DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI SON. s. m.

SON. s. m. La partie la plus grossière du blé moulu. Gros son. Un boisseau de son. Il en a tiré toute la farine, il n' en reste plus que le son. Eau de son. Il faut donner de l' eau de son à ce cheval pour le rafraîchir.

Prov. et fig., Habit de velours, ventre de son, se dit en parlant D' une personne qui épargne sur sa nourriture pour faire de la dépense en habits.

SON. s. m.

SON. s. m. Bruit, ce qui frappe l' ouïe. Son aigu, grave, perçant, éclatant, prolongé. Son clair, doux, harmonieux. Son rude. Son qui étourdit. Les sons différents. Le son de la voix. Un beau son de voix. Cet instrument rend un son agréable. Un son importun. Le son du tocsin. Cette cloche a un son argentin. Le son des cloches. Au son des cloches. Au son de la cloche. Au son du tambour. Publier quelque chose à son de tambour, à son de trompe. Au son des trompettes et des timbales. Le son des instruments de musique, des instruments. Tirer un beau son du violon. Le son des paroles. L' oreille juge des sons. Cette chanteuse a une belle voix, mais elle ne forme pas bien ses sons. Proférer des sons. Former des sons. Filer des sons. Des sons inarticulés. Des sons plaintifs.

Sons harmoniques, Sons qui diffèrent des sons ordinaires, et que l' on tire d' instruments à cordes, tels que la harpe, le violon, le violoncelle, etc., en appuyant très-peu le doigt sur certaines divisions de la corde.

SONATE. s. f.

SONATE. s. f. Pièce de musique instrumentale, composée de deux, trois ou quatre morceaux d' un caractère et d' un mouvement différents. Sonate de harpe, de piano, de violon, de flûte. Sonate de piano à quatre mains. Cette sonate est belle, mais d' une difficile exécution.

SONDAGE. s. m.

SONDAGE. s. m. Action de sonder. Il se dit surtout en parlant Des terrains. Les opérations du sondage ont occasionné de grandes dépenses.

SONDE. s. f.

SONDE. s. f. Instrument qui consiste en un plomb attaché à une corde, et dont on se sert à la mer et dans les rivières pour connaître la profondeur de l' eau ou la qualité du fond. Jeter la sonde. Dans ce détroit, il faut toujours avoir la sonde à la main. On reconnut avec la sonde qu' il n' y avait que tant de brasses d' eau, et que le vaisseau allait toucher. On graisse le bout de la sonde, pour savoir si le fond est sable ou rocher. Ligne de sonde.

Il se dit aussi de Certains instruments qu' on enfonce dans un jambon, dans un melon, dans un fromage de forme, etc., pour en retirer une petite partie, et s' assurer de sa qualité.

Il se dit encore d' Une espèce de tarière qu' on enfonce dans la terre, soit pour reconnaître les différentes couches du terrain, ou la présence et la qualité des mines, soit pour forer un puits artésien, etc.

Il se dit également d' Un fer emmanché de bois, dont les commis aux barrières des villes se servent pour connaître s' il y a des marchandises de contrebande dans les voitures chargées qui entrent.

Il se dit, en Chirurgie, Des instruments que l' on introduit dans la cavité de certains organes, pour découvrir la cause cachée de quelque mal, ou dans le trajet des plaies, des fistules, etc., pour en reconnaître l' état. Une sonde pour la pierre. Une sonde pour les plaies. Sonde cannelée. Sonde brisée. Sonde pleine. Sonde creuse. Sonde flexible. Introduire une sonde de gomme élastique dans le canal de l' urètre.

SONDER. v. a.

SONDER. v. a. Reconnaître par le moyen d' un plomb, attaché au bout d' une corde ou de quelque autre chose semblable, la qualité du fond ou la profondeur d' un lieu dont on ne peut voir le fond. Sonder le rivage, la côte. Sonder un port de mer. Sonder l' entrée d' un havre. Sonder un gué. Sonder une rivière, la faire sonder pour trouver un passage.

Il signifie aussi, Enfoncer, introduire dans de certaines choses un instrument fait exprès, pour en connaître la nature ou la qualité. Sonder un jambon, un melon, un fromage, une tinette de beurre, etc. Sonder un terrain. Sonder une charretée de foin pour s' assurer si elle ne renferme pas de la contrebande. On dit à peu près dans le même sens, Sonder une poutre, un bâtiment, une pièce de monnaie, etc.

Fig., Sonder le gué, sonder le terrain, Tâcher de connaître s' il n' y a point de danger dans une affaire, et de savoir comment il faudra s' y prendre pour réussir.

SONDER

SONDER en termes de Chirurgie, Chercher la cause d' un mal dans quelque cavité du corps, observer et reconnaître l' état d' une plaie, etc., en y introduisant une sonde. Sonder un homme pour savoir s' il a une pierre dans la vessie. Sonder une plaie. Ce chirurgien n' a pas la main rude, il sonde doucement.

SONDER

SONDER se dit figurément, au sens moral. Sonder les dispositions, les intentions, les inclinations de quelqu' un. Sonder quelqu' un. Je l' ai sondé là-dessus. J' ai cherché inutilement à sonder son esprit, son coeur. Il n' appartient pas à l' homme de sonder la profondeur des desseins de Dieu. Il n' appartient qu' à Dieu de sonder les coeurs.

SONDÉ, ÉE. participe

SONDÉ, ÉE. participe

SONDEUR. s. m.

SONDEUR. s. m. Celui qui sonde.

SONGE. s. m.

SONGE. s. m. Rêve, idée, imagination d' une personne qui dort. Un beau songe. Un songe agréable, riant. Un songe fâcheux, pénible, effrayant. Un songe qui inquiète, que l' on croit être de mauvais augure. Un songe suivi, interrompu, confus. J' ai eu un songe, j' ai fait un songe cette nuit. Expliquer, interpréter les songes. Dites-moi ce que signifie ce songe-là. Ajouter foi aux songes. Il se réveilla sur ce songe. Ce songe le réveilla. Toutes ses grandeurs s' évanouirent comme un songe.

Prov., Tous songes sont mensonges.

Prov. et fig., Mal d' autrui n' est que songe, Le mal d' autrui ne nous touche guère.

Fig., Les choses de ce monde ne sont qu' un songe, la vie n' est qu' un songe, Les choses du monde n' ont nulle solidité, la vie passe comme un songe.

Fig., Faire de beaux songes, Se repaître de vaines espérances.

Fam., Il me semble que c' est un songe, que j' ai fait un songe, ou fig., C' est un songe, se dit Pour exprimer un grand étonnement d' une chose qui est arrivée.

EN SONGE. Locution adverbiale

EN SONGE. Locution adverbiale dont on se sert en parlant Des songes qu' on a eus durant le sommeil. J' ai vu cela en songe. Un ange lui apparut en songe. Il me semblait en songe que...

SONGE-CREUX. s. m.

SONGE-CREUX. s. m. Il se dit d' Un homme qui affecte d' avoir des pensées profondes, et qui déraisonne, ou d' un homme qui rêve habituellement à des projets chimériques. Il se donne pour un grand penseur; mais ce n' est qu' un songe-creux. Il a l' esprit faux; c' est un songe-creux. N' en attendez rien de solide, de raisonnable, ce n' est qu' un songe-creux.

Il se dit aussi de Celui qui rêve souvent à faire des malices ou des méchancetés. Défiez-vous d' un tel, c' est un songe-creux qui vous trompera. Il est familier dans les deux sens: le second a vieilli.

SONGE-MALICE. s. m.

SONGE-MALICE. s. m. Celui qui fait souvent des malices, de mauvais tours. Il est vieux.

SONGER. v. n.

SONGER. v. n. Faire un songe. Je dormais, et je songeais que... J' ai songé que je voyageais sur mer.

Il s' emploie aussi activement. J' ai songé telle et telle chose. Qu' avez-vous songé cette nuit? Ne songer que chasse, que combats, que bals, que fêtes, que concerts. Cette dernière phrase et ses analogues se disent aussi figurément Des personnes qui, dans l' état de veille, ne sont occupées que de chasse, de combats, de bals, etc.

SONGER

SONGER au neutre, se construit quelquefois avec la préposition de. Songer d' eau bourbeuse. Il songe toujours de fêtes, de chasse. Il songe rarement d' affaires. Il est familier.

SONGER

SONGER signifie aussi, Penser, considérer, faire attention, prendre garde. En ce sens, il est toujours neutre. Quand j' y songe. Toutes les fois que j' y songe. Songez à vos affaires. Songer à quelque chose. Il ne songe qu' à son salut, qu' à ses plaisirs. Il ne songe qu' à lui. Il ne songe à rien. Les journées passent sans qu' on y songe. Songez à ce que vous faites, à ce que vous dites. Je songeais que... Songez qu' il y va de votre intérêt, de votre honneur. Il faut y songer plus d' une fois. Songer aux moyens de faire réussir une affaire. Il y a longtemps que j' y songe. On dit quelquefois activement et familièrement, J' ai songé une chose.

Vous n' y songez pas, à quoi songez-vous? y songez-vous? Phrases qui s' emploient quelquefois par manière de reproche, en parlant à une personne qui fait ou qui dit quelque chose qui ne paraît pas raisonnable.

Songez-y, songez-y bien. Espèce de menace ou d' avertissement, suivant le ton que l' on prend pour le dire.

SONGER

SONGER signifie aussi, Avoir quelque vue, quelque dessein, quelque intention. Il songe à se marier. Il ne songe nullement au mariage. Il songe à acheter telle charge, telle maison.

Cet homme songe toujours à mal, à malice, à la malice, Il songe à faire quelque malice. Ces phrases signifient aussi, Il prête, il suppose un sens trop libre à des choses dites très-innocemment; ou, en général, Il interprète malignement tout ce qu' on dit.

Cet homme songe creux, ne fait que songer creux, Il rêve profondément à des choses chimériques, ou à quelque malice. Il ne fait que songer creux.

SONGÉ, ÉE. participe

SONGÉ, ÉE. participe

SONGEUR. s. m.

SONGEUR. s. m. Celui qui a raconté ses songes. Il ne se dit guère que dans la phrase de l' Écriture, Voilà notre songeur, en parlant de Joseph.

SONICA

SONICA T. du Jeu de la bassette. Il se dit d' Une carte qui vient, ou en gain ou en perte, le plus tôt qu' elle puisse venir pour faire gagner ou pour faire perdre. Il a gagné sonica.

Il s' emploie adverbialement et figurément dans la conversation, et signifie, À point nommé, justement, précisément. On allait partir sans lui, il est arrivé sonica. Il a été payé sonica.

SONNA. s. f.

SONNA. s. f. Nom d' un livre qui contient les traditions de la religion mahométane.

SONNAILLE. s. f.

SONNAILLE. s. f. Clochette attachée au cou des bêtes, lorsqu' elles paissent ou qu' elles voyagent.

SONNAILLER. s. m.

SONNAILLER. s. m. L' animal qui, dans un troupeau ou dans un attelage, va le premier avec la clochette.

SONNAILLER. v. n.

SONNAILLER. v. n. Sonner souvent et sans besoin. On ne fait que sonnailler dans ce couvent. Il est familier.

SONNANT, ANTE. adj.

SONNANT, ANTE. adj. Qui rend un son clair et distinct. De l' étain sonnant. Airain sonnant.

Horloge sonnante, montre sonnante, Horloge, montre qui sonne les heures, à la différence de celles qui ne font que les marquer.

Espèces sonnantes, Monnaie d' or, d' argent, etc. Il m' a payé en espèces sonnantes au cours de ce jour.

À l' heure sonnante, À l' heure précise. Je suis arrivé à sept heures sonnantes. Soyez chez moi à midi sonnant.

En Théologie, Propositions mal sonnantes, Propositions qui peuvent être prises dans un sens peu orthodoxe. On écrit plus ordinairement Malsonnant en un seul mot.

SONNER. v. n.

SONNER. v. n. Rendre un son. Les cloches sonnent. Cet écu est faux; faites-le sonner, vous verrez qu' il ne vaut rien. Cela sonne creux. J' entends sonner la trompette.

Sonner de la trompette, de la trompe, du cor, ou absolument, Sonner, Faire rendre des sons à ces instruments. Il sonne bien du cor. Ces piqueurs sonnent bien.

En termes de Grammaire, Faire sonner une lettre, L' exprimer pleinement dans la prononciation. Ne pas faire sonner une lettre, Ne la faire point ou presque point sentir. Dans le mot Mer, il faut toujours faire sonner l' R; mais cette lettre, dans l' infinitif Aimer, ne doit sonner que devant une voyelle.

Fig., Ce mot sonne bien à l' oreille, Le son en est agréable.

Fig., Ce vers, cette stance, cette période sonne bien, L' arrangement des paroles en est harmonieux.

Fig., Cette action sonne bien, ne sonne pas bien, sonne mal dans le monde, Elle est bien ou mal reçue du public.

Fig. et fam., Faire sonner bien haut une action, une victoire, une conquête, sa qualité, un service, un bon office, etc., Vanter, exagérer, faire valoir beaucoup une action, une victoire, une conquête, sa qualité, un service qu' on a rendu, etc.

SONNER

SONNER signifie aussi, Être indiqué, marqué, annoncé par quelque son. Les vêpres sonnent à la paroisse. Le sermon sonne à la cathédrale. Voilà midi qui sonne. Midi est sonné.

SONNER

SONNER est aussi actif, et signifie, Tirer du son d' une cloche, d' une sonnette, etc., lui faire rendre du son. Sonner les cloches. Sonner la sonnette. Sonner la clochette. Sonner le tocsin.

Il signifie encore, Indiquer, marquer, annoncer quelque office de l' église par le son des cloches. Sonner la messe. Sonner les vêpres. Sonner le sermon. Sonner le premier coup, le dernier coup de matines, ou simplement, Sonner le premier, sonner le dernier.

Il s' emploie aussi absolument. Sonner pour les morts. On a sonné toute la nuit pour un tel.

Prov. et fig., On ne saurait sonner les cloches et aller à la procession, On ne peut pas faire à la fois des choses différentes, qui s' excluent l' une l' autre.

Sonner ses gens, sa femme de chambre, etc., Sonner la sonnette pour faire venir ses domestiques, sa femme de chambre, etc.

Absol., Sonner à la porte de quelqu' un, Tirer un cordon suspendu à la porte extérieure d' un appartement, et mettre en mouvement par ce moyen une sonnette placée dans l' intérieur, afin de se faire ouvrir. On sonne à votre porte. J' entends sonner chez vous. J' entends sonner.

Fig. et fam., Ne sonner mot, Ne dire mot. Tel est mon projet, mais je vous prie de n' en sonner mot. J' eus beau le presser, lui faire des reproches, il ne sonna mot.

SONNER

SONNER se dit, en termes de Chasse, Des différentes manières de sonner du cor, de la trompe. Sonner le débucher. Sonner le laisser-courre. Sonner du gros ton. Sonner du grêle. Etc.

Il se dit de même, en termes de Guerre, Des différentes manières de sonner de la trompette. Sonner la charge. Sonner la retraite. Sonner le boute-selle.

Sonner à cheval, Sonner pour faire monter à cheval la cavalerie.

SONNÉ, ÉE. participe

SONNÉ, ÉE. participe Il est midi sonné. Il est trois heures sonnées.

Fig. et fam., Il a cinquante ans sonnés, Il a cinquante ans révolus.

SONNERIE. s. f. coll.

SONNERIE. s. f. coll. Le son de plusieurs cloches ensemble. Il y a une bonne sonnerie dans telle église. La grosse sonnerie. La petite sonnerie.

Il se dit aussi de La totalité des cloches d' une église. La sonnerie de cette église a coûté cher.

SONNERIE

SONNERIE se dit également de Toutes les pièces qui servent à faire sonner une montre, une pendule. Il y a quelque chose à refaire à la sonnerie de cette montre. Pendule, montre à sonnerie.

SONNERIE

SONNERIE se dit encore Des différents airs que sonnent les trompettes d' un régiment. Les principales sonneries sont le réveil, la générale, le boute-selle, l' appel, la retraite, la charge, etc.

SONNET. s. m.

SONNET. s. m. Ouvrage de poésie, composé de quatorze vers distribués en deux quatrains et en deux tercets: les quatrains sont sur deux rimes seulement. Sonnet italien. Sonnet français. Sonnet à rimes croisées. Sonnet régulier, irrégulier. Faire un sonnet. Composer un sonnet à la louange d' un tel, pour une telle. Les sonnets de Pétrarque. La chute d' un sonnet.

SONNETTE. s. f.

SONNETTE. s. f. Clochette, ordinairement fort petite, dont on se sert pour appeler ou pour avertir. Sonnette d' argent. Sonnette de cuivre. Sonnette de fonte. Faire poser des sonnettes. Le cordon de la sonnette. Tirez la sonnette, afin qu' on vienne ouvrir la porte. Avoir une sonnette sur sa table pour appeler ses gens. La sonnette du président dans les assemblées délibérantes. Agiter la sonnette.

Être assujetti à la sonnette, être à la sonnette, Être obligé de quitter ses occupations, son sommeil, au bruit d' une sonnette, comme l' est un domestique.

SONNETTE

SONNETTE se dit aussi d' Un grelot, d' une boulette de cuivre ou d' argent, creuse et fendue, dans laquelle il y a un petit morceau de métal qui sonne et fait du bruit quand on l' agite, Collier à sonnettes. Attacher des sonnettes aux oreilles, au cou d' un chien. On met des sonnettes aux pieds des oiseaux de proie avec lesquels on chasse. Sonnette de mulet.

SONNETTE

SONNETTE se dit en outre d' Une machine dont on se sert pour enfoncer des pilotis et des pieux. La sonnette porte le mouton, et sert à l' élever et à le laisser retomber.

Serpent à sonnettes, Serpent ainsi nommé à cause du bruit qu' il fait en remuant les anneaux cornés et mobiles qui terminent sa queue.

SONNEUR. s. m.

SONNEUR. s. m. Celui qui sonne les cloches. Payer les sonneurs. Le sonneur d' une église.

Prov., Boire comme un sonneur, Boire beaucoup, et jusqu' a s' enivrer.

SONNEZ. s. m.

SONNEZ. s. m. (On prononce Sonè.) Terme dont on se sert aux Jeux de dés, particulièrement au Trictrac, lorsque le coup de dés amène les deux six. Il a rempli par un sonnez. J' ai amené de suite deux sonnez, qui m' ont fait perdre la partie.

SONORE. adj.des deux genres

SONORE. adj.des deux genres Qui a un beau son, un son agréable et éclatant. Une voix sonore. Cela rend le vers plus sonore. Un mot bien sonore.

Il signifie aussi, Qui renvoie bien le son, ou Qui rend un son, des sons. Cette église est sonore. Cet instrument est bien sonore. Corps sonore.

SONORITÉ. s. f.

SONORITÉ. s. f. T. de Physiq. Qualité de ce qui est sonore. On le dit surtout de La propriété qu' ont certains corps de renforcer les sons en les répercutant.

SOPEUR. s. f.

SOPEUR. s. f. T. de Médec. Voy. SOPOR.

SOPHA. s. m.

SOPHA. s. m. Voyez SOFA.

SOPHI. s. m.

SOPHI. s. m. Voyez SOFI.

SOPHISME. s. m.

SOPHISME. s. m. Argument captieux, qui pèche ou dans le fond ou dans la forme. Prenez garde à cet argument, c' est un sophisme. Ce livre est tout plein de sophismes. Découvrir, développer, réfuter un sophisme. Combattre des sophismes.

SOPHISTE. s. m.

SOPHISTE. s. m. Nom qui se donnait chez les anciens aux philosophes et aux rhéteurs. Il se prend aujourd' hui en mauvaise part, et signifie, Celui qui fait des arguments captieux. Ce n' est pas un philosophe, c' est un sophiste, un pur sophiste.

SOPHISTICATION. s. f.

SOPHISTICATION. s. f. Frelaterie, action de sophistiquer des drogues, etc. La sophistication des drogues.

SOPHISTIQUE. adj.des deux genres

SOPHISTIQUE. adj.des deux genres Qui est de la nature du sophisme, qui contient des sophismes. Un argument, un raisonnement sophistique. Un écrit sophistique.

Il signifie aussi, Qui fait usage du sophisme. Un esprit sophistique. Un écrivain sophistique. Une éloquence sophistique.

SOPHISTIQUER. v. a.

SOPHISTIQUER. v. a. Subtiliser avec excès. Cet auteur sophistique tout, sophistique toutes ses pensées.

Il s' emploie aussi absolument. Il sophistique sans cesse. Il se plaît à sophistiquer.

SOPHISTIQUER

SOPHISTIQUER signifie encore, Frelater, falsifier une liqueur, une drogue, en y mêlant quelque chose d' étranger. Sophistiquer du vin. Les marchands sont sujets à sophistiquer les drogues les plus précieuses. Sophistiquer la laque, la manne, etc. Sophistiquer les métaux.

SOPHISTIQUÉ, ÉE. participe

SOPHISTIQUÉ, ÉE. participe

SOPHISTIQUERIE. s. f.

SOPHISTIQUERIE. s. f. Excessive subtilité dans le discours, dans le raisonnement. Il y a bien de la sophistiquerie dans ces raisonnements-là. Ce sens est familier.

Il signifie aussi, Frelaterie, altération dans les drogues, etc. Il y a de la sophistiquerie dans ce vin, dans ces drogues. En ce sens, il est moins usité que Sophistication.

SOPHISTIQUEUR. s. m.

SOPHISTIQUEUR. s. m. Celui qui falsifie, qui altère les drogues. Il se dit aussi, familièrement, de Celui qui subtilise avec excès.

SOPHORE. s. m.

SOPHORE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Légumineuses, comprenant six ou huit espèces, les unes herbacées, les autres ligneuses; toutes cultivées dans les jardins d' agrément.

SOPHRONISTES. s. m. pl.

SOPHRONISTES. s. m. pl. T. d' Antiq. grecque. Magistrats d' Athènes, dont les fonctions étaient les mêmes que celles des censeurs à Rome.

SOPOR. s. m.

SOPOR. s. m. T. de Médec. emprunté du latin. Sommeil lourd et pesant dont le réveil est difficile.

SOPORATIF, IVE. adj.

SOPORATIF, IVE. adj. Qui a la force, la vertu d' endormir, d' assoupir. L' opium est très-soporatif. Les drogues soporatives.

Il est quelquefois substantif, au masculin. Le laudanum est un grand soporatif. Ce discours est un vrai soporatif.

SOPOREUX, EUSE. adj.

SOPOREUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui cause un assoupissement, un sommeil dangereux. Affection soporeuse. On dit de même, État soporeux.

SOPORIFÈRE et SOPORIFIQUE. adj. des deux genres

SOPORIFÈRE et SOPORIFIQUE. adj. des deux genres Termes de Médecine, qui signifient la même chose que Soporatif; mais Soporifique est aujourd' hui le plus usité des trois. Ils se prennent aussi substantivement. Un soporifère. Un soporifique.

Fig. et fam., Un discours, un écrit soporifique, Un discours, un écrit ennuyeux, qui endort.

SOPRANO. s. m.

SOPRANO. s. m. T. de Musique emprunté de l' italien. Il désigne La voix qu' on appelle autrement Dessus. Les femmes, les enfants et les castrats ont la voix de soprano.

Il se dit aussi Du chanteur qui a cette espèce de voix. Ce chanteur n' est pas un ténor, c' est un soprano. Pour éviter toute équivoque avec le sens suivant, on dit ordinairement, Il a une voix de soprano.

Il se dit, par euphémisme, d' Un castrat.

SOR. adj. m.

SOR. adj. m. Voyez SAURE.

SORBE. s. f.

SORBE. s. f. Fruit du sorbier domestique ou cormier. On l' appelle aussi Corme.

SORBET. s. m.

SORBET. s. m. Composition faite de citron, de sucre, d' ambre, etc. Une boîte de sorbet. Un pot de sorbet du Levant.

Il se dit aussi Du breuvage que l' on fait de cette composition battue avec de l' eau. Un verre de sorbet. Les Turcs boivent du sorbet. Du sorbet glacé.

Il se dit également de Certaines liqueurs à demi glacées. Un sorbet au marasquin, au vin de Champagne.

SORBÉTIÈRE. s. f.

SORBÉTIÈRE. s. f. Voyez SARBOTIÈRE.

SORBIER. s. m.

SORBIER. s. m. Arbre de la famille des Rosacées, dont il y a trois espèces: le Sorbier domestique ou Cormier; le Sorbier des oiseaux ou Sorbier sauvage; et le Sorbier hybride.

SORBONIQUE. s. f.

SORBONIQUE. s. f. Une des trois thèses que les bacheliers étaient obligés de soutenir pendant leur licence, et qui devait être soutenue dans la maison de Sorbonne. La sorbonique devait durer douze heures.

SORBONISTE. s. m.

SORBONISTE. s. m. Bachelier, docteur de la maison et société de Sorbonne.

SORBONNE. s. f.

SORBONNE. s. f. École célèbre de théologie, qui avait été fondée à Paris par Robert Sorbon, en 1252, et qui plus tard donna son nom à La faculté entière de théologie. Étudier en Sorbonne. Bachelier, docteur de Sorbonne, de la maison et société de Sorbonne. La Sorbonne décida que... Son livre fut condamné en Sorbonne, par la Sorbonne.

SORCELLERIE. s. f.

SORCELLERIE. s. f. Opération de sorcier. Il y a de la sorcellerie à cela. On dit qu' il se mêle de sorcellerie. Il a été accusé de sorcellerie.

Il se dit, figurément et par plaisanterie, en parlant De certains tours d' adresse, de certaines choses qui paraissent au-dessus des forces de la nature. Il faut qu' il y ait de la sorcellerie. Cela ne se peut faire sans sorcellerie. Cela ne se peut deviner sans sorcellerie. Il n' y a pas grande sorcellerie à cela.

SORCIER, IÈRE. s.

SORCIER, IÈRE. s. Celui, celle qui, selon l' opinion des temps d' ignorance, a un pacte avec le diable, pour opérer des maléfices, et qui va à des assemblées nocturnes, qu' on nomme le Sabbat. On accuse un tel d' être sorcier. Il fut un temps où l' on brûlait les sorciers.

Fig. et pop., C' est un vieux sorcier, une vieille sorcière, se dit D' un homme vieux et méchant, d' une vieille et méchante femme.

Prov., Cet homme n' est pas sorcier, n' est pas grand sorcier, Il n' est pas fort habile. Il ne faut pas être grand sorcier pour faire, pour deviner telle chose, Il ne faut pas avoir beaucoup d' habileté pour la faire, beaucoup de pénétration pour la deviner.

SORDIDE. adj.des deux genres

SORDIDE. adj.des deux genres Sale, vilain. Il n' est d' usage qu' au figuré, et il ne se dit Des personnes que par rapport à l' avarice. C' est un homme avare, vilain, sordide. C' est un avare des plus sordides.

Il se dit aussi De l' avarice et des choses qui s' y rapportent. Une avarice sordide. Gain sordide. Intérêt sordide. Épargne sordide.

SORDIDEMENT. adv.

SORDIDEMENT. adv. D' une manière sordide. Il vit sordidement.

SORDIDITÉ. s. f.

SORDIDITÉ. s. f. Mesquinerie, avarice. Il est peu usité.

SORET. adj. m.

SORET. adj. m. Voyez SAURET, au mot SAURE.

SORITE. s. m.

SORITE. s. m. T. de Logique. Raisonnement composé de plusieurs propositions si bien liées entre elles, que l' attribut de la première devient le sujet de la deuxième, l' attribut de la deuxième le sujet de la troisième, et ainsi de suite; en sorte que la dernière proposition doit être implicitement comprise dans la première, si le raisonnement est juste.

SORNETTE. s. f.

SORNETTE. s. f. Discours frivole, bagatelle. Il ne dit que des sornettes. Il ne cause que de sornettes. Voilà de plaisantes sornettes. Quelles sornettes nous contez-vous là? Il me disait une sornette. Ce mot est familier, et son plus grand usage est au pluriel.

SORT. s. m.

SORT. s. m. Dans le sens des anciens, La destinée considérée comme cause des divers événements de la vie. Le sort l' a ainsi ordonné. Le sort le veut ainsi. Les caprices du sort. Le sort aveugle. Le sort jaloux. Nous serons heureux en dépit du sort. Braver, affronter, supporter les coups du sort. Quel coup du sort! Se plaindre du sort. Être poursuivi, accablé par le sort.

Il se dit aussi de L' effet de la destinée, de la rencontre fortuite des événements bons ou mauvais. Je plains votre sort. Son sort est heureux. Son sort est malheureux. Son sort est déplorable. Tel est le sort des conquérants, des républiques. Quel est votre sort? Voilà un étrange sort. Je suis inquiet sur son sort. Il se plaint continuellement de son sort. Il est content de son sort. Je veux partager votre sort. Disposez de mon sort. Ordonnez de mon sort. Mon sort est de vous obéir. Vous êtes l' arbitre, le maître de mon sort. Mon sort est dans vos mains. C' est un triste sort que le sien. Son sort est fort doux.

Il se dit quelquefois, particulièrement, de La condition, de l' état d' une personne sous le rapport de la richesse. Cette succession améliorera son sort. Il a réglé par son testament le sort de ses trois enfants. Faire un sort à quelqu' un. On lui a assuré un sort.

SORT

SORT signifie encore, La manière de décider quelque chose par le hasard. Le sort est tombé sur un tel. Le sort en a décidé. Quelquefois les élections se font au sort, par le sort, par la voie du sort. Il y avait trois soldats condamnés: on décida qu' il n' y en aurait qu' un d' exécuté, et on les fit tirer au sort.

Fig., Le sort en est jeté, Le parti en est pris.

Fig., Le sort des armes, Le combat, considéré relativement à l' incertitude du succès. Il a voulu tenter une troisième fois le sort des armes.

Le sort principal d' une rente, Le fonds, la somme qui a été placée en rente. Il a vieilli: on dit, Le principal, le capital.

SORT. s. m.

SORT. s. m. Paroles, caractères, drogues, etc., par lesquelles des gens très-ignorants croient qu' on peut produire des effets extraordinaires, et presque toujours malfaisants, en vertu d' un pacte qu' ils supposent fait avec le diable. Ces pauvres gens disent qu' on a jeté un sort sur tel vignoble, sur les troupeaux d' un tel, sur les blés de tel pays. On dit que ce berger a mis un sort dans l' écurie de son maître, et que cela a fait mourir tous les chevaux. Il prétend qu' on lui a donné un sort, qu' on lui a jeté un sort.

SORTABLE. adj.des deux genres

SORTABLE. adj.des deux genres Convenable, qui convient à l' état et à la condition des personnes. Un mariage sortable. Un parti sortable. Cet emploi n' est pas sortable pour vous. Cela n' est pas sortable à votre condition. Rien n' est plus sortable pour vous que ce qu' on vous propose. Il s' emploie plus ordinairement sans complément.

SORTANT. adj. m.

SORTANT. adj. m. Qui sort. On l' emploie surtout dans ces expressions: Numéros sortants, Les numéros qui sortent de la roue de fortune, à chaque tirage de la loterie. Substantiv., Les entrants et les sortants, Les personnes qui entrent dans un lieu et celles qui en sortent.

Il se dit aussi Des membres d' un corps, d' une assemblée qui cessent d' en faire partie, et qui doivent être remplacés ou réélus. Député sortant. Les membres sortants.

SORTE. s. f.

SORTE. s. f. Espèce, genre. Il y a bien des sortes d' oiseaux. Nourrir toutes sortes de bêtes. Un marchand qui a de toutes sortes d' étoffes. Une bibliothèque où l' on trouve toutes sortes de livres. Toute sorte de livres ne sont pas également bons. Quelle sorte de plante est-ce là? Je n' en veux point de cette sorte. En voici de la sorte que vous demandez. Un pharmacien qui a toutes sortes de drogues. Les différentes sortes de caractères qu' on emploie dans l' imprimerie. C' est une sorte de bel esprit qui n' a que du jargon. Il a toutes les sortes d' esprit, de courage. Il ne faut pas se fier à toute sorte de gens, à toutes sortes de personnes. Il n' est sorte de recommandations que je ne lui aie faites. Voilà une sorte d' habillement, de coiffure qui lui sied.

Un homme de sa sorte, un homme de votre sorte, se dit également en bien et en mal, par estime et par mépris. Il appartient bien à un homme de sa sorte de vouloir s' égaler à vous. C' est trop vous rabaisser pour un homme de votre sorte.

SORTE

SORTE signifie aussi, Façon, manière de faire une chose. Ceux-ci s' habillent d' une sorte, et ceux-là d' une autre. De quelle sorte faut-il le recevoir? De cette sorte, vous n' aurez pas les embarras que vous redoutiez. Il a agi de bonne sorte, de la bonne sorte dans cette affaire.

Fam., Parler de la bonne sorte à quelqu' un, Lui faire une réprimande, lui faire une correction. Je lui ai parlé de la bonne sorte, il n' y reviendra plus. On dit dans le même sens, Je l' ai traité de la bonne sorte.

De telle sorte, De telle manière, tellement. Il s' est compromis de telle sorte, qu' on aura bien de la peine à le tirer d embarras.

DE LA SORTE. loc. adv.

DE LA SORTE. loc. adv. Ainsi, de cette manière. Quel droit avez-vous pour parler, pour agir de la sorte?

EN QUELQUE SORTE. loc. adv.

EN QUELQUE SORTE. loc. adv. Presque, pour ainsi dire. Se taire quand on est accusé, c' est en quelque sorte s' avouer coupable.

DE SORTE QUE, EN SORTE QUE. loc. conjonctives

DE SORTE QUE, EN SORTE QUE. loc. conjonctives Tellement que, si bien que. De sorte qu' il fut contraint de se retirer. Faites en sorte qu' il soit content.

SORTIE. s. f.

SORTIE. s. f. Action de sortir. Il a toujours gardé la chambre depuis un mois, voilà sa première sortie. Dans cette pièce de théâtre, les entrées et les sorties ne sont pas assez motivées. Faire sa sortie du port pour mettre en rade. Depuis sa sortie du royaume, hors du royaume.

Faire une fausse sortie, en termes de Théâtre, se dit Lorsqu' un des personnages qui sont sur la scène feint d' en sortir, ou même en sort un instant, et y rentre aussitôt.

SORTIE

SORTIE se dit aussi en parlant Des marchandises qu' on transporte, qu' on fait passer d' un lieu dans un autre. L' entrée et la sortie des marchandises. Droits d' entrée et de sortie. Augmenter les droits de sortie. Payer, frauder les droits de sortie.

SORTIE

SORTIE signifie encore, Issue, endroit par où l' ou sort. Cette maison a deux, trois sorties. Il a une sortie sur la campagne, et une sur la rue.

Il se dit quelquefois figurément en ce sens. L' affaire était embarrassante, mais il s' était d' avance ménagé une sortie.

SORTIE

SORTIE en termes de Jeu, se dit de Cartes basses qui donnent le moyen de cesser de faire des levées. Il n' avait pas de sortie, son quinola fut gorgé. J' avais deux sorties.

SORTIE

SORTIE en termes de Guerre, se dit de L' attaque que font des gens assiégés, lorsqu' ils sortent pour combattre les assiégeants, et pour ruiner les travaux. Les assiégés firent une grande sortie, une vigoureuse sortie. Ils font des sorties de six cents hommes. Faire des sorties avec de la cavalerie.

Fig. et fam., Faire une sortie à quelqu' un, Lui faire une rude réprimande, lui dire brusquement quelque chose de très-dur. Faire une sortie contre quelqu' un, S' emporter violemment contre une personne présente ou absente. Je ne m' attendais pas à cette sortie. Une sortie si violente les étonna. On dit quelquefois, dans l' un et dans l' autre sens, Faire une sortie sur quelqu' un.

À LA SORTIE DE. loc. prépositive

À LA SORTIE DE. loc. prépositive Au moment où l' on sort de. À la sortie du sermon, du dîner, du spectacle. À la sortie de l' audience. À la sortie de l' hiver. À la sortie du printemps. On dit aussi, À la sortie des juges.

SORTILÉGE. s. m.

SORTILÉGE. s. m. Maléfice dont se servent les prétendus sorciers. On disait que ce berger avait fait mourir plusieurs bestiaux par sortilége. Il fut brûlé pour sortilége. Il croit encore aux sortiléges.

SORTIR. v. n.

SORTIR. v. n. (Je sors, tu sors, il sort; nous sortons, vous sortez, ils sortent. Je sortais. Je sortis. Je sortirai. Je sortirais. Que je sorte. Que je sortisse. Sortant. Sorti.) Passer du dedans au dehors. Sortir de la chambre. Sortir de sa place. Sortir de la ville. Sortir du royaume. Le renard sort de son terrier. Sortir du bain. Il y a huit jours que cet homme n' est sorti de son lit. La rivière est sortie de son lit. Il sort de cette source une grande quantité d' eau. Le sang lui sortait de la bouche. Le coup lui a fait sortir un oeil hors de la tête. Cette porte est sortie de ses gonds. Un soldat ne doit point sortir de son rang. Sortir sur quelqu' un l' épée à la main. Sortez, je vous attends. Il est prêt à sortir. Tout le monde est sorti. Il ne fait que de sortir. Il vient de sortir. Ne faire qu' entrer et sortir. Sortir au-devant de quelqu' un. Sortir du port. J' ai à sortir ce matin. Il est sorti, mais il va rentrer. Il a sorti, mais il vient de rentrer.

Sortir de la messe, du sermon, de vêpres, du bal, du spectacle, du jeu, Sortir du lieu où l' on a entendu la messe, le sermon, les vêpres, etc. Dans la même acception, l' on dit: Sortir d' entendre la messe. Sortir de dîner, etc. On dit aussi, Sortir de table.

Sortir de prison, En sortir par autorité de justice, être élargi.

Ce jeune homme sort du collége, sort de dessus les bancs, Il vient d' achever ses études.

Cet ouvrage sort de chez l' ouvrier, des mains de l' ouvrier, Il est tout neuf, il vient d' être achevé.

Sortir, commencer à sortir, se dit particulièrement D' une personne qui, ayant été malade, se porte assez bien pour ne plus garder la chambre. Les médecins ne lui ont pas encore permis de sortir.

Prov. et fig., Faire sortir quelqu' un des gonds, hors des gonds, Le mettre tellement en colère, qu' il soit comme hors de lui-même. Ne vous opiniâtrez pas contre lui, vous le feriez sortir hors des gonds.

Fig., en Peinture, Cette figure sort bien, Elle semble être de relief et s' avancer hors du tableau.

Fig., Cette pensée ne sort pas assez, Il faut l' exprimer avec plus de force, la développer, la faire mieux sentir. On dit de même, Faire sortir une pensée.

Fig. et fam., Les yeux lui sortent de la tête, se dit D' une personne dont les yeux ont une ardeur, une vivacité extraordinaire, par l' effet de quelque passion violente.

Cela sort des proportions ordinaires, Cela est au-dessus des proportions ordinaires.

SORTIR

SORTIR se dit figurément en parlant D' un temps, d' une époque, d' un état, d' une condition où l' on cesse d' être. Sortir de l' hiver. Sortir de l' enfance. Sortir de nourrice. Il sortira de la vie sans avoir fait aucun bien. Sortir de maladie. Sortir d' apprentissage. Sortir de charge. Sortir de page. Sortir de captivité, d' esclavage.

Il s' emploie aussi figurément en parlant De choses morales. Sortir d' erreur. Sortir de son bon sens. Sortir de son sujet. Sortir du sujet. Sortir de sa matière. Vous sortez de la question. Cela est sorti de ma mémoire, m' est sorti de la mémoire. Cela ne me sort pas de la tête. Les mêmes effets doivent sortir des mêmes causes. Je ne sors pas de mon étonnement. Sortir de son naturel. Sortir de sa modération habituelle. Sortir du respect. Sortir de son devoir, des bornes de son devoir, des bornes de la modestie, de la bienséance.

SORTIR

SORTIR signifie encore, Se tirer, se dégager de quelque endroit difficile. Cette rue est si sale, qu' on ne peut sortir des boues. Il y a tant de chemins coupés dans cette forêt, qu' on ne sait par où sortir. Nous ne sortirons jamais de ces montagnes.

Il signifie aussi figurément, Se délivrer, s' affranchir, se tirer de quelque situation difficile, embarrassante, périlleuse. Sortir d' affaire. Sortir d' intrigue. Sortir d' un grand péril, d' un grand embarras. Il est enfin sorti de son affaire. Il est sorti d' un mauvais pas. Il est sorti d' une épreuve difficile. Il fallait en sortir à quelque prix que ce fût. J' en suis sorti à mon honneur.

En termes de Danse, Sortir de cadence, Ne plus danser en cadence.

En termes de Musique, Sortir de mesure, Ne plus chanter, ne plus jouer de mesure; Sortir du ton, Détonner, ou Passer d' un ton dans un autre.

En termes d' Escrime, Sortir de mesure, Se mettre hors d' état de porter une botte de pied ferme à son adversaire.

SORTIR

SORTIR signifie en outre, Pousser au dehors, commencer à paraître. Les fleurs commencent à sortir. Les blés, les herbes sortent de terre. Il lui sortit un bubon, un charbon. Cet enfant n' a plus la fièvre depuis que la petite vérole, la rougeole est sortie. Il lui est sorti une dent: on dit plus ordinairement, Il lui a percé une dent.

SORTIR

SORTIR se dit quelquefois dans la signification de S' exhaler; et alors il s' emploie presque toujours impersonnellement. Il sort une agréable odeur de ces fleurs. Il sort une grande chaleur de ce fourneau. Il en sortait une épaisse fumée.

Fig., Le feu lui sort par les yeux, Il a les yeux allumés de colère.

SORTIR

SORTIR signifie encore, Être issu. Il sort de bon lieu, de bonne race. Il sort de gens de bien. Il sort de parents illustres. Il sent le lieu d' où il sort. Quand les étalons sont vieux, les chevaux qui en sortent sont faibles.

Il signifie également, Être produit, en parlant Des ouvrages de l' industrie, de l' art ou de l' esprit. Cela sort des mains d' un habile ouvrier. Les étoffes qui sortent de cette fabrique sont très-estimées. Les ouvrages sortis du pinceau de cet artiste. C' est le meilleur ouvrage qui soit sorti de la plume de cet écrivain. Cet écrit sort d' une bonne plume.

SORTIR

SORTIR s' emploie aussi comme verbe actif dans quelques phrases du langage familier, où il signifie, Faire sortir, tirer. Il est temps de sortir les orangers de la serre. Sortez ce cheval de l' écurie. Sortez la voiture de la remise. On l' a sorti d' une affaire fâcheuse.

AU SORTIR DE. loc. prépositive

AU SORTIR DE. loc. prépositive Au temps, au moment que l' on sort de. Au sortir de là. Au sortir de cette maison. Je l' attendis au sortir du conseil. Au sortir du lit, de la table, de table. Au sortir du berceau. Au sortir de l' enfance.

SORTI, IE. participe

SORTI, IE. participe

SORTIR. v. a.

SORTIR. v. a. ( Ce verbe se conjugue régulièrement comme Finir: Il sortit. Ils sortissent. Il sortissait. Etc.) Obtenir, avoir. Il n' est d' usage qu' en termes de Jurisprudence, et seulement à la troisième personne. Cette sentence sortira son plein et entier effet. J' entends que cette clause sortisse son plein et entier effet.

En termes d' ancienne Pratique, Cette somme de deniers, cet effet mobilier sortira nature de propre, Sera réputé et partagé comme propre.

SOT, OTTE. adj.

SOT, OTTE. adj. Qui est sans esprit et sans jugement. C' est un sot homme. Qu' il est sot! Voilà un sot valet. Une sotte femme. Un sot enfant. Je ne le croyais pas si sot ni si étourdi qu' il est. Il n' est pas si sot qu' il le paraît. Je ne suis pas si sot que de le croire. Voilà un sot animal. Une sotte bête.

Il signifie quelquefois, Embarrassé, confus. Me voilà tout sot. Le voilà bien sot. Cela le rend tout sot. Il est resté sot, tout sot.

Il se dit aussi Des choses faites sans esprit et sans jugement. Une sotte entreprise. Un sot projet. Un sot livre. Un sot discours.

Il se dit également De certaines choses fâcheuses ou ridicules. L' enlèvement de cette femme est une sotte affaire pour lui. Il a fait un sot mariage. Voilà une sotte aventure. Ce sens est familier.

Prov., À sotte demande, point de réponse.

SOT

SOT est quelquefois substantif. C' est un sot. Vous êtes une sotte, une petite sotte. Taisez-vous, maître sot.

Prov., C' est un sot en trois lettres, se dit D' un homme fort bête.

Fam. et par ellipse, Quelque sot, Quelque sot le dirait, le ferait, y croirait, y serait trompé.

SOTIE. s. f.

SOTIE. s. f. Nom de certaines pièces bouffonnes du théâtre français à sa naissance.

SOT-L' Y-LAISSE. s. m.

SOT-L' Y-LAISSE. s. m. Morceau très-délicat qui se trouve au-dessus du croupion d' une volaille. Manger le sot-l' y-laisse. Il a soin de prendre pour lui tous les sot-l' y-laisse.

SOTTEMENT. adv.

SOTTEMENT. adv. D' une sotte façon. Il s' est allé sottement engager dans cette affaire. Il a répondu sottement. Il s' est laissé sottement duper.

SOTTISE. s. f.

SOTTISE. s. f. Défaut d' esprit et de jugement. La sottise des hommes est si grande, que... La sottise de la plupart des mères est de croire leurs enfants très-jolis. C' est sottise à vous que de vous imaginer que... Il est d' une grande sottise.

Il se dit aussi Des actions et des discours qui annoncent un manque d' esprit et de jugement. Cet homme se perdra par ses sottises. Il n' a fait que des sottises. Il faut toujours qu' on répare ses sottises. Ne le poussez pas trop, il lâchera quelque sottise. Il n' ouvre la bouche que pour dire des sottises. Quelle sottise que cette idée, que ce discours!

Sottise des deux parts, se dit en parlant De deux personnes qui ont tort chacune de leur côté.

SOTTISE

SOTTISE se dit encore Des paroles et des actions obscènes. N' écoutez pas ce qu' il veut vous dire, c' est une sottise. Il est indigne d' un honnête homme de dire des sottises devant une femme.

Il signifie aussi, Injure. Il m' a dit cent sottises.

SOTTISIER. s. m.

SOTTISIER. s. m. Recueil de sottises. Il se dit particulièrement d' Un recueil de chansons et autres vers libres.

Il se dit aussi de Celui qui débite des sottises, qui tient des propos libres. Cet homme est un grand sottisier. Dans l' un et l' autre sens, il est familier.

SOU. s. m.

SOU. s. m. Monnaie de compte, la vingtième partie de l' ancienne livre, valant douze deniers. Un sou. Deux sous. Vingt sous. Trente sous. Un pain d' un sou.

Il se dit aussi de La monnaie de cuivre qui avait cette valeur. Un sou bien marqué. Il a sa poche pleine de sous, de gros sous.

Il se dit encore communément de La pièce de cuivre valant cinq centimes. Dans ce sens, on appelle souvent Pièce de cent sous, Une pièce de cinq francs.

En termes d' ancienne Pratique, Sou tournois, Sou de douze deniers; et, Sou parisis, Sou de quinze deniers. Vingt sous parisis valaient vingt-cinq sous tournois ou vingt-cinq sous ordinaires.

Fam., Il n' a pas un sou, pas le sou; il n' a ni sou ni double, ni sou ni maille; il n' a pas le sou vaillant, Il n' a point d' argent; et, Il n' a pas un sou de bien, Il n' a aucune propriété.

Mettre sou sur sou, Épargner sur les plus petites choses, pour amasser.

Fam., Cette terre vaut cent mille francs, comme un sou, Elle les vaut amplement.

Prov., Faire de cent sous quatre livres, et de quatre livres rien, se dit D' un mauvais ménager.

Au sou la livre, Au prorata de ce que chacun a mis de fonds dans une entreprise, ou de ce qui lui est dû dans une affaire commune. Dans une banqueroute, les créanciers colloqués sont payés au sou la livre sur le prix des meubles. Cette expression a vieilli: on dit, Au marc le franc.

Sou pour livre, s' est dit de Certains droits additionnels imposés sur différents objets, et qui étaient analogues à ce qu' on nomme aujourd' hui Centimes additionnels et Subvention de guerre.

Avoir un sou dans une affaire de finance, dans un négoce, y être pour un sou, pour deux sous, Y avoir un vingtième, un dixième d' intérêt. Ces phrases ont vieilli.

SOU À SOU. loc. adv.

SOU À SOU. loc. adv. Par petites sommes. Il m' a payé sou à sou. Marchander sou à sou. Il a amasse sou à sou une très-grande fortune.

SOUBARBE. s. f.

SOUBARBE. s. f. Voyez SOUS-BABBE.

SOUBASSEMENT. s. m.

SOUBASSEMENT. s. m. T. d' Archit. Partie inférieure d' une construction, sur laquelle semble porter tout l' édifice. On le dit surtout en parlant Des édifices à colonnes. La hauteur du soubassement. Soubassement uni. Soubassement orné de moulures.

SOUBASSEMENT

SOUBASSEMENT en termes de Tapissier, se dit d' Une espèce de pente que l' on met au bas du lit, et qui descend jusqu' à terre. Mettre les soubassements à un lit.

SOUBRESAUT. s. m.

SOUBRESAUT. s. m. Saut subit, inopiné et à contre-temps. Ce cheval a fait deux ou trois soubresauts qui m' ont pensé désarçonner. Une voiture rude qui donne des soubresauts.

Avoir des soubresauts dans les tendons, Y avoir des tressaillements, des mouvements convulsifs.

Fig. et fam., Cette nouvelle m' a donné un soubresaut, un violent soubresaut, Cette nouvelle m' a causé une vive, une grande et subite émotion.

SOUBRETTE. s. f.

SOUBRETTE. s. f. Nom que l' on donne, au théâtre, aux suivantes de comédie. Rôle de soubrette. Jouer les soubrettes. L' emploi des soubrettes.

Il se dit aussi, familièrement et par mépris, d' Une femme subalterne et intrigante. Elle fait la dame, et ce n' est qu' une soubrette. Sous de riches habits, elle a toujours l' air et les manières d' une soubrette.

SOUBREVESTE. s. f.

SOUBREVESTE. s. f. Sorte de vêtement sans manches, qui se mettait par-dessus les autres vêtements, par-dessus la cuirasse.

SOUCHE. s. f.

SOUCHE. s. f. La partie d' en bas du tronc d' un arbre, accompagnée de ses racines, et séparée du reste de l' arbre. Ces souches ont repoussé. On a arraché toutes les souches qui restaient dans cet endroit de la forêt. Grosse souche. Souche de noyer. Souche de chêne. Souche de hêtre; etc. La souche est plus dure que les autres parties de l' arbre. Souche pourrie. Faire du feu avec des souches. Brûler des souches.

Fig. et fam., C' est une souche, une vraie souche, se dit D' une personne stupide et sans activité.

SOUCHE

SOUCHE en parlant De généalogie, se dit figurément de Celui de qui sort une génération, une suite de descendants. Cet homme illustre a été la souche de plusieurs grandes familles.

Il se dit aussi de Celui qui est reconnu pour être le plus ancien dans une généalogie. Robert le Fort, le quatrième fils de saint Louis, est la souche de la maison de Bourbon.

Faire souche, Commencer une branche dans une généalogie, être le premier d' une suite de descendants. Un tel eut trois enfants; le premier mourut sans lignée, les deux autres ont fait souche. De tous les enfants de saint Louis, il n' y en a eu que deux qui aient fait souche.

En termes de Droit, Succéder par souche, Succéder par représentation. La succession par souche est opposée à la succession par tête.

SOUCHE

SOUCHE se dit aussi Du plus long des deux morceaux de bois ajustés, sur lesquels les boulangers et les bouchers font des entailles pour marquer la quantité de pain ou de viande qu' ils fournissent à crédit. La souche reste entre les mains du marchand, et l' échantillon entre celles de l' acheteur.

Il signifie, en termes d' Administration, La partie qui reste des feuilles d' un registre, lorsqu' on les a coupées, dans leur longueur, en zigzag, de manière qu' en rapprochant la partie coupée et détachée du registre de celle qui y est restée, on reconnaisse si elles se correspondent exactement. La souche d' un registre de passe-ports. La souche d' un registre d' inscriptions. Registre à souche. Talon de souche.

SOUCHE

SOUCHE en termes de Maçonnerie, Le corps de la cheminée qui sort du toit et s' élève au-dessus du comble, soit qu' il n' ait qu' un seul tuyau, soit qu' il en renferme plusieurs. Une souche de cheminée.

SOUCHET. s. m.

SOUCHET. s. m. T. de Maçonnerie. Pierre qui se tire au-dessous du dernier banc des carrières. Le souchet est la moindre des pierres de taille.

SOUCHET. s. m.

SOUCHET. s. m. T. de Botan. Plante monocotylédone, dont les diverses espèces croissent dans les endroits humides. Souchet odorant. Souchet comestible. Le papyrus est une espèce de souchet.

SOUCHETAGE. s. m.

SOUCHETAGE. s. m. Visite qui se fait dans un bois après la coupe des arbres, pour compter les souches.

SOUCHETEUR. s. m.

SOUCHETEUR. s. m. Expert nommé pour assister au souchetage.

SOUCI. s. m.

SOUCI. s. m. Fleur jaune, radiée, qui a une odeur forte, et qui vient en automne. On le dit aussi de La plante qui porte cette fleur. Une fleur de souci. Couleur de souci. Souci des jardins. Souci des champs.

Fam., Être jaune comme un souci, comme souci, Avoir le visage extrêmement jaune.

SOUCI. s. m.

SOUCI. s. m. Soin accompagné d' inquiétude. Souci cuisant. Léger souci. Noirs soucis. Les soucis qui troublent les jours des rois. Cette affaire lui donne bien du souci. Avoir du souci. Vivre sans souci. Prendre du souci. Être dévoré de soucis.

Fam., C' est là le moindre de mes soucis, le cadet de mes soucis, se dit D' une chose dont on ne se met nullement en peine.

Fam., C' est un sans-souci, C' est un homme qui ne se tourmente de rien, que rien n' empêche de se divertir.

SOUCIER (SE). v. pron.

SOUCIER (SE). v. pron. S' inquiéter, se mettre en peine de quelque chose, prendre intérêt à quelque chose, faire cas de quelque chose. De quoi vous souciez-vous? Il se soucie fort peu de conserver ses amis, et il se soucie beaucoup de conserver son argent. Il ne se soucie de rien. Je ne me soucie point de cet homme-là. Il ne se soucie de personne. Je ne me soucie pas qu' il vienne. Faites tout ce qu' il vous plaira, je ne m' en soucie guère. Ironiq., Je me soucie bien de cet homme-là; qu' ai-je besoin de lui?

SOUCIEUX, EUSE. adj.

SOUCIEUX, EUSE. adj. Inquiet, pensif, chagrin, qui a du souci. Cet homme m' a paru bien soucieux, tout soucieux.

Il signifie également, Qui marque du souci. Air soucieux. Mine soucieuse.

SOUCOUPE. s. f.

SOUCOUPE. s. f. Espèce de petite assiette de porcelaine, de faïence, etc., qui se place sous une tasse ou sous un gobelet de même matière, propre à prendre du café, du chocolat, etc. La tasse et la soucoupe sont d' ancienne porcelaine. Verser son café dans sa soucoupe.

Il se dit aussi d' Une espèce d' assiette qui a un pied, et sur laquelle on sert des verres et des carafes. Soucoupe d' argent, de vermeil. Servir avec une soucoupe. Mettre une carafe de vin, une carafe d' eau et un verre sur une soucoupe.

SOUDAIN, AINE. adj.

SOUDAIN, AINE. adj. Subit, prompt. Départ soudain. Mort soudaine. Irruption soudaine. Cela a été bien soudain. Rien de plus soudain que le mouvement de la lumière.

SOUDAIN. adv.

SOUDAIN. adv. Dans le même instant, aussitôt après. Il reçut l' ordre, et soudain il partit. On le dit surtout en poésie et dans le style soutenu.

SOUDAINEMENT. adv.

SOUDAINEMENT. adv. Subitement. Il mourut soudainement. Il est parti soudainement.

SOUDAINETÉ. s. f.

SOUDAINETÉ. s. f. Qualité de ce qui est soudain. La soudaineté de l' explosion les effraya. Il est peu usité.

SOUDAN. s. m.

SOUDAN. s. m. Nom qu' on donnait jadis à certains princes mahométans, et particulièrement au souverain d' Égypte. Le soudan d' Égypte.

SOUDARD ou SOUDART. s. m.

SOUDARD ou SOUDART. s. m. Vieux mot dont on se sert dans la conversation familière, en parlant d' Un homme qui a longtemps servi à la guerre. C' est un vieux soudard.

SOUDE. s. f.

SOUDE. s. f. Genre de plantes qui croissent sur les bords de la mer, et dont les cendres fournissent un sel alcali. Le kali est une espèce de soude.

Il se dit plus communément de L' espèce de sel alcali, autrement nommé Alcali minéral, qu' on tire de ces plantes, ou qu' on extrait du sel marin. La soude est employée dans la fabrication du verre et du savon. Mettre de la soude dans la lessive.

Soude pure, Substance que l' on obtient en traitant la soude ordinaire ou du commerce, par la chaux vive, puis par l' alcool. La soude pure n' est point employée dans les arts.

SOUDER. v. a.

SOUDER. v. a. Joindre des pièces de métal ensemble, au moyen de l' étain ou du cuivre fondu. Souder de la vaisselle d' argent.

Il se dit aussi en parlant Des pièces de métal qu' on amollit au feu et qu' on bat ensemble de manière à les unir et à n' en faire qu' une même pièce. On dit, par extension, en termes d' Anatomie, de Botanique, etc., que Deux parties se soudent, sont soudées, lorsque, étant d' abord ou ordinairement distinctes, elles se rejoignent ou se trouvent unies de manière à ne plus former qu' une seule pièce.

SOUDÉ, ÉE. participe

SOUDÉ, ÉE. participe

SOUDIVISER ou SOUS-DIVISER. v. a.

SOUDIVISER ou SOUS-DIVISER. v. a. Voyez SUBDIVISER.

SOUDOYER. v. a.

SOUDOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Entretenir des gens de guerre, leur payer une solde. Ce prince peut soudoyer vingt mille hommes. Par le traité, il est obligé de soudoyer tant de cavalerie, tant d' infanterie. Les troupes étaient soudoyées à ses dépens. Il vieillit: on dit plus ordinairement, Solder.

Il se dit, par extension, en parlant De tous ceux dont on s' assure le secours à prix d' argent. Soudoyer des spadassins. Il avait soudoyé la moitié du parterre. Dans ce sens, il est encore très-usité.

SOUDOYÉ, ÉE. participe

SOUDOYÉ, ÉE. participe

SOUDRE. v. a.

SOUDRE. v. a. dont l' infinitif est seul employé. T. didactique. Donner la solution, résoudre. Soudre un problème, un argument. Il est vieux.

SOUDRILLE. s. m.

SOUDRILLE. s. m. T. de mépris, qui se dit d' Un soldat libertin, fripon. Il est familier et peu usité.

SOUDURE. s. f.

SOUDURE. s. f. Composition ou mélange de divers métaux et minéraux, qui sert à souder, à unir ensemble des pièces de métal.

Il signifie aussi, Le travail de celui qui soude. Ce tuyau est bon, mais la soudure en est mal faite.

Il se dit encore de L' endroit par où les deux pièces de métal sont soudées. Le tuyau est crevé à la soudure.

SOUFFLAGE. s. m.

SOUFFLAGE. s. m. L' art ou l' action de souffler le verre.

Il se dit aussi Du bois qu' on ajoute par dehors à un navire, pour lui faire mieux porter la voile.

SOUFFLE. s. m.

SOUFFLE. s. m. Vent que l' on fait en poussant de l' air par la bouche. Le souffle ne suffit pas pour éteindre cette torche. Par exagér., Il est si faible, qu' on le renverserait d' un souffle, du moindre souffle.

Fig. et fam., Cette objection, ce système, cette intrigue peuvent être renversés d' un souffle, Ils sont faciles à détruire.

SOUFFLE

SOUFFLE se dit aussi de La simple respiration. Cet homme n' a qu' un souffle de vie, ou simplement, n' a que le souffle, Il est extrêmement faible; et, Il n' a plus que le souffle, Il est agonisant.

Il se dit encore de L' agitation de l' air causée par le vent. Il ne fait pas un souffle de vent. Au moindre souffle de vent. Le souffle impétueux des vents. Le souffle léger des zéphyrs.

SOUFFLE

SOUFFLE s' emploie quelquefois figurément, et signifie, Inspiration, influence. Le poëte semblait être animé d' un souffle divin. Le souffle empoisonné de la haine, de l' envie, de la calomnie.

SOUFFLER. v. a.

SOUFFLER. v. a. Faire du vent en poussant de l' air par la bouche. Souffler dans ses doigts. Il lui souffla dans l' oeil. Souffler au visage. Souffler sur une table pour en ôter la poussière. Souffler dans un instrument à vent pour en tirer du son.

Il se dit également De tout ce qui pousse l' air. Le vent de bise souffle rudement. Le vent qui souffle vers le soir est souvent doux et agréable. Il souffle un vent frais, un vent rafraîchissant. Le vent lui soufflait au nez. Ce soufflet est percé, il ne souffle plus.

Il se dit aussi De l' homme et des animaux quand ils respirent avec effort. Dès que cet homme a monté six degrés, il souffle comme un boeuf. Ce cheval est poussif, voyez comme il souffle.

Laisser souffler des chevaux, Les faire arrêter pour reprendre haleine.

Prov. et fig., Il croit qu' il n' y a qu' à souffler et à remuer les doigts, se dit D' un homme qui s' imagine qu' une chose est aisée, quoiqu' elle soit fort difficile.

Fig. et en termes de l' Écriture, L' esprit souffle où il veut, Dieu communique ses grâces à qui il lui plaît.

Fig. et en termes de l' Écriture, Dieu a soufflé sur cette race impie, et en a fait sécher la racine, Il a détruit, exterminé cette race. Dans le même langage, Le Seigneur a soufflé sur l' amas de leurs richesses, et l' a dissipé comme de la poussière.

Fig. et fam., N' oser souffler, ne pas souffler, Ne pas oser ouvrir la bouche pour faire des plaintes, des remontrances. Il faut qu' il endure tout, et qu' il ne souffle seulement pas, qu' il endure tout sans souffler. Il est si fier, si impérieux, qu' on n' oserait souffler devant lui. Ne soufflez pas. Si vous soufflez...

Fig., Souffler aux oreilles de quelqu' un, Lui parler souvent en secret pour le persuader, pour le gagner: cela ne se dit guère qu' en mauvaise part. Les flatteurs lui soufflent sans cesse aux oreilles. C' est ce méchant homme qui lui a soufflé aux oreilles.

SOUFFLER

SOUFFLER est aussi actif. Ainsi on dit: Souffler le feu, Souffler sur le feu pour l' allumer; Souffler une chandelle, Souffler sur la flamme d' une chandelle pour l' éteindre; Souffler la poussière, Souffler sur de la poussière, pour l' enlever du lieu où elle est; Souffler un veau, un mouton, Souffler entre la chair et le cuir d' un veau, d' un mouton qu' on vient de tuer, afin d' en séparer plus aisément la peau; Souffler l' orgue, Donner du vent aux tuyaux des orgues par le moyen des soufflets; et, Souffler le verre, l' émail, Façonner quelque ouvrage de verre, d' émail, en soufflant dans un tube de fer au bout duquel est la matière que l' on travaille.

Fig., Souffler quelque chose aux oreilles de quelqu' un, Lui dire quelque chose secrètement.

Fig., Souffler la discorde, le feu de la discorde, la division, etc., et quelquefois simplement, Souffler le feu, Exciter la discorde, la division, etc.

Prov. et fig., Souffler le chaud et le froid, Louer et blâmer une même chose, parler pour et contre une personne, être tour à tour d' avis contraires. Ne vous fiez point à cet homme-là, il souffle le chaud et le froid.

Fig., Souffler quelqu' un, Lire bas à quelqu' un les endroits de son discours, de son rôle où la mémoire lui manque. Souffler le prédicateur. Il souffle les comédiens. Absolument, Il souffle bien; il souffle trop haut; etc.

Au Jeu de dames, Souffler une dame, L' ôter à celui contre qui l' on joue, parce qu' il ne s' en est pas servi pour prendre une autre dame qui était en prise. Un joueur dit dans le même sens à son adversaire, Je vous souffle. On dit aussi, Souffler n' est pas jouer, On souffle et ensuite on joue.

Fig. et fam., Souffler à quelqu' un un emploi, un marché, etc., Lui enlever un emploi, un marché, etc., sur lequel il comptait.

Fig. et fam., Souffler un exploit, se dit D' un huissier qui ne remet pas la copie d' un exploit, quoique l' original porte qu' elle a été remise. Ce fripon d' huissier lui a soufflé un exploit.

En termes de Chasse, Ce chien a soufflé le poil au lièvre, Il a presque appuyé le museau dessus, et il l' a manqué. On dit aussi, Il lui soufflait au poil, Il le suivait de très-près.

Fig. et fam., Souffler au poil de quelqu' un, Le poursuivre de très-près. Il faillit être pris, les hussards lui soufflaient au poil.

En termes de Maréchalerie, La matière souffle au poil, se dit Lorsque, par l' effet d' une suppuration dans la partie intérieure du sabot, le pus reflue et se fait jour à la couronne.

En termes de Marine, Souffler un navire, Renforcer le bordage de la carène d' un navire, revêtir un navire par dehors de nouvelles et fortes planches, soit pour empêcher que les vers ne piquent le navire, soit pour augmenter sa stabilité, lorsqu' il est d' une construction défectueuse et qu' il porte mal la voile. Il faut souffler ce vaisseau.

SOUFFLER

SOUFFLER pris absolument, signifie quelquefois, Chercher la pierre philosophale, chercher à faire de l' or, de l' argent par les opérations de l' alchimie. Il a dépensé tout son bien à souffler. Il y a longtemps qu' il souffle. Il est familier.

SOUFFLÉ, ÉE. participe

SOUFFLÉ, ÉE. participe Omelette soufflée, Omelette faite avec des blancs d' oeufs, de la crème et du sucre, mêlés et battus ensemble. On dit substantivement dans le même sens, Un soufflé.

Beignet soufflé, Sorte de beignet dont la pâte renfle beaucoup.

SOUFFLERIE. s. f.

SOUFFLERIE. s. f. L' ensemble des soufflets de l' orgue. La soufflerie de cet orgue a besoin a être raccommodée, réparée.

SOUFFLET. s. m.

SOUFFLET. s. m. Instrument servant à souffler, à faire du vent. Soufflet d' orfévre, de maréchal. Soufflet de forge. Soufflet d' orgue. Soufflet de cuisine. L' âme d' un soufflet. Prenez ce soufflet, et rallumez le feu.

Soufflet à deux vents, à double vent, à double âme, Soufflet dont une partie aspire l' air, pendant que l' autre le chasse, en sorte qu' il souffle sans interruption.

SOUFFLET

SOUFFLET se dit aussi Du dessus d' une calèche, d' un cabriolet qui se replie en manière de soufflet. Cabriolet à soufflet ou à capote. Ouvrir, fermer le soufflet.

Il se dit également de Certaines petites calèches qui ont un pareil dessus. Il a fait ce voyage dans un soufflet. Les soufflets sont commodes par leur légèreté. Ce sens a vieilli.

SOUFFLET

SOUFFLET signifie encore, Un coup du plat de la main ou du revers de la main sur la joue. Donner un soufflet. Recevoir un soufflet. Appliquer un soufflet. Je te donnerai un soufflet, un bon soufflet.

Il se dit figurément et familièrement d' Un dégoût, d' une mortification qui arrive à quelqu' un relativement à une place, à un avantage qu' il avait lieu d' espérer, ou dont il jouissait. On l' a frustré de la place qu' on lui avait promise; voilà un vilain soufflet, il a reçu là un rude soufflet, on lui a donné là un rude soufflet.

Prov. et fig., Donner un soufflet à Vaugelas, Faire une faute grossière contre la langue française. On a dit autrefois, dans le même sens, Donner un soufflet à Ronsard.

Fig., Donner un soufflet au bon droit, à la raison, au sens commun, Faire ou dire quelque chose de fort contraire au bon droit, à la raison, au sens commun.

Fig., Donner un soufflet à quelqu' un sur la joue d' un autre, Faire à celui-ci des reproches qui retombent sur le premier.

SOUFFLETADE. s. f.

SOUFFLETADE. s. f. Plusieurs soufflets appliqués coup sur coup. Il est peu usité.

SOUFFLETER. v. a.

SOUFFLETER. v. a. Donner un soufflet, des soufflets à quelqu' un. Il faudrait souffleter ce fripon-là. Il mérite d' être souffleté. Elle soufflette son enfant pour les moindres fautes.

SOUFFLETÉ, ÉE. participe

SOUFFLETÉ, ÉE. participe

SOUFFLEUR, EUSE. s.

SOUFFLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui souffle comme ayant peine à respirer. C' est un souffleur perpétuel. Il est familier.

Adjectiv., Cheval souffleur, Celui dont le flanc n' est pas agité au delà de ce qu' il doit être, quand l' animal a couru, mais qui souffle extraordinairement en courant.

SOUFFLEUR

SOUFFLEUR se dit quelquefois d' Un homme qui souffle continuellement le feu. Voilà un importun souffleur.

Souffleur d' orgues, Celui qui fait mouvoir les soufflets de l' orgue.

SOUFFLEUR

SOUFFLEUR signifie encore, Celui qui, étant placé derrière une personne qui parle en public, lit en même temps, et prononce, de manière à être entendu d' elle seule, les mots qu' elle ne retrouve pas dans sa mémoire. Sans le souffleur, il serait demeuré court en prononçant sa harangue. Il a une st bonne mémoire, qu' il peut se passer de souffleur.

Il se dit particulièrement, au Théâtre, d' Un homme ordinairement placé dans un trou, au milieu et sur le bord de l' avant-scène, et qui, pendant la représentation, a la pièce sous les yeux, et la suit attentivement, afin de pouvoir secourir la mémoire des acteurs. Cet acteur a souvent besoin du souffleur. Le trou du souffleur.

SOUFFLEUR

SOUFFLEUR se dit en outre de Celui qui cherche la pierre philosophale par les opérations de l' alchimie. C' est un mauvais métier que celui de souffleur, on s' y ruine toujours.

SOUFFLEUR. s. m.

SOUFFLEUR. s. m. T. d' Hist. nat. Mammifère de l' ordre des cétacés et du genre des Dauphins. Les souffleurs vont d' ordinaire par bandes comme les marsouins.

Il se dit quelquefois Des mammifères cétacés en général, parce qu' ils font jaillir l' eau de leurs narines en soufflant.

SOUFFLURE. s. f.

SOUFFLURE. s. f. T. de Fonderie. Cavité qui se trouve dans l' épaisseur d' un ouvrage de fonte ou de verre; renflement du verre ou du métal occasionné par l' air qui n' a pu s' échapper.

SOUFFRANCE. s. f.

SOUFFRANCE. s. f. Douleur, peine, état de celui qui souffre. Cruelle souffrance. Extrême souffrance. Être dans la souffrance. Vivre dans les souffrances. Après de longues souffrances. Les souffrances de Notre-Seigneur sur le Calvaire. Les souffrances des martyrs.

SOUFFRANCE

SOUFFRANCE se dit aussi, en termes de Jurisprudence, de La tolérance qu' on a pour certaines choses que l' on pourrait empêcher. Ces vues, cet égout ne sont pas une servitude, c' est une souffrance du propriétaire. Un jour, des jours de souffrance.

SOUFFRANCE

SOUFFRANCE en termes de Comptabilité, Suspension par laquelle on diffère d' allouer ou de rejeter une partie mise en compte, jusqu' à ce que les pièces justificatives aient été rapportées. Cet article est en souffrance. Mettre, tenir une partie en souffrance.

Il se dit, par extension, en parlant Des différentes affaires qui sont en suspens. Cet homme laisse toutes ses affaires en souffrance. Ce procès met mon commerce en souffrance, tient mon commerce en souffrance. Cette affaire est en souffrance.

SOUFFRANT, ANTE. adj.

SOUFFRANT, ANTE. adj. Qui souffre. Il a le visage d' un homme souffrant. Je suis tout souffrant aujourd' hui.

La partie souffrante, La partie du corps qui est affligée, affectée, malade.

Fig., Cet homme est la partie souffrante de la compagnie, de la société, La perte, le dommage, la plaisanterie tombe sur lui.

L' Église souffrante, Les âmes des fidèles qui sont dans le purgatoire. L' Église triomphante, l' Église militante, et l' Église souffrante.

SOUFFRANT

SOUFFRANT signifie quelquefois, Patient, endurant. Il n' est pas d' une humeur souffrante.

SOUFFRE-DOULEUR. s. m.

SOUFFRE-DOULEUR. s. m. Il se dit d' Une personne qu' on n' épargne point, et qu' on expose à toutes sortes de fatigues. Ce valet est le souffre-douleur de la maison.

Il se dit aussi d' Une personne continuellement exposée aux plaisanteries, aux malices des autres. Cet homme est leur souffre-douleur. Cet écolier est le souffre-douleur de ses camarades.

Il se dit également d' Un cheval, et même de certaines choses qu' on sacrifie à toutes sortes d' usages. Je mets cet habit quand il fait mauvais, c' est le souffre-douleur. Il est familier dans les trois acceptions.

SOUFFRETEUX, EUSE. adj.

SOUFFRETEUX, EUSE. adj. Qui souffre de la misère, de la pauvreté. Un vieillard souffreteux. Il est familier.

Il se dit aussi D' une personne qui éprouve momentanément quelque douleur, quelque malaise. Je suis tout souffreteux aujourd' hui. La pauvre petite était hier toute souffreteuse.

SOUFFRIR. v. n.

SOUFFRIR. v. n. (Je souffre, tu souffres, il souffre; nous souffrons, vous souffrez, ils souffrent. Je souffrais. Je souffris. Je souffrirai. Etc.) Pâtir, sentir de la douleur. Il souffre beaucoup. Souffrir cruellement. Il souffre comme un damné. Souffrir de la tête, de l' estomac, de la poitrine, etc. Souffrir à toutes les jointures. Souffrir du froid, du chaud. Souffrir de la faim, de la soif. Il ne sait pas souffrir. Il a l' habitude de souffrir. L' armée a beaucoup souffert dans sa marche, faute de provisions.

Il a cessé de souffrir, se dit quelquefois pour Il est mort.

SOUFFRIR

SOUFFRIR signifie aussi, tant au sens physique qu' au sens moral, Éprouver de la peine, du dommage. Il souffre de votre humeur, de vos caprices. Je souffre de l' entendre parler ainsi. Je souffre à l' entendre. Les enfants souffrent des divisions de leurs parents. Sa modestie souffre quand on le loue. Souffrir dans sa réputation. Souffrir dans son commerce. Souffrir pour la vertu, pour sa religion. J' ai souffert de lui tout ce qu' on peut souffrir.

Il se dit, figurément, Des choses qui éprouvent quelque dommage sensible. Les vignes, les blés ont souffert, ont souffert de la gelée, de la grêle, etc. Ce village a beaucoup souffert des ravages de la guerre.

SOUFFRIR

SOUFFRIR est aussi actif, et signifie, Endurer. Souffrir la douleur. Souffrir le mal. Souffrir les tourments, la mort, les affronts, les injures, la faim, la soif, la pauvreté, la prison, la persécution. Souffrir le martyre. Il souffre de grands maux. Souffrir une perte, un dommage.

Fig. et fam., Souffrir mort et passion, Éprouver de grandes douleurs, ou Être très-impatienté. Ce mal de dents m' a fait souffrir mort et passion. Sa lenteur me fait souffrir mort et passion. On dit de même, Souffrir le martyre.

Souffrir une rude, une furieuse tempête, Être agité d' une rude, d' une furieuse tempête; Souffrir un coup de vent, Être battu d' un coup de vent; et, Souffrir un assaut, Soutenir un assaut.

SOUFFRIR

SOUFFRIR signifie aussi, Supporter. C' est un corps qui souffre la fatigue, le froid, la faim, etc. Il ne saurait souffrir le soleil, le serein, etc. Cet homme ne peut souffrir la mer. Il est si incommodé, qu' il ne saurait souffrir ni la voiture, ni le cheval. Cette place n' est pas dans le cas de souffrir un siége.

Ne pouvoir souffrir une personne, une chose, Avoir pour elle de l' éloignement, de l' aversion. Cette marâtre ne peut souffrir les enfants de son mari. Personne ne peut le souffrir. Je ne saurais le souffrir. Il est d' une insolence que je ne puis souffrir.

Prov., Le papier souffre tout, On écrit sur le papier tout ce qu' on veut, vrai ou faux, bon ou mauvais.

SOUFFRIR

SOUFFRIR signifie encore, Tolérer, ne pas empêcher, quoiqu' on le puisse. Pourquoi souffrez-vous cela? Je ne veux pas souffrir qu' il y ait des vues sur ma cour, qu' on chasse sur mes terres. On souffre toutes sortes de religions dans tel pays. Il souffre tout à ses enfants. Il y a des choses qu' on souffre dans la conversation, que la liberté de la conversation souffre.

Il signifie quelquefois, Permettre. Souffrez, monsieur, que je vous dise. Je ne souffrirai pas que vous me parliez découvert.

SOUFFRIR

SOUFFRIR signifie aussi, Admettre, recevoir, être susceptible; et il ne se dit que Des choses. Cela ne souffre point de retardement, de délai, de difficulté, de comparaison. Cette raison ne souffre point de réplique, point de repartie. Cela souffre quelque difficulté. Cela ne souffre pas de doute. Cette règle souffre exception, souffre des exceptions. Ce passage souffre différentes interprétations. Cette inversion est permise dans la poésie; la prose ne la souffre pas, ne la souffrirait pas.

SOUFFERT, ERTE. participe

SOUFFERT, ERTE. participe

SOUFRE. s. m.

SOUFRE. s. m. Minéral non métallique, sec, friable, et de couleur jaune, qui brûle avec une flamme bleue, et qui exhale, en brûlant, une odeur forte et pénétrante. Fleur de soufre. Vapeur de soufre. Odeur de soufre. Être suffoqué par l' odeur du soufre. Cela pue le soufre. Cela sent le soufre. Blanchir du drap à la fumée du soufre. Cette allumette n' a pas assez de soufre. Le soufre se trouve dans les terrains volcanisés. Les volcans laissent dégager par leurs cratères beaucoup de soufre.

Foie de soufre, La combinaison d' un alcali fixe et du soufre.

SOUFRER. v. a.

SOUFRER. v. a. Enduire ou pénétrer de soufre. Soufrer des allumettes.

Soufrer une étoffe de soie, de laine, La passer sur la vapeur de soufre. Soufrer du vin, Donner l' odeur de soufre au tonneau où on le met, par le moyen d' une mèche soufrée qu' on brûle dedans.

SOUFRÉ, ÉE. participe

SOUFRÉ, ÉE. participe Chemise soufrée. Toile soufrée. Vin soufré.

SOUGARDE. s. f.

SOUGARDE. s. f. Voyez SOUS-GARDE.

SOUGORGE. s. f.

SOUGORGE. s. f. Voyez SOUS-GORGE.

SOUHAIT. s. m.

SOUHAIT. s. m. Désir, mouvement de la volonté vers un bien qu' on n' a pas. Souhait juste, légitime. Souhait ardent. Souhait vain, inutile, imprudent, téméraire. Faire des souhaits. Former des souhaits. Il est parvenu au terme de ses souhaits, au comble de ses souhaits. C' est le but où tendent tous mes souhaits. Il a obtenu l' accomplissement de ses souhaits.

Les souhaits de bonne année, Les voeux qu' on fait pour quelqu' un à la nouvelle année.

À vos souhaits. Façon de parler familière dont on salue celui qui éternue.

À SOUHAIT. loc. adv.

À SOUHAIT. loc. adv. Selon ses désirs. Tout lui vient, lui arrive, lui réussit à souhait. L' homme que je vous propose est un homme à souhait pour l' emploi dont vous parlez. Avoir tout à souhait.

SOUHAITABLE. adj.des deux genres

SOUHAITABLE. adj.des deux genres Désirable. Avoir des qualités souhaitables. C' est la chose du monde la plus souhaitable.

SOUHAITER. v. a.

SOUHAITER. v. a. Désirer. Souhaiter ardemment. Souhaiter avec passion. Souhaiter la santé, les richesses. Souhaiter toutes sortes de prospérités à quelqu' un. Souhaiter d' avoir un emploi. Je souhaiterais pouvoir vous obliger. Nous ne souhaitons rien tant que de vous satisfaire. Il serait à souhaiter que... Vous avez été fort souhaité dans cette réunion.

SOUHAITER

SOUHAITER s' emploie aussi dans les formules de compliments, et lorsqu' on fait des voeux pour quelqu' un. Souhaiter le bonjour, le bonsoir, la bonne année.

Fam., Je vous en souhaite, se dit À une personne qui témoigne avoir envie d' une chose qu' elle n' aura pas. Vous espérez avoir cette place, je vous en souhaite. Il compte gagner beaucoup dans cette affaire, je lui en souhaite.

SOUHAITÉ, ÉE. participe

SOUHAITÉ, ÉE. participe

SOUILLE. s. f.

SOUILLE. s. f. T. de Chasse. Lieu bourbeux où se vautre le sanglier.

SOUILLE

SOUILLE en termes de Marine, Enfoncement, espèce de lit que forme, dans la vase ou dans le sable mou, un navire échoué momentanément. Le bâtiment fait sa souille.

SOUILLER. v. a.

SOUILLER. v. a. Gâter, salir, couvrir de boue, d' ordure, de sang, etc. Souiller ses habits, ses mains de boue, de sang, etc.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré. Souiller sa conscience par une mauvaise action, par une injustice. Souiller sa gloire par des cruautés. Le péché souille l' âme. Souiller son honneur, sa vie, sa réputation. Je ne souillerai pas ma plume en rapportant de pareilles horreurs. Ne souillez pas vos regards de ce tableau. Je ne souillerai pas ma bouche, mes lèvres, en répétant ses paroles.

Souiller ses mains du sang innocent, Faire mourir un innocent.

Souiller le lit nuptial, souiller la couche nuptiale, Commettre un adultère.

SOUILLÉ, ÉE. participe

SOUILLÉ, ÉE. participe

SOUILLON. s. des deux genres

SOUILLON. s. des deux genres Celui ou celle qui tache, qui salit ses habits. Un petit souillon. Une petite souillon. On ne le dit guère que Des enfants, et ordinairement des petites filles. Il est familier.

Souillon de cuisine, ou simplement, Souillon, Servante employée à laver la vaisselle, et à d' autres bas services, qui exposent les vêtements à être salis.

SOUILLURE. s. f.

SOUILLURE. s. f. Tache, saleté sur quelque chose. Il ne s' emploie guère qu' au figuré. C' est une souillure à son honneur, à sa réputation. La souillure de l' âme. La souillure du péché. La souillure que le péché cause. C' est la souillure causée par le péché.

Parmi les Juifs, Souillures légales, L' impureté contractée, soit par certaines maladies, soit par certains accidents qui, selon l' opinion des juifs, rendent immonde.

SOÛL, OÛLE. adj.

SOÛL, OÛLE. adj. (On ne prononce pas l' L de Soûl.) Pleinement repu, extrêmement rassasié. Il a bien dîné, il est bien soûl. Elle est soûle. Il est si soûl, qu' il crève. Soûl à crever. Ce sens est peu usité.

Pop., Être soûl de quelque chose, En être rassasié jusqu' au dégoût. Cet homme est soûl de perdrix, de cailles, etc.

Fig. et fam., Être soûl de musique, de vers, etc., En être rebuté, ennuyé. On dit dans le même sens: Je suis si soûl de cet homme-là, de ses façons, que je ne puis le souffrir. Vous en serez bientôt soûl. Ces manières de parler vieillissent.

SOÛL

SOÛL signifie plus ordinairement, Ivre, plein de vin. Cet homme est toujours soûl. Cette femme est soûle dès le matin. On dit proverbialement dans le même sens, Être soûl comme une grive.

SOÛL

SOÛL s' emploie comme substantif avec les pronoms possessifs Mon, ton, son, etc., pour dire, Autant qu' il suffit, autant qu' on veut. J' en ai tout mon soûl. Il a bu et mangé son soûl. Les pauvres gens ne mangent pas à demi leur soûl. Il a mangé son soûl de légumes, de viande, de ce pâté.

Il s' emploie figurément dans le langage familier, et alors il se met quelquefois avec l' article Le. Il a eu du mal, de la peine, tout le soûl, tout son soûl. Si vous aimez les procès, il vous en donnera tout le soûl, tout votre soûl. Il a dormi tout son soûl. Il parla tout son soûl. Laissez crier cet enfant tout son soûl.

SOULAGEMENT. s. m.

SOULAGEMENT. s. m. Diminution de mal, de douleur; adoucissement d' une peine de corps ou d' esprit. Grand soulagement. Donner, apporter, recevoir du soulagement. Sentir, demander, attendre, espérer du soulagement. Il a reçu, éprouvé beaucoup de soulagement de ce remède. C' est un grand soulagement d' esprit. C' est un soulagement à nos peines. Elle consacre sa vie au soulagement des malades, des malheureux.

SOULAGER. v. a.

SOULAGER. v. a. Délivrer, débarrasser d' une partie de quelque fardeau. Ce crocheteur est trop chargé, il faut lui ôter une partie de sa charge pour le soulager. Il faut soulager ce mulet, sa charge est trop lourde.

Soulager une poutre, soulager un plancher, Diminuer la charge que porte une poutre, un plancher.

Soulager un navire dans une tempête, Jeter à la mer une partie de sa plus grosse charge.

SOULAGER

SOULAGER s' emploie figurément, et signifie, Diminuer et adoucir le travail, la peine, le mal, la douleur de quelqu' un. Il faut lui donner un aide pour le soulager dans son travail. Il a un commis qui le soulage beaucoup. Soulager quelqu' un dans sa douleur. Soulager la douleur, le mal, la misère de quelqu' un. Soulager les malheureux. La médecine qu' il a prise l' a fort soulagé. Cette pensée soulage. J' ai dormi une heure, et je me trouve, je me sens bien soulagé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il avait un emploi qui l' accablait, il a pris deux commis pour se soulager. En resserrant ce vaste plan de travail, il s' est considérablement soulagé. Il s' est soulagé par cet aveu. La douleur se soulage par la plainte.

Absol., Se soulager, Satisfaire quelque besoin naturel.

SOULAGÉ, ÉE. participe

SOULAGÉ, ÉE. participe

SOÛLANT, ANTE. adj.

SOÛLANT, ANTE. adj. Qui soûle, qui rassasie. C' est un mets bien soûlant. C' est une viande soûlante. Il est bas et vieux.

SOULAS. s. m.

SOULAS. s. m. Soulagement, consolation. Il est vieux.

SOÛLER. v. a.

SOÛLER. v. a. Rassasier avec excès, gorger de vin, de viande. Il aime le gibier, le poisson, on l' en a soûlé. On l' emploie avec le pronom personnel. J' aime ce mets, je m' en suis soûlé. Il est populaire.

Fig., Soûler ses yeux de sang, de carnage, Prendre plaisir à voir répandre le sang.

Fig., Se soûler de plaisirs, de toutes sortes de plaisirs, Prendre toutes sortes de plaisirs avec excès.

SOÛLER

SOÛLER s' emploie absolument, et signifie, Enivrer. On l' a tant fait boire, qu' on l' a soûlé. Il ne faut que deux verres de vin pour le soûler. Il se soûle d' abord.

SOÛLÉ, ÉE. participe

SOÛLÉ, ÉE. participe

SOULEUR. s. f.

SOULEUR. s. f. Frayeur subite, saisissement. Son apparition subite m' a fait, m' a causé, m' a donné une souleur. En apprenant cette nouvelle, il eut une grande souleur. Vous lui avez causé bien des souleurs. Il est familier et peu usité.

SOULÈVEMENT. s. m.

SOULÈVEMENT. s. m. Il n' est guère d' usage au propre que dans ces locutions, Le soulèvement des flots, La grande agitation des flots; et, Soulèvement de coeur, Mal d' estomac causé par le dégoût et l' aversion qu' on a pour quelque chose. Cela me donna un soulèvement de coeur.

Il signifie au figuré, Commencement de révolte. Le soulèvement d' une ville, d' une province. Le soulèvement des habitants de cette ville. Apaiser, réprimer un soulèvement.

Il signifie quelquefois, Mouvement d' indignation. Ces paroles causèrent dans l' assemblée un soulèvement général contre lui.

SOULEVER. v. a.

SOULEVER. v. a. Élever quelque chose de lourd, et ne le lever qu' à une petite hauteur. Ce fardeau est si pesant, qu' on a peine à le soulever, qu' à peine le peut-on soulever. Soulever un malade dans son lit. Soulevez-lui un peu la tête. Il est si faible, qu' il faut deux personnes pour le soulever.

La marée soulève les navires qui sont sur la vase, Elle les détache de la vase et elle les met à flot. La tempête soulève les flots, Elle les agite. Le vent soulève la poussière, Il la fait voler en tourbillon. Etc.

SOULEVER

SOULEVER se dit quelquefois, au propre et au figuré, en parlant De choses légères qui en cachent d' autres. Il voulut soulever le voile qui couvrait la figure de cette femme. Comment soulever le voile qui nous cache l' avenir?

SOULEVER

SOULEVER signifie figurément, Exciter à la rébellion, à la révolte. Il a soulevé toute la province. Il souleva le peuple contre les magistrats.

Il signifie aussi figurément, Exciter l' indignation. Cette proposition souleva toute l' assemblée. Son insolence souleva tout le monde contre lui.

Il s' emploie avec le pronom personnel dans ses diverses acceptions. Soulevez-vous un peu. Il ne peut se soulever. La mer commence à se soulever. L' armée s' est soulevée contre son général. Les peuples se soulevèrent contre le tyran. Tout le monde s' est soulevé contre une proposition si hardie. Tout mon sang, tout mon coeur se soulève à la seule pensée de ce crime.

Neutralement, Le coeur lui soulève, Il a mal au coeur, il a envie de vomir. On dit de même, Cela fait soulever le coeur.

Fig., Cela fait soulever le coeur, se dit D' une chose qui cause du dégoût. Ses flatteries sont si fades, qu' elles font soulever le coeur.

Soulever une question, La faire naître, la proposer, en provoquer la discussion. Vous auriez mieux fait de ne pas soulever cette question.

SOULEVÉ, ÉE. participe

SOULEVÉ, ÉE. participe

SOULIER. s. m.

SOULIER. s. m. Chaussure qui est ordinairement de cuir, qui couvre tout le pied, ou seulement une partie du pied, et qui s' attache par-dessus. Soulier d' homme. Soulier de femme. Soulier pour homme. Soulier pour femme. Gros soulier. Soulier mignon. Soulier à simple semelle. Souliers à double couture. Souliers bronzés. Souliers de maroquin, de peau de chèvre, de veau, de castor, de prunelle, de satin, de taffetas, etc. Empeigne, semelle, talon, quartier, oreille de soulier. Des boucles, des cordons de souliers. Une paire de souliers. Décrotter, nettoyer, brosser, cirer des souliers. Chausser, mettre un soulier, des souliers. Voilà un soulier qui vous chausse bien. Ce soulier me gêne, me blesse. Mettre ses souliers en pantoufle.

Fig. et fam., N' avoir pas de souliers, Être fort pauvre.

Prov. et fam., Je ne m' en soucie non plus que de mes vieux souliers, se dit Pour exprimer qu' on ne se soucie nullement de quelque personne ou de quelque chose. On dit dans un sens encore plus méprisant, Je n' en fais pas plus de cas que de la boue qui est sous mes souliers, que de la boue de mes souliers.

Prov., Il n' est pas digne de dénouer les cordons des souliers d' un tel, Il lui est fort inférieur en mérite.

Prov. et fig., Être dans ses petits souliers, Être dans une situation gênante, critique, embarrassante. Pendant qu' on lui faisait ce reproche, il était dans ses petits souliers.

SOULIGNER. v. a.

SOULIGNER. v. a. Tirer une ligne sous un mot, ou sous plusieurs mots. On souligne dans une copie manuscrite ce qui doit être imprimé en italique.

SOULIGNÉ, ÉE. participe

SOULIGNÉ, ÉE. participe

SOULOIR. v. n.

SOULOIR. v. n. Avoir coutume. Il soulait dire. Il soulait faire. Il est vieux, et ne s' est guère dit qu' à l' imparfait.

SOULTE. s. f.

SOULTE. s. f. (Quelques-uns disent, Soute.) T. de Jurispr. Il s' emploie surtout en matière de successions et de partages, et signifie, Ce qu' un des copartageants doit payer aux autres, pour rétablir l' égalité des lots, lorsque celui qui lui est échu ne peut se diviser, et qu' il se trouve d' une plus grande valeur que les autres lots. Soulte de partage. Il a payé telle somme pour soulte de partage à son cohéritier, à ses cohéritiers.

Il se dit dans un sens analogue, en matière d' échanges, lorsque les héritages échangés ne sont pas d' égale valeur. Soulte d' échange.

Il se dit aussi Du payement qu' on fait pour demeurer quitte d' un reste de compte. Il a payé dix mille francs pour soulte de compte, de tout compte. Ce sens est vieux: on dit plus ordinairement, Pour solde.

SOUMETTRE. v. a.

SOUMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Réduire, ranger sous la puissance, sous l' autorité, mettre dans un état d' abaissement et de dépendance. Soumettre à l' obéissance d' un souverain. Soumettre une province à ses lois, à son empire. Soumettre les rebelles. Soumettre sa raison à la foi. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Se soumettre à une domination étrangère. Se soumettre à la raison.

Se soumettre aux ordres, à la volonté de quelqu' un, Y conformer ses actions, ses sentiments. Nous devons nous soumettre sans murmurer aux ordres de la Providence, nous soumettre entièrement à la volonté de Dieu. Il faut se soumettre aux lois. Se soumettre à ce que la raison demande.

Se soumettre à quelque chose, à souffrir quelque chose, S' engager, consentir à subir quelque chose. Je me soumets à payer ce qu' on voudra, si cela est. Je me soumets à tout ce qu' il vous plaira.

Soumettre ses idées à celles de quelqu' un, Subordonner ses idées à celles d' un autre, être prêt à s' en désister, s' il y est contraire. Je soumets dans cette affaire mes idées aux vôtres. On dit dans le même sens, Soumettre ses lumières, ses opinions, ses sentiments à ceux d' autrui.

Soumettre une chose au jugement, à la censure, à la critique de quelqu' un, S' engager à déférer au jugement qu' il en portera. Je vous prie de lire toute la pièce, je la soumets à votre jugement. Se soumettre à un jugement arbitral. Cet auteur a soumis ses écrits au jugement, à la censure du public.

Soumettre une chose à quelqu' un, à l' attention, à l' examen de quelqu' un, Appeler l' attention de quelqu' un sur une chose, la lui faire examiner. Permettez-moi de vous soumettre une observation. Je lui soumettrai votre demande. Ce projet fut soumis à l' examen d' une commission.

Soumettre une question à l' examen, La considérer en détail, pour la juger. Soumettre une chose au calcul, La déterminer, la fixer à l' aide du calcul. Il y a des questions qu' on ne peut pas soumettre au calcul. On dit de même, Soumettre une chose à l' analyse, L' analyser, la décomposer, pour connaître de quels éléments elle est formée.

SOUMIS, ISE. participe

SOUMIS, ISE. participe Il signifie adjectivement, Qui est disposé à l' obéissance. Des sujets soumis. Un fils soumis et respectueux. Une fille soumise. On dit dans un sens analogue, Un air soumis, des paroles soumises.

SOUMISSION. s. f.

SOUMISSION. s. f. Disposition à obéir. Il a toujours eu une grande soumission pour ses supérieurs. Il a toujours été d' une grande soumission pour ses parents, envers ses parents, à l' égard de ses parents. Il se tient dans la soumission où il doit être. Demeurer dans la soumission. Soumission forcée. Avoir une grande soumission d' esprit pour les choses de la foi. La soumission à la volonté de Dieu, aux ordres, aux décrets de la Providence.

Il se dit aussi de L' action même d' obéir. J' ai été très-content de sa soumission dans cette circonstance.

Il se dit également de L' action par laquelle on déclare se soumettre, se ranger à l' obéissance. Cette ville a fait sa soumission tel jour. À peine le nouveau gouvernement fut-il établi, que les soumissions lui arrivèrent de toutes parts. Ce régiment est le seul qui ait tardé à faire sa soumission.

Il s' emploie quelquefois au pluriel, pour signifier, Les respects qu' un inférieur rend à ceux qui sont au-dessus de lui. C' est un homme qui exige de grandes soumissions.

Il se dit aussi Des démonstrations respectueuses dont un inférieur use à l' égard d' un supérieur, pour apaiser son indignation, pour lui faire satisfaction. Le roi reçut ses soumissions avec bonté. Ils furent députés de la ville pour porter au roi les soumissions du peuple.

SOUMISSION

SOUMISSION en parlant Des marchés avec concurrence que propose l' administration publique, se dit d' Un acte, d' un écrit par lequel on déclare faire une acquisition, ou se charger d' un ouvrage, d' une fourniture, d' une entreprise, à telles et telles conditions. Vente et adjudication sur soumissions cachetées. Les soumissions ne seront reçues que jusqu' à telle époque. Il a fait, il a donné sa soumission pour la fourniture de l' armée. Il a fait sa soumission pour la construction de ce pont, pour le creusement de ce canal. Plusieurs soumissions furent déposées sur le bureau. Retirer sa soumission.

SOUMISSION

SOUMISSION se dit également de L' action par laquelle on offre de payer, pour sa part, une certaine somme. Il fit sa soumission pour mille francs, dans le payement de la contribution. Voyez SOUSCRIPTION.

En termes de Procéd., Faire sa soumission, Déclarer qu' on s' oblige à l' exécution de ce qui est demandé ou de ce qui est jugé. Faire sa soumission au greffe.

SOUMISSIONNAIRE. s. des deux genres

SOUMISSIONNAIRE. s. des deux genres T. d' Administr. et de Finances. Celui ou celle qui fait sa soumission pour quelque marché ou pour quelque payement. Il y a plusieurs soumissionnaires pour cette entreprise.

SOUMISSIONNER. v. a.

SOUMISSIONNER. v. a. T. d' Administr. et de Finances. Faire sa soumission pour quelque marché, ou pour quelque payement. Soumissionner un marché, une fourniture, un emprunt. Soumissionner pour tel prix, pour telle somme.

SOUMISSIONNÉ, ÉE. participe

SOUMISSIONNÉ, ÉE. participe

SOUPAPE. s. f.

SOUPAPE. s. f. T. de Mécan. Sorte de languette qui se lève dans une pompe pour donner passage à l' eau, et qui se referme pour empêcher que l' eau ne retourne au lieu d' où elle est sortie. Soupape de cuir, de cuivre, de bois, etc. Grande soupape.

Il se dit, en général, de Tout ce qui dans une machine donne passage à un fluide, et lui ferme le retour, lorsqu' il est une fois passé. Soupape de sûreté. Voyez SÛRETÉ.

Il se dit également de Ce qui sert, dans l' orgue et autres instruments semblables, pour donner passage au vent, et pour empêcher qu' il ne rentre.

Il se dit encore d' Un tampon de forme conique, qui sert dans un réservoir pour boucher le trou par lequel l' eau peut aller dans les canaux. Lever la soupape pour faire aller les jets d' eau.

SOUPÇON. s. m.

SOUPÇON. s. m. Opinion, croyance désavantageuse, accompagnée de doute. Soupçon fondé. Soupçon injuste, téméraire, injurieux, mal fondé. J' ai un léger soupçon, un violent soupçon, un grand soupçon que... C' est un esprit, un coeur rempli de soupçons. Avoir du soupçon, des soupçons. Prendre, donner du soupçon. Éclaircir, détruire, dissiper un soupçon. Le soupçon tombe sur lui. Il est hors de tout soupçon, au-dessus des soupçons. Sa conduite a excité le soupçon, les soupçons. Cela confirme, fortifie mes soupçons. Il faut écarter de pareils soupçons. Mes soupçons se sont d' abord portés sur lui. Le seul soupçon d' un tel malheur me glace d' épouvante. Au moindre soupçon de son infidélité, je l' éloignerai de moi. J' ai quelque soupçon de sa fidélité. J' ai de grands soupçons sur la conduite de ce jeune homme.

Un coeur exempt de soupçon, Qui ne soupçonne pas; et, Une conduite exempte de soupçon, Qui ne peut être soupçonnée.

SOUPÇON

SOUPÇON se dit aussi d' Une simple conjecture, d' une simple opinion que l' on s' est faite de quelque chose. Ce n' est cas une certitude, ce n' est qu' un soupçon. J' ai quelque soupçon que c' est lui qui est venu pendant mon absence.

Il se dit encore, familièrement, d' Une apparence légère, ou de la plus petite quantité possible d' une chose. Il a un soupçon de fièvre. Il y a quelque soupçon de peste, de petite vérole dans cette contrée. Donnez-moi un soupçon de cette liqueur. Je n' en veux qu' un soupçon.

SOUPÇONNER. v. a.

SOUPÇONNER. v. a. Avoir une croyance désavantageuse. accompagnée de doute, touchant quelqu' un, ou quelque chose. Soupçonner un homme d' un crime, d' une trahison. On le soupçonne d' avoir trompé son parent. On le soupçonnait d' hérésie. On soupçonne cette dévotion d' hypocrisie. Il y a lieu de soupçonner de faiblesse une pareille conduite. Il est fortement, violemment, véhémentement soupçonné de ce crime. Soupçonner sans fondement, sans cause, sans raison.

Il signifie aussi, Former une simple conjecture, avoir une simple opinion touchant quelque chose que ce soit. Je soupçonne qu' il est l' auteur de ces vers. Je soupçonne que ce mot ne vient pas de lui. Je ne suis pas assuré de cela, mais je le soupçonne.

Fam., Vous ne soupçonnez pas ce que c' est que ce caractère, ce que c' est que cette entreprise, etc., Vous n' en avez pas, vous ne pouvez en avoir une juste idée.

SOUPÇONNÉ, ÉE. participe

SOUPÇONNÉ, ÉE. participe

SOUPÇONNEUX, EUSE. adj.

SOUPÇONNEUX, EUSE. adj. Défiant, qui est enclin à soupçonner, qui soupçonne aisément. C' est un homme soupçonneux. Elle est défiante et soupçonneuse. Être d' humeur soupçonneuse, d' un caractère soupçonneux.

SOUPE. s. f.

SOUPE. s. f. Potage, sorte d' aliment, de mets ordinairement fait de bouillon et de tranches de pain, et qu' on sert au commencement du repas. Soupe grasse. Soupe maigre. Soupe aux écrevisses. Soupe à la tortue. Soupe aux herbes. Soupe à la purée. Soupe à l' oignon. Soupe aux navets. Soupe aux choux. Soupe au lait, etc. Soupe économique. Une soupe de santé. Une bonne soupe. Une soupe succulente. Dresser, tremper la soupe. Faire mitonner la soupe. Servir la soupe. Manger de la soupe. Une assiette à soupe. Une assiette de soupe. Distribuer des soupes aux indigents.

Fam., Venez manger ma soupe; j' irai demain manger votre soupe, Venez demain dîner avec moi; j' irai demain dîner avec vous.

Prov. et fig., Ivre comme une soupe, Fort ivre; et, Trempé, mouillé comme une soupe, Très-mouillé.

Prov., Dès la soupe, Dès le commencement du repas. Il était ivre dès la soupe.

Prov., La soupe fait le soldat, Le soldat nourri simplement, mais abondamment, est plus propre aux fatigues du métier.

Prov., S' emporter comme une soupe au lait, Se mettre facilement et promptement en colère. Au moindre mot, il s' emporte comme une soupe au lait.

Un cheval soupe de lait, soupe au lait; un pigeon soupe de lait, ou de plumage soupe de lait, Un cheval qui est d' un blanc tirant sur l' isabelle; un pigeon de la même couleur.

Soupe au vin, soupe au perroquet, soupe à perroquet, Des tranches, des morceaux de pain dans du vin.

SOUPE

SOUPE se dit aussi d' Une tranche de pain coupée fort mince. Une soupe de pain. Mettez deux ou trois soupes dans ce bouillon. En ce sens, on dit, Tailler la soupe, Couper du pain par tranches pour en faire de la soupe.

SOUPENTE. s. f.

SOUPENTE. s. f. Assemblage de plusieurs larges courroies cousues l' une sur l' antre, et servant à soutenir le corps d' une voiture. Une des soupentes du cabriolet est cassée. Relever les soupentes d' une voiture.

Il se dit également de Longues et larges bandes de cuir croisées, qui servent à maintenir, à suspendre un cheval dans l' appareil qu' on nomme travail.

SOUPENTE

SOUPENTE signifie aussi, Un retranchement pratiqué en planches ou en maçonnerie, dans la hauteur d' une cuisine, d' une écurie, ou d' un autre lieu, pour loger des domestiques, ou pour quelque autre usage. Il couche dans une soupente.

SOUPER. v. n.

SOUPER. v. n. Prendre le repas ordinaire du soir. On vous attend à souper. Quand il a bien dîné, il ne soupe point. Il ne soupe jamais. C' est jour de jeûne, on ne soupe point. Il dîne, au lieu de souper. Vous avez bien soupé aujourd' hui. Je sortais de souper quand il entra dans ma chambre. On ne soupe plus guère.

SOUPER ou SOUPÉ. s. m.

SOUPER ou SOUPÉ. s. m. Le repas ordinaire du soir. Grand souper. Souper fin. Souper délicat. On leur servit un magnifique soupé. Qu' avez-vous à votre souper? On faisait autrefois de petits soupers charmants. La mode des petits soupers est passée.

Après-souper, Le temps qui s' écoule depuis le souper jusqu' à ce qu' on aille se coucher. On dit mieux, Après-soupée.

SOUPESER. v. a.

SOUPESER. v. a. Lever un fardeau avec la main, et le soutenir pour juger à peu près combien il pèse. Vous croyez que cela n' est pas lourd, soupesez-le un peu pour en juger.

SOUPESÉ, ÉE. participe

SOUPESÉ, ÉE. participe

SOUPEUR. s. m.

SOUPEUR. s. m. Celui qui est dans l' usage de souper. Il y a aujourd' hui peu de soupeurs.

SOUPIED. s. m.

SOUPIED. s. m. Voyez SOUS-PIED.

SOUPIÈRE. s. f.

SOUPIÈRE. s. f. Vase large et profond, qui a ordinairement deux anses, et dans lequel on sert la soupe. Une soupière de faïence, de porcelaine, d' argent.

SOUPIR. s. m.

SOUPIR. s. m. (On fait sentir l' R, même devant une consonne.) Respiration plus forte et plus longue qu' à l' ordinaire, causée souvent par quelque passion, comme l' amour, la tristesse, etc. Grand soupir. Long soupir. Soupir amoureux. Soupir de douleur, d' amour, etc. Ardents soupirs. Tendres soupirs. Jeter des soupirs. Pousser de grands soupirs, des soupirs entrecoupés, des soupirs redoublés. Il pousse de gros soupirs. Il a le coeur gros de soupirs. La douleur s' exhale par les soupirs. Retenir, arrêter, étouffer ses soupirs.

C' est l' objet de ses soupirs, se dit D' une fille, d' une femme dont quelqu' un est fort amoureux.

Dernier soupir, Le dernier moment de la respiration, le dernier moment de la vie. Je vous servirai, j' aurai de la reconnaissance jusqu' à mon dernier soupir, jusqu' au dernier soupir.

Rendre le dernier soupir, les derniers soupirs, Mourir. Recevoir, recueillir les derniers soupirs de quelqu' un, L' assister à ses derniers moments.

SOUPIR

SOUPIR en Musique, se dit d' Une pause, d' un silence qui équivaut à une noire. Prenez garde en chantant à bien marquer, à bien observer ces soupirs.

Il se dit aussi d' Un signe ayant à peu près la forme d' une virgule, qui marque l' endroit où l' on doit faire un soupir. Il y a un soupir marqué en cet endroit-là.

On dit aussi, Demi-soupir, quart de soupir, selon la différence des pauses.

SOUPIRAIL. s. m.

SOUPIRAIL. s. m. Ouverture pratiquée à la partie inférieure d' un édifice, pour donner de l' air, pour donner du jour a une cave ou à quelque autre lieu souterrain. Faire un soupirail. Des soupiraux.

SOUPIRANT. s. m.

SOUPIRANT. s. m. Amant, celui qui aspire à se faire aimer d' une femme. Elle a beaucoup de soupirants. Il est familier.

SOUPIRER. v. n.

SOUPIRER. v. n. Pousser des soupirs, faire des soupirs. Soupirer de douleur, d' amour, de regret. Gémir, pleurer et soupirer. Soupirer du fond du coeur. Il soupire sans cesse. Vous en soupirez.

SOUPIRER

SOUPIRER signifie quelquefois, Désirer ardemment, rechercher avec passion; et, en ce sens, il est ordinairement suivi de la préposition Après. Il y a longtemps qu' il soupirait après cette place, qu' il soupirait après cela.

Il s' emploie dans le même sens, avec la préposition pour. Il soupire pour cette femme, pour cette fille. Il ne soupire que pour les richesses.

SOUPIRER

SOUPIRER est quelquefois actif au figuré. Soupirer ses peines. Soupirer ses douleurs. Les vers que soupirait Tibulle. Il n' est d' usage qu' en poésie.

SOUPIRÉ, ÉE. participe

SOUPIRÉ, ÉE. participe

SOUPLE. adj.des deux genres

SOUPLE. adj.des deux genres Flexible, maniable, qui se plie aisément sans se rompre, sans se gâter. Voilà du cuir fort souple; en voilà d' autre qui n' est guère souple. L' osier est souple. Des branches souples.

SOUPLE

SOUPLE se dit aussi Des personnes et de certains animaux qui ont une grande facilité à se mouvoir. Il faut être bien souple pour faire de pareils tours. Ce bateleur a le corps bien souple, a les reins souples. Il faut avoir les mains souples pour jouer des gobelets. Ce cheval a le jarret souple.

SOUPLE

SOUPLE signifie figurément, Docile, complaisant, soumis, qui a l' humeur accommodante, l' esprit flexible aux volontés d' autrui. Pour réussir à la cour, il faut être souple. Il a ruiné sa fortune, faute d' avoir été assez souple. Il a l' esprit souple. Il est d' un caractère souple. Un enfant souple aux volontés de ses maîtres. Souple à la raison.

Prov., Cet homme est souple comme un gant, Il s' accommode à tout ce qu' on veut: presque toujours cela se dit en mauvaise part, Pour signifier une complaisance servile.

SOUPLEMENT. adv.

SOUPLEMENT. adv. D' une manière souple, avec souplesse. Il est peu usité.

SOUPLESSE. s. f.

SOUPLESSE. s. f. Flexibilité, facilité à se mouvoir, à se plier. La souplesse du jonc, de l' osier. La souplesse d' un ressort de carrosse. Il a une souplesse de corps étonnante. Il fait des tours extraordinaires, par la souplesse de son corps. Ce joueur de gobelets a une grande souplesse de mains. Ce sauteur fait des tours de souplesse qui surprennent. Le singe est un animal qui a beaucoup de souplesse. Ce cheval a de la souplesse dans les jarrets.

Fig., Tours de souplesse, Moyens subtils, adroits, cachés, artificieux, dont certaines gens se servent pour arriver à leurs fins. C' est un homme dangereux dans les affaires, dans le commerce, il faut se donner de garde de ses tours de souplesse. Ce n' est que par des tours de souplesse qu' il est parvenu à ses fins. Il a fait mille tours de souplesse pour supplanter cet homme, pour l' empêcher de réussir dans son entreprise. En ce sens, on dit quelquefois absolument, Souplesses. Ce n' est que par des souplesses qu' il est parvenu à ses fins.

SOUPLESSE

SOUPLESSE se dit quelquefois, figurément, en parlant De l' esprit, du style, de la voix. Il a beaucoup de souplesse dans l' esprit. Il a une grande souplesse de talent. Son style a de la souplesse. Sa voix a de la souplesse.

SOUPLESSE

SOUPLESSE signifie aussi figurément, Docilité, complaisance, soumission, flexibilité aux volontés d' autrui. Avoir de la souplesse dans les affaires, dans le commerce du monde. Il est difficile de réussir à la cour, si on n' a pas de la souplesse, si l' on manque de souplesse. Il a beaucoup, il a trop, il n' a pas assez de souplesse dans le caractère.

SOUQUENILLE. s. f.

SOUQUENILLE. s. f. Espèce de surtout fort long, fait de grosse toile, et qu' on donne ordinairement aux cochers et aux palefreniers, pour s' en couvrir quand ils pansent les chevaux. Donner une souquenille à un cocher.

SOURCE. s. f.

SOURCE. s. f. L' eau qui commence à sourdre, à sortir de terre en certain endroit pour prendre son cours vers un autre; et L' endroit, le lieu d' où l' eau sort. Source claire, vive, limpide. Source qui ne tarit jamais. Ce ruisseau ne provient pas des pluies, c' est une eau de source, qui coule de source. Découvrir, trouver une source. Cette rivière est navigable dès sa source. On ne saurait trouver la source. Cette rivière tire sa source de telle montagne, prend sa source en tel lieu. Remonter jusqu' à la source d' une rivière. Remonter une rivière jusqu' à sa source. Les sources du Nil. Empoisonner une source. Détourner une source. Sources d' eau minérale. Sources sulfureuses, ferrugineuses, etc.

Source intermittente, Source qui coule pendant un certain temps, et qui cesse ensuite de couler pendant un autre temps, pour recommencer à couler de nouveau, et ainsi de suite.

SOURCE

SOURCE se dit, figurément, Des pays qui sont abondants, fertiles en certaines choses, et qui les répandent au dehors. La Champagne et la Bourgogne sont les sources des bons vins. Le Pérou est une source de métaux précieux.

Il signifie aussi figurément, Le principe, la cause, l' origine, le premier auteur de quelque chose, d' où quelque chose procède. La source de tous les biens. Ce fatal événement est la source de tous nos maux. La vanité est une source inépuisable, intarissable de ridicules. Vos malheurs et les miens viennent d' une même source. La bonté de Dieu est une source qui ne tarit jamais. Le travail est une source de richesses. Ses infortunes eurent leur source dans un amour-propre indomptable. Les sources de la prospérité publique. Ce préjugé prend sa source dans un sentiment louable. Les troubles du royaume tiraient principalement leur source du mauvais état des finances. Cette humeur mélancolique est la source de vos maladies. Notre imagination est souvent la source de nos malheurs. Remonter à la source. D' où vient tel bruit? il faut aller à la source. Il sait toujours des nouvelles, il est à la source, il puise à la source. Je tiens cette nouvelle de bonne source, Je la tiens de personnes qui doivent être bien informées.

Il se dit, dans un sens particulier, Des textes originaux. Cet historien a puisé dans les meilleures sources. Il ne s' arrête ni aux versions, ni aux commentaires, il va droit aux sources, il puise dans les sources.

Fig., Les sources de la vie, Les principaux organes, nécessaires à la vie. Un mal qui empoisonne les sources de la vie.

Fig., en Théologie, Les sources de la grâce, se dit Des sacrements.

Fig. et fam., Cela coule de source, se dit en parlant De ce qu' une personne dit ou écrit d' une manière naturelle, facile, ou conformément à son génie, au caractère de son esprit, aux sentiments de son coeur. Il écrit facilement, cela coule de source.

En termes de Marine, La source du vent, Le point d' où il souffle.

SOURCIER. s. m.

SOURCIER. s. m. Celui qui prétend avoir des moyens particuliers pour découvrir des sources.

SOURCIL. s. m.

SOURCIL. s. m. (On prononce Sourci.) Le poil qui est en forme d' arc au bas du front, au-dessus de l' oeil. Sourcil noir, clair, épais, touffu. Hausser, baisser, froncer les sourcils. Se faire les sourcils, Les accommoder, les ajuster.

Fig., Froncer le sourcil, Montrer sur son visage de la mauvaise humeur, du mécontentement. Aussitôt qu' on lui parle de cela, il fronce le sourcil.

SOURCILIER, IÈRE. adj.

SOURCILIER, IÈRE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport aux sourcils. Muscle sourcilier.

Arcade sourcilière, La saillie que présente l' os coronal, au-dessus de l' orbite de l' oeil.

SOURCILLER. v. n.

SOURCILLER. v. n. (Les L sont mouillées. ) Remuer le sourcil en signe de mécontentement, d' impatience, etc. Il ne s' emploie ordinairement qu' avec la négative. Cet écolier n' ose pas sourciller devant son maître. Écouter des reproches, un long discours sans sourciller.

Il a entendu cette mauvaise nouvelle sans sourciller, il n' a pas sourcillé quand on lui a prononcé son arrêt, Il n' a laissé paraître alors aucune marque d' altération sur son visage.

SOURCILLEUX, EUSE. adj.

SOURCILLEUX, EUSE. adj. Haut, élevé. Il ne s' emploie que figurément et poétiquement, et il n' est guère usité que dans ces phrases: Monts sourcilleux. Montagnes sourcilleuses. Rochers sourcilleux. Roches sourcilleuses.

Un front sourcilleux, Un front où se peint l' orgueil. Il veut dire aussi, Un front empreint de tristesse, un front chagrin, inquiet.

SOURD, OURDE. adj.

SOURD, OURDE. adj. Qui ne peut entendre, par le vice, le défaut, l' obstruction de l' organe de l' ouïe. Il est devenu sourd. Cette maladie l' a rendu sourd d' une oreille. Sourd de nature. Il est sourd et muet. Sourd-muet de naissance. Il est complétement sourd.

Fam., Sourd comme un pot, Extrêmement sourd. On dit, dans le même sens, Sourd à n' entendre pas Dieu tonner.

Fig., Être sourd aux prières, aux cris, aux raisons, aux remontrances, Être inexorable, insensible, inflexible aux prières, aux cris, etc.

SOURD

SOURD s' emploie aussi substantivement. Un sourd. Une sourde. Un sourd-muet. L' institution des Sourds-muets.

Fam., Frapper comme un sourd, Frapper sans mesure et sans pitié.

Prov., Il n' est pire sourd, il n' est point de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, se dit en parlant D' un homme qui fait semblant de ne pas entendre une proposition, une demande qu' il entend très-bien, mais à laquelle il ne veut pas répondre.

Prov., Faire le sourd, faire la sourde oreille, Faire semblant de ne pas entendre ce qu' on nous dit, et n' y avoir point d' égard. Quand on lui parle raison, il fait la sourde oreille.

SOURD adjectif

SOURD adjectif se dit aussi De certaines choses, pour marquer qu' Elles ne retentissent pas autant qu' elles devraient, qu' elles ne rendent pas un son aussi fort qu' elles devraient. Cette église, cette salle est sourde. Ce violon est sourd. Une voix sourde.

Bruit sourd, Bruit qui n' est pas éclatant. Il sort un bruit sourd, on entend un bruit sourd qui sort de cette caverne. On dit dans un sens analogue, De sourdes rumeurs, de sourds gémissements, etc.

Fig., Il court un bruit sourd, On se dit à l' oreille une nouvelle qui n' est pas encore publique ni certaine.

Douleur sourde, Douleur interne qui n' est pas aiguë.

Lime sourde, Lime qui ne fait pas de bruit quand on l' emploie. Il se dit figurément et familièrement d' Une personne qui agit secrètement pour quelque mauvais dessein, ou qui, sous un air taciturne, cache de la malignité.

Lanterne sourde, Lanterne faite de telle façon, que celui qui la porte voit sans être vu, et qu' il en cache entièrement la lumière quand il veut.

En termes de Joaillier, Pierre sourde, Pierre qui a quelque chose d' obscur, de sombre, de brouillé.

SOURD

SOURD se dit au figuré De certaines choses qui se font secrètement, sans bruit, sans éclat; et, dans ce sens, il se prend toujours en mauvaise part. Des menées, des pratiques sourdes. De sourdes pratiques. De sourdes menées. Une guerre sourde. Une sourde tyrannie.

En Mathém., Quantités sourdes, Les quantités incommensurables, c' est-à-dire, Celles qui ne peuvent être exprimées exactement, ni par des nombres entiers, ni par des fractions. La racine carrée de deux est une quantité sourde.

SOURD. s. m.

SOURD. s. m. Nom donné à la salamandre, dans quelques provinces.

SOURDAUD, AUDE. s.

SOURDAUD, AUDE. s. Celui, celle qui n' entend qu' avec peine. C' est un sourdaud. Il est familier.

SOURDEMENT. adv.

SOURDEMENT. adv. D' une manière sourde, peu retentissante, qui fait peu de bruit. Le tonnerre grondait sourdement.

Il signifie figurément, D' une manière secrète et cachée. Il a fait cela sourdement. Négocier sourdement. Traiter une affaire sourdement. Des bruits sourdement répandus.

SOURDINE. s. f.

SOURDINE. s. f. Ce qu' on met dans une trompette, et à certains instruments de musique, pour en affaiblir le son. Il faut mettre une sourdine dans cette trompette. Il y a des airs qu' on fait jouer aux violons avec des sourdines.

SOURDINE

SOURDINE en parlant D' une montre à répétition, se dit d' Un ressort qui, étant poussé, retient le marteau, et l' empêche de frapper sur le timbre ou sur la boîte de la montre.

À LA SOURDINE. loc. adv. et fig.

À LA SOURDINE. loc. adv. et fig. Avec peu de bruit, secrètement. Les ennemis ont délogé à la sourdine. Il s' est marié à la sourdine. Il s' en est allé à la sourdine. Négocier une affaire à la sourdine. Il est familier.

SOURDRE. v. n.

SOURDRE. v. n. Sortir de terre. Il ne se dit que Des eaux, et n' est guère en usage qu' à l' infinitif et à la troisième personne du présent de l' indicatif. C' est un pays fort aquatique, l' eau y sourd partout. L' eau sourd de la terre, sourd d' un rocher. On voit l' eau sourdre de tous côtés.

Il s' emploie quelquefois au figuré, pour signifier, Sortir, résulter; et alors il est seulement d' usage à l' infinitif. C' est une affaire, une entreprise dont on a vu sourdre mille malheurs, mille inconvénients.

SOURICEAU. s. m.

SOURICEAU. s. m. Le petit d' une souris Un souriceau. Un petit souriceau.

SOURICIÈRE. s. f.

SOURICIÈRE. s. f. Piége, instrument pour prendre des souris. Souricière de bois. Souricière de fil d' archal. Tendre, amorcer une souricière.

Fig. et fam., Se mettre, se jeter dans la souricière, Se mettre inconsidérément dans quelque embarras dont on ne peut sortir.

SOURIRE. v. n.

SOURIRE. v. n. (Il se conjugue comme Rire.) Rire sans éclater, et seulement par un léger mouvement de la bouche et des yeux. Sourire obligeamment, malicieusement, dédaigneusement, de dédain. Il vint au-devant de moi en souriant. Il ne répondit rien, mais il se mit à sourire. Elle souriait de mon embarras.

Sourire à quelqu' un, Lui témoigner, par un sourire, de l' estime, de la complaisance, de l' affection, etc. Cette dame lui souriait. Elle m' a souri. On dit figurément, La fortune lui sourit, Le favorise.

Sourire à quelqu' un, se dit aussi Des choses qui présentent un aspect agréable, des idées riantes. Cette affaire lui sourit beaucoup. Ce lieu me sourit, je suis tenté d' y bâtir. Je ne sais quelle espérance lui sourit, mais elle le trompe.

SOURIRE. s. m.

SOURIRE. s. m. Action de sourire. Sourire agréable, malin, moqueur, fin, spirituel. Faire un sourire. Elle a le sourire gracieux. Il avait toujours le sourire sur les lèvres.

SOURIS. s. m.

SOURIS. s. m. Il signifie la même chose que Sourire, substantif. Souris agréable, malicieux, moqueur. Un doux souris. Un petit souris. Un léger souris.

SOURIS. s. f.

SOURIS. s. f. Quadrupède de la famille des Rongeurs, du même genre que le rat, mais plus petit, qui se retire dans les trous des maisons, et qui attaque les grains, la paille, les meubles, etc. Petite souris. Grosse souris. Les souris rongent les papiers. Le chat a pris la souris. Guetter comme le chat fait la souris.

Prov., Il est éveillé comme une potée de souris, se dit D' un jeune enfant fort vif, fort remuant et fort gai.

Prov. et fig., La montagne a enfanté une souris, se dit Lorsque de grands projets n' aboutissent à rien.

Prov. et fig., Souris qui n' a qu' un trou est bientôt prise, Quand on n' a qu' une ressource, qu' un expédient, il est difficile de réussir, de se tirer d' affaire.

Par exagérat., On le ferait cacher dans le trou d' une souris, dans un trou de souris, se dit D' un homme qui a peur, ou qui est embarrassé.

Fam., On entendrait trotter une souris, se dit Pour exprimer un grand silence.

Couleur gris de souris, se dit d' Un gris argenté; et, Cheval souris, d' Un cheval de cette couleur.

Fig., en termes de Fortificat., Pas de souris, Escalier étroit et roide pratiqué à la gorge d' un ouvrage avancé, pour établir une communication entre cet ouvrage et le fossé qui se trouve en arrière.

SOURIS

SOURIS se dit aussi, en termes de Guerre, d' Un appareil destiné à mettre le feu à un fourneau de mine.

SOURIS

SOURIS se dit en outre d' Un certain muscle charnu qui tient à l' os du manche d' un gigot de mouton, près de la jointure.

SOURIS

SOURIS en termes de Maréchalerie, désigne Un cartilage des naseaux du cheval.

SOURNOIS, OISE. adj.

SOURNOIS, OISE. adj. Qui est caché et dissimulé. Cet enfant est bien sournois. Humeur sournoise. Un air sournois. Une mine sournoise.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un sournois, une sournoise.

SOUS. Préposition

SOUS. Préposition qui sert à marquer La situation d' une chose à l' égard d' une autre qui est par-dessus, qui est au-dessus. Sous le ciel. Les peuples qui sont sous la ligne. Sous le toit. Sous la cheminée. Sous le lit. Sous la couverture. Fouir sous terre, cent pieds sous terre. On a lâché les écluses, et on a mis toute la campagne sous l' eau. S' asseoir sous un arbre, sous un dais. Passer sous les fenêtres de quelqu' un. Porter un paquet sous le bras, sous le manteau. Avoir un carreau sous les genoux, sous les pieds. Mettre un oreiller sous sa tête. Mettre une lettre sous l' enveloppe de quelqu' un. N' avoir pas de quoi mettre sous la dent. Reconnaître une femme sous le masque.

Fig. et fam., Ce mariage a été fait sous la cheminée, Il a été fait clandestinement, sans que les formalités légales aient été remplies.

Fam., Regarder quelqu' un sous le nez, Le regarder curieusement et de près, avec quelque marque de mépris, ou un manque de respect.

Fam., Rire sous cape, Rire de quelque chose, en cherchant à ne pas laisser voir qu' on en rit. J' étais dans l' embarras, je vis fort bien qu' il en riait sous cape.

Par menace, Je le ferai mourir sous le bâton, Je l' assommerai à coups de bâton.

Camper, se retirer sous une ville, sous le canon d' une ville, Camper, se retirer auprès d' une ville dont on est le maître, et qui peut tirer sur ceux qui viendraient attaquer le camp.

Être sous le feu d' un bataillon, d' un bastion, etc., Être exposé au feu d' un bataillon, d' un bastion, etc.

Cela s' est passé sous mes yeux, se dit D' une chose dont on a été témoin oculaire. Mettre une chose sous les yeux de quelqu' un, La lui présenter pour qu' il l' examine, et qu' il en décide. Il a fait élever cet enfant sous ses yeux, Dans sa maison, auprès de lui.

Ce cheval est sous la main du cocher, ou simplement, est sous la main, se dit D' un cheval de carrosse qui est à la droite du timon.

Fig., Être sous les armes, se dit Des soldats, quand ils sont rangés en haie ou en bataille avec leurs armes. À son arrivée, le régiment se mit sous les armes.

Fig. et fam., Être sous les armes, se dit quelquefois D' une femme, d' une fille qui est parée à son avantage, et avec dessein de plaire.

Un cheval sous poil noir, sous poil gris, etc., Un cheval de poil noir, de poil gris, etc.

Être sous la clef, sous clef, Être dans un lieu fermé à clef. Être sous les verrous, Être en prison. Ce papier est sous lé scellé, Il est enfermé dans un meuble, dans une chambre où l' on a mis le scellé.

Cette pièce est inventoriée sous la cote A, sous la cote B, etc., Elle est marquée de la lettre A, de la lettre B, et elle est énoncée ainsi dans l' inventaire. On dit de même, Être inscrit sous tel numéro, Avoir tel numéro d' inscription.

En termes de Marine, Être sous voiles, se dit D' un bâtiment qui a ses voiles déployées. Sous le vent, se dit en parlant Du côté opposé à celui d' où le vent souffle. Cette île nous restait sous le vent, Nous étions entre cette île et le vent; cette île était pour nous d' un côté, et le vent nous venait de l' autre. Les manoeuvres qui sont sous le vent, Les manoeuvres du bord opposé à celui qui reçoit le vent. Etc.

En termes de Manége, Ce cheval est sous lui, se dit D' un cheval dont les quatre extrémités se rapprochent sous le ventre.

SOUS

SOUS sert aussi figurément à marquer La subordination et la dépendance. Il a tant d' hommes sous lui, sous son commandement, sous son autorité, sous ses ordres, sous sa direction. Les peuples qui sont sous l' obéissance de ce prince, sous sa domination. Ceux qui ont vécu sous la loi de Moïse. Ces religieux vivaient sous la règle de Saint-Benoît. Cela est compris sous la même règle. Il est encore sous l' aile de sa mère. Un mineur qui est encore sous la tutelle de son oncle. Être sous la surveillance, sous la garde de quelqu' un. J' entreprendrai cette affaire sous vos auspices. Il est né sous une malheureuse planète.

Avoir quelque chose sous la main, L' avoir à sa portée.

Fig., Être sous la main d' un autre, Être dans sa dépendance ou à son entière disposition. On dit à peu près dans le même sens, Être sous la férule de quelqu' un.

Être sous la protection de quelqu' un, En être protégé. On dit de même, Se mettre sous la protection de quelqu' un, prendre quelqu' un sous sa protection. On dit dans un sens analogue, en termes de Marine, Naviguer sous pavillon français, sous pavillon anglais, sous pavillon neutre, etc.

Être sous les drapeaux, sous le drapeau, Être en activité de service, être à son régiment, à son corps. Il y avait tant de soldats sous les drapeaux. On dit de même: Appeler la réserve sous les drapeaux. Se ranger sous les drapeaux. Combattre sous le drapeau. Etc.

Servir, combattre sous les drapeaux, sous les enseignes d' un prince, etc., Être engagé, servir dans les troupes d' un prince, etc.

SOUS

SOUS se joint à beaucoup de mots de la langue, pour en former d' autres qui indiquent Une infériorité de position, d' ordre, de qualité, de rang, d' attributions, etc. Sous-gorge, sous-ventrière, sous-tendante. Sous-aide, sous-doyen, sous-doyenné, sous-chantre, sous-gouverneur, sous-gouvernante, sous-lieutenant, sous-lieutenance, sous-officier, sous-maître, sous-précepteur, sous-prieur, sous-prieure, sous-bibliothécaire, sous-économe, sous-sacristain, sous-fermier, sous-chef, etc. On n' a mis à leur place alphabétique que ceux de ces mots pour l' intelligence desquels la définition qui précède est insuffisante.

SOUS

SOUS sert quelquefois à marquer Le temps durant lequel un homme a vécu, un événement est arrivé, etc. Il vivait sous tel roi, sous le règne de tel roi. Sous le pontificat de Benoît, de Clément. Cela est arrivé sous tel consul. Sous le consulat de tels et tels. Sous la république. Sous l' empire. Sous le ministère, sous l' administration d' un tel.

Je ferai telle chose sous peu, sous peu de temps, sous quinze jours, sous quinzaine, etc., Dans peu de temps, dans quinze jours, etc.

SOUS

SOUS sert aussi à marquer La situation de deux lieux, dont l' un est plus élevé que l' autre. La Ferté-sous-Jouarre. Soisy-sous-Étioles.

SOUS

SOUS s' emploie dans plusieurs phrases figurées. Il cachait une belle âme sous l' extérieur le plus grossier, Il avait un extérieur grossier qui n' eût pas fait soupçonner la noblesse de ses sentiments.

Sous prétexte de charité; sous le voile de la dévotion, sous apparence de dévotion; sous ombre, sous couleur de lui rendre service, En se servant du prétexte de la dévotion et du voile de la charité, en feignant de vouloir lui rendre service.

Sous tel nom, sous tel titre, etc., Avec tel nom, avec tel titre, etc. Il se présenta chez eux sous un faux nom, sous un nom supposé. Sous ce titre modeste, il exerçait un pouvoir absolu. Il a publié un recueil sous le titre de Mélanges, d' Essais. Cela est connu dans tel pays sous telle dénomination.

Plaider sous le nom de quelqu' un, Se servir du nom de quelqu' un pour plaider.

Faire un acte, une promesse sous seing privé, Reconnaître cet acte, cette promesse par sa simple signature, non authentique, et sans l' intervention des notaires.

Sous ce rapport, À cet égard. Il lui est inférieur sous ce rapport, sous plus d' un rapport.

Passer quelque chose sous silence, N' en point parler.

Dire une chose sous le secret, sous le sceau du secret, sous le sceau de la confession, La dire en grande confidence, et en exigeant le secret.

Affirmer sous serment, Faire un serment pour attester la vérité de quelque chose.

SOUS

SOUS s' emploie quelquefois pour Moyennant, pour Avec. Sous le bon plaisir de la cour. Sous telle et telle condition.

Cela est défendu sous peine de la vie, sous peine de bannissement, sous peine d' amende, etc., On encourra la peine de mort, la peine du bannissement, etc., si on fait telle chose. Cela est ordonné sous peine de désobéissance, On encourra les peines attachées à la désobéissance, si on ne fait pas telle chose.

SOUS MAIN. loc. adv.

SOUS MAIN. loc. adv. En cachette, clandestinement. Il cherche à me nuire sous main.

SOUS-AFFERMER et quelquefois SOUS-FERMER. v. a.

SOUS-AFFERMER et quelquefois SOUS-FERMER. v. a. Donner à sous-ferme, ou Prendre à sous-ferme. Le fermier principal m' a sous-affermé, sous-fermé une partie des terres qu' il avait prises à ferme. Il a sous-fermé tel droit.

SOUS-AFFERMÉ et SOUS-FERMÉ, ÉE. participe

SOUS-AFFERMÉ et SOUS-FERMÉ, ÉE. participe

SOUS-AMENDEMENT. s. m.

SOUS-AMENDEMENT. s. m. Amendement à un amendement. Proposer un sous-amendement. On a rejeté tous les sous-amendements.

SOUS-AMENDER. v. a.

SOUS-AMENDER. v. a. Amender un amendement.

SOUS-AMENDÉ, ÉE. participe

SOUS-AMENDÉ, ÉE. participe

SOUS-ARBRISSEAU. s. m.

SOUS-ARBRISSEAU. s. m. T. de Botan. Toute plante ligneuse dont les branches ne naissent jamais de boutons formés l' année précédente, comme celles des arbres et des arbrisseaux.

SOUS-BAIL. s. m.

SOUS-BAIL. s. m. Bail que le preneur fait à un autre, d' une partie de ce qui lui a été loué ou donné à ferme. Il est aisé de voir combien le principal locataire, le fermier a gagné, par les sous-baux qu' il a faits.

SOUS-BARBE. s. f.

SOUS-BARBE. s. f. T. de Manége. Partie postérieure de la mâchoire inférieure du cheval, sur laquelle porte la gourmette.

SOUS-CLAVIER, IÈRE. adj.

SOUS-CLAVIER, IÈRE. adj. pris quelquefois substantivement. T. d' Anat. Qui est sous la clavicule. Artères sous-clavières. Veines sous-clavières. Nerf sous-clavier. --- Plusieurs autres termes d' Anatomie, auxquels il serait inutile de consacrer ici des articles particuliers, sont formés de la même manière: Sous-cutané (qui est placé sous la peau). Sous-maxillaire (qui est placé au-dessous dé la mâchoire). Sous-pubien (qui est placé au-dessous du pubis). Etc.

SOUSCRIPTEUR. s. m.

SOUSCRIPTEUR. s. m. Celui qui prend part à une souscription. Il se dit surtout de Ceux qui souscrivent pour quelque entreprise de librairie. Il y a beaucoup de souscripteurs pour cet ouvrage, pour cet atlas, etc. Les livraisons de cet ouvrage n' étant pas publiées exactement, le libraire a perdu une partie de ses souscripteurs. Une liste de souscripteurs.

SOUSCRIPTION. s. f.

SOUSCRIPTION. s. f. Signature qu' on met au-dessous d' un acte pour l' approuver. Ils ont approuvé cet acte par leur souscription, par leurs souscriptions.

La souscription d' une lettre, La signature de celui qui l' a écrite, accompagnée de certains termes de civilité, comme, Votre très-humble, etc. La souscription de cette lettre n' était pas assez respectueuse.

SOUSCRIPTION

SOUSCRIPTION se dit aussi de L' engagement que prennent plusieurs personnes de fournir chacune une certaine somme pour quelque entreprise, pour quelque dépense commune; et quelquefois Des sommes mêmes qui sont fournies. On a déjà pour trois cent mille francs de souscriptions. Ouvrir une souscription. Payer le montant de sa souscription. Souscription pour un monument à élever en l' honneur de... Souscription pour un acte de bienfaisance.

Il signifie particulièrement, en termes de Librairie, L' engagement de prendre, moyennant un prix convenu, un ou plusieurs exemplaires d' un livre, d' un ouvrage qui doit être publié dans un certain espace de temps. Les conditions de la souscription. Cet ouvrage a été imprimé, publié par souscription.

Il signifie quelquefois, La reconnaissance que le libraire donne à celui qui a souscrit.

SOUSCRIRE. v. a.

SOUSCRIRE. v. a. Écrire son nom au bas d' un acte pour l' approuver. Tels et tels ont souscrit ce contrat, je le souscrirai. Souscrire un billet, une lettre de change.

Il signifie figurément, Consentir, approuver ce qu' un autre dit: en ce sens, il est toujours suivi de la préposition à. Je souscris à tout ce que vous dites. Ils ont souscrit à cette proposition, à cet arrangement. On le veut, j' y souscris, j' y souscris aveuglément.

SOUSCRIRE

SOUSCRIRE signifie aussi, Fournir, s' engager à fournir une certaine somme pour quelque entreprise, pour quelque dépense commune. On proposa d' ériger une statue à Corneille, et un tel souscrivit pour deux cents francs.

Il signifie particulièrement, en Librairie, S' engager à prendre, moyennant un prix convenu, un ou plusieurs exemplaires d' un livre, d' un ouvrage qui doit être publié dans un certain espace de temps. Ceux qui souscrivent doivent payer moins cher que ceux qui attendent que l' ouvrage soit entièrement publié. Je souscrirai pour ce livre, pour cet atlas, pour cette collection de portraits.

SOUSCRIT, ITE. participe

SOUSCRIT, ITE. participe

SOUS-DÉLÉGUER. v. a.

SOUS-DÉLÉGUER. v. a. Voyez SUBDÉLÉGUER.

SOUS-DÉLÉGUÉ, ÉE participe

SOUS-DÉLÉGUÉ, ÉE participe est plus usité pour les affaires ordinaires que Subdélégué. Voyez ce mot.

SOUS-DIACONAT. s. m.

SOUS-DIACONAT. s. m. Le troisième des ordres sacrés, celui qui est au-dessous du diaconat. Recevoir le sous-diaconat.

SOUS-DIACRE. s. m.

SOUS-DIACRE. s. m. Celui qui est promu au sous-diaconat, qui est au-dessous du diacre. Servir de sous-diacre à la grand' messe. C' est au sous-diacre à lire, à chanter l' épître à la grand' messe. Faire sous-diacre à la grand' messe.

SOUS-DIVISER. v. a.

SOUS-DIVISER. v. a. Voyez SUBDIVISER.

SOUS-DOMINANTE. s. f.

SOUS-DOMINANTE. s. f. T. de Musique. La quatrième note d' un ton, celle qui est immédiatement au dessous de la dominante. Dans le ton d' ut naturel, la sous-dominante est fa.

SOUS-DOUBLE. adj.des deux genres

SOUS-DOUBLE. adj.des deux genres T. de Mathém. Qui est la moitié. Deux est sous-double de quatre.

SOUS-DOUBLÉ, ÉE. adj.

SOUS-DOUBLÉ, ÉE. adj. T. de Mathém. Il n' est usité que dans cette phrase, En raison sous-doublée, En raison des racines carrées.

SOUS-ENTENDRE. v. a.

SOUS-ENTENDRE. v. a. Ne point exprimer dans le discours une chose qu' on a dans la pensée. Quand je vous ai dit cela, j' ai sous-entendu que...

Cette clause, cette condition se sous-entend, se sous-entend toujours, Elle est réputée exprimée. On dit de même, Cela est toujours sous-entendu.

SOUS-ENTENDRE

SOUS-ENTENDRE se dit aussi, en termes de Grammaire, De certains mots qu' on n' exprime pas, et qui peuvent être aisément suppléés. Dans ces locutions, Une bouteille de vin, un muid de vin, les mots pleine et plein sont sous-entendus. Dans Dormir toute la nuit, on sous-entend pendant.

SOUS-ENTENDU, UE. participe

SOUS-ENTENDU, UE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement. Il y a là quelque sous-entendu. Voyez le mot suivant.

SOUS-ENTENTE. s. f.

SOUS-ENTENTE. s. f. Ce qui est sous-entendu artificieusement par celui qui parle. Il ne parle jamais qu' il n' y ait quelque sous-entente à ce qu' il dit. Il y a quelque sous-entente à cela.

SOUS-FAÚTE. s. m.

SOUS-FAÚTE. s. m. T. de Charpent. Pièce d' un comble posée de niveau au-dessous du faîte, et liée par des croix de Saint-André.

SOUS-FERME. s. f.

SOUS-FERME. s. f. Sous-bail, convention par laquelle un fermier général ou principal cède la totalité ou une partie de sa ferme à un fermier particulier. Le fermier général fera des sous-fermes. Les sous-fermiers ont gagné dans leurs sous-fermes. Prendre la sous-ferme d' une terre, d' une métairie.

SOUS-FERMER. v. a.

SOUS-FERMER. v. a. Voyez SOUS-AFFERMER.

SOUS-FERMIER, IÈRE. s.

SOUS-FERMIER, IÈRE. s. Celui, celle qui prend des biens ou des droits à sous-ferme. Il n' est que sous-fermier, que le sous-fermier.

SOUS-FRÉTER. v. a.

SOUS-FRÉTER. v. a. Fréter à un autre le bâtiment qu' on avait affrété pour soi.

SOUS-FRÉTÉ, ÉE. participe

SOUS-FRÉTÉ, ÉE. participe

SOUS-GARDE. s. f.

SOUS-GARDE. s. f. T. d' Arquebusier. Morceau de fer en forme de demi-cercle, qui est au-dessous de la détente d' une arme à feu, et qui empêche que, quelque chose venant à la toucher, elle ne se débande.

SOUS-GORGE. s. f.

SOUS-GORGE. s. f. T. de Manége. Morceau de cuir qui est attaché à l' un des côtés de la bride ou du licol d' un cheval, et qui passe sous sa gorge, pour venir se rattacher de l' autre côté.

SOUS-LOCATAIRE. s. des deux genres

SOUS-LOCATAIRE. s. des deux genres Celui ou celle qui loue une portion d' une maison, et qui la tient du principal locataire.

SOUS-LOCATION. s. f.

SOUS-LOCATION. s. f. Action de sous-louer; Sous-bail.

SOUS-LOUER. v. a.

SOUS-LOUER. v. a. Donner à loyer une partie d' une maison ou d' une terre dont on est locataire ou fermier. J' ai sous-loué deux chambres à mon ami. J' ai sous-loué la moitié de ma ferme.

Il signifie aussi, Prendre à loyer une portion de maison, non pas du propriétaire, mais du locataire principal. J' ai sous-loué de monsieur un tel.

SOUS-LOUÉ, ÉE. participe

SOUS-LOUÉ, ÉE. participe

SOUS-MARIN, INE. adj.

SOUS-MARIN, INE. adj. Qui est au fond de la mer, sous les flots de la mer. Volcan sous-marin.

Navigation sous-marine, Celle qui consiste à faire naviguer des bâtiments entre deux eaux. On a fait récemment plusieurs essais de navigation sous-marine.

SOUS-MULTIPLE. adj.des deux genres

SOUS-MULTIPLE. adj.des deux genres T. d' Arithm. Il se dit D' un nombre qui se trouve compris plusieurs fois exactement dans un nombre plus grand. Trois est un des sous-multiples de douze.

SOUS-NORMALE. s. f.

SOUS-NORMALE. s. f. T. de Géom. La partie de l' axe d' une courbe qui est comprise entre les deux points où l' ordonnée et la perpendiculaire à la courbe menée du point touchant, viennent rencontrer cet axe. La sous-normale de la parabole est constante et égale à la moitié du paramètre.

SOUS-ORDRE. s. m.

SOUS-ORDRE. s. m. T. de Procédure. Ordre ou distribution de la somme qui a été adjugée à un créancier dans un ordre, laquelle est répartie entre les créanciers de ce créancier opposants sur lui.

Opposants en sous-ordre, créanciers en sous-ordre, Ceux qui sont opposants, non pas sur la partie saisie, mais sur un créancier de la partie saisie.

Par extension, En sous-ordre, se dit en général De tous ceux qui ne sont dans une affaire que subordonnément. Il n' est pas en chef dans cette affaire, il n' y est qu' en sous-ordre.

SOUS-ORDRE

SOUS-ORDRE s' emploie aussi substantivement, et signifie, Celui qui est soumis aux ordres d' un autre, ou qui travaille sous lui à une affaire quelconque. Ceux qui sont à la tête d' une administration, doivent veiller sur leurs sous-ordres. Cet homme n' est qu' un sous-ordre.

SOUS-PERPENDICULAIRE. s. f.

SOUS-PERPENDICULAIRE. s. f. T. de Géom. C' est la même chose que Sous-normale.

SOUS-PIED. s. m.

SOUS-PIED. s. m. Bande de cuir ou d' étoffe qui passe sous le pied et qui s' attache des deux côtés au bas d' une guêtre ou d' un pantalon, de manière à le retenir et à l' empêcher de remonter. Porter, mettre des sous-pieds. Ce sous-pied est cassé.

SOUS-PRÉFECTURE. s. f.

SOUS-PRÉFECTURE. s. f. Portion de département qui renferme plusieurs cantons, subdivisés en communes, et qui est administrée par un sous-préfet. Arrondissement de sous-préfecture, ou Arrondissement communal. Le chef-lieu d' une sous-préfecture.

Il se dit aussi Des fonctions de sous-préfet, et de La demeure du sous-préfet, du lieu où il a ses bureaux. Obtenir une sous-préfecture. Aller à la sous-préfecture.

SOUS-PRÉFET. s. m.

SOUS-PRÉFET. s. m. Fonctionnaire public chargé d' administrer un arrondissement communal, sous la direction immédiate du préfet. Le sous-préfet de Saint-Denis.

SOUS-SEL. s. m.

SOUS-SEL. s. m. T. de Chimie. Nom donné aux sels avec excès de base. On dit de même, Sous-carbonate, sous-nitrate, sous-phosphate, etc.

SOUSSIGNÉ, ÉE. participe

SOUSSIGNÉ, ÉE. participe du verbe Soussigner, qui n' est point en usage. Terme de formule qui signifie, Dont la signature est ci-dessous. On ne l' emploie que dans ces sortes de phrases: Je soussigné, je soussignée reconnais, confesse... Nous soussignés sommes convenus... Par-devant les notaires soussignés... Le conseil soussigné pense...

SOUS-TANGENTE. s. f.

SOUS-TANGENTE. s. f. T. de Géom. La partie de l' axe d' une courbe qui est comprise entre l' ordonnée et la tangente correspondante.

SOUS-TENDANTE. s. f.

SOUS-TENDANTE. s. f. T. de Géom. La ligne droite qui, menée d' un point d' une courbe à un autre, forme la corde de l' arc compris entre eux.

SOUSTRACTION. s. f.

SOUSTRACTION. s. f. Action de soustraire. Soustraction de papiers, d' effets. Accusé, convaincu de soustraction de papiers. Soustraction frauduleuse.

SOUSTRACTION

SOUSTRACTION en termes d' Arithmétique, Opération par laquelle on ôte, on retranche un nombre d' un autre nombre. Faire une soustraction. Faites la soustraction. Par la soustraction on connaît la différence de deux nombres.

SOUSTRAIRE. v. a.

SOUSTRAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Traire.) Ôter quelque chose à quelqu' un, le priver de certaines choses par adresse ou par fraude. Il a soustrait du dossier les pièces les plus importantes. Il a soustrait des effets considérables de la succession.

Soustraire les aliments à un malade, Lui retrancher quelque chose de sa nourriture ordinaire.

SOUSTRAIRE

SOUSTRAIRE signifie aussi, Dérober à, préserver de. Rien ne peut le soustraire à ma fureur. Qui pourra me soustraire à ses importunités?

Soustraire des sujets de l' obéissance ou mieux à l' obéissance du prince, Les faire révolter contre leur prince.

SOUSTRAIRE

SOUSTRAIRE s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' affranchir, se délivrer de, se dérober à. Se soustraire de la puissance paternelle, ou mieux à la puissance paternelle. Se soustraire à la tyrannie. Se soustraire au châtiment. Se soustraire aux poursuites, aux importunités de quelqu' un.

SOUSTRAIRE

SOUSTRAIRE en termes d' Arithmétique, Ôter, retrancher un nombre d' un autre nombre. L' arithmétique enseigne à additionner, à soustraire, à multiplier, et à diviser.

SOUSTRAIT, AITE. participe

SOUSTRAIT, AITE. participe

SOUS-TRAITANT. s. m.

SOUS-TRAITANT. s. m. Sous-fermier; celui qui se charge de quelque partie d' un travail, d' une fourniture, d' une entreprise concédée à un premier traitant.

SOUS-TRAITÉ. s. m.

SOUS-TRAITÉ. s. m. Sous-ferme. Voyez SOUS-TRAITANT.

SOUS-TRAITER. v. n.

SOUS-TRAITER. v. n. Prendre une sous-ferme d' un fermier général. Voyez SOUS-TRAITANT.

Il se dit, généralement, De celui qui prend une entreprise, une ferme, une affaire de la seconde main, et De celui qui la lui cède. Il s' était rendu adjudicataire de cette fourniture, il en a sous-traité avec un tel.

SOUS-TRIPLE. adj.des deux genres

SOUS-TRIPLE. adj.des deux genres T. de Mathém. Il se dit D' un nombre qui est compris trois fois dans un autre. Trois est sous-triple de neuf.

SOUS-TRIPLÉ, ÉE. adj.

SOUS-TRIPLÉ, ÉE. adj. T. de Mathém. Il n' est usité que dans cette phrase, En raison sous-triplée, En raison des racines cubiques.

SOUSTYLAIRE. s. f.

SOUSTYLAIRE. s. f. T. de Gnomonique. Ligne qui est la commune section du plan du cadran, et du méridien perpendiculaire à ce cadran.

SOUS-VENTRIÈRE. s. f.

SOUS-VENTRIÈRE. s. f. Courroie attachée par ses deux extrémités aux deux limons d' une charrette, et qui passe sous le ventre du limonier.

SOUTANE. s. f.

SOUTANE. s. f. Habit long à manches étroites, et boutonné du haut en bas, que portent les ecclésiastiques. Soutane de serge, de drap, etc. Soutane noire. Soutane rouge. Soutane violette. Le pape porte une soutane blanche.

Il signifie figurément, L' état ecclésiastique. Il a pris la soutane. Il a quitté la soutane. Il a quitté la soutane pour prendre l' épée.

SOUTANELLE. s. f.

SOUTANELLE. s. f. Petite soutane qui ne descend que jusqu' aux genoux. Se mettre en soutanelle. Porter une soutanelle.

SOUTE. s. f.

SOUTE. s. f. T. de Jurispr. Voyez SOULTE.

SOUTE. s. f.

SOUTE. s. f. T. de Marine. Il se dit Des retranchements faits dans les étages inférieurs d' un navire, et qui servent de magasins pour les munitions de guerre, pour les provisions, etc. Soute au charbon, aux voiles, aux câbles, etc. Soute aux poudres. Soute au biscuit.

SOUTENABLE. adj.des deux genres

SOUTENABLE. adj.des deux genres Qui se peut soutenir par de bonnes raisons. Il ne se dit guère que D' une opinion, d' une proposition, d' une cause, d' une affaire. Cette opinion, cette proposition, cette cause est soutenable, n' est pas soutenable. Il a élevé une question qui n' est pas soutenable.

Il signifie aussi, Qui se peut endurer, supporter. Ce genre de vie, ce procédé n' est pas soutenable.

En termes de Guerre, Ce poste n' est pas soutenable, Il n' est pas possible de s' y défendre. On dit plus ordinairement, Ce poste n' est pas tenable.

SOUTENANT. s. m.

SOUTENANT. s. m. T. d' École. Celui qui soutient thèse. Le soutenant a bien répondu.

SOUTENEMENT. s. m.

SOUTENEMENT. s. m. (Quelques-uns écrivent, Soutènement.) T. de Maçonnerie. Appui, soutien. Mettre un pilier, un état, pour servir de soutenement à un mur, à un plancher. Un mur de soutenement.

SOUTENEMENT

SOUTENEMENT est aussi un terme de Procédure, et se dit Des raisons que l' on donne par écrit, pour soutenir les articles d' un compte. Sa partie a fourni des débats, et il a fourni des soutenements. Fournir soutenements et réponses.

SOUTENEUR. s. m.

SOUTENEUR. s. m. Celui qui se fait le champion d' une maison de jeu ou de quelque autre mauvais lieu.

SOUTENIR. v. a.

SOUTENIR. v. a. (Il se conjugue comme Tenir.) Porter, appuyer, supporter une chose. Cette colonne soutient tout le bâtiment. Cette pièce de bois soutient la charpente. Cet arc-boutant soutient cette muraille. Prêter la main à quelqu' un pour le soutenir, de peur qu' il ne tombe.

Fig., Soutenir le faix, le fardeau des affaires, soutenir une maison, soutenir une famille, etc., Avoir l' administration principale des affaires, faire subsister une maison, une famille, etc.

Fig., Soutenir une dépense, Fournir ce qu' il faut pour une dépense. Il ne peut pas soutenir longtemps la dépense qu' il fait.

Fig., Soutenir la conversation, Fournir à la conversation, empêcher qu' elle ne vienne à languir.

Fig., Soutenir son rang, sa dignité, Vivre, agir, parler d' une manière convenable à sa dignité, à son rang. On dit familièrement, dans le même sens, Soutenir noblesse.

Fig., Soutenir son caractère, Vivre, agir, parler d' une manière conforme à l' idée qu' on a donnée de soi. Soutenir sa réputation, Faire des actions ou des ouvrages qui répondent à la réputation qu' on s' est acquise. On dit de même, Soutenir l' honneur, la gloire de sa famille, de son pays, etc.

Fig., Soutenir le courage de quelqu' un, L' empêcher de céder à la crainte, de se laisser aller au découragement. On dit dans un sens analogue, Cet espoir, cette illusion, cette pensée le soutient, Elle l' empêche de tomber dans un entier découragement.

Fig., Soutenir un état, un empire, En empêcher, en arrêter la chute, la décadence.

En termes de Musique, La basse soutient le dessus, Elle lui sert de fondement; Les instruments soutiennent la voix, Ils l' empêchent de baisser, de fléchir; Ce chanteur soutient bien sa voix, Il prolonge le son avec la même force; et, Il soutient bien ses cadences, Il fait des cadences longues et égales.

En termes de Guerre, Soutenir une troupe, L' appuyer, la secourir dans le besoin. On détacha cent soldats pour commencer l' attaque, et tout le régiment avait ordre de les soutenir. On a commandé cinq cents hommes pour soutenir les travailleurs.

En termes de Manége, Soutenir un cheval, Lui tenir la bride serrée pour l' empêcher de fléchir ou de tomber. Soutenez votre cheval dans cette descente.

SOUTENIR

SOUTENIR avec le pronom personnel, signifie, Se tenir debout, se tenir droit. Il est si incommodé, si faible, qu' il ne saurait se soutenir. Il a peine à se soutenir sur ses pieds, sur ses jambes. La tige de cette plante se soutient d' elle-même.

Il signifie également, Être porté ou se retenir de manière à ne pas tomber ou s' enfoncer. Les oiseaux se soutiennent en l' air au moyen de leurs ailes. Les nageurs se soutiennent sur l' eau par le mouvement de leurs bras.

Ce bâtiment se soutient bien, Il demeure à plomb et dans son entier.

Fig., Cette personne se soutient bien, Elle conserve sa santé, sa vigueur et sa fraîcheur plus longtemps que son âge ne semble le permettre.

Fig., en parlant D' une maladie, Le mieux se soutient, Le malade continue d' aller mieux.

Fig., Le cours des effets publics se soutient, Il reste au même taux, sans baisser.

Fig., Cette pièce de théâtre se soutient, Elle continue d' être représentée. Le succès de cet ouvrage se soutient, Il continue.

Cette étoffe se soutient, Elle est ferme, elle ne s' amollit pas. Cette couleur se soutient, Elle conserve son éclat, elle ne pâlit point, ne change point.

Fig., Ce discours se soutient bien, Il est également bon d' un bout à l' autre.

SOUTENIR

SOUTENIR signifie encore, Assurer, affirmer qu' une chose est vraie. Il soutient un mensonge comme un autre soutiendrait une vérité. Il a soutenu qu' il n' y avait rien de si vrai. Vous avez dit cela, le soutiendrez-vous? Je le lui soutiendrai en face. Il est prêt à le lui soutenir. Il soutient l' avoir vu.

Fam., Soutenir son dire, Persister dans son affirmation. Malgré les objections, il a toujours soutenu son dire.

Fig. et fam., Soutenir la gageure, Pousser une entreprise jusqu' au bout. Il est trop entêté pour renoncer à cette affaire, il soutiendra la gageure.

SOUTENIR

SOUTENIR signifie aussi, Défendre, appuyer une opinion, une doctrine, etc. Soutenir une proposition, un système. Soutenir le pour et le contre. Soutenir une cause, une discussion, une dispute, une querelle. Soutenir le parti de quelqu' un. Il soutient son droit. Cette opinion ne peut pas se soutenir. Soutenir le gouvernement.

Soutenir une thèse, Répondre dans une dispute publique à tous les arguments présentés contre la thèse.

SOUTENIR

SOUTENIR signifie aussi, Supporter, résister à quelque attaque, à quelque chose dont il est difficile de se défendre. Il soutint l' assaut des ennemis. Il fut longtemps seul à soutenir les efforts de l' ennemi. Il soutenait alors une guerre difficile contre toute l' Europe. Soutenir un siége. Ce petit bâtiment ne peut pas soutenir le choc d' un grand navire. Les arbres n' ont pu soutenir la force du vent. On ne peut soutenir les rayons du soleil. Soutenir la fatigue.

Soutenir la torture, Souffrir la torture sans rien avouer.

Il y a des vins qui ne peuvent soutenir la mer, Il y a des vins qui ne peuvent être transportés par mer, sans se gâter.

Fig., Cet ouvrage n' a pu soutenir le grand jour de l' impression, Il a paru beaucoup moins bon après avoir été imprimé et publié, qu' avant de l' être.

SOUTENIR

SOUTENIR signifie figurément et au sens moral, Supporter, endurer sans découragement, sans trouble, sans dépit, quelque chose de fâcheux, d' inquiétant, de mortifiant, etc. Il n' a pu soutenir sa disgrâce, son malheur, son infortune. Il a soutenu ce revers avec un grand courage. Il a très-bien soutenu cette épreuve. Il ne saurait soutenir la présence, la vue de son père irrité contre lui. Il est tellement susceptible, qu' il ne peut soutenir le plus léger reproche. Il ne soutient pas la raillerie. Je ne puis soutenir cette idée cruelle.

SOUTENIR

SOUTENIR signifie aussi figurément, Favoriser quelqu' un, l' appuyer de crédit, d' argent, de recommandation. Il ne serait plus en place, si on ne le soutenait. Vos encouragements m' ont soutenu. Il le soutient dans toutes ses disputes, dans toutes ses querelles. C' est un tel qui l' a soutenu dans cette affaire. Il l' a soutenu contre tous ses ennemis. On s' est lassé de le soutenir. Il soutient de pauvres familles avec son faible revenu.

SOUTENIR

SOUTENIR signifie encore, Sustenter, donner de la force; et il se dit Des aliments. Les aliments qu' on lui fait prendre ne le soutiennent pas assez. La bonne nourriture soutient. Une tasse de chocolat soutient.

SOUTENU, UE. participe

SOUTENU, UE. participe Discours, langage, style soutenu, Discours, langage, style constamment élevé, noble; par opposition à Discours, langage, style familier.

Dans ce roman, dans cette pièce de théâtre, les caractères sont soutenus, bien soutenus, Les personnages y gardent constamment les mêmes moeurs et les mêmes caractères.

SOUTERRAIN, AINE. adj.

SOUTERRAIN, AINE. adj. Qui est sous terre, ou Qui vient de dessous terre. Chemin souterrain. Conduit souterrain. Église souterraine. Vents souterrains. Feux souterrains.

Fig., Employer des voies souterraines, Employer des pratiques cachées pour parvenir à ses fins. On ne le dit qu' en mauvaise part.

SOUTERRAIN

SOUTERRAIN est aussi substantif, et signifie, Lieu voûté, pratiqué sous terre et ordinairement sous le rez-de-chaussée d' un édifice, pour différents usages. Les souterrains de cette place sont vastes. Les souterrains de ce palais sont très-commodes.

Il se dit quelquefois au figuré Des voies, des pratiques secrètes pour parvenir à quelque fin. Les souterrains de la politique. Ce sens est peu usité.

SOUTIEN. s. m.

SOUTIEN. s. m. Ce qui soutient, ce qui appuie. Ce pilier est le soutien de toute la voûte, de toute la salle. C' est le soutien de tout l' édifice, de toute la maçonnerie.

Il signifie figurément, Appui, défense, protection. Le soutien de l' État, de la religion. C' est tout mon soutien. Je n' ai autre soutien, d' autre soutien que lui. Il est le soutien de sa famille.

En termes de Palais et d' Administration, Fournir les pièces au soutien, Fournir les pièces justificatives.

SOUTIRAGE. s. m.

SOUTIRAGE. s. m. Action de soutirer. Il lui en a coûté tant pour le soutirage de son vin.

SOUTIRER. v. a.

SOUTIRER. v. a. Transvaser du vin ou quelque autre liqueur d' un tonneau dans un autre, de manière que la lie reste dans le premier. Il faut soutirer le vin avant que la vigne soit en fleur.

Il se dit quelquefois figurément, et signifie, Se faire donner par adresse, obtenir par finesse ou par importunité. Cet homme lui a soutiré beaucoup d' argent. Il s' est laissé soutirer ses meilleurs effets.

SOUTIRÉ, ÉE. participe

SOUTIRÉ, ÉE. participe

SOUVENANCE. s. f.

SOUVENANCE. s. f. Souvenir, mémoire. J' ai souvenance. J' en ai quelque souvenance. Il est vieux.

SOUVENIR (SE). v. pron.

SOUVENIR (SE). v. pron. (Il se conjugue comme Venir.) Avoir mémoire de quelque chose. Se souvenir de son enfance. Vous souvenez-vous bien d' un tel, de telle chose? Souvenez-vous de nos conventions, de vos promesses. Quand il n' y sera plus, on se souviendra de lui. Je m' en suis souvenu. Si je m' en souviens lien, la chose se passa en tel temps. Je m' en souviens un peu. Je ne m' en souviens guère. Je ne me souviens pas qu' il m' ait dit cela. Je ne me souviens pas s' il y était, s' il y est venu. Je ne me souviens pas quand cela est arrivé, comment cela s' est fait, pourquoi il a fait cela, où cela s' est passé. Je ne me souviens pas qui me l' a dit. Faites-moi souvenir d' aller là. Je l' en ferai souvenir. Ceci me fait souvenir que...

Se souvenir de loin, Se souvenir de choses qui sont arrivées il y a longtemps.

SE SOUVENIR

SE SOUVENIR signifie aussi, Garder la mémoire, soit d' un bienfait pour le reconnaître, soit d' une injure pour s' en venger. Il m' a fait plaisir, je m' en souviendrai toute ma vie. Si vous lui faites ce chagrin, il s' en souviendra longtemps. C' est un homme qui ne se souvient ni des bienfaits ni des injures. Seigneur, ne vous souvenez point de nos offenses.

Par forme de menace, Je m' en souviendrai, J' en marquerai mon ressentiment. Il s' en souviendra, Il s' en repentira: on dit de même, Souvenez-vous-en.

SE SOUVENIR

SE SOUVENIR signifie encore, Avoir soin, s' occuper de quelque chose. Je me souviendrai de votre recommandation. Souvenez-vous de mon affaire.

Il s' emploie souvent impersonnellement. Il me souvient d' avoir lu. Vous en souvient-il bien? Il m' en souviendra longtemps. Il lui en souviendra toute sa vie. Il ne m' en souvient guère. S' il m' en souvient bien.

Fig. et fam., C' est du plus loin qu' il me souvienne, se dit D' une chose dont le souvenir est presque effacé.

SOUVENIR. s. m.

SOUVENIR. s. m. Impression, idée que la mémoire conserve de quelque chose. Agréable souvenir. Terrible souvenir. Fâcheux, ennuyeux, importun souvenir. Un souvenir accablant. Perdre le souvenir de quelque chose. Rappeler le souvenir... Je n' en ai qu' un léger souvenir, qu' un souvenir confus. Je garderai un éternel souvenir du service que vous m' avez rendu. Le triste souvenir m' en revient toujours dans l' esprit. Le souvenir de la mort, La pensée qu' on doit mourir.

Il se prend pour La faculté même de la mémoire. Je ne saurais effacer cette action de mon souvenir. Vous serez toujours dans mon souvenir.

Il signifie encore, par extension, Ce qui rappelle la mémoire de quelque chose. Ses blessures sont pour lui de glorieux souvenirs de ses victoires. Ses infirmités sont de tristes souvenirs des déréglements de sa jeunesse. Acceptez cette bague, ce sera pour vous un souvenir de mon amitié, c' est un souvenir d' amitié.

SOUVENIR

SOUVENIR se dit aussi de Certaines tablettes où l' on écrit les choses dont on veut se rappeler la mémoire. Je vais l' écrire sur mon souvenir. Vous avez acheté un joli souvenir.

Il se dit encore d' Une espèce de planchette divisée en sept parties disposées en crans, portant chacune, sur une étiquette, le nom d' un des jours de la semaine, afin qu' on puisse placer différents mémento sous le nom de chacun des jours où l' on aura besoin de se rappeler quelque affaire.

SOUVENT. adv. de temps.

SOUVENT. adv. de temps. Fréquemment, plusieurs fois en peu de temps. Il arrive souvent, assez souvent, le plus souvent, fort souvent, très-souvent que... Cela n' arrive pas souvent. Souvent je lui disais... Voyez-les le plus souvent que vous pourrez. Il y alla tant et si souvent, que... On se trompe souvent en jugeant sur les apparences. En faisant souvent une chose, on en contracte l' habitude.

SOUVENTEFOIS. adv.

SOUVENTEFOIS. adv. Souvent, fréquemment. On écrit aussi, Souventes fois. Il est vieux.

SOUVERAIN, AINE. adj.

SOUVERAIN, AINE. adj. Suprême, très-excellent, qui est au plus haut point en son genre. L' être souverain. Le souverain bien. La souveraine félicité. Un remède souverain. Vertu souveraine. Bonté souveraine. Souverain bonheur. On l' emploie quelquefois en mauvaise part. Il est ennuyeux au souverain degré. J' ai pour lui un souverain mépris.

Il se dit particulièrement De l' autorité suprême, et de ceux qui en sont revêtus. Puissance, autorité, dignité souveraine. Chez les Romains, le dictateur avait un pouvoir souverain. Un prince souverain. Souverain seigneur. Souveraine maîtresse.

Cour souveraine, Tribunal qui juge sans appel; et, Jugement souverain, Jugement en dernier ressort.

SOUVERAIN

SOUVERAIN est aussi substantif masculin, et signifie, Celui qui possède, en qui réside l' autorité souveraine. Il faut obéir au souverain, aux lois du souverain. Dans les démocraties, le peuple est le souverain.

Il se dit particulièrement Des princes souverains, des monarques. Grand souverain. Puissant souverain. Tous les souverains de l' Europe. On peut employer Souveraine, féminin, dans le même sens. Les ordres qu' il a reçus de sa souveraine.

Petit souverain, Prince qui a une domination peu étendue, et même subordonnée à une autre. Les petits souverains d' Allemagne.

SOUVERAINEMENT. adv.

SOUVERAINEMENT. adv. Excellemment, parfaitement. Dieu est souverainement bon. La loi de Dieu est souverainement juste.

Il se dit quelquefois en mal, dans le style familier. Cet ouvrage est souverainement mauvais. Cet homme est souverainement ennuyeux. Cela est souverainement injuste.

Il signifie aussi, D' une manière souveraine, sans appel. Commander souverainement. Juger, décider souverainement.

SOUVERAINETÉ. s. f.

SOUVERAINETÉ. s. f. Autorité suprême; pouvoir de faire des lois et d' en assurer l' exécution. Souveraineté absolue. Souveraineté limitée. Souveraineté héréditaire. Souveraineté élective. Souveraineté passagère. Souveraineté populaire. Les droits de la souveraineté. Aspirer à la souveraineté. Usurper la souveraineté.

Il signifie aussi quelquefois, La qualité et l' autorité d' un prince. On lui dispute la souveraineté. Il possède ces terres en souveraineté.

Il signifie également, L' étendue de pays où un prince exerce la souveraineté. Sa souveraineté s' étend depuis tel endroit jusqu' à tel autre.

SOY. s. m.

SOY. s. m. (On prononce Soé.) Sorte de sauce, dont l' usage est venu du Japon.

SOYEUX, EUSE. adj.

SOYEUX, EUSE. adj. Plein de soie, épais de soie, bien garni de soie. En ce sens, il ne se dit que Des étoffes de soie. Taffetas bien soyeux. Ce satin-là est plus soyeux que l' autre.

Il signifie aussi, Fin et doux au toucher comme de la soie. Cet enfant a les cheveux soyeux. De la laine soyeuse. Un poil de castor fort soyeux. Du fil soyeux.

Il signifie également, en termes de Botanique, d' Histoire naturelle, etc., Qui est couvert de poils doux, fins et luisants comme de la soie. Les feuilles du saule blanc sont soyeuses en dessus.

SPACIEUSEMENT. adv.

SPACIEUSEMENT. adv. Au large, en grand espace. Il est logé fort spacieusement.

SPACIEUX, EUSE. adj.

SPACIEUX, EUSE. adj. Qui est de grande étendue. Un lieu spacieux. Un jardin spacieux. Une cour fort spacieuse.

SPADASSIN. s. m.

SPADASSIN. s. m. Bretteur, ferrailleur. Les gens braves méprisent les spadassins.

SPADILLE. s. m.

SPADILLE. s. m. T. employé au Jeu de l' hombre et à quelques autres jeux. L' as de pique, qui est la plus haute triomphe, en quelque couleur qu' on fasse jouer. Spadille m' est rentré. Il avait spadille sixième.

SPAHI. s. m.

SPAHI. s. m. Soldat turc qui sert à cheval. Les spahis forment le premier corps de cavalerie turque.

SPALME. s. m.

SPALME. s. m. T. de Marine. Nom générique de toute espèce d' enduit employé à spalmer.

SPALMER. v. a.

SPALMER. v. a. T. de Marine. Enduire un navire de goudron, de brai, etc. On dit aussi, Espalmer.

SPALMÉ, ÉE. participe

SPALMÉ, ÉE. participe

SPALT. s. m.

SPALT. s. m. Pierre luisante dont les fondeurs se servent pour mettre les métaux en fusion.

SPARADRAP. s. m.

SPARADRAP. s. m. T. de Chirur. et de Pharm., emprunté de l' arabe. Nom donné à tout emplâtre agglutinatif étendu sur du linge ou sur du papier. Le taffetas d' Angleterre est un sparadrap.

SPARE. s. m.

SPARE. s. m. T. d' Hist. nat. Genre de poissons qui comprend les dorades et beaucoup d' autres espèces.

SPARTE. s. m.

SPARTE. s. m. Plante de la famille des Graminées, dont on fait des nattes, des cordages, etc.

SPARTERIE. s. f.

SPARTERIE. s. f. Manufacture de tissus de sparte.

Il se dit aussi Des ouvrages faits avec le sparte. Un chapeau de sparterie. Magasin de sparterie.

SPASME. s. m.

SPASME. s. m. T. de Médec. Contraction involontaire, mouvement convulsif des muscles ou des nerfs. Avoir des spasmes dans l' estomac.

SPASMODIQUE. adj.des deux genres

SPASMODIQUE. adj.des deux genres T. de Médec. Qui a rapport au spasme, qui tient du spasme, ou qui en est accompagné. Mouvement spasmodique. Affection spasmodique.

Il se dit aussi Des remèdes employés contre les spasmes ou convulsions, et que l' on nomme plus ordinairement Antispasmodiques.

SPASMOLOGIE. s. f.

SPASMOLOGIE. s. f. T. de Médec. Traité des spasmes ou convulsions.

SPATH. s. m.

SPATH. s. m. T. de Minéralogie, emprunté de l' allemand. Nom donné à différentes substances pierreuses qui se trouvent souvent unies aux mines, et que l' on caractérise par une épithète. Spath calcaire. Spath boracique. Spath pesant. Etc. Il s' applique plus particulièrement Aux cristaux calcaires. Quelques-uns disent, par corruption, Spar.

SPATHE. s. f.

SPATHE. s. f. T. de Botan. Partie membraneuse, et ordinairement sèche ou coriace, qui, dans certaines plantes, telles que les palmiers, les narcisses, les arums, enveloppe, en forme de sac ou de cornet, toutes les parties de la fructification, et se fend ou se crève lorsqu' elles ont acquis un certain développement. Fleurs à spathe. Spathe uniflore, biflore, multiflore.

SPATULE. s. f.

SPATULE. s. f. Instrument de chirurgie et de pharmacie, qui est rond par un bout et plat par l' autre, et dont on se sert pour remuer ou étendre les électuaires, les onguents, les emplâtres, etc. Étendre de l' onguent avec la spatule.

SPATULE

SPATULE est aussi Le nom d' un oiseau de rivage de la grosseur d' un héron, et dont le bec a la forme d' une spatule.

SPÉCIAL, ALE. adj.

SPÉCIAL, ALE. adj. Exclusivement déterminé à quelque chose en particulier. Par grâce spéciale. Procuration spéciale. Pouvoir spécial. Autorisation spéciale. Faveur spéciale. Procureur général et spécial. Cela est exprimé par une clause spéciale. Hypothèque spéciale. Fonds spéciaux. Il a fait, sur cette matière, des études spéciales. Il a sur cette branche d' administration, des connaissances spéciales. Ce sera l' objet spécial de mes études.

SPÉCIALEMENT. adv.

SPÉCIALEMENT. adv. D' une manière spéciale, qui désigne une personne, une chose particulière. Il lui a donné tous ses meubles, et spécialement ses livres. Il lui a affecté, hypothéqué tous ses biens, et spécialement tel domaine. Tous les savants, et spécialement les chimistes.

SPÉCIALITÉ. s. f.

SPÉCIALITÉ. s. f. Désignation d' une chose spéciale. On dit, en matière d' Hypothèques, Sans que la spécialité déroge à la généralité.

Il se dit, en Finances, de L' application exclusive d' un certain fonds à une nature particulière de dépense. On a dérogé à la spécialité, On n' a pas appliqué le fonds à la dépense, suivant ce qui avait été prescrit.

SPÉCIEUSEMENT. adv.

SPÉCIEUSEMENT. adv. D' une manière spécieuse, avec apparence de vérité. Il déguise les choses si spécieusement, que... Il a exposé le fait si spécieusement, qu' il a séduit tout le monde.

SPÉCIEUX, EUSE. adj.

SPÉCIEUX, EUSE. adj. Qui a une apparence de vérité et de justice. Prétexte spécieux. Raisons spécieuses. Ce qu' il dit est fort spécieux. Il a donné à son affaire un tour fort spécieux. Ce raisonnement est spécieux, mais il manque de solidité. Cela n' est que spécieux.

Arithmétique spécieuse, Celle qui a pour objet le calcul des quantités représentées par des lettres. Cette dénomination a vieilli: on dit maintenant, Algèbre.

SPÉCIFICATION. s. f.

SPÉCIFICATION. s. f. L' expression, la détermination des choses particulières, en les spécifiant. Il fut dit dans le contrat qu' il payerait en denrées, sans autre spécification.

SPÉCIFIER. v. a.

SPÉCIFIER. v. a. Exprimer, déterminer en particulier, en détail. Il faut par le contrat spécifier les choses que vous voulez retenir. Elles sont spécifiées par l' arrêt. Cela est spécifié dans le marché. La loi ne peut pas spécifier tous les cas particuliers.

SPÉCIFIÉ, ÉE. participe

SPÉCIFIÉ, ÉE. participe

SPÉCIFIQUE. adj.des deux genres

SPÉCIFIQUE. adj.des deux genres Propre spécialement à quelque chose. Différence spécifique. Vertu spécifique. Qualité spécifique. Remède spécifique. Nom spécifique.

Pesanteur ou gravité spécifique, Ce que pèse un corps pris sous un volume déterminé, par rapport à un autre corps de même volume, pris pour unité de pesanteur.

SPÉCIFIQUE

SPÉCIFIQUE est quelquefois substantif masculin, et il signifie, Remède propre à quelque maladie. Le quinquina est un spécifique contre la fièvre.

SPÉCIFIQUEMENT. adv.

SPÉCIFIQUEMENT. adv. D' une manière spécifique. La propriété d' attirer le fer appartient spécifiquement à l' aimant. Les os d' un quadrupède sont spécifiquement plus pesants que ceux d' un oiseau.

SPÉCIMEN. s. m.

SPÉCIMEN. s. m. (On prononce, au singulier et au pluriel, Spécimène). Mot emprunté du latin. Modèle, échantillon. Il se dit surtout en parlant D' ouvrages scientifiques, d' éditions nouvelles, etc. Il va publier un spécimen de son ouvrage sur les étymologies. Un spécimen de la nouvelle édition est joint au prospectus. Des spécimens.

SPECTACLE. s. m.

SPECTACLE. s. m. Il se dit de Tout objet ou ensemble d' objets qui attire les regards, l' attention, qui arrête la vue. Beau spectacle. Triste, horrible spectacle. Spectacle d' horreur. Spectacle tragique. Spectacle touchant, instructif. Spectacle magnifique, ravissant, délicieux. Un doux spectacle. Quel spectacle se présente, s' offre à mes regards? Je ne saurais supporter un pareil spectacle. J' ai détourné les yeux de ce spectacle. Il vint nous étaler le spectacle de sa misère. Jouir du spectacle de la nature. L' entrée de ce monarque dans sa capitale fut un magnifique spectacle. Les feux d' artifice, les illuminations sont des spectacles fort agréables au peuple.

Être en spectacle, Être exposé à l' attention publique. Quand un homme est dans un poste éminent, dans un emploi considérable, il doit songer qu' il est en spectacle à tout le monde.

Se donner en spectacle, S' exposer aux regards et au jugement du public. Servir de spectacle, Être exposé à la risée, au mépris du public.

SPECTACLE

SPECTACLE se dit particulièrement d' Une représentation théâtrale donnée au public. L' opéra est un spectacle fort coûteux. On nous a donné un agréable spectacle. Aller au spectacle. Assister à un spectacle. Avoir le goût, la passion du spectacle. On ne voit que lui aux spectacles. Courir les spectacles. Salle de spectacle.

Il y a beaucoup de spectacle dans cet opéra, dans cette tragédie, etc., Il y a beaucoup de pompe, de magnificence dans la représentation de cet opéra, de cette tragédie, etc. On dit dans un sens analogue, Une pièce à spectacle, à grand spectacle.

SPECTATEUR, TRICE. s.

SPECTATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui est témoin oculaire d' un événement, d' une action, de quoi que ce soit. Il n' a point eu de part à cette action, il n' en a été que simple spectateur. Spectateur indifférent, curieux des moeurs de son siècle. Elle a été spectatrice de tous ces événements.

Il se dit, particulièrement, de Ceux qui assistent à une représentation théâtrale, à quelque exercice, à quelque grande cérémonie ou réjouissance publique. Être spectateur. Cette pièce a ravi les spectateurs. Les acteurs et les spectateurs. Les spectateurs furent charmés de la magnificence de ce tournoi, de cette fête. Il y avait beaucoup de spectateurs à cette revue.

SPECTRE. s. m.

SPECTRE. s. m. Fantôme, figure fantastique que l' on croit voir. Spectre hideux, effroyable. Il lui est apparu un spectre. Il dit avoir vu un spectre épouvantable.

Fam. et par exagérat., C' est un spectre, se dit D' une personne grande, hâve et maigre.

En Physiq., Spectre solaire, L' image colorée et oblongue qui se forme sur la muraille d' une chambre obscure, lorsqu' on y fait arriver un trait de lumière solaire, après l' avoir brisé et dispersé par la réfraction d' un prisme.

SPÉCULAIRE. adj.des deux genres

SPÉCULAIRE. adj.des deux genres Il se dit De plusieurs minéraux à lames brillantes et réfléchissant la lumière. Fer spéculaire. Pierre spéculaire.

Science spéculaire, Science qui traite de l' art de faire les miroirs. Dans cette acception, il a vieilli.

SPÉCULATEUR. s. m.

SPÉCULATEUR. s. m. Celui qui spécule, qui observe les astres et les phénomènes du ciel. Spéculateur des corps célestes. Cette acception a vieilli; on dit, Observateur.

Il se dit aussi de Ceux qui font des spéculations de banque, de finance, de commerce, etc. Cet homme est un hardi spéculateur, un fin spéculateur, un profond spéculateur.

SPÉCULATIF, IVE. adj.

SPÉCULATIF, IVE. adj. Qui a coutume de spéculer, d' observer attentivement. Les philosophes spéculatifs. C' est une tête spéculative.

Il signifie plus ordinairement, Qui s' attache à la spéculation, sans avoir la pratique pour objet. Écrivain spéculatif. Science spéculative. Son ouvrage est purement spéculatif. C' est un esprit spéculatif, trop spéculatif.

Il est aussi substantif; et alors il ne se dit guère que De ceux qui raisonnent bien ou mal sur les matières politiques, sans être obligés de s' en occuper, ou qui, en toute autre matière, poussent le raisonnement à l' excès, sans s' attacher assez aux faits, à la pratique. Les spéculatifs croient que toute cette négociation n' aboutira à rien. Les spéculatifs ont débité là-dessus force rêveries.

SPÉCULATION. s. f.

SPÉCULATION. s. f. Action de spéculer. La spéculation des astres. Spéculation métaphysique. Belle, profonde, continuelle spéculation. Il n' a rien découvert de nouveau par toutes ses spéculations. Il n' entend rien aux spéculations de la politique.

Il se dit aussi Des observations faites, écrites par un spéculateur. Il nous a communiqué ses spéculations sur cette matière.

Il signifie encore, Théorie; et en ce sens il est opposé à Pratique. Cela est bon dans la spéculation, et ne vaut rien dans la pratique. Cela n' est bon que dans la spéculation.

Il se dit particulièrement Des projets, des raisonnements, des calculs, des entreprises que l' on fait en matière de banque, de finance, de commerce, etc. Faire des spéculations. Se livrer à des spéculations hasardeuses. Se ruiner par de fausses spéculations. Il a fait une bonne spéculation en élevant cette manufacture. Ses spéculations ont réussi, ont mal tourné, lui ont réussi, lui ont mal tourné. Il a fait des spéculations très-heureuses. Ses spéculations ont été malheureuses.

SPÉCULER. v. a.

SPÉCULER. v. a. Regarder ou observer curieusement, soit avec des lunettes, soit à la vue simple, les objets célestes ou terrestres. Il passe la nuit à spéculer les astres, ou simplement, à spéculer. Il spécule sans cesse. Cette acception a vieilli: on dit maintenant, Observer.

Il signifie aussi, Méditer attentivement sur quelque matière; et alors il est neutre. Ce n' est pas le tout que de spéculer, il faut réduire en pratique. Il passe sa vie à spéculer sur les matières politiques.

Il signifie particulièrement, Faire des projets, des raisonnements, des calculs, des entreprises en matière de banque, de finance, de commerce, etc. Il a beaucoup spéculé sur les fonds publics. Spéculer sur les vins, sur les blés. Il spécule fort heureusement. Spéculer sur la curiosité publique.

SPÉCULÉ, ÉE. participe

SPÉCULÉ, ÉE. participe

SPECULUM. s. m.

SPECULUM. s. m. (On prononce Spéculome). Mot latin, qui signifie Miroir, et qui est adopté dans notre langue, pour désigner Divers instruments de chirurgie propres à ouvrir, à dilater certaines cavités, et à faciliter l' examen qu' on en veut faire. Chacun de ces instruments prend le nom latin de la partie pour laquelle on l' emploie: ainsi il y en a un pour l' oeil, Speculum oculi; un pour le nez, Speculum nasi; un pour l' utérus, Speculum uteri; etc.

SPÉE. s. f.

SPÉE. s. f. T. d' Eaux et forêts. Bois d' un an ou deux. On dit aussi, Cépée.

SPENCER. s. m.

SPENCER. s. m. (On prononce Spainçair.) Mot emprunté de l' anglais. Sorte de vêtement qui a la forme qu' aurait un habit coupé entre la taille et les basques. Un spencer de drap, de velours. Porter un spencer par-dessus son habit, par-dessus sa robe.

SPERGULE. s. f.

SPERGULE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Caryophyllées, qui augmente le lait des vaches, et dont on nourrit les poules et les pigeons.

SPERMA CETI. s. m.

SPERMA CETI. s. m. Voyez Sperme de baleine.

SPERMATIQUE. adj.des deux genres

SPERMATIQUE. adj.des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport au sperme, à la semence. Vaisseaux, canaux spermatiques. Artères, veines spermatiques. Conduits spermatiques.

Animaux, vers spermatiques, Animalcules que l' on découvre dans la semence, avec le microscope.

SPERMATOLOGIE. s. f.

SPERMATOLOGIE. s. f. T. d' Anat. et de Physiologie. Traité ou dissertation sur le sperme.

SPERME. s. m.

SPERME. s. m. T. d' Anat. et de Physiologie. La liqueur séminale, la semence dont l' animal est engendré.

Sperme de baleine, Matière concrète, blanche et demi-opaque, qui se trouve liquide dans certaines cavités du crâne des cachalots, et qui prend de la consistance à l' air. On l' appelle aussi Blanc de baleine ou Sperma ceti (prononcez céti).

SPHACÈLE. s. m.

SPHACÈLE. s. m. T. de Chirur. Gangrène profonde de la totalité d' un membre, d' un organe.

SPHACÉLÉ, ÉE. adj.

SPHACÉLÉ, ÉE. adj. T. de Chirur. Qui est affecté de sphacèle. Membre sphacélé.

SPHÉNOÏDAL, ALE. adj.

SPHÉNOÏDAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport au sphénoïde. Fente ou suture sphénoïdale. Sinus sphénoïdaux.

SPHÉNOÏDE. adj. et s. m.

SPHÉNOÏDE. adj. et s. m. T. d' Anat. Il se dit D' un des os de la tête, qui forme une partie de la base du crâne. La forme de l' os sphénoïde, du sphénoïde est très-bizarre.

SPHÈRE. s. f.

SPHÈRE. s. f. T. de Géom. Globe, corps solide dans lequel toutes les lignes tirées du centre à la surface sont égales. Les propriétés de la sphère. Le centre, le diamètre, la circonférence d' une sphère.

SPHÈRE

SPHÈRE se dit plus ordinairement d' Une espèce de machine ronde et mobile, composée de divers cercles qui représentent ceux que les astronomes imaginent dans le ciel. Acheter une sphère et un globe. Les astronomes appellent cette sorte de sphère, Sphère armillaire ou artificielle.

SPHÈRE

SPHÈRE se dit aussi de La disposition du ciel, suivant les cercles imaginés par les astronomes. La sphère céleste est représentée par la sphère artificielle. Les différentes positions de la sphère. Sphère droite, oblique, parallèle.

Il signifie également, La connaissance des principes d' astronomie qu' on apprend par le moyen d' une sphère. Il étudie la sphère. Il a un maître qui lui enseigne la sphère. Traité de la sphère.

Il signifie encore, L' espace dans lequel les astronomes conçoivent qu' une planète accomplit son cours. La sphère de Jupiter. Saturne parcourt sa sphère en trente années.

En termes de Physiq., Sphère d' activité, L' espace dans lequel la vertu, l' influence d' un agent naturel peut s' étendre, et hors duquel elle n' a point d' action appréciable.

Fig., Sphère d' activité, L' étendue d' affaires, de travaux, d' intérêts, dans laquelle un homme communique son mouvement à ceux qui l' entourent. Sa sphère d' activité s' étend à toutes sortes d' objets. Malheur à ceux qui se trouvent placés dans sa sphère d' activité, ils n' ont aucun repos.

SPHÈRE

SPHÈRE signifie figurément, Étendue de pouvoir, d' autorité, de connaissances, de talent, de génie. Cela est hors de sa sphère. Cela n' est pas de votre sphère. Quand vous le mettez sur telle matière, sur telle science, il est hors de sa sphère. Sortir de sa sphère.

Sortir de sa sphère, se dit quelquefois D' une personne qui sort des bornes de son état, de sa condition.

Fig., Étendre, agrandir, élargir la sphère des connaissances humaines, Ajouter aux connaissances que les hommes possèdent. Cet homme était destiné à étendre la sphère de nos connaissances.

SPHÉRICITÉ. s. f.

SPHÉRICITÉ. s. f. T. didactique. État de ce qui est sphérique. La sphéricité de la terre.

SPHÉRIQUE. adj.des deux genres

SPHÉRIQUE. adj.des deux genres Qui est rond comme un globe. Corps sphérique. Figure sphérique.

Il signifie aussi, surtout en Géométrie, qui appartient à la sphère. Traité des triangles sphériques, ou Trigonométrie sphérique.

SPHÉRIQUEMENT. adv.

SPHÉRIQUEMENT. adv. D' une manière sphérique, en forme sphérique.

SPHÉRISTE. s. m.

SPHÉRISTE. s. m. T. d' Antiq. Celui qui enseignait les différents exercices où l' on se servait de balles.

SPHÉRISTÈRE. s. m.

SPHÉRISTÈRE. s. m. T. d' Antiq. Lieu destiné aux différents exercices où l' on se servait de balles.

SPHÉRISTIQUE. adj.des deux genres

SPHÉRISTIQUE. adj.des deux genres Nom générique qui comprenait, chez les anciens, tous les exercices où l' on se servait de balles. On l' emploie presque toujours substantivement; et alors on le fait féminin. La sphéristique était une partie de la gymnastique ancienne.

SPHÉROÏDE. s. m.

SPHÉROÏDE. s. m. T. de Géom. Solide dont la figure approche de celle de la sphère. Sphéroïde allongé. Sphéroïde aplati.

SPHÉROMÈTRE. s. m.

SPHÉROMÈTRE. s. m. T. d' Optique. Instrument qui sert à mesurer la courbure des surfaces sphériques.

SPHINCTER. s. m.

SPHINCTER. s. m. (On fait sentir l' R.) T. d' Anat. Muscle circulaire qui a la faculté de se contracter, et qui sert à rétrécir ou à fermer certaines ouvertures naturelles. Le sphincter de l' anus. Le sphincter de la vessie.

SPHINX. s. m.

SPHINX. s. m. Monstre imaginaire, que les poëtes disent avoir eu le visage et les mamelles d' une femme, le corps d' un lion, et les ailes d' un aigle.

Il se dit aussi, en termes de Sculpture, d' Une figure qui a le visage et les mamelles d' une femme, et le reste du corps d' un lion. On représente toujours les sphinx couchés sur le ventre, les jambes de devant étendues, et la tête droite. Un sphinx de bronze. Un sphinx de marbre.

SPHINX

SPHINX en termes d' Entomologie, Genre de papillons qui ont le corps gros, les yeux grands, et les ailes horizontales, ornées de couleurs vives et variées.

SPIC. s. m.

SPIC. s. m. Nom vulgaire de la grande lavande, qui fournit une huile odorante et volatile, appelée par corruption Huile d' aspic.

SPICA. s. m.

SPICA. s. m. T. de Chirur. Sorte de bandage dont les tours, se couvrant en partie les uns les autres, représentent en quelque sorte les rangs d' un épi d' orge.

SPICILÉGE. s. m.

SPICILÉGE. s. m. T. didactique. Recueil, collection de pièces, d' actes, etc.

SPINAL, ALE. adj.

SPINAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient à l' épine du dos. Le nerf spinal. Artères spinales.

SPINA-VENTOSA. s. m.

SPINA-VENTOSA. s. m. (On prononce vaintoza.) T. de Médec. Expression latine adoptée dans notre langue, pour désigner et caractériser Une maladie du système osseux, dans laquelle le tissu des os se dilate comme s' il avait été soufflé, et qui, parvenue à un certain degré, cause une douleur vive et piquante.

SPINELLE. adj. et s. m.

SPINELLE. adj. et s. m. T. de Joaillier. Il se dit D' un rubis d' un rouge pâle. Rubis spinelle.

SPINOSISME. s. m.

SPINOSISME. s. m. Doctrine professée par Spinosa, et suivant laquelle Dieu est un agent universel, une force répandue dans toute la nature.

SPINOSISTE. s. des deux genres

SPINOSISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui admet les principes du spinosisme.

SPIRAL, ALE. adj.

SPIRAL, ALE. adj. Qui a la figure d' une spirale. Forme spirale. Ligne spirale. Le ressort spiral, ou substantivement Le spiral d' une montre. Des stores à ressort spiral. Des ressorts spiraux.

SPIRALE. s. f.

SPIRALE. s. f. T. de Géom. Courbe qui fait une ou plusieurs révolutions autour d' un point où elle commence, et dont elle s' écarte toujours de plus en plus. Il y a une infinité de sortes de spirales, parmi lesquelles celle d' Archimède est la plus célèbre.

En spirale, En forme de spirale. La chaîne d' une montre se roule en spirale autour de la fusée.

SPIRATION. s. f.

SPIRATION. s. f. T. de Théologie. Il n' est d' usage que pour signifier comment le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Spiration active. Spiration passive. Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils par voie de spiration.

SPIRE. s. f.

SPIRE. s. f. T. de Géom. Il se dit quelquefois de La ligne spirale en général; et plus exactement d' Un seul de ses tours.

SPIRE

SPIRE en Architecture, se dit de La base d' une colonne, en tant que la figure ou le profil de cette base va en serpentant.

SPIRÉE. s. f.

SPIRÉE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Rosacées, comprenant des herbes et des arbrisseaux dont plusieurs espèces servent à l' ornement des jardins. Spirée ulmaire, ou Reine-des-prés. Spirée filipendule. Spirée à feuilles luisantes, à feuilles de saule, à feuilles de mille-pertuis, etc. Spirée du Japon.

SPIRITUALISATION. s. f.

SPIRITUALISATION. s. f. T. de Chimie. Action d' extraire des liqueurs spiritueuses des corps solides et liquides. La spiritualisation se fait par la distillation. Il est vieux.

SPIRITUALISER. v. a.

SPIRITUALISER. v. a. T. de Chimie. Extraire les esprits des corps mixtes. On spiritualise les liqueurs, les sels par la distillation. Il est vieux.

SPIRITUALISER

SPIRITUALISER signifie aussi, Convertir le sens littéral d' un passage en un sens spirituel, allégorique. Il y a des théologiens qui ont spiritualisé toutes les histoires de la Bible.

SPIRITUALISÉ, ÉE. participe

SPIRITUALISÉ, ÉE. participe

SPIRITUALISME. s. m.

SPIRITUALISME. s. m. Doctrine mystique, excès, abus de la spiritualité. Ses ouvrages sont remplis d' un spiritualisme obscur.

Il se dit aussi dans le sens opposé à celui de Matérialisme. Le spiritualisme est enseigné par Descartes, par Leibnitz, etc.

SPIRITUALISTE. s. et adj. des deux genres

SPIRITUALISTE. s. et adj. des deux genres Celui ou celle dont la doctrine est opposée au matérialisme.

SPIRITUALITÉ. s. f.

SPIRITUALITÉ. s. f. Terme de Métaphysique, opposé à Matérialité. La spiritualité de l' âme.

Il se dit aussi de La théologie mystique, de celle qui regarde la nature de l' âme, la vie intérieure. Livre de spiritualité.

SPIRITUEL, ELLE. adj.

SPIRITUEL, ELLE. adj. Incorporel, qui est esprit. Les anges sont des substances spirituelles.

SPIRITUEL

SPIRITUEL signifie aussi, Qui a de l' esprit. Un homme fort spirituel. Une femme très-spirituelle.

Il signifie, en parlant Des choses, Ingénieux, où il y a de l' esprit. Une réponse spirituelle. Une pensée spirituelle. Un ouvrage spirituel.

Il a l' air spirituel, la physionomie spirituelle, À son air, à sa physionomie, on présume qu' il a de l' esprit.

En Peinture, Touche spirituelle, se dit de Certains coups de pinceau par lesquels un peintre rend avec esprit les objets qu' il s' est proposé de représenter.

SPIRITUEL

SPIRITUEL en matière de Dévotion, signifie, Qui regarde la conduite de l' âme, l' intérieur de la conscience; par opposition à Sensuel, charnel, corporel. L' homme spirituel. La vie spirituelle. Livres spirituels. Pensées spirituelles. Entretiens spirituels. Cantique spirituel. Exercice spirituel. Père spirituel.

Communion spirituelle, La part que ceux qui ne communient point, prennent à l' action du prêtre quand il communie, en s' unissant avec lui en esprit.

Concert spirituel, Concert public que l' on donne les jours de la semaine sainte où il n' y a pas d' autre spectacle, et qui se compose ordinairement de morceaux de musique dont les sujets sont religieux.

SPIRITUEL

SPIRITUEL signifie aussi, Qui regarde la religion, l' Église; par opposition à Temporel. Poser des bornes entre la puissance spirituelle et la puissance temporelle. On doit éviter de confondre les affaires spirituelles et les affaires temporelles, les intérêts spirituels et les intérêts temporels. Sacrifier les biens temporels aux biens spirituels. Le pape, dans ses États, est à la fois chef spirituel et prince temporel.

Il s' emploie aussi substantivement en ce sens. Le spirituel d' un bénéfice. Il ne se mêle que du spirituel, et laisse à un autre le soin du temporel.

SPIRITUEL

SPIRITUEL signifie quelquefois, Allégorique, par opposition à Littéral. Jacob et Ésaü, dans le sens spirituel, représentent les bons et les méchants.

SPIRITUELLEMENT. adv.

SPIRITUELLEMENT. adv. Avec esprit. Il lui répondit fort spirituellement. Ce tableau est composé spirituellement. Les arbres, dans ce paysage, sont touchés spirituellement.

Il signifie aussi, En esprit. Communier spirituellement avec le prêtre.

SPIRITUEUX, EUSE. adj.

SPIRITUEUX, EUSE. adj. Il se dit Des liqueurs qui contiennent de l' esprit-de-vin ou alcool. Ce vin est fort spiritueux. L' usage des liqueurs spiritueuses est dangereux.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Il fait abus des spiritueux.

SPLANCHNIQUE. adj.des deux genres

SPLANCHNIQUE. adj.des deux genres (Dans ce mot et le suivant, CH se prononce K.) Qui appartient, qui a rapport aux viscères. Nerfs splanchniques. Cavités splanchniques, Celles qui contiennent les viscères.

SPLANCHNOLOGIE. s. f.

SPLANCHNOLOGIE. s. f. Partie de l' anatomie qui traite des viscères.

SPLEEN. s. m.

SPLEEN. s. m. (On prononce Spline.) Mot emprunté de l' anglais. Maladie mentale qui consiste dans le dégoût de la vie. Avoir le spleen. Être dévoré de spleen.

SPLENDEUR. s. f.

SPLENDEUR. s. f. Grand éclat de lumière. La splendeur du soleil. La splendeur des astres. Il n' est usité que dans le style soutenu et en poésie.

Il signifie figurément, Grand éclat d' honneur et de gloire. La splendeur de son rang, de son nom. La splendeur de sa race. Cette maison était en grande splendeur. Cet empire a perdu, a recouvré son ancienne splendeur.

Il signifie encore, Magnificence, pompe. Il vit avec beaucoup de splendeur. Il a vécu dans son ambassade avec splendeur.

SPLENDIDE. adj.des deux genres

SPLENDIDE. adj.des deux genres Magnifique, somptueux. Un homme splendide. Il nous donna un repas splendide. Festin splendide. Il tient une table splendide. Avoir une cour splendide.

SPLENDIDEMENT. adv.

SPLENDIDEMENT. adv. D' une manière splendide. Il vit splendidement. Il nous a traités splendidement.

SPLÉNIQUE. adj.des deux genres

SPLÉNIQUE. adj.des deux genres T. d' Anat. Qui appartient à la rate, qui a rapport à la rate. Artère, veine splénique. Muscle splénique.

Il se dit aussi Des médicaments propres aux maladies de ce viscère.

SPODE. s. f.

SPODE. s. f. T. de Chimie. Ancien nom de l' oxyde de zinc obtenu par sublimation en calcinant la tutie.

SPOLIATEUR, TRICE. s.

SPOLIATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui spolie.

Il est quelquefois adjectif. Un acte spoliateur. Une mesure spoliatrice.

SPOLIATION. s. f.

SPOLIATION. s. f. Action par laquelle on dépossède par violence ou par fraude. Avant la spoliation de la succession. Il éprouve une véritable spoliation. Ce sont des spoliations, d' infâmes spoliations.

SPOLIER. v. a.

SPOLIER. v. a. Dépouiller par force ou par fraude. On l' a spolié de son héritage. Il faut avant toutes choses rétablir, réintégrer celui qui a été spolié.

SPOLIÉ, ÉE. participe

SPOLIÉ, ÉE. participe

SPONDAÏQUE. adj. et s. m.

SPONDAÏQUE. adj. et s. m. T. de Versification latine et de Versification grecque. Il se dit D' un vers hexamètre dont le cinquième pied est un spondée, au lieu d' être un dactyle, comme le veut la règle ordinaire. Un vers spondaïque. Un spondaïque.

SPONDÉE. s. m.

SPONDÉE. s. m. Sorte de mesure ou de pied, dans les vers grecs et dans les vers latins, composé de deux syllabes longues. Le vers hexamètre est composé de dactyles et de spondées.

SPONDYLE. s. m.

SPONDYLE. s. m. T. d' Anat. Vertèbre. Il se dit particulièrement de La deuxième vertèbre du cou.

SPONDYLE

SPONDYLE est aussi Le nom d' un genre de coquilles bivalves, très-voisin de celui des huîtres. On mange, en Italie, les spondyles comme les huîtres.

SPONGIEUX, EUSE. adj.

SPONGIEUX, EUSE. adj. Poreux, de la nature de l' éponge, semblable à l' éponge. Le poumon est spongieux. La rate est de substance spongieuse. Os spongieux. La pierre ponce est spongieuse. Tissu spongieux.

SPONGITE. s. f.

SPONGITE. s. f. Pierre remplie de plusieurs trous, et qui imite l' éponge.

SPONTANÉ, ÉE. adj.

SPONTANÉ, ÉE. adj. Il se dit Des choses que l' on fait volontairement. Mouvement spontané. Action spontanée. Plusieurs écrivent encore Spontanée, au masculin.

Il se dit, en Physiologie, Des mouvements qui s' exécutent d' eux-mêmes ou sans cause extérieure apparente. Les mouvements du coeur, du cerveau, des artères, etc., sont des mouvements spontanés.

En Médec., Évacuation spontanée, Celle qui n' est pas provoquée par un remède. Lassitude spontanée, Celle qui ne résulte pas de la fatigue. Maladie spontanée, Celle qui n' a point de cause apparente. Etc.

SPONTANÉITÉ. s. f.

SPONTANÉITÉ. s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est spontané. La spontanéité d' une action. La spontanéité d' un mouvement.

SPONTANÉMENT. adv.

SPONTANÉMENT. adv. D' une manière spontanée. Une résolution prise spontanément. Un mouvement qui s' exécute spontanément. Une maladie qui se développe spontanément.

SPONTON. s. m.

SPONTON. s. m. Voyez ESPONTON.

SPORADIQUE. adj.des deux genres

SPORADIQUE. adj.des deux genres T. de Médec. Il se dit Des maladies qui ne sont point particulières à un pays, qui se montrent en tout temps, et qui attaquent chaque personne séparément par des causes particulières. Le choléra-morbus sporadique. Il est opposé à Épidémique.

SPORTULE. s. f.

SPORTULE. s. f. T. d' Antiq. romaine. Sorte de dons ou d' aumônes en comestibles que les grands de Rome faisaient distribuer à leurs clients, par portions.

SPUTATION. s. f.

SPUTATION. s. f. T. de Médec. Action de cracher. Sputation fréquente.

SQUALE. s. m.

SQUALE. s. m. (On prononce Scouale.) T. d' Hist. nat. Genre de poissons cartilagineux, allongés, vulgairement connus sous le nom de Chiens de mer, et dont le requin est une espèce.

SQUAMMEUX, EUSE. adj.

SQUAMMEUX, EUSE. adj. (On prononce Scouammeux.) T. d' Anat. et de Botan. Écailleux, qui est couvert d' écailles, ou qui a la forme d' une écaille. Tige squammeuse. La portion squammeuse du temporal.

SQUELETTE. s. m.

SQUELETTE. s. m. Assemblage de tous les ossements d' un corps mort et décharné, dans leur situation naturelle. Un squelette d' homme. Un squelette d' enfant. Le squelette d' un cheval, d' un oiseau, d' un poisson, d' un serpent.

Squelette artificiel, Celui dont les ossements sont rattachés avec du fil d' archal, de laiton, ou de chanvre. Il y a aussi des squelettes artificiels d' ivoire.

Fig. et fam., C' est un squelette, un vrai squelette, un squelette ambulant, se dit D' une personne extrêmement maigre et décharnée.

SQUELETTE

SQUELETTE se dit quelquefois, figurément, Des ouvrages d' esprit où le sujet est présenté d' une manière sèche, aride. Il a fait de ce poëme un squelette en le traduisant. Il a trop abrégé son discours, ce n' est plus qu' un squelette.

SQUINANCIE. s. f.

SQUINANCIE. s. f. Voyez ESQUINANCIE.

SQUINE. s. f.

SQUINE. s. f. T. de Botan. Plante exotique, du genre des Salsepareilles, dont la racine est employée en médecine, comme sudorifique, et qu' on appelle autrement Esquine ou China.

SQUIRRE. s. m.

SQUIRRE. s. m. (Quelques-uns, se conformant à l' étymologie, écrivent, Squirrhe et Squirrheux.) T. de Médec. Tumeur dure et non douloureuse qui se forme en quelque partie du corps. Le squirre est le premier degré du cancer. Avoir un squirre au sein, au foie, etc.

SQUIRREUX, EUSE. adj.

SQUIRREUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui est de la nature du squirre. Tumeur squirreuse.

ST, ST.

ST, ST. Terme invariable, signe qu' on emploie dans l' écriture pour exprimer un son que forme quelquefois la voix, lorsqu' on appelle quelqu' un. St, st, venez ici tout de suite. Il se prononce Sit, sit, et on ne fait sentir l' i que très-faiblement.

STABILITÉ. s. f.

STABILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est stable. La stabilité d' un édifice. Ce pont de bois n' a point de stabilité, manque de stabilité. En ce sens, on dit plus ordinairement, Solidité.

Il s' emploie figurément. La stabilité d' un État. La stabilité des lois. Il n' y a point de stabilité dans les choses du monde.

STABILITÉ

STABILITÉ se dit quelquefois de L' état de permanence dans un lieu. Faire voeu de stabilité dans une communauté religieuse. Avoir droit de stabilité.

STABILITÉ

STABILITÉ en Mécanique, signifie, La propriété qu' un corps dérangé de son état d' équilibre, a de revenir à cet état. Ce navire a peu de stabilité.

STABLE. adj.des deux genres

STABLE. adj.des deux genres Qui est dans un état, dans une assiette, dans une situation ferme. Un édifice stable. Cet échafaud n' est pas assez stable. En ce sens, on dit plus ordinairement, Solide.

Il s' emploie au figuré, et signifie, Assuré, durable, permanent. Le temps qu' il fait n' est pas stable. Une paix ferme et stable. Il n' y a rien de stable ni d' assuré dans sa fortune. On ne peut répondre de rien avec lui, ce n' est point un esprit stable. Rien n' est stable en ce monde. Il n' y a rien de stable, de véritablement stable que Dieu.

STADE. s. m.

STADE. s. m. T. d' Antiq. Carrière où les Grecs s' exerçaient à la course, et qui était de cent vingt-cinq pas géométriques de longueur, ou environ cent quatre-vingt-quatre mètres. Courir dans le stade. Gagner le prix du stade.

Il signifie aussi, Une longueur de chemin pareille à celle de cette carrière. Les Grecs mesuraient les chemins par stades. Il courut vingt stades sans se lasser. Tel lieu est distant de telle ville de trente stades. Huit stades valent un mille romain.

STADE

STADE en termes de Médecine, Chaque période ou degré d' une maladie, et particulièrement d' un accès de fièvre intermittente.

STAGE. s. m.

STAGE. s. m. La résidence que doit faire chaque nouveau chanoine, afin de pouvoir jouir des revenus attachés à la prébende dont il a pris possession.

Il se dit aussi de L' espace de temps pendant lequel les avocats sont obligés de fréquenter le barreau avant d' être inscrits sur le tableau. Ce licencié fait son stage à la cour royale. Pendant le stage, on a la faculté de plaider.

STAGIAIRE. adj. m.

STAGIAIRE. adj. m. Qui fait son stage. Avocat stagiaire.

Il s' emploie aussi substantivement. Les stagiaires de la cour royale.

STAGNANT, ANTE. adj.

STAGNANT, ANTE. adj. (On prononce le G dur.) Il se dit principalement Des eaux qui ne coulent point. Une eau stagnante.

Il se dit aussi Du sang et des humeurs lorsqu' ils cessent de circuler et s' accumulent dans quelque partie du corps; ce qui amène l' altération de ces liquides. Une humeur stagnante.

STAGNATION. s. f.

STAGNATION. s. f. État de ce qui est stagnant. La stagnation des eaux. La stagnation du sang, des humeurs.

Il se dit figurément en parlant Des affaires de commerce ou de banque qui languissent, qui sont suspendues. La stagnation des affaires. Le commerce est dans un état de stagnation très-affligeant.

STALACTITE. s. f.

STALACTITE. s. f. Concrétion pierreuse qui se forme à la voûte des cavités souterraines, et dont la forme ressemble à celle des glaçons qui pendent en hiver aux toits des maisons.

STALAGMITE. s. f.

STALAGMITE. s. f. Concrétion pierreuse qui se forme en mamelons sur le sol des cavités souterraines, par la chute des sucs lapidifiques.

STALLE. s. f.

STALLE. s. f. On appelle ainsi, dans les églises, Les siéges de bois qui sont autour du choeur, dont le fond se lève et se baisse, et sur lesquels sont assis les chanoines, les religieux, et ceux qui chantent au choeur. Occuper une stalle. Les stalles basses. Les stalles hautes. Il était autrefois masculin, et quelques-uns le font encore de ce genre au pluriel. Les bas stalles. Les hauts stalles.

Il se dit également, dans plusieurs Théâtres, de Certains siéges, ordinairement placés à l' orchestre, dont le fond se lève et s' abaisse comme celui des stalles d' église. Un rang de stalles. La première, la seconde stalle. Louer une stalle. Le numéro d' une stalle.

STANCE. s. f.

STANCE. s. f. Il se dit d' Un nombre déterminé de vers formant un sens complet, et assujetti, pour la mesure des vers et le mélange des rimes, à une règle qui s' observe dans toute la pièce. La seconde stance de cette pièce est plus belle que les autres. La plupart des poëmes épiques italiens sont écrits en stances. Stance de quatre vers, de huit vers, etc.

STANCES

STANCES au pluriel, se dit d' Une pièce de poésie composée d' un certain nombre de stances. Stances héroïques. De belles stances. Faire des stances. Réciter des stances.

Stances irrégulières, Pièce de vers dont les stances diffèrent entre elles par le nombre ou la mesure des vers ou par l' entrelacement des rimes.

STAPHISAIGRE. s. f.

STAPHISAIGRE. s. f. T. de Botan. Plante dont la semence, réduite en poudre, et incorporée avec du beurre, forme une espèce d' onguent dont on frotte la tête pour faire mourir la vermine. On l' appelle aussi Herbe aux poux.

STAPHYLIN. s. m.

STAPHYLIN. s. m. T. d' Entomologie. Genre d' insectes de l' ordre des Coléoptères, qui ont des antennes grenues, des élytres courts, et dont quelques espèces vivent dans le fumier, dans la carie des arbres, etc.

STAPHYLÔME. s. m.

STAPHYLÔME. s. m. T. de Chirur. Tumeur qui se forme sur le globe de l' oeil, et qui ressemble à un grain de raisin. Staphylôme de la cornée, de la sclérotique, de l' iris.

STAROSTE. s. m.

STAROSTE. s. m. Gentilhomme polonais jouissant d' une starostie.

STAROSTIE. s. f.

STAROSTIE. s. f. Fief faisant partie des anciens domaines de Pologne, cédé par les rois à des gentilshommes, pour les aider à soutenir les frais des expéditions militaires.

STASE. s. f.

STASE. s. f. T. de Médec. Il signifie la même chose que Stagnation; avec cette seule différence qu' il ne suppose pas une altération des liquides.

STATHOUDER. s. m.

STATHOUDER. s. m. Mot emprunté du hollandais. Titre que l' on donnait au chef de l' ancienne république des Provinces-Unies.

STATHOUDÉRAT. s. m.

STATHOUDÉRAT. s. m. Dignité du stathouder; Temps pendant lequel elle était exercée. On rétablit alors le stathoudérat. Ce fut pendant son stathoudérat.

STATICE. s. f.

STATICE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes qui renferme un très-grand nombre d' espèces: la plus connue, appelée vulgairement Gazon d' Olympe, parce qu' elle forme de petites touffes arrondies, est cultivée en bordure dans les jardins, et porte des fleurs rouges et roses réunies en têtes à l' extrémité de longs pédoncules.

STATION. s. f.

STATION. s. f. Pause, demeure de peu de durée qu' on fait dans un lieu. Je ne suis pas resté longtemps dans cet endroit, je n' y ai fait qu' une station. Pendant notre voyage, il écrivait une lettre à chaque station.

Il se dit particulièrement en parlant Des églises, chapelles et autels désignés par le supérieur ecclésiastique, que l' on va visiter, pour y faire certaines prières, afin de gagner les indulgences. Station pour gagner le jubilé. Les stations des sept églises à Rome.

Faire ses stations, Visiter les églises désignées pour y gagner les indulgences.

Donner une station à un prédicateur, Le nommer pour prêcher dans une église pendant l' avent ou pendant le carême. L' évêque lui a donné telle église pour station. On dit dans le même sens, Cette église est une bonne station.

STATION

STATION dans les Opérations trigonométriques et de nivellement, se dit Des différents lieux où l' on se place pour faire l' observation convenable. Un coup de niveau est compris entre deux stations.

STATION

STATION en termes d' Astronomie, signifie, L' état d' une planète lorsqu' elle paraît n' avancer ni ne reculer dans le zodiaque. Entre la direction et la rétrogradation, il y a toujours une station.

En termes de Marine, Être en station, se dit Des vaisseaux auxquels on a assigné une certaine étendue de mer, un certain parage, pour y établir leur croisière pendant un temps fixé. Ce bâtiment est en station dans tel parage. On dit en des sens analogues: Station navale. Quitter la station. Les bâtiments de la station. Relever la station. Etc.

STATION

STATION en termes de Physiologie, Action de se tenir debout.

STATIONNAIRE. adj.des deux genres

STATIONNAIRE. adj.des deux genres T. d' Astron. Il se dit D' une planète lorsqu' elle semble n' avancer ni ne reculer dans le zodiaque. Jupiter était alors stationnaire, et Mercure rétrograde.

Dans l' Empire romain, Soldats stationnaires, Soldats qui étaient distribués en différents lieux, pour avertir leur chef de ce qui s' y passait.

En termes de Médec., Maladies stationnaires, Maladies qui règnent plus généralement et plus constamment que les autres pendant une ou plusieurs années.

STATIONNAIRE

STATIONNAIRE se dit figurément et au sens moral De certaines choses qui semblent rester au même point, sans avancer ni rétrograder. La science ne peut être stationnaire. Dans l' Inde, la civilisation est stationnaire.

STATIONNAIRE

STATIONNAIRE est substantif masculin, en termes de Marine, et se dit d' Un petit bâtiment de guerre mouillé en tête d' une rade, pour exercer une sorte de police sur les bâtiments qui entrent et qui sortent. Le capitaine du stationnaire.

STATIONNALE. adj. f.

STATIONNALE. adj. f. Il se dit Des églises où l' on fait des stations dans les temps de jubilé. Église stationnale.

STATIONNEMENT. s. m.

STATIONNEMENT. s. m. Action de stationner. Il ne se dit qu' en parlant Des voitures. Interdire le stationnement des voitures sur quelque partie de la voie publique.

STATIONNER. v. n.

STATIONNER. v. n. Faire une station, s' arrêter dans un lieu. Il ne se dit guère qu' en parlant Des voitures. Les voitures de place ne peuvent stationner dans cette rue passé telle heure.

STATIQUE. s. f.

STATIQUE. s. f. Partie de la mécanique qui a pour objet l' équilibre des corps solides.

STATISTIQUE. s. f.

STATISTIQUE. s. f. Science qui apprend à connaître un État sous les rapports de son étendue, de sa population, de son agriculture, de son industrie, de son commerce, etc. La statistique est une science nouvelle. La statistique fournit des matériaux à l' économie politique.

Il signifie aussi, Description détaillée d' un pays relativement à son étendue, à sa population, à ses ressources agricoles et industrielles, etc. La statistique de la France. La statistique du département de la Seine.

Il s' emploie aussi adjectivement; et alors il est des deux genres. Description statistique du département du Rhône. Mémoires statistiques. Connaissances statistiques.

STATUAIRE. s. m.

STATUAIRE. s. m. Sculpteur qui fait des statues. Un habile statuaire. Un excellent statuaire. Il se dit surtout Des sculpteurs de l' antiquité.

Adjectiv., Marbre statuaire, Marbre propre à faire des statues, qui est blanc et sans aucune tache ni veine; à la différence de celui qu' on emploie aux ouvrages d' architecture.

STATUAIRE

STATUAIRE est quelquefois substantif féminin; et alors il signifie, L' art de faire des statues. Les monuments de la statuaire et de l' architecture chez les anciens. On dit aussi quelquefois, adjectivement, L' art statuaire.

STATUE. s. f.

STATUE. s. f. Figure de plein relief, représentant un homme ou une femme en entier. Statue de marbre, de bronze, d' or, d' argent, de bois, d' argile, etc. Statue de grandeur naturelle. Statue colossale. Statue équestre. Statue pédestre. Statue curule. La statue de Jupiter. La statue de Minerve. Statue antique. Dresser, élever, ériger des statues. César releva les statues de Pompée. On lui décerna une statue. On abattit, on mutila ses statues.

Fig., C' est une statue, se dit D' une personne qui est ordinairement sans action et sans mouvement. C' est une belle statue, se dit D' une femme qui est belle, mais froide, sans physionomie et sans esprit.

STATUER. v. a.

STATUER. v. a. Ordonner, régler, déclarer. L' assemblée n' a rien statué sur cet objet. Nous avons statué et ordonné. Il faut voir ce que la loi statue sur cela. Le juge n' a rien statué sur ce chef, sur cette requête.

STATUÉ, ÉE. participe

STATUÉ, ÉE. participe

STATU QUO (IN)

STATU QUO (IN) Mots pris du latin, qui signifient, Dans l' état où sont actuellement les choses, et qu' on emploie surtout en Diplomatie, et dans le langage familier. Laissons les choses in statu quo.

Les deux mots Statu quo se disent aussi substantivement. Maintenir le statu quo.

STATURE. s. f.

STATURE. s. f. Hauteur de la taille d' une personne. Il est de grande stature, de moyenne stature. Il est d' une stature colossale.

STATUT. s. m.

STATUT. s. m. Loi, règlement, ordonnance. Statuts réels, Les lois qui sont relatives aux biens-fonds; et, Statuts personnels, Celles qui concernent les personnes. Les statuts du parlement d' Angleterre, Les lois faites par ce parlement. Il est peu usité en ce sens.

Il signifie plus ordinairement, Règle établie pour la conduite d' une compagnie, d' une communauté, d' un ordre, etc. Les statuts d' une confrérie. Les statuts des chevaliers du Saint-Esprit. Les statuts de l' Académie française. Il y a un statut qui porte que... Faire des statuts. Dresser des statuts. Statuts synodaux. Les corps de métiers avaient des statuts. Les statuts des orfévres, des marchands merciers, etc.

STÉATITE. s. f.

STÉATITE. s. f. Pierre onctueuse, d' un grain très-fin, qui se dissout dans l' eau, et y fait de l' écume comme du savon.

STÉATOCÈLE. s. f.

STÉATOCÈLE. s. f. T. de Chirur. Tumeur du scrotum causée par l' accumulation d' une matière semblable à du suif.

STÉATÔME. s. m.

STÉATÔME. s. m. T. de Chirur. Tumeur enkystée, qui contient une matière grasse pareille à du suif.

STÉGANOGRAPHIE. s. f.

STÉGANOGRAPHIE. s. f. Art d' écrire en chiffres, et d' expliquer cette écriture. Traité de stéganographie.

STÉGANOGRAPHIQUE. adj.des deux genres

STÉGANOGRAPHIQUE. adj.des deux genres Qui appartient à la stéganographie. Écriture stéganographique. Signe stéganographique.

STÈLE. s. f.

STÈLE. s. f. T. d' Archit. Monument monolithe ayant la forme d' un fût de colonne, d' un obélisque, d' un cippe.

STELLAIRE. adj.des deux genres

STELLAIRE. adj.des deux genres (On fait sentir les deux L.) T. d' Astron. Qui a rapport aux étoiles. La lumière stellaire. Radiation stellaire. L' astronomie stellaire.

STELLIONAT. s. m.

STELLIONAT. s. m. T. de Jurispr. Crime que commet un homme en vendant un immeuble qui n' est pas à lui, ou en déclarant par un contrat que le bien qu' il vend est franc de toute hypothèque, quoiqu' il ne le soit pas. Crime de stellionat. Il est accusé de stellionat. Commettre un stellionat.

STELLIONATAIRE. s. des deux genres

STELLIONATAIRE. s. des deux genres Celui ou celle qui commet le crime de stellionat. Les stellionataires ne sont admis ni à la réhabilitation, ni au bénéfice de cession.

STÉNOGRAPHE. s. m.

STÉNOGRAPHE. s. m. Celui qui possède et exerce l' art de la sténographie. Ce discours a été recueilli par un sténographe.

STÉNOGRAPHIE. s. f.

STÉNOGRAPHIE. s. f. Art d' écrire par abréviations, d' une manière aussi prompte que la parole.

STÉNOGRAPHIQUE. adj.des deux genres

STÉNOGRAPHIQUE. adj.des deux genres Qui appartient à la sténographie. Écriture sténographique. Caractères, signes sténographiques.

STENTOR. s. m.

STENTOR. s. m. Nom d' un guerrier qui était au siége de Troie, et qui avait, dit-on, une voix si éclatante, qu' elle faisait seule plus de bruit que celle de cinquante hommes criant tous ensemble. On ne le met ici qu' à cause de son emploi comme nom appellatif dans l' expression familière et figurée, Une voix de stentor, Une voix forte et retentissante.

STEPPE. s. m.

STEPPE. s. m. Nom donné, dans l' empire de Russie, à des plaines vastes, élevées, dont les unes sont privées d' eau et stériles, dont les autres offrent des ruisseaux et des pâturages. Plusieurs géographes font ce mot féminin. Les steppes de la Tartarie.

STÈRE. s. m.

STÈRE. s. m. Mesure égale au mètre cube, et destinée particulièrement à mesurer le bois de chauffage.

STÉRÉOBATE. s. m.

STÉRÉOBATE. s. m. T. d' Archit. Espèce de soubassement sans moulure, qui supporte un édifice.

STÉRÉOGRAPHIE. s. f.

STÉRÉOGRAPHIE. s. f. T. de Perspective. Art de représenter les solides sur un plan.

STÉRÉOGRAPHIQUE. adj.des deux genres

STÉRÉOGRAPHIQUE. adj.des deux genres T. de Perspective. Qui a rapport à la stéréographie. Projection stéréographique de la sphère.

STÉRÉOMÉTRIE. s. f.

STÉRÉOMÉTRIE. s. f. T. de Géom. La science qui traite de la mesure des solides. Traité de stéréométrie.

STÉRÉOTOMIE. s. f.

STÉRÉOTOMIE. s. f. T. de Géom. La science de la coupe des solides, et particulièrement de la coupe des pierres. Traité de stéréotomie.

STÉRÉOTYPAGE. s. m.

STÉRÉOTYPAGE. s. m. T. d' Impr. Action de stéréotyper, ou L' ouvrage qui en résulte. Procédé de stéréotypage.

STÉRÉOTYPE. adj.des deux genres

STÉRÉOTYPE. adj.des deux genres T. d' Impr. Il se dit Des ouvrages imprimés avec des pages ou planches dont les caractères ne sont pas mobiles, et que l' on conserve pour de nouveaux tirages. Avec le temps, les éditions stéréotypes deviennent parfaitement correctes.

STÉRÉOTYPER. v. a.

STÉRÉOTYPER. v. a. T. d' Impr. Imprimer un livre avec des pages ou planches solides. au lieu de formes composées de caractères mobiles. On a stéréotypé Racine, Corneille, etc.

STÉRÉOTYPÉ, ÉE. participe

STÉRÉOTYPÉ, ÉE. participe

STÉRÉOTYPIE. s. f.

STÉRÉOTYPIE. s. f. T. d' Impr. Art de stéréotyper.

Il se dit aussi de L' atelier où on stéréotype.

STÉRILE. adj.des deux genres

STÉRILE. adj.des deux genres Qui ne porte point de fruit, quoiqu' il soit de nature à en porter. Champ stérile. Terre stérile. Arbre stérile.

En Botan., Fleur stérile, Celle où ne s' opère point la fécondation.

Femme stérile, Femme qui ne peut pas avoir d' enfants, qui n' est point propre à la génération.

Année stérile, Année dans laquelle la récolte est mauvaise.

Fig., Ce siècle a été stérile en grands hommes, Dans ce siècle-là, il y a eu peu de grands hommes. La saison, le temps est stérile en nouvelles, Il y a peu de nouvelles en ce moment.

Fig., Un esprit stérile, un auteur, un poëte stérile, etc., Qui ne produit rien de lui-même.

STÉRILE

STÉRILE se dit aussi figurément De plusieurs autres choses. Sujet stérile, Sujet qui de lui-même fournit très-peu de matière à l' écrivain. Louanges stériles, Celles qui ne sont accompagnées d' aucune récompense, quoiqu' elles dussent l' être. Admiration stérile, Celle qui ne va point jusqu' à faire imiter ce qu' on admire. Travail stérile, Celui qui ne rapporte aucun avantage. Savoir stérile, Celui qu' on ne met point ou qu' on ne peut point mettre à profit. Gloire stérile, Celle dont on ne retire aucune utilité. Pitié stérile, Celle qui n' a aucun résultat pour la personne qui en est l' objet.

STÉRILITÉ. s. f.

STÉRILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est stérile. La stérilité de ce champ, de ces terres. Des campagnes frappées de stérilité. Chez les anciens, la stérilité d' une femme était une espèce d' opprobre. La stérilité d' une année.

Il s' emploie aussi figurément. La stérilité d' un auteur. La stérilité d' un sujet. Etc.

Fig., Il y a stérilité de nouvelles, Il y a peu ou point de nouvelles.

Fig., Il y a dans cet ouvrage une grande stérilité de pensées, se dit D' un ouvrage d' esprit où il y a peu ou point de pensées.

STERLING. s. m.

STERLING. s. m. Monnaie de compte en Angleterre. Il ne se dit point seul et il est invariable. Une livre sterling. La livre sterling vaut environ vingt-cinq francs. Cinquante livres sterling. Un sou sterling. Denier sterling.

STERNUM. s. m.

STERNUM. s. m. (On prononce Sternome.) T. d' Anat., emprunté du latin. Partie osseuse et aplatie qui s' étend du haut en bas de la partie antérieure de la poitrine, et avec laquelle les côtes et les clavicules sont articulées.

STERNUTATOIRE. adj.des deux genres

STERNUTATOIRE. adj.des deux genres Il se dit Des remèdes, des substances qui excitent l' éternument. Poudre sternutatoire.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Le tabac, la bétoine, sont des sternutatoires.

STÉTHOSCOPE. s. m.

STÉTHOSCOPE. s. m. T. de Médec. Sorte de cornet acoustique, formé d' un cylindre de buis percé dans sa longueur: on applique cet instrument sur la poitrine d' une personne malade pour mieux entendre les sons que produisent, par leur mouvement, les organes contenus dans cette partie, et reconnaître ainsi les altérations qu' ils peuvent avoir éprouvées. Laennec est l' inventeur du stéthoscope.

STIBIÉ, ÉE. adj.

STIBIÉ, ÉE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes où il entre de l' antimoine, appelé en latin Stibium. Tartre stibié. Pommade stibiée.

STIGMATE. s. m.

STIGMATE. s. m. Marque que laisse une plaie, cicatrice. Il vient d' avoir la petite vérole, il en porte encore les stigmates.

Les stigmates de saint François, Les marques semblables à celles des cinq plaies de JÉSUS-CHRIST, que saint François avait aux pieds, aux mains et au côté.

Les stigmates de la justice, Les marques du fer rouge imprimées sur l' épaule des voleurs.

Fig. et fam., Il en porte encore les stigmates, se dit D' un homme qui vient d' être maltraité publiquement, d' essuyer en public des reproches humiliants.

Fig., Un stigmate flétrissant, honteux, Une note d' infamie. Rien ne peut faire disparaître ce stigmate flétrissant.

STIGMATE

STIGMATE en termes de Botanique, La partie supérieure du pistil, dans les fleurs. Stigmate simple. Stigmate bifide. Stigmate sessile.

STIGMATE

STIGMATE en termes d' Entomologie, se dit de Petites ouvertures placées aux deux côtés du ventre de plusieurs insectes, et qui sont les organes extérieurs de la respiration.

STIGMATISER. v. a.

STIGMATISER. v. a. Marquer une personne avec un fer rouge ou autrement. On stigmatisait autrefois les esclaves fugitifs.

Il signifie figurément, Blâmer, critiquer quelqu' un avec dureté et publiquement. On l' a cruellement stigmatisé dans ce pamphlet, dans cette satire.

STIGMATISÉ, ÉE. participe

STIGMATISÉ, ÉE. participe On représente saint François stigmatisé aux pieds, aux mains et au côté. Voyez STIGMATE.

STIL DE GRAIN. s. m.

STIL DE GRAIN. s. m. Nom d' une couleur jaune que les peintres emploient.

STILLATION. s. f.

STILLATION. s. f. (On fait sentir les deux L, sans les mouiller.) T. de Physique. Action d' un liquide qui tombe goutte à goutte. Les stalagmites se forment par stillation.

STIMULANT, ANTE. adj.

STIMULANT, ANTE. adj. T. de Médec. Qui est propre à éveiller, à exciter. Potion stimulante.

Il s' emploie aussi substantivement. Employer un stimulant, des stimulants.

Il se dit figurément de Ce qui excite, aiguillonne l' esprit. L' émulation est un stimulant qu' il faut employer à propos et avec précaution. Il est assez porté à agir de la sorte, il n' a pas besoin de stimulants.

STIMULER. v. a.

STIMULER. v. a. Aiguillonner, exciter. Il a de bonnes intentions, mais il faut le stimuler. Stimuler un enfant. Il suffit de son intérêt pour le stimuler.

Il s' emploie quelquefois en termes de Médecine, et signifie, Exciter, animer. Ce remède est propre à stimuler des intestins paresseux. Il ne faut stimuler l' estomac qu' avec précaution.

STIMULÉ, ÉE. participe

STIMULÉ, ÉE. participe

STIMULUS. s. m.

STIMULUS. s. m. (On fait sentir l' S finale. ) T. de Médec. Mot emprunté du latin, qui signifie, Aiguillon, et dont on se sert pour désigner Tout ce qui peut produire une excitation dans l' économie animale. Un puissant stimulus.

STIPE. s. m.

STIPE. s. m. T. de Botan. Nom que l' on donne à la tige des palmiers, des grandes fougères, etc.

STIPENDIAIRE. adj.des deux genres

STIPENDIAIRE. adj.des deux genres Qui est à la solde de quelqu' un. Des troupes stipendiaires. Il est peu usité.

STIPENDIER. v. a.

STIPENDIER. v. a. Payer, gager quelqu' un, l' avoir à sa solde. Stipendier des troupes.

Il ne se dit plus guère qu' en parlant De gens qu' on veut employer à l' exécution de mauvais desseins. Stipendier des bandits.

STIPENDIÉ, ÉE. participe

STIPENDIÉ, ÉE. participe Des gens stipendiés; et substantivement, De vils stipendiés.

STIPULANT, ANTE. adj.

STIPULANT, ANTE. adj. T. de Jurispr. Qui stipule. Un tel stipulant et acceptant pour un tel. Les parties stipulantes dans ce contrat.

STIPULATION. s. f.

STIPULATION. s. f. T. de Jurispr. Il se dit de Toutes sortes de clauses, conditions et conventions qui entrent dans un contrat. Stipulation expresse, précise. Stipulation illicite.

STIPULE. s. f.

STIPULE. s. f. T. de Botan. Il se dit de Certains appendices membraneux ou foliacés qui, dans plusieurs plantes, accompagnent la base du pétiole ou de la feuille. Stipules caduques, persistantes, etc.

STIPULER. v. a.

STIPULER. v. a. T. de Jurispr. Convenir de quelque chose dans un contrat, par un contrat; demander, exiger, faire promettre à quelqu' un en contractant, l' obliger à telle et telle chose. Ils ont stipulé, il a été stipulé que... J' ai stipulé cela. Il a stipulé une garantie dans le contrat.

STIPULÉ, ÉE. participe

STIPULÉ, ÉE. participe Clause formellement stipulée.

STOCKFISCH. s. m.

STOCKFISCH. s. m. (On prononce Stokfiche.) Mot emprunté de l' allemand. Il se dit de Toute sorte de poisson salé et séché.

Il se dit, particulièrement, d' Une espèce de morue séchée à l' air.

STOÏCIEN, IENNE. adj.

STOÏCIEN, IENNE. adj. Qui suit la doctrine de Zénon. Philosophe stoïcien.

Il se dit aussi Des choses qui appartiennent à cette doctrine. Opinion stoïcienne. Maxime stoïcienne.

Il est aussi substantif; et alors il signifie, Un philosophe de la secte de Zénon. Les stoïciens étaient de cet avis.

Il signifie, par extension, Un homme ferme, sévère et inébranlable. C' est un vrai stoïcien. Il a souffert en stoïcien.

STOÏCISME. s. m.

STOÏCISME. s. m. Philosophie de Zénon. Les principes du stoïcisme.

Il signifie aussi, Fermeté, austérité, telle qu' était celle des stoïciens. C' est par pur stoïcisme qu' il vit ainsi. Il a supporté sa disgrâce, son malheur avec un stoïcisme admirable.

STOÏQUE. adj.des deux genres

STOÏQUE. adj.des deux genres Qui tient de l' insensibilité et de la fermeté qu' affectaient les stoïciens. Vertu stoïque. Moeurs stoïques. Visage stoïque. Coeur, âme, courage stoïque. Maxime stoïque.

STOÏQUEMENT. adv.

STOÏQUEMENT. adv. En stoïcien, avec le courage et la fermeté d' un stoïcien.

STOKFICHE. s. m.

STOKFICHE. s. m. Voyez STOCKFISCH.

STOMACAL, ALE. adj.

STOMACAL, ALE. adj. Qui fortifie l' estomac. Le bon vin est fort stomacal. Une poudre stomacale.

STOMACHIQUE. adj.des deux genres

STOMACHIQUE. adj.des deux genres T. d' Anat. et de Médec. Qui appartient à l' estomac. Veines stomachiques. Ce sens est peu usité.

Il signifie aussi, Bon à l' estomac. Élixir stomachique. Poudre stomachique.

Il s' emploie substantivement au masculin, dans le même sens. C' est un bon stomachique.

STORAX ou STYRAX. s. m.

STORAX ou STYRAX. s. m. Espèce de résine odoriférante qui découle d' un arbre des Indes, et qui s' emploie dans la pharmacie. On le dit également de Diverses autres substances balsamiques.

STORE. s. m.

STORE. s. m. Espèce de rideau de coutil, de taffetas ou d' autre étoffe, qui se lève et se baisse par un ressort, et qu' on met devant une fenêtre ou à une portière de carrosse, pour se garantir du soleil. Avoir des stores à ses fenêtres. Lever les stores. Baisser, abaisser les stores. Des stores à ressort spiral.

STRABISME. s. m.

STRABISME. s. m. T. de Médec. Disposition vicieuse des yeux qui ne sont pas dirigés simultanément vers le même objet. Le strabisme rend louche, et fait regarder de travers.

STRAMONIUM. s. m.

STRAMONIUM. s. m. (On prononce Stramoniome.) T. de Botan. Plante de la famille des Solanées, à feuilles larges et à grandes fleurs blanches, dont le fruit, appelé Pomme épineuse, est une capsule grosse comme une noix, et hérissée de pointes aiguës: elle croît dans les endroits sablonneux, les chemins, etc. Le stramonium est un des poisons narcotiques les plus dangereux. Extrait de stramonium.

STRANGULATION. s. f.

STRANGULATION. s. f. T. didactique. Action d' étrangler, étranglement.

STRANGURIE. s. f.

STRANGURIE. s. f. T. de Médec. Difficulté extrême d' uriner, dans laquelle on ne peut rendre l' urine qu' en petite quantité, goutte à goutte, et avec douleur.

STRAPASSER. v. a.

STRAPASSER. v. a. Maltraiter de coups. On l' a bien strapassé. Il est vieux.

Il signifie, en termes de Peinture, Peindre ou dessiner à la hâte et sans correction, en affectant la négligence et la facilité. Strapasser une figure. Il est accoutumé à strapasser ses tableaux. Il est peu usité.

STRAPASSÉ, ÉE. participe

STRAPASSÉ, ÉE. participe Figure strapassée.

STRAPASSONNER. v. a.

STRAPASSONNER. v. a. T. de Peinture, synonyme de Strapasser, mais encore moins usité. Ce peintre ne fait que strapassonner ses figures.

STRAPASSONNÉ, ÉE. participe

STRAPASSONNÉ, ÉE. participe

STRAPONTIN. s. m.

STRAPONTIN. s. m. Siége garni, que l' on met sur le devant dans les carrosses coupés, ou aux portières dans les grands carrosses, et qui peut se lever et s' abaisser. S' asseoir, se mettre sur le strapontin.

STRAS. s. m.

STRAS. s. m. (On prononce l' S finale.) Composition qui imite le diamant, et qui tire son nom de celui qui en est l' inventeur.

STRASSE. s. f.

STRASSE. s. f. Bourre ou rebut de la soie.

STRATAGÈME. s. m.

STRATAGÈME. s. m. Ruse de guerre. Vieux, nouveau, merveilleux stratagème. Trouver un stratagème. User, se servir de stratagème.

Il s' emploie figurément, et signifie, Finesse, tour d' adresse, subtilité, surprise dont on use, dans toutes sortes d' affaires. Inventer, imaginer un stratagème. Recourir à un stratagème. Se servir d' un stratagème. Employer divers stratagèmes. Un perfide stratagème. Un plaisant stratagème.

STRATÉGIE. s. f.

STRATÉGIE. s. f. Il se dit de La partie de l' art militaire qui s' applique aux grandes opérations de la guerre. Il est habile en stratégie. Il a étudié la stratégie.

STRATÉGIQUE. adj.des deux genres

STRATÉGIQUE. adj.des deux genres Qui appartient à la stratégie, ou auquel on applique la stratégie. Études stratégiques. Opérations stratégiques.

STRATÉGISTE. s. m.

STRATÉGISTE. s. m. Celui qui connaît la stratégie. Un habile stratégiste.

STRATÈGUE ou STRATÉGE. s. m.

STRATÈGUE ou STRATÉGE. s. m. T. d' Antiq. Celui qui commandait les armées chez les Athéniens.

STRATIFICATION. s. f.

STRATIFICATION. s. f. T. de Chimie. Arrangement de diverses substances qu' on place par couches dans un vaisseau.

STRATIFIER. v. a.

STRATIFIER. v. a. T. de Chimie. Arranger des substances par couches dans un vaisseau.

STRATIFIÉ, ÉE. participe

STRATIFIÉ, ÉE. participe

STRATOCRATIE. s. f.

STRATOCRATIE. s. f. Gouvernement militaire. Il est peu usité.

STRATOGRAPHIE. s. f.

STRATOGRAPHIE. s. f. Description d' une armée, et de tout ce qui la compose, des différentes armes, de la manière de camper, etc. Végèce a donné la stratographie des Romains. Il est peu usité.

STRÉLITZ. s. m. pl.

STRÉLITZ. s. m. pl. Corps d' infanterie moscovite, qui avait à peu près la même organisation que celui des janissaires turcs. Le corps des strélitz fut dissous par Pierre le Grand.

STRIBORD. s. m.

STRIBORD. s. m. T. de Marine. (On prononce toujours, et on écrit plus ordinairement, Tribord.) Le côté droit du navire, en allant de la poupe à la proue. Il est opposé à Bâbord.

STRICT, ICTE. adj.

STRICT, ICTE. adj. Étroit, resserré. Il ne s' emploie qu' au sens moral, et signifie, Rigoureux. Obligation stricte. Devoir strict. Sens strict et rigoureux.

Il se dit quelquefois Des personnes, et signifie, Exact, sévère. Il est strict en affaires.

STRICTEMENT. adv.

STRICTEMENT. adv. D' une manière stricte. Il remplit strictement ses devoirs.

STRIÉ, ÉE. adj.

STRIÉ, ÉE. adj. Dont la surface présente des stries. Coquille striée. Élytres striés. Tige striée. Graine striée.

Il se dit, en Architecture, Des colonnes et des pilastres qui sont ornés, dans toute leur hauteur, de cannelures avec listel. Colonne striée. Pilastre strié.

STRIES. s. f. pl.

STRIES. s. f. pl. Petites côtes ou filets séparés par des raies ou lignes enfoncées. Il s' emploie surtout en Histoire naturelle et en Botanique. Les stries d' une coquille. Les stries des élytres d' un insecte. Les stries de la tige d' une plante. Des stries profondes.

Il se dit, en Architecture, Des cannelures avec listel qui ornent des colonnes, des pilastres.

STRIGILE. s. m.

STRIGILE. s. m. Instrument dont les anciens se servaient dans le bain pour racler la peau et en détacher la crasse.

STRIURES. s. f. pl.

STRIURES. s. f. pl. Il est synonyme de Stries, et se dit surtout en parlant Des coquilles ou des colonnes striées.

STROBILE. s. m.

STROBILE. s. m. T. de Botan., synonyme de Cône. Voyez CÔNE.

STROPHE. s. f.

STROPHE. s. f. Couplet ou stance d' une ode. Il y a de fort belles strophes dans cette ode. La seconde strophe de cette ode est la plus belle de toutes.

STRUCTURE. s. f.

STRUCTURE. s. f. La manière dont un édifice est bâti. La structure de ce bâtiment est agréable. Ce palais est d' une structure solide. Belle structure. Structure magnifique. Structure légère.

La structure du corps humain, La manière dont le corps humain est composé, dont les parties du corps humain sont arrangées entre elles. On dit de même, La structure du corps des animaux.

Fig., La structure d' un discours, d' un poëme, L' ordre, la disposition, l' arrangement des parties d' un discours, d' un poëme. En examinant la structure de ce discours, on reconnaît l' habile orateur.

STRYGE. s. m.

STRYGE. s. m. Synonyme de Vampire.

STUC. s. m.

STUC. s. m. Espèce de mortier qui est fait de marbre blanc pulvérisé, mêlé avec de la chaux et diverses couleurs, et dont on fait quelquefois des enduits de muraille, des ornements d' architecture et des figures qui imitent le marbre. Corniche de stuc. Figures de stuc. Ouvrages de stuc.

STUCATEUR. s. m.

STUCATEUR. s. m. Ouvrier qui travaille en stuc.

STUDIEUSEMENT. adv.

STUDIEUSEMENT. adv. Avec soin, avec application. Studieusement travaillé.

STUDIEUX, EUSE. adj.

STUDIEUX, EUSE. adj. Qui aime l' étude. Un tel est fort studieux. Une personne studieuse.

STUPÉFACTIF, IVE. adj.

STUPÉFACTIF, IVE. adj. T. de Médec., synonyme de Stupéfiant. Il est peu usité.

STUPÉFACTION. s. f.

STUPÉFACTION. s. f. Engourdissement d' une partie du corps. Ce remède cause, produit la stupéfaction.

Il signifie au figuré, Étonnement extraordinaire et extatique. À cette nouvelle, il fut frappé de stupéfaction. Être en stupéfaction. Rester en stupéfaction. Il fut longtemps avant de sortir de sa stupéfaction. Revenir de sa stupéfaction. Tomber en stupéfaction, dans la stupéfaction. Ma stupéfaction fut complète.

STUPÉFAIT, AITE. adj.

STUPÉFAIT, AITE. adj. Que la surprise rend comme interdit et immobile. Il demeura tout stupéfait. Il en fut stupéfait. Il est familier.

STUPÉFIANT, ANTE. adj.

STUPÉFIANT, ANTE. adj. T. de Médec. Qui stupéfie. Remède stupéfiant.

Il s' emploie aussi substantivement. Tous les narcotiques sont des stupéfiants. Voyez NARCOTIQUE.

STUPÉFIER. v. a.

STUPÉFIER. v. a. T. de Médec. Engourdir, diminuer ou suspendre le sentiment et le mouvement. Le propre de l' opium est de stupéfier. Il est peu usité.

Il s' emploie figurément, et signifie, Causer une grande surprise. Cette nouvelle l' a stupéfié. Ce discours stupéfia toute la compagnie.

STUPÉFIÉ, ÉE. participe

STUPÉFIÉ, ÉE. participe

STUPEUR. s. f.

STUPEUR. s. f. T. de Médec. Engourdissement, suspension des facultés intellectuelles, accompagnée d' une sorte d' immobilité et d' une expression d' étonnement ou d' indifférence dans la physionomie.

Il signifie figurément, Une espèce d' immobilité causée par une grande surprise ou par un grand effroi. Nous étions tous dans la stupeur. Il était tombé dans une stupeur silencieuse et morne dont rien ne pouvait le tirer. Il restait plongé dans la stupeur. Il sortit enfin de sa stupeur.

STUPIDE. adj.des deux genres

STUPIDE. adj.des deux genres Hébété, d' un esprit lourd et pesant. Il est si stupide qu' on ne peut rien faire de lui. Un homme stupide.

Il se dit quelquefois Des choses, dans un sens analogue. Silence stupide. Insensibilité stupide.

Il est aussi substantif, en parlant Des personnes. C' est un vrai stupide. Un franc stupide.

STUPIDEMENT. adv.

STUPIDEMENT. adv. D' une manière stupide. Il répond toujours stupidement. Il restait stupidement immobile.

STUPIDITÉ. s. f.

STUPIDITÉ. s. f. Pesanteur d' esprit, privation d' esprit et de jugement. Il est d' une grande stupidité. Admirez la stupidité de cet homme.

Il signifie aussi, Parole, action stupide. Il ne dit, il ne fait que des stupidités.

STYGMATE. s. m.

STYGMATE. s. m. Voyez STIGMATE.

STYGMATISER. v. a.

STYGMATISER. v. a. Voyez STIGMATISER.

STYLE. s. m.

STYLE. s. m. T. d' Antiq. Sorte de poinçon ou de grosse aiguille, avec la pointe de laquelle les anciens écrivaient sur des tablettes enduites de cire. L' autre bout était aplati, et servait à effacer l' écriture, quand on voulait corriger ou supprimer ce qu' on avait écrit: d' où vient que Retourner le style voulait dire, Effacer, corriger.

Il se dit aussi de L' aiguille d' un cadran solaire. Poser un style. Ce style est mal posé.

STYLE

STYLE signifie, figurément et par extension, La manière d' exprimer par écrit les pensées. Style sublime, noble, pompeux, soutenu, élevé. Style enflé, ampoulé. Style languissant, mou, lâche, rampant, trivial, bas. Style pur, élégant, brillant. Style clair, naturel, coulant, facile. Style tempéré. Style simple. Style sec et décharné. Style châtié. Style incorrect. Style plein et nourri, périodique, nombreux. Style mâle, nerveux. Style diffus. Style oriental. Style décousu. Style dur. Style fleuri. Style serré, concis, laconique. Style égal, inégal. Style familier. Style badin. Style burlesque. Style affecté ou précieux. Style obscur, embarrassé. Style pathétique. Mauvais style. Style poétique. Style oratoire. Style historique. Style épistolaire. Style dogmatique. Style didactique. Style lapidaire. Je connais son style. Gâter son style. Former son style.

Il n' a point de style, se dit D' un auteur qui n' a point une manière d' écrire qui soit à lui, ou qui écrit d' une manière commune, sans force et sans agrément.

Style barbare, Manière d' écrire rude, grossière, incorrecte.

Les finesses, les grâces du style, Certains arrangements d' expressions, certains tours qui donnent de la finesse et de la grâce au style.

Style de l' Écriture, Les expressions, les formes de langage usitées dans l' Écriture sainte.

Style du palais, Les formules selon lesquelles on dresse les actes judiciaires.

Style de palais, Les termes dont on ne se sert que dans la procédure et dans les plaidoiries. On dit de même, Style de pratique, style de notaire, style de chancellerie, etc.

STYLE

STYLE signifie aussi, La manière de procéder en justice. Le style du Châtelet. Le style du parlement. Le style du conseil. Le style de la chancellerie. Le style des finances. Style de la cour de Rome. Ce sens vieillit.

Vieux style, La manière dont on comptait dans le calendrier, avant sa réformation par Grégoire XIII, et qui est encore suivie en Grèce et en Russie. Nouveau style, La manière dont on compte depuis cette réformation. C' est aujourd' hui le quinze de janvier selon le vieux style, ou simplement, vieux style; et le vingt-six, nouveau style.

Vieux style, s' est dit aussi de L' ère chrétienne, par opposition à L' ère républicaine des Français, commencée le 22 septembre 1792.

STYLE

STYLE signifie, figurément et familièrement, La manière d' agir, de parler. Il peut bien avoir parlé de la sorte, avoir fait telle chose; c' est bien là son style. Voilà bien son style. Nous connaissons son style. Nous avons vu son style. Il faudra bien qu' il change de style.

STYLE

STYLE dans les Beaux-Arts, tels que la peinture, la sculpture, l' architecture et la musique, se dit de La manière d' exécuter particulière à l' artiste. Ce tableau est dans le style de tel maître.

Il se dit aussi Du caractère de la composition. Cette peinture est de bon style, d' un bon style. Cet édifice est du plus grand style. Le style égyptien. Le style étrusque. L' ouverture de cet opéra est d' un excellent style.

STYLE

STYLE en termes de Botanique, La partie du pistil qui est entre l' ovaire et le stigmate, et qui est ordinairement allongée en forme de filet plus ou moins délié.

STYLER. v. a.

STYLER. v. a. Former, dresser, habituer. Il est fort stylé dans les affaires. On l' a style à cela. Il est familier.

STYLÉ, ÉE. participe

STYLÉ, ÉE. participe

STYLET. s. m.

STYLET. s. m. Sorte de poignard, dont la lame est très-menue et ordinairement triangulaire. Il fut assassiné à coups de stylet.

STYLITE. adj. m.

STYLITE. adj. m. Surnom donné à quelques solitaires qui avaient placé leurs cellules au-dessus de portiques ou de colonnades en ruine. Saint Siméon Stylite.

STYLOBATE. s. m.

STYLOBATE. s. m. T. d' Archit. Piédestal ou soubassement qui porte des colonnes.

STYPTIQUE. adj.des deux genres

STYPTIQUE. adj.des deux genres T. de Médec. Qui a la vertu de resserrer. Plante astringente et styptique.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Un styptique. Les styptiques.

STYRAX. s. m.

STYRAX. s. m. Voyez STORAX.

SUAIRE. s. m.

SUAIRE. s. m. Linceul dans lequel on ensevelit un mort. Un mort enveloppé de son suaire.

Saint suaire, Linge que l' on dit avoir servi à ensevelir Notre-Seigneur.

Saint suaire, se dit aussi d' Une petite représentation en peinture du saint suaire. Il m' a apporté de Turin un saint suaire.

SUANT, ANTE. adj.

SUANT, ANTE. adj. Qui sue. Il est venu tout suant. Avoir la peau suante, les mains suantes.

SUAVE. adj. des deux genres

SUAVE. adj. des deux genres Qui est d' une douceur agréable aux sens. et particulièrement à l' odorat. Une odeur suave. Un parfum suave. Un mets d' un goût suave. Une mélodie suave. Une couleur suave. Ce peintre a une manière suave. Coloris suave.

SUAVITÉ. s. f.

SUAVITÉ. s. f. Qualité de ce qui est suave. La suavité de cette odeur, de ces parfums. La suavité de cette mélodie. La suavité de son pinceau. Dans les ouvrages de ce peintre, il y a une suavité qu' on ne trouve point ailleurs. Les compositions de ce musicien ont une suavité enchanteresse.

Il signifie, en termes de Spiritualité, Certaine douceur qui se fait sentir à l' âme, quand Dieu la favorise. Sainte Thérèse éprouvait des suavités merveilleuses.

SUBALTERNE. adj.des deux genres

SUBALTERNE. adj.des deux genres Subordonné, inférieur, secondaire. Officier, magistrat subalterne. Emploi subalterne. Fonctions subalternes. Juridiction, justice subalterne. Dans cette tragédie, les personnages subalternes sont trop nombreux.

Fig., C' est un esprit subalterne, se dit D' un homme dont l' esprit est médiocre, borné, incapable de grandes choses.

SUBALTERNE

SUBALTERNE s' emploie aussi substantivement, en parlant Des personnes. Ce n' est qu' un subalterne, un simple subalterne. Il vaut souvent mieux avoir affaire aux chefs qu' aux subalternes.

SUBDÉLÉGATION. s. f.

SUBDÉLÉGATION. s. f. Action de subdéléguer; Commission par laquelle une personne est autorisée à agir en la place d' une autre. Il se disait principalement en parlant De certains administrateurs qui étaient subordonnés aux intendants des provinces, et qui remplissaient des fonctions à peu près semblables à celles qu' ont aujourd' hui les sous-préfets.

Il se disait aussi Du district assigné à ces administrateurs, et dans lequel se renfermait leur autorité. Cela se pratiquait dans cette subdélégation, et non dans le reste de l' intendance.

SUBDÉLÉGUER. v. a.

SUBDÉLÉGUER. v. a. Commettre avec pouvoir d' agir, de négocier. Il se dit lorsqu' un homme investi de quelque autorité par son prince, par son gouvernement, commet quelqu' un pour agir en sa place. L' intendant de la province subdélégua tel officier pour informer. Un légat, en France, ne peut subdéléguer pour l' exercice de sa légation, sans l' exprès consentement du roi.

SUBDÉLÉGUÉ, ÉE. participe

SUBDÉLÉGUÉ, ÉE. participe

SUBDÉLÉGUÉ

SUBDÉLÉGUÉ est aussi substantif masculin. Les intendants des provinces avaient des subdélégués dans les principales villes de leur intendance. Il était subdélégué dans cette ville.

SUBDIVISER. v. a.

SUBDIVISER. v. a. Diviser en plusieurs parties quelque partie d' un tout déjà divisé. Il a divisé son sermon en trois points, et subdivisé chaque point.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les deux branches de cette rivière se subdivisent en plusieurs canaux. La matière se divise et se subdivise à l' infini.

SUBDIVISÉ, ÉE. participe

SUBDIVISÉ, ÉE. participe

SUBDIVISION. s. f.

SUBDIVISION. s. f. Division d' une des parties d' un tout déjà divisé. Faire une subdivision, des subdivisions. Tant de divisions et de subdivisions embrouillent un discours plutôt qu' elles ne l' éclaircissent. Les divisions et les subdivisions d' un territoire.

SUBHASTATION. s. f.

SUBHASTATION. s. f. T. de Coutumes. Vente publique au plus offrant et dernier enchérisseur, soit de meubles, soit d' immeubles. Il est vieux.

SUBINTRANTE. adj. f.

SUBINTRANTE. adj. f. T. de Médec. Il n' est usité que dans cette locution, Fièvre subintrante, Fièvre primitivement intermittente, dont un accès commence avant que le précédent soit fini.

SUBIR. v. a.

SUBIR. v. a. Souffrir, supporter de gré ou de force le commandement d' un supérieur, la nécessité, la peine qui est imposée, un mal, un mauvais traitement quelconque. Subir la loi du vainqueur. Subir la peine à laquelle on est condamné. Subir son sort. Subir le joug. Quelque chose que vous ordonniez, je subirai votre jugement. Il a subi une rude épreuve. Il a subi une opération cruelle. Subir la mort. Subir le mépris.

Subir la question, Être mis à la question. Subir examen, un examen, Être mis, passer à l' examen, suivant les formalités ordinaires. On dit de même, Subir une épreuve; et cette phrase peut s' appliquer Aux choses, dans un sens analogue. Cette constitution politique a subi l' épreuve du temps.

Subir un interrogatoire, Comparaître devant le juge, et répondre à ses interrogations.

Subir son jugement, Subir la peine à laquelle on a été condamné par un jugement.

Subir des changements, des modifications, une réforme, etc., se dit Des choses qui viennent à être changées, modifiées, etc. Cette administration a subi bien des changements. Les modifications que ce code a subies. Les moeurs subirent une réforme.

SUBI, IE. participe

SUBI, IE. participe

SUBIT, ITE. adj.

SUBIT, ITE. adj. Soudain, qui arrive tout à coup. Mouvement subit. Mort subite. Changement subit. Prospérité subite. Résolution subite. Cela a été si subit, que... Son départ a été fort subit.

SUBITEMENT. adv.

SUBITEMENT. adv. Soudainement, d' une manière subite. Il partit si subitement, qu' il ne dit adieu à personne. Il est mort subitement. Cela est arrivé bien subitement.

SUBITO. Adverbe

SUBITO. Adverbe latin qui signifie, Subitement, tout à coup; et qu' on emploie quelquefois en français, dans le langage familier. Il est parti subito.

SUBJONCTIF. s. m.

SUBJONCTIF. s. m. T. de Gram. Mode du verbe, qui se place toujours après un autre verbe, ou une conjonction, et dans une phrase ou proposition subordonnée ou incidente. Le présent, l' imparfait, le plus-que-parfait du subjonctif. Que j' aime, que j' aimasse, que j' eusse aimé, sont au subjonctif du verbe Aimer. Les temps du subjonctif. Cette conjonction veut le subjonctif après elle.

SUBJUGUER. v. a.

SUBJUGUER. v. a. Réduire en sujétion par la force des armes. Subjuguer une province, une nation. Les Romains subjuguèrent les Carthaginois, subjuguèrent les Gaules.

Il s' emploie figurément, et signifie, Prendre de l' empire, de l' ascendant, prendre le dessus. Il se laisse subjuguer par tous ses valets. Sa femme le subjugue. Subjuguer les esprits. La sagesse doit subjuguer les passions.

SUBJUGUÉ, ÉE. participe

SUBJUGUÉ, ÉE. participe

SUBLIMATION. s. f.

SUBLIMATION. s. f. Opération de chimie par laquelle les parties volatiles d' un corps, élevées par la chaleur du feu, s' attachent au haut du vaisseau.

SUBLIMATOIRE. s. m.

SUBLIMATOIRE. s. m. T. de Chimie. Vaisseau dans lequel on recueille les parties volatiles élevées par le moyen du feu.

SUBLIME. adj.des deux genres

SUBLIME. adj.des deux genres Haut, relevé. Il n' est usité qu' en parlant Des choses morales ou intellectuelles. C' est un homme d' un génie sublime. C' est un génie sublime. Esprit sublime. Âme sublime. Vertu sublime. Pensée sublime. Vers sublime. Style sublime. Le genre sublime. Les sciences sublimes. Les plus sublimes connaissances.

Il s' emploie aussi substantivement; et alors il se dit de Ce qu' il y a de grand et d' excellent dans les sentiments, dans les actions vertueuses, dans le style. Il y a du sublime dans cette action. Longin a fait un Traité du Sublime. Ce vers, ce trait est le sublime du sentiment.

SUBLIMÉ. s. m.

SUBLIMÉ. s. m. T. de Chimie. Le produit de la sublimation. Il se dit particulièrement de Certaines préparations de mercure. Il y a plusieurs sortes de sublimés. Sublimé doux. Sublimé corrosif.

SUBLIMEMENT. adv.

SUBLIMEMENT. adv. D' une manière sublime. Il est peu usité.

SUBLIMER. v. a.

SUBLIMER. v. a. T. de Chimie. Élever les parties volatiles d' un corps, d' une substance sèche, par le moyen du feu, dans un matras ou dans une cornue. Sublimer de la fleur d' antimoine, de soufre, de benjoin. Sublimer du mercure.

SUBLIMÉ, ÉE. participe

SUBLIMÉ, ÉE. participe

SUBLIMITÉ. s. f.

SUBLIMITÉ. s. f. Qualité de ce qui est sublime. La sublimité du style. La sublimité des pensées. La sublimité de cette science.

SUBLINGUAL, ALE. adj.

SUBLINGUAL, ALE. adj. (On prononce goual.) T. d' Anat. Qui est placé sous la langue. Artère sublinguale. Glande sublinguale.

SUBLUNAIRE. adj.des deux genres

SUBLUNAIRE. adj.des deux genres T. didactique. Qui est entre la terre et l' orbite de la lune. Les corps sublunaires. Tous les êtres sublunaires. La région sublunaire.

Le globe, le monde sublunaire, La terre.

SUBMERGER. v. a.

SUBMERGER. v. a. Inonder, couvrir d' eau. Si l' on rompt ces digues, on submergera tout le pays.

Il signifie aussi, Plonger, enfoncer entièrement dans l' eau. On l' emploie surtout dans ces phrases: Ce navire a été submergé, Il a péri en enfonçant dans l' eau; Ceux qui étaient dans le navire ont été submergés, Ils ont été noyés.

SUBMERGÉ, ÉE. participe

SUBMERGÉ, ÉE. participe

SUBMERSION. s. f.

SUBMERSION. s. f. Grande et forte inondation qui couvre totalement le terrain inondé. Cela a causé la submersion de tout le pays.

Il se dit aussi en parlant D' un navire ou de quelque autre objet qui est entièrement enfoncé dans l' eau.

SUBODORER. v. a.

SUBODORER. v. a. Sentir de loin, à la trace. Il est peu usité.

SUBODORÉ, ÉE. participe

SUBODORÉ, ÉE. participe

SUBORDINATION. s. f.

SUBORDINATION. s. f. Certain ordre établi entre les personnes, et qui fait que les unes dépendent des autres. Établir, maintenir la subordination. Détruire la subordination. L' esprit de subordination. La subordination maintient la discipline dans les armées. Les différents degrés de subordination. Un État ne peut subsister sans subordination. C' est un homme ennemi de toute subordination.

Il signifie particulièrement, La dépendance d' une personne à l' égard d' une autre. Il est toujours demeuré dans une grande subordination à l' égard d' un tel. Il y a de la subordination, il y a subordination du lieutenant au capitaine.

Il se dit également de La dépendance où certaines sciences et certains arts sont à l' égard de quelques autres. La subordination de la gravure à la peinture, de la pharmacie à la médecine.

SUBORDONNÉMENT. adv.

SUBORDONNÉMENT. adv. En sous-ordre. Il ne commande dans cette place que subordonnément au gouverneur. Il est peu usité.

SUBORDONNER. v. a.

SUBORDONNER. v. a. Établir un ordre de dépendance de l' inférieur au supérieur. Les règlements de cette maison subordonnent tous les employés au directeur.

Il se dit aussi en parlant Des choses. Dieu a subordonné certaines causes à d' autres. Les lois du royaume ont subordonné certaines juridictions à d' autres. Les épisodes, dans un poëme, doivent être subordonnés à l' action principale.

SUBORDONNÉ, ÉE. participe

SUBORDONNÉ, ÉE. participe Les lieutenants sont subordonnés aux capitaines. Les prêtres sont subordonnés aux évêques.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Cet homme est bien dur envers ses subordonnés.

SUBORNATION. s. f.

SUBORNATION. s. f. Séduction par laquelle on engage quelqu' un à faire quelque chose contre son devoir. Subornation de témoins. Il est convaincu de subornation. On le soupçonne très-fort d' avoir eu part à la subornation de cette fille. Procès en subornation.

SUBORNER. v. a.

SUBORNER. v. a. Séduire, porter à faire une mauvaise action, une action contre le devoir. Suborner des enfants de famille. Il a suborné cette fille. Suborner des domestiques. Suborner des témoins pour les faire déposer contre la vérité.

SUBORNÉ, ÉE. participe

SUBORNÉ, ÉE. participe

SUBORNEUR, EUSE. s.

SUBORNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui suborne. Suborneur de filles. Suborneur de témoins. C' est un suborneur. On l' a condamnée comme suborneuse.

Il se prend aussi adjectivement. Des discours, des conseils suborneurs.

SUBRÉCARGUE. s. m.

SUBRÉCARGUE. s. m. T. de Commerce maritime, emprunté de l' espagnol. Celui qui est chargé de gérer une cargaison, pour en faire la vente et les retours. Ce jeune homme est parti subrécargue à bord d' un navire allant à Bourbon. Il faut qu' un subrécargue se conforme aux instructions de son armateur. Ce capitaine est excellent comptable, c' est lui-même qui remplit les fonctions de subrécargue dans ses voyages.

SUBRÉCOT. s. m.

SUBRÉCOT. s. m. Le surplus de l' écot, ce qu' il en coûte au delà de ce qu' on s' était proposé de dépenser. Ils voulaient ne dépenser chacun que dix francs, il y a eu trois francs de subrécot par tête.

Il se dit figurément d' Une demande qui vient par-dessus les autres, et à laquelle on ne s' attendait point. Nous étions convenus de cela, il m' a demandé telle chose par subrécot, de subrécot. Dans les deux acceptions, il est familier.

SUBREPTICE. adj.des deux genres

SUBREPTICE. adj.des deux genres T. de Jurispr. et de Chancellerie. Il se dit Des lettres, grâces, provisions, concessions, etc., qui sont obtenues sur un faux exposé; à la différence d' Obreptice, qui se dit De celles qui sont obtenues sur un exposé où l' on a omis d' exprimer quelque chose d' essentiel. Lettres subreptices.

Il se dit, par extension, De certaines choses qui se font furtivement et illicitement. Édition subreptice.

SUBREPTICEMENT. adv.

SUBREPTICEMENT. adv. D' une manière subreptice. Il a obtenu ces lettres subrepticement.

SUBREPTION. s. f.

SUBREPTION. s. f. Surprise qu' on fait à un supérieur, en obtenant de lui des grâces sur un faux exposé.

Moyens d' obreption et de subreption, Les moyens par lesquels on prouve que des lettres accordées en chancellerie sont obreptices et subreptices, pour en obtenir la nullité.

SUBROGATION. s. f.

SUBROGATION. s. f. T. de Jurispr. Acte par lequel on subroge. Requête de subrogation. Il a consenti à la subrogation. La subrogation assure mon hypothèque. Subrogation légale. Subrogation conventionnelle. Subrogation de choses. Subrogation de personnes.

SUBROGER. v. a.

SUBROGER. v. a. T. de Jurispr. Substituer, mettre en la place de quelqu' un. Subroger quelqu' un en ses droits. Je rembourserai cette somme pour vous, à condition que vous me ferez subroger en la place de votre créancier. J' ai été subrogé en son lieu et place, en ses droits, noms et actions. Subroger un poursuivant à la saisie immobilière. On le dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des choses. Les immeubles échangés pendant le mariage contre les biens personnels de l' un des époux, n' entrent point en communauté, et sont subrogés au lieu et place des immeubles aliénés.

Subroger un rapporteur, Nommer un juge en la place d' un autre qui était rapporteur.

SUBROGÉ, ÉE. participe

SUBROGÉ, ÉE. participe Subrogé tuteur, Celui qui est nommé par les parents et par le juge, pour empêcher que le tuteur ou la tutrice ne fasse rien contre les intérêts du mineur; et surtout pour soutenir les droits du mineur contre son tuteur, lorsque leurs intérêts sont opposés.

SUBSÉQUEMMENT. adv.

SUBSÉQUEMMENT. adv. T. de Jurispr. Ensuite, après. Il a déclaré verbalement qu' il ne voulait pas se prévaloir de cette donation, et subséquemment il y a renoncé en forme.

SUBSÉQUENT, ENTE. adj.

SUBSÉQUENT, ENTE. adj. Qui suit, qui vient après. Par un acte subséquent. Par traité subséquent. Un testament subséquent annule le premier. Cette matière sera traitée dans les chapitres subséquents.

SUBSIDE. s. m.

SUBSIDE. s. m. Impôt, levée de deniers qu' on fait sur le peuple pour les nécessités de l' État. Nouveau subside. Imposer, lever, payer un subside, des subsides.

Il se dit aussi de Tous les secours d' argent que des sujets donnent à leur souverain. On demanda tant au clergé, par forme de subside. Les subsides accordés au roi d' Angleterre par le parlement.

Il se dit encore d' Un secours d' argent qu' un prince donne à un autre prince son allié, en conséquence des traités faits entre eux. Cet État donne de grands subsides à ses allies.

SUBSIDIAIRE. adj.des deux genres

SUBSIDIAIRE. adj.des deux genres T. de Jurispr. Qui sert à fortifier un moyen principal dans une affaire contentieuse; qui vient à l' appui; ce qu' on allègue à la suite des raisons qu' on a déjà employées. Des moyens subsidiaires.

Conclusions subsidiaires, Conclusions conditionnelles, qu' on prend en second lieu, et pour le cas seulement où les conclusions principales ne seraient pas adjugées.

Hypothèque subsidiaire, Seconde hypothèque qui sert à assurer davantage la première, et qui n' a d' effet qu' au défaut de l' autre. On dit dans le même sens, Caution subsidiaire.

Dans le langage ordinaire, Raison subsidiaire, Raison qui vient à l' appui des précédentes, et qu' on donne par surcroît.

SUBSIDIAIREMENT. adv.

SUBSIDIAIREMENT. adv. T. de Jurispr. D' une manière subsidiaire, en second lieu. Il aura subsidiairement recours contre son vendeur. Il conclut subsidiairement à ce que...

SUBSISTANCE. s. f.

SUBSISTANCE. s. f. Nourriture et entretien. Pourvoir à la subsistance d' une armée. Fournir à la subsistance de quelqu' un. Il a sa subsistance assurée. Il travaille pour la subsistance de sa famille. Il n' a aucun moyen de subsistance.

Il se dit, au pluriel, de Tout ce qui est nécessaire à la subsistance d' une armée. Cette armée tire ses subsistances de tel pays. La citadelle manquait de subsistances. Se procurer des subsistances. L' administration, la régie des subsistances militaires.

En termes d' Administr. militaire, Mettre un homme en subsistance dans un régiment, Recueillir un soldat isolé dont le corps est éloigné, le nourrir et le solder jusqu' à ce qu' il puisse rejoindre son drapeau.

SUBSISTER. v. n.

SUBSISTER. v. n. Exister encore, continuer d' être. Dans ce sens, il ne se dit que Des choses. Les pyramides d' Égypte subsistent depuis bien des siècles. La plupart des grands édifices des Romains ne subsistent plus. La plus grande partie du Colisée subsiste encore. Le Panthéon subsiste en son entier à Rome, sous le nom de Rotonde.

SUBSISTER

SUBSISTER signifie aussi, Demeurer en force et en vigueur. Il se dit particulièrement Des lois, des coutumes, des traités qu' on invoque, des propositions qu' on avance, et autres choses semblables. Cette loi subsiste encore. Les arrêts que j' ai obtenus subsistent toujours, on n' y a point donné d' atteinte. On a révoqué cette ordonnance, elle ne subsiste plus. Tandis que les traités subsisteront. Tant que vous ne direz rien de plus fort, ma proposition subsistera. Malgré vos objections, ma remarque subsiste. L' amitié ne peut subsister sans l' estime.

SUBSISTER

SUBSISTER signifie aussi, Vivre et s' entretenir. Quoiqu' il ait peu de bien, il ne laisse pas de subsister honnêtement. Il subsiste misérablement. Faire subsister une armée. Ces troupes ne peuvent pas subsister longtemps dans un si mauvais pays. Comment peut-il subsister en faisant de si grandes dépenses? Il n' a pas les moyens de subsister. Il a de quoi subsister. Il subsiste par industrie. Un tel le fait subsister. Ces peuples ne subsistent que de brigandages. Il ne subsiste que d' aumônes.

SUBSTANCE. s. f.

SUBSTANCE. s. f. T. de Philosophie. Être qui subsiste par lui-même, à la différence de L' accident, qui ne subsiste qu' étant adhérent à un sujet. Substance spirituelle, corporelle. Chez les catholiques, c' est un article de foi que, dans le mystère de l' eucharistie, la substance du pain et du vin se change au corps et au sang de JÉSUS-CHRIST, et que les espèces demeurent. On connaît les qualités des choses, mais il est difficile d' expliquer ce que c' est que leur substance.

SUBSTANCE

SUBSTANCE se dit, dans les Sciences et dans le langage ordinaire, de Toute sorte de matière. Ce fruit est d' une substance molle et aqueuse. Substance pierreuse. Substance métallique. Substance liquide. Substance sèche. Substance nutritive. Substance spongieuse. Substance compacte. Substance ligneuse; etc. Cette substance est employée en médecine, en pharmacie.

SUBSTANCE

SUBSTANCE se dit absolument de Ce qu' il y a de meilleur, de plus succulent, de plus nourrissant en quelque chose. Les arbres, les plantes attirent la substance de la terre. Il n' y a guère de substance dans ces sortes d' aliments. On a fait trop tremper cette viande, l' eau en a tiré toute la substance, la substance s' en est allée.

Fig., Il y a beaucoup de paroles et peu de substance dans ce discours, dans ce livre, Il y a beaucoup de verbiage et peu d' idées.

SUBSTANCE

SUBSTANCE signifie figurément, Ce qu' il y a de plus essentiel dans un discours, dans un acte, dans une affaire, etc. Je n' ai pu retenir tout ce qu' il a dit, mais je vous en rapporterai, je vous en dirai la substance. La substance d' un livre, d' une lettre, etc.

SUBSTANCE

SUBSTANCE se dit encore, figurément, de Ce qui est absolument nécessaire pour la subsistance. Il s' est engraissé de la substance du peuple.

EN SUBSTANCE. loc. adv.

EN SUBSTANCE. loc. adv. Sommairement, en abrégé, en gros. Voici en substance de quoi il s' agit. Je vous dirai en substance ce que son livre contient.

SUBSTANTIEL, ELLE. adj.

SUBSTANTIEL, ELLE. adj. Qui est succulent, nourrissant, rempli de substance. On a tiré de cette viande ce qu' elle avait de substantiel. Une nourriture substantielle.

Il se dit, figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit. On a extrait de ce livre, de ce discours, ce qu' il y a de plus substantiel. Je vous dirai ce qu' il y a de substantiel dans ce discours, dans ce traité.

En termes de l' ancienne École, Formes substantielles, Substance qui détermine la matière à être une certaine chose. La nouvelle philosophie n' admet point de formes substantielles.

SUBSTANTIELLEMENT. adv.

SUBSTANTIELLEMENT. adv. Quant à la substance. Il n' est guère usité que dans cette phrase de la Théologie catholique, Dans le sacrement de l' eucharistie, on reçoit le corps de Notre-Seigneur réellement et substantiellement.

SUBSTANTIF. adj. m.

SUBSTANTIF. adj. m. T. de Gram. Il se dit De tout nom qui seul, et sans le secours d' aucun autre mot, signifie tout être, toute chose qui est l' objet de notre pensée. Homme, animal, oiseau, chaleur, beauté, pensée, vertu, abstraction, sont des noms substantifs. Un mot substantif.

Il s' emploie aussi substantivement. Le substantif et l' adjectif doivent s' accorder en genre et en nombre.

Verbe substantif, Le verbe Être, quand il n' est pas auxiliaire, c' est-à-dire, quand il ne sert pas à former les temps des autres verbes, comme dans ces phrases: Il a cessé d' être; Il vaut mieux être que paraître.

SUBSTANTIVEMENT. adv.

SUBSTANTIVEMENT. adv. En manière de substantif. Il y a plusieurs adjectifs qu' on emploie quelquefois substantivement, qui se prennent substantivement.

SUBSTITUER. v. a.

SUBSTITUER. v. a. Mettre une chose, une personne à la place d' une autre. Substituer un mot à un autre. On l' accuse d' avoir tiré des pièces du dossier, et d' en avoir substitué d' autres. L' enfant qu' elle nourrissait étant mort, elle substitua son fils à la place.

SUBSTITUER

SUBSTITUER en termes de Jurisprudence, signifie, Appeler quelqu' un à une succession après un autre héritier, ou à son défaut. Il laissa tous ses biens à son frère, et il lui substitua son neveu. Voyez SUBSTITUTION.

Il se dit de même en parlant Des héritages qu' on laisse à quelqu' un par testament, pour qu' il en jouisse après le premier héritier. Il avait substitué cette terre aux aînés de sa maison.

SUBSTITUÉ, ÉE. participe

SUBSTITUÉ, ÉE. participe Biens substitués.

SUBSTITUT. s. m.

SUBSTITUT. s. m. Celui qui tient la place d' un autre, qui exerce les fonctions d' un autre, en cas d' absence ou d' empêchement légitime. Il l' a nommé son substitut. Vous serez mon substitut pendant mon absence.

Il se dit, particulièrement, d' Un magistrat chargé de remplacer au parquet le procureur général, le procureur du roi. Le premier substitut du procureur général. Le substitut du procureur du roi. Le procureur général et ses substituts.

SUBSTITUTION. s. f.

SUBSTITUTION. s. f. Action de mettre une chose, une personne à la place d' une autre. La substitution d' un titre faux a fait perdre ce procès. Une substitution d' enfant.

SUBSTITUTION

SUBSTITUTION signifie aussi, en Jurisprudence, Disposition par laquelle on appelle à sa succession un ou plusieurs héritiers successivement, après celui qu' on a institué, de manière que celui-ci ne peut aliéner les biens sujets à la substitution. Substitution directe. Substitution fidéicommissaire. Substitution graduelle et perpétuelle. Les substitutions sont prohibées par le code civil, sauf les dispositions permises aux ascendants et aux frères et soeurs en faveur d' enfants nés ou à naître, au premier degré seulement. La substitution n' est ouverte que par la mort de l' héritier institué.

SUBSTRUCTION. s. f.

SUBSTRUCTION. s. f. Fondement d' un édifice, ou Construction souterraine, construction d' un édifice sous un autre. Il se dit particulièrement en parlant Des édifices antiques sur les ruines desquels on en a élevé de modernes.

SUBTERFUGE. s. m.

SUBTERFUGE. s. m. Échappatoire, moyen détourné et artificieux pour se tirer d' embarras en matière d' affaires ou de discussion. Il ne se prend qu' en mauvaise part. Trouver, chercher des subterfuges. User de subterfuges. Employer des subterfuges. Il ne manque pas de subterfuges. Ce subterfuge est connu. Les subterfuges de la chicane. Poursuivre l' adversaire dans ses subterfuges.

SUBTIL, ILE. adj.

SUBTIL, ILE. adj. Délié, fin, menu. Il est opposé à Grossier, à épais. Matière subtile. Air subtil. Poussière subtile. Émanation subtile. On a fait évaporer ce qu' il y avait de plus subtil. Trait de pinceau, trait de plume fort subtil.

Il se dit aussi De certaines choses qui sont de nature à pénétrer, à s' insinuer promptement. Venin subtil. Poison subtil. Le vif-argent est fort subtil.

Fig., Avoir la vue subtile, l' oeil subtil, l' ouïe subtile, l' oreille subtile, Voir, entendre aisément ce que la plupart des autres personnes ne voient, n' entendent que difficilement. On dit de même: Avoir des sens très-subtils. Le tact est le moins subtil de tous les sens. Etc.

SUBTIL

SUBTIL signifie figurément, Qui est adroit à faire des tours de main, et dont la dextérité ne laisse pas apercevoir la manière dont ils se font. Ce joueur de gobelets est fort subtil. Un subtil voleur. Un subtil coupeur de bourses. Il a la main subtile pour escamoter. On dit à peu près dans le même sens, Le renard est un animal fort subtil; le chat, le singe est fort subtil. On dit de même, Ce tour, ce vol est subtil, Il est fait avec beaucoup d' adresse.

Il se dit également en parlant De l' adresse de l' esprit en certaines choses. Esprit subtil. Pensée subtile. Argument subtil. Interprétation subtile. Réponse subtile. Ce raisonnement est plus subtil que solide. Un homme subtil dans la discussion. Scot a été appelé, dans l' école, le Docteur subtil.

Il signifie quelquefois, Qui est trop raffiné, qui échappe à l' intelligence par un excès de finesse. Ce que vous dites là est trop subtil pour moi. Cela est bien subtil, je crains qu' on ne le comprenne pas.

SUBTILEMENT. adv.

SUBTILEMENT. adv. D' une manière subtile, très-adroite. Dérober, escamoter subtilement. Il entra subtilement dans mon cabinet. Il se dégagea subtilement d' entre les mains des gendarmes. Se tirer subtilement d' une mauvaise affaire. Discuter, raisonner subtilement. Cela est subtilement imaginé.

SUBTILISATION. s. f.

SUBTILISATION. s. f. T. de Chimie. Action de subtiliser certains liquides par la chaleur du feu. La subtilisation des essences, des liqueurs. Il est vieux.

SUBTILISER. v. a.

SUBTILISER. v. a. Rendre subtil, délié, pénétrant. Le vin subtilise les esprits. Cela subtilise le sang. Subtiliser une substance.

Il signifie familièrement, Attraper, tromper subtilement. Si vous n' y prenez garde, il vous subtilisera. Ce sens et le précédent vieillissent.

Il est aussi neutre, et signifie, Raffiner, chercher beaucoup de finesse dans une question dans une affaire. On s' éloigne quelquefois de la vérité à force de subtiliser. Il ne faut pas tant subtiliser dans les affaires.

SUBTILISÉ, ÉE. participe

SUBTILISÉ, ÉE. participe

SUBTILITÉ. s. f.

SUBTILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est subtil, ou De celui qui est subtil. La subtilité des atomes, des parties de la matière. La subtilité de l' air. La subtilité du poison. La subtilité des sens. Subtilité d' esprit. La subtilité d' un escamoteur, d' un voleur. Subtilité de main. Il a fait ce tour avec une grande subtilité. Trop de subtilité dans les affaires ne sert quelquefois qu' à les gâter. La subtilité en affaires est bien voisine de la friponnerie. Il argumente, il discute, il raisonne avec beaucoup de subtilité. La finesse de cet écrivain dégénère quelquefois en subtilité.

Il se dit quelquefois, surtout au pluriel, Des ruses qu' une personne emploie dans les affaires; et plus ordinairement Des raisonnements, des distinctions qui sont trop subtiles et qui échappent à l' intelligence. Je ne suis point la dupe de ses subtilités. De pareilles subtilités sont indignes de lui. La plupart des distinctions de l' École ne sont que des subtilités, que de vaines subtilités.

SUBULÉ, ÉE. adj.

SUBULÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Qui se termine insensiblement en pointe, comme une alêne. Feuilles subulées.

SUBURBICAIRE. adj.des deux genres

SUBURBICAIRE. adj.des deux genres Il se dit Des provinces d' Italie qui composent le diocèse de Rome, et Des églises établies dans ces provinces. Provinces suburbicaires. Église suburbicaire. Les évêques suburbicaires.

SUBVENIR. v. n.

SUBVENIR. v. n. (Il s' emploie avec la préposition à, et se conjugue comme Venir, avec cette différence que, dans les temps composés il prend l' auxiliaire Avoir, et non l' auxiliaire Être.) Secourir, soulager. Il faut subvenir charitablement aux misérables. Subvenir à quelqu' un dans ses besoins.

Il se dit plus ordinairement en parlant Des choses, et signifie, Pourvoir, suffire. On ne peut pas subvenir à tout. Comment voulez-vous que je subvienne à tant de dépenses? Subvenir aux pressantes nécessités de l' État, aux besoins des malheureux. On a subvenu à ses besoins.

SUBVENTION. s. f.

SUBVENTION. s. f. Secours d' argent, espèce de subside accordé ou exigé pour subvenir dans un cas pressant à une dépense imprévue de l' État. Subvention de guerre. La subvention demandée à cette province fut accordée sur-le-champ.

Il se dit aussi Des fonds que le gouvernement accorde pour soutenir une entreprise. Ce théâtre vient d' obtenir une subvention. Ce journal recevait une subvention. Subvention annuelle.

SUBVERSIF, IVE. adj.

SUBVERSIF, IVE. adj. Qui renverse, qui détruit. Il n' est d' usage qu' au figuré. Principe subversif. Doctrine subversive de toute morale.

SUBVERSION. s. f.

SUBVERSION. s. f. Renversement. Il n' est d' usage qu' au figuré. Cela causa l' entière subversion de cet État. L' esprit de parti amène la subversion de tous les principes.

SUBVERTIR. v. a.

SUBVERTIR. v. a. Renverser. Il n' est d' usage qu' au figuré. Subvertir les lois, la constitution de l' État. Subvertir les principes de la morale. Subvertir la foi. Il est moins usité que ses dérivés.

SUBVERTI, IE. participe

SUBVERTI, IE. participe

SUC. s. m.

SUC. s. m. Liqueur qui s' exprime de la viande, des plantes, des herbes, des légumes, des fleurs, etc., et qui contient ce qu' elles ont de plus substantiel. Le suc de ce fruit est acide. Le suc de l' absinthe est amer. Tirer, exprimer le suc d' une herbe, d' un fruit. Il y a bien du suc dans cette viande; elle a bien du suc. Un suc nourrissant. Il n' en prend, il n' en avale que le suc. Vous en sucerez le suc.

Il se dit aussi de Certaines liqueurs qui se trouvent dans le corps des animaux, ou dans la terre. Les sucs qui sont sécrétés dans l' estomac servent à la digestion. Le suc nourricier. Le suc gastrique. Le suc pancréatique. Les sucs de la terre. Suc lapidifique.

Il se dit quelquefois figurément de Ce qu' il y a de bon, de substantiel dans un livre. Il a bien profité de la lecture de ce livre, il en a tiré, il en a pris tout le suc.

SUCCÉDANÉ, ÉE. adj.

SUCCÉDANÉ, ÉE. adj. T. de Médec. Il se dit Des médicaments qu' on peut substituer à d' autres, parce qu' ils ont les mêmes propriétés. On l' emploie aussi comme substantif, au masculin. Un bon succédané. Les succédanés.

SUCCÉDER. v. n.

SUCCÉDER. v. n. qui s' emploie avec la préposition à. Venir après, prendre la place de. La nuit succède au jour. Le jour succède à la nuit. Le jour et la nuit se succèdent l' un à l' autre, succèdent l' un à l' autre. Les saisons succèdent, se succèdent les unes aux autres. L' ennui succède souvent aux plaisirs bruyants. Les événements se succèdent, s' étaient succédé avec rapidité. Les générations d' hommes, d' animaux, de plantes, se succèdent sans interruption.

Succéder à quelqu' un, Posséder après lui une charge, un emploi, une dignité, etc. Un tel a succédé à un tel dans son emploi. Il lui a succédé dans la charge de chancelier, de premier président. Ils se sont succédé de père en fils dans cette charge.

Succéder à un royaume, succéder à l' empire, succéder à la couronne, Parvenir à la dignité royale, à l' empire, à la couronne, après un autre. On dit à peu près dans le même sens, Succéder au crédit, à la faveur, aux honneurs de quelqu' un.

SUCCÉDER

SUCCÉDER signifie aussi, Recueillir l' héritage d' une personne par droit de parenté. Les enfants succèdent au père. Succéder ab intestat. Il lui a succédé dans tous ses biens.

Être habile à succéder, Être capable de succéder, être propre à succéder.

Fig. et fam., Être habile à succéder, Être vif et alerte pour ses intérêts.

SUCCÉDER

SUCCÉDER signifie aussi, Réussir, avoir une heureuse issue. Tout ce qu' il entreprend lui succède. Tout lui succède à souhait. Tout succède à ses voeux.

SUCCÈS. s. m.

SUCCÈS. s. m. Ce qui arrive à quelqu' un de conforme ou de contraire au but qu' il se proposait dans une affaire, dans une entreprise, dans un travail. Bon, heureux, avantageux succès. Malheureux succès. Succès inattendu, inespéré. Les grands succès, les glorieux succès de nos armes. Cette entreprise a eu tout le succès qu' on désirait. Je désespère du succès de cette affaire. Le succès de cette affaire est douteux. Son expérience a eu un plein succès. Tout dépend du succès qu' elle aura, du bon ou du mauvais succès qu' elle aura. Cet ouvrage a obtenu un succès durable.

SUCCÈS

SUCCÈS employé absolument, se prend toujours en bonne part. Le succès de ses armes. Prêcher avec succès. Avoir du succès. Mériter, obtenir du succès dans les lettres, au théâtre. Le succès a couronné ses efforts. Ce livre a eu du succès, n' a point eu de succès.

Succès de circonstance, Succès dû presque entièrement aux circonstances pour lesquelles l' ouvrage qui l' obtient a été fait. C' est un petit auteur qui n' a jamais eu que des succès de circonstance. --- Succès du moment, Succès passager, qu' on doit surtout à la disposition où se trouvent les esprits dans le moment où on l' obtient. Il faut dédaigner les succès du moment.

Succès d' estime, Succès sans éclat, qu' obtient un ouvrage estimable, mais dépourvu de grandes beautés. Succès de vogue, Succès bruyant qui n' est pas toujours une garantie du mérite d' un ouvrage. On dit, dans un sens analogue, Succès d' enthousiasme, et Succès fou. Le nouvel opéra a un succès fou.

SUCCESSEUR. s. m.

SUCCESSEUR. s. m. Celui qui succède et entre à la place d' un autre dans ses biens, dans une dignité, dans une charge, dans un emploi. Successeur légitime. Le successeur au pontificat. Un digne, un indigne successeur. Les successeurs abolissent souvent les actes de leurs prédécesseurs. Il désigna, il nomma son successeur à l' empire. Il n' eut point de successeur. Se donner un successeur.

SUCCESSIBILITÉ. s. f.

SUCCESSIBILITÉ. s. f. T. de Jurispr. et de Droit politique. Droit de succéder. L' ordre de successibilité au trône.

SUCCESSIBLE. adj.des deux genres

SUCCESSIBLE. adj.des deux genres T. de Jurispr. Qui est ou qui rend habile à succéder. À défaut de parents au degré successible dans une ligne, les parents de l' autre ligne succèdent pour le tout.

SUCCESSIF, IVE. adj.

SUCCESSIF, IVE. adj. Il se dit De certaines choses dont les parties n' existent point ensemble, mais se succèdent les unes aux autres sans interruption. Mouvement successif. Progrès successif. L' ordre successif des nuits et des jours.

Il se dit également De certaines choses qui se suivent de près, qui arrivent à peu d' intervalle l' une de l' autre. Cette place ne fut emportée qu' après plusieurs attaques successives. Des découvertes successives. Des guerres successives.

En Jurispr., Droits successifs, Les droits qu' on a à une succession, à un héritage.

SUCCESSION. s. f.

SUCCESSION. s. f. Suite, série de personnes ou de choses qui se succèdent les unes aux autres sans interruption, ou à peu d' intervalle l' une de l' autre. Dans cette maison souveraine, il y a une succession de princes de mâle en mâle, non interrompue depuis plusieurs siècles. Il y a eu dans cette place une succession de gens de mérite. La succession des êtres. Une succession d' idées. Une succession de sons, d' accords. La succession des jours et des nuits. La vie est une succession de biens et de maux. Tout ce règne fut une succession de fautes. Il n' est rien arrivé de semblable dans toute la succession des temps, dans toute la succession des siècles.

Par succession de temps, Par une longue suite de temps. Par succession de temps, cet usage s' est converti en loi.

SUCCESSION

SUCCESSION signifie aussi, Hérédité, les biens, les effets qu' une personne laisse en mourant. Grande, riche succession. Succession endettée, embrouillée, onéreuse, chargée de beaucoup de dettes. Curateur à la succession vacante. Les effets d' une succession. Il lui est échu deux successions en un an. Renoncer à une succession. Accepter, recueillir, partager une succession. Venir à la succession de quelqu' un. L' ouverture, le partage de la succession.

Il se dit aussi de La manière dont se fait la transmission des hérédités. Succession directe. Succession collatérale. Succession bénéficiaire ou sous bénéfice d' inventaire. Succession ab intestat. Succession testamentaire. Droits de succession à la couronne.

SUCCESSIVEMENT. adv.

SUCCESSIVEMENT. adv. L' un après l' autre. Toutes ces choses arrivèrent successivement.

SUCCIN. s. m.

SUCCIN. s. m. C' est la même chose que l' ambre jaune. Huile de succin.

SUCCINCT, INCTE. adj.

SUCCINCT, INCTE. adj. Court, bref. Il est opposé à Prolixe, et ne se dit proprement que Du discours. Un discours succinct. Une relation succincte.

Il se dit aussi Des personnes, par rapport au discours. Cet homme est succinct dans ses réponses. Je serai succinct.

Fig. et par plaisanterie, Un repas succinct, Un repas léger; un repas où il y a peu à manger.

SUCCINCTEMENT. adv.

SUCCINCTEMENT. adv. D' une manière succincte, en peu de mots. Il nous conta succinctement ses raisons. Je vous dirai la chose le plus succinctement que je pourrai.

Fig. et fam., Déjeuner, dîner, souper succinctement, Déjeuner, dîner, souper légèrement.

SUCCION. s. f.

SUCCION. s. f. T. didactique. Action de sucer. Il y a des plaies qu' on guérit par la succion. Force de succion.

SUCCOMBER. v. n.

SUCCOMBER. v. n. Être accablé sous un fardeau que l' on porte. Ce crocheteur succombait sous le poids. Succomber sous le faix. Ce mulet est trop chargé, il succombera sous le poids.

Il s' emploie figurément, et signifie, Ne pouvoir résister, être vaincu, céder. Succomber sous le faix, sous le poids des affaires. Succomber sous le travail. Succomber sous les efforts de ses ennemis, sous ses ennemis. Cette place, attaquée par terre et par mer, ne tarda pas à succomber. Succomber à la fatigue. Succomber à la douleur. Succomber à la tentation, au mauvais exemple. La tentation était trop forte, il y succomba, il succomba.

Il signifie quelquefois absolument, Mourir, périr. Le malade a succombé. Tous ceux qui succombèrent dans cette déroute. Il succomba dans cette épidémie, lors de cette épidémie.

SUCCOMBER

SUCCOMBER signifie encore figurément, Avoir du désavantage en quelque chose qu' on entreprend contre quelqu' un. Vous attaquez un homme trop puissant, vous succomberez, il vous fera succomber. Il avait entrepris un mauvais procès, aussi a-t-il succombé. N' entreprenez pas cette affaire-là, vous y succomberiez. Les entreprises où il a succombé.

SUCCUBE. s. m.

SUCCUBE. s. m. Démon qui, suivant l' opinion populaire, prend la forme d' une femme, pour avoir commerce avec un homme.

SUCCULENT, ENTE. adj.

SUCCULENT, ENTE. adj. Qui a beaucoup de suc, et qui est fort nourrissant. Il ne se dit que Des aliments. Viande succulente. Bouillon succulent. Potage succulent. Nourriture succulente.

SUCCURSALE. adj. f.

SUCCURSALE. adj. f. Il est usité surtout dans cette dénomination, Église succursale, Église qui supplée à l' insuffisance de l' église paroissiale. Ce n' est pas une paroisse, ce n' est qu' une église succursale.

Il s' emploie aussi substantivement. Une succursale. Le desservant de la succursale.

Il se dit quelquefois, par extension, d' Un établissement subordonné à un autre, et créé dans le même but. Cet hôpital a une succursale. On a établi une succursale de la caisse d' épargne dans tel quartier. Les succursales de la maison d' éducation de Saint-Denis, établie pour les filles des membres de la Légion d' honneur.

SUCCURSALISTE. s. m.

SUCCURSALISTE. s. m. Desservant d' une succursale.

SUCEMENT. s. m.

SUCEMENT. s. m. Action de sucer.

SUCER. v. a.

SUCER. v. a. Tirer quelque liqueur, quelque suc avec les lèvres et à l' aide de l' aspiration. Il se dit également en parlant De la liqueur qu' on attire, et Du corps dont on attire la liqueur. Sucer un os, la moelle d' un os. Les loups sucent le sang des brebis. La belette suce le sang des pigeons. Faire sucer une plaie par quelqu' un. On applique des sangsues, afin qu' elles sucent le sang. Les abeilles sucent les fleurs. L' enfant suce le lait, suce le sein de sa nourrice. Sucer un morceau de sucre d' orge. Sucer une orange.

Fig., Sucer avec le lait une doctrine, une opinion, un sentiment, Être de bonne heure imbu d' une doctrine, d' une opinion bonne ou mauvaise, d' un sentiment. Ce sont des principes qu' il a sucés avec le lait. Il a sucé la vertu, la piété avec le lait. C' est une aversion de famille qu' il a sucée avec le lait. On dit de même, Sucer le lait de la doctrine évangélique, des saines doctrines, etc.

SUCER

SUCER signifie figurément et familièrement, Tirer peu à peu le bien, l' argent d' une personne. Il a des gens d' affaires, des solliciteurs qui le sucent. C' est une vraie sangsue qui le suce jusqu' aux os, jusqu' à la moelle des os. Il vous sucera jusqu' au dernier sou.

SUCÉ, ÉE. participe

SUCÉ, ÉE. participe

SUCEUR. s. m.

SUCEUR. s. m. Celui qui suce. Il se disait particulièrement de Certaines personnes qui suçaient les plaies pour les guérir.

Il se dit, en termes d' Histoire naturelle, de Certains insectes qui sont pourvus d' une espèce d' organe appelé Suçoir.

SUÇOIR. s. m.

SUÇOIR. s. m. T. d' Hist. nat. Organe qui sert à sucer. La cigale, la punaise, ont un suçoir.

SUÇON. s. m.

SUÇON. s. m. Espèce d' élevure qu' on fait à la peau en la suçant fortement. Faire un suçon.

SUÇOTER. v. a.

SUÇOTER. v. a. Sucer plusieurs fois et à plusieurs reprises. Il est familier.

SUÇOTÉ, ÉE. participe

SUÇOTÉ, ÉE. participe

SUCRE. s. m.

SUCRE. s. m. Suc très-doux, qui se tire de plusieurs végétaux, principalement d' une espèce de graminée appelée Canne à sucre, et qui s' épaissit, se durcit, se cristallise par le moyen du feu. Sucre de canne. Sucre de betterave, de raisin, de pomme de terre, d' érable, etc. Moulin à sucre. Faire du sucre. Épurer, raffiner le sucre. Sucre fort blanc. Pain de sucre. Les pains de sucre sont de forme conique. Une livre de sucre. Piler, râper, égruger du sucre. Casser du sucre. Sucre en poudre. Morceau de sucre. Ce navire a apporté tant de boucauts de sucre. Rôtie au sucre. Faire fondre du sucre. Des petits pois au sucre.

Sucre brut, Le sucre qui, ayant été cuit, n' est pas encore raffiné. Sucre raffiné, Le sucre brut qu' on a blanchi par le raffinage. Sucre royal, Le sucre qui a été raffiné deux fois.

Sucre candi, Sucre cristallisé. Sucre de pomme, Sucre préparé avec du jus de pomme. Sucre d' orge, Espèce de pâte jaunâtre, transparente et solide, faite avec du sucre et de l' eau d' orge, et dont on se sert pour le rhume. Sucre tors, Pâte faite de sucre et de jus de réglisse, à laquelle on donne la forme de petits bâtons tordus, et dont on se sert pour la même incommodité. Sucre rosat, Sucre blanc cuit dans de l' eau rose et réduit en tablettes.

Confitures à mi-sucre, Confitures où l' on ne met que la moitié du sucre qu' on a coutume de mettre dans les autres.

Fig. et fam., Cet homme est tout sucre et tout miel, Il est fort doucereux.

Fam., En pain de sucre, En forme de cône. Une montagne en pain de sucre. Un chapeau en pain de sucre.

SUCRER. v. a.

SUCRER. v. a. Mettre du sucre en masse ou en poudre dans quelque chose. Sucrer du café. Sucrer des fraises. Sucrer des confitures.

SUCRÉ, ÉE. participe

SUCRÉ, ÉE. participe Un verre d' eau sucrée. Ces confitures sont trop sucrées.

Il se dit adjectivement Des fruits, des légumes qui sont fort doux, qui ont le goût du sucre. Ces poires sont sucrées. Melons sucrés. Pois sucrés.

Prov. et fig., Faire la sucrée, se dit D' une femme qui par des manières affectées fait la modeste, l' innocente, la scrupuleuse. On dit de même, Un air sucré.

SUCRERIE. s. f.

SUCRERIE. s. f. Lieu destiné pour faire le sucre. Il y a tant de sucreries dans l' île de la Martinique.

Il signifie aussi, Le lieu où on le raffine. Il y a une belle sucrerie dans ce faubourg. Le mot de Raffinerie est plus usité.

SUCRERIE

SUCRERIE se dit encore de Certaines choses où il entre beaucoup de sucre, comme dragées, confitures, tourtes, massepains, etc.; et, en ce sens, il n' est guère d' usage qu' au pluriel. Je n' aime point les sucreries. Il a les dents gâtées pour avoir mangé trop de sucreries.

SUCRIER. s. m.

SUCRIER. s. m. Pièce de vaisselle dans laquelle on met du sucre en poudre ou en morceaux. Sucrier d' argent. Sucrier de vermeil. Sucrier de porcelaine, de cristal, etc.

SUCRIN. adj. m.

SUCRIN. adj. m. Qui a le goût de sucre. Il ne se dit guère qu' en parlant Des melons. Melon sucrin.

SUD. s. m.

SUD. s. m. (On prononce le D.) Le midi , la partie du monde opposée au nord, au septentrion. Le vaisseau courut tant de degrés vers le sud. Naviguer du côté du sud. Orléans est au sud de Paris. Le vent est au sud, vient du sud. Le vent du sud, de sud. La mer du Sud. L' Amérique du Sud.

Adjectiv., Le pôle sud, Le pôle antarctique ou austral. Degrés de latitude sud, Ceux qui vont de l' équateur à ce pôle.

En termes de Marine, Faire le sud, Faire route vers le sud.

SUD

SUD employé absolument, signifie, Le vent du sud. Le sud est bon pour passer de France en Angleterre. Le sud souffle depuis longtemps. On dit adjectivement, Le vent est sud.

SUD-EST. s. m.

SUD-EST. s. m. La partie du monde qui est entre le sud et l' est. Cette ville est au sud-est de Paris. Le vent vient du sud-est. Le vent du sud-est, de sud-est.

Il signifie aussi, Le vent qui tient le milieu entre le sud et l' est. On dit quelquefois adjectivement, Le vent est sud-est.

Sud-sud-est, Le vent qui tient le milieu entre le sud et le sud-est.

SUDORIFÈRE et plus communément SUDORIFIQUE. adj. des deux genres

SUDORIFÈRE et plus communément SUDORIFIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui provoque la sueur. Poudres sudorifiques.

Il est aussi substantif. On lui a donné un sudorifique. Prendre des sudorifiques.

SUD-OUEST. s. m.

SUD-OUEST. s. m. La partie du monde qui est entre le sud et l' ouest. La ville de Tours est au sud-ouest de Paris. Le vent souffle du sud-ouest, est au sud-ouest. Le vent du sud-ouest, de sud-ouest.

Il se dit aussi Du vent qui tient le milieu entre le sud et l' ouest. Le sud-ouest est ordinairement chaud et pluvieux. On dit quelquefois adjectivement, Le vent est sud-ouest.

Sud-sud-ouest, Le vent qui tient le milieu entre le sud et le sud-ouest.

SUÉE. s. f.

SUÉE. s. f. Inquiétude subite et mêlée de crainte. On leur donna une terrible suée. Il eut une rude suée. Il est populaire.

SUER. v. n.

SUER. v. n. Rendre par les pores une humeur aqueuse. Suer à grosses gouttes. Suer de faiblesse. Suer pour s' être trop échauffé. Se faire suer. Suer de la tête, du visage, de tout le corps. Les mains lui suent. S' il sue beaucoup, il guérira. Suer d' ahan. Voyez AHAN.

Il s' emploie quelquefois activement. Suer du sang, Rendre du sang par les pores. Fig. et fam., Cet homme sue de l' encre, de l' huile, Sa sueur a quelque chose de noir, de gluant, d' huileux.

Fig. et fam., Suer sang et eau, Faire de grands efforts, se donner une grande peine pour quelque chose. Il a fallu suer sang et eau pour le réduire à la raison.

SUER neutre

SUER neutre signifie aussi, figurément, Travailler beaucoup, se donner beaucoup de peine pour venir à bout de quelque chose. J' ai bien sué pour cette affaire. Il m' a bien fait suer. Il a bien sué sur cet ouvrage.

Fig. et fam., C' est un homme qui fait suer, se dit D' un homme dont la conversation est pesante et importune.

SUER

SUER se dit, par extension, en parlant De l' humidité qui sort de certaines choses, ou qui s' attache à leur superficie. Les murailles suent pendant le dégel. Couvrir des marrons bouillis pour les faire suer. Le blé sue, les foins suent jusqu' à ce que toute l' humidité qu' ils renferment soit évaporée.

SUÉ, ÉE. participe

SUÉ, ÉE. participe

SUETTE. s. f.

SUETTE. s. f. T. de Médec. Nom sous lequel on désigne deux affections qui ont pour symptôme principal des sueurs abondantes: l' une, très-grave, ravagea l' Europe au XVe siècle; l' autre, beaucoup plus légère, s' est montrée plusieurs fois en Picardie d' une manière épidémique.

SUEUR. s. f.

SUEUR. s. f. Humeur aqueuse qui sort par les pores de la peau. Sueur abondante. Sueur copieuse. Sueur aigre. Sueur fétide. Sueur rentrée. Une sueur froide. La sueur de la mort. La sueur me vint au front. La sueur lui coulait sur le visage, inondait son visage. Il était tout en sueur, tout dégouttant de sueur.

Il se dit aussi de La sortie de cette humeur. Cela provoque la sueur. Craignez d' arrêter la sueur. Il lui prit une petite sueur. Il lui prend des sueurs de temps en temps. Son mal s' en ira par les sueurs.

Prov., Gagner sa vie, gagner son pain, manger son pain à la sueur de son corps, à la sueur de son front, En travaillant beaucoup, en se donnant beaucoup de peine. Ce sont de pauvres gens qui gagnent leur vie à la sueur de leur corps. Dieu, après le péché d' Adam, lui dit qu' il mangerait son pain à la sueur de son front.

SUEURS

SUEURS se dit figurément, au pluriel, Des peines qu' on s' est données pour réussir à quelque chose. Après bien des fatigues et des sueurs, il est venu à bout de son entreprise. Une terre fécondée par les sueurs de l' homme.

SUFFÈTES. s. m. pl.

SUFFÈTES. s. m. pl. T. d' Antiq. Nom que portaient à Carthage les premiers magistrats de la république, qui étaient annuels, comme les consuls de Rome.

SUFFIRE. v. n.

SUFFIRE. v. n. (Je suffis, tu suffis, il suffit; nous suffisons, vous suffisez, ils suffisent. Je suffisais. J' ai suffi. Je suffirai. Je suffirais. Suffis, suffisez. Que je suffise.)Pouvoir fournir, pouvoir subvenir, pouvoir satisfaire à quelque chose. Quand il se dit Des choses, il signifie, qu' Elles sont de la qualité ou dans la quantité nécessaire; et quand il se dit Des personnes, il signifie qu' Elles ont les talents et les moyens nécessaires pour faire ce qu' elles se proposent, ou ce qu' on exige d' elles. Cent écus par an lui suffisent pour sa subsistance. Cette somme ne suffit pas pour payer vos dettes. S' il perd ce procès, tout son bien n' y suffira pas. Peu de bien suffit au sage. Cinq cents francs ne peuvent suffire pour toutes ces emplettes. La dépense est trop grande, il n' y peut pas suffire. Ce domestique ne saurait suffire à servir tant de personnes. On ne peut pas suffire à tout. Il est trop accablé d' affaires, il ne peut pas suffire à toutes. Il ne peut pas suffire aux questions de tout le monde. La plus légère contrariété suffit pour l' irriter. Une légère fatigue suffirait pour le rendre malade. Cette espérance suffit pour le rendre heureux.

Fam., Cela me suffit, cela suffit, et simplement, Suffit, Voilà qui est bien, c' est assez, n' en parlons plus.

Prov., À chaque jour suffit sa peine, Il ne faut pas se tourmenter inutilement sur l' avenir, se faire des chagrins d' avance.

Se suffire à soi-même, Trouver en soi les moyens de satisfaire à ses besoins, de se procurer du bonheur. Il faut savoir se suffire à soi-même.

SUFFIRE

SUFFIRE s' emploie souvent impersonnellement. Il suffit de tant de blé pour tant d' hommes. Qu' il vous suffise que je l' aie voulu. Il suffit de vous dire... Vous êtes content, il suffit. Il suffit d' un calomniateur pour perdre un honnête homme.

SUFFISAMMENT. adv.

SUFFISAMMENT. adv. Assez. Il a du bien suffisamment pour vivre. Il a suffisamment de bien pour vivre d' une manière agréable. Il y a du monde suffisamment. Il y a suffisamment de monde. Ce fermier n' aura pas de blé suffisamment pour vivre et pour semer. Être suffisamment pourvu. Il est suffisamment informé de cette affaire-là. Je l' en ai suffisamment instruit.

SUFFISANCE. s. f.

SUFFISANCE. s. f. Ce qui suffit, ce qui est assez. Avoir suffisance de blé, de vivres, etc. Vous êtes le maître, prenez-en votre suffisance. Il ne souhaite pas plus de bien, il en a sa suffisance. Il a sa suffisance de bien, il n' en souhaite point davantage. Il est ordinairement familier.

Prov., Qui n' a suffisance n' a rien, Quelques biens que possède un homme. s' il ne sait pas s' en contenter, il est aussi malheureux que s' il n' avait rien.

SUFFISANCE

SUFFISANCE signifie aussi, Capacité, aptitude pour quelque emploi. Le roi étant informé de sa capacité et suffisance. Il est vieux, et ne s' employait guère que dans le style de Chancellerie.

Il signifie encore, Vanité sotte, présomption impertinente. N' êtes-vous pas choque de la suffisance de cet homme-là? Il a une suffisance insupportable, une sotte suffisance. Il est plein de suffisance. Un air de suffisance.

À SUFFISANCE, EN SUFFISANCE. loc. adverbiales et familières

À SUFFISANCE, EN SUFFISANCE. loc. adverbiales et familières Suffisamment, assez. Il y a eu cette année du blé et du vin en suffisance.

SUFFISANT, ANTE. adj.

SUFFISANT, ANTE. adj. Qui suffit. Cent hommes sont suffisants pour défendre ce château. Tant d' argent, tant de setiers de blé seront suffisants pour faire subsister la garnison pendant six mois. Cette somme est suffisante. Cette grange est suffisante pour contenir tant de milliers de gerbes. Il est suffisant pour payer. Bonne et suffisante caution. En Théologie, La grâce suffisante.

SUFFISANT

SUFFISANT signifie aussi, Orgueilleux, vain, présomptueux. Je vous trouve bien suffisant, bien suffisante. Le suffisant personnage! Qu' il est suffisant! Il a l' air suffisant. Une mine suffisante. Un ton suffisant.

Il s' emploie substantivement dans le même sens. C' est un suffisant, une suffisante. Faire le suffisant.

SUFFOCANT, ANTE. adj.

SUFFOCANT, ANTE. adj. Qui suffoque, qui fait perdre ou gêne la respiration. Catarrhe suffocant. Vapeur suffocante. Chaleur suffocante.

SUFFOCATION. s. f.

SUFFOCATION. s. f. Étouffement, perte de respiration, ou grande difficulté de respirer. Si ce catarrhe lui tombe sur la poitrine, la suffocation est à craindre.

SUFFOQUER. v. a.

SUFFOQUER. v. a. Étouffer, faire perdre la respiration. Il se dit ordinairement Du manque de respiration qui arrive par quelque cause intérieure, ou par l' effet de quelque vapeur nuisible. Une esquinancie, un catarrhe l' a suffoqué. La douleur le suffoquait, et lui ôtait la parole. Les larmes, les sanglots la suffoquent. Être suffoqué par la vapeur du soufre. On l' emploie quelquefois absolument. Il fait un air brûlant qui suffoque.

Fig. et fam., Cela suffoque, se dit D' un récit, d' un événement qui excite le trouble et l' indignation.

SUFFOQUER

SUFFOQUER est quelquefois neutre, et signifie, Perdre la respiration. Il est près de suffoquer. Il va suffoquer. Je suffoque.

Fam. et par exagérat., Si vous ne le laissez parler, il va suffoquer, se dit en parlant D' un homme qui a une extrême envie de parler.

Suffoquer de colère, d' indignation, Être animé d' une vive colère, d' une vive indignation que l' on renferme avec effort au dedans de soi.

SUFFOQUÉ, ÉE. participe

SUFFOQUÉ, ÉE. participe J' en suis tout suffoqué.

Viandes suffoquées, La chair des bêtes dont on n' a point fait sortir le sang. Par le premier concile de Jérusalem, il est ordonné de s' abstenir des viandes suffoquées.

SUFFRAGANT. adj. m.

SUFFRAGANT. adj. m. Il se dit D' un évêque à l' égard de son métropolitain. Les évêques de Chartres, de Meaux, d' Orléans et de Blois sont suffragants de l' archevêque de Paris.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. L' archevêque de Tours a pour ses suffragants les évêques d' Angers, du Mans, de Nantes, etc. Les suffragants de l' archevêque de Paris sont les évêques de... Appeler du suffragant au métropolitain.

SUFFRAGANT

SUFFRAGANT se dit aussi d' Un évêque qui, n' ayant que le titre d' un évêché in partibus, fait les fonctions épiscopales dans le diocèse d' un autre évêque.

SUFFRAGE. s. m.

SUFFRAGE. s. m. Déclaration qu' on fait de son sentiment, de sa volonté, et qu' on donne, soit de vive voix, soit par écrit ou autrement, à l' occasion d' une élection, d' une délibération. Je lui ai donné, refusé mon suffrage. Il a eu, obtenu, réuni tous les suffrages. Il a été élu à la pluralité des suffrages, à la pluralité absolue des suffrages, à la pluralité relative des suffrages. Envoyer un suffrage par écrit. Donner son suffrage par procuration. Prendre les suffrages. Recueillir les suffrages. Compter les suffrages. Dans cette délibération, les suffrages furent partagés.

Il signifie aussi, Approbation. Cette pièce a mérité, a enlevé les suffrages. J' ambitionne votre suffrage. Je suis heureux si j' obtiens votre suffrage. Le suffrage, les suffrages du public. Ce suffrage est flatteur. On doit être jaloux d' obtenir un pareil suffrage.

SUFFRAGES

SUFFRAGES au pluriel, désigne, en termes de Liturgie catholique, Certaines prières qui se disent dans l' office à la fin de laudes et de vêpres, en certains jours de l' année, pour la commémoration des saints.

Suffrages de l' Église, Les prières que l' Église universelle fait pour les fidèles; et, Suffrages des saints, Les prières que les saints font à Dieu en faveur de ceux qui les invoquent.

Menus suffrages, Certaines oraisons de dévotion particulière. Il se prend toujours ironiquement.

SUFFUMIGATION. s. f.

SUFFUMIGATION. s. f. Il signifie la même chose que Fumigation, et s' emploie particulièrement en Médecine, ou en parlant de certaines cérémonies superstitieuses.

SUFFUSION. s. f.

SUFFUSION. s. f. T. de Médec. Épanchement. Il se dit Du sang et de la bile. Il a vieilli.

SUGGÉRER. v. a.

SUGGÉRER. v. a. (Dans ce mot et le suivant, on prononce le premier G comme gue, et le second comme j.) Mettre, insinuer, faire entrer dans l' esprit de quelqu' un, inspirer à une personne quelque chose, quelque dessein. Suggérer un bon expédient. Suggérer un mauvais dessein. Suggérer une idée, un projet. Je prendrai le parti que la circonstance me suggérera.

Suggérer un testament, Faire faire un testament par adresse, par artifice ou par insinuation, à l' avantage ou au désavantage de quelqu' un.

SUGGÉRÉ, ÉE. participe

SUGGÉRÉ, ÉE. participe

SUGGESTION. s. f.

SUGGESTION. s. f. Instigation. Il ne se dit qu' en mauvaise part. Pernicieuse, dangereuse suggestion. Il a fait telle chose à la suggestion d' un tel. Céder aux suggestions de l' amour-propre. C' est une suggestion du malin esprit. Une suggestion diabolique. Ce testament a été fait par suggestion.

SUICIDE. s. m.

SUICIDE. s. m. Action de celui qui se tue lui-même. Les suicides deviennent fréquents. La religion, la morale, défendent le suicide.

Il se dit aussi de Celui qui se tue lui-même. Autrefois le corps des suicides était traîné sur la claie.

SUIE. s. f.

SUIE. s. f. Matière noire et épaisse que la fumée laisse, et qui s' attache au tuyau de la cheminée ou du poêle. Noir comme suie, comme de la suie. La cheminée est pleine de suie. Un tuyau de poêle engorgé par la suie. On sent ici une odeur de suie. Couleur de suie. C' est un noir de suie.

SUIF. s. m.

SUIF. s. m. La graisse de certains animaux, dont on se sert principalement pour faire de la chandelle. Suif de mouton. Suif de boeuf. Fondre du suif. Chandelle de suif. On tire de ce pays-là de la cire, des suifs, etc. Enduire de suif.

La mèche de cette chandelle n' a pas encore pris suif, Le suif n' est pas encore liquéfié par la flamme, et n' a pas encore monté dans la mèche.

Arbre à suif, Espèce d' arbre de la Chine, dont le fruit a quelques-unes des qualités du suif, et sert à faire des chandelles.

En termes de Marine, Donner un suif à un bâtiment, Enduire sa carène d' un mélange de suif, de brai et de soufre fondus ensemble.

SUIFFER. v. a.

SUIFFER. v. a. Voyez SUIVER.

SUINT. s. m.

SUINT. s. m. Humeur épaisse qui suinte du corps des bêtes à laine. Le suint de la laine des moutons. Laine en suint.

SUINTEMENT. s. m.

SUINTEMENT. s. m. Action de suinter. Le suintement d' une plaie. Le suintement d' une roche, d' une muraille.

SUINTER. v. n.

SUINTER. v. n. Il se dit D' une liqueur, d' une humeur qui sort, qui s' écoule presque imperceptiblement. L' eau suinte à travers ces rochers, à travers ce plafond. Du vin qui suinte entre deux douves. Les sérosités qui suintent de cette plaie; il en suinte des sérosités.

Il se dit également Du vase d' où la liqueur coule, de la plaie, du lieu d' où l' humeur sort. Ce tonneau suinte. Cette plaie est fermée, mais elle suinte encore. Cette muraille suinte.

SUISSE. s. m.

SUISSE. s. m. Nom donné au domestique à qui est confiée la garde de la porte d' une maison, parce qu' autrefois ce domestique était pris ordinairement parmi les Suisses. Le suisse d' un hôtel. Parlez au suisse. Il vieillit: on dit maintenant, Portier ou Concierge.

Le suisse d' une église, Celui qui est chargé de la garde d' une église, et qui précède le clergé dans les processions, etc. La hallebarde, la canne d' un suisse d' église.

SUITE. s. f. coll.

SUITE. s. f. coll. Ceux qui suivent, ceux qui vont après. On laissa passer les trois premiers, et on ferma la porte à toute la suite.

Fam., N' avoir point de suite, N' avoir point d' enfants, ni de proches parents.

SUITE

SUITE signifie aussi, Ceux qui accompagnent quelqu' un par honneur, qui sont autour de lui, devant ou après lui, pour lui faire honneur. Il a une belle suite. Sa suite est brillante, nombreuse. Le prince arriva avec les gentilshommes de sa suite. Une grande suite de courtisans. Il avait toujours plusieurs gentilshommes à sa suite. Ce prince va souvent sans suite et sans escorte.

Carrosses de suite, Les carrosses qui sont chez un prince, chez un ambassadeur, pour l' usage de ses domestiques. Vin de suite, Le vin destiné pour la table des domestiques d' une maison.

SUITE

SUITE signifie quelquefois, Ce qui suit, ce qui est après. Pour bien entendre ce passage, il faut lire la suite. Le commencement de cette histoire m' a ennuyé, on dit que la suite est plus intéressante. Voyons la suite. Attendons la suite.

Il signifie, en parlant De certains ouvrages d' esprit, Continuation, ce qui est ajouté à un ouvrage pour le continuer. La Suite de Don Quichotte. La Suite des Annales de Baronius.

SUITE

SUITE signifie aussi, Série, et se dit surtout en parlant De plusieurs choses arrivées les unes après les autres, soit par enchaînement, soit par simple succession. La vie de cet homme n' a été qu' une suite de disgrâces, de fautes. Cette campagne a été une suite de victoires. Cet ouvrage est le résultat d' une longue suite d' observations. Une suite de pensées, d' images, etc.

La suite des temps, La succession des siècles. La suite d' une affaire, La série des événements, des incidents qui arrivent les uns après les autres dans le cours d' une affaire. J' ai vu toute la suite de cette affaire.

SUITE

SUITE se dit également d' Un certain nombre de choses de même espèce, que l' on range selon l' ordre des temps ou des matières. Une belle suite de médailles, de monnaies, d' estampes, de portraits. Une belle suite de livres d' histoire, d' historiens.

Il se dit aussi d' Un certain nombre de personnes qui ont succédé les unes aux autres. Une longue suite de rois. Une longue suite de magistrats. Une longue suite d' aïeux, d' ancêtres.

SUITE

SUITE se dit, en Mathématiques, de Termes qui se succèdent suivant une loi quelconque. Suite arithmétique, Suite de nombres dont chacun surpasse de la même quantité celui qui précède.

SUITE

SUITE se dit en outre Des événements causés par quelque chose qui a précédé. Ce qui lui arrive est une suite naturelle, nécessaire, inévitable de sa mauvaise conduite. Cette affaire a déjà eu des suites fâcheuses, de fâcheuses suites. Cette querelle peut avoir bien des suites, de funestes suites. Cette découverte eut les suites les plus favorables, les plus avantageuses. Je vous réponds des suites de l' événement. Il n' y a pas d' apparence que cela ait aucune suite. Les suites en sont à craindre. Il faut en prévenir les suites. Il est mort des suites d' une chute. Les suites de cette maladie sont dangereuses. Il avait formé un excellent projet, mais cela n' a point eu de suite. Il avait eu une fort bonne idée, mais il n' y a point donné de suite, il n' y a point donné suite.

Absol., Cela peut avoir des suites, Il en peut arriver quelque chose de fâcheux.

SUITE

SUITE se dit quelquefois Des temps qui suivent une époque déterminée. La suite a fait voir ce qu' on pouvait attendre de leur zèle. Tel est le plan qu' il avait conçu, mais il le réforma beaucoup dans la suite. Il devint par la suite un homme laborieux et réfléchi.

SUITE

SUITE signifie encore, Ordre, liaison. Il n' y a point de suite dans ce discours. Il m' a tenu des propos sans suite. Il y a de la suite dans ses idées, dans ses raisonnements, dans ses réponses.

Fig., Cet homme n' a point de suite dans l' esprit, n' a pas un esprit de suite, n' a pas l' esprit de suite, Il n' est pas capable d' une attention continue, de persévérance. Il n' y a point de suite dans sa conduite, Il y a beaucoup d' inégalité dans sa conduite.

SUITE

SUITE est aussi un terme de Jurisprudence. Les meubles n' ont pas de suite par hypothèque, Il ne peut point y avoir d' hypothèque sur les meubles.

À LA SUITE. loc. prépositive

À LA SUITE. loc. prépositive qui s' emploie dans plusieurs phrases différentes. Être à la suite d' un ambassadeur, L' accompagner, être de son cortége. Être à la suite de la cour, Suivre la cour partout où elle va. Être à la suite du tribunal, Suivre le tribunal pour quelque affaire que l' on y a; et, Être à la suite d' une affaire, La poursuivre, la solliciter. Cette dernière phrase signifie aussi, Être attentif à tout ce qui se passe dans le cours d' une affaire, en observer tous les incidents. Il est depuis dix ans à la suite de cette affaire, personne n' en sait mieux que lui tous les détails.

Absol., Officier à la suite, Officier qui attend son tour pour être mis en activité.

À LA SUITE

À LA SUITE se construit encore avec quelques autres verbes, et signifie, Après. Marcher, entrer à la suite de quelqu' un, Marcher, entrer après lui.

DE SUITE. loc. adv.

DE SUITE. loc. adv. L' un après l' autre, sans interruption. Faites-les marcher de suite. Il ne saurait dire deux mots de suite.

Il se dit encore De l' ordre dans lequel les choses doivent être rangées. Ces livres, ces médailles ne sont point de suite. Mettez-les, rangez-les bien de suite.

TOUT DE SUITE. loc. adv.

TOUT DE SUITE. loc. adv. Sur-le-champ, aussitôt, sans délai. Il faut que les enfants obéissent tout de suite. Il faut boire ce vin tout de suite, parce qu' il n' est pas de garde. Il faut faire ce remède tout de suite, sans quoi il serait trop tard. Quand vous aurez reçu ma lettre, vous le ferez partir tout de suite.

Il signifie aussi, Sans interruption. Il but trois rasades tout de suite. Il a couru vingt postes tout de suite. Dans ce sens, souvent on dit simplement, De suite. Il a couru vingt postes de suite.

PAR SUITE. loc. adverbiale et prépositive

PAR SUITE. loc. adverbiale et prépositive Par une conséquence naturelle, par un résultat nécessaire. On rejeta cet article du projet, et par suite toutes les dispositions qui s' y rapportaient. Par suite des arrangements pris entre eux, vous serez payé.

SUITES. s. f. pl.

SUITES. s. f. pl. T. de Vénerie. Les testicules d' un sanglier; par corruption de Luites, qui est le vrai nom.

SUIVANT, ANTE. adj.

SUIVANT, ANTE. adj. Qui est après, qui va après. Le livre suivant contient l' histoire de... Par les nouvelles suivantes, vous apprendrez que... Le jour suivant il se mit en route. La vente aura lieu mardi prochain et jours suivants. Il en a usé de la sorte pour les raisons suivantes.

Il s' emploie aussi comme substantif, et se dit de Celui, de celle qui suit, qui accompagne, qui escorte une personne. Elle avait de nombreux suivants. On l' invita, lui et tous ses suivants. Cette acception vieillit.

Demoiselle suivante, et substantivement, Suivante, Demoiselle attachée au service d' une grande dame. Suivante n' est plus guère en usage que dans les pièces de théâtre.

Poétiq., Les suivants d' Apollon, Les poëtes, les hommes qui cultivent les lettres.

Prov. et fam., Il n' a ni enfants, ni suivants, se dit D' un homme qui n' a ni enfants, ni parents fort proches.

SUIVANT. préposition

SUIVANT. préposition Selon, conformément à. Suivant votre sentiment. Suivant l' opinion d' Aristote. Suivant Descartes. Suivant ce qu' il me dira.

Il signifie aussi, À proportion de, en raison de. Travailler suivant ses forces. Récompenser, punir suivant le mérite. Il faut se gouverner suivant le temps et le lieu.

SUIVANT QUE. loc. conjonctive

SUIVANT QUE. loc. conjonctive Selon que. Je le récompenserai suivant qu' il m' aura servi.

SUIVER. v. a.

SUIVER. v. a. (Quelques-uns disent, Suiffer.) Enduire de suif. Suiver une cheville avant de l' introduire dans le trou. Suiver la mèche d' un foret. Suiver un navire, un mât de cocagne, etc.

SUIVÉ, ÉE. participe

SUIVÉ, ÉE. participe

SUIVRE. v. a.

SUIVRE. v. a. (Je suis, tu suis, il suit; nous suivons, vous suivez, ils suivent. Je suivais. Je suivis J' ai suivi. Je suivrai. Je suivrais. Suis, suivez. Que je suive. Etc.) Aller, venir après. Il marchait le premier, et les autres le suivaient, Je l' ai suivi longtemps. Allez toujours devant, je vous suis, je vous suivrai. Son train, son bagage le suivait. Suivre de près. Suivre de loin. Je l' ai suivi de rue en rue, de ville en ville. Il me suit partout. Je l' ai fait suivre pour savoir où il allait. Je vous suivrai de fort près. Suivez-moi. Suivre à la piste, à la trace. Suivez pas à pas. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ils se suivaient les uns les autres.

Prov., Qui m' aime me suive, Que celui qui a de l' amitié, de l' attachement pour moi, fasse ce que je ferai, qu' il m' imite, qu' il prenne mon parti, qu' il se déclare pour moi.

Fig., Suivre de l' oeil, des yeux une personne, une chose, Regarder attentivement une personne, une chose qui s' éloigne. Il suivit le vaisseau des yeux aussi longtemps qu' il put le distinguer. Je le suivis longtemps des yeux.

SUIVRE

SUIVRE signifie particulièrement, Aller après pour atteindre, et pour prendre. Suivre un lièvre. Suivre une compagnie de perdreaux. Nous avons suivi ce loup pendant quatre heures. La gendarmerie a suivi les voleurs pendant dix jours.

Il signifie aussi, Observer, épier. Il faut suivre cet homme-là. Il échappe si on ne le suit. Si vous ne le suivez de près, il vous fera quelque sottise. Il faut suivre les jeunes gens sans qu' ils s' en aperçoivent. J' ai suivi sa conduite, je l' ai suivi dans sa conduite, et j' en ai été satisfait. J' ai suivi ses progrès, et j' en ai été surpris. Suivre les événements du siècle où l' on vit. Suivre la génération des idées. J' ai suivi cette affaire, et j' en connais tous les détails.

SUIVRE

SUIVRE signifie encore, Accompagner, escorter, aller avec. Il a suivi ce prince dans tous ses voyages, dans les occasions les plus périlleuses. Il suivit la cour dans tel voyage. Un ami le suivit dans son exil.

SUIVRE

SUIVRE signifie aussi, Aller, continue d' aller dans une direction tracée, ou en prenant quelque objet pour direction. Suivre un chemin, un sentier. Suivre son chemin. Suivre les pas, les traces de quelqu' un. Suivez cette allée d' arbres, suivez cette lumière, elle vous conduira au château. Suivre les bords de la mer. Suivre le cours d' un fleuve. Suivre les côtes d' une île. Le bateau suivait le fil de l' eau, le courant de l' eau. Lorsqu' on dicte, ou lorsqu' on prépare un manuscrit pour l' imprimeur, etc., on se sert quelquefois des expressions En suivant, ou Faites suivre, ou Suivez, qui signifient, Ne faites point d' alinéa et continuez la ligne commencée.

Il a le sens qui précède, dans plusieurs phrases figurées. Suivre le chemin, le sentier de la vertu. Suivre le chemin de la gloire. Suivre les traces de ses ancêtres, les pas de ses devanciers. Suivre le fil de ses idées, le fil d' un raisonnement. Suivre le fil des événements.

Fig. et fam., Suivre sa pointe, Continuer son entreprise.

Suivre une affaire, une entreprise, etc., S' attacher à une affaire, à une entreprise avec persévérance, et ne rien négliger de ce qui peut la faire réussir. Il a vu échouer cette affaire, faute de l' avoir suivie. Je suivrai cette affaire. Suivez votre procès, si vous ne voulez pas le perdre. Il suit son projet, son entreprise avec ardeur. Cet homme ne suit rien. On dit aussi absolument, Quand on a commencé, il faut suivre.

Fig., Suivre le parti de quelqu' un, Être du parti de quelqu' un. Les uns suivaient le parti des Guelfes, les autres celui des Gibelins.

Suivre une doctrine, une opinion, Faire profession d' une doctrine, d' une opinion; et, Suivre Aristote, suivre Platon, suivre Descartes, Être du sentiment d' Aristote, du sentiment de Platon, du sentiment de Descartes.

Suivre une profession, L' exercer. Il suit la profession d' avocat. On dit dans le même sens, Suivre le métier des armes; suivre la carrière des lettres.

Suivre la cour, suivre le barreau, S' attacher à la cour, fréquenter le barreau.

Suivre un prédicateur, Être assidu aux sermons d' un prédicateur; et, Suivre un professeur, Assister régulièrement à ses leçons. On dit dans le même sens, Suivre un cours, des cours; suivre les leçons de tel collége, de tel maître.

Suivre le théâtre, le spectacle, Aller souvent, aller assidûment au spectacle.

Suivre quelqu' un dans un discours, dans un raisonnement, Être attentif à son discours, à son raisonnement, en sorte qu' on n' en perde rien. Cet orateur parle si rapidement, qu' il est difficile de le suivre. Vous étiez distrait, prêtez-moi attention et suivez-moi.

SUIVRE

SUIVRE signifie aussi, S' abandonner à, se laisser conduire par. Suivre son imagination, sa pensée, son idée, sa fantaisie. Suivre ses imaginations. Suivre sa passion, son caprice, son emportement, son inclination, son instinct, etc. Suivre ses goûts, ses penchants.

Il signifie encore, Se conformer à. Suivre la mode, l' usage, les coutumes d' un pays. Suivre les avis, les conseils, l' exemple de quelqu' un. Suivre les bons exemples. Suivre les ordres qu' on a reçus. Suivre le plan qu' on s' est tracé. Suivre une méthode. Suivre la loi. Suivre la règle. Suivre les préceptes de l' Évangile. Suivre l' Évangile. Suivre sa religion, les préceptes de sa religion.

SUIVRE

SUIVRE signifie figurément, Être après, par rapport au temps, au lieu, à la situation, au rang, etc. L' été suit le printemps. L' âge mûr suit la jeunesse. La nuit suit le jour. Vous n' avez vu que le commencement, voyez ce qui suit. La page qui suit.

Prov., Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, La vie est mêlée de biens et de maux.

Ces pages, ces numéros se suivent bien, ne se suivent pas, Ces pages, ces numéros sont ou ne sont pas dans leur ordre naturel. On dit, dans un sens analogue, que Les parties d' un discours se suivent bien, ne se suivent pas, lorsqu' elles ont la liaison convenable, ou qu' elles en manquent.

SUIVRE

SUIVRE se dit figurément et au sens moral D' une chose qui résulte d' une autre, qui en est la conséquence. L' envie suit la prospérité. L' embarras suit les grandeurs. La satiété suit la jouissance. La peine suit le crime. Les plus grands malheurs ont suivi cette faute.

Il s' emploie quelquefois neutralement dans le même sens. L' une de ces propositions ne suit pas toujours de l' autre, ne suit pas nécessairement de l' autre.

Il s' emploie aussi quelquefois impersonnellement dans cette acception. Il suit de ce que vous dites, que je n' avais pas tort. Il ne suit pas de là que vous ayez raison.

SUIVI, IE. participe

SUIVI, IE. participe Ce prédicateur, ce professeur est fort suivi, Il attire un grand nombre d' auditeurs. On dit dans le même sens, Cet acteur est fort suivi, cette pièce de théâtre est fort suivie.

SUIVI

SUIVI se dit quelquefois adjectivement De ce qui est continu, sans interruption. Un travail suivi. Une correspondance suivie. Des relations suivies.

Un discours, un raisonnement, une pièce bien suivie, etc., Un discours, un raisonnement, une pièce, etc., dont toutes les parties ont entre elles l' ordre et la liaison qu' elles doivent avoir.

SUJET, ETTE. adj.

SUJET, ETTE. adj. Soumis, subordonné, qui est dans la dépendance, qui est obligé d' obéir. Nous sommes tous sujets aux lois et aux coutumes du pays où nous vivons. Le fils doit se regarder comme sujet à son père. Je ne veux pas être sujet à ces conditions-là. Être sujet aux ordres de quelqu' un.

Il signifie aussi, Obligé à supporter quelques charges, et à payer certains droits. Tout propriétaire est sujet à l' impôt foncier. Il était sujet au logement des gens de guerre. Il est sujet à tel devoir, à telle rente, à telle redevance, à telle servitude.

Il signifie également, Astreint à quelque nécessité inévitable. Tous les hommes sont sujets à la mort. La nature humaine est sujette à beaucoup d' infirmités.

Être sujet à l' heure, Être obligé de se trouver en quelque endroit, de faire quelque chose à certaine heure précise. On dit dans le même sens, Être sujet au coup de marteau, au coup de cloche; et dans un sens analogue, Être sujet au coup de sonnette.

SUJET

SUJET s' emploie aussi absolument. Ainsi on dit: Ce maître tient ses domestiques fort sujets, Il exige d' eux un service fort assidu; Ce père tient son fils de court et fort sujet, Il ne lui laisse presque aucune liberté; et, Cette femme est fort sujette auprès de son mari, Elle se tient continuellement auprès de lui.

Il se dit de même en parlant D' un emploi, d' un métier qui oblige à une grande assiduité. C' est un emploi, un métier, une place où il faut être extrêmement sujet, où l' on est fort sujet.

SUJET

SUJET signifie encore, Qui a accoutumé de faire quelque chose, qui s' y trouve porté par inclination ou par habitude. Il est sujet à boire, à s' enivrer. Il est sujet à cette faute. On dit de même, Être sujet au vin, sujet aux femmes; être sujet à ses goûts, sujet à ses fantaisies, sujet à ses plaisirs, à ses passions, etc.

SUJET

SUJET signifie aussi, Qui est exposé à éprouver fréquemment de certains accidents. Tout homme est sujet à se tromper. Être sujet à de grandes maladies, sujet à la goutte, à la gravelle, à la migraine, aux vapeurs. Être sujet à tomber du haut mal. Ce pays est sujet aux inondations, aux tremblements de terre. Cette vallée est sujette aux ravines. Ces couleurs sont sujettes à changer.

Cette démarche est sujette à bien des inconvénients, cette entreprise est sujette à bien des difficultés, Il y a des inconvénients à faire cette démarche, il y a bien des difficultés à surmonter pour réussir dans cette entreprise. Ce passage est sujet à plusieurs interprétations différentes, Il est susceptible de différentes interprétations.

Prov., Il est sujet à caution, se dit D' un homme auquel il ne faut pas trop se fier.

SUJET

SUJET est aussi substantif, et signifie, Celui qui est soumis à une autorité qui gouverne, soit qu' il s' agisse d' un roi, d' une république, ou de quelque autre souverain. Il est né sujet du roi. Je ne suis point sa sujette. C' est un prince qui aime ses sujets. Ce prince est le père de ses sujets. En prenant des lettres de naturalité, on devient sujet de l' État où l' on se fait naturaliser. Les sujets de la république de Venise. Les relations du prince au sujet. Les sujets ne sont pas des esclaves.

SUJET. s. m.

SUJET. s. m. Cause, raison, motif. Il vous a querellé sans sujet, pour un sujet fort léger. Vous ne lui en avez point donné sujet. J' ai sujet de me plaindre. À quel sujet avez-vous fait telle chose? Il n' en use pas de cette sorte sans sujet. Il lui a donné des sujets de plainte. Il a plus d' un sujet d' affliction, de douleur, de larmes. Voilà le sujet de leur querelle, de leur rupture. On lui a donné de grands sujets de mortification. Il fut arrêté au sujet de cette querelle. Il a reçu des reproches au sujet de sa conduite. À ce sujet, je vous dirai...

SUJET

SUJET signifie aussi, La matière sur laquelle on compose, sur laquelle on écrit, sur laquelle on parle. Quel est le sujet de son livre? Quel est le sujet de votre conversation? Le sujet de leur conversation, de leur entretien, de leur dispute, était... Un sujet de comédie. Sujet fécond. Sujet stérile. Sujet difficile. Traiter un sujet. Un vieux sujet. Un sujet rebattu, usé. Un sujet neuf, heureux. Manier bien un sujet. Méditer un sujet, sur un sujet. Trouver un sujet de poëme, de tragédie. Il a pris le sujet de sa pièce dans tel ouvrage. Cette anecdote lui a fourni le sujet de sa pièce. On a déjà beaucoup écrit sur ce sujet. Travailler sur un sujet. Épuiser un sujet. Sortir de son sujet. Dominer son sujet. Être au-dessous de son sujet.

Être plein de son sujet, L' avoir bien médité, en être bien instruit, bien pénétré.

Il se dit également en parlant Des arts. Le sujet de ce tableau est l' entrée de Notre-Seigneur dans Jérusalem. Les batailles de Louis XII et de François Ier sont les sujets des bas-reliefs qui sont autour de leurs tombeaux. Sujet de tableau tiré de la Fable, de l' histoire, de l' Écriture sainte.

SUJET

SUJET signifie aussi, L' objet d' une science. Les corps naturels sont le sujet de la physique. Le sujet de la médecine, c' est le corps humain.

Il se dit, en termes de Musique, de L' air sur lequel on fait les parties; et surtout de La phrase qui commence une fugue, et qui lui sert de thème, de motif. Il y a dans une fugue plusieurs reprises du sujet et de la réponse.

Il signifie, en termes de Logique et de Grammaire, Le terme de toute proposition duquel on affirme ou l' on nie quelque chose. Dans cette proposition, Le soleil est grand, Soleil est le sujet, et Grand est l' attribut. Le sujet, le verbe et l' attribut.

SUJET

SUJET se dit en outre d' Une personne, par rapport à sa capacité, à ses talents, ou à ses moeurs. L' homme dont vous parlez n' est pas un sujet capable de remplir cet emploi. C' est un sujet précieux pour une administration. C' est un bon sujet, un grand sujet, un digne sujet. C' est un mauvais sujet, un plat sujet, un pauvre sujet, un mince sujet, un sujet médiocre.

SUJET

SUJET parmi les Anatomistes, se dit d' Un cadavre que l' on dissèque. La difficulté de se procurer des sujets nuit beaucoup, dans ce pays, au progrès des études anatomiques.

En termes de Médec., Ce malade est un bon sujet, un mauvais sujet, Il est d' une bonne ou d' une mauvaise constitution.

SUJET

SUJET en termes de Jardinage, se dit d' Un végétal sur lequel on pose, ou on doit poser une greffe; et particulièrement Des sauvageons qu' on élève en pépinière, pour les transplanter et les greffer. Pour qu' une greffe réussisse, il faut qu' il y ait beaucoup d' analogie entre elle et le sujet. Cette pépinière ne fournit que des sujets faibles et languissants.

SUJÉTION. s. f.

SUJÉTION. s. f. Dépendance, état de ce qui est astreint, de ce qui est obligé à quelque chose, à quelque nécessité. Vivre dans la sujétion. Tenir dans la sujétion. S' affranchir de la sujétion. Demeurer dans la sujétion qu' on doit aux lois. La sujétion aux souverains. Tous les besoins de la vie sont de grandes sujétions. Il est dangereux de se faire certaines habitudes, elles deviennent ensuite des sujétions. Il s' est fait une sujétion de se lever tous les jours à la même heure. Tout état de sujétion est dur par lui-même.

SUJÉTION

SUJÉTION se dit aussi de L' assiduité d' un domestique auprès de son maître, d' une femme auprès de son mari, d' une garde auprès d' un malade, etc. C' est un homme auprès duquel il faut une grande sujétion.

Il se dit également de L' assiduité que demande une charge, un emploi. C' est un emploi d' une grande sujétion.

Il se dit encore de Certaines incommodités et de certaines servitudes auxquelles une maison est sujette. C' est une maison fort incommode, et où il y a de grandes sujétions.

SULFATE. s. m.

SULFATE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels formés par la combinaison de l' acide sulfurique avec différentes bases. Sulfate de chaux. Sulfate de potasse. Sulfate de magnésie. Etc.

SULFITE. s. m.

SULFITE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels formés par la combinaison de l' acide sulfureux avec différentes bases. Sulfite de potasse.

SULFURE. s. m.

SULFURE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des combinaisons du soufre avec les alcalis, les terres et les métaux. Sulfure d' antimoine, de zinc, d' arsenic, etc.

SULFUREUX, EUSE. adj.

SULFUREUX, EUSE. adj. Qui tient de la nature du soufre. Matière sulfureuse. Exhalaisons sulfureuses. Eaux sulfureuses.

En Chimie, Acide sulfureux, Acide dont l' odeur est piquante, et qui se forme par la combustion du soufre dans l' air. C' est à l' acide sulfureux qu' est due l' odeur vive qui se répand, lorsqu' on enflamme des allumettes.

SULFURIQUE. adj.

SULFURIQUE. adj. T. de Chimie. Il se dit De l' acide du soufre le plus oxygéné. L' acide sulfurique est un liquide très-caustique. L' acide sulfurique affaibli par l' eau convertit, au degré de l' ébullition, l' amidon en sucre de raisin. Le bois, plongé dans l' acide sulfurique concentré, se charbonne.

SULTAN. s. m.

SULTAN. s. m. Titre qu' on donne à l' empereur des Turcs. Le sultan Ibrahim. Le sultan Mahmoud. Le palais du sultan, des sultans.

C' est aussi Un titre de dignité qui se donnait à plusieurs autres princes mahométans, et en particulier aux princes tartares. Sultan Galga. Sultan Noradin.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un homme absolu, tyrannique. C' est un sultan. Il se conduit en vrai sultan. Il parle comme un sultan.

SULTAN. s. m.

SULTAN. s. m. Meuble de toilette à l' usage des dames: il consiste en une corbeille recouverte d' une étoffe de soie. Un beau sultan. Un sultan brodé.

SULTANE. s. f.

SULTANE. s. f. Titre qu' on donne aux femmes du Grand Seigneur. La sultane favorite. La sultane reine. La sultane mère ou sultane Validé.

SULTANE. s. f.

SULTANE. s. f. Sorte de vaisseau de guerre turc. Mettre une sultane en mer.

SULTANIN. s. m.

SULTANIN. s. m. Nom d' une monnaie d' or, de Turquie.

SUMAC. s. m.

SUMAC. s. m. T. de Botan. Genre d' arbres et d' arbrisseaux qui comprend un grand nombre d' espèces; les plus remarquables sont: le Sumac des corroyeurs, qui fournit une espèce de tan; le Sumac de Virginie; le Sumac vénéneux, dont le suc est un poison très-actif; et le Sumac au vernis, dont le suc, également vénéneux, sert, chez les Japonais, à vernir les ustensiles de bois.

SUPER. v. n.

SUPER. v. n. T. de Marine. Se boucher. Il s' emploie surtout dans cette phrase, La voie d' eau a supé, L' ouverture s' est bouchée, soit par l' herbe, soit par quelque autre corps que le hasard y a introduit.

SUPERBE. s. f.

SUPERBE. s. f. Orgueil, vaine gloire, présomption, arrogance. L' esprit de superbe. La superbe précipita le démon dans les enfers. La superbe est le premier des sept péchés capitaux. Il n' est guère usité que dans les matières de dévotion, et il a vieilli dans l' usage ordinaire.

SUPERBE. adj.des deux genres

SUPERBE. adj.des deux genres Orgueilleux, arrogant, qui s' estime trop, qui présume trop de lui. C' est un homme fort superbe. Un vainqueur superbe. Dieu se plaît à abaisser les esprits superbes. Il affecte des airs superbes. Tarquin le Superbe.

Il s' emploie quelquefois substantivement dans cette acception. Dieu résiste au superbe.

SUPERBE

SUPERBE s' emploie communément pour exprimer La belle apparence, la grandeur, la magnificence, la richesse, la somptuosité. En ce sens, il se dit Des personnes et des choses. Une femme superbe. Un superbe cavalier. Un cheval superbe. Un superbe coursier. Un superbe château. Une maison superbe. Un arbre superbe. Un parc, un canal superbe. Un local superbe. Entrée superbe. Un superbe appartement. Une superbe architecture. Un superbe tableau. Des bijoux superbes. Une superbe tabatière. Festin superbe. Dîner superbe. Habit superbe. Meubles superbes. Train superbe. C' est un homme superbe en habits, en bâtiments, en équipages, etc. Il fait un temps superbe.

Il se dit quelquefois Des ouvrages d' esprit, dans un sens analogue. Un superbe discours. Un poëme superbe. Une superbe pensée. Un vers superbe.

SUPERBEMENT. adv.

SUPERBEMENT. adv. Orgueilleusement, d' une manière superbe. Plus on lui parle avec soumission, plus il répond superbement. Ce sens vieillit.

Il signifie aussi, Avec magnificence. Il était vêtu superbement. Être superbement meublé.

SUPERCHERIE. s. f.

SUPERCHERIE. s. f. Tromperie, fraude avec finesse. Je me fiais à lui, et il m' a fait une supercherie. User de supercherie. Il n' a eu cela que par supercherie.

SUPERFÉTATION. s. f.

SUPERFÉTATION. s. f. T. de Physiologie. Conception d' un foetus, lorsqu' il y en a déjà un dans la matrice.

Il s' emploie quelquefois figurément, dans le langage ordinaire, en parlant Des ouvrages d' esprit, et il signifie, Rédondance, double emploi de pensée et d' expression. Ce chapitre est entièrement inutile, c' est une superfétation, une véritable superfétation.

SUPERFICIE. s. f.

SUPERFICIE. s. f. T. de Géom. La surface ou l' étendue d' un corps solide, considéré quant à sa longueur et à sa largeur, sans égard à sa profondeur, à son épaisseur. La superficie des corps. La superficie de la terre.

Il signifie en langage ordinaire, La simple surface, l' étendue d' une surface. La superficie d' un champ, d' un jardin. Mesures de superficie.

En termes de Droit, La superficie cède au fonds, La surface du terrain et, en conséquence, tout ce qui est bâti ou planté dessus, appartiennent au propriétaire du fonds.

SUPERFICIE

SUPERFICIE se dit aussi de La surface des corps, considérée comme ayant quelque épaisseur, quelque profondeur. Enlever la superficie d' un corps.

Il se dit figurément, dans plusieurs phrases, en parlant De ceux qui n' ont ou ne prennent qu' une légère connaissance des choses. Cet homme ne connaît que la superficie de beaucoup de choses. Il s' amuse à la superficie. C' est un homme qui n' approfondit rien, il s' arrête à la superficie. Son esprit manque de profondeur, il n' a que de la superficie.

SUPERFICIEL, ELLE. adj.

SUPERFICIEL, ELLE. adj. Qui n' est qu' à la superficie. Cette plaie n' est que superficielle.

Il est plus souvent figuré, et se dit, au sens moral, De ce qui s' arrête à l' extérieur, de ce qui effleure et n' approfondit pas. Il n' a qu' une connaissance superficielle de la chose. Il n' en a qu' une idée, qu' une notion superficielle. Ce n' est là qu' un travail superficiel. Je n' en ai fait qu' un examen très-superficiel. Il n' a jeté sur cette question qu' un coup d' oeil superficiel.

Il se dit également Des personnes. Un homme superficiel. Un esprit superficiel. Un observateur superficiel.

SUPERFICIELLEMENT. adv.

SUPERFICIELLEMENT. adv. D' une manière superficielle. Ce coup ne l' a touché que superficiellement.

Il s' emploie plus souvent au figuré. Il ne sait ces choses que superficiellement. Le sujet n' est traité dans ce livre que bien superficiellement.

SUPERFIN, INE. adj.

SUPERFIN, INE. adj. Terme surtout employé dans le Commerce, pour signifier, Un degré supérieur de finesse dans des choses de même nature. Papier superfin. Liqueur superfine. Teinture superfine. Drap superfin.

Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est du superfin, Cela est très-fin, cela est de la qualité la plus recherchée.

SUPERFLU, UE. adj.

SUPERFLU, UE. adj. Qui est de trop. Ces meubles, ces ornements sont superflus. Ces provisions sont superflues. Dépense superflue, Train superflu.

Il signifie aussi, Inutile. Des paroles superflues. Des raisonnements superflus. Regrets superflus. Soins superflus.

SUPERFLU

SUPERFLU est quelquefois substantif, et signifie, Ce qui est de trop, ce qui est au delà du nécessaire. Les sages ne désirent que le nécessaire, ils se mettent peu en peine du superflu. Loin d' avoir du superflu, c' est à peine s' il a le nécessaire. Le superflu n' a point de bornes. On est obligé de donner le superflu de son bien aux pauvres, de leur donner son superflu.

SUPERFLUITÉ. s. f.

SUPERFLUITÉ. s. f. Abondance vicieuse, ce qui est superflu. La superfluité est condamnable en toutes choses. Éviter la superfluité des paroles dans un discours. Superfluité en habits. À quoi bon cette superfluité? On se fût bien passé de toutes ces superfluités. Il faut retrancher toutes les superfluités.

SUPÉRIEUR, EURE. adj.

SUPÉRIEUR, EURE. adj. Qui est situé au-dessus. Il est opposé à Inférieur. La région supérieure de l' air. L' orifice supérieur de l' estomac. La partie supérieure d' un édifice. Les étages supérieurs.

Il se dit, en termes de Géographie ancienne, Des pays les plus rapprochés de la source du fleuve ou de la rivière qui les traverse. La Germanie supérieure. La Pannonie supérieure.

En Astron., Planètes supérieures, Celles qui sont plus rapprochées du soleil que de la terre.

SUPÉRIEUR

SUPÉRIEUR signifie aussi, Qui est au-dessus d' un autre, qui l' emporte sur les autres pour la condition, la dignité, le mérite, l' autorité, les forces, etc. Les classes supérieures de la société. Les emplois, les grades supérieurs. Officier supérieur. Un génie supérieur. C' est un esprit supérieur à tous les autres. Un esprit d' un ordre supérieur. Un talent supérieur. Supérieur en science, en doctrine, en mérite. Les ennemis nous étaient supérieurs en nombre, en infanterie, nous étaient fort supérieurs. Notre artillerie était supérieure. Puissance, autorité supérieure. Force supérieure. Valeur supérieure. Prix supérieur.

Être supérieur aux événements, aux revers, etc., Avoir un courage à l' épreuve des événements, des revers, etc.

Être supérieur à sa place, Avoir plus de talents que n' en exige la place qu' on occupe.

Cours supérieures, tribunaux supérieurs, Les cours, les tribunaux qui jugent en dernier ressort.

SUPÉRIEUR, EURE. s.

SUPÉRIEUR, EURE. s. Celui, celle qui a autorité sur un autre, qui a le droit de commander à un autre. Il faut obéir à ses supérieurs, nous laisser conduire par nos supérieurs. Les relations de supérieur à inférieur. Il est mon égal, non pas mon supérieur. Supérieur pour le temporel. Supérieur pour le spirituel.

Dans les Couvents, Le supérieur, le père supérieur; la supérieure, la mère supérieure, Celui ou celle qui dirige, qui gouverne un monastère.

SUPÉRIEUREMENT. adv.

SUPÉRIEUREMENT. adv. D' une manière supérieure. Ces deux auteurs ont écrit sur la même matière, mais l' un bien supérieurement à l' autre.

Il s' emploie aussi absolument, et sans qu' il y ait de comparaison exprimée; alors il signifie, Très-bien, parfaitement. Cet homme écrit supérieurement. Il peint, il chante, il danse supérieurement. Il joue supérieurement du violon. Elle touche supérieurement du piano.

SUPÉRIORITÉ. s. f.

SUPÉRIORITÉ. s. f. Prééminence, autorité, élévation, excellence au-dessus des autres. Sa charge lui donne une grande supériorité, lui donne la supériorité sur beaucoup de gens. Il voulait lui faire sentir sa supériorité, la supériorité de son rang, de sa naissance. Supériorité de génie. Supériorité d' esprit. Supériorité de courage, de mérite, de forces. Il a dans son art une supériorité reconnue, incontestable. Il a perdu, il a conservé, il a recouvré sa supériorité. Il a la supériorité sur vous presque en toute chose. Le caractère de supériorité empreint dans toutes ses actions, dans tous ses discours.

Il se dit aussi de L' emploi, de la dignité de supérieur dans un couvent, dans une communauté. Il aspire à la supériorité de cette maison religieuse. Elle est parvenue à la supériorité de...

SUPERLATIF, IVE. adj.

SUPERLATIF, IVE. adj. T. de Gram. Qui exprime la qualité bonne ou mauvaise, portée au plus haut degré. Adjectif, adverbe superlatif. Plusieurs langues ont des terminaisons superlatives.

Il est plus ordinairement substantif, au masculin. Il faut éviter l' abus des superlatifs. Cet adjectif, cet adverbe est au superlatif. En français, le superlatif se forme ordinairement avec les mots Très, Fort, Le plus, Le moins. Illustrissime, Sérénissime, etc., sont des superlatifs empruntés de l' italien, qui les a pris du latin. À l' imitation de ces mots, on fait quelquefois en plaisantant des superlatifs terminés de même: Savantissime, ignorantissime, fourbissime.

Superlatif absolu, Celui qui exprime la qualité portée à un très-haut degré, sans rapport à autre chose ou à autre personne; et, Superlatif relatif, Celui qui exprime la qualité avec rapport à autre personne ou à autre chose. Très-sage est un superlatif absolu; Le plus sage est un superlatif relatif.

Adv. et fam., Cela est bon, est mauvais au superlatif, Cela est extrêmement-bon, extrêmement mauvais. On dit de même, Cet homme est laid, est bête au superlatif.

SUPERLATIVEMENT. adv.

SUPERLATIVEMENT. adv. Au superlatif. Il est peu usité, et ne se dit guère que par plaisanterie. Elle est superlativement laide.

SUPERPOSER. v. a.

SUPERPOSER. v. a. T. didactique. Poser une ligne, une surface, un corps sur un autre.

SUPERPOSÉ, ÉE. participe

SUPERPOSÉ, ÉE. participe Plans superposés. Couches superposées.

SUPERPOSITION. s. f.

SUPERPOSITION. s. f. T. didactique. Action de superposer, ou État des choses superposées. On démontre quelquefois en géométrie par superposition. La superposition des couches terrestres.

SUPERPURGATION. s. f.

SUPERPURGATION. s. f. T. de Médec. Purgation excessive. Les superpurgations sont dangereuses. Ce purgatif est bien violent, je crains qu' il ne vous cause une superpurgation.

SUPERSÉDER. v. n.

SUPERSÉDER. v. n. T. de Jurispr. Surseoir, différer pour un temps. Superséder aux poursuites, à l' exécution d' un arrêt. Ordonné qu' il sera supersédé aux poursuites. Il est vieux: on dit, Surseoir.

SUPERSTITIEUSEMENT. adv.

SUPERSTITIEUSEMENT. adv. D' une manière superstitieuse. Il y a des gens qui s' attachent superstitieusement à de certaines pratiques, à de certaines dévotions.

Il se dit, figurément, en parlant De toutes les choses où l' on porte jusqu' à l' excès l' attention, l' exactitude, le scrupule. Il est bon d' être exact, mais il ne faut pas s' attacher superstitieusement aux choses indifférentes.

SUPERSTITIEUX, EUSE. adj.

SUPERSTITIEUX, EUSE. adj. Qui a de la superstition. Un dévot superstitieux. Femme superstitieuse. Le peuple est superstitieux. On l' emploie quelquefois substantivement. C' est un superstitieux.

Il se dit aussi Des choses où il y a de la superstition. Culte superstitieux. Cérémonies, pratiques superstitieuses. Préjugés superstitieux.

Il se dit figurément De ceux qui pèchent par excès d' exactitude en quelque matière que ce soit. Il est si exact, si ponctuel sur toutes choses, qu' il en est presque superstitieux.

SUPERSTITION. s. f.

SUPERSTITION. s. f. Fausse idée que l' on a de certaines pratiques de religion, auxquelles on s' attache avec trop de crainte ou trop de confiance. Les esprits faibles sont sujets à la superstition. La superstition est ennemie de la religion. Rien n' est plus opposé à la véritable dévotion que la superstition. Les femmes ont beaucoup de penchant à la superstition. Les augures entretenaient la superstition parmi le peuple.

Il se dit aussi Des pratiques superstitieuses. La confiance qu' on avait aux devins, aux oracles, était une superstition païenne. Chez ce peuple, le culte religieux n' est qu' un amas de superstitions. Les superstitions mahométanes. Les superstitions de l' Inde, de la Chine, etc.

Il se dit encore Du vain présage qu' on tire de certains accidents qui sont purement fortuits. Il y a de la superstition à croire que la rencontre d' une belette, qu' une salière renversée, et le sel répandu sur la table, présagent un malheur. Croire que, lorsqu' on se trouve treize à table, il en doive mourir un dans l' année, c' est une superstition. La superstition est une faiblesse naturelle à l' homme.

Il se dit figurément de Tout excès d' exactitude, de soin, en quelque matière que ce soit. Il est si jaloux de l' exactitude grammaticale, qu' il va sur cela jusqu' à la superstition.

SUPIN. s. m.

SUPIN. s. m. T. de Gram. latine. Cette partie du verbe latin qui sert à former plusieurs temps, et qui est une sorte de nom substantif verbal.

SUPINATEUR. s. m.

SUPINATEUR. s. m. T. d' Anat. Il se dit de Deux muscles qui font mouvoir l' avant-bras et la main de manière que, lorsqu' ils se contractent, le plat de la main se tourne en dehors. Le long supinateur. Le court supinateur.

SUPINATION. s. f.

SUPINATION. s. f. T. didactique. On appelle, en Physiologie, Mouvement de supination, Le mouvement que les muscles supinateurs font exécuter à l' avant-bras et à la main.

SUPINATION

SUPINATION en termes de Pathologie, signifie, La position d' un malade couché à la renverse sur son lit, la tête jetée en arrière, les bras et les jambes étendus.

SUPPLANTER. v. a.

SUPPLANTER. v. a. Faire perdre à quelqu' un le crédit, la faveur, l' autorité, l' établissement qu' il avait auprès d' une personne, le ruiner dans l' esprit de cette personne, et se mettre à sa place. Il a supplanté son rival. Supplanter tous ses concurrents. On l' emploie avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ils partageaient les bonnes grâces du prince, et ne travaillaient qu' à se supplanter l' un l' autre.

SUPPLANTÉ, ÉE. participe

SUPPLANTÉ, ÉE. participe

SUPPLÉANT. s. m.

SUPPLÉANT. s. m. Celui qui remplace quelqu' un, qui le représente, qui fait ses fonctions à son défaut. Je serai votre suppléant. On lui a donné, on lui a nommé un suppléant. Il a un bon suppléant. On lui donne quelquefois un féminin, Suppléante. Cette dame est sa suppléante au bureau de charité.

Il s' emploie aussi adjectivement. Juge suppléant. Député suppléant. Professeur suppléant.

SUPPLÉER. v. a.

SUPPLÉER. v. a. Ajouter ce qui manque, fournir ce qu' il faut de surplus. Ce sac doit être de mille francs, et ce qu' il y aura de moins, je le suppléerai, je suppléerai le reste.

Il signifie aussi, Ajouter à une phrase ce qui y est sous-entendu. Dans cette phrase, Il est allé à Notre-Dame, il faut suppléer, l' église de.

Suppléer ce qui manque dans un auteur, Remplir les lacunes qui se trouvent dans ses ouvrages.

Suppléer les cérémonies du baptême, Faire à l' église la cérémonie du baptême sur un enfant qui a été ondoyé.

Suppléer quelqu' un, Tenir sa place, le représenter, faire ses fonctions. Si vous ne pouvez venir, je vous suppléerai.

SUPPLÉER

SUPPLÉER est aussi neutre, et signifie, Réparer le manquement, le défaut de quelque chose. Suppléez à mon défaut. Je suppléerai à tout, à tout ce qui manquera. Suppléer aux omissions. Son mérite suppléait au défaut de sa naissance. La valeur supplée au nombre. Dans les arts, le travail ne peut suppléer au génie.

SUPPLÉÉ, ÉE. participe

SUPPLÉÉ, ÉE. participe

SUPPLÉMENT. s. m.

SUPPLÉMENT. s. m. Ce qu' on donne pour suppléer, et quelquefois Ce qu' on donne en sus. On lui a donné tant en argent pour supplément, pour supplément de partage. Supplément de dot. Supplément de solde.

Dans les Théâtres, Prendre un supplément, Échanger le billet qu' on avait acheté, contre un autre d' une place supérieure, et payer le surplus du prix. Bureau de supplément ou des suppléments, Le bureau où l' on fait cet échange.

Le supplément d' un auteur, d' un livre, Ce qu' on a ajouté à un livre, pour suppléer à ce qui y manquait. Le Supplément de Tite-Live par Freinshemius, de Tacite par Brotier. Il a publié un supplément à son ouvrage.

Le supplément d' un journal, Feuille ou feuillet que l' on ajoute quelquefois à un journal, lorsque son étendue ordinaire ne suffit pas pour contenir tout ce qu' on veut publier. Le supplément du Moniteur de tel jour. Premier, second supplément. Il y a un supplément au Moniteur de tel jour, à tel numéro du Moniteur.

En Géom., Le supplément d' un angle, Ce qu' il faut ajouter à un angle pour former deux angles droits.

SUPPLÉMENT

SUPPLÉMENT en termes de Grammaire, se dit Des mots que la plénitude du sens veut qu' on ajoute à ceux qui composent la phrase usuelle et elliptique. Dans cette phrase, À la Saint-Martin, les mots fête de sont le supplément. Il y a certaines ellipses dont il est difficile de donner le supplément. Ce sens vieillit.

SUPPLÉMENTAIRE. adj.des deux genres

SUPPLÉMENTAIRE. adj.des deux genres Qui sert de supplément. Ouvrir à quelqu' un un crédit supplémentaire. Articles supplémentaires.

Jurés supplémentaires, Ceux qui sont désignés pour suppléer les jurés titulaires en cas d' absence ou de maladie.

SUPPLÉTIF, IVE. adj.

SUPPLÉTIF, IVE. adj. Qui complète, qui sert de supplément. Articles supplétifs.

SUPPLIANT, ANTE. adj.

SUPPLIANT, ANTE. adj. Qui supplie. Il était si fier autrefois, le voilà devenu bien suppliant. Je l' ai vue suppliante et prosternée à vos pieds. Une posture suppliante. Un visage suppliant. Des discours suppliants. Des paroles suppliantes.

Il est aussi substantif. En posture de suppliant. Air, mine de suppliant. Une foule de suppliants.

Il s' est dit particulièrement Des personnes qui présentent des requêtes en justice ou à quelque puissance, pour obtenir quelque chose. Expose très-humblement le suppliant, la suppliante, que... Le suppliant continuera ses prières à Dieu pour votre santé et prospérité. Le suppliant demande, conclut... Maintenant, on dit au Palais, Requérant, requérante, et dans les Administrations, Pétitionnaire.

SUPPLICATION. s. f.

SUPPLICATION. s. f. Prière avec soumission. Très-humble supplication. Faire une supplication, des supplications. Il fallut en venir aux supplications. Par prières et supplications. Des supplications touchantes. De vaines supplications. De basses supplications.

SUPPLICATIONS

SUPPLICATIONS au pluriel, se dit particulièrement, dans l' Histoire romaine, de Certaines prières publiques ordonnées par le sénat en diverses occasions importantes, et accompagnées de cérémonies religieuses dont le rit était prescrit.

Il se dit aussi Des remontrances de vive voix que le parlement faisait au roi en certaines occasions.

SUPPLICE. s. m.

SUPPLICE. s. m. Punition corporelle ordonnée par la justice. Le supplice de la roue, celui du gibet, du fouet, de la marque, du carcan, sont abolis en France. Le supplice de la croix. Le supplice des parricides. On lui a fait souffrir les plus cruels supplices, les plus horribles supplices. On avait ordonné, préparé son supplice. Des instruments de supplice. L' instrument du supplice.

Condamner quelqu' un au dernier supplice, Le condamner à mort. Mener quelqu' un an supplice, Le mener à un supplice qui est suivi de la mort.

Les supplices éternels, Les peines de l' enfer.

SUPPLICE

SUPPLICE se dit, par extension, de Tout ce qui cause une vive douleur de corps, et qui dure quelque temps. La gravelle, la goutte est un supplice, un supplice cruel.

Il se dit figurément de Tout ce qui cause une peine, une affliction, une inquiétude violente et de quelque durée. C' est un supplice pour moi d' entendre cet homme-là, que d' entendre cet homme-là. L' avarice, l' ambition, l' envie ont leurs supplices.

Fig. et fam., Être au supplice, Souffrir beaucoup de quelque mal, de quelque incommodité, de quelque peine. Depuis que j' ai cet accès de goutte, je suis au supplice. Ne voyant pas revenir son fils, il était au supplice. On le dit aussi en parlant De sujets peu graves. En voyant sa gaucherie, j' étais au supplice. Je suis au supplice quand il faut que je l' entende. On dit de même, Avec ses ennuyeux discours, il me met au supplice.

SUPPLICIER. v. a.

SUPPLICIER. v. a. Faire souffrir le supplice de la mort. On a supplicié aujourd' hui trois assassins. Il fut supplicié en place de Grève, en Grève. On dit plus ordinairement, Exécuter.

SUPPLICIÉ, ÉE. participe

SUPPLICIÉ, ÉE. participe Il est quelquefois substantif. Le lieu où l' on enterre les suppliciés.

SUPPLIER. v. a.

SUPPLIER. v. a. Prier avec soumission, avec instance. Je vous supplie, monsieur, d' aller le voir, de faire telle chose. Je vous en supplie. Je vous supplie de croire. Je vous supplie très-humblement. Nous vous supplions, ô mon Dieu, par les mérites de JÉSUS-CHRIST. Autrefois les requêtes commençaient par cette formule, Supplie humblement un tel...

SUPPLIÉ, ÉE. participe

SUPPLIÉ, ÉE. participe

SUPPLIQUE. s. f.

SUPPLIQUE. s. f. Requête qu' on présente pour demander quelque grâce. Présenter sa supplique. Une supplique tendante à...

Fig. et fam., Ayez égard à ma supplique, Ayez égard à ma prière, à ma demande.

SUPPORT. s. m.

SUPPORT. s. m. Ce qui soutient une chose, ce sur quoi elle pose. Si vous ôtez cette colonne, la voûte tombera, car elle n' aura plus de support. Ce pilier est le support de toute la voûte. La tige de cette plante a besoin de support, d' un support.

Il signifie figurément, Aide, appui, soutien, protection. Ce fils est le support de sa famille, de la vieillesse de son père. Je n' ai d' autre support au monde que lui. Servir de support à quelqu' un. Il a des amis, il n' est pas sans support.

SUPPORT

SUPPORT en termes de Blason, se dit Des figures d' anges, d' hommes ou d' animaux qui soutiennent un écusson; et, en ce sens, il n' est guère d' usage qu' au pluriel. Avoir deux lions pour supports dans ses armes. Il avait deux sauvages pour supports. Les armes de ce prince ont deux anges pour supports.

SUPPORTABLE. adj.des deux genres

SUPPORTABLE. adj.des deux genres Tolérable, qu' on peut supporter, souffrir. Je sens de la douleur, mais c' est une douleur supportable. Le froid qu' il fait est supportable. Il fait une chaleur qui n' est pas supportable, très-supportable. L' humeur de cet homme-là n' est pas supportable. Ce reproche, cette injure, ce traitement n' est pas supportable.

Il signifie aussi, Excusable, qu' on peut tolérer, excuser. Cela n' est pas supportable à un homme, dans un homme de son âge, de sa qualité, de sa profession. Si cette expression n' est pas fort bonne, elle est du moins supportable.

SUPPORTABLEMENT. adv.

SUPPORTABLEMENT. adv. D' une manière supportable, tolérable. Cela est écrit supportablement. Il est peu usité.

SUPPORTER. v. a.

SUPPORTER. v. a. Porter, soutenir. Ces piliers, ces colonnes supportent toute cette maison. Il n' y a qu' un seul pilier qui supporte toute la voûte.

Il signifie aussi, Souffrir, endurer. Il supporte le froid, le chaud, toutes les injures de l' air. Il a la vue si faible, qu' il ne saurait supporter l' éclat de la lumière. Il supporte son mal, son affliction patiemment. Supporter impatiemment quelque chose. Il a plus de maux, plus de mal qu' il n' en peut supporter. Il ne saurait rien supporter.

Il signifie quelquefois, Souffrir avec patience. Il y a de la charité à supporter les défauts, les infirmités de son prochain. Il ne saurait supporter l' humeur, les manières de cet homme. Les hommes doivent se supporter les uns les autres.

Il signifie aussi, Être à l' épreuve de. Ce vase peut supporter le feu. Ce navire ne supporterait pas la mer. Cet ouvrage ne supporte pas l' examen, la critique.

SUPPORTÉ, ÉE. participe

SUPPORTÉ, ÉE. participe

SUPPOSABLE. adj.des deux genres

SUPPOSABLE. adj.des deux genres Qu' on peut supposer. Cela n' est pas supposable.

SUPPOSER. v. a.

SUPPOSER. v. a. Poser une chose pour établie, pour reçue, faire une hypothèse, afin d' en tirer ensuite quelque induction. Vous commencez par supposer ce qui est en question. Supposons ce fait vrai, supposons que ce fait soit vrai, quelle conséquence en voulez-vous tirer? Je suppose que la guerre éclate l' année prochaine. Supposez que l' or soit aussi commun que le fer. Vous supposez un fait qui est contesté. Vous supposez une chose impossible, une chose qui ne peut jamais arriver. Supposons qu' il réussisse. En supposant qu' il y consente.

Il signifie aussi, Former une conjecture, présumer en bien ou en mal. Je suppose qu' il sera bientôt las de ce genre de vie. Je suppose qu' il est honnête homme. Vous le supposez donc bien lâche, bien intéressé. Vous supposerez facilement que je ne veux pas vous tromper. Vous me supposez un crédit, un mérite, des talents que je n' ai point.

SUPPOSER

SUPPOSER signifie encore, Alléguer ou produire pour vrai quelque chose de faux, de controuvé. Supposer des faits, un complot. Ses ennemis lui supposèrent des projets coupables. Pourquoi supposer ce qui n' est pas? Supposer un testament. Supposer un contrat, une donation.

Supposer un enfant, Vouloir le faire passer, le faire reconnaître pour fils ou fille de ceux dont il n' est pas né. On supposa un enfant pour frustrer les héritiers collatéraux.

SUPPOSER

SUPPOSER se dit en outre D' une chose qui demande, qui exige que quelque autre chose soit ou ait été. La justification suppose une accusation. Dans le syllogisme, une conséquence suppose deux prémisses. L' obligation suppose un droit.

SUPPOSÉ, ÉE. participe

SUPPOSÉ, ÉE. participe Se présenter sous un nom supposé. Des faits supposés. Un acte supposé. Des créanciers supposés.

Cela supposé, Dans cette supposition. On dit aussi, Supposé que, Dans la supposition que. On dit encore, La chose supposée de la manière que vous dites... Supposé tel événement...

SUPPOSITION. s. f.

SUPPOSITION. s. f. Proposition que l' on suppose comme vraie ou comme possible, afin d' en tirer quelque induction. Dans la supposition que vous faites, il faudrait que... Il ne faut point faire de suppositions de choses qui soient contradictoires. Cette supposition est inadmissible. Dans la supposition qu' il agira comme vous le dites, je dois éviter de le voir. Dans cette supposition, il aurait tort d' agir ainsi.

Il signifie aussi, Conjecture, opinion favorable ou défavorable qui ne résulte pas de preuves positives. Ce qu' il dit là est une pure supposition. C' est une supposition gratuite. De vaines suppositions. Cette supposition est fort injurieuse pour lui. Cette supposition est peu obligeante pour moi, est trop honorable pour moi. Vous faites des suppositions singulières, d' étranges suppositions. Cette supposition n' a rien qui doive, qui puisse le blesser.

Il signifie encore, Production d' une fausse pièce, allégation d' un fait controuvé. La supposition d' un contrat, d' un testament, d' un titre. La supposition d' un fait. Cette supposition d' un complot fut trouvée odieuse.

Supposition de nom, de personne, L' action de mettre un nom, une personne à la place d' une autre.

Supposition d' enfant, L' action de celui qui veut faire passer, faire reconnaître un enfant pour fils ou fille de ceux dont il n' est pas né.

En Jurispr., Supposition de part, Crime qui se commet en attribuant un enfant à une femme qui n' est point accouchée, ou en en substituant un à celui dont elle est mère.

SUPPOSITOIRE. s. m.

SUPPOSITOIRE. s. m. Espèce de médicament en forme de cône long et gros comme le petit doigt, que l' on met dans le rectum pour lâcher le ventre ou pour agir comme adoucissant. User de suppositoire. Il est fort resserré, il a besoin d' un suppositoire. Suppositoire purgatif. Suppositoire adoucissant.

SUPPÔT. s. m.

SUPPÔT. s. m. Celui qui est membre d' un corps, et qui remplit de certaines fonctions pour le service de ce corps. Anciennement les imprimeurs et les libraires étaient suppôts de l' université. La justice et ses suppôts. Il a vieilli en ce sens.

SUPPÔT

SUPPÔT se dit ordinairement de Celui qui est fauteur et partisan de quelqu' un dans le mal, qui sert aux mauvais desseins d' un autre. Il n' y a que les émissaires et les suppôts d' un scélérat qui puissent répandre de pareilles calomnies. Je ne me soucie ni de lui, ni de ses suppôts. C' est un des plus dangereux suppôts de cette cabale, de ce parti. Les vils suppôts d' un tyran.

Fig. et fam., C' est un suppôt de Satan, se dit D' un méchant homme.

SUPPRESSION. s. f.

SUPPRESSION. s. f. Action de supprimer. La suppression d' un libelle. La suppression d' un contrat. La suppression d' une circonstance, dans un exposé. La suppression d' un ordre religieux. La suppression de plusieurs emplois. La suppression d' un impôt. Etc.

Édit de suppression, Édit qui éteignait et supprimait quelque charge, quelque impôt, etc.

SUPPRESSION

SUPPRESSION en termes de Médecine, Suspension d' une évacuation accoutumée. Suppression d' urine. Suppression d' hémorroïdes. Suppression de lochies. Suppression de transpiration. Suppression de mois, de règles, ou absolument, Suppression.

En Jurispr., Suppression de part ou d' enfant, Crime de celui ou de celle qui fait disparaître les traces de la naissance d' un enfant, ou qui ôte la connaissance de son existence et de son état.

SUPPRIMER. v. a.

SUPPRIMER. v. a. Empêcher de paraître, ou faire cesser de paraître, ne pas publier un écrit, un livre, un libelle. On supprima tel livre, tel journal. Cet article fut supprimé par la censure. Il a supprimé une lettre qu' il destinait à l' impression.

Il signifie quelquefois simplement, en Jurisprudence, Blâmer un écrit et en défendre la publication. On a supprimé son mémoire, comme calomnieux.

Il se dit aussi, en parlant D' un acte, d' un contrat, ou de quelque autre pièce dont on veut ôter, dont on veut dérober la connaissance. Il voulait supprimer un acte qui était contre lui, mais on en produisit une copie collationnée. Supprimer une pièce essentielle.

Il signifie également, Taire, passer sous silence, ne pas exprimer. Cet avocat a supprimé les circonstances qui auraient pu nuire à sa cause. Je supprime beaucoup de circonstances qui seraient trop longues à rapporter. Supprimez ces détails. Vous rapportez tout ce qui est à votre avantage, mais vous avez supprimé telle et telle chose. Ici, il faut suppléer un mot qui est supprimé. On a supprimé un mot essentiel.

Il signifie quelquefois, Retrancher. Ce discours est trop long, il en faut supprimer la moitié, plus de la moitié. Supprimer une lettre dans un mot.

SUPPRIMER

SUPPRIMER signifie encore, Abolir, annuler. On a supprimé quelques emplois inutiles. Supprimer des impôts. Le pape a supprimé tel ordre religieux. Nous avons éteint et supprimé: termes dont le roi se servait dans ses édits de suppression.

SUPPRIMÉ, ÉE. participe

SUPPRIMÉ, ÉE. participe

SUPPURATIF, IVE. adj.

SUPPURATIF, IVE. adj. T. de Chirur. et de Médec. Qui facilite la suppuration, qui aide les plaies à suppurer. Onguent suppuratif.

Il est quelquefois substantif, au masculin. C' est un bon suppuratif.

SUPPURATION. s. f.

SUPPURATION. s. f. T. de Chirur. et de Médec. La formation, l' écoulement du pus. Si sa plaie vient à suppuration. La suppuration se fait bien. La suppuration est abondante, louable.

SUPPURER. v. n.

SUPPURER. v. n. T. de Chirur. et de Médec. Rendre, jeter du pus. Une plaie qui commence à suppurer. Sa plaie suppure beaucoup.

SUPPUTATION. s. f.

SUPPUTATION. s. f. Calcul. Supputation exacte. Supputation d' un compte. La supputation d' une dépense. Faire une supputation, des supputations. La supputation des temps. Il se trompe dans sa supputation. Sa supputation est juste. Sa supputation est fausse.

SUPPUTER. v. a.

SUPPUTER. v. a. Calculer, compter à quoi montent plusieurs nombres. Supputer un compte. Supputez à quoi toutes ces sommes-là montent. Il faut supputer à quoi se monte la dépense de ce bâtiment, à combien monte ce mémoire. Supputons combien il y a d' années. Il supputait sur ses doigts combien lui coûtait cet achat.

SUPPUTÉ, ÉE. participe

SUPPUTÉ, ÉE. participe

SUPRÉMATIE. s. f.

SUPRÉMATIE. s. f. Supériorité, excellence au-dessus de tous les autres. Il prétend à la suprématie dans son art. Cette nation a conservé la suprématie dans le commerce, dans la navigation, etc.

Il se dit particulièrement en parlant Du droit que les rois d' Angleterre, et même les reines qui le sont par leur naissance, se sont attribué d' être chefs de la religion anglicane. C' est Henri VIII qui a établi la suprématie des rois d' Angleterre. Prêter le serment de suprématie, Prêter un serment par lequel on reconnaît ce pouvoir.

SUPRÊME. adj.des deux genres

SUPRÊME. adj.des deux genres Qui est au-dessus de tout en son genre, en son espèce. Pouvoir suprême. Autorité suprême. Dignité suprême. Une vertu suprême. Une bonté suprême. Dieu est l' Être suprême. Le roi est le chef suprême de l' État. Il est parvenu au suprême degré de la science, de la vertu, du pouvoir, de la félicité.

En poésie et dans le style soutenu, L' instant, le moment suprême, l' heure suprême, L' heure de la mort. Les volontés suprêmes d' un mourant, Ses dernières dispositions. Les honneurs suprêmes, Les funérailles.

AU SUPRÊME DEGRÉ. loc. adv. et fam.

AU SUPRÊME DEGRÉ. loc. adv. et fam. Beaucoup, extrêmement. Cette femme est belle, est laide au suprême degré. Il est sot, ennuyeux au suprême degré.

SUR, URE. adj.

SUR, URE. adj. Qui a un goût acide et aigret. Ce fruit est sur. Ces pommes sont sures. L' oseille est fort sure.

SÛR, ÛRE. adj.

SÛR, ÛRE. adj. Certain, indubitable, vrai. C' est une chose sûre. Cela est sûr. Rien n' est si sûr. Rien n' est plus sûr. Cela est-il bien sûr? C' est une chose moralement sûre. Je regarde cela comme sûr. Je vous donne cela pour sûr.

Il se dit aussi Des choses qui doivent arriver infailliblement, ou qu' on regarde comme devant nécessairement arriver. Rien n' est si sûr que la mort. Ce profit est sûr. C' est un gain sûr. Ses dispositions avaient rendu la victoire sûre.

L' affaire est sûre, Le succès en est certain.

SÛR

SÛR signifie aussi, Qui produit ordinairement son effet. Le remède dont je vous parle est un remède sûr. Ce procédé, ce moyen est sûr, il ne manque jamais. Une règle sûre.

Avoir un coup sûr à quelque jeu, à quelque exercice, Avoir un coup presque immanquable.

Il a la mémoire sûre, Sa mémoire ne le trompe jamais.

Avoir le goût sûr, Discerner parfaitement la qualité des mets, du vin. Ce gourmet a le goût sûr.

Fig., Avoir le goût sûr, Juger bien des ouvrages d' esprit. On dit de même, Avoir le jugement, le tact sûr.

Avoir le coup d' oeil sûr, Juger d' une manière à peu près exacte, à la simple vue, la distance, l' étendue, le poids, etc., d' un objet. Je n' ai pas le coup d' oeil assez sûr pour vous dire quelle est la hauteur de cette colonne. On le dit aussi figurément. Pour diriger les affaires difficiles, pour prévoir les dangers, pour sortir d' embarras, il faut avoir le coup d' oeil sûr.

Avoir la main sûre, Avoir une main ferme, qui ne tremble point. Ce chirurgien a la main sûre. Cet enfant n' a pas la main sûre, et il tient mal sa plume.

Ce cheval a le pied sûr, la jambe sûre, il est sûr, Il ne bronche jamais.

SÛR

SÛR se dit aussi Des personnes, et signifie, Qui sait quelque chose d' une manière certaine. Je suis sûr de ce que je vous dis. Je suis sûr que cela est. Je n' en suis pas tout à fait sûr. Êtes-vous bien sûr de ce que vous avancez? Je suis sûr de l' avoir entendu. Soyez sûr de ce que je vous dis.

Être sûr de son fait, de son coup, Être certain du succès de ce qu' on a entrepris.

Être sûr de quelqu' un, Compter fermement sur lui, sur son secours; être assuré de ses bons sentiments, de ses bonnes opinions. Êtes-vous bien sûr de cet homme-là?

En parlant de Musique, Être sûr de sa partie, La savoir de telle manière, qu' on est sûr de la chanter ou de l' exécuter sans faire de faute.

Au Jeu, Être sûr de sa partie, Avoir fait sa partie de manière qu' on est assuré de gagner; et, figurément et familièrement, Avoir si bien pris ses mesures dans une affaire, qu' on est assuré qu' elle réussira.

Aux Jeux de cartes, Avoir jeu sûr, Avoir si beau jeu, qu' il est impossible qu' on ne gagne pas.

Fig. et fam., Jouer à jeu sûr, Être certain du succès des moyens qu' on emploie, dans une affaire.

Fig., Parier à jeu sûr, à coup sûr, Parier sur un fait dont on a la certitude.

SÛR

SÛR signifie aussi, En qui on se peut fier. C' est un ami sûr. Un domestique sûr. Ce banquier est sûr. L' instinct est un guide sûr. J' ai un sûr garant de ce que j' avance.

SÛR

SÛR en parlant Des lieux, des chemins, des passages, et de certaines autres choses, signifie, Où l' on est en sûreté, dont on peut se servir sans danger. Les chemins sont sûrs. Ce port est sûr. Cette rade est sûre. Cet asile est sûr. Ce lieu n' est pas sûr. Cette planche est sûre. Cette échelle est sûre. Ce navire est sûr.

Le temps n' est pas sûr, Il y a apparence que le temps deviendra bientôt mauvais.

Il ne fait pas sûr en ce lieu-là, On n' y est pas en sûreté.

Mettre quelqu' un en lieu sûr, Le mettre en lieu de sûreté, où il n' a rien à craindre. Il signifie aussi, Le mettre en prison, en quelque lieu où l' on soit assuré de sa personne.

Subst. et absol., Le plus sûr, Le parti le plus sûr. Aller au plus sûr. Prendre le plus sûr. Le plus sûr dans cette circonstance est de ne rien dire.

À COUP SÛR. loc. adv.

À COUP SÛR. loc. adv. Immanquablement, infailliblement. Vous le trouverez à coup sûr. Nous réussirons à coup sûr.

POUR SÛR. loc. adv. et fam.

POUR SÛR. loc. adv. et fam. Certainement, infailliblement. Pour sûr, il viendra.

SUR. Préposition de lieu

SUR. Préposition de lieu qui sert à marquer La situation d' une chose à l' égard de celle qui la soutient. Sur la terre. Sur terre. Sur mer et sur terre. Sur le haut d' une maison. Sur une montagne. Sur un cheval. Sur un vaisseau. Sur sa tête. Sur un arbre. S' asseoir sur une chaise. Se coucher sur un lit. Mettre un flambeau sur la cheminée. Monter sur une échelle. S' appuyer sur un bâton. Un bâtiment porté sur des colonnes.

Cet oiseau se soutient sur ses ailes, Il plane.

Se soutenir, revenir sur l' eau, À la surface de l' eau.

Passer le balai, l' éponge, etc., sur quelque chose, Balayer, frotter avec l' éponge la surface de quelque chose. Appliquer une couche de mortier sur un mur, étendre du beurre sur du pain, etc., Enduire de mortier la surface d' un mur, couvrir de beurre une tranche de pain, etc.

Avoir, porter une chose sur soi, L' avoir, la porter dans sa poche.

SUR

SUR sert aussi à marquer Ce qui est simplement au-dessus. Les globes célestes qui roulent sur nos têtes. Un oiseau qui plane sur la rivière.

SUR

SUR signifie en outre, Joignant, tout proche. Les villes qui sont sur la Seine, sur le Rhin. Nogent-sur-Seine. Châlons-sur-Marne. Une maison sur le grand chemin. Une abbaye sur la frontière. Se promener sur le bord de la mer, de la rivière.

Il se dit encore, dans plusieurs phrases, par rapport à La situation voisine ou supérieure des choses dont on parle. Cet hôte ouvre sur deux rues. Cet appartement donne sur le jardin. Ce château domine sur la campagne. Cette maison a vue sur le jardin. Il a deux fenêtres sur la rue.

En termes de Marine, Ce navire chasse sur ses ancres, Il entraîne ses ancres et leur fait labourer le fond.

SUR

SUR se dit aussi en parlant De ce que l' on touche, de ce que l' on frappe. Donner un coup sur la tête. Frapper sur une enclume. Il a osé porter la main sur son supérieur. Passer la main sur une étoffe.

Il se dit également en parlant De ce qu' on grave, de ce qu' on dessine, de ce qu' on écrit, etc., de ce qui est gravé, dessiné, écrit, etc., à la surface de quelque chose. Graver sur le marbre, sur le cuivre, etc. Graver son nom sur l' écorce d' un arbre. L' inscription qui est sur sa tombe. Peindre sur toile, sur verre, sur porcelaine. Avoir une marque sur la joue. Écrire sur le sable, sur une ardoise, sur du papier. On dit de même: Écrivez cela sur votre livre, sur vos tablettes, sur le registre, sur le compte. Il est couché sur l' état. Son nom est sur la liste. Il l' a mis sur son testament. Etc.

Il signifie À, dans quelques phrases qui expriment Addition. Il fallut mettre quatre chevaux sur cette voiture pour la tirer du bourbier. Cet imprimeur a mis deux ouvriers sur la même feuille, pour aller plus vite.

Être toujours sur les livres, Être sans cesse à lire, à étudier. On dit même, Pâlir sur les livres.

SUR

SUR précédé et suivi du même mot, marque Succession rapide ou Accumulation. Il fait folies sur folies. Il a eu trois maladies coup sur coup. Mettre sou sur sou.

SUR

SUR équivaut aussi à Vers, du côté de. Tourner sur la droite, sur la gauche. Tirer sur quelqu' un. Décharger une arme sur quelqu' un. Souffler sur quelque chose. Il plaça la cavalerie sur les ailes, sur les flancs. L' armée fut inquiétée sur ses derrières par... Il opéra sa retraite sur telle ville. L' humeur s' est portée sur les yeux. On dit à peu près de même: Revenir sur ses pas. Revenir sur le passé. Fermer la porte sur soi. Etc.

En termes de Commerce, Tirer une lettre de change sur quelqu' un, tirer sur quelqu' un, Faire une lettre de change pour qu' il l' acquitte. On dit de même qu' Une lettre de change est tirée d' un lieu sur un autre.

SUR

SUR se prend quelquefois dans le sens de Parmi. Sur dix, il n' y en avait pas un de bon. Il eut deux cents voix sur trois cents, et fut élu.

SUR

SUR se dit figurément en parlant De toute sorte d' imposition sur les choses ou sur les personnes. Les impositions sur les biens-fonds, sur les denrées. Taxe sur les marchandises étrangères. Les subsides qu' on lève sur les peuples. On dit à peu près dans le même sens: Assigner une pension sur les produits d' une terre. Donner à prendre sur un fonds. Prendre sur sa nourriture, sur sa dépense, sur son nécessaire. Sur cette somme, il faut retrancher tant. On lui déduira tant, on lui retiendra tant sur ses gages, sur sa solde. Etc.

Il sert aussi à marquer La supériorité, la domination, la juridiction, l' excellence, l' avantage, l' action, l' influence d' une personne, d' une chose à l' égard d' une autre. Régner sur plusieurs nations. Avoir autorité, pouvoir, juridiction sur quelqu' un. Veiller sur quelqu' un. Avoir l' oeil sur quelqu' un. On lui a donné inspection sur tous ces gens-là. Il a un grand avantage sur vous. Il a de l' ascendant sur moi. Je ne peux rien sur lui. Il l' emporte sur tous ses rivaux. Prendre le pas sur quelqu' un. Cela influe beaucoup sur la santé. Cette péroraison produisit beaucoup d' effet sur les auditeurs.

Il signifie encore, Touchant, concernant, à l' égard de. Il y a diversité d' opinions sur ce point. On ne s' accorde pas sur l' époque de cet événement. En voilà assez sur ce point. Je vous dirai sur ce sujet. .. Ils disputent sur telle question. Disputer sur la pointe d' une aiguille. Vous résoudrez sur cela ce qu' il vous plaira. Qu' a-t-on décidé sur cela? Qu' a-t-il été jugé sur ce différend? Nous en étions sur tel propos. Je ne suis de son avis sur rien. Il m' a éclairé sur mes vrais sentiments. Je l' ai félicité sur son retour. Je me suis trompé sur son caractère. Je suis tranquille sur son compte. Je l' ai réprimandé sur sa paresse. Faites réflexion sur cette affaire.

Il signifie également, D' après, en conséquence, en considération de, moyennant. Juger sur les apparences. Juger sur l' étiquette du sac. Juger de quelqu' un sur la mine. Se régler, se modeler sur quelqu' un. Je ne suis venu que sur son invitation. Il prit cette résolution sur ce qu' il apprit que... Il partit avec précipitation sur l' avis qu' on lui donna. Il l' excusa sur son âge. Ils se prirent de paroles, et sur cela ils se battirent. J' ai fait cela sur votre parole. Sur la foi des traités. Il croit qu' il trouvera de l' argent sur sa bonne mine, sur son crédit. Il lui a prêté cette somme sur nantissement, sur gages, sur des gages. On dit dans le même sens, Écrire, croire sur parole, Sur la foi d' autrui.

Se fonder sur quelque chose, S' en autoriser, l' alléguer, le faire valoir à l' appui de ce qu' on prétend ou de ce qu' on avance. Il se fonde sur une possession de tant d' années. On dit de même: Je suis fondé sur de bonnes décisions, sur un arrêt, sur une loi. Sur quoi votre prétention est-elle fondée? Etc.

SUR

SUR sert quelquefois à marquer L' affirmation, la garantie de quelque chose. Sur mon honneur. Sur ma conscience. Sur ma foi. Sur ma vie. Sur mon âme. Sur ma parole.

Jurer sur les saints Évangiles, Faire un serment en mettant les mains sur le livre des Évangiles.

SUR

SUR sert aussi à indiquer La matière, le sujet sur lequel on travaille. Il travaille sur l' or, sur l' argent. Peintre sur porcelaine. Il travaille sur tel sujet. Il a fait des commentaires sur tel auteur. Faire des notes sur un mémoire.

Faire des paroles sur un air, Accommoder des paroles à un air déjà fait. On dit de même: Cette chanson est sur tel air. Faire de la musique sur des paroles. Faire des variations sur un air. Faire des vers sur des rimes données. Etc.

Il sert enfin à marquer Le temps; et alors il signifie, Durant, environ, vers. Il vint sur l' heure du dîner, sur le midi. Sur l' aube du jour. Sur le tard. Sur la brune. Sur ces entrefaites. Sur l' heure. Sur-le-champ. Sur la fin de l' hiver. Sur le point de partir. Ces arbres sont vieux, ils sont sur leur déclin. Une femme qui est sur le retour. Il est sur son départ.

SUR

SUR s' emploie dans plusieurs autres façons de parler dont l' explication est renvoyée aux noms qui servent à les former. Je me décharge de cette affaire sur vous. Je m' en repose sur vous, sur votre prudence. Je compte sur vous. Le sort tomba sur lui. Quand le malheur est sur quelqu' un, sur une maison. Marcher sur les traces de ses ancêtres. Aller sur les brisées de quelqu' un. Prendre quelqu' un sur le fait. Vous le prenez sur un ton bien haut. Il aura toujours cela sur le coeur. Prendre sur l' ennemi. Être sur la défensive, sur le qui-vive, sur le quant-à-moi. Marcher sur le bon pied. Être sur le bon pied. Être sur un bon pied. Remettre ses affaires sur pied. Je saurai le mettre sur le bon pied. Demeurer sur son appétit. Mettre un cheval sur les voltes. Être sur les dents. Être sur ses fins. Être sur les crochets de quelqu' un. Être sur ses pieds. Être sur sa bouche. Prendre quelque chose sur sa conscience. Prendre l' événement d' une affaire sur soi. Prendre sur soi. Prendre trop sur soi. Etc.

SUR

SUR entre dans la composition de plusieurs mots pour signifier, Ce qui est sur quelque chose ou au-dessus, soit par sa position, soit par sa qualité, par son excès, etc. Surdent. Surfaix. Surintendant. Surabondant. Etc. On trouvera à leur place alphabétique les mots de cette espèce qui sont consacrés par l' usage.

SUR TOUTE CHOSE, SUR TOUTES CHOSES. loc. adverbiales

SUR TOUTE CHOSE, SUR TOUTES CHOSES. loc. adverbiales Principalement, par préférence à toute autre chose. Je vous prie, je vous recommande, sur toute chose, de... Voyez SURTOUT.

SUR ET TANT MOINS. loc. adv.

SUR ET TANT MOINS. loc. adv. En déduction. On lui a payé telle somme sur et tant moins de ce qu' on lui doit. Il vieillit.

SUR LE TOUT. loc. adv. et fam.

SUR LE TOUT. loc. adv. et fam. En somme, en résumé. Sur le tout je m' en rapporte à vous.

SUR LE TOUT

SUR LE TOUT en termes de Blason, se dit en parlant D' un écusson qui se met au milieu d' une écartelure. Il porte écartelé de... et de... et sur le tout de...

Brochant sur le tout, se dit D' une pièce qui va d' un côté à l' autre d' un écu dans lequel il y a d' autres pièces dont elle couvre une partie.

Fig. et fam., Brochant sur le tout, se dit D' une chose surajoutée à plusieurs, et qui semble y mettre le comble. Il vient de faire une nouvelle sottise brochant sur le tout.

Sur le tout du tout, se dit en parlant D' un écusson placé sur le milieu de l' écartelure d' un autre écusson qui est déjà sur le tout.

SURABONDAMMENT. adv.

SURABONDAMMENT. adv. Plus que suffisamment. Il en a parlé surabondamment. JÉSUS-CHRIST a satisfait surabondamment pour tous les hommes.

SURABONDANCE. s. f.

SURABONDANCE. s. f. Très-grande abondance. Surabondance de grâces, de faveurs, de toutes sortes de biens. Surabondance de droit. Surabondance de blé, de vin, etc. Surabondance d' idées, de paroles.

SURABONDANT, ANTE. adj.

SURABONDANT, ANTE. adj. Qui surabonde. Pour preuve surabondante de son bon droit, il allègue...

Il signifie quelquefois, Superflu. Vous avez déjà fait comprendre ce que vous vouliez dire; ce que vous ajoutez est surabondant.

SURABONDER. v. n.

SURABONDER. v. n. Être très-abondant. Les denrées surabondent dans ce pays. Le vin surabonde cette année. L' Écriture dit: Où le péché abondait, la grâce a surabondé.

SURACHETER. v. a.

SURACHETER. v. a. Acheter une chose plus qu' elle ne vaut. Il est peu usité.

SURACHETÉ, ÉE. participe

SURACHETÉ, ÉE. participe

SURAIGU, GUÔ. adj.

SURAIGU, GUÔ. adj. T. de Musique. Fort aigu.

SURAJOUTER. v. a.

SURAJOUTER. v. a. Ajouter à ce qui a déjà été ajouté.

SURAJOUTÉ, ÉE. participe

SURAJOUTÉ, ÉE. participe

SUR-ALLER. v. n.

SUR-ALLER. v. n. T. de Vénerie. Il se dit D' un limier ou chien courant qui passe sur la voie sans se rabattre et sans rien dire.

SUR-ANDOUILLER. s. m.

SUR-ANDOUILLER. s. m. T. de Vénerie. Andouiller plus grand que les autres, qui se trouve à la tête de quelques cerfs.

SURANNATION. s. f.

SURANNATION. s. f. La cessation de l' effet d' un acte qui n' est valable que pour un temps déterminé, et qu' on n' a pas renouvelé quand il le fallait. On a stipulé que cette procuration serait valable, nonobstant surannation.

Lettres de surannation, Lettres qu' on obtenait du prince, pour rendre la force et la validité à celles qui étaient surannées.

SURANNER. v. n.

SURANNER. v. n. Avoir plus d' un an de date. Il se dit surtout Des lettres de chancellerie, des passeports, etc. Il a laissé suranner ses lettres, il ne peut plus en faire usage. Il a laissé suranner son passe-port.

SURANNÉ, ÉE. participe

SURANNÉ, ÉE. participe Il se dit De certains actes publics, lorsque l' année ou le temps au delà duquel ils ne peuvent avoir d' effet, est expiré. Un brevet est suranné après tel temps. Vous ne sauriez vous servir de ces lettres, elles sont surannées. Procuration surannée. Passe-port suranné.

Il se dit aussi Des concessions qui, faute d' être enregistrées dans le temps prescrit, deviennent nulles.

Il se dit, figurément, De certaines choses qu' on regarde comme déjà vieilles. Cet habit est un peu suranné. Une mode surannée. Une façon de parler surannée.

Il se dit de même Des personnes. Un galant suranné. Elle fait encore la jolie, mais elle est déjà surannée. Une beauté surannée.

SUR-ARBITRE. s. m.

SUR-ARBITRE. s. m. Arbitre choisi par les parties ou par le juge pour la décision d' une contestation sur laquelle les arbitres sont partagés. On leur a donné deux arbitres et un sur-arbitre. Si nos arbitres ne peuvent s' accorder, nous prendrons un tel pour surarbitre. On dit plus ordinairement, Tiers arbitre.

SURARD. adj. m.

SURARD. adj. m. Il ne s' emploie que dans cette locution, Vinaigre surard, Vinaigre préparé avec des fleurs de sureau.

SURBAISSÉ, ÉE. adj.

SURBAISSÉ, ÉE. adj. T. d' Archit. Il se dit Des arcades et des voûtes qui ne sont pas en plein cintre, qui vont en s' abaissant vers le milieu. Une voûte surbaissée.

SURBAISSEMENT. s. m.

SURBAISSEMENT. s. m. T. d' Archit. Quantité dont une arcade est surbaissée.

SURCENS. s. m.

SURCENS. s. m. T. de Jurispr. féod. Rente seigneuriale dont un héritage était chargé par-dessus le cens. Il lui était dû vingt deniers de cens, et vingt livres de surcens.

SURCHARGE. s. f.

SURCHARGE. s. f. Nouvelle charge ajoutée à une autre. Ce cheval est assez chargé, il ne lui faut point de surcharge. Cette surcharge l' accablera.

Il s' emploie quelquefois au figuré, et signifie, Surcroît, augmentation de peines, de maux. Il avait déjà de la peine à subsister, et pour surcharge il lui est survenu deux enfants. C' est une grande surcharge à un homme qui était déjà si accablé de douleur.

Il se dit aussi Des mots écrits sur d' autres mots dont on a employé les lettres ou parties de lettres en les renforçant pour en former de nouvelles. Faire une surcharge. Il y a dans cette lettre de change une surcharge.

SURCHARGER. v. a.

SURCHARGER. v. a. Imposer une charge excessive, un trop grand fardeau. Vous avez surchargé ce cheval, il ne saurait aller. Ce mur est surchargé.

Se surcharger l' estomac, se surcharger d' aliments, de nourriture, Manger excessivement.

Fig., Être surchargé de travail, surchargé d' affaires, Avoir trop de travail, trop d' affaires. On dit également, avec le pronom personnel, Se surcharger de travail, d' affaires.

SURCHARGER

SURCHARGER se dit aussi en parlant D' impôts excessifs. On a surchargé cette ville, ce département. Ce royaume est surchargé d' impôts.

SURCHARGER

SURCHARGER signifie encore, Faire une surcharge dans l' écriture. Surcharger un mot, une ligne.

SURCHARGÉ, ÉE. participe

SURCHARGÉ, ÉE. participe Un mot surchargé.

SURCHAUFFER. v. a.

SURCHAUFFER. v. a. T. de Forge. Donner trop de feu au fer, le brûler en partie.

SURCHAUFFÉ, ÉE. participe

SURCHAUFFÉ, ÉE. participe

SURCHAUFFURE. s. f.

SURCHAUFFURE. s. f. T. de Forge. Défaut du fer surchauffé.

SURCOMPOSÉ, ÉE. adj.

SURCOMPOSÉ, ÉE. adj. T. de Gram. Il se dit Des temps des verbes dans la conjugaison desquels on redouble l' auxiliaire Avoir. J' aurais eu fait, vous auriez eu dit, sont des temps surcomposés. Il est peu usité.

En Botan., Feuille surcomposée, Feuille dont le pétiole se divise en plusieurs pétioles secondaires, qui sont eux-mêmes divisés ou subdivisés.

SURCOMPOSÉ. s. m.

SURCOMPOSÉ. s. m. T. de Chimie. Corps qui résulte de la combinaison des corps que l' on appelle Composés.

SURCROÚT. s. m.

SURCROÚT. s. m. Augmentation, ce qui est ajouté à quelque chose, et qui en accroît le nombre, ou la quantité, ou la force. Grand surcroît. Notable surcroît. Surcroît de munitions, de provisions. Pour surcroît d' appointements, on lui donna... Ils n' étaient que quatre, il en arriva deux autres de surcroît. Voici un surcroît de compagnie. Par un surcroît de malheur, de misère, d' embarras, il est arrivé que... Pour surcroît de bonheur, il lui est échu une succession à laquelle il ne pensait pas. C' est un grand surcroît d' affliction pour lui, que la mort de son fils. Quel surcroît de douleur!

SURCROÚTRE. v. n.

SURCROÚTRE. v. n. Il ne se dit guère que Des chairs qui se forment dans les plaies avec trop d' abondance et de rapidité. Il faut couper la chair qui surcroît dans cette plaie, qui commence à y surcroître. Il n' est point usité dans le langage médical.

Il signifie aussi, Augmenter sans mesure, accroître au delà des bornes; et alors il est actif. On vint tout à coup à surcroître le prix des marchandises. Ce sens a vieilli.

SURDENT. s. f.

SURDENT. s. f. Dent qui vient hors de rang sur une autre, ou entre deux autres. Il a une surdent qu' il faut arracher.

Il se dit, en termes d' Art vétérinaire, en parlant D' un cheval qui a quelques dents plus longues que les autres. Ce cheval a les surdents, des surdents. Ôter les surdents à un cheval.

SURDITÉ. s. f.

SURDITÉ. s. f. Perte ou diminution considérable du sens de l' ouïe. Guérir la surdité d' un homme. Guérir un homme de la surdité. Sa surdité augmente. Une surdité complète.

SURDORER. v. a.

SURDORER. v. a. Dorer doublement, dorer à fond, solidement. Surdorer un lingot d' argent qui doit être mis à la filière.

SURDORÉ, ÉE. participe

SURDORÉ, ÉE. participe

SURDOS. s. m.

SURDOS. s. m. T. de Sellier. Bande de cuir qui porte sur le dos du cheval de carrosse, et qui sert à soutenir les traits et le reculement.

SUREAU. s. m.

SUREAU. s. m. Arbre de la famille des Chèvrefeuilles, dont les branches sont remplies d' une moelle tendre et abondante, et qui produit des fleurs blanches d' une odeur particulière et forte, auxquelles succèdent des fruits rouges-noirâtres. On emploie souvent en médecine les fleurs et les feuilles de sureau. Quenouille de sureau. Vinaigre de sureau, autrement nommé, Vinaigre surard.

SÛREMENT. adv.

SÛREMENT. adv. Avec sûreté, en sûreté, en assurance. De l' argent placé sûrement. Vous pouvez marcher sûrement par là.

Il signifie aussi, Certainement. Cela est sûrement arrivé comme on le dit.

SURÉMINENT, ENTE. adj.

SURÉMINENT, ENTE. adj. Éminent au suprême degré. Vertu suréminente. Savoir, mérite suréminent. Il est peu usité.

SURENCHÈRE. s. f.

SURENCHÈRE. s. f. Enchère qu' on fait au-dessus d' une autre enchère. Il a fait une surenchère sur moi.

SURENCHÉRIR. v. n.

SURENCHÉRIR. v. n. Faire une surenchère. L' immeuble saisi avait été adjugé à un tel, mais un autre est venu surenchérir. Le délai pour surenchérir.

SURÉROGATION. s. f.

SURÉROGATION. s. f. Ce qu' on fait de bien au delà de ce qu' on est obligé de faire, ce qui n' est pas précisément d' obligation. On ne l' emploie proprement qu' en parlant Des obligations du christianisme on de la profession religieuse. Les préceptes sont d' obligation étroite, les conseils sont de surérogation. Tout ce qui n' est point d' obligation est regardé comme oeuvre de surérogation. Les faux dévots aiment mieux faire des oeuvres de surérogation, que de satisfaire à celles qui sont d' obligation.

Il signifie quelquefois, dans le langage ordinaire, Ce qu' on fait au delà de ce qu' on a promis. Non-seulement il a fait ce qu' il avait promis, mais par surérogation il a fait encore telle chose.

SURÉROGATOIRE. adj.des deux genres

SURÉROGATOIRE. adj.des deux genres Qui est au delà de ce qu' on est obligé de faire. OEuvre surérogatoire. Cela est surérogatoire.

SURET, ÈTE. adj.

SURET, ÈTE. adj. Diminutif de Sur. Un peu acide, un peu aigre. Ce fruit est suret, a un petit goût suret. Cette pomme est surète.

SÛRETÉ. s. f.

SÛRETÉ. s. f. Éloignement de tout péril, état de celui qui n' a rien à craindre pour sa personne ou pour sa fortune. Grande sûreté. Pleine et entière sûreté. Pourvoir à sa sûreté. Dormir, voyager en sûreté. Il n' y a pas de sûreté à demeurer là. Il n' y a pas de sûreté en ce lieu-là. Mettre son bien en sûreté. Votre sûreté exige que vous preniez telle précaution. Cela compromettrait votre sûreté. La sûreté publique est bien établie. Violer la sûreté publique. La sûreté de l' État. Être en sûreté. Se rendre, se mettre en lieu de sûreté.

Être en lieu de sûreté, Être dans un lieu d' asile, dans un lieu où l' on n' a rien à craindre pour sa personne. Mettre quelqu' un en lieu de sûreté, se dit quelquefois dans le sens qui précède; mais il signifie plus souvent, Mettre quelqu' un en prison, s' assurer de sa personne.

En sûreté de conscience, Sans que la conscience soit blessée. Vous ne pouvez pas faire cela en sûreté de conscience. Vous pouvez penser, agir ainsi en sûreté, en toute sûreté de conscience.

Prov., La méfiance est la mère de sûreté, ou Méfiance est mère de sûreté.

Serrure de sûreté, verrou de sûreté, Serrure, verrou faits de manière qu' il est moins facile de les ouvrir ou de les forcer que les serrures et les verrous ordinaires.

Soupape de sûreté d' une machine à vapeur, Celle qui est destinée à laisser échapper la vapeur, en se levant d' elle-même, lorsque le degré de dilatation est tel, que la chaudière éclaterait, si la vapeur ne trouvait point d' issue.

SÛRETÉ

SÛRETÉ se dit aussi d' Une sorte de caution, de garantie que l' on donne pour l' exécution d' un traité. Quand il fait une affaire, il prend toutes les sûretés possibles. Je veux avoir mes sûretés. Vous voulez que je vous donne mon argent, où est ma sûreté? Il m' a donné des sûretés. Pour sûreté de quoi...

Places de sûreté, Les places qu' un prince, qu' un État donne ou retient pour la sûreté de l' exécution d' un traité.

SÛRETÉ

SÛRETÉ signifie quelquefois, Assurance, fermeté du pied pour marcher, de la main pour écrire, pour faire une opération chirurgicale, etc. Il y a peu d' animaux dont le pied ait plus de sûreté que les chèvres et les mulets. Ce chirurgien a beaucoup de sûreté dans la main. Il a une grande sûreté de main. On dit figurément, Sûreté de tact, de goût, de coup d' oeil.

SUREXCITATION. s. f.

SUREXCITATION. s. f. T. de Physiologie. Augmentation de l' énergie vitale dans un tissu, dans un organe.

SURFACE. s. f.

SURFACE. s. f. Superficie, l' extérieur, le dehors d' un corps. Surface plate, unie, raboteuse. La surface de la terre. La surface de l' eau. Une surface plane. Une surface concave. Une surface convexe. Cela présente une belle surface. Une grande surface de terrain. Sur toute la surface du corps.

Il s' emploie quelquefois au figuré, et signifie, Extérieur, dehors, apparence. Je ne m' en tiens pas à la surface. Il s' arrête à la surface des choses. Il faut savoir aller au delà de la surface.

SURFAIRE. v. a.

SURFAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Faire.) Demander plus qu' il ne faut d' une chose qui est à vendre. Surfaire sa marchandise.

Il s' emploie aussi neutralement. Les marchands surfont ordinairement. Ne me surfaites pas. Vous leur avez surfait.

SURFAIT, AITE. participe

SURFAIT, AITE. participe

SURFAIX. s. m.

SURFAIX. s. m. T. de Sellier. Sangle de cheval qui se met sur les autres sangles, et qui, passant sur la selle, embrasse le dos et le ventre du cheval.

SURGEON. s. m.

SURGEON. s. m. T. d' Agricult. et de Jardinage. Rejeton qui sort du tronc, du pied d' un arbre. Cet arbre n' a point poussé de rameaux, il en est seulement sorti quelques surgeons. Couper les surgeons.

Il se dit aussi figurément, et signifie, Un descendant. Surgeon de la race de Charlemagne. En ce sens, il est vieux.

Surgeon d' eau, Petit jet d' eau qui sort naturellement de terre ou d' une roche. Il est vieux.

SURGIR. v. n.

SURGIR. v. n. Arriver, aborder. Il a vieilli et n' est guère usité qu' à l' infinitif. Surgir au port. Surgir à bon port.

Fig., Surgir au port, Atteindre au but de ses voeux, réussir dans quelque chose qu' on avait entrepris.

SURGIR

SURGIR s' emploie aussi figurément, et signifie, Sortir de, s' élever au-dessus de. La discussion a fait surgir de nouvelles difficultés. On a vu tout à coup surgir la réputation de cet écrivain.

SURHAUSSEMENT. s. m.

SURHAUSSEMENT. s. m. Action de surhausser; État de ce qui est surhaussé. Le surhaussement d' une voûte, d' un édifice. Le surhaussement des espèces fut une des fautes de ce prince. Le surhaussement des marchandises.

SURHAUSSER. v. a.

SURHAUSSER. v. a. T. d' Archit. Élever plus haut. Il se dit surtout en parlant Des voûtes qu' on élève au delà de leur plein cintre. Cette voûte est surhaussée.

SURHAUSSER

SURHAUSSER signifie aussi, Mettre à un plus haut prix ce qui était déjà assez cher. Surhausser le prix d' une chose, ou Surhausser une chose. Il a surhaussé sa marchandise, il l' a surhaussée de prix. Surhausser la valeur des espèces.

SURHAUSSÉ, ÉE. participe

SURHAUSSÉ, ÉE. participe

SURHUMAIN, AINE. adj.

SURHUMAIN, AINE. adj. Qui est au-dessus de l' humain, soit au physique, soit au moral. Une taille surhumaine. Un courage surhumain. Un effort surhumain.

SURINTENDANCE. s. f.

SURINTENDANCE. s. f. Inspection et direction générale au-dessus des autres; Charge, commission de surintendant, de surintendante. Il eut la surintendance des vivres des hôpitaux. La surintendance des finances. La surintendance des bâtiments. La surintendance de la maison de la reine fut donnée à telle princesse. La surintendance de la maison d' éducation de Saint-Denis.

Il s' est dit également, dans les Maisons royales, de La demeure du surintendant des bâtiments. Il était logé à la surintendance.

SURINTENDANT. s. m.

SURINTENDANT. s. m. Celui qui a l' intendance de quelque chose au-dessus des autres. Il se disait principalement autrefois de Celui qui était ordonnateur, administrateur en chef des finances du roi. Un tel a été surintendant des finances, ou simplement, a été surintendant. Cette ordonnance a été donnée par le surintendant. Il n' y a plus aujourd' hui de surintendant des finances. Voyez INTENDANT.

SURINTENDANTE. s. f.

SURINTENDANTE. s. f. La femme du surintendant. Madame la surintendante.

Surintendante de la maison de la reine, La dame qui avait la première charge de la maison de la reine.

SURINTENDANTE

SURINTENDANTE est aussi Le titre qu' on donne à La principale directrice des maisons d' éducation établies pour les filles des membres de la Légion d' honneur. Surintendante de la maison de Saint-Denis.

SURJET. s. m.

SURJET. s. m. Espèce de couture qu' on fait en tenant les deux étoffes qui doivent être jointes, appliquées l' une sur l' autre bord à bord, et en les traversant toutes deux à chaque point d' aiguille. Faire un surjet.

SURJETER. v. a.

SURJETER. v. a. T. de Couture. Coudre en surjet.

SURJETÉ, ÉE. participe

SURJETÉ, ÉE. participe

SURLENDEMAIN. s. m.

SURLENDEMAIN. s. m. Le jour qui suit le lendemain. Le surlendemain de son départ.

SURLONGE. s. f.

SURLONGE. s. f. T. de Boucher. La partie du boeuf qui reste après qu' on a levé l' épaule et la cuisse, et où l' on prend les aloyaux.

SURMENER. v. a.

SURMENER. v. a. Il se dit en parlant Des chevaux et des autres bêtes de somme, et signifie, Les excéder de fatigue, en les faisant aller trop vite, ou trop longtemps. Surmener un cheval.

SURMENÉ, ÉE. participe

SURMENÉ, ÉE. participe

SURMONTABLE. adj.des deux genres

SURMONTABLE. adj.des deux genres Qu' on peut surmonter. Cet obstacle, cette difficulté est surmontable.

SURMONTER. v. a.

SURMONTER. v. a. Monter au-dessus. Il faut secourir ce pauvre homme, l' eau le surmonte. Au déluge, l' eau surmonta de quinze coudées les plus hautes montagnes.

Il s' emploie aussi absolument. L' huile, mêlée avec de l' eau, surmonte toujours.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré; et alors il signifie, Vaincre, dompter. Surmonter ses ennemis. Surmonter sa colère, sa haine, son amour, etc. Surmonter tous les obstacles, toutes les difficultés. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se surmonter soi-même.

Il signifie aussi, Surpasser; et il ne se dit que quand il y a une espèce de concurrence, de combat. Il a surmonté tous ses concurrents. Surmonter quelqu' un en générosité, en science, en éloquence, en valeur.

SURMONTER

SURMONTER se dit quelquefois D' un objet qui est placé, qui s' élève, qui règne au sommet, au-dessus d' un autre. Dans ce sens, on l' emploie surtout en Architecture, et en termes de Décorateur, de Tapissier. Des trophées, des vases, des groupes surmontent les acrotères de cette balustrade. Cette colonne est surmontée d' une statue. Ce lit est surmonté d' un riche baldaquin.

SURMONTÉ, ÉE. participe

SURMONTÉ, ÉE. participe En termes de Blason, Pièce surmontée, Pièce au-dessus de laquelle il y en a une autre qui la touche immédiatement. Au chevron d' or surmonté d' une étoile.

SURMULET. s. m.

SURMULET. s. m. Poisson de mer dont la mâchoire inférieure porte deux longs barbillons. Le surmulet est un assez bon manger. On le nomme autrement Rouget.

SURNAGER. v. n.

SURNAGER. v. n. Se soutenir sur la surface d' un fluide. Le liége plongé dans l' eau surnage. Quand on met de l' huile dans de l' eau, l' huile surnage.

Il se dit figurément D' une chose qui subsiste, par opposition à d' autres choses qui se détruisent, qui s' anéantissent, qui s' oublient. À la longue les erreurs tombent, et la vérité surnage. Parmi une foule d' ouvrages tombés dans l' oubli, celui-là a surnagé.

SURNATUREL, ELLE. adj.

SURNATUREL, ELLE. adj. Qui est au-dessus des forces de la nature. Effet surnaturel. La grâce est un don surnaturel. Cause, puissance, vertu surnaturelle. Lumière surnaturelle. Qualité surnaturelle.

Vérités surnaturelles, Les vérités que l' on ne connaît que par la foi.

SURNATUREL

SURNATUREL signifie quelquefois, par exagération, Extraordinaire, singulier, fort au-dessus du commun. Cet enfant a un esprit surnaturel. Une adresse surnaturelle. Un bonheur surnaturel.

SURNATURELLEMENT. adv.

SURNATURELLEMENT. adv. D' une manière surnaturelle. Cela ne se peut faire que surnaturellement.

SURNOM. s. m.

SURNOM. s. m. Le nom ajouté au nom propre d' une personne ou d' une famille, et qui désigne quelque qualité ou quelque circonstance particulière. Scipion eut le surnom d' Africain. On donna le surnom de Hardi à Philippe, fils du roi saint Louis. Henri IV et Louis XIV se sont acquis le surnom de Grand par les grandes choses qu' ils ont faites. Chez les Romains, le surnom désignait à quelle branche de telle famille on appartenait.

SURNOMMER. v. a.

SURNOMMER. v. a. Ajouter une épithète au nom d' une personne, pour marquer quelqu' une de ses actions, ou de ses qualités bonnes ou mauvaises, pour la désigner par quelque chose de remarquable. Guillaume duc de Normandie fut surnommé le Conquérant. Un des ducs de Guise fut surnommé le Balafré.

SURNOMMÉ, ÉE. participe

SURNOMMÉ, ÉE. participe

SURNUMÉRAIRE. adj.des deux genres

SURNUMÉRAIRE. adj.des deux genres Qui est au-dessus du nombre déterminé. Employé surnuméraire. Officier surnuméraire.

Il s' emploie aussi comme substantif. On vient de le recevoir surnuméraire dans cette compagnie.

Il se dit particulièrement d' Un commis qui travaille sans appointements, jusqu' à ce qu' on l' admette au nombre des commis en titre. Il est surnuméraire dans cette administration. Une place de surnuméraire.

SURNUMÉRARIAT. s. m.

SURNUMÉRARIAT. s. m. Il se dit Du temps pendant lequel on est employé comme surnuméraire. Il a fait deux ans de surnumérariat avant d' être commis en pied.

SUROS. s. m.

SUROS. s. m. T. d' Art vétérin. Tumeur dure qui se forme sur la jambe du cheval, et qui dépend de l' os même. J' achetai bien cher un cheval, et je m' aperçus ensuite qu' il avait un suros. Ce cheval n' a ni suros ni malandre.

SURPASSER. v. a.

SURPASSER. v. a. Excéder, être plus haut, plus élevé. Cela surpasse la muraille de deux pieds. Il est beaucoup plus grand que lui, il le surpasse de toute la tête.

Il signifie figurément, Être au-dessus de quelqu' un, le surmonter en quelque chose; et il se dit en bien et en mal. Il les surpasse tous en science. Surpasser tous les autres en richesses, en vertu. Il surpassait tous ses camarades dans les divers exercices du corps. Il le surpasse en méchanceté. Le succès a surpassé notre attente.

Il signifie avec le pronom personnel, Faire encore mieux qu' on ne fait à son ordinaire, ou qu' on n' a fait jusqu' à présent. Ce comédien a joué tel rôle d' une manière admirable, il s' est surpassé lui-même, il s' est surpassé.

SURPASSER

SURPASSER signifie quelquefois, Excéder les forces, l' intelligence, les ressources. Cet effort surpasse mon courage. Cette science surpasse mon esprit. Cela surpasse ma portée. Cette dépense surpasse mes moyens.

Il signifie particulièrement, Causer un étonnement qui confond les idées. Cet événement me surpasse.

SURPASSÉ, ÉE. participe

SURPASSÉ, ÉE. participe

SURPAYER. v. a.

SURPAYER. v. a. Payer au delà de la juste valeur. Cette étoffe ne vaut pas davantage, c' est la surpayer que d' en donner tant.

Il se dit aussi en parlant Des personnes, et signifie, Leur payer au delà de ce qui leur est dû. C' est vous surpayer. Vous êtes surpayé par là. Je ne vous donnerai rien de plus, je vous ai surpayé.

SURPAYÉ, ÉE. participe

SURPAYÉ, ÉE. participe

SURPEAU. s. f.

SURPEAU. s. f. Il signifie la même chose qu' Épiderme. Voyez ÉPIDERME.

SURPLIS. s. m.

SURPLIS. s. m. Sorte de vêtement d' église, qui est fait de toile, qui va à mi-jambes, et qui a ordinairement, au lieu de manches, des espèces d' ailes longues et plissées qui pendent par derrière. Être en surplis. Il vint en surplis et en bonnet carré.

Cet ecclésiastique porte le surplis dans telle paroisse, Il est du clergé de cette paroisse, il y assiste ordinairement au service. Cela se dit particulièrement Des jeunes clercs.

SURPLOMB. s. m.

SURPLOMB. s. m. État, défaut de ce qui n' est pas à plomb, de ce dont le haut avance plus que la base ou le pied. On le dit surtout en parlant De constructions. Ce mur est en surplomb, il penche.

SURPLOMBER. v. n.

SURPLOMBER. v. n. Être hors de l' aplomb, être en surplomb. Ce mur surplombe.

SURPLUS. s. m.

SURPLUS. s. m. Ce qui reste, l' excédant. Je vous abandonne le surplus. Je vous tiens quitte du surplus. Vous me payerez le surplus.

AU SURPLUS. loc. adv.

AU SURPLUS. loc. adv. Au reste. Au surplus vous saurez.... Il a quelques défauts, mais au surplus il est honnête homme.

SURPRENANT, ANTE. adj.

SURPRENANT, ANTE. adj. Étonnant, qui cause de la surprise. Discours surprenant. Nouvelle surprenante. Action surprenante. Effet surprenant. Cette femme est d' une beauté surprenante.

SURPRENDRE. v. a.

SURPRENDRE. v. a. (Il se conjugue comme Prendre.) Prendre quelqu' un sur le fait, le trouver dans une action, dans un état où il ne croyait pas être vu. Surprendre un voleur qui force un secrétaire. Je l' ai surpris à me dérober de l' argent. On l' a surpris en faute, en flagrant délit. Je l' ai surpris lisant la lettre qu' il disait n' avoir pas reçue. Je l' ai surprise mettant du rouge.

Il signifie communément, Prendre à l' improviste, au dépourvu. Nos gens ont surpris l' ennemi. La ville a été surprise. J' ai été le surprendre. Le sage n' est jamais surpris par les événements.

Il se dit également De toutes les choses auxquelles on ne s' attendait point. La pluie nous a surpris. La nuit nous surprit en chemin. Il se dit le plus souvent Des choses désagréables, et qui traversent nos desseins.

Il se dit particulièrement D' un mal qui arrive d' une manière subite, inopinée. Il a été surpris d' une attaque de goutte. La mort le surprit au milieu de ses projets, au milieu des plaisirs.

Fig., Le feu a surpris cette viande, cette pâtisserie, Un feu trop vif l' a brûlée avant qu' elle fût cuite.

SURPRENDRE

SURPRENDRE signifie aussi, Tromper, abuser, induire en erreur. Défiez-vous de cet homme, il ne cherche qu' à vous surprendre. Ce discours est captieux et propre à surprendre. Il s' est laissé surprendre à cet air de candeur, par cet air de candeur, à ces promesses, par ces promesses. Surprendre la bonne foi, la crédulité, l' ignorance de quelqu' un. Il a surpris la justice de ses juges, la religion de ses juges.

Il signifie encore, Obtenir frauduleusement, par artifice, par des voies indues. Il a surpris mon consentement, ma signature. Il m' a surpris un consentement que j' étais décidé à lui refuser. Il a surpris un privilége, une autorisation. On surprit des lettres au sceau.

Surprendre des lettres, Les prendre furtivement, les intercepter. Une lettre adressée à un des conspirateurs fut surprise.

Surprendre la confiance de quelqu' un, La gagner par artifice. Surprendre le secret de quelqu' un, Découvrir son secret par adresse ou par hasard.

SURPRENDRE

SURPRENDRE se dit quelquefois en parlant Des actions, des gestes qui échappent à quelqu' un, et qui font connaître sa pensée malgré lui. J' ai surpris ses soupirs, ses larmes qu' il voulait me cacher.

Il s' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. Je me suis surpris à pleurer comme un enfant. Je me surprends à rire de ses bouffonneries.

Surprendre à quelqu' un, chez quelqu' un un moment de faiblesse, Apercevoir en lui un moment de faiblesse.

SURPRENDRE

SURPRENDRE se dit encore dans le sens d' Étonner. Cette nouvelle m' a extrêmement surpris. Cette conduite me surprend. Vous me surprenez beaucoup en me disant cela. Je fus bien surpris de sa réponse. Ne surprenez pas votre cheval; que vos mouvements soient suivis.

SURPRIS, ISE. participe

SURPRIS, ISE. participe

SURPRISE. s. f.

SURPRISE. s. f. Action par laquelle on surprend. Il s' est rendu maître de cette place par surprise. Il s' est servi de surprise autant que de force. Il a usé de surprise. Il faut regarder partout, crainte de surprise. C' est une étrange surprise. Il faut se garder des surprises de ce chicaneur. Pour éviter les surprises, je ne traiterai avec lui que par écrit. Se défendre de la surprise des sens, des surprises de l' amour-propre.

SURPRISE

SURPRISE signifie aussi, Étonnement, trouble. Cet accident a causé une grande surprise. Tout le monde fut dans une surprise inconcevable. Une profonde surprise. Je ne reviens pas de ma surprise. Éprouver une douce surprise. Ménager à quelqu' un une surprise agréable. Aller de surprise en surprise.

SURSAUT. s. m.

SURSAUT. s. m. Mouvement brusque occasionné par quelque sensation subite et violente. Il ne se dit guère que dans cette phrase, S' éveiller en sursaut, Être éveillé subitement par quelque grand bruit ou par quelque violente agitation.

SURSÉANCE. s. f.

SURSÉANCE. s. f. Délai, suspension, temps pendant lequel une affaire est sursise. Surséance de tant de jours, de semaines, de mois.

Lettres de surséance, Lettres qu' un débiteur obtenait du sceau, pour faire suspendre les poursuites de ses créanciers.

SURSEMER. v. a.

SURSEMER. v. a. Semer une nouvelle graine dans une terre déjà ensemencée.

SURSEMÉ, ÉE. participe

SURSEMÉ, ÉE. participe

SURSEOIR. v. a.

SURSEOIR. v. a. (Je sursois, tu sursois, il sursoit; nous sursoyons, vous sursoyez, ils sursoient. Je sursoyais. Je sursis. Je surseoirai. Je surseoirais. Que je sursisse. Sursoyant. Les autres temps ne sont point en usage.) Suspendre, remettre, différer. Il ne se dit guère qu' en parlant Des affaires, des procédures. On a sursis toutes les affaires. Surseoir une délibération. Il voulait faire surseoir le jugement du procès, les poursuites, l' exécution d' un arrêt.

Il s' emploie plus ordinairement comme verbe neutre, et il est alors suivi de la préposition à. Surseoir au jugement d' une affaire. Il sera sursis à l' exécution de l' arrêt. Surseoir aux poursuites.

SURSIS, ISE. participe

SURSIS, ISE. participe

SURSIS

SURSIS s' emploie substantivement, et signifie, Délai. On a ordonné un sursis. Il a obtenu un sursis.

SURSOLIDE. s. et adj. des deux genres

SURSOLIDE. s. et adj. des deux genres T. d' Algèbre. Il se dit De la quatrième puissance d' une grandeur que l' on nomme ainsi par la supposition ou la fiction qu' elle a une dimension de plus que le solide.

SURTAUX. s. m.

SURTAUX. s. m. Taxe, imposition excessive. Il n' est guère usité que dans cette phrase, Se plaindre en surtaux, présenter, former une plainte en surtaux, Se plaindre à l' autorité compétente d' avoir été taxé trop haut.

SURTAXE. s. f.

SURTAXE. s. f. Taxe ajoutée à d' autres, nouvelle taxe. Payer la taxe et la surtaxe.

Il signifie aussi, Taxe excessive et illégale. Je me ferai décharger de cette surtaxe.

SURTAXER. v. a.

SURTAXER. v. a. Taxer trop haut. Il se plaint de ce qu' on l' a surtaxé. On a surtaxé cette denrée dans le tarif des douanes.

SURTAXÉ, ÉE. participe

SURTAXÉ, ÉE. participe

SURTOUT. adv.

SURTOUT. adv. Principalement, plus que toute autre chose. Il lui recommanda surtout de bien servir Dieu. Faites telle et telle chose, mais surtout n' oubliez pas...

SURTOUT. s. m.

SURTOUT. s. m. Sorte de justaucorps fort large, que l' on met sur tous les autres habits. Il a un surtout sur son habit. Il avait deux beaux surtouts.

SURTOUT

SURTOUT se dit aussi d' Une grande pièce de vaisselle d' argent, de cuivre doré, etc., qu' on place au milieu des grandes tables, et sur laquelle il y a des figures, des vases de fleurs, de fruits, etc.

Il se dit encore d' Une espèce de petite charrette fort légère, faite en forme de grande manne, et qui sert à porter du bagage.

SURVEILLANCE. s. f.

SURVEILLANCE. s. f. Action de surveiller. La bonne éducation des filles dépend surtout de la surveillance de leur mère. Exercer une surveillance active, continuelle sur quelqu' un, sur quelque chose. Être placé sous la surveillance de quelqu' un. Il a été mis sous la surveillance de la haute police pendant tant d' années. Il doit rester en surveillance pendant deux ans.

SURVEILLANT, ANTE. s.

SURVEILLANT, ANTE. s. Celui, celle qui surveille. C' est un surveillant soigneux, habile, éclairé. Il faut leur donner une bonne surveillante. Il ne sait pas que je lui ai donné un surveillant. Un sage surveillant de la jeunesse. Les surveillants d' un jardin public, du Palais-Royal, du château des Tuileries.

Il est quelquefois adjectif. Cet homme est trop surveillant, cet autre ne l' est pas assez.

SURVEILLE. s. f.

SURVEILLE. s. f. Avant-veille, le jour qui précède immédiatement la veille. La surveille de Noël. La surveille de son départ, de sa mort. La surveille du combat.

SURVEILLER. v. n.

SURVEILLER. v. n. Veiller particulièrement et avec autorité sur quelque chose. Ce n' est pas assez que tels et tels prennent le soin de cette affaire, il faut encore quelqu' un pour y surveiller. Un général d' armée doit surveiller à tout ce qui se passe.

Il s' emploie aussi activement. Surveiller des travaux. Surveiller quelqu' un. Il faut surveiller sa conduite. Il est bien surveillé.

SURVEILLÉ, ÉE. participe

SURVEILLÉ, ÉE. participe

SURVENANCE. s. f.

SURVENANCE. s. f. T. de Jurispr. Arrivée que l' on n' a point prévue. Il ne se dit guère qu' en parlant Des enfants qui surviennent après une donation faite. Une donation est révoquée de droit par survenance d' enfants.

SURVENANT, ANTE. adj.

SURVENANT, ANTE. adj. Qui survient. On l' emploie presque toujours substantivement. Il y a place pour les survenants.

SURVENDRE. v. a.

SURVENDRE. v. a. (Il se conjugue comme Vendre.) Vendre trop cher, plus cher que les choses ne valent. Survendre sa marchandise. Tout a été survendu à cet inventaire.

Il s' emploie aussi neutralement. Vous avez tort de survendre. Il n' est pas juste que vous me survendiez.

SURVENDU, UE. participe

SURVENDU, UE. participe

SURVENIR. v. n.

SURVENIR. v. n. (Il se conjugue comme Venir.) Arriver inopinément. Comme ils étaient ensemble, il survint du monde. S' il me survient des affaires. Comme nous étions prêts à partir, il survint un orage.

Il signifie aussi, Arriver de surcroît. Si la fièvre survenait, s' il survient le moindre accident, c' est un homme mort.

SURVENU, UE. participe

SURVENU, UE. participe

SURVENTE. s. f.

SURVENTE. s. f. Vente à un prix excessif. C' est une survente trop visible.

SURVIDER. v. a.

SURVIDER. v. a. Ôter une partie de ce qui est dans un vase, dans un vaisseau, dans un sac trop plein. Il faut survider ce sac, ce vaisseau.

SURVIDÉ, ÉE. participe

SURVIDÉ, ÉE. participe

SURVIE. s. f.

SURVIE. s. f. T. de Jurispr. État de celui qui survit à un autre. Et en cas de survie, l' un des contractants s' oblige...

Gains de survie, ou Gains nuptiaux, Avantages qui se font entre époux, en faveur du survivant.

SURVIVANCE. s. f.

SURVIVANCE. s. f. Droit, faculté de succéder à un homme dans sa charge après sa mort. Il avait un gouvernement, et le roi lui en accorda la survivance pour son fils. Il fut reçu en survivance. Lettres, brevet de survivance.

SURVIVANCIER. s. m.

SURVIVANCIER. s. m. Celui qui a la survivance d' une charge. Souvent le survivancier exerçait du vivant du titulaire, et de son consentement.

SURVIVANT, ANTE. adj.

SURVIVANT, ANTE. adj. Qui survit à un autre. On l' emploie presque toujours substantivement. Le survivant des époux. Le survivant, la survivante aura tout le bien.

SURVIVRE. v. n.

SURVIVRE. v. n. (Il se conjugue comme Vivre.) Demeurer en vie après une autre personne. Selon l' ordre de la nature, les enfants doivent survivre à leur père. Il survécut à ses enfants. On ne peut vivre longtemps, qu' on ne survive à plusieurs de ses amis.

Fig., Survivre à son honneur, à sa réputation, à sa fortune, Vivre encore après la perte de son honneur, de sa réputation, de sa fortune. On dit de même, Survivre à la ruine de sa patrie, etc.

Survivre à soi-même, se survivre à soi-même, Perdre avant la mort l' usage des facultés naturelles, comme la mémoire, l' ouïe, la vue, la raison. Il se dit particulièrement De ceux qui tombent en enfance.

Se survivre dans ses enfants, dans ses ouvrages, Laisser après soi des enfants, des ouvrages qui perpétuent le souvenir du nom qu' on portait, des qualités, des talents qu' on possédait.

SURVIVRE

SURVIVRE se dit quelquefois activement. Il a survécu son fils, sa femme. Cette manière d' employer ce verbe a vieilli.

SUS. préposition

SUS. préposition Sur. Il n' est plus guère usité que dans cette phrase de Déclarations, d' Ordonnances, etc., Courir sus à quelqu' un.

EN SUS. loc. prépositive ou adverbiale

EN SUS. loc. prépositive ou adverbiale Au delà. Il a touché des gratifications en sus de ses appointements.

Dans l' usage ordinaire, La moitié, le tiers, le quart en sus, signifie, L' addition qu' on fait à une somme de la moitié, du tiers, du quart de cette somme. Quatre francs et le quart en sus, font cinq francs. La moitié en sus de six mille francs, est de trois mille francs.

En termes de Finance, Le tiers, le quart en sus, se dit quelquefois d' Une quantité qui, étant ajoutée à une somme, donne une somme totale dont cette quantité est le tiers ou le quart. Le tiers en sus de six mille francs, est trois mille francs. Le quart en sus de douze mille francs, est quatre mille francs. Quinze mille francs et le quart en sus, font vingt mille francs.

SUS. Interjection familière

SUS. Interjection familière dont on se sert pour exhorter, pour exciter. Sus mes amis, sus donc, levez-vous. Or sus,dites-nous. ..

SUSCEPTIBILITÉ. s. f.

SUSCEPTIBILITÉ. s. f. Il ne se dit guère que de La disposition à se choquer trop aisément. C' est un homme d' une extrême susceptibilité, d' une susceptibilité fâcheuse. Blesser, ménager la susceptibilité de quelqu' un.

SUSCEPTIBLE. adj.des deux genres

SUSCEPTIBLE. adj.des deux genres Capable de recevoir certaine qualité, certaine modification. Il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. La matière est susceptible de toutes sortes de formes. Cette terre est susceptible d' améliorations. L' esprit de l' homme est susceptible de bonnes, de mauvaises impressions, de toutes les opinions. Susceptible du bien et du mal. Susceptible d' amour, de haine, etc.

Cette proposition, ce passage est susceptible de plusieurs sens, d' interprétations différentes, Cette proposition peut être entendue dans plusieurs sens différents; ce passage peut être expliqué, peut être interprété de bien des façons différentes.

SUSCEPTIBLE

SUSCEPTIBLE se dit absolument Des personnes, et signifie, Qui est facile à blesser, qui s' offense aisément. Il est fort susceptible. Elle est trop susceptible. Un esprit, un caractère susceptible.

SUSCEPTION. s. f.

SUSCEPTION. s. f. L' action de prendre les ordres sacrés. La susception des ordres sacrés oblige à des devoirs sévères.

Il se dit aussi de Deux fêtes de l' Église catholique. La susception de la sainte croix. La susception de la sainte couronne.

SUSCITATION. s. f.

SUSCITATION. s. f. Suggestion, instigation. Il a fait cela à la suscitation d' un tel. Il est vieux.

SUSCITER. v. a.

SUSCITER. v. a. Faire naître, faire paraître dans un certain temps. Il se dit particulièrement en parlant Des hommes extraordinaires que Dieu inspire, qu' il conduit et pousse à exécuter ses volontés. Dieu a suscité des prophètes. Il suscita les libérateurs de son peuple.

En termes de l' Écriture, Susciter lignée à son frère, Faire revivre le nom de son frère mort sans postérité, en épousant sa veuve pour en avoir des enfants; ce qui était d' usage parmi les Juifs.

SUSCITER

SUSCITER se prend plus ordinairement en mauvaise part, et signifie, Faire naître à quelqu' un des embarras, des affaires fâcheuses, des inimitiés, dans le dessein de lui nuire. Il lui a suscité des ennemis. Il les a suscités contre lui. Susciter un procès, une querelle. Susciter des embarras, des obstacles. On dit à peu près dans la même acception, Son mérite, sa gloire lui a suscité bien des envieux, etc.

SUSCITÉ, ÉE. participe

SUSCITÉ, ÉE. participe

SUSCRIPTION. s. f.

SUSCRIPTION. s. f. Adresse écrite sur le pli extérieur d' une lettre missive. C' est lui qui a mis la suscription à cette lettre. La suscription était: Au Roi, À son Altesse Royale, À son Éminence, À Monsieur de...

SUSDIT, ITE. adj.

SUSDIT, ITE. adj. Nommé ci-dessus. Il ne s' emploie guère qu' en style de Pratique. La susdite maison. La susdite somme payable au susdit terme. On le dit quelquefois substantivement, surtout dans le style familier, et par plaisanterie, en parlant Des personnes. Le susdit. La susdite.

SUSPECT, ECTE. adj.

SUSPECT, ECTE. adj. Qui est soupçonné, ou qui mérite de l' être. Il se dit Des choses et des personnes. Cet homme m' est suspect, me devient suspect. Il m' est suspect en cela. Tout ce qui vient de la part d' un tel est suspect. Votre silence sur cette affaire m' est suspect. Le témoignage de cet homme m' est suspect. Sa probité est très-suspecte. Cela le rendit suspect à son parti. Dès lors on l' eut pour suspect, on le tint pour suspect. Vous êtes suspect de partialité. Un discours suspect d' artifice. Une opinion suspecte d' hérésie. Un contrat suspect de fraude. Une convention suspecte de simonie. Une conduite suspecte. Des moeurs suspectes. Une démarche suspecte. Suspect d' avoir trahi l' État. Suspect d' entretenir des intelligences avec l' ennemi. Il ne faut pas ajouter foi à ces lettres-là, elles viennent d' un lieu suspect.

Lieu, pays suspect de peste, de contagion, ou absolument, Lieu, pays suspect, Lieu, pays qu' on soupçonne être infecté de peste, d' une contagion. Ces marchandises viennent d' un lieu suspect, d' un pays suspect.

SUSPECTER. v. a.

SUSPECTER. v. a. Soupçonner, tenir pour suspect. Je suspecte fort la fidélité de ce domestique. On suspectait sa doctrine, ses moeurs. On reconnut qu' on l' avait suspecté à tort.

SUSPECTÉ, ÉE. participe

SUSPECTÉ, ÉE. participe

SUSPENDRE. v. a.

SUSPENDRE. v. a. Élever quelque corps en l' air, l' attacher, le soutenir en l' air avec un lien, de telle sorte qu' il pende et qu' il ne porte sur rien. Suspendre en l' air. Suspendre des lustres au plafond. Suspendre une lampe. Suspendre des chevaux pour les embarquer. Suspendre le corps, la caisse d' une voiture.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Se suspendre à une branche, à une corde.

SUSPENDRE

SUSPENDRE signifie figurément, Surseoir, différer, discontinuer, cesser pour quelque temps. Suspendre l' exécution d' un arrêt. On reprit les poursuites qui avaient été suspendues. Suspendre les hostilités. Suspendre son ressentiment, les effets de son ressentiment. Dieu suspend pour quelque temps les effets de sa justice. Suspendre ses coups.

Suspendre sa marche, Interrompre sa marche, s' arrêter pour quelque temps. Ces troupes ont suspendu leur marche, ont eu ordre de suspendre leur marche.

Suspendre son travail, des travaux, Interrompre son travail, des travaux. Les travaux étaient depuis longtemps suspendus.

Suspendre son jugement sur quelque chose, Attendre, pour porter son jugement, qu' on soit plus éclairé.

SUSPENDRE

SUSPENDRE se dit aussi figurement, en parlant D' un ecclésiastique, d' un magistrat, d' un officier, d' un agent quelconque dont on interrompt les fonctions, sans lui ôter son caractère. Suspendre un prêtre de ses fonctions. On a suspendu le maire de cette commune.

SUSPENDU, UE. participe

SUSPENDU, UE. participe Voiture suspendue. Pont suspendu.

Il se dit, par extension, Des choses qui sont en équilibre, et qui paraissent se soutenir d' elles-mêmes. Les nuées sont suspendues en l' air. Les corps célestes sont suspendus sur nos têtes. Un morceau de fer demeure suspendu à une pierre d' aimant.

SUSPENS. adj. m.

SUSPENS. adj. m. Interdit. Il n' est usité qu' en parlant D' un ecclésiastique qu' on suspend des fonctions de son état. Un prêtre suspens, déclaré suspens. Il est suspens de fait et de droit.

EN SUSPENS. loc. adv.

EN SUSPENS. loc. adv. Dans l' incertitude, sans savoir à quoi se déterminer. Je suis en suspens de ce que je dois faire, sur ce que je dois faire. Vous me laissez plus en suspens que jamais. Tenir quelqu' un en suspens. Rester en suspens.

Cette affaire est demeurée en suspens, Elle est encore indécise.

SUSPENSE. s. f.

SUSPENSE. s. f. Censure par laquelle un ecclésiastique est déclaré suspens. Un prêtre qui a encouru la suspense.

Il signifie aussi, L' état où un ecclésiastique est mis par cette censure. Un prêtre qui dit la messe pendant sa suspense devient irrégulier.

SUSPENSEUR. adj. m.

SUSPENSEUR. adj. m. T. d' Anat. Qui soutient, qui tient suspendu. Ligament suspenseur du foie, de la verge. Muscle suspenseur du testicule, ou Crémaster.

SUSPENSIF, IVE. adj.

SUSPENSIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Qui suspend, qui arrête et empêche d' aller en avant, de continuer. Il y a des cas où le simple appel est suspensif; il y en a où il n' est que dévolutif.

En Grammaire, Points suspensifs, Plusieurs points mis à la suite les uns des autres pour marquer suspension ou interruption du sens.

SUSPENSION. s. f.

SUSPENSION. s. f. L' action de suspendre, ou L' état d' une chose suspendue. La suspension du pendule par une soie ou par un fil de métal. Le point de suspension d' une balance.

Il s' emploie plus ordinairement au sens moral, et signifie, Surséance, cessation d' opération pour quelque temps. La suspension de l' exécution d' un jugement. Suspension de poursuites. La suspension du payement des rentes. Suspension entière des puissances, des facultés de l' âme.

Suspension d' armes, Cessation momentanée des actes d' hostilité.

SUSPENSION

SUSPENSION signifie aussi, L' action d' interdire un fonctionnaire public de ses fonctions pour un temps. Il a été prononcé contre cet avoué une suspension de trois mois.

SUSPENSION

SUSPENSION se dit encore d' Une figure de rhétorique qui consiste à tenir les auditeurs en suspens. La suspension augmente l' effet des choses qu' on doit annoncer.

Il se dit également, en Grammaire, d' Un sens interrompu brusquement, et qui n' est point achevé. La suspension, dans l' écriture, dans l' impression, se marque par une suite de points.

SUSPENSOIR ou SUSPENSOIRE. s. m.

SUSPENSOIR ou SUSPENSOIRE. s. m. T. de Chirur. Sorte de bandage dont on se sert pour soutenir le scrotum, et pour prévenir les descentes d' intestins et autres incommodités de ce genre. Porter un suspensoir.

SUSPICION. s. f.

SUSPICION. s. f. Soupçon, défiance. Il n' est guère usité qu' en termes de Jurisprudence. Grande suspicion. Juste suspicion. Suspicion de fraude. Suspicion de simonie. Avoir suspicion. Donner suspicion. Entrer en suspicion. Pour cause de suspicion.

SUSTENTER. v. a.

SUSTENTER. v. a. Nourrir, entretenir la vie par le moyen des aliments. Il ne se dit qu' en parlant Des personnes. Tant de livres de pain par jour suffisent pour sustenter tant de pauvres. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il n' a pas même de quoi se sustenter.

SUSTENTÉ, ÉE. participe

SUSTENTÉ, ÉE. participe

SUTURE. s. f.

SUTURE. s. f. T. d' Anat. Jointure de deux parties du crâne qui entrent l' une dans l' autre par des dentelures, et qui paraissent comme cousues ensemble. Les sutures du crâne.

Il se dit, en Botanique, de L' endroit où les pièces, les valves qui forment l' enveloppe de certains fruits, se joignent et adhèrent entre elles par leurs bords. Suture longitudinale.

Il signifie, en termes de Chirurgie, La réunion des lèvres d' une plaie, soit que cette réunion s' opère avec les aiguilles et le fil, soit qu' on l' obtienne par le moyen des emplâtres.

SUTURE

SUTURE se dit quelquefois figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit dont on a retranché quelque partie, et signifie, Le travail que l' on fait pour empêcher que la suppression ne paraisse. Au moyen d' une suture habilement faite, on ne s' aperçoit pas qu' il a retranché cette scène, ce chapitre ce paragraphe.

SUZERAIN, AINE. adj.

SUZERAIN, AINE. adj. T. de Féodalité. Il se dit D' un seigneur qui possède un fief dont d' autres fiefs relèvent. Seigneur suzerain. Dame suzeraine.

Il s' emploie aussi substantivement. Le vassal et le suzerain.

SUZERAINETÉ. s. f.

SUZERAINETÉ. s. f. Qualité de suzerain.

SVELTE. adj.des deux genres

SVELTE. adj.des deux genres T. de Peinture, de Sculpture, et d' Architecture. Léger, délié, dégagé. Une figure svelte. Une colonne svelte.

Il se dit aussi Des personnes, dans le langage ordinaire. Cette femme a la taille svelte. Cette femme est svelte.

SYBARITE. s. m.

SYBARITE. s. m. Il se dit, par allusion aux anciens habitants de la ville de Sybaris, d' Un homme qui mène une vie molle et voluptueuse. C' est un Sybarite, un vrai Sybarite. Il mène une vie de Sybarite.

SYCOMORE. s. m.

SYCOMORE. s. m. Arbre qui tient du figuier pour les fruits et du mûrier pour les feuilles. Le sycomore etait fort commun dans l' ancienne Égypte.

Il se dit plus ordinairement d' Un arbre du genre des Érables, appelé aussi Faux platane, qui croît naturellement en France, et qui sert à orner les pares, les promenades, etc. Allée de sycomores. Il y a des sycomores dans sa cour. Le bois du sycomore est blanc, léger, flexible, et s' emploie pour les ouvrages de tour, pour faire des violons, des bois de fusil, etc.

SYCOPHANTE. s. m.

SYCOPHANTE. s. m. Mot emprunté du grec, qui signifie, Fourbe, menteur, fripon, délateur, coquin.

SYLLABAIRE. s. m.

SYLLABAIRE. s. m. Petit livre élémentaire où les syllabes sont rangées par ordre, et dans lequel les enfants apprennent à lire.

SYLLABE. s. f.

SYLLABE. s. f. Une voyelle ou seule, ou jointe à d' autres lettres qui se prononcent par une seule émission de voix. Rois et Lois sont des mots d' une syllabe. Dans le mot Avoir, A fait une syllabe, et Voir en fait une autre. La première syllabe de tel mot est longue, la seconde est brève. Un mot d' une, de deux, de trois syllabes. Un vers de douze syllabes, de dix syllabes, etc. Il prononce gravement et pèse sur toutes les syllabes. Il n' en a pas perdu une syllabe. J' ai dit mot pour mot, syllabe pour syllabe ce que vous m' avez ordonné. Je n' y ai pas manqué d' une syllabe. Il ne lui répondit pas une syllabe, Il ne lui répondit absolument rien.

SYLLABIQUE. adj.des deux genres

SYLLABIQUE. adj.des deux genres Qui a rapport aux syllabes. Valeur syllabique. Augment syllabique.

SYLLEPSE. s. f.

SYLLEPSE. s. f. Figure de grammaire, par laquelle le discours répond plutôt à notre pensée qu' aux règles grammaticales. La plupart des hommes sont bien fous, est une syllepse.

Il se dit aussi d' Une figure par laquelle un mot est employé à la fois au propre et au figuré. Cette phrase, Galatée est pour Corydon plus douce que le miel du mont Hybla, renferme une syllepse.

SYLLOGISME. s. m.

SYLLOGISME. s. m. T. de Logique. Argument composé de trois propositions, savoir: la majeure, la mineure, et la conséquence. Faire un syllogisme. Ce syllogisme n' est pas en forme. Règles du syllogisme. La conséquence du syllogisme doit être renfermée dans les prémisses.

SYLLOGISTIQUE. adj.des deux genres

SYLLOGISTIQUE. adj.des deux genres Qui appartient au syllogisme. La forme syllogistique.

SYLPHE, PHIDE. s.

SYLPHE, PHIDE. s. Nom que les cabalistes donnaient aux prétendus génies élémentaires de l' air. Un sylphe. Une sylphide.

SYLVAIN. s. m.

SYLVAIN. s. m. Dieu des forêts, selon la Fable. Les faunes et les sylvains.

SYMBOLE. s. m.

SYMBOLE. s. m. Figure ou image qui sert à désigner quelque chose, soit par le moyen de la peinture ou de la sculpture, soit par le discours. Le chien est le symbole de la fidélité. La colombe est le symbole de la simplicité. Le renard est le symbole de la ruse, de la finesse. La girouette est le symbole de l' inconstance. Le lion est le symbole de la voleur. La palme et le laurier sont des symboles de la victoire.

Il se dit particulièrement de Certaines marques, de certaines figures qu' on voit sur les médailles, et qui servent à désigner soit des hommes ou des divinités, soit des parties du monde, des royaumes, des provinces ou des villes. Les symboles sont ordinairement placés sur le revers des médailles. La ville de Paris a un vaisseau pour symbole.

Parmi les Catholiques, Symboles sacrés, ou simplement, Symboles, Les signes extérieurs des sacrements. JÉSUS-CHRIST nous a donné son corps et son sang dans l' eucharistie, sous les symboles du pain et du vin.

SYMBOLE

SYMBOLE se dit aussi Du formulaire qui contient les principaux articles de la foi. Les trois symboles de la foi sont le symbole des apôtres, le symbole de Nicée, et le symbole attribué à saint Athanase. Absolument, Le symbole, Celui des apôtres.

SYMBOLIQUE. adj.des deux genres

SYMBOLIQUE. adj.des deux genres Qui sert de symbole. L' hermine est une figure symbolique, une image symbolique. Langage symbolique.

SYMBOLISER. v. n.

SYMBOLISER. v. n. T. didactique. Avoir du rapport, de la conformité. Les alchimistes disaient que les planètes symbolisaient avec les métaux, que le soleil symbolisait avec l' or, que la lune symbolisait avec l' argent. Il est peu usité.

SYMÉTRIE. s. f.

SYMÉTRIE. s. f. Proportion et rapport de grandeur et de figure que les parties d' un corps naturel ou artificiel ont entre elles, et avec leur tout. S' il y a quatre croisées d' un côté, il faut, pour la symétrie, qu' il y en ait autant de l' autre. Les symétries des ordres d' architecture ont été fixées par différents maîtres. La symétrie est bien observée dans cet ouvrage d' architecture. Voilà une belle symétrie, une symétrie agréable. Ces deux portes feront symétrie. Cela est contre la symétrie. La symétrie du corps humain.

Il se dit aussi en parlant De toutes les choses arrangées suivant une certaine proportion, un certain ordre. Des tableaux, des vases arrangés avec symétrie. La symétrie d' une plantation. Garder, observer la symétrie. Il faut de la symétrie. Négliger la symétrie. Déranger la symétrie.

Il se dit particulièrement de L' ordre, de la disposition, de l' économie d' un discours, d' un ouvrage d' esprit. La symétrie d' un discours. La suppression de ce chapitre dérangerait la symétrie de son livre.

Symétrie du style, Correspondance de mots et de membres d' une phrase entre eux, ou même de plusieurs phrases entre elles. Il y a trop de symétrie dans le style de cet écrivain.

SYMÉTRIQUE. adj.des deux genres

SYMÉTRIQUE. adj.des deux genres Qui a de la symétrie. Ordre, arrangement symétrique. Des phrases symétriques. Il affecte des gestes symétriques.

SYMÉTRIQUEMENT. adv.

SYMÉTRIQUEMENT. adv. Avec symétrie. Des tableaux disposés symétriquement.

SYMÉTRISER. v. n.

SYMÉTRISER. v. n. Faire symétrie. Les deux pavillons de ce bâtiment symétrisent.

SYMPATHIE. s. f.

SYMPATHIE. s. f. Correspondance que les anciens imaginaient entre les qualités de certains corps; aptitude qu' ont certains corps à s' unir, à se pénétrer. Il semble qu' il y ait de la sympathie entre certaines plantes, entre certains animaux. C' est par sympathie que le mercure s' unit à l' or, que le fer s' attache à l' aimant.

Poudre de sympathie, Poudre préparée que l' on jetait sur le sang sorti d' une blessure, et que l' on prétendait agir sur la personne blessée, quoiqu' elle fût éloignée. La poudre de sympathie est une chimère dont on est désabusé depuis longtemps.

SYMPATHIE

SYMPATHIE en termes de Médecine, Correspondance entre certaines parties du corps, qui fait qu' un organe ne peut être affecté ou excité, sans que d' autres le soient en même temps.

SYMPATHIE

SYMPATHIE se dit aussi Du rapport, de la convenance que certaines choses ont entre elles. Il y a une sympathie naturelle entre certains sons et les émotions de notre âme. Il y a de la sympathie entre ces deux couleurs. Ces couleurs ont de la sympathie.

SYMPATHIE

SYMPATHIE se dit encore de La convenance et du rapport d' humeurs et d' inclinations, d' un penchant instinctif qui attire deux personnes l' une vers l' autre. Grande sympathie. Forte sympathie. Il y a une grande sympathie entre eux. Les effets de la sympathie. Éprouver de la sympathie pour quelqu' un. Ne sentir pour quelqu' un aucune sympathie.

Il signifie également, dans le langage philosophique, La faculté que nous avons de participer aux peines et aux plaisirs les uns des autres. La sympathie sert en nous de contre-poids à l intérêt personnel.

SYMPATHIQUE. adj.des deux genres

SYMPATHIQUE. adj.des deux genres Il se dit De ce qui appartient à la cause ou aux effets de la sympathie. Vertu sympathique. Qualités sympathiques. Mouvements sympathiques. Maladie, affection sympathique.

Encre sympathique, Encre sans couleur qui noircit lorsqu' on présente le papier au feu, ou qu' on y applique quelque agent chimique.

SYMPATHISER. v. n.

SYMPATHISER. v. n. Avoir de la sympathie. Il ne se dit guère qu' au moral. Leurs humeurs ne sympathisent pas ensemble. Il est difficile de trouver deux personnes qui sympathisent entièrement.

SYMPHONIE. s. f.

SYMPHONIE. s. f. Concert d' instruments de musique. Belle symphonie. Excellente symphonie. Aimer la symphonie.

Il se dit aussi d' Un morceau de musique composé pour être exécuté par des instruments concertants. Composer une symphonie. Jouer, exécuter une symphonie. Les symphonies de Haydn, de Mozart, de Beethoven.

Il se dit encore Des instruments de musique qui accompagnent les voix. Les voix n' étaient pas belles, mais la symphonie était fort bonne. Musique vocale avec symphonie, sans symphonie. Messe en grande symphonie.

Il se dit quelquefois Du corps des symphonistes. Les voix sont prêtes, faites venir la symphonie.

SYMPHONISTE. s. m.

SYMPHONISTE. s. m. Celui qui compose des symphonies, ou qui fait sa partie dans une symphonie. Haydn fut un des plus grands symphonistes de son temps. Ce violon sera pour nos concerts un symphoniste très-utile.

SYMPHYSE. s. f.

SYMPHYSE. s. f. T. d' Anat. Liaison ou connexion de deux os ensemble. La symphyse des os pubis.

Opération de la symphyse, Celle qui consiste à procurer l' accouchement par la séparation des os pubis.

SYMPTOMATIQUE. adj.des deux genres

SYMPTOMATIQUE. adj.des deux genres (On prononce le P.) T. de Médec. Qui est l' effet ou le symptôme de quelque autre affection. Maladie symptomatique. Fièvre symptomatique.

SYMPTÔME. s. m.

SYMPTÔME. s. m. Signe ou assemblage de signes dans une maladie, lesquels indiquent sa nature, et font présumer quelle sera son issue. Les médecins le disent, dans une acception moins restreinte, de Tout changement appréciable observé dans un organe ou dans une fonction, et qui est lié à l' existence d' une maladie. Mauvais, fâcheux symptôme. Bon symptôme. Les médecins jugent d' une maladie par les symptômes. Des symptômes de peste. Dès que les premiers symptômes se manifestent.

Il s' emploie aussi figurément et signifie, Indice, présage. La fermentation qui agite ce pays, est le symptôme d' une révolution prochaine. Symptômes de décadence. Quelques symptômes de mécontentement se manifestaient parmi le peuple. Symptômes d' amour, d' ambition, etc.

SYNAGOGUE. s. f.

SYNAGOGUE. s. f. L' assemblée des fidèles, sous l' ancienne loi. Saint Paul, avant qu' il fût converti, avait beaucoup de zèle pour la synagogue. Enfant de la synagogue. Docteur, chef de la synagogue.

Il se dit, depuis la publication de l' Évangile, par opposition à Église. L' Église a succédé à la synagogue.

Il se dit aussi Du lieu où les Juifs s' assemblaient hors du temple, pour faire des lectures, des prières publiques. Notre-Seigneur allait souvent enseigner dans les synagogues.

Il se dit encore présentement Des lieux où les juifs s' assemblent pour l' exercice public de leur religion. La synagogue consistoriale de Paris. La synagogue de Metz, d' Amsterdam.

Prov. et fig., Enterrer la synagogue avec honneur, Finir une entreprise, une partie, une fonction, une liaison par quelque chose de remarquable. Il ne se dit qu' en bonne part. Cet avocat a terminé sa carrière par un beau plaidoyer, il a enterré la synagogue avec honneur.

SYNALÈPHE. s. f.

SYNALÈPHE. s. f. T. de Gram. Réunion, jonction de deux mots en un seul. Quelqu' un, pour Quelque un, est une synalèphe.

SYNALLAGMATIQUE. adj.des deux genres

SYNALLAGMATIQUE. adj.des deux genres T. de Jurispr. Il se dit Des contrats qui contiennent obligation réciproque entre les parties. Les actes synallagmatiques sous signature privée, doivent être faits doubles. Contrat synallagmatique.

SYNARTHROSE. s. f.

SYNARTHROSE. s. f. T. d' Anat. Articulation immobile, c' est-à-dire, qui ne permet point aux os qu' elle unit de se mouvoir l' un sur l' autre.

SYNCELLE. s. m.

SYNCELLE. s. m. Il se disait, dans l' ancienne Église grecque, d' Une sorte d' officier placé auprès des patriarches, des évêques, etc., pour avoir inspection sur leur conduite.

SYNCHONDROSE. s. f.

SYNCHONDROSE. s. f. (CH se prononce K.) T. d' Anat. Symphyse cartilagineuse, union de deux os par un cartilage.

SYNCHRONE. adj.des deux genres

SYNCHRONE. adj.des deux genres (Dans ce mot et dans les deux suivants, CH se prononce K.) T. didactique. Il se dit Des mouvements qui se font dans un même temps. Les oscillations de ces deux pendules sont synchrones. On dit plus ordinairement Isochrone.

SYNCHRONIQUE. adj.des deux genres

SYNCHRONIQUE. adj.des deux genres T. didactique. On l' emploie surtout dans cette locution, Tableau synchronique, Tableau où l' on rapproche les événements arrivés en différents lieux, à la même époque.

SYNCHRONISME. s. m.

SYNCHRONISME. s. m. T. didactique. Rapport de deux choses qui se font dans un même temps. Le synchronisme des oscillations de deux pendules.

Il se dit aussi en parlant Des événements qui sont arrivés dans le même temps. Le synchronisme de deux événements.

SYNCHYSE. s. f.

SYNCHYSE. s. f. T. de Gram. Confusion, transposition de mots qui trouble l' ordre et l' arrangement d' une phrase, d' une période.

SYNCOPE. s. f.

SYNCOPE. s. f. Défaillance, pâmoison; perte, ordinairement subite, du sentiment et du mouvement, avec cessation plus ou moins complète de l' action du coeur et des poumons. Tomber en syncope. Différentes causes produisent la syncope.

SYNCOPE

SYNCOPE se dit aussi d' Une figure de grammaire, qui consiste dans le retranchement d' une lettre ou d' une syllabe au milieu d' un mot. J' avoûrai, pour J' avouerai; Nous joûrons, pour Nous jouerons; Dénoûment, pour Dénouement; Gaîté, pour Gaieté, sont des syncopes.

SYNCOPE

SYNCOPE en termes de Musique, se dit d' Une note qui appartient à la fin d' un temps et au commencement d' un autre.

SYNCOPER. v. n.

SYNCOPER. v. n. T. de Musique. Faire une syncope. Il y a dans cet air plusieurs notes qui syncopent.

SYNCOPÉ, ÉE. adj.

SYNCOPÉ, ÉE. adj. T. de Grammaire et de Musique. Mot syncopé, Mot du milieu duquel on a retranché une lettre ou une syllabe. Note syncopée, Note qui fait une syncope.

SYNCRÉTISME. s. m.

SYNCRÉTISME. s. m. T. didactique. Conciliation, rapprochement de diverses sectes, de différentes communions. Si l' on ne peut parvenir au vrai syncrétisme, du moins la tolérance civile peut jusqu' à un certain point le remplacer.

SYNDÉRÈSE. s. f.

SYNDÉRÈSE. s. f. T. de Dévotion. Remords de conscience. Les mouvements de la syndérèse. La syndérèse le tourmente continuellement. Avoir une perpétuelle syndérèse. Il est vieux.

SYNDIC. s. m.

SYNDIC. s. m. Celui qui est élu pour prendre soin des affaires d' une communauté, d' un corps dont il est membre, ou d' une réunion de créanciers, etc. Le syndic de la faculté. Le syndic des créanciers. Le syndic des notaires, des agents de change. Le syndic des états d' une province. Syndic d' une paroisse, d' une communauté, d' une corporation, etc. Syndic en titre d' office. Syndic onéraire. Syndic honoraire.

SYNDICAL, ALE. adj.

SYNDICAL, ALE. adj. Qui appartient au syndicat. Les fonctions syndicales.

Il se dit principalement avec le mot de Chambre. La chambre syndicale d' un diocèse. Il y avait autrefois une chambre syndicale des libraires.

SYNDICAT. s. m.

SYNDICAT. s. m. La charge, la fonction de syndic. On l' a nommé au syndicat. Accepter le syndicat.

Il se dit aussi Du temps pendant lequel on exerce la fonction de syndic. Durant son syndicat.

SYNECDOCHE ou SYNECDOQUE. s. f.

SYNECDOCHE ou SYNECDOQUE. s. f. Figure par laquelle on fait entendre le plus en disant le moins, ou le moins en disant le plus; on prend le genre pour l' espèce, ou l' espèce pour le genre, le tout pour la partie, ou la partie pour le tout. Cent voiles pour Cent vaisseaux, est une synecdoche.

SYNÉRÈSE. s. f.

SYNÉRÈSE. s. f. T. de Gram. Contraction, réunion de deux syllabes en une seule dans un même mot, mais sans aucun changement de lettres. Les poëtes latins font quelquefois de deux syllabes les mots deerant, Orpheus, etc., par synérèse. Voyez CRASE.

SYNÉVROSE. s. f.

SYNÉVROSE. s. f. T. d' Anat. Symphyse ligamenteuse, union de deux os par le moyen des ligaments.

SYNGÉNÉSIE. s. f.

SYNGÉNÉSIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes dont les fleurs ont leurs étamines réunies par les anthères. Les plantes à fleurs composées, telles que le tournesol, la marguerite, le souci, appartiennent à la syngénésie.

SYNODAL, ALE. adj.

SYNODAL, ALE. adj. Qui appartient au synode. Assemblée synodale. Règlements synodaux. Statuts synodaux. Constitutions synodales.

SYNODALEMENT. adv.

SYNODALEMENT. adv. En synode. Les curés synodalement assemblés.

SYNODE. s. m.

SYNODE. s. m. Assemblée de curés et autres ecclésiastiques, qui se fait dans chaque diocèse par le mandement de l' évêque, ou d' un autre supérieur. Aller au synode. Convoquer le synode. Tenir un synode, le synode. Le synode de l' évêque. Le synode des archidiacres. Le synode du chapitre.

Il se dit aussi, parmi les Réformés, de L' assemblée de leurs ministres et de leurs anciens, pour ce qui regarde leur religion. Synode national, général. Synode provincial. Le synode de Dordrecht.

SYNODIQUE. adj.des deux genres

SYNODIQUE. adj.des deux genres T. de l' Histoire ecclésiastique. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Lettres synodiques, Lettres écrites au nom des conciles, aux évêques absents.

En Astron., Mouvement synodique de la lune, Le mouvement de cet astre depuis une nouvelle lune jusqu' à l' autre. Mois synodique, Le temps qui s' écoule entre deux nouvelles lunes consécutives.

SYNONYME. adj.des deux genres

SYNONYME. adj.des deux genres Il se dit D' un mot qui a la même signification qu' un autre mot, ou une signification presque semblable. Épée peut être regardé comme synonyme de Glaive. Aimer et Chérir, Dispute et Contestation, sont des mots synonymes, sont mots synonymes, sont termes synonymes, sont synonymes.

Il est aussi substantif masculin. Peur est le synonyme de Crainte. Craindre et Redouter sont deux synonymes. Dictionnaire des synonymes. Dans aucune langue il n' y a de synonymes parfaits.

Il est quelquefois, au pluriel, Le titre de certains ouvrages en forme de dictionnaire, dans lesquels la différence des mots synonymes est expliquée. Les Synonymes latins de Gardin Dumesnil. Les Synonymes français de Girard, de Beauzée, etc.

SYNONYMIE. s. f.

SYNONYMIE. s. f. Qualité des mots synonymes. La synonymie des deux mots Courroux et Colère.

Il se dit aussi d' Une figure de rhétorique qui exprime la même chose par des mots synonymes.

Il signifie également, en Histoire naturelle et en Botanique, Le rapprochement, la concordance des divers noms qui ont été donnés à un même animal, à une même plante. Synonymie exacte, complète, etc.

SYNONYMIQUE. adj.des deux genres

SYNONYMIQUE. adj.des deux genres Qui appartient à la synonymie.

SYNOPTIQUE. adj.des deux genres

SYNOPTIQUE. adj.des deux genres T. didactique. Qui permet d' embrasser, de saisir d' un même coup d' oeil les diverses parties d' un ensemble, qui en offre une vue générale. Tableau synoptique d' une science, d' un système, d' une méthode.

SYNOQUE. adj. et s. f.

SYNOQUE. adj. et s. f. T. de Médec. Mot consacré par les anciens pour désigner Une fièvre continue sans redoublement. Fièvre synoque. La synoque simple ne dure guère que quatre jours; la synoque putride va jusqu' à quatorze.

SYNOVIAL, ALE. adj.

SYNOVIAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport à la synovie. Il n' est guère usité que dans cette dénomination, Glandes synoviales, Glandes que l' on suppose exister dans les articulations des os, et sécréter une humeur appelée Synovie, qui sert à rendre ces articulations libres et coulantes.

SYNOVIE. s. f.

SYNOVIE. s. f. T. de Physiologie. Liqueur visqueuse et mucilagineuse qui se trouve dans toutes les articulations mobiles. La synovie lubrifie les articulations, et en facilite le mouvement.

SYNTAXE. s. f.

SYNTAXE. s. f. Arrangement, construction des mots et des phrases selon les règles de la grammaire. Observer la syntaxe. Il n' y a point là de syntaxe. Les règles de la syntaxe.

Il signifie aussi, Les règles mêmes de la construction des mots et des phrases. Savoir la syntaxe. Apprendre la syntaxe. Cela est contre la syntaxe.

Il signifie, par extension, Le livre qui comprend ces règles. Cet écolier a perdu sa Syntaxe.

SYNTAXIQUE. adj.des deux genres

SYNTAXIQUE. adj.des deux genres Qui appartient à la syntaxe. Les règles syntaxiques. L' ordre syntaxique.

SYNTHÈSE. s. f.

SYNTHÈSE. s. f. T. didactique. En termes de Logique, Méthode de composition qui descend des principes aux conséquences, des causes aux effets. La synthèse est opposée à l' analyse.

SYNTHÈSE

SYNTHÈSE en termes de Mathématique, Démonstration des propositions successives par la seule composition de celles qui sont déjà prouvées précédemment: elle est inverse de la méthode algébrique, qui, considérant l' inconnu comme trouvé, revient de là au connu par les rapports logiques qui les doivent unir.

SYNTHÈSE

SYNTHÈSE en termes de Chirurgie, Opération par laquelle on réunit les parties divisées ou écartées, comme les lèvres d' une plaie, les pièces d' un os fracturé, etc.

SYNTHÈSE

SYNTHÈSE en termes de Chimie, Action de recomposer un corps avec ses éléments séparés. La synthèse est particulièrement applicable aux sels.

SYNTHÈSE

SYNTHÈSE en termes de Pharmacie, Composition des remèdes.

SYNTHÉTIQUE. adj.des deux genres

SYNTHÉTIQUE. adj.des deux genres Qui appartient à la synthèse. Méthode synthétique. Démonstration synthétique.

SYNTHÉTIQUEMENT. adv.

SYNTHÉTIQUEMENT. adv. D' une manière synthétique. Démontrer synthétiquement une proposition. Procéder synthétiquement.

SYPHILIS. s. f.

SYPHILIS. s. f. T. de Médec. La maladie vénérienne. Les symptômes de la syphilis.

SYPHILITIQUE. adj.des deux genres

SYPHILITIQUE. adj.des deux genres Qui appartient à la syphilis. Symptômes syphilitiques. Maladie syphilitique.

SYPHON. s. m.

SYPHON. s. m. Voyez SIPHON.

SYRIAQUE. adj.des deux genres

SYRIAQUE. adj.des deux genres Il se dit De la langue que parlaient les anciens peuples de la Syrie. La langue syriaque. Manuscrit syriaque.

Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin. Étudier le syriaque.

SYRINGA. s. m.

SYRINGA. s. m. Voyez SERINGAT.

SYRINGOTOME. s. m.

SYRINGOTOME. s. m. T. de Chirur. Instrument dont on se servait autrefois dans l' opération de la fistule à l' anus.

SYRINGOTOMIE. s. f.

SYRINGOTOMIE. s. f. T. de Chirur. Opération de la fistule.

SYROP. s. m.

SYROP. s. m. Voyez SIROP.

SYRTE. s. f.

SYRTE. s. f. Voyez SIRTE.

SYSTALTIQUE. adj.des deux genres

SYSTALTIQUE. adj.des deux genres T. de Physiologie. Qui a la vertu de contracter et de dilater alternativement. Mouvement systaltique du coeur, des artères, etc.

SYSTÉMATIQUE. adj.des deux genres

SYSTÉMATIQUE. adj.des deux genres Qui appartient au système. Ordre systématique.

Il se prend quelquefois en mauvaise part, et signifie, Qui tient à un système imaginaire, qui repose sur ce système plutôt que sur les faits et sur la raison. Idées systématiques. Opinion systématique. Tout cela est purement systématique.

Il signifie aussi, Qui fait des systèmes, partisan des systèmes. Écrivain systématique. Esprit systématique.

SYSTÉMATIQUEMENT. adv.

SYSTÉMATIQUEMENT. adv. D' une manière systématique.

SYSTÈME. s. m.

SYSTÈME. s. m. Assemblage de propositions, de principes vrais ou faux mis dans un certain ordre et enchaînés ensemble, de manière à en tirer des conséquences et à s' en servir pour établir une opinion, une doctrine, un dogme, etc. Le système astronomique de Ptolémée. Le système de Copernic. Le système de Newton. Le système de la prédestination. Former, composer, élever un système. Défendre, soutenir, combattre, renverser un système. On le dit souvent en mauvaise part. Il a imaginé, il a fait, il a bâti un nouveau système. Il faut se défendre de l' esprit de système. Il est partisan du nouveau système établi, adopté en médecine, en chimie, etc.

SYSTÈME

SYSTÈME se dit, en Histoire naturelle, d' Une distribution méthodique et artificielle des êtres, propre à en faciliter l' étude. Le système sexuel de Linné. Voyez MÉTHODE.

Il signifie aussi, dans plusieurs Sciences, Assemblage de corps, réunion des parties d' un tout, ensemble de parties qui concourent au même résultat. Le système planétaire. Le système nerveux, musculaire, sanguin, etc. On dit à peu près de même, en parlant De la constitution des États, Système féodal, système représentatif, etc.

SYSTÈME

SYSTÈME se dit, dans le langage ordinaire, Du plan qu' on se fait et des moyens qu' on se propose d' employer pour réussir en quelque chose. Système de conduite. Système de gouvernement. Il faut suivre tout un autre système. Il faut changer de système. Cet homme tient beaucoup à son système. Il sacrifie tout à son système, sans considérer les conséquences. Je n' entends rien à son système.

Se faire un système de quelque chose, S' y tenir avec entêtement, et vouloir y donner une apparence de raison. Il s' est fait un système de sa mauvaise conduite.

SYSTOLE. s. f.

SYSTOLE. s. f. T. de Physiologie. Mouvement du coeur lorsqu' il se resserre. La systole et la diastole. Le sang passe du coeur dans les artères pendant la systole.

SYSTYLE. s. m.

SYSTYLE. s. m. T. d' Archit. Ordonnance d' architecture suivant laquelle l' entre-colonnement est de deux diamètres ou quatre modules.

Il s' emploie aussi, et même ordinairement, comme adjectif des deux genres. Portique systyle. Temple systyle.

SYZYGIE. s. f.

SYZYGIE. s. f. T. d' Astron. On appelle ainsi Les points de l' orbite de la lune dans lesquels cette planète est en conjonction ou en opposition avec le soleil, c' est-à-dire, dans lesquels, vue de la terre, elle se trouve en ligne droite avec le soleil. Dans le premier point, la lune est nouvelle; et, dans le second, elle est pleine. La lune est dans les syzygies.

Il se dit également en parlant Des autres planètes.

T. s. m.

T. s. m. Lettre consonne, la vingtième de l' alphabet. On la nomme Té, suivant l' appellation ancienne et usuelle; et Te, suivant la méthode moderne. Le t est une consonne dentale. Un grand T. Un petit t. Un double T. Plusieurs retranchent le t au pluriel des mots en ant et ent: Des enfans, des présens.

Au milieu des mots, T suivi d' un i et d' une autre voyelle, se prononce fort souvent comme C dans Ce: Patience, partial, ambition, captieux, etc. (prononcez: Pacience, parcial, ambicion, capcieux, etc.). Les grammairiens ont déterminé par des règles nombreuses les cas où le T prend cette valeur accidentelle, et ceux où il garde sa valeur propre; mais de telles règles souffrent des exceptions qui ajoutent à l' inconvénient de leur multiplicité: il est plus facile et plus sûr d' apprendre ces distinctions par l' usage.

T final ne se prononce ordinairement que devant les mots commençant par une voyelle ou par une H sans aspiration. Cependant on le fait sentir, même devant une consonne, dans Accessit, brut, chut, contact, correct, dot, déficit, fat, granit, indult, lest, luth, net, rapt, subit, transit, vivat, zénith, et quelques autres.

Lorsque le temps d' un verbe terminé par une voyelle est immédiatement suivi des pronoms Il, Elle, On, on met, par euphonie et pour éviter l' hiatus, un T entre le verbe et le pronom. Dira-t-on? Fera-t-il? Joue-t-elle? --- Dans l' expression Va-t' en, le t n' est point une lettre euphonique: c' est le pronom toi, qui répond à vous de l' expression analogue Allez-vous-en. On écrit de même, Procure-t' en, garde-t' en bien, etc.

TA. adj. possessif féminin

TA. adj. possessif féminin de la seconde personne. Ta mère. Ta soeur. Ta vie. Ta chambre. Ta hardiesse. Devant les noms féminins qui commencent par une voyelle ou par une H sans aspiration, on dit, Ton au lieu de Ta. Ton adresse. Ton épée. Ton espérance. Ton honnêteté. Ton admirable beauté. Voyez TON.

Il fait Tes au pluriel. Tes affaires. Tes maisons. Tes habitudes.

TABAC. s. m.

TABAC. s. m. (On ne fait point sonner le C dans la prononciation familière.) Plante originaire d' Amérique, que l' on prépare de diverses manières, qui se prend en mâchicatoire, ou en fumée par la bouche, ou en poudre par le nez, et qui est aussi quelquefois employée en médecine. Les botanistes la nomment Nicotiane; et elle était appelée Petun par les habitants de l' île de Tabago, d' où le premier tabac fut apporté en Espagne. Bon tabac. Une carotte de tabac. Du tabac en corde. Tabac à fumer. Fumer une pipe de tabac. Mâcher du tabac. Tabac en mâchicatoire, ou plus communément, Tabac à chiquer. Prendre du tabac, Prendre du tabac en poudre par le nez. S' habituer au tabac. Une prise de tabac. Râper, égruger du tabac. Humecter du tabac. Tabac d' Espagne. Tabac de Virginie. Tabac de Saint-Vincent. Tabac de Clérac. Tabac de la Havane; etc. Tabacs étrangers. La manufacture royale des tabacs. Tabac de la régie. Marchand de tabac. Débit de tabac. Une livre, une once de tabac.

Prov., Je n' en donnerais pas une prise de tabac, se dit D' une chose dont on ne fait aucun cas.

TABAGIE. s. f.

TABAGIE. s. f. Lieu public où l' on va fumer du tabac. Il va tous les jours à la tabagie. Il fait de sa maison une tabagie.

Il se dit aussi d' Une sorte de petite cassette dans laquelle on serre du tabac, des pipes, et tout ce qui est nécessaire pour fumer.

TABARIN. s. m.

TABARIN. s. m. Nom propre, devenu nom appellatif, et par lequel on désigne Un farceur qui représente dans les places publiques, monté sur des tréteaux. C' est un Tabarin. Des plaisanteries de Tabarin.

Il fait le Tabarin, se dit D' un homme qui fait ordinairement le bouffon. Ce mot a vieilli, ainsi que son dérivé.

TABARINAGE. s. m.

TABARINAGE. s. m. Action de Tabarin ou Bouffonnerie. Cette comédie n' est qu' un insipide tabarinage.

TABATIÈRE. s. f.

TABATIÈRE. s. f. Petite boîte où l' on met du tabac en poudre. Tabatière d' or, d' argent, d' écaille, de buis, de carton, etc. Tabatière ronde. Tabatière à charnière.

TABELLION. s. m.

TABELLION. s. m. Officier public qui, dans les juridictions subalternes et seigneuriales, faisait les fonctions de notaire.

TABELLIONAGE. s. m.

TABELLIONAGE. s. m. Office, exercice, fonction de tabellion. Il avait le tabellionage de tel lieu.

Droit de tabellionage, Droit qu' avaient les seigneurs hauts justiciers d' établir un tabellion ou notaire, pour instrumenter dans l' étendue de leur justice.

TABERNACLE. s. m.

TABERNACLE. s. m. Tente, pavillon. Dans ce sens, il n' est usité qu' en parlant Des tentes, des pavillons des Hébreux. Retourne, Israël, dans tes tabernacles.

Dans le même sens, Le tabernacle du Seigneur, et par excellence, Le Tabernacle, La tente où reposait l' arche d' alliance pendant le séjour des Israélites dans le désert, jusqu' au temps où le temple fut bâti.

La fête des tabernacles, Une des trois grandes solennités des Hébreux, qui se célébrait après la moisson, sous des tentes, sous des feuillées, et que les juifs d' aujourd' hui célèbrent encore de la même manière. Voyez SCÉNOPÉGIE.

Dans le Nouveau Testament, Les tabernacles éternels, Le ciel, la demeure des bienheureux.

TABERNACLE

TABERNACLE se dit aujourd' hui, dans les Églises catholiques, d' Un ouvrage de menuiserie, d' orfévrerie, de marbre, etc., fermant à clef, et mis au-dessus de la table de l' autel, pour y renfermer le saint ciboire. Tabernacle doré. Il y a un beau tabernacle dans cette église.

TABIDE. adj. des deux genres

TABIDE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui est d' une maigreur excessive, ou atteint de marasme.

TABIS. s. m.

TABIS. s. m. Espèce de gros taffetas ondé par la calandre. Gros tabis. Petit tabis. Tabis double. Tabis plain ou uni. Tabis à fleurs. Doublure de tabis.

TABISER. v. a.

TABISER. v. a. Rendre une étoffe ondée à la manière du tabis. Tabiser du ruban. Tabiser de la moire.

TABISÉ, ÉE. participe

TABISÉ, ÉE. participe Ruban tabisé.

TABLATURE. s. f.

TABLATURE. s. f. Arrangement de plusieurs lettres ou signes sur des lignes, pour marquer le chant à ceux qui chantent, ou qui jouent des instruments. Chanter sur la tablature. Jouer sur la tablature. Tablature de violon, d' orgues, etc. Entendre bien la tablature. Le mot et la chose ont vieilli et ne sont plus usités dans la musique actuelle.

Fig. et fam., Il entend la tablature, se dit D' une personne avisée, rusée, capable de réussir en intrigue.

Fig. et fam., Il lui donnerait de la tablature sur cette matière, Il est plus habile que lui en cette matière, et il le redresserait.

Fig. et fam., Donner de la tablature à quelqu' un, Lui donner de l' embarras, lui susciter quelque affaire fâcheuse.

TABLE. s. f.

TABLE. s. f. Meuble ordinairement de bois, fait d' un ou de plusieurs ais, et posé sur un ou plusieurs pieds, qui sert à divers usages. Table de chêne, de noyer, d' acajou, etc. Table de marqueterie. Table à un pied, à deux, à trois, à quatre pieds. Table ronde. Table carrée. Table ovale. Table brisée. Table qui se plie, qui se tire. Table qui se tire par les deux bouts. Table à tiroirs. Tréteaux de table. Table de marbre. Table de pierre. Table de cuisine. Table à manger. Table de buffet. Table à écrire. Table à ouvrage. Table de jeu. Table à jouer.

Table de piquet, de bouillotte, de brelan, etc., Table où l' on joue au piquet, à la bouillotte, au brelan, etc.

Table de nuit, Petite table d' une forme particulière, qui se place à côté du lit, et sur laquelle on met les choses dont on peut avoir besoin durant la nuit.

Fig., Table de marbre. Nom qu' on donnait autrefois à Certaines juridictions de première instance, qui connaissaient des affaires de la connétablie, de l' amirauté, et des eaux et forêts. Le grand Corneille était, dans sa jeunesse, avocat du roi à la table de marbre de Rouen.

Dans les anciens Romans, Les chevaliers de la Table ronde, se dit de Certains chevaliers qui s' asseyaient autour d' une table ronde pour éviter toute préséance.

TABLE

TABLE se dit particulièrement et absolument d' Une table à manger, et surtout d' Une table servie, couverte de mets. Table de douze couverts. Dresser des tables. Servir sur une grande table. Mettre sur table. Servir à table. Faire les honneurs d' une table. Il reste, il est trois heures à table. Il va du lit à la table, et de la table au lit. Le dos au feu et le ventre à table. Être à table.

Propos de table, Propos variés et enjoués que l' on tient ordinairement en mangeant. On dit dans un sens analogue, Chanson de table, ronde de table.

Se mettre à table, S' asseoir auprès de la table pour manger; et, Sortir de table, quitter la table, se lever de table, Interrompre ou finir le repas. On dit, dans un sens analogue, Être hors de table.

Fig. et fam., Mettre quelqu' un sous la table, L' enivrer.

Il y a tant de tables chez le roi, la table du chambellan, la table du maître d' hôtel, etc., se dit en parlant Des tables servies réglément, où certains officiers ont droit de manger.

Dans les grandes Maisons, La première table, La table des maîtres; La seconde table, La table des principaux domestiques; et, La table du commun, La table des valets.

Dans les Communautés, La première table, La principale table, qui se sert à une heure réglée; et, La seconde table, Celle qui est le supplément de la première.

Tenir la première, tenir la seconde table, Faire les honneurs de la première, de la seconde table.

La grande table, La table des grandes personnes; par opposition à Petite table, La table des enfants. N' oubliez pas la petite table, envoyez-y du dessert.

Tenir table, Donner ordinairement à manger. Il tenait table autrefois. Il ne tient plus table. On dit aussi, Tenir table ouverte, Tenir une table où l' on reçoit beaucoup de personnes, même celles qui n' ont pas été priées.

Tenir table, signifie aussi, Demeurer longtemps à table. C' est un homme qui aime à tenir table, à tenir table longtemps.

Donner la table à quelqu' un, Le nourrir en le faisant manger à sa table. Il s' est retiré chez un de ses amis qui lui donne la table.

Admettre quelqu' un à sa table, Inviter à dîner quelqu' un d' inférieur à soi par la naissance ou par le rang. Le roi l' a admis à sa table.

Avoir la table et le logement chez quelqu' un, Y être nourri et logé. On lui donne tant d' appointements, la table et le logement.

Courir les tables, piquer les tables, Aller manger chez ceux qui tiennent table. Il est familier, et ne se dit que Des parasites.

Vivre à la même table, Manger habituellement ensemble.

Table d' hôte, Table servie à heure fixe, dans une hôtellerie ou ailleurs, et où l' on peut aller manger, moyennant un certain prix réglé. Il y a dans cet hôtel garni une table d' hôte. Manger à table d' hôte.

TABLE

TABLE se dit, par extension, Des repas qu' on prend à table, relativement à la dépense qu' ils occasionnent, ou au nombre et à la délicatesse des mets. Il a tant, il dépense tant pour sa table. Sa table lui coûte beaucoup. Il a retranché, réformé, diminué sa table. Il a augmenté sa table. Il a une bonne table. Cela se sert aux meilleures tables, sur les meilleures tables. Table délicate, frugale.

Aimer la table, Aimer la bonne chère. On dit dans le même sens, Les plaisirs de la table.

La sainte table, L' autel où l' on communie; et figurément, La communion. S' approcher de la sainte table. Se présenter à la sainte table.

TABLE

TABLE se dit aussi d' Une lame ou plaque de cuivre, d' airain, d' argent ou d' autre métal, d' un morceau de pierre ou de marbre plat et uni sur lequel on peut écrire, graver, peindre, etc. Les tables de la loi, ou Les tables de Moïse. Les lois, la loi des Douze Tables. Graver sur une table d' airain, sur une table de plomb. Ces tables de marbre sont destinées à recevoir des inscriptions.

Il se dit également Des plaques ou pièces de plomb dont on forme le revêtement d' une terrasse ou d' un réservoir. Plomb en table. Table de plomb.

Table rase, ou Table d' attente, Lame, pierre, planche sur laquelle il n' y a encore rien de gravé.

Fig., Table rase, se dit en parlant D' un enfant, d' une personne qui, n' ayant pas encore de notions sur les matières dont il s' agit de l' instruire, peut aisément recevoir les impressions, les idées qu' on voudra lui donner.

Fig., Faire table rase, se dit D' un homme qui, regardant les opinions ou notions qu' il a comme douteuses et incertaines, les rejette pour les adopter de nouveau, les modifier, ou les proscrire définitivement, après un sérieux et mûr examen.

En termes d' Anat., Les tables du crâne, Les deux lames osseuses qui revêtent à l' extérieur les os du crâne.

TABLE

TABLE signifie aussi, Index fait ordinairement par ordre alphabétique, pour donner les moyens de trouver facilement les matières ou les mots qui sont dans un livre. Il n' y a point de table à ce livre. Cette table est bien faite. Cette table est fautive. Table alphabétique. Table des matières.

Table des chapitres, La table où l' on indique la matière qui est traitée dans chaque chapitre d' un livre.

TABLE

TABLE signifie encore, Une feuille, une planche sur laquelle des matières didactiques, historiques, etc., sont offertes méthodiquement et en raccourci, afin qu' on les puisse voir facilement et d' un même coup d' oeil. Table généalogique. Table chronologique. Il enseigne la grammaire, la philosophie par tables. Il met toutes les sciences et tous les arts en tables.

Tables météorologiques, Tables où l' on inscrit, jour par jour, les changements qui ont lieu dans l' atmosphère.

Table isiaque. Voyez ISIAQUE.

Tables astronomiques, Tables calculées d' après les lois physiques du mouvement des astres, et au moyen desquelles on peut, à l' aide de simples opérations numériques, assigner d' avance la position de ces corps pour un temps quelconque. --- Il y a de même, dans les autres parties des mathématiques, différentes espèces de Tables destinées à abréger les calculs difficiles et d' un usage fréquent.

Table pythagorique ou de Pythagore, Table qui contient tous les produits de la multiplication des nombres simples, les uns par les autres, depuis un jusqu' à neuf.

Tables de logarithmes, Tables de nombres en progression arithmétique, correspondant à des nombres d' une progression géométrique, dont l' emploi, universel dans les calculs mathématiques, ramène les multiplications et les divisions numériques à de simples additions et soustractions.

Tables des sinus, Tables qui contiennent par ordre les longueurs des sinus, tangentes et sécantes de tous les degrés et minutes d' un quart de cercle, exprimées numériquement en parties du rayon qu' on prend pour le sinus total. Il y a des tables des sinus où l' on a poussé l' exactitude jusques à calculer ces lignes de dix secondes en dix secondes: presque toutes, outre la valeur numérique de ces lignes, contiennent encore leurs logarithmes, dont l' emploi est beaucoup plus fréquent.

Table de réduction, Table indiquant le rapport que différents poids, différentes mesures, différentes monnaies, etc., ont les unes avec les autres. Table de réduction des poids étrangers en poids de France.

Dans certaines provinces, Poids de table, Poids à l' usage du pays, qui différait du poids de marc.

TABLE

TABLE au Jeu de trictrac, Chacune des quatre divisions du tablier, appelées aussi Jans. Chaque table contient six cases indiquées par autant de flèches.

Il se disait autrefois de Ce qu' on nomme plus ordinairement aujourd' hui Dames; de là les expressions de Jan de deux tables, jan de six tables.

TABLE

TABLE en parlant De certains instruments de musique, se dit de La partie supérieure de ces instruments, sur laquelle les cordes sont tendues. Table de guitare. Table de piano. Table de basse. Etc. On dit aussi, Table d' harmonie.

TABLE

TABLE est aussi un terme dont on se sert en parlant De pierreries. Diamant en table, Diamant taillé de manière que la surface en est plate. On dit de même, Table de rubis, table d' émeraudes.

Toute-table, ou Toutes-tables, Sorte de jeu qui se joue dans un trictrac.

TABLEAU. s. m.

TABLEAU. s. m. Ouvrage de peinture sur une table de bois, de cuivre, etc., ou sur de la toile. Un beau tableau. Un grand tableau. Un tableau de Raphaël, du Titien, du Poussin, etc. Le fond d' un tableau. Le devant d' un tableau. Le premier plan, le second plan d' un tableau. Le dessin et l' ordonnance d' un tableau. Les ombres d' un tableau. Mettre la dernière main à un tableau. Vernir, encadrer un tableau. Restaurer, rentoiler un tableau. Le cadre, la bordure d' un tableau. Un tableau de prix. Un cabinet de tableaux. Un tableau bien fini. Un tableau bien copié. Être curieux en tableaux. Tableau de chevalet. Tableau d' histoire. Tableau d' église. Tableau de genre. Tableau mouvant.

Fig., C' est une ombre au tableau, se dit D' un léger défaut qui n' efface point ou même qui fait mieux sentir les beautés d' un ouvrage, les bonnes qualités d' une personne.

TABLEAU

TABLEAU signifie figurément, Un ensemble d' objets qui frappe la vue, dont l' aspect fait impression. Le magnifique tableau que présente cette vallée. Là s' offrit à nos regards le hideux tableau du vice et de la misère.

Il signifie également, La représentation naturelle et frappante d' une chose, soit en action, soit de vive voix, soit par écrit. Le moment où, dans la tragédie de Racine, Arcas vient annoncer qu' on attend Iphigénie à l' autel pour la sacrifier, offre un des plus beaux tableaux qui soient au théâtre. Il a fait dans son histoire un fidèle tableau des guerres civiles. Tableau historique. Le tableau des passions. Le tableau de la vie humaine. Faire un tableau en raccourci des vices et des vertus des hommes.

TABLEAU

TABLEAU se dit aussi de La table, carte, ou feuille sur laquelle les noms des personnes qui composent une compagnie sont écrits selon l' ordre de leur réception. On a nommé tant de conseillers selon l' ordre du tableau. On a effacé son nom du tableau. Inscrit au tableau. Rayé du tableau des avocats.

Il se dit également d' Une feuille, d' une planche sur laquelle des matières didactiques, historiques et autres, sont rédigées et rangées méthodiquement, pour être vues d' un coup d' oeil. Tableau synoptique. Tableau régulateur du prix des grains. Tableau statistique. Tableau comparatif des mesures linéaires anciennes et nouvelles. Les colonnes d' un tableau.

TABLEAU

TABLEAU se dit encore d' Une table de bois, ordinairement noircie, sur laquelle on trace avec de la craie des caractères, des figures, etc., et qui est principalement en usage dans les classes, dans les écoles. Tracer des figures de géométrie sur le tableau. Allez au tableau, et démontrez cette proposition.

Il se dit encore d' Un cadre de menuiserie qu' on fixe sur une muraille, en un lieu apparent, pour y afficher certains actes publics ou autres, et qui est quelquefois fermé par un grillage. Insérer l' extrait d' une demande en séparation de biens au tableau placé à cet effet dans l' auditoire du tribunal de commerce, dans la chambre des notaires.

Il se dit aussi, en termes de Marine, Du cadre de menuiserie placé à l' arrière, et dans lequel est la figure qui donne son nom au bâtiment, ou ce nom seul, entouré de sculptures.

En Physiq., Tableau magique, Plaque de verre, garnie d' une feuille d' étain, dont on se sert pour donner la commotion électrique.

TABLEAU

TABLEAU en Architecture, La partie de l' épaisseur d' une baie de porte ou de fenêtre, qui est en dehors de la fermeture.

TABLER. v. n.

TABLER. v. n. T. du Jeu de trictrac. Poser, arranger les tables ou dames du trictrac suivant les points qu' on a amenés. Attendez, je n' ai pas encore tablé. Vous ne tablez pas juste. Vous tablez faux. Il est vieux: on dit aujourd' hui, Caser.

Fig. et fam., Vous pouvez tabler là-dessus, Vous pouvez compter là-dessus. La nouvelle est telle que je vous le dis, vous pouvez tabler là-dessus.

TABLETIER, IÈRE. s.

TABLETIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait et vend des échiquiers, des trictracs et des tables ou dames, pour jouer aux échecs, au trictrac, etc., des billes pour jouer au billard, et autres ouvrages d' ivoire, d' ébène, etc.

TABLETTE. s. f.

TABLETTE. s. f. Planche posée pour mettre quelque chose dessus. Mettre des tablettes dans une bibliothèque, pour y ranger des livres. Plusieurs rangs de tablettes. Vous trouverez sur la première tablette le livre que vous demandez. Les tablettes d' une armoire. De petites tablettes. Des tablettes dorées. Des tablettes vernissées.

Il se dit de même d' Une pièce de marbre, de pierre ou de bois de peu d' épaisseur, qui est posée à plat sur le chambranle d' une cheminée, sur l' appui d' une fenêtre, d' une balustrade, etc., sur le haut de quelque ouvrage de maçonnerie. La tablette de cette cheminée n' est pas assez large. Tablette d' appui. Les dalles ou tablettes de pierre qui recouvrent un mur de terrasse, le bord d' un étang.

TABLETTE

TABLETTE chez les Pharmaciens, Médicament solide, d' une forme aplatie, ordinairement composé d' une poudre unie au sucre. Tablette purgative. Tablette d' aloès. Tablette de roses de Provins. Prendre des tablettes. User de tablettes.

Il se dit aussi de Certaines autres compositions sèches, auxquelles on donne une forme semblable. Tablette de chocolat. Tablette à faire du bouillon. Tablettes de bouillon. Etc.

TABLETTES

TABLETTES au pluriel, signifie, Plusieurs feuilles d' ivoire, de parchemin, de papier préparé, etc., qui sont attachées ensemble, et qu' on porte ordinairement dans la poche, pour écrire avec un crayon, ou avec une aiguille d' or ou d' argent, les choses dont on veut se souvenir. Tablettes garnies d' or, d' argent, etc. Écrire sur ses tablettes. Il a perdu ses tablettes. De jolies tablettes.

Il se dit également de Petites planchettes de bois enduites d' une légère couche de cire, sur lesquelles les anciens écrivaient. Voyez STYLE.

Prov. et fig., Ôtez cela de dessus vos tablettes, rayez cela de vos tablettes, Ne vous attendez pas à cela, ne comptez plus là-dessus.

Prov. et fig., Vous êtes sur mes tablettes, Vous m' avez déjà donné sujet de me plaindre de vous. Il ne se dit guère que de supérieur à inférieur, et par manière de menace ou de reproche.

TABLETTES

TABLETTES au pluriel, est aussi Le titre de quelques ouvrages dans lesquels des matières historiques ou autres sont rédigées par ordre et en raccourci. Tablettes historiques, chronologiques, etc.

TABLETTERIE. s. f.

TABLETTERIE. s. f. Le métier et le commerce du tabletier; Les ouvrages qu' il fait. Il travaille bien en tabletterie. Il exerce la tabletterie. Un magasin de tabletterie.

TABLIER. s. m.

TABLIER. s. m. Échiquier ou damier, distingué par soixante-quatre carrés de deux différentes couleurs, comme blanc et noir, rouge et jaune, etc.; et sur lequel on joue aux échecs, aux dames, etc. Il est vieux: on dit, Damier, Échiquier.

Il s' emploie aussi pour désigner La totalité d' un trictrac, qui est divisée par un demi-bord en deux parties, sous-divisées chacune en deux tables. Les dés qui tombent hors du tablier ne valent pas.

TABLIER. s. m.

TABLIER. s. m. Pièce de toile, de serge, de cuir, etc., que les femmes et les artisans mettent devant eux pour conserver leurs habits en travaillant. Tablier de toile. Tablier de serge. Tablier de cuisine. Tablier à poches. Tablier de maçon. On dit de même, Le tablier de peau d' un sapeur.

Il se dit aussi d' Un certain morceau de gaze, de mousseline, de taffetas, etc., que les femmes mettent devant elles pour l' ornement. Tablier de point. Tablier à dentelle. Tablier de taffetas. Tablier noir. Tablier rouge.

Rôle à tablier, Rôle d' artisan, dans l' opéra comique.

Cette actrice a pris le tablier, Elle joue des rôles de soubrette.

Tablier de timbale, Morceau d' étoffe enrichi de broderie, qui se met autour d' une timbale.

TABLIER

TABLIER se dit encore d' Un morceau de cuir attaché sur le devant d' un cabriolet ou autre voiture, pour garantir de la pluie et des éclaboussures.

TABLIER

TABLIER en termes de Sculpture, se dit d' Un ornement sculpté sur la face d' un piédestal.

TABLIER

TABLIER en termes de Fortification, La partie d' un pont-levis qui s' abaisse pour donner passage sur le fossé.

TABLIER

TABLIER en termes de Marine, Doublure que l' on met à certaines voiles pour les garantir du frottement des hunes et des barres.

TABLOIN. s. m.

TABLOIN. s. m. T. de Guerre. Plate-forme faite de madriers, pour placer une batterie de canons.

TABOURET. s. m.

TABOURET. s. m. Petit siége à quatre pieds, qui n' a ni bras ni dos. Tabouret de velours. S' asseoir sur un tabouret.

Avoir le tabouret, Avoir droit de s' asseoir sur un tabouret ou sur un siége pliant, en présence du roi, de la reine. Les duchesses ont le tabouret.

TABOURET

TABOURET se dit aussi Du siége sur lequel sont exposés en place publique ceux qui ont été condamnés à quelque peine infamante.

TABOURET. s. m.

TABOURET. s. m. Plante. Voyez Bourse-à-pasteur.

TAC. s. m.

TAC. s. m. Maladie contagieuse qui attaque les brebis et les moutons. Le tac s' est mis dans ce troupeau.

TACET. s. m.

TACET. s. m. (On prononce le T.) T. de Musique pris du latin. Il n' est usité que dans ces phrases, Tenir le tacet, faire le tacet, qui se disent D' une partie qui se tait pendant que les autres chantent.

Fam. et par extension, Il a toujours gardé le tacet, se dit D' un homme qui est demeuré sans rien dire dans une conversation.

TACHE. s. f.

TACHE. s. f. Souillure sur quelque chose, marque qui salit, qui gâte. Une vilaine tache. Une tache d' huile. Une tache de graisse. Une tache d' encre. Cela a fait une tache sur votre habit. Cette tache s' en ira avec de l' eau de javelle. Enlever, ôter, effacer une tache. La tache est restée.

Prov. et fig., C' est une tache d' huile, se dit D' une flétrissure, d' une atteinte à la réputation, qui ne peut pas s' effacer, se réparer.

Fig., La tache du péché, La souillure que l' âme contracte par le péché. Le baptême efface la tache du péché originel, la tache originelle.

TACHE

TACHE se dit aussi de Certaines marques naturelles qui paraissent sur la peau, et de Celles qui se forment sur certaines membranes, sur certains organes. Avoir des taches de rousseur. Avoir une tache sur l' oeil, sur la cornée. Quelquefois les poumons sont parsemés de taches irrégulières et noirâtres.

Il se dit encore Des marques qui sont sur la peau ou sur le poil de certaines bêtes. Un chien blanc qui a des taches noires.

Fig., L' Agneau sans tache, JÉSUS-CHRIST.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant De certaines parties des végétaux. Les taches d' un oeillet. Les feuilles de la pulmonaire ont des taches brunes.

TACHE

TACHE se dit en outre de Certaines parties obscures qu' on remarque avec le télescope sur le disque du soleil, de la lune, des planètes et des satellites. On vient d' apercevoir de nouvelles taches dans le soleil, sur le soleil.

Prov. et fig., Il veut trouver des taches dans le soleil, se dit D' un homme qui cherche à trouver des défauts dans d' excellents ouvrages, dans des chefs-d' oeuvre.

Fig., Il y a des taches, il se trouve des taches dans cet ouvrage, se dit en parlant D' un ouvrage, d' ailleurs très-bon, où il y a des choses répréhensibles.

TACHE

TACHE se dit absolument et figurément de Tout ce qui blesse l' honneur, la réputation. C' est une tache à son honneur, à sa réputation. Cette action imprime sur sa vie une tache ineffaçable. C' est une grande tache dans une si belle vie. Il s' imagina que cet affront était une tache qu' il ne pouvait laver que dans le sang de son ennemi. Cette action fut regardée comme une tache dans sa vie.

TÂCHE. s. f.

TÂCHE. s. f. L' ouvrage, le travail qu' on donne à faire à une ou à plusieurs personnes, à certaines conditions, dans un certain espace de temps. Donner une tâche à des écoliers, à des enfants. Donner une tâche à des ouvriers. Ouvrage exécuté à la tâche. Voilà la tâche que je vous donne pour aujourd' hui. Achever sa tâche. Avez-vous fait votre tâche? Il a achevé sa tâche plus tôt que les autres. S' imposer une tâche. Se prescrire une tâche. Remplir sa tâche.

Travailler à la tâche, être à la tâche, etc., se dit Des ouvriers qui travaillent à un ouvrage qu' ils ont entrepris en gros, et dont ils doivent être payés, suivant le marché fait avec eux, sans égard au nombre des journées qu' ils y auront employées. Entreprendre une besogne à la tâche, la prendre à la tâche. Donner un ouvrage à la tâche. Ces ouvriers travaillent à la tâche, sont à la tâche, et non pas à la journée. On dit quelquefois dans le même sens, Ces ouvriers travaillent à tâche, sont à leur tâche.

Fig., Prendre à tâche de faire une chose, S' attacher à faire une chose, ne perdre aucune occasion de la faire. Il semble qu' il ait pris à tâche de me ruiner, de me perdre. Avez-vous pris à tâche de me contredire sur tout? On dirait qu' il a pris à tâche de choquer tout le monde. C' est une affaire qu' il a pris à tâche de faire réussir.

EN BLOC ET EN TÂCHE. loc. adv.

EN BLOC ET EN TÂCHE. loc. adv. En gros, et sans entrer en discussion du détail. Marchander des ouvrages en bloc et en tâche. Entreprendre quelque ouvrage, quelque travail en bloc et en tâche. Il n' est guère usité.

TACHÉOGRAPHIE. s. f.

TACHÉOGRAPHIE. s. f. Voyez TACHYGRAPHIE.

TACHER. v. a.

TACHER. v. a. Souiller, salir, faire une tache. Cela a taché votre habit. Tacher du linge avec de l' encre.

Il se dit aussi figurément. Il ne faut qu' une mauvaise action pour tacher la plus belle vie.

TACHÉ, ÉE. participe

TACHÉ, ÉE. participe

TÂCHER. v. n.

TÂCHER. v. n. Faire des efforts pour venir à bout de quelque chose. Je tâcherai de vous satisfaire. Tâchez d' avancer cet ouvrage. Il tâche de se débarrasser de ses dettes.

Il est quelquefois suivi de la préposition à, ou de l' équivalent; et alors il signifie, Viser à. Je vois bien que vous tâchez à m' embarrasser. Il tâche à me nuire. S' il n' a pas réussi à le déconcerter, au moins il y a tâché.

Il se dit quelquefois absolument, et signifie, Faire des efforts en s' appliquant péniblement à un ouvrage auquel on n' est pas propre. Malheur à qui tâche en quelque genre que ce puisse être! Cette acception vieillit.

Fam., Il n' y tâchait pas, se dit en parlant De quelque chose qu' une personne a fait sans intention.

Fam., Pardonnez-lui, il n' y tâchait pas, se dit aussi, par plaisanterie, Quand un homme a fait quelque chose de bien, plutôt par hasard qu' à dessein.

TACHETER. v. a.

TACHETER. v. a. Marquer de diverses taches. Il se dit proprement Des taches qui sont sur la peau des hommes et de certains animaux. Le grand soleil, le grand hâle lui a tacheté le visage. La nature semble avoir pris plaisir à tacheter régulièrement de blanc et de noir la peau de cet animal.

Il se dit aussi De taches artificielles. Il faudra tacheter de rouge le fond jaune de cette étoffe.

TACHETÉ, ÉE. participe

TACHETÉ, ÉE. participe Chien blanc tacheté de noir.

Il se dit, en Botanique, De ce qui est marqué de taches dont on ne détermine pas le nombre. Fleurs tachetées de rouge, de jaune.

TACHYGRAPHE. s. m.

TACHYGRAPHE. s. m. Celui qui s' occupe de tachygraphie.

TACHYGRAPHIE. s. f.

TACHYGRAPHIE. s. f. L' art d' écrire très-vite à l' aide des abréviations. Voyez STÉNOGRAPHIE.

TACHYGRAPHIQUE. adj. des deux genres

TACHYGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la tachygraphie.

TACITE. adj. des deux genres

TACITE. adj. des deux genres Qui n' est point formellement exprimé, mais qui est sous-entendu, ou qui se peut sous-entendre. Condition tacite. Convention tacite. Un pacte tacite. Consentement tacite. Approbation tacite. Aveu tacite. Il n' est usité que dans ces sortes de phrases.

Tacite réconduction, La continuation de la jouissance d' une ferme, d' une maison, etc., au même prix et aux mêmes conditions après l' expiration du bail, et sans qu' il ait été renouvelé.

TACITEMENT. adv.

TACITEMENT. adv. D' une manière tacite, sans être formellement exprimé. Cela n' est pas exprimé dans le traité, mais cela y est compris tacitement.

TACITURNE. adj. des deux genres

TACITURNE. adj. des deux genres Qui est de tempérament et d' humeur à parler peu. Un homme morne et taciturne. C' est un homme extrêmement taciturne. Vous voilà bien sombre et bien taciturne. On dit aussi, Un esprit taciturne, un caractère taciturne.

TACITURNITÉ. s. f.

TACITURNITÉ. s. f. Humeur, tempérament, ou état d' une personne taciturne. Demeurer dans une grande taciturnité. C' est un homme d' une grande taciturnité.

TACT. s. m.

TACT. s. m. (Le C et le T se prononcent. ) Le toucher, l' attouchement, celui des cinq sens par lequel on connaît ce qui est chaud ou froid, dur ou mou, uni ou raboteux, etc. Le tact est le moins subtil de tous les sens. Cela se connaît au tact. Les aveugles ont le tact plus sûr et plus fin que ceux qui voient.

Fig., Avoir le tact fin, exercé, sûr, etc., ou absolument, Avoir du tact, Juger finement, sûrement en matière de goût, de convenances, d' usage du monde. Cet homme a du tact. On dit aussi, C' est un homme de tact.

TAC TAC

TAC TAC Onomatopée dont on se sert pour exprimer un bruit réglé qui se renouvelle à temps égaux.

TACTICIEN. s. m.

TACTICIEN. s. m. Celui qui possède la tactique, qui entend bien la tactique. Cet officier général est un grand tacticien.

TACTILE. adj. des deux genres

TACTILE. adj. des deux genres T. didactique. Qui se peut toucher, qui est ou peut être l' objet du tact. Les esprits ne sont point tactiles. Il n' y a que les corps qui aient des qualités tactiles.

TACTION. s. f.

TACTION. s. f. T. didactique. Action du toucher. Il est très-peu usité.

TACTIQUE. s. f.

TACTIQUE. s. f. L' art de ranger des troupes en bataille, de camper, de faire les évolutions militaires, etc. La tactique des anciens. Entendre bien la tactique, la tactique militaire. On dit dans un sens analogue, La tactique navale.

Il se dit, figurément, de La marche qu' on suit et des moyens qu' on emploie pour réussir dans quelque affaire. Il employa dans cette affaire une tactique fort adroite. C' est la tactique ordinaire des ambitieux, des intrigants. C' est une vieille tactique. Je vois votre tactique.

TAEL. s. m.

TAEL. s. m. Monnaie de compte de la Chine. Le tael vaut environ une once d' argent.

TAFFETAS. s. m.

TAFFETAS. s. m. Étoffe de soie fort mince et tissue comme de la toile. Taffetas d' Avignon, de Tours. Taffetas de la Chine, de Florence. Taffetas double. Taffetas blanc, gris, noir, etc. Taffetas rayé. Taffetas à fleurs. Robe de taffetas. Rideau de taffetas. Doublure de taffetas.

Taffetas d' Angleterre, Taffetas ordinairement noir ou couleur de chair, qui est gommé d' un côté, et qu' on applique sur les coupures pour tenir les parties rapprochées.

TAFIA. s. m.

TAFIA. s. m. Eau-de-vie de sucre.

TAÏAUT

TAÏAUT Cri du chasseur, quand il voit le cerf, le daim ou le chevreuil.

TAIE. s. f.

TAIE. s. f. Linge en forme de sac, qui sert d' enveloppe à un oreiller. Une taie d' oreiller.

TAIE

TAIE signifie aussi, Certaine tache blanche et opaque qui se forme quelquefois sur l' oeil. Il lui est venu une taie à l' oeil. Il a une taie sur l' oeil, sur la cornée. Il n' est plus usité dans le langage médical.

TAILLABLE. adj. des deux genres

TAILLABLE. adj. des deux genres Sujet à la taille. Les gentilshommes, les ecclésiastiques n' étaient point taillables. Les officiers des maisons royales avaient le privilége de n' être point taillables. Taillable et corvéable à merci.

Il s' emploie quelquefois substantivement. On réimposa cette somme sur tous les taillables de la paroisse.

TAILLABLE

TAILLABLE se disait aussi Des provinces et des villes dont les habitants étaient sujets à la taille. Une ville taillable. Une province taillable.

Il se disait encore Des terres mêmes et des biens sur lesquels on imposait la taille, dans les pays de taille réelle. En Languedoc, ni les biens nobles, ni les biens ecclésiastiques n' étaient taillables.

TAILLADE. s. f.

TAILLADE. s. f. Coupure, entaille, balafre dans la chair, dans les chairs. En se rasant, il s' est fait une taillade au menton. On lui a fait de grandes taillades au visage.

Il se dit aussi Des coupures en long qu' on fait dans de l' étoffe, dans des habits, soit que ces coupures gâtent l' étoffe et l' habit, soit qu' on les fasse pour orner l' habit. Il a fait une grande taillade dans cette étoffe, soit par hasard, soit par malice. On portait autrefois des pourpoints à taillades. Les hauts-de-chausses des Cent-Suisses étaient à taillades.

TAILLADER. v. a.

TAILLADER. v. a. Faire des taillades. Il se dit tant Des balafres qu' on fait sur la peau et dans les chairs, que des coupures qu' on fait dans de l' étoffe. On lui a tailladé le visage. Taillader un pourpoint.

TAILLADÉ, ÉE. participe

TAILLADÉ, ÉE. participe

TAILLANDERIE. s. f.

TAILLANDERIE. s. f. Métier, art, commerce du taillandier. Exercer la taillanderie.

Il se dit aussi Des ferrements, des outils, des ouvrages que fait un taillandier. Une caisse de taillanderie.

TAILLANDIER. s. m.

TAILLANDIER. s. m. Artisan qui fait toute sorte d' outils pour les charpentiers, les charrons, les tonneliers, les laboureurs, etc., comme faux, haches, cognées, serpes, etc. Maître taillandier. Ouvrier taillandier.

TAILLANT. s. m.

TAILLANT. s. m. Le tranchant d' un couteau, d' une épée, d' une hache, etc. Aiguiser le taillant d' un couteau. Prendre un couteau du côté du taillant, par le taillant.

TAILLE. s. f.

TAILLE. s. f. Le tranchant d' une épée. En ce sens, il n' est guère usité que dans cette phrase, Frapper d' estoc et de taille, Frapper de la pointe et du tranchant.

TAILLE

TAILLE signifie aussi, Coupe, la manière dont on coupe certaines choses, dont certaines choses sont coupées, taillées. Ce jardinier entend bien la taille des arbres. La taille de cet habit ne vaut rien.

Habit galonné sur les tailles, sur toutes les tailles, Habit galonné sur tous les endroits où il est taillé, sur toutes les coutures. On dit plus ordinairement, Galonné sur toutes les coutures.

TAILLE

TAILLE se dit particulièrement en parlant Du bois, de la pierre ou du marbre que l' on coupe avec art et selon certaines dimensions, pour les employer dans une construction. Un ouvrier qui entend bien la taille des pierres.

Pierre de taille, Pierre dure qui est ou qui doit être taillée pour entrer dans une construction. Une maison de pierre de taille. Fossés revêtus de pierres de taille.

TAILLE

TAILLE se dit également de La manière dont on travaille les pierres précieuses. Un lapidaire qui entend bien la taille des diamants, du diamant. La taille des pierreries est différente, selon les différents pays.

Il se dit encore de La manière dont on coupe une plume pour écrire. La taille de cette plume ne vaut rien.

TAILLE

TAILLE en termes de Graveur, L' incision qui se fait avec le burin dans le cuivre ou autre matière. Des tailles profondes, légères. Des tailles bien nettes. Secondes, troisièmes tailles.

Taille-douce, se dit de La gravure qui se fait au burin seul, sans le secours de l' eau-forte, sur une planche de cuivre; et, Taille de bois, de Celle qui se fait sur une planche de bois. Gravure en taille-douce. Des estampes en taille-douce. Gravure en taille de bois. Imprimer en taille-douce.

Taille-douce, se dit aussi de L' estampe qui est tirée sur une taille-douce; et, Taille de bois, de Celle qui est tirée sur une taille de bois. Une belle taille-douce. Une belle taille de bois.

TAILLE

TAILLE en termes de Monnaie, se dit de La division d' un marc d' or ou d' argent, en une certaine quantité de pièces égales. Les louis étaient à la taille de trente au marc.

TAILLE

TAILLE en Chirurgie, L' opération qu' on fait pour extraire les calculs qui se sont formés dans la vessie. La taille se pratique tantôt par le périnée, tantôt au-dessus du pubis. On lui a fait l' opération de la taille.

TAILLE

TAILLE signifie en outre, La stature du corps. Belle taille. Grande taille. Haute taille. Médiocre taille. Moyenne taille. Riche taille. Petite taille. Il est d' une taille avantageuse. Il est de ma taille. Taille de cinq pieds quatre pouces. Dans ce sens, il se dit aussi en parlant De quelques animaux. Un cheval de bonne taille. Un chien de bonne taille. Un cheval entre deux tailles, Un cheval d' une taille médiocre.

Il se dit, particulièrement et principalement, de La conformation du corps depuis les épaules jusqu' à la ceinture. Taille fine. Taille noble. Avoir la taille aisée, la taille dégagée, la taille effilée, svelte, épaisse, courte, vilaine. Avoir la taille gâtée. Un habit qui prend bien la taille, Un habit qui fait bien la taille, qui gâte la taille, qui serre la taille.

Cette femme n' a point de taille, Elle est grosse et courte.

TAILLE

TAILLE signifie encore, Un bois qui commence à revenir après avoir été coupé. Une jeune taille. Une taille de deux ans. Le gibier se retire dans les tailles.

TAILLE

TAILLE se dit, chez les boulangers, les bouchers, etc., d' Un petit bâton fendu en deux parties égales, sur lesquelles le vendeur et l' acheteur font des coches, c' est-à-dire, de petites entailles, pour marquer la quantité de pain, de viande, de vin, etc., que l' un fournit à l' autre. Prendre à la taille le pain chez le boulanger, et la viande chez le boucher. Prendre à la taille le vin au cabaret. Il faut que les deux tailles se rapportent.

Jouer à la taille, se dit De joueurs qui, s' étant proposé de jouer ensemble plusieurs jours de suite, sont convenus qu' au lieu de payer sur-le-champ, on écrira, à chaque partie, le gain ou la perte, pour ne payer la différence que le dernier jour.

TAILLE

TAILLE en termes de Finances, se disait autrefois d' Une certaine imposition de deniers qu' on levait sur toutes les personnes qui n' étaient pas nobles ou ecclésiastiques, ou qui ne jouissaient pas de quelque exemption. Être mis, être imposé à la taille. Être exempt de taille. Être bien haut à la taille. Les mandements, les rôles des tailles. Receveur des tailles de telle élection. Collecteur des tailles. Sergent des tailles. Taille proportionnelle. Taille arbitraire.

Taille personnelle, Celle qui s' imposait et se levait sur chaque personne taillable; et, Taille réelle, Celle qui s' imposait et se levait sur les terres et les possessions.

TAILLE

TAILLE au Pharaon, au Trente et un, etc., se dit de La série complète des coups qui se suivent, jusqu' à ce que le banquier ait retourné toutes les cartes du jeu qu' il a dans la main. Il a gagné à la première taille, mais il a perdu à la seconde. Combien voulez-vous nous donner de tailles?

TAILLE

TAILLE en termes de Musique, se dit de Celle des quatre parties qui est entre la basse et la haute-contre. Chanter la taille. Tenir la taille. Une belle voix de taille. On la nomme plus ordinairement Ténor.

C' est une bonne taille, une belle taille, se dit D' un homme qui a une belle voix de taille.

Haute-taille, Voix qui approche de la haute-contre; et, Basse-taille, Voix qui approche de la basse, ou même Voix de basse.

Basse-taille, en termes de Sculpture, se dit Des figures de peu de saillie, exécutées sur le marbre, sur la pierre, sur le bronze, etc. Cette expression a vieilli; on appelle ces sortes de figures Des bas-reliefs.

TAILLE-MER. s. m.

TAILLE-MER. s. m. T. de Marine. La partie inférieure de l' éperon d' un bâtiment, ainsi nommée parce qu' elle fend l' eau la première, lorsque le bâtiment avance.

TAILLER. v. a.

TAILLER. v. a. Couper, retrancher d' une matière, en ôter avec le marteau, le ciseau, ou autre instrument, ce qu' il y a de superflu, pour lui donner une certaine forme, pour la rendre propre à tel ou tel usage. Tailler une pierre pour la faire servir à un bâtiment. Tailler un bloc de marbre pour en faire une colonne, une statue. Tailler une grotte dans le roc. Tailler des arbres pour les rendre plus beaux. Tailler des palissades. Tailler des arbres fruitiers, des arbres nains, dans le temps convenable, pour leur faire porter plus de fruit. Tailler la vigne dans sa saison. Tailler une plume à écrire. Tailler une pierre précieuse. Tailler un diamant.

TAILLER

TAILLER se dit aussi en parlant De certaines choses qui se coupent en plusieurs morceaux, en plusieurs pièces, soit avec le couteau, soit avec des ciseaux. Tailler des soupes. Tailler la soupe. Tailler des morceaux. Tailler du pain par morceaux. Tailler un habit, un manteau. Tailler des chemises. Tailler de l' ouvrage, de la besogne. Cet ouvrier taille bien. Tailler un habit en plein drap, etc.

Fig., Tailler en pièces une armée, un régiment, une compagnie, Les défaire entièrement.

Fig. et fam., Tailler des croupières à une troupe de gens de guerre, La mettre en fuite, la poursuivre.

Tailler des croupières à quelqu' un, Lui susciter des affaires, des embarras, lui donner bien de l' exercice.

Fig. et fam., Tailler de la besogne à quelqu' un, Lui donner beaucoup de choses à faire, ou Lui susciter bien des embarras. C' est un chicaneur, il m' a taillé bien de la besogne. Voilà bien des commissions, vous me taillez plus de besogne que je n' en puis faire.

Fig. et fam., Tailler les morceaux à quelqu' un, Lui limiter ce qu' il doit dépenser, ou Lui prescrire bien exactement ce qu' il doit faire. On nous a taillé nos morceaux bien courts, bien court, etc. Il lui a taillé ses morceaux.

Prov. et fig., Tailler et rogner, Disposer des choses à sa fantaisie. Il est le maître dans cette maison, il taille et rogne à son gré, comme il veut. Nous avons pris des arbitres; qu' ils taillent et qu' ils rognent comme il leur plaira.

Prov. et fig., Il peut tailler en plein drap, il a de quoi tailler en plein drap, Il a amplement et abondamment tout ce qui peut servir à l' exécution de son dessein. Il a taillé en plein drap, Il a été en pouvoir de faire tout ce qu' il a voulu.

TAILLER

TAILLER signifie absolument, Inciser, faire une incision au périnée ou au-dessus du pubis, pour extraire les calculs renfermés dans la vessie. Il a la pierre, on le menace de le tailler. Il a été taillé deux fois. Il a été taillé de la pierre. On lui broya la pierre dans la vessie au lieu de le tailler. Voyez LITHOTRITIE.

TAILLER

TAILLER en termes de Monnaie, Diviser un marc d' or ou d' argent en une certaine quantité de pièces de monnaie, suivant ce qui est ordonné par les règlements.

TAILLER

TAILLER se dit aussi neutralement, à certains Jeux de cartes, comme le pharaon, le vingt et un, etc., pour indiquer la fonction du joueur qu' on nomme banquier, lequel tient les cartes et joue seul contre tous les autres joueurs. Tailler à la bassette, au trente et quarante, etc. Qui veut tailler? Il a promis de tailler après souper.

TAILLÉ, ÉE. participe

TAILLÉ, ÉE. participe Cet homme est bien taillé, Il est bien fait, il a le corps bien proportionné.

Cote mal taillée, Arrêté de compte en gros, sans égard à ce qui peut appartenir à chacun à la rigueur. Ils étaient en contestation sur plusieurs sommes respectivement dues, ils ont fait une cote mal taillée.

Fam., C' est de la besogne toute taillée, se dit en parlant D' un ouvrage quelconque, dont les matériaux sont si bien préparés, qu' il n' y a plus qu' à en faire usage.

TAILLÉ

TAILLÉ en termes de Blason, se dit D' un écu lorsqu' il est partagé en deux parties égales par une ligne tirée de la gauche du chef à la droite de la pointe. Il porte taillé d' argent et de gueules.

TAILLERESSE. s. f.

TAILLERESSE. s. f. T. de Monnaie. Il se disait autrefois d' Ouvrières qui réduisaient les pièces au poids de l' ordonnance.

TAILLEUR. s. m.

TAILLEUR. s. m. Celui qui taille. Tailleur d' habits. Tailleur de pierres. Tailleur d' arbres. Tailleur de diamants.

TAILLEUR

TAILLEUR employé absolument, signifie, Un tailleur d' habits, un artisan qui fait des habits. Tailleur pour homme. Tailleur pour femme. Bon tailleur. Mon tailleur ne me rapporte pas mon habit. Il doit à son tailleur. Maître tailleur. Garçon tailleur. La boutique d' un tailleur.

TAILLEUR

TAILLEUR en termes de Jeu, Celui qui taille dans une maison de jeu.

TAILLIS. adj. m.

TAILLIS. adj. m. Il n' est usité que dans cette locution, Bois taillis, Un bois que l' on taille, que l' on coupe de temps en temps.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Un taillis. Un jeune taillis. Il met tant d' arpents de taillis en coupe tous les ans. Je poursuivis un lièvre sur la route, mais il gagna le taillis.

Prov. et fig., Gagner le taillis, S' enfuir et se mettre en sûreté.

TAILLOIR. s. m.

TAILLOIR. s. m. Assiette de bois sur laquelle on taille, on coupe de la viande. Il est peu usité.

TAILLOIR

TAILLOIR en termes d' Architecture, La partie supérieure du chapiteau des colonnes, espèce de tablette carrée sur laquelle pose l' architrave.

TAILLON. s. m.

TAILLON. s. m. Imposition de deniers, qui se levait anciennement de la même manière que la taille, et qui en était comme un supplément. Receveur général, receveur particulier du taillon. Le taillon était affecté au payement de la gendarmerie.

TAIN. s. m.

TAIN. s. m. Feuille ou lame fort mince, qui est formée d' un mélange d' étain et de vif-argent, et qu' on applique derrière des glaces pour en faire des miroirs. Le tain de ce miroir est gâté, taché.

TAIRE. v. a.

TAIRE. v. a. (Je tais, tu tais, il tait; nous taisons, vous taisez, ils taisent. Je taisais. Je tus. J' ai tu. Je tairai. Je tairais. Tais, qu' il taise; taisons, taisez. Que je taise. Que je tusse. Taisant.) Ne dire pas. Il vous a bien dit telle chose, mais il vous en a tu beaucoup d' autres. C' est un homme sûr et qui ne dit jamais rien de ce qu' il faut taire. Il sait taire ce qu' il faut taire.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Garder le silence, s' abstenir de parler. Après avoir dit cela, il se tut. Il y a temps de parler et temps de se taire. Tais-toi. Taisons-nous. Ordonnez-leur de se taire. Avec ellipse du pronom, Faites taire cet enfant, ce bavard.

Prov., Qui se tait, consent, Quand on ne dit mot sur quelque proposition, c' est une marque qu' on ne s' y oppose point. On dit plus ordinairement, Qui ne dit mot, consent.

Ne pouvoir se taire d' une chose, La publier partout, en parler sans cesse. Il ne peut se taire sur la grâce, de la grâce que vous lui avez faite. Je ne puis m' en taire.

Fig., Il a fait taire son ressentiment, Il l' a maîtrisé, il l' a oublié dans telle occasion. Ils ont fait taire les lois, Ils ont négligé ou empêché l' exécution des lois. On dit de même, En de telles circonstances, les affections doivent se taire, tous les ressentiments doivent se taire, etc.

TAIRE

TAIRE avec le pronom personnel, signifie quelquefois simplement, Ne point faire de bruit. En ce sens, il se dit Des animaux, et généralement De tout ce qui est capable de faire du bruit. Faites taire ces chiens. La mer et les vents se turent à la voix de JÉSUS-CHRIST. Cette dernière phrase est du style soutenu, ainsi que cette autre sur Alexandre, La terre se tut devant lui, c' est-à-dire, Se soumit.

Notre canon a fait taire celui des ennemis, Il a mis celui des ennemis hors d' état de continuer à tirer.

TU, UE. participe

TU, UE. participe

TAISSON. s. m.

TAISSON. s. m. Blaireau, quadrupède sauvage qui se terre. La chasse du taisson. Puant comme un taisson.

Il se dit, au Chili, d' Un poisson sans arête et fort délicat.

TALAPOIN. s. m.

TALAPOIN. s. m. Prêtre idolâtre, dans certaines parties de l' Inde. Les talapoins sont des espèces de moines mendiants.

TALC. s. m.

TALC. s. m. (Le C se prononce comme un K, même devant les consonnes.) Sorte de pierre qui se divise en feuillets transparents, et qui, étant cuite, produit un plâtre extrêmement fin.

TALED. s. m.

TALED. s. m. Voile dont les juifs se couvrent la tête dans leurs synagogues.

TALENT. s. m.

TALENT. s. m. Certain poids d' or ou d' argent, qui était différent selon les divers pays où l' on s' en servait anciennement. Talent attique. Talent romain. Talent babylonien. Talent hébraïque. Talent d' or. Talent d' argent. Grand talent. Petit talent. Il porta tant de talents au trésor public. Le talent attique valait environ quatre mille neuf cent vingt francs, et pesait six mille drachmes.

TALENT

TALENT signifie figurément, Don de la nature, disposition et aptitude naturelle pour certaines choses, capacité, habileté. Dieu lui a donné de grands talents. Un talent rare, particulier, extraordinaire. Un beau talent. Un heureux talent. Il n' est pas propre aux affaires, ce n' est pas son talent. Il a beaucoup de talent pour le barreau, pour la prédication, pour la poésie, pour la peinture. C' est un homme qui ne manque pas de talent. Il a du talent pour les affaires. Il a du talent pour la guerre. Il est sans talent, sans aucun talent. Le talent de la parole. Le talent de la peinture, de la sculpture, de la musique, etc. Acquérir des talents. Elle a donné des talents à ses enfants. Enfouir ses talents. Déployer ses talents, de grands talents. Il a des talents, mais il ne sait pas les faire valoir, en tirer parti. S' illustrer par ses talents. Il est dans toute la force de son talent. Il ne connaît pas la portée, les bornes de son talent. Ce sot a eu le talent de faire fortune. Il n' a pas le talent de plaire. Fam., Cet homme a le talent de déplaire, d' ennuyer tout le monde, de se faire moquer de lui, etc.

Homme de talent, Celui qui a du talent, qui possède un talent; et, Gens à talents, Ceux qui professent bien certains arts qui demandent du talent, tels que la musique, le dessin, etc.

TALENT

TALENT se dit quelquefois, familièrement, de La personne qui possède un talent. Il aimait à réunir tous les talents dans sa maison. Le vrai talent est presque toujours modeste. C' est un talent, un vrai talent. C' est un talent manqué, un demi-talent. Encourager, récompenser les talents.

TALER. s. m.

TALER. s. m. Voyez THALER.

TALION. s. m.

TALION. s. m. Punition par laquelle on traite un coupable de la même manière qu' il a traité ou voulu traiter les autres. La loi du talion veut que l' on crève un oeil à celui qui a crevé un oeil à un autre. Souffrir la peine du talion. La loi du talion n' est point en usage parmi les chrétiens.

TALISMAN. s. m.

TALISMAN. s. m. Pièce de métal fondue et gravée sous certains aspects de planètes, sous certaines constellations, et à laquelle on attribue des vertus extraordinaires. On appelle du même nom Certaines figures et certaines pierres chargées de caractères, auxquelles on attribue les mêmes vertus. La superstition des talismans a un grand cours dans l' Orient. Il s' imagine qu' il y a de la vertu dans les talismans. Il prétend avoir un talisman. Faire un talisman. Porter un talisman.

TALISMANIQUE. adj. des deux genres

TALISMANIQUE. adj. des deux genres Qui appartient au talisman. Vertu talismanique.

TALLE. s. f.

TALLE. s. f. Branche enracinée qu' un arbre pousse à son pied, et que l' on en sépare avec un couteau si elle est trop forte. Une talle, pour être bonne, doit avoir au moins un oeil et des racines.

Il se dit aussi Des rejetons que l' on détache avec la main, au pied des plantes bulbeuses et ligamenteuses.

TALLER. v. n.

TALLER. v. n. Pousser une ou plusieurs talles.

TALLIPOT. s. m.

TALLIPOT. s. m. Espèce de palmier qui croit à Ceylan et au Malabar, et dont les feuilles sont très-grandes.

TALMOUSE. s. f.

TALMOUSE. s. f. Pièce de pâtisserie faite avec de la crème, de la farine, du fromage, des oeufs, du beurre et du sucre. Manger des talmouses.

TALMUD. s. m.

TALMUD. s. m. Livre qui contient la loi orale, la doctrine, la morale et les traditions des juifs. Le Talmud de Jérusalem est du troisième siècle. Le Talmud de Babylone, qui est le plus estimé, est du quatrième siècle.

TALMUDIQUE. adj. des deux genres

TALMUDIQUE. adj. des deux genres Qui appartient au Talmud. Décision talmudique.

TALMUDISTE. s. m.

TALMUDISTE. s. m. Celui qui est attaché aux opinions du Talmud.

TALOCHE. s. f.

TALOCHE. s. f. Coup donné sur la tête à quelqu' un avec la main. Il a reçu une taloche. Il lui a donné des taloches, une vigoureuse taloche. Il est populaire.

TALON. s. m.

TALON. s. m. La partie postérieure du pied. Il a le talon écorché. On a dit qu' Achille ne pouvait être blessé qu' au talon. L' os du talon. On peint Mercure avec des ailes aux talons.

Il se dit également en parlant De quelques animaux. Ce cheval a les talons hauts, les talons bas, est relevé de talon, bas de talon. Ce cheval tend à l' encastelure, il a les talons serrés. La distance du talon du pied du cerf aux os ou ergots, sert à connaître son âge.

TALON

TALON signifie, par extension, La partie d' un soulier ou d' une botte, sur laquelle pose le derrière du pied. Souliers à talons de cuir. Souliers à talons de bois. Le talon d' une botte. Remettre des talons à des bottes, à des souliers. Talon bas. Talon haut. Talon rouge.

Fig. et fam., Talon rouge, se disait autrefois d' Un homme de la cour qui avait des talons rouges à ses souliers; ce qui était une marque de noblesse. Les talons rouges de Versailles. C' est un talon rouge.

Fig. et fam., Marcher sur les talons de quelqu' un, Le suivre de très-près. Je vous l' annonce; il vient; il marche sur mes talons. Cette phrase s' emploie aussi dans un sens figuré, et signifie alors, Suivre quelqu' un de près pour l' âge ou la fortune ou les succès. Cette cadette marche sur les talons de son aînée. Cet élève approche de celui qui le devance; il lui marche sur les talons.

Fig. et fam., Il est toujours à mes talons, sur mes talons, Il me suit partout, il m' importune en ne me quittant pas.

Fig. et fam., Montrer les talons, S' enfuir. Il a montré les talons. On lui a fait montrer les talons. Montrez-nous les talons, Allez-vous-en, délivrez-nous de votre présence.

Prov., fig. et pop., Il a l' esprit aux talons, se dit D' un homme qui, par étourderie ou par préoccupation, ne pense point à ce qu' il dit.

Prov., fig. et pop., Se donner des talons, du talon dans le derrière, Donner de grandes marques de joie, se moquer de tout ce qui peut arriver; ou encore, Vivre en toute liberté, perdre son temps en promenades, en parties de plaisir.

TALON

TALON en termes de Manége, se dit de L' éperon dont le talon d' un cavalier est armé. Ce cheval entend les talons, connaît les talons, obéit, répond aux talons.

Serrer les talons, pincer des deux talons, Appuyer deux coups d' éperon à son cheval. Ce cheval est bien dans les talons, Il est sensible à l' éperon, il y obéit, il le craint. Promener un cheval dans la main et dans les talons, Le gouverner avec la bride et l' éperon. Porter un cheval d' un talon sur l' autre, Lui faire fuir tantôt l' éperon droit, tantôt l' éperon gauche, dans un même manége.

TALON

TALON se dit encore, par analogie, Du fer dont est garnie la partie inférieure d' une hallebarde, d' une pique, d' un esponton, etc.

Il se dit également de La partie inférieure ou postérieure de certaines autres choses. Le talon d' une pipe, La petite saillie qu' on laisse au bas du godet d' une pipe. Le talon d' un bâtiment, L' extrémité de la quille, du côté de l' arrière. Le navire donna un coup de talon, en passant sur cet écueil.

TALON

TALON en termes d' Architecture, Sorte de moulure qui est composée d' une partie concave et d' une partie convexe, et qu' on emploie dans les profils d' architecture. On dit, Talon droit, talon renversé, selon la position des deux parties qui composent le talon.

TALON

TALON à certains Jeux de cartes, Ce qui reste de cartes après qu' on a donné à chacun des joueurs le nombre qui lui en revient. Il manque une carte dans le talon, au talon. Le talon est faux. Compter le talon.

Talon de souche, Sorte de chiffre ou de vignette imprimée en forme de bande à l' endroit d' un registre à souche où doivent être coupés, avec les ciseaux, les feuillets dont on veut détacher une partie.

TALONNER. v. a.

TALONNER. v. a. Poursuivre de près. Les ennemis se retiraient, et on les talonnait de près.

Il signifie aussi, Importuner, presser vivement, jusqu' à l' importunité. Je le talonnerai de si près, que je l' obligerai de me payer. Il est familier dans les deux acceptions.

TALONNER

TALONNER s' emploie neutralement en termes de Marine, et signifie, Toucher le fond de la mer avec le talon du bâtiment, par secousses plus ou moins fortes.

TALONNÉ, ÉE. participe

TALONNÉ, ÉE. participe

TALONNIÈRE. s. f.

TALONNIÈRE. s. f. On appelle ainsi Les ailes que, selon les poëtes anciens, Mercure portait aux talons. Les talonnières de Mercure.

TALUS. s. m.

TALUS. s. m. Pente ou inclinaison de haut en bas que l' on donne à la surface verticale d' une construction ou d' un terrain. Le talus d' une pyramide, d' une muraille, d' un mur de terrasse, d' un gazon. Il faut donner du talus, plus de talus à cette muraille, à cette terrasse. Le bord intérieur de ce fossé est en talus.

Il se dit quelquefois Du terrain en pente qui forme le côté d' une terrasse, le bord d' un fossé, etc. Un talus revêtu de gazon. Les talus intérieurs d' une batterie.

Tailler, couper une chose en talus, La couper obliquement, en biseau.

TALUTER. v. a.

TALUTER. v. a. Construire ou mettre en talus. Il faut taluter les bords d' un étang. Taluter un fossé.

TALUTÉ, ÉE. participe

TALUTÉ, ÉE. participe

TAMARIN. s. m.

TAMARIN. s. m. Fruit du tamarinier ou tamarin. Les tamarins rafraîchissent et désaltèrent.

TAMARIN. s. m.

TAMARIN. s. m. T. d' Hist. nat. Nom d' un petit singe de l' Amérique, du genre des Ouistitis.

TAMARINIER. s. m.

TAMARINIER. s. m. T. de Botan. Arbre de la famille des Légumineuses, qui croît naturellement dans les pays chauds, et dont le fruit est une gousse grosse comme le pouce et longue comme le doigt, qui renferme une pulpe purgative et astringente. On l' appelle aussi Tamarin.

TAMARIS, TAMARISC ou TAMARIX. s. m.

TAMARIS, TAMARISC ou TAMARIX. s. m. T. de Botan. Arbrisseau à feuilles très-petites, et à fleurs en épis, dont l' écorce est employée en médecine comme astringente et fébrifuge. Tamaris de France ou de Narbonne. Tamaris d' Allemagne. On croyait autrefois que l' eau qui avait séjourné dans une tasse de tamaris, acquérait une vertu désopilative. Les cendres de tamarisc servent à faire de la soude.

TAMBOUR. s. m.

TAMBOUR. s. m. Caisse de forme cylindrique, dont les deux fonds sont de peaux tendues, sur l' une desquelles on frappe avec des baguettes pour en tirer des sons. Le tambour sert principalement, parmi nous, à régler le pas des soldats d' infanterie, à les exciter au combat, à les assembler, etc. Marcher au son du tambour. J' entends le tambour. Au premier coup de tambour. La garnison sortit tambour battant, mèche allumée.

Battre du tambour, Tirer des sons du tambour, jouer du tambour. Il apprit à battre du tambour.

Battre le tambour, Donner un signal avec le tambour. On battit le tambour pour assembler la troupe. On dit aussi Battre, sans régime. On ordonna de battre. Battre aux champs. Voyez BATTRE.

Le tambour bat, On bat le tambour. Le tambour appelle, Le tambour bat pour assembler les soldats et leur faire prendre les armes.

Fig. et fam., Mener quelqu' un tambour battant, Remporter sur lui l' avantage en peu de temps; remporter sur lui plusieurs avantages consécutifs au jeu, ou dans une discussion, dans un procès, dans une affaire.

Prov., Avoir le ventre tendu comme un tambour, Avoir le ventre enflé, ou par maladie, ou pour avoir trop mangé.

Prov., C' est vouloir prendre des lièvres au son du tambour, se dit en parlant D' une entreprise qui a besoin de secret pour réussir, et que l' on divulgue mal à propos avant de l' avoir exécutée.

Tambour de basque, Sorte de petit tambour qui n' a qu' un fond de peau tendue sur un cercle de bois, autour duquel il y a des plaques de cuivre et des grelots, et dont on joue avec le bout des doigts ou en l' agitant. Jouer du tambour de basque. Danser au son du tambour de basque. Danser avec un tambour de basque à la main.

Prov. et fig., Ce qui vient de la flûte, s' en retourne au tambour, Le bien acquis trop facilement, ou par des voies peu honnêtes, se dissipe aussi aisément qu' il a été amassé.

TAMBOUR

TAMBOUR se dit, par extension, de Celui dont la fonction est de battre du tambour. Les tambours d' un régiment. Il est tambour de telle compagnie. On envoya un tambour sommer la place, demander l' échange des prisonniers, etc. Les tambours de la ville.

Tambour-major, Le chef des tambours, celui qui leur donne le signal, qui les commande. Le tambour-major de tel régiment. La canne d' un tambour-major.

Tambour-maître, Tambour qui a le grade de caporal.

TAMBOUR

TAMBOUR se dit encore d' Une petite enceinte de menuiserie avec une ou plusieurs portes, placée aux principales entrées des édifices ou des grandes salles, pour empêcher le vent de pénétrer dans l' intérieur. Établir des tambours aux portes d' une église. Tambour vitré.

Il se dit, en termes de Fortification, d' Un retranchement qui couvre la porte d' une ville, ou l' entrée d' un ouvrage.

Il se dit aussi, dans certains Jeux de paume, d' Une avance ou saillie de maçonnerie faite en biais, qui est du côté de la grille, et qui, en détournant le cours de la balle, la rend plus difficile à jouer. La balle donna dans le tambour. Le tambour renvoya la balle de l' autre côté.

TAMBOUR

TAMBOUR en termes d' Architecture, Chacune des assises de pierres cylindriques qui composent le fût d' une colonne, ou le noyau d' un escalier à vis.

TAMBOUR

TAMBOUR en termes de Mécanique, Espèce de roue placée autour d' un axe, et au sommet de laquelle sont enfoncés deux leviers, pour pouvoir plus facilement tourner l' axe et soulever les poids.

TAMBOUR

TAMBOUR en termes d' Horlogerie, Cylindre sur lequel est roulée la corde ou la chaîne qui sert à monter une horloge.

TAMBOUR

TAMBOUR en termes d' Arts, Instrument d' une forme circulaire sur lequel est tendue une toile ou étoffe de soie pour y exécuter à l' aiguille différents dessins de broderie. Broder au tambour.

TAMBOUR

TAMBOUR en termes d' Anatomie, Membrane qui termine le conduit auditif, et qu' on appelle aussi Tympan de l' oreille, ou simplement Tympan.

TAMBOURIN. s. m.

TAMBOURIN. s. m. Espèce de tambour moins large et plus long que le tambour ordinaire, sur lequel on bat avec une seule baguette, et qu' on accompagne ordinairement avec une petite flûte, pour faire danser. Jouer du tambourin.

Il se dit, par extension, de Celui qui joue du tambourin.

Il se dit aussi d' Un air vif et gai, dont on marque la mesure sur le tambourin. Il y a dans cet opéra un joli tambourin.

TAMBOURINER. v. n.

TAMBOURINER. v. n. Battre le tambour ou le tambourin. Il ne se dit proprement que Des enfants lorsqu' ils battent de petits tambours qui leur servent de jouet. Ces enfants tambourinent tout le jour.

TAMBOURINER

TAMBOURINER est quelquefois actif, et signifie, Réclamer au son du tambour un objet perdu. Tambouriner un chien, une montre, un portefeuille, etc.

TAMBOURINÉ, ÉE. participe

TAMBOURINÉ, ÉE. participe

TAMBOURINEUR. s. m.

TAMBOURINEUR. s. m. Celui qui tambourine.

TAMINIER. s. m.

TAMINIER. s. m. T. de Botan. Genre de plantes grimpantes, de la famille des Asperges, dont l' espèce commune, appelée vulgairement Sceau-de-Notre-Dame, a une racine très-grosse, employée par les médecins vétérinaires comme résolutive à l' extérieur, et purgative à l' intérieur.

TAMIS. s. m.

TAMIS. s. m. Espèce de sas qui sert à passer des matières pulvérisées, ou des liqueurs épaisses. Tamis fin, délié. Gros tamis. Passer au tamis, par le tamis.

Fig. et fam., Passer par le tamis, Être examiné sévèrement sur son savoir ou sur ses moeurs.

TAMISER. v. a.

TAMISER. v. a. Passer par le tamis. Tamiser de la farine, de la poudre à poudrer.

TAMISÉ, ÉE. participe

TAMISÉ, ÉE. participe

TAMPON. s. m.

TAMPON. s. m. Bouchon, morceau de bois servant à boucher un tuyau, un muid, une cruche, etc., ou quelque autre ouverture. Tampon de liége. Tampon de bois. Boucher avec des tampons de sapin les trous faits dans la muraille d' un vaisseau par les boulets de canon.

Il se dit aussi d' Un bouchon fait avec du linge ou du papier. Un tampon de linge. Un tampon de papier.

Il se dit, dans un sens analogue, en termes de Chirurgie. Arrêter le sang avec un tampon de charpie, d' amadou.

Pop., Je m' en soucie comme de Colin Tampon, se dit en parlant D' une chose dont on ne se soucie pas, dont on ne s' inquiète nullement.

TAMPONNER. v. a.

TAMPONNER. v. a. Boucher avec un tampon. Tamponner une cruche d' huile.

TAMPONNÉ, ÉE. participe

TAMPONNÉ, ÉE. participe

TAM-TAM. s. m.

TAM-TAM. s. m. Instrument de percussion en usage chez les Orientaux, et qu' on admet quelquefois dans notre musique militaire et dans nos orchestres: il consiste en une espèce de disque de métal, d' un assez grand diamètre, dont les bords sont légèrement recourbés, et qui rend, lorsqu' on le frappe, un son très-retentissant. Un coup de tam-tam. Le bruit du tam-tam est lugubre.

TAN. s. m.

TAN. s. m. Écorce de chêne moulue, avec laquelle on prépare le cuir, et les peaux de mouton appelées Basanes. Moulin à tan. Écorcer de jeunes chênes pour faire du tan.

TANAISIE. s. f.

TANAISIE. s. f. T. de Botan. Plante qui porte des fleurs jaunes et flosculeuses, disposées à l' extrémité des tiges en corymbe très-épais, et qui a une odeur forte et une saveur amère. La tanaisie est employée en médecine comme vermifuge, antispasmodique, sudorifique, etc.

TANCER. v. a.

TANCER. v. a. Réprimander. Sa mère l' a tancée. Il en fut tancé par son supérieur. Il se fait tancer tous les jours. On l' a tancé vertement. Il est familier.

TANCÉ, ÉE. participe

TANCÉ, ÉE. participe

TANCHE. s. f.

TANCHE. s. f. Poisson d' eau douce, du genre de la Carpe, dont les écailles sont petites, et la peau noirâtre et gluante. Une fricassée de tanches. Des tanches farcies.

TANDIS. adv.

TANDIS. adv. Il est toujours suivi de que, et signifie, Pendant le temps. Tandis que vous êtes ici. Tandis qu' il m' en souvient. Tandis qu' il ira se promener. Il s' amuse tandis que nous travaillons.

TANDOUR. s. m.

TANDOUR. s. m. Nom que les Arméniens, les Grecs et les Turcs donnent à une table ronde ou carrée, couverte d' un tapis qui descend jusqu' à terre, et sous laquelle on met un réchaud rempli de braise. Les Turcs se rangent autour d' un tandour pour se chauffer, de même que nous nous mettons autour d' une cheminée.

TANGAGE. s. m.

TANGAGE. s. m. T. de Marine. Balancement d' un navire de l' avant à l' arrière, et de l' arrière à l' avant, alternativement. Le tangage et le roulis.

TANGARA. s. m.

TANGARA. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau de la famille des Passereaux, qui a de belles couleurs.

TANGENCE. s. f.

TANGENCE. s. f. T. de Géom., synonyme de Contact. Point de tangence, Point où deux lignes, deux surfaces se touchent sans se couper.

TANGENTE. s. f.

TANGENTE. s. f. T. de Géom. Ligne droite qui touche une courbe en quelqu' un de ses points, sans la couper dans ce point-là. Tirer une tangente, mener une tangente à une courbe. La tangente du cercle est perpendiculaire à l' extrémité du rayon.

Tangente d' un angle, est, dans le cercle, Une tangente menée à l' une des extrémités de l' arc que l' angle embrasse, et terminée au prolongement du rayon qui passe par l' autre extrémité.

Prov. et fig., S' échapper par la tangente, S' esquiver, se tirer d' affaire adroitement.

TANGIBLE. adj. des deux genres

TANGIBLE. adj. des deux genres T. didactique, synonyme de Tactile. Ce qu' il y a de visible et de tangible dans les corps s' appelle matière.

TANGUER. v. n.

TANGUER. v. n. T. de Marine. Il se dit D' un navire qui éprouve le balancement de tangage. Notre vaisseau tanguait beaucoup.

Il se dit aussi D' un navire qui enfonce trop dans l' eau par son avant. Ce bâtiment tangue sur l' ancre.

TANIÈRE. s. f.

TANIÈRE. s. f. Caverne, concavité dans la terre, dans le roc, où des bêtes sauvages se retirent. Un ours dans sa tanière. La tanière d' un lion.

Fig. et fam., Il est toujours dans sa tanière, se dit D' un homme d' humeur sauvage, qui sort rarement de chez lui.

TANIN. s. m.

TANIN. s. m. T. de Chimie. Substance particulière qui se trouve dans l' écorce du chêne, et dans les autres matières propres à tanner les peaux.

TANNAGE. s. m.

TANNAGE. s. m. Action de tanner les cuirs; ou Le résultat de cette action.

TANNANT. adj. m.

TANNANT. adj. m. Voyez TANNER.

TANNE. s. f.

TANNE. s. f. Petit bulbe durci qui se forme dans les pores de la peau. Tirer une tanne avec une épingle. Faire sortir une tanne en pressant la peau avec les doigts.

TANNER. v. a.

TANNER. v. a. Préparer les cuirs avec du tan, c' est-à-dire, en combinant la gélatine qu' ils contiennent avec du tanin, de manière à les rendre plus solides et imperméables à l' eau, sans cependant leur enlever leur souplesse. Tanner des cuirs de vaches.

TANNER

TANNER signifie, figurément et populairement, Fatiguer, ennuyer, molester. C' est un homme qui me tanne. Dans ce sens, on dit aussi, Tannant. C' est un homme tannant.

TANNÉ, ÉE. participe

TANNÉ, ÉE. participe

TANNÉ

TANNÉ est aussi adjectif; et alors il signifie, Qui est de couleur à peu près semblable à celle du tan. Du drap tanné. Du velours tanné. Un chien tanné. Une chienne tannée.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Cela tire sur le tanné.

TANNERIE. s. f.

TANNERIE. s. f. Lieu où l' on tanne les cuirs. Établir une tannerie. Il y a plusieurs tanneries dans ce faubourg.

Prov. et fig., À la boucherie toutes vaches sont boeufs, et à la tannerie tous boeufs sont vaches, Quand on veut faire passer des marchandises pour meilleures qu' elles ne sont, on les appelle du nom qui peut les faire débiter plus facilement.

TANNEUR. s. m.

TANNEUR. s. m. Celui qui tanne des cuirs, qui vend des cuirs tannés.

TANT. Adverbe

TANT. Adverbe qui exprime Une quantité indéfinie, et qui a souvent pour corrélatif la conjonction Que. Il a tant d' amis qu' il ne manquera de rien. Il a tant de bonté, tant de vertu! J' ai été tant de fois chez lui! Il a tant de richesses, qu' on ne les saurait compter. Il en a tant et tant, tant et plus. Donnez-m' en tant soit peu, tant et si peu qu' il vous plaira. Le jour qu' il plut tant.

Tous tant que nous sommes, tous tant que vous êtes, Tout ce que nous sommes de gens, tout ce que vous êtes de gens.

Pop., Il pleut tant qu' il peut, Il pleut beaucoup.

Prov., Tant tenu, tant payé, se dit pour exprimer que Le service d' une personne ou l' usage d' une chose, a été ou sera payé en raison de sa durée. Cette phrase signifie aussi qu' On est quitte envers quelqu' un, en le payant à proportion du service qu' il a rendu.

Prov. et fig., Tant vaut l' homme, tant vaut sa terre ou la terre, C' est l' industrie, l' intelligence du maître qui fait valoir, plus ou moins, son bien, sa charge, etc.

TANT

TANT signifie aussi, En si grande quantité, à un tel excès. Il mangea tant, qu' il en creva. Tant fut plaidé, qu' ils se ruinèrent de part et d' autre. Il ne faut pas tant discourir.

Prov. et fig., Tant va la cruche à l' eau, qu' à la fin elle se brise, En retombant souvent dans la même faute, on finit par s' en trouver mal; ou, En s' exposant trop souvent à un péril, on court risque d' y demeurer, d' y succomber. Il se dit par forme de menace ou de prédiction.

TANT

TANT se dit encore de Toute sorte de nombre qu' on n' exprime point. Nous partagerons, il y aura tant pour vous et tant pour moi. Il me demanda combien j' avais de revenu, je lui dis que j' en avais tant. Je lui ai donné soixante et tant de francs.

Fam., au Jeu, Nous sommes tant à tant, Notre jeu est égal, nous avons autant de points, autant de parties l' un que l' autre.

TANT

TANT sert aussi à marquer Une certaine proportion, un certain rapport entre les choses dont on parle. Tant plein que vide. Tant bon que mauvais. Je le sers tant pour lui que pour me faire plaisir. Ce n' est pas tant manque de soin, que manque d' argent.

TANT

TANT avec la négation, signifie quelquefois, Autant. Rien ne m' a tant fâché que cette nouvelle.

TANT

TANT s' emploie aussi par forme d' exclamation, et signifie, À tel point. Tant il était abusé. Tant le monde est crédule. Tant il est vrai que... Tant il est difficile d' être modéré dans la bonne fortune.

S' il faisait tant que.... Quand il faisait tant que.... S' il se portait jusque-là. Quand il se portait jusqu' à faire telle chose. Si je faisais tant que d' aller à Rome, je voudrais. ... Quand il faisait tant que de se mettre à table, il n' en sortait plus.

TANT

TANT suivi de que, signifie quelquefois, Aussi loin que. Tant que la vue se peut étendre. Tant que la terre le pourra porter. On dit aussi, en abrégeant, Tant que terre, etc.

Il signifie également, Aussi longtemps que. Tant que je vivrai. Tant qu' il occupera cette place, il en remplira les devoirs. Tant que le monde durera. Pour tant et si long-temps, pour tant et si peu qu' il vous plaira.

TANT PLUS QUE MOINS. loc. adv. et fam.

TANT PLUS QUE MOINS. loc. adv. et fam. À peu près. Il a dix mille livres de rente, tant plus que moins.

TANT MIEUX. Locution adverbiale

TANT MIEUX. Locution adverbiale dont on se sert pour marquer qu' une chose est avantageuse, qu' on en est bien aise. Le malade a eu des sueurs cette nuit, tant mieux. S' il se conduit sagement, tant mieux pour lui.

TANT PIS

TANT PIS Autre locution adverbiale dont on se sert pour marquer qu' une chose est désavantageuse, et qu' on en est fâché. S' il ne se corrige pas, tant pis pour lui. Si cela arrive, tant pis.

Fam., Tant pis, tant mieux, se dit quelquefois Pour marquer qu' on ne se soucie guère de la chose dont il s' agit, et qu' il n' y a grand sujet de s' affliger ni de se réjouir.

TANT S' EN FAUT QUE

TANT S' EN FAUT QUE Bien loin que. Tant s' en faut qu' il y consente, qu' au contraire il y répugne.

Fam., Tant s' en faut qu' au contraire, s' emploie quelquefois, par plaisanterie, pour dire simplement, Au contraire. Vous demandez si cette femme est jolie: tant s' en faut qu' au contraire.

TANT Y A QUE. Locution familière

TANT Y A QUE. Locution familière qui signifie à peu près, Quoi qu' il en soit. Je ne sais pas bien ce qui donna lieu à leur querelle, tant y a qu' ils se battirent. Tant y a qu' il est mort.

SI TANT EST

SI TANT EST Autre locution familière qui signifie, Si la chose est, supposé que la chose soit. Je ne manquerai pas d' y aller, si tant est que je le puisse. Si tant est que cela arrive, que cela soit comme vous le dites.

SUR ET TANT MOINS. Locution

SUR ET TANT MOINS. Locution dont on se sert, en parlant De quelque chose payé à compte. Il m' a donné mille francs sur et tant moins de ce qu' il me doit. Cette manière de parler a vieilli: on dit ordinairement, À compte, à valoir sur ce qu' il me doit.

TANTE. s. f.

TANTE. s. f. La soeur du père ou de la mère. Tante paternelle. Tante maternelle.

Grand tante, La soeur de l' aïeul ou de l' aïeule. Tante à la mode de Bretagne, La cousine germaine du père ou de la mère.

TANTET. s. m.

TANTET. s. m. Une très-petite quantité, un peu, tant soit peu. Donnez-moi un tantet de ce potage. On dit adverbialement, Un tantet. Elle est un tantet bizarre. Il est très-familier.

TANTINET. s. m.

TANTINET. s. m. Diminutif de Tantet. Une très-petite quantité. Donnez-moi un tantinet de pain. On dit aussi adverbialement, Un tantinet. Elle était un tantinet fâchée contre vous. Ce mot est très-familier.

TANTÔT. adv. de temps

TANTÔT. adv. de temps qui s' emploie pour le futur, et qui signifie, Dans peu de temps. Sa signification est ordinairement renfermée dans l' espace du jour où l' on parle. Je l' ai vu ce matin, et je le reverrai encore tantôt. Je finirai cela tantôt. J' en serai quitte tantôt.

Il s' emploie aussi pour le passé, et signifie, Il y a peu de temps; mais toujours en parlant de la même journée. J' ai vu tantôt l' homme dont vous parlez. On m' a dit que vous étiez venu tantôt me chercher.

Fam., À tantôt, se dit Pour exprimer qu' on se reverra, qu' on reparlera d' une affaire dans la même journée. Je vous quitte pour le moment; à tantôt.

TANTÔT

TANTÔT désigne quelquefois, dans le style familier, Un temps plus indéterminé: alors il équivaut à Bientôt, et les verbes que l' on y joint se mettent ordinairement au présent. Ce bâtiment est tantôt achevé. La circonvallation est tantôt faite. Ce livre est tantôt fini. J' en suis tantôt quitte. Il est tantôt nuit.

TANTÔT

TANTÔT redoublé, s' emploie pour marquer Des changements consécutifs et plus ou moins fréquents d' un état à un autre, et en général Une diversité quelconque, soit dans une même chose, soit dans les choses de même nature. Il se porte tantôt bien, tantôt mal. Il est tantôt d' un avis, tantôt d' un autre. Il est tantôt gai, tantôt triste. Ce mot signifie tantôt telle chose, tantôt telle autre. Tantôt la forme de ces édifices est ronde, tantôt elle est carrée.

TAON. s. m.

TAON. s. m. (On prononce Ton.) Nom de plusieurs espèces de grosses mouches à deux ailes qui, durant l' été, tourmentent de leurs piqûres les boeufs, les chevaux, etc., et qui quelquefois attaquent aussi les hommes.

TAPABOR. s. m.

TAPABOR. s. m. Bonnet de campagne, dont les bords se rabattent pour garantir des mauvais temps. Il est vieux.

TAPAGE. s. m.

TAPAGE. s. m. Désordre accompagné d' un grand bruit. Faire tapage. Faire du tapage. Quel tapage! Les bruits ou tapages nocturnes sont punis.

Il signifie aussi, Reproches faits avec bruit, criailleries. Voilà bien du tapage pour peu de chose. Il est familier dans les deux sens.

TAPAGEUR. s. m.

TAPAGEUR. s. m. Celui qui fait du tapage, qui a l' habitude de faire du tapage. C' est un tapageur. On l' emploie quelquefois adjectivement. Cet enfant est bien tapageur. Il est familier.

TAPE. s. f.

TAPE. s. f. Coup de la main, soit ouverte, soit fermée. Il lui a donné une bonne tape. Il est familier.

TAPECU. s. m.

TAPECU. s. m. Sorte de bascule qui s' abaisse par un contre-poids ou autrement, pour fermer l' entrée d' une barrière.

Il se dit, par dérision, d' Une voiture cahotante et rude. Ce cabriolet est un vrai tapecu. Nous partîmes dans un méchant tapecu.

TAPER. v. a.

TAPER. v. a. Frapper, donner un ou plusieurs coups. Il l' a bien tapé. Je vous taperai. En ce sens, il est familier.

Taper les cheveux, Les arranger et les relever avec le peigne, d' une certaine manière qui les renfle et les fait paraître davantage. Cette acception a vieilli; on dit, Crêper.

Taper du pied, Frapper la terre, le plancher avec le pied. Dans cette phrase, Taper est neutre.

TAPER

TAPER en termes de Peinture, se dit D' une manière de peindre très-libre, très-négligée, très-hardie, du moins en apparence, et telle que l' artiste semble n' avoir fait que donner çà et là quelques coups de brosse sur la toile.

TAPÉ, ÉE. participe

TAPÉ, ÉE. participe Il se dit, particulièrement, De certains fruits aplatis et séchés au four. Des pommes tapées. Des poires tapées.

Fig. et pop., Voilà une réponse bien tapée, un mot bien tapé, se dit D' une réponse faite à propos et piquante, d' un mot vif et piquant.

TAPINOIS (EN). loc. adv.

TAPINOIS (EN). loc. adv. Sourdement, en cachette. Il est venu en tapinois.

Il se dit aussi en parlant D' un homme rusé et dissimulé, qui va adroitement à ses fins par des voies sourdes et détournées. C' est un homme qui n' agit point ouvertement, il ne fait rien qu' en tapinois.

TAPIOCA ou TAPIOKA. s. m.

TAPIOCA ou TAPIOKA. s. m. Fécule qui se sépare de la racine de manioc lorsqu' on prépare la cassave, et qui sert à la nourriture de l' homme. Un potage au tapioca. Chocolat au tapioca.

TAPIR (SE). v. pron.

TAPIR (SE). v. pron. Se cacher en se tenant dans une posture raccourcie ou resserrée. Se tapir contre une muraille. Se tapir derrière une haie. Se tapir derrière une porte. Se tapir sous un arbre, dans un blé. Il faut vous tapir dans ce coin.

TAPI, IE. participe

TAPI, IE. participe

TAPIR. s. m.

TAPIR. s. m. T. d' Hist. nat. Quadrupède de la taille du boeuf, dont le museau est allongé en forme de trompe, et qui habite principalement dans les forêts et les savanes de l' Amérique. Le tapir vit de fruits et d' herbes tendres.

TAPIS. s. m.

TAPIS. s. m. Pièce d' étoffe, ou de tissu de laine, de soie, etc., dont on couvre une table, une estrade, le carreau ou le parquet d' une chambre, etc. Tapis de table. Tapis de pied. Tapis de Turquie. Tapis de Perse. Tapis de la Savonnerie. Tapis de velours. Tapis vert. Les tables de jeu sont ordinairement couvertes d' un tapis vert.

Fig., Mettre une affaire, une question sur le tapis, La proposer pour l' examiner, pour en juger.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un sur le tapis, Parler de lui, en faire le sujet de la conversation; et, Être sur le tapis, Être le sujet de l' entretien.

Fig. et fam., Amuser le tapis, Entretenir la compagnie de choses vaines et vagues, soit à dessein, soit autrement. Il ne faisait qu' amuser le tapis. Il amusait le tapis pour gagner du temps.

Tapis de billard, Le drap vert qui recouvre la table d' un billard, et qui est fortement tendu au moyen des clous qui l' attachent.

Fig., Tapis vert, se dit quelquefois Du lieu où s' assemblent des administrateurs, etc. On à discuté cette affaire au tapis vert. Il se dit aussi quelquefois d' Une table à jouer.

Fig., Tapis vert, se dit aussi d' Un endroit gazonné dans un jardin. Un tapis vert au milieu d' une grande allée bordée d' arbres. On dit de même, Un tapis de verdure, de gazon, de mousse, de fleurs, etc.

Fig., en termes de Manége, Ce cheval rase le tapis, Ses épaules ont peu de mouvement, et il ne relève point assez en marchant; les pieds sont trop près de terre, il va butter.

TAPISSER. v. a.

TAPISSER. v. a. Revêtir, orner de tapisserie les murailles d' une salle, d' une chambre, etc. Tapisser une salle, une chambre. Les rues étaient tapissées.

Il se dit, par extension, en parlant De toutes les autres choses qui couvrent ou qui ornent les murs d' une chambre, etc. Tapisser une chambre de papier peint. Tapisser une chambre de portraits, de dessins. Sa chambre n' est tapissée que d' images. On dit aussi, Ce mur, ce coin de rue est tapissé d' affiches, d' annonces.

Il se dit, par une extension plus grande, De diverses choses qui couvrent et revêtent une surface. Cette vigne tapisse de ses rameaux l' intérieur de la grotte. Le gazon qui tapisse les bords de cette fontaine. Au printemps, la terre est tapissée de fleurs. La membrane qui tapisse l' intérieur de l' estomac.

TAPISSÉ, ÉE. participe

TAPISSÉ, ÉE. participe Une chambre tapissée.

TAPISSERIE. s. f.

TAPISSERIE. s. f. Ouvrage fait à l' aiguille sur du canevas, avec de la laine, de la soie, de l' or, etc. Travailler en tapisserie. Faire de la tapisserie. Tapisserie de point de Hongrie, de point d' Angleterre, de point d' Espagne. Tapisserie de petit point. Fauteuil, chaise de tapisserie.

Il se dit aussi de Grandes pièces d' ouvrages faites au métier avec de la laine, de la soie, de l' or, servant à revêtir et à parer les murailles d' une chambre, d' une salle, etc. Tapisserie de haute lisse. Tapisserie de basse lisse. Tapisserie à personnages. Tapisserie relevée d' or et de soie. Tapisserie antique. Tapisserie du dessin de tel peintre. Tapisserie de verdure. Tapisserie des Gobelins, de Beauvais, d' Auvergne, de Flandre, d' Oudenarde. Tapisserie de Bergame. Tenture de tapisserie. Bordure de tapisserie. Tapisserie à grande, à petite bordure. Cette tapisserie est passée. Tenture de tapisserie de tant de pièces. Tendre, détendre une tapisserie. Pièce de tapisserie.

Garnir une tapisserie, La doubler de toile.

TAPISSERIE

TAPISSERIE se dit encore de Toute sorte d' étoffe, de tissu servant à couvrir et à orner les murailles d' une chambre, etc. Tapisserie de cuir doré. Tapisserie de brocatelle. Tapisserie de velours, de damas, de satin à bandes, de papier peint, etc.

Fig., Faire tapisserie, se dit Des personnes qui assistent à un bal ou à quelque autre grande réunion, sans y prendre part, et qui sont ordinairement rangées contre les murs de la salle. Ces femmes n' étaient là que pour faire tapisserie.

TAPISSIER, IÈRE. s.

TAPISSIER, IÈRE. s. Celui, celle qui travaille en toute sorte de meubles de tapisserie et d' étoffe. C' est tel tapissier qui a fait ce meuble. Un habile tapissier. Garçon tapissier. Le tapissier qui a tendu cet appartement. Valet de chambre tapissier.

TAPISSIÈRE

TAPISSIÈRE se dit aussi d' Une ouvrière qui fait de la tapisserie, qui travaille en tapisserie à l' aiguille. Ce sens est peu usité.

TAPISSIÈRE

TAPISSIÈRE se dit encore d' Une sorte de voiture légère, ouverte de tous côtés, qui sert principalement aux tapissiers pour transporter des meubles, des tapis, etc., et qu' on emploie aussi pour les déménagements, pour le transport de certaines marchandises.

TAPON. s. m.

TAPON. s. m. Il se dit en parlant Des étoffes, de la soie, du linge, etc., qu' on bouchonne et qu' on met tout en un tas. Remettez dans ses plis cette étoffe qui est toute en tapon. Il a mis son habit en un petit tapon. Il est familier.

TAPOTER. v. a.

TAPOTER. v. a. Donner de petits coups à plusieurs reprises. Cette mère est de mauvaise humeur, elle tapote toujours ses enfants. Il est familier.

TAPOTÉ, ÉE. participe

TAPOTÉ, ÉE. participe

TAQUER. v. a.

TAQUER. v. a. T. d' Impr. Passer le taquoir sur une forme.

TAQUÉ, ÉE. participe

TAQUÉ, ÉE. participe

TAQUET. s. m.

TAQUET. s. m. T. de Marine. Nom qu' on donne à différentes sortes de crochets de bois, où l' on amarre diverses manoeuvres. Taquets de haubans. Taquets de cabestan. Etc.

TAQUET

TAQUET en termes de Menuisier ébéniste, se dit de Petits morceaux de bois taillés pour maintenir l' encoignure d' une armoire, d' un meuble.

TAQUIN, INE. adj.

TAQUIN, INE. adj. Mutin, querelleur, contrariant. Cet enfant est taquin. Il a l' humeur taquine.

Il signifie aussi, Vilain, avare, qui chicane sur la dépense. C' est un homme taquin, un vieux taquin, qui se ferait fesser pour le moindre profit. Ce sens a vieilli.

Il s' emploie aussi substantivement. Petit taquin. Vieux taquin. Laissez là ce taquin.

TAQUINER. v. n.

TAQUINER. v. n. Avoir l' habitude de contrarier et d' impatienter pour de minces sujets. Il ne fait que taquiner.

Il s' emploie aussi activement. Il m' a taquiné tout un jour. Dans ce sens, on l' emploie quelquefois comme verbe réciproque. Ils sont toujours à se taquiner.

TAQUINÉ, ÉE. participe

TAQUINÉ, ÉE. participe

TAQUINEMENT. adv.

TAQUINEMENT. adv. D' une manière taquine. Il est peu usité.

TAQUINERIE. s. f.

TAQUINERIE. s. f. Caractère de celui qui est taquin, ou Action de celui qui taquine. Il est d' une taquinerie insupportable. Cessez vos taquineries.

TAQUOIR. s. m.

TAQUOIR. s. m. T. d' Impr. Morceau de bois de sapin, de la grandeur d' une page in-octavo, et doublé de bois de chêne, sur lequel on frappe avec un maillet pour faire entrer également dans le châssis tous les caractères dont une forme est composée.

TARABUSTER. v. a.

TARABUSTER. v. a. Importuner par des interruptions, par du bruit, par des discours à contre-temps. Qui est-ce qui me vient tarabuster? Vous me tarabustez l' esprit. Il est familier.

TARABUSTÉ, ÉE. participe

TARABUSTÉ, ÉE. participe

TARARE

TARARE Espèce d' interjection familière, dont on se sert pour marquer qu' On se moque de ce qu' on entend dire, ou qu' on ne le croit pas. Il m' a voulu faire croire cela, mais tarare.

Tarare-pon-pon, se dit Pour se moquer de la vanité que quelqu' un étale dans un récit, dans des projets. Il est peu usité.

TARAUD. s. m.

TARAUD. s. m. T. d' Arts mécan. Morceau d' acier taillé en vis et dont on se sert pour tarauder.

TARAUDER. v. a.

TARAUDER. v. a. T. d' Arts mécan. Tailler, creuser en spirale les parois d' un trou fait à une pièce de bois ou de métal, de manière qu' il puisse recevoir une vis. Tarauder un écrou.

TARAUDÉ, ÉE. participe

TARAUDÉ, ÉE. participe

TARD. adv. de temps.

TARD. adv. de temps. Après le temps nécessaire, déterminé, convenable; après le temps ordinaire et accoutumé. Le secours arriva tard, arriva trop tard, arriva trop tard de quelques jours. Vous venez bien tard, un peu tard. Se lever tard. Se coucher tard. Il faut mourir tôt ou tard. Les vendanges se font tard cette année. Vous avez attendu bien tard. Vous vous en avisez bien tard, trop tard.

Prov., Il vaut mieux tard que jamais.

TARD

TARD se dit aussi par rapport seulement à la durée du jour; et alors il signifie, Vers la fin de la journée. Nous ne pouvons arriver que tard au gîte.

TARD

TARD s' emploie adjectivement dans ses différentes acceptions. Il est tard de songer à Dieu, quand on est près de mourir. Il est bien tard pour commencer. Il est déjà tard. Il est bien tard. Il se fait tard. Je ne croyais pas qu' il fût si tard. Le soleil se couche, il commence à se faire tard.

Il s' emploie aussi substantivement. Vous vous en avisez sur le tard. Il est arrivé sur le tard.

TARDER. v. n.

TARDER. v. n. Différer à faire quelque chose. On a trop tardé à envoyer ce secours. Il ne faut pas tarder un moment. La chose presse, que tardons-nous? Pour peu que l' on tarde, on laissera passer l' occasion. On peut dire Tarder de, mais l' usage préfère Tarder à.

Il signifie aussi, S' arrêter, ou aller lentement, en sorte qu' on vienne tard. Pourquoi avez-vous tant tardé? Allez et ne tardez pas. Il a bien tardé en chemin. Vous avez bien tardé à venir.

TARDER

TARDER s' emploie aussi impersonnellement, et il régit de, quand c' est un infinitif qui suit. Alors il ne se dit que pour marquer que L' on a impatience de quelque chose, et que le temps semble long dans l' attente de ce qu' on souhaite. Il me tarde bien que je sois hors d' affaire, d' être hors d' affaire. Il me tarde que ma maison soit bâtie, que mon procès soit jugé. Il me tarde d' achever mon ouvrage. Il me tardait de vous voir.

TARDIF, IVE. adj.

TARDIF, IVE. adj. Qui tarde, qui vient tard. Repentir tardif, trop tardif. Des regrets tardifs. Une recommandation tardive.

Il signifie aussi, Lent. Mouvement tardif. Pas tardif.

Il signifie encore, Qui se forme lentement, qui n' arrive que lentement à son état de bonté, de perfection. Les chevaux de Naples sont tardifs. Ces sortes d' esprits sont tardifs. Les melons et les muscats sont tardifs cette année.

Fruits tardifs, Les fruits qui ne mûrissent qu' après les autres de même espèce. Cerises tardives. Pêches tardives. Poires tardives. On dit aussi, Des agneaux tardifs, des poulets tardifs, des perdreaux tardifs, Des agneaux, des poulets, des perdreaux qui naissent après les autres.

TARDIVEMENT. adv.

TARDIVEMENT. adv. D' une manière tardive. Il a fait sa réclamation bien tardivement.

TARDIVETÉ. s. f.

TARDIVETÉ. s. f. T. de Jardinage. Croissance tardive. Il se dit en parlant Des fleurs, des fruits et des plantes qui viennent après le temps ordinaire.

TARE. s. f.

TARE. s. f. Déchet, diminution, soit pour la quantité, soit pour la qualité. J' ai compté tous ces sacs d' argent, il n' y a point de tare ni pour le compte, ni pour les espèces. J' ai trouvé tant de tare. Ces marchandises ont été gâtées dans le navire, il y a pour trois cents francs de tare.

Il signifie figurément, Vice, défaut, défectuosité. Ce bois est bon, il n' y a point de tare. Vous vous plaignez de ce cheval; quelle tare y trouvez-vous?

Il s' emploie de même au sens moral. C' est un homme sans tare, qui n' a ni tare ni défaut. Dans ce sens, il a vieilli.

TARE

TARE en termes de Marchands, se dit souvent Du poids des barils, pots, caisses, emballages, etc., qui contiennent les marchandises; à la différence de Net, qui se dit Des marchandises mêmes, déduction faite de la tare.

TARENTELLE. s. f.

TARENTELLE. s. f. Nom d' une espèce de danse des environs de Tarente, en Italie.

TARENTISME. s. m.

TARENTISME. s. m. Maladie qui était fort commune autrefois dans la Pouille, et que l' on croyait occasionnée par la piqûre de la tarentule.

TARENTULE. s. f.

TARENTULE. s. f. Espèce de grosse araignée qui se trouve principalement aux environs de Tarente, et dont la piqûre passait autrefois pour causer un grand assoupissement ou une profonde mélancolie, qu' on ne pouvait dissiper qu' en s' agitant beaucoup. Être mordu de la tarentule.

TARENTULE

TARENTULE est aussi Le nom d' une espèce de petit lézard.

TARER. v. a.

TARER. v. a. Causer de la tare, du déchet; gâter, corrompre. L' humidité a taré ces marchandises, ces fruits. Fig., Tarer la réputation de quelqu' un. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Cette poire commence à se tarer. Dans cette acception, le participe est beaucoup plus usité.

TARER

TARER signifie aussi, Peser un vase, un baril, etc., avant d' y mettre quelque chose, afin qu' en le repesant après, on puisse savoir au juste le poids de ce qu' on y a mis. Tarer une barrique, un pot.

TARÉ, ÉE. participe

TARÉ, ÉE. participe Marchandises tarées, Avariées, gâtées. Fruits tarés.

Fig., Un homme taré, Un homme dont la réputation est tachée par une ou plusieurs mauvaises actions.

TARGE. s. f.

TARGE. s. f. Espèce de bouclier.

TARGETTE. s. f.

TARGETTE. s. f. Petite plaque de métal, qui porte un verrou plat, et qu' on met aux portes, aux fenêtres, etc., pour servir à les fermer. Targette de fer. Targette de bronze, de cuivre. Targette dorée, bronzée.

TARGUER (SE). v. pron.

TARGUER (SE). v. pron. Se prévaloir, tirer avantage avec ostentation. Il se targue au pouvoir de son maître. Il se targue de sa noblesse, de son crédit, de ses richesses.

TARGUM. s. m.

TARGUM. s. m. (On prononce Targome.) Nom des commentaires chaldaïques du texte hébreu de l' Ancien Testament.

TARI. s. m.

TARI. s. m. Liqueur qui se tire des palmiers et des cocotiers, et que l' on administrait autrefois comme tonique.

TARIÊRE. s. f.

TARIÊRE. s. f. Outil de fer dont les charpentiers, les charrons, les menuisiers se servent pour faire des trous ronds dans une pièce de bois. Grosse tarière. Petite tarière.

Il se dit aussi d' Un instrument dont on se sert pour percer la terre. Voyez SONDE.

Il se dit, en termes d' Histoire naturelle, d' Un instrument dont les femelles de quelques insectes sont pourvues, et qui leur sert à faire des incisions, soit dans quelques parties des végétaux, soit dans la peau de quelque animal, pour y déposer leurs oeufs. Les cigales, les sauterelles sont pourvues de tarières.

TARIF. s. m.

TARIF. s. m. Rôle, tableau qui marque le prix de certaines denrées, ou les droits d' entrée, de sortie, de passage, etc., que chaque sorte de marchandise doit payer. Tarif des droits. Tarif des douanes.

Tarif des glaces, La table qui marque le prix des glaces proportionnellement à leur grandeur. Cette glace, suivant le tarif, vaut cent écus.

Tarif des monnaies, Le rôle, la table qui marque la valeur courante des monnaies.

Tarif des frais et dépens, Règlement qui fixe le coût des divers actes et les droits de vacations en matière de procédure civile, criminelle et de police.

TARIFER. v. a.

TARIFER. v. a. Appliquer un tarif, fixer d' après un tarif les droits que doivent payer les choses qui y sont sujettes. On a tarifé ces marchandises.

TARIFÉ, ÉE. participe

TARIFÉ, ÉE. participe

TARIN. s. m.

TARIN. s. m. Petit oiseau à bec conique et pointu, et à plumage verdâtre. Apprivoiser un tarin.

TARIR. v. a.

TARIR. v. a. Mettre à sec. Tarir un puits. Tarir un étang. Les grandes chaleurs, les grandes sécheresses ont tari toutes les fontaines. C' est une source que l' on ne saurait tarir.

Il est aussi neutre, et signifie, Être mis à sec, cesser de couler. Les grandes chaleurs ont fait tarir les ruisseaux. Une source qui ne tarit jamais. Un puits qui ne tarit point. Ses larmes ne tarissent point. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans le même sens. Une source, une fontaine qui s' est tarie.

TARIR

TARIR se dit figurément, tant à l' actif qu' au neutre, et signifie, Faire cesser, ou Cesser, arrêter, ou S' arrêter. La justice et la vigilance de ce prince tarirent la source des maux publics. La miséricorde de Dieu est une source inépuisable que l' on ne saurait tarir, qui ne tarit point.

Fig., Ne point tarir sur un sujet, En parler sans cesse, y revenir souvent. Il ne tarit point sur votre éloge. Quand il parle de vous, il ne tarit pas.

TARI, IE. participe

TARI, IE. participe

TARISSABLE. adj. des deux genres

TARISSABLE. adj. des deux genres Qui se peut tarir, qui peut être tari. Cette source-là n' est pas tarissable. Ce puits est tarissable. La source de ses larmes n' est pas tarissable.

TARISSEMENT. s. m.

TARISSEMENT. s. m. Desséchement, état de ce qui est tari. Le tarissement des puits et des fontaines est un des effets de la grande sécheresse. Le tarissement des eaux.

TARLATANE. s. f.

TARLATANE. s. f. Espèce de mousseline très-claire, dont les fils sont un peu gros.

TAROTÉ, ÉE. adj.

TAROTÉ, ÉE. adj. Il n' est usité que dans cette locution, Cartes tarotées, Cartes dont le dos ou revers est marqué de grisaille en compartiments.

TAROTS. s. m. pl.

TAROTS. s. m. pl. Espèce de cartes à jouer, qui sont marquées d' autres figures que les cartes ordinaires, et dont le dos est imprimé de grisaille en compartiments. Les tarots sont en usage en Allemagne, en Suisse, en Espagne, en Italie, etc.

Il se dit aussi Du jeu qu' on joue avec ces cartes; et, dans cette acception, il s' emploie quelquefois au singulier. Jouer aux tarots ou au tarot.

TAROUPE. s. f.

TAROUPE. s. f. Le poil qui croît entre les sourcils. On arrache la taroupe avec de petites pincettes.

TARSE. s. m.

TARSE. s. m. T. d' Anat. Nom que les anatomistes donnent à la partie du pied qu' on appelle communément Cou-de-pied.

Il désigne, en termes d' Ornithologie, Le troisième article du pied des oiseaux, qui est terminé par des doigts; et, en termes d' Entomologie, La troisième ou dernière partie des pattes des insectes, qui est divisée en plusieurs anneaux articulés et terminée par un ou plusieurs ongles.

TARSIEN, IENNE. adj.

TARSIEN, IENNE. adj. T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport au tarse. Articulation tarsienne. Artère tarsienne.

TARSIER. s. m.

TARSIER. s. m. T. d' Hist. nat. Nom d' un genre de mammifères de l' ordre des Quadrumanes, qui ont le pied ou tarse de derrière d' une longueur excessive.

TARTAN. s. m.

TARTAN. s. m. Étoffe de laine à carreaux de diverses couleurs, dont les Écossais et les habitants des îles Hébrides se font des vêtements.

Il se dit, par extension, d' Un vêtement de tartan.

TARTANE. s. f.

TARTANE. s. f. T. de Marine. Petit bâtiment dont on se sert sur la mer Méditerranée, et qui porte une voile triangulaire.

TARTARE. s. m.

TARTARE. s. m. Nom que les poëtes donnent au lieu où les coupables sont tourmentés dans les enfers. Il fut précipité dans le Tartare.

TARTARE. s. m.

TARTARE. s. m. Nom qu' on donnait aux valets qui servaient les troupes à cheval de la maison du roi en campagne.

TARTAREUX, EUSE. adj.

TARTAREUX, EUSE. adj. T. de Chimie. Qui a la qualité du tartre. Les parties tartareuses d' une liqueur. Sédiment tartareux. Il a vieilli.

TARTARIQUE. adj.

TARTARIQUE. adj. Voyez TARTRIQUE.

TARTE. s. f.

TARTE. s. f. Pièce de pâtisserie dans laquelle on met de la crème, des fruits cuits ou des confitures, et qui est couverte symétriquement de petits filets de pâte coupés avec un instrument guilloché. Tarte à la crème. Tarte de cerises, d' abricots. Tarte de pommes.

TARTELETTE. s. f.

TARTELETTE. s. f. Petite tarte. Tartelettes toutes chaudes. Manger des tartelettes.

TARTINE. s. f.

TARTINE. s. f. Tranche de pain recouverte de quelque chose. Tartine de beurre. Tartine de confitures.

TARTRATE. s. m.

TARTRATE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels formés d' une ou deux bases et d' acide tartrique. Tartrate de potasse et de fer (tartre chalybé). Tartrate de potasse et d' antimoine (tartre stibié). Etc.

TARTRE. s. m.

TARTRE. s. m. Dépôt terreux et salin, produit dans les tonneaux par la fermentation du vin, et qui s' attache aux douves, s' y durcit et se forme en croûte. Le tartre est une substance acide presque entièrement formée d' acide tartrique et de potasse. Tartre blanc. Tartre rouge. Les vins de Champagne n' ont guère de tartre. Les vins d' Orléans et de Languedoc ont beaucoup de tartre. Huile de tartre. Sel de tartre. Crème de tartre. Tartre vitriolé.

Tartre émétique, ou simplement, Émétique, Vomitif composé de crème de tartre et de verre d' antimoine. Se purger avec du tartre émétique. On l' appelle aussi Tartre stibié. Voyez TARTRATE.

TARTRE

TARTRE se dit aussi Du sédiment crayeux et salin qui s' attache aux dents. Il y a beaucoup de tartre sur vos dents, faites-les nettoyer.

TARTRIQUE ou TARTARIQUE. adj. m.

TARTRIQUE ou TARTARIQUE. adj. m. T. de Chimie. Nom que l' on donne à l' acide du tartre. L' acide tartrique, dissous dans une grande quantité d' eau, peut remplacer la limonade.

TARTUFE. s. m.

TARTUFE. s. m. Faux dévot, hypocrite. C' est un dangereux tartufe. Un vrai tartufe.

Tartufe de moeurs, Homme vicieux qui affecte de grands principes de morale.

TARTUFERIE. s. f.

TARTUFERIE. s. f. Caractère ou Action de tartufe. Je hais sa tartuferie. Il y a de la tartuferie dans cette action. Tout ce discours n' est que tartuferie. Il est familier.

TAS. s. m.

TAS. s. m. Monceau, amas de quelque chose. Gros tas. Tas de gerbes, de foin, de pommes, de fagots, d' échalas, de pierres, de blé. Faire un tas. Mettre en tas, en un tas. Assembler en tas, en un tas. Amasser en un tas. Il y a tant de sauterelles dans la campagne, qu' on-les trouve par tas.

Prov. et pop., Mettre plusieurs choses ablativo tout en un tas, Les mettre ensemble confusément.

Fam., Se mettre tout en un tas, S' accroupir, se ramasser, et se mettre tout en un peloton.

Prov. et fig., Crier famine sur un tas de blé, Se plaindre comme si l' on manquait de tout, quoiqu' on soit dans l' abondance.

Fig. et fam., Il a fait un tas de mensonges, de friponneries, Il a fait beaucoup de mensonges, de friponneries les unes sur les autres.

TAS

TAS se dit aussi d' Une multitude de gens amassés ensemble; et alors il ne s' emploie guère qu' en mauvaise part et par mépris. Un tas de coquins, de fainéants, de fripons, de filous.

TAS

TAS se dit encore d' Une enclume portative, qui sert aux orfévres et à divers autres ouvriers.

TASSE. s. f.

TASSE. s. f. Vase qui sert à boire, et dont les bords ne sont pas fort élevés. Tasse d' argent, de cristal, de faïence, de porcelaine. Boire à pleine tasse ou à tasse pleine.

Il se dit également Des gobelets à anses, dans lesquels on prend du thé, du café, etc.

Il se dit aussi de La liqueur qui est contenue dans la tasse. Prendre une tasse de café, de chocolat. Prendre une demi-tasse de café, et quelquefois simplement une demi-tasse.

Prov., fig. et pop., Boire à la grande tasse, Se noyer dans la mer.

TASSEAU. s. m.

TASSEAU. s. m. T. de Menuiserie. Petit morceau de bois qui sert à soutenir l' extrémité d' une tablette. Clouer un tasseau.

TASSEMENT. s. m.

TASSEMENT. s. m. L' effet des constructions, des terres qui se tassent, qui s' affaissent sur elles-mêmes par leur propre poids.

TASSER. v. a.

TASSER. v. a. Mettre des choses en tas, de façon qu' elles occupent peu de place. Tasser du foin, des fourrages.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et se dit Des constructions, des terres, etc., qui s' affaissent sur elles-mêmes par leur propre poids. Cette construction s' est tassée de plusieurs pouces. Les terres rapportées ont besoin de se tasser pour s' affermir.

Il est aussi neutre, et signifie, Croître, multiplier, s' élargir. Cette oseille commence à bien tasser. Cette giroflée a bien tassé.

TASSÉ, ÉE. participe

TASSÉ, ÉE. participe Des terres bien tassées.

TASSETTE. s. f.

TASSETTE. s. f. On appelait ainsi Les pièces d' une armure qui étaient au bas et au défaut de la cuirasse.

TÂTER. v. a.

TÂTER. v. a. Toucher, manier doucement une chose, pour connaître si elle est dure ou molle, sèche ou humide, froide ou chaude, etc. Tâtez cette étoffe, elle est douce, moelleuse, etc.

Tâter le pouls, Presser légèrement l' artère pour connaître le mouvement du sang; et, figurément et familièrement, Tâter le pouls à quelqu' un sur une affaire, Essayer de connaître ses dispositions, ses sentiments sur une affaire.

Fam., Il tâte le pavé, se dit D' un homme qui ne peut pas s' appuyer fortement en marchant.

En termes de Manége, Ce cheval tâte le terrain, Il ne marche pas franchement, il n' a pas les pieds sûrs.

Fig. et fam., Tâter le pavé, le terrain, Agir avec précaution, avec circonspection. Il ne faut pas se hâter dans cette affaire; tâtez d' abord le terrain.

TÂTER

TÂTER signifie aussi, Goûter à quelque chose, goûter de quelque chose. Tâter aux sauces. Tâter au vin. Tâtez de ce vin-là. Tâter d' un pâté, d' une perdrix.

Fig. et fam., Je n' ai point tâté de ce mets, Je n' en ai point mangé.

Prov. et fig., Il n' en tâtera que d' une dent, Il n' en aura que peu; il n' en aura point du tout; il n' obtiendra pas ce qu' il désire.

TÂTER

TÂTER signifie figurément, Essayer de quelque chose, connaître par expérience ce que c' est. Il ne veut plus entendre parler de procès, il n' en a que trop tâté. Il faut lui laisser tâter du métier de soldat. Ce sens est familier.

Il signifie aussi figurément, Essayer de connaître la capacité, les sentiments d' une personne. J' ai tâté ce savant, il en sait moins qu' on ne croit. Je l' ai tâté sur cette affaire, il ne veut point s' y engager.

Tâter l' ennemi, Faire des mouvements, de petites attaques pour connaître les dispositions de l' ennemi; et, Tâter le courage de quelqu' un, ou Tâter quelqu' un, Commencer à l' offenser, à l' attaquer, pour voir comment il se défendra.

TÂTER

TÂTER s' emploie figurément avec le pronom personnel, et signifie, S' examiner, se sonder sur quelque chose. Il s' est tâté là-dessus.

Il signifie aussi, quelquefois, Être trop attentif à sa santé. C' est un homme qui a un si grand soin de sa santé, qu' il se tâte continuellement.

TÂTÉ, ÉE. participe

TÂTÉ, ÉE. participe

TÂTEUR, EUSE. s.

TÂTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui est irrésolu, qui agit avec irrésolution, avec timidité. C' est un tâteur éternel avec qui on ne peut rien conclure. Il est familier et peu usité.

TÂTE-VIN. s. m.

TÂTE-VIN. s. m. Instrument de fer-blanc, qui a la forme d' un tuyau conique par le bas, et dont on se sert pour tirer le vin par le bondon, lorsqu' on veut le goûter.

TATILLON. s. des deux genres

TATILLON. s. des deux genres Celui, celle qui tatillonne. Cet homme est un franc tatillon. Cette femme est une tatillon insupportable. On dit aussi au féminin, Tatillonne.

TATILLONNAGE. s. m.

TATILLONNAGE. s. m. Action de tatillonner. Il est populaire.

TATILLONNER. v. n.

TATILLONNER. v. n. Entrer mal à propos, inutilement, dans toute sorte de petits détails. Elle ne fait que tatillonner. Il est familier.

TÂTONNEMENT. s. m.

TÂTONNEMENT. s. m. Action de tâtonner.

En Physiq. et en Mathém., Méthode de tâtonnement, Méthode par laquelle on cherche à résoudre une question en essayant différentes suppositions et différents moyens.

TÂTONNER. v. n.

TÂTONNER. v. n. Chercher dans l' obscurité en tâtant. Je tâtonne pour trouver l' endroit où j' ai mis mon livre.

Il signifie aussi, Tâter avec les pieds et les mains pour se conduire plus sûrement; et, en ce sens, il ne s' emploie guère qu' au participe présent. Marcher en tâtonnant.

Il signifie figurément, Procéder avec timidité ou avec incertitude, faute d' avoir les lumières nécessaires. Il est incertain en toutes choses, il ne fait que tâtonner. Il n' a point de méthode certaine, il ne fait rien qu' en tâtonnant.

TÂTONNEUR, EUSE. s.

TÂTONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui tâtonne.

TÂTONS (À). loc. adv.

TÂTONS (À). loc. adv. En tâtonnant dans l' obscurité. Je ne saurais trouver à tâtons ce que vous me demandez. On ne voit goutte ici, il faut y aller à tâtons. Marcher à tâtons.

Il se dit aussi figurément, et signifie, Sans les lumières et les connaissances nécessaires, d' une manière incertaine, en essayant de divers moyens dont on n' est pas sûr. Chercher la vérité à tâtons. J' ai si peu de connaissance de ces choses-là, que je n' y vais qu' à tâtons.

TATOU. s. m.

TATOU. s. m. T. d' Hist. nat. Genre de quadrupèdes sauvages dont le corps est couvert d' un test écailleux en forme de cuirasse, et divisé en plusieurs bandes ou ceintures.

TATOUAGE. s. m.

TATOUAGE. s. m. Action de tatouer, ou Le résultat de cette action.

TATOUER. v. a.

TATOUER. v. a. Terme employé par les Voyageurs, pour désigner L' usage où sont les sauvages de l' Amérique, de la Nouvelle-Zélande, etc., de peindre, piquer, barioler leur corps de différentes figures et de diverses couleurs. Certaines hordes de sauvages se tatouent le visage, la poitrine, les bras, etc. On dit aussi avec le pronom personnel régime direct, Se tatouer.

TATOUÉ, ÉE. participe

TATOUÉ, ÉE. participe

TAUDION. s. m.

TAUDION. s. m. Voyez TAUDIS. Taudion est populaire.

TAUDIS. s. m.

TAUDIS. s. m. Petit logement en mauvais état. Il loge dans un taudis, dans un pauvre taudis, dans un misérable taudis.

Fam., C' est un taudis, un vrai taudis, se dit D' une chambre, d' un appartement où tout est en désordre et malpropre.

TAUPE. s. f.

TAUPE. s. f. Petit quadrupède qui a le museau pointu, les yeux fort petits et le poil noir, court et délié: il vit sous terre, et fouille au moyen de ses pieds de devant qui sont élargis et armés d' ongles tranchants. Le peuple croit que la taupe ne voit goutte. Noir comme une taupe. Un trou de taupe. La taupe a fouillé là. Prendre des taupes. Fourrure de taupes.

Prov., Ne voir pas plus clair qu' une taupe, se dit D' une personne qui ne voit pas bien.

Fig. et fam., C' est une vraie taupe, c' est proprement une taupe, se dit D' un sournois dangereux, qui agit par des voies souterraines.

Prov., Il va comme un preneur de taupes, se dit D' un homme qui marche doucement sans faire de bruit.

Prov. et pop., Cet homme est allé au royaume des taupes, Il est mort.

TAUPE

TAUPE se dit aussi d' Une tumeur qui se forme à la tête des hommes et de quelques animaux. Dans ce sens, il est vieux.

TAUPE-GRILLON. s. m.

TAUPE-GRILLON. s. m. Insecte de la famille des Grillons, qui habite sous terre comme la taupe. On le nomme autrement Courtilière.

TAUPIER. s. m.

TAUPIER. s. m. Preneur de taupes.

TAUPIÈRE. s. f.

TAUPIÈRE. s. f. Morceau de bois creusé, muni d' une soupape, et qui sert à prendre des taupes.

TAUPINIÈRE ou TAUPINÉE. s. f.

TAUPINIÈRE ou TAUPINÉE. s. f. Petit monceau de terre qu' une taupe a élevé en fouillant. Une prairie pleine de taupinières.

Il se dit quelquefois, familièrement et en plaisantant, d' Une petite élévation de terre, d' un monticule, au milieu de la campagne. Il faudrait abattre cette taupinière qui arrête la vue.

Il se dit également d' Une petite maison de campagne basse et sans apparence. Ils logent dans une taupinière qu' ils appellent leur château.

TAUPINS. s. m. pl.

TAUPINS. s. m. pl. Nom qu' on donnait à un corps de milice française sous Charles VII. Les francs Taupins.

TAURE. s. f.

TAURE. s. f. Jeune vache qui n' a point encore porté. Une taure bien grasse. Une jeune taure. Il est peu usité.

TAURÉADOR. s. m.

TAURÉADOR. s. m. Voyez TORÉADOR.

TAUREAU. s. m.

TAUREAU. s. m. Bête à corne qui est le mâle de la vache. Taureau sauvage. Taureau domestique. Taureau banal. Mener une vache au taureau. Les taureaux mugissent. Faire combattre des taureaux. Un combat de taureaux. Une course de taureaux.

Fig. et fam., C' est un taureau, se dit D' un homme extrêmement robuste, et dont la taille annonce la force. Une voix de taureau, Une très-grosse voix. Un cou de taureau, Un cou large et musculeux.

TAUREAU

TAUREAU en Astronomie, est Le nom d' un des douze signes du zodiaque. Le soleil entrait dans le signe du Taureau, dans le Taureau.

TAUROBOLE. s. m.

TAUROBOLE. s. m. T. d' Antiq. Espèce de sacrifice expiatoire, où l' on immolait un taureau en l' honneur de Cybèle, avec des cérémonies particulières. Les tauroboles n' ont guère été pratiqués que dans les derniers siècles du paganisme.

Il se dit aussi Des autels sur lesquels ces sacrifices étaient faits.

TAUTOCHRONE. adj. des deux genres

TAUTOCHRONE. adj. des deux genres Qui a lieu en des temps égaux.

TAUTOCHRONISME. s. m.

TAUTOCHRONISME. s. m. Égalité du temps durant lequel certains effets sont produits.

TAUTOGRAMME. s. m.

TAUTOGRAMME. s. m. Il se dit de Certains poëmes où l' on affecte de n' employer que des mots qui commencent tous par la même lettre.

TAUTOLOGIE. s. f.

TAUTOLOGIE. s. f. T. didactique. Répétition inutile d' une même idée en différents termes.

TAUTOLOGIQUE. adj. des deux genres

TAUTOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la tautologie.

Écho tautologique, Écho qui répète plusieurs fois les mêmes sons.

TAUX. s. m.

TAUX. s. m. Le prix établi pour la vente des denrées. Une ordonnance de police avait mis le taux à telles marchandises.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des frais de justice, des fonds publics, etc. Réduire des écritures au taux convenable. Le taux de ces actions s' est amélioré à la bourse d' hier.

Il se dit aussi Du denier auquel les intérêts de l' argent sont réglés, établis ou stipulés. Prêter de l' argent au taux réglé par la loi, au taux fixé par la loi, au taux de la loi, au taux légal, au taux de cinq pour cent. On disait de même autrefois, Au taux du roi, au taux réglé par l' ordonnance, etc. On dit dans un sens analogue, Le taux d' une rente viagère.

TAUX

TAUX signifie encore, La somme à laquelle une personne est taxée pour ses impositions. Son taux est trop haut.

TAVAÏOLLE. s. f.

TAVAÏOLLE. s. f. Linge garni de dentelles, et quelquefois fait tout entier de dentelle, dont on se sert à l' église pour rendre le pain bénit, ou pour présenter des enfants au baptême. Une riche tavaïolle.

TAVELER. v. a.

TAVELER. v. a. Moucheter, tacheter. Il s' emploie surtout avec le pronom personnel en parlant De la peau de certains animaux. La peau de cet animal commence à se taveler.

TAVELÉ, ÉE. participe

TAVELÉ, ÉE. participe Un serpent tavelé. Un léopard tavelé. Une panthère tavelée. Il a le visage tout tavelé.

TAVELURE. s. f.

TAVELURE. s. f. Bigarrure d' une peau tavelée. La tavelure de la peau de ce chien est extraordinaire.

TAVERNE. s. f.

TAVERNE. s. f. Cabaret, lieu où l' on vend du vin en détail. Bouchon de taverne. Tenir taverne. Aller à la taverne. C' est un ivrogne qui ne bouge de la taverne. Dans ce sens, il ne se dit guère que par mépris.

Il se dit, en Angleterre, Des lieux où l' on donne à manger à prix d' argent. La taverne de l' Ancre, de la Couronne.

TAVERNIER, IÈRE. s.

TAVERNIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient taverne. Il s' est fait tavernier. Il est vieux.

TAXATEUR. s. m.

TAXATEUR. s. m. Celui qui taxe. Il se dit principalement Du commis qui taxe à la poste les lettres et les paquets.

Il se dit aussi, en Procédure, de Celui qui taxe les dépens.

TAXATION. s. f.

TAXATION. s. f. Action de taxer. Taxation d' une denrée. La taxation de ce paquet est trop forte. La taxation des frais d' un procès.

TAXATIONS

TAXATIONS au pluriel, se dit de Certains avantages pécuniaires alloués à des employés de quelques administrations. Il a tant pour ses taxations. Régler les taxations.

TAXE. s. f.

TAXE. s. f. Règlement fait par autorité publique pour le prix des denrées ou des frais de justice. Faire la taxe des vivres, des denrées. Payer les denrées suivant la taxe. Taxe des actes et vacations des juges de paix. Taxe des actes des huissiers.

Il signifie aussi, Le prix établi par le règlement. La taxe de la livre de pain, de la livre de viande, est de tant. C' est une taxe trop haute, trop basse.

Il signifie encore, La taxation, le règlement fait par autorité de justice, de certains frais que la poursuite d' un procès a occasionnés. Taxe de dépens. Cet article ne peut point entrer en taxe.

TAXE

TAXE se dit aussi d' Une imposition en deniers faite en certains cas sur les personnes. On mit une taxe sur les plus riches, sur les plus imposés.

Il signifie également, La somme portée par le règlement d' imposition. Une taxe excessive, exorbitante. Une taxe modique. Ils ont payé leut taxe. Il n' a payé qu' une légère taxe.

TAXER. v. a.

TAXER. v. a. Régler, limiter le prix des denrées, des marchandises, et de quelque autre chose que ce soit. On a taxé les vivres. On a taxé le pain, le cent de foin à tant. Taxer les dépens d' un procès. On a taxé ses vacations à tant.

TAXER

TAXER signifie aussi, Faire une imposition soit en deniers, soit en denrées. On l' a taxé bien haut. On a taxé la commune à tant. Chaque village fut taxé à tant de milliers de foin. Taxer l' industrie.

Taxer d' office, Régler par autorité supérieure et extraordinaire la taxe qu' un taillable devait porter. Les collecteurs l' avaient imposé trop haut; l' intendant diminua sa cote, et le taxa d' office.

TAXER

TAXER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Fixer une somme qu' on s' engage à donner pour un certain objet. Il s' est taxé lui-même. Tous ses amis se taxèrent pour le tirer de prison. Toutes les villes se taxèrent à l' envi pour subvenir aux besoins de l' État. Il se taxa à tant pour sa part.

TAXER

TAXER signifie encore, Accuser. On le taxe d' avarice. On le taxe d' être avare.

Absol., Je ne taxe personne, Je ne fais tomber sur personne nommément le soupçon, l' accusation, le reproche dont il s' agit.

TAXÉ, ÉE. participe

TAXÉ, ÉE. participe

TE.

TE. Pronom personnel. Voyez TU.

TÉ. s. m.

TÉ. s. m. T. de Fortification. Disposition de plusieurs fourneaux de mine en forme de T, pour faire sauter une fortification.

TECHNIQUE. adj. des deux genres

TECHNIQUE. adj. des deux genres Propre à un art, qui appartient à un art. Il se dit principalement Des mots affectés aux arts. Mot technique. Expression technique. Langage technique.

Vers techniques, Vers faits pour aider la mémoire, en y rappelant en peu de mots beaucoup de faits, de principes, etc. Les racines grecques sont en vers techniques. Géographie en vers techniques.

TECHNOLOGIE. s. f.

TECHNOLOGIE. s. f. Traité des arts en général. Une technologie complète.

TECHNOLOGIQUE. adj. des deux genres

TECHNOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport aux arts en général. Dictionnaire technologique.

TE DEUM. s. m.

TE DEUM. s. m. (Prononcez Té Déome.) On appelle ainsi Un cantique de l' Église, qui commence par ces mots latins, Te Deum laudamus: il se dit ordinairement à la fin de matines, et se chante extraordinairement, avec pompe et cérémonie, pour rendre grâces à Dieu d' une victoire ou de quelque autre événement heureux. Les deux armées s' attribuèrent la victoire, et on chanta des deux côtés le Te Deum. On chanta le Te Deum en action de grâces de la paix, de la conclusion de la paix. On chanta cette année-là plusieurs Te Deum.

Il se dit aussi de La cérémonie qui accompagne cette action de grâces. Toutes les autorités furent invitées au Te Deum. Avoir place au Te Deum. Se trouver, assister au Te Deum.

TÉGUMENT. s. m.

TÉGUMENT. s. m. T. d' Hist. nat. et de Botan. Ce qui sert à envelopper, à couvrir. Les peaux, les écailles sont des téguments.

TEIGNASSE. s. f.

TEIGNASSE. s. f. Voyez TIGNASSE.

TEIGNE. s. f.

TEIGNE. s. f. Éruption chronique, qui se manifeste presque exclusivement au cuir chevelu, et qui donne lieu à des écailles ou à des croûtes plus ou moins épaisses et de formes variées. La teigne n' attaque guère que les enfants.

Il se dit aussi d' Une espèce de gale qui vient à l' écorce des arbres.

Prov. et fam., Cela tient comme teigne, se dit D' une chose qui tient bien, qu' on ne peut aisément enlever.

TEIGNE

TEIGNE se dit encore d' Une espèce d' insecte qui ronge les étoffes, les livres, etc. Il est dit dans l' Évangile. Amassez-vous des trésors que la rouille ni la teigne ne puissent attaquer.

TEIGNE. s. f.

TEIGNE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Maladie qui consiste dans la pourriture de la fourchette du pied du cheval; pourriture occasionnée par une sérosité fort âcre, et qui se décèle par une odeur fétide, par une démangeaison violente, par le heurt continuel du pied contre terre, et par la chute de la partie pourrie.

TEIGNEUX, EUSE. adj.

TEIGNEUX, EUSE. adj. Qui a la teigne. Il est devenu teigneux. On l' emploie quelquefois substantivement. Un teigneux.

Prov. et par mépris, Il n' y a que trois teigneux et un pelé, se dit D' une assemblée où il y a peu de personnes, et où il n' y a que des gens méritant peu de considération.

En termes d' Imprim., Balles teigneuses, Balles dont le cuir est trop gras, et sur lesquelles l' encre ne peut pas prendre.

TEILLE. s. f.

TEILLE. s. f. Voyez TILLE.

TEILLER. v. a.

TEILLER. v. a. Voyez TILLER.

TEINDRE. v. a.

TEINDRE. v. a. (Je teins, tu teins, il teint; nous teignons, vous teignez, ils teignent. Je teignais. Je teignis. J' ai teint. Je teindrai. Je teindrais. Teins, teignez. Que je teigne. Que je teignisse. Teignant.) Faire prendre à une étoffe ou à quelque autre chose, une couleur différente de celle qu' elle avait, en la plongeant dans une liqueur préparée et chargée d' une substance colorante qui la pénètre et qui s' y arrête. Teindre du fil, de la laine, de la soie, de la toile, du drap, etc. Teindre en bleu, en vert, en rouge, etc.

Drap teint en laine, Drap dont la laine a été teinte avant d' être employée à fabriquer l' étoffe.

TEINDRE

TEINDRE se dit aussi Des choses qui colorent l' eau et les autres liqueurs où on les jette. Le bois de Brésil teint en rouge l' eau dans laquelle on le plonge. On teint le vin blanc avec de gros vin rouge. Après la bataille, la rivière était teinte de sang.

Il se dit encore De plusieurs autres choses qui impriment ordinairement une couleur qu' il est difficile de faire disparaître. Les mûres teignent les mains, le linge.

TEINT, EINTE. participe

TEINT, EINTE. participe Fig., Il est encore teint du sang de ses victimes, ses mains sont teintes de sang, se dit D' un homme qui a commis ou ordonné des meurtres.

TEINT. s. m.

TEINT. s. m. Manière de teindre. Le grand teint, ou Le bon teint, Le teint qui se fait avec des drogues chères, propres à donner une couleur solide; et, Le petit teint, ou Le faux teint, ou Le mauvais teint, Celui qui se fait avec des drogues de moindre prix, dont la couleur tient peu. On teint les draps fins au grand teint, les gros draps et les serges au petit teint. Cette étoffe est mauvais teint, est bon teint. Du drap bon teint.

TEINT. s. m.

TEINT. s. m. Le coloris du visage. Teint brun. Teint blanc. Teint naturel. Teint vermeil. Teint vif. Teint clair. Teint jaunâtre, plombé, olivâtre, huileux, gras, farineux, couperosé, échauffé, hâlé, basané, pâle, blafard, défait. Teint de More. Teint fin, délicat. Teint fleuri, uni. Teint grossier, livide. Teint de roses et de lis. Teint frais. Teint brouillé. Teint haut en couleur. Teint reposé. Elle a le teint beau. Cela embellit, rafraîchit, gâte le teint. Cela vous perdra le teint. Eau pour le teint. Pommade pour le teint.

TEINTE. s. f.

TEINTE. s. f. T. de Peinture. Il se dit Des nuances qui résultent du mélange de deux ou de plusieurs couleurs. Teinte bleue violâtre. Teinte jaune-verdâtre. Teinte briquetée. Teinte blafarde. Teinte sale. Etc.

Il se dit aussi Du degré de force que le peintre donne aux couleurs. Teinte forte. Teinte faible. La diminution, la dégradation des teintes. Cela est d' une teinte plus faible. Voyez TON.

Teinte plate, Teinte uniforme. On colorie les plans en teintes plates.

Demi-teinte, Teinte extrêmement faible; et plus ordinairement, Ombre légère, ton moyen entre la lumière et l' ombre. Ces figures sont dans la demi-teinte. Ces figures se détachent en demi-teinte sur le ciel.

TEINTE

TEINTE s' emploie quelquefois figurément et au sens moral, pour signifier, Apparence légère. Il y a dans tout ce qu' il dit une teinte d' amour-propre, une teinte de malice. Il y a dans cet écrit, dans cette musique une teinte de mélancolie douce.

TEINTER. v. a.

TEINTER. v. a. T. de Peint. et d' Archit. Colorier d' une manière plate, plus ou moins foncée. Teinter de rouge, de jaune, etc., certaines parties d' un plan.

TEINTÉ, ÉE. participe

TEINTÉ, ÉE. participe

TEINTURE. s. f.

TEINTURE. s. f. Liqueur préparée pour teindre. Préparer de la teinture. Mettre des étoffes à la teinture. Donner la teinture trop chaude à une étoffe.

Il se dit aussi de L' impression de couleur que cette liqueur laisse sur les étoffes et sur les autres choses que l' on teint. Du drap d' une belle teinture, d' une bonne teinture, d' une vilaine teinture. Ce drap a bien pris la teinture.

TEINTURE

TEINTURE en termes de Pharmacie et de Chimie, Dissolution d' une substance colorée dans l' esprit-de-vin ou dans quelque autre liqueur. Teinture de roses, de safran, de Mars, etc. Les acides rougissent les teintures bleues végétales.

TEINTURE

TEINTURE signifie figurément, Connaissance superficielle dans quelque science, dans quelque art. Il avait déjà quelque teinture de philosophie. Il n' a pas la moindre teinture de physique. Avoir quelque teinture, une légère teinture des belles-lettres.

Il signifie aussi, L' impression que la bonne ou mauvaise éducation laisse dans l' âme. Il a été nourri parmi des gens de mauvaise vie, il lui en est resté une teinture, quelque teinture de libertinage. Il a été instruit par des gens de bien, il lui est resté quelque teinture de vertu.

TEINTURIER, IÈRE. s.

TEINTURIER, IÈRE. s. Celui, celle qui exerce l' art de teindre. Maître teinturier. Envoyer du drap au teinturier.

Prov. et fig., Il a fait cela avec son teinturier, se dit D' un homme qui s' attribue un ouvrage d' esprit qu' il n' a point fait, ou qu' on l' a beaucoup aidé à faire.

TEL, ELLE. adj.

TEL, ELLE. adj. Pareil, semblable, qui est de même, de la même qualité. Il n' y a pas en ce pays-ci de telles coutumes. Il n' y a pas de tels animaux. Je ne vis jamais rien de tel. Il tint à peu près tel discours. Pour être heureux ou malheureux, il suffit de se croire tel. De telles raisons ne peuvent suffire. Une telle conduite vous fait honneur.

Il se construit avec Que, lorsqu' il sert à marquer le rapport, la ressemblance de deux choses que l' on compare ensemble. Il est tel que son père. C' est un homme tel qu' il vous faut, qu' il vous le faut. Cette étoffe est telle que vous la voulez. Je ne suis pas tel que vous pensez. Dans une affaire telle que celle-ci. Les ouvrages destinés au théâtre, tels que les comédies, les tragédies, etc. Les bêtes féroces, telles que le tigre, le lion, etc.

Il se construit de même avec Que, dans plusieurs autres phrases où il tient lieu d' un adjectif qui serait joint à la particule Si. Son crédit est tel, que vous devez y avoir beaucoup de confiance. Sa mémoire est telle, qu' il n' oublie jamais rien. Il est d' une telle laideur, d' une telle difformité, qu' on n' a jamais rien vu de semblable. Il y avait une telle multitude de gens, qu' on ne pouvait pas se remuer. Il faisait un tel bruit, qu' on ne pouvait rien entendre. Il en est affligé à un tel point, qu' il en perd la raison. Je vous apporterai telle preuve, de telles preuves, que vous n' aurez rien à répondre. La nouvelle venait d' une telle personne, qu' on ne pouvait en douter. Un homme d' une telle réputation, devait être préféré. On le met quelquefois au commencement de la phrase. Telle est sa bonté, qu' il se fait chérir de tout le monde.

Tel est le caractère des hommes, qu' ils ne sont jamais contents de ce qu' ils possèdent, Les hommes sont faits de telle manière, que...

Un homme tel que lui, Un homme de son mérite, de son rang, etc. Un homme tel que vous méritait bien cette distinction. On le dit quelquefois, au contraire, par une sorte de mépris. Qu' attendre d' un homme tel que lui, ou d' un tel homme?

Prov., Tel maître, tel valet, Ordinairement les valets suivent l' exemple de leur maître.

Prov., Telle vie, telle fin, D' ordinaire on meurt comme on a vécu.

TEL

TEL s' emploie souvent dans le style soutenu, pour exprimer une comparaison. Il est tel qu' un lion. Il est contre les attaques de la fortune tel qu' un rocher contre les vagues.

Il s' emploie quelquefois en poésie, au lieu de la conjonction Ainsi, pour indiquer une comparaison. Tel Hercule filant rompait tous les fuseaux, pour Ainsi Hercule, etc. Quelquefois on répète l' adjectif Tel, lorsqu' on fait l' application de la comparaison. Tel qu' un lion rugissant met en fuite les bergers épouvantés, tel Achille...

TEL

TEL se dit en outre Des personnes, des lieux, des choses qu' on ne veut ou qu' on ne peut désigner qu' indéterminément. Il est tantôt chez un tel, tantôt chez une telle. C' est un homme qu' on ne saurait trouver, il est tantôt chez monsieur un tel, tantôt chez madame une telle. Il est allé s' établir dans telle ville. J' arriverai à telle époque. Il me doit telle somme. Ce tableau est de tel peintre. Il m' a dit telle et telle chose. Par telle et telle raison. À telles et telles conditions. Avoir telle ou telle qualité. Il y a telles gens qui s' enorgueillissent des travers dont ils devraient le plus rougir. Tel homme est récompensé, qui méritait d' être puni. Tel homme recherche ce que tel autre méprise. Telle action que l' on blâme a souvent un motif louable. Il y a tel de ses ouvrages qu' un écrivain médiocre ne voudrait point avouer. Ils avaient ordre d' accepter telles conditions qu' il plairait aux ennemis d' imposer.

TEL

TEL employé seul, désigne Quelqu' un indéterminément. L' orage tombera sur tel qui n' y pense pas. Tel fait des libéralités, qui ne paye pas ses dettes. Tel croit prendre, qui est pris.

TEL

TEL s' emploie encore par rapport aux choses qu' on a déjà dites. Tel était alors l' état de ses affaires. Tel fut le discours qu' il tint. Tel fut le résultat. Telle fut la délibération de l' assemblée.

TEL QUEL

TEL QUEL Manière de parler dont on se sert pour signifier, Aussi mauvais que bon, et même Plus mauvais que bon, de peu de valeur, de peu de considération. Il y avait dans cette chambre un lit tel quel. C' est une maison telle quelle. Des gens tels quels. Il est familier.

TEL QUEL

TEL QUEL signifie quelquefois, Sans changement, dans le même état, ou de la même valeur. Je vous rends votre livre tel quel, votre somme d' argent telle quelle. Ce sens vieillit.

DE TELLE SORTE, QUE; EN TELLE SORTE, QUE. loc. conjonctives. À un tel point, que. Il s' est compromis de telle sorte, qu' il lui sera bien difficile de se tirer d' embarras. Il a embrouillé / affaire en telle sorte, que... On dit, dans un sens analogue, De telle façon, que... De telle manière, que...

TÉLAMONS. s. m. pl.

TÉLAMONS. s. m. pl. Statues employées dans l' architecture pour porter les corniches et les entablements.

TÉLÉGRAPHE. s. m.

TÉLÉGRAPHE. s. m. Machine placée sur un lieu élevé, laquelle exécute certains mouvements convenus que répètent, l' une après l' autre, des machines pareilles placées de distance en distance, de manière à transmettre au loin et en très-peu de temps un avis, une nouvelle. Cette nouvelle est arrivée par le télégraphe.

TÉLÉGRAPHIQUE. adj. des deux genres

TÉLÉGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport au télégraphe. Signes télégraphiques. Ligne télégraphique.

Nouvelle, dépêche télégraphique, Nouvelle qui est arrivée par le télégraphe.

TÉLESCOPE. s. m.

TÉLESCOPE. s. m. Nom générique de tous les instruments d' astronomie, soit, à réflexion, soit à réfraction, qui servent à observer les objets éloignés, tant sur la terre que dans le ciel. La planète de Saturne est si loin de nous, qu' on ne saurait apercevoir tous ses satellites qu' avec de grands télescopes.

Il ne se dit plus guère que Des télescopes à réflexion. Un bon télescope newtonien. Un télescope grégorien bien commode.

TÉLESCOPIQUE. adj. des deux genres

TÉLESCOPIQUE. adj. des deux genres Qui se fait avec le télescope, ou Qu' on ne voit qu' à l' aide du télescope. Observations télescopiques. Étoiles télescopiques.

TELLEMENT. adv.

TELLEMENT. adv. De telle sorte. Il est tellement préoccupé, que... Il est tellement au-dessus des autres, que...

TELLEMENT

TELLEMENT signifie aussi, De sorte. Tellement donc que vous ne voulez point vous mêler de cette affaire. Dans ce sens, il est familier.

TELLEMENT QUELLEMENT. loc. adv. et fam.

TELLEMENT QUELLEMENT. loc. adv. et fam. D' une manière telle quelle, ni fort bien, ni fort mal, mais plutôt mal que bien. Il s' acquitte de son devoir tellement quellement.

TELLIÈRE

TELLIÈRE Nom d' une sorte de beau papier qu' on emploie surtout pour les impressions de bureau et pour les pétitions. Papier tellière, ou Papier-ministre.

TELLURE. s. m.

TELLURE. s. m. T. de Chimie. Métal solide, d' un blanc bleuâtre, très-brillant, lamelleux et fragile. Le tellure a été découvert à la fin du siècle dernier, dans les mines de Transylvanie.

TÉMÉRAIRE. adj. des deux genres

TÉMÉRAIRE. adj. des deux genres Hardi avec imprudence. Il se dit Des personnes et des choses. Il est plutôt téméraire que vaillant. Il faut être bien téméraire pour avancer ce que vous dites. Un esprit téméraire. Action téméraire. Dessein téméraire. Discours téméraire. Entreprise téméraire. Démarche téméraire.

En matière de Morale et de Théologie, Proposition téméraire, Proposition trop hardie, de laquelle on peut tirer des inductions contraires à la véritable doctrine. Ce prédicateur avança une proposition téméraire. Sa proposition fut condamnée comme téméraire.

Jugement téméraire, Jugement qu' on fait en mauvaise part d' une personne ou d' une action, sans être fondé sur des preuves suffisantes. Vous condamnez cet homme, c' est un jugement téméraire. Vous faites un jugement téméraire. Vous prêtez à cette action de méchants motifs; vous en portez un jugement téméraire.

TÉMÉRAIRE

TÉMÉRAIRE s' emploie aussi substantivement. Le téméraire se jette dans le péril sans le mesurer. C' est un téméraire. Un jeune téméraire.

TÉMÉRAIREMENT. adv.

TÉMÉRAIREMENT. adv. Avec une hardiesse imprudente, inconsidérément. Se jeter témérairement au milieu des ennemis. Parler témérairement. Juger témérairement. Avancer témérairement une proposition.

Il signifie quelquefois, Contre droit et raison. Ainsi les arrêts qui condamnaient à une réparation, à une amende honorable, portaient quelquefois ces mots: Pour avoir méchamment et témérairement avancé, dit, etc.

TÉMÉRITÉ. s. f.

TÉMÉRITÉ. s. f. Hardiesse imprudente et présomptueuse. Il y a plus de témérité dans cette action que de véritable courage. Il y a des témérités heureuses. Une noble témérité. Il y a de la témérité à juger des choses qu' on ne connaît point. Il y a beaucoup de témérité à avancer cette proposition. Il y a de la témérité dans cette assertion. C' est une témérité condamnable de mal juger des intentions d' autrui.

TÉMOIGNAGE. s. m.

TÉMOIGNAGE. s. m. Action de témoigner, rapport d' un ou de plusieurs témoins sur un fait, soit de vive voix, soit par écrit. Aller en témoignage. Être entendu en témoignage. Être appelé en témoignage. Témoignage de vive voix. Témoignage par écrit. Témoignage convaincant. Témoignage irréprochable. Faux témoignage. Témoignage suspect. Témoignage juridique. Recevoir le témoignage de quelqu' un. Cette bataille fut sanglante, selon le témoignage de tous les historiens du temps. On a rendu au ministre de bons témoignages de vous, de votre capacité, de votre conduite. Je rendrai de vous bon témoignage, un bon témoignage. D' après le témoignage de tout le monde. Rendre témoignage à la vérité. Les martyrs ont porté témoignage de leur foi. J' en appelle à votre témoignage. J' invoque votre témoignage. Je m' en rapporte, je m' en réfère à votre témoignage.

Il faut toujours rendre témoignage à la vérité, Aucune considération ne doit empêcher de dire vrai.

Le témoignage de la conscience, Le sentiment et la connaissance que chacun a en soi-même de la vérité ou de la fausseté d' une chose, et de la bonté ou de la méchanceté d' une action. Je m' en rapporte au témoignage de sa conscience. Quand on a pour soi le témoignage de sa conscience, on est bien fort. L' estime de toute la terre ne sert de rien à un homme qui n' a pas pour lui le témoignage de sa conscience.

Le témoignage des sens, Ce que les sens nous apprennent, nous font connaître sur l' existence et les qualités des objets extérieurs. Il faut bien s' en rapporter au témoignage des sens. Le témoignage des sens peut nous tromper.

Ne s' en rapporter qu' au témoignage de ses yeux, N' ajouter foi qu' aux faits dont on a été témoin.

TÉMOIGNAGE

TÉMOIGNAGE signifie aussi, Preuve, marque de quelque chose. Il ne s' est point enrichi, quoiqu' il en ait eu les moyens; c' est un témoignage de son désintéressement. Sa conduite est un témoignage de la droiture de ses intentions. Il a donné de grands témoignages de sa valeur, de sa probité, de sa fidélité. Donner à quelqu' un des témoignages d' amitié, de bienveillance, d' estime. Il lui a donné de grands témoignages d' affection, de son affection.

TÉMOIGNER. v. a.

TÉMOIGNER. v. a. Porter témoignage, servir de témoin. En ce sens, il ne s' emploie guère qu' absolument. Témoigner contre quelqu' un. Il ne peut pas témoigner en justice. Je témoignerai de son innocence, de sa probité, de sa bonne foi.

TÉMOIGNER

TÉMOIGNER signifie aussi, Marquer, faire connaître ce qu' on sait, ce qu' on sent, ce qu' on a dans la pensée. Je témoignerai partout ce que je lui ai vu faire. Je le témoignerai hautement. Témoigner du chagrin, de la douleur, de la joie, de l' impatience, de l' inquiétude. Témoigner de l' amitié, de l' amour, de la bienveillance, de l' estime. Témoigner du mépris. Témoigner de la haine. Il lui en témoigna son ressentiment. Il témoigna que cela ne lui plaisait pas. Il le témoigna ouvertement. Je vous ai assez témoigné quelle était ma pensée là-dessus. Il lui témoigna en secret qu' il n' était pas content.

TÉMOIGNÉ, ÉE. participe

TÉMOIGNÉ, ÉE. participe

TÉMOIN. s. m.

TÉMOIN. s. m. Celui qui a vu ou entendu quelque fait, et qui en peut faire rapport. Témoin oculaire. Témoin auriculaire. Témoin corrompu, suborné, reprochable, suspect, aposté, attitré. Témoin sans reproche. Témoin irréprochable. Faux témoin. Témoin à gages. Servir de témoin. Faire ouïr des témoins. Entendre, interroger, examiner des témoins. Reprocher des témoins. Récuser un témoin. Produire des témoins. Récoler et confronter des témoins. Assigner des témoins. Témoin à charge. Témoin à décharge. Les témoins ont déposé. La déposition des témoins porte... Les témoins sont uniformes, s' accordent tous là-dessus. J' ai de bons témoins de ce que je dis. Je suis témoin de plusieurs actes de charité qu' il a faits.

Il s' emploie aussi en parlant d' Une femme, sans changer de genre. Elle est témoin de ce qui s' est passé, elle en est un bon témoin.

TÉMOIN

TÉMOIN se dit également Des personnes dont on se fait assister pour certains actes. Il a été à la mairie avec ses deux témoins. Servir de témoin pour un mariage, pour un testament. En présence de quatre témoins. Les témoins produits aux actes de l' état civil ne peuvent être que du sexe masculin. On dit quelquefois en ce sens, Témoins instrumentaires, par opposition Aux témoins qui déposent en justice, et qu' on nomme Témoins judiciaires.

Il se dit, dans un sens analogue, de Ceux qui accompagnent un homme qui doit se battre en duel. Il lui a servi de témoin. Il a été son témoin. Les témoins ont arrangé l' affaire, et le duel n' a point eu lieu.

TÉMOIN

TÉMOIN se dit encore simplement de Celui qui voit quelque chose, qui en est spectateur, ou qui l' entend. Cette querelle eut pour témoins un grand nombre de personnes. Nous fûmes témoins d' une scène fort touchante. Il se voit réduit à n' être que le témoin de leurs plaisirs. Je ne voulus pas être témoin de ces horreurs. Leur entrevue devait avoir lieu sans témoins. La chose dont on parle s' est passée sans témoin, il est difficile d' en savoir la vérité.

Mes yeux en sont témoins, se dit en parlant D' une chose qu' on a vue soi-même.

Par une espèce de serment, Dieu m' est témoin, Dieu m' en est témoin, Dieu sait que ce que je dis est véritable.

Prendre quelqu' un à témoin, Invoquer son témoignage, le sommer de déclarer ce qu' il sait. À témoin, dans cette phrase, étant pris adverbialement, on dit de même, lorsqu' il est question de plusieurs personnes, Je les ai pris tous à témoin; je vous prends tous à témoin. On dit aussi, Vous m' êtes tous témoins que... en faisant accorder.

Témoins nécessaires, Témoins qui ne sont reçus que parce que la chose dont il s' agit n' a pu être connue que d' eux. Un enfant est quelquefois un témoin nécessaire. Les domestiques sont des témoins nécessaires en certaines occasions.

Témoin muet, Chose qui peut servir d' indice, ou d' une sorte de preuve, ordinairement dans une affaire criminelle. Son épée ensanglantée, trouvée dans la chambre du mort, fut un témoin muet contre lui. Les témoins muets suffisent quelquefois pour convaincre un criminel.

TÉMOIN

TÉMOIN signifie quelquefois, Marque, monument, ce qui sert à faire connaître. Telles et telles églises sont les témoins de la piété de nos rois. Le Colisée est encore aujourd' hui un témoin de la magnificence romaine.

TÉMOIN

TÉMOIN s' emploie quelquefois adverbialement au commencement d' une phrase, et se dit d' Une chose qui sert à prouver ce qu' on vient d' avancer. Témoin telle chose. Témoin ce qui est arrivé. Témoin ce que dit Aristote, ce que dit Platon. Témoin les victoires qu' il a remportées. Témoin les blessures dont il est encore tout couvert.

TÉMOIN

TÉMOIN se dit au pluriel de Petits morceaux de tuile, d' ardoise, etc., qu' on enterre sous les bornes d' un champ, d' un héritage, afin de connaître dans la suite si ces bornes n' ont point été déplacées. On a retrouvé les véritables bornes de ce champ, par le moyen des témoins.

Il se dit également au pluriel de Certaines buttes ou élévations de terre, qu' on laisse pour faire voir de quelle hauteur étaient les terres qu' on a enlevées tout autour. Les témoins qu' on a laissés marquent quel travail il a fallu faire pour mettre toutes ces terres de niveau.

Il se dit encore au pluriel Des feuillets d' un livre, que le relieur a laissés exprès sans les rogner, pour faire voir qu' il a épargné la marge autant qu' il lui a été possible.

EN TÉMOIN DE QUOI. loc. adv.

EN TÉMOIN DE QUOI. loc. adv. et terme de Pratique. En témoignage de quoi, en foi de quoi. Il a vieilli: on dit, En foi de quoi.

TEMPE. s. f.

TEMPE. s. f. La partie de la tête qui est depuis l' oreille jusqu' au front. La tempe droite. La tempe gauche. Un coup de pierre dans la tempe, à la tempe. Les coups dans les tempes sont dangereux. Les tempes du cheval se nomment ordinairement Larmiers.

TEMPÉRAMENT. s. m.

TEMPÉRAMENT. s. m. Complexion, constitution du corps, qui résulte de la proportion des principes tant solides que liquides dont il est composé. Il ne se dit guère qu' en parlant Des personnes. Bon tempérament. Mauvais tempérament. Cela altère, fortifie le tempérament. Être d' un tempérament fort et robuste, d' un tempérament faible et délicat. Tempérament chaud et bouillant. Tempérament bilieux. Tempérament sanguin. Tempérament lymphatique. Tempérament nerveux. La bile prédomine dans son tempérament. Son tempérament le porte à telle et telle chose. Un médecin ne peut réussir auprès de ses malades, s' il ne s' attache à connaître bien leur tempérament. Les tempéraments sont différents.

Il se dit quelquefois Du caractère, en y joignant une épithète. Un tempérament violent.

Absol., Avoir du tempérament, Être fort porté et fort propre au plaisir physique de l' amour.

TEMPÉRAMENT

TEMPÉRAMENT se dit figurément Des expédients et des adoucissements qu' on propose pour concilier les esprits, et pour accommoder les affaires. Il y a un tempérament à prendre entre ces deux extrémités. Proposer divers tempéraments pour concilier des intérêts opposés. Il faut essayer de trouver un tempérament à cela.

TEMPÉRAMENT

TEMPÉRAMENT en Musique, se dit d' Une altération légère qu' on fait subir à de très-petits intervalles, pour que la même corde puisse exprimer, sans dissonance choquante, l' un ou l' autre des deux sons voisins entre lesquels ces intervalles se trouvent compris. Tempérament du piano, etc. Au moyen du tempérament, ledièse et le mi bémol se confondent et sont rendus par une seule corde.

TEMPÉRANCE. s. f.

TEMPÉRANCE. s. f. Vertu morale qui règle, qui modère les passions et les désirs, particulièrement les désirs sensuels. La tempérance est une des quatre vertus cardinales. Les règles de la tempérance.

Il signifie aussi simplement, Sobriété, usage modéré du boire et du manger. La tempérance est un des plus sûrs moyens d' entretenir sa santé.

TEMPÉRANT, ANTE. adj.

TEMPÉRANT, ANTE. adj. Qui a la vertu de tempérance. C' est un homme fort tempérant. L' homme tempérant est celui qui règle, qui modère ses appétits suivant la droite raison.

Il se dit, en Médecine, d' Un remède qui a la vertu de tempérer, de calmer. Poudre tempérante.

Il s' emploie aussi substantivement, dans les deux acceptions. Le tempérant évite toutes sortes d' excès. Faire usage des tempérants.

TEMPÉRATURE. s. f.

TEMPÉRATURE. s. f. Il signifie, communément, L' état sensible de l' air qui affecte nos organes, selon qu' il est froid ou chaud, sec ou humide. La température de l' air est douce et agréable, est rude et fâcheuse dans ce pays-là. La température de l' air y est très-inégale. La température de l' air est pareille dans ces deux provinces. La température de ce climat, de cette contrée, est fort humide, est fort saine.

Il se dit aussi Du degré de chaleur qui se manifeste dans un lieu ou dans un corps. La température de cette étuve est trop haute, trop élevée. La température de l' eau. La température du corps humain. La température du globe.

TEMPÉRER. v. a.

TEMPÉRER. v. a. Modérer, diminuer l' excès d' une qualité, de quelque manière que ce soit. Tempérer l' aigre par le doux. Il s' est levé un petit vent frais qui a tempéré la grande chaleur, la grande ardeur du soleil. Tempérer une ardeur d' entrailles par des tisanes rafraîchissantes. On le fait baigner, pour lui tempérer un peu le sang. On disait de même autrefois, Tempérer l' acrimonie des humeurs.

Fig., Tempérer sa bile, Réprimer sa colère.

TEMPÉRER

TEMPÉRER s' emploie quelquefois figurément, au sens moral. Le temps a tempéré sa douleur, son affliction. L' âge a tempéré ses passions, l' ardeur de son caractère. Il sait tempérer la sévérité du reproche par la douceur des expressions.

TEMPÉRÉ, ÉE. participe

TEMPÉRÉ, ÉE. participe Une sévérité tempérée de douceur.

TEMPÉRÉ

TEMPÉRÉ est aussi adjectif. Climats tempérés, Les climats où il ne fait ni trop chaud ni trop froid. Air tempéré, L' air qui n' est ni trop froid ni trop chaud. Zone tempérée, Chacune des deux zones placées entre la zone torride et une des deux glaciales, à vingt-trois degrés et demi de l' équateur et du pôle. La zone tempérée du sud ou australe. La zone tempérée du nord ou boréale.

Il s' emploie substantivement, en parlant Du baromètre et du thermomètre. Le thermomètre marque le tempéré, est au tempéré.

TEMPÉRÉ adjectif

TEMPÉRÉ adjectif signifie figurément, Modéré, posé, sage. C' est un homme fort tempéré. C' est un esprit tempéré. Ce sens a vieilli.

Il se dit particulièrement, en termes de Rhétorique, D' un genre mitoyen entre le genre simple et le genre sublime, et qui admet plus d' ornements que le premier, moins de mouvements que le second. Genre tempéré. Style tempéré. Éloquence tempérée. On dit aussi substantivement, Cet orateur ne s' élève guère au-dessus du tempéré.

Monarchie tempérée, Celle où le monarque n' exerce pas seul la puissance législative, et n' est point investi d' une autorité absolue.

TEMPÊTE. s. f.

TEMPÊTE. s. f. Orage, violente agitation de l' air, souvent accompagnée de pluie, de grêle, d' éclairs, de tonnerre, etc. Il se dit plus ordinairement Des orages qui arrivent sur mer. Grande, violente, furieuse, horrible, terrible tempête. Des vaisseaux agités et battus de la tempête, par la tempête. La tempête les a écartés, les a dispersés, les a jetés sur telle côte, les a brisés contre les rochers. La tempête est apaisée, a cessé, a redoublé. Il a été surpris de la tempête, par la tempête, assailli par la tempête. Être accueilli d' une tempête. Il s' est élevé tout d' un coup une furieuse tempête. Tempête sur terre. La tempête a abattu de grands arbres dans la forêt, des clochers, des tours, etc. La tempête a fait de grands ravages dans cette province. Il semble que la foudre et la tempête aient passé par là. Le peuple, et surtout les matelots, croient que l' on peut conjurer la tempête. La tempête alla fondre sur telle contrée. Se mettre à l' abri, à couvert de la tempête.

TEMPÊTE

TEMPÊTE signifie figurément, Grande persécution qui s' élève contre quelqu' un pour le perdre, pour l' accabler. Sa fermeté ne l' a point abandonné au milieu des tempêtes suscitées contre lui. Il voyait la tempête se former. Il ne savait où irait fondre la tempête. Se mettre à l' abri de la tempête, à couvert de la tempête. Laisser passer la tempête. Conjurer, détourner la tempête.

Il signifie aussi figurément, Trouble violent dans un État, ou dans l' âme de quelqu' un. L' État est menacé de quelque tempête. Les passions ont élevé dans son âme une tempête que sa raison aura peine à calmer.

TEMPÊTER. v. n.

TEMPÊTER. v. n. Faire bien du bruit par mécontentement. Il ne fait que crier et tempêter. Qu' a-t-il donc à tempêter comme il fait? Tempêter contre quelqu' un, contre un jugement, etc. Tempêter pour rien, à propos de rien. Il est familier.

TEMPÊTUEUX, EUSE. adj.

TEMPÊTUEUX, EUSE. adj. Qui est sujet aux tempêtes, ou qui cause les tempêtes. Une mer tempêtueuse. Un vent tempêtueux. Il est peu usité.

TEMPLE. s. m.

TEMPLE. s. m. Édifice public consacré à Dieu, ou à ce qu' on révère comme Dieu. Les temples du vrai Dieu. Les temples du Dieu vivant. Les temples des faux dieux. Les temples des idoles. Le temple de Delphes, d' Éphèse. Le temple de Jupiter, de Janus. Temple superbe, magnifique. Dédier, consacrer un temple. Profaner un temple. Le temple de la Paix.

Il se dit absolument, et par excellence, Du temple que Salomon bâtit à Jérusalem par ordre de Dieu. Le parvis du temple. Le portique, le pinacle du temple. La destruction du temple.

Il se dit aussi absolument Des lieux où demeuraient, en certaines villes, les chevaliers nommés Chevaliers du Temple, ou Templiers. Il logeait au Temple à Paris. Le faubourg du Temple à Paris.

TEMPLE

TEMPLE se dit particulièrement Des lieux où les protestants s' assemblent pour l' exercice de leur religion.

Il se dit quelquefois Des églises catholiques, mais seulement en poésie et dans le style soutenu.

Poétiq., Son nom est écrit dans le temple de la Gloire, au temple de Mémoire, Il est assuré d' une réputation immortelle.

Fig., dans le style de la Chaire, Les fidèles sont les temples vivants, les temples du Saint-Esprit.

TEMPLIER. s. m.

TEMPLIER. s. m. Nom des chevaliers d' un ordre militaire et religieux, institué au commencement du XIIe siècle, pour défendre contre les infidèles les pèlerins qui allaient visiter la terre sainte. La première habitation des templiers était près du temple de Jérusalem, dont ils avaient la garde. L' ordre des templiers fut aboli par Clément V, pendant le règne de Philippe le Bel.

Prov., Boire comme un templier, Boire beaucoup, boire avec excès.

TEMPORAIRE. adj. des deux genres

TEMPORAIRE. adj. des deux genres Qui est pour un temps. Pouvoir temporaire.

TEMPORAIREMENT. adv.

TEMPORAIREMENT. adv. Pour un temps. Il n' occupe cette place que temporairement.

TEMPORAL, ALE. adj.

TEMPORAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport aux tempes. Os temporal. Muscles temporaux. Fosses temporales. Artères temporales.

TEMPORALITÉ. s. f.

TEMPORALITÉ. s. f. Nom qu' on donnait à la juridiction du domaine temporel d' un évêché, d' un chapitre, d' une abbaye, etc. Il était juge de la temporalité.

TEMPOREL, ELLE. adj.

TEMPOREL, ELLE. adj. Qui passe avec le temps, périssable. Il est opposé à Éternel et à Spirituel. Les biens temporels ne doivent pas être comparés à ceux de l' éternité. Il ne faut pas préférer les biens temporels aux spirituels.

Il signifie aussi, Séculier, et il se dit par opposition à Ecclésiastique. Puissance, juridiction temporelle. Père temporel. Voyez PÈRE.

TEMPOREL

TEMPOREL s' emploie substantivement, et se dit Du revenu qu' un ecclésiastique tire de son bénéfice. Il fut contraint par saisie de son temporel.

Il se dit aussi de La puissance temporelle des rois. Les rois, quant au temporel, sont indépendants de la puissance spirituelle.

TEMPORELLEMENT. adv.

TEMPORELLEMENT. adv. Il se dit par opposition à Éternellement. Les méchants ne peuvent être heureux que temporellement, et les bons le seront éternellement. À ne considérer les choses que temporellement.

TEMPORISATION. s. f.

TEMPORISATION. s. f. Action de temporiser.

TEMPORISEMENT. s. m.

TEMPORISEMENT. s. m. Retardement, dans l' attente d' un moment plus favorable. Ce temporisement pensa tout perdre. Il est peu usité.

TEMPORISER. v. n.

TEMPORISER. v. n. Retarder, différer, dans l' attente d' une occasion favorable, d' un temps plus favorable. Ne vous hâtez pas, il est bon de temporiser. Il y a un an qu' il temporise.

TEMPORISEUR. s. m.

TEMPORISEUR. s. m. Celui qui temporise, qui est dans l' habitude de temporiser. C' est un grand temporiseur. Le dictateur Fabius a été surnommé le Temporiseur.

TEMPS. s. m.

TEMPS. s. m. (Le P ne se prononce point.) La durée des choses, marquée par certaines périodes ou mesures, et principalement par le mouvement et la révolution apparente du soleil. Compter, mesurer le temps. Un long temps. Un temps court. Un temps limité. Temps passé. Temps présent. Temps futur ou à venir. Le temps coule. Le temps s' écoule. La durée du temps. Le temps passe bien vite. En moins de temps qu' il n' y a que je vous parle. En même temps. Il alla dans le même temps Il y a bien du temps. Il y a peu de temps. Le temps amène de grands changements. Le temps fera découvrir la vérité. Avec le temps. Les poëtes ont personnifié le Temps. On représente le Temps sous la figure d' un vieillard ailé qui d' une main tient une faux, et de l' autre un sablier. La faux du Temps. Le temps dévore toux, À la longue, tout se détruit.

Un temps, Un certain espace de temps. Cela n' a pas laissé de durer un temps, un certain temps. Cela est bon pour un temps, et ne vaut rien ensuite.

Cela n' a qu' un temps, se dit D' une chose qui ne dure que fort peu.

Laps de temps. Voyez LAPS.

En Astron., Temps vrai ou apparent, Le temps mesuré par le mouvement réel et inégal de la terre autour du soleil; et, Temps moyen, Le temps mesuré par un mouvement uniforme, réglé sur la vitesse moyenne de la terre.

TEMPS

TEMPS se dit, dans un sens particulier, de La succession des jours, des heures, des moments, considérée par rapport aux différents travaux, aux diverses occupations des personnes. C' est un homme qui ne connaît pas le prix du temps. Faire un bon usage du temps, un bon emploi du temps. Employer bien le temps. Ménager bien le temps. Être bon ménager du temps. Le temps est cher. Le temps est précieux. Cela demande bien du temps. Cela consume, cela emporte beaucoup de temps. Il faut bien du temps pour cela. Ce travail me prendra bien du temps, beaucoup de temps, tout mon temps. J' y ai donné, j' y ai consacré tout mon temps. Cet importun, cet ennuyeux vient me prendre, me voler mon temps, me fait perdre mon temps. Je vous demande une heure de votre temps. Je ne puis disposer de mon temps comme je voudrais.

Perdre le temps, ou Perdre son temps, Ne rien faire, ou Faire des choses inutiles. Je n' ai pas de temps à perdre, Je n' ai pas de temps à employer inutilement. Je n' ai pas de temps à perdre pour arriver à tel endroit, Je n' ai que le temps nécessaire pour ne pas y arriver trop tard.

Réparer le temps perdu, réparer la perte du temps, Profiter mieux du temps qu' on n' a fait par le passé, en faire un meilleur usage; redoubler son travail pour faire en peu de temps ce qu' on avait négligé jusqu' alors.

Prov., Le temps perdu ne se répare point, ne se recouvre point.

Passer le temps, passer son temps à quelque chose, à faire quelque chose, L' y employer: cela ne se dit que des occupations futiles. Il passe le temps, son temps à jouer, à rêver, à faire des contes. Il passe son temps à ne rien faire.

Absol., Passer le temps, Se distraire en attendant l' heure marquée pour quelque chose. Je m' ennuyais à l' attendre, j' ai pris un livre pour passer le temps.

Fam., Passer bien le temps, son temps; et Se donner du bon temps, Se divertir. Passer mal le temps, son temps, S' ennuyer beaucoup, ou Souffrir beaucoup, être fort maltraité.

Fig. et fam., Tuer le temps, Faire des riens, des inutilités pour se désennuyer. Couler le temps, Laisser écouler le temps, dans l' attente de quelque occasion plus favorable. Pousser le temps avec l' épaule, se dit proverbialement dans des sens analogues à ceux des deux phrases précédentes.

TEMPS

TEMPS se dit quelquefois d' Un terme préfix, ou d' Une durée limitée. Payer dans le temps porté par l' obligation. Marquer précisément le temps. Prévenir le temps. Devancer le temps. Le temps s' approche. Dès que le temps sera venu, sera échu. Revenir dans le temps. Il revenait toujours dans le temps accoutumé. Marquez-moi précisément le temps. Elle est accouchée avant le temps. Cet apprenti, ce soldat, a fait son temps. Il n' a point fait cela dans le temps. Prêtez-moi cela pour quelque temps.

Il a fait son temps, se dit D' un homme qui sort d' un emploi dont le temps était limité, ou qui n' est plus propre aux choses dont il s' est mêlé autrefois avec succès. Cet habit a fait son temps, Il a été porté autant qu' il pouvait l' être, il ne peut plus servir.

TEMPS

TEMPS se prend aussi pour Délai. Je vous demande encore un peu de temps pour vous payer. Je vous demande du temps. Vous me donnez un temps bien court. Prendre du temps. Prolonger le temps. Abréger le temps. Donner un an de temps. Accorder du temps. Obtenir du temps.

Cet homme ne cherche qu' à gagner du temps, Il ne cherche qu' à différer.

Prov., Qui a temps, a vie, Quand le terme où l' on doit satisfaire à quelque chose est encore éloigné, on a du loisir pour se préparer à remplir son obligation.

TEMPS

TEMPS signifie aussi, Loisir. Je n' ai pas le temps de vous parler. Il est si occupé, qu' il n' a pas, qu' il ne se donne pas le temps de manger.

Prov., Le temps est à Dieu et à nous, Nous avons le loisir de faire ce dont il s' agit, ou, en général, de faire ce qu' il nous plaît.

TEMPS

TEMPS signifie encore, Conjoncture, occasion propre. Le temps est favorable. Il n' est pas encore temps de songer à cela. Il n' est plus temps de le faire, ou absolument, Il n' est plus temps. Un temps plus opportun. Le temps n' est pas encore convenable. Laisser passer le temps de faire quelque chose. Le temps le permet. Ce n' est pas le temps de parler de cela. Attendez à un autre temps. Chaque chose a son temps.

Prendre son temps, prendre bien son temps, prendre mal son temps, Prendre ou ne pas prendre le moment favorable pour faire quelque chose. Prendre quelqu' un sur le temps, Saisir une occasion subite et favorable pour lui faire faire quelque chose, ou Ne lui pas laisser le temps de la réflexion.

Prendre son temps, signifie aussi, Faire une chose à loisir, sans se presser. Prendre le temps de quelqu' un, Attendre le moment qui convient a quelqu' un dont on a besoin.

Prov., Il y a temps pour tout. Il y a temps de rire et temps de pleurer, temps de parler et temps de se taire.

Prov., Tout vient à temps pour qui peut attendre, Avec le temps et la patience on vient à bout de tout.

Un temps viendra, Il arrivera une circonstance, une conjoncture favorable.

TEMPS

TEMPS se dit aussi de La saison propre à chaque chose. Le temps des vendanges. Le temps de la moisson. Le carême est un temps de pénitence. Dans le temps des perdreaux, Dans le temps où l' on va à la chasse des perdreaux.

Le temps de Pâques, le temps pascal, Les jours pendant lesquels se célèbrent les fêtes de Pâques. Le temps des vacances, L' époque de l' année où les tribunaux, les colléges, etc., sont fermés.

Quatre-Temps, Les trois jours de jeûne ordonnés par l' Église en chacune des quatre saisons de l' année. Observer les Quatre-Temps. Jeûner Quatre-Temps et Vigiles.

TEMPS

TEMPS se dit en outre Des siècles, des différents âges, des différentes époques, et par rapport à la chronologie. Du temps du déluge. Au temps du déluge. Du temps d' Abraham. Du temps de Moïse. Du temps des patriarches. Du temps d' Auguste. Les temps y sont exactement indiqués. Distinguer les temps. Il s' est trompé au temps, sur le temps. Nous n' avons pas vu, nous ne verrons pas cela de notre temps. Ils vivaient dans le même temps. Il était de mon temps. Tous ceux de mon temps, du vieux temps. Au bon vieux temps. Dans mon jeune temps. Au temps de ma jeunesse. Les temps fabuleux. Les temps héroïques. Les temps inconnus. Les temps historiques.

La nuit des temps, Les temps les plus éloignés, et dont on n' a aucune connaissance certaine. Cela se perd dans la nuit des temps.

Avant tous les temps, avant les temps, avant le temps, Avant la création du monde. Dans le cours des temps, dans la suite des temps, Dans un temps futur fort éloigné de celui dont on a parlé.

En termes de l' Écriture sainte, Dans la plénitude des temps, Dans le temps auquel Notre-Seigneur est venu accomplir les prophéties; et, À la consommation des temps, À la fin du monde.

Prov. et pop., Du temps du roi Guillemot, du roi Dagobert, du temps qu' on se mouchait sur la manche, se dit pour marquer Des siècles éloignés, des siècles grossiers.

TEMPS

TEMPS se dit aussi par rapport à l' état où sont les choses pour le gouvernement d' un pays, pour les manières de vivre, pour les modes, etc. C' était un bon temps, un mauvais temps. C' était un temps heureux, un temps misérable, un temps de corruption, un temps de trouble. En temps de paix et en temps de guerre. Dans les temps fâcheux, difficiles. Il faut s' accommoder au temps, céder au temps. Les temps sont différents, sont bien changés. Les temps sont durs. Où est le temps.... Qu' est devenu le temps.... Quand reverrons-nous le temps que.... le temps où.... Après ce temps-ci il en viendra un autre. Si ce temps-là dure. Ce n' est plus le temps. Le temps n' est plus comme il était. Un temps fut que... Il fut un temps, il y a eu un temps que.... un temps où... C' est le goût du temps. C' est une des questions du temps. Le temps qui court. Cela n' est pas surprenant par le temps qui court. Prov., Autre temps, autres moeurs.

Le temps des scélérats, des délateurs, Le temps qui leur est favorable; le temps où il y en a beaucoup.

TEMPS

TEMPS signifie encore, La disposition de l' air; L' état de l' atmosphère. Il fait beau temps, vilain temps, mauvais temps. Temps sec, humide, pluvieux, orageux, froid, calme, serein. Temps sombre, obscur, couvert, bas. Temps rude. Temps inconstant, variable. Changement de temps. Si ce temps-là continue, dure. Le temps se hausse. Le temps change. Le temps s' éclaircit, s' obscurcit, se couvre. Le temps se met au beau. Être exposé à l' injure, aux injures du temps.

Prov., Il fait un temps de demoiselle, Il ne fait ni poussière ni soleil.

Prov. et fig., Prendre le temps comme il vient, Ne s' inquiéter de rien, et s' accommoder à tous les événements.

Fig. et fam., il y fait la pluie et le beau temps, se dit D' un homme qui est en grand crédit dans un pays ou dans une maison particulière.

Prov., fig. et pop., Hausser le temps, Boire. Il a vieilli.

À la mer, Gros temps, Temps d' orage.

En Vénerie, Revoir de bon temps, Trouver une voie fraîche et de la nuit.

TEMPS

TEMPS se dit, en termes de Danse, d' Escrime, d' Exercices militaires, etc., Des moments précis pendant lesquels il faut faire certains mouvements qui sont distingués et séparés par des pauses. La charge en douze temps, en quatre temps. Un temps et deux mouvements. Observer les temps de la danse. Pousser une botte en deux temps, en trois temps. On dit dans un sens analogue, Temps d' arrêt.

En Équitation, Un temps de galop, Une galopade qui ne dure pas très-longtemps.

TEMPS

TEMPS se dit, en termes de Musique, Des principales divisions de la mesure, dont les unes sont plus marquées que les autres dans l' exécution, quoique d' ailleurs elles soient égales en durée. Mesure à deux temps, à trois temps, à quatre temps. Battre la mesure à deux temps, à trois temps, à quatre temps. La mesure se divise en temps forts et en temps faibles. La mesure commence toujours par un temps fort. Appuyer sur les temps forts, Les faire sentir.

Il se dit, dans la Déclamation, Des pauses, des silences qu' on observe ou qu' il faut observer entre certaines phrases, entre certains mots. Lorsqu' on parle en public, il est bon d' observer des temps entre certains mots, entre certaines phrases. Après ce vers, il y a un temps à garder.

TEMPS

TEMPS en termes de Grammaire, se dit Des différentes inflexions qui marquent dans les verbes le temps auquel se rapporte l' action ou l' état dont on parle. Le présent, l' imparfait, le futur, sont des temps différents. Les temps de l' indicatif. Les temps du subjonctif. Temps simples. Temps composés.

À TEMPS. loc. adv.

À TEMPS. loc. adv. Assez tôt. Vous arrivez à temps. Vous y serez assez à temps. Vous n' arriverez pas à temps pour le voir.

Cette chose n' a point été faite à temps, Elle a été faite trop tôt ou trop tard.

À TEMPS

À TEMPS signifie aussi, Pour un temps fixé. Galères à temps. Bannissement à temps.

AU MÊME TEMPS, EN MÊME TEMPS. loc. adverbiales

AU MÊME TEMPS, EN MÊME TEMPS. loc. adverbiales Dans le même instant, à la même heure, ensemble. Nous sommes partis au même temps. Nous étions au collége en même temps.

DE TOUT TEMPS. loc. adv.

DE TOUT TEMPS. loc. adv. Toujours. De tout temps la vertu s' est fait estimer.

DE TEMPS EN TEMPS, DE TEMPS À AUTRE. loc. adverbiales

DE TEMPS EN TEMPS, DE TEMPS À AUTRE. loc. adverbiales De fois à autre, quelquefois. Il vient me voir de temps à autre. Ce jeune homme fait des étourderies de temps en temps.

EN TEMPS ET LIEU. loc. adv.

EN TEMPS ET LIEU. loc. adv. Dans le temps et le lieu convenables. Je vous expliquerai cela en temps et lieu.

SUIVANT OU SELON LE TEMPS, SUIVANT ou SELON LES TEMPS. loc. adverbiales

SUIVANT OU SELON LE TEMPS, SUIVANT ou SELON LES TEMPS. loc. adverbiales Conformément à la circonstance. Il faut s' habiller suivant le temps. Se gouverner selon le temps, selon les temps. Cet homme parle toujours suivant le temps, suivant les temps, Suivant les circonstances: cela se dit en bonne et en mauvaise part.

TENABLE. adj. des deux genres

TENABLE. adj. des deux genres En termes de Guerre, il se dit D' un lieu, d' un poste, d' une place où l' on peut se défendre, où l' on peut demeurer sans un trop grand péril. Il s' emploie principalement avec la négation. Cette place, ce vieux château n' est pas tenable. Ce poste n' est pas tenable.

Il se dit aussi figurément, dans l' usage ordinaire, D' un lieu, d' un endroit où l' on ne peut demeurer commodément. Il fait trop froid ici, on étouffe de chaud dans cette chambre, la place n' est pas tenable.

TENACE. adj. des deux genres

TENACE. adj. des deux genres Visqueux, adhérent, qui résiste à la séparation. Une matière tenace et gluante. La poix est plus tenace que la cire.

Il signifie figurément et familièrement, Avare, qui ne donne qu' avec peine. Il est extrêmement tenace. Il est d' une humeur si tenace, qu' on n' en saurait rien tirer.

Il signifie aussi figurément, Qui est attaché opiniâtrément à ses idées, à ses projets, à ses prétentions. C' est un homme fort tenace, et qui ne renonce pas aisément à ce qu' il désire, à ce qu' il veut.

Fig., Avoir la mémoire tenace, Ne point oublier ce qu' on a appris.

TENACE

TENACE se dit, en Botanique, Des plantes et des parties de plantes qui s' attachent, s' accrochent à ce qui les touche, telles que les tiges et les semences du grateron.

TÉNACITÉ. s. f.

TÉNACITÉ. s. f. Qualité de ce qui est tenace. La ténacité de la poix, de la glu.

Il se dit aussi de La propriété en vertu de laquelle certains corps soutiennent une pression, une force, un tiraillement considérable sans se rompre. La ténacité des métaux.

Il signifie au figuré, Avarice; et plus ordinairement, Attachement in variable à une idée, à un projet, etc. Cet homme a bien de la ténacité. Il montre bien de la ténacité pour une chose qui n' en vaut pas la peine.

Fig., Sa mémoire est d' une grande ténacité, Il a la faculté de retenir toujours ou longtemps ce qu' il a appris.

TENAILLE. s. f.

TENAILLE. s. f. Instrument de fer composé de deux pièces attachées l' une à l' autre par une goupille, autour de laquelle elles s' ouvrent et se resserrent pour tenir ou pour arracher quelque chose. Apportez la tenaille. On le dit plus ordinairement au pluriel. Des tenailles de maréchal. Le serrurier apporta ses tenailles. Des tenailles à attiser le feu. Des tenailles de chirurgien. De petites tenailles.

TENAILLE

TENAILLE en termes de Fortification, Ouvrage composé de deux faces qui présentent un angle rentrant vers la campagne, et qui sert à couvrir une courtine.

TENAILLER. v. a.

TENAILLER. v. a. Tourmenter un criminel avec des tenailles ardentes. On tenaillait autrefois les criminels de lèse-majesté au premier chef.

TENAILLÉ, ÉE. participe

TENAILLÉ, ÉE. participe

TENAILLON. s. m.

TENAILLON. s. m. T. de Fortification. Petite tenaille, ouvrage construit vis-à-vis l' une des faces de la demi-lune. Il y en a ordinairement deux, qui se nomment aussi Lunettes.

TENANCIER, IÈRE. s.

TENANCIER, IÈRE. s. T. de Droit. Celui, celle qui tenait des terres en roture, dépendantes d' un fief auquel il était dû des cens ou autres droits. Il a fait assigner les tenanciers pour lui passer déclaration.

Franc tenancier, Celui qui tenait des terres en roture, mais qui en avait racheté les droits.

TENANCIER

TENANCIER se dit quelquefois Du fermier d' une petite métairie dépendante d' une plus grosse ferme.

TENANT, ANTE. adj.

TENANT, ANTE. adj. Qui tient. On ne l' emploie guère que dans ces locutions, dont la première a vieilli: Les plaids tenants, À l' audience; et, Séance tenante, Dans le cours de la séance, avant la clôture de la séance. On décida que le rapport sur cet objet serait fait séance tenante.

TENANT. s. m.

TENANT. s. m. Celui qui, dans un tournoi, entreprenait de tenir contre toutes sortes d' assaillants. Les tenants et les assaillants.

Il se dit quelquefois, figurément et familièrement, de Celui qui, dans une discussion, soutient une opinion contre ceux qui la combattent. Il était le tenant de la discussion, de la dispute.

Il se dit également de Celui qui défend une personne dans une conversation. Il est le tenant d' un tel. C' est le tenant déclaré de ce ministre.

Il est le tenant dans cette maison, se dit D' un homme qui va souvent dans une maison, et qui y est comme le maître.

Les tenants et aboutissants d' une pièce de terre, d' un héritage, Les héritages ou pièces de terre, etc., qui y sont adjacents, qui le bornent de divers côtés. Donner une déclaration par tenants et aboutissants. En matière réelle ou mixte, les exploits doivent énoncer deux au moins des tenants et aboutissants de l' héritage litigieux. Ces deux chemins sont les tenants de cet héritage.

Fig., Savoir tous les tenants et aboutissants d' une affaire, En bien connaître toutes les circonstances et tous les détails.

TOUT EN UN TENANT, TOUT D' UN TENANT. loc. adverbiales

TOUT EN UN TENANT, TOUT D' UN TENANT. loc. adverbiales dont on se sert en parlant D' héritages, pour dire, Sans interruption, d' un même continuité. Il a tant d' arpents de terre, de pré, de vigne, de bois, tout d' un tenant, tout en un tenant.

TÉNARE. s. m.

TÉNARE. s. m. Il se dit, en style poétique, de L' enfer des païens. Il fut précipité dans le Ténare.

TENDANCE. s. f.

TENDANCE. s. f. T. de Statique et de Dynamique. L' action, la force par laquelle un corps tend à se mouvoir vers un côté, ou à pousser un autre corps qui l' en empêche. La tendance des corps vers un centre.

Il signifie quelquefois, La simple direction du mouvement.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral, et signifie, Une direction sensible, apparente vers un but, vers une fin. L homme a une tendance naturelle à l' égoïsme. Il y a dans cet écrit une tendance aux opinions ultramontaines.

TENDANT, ANTE. adj.

TENDANT, ANTE. adj. Qui tend à quelque fin, qui va à quelque fin. Un discours tendant à prouver... Une requête tendante à ce qu' il plaise à la cour... Une proposition tendante à l' hérésie. Semer des libelles tendants à la sédition.

TENDEUR. s. m.

TENDEUR. s. m. Celui qui tend quelque chose. Tendeur de tapisseries. Tendeur de piéges.

TENDINEUX, EUSE. adj.

TENDINEUX, EUSE. adj. T. d' Anat. Qui a du rapport au tendon, qui approche de la nature des tendons. Membrane tendineuse.

TENDON. s. m.

TENDON. s. m. T. d' Anat. Partie fibreuse, blanchâtre, ronde ou aplatie, qui forme l' extrémité des muscles, et qui sert à les attacher aux os ou à d' autres parties. Le tendon d' un gros muscle. Il y a des muscles à plusieurs tendons. Le chirurgien, en le saignant, lui a piqué un tendon.

Tendon d' Achille, Gros tendon aplati, situé à la partie postérieure et inférieure de la jambe.

TENDON

TENDON en termes d' Art vétérinaire, La partie postérieure des jambes des chevaux, qu' on appelait autrefois Le nerf. Ce cheval a le tendon bien détaché, bien net. Il a le tendon engorgé.

Tendon failli, Celui qui est trop faible. Tendon féru, Celui qui est blessé.

TENDRE. adj. des deux genres

TENDRE. adj. des deux genres Qui peut être aisément coupé, divisé: il est opposé à Dur. Du bois extrêmement tendre. Le sapin, le saule et le peuplier sont des bois tendres. Bâtir de pierres tendres, avec des pierres tendres. Parmi les pierres précieuses, il y en a de tendres et de dures. L' améthyste et l' émeraude sont des pierres tendres. Le plomb et l' étain sont les plus tendres des métaux.

Il se dit particulièrement De la viande, lorsqu' elle est aisée à couper, à inciser, à broyer avec les dents. Une viande extrêmement tendre. On ne peut rien manger de plus tendre. La viande fraîche tuée n' est pas tendre. Cette viande est tendre au couteau, est tendre sous le couteau, est tendre sous la dent.

Fam., Cette viande est tendre comme rosée, Elle est extrêmement tendre. La même chose se dit Des herbes et des légumes.

TENDRE

TENDRE se dit aussi Du pain nouvellement cuit. Manger du pain tendre. Le pain de Gonesse est excellent quand il est tendre.

TENDRE

TENDRE signifie encore, Sensible, délicat, qui est aisément pénétré par les impressions de l' air. Avoir la peau tendre. Les jeunes arbres ont l' écorce tendre. Il est extrêmement tendre au froid.

Ce cheval est tendre à l' éperon, Il est extrêmement sensible à l' éperon. Il a la bouche tendre, Il a la bouche délicate, et il ne faut pas le gourmander de la main. Il est tendre aux mouches, Il est extrêmement sensible aux moindres piqûres de mouches.

Fig. et fam., Il est tendre aux mouches, se dit D' un homme qui est sensible aux moindres incommodités, ou qui s' offense des-moindres choses. On dit aussi, dans le même sens, Il a la peau tendre, bien tendre.

Avoir la vue tendre, les yeux tendres, Avoir la vue délicate et faible.

Fig., Avoir la conscience tendre, Être délicat sur les choses qui intéressent la conscience.

Dès ses plus tendres années, dès sa plus tendre jeunesse, dans un âge tendre, Dès son enfance, dès sa plus grande jeunesse, dans la grande jeunesse.

TENDRE

TENDRE signifie figurément, Qui a de la tendresse, qui est sensible à l' amitié, à la compassion, et plus particulièrement à l' amour. Un ami tendre. Un père tendre. Une mère tendre. Un tendre amant. Avoir l' âme tendre, le coeur tendre. Il est tendre. Il est d' un naturel tendre. Il a une imagination vive et tendre. Il a pour vous une amitié tendre, une tendre affection, un tendre attachement. Vous m' avez inspiré les plus tendres sentiments, le plus tendre intérêt.

Il se dit de même Des choses propres à exprimer, à inspirer l' amitié, la compassion, et principalement l' amour. Un discours tendre. Des paroles, des vers tendres. Il y a dans ce poëme, dans cette tragédie des sentiments fort tendres. Regarder d' un air tendre. Il m' a fait de tendres adieux. Un tendre aveu.

Avoir le son de la voix tendre, un son de voix tendre, Avoir le son de la voix touchant et gracieux.

En Musiq., Un air tendre, Un air touchant et passionné.

TENDRE

TENDRE en termes de Peinture, se dit De certains coups de pinceau extrêmement délicats. Il y a des touches extrêmement tendres dans ce tableau. On dit de même, Ce peintre a le pinceau tendre, Il a le pinceau fort délicat. Cette acception a vieilli.

Couleur tendre, Couleur délicate, qui ne fatigue point la vue.

TENDRE

TENDRE est aussi substantif, et signifie, Tendresse. Il a du tendre pour cette femme. Ce sens est familier.

TENDRE. v. a.

TENDRE. v. a. (Je tends, tu tends, il tend; nous tendons, vous tendez, ils tendent. Je tendais. J' ai tendu. Je tendis. Je tendrai. Je tendrais. Tends. Que je tende. Que je tendisse. Tendant.) Tirer et bander quelque chose, comme une corde, un arc, etc. Tendre une corde. Tendre un arc. Tendre les chaînes qui ferment l' entrée d' un port. Tendre des toiles pour le sanglier. Tendre un panneau. Tendre des filets aux oiseaux, et quelquefois absolument, Tendre aux oiseaux, aux bécasses, aux grues, etc.

Tendre un piége, Le placer et le disposer de manière que l' animal puisse s' y prendre. Cela se dit en parlant De toutes sortes de piéges, même de ceux dont on ne tend aucune partie. Tendre une souricière. Tendre un quatre de chiffre. Tendre des gluaux.

Fig., Tendre un piége, un panneau à quelqu' un, Chercher a le faire tomber dans quelque ridicule, dans quelque indiscrétion, l' induire à commettre quelque faute, à faire quelque fausse démarche, etc., dont on espère profiter.

Tendre un pavillon, une tente, Les dresser et les mettre en état de servir. On dit dans un sens à peu près pareil, Tendre un lit, tendre une tapisserie.

Tendre une chambre, une salle, etc., La tapisser, la parer de tapisserie. Tendre un appartement; le tendre de damas, de velours. Tendre de deuil une chambre. L' église était toute tendue de noir.

TENDRE

TENDRE s' emploie quelquefois absolument dans le sens de Tapisser, orner de tapisserie. Ainsi on dit, La coutume est ce jour-là de tendre dans toutes les rues, de tendre partout, c' est-à-dire, De tapisser le devant de toutes les maisons.

TENDRE

TENDRE signifie aussi, Présenter en avançant. Tendre la main pour demander l' aumône. Tendre la main en signe d' amitié. Tendre son chapeau pour recevoir quelque chose. Tendre le dos aux coups. Tendre les épaules. Tendre la joue. Il tendit le cou au bourreau. Tendre les bras à quelqu' un pour l' embrasser. Tendre les mains au ciel, vers le ciel. Il était près de se noyer, on lui tendit une corde. Tendre le pied à quelqu' un pour le faire tomber.

Cette personne tend le cou, tend le ventre, Elle avance trop le cou, elle avance trop le ventre.

Fig., Tendre les bras à quelqu' un, L' aider, lui offrir ses secours, son appui; s' il a des torts, être prêt à les lui pardonner. Il lui a tendu les bras dans sa disgrâce. Ce jeune homme a fait de grandes fautes; mais son père l' invite au repentir, et lui tend les bras.

Fig., Tendre les bras à quelqu' un, dans un autre sens, signifie, Implorer son secours. On dit également, dans ce sens, Tendre les bras vers quelqu' un, tendre les mains à quelqu' un, vers quelqu' un.

TENDRE

TENDRE est aussi verbe neutre, et signifie, Aller à un certain terme, aboutir. Où tend ce chemin-là?

Il s' emploie plus ordinairement au figuré. Où tendent tous ces tours et détours, tous ces propos? Ces disputes ne tendent point à éclaircir la matière. À quoi tendent vos désirs, vos desseins? Ses conclusions tendaient à... Tout cela ne tend à rien. Tendre à la perfection.

Cette maladie tend à la mort, Elle est mortelle. Le malade tend à sa fin, Il est bien près de sa fin.

Fig., C' est un homme qui tend à ses fins, Il va constamment, avec adresse, vers le but qu' il s' est proposé.

TENDU, UE. participe

TENDU, UE. participe Fig., Avoir l' esprit tendu, toujours tendu, Avoir l' esprit fortement appliqué à quelque chose. Il a eu l' esprit si tendu tout le jour, qu' il a besoin de prendre quelque relâche.

Fig., Style tendu, Style qui laisse voir l' effort, qui manque d' aisance, de souplesse.

TENDREMENT. adv.

TENDREMENT. adv. Avec tendresse. Les mères aiment tendrement leurs enfants. Cette femme était tendrement aimée de son mari. Regarder tendrement.

Peindre tendrement, Avoir le pinceau délicat et léger. Cette locution a vieilli.

TENDRESSE. s. f.

TENDRESSE. s. f. Qualité de ce qui est tendre. Il ne se dit que de La sensibilité à l' amitié, à l' amour, aux affections de la nature. La tendresse d' un père pour ses enfants. Aimer avec tendresse. Tendresse de coeur. Tendresse maternelle. Tendresse d' âme. Il lui a donné mille marques de tendresse, de sa tendresse.

TENDRESSE

TENDRESSE signifie quelquefois, La passion même de l' amour. Il a beaucoup de tendresse pour elle. Elle a le coeur plein de tendresse pour lui.

TENDRESSES

TENDRESSES au pluriel, signifie, Caresses, témoignages d' affection. Il me fait mille tendresses. Défiez-vous de toutes ses tendresses.

TENDRETÉ. s. f.

TENDRETÉ. s. f. Qualité de ce qui est tendre. Il ne se dit qu' en parlant Des viandes, des fruits, des légumes. La tendreté d' un gigot, d' un lièvre. La tendreté de ces légumes, de ces fruits. Il est peu usité.

TENDRON. s. m.

TENDRON. s. m. Bourgeon, rejeton tendre de quelques arbres, de quelques plantes. Les chèvres broutent les tendrons des arbres et des plantes.

Fig. et fam., Un jeune tendron, Une jeune fille.

TENDRON

TENDRON se dit aussi Des cartilages qui sont à l' extrémité des os de la poitrine de quelques animaux. Manger une fricassée de tendrons de veau.

TÉNÈBRES. s. f. pl.

TÉNÈBRES. s. f. pl. Privation de lumière, obscurité. Les ténèbres de la nuit. D' épaisses ténèbres. Dissiper les ténèbres.

Il s' emploie figurément, au sens moral. Les ténèbres de l' idolâtrie, du péché, de l' ignorance. Marcher dans les ténèbres. Des oeuvres de ténèbres. Toute cette matière est pleine de ténèbres. L' histoire de la Grèce avant les olympiades n' offre que des ténèbres. Percer les ténèbres des anciens temps. C' est un homme qui répand les ténèbres sur toutes les matières qu' il traite. L' ange des ténèbres, l' esprit des ténèbres, le prince des ténèbres, Le diable.

TÉNÈBRES

TÉNÈBRES dans la Liturgie catholique, se dit Des matines qui se chantent l' après-dînée du mercredi, du jeudi et du vendredi de la semaine sainte. Aller à Ténèbres. Entendre les Ténèbres. Chanter une leçon de Ténèbres.

TÉNÉBREUX, EUSE. adj.

TÉNÉBREUX, EUSE. adj. Sombre, obscur. Les voiles ténébreux de la nuit.

En Poésie, Le séjour ténébreux, L' enfer.

Fig., Les temps ténébreux de l' histoire, Les temps où l' histoire est obscure et incertaine.

Fig., Il est sombre et ténébreux, il a l' air sombre et ténébreux, se dit D' un homme sombre et mélancolique.

Fig., Un coquin ténébreux, Un malhonnête homme qui s' enveloppe de ténèbres, qui cache avec soin ses intentions coupables. On dit plus souvent dans un sens analogue, Une conduite ténébreuse.

TÉNEMENT. s. m.

TÉNEMENT. s. m. T. de Jurispr. féodale. Métairie dépendante d' une seigneurie. Ténement roturier. Ténement considérable.

TÉNESME. s. m.

TÉNESME. s. m. T. de Médec. Épreintes fort douloureuses qu' on sent au fondement, avec des envies continuelles et presque inutiles d' aller à la selle.

Ténesme vésical, Envie continuelle d' uriner.

TENETTES. s. f. pl.

TENETTES. s. f. pl. Instrument de chirurgie, qui sert à saisir et à tirer la pierre de la vessie, dans l' opération de la taille.

TENEUR. s. f.

TENEUR. s. f. Ce qui est contenu mot à mot dans un écrit, son texte littéral. Il s' emploie surtout en termes de Pratique. Un acte, un arrêt dont voici la teneur, dont la teneur suit. L' arrêt sera exécuté selon sa forme et teneur.

TENEUR. s. m.

TENEUR. s. m. T. de Commerce. Il n' est usité que dans cette dénomination, Teneur de livres, Celui qui, chez un négociant, écrit régulièrement sur les livres ou registres ce qui entre dans la caisse et ce qui en sort, ce qui est acheté et ce qui est vendu, ce qui est payé et ce qui est dû. Il est important pour un négociant d' avoir un bon teneur de livres.

TÉNIA. s. m.

TÉNIA. s. m. Mot emprunté du latin, dont on se sert en français pour signifier, Le ver solitaire. Voyez VER.

TENIR. v. a.

TENIR. v. a. (Je tiens, tu tiens, il tient; nous tenons, vous tenez, ils tiennent. Je tenais. Je tins. J' ai tenu. Je tiendrai. Je tiendrais. Tiens, tenez. Que je tienne. Que je tinsse. Tenant. Tenu.) Avoir à la main, avoir entre les mains. Tenir un livre. Tenir une épée. Tenez bien cela, tenez-le ferme, tenez-le serré. Je le tiens bien, il ne m échappera pas. Tenir quelqu' un par le bras, par le corps. Tenir les rênes des chevaux. Tenir des chiens en laisse. Tenir un enfant par la lisière. Tenir le gouvernail d' un vaisseau. Tenir le timon d' un navire.

Fam., Se tenir les côtés de rire, Rire démesurément.

Tenir quelqu' un à la gorge, Lui serrer la gorge avec les mains; et figurément, Le réduire dans un état à ne pouvoir faire aucune résistance à ce qu' on exige de lui. On dit à peu près dans la même acception, Tenir le pied sur la gorge à quelqu' un. On dit aussi figurément, Tenir le poignard sur la gorge à quelqu' un.

Fig. et pop., Tenir quelqu' un au cul et aux chausses, Le serrer de si près, qu' il ne peut échapper, qu' il ne peut s' empêcher de faire ce qu' on veut. Il signifie aussi, S' occuper de quelqu' un pour examiner et censurer sa conduite, son caractère.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un dans sa manche, Disposer souverainement de quelqu' un, être en état d' en exiger tout ce qu' on voudra. On dit de même, Tenir quelque chose dans sa manche, En être assuré.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un le bec dans l' eau, Le laisser toujours dans l' attente de quelque chose qu' on lui fait espérer; Le tenir dans l' incertitude, en ne lui donnant pas de réponse positive.

Tenir des chevaux au filet, Les attacher avec un filet dans la bouche, afin de les empêcher de manger; et, figurément et familièrement, Tenir quelqu' un au filet, Lui faire longtemps espérer quelque chose, sans jamais lui rien donner; l' amuser, le faire attendre.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un de court, Ne pas lui laisser la liberté de faire ce qu' il voudrait.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un par les lisières, Le mener, le gouverner comme un enfant.

Prov. et fig., Cet homme tient le bon bout par-devers lui, Il est nanti, il a ses sûretés.

Fig., Tenir le fil d' une intrigue, En avoir saisi le noeud, le secret. On dit à peu près dans le même sens: Je tiens le sens de ce passage, le mot de cette énigme, ou simplement, Je tiens cette énigme, je tiens l' énigme. Tenez-vous le fil de son raisonnement?

Au Jeu de dés, Tenir les dés, Tenir le cornet, avoir la main pour jeter les dés.

Fig. et fam., Tenir le dé dans la conversation, S' en rendre le maître.

Il faut le tenir à quatre, se dit en parlant D' un fou, d' un furieux, qui ne peut être contenu que par les efforts réunis de plusieurs personnes.

Fig. et fam., Il faut le tenir à quatre, se dit en parlant D' un homme difficile et emporté, qu' on a de la peine à contenir, à empêcher de faire des violences.

Fig. et fam., Il se fait tenir à quatre, se dit D' un homme qui fait le difficile dans un accommodement.

Fig. et fam., Se tenir à quatre, Faire un grand effort sur soi-même pour ne pas éclater, pour ne pas se mettre en colère.

Absol., Tenez, Prenez ce que je vous présente. Tenez, se dit quelquefois, dans le discours familier, uniquement Pour s' attirer l' attention. Tenez, tout ce que vous me dites là ne me touche pas. Il se dit également Pour avertir de prendre garde à quelque chose, et dans le même sens qu' on a coutume de dire, Voyez. Tenez, le voilà qui passe.

Prov., Un tiens vaut mieux que deux tu l' auras, La possession d' un bien présent, quelque modique qu' il soit, vaut mieux que l' espérance d' un plus grand bien à venir, qui est incertain.

Prov. et pop., Serrez la main, et dites que vous ne tenez rien, se dit À quelqu' un de qui on se moque, en faisant semblant de lui vouloir donner une chose qu' on ne lui donne pas.

Prov. et par plaisanterie, Il ne tient rien, se dit D' un homme qui manque à réussir dans quelque chose. Il pensait toucher cet argent, avoir cet emploi; mais il ne tient rien. Il croyait vous attraper, mais il ne tient rien.

Prov., fig., et avec une espèce de joie maligne, Il en tient, se dit D' un homme à qui il arrive quelque chose de fâcheux, de désagréable, d' embarrassant, de honteux. Il a perdu son procès, il en tient. Il n' a rien à répliquer à cela, il en tient. On dit également dans un langage très-familier, Cette femme lui a donné dans la vue, il en tient, Il en est amoureux; Il a bu plus que de raison, il en tient, Il est ivre.

Prov., Cet homme tient bien ce qu' il tient, Il n' est pas aisé de lui faire quitter prise; ou bien, Il est avare.

Prov. et fig., Je tiens mon homme, je le tiens, Je l' ai amené dans le piége; ou Je l' ai réduit en tel état, qu' il ne peut plus tergiverser, qu' il ne peut plus trouver d' échappatoire. Il a beau faire à présent, je le tiens.

Tenir un enfant sur les fonts de baptême, ou simplement, Tenir un enfant, En être le parrain ou la marraine.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un sur les fonts, S' en entretenir avec détail, soit en bien, soit en mal. Il signifie aussi, Questionner quelqu' un, le faire parler, l' examiner. Cette manière de parler a vieilli; on dit, dans la première acception, Tenir quelqu' un sur le tapis.

TENIR

TENIR signifie aussi, Posséder, occuper. Les mahométans tiennent les plus belles provinces de l' Asie. Tenir un pays en souveraineté. Tenir une terre en fief. Tenir un bénéfice en commende. Tenir une terre en franc-alleu. Tenir une terre à ferme, à bail. Tenir une maison à loyer. Ce prince ne tint l' empire que peu de temps. Ce pape mourut après avoir tenu le siége dix ans entiers.

Cet officier, ce commandant tient telle ville, telle place de guerre pour le roi, pour le service de tel prince, Il y commande, il la garde pour les intérêts du prince: cela se dit ordinairement Quand on parle de temps de troubles, de temps de guerre, ou quand il s' agit de droits contestés. Il se jeta dans la place, et la tint pour le roi, pour le service du roi.

Tenir une terre par ses mains, La faire valoir soi-même, au lieu de l' affermer.

Tenir une terre à foi et hommage de quelqu' un, Posséder une terre qui relève de quelqu' un. Les rois d' Angleterre ont tenu autrefois la Normandie et la Guienne à foi et hommage de la France. On dit aussi, absolument: Tenir de quelqu' un à cause de quelque terre. Il tenait de tel seigneur. Tel prince tenait de l' Empire.

Fig., Tenir quelque chose de quelqu' un, Lui en avoir l' obligation. Tout ce qu' il a, il le tient de votre libéralité. C' est une grâce que je tiens du roi seul. C' est de vous qu' il tient son avancement, sa fortune. S' il a quelque chose de bon, il le tient des exemples qu' on lui a donnés. C' est d' un tel qu' il tient tout ce qu' il sait.

Fig., Ne tenir rien de quelqu' un, Ne lui avoir aucune obligation; ne point dépendre de lui. Vous n' avez rien à lui commander, il ne tient rien de vous.

Tenir la vie de quelqu' un, Lui avoir obligation de la vie. On dit aussi, Ceux dont ou de qui je tiens la vie, Mon père et ma mère.

Tenir quelque chose de quelqu' un, L' avoir appris de quelqu' un. De qui tenez-vous cela? Je tiens ce secret, ce remède d' un homme habile. C' est une nouvelle que je tiens de bonne part, de bonne source, de quelqu' un bien instruit.

Tenir une chose de race, de naissance, se dit en parlant D' une chose qui s' est transmise avec le sang, et qu' on a reçue de ses ancêtres, qu' on a apportée en naissant. Ils sont tous braves dans cette maison-là, ils tiennent cela de race, ou simplement, ils tiennent de race.

Tenir quelque chose de son père et de sa mère, Leur ressembler en cette chose; et absolument, Tenir de son père et de sa mère, Leur ressembler, soit par la figure et les manières, soit par les inclinations et par les moeurs. Il est timide et a l' air embarrassé, il tient cela de son père. Il tient beaucoup de son père, il en a tous les traits.

Il a de qui tenir, se dit pareillement D' un enfant qui ressemble en quelque chose à son père ou à sa mère. Il est bien fait, il a de qui tenir. Il est brave, il a de qui tenir. Dans ces phrases, il s' emploie neutralement. C' est à peu près de même qu' on dit, Cette architecture tient du gothique; ce style tient un peu du burlesque; cet événement tient du prodige; le mulet tient de l' âne et du cheval, etc.: alors Tenir signifie, Participer.

TENIR

TENIR se dit quelquefois Des maladies tant du corps que de l' esprit, et Des différentes passions de l' âme dont on est comme possédé ou saisi. Il y a longtemps que ce mal-là le tient, que la fièvre le tient. Quand son accès le tient. Dès qu' une fois sa verve le tient. Sitôt que sa colère le tient, il n' est plus maître de lui. Sa belle humeur, sa mauvaise humeur le tient.

Qu' a-t-il, qu' est-ce qui le tient? Quel sujet, quelle raison a-t-il d' agir ainsi? On dit de même, Je sais ce qui le tient.

TENIR

TENIR signifie aussi, Occuper, remplir, en parlant De l' espace. Serrez-vous un peu, vous tenez trop de place. L' armée tenait deux lieues de pays. Une forêt qui tient dix lieues de long. Les épisodes tiennent la moitié de ce poëme.

Tenir une maison, un appartement, Occuper une maison, un appartement, y loger. Il tient la maison tout entière. Il ne tient qu' un appartement. Il tient le premier étage, le second étage.

Fig., Tenir lieu d' une personne, d' une chose, La remplacer, la suppléer. Vous m' avez tenu lieu de père. L' économie tient lieu de richesse.

En termes de Guerre, Cette armée tient la campagne, Elle est en campagne, en état de s' opposer aux ennemis, ou d' entreprendre sur eux. Les ennemis n' oseraient tenir la campagne.

En termes de Marine, Tenir la mer, Naviguer, courir en haute mer, loin des ports et des rades. Cette flotte tient la mer. Ce vaisseau a été fort endommagé dans le combat, il n' est plus en état de tenir la mer.

Ce navire tient le vent, Il ne dérive pas, ou il dérive peu sous l' effort du vent.

En termes de Pratique, Tenir prison, Demeurer en prison. Il fut ordonné qu' il tiendrait prison jusqu' à ce qu' il eût payé.

Tenir le lit, tenir la chambre, Demeurer dans son lit, dans sa chambre. Il tient le lit depuis quelques jours. Il tient la chambre, parce qu' il est un peu incommodé.

TENIR

TENIR se dit souvent en parlant De certains lieux que l' on occupe, de certaines choses dont on fait métier ou profession, pour l' utilité et la commodité du public. Tenir auberge. Tenir hôtellerie. Tenir chambre garnie. Tenir cabaret. Tenir boutique. Tenir banque. Tenir pension. Tenir école. Tenir académie. Tenir une académie d' équitation, de jeu, une académie pour les armes.

Tenir table ouverte, Recevoir à sa table beaucoup de personnes, même des personnes qui n' ont pas été priées. Il tient table ouverte

Absol., Tenir table, Donner habituellement à manger à ses amis, invités ou non.

Tenir table, signifie aussi, Demeurer longtemps à table. Il y a deux heures qu' ils tiennent table.

C' est lui qui tient la table, se dit De celui qui fait les honneurs d' une table chez les princes et les grands seigneurs, qui ordonne à ceux qui la servent.

TENIR

TENIR se dit en parlant De l' ordre dans lequel les personnes ou les choses sont placées, du rang qu' elles occupent, soit en effet, soit dans l' opinion des hommes. Il faut que dans les corps, dans les compagnies, chacun tienne son rang. Les livres de philosophie tiennent tout le premier rang de ces tablettes. La libéralité tient le milieu entre la prodigalité et l' avarice. Tenir le premier rang. Tenir le haut bout, le haut du pavé.

Fig., Tenir bien son rang, sa place, son poste, Occuper dignement l' emploi où l' on est, l' exercer avec dignité, avec capacité. On dit à peu près dans le même sens et familièrement, Tenir bien son coin.

En termes de Musique, Tenir sa partie, Chanter ou jouer sa partie.

Fig. et fam., Tenir bien sa partie, S' acquitter bien de ce qu' on doit, faire bien ce qu' on a à faire dans l' emploi qu' on remplit.

TENIR

TENIR se dit en parlant Des assemblées, des fonctions publiques, soit ordinaires, soit extraordinaires, qui regardent le gouvernement et la politique d' un État. Le pape, après avoir tenu le concile... Le pape tenait consistoire. On tenait les états tous les ans en Languedoc. Les jours que le roi tient conseil. Le roi tenant son lit de justice. Quand le chancelier tenait le sceau. Les commissaires du roi tenaient les grands jours. Tenir les plaids. C' est tel président qui tient cette année la chambre des vacations. C' est dans cette salle-que l' Académie tient ses séances.

Tenir chapelle. Voyez CHAPELLE.

TENIR

TENIR signifie en outre, Mettre et garder en quelque lieu. Il tient son argent dans son cabinet. On ne sait où il tient son argent. Il faut tenir cela à la cave pour le conserver. Il tient tous ses papiers sous la clef. On a tenu cela trop longtemps enfermé. C' est un homme qu' on tient enfermé depuis longtemps. On le tient en prison, en chartre privée.

Cet homme tient sa femme à la campagne, dans un couvent, Il l' oblige de demeurer à la campagne, dans un couvent. Il tient son fils dans un collége, au collége, Il l' a mis au collége, afin qu' il y étudie.

Tenir des écoliers en pension, Les avoir en pension chez soi.

Tenir quelqu' un chez soi, L' avoir chez soi. Puisque nous vous tenons ici, nous ne vous laisserons pas partir sitôt. Il signifie aussi, Loger quelqu' un chez soi, lui donner sa table.

Ce prince tient un ambassadeur, un résident auprès de tel prince, dans telle cour, Il entretient un ambassadeur, un résident, etc.

Tenir garnison dans une ville, Y entretenir une garnison.

TENIR

TENIR signifie aussi, Maintenir, entretenir; et alors il n' est guère usité que dans ces phrases: Tenir une chose en état, en bon état. En attendant que je revienne, tenez les choses en état, tenez tout en bon état.

Tenir en exercice, en haleine, Exercer souvent. Voyez HALEINE.

En termes de Manége, Tenir un cheval, Le maintenir dans les différents exercices auxquels on le soumet. Tenir un cheval en main, en bride, en talons.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un en bride, L' assujettir, l' arrêter, le conduire malgré lui.

TENIR

TENIR signifie encore, Contenir, renfermer, ou Être susceptible de contenir, de renfermer. Cette grange peut tenir dix milliers de gerbes. Un muid doit tenir tant de pintes. Une bouteille qui tient chopine. Un verre qui tient demi-setier.

Ce muid, ce seau, etc., tient bien l' eau, tient bien le vin, L' eau ou le vin qu' on y met ne s' enfuit point.

TENIR

TENIR signifie quelquefois, Arrêter, fixer. Il est si vif, si remuant, qu' on ne le saurait tenir.

Il signifie également, Réprimer, empêcher de faire, de dire. C' est un homme qui ne peut tenir sa langue. Quand il est une fois en train de parler, rien ne peut le tenir.

Je ne sais qui me tient que je ne me fâche contre lui, que je ne lui rompe en visière, Je ne sais qui m' empêche, qui me retient.

Il n' y a parenté, amitié, etc., qui tienne, Il n' y a aucune considération de parenté, d' amitié, etc., qui empêche que... Il n' y a crédit ni richesses qui tiennent; je le condamnerai, s' il a tort.

TENIR

TENIR s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Il ne saurait se tenir de parler. Il ne se tiendra jamais de jouer. Il ne s' en peut tenir. Je ne pus me tenir de lui dire que cela n' était pas bien.

Tenez-vous en repos, se dit À une personne qui importune par des gestes incommodes ou trop libres. On dit de même, familièrement, Tenez-vous, tenez-vous donc.

TENIR

TENIR signifie aussi, Faire qu' une personne ou qu' une chose demeure dans un certain état, dans une certaine situation. Tenir les enfants dans un très-grand respect, les tenir dans une très-grande sujétion. Tenir les peuples dans le devoir. Tenir les esprits en suspens. Tenir les affaires en balance. Cet incident tient toute l' affaire en échec. Tenir quelqu' un en échec. Tenir l' équilibre entre deux partis, entre deux puissances. Cette nouvelle le tient alerte, le tient éveillé. Tenir sa maison propre. Tenir des enfants proprement vêtus. Cette femme tient bien ses enfants. Tenir une ville bloquée. Tenir une place assiégée. Tenir les portes fermées. Tenir les fenêtres ouvertes. Tenir les flambeaux allumés. Cela tient frais. Tenir les yeux ouverts. Tenir les yeux baissés. Tenir les mains jointes. Tenir la tête droite. Tenir la bride haute, la bride courte à un cheval.

Cette place de guerre tient le pays en respect, tient le pays en crainte, Tout le pays est en quelque sorte sous sa domination, sous sa dépendance.

Ce corps de troupes a tenu les ennemis en respect, Par le poste qu' il occupait, et par sa contenance, il les a empêchés de faire aucune entreprise.

Cet emploi tient en sujétion, Il ne laisse guère de loisir, guère de temps libre.

Tenez cela secret, Gardez le silence sur cela, n' en parlez point.

Prov., Il nous a tenu le cas secret, Il a affecté de n' en point parler, il en a fait mystère.

TENIR

TENIR signifie de plus, Occuper durant quelque temps. C' est une cérémonie qui est longue, elle vous tiendra longtemps. Il nous a tenus deux heures à ne rien faire. Je ne vous tiendrai guère. Cela m' a tenu plus que je ne pensais. Cet avocat tint toute l' audience.

TENIR

TENIR signifie encore, Réputer, estimer, croire. Je tiens cela vrai, pour vrai, puisque vous le dites. Je tiens que cela a besoin d' explication. Je tiens ces deux opinions également soutenables. De ces deux étoffes, je tiens la première meilleure que l' autre, je tiens que la première est la plus belle, je tiens la première pour la plus belle. Je tiens ce fait pour constant, ce point pour démontré. Il tient pour constant, pour démontré que... Je tiens pour maxime que... Je tiens l' affaire faite à l' heure qu' il est. Je le tiens honnête homme, je le tiens pour honnête homme. C' est un homme que l' on tient ruiné, pour ruiné. Si vous me venez voir, je tiendrai cela à honneur. Il tient ce propos à injure.

Il signifie aussi, Professer. Selon la loi, l' opinion, le dogme que nous tenons. Les maximes qu' ils tiennent sont opposées aux nôtres.

TENIR

TENIR dans le sens de Réputer, s' emploie aussi avec le pronom personnel. Je me tiens heureux d' avoir pu vous servir en quelque chose. Dès qu' il apprit cela, il se tint perdu. Il ne se tient pas encore pour battu. Je me tiens pour satisfait.

Je me le tiens pour dit, Il n' est pas besoin que vous m' en avertissiez davantage, que vous m' en fassiez davantage souvenir. On dit de même, Tenez-vous pour dit que.... Soyez assuré que.... ou Souvenez-vous que....

TENIR actif

TENIR actif s' emploie dans plusieurs autres phrases qu' il serait difficile ou impossible de ramener aux sens déjà indiqués.

Tenir un chemin, une route, Suivre un chemin, une route, aller par un chemin, par une route. Je l' ai rencontré, il tenait le chemin de Lyon. Quel chemin tiendrez-vous? Il y a divers chemins à tenir.

Fig., Tenir une bonne conduite, une mauvaise conduite, Se conduire bien, se conduire mal. Il tient une étrange conduite depuis quelque temps.

Tenir le milieu dans une affaire, Prendre un tempérament, un expédient entre deux extrémités, entre deux choses opposées.

Tenir le parti de quelqu' un, Suivre le parti de quelqu' un, être du parti de quelqu' un.

Tenir sa parole, tenir sa promesse, Exécuter ce qu' on a promis. Je vous tiendrai ce que je vous ai promis. Vous ne m' avez pas tenu parole.

Prov., Promettre et tenir sont deux, Souvent on manque à ce qu' on a promis.

Tenir un traité, tenir un marché, tenir une convention, Exécuter un traité, une convention, un marché.

Tenir des discours, tenir des propos, tenir un langage, Parler d' une certaine façon, avancer de certains propos, dire de certaines choses. Il tient des discours bien hasardés. Aux discours qu' il me tint, je vis bien qu' il ne fallait rien attendre de lui. Vous me tenez un langage qui me surprend.

Tenir sa colère, Persister dans son ressentiment. Il est prompt, mais il ne tient pas sa colère. Cette acception vieillit.

Tenir sa gravité, tenir sa morgue, Affecter d' avoir une mine fière et dédaigneuse.

Tenir rigueur à quelqu' un, Persister à ne pas le voir, ou à le traiter avec froideur, malgré les avances qu' il fait pour rentrer en grâce, pour renouer les liens qu' on avait avec lui.

Tenir la plume dans une compagnie, Être préposé pour écrire les actes, les délibérations de cette compagnie.

Tenir la caisse chez un banquier, chez un receveur, etc., Être chargé du soin de recevoir l' argent et de payer pour un banquier, pour un receveur, etc.; et, Tenir les livres chez un banquier, chez un receveur, chez un négociant, Être chargé du soin d' écrire dans les livres les choses qui doivent y être portées. On dit de même, Tenir un registre, des registres.

Tenir registre de quelque chose, Écrire quelque chose dans le livre, dans le registre. Tenir note de quelque chose, En prendre note, pour s' en souvenir.

Fig., Cet homme tient registre de tout, Il remarque tout exactement, et il s' en souvient.

Tenir compte d' une somme à quelqu' un, Lui passer cette somme en compte.

Fig., Je vous tiendrai compte de cela, Je chercherai les occasions de reconnaître les obligations que je vous ai.

Fig., Ne tenir compte, ne tenir aucun compte de quelqu' un, de quelque chose, N' en faire point de cas, ne s' en pas soucier. Je lui donne des conseils, mais il n' en tient compte. Depuis son élévation, il ne tient aucun compte de ses anciens amis. Cette dernière phrase est familière.

Fig., Tenir tête à quelqu' un, Lui résister, ne lui point céder. Si vous voulez agiter cette question avec lui, vous trouverez un homme qui vous tiendra tête. Vous n' avez qu' à lui proposer de jouer, il vous tiendra tête. C' est un homme hardi et insolent dès qu' il voit qu' on le craint; mais il s' adoucit dès qu' on lui tient tête.

Fig. et fam., Tenir pied à boule, Être extrêmement assidu, s' attacher à quelque travail avec beaucoup d' application et de persévérance. C' est un homme qui veut que l' on tienne pied à boule auprès de lui. Il est employé dans une maison de banque, et il y tient pied à boule depuis le matin jusqu' au soir.

Fig., Tenir la main à quelque chose, Veiller de près à ce qu' on l' exécute, à ce qu' on l' exécute bien. Ne vous mettez pas en peine, je tiendrai la main à cela. Je vous réponds que la chose se fera, je me charge d' y tenir la main.

Faire tenir des lettres, faire tenir des effets, faire tenir de l' argent, Faire en sorte que des lettres soient rendues, faire rendre des lettres, faire que des effets soient remis, faire toucher de l' argent.

Tenir jeu à quelqu' un, Continuer à jouer contre lui autant qu' il veut. Dans les Jeux de renvi, comme dans ceux où la mise n' est pas réglée, Tenir se dit pour Accepter un renvi, y aller de tout l' argent dont un autre y va. Vous y allez de cinq francs, je les tiens, je tiens tout; et absolument, Je le tiens, je tiens.

TENIR

TENIR se dit de même absolument au Trictrac, et signifie, N' être pas forcé par le dé de rompre son plein, ou Continuer à jouer sans lever les dames.

TENIR

TENIR est aussi neutre, et signifie, Être attaché à quelque chose, être difficile à ôter, à arracher ou à déplacer. Sa chemise lui tient au dos. On trouva que la pierre tenait à la vessie. Le vent empêche la gelée de tenir sur les arbres. On ne saurait arracher ce clou, il tient trop. Cela ne tient ni à fer, ni à clou, on peut aisément l' arracher. Cela tient à chaux et à sable. Tenir à chaux et à ciment. Tout cela tient bien ensemble.

Prov., Cela tient comme poix, se dit D' une chose qui tient fortement à une autre. On dit aussi, Cela tient comme teigne.

Fig., Sa vie ne tient qu à un fil, à un filet, se dit D' un infirme ou d' un malade qui est sur le point de mourir.

Fig., Cette affaire lui tient au coeur, Il l' affectionne extrêmement, il s' y intéresse fort. Cette injure lui tient au coeur, Il en a du ressentiment.

Fig., Ses pieds ne tiennent pas à terre, il ne tient pas à terre, se dit D' un enfant, d' un jeune homme vif, qui est toujours en mouvement, ou D' un homme qui marche, qui danse fort légèrement.

Fig., en termes de Dévotion, Il ne tient plus à la terre, se dit D' un homme détaché des choses du monde.

Fig., Tenir à quelqu' un, Lui être attaché par quelque lien d' intérêt, d' amitié, de reconnaissance, etc. Il tient à cet homme-là par beaucoup de liens. C' est un homme qui ne tient à personne. Il tient à ce parti-là par des raisons de famille.

Fig., Tenir à la vie, à l' argent, à son opinion, etc., Y être extrêmement attaché.

Fig., Je tiens à vous convaincre de mon innocence, J' en ai un extrême désir.

Fig., Me voilà prêt à partir, je ne tiens à rien, Rien ne m' arrête, rien ne m' en empêche. On dit à peu près dans le même sens, Je vous payerai quand vous voudrez, votre argent ne tient à rien.

TENIR

TENIR signifie quelquefois figurément, Dépendre, résulter, provenir de. Cet événement tient à telle cause. Il est fort timide, cela tient à ce qu' il manque d' usage. Ce vice de prononciation tient à un défaut de l' organe.

Il se dit aussi impersonnellement Des obstacles, des considérations qui empêchent de faire quelque chose. À quoi tient-il que nous ne partions? À qui tient-il que cela ne se fasse? Il ne tient pas à moi. Je ne sais à quoi il tient que je ne l' abandonne tout à fait. Il tint à peu de chose, il ne tint à rien que je ne lui fisse un affront. S' il ne tient qu' à donner telle somme, je la donnerai. Il ne tient plus qu' à votre rapporteur que vous ne soyez jugé. S' il n' exige qu' une visite de ma part, qu' à cela ne tienne. Quelquefois, en disant qu' Il ne tient pas à une personne que telle chose ne se fasse, on veut faire entendre, non-seulement qu' elle n' y apportera point d' obstacle, mais même qu' elle y contribuera de tout son pouvoir. Il ne tient pas à moi qu' un tel n' ait satisfaction. Il ne tiendra pas à moi qu' il ne réussisse dans son projet.

TENIR

TENIR signifie encore, Être contigu. Ma maison tient à la sienne. Mes terres tiennent aux siennes.

Tenir pour quelqu' un, Être dans les intérêts, dans le parti de quelqu' un; être de l' opinion, du sentiment de quelqu' un. Il tient pour le bon parti. Il a tenu pour le roi dans ces temps difficiles. Quelques philosophes tiennent pour Platon, et d' autres pour Aristote. En matière d' opinions, il ne faut tenir pour personne, il faut tenir pour la vérité. Il tient pour la nouvelle philosophie.

TENIR

TENIR signifie aussi, Résister, tant au propre qu' au figuré. Ce bâtiment ne saurait tenir à la mer, tenir contre les vagues. Cette place ne peut pas tenir encore huit jours. On ne peut pas tenir contre des forces si supérieures. Il joue trop bien, il n' y a pas moyen de tenir contre lui. Tenir dans une place contre une armée ennemie. Il a tenu trois mois de tranchée ouverte. On ne peut pas tenir contre ses prières, contre ses raisons. On ne saurait tenir contre les charmes de cette femme. Cet homme ne tient pas contre l' intérêt, contre l' argent, contre les louanges.

La compagnie est trop mauvaise, on n' y peut pas tenir, c' est à n' y pas tenir, On ne peut pas résister à l' ennui qu' elle donne, ou à la honte qu' on éprouve de s' y trouver.

Cet homme ne tient point contre la raillerie, contre la plaisanterie, Dès qu' on le raille, qu' on le plaisante, il s' embarrasse, il se décontenance.

Tenir bon, tenir ferme, Résister, se défendre. Il a tenu bon quinze jours dans ce poste si difficile à défendre. Ce bataillon tint ferme jusqu' à ce qu' on amenât du canon. Il faut qu' un juge tienne ferme contre les sollicitations.

Tenir bon, tenir ferme, signifient aussi, Ne se point relâcher, ne se point laisser aller aux persuasions d' autrui. Il ne vous offre pas assez de votre maison; tenez bon, il vous en donnera un prix raisonnable.

TENIR

TENIR se dit également D' un traité, d' une convention, d' un marché, et signifie, Subsister sans aucun changement, sans aucune altération. Il faut que le traité tienne. Notre marché tient.

TENIR

TENIR signifie aussi, Demeurer en un certain état. Sa frisure ne tient pas. En termes de Musique, Cet instrument ne tient pas d' accord, et activement, ne tient pas l' accord.

Cette couleur ne tient pas, Elle n' est pas solide, elle se déteint aisément.

Le temps ne tiendra pas, Le temps ne restera pas beau comme il est.

En termes de Chasse, Les perdrix ne tiennent pas, Elles n' attendent pas, elles partent de suite.

En termes de Guerre, Les ennemis ne tiendront pas, Ils n' attendront pas qu' on aille à eux, et ils se retireront.

TENIR

TENIR signifie aussi, Être compris dans un certain espace, dans une certaine mesure. Tous vos meubles ne peuvent pas tenir dans cette chambre. Tout le monde ne peut pas tenir ici. Dans cette acception, il est souvent employé comme impersonnel. Il tient tant de veltes dans un muid. Il tiendrait tant de milliers de gerbes dans cette grange.

Prov. et pop., Je n' en ai non plus qu' il en pourrait tenir dans l' oeil, dans mon oeil, se dit D' une chose dont on veut assurer qu' on n' a point du tout.

TENIR

TENIR en parlant De certaines compagnies, de certains corps délibérants, signifie, Tenir ses séances, être assemblé. La cour royale commence à tenir à la Saint-Martin. L' assemblée du clergé tenait de cinq ans en cinq ans. Tant que l' assemblée tiendra.

Il se dit également Des foires, des marchés, etc., et signifie, Durer, avoir lieu. La foire de Saint-Germain tenait depuis le 3 de février jusque vers la semaine sainte. Le marché tient tous les mercredis et les samedis.

Outre les emplois avec le pronom personnel qui sont indiqués plus haut. ce verbe en a quelques autres que nous allons rapporter.

SE TENIR

SE TENIR signifie, Se prendre, s' attacher à quelque chose pour s' empêcher de tomber. Il se tint à une branche. Il se tint aux crins du cheval.

Se tenir bien à cheval, Y être ferme et de bonne grâce; et, dans le sens opposé, S' y tenir mal.

Fig., Se tenir, s' en tenir à quelque chose, S' y arrêter, s' y fixer de telle sorte, qu' on ne veuille rien de plus. Je me tiens, je m' en tiens à votre décision. Je m' en tiens là, je n' en veux pas savoir davantage. Il s' en tient à sa donation, à son legs. On dit, à certains Jeux de cartes, Je m' y tiens, Je suis content des cartes que j' ai, je n' en demande pas d' autres.

S' en tenir à son mot, S' arrêter, se fixer à ce qu' on a annoncé d' abord; cela se dit ordinairement D' un marchand lorsqu' il demeure ferme à ne vouloir rien rabattre du prix de sa marchandise. Dès que ce marchand vous a dit le prix, il s' en tient à son mot. On dit aussi, entre gens qui vendent et achètent, et entre personnes qui traitent ensemble, Se tenir à peu de chose, se tenir à peu, S' arrêter, se fixer tellement aux propositions, aux offres qu' on a faites d' abord, que, quoiqu' il s' agisse de peu de chose de plus ou de moins, on ne veuille de part ou d' autre, ni se relâcher, ni passer outre. Vous vous tenez à trop peu de chose. Il ne faut pas se tenir à si peu de chose. Ils se tiennent tous deux à peu de chose. Vous vous tenez à vingt francs sur un marché de mille écus. Il se tient à une vétille dans une affaire qui peut faire sa fortune. On dit dans le même sens, Se tenir à rien, Se tenir à très-peu de chose.

SE TENIR

SE TENIR signifie aussi, Être, demeurer dans un certain lieu. Tenez-vous là, et n' en bougez. Tenez-vous auprès de moi. Se tenir deux heures à une porte. Il se tient au vent et au soleil. Il se tient toutes les après-dînées chez lui. Il se tient tous les matins dans sa chambre.

Un tel se tient six mois à la campagne, et six mois à la ville. Il passe six mois à la campagne, et six mois à la ville.

Prov. et comme par dépit, S' il est bien, qu' il s' y tienne, se dit D' un homme dont on entend vanter le bonheur.

Prov., Quand on est bien, il faut s' y tenir, Il ne faut pas changer légèrement, pour peu qu' on se trouve bien dans son état. On dit de même, Êtes-vous bien? tenez-vous-y.

Prov., Quand on est bien, on ne s' y peut tenir, Le seul désir du changement fait qu' on s' ennuie de tout.

SE TENIR

SE TENIR signifie encore, Être, demeurer dans une certaine situation, dans un certain état. Se tenir à ne rien faire. Se tenir toujours propre. Se tenir caché. Se tenir col. Se tenir tranquille. Se tenir clos et couvert. Se tenir à genoux. Se tenir debout. Se tenir droit, courbé. Faire de l' exercice pour se tenir en haleine.

Fig. et fam., Se tenir les bras croisés, Rester oisif lorsqu' il faudrait travailler; demeurer dans l' inaction lorsqu' on devrait agir.

Par forme de menace et fam., Vous avez offensé un homme qui ne pardonne jamais; vous n' avez qu' à vous bien tenir. On dit aussi, par forme d' avertissement, Tenez-vous bien, Prenez garde à vous, tenez-vous sur vos gardes, prenez les moyens nécessaires pour vous défendre.

Se tenir bien, se tenir mal, Avoir un bon, un mauvais maintien.

Fam., Il ne sait comment se tenir, Il ne sait quelle attitude prendre, quel maintien avoir.

SE TENIR

SE TENIR se dit aussi en parlant D' assemblées publiques ou particulières, de foires, de marchés, et signifie, Avoir lieu. Il se tint une assemblée de notables. Il se tint un conseil entre eux. Cette assemblée se tient trois fois la semaine. Cette foire, ce marché se tient ordinairement en tel endroit.

TENU, UE. participe

TENU, UE. participe Un jardin bien tenu, Bien cultivé. Une maison bien tenue, Bien arrangée.

Prov., Tant tenu, tant payé, se dit en parlant Du service d' une personne, ou de l' usage d' une chose, lorsque l' un ou l' autre a été payé en raison de sa durée.

TENU

TENU signifie aussi, Qui est obligé à faire quelque chose. Je ne suis pas tenu à cela, de cela. Il est tenu de m' indemniser. Un héritier est tenu des faits et promesses de celui dont il hérite. Les locataires sont ordinairement tenus des réparations locatives.

Prov., À l' impossible nul n' est tenu.

TENON. s. m.

TENON. s. m. T. d' Arts. L' extrémité d' une pièce de bois ou de métal diminuée d' une partie de son épaisseur, qu' on fait entrer dans une mortaise, c' est-à-dire, dans un trou de même forme et de même grandeur fait à une autre pièce. Assemblage à tenons et à mortaises. Tenon à queue d' aronde.

TENON

TENON en termes d' Arquebusier, Petite cheville de fer qui sert à assujettir le canon d' une arme sur son bois.

Il signifie aussi, La partie postérieure de la grande capucine d' un fusil de munition, qui est percée de manière à laisser passer la baguette. Engager le petit bout de la baguette dans le tenon.

TÉNOR. s. m.

TÉNOR. s. m. T. de Musique emprunté de l' italien. Il désigne ce que nous appelons en français Une voix de taille, ou simplement. Une taille, c' est-à-dire, Une voix moyenne entre la haute-contre et la basse-taille. Taille n' est presque plus usité.

Il se dit aussi d' Un chanteur qui a ce genre de voix. C' est un ténor. Il y a un bon ténor à ce théâtre.

TENSION. s. f.

TENSION. s. f. État de ce qui est tendu. Tension des muscles. Cette fluxion lui causait une grande tension à la peau. Une corde rend un son plus aigu ou plus grave selon qu' elle a plus ou moins de tension.

Fig., Tension d' esprit, Grande application. Il s' est épuisé par une trop grande tension d' esprit. Il travaillait avec une si grande tension d' esprit, qu' il en tomba malade.

TENSON. s. m.

TENSON. s. m. T. d' ancienne Poésie. Dispute sur une question de galanterie entre deux ou plusieurs poëtes. Les poésies des troubadours offrent quelques exemples de tensons à trois interlocuteurs.

TENTACULE. s. m.

TENTACULE. s. m. T. d' Hist. nat. Sorte de filaments dont plusieurs animaux sont pourvus, et qu' ils tendent en avant, soit pour tâter le terrain ou les objets environnants, soit pour saisir leur proie. La plupart des zoophytes ont des tentacules.

TENTANT, ANTE. adj.

TENTANT, ANTE. adj. Qui tente, qui cause une envie, un désir. L' occasion était bien tentante. Cela est bien tentant.

TENTATEUR, TRICE. s.

TENTATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui tente. C' est un tentateur.

Absol., dans le langage de la dévotion, Le tentateur, Le démon. On dit aussi adjectivement, L' esprit tentateur.

TENTATION. s. f.

TENTATION. s. f. Mouvement intérieur par lequel on est porté, sollicité à des choses qui sont d' elles-mêmes indifférentes, et quelquefois même à des choses qui ont quelque sorte d' inconvénient. Il avait une grande tentation de bâtir. Il résista à la tentation de répondre, d' écrire, de voyager. Il a bien de la peine à se défendre de la tentation de manger du fruit.

Il se dit, en matière de Religion, Du mouvement intérieur qui excite l' homme au mal, et qui vient ou de quelque objet extérieur, ou de la suggestion du diable, ou de la concupiscence. Grande, forte tentation. Résister à la tentation. Succomber, céder à la tentation. C' est une tentation du malin esprit. Les tentations du diable. La tentation de la chair. Les âmes les plus saintes et les plus pures ne sont pas exemptes de tentations. Il faut chasser cette pensée de votre esprit comme une tentation. Induire en tentation. Les tentations des anachorètes, de saint Antoine dans le désert.

TENTATIVE. s. f.

TENTATIVE. s. f. Action par laquelle on tente, on essaye de faire réussir quelque chose. Faire une tentative auprès de quelqu' un. Il fit plusieurs tentatives inutiles. Une tentative de vol, d' assassinat.

TENTATIVE

TENTATIVE se dit aussi Du premier acte que fait, de la première thèse que soutient celui qui veut être reçu licencié en théologie. Il a soutenu sa tentative.

TENTE. s. f.

TENTE. s. f. Espèce de pavillon fait ordinairement de toile, de coutil, etc., dont on se sert à la guerre, à la campagne, pour se mettre à couvert. Les mâts, les arbres, les cordages, les piquets, les murailles d' une tente. Camper sous des tentes. Il était dans sa tente. L' armée était sous les tentes. La caravane ne faisait que de dresser ses tentes quand les Arabes arrivèrent. Les marchands avaient tendu leurs tentes à la foire.

TENTE

TENTE se dit, en Chirurgie, d' Un petit rouleau de charpie qu' on met dans les plaies, pour empêcher qu' elles ne se referment trop tôt, pour dilater une ouverture ou un canal. Une tente de charpie, de racine de gentiane, d' éponge préparée. Il a encore une tente dans sa plaie.

TENTER. v. a.

TENTER. v. a. Essayer, éprouver, mettre quelque moyen en usage pour faire réussir quelque chose. La chose est trop difficile, je ne veux pas seulement la tenter. Que vous coûtera-t-il de le tenter? J' ai tenté toutes sortes de moyens. Tenter de nouvelles routes. Tenter une entreprise. On a tenté l' expérience. Tenter l' impossible.

Tenter fortune, Hasarder quelque chose dans l' espérance du succès.

TENTER

TENTER en termes de l' Écriture sainte, signifie quelquefois, Éprouver la fidélité. Dieu tenta Abraham.

Dans le même langage, Tenter Dieu, Lui demander des miracles, des effets de sa toute-puissance, sans nécessité. Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu.

TENTER

TENTER signifie aussi, Donner envie, inspirer le désir, l' envie de faire quelque chose. Comment de si beaux fruits ne vous tentent-ils pas? Ce beau temps ne vous tente-t-il pas de vous promener?

Fam., Être bien tenté de faire quelque chose, En avoir une extrême envie. Je suis bien tenté d' aller prendre l' air à la campagne. Je fus bien tenté de lui répondre d' une manière qui ne lui aurait pas plu.

TENTER

TENTER signifie encore, Solliciter au péché, au mal. Le diable tente les hommes pour les porter à offenser Dieu. Le serpent tenta Ève. Le diable tenta Notre-Seigneur au désert. Dieu permet que les saints soient tentés. L' occasion le tente. On l' a tenté avec de l' argent.

TENTÉ, ÉE. participe

TENTÉ, ÉE. participe

TENTURE. s. f.

TENTURE. s. f. Certain nombre de pièces de tapisserie ordinairement de même dessin, de même facture, se servant l' une à l' autre de pendants, ou représentant des sujets qui font suite l' un à l' autre. Une fort belle tenture de tapisserie. Une riche tenture. Une tenture de verdure. Une tenture d' Aubusson, de Beauvais, des Gobelins.

Il se dit aussi Des étoffes, du cuir, du papier peint, etc., qui servent à tapisser une chambre. Une tenture de velours. Une tenture de damas. Une tenture de cuir doré. Une tenture de deuil. Une tenture de papiers peints. Papier-tenture.

TÉNU, UE. adj.

TÉNU, UE. adj. T. didactique. Qui est fort délié, qui est peu compacte. Substance ténue. Les parties ténues.

TENUE. s. f.

TENUE. s. f. Il se dit Du temps pendant lequel certaines assemblées se tiennent. Pendant la tenue des états. Durant la tenue du concile. À la dernière tenue des assises.

Il signifie aussi, Assiette ferme d' un homme à cheval. C' est un homme qui n' a point de tenue à cheval. La tenue d' un homme de cheval ne consiste pas à ne point tomber, elle consiste à maintenir toutes les parties de son corps dans l' attitude où elles doivent être pour bien opérer.

Cette selle n' a point de tenue, Il n' est pas aisé de se tenir ferme sur cette selle.

En termes de Marine, Ce fond est de bonne tenue, de mauvaise tenue, Il est bon ou mauvais pour l' ancrage, l' ancre y tient ou n' y tient point.

Fig., Le temps n' a point de tenue, Il est fort variable.

Manquer de tenue, n' avoir point de tenue, Avoir une mauvaise manière de se tenir, manquer de maintien dans le monde, dans la société. Ce jeune homme manque de tenue. Cette demoiselle manque de grâce, elle n' a point de tenue.

Fig., N' avoir pas de tenue, Être léger, changer souvent d' avis. Il n' a pas de tenue. Ne vous fiez point à ces esprits-là, ils n' ont point de tenue.

En termes militaires, La tenue d' une troupe, d' un régiment, d' un soldat, Sa manière d' être vêtu, entretenu. Ce régiment a une belle tenue. Tenue d hiver. Tenue d' été. On dit aussi, Être en grande tenue, Être en habit de parade; et, par opposition, Être en petite tenue, N' avoir que la tenue exigée pour le service ordinaire. On dit quelquefois simplement, Être en tenue.

Par extension, Avoir une bonne tenue, Être propre et soigné sans recherche dans ses habits. Ce jeune homme a une bonne tenue.

En matière de Fiefs, Tenue noble, Fief qui relève d' un autre fief.

TENUE

TENUE en termes de Trictrac, signifie, L' action du joueur qui, ayant gagné un ou plusieurs trous, pourrait s' en aller, et ne s' en va pas. J' ai fait une mauvaise tenue. Cette tenue m' a valu trois trous de plus.

Tenue de livres, tenue d' un registre, L' action de tenir les livres, de tenir un registre. Il entend bien la tenue des livres. Tenue des livres en partie double, en partie simple. C' est lui qui est chargé de la tenue de ce registre.

TENUE

TENUE en termes de Musique, La continuation d' une même note pendant quelques mesures.

TOUT D' UNE TENUE. loc. adv.

TOUT D' UNE TENUE. loc. adv. Tout d' un tenant. Il possède tant d' arpents de terre tout d' une tenue.

TÉNUITÉ. s. f.

TÉNUITÉ. s. f. T. didactique. Qualité d' une chose ténue. La ténuité de cette substance. La ténuité des parties.

TENURE. s. f.

TENURE. s. f. T. de Matière féodale. Mouvance, dépendance et étendue d' un fief. Cette terre était dans la tenure, de la tenure de tel marquisat, de tel duché.

TÉORBE. s. m.

TÉORBE. s. m. Espèce de luth à long manche dont les cordes sont simples, et dont on se sert soit pour jouer des pièces, soit pour accompagner la voix. Jouer du téorbe. Le téorbe n' est plus en usage que dans l' Orient. Quelques-uns écrivent Théorbe, et d' autres Tuorbe.

TERCER ou TERSER. v. a.

TERCER ou TERSER. v. a. T. de Vigneron. Donner un troisième labour, une troisième façon à la vigne. Tercer une vigne.

TERCÉ, ÉE. participe

TERCÉ, ÉE. participe

TERCET. s. m.

TERCET. s. m. Couplet ou stance de trois vers. Le sonnet est composé de deux quatrains et de deux tercets.

TÉRÉBENTHINE. s. f.

TÉRÉBENTHINE. s. f. Résine qui coule du térébinthe et d' autres arbres résineux. Térébenthine pure. Térébenthine falsifiée. Térébenthine commune. Térébenthine de Venise, de Chio, de Bordeaux. Odeur de térébenthine. Huile, essence de térébenthine.

TÉRÉBINTHE. s. m.

TÉRÉBINTHE. s. m. T. de Botan. Arbre résineux et toujours vert, dont le fruit vient par grappes, et est à peu près de la grosseur de la graine de genièvre. Le térébinthe commun croît en Languedoc. On fait au tronc et aux grosses branches du térébinthe des incisions d' où coule une résine. Le lentisque et le pistachier sont des espèces de térébinthes.

TÉRÉBRATION. s. f.

TÉRÉBRATION. s. f. Action de percer un arbre pour en tirer la gomme, la résine, etc.

TERGIVERSATION. s. f.

TERGIVERSATION. s. f. Action de tergiverser. User de tergiversation.

TERGIVERSER. v. n.

TERGIVERSER. v. n. Prendre des détours, prendre des faux-fuyants pour éloigner ou pour éluder la conclusion d' une affaire, la décision d' une question, pour ne pas faire une réponse positive, etc. C' est un chicaneur qui ne fait que tergiverser. Il a beau tergiverser, il n' échappera pas.

TERME. s. m.

TERME. s. m. Fin, borne des actions et des choses qui ont quelque étendue de lieu ou de temps. Le terme d' une course. Le terme de la course était à cinq cents pas du lieu d' où ils partirent. Tout mouvement a deux termes. Le terme de la vie. Chaque chose a son terme. Il est un terme à tout. Il a mis un terme à son ambition, à ses extravagances. Ce fut là le terme de son bonheur. Il y a un terme où il faut s' arrêter. Quand cesseront nos malheurs? je n' en vois pas, je n' en aperçois pas le terme. Il n' est pas encore au terme de ses adversités, de ses disgrâces. Il faut mettre un terme à ces débats. Cette affaire est à son terme. La maladie touche à son terme.

Il est à son dernier terme, se dit D' un homme qui est à l' article de la mort.

Terme de comparaison, de relation, Chacun des deux objets que l' on compare l' un avec l' autre, qui ont de la relation, du rapport entre eux. Choisissez mieux vos termes de comparaison. Ce terme de comparaison n' est point exact. Toute relation a deux termes. Père et Fils sont deux termes de relation.

En Mathém., Terme d' un rapport, d' une proportion, d' une progression, Chacune des quantités qui composent le rapport, la proportion, la progression; et, Terme d' une expression algébrique, Chacune des quantités qui composent cette expression, et qui sont séparées par les signes plus (+) ou moins (-).

En Logique, Les termes d' un syllogisme, Les trois termes dont les idées combinées deux à deux forment les trois propositions.

Moyen terme. Voyez MOYEN.

TERME

TERME signifie aussi, Un temps préfix de payement. Les loyers des maisons se payent à Paris aux quatre termes accoutumes. Le terme de la Saint-Jean, de la Saint-Remy, etc. Payer dès que le terme est échu. Il m a fait une promesse de mille écus payables en six termes. Vous me demandez un terme bien long.

Terme de rigueur, Terme passé lequel il n' y a plus de délai à espérer.

TERME

TERME signifie, par extension, La somme due au bout du terme. Il doit deux termes à son propriétaire. Il ne doit que le terme qui court. Il a payé un terme. Il a payé son terme.

Prov., Qui a terme ne doit rien, On ne peut être contraint de payer avant le terme échu. Le terme vaut l' argent, Quand on a beaucoup de temps devant soi pour payer, on a bien des moyens de satisfaire à ses engagements.

TERME

TERME se dit également Du temps au bout duquel une femme doit accoucher, dans le cours ordinaire de la nature; et, en ce sens, il se met ordinairement sans article ou avec l' adjectif possessif. Elle n' est pas à terme. Elle est accouchée avant terme. Cet enfant est venu à terme. Cette femme n' est pas encore à son terme. Son terme viendra bientôt. Elle approche de son terme.

Il se dit, dans un sens analogue, Des femelles de quelques animaux, des vaches, des juments, etc. Sa jument a mis bas avant terme. Une vache qui n' est pas encore à terme.

TERME

TERME se dit encore d' Une borne que surmonte un simulacre de tête humaine; d' Un buste terminé en gaîne. Il y a des termes de marbre au coin des allées de ce jardin. Les Romains tenaient qu' il y avait une divinité particulière qui présidait aux bornes, aux limites des terres, et ils l' appelaient le dieu Terme.

Il est planté là comme un terme, se dit D' un homme qui reste longtemps quelque part, debout et immobile.

TERME

TERME signifie en outre, Mot, diction. Terme propre. Terme figuré. Terme barbare, significatif, nouveau, usité, dur, expressif, clair et intelligible. Terme hors d' usage, inusité. Vieux terme. Termes nobles, pompeux, bas, forts, obscurs, vagues. Terme honnête, malhonnête. Termes emphatiques. Terme équivoque, ambigu. Ambiguïté dans les termes. Il parle en bons termes, en beaux termes, en termes choisis. Vous vous servez d' un terme impropre. Ce terme est mauvais. Vous usez trop souvent de ce terme. Expliquez cela en meilleurs termes. Il n' y a point de termes pour exprimer la grandeur de Dieu. Le contrat porte cela en termes exprès. Il faut s' en tenir aux termes du contrat. Aux termes, selon les termes, d' après les termes du contrat, vous êtes obligé à telle chose. Ce sont les termes formels de l' accord. Il ne dit que les mêmes choses en d' autres termes. Connaître la propriété des termes. Entendre la force des termes. En termes précis. Je lui ai dit cela en propres termes, Dans les mêmes termes que je viens de rapporter.

S' exprimer en termes propres, Employer des termes convenables à la chose dont on parle. Mesurer, peser, composer ses termes, Parler avec circonspection. Parler de quelqu' un en bons termes, en mauvais termes, En dire du bien ou du mal.

Fam., Ne pas ménager ses termes, Dire avec dureté des choses désagréables. Ménagez plus vos termes.

TERME

TERME se dit aussi Des façons de parler qui sont particulières à quelque art, à quelque science. Il ne sait pas les termes de l' art. Termes techniques. Terme didactique. Cela s' appelle ainsi en termes d' architecture, de fortification. Termes de logique, de mathématique, de grammaire. Termes de palais. Termes de procédure, de jurisprudence, de finance, de commerce. Il n' entend pas les termes de la guerre, les termes de la marine. Dictionnaire des termes de botanique. En termes de l' Écriture.

TERMES

TERMES au pluriel, se dit de L' état où est une affaire, de la position où est une personne à l' égard d' une autre, par rapport à une affaire. En quels termes est cette affaire? Elle est en bons termes, en mauvais termes. L' affaire d' un tel est en termes d' accommodement. Les parties sont en termes de conclure à l' amiable. Ce mariage est en termes de se conclure, de se renouer. En quels termes êtes-vous avec lui depuis votre querelle?

TERMÈS. s. m.

TERMÈS. s. m. T. d' Hist. nat. Espèce d' insectes vulgairement appelés Fourmis blanches, qui naissent dans les pays très-chauds, et qui sont fort destructeurs. On les nomme aussi Termites.

TERMINAISON. s. f.

TERMINAISON. s. f. État d' une chose qui se termine, qui cesse, qui finit. La terminaison d' une maladie, d' une affaire, etc.

Il se dit en termes de Grammaire, et signifie, Désinence d' un mot. Terminaison rude, douce, agréable. Il y a fort peu de rimes de cette terminaison. Terminaison masculine. Terminaison féminine. Terminaison française. Terminaison en ur, en or, en ir, etc.

TERMINAL, ALE. adj.

TERMINAL, ALE. adj. T. de Botan. et de Zoologie. Il se dit De ce qui termine une partie, de ce qui en occupe ou en forme l' extrémité supérieure. Les fleurs du giroflier sont disposées en corymbe terminal. Épis terminaux.

TERMINER. v. a.

TERMINER. v. a. Borner, limiter, être à la fin, marquer la fin. Ce bois termine agréablement la vue. Ces montagnes terminent heureusement l' horizon. La description qui termine le premier chant de son poëme. Fig., La mort termina les conquêtes d' Alexandre.

Il signifie aussi, Achever, finir. Il a terminé glorieusement ses jours. Il a terminé heureusement sa vie, sa course, sa carrière, etc. Terminer une campagne par une victoire. Terminer un procès par un accommodement. Terminer un différend à l' amiable. Cette discussion ne sera jamais terminée. Terminer un ouvrage. Terminer une lecture.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se passer, s' achever. Cette campagne ne se termina point sans combat. Cette entrevue ne se termina point sans querelle. Tout cela s' est heureusement terminé.

Il se dit aussi De la désinence d' un mot, de la manière dont un mot s' écrit et se prononce à la dernière syllabe. Les verbes dont l' infinitif se termine en er, en ir, etc. Les noms qui se terminent en eur, en ence, etc.

TERMINÉ, ÉE. participe

TERMINÉ, ÉE. participe C' est une affaire terminée.

Traits, contours terminés, Traits continus, qui sont bien arrêtés, qui n' ont rien de vague, d' indécis.

TERMITE. s. m.

TERMITE. s. m. Voyez TERMÈS.

TERNAIRE. adj. des deux genres

TERNAIRE. adj. des deux genres Il n' est guère usité que dans cette locution, Nombre ternaire, Nombre de trois.

TERNE. adj. des deux genres

TERNE. adj. des deux genres Qui n' a point l' éclat qu' il doit avoir, ou qui en a peu en comparaison d' une autre chose. Votre argenterie est terne. Ces pierreries sont ternes. Le cristal est terne auprès du diamant. L' haleine rend terne la glace d' un miroir.

En termes de Peinture, Un coloris terne, Un coloris sans éclat. On dit figurément, dans un sens analogue, Un style terne.

TERNE. s. m.

TERNE. s. m. T. de Loterie. Réunion de trois nombres pris a la loterie, et liés ensemble de manière qu' ils ne doivent produire un gain, qu' à condition qu' ils sortiront tous trois au même tirage. J' ai pris, j' ai gagné un terne. Mettre à la loterie par terne. Jouer le terne.

Terne sec, Trois numéros qu' on prend sans jouer l' extrait ni l' ambe.

Fig. et fam., C' est un terne à la loterie, se dit D' un avantage, d' un bien que le hasard seul procure.

TERNE

TERNE se dit aussi, au Loto, de Trois numéros gagnant ensemble sur la même ligne horizontale, ou de la même couleur.

TERNÉ, ÉE. adj.

TERNÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties qui sont au nombre de trois sur un support commun. Les feuilles du trèfle sont ternées.

TERNES. s. m.

TERNES. s. m. T. du Jeu de dés. Il se dit Lorsque le coup de dés amène deux trois. Amener ternes. S' il amène ternes, il a perdu. On dit aussi, Un terne.

TERNIR. v. a.

TERNIR. v. a. Rendre terne, obscur; ôter ou diminuer l' éclat de quelque chose. L' haleine ternit la glace d' un miroir. Ternir les couleurs. La vapeur des boues ternit les meubles, ternit l' argent. Cela ternit le teint.

Il se dit figurément, en parlant Des choses morales. Ternir sa réputation. Ternir sa gloire. C' est un vice qui ternit toutes ses vertus. Cela ternit sa mémoire.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Son teint se ternit. Ces couleurs se ternissent aisément. Sa réputation, sa gloire commence à se ternir.

TERNI, IE. participe

TERNI, IE. participe

TERNISSURE. s. f.

TERNISSURE. s. f. État de ce qui est terni. La ternissure d' une glace, d' un miroir.

TERRAGE. s. m.

TERRAGE. s. m. T. de nos anciennes Coutumes. Droit qu' avaient plusieurs seigneurs de prendre en nature une certaine partie des fruits provenus sur les terres qui étaient dans leur censive.

TERRAGE. s. m.

TERRAGE. s. m. T. de Raffineur. Action de terrer le sucre.

TERRAIN. s. m.

TERRAIN. s. m. Espace de terre, considéré, soit par rapport à quelque ouvrage qu' on y fait ou qu' on y pourrait faire, soit par rapport à quelque action qui s' y passe. Les lignes des assiégeants occupaient un grand terrain. Les assiégeants gagnaient le terrain peu à peu. Il n' a pas gagné, il n' a pas perdu un pouce de terrain. Les assiégés disputèrent longtemps le terrain. Reconnaître le terrain. Son jardin occupe un grand terrain. Il n y a pas assez de terrain pour faire tout ce qu' il veut faire. Il a un beau terrain pour bâtir.

Ménager le terrain, Employer utilement le peu d' espace de terre qu' on a. Il a bâti une maison, et a bien ménagé le peu de terrain qu' il avait.

Fig. et fam., Ménager le terrain, Se servir avec prudence de ce que l' on a de moyens pour réussir dans une affaire.

Fig., Disputer le terrain, Se défendre pied à pied, soutenir avec force son opinion, ses intérêts, ou ceux d' autrui, dans quelque contestation que ce soit. Connaître bien le terrain, Connaître fort bien l' humeur, les inclinations, les intérêts des personnes avec qui l' on a à traiter. On dit, dans des sens analogues, Reconnaître le terrain; tâter, sonder le terrain.

Fig., Gagner du terrain, Avancer peu à peu dans une affaire. On dit, dans le sens contraire, Perdre du terrain.

Fig., Être sur son terrain, Parler de choses que l' on connaît bien, agir dans une affaire du genre de celles dont on a l' habitude. Lorsqu' il parle de géométrie, il est sur son terrain. Un homme est fort quand il est sur son terrain. On dit, dans un sens différent, Il n' est pas, il n' est plus sur son terrain.

Prov. et fig., Il s' est placé sur un bon, sur un mauvais terrain, Il a embrassé une bonne, une mauvaise cause; il a bien choisi, il a mal choisi ses moyens d' attaque ou de défense.

TERRAIN

TERRAIN en termes de Manége, se dit de La piste qu' on suit dans le manége en travaillant son cheval. Ce cheval embrasse bien le terrain.

Ce cheval tâte le terrain, Il ne marche pas franchement, il n' a pas les pieds sûrs.

TERRAIN

TERRAIN se dit aussi de La terre, par rapport à certaines qualités. Le terrain est mauvais. Le terrain est bon. Le terrain est mou, est dur. Ce terrain est inégal. Cet arbre veut un terrain humide, un terrain sec, un terrain léger, etc. Bâtir sur un mauvais terrain. Prenez garde, le terrain est glissant.

Défoncer un terrain, Le fouiller à la profondeur de deux ou trois pieds, en ôter les pierres ou les gravois, et mettre à la place du fumier ou de la terre nouvelle.

TERRAIN

TERRAIN se dit, en Géologie, Des différentes couches de terre par rapport à leur ancienneté et à leur position. Terrain primitif. Terrain secondaire.

TERRAL. s. m.

TERRAL. s. m. T. de Marine. Vent de terre. On ne peut sortir de cette baie qu' avec un bon terral. Il est très-peu usité.

TERRAQUÉ, ÉE. adj.

TERRAQUÉ, ÉE. adj. Composé de terre et d' eau. Il n' est guère usité que dans cette locution, Le globe terraqué, Le globe que nous habitons.

TERRASSE. s. f.

TERRASSE. s. f. Levée de terre faite de main d' homme, ordinairement soutenue par de la maçonnerie, et procurant ou la commodité de la promenade ou le plaisir de la vue, dans un jardin, dans un parc, au devant d' un grand édifice, etc. Une terrasse de cinquante mètres de large sur trois cents mètres de long. Une terrasse qui a une belle vue. Une terrasse revêtue de maçonnerie. La terrasse des Tuileries La terrasse de Saint-Germain.

Ce jardin est en terrasse. Il est élevé en forme de terrasse, et, Ce jardin est tout en terrasses, Il est composé de plusieurs terrasses plus élevées les unes que les autres.

Travaux de terrasse, Tous les ouvrages qu' ou fait en remuant, en fouillant, en exhaussant des terres.

TERRASSE

TERRASSE se dit aussi d' Un ouvrage de maçonnerie en forme de balcon, de galerie découverte. Les fenêtres de sa chambre ouvrent sur une terrasse.

Il se dit également de La couverture d' un édifice, lorsqu' elle est en plate-forme. Il y a une terrasse au haut de cette maison. Tous les toits de cette ville sont en terrasse. Comble en terrasse.

TERRASSE

TERRASSE en termes de Peinture, se dit Du devant, du premier plan des paysages.

TERRASSEMENT. s. m.

TERRASSEMENT. s. m. Action de transporter des terres en quelque endroit, et d' en former un amas, que l' on consolide par de la maçonnerie ou autrement. Faire des terrassements pour établir un chemin, une chaussée.

TERRASSER. v. a.

TERRASSER. v. a. Mettre un amas de terre derrière une muraille, pour la fortifier, et pour divers autres usages. On a fait terrasser cette muraille. Toutes les murailles de cette ville sont terrassées.

TERRASSER

TERRASSER signifie aussi, Jeter de force par terre. Ils se prirent au collet, mais l' un eut bientôt terrassé l' autre.

Il signifie figurément, Consterner, abattre, faire perdre courage. Sa présence seule est capable de terrasser ses ennemis. Cette nouvelle l' a terrassé.

Terrasser quelqu' un à force de raisons, L' accabler de raisons si fortes, qu' il n' a rien à répondre.

TERRASSÉ, ÉE. participe

TERRASSÉ, ÉE. participe

TERRASSIER. s. m.

TERRASSIER. s. m. Entrepreneur de terrassements; ouvrier qui travaille à remuer, à transporter des terres. Faire marché avec des terrassiers. Faire travailler des terrassiers.

TERRE. s. f.

TERRE. s. f. Le sol sur lequel nous marchons, sur lequel nos maisons sont construites, qui produit et nourrit les végétaux. Les animaux qui se logent dans la terre, qui vivent dans la terre. Les fruits de la terre. Les habitants de la terre. Chemin sous terre. Cette maison a ses cuisines sous terre. Je voudrais être cent pieds sous terre. Joncher la terre de fleurs. Couvrir la terre de morts. La terre était couverte de neige. Il lut a fallu remuer bien de la terre pour faire ce jardin. Le remuement des terres coûte beaucoup. Baiser la terre. Se coucher à terre, à plate terre. Mettre un bâtiment rez pied, rez terre. Jeter un homme à terre, contre terre, par terre. Porter son ennemi par terre. Un ver de terre. La terre est toute crevassée du chaud qu' il fait. La terre s' est ouverte, s' est entr' ouverte sous lui. La terre a fondu sous ses pieds. Tremblement de terre. Il l' a cherché par mer et par terre.

À terre, par terre, se disent abusivement en parlant Des choses qui tombent ou qu' on jette, quoique ce soit dans une chambre, sur le carreau, sur un parquet, sur un tapis. Votre livre est tombé à terre. Il a jeté son chapeau à terre, au lieu de le mettre sur un fauteuil. Il s' est jeté à terre, par terre, et s' est roulé sur le parquet.

Fig. et fam., Battre quelqu' un à terre, Abuser de son avantage contre un homme déjà battu et hors de défense, ou qui ne se défend plus. Ce serait battre un homme à terre que d' insister davantage.

Fig. et fam., Il a peur que terre ne lui manque, se dit D' un homme avare et timide, qui craint à tout moment que le nécessaire ne vienne à lui manquer.

Fig. et fam., Donner du nez en terre, Échouer dans une affaire.

Fig. et fam., Cette parole, ce propos, n' est pas tombé à terre, On l' a relevé, on y a pris garde. On dit dans le même sens, Il ne laissera pas tomber cela à terre.

Fig. et fam., Cette affaire n' a pas touché à terre, Elle a passé tout d' une voix, sans difficulté. Cet homme ne laisse pas toucher du pied à terre, Il ne donne pas le temps de se reconnaître, de respirer.

En termes de Manége, Ce cheval va, travaille terre à terre, Son galop est de deux temps et de deux pistes. On dit substantivement, Le terre à terre, dans un sens analogue. Le terre à terre est une des allures artificielles du cheval. (Voyez plus loin un autre emploi de la même expression.)

Fig., Il ne va que terre à terre, se dit D' un homme qui a les vues peu élevées, d' un auteur dont les idées sont communes, dont le style manque d' originalité.

Fig., Raser la terre, Ramper, ne pas s' élever.

En termes de Fortification, Remuer de la terre, la terre, Fouir et transporter de la terre pour faire des retranchements, etc. On a bien remué de la terre, on a bien remué la terre à tel siége. On dit aussi: Se couvrir de terre. Ouvrage de terre. Bastion de terre. Sac à terre

Dans le langage ordinaire, Il a bien remué de la terre, se dit De quelqu' un qui a fait transporter beaucoup de terre d' un endroit à l' autre, dans un parc, dans un jardin.

Prov. et fig., Faire de la terre le fossé, Tirer de la chose même de quoi subvenir aux dépenses nécessaires pour l' agrandir, ou pour l' entretenir. Il se dit plus souvent D' un dissipateur qui se ruine par des emprunts successifs, dont l' un rembourse l' autre.

TERRE

TERRE se dit aussi par rapport à l' action d' inhumer. Il y a huit jours que le pauvre homme est en terre, qu' on l' a mis, qu' on l' a porté en terre. Bénir la terre d' un cimetière. Ouvrir la terre. On paye tant dans cette paroisse pour l' ouverture de la terre. En ce sens, on dit proverbialement, Six pieds de terre suffisent pour le plus grand homme.

Être enterré, inhumé en terre sainte, Être enterré dans une église, ou dans un cimetière bénit.

TERRE

TERRE se dit aussi Des diverses natures de terre, de sol, par rapport à leur état ou à leurs qualités. Terre grasse, stérile, sèche, fertile, sablonneuse, ingrate. Terre de bon rapport. Terres brûlantes, froides. Terres grises, rouges, blanches, noires. Terres fortes, légères. Terre glaise. Terres labourables. Labourer des terres. Fumer des terres. Terre à blé. Terre à froment. Terre en friche. Terre en jachère. Terre neuve, et qui n' a point encore porté. Terre cultivée. Terre franche. Terre végétale. Terre friable, meuble. Terre inculte. Prier Dieu pour les biens de la terre. Un arpent de terre. Une pièce de terre.

Prov., Bonne terre, mauvais chemins, Dans les terres grasses, les chemins sont mauvais.

Terres rapportées, Terres que l' on a tirées d' un endroit pour les porter dans un autre. Cette terrasse est faite de terres rapportées.

TERRE

TERRE se dit également de La terre considérée comme une matière ou substance particulière. Terre calcaire. Terre argileuse. Terre siliceuse. Terre sigillée. Terre d' ombre.

Terre à potier, ou simplement, Terre, Terre argileuse dont les potiers se servent pour faire leurs ouvrages, et qu' on emploie aussi à quelques autres usages. De la poterie de terre. Un vase de terre. Un plat de terre. Une écuelle de terre. Un pot de terre vernissé. Travailler en terre. Les sculpteurs font leurs modèles de terre. Terre de pipe. Terre à pipe.

Terre cuite, Cette même terre façonnée en statues, en vases, etc., et durcie au feu. Un buste, un médaillon, etc., de terre cuite. On dit dans le même sens, J' ai la terre cuite du buste de Molière.

TERRE

TERRE se dit aussi de Tout le globe de terre et d' eau que nous habitons. Dieu créa le ciel et la terre. Le globe de la terre. La terre tourne autour du soleil. Les deux pôles de la terre. Le diamètre de la terre. Le tour de la terre. Les divers climats de la terre. La lune s' éclipse par son entrée dans l' ombre de la terre.

Communément, On ne voit ni ciel ni terre, se dit Lorsqu' on est dans une grande obscurité.

Fig. et fam., Remuer ciel et terre, Faire tous ses efforts, employer toutes sortes de moyens pour arriver au but qu' on se propose.

Prov., Tant que terre nous pourra porter, Aussi loin que nous pourrons aller. Nous partirons de bon matin, et nous irons tant que terre nous pourra porter. On dit quelquefois dans le même sens, Tant que terre, absolument. Nous irons tant que terre.

Être sur terre, Vivre, exister. Tant que je serai sur terre.

TERRE

TERRE se dit quelquefois, surtout au pluriel, Des diverses parties ou portions du globe de la terre. Terres inhabitées. Les terres boréales ou arctiques. Les terres australes. Terres inconnues.

Il se dit également, tant au singulier qu' au pluriel, de L' étendue d' un pays. Les terres de France. Les terres d' Espagne. Nous sommes en terre étrangère. Être en terre papale, en terre ennemie. Entrer dans les terres des ennemis; piller, ravager leurs terres.

La terre de promission, ou La terre promise, la terre sainte, La Palestine, que Dieu avait promise au peuple d' Israël, et où JÉSUS-CHRIST a pris naissance.

TERRE

TERRE se dit pareillement d' Un domaine, d' un fonds rural. Terre seigneuriale. Terre noble. Terre en franc-alleu. Terre mouvante du roi, qui relevait du roi, de tel prince, de telle seigneurie. Ériger une terre en marquisat, en duché, en pairie. Cette terre avait haute, moyenne et basse justice. Terre bien située. C' est une belle terre, une grosse terre. Terre d' Église. Terre appartenante à l' Église. Quitter la terre pour le cens. Déguerpir une terre. Vendre, acheter, échanger, céder une terre. Saisir une terre. Engager, hypothéquer une terre. Terre en valeur, en non-valeur. Faire valoir une terre. Tenir sa terre par ses mains. Donner, prendre une terre à ferme. Donner une terre à moitié. Le fermier d' une terre. Le revenu d' une terre. Cette terre rapporte tant. Il rend tant par an de cette terre. Aller dans ses terres, dans sa terre, à sa terre. Vivre sur ses terres. Chasser sur les terres d' autrui.

Terre bien plantée, Terre où il y a beaucoup de plantations; et, Terre bien bâtie, Terre où il y a un château bien bâti, une belle maison d' habitation.

N' avoir pas un pouce de terre, N' avoir point de bien en fonds de terre. Être riche en fonds de terre, Posséder beaucoup de terre.

Prov., Qui terre a, guerre a, Qui a du bien est sujet à avoir des procès.

Prov., Tant vaut l' homme, tant vaut sa terre ou la terre, Les terres, les fonds de commerce, etc., rapportent en proportion de la capacité de celui qui les possède, de l' art de les faire valoir; et en général, Chacun réussit dans son état en proportion de sa capacité personnelle.

Prov. et fig., Chasser sur les terres d' autrui, Empiéter sur les droits d' autrui, prétendre à une chose qui appartient à un autre.

TERRE

TERRE se dit encore de La terre qui est sur le bord de la mer. Dans ce sens, on l' emploie surtout en termes de Marine. Côtoyer la terre. Une chaloupe qui rase la terre. Un vaisseau qui range la terre. Ils furent trois mois sans voir terre. Gagner la terre. Brise de terre. Le vent de terre. Le vent est de terre. Terre haute. Terre basse. Chercher la terre. Apercevoir une terre à l' horizon. Lorsque les matelots en vigie découvrent la terre, ils crient à haute voix: Terre! terre! Descendre à terre.

Prendre terre, Aborder, descendre à terre, mettre à terre.

Perdre terre, se dit D' un bâtiment qui s' éloigne assez de terre, pour qu' il la perde de vue.

Perdre terre, se dit aussi Lorsque, étant dans l' eau, on trouve des endroits où l' on ne peut pas, étant debout, toucher le fond avec les pieds.

Fig., Faire perdre terre à quelqu' un dans une discussion, Le réduire à ne savoir que répondre.

Aller terre à terre, se dit Des petits bâtiments qui ne s' éloignent pas des côtes. Raser la terre, se dit D' un bâtiment quelconque, lorsqu' il va près des côtes.

Cette ville est bien avant dans les terres, Elle est bien éloignée de la mer.

Terre ferme, Le continent, et tout ce qui tient au continent, sans être environné d' eau; à la différence des îles. Après avoir passé les îles de l' Archipel, nous descendîmes, nous abordâmes en terre ferme. Les marins disent plus ordinairement, La grande terre.

Terre ferme, se dit particulièrement de La partie des États de Venise qui était située sur le continent de l' Italie, par opposition à Venise et aux îles. Les nobles de terre ferme.

Armée de terre, forces de terre, Les troupes qui combattent sur terre; par opposition à Armée de mer, forces de mer.

TERRE

TERRE se dit figurément Des habitants de la terre. Alexandre fit trembler toute la terre, voulait soumettre toute la terre. Toute la terre se tut devant lui. Ce monarque est respecté de toute la terre, craint de toute la terre.

Il signifie aussi, Un grand nombre de personnes, par rapport au lieu et aux circonstances où l' on se trouve. Vous dites cela comme une nouvelle; toute la terre le sait, toute la terre en parle. Vous deviendrez l' horreur de toute la terre, si vous ne changez de conduite. Cela est reçu par toute la terre, et familièrement, par toute terre.

TERRE

TERRE s' emploie figurément en termes de Morale chrétienne, et se dit Des biens et des plaisirs de la vie présente. Vous tenez trop à la terre. Vous ne songez qu' à la terre. Les vrais chrétiens méprisent la terre, les biens de la terre.

TERREAU. s. m.

TERREAU. s. m. Terre mêlée de fumier pourri, dont les jardiniers font des couches dans les jardins potagers. Il faut mettre du terreau au pied de ces arbres. Couche de terreau pour des melons, pour des fleurs.

Il se dit aussi d' Une terre naturelle répandue partout à des profondeurs inégales, selon les différents terrains, et qu' on appelle autrement Terre franche, terre végétale.

TERREIN. s. m.

TERREIN. s. m. Voyez TERRAIN.

TERRE-NEUVIER. s. m.

TERRE-NEUVIER. s. m. Pêcheur qui va à la pêche des morues sur les bancs de Terre-Neuve.

Il se dit aussi Des navires qui servent à cette pêche. Équiper un terre-neuvier, ou adjectivement, un navire, un bâtiment terre-neuvier.

TERRE-NOIX. s. f.

TERRE-NOIX. s. f. T. de Botan. Plante ombellifère, qui croît dans les bois et les lieux humides, et qui produit une racine tuberculeuse dont le goût approche de celui de la châtaigne.

TERRE-PLEIN. s. m.

TERRE-PLEIN. s. m. T. de Fortification. Surface plate et unie d' un amas de terre élevé. Le terre-plein d' un rempart, d' un bastion. Le terre-plein d' un cavalier. Le terre-plein du chemin couvert.

Il se dit aussi d' Un terrain élevé que soutiennent des murailles. Le terre-plein du Pont-Neuf.

TERRER (SE). v. pron.

TERRER (SE). v. pron. Il se dit au propre De certains animaux, et signifie, Se cacher sous terre. Ce lapin, ce renard s' est terré quand il s' est vu poursuivi. Un blaireau qui se terre.

Il se dit aussi en termes de Guerre, et signifie, Se mettre à couvert du feu de l' ennemi par des travaux de terre. Nous nous terrâmes promptement contre la batterie de la place. Les assiégeants s' étaient si bien terrés, qu' ils étaient entièrement à couvert du feu de la place.

TERRER

TERRER est quelquefois neutre, et désigne en général La manière dont se logent certains animaux en creusant la terre. Le lapin terre, et le lièvre ne terre pas.

TERRÉ, ÉE. participe

TERRÉ, ÉE. participe

TERRER. v. a.

TERRER. v. a. T. d' Agricult. et de Jardinage. Mettre de la nouvelle terre au pied d' une plante. Terrer un arbre, une vigne, un pied d' oeillet, etc.

Terre une étoffe, La glaiser ou l' enduire de terre à foulon.

Terrer un artifice, En garnir la gorge de poussière de terre.

Terrer du sucre, Le blanchir en couvrant d' une terre grasse le fond des formes où on le fait purger.

TERRÉ, ÉE. participe

TERRÉ, ÉE. participe Sucre terré.

TERRESTRE. adj. des deux genres

TERRESTRE. adj. des deux genres Qui appartient à la terre, qui vient de la terre, qui tient de la nature de la terre. Les animaux terrestres. Vapeurs, exhalaisons terrestres. On a tiré de cette liqueur ce qu' il y avait de plus terrestre. Ce dernier a vieilli.

Paradis terrestre, Le lieu où Dieu plaça Adam et Ève lorsqu' il les eut créés.

Fig., C' est un paradis terrestre, un vrai paradis terrestre, se dit D' un lieu, d' un jardin, d' un pays délicieux et abondant.

TERRESTRE

TERRESTRE en termes de Morale chrétienne, se dit par opposition à Spirituel et à Éternel. C' est un homme qui n' agit que par des vues terrestres et charnelles. Un homme qui n' a que des sentiments terrestres. Pensées terrestres.

TERREUR. s. f.

TERREUR. s. f. Émotion profonde causée dans l' âme par la présence, l' annonce ou la peinture d' un grand mal ou d' un grand péril; épouvante, crainte violente. Jeter la terreur parmi les ennemis. Répandre la terreur par tous les lieux où l' on passe. Remplir de terreur. Faire régner la terreur. Être saisi, glacé de terreur. La terreur est au comble. La terreur était dans la ville. Il portait la terreur partout. La crainte de la mort lui a causé, inspiré une terreur salutaire. Cette nouvelle a dissipé ses terreurs. L' intérêt de la tragédie se fonde sur la pitié et sur la terreur.

Il remplit tout de la terreur de son nom, se dit D' un conquérant dont le nom imprime la terreur partout.

Il est la terreur des ennemis, se dit D' un grand capitaine. Il est la terreur des coupables, se dit D' un juge sévère.

Terreur panique, Terreur subite, dont on est troublé sans sujet. Il lui prit une terreur panique. Il se répandit une terreur panique dans l' armée.

TERREUX, EUSE. adj.

TERREUX, EUSE. adj. Mêlé de terre. Sable terreux. Métal terreux.

Goût terreux, odeur terreuse, Goût de terre, odeur de terre.

TERREUX

TERREUX signifie aussi, Qui est sali de terre, qui est plein de crasse et de poussière. Il est revenu de son travail avec les mains toutes terreuses. Il a les mains aussi terreuses que s' il avait travaillé à la terre. Un enfant qui a le visage terreux.

Avoir le visage terreux, signifie quelquefois, Avoir le visage malsain, le visage d' un mort.

Ce peintre a une couleur terreuse, Sa couleur est terne, n' a pas de transparence.

TERREUX

TERREUX en termes de Joaillier, signifie, Qui est couleur de terre.

TERRIBLE. adj. des deux genres

TERRIBLE. adj. des deux genres Qui cause de la terreur, qui est propre à donner de la terreur. Son aspect est terrible. Un bruit, un cri terrible. Les plus terribles fléaux. Il devint terrible à ses ennemis. Ce moment est terrible. Cette nouvelle est terrible. Quel terrible revers!

Il signifie figurément et familièrement, Étonnant, étrange, extraordinaire dans son genre. C' est un homme qui a une terrible humeur. C' est une terrible humeur, on ne peut vivre avec lui. Il fait un temps terrible. On fait un terrible bruit. Cet homme fait une terrible dépense. Il joue un jeu terrible. Vous me donnez là une terrible besogne. Voilà une terrible aventure.

C' est un terrible homme, se dit, dans la conversation, D' un homme importun, fatigant.

TERRIBLE

TERRIBLE se dit quelquefois par dérision. C' est un terrible faiseur de vers. C' est un terrible harangueur.

TERRIBLEMENT. adv.

TERRIBLEMENT. adv. De manière à inspirer de la terreur. Un frénétique qui roule terriblement les yeux. qui se démène terriblement. On entendait les lions rugir terriblement. Il tonnait terriblement.

Il signifie aussi, dans le langage familier, Extrêmement, excessivement. Il pleut, il neige terriblement. Gagner terriblement au jeu. Perdre terriblement. Manger terriblement. Il étudie terriblement. Il parle terriblement. Il est terriblement ennuyeux.

TERRIEN, IENNE. s.

TERRIEN, IENNE. s. Celui, celle qui possède beaucoup de terres, qui est seigneur de plusieurs terres. Il n' est guère usité que dans cette locution, Grand terrien, qui se dit tant d' Un seigneur qui possède plusieurs terres, que d' Un grand prince dont la domination s' étend sur beaucoup de pays. L' homme dont vous parlez est un grand terrien. Ce prince est un des plus grands terriens de l' univers. Ce dernier emploi du mot a vieilli.

TERRIER. adj. m.

TERRIER. adj. m. T. de Féodalité. Il n' est usité que dans cette locution, Papier terrier, Registre contenant le dénombrement, les déclarations des particuliers qui relèvent d' une seigneurie, et le détail des droits, cens et rentes qui y sont dus. Le papier terrier de la baronnie de... Faire un papier terrier. La confection d' un papier terrier.

Il est aussi substantif. Faire un nouveau terrier. Insérer une déclaration dans un terrier.

TERRIER. s. m.

TERRIER. s. m. Trou, cavité dans la terre, où certains animaux se retirent. Terrier de lapin. Terrier de renard. Terrier de blaireau. Ce renard a été acculé au fond du terrier, est venu mourir dans son terrier. Enfumer un renard dans son terrier.

Fig. et fam., Cet homme s' est retiré dans son terrier, Il ne paraît plus dans le monde, il vit dans une retraite profonde; et, Il est allé mourir dans son terrier, Il est allé finir sa vie dans sa maison, dans son pays natal.

TERRINE. s. f.

TERRINE. s. f. Vaisseau de terre, de figure ronde, plat par en bas, et qui va toujours en s' élargissant par en haut. Terrine vernissée. Terrine à mettre du lait. Terrine à savonner.

Il se dit aussi d' Une sorte de ragoût fait dans une espèce de terrine, et qu' on sert froid. Terrine de dinde aux truffes, de perdreaux aux truffes, d' oeufs et de foies gras aux truffes. Terrine de lièvre, de levraut, de poularde et jambon. On dit aussi, Pâté en terrine.

TERRINÉE. s. f.

TERRINÉE. s. f. Plein une terrine, autant qu' il en peut tenir dans une terrine. Manger une terrinée de lait. Une terrinée de crème. Il est familier.

TERRIR. v. n.

TERRIR. v. n. Il se dit proprement Des tortues qui, sortant de la mer en certains temps, viennent sur le rivage, et, après y avoir fait un trou dans le sable, y pondent leurs oeufs, puis les recouvrent. La saison où les tortues terrissent.

Il signifie quelquefois, en termes de Marine, Arriver à la vue d' une terre. Nous terrîmes à tel endroit.

TERRITOIRE. s. m.

TERRITOIRE. s. m. Espace, étendue de terre qui dépend d' un empire, d' une principauté, d' une seigneurie, d' une province, d' une ville, d' une juridiction, etc. Le territoire français. Les productions de notre territoire sont très-variées. Cette ville a un territoire fort étendu. On l' a banni du territoire espagnol. Il lui est défendu de mettre les pieds sur le territoire de la principauté. La sentence de ce juge est nulle, il l' a donnée hors de son territoire.

Donner territoire, prêter territoire, se dit D' un évêque qui, dans son diocèse, permet à un autre évêque de faire certaines fonctions épiscopales. Il a donné territoire à tel évêque.

TERRITORIAL, ALE. adj.

TERRITORIAL, ALE. adj. Qui concerne, qui comprend le territoire. Impôt territorial. Propriété territoriale.

TERROIR. s. m.

TERROIR. s. m. Terre considérée par rapport à l' agriculture. Terroir fertile. Bon terroir. Mauvais terroir. Terroir gras. Terroir sec. Terroir humide. Terroir aride, pierreux, sablonneux. Terroir ingrat. Le terroir de la Beauce est bon pour les blés. Le terroir de la Bourgogne est bon pour les vins.

Ce vin sent le terroir, il a un goût de terroir, Il a une certaine odeur, un certain goût qui vient de la qualité du terroir.

Fig. et fam., Cet homme sent le terroir, Il a les défauts qu' on attribue aux gens du pays d' où il est. Sentir le terroir, se dit également Des ouvrages d' esprit, quand ils ont des défauts qu' on peut attribuer aux habitudes du pays où l' auteur est né, a vécu.

TERSER. v. a.

TERSER. v. a. Voyez TERCER.

TERTRE. s. m.

TERTRE. s. m. Monticule, colline, éminence de terre dans une plaine. Tertre élevé. Les ennemis se postèrent sur un petit tertre. Nous nous saisîmes d' un tertre d' où nous observions la contenance des ennemis. Un château situé sur un tertre. Un tertre couvert de gazon.

TES. pluriel de l' adjectif possessif Ton, ta.

TES. pluriel de l' adjectif possessif Ton, ta. Voyez ces mots.

TESSON. s. m.

TESSON. s. m. Débris de bouteille cassée, de pot cassé. Un amas de tessons. Il s' est blessé en marchant sur un tesson de bouteille. On dit aussi, Têt. Ramasser des têts de pots.

TEST. s. m.

TEST. s. m. (Plusieurs disent, Têt.) T. de Chimie et de Métallurgie. Écuelle ou vaisseau de terre dans lequel on fait l' opération de la coupelle en grand, et qu' on appelle aussi Scorificatoire, ou Têt à vitrifier, têt à rôtir.

TEST. s. m.

TEST. s. m. T. d' Hist. nat. Enveloppe dure des mollusques testacés et crustacés.

Il se dit quelquefois de L' enveloppe des tortues et de Celle des tatous.

TEST. s. m.

TEST. s. m. T. d' Hist. moderne. Mot anglais qui signifie, Épreuve. Il n' est usité que dans cette locution, Le serment du Test, Acte par lequel on nie la transsubstantiation, et l' on renonce au culte de la Vierge et des saints.

TESTACÉ, ÉE. adj.

TESTACÉ, ÉE. adj. T. d' Hist. nat. Il se dit Des animaux à coquille. Les animaux testacés, du genre testacé.

Il est quelquefois substantif. Les huîtres, les moules, les escargots sont des testacés.

TESTAMENT. s. m.

TESTAMENT. s. m. Acte authentique par lequel on déclare ses dernières volontés. Testament fait, passé par-devant notaires. Testament solennel. Testament bon et valable. Testament dicté mot à mot. Testament clos et scellé. Testament qui pèche dans la forme. On est demeuré d' accord de la nullité du testament. Faire son testament. Donner, léguer par testament. Disposer de ses biens par testament. Signer un testament. Les héritiers se sont pourvus contre le testament. On a fait casser le testament. On a infirmé le testament. Les notaires qui ont reçu le testament. Le testament a été exécuté. Il a nommé un tel pour exécuteur de son testament. Révoquer un testament. Confirmer un testament. Suggérer un testament. Supposer un testament. Il l' a mis dans son testament. Tous ses domestiques sont sur son testament. Il l' a oublié dans son testament. Trouvez-vous à l' ouverture du testament. Ouvrir un testament.

Testament olographe, Celui qui est écrit, daté et signé de la main du testateur. Testament par acte public, Celui qui est reçu par deux notaires en présence de deux témoins, ou par un notaire en présence de quatre témoins. Testament mystique ou secret, Testament écrit, ou au moins signé par le testateur, et remis par lui clos et scellé à un notaire, en présence de six témoins. Testament inofficieux, Testament dans lequel le testateur ne fait aucune mention de quelqu' un de ses plus proches héritiers de droit. Testament ab irato, Celui qui est fait par un motif de haine ou de colère. Testament militaire, Testament fait à l' armée, sans toutes les formalités nécessaires aux autres testaments.

Testament de mort, La déclaration libre et volontaire d' un criminel, après sa condamnation à la mort. Cette locution est maintenant peu usitée.

Par extension, Testament de mort, Écrit qui atteste les derniers sentiments d' une personne. Peu de jours avant de mourir, il m écrivit une lettre qui est comme son testament de mort.

L' Ancien Testament, Les livres saints qui ont précédé la naissance de JÉSUS-CHRIST; et, Le Nouveau Testament, Les livres saints postérieurs à la naissance de JÉSUS-CHRIST. Il a traduit le Nouveau Testament. Il a fait des notes sur l' Ancien Testament. Ils se disent aussi l' un et l' autre de L' alliance de Dieu avec les hommes. L' Ancien Testament n' était que la figure du Nouveau.

Testament politique, se dit d' Écrits politiques attribués à certains hommes d' État, contenant les vues, les projets, les motifs qui ont dirigé ou qu' on suppose avoir dirigé leur conduite. Testament politique de Richelieu, de Colbert, du cardinal Albéroni. Les testaments politiques sont presque tous supposés.

TESTAMENTAIRE. adj. des deux genres

TESTAMENTAIRE. adj. des deux genres Qui concerne le testament. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Disposition testamentaire, Disposition contenue dans un testament; Exécuteur testamentaire, Celui qu' un testateur charge de l' exécution de son testament; et, Héritier testamentaire, Héritier institué par testament.

TESTATEUR, TRICE. s.

TESTATEUR, TRICE. s. Celui. celle qui fait un testament. Le testateur l' a ordonné en termes exprès. La volonté, l' intention du testateur doit être sacrée et inviolable, à moins que le testament ne soit fait contre les lois. Cela est contre la disposition du testateur. La testatrice a ordonné que...

TESTER. v. n.

TESTER. v. n. Déclarer par un acte ce que l' on veut qui soit exécuté après sa mort. Il est mort sans avoir testé. Il y a plus de dix ans qu' il a testé. Être privé de la faculté de tester.

TESTICULE. s. m.

TESTICULE. s. m. T. d' Anat. Corps glanduleux qui sert, dans le mâle, à préparer la matière destinée à la génération. L' homme et un grand nombre d' animaux ont deux testicules. Les testicules. Le testicule droit. Le testicule gauche.

TESTIF. s. m.

TESTIF. s. m. Poil de chameau.

TESTIMONIAL, ALE. adj.

TESTIMONIAL, ALE. adj. Il ne s' emploie guère qu' au féminin, et dans ces locutions: Lettres testimoniales, Lettres qui rendent témoignage de la vie et des moeurs de quelqu' un; et, Preuves testimoniales, Preuves par témoins.

TESTON. s. m.

TESTON. s. m. Ancienne monnaie d' argent, qui n' a plus maintenant de cours en France. Cela ne vaut qu' un teston.

TESTONNER. v. a.

TESTONNER. v. a. Peigner les cheveux, les friser, les accommoder avec soin. Il se fit testonner par le baigneur. Il est vieux.

TESTONNÉ, ÉE. participe

TESTONNÉ, ÉE. participe

TÊT. s. m.

TÊT. s. m. Voyez TESSON.

TÊT. s. m.

TÊT. s. m. T. de Chimie et de Métallurgie. Voyez TEST.

TÊT. s. m.

TÊT. s. m. Le crâne, les os qui couvrent le cerveau. Avoir le têt offensé, fêlé, brisé. Il est vieux.

Il signifie également, en Vénerie, La partie de l' os frontal d' où partent les pivots de la tête du cerf. Ce cerf a les meules dans le têt, Il a les meules très-basses.

TÊT

TÊT en termes d' Histoire naturelle. Voyez TEST.

TÉTANOS. s. m.

TÉTANOS. s. m. (On fait sentir l' S.) T. de Médec., emprunté du grec. Convulsion permanente d' un plus ou moins grand nombre de muscles.

TÊTARD. s. m.

TÊTARD. s. m. Nom qu' on donne au petit de la grenouille, lequel, peu de jours après qu' il est éclos, paraît sous la forme d' un poisson ayant la tête très-grosse et une queue mince. On se sert de têtards pour faire voir au microscope la circulation du sang.

TÊTARD

TÊTARD se dit aussi, en Agriculture, Des saules qu' on étête et dont on émonde les branches inférieures, de manière qu' il se forme une touffe épaisse au sommet du tronc. Des saules taillés en têtards.

TÉTASSES. s. f. pl.

TÉTASSES. s. f. pl. T. de dénigrement. Mamelles flasques et pendantes. Il est très-familier.

TÊTE. s. f.

TÊTE. s. f. Chef, la partie qui est le siége du cerveau et des principaux organes des sens; et qui, dans l' homme et dans la plupart des animaux, tient au reste du corps par le cou. Le devant, le derrière de la tête. Le sommet de la tête. Le haut de la tête. La fontaine de la tête. Avoir la tête ronde, la tête plate, la tête pointue. Avoir la tête enfoncée dans les épaules. Avoir les veux a fleur de tête. Lever la tête. Baisser la tête. Tourner la tête. Branler la tête. Faire signe de la tête. Examiner quelqu' un de la tête aux pieds, depuis les pieds jusqu' à la tête. La tête lui branle. Branlement de tête. Couper la tête. Trancher la tête à un criminel. On le condamna à avoir la tête tranchée, à perdre la tête sur un échafaud. Le bourreau lui fit voler la tête d' un seul coup. La tête d' un mort. La tête d' un lion. La tête d' un cheval. Ce cheval porte bien sa tête, place bien sa tête, ramène bien sa tête. La tête d' un oiseau. La tête des poissons et des serpents tient immédiatement au reste du corps. Tomber la tête la première. Tomber cul par-dessus tête. Cette dernière phrase est familière.

En termes de Manége, Mettez la tête (du cheval) à la muraille; placez la tête; relevez la tête; portez la tête en dedans.

Tête de mort, Tête humaine dont il ne reste que la partie osseuse.

Prov. et fig., Grosse tête, peu de sens, La grosseur de la tête n' augmente pas la capacité de l' esprit.

TÊTE

TÊTE signifie seulement, quelquefois, Le crâne, la partie de la tête qui comprend le cerveau et le cervelet. Cet homme s' est cassé la tête, s' est donné un coup à la tête, s' est fait un trou à la tête. Recevoir un coup à la tête. Les coups à la tête sont dangereux. En tombant, il a failli se fendre la tête.

Tête pelée, tête chauve, se disent en parlant D' une personne qui n' a point du tout de cheveux, ou qui n' en a point sur une partie de la tête.

Avoir la tête pesante, embarrassée, Éprouver dans la tête un sentiment de pesanteur, d' embarras. On dit dans le même sens, Mal de tête, douleur de tête. Dans ces locutions, Tête signifie, Le dedans de la tête.

Prov., Tête de fou ne blanchit jamais, se dit soit parce que la folie abrége communément les jours, soit parce que les fous ne sont point sujets aux chagrins et aux tristes prévoyances qui font blanchir les cheveux avant le temps.

Fig. et fam., Il a la tête mal timbrée, la tête fêlée; il a un coup de hache, de marteau à la tête, se dit D' un homme léger, vain, étourdi, ou bizarre, extravagant. On dit familièrement, dans le même sens, C' est une tête fêlée, c' est une tête mal timbrée.

Prov. et fig., Il a la tête près du bonnet, se dit D' un homme prompt, colère, qui se fâche aisément. Ce sont deux têtes dans un bonnet, se dit De deux personnes qui sont liées d' amitié ou d' intérêt, et qui sont toujours de la même opinion, du même sentiment.

Avoir cinquante ans, soixante ans, etc., sur la tête, Être âgé de cinquante ans, de soixante ans, etc.

Fig., Avoir des affaires par-dessus la tête, Avoir beaucoup d' affaires. Avoir des dettes par-dessus la tête, Être accablé de dettes.

Fig. et fam., Ne savoir où donner de la tête, Ne savoir que devenir.

Prov. et fig., C' est vouloir donner de la tête contre les murs, C' est tenter une entreprise où il est impossible de réussir. On dit aussi, C' est se donner la tête, c' est donner de la tête contre un mur.

Prov. et fig., À laver la tête d' un More, à laver la tête d' un âne, on perd sa lessive, Inutilement on se donne beaucoup de soin et de peine pour faire comprendre à un homme quelque chose qui passe sa portée, ou pour corriger un homme incorrigible.

Fig. et fam., Laver la tête à quelqu' un, Lui faire une sévère, une forte réprimande.

Fig., Aller partout tête levée, la tête levée, Aller partout sans craindre, sans appréhender aucun reproche, aucun affront. C' est un homme irréprochable et qui peut aller partout tête levée.

Fig., Lever la tête, Se montrer, paraître avec plus de hardiesse. Ce parti commençait à lever la tête. On dit de même, Relever la tête.

Fig. et fam., Il y va tête baissée, se dit D' un homme qui se précipite aveuglément dans le péril. On le dit aussi D' un homme qui entreprend avec chaleur une affaire. Il y donne tête baissée, se dit D' un homme qui donne complétement dans un piége.

Prov., fig. et pop., Y aller de cul et de tête, comme une corneille qui abat des noix, S' employer avec ardeur et sans précaution pour faire réussir quelque chose.

Fig. et fam., Il s' y est jeté la tête la première, se dit D' un homme qui s' est engagé brusquement et inconsidérément dans une affaire périlleuse.

Fig. et fam., Fendre la tête à quelqu' un, L' incommoder en faisant un grand bruit. Ils me fendent la tête avec leurs cris. On dit de même, Ce bruit, ce tapage me fend la tête; c' est un bruit à fendre la tête, à tête fendre.

Fig. et fam., La tête me fend, J' ai un très-grand mal de tête.

Fig., La tête lui tourne, la tête lui a tourné; tourner la tête à quelqu' un. Voy. TOURNER.

Fig. et fam., Crier à pleine tête, crier à tue-tête, du haut de sa tête, Crier de toute sa force. Rompre la tête à quelqu' un de quelque chose, L' en importuner. Se rompre la tête à faire quelque chose, S' y appliquer avec une grande contention, un grand travail d' esprit. Il est si sourd, que quand on lui parle, il faut crier à pleine tête, à tue-tête. J' ai bien affaire qu' il me vienne rompre la tête de ses folies. Il se rompt la tête à faire des vers, à résoudre des problèmes.

Fig. et fam., C' est un casse-tête, se dit D' un travail qui exige une forte application, d' un calcul long et embrouillé, d' un jeu qui demande beaucoup de combinaisons, comme les échecs. Il se dit aussi D' un vin gros et fumeux qui porte à la tête, qui la rend pesante. Voyez CASSE-TÊTE.

Porter à la tête, se dit D' une odeur forte, de la vapeur du charbon, de certains vins. On dit de même, Ce vin monte à la tête, Il envoie des fumées à la tête.

Il a une bonne tête, il a la tête bonne, se dit D' un homme qui a de la force d' esprit et une raison solide.

Il a la tête bonne, signifie aussi, Il boit beaucoup sans s' enivrer.

Prov. et fig., Avoir martel en tête, Avoir dans l' esprit des choses qui inquiètent, qui troublent, qui donnent de la défiance, du souci. On dit dans le même sens, Cela lui met martel en tête, lui donne martel en tête; il en a martel en tête.

Fig. et pop., Jeter une marchandise à la tête, L' offrir à vil prix. Il y avait tant de gibier au marché, qu' on le jetait à la tête.

Fig. et fam., Jeter une chose à la tête de quelqu' un, La lui offrir sans qu' il la demande. Depuis qu' il est riche et qu' il veut se marier, on lui jette les partis à la tête.

Fig. et fam., Il ne faut pas se jeter à la tête des gens, Il ne faut pas faire trop d' avances, il est bon quelquefois de se faire un peu rechercher.

Mettre la tête de quelqu' un à prix, Promettre une somme à qui le tuera.

Porter sa tête sur un échafaud, Avoir la tête tranchée sur un échafaud.

Par exagérat., Je parie ma tête, je parie ma tête à couper, je mettrais ma tête à couper que cela est, Je parie tout ce qu' on voudra que cela est; je me soumets à perdre tout ce qu' on voudra, si cela n' est pas. Quelquefois on termine une affirmation, en disant, J' y mettrais ma tête.

Il lui en coûta la tête, il paya de sa tête, Il subit la mort. On dit dans le même sens: Hasarder sa tête pour le service de quelqu' un. Il y va de votre tête. Vous en répondrez sur votre tête.

Fig., Il y a eu beaucoup de têtes cassées à ce siége, On y a tué beaucoup de gens. La prise de cette place a coûté bien des têtes, Il en a coûté la vie à bien du monde.

Fam., Il n' y a tête d' homme qui ose entreprendre de faire telle chose, Il n' y a aucun homme assez hardi....

Prov., Autant de têtes, autant d' opinions, Autant de personnes, autant de manières de voir différentes.

Tête couronnée, Empereur ou roi. Il ne parle qu' avec respect des têtes couronnées. La république de Venise et celle des Provinces-Unies avaient le rang des têtes couronnées, le rang de têtes couronnées.

TÊTE

TÊTE se dit aussi de L' esprit, de l' imagination, des différentes conformations et dispositions des organes qui servent aux opérations de l' esprit. Se remplir la tête de sottises. Se mettre des chimères en tête, dans la tête. Il n' a que cela en tête. Il s' est mis en tête de partir. On ne lui peut ôter de la tête qu' il mourra bientôt. Rouler de grandes choses dans sa tête. Avoir la tête dure, la tête mal faite, la tête légère. Dans l' état où il est, il n' est pas capable d' application; il a la tête encore trop faible, il n' a pas la tête assez forte. Je n' ai pas assez de tête pour voir tant de papiers en si peu de temps. C' est un homme qui a une tête de fer, il étudierait vingt heures de suite. Cet homme lit beaucoup, mais il n' en reste rien dans sa tête. Il a eu bien de la peine à se mettre dans la tête les éléments de cette science. Mettez-vous bien dans la tête que.... Soyez bien convaincu, bien persuadé que....

C' est une bonne tête, une excellente tête, une forte tête, C' est un homme d' un esprit droit, de beaucoup de jugement, de beaucoup de capacité. C' est une des meilleures têtes du conseil. C' est une des plus fortes têtes du tribunal.

C' est un homme de tête, C' est un homme qui réunit la capacité à la fermeté.

Fig. et fam., C' est une tête carrée, C' est un homme qui a beaucoup de justesse et de solidité de jugement.

C' est une tête sage, une tête rassise, posée, se dit D' un homme d' un jugement droit, d' une imagination réglée. C' est une tête faible, se dit au contraire D' un homme sujet à se laisser entraîner par l' imagination, par la terreur, ou à se laisser aller trop facilement à tout ce qu' on lui suggère. C' est une tête folle, se dit D' un extravagant, d' un jeune homme étourdi, inappliqué. C' est une tête légère, se dit D' un homme qui a peu de suite et de tenue dans ses idées, dans sa conduite. C' est une tête à l' évent, se dit pour désigner en général Le manque de jugement, de conduite, la frivolité d' esprit, la légèreté de caractère. On dit dans le même sens, Tête éventée, écervelée, sans cervelle, de linotte, de girouette.

Absol., C' est une tête, se dit quelquefois, par antiphrase, De quelqu' un qui manque de jugement, de conduite.

C' est une mauvaise tête, se dit D' une personne sujette à beaucoup d' écarts et de travers, soit dans sa conduite, soit dans ses opinions.

Prov., Mauvaise tête et bon coeur, Les gens étourdis et inconsidérés ont souvent de bonnes intentions, un bon coeur.

Cet homme a la tête chaude, Il prend feu, il s' emporte aisément; et, Cet homme a la tête froide, Il conserve son sang-froid.

Avoir de la tête, Avoir du jugement et du calme. On dit dans le sens contraire, N' avoir pas de tête.

Avoir de la tête, signifie aussi, Être opiniâtre, capricieux. C' est une bonne femme, mais elle a de la tête.

Conserver sa tête, Garder le sang-froid nécessaire pour prendre un parti. On dit dans le sens contraire, Perdre la tête, n' avoir plus sa tête, n' avoir plus sa tête à soi.

C' est une tête perdue, se dit D' une personne qui montre de l' égarement dans sa conduite, dans ses discours. On dit à peu près dans le même sens, Sa tête n' y est plus, la tête est partie.

Il a encore toute sa tête, se dit D' un malade ou d' un vieillard dont le jugement n' est point affaibli. On dit dans le sens contraire, Il n' a plus de tête, il n' a plus sa tête.

Agir de tête, payer de tête, Prendre son parti de sang-froid, avec résolution, dans une occasion difficile.

Fam., Faire un coup de tête, Faire étourdiment et sans réflexion une chose hardie; et, Faire des coups de tête, Faire des étourderies.

Fam., Faire un coup de sa tête, Se déterminer de soi-même, sans avoir pris conseil de personne. On dit dans un sens analogue, N' en faire qu' à sa tête, ne vouloir rien faire qu' à sa tête.

Faire un coup de sa tête, signifie aussi, Faire une fausse démarche, faute d' avoir pris conseil.

Fig., Tenir tête à quelqu' un, faire tête à quelqu' un, S' opposer à lui, et lui résister, ne lui point céder en quelque chose. Il s' imaginait qu' il n' y avait personne qui osât lui résister, mais il trouva des gens qui lui tinrent tête, qui lui firent tête. Ils se mirent plusieurs ensemble pour lui tenir tête au jeu, dans la discussion, etc. On ne trouva personne qui pût lui tenir tête à boire.

Fig., Faire tête à l' orage, Montrer de la fermeté dans une occasion périlleuse.

Mettre un homme en tête à quelqu' un, Opposer à quelqu' un un homme qui puisse lui résister. On lui mit un homme en tête, qui l' embarrassa fort. Je vous mettrai un homme en tête, qui vous jouera beau jeu.

Avoir quelqu' un en tête, Avoir quelqu' un pour concurrent, pour adversaire. Turenne avait en tête Montecuculli.

Mettre une rente viagère sur la tête de quelqu' un, Constituer une rente viagère, pour en jouir durant la vie de quelqu' un.

Cette rente, cette pension passera sur la tête d' un tel, Il aura cette rente, cette pension après le décès de la personne qui en jouit maintenant.

TÊTE

TÊTE se dit quelquefois pour Individu, personne. On paye tant par tête. Le traiteur prend tant par tête. On dîne à tant par tête. Une rente sur plusieurs têtes. Cette taxe porte sur toutes les têtes. Les dangers que je crains pour une tête si chère. On le dit Des animaux, dans un sens analogue. Il a un troupeau composé de tant de têtes d' une espèce, et de tant de telle autre.

Payer tant par tête de loup, Payer tant à celui qui tue un loup, et qui en apporte la tête.

En Jurispr., Succéder par tête, se dit Lorsque des copartageants viennent de leur chef à la succession, et sans représentation d' aucun autre. La succession du père s' est partagée par têtes, parce que tous les enfants étaient vivants; celle de la mère s' est partagée par souches, parce qu' un des enfants était mort, et que les petits-enfants sont venus à partage avec leurs oncles, par représentation de leur père.

TÊTE

TÊTE se dit aussi de La représentation, de l' imitation d' une tête humaine par un peintre, par un sculpteur, etc. Il a plusieurs bustes antiques, et la plupart sont des têtes grecques. Une tête antique. Une belle tête. Ce peintre met une grande variété dans ses airs de tête. Cela a l' air d' une tête du Carrache. C' est une tête du Titien. Tête d' étude.

En parlant Des monnaies et des médailles, La tête, Le côté où est l' effigie.

Courir les têtes, se dit D' une sorte d' exercice à cheval, qui se pratique dans les académies, et qui consiste à enlever, à frapper ou à abattre au grand galop, avec la lance, le pistolet ou l' épée, des têtes de carton qui sont placées à cet effet.

Tête à perruque, Figure de tête d' homme faite de bois, sur laquelle on place une perruque pour la friser. Il se dit, figurément et familièrement, d' Un vieillard qui a peu d' esprit et qui tient opiniâtrément à de vieux préjugés.

TÊTE

TÊTE se dit encore, par extension, pour Chevelure. Avoir la tête belle. Il a une belle tête. Il a la tête frisée.

Tête naissante, Cheveux qui reviennent après avoir été coupés, et qui sont déjà un peu longs.

TÊTE

TÊTE se dit également par extension, en Vénerie, Du bois des cerfs. Le cerf a mis bas sa tête. Une belle tête de cerf.

Tête portant trochures, Bois qui porte trois ou quatre andouillers à la sommité. Tête en fourche, Bois dont les andouillers du sommet font la fourche. Tête paumée, Bois dont le sommet s' ouvre et représente les doigts et la paume de la main. Tête couronnée, Bois dont les andouillers du sommet forment une espèce de couronne.

TÊTE

TÊTE s' applique, par analogie, à Diverses choses qui ont avec la tête un certain rapport de position ou de forme. Ainsi,

Il se dit Du sommet de certaines choses, et particulièrement des arbres. Une montagne, un chêne, un sapin qui porte sa tête jusque dans les nues. Des arbres coupés par la tête.

Cet oranger fait bien sa tête, La tête en est bien garnie et bien ronde.

En termes de Marine, La tête d' un mât, du gouvernail, etc., Leur extrémité supérieure.

TÊTE

TÊTE se dit aussi en parlant De certaines plantes, de certains légumes; et à l' égard des uns, il désigne L' extrémité d' en haut, comme, Des têtes de pavot, des têtes d' artichaut, une tête de chou; à l' égard des autres, L' extrémité d' en bas, comme, La tête d' un oignon, la tête d' un poireau.

Il se dit également en parlant De certains fruits, et signifie, L' extrémité opposée à la queue. Cette pomme commence à se pourrir par la tête. Poire à deux têtes.

La tête d' un clou, d' une vis, L' extrémité ronde ou aplatie qui est opposée à la pointe. Clou, vis à tête perdue, Clou, vis dont la tête n' excède point la surface de ce qu' ils attachent ou retiennent.

La tête d' une épingle, Le petit bouton arrondi, ajusté à l' extrémité opposée à la pointe, pour retenir l' épingle dans la toile ou l' étoffe, et l' empêcher de passer d' outre en outre comme ferait une aiguille. La tête d' une aiguille, Le bout qui est percé pour y passer le fil.

La tête d' un compas, La partie ronde où les deux jambes du compas sont assemblées par une charnière. La tête d' un marteau, d' une cognée, La partie dans laquelle entre le manche.

Boulet à deux têtes, Boulet ramé.

En Anat., La tête du fémur, de l' humérus, etc., L' extrémité de ces os qui est ronde et soutenue par une partie plus rétrécie, nommée Le col.

En Musiq., La tête d' une note, La partie la plus grosse et la plus apparente, qui est ordinairement arrondie, et dont la position sur la portée détermine quelle est la note.

En Astron., La tête d' une comète, Nébulosité plus ou moins lumineuse, et généralement de figure ovoïde, qui semble former le corps de cet astre; par opposition à La traînée de lumière vague qui l' accompagne ordinairement du côté opposé au soleil, et que l' on appelle Queue de la comète.

Tête-de-More, Vaisseau de cuivre étamé en dedans, qui sert dans quelques distillations. En Chimie, Tête morte, Ce qui reste d' une substance après la distillation. On dit plus souvent, Caput mortuum.

En Archit., Tête de nef, La partie antérieure d' une nef. Tête de voussoir, La face antérieure d' un voussoir. Tête de mur, L' épaisseur d' un mur à son extrémité.

La tête d' un canal, d' un bois, etc., L' endroit où il commence.

En termes de Guerre, La tête de la tranchée, L' endroit de la tranchée qui est le plus avancé du côté de la place assiégée. On a joint les deux têtes de la tranchée par une ligne parallèle. Il fut tué à la tête de la tranchée, à la tête des travaux.

La tête du camp, La partie du camp qui regarde le terrain destiné pour y mettre les troupes en bataille. On fortifia la tête du camp. La paix fut publiée à la tête du camp. On assembla les gardes à la tête du camp.

Tête de pont, Le bout du pont qui est du côté des ennemis. Ces troupes gardent la tête de tel pont. On dit quelquefois, Les deux têtes du pont, quand le pont est fortifié des deux côtés. On dit de même, La tête d' un défilé.

TÊTE

TÊTE se dit aussi Du commencement d' un livre, d' une liste, d' une lettre, etc. Il a mis une belle préface à la tête de son livre. Votre nom est en tête de la liste. Faire imprimer des têtes de lettres circulaires, de factures, etc.

En Impr., Ligne de têt, Celle qui est ordinairement occupée par le titre courant, et par le numéro ou folio de la page.

TÊTE

TÊTE se dit également de La partie d' une armée, d' une colonne de troupes, d' un cortége, etc., qui marche la première, qui ouvre la marche. La tête d' une armée, d' une colonne, d' une compagnie. Tête de colonne à droite ou à gauche. La tête d' un cortége, d' un convoi. Ils furent placés en tête du cortége. Marcher en tête. Prendre la tête.

Il fut cassé à la tête de sa compagnie, En présence de sa compagnie, devant les premiers rangs.

À la tête, signifie souvent, À la première place, au premier rang, et emporte presque toujours l' idée de supériorité, d' autorité, de commandement. Il porta la parole à la tête du clergé. Être à la tête de la noblesse. Le roi l' a mis à la tête de son conseil, à la tête de la cour royale. Marcher à la tête de l' armée. Se mettre à la tête des troupes. Charger à la tête des dragons. Il le tua à la tête des deux armées. Se mettre à la tête des séditieux, à la tête des mutins. Ils ont à leur tête un homme entreprenant.

Être à la tête des affaires, Avoir la principale direction des affaires. On dit de même, Être à la tête d' une maison, d' une administration, d' une entreprise, etc.

Ce régiment a la tête de tout, Il forme l' avant-garde de toute l' armée.

TÊTE

TÊTE se dit particulièrement d' Un corps de troupes qui avance vers quelque endroit, soit pour s' opposer à l' ennemi, soit pour lui dérober la connaissance de quelque chose. L' armée montra une tête de ce côté-là. On fit avancer une tête de ce côté-là. Ce sens est peu usité.

Têtes de vin, Les premières cuvées des meilleurs vins de Champagne et de Bourgogne. On dit dans un sens analogue, Tête du blé, Le blé de la meilleure qualité.

TÊTE À TÊTE. loc. adv.

TÊTE À TÊTE. loc. adv. Seul à seul. Parler tête à tête. Dîner tête à tête. Jouer tête à tête. Ils furent longtemps tête à tête.

TÊTE-À-TÊTE

TÊTE-À-TÊTE s' emploie aussi substantivement; et alors il se dit d' Une conversation, d' une entrevue de seul à seul. Ils ont eu un long tête-à-tête. Ils ont de fréquents tête-à-tête.

TÊTE POUR TÊTE. loc. adv. et fam.

TÊTE POUR TÊTE. loc. adv. et fam. L' un devant l' autre. Après avoir été deux ans sans le voir, ils se rencontrèrent dans la rue tête pour tête. Cette locution vieillit.

TETER. v. a.

TETER. v. a. (On prononce et on écrit aussi, Téter.) Sucer le lait de la mamelle d' une femme, ou de la femelle de quelque animal. Teter une femme. Teter sa nourrice. Teter une vache, une chèvre.

Cet enfant a teté de plusieurs laits, Il a eu plusieurs nourrices. On dit encore, Il a teté de mauvais lait.

TETER

TETER s' emploie quelquefois absolument. Cet enfant tette bien. Donnez-lui à teter. Il ne tette plus.

TETÉ, ÉE. participe

TETÉ, ÉE. participe

TÊTIÈRE. s. f.

TÊTIÈRE. s. f. Petite coiffe de toile qu' on met aux enfants nouveau-nés. Une têtière d' enfant. Un enfant en têtière.

Il se dit aussi de La partie supérieure de la bride, qui passe derrière le toupet du cheval, et qui soutient le mors. Têtière de cuir d' Angleterre. Dans ce sens, on dit aussi, Dessus de tête. Cette locution est peu usitée.

TETIN. s. m.

TETIN. s. m. Le bout de la mamelle, soit aux hommes, soit aux femmes. Cet enfant vivra, il prend le tetin. Cet enfant s' est endormi sur le tetin. Cet homme a été blessé sous le tetin.

Il se dit aussi de Toute la mamelle; mais, dans ce sens, il est vieux.

TETINE. s. f.

TETINE. s. f. Il ne se dit proprement que Du pis de la vache ou de la truie, considéré comme bon à manger. Tetine de vache. Manger de la tetine.

TETINE

TETINE se dit aussi de L' enfoncement qu' un coup de fusil, de pistolet, fait sur une cuirasse, lorsqu' il ne la perce pas d' outre en outre. Le coup de fusil qu' il a reçu sur sa cuirasse, y a fait une tetine.

TETON. s. m.

TETON. s. m. Mamelle. Il ne se dit proprement qu' en parlant Des femmes. Le teton d' une nourrice. Un enfant qui est encore au teton. Une nourrice qui donne le teton à son enfant.

TETONNIÈRE. s. f.

TETONNIÈRE. s. f. Mot populaire et grossier dont on se sert pour désigner Une femme qui a beaucoup de gorge.

TÉTRACORDE. s. m.

TÉTRACORDE. s. m. T. de Musiq. ancienne. Lyre à quatre cordes.

Il signifie aussi, Une suite de quatre sons dont les deux extrêmes sonnent la quarte.

TÉTRADRACHME. s. f.

TÉTRADRACHME. s. f. Monnaie grecque, qui était d' argent, et qui valait quatre drachmes, ou environ trois francs soixante et dix centimes de notre monnaie.

TÉTRADYNAMIE. s. f.

TÉTRADYNAMIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes pourvues de six étamines, dont quatre longues et deux courtes. La famille des crucifères compose la tétradynamie. Tétradynamie siliqueuse. Tétradynamie siliculeuse.

TÉTRAÈDRE. s. m.

TÉTRAÈDRE. s. m. T. de Géom. Corps régulier dont la surface est formée de quatre triangles égaux et équilatéraux.

TÉTRAGONE. adj. des deux genres

TÉTRAGONE. adj. des deux genres T. de Géom. Qui a quatre angles et quatre côtés.

TÉTRALOGIE. s. f.

TÉTRALOGIE. s. f. T. d' Antiq. grecque. Nom donné à un ensemble de quatre pièces de théâtre que les poëtes tragiques présentaient au concours: les trois premières étaient des tragédies, ordinairement liées entre elles; et la quatrième. un drame satirique ou bouffon. Voyez TRILOGIE.

TÉTRANDRIE. s. f.

TÉTRANDRIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes à quatre étamines égales. Le houx, le cornouiller, le plantain, sont de la tétrandrie.

TÉTRARCHIE. s. f.

TÉTRARCHIE. s. f. Quatrième partie d' un Etat démembré.

TÉTRARQUE. s. m.

TÉTRARQUE. s. m. T. d' Hist. et d' Antiq. Titre par lequel on désignait des princes du second ordre, subordonnés à une puissance supérieure, et ainsi nommés parce que leurs États étaient censés faire a peu près la quatrième portion d' un royaume démembré.

TÉTRASTYLE. s. m.

TÉTRASTYLE. s. m. T. d' Archit. Temple à quatre colonnes de front.

TETTE. s. f.

TETTE. s. f. Le bout de la mamelle. Il ne se dit qu' en parlant Des animaux. Tette de chèvre, de truie.

TÊTU, UE. adj.

TÊTU, UE. adj. Opiniâtre, obstiné, qui est fort attaché à son sens, à ses opinions, à sa volonté. Il est st têtu, que jamais il ne démord de ce qu' il a dit. Cette petite fille est bien têtue.

TEUTONIQUE. adj. des deux genres

TEUTONIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport, qui appartient au pays des anciens Teutons. On ne l' emploie guère que dans ces deux dénominations: L' ordre Teutonique, Ordre religieux et militaire fondé par des seigneurs allemands à l' époque des croisades; et, Hanse teutonique: voy. HANSE.

TEXTE. s. m.

TEXTE. s. m. Les propres paroles d' un auteur, considérées par rapport aux notes, aux commentaires, aux gloses qu' on a faites dessus. Le texte de l' Écriture sainte. Le texte hébreu. Le texte grec. Le texte latin. Le texte de la Vulgate. Le texte de Platon, d' Aristote. Traduction imprimée avec le texte en regard. L' avocat a rapporté le texte de cette loi. C' est le texte pur et formel. Ce texte est corrompu, falsifié, obscur. Le texte n' est pas correct. Texte supposé. Le texte ne dit pas cela. Cette glose est plus obscure que le texte.

Restituer un texte, Rétablir l' ordre, les mots, ou la ponctuation dont on suppose que l' auteur s' est servi.

TEXTE

TEXTE se dit absolument d' Un passage de l' Écriture sainte, qu' un prédicateur prend pour sujet de son sermon. Le texte d' un sermon. Ce prédicateur a pris un beau texte. Il a bien choisi, bien appliqué son texte. Texte heureux, nouveau, trivial.

Fig. et fam., Il prend mal, il a mal pris son texte, se dit D' un homme qui prétend s' autoriser d' une raison ou d' un exemple qui ne lui est pas favorable.

Fig. et fam., Revenir à son texte, Revenir au sujet principal dont il est question.

En Impr., Gros texte, Caractère qui est entre le gros romain et le saint-augustin; et, Petit texte, Caractère qui est entre la gaillarde et la mignonne. Le corps du gros texte est de quatorze points ou deux lignes et un tiers, et celui du petit texte de sept points et demi ou une ligne et un quart.

TEXTILE. adj. des deux genres

TEXTILE. adj. des deux genres Qui peut être tiré, divisé en filets propres à faire un tissu. Le verre sortant du feu est textile. L' amiante est une pierre textile.

TEXTUAIRE. s. m.

TEXTUAIRE. s. m. Livre où il n' y a que le texte sans commentaire. Un textuaire de la Bible. Un textuaire du droit canon, du droit civil.

TEXTUEL, ELLE. adj.

TEXTUEL, ELLE. adj. Qui est dans le texte d' un livre, d' une loi, d' une ordonnance, etc.; qui est cité conformément au texte. La disposition citée est textuelle. Ce que je vous dis est textuel.

TEXTUELLEMENT. adv.

TEXTUELLEMENT. adv. D' une manière entièrement conforme au texte. Il cite toujours textuellement.

TEXTURE. s. f.

TEXTURE. s. f. L' état d' une chose tissue, l' action de tisser. Il est peu usité au propre.

Il se dit, par extension, dans le langage didactique, de La disposition, de l' entrelacement des parties qui composent un corps. C' est de la texture des parties d' un corps que dépendent sa dureté, sa mollesse, son élasticité, sa gravité, sa couleur, etc. La texture des tendons est serrée, celle du tissu cellulaire est lâche.

Fig., La texture d' un ouvrage, d' une pièce de théâtre, d' un poëme, etc., La liaison des différentes parties de cet ouvrage, etc.

THALER. s. m.

THALER. s. m. (On fait sentir l' R. Quelques-uns écrivent, Taler.) Monnaie d' Allemagne et de Pologne, qui vaut un peu moins de quatre francs. On dit quelquefois, Daler.

THAUMATURGE. adj.

THAUMATURGE. adj. Qui fait des miracles. Saint Grégoire Thaumaturge.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un thaumaturge.

THÉ. s. m.

THÉ. s. m. Arbrisseau qui croit à la Chine et au Japon, et dont les feuilles, auxquelles on donne ce même nom, servent à faire une infusion qui se prend chaude. Thé vert. Thé bou. Thé impérial. Boite à thé.

Il se dit également de L' infusion de thé. Boire du thé. Prendre du thé. Prendre une tasse de thé. Offrir, verser du thé.

Thé de Suisse, ou Thé suisse, Mélange de plusieurs espèces de plantes aromatiques recueillies dans les Alpes, et que l' on conserve coupées et desséchées, pour en faire des infusions médicinales.

THÉ

THÉ se dit aussi d' Une espèce de collation dans laquelle on sert du thé, et qui offre l' occasion de réunir, le soir, une société nombreuse. Donner un thé. Il y a thé chez madame une telle. Je suis invité à un thé.

THÉATIN. s. m.

THÉATIN. s. m. Sorte de religieux.

THÉÂTRAL, ALE. adj.

THÉÂTRAL, ALE. adj. Qui appartient au théâtre, qui est propre au théâtre; ou Qui ne convient guère qu' au théâtre. Action théâtrale. Expression theâtrale. Situation théâtrale. Manières théâtrales. Il a quelque chose de théâtral dans le débit, dans le geste.

Année théâtrale, Le temps qui s' écoule depuis la rentrée de Pâques jusqu' à la clôture de la semaine sainte.

THÉÂTRE. s. m.

THÉÂTRE. s. m. Lieu où l' on représente des ouvrages dramatiques, où l' on donne des spectacles. Les anciens construisaient de magnifiques théâtres. Théâtre de Pompée, de Marcellus. Il y a maintenant plusieurs beaux théâtres à Paris. Le théâtre de l' Opéra. Le Théâtre-Français. Le théâtre de Saint-Charles, à Naples; le théâtre de Drury-Lane, à Londres; etc. Théâtre de marionnettes. Théâtre en plein vent. Ouvrir un théâtre. L' administration d' un théâtre. Le directeur d' un théâtre.

Il y a un théâtre français à Saint-Pétersbourg, un théâtre italien à Londres, etc., Il y a à Saint-Pétersbourg un théâtre où l' on joue des pièces françaises, etc.

THÉÂTRE

THÉÂTRE signifie particulièrement, La scène, la partie élevée où les acteurs, vus de tous les points de l' enceinte, exécutent les représentations dramatiques. La décoration du théâtre. Le devant, le bord du théâtre. Le fond du théâtre. Les spectateurs n' embarrassent plus comme autrefois le théâtre. Jouer sur le théâtre. Représenter sur le théâtre.

Changements de théâtre, Les changements de décoration dans la même pièce. On dit plus ordinairement aujourd' hui, Changements de décoration, changements de scène.

Pièce de théâtre, se dit, en général, d' Une tragédie, d' une comédie, d' un opéra, etc.

Habits de théâtre, Habits servant dans les représentations dramatiques.

Écrire, travailler pour le théâtre, Composer des tragédies ou des comédies. Mettre un sujet au théâtre, En faire une comédie ou une tragédie; et, Mettre une pièce au théâtre, La donner aux comédiens, la faire représenter.

Les personnes de théâtre, Les acteurs et les actrices de profession. C' est une femme de théâtre.

Monter sur le théâtre, Exercer la profession de comédien. Il y a longtemps que cet acteur monte sur le théâtre.

Quitter le théâtre, se dit D' un comédien qui renonce à sa profession. Il se dit également D' un poëte qui ne veut plus faire de pièces de théâtre. On dit aussi, dans les deux sens, Renoncer au théâtre.

Cet acteur est né pour le théâtre, Il a des dispositions naturelles pour bien représenter; et, Il n' est pas encore assez accoutumé au théâtre, Il n' a pas encore acquis l' habitude nécessaire pour bien jouer.

Cet acteur a l' habitude, l' usage, l' expérience du théâtre, Il connaît son art, il en a la pratique.

Fermer le théâtre, Cesser les représentations pendant quelque temps. Rouvrir le théâtre, Recommencer à jouer.

Fig., Ce n' est qu' un roi de théâtre, se dit D' un roi qui n' a aucune autorité dans ses États.

THÉÂTRE

THÉÂTRE s' applique aussi, par extension, Aux règles de la poésie dramatique, ou à La poésie dramatique même. Cet auteur fait bien les vers, mais il n' entend pas le théâtre Corneille et Molière ont fondé le théâtre en France. Cet auteur a purgé le théâtre de sa nation. Les règles du théâtre. La pratique du théâtre.

Coup de théâtre, Événement imprévu, quoique préparé. qui arrive dans une pièce. Les reconnaissances sont des coups de théâtre Il se dit aussi figurément. L' exil, le rappel de ce ministre fut un coup de théâtre. La journée des dupes, sous Louis XIII, fut un coup de théâtre. L' arrivée de son frère, dans un pareil moment, fut un coup de théâtre.

Accommoder un sujet au théâtre, Disposer un sujet de telle sorte, qu' il soit propre à être représenté sur le théâtre.

THÉÂTRE

THÉÂTRE se dit encore Du recueil de toutes les pièces d' un auteur qui a travaillé pour le théâtre. Le théâtre de Corneille. Le théâtre de Molière. Le théâtre de Quinault.

Le théâtre grec ou des Grecs, le théâtre latin, Les tragédies et les comédies faites par les auteurs grecs, par les auteurs latins. On dit de même, Le théâtre français, anglais, italien, espagnol, etc.

THÉÂTRE

THÉÂTRE se dit figurément d' Un lieu où se passent des actions remarquables, où des hommes figurent et sont, pour ainsi dire, en spectacle. Le monde est un grand théâtre. Cette province est le théâtre de la guerre. Cette ville fut le théâtre d' un grand événement. La cour est un théâtre changeant. Cet emploi ne vous convient pas, il vous place sur un trop petit théâtre, sur un trop grand théâtre.

THÉIÈRE. s. f.

THÉIÈRE. s. f. Vase pour faire infuser le thé. Théière d' argent. Théière de porcelaine.

THÉIFORME. adj.

THÉIFORME. adj. Il ne s' emploie que dans cette locution, Infusion théiforme, Infusion que l' on prépare comme le thé.

THÉISME. s. m.

THÉISME. s. m. Croyance de l' existence de Dieu.

THÉISTE. s. des deux genres

THÉISTE. s. des deux genres Celui, celle qui croit à l' existence de Dieu. Il est opposé à Athée.

THÈME. s. m.

THÈME. s. m. Sujet, matière, proposition que l' on entreprend de prouver ou d' éclaircir. Cet homme-là n' a pas bien pris, n' a pas bien suivi son thème. Ce sens n' est usité que dans le style didactique.

Fig. et fam., Il a mal pris son thème, se dit De quelqu' un qui a avancé quelque chose mal à propos, quelque chose de faux qu' il ne peut soutenir.

THÈME

THÈME se dit aussi de Ce qu' on donne aux écoliers à traduire de la langue qu' ils savent dans celle qu' on veut leur apprendre. Thème difficile. Thème aisé. Thème pour les prix, pour l' examen, pour les places. Donner, dicter un thème. Thème grec. Thème latin. Thème anglais. Cours de thèmes.

Il se dit aussi de La composition de l' écolier. Il a bien fait son thème. Il a fait son thème en deux façons. Corriger un thème. Le corrigé d' un thème.

Fig., Faire son thème en deux façons Dire, écrire la même chose de deux manières différentes. Répéter en d' autres termes ce que l' on a déjà dit, c' est faire son thème en deux façons. Il signifie aussi, Tendre à un même but par des moyens différents.

THÈME

THÈME parmi les Grammairiens, signifie, en général, Le radical primitif d' où un verbe a été tiré; et, en Grammaire grecque. Le présent du verbe, parce que les autres temps en sont formés.

THÈME

THÈME en termes de Musique, se dit d' Un air sur lequel on compose des variations.

En termes d' Astrol. Thème céleste, ou simplement, Thème. La position ou se trouvent les astres, par rapport au moment de la naissance de quelqu' un, et au lieu où il est né; position de laquelle les astrologues tirent ces conséquences conjecturales qu' ils appellent Horoscope.

THÉMIS. s. f.

THÉMIS. s. f. (On prononce l' S finale.) Nom de la déesse de la justice. Il n' est placé ici que parce que, en poésie et dans le style oratoire, il signifie quelquefois, La justice même. On remit en ses mains le glaive de Thémis. Les arrêts de Thémis.

THÉOCRATIE. s. f.

THÉOCRATIE. s. f. Gouvernement où les chefs de la nation sont regardés comme étant les ministres de Dieu. Le gouvernement des Hébreux sous les Juges, et avant qu' ils eussent un roi, était une véritable théocratie. Le gouvernement qui régit le Thibet au nom du lama, est une théocratie.

THÉOCRATIQUE. adj. des deux genres

THÉOCRATIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la théocratie, qui a le caractère de la théocratie. Le gouvernement des Incas était théocratique. Les Juifs ont vécu longtemps sous le gouvernement théocratique.

THÉODICÉE. s. f.

THÉODICÉE. s. f. Justice de Dieu. Leibnitz a fait un ouvrage sur la théodicée.

THÉOGONIE. s. f.

THÉOGONIE. s. f. Génération des dieux. Ce mot, dans l' acception générale et commune, s' applique à Tout système religieux imaginé dans le paganisme. La théogonie des Égyptiens. La théogonie des Grecs. La théogonie des Perses. Etc.

Il s' applique particulièrement à Un poëme d' Hésiode, intitulé, La Théogonie, ou Généalogie des dieux.

THÉOLOGAL. s. m.

THÉOLOGAL. s. m. Chanoine institué dans le chapitre d' une église cathédrale, pour enseigner la théologie, et pour prêcher en certaines occasions. Théologal de Paris, de Sens, etc. La plupart des théologaux n' enseignent plus.

THÉOLOGALE. s. f.

THÉOLOGALE. s. f. Qualité, dignité de théologal. Il avait la théologale de telle église.

THÉOLOGALE. adj. f.

THÉOLOGALE. adj. f. T. dogmatique. Il se dit Des vertus qui ont principalement Dieu pour objet. La foi, l' espérance et la charité sont les trois vertus théologales.

THÉOLOGIE. s. f.

THÉOLOGIE. s. f. Science qui a pour objet les choses divines, les dogmes et les préceptes religieux. On le dit proprement en parlant De la religion chrétienne. Théologie positive. Théologie scolastique. Théologie morale. Théologie mystique. Cela ne se peut pas soutenir en bonne théologie. Cela est contraire à la véritable théologie, à la saine théologie. Bachelier, licencié, docteur en théologie. Professeur de théologie. La faculté de théologie. Cours, thèses, actes de théologie. Cahiers, écrits de théologie. Leçon de théologie. Traité de théologie. Question de théologie. Chaire de théologie. Somme de théologie. Enseigner la théologie. Étudier en théologie. Savoir bien la théologie. Faire sa théologie, Faire son cours de théologie.

Il se dit, par extension, Des dogmes admis dans les religions autres que la religion chrétienne. La théologie des païens. La théologie des mahométans, des Indiens.

Théologie naturelle, se dit de Ce que la raison nous apprend de l' existence et des attributs de Dieu, et des vérités premières et fondamentales de la philosophie. Les philosophes païens ont enseigné la théologie naturelle. Bacon fait mention de la théologie naturelle, et recommande de l' étudier.

THÉOLOGIE

THÉOLOGIE signifie aussi, Doctrine théologique. Suivant la théologie la plus reçue. La théologie des Pères. Une théologie sublime. Une théologie profonde.

Il se dit également Des opinions particulières, plus ou moins reçues, parmi les écrivains ecclésiastiques. Plusieurs Pères ont contredit sur ce point la théologie de saint Irénée.

Il se dit encore Du recueil des ouvrages théologiques d' un auteur. Théologie de Bellarmin. Théologie de Tournely. Etc.

THÉOLOGIEN. s. m.

THÉOLOGIEN. s. m. Celui qui sait la théologie, qui écrit sur la théologie. Grand théologien. Docte, subtil, profond théologien. Tous les théologiens sont d' accord sur ce point.

Il se dit, par extension, Des étudiants en théologie.

Il peut se dire au féminin, en parlant D' une femme ou d' une fille qui saurait ou qui prétendrait savoir la théologie. Elle fait la théologienne. Elle veut passer pour théologienne.

THÉOLOGIQUE. adj. des deux genres

THÉOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui concerne la théologie. Matière théologique. Proposition, question, doctrine théologique. Somme théologique. Entretiens théologiques.

THÉOLOGIQUEMENT. adv.

THÉOLOGIQUEMENT. adv. D' une manière théologique, selon les principes de la théologie, en théologien. Il a répondu théologiquement. Il a traité cette matière théologiquement.

THÉORÈME. s. m.

THÉORÈME. s. m. T. didactique. Proposition d' une vérité spéculative qui se peut démontrer. Il est plus usité dans les mathématiques que dans les autres sciences. Cette proposition, Les trois angles d' un triangle rectiligne sont égaux à deux droits, est un théorème.

THÉORICIEN. s. m.

THÉORICIEN. s. m. Celui qui connaît les principes d' un art, sans les pratiquer.

THÉORIE. s. f.

THÉORIE. s. f. Spéculation, connaissance qui s' arrête à la simple spéculation, sans passer à la pratique. Ce que vous dites est beau dans la théorie, en théorie, mais ne réussit pas dans la pratique. La théorie en est belle, mais la pratique en est difficile. Réduire la théorie en pratique. La théorie de la musique, de la sculpture, de la peinture, etc. Il a plus de théorie que de pratique.

Théorie des planètes, La science qui apprend à connaître les lois de leurs mouvements, leur distance, leur grandeur, etc. On dit dans un sens analogue, La théorie de la gravitation; la théorie de l' électricité; etc.

THÉORIE

THÉORIE en termes d' Art militaire, se dit Des principes de la manoeuvre. Leçons de théorie. Cet officier connaît bien la théorie, sa théorie. Faire la théorie, L' enseigner.

Il se dit aussi Des leçons de théorie. Il y a théorie tous les soirs.

THÉORIE

THÉORIE en termes d' Antiquité grecque, Députation solennelle que les Athéniens envoyaient tous les ans à Delphes et à Délos. Il était défendu d' exécuter aucun condamné, durant le voyage de la théorie.

THÉORIQUE. adj. des deux genres

THÉORIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la théorie, qui concerne la théorie. Ce que vous dites là est purement théorique. Cours théorique et pratique.

THÉORIQUEMENT. adv.

THÉORIQUEMENT. adv. D' une manière théorique. Traiter une matière théoriquement.

THÉRAPEUTES. s. m. pl.

THÉRAPEUTES. s. m. pl. Moines du judaïsme, qui se livraient à la vie contemplative et mortifiée. Les thérapeutes ont été les modèles de la vie monastique. Les thérapeutes étaient une branche des esséniens.

THÉRAPEUTIQUE. adj. des deux genres

THÉRAPEUTIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport aux thérapeutes. La vie thérapeutique.

THÉRAPEUTIQUE. s. f.

THÉRAPEUTIQUE. s. f. Partie de la médecine qui a pour objet la manière de traiter, de soigner et de guérir les maladies. Cours de thérapeutique. Manuel de thérapeutique. Étudier la thérapeutique.

THÉRIACAL, ALE. adj.

THÉRIACAL, ALE. adj. Qui contient de la thériaque, ou Qui participe des propriétés de la thériaque. Essence thériacale. Eau thériacale. Herbe thériacale.

THÉRIAQUE. s. f.

THÉRIAQUE. s. f. T. de Pharm. et de Médec. Médicament en forme d' opiat, dans la composition duquel il entre un grand nombre de substances, qui est stomachique, et qu' on a cru propre à guérir de la morsure des animaux venimeux. Thériaque de Venise. Une prise de thériaque. La thériaque agit surtout comme calmant.

THERMAL, ALE. adj.

THERMAL, ALE. adj. Il se dit particulièrement Des eaux minérales chaudes. Eaux thermales.

THERMANTIQUE. adj. des deux genres

THERMANTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes excitants. On l' emploie aussi comme substantif masculin.

THERMES. s. m. pl.

THERMES. s. m. pl. T. d' Antiq. romaines. Il se dit de Certains édifices qui ne furent originairement destinés qu' à l' usage des bains, mais qui plus tard devinrent de vastes palais, où il y avait aussi des palestres, des gymnases, des bibliothèques, des jardins, etc. Les thermes de Titus, de Caracalla, de Dioclétien, qui existent encore à Rome, sont de vastes bâtiments entourés d' enceintes considérables. On voit encore à Paris les restes des thermes de Julien.

THERMIDOR. s. m.

THERMIDOR. s. m. Le onzième mois du calendrier républicain.

THERMOMÈTRE. s. m.

THERMOMÈTRE. s. m. Instrument fait pour indiquer les degrés de la chaleur ou du froid actuel, par le moyen de la dilatation ou de la condensation qu' éprouve la liqueur ou le mercure enfermé dans un tube de verre. Graduer un thermomètre. Thermomètre de Réaumur. Thermomètre centigrade. Thermomètre de Fahrenheit. Le thermomètre marque tant de degrés au-dessus de zéro, est à tant de degrés au-dessus de zéro. Le thermomètre est monté de tant de degrés. Le thermomètre descend.

THÉSAURISER. v. n.

THÉSAURISER. v. n. Amasser de l' argent. Cet homme thésaurise, aime à thésauriser.

THÉSAURISEUR, EUSE. s. et adj.

THÉSAURISEUR, EUSE. s. et adj. Celui, celle qui thésaurise. C' est un thésauriseur, un grand thésauriseur. Il est peu usité.

THÈSE. s. f.

THÈSE. s. f. Toute proposition qu' on énonce, toute question qu' on met en avant dans le discours ordinaire, avec l' intention de la défendre si elle est attaquée. Posons d' abord la thèse. Il faut éclaircir la thèse. Vous faites une thèse générale de ce qui n' est qu' une thèse particulière. Ce n' est pas là la thèse. Vous n' êtes pas dans la thèse. Vous changez de thèse. Vous sortez de la thèse. Vous ne prenez pas bien la thèse. Une pareille thèse ne peut se défendre. Je ne me charge pas de cette thèse, elle est trop embarrassante. Vous soutenez une bonne thèse, une mauvaise thèse. Il a pris une mauvaise thèse. La thèse a été longuement débattue.

Il se dit particulièrement de Toute proposition, soit de philosophie, soit de théologie, soit de droit, soit de médecine, qu' on soutient publiquement dans les écoles, dans les universités. Des thèses de philosophie, de théologie, de médecine, de droit. Ses thèses sont hardies, téméraires. C' est une thèse de positive. Ses thèses furent censurées.

Il signifie plus ordinairement, L' ensemble des propositions, des thèses qu' on soutient, qu' on se propose de soutenir. Cet étudiant prépare sa thèse. Un tel a été nommé pour examiner sa thèse.

Il se dit également de La dispute des thèses. Soutenir une thèse. Soutenir thèse. Assister à une thèse. Le jour, la veille, le lendemain de sa thèse. J' ai été à la thèse d' un tel. Présider à une thèse. Disputer, argumenter à une thèse. Se trouver à l' ouverture d' une thèse.

Fig., Soutenir thèse pour quelqu' un, Prendre les intérêts, la défense de quelqu' un contre ceux qui l' attaquent par leurs discours.

Fig. et fam., Cela change la thèse, Cela me fait changer d' opinion, d' intention à l' égard de telle personne ou de telle chose. Ce que vous me dites change bien la thèse.

THÈSE

THÈSE se dit encore d' Une grande feuille ou d' un cahier où les propositions de celui qui doit soutenir thèse sont imprimées. Autrefois la thèse était toujours une feuille de papier ou de satin, ordinairement enrichie de quelque estampe. Belle thèse. Thèse de satin. Thèse magnifique. Il faut que j' aille à son acte, il m' a envoyé une thèse. Papier à thèses. Distribuer des thèses. Porter des thèses. Présenter des thèses. Afficher des thèses. Il a dédié sa thèse à son père, à son ami.

THESMOTHÈTE. s. m.

THESMOTHÈTE. s. m. T. d' Antiq. Titre qu' on donnait à Athènes aux magistrats gardiens des lois. Le nom de thesmothète était affecté aux six derniers archontes.

THÉURGIE. s. f.

THÉURGIE. s. f. Espèce de magie par laquelle on croyait entretenir commerce avec les divinités bienfaisantes. La théurgie était opposée à la goétie, comme la magie blanche, dans le langage ordinaire, est opposée à la magie noire.

THÉURGIQUE. adj. des deux genres

THÉURGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la théurgie. Opération théurgique.

THIBAUDE. s. f.

THIBAUDE. s. f. Tissu grossier fait avec du poil de vache, et dont on se sert pour doubler les tapis de pied.

THLASPI. s. m.

THLASPI. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des Crucifères, qui croît dans les terres humides et sablonneuses.

THON. s. m.

THON. s. m. Gros poisson de mer, du genre des Scombres, dont la pêche est très-abondante dans la Méditerranée. La pêche du thon a été bonne cette année. Thon frais. Thon mariné. Le thon se vend tant la livre.

THORACHIQUE ou THORACIQUE. adj. des deux genres

THORACHIQUE ou THORACIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport à la poitrine. La région thorachique. Artères, veines thorachiques.

Canal thorachique, Vaisseau qui des intestins porte le chyle dans la veine sous-clavière gauche.

THORACHIQUE

THORACHIQUE se dit, en Médecine, Des médicaments qui sont propres aux maladies de poitrine, et qu' on appelle aussi Pectoraux.

THORAX. s. m.

THORAX. s. m. T. d' Anat., emprunté du grec. La capacité de la poitrine, où sont enfermés le poumon et le coeur.

THROMBUS. s. m.

THROMBUS. s. m. (On fait sentir l' S.) T. de Chirur. Petite partie graisseuse qui se détache du tissu cellulaire, et vient fermer l' orifice de la saignée et arrêter l' écoulement du sang, jusqu' à ce qu' elle ait été enlevée par la lancette du chirurgien.

THUIA ou THUYA. s. m.

THUIA ou THUYA. s. m. T. de Botan. Arbre de la famille des Conifères, qui se rapproche beaucoup du cyprès, et dont le feuillage aplati et toujours vert s' élève en pyramide.

THURIFÉRAIRE. s. m.

THURIFÉRAIRE. s. m. Le clerc qui, dans les cérémonies de l' église, a la fonction de porter l' encensoir et la navette où est l' encens.

THUYA. s. m.

THUYA. s. m. Voyez THUIA.

THYM. s. m.

THYM. s. m. Plante odoriférante de la famille des Labiées, que l' on cultive dans les jardins, et dont les fleurs sont verticillées et en épi. Les abeilles sucent le thym. Des bordures de thym. Fleurs de thym. Des bouquets de thym. Eau de thym. Les cuisiniers emploient le thym, avec les autres herbes fines, pour relever la saveur des viandes et des poissons.

THYRSE. s. m.

THYRSE. s. m. Javelot environné de pampre et de lierre, et terminé par une pomme de pin, dont les Bacchantes étaient armées. Le thyrse est un des attributs de Bacchus.

TIARE. s. f.

TIARE. s. f. Ornement de tête qui était autrefois en usage chez les Perses, chez les Arméniens, etc., et qui servait aux princes et aux sacrificateurs. Ceindre la tiare.

Il se dit présentement d' Un bonnet orné de trois couronnes, que le pape porte dans certaines cérémonies.

Fig., Porter la tiare, Être pape. Il porta la tiare vingt ans. On dit de même, Poser, mettre la tiare sur la tête de quelqu' un, Le faire pape.

TIARE

TIARE se dit aussi figurément de La dignité papale. Il se montra digne de la tiare. Il soutint l' honneur de la tiare.

TIBIA. s. m.

TIBIA. s. m. T. d' Anat., emprunté du latin. L' os le plus gros de la jambe, situé à la partie antérieure de ce membre.

TIBIAL, ALE. adj.

TIBIAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport au tibia. Muscle tibial. Artère tibiale. Nerfs tibiaux.

TIC. s. m.

TIC. s. m. Habitude vicieuse que contractent les chevaux et les bêtes à cornes: il y en a de plusieurs sortes. Tic rongeur, Celui qui consiste dans l' action de mordre ou de ronger la terre, les murs, le fer, etc. Tic en l' air, Celui par lequel un cheval élève la tête et rote. Tic de l' ours, Habitude de se balancer constamment d' un côté à l' autre. Ce cheval a le tic de l' ours, le tic rongeur, etc. Le tic se propage souvent par imitation.

TIC

TIC se dit aussi d' Une sorte de mouvement convulsif auquel quelques personnes sont sujettes. Il a un tic, une espèce de tic. Il a un tic dans les yeux, dans la bouche. Tic douloureux, ou Névralgie faciale.

Il se dit, par extension, de Certaines habitudes plus ou moins ridicules, que l' on a contractées sans s' en apercevoir. Il a le tic de ronger ses ongles. Il répète toujours un certain mot, c' est son tic.

TIC TAC

TIC TAC Onomatopée dont on se sert pour exprimer un mouvement réglé, accompagné d' un petit bruit.

TIÈDE. adj. des deux genres

TIÈDE. adj. des deux genres Qui est entre le chaud et le froid. Il ne se dit proprement que Des choses liquides. De l' eau tiède. Un bain tiède.

Il signifie figurément, Nonchalant, qui manque d' activité, d' ardeur, de ferveur dans les choses où l' on a besoin d' en avoir. Un ami tiède. Un amant tiède. Une amitié tiède. Une dévotion tiède. Je l' ai trouvé bien tiède sur cette affaire. Il est devenu bien tiède pour ses amis.

TIÈDEMENT. adv.

TIÈDEMENT. adv. Avec tiédeur, avec nonchalance. Il sert ses amis tièdement. Servir Dieu tièdement.

TIÉDEUR. s. f.

TIÉDEUR. s. f. Qualité de ce qui est tiède. Cette eau n' est pas assez refroidie, elle a encore quelque tiédeur. La tiédeur d' un breuvage.

Il signifie figurément, Nonchalance, manque d' activité et de ferveur dans les choses où l' on a besoin d' en avoir. Agir avec tiédeur. Servir ses amis avec tiédeur. Il y a bien du relâchement, bien de la tiédeur dans sa dévotion. D' une grande ferveur, il est tombé dans une extrême tiédeur.

TIÉDIR. v. n.

TIÉDIR. v. n. Devenir tiède. Laisser tiédir de l' eau. Faire tiédir de l' eau.

TIÉDI, IE. participe

TIÉDI, IE. participe Eau un peu tiédie.

TIEN, TIENNE. Adjectif possessif

TIEN, TIENNE. Adjectif possessif relatif à la seconde personne du singulier. Voilà mes livres, où sont les tiens? C' est là mon épée, cherche la tienne. Il faut remarquer que Tien et Tienne ne se mettent jamais devant un nom, et qu' on les fait ordinairement précéder par l' article Le ou La, comme dans les exemples ci-dessus. Quelquefois on les met sans article, mais cette tournure a vieilli. Ces biens-là peuvent devenir tiens.

TIEN

TIEN est aussi substantif, et signifie, Le bien qui t' appartient. Tu veux le tien, cela est juste; et moi je veux aussi le mien.

Le tien et le mien, La propriété en général. Le tien et le mien sont la source de beaucoup de querelles.

TIENS

TIENS au pluriel, se dit substantivement pour Tes proches, tes alliés, ceux qui t' appartiennent en quelque façon, et qui le sont attachés. Tu devrais considérer les tiens, faire du bien aux tiens plutôt qu' à des étrangers. Voüà un des tiens. Il ne se soucie de toi ni des tiens.

TIERCE. s. f.

TIERCE. s. f. T. de Musique. Intervalle composé de deux sons de la gamme, entre lesquels il n' y en a qu' un selon l' ordre des notes de la gamme. La tierce majeure ut mi comprend deux tons. La tierce mineure mi sol n' est que d' un ton et demi. Accord de tierce, à la tierce. Accompagnement en tierces. Suite de tierces.

TIERCE

TIERCE au Jeu de piquet, Trois cartes d' une même couleur qui se suivent. Tierce majeure. Tierce au roi ou de roi. Tierce à la dame ou de dame; etc. Tierce basse.

TIERCE

TIERCE en termes d' Escrime, La position du poignet tourné en dedans, dans une situation horizontale, et au-dessus du bras de l' adversaire, en laissant son épée à droite. Dégager en tierce. Parer en tierce. Se fendre en tierce. Tirer de tierce.

Porter une tierce, une botte en tierce, et absolument, Porter en tierce, Porter une botte dans cette position.

TIERCE

TIERCE dans la Liturgie catholique, Une des heures canoniales, laquelle dans son institution se chantait à la troisième heure du jour, suivant la manière de compter des anciens, ce qui, selon la nôtre, répond à neuf heures du matin. Prime, tierce, sexte et none.

TIERCE

TIERCE en termes d' Imprimerie, Dernière épreuve que le prote confère avec la précédente, pour être sûr que toutes les corrections sont exécutées. Corriger la tierce. Voir la tierce.

TIERCE

TIERCE en termes de Mathématiques et d' Astronomie, La soixantième partie d' une seconde, comme la seconde est la soixantième partie d' une minute. Les tierces ne sont plus usitées dans l' astronomie moderne; on les remplace par les fractions décimales de la seconde.

TIERCELET. s. m.

TIERCELET. s. m. Le mâle de quelques oiseaux de proie, ainsi nommé parce qu' il est d' un tiers plus petit que la femelle. Un tiercelet d' autour, de faucon. Tiercelet de lanier, d' épervier.

Il se dit, figurément et par mépris, d' Un homme qu' on prétend être fort au-dessous de ce qu' il croit être. Un tiercelet de gentilhomme. Un tiercelet de docteur. Ce sens a vieilli.

TIERCEMENT. s. m.

TIERCEMENT. s. m. T. de Pratique ancienne. Surenchère du tiers du prix principal pour lequel une adjudication avait été faite. Faire un tiercement. Les tiercements avaient lieu surtout en matière d' eaux et forêts.

Il se disait aussi, dans les Fermes du roi, de La surenchère par laquelle on triplait le prix de l' adjudication. Venir par tiercement.

TIERCEMENT

TIERCEMENT signifie encore, L' augmentation d' un tiers dans le prix des places d' un spectacle. Le tiercement des places.

TIERCE OPPOSITION. s. f.

TIERCE OPPOSITION. s. f. Voyez TIERS.

TIERCER. v. a. et n.

TIERCER. v. a. et n. T. de Pratique ancienne. Hausser d' un tiers le prix d' une chose après que l' adjudication en a été faite. Pour tiercer un bail judiciaire de trois cents livres, il fallait enchérir cent livres au-dessus. On avait tel délai pour tiercer.

Il signifiait aussi, dans les Fermes du roi, Surenchérir en triplant le prix de l' adjudication. Tiercer une enchère.

TIERCER neutre

TIERCER neutre signifie encore, Augmenter d' un tiers le prix des places à un spectacle. On a tiercé aujourd' hui à la comédie.

TIERCER

TIERCER au jeu de la Paume, Servir de tiers d' un côté, et tenir une place vers la corde. Il tierce bien.

TIERCER actif

TIERCER actif signifie aussi, Donner aux terres le troisième labour, la troisième façon. Il faut tiercer ce champ, cette vigne. Dans ce sens, on dit également, Tercer.

TIERCÉ, ÉE. participe

TIERCÉ, ÉE. participe

TIERCERON. s. m.

TIERCERON. s. m. T. d' Archit. Arc qui naît des angles dans une voûte gothique.

TIERÇON. s. m.

TIERÇON. s. m. Ancienne mesure de liquides, contenant le tiers d' une mesure entière. Un tierçon de muid est de quatre-vingt-seize pintes.

TIERS, ERCE. adj.

TIERS, ERCE. adj. Troisième. Il n' est plus usité que dans certaines phrases, comme: La tierce partie d' un tout. De cette succession il ne lui en revient qu' une tierce partie. Un tiers arbitre. En maison tierce. Il se forma un tiers parti. Parler en tierce personne, à la tierce personne. Billet écrit à la tierce personne. Déposer une chose en main tierce.

En Médec., Fièvre tierce, Fièvre périodique qui revient de deux jours l' un, et par conséquent le troisième jour. Fièvre double tierce, Fièvre intermittente dont les accès reviennent tous les jours, de telle manière que le troisième est semblable au premier, et le quatrième au second.

Le tiers ordre de Saint-François, Les religieux de la troisième règle de Saint-François.

Le tiers état, se disait autrefois de La partie de la nation française qui n' était comprise ni dans le clergé, ni dans la noblesse. Les doléances, les droits du tiers état. On disait quelquefois, par abréviation, Le tiers. Le tiers fut inflexible. Les députés du tiers. Le tiers formait les dix-neuf vingtièmes de la nation.

TIERS

TIERS est aussi substantif masculin, et se dit Des personnes. Il ne faut point de tiers en pareille affaire. Il survint un tiers. Il se mit en tiers avec tel et tel. J' étais en tiers avec eux. J' aime à me trouver en tiers avec eux. Il faut prendre un tiers qui ne soit point intéressé dans l' affaire. Les sommes seront déposées entre les mains d' un tiers. Le droit du tiers, des tiers. Sauf le droit d' un tiers. Il ne faut pas faire tort à un tiers. Servir de tiers dans une partie de jeu.

En termes de Jurispr., Tiers détenteur, Celui qui est actuellement possesseur d' un bien sur lequel une personne, autre que celle dont il le tient, a une hypothèque à exercer, un droit à réclamer.

En termes de Procéd., Tiers saisi, Celui entre les mains duquel on a fait une saisie-arrêt, une opposition. Tiers opposant, Celui qui, n' ayant point été partie dans une contestation jugée, prétend que le jugement ou l' arrêt lui fait tort, et s' oppose à l' exécution: on appelle Tierce opposition, L' acte qu' il fait signifier à cette fin.

Fam., Le tiers et le quart, Toutes sortes de personnes indifféremment et sans choix. Il est fâcheux d' être réduit à prier le tiers et le quart. Qu' est-il besoin de conter cela au tiers et au quart? Il médit du tiers et du quart.

TIERS

TIERS se dit aussi Des choses, et signifie, Une des parties d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en trois parties égales. Il a le tiers dans cette succession. Cette succession a été divisée, partagée par tiers. Le tiers lui appartient. J' en suis, j' y suis pour un tiers, pour un grand tiers. Deux aunes et un tiers. Trois aunes et deux tiers. Toile de deux tiers, toile deux tiers, Qui a deux tiers de largeur. Le tiers de neuf est trois. Douze francs et le tiers en sus font seize francs. Voyez un autre sens de cette dernière locution à l' article Sus.

Le tiers consolidé, Le capital des rentes sur l' État qui a été réduit au tiers.

TIERS-POINT. s. m.

TIERS-POINT. s. m. T. d' Archit. Nom que les ouvriers donnent au point-de section qui est au sommet d' un triangle équilatéral.

Il se dit aussi de La courbure des voûtes gothiques qui sont composées de deux arcs de cercle.

TIGE. s. f.

TIGE. s. f. La partie du végétal qui sort de la terre et qui pousse des branches, des feuilles, des fleurs, des fruits. Cet arbre a une belle tige. Tige d' oranger. Tige branchue. Laisser monter la tige d' un arbre.

Arbres à haute tige, ou simplement, Hautes tiges, se dit de Certains arbres fruitiers dont on laisse la tige s' élever; par opposition, Arbres à basse tige, ou simplement, Basses tiges, Ceux dont on empêche la tige de s' élever.

TIGE

TIGE se dit plus spécialement en parlant Des plantes qui ne sont ni arbres ni arbrisseaux. Laisser mourir une fleur sur sa tige. Tige de lis. Tige de pavot. Plante à plusieurs tiges. Tige rameuse. Tige simple. Tige droite. Tige couchée. Tige carrée. Tige cylindrique. Tige glabre. Tige velue. Tige ligneuse. Tige herbacée.

TIGE

TIGE en termes de Généalogie, signifie, Le premier père duquel sont sorties toutes les branches d' une famille, tant la branche aînée que la cadette. Il sort d' une tige illustre. Ces deux branches d' une même maison sortent certainement d' une même tige, mais qui est ignorée. On connaît la tige. On n' a point découvert la tige.

TIGE

TIGE s' emploie par analogie dans plusieurs Arts et Métiers. Ainsi on dit: La tige d' une colonne, Le fût. La tige d' un rinceau, L' espèce de branche qui part d' un culot ou fleuron, et qui porte les feuillages d' un rinceau d' ornement. La tige d' une clef, La partie longue et cylindrique qui est entre l' anneau et le panneton. La tige d' une roue de montre, L' arbre de cette roue, quand il est un peu mince. La tige d' un flambeau, La partie d' un flambeau qui prend depuis le pied jusqu' à la bobèche inclusivement. La tige d' un guéridon, la partie qui prend depuis le pied jusqu' à la tablette. La tige d' une botte, La partie de la botte qui enveloppe la jambe.

TIGETTE. s. f.

TIGETTE. s. f. T. d' Archit. Espèce de tige ornée de feuilles, d' où sortent les volutes, dans le chapiteau corinthien.

TIGNASSE. s. f.

TIGNASSE. s. f. Mauvaise perruque. Il est populaire.

TIGNON. s. m.

TIGNON. s. m. La partie des cheveux qui est derrière la tête. On ne le dit qu' en parlant Des femmes. Tignon relevé. Tignon bien frisé. Il est devenu populaire, et le mot propre est Chignon.

TIGNONNER. v. a.

TIGNONNER. v. a. Mettre en boucles les cheveux du chignon. Elle se fait tignonner tous les deux jours.

TIGNONNER

TIGNONNER avec le pronom personnel, signifie, Se prendre l' une l' autre par le tignon. Ces deux femmes se tignonnèrent long-temps. Il est populaire dans les deux sens.

TIGNONNÉ, ÉE. participe

TIGNONNÉ, ÉE. participe

TIGRE, TIGRESSE. s.

TIGRE, TIGRESSE. s. Bête féroce dont le poil est rayé ou moucheté, et qui ressemble à un chat quant à la forme, mais qui est beaucoup plus grand. Le tigre est un animal cruel. Le tigre royal est la plus grande espèce de tigre. Une peau de tigre. Léger comme un tigre. Une femme furieuse comme une tigresse à qui on a enlevé ses petits.

Fig., C' est un tigre, un vrai tigre, c' est un coeur de tigre, se dit D' un homme cruel et impitoyable.

Il est jaloux comme un tigre, Il est jaloux jusqu' à la rage.

Adjectiv., Chevaux tigres, Chevaux qui sont tavelés et mouchetés à peu près comme des tigres. Un attelage de six chevaux tigres. Un attelage de juments tigres. On dit dans un sens analogue, Des chiens tigres.

TIGRE

TIGRE se dit aussi d' Une espèce d' insectes mouchetés qui viennent au-dessous des feuilles des arbres, et principalement des poiriers en espaliers. Les tigres ont gâté ces arbres, ont mangé ces fruits.

TIGRÉ, ÉE. adj.

TIGRÉ, ÉE. adj. Moucheté comme un tigre, imitant les couleurs du tigre. Poil tigré. Cheval tigré. Jument tigrée. Chien tigré. Un tapis de moquette tigré.

TILBURY. s. m.

TILBURY. s. m. Mot emprunté de l' anglais. Espèce de cabriolet ordinairement non couvert, et fort léger. Aller en tilbury. Il y a des tilburys à capote.

TILLAC. s. m.

TILLAC. s. m. Le pont d' un navire. Il ne se dit guère qu' en parlant Des bâtiments du commerce. Il y avait plusieurs matelots sur le tillac. Se promener sur le tillac.

Il se dit aussi en parlant De certains grands bateaux et coches de rivière. Le tillac du coche d' eau était encombré de marchandises.

TILLE. s. f.

TILLE. s. f. La petite peau qui est entre l' écorce et le bois du tilleul. On fait des cordes à puits avec la tille.

TILLE

TILLE se dit également de L' écorce du brin de chanvre, qu' on appelle aussi Teille.

TILLE

TILLE se dit en outre d' Un instrument qui sert à la fois de hache et de marteau.

TILLE

TILLE en termes de Marine, Portion de tillac formant une sorte de cabane à l' avant ou à l' arrière d' un petit bâtiment non ponté. Ce chasse-marée a deux tilles.

TILLER ou TEILLER. v. a.

TILLER ou TEILLER. v. a. Détacher avec la main le filament du chanvre, en brisant la chènevotte. Elle tille ou elle teille du chanvre.

TILLÉ, ÉE. participe

TILLÉ, ÉE. participe Le chanvre tillé est plus fort mais moins souple que le chanvre broyé.

TILLEUL. s. m.

TILLEUL. s. m. Arbre fort commun dans nos climats, dont le bois est blanc, tendre, léger, et propre à faire divers ouvrages. Une allée de tilleuls. Fleur de tilleul. Tilleul à grande feuille. Tilleul à petite feuille. Tilleul de Hollande. L' infusion des fleurs de tilleul est en usage dans la médecine.

TIMAR. s. m.

TIMAR. s. m. Bénéfice d' un timariot.

TIMARIOT. s. m.

TIMARIOT. s. m. Soldat turc qui jouit d' un bénéfice militaire, au moyen duquel il est obligé de s' entretenir lui et quelques autres miliciens qu' il fournit.

TIMBALE. s. f.

TIMBALE. s. f. Espèce de tambour à l' usage de la cavalerie: il consiste en une caisse de cuivre, faite en demi-globe, et couverte d' une peau corroyée et tendue. Une paire de timbales. Battre des timbales. Battre la timbale dans un concert. Le bruit des timbales est plus sourd que celui du tambour.

TIMBALE

TIMBALE se dit aussi d' Un gobelet de métal qui a la forme d' une timbale ou celle d' un verre sans pied. Une timbale d' argent.

TIMBALE

TIMBALE se dit encore de Petites raquettes couvertes de peau des deux côtés, et dont on se sert quelquefois pour jouer au volant.

TIMBALIER. s. m.

TIMBALIER. s. m. Celui qui bat des timbales. Un bon timbalier.

TIMBRE. s. m.

TIMBRE. s. m. Sorte de cloche immobile qui est frappée par un marteau placé ordinairement en dehors. Le timbre d' une pendule, d' une montre. Le timbre d' un réveille-matin. Le timbre de cette pendule est très-bon. Ce timbre est fêlé.

Le timbre d' un tambour, La corde à boyau mise en double au-dessous de la caisse d' un tambour, pour le faire mieux résonner.

TIMBRE

TIMBRE se dit quelquefois Du son que rend le timbre. Ce timbre est trop éclatant.

Il se dit, figurément, Du retentissement de la voix. Voilà un beau timbre. Cette voix a du timbre. Cette voix a un timbre argentin. Sa voix n' a point de timbre. Le timbre de la voix.

TIMBRE

TIMBRE se dit aussi Du premier vers d' un vaudeville connu, qu' on écrit au-dessus d' un vaudeville parodié, pour indiquer sur quel air ce dernier doit être chanté. Mettre les timbres aux couplets d' une pièce en vaudevilles.

TIMBRE

TIMBRE se dit encore de La marque imprimée sur le papier dont la loi oblige à se servir pour certaines écritures, et même pour certaines impressions. La loi sur le timbre. L' impôt du timbre. Faire mettre le timbre sur une obligation, sur un passe-port. Payer le timbre. Les feuilles périodiques sont soumises, sont assujetties au droit de timbre.

Timbre à l' extraordinaire, Timbre apposé après coup sur des actes qui auraient dû être écrits sur du papier timbré.

Bureau de timbre, Bureau où l' on débite le papier timbré.

Timbre sec, Timbre qui n' est marqué que par la pression du coin sur lequel il est gravé.

TIMBRE

TIMBRE se dit en outre de La marque particulière que chaque bureau des postes imprime sur les lettres qu' il fait partir, pour indiquer le lieu et le jour du départ; et sur celles qu' il reçoit, pour constater le jour de leur arrivée. le timbre de cette lettre est de Lyon.

TIMBRE

TIMBRE en termes d' Armoiries, signifie, Le casque qui est au-dessus de l' écu. Les souverains portent le timbre ouvert.

Fig. et fam., Il a le timbre fêlé, se dit D' un homme un peu fou.

TIMBRER. v. a.

TIMBRER. v. a. Imprimer sur du papier, sur du parchemin, la marque ordonnée par la loi, pour qu' il puisse servir aux usages qu' elle a déterminés. Timbrer du papier, du parchemin. Faire timbrer un passe-port.

Il signifie aussi, Imprimer sur une lettre une marque qui indique de quel bureau de poste elle part, ou qui fait connaître soit le jour du départ, soit celui de l' arrivée. On a oublié de timbrer cette lettre. On dit dans un sens analogue, Timbrer les livres d' une bibliothèque, Les marquer d' un cachet, d' un sceau particulier qui sert à les faire reconnaître.

TIMBRER

TIMBRER signifie, en termes de Procédure et d' Administration, Écrire en tête d' un acte la nature de cet acte, sa date, et le sommaire de ce qu' il contient. Timbrer des pièces.

TIMBRER

TIMBRER en termes de Blason, Mettre au-dessus d' un écu un timbre ou quelque autre marque d' honneur, de dignité. Les armes du pape sont timbrées d' une tiare.

TIMBRÉ, ÉE. participe

TIMBRÉ, ÉE. participe Papier timbré. Cette lettre n' est pas timbrée. Cette lettre est timbrée de Bordeaux, de Marseille.

Fig. et fam., Une cervelle, une tête timbrée, un cerveau mal timbré, Un écervelé, un fou. On dit dans le même sens, Cet homme est timbré, est un peu timbré.

TIMBRÉ

TIMBRÉ en termes de Blason, se dit De l' écu couvert du casque ou timbre.

TIMBREUR. s. m.

TIMBREUR. s. m. Celui qui timbre, qui marque avec le timbre.

TIMIDE. adj. des deux genres

TIMIDE. adj. des deux genres Craintif, peureux, qui manque de hardiesse ou d' assurance. On le dit Des personnes, ainsi que De leurs actions, de leurs discours, etc. L' enfance est timide. Cet animal est naturellement timide. Le véritable amour rend timide. Ce jeune homme est fort timide en société. Il n' est pas timide auprès des femmes, avec les femmes. Âme timide. Caractère timide. Esprit timide. Il s' avança d' un air timide. Il a l' air timide. Contenance timide. Regard timide. Marche timide. Prendre un parti timide. Donner un conseil timide.

Écrivain timide, style timide, Écrivain style qui manque de hardiesse, d' énergie.

Fig., Marche timide, Conduite excessivement prudente.

TIMIDEMENT. adv.

TIMIDEMENT. adv. Avec timidité. Agir timidement. Répondre timidement.

TIMIDITÉ. s. f.

TIMIDITÉ. s. f. Qualité de celui qui est timide. Grande timidité. Extrême timidité. Timidité ridicule. Je n' ai jamais vu une timidité comme la vôtre. Sa timidité l' empêche de faire paraître tout son esprit.

Il se dit quelquefois Des actions, des discours. On blâma la timidité de sa conduite. La timidité de ses conseils devint funeste.

TIMON. s. m.

TIMON. s. m. Pièce de bois du train de devant d' un carrosse ou d' un chariot, qui est longue et droite, et aux deux côtés de laquelle on attèle les chevaux. Timon de chariot, de carrosse, de voiture. Lever le timon. Abaisser le timon.

Timon d' une charrue, Longue pièce de bois en forme de timon, à laquelle sont attelés les chevaux ou les boeufs.

TIMON

TIMON en termes de Marine, signifie, Une longue pièce de bois attachée au gouvernail d' un navire, et qui sert à le mouvoir par la force du levier. C' est ce que les marins appellent plus ordinairement La barre du gouvernail. Gouverner le timon. Manier le timon. Tenir le timon. Être au timon. Abandonner le timon. Dans le discours ordinaire, il se prend pour Le gouvernail même.

Fig., Prendre le timon des affaires, de l' État, Prendre le gouvernement des affaires, de l' État. Dès que le prince eut pris le timon des affaires.

TIMONIER. s. m.

TIMONIER. s. m. Celui qui gouverne le timon d' un navire sous les ordres du pilote. Bon timonier. Un coup de canon emporta le timonier.

Il se dit aussi Des chevaux qu' on met au timon; à la différence de ceux qu' on met à la volée.

TIMORÉ, ÉE. adj.

TIMORÉ, ÉE. adj. Qui est pénétré d' une crainte salutaire. Il ne se dit guère qu' en parlant Dé la crainte d' offenser Dieu. Il ne faut pas craindre qu' il s' éloigne de son devoir, il est trop timoré, il a la conscience trop timorée.

Il se dit quelquefois D' une personne qui porte très-loin le scrupule. Vous êtes bien timoré. C' est une âme timorée.

TIN. s. m.

TIN. s. m. T. de Marine. Morceau de bois, sorte de billot qu' on emploie, comme support ou garniture, pour maintenir une pièce de bois pendant qu' on la travaille. Faire porter sur des tins la quille d' un bâtiment.

TINCTORIAL, ALE. adj.

TINCTORIAL, ALE. adj. Qui sert à teindre. Plantes tinctoriales.

TINE. s. f.

TINE. s. f. Espèce de tonneau qui sert à transporter de l' eau.

TINETTE. s. f.

TINETTE. s. f. Vaisseau de bois fait de douves, qui s' ouvre par le haut, et qui est ordinairement plus large par en haut que par en bas. Une tinette de beurre.

TINTAMARRE. s. m.

TINTAMARRE. s. m. Il se dit de Toute sorte de bruit éclatant, accompagné de confusion et de désordre. Quel tintamarre est-ce que j' entends? Un grand tintamarre. Il est familier.

TINTAMARRER. v. n.

TINTAMARRER. v. n. Faire du tintamarre. Il est populaire et vieux.

TINTEMENT. s. m.

TINTEMENT. s. m. Prolongement du son d' une cloche, lequel va toujours en diminuant dans l' air après que le coup a frappé. Le tintement d' une cloche.

Il signifie aussi, L' action de tinter, et Le bruit, le son même de la cloche qu' on tinte. Ce tintement annonce que la messe va commencer. Un tintement funèbre.

TINTEMENT

TINTEMENT se dit aussi de La sensation que l' on éprouve quelquefois dans les oreilles sans cause extérieure, comme si l' on entendait un son aigu et continu, tel que le tintement d' une cloche. Ce malade a de fréquents tintements d' oreille.

TINTENAGUE. s. f.

TINTENAGUE. s. f. Voyez TOUTENAGUE.

TINTER. v. a.

TINTER. v. a. Faire sonner lentement une cloche, en sorte que le battant ne touche que d' un côté. Tinter la grosse cloche, la petite cloche. Il s' emploie aussi absolument. On tinte à la paroisse.

Tinter la messe, tinter le sermon, Tinter la cloche, afin d' avertir que la messe ou le sermon va bientôt commencer.

TINTER

TINTER est aussi neutre. La cloche tinte, On tinte la cloche. Voilà le sermon qui tinte, la messe qui tinte, La cloche tinte pour avertir que le sermon, que la messe va commencer.

Faire tinter un verre, Lui faire rendre un son en le frappant comme une cloche.

L' oreille lui tinte, Par un mouvement qui n' est que dans son oreille, il entend un son pareil à celui d' une petite cloche. On dit aussi, Les oreilles lui tintent.

Prov. et fig., Les oreilles doivent vous avoir bien tinté, se dit Pour faire entendre à une personne qu' on a beaucoup parlé d' elle en son absence.

Fig. et fam., Le cerveau lui tinte, Il a la tête fêlée, la tête dérangée. C' est une folle à qui le cerveau tinte.

TINTÉ, ÉE. participe

TINTÉ, ÉE. participe

TINTER. v. a.

TINTER. v. a. T. de Marine. Appuyer sur des tins, assujettir avec des tins. Tinter la quille d' un bâtiment. Tinter des futailles; des caisses, des ballots que l' on arrime.

TINTÉ, ÉE. participe

TINTÉ, ÉE. participe

TINTOUIN. s. m.

TINTOUIN. s. m. Bourdonnement, bruit dans les oreilles. Avoir un tintouin continuel dans les oreilles.

Il se dit figurément de L' inquiétude qu' on a du succès de quelque chose, ou de L' embarras que cause une affaire. On juge maintenant son procès, il doit avoir du tintouin. Cette affaire lui donnera bien du tintouin. Donner du tintouin à quelqu' un. Il est familier dans les deux acceptions.

TIQUE. s. f.

TIQUE. s. f. Insecte parasite à huit pattes et sans ailes, qui s' attache aux oreilles des chiens, des boeufs, etc. La tique crève après s' être gorgée de sang.

TIQUER. v. n.

TIQUER. v. n. Avoir un tic. Il se dit proprement Des chevaux. Ce cheval tique.

TIQUETÉ, ÉE. adj.

TIQUETÉ, ÉE. adj. Tacheté, marqué de petites taches. Un oeillet tiqueté.

TIQUEUR, EUSE. adj.

TIQUEUR, EUSE. adj. T. d' Art vétérinaire. Il se dit D' un cheval, d' une jument qui tique.

TIR. s. m.

TIR. s. m. L' action ou l' art de tirer une arme à feu dans une direction déterminée. La chasse au tir et la chasse au courre. Tir à la cible. La théorie du tir. La pratique du tir. L' habitude du tir. Être habile au tir. On dit de même, Le tir de l' arbalète.

Il se dit aussi de La ligne suivant laquelle on tire, et s' emploie surtout en parlant Du canon. Tir perpendiculaire, oblique, à ricochet. Tir rasant, plongeant, fichant. La justesse du tir.

Ce fusil n' a pas le tir juste, On n' est pas assuré de l' effet de la direction.

TIR

TIR se dit quelquefois d' Un lieu où l' on s' exerce à tirer des armes à feu. Le tir de Vincennes. Cet arquebusier a établi un tir où l' on va s' exercer à tirer le pistolet. Il a passé deux heures au tir.

TIRADE. s. f.

TIRADE. s. f. Morceau d' une certaine étendue qui fait partie d' un ouvrage en prose ou en vers, et qui roule ordinairement sur une même idée, sur un même fait. Il y a de belles tirades dans ce panégyrique. Il nous a dit une belle tirade de son poëme.

Il se dit particulièrement, dans les pièces de théâtre, d' Une suite de phrases, de vers, qu' un des personnages débite sans être interrompu. Les longues tirades nuisent souvent à la vérité du dialogue. Cet acteur a bien dit sa dernière tirade.

Il se dit quelquefois, en mauvaise part, Des lieux communs qu' on emploie avec quelque développement, et qui n' ont qu' un rapport éloigné au sujet de l' ouvrage. L' orateur aurait bien dû nous faire grâce de ces inutiles tirades. L' envie de briller par des tirades est la manie des jeunes gens.

Fam., Une tirade d' injures, Beaucoup d' injures dites de suite. Il ne lui répondit que par une tirade d' injures.

TIRADE

TIRADE en termes de Musique, Passage que fait la voix ou l' instrument dans l' intervalle d' une note à une autre, par les notes diatoniques de cet intervalle distinctement articulées. Une tirade brillante.

TOUT D' UNE TIRADE. loc. adv. et fam.

TOUT D' UNE TIRADE. loc. adv. et fam. Tout de suite, sans s' arrêter. Il nous a dit une centaine de vers tout d' une tirade.

TIRAGE. s. m.

TIRAGE. s. m. Action de tirer. On a payé tant pour la toise du moellon, et tant pour le tirage. Il a fallu attacher des chevaux au bateau, et il en a coûté tant pour le tirage.

TIRAGE

TIRAGE en termes d' Imprimerie, L' action de mettre les feuilles sous la presse et d' y imprimer les caractères. Il en a coûté tant pour le tirage de ces feuilles. Ce tirage n' a pas été soigné. Cet ouvrage a beaucoup de débit, on en a déjà fait plusieurs tirages, c' est-à-dire, Plusieurs réimpressions avec les mêmes formes ou planches. Premier, second, troisième tirage. On le dit aussi en parlant Des estampes et des dessins lithographiés.

Le tirage des métaux, L' action de les faire passer par la filière. Le tirage de l' or, de l' argent. L' or est celui de tous les métaux qui s' étend le plus au tirage.

Le tirage de la soie, L' action de faire passer le fil du cocon sur le dévidoir.

Le tirage d' une loterie, L' action de tirer les billets, les numéros. Le tirage de la loterie de Paris, de Lyon, etc.

Tirage au sort, Action de tirer au sort. Le tirage au sort pour le recrutement de l' armée. On a dit de même, Le tirage de la milice.

TIRAGE

TIRAGE sur le bord des rivières, L' espace qu' on laisse libre pour le passage des chevaux qui tirent les bateaux. Il faut laisser tant de pieds de tirage sur le bord de cette rivière.

Chevaux de tirage, Les chevaux employés à tirer les bateaux.

TIRAILLEMENT. s. m.

TIRAILLEMENT. s. m. Action de tirailler; L' effet de cette action.

Il se dit, particulièrement, d' Une sorte de malaise ou de sensation importune, qui est excitée dans certaines parties intérieures du corps, et qui les fait sentir comme tiraillées. Tiraillement d' estomac. Tiraillement d' entrailles.

TIRAILLER. v. a.

TIRAILLER. v. a. Tirer une personne à diverses reprises, avec importunité ou avec violence. Il y a une heure qu' ils ne font que me tirailler. Les gendarmes le tiraillèrent long-temps. On l' emploie quelquefois comme verbe réciproque. Les écoliers, en se tiraillant entre eux, déchirent souvent leurs habits.

Il se dit, au figuré, pour indiquer seulement Des instances répétées. Il s' est bien fait tirailler pour consentir à ce qu' on voulait de lui.

Il est aussi neutre, et signifie, Tirer d' une arme à feu mal et souvent. Il y a longtemps qu' ils ne font que tirailler. Ce sens et les deux précédents sont familiers.

Il se dit aussi, en termes de Guerre, De l' action des soldats qui, dispersés en avant d' une colonne, commencent l' attaque par un feu irrégulier et à volonté. Dès la pointe du jour on commença à tirailler.

TIRAILLÉ, ÉE. participe

TIRAILLÉ, ÉE. participe

TIRAILLERIE. s. f.

TIRAILLERIE. s. f. Action de tirailler. Il se dit, à la guerre, dans le sens de Tirer sans ordre et sans but. Cette tiraillerie m' importune. On fit cesser leur tiraillerie.

TIRAILLEUR. s. m.

TIRAILLEUR. s. m. Celui qui tiraille. Il se dit Des chasseurs qui tirent mal; et Des soldats qui tiraillent en avant d' une colonne, pour commencer l' attaque. Les tirailleurs ont surpris l' avant-garde de l' ennemi. On a envoyé en tirailleurs cent hommes de ce régiment. Une troupe de tirailleurs.

TIRANT. s. m.

TIRANT. s. m. Cordon servant à ouvrir et à fermer une bourse. Les tirants d' une bourse.

Il se dit aussi Des morceaux de cuir placés des deux côtés du soulier, qui servent, à l' aide de boucles, d' agrafes ou de cordons, à l' attacher sur le cou-de-pied, de manière que le pied soit ferme et le talon bien emboîté.

Il se dit encore Des anses faites d' un tissu de fil ou de soie, qui sont cousues aux deux côtés de la partie supérieure et intérieure d' une botte, et dans lesquelles on passe des crochets, pour tirer la botte plus facilement lorsqu' on veut la chausser. Des tirants de botte.

Il se dit en outre d' Une sorte de noeud fait de cuir, qui sert à tendre la peau d' un tambour, en bandant les ficelles qui y sont attachées.

TIRANT

TIRANT en termes d' Architecture, se dit d' Une pièce de bois ou d' Une barre de fer, arrêtée aux deux extrémités par des ancres, pour empêcher l' écartement ou d' une charpente, ou de deux murs, ou d' une voûte, etc.

TIRANT

TIRANT se dit encore de Certaines portions de nerfs de couleur jaunâtre, qui se trouvent dans la viande de boucherie.

TIRANT

TIRANT en termes de Marine, signifie, La quantité d' eau que tire un navire, le nombre de pieds dont un navire enfonce dans l' eau. Tirant d' eau. Le tirant d' eau de l' avant, de l' arrière. Le tirant d' eau de ces deux navires n' est pas égal.

TIRASSE. s. f.

TIRASSE. s. f. T. de Chasse. Sorte de filet ou de rets dont on se sert pour prendre des cailles, des alouettes, des perdrix, etc. Prendre des cailles, des perdrix à la tirasse.

TIRASSER. v. a.

TIRASSER. v. a. Chasser à la tirasse, prendre à la tirasse. Ils sont allés tirasser des cailles, des alouettes.

Il s' emploie aussi absolument. Ils s' amusent à tirasser.

Il s' emploie également comme neutre. Tirasser aux cailles. Tirasser aux alouettes.

TIRASSÉ, ÉE. participe

TIRASSÉ, ÉE. participe

TIRE. s. f.

TIRE. s. f. Il n' est usité que dans l' expression Tire-d' aile (voyez plus bas), et dans cette locution adverbiale et familière, Tout d' une tire, Sans discontinuation, tout de suite. Il a fait cet ouvrage tout d' une tire.

TIRE-BALLE. s. m.

TIRE-BALLE. s. m. Instrument dont les chirurgiens se servent pour retirer la balle restée dans une blessure faite par une arme à feu. Il y a plusieurs sortes de tire-balles.

Il se dit aussi d' Un instrument dont on se sert pour tirer d' un fusil ou d' une carabine la balle qui y est entrée de force.

TIRE-BOTTE. s. m.

TIRE-BOTTE. s. m. Petite planche élevée d' un côté, qui a une entaille où peut s' emboîter le pied d' une botte, et dont on se sert pour se débotter seul.

Il se dit également Des crochets de fer qu' on passe dans les tirants d' une botte, lorsqu' on veut la chausser.

Il se dit aussi Des tirants de la botte; mais dans cette acception il vieillit: Tirant est plus usité.

Il se dit, par extension, de Gros galons de fil dont les tapissiers se servent pour border les étoffes qu' ils emploient en meubles. Dans ce sens, il a vieilli: on dit maintenant, Anglaise.

TIRE-BOUCHON. s. m.

TIRE-BOUCHON. s. m. Sorte de vis de fer ou d' acier qui tient ordinairement à un petit manche ou à un anneau, et dont on se sert pour tirer les bouchons des bouteilles. Acheter un tire-bouchon. Couteau à tire-bouchon.

Des cheveux frisés en tire-bouchon, des cheveux en tire-bouchon, Des cheveux dont les mèches sont, naturellement ou par art, frisées en spirale, à peu près dans la forme d' un tire-bouchon.

TIRE-BOURRE. s. m.

TIRE-BOURRE. s. m. Instrument composé de deux mèches de fer tordues en spirale, dont les extrémités forment deux crochets pointus, et qui, étant mis au bout de la baguette d' une arme à feu, sert à en tirer la bourre, afin qu' on puisse ensuite ôter la charge.

TIRE-BOUTON. s. m.

TIRE-BOUTON. s. m. Instrument en forme de crochet, dont on se sert pour faire entrer les boutons dans les boutonnières.

TIRE-D' AILE. s. m.

TIRE-D' AILE. s. m. Battement d' aile prompt et vigoureux que fait un oiseau, quand il vole vite. La corneille en deux tire d' aile s' élève au-dessus des autres oiseaux.

Adverbial., Voler à tire-d' aile, Voler aussi rapidement qu' il est possible.

TIRE-FOND. s. m.

TIRE-FOND. s. m. Anneau de fer qui se termine en vis, et qui sert aux tonneliers pour élever la dernière douve du fond d' un tonneau, afin de la faire entrer dans la rainure. Il sert aussi à divers autres usages, comme à suspendre un lustre ou un ciel de lit au plafond d' une chambre.

Il se dit aussi d' Un instrument de chirurgie dont on se servait autrefois pour enlever les pièces d' os séparées par le trépan.

TIRE-LAISSE. s. m.

TIRE-LAISSE. s. m. Terme familier, emprunté d' un ancien jeu, et qui s' emploie Lorsqu' un homme vient à être frustré tout d' un coup d' une chose qu' il croyait ne lui pouvoir manquer. On a donné à un autre l' emploi qu' on lui avait fait espérer; voilà un fâcheux tire-laisse. C' est un fâcheux tire-laisse qu' on lui a donné. Il est vieux.

TIRE-LARIGOT

TIRE-LARIGOT Ce terme n' est usité que dans la phrase proverbiale et populaire, Boire à tire-larigot, Boire excessivement. Quelques-uns prétendent qu' il faudrait écrire, Tire la rigaud.

TIRE-LIGNE. s. m.

TIRE-LIGNE. s. m. Petit instrument de métal, terminé par une pincette de fer en forme de lance, dont on se sert pour tirer des lignes plus ou moins grosses. Les deux lames de la pince d' un tire-ligne, qu' on approche ou qu' on éloigne à volonté, donnent le moyen de tirer des lignes de différentes grosseurs.

TIRELIRE. s. f.

TIRELIRE. s. f. Petit vaisseau de terre ou d' autre matière, fait en forme de boîte ou de petit tronc, et ayant une fente en haut, par laquelle on fait entrer des pièces de monnaie pour les mettre en réserve, et se former un petit amas d' argent. Il met ses épargnes dans une tirelire. Sa tirelire est pleine.

TIRE-MOELLE. s. m.

TIRE-MOELLE. s. m. Petit instrument d' argent de la forme d' un manche de cuiller ou de fourchette, mais creusé en gouttière dans sa longueur, et dont on se sert à table pour tirer la moelle d' un os.

TIRE-PIED. s. m.

TIRE-PIED. s. m. Courroie ou grande lanière de cuir, dont les cordonniers se servent pour tenir leur ouvrage plus ferme sur leurs genoux, quand ils travaillent.

TIRER. v. a.

TIRER. v. a. Mouvoir vers soi, amener vers soi, ou après soi. Tirer avec force. Tirer sans peiné. Tirer en haut. Tirer en bas. Tirer la porte après soi. Tirer quelque chose à soi. Des chevaux qui tirent une voiture. Des boeufs qui tirent la charrue. Tirer un bateau à bord. Des chevaux qui tirent un bateau. Tirer quelqu' un par le bras, par l' habit. Tirer quelqu' un à part, le tirer à l' écart pour lui parler. Tirer les oreilles, les cheveux à quelqu' un.

Tirer le verrou, Fermer une porte au verrou.

Fig. et fam., Se faire tirer l' oreille, Avoir de la peine à consentir à quelque chose. Il s' est fait tirer l' oreille pour consentir à donner cette somme.

Fig. et fam., Cette comparaison, cette interprétation, ce raisonnement, cette pensée est tirée par les cheveux, Elle est amenée, elle est présentée d' une manière peu naturelle et forcée.

Fig. et fam., Tirer la couverture à soi, de son côté, Prendre plus que sa part, chercher dans une affaire à s' emparer de profits, d' avantages qu' on doit partager avec d' autres. On dit dans le même sens, Cet homme tire tout à lui.

Prov., fig. et pop., Tirer ses chausses, tirer ses grègues, S' en aller, s' enfuir.

En termes de Manége, Tirer à la main, se dit D' un cheval qui résiste à l' action de la bride.

Fig. et fam., On aura bien à tirer dans cette affaire, On aura bien de la peine à la faire réussir. Il a encore bien à tirer pour en venir là, se dit D' un homme qui a encore beaucoup à travailler, beaucoup de choses à faire avant que de parvenir à son but.

Prov. et fig., Tirer le diable par la queue, Avoir beaucoup de peine à subsister.

Tirer un criminel à quatre chevaux, L' attacher par les pieds et par les mains à quatre chevaux, qui le tirent chacun d' un côté, et le démembrent.

Fig. et fam., Tirer quelqu' un à quatre, Lui faire les plus grandes instances pour le décider à quelque chose. Il a fallu le tirer à quatre pour l' amener.

Fam., Être tiré à quatre épingles, Être ajusté avec un extrême soin, et de manière à paraître craindre de déranger sa parure.

Prov. et fig., Après lui il faut tirer l' échelle, se dit D' un homme qui a si bien fait en quelque chose, que personne ne peut faire mieux.

Ce cuir tire l' eau comme une éponge, Il s' imbibe, il s' abreuve de beaucoup d' eau.

En termes de Marine, Ce navire tire tant d' eau, tant de pieds d' eau, Il enfonce dans l' eau de tant de pieds.

TIRER

TIRER signifie aussi, Ôter, faire sortir une chose d' une autre, d' un lieu. Tirer de l' or de la mine, du marbre de la carrière. Tirer de l' argent de son coffre, de sa bourse, de sa poche. Tirer une écharde du doigt. Tirer un oeil de la tête. Tirer une bague de son doigt. Tirer l' épée du fourreau. Tirer de l' eau d' un puits, du vin d' un tonneau; et absolument, Tirer de l' eau, tirer du vin.

Tirer du vin au clair, Le mettre en bouteilles quand il a été bien reposé; et figurément, Tirer au clair un fait, une difficulté, L' éclaircir.

Prov. et fig., Le vin est tiré, il faut le boire, L' affaire est engagée, et il n' y a plus à reculer.

Tirer du sang, Saigner.

Tirer une vache, La traire.

Tirer la langue, Avancer la langue hors de la bouche.

Prov., fig. et pop., Faire tirer la langue à quelqu' un d' un pied de long, Le faire languir dans l' attente de quelque assistance dont il a grand besoin. On dit aussi en parlant D' une personne dont on n' a aucune compassion, je lui verrais tirer la langue d' un pied de long, que je ne lui donnerais pas un verre d' eau.

Tirer l' épée contre quelqu' un, Se battre contre lui. Faire tirer l' épée à quelqu' un, L' obliger à se battre. Fig., Tirer l' épée contre son prince, Se révolter contre son prince.

Tirer des sons d' un instrument, Lui faire rendre des sons.

Tirer du feu d' un caillou, En faire jaillir du feu en le frappant.

Tirer des larmes des yeux de quelqu' un, Le faire pleurer. Ce discours lui a tiré les larmes des yeux.

Tirer les bas, les bottes à quelqu' un, Les lui ôter des jambes.

Prov. et fig., Tirer son épingle du jeu, Se dégager adroitement d' une mauvaise affaire, d' une partie périlleuse. Il signifie particulièrement, Retirer à temps, pour ne pas perdre, des avances qu' on a faites dans une affaire qui devient mauvaise.

Prov. et fig., Tirer les marrons du feu avec la patte du chat, Faire faire par un autre quelque chose de dangereux, pour en tirer soi-même le profit.

Prov. et fig., Tirer à quelqu' un les vers du nez, Lui faire dire ce qu' on veut savoir, en le questionnant adroitement.

Fig. et fam., Se tirer une épine du pied, Surmonter un obstacle, se délivrer d' un grand embarras. On dit dans le même sens, Tirer à quelqu' un une épine du pied.

Fig. et fam., Tirer pied ou aile d' une chose, En tirer quelque profit de manière ou d' autre. Tirer une plume de l' aile à quelqu' un, Attraper quelque chose à quelqu' un.

Prov. et fig., Tirer d' un sac deux moutures, Prendre double profit dans une même affaire.

TIRER

TIRER signifie aussi, Ôter, faire sortir une personne de quelque endroit, l' éloigner de quelque chose. On ne l' a tiré de cette prison que pour le conduire dans une autre. On ne l' a tiré qu' à grand' peine du bourbier où il s' était jeté. On ne saurait le tirer de son cabinet, de ses livres. On l' a tiré de la charrue pour le mettre dans cette place.

Fig., On ne peut le tirer de là, se dit en parlant D' un homme qui se tient attaché à une idée, et qui répond toujours la même chose.

Fig., Tirer quelqu' un d' un mauvais pas, Le dégager d' une affaire difficile, embarrassante, fâcheuse.

Fig., Tirer quelqu' un de la boue, de la poussière, Le faire sortir d' un état misérable et bas. On dit aussi, Tirer quelqu' un de son obscurité.

TIRER

TIRER s' emploie dans le même sens avec le pronom personnel. Vous ne vous tirerez jamais de ce mauvais chemin.

Prov., Il se tirerait d' un puits, se dit D' un homme qui vient de sortir heureusement d' un danger, d' un embarras très-grand; et, en général, D' un homme qui est ordinairement très-heureux ou très-habile.

TIRER

TIRER signifie particulièrement, Délivrer, dégager quelqu' un. Tirer quelqu' un de prison, de captivité. Tirer son ami d' un danger, d' un péril. Qui le tirera de cet embarras? On l' a tiré de la misère. Il m' a tiré de peine. Tirez-moi de souci, d' inquiétude. Je l' ai tiré d' erreur.

Il s' emploie également, dans cette acception, avec le pronom personnel. Il s' est tiré de prison avec beaucoup de peine. Se tirer d' affaire. Se tirer d' intrigue. Se tirer d' embarras. Il s' est heureusement tiré de ce sujet difficile, de ce rôle ingrat.

Absol., S' en tirer, s' en bien tirer, Sortir heureusement d' une maladie, d' une difficulté, d' un procès, d' une affaire fâcheuse, etc. Il s' en est tiré. Il s' en est bien tiré. Vous ne vous en tirerez jamais. On dit de même: Il s' est fort bien tiré de là. Vous aurez quelque peine à vous tirer de là. Etc.

Se tirer du pair, se tirer de pair, S' élever au-dessus de ses égaux.

TIRER

TIRER signifie encore, Étendre, allonger. Tirer du linge sur la platine. Tirer une courroie.

Tirer l' or, tirer l' argent, etc., Les étendre, les allonger en fils déliés, afin de s' en servir ensuite à divers usages. Tirer une corde, la tirer ferme, La bander le plus qu' on peut: et neutralement, Cette corde tire, Elle est bandée extrêmement ferme.

Tirer à poil une étoffe de laine, de soie, de coton, En faire sortir, en faire paraître le poil, en le tirant avec une espèce de carde.

Tirer bien ses bas, Les étendre bien sur la jambe, de manière qu' ils ne fassent point de plis.

Tirer les rideaux, Ouvrir ou fermer les rideaux. Fig., Tirer le rideau sur quelque chose, et absolument, Tirer le rideau, Ne plus parler, ne plus s' occuper l' esprit de quelque chose de fâcheux, de désagréable.

Prov. et fig., Tirer la courroie, et absolument, Tirer, Employer beaucoup d' économie pour soutenir une dépense jusqu' à une certaine époque. Il faut qu' il tire bien la courroie pour aller jusqu' au bout de l' an. Il a bien à tirer pour attraper le bout de l' année.

Pop., Tirer sa révérence à quelqu' un, Le saluer. Quand il passa, je lui tirai ma révérence. Cette manière de parler s' emploie quelquefois dans le langage familier, et signifie, Saluer en s' en allant, s' en aller. Je lui dis nettement ma façon de penser, et je lui tirai ma révérence. Elle s' emploie aussi figurément, Pour exprimer un refus. Ce que vous me proposez ne me convient pas; je vous tire ma révérence.

Fig., Tirer une affaire en longueur, En éloigner la conclusion. Il tire l' affaire en longueur pour la rompre. On dit neutralement, dans un sens analogue, Cette affaire, cette maladie tire en longueur.

TIRER

TIRER signifie figurément, Recueillir, percevoir, obtenir, recevoir. Tire du profit. Quel avantage tirez-vous de la? Il tire dix mille francs de rente de sa terre. Il tire beaucoup de la cour. Il a tiré de cette affaire tout ce qu' on en pouvait tirer. On a tiré beaucoup d' argent du nouvel impôt. C' est un homme qui a bien tiré de l' argent de son emploi. Il a tiré de grands services de cet homme. L' instruction, les leçons qu' on peut tirer de l' histoire. Le mérite que cet écrit tirait de la circonstance. Cet argument, ce raisonnement tire sa principale force de la manière dont il est présenté.

Tirer de l' argent de quelqu' un, Se faire donner de l' argent par quelqu' un, à force de sollicitations, de poursuites, etc. C' est un fort mauvais débiteur, on n' en peut tirer aucun argent.

Tirer quelque grâce de quelqu' un, En obtenir quelque grâce par adresse ou par instance. Il a tiré une donation de lui.

Tirer promesse, tirer parole de quelqu' un, Faire en sorte qu' il donne sa promesse, qu' il engage sa parole.

Tirer un éclaircissement de quelqu' un, Faire en sorte qu' il donne l' éclaircissement qu' on souhaite de lui.

On ne saurait tirer un mot de lui, on ne peut rien tirer de lui, se dit en parlant D' un homme qui ne veut point répondre sur quelque chose. On ne peut parvenir à tirer la vérité de sa bouche, se dit en parlant D' un accusé qui ne veut rien avouer.

On ne saurait tirer raison de cet homme, On ne peut obtenir de lui qu' il fasse ce qu' il doit.

Tirer raison, tirer satisfaction d' une injure, d' une offense, Faire réparer l' injure, l' offense. Tirer vengeance, Se venger.

Tirer parti de quelqu' un, tirer parti de quelque chose, En tirer des services, de l' avantage. Il tire parti de tout. Il a su tirer un grand parti de cet homme, de cette affaire. Il a tiré un grand parti de son rôle. Tirer parti des circonstances.

Tirer vanité d' une chose, En faire vanité; et, Tirer avantage d' une chose, La tourner, l' interpréter à son avantage. Il tire vanité d' une action dont il devrait avoir honte. Il tire avantage de votre modération, de votre retenue, et s' imagine que vous le craignez.

Tirer son origine, tirer sa source de, Descendre, être issu, tenir son origine de. Il tire son origine de telle famille. Cette rivière tire sa source de telle montagne. On dit aussi, Les généalogistes tirent l' origine de cet homme de telle maison, Ils prétendent que cet homme descend de telle maison.

Tirer des marchandises, des denrées d' un pays, d' une province, etc., Les faire venir de ce pays, etc. Les blés que Rome tirait de l' Égypte, de la Sicile. Ce marchand tire ses étoffes de Lyon, de Rouen, etc.

TIRER

TIRER signifie encore, Extraire par voie de distillation ou autrement. Tirer de l' eau de fleur d' orange par le moyen du feu. Tirer de l' huile sans feu. Tirer le suc des herbes, le suc des viandes.

Prov. et fig., Il tire la quintessence de tout, se dit D' un homme habile, adroit, qui fait d' une chose tout ce qu' on en peut faire, qui en tire tout l' avantage qu' elle peut procurer, qui pénètre jusqu' au fond d' une affaire.

Prov. et par exagérat., Il tirerait de l' huile d' un mur, se dit D' un homme qui sait tirer profit de tout. On tirerait plutôt de l' huile d' un mur, que de tirer de l' argent de lui, se dit D' un homme avare et tenace.

En Arithm., Tirer la racine carrée, cubique d' un nombre, Trouver, par le calcul, la racine carrée, cubique de ce nombre.

TIRER

TIRER signifie aussi figurément, Extraire, puiser, emprunter. Il a tiré une infinité de belles sentences des anciens. Tout ce qu' il a dit de ce pays-là, il l' a tiré des nouvelles relations qui en ont été données. C' est de tel auteur qu' il a tiré tout ce qu' il sait sur ce sujet. C' est de tel Père qu' il a tiré ce passage. Cette décision est tirée d' un auteur suspect. Il a tiré sa comédie d' une anecdote connue. Les mots que nous avons tirés du latin.

C' est de là que cette ville, que cette rivière tire son nom, C' est à telle circonstance que cette ville, que cette rivière doit le nom qu' elle porte.

TIRER

TIRER signifie aussi, Inférer, conclure. De cela je tire une conséquence. On tire de là un grand argument contre lui. La conclusion que vous voulez tirer de là n' est pas juste. Je tire de là telle induction. On dit de même: Tirer une conjecture de... Tirer un bon, un mauvais augure, un fâcheux, un heureux présage de quelque chose. Tirer des présages.

Neutral., Cette chose tire à conséquence, On pourrait s' en autoriser, s' en prévaloir à l' avenir pour quelque chose de pareil. C' est une grâce que vous pouvez lui accorder d' autant plus facilement, qu' elle ne peut tirer à conséquence. Je lui accorderai sa demande, sans que cela doive, sans que cela puisse tirer à conséquence, ou elliptiquement, sans tirer à conséquence.

Tirer l' horoscope d' une personne, Faire l' horoscope d' une personne suivant les règles et les principes de la fausse science appelée Astrologie judiciaire. Tirer les cartes à quelqu' un, Lui prédire sa destinée d' après l' arrangement fortuit des cartes que l' on consulte.

TIRER

TIRER signifie aussi, Tracer. Tirer une ligne sur du papier. Tirer une raie sur ce qu' on a écrit. Tirer une allée au cordeau. Tirer un plan sur du papier. Tirer le plan d' une forteresse, d' une maison.

Tirer en ligne de compte, Employer, comprendre dans un compte. On dit plus ordinairement, Mettre en ligne de compte.

TIRER

TIRER signifie dans quelques phrases, Faire le portrait de quelqu' un, soit en peinture, soit en sculpture. Tirer un homme au naturel. Il s' est fait tirer par un excellent peintre. On l' a tiré en cire. Il s' est fait tirer en plâtre. Ce sens est vieux.

TIRER

TIRER signifie en outre, Imprimer. Tirer des feuilles. Tirer des estampes. On n' a tiré que cent exemplaires de son livre. Cet ouvrage fut tiré à cinq cents exemplaires. Il n' y a encore que deux feuilles de tirées. La feuille est composée et corrigée, il n' y a plus qu' à la tirer. Bon à tirer. La feuille n' est encore tirée qu' à moitié.

Tirer une copie, tirer la copie, tirer copie d' un acte, d' une lettre, d' un dessin, etc., Les copier.

TIRER

TIRER est aussi un terme d' Escrime. Tirer des armes, ou simplement, Tirer, Faire des armes. Dans ce sens, Tirer est neutre. Tirer de tierce, de quarte. Tirer en tierce. Tirer à la muraille, au mur. Il tire bien.

Tirer une estocade, un coup d' estocade, Porter, pousser une estocade à celui contre qui on fait des armes, ou contre qui on se bat véritablement. Dans cette phrase, qui a vieilli, Tirer est actif.

Prov. et fig., Tirer l' estocade, une estocade à quelqu' un, Lui demander de l' argent à emprunter, quoiqu' on manque du pouvoir ou qu' on n' ait pas l' intention de le lui rendre. Cette acception figurée a vieilli comme le sens propre.

Tirer sur le temps, Tirer au moment où l' adversaire se prépare à tirer lui-même; et, figurément, Saisir prestement l' occasion de dire ou de faire quelque chose.

TIRER

TIRER signifie encore, neutralement, Faire usage d' une arme de trait ou d' une arme à feu, la faire partir. Tirer de l' arc. Tirer de l' arbalète. Tirer de l' arquebuse. Tirer aux perdrix. Tirer en l' air. Tirer au blanc, à la cible. Tirer juste. Tirer à boulets rouges, à coups perdus, à ricochets. Tirer contre quelqu' un. Tirer à poudre. Tirer à plomb. Tirer à balle. Tirer à coup posé, à coup sûr, etc. Poudre à tirer.

Tirer au vol ou en volant, Tirer sur un oiseau lorsqu' il vole.

Tirer à l' oiseau, Chercher à abattre un oiseau de bois placé au haut d' une perche.

Fig. et fam., Tirer sur quelqu' un, Dire des choses offensantes de quelqu' un; Tirer à cartouche, à boulets rouges sur quelqu' un, En dire les choses les plus offensantes; et, Tirer sur quelqu' un à bout portant, Lui dire en face les choses les plus dures. Ces phrases se prennent quelquefois dans un sens moins sérieux, en parlant D' épigrammes, de plaisanteries.

Prov. et fig., Vous tirez sur vos troupes, sur vos gens, Vous attaquez ceux qui sont dans vos intérêts.

TIRER

TIRER dans le sens qui précède, s' emploie aussi comme verbe actif. Tirer des flèches. Tirer des bombes. Tirer le canon. Il a tiré son fusil, son pistolet en l' air. S' exercer à tirer le pistolet. Tirer un coup de fusil, de pistolet, de canon. Tirer des salves d' artillerie. On dit dans un sens analogue: Tirer un feu d' artifice. Tirer des pétards, des fusées, etc.

Tirer un oiseau, tirer un lièvre, Tirer dessus.

Fig. et fam., Pour lui parler, il faut le tirer au vol, le tirer en volant, se dit D' un homme à qui il est difficile de parler, parce qu' il passe toujours avec précipitation.

Prov. et fig., Tirer sa poudre aux moineaux, Employer pour des bagatelles son crédit, ses amis, son argent, dont on aurait pu se servir plus utilement.

Fig., Tirer une lettre de change, Signer une sorte d' effet de commerce, une sorte de lettre par laquelle on charge un correspondant de payer la somme énoncée, à celui qui présentera cette lettre. Tirer une lettre de change payable à deux mois de vue, payable à vue. On dit aussi, Tirer une lettre de change sur quelqu' un, ou simplement, Tirer sur quelqu' un.

Tirer par seconde de change, la première ne l' étant, Faire la copie d' une première lettre de change qui a été envoyée à l' acceptation, et qui reste entre les mains d' un tiers à la disposition du porteur de la seconde.

TIRER neutre

TIRER neutre se dit quelquefois Des armes à feu, lorsqu' elles détonent, lorsqu' elles partent et font explosion. Dès que le canon eut commencé à tirer, les ennemis capitulèrent. Son fusil vint malheureusement à tirer. Un fusil qui tire juste, Qui ne fait point dévier la balle ou le plomb de la direction dans laquelle on a voulu les lancer.

TIRER

TIRER se dit souvent Des choses qu' on remet à la décision du sort; et alors il est neutre. On les fit tirer au sort. Ils tirèrent tous deux à la courte paille. On les fit tirer au doigt mouillé. Faire tirer des soldats au billet.

Il signifie aussi, Prendre au sort, au hasard; et alors il est actif. Le président de la cour royale a tiré au sort les noms de ceux qui doivent former le jury. Le plus jeune soldat tira le billet noir, et fut passé par les armes. Tirer les billets, les numéros d' une loterie.

Tirer une loterie, Tirer les billets, les numéros d' une loterie, pour savoir à qui le sort fera échoir les lots.

Tirer le gâteau des Rois, ou simplement, Tirer les Rois, Distribuer les parts du gâteau, pour voir à qui la fève écherra.

Fig. et fam., Tirer au bâton, tirer au court bâton avec quelqu' un, Contester avec lui d' égal à égal. Il ne vous appartient pas de tirer au bâton avec lui. Cela ne se dit que D' un homme qui est inférieur à celui avec lequel il conteste dans la chose dont il s' agit. Ces manières de parler ont vieilli.

Au Jeu, Tirer à qui fera, À qui commencera, à qui donnera les cartes.

TIRER neutre

TIRER neutre signifie aussi, Aller, s' acheminer. Tirons de ce côté. De quel côté voulez-vous tirer? Ce sens est familier.

Tirer de long, S' esquiver, s' enfuir. Il signifie aussi, Apporter des délais dans une affaire.

Tirer au large, S' enfuir.

Tirez, tirez. Terme dont on se servait autrefois pour chasser un chien.

Tirer à sa fin, Être bien près de finir, d' être terminé. Cet ouvrage, cette affaire tire à sa fin. Cette maladie tire à sa fin. Ce tonneau de bière tire à sa fin.

Ce malade tire à sa fin, à la fin, Il approche de la mort.

TIRER

TIRER s' emploie aussi comme neutre avec la préposition sur; et alors il signifie, Avoir quelque rapport, quelque ressemblance. On le dit principalement Du rapport que les couleurs ont ensemble. Cette pierre tire sur le vert. Le plumage de cet oiseau tire sur le violet.

TIRÉ, ÉE. participe

TIRÉ, ÉE. participe Un visage tiré, Un visage abattu, maigri.

Prov., Ils en sont aux couteaux tirés, à couteaux tirés, Ils sont ennemis déclarés.

TIRÉ

TIRÉ se prend substantivement pour Une chasse au fusil. Le roi fit nier un beau tiré. On dit dans le même sens, Chasse au tiré.

TIRET. s. m.

TIRET. s. m. Petit morceau de parchemin coupé en long et tortillé, servant à enfiler et à attacher des papiers ensemble. Attacher des pièces d' écriture avec des tirets.

Il se dit aussi d' Un petit trait horizontal qu' on lait au bout de la ligne, quand un mot n' est pas fini, ou dont on se sert pour joindre certains mots, qui proprement sont censés n' en faire qu' un, comme Tout-puissant, Belles-lettres, etc. Dans ce sens, les grammairiens disent plus ordinairement Trait d' union, et les imprimeurs Division.

TIRETAINE. s. f.

TIRETAINE. s. f. Sorte de droguet, drap tissu grossièrement, moitié laine, moitié fil. Un habit de tiretaine.

TIRE-TÊTE. s. m.

TIRE-TÊTE. s. m. Instrument de chirurgie qui sert à tirer la tête d' un enfant mort dans la matrice, lorsque des accouchements difficiles l' exigent, ou que la tête séparée du corps est restée dans la matrice. Il y a plusieurs sortes de tire-têtes.

TIREUR. s. m.

TIREUR. s. m. Celui qui tire. Il s' emploie avec différents mots. Tireur d' or, Ouvrier dont le métier est de tirer l' or en fils déliés. Tireur d' armes, Celui dont la profession est de montrer à faire des armes. Ce dernier est vieux.

Tireur de laine, se disait anciennement d' Un filou qui volait les manteaux la nuit.

Tireuse de cartes, Prétendue devineresse qui prédit aux personnes ce qui doit leur arriver, d' après les diverses combinaisons des cartes à jouer.

TIREUR

TIREUR se dit absolument d' Un chasseur qu' on entretient pour tuer du gibier. Il a deux tireurs qui le fournissent de gibier.

Il se dit aussi de Tout homme qui chasse au fusil. C' est un bon tireur, un mauvais tireur, un fort tireur, un habile tireur.

Il se dit encore Des soldats envoyés pour faire une ou plusieurs décharges d' armes à feu. On disposa des tireurs sur plusieurs points. Nos tireurs eurent l' avantage et firent taire le feu des ennemis.

TIREUR

TIREUR en termes de Commerce et de Banque, se dit de Celui qui tire une lettre de change sur quelqu' un. On a condamné le tireur à payer la somme portée par la lettre protestée.

TIROIR. s. m.

TIROIR. s. m. Espèce de petite caisse ou layette emboîtée dans une armoire, dans une table, dans un comptoir, dans une commode, et qui se tire par le moyen d' un bouton, d' un anneau, d' une clef. Mettre des papiers dans un tiroir. Il faut chercher dans les tiroirs de cette armoire, de cette commode. Ouvrir, fermer un tiroir.

Fig., Pièce à tiroir, Pièce de théâtre dont les scènes, quoique réunies par un lien commun, souvent très-léger, ne tiennent pas l' une à l' autre, et ne forment point une action.

TIROIR

TIROIR se dit figurément et familièrement, parmi les militaires, Du second rang d' une troupe formée sur trois rangs. Les hommes de petite taille sont ordinairement placés dans le tiroir.

TIRONIEN, IENNE. adj.

TIRONIEN, IENNE. adj. Il se dit Des caractères d' abréviation dont Tiron, affranchi de Cicéron, fut l' inventeur. Abréviation tironienne.

TISANE. s. f.

TISANE. s. f. Eau dans laquelle on a fait bouillir ou infuser de l' orge, de la réglisse, du chiendent ou autre substance, soit grain, soit racine, fleurs, feuilles ou bois, pour en composer un breuvage, une boisson médicamenteuse. tisane rafraîchissante. Un verre de tisane. Il ne boit que de la tisane. Tisane purgative, Celle où l' on a mêlé quelque purgatif.

Tisane de Champagne, Espèce de vin de Champagne plus léger et moins spiritueux que le vin ordinaire du même terroir.

TISON. s. m.

TISON. s. m. Reste d' une bûche, d' un morceau de bois, dont une partie a été brûlée. Tison allumé. Tison ardent. Tison éteint. Rapprocher les tisons.

Fam., Garder les tisons, être toujours sur les tisons, avoir toujours le nez sur les tisons, se dit D' une personne qui est ordinairement auprès du feu.

Fig. et fam., Cracher sur les tisons, se dit Des vieilles gens qui sont toujours auprès du feu.

Prov. et fig., Tison d' enfer, se dit, par exagération, d' Un méchant homme, d' une méchante femme, qui excite au mal par ses discours, par ses exemples. Tison de la discorde, tison de discorde. Caractère séditieux et funeste au repos de la société. Tison de discorde, se dit aussi d' Une chose qui est une matière de discorde, un sujet de longues dissensions.

TISONNÉ. adj. m.

TISONNÉ. adj. m. Il ne se dit que dans cette locution, Gris tisonné ou charbonné, pour désigner Le poil d' un cheval sur lequel on observe des taches irrégulièrement éparses, comme si le poil eût été noirci dans ces endroits avec un tison. Un cheval gris tisonné.

TISONNER. v. n.

TISONNER. v. n. Remuer les tisons sans besoin. Quand il est auprès du feu, il ne fait que tisonner. Il s' amuse toujours à tisonner.

TISONNEUR, EUSE. s.

TISONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui aime à tisonner. C' est un grand tisonneur.

TISONNIER. s. m.

TISONNIER. s. m. T. de Forgeron, de Maréchal ferrant, etc. Instrument de fer, étroit et long, qui sert à attiser le feu de la forge et à en retirer le mâchefer.

TISSAGE. s. m.

TISSAGE. s. m. Action de tisser, et L' ouvrage de celui qui tisse. Le tissage des draps.

TISSER. v. a.

TISSER. v. a. Faire de la toile ou d' autres étoffes en croisant ou entrelaçant les fils dont elles doivent être composées. Tisser de la toile, du drap. Tisser du lin, de la laine, du coton, etc. Il ne se dit point au figuré Voyez TISTRE.

TISSÉ, ÉE. participe

TISSÉ, ÉE. participe Cette toile est bien tissée.

TISSERAND. s. m.

TISSERAND. s. m. Ouvrier qui fait de la toile. La navette d' un tisserand. Le métier d' un tisserand. Le métier de tisserand.

Il se dit aussi Des ouvriers qui font des étoffes de laine ou de soie; et alors on dit, Tisserand en drap, tisserand en soie.

TISSERANDERIE. s. f.

TISSERANDERIE. s. f. Profession de ceux qui tissent, ou qui vendent les ouvrages faits par les tisserands. Exercer la tisseranderie et la draperie.

TISSU. s. m.

TISSU. s. m. Voyez TISTRE.

TISSURE. s. f.

TISSURE. s. f. Liaison de ce qui est tissu. Tissure ferme, serrée. Tissu e lâche. La tissure de cette toile est inégale.

Fig., La tissure d' un discours, d' un poëme, etc., La disposition, l' ordre, l' économie des parties d' un discours, d' un poëme. Il y a d' assez belles choses dans ce discours, mais la tissure n' en vaut rien. Ce sens a vieilli; on dit, Tissu.

TISSUTIER. s. m.

TISSUTIER. s. m. Rubanier, ouvrier qui fait toutes sortes de tissus, de rubans, de ganses, etc.

TISTRE. v. a.

TISTRE. v. a. synonyme de Tisser. Il n' est plus en usage que dans les temps formés de Tissu, qui est son participe. Il a tissu cette toile.

Fig., C' est lui qui a tissu cette intrigue, C' est lui qui l' a conduite, qui l' a menée.

TISSU, UE. participe

TISSU, UE. participe Une étoffe bien tissue.

TISSU

TISSU est aussi substantif, et se dit particulièrement de Certains petits ouvrages tissus au métier. Voilà un beau tissu de soie. Un tissu d' or et d' argent. Un tissu de cheveux.

Il se dit quelquefois Des étoffes tissues. Les riches tissus de l' Inde.

Il se dit, par extension, pour Tissure, texture. Le tissu de cette étoffe est lâche, est serré.

TISSU

TISSU se dit par analogie, en termes d' Anatomie, Des substances de nature diverse qui forment les différents organes de l' homme et des animaux, et qui résultent d' un entrelacement de fibres, d' une certaine liaison ou combinaison des parties élémentaires. Le tissu fibreux. Le tissu cellulaire. Etc.

TISSU

TISSU se dit figurément en parlant D' ouvrages d' esprit, quelquefois Du discours ordinaire, et signifie, Ordre, suite, enchaînement. Le tissu de son discours est fort bon. Le tissu de son style est plein, serré. Le tissu de sa diction est tel qu' on ne peut en rien retrancher, ni rien y ajouter. Cet ouvrage est un tissu de mensonges, de calomnies. Tout ce qu' il vient de vous dire n' est qu' un tissu de faussetés.

Il se dit, à peu près dans le même sens, en parlant Des actions. Sa vie est un tissu de grandes et belles actions. Cette histoire est un tissu d' horreurs, de cruautés. Un tissu de merveilles.

TITAN. s. m.

TITAN. s. m. Il n' est guère usité qu' au pluriel. Nom des géants qui, selon la Fable, voulurent escalader le ciel et détrôner Jupiter.

TITHYMALE. s. m.

TITHYMALE. s. m. T. de Botan. Nom que l' on donne aux euphorbes indigènes, telles que l' épurge, l' ésule, etc.

TITILLATION. s. f.

TITILLATION. s. f. (On prononce les L, mais sans les mouiller.) Légère agitation qui se remarque dans certains corps. Un mouvement de titillation. La titillation de la fibre.

Il signifie aussi, Chatouillement. Une titillation agréable. Une titillation incommode.

TITILLER. v. a.

TITILLER. v. a. (On prononce les L, mais sans les mouiller.) Causer une légère agitation qui produit ce qu' on appelle Titillation, chatouiller. Ce remède titille les nerfs. Ce vin titille agréablement le palais.

TITILLÉ, ÉE. participe

TITILLÉ, ÉE. participe

TITRE. s. m.

TITRE. s. m. Inscription qui fait connaître la matière d' un livre, et ordinairement le nom de l' auteur qui l' a composé, etc. On le dit également Des inscriptions analogues placées au commencement des divisions d' un livre. Le titre d' un livre. Il a donné un beau titre à son livre. Il parut un ouvrage sous tel titre. Il n' y a rien dans ce chapitre de ce que le titre annonce. Quel est le titre de ce paragraphe, de cette section? Juger un livre sur le titre.

En termes d' Impr., Le faux titre d' un livre, Premier titre abrégé, imprimé sur le feuillet qui précède celui où est le titre entier. Titre courant, Ligne en petites capitales, qui est mise au haut des pages d' un livre, pour indiquer le sujet dont il traite.

TITRE

TITRE se dit, par extension, de Certaines subdivisions employées dans les codes de lois, dans les recueils de jurisprudence, etc. Livre douze, titre trois du Digeste. Le titre des Successions, dans le code civil.

TITRE

TITRE se dit aussi d' Un petit trait que l' on met au-dessus d' une ou de plusieurs lettres pour marquer abréviation. Ainsi, pour écrire Votre, on écrit quelquefois, Vre.

TITRE

TITRE se dit aussi d' Une qualité honorable, d' un nom de dignité. Ce pair de France a le titre de duc, de marquis, de comte, etc. Cette terre portait titre de comté. Il se dit héritier de telle maison, duc de tel lieu, mais ce n' est qu' un vain titre, il n' en a que le titre. Il prend le titre de prince.

Il se dit également de Certaines qualifications que l' on donne par honneur. Votre Sainteté est le titre qu' on donne aux papes. On donne aux rois le titre de Votre Majesté, aux cardinaux celui de Votre Éminence, etc., ou le titre de Majesté, d' Éminence, etc.

Il se dit pareillement. Des qualifications qu' on donne aux personnes, pour exprimer certaines relations. Le titre de père, d' époux, de frère, de parent, etc. Le titre de bienfaiteur. Le titre dont je suis le plus fier est celui de votre ami.

TITRE

TITRE se dit aussi en parlant De certaines églises de Rome ou des environs, dont les cardinaux prennent le nom. Cardinal du titre de Sainte-Sabine. Cardinal du titre de Saint-Pierre aux liens.

TITRE

TITRE se dit en outre de La propriété d' une charge, d' un office. Il eut cette charge en titre, après l' avoir exercée longtemps par commission. Former opposition au titre d' un office. Sa commission fut érigée en titre d' office. On dit quelquefois dans un sens analogue: Professeur en titre, par opposition à Professeur suppléant; Commis en titre, Commis en pied, par opposition à Surnuméraire. Etc.

Fig. et fam., C' est un fripon en titre d' office, C' est un grand fripon. Cette phrase a vieilli.

TITRE

TITRE se dit aussi en parlant De certaines professions qui ne peuvent être exercées qu' en vertu d' un brevet, d' un diplôme, etc. Il a le titre de notaire, mais il n' exerce pas encore. Il n' a pas encore reçu son titre d' avocat, de médecin, etc.

TITRE

TITRE se prend encore pour L' acte, l' écrit, la pièce authentique qui sert à établir un droit, une qualité. Ce titre a été tiré du trésor, des archives de telle abbaye. Les anciens titres d' une maison. Les titres et papiers. Titres de noblesse. Titres et documents. Soustraire des titres. Titre primordial. Titre de propriété. La donation est un titre translatif de propriété. Titre exécutoire. Bon titre. Titre authentique. Titre valable. Titre inattaquable. Titre vicieux. Il produit des titres authentiques, des titres faux.

Il se disait particulièrement, au pluriel, Des provisions d' un office ou d' un bénéfice; alors on le joignait quelquefois au mot Capacités. Il a fait voir ses titres et capacités. Ce sens a vieilli.

Titre clérical, Contrat par lequel on assignait une rente annuelle à celui qui voulait prendre les ordres sacrés.

Titre nouvel, Acte par lequel un nouveau possesseur, un héritier s' oblige de payer la même rente ou redevance que devait celui qu' il représente. Il a passé titre nouvel. Il se dit aussi Du nouvel engagement que l' on est en droit d' exiger du débiteur originaire, lorsque le temps de la prescription approche.

TITRE

TITRE se prend aussi pour Le droit qu' or. a de posséder, de demander, ou de faire quelque chose. Il possède cette maison à titre d' achat. À quel titre demande-t-il cette place? À quel titre avez-vous obtenu cet emploi? Possession vaut titre. Il n' y a point de servitude sans titre. À bon titre. À juste titre. À faux titre. À titre onéreux. À titre lucratif. À titre gratuit.

À juste titre, signifie aussi, dans une acception plus étendue, Justement, avec raison. C' est à juste titre qu' il fut surnommé le Père du peuple. On emploie quelquefois de même la locution À bon titre.

TITRE

TITRE se dit, par extension, de La capacité, des services, des qualités qui donnent droit à une chose. Il a des titres à cette place. Il a bien des titres à mon amitié, à mon estime, à ma reconnaissance. Je ferai valoir vos titres. Je vous appartiens à tous les titres. L' ancienneté est un titre à l' avancement.

TITRE

TITRE en fait de Monnaie, signifie, Le degré de fin de l' or ou de l' argent monnayé. Cette monnaie n' est pas au titre légal. Les monnaies françaises sont au titre de neuf dixièmes de fin, et d' un dixième d' alliage.

Il s' étend aussi À la vaisselle et aux matières d' or et d' argent non fabriquées. Cette vaisselle est à tel titre, au titre de tel pays.

À TITRE DE. loc. prépositive

À TITRE DE. loc. prépositive En qualité, sous prétexte de. À titre d' héritier. Il s' est introduit dans cette maison à titre de parent, Il s' y est introduit en qualité de parent, sous prétexte de parenté.

À titre de grâce, à titre de dette, Comme une grâce, comme une dette. Il demande à titre de dette ce qu' on peut à peine lui accorder à titre de grâce. On dit de même, À titre de don, de prêt, etc.

À TITRE D' OFFICE. loc. adv.

À TITRE D' OFFICE. loc. adv. En vertu de sa qualité, de sa charge. Présider à titre d' office.