant!

Elliptiq., Toi, me trahir! faire une bassesse, toi! etc., Serais-tu capable de me trahir, de faire une bassesse, etc.? ou bien, As-tu pu me trahir, faire une bassesse, etc.?

TOI

TOI s' emploie de même par apposition avec un nom ou un autre pronom. Toi et moi nous avons fait ce que nous devions. J' ai appris que toi et lui, que toi et ton frère vous partiez bientôt. Il veut vous voir toi et ta soeur.

TOI

TOI se construit encore avec les pronoms Ce et Il, dans les phrases suivantes et autres semblables. C' est toi qui l' as fait. Ce ne peut être que toi. Si c' était toi qui eusses fait cela. C' est de toi qu' il s' agit. C' est à toi qu' il veut parler. Il n' y a que toi qui puisses le faire.

Après une préposition, il n' y a que le pronom Toi qui puisse exprimer la seconde personne du singulier. On a parlé de toi. Je pensais à toi. Je viens de chez toi. Je partirai avec toi, sans toi, avant toi, après toi. Je compte sur toi. Il est fort irrité contre toi. Cela est pour toi.

Il en est de même après une conjonction. Ta soeur et toi. Ta soeur ou toi. Ton frère aussi bien que toi. Je n' aime que toi. Personne que toi. Nul autre que toi. Ni ton frère ni toi.

On emploie également ce même pronom, comme régime direct ou indirect, après la seconde personne de l' impératif, en l' y joignant par un tiret. Tais-toi. Retire-toi. Garde-toi d' y toucher. Fais-toi soldat. Fais-toi justice. Fais-toi instruire. Laisse-toi conduire. Fais-toi rendre ton argent.

Lorsqu' il se trouve ainsi après la seconde personne de l' impératif, et qu' il est suivi de l' une des particules en ou y, on élide toujours la diphthongue oi. Va-t' en. Garde-t' en bien. Fais-t' en donner la moitié. Mets-t' y. Jette-t' y. Il ne serait pas incorrect de dire, Mets-y-toi, jettes-y-toi; mais on évite ordinairement ces façons de parler bizarres. La première construction n' est elle-même usitée qu' avec un très-petit nombre de verbes: on ne dirait pas, Accroche-t' y, réfugie-t' y, etc.; il faut prendre un autre tour.

TE

TE ne peut jamais être que le régime direct ou indirect du verbe, et il s' élide devant une voyelle. Je te donne cela. Je te le promets. Je te l' avais bien dit. Je t' en remercie. Va vite, et ne t' amuse point.

On ne se sert ordinairement de ces pronoms, ainsi que de l' adjectif possessif Ton, et du relatif Le tien, que quand on parle à des personnes fort inférieures, ou avec qui on est en très-grande familiarité. Quelquefois, au contraire, on les emploie, dans le style oratoire ou poétique, en s' adressant aux personnes qu' on respecte le plus, aux rois, aux princes, à Dieu même. On s' en sert encore en faisant parler certaines nations, et principalement les Orientaux, lorsqu' on veut leur conserver un caractère étranger; et quelquefois aussi dans la poésie. Hors de là, on emploie le pronom pluriel Vous, l' adjectif possessif Votre, et le relatif Le vôtre.

Fam., Être à tu et à toi avec quelqu' un, Être tellement lié avec lui, qu' on le tutoie, et qu' on est tutoyé par lui.

TUABLE. adj. des deux genres

TUABLE. adj. des deux genres Il se dit Des animaux domestiques bons à tuer. Ces poulets sont tuables. Ce cochon est tuable, Il est temps de le tuer, il est assez gras. Ce mot est familier.

TUANT, ANTE. adj.

TUANT, ANTE. adj. Fatigant, qui cause beaucoup de peine. Ce travail est tuant. Que cela est tuant!

Il signifie aussi, Ennuyeux, importun. Conversation tuante. C' est un homme tuant. On dit plus ordinairement, Assommant. Il est familier dans les deux sens.

TU-AUTEM. s. m.

TU-AUTEM. s. m. Expression familière empruntée du latin, et dont on se sert pour dire, Le point essentiel, le noeud, la difficulté d' une affaire. Il en sait le tu-autem. C' est là le tu-autem. Il a enfin trouvé le tu-autem.

TUBE. s. m.

TUBE. s. m. Tuyau de plomb, de verre, de fer, etc., par où l' air et les autres fluides peuvent passer et avoir une issue libre, peuvent circuler. Le tube d' une lunette de longue vue. Il faut un tube de plomb pour faire cette expérience. Les baromètres se font avec des tubes de verre. Sceller hermétiquement le tube d' un thermomètre. Tube capillaire. Tube acoustique. Tube électrique. Il ne se dit guère que Des instruments et des tuyaux dont on se sert pour faire des observations et des expériences.

En Botan., Le tube d' une corolle, La partie inférieure d' une corolle monopétale, lorsqu' elle forme une sorte de tuyau. On dit de même, Le tube d' un calice. On appelle aussi Tubes, Les petits tuyaux parallèles qui garnissent la surface inférieure du chapeau de certains champignons.

TUBERCULE. s. m.

TUBERCULE. s. m. T. de Jardinage. Excroissance en forme de bosse qui survient à une feuille, à une racine, à une plante.

Il se dit plus particulièrement de Celles qui se forment à la racine de certaines plantes alimentaires. Les pommes de terre, les topinambours sont des tubercules. Ce tubercule est une précieuse ressource pour les pauvres gens.

TUBERCULE

TUBERCULE se dit, en Médecine, Des élevures qui surviennent à la peau.

Il se dit plus exactement aujourd' hui d' Une production morbide ordinairement arrondie, d' un blanc jaunâtre, ferme à son origine, se ramollissant ensuite, et plus ou moins promptement remplacée par une cavité ulcéreuse. Le tubercule se montre surtout aux poumons. Les tubercules pulmonaires.

TUBERCULEUX, EUSE. adj.

TUBERCULEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du tubercule. La racine de cette solanée est tuberculeuse. En Médecine, La matière tuberculeuse.

TUBÉREUSE. adj. f.

TUBÉREUSE. adj. f. T. de Jardinage. Il ne s' emploie que dans cette locution, Racine tubéreuse, Racine tuberculeuse, c' est-à-dire, charnue et renflée.

TUBÉREUSE. s. f.

TUBÉREUSE. s. f. Plante venant d' un oignon, dont la tige est fort haute, et dont la fleur, qui porte le même nom, est blanche et très-odoriférante. Une belle tubéreuse. Un oignon de tubéreuse. Un bouquet de tubéreuses. Un pot de tubéreuses. De l' essence de tubéreuse.

TUBÉROSITÉ. s. f.

TUBÉROSITÉ. s. f. T. d' Anat. Éminence plus ou moins volumineuse, à surface inégale, qui se trouve sur un os, et où s' attachent des muscles ou des ligaments. La tubérosité du tibia.

Il se dit dans un sens analogue, en termes de Botanique, de Certaines excroissances charnues. Les tubérosités d' une racine.

TUBULÉ, ÉE. adj.

TUBULÉ, ÉE. adj. Qui a une ou plusieurs tubulures. Flacon tubulé. Cornue tubulée.

Il se dit, en Botanique, De ce qui est en forme de tube. Corolle tubulée. Calice tubulé.

En termes d' Archéologie, Draperie tubulée, Draperie qui, dans les statues anciennes, tombe par plis arrondis en forme de tubes ou tuyaux.

TUBULEUX, EUSE. adj.

TUBULEUX, EUSE. adj. T. d' Hist. nat. Qui est long et creux intérieurement comme un tube. Il y a des chrysalides dont les stigmates ressemblent à des filets tubuleux.

TUBULURE. s. f.

TUBULURE. s. f. Ouverture particulière de certains vaisseaux de chimie, qui est ordinairement destinée à recevoir un tube. Flacon à deux, à trois tubulures.

Il se dit aussi Des petits tubes ou tuyaux dont certaines productions naturelles sont traversées. La tige du rotin est percée d' une infinité de petites tubulures longitudinales.

TUDESQUE. adj. des deux genres

TUDESQUE. adj. des deux genres Ce mot est synonyme de celui de Germanique; mais il ne s' emploie guère qu' en parlant De la langue des Germains. La langue tudesque. La grammaire tudesque.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Le tudesque est un idiome très-ancien.

Il se dit aussi, par dénigrement, Des expressions, du style, des manières, etc., qui manquent de régularité, d' élégance, de grâce, qui ont quelque chose de rude et de grossier. Il a des manières tudesques, un langage tudesque. Leur style, leur jargon tudesque.

TUE-CHIEN. s. m.

TUE-CHIEN. s. m. Plante. Voyez COLCHIQUE.

TUER. v. a.

TUER. v. a. Ôter la vie d' une manière violente. Tuer d' un coup d' épée, à coups d' épée, d' un coup de pistolet, à coups de pistolet. Tuer à coups de bâton. Tuer un homme de sang-froid; le tuer en traître. Tuer quelqu' un à son corps défendant. Tuer son homme. Tuer son ennemi de bonne guerre; le tuer roide. Il a été tué à la guerre. Il a été tué d' un coup de canon. Il fut tué beaucoup de gens dans la dernière bataille. Avec le pronom personnel: Il s' est tué d' un coup de pistolet. Les deux adversaires ont tiré en même temps, et se sont tués l' un l' autre. On ne se sert point du verbe Tuer en parlant Des morts violentes par exécution de justice, ni en parlant De ceux qui ont été noyés, étouffés ou empoisonnés.

Il se dit aussi De toutes les morts violentes qui arrivent par accident, et de toutes les morts naturelles causées par des maladies. Une tuile lui tomba sur la tête et le tua. Il a été tué d' un coup de tonnerre. C' est un coup de fusil qui l' a tué. Une médecine prise à contre-temps l' a tué. Un coup de sang l' a tué. L' apoplexie l' a tué. Avec le pronom personnel, Un couvreur tomba du haut du toit, et se tua.

Il se dit pareillement De tout ce qui cause la mort. Ne vous fiez pas à ce charlatan, il vous tuera. La tristesse l' a tué. Ses débauches le tueront, s' il n' y prend garde. L' excès du travail tue un homme tôt ou tard.

Il se dit quelquefois, par exagération, Des choses qui fatiguent excessivement le corps, ou qui peuvent altérer la santé. Il porte de trop grands fardeaux, cela le tue. Le chagrin le tue. Vous tuez votre cheval de le mener toujours au grand galop. Avec le pronom personnel: Vous vous tuez à mener une pareille vie. Il se tue à force de boire. Il se tue à force de travailler, à force de travail. Elliptiq. , Il se tue de travail.

Il se dit encore, par exagération, De tout ce qui incommode, de tout ce qui importune extrêmement. Il me tue avec ses compliments, avec ses discours ennuyeux. Ce récit est d' une longueur qui tue. Le grand bruit me tue.

Fam. et par exagérat., Se tuer le corps et l' âme, et absolument, Se tuer, Se donner beaucoup de peine. Il s' est tué le corps et l' âme pour amasser de l' argent. On se tue de lui remontrer son devoir. Il se tue à étudier les langues. Il se tue à rimer.

Fam., Se tuer à plaisir, Faire sans nécessité des choses évidemment nuisibles à sa santé.

Fam. et par exagérat., On s' y tue, se dit en parlant D' une grande affluence de monde en quelque endroit. La pièce nouvelle a un succès fou, on s' y tue.

Fig., Tuer un auteur; tuer son original, son modèle, Le surpasser au point de le faire oublier.

Fig., en termes de l' Écriture, Le péché tue l' âme, Il la dégrade, la souille, et lui fait perdre le bonheur éternel.

Fig., La lettre tue, et l' esprit vivifie, Pour bien comprendre une loi, un précepte, etc., souvent, au lieu de s' attacher servilement au sens de telle expression, il faut chercher à saisir la pensée, l' intention de l' auteur. Cela se dit aussi en parlant Des traducteurs serviles.

TUER

TUER se dit aussi en parlant Des animaux que les bouchers égorgent ou assomment. Tuer des boeufs. Tuer des moutons. On dit, dans le langage familier: Ce boucher tue de meilleure viande que tel autre. En été, les bouchers tuent leur viande pendant la nuit. Dans le même sens, Tuer se dit quelquefois absolument. Ce boucher ne tue qu' une fois la semaine.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant D' autres animaux. Tuer des poulets, des pigeons. Tuer des lapins, des perdrix, etc. Nous avons chassé toute la journée, et nous n' avons rien tué.

Il signifie également, Faire périr, détruire, en parlant Des arbres, des plantes, des insectes, etc. Le grand froid a tué la plupart des oliviers, a tué les vers à soie.

Fig. et fam., Cela tue l' effet du spectacle; cela tue tout le plaisir de la partie, Cela le contrarie, le détruit, le réduit à rien.

Fig. et fam., Tuer le temps, S' amuser à des riens, afin de passer le temps sans ennui.

À TUE-TÊTE. loc. adv.

À TUE-TÊTE. loc. adv. On ne l' emploie guère que dans ces phrases familières, Crier à tue-tête, disputer à tue-tête, Crier, disputer de toute sa force.

TUÉ, ÉE. participe

TUÉ, ÉE. participe Fam. et en parlant De dispute, Être tué, Être réfuté complétement, n' avoir plus rien à répliquer. Si vous dites cela, vous êtes tué. Êtes-vous assez tué? Je ne me tiens pas pour tué encore. Dans ce sens, on emploie plus ordinairement le mot Battu.

TUERIE. s. f.

TUERIE. s. f. Carnage, massacre. Horrible tuerie. La tuerie fut grande dans la déroute.

Fam. et par exagérat., N' allez pas là, c' est une tuerie, se dit Pour détourner quelqu' un d' aller dans un lieu où il y a une foule d' où il est difficile de se tirer sain et sauf.

TUERIE

TUERIE se dit aussi d' Un lieu où l' on tue des animaux pour en vendre la chair à la boucherie. Il y a une tuerie dans ce quartier.

TUEUR. s. m.

TUEUR. s. m. Celui qui tue. Il n' est guère usité que dans cette phrase familière, C' est un tueur de gens, qui se dit par plaisanterie D' un homme qui fait le brave. On dit aussi quelquefois, C' est un tueur, en parlant De celui qui a tué plusieurs hommes dans des affaires particulières.

TUF. s. m.

TUF. s. m. Substance blanchâtre et sèche, qui tient plus de la nature de la pierre que de celle de la terre, et qu' on trouve assez ordinairement au-dessous de la terre franche, de la bonne terre. Ce terroir est mauvais, ce n' est presque que du tuf. En fouillant un demi-pied dans cette terre, on trouve le tuf. Plusieurs arbres meurent quand ils rencontrent le tuf. Creuser jusqu' au tuf.

Fig., Pour peu qu' on l' approfondisse, on rencontre le tuf, se dit en parlant D' un homme qui n' a qu' une légère connaissance des choses, et qui ne sait rien à fond.

TUF

TUF se dit aussi d' Une certaine pierre blanche et fort tendre, qui devient plus dure et plus blanche lorsqu' elle est employée. La plupart des maisons de cette province sont bâties de pierre de tuf, ou absolument, sont bâties de tuf. On dit quelquefois Tuffeau dans ce dernier sens. Dans ce pays, on ne bâtit que de tuffeau.

TUFFEAU. s. m.

TUFFEAU. s. m. Voyez TUF.

TUFIER, IÈRE. adj.

TUFIER, IÈRE. adj. Qui est de la nature du tuf.

TUILE. s. f.

TUILE. s. f. Carreau de peu d' épaisseur, fait de terre grasse pétrie, séchée et cuite au four, tantôt plat, tantôt courbé en demi-cylindre, et dont on se sert pour couvrir les maisons, les bâtiments. Tuile plate. Tuile creuse. Tuile vernie. Tuile faîtière. Tuile au petit moule, au grand moule. Un cent, un millier de tuiles. Ces tuiles ne sont pas assez cuites. Une maison couverte de tuiles.

Il se dit également de Morceaux de marbre, de pierre ou de bronze, qui ont la même forme et servent aux mêmes usages que les tuiles de terre cuite. Ce temple est couvert de tuiles de marbre.

Fam., Être logé près des tuiles, sous les tuiles, sous la tuile, Être logé au plus haut étage de la maison.

Prov. et fig., Cet homme ne trouverait pas du feu, de feu sur une tuile, On ne voudrait pas lui donner, lui prêter la moindre chose, lui accorder le moindre secours.

Fig. et fam., C' est une tuile qui lui est tombée, qui m' est tombée sur la tête, se dit D' un accident imprévu, et que l' on n' a pu éviter.

TUILEAU. s. m.

TUILEAU. s. m. Morceau, fragment de tuile cassée. Faire un âtre avec des tuileaux. Sceller des gonds avec des tuileaux. Battre des tuileaux pour en faire du ciment.

TUILERIE. s. f.

TUILERIE. s. f. Lieu où l' on fait de la tuile. Il y a une tuilerie en tel endroit. Ce lieu est propre pour une tuilerie.

Absol., Les Tuileries, Le palais que le roi habite à Paris, et Le jardin qui en dépend. Le jardin des Tuileries. Le palais des Tuileries. La cour des Tuileries. Aller aux Tuileries pour faire sa cour. Aller se promener aux Tuileries.

Le cabinet des Tuileries, Le gouvernement français, considéré dans ses relations avec les puissances étrangères.

TUILIER. s. m.

TUILIER. s. m. Ouvrier qui fait des tuiles.

TULIPE. s. f.

TULIPE. s. f. Plante printanière de la famille des Liliacées, à tige haute, qui vient d' oignon, et qui porte une belle fleur, appelée aussi Tulipe, dont il existe un très-grand nombre de variétés. Planter, lever des tulipes. Un oignon de tulipe. Un caïeu de tulipe. Une planche de tulipes. Tulipe blanche, jaune, rouge, violette. Tulipe panachée, bordée, rayée, etc. C' est un grand amateur de tulipes.

TULIPIER. s. m.

TULIPIER. s. m. T. de Botan. Grand et bel arbre de l' Amérique septentrionale, qu' on a transplanté en Europe, où il sert pour la décoration des jardins, et dont la fleur ressemble à celle de la tulipe.

TULLE. s. m.

TULLE. s. m. Sorte de tissu en réseau, très-mince et très-léger, auquel on donne une certaine consistance par le moyen d' un apprêt, et qui s' emploie surtout pour les ajustements de femme. Une robe de tulle. Un bonnet de tulle. Une collerette de tulle. Tulle uni. Tulle brodé.

TUMÉFACTION. s. f.

TUMÉFACTION. s. f. T. de Médec. et de Chirur. Enflure, augmentation de volume dans quelque partie du corps. La tuméfaction est à craindre. Il y a un peu de tuméfaction à ce bras.

TUMÉFIER. v. a.

TUMÉFIER. v. a. T. de Médec. et de Chirur. Causer de la tuméfaction dans quelque partie du corps. Cette fluxion a considérablement tuméfié la partie qui en est le siége. On dit de même, avec le pronom personnel, qu' Une partie se tuméfie, s' est tuméfiée. Il est peu usité.

TUMÉFIÉ, ÉE. participe

TUMÉFIÉ, ÉE. participe

TUMEUR. s. f.

TUMEUR. s. f. T. de Médec. et de Chirur. Éminence ou saillie plus ou moins considérable, développée dans quelque partie du corps, soit par une maladie, soit par une autre cause. Tumeur dure, molle. Grosse tumeur. Petite tumeur. Il lui est venu une tumeur au genou. Je me suis blessé à la jambe, et il s' y est fait une tumeur, il s' y est formé une tumeur. Résoudre une tumeur.

TUMULAIRE. adj. des deux genres

TUMULAIRE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport aux tombeaux. Une pierre tumulaire. Une inscription tumulaire.

TUMULTE. s. m.

TUMULTE. s. m. Grand mouvement accompagné de bruit et de désordre. On entendit un grand tumulte. Il s' éleva du tumulte. Il s' excita un grand tumulte. Tumulte populaire. On eut beaucoup de peine à apaiser le tumulte. Cette affaire peut causer du tumulte.

Le tumulte du monde, des affaires, L' agitation qui règne dans le monde, celle que causent les affaires. Quitter le tumulte du monde. Ce n' est pas exister que de passer sa vie dans le tumulte des affaires.

Fig., Le tumulte des passions, Le trouble que les passions excitent dans l' âme.

EN TUMULTE. loc. adv.

EN TUMULTE. loc. adv. En confusion, en désordre. Ils allèrent en tumulte. Ils s' assemblèrent en tumulte.

TUMULTUAIRE. adj. des deux genres

TUMULTUAIRE. adj. des deux genres Qui se fait en tumulte, avec précipitation, contre les formes et les lois. Il se fit une assemblée tumultuaire. Résolution tumultuaire. Délibération tumultuaire.

TUMULTUAIREMENT. adv.

TUMULTUAIREMENT. adv. D' une manière tumultuaire. Cela fut résolu tumultuairement. On procéda tumultuairement à cette élection.

TUMULTUEUSEMENT. adv.

TUMULTUEUSEMENT. adv. En tumulte. Il s' assemblèrent tumultueusement. Ils allèrent tumultueusement à la maison du magistrat.

TUMULTUEUX, EUSE. adj.

TUMULTUEUX, EUSE. adj. Qui se fait avec tumulte, avec bruit et confusion. Assemblée tumultueuse. Un bruit, des cris tumultueux.

TUMULUS. s. m.

TUMULUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Antiq., emprunté du latin. Grand amas de terre, ou construction de pierre, en forme de cône, que les anciens élevaient au-dessus des sépultures, pour servir de tombeau. Le tombeau de ces rois n' était qu' un simple tumulus.

TUNIQUE. s. f.

TUNIQUE. s. f. Vêtement de dessous que portaient les anciens. Il avait un magnifique manteau par-dessus sa tunique.

Il se dit aujourd' hui, par analogie, d' Un certain vêtement de femme.

TUNIQUE

TUNIQUE est aussi le nom d' Un habillement que les évêques portent sous leur chasuble, quand ils officient pontificalement.

Il se dit de même de L' habillement des diacres et des sous-diacres, qu' on nomme aussi Dalmatique.

Il se dit encore d' Une sorte de veste dont les rois de France étaient revêtus, à leur sacre, sous le manteau royal.

TUNIQUE

TUNIQUE se dit, en termes d' Anatomie, Des membranes qui enveloppent certaines parties du corps de l' animal. Les tuniques du coeur. Les tuniques de l' oeil.

Il se dit de même en termes de Botanique. L' oignon est formé de plusieurs tuniques superposées.

TUORBE. s. m.

TUORBE. s. m. Voyez TÉORBE.

TURBAN. s. m.

TURBAN. s. m. Coiffure des Turcs et de plusieurs autres peuples orientaux, faite d' une longue pièce d' étoffe, qui est roulée et entrelacée autour d' un bonnet. Il n' est permis qu' à ceux qui sont issus de la race de Mahomet, de porter le turban vert. Les chrétiens n' oseraient porter le turban blanc dans les États du Grand Seigneur.

Prendre le turban, Se faire mahométan.

TURBE. s. f.

TURBE. s. f. T. de Procéd. ancienne. Il ne s' employait que dans cette locution, Enquête par turbes, Enquête faite en prenant le témoignage de plusieurs habitants pour constater les usages, les coutumes des lieux. Les témoins entendus dans les enquêtes par turbes, se nommaient turbiers, et dix turbiers ne faisaient qu' un seul témoin.

TURBINÉ, ÉE. adj.

TURBINÉ, ÉE. adj. T. de Conchyliologie. Il se dit Des coquillages univalves qui ont la forme d' un cône contourné en spirale.

Il est aussi terme de Botanique, et se dit De ce qui a la forme d' un cône renversé, d' une toupie. Les racines de certains navets sont turbinées.

TURBINITE. s. f.

TURBINITE. s. f. T. d' Hist. nat. Coquille en spirale. Il se trouve des turbinites dans le sein de la terre.

TURBITH. s. m.

TURBITH. s. m. Espèce de liseron qui croît dans l' île de Ceylan, et dont la racine était employée autrefois comme purgative.

Turbith bâtard, Autre plante dont les propriétés sont à peu près les mêmes, mais qui purge plus violemment.

Turbith minéral, Sulfate jaune de mercure.

TURBOT. s. m.

TURBOT. s. m. Poisson de mer du genre des poissons plats. Le turbot est excellent à manger. Turbot à la sauce blanche. Turbot à l' huile.

TURBOTIÈRE. s. f.

TURBOTIÈRE. s. f. T. de Cuisine. Vaisseau de cuivre destiné à faire cuire des turbots, et qui est à peu près de la forme de ce poisson.

TURBOTIN. s. m.

TURBOTIN. s. m. Petit turbot. Les turbotins sont plus délicats que les grands turbots.

TURBULEMMENT. adv.

TURBULEMMENT. adv. D' une manière turbulente. Agir turbulemment. Il est peu usité.

TURBULENCE. s. f.

TURBULENCE. s. f. Caractère, défaut de celui qui est turbulent. Cet enfant est d' une grande turbulence. La turbulence de son caractère le rend insupportable.

TURBULENT, ENTE. adj.

TURBULENT, ENTE. adj. Impétueux, qui est porté à faire du bruit, ou à exciter du trouble, du désordre. Enfant turbulent. Esprit turbulent. Il est d' un caractère turbulent. Cet homme est fort turbulent.

TURC. s. m.

TURC. s. m. Nom de nation, qui ne se met ici que parce qu' on l' emploie dans quelques phrases familières ou proverbiales. Cet homme est fort comme un Turc, Il est extrêmement robuste. Fig., Cet homme est un vrai Turc, Il est rude, inexorable, il n' a aucune pitié.

Prov. et fig., Traiter quelqu' un de Turc à More, Sans quartier, avec toute sorte de rigueur.

Se faire Turc, Se faire mahométan.

Adjectiv., Chien turc, Espèce de chien sans poil.

À LA TURQUE. loc. adv.

À LA TURQUE. loc. adv. À la façon des Turcs. Être habillé, coiffé à la turque. On dit populairement, Traiter quelqu' un à la turque, Le traiter sans ménagement.

TURC. s. m.

TURC. s. m. T. d' Hist. nat. Petit ver qui s' engendre entre l' écorce et le bois des arbres, et qui en suce la séve.

TURCIE. s. f.

TURCIE. s. f. Levée au bord d' une rivière, pour en contenir les eaux et empêcher le débordement. Intendant des turcies et levées.

TURELURE. s. f.

TURELURE. s. f. Refrain de chanson, dont on a fait un substantif féminin, qui ne s' emploie que dans cette phrase familière, C' est toujours la même turelure, C' est toujours la même chose, la même façon.

TURGESCENCE. s. f.

TURGESCENCE. s. f. T. didactique. Gonflement.

TURGESCENT, ENTE. adj.

TURGESCENT, ENTE. adj. T. didactique. Qui se gonfle.

TURLUPIN. s. m.

TURLUPIN. s. m. Nom d' un acteur de nos anciennes farces: on le donne par mépris à Un homme qui fait des allusions froides et basses, de mauvais jeux de mots. C' est un turlupin. Un vrai turlupin.

TURLUPINADE. s. f.

TURLUPINADE. s. f. Mauvaise plaisanterie, fondée ordinairement sur quelque allusion basse, sur quelque froid jeu de mots. Faire des turlupinades.

TURLUPINER. v. n.

TURLUPINER. v. n. Faire des turlupinades. Cet homme ne fait que turlupiner.

Il est plus souvent actif, et signifie, Se moquer de quelqu' un, le tourner en ridicule par des turlupinades. Il a turlupiné un tel. Il turlupine tout le monde. Il est familier dans les deux sens.

TURLUPINÉ, ÉE. participe

TURLUPINÉ, ÉE. participe

TURNEPS. s. m.

TURNEPS. s. m. Mot emprunté de l' anglais. Espèce de gros navet qui est une excellente nourriture pour le bétail, et surtout pour les vaches. Semer des turneps. La culture du turneps est peu dispendieuse.

TURPITUDE. s. f.

TURPITUDE. s. f. Ignominie qui résulte de quelque action honteuse. Il y a une grande turpitude dans l' action dont vous parlez. Cela fait voir sa turpitude.

Découvrir, révéler la turpitude de quelqu' un, d' une famille, Découvrir quelque chose qui doit faire honte à quelqu' un, à une famille. Il passe pour homme de bien, mais le temps découvrira la turpitude de sa vie. Dans le même sens, on dit, Cacher, couvrir la turpitude de quelqu' un.

TURPITUDE

TURPITUDE se dit aussi Des actions honteuses. Révéler les turpitudes de quelqu' un.

TURQUETTE. s. f.

TURQUETTE. s. f. T. de Botan. Petite plante à fleurs verdâtres, qui croît dans les lieux arides et sablonneux, et qu' on emploie quelquefois en médecine comme diurétique, astringente, etc.

TURQUIN. adj. m.

TURQUIN. adj. m. Il ne s' emploie qu' avec Bleu, et signifie, Foncé, couvert. Taffetas bleu turquin. Drap bleu turquin.

TURQUOISE. s. f.

TURQUOISE. s. f. Pierre précieuse qui est de couleur bleue, et qui n' est point transparente. Turquoise de la vieille roche, Turquoise tirée d' une mine ancienne.

TUSSILAGE. s. m.

TUSSILAGE. s. m. Plante. Voyez PAS-D' ÂNE.

TUTÉLAIRE. adj. des deux genres

TUTÉLAIRE. adj. des deux genres Qui tient sous sa garde, sous sa protection. Un Dieu tutélaire. Le génie tutélaire, les dieux tutélaires d' un empire. On dit dans le même sens, Bonté tutélaire, puissance tutélaire. Figurément, Vous êtes mon ange tutélaire.

TUTELLE. s. f.

TUTELLE. s. f. Autorité donnée conformément à la loi, pour avoir soin de la personne et des biens d' un mineur, ou d' un interdit Leur oncle est chargé de leur tutelle. Il a pris la tutelle. Il a accepté la tutelle. Rendre compte d' une tutelle. Compte de tutelle. Se faire décharger d' une tutelle. Tutelle légale. Tutelle dative. Tutelle testamentaire. Tutelle provisoire.

Être dispensé de la tutelle, se dit De ceux que la loi dispense d' être tuteurs ou curateurs. On dit de même, Être exempt de tutelle et de curatelle, etc.

Tutelle officieuse, Protection légale accordée à un enfant mineur par une personne qui se propose de l' adopter, lorsqu' il sera devenu majeur.

Ces enfants sont en tutelle, sont hors de tutelle, Ils sont encore, ils ne sont plus sous l' autorité d' un tuteur.

Fig., Il est en tutelle, comme en tutelle; on le tient en tutelle, se dit D' un homme qui est gêné et contraint par quelque personne qui a pris une grande autorité sur lui, en sorte qu' il ne peut pas faire librement ce qu' il veut.

TUTELLE

TUTELLE signifie quelquefois figurément, Protection. Les citoyens sont sous la tutelle des lois. Je me mets sous votre tutelle.

TUTEUR, TUTRICE. s.

TUTEUR, TUTRICE. s. Celui, celle à qui la tutelle est confiée, déférée. Tuteur honoraire. Tuteur onéraire. Tuteur légal. Tuteur testamentaire. Subrogé tuteur. Il faut créer, nommer un tuteur à ces mineurs. On l' a nommé, on l' a fait tuteur. La mère est tutrice naturelle de ses enfants. Le mari est de droit tuteur de sa femme interdite. Tuteur officieux.

Il n' a pas besoin de tuteur, se dit D' un homme entendu, qui sait conduire ses affaires.

Tuteur ad hoc, Celui qui est nommé à un mineur pour un objet déterminé. À défaut de parents, l' enfant naturel mineur ne peut se marier avant vingt et un ans qu' avec le consentement d' un tuteur ad hoc.

TUTEUR

TUTEUR en termes de Jardinage, se dit d' Une forte perche qu' on met en terre à côté d' un jeune arbre, et à laquelle on l' attache pour le soutenir, ou pour le redresser.

TUTIE. s. f.

TUTIE. s. f. T. de Chimie. Oxyde de zinc qui s' attache aux cheminées des fourneaux où l' on fait fondre les mines de ce métal. La tutie sert à préparer certains collyres résolutifs.

TUTOIEMENT ou TUTOÚMENT. s. m.

TUTOIEMENT ou TUTOÚMENT. s. m. Action de tutoyer. Le tutoiement entre égaux est un signe de familiarité.

TUTOYER. v. a.

TUTOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) User des mots de Tu et de Toi en parlant à quelqu' un. Il est familier, il tutoie tout le monde. On ne lui fait pas plaisir en le tutoyant.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ces deux personnes se tutoient.

TUTOYÉ, ÉE. participe

TUTOYÉ, ÉE. participe

TUYAU. s. m.

TUYAU. s. m. Tube ou canal de fer, de plomb, de fer-blanc, de cuivre, de bois, de terre cuite, etc. Tuyau de fontaine. Tuyau de conduite. Tuyau de descente. Poser des tuyaux. Tuyau d' orgue. Tuyau de lunette à longue vue. Tuyau capillaire. Le tuyau de ce poêle est engorgé par la suie.

Il se dit aussi de L' ouverture de la cheminée depuis le manteau jusqu' en haut. Le tuyau de la cheminée est trop étroit.

Il se dit également de L' ouverture et du canal d' un privé.

Tuyau dévoyé, Tuyau de cheminée qui est détourné de la direction verticale.

TUYAU

TUYAU signifie encore, Le bout creux de la plume des oiseaux, de la tige de leur plume. Les plumes à écrire sont ordinairement des tuyaux de plumes d' oie.

Il se dit pareillement de La tige du blé et de celle des autres plantes, lorsqu' elle est creuse.

Fam., Parler dans le tuyau de l' oreille, dire quelque chose dans le tuyau de l' oreille, Parler bas à quelqu' un, lui dire quelque chose en secret.

TUYÈRE. s. f.

TUYÈRE. s. f. Ouverture pratiquée à la partie inférieure et latérale d' un fourneau, et destinée à recevoir le tuyau ou bec des soufflets.

TYMPAN. s. m.

TYMPAN. s. m. T. d' Anat. Membrane lisse, mince et transparente qui sépare l' oreille externe de l' oreille interne, et que vient frapper l' air porté par le canal auditif.

Par exagérat., Un bruit à briser le tympan, le tympan de l' oreille, Un bruit très-éclatant et très-fort.

TYMPAN

TYMPAN en termes d' Imprimerie, Espèce de châssis composé de quatre barres de bois ou de fer, sur lesquelles est tendu un morceau d' étoffe ou un parchemin. On étend sur le grand tympan les feuilles à imprimer, et le petit tympan reçoit l' action de la platine.

TYMPAN

TYMPAN en termes d' Architecture, L' espace uni qui se trouve encadré par les trois corniches du fronton: on y place quelquefois des statues, des bas-reliefs ou des ornements. On avait sculpté dans le tympan du fronton du temple de Minerve, à Athènes, la naissance de cette divinité.

Il se dit également de L' espace triangulaire qui résulte d' une arcade circonscrite par des lignes droites. Les tympans des arcs de triomphe sont ordinairement ornés de Renommées.

TYMPAN

TYMPAN se dit aussi d' Un panneau de menuiserie renfermé entre des moulures.

TYMPAN

TYMPAN en Mécanique et en Horlogerie, se dit d' Un pignon enté sur son arbre, et qui engrène dans les dents d' une roue.

TYMPANISER. v. a.

TYMPANISER. v. a. Décrier hautement et publiquement quelqu' un, déclamer contre lui. Il l' a tympanisé partout. Il a eu peur que l' avocat de sa partie ne le tympanisât. Quel plaisir prenez-vous à vous faire tympaniser en plein palais, à l' audience? Il est familier.

TYMPANISÉ, ÉE. participe

TYMPANISÉ, ÉE. participe

TYMPANITE. s. f.

TYMPANITE. s. f. T. de Médec. Enflure du ventre, causée par l' accumulation des gaz dans le conduit digestif, ou dans le péritoine.

TYMPANON. s. m.

TYMPANON. s. m. Sorte d' instrument de musique, monté avec des cordes de fil de fer ou de laiton, et qu' on touche avec deux petites baguettes de bois. Jouer du tympanon.

TYPE. s. m.

TYPE. s. m. Modèle, figure originale. Dans ce sens, il est du style didactique. Selon les platoniciens, les idées de Dieu sont les types de toutes les choses créées. Le type du beau.

TYPE

TYPE en parlant De l' Ancien Testament par rapport au Nouveau, se dit de Ce qui est regardé comme la figure, le symbole des mystères de la loi nouvelle. L' agneau pascal est le type de JÉSUS-CHRIST. La manne est le type de la sainte eucharistie.

TYPE

TYPE se dit aussi de La figure symbolique empreinte sur une médaille. Le type de cette médaille est une Piété, une Libéralité, une Victoire, etc.

Il se dit quelquefois Des caractères d' imprimerie. Des types mobiles. De beaux types.

Il se dit en outre, surtout en termes d' Astronomie, pour signifier, Description graphique. Le type des éclipses est d' un grand secours.

TYPE

TYPE en termes de Médecine, Ordre dans lequel se développent et se succèdent les symptômes d' une maladie. Le type est continu, rémittent ou intermittent.

TYPHON. s. m.

TYPHON. s. m. Voyez TROMBE.

TYPHUS. s. m.

TYPHUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Médec. Nom donné par quelques auteurs à la peste (Typhus d' Orient), à la fièvre jaune (Typhus d' Amérique), et plus spécialement à cette maladie contagieuse (Typhus d' Europe) désignée jusque dans ces derniers temps sous le nom de Fièvre des hôpitaux, des camps, des prisons, et qui est due primitivement à l' entassement d' un grand nombre d' hommes dans un espace étroit.

TYPIQUE. adj. des deux genres

TYPIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Symbolique, allégorique. Le sens typique.

TYPOGRAPHE. s. m.

TYPOGRAPHE. s. m. Celui qui sait, qui exerce l' art de la typographie. Manuel du typographe.

TYPOGRAPHIE. s. f.

TYPOGRAPHIE. s. f. L' art de l' imprimerie; et, plus spécialement, La réunion de tous les arts qui concourent à l' imprimerie.

Il se dit, quelquefois, d' Un grand établissement typographique.

TYPOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

TYPOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la typographie. Caractères typographiques. Presses typographiques. Procédés typographiques. Point typographique. Voyez POINT.

TYRAN. s. m.

TYRAN. s. m. Celui qui a usurpé, envahi la puissance souveraine dans un État. Denys le Tyran. Ce sens a vieilli.

Il se dit surtout Des princes qui gouvernent avec cruauté, avec injustice, et sans aucun respect des lois divines et humaines. Cruel tyran. Ce n' est pas un roi, c' est un tyran. Il est devenu tyran. Les tyrans qui persécutaient les chrétiens.

Il se dit encore de Tous ceux qui abusent de leur autorité contre le droit et la raison. Les seigneurs féodaux du moyen âge étaient autant de petits tyrans. Ce gouverneur, ce magistrat s' est rendu le tyran de la province.

Il est le tyran de sa compagnie, se dit D' un homme qui a pris, dans sa compagnie, une trop grande autorité, une influence dont il abuse.

Il est le tyran de sa famille, de son domestique, de sa femme; il est tyran dans sa maison, se dit D' un homme qui exerce durement son autorité dans sa famille. On dit de même, Ce chef est un tyran pour ses subordonnés.

Fig., L' usage est le tyran des langues, L' usage prévaut sur les règles de la grammaire.

TYRANNEAU. s. m.

TYRANNEAU. s. m. Tyran subalterne. Il est familier.

TYRANNIE. s. f.

TYRANNIE. s. f. Domination usurpée et illégale. Il veut opprimer la république, il aspire à la tyrannie. Le joug de la tyrannie.

Il se dit aussi D' un gouvernement légitime, mais injuste et cruel. User de tyrannie. Le pouvoir qui se met au-dessus des lois dégénère en tyrannie. Gémir sous la tyrannie. Sortir de la tyrannie. S' affranchir de la tyrannie. Horrible, cruelle tyrannie. Des actes de tyrannie.

Il se dit encore de Toute sorte d' oppressions et de violences. La province se plaignit des tyrannies de son gouverneur, et on le destitua. Ces officiers exigent tout ce qui leur plaît; n' est-ce pas une tyrannie? Il y a de la tyrannie à cela. C' est une véritable tyrannie, une insupportable tyrannie.

TYRANNIE

TYRANNIE se dit figurément Du pouvoir que certaines choses ont ordinairement sur les hommes. L' éloquence exerce une espèce de tyrannie, une douce tyrannie. La tyrannie de la beauté. La tyrannie de la coutume, de l' usage, de la mode. La tyrannie des passions.

TYRANNIQUE. adj. des deux genres

TYRANNIQUE. adj. des deux genres Qui tient de la tyrannie, qui est injuste, violent, contre droit et raison. Gouvernement tyrannique. Pouvoir tyrannique. Loi tyrannique. Amitié tyrannique.

TYRANNIQUEMENT. adv.

TYRANNIQUEMENT. adv. D' une manière tyrannique. Gouverner, régner tyranniquement.

TYRANNISER. v. a.

TYRANNISER. v. a. Traiter tyranniquement. Ce prince, ce gouverneur, ce magistrat tyrannise les peuples. Tyranniser les consciences. Il tyrannise sa femme, toute sa famille. Vous me tyrannisez.

Il se dit aussi Des choses morales. Les passions tyrannisent l' âme. L' envie et l' ambition le tyrannisent.

TYRANNISÉ, ÉE. participe

TYRANNISÉ, ÉE. participe

TZAR. s. m.

TZAR. s. m. Voyez CZAR.

U. s. m.

U. s. m. La vingt et unième lettre de l' alphabet, et la cinquième des voyelles. Un grand U. Un petit u. On met un tréma sur l' ü, lorsqu' on veut indiquer qu' il ne se lie point avec la voyelle précédente. Dans le mot Saül et dans le mot Ésaü, il faut mettre un tréma sur l' u.

Il se place toujours après la consonne Q (Que, qui, querelle, etc.), excepté dans les mots où cette consonne est finale, comme Cinq, coq.

Il se met également après le G, quand on veut donner le son dur à cette consonne, devant les voyelles e et i, comme dans les mots Guenon, guéable, guide, guitare.

On distinguait autrefois deux sortes d' U: l' un voyelle (U), et l' autre consonne (V); ce dernier, dans l' usage actuel, se nomme ou Ve.

UBIQUISTE s. m.

UBIQUISTE s. m. (On prononce Ubikuiste.) Terme qui n' était guère en usage que dans l' université de Paris: on le disait d' Un docteur en théologie qui n' était attaché à aucune maison particulière, telles que les maisons de Sorbonne, de Navarre, etc.

Fam., Il est ubiquiste, se dit D' un homme à qui les lieux sont indifférents, qui se trouve bien partout.

UBIQUITAIRE s. des deux genres

UBIQUITAIRE s. des deux genres Nom d' une des sectes du protestantisme, qui se sont divisées d' opinion relativement à l' eucharistie.

UBIQUITÉ s. f.

UBIQUITÉ s. f. T. dogmatique. État de ce qui est partout.

UHLAN s. m.

UHLAN s. m. (L' U est aspiré.) Cavalier dans l' armée autrichienne, espèce de lancier d' origine tartare. Un corps de uhlans. Un uhlan. On écrit aussi Hulan et Houlan.

UKASE s. m.

UKASE s. m. Terme de la langue russe, adopté dans la nôtre, pour désigner Un édit de l' empereur de Russie. L' empereur de Russie donna, publia un ukase. Un ukase impérial.

ULCÉRATION s. f.

ULCÉRATION s. f. T. de Médec. et de Chirur. Formation d' un ulcère; ulcère superficiel. Il y a ulcération à la vessie.

ULCÈRE s. m.

ULCÈRE s. m. Plaie, solution de continuité dans quelque partie du corps, ordinairement déterminée, et, plus souvent encore, entretenue par une cause interne ou un vice local. Ulcère malin. Ulcère chancreux. Petit ulcère. Il a un ulcère à la jambe, au poumon, à la vessie, au fondement. Elle a un ulcère à la matrice. Les bords, les lèvres d' un ulcère. Cet homme est plein d' ulcères. Un ulcère qui ronge. Cette plaie a dégénéré en ulcère.

ULCÉRER v. a.

ULCÉRER v. a. Produire, causer un ulcère. Il lui est tombé sur les jambes des humeurs malignes, qui les ont ulcérées. Cette humeur âcre lui a ulcéré la gorge, les gencives, le poumon. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Sa plaie s est ulcérée.

Il se dit figurément, et signifie, Faire naître dans le coeur de quelqu' un un ressentiment profond et durable. Je ne sais qui l' a ulcéré contre vous. Ce discours, ce faux rapport l' a fort ulcéré.

ULCÉRÉ, ÉE. participe

ULCÉRÉ, ÉE. participe Fig., Une conscience ulcérée, Une conscience chargée de crimes, et pressée de remords depuis longtemps.

Fig., Un coeur ulcéré, Un coeur qui garde un profond ressentiment.

ULCÉREUX, EUSE adj.

ULCÉREUX, EUSE adj. T. de Médec. et de Chirur. Qui est couvert ou plein d' ulcères; Qui est tout ulcéré.

ULÉMA s. m.

ULÉMA s. m. Nom donné, chez les Turcs, aux docteurs de la loi. Le corps des ulémas. L' autorité religieuse et judiciaire est exercée par les ulémas.

ULMAIRE s. f.

ULMAIRE s. f. T. de Botan. Espèce de spirée à fleurs odorantes, qu' on nomme autrement Reine-des-prés, et qui est assez commune dans nos campagnes.

ULTÉRIEUR, EURE adj.

ULTÉRIEUR, EURE adj. T. de Géographie. Qui est au delà, par opposition à Citérieur. La Calabre ultérieure est plus près de la Sicile que la Calabre citérieure.

Il s' emploie figurément, et signifie, Qui se fait après, qui arrive après. Dans les négociations, on se réserve la liberté d' ajouter des demandes ultérieures aux demandes préliminaires. Prétentions ultérieures. Nouvelles ultérieures. Renseignements ultérieurs.

ULTÉRIEUREMENT adv.

ULTÉRIEUREMENT adv. Par delà, outre ce qui a été dit ou fait.

Il signifie aussi, Postérieurement, ensuite. Ce sens est le plus ordinaire.

ULTIMATUM s. m.

ULTIMATUM s. m. (On prononce Ultimatome.) T. de Diplomatie. Les dernières conditions que l' on met à un traité, et auxquelles on tient irrévocablement. La France a envoyé son ultimatum.

ULTRAMONTAIN, AINE adj.

ULTRAMONTAIN, AINE adj. Qui est situé, qui habite au delà des Alpes, par rapport à celui qui parle. Pays ultramontain. Auteur ultramontain.

Il s' emploie aussi substantivement. Les ultramontains.

Il se dit encore, adjectivement et substantivement, en parlant Des maximes, des prétentions de la cour de Rome, en ce qui touche la puissance ecclésiastique. Maximes ultramontaines. Principes ultramontains. Les ultramontains prétendent que le pape est supérieur au concile général.

UMBLE s. m.

UMBLE s. m. (On prononce Omble.) T. d' Hist. nat. Poisson qui tient beaucoup de la truite, mais qui n' en a pas les grandes dents. Il y en a une espèce qu' on appelle Umble-chevalier. On dit et on écrit communément, Ombre, ombre-chevalier.

UN s. numéral.

UN s. numéral. Le premier de tous les nombres. Un, deux, trois, quatre. Un et un font deux. Un pour cent. Un entre mille. Il est un de ceux qui ont le mieux réussi. Il n' en est resté qu' un. Donnez-m' en un. N' en prenez qu' un à la fois.

UN

UN signifie quelquefois, Le chiffre qui marque Un. Il faut ajouter là un un. Trois un de suite (111) font cent onze.

UN

UN est aussi adjectif; et alors il fait au féminin, Une. Un homme. Une femme. L' un et l' autre climat. L' une et l' autre saison.

UN

UN signifie aussi, Seul, qui n' admet point de pluralité. Dieu est un. La religion est une. La foi est une.

La vérité est toujours une, Elle n' est jamais contraire à elle-même.

UN

UN signifie quelquefois, Simple. Il faut que dans un poëme l' action soit une.

Fam., C' est tout un, Il n' importe, cela est égal. Que cela arrive ou n' arrive pas, c' est tout un, ce m' est tout un. Qu' il vienne ou ne vienne pas, c' est tout un.

UN

UN s' oppose quelquefois à Autre; alors on y joint l' article, et il tient lieu d' un substantif. J' ai vu l' un et l' autre. Il ne veut ni l' un ni l' autre. L' un vaut l' autre. L' une et l' autre est bonne, sont bonnes. Vis-à-vis l' un de l' autre. On a pris l' un pour l' autre. Mettez-les l' un dans l' autre, l' un sur l' autre, l' un derrière l' autre. Vous passerez l' un après l' autre. Ils se sont battus l' un contre l' autre. Ils se gâtent l' un l' autre. L' un est riche, et l' autre est pauvre. Les uns et les autres sont partis. Les uns sont de cet avis, les autres n' en sont pas.

Fam., Les uns et les autres, Tout le monde sans distinction. Il n' est guère secret; il dit tout ce qu' il sait aux uns et aux autres. Cet ouvrier travaille pour les uns et pour les autres.

Fam., Sur les une heure, Vers une heure, à une heure environ. Dans cette phrase, on prononce les comme si la première syllabe d' une était aspirée.

Fig. et pop., Il m' en a donné d' une, Il m' a attrapé; il m' a dit un mensonge, il m' a fait une fourberie.

UN

UN se prend quelquefois indéfiniment, pour indiquer Quelqu' un d' une manière indéterminée. J' ai vu un homme qui disait... Un philosophe a dit que...

C' est un César, c' est un Cicéron, etc., C' est un homme aussi intrépide que César, aussi éloquent que Cicéron, etc.

UN

UN se met quelquefois pour Tout et pour Quiconque. Un chrétien doit faire cela, Tout chrétien, quiconque est chrétien. Un homme peut-il raisonner de cette manière? Quiconque est homme peut-il, etc.? Un jardin bien cultivé, une terre bien cultivée doit produire, etc., Tout jardin, toute terre, etc.

UN À UN. loc. adv.

UN À UN. loc. adv. L' un après l' autre et un seul à la fois. Ils ne sauraient passer là qu' un à un. Je les ai comptés un à un.

L' UN PORTANT L' AUTRE, L' UNE PORTANT L' AUTRE. loc. adverbiales. Faisant compensation de ce qui est moindre dans l' un avec ce qui est plus considérable dans l' autre. Ces volumes m' ont coûté deux francs, l' un portant l' autre. On dit quelquefois dans le même sens, L' un dans l' autre.

UNANIME adj. des deux genres

UNANIME adj. des deux genres Qui réunit tous les suffrages, qui est d' un commun accord. Consentement unanime. Résolution unanime. D' une voix unanime. Un avis unanime. Les opinions furent unanimes.

Il se dit aussi Des personnes. Nous avons été unanimes sur cette question.

UNANIMEMENT adv.

UNANIMEMENT adv. D' une commune voix, d' un commun sentiment. Ils résolurent, ils conclurent tous unanimement... Ils conclurent unanimement à...

UNANIMITÉ s. f.

UNANIMITÉ s. f. Conformité de sentiments, accord de suffrages entre plusieurs personnes. Il y avait une grande unanimité dans cette société. On a décidé à l' unanimité que... Il a obtenu l' unanimité des suffrages.

UNAU s. m.

UNAU s. m. T. d' Hist. nat. Quadrupède qui se meut avec une extrême lenteur, et qui diffère de l' aï en ce qu' il est dépourvu de queue. Voyez PARESSEUX.

UNCIALE adj. f.

UNCIALE adj. f. Voyez ONCIALE.

UNGUIS s. m.

UNGUIS s. m. (On prononce Onguice.) T. d' Anat., emprunté du latin. Il ne s' emploie que dans cette dénomination, Os unguis, Le plus petit des os de la face, ainsi appelé à cause de sa transparence et de sa forme, qui ressemble assez à celle d' un ongle. On le nomme aussi Os lacrymal.

UNIÈME adj. des deux genres

UNIÈME adj. des deux genres Nombre d' ordre qui répond à Un. Il ne s' emploie qu' avec les nombres Vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, quatre-vingts, cent, et mille. Le vingt et unième du mois.

UNIÈMEMENT adv.

UNIÈMEMENT adv. Il s' emploie, comme le mot Unième, avec les nombres Vingt, trente, etc. Vingt et unièmement.

UNIFLORE adj. des deux genres

UNIFLORE adj. des deux genres T. de Botan. Qui ne porte qu' une fleur. Pédoncule uniflore. Tige uniflore. --- Quelques autres termes de Botanique sont formés de la même manière: Unilatéral (qui est situé d' un seul côté). Uniloculaire (qui n' a qu' une seule loge). Etc.

UNIFORME adj. des deux genres

UNIFORME adj. des deux genres Semblable, égal, qui a la même forme, où l' on n' aperçoit aucune variété. Il se dit D' une chose dont les différentes parties ont de la ressemblance entre elles. Une plaine uniforme. Une architecture uniforme. Une vie uniforme. Une conduite uniforme. Une doctrine uniforme.

Style uniforme, Style dont les détails n' ont point de variété, dont le ton, le mouvement, la couleur sont partout les mêmes.

Mouvement uniforme, Le mouvement d' un corps qui parcourt des espaces égaux en temps égaux.

UNIFORME

UNIFORME se dit aussi De deux ou de plusieurs choses qui se ressemblent entre elles. Des bâtiments uniformes. Des allées uniformes. Des habits uniformes. Des sentiments uniformes.

Habit uniforme, Habit fait suivant le modèle prescrit à un corps militaire. Il' ne quitte jamais son habit uniforme. Substantiv.: Un bel uniforme. L' uniforme de tel régiment. Les officiers sont obligés de porter leur uniforme, dans les garnisons. Les différents uniformes de l' armée. On dit quelquefois absolument, L' uniforme, pour L' habit militaire en général. Il porte bien l' uniforme. Endosser l' uniforme.

Fig., Quitter l' uniforme, Se retirer du service militaire.

UNIFORMÉMENT adv.

UNIFORMÉMENT adv. D' une manière uniforme. Ils ont tous opiné uniformément. Tous les Pères ont écrit uniformément sur ce sujet.

UNIFORMITÉ s. f.

UNIFORMITÉ s. f. Ressemblance des parties d' une chose ou de plusieurs choses entre elles. L' uniformité d' un jardin. L' uniformité d' une vie tranquille. Uniformité de doctrine, de langage, de style. L' uniformité du style est bien près de la monotonie. L' uniformité des édifices d' une place publique. L' uniformité des opinions, des avis, etc. Cet auteur se contredit sans cesse, il n' y a point d' uniformité dans ses sentiments.

UNIMENT adv.

UNIMENT adv. Également et toujours de même sorte. Ce fil est filé uniment. Cette toile est travaillée uniment.

Il signifie aussi, Simplement, sans façon. Il vit uniment. Il est habillé fort uniment. Il m' a dit cela tout uniment. Parler uniment.

UNION s. f.

UNION s. f. Jonction de deux ou de plusieurs choses ensemble. L' union de l' âme avec le corps. L' union des parties d' un même tout. L' union bizarre de certains mots.

En termes de Théol., Union hypostatique, L' union du Verbe divin avec la nature humaine dans une même personne.

Trait d' union. Voyez TRAIT et TIRET.

UNION

UNION signifie figurément, Concorde, liaison étroite, bonne intelligence. L' union conjugale. L' union fraternelle. L' union des coeurs. Leur mariage a fait l' union de ces deux familles. Cet accident a rompu l' union qui était, qui régnait entre eux. L' union des princes chrétiens. Ils ont toujours vécu dans une grande union. Il n' y a point d' union dans cette compagnie.

Il s' emploie quelquefois absolument, pour signifier, Le mariage. Le ciel a béni leur union. Union bien assortie, mal assortie. Union illégale.

Esprit d' union, Esprit de paix et de concorde.

En termes de Procéd., Contrat d' union, Contrat par lequel des créanciers s' unissent pour agir de concert, et renoncent à faire des poursuites séparées contre le débiteur commun.

En termes de Peinture, Union de couleurs, L' accord des couleurs qui conviennent bien ensemble, et qui sont bien assorties par rapport à la lumière du tableau.

UNION

UNION se dit quelquefois de La jonction de deux ou de plusieurs choses qui de leur nature étaient séparées. L' union de deux terres, de deux fiefs. L' union de deux charges. L' union de deux évêchés.

Lettres d' union, Lettres du roi qui unissaient une charge à une autre, une terre à une autre, etc. Bulles d' union, Les bulles du pape qui unissent un bénéfice à un autre, ou à une communauté.

UNION

UNION se dit quelquefois, absolument, de La confédération des États-Unis de l' Amérique. Les provinces de l' Union. Président de l' Union.

UNION

UNION en termes de Manége, L' ensemble d' un cheval.

UNIQUE adj. des deux genres

UNIQUE adj. des deux genres Seul. Fils unique. C' est son frère unique. Unique héritier. Seul et unique héritier. Selon la Fable, le phénix est unique en son espèce. On ne trouve plus ce livre, j' en ai l' unique exemplaire qui reste. Mon unique soin. Mon unique intérêt. Son unique occupation. En ce genre-là, c' est l' unique.

UNIQUE

UNIQUE signifie figurément et par exagération, Qui est infiniment au-dessus des autres, et auquel les autres ne peuvent être comparés. C' était l' unique capitaine, l' unique orateur qu' il y eût en ce temps-là. Ce peintre, ce musicien est unique dans son genre. C' est un homme unique en vertu, en mérite, etc. C' est un homme unique. C' est une femme unique. Vous êtes unique. Il se dit aussi par dérision D' un homme ridicule, d' un extravagant, pour dire qu' Il n' a pas son semblable.

Fam., Voilà qui est unique, c' est unique, se dit D' une chose à laquelle on ne s' attendait pas: il se prend souvent en mauvaise part.

En termes de l' Écriture sainte, L' unique nécessaire, L' affaire du salut.

UNIQUEMENT adv.

UNIQUEMENT adv. Exclusivement à toute autre chose. Il s' applique uniquement à l' astronomie, à la poésie, etc. Il est uniquement occupé de cela.

Il signifie aussi, Au-dessus de tout, préférablement à tout. Il l' aime uniquement.

UNIR v. a.

UNIR v. a. Joindre deux ou plusieurs choses ensemble. Unir deux tuyaux par leurs extrémités. Unir deux pièces de métal par une soudure. Unir un mot à un autre, avec un autre. Unir deux mots par un tiret, pour n' en former qu' un seul. Unir l' Océan à la Méditerranée par un canal. Unir deux terres ensemble. Ils ont uni leurs forces, leurs armées. On avait uni ces deux charges, ces deux fiefs, ces deux bénéfices. Cela a été uni au domaine.

En termes de Manége, Unir un cheval, Le mettre ensemble.

UNIR

UNIR se dit figurément en parlant Des personnes qui ont des liens entre elles. C' est un intérêt commun, c' est l' amitié qui les unit. Unir deux maisons, deux familles par un mariage. Unir deux personnes par le mariage. Unir les époux.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Ils se sont unis pour repousser l' ennemi commun, contre l' ennemi commun. S' unir par le mariage. S' unir étroitement l' un à l' autre. S' unir d' intérêts. Unissez-vous à lui.

UNIR

UNIR signifie aussi, Rendre égal, ôter les inégalités, aplanir une superficie raboteuse. Il faut unir cette pierre, cette planche, ce chemin, cette allée, l' aire de la grange.

UNI, IE. participe

UNI, IE. participe Ce sont des gens bien unis. C' est un ménage bien uni. Surface unie.

En termes de Manége, Galop uni, Celui dans lequel la jambe de derrière suit exactement celle de devant qui entame. Ce cheval est uni, Il galope régulièrement.

Provinces-Unies, Les provinces qui composaient la république de Hollande. États-Unis, États qui forment une grande république dans l' Amérique septentrionale.

UNI

UNI est aussi adjectif. Toile unie, Toile où il n' y a point de noeuds, d' aspérités, et qui est également serrée partout. Fil uni, Fil qui est filé également.

Il signifie particulièrement, Qui n' a aucun ornement, comme galon, dentelle, frange, broderie, dessin, dorure, etc. Étoffe unie, toute unie. Velours uni. Il porte toujours du linge uni. Il avait un habit uni, tout uni.

Fig., Un style uni, un chant uni, Simple et sans ornements.

Fig., Une vie unie, une conduite unie, Une vie, une conduite égale, uniforme.

Fig., Un homme tout uni, Un homme simple et sans façon, ou qui a un extérieur modeste.

UNI

UNI s' emploie aussi adverbialement, et signifie, Uniment, également. Cela est filé bien uni.

À L' UNI loc. adv.

À L' UNI loc. adv. De niveau. Il y avait du haut et du bas dans ce jardin, on a mis tout à l' uni. Il vieillit.

UNISEXUEL, ELLE adj.

UNISEXUEL, ELLE adj. (L' S doit se prononcer fortement, comme dans Sexe.) T. de Botan. Il se dit Des fleurs qui ne réunissent point les deux sexes, qui n' ont que des étamines ou des pistils. Fleurs unisexuelles.

UNISSON s. m.

UNISSON s. m. T. de Musiq. Accord de plusieurs voix, de plusieurs cordes, de plusieurs instruments, qui ne font entendre qu' un même ton. L' unisson est la plus simple de toutes les consonnances. Chanter à l' unisson. Monter deux cordes, deux instruments à l' unisson. Ces voix sont à l' unisson.

Il s' emploie quelquefois figurément, au sens moral. Il se met à l' unisson de tout le monde. Leurs esprits sont à l' unisson.

UNITAIRE s. et adj. des deux genres

UNITAIRE s. et adj. des deux genres Nom d' une secte qui, en admettant la révélation, ne reconnaît qu' une seule personne en Dieu.

UNITÉ s. f.

UNITÉ s. f. Principe du nombre. Plusieurs unités font un nombre. Le nombre est composé d' unités.

Il signifie aussi, Qualité de ce qui est un, par opposition à Pluralité. L' unité de Dieu. Presque toutes les sectes chrétiennes reconnaissent en Dieu unité de substance et trinité de personnes. L' unité de l' Église. L' unité de la foi dans tous les temps, entre toutes les sectes. Unité de sentiments.

En parlant De poëmes dramatiques, Les trois unités, l' unité d' action, l' unité de lieu, et l' unité de temps, Les règles qui veulent qu' il n' y ait qu' une action dans une pièce, que cette action se passe dans le même lieu, et qu' elle ne dure pas plus de vingt-quatre heures.

UNITIF, IVE adj.

UNITIF, IVE adj. T. de Dévotion mystique. Il n' est guère usité que dans cette locution, Vie unitive, État de l' âme dans l' exercice du pur amour.

UNIVALVE adj. des deux genres

UNIVALVE adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Il se dit Des mollusques dont la coquille n' est composée que d' une pièce. Coquillages univalves.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Les univalves et les bivalves.

UNIVALVE adjectif

UNIVALVE adjectif se dit, en Botanique, D' un péricarpe qui ne s' ouvre que d' un seul côté.

UNIVERS s. m.

UNIVERS s. m. Le monde entier. Les parties de ce grand univers. Dieu a créé, conserve et gouverne l' univers.

Il se dit, dans un sens particulier, de La terre, et quelquefois même d' Une grande partie de la terre. Au bout de l' univers. Son nom vole par tout l' univers. Il n' y a rien de pareil dans l' univers.

Il se dit aussi Des habitants de la terre. Tout l' univers était à ses genoux. Les apôtres ont annoncé l' Évangile à tout l' univers.

UNIVERSALITÉ s. f.

UNIVERSALITÉ s. f. Généralité, ce qui renferme les différentes espèces. L' universalité des êtres, des sciences, des arts.

Il se dit aussi en Jurisprudence, et signifie, Totalité. L' universalité des biens.

Il se dit également en termes de Logique, et signifie, La qualité d' une proposition universelle. L' universalité de cette proposition.

UNIVERSAUX s. m. pl.

UNIVERSAUX s. m. pl. Voyez UNIVERSEL, substantif.

UNIVERSEL, ELLE adj.

UNIVERSEL, ELLE adj. Général, qui s' étend à tout, qui s' étend partout. Un bien universel. Un mal universel. Déluge universel. Famine, peste, désolation universelle. Remède universel, qui s' applique à tous les maux. Méthode universelle, qui s' applique à tous les cas de même espèce. Avoir, obtenir l' approbation universelle, le suffrage universel. Jouir de l' estime universelle.

Il signifie aussi, Qui embrasse, qui renferme, qui comprend tout. Science universelle. Esprit universel.

Cet homme est universel, Il a une grande étendue de connaissances.

UNIVERSEL

UNIVERSEL est substantif en termes de Logique, et se dit De ce qu' il y a de commun dans les individus d' un même genre, d' une même espèce. En ce sens, son pluriel est Universaux. L' universel à parte rei, et l' universel à parte mentis. On distinguait cinq universaux: le genre, la différence, l' espèce, le propre et l' accident.

UNIVERSELLEMENT adv.

UNIVERSELLEMENT adv. Généralement. Cela est universellement reçu, universellement approuvé, condamné.

UNIVERSITAIRE adj. des deux genres

UNIVERSITAIRE adj. des deux genres Qui appartient à l' université. Régime universitaire. Rétribution universitaire. Corps universitaire.

UNIVERSITÉ s. f.

UNIVERSITÉ s. f. Corps de professeurs établi par autorité publique, pour enseigner les langues, les belles-lettres, la philosophie et les sciences. L' université de Paris, de Toulouse, de Poitiers, de Caen, de Louvain, d' Oxford, de Bologne, etc. Université célèbre. Recteur, chancelier, suppôts de l' université. Régent de l' université. Les quatre facultés de l' université étaient les arts, la médecine, le droit et la théologie. Le quartier de l' université. En France, il n' y a plus qu' une seule université, divisée en autant d' académies qu' il y a de cours royales. Grand maître de l' université. Écolier, élève de l' université. Il a fait ses études, pris ses degrés dans l' université de Paris.

UNIVOCATION s. f.

UNIVOCATION s. f. T. de Scolastique. Caractère de ce qui est univoque. La question de l' univocation de l' être était autrefois agitée dans les écoles.

UNIVOQUE adj. des deux genres

UNIVOQUE adj. des deux genres T. de Scolastique. Il se dit Des noms qui s' appliquent dans le même sens à plusieurs choses, soit de même espèce, soit d' espèces différentes. Animal est un terme univoque à l' aigle et au lion. Homme est univoque, soit qu' il s' applique à Pierre, soit qu' il s' applique à Paul.

UPAS s. m.

UPAS s. m. T. de Botan. Grand arbre de l' île de Java, qui appartient à la famille des Urticées, et d' où il découle un suc très-vénéneux.

URANE ou *URANIUM s. m.

URANE ou *URANIUM s. m. T. de Chimie. Métal nouvellement découvert.

URANOGRAPHIE s. f.

URANOGRAPHIE s. f. T. didactique. Description du ciel.

URANOGRAPHIQUE adj. des deux genres

URANOGRAPHIQUE adj. des deux genres Qui appartient à l' uranographie.

URANOSCOPE s. m.

URANOSCOPE s. m. T. d' Hist. nat. Poisson de mer, ainsi nommé parce qu' il a les yeux placés au-dessus de la tête, et tournés vers le ciel.

URANUS s. m.

URANUS s. m. (On prononce l' S.) T. d' Astron. Planète découverte par Herschel, dont elle a porté le nom pendant quelque temps.

URATE s. m.

URATE s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels formés par la combinaison de l' acide urique avec différentes bases.

URBAIN, AINE adj.

URBAIN, AINE adj. De ville, de la ville; par opposition à Rural. Il ne s' emploie guère qu' en termes d' Administration et de Jurisprudence. La vente des maisons urbaines. Servitudes urbaines.

URBANITÉ s. f.

URBANITÉ s. f. Politesse que donne l' usage du monde. J' aime son ton, ses manières, il est plein d' urbanité. Les habitants de ce lieu reculé ont fort peu d' urbanité.

Il se dit, particulièrement, de La politesse des anciens Romains. L' urbanité romaine.

URCÉOLÉ, ÉE.. adj.

URCÉOLÉ, ÉE.. adj. T. de Botan. Renflé comme une petite outre, et rétréci vers l' orifice. La corolle de beaucoup de bruyères est urcéolée.

URE s. m.

URE s. m. Espèce de taureau sauvage, qu' on appelle autrement Aurochs.

URÉE s. f.

URÉE s. f. T. de Chimie. Substance qui colore l' urine, et qui est le radical de l' acide urique.

URETÈRE s. m.

URETÈRE s. m. T. d' Anat. On appelle ainsi Les deux canaux qui portent l' urine des reins à la vessie. Il avait de petites pierres dans l' uretère. L' uretère droit. L' uretère gauche.

URÈTRE s. m.

URÈTRE s. m. T. d' Anat. Le canal par où sort l' urine. Il a un ulcère dans l' urètre. Le canal de l' urètre. Quelques-uns écrivent, Urèthre.

URGENCE s. f.

URGENCE s. f. Qualité de ce qui est urgent. Attendu l' urgence du cas. L' urgence du besoin. On a déclaré l' urgence. Il y a urgence. En cas d' urgence. Vu l' urgence.

URGENT, ENTE adj.

URGENT, ENTE adj. Pressant, qui ne souffre point de retardement. Il l' a assisté dans son urgente nécessité. Affaires urgentes. Les urgentes nécessités de l' État. Maladie urgente. Besoin urgent. Le cas était urgent.

URINAIRE adj. des deux genres

URINAIRE adj. des deux genres T. d' Anat. et de Médec. Qui a rapport à l' urine. Conduit urinaire. Voies urinaires. Canal urinaire.

URINAL s. m.

URINAL s. m. Vase à col incliné, où les malades urinent commodément. Ce malade demande l' urinal.

Il se dit également d' Une espèce de réservoir qu' on adapte à la verge, dans quelques cas d' incontinence d' urine, et qui reçoit ce liquide à mesure qu' il s' écoule.

URINE s. f.

URINE s. f. Liquide excrémentitiel, ordinairement d' une couleur citrine, sécrété par les reins, conduit par les uretères dans la vessie, et de là poussé dehors à des intervalles plus ou moins longs. Urine épaisse, chargée, trouble, claire, âcre, mordicante, purulente, sanguinolente. Le sédiment de l' urine. Suppression d' urine. Rétention d' urine. Retenir son urine. Urine de cheval. Il se dit plus ordinairement De l' homme, et ce terme est plus honnête que celui de Pissat.

Médecin des urines, Celui qui prétend connaître toutes les maladies par l' inspection des urines.

URINER. v. n.

URINER. v. n. Évacuer l' urine. Il urine bien. Il urine abondamment. Il ne saurait uriner. Il a une difficulté d' uriner. On ne le dit guère que Des malades.

URINEUX, EUSE adj.

URINEUX, EUSE adj. Qui est de la nature de l' urine, qui a l' odeur de l' urine fermentée.

URIQUE adj. des deux genres

URIQUE adj. des deux genres T. de Chimie. Il se dit D' un acide produit par la combinaison de l' urée avec l' oxygène, et qui forme la plupart des calculs de la vessie. Acide urique.

URNE s. f.

URNE s. f. Vase qui, chez les anciens, servait à divers usages, comme à renfermer les cendres des morts, et qui sert maintenant à recevoir les billets pour tirer au sort, etc. Urne sépulcrale. Urne cinéraire. Dans cette urne sont les cendres du grand Pompée. Chacun mit son billet dans l' urne. L' urne du scrutin.

Il se dit aussi Des vases sur lesquels sont appuyées les figures des dieux et des déesses, des fleuves et des fontaines.

Il se dit encore de Certains vases de porcelaine, de faïence ou d' autre matière, qui ont la forme des urnes antiques.

Il se dit par analogie, en Botanique, de L' espèce de capsule qui forme la fructification des mousses, et qui ressemble ordinairement à une petite urne.

URSULINES s. f. pl.

URSULINES s. f. pl. Ordre de religieuses qui suivent la règle de Sainte-Ursule. Un couvent d' ursulines.

URTICAIRE s. f.

URTICAIRE s. f. T. de Médec. Éruption assez semblable à celle que produirait l' application des feuilles d' orties sur la peau.

URTICATION s. f.

URTICATION s. f. T. de Chirur. Sorte de flagellation qu' on pratique avec des orties, pour exciter une vive irritation à la peau.

URTICÉES s. f. pl.

URTICÉES s. f. pl. T. de Botan. Famille de plantes dont les caractères principaux sont ceux qui appartiennent à l' ortie.

US.. s. m. pl.

US.. s. m. pl. (On prononce l' S.) Usages. T. de Droit qui se joint presque toujours avec Coutumes, et qui signifie, Les règles, la pratique qu' on a coutume de suivre en quelque pays, en quelque lieu, touchant certaines matières. Les us et coutumes de la mer. Le bail porte qu' il entretiendra la maison selon les us et coutumes du lieu. Garder les us et coutumes.

USAGE s. m.

USAGE s. m. Coutume, pratique reçue. Long, constant, ancien, perpétuel usage. C' était l' usage du pays, du temps. Cela est reçu par l' usage. C' est l' usage. L' usage le veut ainsi. C' est son usage d' agir ainsi. Cela est conforme, est contraire à l' usage. Cela est hors d' usage. Suivre l' usage. Braver l' usage. Les usages reçus. Les moeurs, les coutumes, les usages d' un peuple.

USAGE

USAGE signifie aussi, Emploi d' une chose. Faire usage d' un aliment, d' un remède. On fait usage de cette plante en médecine. Faire usage du temps, de son temps, de son crédit, de ses moyens. Le bon, le mauvais usage des richesses. Mettre une chose en usage. Il a tout mis en usage pour réussir. Cela n' est point à mon usage, ne m' est plus d' aucun usage. Des lunettes à l' usage des myopes. Des livres à l' usage des colléges. Bréviaire à l' usage de Paris, de Rome. A quel usage destinez-vous cela? L' usage de la parole. Les langues ne s' apprennent bien que par l' usage.

Il se dit particulièrement de L' emploi qu' on fait des mots de la langue, et il offre deux sens bien distincts. En général, il se dit de L' emploi des mots, tel que la coutume l' a réglé. L' usage est l' arbitre souverain des langues, est le tyran des langues. L' usage a introduit, a consacré cette expression, cette tournure. Ce mot est d' usage. Ce mot n' est plus d' usage, n' est plus en usage, est maintenant hors d' usage. Ce terme n' a. d' usage, n' est en usage que dans le style familier. Cette expression n' est pas, du bon usage. Le plus grand usage de ce mot est dans le style soutenu. Quelquefois, il se dit de L' emploi particulier qu' on fait des mots, soit que, servi par son talent et consultant l' analogie, on trouve des moyens neufs de s' exprimer, soit qu' on tombe dans des fautes qu' entraîne le défaut de goût et de raison. L' usage qu' il a fait de cette expression est heureux. Habile écrivain, il a fait de ce mot un usage heureux, inattendu, tout nouveau. Vous faites des mots un usage vicieux, barbare. L' usage que ces deux auteurs font des mots prouve que l' un a de l' originalité et l' autre de la bizarrerie. L' Académie ne prétend pas régler l' usage de chaque mot, elle indique l' usage qu' on en a fait.

USAGE

USAGE signifie en outre, Le droit de se servir personnellement d' une chose dont la propriété est à un autre. En vendant sa bibliothèque, il s' en est réservé l' usage sa vie durant.

Il se dit aussi, en Jurisprudence, Du droit qu' ont les voisins d' une forêt ou d' un pacage, d' y couper le bois qui leur est nécessaire, ou d' y mener paître leur bétail. On a ôté, on a confirmé les usages aux riverains de ces forêts, de ces marais. J' ai droit d' usage, j' ai mon usage dans tel bois.

USAGE

USAGE signifie encore, Habitude, pratique d' une chose. Il a l' usage de ces matières, de ces termes. Il a l' usage de dîner de bonne heure. Il est dans l' usage de rentrer tard. Il veille beaucoup, c' est son usage.

Il signifie particulièrement, Expérience de la société, habitude d' en pratiquer les devoirs, d' en observer les usages. L' usage du monde, de la vie, ou simplement, L' usage. C' est un homme qui a beaucoup d' usage, qui a peu d' usage. Manquer d' usage.

USAGES

USAGES au pluriel, se dit, en Librairie, Des livres dont on se sert pour le service divin, comme bréviaires, rituels, diurnaux, heures, processionnels, missels, etc. Ce sens est vieux.

USAGER s. m.

USAGER s. m. T. de Jurispr. Celui qui a droit d' usage dans certains bois, ou dans certains pacages. On a taxé les usagers.

USANCE s. f.

USANCE s. f. Usage reçu. L' usance du. pays, des lieux. Ce sens est vieux.

Il signifie aussi, en parlant Des lettres de change, Terme de trente jours. Il a une lettre sur un tel à usance. Elle est payable à deux usances, à trois usances.

USANTE adj. f.

USANTE adj. f. T. de Jurispr. Il n' est usité que dans cette phrase, Fille majeure usante et jouissante de ses droits, Fille majeure qui n' a ni père ni mère, et qui n' est sous l' autorité de personne.

USER. v. n.

USER. v. n. Faire usage de quelque chose, s' en servir. User de remèdes. Il ne faut user que de viandes légères, à cause de votre mal. Il use de tel régime. Usez-en sobrement. User d' un mot, d' un terme. Il ne se met qu' avec la préposition de, ou avec en, qui en est l' équivalent. On l' emploie cependant d' une manière absolue dans ces phrases: Usez, n' abusez pas, Usez modérément de telle chose. Ce n' est pas user, c' est abuser.

Il se dit aussi en parlant Des choses morales. User de menaces. User de prières. User de violence. User de voies de fait. User de finesse. User d' artifice. User de circonspection. User de précaution.

User bien de quelque chose, En faire un bon usage; et, User mal de quelque chose, En faire un mauvais usage, en abuser. Il use bien de son crédit. Il use bien de sa faveur, du pouvoir qu' il a. C' est mal user des grâces que Dieu vous a faites.

En user bien, en user mal avec quelqu' un, Agir bien ou mal avec lui. Il en use fort bien avec moi. C' est un ingrat, il en use très-mal avec son bienfaiteur.

En user librement, familièrement avec quelqu' un, Avoir avec quelqu' un un procédé libre, une manière d' agir familière. Je vous demande pardon, si j' en use si familièrement, si librement avec vous.

Absol., En user, Agir de telle et telle manière. Il faut savoir comme on en use dans ce pays. On en use ainsi entre gens d' honneur.

USER

USER est aussi actif, et signifie alors, Consommer les choses dont on se sert. On use bien du bois dans cette maison. Il use tant de livres de bougie dans un hiver.

Il signifie aussi, Détériorer imperceptiblement les choses, en les diminuant à force de s' en servir. Les enfants usent beaucoup d' habits et de souliers.

Fig., User ses ressources, Les prodiguer et les affaiblir.

Fig., User sa jeunesse auprès de quelqu' un, Passer sa jeunesse à servir quelqu' un. User ses yeux à force de lire, S' affaiblir la vue à force de lire. On dit dans la même acception, Il n' y a rien qui use tant un homme que la débauche, qui use tant le corps que les longues veilles, etc.

USER

USER signifie quelquefois, Diminuer par le frottement. Il faut user sur la pierre la pointe de ces ciseaux. Les miroitiers usent les glaces. Le pavé use le fer des chevaux.

Il signifie de même, au sens moral, Amoindrir, affaiblir. La jouissance use l' amour.

Il signifie, en termes de Chirurgie, Consumer. Poudre pour user les chairs.

USER

USER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les marbres, les pierres s' usent. Les habits s' usent à force de servir. Tout s' use à la longue.

USER

USER s' emploie quelquefois comme substantif, et se dit en parlant Des choses qui durent longtemps. Cette étoffe, ce drap est d' un bon user. Il y a des étoffes qui deviennent plus belles à l' user.

Fig. et fam., Cet homme est bon à l' user, Plus on le fréquente, plus on le trouve officieux, honnête, d' un commerce agréable et sûr. On dit aussi, On ne connaît bien les gens qu' à l' user.

USÉ, ÉE. participe

USÉ, ÉE. participe Un habit usé. Des meubles usés.

Ce cheval est usé, a les jambes usées, Ses jambes ne valent plus rien.

Fam., C' est un homme usé, Il est très-affaibli par le travail, par les maladies, ou par les débauches.

Fig., Une pensée usée, Une pensée qui a été employée souvent, et à laquelle on ne fait plus attention. On dit de même, Ce sujet est usé; ces moyens-là sont usés.

Une passion usée, Un amour refroidi, diminué par le temps.

Fig., Avoir le goût usé, Avoir le goût émoussé par le trop fréquent usage des ragoûts forts et piquants, ou des liqueurs violentes.

USINE s. f.

USINE s. f. Établissement tel que forge, verrerie, moulin, etc. Il a établi des usines dans sa terre. Tout son bien consiste en usines. Il a construit des usines. Une belle usine.

USITÉ, ÉE.. adj.

USITÉ, ÉE.. adj. Qui est en usage, qui est pratiqué communément. Cela est fort usité dans ce pays. C' est une chose fort usitée. Cela était fort usité en ce temps-là.

Il se dit principalement Des mots et des phrases qui sont en usage dans une langue. Ce mot n' est guère usité, n' est point usité. Une façon de parler fort usitée, peu usitée.

USQUEBAC s. m.

USQUEBAC s. m. Liqueur. Voy. SCUBAC.

USTENSILE s. m.

USTENSILE s. m. Il se dit de Toutes sortes de petits meubles servant au ménage, et principalement de Ceux qui servent à l' usage de la cuisine. Tout l' inventaire ne consistait qu' en quelques ustensiles de cuisine.

Il se dit aussi Des divers instruments propres à certains arts. Les ustensiles aratoires. Les ustensiles du jardinage.

USTION s. f.

USTION s. f. Action de brûler. Il se dit, en termes de Chirurgie, de L' effet du cautère actuel.

Il signifie, en termes de Chimie, Une espèce de calcination par laquelle on réduit en cendres une substance.

USUCAPION s. f.

USUCAPION s. f. T. de Droit romain. Manière d' acquérir par la possession, par l' usage.

USUEL, ELLE adj.

USUEL, ELLE adj. Dont on se sert ordinairement. Meubles usuels. Plantes usuelles. Langage usuel. Termes usuels. Maximes usuelles.

USUELLEMENT adv.

USUELLEMENT adv. Communément, à l' ordinaire. Cela se dit usuellement.

USUFRUCTUAIRE adj. des deux genres

USUFRUCTUAIRE adj. des deux genres T. de Droit. Qui ne donne que la faculté de jouir des fruits. Le douaire des femmes est un droit usufructuaire.

USUFRUIT s. m.

USUFRUIT s. m. T. de Droit. Jouissance des fruits, du revenu d' un héritage, des intérêts d' un capital, dont la propriété appartient à un autre. Il n' a point cette terre en propre, il n' en a que l' usufruit. Un oncle lui a laissé par testament l' usufruit de ce bien.

USUFRUITIER, IÈRE. s.

USUFRUITIER, IÈRE. s. T. de Droit. Celui, celle qui a l' usufruit. Le propriétaire et l' usufruitier. Les droits et les obligations de l' usufruitier. Elle n' est point propriétaire de ce domaine, elle n' en est qu' usufruitière.

Réparations usufruitières, Celles qui sont à la charge de l' usufruitier. Dans cette locution, usufruitières est adjectif.

USURAIRE adj. des deux genres

USURAIRE adj. des deux genres Où il y a de l' usure. Contrat usuraire. Pacte usuraire. Intérêt usuraire. Dettes usuraires. Prêt usuraire. Emprunts usuraires.

USURAIREMENT adv.

USURAIREMENT adv. D' une manière usuraire.

USURE s. f.

USURE s. f. Intérêt, profit qu' on exige d' un argent ou d' une marchandise prêtée, au-dessus du taux fixé par la loi ou établi par l' usage en matière de commerce. Grosse usure. Double, triple usure. Prêter à usure. Emprunter à usure. Exercer l' usure. Se livrer habituellement à l' usure. Tirer usure de ce qu' on prête.

Fig., Rendre avec usure, payer avec usure, Rendre, en bien ou en mal, au delà de ce qu' on a reçu. Dieu rend avec usure ce que l' on a fait pour lui. Il m' a fait un plaisir, je le lui rendrai avec usure. Il vous a fait du mal, mais vous l' en avez payé avec usure.

USURE

USURE se dit aussi Du dépérissement qui arrive aux habits, aux meubles, etc., par le long usage qu' on en fait. Son habit est percé; ce n' est pas accident, c' est usure. Dans ce sens, il est familier.

USURIER, IÈRE. s.

USURIER, IÈRE. s. Celui, celle qui prête à usure. Infâme usurier. Vieil usurier. C' est une usurière qui prête sur gages. Il fut condamné comme usurier.

Il se dit, par extension, de Ceux qui profitent des malheurs ou des nécessités d' autrui pour accroître leur fortune.

USURPATEUR, TRICE. s.

USURPATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui par violence ou par ruse s' empare d' un bien, d' un pouvoir, d' une dignité, d' un titre, etc., qui ne lui appartient pas. Il ne se dit guère qu' en parlant De choses importantes. Les usurpateurs sont rarement tranquilles. L' usurpatrice du trône en fut chassée par l' héritier légitime.

Il se dit absolument de Celui qui a usurpé une souveraineté. L' usurpateur fut renversé du trône. Les usurpateurs ont souvent plus de peine à se soutenir qu' à s' élever.

USURPATION s. f.

USURPATION s. f. Action d' usurper, ou Le résultat de cette action. L' usurpation de l' autorité souveraine. Son usurpation ne fut pas de longue durée. L' usurpation d' un titre, d' un droit. Usurpation de terrain.

Il se dit quelquefois de La chose même qui est usurpée. La plupart des terres de cette seigneurie n' étaient que des usurpations.

USURPER v. a.

USURPER v. a. S' emparer, par violence ou par ruse, d' un bien, d' une dignité, d' un titre qui appartient à un autre. Il n' était pas héritier de la couronne, il l' avait usurpée. Usurper un titre, un droit.

Fig., Usurper la réputation, la gloire, l' estime, L' obtenir par fraude, sans droit légitime.

USURPER

USURPER s' emploie aussi neutralement. Vous usurpez sur mes droits, sur mes possessions. Ce laboureur tâche toujours d' usurper sur ses voisins, c' est-à-dire, D' accroître son terrain en poussant sa culture sur le leur.

USURPÉ, ÉE. participe

USURPÉ, ÉE. participe Un trône usurpé. Un titre usurpé.

Fig., Réputation usurpée, Qui n' est fondée sur rien, ou qui surpasse de beaucoup le mérite de celui qui l' obtient.

UT.. s. m.

UT.. s. m. (On fait sentir le T.) T. de Musiq. La première des notes de la gamme. C' est aussi le nom du signe qui représente cette note. Le ton d' ut. Entonner un ut. Il y a un dièse à côté de cet ut.

UTÉRIN, INE adj.

UTÉRIN, INE adj. Il se dit Des frères et des soeurs nés de même mère, mais non pas de même père. C' est son frère utérin. Elle n' est que sa soeur utérine.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au pluriel, surtout en Jurisprudence. Les utérins et les consanguins.

En Médec., Fureur utérine, ou Nymphomanie, Maladie du sexe féminin, qui consiste en un penchant irrésistible et insatiable à l' acte vénérien.

UTÉRUS s. m.

UTÉRUS s. m. (On prononce l' S.) T. d' Anat., emprunté du latin, et synonyme de Matrice.

UTILE adj. des deux genres

UTILE adj. des deux genres Profitable, avantageux, qui sert à quelque chose. C' est un homme qui vous sera utile dans vos affaires. Si je puis vous être utile en quelque chose, à quelque chose, vous n' avez qu' à parler. C' est une chose qui vous sera utile quelque jour. C' est un emploi, un travail fort utile. Cela est plus honorable qu' utile. La lecture est fort utile. Il lui a rendu des services qui lui ont été très-utiles.

En termes de Procédure, Jours utiles, Les jours qui sont comptés dans les délais accordés par les lois, et dans lesquels les parties peuvent réciproquement agir en justice. Les dimanches ne sont point au nombre des jours utiles.

Ordre utile, Le rang des créanciers qui, d' après la date de leur hypothèque, seront payés sur les biens du débiteur.

En temps utile, Dans le temps prescrit, déterminé. On l' emploie surtout en termes d' Administration. Faire sa réclamation en temps utile.

UTILE

UTILE est quelquefois substantif masculin, et signifie, Ce qui est utile. Préférer l' honnête à l' utile. Joindre l' agréable à l' utile.

UTILEMENT adv.

UTILEMENT adv. D' une manière utile. Il a travaillé utilement pour lui et pour les siens. Employer le temps utilement. Se servir utilement de l' occasion. Il a travaillé utilement dans cette affaire. Il a très-utilement servi l' État.

En termes de Procédure, Être utilement colloqué, Être colloqué en ordre utile, de telle manière qu' on sera payé de sa créance. Il est un des plus anciens créanciers, il ne peut manquer d' être colloqué utilement. Les créanciers utilement colloqués.

UTILISER v. a.

UTILISER v. a. Tirer de l' utilité, tirer parti d' une chose. Vous venez de bâtir, il faut utiliser les matériaux qui vous restent.

UTILISÉ, ÉE. participe

UTILISÉ, ÉE. participe

UTILITÉ s. f.

UTILITÉ s. f. Profit, avantage. Cela n' est pas de grande utilité, d' une grande utilité. Utilité publique. Utilité particulière. Quelle utilité vous en revient-il? Je n' en vois pas l' utilité.

Cela n' est d' aucune utilité, Cela n' est d' aucun usage, ou Cela ne sert de rien.

UTILITÉS

UTILITÉS au pluriel, signifie, au Théâtre, L' emploi des acteurs qui jouent toutes sortes de rôles de peu d' importance. Elle joue les utilités.

UTOPIE s. f.

UTOPIE s. f. Il signifie, Ce qui n' est en aucun lieu, nulle part; et se dit en général d' Un plan de gouvernement imaginaire, où tout est parfaitement réglé pour le bonheur de chacun, comme au pays fabuleux d' Utopie, décrit par Thomas Morus, dans un livre qui porte ce titre. Chaque rêveur imagine son utopie. De vaines utopies.

UVÉE s. f.

UVÉE s. f. T. d' Anat. Une des tuniques de l' oeil. On lui a percé l' uvée.

V. s. m.

V. s. m. La vingt-deuxième lettre de l' alphabet, qu' on appelait abusivement U consonne, et que, suivant l' usage moderne, on nomme ou Ve.

VA.

VA. Impératif du verbe Aller, employé adverbialement et familièrement pour dire, Soit, j' y consens. Voyez ALLER.

Aux Jeux de la bassette, du pharaon, etc., Sept et le va, quinze et le va, etc., Sept fois, quinze fois la vade. J' ai gagné deux sept et le va dans cette taille. Je fais quinze et le va au dix.

VACANCE. s. f.

VACANCE. s. f. Le temps pendant lequel une place, une dignité n' est pas remplie. En ce sens, il n' est d' usage qu' au singulier. Durant la vacance du saint-siége. La vacance d' une abbaye, d' un bénéfice, etc.

VACANCES

VACANCES au pluriel, signifie, Le temps auquel les études cessent dans les écoles, dans les colléges. Avoir vacances. Ils ont six semaines de vacances. Voilà le temps des vacances. Je ferai cela durant les vacances. Où irez-vous passer les vacances? Prolonger les vacances, Ne pas reprendre le travail aussitôt après que les vacances sont finies.

Il s' emploie dans les mêmes phrases en parlant Du temps où les tribunaux interrompent leurs fonctions, et qu' on appelle autrement Vacations.

Il se dit quelquefois au singulier. Un jour de vacance.

VACANT, ANTE. adj.

VACANT, ANTE. adj. Qui n' est pas occupé, qui est à remplir. Il se dit proprement Des maisons, lieux et places qui ne sont pas occupés. Maison vacante. Lit vacant dans un hôpital. Il y a un appartement vacant dans cette maison.

Il se dit figurément Des emplois, des places, des dignités, etc. Le saint-siége était vacant. Cette place est vacante. Il y avait plusieurs abbayes vacantes. Bénéfice vacant par mort. Cela fut fait le siége vacant. Il y a une place vacante dans tel tribunal, dans telle compagnie. Il y a plusieurs emplois vacants dans cette administration.

Cette compagnie est vacante, ce régiment est vacant, Le grade de capitaine, de colonel n' est pas rempli. Ce sens a vieilli.

En Jurispr., Succession vacante, Succession que personne n' a réclamée lorsqu' elle a été ouverte, ou à laquelle on a renoncé. Curateur aux biens vacants, Curateur établi pour la régie et conservation des biens qui n' ont point de propriétaire certain.

VACARME. s. m.

VACARME. s. m. Tumulte, grand bruit, bruit de gens qui se querellent ou qui se battent. Il y a du vacarme dans cette maison. Faire vacarme. Faire un grand vacarme, un vacarme épouvantable. Apaiser le vacarme. Faire cesser le vacarme. Voilà bien du vacarme pour peu de chose.

Fam., Il est allé faire du vacarme dans cette maison, Il y est allé quereller quelqu' un, faire du bruit.

VACATION. s. f.

VACATION. s. f. Métier, profession. De quelle vacation est-il? Ce sens est vieux.

VACATION

VACATION se dit aussi de Chacun des espaces de temps que des personnes publiques emploient à travailler a quelque affaire. On paye tant aux experts pour chaque vacation. Le rapport de ce procès a duré tant de vacations. Il y a eu ce jour-là deux vacations. Première, seconde vacation.

Il se dit de même, au pluriel, Des salaires, des honoraires qu' on paye aux gens d' affaires, aux gens de loi. Ce notaire s' est fait payer tant de vacations pour cet inventaire. Il lui faut tant pour ses salaires et vacations. On lui a taxé ses vacations. On a réglé ses vacations.

VACATIONS

VACATIONS au pluriel, signifie encore, La cessation des séances des gens de justice. Le temps des vacations. J' ai fait cet ouvrage durant les vacations. Durant les vacations de la cour royale.

Chambre des vacations, Chambre composée d' un président et de plusieurs conseillers ou juges, tirés des différentes chambres, dans laquelle on administre la justice pendant les vacations. Un tel préside à la chambre des vacations, tient la chambre des vacations. Tel conseiller est cette année de la chambre des vacations.

VACATION

VACATION signifie, quelquefois, Vacance, en parlant De choses non occupées. Ce bénéfice, vacation avenante, sera réuni à tel évêché.

VACCIN. s. m.

VACCIN. s. m. T. de Médec. Matière tirée de certaines pustules qui se forment au pis des vaches, ou de celles qui sont produites par la vaccination, et qu' on inocule pour préserver de la petite vérole. De bon vaccin. On dit quelquefois adjectivement, Le virus vaccin.

VACCINATION. s. f.

VACCINATION. s. f. Action de vacciner.

VACCINE. s. f.

VACCINE. s. f. Maladie propre à la vache, et qu' on transmet à l' homme au moyen de l' inoculation, pour le préserver de la petite vérole. La vaccine a été découverte par Jenner.

Il se dit aussi Du procédé employé pour opérer cette sorte d' inoculation. Pratiquer, propager la vaccine. Comité de vaccine.

VACCINER. v. a.

VACCINER. v. a. Inoculer le vaccin. Il vient de faire vacciner son enfant.

VACCINÉ, ÉE. participe

VACCINÉ, ÉE. participe

VACHE. s. f.

VACHE. s. f. La femelle du taureau. Vache blanche. Vache noire. Vache grasse. Vache maigre. Traire les vaches. Tirer une vache. Mener les vaches aux champs. Garder les vaches. Étable à vaches. Vivre de lait de vache. De la bouse de vache. Une queue de vache. Le pis d' une vache.

Fam., Roux comme une vache, Extrêmement roux. Fig., Poil de vache, Poil roux.

Ranz des vaches. Voyez RANZ.

Prov. et fig., Manger de la vache enragée, Éprouver beaucoup de privations et de fatigues.

En termes de Manége, Ce cheval rue en vache, Il rue du pied de derrière en le jetant en avant, comme s' il voulait se frapper le ventre.

Prov. et fig., Quand chacun se mêle de son métier, fait son métier, les vaches sont bien gardées, en sont mieux gardées, Toutes choses vont bien lorsque chacun ne se mêle que de ce qu' il doit faire.

Prov. et fig., Bonhomme, garde ta vache, se dit Pour avertir quelqu' un de prendre garde qu' on ne le trompe.

Prov., Il n' est rien tel, rien de tel, que le plancher des vaches, Il y a plus de sûreté à aller par terre que par eau, à rester sur terre qu' à s' embarquer.

Prov., fig. et pop., Il a eu, il a pris la vache et le veau, se dit D' un homme qui a épousé une fille grosse d' un enfant dont il n' est pas le père.

Prov., fig. et pop., Parler français comme une vache espagnole, Parler fort mal le français.

Prov. et fig., S' il ne tient qu' à cela, la vache est à nous, Nous sommes sûrs de réussir.

Prov. et fig., Le diable est aux vaches, le diable est bien aux vaches, Il y a du vacarme, du désordre, de la brouillerie, etc.

Fig. et fam., Vache à lait, se dit d' Une personne ou d' une chose dont on tire un profit continuel. Ce plaideur, ce procès est une vache à lait pour ce procureur.

Prov., bassem. et par moquerie, C' est une vache, une vraie vache, une grosse vache, se dit D' une femme qui a trop d' embonpoint. Elle devient vache, Elle prend trop d' embonpoint.

VACHE

VACHE se dit aussi de La peau de vache corroyée, et propre à faire des souliers, des bottes, des harnais de chevaux, etc. Acheter une vache, deux vaches. La vache est bien chère. Vache d' Angleterre. Vache de Russie. Vache de pays. Vache bien passée. Vache parée. Souliers de vache retournée.

Il se dit encore d' Un panier revêtu de cuir, qu' on place sur l' impériale des voitures de voyage, et qui en a les dimensions. Mettez ces habits dans la vache.

VACHER, ÈRE. s.

VACHER, ÈRE. s. Celui, celle qui mène paître les vaches et qui les garde. Un vacher. Un petit vacher. Une petite vachère. Le vacher du village. Un cornet de vacher. Le vacher corne.

VACHERIE. s. f.

VACHERIE. s. f. Lieu destiné à retirer les vaches. Faire rentrer les vaches dans la vacherie.

VACILLANT, ANTE. adj.

VACILLANT, ANTE. adj. (On fait sentir les deux L dans ce mot et dans les deux suivants.) Qui vacille. Démarche vacillante. Pied vacillant. Avoir la main vacillante. Lueur vacillante.

Il signifie figurément, Incertain, irrésolu, chancelant. Esprit vacillant. Ces témoins sont vacillants dans leurs dépositions.

VACILLATION. s. f.

VACILLATION. s. f. Mouvement de ce qui vacille. La vacillation d' une barque. La vacillation de la lumière.

Il signifie figurément, Incertitude, irrésolution, variation. Vacillation dans les sentiments. Vacillation dans les opinions, dans les projets. La vacillation des témoins rendit leur déposition suspecte.

VACILLER. v. n.

VACILLER. v. n. Branler, chanceler, n' être pas bien ferme. La main lui a vacillé. Il faut mettre cette pendule sur quelque chose qui soit ferme, et qui ne puisse vaciller. On dit dans un sens analogue qu' Une lumière, une lueur, une clarté vacille.

Il se dit aussi De la langue, lorsqu' on emploie involontairement un mot pour un autre, ou que l' on prononce autrement qu' il ne faut. Sa langue vacille lorsqu' on l' intimide. Ce sens a vieilli.

Fig., Vaciller dans ses réponses, Répondre tantôt d' une façon, tantôt d' une autre.

Fig., Cet homme vacille toujours, ne fait que vaciller, Il est incertain, irrésolu, il n' est point ferme dans ce qu' il veut.

VACUITÉ. s. f.

VACUITÉ. s. f. T. didactique. L' état d' une chose vide. La vacuité de l' estomac cause des tiraillements. Il est peu usité.

VADE. s. f.

VADE. s. f. T. du Jeu de brelan et de certains autres jeux. La somme, quelle qu' elle soit, dont un des joueurs ouvre le jeu. La vade est de cent francs. La vade n' est que du fonds du jeu.

Fig. et fam., Dans cette affaire chacun est pour sa vade, Chacun y est pour son intérêt, pour son compte. Cette phrase est peu usitée.

VADEMANQUE. s. f.

VADEMANQUE. s. f. T. de Banque. Diminution du fonds d' une caisse. Il est vieux.

VADE-MECUM. s. m.

VADE-MECUM. s. m. (On prononce Vadé-mécome.) Terme composé de deux mots latins. Il se dit d' Une chose qu' on porte ordinairement et commodément sur soi. Ce petit livre est mon vade-mecum. On dit dans le même sens, Veni-mecum.

VA-ET-VIENT. s. m.

VA-ET-VIENT. s. m. T. de Mécan. (Beaucoup de personnes prononcent Vatévien.) Il se dit d' Une partie de machine qui va et vient d' un point à un autre, lorsque la machine est en mouvement. On dit de même, Mouvement de va-et-vient.

Il se dit aussi d' Un petit bac qui sert à traverser une petite rivière, un ruisseau.

VAGABOND, ONDE. adj.

VAGABOND, ONDE. adj. Qui erre çà et là. Homme vagabond. Femme vagabonde.

Il s' emploie figurément, et signifie, Désordonné, déréglé. Esprit vagabond. Tête vagabonde. Imagination vagabonde. Poétiq., Course vagabonde.

Il est aussi substantif; et alors il se prend toujours en mauvaise part, pour signifier, Un homme sans aveu, sans état, sans domicile. C' est un vagabond. Les fainéants et les vagabonds.

VAGABONDAGE. s. m.

VAGABONDAGE. s. m. L' habitude de vagabonder. Ordonnance contre le vagabondage.

VAGABONDER ou *VAGABONNER. v. n.

VAGABONDER ou *VAGABONNER. v. n. Être vagabond, faire le vagabond. Il est familier.

VAGIN. s. m.

VAGIN. s. m. T. d' Anat. Canal qui conduit à la matrice.

VAGINAL, ALE. adj.

VAGINAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport au vagin. Membrane vaginale. Ligaments vaginaux.

VAGISSEMENT. s. m.

VAGISSEMENT. s. m. Cri des enfants nouveau-nés.

VAGUE. s. f.

VAGUE. s. f. L' eau, soit de la mer, soit d' une rivière, soit d' un lac, lorsqu' elle est agitée et élevée au-dessus de la superficie par les vents, par la tempête, ou par quelque autre cause. De grandes vagues. Les vagues ont pensé l' abîmer. Il fut englouti par les vagues. Rompre la vague. Aller au-devant de la vague.

VAGUE. adj. des deux genres

VAGUE. adj. des deux genres Indéfini, qui n' a point de bornes fixes et déterminées. Lieux vagues. Espaces vagues. Douleurs vagues.

Terres vaines et vagues, Terres incultes, qui ne rapportent rien.

VAGUE

VAGUE s' emploie souvent au figuré, et signifie, Incertain, qui manque de fixité, de solidité. Esprit vague. Pensées vagues. Désir vague. Discours vagues. Propositions vagues. Promesses vagues. Raisonnements vagues. Répondre d' une manière vague.

Il se dit aussi De certaines causes et de certains effets, dont on ne peut nettement se rendre compte, et qui plaisent par ce qu' ils ont d' incertain et d' indéfini. Une vague et douce mélancolie. J' éprouvais un sentiment vague et plein de charme. Une vague rêverie. De vagues rêveries.

Il se dit également, en termes de Peinture, De ce qui manque de précision, de netteté; et souvent, par éloge, Des formes indécises, des teintes aériennes ou vaporeuses qui donnent à la composition une sorte de charme mystérieux. Couleur vague. Lumière vague.

Il s' emploie substantivement au masculin, dans l' une et l' autre acception. Il y a du vague dans ce qu' il m' a dit. Il y a du vague dans ses pensées. Le vague de la couleur et des détails ajoute à l' effet de ce tableau.

VAGUE

VAGUE signifie encore, substantivement, Un grand espace vide, ou qu' on se figure comme tel. Le vague de l' air. Dans le vague des airs. On ne l' emploie guère que dans ces phrases.

Fig., Se perdre dans le vague, Faire de longs raisonnements sans solidité, sans conclusion.

VAGUEMENT. adv.

VAGUEMENT. adv. D' une manière vague. Il n' est d' usage qu' au figuré. Ne parler, ne répondre que vaguement.

VAGUEMESTRE. s. m.

VAGUEMESTRE. s. m. Officier chargé de la conduite des équipages d' une armée. Vaguemestre général. Le vaguemestre d' un régiment. C' est le vaguemestre qui est chargé de retirer des bureaux de poste les lettres adressées aux officiers et aux soldats de son régiment.

Il se dit aussi d' Un officier de la maison du roi et de celle des princes.

VAGUER. v. n.

VAGUER. v. n. Errer çà et là, aller de côté et d' autre à l' aventure. Vaguer par les champs.

VAILLAMMENT. adv.

VAILLAMMENT. adv. Avec valeur. Il a vaillamment combattu.

VAILLANCE. s. f.

VAILLANCE. s. f. Valeur, courage. Grande vaillance. Héroïque vaillance. Cette victoire est due à sa vaillance. Il s' emploie principalement dans la poésie et dans le style oratoire.

VAILLANT, ANTE. adj.

VAILLANT, ANTE. adj. Valeureux, courageux. Un vaillant capitaine. C' est un peuple vaillant. C' est une nation fort vaillante.

VAILLANT. s. m.

VAILLANT. s. m. Le fonds du bien d' une personne, son capital. Il a mis tout son vaillant à cette charge, à cette terre. Il est familier.

Il s' emploie aussi adverbialement. Il n' a plus rien vaillant. Il a dix mille écus vaillant.

Il n' a pas un sou vaillant, Il est sans bien, sans argent.

VAILLANTISE. s. f.

VAILLANTISE. s. f. Action de valeur. Il est vieux, et ne s' emploie que dans le style familier. Voilà une belle vaillantise. Il raconte ses prouesses, ses vaillantises.

VAIN, AINE. adj.

VAIN, AINE. adj. Inutile, qui ne produit rien. Faire de vains efforts. Toutes ses sollicitations ont été vaines.

Terres vaines et vagues, Terres incultes, qui ne rapportent rien.

Vaine pâture, se dit Des terres dont la pâture est libre, où tous les habitants d' une commune peuvent conduire leurs bestiaux; et généralement de Toutes celles où il n' y a ni semences ni fruits.

Temps vain, Temps bas et couvert accompagné d' une chaleur étouffante. Il fait un temps vain, un temps bien vain. Cette locution a vieilli.

VAIN

VAIN signifie aussi, Frivole, chimérique, qui n' a aucun fondement solide et raisonnable. Espérance vaine. Prétention vaine. Pensée vaine. Une vaine crainte. De vaines alarmes. Des promesses, des paroles vaines. De vains scrupules. La gloire du monde est une chose bien vaine.

Il signifie encore, Orgueilleux, superbe; et alors il ne se dit guère que Des personnes. Il est vain, extrêmement vain. C' est un homme fort vain. C' est une âme vaine. Il est vain dans ses discours. Il est tout vain de l' honneur qu' il a reçu.

Vaine gloire, Orgueil, sotte gloire. Il est rempli de vaine gloire, tout plein de vaine gloire.

EN VAIN. loc. adv.

EN VAIN. loc. adv. Inutilement. Il travaille en vain. Je cherche en vain à le calmer. C' est en vain qu' il s' efforce de réussir.

Prendre le nom de Dieu en vain, L' employer dans un serment sans nécessité.

VAINCRE. v. a.

VAINCRE. v. a. (Je vaincs, tu vaincs, il vainc; nous vainquons, vous vainquez, ils vainquent. Je vainquais. Je vainquis. Je vaincrai. Je vaincrais. Que je vainque. Que je vainquisse, etc. Le présent et l' imparfait de ce verbe sont peu usités.) Remporter quelque grand avantage sur ses ennemis, dans la guerre. Les Romains ont vaincu les plus belliqueuses nations de la terre. Vaincre en bataille rangée. Vaincre par ruse, par finesse. Il faut vaincre ou mourir.

Il se dit également Des avantages qu' on remporte sur ses concurrents, sur ses compétiteurs. Vaincre quelqu' un à la course, à la lutte. Vaincre ses rivaux. Vaincre dans la dispute.

Il signifie encore, Surpasser, lorsqu' il y a une sorte d' émulation entre les personnes. Vaincre les autres en générosité, en politesse.

Il se dit aussi en parlant Des obstacles qu' on surmonte. Il a vaincu sa mauvaise fortune. Il a vaincu tous les obstacles qui lui étaient opposés. J' ai vaincu sa résistance, son obstination.

Il se dit de même en parlant Des passions qu' on surmonte. Vaincre sa colère, son dépit, son amour, son ambition.

Avec le pron. pers., Se vaincre soi-même, Dompter sa passion, ses passions.

Se laisser vaincre à la pitié, à des raisons, ou absolument, Se laisser vaincre, Se laisser toucher, se laisser persuader.

VAINCU, UE. participe

VAINCU, UE. participe Un ennemi vaincu. Vaincu par les prières, par les instances de quelqu' un, par l' évidence des preuves.

Il est quelquefois substantif. Le vaincu est contraint d' obéir. Le vainqueur et le vaincu. Épargner les vaincus. Malheur aux vaincus!

VAINEMENT. adv.

VAINEMENT. adv. En vain, inutilement. Il a parlé vainement. Il a travaillé vainement et sans fruit. J' espérais vainement vous servir.

VAINQUEUR. s. m.

VAINQUEUR. s. m. Celui qui a vaincu. Alexandre fut vainqueur des Perses. Vainqueur généreux, inhumain, farouche, cruel. Entrer en vainqueur dans une ville.

Le vainqueur de Pharsale, de Coutras, de Rocroy, d' Austerlitz, etc., Celui qui a vaincu à Pharsale, à Coutras, à Rocroy, à Austerlitz, etc.

VAINQUEUR

VAINQUEUR se dit également de Celui qui a remporté quelque avantage sur son concurrent. Être vainqueur à la course, à la lutte. Vainqueur aux jeux Olympiques. Il sortit vainqueur de la discussion, du débat.

Il se dit aussi en parlant Des obstacles qu' on surmonte, des passions que l' on dompte. Vainqueur de tous les obstacles qu' on lui avait opposés. Le sage est vainqueur de ses passions.

Ironiq. et adjectiv., Un air vainqueur, des airs vainqueurs, Un air de hardiesse, de suffisance, de confiance extrême. Prendre un air vainqueur, des airs vainqueurs.

VAIR. s. m.

VAIR. s. m. Terme dont on se servait anciennement pour désigner Une fourrure blanche et grise. Il ne s' emploie aujourd' hui qu' en parlant. D' armoiries, et signifie, Un des métaux du blason, composé de plusieurs petites pièces égales, qui sont ordinairement d' argent et d' azur, rangées alternativement, et disposées de telle sorte, que la pointe des pièces d' azur est opposée à la pointe des pièces d' argent, et la base à la base. Tel porte de vair. Gros vair. Menu vair.

VAIRON. adj. m.

VAIRON. adj. m. Il se dit proprement De l' oeil d' un cheval quand la prunelle est entourée d' un cercle blanchâtre, ou quand le cheval a un oeil d' une façon et un d' une autre. Ce cheval a l' oeil vairon. Il se dit quelquefois en parlant Des hommes.

VAIRON. s. m.

VAIRON. s. m. T. d' Hist. nat. Petit poisson ainsi appelé à cause de la variété de ses couleurs.

VAISSEAU. s. m.

VAISSEAU. s. m. Vase, ustensile de quelque matière que ce soit, destiné à contenir des liquides. Vaisseau de terre. Vaisseau de bois. Vaisseau de cuivre. Vaisseau d' argent. Un vaisseau fragile. Un vaisseau de métal. Les chimistes ont besoin de différents vaisseaux pour leurs opérations.

VAISSEAU

VAISSEAU se dit aussi d' Un bâtiment de bois, construit d' une manière propre à transporter des hommes et des marchandises par mer et sur les grands fleuves. Dans les ports de mer, on ne donne ordinairement le nom de Vaisseau qu' aux bâtiments de l' État. Vaisseau de guerre. Vaisseau de première grandeur. Vaisseau de ligne. Vaisseau à deux ponts. Vaisseau à trois ponts. La poupe d' un vaisseau. La proue d' un vaisseau. L' avant d' un vaisseau. L' arrière d' un vaisseau. Le gouvernail, les mâts, les voiles, les cordages d' un vaisseau. Les ancres d' un vaisseau. Petit vaisseau. Vaisseau léger. Vaisseau pesant. Vaisseau bon voilier, fin voilier. Vaisseau du port de tant de tonneaux. Vaisseau du premier rang, du second rang, du dernier rang. Vaisseau rond. Vaisseau plat. Vaisseau de bas bord, de haut bord. Vaisseau marchand. Vaisseau qui va à voiles et à rames. Vaisseau français. Vaisseau anglais. Vaisseau de Barbarie. Vaisseau armé en guerre. Équiper un vaisseau. Armer, désarmer un vaisseau. Monter un vaisseau. Calfater un vaisseau. Radouber un vaisseau. Lester un vaisseau. Fréter un vaisseau. Lancer un vaisseau à l' eau. Faire venir quelqu' un à bord du vaisseau. Accrocher un vaisseau. Remorquer un vaisseau. Le vaisseau a mouillé à la rade de... Le vaisseau s' est entr' ouvert. Le vaisseau a touché. Ce vaisseau fait eau. Ce vaisseau prend, tire tant d' eau. Le vaisseau est à flot. Vaisseau garde-côte. Vaisseau de conserve. Le vaisseau est à l' ancre. Une flotte de tant de vaisseaux.

Un vaisseau de tant de canons, Un vaisseau portant tel nombre de canons. On dit quelquefois, Un vaisseau de 74, de 80, etc., en sous-entendant canons.

VAISSEAU

VAISSEAU s' emploie figurément en plusieurs occasions. Le vaisseau de l' État, L' État, considéré par rapport à la manière dont il est ou doit être gouverné. Conduire, diriger le vaisseau de l' État, le vaisseau.

VAISSEAU

VAISSEAU se dit encore d' Une église, ou d' une galerie, d' un salon, d' une bibliothèque, et autres grandes pièces d' un bâtiment, considérées en dedans. Cette église est un beau vaisseau, un grand vaisseau, un vaisseau magnifique.

VAISSEAU

VAISSEAU se dit en outre Des veines, des artères, et de tous les petits canaux, de tous les petits conduits qui contiennent quelque humeur dans le corps de l' homme et des animaux. Vaisseaux petits, profonds, apparents. Vaisseaux trop pleins. Vaisseaux sanguins. Vaisseaux lymphatiques. Vaisseaux capillaires. Vaisseaux variqueux.

Il se dit quelquefois, dans le même sens, Des tuyaux, des tubes de l' intérieur des plantes.

VAISSELLE. s. f.

VAISSELLE. s. f. Tout ce qui sert à l' usage ordinaire de la table, comme plats, assiettes, etc. Vaisselle d' or, d' argent, de vermeil, d' étain. Vaisselle de terre, de cristal, de faïence, de porcelaine. Vaisselle unie. Vaisselle ciselée. Buffet de vaisselle d' argent, de vaisselle de vermeil. De vieille vaisselle. Vaisselle au poinçon de Paris. Nettoyer la vaisselle. Sablonner, écurer la vaisselle. Laver la vaisselle. De la vaisselle qui n' est pas marquée, qui n' est pas armoriée.

Vaisselle montée, Celle qui est composée de plusieurs pièces jointes ensemble avec de la soudure; et, Vaisselle plate, Celle où il n' y a point de soudure. Cela ne se dit que De la vaisselle d' argent ou d' or.

Vaisselle plate, se dit aujourd' hui, plus particulièrement, Des plats et des assiettes d' argent, à la différence de la Vaisselle de porcelaine, de faïence, etc. On sert chez lui en vaisselle plate.

VAL. s. m.

VAL. s. m. Vallée, espace de terre contenu entre deux coteaux. Il n' est plus en usage que dans les noms propres. L' abbaye du Val. Le château du Val. L' église du Val-de-Grâce.

Il a un pluriel qui n' est en usage que dans cette phrase, Par monts et par vaux, et dans quelques noms de lieux, comme, Les vaux de Cernai.

VALABLE. adj. des deux genres

VALABLE. adj. des deux genres Qui doit être reçu en justice. Cet acte n' est pas valable. Quittance valable. Caution bonne et valable.

Cette excuse, cette raison n' est pas valable, Elle n' est pas recevable, elle n' est pas bonne.

VALABLEMENT. adv.

VALABLEMENT. adv. D' une manière valable. Un mineur ne peut pas contracter s' il n' est valablement autorisé. Il en est bien et valablement déchargé.

Ce mineur n' a pas été valablement défendu, Il n' a pas été défendu comme il pouvait et devait l' être en sa qualité de mineur.

VALÉRIANE. s. f.

VALÉRIANE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes dont une espèce sert en médecine. Valériane officinale. Grande valériane.

VALET. s. m.

VALET. s. m. Domestique, serviteur. Bon valet. Mauvais valet. Valet à tout faire. Il récompense mal ses valets. Il se laisse gouverner par ses valets. Être à la merci de ses valets. Valet d' écurie. Valet d' étable. Valet de louage. Valet de bourreau. Etc. Les défauts attribués aux valets ont rendu ce nom fâcheux à donner: on dit ordinairement, Domestique. Il y a néanmoins quelques dénominations où ce terme n' emporte point une idée de mépris; telles sont, Valet de ferme, valet de charrue, et les deux suivantes:

Valet de chambre, Le domestique attaché plus particulièrement au service de la personne de son maître. Valet de chambre du roi. Il vient de renvoyer son valet de chambre.

Maître valet, Celui qui, dans une terre ou dans une ferme, a autorité sur les autres valets.

Prov., Tel maître, tel valet, Les valets prennent les habitudes de leurs maîtres.

Prov., Les bons maîtres font les bons valets, En traitant bien ses domestiques, on s' en fait bien servir.

Fam., Cet homme fait le bon valet, Il fait le complaisant, l' empressé.

Fam., Je suis votre valet; je suis son valet, se dit Quand on refuse de faire ou de croire quelque chose.

Prov., Il est comme le valet du diable, il fait plus qu' on ne lui commande, se dit D' un homme qui, par zèle ou par tout autre motif, fait plus qu' on ne lui dit.

Faire le bas valet, le plat valet, se conduire en valet, Avoir des habitudes, des moeurs serviles. Âme de valet, Âme basse.

Valet à louer, Domestique qui n' a plus de maître. Il se dit, figurément et familièrement, d' Un homme, de quelque qualité qu' il soit, qui a perdu son emploi, et qui en cherche un autre. Cette locution a vieilli.

Valet de place, Celui qui, dans les villes, se met temporairement au service des voyageurs, des étrangers.

Valet de comédie, Valet adroit et propre à l' intrigue, qu' on voit figurer dans beaucoup de comédies. Cet acteur joue les valets, remplit l' emploi des valets, fait les rôles de valets. Il a débuté dans les valets.

VALET

VALET est aussi La dénomination attribuée à certains offices inférieurs dans la maison du roi et dans celle des princes. Valet de garde-robe. Valet de pied. Valet de chiens. Valet de limiers, de lévriers.

VALET

VALET se dit encore d' Une carte sur laquelle est peinte la figure d' un varlet, et qui existe dans chacune des quatre couleurs d' un jeu. Valet de coeur. Valet de carreau. Valet de pique. Valet de trèfle.

Fig. et fam., Valet de carreau, se dit d' Un homme qui ne mérite point de considération. On le reçut comme le valet de carreau, comme un valet de carreau.

VALET

VALET se dit, par analogie, d' Un poids qui pend avec une corde derrière la porte, pour faire qu' elle se ferme sans qu' on y touche.

Il se dit aussi d' Un instrument de fer qui sert à un menuisier pour fixer le bois qu' il travaille.

Valet de miroir, Petite pièce de bois attachée derrière un miroir de toilette, pour le soutenir.

VALETAGE. s. m.

VALETAGE. s. m. Service de valet. Il est vieux.

VALETAILLE. s. f.

VALETAILLE. s. f. Multitude de valets. Que faites-vous de toute cette valetaille? Il se dit toujours par mépris.

VALET-À-PATIN. s. m.

VALET-À-PATIN. s. m. Instrument de chirurgie: sorte de pince qui sert à saisir les vaisseaux ouverts, dont on doit faire la ligature.

VALETER. v. n.

VALETER. v. n. Avoir une assiduité basse et servile auprès de quelqu' un par intérêt. C' est une âme basse, il n' a fait que valeter toute sa vie.

Il signifie aussi, Faire beaucoup de courses, de démarches qui donnent de la peine, et demandent de la patience. Il m' a fallu valeter trois ans pour obtenir un emploi. Il est familier dans les deux sens.

VALÉTUDINAIRE. adj. des deux genres

VALÉTUDINAIRE. adj. des deux genres Maladif, qui est souvent malade. Cet homme, cette femme est fort valétudinaire.

Il se dit quelquefois substantivement. Les convalescents et les valétudinaires.

VALEUR. s. f.

VALEUR. s. f. Ce que vaut une chose, suivant la juste estimation qu' on en peut faire. Il faut que vous me rendiez mon cheval, ou la valeur. Je lui en ai payé la valeur. Ce bien n' a pas été vendu sa juste valeur, à sa juste valeur. Il a augmenté, doublé, triplé la valeur de ce bien par une meilleure culture. Ce qui donne le plus de valeur à cette terre, ce sont les bois qu' elle contient. Cet objet a beaucoup perdu de sa valeur. La valeur de cette marchandise est fondée sur sa rareté. Il a dans ses greniers la valeur de dix mille écus en blé. Il en a pour la valeur de telle somme. Il a des meubles de quelque valeur, de peu de valeur, d' une médiocre valeur, de beaucoup de valeur, d' une grande valeur. Cela est d' une mince valeur. Cela doit avoir une énorme valeur.

En parlant De monnaies, Valeur nominale, La valeur arbitraire donnée aux pièces par la loi; à la différence de Valeur réelle ou intrinsèque, La valeur du métal dont la pièce est formée.

Pièce de nulle valeur, papiers de nulle valeur, Pièces, papiers inutiles et qui ne servent à rien.

Cette denrée, cette marchandise est en valeur, Elle se vend bien, avantageusement. Les blés sont en valeur. Les vins ne sont point en valeur cette année. Les diamants ne sont pas maintenant en valeur.

Cette terre, cette ferme est en valeur, Elle est bien cultivée, et en état de rapporter ce qu' elle doit produire.

Mettre, remettre une terre, une ferme, des bois, des vignes en valeur, Y donner des soins, y faire des dépenses de manière à en tirer un bon produit.

Attacher de la valeur à quelque chose, En faire grand cas, l' estimer beaucoup. Vous attachez trop de valeur à ces bagatelles.

VALEUR

VALEUR en termes de Banque et d' Économie politique, se dit de Toute sorte de biens disponibles. Déposer des valeurs. Fournit des valeurs. Valeurs mortes. Valeurs fictives. Créer des valeurs. Mettre des valeurs en circulation.

VALEUR

VALEUR en Musique, signifie, La durée que doit avoir chaque note, et qu' indique sa figure. La valeur d' une blanche est le double de la valeur d' une noire.

VALEUR

VALEUR se dit aussi de La juste signification des termes, suivant l' usage reçu. Cet homme ne connaît pas, ne sait pas la valeur des termes dont il se sert.

Fig., Donner de la valeur à ce qu' on dit, Ajouter de la force ou de la grâce à un discours par la manière de le débiter.

LA VALEUR DE. Locution

LA VALEUR DE. Locution familière dont on se sert en quelques occasions pour exprimer L' estimation approximative qu' on fait de quelque espace de lieu ou de temps, et de quelque autre chose que ce soit. Nous avons fait en nous promenant la valeur de deux lieues. Il n' a pas été à l' église la valeur d' une heure. Il n' a pas bu la valeur d' un verre de vin. Il n' a pas mangé la valeur d' une once de pain.

VALEUR REÇUE Locution

VALEUR REÇUE Locution dont on se sert dans les promesses et dans les lettres de change, Pour marquer qu' on a reçu autant que la somme qui y est spécifiée. Vous payerez à monsieur... dix mille francs, valeur reçue en marchandises, valeur reçue comptant, pour valeur reçue, valeur reçue.

VALEUR EN COMPTE

VALEUR EN COMPTE Autre locution dont on se sert dans les lettres de change, Pour indiquer qu' on est en compte courant avec la personne ou la société au profit de laquelle la lettre est faite.

VALEUR. s. f.

VALEUR. s. f. Bravoure, vaillance, vertu qui consiste à s' exposer courageusement à tous les périls de la guerre. Valeur héroïque. Valeur brillante. Valeur éprouvée, reconnue, à toute épreuve. Avoir de la valeur. Être rempli de valeur. Il faut que tout cède à sa valeur. Il a conquis plusieurs provinces par sa valeur. La paix vint enchaîner sa valeur. La fortune ne seconde pas toujours la valeur.

VALEUREUSEMENT. adv.

VALEUREUSEMENT. adv. Avec valeur. Il a combattu valeureusement. Les assiégés se défendirent valeureusement. Il n' est plus guère usité que dans le style soutenu.

VALEUREUX, EUSE. adj.

VALEUREUX, EUSE. adj. Brave, vaillant, qui a beaucoup de valeur, beaucoup de courage. C' est un valeureux soldat, un homme valeureux.

VALIDATION. s. f.

VALIDATION. s. f. Action de valider. Il ne se dit qu' en termes de Procédure et de Comptabilité. Cette formalité est nécessaire pour la validation de l' acte. Ce comptable obtint un arrêt de validation.

VALIDE. adj. des deux genres

VALIDE. adj. des deux genres Valable, qui a les conditions requises par les lois pour produire son effet. Il ne se dit guère que Des contrats ou autres actes, et Des sacrements. Cet acte n' est pas valide. Il faut faire homologuer ce contrat au tribunal, pour le rendre plus valide. Le baptême des luthériens, des calvinistes est valide.

VALIDE

VALIDE signifie aussi, Sain, vigoureux, par opposition à Malade ou infirme. On l' emploie surtout dans cette locution, Mendiants valides.

Il se prend quelquefois substantivement, dans ce même sens. Il y a dans cet hospice tant d' infirmes et tant de valides.

VALIDÉ. s. f.

VALIDÉ. s. f. Titre que les Turcs donnent à la mère du sultan régnant. La sultane Validé.

VALIDEMENT. adv.

VALIDEMENT. adv. Valablement, avec assurance que la chose dont il s' agit aura son effet. On ne peut contracter validement avec un mineur.

VALIDER. v. a.

VALIDER. v. a. Rendre valide. Valider, faire valider un acte, un contrat, une dépense. Le consentement subséquent du père et de la mère a validé le mariage.

VALIDÉ, ÉE. participe

VALIDÉ, ÉE. participe

VALIDITÉ. s. f.

VALIDITÉ. s. f. La force et la vertu que certaines choses reçoivent de l' accomplissement des formalités et des conditions qui leur sont nécessaires. On lui conteste la validité de son titre. La validité d' un acte. La validité des sacrements dépend de... La validité des preuves.

VALISE. s. f.

VALISE. s. f. Espèce de long sac de cuir qui s' ouvre dans sa longueur, propre à être porté sur la croupe d' un cheval, et dans lequel on met des hardes pour sa commodité. Grande valise. Mettre des hardes dans une valise. Ouvrir une valise. Fermer une valise.

VALISNÈRE ou *VALISNÉRIE. s. f.

VALISNÈRE ou *VALISNÉRIE. s. f. T. de Botan. Plante aquatique et monoïque, dont les fleurs femelles sont portées par des pédoncules en spirale qui s' allongent ou se raccourcissent selon que les eaux montent ou s' abaissent, et dont les fleurs mâles, qui naissent au fond de l' eau, se détachent de la tige au moment de la fécondation, et viennent s' épanouir à la surface pour verser le pollen sur les fleurs femelles. La valisnère croît dans l' Europe méridionale et dans toute l' Asie.

VALKYRIES. s. f. pl.

VALKYRIES. s. f. pl. Nom que les anciens Scandinaves donnaient à certaines nymphes qui habitaient le palais d' Odin, et dont la fonction était de verser la bière et l' hydromel aux héros tués dans les combats.

VALLAIRE. adj. f.

VALLAIRE. adj. f. (On fait sentir les deux L.) T. d' Antiq. On ne l' emploie que dans cette dénomination, Couronne vallaire, La couronne que, chez les Romains, on donnait à celui qui avait le premier franchi les retranchements de l' ennemi.

VALLÉE. s. f.

VALLÉE. s. f. Espace entre deux ou plusieurs montagnes. Descendre dans la vallée. Un torrent qui tombe dans une vallée. C' est une belle vallée. Une vallée abondante, fertile. Sa maison est située dans la vallée de Montmorency. Cette vallée est entrecoupée de ruisseaux. La vallée de Tempé.

Prov., Nous ne nous reverrons qu' à la vallée de Josaphat, se dit Quand on se sépare les uns des autres, dans l' idée qu' on ne se reverra plus.

En termes de Dévotion, on appelle Ce bas monde La vallée de larmes, une vallée de misère, par opposition au Bonheur de la vie future.

À Paris, La Vallée, se dit d' Un lieu, près du Pont-Neuf, où l' on vend de la volaille et du gibier. La Vallée a été bien fournie de volaille et, de gibier. Aller à la Vallée. Acheter de la volaille à la Vallée.

VALLON. s. m.

VALLON. s. m. Petite vallée, espace de terre entre deux coteaux. Nous nous sommes bien promenés dans ce vallon. Son jardin s' étend en partie sur la côte, en partie dans le vallon.

Poétiq., Le sacré vallon, Le vallon qui est entre les deux croupes du Parnasse, et qui, selon la Fable, était le séjour des muses. On l' emploie aussi figurément pour exprimer Plusieurs choses qui ont rapport à la poésie. Il a été nourri dans le sacré vallon. La gloire du sacré vallon.

VALOIR. v. n.

VALOIR. v. n. (Je vaux, tu vaux, il vaut; nous valons, etc. Je valais. J' ai valu. Je valus. Je vaudrai. Je vaudrais. Vaux, valez. Que je vaille; que nous valions, que vous valiez, qu' ils vaillent. Que je valusse. Valant.) Être d' un certain prix, avoir un prix, un certain mérite. Cette étoffe vaudrait tant. Elle valait dix francs l' aune. Vous ne la payez pas ce qu' elle vaut. La pistole, le louis d' or a valu tant. De ces deux objets, l' un vaut bien l' autre.

Fam., Cette chose vaut de l' argent, Elle est d' un prix considérable.

Prov., Cette chose vaut son pesant d' or, Elle est extrêmement bonne dans son genre, et on ne la peut trop payer, trop acheter. Familièrement, C' est un homme qui vaut son pesant d' or, se dit D' un homme dont on veut vanter les bonnes qualités.

Prov., Chaque chose vaut son prix, chacun vaut son prix, Il ne faut rien déprécier, ni donner à personne des louanges qui vont à rabaisser les autres. Votre prévention pour cet ouvrier fait que vous n' estimez pas assez les autres; chacun vaut son prix.

Prov., Cet homme en vaut bien un autre, Cet homme mérite autant d' estime qu' aucun autre.

Prov., Monsieur vaut bien madame, ou Madame vaut bien monsieur, Le mari et la femme sont dignes l' un de l' autre, sont aussi riches, aussi beaux, aussi spirituels l' un que l' autre. Il s' emploie le plus souvent dans un sens ironique.

Prov., Cette chose-là vaut mieux pistole qu' elle ne valait écu, se dit D' une chose qui a augmenté de prix par les soins qu' on s' est donnés, par les peines qu' on a prises.

Prov. et fig., Le jeu ne vaut pas la chandelle, La chose dont il s' agit ne mérite pas les soins qu' on prend, les peines qu' on se donne, la dépense qu' on fait.

Prov. et fig., Savoir ce qu' en vaut l' aune, se dit en parlant Des choses que par expérience on sait être difficiles, fâcheuses, pénibles, de grande dépense, etc. Il a eu des procès, il sait ce qu' en vaut l' aune. Il a bâti, il sait bien ce qu' en vaut l' aune. J' ai passé par là, je sais ce qu' en vaut l' aune.

Il ne vaut pas la peine qu' on lui réponde, se dit, par mépris, D' un homme avec qui on ne veut point entrer en contestation.

Cette chose, cette affaire ne vaut pas la peine d' y penser, se dit D' une chose, d' une affaire de peu de conséquence. On dit dans le sens contraire, Cette chose, cette affaire vaut bien la peine d' y penser, la peine qu' on y pense, Elle est importante, et elle mérite qu' on prenne du temps pour en délibérer. On dit absolument, dans l' un et l' autre sens, Cela ne vaut pas la peine, n' en vaut pas la peine.

Fig. et fam., Cela ne vaut pas un sou, ne vaut pas un clou à soufflet, ne vaut pas le ramasser, ne vaut pas le diable, Cela ne vaut quoi que ce soit, cela n' est bon à rien, ne mérite pas qu' on le ramasse, ne vaut rien.

Cette chose ne vaut rien, signifie communément, Cette chose n' a presque aucun mérite, n' est presque d' aucune valeur, d' aucune utilité, elle n' a pas les qualités requises pour être bonne; et cela se dit tant Des choses qui se vendent que des autres, même Des ouvrages d' esprit. L' étoffe qu' il a achetée ne vaut rien. Il a vendu un cheval qui ne valait rien. Cela ne vaut rien, ne vaut quoi que ce soit. Ce potage ne vaut rien. Il fit un grand discours qui ne valait rien. Cet ouvrage ne peut rien valoir.

Cette chose ne vaut rien, se dit aussi D' une chose qui est entièrement usée et hors d' état de servir. Cet habit ne vaut rien, ne vaut plus rien. On dit également, Cet homme ne vaut rien, C' est un méchant homme, un homme dangereux. Ne vous fiez point à lui, c' est un homme qui ne vaut rien. Voyez VAURIEN.

Cela ne vaut rien, Cela est mauvais, relativement à telle ou telle circonstance. Il fait un temps froid et humide; cela ne vaut rien pour moi, ne me vaut rien. Il relève de maladie, les ragoûts, la salade ne lui valent rien.

Cela ne vaut rien, signifie encore, Cela ne signifie rien de bon, cela est de mauvais augure. Il s' endort dès qu' il a mangé, cela ne vaut rien Ce vieillard maigrit tous les jours, cela ne vaut rien à son âge.

Fam., N' avoir rien qui vaille, N' avoir rien de bon. Ce libraire n' a jamais rien qui vaille. On dit de même, Ne faire rien qui vaille, Faire de mauvaise besogne. Je lui ai donné de l' ouvrage, il n' a rien fait qui vaille.

Valoir mieux, Être meilleur, préférable. Ma montre vaut mieux que la vôtre. Vous valez mieux que lui. Les effets valent mieux que les paroles. L' estime vaut mieux que la célébrité.

Prov., Un tiens vaut mieux que deux tu l' auras, La possession d' un bien modique est préférable à l' espérance d' un plus grand bien.

Impersonnell., Il vaut mieux, Il est plus expédient, plus utile, plus convenable. Il y a beaucoup d' occasions où il vaut mieux se taire que de parler. Il vaut mieux que cela soit ainsi.

VALOIR

VALOIR signifie aussi, Rapporter, donner du profit. Cette terre, cet emploi vaut tant.

Prov., Tant vaut l' homme, tant vaut la terre. Voyez TANT.

Faire valoir une chose, Tirer d' une chose le profit, l' avantage qu' elle peut rapporter. Faire valoir un domaine. Faire valoir une terre, une ferme par ses mains. Faire valoir son argent. Faire valoir son droit, ses droits. Faire valoir ses talents. On dit quelquefois absolument, Faire valoir, Exploiter soi-même sa terre.

Faire valoir une chose, signifie aussi, Lui donner du prix, la faire paraître meilleure, plus belle. C' est la pureté de ce diamant, plutôt que sa grosseur, qui le fait tant valoir. Cet acteur a l' art de faire valoir ses rôles. Il a fait valoir les plus faibles endroits de son discours, par la manière dont il l' a débité.

Faire valoir une chose, signifie encore, En relever, en vanter le mérite, l' importance. Il fait trop valoir ses services. Je ne fais pas valoir un si faible sacrifice. S' il a fait quelque chose pour moi, il me le fait bien valoir.

Faire valoir sa marchandise, se dit au propre Des marchands qui par leurs discours et par leur adresse savent donner une grande idée de ce qu' ils veulent vendre. Il se dit au figuré De ceux qui louent beaucoup tout ce qu' ils ont, et jusqu' aux moindres choses qu' ils font ou qu' ils disent.

Se faire valoir, Soutenir sa dignité, ses droits, ses prérogatives. Il est bon quelquefois de se faire un peu valoir. Vous négligez les droits de votre place, vous ne vous faites point valoir. Il laisse prendre trop d' autorité à ses subalternes, il ne se fait pas assez valoir. Il se dit aussi en mauvaise part, et signifie, S' attribuer de bonnes qualités qu' on n' a pas. C' est un fanfaron qui veut se faire valoir. Il se fait valoir aux dépens des autres.

Prov., Un homme ne vaut que ce qu' il se fait valoir, Un homme n' obtient du crédit, de la réputation dans le monde, qu' autant qu' il saisit les occasions et les moyens de faire ressortir son mérite, ses talents.

VALOIR

VALOIR signifie aussi, Tenir lieu, avoir la force, la signification de. L' M en chiffre romain vaut mille, le D vaut cinq cents, le C vaut cent, etc. En chiffre arabe, un 1 devant un 0 vaut dix. Les jetons valent au jeu ce que l' on convient de les faire valoir. L' as au piquet vaut onze. Cette note de musique vaut une mesure, une demi-mesure. Une blanche vaut deux noires.

Prov., Un bon averti en vaut deux, Lorsqu' on a été prévenu de ce qu' on doit craindre ou de ce qu' on doit faire, on est, pour ainsi dire, doublement en état de prendre ses précautions ou ses mesures. Il se dit aussi par forme de menace, et signifie: Prenez-y garde; si vous ne tenez compte de l' avertissement que je vous donne, vous vous en repentirez.

Prov., Cela vaut fait, Regardez la chose comme faite, soyez sûr qu' elle se fera. Dans le même sens, on dit, La chose n' est pas encore faite, mais autant vaut.

Prov. et fig.: Autant vaut traîné que porté. Autant vaut être mordu du chien que de la chienne. Etc. Voyez PORTER, ETC. --- Quelquefois Vaut est sous-entendu, comme dans cette phrase, Autant faire cela sur-le-champ que de différer.

Faire un acte, remplir une formalité pour valoir ce que de raison, c' est-à-dire, Par pure précaution, pour servir dans l' occasion autant qu' il sera juste et raisonnable.

VALOIR

VALOIR signifie encore, Procurer, faire obtenir, produire; et, dans ce sens, il est actif. Cette bataille lui a valu le bâton de maréchal de France. Cette terre lui vaut dix mille francs de rente. Que lui a valu son ambition, sinon de le rendre odieux? Ses exploits lui ont valu une gloire immortelle. Cette action ne lui a valu que de la honte.

À VALOIR

À VALOIR Terme de Commerce et de Finance, qui signifie, Ce qu' on fournit, soit en billets, soit en marchandises, à compte d' une plus forte somme qu' on doit fournir. Je vous envoie vingt balles de draps, dont vous retirerez le prix à valoir sur ce que je dois fournir pour ma part dans la société. Le receveur général a envoyé trois lettres de change à valoir sur ce qu' il doit pour les six premiers mois de la recette. On dit aussi, J' ai reçu telle chose ou telle somme à valoir sur.... Je l' ai reçue en déduction de....

VAILLE QUE VAILLE, TOUT COUP VAILLE. loc.

VAILLE QUE VAILLE, TOUT COUP VAILLE. loc. adverbiales et familières. À tout hasard. Donnez votre pétition vaille que vaille. Prenez sa promesse vaille que vaille. Je tenterai cela tout coup vaille.

TOUT COUP VAILLE

TOUT COUP VAILLE à de certains Jeux, signifie qu' En attendant la décision de ce qui est en contestation, on ne laissera pas de jouer. Je prétends que la balle a doublé, mais je ne laisse pas de jouer tout coup vaille. On ne sait laquelle des deux boules est la plus proche du but; je m' en vais jouer tout coup vaille.

VALANT. participe présent

VALANT. participe présent du verbe Valoir. Valant cent mille écus. Un diamant valant mille écus. Deux maisons valant cinquante mille francs.

VALSE. s. f.

VALSE. s. f. Espèce de danse dans laquelle un homme et une femme tournent ensemble, et parcourent ainsi la salle, en variant leurs attitudes. Danser une valse. Il aime beaucoup la valse. La valse russe.

Il se dit aussi de L' air sur lequel on exécute cette danse. Jouer une valse.

VALSER. v. n.

VALSER. v. n. Danser la valse, une valse. Il ne sait pas valser. Nous avons valsé plusieurs fois ensemble.

VALSEUR, EUSE. s.

VALSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui valse. Un bon valseur. Une bonne valseuse. Un valseur infatigable.

VALUE. s. f.

VALUE. s. f. Il ne s' emploie que dans cette locution, Plus value, La somme que vaut une chose au delà de ce qu' on l' a prisée ou achetée. Il faut encore payer tant pour la plus value.

VALVE. s. f.

VALVE. s. f. T. de Conchyliologie, qui se dit pour Coquille, et qui sert à former les mots Univalve, en parlant Des coquillages qui n' ont qu' une seule coquille; Bivalve et Multivalve, en parlant De ceux qui en ont deux ou plusieurs.

Il s' emploie aussi comme terme de Botanique, et sert à désigner Les pièces qui forment un péricarpe sec. Les péricarpes des crucifères et des papilionacées ont deux valves, ou sont bivalves; celui des violettes a trois valves, ou est trivalve; etc.

VALVULE. s. f.

VALVULE. s. f. T. d' Anat. Membrane qui, dans les vaisseaux ou autres conduits du corps de l' homme et de l' animal, dirige les liqueurs dans un certain sens, et les empêche de refluer. Petite valvule. Grande valvule. Les valvules du coeur. Il y a plusieurs valvules dans cette veine.

VAMPIRE. s. m.

VAMPIRE. s. m. Nom qu' on donne en Allemagne à des êtres chimériques, à des cadavres qui, suivant la superstition populaire, sortent de leurs tombeaux pour sucer le sang des personnes qu' on voit tomber en phthisie.

Il s' emploie, figurément, pour désigner Ceux que l' on accuse de s' enrichir par des gains illicites, et aux dépens du peuple, qu' ils dévorent.

VAMPIRE

VAMPIRE est aussi Le nom que les naturalistes donnent à une très-grosse chauve-souris.

VAN. s. m.

VAN. s. m. Instrument d' osier, qui est fait en coquille, qui a deux anses, et dont on se sert pour remuer le grain, en le jetant en l' air, afin de séparer la paille et l' ordure d' avec le bon grain. Nettoyer du grain avec le van. Ce van est trop lourd, on ne saurait s' en servir. Séparer du grain la poussière et les ordures par le moyen d' un van.

VANDALE. s. m.

VANDALE. s. m. Nom d' un ancien peuple de la Germanie: on l' applique, figurément, à Ceux qui détruisent les monuments des arts, qui voudraient ramener les temps de barbarie. C' est un Vandale, un grand Vandale.

VANDALISME. s. m.

VANDALISME. s. m. Conduite, opinion de ceux qui sont ennemis des lumières et des arts.

VANDOISE. s. f.

VANDOISE. s. f. T. d' Hist. nat. Poisson d' eau douce du genre des Carpes, et de forme allongée. On lui a aussi donné le nom de Dard, parce qu' il s' élance avec beaucoup de vitesse.

VANILLE. s. f.

VANILLE. s. f. (On mouille les L.) Plante sarmenteuse et grimpante qui croît en Amérique. Son fruit, qu' on nomme aussi Vanille, a la forme d' un cornichon long de quatre à cinq pouces, et gros comme le petit doigt: il est d' une saveur aromatique, d' une odeur très-agréable, et contient une multitude de petites semences noires. Les fruits de la vanille ou du vanillier sont excitants et stimulants. La vanille fortifie l' estomac. Un paquet de vanilles. Mettre deux ou trois vanilles dans une livre de chocolat. Chocolat à la vanille. Crème à la vanille. Liqueur de vanille, ou simplement, Vanille.

Il se dit quelquefois d' Une plante qu' on nomme plus ordinairement Héliotrope, et dont les fleurs ont une odeur agréable, très-ressemblante à celle du fruit de la vanille américaine.

VANILLIER. s. m.

VANILLIER. s. m. Nom de la plante qu' on appelle aussi Vanille. Voyez ce mot.

VANITÉ. s. f.

VANITÉ. s. f. Inutilité, peu de solidité. Tout n' est que vanité dans le monde. L' Écriture dit: Vanité des vanités, et tout est vanité. Mépriser les vanités du monde. Il est revenu des vanités du monde.

Il signifie aussi, Amour-propre qui a pour objet des choses frivoles ou étrangères à la personne qui s' en prévaut. Il a beaucoup de vanité. Il est plein de vanité. Il est d' une vanité insupportable. Flatter, blesser la vanité de quelqu' un. La vanité est une marque de petitesse d' esprit. La vanité l' a perdu. Il tire vanité de sa naissance, de tout ce qu' il a. Des vanités rivales ne se pardonnent rien.

Faire vanité d' une chose, S' en glorifier, en faire gloire. Il danse bien, et en fait vanité. Ordinairement il se dit en mauvaise part.

SANS VANITÉ. loc. adv.

SANS VANITÉ. loc. adv. dont on se sert quelquefois dans le langage familier, Quand on dit de soi quelque chose d' avantageux, et pour le faire passer. Sans vanité, j' en sais plus que lui sur ce sujet. Sans vanité, je ne crains pas mes concurrents.

VANITEUX, EUSE. adj.

VANITEUX, EUSE. adj. Qui a une vanité puérile et ridicule, soit en actions, soit en paroles. C' est l' homme le plus sot et le plus vaniteux. Propos vaniteux. Il est familier.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un vaniteux, une vaniteuse insupportable.

VANNE. s. f.

VANNE. s. f. Espèce de porte de bois dont on se sert aux moulins, aux pertuis des rivières, etc., et qui se hausse ou se baisse pour laisser aller l' eau ou la retenir, quand on veut. Il faut lever la vanne pour faire aller le moulin. Abaisser la vanne. Réparer les vannes.

VANNEAU. s. m.

VANNEAU. s. m. Oiseau de l' ordre des Échassiers, qui est de la grosseur d' un pluvier, et qui a une huppe noire sur la tête. Le vanneau n' est pas aussi bon à manger que le pluvier.

Vanneau armé, Espèce de vanneau dont les ailes sont garnies d' éperons.

VANNER. v. a.

VANNER. v. a. Nettoyer les grains par le moyen d' un van. Vanner du blé, de l' avoine, de l' orge.

VANNÉ, ÉE. participe

VANNÉ, ÉE. participe

VANNERIE. s. f.

VANNERIE. s. f. Le métier de vannier; La marchandise du vannier.

VANNETTE. s. f.

VANNETTE. s. f. Grand panier rond, plat, et à petit bord, dont on se sert ordinairement pour vanner l' avoine, avant de la donner aux chevaux.

VANNEUR. s. m.

VANNEUR. s. m. Celui qui vanne les grains.

VANNIER. s. m.

VANNIER. s. m. Ouvrier qui travaille en osier, et qui fait des vans, des corbeilles, des hottes, des claies, etc. Ce vannier travaille bien.

VANTAIL. s. m.

VANTAIL. s. m. Battant d' une porte, d' une fenêtre qui s' ouvre des deux côtés. Les vantaux d' une porte, d' une fenêtre.

VANTARD, ARDE. adj.

VANTARD, ARDE. adj. Qui a l' habitude de se vanter. Un homme vantard. Une femme vantarde. Il est familier et peu usité.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Il fait le vantard. Ce n' est qu' un vantard, une vantarde.

VANTER. v. a.

VANTER. v. a. Louer, priser extrêmement. Vous vantez bien cet homme-là. On ne saurait trop vanter son mérite. On le vante beaucoup pour peu de chose.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Vous vous vantez beaucoup. Il se vante trop. On se donne un ridicule en se vantant soi-même.

Quand il est suivi de la préposition de, ou précédé de la particule relative en, il signifie, Se glorifier, se faire honneur de. Il m' a rendu service, mais il s' en vante trop. Il se vante d' avoir fait réussir cette affaire. Il se vante de lui avoir rendu de grands services.

Il signifie aussi, Se faire fort de. Il s' était van té de le faire consentir. Il se vante d' en venir à bout.

Prov., Il n' y a pas de quoi se vanter, se dit De quelqu' un ou à quelqu' un qui a fait une chose blâmable, honteuse.

Prov., Il fait bon battre glorieux, il ne s' en vante pas, On n' a pas à craindre d' être puni, parce qu' il garde le silence sur son aventure.

VANTÉ, ÉE. participe

VANTÉ, ÉE. participe Les auteurs les plus vantés.

VANTERIE. s. f.

VANTERIE. s. f. Vaine louange qu' on se donne à soi-même, et qui marque de la présomption. Il y a bien de la vanterie dans ce qu' il dit. Il est insupportable avec ses vanteries continuelles. Il est familier.

VA-NU-PIEDS. s. m.

VA-NU-PIEDS. s. m. Terme familier, qui se dit d' Un vagabond ou d' un homme très-misérable.

VAPEUR. s. f.

VAPEUR. s. f. En Physique, on entend par ce mot, Toute substance liquide ou solide réduite en gaz. La vapeur d' eau est transparente comme l' air; il en est de même de la vapeur d' éther, d' alcool, de camphre. L' air le plus transparent contient toujours de la vapeur aqueuse. La vapeur qui se dégage du soufre, du charbon, quand on les brûle. La vapeur du charbon asphyxie. La vapeur de l' iode est violette.

VAPEUR

VAPEUR dans l' acception vulgaire, se dit d' Une espèce de fumée qui s' élève des choses humides par l' effet de la chaleur. Vapeur grossière, subtile, légère. Vapeur insensible. Vapeur épaisse. Les vapeurs qui forment les pluies et les orages. Les vapeurs qui s' élèvent de la mer et des rivières. Le soleil par sa chaleur résout, dissipe les vapeurs. Le froid condense les vapeurs. Vapeurs malignes. Vapeur méphitique. Vapeurs empestées.

Machine à vapeur, Machine mise en jeu par la vapeur de l' eau bouillante. C' est une machine à vapeur qui met tout en mouvement dans cette manufacture. Une machine à vapeur de la force de douze chevaux. On dit de même, Un bateau à vapeur, un paquebot à vapeur, Un bateau, un paquebot qui marche au moyen de roues mues par une machine à vapeur.

Bain de vapeurs, Celui qu' on prend en demeurant exposé, dans un lieu clos, à des vapeurs chaudes qui s' exhalent d' un liquide, ou des parois mêmes du mur, dans les lieux où se trouvent des eaux thermales.

En termes de Chimie, Bain de vapeur, Distillation dans laquelle le vaisseau où sont renfermées les matières à distiller, est échauffé par la vapeur de l' eau bouillante.

Les vapeurs du vin, Les fumées du vin, l' effet que le vin, bu en trop grande quantité, produit sur le cerveau. Les vapeurs du vin ont troublé sa raison.

VAPEURS

VAPEURS au pluriel, se dit vulgairement Des affections hypocondriaques et hystériques, parce qu' autrefois on les croyait dues à des vapeurs élevées de l' estomac ou du bas-ventre vers le cerveau. Il est sujet aux vapeurs. Elle a des vapeurs.

VAPEUR

VAPEUR en Peinture, se dit, au singulier, d' Une manière douce et affaiblie, qui montre et cache des objets comme à travers un voile transparent, à l' imitation de la vapeur du ciel. Il y a de la vapeur dans ce tableau. Ce peintre a de la vapeur.

VAPOREUX, EUSE. adj.

VAPOREUX, EUSE. adj. Qui a de la vapeur. Il se dit De l' état du ciel, lorsque les vapeurs y sont répandues de manière à éclairer doucement les objets. Un ciel vaporeux. Lumière vaporeuse.

Il se dit aussi, en Peinture, De la manière d' imiter cette vapeur. Tableau vaporeux. Manière vaporeuse de peindre.

VAPOREUX

VAPOREUX signifie encore, Qui est sujet aux vapeurs. Un homme vaporeux. Une femme vaporeuse. Dans ce sens, on l' emploie aussi comme substantif. C' est un vaporeux. On dit dans une acception analogue, Affection vaporeuse.

VAPOREUX

VAPOREUX se dit De certaines choses qui, prises intérieurement, causent des vapeurs. La casse est vaporeuse. Ce sens est peu usité.

VAPORISATION. s. f.

VAPORISATION. s. f. Passage d' une substance de l' état liquide à celui de vapeur.

VAPORISER. v. a.

VAPORISER. v. a. Faire passer une substance de l' état de liquide à celui de vapeur. On dit aussi, avec le pronom personnel, Se vaporiser.

VAPORISÉ, ÉE. participe

VAPORISÉ, ÉE. participe

VAQUER. v. n.

VAQUER. v. n. Être vacant, n' être point occupé, n' être point rempli. Il se dit proprement Des emplois, des charges, des dignités, des bénéfices, etc. Le pape étant mort, le saint-siége vaqua pendant plus de trois ans. Voilà un bel emploi qui vaquera bientôt. Cette charge vaque par la mort de celui qui en était pourvu. Cette abbaye, cet évêché vaquait. Il y a une chaire de droit qui vaque.

Il se dit quelquefois Des logements. Il y a, près de chez moi, une maison qui vaque. Il doit avoir le premier appartement qui vaquera. On dit à peu près dans le même sens, Il y a un lit qui vaque dans cet hôpital.

VAQUER

VAQUER se dit aussi Des tribunaux de justice, lorsque les fonctions ordinaires y cessent pendant quelque temps. La cour royale vaque pendant tel temps, Pendant ce temps elle ne tient point ses audiences.

VAQUER

VAQUER s' emploie souvent avec la préposition à, et signifie alors, S' occuper de quelque chose, s' y appliquer. Vaquer à ses affaires. On ne peut vaquer à tant de choses à la fois. Vaquer à l' oraison. Vaquer à l' étude.

VARAIGNE. s. f.

VARAIGNE. s. f. L' ouverture par laquelle l' eau de la mer entre dans le premier réservoir d' un marais salant. Ouvrir, fermer la varaigne.

VARANGUE. s. f.

VARANGUE. s. f. T. de Marine. Membre d' un navire, qui porte sur la quille.

VARE. s. f.

VARE. s. f. Mesure espagnole qui vaut un peu moins d' un mètre.

VARECH. s. m.

VARECH. s. m. (On prononce Varek.) Plante marine, autrement nommée Fucus, et qui croît sur les roches que la mer tantôt couvre et tantôt laisse à sec.

Il se dit, par extension, de Tous les débris que la mer rejette sur ses côtes. Droit de varech, Droit de s' emparer de tout ce qui est rejeté par la mer sur ses côtes. Le droit de varech existait autrefois sur les côtes de la Manche.

Il se dit aussi d' Un navire submergé, coulé à fond.

VARENNE. s. f.

VARENNE. s. f. Terrains incultes, où les bestiaux trouvent quelque pâture, et que le gibier fréquente.

La varenne du Louvre, Certaine étendue de pays que le roi se réservait pour la chasse. Capitaine de la varenne du Louvre. Il s' est dit aussi de La juridiction qui connaissait des délits commis dans la varenne du Louvre.

VARIABILITÉ. s. f.

VARIABILITÉ. s. f. Disposition habituelle à varier. La variabilité du temps, des goûts, de l' humeur. La variabilité de la température.

VARIABLE. adj. des deux genres

VARIABLE. adj. des deux genres Sujet à varier, qui change souvent. Dans ces contrées, les saisons sont fort variables. Temps variable. Vent variable. La fortune est variable. L' esprit de l' homme est variable. C' est un homme variable dans ses opinions, dans ses résolutions.

En Mathém., Quantités variables, Celles qui varient de grandeur; par opposition à Quantités constantes, Celles qui ne varient point. Dans un cercle, le diamètre est une quantité constante, et l' abscisse est une quantité variable.

En Médec., Pouls variable, Celui qui est tantôt régulier, tantôt irrégulier, fort ou faible.

VARIABLE

VARIABLE se dit substantivement, au masculin, Du degré du baromètre qui indique un temps incertain, sujet à varier. Le baromètre est au variable.

VARIANT, ANTE. adj.

VARIANT, ANTE. adj. Qui change souvent. Esprit variant. Humeur variante. C' est un homme très-variant dans ses résolutions. Hors de ces phrases, il est peu usité.

VARIANTE. s. f.

VARIANTE. s. f. Il se dit Des diverses leçons d' un même texte. Son plus grand usage est au pluriel. Les variantes de la Bible. Les variantes d' un auteur. On a recueilli toutes les variantes. Imprimer le texte avec les variantes.

VARIATION. s. f.

VARIATION. s. f. Changement. La variation du temps. La variation du baromètre. La variation des vents. La variation des témoins. Il y a beaucoup de variation dans ses dépositions. Il tombe dans des variations continuelles. On remarque beaucoup de variation dans sa conduite, dans ses sentiments. Les variations qu' une doctrine a subies. Bossuet a écrit l' Histoire des Variations des Églises protestantes, ou absolument, l' Histoire des Variations.

En termes de Marine, La variation de l' aiguille aimantée, la variation de la boussole, la variation du compas, La dérivation de l' aiguille de la boussole qui, au lieu de regarder droit vers le nord, décline plus ou moins vers l' est ou vers l' ouest. En tel lieu, nous commençâmes à nous apercevoir de la variation de la boussole. La variation de l' aimant n' est pas toujours la même. La variation n' est pas sensible en tel lieu. C' est ce qu' on nomme autrement Déclinaison.

VARIATIONS

VARIATIONS au pluriel, se dit, en Musique, Des changements faits à un air, en y ajoutant des ornements qui laissent subsister le fond de la mélodie et le mouvement. Composer, exécuter, improviser des variations. Il a fait de charmantes variations sur cet air.

VARICE. s. f.

VARICE. s. f. T. de Chirur. Tumeur formée par la dilatation des veines.

VARICELLE. s. f.

VARICELLE. s. f. Nom que les médecins donnent à la petite vérole volante.

VARICOCÈLE. s. f.

VARICOCÈLE. s. f. T. de Chirur. Tumeur formée par la dilatation variqueuse des veines du scrotum et du cordon spermatique.

VARIER. v. a.

VARIER. v. a. Diversifier. Dans la peinture, il faut varier les airs de tête et l' attitude des figures. Varier les mets, les ornements. Varier ses expressions. Varier son style. Varier ses plaisirs, ses occupations.

Fam., Varier la phrase, Dire la même chose en d' autres termes.

En Musiq., Varier un air, Le changer en y ajoutant des notes et des ornements qui en laissent subsister le motif, la mélodie et le mouvement. Il.a varié les airs les plus à la mode.

VARIER

VARIER est aussi neutre, et signifie, Changer. Le temps varie continuellement. Depuis hier le vent a varié plusieurs fois. Son caractère, son humeur varie à chaque instant. Vous m' aviez porté cette parole, vous m' en portez maintenant une autre; vous variez sans cesse. Pourquoi variez-vous? L' accusé varie dans ses réponses. Les témoins ont varié dans leurs dépositions.

Il se dit aussi De plusieurs personnes qui sont d' un avis différent, qui rapportent diversement le même fait. Les historiens varient sur ce fait. On varie sur le lieu de la naissance d' Homère.

Il se dit encore D' une chose qui diffère d' elle-même, ou De plusieurs choses qui ont des formes, des qualités différentes, suivant les diverses circonstances. Les moeurs varient selon les pays, les époques. Les vertus de cette plante varient selon le climat.

VARIER

VARIER se dit également De l' aiguille aimantée, lorsqu' elle s' écarte du nord, soit du côté de l' est, soit du côté de l' ouest. À telle hauteur, l' aiguille varie de tant de degrés.

VARIÉ, ÉE. participe

VARIÉ, ÉE. participe Ouvrage varié. Descriptions variées. Style varié. Parterre varié d' un grand nombre de fleurs. Spectacle varié. Air varié pour la flûte, pour le violon, etc.

VARIÉTÉ. s. f.

VARIÉTÉ. s. f. Diversité. La variété d' un paysage. La variété d' un parterre. Il y a bien de la variété dans cette musique. La variété des objets. La variété des opinions. Il y a dans ces vers une grande variété d' idées et d' images. Livre plein de variété. Spectacle magnifique et plein de variété. Il n' y a pas assez de variété dans ce tableau, dans ces airs de tête. Cet ouvrage manque de variété.

VARIÉTÉS

VARIÉTÉS au pluriel, est aussi Le titre de certains recueils qui contiennent des morceaux sur différents sujets. Variétés morales. Variétés littéraires. Variétés philosophiques.

VARIÉTÉ

VARIÉTÉ en Histoire naturelle, se dit Des différences qui, dans une même espèce d' animaux on de plantes, distinguent les individus les uns des autres. Les tulipes ont beaucoup de variétés. Le hasard fait naître des variétés, et les soins de la culture en procurent, en produisent quelquefois. C' est une variété de telle espèce de plantes.

VARIETUR (NE)

VARIETUR (NE) On prononce Né variétur. Expression empruntée du latin, et qui se dit, au Palais, Des précautions que la justice prend pour constater l' état actuel d' une pièce, et prévenir les changements qu' on pourrait y faire. On a ordonné que la pièce serait signée et paraphée, ne varietur.

VARIOLE. s. f.

VARIOLE. s. f. Nom que les médecins donnent à la petite vérole.

VARIOLIQUE. adj. des deux genres

VARIOLIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui appartient à la variole ou petite vérole. Pustules varioliques.

VARIQUEUX, EUSE. adj.

VARIQUEUX, EUSE. adj. T. de Chirur. Qui est affecté de varices, qui appartient à la varice. Vaisseau variqueux. Tumeur variqueuse.

En termes de Conchyliologie, Coquille variqueuse, Coquille qui a extérieurement des renflements assez semblables aux varices.

VARLET. s. m.

VARLET. s. m. T. d' Histoire. Nom synonyme de celui de Page, dans les temps de l' ancienne chevalerie.

VARLOPE. s. f.

VARLOPE. s. f. Grand rabot qui sert aux menuisiers.

VASCULAIRE ou VASCULEUX, EUSE. adj.

VASCULAIRE ou VASCULEUX, EUSE. adj. Le premier mot est des deux genres. T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport aux vaisseaux, ou Qui est rempli, formé de vaisseaux. Ramifications vasculaires. Le système vasculaire. Membrane vasculaire. Tissu, réseau vasculaire.

VASE. s. f.

VASE. s. f. Bourbe qui est au fond de la mer, des fleuves, des étangs, des marais, etc. Il y a dans cet endroit beaucoup de vase. Ce navire, ce bateau s' est enfoncé dans la vase.

VASE. s. m.

VASE. s. m. Sorte d' ustensile qui est fait pour contenir des liqueurs, des fruits, des fleurs, des parfums. On le dit également de Certains vaisseaux de forme élégante et à bords évasés qui servent d' ornement dans les jardins, dans les palais, etc. Vase d' or, d' argent, de cristal, de porcelaine, d' argile, etc. Vase pour mettre des fleurs, des plantes d' agrément. Vase antique, à l' antique. Vase ciselé. Vase précieux. Vase de bronze, de marbre. Des vases de porphyre montés sur des piédouches. Des vases surmontent les acrotères de cette balustrade. Le galbe d' un vase.

Vases sacrés, Le calice, le ciboire, et quelques autres vases dont on se sert dans l' administration des sacrements.

Vases sacrés, se dit aussi Des vases qui servaient au temple de Jérusalem; et de Ceux qui servaient d' ordinaire aux usages de la religion païenne.

Fig., et en style mystique, Vase de miséricorde, vase de pureté, etc., Qui est rempli de miséricorde, de pureté, etc.

En Archit., Vase de chapiteau, La masse du chapiteau corinthien, qu' on orne de feuillages, de caulicoles et de volutes.

VASEUX, EUSE. adj.

VASEUX, EUSE. adj. Qui appartient à la vase, qui a de la vase. Un fond vaseux. Des terres vaseuses.

VASISTAS. s. m.

VASISTAS. s. m. (On prononce Vazistâsse.) Petite partie d' une porte ou d' une fenêtre, laquelle s' ouvre et se ferme à volonté.

VASSAL, ALE. s.

VASSAL, ALE. s. Celui, celle qui relève d' un seigneur à cause d' un fief. Il était vassal, elle était vassale de tel seigneur. Les vassaux de tel fief. Les vassaux d' une terre.

VASSELAGE. s. m.

VASSELAGE. s. m. État, condition de vassal. Le vasselage engageait à différents devoirs, selon les différentes coutumes.

Droit de vasselage, Ce que le seigneur avait droit d' exiger de son vassal.

VASTE. adj. des deux genres

VASTE. adj. des deux genres Qui est d' une fort grande étendue. Vaste campagne. Vastes déserts. Vaste mer. Un lieu vaste.

Il se dit figurément Des choses morales, des conceptions de l' esprit, etc. C' est un homme d' une vaste ambition. Il a de vastes desseins, des idées vastes. Il a formé de vastes projets, le plan le plus vaste.

Cet homme a l' esprit vaste, c' est un esprit vaste, un vaste génie, C' est un esprit d' une étendue extraordinaire, qui embrasse plusieurs sortes de sciences, de connaissances, ou qui est capable de grandes affaires, de grandes entreprises. On dit de même, C' est un homme d' une vaste érudition.

En termes d' Anat., Vaste interne, vaste externe, désignent Deux faisceaux musculaires qui concourent avec le muscle crural à former le triceps crural.

VATICAN. s. m.

VATICAN. s. m. Palais de Rome qui est la demeure habituelle du pape. On ne met ici ce nom que parce qu' il signifie quelquefois, La cour de Rome. Les foudres du Vatican, Les bulles d' excommunication, les interdits, etc., lancés par le pape.

VA-TOUT. s. m.

VA-TOUT. s. m. T. de Brelan et autres jeux de renvi La vade ou le renvi de tout l' argent qu' on a devant soi. Faire va-tout. Faire un va-tout. Faire son va-tout. Tenir un va-tout. Tenir le va-tout. Perdre son va-tout.

VAU-DE-ROUTE (À)

VAU-DE-ROUTE (À) Voyez ROUTE.

VAUDEVILLE. s. m.

VAUDEVILLE. s. m. Chanson qui court par la ville, dont l' air est facile à chanter, et dont les paroles sont faites ordinairement sur quelque aventure, sur quelque événement du jour. Chanter un vaudeville. Un gai vaudeville.

Fig. et fam., C' est un vaudeville, se dit D' une pièce de théâtre ou d' une brochure qui a pour sujet un événement présent. Cette acception vieillit.

VAUDEVILLE

VAUDEVILLE se dit plus ordinairement d' Une pièce de théâtre où le dialogue est entremêlé de couplets faits sur des airs de vaudeville ou empruntés à des opéras comiques. Faire un vaudeville. Jouer un vaudeville. On a mis ce sujet en vaudeville. Le théâtre du Vaudeville, ou elliptiquement, Le Vaudeville.

Vaudeville final, La chanson en plusieurs couplets qui termine les pièces de ce genre, et dont chaque personnage chante un couplet.

VAU-L' EAU (À)

VAU-L' EAU (À) Voyez AVAL.

VAURIEN. s. m.

VAURIEN. s. m. Fainéant, fripon, vicieux, libertin, qui ne veut rien valoir. C' est un vaurien. C' est un franc vaurien, un grand vaurien.

Il se dit, quelquefois, dans un sens moins sévère. Cet écolier est un petit vaurien. Un aimable vaurien. Il est familier dans les deux acceptions.

VAUTOUR. s. m.

VAUTOUR. s. m. Gros oiseau de proie, à tête et à col nus. Les vautours suivent les armées.

Peau de vautour, La peau du ventre du vautour préparée et garnie de son duvet.

VAUTRAIT. s. m.

VAUTRAIT. s. m. T. de Vénerie. Équipage de chasse pour le sanglier. Capitaine du vautrait. Toiles du vautrait. Il ne se dit qu' en parlant De l' équipage du roi.

VAUTRER (SE). v. pron.

VAUTRER (SE). v. pron. S' enfoncer, s' étendre, se rouler dans la boue. Le sanglier, le cochon se vautre dans la fange.

Par extension, Se vautrer sur un lit, sur l' herbe, S' y étendre.

Fig., Se vautrer dans le vice, dans la débauche, dans les voluptés, S' y abandonner entièrement.

VAUTRÉ, ÉE. participe

VAUTRÉ, ÉE. participe

VAYVODE. s. m.

VAYVODE. s. m. Titre qu' on donne aux souverains et aux gouverneurs de la Valachie, de la Moldavie, de la Transylvanie, et de plusieurs autres endroits.

VEAU. s. m.

VEAU. s. m. Le petit de la vache. Veau gras. Un veau qui est encore sous sa mère. Acheter un veau. Veau mort-né.

Veau de lait, Veau qui tette encore sa mère.

Veaux de rivière, Veaux qu' on engraisse d' une façon particulière, aux environs de Rouen.

Veau marin, Espèce de phoque, quadrupède carnassier, qui a les pieds courts et palmés, et qui vit dans la mer.

VEAU

VEAU se dit particulièrement d' Un veau qu' on a mis en quartiers à la boucherie, et qu' on y débite. Longe de veau. Rouelle de veau. Poitrine de veau. Jarret de veau. Ris de veau. Fraise de veau. Pied de veau. Tête de veau. Tendrons de veau. Côtelette de veau.

Il se dit aussi de La chair du veau. Veau rôti. Manger du veau. Ce veau est bien tendre. Bouillon de veau.

Eau de veau, Eau dans laquelle on a fait bouillir, sans sel, un morceau de veau. On lui a ordonné de prendre de l' eau de veau pour se rafraîchir.

Prov. et fig., Tuer le veau gras, Faire quelque régal, quelque fête extraordinaire, pour marquer la joie qu' on a du retour de quelqu' un.

Fig. et fam., Faire le pied de veau, Témoigner à quelqu' un une complaisance basse, ou Faire auprès de lui une démarche servile.

Prov., fig. et pop., Il a eu, il a pris la vache et le veau, se dit D' un homme qui a épousé une fille grosse d' un enfant dont il n' est pas le père.

Fam., Il s' étend comme un veau, il fait le veau, se dit D' un homme qui s' étend nonchalamment.

Fam., Pleurer comme un veau, Pleurer immodérément.

Fig., Adorer le veau d' or, Faire la cour à ceux qui n' ont d' autre mérite que leur pouvoir, leur crédit, leurs richesses.

Fig. et fam., Brides à veaux, se dit Des raisons ridicules et impertinentes dont un homme se sert pour tâcher de persuader quelque chose, et qui ne peuvent en imposer qu' aux sots. On appelle de même Certaines nouvelles fausses qui sont débitées exprès pour tromper les gens simples.

VEAU

VEAU se dit encore Du cuir de veau. Du veau d' Angleterre. Des souliers de veau. Des livres reliés en veau. Reliure de veau fauve, de veau noir, de veau marbré.

VECTEUR. adj. m.

VECTEUR. adj. m. T. d' Astron. Il n' est usité que dans cette locution, Rayon vecteur, Le rayon tiré du soleil à une planète ou à une comète, et à l' extrémité duquel la planète ou la comète se trouve. On nomme aussi Rayon vecteur, Le rayon tiré du centre d' une planète à un satellite, et à l' extrémité duquel le satellite se trouve.

VÉDA. s. m.

VÉDA. s. m. Livre sacré des Indiens. Les Védas sont les plus anciens monuments de la langue sanscrite.

VEDETTE. s. f.

VEDETTE. s. f. Sentinelle de cavalerie. Poser des vedettes. Une vedette avancée. La vedette s' endormit.

Mettre en vedette, Mettre un cavalier en fonction de vedette; et, Être en vedette, Être en fonction de vedette.

VEDETTE

VEDETTE se dit aussi de Ces petites guérites ou tourelles qui sont placées sur un rempart, et dans lesquelles les sentinelles peuvent se retirer.

VEDETTE

VEDETTE dans une lettre, est La place du titre de la personne à qui l' on écrit, détaché et mis seul au-dessus de la première ligne de la lettre. Écrivez Monsieur en vedette, et non pas à la ligne.

VÉGÉTABLE. adj. des deux genres

VÉGÉTABLE. adj. des deux genres Qui végète, qui peut végéter. Les corps végétables. Cet arbre est sec, il n' y a plus rien de végétable, ni dans le tronc, ni dans la racine.

VÉGÉTAL. s. m.

VÉGÉTAL. s. m. Ce qui végète. Il se dit Des arbres et des plantes. Traité des végétaux. Remède tiré des végétaux. Tout arbre, toute plante est un végétal.

VÉGÉTAL, ALE. adj.

VÉGÉTAL, ALE. adj. Qui appartient, qui a rapport aux végétaux, ou Qui en provient, qui en est tiré. Le règne végétal. La vertu, la faculté végétale. Physiologie végétale. Matières, substances végétales. Sel végétal. Rouge végétal.

Terre végétale, Celle qui est la plus propre à la végétation, et qu' on nomme autrement Terre franche ou Terreau.

VÉGÉTANT, ANTE. adj.

VÉGÉTANT, ANTE. adj. Qui prend nourriture ou accroissement du suc de la terre, et des fluides atmosphériques.

VÉGÉTATIF, IVE. adj.

VÉGÉTATIF, IVE. adj. Qui fait végéter. Principe végétatif. Âme végétative.

Il se dit aussi De ce qui est dans l' état de végétation. Être végétatif. Vie végétative. Les plantes n' ont qu' une vie végétative.

VÉGÉTATION. s. f.

VÉGÉTATION. s. f. Action de végéter. La végétation des plantes. Végétation faible, forte, abondante, rapide.

Il se dit quelquefois, collectivement, Des arbres et des plantes. La végétation est magnifique dans cette vallée.

VÉGÉTER. v. n.

VÉGÉTER. v. n. Il se dit Des arbres et des plantes, et il exprime L' action de se nourrir et de croître. Pour les plantes, végéter c' est vivre.

Il signifie figurément, Vivre dans l' inaction, ou dans une situation gênée ou obscure. Un petit emploi le fait végéter lui et sa nombreuse famille. Il aurait pu se distinguer, il a mieux aimé végéter dans son village.

Ne faire plus que végéter, N' avoir presque plus l' usage de ses facultés intellectuelles. Il est d' un grand âge, il ne fait plus que végéter.

VÉHÉMENCE. s. f.

VÉHÉMENCE. s. f. Impétuosité, mouvement fort et rapide. La véhémence de cet homme-là fait qu' on ne peut traiter d' affaires avec lui. Il veut avec véhémence tout ce qu' il veut. Parler, agir avec trop de véhémence. Parlons sans véhémence. La véhémence de ses passions, de sa colère, de son amour. La véhémence de ses désirs. Il a de la véhémence dans la prononciation, dans la voix, dans les gestes.

Cet orateur a de la véhémence, Il a une éloquence mâle, vigoureuse, accompagnée d' une action vive.

VÉHÉMENCE

VÉHÉMENCE se dit aussi de L' impétuosité du vent. Le vent souffle avec véhémence.

VÉHÉMENT, ENTE. adj.

VÉHÉMENT, ENTE. adj. Impétueux, qui se porte avec ardeur, avec impétuosité à tout ce qu' il fait. Esprit véhément. Naturel véhément. Passion véhémente. Désirs véhéments. Action, prononciation véhémente. Ton véhément. Colère véhémente.

Orateur véhément, Orateur qui a une éloquence forte, entraînante. Discours véhément, Discours plein de chaleur, de force et de rapidité. On dit de même, Éloquence véhémente.

VÉHÉMENTEMENT. adv.

VÉHÉMENTEMENT. adv. T. de Procédure criminelle. Très-fort. L' arrêt le déclara véhémentement suspect d' avoir... On ne se sert plus de cette formule.

VÉHICULE. s. m.

VÉHICULE. s. m. T. didactique. Ce qui sert à conduire, à transmettre, à faire passer plus facilement. L' air est le véhicule du son. Le vin est un bon véhicule pour ce remède.

Il se dit, figurément, de Ce qui prépare l' esprit à quelque chose. Cette offre, cette espérance servira de véhicule à la proposition que vous devez lui faire.

VEILLE. s. f.

VEILLE. s. f. Privation, absence du sommeil dans le temps destiné à dormir. Courte veille. Longue veille. Une veille prolongée bien avant dans la nuit. On s' en sert plus ordinairement au pluriel. Les longues veilles, les veilles continuelles l' ont abattu. Les grandes veilles, les fréquentes veilles altèrent la santé.

État de veille, État du corps de l' homme ou de l' animal, dans lequel les sens sont en action; par opposition à État de sommeil, Celui dans lequel l' action des sens est suspendue.

Être entre la veille et le sommeil, N' être ni tout à fait éveillé, ni tout à fait endormi.

Lit de veille, Lit portatif qu' on établit le soir dans la chambre d' une personne qui veut avoir quelqu' un auprès d' elle pendant la nuit.

Chandelle de veille, Chandelle assez longue pour durer toute la nuit. Bougie de veille, Très-petite bougie, qui néanmoins dure toute la nuit, au moyen d' une mèche extrêmement fine. Mortier de veille, Gros morceau de cire avec une mèche allumée au milieu, pour éclairer une chambre pendant toute la nuit. Ces dénominations ont vieilli.

La veille des armes, Ancienne cérémonie qui consistait en ce que celui qui devait être armé chevalier, passait la nuit à veiller dans une chapelle où étaient les armes dont il devait être revêtu le jour suivant. Faire la veille des armes.

VEILLES

VEILLES au pluriel, se dit figurément de La grande et longue application qu' on donne à l' étude, aux productions de l' esprit, ou aux grandes affaires. Doctes veilles. Savantes veilles. Consacrer ses veilles à un ouvrage. C' est le fruit de ses veilles. Glorieuses veilles. Pénibles veilles. Le bonheur de sa famille est le fruit de ses veilles.

VEILLE

VEILLE signifie aussi, Une certaine partie de la nuit, dans la division qu' en faisaient les anciens. Les Romains distribuaient la nuit en quatre veilles. La première veille. La seconde veille.

VEILLE

VEILLE signifie encore, Le jour précédent. La veille de Pâques, de Noël, des Rois. J' arrivai la veille de son départ. Le jour étant pris, on commença dès la veille à se préparer.

Fig., Être à la veille de, Être sur le point de. Nous sommes à la veille d' un grand événement. Nous sommes à la veille de voir de grandes choses. Les armées sont tous les jours à la veille d' en venir aux mains. Il est à la veille de sa ruine. Il commence de grands travaux, et il est à la veille de sa mort.

VEILLÉE. s. f.

VEILLÉE. s. f. Veille que plusieurs personnes font ensemble. Il ne se dit guère que Des assemblées que les gens de village ou les artisans font le soir pour travailler ensemble, en causant. Aller tous les soirs à la veillée. Pendant toute la veillée. Les veillées sont longues en hiver. Les contes de la veillée.

VEILLÉE

VEILLÉE signifie aussi, L' action de garder un malade pendant la nuit. Il est dû à cette garde tant de veillées.

VEILLER. v. n.

VEILLER. v. n. S' abstenir de dormir pendant le temps destiné au sommeil. J' ai veillé toute la nuit. Ils ont veillé une partie de la nuit. Veiller jusqu' au jour. Veiller auprès d' un malade. Veiller pour achever un travail. Il ne faut pas veiller si tard.

Il s' emploie aussi absolument, et signifie, Ne point dormir. Soit que je dorme, soit que je veille. Je doute si je veille.

Il signifie encore figurément, Prendre garde, appliquer ses soins, son attention à quelque chose. Veiller au salut, au bien, au repos de l' État. La providence de Dieu veille sur tous les hommes. Il faut veiller soigneusement à cela. On ne peut pas veiller à tout. Il faut veiller sur la conduite de cet homme. Veiller sur soi-même.

VEILLER

VEILLER est aussi actif, et signifie, Veiller auprès de quelqu' un la nuit. Veiller un malade. Il est plus mal, il faut que quelqu' un le veille.

Des prêtres, des religieux veillent le mort, Ils passent la nuit en prières auprès du corps.

En Fauconnerie, Veiller un oiseau, Empêcher un oiseau de dormir, afin de le dresser ensuite plus aisément.

Fig., Veiller quelqu' un, Prendre garde à sa conduite. C' est un homme qu' il faut veiller. Il a de mauvais desseins, il faut le veiller de près.

VEILLÉ, ÉE. participe

VEILLÉ, ÉE. participe

VEILLEUR. s. m.

VEILLEUR. s. m. Celui qui veille. Il se dit ordinairement Des ecclésiastiques, des religieux qui veillent un mort.

VEILLEUSE. s. f.

VEILLEUSE. s. f. Petite lampe qu' on laisse brûler pendant la nuit dans une chambre à coucher. Allumez la veilleuse. Ma veilleuse s' est éteinte.

Il se dit aussi de La petite mèche enduite de cire, qui brûle dans une veilleuse, et qui est portée sur l' huile par une petite rondelle de carte doublée de liége. Acheter une boîte de veilleuses.

VEINE. s. f.

VEINE. s. f. Vaisseau, espèce de petit canal par lequel le sang, venant des artères, retourne au coeur. Il se dit quelquefois, au pluriel, de Tout le système des vaisseaux sanguins. Veine cave. Veine jugulaire. Veine médiane, céphalique, basilique. La veine porte. Grosse veine. Petite veine. Les veines lui enflent, lui grossissent. Barrer la veine à un cheval. Refermer la veine. Couper les veines. Sénèque se fit ouvrir les veines. Il s' est rompu une veine. Le sang coule dans les veines, passe des veines dans le coeur.

Ouvrir la veine, Saigner. On lui a ouvert la veine.

Fig., L' âge où le sang bouillonne dans les veines, où le sang est glacé dans les veines, La jeunesse, la vieillesse.

Fig., Le sang lui bout dans les veines, se dit D' un jeune homme ardent, fougueux, dans la première vigueur de l' âge.

Par exagérat., Il n' a pas une goutte de sang dans les veines, se dit D' un homme qui est saisi d' effroi, d' épouvante, d' horreur.

Fig., Cet homme n' a point de sang dans les veines, Il n' a aucun courage, aucun sentiment de fierté.

Tant que le sang, tant qu' un reste de sang coulera dans mes veines, Aussi longtemps que je vivrai.

Prov. et fig., Il n' a nulle veine qui y tende, se dit D' un homme qui n' a nulle disposition, nulle inclination pour quelque chose. On veut le faire de robe, mais il n' a nulle veine, il n' a veine qui y tende. Cette phrase a vieilli.

Fig., Veine poétique, et absolument, Veine, Le génie poétique, le talent pour la poésie. Il a une veine noble et féconde. La douceur de sa veine. Sa veine est tarie.

Il est en veine, Il est dans une disposition d' esprit favorable au travail de la poésie, de l' éloquence, des arts.

VEINE

VEINE se dit, en Géologie, de Certaines parties longues et étroites où la roche, la terre est d' une autre qualité ou d' une autre couleur que celle qui est auprès. Veine de sable. Veine de glaise. Veine de craie. Veine de terre franche. Etc.

Il se dit aussi Des endroits d' une mine où se trouve le métal ou le minéral. Veine d' or. Veine d' argent. Veine de soufre. Veine de houille, de sel gemme, etc. Veine riche, abondante. De là ces façons de parler figurées: Cet homme est tombé sur une bonne veine, Il a rencontré heureusement. Il est en veine de bonheur. Il est dans une bonne veine. Il sut profiter de la veine. Etc.

Veine d' eau, Petite source qui court sous terre. Il y avait autrefois une veine d' eau en cet endroit, mais elle est tarie.

VEINE

VEINE se dit encore Des marques longues et étroites qui vont en serpentant dans le bois, et dans les pierres dures. C' est un bois qui est plein de veines. Le bois de noyer a de très-belles veines. Le lapis a des veines d' or.

VEINÉ, ÉE. adj.

VEINÉ, ÉE. adj. Qui a des veines. Il ne se dit guère que Du bois, du marbre, et de quelques pierres. Bois veiné. Marbre veiné. Marbre veiné de blanc et de noir.

VEINER. v. a.

VEINER. v. a. Imiter par des couleurs les veines du marbre ou du bois.

VEINÉ, ÉE. participe

VEINÉ, ÉE. participe

VEINEUX, EUSE. adj.

VEINEUX, EUSE. adj. Plein de veines. Les blessures sont à craindre dans les parties veineuses. Le bois de noyer, d' olivier est très-veineux. La racine de l' olivier est plus veineuse que le tronc.

Les vaisseaux veineux, le sang veineux, se dit par opposition Au sang artériel et aux vaisseaux artériels ou lymphatiques.

VEINULE. s. f.

VEINULE. s. f. T. d' Anat. Il se dit Des petites veines, des vaisseaux capillaires.

VÉLAR. s. m.

VÉLAR. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des Crucifères, qui est très-commune, et qui sert à la préparation d' un sirop assez usité comme pectoral et légèrement tonique. On la nomme vulgairement Herbe aux chantres.

VELAUT. T

VELAUT. T de Chasse. Cri dont on se sert pour annoncer qu' on voit le sanglier, le loup, le renard, ou le lièvre. On crie, Taïaut, lorsqu' on voit le cerf, le daim, ou le chevreuil.

VELCHE. s. m.

VELCHE. s. m. Nom d' un ancien peuple barbare, que l' on ne place ici que parce qu' il est employé quelquefois familièrement, pour désigner Des hommes ignorants, sans goût, ennemis de la raison et des lumières. Ce sont de véritables Velches. Il est bien malheureux pour un écrivain d' être jugé par des Velches.

VÊLER. v. n.

VÊLER. v. n. Il se dit D' une vache qui met bas. La vache vient de vêler. C' est une vache qui n' a pas encore vêlé.

VÉLIN. s. m.

VÉLIN. s. m. Peau de veau préparée, qui est plus mince et plus unie que le parchemin. Beau vélin. Vélin blanc. Vélin bien préparé. Écrire sur du vélin. Peindre en miniature sur du vélin. Relier des livres en vélin. Reliure de vélin, en vélin. Images de vélin. Imprimer sur vélin. Exemplaire sur vélin. On dit aussi, Peau de vélin.

Papier vélin, Papier imitant la blancheur et l' uni du vélin, et où il ne paraît aucune des marques appelées Pontuseaux et Vergeures.

VÉLITES. s. m. pl.

VÉLITES. s. m. pl. Soldats légèrement armés. Ils étaient, dans la milice romaine, ce que sont aujourd' hui dans nos armées les troupes légères.

Il se dit aussi d' Un corps de chasseurs qui avait été créé, en France, par Napoléon.

VELLÉITÉ. s. f.

VELLÉITÉ. s. f. (On prononce les deux L.) Volonté faible et imparfaite, qui n' a point d' effet. Vos résolutions ne sont que des velléités, que de simples velléités. Il eut un instant la velléité de me suivre. Il lui prit une velléité de s' enrôler.

VÉLOCE. adj. des deux genres

VÉLOCE. adj. des deux genres Il se dit, en Astronomie, pour exprimer La vitesse du mouvement d' une planète. Il est vieux.

VÉLOCITÉ. s. f.

VÉLOCITÉ. s. f. Vitesse, rapidité. Une vélocité sans pareille. La vélocité de son cours, de sa course. La vélocité de la prononciation. La vélocité de la pensée. Il n' est guère que du style soutenu.

VELOURS. s. m.

VELOURS. s. m. Étoffe de soie à poil court et serré. On dit, Velours à deux poils, à trois poils, à quatre poils, selon que le poil en est plus ou moins serré. Velours plain ou uni. Velours figuré, ciselé. Velours à fleurs, à ramages, à fond d' argent, à fond de satin. Velours de Gênes, de Venise. Velours cramoisi. Lit de velours. Robe de velours. Habit, gilet de velours. Bande de velours. Lé de velours. Manteau doublé de velours.

Velours ras, Espèce de velours qui n' a point de poil.

Velours d' Utrecht, Espèce de velours de laine à longs poils et ordinairement façonné, dont on se sert pour faire des meubles. Velours de coton, Velours fait avec du coton, au lieu de soie.

Prov. et fig., Habit de velours, ventre de son, se dit D' une personne qui épargne sur sa nourriture, et qui fait des dépenses d' ostentation.

Fig., Marcher sur le velours, Marcher sur une pelouse fine et douce.

Fig. et fam., Jouer sur le velours, Jouer sur son gain.

Prov., Faire patte de velours, se dit D' un chat, lorsqu' il retire ses griffes en donnant la patte. Il se dit aussi, figurément, De ceux qui cachent sous des dehors caressants le dessein qu' ils ont de nuire.

VELOUTÉ, ÉE. adj.

VELOUTÉ, ÉE. adj. Il se dit Des étoffes dont le fond n' est point de velours, et qui ont des fleurs, des ramages faits de velours. Satin velouté. Passement velouté. Étoffe veloutée.

Il se dit aussi De certains papiers qui servent pour tenture, et dont les dessins, les ornements imitent le velours. Un rouleau de papier velouté.

Il signifie, par extension, Qui est doux au toucher comme du velours, ou Qui a l' apparence du velours. On le dit particulièrement De certaines fleurs. Les pensées, les oeillets d' Inde, les amarantes sont des fleurs veloutées.

Vin velouté, Bon vin qui est d' un beau rouge un peu foncé, et qui n' a nulle âcreté.

Crème veloutée, Sorte de crème cuite qui se sert à l' entremets.

Membrane veloutée. Voyez VELOUTÉ substantif.

VELOUTÉ

VELOUTÉ en termes de Joaillier, se dit Des pierres qui sont d' une couleur riche, foncée. Un saphir velouté.

VELOUTÉ. s. m.

VELOUTÉ. s. m. Galon fabriqué comme du velours, ou plain, ou figuré. Il faut mettre un velouté entre ces deux galons d' or ou d' argent.

Le velouté de l' estomac, des intestins, etc., La surface intérieure de ces parties, qui est comme hérissée d' un nombre infini de petits filets enduits d' une substance glaireuse ou mucilagineuse, servant à défendre ces mêmes parties de l' impression trop vive des corps qui les touchent. Ce remède était trop fort, il lui a emporté le velouté de l' estomac. On dit aussi, La membrane veloutée de l' estomac, etc. Ce mot n' est plus guère usité dans le langage médical.

VELTAGE. s. m.

VELTAGE. s. m. Mesurage fait avec la velte.

VELTE. s. f.

VELTE. s. f. Mesure de liquide qui contient six pintes. Une velte d' eau-de-vie. Ce muid contient tant de veltes.

Il signifie aussi, Un instrument qui sert à jauger les tonneaux.

VELTER. v. a.

VELTER. v. a. Mesurer à la velte.

VELTÉ, ÉE. participe

VELTÉ, ÉE. participe

VELTEUR. s. m.

VELTEUR. s. m. Celui qui jauge, qui mesure à la velte.

VELU, UE. adj.

VELU, UE. adj. Couvert de poil. Il ne se dit ni par rapport aux cheveux, ni par rapport à la barbe. Homme velu. Estomac velu. Mains velues. Jambes velues. Il est velu comme un ours.

Il se dit, en Botanique, Des parties qui sont couvertes de poils longs, mous et rapprochés ou serrés. Feuilles velues. Tige velue.

VELVOTE. s. f.

VELVOTE. s. f. T. de Botan. Espèce de linaire, à tiges couchées et velues, qui croît dans les terres labourées et parmi les blés.

VENAISON. s. f.

VENAISON. s. f. Chair de bête fauve ou rousse, comme cerf, daim, chevreuil, sanglier, etc. Je lui ai envoyé de la venaison. Un pâté de venaison. Cette viande a un goût de venaison.

Les cerfs, les sangliers sont en venaison, Ils sont en graisse.

VÉNAL, ALE. adj.

VÉNAL, ALE. adj. Qui se vend, qui se peut vendre. Il ne se dit au propre que Des charges et des emplois qui s' achètent à prix d' argent. Choses vénales. Offices vénaux. Charge vénale. C' est un pays où les plus grandes dignités de l' État sont vénales.

Valeur vénale, La valeur actuelle d' une chose dans le commerce, son prix marchand.

VÉNAL

VÉNAL se dit figurément De celui qui vend sa conscience, qui ne fait rien que par un intérêt sordide, que pour de l' argent. Son égoïsme l' a rendu vénal. C' est un homme vénal. Un orateur vénal. C' est une âme vénale. On dit aussi, Une éloquence vénale.

C' est une plume vénale, C' est un auteur qui écrit pour de l' argent, ou pour quelque autre intérêt, suivant la passion de ceux qui le payent.

VÉNALEMENT. adv.

VÉNALEMENT. adv. D' une manière vénale. Il exerce vénalement sa charge.

VÉNALITÉ. s. f.

VÉNALITÉ. s. f. Qualité de ce qui est vénal. La vénalité des offices, des charges. Cet administrateur est d' une vénalité honteuse.

VENANT. adj. m.

VENANT. adj. m. Qui vient. On l' emploie surtout dans la locution, Allant et venant, où il est pris substantivement. Les rues sont pleines d' allants et venants. Cette maison est ouverte aux allants et venants. Les allants et les venants.

À tout venant, Au premier venu. Répondre à tout venant. Offrir ses services à tout venant.

Prov., À tout venant beau jeu, se dit Pour exprimer qu' un homme est prêt à tenir tête à tous ceux qui se présenteront.

Il a dix mille francs de rente bien venant, Son revenu consiste en dix mille francs de rente, dont il est payé régulièrement.

VENDABLE. adj. des deux genres

VENDABLE. adj. des deux genres Qui peut être vendu. Une terre substituée n' est pas vendable. Cette étoffe est piquée des vers, elle n' est pas vendable.

VENDANGE. s. f.

VENDANGE. s. f. Récolte de raisins pour faire du vin. Belle vendange. Bonne, mauvaise vendange. Pleine vendange. Porter la vendange au pressoir. Fouler la vendange. Faire vendange. Aller en vendange. Il est occupé à ses vendanges. La vendange n' a pas rendu cette année. Les vendanges ont été belles en Bourgogne.

Il se dit par extension, au pluriel, Du temps où se fait la récolte des raisins. Aller passer les vendanges à la campagne. Les vendanges sont belles cette année. Cela arriva pendant les vendanges. Je vous payerai après les vendanges.

Prov. et fig., Il prêche sur la vendange, il ne fait que prêcher sur la vendange, se dit D' un homme qui a le verre en main, et qui s' amuse à parler au lieu de boire.

Prov., Adieu paniers, vendanges sont faites, se dit Lorsque les vendanges sont passées, ou qu' il est arrivé malheur aux vignes. Il se dit figurément De toutes les affaires manquées sans ressource, et quelquefois De celles qui sont entièrement terminées.

Fig. et fam., Faire vendange, Faire un gain considérable. Il comptait faire vendange dans cette place, on l' a chassé.

VENDANGER. v. a.

VENDANGER. v. a. Faire la récolte des raisins. On a tout vendangé. Il n' y a plus rien à vendanger. Vendanger un clos de vigne.

Il s' emploie aussi absolument. On vendange déjà partout. On a vendangé de bonne heure cette année. Il faut aller vendanger.

Prov. et fig., Il vendange tout à l' aise, tout à son aise, se dit De quelqu' un qui fait des profits illicites dans une place, sans craindre la surveillance.

Fig., La pluie, la grêle, l' orage, ont tout vendangé, les soldats ont tout vendangé, Ils ont fait de grands dégâts, ils ont tout dévasté. On dit quelquefois par extension, en parlant Des blés et des autres fruits de la terre, La grêle a tout vendangé; tout est vendangé.

VENDANGÉ, ÉE. participe

VENDANGÉ, ÉE. participe

VENDANGEUR, EUSE. s.

VENDANGEUR, EUSE. s. Celui, celle qui cueille les raisins, qui sert à faire les vendanges. Il a besoin de tant de vendangeurs, de beaucoup de vendangeuses. Il donne tant à ses vendangeurs. La soupe des vendangeurs. On a de la peine cette année à trouver des vendangeurs.

VENDÉMIAIRE. s. m.

VENDÉMIAIRE. s. m. Le premier mois du calendrier républicain: il commençait le 22 ou le 23 septembre.

VENDEUR, DERESSE. s.

VENDEUR, DERESSE. s. Celui, celle qui vend, qui a vendu. Le vendeur et l' acquéreur. Vendeur de bonne foi. Le vendeur et l' acheteur. Il est plus de fous acquéreurs que de fous vendeurs. La venderesse est garante. .. --- Venderesse n' est que du style de Pratique.

VENDEUR, EUSE. s.

VENDEUR, EUSE. s. Celui, celle dont la profession est de vendre. Vendeur d' eau-de-vie. Vendeuse de fruits. Vendeuse d' herbes.

Vendeurs de marée, et Vendeurs de volaille, Certains officiers préposés pour faire vendre la marée et la volaille. Les commissaires-priseurs sont aussi Vendeurs de meubles.

Vendeur d' orviétan, de mithridate, Celui qui dans les places publiques débite quelque drogue médicinale.

C' est un vendeur d' orviétan, se dit aussi D' un médecin qui se vante d' avoir des remèdes pour toutes sortes de maux. On le dit encore, par extension, D' un hâbleur, d' un trompeur.

Fig. et fam., C' est un vendeur de fumée, se dit D' un homme qui fait parade d' un crédit qu' il n' a point, et qui cherche à en tirer quelque avantage.

Faux vendeur, Celui qui vend ce qui n' est pas à lui, ou qui use de quelque fraude dans le contrat de vente; celui qui vend à faux poids, à fausse mesure.

VENDICATION. s. f.

VENDICATION. s. f. Voyez REVENDICATION.

VENDIQUER. v. a.

VENDIQUER. v. a. Voyez REVENDIQUER.

VENDITION. s. f.

VENDITION. s. f. T. de Droit. Vente. Il est vieux.

VENDRE. v. a.

VENDRE. v. a. (Je vends, tu vends, il vend; nous vendons, vous vendez, ils vendent. Je vendais. Je vendis. Je vendrai. Vends, vendez. Que je vende. Que je vendisse. Etc.) Aliéner une chose, transporter, céder à quelqu' un la propriété d' une chose, pour un certain prix. Il m' a vendu ce cheval cinq cents francs. Je lui ai vendu tant de balles de coton. Il m' a vendu pour mille francs de marchandises. Vendre une maison, un héritage, une charge. Vendre un héritage franc et quitte. Vendre à faculté de rachat, à faculté de réméré. Vendre à réméré. Vendre avec garantie. Vendre sans garantie. Vendre à l' encan, aux enchères. Vendre au plus offrant et dernier enchérisseur. Vendre à l' amiable. Vendre en conscience.

Il se dit, particulièrement, De ceux qui vendent habituellement au public certaines marchandises, certaines denrées, etc. Il vend toutes sortes d' étoffes, de bijoux, etc. Il vend des comestibles, du vin et de l' eau-de-vie, etc. Elle vend des légumes et des fruits. Je n' ai rien vendu de la journée. Faire profession d' acheter et de vendre. Vendre cher, à bon marché, à vil prix, à juste prix, à prix fixe, à prix raisonnable, à prix ou au prix coûtant, à perte, à crédit, argent comptant. Vendre en gros et en détail. Vendre à la livre, à l' aune, au boisseau, au cent, au poids, à faux poids et à fausse mesure. Vendre à pot et à pinte.

Cette marchandise, cette denrée se vend bien, Elle est d' un prix élevé, ou L' on en a un prompt débit; et, Elle se vend au poids de l' or, Elle se vend fort cher. On dit dans le sens contraire, Cette marchandise, cette denrée ne se vend pas.

Fig., Vendre bien cher sa vie, vendre chèrement sa vie, Défendre bien sa vie, et faire périr beaucoup d' ennemis avant de succomber. On dit populairement, dans le même sens, Vendre bien cher sa peau.

Ce n' est pas vendre, c' est donner, se dit en parlant Des choses qu' on vend à vil prix.

Prov. et fig., C' est un homme qui est à moi, à vendre et à dépendre, C' est un homme dont je puis entièrement disposer. Dans cette phrase, Dépendre signifie, Dépenser. Voyez DÉPENDRE.

Cet homme les vendrait tous, il les vendrait à beaux deniers comptants, Cet homme est plus fin qu' eux. En ce sens, cette phrase a vieilli; elle signifie ordinairement, Cet homme est capable de les sacrifier au moindre intérêt.

Prov. et fig., Ce n' est pas tout que de vendre, il faut livrer, Il ne suffit pas de promettre, il faut tenir ce que l' on promet; ou Il ne suffit pas de former un projet, il faut encore avoir les moyens de l' exécuter.

Prov. et fig., Il ne faut pas vendre la peau de l' ours avant de l' avoir mis par terre, Il ne faut pas disposer d' une chose avant de la posséder, il ne faut pas se flatter trop tôt d' un succès incertain.

Prov. et fig., À qui vendez-vous vos coquilles? à ceux qui reviennent de Saint-Michel? ou simplement, À qui vendez-vous vos coquilles? À qui pensez-vous avoir affaire? Cela se dit Pour donner à entendre qu' on n' est pas dupe de la finesse de celui à qui l' on parle.

Prov. et fig., Cet homme vend bien ses coquilles, Il fait bien valoir sa marchandise, son travail.

Fig., Vendre son suffrage, sa protection, etc., Se faire payer pour donner son suffrage, pour accorder sa protection, etc.

Fig., Cet homme vend son honneur, Il reçoit de l' argent pour faire une action honteuse. Cette femme vend son honneur, Elle s' abandonne par intérêt. On dit proverbialement dans ce dernier sens, avec le pronom personnel, Femme qui prend, se vend.

Fig., Se vendre à un parti, à une cabale, Se livrer à un parti, à une cabale par des vues intéressées.

VENDRE

VENDRE signifie quelquefois, Trahir, révéler un secret par quelque raison d' intérêt. Vendre sa patrie, son roi. Ne nous vendez pas. Il vendrait son meilleur ami, son père à beaux deniers comptants. C' est lui qui nous a vendus.

VENDU, UE. participe

VENDU, UE. participe C' est un homme vendu, se dit D' un homme livré à quelqu' un ou à un parti par intérêt. Dans le même sens, on dit, Cet homme est vendu à la faveur, au pouvoir, etc.

VENDREDI. s. m.

VENDREDI. s. m. Le sixième jour de la semaine. Il partira vendredi.

Vendredi saint, Le vendredi de la semaine sainte, consacré à célébrer la mémoire de la passion et de la mort de Notre-Seigneur.

Prov. et fig., Tel qui rit le vendredi, pleure le dimanche, Bien souvent la tristesse succède à la joie en très-peu de temps.

VÉNÉFICE. s. m.

VÉNÉFICE. s. m. Empoisonnement, crime d' empoisonnement, dans lequel on prétend qu' il y a eu du sortilége. Accuser de vénéfice. Coupable de vénéfice. Il n' était guère usité que dans les anciennes procédures criminelles.

VENELLE. s. f.

VENELLE. s. f. Petite rue. Il est vieux, et n' est plus guère usité que dans cette phrase figurée, proverbiale et populaire, Enfiler la venelle, Prendre la fuite.

VÉNÉNEUX, EUSE. adj.

VÉNÉNEUX, EUSE. adj. Qui a du venin. Il signifie la même chose que Venimeux, avec cette différence qu' il ne se dit que Des végétaux. Plante vénéneuse. Arbre vénéneux. Fruit vénéneux. Le suc de la ciguë est vénéneux.

VENER. v. a.

VENER. v. a. Chasser, courre une bête pour en attendrir la chair. Il ne se dit guère qu' en parlant Des animaux domestiques. À Rome, en Angleterre, on a coutume de vener les boeufs.

Faire vener de la viande, La faire mortifier.

Ce verbe n' est guère en usage; on ne s' en sert qu' à l' infinitif, et aux temps formés du participe.

VENÉ, ÉE. participe

VENÉ, ÉE. participe Voilà de la viande qui est un peu venée, se dit De la viande qui commence à se gâter et à sentir.

VÉNÉRABLE. adj. des deux genres

VÉNÉRABLE. adj. des deux genres Digne de vénération, de respect. Vieillard vénérable. Une assemblée vénérable. C' est un homme vénérable par son âge et par son mérite. Avoir l' air vénérable. Sa figure vénérable. Une barbe vénérable. Les habits pontificaux ont quelque chose de vénérable. Lieu, monument vénérable, Qui est consacré par la religion, ou qui réveille de grands souvenirs.

VÉNÉRABLE

VÉNÉRABLE est aussi Un titre d' honneur qu' on donne aux prêtres et aux docteurs en théologie, dans les actes publics. Fut présent discrète et vénérable personne, N. prêtre, docteur en théologie, etc.

VÉNÉRATION. s. f.

VÉNÉRATION. s. f. Respect qu' on a pour les choses saintes; honneur qu' on rend aux choses saintes. Grande vénération. Extrême vénération. Profonde vénération. On ne saurait avoir trop de vénération pour les choses saintes. Exposer des reliques à la vénération des fidèles.

Il se dit aussi de L' estime respectueuse qu' on a pour certaines personnes. C' est un homme qui mérite la vénération, qui s' attire la vénération de tout le monde. J' ai beaucoup de vénération pour sa vertu. Ma vénération pour mon père, pour vous. Sa mémoire est en vénération.

VÉNÉRER. v. a.

VÉNÉRER. v. a. Porter honneur, révérer. Il se dit proprement en parlant Des choses saintes. Vénérer les saints. Vénérer les reliques.

Il se dit, quelquefois, en parlant Des personnes pour qui l' on a une estime respectueuse. Je vous vénère comme un bienfaiteur, comme un second père.

VÉNÉRÉ, ÉE. participe

VÉNÉRÉ, ÉE. participe Un prince vénéré.

VÉNERIE. s. f.

VÉNERIE. s. f. L' art de chasser avec des chiens courants à toutes sortes de bêtes, et principalement aux bêtes fauves. Entendre bien la vénerie. Tel auteur a écrit sur la vénerie. Terme de vénerie.

Il se dit aussi de Tout ce qui concerne l' art de la vénerie, et Du corps des officiers qui sont attachés à ce service chez le roi. La vénerie est logée en tel endroit. Les chiens de la vénerie. L' équipage de la vénerie. Officier de la vénerie. Avoir une charge dans la vénerie. Gentilhomme de la vénerie. Lieutenant de la vénerie. Les pages de la vénerie. La vénerie eut ordre de suivre le roi dans ce voyage.

Il se dit aussi Du lieu destiné à loger les officiers et tout l' équipage de la vénerie du roi. Il est logé à la vénerie.

VÉNÉRIEN, IENNE. adj.

VÉNÉRIEN, IENNE. adj. Qui a rapport à Vénus. Il n' est guère usité qu' en parlant Du commerce charnel entre les hommes et les femmes. Acte vénérien. Plaisir vénérien. On évite d' employer ce mot.

Il se dit aussi De la maladie, des maux qui sont le résultat d' un commerce impur. Maladie vénérienne. Mal vénérien. Maux vénériens.

Il se dit substantivement Des personnes atteintes de la maladie vénérienne. L' hôpital des vénériens.

VENETTE. s. f.

VENETTE. s. f. Peur, inquiétude, alarme. Il n' est usité que dans ces phrases populaires, Avoir la venette, donner la venette, Avoir peur, inspirer de la peur.

VENEUR. s. m.

VENEUR. s. m. Celui qui est chargé de faire chasser les chiens courants. Il a un très-bon veneur. Le droit du veneur.

Grand veneur, Celui qui commande à toute la vénerie du roi.

VENGEANCE. s. f.

VENGEANCE. s. f. Action par laquelle on se venge, ou par laquelle on punit. Vengeance mémorable, éclatante, pleine et entière. Cruelle vengeance. Vengeance particulière. Vengeance publique. Vengeance céleste. Il ne respire que vengeance. Courir à la vengeance. J' en aurai vengeance. Exercer une cruelle vengeance sur quelqu' un. Différer sa vengeance. Pour toute vengeance, je l' abandonne à ses remords. Goûter le plaisir de la vengeance. Servir son ennemi quand on pourrait lui nuire, c' est une noble vengeance. La plus noble vengeance, c' est le pardon. C' est porter, c' est pousser la vengeance trop loin. Le sang des innocents demande vengeance, crie vengeance. Ils crièrent tous, Vengeance! Il en faut laisser la vengeance à Dieu. Le Dieu des vengeances.

Tirer vengeance, prendre vengeance, Se venger.

VENGEANCE

VENGEANCE signifie aussi, Le désir de se venger. Il a toujours la vengeance dans le coeur. Mouvement de vengeance. Sentiment de vengeance. Esprit de vengeance. Il a brûlé tout le pays en vengeance de... C' est par vengeance qu' il a fait telle chose. Cette dernière phrase n' est que du langage familier.

VENGER. v. a.

VENGER. v. a. Tirer raison, tirer satisfaction de quelque injure, de quelque outrage, de quelque acte coupable. Il se dit également en parlant Des choses dont on veut tirer satisfaction, et Des personnes qu' on regarde comme offensées. Venger une injure. Venger une offense reçue. Venger un affront. Venger un crime. Venger un meurtre. Venger un outrage; etc. Venger le mépris des autels. Venger la mort de son père. Venger l' innocence opprimée. Venger l' honneur de quelqu' un. Venger quelqu' un d' un affront. Dieu venge tôt ou tard les bons de l' injustice des méchants. Venger son ami. Venger sa patrie.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Se venger avec éclat. Se venger de ses ennemis, d' un outrage, d' une injure. Se venger sur quelqu' un d' une injure qu' on a reçue. Il m' a joué un mauvais tour, je m' en vengerai. Elle s' est bien vengée.

VENGÉ, ÉE. participe

VENGÉ, ÉE. participe

VENGEUR, GERESSE. s.

VENGEUR, GERESSE. s. Celui, celle qui venge, qui punit. Cet outrage, ce crime n' aura-t-il point de vengeur? Dieu est un juste vengeur. Il est le vengeur des crimes. Il est le vengeur des innocents, des opprimés. Jeanne d' Arc fut la vengeresse de la France. Le féminin n' est que du style soutenu.

Il est aussi adjectif; et il ne se dit de même au féminin que dans le style soutenu. Un Dieu vengeur. Le foudre vengeur. La foudre vengeresse. Main vengeresse. Divinité vengeresse. Les remords vengeurs.

VENIAT. s. m.

VENIAT. s. m. (On prononce Véniate.) T. de Chancellerie et de Palais, emprunté du latin. Ordre donné par le juge supérieur à un juge inférieur, de venir se présenter en personne, pour rendre compte de sa conduite. Il a reçu un veniat.

VÉNIEL, ELLE. adj.

VÉNIEL, ELLE. adj. Qui peut être pardonné. Il ne se dit que Des péchés légers, et qui, dans le langage des théologiens, ne font point perdre la grâce; par opposition Aux péchés mortels. Commettre, faire un péché véniel, une offense vénielle. Faute vénielle. La fréquente rechute dans les péchés véniels est dangereuse.

Fam., Ce ne sont que des fautes vénielles, que des péchés véniels, se dit Des légers manquements dans ce qui regarde certains petits devoirs, certaines petites bienséances.

VÉNIELLEMENT. adv.

VÉNIELLEMENT. adv. Il n' est usité que dans cette phrase, Pécher véniellement, qui signifie, Faire une faute légère, et qui se dit par opposition à Pécher mortellement.

VENI-MECUM. s. m.

VENI-MECUM. s. m. Voyez VADE-MECUM.

VENIMEUX, EUSE. adj.

VENIMEUX, EUSE. adj. Qui a du venin. Il signifie la même chose que Vénéneux, avec cette différence que Venimeux ne se dit proprement que Des animaux. Le scorpion est venimeux. La vipère est venimeuse.

Il se dit aussi Des choses que l' on croit infectées du venin de quelque animal. On dit que les herbes sur lesquelles le crapaud et la chenille ont passé, sont venimeuses.

Fig., C' est une langue venimeuse, se dit D' une personne médisante et maligne, dont les propos font du mal.

VENIN. s. m.

VENIN. s. m. Sorte de poison. Il ne se dit guère que de Certaines liqueurs qui sortent du corps de quelques animaux. Venin dangereux, mortel. Venin prompt, subtil. Le venin de la vipère. Le venin du scorpion, du serpent. Cet animal a jeté son venin.

Prov. et fig., À la queue le venin, C' est souvent à la fin des affaires que l' on trouve le plus de difficulté. Morte la bête, mort le venin, On n' a plus rien à craindre d' un ennemi mort.

VENIN

VENIN se dit aussi, par extension, Du principe et de l' action des maladies contagieuses. C' est un venin qui se communique. Le venin de la peste, de la petite vérole. Ce sens n' est guère usité dans le langage médical. Voyez VIRUS.

VENIN

VENIN signifie figurément, Rancune, haine cachée, malignité. Vous avez bien du venin contre lui. Il y a bien du venin à ce que vous dites, dans ce que vous dites. Il y a bien du venin dans ce pamphlet. C' est une langue dangereuse, qui répand son venin partout. Le venin de la calomnie.

Il a jeté tout son venin, Dans l' emportement de sa colère, il a dit tout ce qu' il avait sur le coeur contre un tel.

C' est un homme sans venin, qui n' a point de venin, Il n' a point de rancune, point de malignité.

VENIN

VENIN se dit aussi figurément, en langage de dévotion, de Ce qui est contraire à la doctrine de l' Église. Il y a du venin dans cette proposition. Le venin de l' hérésie.

VENIR. v. n.

VENIR. v. n. (Je viens, tu viens, il vient; nous venons, vous venez, ils viennent. Je venais. Je vins. Je suis venu. Je viendrai. Je viendrais. Viens, venez. Que je vienne. Que je vinsse. Venant.) Se transporter d' un lieu à un autre dans lequel est, était, ou sera celui qui parle, ou à qui l' on parle, ou dans lequel se suppose celui qui parle. Il est venu ici, ou simplement, Il est venu. Il est venu à pied, à cheval, en voiture. Il viendra demain. Il va venir. Il vint à nous tout effrayé. Le voilà qui vient. Il vint à ma rencontre. Il vint au-devant de moi. Il vint à grandes journées. Il vint en poste. Venez çà, Venez que je vous parle. Il viendra ce soir pour vous parler. Je viens pour vous dire que... Quand nous viendrez-vous voir? Il vient d' Italie. Je le rencontrai qui venait de Rome. Je viens de la promenade. Je serai ce soir à tel endroit, venez m' y rejoindre. Si j' allais à la campagne, il viendrait m' y relancer. En combien de jours le courrier de Bordeaux vient-il à Paris? On l' emploie quelquefois impersonnellement. Il venait dans cette maison toutes sortes de gens.

Il se dit aussi Du mouvement qui se fait d' un lieu éloigné à un lieu plus proche de celui qui parle: Il est venu de Rome à Lyon; et Du mouvement qui se fait d' un lieu éloigné au lieu où est celui qu' on fait parler: César ordonna à Labiénus de le venir joindre. César fit venir des Gaules telle légion.

VENIR

VENIR signifie également, Arriver au lieu où est celui qui parle. Quel jour vient le courrier? Quel jour viennent les lettres? Il viendra ce matin. Quand viendra-t-il? Vous venez fort à propos.

Il se dit, quelquefois, Du mouvement qui se fait d' un lieu proche à un lieu éloigné; mais seulement lorsque celui qui parle invite un autre à l' accompagner. Je m' en vais à Rome, voulez-vous venir avec moi? Nous allons à la promenade, venez avec nous.

Il se construit, quelquefois, avec les pronoms personnels et la particule En, sans que cela change rien au sens. Dites-lui qu' il s' en vienne. Nous nous en vînmes ensemble.

Prov., Ne faire qu' aller et venir, Être toujours en mouvement.

Fam. et ironiq., C' est un beau venez-y voir, voilà un beau venez-y voir, C' est peu de chose, c' est une chose qui ne mérite pas d' être remarquée. Cela se dit pour rabaisser ce qu' un autre voudrait faire valoir.

Mouvement de va-et-vient. Voyez VA-ETVIENT.

Prov., Il semble qu' il vienne de l' autre monde, se dit en parlant D' un homme qui paraît ignorer ce qui se passe publiquement, et les choses que tout le monde sait. On dit aussi proverbialement, dans le même sens: D' où venez-vous? De quel pays venez-vous?

Fig., Je le verrai venir, il faut le voir venir, Je verrai, il faut voir ce qu' il fera, quel est son dessein. On dit aussi, Je vous vois venir, Je devine ce que vous pensez, ce que vous allez faire ou dire.

Fig., Laisser venir, voir venir, Attendre, ne se pas presser. Dans cette affaire, nous n' avons qu' à voir venir, qu' à laisser venir. Laissons-le venir, et nous verrons quel parti nous devons prendre.

Faire venir quelqu' un, Le mander, lui donner ordre ou avis pour qu' il vienne. Il a fait venir le médecin. Faites venir votre domestique.

Venir de faire une chose, Avoir fait une chose depuis très-peu d' instants. Il vient de sortir. Je viens de lui parler. Il vient de mourir. On dit de même, familièrement, Il vient de venir.

VENIR

VENIR se dit aussi Des choses inanimées. Dans ce sens, on l' emploie souvent comme verbe impersonnel. Ces eaux viennent des montagnes. Le vent vient du nord. Il vient du vent de ce côté-là. Ouvrez la fenêtre, il viendra de l' air. Il venait des bouffées de chaleur.

Ses revenus viennent bien, Ils sont payés sûrement et régulièrement. Il a peu de revenu, mais le peu qu' il en a vient bien. Cette manière de parler vieillit.

Prov., Après la pluie vient le beau temps, Le beau temps succède à la pluie. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Après un temps fâcheux, il en viendra un favorable.

Prov., Cela fait venir l' eau à la bouche, se dit D' une chose agréable au goût, et dont l' idée excite l' appétit quand on en parle ou qu' on en entend parler. On le dit aussi, figurément, De tout ce qui peut exciter les désirs. Ce que vous avez raconté des avantages de cette entreprise, lui a fait venir l' eau à la bouche.

Faire venir quelque chose, Donner ordre ou commission pour qu' une chose soit envoyée d' un lieu quelconque au lieu où l' on est. Faire venir des truffes du Périgord. Faire venir des provisions de la campagne. Faire venir une voiture. Faites venir un fiacre.

Cette denrée, cette marchandise vient, nous vient de tel pays, de telle ville, Elle nous est apportée de tel pays, de telle ville. On dit dans un sens analogue: Les arts sont venus de telle contrée. Cette maladie, cette contagion est venue, nous est venue de l' Orient. Etc.

Prov. et fig., Faire venir l' eau au moulin, Procurer à soi ou aux siens des avantages, de l' utilité, de l' argent, etc., par son industrie, par son adresse.

Au Jeu de la paume, un joueur dit à son compagnon, Laissez-moi venir ce coup-là, Laissez-le-moi jouer.

Prov. et fig., La balle vient au joueur, au bon joueur, L' occasion semble chercher ceux qui sont les plus capables d' en profiter.

À différents Jeux de cartes, Laissez-moi venir cette main, Laissez-moi faire cette levée.

VENIR

VENIR se dit encore Des choses qui arrivent fortuitement, par accident, inopinément. Dans ce sens, on l' emploie souvent aussi comme impersonnel. Il lui vint une grosse fièvre. Il lui vint une ébullition. Il lui vient toujours beau jeu. Il vint une bourrasque, une tempête. S' il vient quelque changement. Tout lui vient à souhait. Cela lui vient bien à point. Un malheur ne vient jamais seul.

Elliptiq., Vienne une maladie, un revers, etc., Qu' il arrive une maladie, un revers, etc. Des flatteurs l' entourent; vienne une disgrâce, il sera seul.

VENIR

VENIR se dit particulièrement, dans un sens analogue au précédent, De ce que l' esprit conçoit, imagine, ou se rappelle. Il me vient une idée, un souvenir. Il me vint à l' esprit de lui faire cette proposition. Il me vint en pensée, il me vint en tête, il me vint à l' esprit, dans l' esprit que... Je voulais écrire sur cette matière, il ne me vint rien dont je fusse satisfait. Les idées lui venaient en foule. Il me vint en tête un soupçon. Il me vient un scrupule, un doute. Ce goût lui est venu naturellement.

Prov., Tout vient à point qui peut attendre, Dans les affaires de ce monde, on vient à bout de tout avec du temps et de la patience.

Fam., S' il allait venir faute de lui, s' il en venait faute, S' il venait à mourir. Ces phrases ont vieilli.

Prov. et pop., Cela lui vient de Dieu grâce, se dit en parlant D' une personne à qui il arrive quelque chose d' avantageux, sans qu' elle se soit donné aucune peine.

Prov., Le bien lui vient en dormant, se dit D' une personne qui devient riche sans rien faire.

Fig., Cela vint à ma connaissance, cette nouvelle est venue jusqu' à moi, le bruit en est venu jusqu' ici, J' ai appris cela, j' ai su cette nouvelle, le bruit en est parvenu jusqu' ici.

VENIR

VENIR signifie aussi, Arriver par succession, par quelque hasard, échoir. Après la mort du père et de la mère, les biens viennent aux enfants. Les biens qui viennent du côté du père, de la mère. Le sot met à la loterie, croyant que le bon billet doit lui venir. Il ne me vient que des billets blancs.

Il signifie en outre, Succéder, arriver suivant l' ordre des choses. Le printemps vient après l' hiver. Ceux qui viendront après nous verront cela. Il viendra un temps. Un temps viendra. Il faut prendre le temps comme il vient. Quand le temps en sera venu. L' année, le mois, la semaine qui vient, L' année prochaine, le mois prochain, la semaine prochaine.

Vienne la Saint-Martin, viennent les Rois, etc., Quand la Saint-Martin arrivera, quand les Rois arriveront, etc. Populairement, Elle aura quinze ans viennent les prunes, L' été prochain.

VENIR

VENIR signifie encore, Être issu, être sorti. Il vient de cette maison par les femmes. C' est un homme qui vient de bon lieu. Il vient de bas lieu.

Ce mot vient de tel autre, Il en est dérivé. On dit de même, Ce mot, cette expression vient du grec, vient de l' espagnol, etc.

VENIR

VENIR signifie aussi, Naître, croître, être produit. Les oliviers ne viennent pas dans cette province. Il ne vient point de blé dans ce pays-là. On ne saurait faire venir cet arbre dans nos forêts. Les melons, les orangers, la canne à sucre, viennent là en pleine terre. Il viendra de belles tulipes de ces oignons. Cette plante vient de bouture. Ce semis commence à venir. Les dents commencent à venir à cet enfant. On dit figurément en ce sens, La raison lui viendra avec l' âge.

Venir bien, Profiter, croître comme il faut, réussir; et, dans un sens contraire, Venir mal. Cet arbre vient bien, vient mal. Cet enfant ne vient pas bien: on dit aussi, Il a de la peine à venir.

VENIR

VENIR se dit quelquefois Des choses liquides qu' on tire d' un vaisseau où elles étaient contenues; et alors il signifie, Sortir. Cela ne vient que goutte à goutte. Le vin est au bas, il vient trouble. On voulut le saigner, mais le sang ne vint pas.

Il signifie aussi, Procéder, émaner. De là vient qu' il y a si peu de bonne foi dans le monde. Tous ces malheurs viennent de ce que... Cela vient de bonne main. Cela vient d' une personne que j' estime fort. D' où vient cet usage, cette façon de parler? D' où vient cette animosité? D' où vient qu' il est si triste, si joyeux?

VENIR

VENIR signifie en outre, Monter, s' élever. Ces bottines ne me viennent pas à mi-jambes. Les eaux viennent jusqu' au premier étage. Votre fils me vient à l' épaule.

VENIR

VENIR s' emploie, surtout avec la préposition à, dans un grand nombre d' autres phrases, la plupart figurées.

En venir aux mains, Commencer à se battre. On en vint aux mains avec les ennemis. Les deux armées étaient prêtes à en venir aux mains.

En venir aux reproches, aux menaces, aux grosses paroles, aux injures, aux coups, aux prises, etc., Pousser l' aigreur de la conversation, porter la dispute jusqu' aux reproches, aux menaces, aux injures, aux coups, etc.

En venir aux extrémités, à la violence, à la force, Employer la violence, la force. Il en fallut venir à un procès, Il fallut plaider.

Il faut en venir là, se dit De la mort et de tout ce qu' on regarde comme nécessaire, comme inévitable. On le dit aussi De ce qu' on regarde comme plus expédient. Après avoir bien réfléchi, bien discuté, vous verrez qu' il faut en venir là.

C' est là que j' en voulais venir, c' est où j' en voulais venir, C' est à ce but que tendaient mes actions, mes discours. On dit de même, Où veut-il en venir?

Ils en vinrent au point de faire telle chose, Ils furent réduits à faire telle chose; ou bien, Ils se portèrent à de telles extrémités, qu' ils firent telle chose.

Les choses vinrent à un point, que... à un tel point, que... si avant, que... Elles furent portées à un tel excès, si loin, que... Il vint à un tel point d' insolence, que... Il fut, il devint si insolent, que...

Venir au fait, à la question, à la discussion d' une affaire, à la conclusion, Parler de la chose dont il s' agit, agiter la question, discuter une affaire, conclure.

Faire venir à la raison, Réduire à la raison, mettre à la raison, soit par la persuasion, soit par la force. On dit figurément et familièrement, dans le même sens, Faire venir à jubé; venir à jubé. Voyez JUBÉ.

Ce roi vint jeune à la couronne, Y parvint jeune.

Venir à une succession, Hériter. Venir à une succession par tête, par souche, par représentation, etc.

Venir au sou la livre, Partager au sou la livre. Cette phrase a vieilli.

Venir à compte, à partage, à composition, Compter, partager, composer.

Venir à maturité, en maturité, Mûrir.

Cet enfant est venu au monde tel jour, Il est né tel jour; Il est venu à terme, Il est né à l' époque ordinaire de la naissance; et, Il est venu avant terme, Il est né avant le terme ordinaire de la gestation.

Absol., Cet enfant nouveau-né est bien venu, La mère en est accouchée heureusement: et au moment où elle accouche, on dit que L' enfant vient bien, lorsqu' il se présente de la manière la plus naturelle.

On craint que son fruit, que son enfant ne vienne pas à bien, se dit Lorsqu' une femme grosse est maladive, ou a fait une chute, un effort, dont on craint les suites.

Ses enfants ne viennent pas à bien, se dit aussi D' une femme dont les enfants meurent très-jeunes.

Venir bien à, Être approprié à la chose, à la personne, lui convenir. Cette robe, cet habit, cette perruque, cette coiffure vient bien à la taille, à l' air du visage.

Ce que je vais dire vient à mon sujet, Convient au sujet de mon discours.

Ces couleurs, ces nuances viennent bien ensemble, Elles s' assortissent bien ensemble. Il vieillit.

En termes d' Impr., Cette feuille, cette estampe est bien venue, est mal venue, Elle est sortie bien tirée, mal tirée de dessous la presse.

Venir à rien, Diminuer beaucoup, se réduire presque à rien. À force de bouillir, cette sauce est venue à rien. À force de maigrir, cet homme vient à rien. Figurément, Tous ses grands projets viendront à rien, Tous ses grands projets n' auront aucune suite, aucun succès.

Venir à bout de ses desseins, de ses entreprises, Y réussir. Venir à bout de faire une chose, venir à bout d' une chose, Parvenir à faire une chose, parvenir à la fin d' une chose, en trouver la fin. Venir à bout de ses ennemis, Les surmonter. En venir à son honneur, Réussir dans ce qu' on avait entrepris.

Venir à son but, à ses fins, Arriver à son but, à ses fins, réussir.

Venir à la traverse, Traverser, troubler un dessein, une affaire.

Par menace, Qu' il y vienne, Qu' il s' en avise, qu' il ait cette hardiesse.

VENIR

VENIR suivi de la préposition à, se construit avec toutes sortes de verbes à l' infinitif, comme Venir à faire, venir à dire, etc., pour marquer ce qu' une action a d' inattendu, de fortuit, ou pour exprimer le dernier terme d' une gradation, etc. S' il venait à mourir, S' il arrivait qu' il mourût. Si le secret venait à être découvert, Si, par hasard, le secret était découvert. Je vins tout à coup à me le rappeler, Tout à coup je me le rappelai. Nous vînmes à parler de telle chose, Nous parlâmes de telle chose, la conversation tomba sur tel sujet. Il vint jusqu' à me déclarer... Il poussa l' entêtement, l' audace, etc., jusqu' à me déclarer... On dit de même, Il en vint jusqu' à le menacer, jusqu' à l' insulter, etc.

VENIR

VENIR s' emploie quelquefois substantivement, comme dans cette phrase, L' aller et le venir.

À VENIR Locution qui tient lieu d' adjectif

À VENIR Locution qui tient lieu d' adjectif et dont on se sert pour dire, Qui doit venir, qui doit arriver. Le temps à venir. Les temps à venir. Les siècles à venir. Voyez AVENIR.

VENU, UE. participe

VENU, UE. participe Soyez le bien venu, soyez la bien venue. Formule de bienveillance ou de civilité dont on se sert à l' égard d' une personne qui arrive. On écrit aussi, Bienvenu, bienvenue, en un seul mot.

Être bien venu partout, Être bien reçu partout.

Cet homme est nouveau venu, Il est nouvellement arrivé. Substantivement, Un nouveau venu, Un homme qui vient d' arriver ou d' être admis dans une société. On dit de même au féminin, Une nouvelle venue; et au pluriel, Les nouveaux venus, les nouvelles venues.

Le premier venu, Celui qui arrive le premier. Figurément, Confier son secret au premier venu, Le confier sans discernement.

Le dernier venu, Celui qui arrive le dernier; le dernier admis.

Au féminin, La première venue, la dernière venue; et au pluriel, Les premiers venus, les derniers venus; les premières venues, les dernières venues.

VENT. s. m.

VENT. s. m. Mouvement plus ou moins rapide de l' air, suivant une direction déterminée. Les quatre vents principaux ou cardinaux sont: le vent du nord, le vent du sud, le vent d' est, le vent d' ouest. Vents périodiques ou réglés. Vents irréguliers, variables, accidentels. Grand vent. Vent impétueux, froid, chaud, humide, mou, pluvieux, doux, agréable, frais. Vent haut. Vent bas. Il fait grand vent. Le vent souffle. Le vent se lève. Le vent change. Le vent tourne. Le vent cesse, est apaisé, est tombé, s' est abattu tout d' un coup. Être exposé au vent, à tous les vents, à tout vent. Être à l' abri du vent. La force, la vitesse, la violence, l' impétuosité du vent. Il vient bien du vent par cette porte, par cette fenêtre. Cet arbre a été abattu d' un coup de vent.

Vents souterrains, Vents qui se forment dans les concavités de la terre.

Vent coulis, Vent qui passe par de petites ouvertures.

En termes de Jardinage, Arbres en plein vent ou de plein vent, Les arbres fruitiers de haute tige, qui ne sont point plantés en espalier, et qui sont exposés au vent de tous côtés. On dit en un sens analogue, dans le langage ordinaire, Une boutique, un étalage en plein vent; un théâtre en plein vent; etc.

Fam., Être logé aux quatre vents, Être logé dans une maison exposée aux vents et ouverte de tous côtés.

Par exagérat., Il va comme le vent, il va plus vite que le vent, se dit D' un homme, d' un cheval, etc., qui est fort léger à la course. Il fend le vent, se dit D' un oiseau qui vole avec une grande rapidité.

Ce vaisseau flotte au gré du vent, à la merci du vent, Il n' est point gouverné. Ses cheveux flottent au gré du vent, Ils flottent en l' air, agités par le souffle du vent.

Prov. et fig., Regarder de quel côté vient le vent, S' amuser à regarder dehors sans aucun dessein, et comme un homme oisif. Il signifie aussi, Observer le cours des affaires et les diverses conjonctures, pour régler sa conduite suivant ce que l' on découvre. Il ne se prend qu' en mauvaise part.

Prov. et fig., Jeter la plume au vent, Prendre sa résolution au hasard.

Fam. et par plaisanterie, Mettre flamberge au vent, Tirer l' épée.

Prov., Petite pluie abat grand vent, Une petite pluie fait ordinairement cesser un grand vent; et, figurément, Un peu de douceur apaise souvent un grand emportement; ou Une cause légère, un petit incident fait cesser quelquefois de grands troubles, de grandes querelles.

Prov., Autant en emporte le vent, se dit en parlant De promesses auxquelles on n' ajoute point de foi, ou De menaces dont on ne craint point les effets.

Fig. et fam., C' est une girouette qui tourne à tout vent, au moindre vent; il tourne à tout vent, se dit D' un homme dont l' esprit est léger, inconstant.

Prov. et fig., À brebis tondue, Dieu mesure le vent, La Providence proportionne nos maux à nos forces.

Moulin à vent, Moulin que le vent fait mouvoir.

Dans les contrées maritimes, Vent de terre, ou Brise de terre, Vent qui vient de la terre, et qui souffle la nuit. Vent de mer, ou Brise de mer, Vent qui vient de la mer, et qui souffle pendant le jour.

En termes de Marine, Avoir vent arrière, avoir bon vent, Avoir un vent qui porte directement le navire vers le point où l' on veut aller; et, dans un sens opposé, Avoir vent debout, vent contraire, Avoir un vent directement opposé à la route que l' on veut faire. Être vent devant, se dit D' un navire qui reçoit le vent sur ses voiles, en le prenant de devant.

Avoir le vent en poupe, ne se dit plus guère au propre dans la marine; mais il se dit figurément pour signifier, Être secondé, favorisé par les circonstances.

Fig., dans le style soutenu, Le vent des prospérités, de l' adversité, La fortune favorable ou défavorable. On dit de même, Le vent de la faveur, L' avantage du crédit, de la faveur du prince. On dit aussi, Le vent tourne, Le cours des choses change, devient favorable, ou cesse de l' être.

En termes de Marine, Pincer le vent, serrer le vent, rallier le vent ou au vent, tenir le vent; et, Aller au plus près du vent, ou elliptiquement, Aller au plus près, Disposer ses voiles de telle sorte, que le navire aille le plus près qu' il est possible de la ligne sur laquelle le vent souffle, en remontant vers le côté d' où il souffle.

Avoir le vent sur un navire, être au vent d' un navire, avoir le dessus du vent, gagner le vent, le dessus du vent à un navire, Se trouver ou se mettre entre le lieu d' où le vent souffle, et le navire dont il s' agit; ce qui se dit aussi en parlant D' une île. On dit de même, Cette île était au vent à nous, Elle était entre nous et l' endroit d' où soufflait le vent; et, Cette île nous restait sous le vent, Nous étions entre cette île et l' endroit d' où le vent soufflait.

Fig. et fam., Avoir le dessus du vent, Avoir l' avantage sur quelqu' un. Être au-dessus du vent, Être en état de ne rien craindre. Cette dernière façon de parler n' est point usitée au propre dans la marine.

En termes de Marine, Vent fait, Vent qui ne varie plus, et qui paraît devoir durer.

Vents alizés, Vents faits et réglés, que l' on trouve presque toujours en certains parages entre les deux tropiques, et qui sont d' un très-grand secours pour les voyages de l' Amérique ou des Indes orientales. Nous jugeâmes à propos de changer notre route, pour aller chercher les vents alizés.

Vent frais, Vent médiocrement fort, et bon pour faire route. On dit dans le même sens, Un bon frais, un bon petit frais, sans ajouter Vent. Dans un sens contraire, Vent forcé, Vent violent et plus fort qu' il ne faut.

Avoir vent et marée, se dit D' un bâtiment qui se trouve avoir en même temps le vent et la marée favorables pour la route qu' il fait. Dans un sens contraire, Aller contre vent et marée, se dit Lorsque la marée et le vent se trouvent contraires à la route qu' un bâtiment veut tenir.

Fig. et fam., Cet homme a vent et marée, Tout favorise ses desseins. Il va contre vent et marée, Il poursuit obstinément ses projets, malgré toutes les difficultés qui s' y opposent.

Prov., Selon le vent, la voile, Il faut déployer plus ou moins de voiles, selon que le vent est plus fort ou plus faible, selon qu' il est plus ou moins favorable; et, figurément, Il faut proportionner ses entreprises à ses moyens, ou ses démarches aux circonstances; il faut se conduire avec assez d' adresse, pour avancer, malgré les difficultés, vers le but qu' on se propose.

Aller selon le vent, Régler sa navigation sur le vent. Aller tout d' un vent, d' un même vent, Faire sa route avec un seul vent; ce qui a lieu lorsque le trajet est direct, et qu' on n' a besoin que d' un seul vent pour le faire. Prov.: On va d' un même vent à deux endroits opposés. On va de tout vent à un même endroit.

Fig. et fam., Aller selon le vent, S' accommoder au temps.

En termes de Chasse, Chasser au vent, aller dans le vent, Aller contre le vent.

Porter au vent, porter le nez au vent, se dit Des animaux, surtout des chevaux, lorsqu' ils portent la tête haute. Ordinairement les chevaux tartares portent le nez au vent, portent au vent.

Fig. et fam., Cet homme porte le nez au vent, Il tient la tête haute, il a l' air fier, dédaigneux.

Fig. et fam., Quel bon vent vous amène? se dit À une personne qui arrive, pour lui témoigner qu' on est surpris et bien aise de la voir.

VENT

VENT se dit aussi de L' air agité par quelque moyen particulier. Faire du vent avec un chapeau, avec un soufflet, avec un éventail. Dans ce sens, on dit, Le vent d' un boulet de canon, L' air agité par le passage d' un boulet de canon. Le vent du boulet le jeta par terre. En Artillerie, Vent se dit aussi pour Évent.

Instruments à vent, Les instruments de musique dont le son est formé par l' air qu' on y introduit; ce qui se dit par opposition aux Instruments à cordes, où le son est formé par les vibrations des cordes. La trompette, le hautbois, la flûte, la clarinette, l' orgue, etc., sont des instruments à vent.

Fusil à vent, Espèce de fusil où l' air, comprimé dans la crosse, fait le même effet que la poudre dans les autres fusils.

VENT

VENT se dit encore de L' air ou plutôt des gaz retenus dans le corps de l' homme ou des animaux. Être plein de vents. Avoir des vents. Cela cause des vents, donne, engendre des vents. Lâcher un vent. Lâcher des vents.

Donner vent à un tonneau, à une pièce de vin, Y faire quelque petite ouverture pour en laisser sortir l' air, pendant que le vin travaille. Si vous ne donnez vent à ce muid, il jettera ses fonds. On dit aussi, Donner vent au vin, Faire une ouverture au tonneau pour y faire entrer l' air. Ce vin ne viendra point, si on ne lui donne vent par en haut.

VENT

VENT signifie populairement, Respiration, souffle, haleine. Prendre son vent. Reprendre son vent. Retenir son vent. Retirer son vent. On lui donna un coup dans l' estomac qui lui fit perdre vent.

VENT

VENT en termes de Vénerie, signifie, L' odeur qu' une bête laisse dans les lieux où elle a été, où elle a passé. Le cerf est de plus grand vent que le lièvre.

Il signifie aussi, L' odeur qui vient des émanations d' un corps. Le sanglier prend le vent de tous côtés avant que de sortir de sa bauge, Il flaire de tous côtés. Le sanglier a eu le vent du gland, les corbeaux ont eu le vent d' une bête morte, L' odeur en est parvenue jusqu' à eux.

Fig. et fam., Avoir vent de quelque chose, avoir vent que quelque chose se passe, En recevoir quelque avis. On a eu vent de leur projet. On dit proverbialement, dans un sens analogue, N' avoir ni vent ni nouvelle, ni vent ni voie de quelque chose ou de quelqu' un.

Fig. et fam., Le vent du bureau, Ce qu' on connaît ou ce qu' on présume des dispositions où sont ceux de qui dépend la décision d' une affaire. Il a le vent du bureau pour lui, contre lui. Le vent du bureau lui est favorable, ne lui est pas favorable. Prendre le vent du bureau.

VENT

VENT signifie quelquefois figurément, Vanité. Il y a bien du vent, il n' y a que du vent dans cette tête. Toute cette apparence n' est que du vent, n' est que vent.

VENTAIL. s. m.

VENTAIL. s. m. T. de Blason. Partie inférieure de l' ouverture d' un casque, d' un heaume.

VENTE. s. f.

VENTE. s. f. Contrat par lequel une chose est aliénée moyennant un prix. Vente volontaire. Vente forcée. Vente simulée, frauduleuse. La vente d' une terre. Contrat de vente. Vente de biens, de meubles. Vente par licitation. Procéder à la vente et adjudication. S' opposer à une vente. Presser une vente. Poursuivre la vente d' une terre. Faire la vente de quelque chose. Faire une vente. Une vente publique. Aller aux ventes publiques.

Mettre une chose en vente, Déclarer, faire savoir qu' on veut la vendre. Exposer une chose en vente, L' étaler, la mettre sous les yeux du public, afin qu' elle trouve des acheteurs.

Ce livre est en vente, On le vend actuellement à ceux qui veulent l' acheter, il vient d' être publié.

Cette marchandise est de vente, de bonne vente, Elle est de nature à être bien vendue, ou Le temps est favorable pour la vendre avantageusement; et, Elle est dure à la vente, Le débit n' en est pas aisé. Cette dernière phrase est peu usitée.

Cette marchandise est hors de vente, Elle n' est plus de débit; et, La vente de cette marchandise se passe, Le temps de la bien vendre se passe. Ces deux phrases sont peu usitées.

Les marchands disent, La vente va, ne va pas, lorsqu' ils ont ou qu' ils n' ont pas du débit, des acheteurs.

VENTE

VENTE signifie aussi, La place publique où l' on vend des marchandises. Acheter du vin sur la vente. Autrefois les marchands de vin etaient tenus de faire porter le tiers de leur vin sur la vente. Ce sens a vieilli.

VENTE

VENTE se dit, en termes d' Eaux et Forêts, Des différentes coupes, qui se font dans un bois, dans une forêt, en des temps réglés. Il y a plusieurs ventes dans cette forêt, et chaque vente est de vingt arpents. Les ventes de la forêt de Compiègne, de Saint-Germain, d' Orléans.

Asseoir les ventes, Marquer le bois qui doit être coupé.

VENTE

VENTE se dit aussi de La partie d' une forêt ou d' un bois qui vient d' être coupée. Tout le bois que j' ai coupé est encore dans la vente. Acheter du bois dans la vente.

Vider, nettoyer les ventes, Enlever le bois qui est coupé.

Jeunes ventes, Les ventes où le bois coupé commence à revenir, à repousser. Il est défendu de laisser aller les bestiaux dans les jeunes ventes.

VENTES

VENTES au pluriel, signifie, en termes de Jurisprudence féodale, La redevance qui était due au seigneur de fief pour la vente d' un héritage compris dans sa censive; et, en ce sens, il n' était guère usité qu' avec le mot de Lods. Il lui devait les lods et ventes de son acquisition. Il paya sur-le-champ les lods et ventes.

VENTER. v. n.

VENTER. v. n. Faire vent. On l' emploie surtout impersonnellement. Il a venté toute la nuit. Qu' il pleuve, qu' il grêle, ou qu' il vente.

Il se construit quelquefois avec le mot de Vent, et signifie proprement, Souffler, comme dans ces manières de parler proverbiales: On ne peut pas empêcher le vent de venter. Quelque vent qu' il vente.

VENTEUX, EUSE. adj.

VENTEUX, EUSE. adj. Qui est sujet aux vents. Cette plage est très-venteuse. L' automne est une saison venteuse.

VENTEUX

VENTEUX signifie aussi, Qui cause des vents dans le corps. Légume venteux. Les pois sont venteux. Les pommes sont venteuses.

Colique venteuse, Colique causée par des vents.

VENTILATEUR. s. m.

VENTILATEUR. s. m. Machine qui sert à renouveler l' air dans un lieu fermé, tel qu' une salle de spectacle, d' hôpital, une prison, un vaisseau, une mine, une fosse d' aisance, etc. Le ventilateur a sauvé la vie à bien des prisonniers et des malades, en les garantissant du mauvais air.

Il se dit aussi de Certaines machines de rotation destinées à produire un courant d' air continu, pour alimenter le feu d' un fourneau sans le secours d' une cheminée. Cette machine à vapeur est à ventilateur.

VENTILATION. s. f.

VENTILATION. s. f. Action de renouveler l' air au moyen de ventilateurs.

VENTILATION. s. f.

VENTILATION. s. f. T. de Jurispr. Action de ventiler. Ventilation de biens. On a fait la ventilation du domaine.

VENTILER. v. a.

VENTILER. v. a. T. de Jurispr. Estimer, évaluer une ou plusieurs portions d' un tout vendu, non pas quant à la valeur réelle, mais relativement au prix total. On ventile une maison, quand le prix en est à distribuer entre des créanciers privilégiés sur la superficie, et des créanciers hypothécaires ou privilégiés sur le fond.

Il signifie aussi, Discuter une affaire, agiter, débattre une question avant que d' en délibérer en forme. Il faut ventiler premièrement cette affaire. Après avoir ventilé quelque temps la chose, on en délibéra en forme. Ce sens est vieux.

VENTILÉ, ÉE. participe

VENTILÉ, ÉE. participe

VENTOLIER. s. m.

VENTOLIER. s. m. T. de Fauconnerie. Il n' est usité que dans cette locution, Oiseau bon ventolier, Celui qui résiste au vent.

VENTÔSE. s. m.

VENTÔSE. s. m. Le sixième mois du calendrier républicain.

VENTOSITÉ. s. f.

VENTOSITÉ. s. f. Amas de vents dans le corps de l' homme ou des animaux. Les fruits et les légumes donnent des ventosités. Ce n' est qu' une ventosité. Il s' emploie plus ordinairement au pluriel, et il est peu usité.

VENTOUSE. s. f.

VENTOUSE. s. f. Instrument de chirurgie: vaisseau de verre, de cuivre, d' argent, etc., arrondi, dont l' entrée est plus étroite que le fond, qu' on applique sur la peau, et dans la capacité duquel on fait le vide par le moyen du feu, ou d' une pompe aspirante, afin de soulever la peau et de produire une irritation locale. Appliquer des ventouses.

Ventouses sèches, Les ventouses qu' on applique sans faire ensuite de scarification; par opposition à Ventouses humides ou scarifiées, Celles qu' on applique, en scarifiant ensuite.

VENTOUSE

VENTOUSE se dit par analogie, en Histoire naturelle, de Certains organes dont quelques animaux aquatiques sont pourvus, et à l' aide desquels ils s' attachent aux différents corps, ou sucent, en faisant le vide. La sangsue a des ventouses.

VENTOUSE

VENTOUSE signifie aussi, Une ouverture pratiquée dans un conduit, pour donner passage à l' air par le moyen d' un tuyau. Les tuyaux de cette fontaine crèveront, si on n' y fait une ventouse, si on n' y met des ventouses. Il faut mettre des ventouses à cette cheminée, pour l' empêcher de fumer. La ventouse d' une fosse d' aisance.

VENTOUSER. v. a.

VENTOUSER. v. a. T. de Chirur. Appliquer des ventouses à un malade. Il était extrêmement malade, il a fallu le ventouser. On l' a ventousé.

VENTOUSÉ, ÉE. participe

VENTOUSÉ, ÉE. participe

VENTRAL, ALE. adj.

VENTRAL, ALE. adj. T. d' Hist. nat. Qui appartient au ventre, qui s' y trouve placé. Il ne se dit guère que Des nageoires des poissons. Nageoires ventrales.

VENTRE. s. m.

VENTRE. s. m. La capacité du corps de l' homme et des animaux, où sont les intestins. Avoir mal au ventre. Avoir le ventre enflé, gonflé, tendu. Avoir le ventre libre, le ventre lâche, le ventre dur, le ventre paresseux. Cet aliment lâche le ventre. Avoir le flux, le cours de ventre. Décharger son ventre. Gros ventre. Ventre plat. Il reçut un coup d' épée dans le ventre. Il lui passa son épée dans le ventre, au travers du ventre. Le ventre d' un chien, d' un oiseau, d' un poisson, d' un reptile.

Le bas-ventre, La partie inférieure du ventre, à laquelle tiennent les parties sexuelles. Une inflammation, un coup au bas-ventre.

Le petit ventre, L' estomac. Henri III fut blessé au petit ventre. Il est vieux.

Se coucher sur le ventre, à plat ventre, Se coucher sur le devant du corps. Il était couché sur le ventre, à plat ventre. Le capitaine ordonna à ses soldats de se coucher sur le ventre. On dit dans la même acception: Il les fit mettre ventre à terre. Il leur cria, Ventre à terre.

Prov. et fig., Demander pardon ventre à terre, Demander pardon avec toute sorte de soumissions.

Ce cheval va ventre à terre, Il court avec une grande vitesse. On dit aussi, Ce cavalier, ce courrier va ventre à terre, Il fait aller son cheval ventre à terre. On dit encore, Ce cocher nous a menés ventre à terre.

Fig., Marcher sur le ventre, passer sur le ventre à quelqu' un, Le terrasser; Parvenir malgré lui à ce qu' on veut. Si les ennemis se présentent, nous leur passerons sur le ventre. On lui a suscité mille obstacles, mais il a marché sur le ventre à tous ses ennemis.

Fig. et fam., On l' a battu dos et ventre, on lui en a donné dos et ventre, sur le ventre et partout; et pop., On lui a dansé les deux pieds sur le ventre, se disent en parlant D' un homme qui a été excessivement maltraité.

Prov. et fig., Tout fait ventre, Les aliments les plus communs rassasient, nourrissent comme les plus délicats.

Prov. et fig., Habit de velours, ventre de son, se dit en parlant D' une personne qui épargne sur sa nourriture, et qui fait des dépenses d' ostentation.

Prov. et fig., Être sujet à son ventre, Se laisser aller à la gourmandise. Se faire un Dieu de son ventre, Préférer à tout les plaisirs de la table. Boire et manger à ventre déboutonné, Boire et manger excessivement.

Fam., Être le dos au feu, le ventre à table, Prendre toutes ses commodités en mangeant.

Prov. et fig., Ventre affamé n' a point d' oreilles, L' homme pressé par la faim n' écoute rien.

Fam., Il se dépite, il boude contre son ventre, se dit D' un enfant qui se mutine, et qui ne veut pas manger. Il se dit figurément D' un homme qui, par dépit, refuse ce qu' on sait qu' il désire et qui lui convient.

VENTRE

VENTRE se dit quelquefois, par extension, de La partie intérieure du corps qui est sous les côtes. Il lui arracha le coeur du ventre.

Prov., Tant que le coeur me battra dans le ventre, Tant que je vivrai.

Fig. et fam., Je saurai ce qu' il a dans le ventre, Je ferai épreuve de sa valeur; ou Je découvrirai ce qu' il a dans la pensée; ou bien encore, J' examinerai, je saurai quelle est sa capacité.

Fig. et fam., Mettre, remettre le coeur au ventre à quelqu' un, Lui donner, lui redonner du courage. Mettre le feu sous le ventre à quelqu' un, L' irriter, l' aigrir, le mettre en colère.

Prov. et fig., Faire rentrer les paroles dans le ventre à quelqu' un, Le faire repentir de ce qu' il a dit, ou l' empêcher de continuer.

Prov., Cet homme n' a pas six mois, n' a pas un an dans le ventre, Il ne saurait vivre encore six mois, un an; ou, figurément, Il ne sera pas encore six mois, un an dans le poste, dans la situation avantageuse où il se trouve.

Prov. et fig., Il n' avait que cet ouvrage dans le ventre, se dit D' un auteur qui n' a produit qu' un seul ouvrage, ou qui, après en avoir fait un bon, n' en a plus donné que de mauvais.

VENTRE

VENTRE en parlant Des femmes et des femelles des animaux, se dit particulièrement de La partie où se forment et se nourrissent les enfants, les petits de l' animal. L' enfant se retourne dans le ventre de la mère.

En Jurispr., Curateur au ventre, Curateur que l' on nomme à l' enfant dont une femme est enceinte au moment du décès de son mari. Créer un curateur au ventre.

Le ventre anoblit, se dit en parlant De certains pays où les femmes transmettent la noblesse à leurs enfants.

Prov. et fig., C' est le ventre de ma mère, je n' y retournerai jamais, ou simplement, C' est le ventre de ma mère, Je ne m' engagerai plus jamais dans une pareille affaire.

VENTRE

VENTRE en termes d' Anatomie, se dit Des trois grandes capacités qui contiennent les viscères. Le ventre supérieur, ou Le cerveau. Le ventre moyen, ou La poitrine. Le ventre inférieur, ou Le bas-ventre, l' abdomen.

VENTRE

VENTRE s' emploie encore dans quelques autres phrases, où il a différentes significations. Ainsi on dit: Ce cheval n' a point de ventre, Il est serré des flancs. Cette muraille fait le ventre, Elle bombe, elle menace ruine. Le ventre d' une bouteille, d' un flacon, d' un broc, etc., La partie la plus grosse et la plus large d' une bouteille, d' un flacon, etc. Ce flacon, cette bouteille á un large ventre.

VENTRÉE. s. f.

VENTRÉE. s. f. Portée, tous les petits que les femelles d' animaux font en une fois. La truie fait quelquefois douze petits d' une ventrée. Cette brebis a fait deux agneaux d' une ventrée.

VENTRICULE. s. m.

VENTRICULE. s. m. T. d' Anat. Il se dit de Certaines capacités qui sont dans le corps, et principalement de Celles du cerveau et du coeur. Les ventricules du cerveau. Les ventricules du coeur. Le ventricule droit. Le ventricule gauche.

VENTRICULE

VENTRICULE absolument, se dit de L' estomac de certains animaux. Les animaux ruminants ont plusieurs ventricules.

VENTRIÈRE. s. f.

VENTRIÈRE. s. f. Longe de cuir, grande sangle qu' on passe sous le ventre d' un cheval de carrosse, pour empêcher que le harnais ne tourne, et pour tenir les traits en tel état, qu' ils ne puissent ni monter trop haut, ni incommoder le ventre du cheval. On dit plus ordinairement, Sous-ventrière.

Il se dit aussi de La sangle dont on se sert pour soulever des chevaux quand on veut les embarquer, ou les tenir suspendus.

VENTRILOQUE. adj. des deux genres

VENTRILOQUE. adj. des deux genres Il se dit D' une personne qui, ayant la voix sourde et caverneuse, semble parler du ventre.

Il se dit plus ordinairement De certaines personnes qui ont la faculté de parler et de se faire entendre sans remuer les lèvres, et de modifier tellement leur voix, qu' elle semble ne pas venir d' eux.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un ventriloque. Une scène de ventriloque.

VENTROUILLER (SE). v. pron.

VENTROUILLER (SE). v. pron. Se vautrer dans la boue. Les cochons aiment à se ventrouiller. Il est peu usité.

VENTRU, UE.. adj.

VENTRU, UE.. adj. Qui a un gros ventre, une grosse panse. Il devient furieusement ventru. Il est bien ventru. Une femme extrêmement ventrue. Il est familier.

Il s' emploie aussi substantivement. Un gros ventru. Une grosse ventrue.

VENUE. s. f.

VENUE. s. f. Arrivée. Dès que j' appris sa venue. Votre venue dans ce pays m' a donné de la joie.

La venue du Messie, Son premier avénement.

Allées et venues, se dit de L' action d' aller et de venir plusieurs fois, et particulièrement Des pas et des démarches qu' on fait pour une affaire. Enfin, après plusieurs allées et venues, on a conclu cette affaire. On dit de même, Le temps se passa en allées et venues, On employa bien du temps à faire des pas et des démarches sans rien conclure.

Il est d' une belle venue, se dit D' un jeune arbre grand et droit, ou D' un jeune homme grand et bien fait.

Prov., Être tout d' une venue, se dit D' un homme grand, mal fait; et D' une taille longue, droite, qui n' est marquée ni aux épaules, ni aux hanches.

Prov. et pop., Il a la jambe tout d' une venue comme la jambe d' un chien; ou simplement, Il a la jambe tout d' une venue, se dit D' un homme qui n' a pas le gras des jambes marqué.

Prov. et pop., On lui en a donné d' une venue, se dit en parlant D' un homme qu' on a maltraité; et D' un homme à qui on a gagné beaucoup d' argent.

VENUE

VENUE au jeu de Quilles, se dit par opposition à Rabat, et signifie, Le coup qui se joue en poussant, en jetant la boule de l' endroit dont on est convenu.

VÉNUS. s. f.

VÉNUS. s. f. (On prononce l' S.) Nom d' une divinité des païens, qu' on supposait être la mère de l' Amour et la déesse de la beauté.

Fig., C' est une Vénus, se dit D' une femme d' une grande beauté.

Poétiq., Les plaisirs de Vénus, Les plaisirs de l' amour.

VÉNUS. s. f.

VÉNUS. s. f. Une des sept planètes, la plus proche du soleil après Mercure. Vénus directe. Vénus rétrograde. La planète de Vénus. Vénus a son croissant et son décours comme la lune. Le peuple donne à Vénus le nom d' Étoile du berger.

VÉNUS

VÉNUS dans l' ancienne nomenclature chimique, signifiait, Le cuivre. Vitriol de Vénus, Vitriol bleu ou de cuivre (sulfate de cuivre). L' acétate de cuivre porte souvent encore le nom de Cristaux de Vénus.

VÊPRE. s. m.

VÊPRE. s. m. Le soir, la fin du jour. Sur le vêpre. Je vous donne, je vous souhaite le bon vêpre. Il est vieux et ne se dit qu' en plaisantant.

VÊPRES. s. f. pl.

VÊPRES. s. f. pl. T. de Liturgie cathol. Cette partie des heures de l' office divin, qu' on disait autrefois sur le soir, et qu' on dit maintenant pour l' ordinaire à deux ou trois heures après midi. Dire vêpres. Chanter vêpres en musique. Aller à vêpres. Entendre vêpres. Il est à vêpres. Sonner les vêpres. Les vêpres des morts, du saint sacrement, de la Vierge, etc. Les premières vêpres se disent la veille de la fête. En carême, on dit vêpres avant midi tous les jours de la semaine, hors le dimanche.

VER. s. m.

VER. s. m. Animal à sang blanc, qui est long, rampant, et qui n' a ni enveloppe cornée, ni membres articulés. Les vers naissent dans la terre, dans les eaux, dans le corps de l' homme, dans le corps des animaux, dans les fruits, dans le bois, etc. Un gros ver. Un petit ver. Ver de terre. Ver aquatique. Ver intestinal. Les vers qui se mettent à la viande. Des vers qui rongent le bois. Le bois de noyer est sujet aux vers. Il y a des vers qui se mettent aux hardes et aux habits. Les enfants sont sujets aux vers. On lui a fait prendre de la poudre pour les vers. Il a rendu un grand ver.

Ver luisant, Genre d' insecte qui jette une lueur dans l' obscurité. C' est principalement en été qu' on voit des vers luisants.

Ver à soie, Espèce de chenille qui fait la soie. C' est la chenille d' un papillon que les entomologistes appellent Bombyx.

Ver solitaire, Ver intestinal, plat comme un ruban, fort long, et annelé. On le nomme aussi Ténia.

Prov., Être nu comme un ver, Être entièrement nu.

Fig., C' est un ver de terre, se dit D' un homme qui est dans un état fort abject.

Je l' écraserai comme un ver, se dit par menace en parlant D' un homme qu' on croit pouvoir battre, confondre, punir aisément.

Prov. et fig., Un ver se recoquille bien ou se recroqueville bien quand on marche dessus, Il n' est point d' homme si faible et si chétif qui n' éprouve quelque ressentiment quand on l' offense.

Prov. et fig., Tirer les vers du nez à quelqu' un, L' amener à dire ce qu' on veut savoir, en le questionnant adroitement.

Fig., Ver rongeur, Le remords qui tourmente continuellement le coupable, ou Un chagrin dont la cause est cachée.

VÉRACITÉ. s. f.

VÉRACITÉ. s. f. Attachement constant à la vérité. La véracité de cet historien est un bon garant des faits qu' il rapporte.

VÉRACITÉ

VÉRACITÉ est aussi un terme dogmatique, qui se dit d' Un attribut de la Divinité, et qui signifie que Dieu ne peut jamais tromper. La véracité de Dieu.

VERBAL, ALE. adj.

VERBAL, ALE. adj. T. de Gram. Qui vient du verbe. Rongeur est un adjectif verbal. Action est un substantif verbal.

Adjectif verbal, se dit plus communément d' Un participe présent devenu adjectif, et soumis aux règles de l' accord, tel que Amusants, changeants, perçants, dans ces phrases, Des livres amusants, une couleur changeante, des cris perçants. On confond quelquefois les adjectifs verbaux avec les participes présents.

VERBAL

VERBAL signifie aussi, Qui n' est que de vive voix, et non par écrit. Promesse verbale. Ordre verbal.

Procès-verbal, Rapport par écrit que fait un officier public, de ce qu' il a vu, ou de ce qui a été dit et fait devant lui. Procès-verbal de descente sur les lieux. Procès-verbal de perquisition, d' apposition ou de levée de scellés, etc. Dresser un procès-verbal, des procès-verbaux. Dresser procès-verbal. On dit quelquefois simplement, Verbal. Son verbal, le verbal en fait foi.

Procès-verbal, se dit également Du narré par écrit de ce qui s' est passé dans une séance, dans une cérémonie, etc. Le procès-verbal de la dernière séance a été lu et approuvé. Il en sera fait mention au procès-verbal. Le procès-verbal de la cérémonie. Recueil de procès-verbaux. On le dit aussi d' Un résumé des actes et des délibérations d' un corps. Le procès-verbal des séances de la chambre des pairs.

VERBALEMENT. adv.

VERBALEMENT. adv. De vive voix, et non par écrit. Il ne le promit que verbalement.

VERBALISER. v. n.

VERBALISER. v. n. Dire des raisons ou des faits pour les faire mettre dans un procès-verbal. Les deux parties se sont trouvées à la levée des scellés, et ont verbalisé fort longtemps. À quoi bon tant verbaliser?

Il signifie plus ordinairement, Dresser un procès-verbal. Le juge de paix est occupé à verbaliser.

Il signifie quelquefois, familièrement, Faire de grands discours inutiles et qui n' aboutissent à rien. Il y a longtemps qu' il ne fait que verbaliser. Ce sens, moins injurieux que celui de Verbiager, a vieilli.

VERBE. s. m.

VERBE. s. m. T. de Gram. Partie d' oraison qui exprime, soit une action faite ou reçue par le sujet, soit simplement l' état ou la qualité du sujet, et qui se conjugue par personnes, par nombres, par temps et par modes. Verbe substantif, actif ou transitif, neutre ou intransitif, passif, impersonnel, pronominal, réfléchi, réciproque, auxiliaire, régulier, anomal ou irrégulier. Verbe simple. Verbe composé. Ce verbe a toujours un régime.

VERBE. s. m.

VERBE. s. m. Parole, ton de voix. Il n' est usité que dans cette phrase familière, Avoir le verbe haut, Avoir une voix fort élevée; et figurément, Décider avec hauteur, parler avec présomption.

VERBE. s. m.

VERBE. s. m. T. de Théologie. La seconde personne de la sainte Trinité. Le Verbe éternel. Le Verbe incarné.

VERBÉRATION. s. f.

VERBÉRATION. s. f. T. de Physiq. Il se dit en parlant De l' air frappé qui produit le son. La verbération de l' air. Il est vieux.

VERBEUX, EUSE. adj.

VERBEUX, EUSE. adj. Qui abonde en paroles, diffus. Une éloquence verbeuse. Un avocat verbeux.

VERBIAGE. s. m.

VERBIAGE. s. m. Abondance de paroles qui ne disent presque rien, qui contiennent peu de sens. Il n' y a que du verbiage dans ce livre, dans ce discours. C' est un verbiage continuel. Il est familier.

VERBIAGER. v. n.

VERBIAGER. v. n. Employer beaucoup de paroles pour dire peu de chose. Il ne fait que verbiager. Il est familier.

VERBIAGEUR, EUSE. s.

VERBIAGEUR, EUSE. s. Celui, celle qui emploie beaucoup de paroles pour dire peu de chose. Il est familier.

VERBOSITÉ. s. f.

VERBOSITÉ. s. f. Caractère, défaut de ce qui est verbeux. La verbosité de cet avocat, de ce mémoire.

VER-COQUIN. s. m.

VER-COQUIN. s. m. Sorte de ver, de chenille de vigne. Le ver-coquin ronge tous ces ceps de vigne.

Il se dit aussi d' Une sorte de frénésie ou de vertige qui atteint certains animaux, et qui est attribuée à la présence, dans le cerveau, d' un ver auquel on donne le même nom. Ce mouton a le ver-coquin.

Il se dit, figurément et familièrement, pour Fantaisie, caprice. C' est son ver-coquin qui le prend, la tête lui tourne.

VERD. adj.

VERD. adj. Voyez VERT.

VERDÂTRE. adj. des deux genres

VERDÂTRE. adj. des deux genres Qui tire sur le vert. Couleur verdâtre. De l' eau verdâtre. Des tons verdâtres.

VERDÉE. s. f.

VERDÉE. s. f. Sorte de petit vin blanc de Toscane, dont la couleur tire sur le vert. Boire de la verdée.

VERDELET, ETTE. adj.

VERDELET, ETTE. adj. Diminutif de Vert. Il n' est guère usité que dans cette locution, Du vin verdelet, Du vin qui est un peu vert, qui a une petite pointe d' acide.

Fig. et fam., Cet homme est encore un peu verdelet, se dit D' un vieillard qui a encore de la vigueur.

VERDERIE. s. f.

VERDERIE. s. f. Étendue de bois qui était soumise à la juridiction d' un verdier.

Il se disait aussi de La juridiction même.

VERDET. s. m.

VERDET. s. m. Sel de cuivre impur et de couleur verdâtre, dont la préparation en grand forme une branche importante de commerce. Une once de verdet. Le verdet est un poison. Verdet de Montpellier. Des cristaux de verdet. On le nomme aussi Vert-de-gris. Voyez ce mot.

VERDEUR. s. f.

VERDEUR. s. f. L' humeur, la séve qui est dans le bois lorsqu' il n' est pas mort, ou qu' il n' est pas encore sec. Ce bois a encore de la verdeur.

VERDEUR

VERDEUR se dit aussi de L' acidité du vin. Ce vin a encore de la verdeur, il faut l' attendre.

Il se dit, figurément, de La jeunesse et de la vigueur des hommes. Dans la verdeur de l' âge, de son âge. Il était alors dans sa verdeur.

Il se dit aussi figurément pour Âcreté des paroles. La verdeur de sa réponse fit taire les critiques.

VERDIER. s. m.

VERDIER. s. m. T. d' Eaux et Forêts. Officier qui était établi pour commander aux gardes d' une forêt éloignée des maîtrises. Les verdiers connaissaient des délits dont l' objet n' excédait pas cinquante sous.

VERDIER. s. m.

VERDIER. s. m. Oiseau du genre des Moineaux, dont le plumage est vert.

VERDIR. v. a.

VERDIR. v. a. Donner une couleur verte, peindre en vert. Il faut verdir ces balustres, cette porte.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir vert. En ce sens, il se dit proprement Des arbres et des herbes. Au printemps, lorsque tout commence à verdir.

Il se dit également Du cuivre, quand il se couvre de vert-de-gris. Si on n' a pas soin de nettoyer souvent le cuivre, il verdit.

VERDI, IE. participe

VERDI, IE. participe

VERDOYANT, ANTE. adj.

VERDOYANT, ANTE. adj. Qui verdoie. Les arbres verdoyants. Les plaines verdoyantes. Il est plus de la poésie que de la prose.

Couleur verdoyante, Tirant sur le vert.

VERDOYER. v. n.

VERDOYER. v. n. Devenir vert. Les bois commencent à verdoyer.

VERDURE. s. f.

VERDURE. s. f. Il se dit de La couleur verte que présentent les herbes, les plantes, les feuilles des arbres, surtout au printemps. La verdure des prés, des champs, des bois. La campagne est belle au mois de mai, à cause de la verdure. Ces prés, ces bois ont repris, ont perdu leur verdure. La verdure plaît aux yeux.

Il se dit aussi Des herbes, des plantes, et des feuilles mêmes. Se coucher sur la verdure. Joncher les rues de verdure, Cabinet de verdure. Lit de verdure. On dit de même, Un tapis de verdure, Un tapis de gazon.

Il se dit particulièrement Des plantes potagères dont on mange les feuilles, comme persil, cerfeuil, oseille, etc.

Tapisserie de verdure, ou simplement, Verdure, Tenture de tapisserie qui représente principalement des arbres. Une verdure d' un beau dessin. Il a une belle verdure dans sa chambre.

VERDURIER. s. m.

VERDURIER. s. m. Celui qui a soin de fournir les salades dans les maisons royales.

VÉREUX, EUSE. adj.

VÉREUX, EUSE. adj. Il se dit proprement Des fruits dans lesquels se trouvent des vers, comme les bigarreaux, les prunes, les pommes, etc. Pommes véreuses. Prune véreuse. Fruit véreux.

Il se dit, figurément, D' une personne ou d' une chose fortement suspecte d' un vice essentiel et caché. Une caution véreuse. Une créance véreuse. Un titre véreux. Un effet véreux. Il y a quelque chose de véreux dans cette affaire. Il ne s' emploie guère que dans le langage familier.

Prov. et fam., Son cas est véreux, Il a une mauvaise affaire, son affaire est mauvaise. Il sent son cas véreux, Il connaît lui-même que son affaire est mauvaise, il n' a pas la conscience nette, il a quelque chose à se reprocher.

VERGE. s. f.

VERGE. s. f. Petite baguette longue et flexible. Il n' avait qu' une verge à la main. La verge d' un fouet de charretier. Le cocher a rompu la verge de son fouet. La verge de Moïse. La verge d' Aaron. La verge des magiciens de Pharaon. En parlant d' autres magiciens, on dit, Baguette.

Prov., N' avoir ni verge ni bâton, N' avoir aucune arme, aucun moyen d' attaquer, ni même de se défendre.

VERGE

VERGE se dit aussi d' Un grand morceau de baleine, qui est garni d' argent par les bouts, et que le bedeau porte à la main dans l' église, quand il est en fonctions. La verge d' un bedeau.

Il se dit aussi de La baguette, ordinairement garnie d' ivoire, que portaient les huissiers appelés Huissiers à verge.

Verge de fer, verge de cuivre, Longue tringle de fer, de cuivre.

Fig., Ce prince gouverne ses peuples avec une verge de fer, Il les traite durement.

En termes d' Horlogerie, La verge du balancier, Le long pivot sur lequel se meut le balancier, et qui a deux petites saillies plate où engrène la roue de rencontre. La verge de cette montre est cassée.

En Botan., Verge-d' or, Plante radiée qui porte un long épi de fleurs jaunes.

VERGE

VERGE en certains pays, désignait autre fois, Une mesure dont on se servait pour mesurer les terres. On appelait aussi du même nom Une certaine mesure pour le étoffes.

VERGES

VERGES au pluriel, se dit de Plusieurs menus brins de bouleau, de genêt, d' osier, etc., avec lesquels on fouette, on fustige. Poignée de verges. On l' a battu à coups de verges. On le fit battre de verges. On dit quelquefois, en ce sens, Verge au singulier. Cet enfant craint la verge.

Fig., Il n' est plus sous la verge d' un tel, Il n' est plus sous sa direction, il ne craint plus ses réprimandes.

Fig. et fam., Faire baiser les verges à quelqu' un, Le contraindre à demander pardon après qu' on l' a châtié, ou L' obliger à reconnaître la justice du châtiment.

Prov. et fig., Donner des verges pour se fouetter, Fournir des armes contre soi-même.

Dans la Discipline militaire, Faire passer quelqu' un par les verges, par les baguettes, Le faire passer entre deux rangs de soldats qui sont armés de verges ou baguettes d' osier, dont ils frappent sur les épaules nues de celui qui passe. Ce genre de châtiment n' est plus en usage dans les troupes françaises.

VERGES

VERGES se dit figurément Des peines et des afflictions dont Dieu se sert pour punir les hommes. Il faut bénir les verges dont Dieu nous frappe.

Fig., Quand Dieu a châtié ceux qu' il veut corriger, il jette souvent les verges au feu, Souvent il extermine ceux dont il s' est servi pour châtier les autres.

VERGE

VERGE se dit aussi d' Un anneau sans chaton. Une verge d' or. Une verge d' argent. Ce sens est vieux.

VERGE

VERGE signifie encore, Le membre génital. Le canal de la verge.

VERGÉ, ÉE.. adj.

VERGÉ, ÉE.. adj. Il se dit D' une étoffe où se trouvent quelques fils d' une soie plus grossière que le reste, ou d' une teinture soit plus forte soit plus faible.

VERGÉE. s. f.

VERGÉE. s. f. Il se disait autrefois de L' étendue d' une verge carrée.

VERGER. s. m.

VERGER. s. m. Lieu planté d' arbres fruitiers. Un verger bien planté. Se promener dans un verger.

VERGER. v. a.

VERGER. v. a. Mesurer une étoffe, une toile avec la verge; jauger avec la verge. Voyez VERGE.

VERGÉ, ÉE. participe

VERGÉ, ÉE. participe

VERGETER. v. a.

VERGETER. v. a. Nettoyer avec une vergette. Vergeter un habit, un chapeau.

VERGETÉ, ÉE. participe

VERGETÉ, ÉE. participe Teint vergeté, peau vergetée, Teint, peau où il paraît de petites raies de différentes couleurs, et plus ordinairement rouges. Elle a la peau toute vergetée.

VERGETIER. s. m.

VERGETIER. s. m. Artisan qui fait et qui vend des vergettes, des décrottoires, etc.

VERGETTES. s. f. pl.

VERGETTES. s. f. pl. Époussette, brosse composée de soies de cochon, de sanglier, ou de menus brins de bruyère attachés ensemble, et servant à nettoyer des habits, des étoffes, etc. Il faut donner deux ou trois coups de vergettes à cet habit, à ce chapeau. On dit aussi dans le même sens, Une vergette.

VERGEURE. s. f.

VERGEURE. s. f. (On prononce Verjure.) T. de Papetier. Il se dit Des fils de laiton attachés en long sur la forme où l' on coule le papier.

Il signifie aussi, Les raies que font ces fils, et qui sont marquées sur la feuille de papier. Le papier vélin est sans vergeures et sans pontuseaux.

VERGLAS. s. m.

VERGLAS. s. m. Glace mince étendue sur la terre, sur le pavé, et formée par une petite pluie qui se gèle au moment où elle tombe. Le pavé est couvert de verglas. Il tombe du verglas. Il fait du verglas. Il y a du verglas.

VERGNE. s. m.

VERGNE. s. m. Arbre. Voyez AUNE.

VERGOGNE. s. f.

VERGOGNE. s. f. Honte. C' est un homme sans vergogne. Il n' a ni honte ni vergogne. Quelle vergogne! Il est familier.

VERGUE. s. f.

VERGUE. s. f. T. de Marine. Pièce de bois longue et ronde, qui est attachée en travers des mâts d' un navire pour en soutenir les voiles. La grande vergue, ou La vergue du grand mât. La vergue de misaine. La vergue de perroquet. La vergue d' artimon; etc. Les marins nomment Antennes les vergues très-longues et flexibles qui portent les voiles latines.

Ces deux bâtiments sont vergue à vergue, Ils sont l' un à côté de l' autre, de manière que les extrémités des vergues de l' un et de l' autre se correspondent et sont très-près.

VÉRICLE. s. f.

VÉRICLE. s. f. T. de Joaillier. Il se dit Des pierres fausses, contrefaites avec du verre ou du cristal. Des diamants de véricle.

VÉRIDICITÉ. s. f.

VÉRIDICITÉ. s. f. Caractère de vérité dans un discours, dans un témoignage. On conteste la véridicité de ce récit, de ce témoignage.

Il se dit aussi Du narrateur, du témoin même. La véridicité de cet historien est admirable. La véridicité de ce témoin n' est pas contestée. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Véracité.

VÉRIDIQUE. adj. des deux genres

VÉRIDIQUE. adj. des deux genres Qui aime à dire la vérité, qui a l' habitude de la dire. C' est un homme véridique. Un historien, un narrateur véridique.

VÉRIFICATEUR. s. m.

VÉRIFICATEUR. s. m. Celui qui est commis pour vérifier des ouvrages, des devis, des comptes, des écritures, etc., pour examiner s' ils sont tels qu' ils doivent être, ou tels qu' on les a déclarés. Vérificateur de l' enregistrement, des douanes, des poids et mesures.

VÉRIFICATION. s. f.

VÉRIFICATION. s. f. Action de vérifier. Il a été admis à la vérification de tel fait. Les experts commis pour la vérification des écritures. La vérification des passages cités. Vérification faite, on trouva tout ce qui était énoncé.

Dans l' ancienne Législation, La vérification d' un édit, L' enregistrement d' un édit par le parlement.

VÉRIFIER. v. a.

VÉRIFIER. v. a. Examiner, rechercher si une chose est vraie, si elle est telle qu' elle doit être ou qu' on l' a déclarée. Vérifier un fait. Vérifier un calcul, un compte. Vérifier l' exactitude d' un mémoire, l' exactitude d' une citation. Vérifier des signatures, des écritures.

Dans l' ancienne Législation, Vérifier un édit en parlement, L' enregistrer.

VÉRIFIER

VÉRIFIER signifie aussi, Faire voir la vérité, l' exactitude d' une chose, d' une proposition, d' une assertion. Vérifier une allégation par témoins, par des pièces, par des monuments, etc. L' événement a vérifié votre prédiction. On l' emploie quelquefois, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. Votre prédiction s' est vérifiée.

VÉRIFIÉ, ÉE. participe

VÉRIFIÉ, ÉE. participe

VÉRIN. s. m.

VÉRIN. s. m. Machine composée d' une vis et d' un écrou, par le moyen de laquelle on élève de très-grands fardeaux.

VÉRINE. s. f.

VÉRINE. s. f. Nom de la meilleure espèce de tabac que l' on cultive en Amérique.

VÉRINE. s. f.

VÉRINE. s. f. T. de Marine. Lampe de verre à cul rond, qu' on suspend au-dessus du compas de route dans l' habitacle, pour éclairer le timonier pendant la nuit.

VÉRITABLE. adj. des deux genres

VÉRITABLE. adj. des deux genres Vrai, en tant que Vrai est opposé à Falsifié, à Contrefait. De véritable or. De véritable vin de Canarie.

Un véritable ami, Un ami effectif, un ami solide.

VÉRITABLE

VÉRITABLE signifie aussi, Qui contient vérité, qui est conforme à la vérité. Ce discours est véritable. Relation véritable. Histoire véritable. Je vous garantis cela véritable.

Être véritable dans ses paroles, dans ses promesses, Dire toujours la vérité, tenir tout ce qu' on promet.

VÉRITABLE

VÉRITABLE signifie encore, Réel. Il connaît le véritable prix des choses. Voilà la véritable cause de sa disgrâce. Vous m' avez rendu un véritable service. Je vous en ai une véritable obligation. Vous m' avez fait une véritable peine.

Il signifie quelquefois, Bon, excellent dans son genre. C' est un véritable capitaine. Un véritable orateur.

VÉRITABLEMENT. adv.

VÉRITABLEMENT. adv. Conformément à la vérité. Parlez-moi véritablement.

Il signifie aussi, Réellement, de fait. JÉSUS-CHRIST est ressuscité véritablement. Je suis véritablement très-affligé de ce qui vous arrive.

Il s' emploie aussi comme adverbe d' acquiescement, de consentement, et signifie, À la vérité. Véritablement je vous dois cette somme, mais vous m' avez donné du temps pour vous la payer. Véritablement il m' a dit cela, mais à condition que je ne le dirais à personne.

VÉRITÉ. s. f.

VÉRITÉ. s. f. Qualité de ce qui est vrai; conformité de l' idée avec son objet, d' un récit, d' une relation avec un fait, de ce que l' on dit avec ce que l' on pense. Une proposition d' éternelle vérité. Son système ne s' éloigne pas de la vérité. Chercher la vérité. Déguiser, cacher la vérité. Dissimuler, altérer, farder la vérité. Taire la vérité. Trahir la vérité. Rendre hommage à la vérité. Il ne dit pas un mot de vérité. Tirer la vérité de la bouche de quelqu' un. Découvrir la vérité de quelque chose. Dire la vérité. Éclaircir, démêler la vérité. Cela est contraire à la vérité. Les témoins, avant de déposer en justice, jurent de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Sa déposition, son récit contient vérité. C' est la vérité toute pure, toute nue. C' est la pure vérité. C' est l' exacte vérité. Cela est de toute vérité. Il n' y a pas, dans ce qu' il dit, un mot de vérité. Il ne dit jamais parole de vérité. La vérité est que je n' en savais rien. Le Dieu de vérité. Dieu est la vérité même, le principe de toute vérité. JÉSUS-CHRIST a dit de lui, dans l' Évangile, Je suis la voie, la vérité et la vie.

Prov., Le temps découvre la vérité. On dit aussi figurément, La vérité est cachée au fond d' un puits; et, Il faut tirer la vérité du fond du puits.

Fig. et par personnification, Le flambeau de la Vérité; le miroir de la Vérité; etc.

Prov., Il n' y a que la vérité qui offense, Les reproches mérités sont ceux qui offensent le plus.

Fam., Dire à quelqu' un ses vérités, Dire librement à quelqu' un ses défauts, ses vices, ses fautes. Il a affaire à un homme qui lui dira ses vérités.

Prov., Toutes vérités ne sont pas bonnes à dire.

VÉRITÉ

VÉRITÉ se dit encore par opposition à Fausse opinion, à Erreur. La vérité de la religion chrétienne. Les défenseurs de la vérité. Les martyrs ont répandu leur sang pour rendre hommage à la vérité. Confesser la vérité.

Il signifie aussi, Axiome, principe certain, maxime constante. C' est une vérité importante, sensible, palpable, reconnue de tout le monde. Les vérités de la religion. De cette vérité il suit que... Une vérité physique. Une vérité métaphysique. Une vérité morale. Les vérités mathématiques.

Il se dit aussi de La sincérité, de la bonne foi. C' est un homme plein de vérité. Il m' a parlé avec un air de vérité qui m' a persuadé. Il y a dans tout ce qu' il dit un accent de vérité qui me touche.

VÉRITÉ

VÉRITÉ signifie, en termes de Peinture, L' imitation, l' expression fidèle de la nature. Il y a bien de la vérité dans cette tête, dans ce paysage. Ce portrait est d' une grande vérité.

Il se dit de même dans les autres arts d' imitation. Il y a bien de la vérité dans le style de ce poëte, dans le jeu de cet acteur.

EN VÉRITÉ. loc. adv.

EN VÉRITÉ. loc. adv. Certainement, assurément, de bonne foi. Je vous le dis en vérité. En vérité, monsieur, vous ne devriez pas... Cela est, en vérité, fort étrange. En vérité, seriez-vous capable d' une telle action? En vérité, croyez-vous.... ou simplement, par interrogation, En vérité?

À LA VÉRITÉ. loc. adv.

À LA VÉRITÉ. loc. adv. Elle se dit Lorsqu' on avoue quelque chose, qu' on explique ou qu' on restreint aussitôt. À la vérité nous avons été battus, mais nous étions inférieurs en nombre. À la vérité je l' ai frappé, mais il m' avait offensé. À la vérité je vous ai dit cela, mais j' ai voulu vous dire que...

VERJUS. s. m.

VERJUS. s. m. Le suc acide qu' on tire des raisins qui ne sont pas mûrs. Une pinte de verjus. Sauce au verjus. OEufs au verjus.

Il se dit aussi Du raisin qu' on cueille encore vert. Ne mangez pas cette grappe de raisin, ce n' est que du verjus.

Il se dit encore d' Une certaine espèce de raisin qui n' est pas bon à faire du vin, et dont les grains longs et gros, ont la peau fort dure. Du verjus confit.

Ce n' est que du verjus, se dit D' un vin qui est trop vert.

Prov. et fig., C' est jus vert ou verjus, se dit De deux choses entre lesquelles on ne remarque aucune différence, et dont le choix est indifférent.

Fam., Avoir un caractère aigre comme verjus, Être fort acariâtre.

VERJUTÉ, ÉE.. adj.

VERJUTÉ, ÉE.. adj. Où l' on a mis du verjus. Une sauce verjutée.

Il signifie également, Qui a une pointe d' acide comme le verjus. Du vin verjuté. Il est peu usité.

VERMEIL, EILLE. adj.

VERMEIL, EILLE. adj. Qui est d' un rouge un peu plus foncé que l' incarnat. Il se dit principalement Des fleurs et du teint. Rose vermeille. Bouton vermeil. Teint vermeil. Frais et vermeil. Blanc et vermeil. Bouche vermeille. Lèvres vermeilles. Vermeille comme la rose.

Une plaie vermeille, Celle dont les chairs sont d' un rouge vif, ne sont point livides.

VERMEIL. s. m.

VERMEIL. s. m. Argent doré. Un service de vermeil. Un vase de vermeil. Etc.

VERMICELLE ou *VERMICEL. s. m.

VERMICELLE ou *VERMICEL. s. m. Mot emprunté de l' italien. Espèce de pâte en forme de vers longs et menus, dont on fait des potages. Potage au vermicelle.

Il se dit aussi Du potage fait avec cette pâte. Une assiette de vermicelle. Donnez-moi de ce vermicelle. Apportez-moi du vermicelle. Vermicelle au gras, au maigre, au lait. Un bon vermicelle.

VERMICELLIER. s. m.

VERMICELLIER. s. m. Celui qui fabrique, qui vend du vermicelle, des macaronis, et autres pâtes semblables.

VERMICULAIRE. adj. des deux genres

VERMICULAIRE. adj. des deux genres Qui a quelque rapport aux vers, qui leur ressemble à quelque égard. Le mouvement vermiculaire ou péristaltique des intestins. Pouls vermiculaire.

VERMICULÉ, ÉE.. adj.

VERMICULÉ, ÉE.. adj. T. d' Archit. Il se dit Des ouvrages travaillés de manière qu' ils représentent des traces de vers. Bossages vermiculés.

VERMICULURES. s. f. pl.

VERMICULURES. s. f. pl. T. d' Archit. Travail qui représente des traces de vers.

VERMIFORME. adj. des deux genres

VERMIFORME. adj. des deux genres T. d' Anat. Il se dit De certains muscles qui ont la forme d' un ver. Les muscles qui amènent les doigts vers le pouce sont vermiformes.

VERMIFUGE. adj. des deux genres

VERMIFUGE. adj. des deux genres T. de médec. Il se dit Des remèdes propres à faire mourir les vers engendrés dans le corps humain, ou à les en chasser. Poudre vermifuge. La rhubarbe, le camphre, l' oignon, sont vermifuges.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. C' est un excellent vermifuge.

VERMILLER. v. n.

VERMILLER. v. n. T. de Vénerie. Il se dit Des sangliers qui fouillent la terre avec leur boutoir, pour y chercher des vers, des oignons ou des racines. Les sangliers vont vermiller dans les pacages, dans les prés. Voyez VERMILLONNER, neutre.

VERMILLON. s. m.

VERMILLON. s. m. Minéral d' une couleur rouge fort vive, qui est une combinaison naturelle de soufre et de mercure, et qu' on nomme autrement Cinabre. Une livre de vermillon. On fabrique aussi du Vermillon artificiel.

VERMILLON

VERMILLON signifie également, Cette couleur vive et éclatante qui se tire, soit du vermillon de mine, soit du vermillon artificiel. Mettre du vermillon. Appliquer du vermillon. Vermillon d' Espagne. Le vermillon de France est aussi beau que celui de Chine. La draperie de ce tableau est faite avec de la laque et du vermillon.

VERMILLON

VERMILLON signifie encore, La couleur vermeille des joues et des lèvres. Ses joues ont un beau vermillon. Le vermillon de ses lèvres.

VERMILLONNER. v. a.

VERMILLONNER. v. a. Enduire, peindre de vermillon.

VERMILLONNÉ, ÉE. participe

VERMILLONNÉ, ÉE. participe

VERMILLONNER. v. n.

VERMILLONNER. v. n. T. de Vénerie, employé pour le blaireau dans la même acception que Vermiller pour le sanglier. Voyez VERMILLER.

VERMINE. s. f. coll.

VERMINE. s. f. coll. Il se dit de Toute sorte d' insectes malpropres, nuisibles et incommodes, comme sont les poux, les puces, les punaises, etc. Cet enfant est plein de vermine. Il se laisse manger à la vermine, par la vermine. Il est mangé, rongé de vermine. La vermine s' est mise sur cet arbre, et en a gâté les fruits. Il y a bien eu cette année de cette vermine-là sur les arbres.

Il se dit figurément de Toute sorte de gens de mauvaise vie, de garnements dangereux ou incommodes pour la société. Ce quartier n' est habité que par de la vermine. Toute la vermine du quartier.

VERMINEUX, EUSE. adj.

VERMINEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Il se dit Des maladies causées ou entretenues par des vers intestinaux. Maladies vermineuses. Fièvres vermineuses.

VERMISSEAU. s. m.

VERMISSEAU. s. m. Petit ver de terre. Ces oiseaux vivent de moucherons et de vermisseaux.

VERMOULER (SE). v. pron.

VERMOULER (SE). v. pron. Être piqué des vers. Du bois qui commence à se vermouler.

VERMOULU, UE. participe

VERMOULU, UE. participe Il se dit Du bois, du papier, etc., quand il est percé en plusieurs endroits par les vers. Ce coffre, ce buffet est tout vermoulu. Cette poutre est vermoulue. Ce livre est vermoulu.

VERMOULURE. s. f.

VERMOULURE. s. f. La trace que les vers laissent dans ce qu' ils ont rongé. Il y a de la vermoulure dans ce bois.

Il signifie aussi, La poudre qui sort des trous faits par les vers.

VERMOUT. s. m.

VERMOUT. s. m. Vin dans lequel on a mêlé de l' absinthe.

VERNAL, ALE. adj.

VERNAL, ALE. adj. T. didactique. Qui appartient au printemps. L' équinoxe vernal. Il est peu usité.

VERNE. s. m.

VERNE. s. m. Arbre. Voyez AUNE.

VERNIR. v. a.

VERNIR. v. a. Enduire de vernis. Vernir une image, un tableau, une table, un pot.

VERNI, IE. participe

VERNI, IE. participe

VERNIS. s. m.

VERNIS. s. m. Espèce d' enduit liquide dont on couvre la surface des corps pour la rendre lisse et luisante, ou pour les préserver de l' action de l' air et de l' humidité. Beau vernis. Vernis à l' essence. Vernis à l' esprit-de-vin. Vernis gras. Vernis de la Chine, du Japon. Vilain vernis. Mettre du vernis sur du bois, sur du fer. Mettre une couche de vernis. Passer un vernis sur un tableau.

En Botan., Sumac au vernis, ou Vernis du Japon, Arbrisseau commun en Asie et en Amérique, et qui fournit un suc laiteux dont les Japonais font leur vernis.

VERNIS

VERNIS se dit figurément de Ce qui donne une apparence, une couleur favorable ou défavorable. Ce procédé a donné un vilain vernis à cette personne. Il couvre ses vices d' un vernis d' élégance. La modestie est une sorte de vernis qui donne du lustre aux talents.

VERNIS

VERNIS se dit aussi d' Un enduit composé de substances vitrifiables, dont on couvre des vases de terre, et la porcelaine.

VERNISSER. v. a.

VERNISSER. v. a. Vernir. Il ne se dit guère qu' en parlant De la poterie. Vernisser une terrine, un pot de terre.

VERNISSÉ, ÉE. participe

VERNISSÉ, ÉE. participe

VERNISSEUR. s. m.

VERNISSEUR. s. m. Artisan qui fait des vernis, ou qui les emploie.

VERNISSURE. s. f.

VERNISSURE. s. f. Application du vernis.

VÉROLE. s. f.

VÉROLE. s. f. Maladie vénérienne qui se communique le plus souvent par le commerce charnel avec une personne infectée du même mal. On la nommait autrefois Grosse vérole, et maintenant on dit absolument, La vérole. Cet homme a la vérole dans les os. Il a pris, il a gagné la vérole avec une telle. Il lui a donné la vérole. Les premiers symptômes de la vérole. Guérir de la vérole. La vérole avec le temps carie les os. On évite par bienséance de se servir de ce mot. Les médecins disent ordinairement, La syphilis.

Suer la vérole, Suer pour guérir de la vérole. Il a sué plusieurs fois la vérole.

Petite vérole, Maladie qui se manifeste par une éruption de boutons pustuleux, la plupart déprimés à leur centre, et qui laissent ordinairement de petits creux dans la peau après la guérison. Cet enfant, cette femme a la petite vérole. La petite vérole sort bien. La petite vérole est rentrée. Un grain de petite vérole lui a fait perdre un oeil. Il a le visage tout gâté de petite vérole. Il est marqué de petite vérole. Ce village est plein de petite vérole. La vaccine préserve de la petite vérole. Les médecins nomment plus ordinairement cette maladie Variole.

Petite vérole confluente, Petite vérole dont les boutons, et particulièrement ceux du visage, se touchent en beaucoup de points. Petite vérole discrète, Celle dont les boutons ne se touchent point.

Petite vérole volante, Espèce de maladie éruptive, dans laquelle les boutons ont quelque analogie avec ceux de la variole, mais qui n' a rien de dangereux.

VÉROLÉ, ÉE.. adj.

VÉROLÉ, ÉE.. adj. Qui a la vérole. Cet homme est vérolé. Cette femme est vérolée.

Il est aussi substantif. Un vérolé. Une vérolée. On évite par bienséance d' employer ce mot.

VÉROLIQUE. adj. des deux genres

VÉROLIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Appartenant à la vérole. Pustule vérolique.

VÉRON. s. m.

VÉRON. s. m. Petit poisson de rivière. Voyez VAIRON.

VÉRONIQUE. s. f.

VÉRONIQUE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes qui comprend un grand nombre d' espèces, la plupart à fleurs bleues. La véronique mâle, appelée aussi Thé d' Europe, est employée comme stomachique et cordiale. On cultive pour l' ornement la véronique de Virginie et la véronique à feuilles ternées. Véronique aquatique. Le bécabunga est une espèce de véronique.

VERRAT. s. m.

VERRAT. s. m. Pourceau qui n' est point châtré. Jeune verrat. Vieux verrat.

Pop., Il écume comme un verrat, se dit D' un homme qui écume de colère.

VERRE. s. m.

VERRE. s. m. Corps transparent et fragile, produit par la fusion d' un mélange de sable et d' alcali ou de chaux, ou d' oxyde de plomb. Verre de fougère. Verre à base de potasse et de plomb, ou Flint-glass. Verre de cristal. Verre blanc. Verre de Lorraine. Verre de Bohême. Verre épais. Verre double. Verre mince. Verre clair. Verre net. Verre obscur. Tasse, cloche, coupe de verre. Fiole de verre. Bouteille de verre. Verre de lunette. Verre concave. Verre convexe. Verre lenticulaire. Verre objectif. Verre oculaire. Verre à facettes. Verre blanc. Verre de couleur. Verre fondu. Lunettes à quatre verres. Il a un oeil de verre. Souffler le verre. Fondre le verre. Polir le verre. Des carreaux de verre. Mettre à une fenêtre des carreaux de verre de Bohême, des verres de Bohême. Mettre un verre (un carreau de verre) devant une estampe, devant une miniature. Mettre une estampe sous verre.

Fig. et fam., Cela est à mettre sous verre, se dit D' une chose précieuse, curieuse, délicate, qui mérite d' être conservée. On dit, à peu près dans le même sens, D' une femme mignonne et bien parée, qu' Elle est à mettre sous verre.

Châssis de verre, c' est-à-dire, Garni de carreaux de verre.

Verre dormant, châssis à verre dormant, Verre, châssis qui ne s' ouvre jamais. On dit aussi simplement, Un dormant. Voyez DORMANT.

Verre ardent, Verre convexe au moyen duquel on rassemble les rayons du soleil, pour brûler les matières qu' on lui oppose à une certaine distance.

Verre de plomb, verre d' antimoine, Verre produit par la fusion de la silice avec les oxydes de ces métaux.

Illumination en verres de couleur, Illumination formée avec de petits vases de verre coloré, dans chacun desquels est placée une lumière.

VERRE

VERRE signifie plus particulièrement, Une sorte de vase à boire, fait de verre. Verre de cristal. Grand verre. Petit verre. La patte d' un verre. Le cul d' un verre. Verre fait en coupe, en cloche. Verre à patte. Verre bien net. Laver, rincer un verre. Boire un plein verre, à plein verre. Avoir le verre à la main. Cela se casse comme un verre. Verre à boire. Verre à liqueur. Verre à vin de Champagne. Grand verre à bière. Verre à ratafia. Etc.

Fam., Choquer le verre, Faire toucher son verre plein de vin contre celui d' une personne avec qui l' on boit, en signe de bonne amitié. Entre les verres et les pots, À table, en buvant.

Prov. et fig., Qui casse les verres les paye, Celui qui fait quelque dommage doit le réparer.

En termes d' Art vétérin., L' oeil de ce cheval est cul de verre, Le cristallin de son oeil a une opacité qui annonce une cataracte.

VERRE

VERRE se dit aussi de La liqueur que contient ou peut contenir un verre ordinaire. Verre d' eau. Verre de vin. Il en a bu six grands verres. Boire un verre d' eau, un verre de vin, un verre de limonade. Il avait quelques verres de vin dans la tête. Il n' avait bu que deux verres de vin, et il était ivre.

VERRÉE. s. f.

VERRÉE. s. f. Plein un verre. Prendre une tisane par verrées. Il est peu usité.

VERRERIE. s. f.

VERRERIE. s. f. Lieu où l' on fait le verre, les ouvrages de verre. Établir une verrerie. Fourneau, magasin de la verrerie.

Il signifie également, L' art de faire du verre. Il entend bien la verrerie.

Il est aussi collectif, et signifie, Toute sorte d' ouvrages de verre. Une charretée de verrerie.

VERRIER. s. m.

VERRIER. s. m. Ouvrier qui fait du verre et des ouvrages de verre. Le métier de verrier ne dérogeait point à noblesse. Adjectiv., Gentilhomme verrier, Gentilhomme qui travaillait en verrerie.

Il se dit aussi de Celui qui vend des ouvrages de verre, soit en boutique, soit dans les rues. Acheter des ouvrages de verre chez un verrier. Dans ce sens, il a vieilli: on dit maintenant, Faïencier.

Prov., Il court, il va comme un verrier déchargé, se dit D' un homme qui marche vite et légèrement.

VERRIER

VERRIER se dit encore d' Un certain ustensile de ménage, ordinairement fait d' osier, dans lequel on range les verres à boire, les carafes, etc.

VERRIÈRE. s. f.

VERRIÈRE. s. f. Ustensile de table, espèce de cuvette remplie d' eau, dans laquelle on place les verres.

VERRIÈRE ou *VERRINE. s. f.

VERRIÈRE ou *VERRINE. s. f. Morceau de verre qu' on met au devant des châsses, des reliquaires, ou devant des tableaux, pour les conserver. L' un et l' autre sont vieux.

VERROTERIE. s. f.

VERROTERIE. s. f. T. de Commerce. Menue marchandise de verre, comme grains, bagues, patenôtres, etc. On porte beaucoup de verroterie aux sauvages pour trafiquer avec eux.

VERROU. s. m.

VERROU. s. m. Pièce de fer plate ou cylindrique, qu' on applique à une porte, afin de pouvoir la fermer, et qui va et vient entre deux crampons. Gros verrou. Petit verrou. Fermer une porte au verrou, à deux verrous. Verrou à ressort. Verrou de sûreté. Mettre le verrou. Tirer le verrou.

Tenir quelqu' un sous le verrou, Le tenir enfermé. Être sous les verrous, Être en prison. On dit dans un sens analogue, L' or ouvre tous les verrous, force les verrous, etc.

VERROUILLER. v. a.

VERROUILLER. v. a. Fermer au verrou. Verrouiller une porte. Avec le pronom personnel, Se verrouiller, S' enfermer au verrou.

VERROUILLÉ, ÉE. participe

VERROUILLÉ, ÉE. participe

VERRUE. s. f.

VERRUE. s. f. Poireau, sorte de petite tumeur qui se forme à la surface du corps, surtout au visage et aux mains, et qui paraît due à l' épaississement de l' épiderme. Remède contre les verrues.

VERS. s. m.

VERS. s. m. Assemblage de mots mesurés et cadencés selon certaines règles fixes et déterminées. Vers latins. Vers grecs. Vers français. Vers italiens; etc. Vers héroïques. Vers lyriques. Vers burlesques; etc. Grands vers. Petits vers. De beaux vers. Vers harmonieux. Vers naturels, coulants, faciles, doux, élégants, tendres, passionnés. Vers durs, faibles, ampoulés. Vers bien tournés, mal tournés. Méchants vers. Un vers heureux. Un vers incorrect. Les Grecs et les Latins se servent des mêmes mesures de vers. Les vers grecs et les vers latins sont composés de syllabes longues et de syllabes brèves. Vers hexamètres. Vers pentamètres. Vers ïambes. Vers masculins. Vers féminins. Vers alexandrins. Vers de douze syllabes. Vers de dix syllabes. Vers à rimes plates, à rimes croisées, à rimes redoublées. Vers irréguliers. Vers acrostiches. La plupart des nations modernes riment leurs vers. Les Italiens, les Espagnols et les Anglais font aussi des vers sans rime. Dans la langue française, tous les vers sont rimés. Comédie en vers. Discours, épître en vers. Conte en vers. Recueil de vers. Mélanges de vers et de prose. De la prose mêlée de vers. Le style, le langage des vers diffère beaucoup de celui de la prose. Ce poëte fait bien les vers. Faire des vers. Composer des vers. Dire, réciter des vers. Faire des vers à la louange de quelqu' un. Il nous a lu ses vers.

Il s' emploie quelquefois au singulier, dans un sens collectif. Le vers de ce poëte, son vers est concis, énergique. Il tourne bien le vers, un vers.

Vers libres, Vers de différentes mesures, qui ne sont pas soumis au retour d' un rhythme régulier, comme le sont les stances, les strophes d' une ode.

Vers blancs, Vers non rimés, dans les langues où la rime est en usage. La langue anglaise a des vers rimés, et admet aussi les vers blancs.

Prov. et par antiphrase, Faire des vers à la louange de quelqu' un, Médire de quelqu' un.

VERS

VERS Préposition de lieu servant à désigner à peu près Un certain côté, un certain endroit, une certaine situation. Vers l' orient. Vers le nord. Je ne sais vers où. Vers la Tartarie. Tournez-vous vers moi, vers lui. Lever les yeux vers le ciel. Le but vers lequel se tournent tous ses efforts.

VERS

VERS se met quelquefois au lieu d' une autre préposition. Ainsi on dit, Envoyé vers tel prince d' Allemagne, Ministre auprès de tel prince d' Allemagne.

Il est aussi préposition de temps, et signifie, Environ. Vers les quatre heures. Vers le printemps. Cela arriva vers l' année 1500. Vers le commencement, vers la fin, vers le milieu de cette campagne. Vers le milieu de tel siècle, de tel règne.

VERSANT, ANTE. adj.

VERSANT, ANTE. adj. Qui verse facilement, qui est sujet à verser. Il n' est usité qu' en parlant Des carrosses et autres voitures semblables. Les carrosses haut suspendus sont fort versants. Les berlines sont moins versantes que les autres voitures.

VERSANT. s. m.

VERSANT. s. m. La pente d' un des côtés d' une chaîne de montagnes. Le versant septentrional des Pyrénées.

VERSATILE. adj. des deux genres

VERSATILE. adj. des deux genres Qui est sujet à tourner, à changer. Il ne se dit guère qu' au moral. Un esprit versatile. Un caractère, une volonté versatile.

VERSATILITÉ. s. f.

VERSATILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est versatile. Une grande versatilité d' esprit, de caractère, de sentiments. Il a beaucoup de versatilité dans le caractère, dans ses opinions.

VERSE (À). loc. adv.

VERSE (À). loc. adv. qui n' est employée que dans cette phrase, Il pleut à verse, Il pleut abondamment. Voyez AVERSE.

VERSE. adj. m.

VERSE. adj. m. T. de Géom. Il n' est usité que dans cette locution, Le sinus verse d' un angle, La partie du rayon du cercle qui est comprise entre l' arc et le pied du sinus.

VERSEAU. s. m.

VERSEAU. s. m. T. d' Astron. L' un des douze signes du zodiaque, qui répond au mois de janvier. Le signe du Verseau.

VERSEMENT. s. m.

VERSEMENT. s. m. T. de Finance. Action de verser de l' argent dans une caisse. Faire un versement. Un versement de fonds.

VERSER. v. a.

VERSER. v. a. Épancher, répandre, transvaser. Verser de l' eau dans une aiguière, dans une cruche. Verser de l' eau sur les mains, la verser à terre. Verser du vin dans un verre, dans un tonneau. Verser d' un vase dans un autre. Verser du plomb fondu. Voyez RÉPANDRE.

Il se dit en parlant Des grains, dans le même sens qu' en parlant Des substances liquides. Verser du blé dans un sac. Verser de l' avoine dans un coffre.

Il s' emploie aussi absolument; et alors il signifie, Mettre du vin ou quelque autre boisson dans un verre. Verser à boire. Versez-moi tout plein.

Verser des larmes, Pleurer. Verser des larmes sur quelqu' un. Il verse des larmes amères sur sa faute.

Verser son sang pour la foi, pour la patrie, pour le service du roi, de l' État, Répandre son sang, donner sa vie pour la foi, etc. Verser le sang humain, le sang des hommes, Faire mourir des hommes, ordonner leur mort. On dit de même, Verser le sang innocent.

Fig., Verser l' or à pleines mains, Le prodiguer, en dépenser beaucoup.

Fig., Verser ses chagrins dans le coeur d' un ami, Les lui confier. Verser des consolations dans un coeur triste, ulcéré, Adoucir ses peines. Dans un sens analogue, Vos discours sages et consolants versent du baume sur mes blessures, Ils suspendent mes maux, mes souffrances.

Fig., Verser le mépris, verser le ridicule sur quelqu' un, En parler de manière à le rendre méprisable ou ridicule.

VERSER

VERSER se dit aussi en parlant Des espèces d' or et d' argent, des sommes, des fonds qu' on apporte à une caisse, qu' on y vient déposer. Verser des fonds dans une caisse. Verser de l' argent d' une caisse dans une autre. Les impôts sont versés dans la caisse du receveur, avant de parvenir au trésor public.

Verser des fonds dans une affaire, Y mettre, y employer des fonds. Cette entreprise ne pourra réussir, si l' on n' y verse pas de nouveaux fonds.

VERSER

VERSER se dit encore D' un carrosse, d' une charrette, et de toute autre voiture, lorsque par accident elle tombe sur le côté. En ce sens, il est neutre. On le dit pareillement Des personnes qui sont dans la voiture. Les cabriolets qui sont suspendus trop haut sont sujets à verser. Nous avons versé à tel endroit. Verser en beau chemin. Prenez garde, vous allez verser.

Il est quelquefois actif dans le même sens. Ce cocher est maladroit, il nous a versés deux fois. Ce charretier a versé sa voiture.

VERSER

VERSER se dit encore neutralement en parlant Des blés sur pied, lorsque la pluie ou le vent les couche. S' il pleut longtemps, les blés verseront. Le grand vent fait verser les seigles. En ce sens, il est quelquefois actif. L' orage a versé les blés.

VERSÉ, ÉE. participe

VERSÉ, ÉE. participe Il est quelquefois adjectif, et signifie, Exercé, expérimenté. C' est un homme versé dans les affaires de finance, dans les négociations. Il est versé dans la lecture des poëtes. Il était versé dans la philosophie, dans la politique.

VERSET. s. m.

VERSET. s. m. Petite section composée ordinairement de deux ou trois lignes, et contenant le plus souvent un sens complet. Il ne se dit guère qu' en parlant Des livres de l' Écriture. Les chapitres de l' Écriture sainte sont divisés par versets. Le dixième verset de tel chapitre, de tel psaume.

VERSET

VERSET se dit aussi de Quelques paroles tirées ordinairement de l' Écriture, et suivies quelquefois d' un répons, qu' on dit, qu' on chante dans l' office de l' Église. Chanter un verset et un répons.

Il se dit, par extension, Du signe d' imprimerie qui sert à marquer les versets, et qui a la forme d' un V barré (v).

VERSICULES ou *VERSICULETS. s. m. pl.

VERSICULES ou *VERSICULETS. s. m. pl. Diminutif de Vers. Trouvez-vous ces versiculets passables? Un faiseur de versicules. Ces deux mots sont familiers.

VERSIFICATEUR. s. m.

VERSIFICATEUR. s. m. Celui qui fait des vers. Il se dit particulièrement de Celui qui a plus de facilité pour la construction du vers, qu' il n' a de génie et d' invention. Bon versificateur. On voit assez de versificateurs passables, mais les grands poëtes sont rares.

VERSIFICATION. s. f.

VERSIFICATION. s. f. Art de faire les vers; manière de tourner les vers. Les règles de la versification. Versification savante, belle, noble, facile, aisée, douce. Versification lâche, dure, pénible. La versification de Racine et celle de Corneille ont des beautés différentes.

VERSIFIER. v. n.

VERSIFIER. v. n. Faire des vers. Il versifie bien. Il ne fait que versifier.

VERSIFIÉ, ÉE. participe

VERSIFIÉ, ÉE. participe Il ne se dit guère que dans ces locutions, Une pièce bien versifiée, mal versifiée, Une pièce dont les vers sont bien tournés, mal tournés. Voilà une pièce bien versifiée, mais les idées en sont communes.

VERSION. s. f.

VERSION. s. f. Interprétation, traduction d' une langue en une autre. Version littérale. La version de la Bible. La version des Septante. La version qu' on nomme la Vulgate. L' ancienne version italique. La version chaldaïque, arabe, syriaque. Version hérétique. Une version latine, grecque, anglaise, italienne, etc. Version fidèle, exacte. Faire une version. Lorsqu' il s' agit de La traduction d' un livre, le plus grand usage de ce mot est en parlant Des anciennes traductions de l' Écriture.

Il se dit, particulièrement, Des traductions que les écoliers font dans les colléges d' une langue ancienne en leur propre langue. Son fils a remporté le prix de version latine, de version grecque.

VERSION

VERSION dans le langage familier, se dit de La manière de raconter un fait. Cette version n' est pas fidèle. Votre version n' est pas la mienne. Il y a sur ce fait différentes versions.

VERSO. s. m.

VERSO. s. m. T. emprunté du latin, et qui signifie, La seconde page, le revers d' un feuillet. On le dit par opposition à Recto, qui signifie, La première page du feuillet. Vous trouverez ce passage folio 42 verso.

VERSTE. s. f.

VERSTE. s. f. Mesure itinéraire de Russie, qui vaut cinq cents toises. Mille verstes. Cette ville est à tant de verstes de telle autre.

VERT, ERTE. adj.

VERT, ERTE. adj. Qui est de la couleur des herbes et des feuilles des arbres. Drap vert. Satin vert. Lunettes vertes. Sur l' herbe verte. Sous la verte feuillée. Vert comme pré. Tout est vert au printemps. Des arbres toujours verts. Sauce verte. Autrefois on faisait porter le bonnet vert aux banqueroutiers.

VERT

VERT se dit aussi Des arbres, des plantes qui ont encore quelque séve. Cet arbre n' est pas mort comme vous le dites, il est encore vert. Du gazon encore vert.

Fig. et fam., Il est encore vert, se dit D' un homme âgé qui a encore de la vigueur.

VERT

VERT se dit également Du bois qui n' a pas encore perdu son humidité naturelle depuis qu' il est coupé. Ce bois ne brûlera pas, il est bien vert.

Pierres vertes, Pierres fraîchement tirées de la carrière. Cuir vert, Cuir qui n' a pas été corroyé.

Morue verte, Morue qui n' a pas été séchée.

VERT

VERT signifie aussi, Qui n' est pas encore dans la maturité requise. Ces fruits sont trop verts pour les cueillir. Des raisins encore tout verts.

Vin vert, Vin qui n' est pas encore assez mûr, assez fait.

Pois verts, Pois nouveaux, par opposition aux pois qui se gardent secs.

Fig. et fam., La verte jeunesse, Les premiers temps de la jeunesse, de la grande jeunesse. On dit aussi, Une verte vieillesse, Une vieillesse saine et robuste; et, dans un sens analogue, Ce vieillard est encore vert, c' est un homme encore vert.

Fig. et fam., C' est un vert galant, se dit D' un homme vif, alerte et vigoureux. Cet homme a la tête verte, c' est une tête verte, Il est vif, ardent, manquant de réflexion et d' expérience, il est étourdi, évaporé.

Prov. et fig., Il trouve les raisins trop verts, Il dénigre et fait semblant de dédaigner ce qu' il ne peut obtenir.

Prov. et fig., Entre deux vertes, une mûre, se dit Lorsque, entre deux ou plusieurs choses qui ne sont guère bonnes, il y en a une meilleure que les autres. Il allègue plusieurs excuses, entre deux vertes, une mûre.

VERT

VERT se prend encore figurément pour Ferme, résolu. C' est un homme vert, qui ne passe rien, il faut être exact avec lui. On dit dans le même sens, Faire une réponse bien verte, une verte réprimande.

VERT. s. m.

VERT. s. m. La couleur verte, la couleur des herbes et des feuilles des arbres. Vert brun. Vert foncé. Gros vert. Vert-dragon. Vert de mer. Vert d' eau. Vert-pré. Vert gai. Vert tendre. Vert naissant. Vert d' émeraude. Vert-pomme. Voilà un beau vert. Être habillé de vert. Aimer le vert. Cela tire sur le vert. Le vert réjouit la vue.

Vert de montagne, Terre verte, colorée par le cuivre.

VERT

VERT se dit aussi Des herbes qu' on fait manger vertes aux chevaux dans le printemps. Mettre des chevaux au vert. Faire prendre le vert à des chevaux. Leur faire quitter le vert. Les retirer du vert.

Fig. et fam., Manger son blé en vert, Manger son revenu d' avance.

Prov. et fig., Employer le vert et le sec dans une affaire, Recourir à tous les moyens, employer toutes ses ressources pour la faire réussir.

Jouer au vert, Jouer, dans le mois de mai, à une sorte de jeu où l' on est obligé, sous de certaines peines, d' avoir toujours sur soi quelques feuilles de vert cueillies le jour même, et où chacun tâche de surprendre son compagnon dans un temps où il n' a point de vert. Figurément et par allusion à ce jeu, Prendre quelqu' un sans vert, Le prendre au dépourvu.

VERT

VERT se dit encore de L' acidité du vin qui n' est pas encore bien mûr. Ce vin-là a da vert, mais ce vert se changera, tournera en séve.

VERT-DE-GRIS. s. m.

VERT-DE-GRIS. s. m. Sorte de rouille verte produite par un sel qui se forme à la surface des objets de cuivre, lorsqu' on néglige de les nettoyer, et surtout lorsqu' ils demeurent quelque temps exposés à l' action réunie de l' air et des acides. Le vert-de-gris est un poison.

Il se dit également d' Un composé d' oxyde de cuivre et d' acide acétique produit par l' action du cuivre sur le marc de raisin. C' est ce qu' on nomme autrement Verdet.

VERTÉBRAL, ALE. adj.

VERTÉBRAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport aux vertèbres. Colonne vertébrale. Canal vertébral. Moelle vertébrale. Nerfs vertébraux.

VERTÈBRE. s. f.

VERTÈBRE. s. f. T. d' Anat. Un des os qui, s' articulant les uns avec les autres, composent l' épine du dos, chez l' homme et chez un grand nombre d' animaux. La première, la seconde vertèbre. Les vertèbres du cou, des lombes, etc.

VERTÉBRÉ, ÉE.. adj.

VERTÉBRÉ, ÉE.. adj. T. d' Hist. nat. Il se dit Des animaux qui ont des vertèbres, par opposition à ceux qui n' en ont pas, tels que les mollusques, les vers, etc. Les animaux vertébrés.

VERTEMENT. adv.

VERTEMENT. adv. Avec fermeté, avec vigueur. Il lui parla, il lui répondit, il le réprimanda vertement. Cette place fut vertement attaquée.

VERTICAL, ALE. adj.

VERTICAL, ALE. adj. T. de Mathém. Perpendiculaire au plan de l' horizon. Ligne verticale. Les cercles verticaux. Cadran vertical. Plan vertical.

VERTICALEMENT. adv.

VERTICALEMENT. adv. Perpendiculairement au plan de l' horizon. Plan posé verticalement.

VERTICILLE. s. m.

VERTICILLE. s. m. T. de Botan. Assemblage de fleurs et de feuilles disposées circulairement autour d' un même point de la tige.

VERTICILLÉ, ÉE.. adj.

VERTICILLÉ, ÉE.. adj. T. de Botan. Qui forme des anneaux. Il se dit Des fleurs et des feuilles des plantes, lorsqu' elles naissent en verticilles autour de la tige. Feuilles verticillées.

VERTIGE. s. m.

VERTIGE. s. m. Tournoiement de tête, indisposition dans laquelle il semble à ceux qui en sont atteints, que toutes choses tournent autour d' eux, ou qu' ils tournent eux-mêmes. Quand on regarde du haut de cette tour en bas, on éprouve des vertiges. Il a des vertiges, le vertige. Il est sujet à des vertiges.

VERTIGE

VERTIGE signifie aussi figurément, Égarement de sens, folie momentanée. On ne passe point tout à coup d' une condition si humble à un rang si élevé, sans éprouver quelque vertige. Une sorte de vertige s' empara de tous les esprits.

Esprit de vertige, Esprit d' erreur, de folie, d' égarement. Il régnait alors un esprit de vertige.

VERTIGINEUX, EUSE

VERTIGINEUX, EUSE adj. T. de Médec. Qui a des vertiges, qui est sujet aux vertiges. Il est peu usité.

VERTIGO. s. m.

VERTIGO. s. m. Caprice, fantaisie. Quand son vertigo lui prend. Elle a de singuliers vertigos. Il est familier.

VERTIGO

VERTIGO se dit aussi d' Une maladie des chevaux. Ce cheval a le vertigo. Son cheval est mort du vertigo.

VERTU. s. f.

VERTU. s. f. Disposition ferme, constante de l' âme, qui porte à faire le bien et à fuir le mal. Vertu sublime, rare, éminente, héroïque, solide, éprouvée. Vertus naturelles, acquises, surnaturelles ou infuses. Les vertus des païens. C' est un homme de grande vertu, de haute vertu. Instruire, former à la vertu. S' avancer dans le chemin de la vertu. L' amour de la vertu. Embrasser la vertu. Pratiquer la vertu. Faire profession d' honneur et de vertu. Exemple de vertu. Des semences de vertu. Des actes de vertu. On a mis sa vertu à l' épreuve. Exercer sa vertu.

Il se dit aussi Des dispositions particulières propres à telle ou telle espèce de devoirs ou de bonnes actions. Vertu chrétienne. Vertu morale. Les quatre vertus cardinales. Les trois vertus théologales. La vertu de chasteté, d' humilité, de continence. Les vertus royales. Vertus guerrières. Vertus civiles. Vertus privées, publiques, domestiques. Vertu stoïque.

Il se dit quelquefois Des personnes vertueuses. Persécuter la vertu. Honorer la vertu. Récompenser la vertu.

Prov., Faire de nécessité vertu, Se résoudre à faire avec courage et de bonne grâce, une chose qui est désagréable, pénible, mais qu' on ne peut pas se dispenser de faire.

Fam., Vous avez bien de la vertu, se dit À quelqu' un qui vient de faire une chose pour laquelle on se sent de la répugnance.

VERTU

VERTU se prend quelquefois dans le sens particulier de Chasteté, pudicité; et il ne se dit guère qu' en parlant Des femmes. Au milieu d' un monde corrupteur, cette femme a su conserver sa vertu. Cette femme ne parle que de sa vertu. Sa laideur est le garant de sa vertu.

VERTU

VERTU signifie aussi, Une qualité qui rend propre à produire un certain effet, qui donne la force de produire quelque effet. Vertu occulte, secrète. Vertu spécifique. Les vertus des plantes, des minéraux. Cette plante a une grande vertu, a la vertu de guérir tel mal. La vertu magnétique. Ce remède n' a point de vertu.

Il n' a ni force ni vertu, se dit D' un homme sans courage et sans caractère.

Prov., Face d' homme porte vertu, La présence d' un homme sert bien à ses affaires.

VERTUS

VERTUS au pluriel, en termes de Théologie, est Le nom d' un des ordres de la hiérarchie céleste. Les Dominations, les Vertus, les Puissances, etc.

EN VERTU. loc. prépositive

EN VERTU. loc. prépositive En conséquence, à cause du droit, du pouvoir. Il a saisi en vertu d' un jugement. Il exerce en vertu de son droit, en vertu des pouvoirs qu' il a reçus. En vertu de telle loi, de telle ordonnance. En vertu de quoi prétendez-vous cela?

VERTUEUSEMENT. adv.

VERTUEUSEMENT. adv. D' une manière vertueuse. Elle a toujours vécu vertueusement. Il s' est conduit vertueusement dans cette occasion.

VERTUEUX, EUSE. adj.

VERTUEUX, EUSE. adj. Qui a de la vertu. Il est fort vertueux. Les hommes vertueux. Une femme vertueuse. Une âme vertueuse. Un coeur vertueux.

Il se dit quelquefois De ce qui est inspiré par la vertu. Une résolution, une action vertueuse.

Cette femme est vertueuse, Elle est chaste.

VERTUGADIN. s. m.

VERTUGADIN. s. m. Espèce de bourrelet que les dames portaient jadis au-dessous de leur corps de robe. On ne porte plus de vertugadins. Cela était bon du temps qu' on portait des vertugadins.

VERVE. s. f.

VERVE. s. f. Chaleur d' imagination qui anime le poëte, l' orateur, l' artiste dans la composition de leurs ouvrages. Verve poétique. Quand il est dans sa verve. Quand sa verve le tient. Être en verve. Entrer en verve. Parler, écrire de verve. Ce poëte a de la verve. Sa verve est refroidie. Sa verve s' éteint. Ce musicien, ce peintre manque de verve. Il y a de la verve dans cet ouvrage, mais une verve déréglée. Ce morceau a été fait de verve.

Il signifie aussi, familièrement, Caprice, bizarrerie, fantaisie. Quand sa verve le prend, lui prend. Quand il est dans sa verve. Ce sens est peu usité.

VERVEINE. s. f.

VERVEINE. s. f. Plante odorante, de la famille des Labiées, que les anciens employaient dans les cérémonies religieuses et dans les conjurations magiques.

VERVELLE. s. f.

VERVELLE. s. f. Espèce d' anneau qu' on met au pied d' un oiseau de fauconnerie, et sur lequel on grave le nom ou les armes de celui à qui l' oiseau appartient.

VERVEUX. s. m.

VERVEUX. s. m. T. de Pêche. Sorte de filet à prendre du poisson. Le verveux est une espèce de nasse de réseau soutenue sur des cerceaux.

VÉSANIE. s. f.

VÉSANIE. s. f. T. de Médec. Nom générique sous lequel plusieurs médecins comprennent les différentes espèces d' aliénations mentales.

VESCE. s. f.

VESCE. s. f. T. de Botan. Plante à fourrage, de la famille des Légumineuses, dont le grain est rond. Un fagot, une botte de vesce.

Il se dit aussi Du grain même. Un boisseau de vesce. Semer de la vesce. Donner de la vesce à la volaille.

VÉSICAL, ALE. adj.

VÉSICAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport à la vessie. Veines, artères vésicales.

VÉSICATOIRE. adj. des deux genres

VÉSICATOIRE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui fait venir des ampoules, qui détermine le soulèvement de l' épiderme. Onguent vésicatoire. Les emplâtres vésicatoires. Taffetas vésicatoire.

Il est aussi substantif masculin. Il faut lui appliquer, lui mettre un vésicatoire, des vésicatoires. Le vésicatoire n' a pas pris.

Il se dit, par extension, de La plaie causée par l' application du vésicatoire. Il a un vésicatoire au bras. Panser, supprimer un vésicatoire. Son vésicatoire ne rend plus.

VÉSICULE. s. f.

VÉSICULE. s. f. T. d' Anat. Sac membraneux semblable à une petite vessie. La vésicule du fiel. Le poumon est composé d' une infinité de petites vésicules. Les vésicules séminales.

En Ichthyologie, Vésicule aérienne, Sac membraneux rempli d' air, qu' on trouve dans la plupart des poissons, et qui est destiné à les rendre plus ou moins légers, selon qu' ils veulent monter ou descendre dans l' eau. On la nomme autrement Vessie natatoire.

VESOU. s. m.

VESOU. s. m. Le suc liquide qui sort de la canne à sucre écrasée par le moulin.

VESPÉRIE. s. f.

VESPÉRIE. s. f. Le dernier acte de théologie ou de médecine, que soutenait autrefois un licencié avant de prendre le bonnet de docteur, et où celui qui présidait donnait quelques avis, quelques instructions au répondant. Soutenir une vespérie.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Réprimande. Son père lui a fait une rude vespérie. Ce sens est peu usité depuis la suppression des vespéries.

VESPÉRISER. v. a.

VESPÉRISER. v. a. Réprimander quelqu' un. Il l' a terriblement vespérisé. S' il y retourne, il sera vespérisé. Il a vieilli.

VESPÉRISÉ, ÉE. participe

VESPÉRISÉ, ÉE. participe

VESPÉTRO. s. m.

VESPÉTRO. s. m. Sorte de ratafia, auquel on attribue un grand nombre de propriétés, et qui est surtout employé comme stomachique et carminatif. Une bouteille de vespétro.

VESSE. s. f.

VESSE. s. f. Vent d' une odeur désagréable, qui sort sans bruit par le derrière. Faire une vesse. Lâcher une vesse.

En Botan., Vesse-de-loup, ou Vesse-loup, Sorte de champignon qui n' est plein que de vent et de poussière. La poussière qui sort de la vesse-de-loup est regardée comme astringente.

VESSER. v. n.

VESSER. v. n. Lâcher une vesse. Il vesse. Il vesse comme un daim.

VESSEUR, EUSE. s.

VESSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui vesse, qui a l' habitude de vesser.

VESSIE. s. f.

VESSIE. s. f. Sac ou réservoir membraneux, servant à recevoir et à contenir l' urine. La vessie est située dans le bassin entre le rectum et l' os pubis. L' urine descend des reins dans la vessie par les uretères, et sort de la vessie par l' urètre. Le col de la vessie. Un ulcère à la vessie. Une pierre dans la vessie. Le catarrhe de la vessie.

Il se dit aussi de Cette partie tirée du corps de l' animal et desséchée. Vessie de cochon. Enfler une vessie. Les peintres mettent leurs couleurs dans des morceaux de vessie. Nager avec des vessies remplies d' air.

Prov., fig. et pop., Il veut faire croire que vessies sont lanternes, que des vessies sont des lanternes, se dit D' un homme qui veut faire croire des choses absurdes et bizarres. J' aimerais autant qu' on me donnât d' une vessie par le nez, se dit Pour marquer qu' on méprise des louanges fades et des complaisances basses.

VESSIE

VESSIE signifie encore, vulgairement, Une petite ampoule sur la peau. La poudre de cantharides fait élever des vessies.

Vessie natatoire. Voyez VÉSICULE.

VESSIGON. s. m.

VESSIGON. s. m. T. d' Art vétérinaire. Tumeur molle qui survient au jarret du cheval.

VESTA. s. f.

VESTA. s. f. T. d' Astron. Nom d' une planète fort petite qui fut découverte en 1807, par Olbers.

VESTALE. s. f.

VESTALE. s. f. Nom que les Romains donnaient à des vierges consacrées à la déesse Vesta. Une vestale qui manquait à la chasteté, était punie de mort.

Il se dit figurément, parmi nous, d' Une femme, d' une fille qui est d' une chasteté exemplaire. C' est une vestale. Elle fait la vestale. Elle se donne pour vestale.

VESTE. s. f.

VESTE. s. f. Vêtement qui se porte sous l' habit, et qui est à quatre pans, dont les deux de devant ont des poches. Veste de satin. Veste brodée. Le gilet a remplacé la veste.

Il se dit aussi d' Un habillement long que les Orientaux portent sous leur robe. Longue veste. Veste à la turque. Veste de drap d' or.

Il se dit encore d' Une sorte de vêtement qui tient lieu de l' habit, et dont les basques sont beaucoup plus courtes. Une veste d' ouvrier. Une veste de drap, de toile. Une veste de chasse. Être en veste.

VESTIAIRE. s. m.

VESTIAIRE. s. m. Le lieu où l' on serre les habits destinés aux religieux et aux religieuses, ou les costumes des membres d' un tribunal, d' une assemblée politique, etc. Le vestiaire d' un couvent. Le vestiaire de la chambre des pairs, de la chambre des députés.

VESTIAIRE

VESTIAIRE se dit aussi de La dépense que l' on fait pour les habits des religieux et des religieuses, ou de L' argent qu' on leur donne pour s' habiller.

VESTIBULE. s. m.

VESTIBULE. s. m. La pièce d' un édifice qui s' offre la première à ceux qui entrent, et qui sert de passage pour aller aux autres pièces. Un grand vestibule. Un beau vestibule. Il n' entra pas dans la salle, il demeura dans le vestibule.

VESTIBULE

VESTIBULE en termes d' Anatomie, Cavité de forme irrégulière qui fait partie du labyrinthe ou de l' oreille interne.

VESTIGE. s. m.

VESTIGE. s. m. Empreinte du pied d' un homme ou d' un animal, marquée dans l' endroit où il a marché. Il n' y paraît aucun vestige. Il est plus usité au pluriel. Je vois des vestiges d' homme. On l' emploie surtout dans le style soutenu.

Fig., Suivre les vestiges de quelqu' un, L' imiter. Il a suivi les vestiges de ses aïeux.

VESTIGE

VESTIGE se dit, par extension, de Certaines marques qui restent sur la terre, et qui montrent qu' il y a eu dans le lieu où elles se trouvent des maisons, des fortifications, des remparts, des retranchements, etc. Il y avait là autrefois un château, une ville, on en voit encore les vestiges. J' ai remarqué dans ce pays des vestiges de plusieurs camps des Romains, de vieux vestiges, d' anciens vestiges. Vous dites qu' il y a eu là une église; il n' en paraît, il n' en reste aucun vestige, pas le moindre vestige. Il n' en reste pas vestige. En reste-t-il quelque vestige? Il n' y en a pas vestige.

Il s' emploie figurément, au sens moral. On ne trouve aucun vestige de ce fait dans l' histoire. On trouve dans leur pays des vestiges de cette religion, de cette coutume, de cette opinion. Il ne restait pas chez ce peuple un seul vestige de civilisation, un seul vestige de sa grandeur passée. Les derniers vestiges de cette révolution ont disparu, sont effacés.

VÊTEMENT. s. m.

VÊTEMENT. s. m. Habillement, ce qui sert à couvrir le corps. Un vêtement léger, chaud, commode. Un vêtement bien singulier. Changer de vêtement. Le grand prêtre déchira ses vêtements. Les vêtements sacerdotaux.

VÉTÉRAN. s. m.

VÉTÉRAN. s. m. Il se disait, chez les Romains, Des soldats qui, après avoir servi un certain temps, obtenaient leur congé et les récompenses dues à leurs services. La république, dans un si pressant besoin, fit reprendre les armes aux vétérans.

Il se dit, parmi nous, Des soldats qui, en considération de leurs années de service ou pour quelque autre cause, ont été admis dans de certaines compagnies chargées d' un service tranquille et sédentaire. Un vétéran. Une compagnie de vétérans. Entrer dans les vétérans. Capitaine de vétérans.

VÉTÉRAN

VÉTÉRAN se disait autrefois Des anciens officiers de magistrature qui, après avoir servi un certain temps, jouissaient encore, en vertu des lettres du prince, d' une partie des prérogatives de leurs charges, quoiqu' ils ne les possédassent plus. Il était vétéran. Il jouissait des droits de vétéran. Lettres de vétéran.

Il se disait aussi, dans quelques Académies, de Certains membres qui renonçaient à leur place d' académiciens, et en conservaient les honneurs.

Dans les Colléges, Un vétéran de rhétorique, de seconde, etc., Un élève qui étudie une seconde année en rhétorique, en seconde, etc.

VÉTÉRANCE. s. f.

VÉTÉRANCE. s. f. Qualité de vétéran. La vétérance s' acquiert par un certain nombre d' années de service. Lettres de vétérance.

VÉTÉRINAIRE. adj. des deux genres

VÉTÉRINAIRE. adj. des deux genres Il ne se dit qu' en parlant De la médecine des chevaux, des bestiaux, et généralement des animaux domestiques. Médecine vétérinaire. Art vétérinaire. École vétérinaire. Artiste, médecin vétérinaire.

Il se dit substantivement d' Un artiste vétérinaire, de celui qui connaît et qui traite les maladies des chevaux et des bestiaux. Il faut mener ce cheval, ce boeuf chez le vétérinaire.

VÉTILLARD, ARDE. s.

VÉTILLARD, ARDE. s. Voyez VÉTILLEUR.

VÉTILLE. s. f.

VÉTILLE. s. f. Bagatelle, chose de peu de conséquence, de nulle conséquence. Il ne s' amuse qu' à des vétilles. La moindre vétille l' arrête. Il est familier.

VÉTILLER. v. n.

VÉTILLER. v. n. S' amuser à des vétilles. Il ne fuit que vétiller. Il vétille toujours.

Il signifie aussi, Faire des difficultés sur de petites choses. On ne peut rien faire avec lui, parce qu' il ne cesse de vétiller.

VÉTILLEUR, EUSE. s.

VÉTILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui s' amuse à des vétilles ou à de petites difficultés. C' est un grand vétilleur. Ce n' est qu' un vétilleur. C' est une petite vétilleuse.

VÉTILLEUX, EUSE. adj.

VÉTILLEUX, EUSE. adj. Qui demande qu' on prenne des soins minutieux, qu' on fasse attention aux plus petits détails. Ouvrage vétilleux. Occupation vétilleuse.

Il se dit aussi Des personnes qui s' amusent, qui s' arrêtent à des vétilles. Cet homme-là est bien vétilleux, est trop vétilleux. C' est un esprit vétilleux.

VÊTIR. v. a.

VÊTIR. v. a. (Je vêts, tu vêts, il vêt; nous vêtons, vous vêtez, ils vêtent. Je vêtais. Je vêtis. J' ai vêtu. Je vêtirai. Vêts; vêtons, vêtez. Que je vête. Que je vêtisse. Vêtant. Le singulier du présent de l' indicatif et l' impératif ne sont guère usités.) Habiller, donner des habits à quelqu' un. C' est une des oeuvres de miséricorde de vêtir les pauvres, de vêtir les nus. À son enterrement, on a vêtu douze pauvres. Il est obligé de nourrir et de vêtir ses enfants.

Vêtir un enfant, Lui donner sa première robe. Cet enfant devient fort, il est temps de le vêtir. Cette manière de parler est peu usitée.

Vêtir une robe, une soutane, une camisole, etc., Mettre sur soi une robe, une soutane, une camisole, etc.

VÊTIR

VÊTIR s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Mettre son habillement sur soi, s' habiller. Il est longtemps à se vêtir. Vêtez-vous promptement. Vous vous êtes vêtu trop légèrement pour la saison. Que ne vous vêtez-vous mieux? Il faut se vêtir selon son état.

Se vêtir à la française, à la turque, etc., Suivre la mode des Français, des Turcs, etc., dans ses habillements.

VÊTU, UE. participe

VÊTU, UE. participe Vous voilà bien vêtu pour votre hiver. Vous voilà bien vêtu, mal vêtu. Vous êtes richement vêtue, vêtue chaudement.

Il se dit particulièrement en parlant Des habits de dignité. Le roi était vêtu de ses habits royaux.

L' oignon est fort vêtu cette année, Ses enveloppes sont plus épaisses et plus nombreuses qu' à l' ordinaire. Les jardiniers disent proverbialement, Quand l' oignon est fort vêtu, c' est signe de grand hiver.

Prov., Être vêtu comme un oignon, Avoir plusieurs vêtements l' un sur l' autre.

VETO

VETO (On prononce Véto.) Mot emprunté du latin, qui signifie, Je m' oppose, j' empêche. C' était la formule qu' employait à Rome tout tribun du peuple, lorsqu' il s' opposait aux décrets du sénat, ou aux actes des magistrats. Cette formule s' était conservée dans les diètes de Pologne, où chaque nonce pouvait, en la prononçant, arrêter toute délibération législative. On l' emploie aujourd' hui, en parlant De certains gouvernements, pour exprimer Le refus que fait le roi ou chef de l' État, de sanctionner une loi proposée ou adoptée par le parlement, par les chambres. En Angleterre, le roi a le veto, le droit de veto. Le roi a mis le veto, son veto à cette loi. Il a usé de son veto en cette occasion.

Veto absolu, veto suspensif, La faculté de refuser à un acte législatif le caractère de loi, ou pour toujours, ou pour un temps limité.

Par extension, Chaque chambre a le veto sur l' autre, A le droit de refuser un projet proposé ou approuvé par l' autre chambre.

Fig. et fam., J' y mets mon veto, Je m' oppose à cela.

VÊTURE. s. f.

VÊTURE. s. f. Cérémonie qui se fait dans les couvents, lorsqu' on donne l' habit à un religieux, à une religieuse, et qui précède communément d' une année la profession solennelle. Assister à une vêture. Prêcher une vêture. On dit plus ordinairement, Prise d' habit.

VÉTUSTÉ. s. f.

VÉTUSTÉ. s. f. Ancienneté. Il se dit principalement en parlant Des choses que le laps de temps a fait dépérir, a détériorées. Cette chapelle, cet arbre tombe de vétusté. Ses titres périssent de vétusté.

VÉTYVER. s. m.

VÉTYVER. s. m. T. de Botan. Nom d' une plante graminée, dont les racines très-odorantes servent à préserver le linge et les vêtements de l' atteinte des insectes.

VEUF, EUVE. adj.

VEUF, EUVE. adj. (F se prononce, même au pluriel.) Celui dont la femme est morte, et qui n' est point remarié; Celle dont le mari est mort, et qui n' est point remariée. Un homme veuf. Une femme veuve. Il est veuf. Elle est veuve pour la seconde fois. Elle est veuve d' un tel.

Il est souvent employé substantivement. Elle va épouser un veuf. Une pauvre veuve désolée. Riche veuve. Dieu est le protecteur des veuves et des orphelins. Protéger, dépouiller la veuve et l' orphelin.

Prov. et fig., Le denier de la veuve, Ce qu' on donne en prenant sur son nécessaire. Je vous donne peu, mais c' est le denier de la veuve.

VEUF

VEUF s' emploie quelquefois figurément, et signifie, Privé de. Cette église est veuve de son évêque.

Dans un sens particulier, Église veuve, Église collégiale qui a été cathédrale, et dans laquelle il y avait anciennement un évêque. L' église de Saint-Quentin était une église veuve.

VEUVE

VEUVE parmi les Fleuristes, est le nom d' Une tulipe panachée de blanc et de violet, et celui d' Une espèce de scabieuse à fleurs d' un noir pourpré.

VEULE. adj. des deux genres

VEULE. adj. des deux genres Mou, faible. Je me sens tout veule. Ce sens a vieilli.

Il se dit aussi, en termes de Jardinage, D' une terre trop légère, et Des branches longues et faibles. Terre veule. Branches veules.

VEUVAGE. s. m.

VEUVAGE. s. m. État de l' homme dont la femme est morte, et qui n' est point remarié; ou de la femme dont le mari est mort, et qui n' est point remariée. Triste veuvage. Long veuvage. Perpétuel veuvage. Durant son veuvage.

VEXATION. s. f.

VEXATION. s. f. Action de vexer. Le procès qu' on lui fait est une vexation manifeste, une pure vexation. Il a été puni de ses vexations. Exercer, commettre des vexations. Éprouver, essuyer des vexations.

VEXATOIRE. adj. des deux genres

VEXATOIRE. adj. des deux genres Qui a le caractère de la vexation. Impôt vexatoire. Administration vexatoire.

VEXER. v. a.

VEXER. v. a. Tourmenter, faire de la peine injustement à quelqu' un. Ce seigneur vexait ses vassaux. Cet homme se plaît à vexer tous ceux qui lui sont subordonnés.

Pop., Cela me vexe, je suis vexé de cela, Cela me fait de la peine, me contrarie.

VEXÉ, ÉE. participe

VEXÉ, ÉE. participe

VIABILITÉ. s. f.

VIABILITÉ. s. f. T. de Médec. légale. État, qualité de l' enfant viable.

VIABLE. adj. des deux genres

VIABLE. adj. des deux genres T. de Médec. légale. Qui est assez fort, dont les organes sont assez bien conformés pour faire espérer qu' il vivra. Un enfant né avant le septième mois n' est pas viable.

VIAGER, ERE. adj.

VIAGER, ERE. adj. Qui est à vie, dont on ne doit jouir que durant sa vie. Rente viagère. Pension viagère. Il a mis tout son bien à fonds perdu, il n' a qu' un revenu viager.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Il n' a que du viager. Il a mis tout son bien en viager.

VIANDE. s. f.

VIANDE. s. f. La chair des animaux terrestres et des oiseaux dont on se nourrit. Le mouton est une bonne viande. Le cerf est une viande grossière, de mauvais suc. Viande délicieuse, délicate, exquise, fort nourrissante. De bonne viande. De belle viande. Viande mortifiée. Viande fraîche, fraîche tuée. Viande trop faite. Viande gâtée. Viande bouillie, rôtie, grillée, chaude, froide. Viande bien apprêtée. Viande de bon goût, de mauvais goût, savoureuse, indigeste, de dure digestion. La fumée des viandes. Table couverte, chargée de viandes. Un plat de viande. Laisser sécher, laisser brûler de la viande. Animer le feu pour donner couleur à la viande. Ce pourvoyeur a fait marché pour fournir la grosse et la menue viande. Abstinence de viande. On ne mange point de viande en carême. On servit beaucoup de viandes à ce repas. Viande piquée, lardée, bardée, etc. Distribuer la viande aux troupes. Ces soldats ont pris la viande pour deux jours. Acheter de la viande à la livre, à la main.

Viande neuve, Viande qui est servie pour la première fois. Ce hachis est de viande neuve.

Viande blanche, La viande de volaille, de lapin, de veau, etc. Viande noire, La viande de lièvre, de bécasse, de sanglier, etc. Grosse viande, ou Viande de boucherie, Le boeuf, le veau, le mouton. Menue viande, La volaille, le gibier, etc.

Viande faisandée, hasardée, Viande de gibier qui est près de se gâter.

VIANDE

VIANDE se dit quelquefois, en général, de Toutes les chairs, soit des animaux terrestres et des oiseaux, soit des poissons, qui servent à la nourriture. Le saumon n' est pas une viande de malade.

Viandes de carême, Le poisson salé, la morue, le hareng, le saumon, etc. Faire provision de viandes de carême.

Chez le Roi, La viande est servie, se disait les jours maigres comme les jours gras. On y disait aussi, Aller à la viande, Aller chercher les plats qu' on devait servir sur table.

Fig. et fam., Viande creuse, Mets qui ne nourrit point, qui n' est point solide. La crème fouettée est une viande creuse pour un homme de bon appétit. Il se dit aussi Des divertissements qu' on propose à une personne qui a besoin de manger. La musique est une viande bien creuse pour un homme qui a faim. On dit de même, Se repaître de viandes creuses, Se remplir d' imaginations chimériques et d' espérances mal fondées.

Prov. et fig., Ce n' est pas viande prête, se dit D' une chose qu' on attend, qu' on espère, et que cependant on ne peut pas avoir sitôt. C' est un mangeur de viandes apprêtées, se dit D' un fainéant qui aimerait à bien vivre sans se donner la peine de gagner sa vie. Ce n' est pas viande pour ses oiseaux, se dit D' une chose à laquelle un homme ne peut pas prétendre.

VIANDER. v. n.

VIANDER. v. n. T. de Vénerie. Pâturer. Il ne se dit que Des cerfs et autres bêtes fauves. Le cerf va viander la nuit. Le cerf a viandé cette nuit dans cette prairie.

VIANDIS. s. m.

VIANDIS. s. m. T. de Vénerie. Pâture du cerf et d' autres bêtes fauves; brout de la superficie du jeune taillis. Quand le cerf est au viandis. On reconnaît les cerfs à leur viandis.

VIATIQUE. s. m.

VIATIQUE. s. m. Provisions ou argent qu' on donne à quelqu' un pour un voyage. On lui a donné cent écus pour son viatique. Il est vieux, et n' était guère usité que chez les religieux.

Il signifie, figurément et absolument, Le sacrement de la sainte eucharistie, quand on l' administre aux malades qui sont en péril de mort. On lui a donné le viatique. Porter le viatique à un malade. Ce malade a reçu le saint viatique. Il a reçu Notre-Seigneur en viatique. Il a communié en viatique, Sans avoir été obligé d' être à jeun.

VIBORD. s. m.

VIBORD. s. m. T. de Marine. Grosse planche posée de champ, qui borde et embrasse le pont supérieur d' un vaisseau, le tillac, et qui lui sert de parapet.

VIBRANT, ANTE. adj.

VIBRANT, ANTE. adj. Qui vibre, qui est mis en vibration. Corde vibrante.

En Médec., Pouls vibrant, Pouls qui est grand, dur, et qui frappe les doigts comme le ferait une colonne de mercure qui remplirait l' artère.

VIBRATION. s. f.

VIBRATION. s. f. T. de Physiq. Mouvement alternatif qui fait décrire à un point ou à un corps des excursions rapides et successivement réitérées, autour d' un certain état de repos. On l' emploie surtout au pluriel. Les vibrations d' une corde sonore, d' un diapason, de la membrane de l' ouïe. On dit aussi, mais rarement, Les vibrations d' un pendule: cette sorte de mouvement étant en général peu rapide, le terme d' Oscillation lui convient mieux.

VIBRER. v. n.

VIBRER. v. n. T. de Physiq. Exécuter des vibrations. Cette corde a longtemps vibré.

VICAIRE. s. m.

VICAIRE. s. m. Celui qui est établi sous un supérieur pour tenir sa place en certaines fonctions. Il y avait des princes qui se disaient vicaires de l' empire d' Allemagne.

Il se dit plus ordinairement de Celui qui fait des fonctions ecclésiatiques sous un supérieur. Vicaire perpétuel d' une paroisse. Vicaire amovible. Le curé et son vicaire. Grand vicaire, vicaire général d' un archevêque, d' un évêque, d' un abbé.

Vicaire apostolique. Titre que le pape confère à un ecclésiastique, dans des pays hérétiques ou infidèles, pour veiller sur la religion.

Dans certaines Communautés, Le père vicaire, Le religieux qui en l' absence du supérieur en fait les fonctions.

Dans l' Église catholique, Le vicaire de JÉSUS-CHRIST, Le pape.

À Rome, Cardinal-vicaire, Le cardinal à qui le pape a confié particulièrement l' administration ecclésiastique de la ville de Rome.

VICAIRIE. s. f.

VICAIRIE. s. f. La fonction du vicaire d' une paroisse. Il signifie la même chose que Vicariat, mais il est moins usité. Il y avait aussi, dans certaines églises cathédrales, des bénéfices appelés Vicairies.

VICARIAL, ALE. adj.

VICARIAL, ALE. adj. Qui a rapport au vicariat. Fonctions vicariales.

VICARIAT. s. m.

VICARIAT. s. m. Fonction, emploi du vicaire. Le vicariat de l' Empire en telle province. Le vicariat de telle paroisse est bon. L' évêque l' a élevé au grand vicariat du diocèse.

Il signifie quelquefois, Le territoire sur lequel s' étend le pouvoir du vicaire, soit séculier, soit ecclésiastique. Tel prince était vicaire de l' Empire en tels et tels pays, et, dans tout son vicariat, il avait tels et tels droits. Les cures du grand vicariat de Pontoise. Le grand vicariat de Moulins.

VICARIER. v. n.

VICARIER. v. n. Faire les fonctions de vicaire dans une paroisse. Il a vicarié pendant dix ans.

Il signifie, figurément et familièrement, Être réduit à une place subalterne. Je suis las de vicarier.

VICE. s. m.

VICE. s. m. Défaut, imperfection. Vice de nature. Vice de conformation. Vice de construction. Cette maladie vient d' un vice du sang. Ce cheval n' a point de vices. Vice rédhibitoire. Il y a un vice considérable dans cet acte. Vice de forme. Vice de style. Vice de raisonnement. Vice de prononciation. Vice de caractère. Vice de coeur.

Il signifie aussi, Faute, comme dans cette phrase, C' est un vice de clerc. Cette acception a vieilli: on dit, Un pas de clerc.

VICE

VICE s' emploie absolument pour signifier, dans l' homme, Une disposition habituelle au mal; et, en ce sens, il est opposé à Vertu. Se plonger dans le vice. Haïr, quitter le vice. C' est le vice de la nation. L' ivrognerie est un vilain vice. Ce n' est pas son vice. Il s' est abandonné, livré à toutes sortes de vices. Il a tous les vices. Cacher, déguiser ses vices.

Prov., Nul sans vice. On dit aussi, Pauvreté n' est pas vice.

VICE

VICE signifie, dans un sens plus étroit, La débauche, le libertinage. Croupir dans le vice. Veut-il donc mourir dans le vice et dans le désordre?

Prov., Le vice l' a quitté, mais il n' a pas quitté le vice, se dit D' un homme qui conserve ses inclinations vicieuses, quoiqu' il ne puisse les satisfaire.

VICE

VICE se dit quelquefois Des personnes vicieuses. Gourmander, punir, châtier le vice. Protéger, autoriser le vice. Honorer le vice.

VICE-AMIRAL. s. m.

VICE-AMIRAL. s. m. Officier de marine dont le grade est au-dessous de celui d' amiral, et répond au grade de lieutenant général dans les armées de terre. Le grade de vice-amiral. Il fut nommé vice-amiral. Il y avait autrefois, dans la marine française, un vice-amiral du Ponant, et un vice-amiral du Levant.

Il se dit aussi Du second vaisseau de la même flotte. Il servait sur le vice-amiral.

VICE-AMIRAUTÉ. s. f.

VICE-AMIRAUTÉ. s. f. Charge, grade de vice-amiral. Il obtint la vice-amirauté du Levant.

VICE-BAILLI. s. m.

VICE-BAILLI. s. m. Officier de robe courte, qui faisait la fonction de prévôt des maréchaux, et qui jugeait les cas prévôtaux. Charge de vice-bailli.

VICE-CHANCELLER. s. m.

VICE-CHANCELLER. s. m. Celui qui fait la fonction de chancelier en l' absence de cet officier ou dignitaire. Vice-chancelier de Lithuanie, de Pologne. Le cardinal qui gouverne la chancellerie de Rome est appelé Vice-chancelier.

VICE-CONSUL. s. m.

VICE-CONSUL. s. m. Celui qui supplée le consul en son absence, ou qui fait les fonctions de consul dans les lieux où il n' y a point de consul. Le consul et le vice-consul de France à Cadix, à Lima. La France n' est représentée que par des vice-consuls dans les villes de Pesaro, d' Ancône, de Rimini, de Ravenne, etc. Vice-consul d' Espagne à Bayonne.

VICE-CONSULAT. s. m.

VICE-CONSULAT. s. m. Emploi de vice-consul. Il a exercé dix ans le vice-consulat de tel endroit.

VICE-GÉRANT. s. m.

VICE-GÉRANT. s. m. Celui qui supplée le gérant en son absence, ou qui le seconde lorsqu' il est présent.

VICE-GÉRENT. s. m.

VICE-GÉRENT. s. m. Celui qui tient la place de l' official en son absence. La sentence fut prononcée par le vice-gérent de l' officialité de Paris.

VICE-LÉGAT. s. m.

VICE-LÉGAT. s. m. Prélat établi par le pape pour exercer les fonctions du légat en l' absence de celui-ci. Vice-légat de Bologne. Vice-légat d' Urbin.

VICE-LÉGATION. s. f.

VICE-LÉGATION. s. f. Emploi de vice-légat. Le pape a donné la vice-légation de la Romagne à...

VICENNAL, ALE. adj.

VICENNAL, ALE. adj. Qui est de vingt ans, qui se fait après vingt ans. Il est peu usité.

VICE-PRÉSIDENCE. s. f.

VICE-PRÉSIDENCE. s. f. Les fonctions, la dignité de vice-président. Il fut nommé à la vice-présidence.

VICE-PRÉSIDENT. s. m.

VICE-PRÉSIDENT. s. m. Celui qui, dans certaines compagnies ou assemblées, exerce la fonction du président en son absence. Vice-président du conseil aulique. Vice-président d' une académie, d' un tribunal. À l' ouverture de chaque session, la chambre des députés nomme un président et quatre vice-présidents.

VICE-REINE. s. f.

VICE-REINE. s. f. La femme du vice-roi. Vice-reine du Pérou.

Il se dit aussi d' Une princesse qui gouverne avec l' autorité d' un vice-roi. Il y avait en Portugal une vice-reine, lors de la révolution de 1640.

VICE-ROI. s. m.

VICE-ROI. s. m. Gouverneur d' un État qui a ou qui a eu le titre de royaume. L' Espagne avait un vice-roi au Pérou, au Mexique. Vice-roi de Valence. Vice-roi de Sicile.

Il se dit aussi Du gouverneur de quelques provinces, quoiqu' elles n' aient pas eu le titre de royaume. Vice-roi de Catalogne.

VICE-ROYAUTÉ. s. f.

VICE-ROYAUTÉ. s. f. Dignité de vice-roi. Le roi d' Espagne lui avait donné la vice-royauté du Mexique.

Il se dit aussi Du pays gouverné par un vice-roi. La vice-royauté du Pérou. La vice-royauté de la Catalogne.

VICE-SÉNÉCHAL. s. m.

VICE-SÉNÉCHAL. s. m. Officier de robe courte, qui faisait la fonction de prévôt des maréchaux, et qui jugeait les cas prévôtaux. C' était en quelques provinces la même fonction que celle de vice-bailli en d' autres.

VICE VERSÂ

VICE VERSÂ (On prononce Vicé.) Mots latins dont on se sert adverbialement pour signifier, Réciproquement. Il y a des personnes dont la figure attire et le caractère repousse, et vice versâ.

VICIER. v. a.

VICIER. v. a. Gâter, corrompre. Il ne se dit guère que dans certaines phrases de Jurisprudence, où il signifie, Rendre nul, rendre défectueux. Cette omission ne vicie pas l' acte. C' est une règle de droit, que ce qui abonde ne vicie pas.

VICIÉ, ÉE. participe

VICIÉ, ÉE. participe Il signifie, en termes de Médecine, Gâté, altéré. Il a dans le corps quelque partie viciée. Cette maladie vient de ce que le sang est vicié.

VICIEUSEMENT. adv.

VICIEUSEMENT. adv. D' une manière vicieuse.

VICIEUX, EUSE. adj.

VICIEUX, EUSE. adj. Qui a quelque vice, quelque défaut, quelque imperfection. Conformation vicieuse. Contrat vicieux. Clause vicieuse. Une méthode vicieuse. Une façon de parler vicieuse.

Cercle vicieux, Manière défectueuse de raisonner, qui consiste à supposer d' abord ce qu' on doit prouver, et ensuite à donner pour preuve ce qu' on a supposé.

VICIEUX

VICIEUX se dit aussi Des chevaux, mulets, et autres bêtes de voiture, qui mordent et ruent, qui sont ombrageux ou rétifs. Ce cheval est vicieux. Il deviendra vicieux.

VICIEUX

VICIEUX signifie encore, Qui a une disposition habituelle au mal, et particulièrement à la débauche et au libertinage. Cet homme est fort vicieux. Un caractère vicieux.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Le vicieux se plaît dans son vice.

VICIEUX

VICIEUX se dit également Des choses qui tiennent du vice, qui ont rapport au vice. Penchants vicieux. Inclinations vicieuses. Goûts vicieux.

VICINAL, ALE. adj.

VICINAL, ALE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Chemin vicinal, Chemin qui sert de moyen de communication entre plusieurs villages. L' entretien des chemins vicinaux.

VICISSITUDE. s. f.

VICISSITUDE. s. f. Révolution, changement de choses qui se succèdent les unes aux autres. La vicissitude des saisons. Sa vie est une vicissitude continuelle de repos et de travail, de plaisirs et de peines, de sagesse et de folie, etc.

Il signifie aussi, L' instabilité, la mutabilité des choses humaines, la disposition qu' elles ont à changer très-promptement de mal en bien, de bien en mal. De roi il devint esclave, voilà un étrange effet de la vicissitude des choses humaines.

Il se dit aussi de Ces changements mêmes. Voilà une terrible vicissitude. Dans ce sens, il s' emploie plus ordinairement au pluriel; et alors il se dit plutôt pour Un changement de bien en mal, que pour Un changement de mal en bien. Éprouver, subir des vicissitudes. Passer par beaucoup de vicissitudes. Être exposé à toutes sortes de vicissitudes. Il a connu toutes les vicissitudes de la fortune. Chez toutes les nations la langue suit les vicissitudes des moeurs.

Il y a beaucoup de vicissitudes dans son humeur, se dit D' une personne très-changeante.

VICOMTE. s. m.

VICOMTE. s. m. Il se disait Du seigneur d' une terre qui avait le titre de vicomté. Le vicomte de tel lieu.

Il signifiait aussi dans quelques pays, comme en Normandie, La même chose que Prévôt royal dans les autres provinces. Vicomte de Caen. Vicomte de Gisors. Etc.

VICOMTE

VICOMTE est aujourd' hui Un simple titre de noblesse au-dessous de comte et au-dessus de baron.

VICOMTÉ. s. f.

VICOMTÉ. s. f. Titre de noblesse attaché à une terre. Terre érigée en vicomté.

Il signifiait aussi, Le ressort et l' étendue de la juridiction des juges qu' on nommait Vicomtes. La vicomté de Paris.

VICOMTESSE. s. f.

VICOMTESSE. s. f. La femme d' un vicomte, ou Celle qui de son chef possédait une vicomté. Madame la vicomtesse de...

VICTIMAIRE. s. m.

VICTIMAIRE. s. m. T. d' Antiq. Celui qui faisait les apprêts du sacrifice, et qui frappait les victimes d' après l' ordre du sacrificateur.

VICTIME. s. f.

VICTIME. s. f. On appelait ainsi, dans l' ancienne Loi, Les animaux qu' on immolait et que l' on offrait en sacrifice. Victime propitiatoire. Victime d' expiation. Le sang des victimes. Le lieu où l' on égorgeait les victimes.

Il se dit aussi Des animaux et des hommes que les païens offraient en sacrifice à leurs dieux. Le consul immola plusieurs victimes. Gélon, ayant vaincu les Carthaginois, exigea qu' ils ne sacrifieraient plus de victimes humaines.

La victime offerte pour le salut des hommes, Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST.

VICTIME

VICTIME se dit figurément de Celui qui est sacrifié aux intérêts, aux passions d' autrui, ou à qui ses propres passions sont funestes, ou même à qui sa vertu devient fatale. Ses partisans l' ayant abandonné, il a été la victime de l' accommodement. Il fut la victime du ressentiment de cet homme puissant. Il est devenu, il est la victime de la calomnie. Cet enfant est une victime que son père a immolée à son ambition. Il a péri victime de ses excès, de son imprudence. Il a été la victime de sa bonne foi, de sa générosité.

VICTOIRE. s. f.

VICTOIRE. s. f. Avantage qu' on remporte à la guerre sur les ennemis, dans une bataille, un combat. Victoire sanglante. Victoire douteuse. Pleine victoire. Victoire complète. La victoire a coûté cher. Remporter la victoire. Chant de victoire. La victoire est à nous. Courir de victoire en victoire. La victoire fut longtemps disputée et resta indécise. Il n' a pu goûter les fruits de sa victoire. Cette campagne fut une suite de victoires.

Il se dit aussi de Tout avantage qu' on remporte sur un rival, sur un concurrent, etc. Après une longue discussion, il a remporté la victoire.

Fig., Remporter la victoire sur ses passions, sur soi-même, Surmonter ses passions, les assujettir à la raison.

Fam., Chanter victoire, Se glorifier du succès. Il s' est trop hâté de chanter victoire. Il ne faut pas chanter victoire avant le temps.

VICTOIRE

VICTOIRE est aussi Le nom d' une divinité des anciens païens, qui la représentaient sous la figure d' une femme ayant des ailes, et tenant une couronne d' une main, une palme de l' autre. Le temple de la Victoire. Une statue de la Victoire. Les Romains sacrifiaient à la Victoire. Derrière la statue du prince il y a une Victoire qui lui met sur la tête une couronne de laurier.

VICTOIRE

VICTOIRE s' emploie, par personnification, dans plusieurs phrases figurées. La victoire s' est déclarée pour lui. La victoire le suit partout. Enchaîner la victoire. Les palmes, les trophées de la victoire.

VICTORIEUSEMENT. adv.

VICTORIEUSEMENT. adv. D' une manière victorieuse. On ne l' emploie guère qu' au figuré. Il l' a réfuté victorieusement. Il est sorti victorieusement de cette méchante affaire.

VICTORIEUX, EUSE. adj.

VICTORIEUX, EUSE. adj. Qui a remporté la victoire. Il revint victorieux. Il est sorti victorieux de cette entreprise. Armée victorieuse. Troupes victorieuses. Le parti victorieux.

Il s' emploie aussi figurément. La raison n' est pas toujours victorieuse des passions. Moyens victorieux. Preuves victorieuses. Il avait l' air victorieux.

VICTUAILLE. s. f. coll.

VICTUAILLE. s. f. coll. Provisions servant à la nourriture des hommes. Voilà bien de la victuaille. Il est familier et peu usité.

Il se disait autrefois, au pluriel, en parlant Des vivres qu' on charge sur un navire. Faire provision de victuailles. Avoir soin des victuailles. Nous mouillâmes à tel endroit pour faire des victuailles. Voyez VIVRES.

VIDAME. s. m.

VIDAME. s. m. Celui qui anciennement tenait des terres d' un évêché, à condition de défendre le temporel de l' évêque, et de commander ses troupes. Le vidame d' Amiens. Le vidame de Chartres. Plusieurs évêques avaient des vidames.

Il a continué longtemps à se dire de Celui qui possédait quelqu' une de ces terres, demeurée érigée en fief héréditaire. Avant la révolution, il n' y avait plus que cinq ou six vidames en France.

VIDAMÉ. s. m. ou VIDAMIE. s. f.

VIDAMÉ. s. m. ou VIDAMIE. s. f. Dignité de vidame. Le vidamé d' Amiens. La vidamie de Chartres.

VIDANGE. s. f.

VIDANGE. s. f. Action de vider. Ceux qui ont acheté une coupe de bois, n' ont qu' un certain temps pour la vidange. Faire marché pour la vidange d' une fosse. La vidange des terres.

Il signifie aussi, L' état d' un vase qui n' est pas plein. Un tonneau en vidange. Vous avez laissé cette bouteille en vidange. On le dit également De la liqueur. Ce vin est en vidange.

VIDANGES

VIDANGES au pluriel, signifie, Les immondices, les ordures retirées d' un lieu qu' on vide ou qu' on nettoie. Les vidanges d' une fosse.

VIDANGES

VIDANGES en termes de Médecine, se dit Des évacuations que les femmes ont après l' accouchement.

VIDANGEUR. s. m.

VIDANGEUR. s. m. Celui qui vide les fosses des privés. Il faut faire venir les vidangeurs pour nettoyer les lieux.

VIDE. adj. des deux genres

VIDE. adj. des deux genres Qui n' est pas rempli, qui n' est rempli que d' air. Place, espace vide. Muid, tonneau vide. La bouteille est à moitié vide, est presque vide. Il a le ventre vide, l' estomac vide. Il n' y a plus personne dans la maison, dans la chambre, elle est vide. Sa bourse est vide, est entièrement vide.

Avoir la tête vide, Avoir peu d' idées, peu de sens. Avoir le cerveau vide, Éprouver la faiblesse de tête que produit le manque de nourriture.

Fig., Le coeur vide, se dit Pour exprimer le manque d' affection et de sentiments. Ces discours amusent l' oreille, et laissent le coeur vide.

Fam., Un temps vide, Un temps libre d' occupation. Il y a des moments vides dans la journée, qu' on ferait bien de remplir par quelque occupation.

Fig., Les mains vides, Les mains dégarnies, ne contenant rien. Il se dit quelquefois, en parlant Des présents qu' on fait, ou qu' il faudrait faire. Il nous apporte toujours quelque chose; il ne vient jamais les mains vides. Il y a des gens qu' il ne faut pas aborder les mains vides. Il se dit aussi en parlant De profits, le plus souvent illicites, qu' on fait ou qu' on ne fait pas. Il croyait s' enrichir dans cette affaire; mais à la fin il est resté les mains vides. C' est un honnête homme qui est sorti de hautes fonctions les mains vides. Il ne s' est pas oublié pendant qu' il était en place, il ne s' en est pas retiré les mains vides.

Un habit brodé tant plein que vide, des meubles chamarrés tant plein que vide, Un habit, des meubles où ce qui est brodé, chamarré, occupe autant de place que ce qui ne l' est pas. On dit dans un sens analogue, en Architecture, Espacer tant plein que vide.

Fig., Un discours, un ouvrage vide de sens, de raison, Où il n' y a ni sens ni raison, où il n' y a rien de solide.

En parlant Des pièces dramatiques, Le théâtre, la scène est vide, reste vide, se dit Lorsque, dans le courant d' un acte, les acteurs qui étaient en scène étant sortis, ceux qui leur succèdent commencent une autre scène qui n' a aucune liaison avec celle qui vient de finir. Une scène vide, un acte vide, se dit d' Une scène, d' un acte sans événement, sans action, sans incident.

VIDE

VIDE est aussi substantif masculin, et signifie, Espace vide. Il est mort dans cette allée beaucoup d' arbres qui y font un grand vide. De quoi remplira-t-on ce grand vide qui est dans votre jardin? Il est défendu aux notaires de laisser du vide dans la minute de leurs actes.

Il se dit, figurément et au sens moral, par rapport Aux personnes ou aux occupations dont on vient d' être privé. La mort de ce prince fait un grand vide à la cour. Il s' est démis de son emploi, cela fait un grand vide dans sa vie.

Il se dit quelquefois, au figuré, pour Vanité, néant. Il connut le vide des grandeurs humaines.

VIDE

VIDE se dit également, en Architecture, de Toute ouverture ou baie dans un mur, de tout espace entre les poteaux d' une cloison ou les solives d' un plancher. Il faut proportionner les vides aux pleins.

Ce mur pousse au vide, Il perd son aplomb, il déverse ou fait ventre.

VIDE

VIDE en termes de Physique, se dit d' Un espace qui ne contient point d' air. Faire le vide au moyen de la machine pneumatique.

Vide absolu, se dit d' Un espace absolument vide de toute matière. C' est une question parmi les philosophes, si le vide absolu existe quelque part dans la nature.

À VIDE. loc. adv.

À VIDE. loc. adv. qui signifie que ce dont on parle ne contient rien. La diligence de Lyon est partie à vide.

Fig. et fam., Mâcher à vide, Se repaître de fausses espérances.

En termes de Musiq., Corde à vide, Celle dont on tire du son avec l' archet sans y porter aucun doigt.

VIDE-BOUTEILLE. s. m.

VIDE-BOUTEILLE. s. m. Petite maison avec un jardin, près de la ville. Cette maison n' est proprement qu' un vide-bouteille. Construire, arranger un vide-bouteille. Joli vide-bouteille. Il est familier.

VIDER. v. a.

VIDER. v. a. Rendre vide, ôter d' un sac, d' un vaisseau, ou de quelque lieu que ce soit, ce qui le remplissait, ce qui y était contenu. Vider un tonneau. Vider des cruches. Vider un vase, une aiguière, un verre. Vider un pot de chambre. Vider un vivier, un étang. Vider un sac de blé, un sac d' argent. Vider sa bourse. Vider un tiroir. Vider un appartement. Vider une fosse d' aisances. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Le réservoir s' est vidé en moins de rien, L' eau qu' il contenait s' est écoulée très-promptement. La salle se vida lentement, Les personnes qui étaient dans la salle se retirèrent lentement les unes après les autres. Etc.

Fig. et fam., Vider une bouteille, un verre, Boire la liqueur qu' ils contiennent; et, Vider les bouteilles, les pots, les verres, Boire beaucoup, faire la débauche.

Fig. et fam., Vider son coffre-fort, Débourser beaucoup d' argent. Il a vidé son coffre-fort pour marier sa fille.

Vider une volaille, du gibier, du poisson, En tirer ce qui n' est pas bon à manger.

En termes de Maréchalerie, Vider un cheval, Passer la main dans son fondement pour en retirer les crottins. Videz ce cheval avant que de lui donner ce lavement.

En termes de Fauconnerie, Vider un oiseau, Le purger.

Cette médecine lui a fait vider de la bile, de la pituite, Elle lui a fait rendre de la bile, de la pituite par les voies ordinaires. Cette phrase a vieilli.

Ce chien se vide, Il rend ses excréments.

Vider une clef, La creuser par le bout. Dans le même sens, on dit, Vider un canon de pistolet, de fusil.

Vider les lieux, vider la province, vider le royaume, etc., Sortir des lieux, de la province, du royaume, etc., par crainte, par force, ou par autorité de justice.

En termes de Palais, Vider ses mains, Se dessaisir de l' argent qu' on avait entre les mains, et le payer à qui il est ordonné par la justice. Cet homme a été condamné à vider ses mains.

VIDER

VIDER se dit figurément en parlant Des affaires, et signifie, Les terminer, les finir par jugement, par accommodement, ou d' une autre manière. Ce rapporteur vide bien des procès. Nous avons vidé bien des affaires. On dit dans la même acception, Vider une querelle, vider une affaire, vider un différend. Il veut vider ses différends l' épée à la main.

Vider ses comptes, Les terminer.

VIDÉ, ÉE. participe

VIDÉ, ÉE. participe En parlant D' un cheval, Des jarrets bien vidés, Des jarrets qui ne sont pas pleins, qui ne sont pas gras.

VIDIMER. v. a.

VIDIMER. v. a. T. de Pratique. Collationner la copie d' un acte sur l' original, et certifier qu' elle y est conforme. Il faut faire vidimer cet acte. Cette expédition a été vidimée. Il est maintenant fort peu usité.

VIDIMÉ, ÉE. participe

VIDIMÉ, ÉE. participe

VIDIMUS. s. m.

VIDIMUS. s. m. (On prononce l' S.) Terme pris du latin, et dont on se servait autrefois en style de Chancellerie ou de Pratique, Pour dire qu' un acte avait été collationné sur l' original. Le juge a mis le vidimus à cet acte.

VIDRECOME. s. m.

VIDRECOME. s. m. Mot emprunté de l' allemand, qui signifie, Un grand verre à boire. Il est peu usité.

VIDUITÉ. s. f.

VIDUITÉ. s. f. Veuvage. L' état du mari dont la femme est morte, et qui n' est pas remarié; et L' état de la femme dont le mari est mort, et qui n' est pas remariée. Il se dit plus ordinairement en parlant Des femmes que des hommes. L' état de viduité. Demeurer en viduité.

VIE. s. f.

VIE. s. f. L' état des êtres animés tant qu' ils ont en eux le principe des sensations et du mouvement. Les principes de la vie. Ceux dont nous tenons la vie, qui nous ont donné la vie. Dieu est le maître de nos vies. Quand Dieu créa l' homme, il souffla en lui un esprit de vie. Il est encore tout plein de vie. Il ne donnait plus aucun signe de vie. On l' a laissé sans vie. Aimer la vie. Tenir à la vie. Mépriser la vie. Renoncer à la vie. Le passage de la vie à la mort. Sortir de la vie. Ce breuvage lui a rendu, lui a redonné la vie. Les débauches lui ont abrégé la vie. Cette imprudence pensa lui coûter la vie. Sauver, conserver la vie à quelqu' un. Attenter à la vie, entreprendre sur la vie de quelqu' un, en vouloir à sa vie, lui arracher la vie, lui ravir, lui ôter la vie. Perdre la vie. Donner sa vie pour quelqu' un. Exposer, hasarder sa vie. Prodiguer sa vie. Mettre sa vie en péril. Défendre sa vie. Disputer sa vie. Vendre bien cher sa vie. Que ne fait-on point pour la vie? Il y va de la vie. Votre vie en dépend. Sur peine, sous peine de perdre la vie. À peine, sur peine de la vie, ou mieux, Sous peine de la vie. Si vous faites telle chose, je ne réponds point de votre vie. Le droit de vie et de mort. Il ne fait nul cas de la vie d' un homme. Il compte sa vie pour rien. Il ne compte pour rien la vie. Je mettrais ma vie, je gagerais ma vie que cela est vrai. Je le soutiendrai au péril de ma vie. Cette vie est passagère, fragile, périssable. Notre vie mortelle. Vie animale. Vie sensitive. La vie de l' éléphant est fort longue. La vie de cet insecte est éphémère.

Être en vie, Être vivant; et, Mourir tout en vie, Mourir dans un état où l' on est encore plein de force.

Recommander quelque chose à quelqu' un sur la vie, Le lui recommander avec la dernière instance.

Être entre la vie et la mort, Être dans un extrême péril, soit par maladie, soit par quelque autre accident. Cette maladie l' a mis entre la vie et la mort. Dans cette tempête, nous fûmes deux jours entre la vie et la mort.

Fam., Revenir de mort à vie, Revenir, contre toute espérance, d' une maladie très-périlleuse; et, Aller de vie à trépas, Mourir. Ces phrases vieillissent.

Fig., Sa vie ne tient plus qu' à un fil, se dit en parlant D' un homme moribond. Il n' a qu' un filet de vie, qu' un souffle de vie, se dit D' un homme infirme, qui n' a point de vigueur. On dit au contraire, Cet homme, cet animal a la vie dure, Il est difficile de le tuer, de le faire mourir. Cet homme, tout percé de coups, a vécu encore fort longtemps; il avait la vie dure, bien dure.

Donner la vie à son ennemi, Ne pas le tuer, quoiqu' on le puisse. Le prince a donné la vie, a accordé la vie, a fait grâce de la vie à ce criminel, Il a empêché, en vertu de son autorité, que l' arrêt qui condamnait le criminel à mort ne fût exécuté.

Demander la vie, se dit D' un homme qui prie son ennemi de ne pas le tuer. Il lui demanda la vie. Il cria, La vie! la vie!

Il doit la vie à cet homme, il lui est obligé de la vie, se dit De celui à qui un homme a sauvé ou conservé la vie. On dit de même, Après Dieu, il ne tient sa vie que d' un tel.

Fig., Cela lui a redonné la vie, lui a rendu la vie, se dit D' une bonne nouvelle ou de quelque autre chose d' agréable, arrivé à une personne qui était dans de grandes alarmes, dans une vive inquiétude.

Fig., Il y a bien de la vie dans cet homme, se dit en parlant D' un vieillard ou d' un malade qui conserve encore de la force.

Fig., Il y a bien de la vie dans ce tableau, L' action y est vive, et les figures en sont fort animées. Ce portrait est plein de vie, Il a beaucoup d' expression et de vérité.

Fig., Ce style, ce discours est sans vie, Il est sans force, sans énergie. Le style de cet ouvrage est sans chaleur et sans vie. On dit, dans le sens contraire, qu' Un discours, que le style d' un auteur, d' un ouvrage a de la vie, est plein de-vie, etc.

En termes de Dévotion, La grâce est la vie de l' âme.

VIE

VIE se dit aussi de Tout l' espace de temps qui s' écoule depuis la naissance jusqu' a la mort. La vie la plus longue, la plus courte. Le cours de la vie. La durée de la vie. La fin de la vie. Cette vie n' est qu' un songe.

Il se dit également d' Une partie considérable de cet espace. Il a passé sa vie à la cour, à voyager. Il emploie toute sa vie à des bagatelles. Il est estropié pour toute sa vie. Il en a pour sa vie. Durant ma vie, ma vie durant. La vie de l' homme passe insensiblement, s' écoule insensiblement. Voyez les locutions adverbiales.

Élixir de longue vie. Nom donné à une sorte d' élixir.

Eau-de-vie, Liqueur spiritueuse tirée par distillation du vin, ou du cidre, du blé, du riz, des pommes de terre, etc. Il s' est gâté l' estomac à force de boire de l' eau-de-vie. Les eaux-de-vie de Cognac sont fort estimées.

VIE

VIE se dit aussi de L' existence de l' âme après la mort; et on l' appelle La vie future, l' autre vie, par opposition à La vie présente. Les biens de la vie future. L' espérance d' une autre vie fait toute la consolation d' un chrétien. Il ne sera heureux ni dans cette vie ni dans l' autre.

La vie éternelle, L' état des bienheureux dans le ciel. Dieu nous donne sa paix en cette vie, et, après la mort, la vie éternelle!

VIE

VIE se prend encore pour Ce qui regarde la nourriture et la subsistance. Il a très-peu de bien, il n' a que la vie et le vêtement. Mendier sa vie. Demander sa vie, Demander l' aumône. Chercher sa vie. Gagner sa vie. Il a bien de la peine à gagner sa vie.

Fam., La vie est chère dans ce pays, Les aliments, les denrées y sont à un prix élevé.

Prov., Être de grande vie, Manger beaucoup; et, Être de petite vie, Manger peu. Ces manières de parler vieillissent.

VIE

VIE se prend aussi pour La manière dont on se nourrit, dont on se traite, dont on se divertit. Faire bonne vie. Mener joyeuse vie. Il est familier.

Absol. et fam., Faire la vie, Faire bonne chère, se réjouir, se livrer à la débauche.

Prov., Il faut faire vie qui dure, Il faut ménager son bien, ne pas le dépenser tout d' un coup, soit en bonne chère, soit autrement. On le dit, dans un sens analogue, en parlant De la santé.

VIE

VIE se dit pareillement de Ce qui regarde l' usage, les commodités ou incommodités de la vie. Mener une vie douce, aisée. Mener une vie heureuse, tranquille. Mener une vie triste, misérable. Vie agitée. Vie tumultueuse. Traîner une vie languissante, douloureuse. Les plaisirs, les aises, les douceurs, les commodités de la vie. Les besoins de la vie. Il coule doucement sa vie; et fam., Il roule doucement sa vie.

Tourmenter sa vie, Se donner beaucoup de mouvement, s' agiter.

Rendre la vie dure à quelqu' un, Lui faire de la peine, le chagriner à tout propos.

VIE

VIE se dit aussi de Ce qui regarde la conduite et les moeurs. Mener une vie sans reproche, irréprochable, une vie réglée. Mener la vie d' un saint. Un homme de sainte vie. Une vie sage, angélique, pure, chaste. C' est un homme qui mène une vie obscure, une vie fort retirée, une vie cachée. Mener une vie de philosophe. Mener une vie commune, une vie fort ordinaire. Il mène une vie plus réglée que de coutume. Il a changé de vie. Se repentir de sa vie passée. Voilà son train de vie. Il s' est fait un plan de vie tout différent. Vie oisive. Vie fainéante. Vie déréglée. Vie dissipée.

Fam., Faire vie de garçon, Mener une vie libre et peu régulière.

Femme de mauvaise vie, Prostituée.

Fam., Mener une vie de bohème, Vivre comme un bandit, comme un homme qui n' a ni feu ni lieu.

Pop., Mener une vie de cochon, Vivre dans la crapule, dans la débauche. On dit de même, proverbialement et figurément, Vie de cochon, courte et bonne, Vie passée dans la crapule, et qui s' abrége par les excès.

Prov., Telle vie, telle fin, ou Telle vie, telle mort, On meurt ordinairement de la même manière qu' on a vécu. Il a toujours vécu en bon chrétien, et il est mort de même; telle vie, telle fin. Il ne vivait qu' avec des scélérats, il a été tué misérablement; telle vie, telle mort.

VIE

VIE se dit encore par rapport Aux occupations et aux professions différentes de la vie. Choisir un genre de vie. S' attacher à un genre de vie. Embrasser la vie religieuse, la vie monastique. Vie active. Vie contemplative. Vie laborieuse, fatigante, etc. La vie civile. La vie champêtre. La vie des champs. La vie des camps.

Fam., C' est sa vie, se dit D' une chose où un homme se plait extrêmement, et dont il fait sa principale occupation. Il aime la chasse, c' est sa vie. Il aime l' étude plus que toutes choses, c' est sa vie.

VIE

VIE signifie, par extension, L' histoire, le récit des choses remarquables de la vie d' un homme. Les vies des saints. Les vies des hommes illustres écrites par Plutarque, ou par ellipse, Les Vies de Plutarque. Il a écrit la vie de tel prince. Il a écrit lui-même sa vie. Il nous a raconté toute sa vie. On dit dans le même sens, Mémoires de sa vie.

VIE

VIE se dit aussi en parlant Des plantes, des arbres, pendant qu' ils ont un principe de végétation. Cet arbre est encore en vie. Vie végétative. Les plantes vivent d' une vie végétative.

VIE

VIE signifie populairement, mais toujours avec quelque épithète, Crierie qui se fait en querellant quelqu' un, en lui reprochant quelque chose, en le réprimandant. Quand votre femme sera venue, elle vous fera une belle vie, une terrible vie. Ils se querellent toujours dans cette maison, ce sont des vies continuelles.

POUR LA VIE, À LA VIE ET À LA MORT. loc. adverbiales

POUR LA VIE, À LA VIE ET À LA MORT. loc. adverbiales Pour toujours. Je suis son ami pour la vie. Ils sont unis à la vie et à la mort. Entre nous, c' est à la vie et à la mort.

POUR LA VIE

POUR LA VIE signifie aussi, Pour long-temps. Cette étoffe est excellente, on en a pour la vie.

À VIE. loc. adv.

À VIE. loc. adv. Pendant tout le temps qu' on a à vivre. Une pension à vie. Bail à vie. Contrat à vie. Acheter une maison à vie. On dit quelquefois, dans le même sens, Ma vie durant, sa vie durant. Il a fait un bail qui lui assure la jouissance de cette maison, sa vie durant.

DE LA VIE, DE MA VIE, DE SA VIE, ETC. loc. adverbiales

DE LA VIE, DE MA VIE, DE SA VIE, ETC. loc. adverbiales Jamais. Je ne lui pardonnerai de la vie. Je n' y consentirai de ma vie. Il ne sera de sa vie aussi habile que son père. Je n' ai vu de ma vie un tel homme. De ma vie je n' ai vu pareille chose. De la vie on n' a rien vu de semblable.

VIÉDASE. s. m.

VIÉDASE. s. m. Terme injurieux, qui dans son origine signifiait, Visage d' âne. C' est un viédase. Il est grossier.

VIEIL ou *VIEUX, *VIEILLE. adj.

VIEIL ou *VIEUX, *VIEILLE. adj. Qui est fort avancé en âge. Quand cet adjectif, employé au masculin, est placé après le substantif, on dit toujours Vieux. Quand il précède le substantif, et que ce substantif commence par une voyelle ou par une H non aspirée, on dit plus ordinairement Vieil. Il est fort vieux. Elle est bien vieille. Vieux cheval. Vieille chienne. Vieux renard. Vieux singe. Vieil oiseau. Un vieil homme. Un vieux homme. Une vieille femme. De vieilles gens.

Dans le langage mystique, Le vieil homme, se dit en parlant Des inclinations vicieuses, mais anciennes, qui tiennent à notre nature. La religion nous ordonne de dépouiller le vieil homme pour revêtir l' homme nouveau, De substituer les vertus d' une nature plus parfaite, aux vieilles imperfections de notre nature.

Prov., Vieux comme les rues, Fort vieux. Il se dit Des personnes et des choses. Cet homme est vieux comme les rues. Cette anecdote est vieille comme les rues. On dit aussi, Cet homme est vieux comme les chemins, est vieux comme Hérode.

Fam., Cet homme ne fera pas de vieux os, ne fera pas vieux os, Il ne vivra pas jusqu' à la vieillesse.

Se faire vieux, Vieillir, avoir acquis de l' âge. Cet acteur se fait vieux.

Être vieux avant l' âge, Avoir toutes les apparences de la vieillesse avant l' âge ordinaire.

Il se fait plus vieux qu' il n' est, Il se dit plus avancé en âge qu' il ne l' est réellement.

VIEUX

VIEUX signifie aussi, L' apparence de la vétusté, les dehors de la vieillesse. Il a un air vieux. Je le trouve vieux quand il a cet habit.

VIEUX

VIEUX s' emploie souvent avec les adverbes Plus et Moins, et autres semblables, pour marquer La différence d' âge entre deux personnes. Il n' a que vingt ans, et vous en avez vingt-cinq, vous êtes plus vieux que lui. Il n' est pas si vieux que vous. Il est plus vieux que lui de six ans, etc.

VIEUX

VIEUX se dit encore D' une personne qui exerce une profession, un métier, qui mène un certain genre de vie depuis long-temps. Vieux magistrat. Vieux capitaine. Vieux soldat. Il sert aussi à marquer Les anciennes habitudes, et surtout les habitudes vicieuses. Vieux ivrogne. Vieux débauché. Vieux pécheur.

Il s' emploie quelquefois dans des phrases de dénigrement. Vieux drille. Vieux routier. Vieux coquin. Vieux sorcier. Vieux fou. Vieux radoteur. Vieux rêveur. Vieux reître. Vieille folle. Vieille sorcière.

Une vieille fille, Une fille qui a passé sa jeunesse sans se marier. On dit dans un sens analogue, Un vieux garçon.

Un vieil ami, Un ami qui l' est depuis longtemps. Nous sommes de vieux amis.

Prov., Les vieux amis et les vieux écus sont les meilleurs, ou plus brièvement, Vieux amis, vieux écus.

VIEUX

VIEUX s' emploie pour exprimer la vénération qu' inspire le nom d' un homme célèbre mort depuis longtemps, en laissant une grande renommée. Le vieux Corneille. Le vieil Homère.

VIEUX

VIEUX se dit aussi Des choses, et signifie, Ancien, antique, qui existe depuis long-temps. Le monde est bien vieux. Le vieux temps. Le bon vieux temps. Vieux château. De vieux contes. De vieilles rapsodies. Les vieilles coutumes. Vieux titres. Vieilles pancartes. Vieux parchemins. Un vieux dicton. Un vieux proverbe. Un vieil arbre. Un vieux tableau.

Ce mot, ce terme est vieux, est tout à fait vieux, Il a cessé, il a tout à fait cessé d' être en usage. On dit dans le même sens, Une vieille locution, le vieux langage, etc.

Fam., La vieille physique, la vieille chimie, etc., se dit, par une sorte de dénigrement, de L' état imparfait des connaissances physiques, chimiques, etc., dans les temps qui ont précédé le nôtre. On dit de même, La vieille science, la vieille méthode.

Turquoise de la vieille roche, Turquoise tirée d' une ancienne mine qui est épuisée.

Fig., Un homme de la vieille roche, Un homme d' une probité antique et rare. Un ami de la vieille roche, Un ami sûr, éprouvé. Noblesse de la vieille roche, de vieille roche, Noblesse ancienne.

Fig. et fam., Raconter ses vieilles guerres, Parler ennuyeusement de ses actions passées.

VIEUX

VIEUX se dit en outre De certaines choses par comparaison et par opposition à Nouveau. La vieille ville. Le vieux château. La vieille cour. De vieux livres. Du vin vieux. Vieille dette. Lettre de vieille date. La vieille mode.

Vieux Testament, L' Ancien Testament, par opposition au Nouveau Testament: l' usage préfère Ancien.

Vieux style, La manière dont on comptait dans le calendrier avant sa réformation par Grégoire XIII, et qui est encore suivie en Grèce et en Russie. Il s' est dit aussi de L' ère chrétienne, par opposition à L' ère républicaine des Français, commencée le 22 septembre 1792.

VIEUX

VIEUX se dit encore Des choses qui sont usées, principalement Des habits, hardes et meubles, par opposition à Neuf. Vieil habit. Vieux chapeau. Vieilles bottes. Vieux linge Vieux coffre. Vieille tapisserie.

VIEUX et VIEILLE

VIEUX et VIEILLE sont aussi substantifs. Elle a épousé un vieux. Une bonne vieille. Une pauvre vieille. Une petite vieille. Il ne hante que des vieux. Les jeunes et les vieux.

Faire le vieux, Prendre le ton, les habitudes de la vieillesse. Il fait le vieux pour n' être pas obligé à se gêner.

Fam., Contes de vieille, se dit Des fables ridicules, absurdes, comme en débitent les vieilles femmes ignorantes et crédules.

VIEUX. substantif

VIEUX. substantif se dit quelquefois absolument de Ce qui est vieux, usé. Coudre du vieux avec du neuf. C' est du vieux qui vaut du neuf.

VIEILLARD. s. m.

VIEILLARD. s. m. Homme qui est dans le dernier âge de la vie. Bon vieillard. Grave, sage, honorable, vénérable vieillard. Un malin vieillard. Un vieillard morose.

Il se dit quelquefois, au pluriel, Des hommes et des femmes, en parlant d' une manière générale. On doit respecter les vieillards.

VIEILLERIE. s. f.

VIEILLERIE. s. f. Vieilles hardes, vieux meubles. On ne vend là que de la vieillerie. Il se plaît à acheter des vieilleries. Il ne se meuble que de vieilleries.

Il se dit, figurément et familièrement, Des idées rebattues et des phrases usées. Il ne dit que des vieilleries.

VIEILLESSE. s. f.

VIEILLESSE. s. f. Le dernier âge de la vie. Grande vieillesse. Verte vieillesse. Belle vieillesse. Heureuse, honorable vieillesse. Vieillesse décrépite. Extrême vieillesse. Parvenir à la vieillesse, à la dernière vieillesse. Dans la vieillesse. Je respecte votre vieillesse. Il est mort de vieillesse, cassé de vieillesse. La vieillesse d' un cerf, d' un corbeau, d' un aigle.

Fig., Bâton de vieillesse, Celui ou celle qui sert de soutien à son père, à un vieillard. Tu seras mon bâton de vieillesse.

VIEILLESSE

VIEILLESSE se dit aussi quelquefois pou Vétusté, ancienneté, en parlant Des choses. Cette maison, ce bâtiment tombe de vieillesse. La vieillesse de ces chênes.

Il signifie quelquefois, Les vieilles gens en général. La vieillesse est chagrine, est avare, est soupçonneuse, etc.

Prov., Si jeunesse savait et vieillesse pouvait, Si les jeunes gens avaient plus d' expérience, et les vieillards plus de forces.

VIEILLIR. v. n.

VIEILLIR. v. n. Devenir vieux. Cet homme commence à vieillir. Cette femme est désespérée de vieillir. Il a vieilli dans le service, dans les affaires. Il a vieilli sous le harnais. Cet homme n' amende point pour vieillir.

VIEILLIR

VIEILLIR se dit aussi De certaines choses qui avec le temps perdent de leur force, de leur vigueur. L' esprit vieillit comme le corps. Son talent commence à vieillir.

Il se dit encore De ce qui commence à n' être plus d' usage, à passer, à perdre de sa vogue, de son importance, de son utilité. Ce mot, ce terme a beaucoup vieilli. Cette locution, cette expression vieillit. Le style de cet ouvrage a un peu vieilli. Cette mode vieillit. Cette opinion vieillit. Ce traité de physique, de chimie a bien vieilli.

Cette affaire vieillit, On commence à l' oublier, à n' y plus prendre intérêt.

Certaines affaires, surtout les affaires criminelles, amendent en vieillissant, Le temps y apporte des adoucissements, on s' en tire plus aisément.

Laisser vieillir du vin, Le garder pour qu' avec le temps il acquière certaines qualités. On dit de même, Ce vin a besoin de vieillir, etc.

VIEILLIR

VIEILLIR signifie aussi, Paraître vieux. Il a bien vieilli depuis deux ans. Je le trouve bien vieilli. Il est frais et gaillard, il ne vieillit point.

Il signifie encore, Rendre vieux, faire paraître vieux avant le temps; et, dans cette acception, il est actif. Les chagrins l' ont bien vieilli. Six mois de captivité l' ont vieilli de dix ans. Cette coiffure me vieillit. On l' emploie quelquefois, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. Il se mit une perruque et des lunettes pour se vieillir, Pour paraître plus âgé qu' il n' était.

VIEILLI, IE. participe

VIEILLI, IE. participe

VIEILLISSANT, ANTE. adj.

VIEILLISSANT, ANTE. adj. Qui devient vieux. On ne l' emploie guère que dans le style poétique.

VIEILLISSEMENT. s. m.

VIEILLISSEMENT. s. m. État de ce qui vieillit, acheminement à la vieillesse. Il est dans l' âge où le vieillissement se fait sentir. Le vieillissement d' un mot, d' un usage. Il est peu usité.

VIEILLOT, OTTE. adj. et s.

VIEILLOT, OTTE. adj. et s. Qui commence à avoir l' air vieux. Il a l' air vieillot. Il commence à être un peu vieillot. C' est une petite vieillotte. Il se dit par plaisanterie, et ordinairement Des gens de petite taille.

VIELLE. s. f.

VIELLE. s. f. Instrument de musique à cordes de boyau, dont on joue par le moyen de quelques touches et d' une petite roue qu' on tourne avec une manivelle. Vielle commune. Vielle organisée. Jouer de la vielle. Un joueur de vielle. Danser au son de la vielle.

Prov. et fig., Il est long comme une vielle, se dit D' un homme qui est long dans tout ce qu' il fait.

Prov., fig. et pop., Il est du bois dont on fait les vielles, se dit D' un homme dont l' humeur est aisée, accommodante.

VIELLER. v. n.

VIELLER. v. n. Jouer de la vielle. Il va vieller de porte en porte.

Il signifie, figurément et populairement, User de longueurs inutiles dans une affaire, dans un ouvrage. Vous n' avancez rien, vous ne faites que vieller. Pourquoi tant vieller? Il a vieilli.

VIELLEUR, EUSE. s.

VIELLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui joue de la vielle. Faites venir ce vielleur, cette vielleuse.

VIERGE. s. f.

VIERGE. s. f. Fille qui a vécu dans une continence parfaite. C' est une vierge. L' Évangile parle de vierges sages et de vierges folles. Vierges consacrées à Dieu. La couronne des vierges. Une jeune vierge.

Fig. et fam., C' est l' amoureux des onze mille vierges, se dit D' un homme qui devient souvent et facilement amoureux.

VIERGE

VIERGE se dit par excellence de Marie, mère de Dieu. La Vierge. La sainte Vierge. La Vierge Marie. Être dévot à la Vierge. L' office de la Vierge. Les fêtes de la Vierge. Dédier une chapelle à la Vierge.

VIERGE

VIERGE signifie aussi, Un des douze signes du zodiaque, le sixième à commencer par le Bélier. Il est né sous le signe de la Vierge.

VIERGE

VIERGE est quelquefois adjectif des deux genres, et se dit Des personnes, filles ou garçons, qui ont vécu dans une continence parfaite. Ce garçon est encore vierge. Saint Jean a vécu vierge.

Terre vierge, Terre qui n' a jamais été soumise à la culture. On dit de même, Un sol vierge, une nature vierge.

Métaux vierges, Ceux qui se trouvent purs et sans mélange dans le sein de la terre. De l' argent vierge, de l' or vierge, du mercure vierge, etc., De l' argent, de l' or, du mercure qui n' ont point passé par le feu.

Fig., Une réputation vierge, Une réputation intacte.

Cire vierge, La cire préparée, ordinairement mise en pain, et qui n' a encore été employée à aucun ouvrage. Huile vierge, La première huile qui sort des olives, sans qu' on les ait encore pressées. Parchemin vierge, Le parchemin qui est fait de la peau des petits agneaux ou chevreaux mort-nés.

En Botan., Vigne vierge, Arbrisseau sarmenteux et grimpant, qui a des feuilles semblables à celles de la vigne, et qui porte des fleurs d' un blanc sale, auxquelles succèdent des baies d' un vert noirâtre. On cultive la vigne vierge pour garnir les murs ou pour faire des berceaux dans les jardins.

VIEUX. adj.

VIEUX. adj. Voyez VIEIL.

VIF, IVE. adj.

VIF, IVE. adj. Qui est en vie. L' ordre porte qu' il sera pris mort ou vif. Il fut rompu vif, brûlé vif, tout vif. Enterrer vif. Il est plus mort que vif. Cette carpe était encore toute vive quand on l' a mise dans la poêle.

Chair vive, en parlant D' un corps vivant, se dit par opposition à Chair morte. Le chirurgien doit couper jusqu' à la chair vive.

Substantiv., en Jurispr., Le mort saisit le vif, Dès qu' un homme est mort, ses biens passent à son héritier légitime, sans qu' il soit besoin d' aucune formalité de justice.

VIF

VIF signifie aussi, Qui a beaucoup de vigueur et d' activité. C' est un enfant fort vif. Cet animal est fort vif. Un cheval vif.

Avoir les yeux vifs, Avoir les yeux brillants et pleins de feu. On dit dans le même sens, Avoir l' oeil vif, le regard vif.

Avoir le sentiment vif, les sens vifs, Être fort sensible à l' impression des objets extérieurs. On dit de même, Avoir les passions vives, les sentiments vifs, Avoir l' âme extrêmement sensible, avoir les passions violentes. On dit en ce sens, Être vif, être fort vif, Sentir vivement.

Être vif, se dit aussi D' une personne qui s' impatiente, qui s' emporte facilement; et, dans ce sens-là, on dit aussi, Vif comme la poudre, comme le salpêtre.

Avoir l' esprit vif, l' imagination vive, Avoir un esprit, une imagination qui conçoit et qui produit promptement et facilement.

VIF

VIF se dit encore De certaines choses, soit physiques, soit morales, Pour marquer la force, la violence de l' impression qu' elles font sur nous. Un froid vif. Quand il gèle, le feu est plus vif. Chaleur vive. Une vive douleur. Un accès de goutte très-vif. Sentiment vif. Reconnaissance vive. Un vif plaisir. Désir vif. Vive curiosité. Amour vif et ardent. De vifs regrets. De vives craintes. De vives alarmes. Une vive émotion.

Air vif, Air pur et frais, tel que celui des hautes montagnes, et qui fait impression sur la poitrine. L' air est très-vif sur ces montagnes. Il a quitté ce lieu pour respirer un air moins vif. Retirons-nous, l' air est trop vif pour moi.

Les objets font sur lui une impression vive, une sensation vive, Ils produisent sur lui une impression, une sensation forte et prompte. Cela fit sur l' assemblée une très-vive sensation, Une sensation marquée.

Couleur vive, Couleur fort éclatante. Cette femme a des couleurs bien vives. Un rouge vif. Couleur de rose vif. On dit, dans le même sens, Le vif éclat des couleurs, des pierreries, etc.; une vive clarté, une vive lumière. On dit encore de même, Un teint vif, Un teint fort coloré.

Une vive canonnade, une vive fusillade, Une canonnade, une fusillade rapide et continue. On dit de même, Les ennemis firent un feu très-vif.

Une attaque vive, Une attaque forte et prompte.

Foi vive, La foi qui est accompagnée des oeuvres; et quelquefois aussi, Une foi ardente et que rien n' ébranle.

VIF

VIF se dit également De ce qui est exprimé avec force, avec chaleur, de ce qui est énergique, animé. Des représentations vives. De vifs reproches. De vives plaintes. De vives instances. Une vive prière. Le débat fut très-vif. Après une vive discussion. Ils eurent une querelle, une altercation très-vive.

Expressions vives, Expressions où se fait sentir le feu de l' imagination; et, Traits vifs, Traits piquants. Il y a dans cet ouvrage des expressions vives, des traits fort vifs.

Des propos vifs, Des propos qui approchent de l' insulte. Ils s' adressèrent mutuellement quelques propos assez vifs, des paroles un peu vives, etc.

VIF

VIF s' emploie dans quelques autres acceptions qui ont plus ou moins d' analogie avec les sens précédents.

Cet atelier est fort vif, Il y règne une grande activité. Cette phrase a vieilli.

Haie vive, Haie formée d' arbustes, ordinairement épineux, qui ont pris racine et qui sont en pleine végétation; par opposition à Haie morte ou sèche, Celle qui est formée d' épines ou d' autres bois morts entrelacés.

Bois vif, en termes d' Administration forestière, se dit Des arbres qui donnent des branches et des feuilles; par opposition à Bois mort. Voyez MORT, participe.

Chaux vive, La chaux qui n' a point été imprégnée d' eau.

Dartre vive, Dartre qui paraît extrêmement enflammée.

Eau vive, se dit de L' eau qui coule de source, et quelquefois d' Une eau qui est trop crue. Les eaux trop vives sont malsaines.

Roche vive, Roche dont la surface n' a pas été altérée.

Le roc vif, se dit quelquefois de Ce qui forme le roc même, par opposition à La terre ou au sable dont il est recouvert. On a fouillé jusqu' au roc vif.

Vive arête, Le tranchant des angles du bois, de la pierre, etc., lorsqu' ils ne sont ni écornés, ni émoussés. Une poutre à vive arête.

En Mécanique, Force vive, Le produit de la masse par le carré de la vitesse.

VIF

VIF est aussi substantif masculin, et signifie, Chair vive. Il a fallu couper beaucoup de chairs mortes avant que de trouver le vif. Il faut couper toutes ces chairs jusqu' au vif. Piquer un cheval jusqu' au vif. Le maréchal, en ferrant ce cheval, l' a piqué au vif. Il faut couper dans le vif.

Fig., Trancher, couper dans le vif, Se priver tout d' un coup et absolument d' une chose qui fait beaucoup de plaisir, et à laquelle on est très-sensible. Dans ces occasions-là, il faut couper dans le vif.

Trancher, couper dans le vif, signifie aussi, Rompre tout à coup des relations nuisibles, ou Prendre des mesures énergiques dans une affaire.

Fig., Piquer au vif, Faire une offense très-sensible. Être touché au vif, Être sensiblement touché de quelque chose.

Dans les ports de mer, Le vif de l' eau, se dit Des plus fortes marées, et Du temps où elles ont lieu; par opposition à Morte eau. Voyez MORT, participe.

DE VIVE VOIX. loc. adv.

DE VIVE VOIX. loc. adv. En parlant, en employant la parole. Dans ma lettre, je ne puis que vous annoncer cette nouvelle, je vous donnerai les détails de vive voix. Les leçons publiques, faites de vive voix, ont plus de charme que celles qui sont écrites et lues par le professeur.

DE VIVE FORCE. loc. adv.

DE VIVE FORCE. loc. adv. Avec violence, en surmontant tous les obstacles. Il enleva ce poste de vive force.

VIF-ARGENT. s. m.

VIF-ARGENT. s. m. Métal liquide, que l' on nomme autrement Mercure. Une once de vif-argent. Il faut mettre du vif-argent dans le tube de ce baromètre. On se sert d' un mélange d' étain et de vif-argent pour donner le tain aux glaces. On dit aussi quelquefois, Argent vif.

Fig. et fam., Cet homme a du vif-argent dans les veines, dans la tête; c' est du vif-argent, Il est d' une telle vivacité, d' une telle mobilité d' esprit, qu' il dit, qu' il fait souvent des étourderies.

VIGIE. s. f.

VIGIE. s. f. On dit en termes de Marine, Être en vigie, Être en sentinelle, pour découvrir et annoncer les objets qui peuvent se présenter à l' horizon.

VIGIE

VIGIE se dit aussi Du matelot même qui est en vigie. La vigie a signalé un vaisseau.

Il se dit en outre de Pointes de rochers isolés au milieu des mers et à fleur d' eau. Cette vigie n' est pas marquée sur les cartes.

VIGILAMMENT. adv.

VIGILAMMENT. adv. Avec vigilance. Il est peu usité.

VIGILANCE. s. f.

VIGILANCE. s. f. Attention que l' on porte avec diligence, avec activité, sur quelque chose ou sur quelqu' un. Grande vigilance. Extrême vigilance. Vigilance continuelle. Vigilance pastorale. Il a beaucoup de vigilance. La vigilance est une qualité essentielle à un général. Il a eu dans cette affaire toute la vigilance possible. Manquer de vigilance. Se reposer sur la vigilance d' autrui. Tromper la vigilance de quelqu' un.

VIGILANT, ANTE. adj.

VIGILANT, ANTE. adj. Attentif, soigneux, appliqué, qui veille avec beaucoup de soin à ce qu' il doit faire. C' est un homme très-vigilant, une femme très-vigilante. Il est vigilant et soigneux dans ses affaires. Des soins vigilants. L' oeil vigilant d' un père. Une amitié vigilante. Une administration vigilante.

VIGILE. s. f.

VIGILE. s. f. Veille de certaines fêtes de l' Église catholique. La vigile de Noël. La vigile de la Toussaint. L' Église a ordonné de jeûner certaines vigiles. Il est aujourd' hui vigile. La vigile est remise. La vigile est avancée à cause du dimanche. La plupart des vigiles sont accompagnées de jeûnes. Vigile et jeûne.

Vigiles des morts, Les matines et les laudes de l' office que l' on dit ordinairement la veille d' un service pour un mort, pour les morts.

VIGNE. s. f.

VIGNE. s. f. La plante qui porte le raisin: elle a une tige ligneuse et ordinairement tortue, qui pousse des jets grimpants, longs et flexibles, appelés Sarments. Cep de vigne. Feuilles de vigne. Pampre de vigne. Bourgeon de vigne. Les pleurs de la vigne. Vigne sauvage. Vigne franche. Planter de la vigne. Il y a diverses sortes de plants de vigne. La vigne est fort sujette à geler. Les pluies froides font couler la vigne. La vigne est en fleur. Tailler la vigne.

Vigne vierge. Voyez VIERGE.

VIGNE

VIGNE signifie aussi, Une étendue de terre plantée de ceps de vigne. Clos de vigne. Un arpent de vigne. Une bonne vigne. Une vigne bien peuplée, bien venue, bien entretenue. Jeune vigne. Vieille vigne. Planter une vigne; l' arracher, la vendanger. Travailler aux vignes. Labourer les vignes. On donne ordinairement trois façons aux vignes, à la vigne. Fumer une vigne.

Raisin de vigne, Raisin propre à faire du vin; par opposition à Raisin de treille, ou Chasselas, Raisin qu' on sert sur les tables.

Pêche de vigne, Fruit du pêcher venu en plein vent, par opposition à Pêche d' espalier.

Fig., Travailler à la vigne du Seigneur, S' employer à l' instruction et à la conversion des âmes.

Prov., Un mariage de Jean des Vignes, tant tenu, tant payé, ou simplement, Le mariage de Jean des Vignes, Un concubinage couvert de l' apparence d' un mariage.

Prov., fig. et pop., Être dans les vignes, Être ivre.

Prov. et fig., Quand nous serons morts, fera les vignes qui pourra, se dit Pour faire entendre qu' on ne s' embarrasse point de ce qui arrivera quand on sera mort.

VIGNE

VIGNE se disait, par extension, Des maisons de plaisance aux environs de Rome et de quelques autres villes d' Italie. Vigne Pamphile. Vigne Aldobrandine. Vigne Borghèse. On dit aujourd' hui, Villa.

VIGNERON, ONNE. s.

VIGNERON, ONNE. s. Celui, celle qui cultive la vigne. Pauvre vigneron. Habile vigneron.

VIGNETTE. s. f.

VIGNETTE. s. f. Petite estampe ou dessin dont on orne le commencement ou la fin des chapitres d' un livre, et qui ne représentait autrefois pour l' ordinaire que des pampres et des raisins, mais où l' on grave maintenant toutes sortes de figures. Il y a de belles vignettes dans ce livre. Un livre orné de vignettes. Vignettes en taille-douce. Il y a aussi Des vignettes qui servent d' encadrement pour les tableaux, les couvertures de livres, etc.

Papier à vignettes, Papier à lettres dont les bords sont ornés de petites guirlandes coloriées. Il n' écrit que sur du papier à vignettes.

VIGNOBLE. s. m.

VIGNOBLE. s. m. Étendue de pays plantée de vignes. Le vignoble de Chambertin, de Pomard, d' Aï, etc. La Champagne, la Bourgogne, sont des pays de vignoble, de vignobles. Un beau vignoble. Un grand vignoble.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Un pays vignoble. Les pays vignobles ont souffert des gelées du mois de mai.

VIGOGNE. s. f.

VIGOGNE. s. f. Animal de la taille d' un mouton, qui tient du chameau, mais qui n' a point de bosse, et dont la laine est très-fine. On ne trouve des vigognes qu' au Pérou.

Il signifie aussi, La laine de cet animal mise en oeuvre. Un chapeau de vigogne. Habit de vigogne. Vigognes des montagnes du Pérou. Absolument, Vigogne, Chapeau fait de laine de vigogne; dans ce sens, il est masculin. Un bon vigogne.

VIGOUREUSEMENT. adv.

VIGOUREUSEMENT. adv. Avec vigueur. Il attaque, il se défend vigoureusement. Il agit vigoureusement. Il a soutenu vigoureusement son opinion, son parti.

Il se dit aussi en termes de Peinture. Un tableau vigoureusement colorié. Il y a dans ce tableau des parties vigoureusement peintes.

VIGOUREUX, EUSE. adj.

VIGOUREUX, EUSE. adj. Qui a de la vigueur. Cet homme est vigoureux, est d' une santé vigoureuse. Ce vieillard est encore vigoureux. Une vigoureuse jeunesse. Cheval vigoureux. Cet homme ne mollit point, il est ferme et vigoureux.

Il se dit aussi Des choses qui se font avec vigueur, où il y a de la vigueur. Attaque, résistance vigoureuse. Discours vigoureux. Action vigoureuse.

Il se dit, particulièrement, en termes de Peinture. Une touche vigoureuse. Un pinceau vigoureux. Un dessin vigoureux. Un coloris ferme et vigoureux. Des tons vigoureux.

VIGUERIE. s. f.

VIGUERIE. s. f. Charge, fonctions de viguier.

Il se disait aussi Du territoire soumis à la juridiction du viguier.

VIGUEUR. s. f.

VIGUEUR. s. f. Force pour agir, énergie. Grande vigueur. Dans la vigueur de la jeunesse. Dans la vigueur de l' âge. La vigueur du corps. La vigueur du tempérament, de la complexion. Cheval qui a de la vigueur.

Il se dit aussi Des végétaux. Cet arbre a repris vigueur, de la vigueur depuis qu' on l' a taillé. Cette plante a encore de la vigueur.

VIGUEUR

VIGUEUR s' emploie figurément, au sens moral. Ce vieillard conserve la même vigueur d' esprit qu' il avait à vingt-cinq ans. Il a une vigueur d' esprit qui le rend capable des plus grands travaux, des entreprises les plus hardies et les plus difficiles. La vigueur de l' âme, du caractère. Vigueur de pensée. Vigueur de style. Écrire avec vigueur. Il poussa cette affaire avec vigueur. Il faut en certaines occasions savoir témoigner, savoir montrer de la vigueur. Agir, répondre avec vigueur. Cet homme est mou, il n a point de vigueur. Repousser avec vigueur. Action, acte de vigueur.

Il se dit en termes de Peinture, dans un sens analogue. La vigueur du dessin, du coloris. Son pinceau a de la vigueur.

Être en vigueur, se dit Des lois, des coutumes, des maximes qui conservent toute leur autorité, qui sont exécutées, suivies. Cette loi est toujours en vigueur, n' est plus en vigueur, a cessé d' être en vigueur.

VIGUIER. s. m.

VIGUIER. s. m. Juge qui, en Languedoc et en Provence, faisait les mêmes fonctions que les prévôts royaux dans les autres provinces de France.

VIL, ILE. adj.

VIL, ILE. adj. Bas, abject, méprisable. C' est un homme vil, un homme vil et abject. Un homme de vile condition. Un vil séducteur. Une âme vile et basse. Vil et mercenaire. C' est un trafic trop vil. Des choses viles.

Une chose de vil prix, Qui est de peu de valeur. C' est une étoffe de vil prix.

Cette marchandise est à vil prix, Elle est à beaucoup meilleur marché qu' à l' ordinaire. Le blé est à vil prix cette année.

Vendre à vil prix, Vendre quelque chose fort au-dessous de sa juste valeur. Ces livres ont été vendus à vil prix.

VILAIN. s. m.

VILAIN. s. m. Il signifiait autrefois, Paysan, roturier, homme de néant. Les nobles et les vilains.

Prov. et fig., Oignez vilain, il vous poindra; poignez vilain, il vous oindra, Caressez un malhonnête homme, il vous fera du mal; faites-lui du mal, il vous caressera.

Prov., Jeux de main, jeux de vilain, ou, au singulier, Jeu de main, jeu de vilain, Il n' y a que les gens mal élevés qui se divertissent à s' entre-frapper, à se donner des coups.

VILAIN, AINE. adj.

VILAIN, AINE. adj. Qui déplaît à la vue. Vilaine maison. Vilain jardin. Vilain pays. Vilaine étoffe. Vilaine perruque. Vilain habit. Vilain nez. Vilaine jambe.

Il signifie encore, Incommode, désagréable. Vilain chemin. Vilaine rue. Vilain temps. Vilaine voiture. Vilain gîte. Vilain jeu.

Fam. et adv., Il fait vilain, Le temps est désagréable. On dit de même, Il fait vilain marcher.

VILAIN

VILAIN se dit aussi Des personnes, des paroles et des actions, et signifie, Sale, déshonnête, fâcheux, méchant, infâme. C' est un vilain homme. Un vilain caractère. Une vilaine âme. Vilaine action. Vilain discours. Vilain métier. Des paroles sales et vilaines. Cela est vilain. Il est bien vilain à vous d' en user de la sorte avec votre ami, avec votre bienfaiteur. Il m' a joué un vilain tour. Il est dans un vilain cas, dans une vilaine posture, dans une vilaine position.

Prov., Tous vilains cas sont reniables.

Fam., C' est un vilain; fi le vilain! se disent D' un homme sale et déshonnête en paroles, en actions; et populairement, C' est une vilaine, se dit D' une prostituée. Dans ces phrases, dont la dernière a vieilli, Vilain et Vilaine sont pris substantivement.

VILAIN

VILAIN signifie quelquefois, Dangereux. Voilà un vilain rhume, une vilaine fièvre. Un vilain verglas.

VILAIN

VILAIN signifie aussi quelquefois, Avare, qui vit mesquinement; et l' on dit proverbialement et populairement, Il est vilain comme lard jaune.

Il s' emploie également comme substantif dans cette acception. C' est un vilain.

Prov., Il n' est chère que de vilain, Lorsqu' un avare se résout à donner un repas à quelqu' un, il y met plus de profusion qu' un autre.

Prov. et fig., Graissez les bottes d' un vilain, il dira qu' on les lui brûle, Un avare, pour se dispenser de la reconnaissance, se plaint même des services qu' on lui rend.

Prov. et fig., C' est la fille au vilain, se dit Pour exprimer que la chose dont il s' agit, charge, emploi, grâce, etc., se donne à celui qui en offre le plus. Cette phrase a vieilli.

VILAINEMENT. adv.

VILAINEMENT. adv. D' une vilaine manière. Il s' emploie dans plusieurs acceptions analogues à celles de l' adjectif Vilain. On l' a reçu vilainement, Grossièrement. Il s' enfuit vilainement, Honteusement et lâchement. Il m' a vilainement trahi, vilainement trompé; il nous a vilainement abandonnés, D' une manière infâme. Il fait toutes choses vilainement, Sordidement. Il s' est logé vilainement, Désagréablement. Il mange vilainement, Malproprement.

VILEBREQUIN. s. m.

VILEBREQUIN. s. m. Outil d' artisan, qui sert à trouer, à percer du bois, de la pierre, du métal, par le moyen d' une mèche de fer qui a un taillant en spirale, et qu' on fait entrer en la tournant. Trou de vilebrequin.

VILEMENT. adv.

VILEMENT. adv. D' une manière vile.

VILENIE. s. f.

VILENIE. s. f. Ordure, saleté. Cette maison est pleine de vilenie.

Il signifie aussi, Parole injurieuse. Il lui a dit mille vilenies.

Il signifie encore, Obscénité. Ce livre est plein de vilenies.

Il signifie en outre, Avarice sordide. Sa vilenie le fait mépriser de tout le monde.

Il signifie également, Action basse et vile. Il a fait cent vilenies en sa vie.

Il signifie encore, Mauvaise nourriture, nourriture malsaine. Cet enfant est malade pour avoir mangé toutes sortes de vilenies.

VILETÉ. s. f.

VILETÉ. s. f. Bas prix d' une chose. La vileté des denrées. On dit de même, La vileté du prix.

Il signifie aussi, Le peu d' importance d' une chose. La vileté de la matière.

VILIPENDER. v. a.

VILIPENDER. v. a. Traiter de vil, déprimer, traiter avec beaucoup de mépris. Il se dit en parlant Des personnes et des choses. Il ne faut pas tant le vilipender. Ne le vilipendez pas, il vaut son prix. Vilipender une marchandise. Il est familier.

VILIPENDÉ, ÉE. participe

VILIPENDÉ, ÉE. participe

VILITÉ. s. f.

VILITÉ. s. f. Voyez VILETÉ.

VILLA. s. f.

VILLA. s. f. Mot emprunté de l' italien. Voyez VIGNE, dernier alinéa.

VILLACE. s. f.

VILLACE. s. f. Grande ville mal peuplée et mal bâtie. Il est très-familier.

VILLAGE. s. m.

VILLAGE. s. m. Lieu non fermé de murailles, composé principalement de maisons de paysans. Gros village. Petit village. Demeurer au village. Un homme, une femme, des gens de village. Curé de village. Noce de village. Fête de village. Le maire du village. Un maire de village.

Fig. et fam., Le coq du village, Celui qui a le plus de crédit dans le village.

Prov. et fig., À gens de village, trompette de bois, Il ne faut aux ignorants, aux gens grossiers, que des choses proportionnées à leur état, à leur goût, à leur intelligence.

Prov. et fig., Il ne faut point se moquer des chiens qu' on ne soit hors du village, Il faut se mettre à l' abri du danger avant de s' en moquer.

Prov., Cet homme est bien de son village, Il est bien mal instruit de ce qui se passe dans le monde.

VILLAGEOIS, EOISE. s.

VILLAGEOIS, EOISE. s. Habitant de village. Un pauvre villageois. Une jolie villageoise.

Il s' emploie aussi adjectivement, et signifie, Qui appartient au village, qui est propre aux gens de village. Un air villageois. Des manières villageoises.

VILLANELLE. s. f.

VILLANELLE. s. f. Sorte de poésie pastorale, dont les couplets finissent par le même refrain. Chanter une villanelle. Depuis long-temps on ne fait plus de villanelles.

Il se dit aussi d' Un certain air fait pour danser.

VILLE. s. f.

VILLE. s. f. Assemblage d' un grand nombre de maisons disposées par rues, et souvent entourées d' une clôture commune, qui est ordinairement de murs et de fossés. Grande ville. Bonne ville. Petite ville. Ville murée, close de murailles. Ville fermée. Ville ouverte. Ville démantelée. Ville capitale, épiscopale. Ville maritime. Ville frontière. Ville forte. Ville de guerre. Ville de commerce. Ville marchande. Ville de grand passage. Ville riche. Ville fort peuplée. Ville déserte. Fortifier, assiéger, défendre, prendre, bâtir, détruire, raser une ville. Le gouverneur porta les clefs de la ville au roi. Les soldats entrèrent par escalade dans la place, et crièrent, Ville gagnée! Maison de ville. La ville et les faubourgs de Paris. La haute et la basse ville. La ville neuve. La vieille ville. Aller par la ville. On lui a donné la ville pour prison. Il est allé faire un tour de ville, un tour en ville. J' ai fait les quatre coins et le milieu de la ville pour vous chercher. J' ai parcouru tous les quartiers de la ville. Il demeure au centre, au coeur de la ville, à l' autre bout de la ville. Il court un bruit par la ville, dans la ville. Bruit de ville. C' est un enfant de la ville.

Le corps de ville, ou simplement, La ville, Le corps des officiers municipaux. Le corps de ville fut présenté au roi. La ville est venue haranguer.

L' hôtel de ville, la maison de ville, L' hôtel, la maison où se réunit habituellement le conseil municipal.

Il avait une partie de son bien sur la ville, Il avait une partie de son bien en rentes sur l' hôtel de ville de Paris.

Sergent de ville. Voyez SERGENT.

Bonne ville. Qualification honorable accordée par nos rois à certaines villes plus ou moins considérables.

Communément, La ville est bonne, On y trouve aisément tout ce dont on a besoin.

Fam., Être à la ville, N' être point à la campagne; et, Être en ville, N' être pas actuellement chez soi. On dit aussi, Dîner, souper en ville, Dans une maison où l' on est invité.

Prov. et fig., Ville qui parlemente est à moitié rendue, Une personne qui écoute les propositions qu' on lui fait, n' est pas éloignée d' accorder ce qu' on lui demande.

Fig. et fam., Avoir ville gagnée, se dit en parlant De toute difficulté vaincue, surmontée.

VILLE

VILLE se dit aussi Des habitants d' une ville. Toute la ville est allée au-devant de lui. Toute la ville parle de cette nouvelle. Il avait chez lui la ville et la cour, la ville et les faubourgs. Il reçoit, il traite toute la ville.

VILLE

VILLE se dit encore, absolument, Du séjour des villes, de la vie qu' on y mène, et des moeurs qui y règnent; par opposition Au séjour, à la vie et aux moeurs de la campagne. J' aime mieux la ville que les champs. Il préfère la campagne à la ville.

VILLETTE. s. f.

VILLETTE. s. f. Diminutif. Très-petite ville. Il est familier.

VIMAIRE. s. f.

VIMAIRE. s. f. T. d' Eaux et Forêts. Il se dit Du dégât causé dans les forêts par les ouragans.

VIN. s. m.

VIN. s. m. Liqueur destinée à être bue, que l' on tire du raisin. Vin rouge. Vin blanc. Vin paillet. Vin gris. Vin couleur d' oeil de perdrix. Vin clairet. Vin rosé. Vin mousseux. Vin de paille. Vin qui n' a point cuvé. Vin excellent. Vin exquis. Vin doux et piquant. Vin qui a de la séve, qui a vert et séve. Vin qui a du corps, qui n' a point de corps, qui a du montant. Vin fait. Vin mûr. Vin net. Vin nouveau. Vin vieux. Vin coulant et aisé à boire. Vin de bon cru. Vin généreux. Vin loyal et marchand. Vin de primeur. Vin prompt à boire. Vin qui est en boite. Vin qui se maintient, qui se soutient, qui a de la force. Vin de l' arrière-saison. Vin de la première cuvée, de la seconde cuvée. Vin de garde, ou Vin bon à garder. Vin qui porte l' eau. Vin clair. Vin rassis. Vin reposé. Vin tiré au clair. Gros vin. Petit vin. Vin faible. Vin vert. Vin âpre. Vin dur. Vin léger. Vin fumeux. Vin violent. Vin malfaisant. Vin traître. Vin capiteux. Vin qui porte à la tête. Vin qui donne dans la tête. Vin de pressurage. Vin de quête. Vin doucereux. Vin qui a de la liqueur. Vin mince. Vin plat. Vin trouble. Vin louche. Vin qui pèche en couleur. Vin qui file. Vin qui jaunit. Vin qui graisse, qui s' engraisse, qui tourne à la graisse. Vin gras. Vin gâté. Vin passé. Vin poussé. Vin besaigre. Vin qui sent l' évent. Vin éventé. Vin qui sent le fût. Vin battu. Vin mixtionné. Vin sophistiqué. Vin frelaté. Vin cuit. Vin brûlé. Vin soufré. Vin fin. Vin de cabaret. La lie du vin. Vin français. Vin de France. Vin de Lignage. Vin de Champagne. Vin de Bourgogne. Vin de Bordeaux. Vin muscat. Vin du Rhin. Vin d' Espagne. Vin grec. Vin de Chypre; etc. Des vins de toutes les qualités. Quai, marché aux vins. L' entrepôt des vins. Droits sur les vins. Négociant en vins. Le commerce des vins. Les vins sont très-chers cette année. Un tonneau de vin. Un muid de vin. Une pièce de vin. Un quartaut de vin; etc. Une bouteille de vin. Une pinte de vin; etc. Un verre de vin. Faire du vin. Entonner du vin. Encaver du vin. Avoir du vin en cave. Percer du vin. Avoir du vin en perce. Vendre du vin en gros et en détail. Marchand de vin. Coller du vin. Éclaircir du vin. Tirer, mettre du vin en bouteilles. Boire du vin. Prendre un doigt de vin, une goutte de vin. Boire son vin pur, son vin sec. Tremper son vin. Goûter bien le vin. Aimer le vin. Être sujet au vin.

Vin de deux feuilles, de trois feuilles, de quatre feuilles, Vin qui a deux ans, trois ans, quatre ans.

Vin du cru, Vin fait avec le raisin recueilli dans l' endroit même où on le consomme. On dit proverbialement, Il faut se défier du vin du cru, parce que beaucoup de crus sont mauvais.

Vin de copeau, Vin que l' on a fait passer sur les copeaux, c' est-à-dire, dans lequel on a fait tremper des copeaux pour l' éclaircir et le rendre plus prompt à boire.

Vin doux, Vin qui n' a point encore cuvé. Vin bourru, Vin nouveau qui n' a guère cuvé, et qui se conserve doux. Vin coupé, Vin mêlé avec d' autre vin. Vin de cerneaux, Vin rosé qui est bon à boire dans la saison des cerneaux.

Vin en cercles, Le vin qui est dans des tonneaux.

Vin de prunelles, Boisson que font les paysans avec des prunelles ou prunes sauvages. On appelle aussi, figurément et familièrement, Vin de prunelles, Un mauvais vin, un vin qui est aigre et faible.

Vin de veille, Vin qu' on met dans la chambre du roi et des princes, en cas qu' ils en aient besoin durant la nuit.

Vins d' honneur, Vins que les officiers municipaux offrent à de hauts personnages, lorsque ceux-ci font leur entrée dans certaines villes. On lui offrit les vins d' honneur. On dit aussi, Vin de ville.

Vin de l' étrier, Vin que l' on boit au moment du départ, lorsqu' on est près de monter à cheval.

Fig. et fam., Vin d' une oreille, se dit d' Un vin excellent, parce que celui qui en boit penche une oreille, en signe d' approbation; et, Vin de deux oreilles, se dit d' Un mauvais vin, parce que le buveur secoue la tête en signe de mécontentement. Ces manières de parler ne s' emploient plus.

Prov. et fig., Du vin à faire danser les chèvres, Du vin très-aigre. Du vin bon à laver les pieds des chevaux, Du vin si mauvais, qu' il est impossible de le boire.

Prov. et fig., À bon vin point d' enseigne, Ce qui est bon n' a pas besoin d' être vanté, prôné.

Vin de liqueur, Vin qu' on boit, en petite quantité, à l' entremets et au dessert.

Esprit-de-vin, ou Alcool, La partie la plus spiritueuse du vin, qui fait sa principale force, et qu' on en retire par la distillation.

Cet homme est en pointe de vin, Le vin commence à le mettre en gaieté. Il est chaud de vin, Il commence à être ivre. Il est pris de vin, Il est déjà ivre.

Porter bien le vin, porter bien son vin, Boire beaucoup sans qu' il y paraisse.

Fig. et fam., Être entre deux vins, Approcher de l' ivresse.

Fig. et fam., Cuver son vin, Dormir afin de laisser passer son ivresse; et, dans un sens plus figuré, Se donner le temps de s' apaiser, de revenir à la raison.

Fig. et pop., C' est un sac à vin, se dit D' un grand ivrogne. Le vin lui sort par les yeux, se dit en parlant D' un homme qui est extrêmement ivre.

Fig., Cet homme a le vin mauvais, gai, triste, etc., Il est querelleur, gai, triste, etc., quand il a bu.

Fig. et fam., S' enivrer de son vin, S' entêter de ses propres idées.

Prov., Après bon vin, bon cheval, On est plus hardi quand on a bien bu. Faire jambes de vin, Bien boire, pour être en état de marcher plus délibérément.

Prov. et fig., Le vin est tiré, il faut le boire, se dit Pour marquer qu' on est trop engagé dans une affaire pour reculer.

Fig. et fam., Mettre de l' eau dans son vin, Se modérer sur quelque affaire, sur quelque prétention, montrer moins de chaleur, d' animosité, etc.

Fig. et fam., Pot de vin, Ce qui se donne par manière de présent au delà du prix qui a été arrêté entre deux personnes pour un marché, tel qu' une vente, un bail a ferme, etc. Il veut vendre sa terre tant, et veut tant pour le pot de vin. Il a stipulé qu' outre le prix du bail, il aurait mille francs de pot de vin. Un gros pot de vin. Le pot de vin est fort. Voyez POT.

Fam., Boire le vin du marché, se dit De ceux qui vont boire ensemble, après avoir conclu quelque affaire. Ils sont allés boire le vin du marché.

Tache de vin, Tache rouge que quelques personnes apportent en naissant sur le visage, ou sur quelque autre partie du corps. Il a une tache de vin sur la joue.

VIN

VIN se dit particulièrement de Plusieurs préparations médicinales faites avec du vin auquel on a mêlé d' autres substances. Vin d' absinthe. Vin de quinquina. Vin scillitique. Vin rosat. Vin de grenade. Vin émétisé. Vin émétique. Vin antiscorbutique. Etc.

VIN

VIN signifie quelquefois, La force même du vin. Ainsi on dit D' un vin qui a peu de force ou beaucoup de force, Il a peu de vin, il a beaucoup de vin.

VINAIGRE. s. m.

VINAIGRE. s. m. Vin rendu aigre par artifice, et qui sert à une foule d' usages dans l' économie domestique. Faire du vinaigre. Vinaigre rouge, blanc. Vinaigre fort. Vinaigre simple. Vinaigre distillé. Du pourpier, des concombres confits au vinaigre. Il faut mettre dans cette sauce un filet de vinaigre. Assaisonner une salade avec du sel, du poivre, de l' huile et du vinaigre.

Vinaigre rosat, vinaigre surard, à la framboise, à l' ail, à l' estragon, etc., Vinaigre dans lequel on a fait infuser des roses, de la fleur de sureau, de l' ail, de l' estragon, etc.

Vinaigre de cidre, de bière, etc., Sorte de vinaigre qu' on obtient avec du cidre, avec de la bière, etc.

Vinaigre de bois, ou Acide pyroligneux, Acide tiré du bois par distillation.

Vinaigre des quatre voleurs, Espèce de vinaigre compose qu' on porte sur soi pour se préserver de l' infection.

Sel de vinaigre, Sel qui est extrait du vinaigre, et qu' on respire pour se garantir de l' évanouissement.

Prov. et fig., On prend plus de mouches avec du miel qu' avec du vinaigre, On réussit mieux dans les affaires, on subjugue plus de personnes par la douceur que par la dureté et la rigueur.

Fig. et pop., Habit de vinaigre, Habit trop mince, trop léger pour la saison.

VINAIGRER. v. a.

VINAIGRER. v. a. Assaisonner avec du vinaigre.

VINAIGRÉ, ÉE. participe

VINAIGRÉ, ÉE. participe Cela est trop vinaigré. Sauce vinaigrée.

VINAIGRETTE. s. f.

VINAIGRETTE. s. f. Sorte de sauce froide, faite avec du vinaigre, de l' huile, du persil et de la ciboule. Du boeuf à la vinaigrette, en vinaigrette.

Il se dit aussi de La viande apprêtée avec cette sauce. Nous mangeâmes à déjeuner une vinaigrette.

VINAIGRETTE

VINAIGRETTE se disait autrefois d' Une brouette ou petite chaise à deux roues, traînée par un homme. Aller dans une vinaigrette. Je le rencontrai dans une vinaigrette sur le Pont-Neuf.

VINAIGRIER. s. m.

VINAIGRIER. s. m. Artisan qui fait et vend du vinaigre et de la moutarde. Marchand vinaigrier.

Il se dit aussi d' Un petit vase à mettre du vinaigre. Vinaigrier de cristal, de porcelaine.

VINAIRE. adj. m.

VINAIRE. adj. m. Il ne s' emploie que dans cette locution, Vaisseaux vinaires, Les vaisseaux destinés à contenir du vin, tels que tonneaux, cuves, etc.

VINDAS. s. m.

VINDAS. s. m. (On fait sentir l' S.) Machine composée d' un treuil vertical, sur lequel se roule un câble, et qu' on fait tourner avec deux leviers. Le vindas sert à faire remonter des bateaux, à tirer des pierres et autres gros fardeaux. On l' appelle aussi Cabestan, surtout en termes de Marine.

VINDICATIF, IVE. adj.

VINDICATIF, IVE. adj. Qui aime à se venger, qui est porté à la vengeance. Homme vindicatif. Femme vindicative. C' est un esprit emporté, vindicatif. Il a un caractère vindicatif. Il se prend toujours en mauvaise part.

VINDICTE. s. f.

VINDICTE. s. f. T. de Jurispr. Il ne s' emploie que dans cette locution, La vindicte publique, La poursuite d' un crime au nom de la société. En France, la vindicte publique n' appartient qu' aux gens du roi.

VINÉE. s. f.

VINÉE. s. f. Récolte de vin. Nous aurons grande vinée, pleine vinée, demi-vinée.

VINEUX, EUSE. adj.

VINEUX, EUSE. adj. Il se dit proprement Du vin qui a beaucoup de force. Ce vin-là est bien vineux.

Il signifie aussi, Qui a un goût, une odeur de vin. Pêche vineuse. Melon vineux. Les fraises sont vineuses.

Il signifie encore, Qui est de couleur rouge, comme le vin rosé. Couleur vineuse. Rouge vineux.

Rouan vineux, se dit D' un cheval rouan, lorsque le bai domine.

VINGT. adj. numéral des deux genres

VINGT. adj. numéral des deux genres Deux fois dix. Vingt hommes. Vingt chevaux. Vingt et un chevaux. Vingt ans. Vingt et un ans. Vingt-deux ans. Vingt-trois ans; etc. Cent vingt ans. Vingt mille francs.

Quatre-vingts, Quatre fois vingt, ou Octante. Autrefois on disait pareillement, Six vingts, et même quelquefois, Sept vingts, huit vingts; mais l' usage n' a jamais admis les locutions, Deux vingts, trois vingts, cinq vingts, ni Dix vingts.

Quinze-Vingts, ne se dit que de L' hôpital fondé par saint Louis pour trois cents aveugles appelés Les Quinze-Vingts. On dit familièrement, Un Quinze-Vingt, Un des aveugles placés aux Quinze-Vingts.

VINGT

VINGT prend toujours une S, lorsque, multiplié par un autre nombre, il précède immédiatement un substantif. Ainsi on dit, Cent quatre-vingts francs, cent quatre-vingts chevaux, six vingts hommes, quatre-vingts ans. Mais on n' ajoute point l' S quand Vingt précède un autre nombre auquel il est joint. Ainsi on dit, Quatre-vingt-deux, quatre-vingt-trois, quatre-vingt-quatre, quatre-vingt-dix, etc.

VINGT

VINGT se prend quelquefois pour un nombre indéterminé, et signifie, Beaucoup, maintes fois. Je vous l' ai dit, je vous l' ai répété vingt fois. Dans cet entretien d' un quart d' heure, il a dit vingt sottises.

VINGT

VINGT se dit quelquefois pour Vingtième. Chapitre vingt. Page vingt. Ligne vingt.

Le vingt du mois, le vingt de sa maladie, Le vingtième jour du mois, de sa maladie.

VINGT

VINGT est aussi substantif masculin. Vingt multiplié par deux. On dit de même, Le nombre vingt, le numéro vingt.

Vingt et un, Sorte de jeu de hasard, qui se joue avec des cartes, et où le nombre de vingt et un points est le plus avantageux. Jouer au vingt et un.

VINGTAINE. s. f. collectif

VINGTAINE. s. f. collectif Nombre de vingt ou environ. Une vingtaine de personnes, de soldats. Donnez-lui une vingtaine de francs. Une vingtaine d' arbres.

VINGTIÈME. adj. des deux genres

VINGTIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de Vingt. Dans sa vingtième année. Il n' est que le vingtième. Le vingt et unième, le vingt-deuxième, le vingt-troisième, etc. Le vingtième jour, le vingt et unième jour du mois, ou elliptiquement, Le vingtième, le vingt et unième du mois.

La vingtième partie, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en vingt parties égales. On a dit dans un sens analogue, Le vingtième denier.

VINGTIÈME

VINGTIÈME est quelquefois substantif, et signifie, La vingtième partie. Il est pour un vingtième dans cette affaire. Il est héritier pour un vingtième.

Il se disait particulièrement autrefois d' Un impôt établi sur les biens-fonds, et qui était la vingtième partie de leur revenu. Payer le vingtième.

VINIFICATION. s. f.

VINIFICATION. s. f. Art de faire le vin.

VIOL. s. m.

VIOL. s. m. Violence qu' on fait à une fille, à une femme que l' on prend de force. Le rapt et le viol sont punis des travaux forcés par la loi.

VIOLACÉ, ÉE.. adj.

VIOLACÉ, ÉE.. adj. D' une couleur tirant sur le violet. Il ne se dit guère qu' en Botanique et en Médecine.

VIOLAT. adj. m.

VIOLAT. adj. m. Il n' est usité que dans ces dénominations: Sirop violat, Sirop fait avec des violettes; et, Miel violat, Miel où l' on a mis infuser des violettes.

VIOLATEUR, TRICE. s.

VIOLATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui viole les droits, les lois, les traités, etc. Les violateurs des lois. On le regardait comme le violateur des droits les plus sacrés.

VIOLATION. s. f.

VIOLATION. s. f. Action de violer un engagement, de porter atteinte à un droit, de profaner une chose sacrée, d' enfreindre des règles. La violation du serment. La violation d' un traité. La violation des propriétés. La violation d' un asile, d' un domicile. La violation des sépultures. La violation d' une loi, d' un temple. La violation des règles du langage.

VIOLÂTRE. adj. des deux genres

VIOLÂTRE. adj. des deux genres D' une couleur tirant sur le violet.

VIOLE. s. f.

VIOLE. s. f. Instrument de musique à sept cordes de boyau, dont on joue avec un archet. Joueur de viole. Jouer de la viole. Faire des accords sur la viole. Accompagner la voix avec la viole. Accompagner de la viole. Airs, pièces de viole. Cet instrument n' est presque plus en usage, et souvent on donne son nom à La partie d' alto ou quinte.

VIOLEMENT. s. m.

VIOLEMENT. s. m. Infraction, contravention à ce qu' on doit observer. Le violement des traités, des promesses, des lois, etc. Violement des commandements de Dieu. Il est peu usité.

Il signifie aussi, La violence qu' on fait à une fille, à une femme que l' on prend de force. Les lois punissaient de mort le rapt et le violement. En ce sens, on dit plus ordinairement, Viol.

VIOLEMMENT. adv.

VIOLEMMENT. adv. Avec violence, avec force, avec impétuosité, avec ardeur. Le vent souffle violemment. Ce remède agit violemment. Haïr violemment. Aimer violemment. Ce qu' il veut, il le veut violemment.

VIOLENCE. s. f.

VIOLENCE. s. f. Qualité de ce qui est violent. La violence des vents, de la tempête, du mal, de la douleur, d' un rem de, etc. La violence de son humeur, de son caractère. La violence des passions. La violence de ses paroles, de son discours.

VIOLENCE

VIOLENCE signifie aussi, La force dent on use contre le droit commun, contre les lois, contre la liberté publique. User de violence. Agir avec violence. Il a pris mes meubles, mes papiers, et les a emportés par violence. Faire des violences. Quelle violence! Faire violence à quelqu' un.

Fig., Faire violence à la loi, Y donner un sens forcé et contraire à son véritable esprit.

VIOLENT, ENTE. adj.

VIOLENT, ENTE. adj. Impétueux, qui agit avec impétuosité, avec force. Vent violent. Tempête violente. Choc violent. Mouvement violent. Remède violent.

Il se dit aussi D' une douleur grande et aiguë. Fièvre violente. Mal violent. Douleur violente.

Il se dit également Des personnes, des sentiments et des actions. Un homme violent. Une humeur violente. Une action violente. Un discours violent. Une passion violente. Un caractère violent. Gouvernement violent et tyrannique. Violente persécution. On a pris contre lui une mesure violente. On a de violents soupçons contre lui.

Mort violente, Mort causée par force ou par quelque accident, et non par une cause naturelle et ordinaire. Il est mort de mort violente.

Fam., Cela est violent, est trop violent, se dit Lorsqu' il s' agit de quelque chose d' oppressif, d' injuste, de trop rude, de trop difficile, etc. Il demande mille francs, cela est violent, trop violent. On dit de même, La proposition est violente.

VIOLENTER. v. a.

VIOLENTER. v. a. Contraindre, faire faire par force. On ne veut point le violenter. Les pères et les mères ne doivent point violenter leurs enfants dans le choix d' un état, d' une profession. Violenter les inclinations de quelqu' un.

VIOLENTÉ, ÉE. participe

VIOLENTÉ, ÉE. participe

VIOLER. v. a.

VIOLER. v. a. Enfreindre, agir contre. Violer les lois. Violer le respect qu' on doit à son souverain. Violer sa foi, son serment, ses engagements, sa promesse, les droits de l' amitié. Violer l' hospitalité. Violer un traité. Violer le droit des gens. Violer un voeu, ses voeux. Violer les priviléges, les immunités. Violer les droits les plus sacrés. Violer la capitulation. Violer les règles, les principes. Violer la propriété. Violer un dépôt.

Violer un asile, Violer les droits et les priviléges d' un asile. Violer une sépulture, La dégrader ou y fouiller dans des intentions coupables.

VIOLER

VIOLER signifie aussi, Faire violence à une fille, à une femme, la prendre de force. Violer une fille, une femme. Il la viola le poignard sur la gorge.

Il s' emploie aussi absolument. Les soldats entrèrent dans la ville, pillèrent et violèrent.

VIOLÉ, ÉE. participe

VIOLÉ, ÉE. participe

VIOLET, ETTE. adj.

VIOLET, ETTE. adj. De couleur de la fleur qu' on nomme Violette. Drap, taffetas, satin, ruban violet. Couleur violette. Le grand froid rend quelquefois le visage tout violet, les mains violettes. La vapeur de l' iode est violette. Prunes de damas violet. Pêches violettes.

Fig. et fam., Faire du feu violet, faire feu violet, Faire quelque chose qui éclate d' abord, où il paraît de la vivacité, mais qui se dément bientôt. Voir des anges violets, Avoir des visions creuses. Ces deux phrases ont vieilli.

VIOLET

VIOLET est aussi substantif masculin, et signifie, Couleur violette, Le violet est une couleur modeste. Être vêtu de violet. Les rois de France portent le deuil en violet.

VIOLETTE. s. f.

VIOLETTE. s. f. Petite fleur printanière, d' une odeur agréable, d' une couleur mêlée de rouge et de bleu foncé. Violette simple. Violette double. Violette de mars. Bouquet de violettes. Poudre de violettes. Conserve de violettes. Sachet de violettes. Les fleurs de violettes sont de quelque usage en médecine, comme pectorales et adoucissantes. Infusion, sirop de violette. Il y a des violettes blanches. La violette croît ordinairement dans les lieux solitaires et ombragés. La violette est l' emblème de la modestie.

Fam. et collectivement, De la violette, Des violettes. Tant qu' il y a de la violette, il en porte sur lui.

Bois de violette, Sorte de bois, ainsi appelé parce que sa couleur a du rapport avec celle de la violette.

VIOLIER. s. m.

VIOLIER. s. m. Plante qui vient sur les murs sans être cultivée, et qui porte des fleurs jaunes d' une odeur douce et agréable. Il y a différentes sortes de violiers. On l' appelle aussi Giroflée.

VIOLON. s. m.

VIOLON. s. m. Instrument de musique à quatre cordes, et dont on joue avec un archet. Jouer du violon. Joueur de violon. Danser au violon, au son du violon. Un bon violon. L' âme d' un violon.

Il signifie aussi, Celui qui joue du violon. Une troupe de violons. Les violons de l' Opéra. Il est violon à l' Opéra. C' est un excellent violon. Il y a tant de violons dans cet orchestre. Premier, second violon.

Une symphonie, un concerto de violon, Une symphonie, un concerto où le violon exécute la principale partie. Un solo, un accompagnement de violon, Un solo, un accompagnement exécuté par le violon.

Fam., Donner les violons, Payer les violons d' un bal, donner une sérénade, etc.

Fig. et fam., Se donner les violons, Être content de soi, s' applaudir, se vanter; et, Se donner les violons de quelque chose, En tirer vanité.

Fig. et fam., Les autres ont dansé, et il a payé les violons, Il a payé les frais d' une chose dont les autres ont eu tout l' honneur, ou tout le profit, ou tout le plaisir. On dit aussi simplement, Il a payé les violons.

VIOLON

VIOLON se dit encore d' Une espèce de prison contiguë à un corps de garde. Il faisait du train dans la rue, on l' a arrêté et mis au violon.

VIOLONCELLE. s. m.

VIOLONCELLE. s. m. Instrument de musique, à quatre cordes, de même forme que le violon, mais d' une bien plus grande dimension, dont on joue aussi avec un archet, et qui se place entre les jambes. On le nomme autrement Basse.

VIOLONISTE. s. des deux genres

VIOLONISTE. s. des deux genres Celui, celle qui joue du violon. Il ne se dit guère que Des artistes d' un talent remarquable. C' est un des premiers violonistes de la capitale. Cette dame est forte violoniste.

VIORNE. s. f.

VIORNE. s. f. T. de Botan. Arbrisseau à fleurs blanches et à feuilles velues, dont les rameaux sont très-flexibles, et qui porte des baies noirâtres réunies par bouquets. Un panier fait de viorne. Il y a une espèce de Clématite qu' on nomme Clématite-viorne.

VIPÈRE. s. f.

VIPÈRE. s. f. Espèce de serpent venimeux, et vivipare, à la différence de la plupart des autres, qui sont ovipares. Vipère grise. Vipère noire. Fiel de vipère. Dent de vipère. Chair, poudre de vipère. Bouillon de vipère. Il a été mordu d' une vipère.

Fig., Langue de vipère, ou simplement, Vipère, se dit d' Une personne fort médisante.

VIPEREAU. s. m.

VIPEREAU. s. m. Le petit d' une vipère.

VIPÉRINE. s. f.

VIPÉRINE. s. f. T. de Botan. Plante commune, à tige hérissée de petits tubercules noirs terminés par des poils rudes, et à fleurs bleues et purpurines, disposées en épis latéraux.

VIRAGO. s. f.

VIRAGO. s. f. Fille ou femme de grande taille, qui a l' air d' un homme. C' est une virago, une grande virago. Il est familier, et ne se dit que par dérision.

VIRELAI. s. m.

VIRELAI. s. m. Sorte d' ancienne petite pièce de poésie française, qui est toute sur deux rimes, et composée de vers courts, avec des refrains.

VIREMENT. s. m.

VIREMENT. s. m. Il ne s' emploie que dans les locutions suivantes:

En termes de Marine, Virement de bord, Action de virer de bord. Virement d' eau, Retour de marée, ou renvoi d' eau.

En termes de Banque et de Commerce, Virement de parties, ou simplement, Virement, Le transport d' une dette active fait à un créancier à qui l' on doit une somme de pareille valeur. Presque tous les payements des foires de Lyon se font par virement de parties. Il se fit dans cette matinée un nombre prodigieux de virements.

VIRER. v. n.

VIRER. v. n. Aller en tournant. Il se joint ordinairement avec Tourner, et il est familier. Tournez et virez tant qu' il vous plaira. Vous avez beau tourner et virer.

VIRER

VIRER est actif dans cette phrase figurée et populaire, Tourner et virer quelqu' un, Lui tenir divers discours, lui faire diverses questions pour le faire parler, pour savoir de lui quelque chose.

Il est actif aussi bien que neutre en termes de Marine, et signifie, Tourner d' un côté sur l' autre. Virer le cap au nord. Virer de bord. Virer à la côte. Virer au large. Virer sur l' ancre. Etc.

Fig. et fam., Virer de bord, Changer la direction de sa conduite, s' attacher à un autre parti. Cet homme est inconstant, il a viré de bord dans vingt affaires.

Virer le cabestan, ou Virer au cabestan, Le faire tourner sur son axe pour lever l' ancre, ou tout autre fardeau considérable.

VIRÉ, ÉE. participe

VIRÉ, ÉE. participe

VIREUX, EUSE. adj.

VIREUX, EUSE. adj. Qui tient du poison. Cette plante a une odeur vireuse. Un goût vireux.

VIREVOLTE. s. f.

VIREVOLTE. s. f. T. de Manége. Tour et retour fait avec vitesse. Il a fait faire cent virevoltes à son cheval.

VIREVOUSSE ou VIREVOUSTE. s. f.

VIREVOUSSE ou VIREVOUSTE. s. f. Il se dit, figurément et familièrement, par corruption de Virevolte. Cet homme fait bien des virevousses. Il a vieilli.

VIRGINAL, ALE. adj.

VIRGINAL, ALE. adj. Appartenant aux vierges, annonçant la virginité. Pudeur, modestie virginale. Le voile, le bandeau virginal.

Lait virginal, Cosmétique liquide dont les femmes se servent pour se blanchir le teint.

VIRGINITÉ. s. f.

VIRGINITÉ. s. f. État d' une personne vierge. La fleur de la virginité. Garder sa virginité. Perdre sa virginité. Il a encore sa virginité. Faire voeu de virginité.

VIRGOULEUSE. s. f.

VIRGOULEUSE. s. f. Sorte de poire fondante, qui se mange en hiver. Poirier de virgouleuse. Poire de virgouleuse. Une bonne virgouleuse.

VIRGULE. s. f.

VIRGULE. s. f. Petit signe fait à peu près en forme de c renversé, et dont on se sert dans la ponctuation, pour séparer les membres de phrases, et indiquer qu' il faut s' arrêter un peu en lisant. Il faut mettre là une virgule. Un point et une virgule.

En Horlogerie, Montre à virgule, Celle dont la verge ne porte qu' une seule saillie, en forme de crochet ou de virgule.

VIRIL, ILE. adj.

VIRIL, ILE. adj. Qui appartient à l' homme, en tant que mâle. Sexe viril. Membre viril.

Âge viril, L' âge d' un homme fait.

Robe ou toge virile, Toge que les enfants des sénateurs romains prenaient après avoir quitté la prétexte.

Fig., Âme virile, courage viril, action virile, etc., Âme ferme, courage digne d' un homme, action vigoureuse, etc.

En Jurispr., Portion virile, Celle qui revient à chaque cohéritier dans une succession également partagée. La succession a été partagée par portions viriles, Par portions égales.

VIRILEMENT. adv.

VIRILEMENT. adv. D' une manière virile, avec vigueur. Agir virilement.

VIRILITÉ. s. f.

VIRILITÉ. s. f. Âge viril. Il est parvenu à la virilité.

Il se dit aussi pour signifier, dans l' homme, La puissance, la capacité d' engendrer. Donner des signes de virilité.

VIROLE. s. f.

VIROLE. s. f. Petit cercle de fer, de cuivre ou d' autre métal, qu' on met au bout du manche d' un couteau, au bout d' une canne, etc., pour tenir le bois en état, ou pour quelque autre usage. Mettre une virole à une canne, des viroles à la masse d' un mail. On met des viroles aux fusils, aux pistolets, pour tenir la baguette.

VIROLÉ, ÉE.. adj.

VIROLÉ, ÉE.. adj. T. de Blason. Il se dit Des cornes, trompes, etc., qui portent des boucles ou anneaux d' un autre émail.

VIRTUALITÉ. s. f.

VIRTUALITÉ. s. f. T. didactique. Caractère, qualité de ce qui est virtuel.

VIRTUEL, ELLE. adj.

VIRTUEL, ELLE. adj. T. didactique. Qui est seulement en puissance et sans effet actuel. Chaleur virtuelle. Intention virtuelle.

VIRTUELLEMENT. adv.

VIRTUELLEMENT. adv. D' une manière virtuelle. Il est opposé à Formellement et Actuellement. Le chêne est virtuellement renfermé dans le gland.

VIRTUOSE. s. des deux genres

VIRTUOSE. s. des deux genres Mot emprunté de l' italien, qui signifie, Un homme ou une femme qui a des talents pour les beaux-arts, et particulièrement pour la musique. C' est un virtuose. C' est une virtuose.

VIRULENCE. s. f.

VIRULENCE. s. f. Qualité de ce qui est virulent, La virulence de cette humeur. La virulence de ses discours.

VIRULENT, ENTE. adj.

VIRULENT, ENTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des maladies produites par un virus.

Il s' emploie aussi figurément, et se dit surtout Des discours, des écrits où l' on attaque avec violence. Écrit, discours virulent. Satire virulente. Style virulent.

VIRUS. s. m.

VIRUS. s. m. (On fait sentir l' S.) T. de Médec. et de Chirur. emprunté du latin. Il se dit Du principe, inconnu dans sa nature, qui est l' agent de la contagion, et qui paraît être le produit d' une sécrétion morbide. Virus syphilitique. Virus variolique. Le virus de la rage. Etc.

VIS. s. f.

VIS. s. f. (On prononce Visse.) Pièce ronde de bois, de métal, etc., cannelée en ligne spirale, et qui entre en tournant dans un trou cannelé de même. Il se dit également d' Une sorte de clou terminé en vis qu' on fait entrer dans le bois en tournant, et qui tient plus fortement qu' un simple clou. Une vis de bois, de fer, de cuivre. Une vis de pressoir. Vis de pression. La vis est rompue dans l' écrou. Vis à tête perdue. Vis à tête plate, à tête ronde. Vis de fusil, de pistolet. Les vis d' une serrure. Les vis d' un lit.

Pas de vis, L' espace compris entre deux filets d' une vis.

Vis sans fin, Vis dont les pas engrènent dans une roue, et qui est tellement fixée entre deux points, qu' elle tourne sur son axe, sans pouvoir avancer ni reculer comme les vis ordinaires; ce qui oblige la roue à tourner quand on fait tourner la vis.

Vis d' Archimède, ou Limace, Machine propre à élever les eaux, consistant en un cylindre incliné qui tourne sur deux pivots, et autour duquel est roulé en spirale un cylindre creux.

Escalier à vis, Escalier tournant en spirale autour d' un noyau de pierre ou de bois, qui soutient toutes les marches.

VISA. s. m.

VISA. s. m. T. pris du latin. Formule qui se met sur un acte, et qui doit être signée par celui-là même dont la signature rend l' acte authentique ou valable, en sorte qu' il ne serait pas en forme, si ce visa n' y était pas. Le garde des sceaux met son visa sur les lettres patentes, lettres de grâce, etc. Les archevêques et les évêques mettent leur visa sur les expéditions de la daterie. Il faut que l' ambassadeur mette son visa sur votre passeport.

Il se dit aussi, en matière bénéficiale, de L' acte par lequel un évêque conférait un bénéfice à charge d' âmes à celui qui lui était présenté par le patron du bénéfice. L' évêque ne pouvait refuser son visa, sans donner par écrit les raisons de son refus. Il avait la nomination du patron de la cure, mais le visa lui fut refusé par l' évêque.

Il signifie particulièrement, en termes de Pratique, La formule par laquelle un magistrat ou un officier de justice certifie qu' un acte judiciaire lui a été remis ou présenté. Les personnes publiques préposées pour recevoir certaines significations, doivent mettre leur visa sur l' original de l' acte qui leur est signifié. L' original de certains procès-verbaux de saisie doit porter le visa du maire. Donner son visa.

VISAGE. s. m.

VISAGE. s. m. La face de l' homme, la partie antérieure de la tête, qui comprend le front, les yeux, le nez, les joues, la bouche, le menton et les oreilles. Visage large. Visage long, ovale, rond, plein, étroit, plat, maigre, bouffi. Visage blême, pâle, rouge, enflammé, enluminé, couperosé, boursouflé. Un beau visage. Un visage agréable. Un visage choquant. Un visage efféminé. Il se porte bien, il a bon visage. Il a un visage de santé, un visage de prospérité. Son visage ne m' est pas connu, ne m' est pas inconnu. Je ne le connais que de visage. Cela sied bien au visage. Avoir des boutons, des taches au visage. Le feu lui monte au visage. Cela lui a défiguré le visage. L' indignation était peinte sur son visage. Son visage exprimait la joie et le bonheur. Le visage est le miroir de l' âme.

Fam., Il n' a rien d' humain que le visage, se dit D' un homme cruel, barbare.

Fam., Son visage lui fait honneur, se dit D' une personne qui a le corps maigre et le visage plein.

Fig. et fam., Il a un visage de pleine lune, se dit D' un homme qui a une face large.

Prov., Cela paraît comme le nez au milieu du visage; et par ironie, Cela ne paraît pas plus que le nez au milieu du visage, se dit D' une chose qui paraît beaucoup, et qu' on s' efforcerait en vain de cacher.

Tourner visage aux ennemis, Se tourner vers les ennemis pour les combattre. Il se dit proprement De ceux qui fuient, et qui tout d' un coup se retournent pour faire face à ceux par lesquels ils sont poursuivis.

Fig. et pop., Trouver visage de bois, se dit Lorsque, venant chez quelqu' un, on y trouve la porte fermée. Il s' emploie, par extension, Pour dire qu' on ne trouve personne, quoique la porte ne soit pas fermée.

VISAGE

VISAGE se prend aussi pour L' air du visage. Avoir un visage-riant, gai, ouvert, serein, content. Avoir un visage triste, refrogné, rude, morne, mélancolique, chagrin.

Fam., Avoir un visage d' excommunié, un visage de déterré, un visage de l' autre monde, Être hâve, pâle et défait.

Faire bon visage, mauvais visage à quelqu' un, Lui faire bonne ou mauvaise mine. Se composer le visage, Prendre un air sérieux. Changer de visage, Changer de couleur, rougir, pâlir, etc.; et encore, Changer de visage, se démonter le visage, prendre tel visage qu' on veut, Prendre un air sérieux ou enjoué, triste ou gai, selon les diverses occasions.

VISAGE

VISAGE se prend quelquefois pour La personne même, en tant qu' on la connaît par le visage. Voilà bien des visages que je ne connais point. Des visages nouveaux. Il n' aime pas les nouveaux visages. On dit par mépris, Voilà un plaisant visage. Ce sens est familier.

À VISAGE DÉCOUVERT. loc. adv.

À VISAGE DÉCOUVERT. loc. adv. Sans masque, sans voile. Les danseurs de l' Opéra, qui paraissaient autrefois masqués sur le théâtre, se montrent aujourd' hui à visage découvert. On l' emploie quelquefois au figuré. C' est un homme franc, qui se montre à visage découvert.

VIS-À-VIS DE.. loc. prépositive

VIS-À-VIS DE.. loc. prépositive En face, à l' opposite de. Il est logé tout vis-à-vis, vis-à-vis de mes fenêtres. Je me plaçai vis-à-vis de lui. On supprime quelquefois le de, dans le style familier. Vis-à-vis l' église. Vis-à-vis l' hôtel de...

VIS-À-VIS

VIS-À-VIS s' emploie aussi adverbialement, dans un sens analogue. Il était vis-à-vis.

Fig. et fam., Se trouver vis-à-vis de rien, Se trouver sans aucun bien et sans aucune ressource, après avoir bien pris de la peine, après avoir eu de grandes espérances.

VIS-À-VIS

VIS-À-VIS s' emploie quelquefois substantivement, et se dit d' Une personne qui est en face d' une autre à la danse ou à table. Il était mon vis-à-vis. J' avais pour vis-à-vis un homme fort jovial, une fort jolie demoiselle. Il est familier.

VIS-À-VIS. s. m.

VIS-À-VIS. s. m. Sorte de voiture en forme de berline, mais où il n' y a qu' une seule place dans chaque fond.

VISCÉRAL, ALE. adj.

VISCÉRAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport aux viscères.

VISCÈRE. s. m.

VISCÈRE. s. m. T. d' Anat. Nom donné aux divers organes renfermés dans les grandes cavités du corps, et dont l' action est plus ou moins essentielle à l' entretien de la vie. Le cerveau, les poumons, le coeur, etc., sont des viscères.

VISCOSITÉ. s. f.

VISCOSITÉ. s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est visqueux.

VISÉE. s. f.

VISÉE. s. f. Direction de la vue à un but pour y atteindre. Prendre sa visée. Prenez votre visée plus haut, plus bas.

Fig. et fam., Changer de visée, Changer de dessein.

VISER. v. n.

VISER. v. n. Mirer, regarder un but pour y adresser un coup de pierre, d' arme à feu, une flèche, etc. Il visait à ce but-là. Il ne vise nulle part. S' il a blessé un tel, c' est par hasard; il n' y visait point.

Il s' emploie aussi activement. Viser un homme au coeur. Viser un animal à la tête.

Prov. et fig., Ce n' était pas mal visé pour un borgne, se dit en parlant D' un homme qui a mieux réussi qu' on ne croyait dans quelque chose qu' il avait entrepris. Voilà bien visé pour un borgne, se dit, dans le sens contraire, Lorsqu' on veut se moquer de ce qu' un homme n' a point réussi.

VISER

VISER signifie figurément, Avoir en vue une certaine fin, un certain résultat. Il ne vise pas à cet emploi. Il vise plus haut. Je ne sais où il vise, à quoi il vise. Cet acteur vise trop à l' effet. En visant trop à l' effet dans les arts, on tombe dans l' exagération.

VISER. v. a.

VISER. v. a. Voir, examiner une expédition, ou prendre connaissance d' un acte, d' une pièce, etc., et mettre dessus, Vu, Visa, ou quelque mot semblable. Le garde des sceaux n' a pas encore visé ces lettres de grâce. Le ministre n' a pas encore visé l' ordonnance. Il a fait viser son passe-port. Le maire a visé l' original de l' exploit qu' on vous a signifié. Viser et parapher des livres de commerce.

VISÉ, ÉE. participe

VISÉ, ÉE. participe

VISIBILITÉ. s. f.

VISIBILITÉ. s. f. T. didactique. Qualité qui rend une chose visible. La visibilité est l' un des caractères distinctifs de l' Église catholique.

VISIBLE. adj. des deux genres

VISIBLE. adj. des deux genres Qui peut être vu, qui est l' objet de la vue. Il n' y a rien de visible que par la lumière. Les objets, les choses visibles. L' éclipse sera visible. Les sacrements sont des signes visibles d' une chose invisible. Dieu s' est rendu visible aux hommes par l' incarnation.

Être visible, n' être pas visible, Vouloir ou ne vouloir pas recevoir une visite, être ou n' être pas en état de la recevoir. Il n' est pas visible aujourd' hui. Il ne sera visible que dans une heure.

VISIBLE

VISIBLE signifie aussi, Évident, manifeste. Fausseté visible. Imposture visible. Cela est trop visible. Il est visible que...

VISIBLEMENT. adv.

VISIBLEMENT. adv. D' une manière visible. Notre-Seigneur monta au ciel visiblement. La rivière baisse visiblement. La mer monte visiblement. La liqueur du thermomètre monte visiblement, quand on le porte dans un lieu chaud.

Il signifie aussi, Manifestement, évidemment. Cela est visiblement faux. Il vous trompe visiblement.

VISIÈRE. s. f.

VISIÈRE. s. f. La pièce du casque qui se haussait et qui se baissait, et au travers de laquelle l' homme d' armes voyait et respirait. Baisser la visière. Lever la visière. Il reçut un coup de lance dans la visière.

Rompre en visière, se disait autrefois, au propre, Quand un homme d' armes rompait sa lance dans la visière de celui contre qui il courait. Il signifie, figurément et familièrement, Attaquer, contredire quelqu' un en face, brusquement et violemment. Il lui rompit en visière.

La visière d' un shako, d' une casquette, etc., La partie d' un shako, d' une casquette, etc., qui abrite le front et les yeux.

VISIÈRE

VISIÈRE dans le langage familier, se dit quelquefois de La vue. Il a la visière nette, la visière trouble.

Fig., Avoir la visière courte, Avoir peu de sagacité, peu de pénétration.

Fig. et fam., Donner dans la visière à quelqu' un, Lui inspirer de l' amour. Cette femme lui a donné dans la visière.

VISIÈRE

VISIÈRE se dit encore d' Une rainure ou d' un petit bouton de métal qui est au bout du canon d' un fusil pour conduire l' oeil, lorsqu' on vise.

VISION. s. f.

VISION. s. f. T. de Physiq. Action de voir. Les philosophes ont beaucoup disputé pour savoir de quelle manière et en quelle partie de l' oeil se fait la vision. Le phénomène de la vision. Le mécanisme, la théorie de la vision. Vision directe, réfléchie, réfractée.

En Théol., Vision béatifique, vision intuitive, Celle par laquelle les bienheureux voient Dieu.

VISION

VISION se dit aussi Des choses que Dieu, ou quelque autre intelligence, par la permission de Dieu, fait voir en esprit, ou par les yeux du corps. Les visions des prophètes. Ce saint eut telle vision en dormant. Les visions de saint Antoine.

Il signifie encore, Chimère, image vaine que la peur, la folie, ou quelque autre cause particulière, produit dans l' esprit. Cette femme a des visions; seule dans sa chambre, elle croit apercevoir quelqu' un à ses côtés.

Il signifie figurément, Idée folle, extravagante. C' est une vision d' un tel. Une pure vision. Il a des visions cornues. C' est un homme à visions.

VISIONNAIRE. adj. des deux genres

VISIONNAIRE. adj. des deux genres Qui croit faussement avoir des visions, des révélations.

Il se dit figurément De celui ou de celle qui a des idées folles, des imaginations extravagantes, des desseins chimériques. Cet homme est visionnaire.

Il est aussi substantif. C' est un visionnaire. Cette femme est une visionnaire. Ce sont des visionnaires.

VISIR. s. m.

VISIR. s. m. Voyez VIZIR.

VISITANDINE. s. f.

VISITANDINE. s. f. Religieuse de l' ordre de la Visitation. Un couvent de visitandines.

VISITATION. s. f.

VISITATION. s. f. Il n' est usité que dans ces phrases, La Visitation de la Vierge, la fête de la Visitation, La fête instituée en mémoire de ce que la sainte Vierge alla visiter sainte Élisabeth, sa cousine. Il y a aussi Un ordre de religieuses, qu' on appelle L' ordre de la Visitation. Le monastère de la Visitation. Les filles de la Visitation.

VISITE. s. f.

VISITE. s. f. Action d' aller voir quelqu' un par civilité ou par devoir. Visite ordinaire. Visite de cérémonie. Visite du jour de l' an. Faire des visites. Visites fréquentes. Visites réglées. Visite courte, longue, ennuyeuse. Recevoir la visite de quelqu' un. Recevoir visite. Faire visite. Être en cours de visite. Être en visite. Recevoir des visites. Aller en visite. Faire une visite. Je lui dois une visite.

Fig. et fam., Visite en robe détroussée, Visite de cérémonie.

Rendre visite à quelqu' un, L' aller visiter; et, Rendre à quelqu' un sa visite, Faire à quelqu' un une visite après en avoir reçu une de lui.

Cartes de visite, Cartes sur lesquelles on a écrit ou fait graver son nom, et qu' on laisse à la porte des personnes qu' on est venu visiter, quand on ne les a pas trouvées chez elles.

VISITE

VISITE se dit quelquefois Des personnes. Devinez quelle visite je viens d' avoir. J' ai en des visites, plusieurs visites. Attendons que les visites s' en aillent.

VISITE

VISITE se dit en parlant D' un médecin, d' un chirurgien, qui va voir un malade. On paye tant par visite à ce médecin, à ce chirurgien. Ce médecin fait payer fort cher ses visites.

Il se dit également en parlant Des médecins et des chirurgiens d' un hôpital, lorsqu' ils parcourent les salles, accompagnés de leurs élèves, pour voir les malades, et prescrire le traitement. La visite du matin, du soir. L' heure de la visite.

VISITE

VISITE signifie aussi, La recherche, la perquisition qu' on fait dans certains lieux, soit pour y trouver quelque chose, quelque personne, soit pour voir si tout y est bien en ordre. Le commissaire de police, la gendarmerie a fait la visite dans cette maison, par tout le quartier, pour trouver... On a ordonné une visite domiciliaire. Visite des lieux. Les experts ont fait leur visite. Procès-verbal de visite. Il a tant pour son droit de visite.

Visite de matrones, L' examen que des sages-femmes font, par ordre de justice, de l' état d' une femme ou d' une fille.

Visite de cadavre, L' examen que les chirurgiens, nommés par la justice, font d' un corps mort.

La visite des bois, la visite d' un bâtiment, L' examen des bois, d' un bâtiment, fait ordinairement par des experts nommés par la justice.

VISITE

VISITE se dit également Des tournées que les évêques font dans leur diocèse, les généraux d' ordres dans les monastères de leur ordre, pour examiner l' état des lieux, et voir si tout y est dans l' ordre. Visite pastorale.

VISITER. v. a.

VISITER. v. a. Aller voir quelqu' un chez lui. Visiter son ami.

Il signifie plus ordinairement, Faire une visite, des visites. Visiter ses chefs. Visiter ses juges. Visiter les cardinaux. Visiter le sacré collége.

VISITER

VISITER signifie aussi, Aller voir par charité ou par dévotion. Visiter les pauvres, les malades, les prisonniers. Visiter les hôpitaux. Visiter les églises. Visiter les saints lieux.

VISITER

VISITER signifie encore, Aller voir si les choses sont dans l' ordre où elles doivent être. Visiter les côtes, les frontières, les arsenaux. Un bon évêque doit visiter son diocèse. L' archidiacre visite les églises, visite les curés. Les commis des douanes, les inspecteurs de l' octroi visitent les boutiques, les magasins, les marchandises.

Il signifie aussi, Examiner quelque chose avec soin, pour en tirer quelque connaissance ou quelque conjecture. Le chirurgien a visité sa plaie. On a visité ce corps. Les matrones l' ont visitée. Cet architecte a visité toute la maison. Il n' y a ni coin ni recoin que le commissaire n' ait visité. Les commis ont visité sa malle. On a visité ses papiers.

Il s' emploie quelquefois neutralement. Il a visité partout. Il a visité par toute la maison. On n' a pas visité chez lui.

Fam., Cet avare visite souvent son coffre-fort, Il va souvent à son coffre-fort pour voir s' il n' est pas volé, ou pour jouir du plaisir de regarder son argent.

En termes de l' Écriture, Dieu visite ses élus, Il les éprouve par des tribulations, par des afflictions.

VISITÉ, ÉE. participe

VISITÉ, ÉE. participe

VISITEUR. s. m.

VISITEUR. s. m. Celui qui est commis pour visiter. Visiteur des douanes.

VISITEUR

VISITEUR dans les Ordres religieux, Celui qui est chargé d' aller visiter les maisons du même ordre, dans un certain district. Le père visiteur.

Fam., C' est un grand visiteur, se dit D' un homme qui passe son temps à faire des visites.

VISON-VISU. Locution adverbiale

VISON-VISU. Locution adverbiale et familière, qui est une altération du latin Visum visu, et qui signifie, Vis-à-vis l' un de l' autre. Nous étions vison-visu.

VISORIUM. s. m.

VISORIUM. s. m. (On prononce Visoriome.) T. d' Impr. Instrument qui sert à tenir la copie sous les yeux du compositeur, et qui se fixe à la casse par une pointe: il est formé d' une petite planchette longue sur laquelle on applique les feuillets, en les arrêtant au moyen d' une pince mobile de bois.

VISQUEUX, EUSE. adj.

VISQUEUX, EUSE. adj. Gluant. Liqueur épaisse et visqueuse. Humeur visqueuse. Plante visqueuse.

VISSER. v. a.

VISSER. v. a. Attacher, fixer avec des vis. Il ne faut pas clouer cette ferrure, vous feriez éclater le bois; il vaut mieux la visser.

Il se dit aussi en parlant De ce qui est terminé en vis, ou creusé en manière d' écrou, et qu' on tourne comme une vis pour le fixer à quelque chose. Dans ce sens, on l' emploie souvent avec le pronom personnel. Le tire-bourre se visse à l' extrémité de la baguette du fusil.

VISSÉ, ÉE. participe

VISSÉ, ÉE. participe

VISUEL, ELLE. adj.

VISUEL, ELLE. adj. T. de Physiq. Qui appartient à la vue. Il ne se dit guère que dans ces locutions, Rayon visuel, point visuel.

VITAL, ALE. adj.

VITAL, ALE. adj. Qui appartient à la vie, qui sert à la conservation de la vie, et sans quoi l' homme ou l' animal ne saurait vivre. Principe vital. Propriétés vitales. Force vitale. Le coeur, le poumon, le cerveau, sont des parties vitales. La circulation du sang, la respiration, etc., sont des fonctions, des actions vitales. On a dit de même autrefois, Les esprits vitaux.

VITALITÉ. s. f.

VITALITÉ. s. f. Disposition des corps organisés à opérer les mouvements, les actions qui constituent la vie. Il est peu usité.

VITCHOURA. s. m.

VITCHOURA. s. m. Vêtement garni de fourrure, que l' on met par-dessus ses habits pour se garantir du froid extérieur, et que l' on quitte dans l' appartement. Il est muni d' un bon vitchoura.

VITE. adj. des deux genres

VITE. adj. des deux genres Qui se meut, qui court avec célérité, avec grande promptitude. Il ne se dit que Des animaux et de certaines choses dont le mouvement est rapide. Cheval vite, fort vite, vite comme le vent. Mouvement trop vite. Il a le pouls fort vite. Un copiste qui a la main fort vite.

VITE. adv.

VITE. adv. Avec vitesse. Courez vite. Allez vite. Cette horloge va trop vite. Il parle trop vite.

Aller bien vite dans une affaire, Agir inconsidérément et avec précipitation, ne pas agir avec la circonspection et avec les précautions nécessaires.

Fam., Aller vite en besogne, Être prompt, expéditif. Il se dit quelquefois, figurément, D' un dissipateur, qui mange son patrimoine.

VITEMENT. adv.

VITEMENT. adv. Vite. Allez vitement. Courez vitement. Il est familier.

VITESSE. s. f.

VITESSE. s. f. Célérité, grande promptitude. La vitesse d' un mouvement. La vitesse d' un cerf, d' un cheval, d' un oiseau. La vitesse d' un trait d' arbalète, d' une balle de fusil. La vitesse du son, de la lumière. Il accourut avec vitesse. La vitesse de la main. Écrire, lire, prononcer avec vitesse.

Gagner quelqu' un de vitesse, Arriver avant lui, parce qu' on est allé plus vite. Il signifie aussi, figurément, Gagner sur quelqu' un l' avantage du temps et de la célérité pour réussir dans le même projet. Vous vous êtes laissé gagner de vitesse.

VITRAGE. s. m. coll.

VITRAGE. s. m. coll. Toutes les vitres d' un bâtiment, d' un édifice. Le vitrage de cette maison coûte beaucoup. Le vitrage de cette église est d' un grand entretien.

Il se dit aussi de Certains châssis de verre qui servent de cloison, de séparation dans une chambre. Le cabinet n' est séparé de la chambre que par un vitrage.

VITRAUX. s. m. pl.

VITRAUX. s. m. pl. Les grands panneaux de vitres des églises. Des vitraux peints.

VITRE. s. f.

VITRE. s. f. Pièce de verre qui se met à une fenêtre. Panneau de vitres. Carreau de vitre. Il manque là une vitre. Il a cassé une vitre. Vitres bien claires. Vitres troubles. Laver, nettoyer des vitres. Mettre, attacher des vitres à une fenêtre. Il y a deux vitres cassées. Ce bruit a fait trembler les vitres.

Fig. et fam., Casser les vitres, Ne rien ménager dans ses propos.

VITRE

VITRE se dit quelquefois, populairement, de L' assemblage de plusieurs pièces de verre, qui se met à une ouverture faite pour donner du jour à un bâtiment. Ouvrir la vitre. Fermer la vitre.

VITRER. v. a.

VITRER. v. a. Garnir de vitres, de glaces. Vitrer une fenêtre, une porte.

VITRÉ, ÉE. participe

VITRÉ, ÉE. participe Cabinet vitré. Porte vitrée.

En termes d' Anat., Humeur vitrée, Une des trois humeurs de l' oeil, celle qui remplit le fond du globe.

En Physiq., Fluide électrique vitré, ou Électricité vitrée. Voyez RÉSINEUX.

VITRERIE. s. f.

VITRERIE. s. f. Art et commerce du vitrier; La marchandise qui est l' objet de ce commerce.

VITRESCIBLE. adj. des deux genres

VITRESCIBLE. adj. des deux genres Voyez VITRIFIABLE.

VITREUX, EUSE. adj.

VITREUX, EUSE. adj. T. de Minéralogie. Qui a de la ressemblance avec le verre. Mine d' argent vitreuse.

OEil vitreux, OEil qui a l' aspect du verre.

VITRIER. s. m.

VITRIER. s. m. Artisan qui travaille en vitres, qui met des vitres aux fenêtres, aux châssis, etc. Il faut faire venir le vitrier. La boutique d' un vitrier. Vitrier ambulant. On appelle Vitrière, La femme d' un vitrier, ou Celle qui fait le commerce de vitrerie.

VITRIFIABLE. adj. des deux genres

VITRIFIABLE. adj. des deux genres Susceptible d' être changé en verre. Terre vitrifiable. On dit aussi, Vitrescible.

VITRIFICATION. s. f.

VITRIFICATION. s. f. T. de Physiq. Action de vitrifier, ou de se vitrifier; État de ce qui est vitrifié. Feu de vitrification. La vitrification du sable et de l' oxyde de plomb est facile à opérer.

Il se dit, par extension, de La fusion des matières qui, après le refroidissement, offrent l' éclat, la transparence et la dureté du verre.

VITRIFIER. v. a.

VITRIFIER. v. a. T. de Physiq. Fondre une substance de manière qu' elle se transforme en verre. Le feu vitrifie le sable mêlé à l' alcali. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Cette matière se vitrifie promptement.

VITRIFIÉ, ÉE. participe

VITRIFIÉ, ÉE. participe Matières vitrifiées, Matières transformées en verre, ou auxquelles la fusion a donné l' apparence du verre. Voyez VITRIFICATION.

VITRIOL. s. m.

VITRIOL. s. m. Nom donné, dans l' ancienne Chimie, aux sulfates, ou sels composés d' oxydes métalliques et d' acide sulfurique ou vitriolique. On appelait Vitriol blanc, Celui qui est fait avec du zinc (sulfate de zinc); Vitriol bleu, Celui qui est fait avec du cuivre (sulfate de cuivre); Vitriol vert, vitriol martial, Celui où il entre du fer, et qu' on nomme aussi Couperose (sulfate de fer); Etc.

Huile de vitriol, Acide sulfurique concentré.

VITRIOLÉ, ÉE.. adj.

VITRIOLÉ, ÉE.. adj. Où il y a du vitriol. Eau vitriolée.

VITRIOLIQUE. adj. des deux genres

VITRIOLIQUE. adj. des deux genres Qui tient de la nature du vitriol. Acide vitriolique. On dit aujourd' hui, Acide sulfurique.

VITUPÈRE. s. m.

VITUPÈRE. s. m. Blâme. Sa vie est exempte de vitupère. Cette action est digne de vitupère. Il est vieux.

VITUPÉRER. v. a.

VITUPÉRER. v. a. Blâmer. Il est vieux.

VITUPÉRÉ, ÉE. participe

VITUPÉRÉ, ÉE. participe

VIVACE. adj. des deux genres

VIVACE. adj. des deux genres Qui a en soi des principes d' une longue vie. Il se dit Des espèces et des individus. En tels pays, les hommes sont vivaces. Le corbeau, le cerf, sont des animaux vivaces. Voilà un homme qui a l' air vivace.

Il se dit quelquefois, par extension, De ce qui est de longue durée ou difficile à détruire. Les préjugés sont vivaces.

Il se dit, en Botanique, Des plantes qui durent plus de deux ans, quoique leurs tiges se renouvellent chaque année. La garance, l' aristoloche, la violette, sont des plantes vivaces.

VIVACITÉ. s. f.

VIVACITÉ. s. f. Activité, promptitude à agir, à se mouvoir. Cet enfant a bien de la vivacité. Ce jeune homme a beaucoup de vivacité. Il met de la vivacité dans tout ce qu' il fait.

La vivacité des passions, L' ardeur et l' activité des passions. Dans le tumulte et la vivacité des passions.

Avoir de la vivacité dans les yeux, Avoir les yeux brillants et pleins de feu. Avoir une physionomie pleine de vivacité, Avoir un visage mobile, expressif.

Fig., La vivacité de l' esprit, la vivacité de l' imagination, La prompte pénétration de l' esprit, la promptitude à concevoir, à imaginer. On dit à peu près dans le même sens, La vivacité des sentiments, des sensations.

La vivacité des couleurs, la vivacité du teint, L' éclat des couleurs, l' éclat du teint.

VIVACITÉ

VIVACITÉ signifie aussi, L' ardeur, la promptitude avec laquelle une chose est faite. La vivacité du combat, de la dispute, de la conversation. Cela lui est échappé dans la vivacité du discours. Rien n' interrompt la vivacité de ses recherches. La vivacité de son application est très-grande. La vivacité du dialogue. La vivacité de ses mouvements.

Il s' emploie absolument, au pluriel, pour signifier, Des emportements légers et passagers. Il faut tâcher de réprimer ses vivacités.

VIVANDIER, IÈRE. s.

VIVANDIER, IÈRE. s. Celui, celle qui suit l' armée ou un corps de troupes, et qui vend des vivres. Vivandier à la suite de l' armée. Charrette de vivandier, de vivandière.

VIVANT, ANTE. adj.

VIVANT, ANTE. adj. Qui vit. Il est encore vivant. Elle est vivante. Les créatures vivantes. Il a dix enfants tous vivants. Au dernier vivant, au plus vivant les biens. Les êtres vivants.

Le Dieu vivant, se dit, par excellence, Pour marquer qu' il n' y a que Dieu qui vive, qui existe par lui-même.

En Jurispr. féodale, Homme vivant et mourant, Homme que les gens de mainmorte étaient obligés de désigner au seigneur du fief, et à la mort duquel ils devaient certains droits seigneuriaux.

Fam., Il n' y a homme vivant qui puisse assurer.... Il n' y a personne qui puisse assurer. .. J' ai été en tel lieu, je n' y ai trouvé âme vivante, Je n' y ai trouvé personne.

Fam., De la vie vivante, de votre vie vivante, de ma vie vivante, Jamais.

Fig., C' est une bibliothèque vivante, se dit D' un homme très-savant.

Fig., Ce jeune homme est le portrait vivant, est l' image vivante de son père, Il a tous ses traits, toute sa physionomie.

Langue vivante, Langue que tout un peuple parle actuellement; par opposition à Langue morte, Langue que tout un peuple a parlée, mais qui ne se trouve plus que dans les livres.

Quartier vivant, Quartier de ville où il y a beaucoup de monde et de mouvement. On dit de même, Rue vivante.

VIVANT

VIVANT s' emploie aussi comme substantif. Dieu viendra juger les vivants et les morts. On est jaloux des vivants, on ne rend justice qu' aux morts.

Fam., Un bon vivant, Un homme d' une humeur facile et gaie, et qui aime à se réjouir sans faire tort à personne.

Pop. et absol., Un vivant, Un homme d' un caractère décidé: ce qu' on ajoute à cette locution détermine le sens qu' on veut lui donner. C' est un vivant, ne vous y fiez pas. C' est un vivant qu' on ne déconcerte point. C' est un vivant qui n' a point de scrupules.

En termes d' anciennes Ordonnances, Un mal vivant, Un homme de mauvaise vie. C' est un mal vivant. Les vagabonds et mal vivants.

VIVANT. substantif

VIVANT. substantif signifie quelquefois, La vie. Du vivant d' un tel. Vous ne verrez pas cela de votre vivant. Cela se faisait de son vivant. Dans le même sens on dit, En son vivant; mais cela ne se trouve plus que dans quelques anciennes épitaphes. Ci-gît un tel, en son vivant bourgeois, conseiller, etc.

VIVAT

VIVAT (On fait sentir le T.) Mot emprunté du latin, et dont on se sert pour applaudir une personne. Tout le monde cria Vivat.

Il s' emploie quelquefois comme substantif masculin, et se dit d' Une acclamation quelconque par laquelle on souhaite longue vie et prospérité à quelqu' un. Des vivat répétés. Il est familier.

VIVE. s. f.

VIVE. s. f. Espèce de poisson de mer, de la grosseur du maquereau. Une belle vive. La chair de la vive est ferme et de bon goût.

VIVEMENT. adv.

VIVEMENT. adv. Avec vivacité, avec ardeur, avec vigueur, sans relâche. Attaquer, presser vivement. Réprimander quelqu' un vivement. S' intéresser vivement à quelqu' un. Prendre vivement le parti de quelqu' un.

Il signifie aussi, Sensiblement, profondément. Sentir vivement la douleur, le froid. Sentir vivement une affliction, un bienfait, une injure. Il en a été vivement touché, vivement piqué.

VIVIER. s. m.

VIVIER. s. m. Pièce d' eau courante ou dormante, dans laquelle on nourrit, on conserve du poisson. Grand vivier. Petit vivier. Vivier d' eau vive. Il y a beaucoup de poisson dans ce vivier.

VIVIFIANT, ANTE. adv.

VIVIFIANT, ANTE. adv. Qui vivifie, qui ranime, qui est propre à redonner du mouvement. Principe vivifiant. Chaleur vivifiante.

Il s' emploie particulièrement en termes de Théologie. Esprit vivifiant. Grâce vivifiante. Le Saint-Esprit est l' esprit vivifiant.

VIVIFICATION. s. f.

VIVIFICATION. s. f. Action par laquelle on ranime, on vivifie. La vivification d' un membre paralysé. Il n' est point usité dans le langage médical.

VIVIFIER. v. a.

VIVIFIER. v. a. Donner la vie et la conserver. C' est Dieu seul qui vivifie toutes choses.

Il se dit, figurément, Du soleil et de quelques autres agents naturels; et alors il signifie, Donner de la vigueur, de la force. Le soleil vivifie les plantes par sa chaleur.

Il se dit aussi figurément, en Théologie, Des effets que Dieu produit dans l' âme par la grâce. La grâce vivifie.

Prov., La lettre tue et l' esprit vivifie, Pour bien comprendre une loi, un précepte, etc., souvent, au lieu de s' attacher servilement au sens littéral des mots, il faut chercher à saisir la pensée, l' intention de l' auteur. Cela se dit aussi en parlant Des traductions trop serviles, et pour les blâmer.

VIVIFIER

VIVIFIER signifie aussi, Rendre un pays, un lieu bien vivant, faire qu' il y ait du mouvement, de l' activité, de l' industrie. L' établissement de ces nouvelles familles, de ces nouvelles manufactures a vivifié cette province.

VIVIFIÉ, ÉE. participe

VIVIFIÉ, ÉE. participe