DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI RIEUR, EUSE. s.

RIEUR, EUSE. s. Celui, celle qui rit. Faites taire tous ces rieurs.

Il signifie aussi, Celui, celle qui aime à rire. C' est un grand rieur, une grande rieuse. Cette jeune personne est très-rieuse. Dans le dernier exemple, rieuse est pris adjectivement.

Il signifie encore, Celui, celle qui raille, qui se moque. Vous êtes un rieur.

Avoir les rieurs de son côté, Avoir pour soi l' approbation du plus grand nombre. Vous triomphez, vous avez les rieurs de votre côté. Il a raison, mais il n' a pas les rieurs de son côté. On dit de même: Les rieurs sont de son côté, sont pour lui. Mettre les rieurs de son côté. Vous n' aurez pas les rieurs pour vous.

RIFLARD. s. m.

RIFLARD. s. m. Espèce de grand rabot à deux poignées, qui sert à dresser le bois de charpente.

Il se dit aussi d' Un ciseau, en forme de palette, qui sert aux maçons pour ébarber les ouvrages de plâtre.

RIGAUDON. s. m.

RIGAUDON. s. m. Voyez RIGODON.

RIGIDE. adj. des deux genres

RIGIDE. adj. des deux genres Sévère, exact, austère. C' est un homme rigide, trop rigide, qui ne pardonne rien ni aux autres, ni à lui-même. Un confesseur rigide. Un censeur rigide. Un rigide observateur des lois. Pour rétablir la discipline dans les troupes, il faut choisir des officiers, des inspecteurs qui soient un peu rigides. Un homme qui a une vertu austère et rigide. Une morale rigide. Des moeurs rigides.

RIGIDE

RIGIDE se dit aussi De ceux qui, étant d' une secte religieuse ou philosophique, font profession publique d' en soutenir les dogmes sans la moindre altération. Un puritain rigide. Un calviniste rigide. Un cartésien rigide.

RIGIDEMENT. adv.

RIGIDEMENT. adv. Avec rigidité. Il a jeûné tout le carême rigidement. Un magistrat qui examine tout fort rigidement.

RIGIDITÉ. s. f.

RIGIDITÉ. s. f. Grande sévérité, exactitude rigoureuse, austérité. Les magistrats font observer cette loi avec une extrême rigidité. La rigidité de ses moeurs. La rigidité de sa morale, de la discipline qu' il veut établir. La rigidité des puritains, des jansénistes.

RIGODON. s. m.

RIGODON. s. m. Air à deux temps, très-animé. Chanter un rigodon. Jouer un rigodon. On écrit aussi, Rigaudon.

Il se dit également de La danse qu' on exécutait sur cet air. Danser un rigodon.

Il se dit encore d' Un certain pas qui entre dans la danse ordinaire.

RIGOLE. s. f.

RIGOLE. s. f. Petite tranchée, petit fossé qu' on fait dans la terre, ou petit canal qu' on creuse dans des pierres de taille, pour faire couler de l' eau dans un jardin, dans un pré, etc. Faire une rigole. Faire des rigoles. Rigoles de dérivation.

RIGOLE

RIGOLE se dit aussi Des petites tranchées qu' on fait pour planter des bordures de buis, de lavande, de thym, ou des palissades de charme, d' érable, etc. Une rigole de tant de pouces de profondeur. Planter en rigoles.

RIGORISME. s. m.

RIGORISME. s. m. Morale trop sévère. Il affecte le rigorisme. Il y a du rigorisme dans cette opinion. Il a trop de rigorisme dans ses principes. Le rigorisme de cette secte.

RIGORISTE. s. des deux genres

RIGORISTE. s. des deux genres Celui, celle qui pousse trop loin la sévérité dans certains principes, et particulièrement dans ceux de la morale. Il y a des rigoristes dans toutes les religions. Cette femme est une rigoriste outrée. C' est un rigoriste en matière de littérature et de goût.

Il s' emploie aussi adjectivement. Cet homme, cette femme, cette secte est très-rigoriste. Je ne trouve pas autant de fautes que vous dans cet ouvrage, vous êtes bien rigoriste.

RIGOUREUSEMENT. adv.

RIGOUREUSEMENT. adv. Avec rigueur, d' une manière dure et sévère. Il l' a traite rigoureusement. Punir rigoureusement. Vous le jugez bien rigoureusement.

Cela est rigoureusement vrai, Cela est d' une vérité incontestable. On dit dans le même sens, Cela est rigoureusement démontré.

RIGOUREUX, EUSE. adj.

RIGOUREUX, EUSE. adj. Qui a beaucoup de sévérité dans sa conduite, dans ses maximes à l' égard des autres. C' est un homme rigoureux qui n' excuse rien, qui ne pardonne rien. Vous ne relâchez rien de vos droits, vous êtes trop rigoureux. C' est un créancier fort rigoureux. Un juge, un magistrat rigoureux.

RIGOUREUX

RIGOUREUX se dit aussi Des choses, et signifie, Sévère, dur, difficile à supporter. Un arrêt rigoureux. Une sentence rigoureuse. Faire une rigoureuse pénitence. Souffrir un supplice, un châtiment, un tourment rigoureux.

Il se dit particulièrement De la température, et signifie, Rude, âpre, dur à supporter. Hiver rigoureux. Saison rigoureuse. Climat rigoureux. Temps rigoureux.

Il signifie quelquefois, en parlant Des choses, Rigide, austère, qui demande ou qui prouve une exactitude sévère. Subir un examen rigoureux. Avoir une conduite rigoureuse. J' ai un devoir rigoureux à remplir. Suivre, professer des maximes rigoureuses.

Une diète rigoureuse, Un régime sévère, une abstinence presque entière. On lui fait observer une diète rigoureuse.

Démonstration rigoureuse, Démonstration sans réplique.

Preuves rigoureuses, Preuves incontestables.

RIGUEUR. s. f.

RIGUEUR. s. f. Sévérité, dureté, austérité. Grande, extrême, insupportable rigueur. Vous me traitez avec la dernière rigueur, avec trop de rigueur. Tenir rigueur à quelqu' un. Avoir trop de rigueur pour quelqu' un. User de rigueur à l' égard de quelqu' un, envers quelqu' un. Vous ne devriez pas lui tenir cette rigueur, tant de rigueur. Il traite ses domestiques avec trop de rigueur. La rigueur des tourments, des supplices. Les rigueurs d' une prison. Il sortit du couvent, parce qu' il ne put soutenir la rigueur de la règle. La rigueur du destin. Les rigueurs du sort. Les rigueurs d' une belle. Il se plaint des rigueurs de cette femme.

Il se dit aussi en parlant De la température, et signifie, Dureté, âpreté. La rigueur de la saison. La rigueur de l' hiver. La rigueur du froid. La rigueur du climat. La rigueur du temps est insupportable.

RIGUEUR

RIGUEUR signifie encore, Grande exactitude, sévérité dans la justice. Les juges sont obligés de suivre la rigueur des lois. Juger suivant la rigueur des lois. Tempérer, adoucir la rigueur des lois. On dit en littérature, dans un sens analogue, La rigueur des règles, la rigueur de la rime.

La loi de rigueur, La loi de Moïse, par opposition à La loi de grâce, qui est La loi nouvelle.

Juges de rigueur, Les juges qui doivent prononcer selon la rigueur de la loi, à la différence Des arbitres, qui peuvent se décider d' après l' équité naturelle. Juges de rigueur, s' est dit aussi Des juges subalternes, à la différence Des juges qui prononçaient en dernier ressort, et qui se permettaient quelquefois d' adoucir la rigueur de la loi.

Cette chose, cette règle est de rigueur, Elle est indispensable.

Au Jeu, Jouer de rigueur, Jouer exactement, suivant la règle.

À LA RIGUEUR, À LA DERNIÈRE RIGUEUR, À TOUTE RIGUEUR, EN RIGUEUR. loc. adverbiales. Dans la dernière exactitude, avec une extrême sévérité, sans faire aucune grâce. Observer les lois à la rigueur, à toute rigueur, en rigueur. En toute rigueur, on ne peut le condamner qu' à... Il ne faut pas exiger ses droits à toute rigueur.

Cela est prouvé en rigueur, en toute rigueur, Cela est prouvé d' une manière incontestable.

À LA RIGUEUR

À LA RIGUEUR signifie aussi, À la lettre, sans modification, sans adoucissement. Expliquer une loi à la rigueur. Il ne faut pas prendre ce qu' il dit à la rigueur.

RIMAILLER. v. n.

RIMAILLER. v. n. Faire de mauvais vers. Il ne fait que rimailler. Il est familier.

RIMAILLEUR. s. m.

RIMAILLEUR. s. m. Celui qui fait de mauvais vers. Ce n' est qu' un rimailleur. C' est un plat rimailleur. Il est familier.

RIME. s. f.

RIME. s. f. Uniformité de son dans la terminaison de deux mots. Aimer et Charmer, Belle et Rebelle, sont de bonnes rimes. Rime masculine. Rime féminine. Rime heureuse. Rime riche. Rime suffisante. Rime fausse. Rimes redoublées. Il faut éviter les rimes dans la césure des vers. La contrainte de la rime se fait sentir dans ses vers.

Mettre en rimes, mettre en rime, Mettre en vers. Cela ne se dit plus que par plaisanterie.

Rimes croisées, Rimes masculines et féminines mêlées et entrelacées. Rimes plates, Celles qui ne sont point croisées.

Prov., Il n' y a ni rime ni raison dans tout ce qu' il dit, dans tout ce qu' il fait, Il n' y a point de bon sens dans ce qu' il dit, dans ce qu' il fait.

RIME

RIME s' emploie quelquefois au pluriel pour signifier, Vers. Je vous envoie mes rimes. Dans ses rimes légères, il a chanté le vin et l' amour.

RIMER. v. n.

RIMER. v. n. Il se dit Des mots dont les dernières syllabes ont la même terminaison, et forment le même son. Ces deux mots riment bien, ces deux autres ne riment pas, riment mal. Ce mot ne rime pas avec celui-là. On ne peut faire rimer Poëte avec Boîte, Paume avec Pomme, le simple avec le composé, etc.

Ces deux mots riment à la fois aux yeux et aux oreilles, Les syllabes qui les terminent ont le même son, et sont orthographiées de même.

Fig. et fam., Ces deux choses ne riment pas ensemble, Elles n' ont aucun rapport entre elles. Cela ne rime à rien, Cela ne signifie rien; cela est dépourvu de sens, de raison.

RIMER

RIMER se dit aussi Du poëte, du versificateur même, par rapport à l' obligation, au soin de faire rimer les mots. Ce poëte rime bien, rime mal, rime richement. Il se contente de rimer à l' oreille, pour l' oreille.

Il signifie, par extension, Faire des vers. Il emploie tout son temps à rimer. Son plus grand plaisir est de rimer. Il se dit alors avec quelque sorte de mépris.

RIMER

RIMER s' emploie quelquefois comme verbe actif, et signifie, Mettre en vers. Il a rimé ce conte. Je veux rimer cette anecdote.

RIMÉ, ÉE. participe

RIMÉ, ÉE. participe Voilà une épître dont les pensées sont justes, mais elle est mal rimée. Ce poëme n' est que de la prose rimée.

Bouts-rimés, Rimes données pour faire des vers. Remplir des bouts-rimés. Voilà des bouts-rimés difficiles à remplir.

Bout-rimé, au singulier, Pièce de vers composée sur des rimes données. Voilà un bout-rimé où la gêne des rimes n' a pas trop nui au sens. Un mauvais bout-rimé.

RIMEUR. s. m.

RIMEUR. s. m. Il ne se dit guère que par mépris, en parlant d' Un mauvais poëte.

Il se dit quelquefois d' Un homme qui n' emploie que des rimes très-riches dans ses vers. C' est un excellent rimeur.

RINCEAU. s. m.

RINCEAU. s. m. T. d' Archit. et de Peinture. Ornement sculpté ou peint, composé de branches et de fruits, ou de feuilles d' acanthe disposées par enroulement. Dans ce plafond il y a des rinceaux bien peints, bien sculptés.

Il se dit également, en termes de Blason, de Branches chargées de feuilles.

RINCER. v. a.

RINCER. v. a. Nettoyer en lavant et en frottant. Il ne se dit qu' en parlant Des bouteilles, des verres, des tasses, et de quelques autres vases. Rincez ces verres. Il faut rincer cette cruche, cette bouteille.

Rincer sa bouche, ou Se rincer la bouche, Laver sa bouche. Il se rince la bouche tous les matins.

RINCÉ, ÉE. participe

RINCÉ, ÉE. participe Pop., Il a été bien rincé, se dit D' un homme qui a été fort mouillé. Il se dit aussi, figurément et populairement, D' un homme qui a été fortement réprimandé ou battu.

RINÇURE. s. f.

RINÇURE. s. f. L' eau avec laquelle on a rincé un verre, une bouteille, etc. Jetez ces rinçures.

Par exagérat., De la rinçure, de la rinçure de verre, Du vin dans lequel on a mis trop d' eau.

RINGRAVE. s. m. et f

RINGRAVE. s. m. et f Voy. RHINGRAVE.

RIOTER. v. n.

RIOTER. v. n. Rire à demi. Elle ne fait que rioter. Il est populaire.

RIOTEUR, EUSE. s.

RIOTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui ne fait que rioter. C' est un rioteur éternel. Une rioteuse perpétuelle. Il est populaire.

RIPAILLE. s. f.

RIPAILLE. s. f. Il n' est usité que dans cette locution familière, Faire ripaille, Faire grande chère, faire la débauche à table.

RIPE. s. f.

RIPE. s. f. Outil qu' emploient les maçons, les tailleurs de pierre, les sculpteurs, et qui sert à gratter un enduit, de la pierre, une figure, etc.

RIPER. v. a.

RIPER. v. a. Ratisser avec la ripe.

RIPÉ, ÉE. participe

RIPÉ, ÉE. participe

RIPOPÉE. s. f.

RIPOPÉE. s. f. Mélange que les cabaretiers font de différents restes de vin. Ce vin n' est que de la ripopée. Il est familier et ne se dit que par mépris.

Il se dit également Du mélange de différentes liqueurs, de différentes sauces. Quelle ripopée faites-vous là?

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un ouvrage, d' un écrit composé d' idées communes, incohérentes ou mal liées entre elles.

RIPOSTE. s. f.

RIPOSTE. s. f. Réponse vive faite sur-le-champ, repartie prompte pour repousser quelque raillerie. Avoir la riposte prête, la riposte en main. Il lui fit une riposte fâcheuse. Être prompt, être vif à la riposte. Il est familier.

Il se dit, figurément et familièrement, de Ce qui se fait sur-le-champ pour repousser quelque injure. Il lui donna un démenti; la riposte fut un soufflet, fut d' un soufflet.

Il signifie, en termes d' Escrime, Une botte que l' on porte en parant.

RIPOSTER. v. n.

RIPOSTER. v. n. Répondre, repartir vivement et sur-le-champ pour repousser quelque raillerie. On lui fit une plaisanterie, il riposta fort à propos. Si vous le fâchez, il ripostera d' une manière qui vous déplaira, il vous ripostera quelque chose de désagréable. Dans cette dernière phrase, il est actif.

Il signifie aussi, Repousser vivement une injure, un coup, etc. On avait fait une satire contre lui, il riposta par une satire plus vive. Il riposta d' une autre injure. Il riposta d' un soufflet. Il est familier dans l' une et l' autre acception.

RIPOSTER

RIPOSTER en termes d' Escrime, Parer et porter la botte du même mouvement.

RIPUAIRE. adj. des deux genres

RIPUAIRE. adj. des deux genres Il se disait Des anciens peuples des bords du Rhin et de la Meuse, et il se dit encore Du code de leurs lois. Les Francs ripuaires, ou substantivement, Les Ripuaires. La loi ripuaire.

RIRE. v. n.

RIRE. v. n. (Je ris, tu ris, il rit; nous rions, etc. Je riais; nous riions, vous rirez. Je ris. J' ai ri. Je rirai. Je rirais. Ris ou Ri, riez. Que je rie. Que je risse. Riant. Ri.) Faire un certain mouvement de la bouche, souvent accompagné d' éclat, et causé par l' impression qu' excite en nous quelque chose de gai, de plaisant. Éclater de rire. Rire aux éclats. Se tenir les côtés de rire, à force de rire. Rire à gorge déployée. Crever de rire. Étouffer de rire. Pouffer de rire. Pâmer de rire. Il nous pensa faire mourir de rire. Il y a sujet de rire. Qui pourrait s' empêcher, se tenir de rire? Rire de bon coeur. Rire de tout son coeur. Rire de souvenir. Rire aux larmes, jusqu' aux larmes. Rire comme un fou. Faire un conte pour rire. Tout le monde se prit, se mit à rire. Rire sans sujet. Rire hors de propos. Il ne saurait parler de cela sans rire.

Il n' y a pas le mot pour rire, on ne trouve pas le mot pour rire dans cet ouvrage, se dit D' un ouvrage qui a été fait pour réjouir, et où il n' y a rien de plaisant.

Fam., Et de rire, se dit quelquefois en terminant un récit, et signifie, Alors on se mit à rire.

Fig. et fam., Pincer sans rire, Dire quelque chose de piquant contre quelqu' un, sans paraître en avoir l' intention. On dit, substantivement, D' un homme que son caractère porte à plaisanter ainsi, C' est un pince-sans-rire.

Il n' y a pas à rire pour tout le monde, se dit en parlant D' une chose qui donne de la joie à quelques personnes, mais qui fait de la peine à d' autres. On dit dans un sens analogue: Il n' y a pas trop à rire pour vous, de quoi rire pour vous. Il n' y a pas tant à rire. On dit aussi en parlant D' une chose affligeante, Nous n' avons pas sujet de rire, il n' y a pas là de quoi rire.

Prov. et fig., Rire du bout des dents, ne rire que du bout des dents, que du bout des lèvres; rire jaune, Rire sans en avoir envie, à contre-coeur.

Prov. et fig., Rire sous cape, rire dans sa barbe, Éprouver une satisfaction maligne, qu' on cherche à dissimuler. J' étais dans l' embarras, et je vis fort bien qu' il en riait sous cape. En voyant que sa ruse tournait contre lui-même, je riais dans ma barbe.

Prov. et fig., Il rit aux anges, se dit De celui dont le visage marque l' épanouissement de la joie, de celui qui est tellement transporté de joie, qu' il paraît comme extasié. Il se dit aussi De celui qui rit seul, niaisement, et sans sujet connu.

RIRE

RIRE se dit au figuré en parlant De ce qui est agréable, de ce qui plaît. Tout rit dans cette maison de campagne. Tout rit dans ces prés, dans ces bosquets. Cela rit à l' imagination.

Fig., La fortune lui rit, tout lui rit, tout rit à ses désirs, se dit D' un homme heureux, à qui tout réussit.

RIRE

RIRE signifie quelquefois, dans le style familier, Se divertir, se réjouir. Nous serons en joyeuse compagnie, nous rirons bien. Venez avec nous, nous rirons. C' est un bon garçon qui aime à rire. Prov., Plus on est de fous, plus on rit.

Rire aux dépens d' autrui, Se divertir à relever les défauts, les ridicules de quelqu' un.

Fam., Rire de quelqu' un, Se moquer de quelqu' un; et, Rire au nez de quelqu' un, Se moquer de quelqu' un en face.

Fam., Apprêter à rire, se dit D' une personne qui donne sujet de se moquer d' elle.

Fam., Vous me faites rire, se dit À une personne qui tient des discours ou qui fait des propositions déraisonnables ou ridicules.

Prov. et fig., Se chatouiller pour se faire rire, S' exciter à la gaieté, à la joie, pour un faible sujet, ou même sans sujet.

Prov. et fig., Rira bien qui rira le dernier, se dit en parlant De quelqu' un qui se flatte du succès, dans une affaire où l' on compte l' emporter sur lui.

Prov. et fig., Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera, Souvent la tristesse succède en peu de temps à la joie.

RIRE

RIRE signifie encore, Railler, badiner, ne parler pas tout de bon, n' agir pas sérieusement. Est-ce que vous riez, ou si c' est tout de bon? Riez-vous, ou est-ce tout de bon? Il ne disait cela que pour rire, vous auriez tort de vous en offenser. Est-ce pour rire que vous dites, que vous faites cela? Tout en riant, je n' ai pas laissé de lui dire ses vérités.

Fam., Vous voulez rire, se dit À quelqu' un qui fait une proposition peu convenable, ou qui dit des choses peu croyables.

RIRE

RIRE signifie quelquefois, Ne se point soucier de quelque chose; témoigner qu' on n' en tient point de compte, qu' on ne s' en soucie pas; s' en moquer. Il rit de toutes les remontrances qu' on lui fait. Ses menaces ne m' étonnent point, je n' en fais que rire.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Il se rit de vous. Il se rit de vos vains projets. Je me ris de ses menaces.

RIRE. s. m.

RIRE. s. m. Action de rire. Cette femme a le rire agréable, charmant. Un rire moqueur. Un rire fou et extravagant. Un rire ironique. Un rire amer. Un rire forcé. Un rire convulsif. Un rire niais. De grands éclats de rire. Il lui prit un rire fou, un fou rire qu' il ne put retenir. Le fou rire m' a pris en le voyant, en l' écoutant.

Un rire inextinguible, Un rire qui ne peut être arrêté.

Un gros rire, Un rire bruyant et prolongé. Il riait d' un gros rire.

Un rire sardonique ou sardonien. Voy. RIS.

RIS. s. m.

RIS. s. m. Il signifie la même chose que Rire, substantif. Ris agréable. Ris dédaigneux et moqueur. Ce n' est pas un véritable ris, c' est un ris forcé, un ris amer. Un ris qui ne passe pas le noeud de la gorge. Tout est en joie dans cette maison, on y entend des ris continuels, des ris éclatants. Ce sont des ris continuels.

Ris sardonique ou sardonien, Espèce de ris convulsif, causé par une contraction dans les muscles du visage.

Fig., Il a un ris sardonique, se dit D' un homme qui rit à contre-coeur, et par grimace; et, plus souvent, D' un homme dont le rire amer annonce beaucoup de malignité.

Fig. et poétiq.: Les Grâces et les Ris. Les Amours, les Ris et les Jeux. Dans ces phrases, les ris sont personnifiés.

RIS. s. m.

RIS. s. m. Corps glanduleux qui est placé sous la gorge du veau, et qui est un manger assez délicat. Un ris de veau. Des ris de veau.

RIS. s. m. pl.

RIS. s. m. pl. T. de Marine. OEillets qui sont à une voile, au-dessous de la vergue, et dans lesquels on passe de petites cordes qu' on nomme Garcettes, pour raccourcir la voile quand le vent est trop fort; ce qui s' appelle Prendre des ris.

Il se dit également, au singulier, de Chaque bande ou rangée de ris. Prendre le premier ris, le second ris, le troisième ris.

RISBAN. s. m.

RISBAN. s. m. T. de Fortification. Terre-plein garni de canons pour la défense d' un fort. Le risban de Dunkerque.

RISDALE. s. f.

RISDALE. s. f. Voyez RIXDALE.

RISÉE. s. f.

RISÉE. s. f. Grand éclat de rire que font plusieurs personnes ensemble, en se moquant de quelqu' un ou de quelque chose. Il s' éleva une grande risée, une risée universelle de toute l' assemblée. On fit de grandes risées.

Il signifie aussi simplement, Moquerie. Vous vous êtes exposé à la risée du public, à la risée publique. Être l' objet de la risée, des risées de la compagnie. Ceci est une risée.

Il signifie quelquefois, L' objet de la risée, de la moquerie. Il est devenu la risée de tout le monde, la risée du public, de la ville. Il fut la risée de toute la compagnie. Je ne prétends pas lui servir de risée.

RISIBILITÉ. s. f.

RISIBILITÉ. s. f. T. de l' École. Faculté de rire. Dans l' ancienne philosophie scolastique, on regardait la risibilité comme la faculté distinctive de l' homme.

RISIBLE. adj. des deux genres

RISIBLE. adj. des deux genres T. de l' École. Qui a la faculté de rire. Il n' est usité qu' en parlant De l' homme. Les philosophes scolastiques disaient que l' homme est un animal risible.

Il signifie, dans le discours ordinaire et familier, Qui est propre à faire rire. Cette farce est une des plus risibles qu' on ait encore vues. Ce quiproquo est risible.

Il signifie aussi, Digne de moquerie; et alors il se dit aussi bien Des personnes que Des choses. C' est un homme risible. Ce que vous dites là est risible. Vous nous faites là un conte risible.

RISQUABLE. adj. des deux genres

RISQUABLE. adj. des deux genres Où il y a du risque. Une affaire, un projet risquable.

Il signifie aussi, Qu' on peut risquer avec quelques chances de succès. Cette entreprise n' est pas sûre, mais elle est risquable.

RISQUE. s. m.

RISQUE. s. m. Péril, danger. Grand risque. Il n' y a nul risque à cela. S' exposer au risque de... J' en courrai le risque, les risques. Courir risque de la vie. Il courut grand risque d' être condamné. Vous ne courez aucun risque. Où est le risque? J' en prends sur moi le risque, tous les risques.

Entreprendre une chose à ses risques et périls, à ses risques, périls et fortunes, L' entreprendre en courant volontairement le hasard dé tout-ce qui peut en arriver.

Fam., A tout risque, À tout hasard.

RISQUER. v. a.

RISQUER. v. a. Hasarder, mettre en danger. Risquer sa vie, son honneur, sa réputation, son argent. Songez-vous bien à la grande somme que vous risquez? Prov., Qui ne risque rien, n' a rien.

Risquer le tout pour le tout, Risquer beaucoup, dans un cas difficile ou désespéré, pour tâcher de se tirer d' affaire.

RISQUER

RISQUER signifie aussi, Courir le risque, le hasard de. Risquer le passage. Risquer le combat. Vous risquez de beaucoup perdre pour peu gagner. Vous risquez de tomber. Vous risquez qu' on vous vole votre argent.

Il s' emploie quelquefois absolument. Je crains de risquer. Il faut savoir risquer. Vous ne sauriez faire cela sans risquer.

Fig. et fam., Risquer le paquet, S' abandonner au hasard, tenter la fortune.

Fig. et fam., Risquer l' abordage, Hasarder une démarche, une proposition embarrassante.

RISQUER

RISQUER s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se risquer dans une affaire. N' allez pas vous risquer dans cette entreprise. À tout hasard, je me risque.

RISQUÉ, ÉE. participe

RISQUÉ, ÉE. participe

RISSOLE. s. f.

RISSOLE. s. f. Sorte de menue pâtisserie qui est faite de viande hachée, enveloppée dans de la pâte, et frite dans du saindoux.

RISSOLER. v. a.

RISSOLER. v. a. Cuire, rôtir de manière que ce que l' on rôtit prenne une couleur dorée et appétissante. Le feu a bien rissolé ce cochon de lait. Il l' a trop rissolé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette viande commence à se bien rissoler.

RISSOLÉ, ÉE. participe

RISSOLÉ, ÉE. participe De la viande bien rissolée.

Fam., Il a le visage rissolé, se dit D' un homme fort hâlé, et à qui le soleil a brûlé la peau du visage.

RISSOLÉ

RISSOLÉ s' emploie quelquefois substantivement. Donnez-moi du rissolé.

RISTORNE. s. f.

RISTORNE. s. f. (Quelques-uns disent, Ristourne.) T. de Commerce. Annulation d' une police d' assurance, lorsqu' elle fait double emploi avec une autre police, d' une date antérieure, ou lorsqu' elle se trouve sans objet. Ce navire était déjà assuré à Boston, quand on l' a fait assurer au Havre; il y a lieu à ristorne sur la police de France.

Il se dit aussi de La diminution qui doit se faire sur la somme que l' armateur a fait assurer d' après un avis de chargement, lorsque cette somme, mentionnée dans la police, se trouve excéder la valeur de l' objet chargé.

RIT ou RITE. s. m.

RIT ou RITE. s. m. (On prononce toujours Rite.) Ordre prescrit des cérémonies qui se pratiquent dans une religion. Il se dit surtout en parlant De ce qui regarde la religion chrétienne, et ne s' emploie guère que dans le dogmatique. Le rit de l' Église romaine est différent de celui de l' Église grecque. Le rite grec. Le rite latin. On écrit toujours Rites, au pluriel. Il y a différents rites. Il y a à Rome une congrégation des rites. Décret de la congrégation des rites. Les rites gallican, mozarabe ou mozarabique, gothique.

Il se dit quelquefois, au pluriel, Des cérémonies mêmes d' un culte. Les rites du paganisme. Les rites sacrés. Des rites bizarres. Des rites secrets.

RITOURNELLE. s. f.

RITOURNELLE. s. f. Petit morceau de musique instrumentale qui précède un chant, et qui quelquefois le suit. Cette ritournelle ne convient pas au chant.

Il se dit familièrement, par extension et dans un sens ironique, Du retour fréquent des mêmes choses, des mêmes idées dans le discours. Il a parlé longtemps pour dire toujours la même chose; ce n' était qu' une ritournelle.

RITUALISTE. s. m.

RITUALISTE. s. m. Auteur qui traite des différents rites.

RITUEL. s. m.

RITUEL. s. m. Livre contenant les cérémonies, les prières, les instructions, etc., qui regardent l' administration des sacrements, et particulièrement les fonctions curiales. Le rituel romain. Le rituel de Paris. On a imprimé un nouveau rituel.

RIVAGE. s. m.

RIVAGE. s. m. Les rives, les bords de la mer. Le long du rivage. Au rivage. Sur le rivage de la mer. De lointains rivages. Les pirates infestaient ces rivages. S' éloigner du rivage. Quitter le rivage. Regagner le rivage.

Il se dit quelquefois en parlant Des fleuves, des rivières, des lacs. Sur le rivage de la Seine. Les rivages de la Loire sont charmants.

RIVAL, ALE. s.

RIVAL, ALE. s. Concurrent, celui qui aspire, qui prétend aux mêmes avantages, aux mêmes succès qu' un autre. Ils aiment tous deux la même personne, ils sont rivaux. Il a supplanté tous ses rivaux. Son rival a été préféré. Elle a une dangereuse rivale. Il aspire à cette place, mais il a bien des rivaux. Carthage était la rivale de Rome. Un faible rival. Un rival généreux. Un rival redoutable. Ils sont rivaux de gloire. Deux rivaux dignes l' un de l' autre.

Il est aussi adjectif. Deux peuples rivaux. Deux nations rivales. Deux poëtes rivaux.

RIVALISER. v. n.

RIVALISER. v. n. Disputer de talent, de mérite, etc., avec quelqu' un, en approcher, l' égaler. Ce peintre rivalise en certaines parties avec Raphaël. Cet homme n' est point fait pour rivaliser avec vous. Ils ont rivalisé d' efforts, de courage. Ces deux peuples rivalisent entre eux de gloire, d' industrie.

RIVALITÉ. s. f.

RIVALITÉ. s. f. Concurrence de deux ou de plusieurs personnes qui aspirent, qui prétendent à la même chose. Il n' y a point de rivalité entre eux. La rivalité de ces deux maisons a causé de grands désordres. Rivalité dangereuse, funeste. La rivalité de deux amants. La rivalité des chefs entraîna la perte de l' armée. On a écrit l' histoire de la rivalité de la France et de l' Angleterre.

RIVE. s. f.

RIVE. s. f. Le bord d' un fleuve, d' une rivière, d' un étang, d' un lac. La rive de ce fleuve est fort basse du côté de la prairie. Sur les rives de la Loire, de la Seine, etc. Le long des rives. N' approchez pas si près de la rive. Rives lointaines. Rives désertes. La rive orientale. La rive occidentale. La rive droite, la rive gauche de cette rivière. Rive escarpée.

Prov. et fig., C' est une affaire, une question qui n' a ni fond ni rive, C' est une affaire, une question fort embrouillée.

Par extension, La rive d' un bois, Le bord, la lisière d' un bois.

RIVER. v. a.

RIVER. v. a. Abattre la pointe d' un clou sur l' autre côté de l' objet qu' il perce, et l' aplatir pour la fixer. On ne saurait arracher ce clou, il est rivé.

Prov. et fig., River à quelqu' un son clou, Lui répondre fortement, vertement, en sorte qu' il n' ait rien à répliquer. Je lui ai lien rivé son clou.

Fig., River les fers, les chaînes de quelqu' un. Rendre son esclavage plus assuré, plus durable. Il n' est usité que dans le style soutenu.

RIVÉ, ÉE. participe

RIVÉ, ÉE. participe

RIVERAIN. s. m.

RIVERAIN. s. m. Celui qui habite le long d' une rivière. Les riverains de la Garonne, de la Loire.

Il se dit également de Ceux qui ont des héritages le long d' une forêt, d' une rue, d' un chemin, etc. Il faut, dans certains cas, indemniser les riverains.

Il est aussi adjectif. Les propriétaires riverains. On dit de même, Les terres, les propriétés riveraines.

RIVET. s. m.

RIVET. s. m. T. de Maréchalerie. L' extrémité inférieure, tronquée et relevée, du clou broché dans la corne du pied d' un cheval. Le rivet doit être noyé (enfoncé) dans la corne. Le cheval se coupera, si vous ne noyez un peu plus ces rivets qui débordent trop.

RIVIÈRE. s. f.

RIVIÈRE. s. f. Cours naturel et abondant d' eaux qui coulent dans un lit plus ou moins étendu en largeur et en longueur, et qui se jettent dans une autre rivière, ou dans un fleuve, ou dans la mer. Grande rivière. Petite rivière. Rivière navigable, qui porte bateau. Rivière flottable. Rivière poissonneuse. Rivière profonde. Rivière guéable, rapide. Un bras de rivière. Le bras d' une rivière. Au confluent des deux rivières. La rivière est basse, est haute, est grosse, est débordée. Quand la rivière déborde, elle inonde toute cette plaine. Les bords, le lit, le canal, le cours, la source, l' embouchure de la rivière. Au fond de la rivière. Cette rivière passe par tel et tel endroit. Cette rivière tombe, entre, se décharge dans la mer, dans une autre rivière, en tel endroit. Cette rivière arrose tel pays. La rivière est toute couverte de bateaux. Descendre, remonter la rivière. Aller sur la rivière. Passer la rivière. Détourner la rivière. Couper la rivière en plusieurs canaux. La rivière est prise, est glacée. La rivière charrie. Abreuver des chevaux à la rivière. Se baigner dans la rivière. Boire de l' eau de rivière. Carpe, poisson de rivière, etc.

Cette ville est sur telle rivière, Elle est située sur les bords de telle rivière.

La rivière est marchande, se dit D' une rivière lorsqu' elle n' est ni trop haute, ni trop basse, et que le transport des marchandises est facile par la navigation.

Oiseaux de rivière, Les canards sauvages et autres oiseaux qui fréquentent les rivières, et qui se nourrissent de poissons et d' insectes aquatiques. Veaux de rivière, Les veaux qui sont élevés en Normandie, dans les prairies voisines de la Seine. Vins de rivière, Les vins de Champagne qu' on recueille sur les bords de la rivière de Marne.

Prov. et fig., C' est porter de l' eau à la rivière, se dit Lorsqu' on porte en un lieu des choses qui s' y trouvent en abondance.

Prov. et fig., Il ne trouverait pas de l' eau à la rivière, se dit D' une personne malhabile qui ne trouve pas les choses les plus faciles à trouver.

Prov. et fig., Les petits ruisseaux font les grandes rivières, Plusieurs petites sommes réunies en font une grande.

La rivière de Gênes, La côte de l' ancien État de Gênes.

Fig., en termes de Joaillier, Une rivière de diamants, Un collier composé de plusieurs chatons enchaînés les uns aux autres, et dans lesquels sont enchâssés des diamants.

RIVURE. s. f.

RIVURE. s. f. T. de Serrurerie. Broche de fer qui entre dans les charnières des fiches, pour en joindre les deux ailes.

RIXDALE. s. f.

RIXDALE. s. f. Monnaie d' argent qui a cours dans quelques États du Nord, et dont la valeur n' est pas partout la même.

RIXE. s. f.

RIXE. s. f. Querelle entre deux ou plusieurs personnes, accompagnée d' injures, de menaces, et quelquefois de coups. Cette rixe a fini par un meurtre. Il y eut plusieurs rixes entre les soldats et les bourgeois. Une rixe sanglante.

Il signifie quelquefois, Débat, dispute vive, discussion orageuse. Les rixes des joueurs, des buveurs, des amants. Il y eut une petite rixe entre nous, mais elle s' apaisa bientôt.

RIZ. s. m.

RIZ. s. m. Plante céréale que l' on cultive dans les terres humides et marécageuses des pays chauds: elle produit un grain farineux qu' on appelle également Riz, et qu' on mange en substance ou en farine avec différents apprêts. Semer du riz. Cultiver du riz. Un champ de riz. Un grain de riz. Du riz nouveau. Une poule au riz. Potage au riz. Les peuples orientaux mangent presque toutes leurs viandes au riz. Crème de riz. Riz au lait. Riz au gras. Pain de riz. Gâteau de riz. Faire crever du riz. Un plat de riz. Eau de riz.

Faire du riz, Faire cuire du riz.

RIZE. s. m.

RIZE. s. m. Monnaie de compte dans les États du Grand Seigneur. Le rize est de quinze mille ducats.

RIZIÈRE. s. f.

RIZIÈRE. s. f. Terre dans laquelle on cultive du riz. Tout ce pays est plein de rizières. Il y a beaucoup de rizières en Lombardie.

ROB. s. m.

ROB. s. m. (On prononce le B.) T. de Pharmacie. Suc dépuré des fruits cuits en consistance de miel ou de sirop très-épais. Rob de mûres, de noix, etc.

ROB ou ROBRE. s. m.

ROB ou ROBRE. s. m. T. du Jeu de whist, formé par corruption de l' anglais Rubbers, qui signifie, Partie double, ou Parties liées. Le rob se compose de trois parties: le joueur qui en gagne deux, gagne le rob. Nous avons fait deux, trois robs.

ROBE. s. f.

ROBE. s. f. Sorte de vêtement long, ayant nes manches, qui est différent selon les personnes qui le portent. Robe d' enfant. Sa première robe. Robe de femme. Sa belle robe. Sa robe des dimanches. Robe de drap, de velours, de taffetas, de satin, de mousseline, etc. Robe d' été. Robe d' hiver. Le corsage d' une robe. Des manches de robe. Une queue de robe. Une garniture de robe. Robe de noces. Robe de deuil. Robe traînante. Robe troussée. Robe détroussée. Rendre visite en robe détroussée. Robe de magistrat. Robe de palais. Robe de docteur. Porter la robe au palais. Être en robe et en bonnet. Longue robe. Robe fourrée. Robe violette. Robe rouge. La cour royale, la cour de cassation assiste en robes rouges à certaines cérémonies.

Arrêts rendus en robes rouges, Les arrêts solennels que rendent les juges étant en robes rouges.

Fig. et par plaisanterie, Rendre visite en robe détroussée, Rendre visite en grande cérémonie.

ROBE

ROBE dans quelques phrases, se dit de La queue d' une robe de femme. Cette princesse dit à son page, Prenez ma robe, portez ma robe. Cette petite bourgeoise se faisait porter la robe.

Robe de chambre, Robe que les hommes portent dans la chambre. Il était en robe de chambre et en pantoufles.

ROBE

ROBE se dit également de L' habit long des anciens Romains. César, lorsqu' il fut assassiné, se couvrit le visage d' un pan de sa robe. La robe prétexte. Les antiquaires ne font guère usage de ce mot, et disent, Toge ou Tunique, selon le vêtement qu' ils veulent désigner.

ROBE

ROBE sert particulièrement à désigner, La profession des gens de judicature. Les gens de robe. La noblesse de robe. Famille de robe, de la robe. Il vient de la robe. Un tel a quitté la robe pour prendre l' épée, pour l' épée. Il s' est mis dans la robe. Il est entré dans la robe.

Il signifie aussi, Les gens de judicature. Les prétentions de la robe. L' esprit de la robe.

La haute robe, se disait autrefois Des premiers magistrats; et, L' ancienne robe, Des familles anciennes de la robe.

Juges de robe courte, se disait Des prévôts des maréchaux, de leurs lieutenants, et de quelques autres officiers non gradués, qui jugeaient l' épée au côté. Il était lieutenant criminel de robe courte.

ROBE

ROBE désigne également, La profession des ecclésiastiques, des religieux; mais alors il est toujours précédé d' un adjectif possessif. C' est un prêtre, un religieux; qui aurait cur qu' un homme de sa robe ferait une pareille action? Vous ne devriez pas le mépriser, il est de votre robe. Je porte respect à sa robe. Ce sens est familier.

ROBE

ROBE se dit, par extension, Du poil de quelques animaux, par rapport à sa couleur. Deux chevaux de même robe. Ce cheval, ce chien, ce chat a une belle robe. Cette meute est toute d' une robe.

Il se dit aussi de L' enveloppe de certains légumes ou de certains fruits. La robe d' une fève, d' un oignon.

ROBIN. s. m.

ROBIN. s. m. Terme de mépris, de dénigrement ou de plaisanterie, dont on se servait en parlant Des gens de robe. Elle avait épouse un gros robin. C' est un robin, un jeune robin, un petit robin. Il est familier, et maintenant peu usité.

ROBIN. s. m.

ROBIN. s. m. Nom propre qu' on ne met ici que parce qu' il est employé dans quelques phrases proverbiales et figurées.

Toujours souvient à Robin de ses flûtes, On se rappelle volontiers les goûts, les penchants de sa jeunesse; On revient facilement à d' anciennes habitudes.

C' est un plaisant Robin, C' est un homme sans considération, un homme dont on fait peu de cas.

ROBINET. s. m.

ROBINET. s. m. Pièce d' un tuyau de fontaine, qui sert à retenir l' eau, et à la faire couler quand on veut. Robinet de cuivre. Gros robinet. Robinet à deux eaux, à trois eaux. La boîte d' un robinet. La clef d' un robinet. Ouvrir le robinet. Fermer le robinet.

Robinet de deux pouces, de trois pouces, Robinet par où passent deux pouces, trois pouces d' eau. Robinet de demi-pied, Robinet par où il passe un demi-pied d' eau.

ROBINET

ROBINET se dit aussi de Tout tuyau qui sert à donner et à retenir la liqueur contenue dans un vase ou ailleurs. Le robinet d' un tonneau, d' une fontaine de cuisine, d' une cuve, etc.

Le robinet d' une machine pneumatique, Ce qui sert à retenir l' air dans cette machine, et à l' en faire sortir.

ROBINET

ROBINET se dit quelquefois de La seule clef du robinet. Tourner le robinet. Lâcher le robinet.

Fig. et fam., Quand une fois le robinet est lâché, il a de la peine à finir, se dit D' un grand parleur qui ne sait pas s' arrêter.

Fig. et fam., C' est un robinet d' eau tiède, se dit D' un homme qui parle longuement et ne dit que des choses communes, d' un écrivain qui a de la facilité à produire des ouvrages médiocres.

ROBINIER. s. m.

ROBINIER. s. m. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Légumineuses, qui comprend des arbres et des arbrisseaux, originaires de l' Asie et de l' Afrique septentrionale, parmi lesquels on remarque particulièrement l' Acacia blanc ou Faux acacia, aujourd' hui si commun dans nos contrées.

ROBORATIF, IVE. adj.

ROBORATIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui fortifie. Remède roboratif. Propriété roborative. Il est peu usité: on dit, Corroborant.

ROBRE. s. m.

ROBRE. s. m. T. de Jeu. Voyez ROB.

ROBUSTE. adj. des deux genres

ROBUSTE. adj. des deux genres Fort, vigoureux. Il se dit principalement Des personnes. C' est un homme robuste. Corps robuste. Il est de complexion, de constitution robuste. Il a une santé robuste.

Il se dit quelquefois Des animaux et même des végétaux. Ce cheval est peu robuste. Une plante, un arbre robuste.

Fig., Avoir une foi robuste, Avoir une foi ferme, inébranlable. Cette phrase s' emploie plus souvent par plaisanterie, et signifie alors, Avoir trop de crédulité.

ROBUSTEMENT. adv.

ROBUSTEMENT. adv. D' une manière robuste. Il est peu usité.

ROC. s. m.

ROC. s. m. Masse de pierre très-dure, qui tient à la terre. Ce roc est fort dur. Bâtir sur le roc. Des fossés taillés dans le roc. Percer le roc. Cette forteresse est sur un roc. Dur comme le roc, comme un roc. Aussi ferme que le roc, qu' un roc. On a fouillé jusqu' au roc, jusqu' au roc vif.

Roc, est aussi Le nom qu' on donnait autrefois à la pièce du jeu des échecs, appelée aujourd' hui Tour.

ROCAILLE. s. f.

ROCAILLE. s. f. Décoration, ouvrage fait avec des coquillages et des pierres irrégulières et brutes ou des cailloux incrustés. Des grottes de rocaille. Une voûte de rocaille.

ROCAILLEUR. s. m.

ROCAILLEUR. s. m. Celui qui travaille en rocaille.

ROCAILLEUX, EUSE. adj.

ROCAILLEUX, EUSE. adj. Plein de petits cailloux. Un chemin rocailleux.

Fig., Un style rocailleux, Un style dur, désagréable à l' oreille.

ROCAMBOLE. s. f.

ROCAMBOLE. s. f. Espèce d' ail moins fort que l' ail ordinaire, et qu' on appelle aussi Échalote d' Espagne. Mettre de la rocambole, un peu de rocambole dans un ragoût.

ROCAMBOLE

ROCAMBOLE signifie, figurément et familièrement, Ce qu' il y a de plus piquant dans quelque chose. La rocambole de la galanterie. Les plaisanteries sont la rocambole de la conversation. Ce sens vieillit.

ROCHE. s. f.

ROCHE. s. f. Il a la même signification que Roc, avec cette différence que la roche entre moins avant dans la terre, et qu' elle est quelquefois isolée. Roche dure. La pointe d' une roche. Ce pays est tout couvert de roches. Tailler, couper des roches pour en faire du pavé. De l' eau de roche. Clair comme eau de roche. L' entrée de ce port, de ce havre est fort difficile, parce qu' il y a beaucoup de roches sous l' eau.

Prov. et fig., Il y a quelque anguille sous roche, Il y a dans cette affaire quelque chose de caché. Il se prend ordinairement en mauvaise part.

ROCHE

ROCHE en Minéralogie, se dit Des substances minérales considérées en masse. Le granit est une roche composée. Le schiste est une roche feuilletée. Une roche primitive. Une roche secondaire. Roches alumineuses, argileuses, calcaires, ferrugineuses, granitiques, etc. Roches volcaniques.

Cristal de roche, Pierre transparente qui est une cristallisation du quartz ou de la terre siliceuse pure.

En termes de Carrier et de Maçon, Pierre de roche, ou simplement, Roche, La pierre la plus dure d' une carrière. On emploie la roche, la pierre de roche dans les fondations.

Fig., Un coeur de roche, Un coeur dur, insensible.

Roche d' émeraudes, roche de topazes, etc., Roche contenant des émeraudes, des topazes, etc.

Turquoises de la vieille roche, Turquoises tirées d' une mine ancienne.

Fig. et fam., C' est un homme de la vieille roche, C' est un homme d' une probité reconnue. On dit aussi, Noblesse de la vieille roche, de vieille roche, Noblesse ancienne; et, Amis de la vieille roche, Amis sûrs, éprouvés.

ROCHER. s. m.

ROCHER. s. m. Il a la même signification que Roc et Roche, avec cette différence que le rocher est ordinairement très-élevé, très-escarpé, et terminé en pointe. Un grand rocher. Un haut rocher. Un rocher escarpé. Le pied d' un rocher. La pointe d' un rocher. Une chaîne de rochers. Des bancs de rochers. Une fontaine qui sort d' un rocher. Ce passage-là, cette entrée de rivière est dangereuse, il y a des rochers sous l' eau, à fleur d' eau. Son navire s' est brisé contre un rocher. Un rocher battu des flots. Ferme comme un rocher. Dur comme un rocher. Il ne branle non plus qu' un rocher.

Rocher artificiel, Amas de pierres disposées de manière à imiter un rocher naturel.

Fig. et fam., Parler aux rochers, Parler à des gens qui ne sont point touchés de ce qu' on leur dit.

Fig., Un coeur de rocher, un rocher, Un coeur dur, insensible.

ROCHET. s. m.

ROCHET. s. m. Sorte de surplis à manches étroites, que portent les évêques et plusieurs autres ecclésiastiques. Les évêques prêchent en rochet et en camail.

En termes de Mécanique, Roue à rochet, Roue dentée, dont les dents sont recourbées.

ROCK. s. m.

ROCK. s. m. Voyez ROUC.

ROCOU. s. m.

ROCOU. s. m. Voyez ROUCOU.

RÔDER. v. n.

RÔDER. v. n. Tournoyer, courir, errer çà et là. Il ne se dit guère qu' en mauvaise part. Il y a des voleurs qui rôdent dans cette forêt. On voit des gens qui rôdent autour de sa maison-pour l' arrêter. Les loups rôdent pendant la nuit autour des troupeaux. C' est un homme qui a bien rôdé par le monde. J' ai rôdé dans la ville, chez tous les libraires.

RÔDEUR. s. m.

RÔDEUR. s. m. Celui qui rôde. Si la patrouille attrape ces rôdeurs, elle les mènera au corps-de-garde. C' est un grand rôdeur, un rôdeur de nuit.

RODOMONT. s. m.

RODOMONT. s. m. Fanfaron qui vante de prétendus actes de bravoure pour se faire valoir et se faire craindre. Il fait trop le rodomont. C' est un rodomont. Il est familier.

RODOMONTADE. s. f.

RODOMONTADE. s. f. Fanfaronnade, vanterie en fait de bravoure. Rodomontade extravagante, ridicule, outrée. Il se vante d' avoir tué dix hommes de sa main; c' est une rodomontade. Il entra dans la maison, et fit cent rodomontades en menaçant de battre, de tuer, de brûler, etc. Ce n' est qu' un faiseur de rodomontades. Il est familier.

ROGATIONS. s. f. pl.

ROGATIONS. s. f. pl. T. de Liturgie cathol. Prières publiques accompagnées de processions, que l' Église fait pour les biens de la terre pendant les trois jours qui précèdent la fête de l' Ascension. La semaine des Rogations. La procession des Rogations. Les litanies des Rogations. On fait maigre les trois jours des Rogations.

ROGATOIRE. adj. des deux genres

ROGATOIRE. adj. des deux genres T. de Procéd. Il n' est usité que dans cette phrase, Commission rogatoire, Commission qu' un juge adresse à un autre juge, et par laquelle il l' invite à faire quelque acte de procédure, d' instruction, dans l' étendue de son ressort.

ROGATON. s. m.

ROGATON. s. m. Il se dit Des restes de viandes ramassés. Ce mendiant avait sa besace pleine de rogatons.

Il se dit aussi Des plats composés de choses qui ont déjà été servies. Il ne nous a donné à dîner que des rogatons.

Il se dit par extension, en Littérature, de Petits ouvrages de rebut. Ce recueil ne contient que des rogatons. Il est familier dans les trois acceptions.

ROGNE. s. f.

ROGNE. s. f. Gale invétérée. Ce n' est pas une simple gale, c' est une rogne. Une vieille rogne. Guérir la rogne.

ROGNE-PIED. s. m.

ROGNE-PIED. s. m. Espèce de couteau avec lequel le maréchal rogne et retranche des portions inutiles de l' ongle du cheval.

ROGNER. v. a.

ROGNER. v. a. Retrancher, ôter quelque chose des extrémités, de la longueur ou de la largeur d' une étoffe, d' un cuir, d' un morceau de bois, d' un morceau de fer-blanc, etc. Il faut rogner ce bâton, il est trop long. Il n' en faut pas tant rogner. Rogner un manteau, les bords d' un chapeau. Rogner du cuir. Se rogner les ongles. Rogner du papier, la marge d' un livre. Rogner des louis, des écus. C' est une action punissable que de rogner les monnaies d' or ou d' argent. Rogner en pince la corne du pied d' un cheval.

Prov. et fig., Rogner les ongles à quelqu' un, lui rogner les ongles de près, Lui diminuer ou même lui retrancher ses profits, son autorité.

ROGNER

ROGNER signifie aussi, figurément et familièrement, Ôter, retrancher à quelqu' un une partie de ce qui lui appartient. On lui rogne sa portion. On leur a bien rogné leurs droits, de leurs droits, de leurs traitements, de leurs pouvoirs.

ROGNÉ, ÉE. participe

ROGNÉ, ÉE. participe

ROGNEUR, EUSE. s.

ROGNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui rogne. Il ne se dit guère que de Ceux qui rognent les pièces de monnaie. Les rogneurs et les faux monnayeurs.

ROGNEUX, EUSE. adj.

ROGNEUX, EUSE. adj. Qui a la rogne. Un enfant rogneux. Un chien rogneux. Une vieille chienne rogneuse.

ROGNON. s. m.

ROGNON. s. m. Le rein d' un animal. Il ne se dit guère qu' en parlant De certains animaux dont les reins sont bons à manger. Rognons de veau. Rognons de boeuf. Des rognons de mouton à la brochette, au vin de Champagne.

Pop. et par plaisanterie, Tenir, mettre, avoir la main, les poings sur les rognons, Sur les hanches. Il se promenait gravement, fièrement, les mains sur les rognons. Cette harengère mit la main sur ses rognons, en lui disant mille injures.

ROGNON

ROGNON en parlant De certains animaux, signifie, Testicule. Des rognons de coq.

En Métallurgie, Mine en rognons, Celle qui se trouve en masses détachées, et non par couches ou par filons suivis.

ROGNONNER. v. n.

ROGNONNER. v. n. Gronder, grommeler, murmurer entre ses dents. Cette vieille ne fait que rognonner. Il est populaire.

ROGNURE. s. f.

ROGNURE. s. f. Ce qu' on retranche, ce qu' on enlève quand on rogne quelque chose. Rognure de papier, de livres. Rognure de gants. Rognure d' ongles. Rognure de louis d' or, de pièces d' argent. On l' a trouvé saisi d' un sac de rognures.

ROGNURES

ROGNURES au pluriel, signifie figurément et familièrement, Les restes des matériaux qui ne sont point entrés dans un grand ouvrage pour lequel ils avaient été préparés. Je m' enrichirais des rognures de ce écrivain.

ROGOMME. s. m.

ROGOMME. s. m. Eau-de-vie ou autre liqueur forte. Boire le rogomme. Un petit verre de rogomme. Il est populaire.

Voix de rogomme, Voix rauque d' une personne qui fait abus de liqueurs fortes.

ROGUE. adj. des deux genres

ROGUE. adj. des deux genres Fier, arrogant, superbe. Que vous êtes rogue! Humeur rogue. Il a l' air bien rogue, la mine rogue. Un ton rogue. Il est familier.

ROI. s. m.

ROI. s. m. Monarque, prince souverain d' un État ayant le titre de royaume. Grand roi. Puissant roi. Roi héréditaire. Roi électif. Roi légitime. Roi absolu. Roi constitutionnel. Les anciens rois. Les rois chrétiens. La puissance des rois. La majesté des rois. La cour d' un roi. Proclamer un roi. Couronner, sacrer un roi. Élire un roi. Alliance de couronne à couronne, de roi à roi. Dieu est le maître des rois. On dit dans un sens analogue, Dieu est le roi des rois, est le roi du ciel et de la terre.

Roi des Romains. Titre que l' on donnait, dans l' empire germanique, à celui qui était désigné par les électeurs pour succéder à la dignité d' empereur.

Le roi très-chrétien, Le roi de France; Le roi catholique, Le roi d' Espagne; Le roi très-fidèle, Le roi de Portugal.

Prov., Il vit en roi, il fait une dépense de roi, se dit D' un homme magnifique; Il a un coeur de roi, D' un homme généreux et libéral; Il est heureux comme un roi, comme un petit roi, D' un homme extrêmement heureux dans sa condition; Il parle en roi, il fait le roi, D' un homme impérieux et hautain; et, C' est le roi des hommes, D' un homme très-bienfaisant, très-obligeant.

Prov., C' est un manger de roi, un morceau de roi, un morceau digne de la bouche d' un roi, se dit D' un mets exquis et délicieux.

Prov., C' est un plaisir de roi, C' est un plaisir très-grand, très-vif.

Prov. et fig., C' est un roi en peinture, un roi de cartes, un roi de carreau, un roi de théâtre, se dit D' un roi qui est très-faible, ou dont le pouvoir est fort limité, fort borné.

Prov. et fig., C' est la cour du roi Pétaud, chacun y est maître; c' est la cour du roi Pétaud, se dit D' une maison, d' une compagnie où la subordination n' existe point, où chacun veut commander.

Prov. et fig., Jouer au roi dépouillé, se dit Quand plusieurs personnes sont après quelqu' un pour le piller, le ruiner.

Prov. et fig., Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, se dit Lorsque quelqu' un n' obtient l' avantage sur les autres que parce qu' il a moins de défauts, moins d' incapacité qu' eux.

Prov. et fig., C' était du temps du roi Guillemot, C' était dans l' ancien temps.

ROI

ROI quand il s' emploie absolument, s' entend presque toujours Du roi qui règne dans le pays où l' on est. C' est dans ce sens qu' on dit en France: Les ordres du roi. Par commandement exprès du roi. Le service du roi. Le lever du roi. Le coucher du roi. Un emploi à la nomination du roi. Le roi séant en son conseil. Boire à la santé du roi.

Le feu roi, Le prédécesseur du roi régnant.

Servir le roi, Servir dans les troupes du royaume.

Être noble comme le roi, Être d' une noblesse ancienne et généralement reconnue.

Pop. et fig., Qui aura de beaux chevaux, si ce n' est le roi? Il n' est pas étonnant qu' un homme riche et puissant ait quelque chose de rare, de magnifique, etc.

Être sur le pavé du roi, Être dans la rue, dans un chemin, d' où personne n' a droit de chasser celui qui s' y trouve; et, par plaisanterie, Loger dans la maison du roi, Être en prison.

Être au pain du roi, manger le pain du roi, se disait Des soldats, et aussi Des prisonniers.

Prov. et pop., Aller où le roi ne va qu' en personne, où le roi va à pied, où le roi n' envoie personne, Aller à la garde-robe.

Le roi ne meurt point, se dit, en France, pour signifier qu' À la mort du roi, son parent mâle le plus proche est dans l' instant, et par le seul droit de sa naissance, en possession de la couronne et de l' autorité royale.

De par le roi. Formule qui signifie, De la part du roi, au nom du roi, et qui se met au commencement de divers actes publics portant sommation, injonction, etc. On met aussi en tête des jugements qui autorisent la saisie ou la vente des biens meubles et immeubles, De par le roi, la loi et justice.

Vive le roi! Acclamation publique pour la longue vie et la prospérité du roi.

Fig., La maison du roi, Tous les officiers domestiques de la maison du roi. La maison militaire du roi, la maison du roi, ou simplement, La maison, Les troupes de cavalerie et d' infanterie destinées à la garde de la personne et de la demeure du roi. La maison partit pour l' armée. À telle bataille, la maison du roi donna.

Fig., La bouche du roi, ou simplement, La bouche, Les officiers qui apprêtent à manger pour le roi, et Les offices où ils travaillent.

Commissaire du roi, homme du roi, Celui qui a commission du roi pour quelque affaire relative au service du roi ou du public. Procureur général du roi, Avocat du roi, Officiers publics dont le ministère est de défendre la loi et les intérêts du public près d' une cour de justice. Procureur du roi, Officier qui remplit les mêmes fonctions auprès d' un tribunal de première instance. On dit de même, au Palais, Les gens du roi.

Lieutenant de roi de telle place, Celui qui en a le commandement en l' absence du gouverneur.

Fig., Main du roi, La puissance et l' autorité du roi interposée dans les procédures judiciaires entre particuliers. En style de Procédure, Mettre quelque chose sous la main du roi, Saisir quelque chose en justice au nom du roi. Ces locutions vieillissent.

Les ordres du roi, Les ordres de chevalerie de Saint-Michel et du Saint-Esprit. Chevalier des ordres du roi.

L' ordre du roi, L' ordre de Saint-Michel pris séparément.

Coin du roi, Morceau de fer trempé et gravé pour marquer la monnaie; Taux du roi, Le prix d' une chose réglée par l' autorité du roi; Poids du roi, et plus ordinairement, Poids de roi, Le lieu où l' on pèse les grosses marchandises. De la monnaie marquée au coin du roi. Cette marchandise vaut tant au taux du roi. Il a fait peser ce ballot au poids du roi, au poids de roi. Les deux dernières expressions ne sont plus usitées maintenant: on dit, Taux légal et Poids public.

Les deniers du roi, se disait autrefois Du produit des impositions. Gérer les deniers du roi. Maniement des deniers du roi. Comptable des deniers du roi.

Fig., Les coffres du roi, Les finances du roi. Il en reviendra tant dans les coffres du roi.

Fig., Pied de roi, Mesure qui contient douze pouces en longueur.

Les livres des Rois, Les quatre livres de l' Ancien Testament qui contiennent l' histoire du peuple de Dieu depuis Samuel jusqu' à la captivité de Babylone.

Chez les Cathol., Le jour des Rois, Le jour de l' Épiphanie.

Faire les Rois, Dîner ou souper en famille ou avec des amis pour partager un gâteau dans lequel il y a une fève. On appelle Gâteau des Rois, Ce même gâteau; et Roi de la fève, ou simplement Roi, Celui à qui échet la part où se trouve la fève. Faire les Rois en famille. Couper, distribuer le gâteau des Rois. Qui a été roi chez vous? Ce fut un tel qui fut roi. Il vous a bien fait crier, Le roi boit. On nommait autrefois Chandelle des Rois, Une grosse chandelle cannelée, dont les marchands chandeliers faisaient présent à leurs pratiques le jour des Rois.

Roi d' armes, Le chef des hérauts d' armes.

Le roi du bal, Celui qui donne le bal, ou Celui pour qui on le donne, et qui ouvre la danse.

Parmi les Clercs du palais, Le roi de la basoche, Celui d' entre eux qui présidait une certaine juridiction qu' ils tenaient autrefois. Voyez BASOCHE.

Parmi les Tireurs d' arbalète, Le roi de l' oiseau, Celui qui abat l' oiseau; et, parmi les Pèlerins, Le roi des pèlerins, Celui d' entre eux qui a vu le premier le clocher du lieu où ils vont en pèlerinage.

ROI

ROI se dit aussi en parlant De certains animaux qu' on regarde comme les plus nobles de tous. Le lion est le roi des animaux. L' aigle est le roi des oiseaux.

ROI

ROI se dit, aux Jeux de cartes, de La principale figure de chaque couleur. Roi de coeur. Roi de carreau. Roi de pique. Roi de trèfle. Roi d' atout. Tierce de roi. Quatrième de roi. Quinte au roi. Quatorze de rois. Brelan de rois.

Il se dit figurément, au Jeu du piquet à écrire, d' Une division de la partie qui comprend deux ides. Une partie complète est composée de douze rois ou de vingt-quatre ides.

Il se dit, aux Échecs, de La principale pièce du jeu. On ne prend point le roi, il faut lui donner échec et mat pour gagner.

ROIDE. adj. des deux genres

ROIDE. adj. des deux genres (En conversation et quelquefois dans le discours soutenu, on prononce Rède, rédeur, rédir; aussi plusieurs écrivent-ils, Raide, raideur, raidir.) Qui est fort tendu, et qu' on a de la peine à plier. Tendez cette corde davantage, elle n' est pas assez roide. Il a été frappé de paralysie, il a le bras gauche tout roide. Il était tout roide de froid. Ce cheval a les jambes roides. Coudre une dentelle, un bord trop roide. Roide comme un bâton, comme une barre de fer.

Il se dit particulièrement De ce qui manque ou paraît manquer de souplesse, de grâce, et s' emploie surtout dans le langage des Arts d' imitation. Des contours roides et secs. Une draperie roide. Une attitude roide. Des mouvements roides.

Fam., Tomber roide mort, être tué roide, demeurer roide mort sur la place, Tomber mort, être tué tout d' un coup.

Ce linge est tout roide d' empois, il est empesé trop roide, Il est trop ferme, trop dur, parce qu' on y a mis trop d' empois.

Fig. et fam., Se tenir roide, Ne pas fléchir; persister, s' obstiner dans sa résolution. Quoi qu' on ait pu lui dire, il s' est tenu roide.

ROIDE

ROIDE signifie figurément, Inflexible, opiniâtre, dur. C' est un homme roide, un esprit roide. Il a un caractère roide.

ROIDE

ROIDE signifie aussi, Qui est difficile à monter. Cette montagne est roide. Cet escalier est trop roide, est bien roide.

Il signifie encore, Qui a un mouvement rapide et fort. Le cours de cette rivière est roide. Les hirondelles, les pigeons ont le vol roide, l' aile fort roide.

Il est quelquefois employé adverbialement, et signifie, Vite. Cela va aussi roide qu' un trait d' arbalète. Pour bien jouer à la paume, au volant, il faut jouer bas et roide.

Fam., On a mené cette affaire bien roide, On l' a poussée fort vivement. Dans le même sens: On a mené cet homme bien roide. Il a mené les ennemis bien roide.

ROIDEUR. s. f.

ROIDEUR. s. f. Qualité de ce qui est roide. La roideur d' une corde tendue. La roideur d' une barre de fer. Il lui est resté de la roideur dans le bras. Soyez à cheval sans roideur. La roideur des mouvements. La roideur des contours, d' une draperie, etc.

Il signifie aussi, Rapidité, impétuosité de mouvement. Dans cette partie du fleuve, l' eau court avec une grande roideur. Une balle jetée, poussée, lancée avec roideur. La roideur dont va un boulet de canon, un trait d' arbalète. Il se détacha deux escadrons qui vinrent de roideur, de grande roideur, choquer un gros bataillon. Ce cheval, courant de roideur, s' abattit.

Il se dit encore d' Une montagne, d' un escalier, quand la pente en est si roide, qu' ils sont difficiles à monter et à descendre. Il faut enrayer à cause de la roideur de la descente. La roideur de la montagne fait qu' une voiture chargée a de la peine à y monter. La roideur d' un degré, la roideur d' un escalier.

ROIDEUR

ROIDEUR signifie figurément, Fermeté excessive, extrême sévérité. Une roideur inflexible. Il a de la roideur dans l' esprit, dans l' humeur, dans le caractère. Il apporte, il met beaucoup de roideur dans les affaires.

ROIDILLON. s. m.

ROIDILLON. s. m. Petite élévation qu' on ne peut regarder comme une montagne, et qui se trouve dans un chemin. Nos chevaux eurent de la peine à monter ce roidillon.

ROIDIR. v. a.

ROIDIR. v. a. Tendre ou étendre avec force, rendre roide. Roidissez le bras. Roidissez la jambe. Il eut bien de la peine à recouvrer l' usage de ses jambes, que le froid avait roidies.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir roide. Le linge mouillé roidit par la gelée.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Ses membres se roidissent. Le linge mouillé se roidit par la gelée.

Il s' emploie aussi figurément avec le pronom personnel, et signifie, Tenir ferme, ne vouloir point se relâcher. Il ne faut pas se roidir contre la force. Il faut se roidir contre l' adversité, contre les abus, contre les mauvais usages. Se roidir contre les obstacles, contre les difficultés.

ROIDI, IE. participe

ROIDI, IE. participe

ROITELET. s. m.

ROITELET. s. m. Fort petit oiseau à bec fin, dont le plumage est olivâtre, et qui a sur la tête une tache d' un beau jaune. La fable de l' Aigle et du Roitelet.

ROITELET

ROITELET signifie aussi, Un petit roi, le roi d' un très-petit État. Il ne se dit que par dénigrement, et pour déprimer la puissance du roi dont on parle. Ce n' est pas un roi, ce n' est qu' un roitelet.

RÔLE. s. m.

RÔLE. s. m. On appelait autrefois ainsi Une ou plusieurs feuilles de papier, de parchemin, collées bout à bout, sur lesquelles on écrivait des actes, des titres. Grand rôle. Petit rôle.

Il signifie aujourd' hui, en termes de Pratique, Un feuillet ou deux pages d' écriture. Il y a tant de rôles de minute, tant de rôles à cette grosse. Faire des écritures au rôle.

RÔLE

RÔLE signifie aussi, Liste, catalogue. Le rôle, les rôles des contributions, des impositions. Le rôle des contribuables. Les capitaines ont un rôle de leurs soldats. Faire un rôle. Dresser un rôle. Mettre quelqu' un, porter quelqu' un sur un rôle. On l' a ôté de dessus le rôle. On l' a ôté du rôle. Son nom n' est plus sur le rôle.

Il se dit particulièrement, en termes de Palais, de L' état, de la liste sur laquelle on inscrit les causes dans l' ordre où elles doivent se plaider. Rôle ordinaire. Rôle extraordinaire. Rôle de relevée. Sa cause est au rôle. Sa cause viendra à tour de rôle. Petit rôle. Grand rôle. Mettre sur le rôle. Mettre au rôle. Tirer du rôle. Rayer du rôle.

Fig., À tour de rôle, Chacun à son tour ou à son rang. Les membres de cette société littéraire y lisent des ouvrages à tour de rôle.

RÔLE

RÔLE en termes de Chancellerie, signifiait, Les registres sur lesquels étaient portées toutes les oppositions faites au sceau des provisions des offices, et qui avaient été signifiées à des officiers nommés Gardes des rôles.

RÔLE

RÔLE signifie aussi, Ce que doit réciter un acteur dans une pièce de théâtre. L' auteur a distribué les rôles de sa pièce aux comédiens. À qui destinez-vous ce rôle? Tous vos rôles sont-ils distribués? Refuser un rôle. Les comédiens ne savent pas encore leurs rôles. Un rôle de trois cents vers, de quatre cents vers. Apprendre, étudier son rôle. Répéter un rôle. Il a oublié son rôle.

Il se dit également Du personnage représenté par l' acteur. Il joue toujours les premiers rôles. Il ne joue que les seconds rôles. Il a bien joué, il a bien fait, il a bien rendu son rôle. Il a manqué son rôle. Il a un beau rôle dans cette pièce. Qui est-ce qui fait tel rôle? Le rôle de Cinna, d' Andromaque. Les rôles à manteau, à grande livrée.

Cet acteur a bien saisi son rôle, l' esprit de son rôle, Il en a bien exprimé le caractère, le sens. Il a outré son rôle, Il en a chargé, il en a forcé l' expression.

RÔLE

RÔLE se dit figurément de La manière dont on agit dans les affaires du monde, dans certaines occasions, du personnage qu' on y fait, ou du caractère qu' on y montre. Cet ambassadeur a bien joué son rôle dans la négociation dont on l' avait chargé. Il a joué un grand rôle, un sot rôle dans cette affaire. Il a fait un grand rôle, un mauvais rôle. On l' a chargé d' un rôle bien difficile. Il joue un grand rôle dans le monde. Jouer toute sorte de rôles. Il a joué des rôles bien différents. C' est un beau rôle que celui de défenseur de l' innocent opprimé. Il joue le rôle de délateur et de calomniateur. Vous jouez là un mauvais rôle. C' est un hypocrite qui sait bien jouer son rôle. Cette femme est artificieuse, elle a bien joué, bien rempli son rôle pour duper cet homme.

RÔLER. v. n.

RÔLER. v. n. Faire des rôles d' écriture. Cet avoué aime à rôler. Il est familier, peu usité, et ne se dit qu' en mauvaise part.

RÔLET. s. m.

RÔLET. s. m. Petit rôle. Il n' est plus guère d' usage qu' au figuré dans ces deux phrases proverbiales: Jouer bien son rôlet, Jouer bien son personnage; et, Être au bout de son rôlet, Ne savoir plus que dire ni que faire.

ROMAIN, AINE. adj.

ROMAIN, AINE. adj. Il se dit Des personnes et des choses qui appartenaient à l' ancienne Rome. Empereur romain. Citoyen romain. Droit romain. Lois romaines. L' empire romain.

Il s' emploie très-souvent comme substantif. Un Romain. Une Romaine. La puissance, la grandeur des Romains. Cet aqueduc est un ouvrage des Romains.

Chiffres romains, Les lettres numérales, comme C. D. I. L. M. V. X. Les cadrans des horloges et des pendules portent ordinairement des chiffres romains.

ROMAIN

ROMAIN se dit figurément De ce qui rappelle la grandeur d' âme, le courage, l' austérité, le patriotisme des anciens Romains. C' est un trait romain. Une vertu romaine. C' est un sentiment romain, le sentiment d' une âme romaine. Il y a dans cette parole, dans cette réponse, quelque chose de romain, une sorte de grandeur romaine.

C' est un Romain, se dit D' un homme connu par de grands sentiments de probité et par son amour pour la patrie. C' est le dernier des Romains, Il a une vertu qui n' est plus de son temps; il est le dernier défenseur qui reste à une cause perdue.

Beauté romaine, se dit d' Une femme qui a de grands traits bien marqués, et un air, un port majestueux.

ROMAIN

ROMAIN se dit aussi Des personnes et des choses qui appartiennent à la Rome moderne, considérée surtout comme le siége de la religion catholique, dont le pape est le chef. L' Église romaine. L' Église, la religion catholique, apostolique et romaine. Bréviaire romain. Rituel, pontifical, calendrier, martyrologe romain. Rite romain. La pourpre romaine.

Laitue romaine, ou simplement, Romaine, Espèce de laitue longue, que les jardiniers font ordinairement blanchir en la liant.

ROMAIN. s. m.

ROMAIN. s. m. T. d' Imprim. On appelle Gros romain, Le caractère qui est entre le petit parangon et le gros texte; et Petit romain, Celui qui est entre la philosophie et la gaillarde. La force de corps du gros romain est de seize points typographiques, et celle du petit romain de neuf.

Il se dit aussi, dans chaque corps de caractère, Du caractère dont les traits sont perpendiculaires; à la différence de l' Italique, dont les traits sont inclinés. Dans ce dictionnaire, les phrases d' exemple sont en italique, et les autres sont en romain. On l' emploie quelquefois adjectivement. Caractère romain.

ROMAINE. s. f.

ROMAINE. s. f. Peson, instrument dont on se sert pour peser avec un seul poids. Peser avec la romaine. Cette romaine n' est pas juste.

ROMAN. s. m.

ROMAN. s. m. Il se dit proprement Des histoires, des narrations, vraies ou feintes, écrites en vieux langage, soit en vers, soit en prose; et, par extension, de Toute histoire feinte, écrite en prose, où l' auteur cherche à exciter l' intérêt, soit par le développement des passions, soit par la peinture des moeurs, soit par la singularité des aventures. Le roman de la Rose. Le roman de Perceforest. Les romans, les vieux romans de chevalerie. Roman pastoral. Le roman de l' Astrée. Les romans de Richardson, de le Sage. Roman moral. Roman satirique. Roman de féerie. Roman de moeurs. Roman par lettres. Un roman nouveau. Il y a dans sa vie de quoi faire un roman. Le héros, l' héroïne du roman. Elle ne lit que des romans. La lecture des romans lui avait exalté l' imagination. Il nous écrit des lettres en style de roman.

Roman historique, Roman dont le fond est tiré de l' histoire. Ses romans historiques n' ont ni l' utilité de l' histoire, ni l' intérêt du roman.

ROMAN

ROMAN se dit, par allusion, Des aventures extraordinaires, et des récits dénués de vraisemblance. Cela tient du roman. C' est une aventure de roman. Sa vie est un roman. Cela m' a tout l' air d' un roman. L' histoire que cet homme nous a débitée était un roman, n' était qu' un roman.

Fig., Un héros de roman, Un homme qui affecte d' agir et de parler à la manière des héros de roman.

Prov. et fig., Prendre le roman par la queue, Vivre maritalement avant le mariage.

ROMAN, ANE. adj.

ROMAN, ANE. adj. Il se dit De la langue qui s' est formée de la corruption du latin, et qui a été parlée et écrite dans le midi de l' Europe, depuis le dixième siècle jusqu' à la fin du treizième. Le langage roman. La langue romane. Des vers romans. Les troubadours ont écrit en langue romane.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Des histoires écrites en roman. On a parlé roman dans le midi de l' Europe jusqu' à tel siècle.

ROMANCE. adj. f.

ROMANCE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, La langue romance, qui signifie la même chose que La langue romane.

ROMANCE. s. f.

ROMANCE. s. f. Ancienne histoire écrite en petits vers simples et naïfs, dont le sujet est ordinairement touchant, et qui est faite pour être chantée. La romance d' Alexis. Les romances du Cid.

Il se dit, par extension, de Toute chanson tendre ou plaintive. C' est un tel qui a fait les paroles, qui a composé l' air de cette romance. Une jolie romance. Chanter une romance. Il chante bien la romance.

ROMANCIER. s. m.

ROMANCIER. s. m. On appelle ainsi Les auteurs des anciens romans écrits en vieux langage. Les vieux romanciers.

Il se dit aussi Des auteurs de romans modernes. Les meilleurs romanciers anglais sont Richardson, Fielding, Goldsmith, etc. Le Sage est un admirable romancier.

ROMANESQUE. adj. des deux genres

ROMANESQUE. adj. des deux genres Qui tient du roman; qui est merveilleux comme les aventures de roman, ou exalté comme les personnages de roman, comme les sentiments qu' on leur prête. Aventure romanesque. Histoire romanesque. Manières romanesques. Style romanesque. Tête romanesque. Esprit romanesque. Passion romanesque. Idées, goûts romanesques.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au masculin. Il y a du romanesque dans cet ouvrage, dans cette aventure.

ROMANESQUEMENT. adv.

ROMANESQUEMENT. adv. D' une manière romanesque.

ROMANTIQUE. adj. des deux genres

ROMANTIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des lieux, des paysages qui rappellent à l' imagination les descriptions des poëmes et des romans. Aspect, site romantique. Il habite une petite maison de campagne qui est dans une situation romantique.

ROMANTIQUE

ROMANTIQUE se dit encore De certains écrivains qui affectent de s' affranchir des règles de composition et de style établies par l' exemple des auteurs classiques. Il se dit également Des ouvrages de ces écrivains. Auteur, écrivain, poëte romantique. L' école romantique. Poésie romantique. Style romantique. Poëme romantique.

Il s' emploie substantivement, au masculin, et se dit Du genre romantique. Le romantique est un genre nouveau.

Les classiques et les romantiques, Les partisans du genre classique et ceux du genre romantique.

ROMARIN. s. m.

ROMARIN. s. m. Arbuste aromatique de la famille des Labiées. Un bouquet de romarin. Miel de romarin. Le romarin entre dans la composition d' un liquide spiritueux qu' on nommait autrefois Eau de la reine de Hongrie.

ROMPEMENT. s. m.

ROMPEMENT. s. m. Il ne s' emploie que dans cette locution peu usitée, Rompement de tête, La fatigue que cause le grand bruit, ou un discours importun, ou une forte application, etc. On fait un bruit effroyable, c' est un rompement de tête continuel.

ROMPRE. v. a.

ROMPRE. v. a. (Je romps, tu romps, il rompt; nous rompons, etc. Je rompais. Je rompis. J' ai rompu. Je romprai. Je romprais. Romps. Que je rompe. Que je rompisse. Rompant. Rompu.) Briser, casser, mettre en pièces. Rompre un coffre, une porte. Rompre un bâton, une baguette. Rompre un gâteau. Rompre son pain. Les enfants rompent tout. Un coup de vent a rompu le grand mât. C' est un homme violent, il menace de tout rompre dans la maison. Il menaçait de lui rompre bras et jambes. Il lui rompit sa canne sur le dos. Il a le bras rompu en deux endroits. Se rompre une veine dans le corps. Se rompre une côte. Il fit un effort qui lui rompit les reins. En tombant de cheval, il s' est rompu le cou.

Fig. et fam., Rompre le cou à quelqu' un, Lui faire perdre ses espérances de fortune, d' avancement. Il avait lieu de tout espérer à la cour, mais ses ennemis lui ont rompu le cou. On dit dans le même sens, Se rompre le cou par sa mauvaise conduite, par son imprudence. Ces phrases vieillissent.

En termes de l' Écriture, Rompre le pain, Faire la cène, la communion. On dit de même, figurément, Rompre le pain de la parole de Dieu aux fidèles, Prêcher la parole de Dieu.

Rompre un criminel, Rompre les os des bras et des jambes à un criminel avec une barre de fer. On l' a rompu vif. Condamné par arrêt à être rompu. On ne rompt plus les assassins en France.

En matière de Joutes et de Tournois, Rompre une lance, rompre la lance, Briser une lance en courant ou en combattant contre quelqu' un. Ils rompirent deux lances, trois lances.

Fig., Rompre une lance avec quelqu' un, contre quelqu' un, Disputer en règle avec lui sur quelque sujet.

Fig., Rompre une lance pour quelqu' un, Prendre le parti de quelqu' un dans une conversation où il est attaqué. J' ai rompu bien des lances pour vous.

Fig., Rompre en visière à quelqu' un, Lui dire en face et brusquement quelque chose de désobligeant. Il m' a rompu en visière.

Fig., Rompre ses fers, ses chaînes, S' affranchir, s' évader, se mettre en liberté. Rompre ses fers, ses chaînes, ses liens, Se dégager d' une passion, d' un attachement. Il est délivré de cette passion, il a rompu ses liens. Il n' est plus dans cet engagement, il a rompu ses chaînes.

Prov. et fig., Rompre la glace, Faire les premiers pas dans une affaire, dans une découverte, etc., en surmonter les premières difficultés. Voulez-vous me seconder? je me charge de rompre la glace. L' affaire était délicate, c' est lui qui a rompu la glace. Ce mathématicien est celui qui a rompu la glace, et qui a ouvert le chemin à toutes ces découvertes.

Prov. et fig., Rompre la tête, rompre les oreilles à quelqu' un, Lui faire trop de bruit, ou L' importuner par des discours inutiles et hors de saison. Ces enfants sont trop bruyants, ils me rompent la tête. Vous nous rompez toujours les oreilles, la tête de la même chose. On dit aussi, Se rompre la tête à quelque chose, S' y appliquer trop fortement et inutilement.

Rompre les chemins, Gâter les chemins. Les pluies, le dégel, les charrois ont rompu les chemins. Les chemins sont fort rompus en hiver. On dit aussi, Rompre les passages, rompre les ponts, rompre les gués, Les rendre impraticables, pour n' être pas atteint, lorsqu' on est poursuivi par l' ennemi. Comme la cavalerie ennemie nous suivait, nous rompîmes les ponts.

Fig., Rompre le fil de son discours, Quitter tout à coup la suite de son discours, et entrer dans un autre sujet. On dit aussi à un interrupteur, Vous rompez, vous avez rompu le fil de mon discours.

Prov. et fig., Rompre la paille, Annuler un accord, un marché, etc. La paille est rompue. On dit aussi, par allusion, Rompre la paille avec quelqu' un, Déclarer ouvertement qu' on n' est plus son ami. J' ai rompu la paille avec lui.

En termes de Guerre, Rompre un bataillon, un escadron, etc., Enfoncer un bataillon, un escadron, le mettre en désordre. Il fallut amener du canon pour rompre les bataillons. Quand son infanterie eut été rompue. .. La première ligne des ennemis fut rompue.

En termes de Théorie, Rompre les divisions, les pelotons, Partager les divisions en pelotons, les pelotons en sections, dans une colonne qui est en marche. On dit aussi, Rompre le carré, Reformer en colonne une troupe qui formait le carré.

En termes d' Imprim., Rompre une forme, Séparer les lettres qui la composent, et les remettre dans les cassetins. On dit plus ordinairement, Distribuer.

En termes de Gravure, Rompre une planche, La briser ou la rayer de manière qu' elle ne puisse plus servir.

Fig., Rompre une assemblée, une diète, Faire cesser, congédier une assemblée, empêcher que la diète ne continue.

Fig., en termes de Guerre, Rompre le camp, Renvoyer les troupes dans leurs quartiers.

Fig., Rompre sa maison, son train, Congédier son train, sa maison; Rompre sa table, Cesser de tenir table; et, Rompre son ménage, Cesser de tenir ménage.

Rompre l' eau à un cheval, Interrompre un cheval quand il boit, l' obliger à boire à différentes reprises. Rompez l' eau à votre cheval, qui a trop chaud.

Au Jeu de trictrac, Rompre son plein, Être obligé de lever une des deux dames qui complètent chaque case du plein.

ROMPRE

ROMPRE signifie aussi, Arrêter, détourner le mouvement droit de quelque corps. Rompre le vent. Rompre le fil de l' eau. Rompre le cours de l' eau. Rompre la vague. Rompre l' impétuosité des vagues.

Rompre un coup, En amortir l' effet. Il se serait tué en tombant, sans une botte de paille qui a rompu le coup.

Aux Jeux de dés, Rompre le coup, Arrêter, détourner une chance des dés, en les empêchant de rouler librement. Je vous romps ce coup-là. On dit de même, Rompre le dé. Il rompt le dé à tous moments.

Fig., Rompre le coup, Empêcher le succès d' une entreprise. Je réussissais, si quelqu' un n' avait secrètement rompu le coup. Vos ennemis allaient vous perdre; j' ai été assez heureux pour rompre le coup. Vous avez rompu le coup, rompu un beau coup.

En termes d' Escrime, Rompre la mesure à son adversaire, Le mettre hors d' état de porter le coup qu' il voulait; et simplement, Rompre la mesure, Reculer en parant. On dit aussi, Rompre la semelle, Reculer de la longueur du pied.

En termes de Chasse, Rompre les chiens, Les arrêter, les empêcher de suivre une voie.

Fig. et fam., Rompre les chiens, Empêcher qu' un discours qui pourrait avoir quelque inconvénient, ne continue. Ils allaient continuer, mais quelqu' un a su rompre les chiens.

Fig., Rompre le dessein, les desseins de quelqu' un, lui rompre ses mesures, Empêcher qu' il n' exécute son dessein, qu' il ne réussisse dans les mesures qu' il avait prises.

Fig., Rompre un enchantement, En détruire l' effet, s' en délivrer, ou en délivrer quelqu' un.

ROMPRE

ROMPRE en parlant D' amitié, de relations, d' alliance, de traité, etc., signifie figurément, Détruire, faire cesser, rendre nul. Rompre l' amitié. Rompre la paix. Rompre des négociations. Rompre la conversation, l' entretien. Rompre le commerce qu' on avait avec quelqu' un. Rompre tout commerce de lettres. Rompre un traité, une alliance, un marché.

Il s' emploie absolument dans le sens de Renoncer à l' amitié, aux liaisons qu' on avait avec quelqu' un. Ils ont rompu. Ils ont rompu ensemble. Ils ont rompu avec éclat. Il a rompu pour une bagatelle avec son meilleur ami.

Fig., Rompre un mariage, Rompre un projet de mariage. Rompre son voyage, Ne point faire un voyage qu' on avait résolu de faire.

Fig., Rompre un tête-à-tête, Survenir dans la compagnie de deux personnes. Nous dînons rarement seuls; il vient toujours quelqu' un qui rompt le tête-à-tête.

Fig., Rompre le sommeil de quelqu' un, Éveiller quelqu' un, troubler le sommeil de quelqu' un.

Fig., Rompre le silence, Cesser de se taire.

ROMPRE

ROMPRE signifie encore figurément, Manquer à une obligation, cesser pour toujours ou momentanément de la remplir. Rompre la clôture religieuse. Rompre le carême. Rompre sa règle, ses voeux. Rompre son serment, ses engagements.

Rompre le jeûne, Enfreindre la loi du jeûne, soit en prenant quelque nourriture avant l' heure prescrite, soit en usant d' aliments défendus. Les casuistes demandent si un verre d' eau rompt le jeûne, si du poisson mangé en collation rompt le jeûne.

Rompre sa prison, S' évader; et, Rompre son ban, Ne pas garder son ban, sortir des lieux où l' on était relégué, rentrer dans le pays d' où l' on était banni.

ROMPRE

ROMPRE signifie encore figurément, Styler, dresser, exercer, accoutumer. On l' a mis dans tel emploi pour le rompre aux affaires, au travail. Rompre la main d' un jeune homme à l' écriture; le rompre à l' écriture.

Rompre la volonté, l' humeur, le caractère d' un enfant, L' accoutumer à être doux et docile.

En termes d' Équitation, Rompre un cheval, Le débourrer, l' assouplir.

ROMPRE

ROMPRE en Dioptrique, se dit Des milieux qui occasionnent la réfraction, qui obligent les rayons de lumière à se détourner de leur première direction. Tous les corps transparents ont la propriété de rompre les rayons de lumière qui y entrent.

Dans la Pratique du coloris, Rompre les couleurs, Les mêler avec d' autres pour en adoucir l' éclat. Dans la nature, les reflets rompent les couleurs; ces ruptures forment l' harmonie de la couleur.

ROMPRE

ROMPRE s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il ne faut pas trop charger cette poutre, de peur qu' elle ne vienne à se rompre. Les soupentes du carrosse se rompirent. Les flots se rompent contre le rivage. Les rayons se rompent en passant de l' air dans l' eau. Se rompre à la fatigue, au travail, aux affaires.

ROMPRE

ROMPRE est quelquefois neutre, et signifie, Se casser, se briser. Cet arbre est si chargé de fruits, qu' il en rompt. Tous les arbres rompaient de fruits. Ne chargez pas trop cette poutre, elle rompra. Son épée rompit à la poignée.

Prov. et fig., Vous verrez beau jeu, si la corde ne rompt, Vous verrez des choses qui vous surprendront, si les moyens dont on se sert pour les faire réussir ne manquent pas.

Prov. et fig., Il vaut mieux plier que rompre, Il vaut mieux céder que de se perdre. Il rompra plutôt que de plier, Il périra plutôt que de céder.

ROMPRE

ROMPRE en termes de Théorie, se dit D' une troupe qui passe de l' ordre en bataille à l' ordre en colonne. Rompre par divisions, par pelotons, par sections. Rompre à droite, à gauche. Rompre par la droite pour marcher vers la gauche.

À TOUT ROMPRE. loc. adv.

À TOUT ROMPRE. loc. adv. Tout au plus, à toute extrémité. Cette terre, à tout rompre, ne vaut pas dix mille francs de rente. Qu' il fasse son compte comme il voudra; mais, à tout rompre, on ne lui doit pas mille écus. Ce sens familier a vieilli.

À TOUT ROMPRE

À TOUT ROMPRE se dit plus ordinairement en parlant D' un acteur, d' une pièce de théâtre, et en général D' un ouvrage lu ou prononcé en public, qui a été applaudi avec transport. Cet acteur, cet orateur a été applaudi à tout rompre. On applaudit cette scène à tout rompre.

ROMPU, UE. participe

ROMPU, UE. participe Par exagérat., Être rompu, tout rompu de fatigue, Être extrêmement fatigué.

Fig., Être rompu aux affaires, aux calculs, etc., Y être fort exercé. On dit de même, Être rompu à faire une chose.

En Arithm., Nombre rompu, Une fraction, une partie d' unité. Un quart, un tiers, deux tiers, trois quarts, quatre cinquièmes, sont des nombres rompus. On dit plus ordinairement, Fraction.

Bâtons rompus, se dit de Certaines pièces de compartiment dans des vitres et dans d' autres ouvrages. Il se dit aussi d' Une sorte de tapisserie où l' on représente plusieurs bâtons rompus, et entremêlés les uns dans les autres.

À BÂTONS ROMPUS Locution adverbiale

À BÂTONS ROMPUS Locution adverbiale dont on se sert en parlant Des choses qui se font ou qui se disent avec de fréquentes interruptions et à diverses reprises. Travailler à quelque chose à bâtons rompus. Je n' ai pu m' occuper de cette affaire qu' à bâtons rompus. Il ne m' en a parlé qu' à bâtons rompus.

RONCE. s. f.

RONCE. s. f. Arbuste épineux et rampant, de la famille des Rosacées, qui vient dans les haies et dans les bois, et qui porte un fruit assez semblable à une petite mûre. La poudre à canon faite avec le charbon de ronce, passe pour avoir plus de force que celle qui est faite avec du charbon de saule. Un chemin semé de ronces.

Il se dit figurément Des difficultés, des désagréments qui se trouvent dans les études, dans les affaires. Il trouve partout des ronces et des épines. La vie est semée de ronces et d' épines. Avant que vous ayez défriché cette affaire, cette science, vous trouverez bien des ronces, vous aurez bien des ronces à arracher.

ROND, ONDE. adj.

ROND, ONDE. adj. Qui est de telle figure, que toutes les lignes droites tirées du centre à la circonférence sont égales. Il se dit Des surfaces comme Des solides. Un cercle est rond. Une sphère est ronde. Corps rond. Figure ronde. Cela est parfaitement rond. Cela n' est pas bien rond. Table ronde. Rond comme une assiette, comme une boule.

Il se dit quelquefois De ce qui est cylindrique. Un bâton bien rond. Un bras rond et potelé. Une barre de fer ronde.

Chevaliers de la Table ronde, Les douze chevaliers qu' un vieux roman dit avoir été compagnons d' Artus, ancien roi des Bretons.

En termes de Sculpture, Figures de ronde bosse, Figures dont les différentes parties ont tout leur contour, par opposition Aux figures de demi-bosse et de bas-relief.

Par exagérat., Il est tout rond, il est rond comme une boule, se dit D' un homme gros et court.

Pop., Il est rond, bien rond, se dit De quelqu' un qui a le ventre bien plein, pour avoir beaucoup bu ou beaucoup mangé.

Fig. et fam., Cet homme est rond et franc, il est tout rond, Il agit sans façon, sans artifice, avec sincérité. On dit de même, C' est un homme rond en affaires, très-rond en affaires.

Fig., en termes de Musique, Voix ronde, Voix pleine, égale, unie.

Fig., Période ronde, Période qui est pleine, nombreuse, bien tournée, et d' une agréable cadence. On dit plus ordinairement, Une période bien arrondie.

Fig., Compte rond, Compte dont la somme est parfaite ou sans fraction. Vous en demandez cinquante-deux francs, faisons un compte rond; je vous en donnerai cinquante.

Fil rond, Fil un peu retordu; et, par extension, Toile ronde, Toile dont le fil est un peu retordu.

Lettre ronde, ou simplement, Ronde, Sorte d' écriture dont les traits sont presque perpendiculaires. Écrire en lettre ronde, en ronde. La ronde, la bâtarde et la coulée.

ROND. s. m.

ROND. s. m. Figure circulaire, cercle. Faire un rond. Tracer un rond avec le compas. Le rond de la lune. Un grand rond. Au milieu du rond. Un rond de verdure. Donner dans le rond. Il tire si juste, qu' il donnerait à balle seule dans le rond d' un écu. Ils s' assirent en rond. Des arbres plantés en rond. Danser en rond. Les enfants s' amusent à Jeter des pierres dans l' eau pour faire des ronds. Travailler un cheval en rond et sur des cercles.

Rond d' eau, Grand bassin rond rempli d' eau, et servant quelquefois de décharge ou de réservoir.

RONDACHE. s. f.

RONDACHE. s. f. Espèce de grand bouclier dont on se servait autrefois. Il entra au combat avec l' épée et la rondache.

RONDE. s. f.

RONDE. s. f. La visite qui se fait la nuit autour d' une place, dans une ville, dans un camp, pour observer si les sentinelles, les corps de garde font leur devoir, et si tout est en bon état. Faire la ronde. Chemin des rondes. Chemin de ronde. Officier de ronde. L' heure de la ronde. Ronde d' officier supérieur. Ronde-major, Celle que fait le major.

Il se dit dans un sens analogue, en termes de Marine militaire. Il y a des embarcations armées pour faire les rondes.

Il se dit également Des visites de nuit que font les employés des douanes, des octrois, etc.

Il se prend aussi pour La troupe ou la personne même qui fait la ronde. Quand la ronde passe. Qui vive? Ronde de sergent, d' officier, ronde supérieure, ronde-major, ronde du gouverneur. Reconnaître une ronde.

Fig., Faire la ronde, sa ronde, Tourner autour d' un jardin, d' une maison, etc., pour observer, pour épier. Il signifie aussi, Visiter toutes les parties d' un appartement, pour voir si tout est en ordre, en sûreté. Il fait tous les soirs sa ronde, de crainte des voleurs.

À table, Faire sa ronde, Boire à la santé de chacun des convives l' un après l' autre. Il est peu usité.

Ronde de table, ou simplement, Ronde, Chanson à refrain, où chacun chante tour à tour.

RONDE

RONDE se dit aussi d' Une chanson qu' une personne chante seule, et dont le refrain est répété par tous en dansant en rond. Danser une ronde. Une ronde villageoise.

RONDE

RONDE au Lansquenet, se dit de L' argent que chaque joueur paye pour les cartes avant de se mettre au jeu. J' ai payé ma ronde. Il n' a pas payé sa ronde.

À LA RONDE. loc. adv.

À LA RONDE. loc. adv. Alentour. Cent pas à la ronde. Dix lieues à la ronde.

Boire à la ronde, Boire tour à tour, les uns après les autres. Porter des verres à la ronde, En porter à tous ceux qui sont à une même table, suivant le rang dans lequel ils sont assis.

Prov. et pop., À la ronde mon père en aura, se dit En faisant passer quelque chose de main en main.

RONDE. s. f.

RONDE. s. f. T. de Musiq. La plus longue de toutes les notes, celle qui a le plus de valeur: elle a la figure d' un O incliné à droite (O). La ronde vaut deux blanches, ou quatre noires, ou huit croches, etc.

RONDE. s. f.

RONDE. s. f. Sorte d' écriture. Voyez ROND, adjectif, dernier alinéa.

RONDEAU. s. m.

RONDEAU. s. m. Petite pièce de poésie particulière aux Français, composée de treize vers sur deux rimes, avec une pause au cinquième et une au huitième, et dont le premier mot, ou les premiers mots se répètent après le huitième vers et après le dernier, sans faire partie des vers. Faire un rondeau. Faire des rondeaux.

Rondeau redoublé, Pièce de poésie de vingt vers, disposés par cinq quatrains, en sorte que les quatre vers du premier quatrain font l' un après l' autre le dernier vers des autres quatrains: le cinquième de ces quatrains doit être suivi de la répétition du premier mot ou de l' hémistiche du premier vers de l' ouvrage.

RONDEAU

RONDEAU se dit improprement d' Autres petites pièces de poésie qu' on met ordinairement en musique, et dont le premier vers, ou les premiers vers sont répétés à la fin.

RONDEAU

RONDEAU en termes de Musique, Air à deux ou à plusieurs reprises, dans lequel, après chaque reprise, on recommence la première avant de passer à celle qui suit, et qu' on termine par cette même première reprise. Chanter un rondeau. Exécuter un rondeau. Un rondeau d' opéra-comique.

RONDELET, ETTE. adj.

RONDELET, ETTE. adj. Diminutif de Rond. Il ne se dit que Des personnes, et signifie, Qui a un peu trop d' embonpoint. Il est rondelet. Elle est rondelette. Il est familier.

Soies rondelettes, Les moindres et les plus communes des soies.

RONDELETTES. s. f. pl.

RONDELETTES. s. f. pl. Toiles à voiles qui se fabriquent en Bretagne.

RONDELLE. s. f.

RONDELLE. s. f. Petit bouclier rond, dont les gens de pied armés à la légère se servaient autrefois.

Il se dit, en termes d' Arts, de Certaines pièces rondes, de métal, de cuir, etc., qui sont percées dans le milieu, et qui entrent ordinairement dans la construction de certains appareils, de certaines machines. Rondelle de plomb, de cuir, de carton, de chapeau, etc.

Il se dit aussi d' Une espèce de ciseau arrondi dont on se sert en sculpture.

RONDEMENT. adv.

RONDEMENT. adv. Uniment, également. Il travaille rondement. Ce cocher mène rondement.

Il signifie aussi, Promptement, avec vitesse. Nous avons fait ce voyage rondement.

Mener rondement une affaire, La conduire avec suite et activité.

RONDEMENT

RONDEMENT s' emploie aussi au figuré, et signifie, Sincèrement, franchement, sans artifice, sans façon. Il n' est point trompeur, il y va rondement. Il va rondement en affaires. Ce mot est familier dans toutes ses acceptions.

RONDEUR. s. f.

RONDEUR. s. f. Figure de ce qui est rond, de ce qui est sphérique, circulaire, ou cylindrique. Une parfaite rondeur. La rondeur de la terre. La rondeur d' une boule. La rondeur d' un plat, d' une assiette. La rondeur du bras.

Fig., Cette phrase, ce style manque de rondeur, Il n' y a point assez de nombre, assez d' harmonie dans cette phrase, etc.

RONDEUR

RONDEUR se dit figurément en parlant D' une personne qui a de la franchise, qui est sans façon. C' est un homme qui a de la rondeur. J' aime mieux sa rondeur un peu grossière que la politesse affectée de tant d' autres.

Ce comédien a de la rondeur, Il joue avec franchise et naturel.

RONDIN. s. m.

RONDIN. s. m. Morceau de bois de chauffage, qui est rond. Un petit rondin. Ce sont des rondins de hêtre, des rondins de chêne. Ce n' est pas du bois de quartier, ce sont des rondins.

RONDIN

RONDIN signifie aussi, Un gros bâton. Il lui a donné sur les épaules avec un rondin.

RONDINER. v. a.

RONDINER. v. a. Donner à quelqu' un des coups de rondin. On l' a rondiné d' importance. Il est populaire.

RONDINÉ, ÉE. participe

RONDINÉ, ÉE. participe

RONDON. s. m.

RONDON. s. m. T. de Fauconnerie. Il n' est usité que dans cette phrase, Fondre en rondon, qui se dit D' un oiseau lorsqu' il fond avec impétuosité sur sa proie.

ROND-POINT. s. m.

ROND-POINT. s. m. T. d' Archit. Partie demi-circulaire qui termine quelquefois le fond d' une église.

Il se dit aussi d' Une grande place circulaire, à laquelle aboutissent plusieurs avenues ou allées. Le rond-point des Champs-Élysées, à Paris.

RONFLANT, ANTE. adj.

RONFLANT, ANTE. adj. Sonore et bruyant. Un instrument ronflant. Une voix ronflante.

Il se dit particulièrement Des phrases, des mots, etc. Style ronflant. Phrase ronflante. Vers ronflants. Mots ronflants.

Fig., Promesses ronflantes, Grandes et vaines promesses

RONFLEMENT. s. m.

RONFLEMENT. s. m. Bruit qu' on fait en ronflant. Son rhume est cause de son ronflement. On entend son ronflement de toute la maison.

Il se dit, figurément, de Certains bruits qui ont quelque rapport avec le ronflement d' un homme. Le ronflement de l' orgue. Le ronflement d' une toupie.

RONFLER. v. n.

RONFLER. v. n. Faire un certain bruit de la gorge et des narines en respirant pendant le sommeil. Cet homme n' a fait que ronfler toute la nuit. Il y a des chiens qui ronflent comme les hommes.

Il se dit aussi D' un cheval, quand la peur, la vivacité, la colère, etc., lui font faire un certain bruit des narines. Tout à coup mon cheval s' effraye, ronfle et se cabre.

Il se dit, figurément et par extension, De certaines choses qui font un bruit prolongé, comme le tonnerre, le canon, l' orgue, etc. On entend ronfler le tonnerre. Le canon ronflait de ce côté. J' entends ronfler l' orgue, la contre-basse, la basse, les violons, etc. Cette toupie ronfle bien. Dans ce sens, il est familier.

Fig. et fam., Faire ronfler des vers, Les déclamer avec une certaine emphase.

RONFLEUR, EUSE. s.

RONFLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui ronfle, qui a l' habitude de ronfler. On ne saurait dormir dans la même chambre que lui, c' est un ronfleur insupportable.

RONGE. s. m.

RONGE. s. m. T. de Vénerie. Il n' est usité que dans cette phrase, Le cerf fait le ronge, Il rumine.

RONGER. v. a.

RONGER. v. a. Couper avec les dents à plusieurs et à fréquentes reprises. Un chien qui ronge un os. Les rats, les souris rongent la paille dans les greniers, rongent les tapisseries. Les souris ont rongé ce pain tout alentour. Les vers rongent le bois, rongent les habits. Ronger ses ongles.

Ce cheval ronge son frein, Il mâche son frein.

Fig. et fam., Ronger son frein, Retenir son dépit, son ressentiment en soi-même, sans en rien laisser éclater au dehors.

Fig. et fam., Donner un os à ronger à quelqu' un, Lui donner quelque occupation, quelque emploi qui l' aide à vivre; ou Lui faire quelque légère grâce, pour se délivrer de ses importunités. Il faut lui donner quelque os à ronger. Il signifie aussi, Susciter quelque affaire à quelqu' un pour l' embarrasser, pour l' occuper d' un côté, afin qu' il n' ait pas le temps de songer à autre chose, et qu' il ne puisse pas nuire. Ils l' ont engagé adroitement dans cette poursuite; c' est un os qu' ils lui ont donné à ronger.

RONGER

RONGER se dit, figurément, De certaines choses qui minent, corrodent ou consument peu à peu d' autres choses. La mer ronge insensiblement ses bords. La rouille ronge le fer. L' eau-forte ronge les métaux. Les caustiques rongent la chair. Le temps ronge et détruit tout. Cet homme a un ulcère, un chancre, une dartre qui le ronge. La gale, la vermine le ronge. La goutte le ronge.

Il se dit aussi figurément, au sens moral, Des choses qui inquiètent, qui tourmentent l' esprit, la conscience, etc. Les soucis rongent l' esprit. Les remords rongent la conscience, le coeur. Le remords, le chagrin ronge cet homme. L' envie le ronge. Il a un souci qui le ronge, des inquiétudes qui le rongent.

Il se dit encore, figurément, De ceux qui consument le bien d' autrui. Cet avoué ronge ceux qui ont affaire à lui. Il ronge ses clients. Ne vous adressez point à cet agent d' affaires, il vous rongera jusqu' aux os. Il a une foule de complaisants, de collatéraux qui le rongent.

RONGÉ, ÉE. participe

RONGÉ, ÉE. participe Un habit tout rongé de vers. Un homme rongé d' ulcères, de dartres, de vermine. Un homme rongé de remords, de chagrins.

RONGEUR. adj.

RONGEUR. adj. Qui ronge. Il s' emploie surtout dans cette expression figurée, Le ver rongeur, Le remords qui tourmente le coupable. On dit aussi, Les remords, les soucis rongeurs.

RONGEURS

RONGEURS au pluriel, se dit, en Histoire naturelle, d' Un ordre de quadrupèdes qui ont, à chaque mâchoire, deux longues incisives, sans canines; disposition de dents qui les rend particulièrement propres à ronger. Le lapin, l' écureuil, le rat, sont des rongeurs

ROQUEFORT. s. m.

ROQUEFORT. s. m. Fromage très-estimé, qui tire son nom d' un lieu du Languedoc où il se fabrique. Le roquefort est fait de lait de brebis.

ROQUENTIN. s. m.

ROQUENTIN. s. m. Terme burlesque dont on se sert pour désigner Un vieillard ridicule. Voyez ce vieux roquentin.

ROQUER. v. n.

ROQUER. v. n. T. du Jeu des échecs. Mettre sa tour, son roc auprès de son roi, et faire passer le roi de l' autre côté de la tour. On ne peut roquer qu' une fois à chaque partie. On ne peut plus roquer quand on a remué son roi.

ROQUET. s. m.

ROQUET. s. m. Sorte de petit chien très-commun. Un vilain petit roquet.

Fig. et fam., C' est un roquet qui aboie, se dit D' un homme méprisable et sans valeur qui use de paroles insultantes.

ROQUETTE. s. f.

ROQUETTE. s. f. Plante crucifère, espèce de chou d' une odeur forte, que l' on cultive dans les potagers, et qui se mange en salade.

Roquette sauvage, Plante crucifère à fleurs jaunes et d' une odeur très-fétide, qui croît abondamment sur les murailles et dans les lieux incultes.

ROQUILLE. s. f.

ROQUILLE. s. f. Petite mesure de vin, contenant le quart du setier. On ne lui donne que roquille à son déjeuner. Il a vieilli.

ROSACE. s. f.

ROSACE. s. f. Ornement d' architecture en forme de grande rose, qu' on place dans le renfoncement des caissons d' une voûte ou d' un plafond.

ROSACÉES. s. f. pl.

ROSACÉES. s. f. pl. T. de Botan. Famille de plantes dont les corolles se composent de pétales disposés comme ceux de la rose. Le pommier, le poirier, la ronce, le fraisier, sont des rosacées. On dit adjectivement, dans un sens analogue, Une fleur rosacée.

ROSAGE. s. m.

ROSAGE. s. m. Voyez RHODODENDRON.

ROSAIRE. s. m.

ROSAIRE. s. m. Grand chapelet qu' on dit à l' honneur de la Vierge: il est composé de quinze dizaines d' Avé, chacune précédée d' un Pater. Dire son rosaire. La confrérie du Rosaire.

ROSAT. adj. des deux genres

ROSAT. adj. des deux genres Il se dit De quelques compositions dans lesquelles il entre des roses. Onguent rosat. Vinaigre rosat. Sirop rosat. De l' huile rosat.

ROSBIF. s. m.

ROSBIF. s. m. Mot pris de l' anglais Roastbeef, qui se prononce rôstbif, et qui signifie, Du boeuf rôti. Servir un rosbif. Manger du rosbif.

ROSE. s. f.

ROSE. s. f. Fleur odoriférante, qui est ordinairement d' un rouge un peu pale, et qui croit sur un arbuste épineux. Rose simple, ou Rose sauvage, ou Rose d' églantier. Rose double. Rose à cent feuilles. Rose des. quatre saisons ou de Damas. Rose de Hollande. Rose de Provins. Rose du Bengale. Rose panachée. Rose veloutée. Rose blanche. Rose jaune. Rose pâle. Rose rouge. Rose muscade. Rose mousseuse. Rose pompon. Bouton de rose. Rose épanouie. Rose fanée. Rose qui s' effeuille. La saison des roses. Cueillir des roses. Une couronne de roses. Un chapeau de roses Un bouquet de roses. Une guirlande de roses. Un berceau de roses. De la teinture de roses. De la conserve de roses. Essence de roses. Un sachet de roses. Couleur de rose. Couleur de rose sèche.

Eau de rose, et plus communément, Eau rose, L' eau qu' on tire des roses par distillation; et, Lit de roses, Couche de feuilles de roses qu' on étend pour en tirer de l' essence.

Fig., Être sur des roses, être couché sur des roses, sur un lit de roses, Jouir d' un état de mollesse, de plaisir, de félicité.

Prov. et fig., Il n' est point de roses sans épines, Il n' y a point de plaisir sans peine, point de joie sans quelque mélange de chagrin.

Prov., fig. et pop., Il n' est point de si belle rose qui ne devienne gratte-cul, Il n' y a pas de si belle personne qui, en vieillissant, ne devienne laide.

Prov. et fig., Découvrir le pot aux roses, Découvrir le secret de quelque galanterie, de quelque friponnerie, etc. Il croyait son intrigue bien cachée, on a découvert le pot aux roses.

Prov. et fig., C' est la plus belle rose de son chapeau, se dit Du plus grand honneur, de l' avantage le plus considérable qu' ait une personne. En perdant cette place, il a perdu la plus belle rose de son chapeau. Ce droit est la plus belle rose de son chapeau.

La rose d' or, Rose artificielle à feuilles d' or, que le pape bénit, et qu' il envoie en certaines occasions à des princes ou à des princesses.

Fig., La Rose blanche et La Rose rouge. Noms des anciennes factions d' York et de Lancastre, en Angleterre.

Bois de rose, Bois à odeur de rose et d' une couleur rouge, qui est fourni par une espèce de liseron, et dont on se sert pour faire différents meubles.

ROSE

ROSE s' emploie au propre et au figuré, en parlant D' un teint frais et vermeil, d' un teint mêlé de blanc et d' incarnat. Cette jeune fille est vermeille, est fraîche comme la rose. Vous êtes frais comme une rose. Elle a un teint de lis et de rose. C' est une rose pour la fraîcheur. Rien n' égale les roses de son teint.

Des lèvres de rose, Des lèvres vermeilles. Elle a des lèvres de rose. On dit poétiquement, dans un sens analogue, L' Aurore aux doigts de rose.

ROSE

ROSE se dit aussi de Diverses fleurs qui ressemblent plus ou moins à la rose. Les roses d' Inde. Les roses de Jéricho. Les roses de Gueldre. Les roses de Cayenne. Les roses d' Istrie. Les roses pivoines. Les roses trémières. Etc.

ROSE

ROSE se dit encore de Plusieurs choses artificielles dont la forme a quelque ressemblance avec celle d' une rose. Ainsi on dit:

En Joaillerie, Une rose de diamants, de rubis, etc., Des diamants, des rubis, etc., qui sont montés, assemblés en forme de rose. Diamant en rose, ou simplement, Rose, Diamant taillé par-dessus en facettes pointues, et plat en dessous. Ce n' est pas un brillant, c' est une rose.

En termes de Luthier, Rose de luth, rose de guitare, L' ouverture qui est au milieu de la table d' un luth ou d' une guitare.

ROSE

ROSE en termes d' Architecture, Petit ornement à feuilles et circulaire, qu' on place dans les plafonds des corniches, ou dans le milieu de l' abaque du chapiteau corinthien.

Il se dit aussi de Grands vitraux circulaires et à compartiments, placés, dans les églises gothiques, aux extrémités de la grande nef, et au-dessus des portails latéraux. La rose principale de cette église est la plus belle qui soit en France.

Rose de compartiment, Ornement formé au milieu d' un pavé de marbre ou d' un parquet de menuiserie, et entouré d' une figure circulaire.

En termes de Marine, Rose des vents ou du compas, La figure où sont marqués les trente-deux vents.

ROSE. adj. des deux genres

ROSE. adj. des deux genres Qui est de la couleur de la rose. La couleur rose est une des plus agréables. Du ruban rose. Du taffetas rose. Une robe rose.

Il s' emploie comme substantif, au masculin. Cette robe est d' un joli rose. Le rose plaît à l' oeil.

Fig. et fam., Voir tout couleur de rose, Voir tout en beau. On dit dans le même sens: Tout lui paraît couleur de rose. Il n' a que des pensées couleur de rose.

ROSÉ, ÉE. adj.

ROSÉ, ÉE. adj. Qui est d' un rouge faible approchant de la couleur de la rose. Vin rosé. Couleur rosée. Teint rosé.

ROSEAU. s. m.

ROSEAU. s. m. Plante aquatique dont la tige, fort lisse et fort droite, est ordinairement creuse et remplie de moelle. Roseau faible., pliant. Roseau à balai. Couvrir une maison de roseaux. Des faisceaux, des touffes de roseaux. Un marais plein de roseaux. Se cacher parmi les roseaux. Frêle comme un roseau.

Fig., C' est un roseau qui plie à tous vents, se dit D' un homme qui n' a point de fermeté, qui cède à toutes les impulsions qu' on veut lui donner.

Fig., Il s' appuie sur un roseau, Celui en qui il met sa confiance, n' a pas la force, le crédit, l' autorité nécessaire pour le soutenir.

ROSE-CROIX. s. m.

ROSE-CROIX. s. m. Nom d' une certaine secte d' empiriques qui prétendaient posséder toutes les sciences, avoir la pierre philosophale, rendre les hommes immortels, etc. Les rose-croix.

ROSÉE. s. f.

ROSÉE. s. f. Vapeur qui s' élève dans l' air le matin ou le soir, et qui retombe sur la terre, où elle se résout en petites gouttes d' eau. La rosée du matin. La rosée du soir. Grande rosée. Rosée abondante. Rosée froide. Rosée de mai. La rosée tombe. Aller à la rosée. Abattre la rosée en marchant dans un pré. Ces enfants se sont mouillés en courant dans la rosée. Recueillir de la rosée. On voyait briller la rosée sur les herbes, sur les fleurs, sur les feuilles. Faire blanchir de la toile, de la cire, de l' ivoire à la rosée.

Prov. et fig., Cette viande, cette salade est tendre comme la rosée, comme rosée, Elle est fort tendre.

En Botan., Rosée-du-soleil. Voy. ROSSOLIS.

ROSÉE

ROSÉE en termes d' Hippiatrique, se dit Des petites gouttelettes de sang qui sortent à travers les pores de la sole, lorsqu' on pare le pied du cheval trop près du vif. Le pied a été paré jusqu' à la rosée. Il y a des opérations où la sole doit être parée à la rosée.

ROSERAIE. s. f.

ROSERAIE. s. f. Terrain qui n' est planté que de rosiers.

ROSETTE. s. f.

ROSETTE. s. f. Petite rose. Il n' est point usité au propre, mais il se dit au figuré de Certains ornements qui sont faits en forme de rose, et que l' on emploie dans la broderie et dans la sculpture.

Il se dit également de Petits fleurons de métal que les couteliers emploient pour monter les rasoirs, les lancettes, etc. Rosettes de cuivre, d' argent, etc.

Il se dit aussi d' Un noeud de ruban, d' un ruban noué en forme de rose. Les rosettes de ses souliers. Faire une rosette. Une grosse, une petite rosette.

Il se dit encore Du réseau qu' une lingère fait aux petits trous qu' un accident a causés dans le linge.

ROSETTE

ROSETTE en termes d' Horlogerie, Petit cadran pour avancer ou retarder le mouvement d' une montre.

ROSETTE. s. f.

ROSETTE. s. f. Sorte d' encre rouge faite avec du bois de Brésil. Écrire avec de la rosette. Régler du papier, des registres avec de la rosette.

Il se dit aussi d' Une sorte de craie teinte en rouge, qui sert à peindre.

Cuivre de rosette, ou simplement, Rosette, Le cuivre rouge pur.

ROSIER. s. m.

ROSIER. s. m. Arbuste qui porte des roses. Rosier sauvage, ou Églantier. Rosier cultivé. Rosier blanc. Rosier de Hollande. Rosier muscat. Rosier de Gueldre. Planter des rosiers. Une haie, une palissade de rosiers.

ROSIÈRE. s. f.

ROSIÈRE. s. f. On appelle ainsi Celle des jeunes filles qui, dans certains villages, a obtenu la rose destinée à être le prix de la sagesse. La rosière de Salency.

ROSON. s. m.

ROSON. s. m. Voyez ROSACE.

ROSSE. s. f.

ROSSE. s. f. Cheval sans force, sans vigueur. Une vieille rosse. Une méchante rosse. Ce cheval est une vraie rosse.

Prov. et fig., Il n' est si bon cheval qui ne devienne rosse, Il n' y a point d' homme si robuste, si vigoureux, ou d' un esprit si fort, qui ne s' affaiblisse par l' âge. On dit dans un sens contraire, Jamais bon cheval ne devint rosse.

ROSSER. v. a.

ROSSER. v. a. Battre quelqu' un violemment. Si je vais là, je te rosserai bien. Il fut rossé d' importance. Il est familier.

ROSSÉ, ÉE. participe

ROSSÉ, ÉE. participe

ROSSIGNOL. s. m.

ROSSIGNOL. s. m. Petit oiseau à bec fin et à plumage grisâtre, dont le chant est fort agréable. Petit rossignol. J' ai entendu chanter le rossignol. Quand le rossignol a des petits, il ne chante plus. Il chante comme un rossignol.

Fam., Cette femme a une voix de rossignol, un gosier de rossignol, se dit D' une personne qui a la voix pure et très-flexible. On dit aussi figurément, dans le même sens, C' est un rossignol.

Ironiq., Un rossignol d' Arcadie, Un âne.

ROSSIGNOL

ROSSIGNOL se dit aussi d' Une sorte de petite flûte à piston, qui se fait ordinairement avec un tuyau d' écorce détaché d' une branche de bois vert dans le temps de la sève. Les enfants jouent du rossignol.

Il se dit, au pluriel, d' Un des jeux de l' orgue, qui imite le chant du rossignol.

ROSSIGNOL

ROSSIGNOL en termes de Serrurerie, Crochet dont on se sert pour ouvrir toutes sortes de serrures. Les voleurs s' introduisirent dans sa chambre à l' aide d' un rossignol.

ROSSIGNOLER. v. n.

ROSSIGNOLER. v. n. Imiter le chant du rossignol. Il est familier.

ROSSINANTE. s. f.

ROSSINANTE. s. f. Nom que Cervantes donne au cheval maigre et efflanqué de don Quichotte, et que l' on applique par plaisanterie à Un cheval ruiné et de mauvaise mine. L' usage a rendu féminin ce mot; il n' est masculin qu' en parlant Du cheval de don Quichotte.

ROSSOLIS. s. m.

ROSSOLIS. s. m. Liqueur composée d' eau-de-vie, de sucre et de quelques parfums. Rossolis de Turin. Boire du rossolis.

ROSSOLIS

ROSSOLIS en termes de Botanique, Plante dont les feuilles sont hérissées de poils rougeâtres terminés par des glandes transparentes qui ressemblent à de petites gouttes d' eau.

ROSTRALE. adj. f.

ROSTRALE. adj. f. T. d' Antiq. Il n' est usité que dans ces expressions, Couronne, colonne rostrale, Couronne, colonne ornée de proues de navires. On décernait la couronne rostrale à celui qui s' était élancé le premier dans le vaisseau ennemi. On érigeait des colonnes rostrales pour consacrer le souvenir des victoires remportées sur mer.

ROSTRES. s. m. pl.

ROSTRES. s. m. pl. T. d' Antiq. La tribune aux harangues, chez les Romains; espèce de plate-forme située au milieu de la place publique de Rome, et dont la base était ornée de becs ou éperons de navires pris sur les Antiates.

Il se dit aussi, en termes d' Architecture et de Sculpture, d' Ornements ayant la forme de becs ou éperons de navires antiques.

ROT. s. m.

ROT. s. m. Vent qui sort de l' estomac par la bouche avec bruit. Gros rot. Rot aigre, vineux. Faire un rot, des rots. Il est bas, et l' on évite de s' en servir.

RÔT. s. m.

RÔT. s. m. Du rôti, viande rôtie à la broche. On appelle Gros rôt, La grosse viande rôtie, comme longe de veau, dindon, etc.; et Petit rôt, menu rôt, Les poulets, les perdrix, bécasses, bécassines, ortolans, etc.

Prov. et fig., Manger son pain à la fumée du rôt, Être témoin, spectateur d' un divertissement, d' un plaisir auquel on ne peut avoir part.

Prov. et fam., Être à pot et à rôt dans une maison, Y vivre, y manger quand on veut.

RÔT

RÔT se dit aussi, dans les festins et aux grandes tables, Du service qui suit immédiatement celui des potages et des entrées; et il se dit également en maigre et en gras. On vient de servir le rôt. On en est au rôt.

ROTANG. s. m.

ROTANG. s. m. Voyez ROTIN.

ROTATEUR. adj. m.

ROTATEUR. adj. m. T. d' Anat. Il se dit Des muscles qui font tourner sur leur axe les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle rotateur.

Il s' emploie aussi substantivement. Le grand rotateur, le petit rotateur de l' oeil. Les rotateurs de la cuisse.

ROTATION. s. f.

ROTATION. s. f. T. de Physiq. Mouvement circulaire d' un corps qui tourne sur lui-même. La rotation de la terre autour de son axe.

Il se dit de même, en termes d' Anatomie, Du mouvement en rond qui peut être exécuté par certaines parties du corps.

ROTE. s. f.

ROTE. s. f. Juridiction de Rome, composée de douze docteurs ecclésiastiques nommés Auditeurs de rote, et pris dans les quatre nations d' Italie, France, Espagne et Allemagne. Les décisions de la rote. Avoir un procès à la rote.

ROTER. v. n.

ROTER. v. n. Faire un rot, des rots. C' est un vilain, il ne fait que roter. Ce mot est bas, et l' on évite de s' en servir.

RÔTI. s. m.

RÔTI. s. m. Viande rôtie. Il a toujours du rôti à son dîner. On a servi le rôti.

RÔTIE. s. f.

RÔTIE. s. f. Tranche de pain qu' on fait rôtir sur le gril ou devant le feu. Rôtie au vin, à l' huile, au beurre. Il faut mettre une rôtie sous ces bécasses, sous ces grives.

Il se dit, par extension, d' Une tranche de pain sur laquelle on a étendu des confitures ou quelque autre chose d' agréable à manger. Donnez à cet enfant une rôtie de gelée de groseilles. Une rôtie de miel, de beurre.

ROTIN ou ROTANG. s. m.

ROTIN ou ROTANG. s. m. Genre de plantes des Indes, à tige articulée et percée d' une infinité de très-petites tubulures longitudinales. Il y a une espèce de rotin dont on se sert pour battre les habits, et que l' on fend pour en faire les meubles de cannes. Le gros rotang sert à faire les cannes qu' on appelle Joncs.

RÔTIR. v. a.

RÔTIR. v. a. Faire cuire de la viande à la broche en la tournant devant le feu. Rôtir de la viande. Rôtir à grand feu.

Prov. et par exagérat., C' est un feu à rôtir un boeuf, se dit D' un très-grand feu.

Prov. et fig., N' être bon ni à rôtir, ni à bouillir, N' être propre à rien. Il se dit Des choses et des personnes.

RÔTIR

RÔTIR signifie aussi, Griller, faire cuire sur le gril. Rôtir de la viande, du pain sur le gril. Rôtir du poisson sur les charbons, sur le gril.

Il se dit encore en parlant De certaines choses qu' on fait cuire dans la braise et dans les cendres. Rôtir des marrons.

Rôtir au four, Faire cuire de la viande dans le four.

RÔTIR

RÔTIR est souvent neutre. Faire rôtir de la viande à la broche, sur le gril. On a mis des poulets rôtir. Prenez garde que la viande ne rôtisse trop. Faire rôtir des marrons.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Prenez garde que votre poulet ne se rôtisse trop.

Il signifie quelquefois, par exagération et familièrement, Se chauffer de trop près, ou Être toujours auprès du feu. Cet enfant se rôtit. Vous vous rôtissez.

RÔTIR

RÔTIR se dit encore De l' effet que cause la trop grande chaleur du soleil; et il est quelquefois actif, quelquefois neutre, quelquefois aussi pronominal. Il a gelé cette nuit; si le soleil vient à donner maintenant, il rôtira tous les bourgeons, toutes les fleurs. Ce sont des sables brûlants, tout y rôtit. Que faites-vous là au soleil à rôtir? Mettez-vous à l' ombre, vous vous rôtissez. Il se rôtit au soleil.

Prov. et fig., Rôtir le balai, Passer sa vie ou plusieurs années de sa vie en quelque emploi de peu de considération. Il vient de quitter son emploi, où depuis longtemps il rôtissait le balai.

Rôtir le balai, se dit aussi D' un homme ou d' une femme qui a vieilli dans la galanterie, dans le libertinage. Il a longtemps, elle a longtemps rôti le balai. On dit à peu près dans le même sens, Nous avons bien rôti le balai ensemble, Nous avons fait bien des parties de plaisir ensemble.

RÔTI, IE. participe

RÔTI, IE. participe Poulet rôti. Marrons rôtis.

RÔTISSERIE. s. f.

RÔTISSERIE. s. f. Le lieu où les rôtisseurs vendent leurs viandes rôties ou prêtes à rôtir. Aller à la rôtisserie chercher quelque chose pour dîner. La rôtisserie était bien garnie de viande et de gibier.

RÔTISSEUR, EUSE. s.

RÔTISSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui vend des viandes rôties ou prêtes à rôtir. Il y a beaucoup de rôtisseurs dans cette rue.

Rôtisseur en blanc, Rôtisseur qui vend et fournit les viandes lardées prêtes à rôtir, mais qui ne les vend point toutes rôties.

RÔTISSOIRE. s. f.

RÔTISSOIRE. s. f. Ustensile de cuisine qui sert à rôtir la viande.

ROTONDE. s. f.

ROTONDE. s. f. T. d' Archit. Édifice de forme circulaire à l' extérieur comme à l' intérieur, et surmonté d' une coupole. Le Panthéon, à Rome, s' appelle maintenant la Rotonde.

Il se dit aussi d' Un abri formé d' une petite coupole ou toit circulaire, porté par des colonnes, et ordinairement placé dans un jardin. La rotonde du Palais-Royal. La rotonde du jardin de Sceaux. On dansera sous la rotonde, dans la rotonde. Je vous attendrai à la rotonde.

ROTONDITÉ. s. f.

ROTONDITÉ. s. f. Qualité de ce qui est rond. Il ne s' emploie guère que dans le style familier, en parlant D' une personne fort grosse. Il remplit un grand fauteuil de sa rotondité.

ROTULE. s. f.

ROTULE. s. f. T. d' Anat. Os placé en avant du genou, à l' endroit où le fémur s' articule avec les os de la jambe. Il a la rotule cassée.

ROTURE. s. f.

ROTURE. s. f. L' état d' une personne ou d' un héritage qui n' est pas noble. Il était né dans la roture. On lui prouva sa roture. Terre en roture. Ce n' était pas un fief, une seigneurie, c' était une roture, ce n' était qu' une roture. Posséder en roture. Biens en roture.

Il se dit aussi, collectivement, Des roturiers. En France, la roture était sujette à la taille.

ROTURIER, IÈRE. adj.

ROTURIER, IÈRE. adj. Qui n' est pas noble. Homme roturier. Femme roturière. Famille roturière. Biens roturiers.

Il signifie aussi, Qui tient du roturier, qui n' a rien de noble, qui est grossier. Cet homme a l' air roturier, la mine roturière, les manières, les façons roturières. Ce sens a vieilli.

Il s' emploie aussi substantivement. C' était un roturier. On mit les roturiers à la taille.

ROTURIÈREMENT. adv.

ROTURIÈREMENT. adv. À la manière des roturiers, selon les lois qui concernent la roture. Il n' y avait ni fief, ni seigneurie à cette terre, elle devait se partager roturièrement.

Il signifie aussi, D' une manière basse et ignoble. Cet homme-là pense roturièrement. Ce sens a vieilli.

ROUAGE. s. m.

ROUAGE. s. m. La réunion, l' ensemble des roues d' une machine. Tout le rouage de cette machine est rompu. Il faut raccommoder le rouage.

Il se dit quelquefois Des roues mêmes. Les rouages de cette machine sont trop nombreux, trop compliqués.

Il s' emploie dans ce sens au figuré. Les rouages de cette administration sont trop nombreux, trop compliqués. Cette administration est une machine où il y a trop de rouages. Cette division du ministère est un rouage inutile.

Bois de rouage, Celui qu' on emploie à faire des roues.

ROUAN. adj. et s.

ROUAN. adj. et s. Il n' est usité qu' au masculin, et en parlant Des chevaux dont le poil est mêlé de blanc, de gris et de bai. Rouan vineux, se dit lorsque le bai domine; et, Rouan cap de more, lorsque la tête et les extrémités sont noires.

ROUANNE. s. f.

ROUANNE. s. f. Instrument dont les employés des contributions indirectes se servent pour marquer les pièces de vin.

ROUANNER. v. a.

ROUANNER. v. a. Marquer avec la rouanne. Rouanner une pièce de vin.

ROUANNÉ, ÉE. participe

ROUANNÉ, ÉE. participe

ROUANNETTE. s. f.

ROUANNETTE. s. f. Instrument dont les charpentiers se servent pour marquer les bois.

ROUBLE. s. m.

ROUBLE. s. m. Monnaie d' argent de Russie, qui vaut environ quatre francs de France. C' est aussi Une monnaie de compte et Un papier-monnaie.

ROUC ou ROCK. s. m.

ROUC ou ROCK. s. m. Oiseau fabuleux qu' on suppose être d' une force et d' une grandeur prodigieuses, et sur lequel les Arabes ont débité beaucoup de contes.

ROUCHE. s. f.

ROUCHE. s. f. T. de Marine. Carcasse d' un navire sur le chantier, sans mâture et sans manoeuvres.

ROUCOU. s. m.

ROUCOU. s. m. Pellicule rougeâtre qui enveloppe les semences du roucouyer, et dont on fait une sorte de pâte propre à teindre en rouge. Pâte de roucou. Teinture de roucou. Le roucou ne s' emploie que dans les fabriques de petit teint.

Il désigne, quelquefois, Le roucouyer même.

ROUCOUER. v. a.

ROUCOUER. v. a. Peindre en rouge avec du roucou. Il s' emploie communément avec le pronom personnel. Les sauvages aiment beaucoup à se roucouer.

ROUCOUÉ, ÉE. participe

ROUCOUÉ, ÉE. participe

ROUCOULEMENT. s. m.

ROUCOULEMENT. s. m. Le bruit que font les pigeons et les tourterelles en roucoulant.

ROUCOULER. v. n.

ROUCOULER. v. n. Il se dit en parlant Du bruit, du murmure triste et tendre que les pigeons et les tourterelles font avec le gosier.

Il se dit quelquefois, figurément et par plaisanterie, D' un homme qui tient a une femme des propos tendres et langoureux. Il passe sa vie à roucouler aux pieds de sa maîtresse.

Il s' emploie aussi comme verbe actif. Roucouler ses plaintes. Roucouler des chants tristes et langoureux. Roucouler une romance.

ROUCOULÉ, ÉE. participe

ROUCOULÉ, ÉE. participe

ROUCOUYER. s. m.

ROUCOUYER. s. m. Arbre de la famille des Liliacées, qui croît sur le bord des eaux dans l' Amérique méridionale et dans l' archipel des Indes, et dont les semences fournissent une belle couleur rouge. Voyez ROUCOU.

ROUDOU ou REDOUL. s. m.

ROUDOU ou REDOUL. s. m. T. de Botan. Plante dont les feuilles, réduites en poudre, sont fort employées pour la teinture des étoffes et le tannage des cuirs, et dont les fruits sont vénéneux. On lui donne aussi le nom d' Herbe aux tanneurs.

ROUE. s. f.

ROUE. s. f. Machine de forme circulaire qui, en tournant sur son essieu, sert au mouvement de quelque chose. Voiture à quatre roues. Voiture à deux roues. Roue de charrette. Roue de carrosse. Roue de cabriolet. Les roues de devant. Les grandes roues. Les roues de derrière d' un carrosse. Les petites roues. La roue d' une brouette. Les roues d' un affût de canon. Le moyeu, l' essieu, les rais, les rayons, les jantes, les bandes, les clous d' une roue. Ferrer, embatre des roues. Emboîter des roues, Pousser à la roue pour tirer une charrette d' un mauvais pas, d' une ornière.

Fig. et fam., Pousser à la roue, Aider quelqu' un à réussir dans une affaire. Il ne serait jamais venu à bout de cette affaire, il ne serait pas parvenu où il est, si un tel n' eût poussé à la roue.

Fig. et fam., Mettre, jeter des bâtons dans la roue, Susciter des obstacles, entraver, retarder une affaire.

Prov., Cela sert comme une cinquième roue à un carrosse, se dit D' une chose fort inutile. On dit figurément, dans le même sens, C' est une cinquième roue à un carrosse.

Fig. et fam., Faire la roué, se dit Des enfants et des sauteurs qui font le moulinet avec leur corps, au moyen de leurs mains et de leurs pieds qu' ils posent par terre alternativement.

Faire la roue, se dit aussi De certains oiseaux qui déploient les plumes de leur queue de manière a en former une espèce d' éventail. Ce paon, ce coq d' Inde fait la roue.

Fig. et fam., Cet homme fait la roue, Il se pavane, il fait le beau.

ROUE

ROUE se dit aussi Des pièces, des objets en forme de roue, qui entrent dans la construction des machines, et qui servent à les faire mouvoir. Les roues d' une machine. Roue d' une horloge, d' une pendule, d' une montre. Roue d' une poulie. Roue d' une grue. Roue de moulin. Roue de gouvernail. Roue de cordier. Roue de bois, de cuivre, etc. Roue dentelée, dentée. Les dents d' une roue. Roue crénelée. Roue de rencontre. Des roues qui engrènent bien, qui s' engrènent bien.

En termes de Marine, Roue de câble, Chacun des cercles ou cerceaux qu' on fait faire à un câble pour le plier. On dit aussi, Pli de câble.

En termes de Loterie, Roue de fortune, Le tambour en forme de roue, où l' on enferme les numéros pour les tirer au sort.

Fig., La roue de la fortune, Les révolutions et les vicissitudes dans les événements humains. Les uns montent, les autres descendent; ainsi va la roue de la fortune. On dit en des sens analogues, Être au haut, au plus haut de la roue, Être dans une grande élévation, dans une grande prospérité; et, Être au bas au plus bas de la roue, Être dans l' abaissement et dans la misère.

ROUE

ROUE se dit aussi d' Un supplice où, après avoir rompu les bras, les jambes et les reins au criminel, on l' attache sur une roue. Ce crime mérite la roue, va à la roue. Laisser expirer un criminel sur la roue. Condamné à la roue. Le supplice de la roue est depuis long-temps aboli en France. La roue était le supplice des assassins, des voleurs de grands chemins, etc.

Fig., Être sur la roue, Souffrir de grandes douleurs, ou Être dans une grande inquiétude, dans une extrême anxiété.

ROUELLE. s. f.

ROUELLE. s. f. Tranche de certaines choses coupées en rond. Rouelle de citron, de pomme, de betterave. Couper des concombres par rouelles.

Rouelle de veau, Partie de la cuisse d' un veau coupée en travers, et qui se trouve ainsi de figure ronde.

ROUENNERIE. s. f.

ROUENNERIE. s. f. Il se dit, dans le Commerce, Des toiles de coton peintes que l' on tire des fabriques de Rouen, ou qu' on fabrique ailleurs par imitation. Ce marchand tient la rouennerie, ne vend que de la rouennerie, des rouenneries.

ROUER. v. a.

ROUER. v. a. Punir du supplice de la roue. On l' a roué vif. Il fut condamné à être roué vif.

Fig. et fam., Rouer quelqu' un de coups de bâton, de coups, Le battre excessivement.

Il a pensé être roué, il se fera rouer, se dit De quelqu' un qui a pensé être écrasé, qui est près de se faire écraser entre des roues, ou sous les roues d' une charrette, d' un carrosse.

Fig. et fam., Être roué de fatigue, ou simplement, Être roué, Être tellement fatigué, qu' on a le corps tout rompu, et qu' on a peine à se remuer. Le trot de ce cheval m' a roué. Il a couché sur la dure, il en est tout roué. Je suis tout roué d' avoir été dans ce fiacre.

En termes de Marine, Rouer un câble, une manoeuvre, Plier un câble, une manoeuvre en rond, en cerceaux.

ROUÉ, ÉE. participe

ROUÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement, en Vénerie, Du bois du cerf, lorsqu' il est serré et peu ouvert.

Il s' emploie substantivement et familièrement, au figuré, pour signifier, Un homme sans principes et sans moeurs, dont la conduite est désordonnée. C' est un roué qui ne respecte rien. Il a vieilli dans ce sens.

ROUERIE. s. f.

ROUERIE. s. f. Action de roué, tour de roué. C' est une rouerie, une vraie rouerie. Il est familier.

ROUET. s. m.

ROUET. s. m. Machine à roue, qui sert à filer. Un rouet à filer de la soie, du chanvre, de la laine, de la corde. Filer au rouet.

ROUET

ROUET en parlant De certaines armes à feu dont on se servait autrefois, signifie, Une petite roue d' acier qui, étant appliquée sur la platine de l' arquebuse, et montée avec une clef, fait du feu en se débandant sur une pierre de mine. Rouet d' arquebuse. Arquebuse à rouet.

ROUET

ROUET se dit aussi d' Une plate-forme circulaire, de bois de chêne, qu' on place sous la fondation d' un puits.

ROUGE. adj. des deux genres

ROUGE. adj. des deux genres Qui est d' une couleur semblable a celle du feu, du sang, etc. La couleur rouge est la première du prisme. Avoir les lèvres rouges, les joues rouges. Être rouge comme du feu. Rouge comme un coq. Rouge comme un chérubin. Rouge comme une écrevisse. Avoir le nez rouge, les yeux rouges, l' oreille rouge. Une rouge trogne. Cet homme devint tout rouge de colère. Cuivre rouge. Roses rouges. Vin rouge. Fraises rouges. Cerises, groseilles rouges. OEillets rouges. OEufs rouges. Encre rouge. Drap, ratine rouge. Robe rouge. Chapeau rouge. Calotte rouge.

Perdrix rouge, Espèce de perdrix qui a les pieds et le bec rouges.

Fer rouge, tout rouge, Fer qui est devenu rouge au feu. On dit dans le même sens, Boulets rouges, Boulets de canon qu' on fait rougir avant que d' en charger le canon, et qui mettent le feu aux matières combustibles qu' ils frappent. Tirer à boulets rouges.

Fig., Tirer sur quelqu' un à boulets rouges, L' attaquer sans ménagement, l' accabler de reproches, d' injures ou d' épigrammes.

Fam., Un rouge bord, Un verre de vin plein jusqu' aux bords. Boire un rouge bord. On dit dans le même sens, Boire à rouge bord. Ces phrases ont vieilli.

Prov., Rouge au soir, blanc au matin, c' est la journée du pèlerin, Le ciel rouge au soir, et blanc au matin, présage un beau temps.

ROUGE

ROUGE se dit quelquefois en parlant Des cheveux, du poil; et alors il signifie, Extrêmement roux. Il a les cheveux rouges.

Fig. et fam., Il est méchant comme un âne rouge, se dit D' un homme ou d' un enfant très-méchant.

ROUGE

ROUGE est aussi substantif, au masculin, et signifie, Couleur rouge. Beau rouge. Rouge vif, éclatant. Rouge brun, foncé. Rouge pâle, déteint. Rouge noirâtre. Rouge cramoisi. Gros rouge. Rouge d' écarlate. Rouge sanguin. Drap teint en rouge.

Le rouge lui monte au visage, se dit en parlant D' une personne à qui le sang monte subitement au visage, par un effet de la pudeur, de la honte ou de la colère.

Fam., Se fâcher tout rouge, Se fâcher sérieusement. Il s' est fâché tout rouge. Dans cette phrase, Rouge est employé adverbialement.

ROUGE

ROUGE se dit aussi de Certaines substances minérales ou végétales, qu' on emploie à divers usages, et qui sont de couleur rouge. Le rouge d' Angleterre sert à polir. Rouge d' Andrinople, de Portugal. Rouge de montagne.

Il se dit, dans un sens particulier, d' Une espèce de fard rouge dont les femmes usaient beaucoup autrefois, et qui n' est plus guère employé qu' au théâtre. Mettre du rouge et des mouches. Rouge végétal. Rouge d' Espagne. Un pot de rouge. Le rouge gâte le teint. Mettre son rouge. Les acteurs se mettent du rouge pour paraître sur la scène. Par exagérat., Cette femme a un pied de rouge, elle a du rouge comme une roue de carrosse.

ROUGE. s. m.

ROUGE. s. m. Oiseau de rivière qui ressemble à un canard, et qui a les pieds rouges.

ROUGEÂTRE. adj. des deux genres

ROUGEÂTRE. adj. des deux genres Qui tire sur le rouge. L' or faux devient rougeâtre. La lune était rougeâtre. Le temps est rougeâtre.

ROUGEAUD, AUDE. adj.

ROUGEAUD, AUDE. adj. Qui a naturellement le visage rouge, un peu haut en couleur. Il est rougeaud. Elle est rougeaude. Il est familier.

Il est aussi substantif. Un gros rougeaud. Une grosse rougeaude.

ROUGE-GORGE. s. m.

ROUGE-GORGE. s. m. Petit oiseau à bec fin qui a la gorge et la poitrine rouges, et qui est très-bon à manger. Voilà d' excellents rouges-gorges.

ROUGEOLE. s. f.

ROUGEOLE. s. f. Maladie contagieuse qui se manifeste par une éruption universelle de petites taches rouges, et qui est accompagnée de fièvre. Mon enfant a eu la rougeole. Il est guérit de sa rougeole. Il y a bien de la rougeole dans ce canton. Il y a eu cette année beaucoup de rougeoles.

ROUGE-QUEUE. s. m.

ROUGE-QUEUE. s. m. On donne ce nom à plusieurs oiseaux à bec fin, de différents pays et de diverses grandeurs.

ROUGET. s. m.

ROUGET. s. m. On donne ce nom, en Provence, au Surmulet, petit poisson rouge qui a deux longues barbes sous la mâchoire inférieure; mais, à Paris, il désigne le Grondin rouge, poisson à tête cuirassée et épineuse.

ROUGETTE. s. f.

ROUGETTE. s. f. T. d' Hist. nat. Sorte de chauve-souris. Voyez ROUSSETTE.

ROUGEUR. s. f.

ROUGEUR. s. f. Couleur rouge. La rougeur des joues, des lèvres. La rougeur lui est montée au visage. La rougeur virginale. La rougeur de l' innocence. Cette eau est bonne pour ôter les rougeurs des yeux. La rougeur du ciel, quand le soleil se couche ou se lève.

Il se dit quelquefois, surtout au pluriel, Des taches rouges qui viennent au visage, et en général sur la peau. Il lui est venu des rougeurs au front. Elle a des rougeurs au visage. Il m' est venu une rougeur à la joue. Elle est sujette aux rougeurs.

ROUGIR. v. a.

ROUGIR. v. a. Rendre rouge; peindre ou teindre en rouge. Le soleil rougira ces fruits. Rougir un plancher. Rougir une porte. Rougir la tranche d' un livre. Rougir un train, des roues de voiture. Leur sang rougis sait la terre.

Ne faire que rougir son eau, Ne boire que très-peu de vin avec beaucoup d' eau.

Fig., Rougir ses mains de sang, Assassiner, exercer des proscriptions sanglantes.

ROUGIR

ROUGIR est souvent neutre, et signifie, Devenir rouge. Les cerises rougissent, commencent à rougir. Les écrevisses rougissent en cuisant. Faire rougir un fer dans le feu. Faire rougir la pelle.

Il se dit aussi Des personnes. Cette fille rougit aussitôt qu' on lui parle. Vous l' avez fait rougir en la regardant. Elle répondit en rougissant. Rougir de honte, de pudeur. Rougir de colère. Mes reproches l' ont fait rougir.

ROUGIR

ROUGIR signifie encore figurément, Avoir honte, confusion. Il n' a fait que ce qu' il devait, il n' en rougira point. Il ne fera jamais rougir ses parents. Il devrait rougir de sa mauvaise conduite. Il rougit d' avoir un tel fils. Je rougis de ma faiblesse. Il ne sait ce que c' est que de rougir. Il faut rougir de commettre des fautes, et non de les avouer. Vos éloges me font rougir. Je n' ai point à rougir de ce que j' ai fait.

ROUGI, IE. participe

ROUGI, IE. participe De l' eau rougie, De l' eau où il n' y a que fort peu de vin. Il ne boit que de l' eau rougie. Ce n' est pas là du vin, ce n' est que de l' eau rougie.

ROUILLE. s. f.

ROUILLE. s. f. Oxyde, espèce de crasse brune ou rougeâtre qui se forme sur la partie du fer ou de l' acier la plus exposée a l' air, à l' humidité. La rouille mange, ronge le fer. Il y avait un doigt de rouille sur ses armes.

Il se dit quelquefois de L' oxyde qui se forme sur le cuivre, et sur quelques autres métaux. La rouille du cuivre se nomme Vert-de-gris.

Il se dit aussi Des parties d' une glace où le tain est altéré, terni par l' humidité. Il y a des taches de rouille à cette glace.

Il se dit figurément, au sens moral, Des traces d' ignorance et de grossièreté qu' on remarque dans certains siècles ou dans certains écrits. La rouille des vieux préjugés. La rouille de l' ancienne barbarie. La rouille scolastique. Ses ouvrages, quoique empreints de la rouille du temps, méritent d' être étudiés.

ROUILLE

ROUILLE en termes de Botanique et d' Agriculture, Maladie qui attaque les tiges et les feuilles de plusieurs plantes, et qui se manifeste par une substance pulvérulente de la couleur du fer rouillé. Ces froments sont chargés de rouille.

ROUILLER. v. a.

ROUILLER. v. a. Produire de la rouille sur la surface d' un corps. L' humidité, l' eau rouille le fer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le fer se rouille aisément. Avec ellipse du pronom, Il a laissé rouiller ses armes.

ROUILLER

ROUILLER se dit figurément Des facultés intellectuelles qui s' altèrent, qui s' affaiblissent faute d' exercice. L' oisiveté rouille l' esprit.

Il s' emploie aussi dans ce sens avec le pronom personnel. Le goût, l' esprit se rouille dans l' oisiveté. Cet homme-là s' est bien rouillé dans la province.

ROUILLÉ, ÉE. participe

ROUILLÉ, ÉE. participe Des armes rouillées. De vieux pistolets tout rouillés. Un esprit rouillé. Il est bien rouillé sur cette matière.

Il se dit, adjectivement, Des plantes attaquées de la rouille. Orge, avoine rouillée.

ROUILLURE. s. f.

ROUILLURE. s. f. Effet de la rouille.

ROUIR. v. a.

ROUIR. v. a. Il ne se dit qu' en parlant Du lin et du chanvre que l' on fait tremper dans l' eau, afin que les filets puissent aisément se séparer de la partie ligneuse. Rouir du lin, du chanvre.

Il est aussi neutre. Faire rouir du lin. Le chanvre ne rouit pas bien dans l' eau courante. Mettre du lin, du chanvre à rouir.

ROUI, IE. participe

ROUI, IE. participe Du lin roui. Du chanvre roui.

ROUI

ROUI s' emploie aussi substantivement, et signifie, L' action de rouir. La chaleur hâte le roui, le froid le retarde.

Cette viande sent le roui, Elle a un mauvais goût, qui vient de la malpropreté du vase où elle a été cuite.

ROUISSAGE. s. m.

ROUISSAGE. s. m. Action de faire rouir le lin ou le chanvre.

ROULADE. s. f.

ROULADE. s. f. Action de rouler de haut en bas. Nous avons fait une belle roulade. Dans ce sens, il est familier.

ROULADE

ROULADE en termes de Musique, Agrément de chant formé de plusieurs inflexions de voix sur une même syllabe. Ce chanteur fait de belles roulades.

ROULAGE. s. m.

ROULAGE. s. m. Facilité de rouler. Aplanir les chemins pour le roulage des voitures, du canon.

Il signifie aussi, Le transport des marchandises sur des voitures à roues. Ces ballots coûteront tant pour le roulage, coûteront tant de roulage.

Il se dit aussi Des établissements où l' on se charge de ce transport. Une maison de roulage. Mettre une caisse au roulage. Envoyer un ballot par le roulage.

ROULANT, ANTE. adj.

ROULANT, ANTE. adj. Qui roule aisément. Un carrosse bien roulant.

Avoir un carrosse bien roulant, Avoir un carrosse bien entretenu. Cette phrase a vieilli.

Ce chemin est roulant, bien roulant, Il est beau, et commode pour les voitures, pour le charroi.

Chaise roulante, Voiture à deux roues, traînée par un cheval de brancard, et par un ou deux chevaux de côté.

En termes de Chirur., Vaisseau roulant, veine roulante, Vaisseau, veine qui vacille, qui change de place quand on met le doigt dessus. On a de la peine à le saigner, parce que ses vaisseaux sont roulants.

En termes de Guerre, Feu roulant, Feu de mousqueterie continu. L' ennemi fit un feu roulant.

Fig. et fam., Un feu roulant de saillies, d' épigrammes, etc., Plusieurs saillies, plusieurs épigrammes, etc., qui sont dites, lancées coup sur coup.

En termes d' Imprim., Presse roulante, Presse qui travaille, qui est en activité. Cet imprimeur a dix presses roulantes.

ROULEAU. s. m.

ROULEAU. s. m. Paquet de quelque chose qui est roulé. Un rouleau de papier, de parchemin, de ruban. Ce papier de tenture coûte tant le rouleau. Un rouleau de tabac. Un rouleau de louis d' or.

Un rouleau d' orgeat, de sirop de guimauve, etc., Une fiole de forme cylindrique, contenant du sirop d' orgeat, de guimauve, etc.

Prov. et fig., Être au bout de son rouleau, Avoir épuisé tous ses arguments, tous ses moyens, toutes ses ressources.

ROULEAU

ROULEAU se dit aussi d' Un cylindre de bois, de pierre, etc., servant à divers usages. Rouleau de pâtissier pour étendre la pâte. Rouleau de corroyeur pour préparer, pour corroyer le cuir et le rendre uni. Rouleau de lingère pour lisser le linge. Rouleau de pierre pour recouvrir les semences. Rouleau pour aplanir le gazon, pour aplanir les allées d' un jardin.

Il se dit particulièrement, en termes d' Imprimerie, d' Un cylindre de bois sur lequel on a coulé une composition de colle et de mélasse, et qui sert à étendre l' encre sur les formes. Les balles sont aujourd' hui beaucoup moins employées que le rouleau. Prendre l' encre avec le rouleau.

Il se dit également de Certaines pièces de bois cylindriques sur lesquelles on fait rouler des fardeaux. Transporter un bloc de marbre à l' aide de rouleaux.

ROULEAU

ROULEAU en termes d' Histoire naturelle, s' est dit Des coquillages qu' on nomme maintenant Volutes.

ROULEMENT. s. m.

ROULEMENT. s. m. Mouvement de ce qui roule. Le roulement de cette voiture fait grand bruit sur le pavé.

Roulement d' yeux, Le mouvement par lequel on tourne les yeux de côté et d' autre, en sorte que la vue paraît égarée. Il faisait des grimaces et des roulements d' yeux à faire peur. Il se dit aussi D' un mouvement d' yeux où l' on remarque de l' affectation. Cet hypocrite faisait des roulements d' yeux.

ROULEMENT

ROULEMENT en termes de Musique, se dit de Plusieurs tons différents poussés d' une même haleine, soit en montant, soit en descendant. Il fait de fort beaux roulements, de longs roulements. Beau roulement de voix.

ROULEMENT

ROULEMENT se dit aussi Du bruit formé par un ou par plusieurs tambours que l' on bat continuellement à coups égaux et pressés. Faire un roulement.

ROULEMENT

ROULEMENT se dit, au figuré, de L' action de se remplacer alternativement dans certaines fonctions, à un certain rang, etc. Il se fait un roulement annuel dans les tribunaux, entre les diverses chambres dont ils sont composés.

ROULER. v. a.

ROULER. v. a. Faire avancer une chose d' un lieu à un autre en même temps qu' elle tourne sur elle-même. Rouler une boule. Rouler des pierres du haut d' une montagne. Rouler un tonneau. Une rivière qui roule ses eaux. Un torrent qui roule des cailloux.

Avec le pron. pers., Se rouler sur l' herbe, se rouler sur un lit, dans la poussière, dans la boue, etc., Se tourner de côté et d' autre étant couché sur l' herbe, sur un lit, dans la poussière, etc.

Rouler les yeux, Tourner les yeux de côté et d' autre avec violence, effort ou affectation. Il roulait les yeux comme un possédé. Il roulait les yeux dévotement. On dit aussi neutralement, Les yeux lui roulaient dans la tête.

Pop., Rouler carrosse, Avoir un carrosse à soi. Avec cette succession, avec cette fortune, il roulera bientôt carrosse.

Fig. et fam., Rouler doucement sa vie, Passer sa vie dans une fortune médiocre, sans être ni pauvre, ni riche. Rouler sa vie comme on peut, Mener une vie assez pauvre, assez malheureuse.

Fig., Rouler de grands projets dans sa tête, Méditer de grands desseins.

ROULER

ROULER signifie aussi, Plier en rouleau. Rouler un tableau, une pièce d' étoffe, un papier. Autrefois les hommes roulaient le haut de leurs bas sur leur culotte, et en faisaient une espèce de bourrelet autour du genou.

ROULER

ROULER est aussi neutre, et signifie, Avancer en tournant sur soi-même. Une boule qui roule. Une voiture qui roule aisément. Une pelote de neige grossit en roulant. Il tomba et roula du haut en bas de l' escalier. Les flots roulent sur le gravier, sur le sable.

Le ciel, les astres roulent sur nos têtes, se dit en parlant Du mouvement circulaire apparent du ciel et des astres.

Il fait beau rouler, Le chemin est bien uni, il est beau pour les voitures, pour le charroi.

Faire rouler la presse, Faire imprimer des ouvrages. On dit, en termes d' Imprimerie, qu' Une presse roule, lorsque la mise en train est terminée et que le tirage se continue sans interruption.

Fig., L' argent roule dans cette maison, L' argent y est en abondance; et, L' argent roule dans ce pays, L' argent circule dans le commerce, il passe fréquemment d' une main à l' autre.

Fig. et fam., Rouler sur l' or et sur l' argent, Être fort riche.

Prov. et fig., Pierre qui roule n' amasse point de mousse, Celui qui change souvent de condition ou de profession ne fait pas fortune.

Fig., La conversation, ce discours, cette dissertation, etc., roule sur telle matière, Cette matière en est le principal sujet.

Fig., Tout roule là-dessus, C' est là le point principal, l' affaire principale dont tout le reste dépend.

Fig., L' affaire roule sur lui, Il en est principalement chargé, ou Il y aura la principale influence. Tout roule sur lui dans cette maison, Il y est chargé de toutes les affaires.

Fig., Le revenu de sa terre, de son emploi roule, bon an, mal an, entre telle et telle somme, Il monte à une somme moyenne entre telle et telle somme.

Fig., Mille pensées différentes lui roulent dans l' esprit, mille projets lui roulent dans la tête, Lui passent et lui repassent dans l' esprit, sans qu' il s' arrête, sans qu' il se fixe à aucun.

ROULER

ROULER signifie figurément, Errer sans s' arrêter, sans se fixer en un lieu. Il y a longtemps qu' il roule par le monde. Il a roulé dans tous les pays de l' Europe.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Subsister, trouver moyen de subsister. Il n' a point de bien, mais il ne laisse pas de rouler. Il imagina un expédient qui le fit rouler quelques jours. C' est lui qui fait rouler toute la maison.

ROULER

ROULER se dit encore, figurément, De plusieurs personnes qui ont quelque commandement, quelque séance, quelque rang, quelque fonction alternativement. Un tel roule avec un tel. Ils roulent ensemble. Les membres des différentes chambres de ce tribunal, de cette cour, roulent entre eux. Autrefois les régiments qui étaient de la même création roulaient entre eux, et alternativement ils se primaient les uns les autres.

ROULER

ROULER en termes de Marine, se dit D' un bâtiment qui, étant agité par les vagues, lorsque la mer est grosse, se balance alternativement de l' un et de l' autre côté, dans le sens de sa largeur. Le vaisseau fut longtemps à ne faire que rouler. On dit aussi, Nous roulâmes toute la nuit, Notre vaisseau roula toute la nuit.

ROULÉ, ÉE. participe

ROULÉ, ÉE. participe

ROULETTE. s. f.

ROULETTE. s. f. Petite roue ou petite boule de bois, de fer, de cuivre, etc., servant à faire rouler la machine ou le meuble auquel elle est attachée. Les canons des vaisseaux sont posés sur des roulettes. Les roulettes d' un lit, d' une table, d' un fauteuil Un lit à roulettes. Un fauteuil à roulettes.

Fig. et fam., Cela va comme sur des roulettes, se dit D' une affaire qui marche facilement, sans lenteur et sans obstacle.

Roulette d' enfant, Machine roulante où de petits enfants se tiennent debout sans pouvoir tomber, et qui les aide à marcher.

ROULETTE

ROULETTE se dit aussi d' Une petite chaise à deux roues, dans laquelle on allait autrefois par la ville, en se faisant tirer par un homme, et qu' on appelait plus ordinairement Brouette ou Vinaigrette. Aller par la ville dans une roulette.

Il se dit également de Certains petits lits fort bas qu' on peut mettre sous de grands lits.

ROULETTE

ROULETTE en termes de Relieur, Instrument de fer en forme de petite roue, pour tracer un filet sur le bord des reliures.

ROULETTE. s. f.

ROULETTE. s. f. Espèce de jeu de hasard, où une petite boule d' ivoire, lancée dans un grand cercle divisé en soixante et seize cases numérotées en rouge et en noir, décide de la perte ou du gain, suivant qu' elle s' arrête dans une case du numéro pair ou impair et de la couleur rouge ou noire. Jouer à la roulette. Il perdit tout son argent à la roulette, dans une maison de jeu.

ROULEUR. s. m.

ROULEUR. s. m. On appelle ainsi Le charançon de la vigne. Le rouleur s' est mis dans nos vignes.

ROULEUSE. s. f.

ROULEUSE. s. f. On appelle ainsi Des chenilles qui roulent des feuilles, dans lesquelles elles subissent leur métamorphose.

ROULIER. s. m.

ROULIER. s. m. Voiturier par terre, qui transporte des marchandises sur des chariots, charrettes, fourgons, et autres voitures roulantes de cette espèce. Faire transporter des marchandises par des rouliers. Cela est venu par les rouliers. Une charrette de roulier. Une blouse de roulier. Une auberge de rouliers.

ROULIS. s. m.

ROULIS. s. m. T. de Marine. L' agitation d' un navire qui penche alternativement de droite à gauche et de gauche à droite. Le roulis d' un vaisseau.

ROULOIR. s. m.

ROULOIR. s. m. T. de Cirier. Outil qui sert à rouler sur une table les bougies et les cierges.

ROUPIE. s. f.

ROUPIE. s. f. Humeur qui découle du cerveau, et qui pend au nez par gouttes. Avoir la roupie au nez. Les vieilles gens sont sujets à la roupie, à avoir des roupies. Il est familier.

ROUPIE. s. f.

ROUPIE. s. f. Monnaie des Indes orientales, dont la valeur n' est pas partout la même. Roupie d' or. Roupie d' argent. Cela coûte mille roupies. Demi-roupie. Quart de roupie.

ROUPIEUX, EUSE. adj.

ROUPIEUX, EUSE. adj. Qui a souvent la roupie au nez. Avoir le nez roupieux. Substantivement, Un vieux roupieux, une vieille roupieuse. Il est peu usité.

ROUPILLER. v. n.

ROUPILLER. v. n. Sommeiller à demi. Il n' a fait que roupiller pendant toute la conversation. Il est familier.

ROUPILLEUR, EUSE. s.

ROUPILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui roupille fréquemment. C' est un vieux roupilleur. Il est familier.

ROURE. s. m.

ROURE. s. m. Voyez ROUVRE.

ROUSSÂTRE. adj. des deux genres

ROUSSÂTRE. adj. des deux genres Qui tire sur le roux. Ce drap est roussâtre. Poil roussâtre. Eau roussâtre.

ROUSSEAU. s. m.

ROUSSEAU. s. m. Homme qui a les cheveux et le poil roux. C' est un vilain rousseau. On l' emploie aussi adjectivement. Cet homme est rousseau. Il est familier.

ROUSSELET. s. m.

ROUSSELET. s. m. Il se dit d' Une sorte de poire d' été, qui a la peau rougeâtre, et qui est d' un parfum agréable. Des poires de rousselet, ou simplement, Du rousselet. Du gros rousselet. Du petit rousselet. Une compote de rousselet. Du rousselet de Reims.

ROUSSETTE. s. f.

ROUSSETTE. s. f. Espèce de squale ou chien de mer, dont la peau sert aux gaîniers à couvrir des étuis, des boîtes, etc.

Il se dit aussi d' Un genre de grandes chauves-souris, nommées autrement Rougettes, qui se trouvent aux Indes orientales et dans les îles d' Afrique.

Il se dit encore d' Un petit oiseau à plumage presque entièrement roux, qui habite les forêts, et qu' on nomme aussi Fauvette des bois.

ROUSSEUR. s. f.

ROUSSEUR. s. f. Qualité de ce qui est roux. La rousseur de son poil.

Il se dit, particulièrement, de Certaines taches rousses qui viennent au visage et sur les mains. Il a des rousseurs au visage. Avoir des taches de rousseur. Eau qui fait disparaître les rousseurs.

ROUSSI. s. m.

ROUSSI. s. m. Cuir qui vient de Russie, qui est teint en rouge ou en brun, et qui a une odeur forte. Cuir de roussi. Vache de roussi. Des bottes de roussi. Cela sent le cuir de roussi. On dit aussi, Cuir de Russie. Voyez le participe du verbe ROUSSIR.

ROUSSIN. s. m.

ROUSSIN. s. m. Cheval entier, un peu épais, et entre deux tailles. Un attelage de roussins. Il a un bon roussin, deux bons roussins dans son écurie. Être monté sur un roussin.

Fig. et fam., Un roussin d' Arcadie, Un âne.

ROUSSIR. v. a.

ROUSSIR. v. a. Faire devenir roux. C' est le feu qui a roussi cette étoffe. Vous roussirez ce linge si vous l' approchez ainsi du feu. Le grand air roussit le papier.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir roux. Les perruques roussissent avec le temps. Les étoffes blanches roussissent aisément. Vous ferez roussir ce linge à force de le tenir devant le feu.

ROUSSI, IE. participe

ROUSSI, IE. participe Il est aussi substantif masculin, et signifie, L' odeur d' une chose que le feu a roussie, et qui est près de brûler. Cela sent le roussi. Odeur de roussi. Il y a quelque chose qui brûle, on sent le roussi.

ROUT. s. m.

ROUT. s. m. (On fait sentir le T. Quelques -uns prononcent Raout.) Mot emprunté de l' anglais. Assemblée nombreuse de personnes du grand monde. Aller à un rout. Un rout brillant, tumultueux.

ROUTAILLER. v. a.

ROUTAILLER. v. a. T. de Chasse. Suivre une bête avec le limier, pour la faire tirer par les chasseurs armés de fusils.

ROUTAILLÉ, ÉE. participe

ROUTAILLÉ, ÉE. participe

ROUTE. s. f.

ROUTE. s. f. Voie pratiquée pour aller d' un lieu à un autre. Route fréquentée. La grande route, ou La grand' route. La route ordinaire. Route souterraine. Une route dégradée, défoncée, mal pavée. La route était couverte de monde. On va faire une nouvelle route qui passera par tel endroit. L' entretien des routes. Les arbres qui bordent une route. Route royale. Route départementale.

Il se dit aussi de La direction qu' on suit ou qu' on peut suivre, par terre ou par mer, pour aller en quelque lieu. La route de terre est de dix lieues plus longue que la route par eau, que la route par mer. Quelle route tiendrez-vous? Prendre une route de traverse. Il a pris sa route par telle province. Sur la route de Paris à Bordeaux, de Lyon à Turin, etc. La flotte prit la route d' Alger, la route d' Égypte. Il y a quinze jours qu' ils sont en route, qu' ils se sont mis en route. Il est en route pour venir. Il est resté en route. Il tomba malade en route. Nous avons fait route ensemble. Le vaisseau a fait route vers le nord. Interrompre sa route. Reprendre sa route. Se tromper de route.

La route de tel lieu à tel autre est très-bonne, très-mauvaise, dangereuse, peu sûre, etc., se dit en parlant Des commodités ou des incommodités qu' on trouve sur une route.

En termes de Marine, Faire fausse route, Se détourner de la route qu' on avait prise, et en prendre une différente, pour se dérober à la poursuite d' un ennemi. Il signifie aussi, S' écarter de son droit chemin, sans le vouloir.

Fig., Faire fausse route, Se tromper dans quelque affaire, employer des moyens contraires à la fin qu' on se propose.

ROUTE

ROUTE se dit, en termes de Guerre, Du chemin et du logement qu' on marque aux gens de guerre en voyage. Donner une route à des troupes. Nous avons eu une bonne route, une mauvaise route. Cette troupe a beaucoup souffert dans sa route. Indemnité de route de tant par jour, de tant par lieue.

Feuille de route, ou simplement, Route, Écrit qui indique les logements d' une troupe en voyage, et le chemin qu' elle doit tenir. Une feuille de route, une route signée de l' inspecteur aux revues. Une feuille de route pour vingt hommes, pour vingt-cinq chevaux. Il se dit aussi d' Un écrit semblable délivré à un militaire qui voyage isolément. Donner une feuille de route à un soldat. La feuille de route tient lieu de passeport. Faire viser sa feuille de route.

ROUTE

ROUTE signifie particulièrement, Une grande allée percée dans un bois, dans une forêt, pour la commodité du charroi, de la chasse, de la promenade, etc. Les routes de telle forêt. Dans la grande route. On a ouvert plusieurs routes dans la forêt. On a percé une route dans ce bois.

ROUTE

ROUTE se dit encore de L' espace que parcourent les astres, les eaux, etc., en se dirigeant d' un point vers un autre. La route du soleil. Ce fleuve se grossit sur sa route d' une infinité de petites rivières.

ROUTE

ROUTE au figuré, signifie, La conduite qu' on tient dans la vue d' arriver à quelque fin; les moyens qui mènent à quelque fin. Il a pris la bonne route pour arriver à son but. Il a suivi la route de ses ancêtres, de ses devanciers. La route qu' il tient ne le mènera pas à une grande fortune, ne le conduira pas à la gloire. Il s' est engagé dans une route où il ne peut que s' égarer. Cet auteur marche dans la route des anciens. On lui a tracé, on lui a marqué sa route. La route qu' il prend pour arriver à ses fins, est la plus aisée, la plus courte, la plus honorable, la plus sûre, etc. La route des dignités, des honneurs. La route de la gloire. La route de la vertu. La route du vice. La route du ciel. La route du salut. Etc.

À VAU-DE-ROUTE. loc. adv.

À VAU-DE-ROUTE. loc. adv. Précipitamment et en désordre. On ne l' emploie qu' avec les verbes Fuir, aller, et en parlant Des gens de guerre. Les ennemis s' enfuirent, s' en allèrent à vau-de-route. Il est vieux.

ROUTIER. s. m.

ROUTIER. s. m. Livre qui marque, qui enseigne les chemins, les routes de mer, les caps, les mouillages, les ancrages, les gisements des côtes, etc., particulièrement pour les voyages de long cours. Le routier de la Méditerranée. Le routier des Indes. Le grand routier.

Adjectiv., Carte routière, Carte de géographie où les routes sont marquées avec un soin particulier, et qui sert de guide aux voyageurs.

ROUTIER. s. m.

ROUTIER. s. m. Celui qui sait bien les routes et les chemins. Il n' est guère d' usage qu' au figuré, dans cette expression familière, Un vieux routier, Un homme exercé aux affaires par une longue expérience, un homme fin et cauteleux.

ROUTINE. s. f.

ROUTINE. s. f. Capacité, faculté acquise plutôt par une longue habitude, par une longue expérience, que par le secours de l' étude et des règles. Il n' a jamais étudié cet art à fond, mais il y a acquis une sorte de routine. Il fait cela par routine. Il ne sait point de musique, mais il chante par routine. Il a de la routine, quelque routine. La routine du palais. Une vieille routine.

Il se dit aussi de L' usage depuis long-temps consacré de faire une chose toujours de la même manière. Il ne connaît que la vieille routine. Suivre l' ornière de la routine. Une aveugle routine. Être esclave de la routine. S' affranchir de la routine. Il est familier dans les deux acceptions, et se prend ordinairement en mauvaise part.

ROUTINER. v. a.

ROUTINER. v. a. Habituer quelqu' un à faire une chose, la lui faire apprendre par routine. Il faut la routiner à tricoter, à coudre. Il est peu usité.

ROUTINÉ, ÉE. participe

ROUTINÉ, ÉE. participe Il est routiné à cela. Elle est routinée à faire cet ouvrage.

ROUTINIER, ÈRE. s. m.

ROUTINIER, ÈRE. s. m. Celui, celle qui agit par routine, qui se conforme à la routine. Ce médecin n' est qu' un vieux routinier.

Il s' emploie aussi comme adjectif. Esprit routinier. Habitudes routinières.

ROUTOIR. s. m.

ROUTOIR. s. m. Lieu où l' on fait rouir le chanvre.

ROUVERIN. adj. m.

ROUVERIN. adj. m. T. de Métallurgie. On ne l' emploie que dans cette locution, Fer rouverin, Fer rempli de gerçures, et qui est cassant lorsqu' on le fait rougir au feu.

ROUVIEUX ou ROUX-VIEUX. s. m.

ROUVIEUX ou ROUX-VIEUX. s. m. T. d' Art vétérinaire. Maladie cutanée du cheval, espèce de gale qui se montre ordinairement dans les plis de l' encolure, près de la crinière, et qui cause la chute du crin et du poil. On le dit aussi de La gale invétérée des chiens. Ce cheval, ce chien a le rouvieux.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Mon cheval devient rouvieux. Ce chien est rouvieux.

ROUVRE ou ROURE. s. m.

ROUVRE ou ROURE. s. m. Espèce de chêne qui s' élève moins droit et moins haut que le chêne ordinaire. Le rouvre fournit des pièces courbes propres aux constructions.

ROUVRIR. v. a.

ROUVRIR. v. a. Ouvrir de nouveau. Rouvrez la porte, les fenêtres. Cet effort rouvrit sa plaie, sa blessure. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Sa saignée, sa blessure vint à se rouvrir.

Fig., Rouvrir la plaie, la blessure de quelqu' un, Renouveler son chagrin.

ROUVERT, ERTE participe

ROUVERT, ERTE participe

ROUX, OUSSE. adj.

ROUX, OUSSE. adj. Qui est d' une couleur entre le jaune et le rouge. Poil roux. Cheveux roux. Barbe rousse. Ce papier est devenu roux à la fumée. Sauce rousse.

Un homme roux, une femme rousse, Un homme, une femme qui a les cheveux roux. On dit de même, substantivement et familièrement, Un roux, une rousse.

Beurre roux, Beurre fondu de telle sorte qu' il devient roux. Des oeufs au beurre roux.

En termes d' Agricult., Vents roux, ou Roux vents, Vents d' avril froids et secs, qui font tort aux arbres fruitiers.

Lune rousse, La lune d' avril.

ROUX

ROUX est aussi substantif, et signifie, Couleur rousse. Il est d' un roux ardent, d' un vilain roux, d' un roux désagréable.

Il se dit, substantivement, d' Une sauce faite avec du beurre ou de la graisse qu' on a fait roussir. Faire un roux. Votre roux est brûlé.

ROUX-VIEUX. s. et adj. m.

ROUX-VIEUX. s. et adj. m. Voyez ROUVIEUX.

ROYAL, ALE. adj.

ROYAL, ALE. adj. Qui appartient, qui a rapport à un roi. Château royal. Manteau royal. Domaines royaux. La justice royale et les justices seigneuriales. L' autorité royale. La puissance royale. Prérogative royale. Sanction royale. Recourir à la clémence royale.

Maison royale, Tous les princes et toutes les princesses du sang royal. Toute la maison royale était réunie à ce festin.

Famille royale, Les enfants et petits-enfants du roi régnant, en ligne masculine. Il se dit aussi Des enfants et petits-enfants du roi défunt, nés avant sa mort.

Prince royal. Titre de l' héritier présomptif de la couronne, dans quelques États.

Altesse royale. Titre qui se donne en France et ailleurs à certains princes et à certaines princesses. Son altesse royale le duc, la duchesse de... Par abréviation, on écrit, S. A. R.

Festin royal, banquet royal, Festin qu' un monarque fait en certaines occasions solennelles, et où tous les grands officiers remplissent les fonctions de leurs charges.

Chant royal, Ancienne espèce de poésie française.

En termes d' ancienne Chancellerie, Lettres royaux, ordonnances royaux, Ordonnances, lettres émanées de l' autorité royale.

Almanach royal, Livre où sont contenus les noms de la famille royale et des maisons souveraines de l' Europe, et ceux des hommes attachés à la cour et de tous les fonctionnaires civils et militaires.

ROYAL

ROYAL se dit aussi De certains établissements qui sont, d' une manière spéciale, sous la surveillance ou sous la protection du roi. Musée royal. Imprimerie royale. Institut royal de France. Société royale de Londres. Académie royale de musique.

Il signifie encore, Qui est digne d' un roi. Magnificence royale. La clémence est une vertu royale.

C' est un royal homme, c' est une royale femme, C' est un homme, une femme digne d' affection, de respect, par ses excellentes qualités. Cette manière de parler a vieilli.

ROYAL

ROYAL est aussi Un titre, un signe de prééminence. Cour royale, Cour de justice qui prononce sur les appels des tribunaux inférieurs de son ressort.

En termes de Fortific., Bastion royal, Grand bastion.

Chemin royal, route royale, Grand chemin, grande route qui mène à une ville considérable, et dont l' entretien est à la charge de l' administration centrale.

Tigre royal, aigle royal, Tigre, aigle de la plus grande espèce.

ROYALE. s. f.

ROYALE. s. f. Sorte de moustache, bouquet de barbe qu' on laisse croître sous la lèvre inférieure.

ROYALEMENT. adv.

ROYALEMENT. adv. D' une manière royale, noblement, magnifiquement. C' est un homme qui vit royalement. Il nous a traités royalement.

ROYALISME. s. m.

ROYALISME. s. m. Parti du roi, ou Attachement au parti du roi. Monk, en Angleterre, servit le royalisme. Il est d' un royalisme éprouvé.

ROYALISTE. adj. des deux genres

ROYALISTE. adj. des deux genres Qui soutient les droits et les intérêts du roi, qui est attaché au parti du roi. Le parti royaliste. L' armée royaliste attaqua l' armée de la Ligue. L' armée du parlement et l' armée royaliste en vinrent aux mains. Cet homme est fort royaliste. Les principes, les opinions royalistes.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un royaliste. Les royalistes et les ligueurs. Les royalistes et les parlementaires.

ROYAUME. s. m.

ROYAUME. s. m. État régi, gouverné par un roi. Grand royaume. Royaume puissant, riche, opulent, florissant. Petit royaume. Royaume très-peuplé. Royaume héréditaire, électif, feudataire, tributaire, Ériger un État en royaume. Régir, gouverner un royaume. Les lois fondamentales d' un royaume. Les royaumes étrangers. Hors du royaume. Dans tout le royaume. Au milieu, au centre, au coeur du royaume. Les frontières, les extrémités du royaume. Les bornes du royaume. L' étendue du royaume.

Dans l' Écriture sainte, Le royaume des cieux, le royaume de JÉSUS-CHRIST, Le paradis. Les méchants n' entreront point dans le royaume des cieux. JÉSUS-CHRIST a dit, Mon royaume n' est pas de ce monde.

Par exagérat. et fam., Je ne ferais pas cela pour un royaume, je n' irais pas là pour un royaume, Je ne ferais pas cela, je n' irais pas là pour quelque récompense que ce fût.

Prov. et fig., Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, se dit en parlant De gens médiocres qui se distinguent parmi des hommes absolument dépourvus de talents et de savoir.

ROYAUTÉ. s. f.

ROYAUTÉ. s. f. Dignité de roi. Parvenir à la royauté. Abdiquer la royauté. Renoncer à la royauté. Aspirer à la royauté. Usurper la royauté. Les ornements, les marques de la royauté.

Il se dit aussi en parlant Du roi de la fève. Il a payé sa royauté, Il a donné un repas à ceux avec qui il avait fait les Rois.

RU. s. m.

RU. s. m. Canal fourni par un petit ruisseau, ou par une saignée faite à une rivière. Cette rivière est partagée en différents rus qui fertilisent le pays. Les pluies ont fait déborder le vu.

RUADE. s. f.

RUADE. s. f. Action d' un cheval, d' un mulet, etc., qui jette un pied ou les pieds de derrière en l' air, en baissant le devant. Lancer, détacher la ruade. Ce cheval lui donna d' une ruade dans les jambes, lui détacha, lui allongea une ruade. Ce cheval lui cassa la jambe d' une ruade. Un cheval qui va à bonds et à ruades.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une brutalité inattendue de quelque homme grossier et emporté.

RUBACE ou RUBACELLE. s. f.

RUBACE ou RUBACELLE. s. f. T. de Joaillier. Espèce de rubis d' une couleur claire.

RUBAN. s. m.

RUBAN. s. m. Tissu de soie, de fil, de laine, etc., qui est plat et mince, et qui ordinairement n' a guère plus de trois ou quatre doigts de large. Ruban large. Ruban étroit. Ruban demi-large. Ruban de laine. Ruban de fil. Ruban de soie. Ruban d' or et d' argent. Ruban de taffetas. Ruban satiné. Ruban uni. Ruban d' Angleterre, de Paris, etc. Beau ruban. Ruban couleur de feu. Ruban bleu, vert, etc. On ne porte plus de rubans sur les habits. Attacher un ruban. Nouer des rubans. Mettre un ruban à son chapeau. Ruban de queue. Une garniture de rubans. Une touffe de rubans. Un noeud de rubans. Une aune de ruban. Une pièce de ruban. Un marchand de rubans. Une fabrique de rubans.

RUBAN

RUBAN en termes d' Architecture, Ornement en forme de ruban tortillé, qu' on taille dans les baguettes et les rudentures.

En Botan., Ruban-d' eau, Plante qui croît dans les ruisseaux, et dont les feuilles flottantes ont quelquefois plusieurs pieds de longueur; ce qui lui a fait donner son nom.

RUBANERIE. s. f.

RUBANERIE. s. f. Profession du rubanier; Commerce de rubans.

RUBANIER, IÈRE. s.

RUBANIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait du ruban.

RUBARBE. s. f.

RUBARBE. s. f. Voyez RHUBARBE.

RUBÉFACTION. s. f.

RUBÉFACTION. s. f. T. de Médec. Inflammation, rougeur de la peau, causée par des médicaments irritants.

RUBÉFIANT, ANTE. adj.

RUBÉFIANT, ANTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des médicaments qui, appliqués sur la peau, y causent de l' inflammation, de la rougeur. Un emplâtre rubéfiant.

Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin. Un rubéfiant.

RUBÉFIER. v. a.

RUBÉFIER. v. a. T. de Médec. Rendre rouge, enflammé par l' application des rubéfiants.

RUBÉFIÉ, ÉE. participe

RUBÉFIÉ, ÉE. participe

RUBIACÉES. s. f. pl.

RUBIACÉES. s. f. pl. T. de Botan. Nom d' une famille de plantes qui fournissent une teinture rougeâtre, et dont la plupart ont leurs feuilles disposées en étoiles ou verticilles, telles que la garance, le caille-lait, etc. La famille des rubiacées.

RUBICAN. adj. m.

RUBICAN. adj. m. Il se dit De tout cheval noir, bai ou alezan, dont la robe, et surtout les flancs, sont semés çà et là de poils blancs. Un cheval rubican.

Il s' emploie aussi substantivement, pour signifier, Cette couleur de la robe d' un cheval. À proprement parler, le rubican n' est pas un poil; ce n' est qu' un accident.

RUBICOND, ONDE. adj.

RUBICOND, ONDE. adj. Rouge. Il ne s' emploie que dans ces locutions, Visage rubicond, face rubiconde; et il se dit presque toujours en plaisantant.

RUBINE. s. f.

RUBINE. s. f. T. de Chimie. Il se dit de Certaines préparations de métaux, dont la couleur est d' un rouge approchant de celui du rubis. Rubine d' argent, d' arsenic, de soufre, etc.

RUBIS. s. m.

RUBIS. s. m. Pierre précieuse, transparente, et d' un rouge plus ou moins vif. Rubis d' Orient. Rubis oriental. Il avait un très-beau rubis au doigt. Une garniture de rubis. Une bague de rubis.

Rubis balais, Celui qui est d' un rouge léger. Rubis spinelle, Celui qui est d' un rouge mêlé d' une légère teinte de jaune.

Prov. et fig., Faire rubis sur l' ongle, se dit, parmi les buveurs, Lorsqu' on vide si bien son verre, qu' en le penchant sur l' ongle, on ne peut faire tomber qu' une petite goutte qui ne s' écoule point et qui présente l' apparence d' une perle rouge, d' un rubis. J' ai bu à votre santé rubis sur l' ongle.

Prov. et fig., Faire payer rubis sur l' ongle, Faire payer exactement, et avec la dernière rigueur.

RUBIS

RUBIS se dit, figurément et populairement, Des boutons ou élevures rouges qui viennent au visage, sur le nez. Il a des rubis sur le nez. Il a le visage plein de rubis.

RUBRICAIRE. s. m.

RUBRICAIRE. s. m. Homme qui sait bien les rubriques de bréviaire. Il est grand rubricaire.

RUBRIQUE. s. f.

RUBRIQUE. s. f. Espèce de terre rouge dont les chirurgiens se servaient autrefois pour étancher le sang, et pour faire des emplâtres siccatifs.

Il se dit aussi d' Une sorte de craie rouge dont les charpentiers frottent la corde avec laquelle ils marquent ce qu' il faut ôter des pièces de bois qu' ils veulent équarrir.

RUBRIQUE

RUBRIQUE se dit en outre Des titres qui sont dans les livres de droit civil, de droit canon, parce qu' autrefois on les écrivait en rouge.

Il se dit également, au pluriel, de Certaines règles qui sont au commencement du bréviaire et du missel, et qui enseignent la manière dont il faut dire ou faire l' office divin. Il sait ses rubriques par coeur.

Il se dit de même, au pluriel, de Certaines petites règles qui sont imprimées ordinairement en rouge dans le corps du bréviaire, et qui marquent ce qu' il faut dire dans les divers temps de l' année à chacune des heures canoniales.

Il se dit, par extension, dans les Journaux, Du titre, de la date qui indique le lieu d' où une nouvelle est venue. Ce fait est sous la rubrique de Londres, de Madrid, etc.

RUBRIQUE

RUBRIQUE se dit figurément et familièrement Des méthodes, des règles, des pratiques anciennes. Il a suivi une vieille rubrique, de vieilles rubriques. Je ne suis point au fait de cette rubrique.

Il signifie aussi figurément et familièrement, Ruse, détour, adresse, finesse. Voilà une plaisante rubrique. Il sait toutes les vieilles rubriques. Il sait toutes sortes de rubriques.

RUCHE. s. f.

RUCHE. s. f. Sorte de panier en forme de cloche, où l' on met les mouches à miel, et qui est fait ordinairement d' osier, de paille, etc. Ruche de paille, d' osier. Enduire une ruche de terre grasse. Les mouches à miel ne veulent point se loger dans de vieilles ruches.

Ruche de verre, ou Ruche vitrée, Boîte vitrée, en forme de pyramide tronquée, dans laquelle on met les abeilles, pour observer leurs travaux.

RUCHE

RUCHE se dit quelquefois Du panier et des mouches qui sont dedans. Il a tant de ruches. Voilà une bonne ruche, il y a bien du miel.

Châtrer une ruche, Enlever, avec un couteau de fer fait exprès, la cire et le miel d' une ruche.

Prov. et fig., Il ne faut point fâcher une ruche, Il ne faut point s' attirer une foule de petits ennemis.

RUCHER. s. m.

RUCHER. s. m. L' endroit où sont les ruches. Ce rucher est bien situé.

RUDÂNIER, IÈRE. adj.

RUDÂNIER, IÈRE. adj. Qui est rude à ceux à qui il parle. Beauté rudânière. Il est populaire, et peu usité au masculin.

RUDE. adj. des deux genres

RUDE. adj. des deux genres Âpre au toucher, et dont la superficie est inégale et dure. La toile grosse et neuve est extrêmement rude. La haire et le cilice sont fort rudes sur la peau. Avoir la peau rude. Avoir la barbe rude. Le grès est rude au toucher. Du camelot bien rude. Une brosse fort rude.

Il se dit aussi De ce qui est âpre au goût, au palais. Voilà du vin qui est rude.

RUDE

RUDE signifie aussi, Raboteux; et en ce sens il se dit, au propre, Des chemins qui sont âpres et difficiles. Les chemins en ce pays-là sont fort rudes.

Il se dit pareillement De tout ce qui cause de la peine, de la fatigue. Il a entrepris une rude tâche. Le métier d' un tailleur de pierre est bien rude. Elle est accouchée après un travail bien rude. Nous avons eu une journée bien rude. Une voiture bien rude. Un carrosse rude.

Ce cheval est rude, Il a le train rude, fatigant.

RUDE

RUDE se dit, par extension, De plusieurs autres choses qui, par leur dureté, sont choquantes, désagréables à voir, à entendre, à lire, etc. Avoir le visage rude, l' air rude, les manières rudes, les yeux rudes, le regard rude. Avoir la voix rude. Avoir la prononciation rude. Un auteur qui a le style rude. Ces vers-là sont rudes.

Ce peintre a le pinceau rude, Il peint d' une manière dure et sans grâce. Ce barbier a la main rude, Il ne rase pas légèrement. Ce cavalier a la main bien rude, Il mène durement son cheval.

Des moeurs rudes, Des moeurs d' une simplicité grossière.

RUDE

RUDE signifie aussi, Violent, impétueux. Un rude assaut. Un rude choc. Une rude attaque. Une rude secousse. Essuyer une rude tempête.

Il signifie encore, Difficile à supporter, rigoureux. Un temps rude. Une saison rude. Un froid extrêmement rude. L' hiver a été rude.

Fig., Les temps sont rudes, se dit Des temps où l' on a beaucoup à souffrir, surtout des temps où il y a peu de travail et beaucoup de misère.

Fig., C' est un rude coup pour lui, Cet événement est très-fâcheux pour lui.

Une rude épreuve, Une situation difficile et délicate. Sa vertu fut mise à une rude épreuve, à de rudes épreuves.

Une rude tentation, Une tentation à laquelle il est difficile de ne pas succomber. J' eus une rude tentation de le confondre en public.

Cela me paraît rude, se dit D' une chose difficile à croire.

Ce trait est un peu rude, se dit D' un propos ou d' un procédé difficile à supporter, à dissimuler.

RUDE

RUDE signifie également, Fâcheux, dur, extrêmement sévère. Cet homme a l' humeur rude, l' esprit rude. Un maître qui est rude à ou envers ses domestiques. Un précepteur rude à ou envers ses écoliers. Un père rude à ou envers ses enfants. Un mari rude à ou envers sa femme. Faire une rude réprimande. Dire des paroles rudes à quelqu' un. Il a reçu un traitement bien rude.

Prov. et pop., Il est rude aux pauvres gens, à pauvres gens, se dit D' un homme qui traite avec dureté, avec hauteur ceux qui ont affaire à lui.

RUDE

RUDE signifie aussi, Rigide, austère. La règle de ces religieux, de cet ordre est bien rude.

RUDE

RUDE signifie quelquefois, Redoutable. Vous avez là un rude adversaire. C' est un rude dialecticien. Dans cette acception, il s' emploie souvent par ironie.

Fam., C' est un rude joueur, une rude joueuse, se dit D' une personne qui ne sait point jouer, folâtrer, sans blesser ceux avec qui elle joue.

Fig. et fam., C' est un rude joueur, C' est un homme à qui il ne fait pas bon se jouer.

Fam., C' est un rude jouteur, C' est un homme avec lequel il ne fait pas bon se mesurer. On le dit au propre et au figuré.

RUDEMENT. adv.

RUDEMENT. adv. D' une manière rude. Il lui a parlé bien rudement. Vous l' avez traité trop rudement. Dans la discussion, il l' a mené rudement. Il a été rudement attaqué. Vous y allez bien rudement. Ce cheval trotte rudement. Ce cocher mène rudement.

Fam., Aller rudement en besogne, Travailler vigoureusement et sans relâche.

Fam., Il y va rudement, se dit D' un homme qui fait quelque chose avec un excès d' ardeur, avec violence. Il lui a donné des coups; il y allait rudement. On dit, en langage populaire, Il mange rudement, il boit rudement.

RUDENTÉ, ÉE. adj.

RUDENTÉ, ÉE. adj. T. d' Archit. Il se dit Des pilastres et des colonnes dont les cannelures sont remplies, jusqu' au tiers de leur hauteur, d' une espèce de bâton uni ou sculpté.

RUDENTURE. s. f.

RUDENTURE. s. f. T. d' Archit. Espèce de bâton uni ou sculpté dont les cannelures d' une colonne ou d' un pilastre sont remplies dans leur partie inférieure.

RUDÉRAL, ALE. adj.

RUDÉRAL, ALE. adj. T. de Botan. Qui croît sur les masures, dans les décombres. Plante rudérale.

RUDESSE. s. f.

RUDESSE. s. f. Qualité de ce qui est rude, âpre au toucher. La rudesse de la barbe, de la peau. La rudesse de la toile neuve.

Il se dit, par extension, en parlant De diverses choses qui, par leur dureté, sont choquantes, désagréables à voir, à entendre, à lire, etc. Ses traits ont de la rudesse. La rudesse de sa voix, de son accent. La rudesse de son style. La rudesse de son pinceau.

RUDESSE

RUDESSE se dit aussi, figurément, de Ce qu' il y a de rude dans l' esprit, dans le caractère, dans l' humeur, dans les manières d' agir de certaines gens. Il a une grande rudesse d' esprit. La rudesse de son caractère, de son humeur. La rudesse des moeurs des sauvages. La rudesse de ses manières. Quelle rudesse de langage! La rudesse du traitement qu' on lui a fait. Traiter quelqu' un avec rudesse.

RUDIMENT. s. m.

RUDIMENT. s. m. Il se dit, au pluriel, Des éléments, des principes, des premières notions de quelque science, de quelque art que ce soit. Ne lui parlez pas de géométrie, il n' en sait pas les premiers rudiments. À peine sait-il les rudiments de la grammaire.

Il se dit, particulièrement, d' Un petit livre qui contient les premiers principes de la langue latine. Un enfant qui apprend le rudiment. Il en est au rudiment. Il sait bien son rudiment.

Fig. et fam., Cet homme en est encore au rudiment, il faut le renvoyer au rudiment, Il est encore novice dans l' art, dans la profession dont il se mêle; il faut le renvoyer aux premiers principes de cet art, de cette profession.

RUDIMENT

RUDIMENT se dit, en termes d' Histoire naturelle, Des premiers linéaments de la structure des organes. Les rudiments de l' organisation. Les rudiments des plantes.

Il se dit aussi d' Organes réduits, dans certaines espèces, à de très-petites dimensions. Un rudiment de queue. Un rudiment de pied.

RUDOYER. v. a.

RUDOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Traiter rudement. Il ne se dit ordinairement que Du mauvais traitement qui se fait en paroles. Il ne faut pas rudoyer les enfants. Si vous le rudoyez, vous le désespérerez, vous le découragerez.

Rudoyer un cheval, Le mener rudement, en le frappant du fouet, en le piquant de l' éperon, etc.

RUDOYÉ ÉE. participe

RUDOYÉ ÉE. participe

RUE. s. f.

RUE. s. f. T. de Botan. Plante ligneuse, et d' une odeur très-forte, dont les feuilles ont un goût âcre et amer, et à laquelle on attribue diverses propriétés médicales.

RUE. s. f.

RUE. s. f. Chemin dans une ville, dans un bourg, dans un village, entre des maisons, ou entre des murailles. Grande rue. Petite rue. Rue large, longue, étroite, courte. Belle, vilaine rue. Rue passante. Rue écartée. Rue de traverse. Rue pavée. La rue Saint-Honoré. La rue de l' Échelle. Traverser une rue. Enfiler une rue. On ne voit que lui par les rues. J' ai couru, j' ai fait toutes les rues de Paris aujourd' hui. Un placard affiché à tous les coins de rue. Il loge au bout de la rue. Une maison qui regarde sur la rue, qui avance sur la rue. Aller de rue en rue. L' embarras des rues. Cela s' est passé en pleine rue. Le haut de la rue. Le bas de la rue. Le coin de la rue. Un coin de rue. Il ne sait pas, il ne connaît pas les rues de Paris. Tenir les rues propres, nettes. Nettoyer les rues. L' alignement, le pavage d' une rue.

Prov., Avoir pignon sur rue, Avoir une maison à soi; et, par extension, Avoir des biens immeubles, des héritages en propre. Cet homme est une bonne caution, il a pignon sur rue.

Ce cheval a pris un clou de rue, En marchant, il a rencontré un clou qui lui est entré dans le pied, et qui le fait boiter.

Fam., Être fou à courir les rues, Être extrêmement fou.

Fam., Cette nouvelle, cette aventure, cette histoire court les rues, Elle est sue de tout le monde. L' esprit court les rues, L' esprit est commun, tout le monde en a.

Prov., Être vieux comme les rues, Être fort vieux. Il se dit Des personnes et des choses. Cette personne est vieille comme les rues. Ces hardes, ces nippes sont vieilles comme les rues. Cette anecdote, cette histoire est vieille comme les rues.

Prov. et fig., Les rues en sont pavées, se dit en parlant De choses extrêmement communes.

RUELLE. s. f.

RUELLE. s. f. Petite rue. Une ruelle qui aboutit dans une grande rue. De là on passe par une petite ruelle.

Fig., La ruelle du lit, ou simplement, La ruelle, L' espace qu' on laisse entre un des côtés du lit et la muraille. Il n' y a pas assez de ruelle. Mettez ce fauteuil dans la ruelle du lit, dans la ruelle.

Fig. et fam., Cet homme passe sa vie dans les ruelles, il va de ruelle en ruelle, Il est souvent chez les dames, et il se plait dans leur conversation. Il brille dans les ruelles, Il brille dans la conversation des dames. Ces phrases, et autres semblables, ont vieilli, et ne s' emploient que par dénigrement.

RUELLER. v. a.

RUELLER. v. a. T. d' Agricult. Il n' est usité que dans cette phrase, Rueller la vigne, Y faire une ruelle, un petit chemin, en relevant d' un et d' autre côté la terre contre les ceps.

RUER. v. a.

RUER. v. a. Jeter avec impétuosité. Ruer des pierres. Ruer à tour de bras.

Fam., Ruer de grands coups, Frapper de grands coups.

Fam., Ruer à tort et à travers, Frapper de tous côtés dans une foule. Dans cette phrase, Ruer s' emploie neutralement.

Prov. et fig., Ses plus grands coups sont rués, se dit en parlant D' un homme qui, après s' être signalé en quelque chose, après s' être porté à quelque chose avec ardeur, commence à se modérer, à se relâcher. On dit aussi, Les plus grands coups sont rués, Les plus grands efforts sont faits dans l' affaire dont il s' agit. L' une et l' autre phrase ont vieilli.

RUER

RUER lorsqu' il s' emploie absolument, signifie, Jeter une pierre. Il gage qu' il ruera plus loin que vous. Ce sens a vieilli.

Il s' emploie le plus souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se jeter impétueusement sur quelqu' un, sur quelque chose. Après l' avoir menacé, il se rua sur lui, et le maltraita. Les masques se ruèrent sur la collation.

RUER

RUER est aussi neutre, et se dit D' un cheval, d' un mulet, etc., qui jette le pied ou les pieds de derrière en l' air avec force et en baissant le devant. Prenez garde à ce cheval, à ce mulet, il rue.

Ruer en vache, se dit D' un cheval qui porte le pied de derrière sous la poitrine jusqu' à la jambe de devant, et en frappe la personne occupée au pied ou à la jambe de devant, comme font les vaches.

RUÉ, ÉE. participe

RUÉ, ÉE. participe

RUEUR, EUSE. adj.

RUEUR, EUSE. adj. T. de Manége. Qui a l' habitude de ruer. Ce cheval est rueur.

RUFIEN. s. m.

RUFIEN. s. m. Homme débauché, qui vit avec des femmes de mauvaise vie, ou qui en procure aux libertins. C' est un rufien, un vieux rufien. Cette femme est avec son rufien. Il a vieilli.

RUGINE. s. f.

RUGINE. s. f. Instrument dont les chirurgiens se servent pour ratisser les os. Rugine pour enlever le tartre des dents. Rugine pour enlever la carie des os.

RUGINER. v. a.

RUGINER. v. a. T. de Chirur. Racler, ratisser un os avec la rugine. Ruginer un os, pour en détacher le périoste.

RUGINÉ, ÉE. participe

RUGINÉ, ÉE. participe

RUGIR. v. n.

RUGIR. v. n. Il se dit Du cri du lion, du tigre, de la panthère et de plusieurs autres animaux féroces. Un lion qui rugit. Les lions rugissent.

Par extension, Rugir comme un lion, se dit D' un homme qui pousse des cris de fureur, de colère. On dit de même, Rugir de colère, de fureur.

RUGISSANT, ANTE. adj.

RUGISSANT, ANTE. adj. Qui rugit. Un lion rugissant. Une lionne rugissante.

RUGISSEMENT. s. m.

RUGISSEMENT. s. m. Cri du lion, du tigre, de la panthère, et de quelques autres animaux féroces. Le rugissement des lions. Nous entendîmes les rugissements d' un tigre.

RUGOSITÉ. s. f.

RUGOSITÉ. s. f. T. de Science. Il se dit Des espèces de rides qu' on voit sur une surface raboteuse.

RUGUEUX, EUSE. adj.

RUGUEUX, EUSE. adj. Qui a des rugosités. Il s' emploie surtout en Botanique. Les feuilles de la sauge sont rugueuses.

RUILÉE. s. f.

RUILÉE. s. f. Bordure de plâtre ou de mortier que les couvreurs mettent sur une rangée de tuiles ou d' ardoises, pour les lier avec les murs ou avec les jouées de lucarnes. Ruilée de plâtre, de mortier.

RUINE. s. f.

RUINE. s. f. Dépérissement, destruction d' un bâtiment. Un bâtiment qui est en ruine, qui tombe en ruine, qui s' en va en ruine, qui menace ruine, qui menace d' une ruine prochaine. On laisse en ruine cette maison. La ruine d' un château, d' une tour, d' une ville. Réparer les ruines.

Battre une place en ruine, La battre avec la grosse artillerie, la bombarder, etc.

Fig., Battre quelqu' un en ruine, L' attaquer avec tant de force dans une discussion, dans une contestation, qu' il ne lui reste aucun moyen de se défendre. On dit de même, Battre en ruine un système, une doctrine, des arguments.

Fig., Ce n' est plus qu' une ruine, se dit D' une femme qui était belle, d' un acteur qui avait du talent, etc., et qui ont beaucoup perdu en vieillissant.

RUINE

RUINE se dit figurément de La perte du bien, des richesses, de la fortune. Cette affaire a causé sa ruine, a consommé sa ruine, la ruine de sa maison, sa ruine totale, sa ruine entière. Il travaille lui-même à sa ruine. Il court à sa ruine. Il touche à sa ruine. Il est menacé d' une ruine totale. C' est de là que vient la ruine de sa famille.

Il se dit également de La perte de l' honneur, de la réputation, du crédit, du pouvoir, etc. Cette aventure a causé la ruine de sa réputation. Cette affaire a été la ruine de son crédit. Cette mauvaise mère causa volontairement la ruine de sa fille.

La ruine d' un État, Sa chute, son entière décadence. Cet empire est bien près de sa ruine. Il est sur le penchant de sa ruine. On dit dans un sens analogue, La ruine des affaires.

RUINE

RUINE se dit encore figurément de Ce qui est cause de la ruine de quelque chose, et particulièrement de Ce qui entraîne une grande dépense. Hélène a été la ruine de Troie. Les excès et les débauches sont la ruine de la santé. C' est une ruine que les procès, que le jeu, que cet enfant.

RUINES

RUINES au pluriel, signifie, Les débris d' un édifice abattu, les restes d' un édifice détruit. On y voit encore de vieilles ruines. Les ruines de Troie, de Thèbes, de Palmyre, etc. Les ruines du Colisée. De belles ruines. Les ruines d' un château. On a bâti cette ville des ruines d' une autre, sur les ruines d' une autre. Il fut accablé des ruines, sous les ruines, enseveli sous les ruines.

RUINE

RUINE se dit aussi, en Peinture et en Architecture, et tant au singulier qu' au pluriel, de La représentation des édifices ruinés. Voilà une belle ruine, de belles ruines. Les ruines de ce peintre sont fort estimées. Il a orné son jardin de ruines fort pittoresques.

Pierres de ruines, Certaines pierres sur lesquelles il y a naturellement des représentations de vieilles ruines, qui semblent avoir été faites au pinceau.

RUINES

RUINES au pluriel, s' emploie aussi figurément, au sens moral. S' élever sur les ruines d' un autre. Bâtir, élever sa fortune sur les ruines d' autrui. S' ensevelir sous les ruines de sa patrie.

RUINER. v. a.

RUINER. v. a. Abattre, démolir, détruire. Ruiner un édifice, un château, une ville. Ruiner de fond en comble.

Il se dit aussi Du ravage que fait la tempête, la grêle sur les biens de la terre. La tempête a ruiné tous les vergers du pays. La nielle a ruiné une partie des blés du pays. La grêle a fait de grands ravages, elle a ruiné toutes les vignes.

RUINER

RUINER signifie figurément, Causer la perte du bien, des richesses, de la fortune. Ruiner un homme entièrement, complétement. Ruiner sa maison, sa terre. Ruiner une famille. Ruiner une ville. Les guerres ont ruiné cette province. Voulez-vous ruiner ces pauvres gens?

Il signifie aussi, Causer la perte de l' honneur, du crédit, de la santé, etc. Ce libertin a ruiné l' honneur de vingt familles. Cette affaire l' a ruiné d' honneur et de réputation, a ruiné son crédit. Son crédit est ruiné. Je vois que ses ennemis l' ont ruiné dans votre esprit. Les débauches ont ruiné sa santé. Les fatigues excessives, les austérités outrées ruinent la santé.

Il se dit, particulièrement, Des causes qui usent et détériorent les chevaux. La chasse a ruiné ce cheval. Le pavé ruine les pieds des chevaux. Il n' y a rien qui ruine tant les chevaux sur le devant, que de galoper à la descente.

RUINER

RUINER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce château commence à se ruiner. Les bâtiments qui ne sont pas couverts se ruinent en peu de temps. Il s' est ruiné au jeu, par le jeu. Il s' est ruiné sans ressource. Cet homme se ruine en folles emplettes. La santé se ruine par les débauches. Le corps se ruine par de grandes fatigues. Les jambes de ce cheval commencent à se ruiner.

RUINÉ, ÉE. participe

RUINÉ, ÉE. participe Un bâtiment ruiné. Une famille ruinée. Un homme ruiné de débauches. Il est ruiné d' honneur et de réputation. Une santé ruinée. Un cheval ruiné, qui a les jambes ruinées. Les chemins sont ruinés.

RUINEUX, EUSE. adj.

RUINEUX, EUSE. adj. Qui menace ruine. Édifice ruineux. Fondement ruineux.

Fig., Bâtir sur des fondements ruineux, Fonder ses espérances sur des choses peu solides, ou Établir un système sur des bases qui manquent de consistance.

RUINEUX

RUINEUX signifie aussi, Qui cause du dommage par des dépenses excessives. C' est un emploi très-brillant, mais il est ruineux. Une affaire ruineuse. Un luxe ruineux. Des goûts ruineux.

RUINURE. s. f.

RUINURE. s. f. T. de Charpentier. Entaille faite dans la charpente avec le ciseau ou la cognée, pour recevoir la maçonnerie.

RUISSEAU. s. m.

RUISSEAU. s. m. Courant d' eau d' une largeur trop peu considérable pour recevoir le nom de rivière. Grand ruisseau. Petit ruisseau. Clair ruisseau. Ruisseau bourbeux. Le murmure d' un ruisseau. Sur le bord d' un ruisseau. Cette fontaine se sépare en plusieurs ruisseaux. Ce n' est pas une rivière, ce n' est qu' un gros ruisseau. Le cours d' un ruisseau.

Prov. et fig., Les petits ruisseaux font les grandes rivières, Plusieurs petites sommes réunies en font une grande.

RUISSEAU

RUISSEAU se dit quelquefois Du canal par où passe un courant d' eau. Le ruisseau est à sec. Élargir, curer un ruisseau. Creuser un ruisseau.

RUISSEAU

RUISSEAU se dit aussi, dans les villes, dans les bourgs, etc., de L' eau qui coule ordinairement au milieu des rues. Il tomba dans le ruisseau, tout au beau milieu du ruisseau. Il avait tant plu, les ruisseaux étaient si larges, qu' on ne pouvait passer dans les rues. Il a été traîné dans le ruisseau.

Prov. et fig., Cette chose est traînée dans le ruisseau, traîne dans le ruisseau, Elle est triviale, commune, elle ne mérite pas d' être dite; et, Cette nouvelle est ramassée dans le ruisseau, Elle a été prise dans les rues, dans le bas peuple.

RUISSEAU

RUISSEAU se dit également de L' endroit par où l' eau s' écoule dans les rues. Ces paveurs n' ont pas donné assez de pente au ruisseau. Il y a un ruisseau de chaque côté de la chaussée. La rue est fort nette, il n' y a pas une goutte d' eau dans le ruisseau.

RUISSEAU

RUISSEAU se dit figurement de Toutes les choses liquides qui coulent en abondance. Des ruisseaux de vin, des ruisseaux de sang coulaient dans les rues, par les rues. On dit aussi, Verser des ruisseaux de larmes.

RUISSELANT, ANTE. adj.

RUISSELANT, ANTE. adj. Qui ruisselle. Des eaux ruisselantes. Un sang ruisselant. Un visage ruisselant de sueur.

RUISSELER. v. n.

RUISSELER. v. n. Couler en manière de ruisseau. On voyait l' eau ruisseler au travers des murs du réservoir. L' eau ruisselait par divers endroits. La sueur ruisselait sur son corps. Le sang ruisselait de ses plaies.

Il se dit, quelquefois, Des corps sur lesquels un liquide coule en manière de ruisseau. Son corps, son visage ruisselle de sueur.

RUM. s. m.

RUM. s. m. Voyez RHUM.

RUMB. s. m.

RUMB. s. m. (On prononce Romb, en faisant sentir le b.) Il se dit de Chacune des trente-deux parties de la boussole, de l' horizon desquelles part l' un des trente-deux vents. Rumb de vent.

RUMEUR. s. f.

RUMEUR. s. f. Bruit sourd et général excité par quelque mécontentement, et annonçant quelques dispositions au soulèvement, à la sédition. Grande rumeur. Il y a rumeur, il y a quelque rumeur dans la ville, parmi le peuple. Tout le palais est en rumeur. Cela causa une grande rumeur. Exciter de la rumeur. Apaiser la rumeur, les rumeurs de la populace. De sourdes rumeurs. Des rumeurs menaçantes.

Il se dit aussi d' Un bruit qui vient à s' élever tout à coup, et qui est l' effet de la surprise que cause quelque accident, quelque événement imprévu. Cet événement fut suivi d' une rumeur générale, d' une rumeur subite qui se répandit par toute la ville.

RUMEUR

RUMEUR se dit encore d' Un bruit confus de plusieurs voix qui paraissent animées. Quelle est cette rumeur que j' entends? Que signifie cette rumeur?

Il signifie aussi, La réunion des opinions ou des soupçons du public contre quelqu' un. Il était accusé par la rumeur publique d' avoir commis un assassinat.

RUMINANT, ANTE. adj.

RUMINANT, ANTE. adj. T. d' Hist. nat. Qui rumine. Les animaux ruminants ont plusieurs ventricules. Les boeufs sont des animaux ruminants. On l' emploie aussi comme substantif, au masculin. Les ruminants. La famille des ruminants.

RUMINATION. s. f.

RUMINATION. s. f. Action de ruminer.

RUMINER. v. a.

RUMINER. v. a. Remâcher. Il ne se dit au propre que De certains animaux à plusieurs estomacs, qui font revenir du premier les aliments qu' ils ont avalés, pour les mâcher de nouveau. Les boeufs ruminent ce qu' ils ont mangé. On l' emploie presque toujours absolument. Les brebis, les chameaux ruminent.

Il signifie, figurément et familièrement, Penser et repenser à une chose, la tourner et retourner dans son esprit. Il y a longtemps qu' il ruminait ce dessein. Il rumine quelque chose dans sa tête. Il y avait une année qu' il ruminait sur cette affaire. Après avoir bien ruminé. Que ruminez-vous là?

RUMINÉ, ÉE. participe

RUMINÉ, ÉE. participe

RUNIQUE. adj. des deux genres

RUNIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des caractères, de la langue, de la poésie, et des monuments de quelques anciens peuples du Nord. Caractères runiques. Alphabet runique, Poésies runiques. L' Edda est écrit en langage runique.

RUPTOIRE. s. m.

RUPTOIRE. s. m. T. de Chirur. Nom qu' on a donné au cautère potentiel, parce qu' il corrode, brûle et produit une solution de continuité.

Il s' emploie aussi adjectivement. Des médicaments ruptoires.

RUPTURE. s. f.

RUPTURE. s. f. Fracture, action par laquelle une chose est rompue; État d' une chose rompue. La rupture d' une porte, d' un coffre, d' un cabinet, etc. La rupture d' un os, d' une veine, d' une artère, d' un tendon.

RUPTURE

RUPTURE signifie quelquefois, Hernie, descente de boyau. Il est fort incommodé d' une rupture.

RUPTURE

RUPTURE se dit figurement de La division qui arrive entre des personnes qui étaient unies par traité, par amitié, etc. Entière rupture. Rupture ouverte, manifeste, déclarée. Lequel des deux est l' auteur de la rupture? Ils en sont venus à une rupture, jusqu' à la rupture. Ils étaient amis, mais il y a eu rupture entre eux. Il y a rupture entre ces deux puissances. Il y a disposition à la rupture. Cette rupture n' est qu' apparente, que passagère. Prévenir une rupture.

Il se dit aussi figurément de L' annulation, de la résolution des traités et des actes publics ou particuliers. Depuis la rupture de la paix. Depuis la rupture de leur société.

Rupture d' un mariage, Rupture d' un projet de mariage.

RUPTURE

RUPTURE en termes de Peinture, Action de mélanger les couleurs, les teintes sur la palette.

RURAL, ALE. adj.

RURAL, ALE. adj. Qui appartient aux champs, qui concerne les champs, la campagne. Fonds rural. Des fonds ruraux. Des biens ruraux. Propriétés rurales. Servitude rurale. Économie rurale. Code rural. Les communes rurales. La vie rurale. Les moeurs rurales.

Doyen rural, Curé commis par l' évêque pour avoir inspection sur les curés d' un certain district.

RUSE. s. f.

RUSE. s. f. Finesse, artifice, moyen dont on se sert pour tromper. Vieille ruse. Ruse subtile, grossière. User de ruses. Se servir de ruses. Je connais toutes ses ruses. Voyez la ruse! Quelle ruse! Ruse de guerre. Ses ruses sont connues, sont découvertes. Ce sont là de vieilles ruses dont personne n' est dupe.

Ruses innocentes, Certaines petites finesses dont on se sert à bon dessein.

RUSE

RUSE se dit aussi Des détours dont le lièvre, le cerf, le renard, etc., se servent quand on les chasse.

RUSÉ, ÉE. adj.

RUSÉ, ÉE. adj. Fin, adroit, qui a de la ruse, qui est plein de ruses. C' est un homme bien rusé. Cette femme est bien rusée. Son esprit est rusé.

Prov. et fam., C' est un rusé compère, se dit D' un homme adroit, subtil et artificieux. On dit de même, Une rusée commère.

RUSÉ

RUSÉ signifie aussi, Qui annonce de la finesse, de la ruse. Elle a une mine rusée. Je me défie de son air rusé.

Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est un fin rusé. C' est une rusée, une fine rusée. Une petite rusée. Ô le rusé!

RUSER. v. n.

RUSER. v. n. Se servir de ruses. Ce chicaneur vous donne bien de la peine, il ruse, il ne fait que ruser. Il est permis de ruser à la guerre.

Il se dit particulièrement Du cerf, du lièvre, du renard, etc., qui se servent de toutes sortes de détours et de ruses pour se dérober aux chiens qui les poursuivent. C' est un vieux cerf, un vieux lièvre qui ruse. Le renard a longtemps rusé.

RUSTAUD, AUDE. adj.

RUSTAUD, AUDE. adj. Qui est grossier, qui tient du paysan. Il n' a point de politesse, il est fort rustaud. Avoir l' air rustaud, la mine rustaude.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un gros rustaud, C' est un gros paysan; et figurément, C' est un rustaud, C' est un homme impoli, grossier, brutal. Il est familier.

RUSTICITÉ. s. f.

RUSTICITÉ. s. f. Grossièreté, rudesse. Il y a de la rusticité dans ses manières, dans son langage.

RUSTIQUE. adj. des deux genres

RUSTIQUE. adj. des deux genres Champêtre, qui appartient aux manières de vivre de la campagne. Vie rustique. Travaux rustiques. Économie rustique. Attelage rustique. Il y a un livre qui traite du ménage de la campagne, et qui est intitulé, la Maison rustique. Il y a de certaines chansons, de certains airs, de certaines danses rustiques qui sont fort agréables.

RUSTIQUE

RUSTIQUE signifie aussi, Inculte, sauvage, sans art. Au sortir du jardin, on trouve des promenades rustiques et solitaires. Ces bois, ces rochers ont un air rustique qui ne déplaît pas. Ce jardin est négligé, il est tout rustique.

Dans les parcs, dans les jardins, Banc, siége rustique, Banc, siége taillé ou façonné avec une sorte de simplicité rustique.

En termes d' Archit., Ouvrage, genre rustique, Ouvrage, genre d' ouvrage fait de pierres brutes ou de pierres taillées à l' imitation des pierres brutes. L' ordre rustique, ou substantivement, Le rustique, L' ordre dont les colonnes et les membres de l' entablement sont ornés de bossages vermiculés, etc. Ce soubassement est d' un genre rustique. Le palais du Luxembourg, à Paris, offre un exemple de l' ordre rustique.

RUSTIQUE

RUSTIQUE signifie figurément, Grossier, impoli, rude. Avoir l' air rustique, la physionomie rustique. Il a les manières rustiques. Il est rustique dans ses actions et dans ses discours. Langage rustique.

RUSTIQUEMENT. adv.

RUSTIQUEMENT. adv. D' une manière grossière. Il parle, il agit rustiquement.

RUSTIQUER. v. a.

RUSTIQUER. v. a. T. d' Archit. Travailler ou crépir la surface d' une construction, d' un édifice dans le genre rustique. Rustiquer un château.

Rustiquer des pierres, Les tailler, les travailler de manière à leur donner une apparence brute.

RUSTIQUÉ, ÉE. participe

RUSTIQUÉ, ÉE. participe

RUSTRE. adj. des deux genres

RUSTRE. adj. des deux genres Fort rustique, fort grossier. Il a l' air rustre, la mine rustre.

Il est aussi substantif. C' est un rustre, un vrai rustre, un gros rustre.

RUT. s. m.

RUT. s. m. (On prononce le T.) Il se dit en parlant Des cerfs et de quelques autres bêtes fauves quand elles sont en amour. Le mois de septembre est le temps du rut. Les cerfs sont en rut. Quand les cerfs entrent en rut.

Les cerfs ne tiennent pas, ne durent pas dans le rut, pendant le rut, Ils sont aisés à prendre quand ils sont en amour.

RUTOIR. s. m.

RUTOIR. s. m. Voyez ROUTOIR.

RYTHME. s. m.

RYTHME. s. m. Voyez RHYTHME.

S. s. m. et f.

S. s. m. et f. Lettre consonne, la dix-neuvième de l' alphabet. Lorsqu' on la nomme Esse, suivant la prononciation ancienne et usuelle, le nom de cette lettre est féminin: Une S (esse). Lorsqu' on l' appelle Se, suivant la méthode moderne, ce nom est masculin: Un S (se) majuscule. S, mis à la fin des noms, est, dans notre langue, le signe ordinaire du pluriel.

En général, cette consonne se prononce comme C des mots Cerf, ici, 1 lorsqu' elle est initiale, 2 lorsque, placée dans le corps d' un mot, elle est double ou accompagnée d' une autre consonne. Session,sensible (prononcez: Cession, cencible).

Elle a, au contraire, le son du Z, 1 lorsqu' elle se trouve placée entre deux voyelles, ou entre une voyelle et une h muette; 2 lorsqu' elle termine un mot suivi d' un autre commençant par une voyelle ou une h muette. Gentilshommes, Des rosiers en fleur (prononcez: Genti-z-hommes, Des rozierz-en fleur).

S finale ne se prononce point devant les consonnes. Sans peur et sans reproche (prononcez: San peur et san reproche).

Pour les exceptions assez nombreuses que souffrent ces diverses règles, et pour certains emplois particuliers de la lettre S, on est obligé de renvoyer aux traités de grammaire et de prononciation, qui comportent mieux les détails et les explications de ce genre. Voyez, au reste, SCEAU, SHÉRIF, ASTHME, ASBESTE, BALSAMINE, TRANSIGER; DÉSUÉTUDE, PARASOL, PRÉSÉANCE, PRÉSUPPOSÉE; AS, VIS, LAPS, RÉBUS, PATHOS, ETC., ETC.

Comme toutes les consonnes, S double fait prendre à l' e non accentué qui la précède, le son de l' é fermé ou de l' è ouvert, selon les cas; excepté dans les mots Dessus, dessous, et dans la plupart de ceux qui sont formés avec la particule Re, tels que Resserrer, ressemblant, ressort, etc. (Prononcez: Deçus, deçous; recerrer, recemblant, reçort, etc.)

S se joint, comme lettre euphonique, à l' impératif des verbes dont l' infinitif est en er, lorsqu' il est suivi des particules en ou y: Manges-en la moitié. Touches-y.

Fig. et fam., Faire des S, se dit D' une personne que l' ivresse ou quelque vertige empêche de marcher droit devant elle, et qui va tantôt à droite, tantôt à gauche.

Voyez aussi l' article ESSE, dans la lettre E.

SA. adj. possessif féminin de la troisième personne

SA. adj. possessif féminin de la troisième personne Le masculin est Son. Voyez SON.

SABAÏSME. s. m.

SABAÏSME. s. m. Voyez SABÉISME.

SABBAT. s. m.

SABBAT. s. m. Nom donné chez les Juifs au dernier jour de la semaine. Le sabbat. Le jour du sabbat. Les juifs observent fort exactement le sabbat. Chez les juifs, il n' est pas permis de travailler les jours de sabbat. Observer, violer le jour du sabbat. Le repos du sabbat.

SABBAT

SABBAT signifie aussi, L' assemblée nocturne que, suivant l' opinion populaire, les sorciers tiennent pour adorer le diable. Aller au sabbat. Le bruit était que les sorciers tenaient leur sabbat dans cette forêt.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un grand bruit qui se fait avec désordre, avec confusion, tel que l' on s' imagine celui du sabbat des sorciers. Ces ivrognes ont fait un sabbat, un terrible sabbat. Quel sabbat fait-on là-haut? Ces chats ont fait un sabbat épouvantable toute la nuit.

Il se dit aussi, figurément et populairement, Des criailleries d' une femme contre son mari, ou d' un maître contre ses valets. Si sa femme vient à savoir cela, elle lui fera un beau sabbat. Leur maître leur fit un beau sabbat quand ils revinrent. Il m' a fait un sabbat du diable, un sabbat enragé.

SABBATINE. s. f.

SABBATINE. s. f. Petite thèse de controverse que les écoliers de philosophie soutenaient au milieu de la première année de leur cours. Il a soutenu une sabbatine. J' ai argumenté à sa sabbatine.

SABBATIQUE. adj. f.

SABBATIQUE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Année sabbatique, qui se disait, chez les Juifs, de Chaque septième année.

SABÉEN. s. m.

SABÉEN. s. m. Celui qui professe le sabéisme.

Il s' emploie quelquefois adjectivement, et signifie, Qui appartient, qui a rapport au sabéisme. Le culte sabéen.

SABÉISME. s. m.

SABÉISME. s. m. Nom de la religion qui a pour objet l' adoration du feu, du soleil, des astres. Le sabéisme était la religion des anciens mages: c' est aujourd' hui celle des Guèbres. Quelques-uns disent aussi, Sabisme et Sabaïsme.

SABINE. s. f.

SABINE. s. f. T. de Botan. Espèce de genévrier qui croît en Tartarie, en Grèce et dans la France méridionale, dont la saveur est âcre, l' odeur très-forte, et qui contient beaucoup d' huile volatile. La sabine est souvent employée comme emménagogue.

SABISME. s. m.

SABISME. s. m. Voyez SABÉISME.

SABLE. s. m.

SABLE. s. m. Gravier réduit en poudre ou en petits grains. Il se dit aussi d' Une sorte de terre argileuse, sans aucune consistance, et souvent mêlée de petits grains de gravier. Sable de terre. Sable de mer, de rivière, de ravine. Sable fin. Sable noir, gris, blanc, rouge, doré. Grain de sable. Les sables du désert. Les sables de la Libye. Des tourbillons de sable. Couvrir de sable les allées d' un jardin. Passer le râteau sur le sable d' un jardin. Tirer du sable. Un bateau de sable. Ce pays-là est un pays de sable. Sable mouvant. Un banc de sable. Les dunes sont des amas de sable. Les sables qui barrent l' entrée de ce fleuve, de ce port. Le sable du rivage. Fond de sable. Échouer sur le sable. Enfoncer dans le sable. Maison bâtie sur le sable. Un tombereau de sable. Mortier de chaux et de sable. Bâtir à chaux et à sable. Sur une partie de chaux éteinte, il faut deux parties de sable.

Fig., Bâtir sur le sable mouvant, ou simplement, Bâtir sur le sable, Fonder des projets, des établissements, des entreprises sur quelque chose de peu solide.

Fig. et fam., Avoir du sable dans les yeux, Éprouver une envie de dormir qui appesantit les paupières.

En Chimie, Bain de sable, Sable dont on entoure un vaisseau qu' on veut chauffer. Distiller au bain de sable.

SABLE

SABLE se dit encore, vulgairement, d' Un certain gravier qui s' engendre dans les reins, et qui forme la gravelle. Il fait du sable. Il rend du sable par les urines. Ses urines sont pleines de sable.

SABLE

SABLE est aussi un synonyme peu usité de Sablier. Voyez ce dernier mot.

SABLE

SABLE en termes de Fondeur, signifie, Une composition faite avec du sable ou de la poussière d' os desséchés, etc., où l' on jette en moule des monnaies, des médailles, etc. Un sable net. Jeter une médaille en sable.

SABLE

SABLE en termes de Blason, est le nom de La couleur noire. Il porte de sable à un lion d' or. Il porte d' or à un aigle de sable. Dans la gravure, le sable se marque par des traits croisés.

SABLER. v. a.

SABLER. v. a. Couvrir de sable. Sabler les allées d' un jardin. Sabler un manége.

SABLER

SABLER signifie aussi, figurément et familièrement, Boire tout d' un trait, fort vite; par allusion à la promptitude avec laquelle un fondeur doit opérer lorsqu' il jette en sable. Sabler un verre de vin.

SABLÉ, ÉE. participe

SABLÉ, ÉE. participe Fontaine sablée, Vaisseau de cuivre ou de quelque autre matière, dans lequel on fait filtrer de l' eau à travers le sable, pour la rendre plus claire, pour l' épurer.

SABLEUX, EUSE. adj.

SABLEUX, EUSE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Farine sableuse, Celle dans laquelle se trouve mêlé du sable.

SABLIER. s. m.

SABLIER. s. m. Espèce d' horloge de verre, com posée de deux fioles ajustées de manière que du sable fin qui est dans l' une, s' écoule dans l' autre, par une petite ouverture, et sert à mesurer un certain espace de temps. Sablier d' une heure, de demi-heure, d' un quart, d' heure. Ce sablier n' est pas juste. Retourner un sablier. On peint le Temps un sablier à la main.

SABLIER

SABLIER se dit aussi d' Un petit vaisseau contenant du sable propre à être répandu sur l' écriture pour la sécher. Un sablier de cuivre, de fer-blanc.

SABLIER

SABLIER en Botanique, Petit arbre d' Amérique, dont le fruit, qui est une capsule dure et très-sèche, peut s' employer en guise de sablier, de vase à mettre du sable pour sécher l' écriture.

SABLIÈRE. s. f.

SABLIÈRE. s. f. Lieu creusé dans la terre, duquel on tire du sable pour bâtir. Une grande sablière.

SABLIÈRE

SABLIÈRE en termes de Charpenterie, Pièce de bois posée horizontalement, et destinée à recevoir, à porter l' extrémité de certaines autres pièces de charpente. La sablière ou plate-forme qui reçoit le pied des chevrons du comble. On place des sablières dans les pans de bois, le long des poutres, ou contre les murs pour recevoir le bout des solives du plancher. La sablière qui sert de base à un étayement.

SABLON. s. m.

SABLON. s. m. Sable fin, sable très-menu. Tirer du sablon. Du sablon d' Étampes. Écurer de la vaisselle avec du sablon. Avec le sablon de différentes couleurs on fait des dessins sur les tables à manger, dans les parterres de jardins.

SABLONNER. v. a.

SABLONNER. v. a. Écurer avec du sablon. Sablonner de la vaisselle.

SABLONNÉ, ÉE. participe

SABLONNÉ, ÉE. participe

SABLONNEUX, EUSE. adj.

SABLONNEUX, EUSE. adj. Où il y a beaucoup de sable. Pays sablonneux. Chemin sablonneux. Terre sablonneuse. Rivage sablonneux.

SABLONNIER. s. m.

SABLONNIER. s. m. Celui qui vend du sablon. Un sablonnier d' Étampes.

SABLONNIÈRE. s. f.

SABLONNIÈRE. s. f. Lieu d' où l' on tire du sablon, du sable fin.

SABORD. s. m.

SABORD. s. m. T. de Marine. Ouverture ou embrasure faite à un vaisseau, et par laquelle le canon tire. Ouvrir, fermer les sabords. Il y avait deux rangs de sabords. Dans un vaisseau à trois ponts, il y a trois rangs de sabords.

SABOT. s. m.

SABOT. s. m. Chaussure de bois faite toute d' une pièce, et creusée de manière à contenir le pied. Beaucoup de paysans se servent de sabots, portent des sabots. Sabot de bois d' aune, de hêtre, de noyer, etc. Casser son sabot. Une paire de sabots.

Fig. et fam., On l' a vu venir à Paris avec des sabots, se dit en parlant D' un homme qui, d' une origine obscure ou d' une extrême pauvreté, est parvenu à une fortune considérable.

Prov. et fig., Il a du foin dans ses sabots, il a garni ses sabots dans telle ferme, se dit D' un paysan riche ou enrichi.

Fig. et pop., Elle a cassé son sabot, se dit D' une fille qui, par sa conduite, a donné quelque atteinte à son honneur.

SABOT

SABOT se dit, par analogie, de La corne du pied du cheval et de plusieurs autres animaux. Le sabot de ce cheval est bon, est usé. Il faut que ce cheval fasse sabot neuf. Les sabots d' un cheval.

Il se dit aussi Des ornements, ordinairement de métal, qui sont au bas des pieds d' un bureau, d' une commode, etc. Les pieds de cette table ont des sabots de cuivre.

Il se dit également de Toute garniture de métal ou de bois qui entoure l' extrémité inférieure d' une pièce de charpente, d' un poteau, etc. Les pilotis sont armés d' un sabot de fer pointu, afin qu' ils percent plus facilement les terrains durs.

SABOT

SABOT se dit encore d' Une baignoire faite en forme de sabot.

Il se dit également d' Une plaque de fer un peu courbe et à rebords qu' on met sous l' une des roues d' une voiture, pour qu' elle ne tourne pas et ne fasse que glisser. Nous voici à la descente, mettez le sabot. Enrayer avec un sabot.

Il se dit, en Histoire naturelle, d' Un genre de mollusques à coquille univalve, épaisse et dure.

SABOT

SABOT se dit, figurément et familièrement, d' Un mauvais violon. Ce violon n' est qu' un sabot. Comment pouvez-vous jouer avec un pareil sabot?

SABOT

SABOT se dit en outre d' Un certain jouet d' enfants, qui est de figure cylindrique, se terminant en pointe par le bas, et que l' on fait pirouetter en le frappant avec un fouet, avec une lanière. Sabot de bois, de buis. Faire aller un sabot. Fouetter un sabot.

Le sabot dort, se dit Quand le sabot, à force d' avoir été fouetté, tourne si vite sur un même point, qu' il paraît immobile.

Prov. et pop., Dormir comme un sabot, Dormir profondément.

SABOTER. v. n.

SABOTER. v. n. Jouer au sabot, faire aller un sabot. Des enfants qui sabotent dans une cour.

SABOTIER. s. m.

SABOTIER. s. m. Ouvrier qui fait des sabots.

Il se dit quelquefois de Ceux qui portent des sabots. Ces sabotiers-là font un bruit à fendre la tête. Une danse de sabotiers.

SABOTIÈRE. s. f.

SABOTIÈRE. s. f. Sorte de danse qu' exécutent des gens en sabots. Danser la sabotière.

SABOULER. v. a.

SABOULER. v. a. Tourmenter, tirailler, renverser, houspiller une personne de côté et d' autre plusieurs fois. Sabouler quelqu' un. Comme vous le saboulez!

Il signifie figurément, Réprimander, tancer quelqu' un avec véhémence. Il a été saboulé d' importance par son père. Il est populaire dans les deux sens.

SABOULÉ, ÉE. participe

SABOULÉ, ÉE. participe

SABRE. s. m.

SABRE. s. m. Cimeterre, espèce de coutelas recourbé, qui ne tranche que d' un côté. Un beau sabre. Sabre de Damas. Il alla à lui le sabre haut. On lui donna, il reçut un grand coup de sabre. La lame, la poignée d' un sabre. Un sabre d' une bonne trempe. Un sabre qui a le fil.

Il se dit aussi d' Une sorte d' épée droite et large, qui a un dos et un tranchant. La grosse cavalerie porte des sabres.

Coups de plat de sabre, Coups appliqués avec le plat de la lame; par opposition à Coups de sabre, Ceux qui sont donnés avec le tranchant.

SABRENAS. s. m.

SABRENAS. s. m. Artisan qui travaille malproprement, grossièrement. Il est populaire et il a vieilli.

SABRENASSER ou SABRENAUDER. v. a.

SABRENASSER ou SABRENAUDER. v. a. Travailler mal quelque ouvrage que ce soit. Il est populaire.

SABRENASSÉ, ÉE, ou SABRENAUDÉ, ÉE. participe

SABRENASSÉ, ÉE, ou SABRENAUDÉ, ÉE. participe Comme cela est sabrenaudé!

SABRER. v. a.

SABRER. v. a. Donner des coups de sabre. Il sabrait à droite et à gauche. On l' avait sabré. Ils furent sabrés impitoyablement.

Fig. et fam., Sabrer une affaire, L' expédier avec précipitation, sans se donner la peine de l' examiner. On a sabré son affaire.

SABRÉ, ÉE. participe

SABRÉ, ÉE. participe

SABRETACHE. s. f.

SABRETACHE. s. f. Mot emprunté de l' allemand. Espèce de sac plat qui pend à côté du sabre d' un hussard, d' un lancier, et qui lui sert de poche. Mettre son mouchoir dans sa sabretache.

SABREUR. s. m.

SABREUR. s. m. Il se dit d' Un militaire qui ne sait point l' art de la guerre, mais qui est brave et qui se bat bien. C' est un bon sabreur. Ce général n' est qu' un sabreur. Il est familier.

SABURRAL, ALE. adj.

SABURRAL, ALE. adj. T. de Médec. Qui appartient à la saburre. Maladie saburrale.

SABURRE. s. f.

SABURRE. s. f. T. de Médec. Il se dit Des sucs altérés qui se trouvent dans les premières voies, et qui proviennent de mauvaises digestions.

SAC. s. m.

SAC. s. m. Sorte de poche faite de cuir, de toile, ou d' étoffe, que l' on coud par le bas et par les côtés, laissant seulement le haut ouvert pour mettre dedans ce qu' on veut. Grand sac. Petit sac. Un sac tout neuf. Un vieux sac. Un sac rapetassé. Un sac troué. Sac de toile, de treillis, de crin. Dans le fond du sac. À la gueule du sac. À l' entrée, à l' ouverture du sac. Vider, remplir un sac. Lier, délier un sac. Un sac à mettre de l' argent. Un sac de toile. Un sac de peau d' ours. Un sac de velours.

Sac de papier, Sorte de poche de papier, en forme de sac, dont le bas et les côtés sont collés, au lieu d' être cousus, et qui sert à mettre des épiceries, des drogues, des bonbons, etc. Mettre de la cassonade dans un sac de papier gris.

Sac à blé, sac à charbon, sac à avoine, sac à terre, Sac à mettre du blé, du charbon, de l' avoine, de la terre; et, Sac de blé, de charbon, d' avoine, de plâtre, de farine, de noix, de pommes, etc., Sac plein de blé, de charbon, d' avoine, de plâtre, de farine, de noix, de pommes, etc. On dit dans le même sens, Un sac d' argent, un sac d' écus, un sac de sous, un sac de mille francs, etc.

Sac à poudre, Le sac dans lequel les perruquiers mettent leur poudre.

Sac de blé, sac de farine, se disent aussi d' Une certaine mesure de blé, de farine. Les munitionnaires doivent fournir tant de sacs de blé, tant de sacs de farine.

Prov. et fig., Tirer d' un sac deux moutures, Prendre double profit dans une même affaire.

Prov. et fig., Autant pèche celui qui tient le sac, que celui qui met dedans, Le recéleur n' est pas moins coupable que le voleur.

Prov., Un homme de sac et de corde, Un scélérat, un filou, un mauvais garnement.

Fig. et pop., Un sac à vin, Un ivrogne.

Prov. et fig., Prendre quelqu' un la main dans le sac, Le prendre sur le fait, le surprendre au moment où il commet quelque vol, quelque infidélité.

Prov., fig. et pop., Il ne saurait sortir d' un sac que ce qui y est, Un sot ne peut dire que des impertinences, un méchant homme ne peut faire que de méchantes actions.

Fig. et fam., Mettre quelqu' un au sac, Le mettre hors d' état de répondre aux objections qu' on lui fait.

Fam., Cet habit ressemble à un sac, est un sac; on est dans cet habit comme dans un sac, se dit D' un habit mal fait, mal taillé et trop large.

Le sac d' un soldat, Le havresac de peau dans lequel chaque fantassin renferme les objets à son usage, et qui se porte sur le dos à l' aide de deux bretelles. Donner des sacs aux soldats. Partir le sac sur le dos. Le sac est une partie essentielle de l' équipement.

Prov. et fig., Trousser son sac et ses quilles, prendre son sac et ses quilles, Prendre ses hardes et s' en aller. Donner à quelqu' un son sac et ses quilles, Lui donner son congé, le chasser.

Sac de nuit, Sac où l' on met, en voyage, ses hardes de nuit. Sac à ouvrage, Sac où les femmes renferment l' ouvrage auquel elles travaillent. Sac d' église, Sac où les femmes mettent leurs livres de dévotion et de prières pour aller à l' église.

En termes de Guerre, Sac à terre, Sac plein de terre dont on se sert en faisant les tranchées, logements, batteries, etc., pour mettre les soldats à couvert du feu des ennemis. Chaque soldat portait un sac à terre. On ne put faire le logement de la contrescarpe, faute de sacs à terre.

Sac de procès, et absolument, Sac, Sac contenant les pièces d' un procès. Mettre le sac au greffe. Porter le sac au greffe, chez le rapporteur. Retirer le sac du greffe. Charger un avocat de son sac. L' avocat a vu le sac, il est prêt à plaider. Le rapporteur a vu tous les sacs du procès. Ce contrat est la meilleure pièce de son sac. Donner communication de son sac. Il était garde-sacs, greffier garde-sacs. On dit plus ordinairement aujourd' hui, Les pièces ou Le dossier.

Fig. et fam., C' est la meilleure pièce de son sac, se dit en parlant D' un homme qui sollicite quelque grâce, qui entreprend quelque affaire, et signifie, C' est la chose la plus avantageuse pour lui, celle qui doit le plus sûrement lui procurer le succès qu' il désire.

Fig. et fam., Votre affaire est dans le sac, Tout est préparé pour qu' elle réussisse, on peut la regarder comme terminée.

Prov. et fig., Voir le fond du sac, Pénétrer dans ce qu' une affaire a de plus secret, de plus caché.

Fig., Vider son sac, Dire tout ce qu' on a à dire sur tel sujet, dans telle occasion. Il n' a plus rien à dire, il a vidé son sac. Quand il a vidé son sac d' anecdotes, de bons mots, il s' en va.

Prov. et fig., Juger sur l' étiquette du sac, Prononcer sur une question difficile, sans se donner la peine de s' en instruire suffisamment. Cette phrase signifie quelquefois, Juger sur-le-champ une question qui ne présente point de difficulté. Cela peut se juger sur l' étiquette du sac.

SAC

SAC se dit aussi d' Un habit de pénitence, d' affliction, d' humiliation. Faire pénitence sous le sac et la cendre. Porter le sac et le cilice.

Il se dit également Des grandes robes dont se couvrent les pénitents dans leurs cérémonies, dans leurs processions. Tous les pénitents étaient revêtus de sacs noirs, blancs, bleus, etc.

SAC

SAC se dit encore d' Un dépôt d' humeurs, de matière, qui se forme en quelque partie du corps auprès d' une plaie ou d' un abcès. Quand une plaie est mal pansée, il s' y fait un sac.

En termes d' Anat., Sac lacrymal, Petite cavité qui est placée au côté interne de l' orbite de l' oeil, et qui sert de réservoir à l' humeur fournie par la glande lacrymale.

En termes de Chirur., Sac herniaire, La portion de membrane qui enveloppe une hernie extérieure.

SAC

SAC se dit, figurément et populairement, de L' estomac, du ventre. Remplir son sac, Manger beaucoup. Vider son sac, Se décharger le ventre, ou Se purger.

Cul-de-sac, Petite rue qui n' a point d' issue. Il demeure dans un cul-de-sac. Il se dit, figurément et familièrement, d' Une place qui ne conduit point à une meilleure, qui ne présente aucun moyen d' avancement. Quelle place vous a-t-on donnée là? c' est un vrai cul-de-sac.

Fig., Être enfourné dans un cul-de-sac, Être engagé dans une affaire dont l' issue est difficile.

SAC. s. m.

SAC. s. m. Pillage entier d' une ville. Le sac de Troie. Le sac de Rome. Il se commit de grandes cruautés au sac de cette ville. Mettre à sac une ville prise d' assaut.

SACCADE. s. f.

SACCADE. s. f. Brusque et rude secousse qu' on donne à un cheval en lui tirant la bride. Les saccades gâtent la bouche d' un cheval. Donner des saccades à un cheval. Rude saccade.

Il se dit figurément d' Une secousse violente qu' on donne à quelqu' un en le tirant. Il le prit au collet et lui donna deux ou trois saccades.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Rude réprimande, correction rude. Il a eu une rude, une furieuse saccade.

SACCADE

SACCADE se dit encore de Tout mouvement brusque et irrégulier. N' aller, n' avancer que par saccades. Ce vaisseau ne marche que par saccades.

SACCADER. v. a.

SACCADER. v. a. T. de Manége. Donner des saccades à un cheval. Vous saccadez trop votre cheval.

SACCADÉ, ÉE. participe

SACCADÉ, ÉE. participe Fig., Mouvements saccadés, Mouvements brusques et irréguliers. Style saccadé, Style dont les phrases sont courtes et peu agréables à l' oreille.

SACCAGE. s. m.

SACCAGE. s. m. Bouleversement, confusion. Ces enfants ont fait un saccage horrible dans le jardin.

Il signifie aussi, Amas confus. Un saccage de vieilles marmites, de meubles cassés. Dans ce sens, il est populaire.

SACCAGEMENT. s. m.

SACCAGEMENT. s. m. Sac, pillage. Empêcher le saccagement d' une ville.

SACCAGER. v. a.

SACCAGER. v. a. Mettre à sac, mettre au pillage. Saccager une ville, un château, une maison, une province. L' armée a tout saccagé.

Fam. et par exagérat., On a tout saccagé chez lui, On y a tout bouleversé.

SACCAGÉ, ÉE. participe

SACCAGÉ, ÉE. participe

SACERDOCE. s. m.

SACERDOCE. s. m. Prêtrise. La sainteté, la puissance, la dignité, l' excellence du sacerdoce. Les fonctions, les devoirs du sacerdoce. La vocation au sacerdoce. Les évêques ont seuls la plénitude du sacerdoce.

Il se dit aussi Du ministère de ceux qui, dans l' Ancien Testament, avaient le pouvoir d' offrir à Dieu des victimes pour le peuple. Le sacerdoce de Melchisédech. Le sacerdoce d' Aaron. Le souverain sacerdoce.

Il se dit également en parlant De ceux qui, chez les anciens, offraient les sacrifices aux faux dieux. Le sacerdoce se trouvait quelquefois uni avec l' empire, avec la royauté.

SACERDOCE

SACERDOCE se dit quelquefois Du corps ecclésiastique. Les querelles du sacerdoce et de l' empire.

SACERDOTAL, ALE. adj.

SACERDOTAL, ALE. adj. Appartenant au sacerdoce. Les ornements sacerdotaux. Les fonctions sacerdotales. La dignité sacerdotale.

SACHÉE. s. f.

SACHÉE. s. f. Ce qu' un sac peut contenir. Une sachée de noix, de pommes, de châtaignes, de pois, etc.

SACHET. s. m.

SACHET. s. m. Petit sac. Mettre des herbes médicinales ou d' autres drogues dans un sachet, pour l' appliquer sur une partie malade. Porter du camphre dans un sachet, pour se préserver d' une maladie contagieuse. Poncer avec un sachet rempli de charbon pilé.

Il se dit aussi d' Une sorte de petit coussin où l' on met des parfums, des senteurs. Elle a toujours des sachets sur son lit. Des sachets de senteurs. Des sachets de Montpellier. Des sachets d' Angleterre.

SACOCHE. s. f.

SACOCHE. s. f. Nom qu' on donne à deux bourses de cuir jointes ensemble par une large courroie, et dont les courriers et autres personnes se servent en voyageant.

Il se dit aussi d' Un sac de toile forte ou de peau, dans lequel les porteurs d' argent des maisons de banque et de commerce mettent les espèces qu' ils sont chargés de donner ou de recevoir en payement. Il se dit de même Du sac et de ce qu' il contient. Une lourde sacoche.

SACRAMENTAIRE. s. m.

SACRAMENTAIRE. s. m. Nom d' une secte de réformés qui ont publié des opinions contraires à celles des catholiques, touchant l' eucharistie.

SACRAMENTAL, ALE, ou SACRAMENTEL, ELLE. adj.

SACRAMENTAL, ALE, ou SACRAMENTEL, ELLE. adj. Qui appartient à un sacrement. Mot sacramental, sacramentel. Les mots sacramentaux. Les paroles sacramentelles, sacramentales. Les espèces sacramentelles, sacramentales. Confession, absolution sacramentelle, sacramentale.

Fig. et fam., Mots sacramentaux, paroles sacramentelles, Les mots essentiels pour la conclusion d' une affaire, d' un traité. L' affaire est conclue, il a dit les mots sacramentaux, les paroles sacramentelles.

SACRAMENTALEMENT ou SACRAMENTELLEMENT. adv.

SACRAMENTALEMENT ou SACRAMENTELLEMENT. adv. D' une manière sacramentelle. Selon les catholiques, le corps de JÉSUS-CHRIST est réellement et sacramentellement dans l' eucharistie.

SACRE. s. m.

SACRE. s. m. Grand oiseau de proie du genre des faucons. Lorsque le sacre fond sur sa proie... En termes de Fauconnerie, il ne se disait que de La femelle. Voyez SACRET.

SACRE. s. m.

SACRE. s. m. Action par laquelle on sacre un roi. Les pairs assistaient au sacre du roi. La médaille du sacre de tel roi. Les fêtes du sacre.

Il se dit aussi de L' action par laquelle on sacre un évêque. Assister au sacre d' un évêque.

SACRÉ, ÉE. adj.

SACRÉ, ÉE. adj. Voyez le participe du verbe SACRER.

SACREMENT. s. m.

SACREMENT. s. m. Signe visible d' une chose invisible, institué de Dieu pour la sanctification des âmes. Les sacrements de l' ancienne loi. Les sacrements de la nouvelle loi. La circoncision était un sacrement de l' ancienne loi.

Il se dit particulièrement, chez les Catholiques, Des sept sacrements de la loi nouvelle, institués par JÉSUS-CHRIST, pour conférer la grâce dont ils sont le signe. Le baptême est un sacrement. Le sacrement de baptême, de confirmation, de mariage, etc. La forme, la matière du sacrement. Le ministre du sacrement. L' effet du sacrement. L' usage des sacrements. Administrer les sacrements. Profaner les sacrements.

S' approcher des sacrements, Se confesser et communier; et, Fréquenter les sacrements, Se confesser et communier souvent.

Il a eu, il a reçu, on lui a donné tous ses sacrements, les derniers sacrements, se dit D' un homme extrêmement malade qui a reçu le sacrement de pénitence, l' eucharistie et l' extrême-onction.

Le saint sacrement de l' autel, ou absolument, le saint sacrement, L' eucharistie. Adorer le saint sacrement. Voiler le saint sacrement pendant le sermon. Porter le saint sacrement aux malades. Exposer le saint sacrement. Porter le saint sacrement en procession. La fête du saint sacrement. La bénédiction du saint sacrement. L' octave du saint sacrement. L' office du saint sacrement. La présence réelle de JÉSUS-CHRIST au saint sacrement de l' autel.

Le saint sacrement, L' ostensoir, le soleil d' or ou d' argent qui est destiné à renfermer l' hostie. Un saint sacrement d' or, d' argent, de vermeil. Donner un saint sacrement à une église. On a volé le saint sacrement de cette chapelle.

SACREMENT

SACREMENT se dit quelquefois, absolument et par plaisanterie, Du sacrement de mariage, ou Du mariage même. Cet homme n' aime pas le sacrement. Ils vivaient ensemble longtemps avant le sacrement. Le sacrement a tout réparé.

SACRER. v. a.

SACRER. v. a. Conférer un caractère de sainteté par le moyen de certaines cérémonies religieuses. Sacrer un roi, un empereur, un évêque. C' était ordinairement à Reims qu' on sacrait les rois de France. Il fut sacré dans telle église.

SACRÉ, ÉE. participe

SACRÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et se dit, par opposition à Profane, Des choses qui concernent la religion, qui ont pour objet le culte de Dieu. Les choses sacrées. Les vases sacrés. Les lieux sacrés. Le saint et sacré concile. Les auteurs sacrés et les auteurs profanes. L' éloquence sacrée.

Ordres sacrés, La prêtrise, le diaconat, le sous-diaconat, par opposition aux Ordres mineurs.

Les livres sacrés, L' Ancien et le Nouveau Testament. Les lettres sacrées, L' étude et la connaissance de ces livres, et de la religion. L' histoire sacrée, L' histoire sainte, par opposition à L' histoire profane.

Le sacré collége, Le collége des cardinaux. On a dit de même, La sacrée faculté, La faculté de théologie.

SACRÉ

SACRÉ se dit également Des choses qui concernaient la religion, le culte chez les païens. Le boeuf sacré des Égyptiens. Les oies sacrées du Capitole. Le feu sacré de Vesta.

Fig., Le feu sacré, se dit de Certains sentiments nobles et passionnés qui se conservent et se communiquent, chez les nations et les individus. Le feu sacré de la liberté. Nourrir, entretenir, rallumer le feu sacré des beaux-arts. On dit aussi: Ce poëte est animé du feu sacré, Il a du génie. Cet écrivain manque du feu sacré, n' a pas le feu sacré.

SACRÉ

SACRÉ se dit encore Des choses auxquelles on doit une grande vénération, qu' on ne doit point violer, enfreindre, ou qu' on ne doit point divulguer, auxquelles on ne doit point ou on ne veut point toucher, etc. Un titre sacré. Les lois les plus sacrées. Un devoir sacré. Un droit sacré. Un dépôt, un secret confié par un ami, sont des choses sacrées. Il a toujours une somme d' argent à laquelle il ne touche point; c' est une chose sacrée pour lui.

C' est un homme pour lequel il n' y a rien de sacré, qui n' épargnerait pas ce qu' il y a de plus sacré au monde, dans le monde, se dit D' un homme qui n' est retenu sur rien par aucun respect de religion ni de morale.

SACRÉ

SACRÉ se dit aussi Des personnes que leur qualité rend inviolables. La personne du roi est inviolable et sacrée. La personne sacrée du roi. La personne d' un père doit être sacrée pour ses enfants.

Sacrée Majesté. Titre que l' on donne à l' empereur d' Autriche, mais seulement quand on lui parle.

SACRÉ

SACRÉ est quelquefois Une épithète ajoutée à des termes d' injure, pour leur donner plus de force. Ce sens est du langage le plus bas, le plus grossier, et ne doit jamais être employé. On ne l' indique ici que parce qu' il sert à faire comprendre une acception du verbe Sacrer. Voyez ci-dessous.

SACRÉ

SACRÉ s' emploie quelquefois substantivement. Il mêle dans ses ouvrages, dans ses discours, le sacré et le profane.

SACRÉ

SACRÉ en termes d' Anatomie, se dit De ce qui appartient ou a rapport à l' os sacrum. Nerfs sacrés. Artères sacrées. Etc.

SACRER. v. n.

SACRER. v. n. Jurer, blasphémer, faire des imprécations. Il ne fait que jurer et sacrer. Il est familier.

SACRET. s. m.

SACRET. s. m. T. de Fauconnerie. Tiercelet ou mâle du sacre.

SACRIFICATEUR. s. m.

SACRIFICATEUR. s. m. Celui qui sacrifie, ministre préposé pour faire les sacrifices. Ce mot n' est usité qu' en parlant Des Hébreux et des païens. Le grand sacrificateur. Le souverain sacrificateur. L' office de sacrificateur. Les sacrificateurs s' emparèrent de la victime.

SACRIFICATURE. s. f.

SACRIFICATURE. s. f. La dignité, l' office, la fonction de sacrificateur. Il n' est usité qu' en parlant Des Hébreux et des païens. Exercer la sacrificature.

SACRIFICE. s. m.

SACRIFICE. s. m. Action par laquelle on offre certaines choses à Dieu avec certaines cérémonies, pour rendre hommage à sa souveraine puissance. Sacrifice solennel. Sacrifice propitiatoire, expiatoire. Les sacrifices de l' ancienne loi. Le sacrifice d' Abraham. Commencer le sacrifice. Faire un sacrifice. Offrir un sacrifice. Offrir quelque chose en sacrifice. Les cérémonies du sacrifice. Le ministre du sacrifice. L' appareil du sacrifice. La victime destinée au sacrifice. L' autel des sacrifices. Les sacrifices de l' ancienne loi ont été abolis par celui de la nouvelle. JÉSUS-CHRIST s' est offert en sacrifice à son Père sur la croix. JÉSUS-CHRIST est offert tous les jours en sacrifice sur nos autels. Le saint sacrifice de la messe, ou simplement, Le saint sacrifice.

Il se dit aussi en parlant Du culte qu' on rendait aux idoles, aux fausses divinités, en leur offrant des victimes ou des dons. Les païens faisaient des sacrifices aux faux dieux, aux idoles. Le sacrifice d' Iphigénie. Offrir des sacrifices aux dieux. La victime destinée au sacrifice. Abolir les sacrifices humains.

En termes de l' Écriture sainte, Offrir un sacrifice de louanges, Célébrer les louanges de Dieu.

Prov. et fig., Obéissance vaut mieux que sacrifice, Rien ne plait à Dieu autant qu' une entière soumission à ses volontés.

SACRIFICE

SACRIFICE signifie figurément, Abandon de quelque chose de considérable, d' agréable, etc., privation que l' on s' impose, ou à laquelle on se résigne, pour l' amour de Dieu ou d' une personne, ou en considération de quelque chose. Faire à Dieu le sacrifice de soi-même, de sa propre volonté, de sa vie, de ce que l' on a de plus cher. Je vous fais un sacrifice, le sacrifice de tous les intérêts que j' ai dans cette affaire. Si j' oublie l' injure qu' il m' a faite, si je ne cherche point à m' en venger, c' est un sacrifice que je vous fais. Je vous en fais un sacrifice. Je fais volontiers ce sacrifice à notre ancienne amitié. Il a recueilli le fruit de son sacrifice. C' est un sacrifiée que l' honneur vous demande, vous commande, vous impose, exige de vous. Il n' y a pas de vertu sans sacrifice. Un sacrifice d' argent. Il a fait de grands sacrifices pour l' éducation de ses enfants.

SACRIFIER. v. a.

SACRIFIER. v. a. Offrir quelque chose à Dieu avec certaines cérémonies, pour lui rendre un hommage souverain. Sacrifier des victimes, un taureau, un agneau. Abraham consentit à sacrifier son propre fils, pour obéir à Dieu. On l' emploie quelquefois absolument. Sacrifier à Dieu. Abraham alla sacrifier sur la montagne. Les prêtres des Juifs avaient seuls le droit de sacrifier dans le temple.

Il se dit aussi en parlant Des sacrifices offerts aux idoles, aux fausses divinités. Il refusa de sacrifier aux idoles, aux faux dieux.

Fig., Sacrifier aux Grâces, Acquérir ou mettre de la grâce dans ses manières, dans ses discours, dans son style. Il n' a pas sacrifié aux Grâces. Il sera d' un mérite accompli quand il aura sacrifié aux Grâces.

Fig., Sacrifier aux préjugés, à la mode, au goût de son siècle, etc., Se conformer par faiblesse, avec excès, à ce que veulent les préjugés, la mode, etc.

Fig., Sacrifier quelque chose à Dieu, à une personne, Se priver de quelque chose, y renoncer, en considération, pour l' amour de Dieu ou d' une personne. Sacrifier à Dieu sa haine, son ressentiment, sa vengeance, etc. Il a sacrifié ses intérêts à son ami. Il m' a sacrifié son ressentiment. Il a sacrifié à cette femme les lettres qu' il avait reçues d' une autre. On dit Sacrifier pour, dans un sens analogue. J' ai tout sacrifié pour vous. Je sacrifierais tout ce que je possède pour la sauver. Je sacrifierais ma vie pour lui. Il a sacrifié sa vie pour son pays.

Avec le pron. pers., Se sacrifier pour quelqu' un, Se dévouer à lui sans réserve, souffrir tout pour son service, pour l' amour de lui. Les bons citoyens se sacrifient pour leur patrie, pour leur roi. Je me sacrifierais pour vous.

Sacrifier une chose, une personne à une autre, Perdre, délaisser une chose, une personne, pour en acquérir ou en conserver une autre. J' ai sacrifié deux mille écus à mon repos. Sacrifier sa fortune à son honneur. Il a sacrifié la moitié du bâtiment à l' escalier. Cet architecte sacrifie la solidité à l' élégance. Il sacrifierait un ami à un bon mot. Il sacrifie ses anciens amis à ses nouvelles connaissances.

Sacrifier tout son temps, tout son loisir à quelque chose, Y employer tout son temps, tout son loisir.

Sacrifier son repos, son bonheur, etc., à celui d' un autre, Renoncer au repos, au bonheur, etc., pour assurer le repos, le bonheur de quelqu' un.

Sacrifier tout à ses intérêts, Faire céder toutes choses à ses intérêts, préférer ses intérêts à tout. On dit de même, Sacrifier tout à sa passion, à sa gloire, à son ambition, à son ressentiment, à sa vengeance, etc. On dit également, Sacrifier quelqu' un à son ambition, à son ressentiment, etc.

Absol., Sacrifier quelqu' un, Le rendre victime de quelque vue ou de quelque intérêt. Ce général, ce ministre a été sacrifié. On a sacrifié ce subalterne pour sauver l' honneur d' un homme puissant. Cet homme a été sacrifié injustement, ridiculement. On a sacrifié inutilement les meilleures troupes pour s' emparer de cette redoute.

SACRIFIÉ, ÉE. participe

SACRIFIÉ, ÉE. participe

SACRILEGE. s. m.

SACRILEGE. s. m. Action impie par laquelle on profane les choses sacrées. Détestable, horrible, exécrable sacrilége. Faire un sacrilége. Commettre un sacrilége. L' usage indigne des sacrements est un sacrilége. Être accusé, être convaincu de sacrilége.

Il se dit aussi de Toute action par laquelle on attente sur une personne sacrée, on outrage une personne digne de vénération, d' égards. C' est un sacrilége que d' attenter sur la personne des rois. C' est un sacrilége que d' offenser son père. C' est un sacrilége que d' insulter un malheureux.

Fig. et fam., Ce serait un sacrilége de retoucher à ce tableau; ce serait un sacrilége d' abattre ce bel arbre, Il y aurait une sorte de profanation à retoucher ce tableau, à abattre cet arbre, que sa beauté doit faire ménager, respecter.

SACRILÉGE. adj. des deux genres

SACRILÉGE. adj. des deux genres Qui commet un sacrilége. Homme sacrilége. Femme sacrilége. Main sacrilége. Bouche sacrilége.

Il se dit aussi Des choses qui participent du sacrilége, qui en ont le caractère. Pensée, dessein, action sacrilége.

Il s' emploie substantivement en parlant Des personnes. La morale condamne les impies, les sacriléges, etc.

SACRILÉGEMENT. adv.

SACRILÉGEMENT. adv. Avec sacrilége, d' une manière sacrilége. Communier sacrilégement.

SACRIPANT. s. m.

SACRIPANT. s. m. Rodomont, faux brave, tapageur. C' est un vrai sacripant. Il est familier.

SACRISTAIN. s. m.

SACRISTAIN. s. m. Celui qui a soin de la sacristie d' une église. Le sacristain de telle paroisse.

SACRISTIE. s. f.

SACRISTIE. s. f. Lieu destiné pour serrer les vases sacrés, les ornements d' église, et où les prêtres, les diacres, tous ceux qui servent à l' autel, vont se revêtir des babits d' usage pour le service divin. Grande sacristie. Petite sacristie. Entrer dans la sacristie.

Il se dit quelquefois de Ce qui est contenu dans la sacristie. La sacristie de telle paroisse est très-riche.

Il signifie aussi, dans plusieurs Églises, Le profit qu' on tire de ce qui est donné pour faire dire des messes, des services et des prières. La sacristie de cette paroisse rapporte tant chaque année.

SACRISTINE. s. f.

SACRISTINE. s. f. Celle qui, dans un monastère de filles, a soin de la sacristie. La sacristine de l' abbaye. La mère sacristine.

SACRUM. s. m.

SACRUM. s. m. T. d' Anat., emprunté du latin. (Prononcez Sacrome.) On appelle Os sacrum, ou simplement Sacrum, La dernière des vertèbres, celle qui termine l' épine dorsale, et qui forme la partie postérieure du bassin.

SADUCÉENS. s. m. pl.

SADUCÉENS. s. m. pl. T. d' Histoire et d' Antiq. Nom d' une secte fameuse chez les Juifs. Les saducéens niaient l' immortalité de l' âme, la résurrection des corps, l' existence des esprits, etc.

SADUCÉISME. s. m.

SADUCÉISME. s. m. Doctrine des saducéens.

SAETTE. s. f.

SAETTE. s. f. Voyez SAGETTE.

SAFRAN. s. m.

SAFRAN. s. m. Plante bulbeuse qui fleurit au commencement de l' automne, et qui porte une fleur bleue mêlée de rouge et de purpurin, du milieu de laquelle sort une houppe partagée en trois filets, que l' on recueille, que l' on fait sécher, et qu' on emploie à une multitude d' usages en médecine, en teinture, et même dans la cuisine. On la nomme aussi Crocus (prononcez l' S).

Il se dit plus ordinairement de Cette même houppe séchée et réduite en poudre, qui, étant délayée, jaunit la liqueur où on la met. Couleur de safran. Colorer du beurre avec du safran.

Il se dit abusivement de Certaines plantes qui ont quelque rapport avec le safran. Safran bâtard, ou Carthame. Safran des Indes, ou Curcuma. Safran des prés, ou Colchique.

Fam., Être jaune comme du safran, avoir le teint jaune comme du safran, comme safran, Avoir la maladie ictérique, la jaunisse.

SAFRAN

SAFRAN s' est dit, en Chimie, de Quelques préparations brunes, jaunes ou rouges, faites avec du fer ou de l' antimoine. Safran de Mars. Safran d' antimoine ou des métaux. Etc.

SAFRANER. v. a.

SAFRANER. v. a. Apprêter avec du safran, jaunir avec du safran.

SAFRANÉ, ÉE. participe

SAFRANÉ, ÉE. participe Il est plus usité que le verbe. Du riz safrané. Des pains safranés. De la toile safranée.

Fig. et fam., Avoir le teint, le visage safrané, Avoir le visage jaune.

SAFRE. adj. des deux genres

SAFRE. adj. des deux genres Goulu, glouton, qui se jette avec avidité sur le manger. Il se dit particulièrement Des animaux domestiques, quelquefois Des personnes, et surtout des enfants. Il faut prendre garde à ce chien, il est si safre qu' il emporte tout. Il est populaire.

SAFRE. s. m.

SAFRE. s. m. T. de Chimie. Oxyde de cobalt impur mêlé à du sable pulvérisé, et avec lequel on prépare le bleu d' azur.

SAGACE. adj. des deux genres

SAGACE. adj. des deux genres Doué d' une pénétration d' esprit propre aux affaires et aux sciences. C' est un homme fort sagace. On dit de même, Esprit sagace.

SAGACITÉ. s. f.

SAGACITÉ. s. f. Pénétration d' esprit, perspicacité qui fait découvrir et démêler promptement et sûrement ce qu' il y a de plus caché, de plus difficile dans les sciences, dans une intrigue, dans une affaire. C' est un homme d' une grande sagacité. Il a fallu beaucoup de sagacité pour prévoir ce résultat, pour découvrir ce procédé.

SAGE. adj. des deux genres

SAGE. adj. des deux genres Prudent, circonspect, judicieux. Un homme sage. Il a toujours été sage. Les adversités l' ont rendu sage. Agir en homme sage. Les gens sages approuveront cette conduite. Il est devenu sage à ses dépens. Plus heureux que sage. Sage magistrat. Sage général. Sage ministre.

Il signifie aussi, Modéré, retenu, qui est maître de ses passions, réglé dans ses moeurs, dans sa conduite. Il ne s' est point emporté, il a été fort sage dans cette rencontre. Il a été débauché, libertin quelque temps; maintenant il est sage. Il est sage avant le temps.

Cet enfant est sage, est bien sage, Il est posé, il n' est point turbulent. On dit proverbialement et populairement, dans le même sens, Il est sage comme une image.

Montrez-vous le plus sage, se dit A un homme qui a une querelle, pour l' engager à être modéré, ou à cesser le premier la dispute.

Soyez sage, soyez plus sage à l' avenir, se dit, par manière d' avertissement, À une personne qui a commis quelque faute. C' est pour vous apprendre à être sage, se dit À une personne à qui l' on vient d' infliger une correction.

SAGE

SAGE se dit aussi Des animaux. Ce cheval est sage, Il est doux, il n' a pas trop d' ardeur. Ce chien est sage, Il est obéissant, il ne s' emporte point à la chasse.

SAGE

SAGE se dit quelquefois par opposition à Fou, extravagant; et alors il signifie, Qui a sa raison, qui a de la raison. Il se croit sage, et il est fou.

SAGE

SAGE quand on parle D' une fille ou d' une femme, signifie ordinairement, Modeste, chaste, pudique. Cette fille, cette femme a toujours été sage.

Il est sage comme une fille, se dit D' un jeune homme timide, modeste et d' une bonne conduite.

SAGE

SAGE se dit encore Des actions, des paroles, etc., où la prudence, la sagesse se fait remarquer. Une conduite sage. Une réponse sage. Un conseil sage. Un air sage. Un esprit sage. Une sage politique. Des lois sages. De sages réflexions. Une composition sage. Un style sage.

SAGE

SAGE s' emploie aussi comme substantif masculin. Le sage est maître de ses passions. Le sage ne s' enorgueillit point dans la prospérité. Les maximes du sage sont... Le sage des stoïciens. Les sages et les fous. C' est à tort qu' on le met au rang des sages.

Absol., Le Sage, se dit de Salomon, pour exprimer qu' il a mérité le nom de sage par excellence. Le Sage dit, dans ses Proverbes. ..

SAGE

SAGE est aussi Le nom qu' on donne à ceux qui se sont distingués autrefois par une profonde connaissance de la morale ou des sciences. Les sages de la Grèce. Le banquet des sept sages.

SAGE-FEMME. s. f.

SAGE-FEMME. s. f. Celle dont la profession est d' accoucher les femmes. Habile sage-femme. Il faut aller chercher la sage-femme. Faire un cours d' accouchement pour les sages-femmes.

SAGEMENT. adv.

SAGEMENT. adv. D' une manière sage, prudente, avisée, correcte. Vous avez fait sagement. Il s' est toujours conduit fort sagement, très-sagement. Vous parlez sagement. Il a sagement conduit sa barque. Il a toujours vécu sagement. Un livre écrit sagement. Ce peintre dispose sagement son sujet. Cet architecte orne sagement.

SAGESSE. s. f.

SAGESSE. s. f. Prudence, circonspection, bonne conduite dans le cours de la vie. Grande sagesse. Profonde sagesse. Sagesse prématurée. Sagesse consommée. Fausse sagesse. Il agit selon sa sagesse ordinaire. Il a trop de sagesse pour s' embarquer dans cette affaire. Il s' est toujours conduit avec beaucoup de sagesse. Il a une grande réputation de sagesse.

Il signifie aussi, Modération, retenue. Il faut beaucoup de sagesse pour ne pas s' emporter en pareille occasion. Dans ses plus grandes prospérités, il a toujours conservé beaucoup de sagesse.

Cet enfant a de la sagesse, Il est posé, docile, studieux. Le prix de sagesse, Le prix qu' on donne, dans les écoles, à l' élève le plus sage.

SAGESSE

SAGESSE signifie aussi, Modestie, pudeur, chasteté; et, en ce sens, il se dit plus ordinairement Des filles et des femmes. Elle a un air de sagesse dans tout ce qu' elle dit, dans tout ce qu' elle fait. Elle a toujours eu beaucoup de sagesse. Elle est d' une sagesse exemplaire.

SAGESSE

SAGESSE se dit quelquefois en parlant Des ouvrages d' esprit ou des ouvrages d' art; et alors il signifie, Le soin que l' on met à éviter ce qui est outré, extravagant, à se renfermer dans les bornes prescrites par la raison et par le goût. Ce style, cette composition manque de sagesse. Son ouvrage manque d' imagination, de chaleur, mais il est composé, ordonné avec sagesse.

SAGESSE

SAGESSE signifie encore, La connaissance naturelle ou acquise des choses, les lumières de l' esprit. Les règles de la sagesse humaine. Moïse alla s' instruire dans la sagesse des Égyptiens. L' étude de la sagesse.

Il signifie aussi quelquefois, La connaissance inspirée des choses divines et humaines. Sagesse donnée de Dieu. Le don de sagesse est un des sept dons du Saint-Esprit. La sagesse du Saint-Esprit. La sagesse de Salomon.

Le livre de la Sagesse, ou simplement, La Sagesse, Un des livres de l' Écriture sainte.

La Sagesse éternelle, la Sagesse incréée, Le Verbe, ou la seconde personne de la Trinité; et, La Sagesse incarnée, Le Verbe revêtu de notre humanité.

SAGETTE ou SAETTE. s. f.

SAGETTE ou SAETTE. s. f. Flèche. Ils sont vieux.

SAGITTAIRE. s. m.

SAGITTAIRE. s. m. Archer. Il n' est en usage que pour signifier, Le neuvième des douze signes du zodiaque, représenté ordinairement sous la figure d' un centaure qui tient un arc prêt à tirer. Le soleil était dans le signe du Sagittaire, dans le Sagittaire.

SAGITTAIRE. s. f.

SAGITTAIRE. s. f. T. de Botan. Plante à fleurs blanches, appelée aussi Flèche d' eau, qui croît au bord des rivières, dans les étangs, etc., et dont les feuilles flottantes sont taillées en fer de flèche; d' où lui est venu son double nom.

SAGITTALE. adj. f.

SAGITTALE. adj. f. T. d' Anat. Il se dit D' une des sutures du crâne, celle qui sépare les deux pariétaux. La suture sagittale.

SAGITTÉ, ÉE. adj.

SAGITTÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des feuilles, des stipules qui ont la forme d' un fer de flèche. Feuilles sagittées.

SAGOU. s. m.

SAGOU. s. m. Fécule qu' on retire de plusieurs espèces de palmiers des Indes orientales. Manger du sagou. Le sagou est bon pour la poitrine.

SAGOUIN. s. m.

SAGOUIN. s. m. Sorte de petit singe.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un homme malpropre. C' est un vrai sagouin. Dans ce sons, il peut se dire au féminin. C' est une sagouine.

SAGUM. s. m. ou SAIE. s. f.

SAGUM. s. m. ou SAIE. s. f. (prononcez Sagome), Vêtement court, qui ne passait pas les genoux, et que les Perses, les Romains et les Gaulois portaient en temps de guerre. On n' emploie le mot Sagum qu' en parlant des Romains, par opposition à Toge, Habillement long qu' ils portaient en temps de paix.

SAIE. s. f.

SAIE. s. f. Voyez SAGUM et SAYON.

SAIGNANT, ANTE. adj.

SAIGNANT, ANTE. adj. Qui dégoutte de sang. Avoir le nez tout saignant, la bouche toute saignante.

Viande saignante, encore toute saignante, Viande rôtie qui n' est pas assez cuite.

Prov., Boeuf saignant, mouton bêlant, Il faut que le boeuf et le mouton rôtis ne soient guère cuits.

Fig., La plaie est encore saignante, L' injure est encore toute récente, toute nouvelle; Le malheur est encore tout nouveau.

SAIGNÉE. s. f.

SAIGNÉE. s. f. Ouverture de la veine pour tirer du sang. Pratiquer la saignée, l' opération de la saignée. Une saignée faite à propos. Les vaisseaux petits et roulants rendent la saignée difficile. Il est estropié d' une saignée. Ce chirurgien fait tous les jours plus de vingt saignées. Avoir recours à la saignée. Saignée du bras. Saignée du pied. Saignée à la jugulaire.

Il se dit aussi Du sang qu' on tire par l' ouverture de la veine. Grande, abondante saignée. Saignée copieuse.

Fig., C' est une grande saignée, une rude saignée qu' on lui a faite, qu' on a faite à sa bourse, se dit Quand on a tiré de quelqu' un beaucoup d' argent, quand on a exigé de lui une somme considérable qu' il ne devait pas ou qu' il espérait ne pas payer.

SAIGNÉE

SAIGNÉE se dit quelquefois Du pli formé par le bras et l' avant-bras, et qui est l' endroit où l' on ouvre ordinairement la veine. Il a reçu un coup sur la saignée.

SAIGNÉE

SAIGNÉE se dit, par analogie, d' Une rigole que l' on fait pour tirer de l' eau de quelque endroit. On fit une grande saignée aux fossés de la place. Faire des saignées pour dessécher un marais.

SAIGNEMENT. s. m.

SAIGNEMENT. s. m. Écoulement, épanchement de sang, principalement par le nez. Arrêter un saignement de nez. Sa plaie a recommencé à saigner, et ce saignement est de mauvais augure.

SAIGNER. v. a.

SAIGNER. v. a. Tirer du sang en ouvrant la veine. Saigner un malade. Saigner du bras. Saigner du pied. Saigner à la gorge, à la nuque, sous la langue. Saigner à la tempe. Saigner de la jugulaire, à la jugulaire. Il a été saigné tant de fois. Il est aisé à saigner. Saigner jusqu' au blanc. Il a appris à saigner. Il saigne bien. Saigner un cheval.

Saigner la viande, La purger de sang grossier. On n' a pas assez saigné cette viande.

Par analogie, Saigner un fossé, saigner un marais, Faire écouler par des rigoles une partie de l' eau d' un fossé, d' un marais; et, Saigner une rivière, Faire prendre un autre cours à une partie de l' eau d' une rivière.

SAIGNER

SAIGNER en termes de Boucherie et de Cuisine, signifie, Tuer, égorger. Saigner un porc, un veau, un mouton. Saigner un poulet.

SAIGNER

SAIGNER signifie quelquefois, figurément et familièrement, Exiger, tirer de quelqu' un une somme considérable qu' il ne devait pas, ou qu' il espérait ne pas payer. Il y a eu des temps où le pouvoir saignait arbitrairement certaines classes de gens riches.

Il signifie également, avec le pronom personnel, Donner jusqu' à se gêner. Il faut que chacun se saigne dans les nécessités de l' État. Les habitants ont bien voulu se saigner pour réaliser ce projet utile. C' est un bon père, il se saigne pour ses enfants.

SAIGNER

SAIGNER est aussi neutre, et signifie, Perdre du sang. On le dit tant De la personne ou de l' animal, que De la partie d' où le sang coule. Saigner du nez. Il faut laisser saigner la plaie. Vous m' avez coupé, car je saigne. Le nez, le doigt lui saigne. Son front saigne.

Fam., Saigner comme un boeuf, Rendre beaucoup de sang par la partie qui a été coupée, blessée.

Prov. et fig., Saigner du nez, Manquer de résolution, de courage dans l' occasion. Il fit d' abord le fanfaron, puis il saigna du nez. Il s' était chargé de faire cette proposition, mais il a saigné du nez. Il signifie aussi, Manquer à un engagement pris. Il avait promis de me vendre sa maison, maintenant il saigne du nez.

Fig., La plaie saigne encore, c' est une plaie qui saignera longtemps, se dit en parlant D' une offense, d' une injure, d' un malheur dont on conserve encore, dont on conservera longtemps le souvenir.

Fig., Le coeur me saigne, le coeur lui saigne, se dit en parlant D' une chose dont on est sensiblement touché. Quand je pense à ce malheur-là, le coeur m' en saigne encore. On ne peut voir telle chose, que le coeur ne saigne. Cela fait saigner le coeur.

SAIGNÉ, ÉE.participe

SAIGNÉ, ÉE.participe

SAIGNEUR. s. m.

SAIGNEUR. s. m. Il ne se dit guère que d' Un médecin qui aime à ordonner la saignée. C' est un rude saigneur, un grand saigneur. Il est familier et peu usité.

SAIGNEUX, EUSE. adj.

SAIGNEUX, EUSE. adj. Sanglant, taché de sang. Il a le nez saigneux. Un mouchoir, un collet tout saigneux.

Bout saigneux de veau, de mouton, Le cou d' un veau ou d' un mouton, tel qu' on le vend à la boucherie; et absolument, Bout saigneux, Le cou d' un mouton.

SAILLANT, ANTE. adj.

SAILLANT, ANTE. adj. Qui avance, qui sort en dehors. Corniche saillante. Les parties saillantes d' un bâtiment.

Angle saillant d' une figure, d' une fortification, Celui dont le sommet est dirigé en dehors, et dont l' ouverture regarde le dedans. Les angles saillants d' un polygone. Il est opposé à Angle rentrant.

SAILLANT

SAILLANT en parlant Des ouvrages d' art ou d' esprit, se dit figurément De ce qui est vif, brillant, frappant. Une pensée, une idée saillante. Un trait saillant. Cet ouvrage est passablement écrit, mais on n' y trouve rien de saillant.

SAILLANT

SAILLANT en termes de Blason, se dit D' une chèvre, d' un mouton ou d' un bélier en pied.

SAILLIE. s. f.

SAILLIE. s. f. Élan, mouvement, sortie qui se fait avec impétuosité, mais avec interruption. Cet animal ne marche que par bonds et par saillies. Le sang ne sortait de sa veine que par saillies. Ce jet d' eau ne vient que par saillies.

Il signifie figurément, Emportement, boutade, échappée. Saillie dangereuse, extravagante. Dans sa colère il a de fâcheuses saillies. Il faut réprimer les saillies de la jeunesse. Saillie de jeune homme. Tout d' un coup il lui prit une saillie. C' est une saillie de gaieté qu' il faut pardonner à son âge.

Il se dit plus ordinairement de Certains traits brillants et surprenants qui semblent échapper soit dans la conversation, soit dans un ouvrage d' esprit. Une saillie vive, spirituelle, agréable. Cet écrivain a d' heureuses saillies, de brillantes saillies. Cet homme abonde en saillies. Son esprit est tout en saillies, il manque de profondeur et de suite.

SAILLIE

SAILLIE se dit encore, surtout dans le langage didactique, Des éminences, des bosses qui sont à la surface de certains objets. Cet os a une saillie à sa partie postérieure. Saillie latérale. La saillie que forme l' os de la pommette. Des saillies aiguës, arrondies, etc.

Il signifie, en termes d' Architecture, L' avance que forment les différents membres d' architecture, tels que corniches, moulures ou ornements, balcons, trompes, etc.; et Celle qu' une pièce ou partie de l' édifice forme sur une autre. Cette corniche a trop de saillie. Ce balcon n' a pas assez de saillie. Cette corniche a deux pieds de saillie. Des ornements en saillie sur le nu du mur. Un cabinet en saillie. Le portique est en saillie sur la façade du palais. Saillie sur la voie publique. Les architectes nomment aussi, et plus exactement, Projecture, La saillie ou avance horizontale des divers membres d' architecture.

Il se dit, en termes de Peinture, Du relief apparent des objets représentés dans un tableau. Cette figure n' a pas assez de saillie.

SAILLIR. v. n.

SAILLIR. v. n. (Je saillis, tu saillis, il saillit; nous saillissons, etc. Je saillissais. J' ai sailli. Je saillis. Je saillirai. Je saillirais. Que je saillisse. Saillissant. On ne l' emploie guère qu' à l' infinitif et à la troisième personne de quelques temps.) Jaillir, sortir avec impétuosité et par secousses. Il ne se dit, en ce sens, que Des choses liquides. Quand Moïse frappa le rocher, il en saillit une source d' eau vive. Le sang saillissait de sa veine avec impétuosité. On dit plus ordinairement, Jaillir.

SAILLIR

SAILLIR se dit, en Architecture, De ce qui est en saillie, de ce qui déborde le nu du mur. Dans ce sens, on le conjugue ainsi: Il saille, il saillait, il saillera, etc. Cette corniche saille trop, saillerait trop, saillera trop. Ce balcon saille de trois pieds sur le mur.

Il se dit, en Peinture, Des objets qui paraissent avoir beaucoup de relief, qui semblent sortir de la toile. Les ombres bien ménagées font saillir plus ou moins les objets. Les premiers plans ne saillent point assez dans ce tableau.

SAILLIR

SAILLIR est aussi verbe actif, et se dit pour exprimer L' action de quelques animaux lorsqu' ils couvrent leurs femelles: alors il se conjugue comme dans la première acception. Quand un taureau saillit une vache. Faire saillir une jument. Cette cavale a été saillie par un bel étalon.

SAILLI, IE. participe

SAILLI, IE. participe

SAIN, AINE. adj.

SAIN, AINE. adj. De bonne constitution, qui n' est point sujet à être malade. Un corps bien sain. Cet homme n' est pas sain. Il est revenu sain et gaillard. Sain de corps et d' esprit. Je vous garantis ce cheval sain et net. Une constitution saine. Une vieillesse saine.

Revenir sain et sauf, Réchapper de quelque péril; ou Après avoir essuyé quelque grande fatigue, être en parfaite santé.

Fig., Ces marchandises sont arrivées saines et sauves, Elles sont arrivées sans avoir éprouvé d' avarie, de dommage.

SAIN

SAIN se dit aussi Des parties du corps, et signifie, Qui n' est point altéré, gâté, qui est en bon état. On lui a trouvé les parties nobles fort saines, saines et entières. Ce cheval a les jambes saines.

Il se dit dans le même sens Des fruits, des plantes et d' autres choses inanimées. Voilà des pommes, des poires encore fort saines pour la saison. Tout ce bois de charpente s' est trouvé fort sain. Les fondements de cet édifice paraissent sains et entiers.

SAIN

SAIN se dit aussi Du jugement, de l' esprit, et De leurs opérations, de leurs conceptions. Il a le jugement sain, l' esprit sain. Malgré sa grande vieillesse, il a encore la tête saine. Il a des vues saines, des idées saines et justes. Une saine politique. Une saine philosophie. Des opinions saines. De saines maximes.

La saine raison, La droite raison. La saine critique, La critique judicieuse.

Saine doctrine, La doctrine qui est orthodoxe et conforme aux décisions de l' Église. Ce livre de théologie ne contient qu' une saine doctrine. Il se dit aussi, en Morale et en Littérature, Des doctrines conformes à la vertu, à la raison, au bon goût. Ce livre respire la plus saine doctrine. Ce critique defend la saine doctrine, les plus saines doctrines.

SAIN

SAIN signifie encore, Salubre, qui contribue à la santé. L' air de cette ville est fort sain. L' exercice est sain. Les lieux marécageux ne sont pas sains. Des eaux saines. Nourriture saine. Ce régime n' est pas sain.

SAINBOIS. s. m.

SAINBOIS. s. m. Il se dit, dans les Pharmacies, de L' écorce du garou, qui sert à faire des vésicatoires, et entre dans la composition d' une pommade épispastique. Pommade de sainbois.

SAINDOUX. s. m.

SAINDOUX. s. m. Graisse de porc fondue. Friture au saindoux. Frotter, oindre avec du saindoux.

SAINEMENT. adv.

SAINEMENT. adv. D' une manière saine. Pour vivre sainement, il faut éviter toute sorte d' excès. Vous n' êtes pas logé sainement dans cette maison, le soleil n' y donne point. Manger peu sainement.

Fig., Juger sainement des choses, En bien juger, en juger selon la droite raison. On dit de même: Raisonner sainement. Cela est sainement pensé.

SAINFOIN. s. m.

SAINFOIN. s. m. Plante vivace, de la famille des Légumineuses, dont une espèce, nommée autrement Esparcette, est employée à former des prairies artificielles. Les sainfoins veulent un printemps pluvieux. Le sainfoin échauffe la bouche des chevaux. Cette terre est sèche et légère, il faut y semer du sainfoin. Sainfoin d' Espagne.

SAINT, AINTE. adj.

SAINT, AINTE. adj. Essentiellement pur, souverainement parfait. Il ne se dit en ce sens que De Dieu. La sainte Trinité. Le Saint-Esprit. L' Esprit-Saint.

Il se dit, par extension, Des créatures les plus parfaites et des esprits bienheureux. La sainte Vierge. Les saints anges. La sainte Famille. Les saints patriarches. Les saints apôtres. Les saints docteurs. Les saints martyrs. Les saints Pères. Les apôtres saint Pierre et saint Paul. Saint Jean. Sainte Madeleine. Sainte Geneviève. Par abréviation, on écrit, S. Jean ou St. Jean, Ste. Geneviève, les SS. Pères, etc.

Sainte Famille, se dit aussi Des tableaux qui représentent la sainte Vierge, saint Joseph et l' enfant Jésus. La sainte Famille de Raphaël. Il vient d' acheter une sainte Famille d' un bon maître.

SAINT

SAINT se dit également Des hommes qui vivent selon la loi de Dieu, et qui suivent fidèlement ses préceptes et ses conseils. Un saint homme. Un saint personnage. Une âme sainte. Le plus grand pécheur peut devenir saint.

Il se dit de même Des choses qui sont conformes à la loi de Dieu, à la piété. Une action sainte. Une pensée sainte. De saintes oeuvres. Une sainte inspiration. Une sainte ferveur. Un saint mouvement. Mener une vie fort sainte. Être animé d' un saint zèle, d' une sainte indignation. Un saint respect.

SAINT

SAINT se dit aussi De ce qui appartient à la religion, de ce qui est dédié, consacré à Dieu, ou qui sert à quelque usage sacré. Toutes les églises sont des lieux saints. Les saints mystères. Le saint sacrifice de la messe. La sainte messe. Le saint sacrement. Le très-saint sacrement. Le saint sacrement, le très-saint sacrement de l' autel. La sainte table. Le saint ciboire. Les saintes huiles. Le saint chrême. La sainte ampoule. Les saintes reliques. La sainte Bible. L' Écriture sainte. Les livres saints. La sainte Église. Le saint concile. Les saints canons.

Le saint-père, Notre saint-père. Titre que l' on donne au pape. On dit aussi, Notre saint-père le pape; et en lui parlant ou en lui écrivant, Très-Saint Père.

Le saint-siége, Le siége du chef de la religion catholique. Ce pape occupa le saint-siége pendant cinq ans. Le saint-siége fut deux mois vacant. Pendant la vacance du saint-siége. Le saint-siége vacant. On le dit aussi de La cour de Rome, du pape même. Il fut ordonné par le saint-siége. Les décisions du saint-siége.

Le saint-office, La congrégation de l' inquisition établie à Rome; Le tribunal de l' inquisition. Familier du saint-office. Il fut jugé par le saint-office. On l' a retenu deux ans dans les prisons du saint-office

Le saint-empire romain, ou absolument, Le saint-empire, L' empire d' Allemagne. Prince, comte, marquis du saint-empire.

Les lieux saints, les saints lieux, Les lieux où se sont opérés les principaux mystères de notre rédemption. La terre sainte, La Palestine. Visiter les saints lieux, la terre sainte.

Terre sainte, Terre qui a été bénite pour inhumer les fidèles. Il n' a pas été enterré en terre sainte.

Le saint sépulcre, Le sépulcre où Notre-Seigneur fut déposé après sa mort. Gardien du saint sépulcre.

La semaine sainte. On nomme ainsi La semaine qui précède le jour de Pâques; et tous les jours de cette semaine s' appellent saints. Pendant la semaine sainte. L' office du lundi saint. Le jeudi saint. Le vendredi saint. Pendant les jours saints.

Semaine sainte, Livre qui contient l' office de la quinzaine de Pâques. Acheter une Semaine sainte.

L' année sainte, L' année du grand jubilé, qui est la dernière année de chaque siècle; et même L' année de chaque jubilé, qui arrive de vingt-cinq en vingt-cinq ans.

SAINT

SAINT se dit, par extension, D' une chose qui est digne d' un grand respect, d' une vénération particulière. La sainte union conjugale. La sainte autorité des lois, des magistrats. La sainte hospitalité. Les devoirs saints et sacrés de la piété filiale.

SAINT

SAINT est aussi substantif en parlant Des personnes. C' est un saint, une sainte. C' est un grand saint. Le saint du jour. Le saint dont on célèbre la fête. Les litanies des saints.

La communion des saints, La société des fidèles.

La Saint-Jean, la Saint-Martin, etc., Le jour où l' on célèbre la fête de saint Jean, de saint Martin, etc. L' église Saint-Germain, l' église Saint-Gervais, etc., et absolument, Saint-Germain, Saint-Gervais, etc., L' église consacrée à Dieu sous l' invocation de saint Germain, de saint Gervais, etc. --- En général, le mot Saint prend une majuscule et se joint par un trait d' union au substantif qu' il modifie, lorsqu' il forme avec ce dernier un nom qui ne s' applique point à un saint, ou qui ne s' y rapporte plus que d' une manière indirecte. La ville de Saint-Germain en Laye; le village de Saint-Cloud, ou absolument, Saint-Germain en Laye, Saint-Cloud. La rue Saint-Honoré. Le faubourg Saint-Jacques. La porte Saint-Antoine. L' hôpital Saint-Louis. La prison de Sainte-Pélagie, ou absolument, Sainte-Pélagie. L' ordre de Saint-Lazare. Une croix de Saint-André. Le poëme des Saisons, par Saint-Lambert.

Fig. et fam., C' est un pauvre saint, c' est un saint qui ne guérit de rien, se dit D' un homme qui a peu de mérite, ou peu de crédit, qui ne peut être d' aucun secours.

Prov. et fig., Il ne sait à quel saint se vouer, Il n' a plus de ressource, il ne sait plus à qui avoir recours.

Prov. et fig., À chaque saint sa chandelle, Pour s' assurer le succès d' une affaire, il faut se rendre favorable chacun de ceux qui peuvent contribuer à la faire réussir.

Prov. et fig., Comme on connaît les saints on les honore, Quand on veut se rendre quelqu' un favorable, on se conforme à ses goûts, à ses opinions.

Prov. et fig., Selon le saint, l' encens, Il faut proportionner l' hommage au mérite, à la dignité.

Prov. et fig., Il vaut mieux s' adresser à Dieu qu' à ses saints, Il vaut mieux s' adresser au roi qu' à ses ministres; et, en général, à un homme puissant qu' à ses subalternes.

Prov. et fig., Découvrir saint Pierre pour couvrir saint Paul, Remédier à un inconvénient par un autre.

Prov. et fig., Prêcher pour son saint, Louer, vanter une personne, une chose dans des vues d' intérêt personnel.

Fig. et fam., Le saint du jour, se dit d' Un homme qui est à la mode ou en crédit depuis peu.

Prov., fig. et pop., Être dans la prison de saint Crépin, Porter une chaussure trop étroite.

Prov. et fig., C' est saint Roch et son chien, se dit De deux personnes qu' on voit toujours ensemble.

Prov. et fig., Employer toutes les herbes de la Saint-Jean, Employer, pour réussir en quelque affaire, tous les moyens dont on peut s' aviser.

Pop., Mal Saint-Jean, et plus communément, Mal de saint, Le haut mal, le mal caduc, l' épilepsie. On appelait autrefois Feu Saint-Antoine, Une espèce d' érésipèle qui brûlait et desséchait la partie attaquée.

Le saint des saints, La partie la plus intérieure et la plus sacrée du tabernacle, et ensuite du temple de Salomon, celle où l' arche était renfermée. Le grand prêtre seul pouvait entrer dans le saint des saints.

SAINT-AUGUSTIN. s. m.

SAINT-AUGUSTIN. s. m. T. d' Imprimerie. Caractère qui est entre le gros-texte et le cicéro, et dont le corps est de douze points environ. Le texte est imprimé en saint-augustin.

SAINTE-BARBE. s. f.

SAINTE-BARBE. s. f. T. de Marine. Il désignait autrefois L' endroit d' un vaisseau où l' on serrait la poudre et les ustensiles d' artillerie. Le feu prit à la sainte-barbe. La partie d' un vaisseau où l' on serre les poudres se nomme aujourd' hui Soute aux poudres.

SAINTEMENT. adv.

SAINTEMENT. adv. D' une manière sainte. Il a vécu saintement. Il est mort saintement.

SAINTE NITOUCHE. s. f.

SAINTE NITOUCHE. s. f. Voyez NITOUCHE.

SAINTETÉ. s. f.

SAINTETÉ. s. f. Qualité de ce qui est saint. Grande sainteté. Il est mort en odeur de sainteté. La sainteté des apôtres. La sainteté de sa vie. La sainteté de ses moeurs. La sainteté d' un lieu. La sainteté de nos mystères. La sainteté de la religion chrétienne. La sainteté du mariage. La sainteté des engagements qui nous lient. La sainteté du serment, des serments.

Il se dit par excellence en parlant de Dieu. Dieu est la sainteté même.

SAINTETÉ

SAINTETÉ est aussi Un titre d' honneur et de respect, dont on se sert en parlant au pape ou du pape, et dont on se servait autrefois en parlant ou en écrivant aux évêques, et même aux prêtres. Il plaira à Votre Sainteté. Le jubilé que Sa Sainteté nous a accordé.

SAINT-GERMAIN. s. m.

SAINT-GERMAIN. s. m. Sorte de poire, grosse, fondante et très-sucrée. Un beau saint-germain.

SAÏQUE. s. f.

SAÏQUE. s. f. T. de Marine. Bâtiment de charge dont on se sert sur la Méditerranée. Monter sur une saïque. Monter une saïque.

SAISIE. s. f.

SAISIE. s. f. T. de Procéd. L' acte d' un créancier qui, pour la sûreté de sa créance et afin d' en avoir le payement, arrête et met sous la main de la justice, les biens meubles ou immeubles de son débiteur. Il se dit également de L' acte par lequel on arrête juridiquement des biens meubles qu' on prétend avoir droit de revendiquer. Saisie immobilière, ou Saisie réelle. Saisie mobilière. Il y a diverses sortes de saisie mobilière: la saisie-exécution, ou saisie des meubles; la saisie-brandon, ou saisie des fruits pendants par racines; la saisie-gagerie, ou saisie des objets qui peuvent servir de gages pour le prix d' une ferme, d' un loyer, tels que les meubles meublants; la saisie-arrêt ou opposition, par laquelle un créancier arrête dans les mains d' un tiers les sommes ou effets appartenants à son débiteur; et la saisie-revendication. Procéder à une saisie. Faire une saisie. L' huissier chargé de la saisie, de la saisie de ses biens. Le commandement qui précède une saisie-exécution. Procès-verbal, exploit de saisie. Valider une saisie-arrêt. Vente sur saisie, par suite de saisie. Donner mainlevée de la saisie.

Il signifie aussi, en matière de Douanes, de Contributions indirectes et de Police, L' action de s' emparer provisoirement des choses qui sont l' objet d' une contravention, ou qui peuvent fournir la preuve d' un crime, d' un délit. Saisie d' objets prohibés, de marchandises de contrebande, de livres défendus. La saisie d' un journal. Maintenir une saisie. La saisie fut déclarée bonne et valable.

SAISIE-ARRÊT, SAISIE-BRANDON, SAISIE-EXÉCUTION, SAISIE-GAGERIE, SAISIE-REVENDICATION. s. f.

SAISIE-ARRÊT, SAISIE-BRANDON, SAISIE-EXÉCUTION, SAISIE-GAGERIE, SAISIE-REVENDICATION. s. f. Voyez SAISIE.

SAISINE. s. f.

SAISINE. s. f. T. de Jurispr. Il se dit de La possession qui appartient de plein droit à un héritier; et, en général, de La possession où l' on est d' un bien immeuble. Les créanciers d' une succession doivent s' adresser à celui qui en a la saisine.

Complainte en cas de saisine et de nouvelleté, Action qu' on intente pour être maintenu dans la possession d' un immeuble, ou pour y être réintégré. Voyez COMPLAINTE.

En Jurispr. féodale, Droit de saisine, Le droit qui était dû au seigneur pour la prise de possession d' un héritage qui relevait de lui. Payer le droit de saisine.

SAISIR. v. a.

SAISIR. v. a. Prendre tout d' un coup et avec vigueur ou avec vitesse. Saisir quelqu' un au collet; lui saisir le bras, l' épée, la bride de son cheval. Saisir quelqu' un par les cheveux, par le bras, etc. Saisir quelqu' un au passage. On a saisi le voleur au moment où il s' échappait. Saisir une mouche, un papillon qui vole. Saisir au vol. Saisir avec la main, avec les dents, avec le bec, etc. Il saisit une pierre, et la lui lança.

Il signifie quelquefois simplement, Prendre quelque chose pour le tenir ou le porter. Le manche de cet outil est trop gros, est trop court, on a de la peine à le saisir, on ne peut le saisir commodément. Saisir par l' anse une marmite qui est sur le feu, pour l' en retirer.

Fig., Saisir l' occasion, saisir le moment favorable, En profiter. Saisir un prétexte, S' en servir, sans se donner le temps d' examiner s' il est bon ou mauvais.

SAISIR

SAISIR signifie figurément, Discerner, comprendre, interpréter. Vous n' avez pas bien saisi, vous avez mal saisi ce que j' ai dit. Il a saisi sur-le-champ mon intention. C' est un homme qui saisit tout d' un coup les choses. Vous n' avez pas bien saisi le sens de ses paroles. Saisissez bien ce que je vous dis. Ce traducteur a mal saisi, a bien saisi, n' a pas saisi parfaitement ce passage, ce texte. Il a bien saisi le ridicule de cette action, et l' a parfaitement rendu dans son récit. Ce poëte comique saisissait parfaitement les ridicules. L' acteur n' avait pas bien saisi son rôle.

SAISIR

SAISIR s' emploie avec le pronom personnel et la préposition De, pour signifier, S' emparer, se rendre maître d' une personne ou d' une chose. Il faut se saisir de cet homme-là, c' est un voleur. Il s' est saisi de l' argent, des meubles, du cheval. Il faut se saisir de cette forteresse, de cette place. Saisissez-vous de ce poste. Se saisir d' un couteau, d' une épée.

SAISIR

SAISIR se dit figurément Des maux du corps, des maladies, et des passions, des sentiments qui s' emparent vivement et fortement d' une personne. Le froid l' a saisi. La colique, la fièvre l' a saisi. La douleur, la crainte, le désespoir l' a saisi. Cette pensée m' a saisi. Cela saisit et entraîne. Être saisi de joie, de peur, d' étonnement, de respect, etc.

Absol., Être saisi, Être frappé subitement, touché de plaisir, pénétré de douleur. Quand on lui dit cette nouvelle, elle fut tellement saisie, qu' elle perdit connaissance. J' en suis encore saisi, tout saisi.

SAISIR

SAISIR s' emploie aussi dans le sens qui précède avec le pronom personnel. Quand on lui apprit la mort de son fils, il se saisit tellement, qu' il en mourut. Cet homme se saisit au moindre contre-temps qui lui arrive. Il vieillit.

SAISIR

SAISIR en termes de Procédure, et en matière de Douanes, de Contributions indirectes et de Police, Faire une saisie, arrêter, retenir par voie de saisie. Saisir des meubles et des immeubles. Saisir-arrêter. Saisir une rente. Saisir réellement des immeubles. Saisir les revenus d' une terre entre les mains des fermiers. Permis de saisir. Il y a des objets qui ne peuvent être saisis pour aucune créance. Saisir des objets de contrebande. On a saisi à la barrière une caisse de vin qui n' avait point été déclarée. Saisir les instruments de la fraude. Le garde-chasse lui a saisi son fusil. On a saisi tous ses papiers. On a saisi tel numéro de ce journal.

En Jurispr., Le mort saisit le vif, À l' instant où quelqu' un meurt, son héritier devient propriétaire de son bien, sans qu' il soit besoin de formalités de justice.

Saisir d' une affaire un tribunal, une juridiction, Procéder devant un tribunal, porter devant lui une affaire. Il a saisi la cour royale de son affaire. La seconde chambre du tribunal de première instance est saisie, a été saisie de cette affaire.

SAISI, IE. participe

SAISI, IE. participe Les biens, les objets, les effets, les meubles saisis. La partie saisie.

Le voleur a été trouvé saisi du vol, On a trouvé sur lui le vol qu' il avait fait. On dit dans le même sens, On l' a trouvé saisi d' une lettre qui a découvert toute l' intrigue, etc.

SAISI

SAISI s' emploie quelquefois substantivement en termes de Procédure, et il signifie, Le débiteur sur lequel on a fait une saisie, la partie saisie. Le saisi et le saisissant.

Tiers saisi, Celui entre les mains duquel on a fait une saisie-arrêt, une opposition. Les tiers saisis out été assignés à fin de déclaration affirmative.

SAISISSABLE. adj. des deux genres

SAISISSABLE. adj. des deux genres Qui peut être saisi. On ne l' emploie guère qu' en termes de Procédure. Cette rente n' est pas saisissable.

SAISISSANT, ANTE. adj.

SAISISSANT, ANTE. adj. Qui saisit, qui surprend tout d' un coup. En ce sens, il ne se dit guère que Du froid. Froid saisissant.

Il est aussi terme de Procédure et d' Administration fiscale, et se dit De celui qui saisit, au nom de qui se fait une saisie. Le premier saisissant. Cette femme est créancière et première saisissante. Une partie de l' amende appartient aux commis saisissants.

Ils emploie substantivement dans le même sens. Le saisissant. La saisissante.

SAISISSEMENT. s. m.

SAISISSEMENT. s. m. Impression subite et violente causée par le froid. En se jetant à la nage dans la rivière, il a éprouvé un saisissement qui l' a rendu malade.

Il s' emploie plus ordinairement au sens moral. Il est mort d' un saisissement. Il n' est pas encore revenu du saisissement que lui causa cette nouvelle. Saisissement de coeur.

SAISON. s. f.

SAISON. s. f. L' une des quatre parties de l' année, qui contiennent chacune trois mois, et dont il y en a deux qui commencent aux solstices, et deux aux équinoxes. Les quatre saisons de l' année sont le printemps, l' été, l' automne et l' hiver. L' ordre, la marche, le retour des saisons. L' intempérie des saisons, de la saison. La saison est bien avancée, est fort avancée.

La saison nouvelle, Le printemps. L' arrière-saison, L' automne, le commencement de l' hiver.

La belle saison, La partie de l' année où le temps est beau, c' est-à-dire, la fin du printemps, l' été et le commencement de l' automne. La mauvaise saison, La fin de l' automne, l' hiver et le commencement du printemps.

SAISON

SAISON se dit aussi Du temps où dominent, où se font le plus remarquer certains états, certains changements de l' atmosphère. La saison des frimas, des pluies, des orages.

Il se dit également Du temps où paraissent certaines productions de la terre, où l' on a coutume soit de semer, soit de recueillir certains grains, certains fruits. La saison des fleurs. La saison des fruits. Saison des mars, des semailles, des foins. Les fruits de la saison. Des légumes de la saison.

La saison est avancée, Les fruits de la saison sont plus avancés, plus mûrs qu' ils ne le sont ordinairement à pareille époque.

La saison des perdreaux, des cailles, des bécasses, etc., Le temps où il y a une plus grande quantité de ces oiseaux, et où ils sont meilleurs à manger.

SAISON

SAISON signifie encore, Le temps propre pour faire quelque chose. Faire ses provisions dans la saison. En temps et saison. Ces mets, ces fruits-là ne sont plus de saison.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des choses morales. Ce que vous dites est hors de saison. Vos conseils ne sont plus de saison. Cette entreprise est hors de saison, n' est pas encore de saison.

SAISON

SAISON se dit, par extension, Des âges de la vie. La première saison de la vie, La jeunesse. La dernière saison de la vie, La vieillesse. On dit dans le même sens, La belle saison; la saison des plaisirs, des amours; l' arrière-saison; etc.

SALADE. s. f.

SALADE. s. f. Mets composé de certaines herbes ou de certains légumes assaisonnés avec du sel, du vinaigre et de l' huile; quelquefois avec du poivre, de la moutarde, etc. Bonne salade. Grande salade. Salade de petites herbes. Salade de laitues, de pourpier, de concombres, de raiponce, de betteraves, de chicorée, de céleri. Salade cuite. Salade confite. Assaisonner la salade. Faire la salade. Retourner, fatiguer la salade. Salade sans fourniture.

Il se dit même Des herbes avant qu' elles soient assaisonnées. Cueillir une salade. Éplucher une salade Secouer une salade.

SALADE

SALADE se dit aussi de Plusieurs autres mets composés de fruits, ou de viandes froides ou de poissons salés et assaisonnés comme les salades d' herbes et de légumes. Salade de câpres. Salade d' anchois. Salade de volaille.

Salade d' oranges, Oranges coupées par tranches et assaisonnées avec du sucre et de l' eau-de-vie.

SALADE

SALADE se dit encore d' Un mélange de pain et de vin qu' on donne aux chevaux pour les rafraîchir, quand on veut qu' ils fassent de suite une grande traite, sans entrer dans l' écurie.

SALADE. s. f.

SALADE. s. f. Sorte de casque et d' habillement de tète pour la guerre. Ce mot n' est d' usage qu' en parlant Des derniers siècles.

SALADIER. s. m.

SALADIER. s. m. Jatte où l' on sert la salade. Saladier d' argent. Saladier de faïence, de porcelaine.

Il se dit aussi d' Un panier à jour dont on se sert pour secouer la salade, après qu' elle a été lavée.

SALAGE. s. m.

SALAGE. s. m. Action de saler, ou Le résultat de cette action. Le salage d' un porc coûte tant.

SALAIRE. s. m.

SALAIRE. s. m. Payement, récompense pour travail ou pour service. Recevoir le salaire de son travail. Payer le salaire à un artisan. Il lui faut tant pour ses salaires et vacations. Toute peine mérite salaire. Un faible, un modique, un chétif salaire. Il ne faut point retenir le salaire des domestiques, des artisans. Est-ce là le salaire des services que je lui ai rendus?

Il se dit figurément Du châtiment, de la punition que mérite une mauvaise action. Il avait fait une méchante action, il en a reçu le salaire. Il a eu le salaire de ses crimes.

SALAISON. s. f.

SALAISON. s. f. Action de saler les viandes ou autres provisions, pour les conserver longtemps. La salaison du beurre, du porc frais, se fait en tel temps. Pendant la salaison. Pendant le temps de la salaison.

Il se dit aussi Des viandes salées, du poisson salé qu' on embarque pour la nourriture des équipages dans les voyages de long cours. On embarque beaucoup de salaison dans ce vaisseau. L' usage prolongé des salaisons donne le scorbut.

SALAMALEC. s. m.

SALAMALEC. s. m. T. emprunté de l' arabe, qui signifie, La paix soit avec vous. Révérence profonde. Il m' a fait un grand salamalec, de grands salamalecs. Il est familier et ne se dit que par plaisanterie.

SALAMANDRE. s. f.

SALAMANDRE. s. f. Reptile amphibie, à quatre pieds, à longue queue, et sans écailles, auquel on attribuait anciennement la faculté de vivre dans le feu: l' espèce commune a la peau noire et semée de grandes taches jaunes. Le corps de la devise de François 1er était une salamandre dans les flammes.

SALAMANDRE

SALAMANDRE en langage cabalistique, se disait Des prétendus esprits du feu.

SALAMANDRE

SALAMANDRE est aussi Le nom qu' on donnait autrefois, par extension, à l' amiante flexible. Voyez AMIANTE.

SALANT. adj. m.

SALANT. adj. m. Il n' est guère usité que dans ces locutions, Marais salant, puits salant, Marais, puits d' où l' on tire du sel par évaporation.

SALARIER. v. a.

SALARIER. v. a. Récompenser, donner le salaire qui est dû. Il a été mal salarié.

SALARIÉ, ÉE. participe

SALARIÉ, ÉE. participe Qui reçoit des gages, un salaire. Un homme salarié par les ennemis de l' État. Salarié par la police.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Les salariés du gouvernement. Les propriétaires et les salariés.

SALAUD, AUDE. s.

SALAUD, AUDE. s. Celui, celle qui est sale, malpropre. C' est un salaud, une salaude. Allez vous nettoyer, vous laver, petit salaud. On l' emploie aussi comme adjectif. Cet homme est bien salaud. Il est injurieux et familier.

SALE. adj. des deux genres

SALE. adj. des deux genres Qui est malpropre, qui n' est pas net, qui est plein d' ordures. Il se dit Des personnes et des choses. Être toujours crasseux et sale. Avoir les mains sales. Linge sale. Chemise sale. Vaisselle sale. Une chambre sale. Ces rues sont très-sales en hiver. Il fait fort sale dans les rues. Une eau sale et bourbeuse. Il s' emploie aussi substantivement. Fi, le sale!

En termes de Marine, Vaisseau sale, Vaisseau dont le fond extérieur est couvert de coquillages, d' herbes qui s' y sont attachées. Côte sale, Côte le long de laquelle il v a beaucoup de roches ou d' écueils cachés sous l' eau.

Gris sale, Gris terne qui n' a pas l' oeil du gris ordinaire. Ces boiseries sont peintes en gris sale.

Son pinceau est sale, se dit en parlant D' un peintre dont les teintes sont embrouillées, confuses, mal fondues. Le pinceau de Rembrandt est sale, mais d' un grand effet. On dit dans un sens analogue, La couleur de ce tableau est sale.

SALE

SALE signifie figurément, Déshonnête, obscène, qui blesse la pudeur et la modestie. Des paroles sales. Des discours sales. Des actions sales. Des idées, des images sales.

Il se dit aussi figurément De certaines choses qui sont contraires à l' honneur, à la délicatesse. C' est une affaire bien sale. Il s' est laissé guider dans cette affaire par un sale intérêt.

Prov. et fig., Son cas est sale, se dit en parlant D' un homme qui a commis quelque crime, qui a eu part à quelque mauvaise action, et qui doit craindre les poursuites de la justice.

SALEMENT. adv.

SALEMENT. adv. D' une manière sale. Il mange salement. Il est couché salement.

SALEP. s. m.

SALEP. s. m. Substance nourrissante qu' on tire des racines bulbeuses et mucilagineuses de certains orchis. On prend ordinairement le salep sous forme de gelée. Le salep est restaurant et adoucissant. Du chocolat au salep de Perse.

SALEP. v. a.

SALEP. v. a. Assaisonner avec du sel. Saler une soupe, une sauce. Cela est trop salé, n' est pas assez salé. Ne le salez pas tant. On l' emploie quelquefois absolument. Ce cuisinier sale trop.

Saler le pot, Mettre du sel dans le pot où cuit la viande.

SALER

SALER signifie aussi, Mettre du sel sur des chairs crues pour les préserver de corruption et les garder longtemps. Saler du boeuf, du cochon. Saler des harengs, des morues.

Fig. et pop., Ce marchand sale bien ce qu' il vend, Il vend sa marchandise trop cher.

SALÉ, ÉE. participe

SALÉ, ÉE. participe Viande salée. Boeuf salé. Gigot de pré salé. Hareng salé. Beurre salé. Il aime fort à manger salé. Cela est salé comme mer. Ce dernier est familier.

Il est aussi adjectif, comme dans ces expressions, Eaux salées, sources salées, Eaux, sources dont on retire du sel par évaporation.

Fig. et fam., Une raillerie, une épigramme salée, Où il y a du sel, qui est piquante, vive, offensante. Un propos salé, Un propos libre, un peu obscène.

SALÉ

SALÉ est aussi substantif masculin, et signifie, Chair de porc salée. Voilà de bon salé. Ce-salé est gâté. Des côtelettes de salé.

Petit salé, La chair de cochon nouvellement salée.

SALERON. s. m.

SALERON. s. m. La partie supérieure et creuse d' une salière, celle où l' on met le sel.

SALETÉ. s. f.

SALETÉ. s. f. Qualité de ce qui est sale, malpropre. Je suis ennemi de la saleté. La saleté de ses habits, de son linge, de ses meubles. La saleté des rues. Cet homme est d' une grande saleté, d' une saleté dégoûtante.

Il se dit aussi Des ordures, des choses qui sont sales par elles-mêmes. Il y a ici de la saleté, des saletés qu' il faut ôter.

Il signifie figurément, Obscénité. La saleté de cette chanson. La saleté de ce discours, de ce propos.

Il signifie quelquefois, Parole, image sale et obscène. Ce que vous dites est une saleté, vous devriez en rougir. Il dit toujours des saletés. Ce livre est plein de saletés. Son crayon, son pinceau s' avilit par de telles saletés.

SALEUR. s. m.

SALEUR. s. m. Celui qui sale. Saleur de morue, de hareng.

SALICAIRE. s. f.

SALICAIRE. s. f. T. de Botan. Plante à fleurs rouges et verticillées, qui croît parmi les saules, sur les bords des ruisseaux et des mares, et dont la décoction est légèrement astringente.

SALICOQUE. s. f.

SALICOQUE. s. f. Espèce d' écrevisse de mer.

SALICOR. s. m. ou SALICORNE s. f.

SALICOR. s. m. ou SALICORNE s. f. T. de Botan. Genre de plantes qui croissent sur le bord de la mer, dans les marais salants, et dont on retire de la soude. Salicorne herbacée. Salicorne ligneuse. Brûler des tiges de salicorne.

SALIENS. adj. m. pl.

SALIENS. adj. m. pl. T. d' Antiq. Nom par lequel on désignait, à Rome, Les prêtres de Mars et Les poëmes chantés en l' honneur de ce dieu. Les chants des prêtres saliens étaient accompagnés de danses qui leur étaient particulières. Les poëmes saliens.

Il s' emploie aussi comme substantif, en parlant Des prêtres saliens. Le collége des saliens. Le chef des saliens.

SALIÈRE. s. f.

SALIÈRE. s. f. Pièce de vaisselle pour mettre le sel qu' on sert sur la table. Salière de faïence, de cristal, d' étain, d' argent, etc. Petite salière.

Il signifie aussi, Un ustensile de cuisine, ordinairement de bois, où l' on met le sel, et qu' on pend à la cheminée pour le tenir sèchement. Salière de bois.

SALIÈRE

SALIÈRE se dit, par analogie, de Certains creux qui se forment au-dessus des yeux des chevaux quand ils vieillissent. Les vieux chevaux ont ordinairement des salières au-dessus des yeux. Il se dit quelquefois en parlant Des personnes.

Il se dit aussi, populairement, de Certains creux que les femmes ont quelquefois vers les clavicules. Cette femme commence à maigrir, elle a des salières, il lui vient des salières.

SALIFIABLE. adj. des deux genres

SALIFIABLE. adj. des deux genres T. de Chimie. Il se dit Des substances qui jouissent de la propriété de former des sels en se combinant avec les acides. Base salifiable.

SALIGAUD, AUDE. s.

SALIGAUD, AUDE. s. Celui, celle qui est sale, malpropre. Il est populaire.

SALIGNON. s. m.

SALIGNON. s. m. Pain de sel fait d' eau de fontaine salée. On met des salignons dans les colombiers pour attirer les pigeons.

SALIN, INE. adj.

SALIN, INE. adj. Qui contient du sel, qui est de la nature du sel. Substance, concrétion saline. Goût salin.

SALIN

SALIN est quelquefois substantif, et signifie, Une saline. Les salins de Peccais.

Il signifie aussi, Le produit brut qu' on obtient en faisant évaporer jusqu' à siccité la lessive des cendres végétales. La bruyère, le buis, le genévrier, la vigne, etc., fournissent beaucoup de salin. La potasse est le salin calciné.

SALINE. s. f.

SALINE. s. f. Chair salée, poisson salé. La saline ne vaut rien aux goutteux, aux graveleux. Dans ce sens, il est peu usité.

Il signifie plus particulièrement, Le poisson salé, comme morues, harengs, etc. De la saline. C' est un marchand de saline.

SALINE

SALINE se dit aussi Des lieux où l' on fabrique le sel en évaporant l' eau des puits ou des marais salants, ou celle des sources, des fontaines salées, soit par la chaleur du soleil, soit par le moyen du feu. La saline de Peccais. Les salines de Brouage. La saline de Marsal. La saline de Salins. Les salines de Lorraine. Les salines rapportent tant de revenu à ce prince.

Il se dit également Des rochers, des mines de sel gemme. La saline de Cardonne.

SALIQUE. adj. des deux genres

SALIQUE. adj. des deux genres Il ne s' emploie guère que dans ces expressions: Terres saliques, Les terres qui furent distribuées aux guerriers francs après la conquête de la Gaule; et, La loi salique, Ancienne loi qui, entre autres dispositions, déclarait les femmes incapables de posséder les terres saliques, et sur laquelle fut fondé l' usage qui excluait de la succession au trône de France les filles et leurs descendants. Le plus souvent on donne le nom de Loi salique à Cette seule partie de la loi.

SALIR. v. a.

SALIR. v. a. Rendre sale. Salir son linge. Prenez garde de salir ce plancher. Salir ses mains. Cet enfant salit ses habits.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cet enfant s' est sali. Les étoffes blanches se salissent bientôt. Marchez avec précaution, prenez garde de vous salir.

Fig., Il s' est sali, se dit D' un homme qui a fait quelque action fort nuisible à sa réputation. Je ne dis pas qu' il s' est déshonoré, mais il s' est sali.

Fig., Salir l' imagination, Présenter à l' imagination des idées obscènes. Ce conte, cette description, cette idée salit l' imagination.

Fig. et fam., Salir la réputation de quelqu' un, Y porter atteinte par des discours, par des calomnies.

SALI, IE. participe

SALI, IE. participe

SALISSANT, ANTE. adj.

SALISSANT, ANTE. adj. Qui salit. Le drap noir est salissant, quand il est neuf.

Il signifie aussi, Qui se salit aisément. Le blanc est une couleur fort salissante.

SALISSON. s. f.

SALISSON. s. f. Il se dit d' Une petite fille malpropre. C' est une petite salisson, une vraie salisson. Il est populaire.

SALISSURE. s. f.

SALISSURE. s. f. Ordure, souillure, ce qui rend une chose sale. Ce n' est pas une tache, ce n' est qu' une salissure.

SALIVAIRE. adj. des deux genres

SALIVAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport à la salive. Glandes salivaires. Conduits salivaires. Sucs salivaires.

SALIVATION. s. f.

SALIVATION. s. f. T. de Médec. Écoulement de la salive, provoqué par quelque remède ou occasionné par quelque maladie. On lui a procuré une abondante salivation. Arrêter la salivation.

SALIVE. s. f.

SALIVE. s. f. Humeur aqueuse et un peu visqueuse qui coule dans la bouche. La salive est très-utile à la digestion. Une salive abondante. Avaler sa salive.

SALIVER. v. n.

SALIVER. v. n. Rendre beaucoup de salive. Le tabac mâché fait beaucoup saliver. Il faut le faire saliver.

SALLE. s. f.

SALLE. s. f. Grande pièce dans un appartement. Un appartement composé d' une antichambre, d' une salle, d' une chambre et d' un cabinet. Salle basse. Salle haute. On le fit attendre quelque temps dans la salle. Une belle salle. Une grande salle.

Salle d' audience, de réception, Le lieu où les princes, les ministres, les personnes constituées en dignité donnent audience. Salle de conseil ou du conseil, Le lieu où se tiennent les séances d' un conseil. Salle à manger, La pièce d' un appartement dans laquelle on mange, on prend les repas. Salle du commun, Le lieu où les domestiques mangent, chez les grands seigneurs. Salle à faire noces, ou Salle des festins, Grande pièce où les traiteurs font des festins pour les noces, pour des réunions nombreuses de convives. Salle de billard, Pièce où l' on joue au billard. Salle de danse, Pièce où les maîtres à danser donnent publiquement des leçons. Salle de bal, de concert, Grande pièce où l' on donne des bals, des concerts. Salle d' armes, Espèce de galerie qui renferme des armes rangées en bon ordre et bien entretenues. Salle d' armes, ou Salle d' escrime, Lieu où l' on enseigne publiquement à faire des armes; et, Prévôt de salle, Celui qui donne leçon aux écoliers, sous le maître d' armes.

Chez le Roi, Salle du trône, Le lieu où est placé le trône. Salle des gardes, Le lieu où se tiennent les gardes du corps. L' ambassadeur fut reçu à l' entrée de la salle des gardes, par le capitaine des gardes.

Ce garde est de salle aujourd' hui, Il est aujourd' hui de garde à la salle.

SALLE

SALLE se dit encore de Certains grands lieux couverts, destinés pour l' usage et pour le service, ou pour le plaisir du public. La salle, la grand' salle du palais, ou La salle des pas perdus. La salle des audiences d' un tribunal. La salle de la Comédie. La salle de l' Opéra. Salle de spectacle. Cette salle peut contenir tant de spectateurs. Salle de danse. On dit dans un sens analogue: Les salles d' un musée. La première salle, la seconde salle, etc.

Il se dit également, dans les Hôpitaux, Des dortoirs où sont les lits des malades. Il est dans telle salle. La salle des fiévreux. Parcourir, visiter toutes les salles d' un hôpital.

SALLE

SALLE se dit aussi d' Un lieu planté d' arbres qui forment un couvert, une espèce de salle dans un jardin. Une salle d' ormes, de tilleuls. On dansa dans une salle de marronniers.

Salle de verdure, salle verte, Réduit particulier entouré de charmilles épaisses ou d' arbrisseaux serrés, et dont la grandeur et la forme sont ordinairement celles d' un salon de compagnie. Une salle de verdure ombragée de grands arbres.

SALMIGONDIS. s. m.

SALMIGONDIS. s. m. Ragoût de plusieurs sortes de viandes réchauffées. Il fit un salmigondis de toutes les viandes qui étaient restées de la veille.

Il se dit figurément et familièrement d' Une conversation, d' un discours, d' un écrit mêlé confusément de toutes sortes de choses disparates. Il nous a fait un salmigondis tout à fait risible. Ce livre est un salmigondis où il y a quelques bonnes choses parmi cent pauvretés.

SALMIS. s. m.

SALMIS. s. m. Ragoût de certaines pièces de gibier déjà cuites à la broche. Salmis de perdrix. Salmis de bécasses.

SALOIR. s. m.

SALOIR. s. m. Vaisseau de bois dans lequel on met le sel. Il reste peu de sel dans le saloir.

Il se dit aussi d' Un vaisseau, communément de bois, destiné à recevoir les viandes qu' on veut saler. Grand saloir. Petit saloir. Un saloir pour deux, pour trois cochons. Mettre des flèches de lard dans un saloir.

SALON. s. m.

SALON. s. m. Pièce, dans un appartement, qui est ordinairement plus grande et plus ornée que les autres, et qui sert à recevoir compagnie. Beau salon. Grand salon. Salon bien percé, bien éclairé. On donna ordre d' éclairer le salon. La compagnie était assemblée dans le salon. Il y a dans cet appartement deux salons, un grand et un petit. Salon de musique. Salon d' hiver. Salon d' été.

Il s' emploie figurément, surtout au pluriel, pour désigner, La bonne compagnie, les gens du beau monde. Il a lu son ouvrage dans tous les salons. On débite cette nouvelle dans les salons. Des nouvelles de salon. Un poëte de salon. Il faut se défier des succès de salons. Fréquenter les salons. C' est un homme de salon.

SALON

SALON employé absolument, signifie, La galerie du Louvre, où se fait l' exposition périodique des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, etc., des artistes vivants. Ce peintre, ce sculpteur a mis plusieurs ouvrages au salon. Le salon est très-riche cette année en tableaux d' histoire. L' ouverture, la clôture du salon.

Il signifie quelquefois, par extension, L' exposition même. Il a exposé ce tableau au dernier salon. Le salon de telle année.

SALOPE. adj. des deux genres

SALOPE. adj. des deux genres Qui est sale et malpropre. Cet enfant, cette petite fille est salope, est bien salope. Il est familier et peu usité.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif féminin. C' est une vraie salope.

Fig. et par injure, Une salope, Une femme de mauvaise vie.

En termes de Marine, Marie-salope, Petit bâtiment d' une construction particulière, destiné à porter, à une certaine distance des ports, les vases et les sables qu' on en retire.

SALOPEMENT. adv.

SALOPEMENT. adv. D' une manière salope. Il mange salopement. Il est couché salopement. Il est familier et peu usité.

SALOPERIE. s. f.

SALOPERIE. s. f. Saleté, grande malpropreté. Il n' y a pas moyen de manger dans cette auberge, tout y est d' une saloperie dégoûtante.

Il signifie aussi, Discours, propos ordurier. Dire des saloperies. Il est familier dans les deux acceptions.

SALORGE. s. m.

SALORGE. s. m. T. de Commerce. Amas de sel.

SALPÊTRE. s. m.

SALPÊTRE. s. m. Sel neutre formé de potasse et d' acide nitrique: on le prépare ordinairement en décomposant par la potasse les nitrates tirés des plâtras de vieilles murailles, des étables, des écuries, des vieilles démolitions, etc. Faire du salpêtre. Raffiner le salpêtre. Une livre, un quintal, etc., de salpêtre.

Prov. et fig., Faire péter le salpêtre, Faire beaucoup de décharges de canons, de fusils et autres armes à feu. À la naissance de ce prince, à cet exercice, on a bien fait péter le salpêtre.

Fig. et fam., Ce n' est que salpêtre, que du salpêtre, il est pétri de salpêtre, se dit D' un homme, d' un enfant extrêmement vif et prompt.

SALPÊTRER. v. a.

SALPÊTRER. v. a. Mettre du salpêtre sur un espace de terrain, le mêler avec la terre, qu' on frappe ensuite fortement, pour rendre ce mélange dur et impénétrable à la pluie. Vous voulez faire sabler cette allée de jardin, cette petite cour, cela ne suffirait pas; il faut la faire salpêtrer.

Il signifie aussi, Faire naître du salpêtre. L' humidité commence à salpêtrer ce mur.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Cette cave humide, ces vieilles démolitions se salpêtrent.

SALPÊTRÉ, ÉE. participe

SALPÊTRÉ, ÉE. participe

SALPÊTRIER. s. m.

SALPÊTRIER. s. m. Ouvrier qui travaille a faire du salpêtre. Les salpêtriers de l' arsenal.

SALPÊTRIÈRE. s. f.

SALPÊTRIÈRE. s. f. Lieu où l' on fait le salpêtre.

À Paris, La Salpêtrière, Hôpital de femmes, qui était en même temps maison de correction, et qui est aujourd' hui un hospice pour les femmes âgées et pour les femmes en démence.

SALSEPAREILLE. s. f.

SALSEPAREILLE. s. f. T. de Botan. Plante d' Amérique dont la racine est souvent employée en médecine comme dépurative et sudorifique. Salsepareille en poudre. Sirop de salsepareille.

SALSIFIS. s. m.

SALSIFIS. s. m. Plante à fleurs composées, dont la racine, qui porte le même nom, est bonne à manger. Salsifis blanc, ou Salsifis commun. Salsifis noir, ou Salsifis d' Espagne. De beaux salsifis. Des salsifis à l' huile, à la sauce blanche, en friture.

SALTATION. s. f.

SALTATION. s. f. T. d' Antiq. romaine. Il se dit de L' art qui comprenait la danse, la pantomime, l' action théâtrale, l' action oratoire, etc.

SALTIMBANQUE. s. m.

SALTIMBANQUE. s. m. Jongleur, bateleur; charlatan ordinairement placé sur un théâtre dans une place publique, pour y faire ses exercices, et y débiter ses drogues.

Il se dit, figurément, d' Un bouffon de société et d' un mauvais orateur qui débite, avec des gestes outrés, des plaisanteries déplacées. Cet homme croit être un bon plaisant, ce n' est qu' un saltimbanque. Ce n' est pas un orateur, c' est un saltimbanque.

SALUADE. s. f.

SALUADE. s. f. Action de saluer en faisant la révérence. On ne le dit guère que dans la conversation et avec une épithète. Il me fit une grande saluade. Il est vieux.

SALUBRE. adj. des deux genres

SALUBRE. adj. des deux genres Qui contribue à la santé. Ces eaux minérales sont fort salubres. Un air salubre. Une nourriture, un régime salubre.

SALUBRITÉ. s. f.

SALUBRITÉ. s. f. Qualité de ce qui est salubre. La salubrité de l' air de tel pays.

Il se dit, particulièrement, en parlant Des soins que l' administration prend de la santé publique. Mesures de salubrité. Conseil de salubrité. L' élargissement de ces rues contribue à la salubrité de votre quartier.

SALUER. v. a.

SALUER. v. a. Donner à quelqu' un une marque extérieure de civilité, de déférence ou de respect, en l' abordant, en le rencontrant, ou en quelques autres occasions. Les manières de saluer sont différentes selon les différentes nations. En France et dans presque toute l' Europe, les hommes saluent en ôtant leur chapeau et en s' inclinant. Saluer de la main, du geste, de la voix. Saluer en passant. Saluer quelqu' un de loin. Saluer de bonne grâce, gracieusement. Saluer de mauvaise grâce. Saluer la compagnie.

Je vous salue, j' ai l' honneur de vous saluer, je vous salue très-humblement, se dit quelquefois, par civilité, À une personne que l' on aborde.

Prov., Nous nous saluons, mais nous ne nous parlons pas, Nous sommes froidement ensemble.

Aller saluer quelqu' un, Aller lui faire visite, lui rendre ses devoirs. Les officiers de la garnison sont allés saluer le gouverneur.

SALUER

SALUER se dit aussi Des marques de respect qu' on donne à de certaines choses. Saluer de loin le lieu de sa naissance. Aller saluer le tombeau de son père. Saluer le soleil. On le dit particulièrement dans certaines occasions de cérémonie. Saluer l' autel. Saluer le catafalque, la représentation, etc. On disait de même autrefois: Saluer les armes. Saluer le lit du roi. Saluer la nef du couvert du roi.

SALUER

SALUER signifie quelquefois, Faire ses compliments par lettre. Je salue tels et tels. Je vous prie de le saluer de ma part, quand vous le verrez. J' ai bien l' honneur de vous saluer. Je vous salue de tout mon coeur.

SALUER

SALUER s' emploie aussi pour signifier Les marques de civilité, de déférence, de respect qui sont en usage dans les troupes de terre et dans la marine. Saluer de l' épée, saluer du drapeau en défilant devant le roi, devant le général. On salue à la mer en tirant le canon. Les vaisseaux amis qui se rencontrent en mer, se saluent. Les navires se saluèrent de tant de coups de canon. Les bâtiments de l' État qui sont salués par ceux du commerce, rendent ordinairement le tiers des coups de canon qu' ils ont reçus. Les vaisseaux saluèrent la citadelle. On salue quelquefois, à la mer, en baissant le pavillon. Saluer du canon. Saluer du pavillon.

En termes de Marine, La mer salue la terre, Les vaisseaux qui mouillent devant une forteresse, doivent la saluer en tirant le canon.

SALUER

SALUER en parlant Des anciens Romains qu' on élevait à l' empire, signifie, Proclamer. Vespasien fut salué empereur par toute l' armée. Il fut salué César.

SALUÉ, ÉE. participe

SALUÉ, ÉE. participe

SALURE. s. f.

SALURE. s. f. Qualité que le sel communique. La salure de la mer. Ôter, diminuer la salure de quelque viande.

SALUT. s. m.

SALUT. s. m. Conservation ou rétablissement dans un état heureux, dans un état convenable. Le salut du peuple, de la république. Le salut public. Le salut des particuliers. De là dépend le salut de l' État. Je vous en avertis pour votre salut. Il y va de votre salut, du salut de votre famille.

Il signifie également, Cessation de danger, recouvrement de sûreté. Il a cherché son salut dans la fuite. Il ne dut son salut qu' à la vitesse de son cheval. Procurer le salut d' un prisonnier. Cette maison a été pour lui un lieu de salut, un port de salut. Cette circonstance de son procès fut son salut.

SALUT

SALUT signifie aussi, La félicité éternelle. Le salut des âmes. JÉSUS-CHRIST a opéré notre salut. Il faut songer à son salut. Travailler à son salut. Faire son salut. Être dans la voie de salut, du salut. Le salut éternel. L' affaire de notre salut est la plus importante. Pour l' impénitence finale, point de salut.

Fig., Point de salut, se dit quelquefois en parlant D' une condition indispensable pour obtenir un succès. Sans imagination, point de salut dans les arts. Il faut de l' intérêt dans une tragédie, de la gaieté dans une comédie, etc.; sans quoi, point de salut.

SALUT. s. m.

SALUT. s. m. Action de saluer. Il lui doit le salut comme à son supérieur. Un profond salut. Un salut gracieux. Il nous fit de loin beaucoup de saluts. Le salut des armes. Le salut du drapeau, de l' épée, etc. Répondre au salut. Rendre le salut. Refuser le salut.

Saluts de mer, Les coups de canon que tire un vaisseau pour rendre honneur à un autre vaisseau, à une flotte, à une place, etc., ou pour en reconnaître la supériorité. Les ordonnances de marine règlent les saluts de mer.

SALUT

SALUT est aussi Un terme qu' on emploie dans le préambule des lois et ordonnances, dans les lettres patentes du roi, dans les bulles des papes, dans les mandements des archevêques et évêques, etc., envers ceux auxquels ils sont adressés. À tous ceux qui ces présentes verront, salut. Léon XII, à tous fidèles, salut et bénédiction apostolique. N. archevêque de Paris, à tous les fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction. On termine quelquefois les lettres et les billets par des formules analogues. Salut et amitié.

Prov., À bon entendeur salut, se dit Quand on veut faire entendre quelque chose en ne s' expliquant qu' à demi.

SALUT

SALUT s' emploie souvent, dans le style élevé ou poétique, comme une exclamation de respect ou d' admiration. Salut, jeune héros. Patrie de ces grands hommes, salut.

SALUT

SALUT en termes de Liturgie catholique, se dit Des prières qu' on chante le soir en de certains jours dans quelques églises, après l' office, et qui se terminent par la bénédiction du saint sacrement. Chanter le salut. Dire le salut. Entendre le salut. Aller au salut. Il y a salut dans cette église. Il a fondé un salut. On a sonné le salut. Voilà le salut qui sonne. C' est un dévot qui court tous les saluts. Le salut de Pâques, de la Pentecôte, etc.

SALUTAIRE. adj. des deux genres

SALUTAIRE. adj. des deux genres Utile, avantageux pour la conservation de la vie, des biens, de l' honneur, de la santé, pour le salut de l' âme. Remède, médicament salutaire. Le quinquina est fort salutaire contre la fièvre. Avis salutaire. Conseil salutaire. Lois salutaires. Salutaire à l' État. Doctrine salutaire. Instruction salutaire. Prévoyance salutaire. Crainte salutaire.

SALUTAIREMENT. adv.

SALUTAIREMENT. adv. Utilement, avantageusement pour la conservation de la vie, des biens, etc. Cela a été salutairement inventé, institué, établi.

SALUTATION. s. f.

SALUTATION. s. f. Action de saluer. Il n' est guère usité, on ce sens, que dans la conversation familière et en parlant d' Une manière de saluer un peu extraordinaire. Je l' ai rencontré dans la rue, et il m' a fait de grandes salutations. Il m' a fait une profonde salutation.

Salutation angélique, Les paroles que l' ange dit à la sainte Vierge, en lui annonçant qu' elle serait mère de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST.

Recevez mes salutations, mes humbles salutations, mes salutations respectueuses, affectueuses, amicales, etc. Formules dont on se sert quelquefois pour terminer des lettres ou des billets.

SALVAGE. s. m.

SALVAGE. s. m. T. de Marine. Il n' est usité que dans cette locution, Droit de salvage, Le droit qui se perçoit sur ce qu' on a sauvé d' un bâtiment naufragé. Il est vieux: on dit maintenant, Droit de sauvetage.

SALVANOS. s. m.

SALVANOS. s. m. T. de Marine, emprunté du latin. (On fait sentir l' S finale.) Bouée de sauvetage. Voyez BOUÉE.

SALVATIONS. s. f. pl.

SALVATIONS. s. f. pl. T. d' ancienne Pratiq. Écritures par lesquelles on répondait aux réponses à griefs. Fournir des salvations. Il employa pour salvations...

SALVE. s. f.

SALVE. s. f. Décharge d' un grand nombre de canons ou de fusils tirés en même temps, soit en l' honneur de quelqu' un, soit dans des occasions de réjouissance. Quand il arriva, on fit trois salves de mousqueterie, on tira plusieurs salves d' artillerie. Des salves répétées d' heure en heure. Pendant le Te Deum, on a fait trois salves.

Il se dit également de Plusieurs coups de canon tirés successivement, dans les mêmes occasions. Une salve de vingt et un coups de canon.

Il se dit, par extension, de Plusieurs coups de fusil ou de canon, qui se tirent en même temps à l' exercice ou dans le combat. En approchant de la contrescarpe, de la redoute, il fut accueilli par une salve de mousqueterie.

Le canon tire en salve, se dit Quand plusieurs pièces de canon tirent en même temps.

Une salve d' applaudissements, Le bruit que font un grand nombre de personnes assemblées, en applaudissant toutes à la fois, Cet acteur, à son entrée, fut accueilli par deux salves d' applaudissements.

SALVÉ. s. m.

SALVÉ. s. m. Prière que l' Église catholique chante en l' honneur de la sainte Vierge, et que le peuple chantait autrefois à l' exécution d' un criminel. Chanter un Salvé. Dire un Salvé. Chanter le Salvé.

SAMEDI. s. m.

SAMEDI. s. m. Le septième jour de la semaine. Ce fut un samedi quinze du mois. Le samedi de Pâques. Le samedi de la Pentecôte. La nuit du samedi au dimanche. Je partirai samedi prochain, samedi. Le samedi est chez les juifs le jour du sabbat.

Samedi saint, Le samedi qui précède le jour de Pâques.

SAMSCRIT, ITE. adj. et s.

SAMSCRIT, ITE. adj. et s. Voyez SANSCRIT, ITE.

SAN-BENITO. s. m.

SAN-BENITO. s. m. (On prononce Bénito.) T. emprunté de l' espagnol. Sorte de casaque de couleur jaune, que l' inquisition fait revêtir à ceux qu' elle a condamnés.

SANCIR. v. n.

SANCIR. v. n. T. de Marine. Il se dit D' un navire qui coule bas en plongeant son avant le premier. Ce navire a sanci sous voiles, a sanci à l' ancre, sous ses amarres. Il est familier.

SANCTIFIANT, ANTE. adj.

SANCTIFIANT, ANTE. adj. Qui sanctifie. L' esprit sanctifiant. La grâce sanctifiante.

SANCTIFICATION. s. f.

SANCTIFICATION. s. f. L' action et l' effet de la grâce qui sanctifie. La sanctification des fidèles. Travailler à la sanctification des âmes. Opérer la sanctification dans les âmes.

La sanctification des dimanches, des fêtes, La célébration des dimanches, des fêtes, suivant la loi et l' intention de l' Église.

SANCTIFIER. v. a.

SANCTIFIER. v. a. Rendre saint. La grâce nous sanctifie. La grâce sanctifie nos âmes, nos actions. La descente du Saint-Esprit sanctifia les apôtres. Il fut sanctifié. Les lieux que Notre-Seigneur a sanctifiés par sa présence.

Ce prélat sanctifie tous ses diocésains par son exemple, Il les met dans la voie du salut et de la sanctification par les bons exemples qu' il leur donne.

Dans l' Oraison dominicale, Votre nom soit sanctifié, Que votre nom soit loué, soit honoré dignement.

Sanctifier le jour du dimanche, Le célébrer suivant la loi, suivant l' intention de l' Église. On dit de même, Dans l' ancienne loi, les Juifs sanctifiaient le sabbat.

SANCTIFIÉ, ÉE. participe

SANCTIFIÉ, ÉE. participe

SANCTION. s. f.

SANCTION. s. f. Acte par lequel le roi, exerçant une partie de l' autorité législative, donne à une loi l' approbation, la confirmation sans laquelle elle ne serait point exécutoire. Cette loi n' a pas encore reçu la sanction, attend encore la sanction. La sanction royale.

Il se dit, par extension, de La simple approbation que l' on donne à une chose. Le public n' a pas donné sa sanction à cet établissement. Ce mot n' a pas reçu la sanction de l' usage.

SANCTION

SANCTION se dit aussi de La peine ou de la récompense qu' une loi porte, décerne pour assurer son exécution. Sanction pénale. Sanction rémunératoire. Cette disposition prohibitive de la loi manque de sanction.

SANCTION

SANCTION signifie en outre, Constitution, ordonnance sur les matières ecclésiastiques; et il ne se dit guère qu' avec le mot de Pragmatique. La pragmatique sanction de saint Louis. Absolument, La pragmatique sanction, L' ordonnance faite à Bourges en 1438 par Charles VII, pour adopter ou modifier quelques décrets du concile de Bâle, et qui fut remplacée par le concordat entre Léon X et François Ier.

SANCTIONNER. v. a.

SANCTIONNER. v. a. Donner la sanction, approuver, confirmer. Sanctionner une loi. Le prince a sanctionné la promesse faite par son représentant. C' est un usage sanctionné par le temps. Ce mot n' a pas été sanctionné par l' usage.

SANCTIONNÉ, ÉE. participe

SANCTIONNÉ, ÉE. participe

SANCTUAIRE. s. m.

SANCTUAIRE. s. m. On appelait ainsi, chez les Juifs, Le lieu le plus saint du temple, où reposait l' arche, et qu' on nommait autrement Le Saint des Saints. Le grand prêtre seul pouvait entrer dans le sanctuaire.

Il se dit, parmi les chrétiens, de L' endroit d' une église où est le maître-autel, et qui est ordinairement enfermé d' une balustrade. Un beau sanctuaire. Il se réfugia dans le sanctuaire de telle église.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des temples consacrés aux divinités du paganisme, aux idoles. La pythie rendait ses oracles du fond du sanctuaire. Le sanctuaire d' un temple chinois.

Fig., Les droits, les prérogatives du sanctuaire, Les droits, les prérogatives de l' Église, du sacerdoce.

Fig., Le sanctuaire des lois, de la justice, se dit d' Un tribunal, d' un lieu où l' on rend la justice.

Fig., Cette maison est le sanctuaire de l' honneur, des vertus, L' honneur l' habite, les vertus y sont pratiquées. On dit de même, Le coeur de cet homme est le sanctuaire de toutes les vertus.

Prov. et fig., Il ne faut pas vouloir pénétrer dans le sanctuaire, Il est danger eux de vouloir pénétrer les secrets des gens puissants.

Fig., Peser une chose au poids du sanctuaire, L' examiner avec toute l' exactitude possible, l' apprécier selon les règles de la plus sévère conscience.

SANDAL ou SANTAL. s. m.

SANDAL ou SANTAL. s. m. Bois des Indes, dont on fait de petits meubles, et dont on se sert pour faire une couleur, une teinture rougeâtre, qui porte le même nom. Bois de sandal. Couleur de sandal. Un étui de bois de sandal. Il y a aussi du Sandal jaune et du Sandal blanc, qui ont l' un et l' autre une odeur fort agréable.

SANDALE. s. f.

SANDALE. s. f. Espèce particulière de chaussure qui ne couvre qu' en partie le dessus du pied, et dont se servent principalement certains religieux. Porter des sandales. Quitter ses sandales.

SANDALIER. s. m.

SANDALIER. s. m. Celui qui fait des sandales. Il est peu usité.

SANDARAQUE. s. f.

SANDARAQUE. s. f. Résine odorante qui coule d' une espèce de thuya, par les incisions que l' on y fait en été. On emploie la sandaraque dans la composition du vernis. Frotter de poudre de sandaraque l' endroit du papier où l' on a gratté, pour l' empêcher de boire

SANDJIAK. s. m.

SANDJIAK. s. m. Voyez SANGIAC.

SANDJIAKAT. s. m.

SANDJIAKAT. s. m. Voyez SANGIACAT.

SANG. s. m.

SANG. s. m. Liqueur rouge qui circule dans les veines et dans les artères de l' homme et des animaux vertébrés. Sang artériel. Sang veineux. Sang hémorroïdal. Sang menstruel. Sang aqueux. Sang extravasé. Sang caillé. Le sang coule, circule dans les veines. La circulation du sang. La masse du sang. Apoplexie de sang. Coup de sang. Flux de sang. Cette viande, cet aliment fait beaucoup de sang. Quand les vaisseaux sont trop pleins de sang. Le bouillonnement du sang. Le sang en sortit, en jaillit avec impétuosité. On lui a tiré tant d' onces de sang, tant de palettes de sang. Se faire tirer du sang. Ce sang est beau, est mauvais, est gâté, est corrompu, est trop épais, manque de sérosité. Ce remède purifie, rafraîchit, calme, adoucit le sang. Ce crime mériterait d' être pleuré avec des larmes de sang. Le sang coulait, ruisselait de sa plaie. Il est tout en sang. Il crache du sang, le sang. Il fait, il rend le sang tout clair. On le trouva baigné dans son sang. Il perdait, il rendait tout son sang. Nager dans son sang. Elle a eu une grande perte de sang. Le sang lui monte à la tête, au visage. Le sang l' incommode beaucoup. Une poudre qui arrête le sang. Une grande effusion de sang. Des ruisseaux de sang. La terre était toute baignée, toute trempée, toute abreuvée de sang. Le sang des martyrs. L' Église abhorre le sang. Le sang précieux de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. Le sang de l' Agneau. Il a donné son sang pour nous racheter. Le corps et le sang de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST dans le mystère de l' eucharistie.

Il y a eu beaucoup de sang répandu dans cette guerre, dans cette bataille, Beaucoup d' hommes y ont péri. Faire couler le sang, Être cause d' une guerre, ou d' une rixe sanglante. On dit de même, Le sang a coulé, a été répandu, Il y a eu des personnes blessées dans cet engagement, dans cette rixe. On dit, dans un sens analogue, et par exagération, Inonder de sang une ville, un pays.

Se battre au premier sang, Se battre en duel, avec l' intention de cesser le combat aussitôt qu' un des deux adversaires aura été blessé.

Mettre un pays à feu et à sang, Y commettre toutes sortes de cruautés.

Fig., Ils se font la guerre à feu et à sang, se dit De gens irrités les uns contre les autres, et qui cherchent à se nuire par toutes sortes de voies.

Mettre quelqu' un en sang, tout en sang, Blesser quelqu' un de manière qu' il soit tout couvert de son sang.

Fouetter, pincer, mordre jusqu' au sang, Jusqu' à entamer la chair et en faire sortir le sang.

Fig. et fam., Suer sang et eau, Faire de grands efforts, se donner beaucoup de peines, souffrir beaucoup. J' ai sué sang et eau pour venir à bout de cette affaire. Je suais sang et eau de voir l' embarras où il était. Ce prédicateur qui avait tant de peine à parler, me faisait suer sang et eau.

Fig., Il aime le sang, il est altéré de sang, c' est un homme de sang, il se plaît dans le sang, il se repaît de sang, se dit D' un homme cruel qui aime à répandre le sang. On dit de même, Se baigner dans le sang, Faire mourir beaucoup de monde, par cruauté. Il se baigna dans le sang de ses sujets.

Fig., Verser le sang, répandre le sang, tremper ses mains dans le sang, Donner la mort à un homme, à des hommes. Épargner le sang, Épargner la vie des hommes.

Fig., Le sang de cet homme crie vengeance, demande vengeance, Il faut que le meurtre de cet homme soit vengé.

Fig., Payer une chose de son sang, Être mis à mort pour l' avoir faite ou dite.

Fig., Laver son injure dans le sang, Se venger de quelque insulte flétrissante, en tuant ou blessant celui de qui on l' a reçue. Les sauvages lavent leurs injures dans le sang. Suivant un préjugé cruel, il est des affronts qu' on ne lave que dans le sang.

Fig., Je donnerais de mon sang, le plus pur de mon sang, je répandrais tout mon sang, jusqu' à la dernière goutte de mon sang pour.... se dit Quand on veut exprimer la grande affection qu' on a pour quelque personne, ou pour quelque chose. On dit aussi, familièrement, Je voudrais qu' il m' en eût coûté une pinte de mon sang, et que cela fût ainsi, ne fût pas ainsi.

Je le signerais de mon sang, se dit quelquefois Pour assurer la vérité d' une chose.

Fig., Cela rafraîchit le sang, calme le sang, met du baume dans le sang, se dit De ce qui arrive d' agréable. Cela fait faire de mauvais sang, du mauvais sang, se dit De ce qui arrive de fâcheux.

Fig., Cela fait bouillir le sang, se dit De ce qui cause beaucoup d' impatience; Cela glace le sang, De ce qui cause un grand effroi; et, Cela allume le sang, De ce qui irrite, de ce qui anime excessivement. Mon sang bout quand je vois de pareilles choses. Cette nouvelle a glacé mon sang dans mes veines. Cette lecture m' allume le sang.

Fig., Le sang lui bout dans les veines, se dit D' un jeune homme ardent, fougueux, qui est dans la première vigueur de l' âge.

Fig., Le sang lui monte à la tête, Il est près de se fâcher, de se mettre en colère. Le sang lui monte facilement à la tête.

Fig., Il lui en a coûté le plus pur de son sang, il a donné le plus pur de son sang, se dit en parlant De quelqu' un qui a sacrifié la meilleure partie de ce qu' il possédait. Pour élever son fils, pour sauver son ami, il lui en a coûté, il a donné le plus pur de son sang.

Fig., Sucer le sang du peuple, s' engraisser du sang du peuple, se dit Des gens en place qui font des concussions, qui pillent le peuple.

Prov. et fig., Cet homme a du sang dans les veines, du sang sous les ongles, au bout des ongles, Il est sensible à l' injure, il sait la repousser avec vigueur; et, Il a le sang chaud, Il est prompt et colère.

Fig., Sang-froid, L' état de l' âme lorsqu' elle est calme, lorsqu' elle se maîtrise. Quand il est dans son sang-froid. Il lui a parlé d' un grand sang-froid. Il lui a répondu avec son sang-froid ordinaire. Être de sang-froid. Garder son sang-froid. Perdre son sang-froid.

Tuer quelqu' un de sang-froid, Le tuer de dessein prémédité, et sans être emporté par aucun de ces mouvements de colère qui peuvent diminuer l' atrocité du crime.

En termes d' Hist. nat., Animaux à sang blanc, Les mollusques et autres animaux dont le sang est blanc; par opposition aux Animaux à sang rouge, Les quadrupèdes, les oiseaux, les reptiles et les poissons.

SANG

SANG en termes de l' Écriture sainte, signifie, La nature corrompue; et dans cette acception il est ordinairement joint au mot Chair. JÉSUS-CHRIST a dit à saint Pierre: Ce n' est point la-chair et le sang qui vous l' ont révélé. On dit dans une acception analogue, Les affections de la chair et du sang, Les sentiments naturels.

Baptême de sang, Le martyre souffert sans avoir reçu le baptême. Le baptême de sang suffit pour acquérir la gloire éternelle.

SANG

SANG signifie aussi, Race, extraction, famille. Être de noble sang, d' un sang vil, d' un sang abject. Être d' un sang illustre, de sang royal. Ils sont tous deux de même sang. Il est du sang de ce héros. Le sang des du Guesclin, etc.

Il se dit quelquefois, dans un sens moins étendu, Des enfants par rapport à leur père. C' est votre fils, c' est votre sang. C' est un fils indigne, je le renonce pour mon sang. Je reconnais mon sang à cette noble résolution.

En France, Princes du sang, Les princes qui sont de la maison royale.

Droit du sang, Le droit que la naissance donne. Il parvint à la couronne par le droit du sang.

La force du sang, la voix du sang, Les sentiments secrets qu' on prétend que la nature donne quelquefois pour une personne de même sang, quoiqu' on ne la connaisse pas.

La vertu des pères ne passe pas toujours avec le sang dans leurs enfants, ne se transmet pas toujours avec le sang, Les enfants n' ont pas toujours les bonnes qualités de leurs pères.

Prov. et fam., Bon sang ne peut mentir, Les personnes nées d' honnêtes parents ne dégénèrent point. Il se dit aussi pour exprimer que L' affection naturelle entre personnes de même sang ne manque pas de se découvrir, de se déclarer dans l' occasion. Ces deux frères étaient brouillés; on attaque l' un, l' autre le défend: bon sang ne peut mentir. Il se dit quelquefois, par ironie, en parlant D' une fille qui est coquette comme sa mère l' a été ou l' est encore.

Cela est dans le sang, se dit Quand une personne a quelque bonne ou quelque mauvaise qualité, qu' elle tient de famille. Il se dit aussi D' une bonne ou d' une mauvaise qualité qui vient du tempérament.

C' est un beau sang, se dit D' une famille composée de personnes belles et bien faites.

Le sang est beau dans ce pays, Les habitants en sont ordinairement beaux et bien faits.

SANG

SANG se dit aussi dans le sens de Race, en parlant Des chevaux. Un cheval de sang arabe. Un cheval de pur sang.

SANG-DE-DRAGON. s. m.

SANG-DE-DRAGON. s. m. T. de Botan. Plante qui est une espèce de patience, et dont les feuilles rendent un suc rouge comme du sang.

SANG-DE-DRAGON

SANG-DE-DRAGON se dit aussi d' Une gomme-résine d' un rouge foncé, qui est fournie par différents végétaux exotiques, et qu' on employait beaucoup autrefois en médecine comme astringente. Dans ce sens, on dit également, Sang-dragon.

SANGIAC. s. m.

SANGIAC. s. m. On appelle ainsi, dans l' empire ottoman, Chacun des districts ou arrondissements territoriaux qui forment les principales subdivisions des provinces. Le chef-lieu, les cantons, le gouverneur d' un sangiac. Ce sangiac est très-étendu, fertile et bien peuplé. Le sangiac de Widdin, en Bulgarie; de Salonique, en Macédoine; de Négrepont, en Livadie, etc.

Il se dit aussi Du gouverneur d' un sangiac.

SANGIACAT. s. m.

SANGIACAT. s. m. Titre, dignité du gouverneur d' un sangiac; ou Le sangiac même, le territoire d' un sangiac.

SANGLADE. s. f.

SANGLADE. s. f. Grand coup de fouet, de sangle.

SANGLANT, ANTE. adj.

SANGLANT, ANTE. adj. Taché de sang, souillé de sang. On lui apporta la robe de son fils toute sanglante. Un mouchoir sanglant. Votre cravate est toute sanglante. Il vient de tuer un homme, son épée est encore sanglante. Il a encore les mains sanglantes du meurtre qu' il vient de commettre.

Combat sanglant, défaite sanglante, rencontre sanglante, Combat, défaite, rencontre où il y a eu beaucoup de sang répandu.

Mort sanglante, Mort violente avec effusion de sang.

Viande sanglante, encore toute sanglante, Viande rôtie qui est peu cuite. Cette longe de veau est encore toute sanglante. On servit un aloyau tout sanglant, un gigot tout sanglant. On dit plus ordinairement, Saignant, saignante.

Fig., La plaie est encore toute sanglante, La douleur, l' affliction est encore toute récente, ou Il y a peu de temps que l' injure a été faite. N' essayez pas de le consoler, ou Il n' est pas temps de vouloir les rapprocher, la plaie est encore toute sanglante.

Sacrifice non sanglant, Le sacrifice de la messe.

SANGLANT

SANGLANT signifie figurément, Outrageux, très-offensant. Un sanglant affront. Une injure sanglante. Il a fait une sanglante satire. Il lui a dit telle et telle chose; cela est bien sanglant. Il lui a fait un reproche sanglant. Un sanglant outrage. Une raillerie sanglante. Un mot sanglant.

SANGLE. s. f.

SANGLE. s. f. Bande plate et large, faite de cuir, de tissu de chanvre, etc., qui sert à ceindre, à serrer, et à divers autres usages. Une sangle de cuir. Une sangle bien tissue. Sangle dont on se serre le corps pour courir la poste plus commodément. Serrer une sangle à l' aide d' une boucle. Sangles pour garnir un lit, un fauteuil. Les sangles d' un châssis de bois de lit. Lit de sangle. La sangle s' est lâchée, s' est rompue.

La sangle d' une selle, Sangle qui passe sous le ventre du cheval, et qui est fixée à la selle des deux côtés, de manière à la maintenir. On dit de même, La sangle d' un bât.

SANGLER. v. a.

SANGLER. v. a. Ceindre, serrer avec une sangle, avec des sangles. Sangler un cheval. Sangler un mulet. Ce cheval n' est pas bien sanglé, assez sanglé. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Pour courir la poste à son aise, il faut se bien sangler.

Fam., et par extension, Cette femme se sangle trop, Elle se serre trop dans son corsage, dans son corset.

Fig. et fam., Sangler un coup de poing, un soufflet, sangler un coup de fouet, sangler des coups de canne, des coups de plat d' épée, etc., Appliquer, donner avec force un coup de poing, un soufflet, etc.

Fig. et fam., Il a été sanglé, on l' a sanglé, se dit D' un homme qui a essuyé quelque mauvais traitement, ou quelque perte considérable.

SANGLÉ, ÉE. participe

SANGLÉ, ÉE. participe

SANGLIER. s. m.

SANGLIER. s. m. Porc sauvage. Grand sanglier. Jeune sanglier. Hure de sanglier. Les défenses d' un sanglier. La bauge d' un sanglier. La chasse du sanglier, au sanglier. Toiles pour le sanglier. Lévriers pour le sanglier. Pâté de sanglier. Les soies d' un sanglier.

Prov., Au cerf la bière, au sanglier le barbier, Les blessures que font les défenses du sanglier sont moins dangereuses que celles des andouillers du cerf.

SANGLIER

SANGLIER se dit aussi d' Un poisson de mer dont le museau a quelque ressemblance avec celui d' un cochon.

SANGLOT. s. m.

SANGLOT. s. m. Soupir redoublé, poussé avec une voix entrecoupée. Son plus grand usage est au pluriel. Sanglots continuels. Sanglots entrecoupés. Pousser des sanglots. Il interrompait à tout moment son discours par des sanglots. Les sanglots étouffaient sa voix. Étouffer ses sanglots.

SANGLOTER. v. n.

SANGLOTER. v. n. Pousser des sanglots. On l' entend sangloter à tout moment. Elle se mit à sangloter.

SANGSUE. s. f.

SANGSUE. s. f. (On ne prononce point le G.) Ver aquatique qui rampe au moyen de deux ventouses qu' il a à chaque extrémité, et qui suce le sang des parties du corps auxquelles il s' applique. Sangsue noirâtre. Grosse sangsue. Petite sangsue. On emploie fréquemment les sangsues pour opérer des saignées locales. Appliquer, mettre des sangsues. Cet herboriste nourrit, vend des sangsues. Faire dégorger une sangsue.

Il se dit figurément de Ceux qui tirent de l' argent du peuple par de mauvaises voies, par des exactions. Ce sont les sangsues des peuples. Ce sont de vraies sangsues.

Il se dit aussi de Ceux qui dans leur profession exigent une plus forte rétribution que celle qui leur appartient légitimement. Cet homme de loi est une sangsue pour ses clients.

SANGUIFICATION. s. f.

SANGUIFICATION. s. f. (On fait sentir l' U.) T. de Physiologie. Le changement de la nourriture ou du chyle en sang.

SANGUIN, INE. adj.

SANGUIN, INE. adj. Qui appartient au sang. On appelle, en termes d' Anatomie, Vaisseaux sanguins, Les vaisseaux qui servent à la circulation du sang; et, Système sanguin, L' ensemble de ces vaisseaux.

Il signifie aussi, En qui le sang prédomine. Il est sanguin, d' un tempérament sanguin. Les gens sanguins sont ordinairement d' une humeur gaie.

Maladies, affections sanguines, Celles qui sont dues à la trop grande abondance du sang.

SANGUIN

SANGUIN signifie aussi, Qui est de couleur de sang. Un rouge sanguin, de couleur sanguine. Il a tout le visage d' un rouge sanguin.

Jaspe sanguin, Le jaspe vert marqueté de rouge.

SANGUINAIRE. adj. des deux genres

SANGUINAIRE. adj. des deux genres Qui se plaît à répandre le sang humain. Il est cruel et sanguinaire. Un homme sanguinaire. Il est d' humeur sanguinaire.

Il se dit aussi Des actions cruelles, et des sentiments, des opinions qui portent à la cruauté. Des actions sanguinaires. Des exploits sanguinaires. Un zèle sanguinaire. Des dogmes sanguinaires.

SANGUINE. s. f.

SANGUINE. s. f. Mine de fer, sorte de schiste, d' un rouge foncé, qui sert à polir certains métaux, et dont on fait des crayons.

SANGUINE

SANGUINE se dit aussi d' Une sorte de pierre précieuse de couleur de sang.

SANGUINOLENT, ENTE. adj.

SANGUINOLENT, ENTE. adj. Teint de sang. Il ne se dit guère qu' en Médecine et dans ces locutions: Flegmes, crachats sanguinolents. Glaires sanguinolentes. Déjections sanguinolentes.

SANHÉDRIN. s. m.

SANHÉDRIN. s. m. Nom donné aux tribunaux des Juifs. Les affaires importantes étaient soumises au grand sanhédrin, qui les jugeait en dernier ressort. Les sanhédrins inférieurs.

SANICLE. s. f.

SANICLE. s. f. T. de Botan. Plante ombellifère, à fleurs blanches et à tige rougeâtre, qui croît dans les lieux ombragés, et qui passe pour astringente et résolutive.

SANIE. s. f.

SANIE. s. f. T. de Chirur. Pus séreux qui sort des ulcères. Le pus véritable est plus épais et plus blanc que la sanie.

SANIEUX, EUSE. adj.

SANIEUX, EUSE. adj. T. de Chirur. Chargé de sanie. Ulcère sanieux.

SANITAIRE. adj. des deux genres

SANITAIRE. adj. des deux genres Qui a rapport à la santé, et particulièrement à la conservation de la santé publique. Police sanitaire. Commission, intendance sanitaire. Lois, règlements sanitaires. Précautions, mesures sanitaires. Bulletin sanitaire.

Cordon sanitaire, Ligne de troupes placées de manière à empêcher toute communication avec une ville, avec un pays infecté de la peste ou de quelque autre maladie contagieuse.

SANS. Préposition exclusive

SANS. Préposition exclusive Être sans argent, sans place, sans ressource. C' est un homme sans esprit, sans jugement, sans honneur, etc. Il est sans malice. Sans force ni vertu. Sans force et sans vertu. Une lettre sans date, sans signature. Une audace sans égale. Un homme sans pareil. Passer la nuit sans dormir. Faire quelque chose sans y penser, sans hésiter. Sans rire. Il ne saurait disputer sans se mettre en colère. Cela va sans dire. C' est un corps sans âme. Vous ferez bien cela sans moi.

Il se met assez souvent au commencement des phrases. Ainsi on dit: Sans argent, sans protecteurs, que pouvais-je faire? N' ayant point d' argent, de protecteurs, etc. Sans argent, point d' affaires, A moins de donner de l' argent, etc. Sans cet obstacle, nous aurions réussi, Si nous n' avions-pas rencontré cet obstacle, etc. Sans vous, sans votre recommandation, je n' aurais pas été placé, Si vous ne m' eussiez secondé, appuyé, si je n' avais eu votre recommandation, etc. Sans mentir, c' est un drôle de corps, c' est un méchant homme, À parler vrai, c' est, etc. Il a fait beaucoup, sans ce qu' il fera encore, sans parler de ce qu' il fera encore, Pour ne rien dire de ce qu' il pourra faire encore. Vous ferez cela, sans quoi vous serez puni, Autrement, sinon vous serez puni: on dit de même, Partez à l' instant même, sans cela vous serez en retard.

Il est quelquefois suivi de que et du subjonctif. Sans que cela paraisse. Sans qu' on en parle. Je ne puis parler sans qu' il m' interrompe. Il l' a fait sans qu' on le lui ait dit. Sans que jamais personne m' ait rien reproché. Deviez-vous agir sans qu' on vous l' eût ordonné? Il s' en est emparé sans que mon frère et moi, sans que mon frère ou moi nous en soyons aperçus.

SANS

SANS entre aussi dans plusieurs manières de parler adverbiales. Sans doute. Sans difficulté. Sans contredit. Sans faute. Sans vanité. Sans crainte. Sans réplique. Sans exception. Sans réserve. Sans plus. Sans fin. Sans compliment. Sans façon. Sans cérémonie. Sans cesse. Sans délai. Sans miséricorde. Etc.

SANS-DENT. s. f.

SANS-DENT. s. f. Terme populaire dont on se sert pour désigner Une vieille femme qui a perdu ses dents. C' est une vieille sans-dent. Elles sont là deux ou trois sans-dents qui médisent à qui mieux mieux de tout le monde.

SANS-FLEUR. s. f.

SANS-FLEUR. s. f. Sorte de pomme appelée aussi Pomme-figue.

SANS-PEAU. s. f.

SANS-PEAU. s. f. Sorte de poire d' été, qui est une variété du rousselet.

SANSCRIT, ITE. adj.

SANSCRIT, ITE. adj. Il se dit De l' ancienne langue des brahmanes, qui est restée la langue sacrée de l' Indostan. On le dit également De ce qui a rapport à cette langue. La langue sanscrite. Les livres, les poëmes sanscrits. Grammaire sanscrite.

Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin. L' étude du sanscrit. Ce livre est en sanscrit. Professeur de sanscrit.

SANSONNET. s. m.

SANSONNET. s. m. Oiseau noir, semé de taches blanches ou fauves, qui apprend facilement à siffler et même à parler. On le nomme aussi Étourneau. Ce sansonnet siffle toute sorte d' airs. Apprendre à parler à un sansonnet.

SANSONNET

SANSONNET se dit aussi d' Un poisson de mer qui est un petit maquereau.

SANTAL. s. m.

SANTAL. s. m. Voyez SANDAL.

SANTÉ. s. f.

SANTÉ. s. f. État de celui qui est sain, qui se porte bien. Bonne santé. Mauvaise santé. Parfaite santé. Santé entière, ferme, robuste. Forte santé. Santé chancelante. Santé délicate. Santé brillante. L' éclat de la santé. Un visage brillant, resplendissant de santé. Avoir de la santé. N' avoir pas de santé. Cela ruine, use la santé. Avoir soin de sa santé. Être en santé. Conserver sa santé. Ménager sa santé. Rétablir sa santé. Recouvrer sa santé. C' est un grand trésor que la santé. Avoir un visage de santé, un air, une figure de santé. J' ai appris l' état de votre santé. Il a un grand fonds de santé. Sa santé est altérée, est délabrée, est perdue. Cela lui a rendu la santé. Jouir d' une bonne santé. Il n' a pas deux jours de santé de suite. Comment va la santé? La santé est-elle bonne? Réjouissez-vous, faites provision de santé. Il faut savoir gouverner votre santé. Il crève de santé, quoiqu' il se plaigne toujours. Il ne faut pas abuser de sa santé. Il y a des santés faibles que peu de chose dérange.

Fam. et par exagérat., Une santé imperturbable, insolente, Une santé que rien n' altère. On dit proverbialement, dans le même sens, Une santé de crocheteur.

Officiers de santé, Médecins d' un ordre inférieur, dont l' admission n' exige pas des études approfondies.

Chez le roi, Service de santé, Les médecins et chirurgiens attachés au service de la santé du roi.

Maison de santé, Maison où l' on reçoit des malades pour les soigner et les guérir, moyennant un prix convenu.

Lieu, maison de santé, ou absolument, La santé, se dit d' Une certaine maison où l' on porte les pestiférés, et où l' on retient ceux qui viennent de lieux soupçonnés de peste. On l' a mis à la maison de santé. Il vieillit: voyez LAZARET.

Bureau de santé, Établissement formé dans les villes maritimes pour inspecter les bâtiments qui viennent du Levant, ou de tout autre pays infecté ou soupçonné de contagion. On dit dans un sens analogue: Le bateau, le canot de santé. Un garde de santé.

Billet de santé, Attestation que des officiers ou des magistrats donnent en temps de peste, pour certifier qu' un voyageur ne vient pas d' un lieu suspect.

Chocolat de santé, Propre à entretenir la santé. On dit de même, Flanelle de santé.

SANTÉ

SANTÉ se dit quelquefois en parlant Du moral. La santé de l' esprit. La santé de l' âme nous occupe moins que celle du corps.

À votre santé. Façon de parler dont on se sert à table, lorsqu' on boit à quelqu' un. On dit de même, À la santé de monsieur un tel, de madame une telle; et, en des sens analogues: Boire à la santé de quelqu' un. Porter la santé de quelqu' un. Je vous porte la santé d' un tel, faites-m' en raison. Porter des santés. Nous avons bu tant de santés.

SANTOLINE. s. f.

SANTOLINE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes très-odorantes et très-amères, qui appartient à la famille des Composées.

SANTOLINE

SANTOLINE est aussi le nom pharmaceutique de La graine de diverses espèces d' armoises, qui s' emploie comme vermifuge, et qu' on appelle autrement Semen-contra.

SANTON. s. m.

SANTON. s. m. Nom d' une sorte de moines chez les mahométans.

SANVE. s. f.

SANVE. s. f. Nom vulgaire du sénevé sauvage.

SAOUL, SAOULER

SAOUL, SAOULER Voy. SOÛL, SOÛLER.

SAPA. s. m.

SAPA. s. m. T. de Pharmacie. Moût, suc de raisin évaporé jusqu' à consistance de miel. Le sapa est laxatif. Voyez RAISINÉ.

SAPAJOU. s. m.

SAPAJOU. s. m. Genre de singe d' Amérique, qui a la queue prenante, et qui est fort petit. Vous avez là un joli sapajou.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un petit homme laid et ridicule. C' est un vrai sapajou.

SAPAN. s. m.

SAPAN. s. m. Nom d' un bois propre à la teinture, et qui vient du Japon. Bois de sapan.

SAPE. s. f.

SAPE. s. f. T. qui s' emploie principalement dans le Génie. Il se dit Du travail de la tranchée, lorsque les assiégeants, arrivés à portée de mousqueton de la place, emploient, pour se couvrir, des paniers cylindriques appelés gabions. Il a été commandé pour la sape. Continuer la sape. Pousser la sape. Aller à la sape. Demi-sape. Sape pleine ou entière. Sape double. Sape volante.

Il se dit aussi de L' ouvrage même qu' on fait en sapant. La sape est fort avancée.

SAPER. v. a.

SAPER. v. a. Travailler avec le pic et la pioche à détruire les fondements d' un édifice, d' un bastion, etc. Saper une muraille, la saper par le pied, par le fondement.

Il se dit figurément en parlant De religion, de morale, de politique. Saper les fondements d' un État, le saper par les fondements. Saper les fondements de la religion. On a sapé les fondements de sa doctrine. C' est saper toutes les bases de la morale.

SAPÉ, ÉE. participe

SAPÉ, ÉE. participe

SAPEUR. s. m.

SAPEUR. s. m. Celui qui est employé à la sape. On commanda les sapeurs.

Il se dit, particulièrement, d' Une espèce de soldats armés d' une hache et portant un grand tablier de peau, qui marchent en tête des régiments d' infanterie. Sapeurs et musique en tête. Il est sapeur dans tel régiment.

Sapeur-pompier. Voyez POMPIER.

SAPHÈNE. s. f.

SAPHÈNE. s. f. T. d' Anat. Nom donné à Deux veines de la jambe que l' on aperçoit aisément sous la peau, près de chaque malléole, et à l' une ou l' autre desquelles se pratique la saignée du pied. La grande saphène ou saphène interne. La petite saphène ou saphène externe.

SAPHIQUE. adj. et s. m.

SAPHIQUE. adj. et s. m. Il se dit D' une sorte de vers composé de onze syllabes, qui était fort en usage chez les Grecs et les Latins, et qu' on prétend avoir été inventé par Sapho. Une ode en vers saphiques. Une strophe composée de trois saphiques et d' un adonien.

SAPHIR. s. m.

SAPHIR. s. m. Pierre précieuse moins dure que le diamant, brillante et de couleur bleue. Saphir bien net. Saphir bien mis en oeuvre. Saphir d' Orient. Saphir du Brésil.

SAPHIRINE. s. f.

SAPHIRINE. s. f. Variété de calcédoine, qui a la couleur du saphir. Un cachet de saphirine. Graver une saphirine.

SAPIDE. adj. des deux genres

SAPIDE. adj. des deux genres T. didactique. Qui a de la saveur. Les corps, les substances sapides.

SAPIENCE. s. f.

SAPIENCE. s. f. Sagesse. Il est vieux, et ne s' emploie guère que dans cette phrase proverbiale, Le pays de sapience, La Normandie.

Absol., La Sapience, se dit quelquefois, en style théologique, Du livre de Salomon qu' on appelle autrement La Sagesse. Salomon dit, dans la sapience...

SAPIENTIAUX. adj. m. pl.

SAPIENTIAUX. adj. m. pl. Il ne se dit que De certains livres de l' Écriture sainte. Les Proverbes, l' Ecclésiaste, l' Ecclésiastique, sont du nombre des livres sapientiaux.

SAPIN. s. m.

SAPIN. s. m. Grand arbre résineux et toujours vert, dont le tronc est ordinairement fort droit. Le sapin croît surtout dans les régions du Nord et sur le haut des montagnes. Une forêt de sapins. Un semis de sapins. La poix de Bourgogne est fournie par une espèce de sapin. La colophane est tirée du sapin commun. Du bois de sapin. Des ais de sapin. Le sapin sert à faire des mâts de navires, des bières pour enterrer les morts, des armoires, des cloisons légères, etc.

Prov. et fig., Il sent le sapin, se dit D' un homme qui a mauvais visage, et qui paraît devoir mourir bientôt. On dit aussi, Sa toux, sa phthisie, son asthme sent le sapin.

SAPIN

SAPIN se dit, figurément et familièrement, d' Une voiture de place, d' un fiacre. Nous avons pris un sapin. Monter dans un sapin.

SAPINE. s. f.

SAPINE. s. f. Solive ou planche de bois de sapin.

SAPINIÈRE. s. f.

SAPINIÈRE. s. f. Lieu planté de sapins.

SAPONAIRE. s. f.

SAPONAIRE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des OEillets, qui vient dans les endroits frais, au bord des champs et des bois, et à laquelle on attribue des vertus fondantes: ses feuilles, broyées dans de l' eau, y forment une écume semblable à celle du savon, et la rendent propre à blanchir le linge, les dentelles, etc.

SAPORIFIQUE. adj. des deux genres

SAPORIFIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Qui produit la saveur. Les particules saporifiques d' une substance. Il est peu usité.

SAPOTÉ ou SAPOTILLE. s. f.

SAPOTÉ ou SAPOTILLE. s. f. Fruit du sapotier ou sapotillier.

SAPOTIER ou SAPOTILLIER. s. m.

SAPOTIER ou SAPOTILLIER. s. m. Arbre des Antilles qui porte un fruit excellent.

SARABANDE. s. f.

SARABANDE. s. f. Danse grave sur un air à trois temps. Danser une sarabande. Sarabande espagnole. Danser la sarabande avec des castagnettes.

Il se dit aussi de L' air sur lequel on danse une sarabande. Jouer une sarabande. Composer une sarabande. Chanter une sarabande.

SARBACANE. s. f.

SARBACANE. s. f. Long tuyau par lequel on peut jeter quelque chose en soufflant. Sarbacane de verre, de bois, de fer-blanc. Jeter des pois avec une sarbacane. Ils se parlaient par une sarbacane, pour n' être pas entendus des autres.

Fig. et fam., Parler par sarbacane, Parler par des personnes interposées. Je ne veux point parler par sarbacane dans cette affaire, je veux traiter avec lui directement. Il est vieux.

SARBOTIÈRE. s. f.

SARBOTIÈRE. s. f. T. de Limonadier. Vase de métal dans lequel on prépare les liqueurs qui doivent être servies en glaces ou en sorbets.

SARCASME. s. m.

SARCASME. s. m. Raillerie amère et insultante. Ce trait passe la plaisanterie; c' est un sarcasme. Essuyer des sarcasmes. Démosthène emploie souvent le sarcasme, pour reprocher plus vivement aux Athéniens leur indolence.

SARCASTIQUE. adj. des deux genres

SARCASTIQUE. adj. des deux genres Qui tient du sarcasme. Un ton sarcastique.

SARCELLE. s. f.

SARCELLE. s. f. Oiseau aquatique semblable au canard, mais plus petit. La sarcelle est le plus délicat des oiseaux de rivière.

SARCLAGE. s. m.

SARCLAGE. s. m. Action de sarcler, ou Le résultat de cette action. Faire le sarclage. Payer tant pour le sarclage d' un jardin.

SARCLER. v. a.

SARCLER. v. a. Arracher avec la main, ou couper entre deux terres avec un instrument tranchant, les mauvaises herbes qui croissent dans un champ, dans un jardin. Sarcler les mauvaises herbes d' un jardin.

Sarcler les orges, les avoines, Arracher les herbes d' un terrain où l' on a semé de l' orge, de l' avoine.

SARCLÉ, ÉE. participe

SARCLÉ, ÉE. participe

SARCLEUR. s. m.

SARCLEUR. s. m. Homme de journée qu' on emploie à sarcler un champ, un jardin. Il lui faut trente sarcleurs pour arracher les mauvaises herbes de son champ, de son jardin, etc.

SARCLOIR. s. m.

SARCLOIR. s. m. Instrument propre à sarcler. Un bon sarcloir.

SARCLURE. s. f.

SARCLURE. s. f. Ce qu' on arrache d' un champ, d' un jardin en le sarclant. Les sarclures d' une allée de jardin.

SARCOCÈLE. s. m.

SARCOCÈLE. s. m. T. de Chirur. Tumeur charnue et dure qui se forme au scrotum: c' est le squirre ou cancer du testicule.

SARCOCOLLE. s. f.

SARCOCOLLE. s. f. Matière végétale résineuse que l' on employait autrefois comme astringente et détersive, et que l' on croyait propre à hâter la consolidation des plaies.

SARCOCOLLIER. s. m.

SARCOCOLLIER. s. m. T. de Botan. Arbuste de l' Éthiopie et des bords de la mer Rouge, duquel découle la matière résineuse appelée Sarcocolle.

SARCOLOGIE. s. f.

SARCOLOGIE. s. f. Partie de l' anatomie qui traite des chairs et des parties molles. Traité de sarcologie.

SARCOMATEUX, EUSE. adj.

SARCOMATEUX, EUSE. adj. T. de Chirur. Qui tient du sarcome. Tumeur sarcomateuse.

SARCOME. s. m.

SARCOME. s. m. T. de Chirur. Toute excroissance ou tumeur qui a la consistance de la chair.

SARCOPHAGE. s. m.

SARCOPHAGE. s. m. Tombeau dans lequel les anciens mettaient les corps qu' ils ne voulaient pas brûler, et qui était fait, dit-on, d' une sorte de pierre caustique propre à consumer les chairs en peu de temps.

Il se dit aujourd' hui Du cercueil ou de sa représentation dans les grandes cérémonies funèbres.

SARCOPHAGE. adj. des deux genres

SARCOPHAGE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des médicaments qui brûlent les chairs, et qu' on nomme aussi Cathérétiques. Médicaments sarcophages.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Les sarcophages.

SARCOTIQUE. adj. des deux genres

SARCOTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il s' est dit Des remèdes que l' on croyait propres à accélérer la régénération des chairs, et que l' on appelait aussi Incarnatifs.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Les sarcotiques.

SARDANAPALE. s. m.

SARDANAPALE. s. m. Nom d' un monarque d' Assyrie qui vécut dans la mollesse et dans la volupté: on l' applique, par antonomase, Aux princes et aux grands qui mènent une vie efféminée, dissolue. C' est un Sardanapale.

SARDINE. s. f.

SARDINE. s. f. Poisson de mer qui ressemble au hareng commun, mais qui est plus petit. Petite sardine. Grosse sardine. Sardine de Royan. Sardine de Marseille. La pêche des sardines. Sardine fraîche. Sardine salée.

SARDOINE. s. f.

SARDOINE. s. f. Sorte d' agate, non transparente, qui est de deux ou trois couleurs. Sardoine orientale. Sardoine de prix.

SARDONIEN ou SARDONIQUE. adj. m.

SARDONIEN ou SARDONIQUE. adj. m. Il ne s' emploie que dans la locution, Ris sardonien ou sardonique, Sorte de ris convulsif causé par une contraction dans les muscles du visage.

Fig., Il a un ris sardonique, se dit D' un homme qui rit à contre-coeur et par grimace; et plus ordinairement D' un homme dont le ris annonce beaucoup de malignité.

SARIGUE. s. m.

SARIGUE. s. m. T. d' Hist. nat. Animal mammifère dont la femelle a sous le ventre une espèce de bourse ou de poche dans laquelle elle porte ses petits.

SARMENT. s. m.

SARMENT. s. m. Le bois que pousse un cep de vigne. Cette vigne a poussé beaucoup de sarment cette année. Couper du sarment pour en faire des fagots, des javelles. Un fagot de sarment. De la cendre de sarment.

Prov. et pop., Du jus de sarment, Du vin.

SARMENTEUX, EUSE. adj.

SARMENTEUX, EUSE. adj. Il se dit D' une vigne qui pousse beaucoup de sarment. Vigne sarmenteuse.

Il se dit, par extension, en Botanique, Des plantes dont la tige est longue, flexible et grimpante comme le sarment. Plante sarmenteuse.

SARONIDE. s. m.

SARONIDE. s. m. Nom d' une classe de prêtres gaulois. Les saronídes étaient des espèces de druides.

SARRASIN. adj. m.

SARRASIN. adj. m. Il n' est point mis ici comme nom de peuple; on le mentionne à cause de son emploi dans cette locution, Blé sarrasin, Espèce de renouée, qu' on appelle autrement Blé noir, et qui porte de petites graines noires et anguleuses.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Semer du sarrasin. Le sarrasin est un très-bon engrais. Donner de la graine de sarrasin à la volaille. Pain, gâteau de sarrasin.

SARRASINE. s. f.

SARRASINE. s. f. T. de Fortification. Herse formée de gros pieux de bois ferrés en pointe par le bas, que l' on suspend entre le pont-levis et la porte d' une ville, d' un château fort, etc., pour la baisser au besoin.

SARRAU. s. m.

SARRAU. s. m. Espèce de souquenille que portent les paysans, les rouliers, etc., et qui faisait autrefois partie de l' équipement des soldats. Un sarrau de toile. Un large sarrau.

SARRETTE ou SERRETTE. s. f.

SARRETTE ou SERRETTE. s. f. Plante vivace, à fleurs composées, qui se plait dans les lieux humides et ombragés: elle fournit une couleur jaune assez solide, mais moins brillante que celle de la gaude, et qu' on emploie rarement aujourd' hui dans les manufactures.

SARRIETTE. s. f.

SARRIETTE. s. f. Plante odoriférante de la famille des Labiées, qui sert pour assaisonner des ragoûts.

SARROT. s. m.

SARROT. s. m. Voyez SARRAU.

SAS. s. m.

SAS. s. m. Tissu de crin, de soie, etc., qui est entouré d' un cercle de bois, et qui sert à passer de la farine, du plâtre, des liquides, etc. Gros sas. Sas délié. De la farine passée au gros sas.

Plâtre au sas, Celui qui, étant passé au sas ou au tamis, sert à faire les enduits.

Prov. et fig., Passer une chose au gros sas, L' examiner légèrement, avec peu de soin. Ces affaires ont été passées au gros sas.

Faire tourner le sas, Faire avec un sas une espèce de sortilége par le moyen duquel on prétend découvrir l' auteur d' un larcin.

SAS. s. m.

SAS. s. m. T. d' Archit. hydraulique. Bassin ménagé, dans la longueur d' un canal de navigation, pour y retenir les eaux, qu' on verse, suivant le besoin, dans la chambre d' écluse au-dessus de laquelle il est situé.

SASSAFRAS. s. m.

SASSAFRAS. s. m. Arbre grand et rameux, de la famille des Lauriers, qui croît principalement dans l' Amérique septentrionale, et dont le bois et l' écorce sont d' un grand usage en médecine comme sudorifiques et diurétiques.

SASSE. s. f.

SASSE. s. f. T. de Marine. Sorte de pelle creuse qui a une anse ou poignée: elle sert à jeter l' eau hors des navires, et surtout hors des petites embarcations. Voy. ESCOPE.

SASSENAGE. s. m.

SASSENAGE. s. m. Fromage qui tire son nom d' un lieu du Dauphiné où il se fait.

SASSER. v. a.

SASSER. v. a. Passer au sas. Sasser de la farine, du plâtre.

Il signifie, figurément et familièrement, Discuter, examiner, rechercher avec exactitude. On a bien sassé cette affaire, on l' a sassée et ressassée.

SASSÉ, ÉE. participe

SASSÉ, ÉE. participe

SATAN. s. m.

SATAN. s. m. Nom que l' Écriture donne ordinairement à l' esprit tentateur. Renoncer à Satan et à ses pompes. Retire-toi, Satan. Arrière, Satan. Les ruses de Satan.

En langage de dévotion, Le royaume de Satan, Le monde; et, Les fils de Satan, Les pervers.

Prov. et fam., Un orgueil de Satan, Un orgueil extrême. On dit de même, Orgueilleux comme Satan.

SATANIQUE. adj. des deux genres

SATANIQUE. adj. des deux genres De Satan. Il est synonyme de Diabolique, et plus fort, Satan étant réputé le chef des démons. Esprit satanique. Méchanceté satanique. Il est familier.

SATELLITE. s. m.

SATELLITE. s. m. On appelle ainsi Tout homme armé qui est aux gages et à la suite d' un autre, comme le ministre et l' exécuteur de ses violences. Il se fait toujours accompagner de deux ou trois satellites. Il vint avec tous ses satellites. Il ne se prend qu' en mauvaise part.

SATELLITE

SATELLITE en Astronomie, se dit de Petits astres qui tournent autour d' une planète, comme la lune autour de la terre. Les satellites de Jupiter. Les satellites de Saturne. La lune est le satellite, est satellite de la terre.

En termes d' Anat., Veines satellites, Veines qui avoisinent les artères. Dans cette phrase, Satellites est employé adjectivement.

SATIÉTÉ. s. f.

SATIÉTÉ. s. f. Réplétion d' aliments qui va jusqu' au dégoût. Manger jusqu' à satiété, jusqu' à la satiété.

Il se dit aussi figurément. La satiété des plaisirs, des honneurs. La satiété des richesses. Répéter une chose jusqu' à satiété.

SATIN. s. m.

SATIN. s. m. Étoffe de soie plate, qui est fine, douce, moelleuse et lustrée. Satin de Gênes, de Tours, de Lyon, de Bruges, de la Chine. Satin plain, ou mieux Satin uni. Satin figuré, à fleurs, rayé. Gros satin. Petit satin. Satin blanc, gris, noir, orangé, rouge, etc. Robe de satin. Des thèses imprimées sur du satin.

Prov., Avoir la peau douce comme un satin, comme du satin, Avoir la peau fort douce et fort unie. On dit figurément dans le même sens, Avoir une peau de satin.

SATINADE. s. f.

SATINADE. s. f. Petite étoffe de soie très-mince qui imite le satin. Il ne faut pour doublure à cet habit que de la satinade. Chambre meublée d' une satinade.

SATINAGE. s. m.

SATINAGE. s. m. Action de satiner, ou Le résultat de cette action. Le satinage rend le papier plus lisse et plus fin.

SATINER. v. a.

SATINER. v. a. Donner à une étoffe, à un ruban, à du papier, l' oeil du satin.

En termes de Fleuriste, Cette tulipe satine, Elle approche, par sa blancheur, de l' éclat du satin. Dans cette phrase, Satiner est neutre.

SATINÉ, ÉE. participe

SATINÉ, ÉE. participe Du ruban satiné. Du papier satiné.

Fig., Une peau satinée, Une peau douce comme du satin. Une tulipe satinée, Une tulipe d' un très-beau blanc de satin.

SATIRE. s. f.

SATIRE. s. f. Ouvrage en vers, fait pour reprendre, pour censurer, pour tourner en ridicule les vices, les passions déréglées, les sottises, les impertinences des hommes. Satire d' Horace, de Juvénal, de Boileau. Satire contre l' avarice, contre l' ambition. Sanglante satire. Satire piquante. Fine satire. Faire une satire. On a fait contre lui une satire qui le couvre de ridicule.

Il se dit aussi de Certains autres ouvrages, ordinairement mêlés de prose et de vers, qui sont faits dans la même intention. La Satire de Pétrone. La Satire Ménippée.

Fig., Sa conduite fait la satire de la vôtre, L' honnêteté, la régularité de sa conduite fait remarquer davantage les torts de la vôtre.

SATIRE

SATIRE signifie aussi, Tout écrit ou discours piquant, médisant, contre quelqu' un. Il a fait une longue satire contre vous. Il y a de certaines louanges qui sont des satires. Ce n' est pas un récit, c' est une satire.

SATIRIQUE. adj. des deux genres

SATIRIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la satire, qui tient de la satire. Ouvrage satirique. Pièce satirique. Poëte satirique. Poésie satirique. Trait satirique. Discours satirique.

Il signifie aussi, Enclin, porté à la médisance. Homme satirique. Esprit satirique. Langue satirique.

Il s' emploie souvent comme substantif, et signifie, Auteur de satires. Boileau est le premier de nos satiriques.

SATIRIQUEMENT. adv.

SATIRIQUEMENT. adv. D' une manière satirique. Cela est dit satiriquement.

SATIRISER. v. a.

SATIRISER. v. a. Railler quelqu' un d' une manière piquante et satirique. C' est un homme qui satirise ses meilleurs amis. On l' emploie aussi neutralement. Il ne fait autre chose que satiriser. Satiriser finement. Satiriser grossièrement. Il est peu usité.

SATIRISÉ, ÉE. participe

SATIRISÉ, ÉE. participe

SATISFACTION. s. f.

SATISFACTION. s. f. Contentement. J' ai eu bien de la satisfaction dans son entretien. Cet enfant donne de la satisfaction à ses parents. Éprouver une douce satisfaction. Je lui en ai témoigné ma satisfaction. C' est une affaire dont vous n' aurez jamais de satisfaction. Les choses se passèrent à la satisfaction générale. Un air de satisfaction.

SATISFACTION

SATISFACTION se dit aussi de L' action par laquelle on satisfait quelqu' un, en réparant l' offense qu' on lui a faite. Il l' avait offensé, il a été obligé de lui faire satisfaction, de lui donner satisfaction. Il faut que la satisfaction soit proportionnée à l' offense. Vous n' aurez jamais satisfaction de cette injure.

Il se dit, en langage de dévotion, de Ce qu' on est obligé de faire à l' égard de Dieu, pour réparation des péchés qu' on a commis. Il faut jeûner et faire l' aumône en satisfaction de ses péchés. La satisfaction fait partie du sacrement de pénitence.

SATISFACTOIRE. adj. des deux genres

SATISFACTOIRE. adj. des deux genres T. dogmatique. Qui est propre à réparer, à expier les fautes commises. Dans cette acception, il ne se dit que De la mort de JÉSUS-CHRIST, et Des oeuvres de pénitence qu' on fait en satisfaction de ses péchés. La mort de Notre-Seigneur est satisfactoire pour tous les hommes. Nos oeuvres ne sont satisfactoires qu' en vertu de la satisfaction de JÉSUS-CHRIST.

SATISFAIRE. v. a.

SATISFAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Faire.) Contenter, donner sujet de contentement. Un enfant qui satisfait son père et sa mère. Un écolier qui satisfait ses maîtres. C' est un homme qui satisfait tous ceux qui ont affaire à lui. On ne peut satisfaire tout le monde.

Satisfaire ses créanciers, satisfaire ses ouvriers, Leur payer ce qui leur est dû. Cet ouvrier n' a plus rien à me demander, je l' ai satisfait. Une femme n' est pas tenue de satisfaire de sa dot les créanciers de son mari, à moins qu' elle ne se soit obligée envers eux.

Satisfaire un homme qu' on a offensé, Lui faire réparation. Vous l' avez offensé, il faut le satisfaire.

Satisfaire sa passion, sa colère, son ambition, sa vanité, sa curiosité, etc., Contenter sa passion, sa colère, son ambition, etc.; se laisser aller aux mouvements de sa passion, de sa colère; de son ambition, de sa vanité, de sa curiosité, et exécuter ce qu' elles conseillent.

Satisfaire un besoin, Faire ce que ce besoin exige.

Satisfaire l' esprit, les sens, le goût, la vue, l' oreille, etc., se dit Des choses qui plaisent à l' esprit, aux sens, au goût, etc. Cette musique satisfait l' oreille. Cet objet satisfait la vue. Ce discours satisfait l' esprit, la raison. On dit, dans le sens contraire, Son discours, son poëme, etc., ne m' a pas satisfait, Il ne m' a pas plu.

Satisfaire l' attente de quelqu' un, Remplir l' attente, répondre à l' attente de quelqu' un. Il s' en faut beaucoup qu' il ait satisfait l' attente du public.

SATISFAIRE

SATISFAIRE avec le pronom personnel, signifie, Contenter le désir qu' on a de quelque chose. Il y a longtemps qu' il avait envie de voir l' Angleterre, enfin il s' est satisfait.

Se satisfaire soi-même, Tirer soi-même raison d' une offense, d' une injure. Il dit que vous l' avez offensé, et que, si vous ne le satisfaites, il trouvera moyen de se satisfaire lui-même.

SATISFAIRE

SATISFAIRE s' emploie aussi comme verbe neutre, et signifie, Faire ce qu' on doit par rapport à quelque chose. En ce sens, et lorsqu' il reçoit un complément, il est toujours suivi de la préposition à. Satisfaire à son devoir. Satisfaire à ses obligations. Satisfaire aux commandements de Dieu. Satisfaire au précepte. Satisfaire à la justice de Dieu. Satisfaire à la loi. Satisfaire aux ordres du roi. Il a entièrement satisfait. Satisfaire à un payement. Satisfaire à une objection.

SATISFAIT, AITE. participe

SATISFAIT, AITE. participe Il s' emploie quelquefois comme adjectif; et alors il signifie, Content. Dieu merci, le voilà satisfait. Il est fort satisfait de sa personne. Il est satisfait de son sort. Quand cela vous arriverait, en seriez-vous plus satisfait?

SATISFAISANT, ANTE. adj.

SATISFAISANT, ANTE. adj. Qui contente, qui satisfait. Ce discours n' est guère satisfaisant. Des manières satisfaisantes. Des raisons satisfaisantes. Cela est bien satisfaisant pour eux.

SATRAPE. s. m.

SATRAPE. s. m. Titre des gouverneurs de province, chez les anciens Perses. Le luxe et l' orgueil des satrapes avaient passé en proverbe chez les Grecs.

Fig., C' est un satrape, un vrai satrape, se dit D' un grand seigneur orgueilleux, voluptueux et despote.

SATRAPIE. s. f.

SATRAPIE. s. f. Gouvernement d' un satrape.

SATURATION. s. f.

SATURATION. s. f. T. de Chimie. État d' un liquide qui est saturé. L' acide est au point de la saturation. Il y a saturation dans le sulfate de soude neutre.

SATURER. v. a.

SATURER. v. a. T. de Chimie. Dissoudre dans un liquide le plus de matière qu' il est possible; mettre dans un liquide tout ce qu' il peut dissoudre d' une matière, en sorte que ce qu' on ajoute au delà reste libre et ne se dissout point. Saturer un acide avec un alcali.

SATURÉ, ÉE. participe

SATURÉ, ÉE. participe L' acide est saturé. De l' eau saturée de sel, de sucre.

Eau de chaux saturée, Eau dans laquelle on a mis une quantité de chaux suffisante pour que cette eau ne puisse en dissoudre davantage.

Fig., Le public est saturé de ce genre d' ouvrages, On en a tant publié, qu' il n' en veut plus lire, plus acheter.

SATURNALES. s. f. pl.

SATURNALES. s. f. pl. Fêtes en l' honneur de Saturne. Les saturnales se célébraient à Rome au mois de décembre. Les saturnales étaient des jours privilégiés pendant lesquels les esclaves jouissaient d' une apparence de liberté. La liberté des saturnales.

Il se dit figurément de Certains temps de licence, de désordre. Les jours gras sont de véritables saturnales. Ces temps d' anarchie furent de sanglantes saturnales.

SATURNE. s. m.

SATURNE. s. m. T. d' Astron. Nom emprunté à la mythologie, et donné à une des planètes du système solaire. La planète de Saturne. Le ciel de Saturne. L' anneau de Saturne. Les satellites de Saturne. La révolution de Saturne autour du soleil s' accomplit en trente ans.

En termes d' ancienne Chimie, Saturne, Le plomb; Sel de Saturne, La combinaison de l' acide du vinaigre avec l' oxyde de plomb, quand cette combinaison est solide; et, Extrait de Saturne, Cette même combinaison, quand elle est à l' état de sirop.

SATYRE. s. m.

SATYRE. s. m. Sorte de demi-dieu qui, selon la Fable, habitait les bois, et qui avait des jambes et des pieds de bouc. Les faunes et les satyres.

Fig. et fam., C' est un satyre, se dit D' un homme extrêmement adonné aux femmes.

SATYRE. s. f.

SATYRE. s. f. T. d' Antiq. Ce nom désignait, chez les Grecs, Certains poëmes mordants, espèce de pastorales ainsi nommées, parce que les satyres en étaient les principaux personnages: ces poëmes n' avaient point de ressemblance avec ceux que nous appelons Satires, d' après les Romains. Les satyres grecques étaient des farces, ou des parodies de pièces sérieuses.

SATYRIASIS. s. m.

SATYRIASIS. s. m. (On fait sentir l' S finale). T. de Médec. Maladie qui consiste en une érection continuelle.

SATYRION. s. m.

SATYRION. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des orchis, qui exhale une odeur de bouc fort désagréable, et dont les racines tuberculeuses imitent un scrotum.

SATYRIQUE. adj. des deux genres

SATYRIQUE. adj. des deux genres T. d' Antiq. Qui appartient aux satyres. Danse satyrique, Danse qui consistait en postures indécentes et lubriques. Jeux satyriques, Espèces de farces qu' on jouait à Rome avant les grandes pièces, et qui étaient une imitation des satyres grecques.

SAUCE. s. f.

SAUCE. s. f. Assaisonnement liquide où il entre du sel, et ordinairement quelques épices pour y donner du goût. Bonne sauce. Sauce friande. Sauce de haut goût. Sauce d' un goût relevé. Sauce fade, insipide. Sauce blanche, rousse. Sauce au beurre noir. Sauce aux câpres. Sauce au poivre et au vinaigre. Faire une sauce à quelque viande. Tremper son pain dans la sauce. Tâter aux sauces. Il faut le laisser bouillir dans la sauce.

Cette sauce n' est pas faite, n' est pas assez faite, N' a pas assez bouilli, n' est pas assez liée.

Sauce verte, Sauce faite avec du blé vert, avec du jus d' herbes crues. Sauce douce, Sauce faite avec du sucre et du vinaigre ou du vin. Sauce-Robert, Sauce faite avec de la moutarde, de l' oignon et du vinaigre. Sauce à ou au pauvre homme, Sauce froide, faite avec de l' eau, du sel et de la ciboule.

Sauce courte, Sauce peu abondante.

Fam., Donner ordre aux sauces, Aller dans la cuisine prendre soin que tout soit bien apprêté. Il est allé donner ordre aux sauces.

Prov., Il n' est sauce que d' appétit, Quand on a faim, on trouve bon tout ce qu' on mange.

Prov. et fig., La sauce vaut mieux que le poisson, L' accessoire vaut mieux que le principal, les accompagnements valent mieux que la chose même. On dit à peu près dans le même sens, La sauce fait manger le poisson

Prov. et fig., Il ne sait à quelle sauce manger le poisson, se dit D' un homme qui se sent embarrassé de quelque discours qu' on lui tient, de quelque procédé qu' on a avec lui.

Prov. et fig., Vous ne sauriez faire une bonne sauce, mettre une bonne sauce à cela, se dit en parlant D' une affaire, d' une action à laquelle on ne saurait donner une apparence satisfaisante. On dit de même, Cela ne vaut rien, à quelque sauce que vous le mettiez.

Prov. et fig., On ne sait à quelle sauce le mettre, se dit D' un homme qu' on ne sait à quoi employer, qui n' est propre à rien. Dans un sens contraire, Il est bon à toutes sauces, on peut le mettre à toutes sauces, se dit D' un homme qui est propre à tout.

Prov. et fig., Faire la sauce à quelqu' un, Le réprimander. Envoyez-le-moi, je lui ferai sa sauce, je lui ferai bien sa sauce.

Sauce du tabac, Eau salée dans laquelle on a mis quelques autres ingrédients, et dont on se sert pour la préparation du tabac en poudre.

SAUCER. v. a.

SAUCER. v. a. Tremper du pain, de la viande, etc., dans la sauce. Saucez votre pain, la sauce est bonne. Cette viande n' est pas bonne si on ne la sauce.

Fig., fam. et par plaisanterie, Cet homme a été saucé dans la boue, dans le ruisseau, dans la rivière, Il est tombé dans la boue, il a été traîné dans le ruisseau, etc. Il a été saucé dans la boue, dans le ruisseau, se dit aussi, dans une acception plus figurée, De quelqu' un qui a été raillé durement, traité avec un grand mépris.

Fig. et pop., Saucer quelqu' un, Le gronder, le réprimander fortement. Il l' a bien saucé. Il fut saucé qu' il n' y manqua rien. Il a été saucé d' importance.

SAUCÉ, ÉE. participe

SAUCÉ, ÉE. participe En Numismatique, Médailles saucées, Médailles de cuivre couvertes d' une feuille d' étain.

SAUCIÈRE. s. f.

SAUCIÈRE. s. f. Vase creux dans lequel on sert des sauces sur la table. Saucière d' argent, de porcelaine. Petite saucière.

SAUCISSE. s. f.

SAUCISSE. s. f. Boyau de porc ou d' autre animal, rempli de viande crue, hachée, et assaisonnée. Saucisse de porc. Saucisse de veau. Faire rôtir, faire griller des saucisses. Mettre des saucisses sur le gril, à la poêle.

SAUCISSON. s. m.

SAUCISSON. s. m. Sorte de saucisse qui est fort grosse et de très-haut goût. Saucisson de Bologne, de Lyon. Une tranche de saucisson. Saucisson à l' ail. Saucisson cru. Saucisson cuit.

Il se dit, par analogie, en termes d' Artificier, d' Une sorte de grosse fusée.

Il se dit également, en termes de Guerre, d' Un long rouleau de toile rempli de poudre dont on se sert pour porter le feu à un fourneau de mine. Mettre le feu à un saucisson, au saucisson.

Il se dit aussi de Fagots très-longs qu' on emploie pour revêtir les talus intérieurs et les embrasures des batteries.

SAUF, AUVE. adj.

SAUF, AUVE. adj. Qui n' est point endommagé, qui est hors de péril. On le joint souvent avec Sain. Il en est revenu sain et sauf. Il a eu la vie sauve. Les assiégés sortirent vies et bagues sauves. Je vous servirai en toutes choses, mon honneur sauf.

SAUF

SAUF est quelquefois invariable, et signifie, Sans blesser, sans donner atteinte à. Sauf le respect de la compagnie. Sauf votre honneur. Sauf votre respect. Sauf le respect que je vous dois. Ces phrases ont vieilli; on s' en sert quelquefois pour adoucir, pour excuser des paroles trop hardies ou trop libres.

Il signifie aussi, Sans exclure, sans préjudice, avec réserve de. Sauf meilleur avis. Sauf son recours sur un tel, contre un tel. Sauf correction. On l' emploie dans un sens analogue avec la préposition à, suivie d' un infinitif. Sauf à changer. Sauf à déduire. Sauf à recommencer.

En termes de Chancellerie, Sauf en autre chose notre droit, et l' autrui en toutes, se disait pour marquer que Le roi n' entendait jamais préjudicier à ses droits ni à ceux de personne.

En termes de Palais, Adjudication sauf huitaine, sauf quinzaine, Sans préjudice de pouvoir enchérir dans la huitaine, dans la quinzaine. Sauf l' appel, Sans préjudice de l' appel.

En termes de Finances, Sauf erreur de calcul, sauf erreur ou omission, Sans préjudice du droit de revenir à compte, s' il y a erreur dans le calcul.

SAUF, invariable

SAUF, invariable signifie aussi, Hormis, excepté, à la réserve de. Il lui a cédé tout son bien, sauf ses rentes, sauf un domaine, sauf ses prétentions sur telle chose.

SAUF-CONDUIT. s. m.

SAUF-CONDUIT. s. m. Sorte de passeport par lequel il est permis à une personne d' aller en quelque endroit, d' y demeurer un certain temps, et de s' en retourner librement, sans crainte d' être arrêtée. Donner un sauf-conduit, des sauf-conduits. Violer un sauf-conduit. Il est venu sur la foi d' un sauf-conduit.

Il se dit, particulièrement, de La sauvegarde temporaire que les magistrats accordent, en certains cas, aux débiteurs exposés à la contrainte par corps. Il fut appelé à déposer comme témoin, et le président du tribunal lui accorda un sauf-conduit. Le failli demanda un sauf-conduit au tribunal de commerce.

Il se dit également de La permission qu' en temps de guerre un général donne à un ennemi de passer, librement et en sûreté, sur le terrain qu' occupe son armée.

SAUGE. s. f.

SAUGE. s. f. Plante aromatique à fleurs labiées et verticillées, à feuilles ridées et un peu épaisses, qui est souvent employée en médecine comme tonique et antispasmodique. Sauge à feuilles larges. Grande sauge. Petite sauge. Un bouquet de sauge. Des feuilles, des fleurs de sauge. Infusion de sauge.

SAUGRENU, UE. adj.

SAUGRENU, UE. adj. Impertinent, absurde, ridicule. Il ne se dit que Des choses. Question saugrenue. Réponse saugrenue. Raisonnement saugrenu. Il est familier.

SAULE. s. m.

SAULE. s. m. Arbre qui croît ordinairement dans les prés et le long des ruisseaux. Branche de saule. Un fossé bordé de saules. Les saules reprennent de bouture, viennent de bouture. L' écorce du saule blanc est amère et astringente.

Saule pleureur, Espèce de saule dont les branches sont plus longues et plus flexibles que celles du saule ordinaire, et retombent vers la terre.

SAUMÂTRE. adj. des deux genres

SAUMÂTRE. adj. des deux genres Il ne s' emploie que dans ces expressions: Eau saumâtre, Eau qui a un goût approchant de celui de l' eau de mer; et, Goût saumâtre, Saveur qui ressemble au goût de l' eau de mer.

SAUMON. s. m.

SAUMON. s. m. Poisson de mer du même genre que les truites, qui remonte les rivières, et dont la chair est rouge. Gros saumon. Petit saumon. Pêcher du saumon. Saumon frais. Saumon salé. Une hure de saumon. Une darne, une tranche de saumon.

SAUMON

SAUMON se dit aussi d' Une masse de plomb ou d' étain, telle qu' elle est sortie de la fonte. De l' étain en saumons.

SAUMONÉ, ÉE. adj.

SAUMONÉ, ÉE. adj. Il se dit De certains poissons, particulièrement des truites, quand la chair en est rouge comme celle des saumons. Truite saumonée. Perche saumonée.

SAUMONEAU. s. m. dimin.

SAUMONEAU. s. m. dimin. Petit saumon, saumon qui n' a pas encore acquis toute sa croissance. Des saumoneaux du Rhin.

SAUMURE. s. f.

SAUMURE. s. f. Liqueur qui se fait du sel fondu et du suc de la chose salée. La saumure n' est pas encore faite. Cette viande nageait dans la saumure. Saumure d' anchois. Saumure de thon.

SAUNAGE. s. m.

SAUNAGE. s. m. Débit, trafic de sel. Faire le saunage.

Faux-saunage, La vente, le débit du sel en fraude et contre les ordonnances.

SAUNER. v. n.

SAUNER. v. n. Faire du sel.

SAUNERIE. s. f.

SAUNERIE. s. f. Nom collectif qu' on donne au lieu, aux bâtiments, puits, fontaines et instruments propres à la fabrique du sel.

SAUNIER. s. m.

SAUNIER. s. m. Ouvrier qui travaille à faire le sel. Il y a tant de sauniers en cet endroit.

Il signifie aussi, Celui qui débite, qui vend le sel.

Prov., Se faire payer comme un saunier, Se faire payer avec exactitude, avec rigueur. Il est peu usité.

Faux-saunier, Celui qui vend, qui débite du sel en fraude et contre les ordonnances.

SAUNIÈRE. s. f.

SAUNIÈRE. s. f. Vaisseau, espèce de coffre où l' on conserve le sel.

SAUPIQUET. s. m.

SAUPIQUET. s. m. T. de Cuisine. Sauce ou ragoût qui pique, qui excite l' appétit. Faire un saupiquet, un excellent saupiquet. Saupiquet de boeuf. Boeuf en saupiquet.

SAUPOUDRER. v. a.

SAUPOUDRER. v. a. Poudrer de sel. Saupoudrer de la viande.

Il se dit aussi en parlant De ce qu' on poudre d' autre chose que de sel, comme de farine, de poivre, etc. Saupoudrer des soles avec de la farine, pour les frire. Saupoudrer de poivre un lièvre, pour le mettre en pâte. Saupoudrer de sucre des beignets, des petits gâteaux. Saupoudrer de cantharides un emplâtre de vésicatoire.

SAUPOUDRÉ, ÉE. participe

SAUPOUDRÉ, ÉE. participe Il s' emploie quelquefois figurément et familièrement. Une critique saupoudrée de quelques éloges, Mêlée de quelques éloges. Un écrit saupoudré d' érudition, Où il y a une érudition superficielle.

SAUR. adj. m.

SAUR. adj. m. Voyez SAURE.

SAURAGE. s. m.

SAURAGE. s. m. T. de Fauconnerie. Première année d' un oiseau avant qu' il ait mué.

SAURE. adj. des deux genres

SAURE. adj. des deux genres De couleur jaune qui tire sur le brun. Il ne se dit guère que Des chevaux. Un cheval saure.

Hareng saur, par abréviation de Saure, Le hareng salé, demi-séché à la fumée. On dit aussi, Hareng sauret; mais on écrit plus ordinairement, Hareng saur.

Prov., Un homme, une femme maigre comme un hareng sauret, comme un hareng saur, Un homme, une femme extrêmement maigre.

SAURE

SAURE en termes de Fauconnerie, se dit De l' oiseau pendant sa première année, où il porte encore son premier pennage, qui est roux.

SAURER. v. a.

SAURER. v. a. Faire sécher à la fumée. Saurer des harengs.

SAURÉ, ÉE. participe

SAURÉ, ÉE. participe

SAURET. adj. m.

SAURET. adj. m. Voyez SAURE.

SAURIENS. s. m. pl.

SAURIENS. s. m. pl. T. d' Hist. nat. Nom donné à l' une des quatre grandes divisions des reptiles: c' est celle qui comprend les lézards et les crocodiles. On l' emploie quelquefois adjectivement. Reptiles sauriens.

SAUSSAIE. s. f.

SAUSSAIE. s. f. Lieu planté de saules. Il se promenait dans la saussaie. On ferait là une saussaie.

SAUT. s. m.

SAUT. s. m. Action de sauter, mouvement par lequel on saute. Grand saut. Petit saut. Il franchit tant de semelles d' un saut. Il s' élança tout d' un saut, de plein saut, d' un plein saut sur l' autre bord du fossé. Il y a des danses où il faut faire des sauts. Deux pas et un saut. Ce cheval ne va que par sauts et par bonds. Le saut de la carpe.

Fig., Saut de carpe, Certain saut que les baladins exécutent à plat ventre, en s' élevant horizontalement. Faire le saut de carpe.

Saut périlleux, Certain saut qu' exécutent les danseurs de corde et les baladins quand le corps fait un tour entier en l' air. Il se dit, figurément, de Résolutions, d' actions violentes et hasardées.

Fig., en termes de Manége, Saut de mouton, Saut capricieux par lequel un cheval, en s' enlevant, baisse la tête, voûte l' épine dorsale en contre-haut, ramène les extrémités sous le ventre, et se jette de côté, de manière souvent à désarçonner son cavalier. Ce cheval vient de faire le saut de mouton.

Dans le même langage, Pas et le saut, Air relevé qui s' exécute en trois temps: le premier est un temps de galop raccourci, ou terre à terre, le second une courbette, et le troisième une cabriole; ainsi alternativement.

Par exagérat., Ne faire qu' un saut d' un endroit à un autre, Aller, se rendre d' un lieu à un autre avec une extrême promptitude.

Fig., N' aller que par sauts et par bonds, Parler avec une vivacité déréglée, sans garder aucun ordre, aucune liaison dans son discours. Il se dit aussi en parlant Des actions, de la conduite, lorsqu' elles sont précipitées et qu' elles manquent de suite.

Fig. et fam., Faire un grand saut, Aller s' établir dans un lieu fort éloigné de celui où l' on était. Il a quitté Marseille pour aller demeurer au Havre, il a fait un grand saut. Il est venu de la rue Saint-Antoine demeurer au faubourg Saint-Germain, c' est un grand saut qu' il a fait. Cela se dit aussi D' un homme qui, d' un petit ou médiocre emploi, parvient tout d' un coup à une place importante. Cet homme a fait, vient de faire un grand saut.

Fig., Il y est monté d' un saut, d' un plein saut, se dit D' un homme qui a été élevé à une place importante, à une haute dignité, sans passer par les degrés inférieurs. On dit de même, De simple soldat il devint capitaine, de petit employé il devint administrateur, etc., d' un saut, d' un plein saut. On dit aussi, De plein saut, Tout à coup, brusquement. Faut-il de plein saut vous fier à un homme que vous ne connaissez pas?

Fig. et fam., Faire le saut, Se déterminer enfin à prendre un parti, une résolution où il y a de la difficulté, du péril. Il a balancé longtemps s' il entrerait dans ce commerce, dans cette affaire, mais enfin il a fait le saut. Il se prend plus ordinairement en mauvaise part. Cette riche veuve a délibéré longtemps si elle épouserait ce jeune homme, qui n' a ni état ni fortune; enfin elle a fait le saut.

Fig. et fam., Faire faire le saut à quelqu' un, Lui faire perdre son emploi, sa charge.

Fam., Au saut du lit, Au sortir du lit. Je l' ai pris au saut du lit.

SAUT

SAUT signifie quelquefois, Chute. Tomber d' un troisième étage, c' est un terrible saut. Ce sens est familier.

Fam., Saut de Breton, Le saut, la chute d' un homme qu' on fait tomber par un certain tour de lutte. Il lui a fait faire le saut de Breton.

SAUT

SAUT se dit aussi d' Une chute d' eau qui se rencontre dans le courant d' une rivière. Il y a dans cette rivière des sauts en trois ou quatre endroits. Le saut du Niagara dans la rivière de Saint-Laurent.

Saut de moulin, Chute d' eau qui fait aller un moulin.

Saut de loup, Fossé que l' on fait au bout d' une allée, à l' extrémité d' un parc ou d' un jardin, pour en défendre l' entrée sans ôter, sans borner la vue.

SAUT

SAUT en termes de Haras, se dit de L' action d' un étalon qui couvre, qui saillit une jument. L' étalon a donné trois sauts à cette jument.

SAUTE. s. f.

SAUTE. s. f. T. de Marine. Il ne s' emploie que dans l' expression, Saute de vent, Changement subit de plusieurs quarts dans le vent régnant. Les sautes de vent causent quelquefois des avaries considérables.

SAUTÉ. s. m.

SAUTÉ. s. m. T. de Cuisine. Sorte de ragoût. On nous servit un sauté de chevreuil.

Il s' emploie aussi adjectivement. Rognons sautés au vin de Champagne. Filet de boeuf sauté.

SAUTELLE. s. f.

SAUTELLE. s. f. T. d' Agricult. Sarment que l' on transplante avec sa racine.

SAUTER. v. n.

SAUTER. v. n. S' élever de terre avec effort, ou S' élancer d' un lieu à un autre. Sauter de bas en haut, de haut en bas. Sauter en avant, en arrière. Sauter par-dessus une muraille. Sauter à cloche-pied, à pieds joints. Il saute bien. Sauter d' un bateau dans un autre. Sauter à l' abordage. Sauter à terre. Il sauta dans la rivière. Les bateleurs sautent au travers d' un cercle. Sauter sur un cheval. Sauter en selle. Sauter en croupe. Sauter en l' air. C' est un cheval qui saute. Faire sauter un cheval entre deux piliers, dans les piliers. Une pie qui saute de branche en branche. Faire sauter un chien par-dessus un bâton. Il ne fait que danser et sauter. Sauter de joie.

Sauter à bas de son lit, Descendre de dessus son lit avec vivacité.

Fam., Faire sauter quelqu' un par la fenêtre, Le jeter par la fenêtre.

Prov. et fig., Reculer pour mieux sauter, Céder, temporiser pour mieux prendre ses avantages.

Fig. et fam., Sauter aux nues, S' impatienter, se mettre en colère. Si vous lui dites cela, vous le ferez sauter aux nues. On dit dans un sens analogue, Vous me feriez sauter au plancher, Vous me poussez à bout, vous soutenez des choses absurdes.

Fig. et fam., Sauter de branche en branche, Passer brusquement et sans liaison d' un sujet à un autre.

SAUTER

SAUTER se dit particulièrement en parlant Des choses que l' explosion d' une mine, ou d' un amas de poudre, détruit, renverse, brise et fait voler en éclats. Pratiquer une mine pour faire sauter un ouvrage de fortification. Les assiégeants ont fait sauter le bastion. La poudrière de telle ville a sauté. Le feu a pris aux poudres, et le bâtiment a sauté. Ce navire va sauter. Faire sauter son vaisseau, pour ne pas le rendre à l' ennemi. On dit aussi, Se faire sauter, pour Faire sauter son vaisseau.

Fig. et fam., Faire sauter un mauvais lieu, une maison de jeu, etc., Fermer un mauvais lieu, une maison de jeu, etc. Il y avait dans ce quartier un mauvais lieu, on l' a fait sauter.

Fig. et fam., Faire sauter la terre, la charge, etc., de quelqu' un, Le contraindre, par voie de justice, à la vendre, à s' en défaire. Je ferai sauter sa charge, sa maison. On lui a fait sauter sa terre, sa charge, etc. On dit de même, Cette folie lui coûte cher, sa place en a sauté, Il a été contraint de la quitter.

Fig. et fam., Faire sauter quelqu' un, Lui faire perdre son emploi, sa place. Je le ferai sauter. On l' a fait sauter.

Fig. et fam., Faire sauter des bouteilles, Boire des bouteilles de vin. Ils ont fait sauter dix bouteilles dans ce repas.

Aux Jeux de hasard, Faire sauter la banque, Gagner tout l' argent du banquier.

Faire sauter la cervelle à quelqu' un, Lui casser la tête d' un coup de pistolet ou autrement; et, Lui faire sauter la tête, Lui trancher la tête.

Faire sauter un oeil hors de la tête, Porter un coup qui fait sortir l' oeil hors de la tête.

En termes de Billard, Faire sauter une bille, La faire tomber, en jouant, hors de la table du billard. La bille a saute, Elle est tombée hors du billard, en passant par-dessus les bandes.

Faire sauter la coupe, Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l' état où il était avant qu' on eût coupé. Cet escamoteur fait très-habilement sauter la coupe. C' est un escroc qui fait sauter la coupe.

SAUTER

SAUTER signifie aussi, S' élancer et saisir avec vivacité quelqu' un, quelque chose. Sauter au collet, à la gorge, au visage, aux yeux de quelqu' un. Il a sauté à ses armes, sur ses armes pour se défendre. Il a sauté sur lui pour le frapper.

Sauter au cou de quelqu' un, L' embrasser avec empressement.

Fig., Sauter aux yeux, se dit D' une chose qui est évidente, qui se fait voir d' abord, qu' on aperçoit sans peine. Il y a dans ce tableau des défauts qui sautent aux yeux. Ne voyez-vous pas la raison de ce procédé? Elle saute aux yeux.

SAUTER

SAUTER signifie figurément, Parvenir d' une place inférieure à une autre plus élevée, sans passer par les degrés intermédiaires. Il a sauté de la troisième classe en rhétorique. Il a sauté du grade de capitaine à celui de colonel.

Il signifie aussi, Passer subitement, rapidement d' une chose à une autre qui est différente de la première, qui n' a point de liaison avec elle. Sauter d' une matière à une autre. Il saute d' un objet à l' autre, sans s' occuper des idées intermédiaires.

En termes de Marine, Le vent a sauté du nord à l' est, Il y a passé subitement.

SAUTER

SAUTER s' emploie aussi comme verbe actif, et signifie, Franchir. Sauter un fossé. Sauter les murailles. Sauter la barrière. Je lui ferai sauter les degrés. Sauter vingt semelles.

Fig. et fam., Sauter le bâton, Faire quelque chose qu' on ne voulait pas faire, le faire malgré soi. Il ne voulait pas épouser cette fille, il a sauté le bâton. Il a été obligé de sauter le bâton.

Fig. et fam., Sauter le fossé, le pas, Prendre un parti hasardeux, après avoir long-temps balancé.

Fam., Sauter à pieds joints par-dessus quelque chose, Faire quelque chose sans s' embarrasser des obstacles, des considérations contraires.

SAUTER actif

SAUTER actif signifie encore figurément, Omettre, passer quelque chose, soit en lisant, soit en transcrivant. Il ne sait pas lire le grec; quand il en trouve, il le saute. Il a sauté deux feuillets. Le copiste a sauté deux lignes. En ce sens, on dit aussi, Sauter par-dessus, mais alors Sauter est neutre.

SAUTER

SAUTER en termes de Haras, se dit D' un étalon qui saillit, qui couvre une jument. Cet étalon a sauté tant de juments.

SAUTÉ, ÉE. participe

SAUTÉ, ÉE. participe

SAUTEREAU. s. m.

SAUTEREAU. s. m. Petite pièce de bois, garnie d' une languette de plume, qui, en sautant par le mouvement de la touche, fait sonner la corde d' un clavecin, d' une épinette. Il manque deux ou trois sautereaux à cette épinette, à ce clavecin.

SAUTERELLE. s. f.

SAUTERELLE. s. f. Insecte ailé qui s' avance en sautant, à l' aide de ses deux pattes postérieures, beaucoup plus longues que les autres. Sauterelle verte, grise. Petite sauterelle. Grosse sauterelle. Une nuée de sauterelles. Les sauterelles furent une des plaies d' Égypte. Les entomologistes donnent plus ordinairement le nom de Criquets aux sauterelles qui vont par troupes, et qui, outre la faculté de sauter, ont encore celle de voler longtemps comme les papillons et les mouches.

SAUTERELLE

SAUTERELLE en termes de Maçonnerie, de Charpenterie, etc., se dit de La fausse équerre mobile; instrument qui est formé de deux règles assemblées à l' une de leurs extrémités par une charnière, et qui sert à prendre et à tracer toutes sortes d' angles.

SAUTEUR, EUSE. s.

SAUTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui saute, dont la profession est de faire des sauts et des tours de force. Grand sauteur. Bon sauteur. Les danseurs de corde et les sauteurs.

Fig. et fam., C' est un sauteur, se dit D' un homme d' un caractère équivoque et qui se vante ridiculement. Il est peu usité.

SAUTEUR

SAUTEUR se dit, en termes de Manége, d' Un cheval dressé à exécuter les différents sauts, et qu' on fait monter aux personnes qui apprennent l' équitation. Il y a dans les manéges deux espèces de sauteurs: le sauteur entre les piliers ou dans les piliers, et le sauteur en liberté. Ce cheval est bon sauteur.

SAUTEUSE

SAUTEUSE est aussi Le nom d' une sorte de danse.

SAUTILLANT, ANTE. adj.

SAUTILLANT, ANTE. adj. Qui sautille, qui ne fait que sautiller.

SAUTILLEMENT. s. m.

SAUTILLEMENT. s. m. Action de sautiller, d' avancer en faisant de petits sauts. La plupart des oiseaux vont par sautillement. Un sautillement continuel.

SAUTILLER. v. n.

SAUTILLER. v. n. Sauter à petits sauts. Les pies, les moineaux sautillent au lieu de marcher. Ce danseur ne fait que sautiller. Dans la danse noble, il ne faut pas sautiller.

Fig., Ne faire que sautiller, Changer souvent et brusquement de sujet dans la conversation; n' observer aucune liaison dans ses discours, dans ses écrits.

SAUTOIR. s. m.

SAUTOIR. s. m. La figure que présentent deux ou plusieurs objets disposés de manière à imiter une croix de Saint-André X. On ne l' emploie guère que dans la locution adverbiale, En sautoir. Deux pièces de bois mises en sautoir. Deux épées étaient placées en sautoir sur le cercueil.

Il se dit, particulièrement, en parlant D' armoiries. Deux clefs passées en sautoir. Cinq besants posés en sautoir. Il y a deux bâtons passés en sautoir derrière l' écu des maréchaux de France. On dit de même, Porter d' argent au sautoir de gueules.

En parlant Des ordres de chevalerie, Porter un ordre en sautoir, En porter le ruban, le cordon en forme de collier tombant en pointe sur la poitrine. L' ordre de la Toison d' or et celui de Saint-Lazare se portent en sautoir. Les prélats ne portent les ordres qu' en sautoir.

Porter quelque chose en sautoir, Le porter sur le dos à l' aide de deux bretelles ou cordons qui se croisent sur la poitrine, ou même à l' aide d' une seule bretelle ou d' un seul cordon qui passe de gauche à droite ou de droite à gauche. Porter son bagage en sautoir.

SAUVAGE. adj. des deux genres

SAUVAGE. adj. des deux genres Il se dit proprement De certains animaux qui vivent dans les bois, qui se tiennent dans les déserts, dans les lieux éloignés de la fréquentation des hommes. Les lions, les tigres, les ours sont des animaux sauvages et carnassiers. Les cerfs, les daims, les sangliers sont des animaux sauvages.

SAUVAGE

SAUVAGE signifie aussi, Qui n' est point apprivoisé. En ce sens, il se dit généralement De tous les animaux qui ne sont point domestiques. Les animaux sauvages et les animaux domestiques. Le lièvre est un animal fort peureux et fort sauvage. Un canard sauvage. Un chat sauvage. Une oie sauvage.

SAUVAGE

SAUVAGE se dit, par extension, Des lieux incultes et inhabités. Un pays sauvage. Une île sauvage. Des lieux sauvages. Ces lieux ont un aspect sauvage. Un site sauvage. Une nature sauvage.

SAUVAGE

SAUVAGE se dit encore De certains peuples qui vivent ordinairement dans les bois, presque sans religion, sans loi, sans habitation fixe, et plutôt en bêtes qu' en hommes. Les peuples sauvages de l' Amérique, de l' Afrique, etc. En ce sens, il est aussi substantif. Les sauvages de l' Amérique. Il a vécu longtemps parmi les sauvages. Un sauvage. Une sauvage.

SAUVAGE

SAUVAGE se dit figurément D' une personne qui se plaît à vivre seule; et qui, soit par bizarrerie, soit par timidité, évite la fréquentation du monde. C' est un homme fort sauvage, d' une humeur sauvage. Ce jeune homme est encore sauvage. Sa femme ne voit aucune société; elle est trop sauvage. En ce sens, il s' emploie aussi substantivement. Ce jeune homme est un sauvage qui ne se montre jamais dans le monde.

Il signifie également, Qui a quelque chose de rude, de farouche. Ce savant a quelque chose de dur et de sauvage dans toutes ses manières. Une prude sauvage. Air sauvage. Manières sauvages. Moeurs sauvages. Une vertu sauvage.

Une façon de parler sauvage, un procédé sauvage, Une façon de parler ou d' agir rude, extraordinaire, contre l' usage.

SAUVAGE

SAUVAGE se dit aussi De certaines plantes, de certains fruits qui viennent naturellement, sans qu' on prenne soin de les greffer, de les cultiver. Olivier sauvage. Figuier sauvage. Pommier sauvage. Laitue sauvage. Prunes sauvages.

Chicorée sauvage, Espèce de chicorée verte et amère, qu' on ne laisse pas de cultiver dans les jardins.

Ce fruit a un goût sauvage, Il a un goût âpre et désagréable.

Huile sauvage, L' huile qui a un petit goût amer, ce qui ne la rend que meilleure.

Fig. et pop., Feu sauvage, Sorte de gale qui vient quelquefois au visage des enfants. Cet enfant a du feu sauvage.

SAUVAGEON. s. m.

SAUVAGEON. s. m. T. d' Agricult. Jeune arbre venu sans culture. Un beau sauvageon. Sauvageon de belle venue. Greffer un sauvageon. Greffer sur sauvageon.

Il se dit aussi quelquefois d' Un arbre venu de semis, et qui n' a pas été greffé. Voyez FRANC.

SAUVAGERIE. s. f.

SAUVAGERIE. s. f. Manière, humeur, habitudes sauvages. Il est d' une sauvagerie peu commune. Il est familier.

SAUVAGIN, INE. adj.

SAUVAGIN, INE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Goût sauvagin, Certain goût, certaine odeur qu' ont quelques oiseaux de mer, d' étang, de marais. Cela a un goût sauvagin qui me déplaît.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Cela sent le sauvagin.

SAUVAGINE. s. f. coll.

SAUVAGINE. s. f. coll. Il se dit Des oiseaux de mer, d' étang et de marais qui ont le goût sauvagin. C' est un pays de lacs et d' étangs, tout y est plein de sauvagine, on y trouve beaucoup de sauvagine.

Il se dit aussi de L' odeur de ces oiseaux. Cela sent la sauvagine.

SAUVEGARDE. s. f.

SAUVEGARDE. s. f. Protection accordée par le souverain, par une autorité quelconque. Il est en la protection et sauvegarde du roi. On l' a mis en la protection et sauvegarde du roi et de la justice. Le magistrat l' a pris sous sa sauvegarde.

Il se dit aussi Des lettres que l' on accorde à quelqu' un pour l' exempter de loger des gens de guerre. Demander, obtenir, expédier une sauvegarde. En vertu d' une sauvegarde. Donner, accorder une sauvegarde. Ce sens a vieilli.

Il se dit encore Du garde, du détachement qu' un général ou autre chef militaire envoie dans une maison, dans un château, dans un village, pour les garantir de pillage et d' insulte.

Il se dit également Du titre, de l' écrit par lequel une sauvegarde est accordée.

SAUVEGARDE

SAUVEGARDE se dit figurément d' Une chose ou d' une personne qui sert de garantie, de défense contre un danger qu' on redoute. Venez avec moi; comme je redoute sa colère, vous me servirez de sauvegarde, vous serez ma sauvegarde. Son obscurité lui servit de sauvegarde contre la proscription.

SAUVER. v. a.

SAUVER. v. a. Garantir, tirer du péril, mettre en sûreté. Il a sauvé la ville, sauvé son pays. Je l' ai sauvé des mains, d' entre les mains des ennemis. Sauver un homme du supplice, de l' infamie, de la misère. Sauver quelqu' un du naufrage. Le navire a échoué, on a sauvé les marchandises. JÉSUS-CHRIST a sauvé les hommes. Son médecin l' a sauvé. Il faut d' abord sauver l' honneur. Sauver son nom de l' oubli.

Il se construit quelquefois avec un régime indirect et un régime direct, l' un désignant la personne, et l' autre la chose que la personne était menacée de perdre ou de subir. Vous m' avez sauvé la vie. Je lui ai sauvé l' honneur. Cette déclaration du jury lui a sauvé les travaux forcés. Je lui ai sauvé une réprimande. Je lui ai sauvé un ridicule.

Il signifie quelquefois simplement, Épargner une chose à quelqu' un, l' en exempter. Cela lui a sauvé beaucoup de dépense. Les nouvelles que j' ai reçues m' ont sauvé un ennuyeux voyage. Vous m' avez sauvé une grande peine, une grande fatigue, un grand travail.

Sauver les dehors, sauver les apparences, Faire en sorte qu' il ne paraisse rien au dehors dont les gens puissent être blessés, puissent être scandalisés.

Fam., Sauver le premier coup d' oeil, Ne pas laisser paraître l' étonnement, l' impression désagréable que nous cause la première vue d' une personne laide ou mal faite. Cette femme est d' une telle laideur, qu' on a peine à sauver le premier coup d' oeil. On dit de même, Il faut sauver le premier coup d' oeil, en parlant D' une personne qui ne plaît pas au premier aspect, mais qui doit plaire quand on l' a mieux regardée, quand on la connaît davantage.

Prov. et fig., Vouloir sauver la chèvre et le chou, Vouloir ménager en même temps des intérêts différents ou opposés.

Au Jeu de paume, Sauver la grille, sauver le dedans, Parer les coups qui poussent la balle dans la grille ou dans le dedans. Il est bon second, il sauve bien la grille. On dit, au même Jeu, Sauver à quelqu' un la grille, le dedans, Lui faire l' avantage de ne pas compter ce que l' on gagne, quand on place la balle à la grille ou au dedans. Il est plus fort que vous, il peut vous sauver la grille. Dans une acception analogue à cette dernière, on dit au Jeu de billard, Sauver à quelqu' un une blouse, deux blouses, etc. Si vous voulez jouer contre moi, je vous sauverai les deux blouses du milieu.

Au Jeu de trictrac, Sauver la bredouille, Empêcher l' enfilade.

SAUVER

SAUVER signifie quelquefois, Excuser, justifier. On ne peut sauver sa conduite. Quelque excuse qu' on allègue, on ne peut sauver. cette action. Ce sens est peu usité.

Sauver une contradiction, Concilier deux passages, deux propositions contraires.

En termes de Musique, Sauver une dissonance, La faire suivre d' un accord convenable, c' est-à-dire, La faire descendre d' un degré, soit d' un ton plein, soit d' un demi-ton.

Sauver les défauts d' un ouvrage, Les pallier, empêcher qu' ils ne paraissent.

Sauver les défauts de la taille d' une personne, Déguiser, cacher quelque défaut, quelque difformité de sa taille, par la manière de l' habiller. On lui fera un corset qui sauvera ce petit défaut de sa taille.

SAUVER

SAUVER signifie aussi, Rendre éternellement heureux dans le ciel. Dieu a envoyé son Fils pour sauver tous les hommes, pour sauver tout le genre humain. Nous ne pouvons être sauvés que par les mérites de JÉSUS-CHRIST.

SAUVER

SAUVER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, S' échapper. Pendant que les geôliers dormaient, il se sauva de prison. Il s' est sauvé à toutes jambes.

Fig. et fam., Se sauver à travers les broussailles, se sauver par les vignes, par les marais, Se tirer d' embarras comme on peut.

Se sauver d' un péril, d' un danger, etc., S' en tirer, s' y dérober par la fuite ou autrement. On dit de même, Se sauver de l' oubli, de l' infamie, etc.

Fam. et par ellipse, Sauve qui peut, Se sauve qui pourra, se tire du péril qui pourra. Le cri de sauve qui peut se fit entendre.

SAUVER

SAUVER avec le pronom personnel, signifie aussi, Se retirer promptement. Il se fait tard, il va pleuvoir, je me sauve. Ce sens est familier.

Il signifie encore, Aller dans un lieu pour y chercher un asile, s' y réfugier. Après avoir commis ce meurtre, il se sauva dans les pays étrangers. Il se sauva dans une église. Il se sauva chez tel ambassadeur. L' épidémie s' étant déclarée dans la ville, nous nous sauvâmes à la campagne.

Il signifie quelquefois, Faire son salut éternel. Il faut travailler à se sauver.

Il signifie en outre, Se dédommager. Ce marchand vend à bas prix; mais il vend beaucoup, et il se sauve sur la quantité.

SAUVÉ, ÉE. participe

SAUVÉ, ÉE. participe

SAUVETAGE. s. m.

SAUVETAGE. s. m. T. de Marine militaire et marchande. Action de retirer des flots et de recueillir les débris d' un naufrage, les marchandises et les effets naufragés. Faire le sauvetage d' un navire à la côte. Aider, travailler au sauvetage. Magasins de sauvetage.

Bouée de sauvetage, Plateau de liége garni de bouts de corde, qu' on jette à la mer, lorsqu' un homme y est tombé, et qu' il est impossible de le secourir autrement.

SAUVETÉ. s. f.

SAUVETÉ. s. f. État d' une personne, d' une chose mise hors de péril. Il est vieux, et ne s' emploie guère que dans ces phrases: Il est en lieu de sauveté. Ses marchandises sont en sauveté.

SAUVEUR. s. m.

SAUVEUR. s. m. Celui qui sauve, libérateur. Joseph fut appelé le sauveur de l' Égypte. Ce héros fut le sauveur de son pays. Ce médecin, ce remède a été mon sauveur. Cette femme s' est jetée aux pieds de son sauveur. Vous êtes mon sauveur.

Il se dit, par excellence, de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. La Madeleine se jeta aux pieds du Sauveur. Le Sauveur du monde. Le Sauveur de nos âmes. JÉSUS-CHRIST notre Sauveur. Notre Sauveur JÉSUS-CHRIST.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Un dieu sauveur.

SAUVE-VIE. s. f.

SAUVE-VIE. s. f. Nom vulgaire d' une espèce de petite fougère qui croît à l' ombre, dans les fentes des vieux murs et des rochers, et qui a beaucoup de rapport avec les capillaires. On la nomme aussi Rue de muraille.

SAVAMMENT. adv.

SAVAMMENT. adv. D' une manière savante. Il écrit, il parle savamment sur un grand nombre de sujets. Il traita cette matière savamment.

Parler savamment d' une chose, En parler avec connaissance. C' est une affaire dont il est bien instruit, il en pourrait parler savamment.

SAVANE. s. f.

SAVANE. s. f. Nom que l' on donne, en Canada, aux forêts d' arbres résineux; et, dans la Guyane, à tous les endroits où il n' y a pas de grandes forêts, qu' ils soient secs ou marécageux.

Il désigne plus ordinairement, dans les diverses parties de l' Amérique, Une vaste prairie, cultivée ou sauvage. Une belle savane. Des savanes immenses. Une savane inondée.

SAVANT, ANTE. adj.

SAVANT, ANTE. adj. Qui sait beaucoup en matière d' érudition ou de science. C' est un homme fort savant. Il est savant dans l' antiquité. Il est savant en mathématique, en théologie, en philosophie, dans l' histoire. Les sociétés savantes. Les corps savants.

Il se dit aussi Des ouvrages où il y a de la science, de l' érudition. Un livre savant. Une dissertation savante. Des recherches, des notes savantes.

Langues savantes, Les langues anciennes, et celles qui ne sont connues que d' un petit nombre de personnes. Le grec, le latin, l' hébreu, le sanscrit, l' arabe, sont des langues savantes.

SAVANT

SAVANT signifie aussi, Qui est bien instruit, bien informé de quelque chose, de quelque affaire. Où avez-vous appris cela? vous êtes bien savant. Après tout ce qu' il m' a dit, je n' en suis pas plus savant. Cet homme est trop savant dans l' art de feindre, pour être cru sur sa parole.

Cette jeune fille est trop savante, est bien savante, Elle sait des choses qu' elle devrait ignorer.

SAVANT

SAVANT se dit encore De certaines choses où il y a de l' art, de l' habileté. Ce général a fait une marche savante, une retraite savante. Il a fait de savantes combinaisons, de savantes dispositions. Une main savante.

SAVANT

SAVANT est aussi substantif, en parlant Des personnes. Les savants disent... Il fait le savant. Une femme qui fait la savante.

SAVANTASSE. s. m.

SAVANTASSE. s. m. (En poésie, on écrit quelquefois, Savantas.) T. de dénigrement. Il se dit d' Un homme qui affecte de paraître savant, mais qui n' a qu' un savoir confus. C' est un savantasse.

SAVATE. s. f.

SAVATE. s. f. Vieux soulier fort usé. Il n' a-que des savates. Il ne porte que des savates.

Fam., Traîner la savate, Être dans l' indigence.

SAVATE

SAVATE en termes de Poste aux lettres, se disait autrefois de Celui qui va à pied porter les lettres dans les endroits éloignés des grandes routes. Les savates s' appellent aujourd' hui Piétons.

SAVATERIE. s. f.

SAVATERIE. s. f. Lieu où l' on vend de vieux souliers. Se fournir de souliers à la savaterie.

SAVETER. v. a.

SAVETER. v. a. Gâter un ouvrage en le faisant ou en le raccommodant malproprement. Voyez comme il a saveté cet habit! Voyez comme cela est saveté! Il est populaire.

SAVETÉ, ÉE. participe

SAVETÉ, ÉE. participe

SAVETIER. s. m.

SAVETIER. s. m. Ouvrier dont le métier est de raccommoder de vieux souliers. La boutique d' un savetier. Le savetier du coin de la rue.

Fig. et pop., C' est un savetier, ce n' est qu' un savetier, se dit D' un mauvais ouvrier en quelque métier que ce soit.

SAVEUR. s. f.

SAVEUR. s. f. Qualité qui est l' objet du goût, qui se fait sentir au goût. Bonne, agréable saveur. Saveur douce, amère, piquante, etc. La saveur des viandes. La saveur du pain, du vin. La bonne eau n' a point de saveur. Un mets sans saveur.

Prov., Cela n' a ni goût ni saveur, se dit D' une viande, d' une sauce insipide.

Fig., Il n' y a là ni goût ni saveur, se dit en parlant D' une composition littéraire où il n' y a rien d' agréable, rien de piquant.

SAVOIR. v. a.

SAVOIR. v. a. (Je sais, tu sais, il sait; nous savons, vous savez, ils savent. Je savais. Je sus. J' ai su. Je saurai. Je saurais. Sache, sachez. Que je sache. Que je susse. Sachant. Su.) Connaître, avoir connaissance de. Je sais bien cette affaire. Il ne savait rien de ce qui se passait. Je le sais à n' en pouvoir douter. Je sais qu' il n' est pas de vos amis, mais je sais aussi qu' il est homme de bien. Je sais que je me suis emporté. Il sait le chemin. Vous ne savez pas votre devoir. Je ne sais à quoi me décider. À quoi vous décidez-vous? Je ne sais. Je ne sais que faire. Je ne sais comment faire. Il ne sait pas ce que c' est, il ne sait ce que c' est que de mentir. Je ne sais où j' en suis. Je ne sais qu' en dire. Je ne sais qu' y faire. Je ne sais pourquoi son aspect me trouble. Je ne sais, mais son aspect me trouble. On lui a donné ce que vous savez. Il est venu qui vous savez bien. Je ne sais qui me l' a dit, quelle personne me l' a dit. Je sais tout cela, tout ce que vous dites. Est-ce que vous n' en savez rien? Je n' en veux rien savoir. Il sait tout le secret. Il sait bien des choses. Il sait tout ce qui se passe. Il sait cela de bonne part. Tout le monde le sait. Tout se sait à la longue. Si l' on vient à le savoir. Il a couru bien des dangers sans le savoir.

Prov., Il sait le fin du fin, se dit D' un homme habile, qui a une grande connaissance des affaires les plus secrètes. Il sait son pain manger, il sait plus que son pain manger, il en sait bien long, il en sait plus d' un, il en sait plus d' une, se dit D' un homme qui se conduit habilement, qui va bien à ses fins.

Fam., Il ne sait ce qu' il veut, se dit D' un homme indécis, ou inconstant dans ses résolutions.

Fam., Il ne sait ni ce qu' il fait, ni ce qu' il dit, se dit D' un homme qui, par ignorance ou par quelque trouble d' esprit, ne dit rien, ne fait rien de ce qu' il devrait faire ou dire.

Fam., Il sait mieux qu' il ne dit, Il parle contre sa propre connaissance.

Fam., Ne savoir rien de rien, Être dans une ignorance complète de toutes choses, ou de telle chose en particulier.

Fam., Je sais ce que je sais, se dit Quand on ne veut pas s' expliquer.

Subst. et fam., Un je ne sais qui, Un homme que personne ne connaît ou ne considère. On dit dans le même sens, Un je ne sais quel homme est venu me trouver.

Je ne sais quoi, ou substantivement, Un je ne sais quoi, le je ne sais quoi, se dit d' Une qualité ou d' un sentiment indéfinissable. Il y a dans ces vers, dans ce morceau de musique, un je ne sais quoi qui me charme. Le je ne sais quoi de sa physionomie, de ses manières, vous attire et vous subjugue malgré vous. Je ne sais quoi m' avertissait de me défier de lui. On dit de même, Je ne sais quel trouble, un je ne sais quel trouble s' est emparé de moi.

Par manière de doute et d' interrogation: Que savez-vous? Qu' en savez-vous? Que sais-je? Que sait-on ce qui arrivera? Que suit-on s' il le voudra? La question est de savoir si... Reste à savoir si...

Dieu sait. Locution familière dont on se sert pour donner une grande idée de quelque chose sous le rapport de la quantité ou autrement. Il a des écus, Dieu sait. Il mène une vie, Dieu sait. Il reviendra, Dieu sait quand. Dieu sait s' il reviendra. Tout cela va, Dieu sait comme.

Fam., Je ne sache personne, Je ne connais personne. Je ne sache personne qu' on puisse lui comparer. On dit aussi, Je ne sache rien de si beau, je ne sache rien de mieux écrit, etc., Je ne sais rien, je ne connais rien... Dans ces sortes de phrases, on n' emploie jamais le subjonctif qu' avec la négation.

Que je sache, se met à la fin d' une phrase Pour signifier que, si un fait est autrement qu' on ne le dit, on l' ignore. Il n' y a personne à la maison, que je sache. Il n' a point été à la campagne, que je sache. Est-il venu quelqu' un? Non pas que je sache.

Savoir gré, savoir bon gré, ne pas savoir gré, savoir mauvais gré à quelqu' un de quelque chose, Être satisfait ou mal satisfait d' une chose qu' il a dite, qu' il a faite; être content ou mécontent de sa conduite, de son procédé. Je lui en sais gré. Je lai en sais le meilleur gré du monde. Il se sait bon gré d' avoir fait telle action. Il lui en sait mauvais gré. Il ne sait aucun gré de ce qu' on fait pour lui.

SAVOIR

SAVOIR signifie aussi, Posséder quelque science, quelque art, être instruit, habile en quelque profession, en quelque exercice. Il sait la grammaire, la théologie, les mathématiques, l' histoire, etc. Il sait les langues, le grec, le latin, l' arabe. Il sait les affaires. Vous dites que cet homme est savant, et que sait-il? Il ne sait rien. On ne peut tout savoir. Savoir son métier. Qui ne sait pas son métier, l' apprenne ou le quitte. Savoir jouer du violon. Savoir danser. Savoir se battre. Vous verrez ce que je sais faire.

Prov., Ne savoir ni A ni B, Être fort ignorant.

Prov. et fig., Savoir la carte du pays, ou absolument, Savoir la carte, Savoir, connaître parfaitement les intrigues, les intérêts, les manières du monde, d' un quartier, d' une société, d' une famille, etc.

SAVOIR

SAVOIR signifie également, Être accoutumé, exercé à une chose, la bien faire. Savoir parler aux hommes. Il sait persuader. Il sait plaire. Il sait se conduire. Il sait plaisanter. Il sait tourner les choses comme il lui plaît. Il sait se vaincre, vaincre ses passions. Il sait souffrir. Il sait se modérer, se contenter de peu. Il sait se tirer d' affaire. Il ne sait pas répondre quand on lui parle.

Fam., Il ne sait pas distinguer sa main gauche de sa main droite, Il est sans intelligence.

Savoir vivre, Se conduire dans le commerce du monde avec tous les égards, et même toutes les précautions qu' un honnête homme est obligé d' avoir ou de garder avec les autres. Il sait vivre. Il ne sait pas vivre. Voyez SAVOIR-VIVRE.

Savoir bien le monde, Savoir bien la manière de vivre dans la société. Il sait bien le monde. Dans le même sens, on dit familièrement, Il sait son monde, il sait bien son monde.

SAVOIR

SAVOIR signifie aussi, Avoir dans la mémoire. Il sait sa leçon. Il sait son rôle. Il ne savait pas son sermon, il a pensé manquer plusieurs fois. Il savait son discours par coeur.

Fig. et fam., Savoir quelqu' un par coeur, Connaître parfaitement son caractère, ses habitudes.

SAVOIR

SAVOIR se dit quelquefois absolument; et alors il signifie, Avoir l' esprit orné et rempli de choses utiles. Cet homme-là sait. C' est un homme qui sait. Il a un grand désir de savoir.

Prov., Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait, Si la jeunesse avait de l' expérience, si la vieillesse avait de la force.

SAVOIR

SAVOIR signifie encore, Avoir le pouvoir, la force, le moyen, l' adresse, l' habileté de faire quelque chose. Je saurai bien le réduire. Je saurai bien me défendre. Je n' y saurais que faire. Je le voudrais bien, mais je ne le saurais. Je ne saurais faire ce que vous me dites. Ne sauriez-vous aller jusque-là? Il n' a su en venir à bout. Il ne sait pas ouvrir cette porte, ayant la clef dans sa main.

SAVOIR

SAVOIR signifie aussi, Apprendre, être instruit, être informé de quelque chose. Vous saurez que... Afin que vous le sachiez. Je veux bien que vous sachiez... Il faut savoir, il est bon de savoir que... Reste à savoir s' il y consentira.

Faire savoir, Instruire, informer quelqu' un par lettre, par message. Je lui ai fait savoir le succès de cette affaire. Je lui ai fait savoir comment cela est arrivé, comme la chose s' était passée. Faites-moi savoir de vos nouvelles. Il m' a fait savoir qu' il était arrivé en bonne santé.

Faire à savoir, Faire savoir: il ne s' emploie guère que dans les proclamations, les publications, les affiches, etc. On fait à savoir que tels et tels héritages sont à vendre.

Savoir faisons. Formule de Chancellerie et de Palais.

C' est à savoir, à savoir, et plus ordinairement, Savoir. Façons de parler dont on se sert Pour spécifier les choses dont il s' agit. On a vendu pour dix mille francs de meubles; c' est à savoir: deux tapisseries pour tant, etc. Le revenu de cette terre consiste en plusieurs rentes; à savoir, en telle et telle rente; à savoir, en une rente de... L' armée était composée de vingt mille hommes; savoir: dix mille hommes de pied, etc. On s' en sert aussi, familièrement, Pour marquer qu' on doute de quelque chose. Vous me dites qu' ils contribueront tous également à cette affaire, c' est à savoir s' ils le pourront, à savoir s' ils le voudront; savoir si vous en serez avoué. Vous assurez que l' ennemi marchera au secours de la place; c' est à savoir s' il pourra arriver assez à temps; à savoir s' il aura assez tôt rassemblé ses troupes; savoir s' il osera l' entreprendre. En ce sens, on dit substantivement, C' est un à savoir. Cette phrase est peu usitée.

SU, UE. participe

SU, UE. participe Il s' emploie aussi substantivement, et signifie, La connaissance qu' on a de quelque chose. Il n' est guère usité que dans cette façon de parler adverbiale, Au vu et au su de tout le monde.

SAVOIR. s. m.

SAVOIR. s. m. Érudition, connaissance acquise par l' étude, par l' expérience. Grand, profond, immense savoir. C' est un homme de peu de savoir. J' admire son savoir. Il a acquis un grand savoir par ses études et par ses méditations. Il met tout son savoir à faire telle chose. Ce médecin a acquis un grand savoir par son expérience. Il n' est d' usage qu' au singulier.

SAVOIR-FAIRE. s. m.

SAVOIR-FAIRE. s. m. Habileté, industrie pour faire réussir ce qu' on entreprend. Il a un grand savoir-faire, du savoir-faire, beaucoup de savoir-faire. Il n' a ni héritage ni revenu, il n' a que du savoir-faire. Il vit de son savoir-faire. On se tire de beaucoup d' embarras avec le savoir-faire, avec du savoir-faire. Il manque de savoir-faire. Je ne me soucie pas de traiter avec lui, je crains son savoir-faire.

SAVOIR-VIVRE. s. m.

SAVOIR-VIVRE. s. m. Connaissance des usages du monde et des égards de politesse que les hommes se doivent en société. Il a du savoir-vivre. Il manque de savoir-vivre. Il devrait bien acquérir un peu de savoir-vivre.

SAVON. s. m.

SAVON. s. m. Pâte ou composition faite avec de l' huile ou autre matière grasse, et un alcali, et qui sert à blanchir le linge, à nettoyer, à dégraisser. Un pain de savon. Savon de Gênes, de Naples, de Marseille. Savon noir. Savon gris. Savon sec ou dur. Savon mou ou liquide. Savon pour la barbe. Savon de toilette. Le savon rend l' eau blanche et écumeuse. Eau de savon. Écume de savon. Bulle de savon. Frotter avec du savon. Faire bouillir dans du savon. Cette tache s' en ira au savon. Pilules de savon.

Fig. et pop., Donner un savon à quelqu' un, Le réprimander, le tancer fortement.

SAVONNAGE. s. m.

SAVONNAGE. s. m. Nettoiement, blanchissage par le savon. Mettre du linge au savonnage. Eau de savonnage. Faire un savonnage.

SAVONNER. v. a.

SAVONNER. v. a. Nettoyer, dégraisser, blanchir avec du savon. Savonner du linge, des draps de lit, des chemises. Savonner une robe, des bas, etc.

Il signifie, en termes de Barbier, Frotter, couvrir d' écume de savon le menton d' un homme, avant d' y passer le rasoir. On vient de le savonner, on va le raser.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et se dit Des différents tissus qui peuvent supporter le savonnage, qui n' y perdent point leur couleur, leur consistance. Cette étoffe, cette dentelle se savonne, peut se savonner, ne se savonne pas.

Fig. et pop., Savonner quelqu' un, Lui faire une réprimande.

SAVONNÉ, ÉE. participe

SAVONNÉ, ÉE. participe

SAVONNERIE. s. f.

SAVONNERIE. s. f. Lieu où l' on fait le savon.

Absol., La Savonnerie, Manufacture à Chaillot, dans Paris, où l' on fabriquait autrefois des ouvrages de tapisserie veloutée, et des tapis façon de Perse, qui se font maintenant aux Gobelins, mais qu' on nomme toujours Tapis de la Savonnerie. Aujourd' hui, on fabrique à la Savonnerie des étoffes de laine longue et brillante. Popeline de la Savonnerie.

SAVONNETTE. s. f.

SAVONNETTE. s. f. Petite boule de savon purifié, préparé, et ordinairement parfumé, dont on se sert pour rendre la barbe plus tendre au rasoir. Savonnette de Grasse, de Bologne. Savonnette parfumée, etc.

Prov. et fig., Savonnette à vilain, s' est dit Des charges qu' on achetait pour s' anoblir. Il a acheté une savonnette à vilain.

SAVONNEUX, EUSE. adj.

SAVONNEUX, EUSE. adj. Qui tient de la qualité du savon. Il y a quelques eaux minérales qui sont savonneuses.

Terre savonneuse, Terre argileuse, très-fine et douce au toucher, telle que la terre à foulon.

SAVONNIER. s. m.

SAVONNIER. s. m. Fabricant de savon.

SAVONNIER

SAVONNIER en Botanique, Arbre du Brésil et des Antilles, dont le fruit rend l' eau blanche, écumeuse, et propre à blanchir le linge.

SAVOUREMENT. s. m.

SAVOUREMENT. s. m. Action de savourer. Le savourement des viandes. Il est peu usité.

SAVOURER. v. a.

SAVOURER. v. a. Goûter avec attention et avec plaisir. Savourez bien ce vin-là. Un gourmand ne mangerait pas cela sans le savourer, sans le bien savourer.

Il s' emploie figurément, et signifie, Jouir de quelque chose avec délectation, avec une sorte de lenteur qui prolonge le plaisir. Savourer les plaisirs. Savourer les honneurs, la flatterie, la louange. Il savourait la douceur de ces éloges. Il savourait le plaisir de la vengeance. Savourer les délices de l' amour. Savourer un baiser.

SAVOURÉ, ÉE. participe

SAVOURÉ, ÉE. participe

SAVOURET. s. m.

SAVOURET. s. m. Il se dit d' Un gros os de trumeau de boeuf, que les pauvres gens mettent dans leur pot, pour donner du goût, de la saveur au bouillon; et d' Un os de porc salé qu' on fait cuire avec des choux pour leur donner de la saveur.

SAVOUREUSEMENT. adv.

SAVOUREUSEMENT. adv. En savourant. Manger savoureusement. Boire savoureusement. Il est peu usité.

SAVOUREUX, EUSE. adj.

SAVOUREUX, EUSE. adj. Qui a une bonne saveur, une saveur agréable. Un mets savoureux. Des fruits savoureux. Une viande savoureuse.

SAXATILE. adj. des deux genres

SAXATILE. adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Qui se trouve, qui croît parmi des pierres. Poisson saxatile. Plante saxatile.

SAXIFRAGE. adj. de deux genres

SAXIFRAGE. adj. de deux genres T. de Médec. Il se dit Des médicaments qu' on a crus propres à dissoudre la pierre dans la vessie. Il est synonyme de Lithontriptique, mais beaucoup moins usité.

SAXIFRAGE. s. f.

SAXIFRAGE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes grasses dont il y a un grand nombre d' espèces, les unes servant d' ornement, les autres employées en médecine.

SAYON. s. m.

SAYON. s. m. Saie, espèce de casaque ouverte, que portaient anciennement les gens de guerre.

SBIRE. s. m.

SBIRE. s. m. Nom qu' on donne en différents pays, et surtout à Rome, à un archer.

Il se dit, par extension et par mépris, Des hommes armés qui sont chargés de protéger l' exécution des sentences judiciaires et des mesures de police.

SCABELLON. s. m.

SCABELLON. s. m. T. d' Archit. Sorte de piédestal ou de socle sur lequel on pose des bustes, des girandoles, etc.

SCABIEUSE. s. f.

SCABIEUSE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Composées, dont plusieurs espèces servent à l' ornement des jardins. Scabieuse des bois.

SCABIEUX, EUSE. adj.

SCABIEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui ressemble à la gale. Éruptions scabieuses.

SCABREUX, EUSE. adj.

SCABREUX, EUSE. adj. Rude, raboteux. Un chemin scabreux. Une montagne qui est scabreuse à monter et à descendre.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré, et il signifie, Dangereux, périlleux, difficile. C' est une entreprise bien scabreuse. Cela est bien scabreux. Une affaire scabreuse. Vous vous engagez dans une matière scabreuse. Je ne sais comment je pourrai vous faire ce conte, il est bien scabreux, Il est difficile à raconter décemment.

SCALDE. s. m.

SCALDE. s. m. Nom que les anciens Scandinaves donnaient à leurs poëtes.

SCALÈNE. adj.

SCALÈNE. adj. T. de Géom. Il se dit D' un triangle dont les trois côtés sont inégaux. Triangle scalène.

SCALPEL. s. m.

SCALPEL. s. m. T. d' Anat. Couteau d' une forme particulière, dont on se sert pour disséquer, etc. Un bon scalpel. Bien manier le scalpel.

SCALPER. v. a.

SCALPER. v. a. Il se dit Des sauvages qui arrachent la peau du crâne à un ennemi vaincu, après l' avoir coupée circulairement avec une espèce de couteau. Ces hommes féroces scalpèrent de malheureux prisonniers.

SCALPÉ, ÉE. participe

SCALPÉ, ÉE. participe

SCAMMONÉE. s. f.

SCAMMONÉE. s. f. T. de Matière médicale. Sorte de gomme-résine concrète, très-purgative, qui nous vient de l' Orient, et qu' on tire de la racine d' une espèce de liseron. Scammonée d' Alep. Scammonée de Smyrne.

Il se dit aussi de La plante qui fournit cette substance. Racine de scammonée.

SCANDALE. s. m.

SCANDALE. s. m. Ce qui est occasion de tomber dans l' erreur, dans le péché. Il est dit dans l' Écriture sainte que la prédication de la croix a été un scandale pour les Juifs. Scandale pris. Scandale donné. On dit dans le même sens, Pierre de scandale. (Voyez plus bas un autre emploi de cette locution. )

SCANDALE

SCANDALE signifie plus ordinairement, Occasion de chute que l' on donne par quelque mauvaise action, par quelque discours corrupteur. Grand scandale. Horrible scandale. Scandale public. Il faut craindre le scandale. Il ne faut pas donner de scandale. Quel scandale! Il arrivera scandale. Malheur à ceux par qui le scandale arrive! La vie de cet homme-là porte scandale. Éviter le scandale. Empêcher, ôter, lever le scandale. C' est une chose qu' on peut dire sans scandale. Réparer le scandale. Pécher sans scandale. On dit de même, Être, devenir une occasion de scandale.

Il se dit aussi de L' indignation qu' on a des actions et des discours de mauvais exemple. Il avança des propositions impies, des maximes subversives de la morale, de l' ordre public, au scandale, au grand scandale de tous ceux qui l' écoutaient.

Il se dit encore de L' éclat que fait une action honteuse. Cette affaire fut d' un grand scandale dans tout le voisinage. Cela causa un grand scandale. Scandale public. Il faut lui épargner le scandale. Cela s' est fait sans scandale, sans aucun scandale. Cela sauva un grand scandale. Cela fera du scandale. I l y aura du scandale. Il ne cherche, il n' aime que le scandale. Il veut du scandale.

Fig., Pierre de scandale, se dit aussi de Tout ce qui cause du scandale. Cette discussion est délicate, et pourrait bien devenir une pierre de scandale.

En termes d' ancienne Procéd. crimin., Un amené sans scandale, Un ordre du juge pour faire amener quelqu' un devant lui, sans éclat.

SCANDALEUSEMENT. adv.

SCANDALEUSEMENT. adv. D' une manière scandaleuse. Cet homme vit scandaleusement.

SCANDALEUX, EUSE. adj.

SCANDALEUX, EUSE. adj. Qui cause du scandale. Une action scandaleuse. Une vie scandaleuse. Cela est scandaleux. Une personne scandaleuse. Un livre scandaleux. Une proposition scandaleuse. Un commerce scandaleux. Doctrine scandaleuse. Opinion erronée et scandaleuse. Tenir des discours scandaleux.

SCANDALISER. v. a.

SCANDALISER. v. a. Donner, exciter du scandale. Votre vie scandalise tout le monde. Ces discours licencieux le scandalisèrent.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Prendre du scandale, s' offenser. Il se scandalise de tout. Ne vous scandalisez pas de ce qu' il dit.

SCANDALISÉ, ÉE. participe

SCANDALISÉ, ÉE. participe

SCANDER. v. a.

SCANDER. v. a. T. de Versification. Mesurer un vers dont les pieds sont composés de longues et de brèves, comme sont les vers latins et les vers grecs, pour juger s' il est selon les règles. Scandez ce vers, vous verrez qu' il y manque un pied.

SCANDER

SCANDER en parlant De quelques langues modernes, signifie, Mesurer les vers par le nombre de leurs syllabes.

SCANDÉ, ÉE. participe

SCANDÉ, ÉE. participe

SCAPHANDRE. s. m.

SCAPHANDRE. s. m. Espèce de corset garni de liége, au moyen duquel un homme peut facilement se soutenir sur l' eau.

SCAPULAIRE. s. m.

SCAPULAIRE. s. m. Pièce d' étoffe qui descend depuis les épaules jusqu' en bas, tant par devant que par derrière, et que portent plusieurs religieux sur leurs habits. Les bernardins portent un scapulaire noir sur un habit blanc.

Il se dit aussi de Deux petits morceaux d' étoffe bénite, qui sont joints ensemble, et qu' on porte sur la poitrine à l' aide d' un ruban passé autour du cou. Le scapulaire de la Vierge. Les membres de cette confrérie portent le scapulaire, un scapulaire. Vendre des chapelets et des scapulaires.

Il se dit également, en Chirurgie, d' Une bande qui s' appuie sur les épaules, et dont les extrémités sont fixées à un bandage appliqué sur le corps, de manière à l' empêcher de descendre, de glisser.

SCAPULAIRE

SCAPULAIRE s' emploie aussi comme adjectif féminin, et se dit, en termes d' Anatomie, De diverses parties qui appartiennent ou qui ont rapport à l' épaule. Aponévrose scapulaire. Veine, artère scapulaire.

SCARABÉE. s. m.

SCARABÉE. s. m. Il se dit en général Des coléoptères, des insectes dont les ailes sont recouvertes par des étuis cornés; particulièrement, de Ceux qui ont des antennes terminées par plusieurs feuillets. Le hanneton est un scarabée. Le scarabée sacré des Égyptiens.

SCARAMOUCHE. s. m.

SCARAMOUCHE. s. m. Personnage bouffon de l' ancienne comédie italienne, qui est habillé de noir de la tête aux pieds. Se déguiser en scaramouche.

SCARE. s. m.

SCARE. s. m. Nom d' un poisson de mer connu des anciens, et auquel ils attribuaient la faculté de ruminer. Les naturalistes l' appliquent aujourd' hui à Un genre de poissons qui ont de larges mâchoires semblables à un bec de perroquet.

SCARIFICATEUR. s. m.

SCARIFICATEUR. s. m. T. de Chirur. Espèce de boîte dans laquelle sont renfermées dix à douze pointes de lancettes qui en sortent par la détente d' un ressort, et qui font d' un même coup autant de scarifications à la peau. Le scarificateur n' est employé aujourd' hui que par un petit nombre de praticiens.

SCARIFICATION. s. f.

SCARIFICATION. s. f. Opération de chirurgie, par laquelle on fait plusieurs incisions à la peau avec une lancette ou un bistouri. Il en faudra venir à la scarification. Ce mal ne peut être guéri que par la scarification. Ordonner des scarifications. Les scarifications très-superficielles sont appelées Mouchetures.

SCARIFIER. v. a.

SCARIFIER. v. a. T. de Chirur. Faire des scarifications en quelque partie du corps. On lui a scarifié les épaules. Il a été ventousé et scarifié.

SCARIFIÉ, ÉE. participe

SCARIFIÉ, ÉE. participe Ventouses scarifiées, Celles qu' on applique sur un endroit de la peau où l' on a fait des scarifications ou des mouchetures.

SCARIOLE. s. f.

SCARIOLE. s. f. Voyez ESCAROLE.

SCARLATINE. s. f.

SCARLATINE. s. f. T. de Médec. Maladie contagieuse dont le phénomène le plus remarquable est la couleur écarlate que prend toute la peau. La scarlatine n' attaque guère que les enfants. On la nomme aussi Fièvre scarlatine; et alors Scarlatine est pris adjectivement.

SCASON ou SCAZON. s. m.

SCASON ou SCAZON. s. m. Sorte de vers latin, dont le cinquième pied est un ïambe, et le sixième un spondée: il est d' ailleurs semblable au vers ïambe

SCEAU. s. m.

SCEAU. s. m. Lame de métal qui a une face plate, ordinairement de figure ronde ou ovale, dans laquelle sont gravées en creux la figure, les armoiries, la devise d' un roi, d' un prince, d' un État, d' un corps, d' une communauté, d' un seigneur particulier, et dont on fait des empreintes avec de la cire ou autrement sur des lettres, des diplômes, des actes publics, etc., pour les rendre authentiques. Grand sceau. Petit sceau. Le sceau du roi. Les sceaux de l' État. Le sceau d' un ministère. Le sceau de l' université, de l' Académie française, etc. Le sceau des juges de paix, des notaires, etc. Mettre son sceau. Apposer le sceau. Contrefaire un sceau.

Il se dit aussi de L' empreinte même faite par le sceau. Le sceau était presque tout effacé.

Absol., Les sceaux, Les sceaux du roi, de l' État, ceux qu' on appose à tous les actes émanés directement de la puissance royale, de l' autorité souveraine. La cassette des sceaux, La cassette où ils sont renfermés. Garde des sceaux, Le ministre à qui ils sont confiés. Le garde des sceaux, ministre de la justice.

Le roi lui a donné les sceaux, Le roi l' a nommé garde des sceaux. On dit dans le sens opposé, Il a rendu les sceaux; on lui a ôté, repris les sceaux, Il a donné sa démission de garde des sceaux, etc.

SCEAU

SCEAU se dit, par extension, de L' action de sceller, ainsi que Du temps et du lieu où l' on scelle, où l' on appose les sceaux de l' État aux actes qui en doivent être revêtus. Il y aura sceau tel jour. Tenir le sceau, donner le sceau. Le sceau tenant. Aller au sceau. On dit dans un sens analogue, La division du sceau au ministère de la justice.

Ces lettres de grâce ont passé au sceau, On les a scellées. Ces lettres ont été refusées au sceau, On n' a point voulu les sceller.

S' opposer au sceau, S' opposer à ce que des lettres soient scellées. On dit dans le même sens, Il y a opposition au sceau, on a fait opposition au sceau.

Officiers du sceau, Ceux dont les fonctions particulières ont rapport au sceau.

Fig., Confier quelque chose sous le sceau du secret, sous le sceau de la confession, À condition que le secret en sera inviolable.

Fig., Mettre le sceau à une chose, La consommer, la rendre entière, complète. Il a mis le sceau à sa réputation, à son infamie.

Fig., Le sceau du génie, le sceau de la perfection, se dit quelquefois en parlant Des ouvrages que le génie seul a pu produire, de ceux où la perfection est portée à un très-haut degré. Ses écrits sont empreints du sceau du génie.

Fig., Sceau de réprobation, Sorte de flétrissure, de note d' infamie qui fait qu' un homme est repoussé ou évité par les autres. Il est marqué d' un sceau de réprobation, il porte un sceau de réprobation qui avertit tout le monde de s' éloigner de lui. On dit quelquefois, dans le style soutenu, Marquer du sceau de sa colère, du sceau de sa vengeance.

En Botan., Sceau-de-Salomon, Espèce de muguet: voyez GRENOUILLET. --- Sceau-de-Notre-Dame: voyez TAMINIER.

SCEL. s. m.

SCEL. s. m. Sceau. Il n' était usité que dans ces phrases de Palais et de Chancellerie: Sous le scel du Châtelet de Paris. Le scel secret du roi. Sous notre scel secret. En parlant Du petit sceau, on disait, Scel et contre-scel.

SCÉLÉRAT, ATE. adj.

SCÉLÉRAT, ATE. adj. Coupable ou capable de grands crimes. Âme scélérate. C' est le plus scélérat de tous les hommes. Il est devenu bien scélérat.

Il se dit quelquefois Des choses, et signifie, Perfide, noir, atroce. Une conduite scélérate. Un complot, un projet scélérat.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un franc scélérat, un grand scélérat.

SCÉLÉRATESSE. s. f.

SCÉLÉRATESSE. s. f. Méchanceté noire. Il y a de la scélératesse à cela. C' est une scélératesse insigne.

SCÉLITE. s. f.

SCÉLITE. s. f. Pierre figurée qui représente la jambe humaine.

SCELLÉ. s. m.

SCELLÉ. s. m. T. de Procéd. et de Police. La cire empreinte d' un cachet qu' on a apposé à des serrures, à un cabinet, etc., par autorité de justice, pour empêcher de les ouvrir. Mettre, apposer le scellé, les scellés. Faire opposition au scellé. Il ne saurait avoir ses papiers, ils sont sous le scellé. C' est au juge de paix à lever le scellé qu' il a apposé. C' est un crime de forcer, de rompre, de briser le scellé, les scellés. Le juge de paix a reconnu que son scellé était sain et entier. L' apposition, la reconnaissance, la levée des scellés. Gardien des scellés.

Bris de scellé, Le délit que l' on commet en brisant illégalement le scellé. Il y a eu dans cette succession un bris de scellé. On a rendu plainte, on informe du bris de scellé.

SCELLEMENT. s. m.

SCELLEMENT. s. m. Terme de Maçonnerie. Action de sceller, ou L' ouvrage qui en résulte. Un bon scellement.

Il se dit aussi de L' extrémité même d' une pièce de bois ou de métal, qui est engagée dans un trou et retenue par du plomb, du plâtre ou du mortier.

SCELLER. v. a.

SCELLER. v. a. Mettre, appliquer le sceau à une lettre de chancellerie, etc. Sceller en cire jaune, en cire verte, rouge, blanche, bleue. Il y a des princes qui scellent en or et en argent. Les papes scellent en plomb dans quelques occasions. Sa grâce a été scellée. On ne voulut pas sceller ses provisions. Sceller un privilége.

Il signifie également, Apposer, appliquer, par autorité de justice, un cachet, un sceau à une porte, à un cabinet, à une armoire, etc., pour empêcher d' en rien enlever. Dès qu' il fut mort, le juge de paix alla chez lui sceller son cabinet, ses armoires.

SCELLER

SCELLER signifie en termes de Maçonnerie, Arrêter, fixer l' extrémité d' une pièce de bois ou de métal, dans un mur, dans la pierre ou le marbre, avec du plomb, du plâtre ou du mortier. Sceller des gonds, des crampons, des crochets, etc., dans une muraille; les sceller en plomb. Sceller en plâtre. Sceller avec du mortier.

Sceller un vase, une bouteille, une fiole, Les fermer, les boucher avec une espèce de mastic.

En termes de Chimie, Sceller hermétiquement un vaisseau de verre, Fermer le col, en le faisant fondre à la lampe d' émailleur, de manière que les bords s' unissent tellement l' un contre l' autre, qu' il ne puisse rien entrer dans le vaisseau, et qu' il n' en puisse rien sortir. Il faut sceller cette fiole hermétiquement, de peur que la liqueur qui est dedans ne s' évapore.

SCELLER

SCELLER signifie figurément, Confirmer, affermir. Ils ont fait un traité ensemble, et l' ont scellé par un double mariage de leurs enfants. Notre rédemption a été scellée par le sang de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. Ils dînerent tous ensemble pour sceller leur réconciliation.

SCELLÉ, ÉE. participe

SCELLÉ, ÉE. participe

SCELLEUR. s. m.

SCELLEUR. s. m. Celui qui scelle, qui appose le sceau. Le scelleur de la chancellerie.

SCÈNE. s. f.

SCÈNE. s. f. La partie du théâtre où les acteurs représentent devant le public. On applaudit cet acteur dès qu' il paraît sur la scène, dès qu' il entre en scène. La scène était remplie d' acteurs. La scène était bien éclairée, était magnifiquement décorée. L' optique de la scène. La décoration de la scène.

Avant-scène, La partie antérieure du théâtre, la plus rapprochée des spectateurs. Les loges d' avant-scène.

Avant-scène, signifie figurément, Ce qui est raconté dans l' exposition d' une pièce dramatique, comme s' étant passé avant l' action.

Fig., Ensanglanter la scène, Mettre sous les yeux des spectateurs la mort violente d' un personnage.

Mettre un personnage sur la scène, Le représenter dans un ouvrage dramatique. On dit de même, Mettre, transporter un événement, une action sur la scène.

Mettre un ouvrage en scène, Régler la manière dont les acteurs doivent le représenter. On dit en ce sens, La mise en scène d' une pièce.

Fig., Paraître sur la scène, se dit D' un homme qu' on vient de mettre dans un poste, de nommer à un emploi qui attire les yeux sur lui. Il se dit aussi De celui qui commence à prendre une part considérable aux affaires publiques. On dit dans le même sens, Être en scène, occuper la scène; paraître, figurer, briller sur la scène du monde.

Fig., Il est toujours en scène, se dit D' un homme qui a toujours un maintien apprêté, des manières composées, comme s' il était en présence d' un grand nombre de personnes qui eussent les yeux sur lui.

SCÈNE

SCÈNE se dit aussi de La décoration du théâtre. La scène représentait le palais d' Auguste. La scène change, et un paysage prend la place d' un palais.

Fig., La scène change, va changer, se dit D' un changement considérable qui vient d' arriver ou qui est près d' arriver dans une affaire. La scène change, le roi vient de nommer un nouveau ministère.

SCÈNE

SCÈNE signifie dans certaines phrases, L' action même qu' on représente sur le théâtre, ou La représentation d' une pièce de théâtre. Ainsi on dit:

La scène est à Rome, est à Babylone, à Paris, etc., L' action qui fait le sujet de la pièce s' est passée ou est supposée se passer à Rome, à Babylone, à Paris, etc.

Ouvrir la scène, Commencer la représentation, paraître le premier sur le théâtre. Le personnage qui ouvre la scène. Dans l' OEdipe à Colone de Sophocle, la scène s' ouvre par OEdipe arrivant, avec sa fille Antigone, dans un lieu qu' il ne connaît pas.

SCÈNE

SCÈNE se dit aussi figurément de L' art dramatique. Les plaisirs, les jeux de la scène. Les chefs-d' oeuvre de la scène. Corneille, Racine, Voltaire, Molière, ont illustré la scène française. Les maîtres de la scène. Cet auteur connaît bien, entend bien la scène. Il a une parfaite connaissance de la scène.

SCÈNE

SCÈNE se dit encore de Chaque partie d' un acte du poëme dramatique, où l' entretien des acteurs n' est interrompu, ni par l' arrivée d' un nouvel acteur, ni par la sortie d' un de ceux qui sont sur le théâtre. Le poëme dramatique se divise en actes, les actes se divisent en scènes. Scène première. La troisième scène du quatrième acte. L' entrée ou la sortie d' un acteur fait une nouvelle scène, fait changement de scène. La liaison, l' enchaînement des scènes. L' intérêt va croissant de scène en scène. Les scènes sont bien liées dans cette pièce. Il y a dans cette pièce des scènes bien plus belles, bien plus fortes les unes que les autres. Une scène trop longue. Une scène languissante. Une scène passionnée. Une scène intéressante, attachante. Une scène bien filée. Scène muette: voy. MUET.

SCÈNE

SCÈNE se dit, par extension, d' Un ensemble d' objets qui s' offre à la vue. L' assemblage des glaciers de la Suisse forme une scène terrible, imposante. Cette contrée offre une suite de scènes qui enchantent. Ce paysage est une scène que varient mille objets divers. Ce paysage offre une belle scène, une scène magnifique. Dans ce pays, la scène change à chaque pas, à chaque instant.

Il se dit également de Toute action qui offre quelque chose de vif, d' animé, d' intéressant, d' extraordinaire. Je viens d' être témoin d' une scène bien attendrissante, d' une scène bien folle, bien bouffonne. Leur entrevue formait une scène frappante. Nous allons voir d' étranges scènes. Il nous a donné une scène, une scène plaisante. Où s' est passée la scène que vous nous racontez?

Faire une scène à quelqu' un, L' attaquer violemment de paroles.

Il ne faut point donner de scène au public, Il faut cacher des débats dont le public s' occuperait avec malignité; Il ne faut pas faire parler de soi mal à propos.

SCÉNIQUE. adj. des deux genres

SCÉNIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la scène, au théâtre. Les jeux scéniques des anciens.

SCÉNOGRAPHIE. s. f.

SCÉNOGRAPHIE. s. f. T. de Peinture. L' art de mettre, de représenter les objets en perspective, particulièrement les sites et les édifices. On l' applique surtout à L' art de peindre les décorations scéniques.

Il se dit également Des représentations mêmes, des objets représentés. La scénographie d' un palais et de ses jardins, d' une ville, d' un vallon, etc.

SCÉNOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

SCÉNOGRAPHIQUE. adj. des deux genres T. de Peinture. Qui a rapport à la scénographie. Représentation scénographique.

SCÉNOPÉGIE. s. f.

SCÉNOPÉGIE. s. f. Nom que les Grecs donnaient à une des plus grandes solennités de l' année juive. C' était la fête des Tabernacles: elle rappelait aux Hébreux qu' ils avaient erré et campé longtemps en terre étrangère. Comme elle durait sept jours, on emploie quelquefois le mot Scénopégies, au pluriel, pour la désigner.

SCEPTICISME. s. m.

SCEPTICISME. s. m. Doctrine, sentiment d' une secte de philosophes anciens, dont le dogme principal était de douter, de n' affirmer rien, de tenir leur jugement en suspens sur chaque chose.

Il se dit aussi en parlant Des personnes qui affectent de douter de tout. Cet homme se pique de scepticisme. Il porte dans l' histoire un scepticisme qui lui fait révoquer en doute les faits les plus avérés.

SCEPTIQUE. adj. des deux genres

SCEPTIQUE. adj. des deux genres Il se dit D' une secte de philosophes anciens qui établissaient pour principe qu' il n' y a rien de certain. Pyrrhon est considéré comme l' auteur de la philosophie sceptique. Les philosophes sceptiques.

Il se dit aussi Des personnes qui affectent de douter de tout ce qui n' est pas prouvé d' une manière évidente, incontestable. C' est un homme sceptique, un écrivain sceptique. Esprit sceptique.

Il est aussi substantif dans les deux acceptions. Les sceptiques ne niaient ni n' affirmaient rien. C' est un sceptique.

SCEPTRE. s. m.

SCEPTRE. s. m. Espèce de bâton de commandement, qui est une des marques de la royauté. Le roi avait la couronne sur la tête et le sceptre à la main.

Fig., Depuis le sceptre jusqu' à la houlette, Depuis les rois jusqu' aux bergers.

SCEPTRE

SCEPTRE se dit quelquefois figurément Du pouvoir souverain, de la royauté même. Il lui arracha le sceptre avant de lui ôter la vie. Il vit se briser dans ses mains le sceptre qu' il tenait de ses aïeux.

Fig., Le sceptre et l' encensoir, L' autorité royale et le sacerdoce.

Fig., Un sceptre de fer, Une autorité dure et despotique. Il gouvernait avec un sceptre de fer.

SCEPTRE

SCEPTRE se dit quelquefois figurément de La supériorité, de la prééminence en quelque chose que ce soit. Cette nation a le sceptre des mers, de l' industrie, du commerce. Il a le sceptre, il tient le sceptre de la poésie.

SCHABRAQUE. s. f.

SCHABRAQUE. s. f. Mot emprunté de l' allemand. (On prononce et quelques-uns écrivent, Chabraque.) Housse, sorte de couverture qu' on étend sur la selle des chevaux de cavalerie, et qui, à l' endroit du siége, est garnie ordinairement d' une peau de mouton. Avant de commencer une charge, on fait rabattre les schabraques sur les cuisses, pour découvrir les pistolets. Schabraque de hussard, de dragon, de cuirassier. Schabraque de drap vert, de drap bleu.

SCHAH. s. m.

SCHAH. s. m. (On prononce Châ.) Titre que les Européens donnent au souverain de la Perse. Le schah de Perse.

SCHAKO. s. m.

SCHAKO. s. m. Voyez SHAKO.

SCHALL. s. m.

SCHALL. s. m. Voyez CHÂLE.

SCHEIK. s. m.

SCHEIK. s. m. Voyez CHEIK.

SCHELLING. s. m.

SCHELLING. s. m. (On prononce Chelin.) Monnaie d' argent en usage en Angleterre, qui vaut environ un franc vingt centimes de France. Vingt schellings font la livre sterling.

SCHELLING

SCHELLING est aussi Le nom de diverses monnaies de Hollande, de Flandre et d' Allemagne, qui ne sont ni du poids ni au titre du schelling d' Angleterre. Le schelling de Danemark est de cuivre, et vaut trois centimes.

SCHÈNE. s. m.

SCHÈNE. s. m. (On prononce Skène.) T. d' Antiq. Mesure itinéraire en usage chez les anciens, surtout en Égypte, et qui valait environ trois mille de nos toises. Le schène égyptien, le stade grec, le mille italique, etc.

SCHÉRIF. s. m.

SCHÉRIF. s. m. Voyez CHÉRIF et SHÉRIF.

SCHISMATIQUE. adj. des deux genres

SCHISMATIQUE. adj. des deux genres (On prononce Chismatique.) Qui fait schisme, qui est dans le schisme, qui se sépare de la communion d' une religion. La plupart des Grecs sont schismatiques par rapport à l' Église romaine. Les Turcs regardent les Persans comme schismatiques et hérétiques.

Il s' emploie aussi substantivement. Les schismatiques. C' est un schismatique.

SCHISME. s. m.

SCHISME. s. m. (On prononce Chisme.) Division, séparation du corps et de la communion d' une religion. On le dit surtout en parlant De ceux qui se détachent ou se sont détachés d' une communion pour en former une nouvelle. Le schisme des Grecs. Le schisme d' Angleterre. Les Turcs regardent les Persans comme ayant fait schisme dans la religion mahométane. Fomenter, étouffer, éteindre un schisme. Il a beaucoup écrit contre le schisme.

Le grand schisme d' Occident, La division qui eut lieu, dans l' Église catholique, durant une partie du quatorzième et du quinzième siècle, et pendant laquelle il y eut à la fois plusieurs papes qui se prétendaient légitimes.

SCHISME

SCHISME se dit, par analogie, en matière de politique, de morale, de littérature, etc. Il est l' auteur du schisme qui divise en ce moment la littérature.

SCHISTE. s. m.

SCHISTE. s. m. (On prononce Chiste.) T. de Minéralogie. Il se dit de Certaines pierres qui peuvent aisément se partager en lames ou feuilles, comme l' ardoise.

SCHISTEUX, EUSE. adj.

SCHISTEUX, EUSE. adj. T. de Minéralogie. Qui peut se diviser en lames ou feuilles. Roche schisteuse.

SCHLAGUE. s. f.

SCHLAGUE. s. f. (On prononce Chelague.) Mot emprunté de l' allemand. Il se dit en parlant Des coups de baguette qu' on donne aux soldats de certains pays du Nord, quand ils ont commis une infraction à la discipline. Donner, recevoir la schlague.

SCHLICH. s. m.

SCHLICH. s. m. (On prononce Chelik.) T. de Métallurgie, emprunté de l' allemand. Le minerai écrasé, lavé et préparé pour être porté au fourneau de fusion. Un minerai réduit en schlich.

SCHNAPAN. s. m.

SCHNAPAN. s. m. Voyez CHENAPAN.

SCHOLAIRE, SCHOLIE

SCHOLAIRE, SCHOLIE et leurs dérivés. Voyez SCOLAIRE, SCOLIE, ETC.

SCIAGE. s. m.

SCIAGE. s. m. L' action, le travail de celui qui scie du bois ou de la pierre. Il en a coûté tant pour le sciage de ce bloc de marbre, de cette voie de bois.

Bois de sciage, Celui qui provient d' une pièce de bois refendue dans sa longueur.

SCIATÉRIQUE. adj. des deux genres

SCIATÉRIQUE. adj. des deux genres T. de Gnomonique. Qui montre l' heure par le moyen de l' ombre du style. Cadran sciatérique.

SCIATIQUE. adj. des deux genres

SCIATIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport à la hanche, à l' os ischion. Nerfs sciatiques. Artères, veines sciatiques.

SCIATIQUE. s. f.

SCIATIQUE. s. f. Douleur fort vive qui affecte le grand nerf sciatique, et qui se fixe principalement à la hanche, à l' emboîture des cuisses. On la regardait autrefois comme une espèce de goutte. Il a une sciatique qui le tourmente depuis longtemps. Être sujet à la sciatique. Être tourmenté de la sciatique. On dit adjectivement, Goutte sciatique, névralgie sciatique.

SCIE. s. f.

SCIE. s. f. Lame de fer longue et étroite, qui est ordinairement taillée d' un de ses côtés en petites dents, et dont on se sert pour diviser certaines matières solides, comme le bois, la pierre, etc. Le manche, la monture d' une scie. Les dents d' une scie. Il y a des scies sans dents pour refendre les pierres dures, le marbre, etc. Une scie à scier du bois, à scier de la pierre, du marbre. Une scie à scier de long et à refendre. Scie de charpentier, de menuisier, de marbrier. Graisser une scie. Mouiller une scie. Une scie édentée. Ce bois est si dur, que la scie n' y saurait presque entrer, n' y saurait mordre. Une grande scie. Une petite scie. Une scie à main. Une scie de chirurgien. Une scie droite. Une scie circulaire.

Le trait de la scie, La marque que l' on fait sur l' endroit du bois ou de la pierre qu' on veut scier.

Le trait de la scie, se dit aussi de Ce que la scie emporte du bois ou de la pierre qui est sciée.

Trait de scie, Chaque coupe qui est faite dans un morceau de bois, dans un bloc de pierre. Cette voie de bois a été coupée à trois traits de scie, c' est-à-dire que chaque bûche a été partagée en quatre morceaux.

SCIE

SCIE en termes d' Histoire naturelle, Poisson de mer dont le museau se prolonge en une sorte de lame plate garnie de pointes des deux côtés.

SCIEMMENT. adv.

SCIEMMENT. adv. (On prononce Ciaman.) Avec connaissance de ce que l' on fait, avec réflexion. Il a fait cela sciemment. Ce n' a pas été par mégarde, mais sciemment, malicieusement. Il ne l' a pas fait sciemment.

SCIENCE. s. f.

SCIENCE. s. f. Connaissance qu' on a de quelque chose. Je sais cela de science certaine, de certaine science. Cela passe ma science. La science du bien et du mal.

De notre certaine science, pleine puissance et autorité royale. Ancienne formule des édits et déclarations du roi.

SCIENCE

SCIENCE signifie particulièrement, Ensemble, système de connaissances sur quelque matière. Les sciences naturelles. Les sciences exactes. Les sciences physiques. Les sciences morales et politiques. Les sciences occultes. La géométrie est une véritable science. On dispute, dans l' école, si la logique est une science ou un art. La science des nombres. La science des choses naturelles. La science de l' histoire. La science des langues. Acquérir de la science. S' adonner aux sciences. Se livrer à l' étude des sciences. Posséder une science à fond. Cultiver une science. Les sciences, les lettres et les arts. L' Académie des sciences. Le progrès des sciences. L' état des sciences. Une science peu avancée.

Il se dit en général Du savoir qu' on acquiert par la lecture, par la méditation. Il a beaucoup de science. Il a un grand fonds de science. La vraie science consiste à ignorer ce qu' il est inutile de savoir ou impossible de bien connaître. Il se pique de science. Cet homme est un puits de science.

La science infuse, Celle qui est surnaturelle, qui vient de Dieu par inspiration. Les scolastiques prétendaient qu' Adam avait la science infuse.

Fam., Il croit avoir la science infuse, se dit, par raillerie, D' un homme qui se croit savant sans avoir étudié.

SCIENCE

SCIENCE signifie aussi, La connaissance de certaines choses qui servent à la conduite de la vie ou à celle des affaires. La science du monde. La science de la cour. La science du salut. La science du gouvernement, de l' administration. La science des détails.

SCIENTIFIQUE. adj. des deux genres

SCIENTIFIQUE. adj. des deux genres Qui concerne les sciences. S' occuper de matières scientifiques. Il s' est embarrassé dans des questions scientifiques. Traité scientifique.

SCIENTIFIQUEMENT. adv.

SCIENTIFIQUEMENT. adv. D' une manière scientifique. Il a traité cette matière scientifiquement. Il a parlé scientifiquement.

SCIER. v. a.

SCIER. v. a. Couper, fendre avec une scie. Scier du bois, de la pierre, du marbre, etc.

Il se dit aussi en parlant Des blés qu' on coupe avec la faucille. C' est le temps de scier les blés. Dans le temps qu' on scie les blés.

SCIER

SCIER en termes de Marine, Ramer à rebours pour rétrograder, revenir sur son sillage.

SCIÉ, ÉE. participe

SCIÉ, ÉE. participe

SCIERIE. s. f.

SCIERIE. s. f. Espèce d' usine où plusieurs scies, mises en mouvement par quelque agent naturel ou mécanique, scient le bois en long pour en faire des planches.

SCIEUR. s. m.

SCIEUR. s. m. Celui dont le métier est de scier. Scieur de bois à brûler. Scieur de pierre, de marbre.

Scieur de long, Celui qui scie le bois en long pour en faire des planches.

SCIEUR

SCIEUR se dit aussi de Ceux qui scient les blés. On a mis les scieurs dans les blés, dans ce champ.

SCILLE. s. f.

SCILLE. s. f. T. de Botan. Plante bulbeuse, dont l' espèce la plus connue, appelée Scille marine, croît dans les pays chauds, sur les plages sablonneuses, et a une racine fort grosse qui passe pour un puissant diurétique. Oignon, bulbe de scille.

SCILLITIQUE. adj. des deux genres

SCILLITIQUE. adj. des deux genres T. de Pharmacie. Qui est fait ou modifié avec la scille. Vinaigre scillitique. Miel scillitique. Pilules scillitiques.

SCINDER. v. a.

SCINDER. v. a. Couper, diviser. Il n' est d' usage qu' au figuré et dans ces phrases, Scinder une question, scinder une proposition.

SCINDÉ, ÉE. participe

SCINDÉ, ÉE. participe

SCINQUE. s. m.

SCINQUE. s. m. T. d' Hist. nat. Sorte de lézard du Levant, couvert d' écailles luisantes, qu' on employait beaucoup autrefois en médecine contre les poisons et comme aphrodisiaque.

SCINTILLANT, ANTE. adj.

SCINTILLANT, ANTE. adj. (On prononce les deux L, sans les mouiller.) Qui scintille.

SCINTILLATION. s. f.

SCINTILLATION. s. f. (On prononce les deux L, sans les mouiller.) T. d' Astron. Vif mouvement d' agitation qu' on observe dans la lumière des étoiles, surtout lorsque l' atmosphère n' est pas tranquille, et dont la rapidité produit l' illusion de véritables étincelles. La scintillation des étoiles. Les planètes n' offrent pas de scintillation sensible.

SCINTILLER. v. n.

SCINTILLER. v. n. (On prononce les deux L, sans les mouiller.) T. d' Astron. Avoir un mouvement de scintillation, étinceler. Les étoiles scintillent.

SCIOGRAPHIE. s. f.

SCIOGRAPHIE. s. f. T. d' Archit. Représentation de l' intérieur d' un bâtiment.

SCION. s. m.

SCION. s. m. T. d' Agricult. Petit brin, petit rejeton tendre et très-flexible d' un arbre, d' un arbrisseau. Un scion de pêcher. Un scion d' osier.

SCISSILE. adj. des deux genres

SCISSILE. adj. des deux genres T. de Minéralogie. Qui peut être fendu. L' alun de plume est scissile. L' ardoise est scissile.

SCISSION. s. f.

SCISSION. s. f. Séparation, division dans une assemblée politique, dans un parti, etc. Il y eut scission dans l' assemblée le lendemain même de son installation. Ces électeurs firent une scission, firent scission.

Il se dit aussi Du partage des opinions ou des voix dans les compagnies. Il y a eu une grande scission entre les opinants.

SCISSIONNAIRE. adj. des deux genres

SCISSIONNAIRE. adj. des deux genres Il se dit De ceux qui font scission dans une assemblée politique. Les membres scissionnaires.

Il s' emploie aussi comme substantif.

SCISSURE. s. f.

SCISSURE. s. f. T. d' Anat. Il se dit de Certaines fentes qu' on observe sur les os et sur divers organes. La scissure glénoïdale, ou Scissure de Glaser. Scissure du rein, de la rate. La grande scissure du foie.

SCIURE. s. f.

SCIURE. s. f. L' espèce de poussière qui tombe du bois ou de toute autre matière dure que l' on scie. De la sciure de bois.

SCLÉROPHTHALMIE. s. f.

SCLÉROPHTHALMIE. s. f. T. de Médec. Ophthalmie avec rougeur, douleur, dureté et difficulté de mouvement dans le globe de l' oeil.

SCLÉROTIQUE. s. f.

SCLÉROTIQUE. s. f. T. d' Anat. Nom d' une membrane fibreuse qui enveloppe l' oeil entier.

SCOLAIRE. adj. des deux genres

SCOLAIRE. adj. des deux genres (Plusieurs, se conformant à l' étymologie, écrivent, Scholaire, scholarité, scholastique, etc.) Qui a rapport aux écoles. Année scolaire.

SCOLARITÉ. s. f.

SCOLARITÉ. s. f. T. de Jurispr. Il n' est guère usité que dans cette locution, Droit de scolarité, Le droit que les écoliers des universités avaient d' en réclamer les priviléges.

SCOLASTIQUE. adj. des deux genres

SCOLASTIQUE. adj. des deux genres Appartenant à l' école. Il ne se dit guère que De ce qui s' enseigne suivant la méthode ordinaire de l' école. Théologie scolastique. Philosophie scolastique. Termes scolastiques.

Il est quelquefois substantif féminin, et alors il signifie, La théologie scolastique. Il était plus savant dans la scolastique que dans la positive.

Il est aussi substantif masculin; et alors il signifie, Celui qui traite de la théologie scolastique. Il n' y a pas un seul scolastique qui ait dit... C' est l' opinion des plus savants scolastiques.

SCOLASTIQUEMENT. adv.

SCOLASTIQUEMENT. adv. D' une manière scolastique. Cela est écrit trop scolastiquement.

SCOLIASTE. s. m.

SCOLIASTE. s. m. Celui qui a fait des scolies sur quelque ancien auteur classique. Le scoliaste d' Homère. Le scoliaste d' Aristophane.

SCOLIE. s. f.

SCOLIE. s. f. T. de Philologie. Note de grammaire ou de critique, pour servir à l' intelligence, à l' explication des auteurs classiques, et particulièrement des auteurs grecs. Les anciennes scolies sur Aristophane sont très-estimées.

SCOLIE

SCOLIE est substantif masculin, en termes de Géométrie, et il signifie, Une remarque qui a rapport à une proposition précédente. Premier scolie. Second scolie.

SCOLOPENDRE. s. f.

SCOLOPENDRE. s. f. T. de Botan. Espèce de capillaire dont les feuilles sont larges d' un à deux pouces, longues de douze à quinze, et qui croît dans les puits, les fossés humides, etc.

SCOLOPENDRE

SCOLOPENDRE est aussi un terme d' Entomologie, et désigne Un genre d' insectes sans ailes, de la famille des Mille-pieds, qui ont le corps long et très-étroit, et qui vivent sous les pierres, dans le bois pourri, etc. On trouve aux Indes et aux Antilles des scolopendres qui ont plusieurs pouces de longueur.

SCOMBRE. s. m.

SCOMBRE. s. m. T. d' Hist. nat. Nom d' un genre de poissons de mer, qui comprend un assez grand nombre d' espèces. Le maquereau est du genre des scombres, est un scombre.

SCORBUT. s. m.

SCORBUT. s. m. Sorte de maladie qui corrompt la masse du sang, et qui se manifeste ordinairement par l' enflure et le saignement des gencives. Les matelots, dans les voyages de long cours, sont sujets au scorbut. Il est mort du scorbut.

SCORBUTIQUE. adj. des deux genres

SCORBUTIQUE. adj. des deux genres Qui tient de la nature du scorbut. Il est attaqué d' une maladie scorbutique. Humeur, affection scorbutique.

Il signifie aussi, Qui est malade du scorbut; et dans cette acception, il est souvent employé comme substantif. C' est un scorbutique.

SCORIE. s. f.

SCORIE. s. f. T. de Chimie et de Minéralogie. Substance terreuse ou pierreuse vitrifiée, qui nage comme une écume à la surface des métaux en fusion. Le mâchefer est une scorie.

Scories volcaniques, se dit de Certains produits des volcans, qui ressemblent aux scories des métaux.

SCORIFICATION. s. f.

SCORIFICATION. s. f. Action de réduire en scories, ou Le résultat de cette action. Une matière parvenue au dernier degré de scorification.

SCORIFICATOIRE. s. m.

SCORIFICATOIRE. s. m. Têt ou écuelle à scorifier, dont on se sert dans la coupelle en grand.

SCORIFIER. v. a.

SCORIFIER. v. a. Séparer d' un métal les scories que la fusion y a produites. Scorifier une mine.

SCORIFIÉ, ÉE. participe

SCORIFIÉ, ÉE. participe

SCORPIOÏDE. s. f.

SCORPIOÏDE. s. f. T. de Botan. Plante légumineuse dont la gousse est hérissée, roulée sur elle-même, et a quelque ressemblance avec la queue d' un scorpion.

SCORPIOJELLE. s. f.

SCORPIOJELLE. s. f. Huile de scorpion.

SCORPION. s. m.

SCORPION. s. m. Insecte venimeux, dont le venin se communique par la blessure qu' il fait avec un crochet dont sa queue est armée. La piqûre du scorpion est dangereuse.

Huile de scorpion, Huile dans laquelle on a fait mourir des scorpions.

SCORPION

SCORPION est aussi Le nom d' un des douze signes du zodiaque, de celui qui est entre le signe de la Balance et le signe du Sagittaire.

SCORSONÈRE. s. f.

SCORSONÈRE. s. f. T. de Botan. Plante potagère, à fleurs composées, dont la racine, noire en dessus et blanche en dedans, se mange cuite, comme le salsifis. Des racines de scorsonère. On la nomme autrement Salsifis noir ou Salsifis d' Espagne.

SCOTIE. s. f.

SCOTIE. s. f. T. d' Archit. Moulure concave qui fait le plus souvent partie de la base de la colonne.

SCRIBE. s. m.

SCRIBE. s. m. Parmi les Juifs, on appelait ainsi Les docteurs qui enseignaient la loi de Moïse, et qui l' interprétaient au peuple. Les scribes et les pharisiens.

SCRIBE

SCRIBE se dit aussi d' Un copiste, d' un homme qui gagne sa vie à écrire, à copier. C' est un bon, un mauvais scribe. Un scribe fort expéditif.

SCRIPTEUR. s. m.

SCRIPTEUR. s. m. T. de Chancellerie romaine. Officier qui écrit les bulles. Il y a cent scripteurs à Rome, qui sont comme étaient les secrétaires du roi en France.

SCROFULAIRE. s. f.

SCROFULAIRE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Personnées, à tige carrée, haute de deux ou trois pieds, qui croît dans les lieux ombragés, les taillis, etc., et qu' on a beaucoup vantée autrefois contre les écrouelles ou scrofules.

Scrofulaire aquatique, Plante qu' on appelle encore Herbe du siége, et dont les propriétés sont les mêmes que celles de la scrofulaire terrestre.

SCROFULES. s. f. pl.

SCROFULES. s. f. pl. T. de Médecine, synonyme d' Écrouelles.

SCROFULEUX, EUSE. adj.

SCROFULEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui cause ou accompagne la maladie nommée Écrouelles ou Scrofules. Humeur scrofuleuse. Sang scrofuleux. Tumeur scrofuleuse.

Il se dit aussi Des personnes qui ont des écrouelles. Dans ce sens, on l' emploie souvent comme substantif. Régime propre aux scrofuleux.

SCROTOCÈLE. s. f.

SCROTOCÈLE. s. f. T. de Chirur. Hernie complète qui descend jusqu' au scrotum.

SCROTUM. s. m.

SCROTUM. s. m. (On prononce Scrotome.) T. d' Anat. Enveloppe commune des testicules. C' est ce qu' on appelle vulgairement Les bourses.

SCRUPULE. s. m.

SCRUPULE. s. m. Petit poids de vingt-quatre grains, c' est-à-dire, du tiers d' un gros. Un scrupule de rhubarbe.

Il se dit aussi, en termes d' Astronomie, d' Une très-petite partie de la minute.

SCRUPULE. s. m.

SCRUPULE. s. m. Peine, inquiétude de conscience, qui fait regarder comme une faute ce qui n' en est pas une, ou comme une faute très-grande ce qui n' en est qu' une légère. Scrupule de conscience. Grand scrupule. Léger scrupule. Scrupule bien fondé, mal fondé. Avoir un scrupule, des scrupules. Faire naître des scrupules. Lever les scrupules de quelqu' un. J' ai cru devoir écouter ce scrupule. Il faut s' aguerrir contre les vains scrupules. Il faut porter la probité jusqu' au scrupule.

Faire un scrupule de quelque chose à quelqu' un, Lui en donner du scrupule. Je lui ai fait un scrupule de sa mollesse, de son luxe.

SCRUPULE

SCRUPULE signifie aussi, Une grande exactitude à observer la règle, à remplir ses devoirs. Il s' attache aux moindres règles avec scrupule. Il est exact jusqu' au scrupule.

Il se dit encore de La grande sévérité d' un auteur, d' un artiste dans la correction d' un ouvrage. Il corrige, il retouche ses ouvrages avec beaucoup de scrupule.

SCRUPULE

SCRUPULE se dit également d' Une grande délicatesse en matière de procédés, de moeurs. Cette action peut n' être pas répréhensible, mais je m' en ferais scrupule, un scrupule. Je ne me fais point un scrupule, je ne me fais point scrupule de lui demander telle chose. Je ne m' en fais pas le moindre scrupule.

Il signifie aussi, Un reste de difficulté, un nuage qui reste dans l' esprit après l' éclaircissement d' une question, d' une affaire. Vous n' avez pas encore assez instruit votre rapporteur, il lui reste quelques scrupules dans l' esprit.

SCRUPULEUSEMENT. adv.

SCRUPULEUSEMENT. adv. D' une manière scrupuleuse. Il s' attache scrupuleusement aux formalités. Il examine tout scrupuleusement. Il écrit scrupuleusement toutes ses dépenses. C' est un homme fort estimable, qui remplit scrupuleusement tous ses devoirs.

SCRUPULEUX, EUSE. adj.

SCRUPULEUX, EUSE. adj. Qui est sujet à avoir des scrupules. Il est fort scrupuleux. Elle est scrupuleuse dans les moindres choses qui peuvent blesser la pudeur. Un écrivain scrupuleux. Conscience scrupuleuse. On ne peut être trop scrupuleux, dès qu' il s' agit de probité, de délicatesse.

Il n' est pas scrupuleux, Il n' est pas délicat sur les procédés, sur les moyens de réussir.

Exactitude scrupuleuse, recherche scrupuleuse, Très-grande exactitude, recherche très-exacte.

SCRUPULEUX

SCRUPULEUX s' emploie quelquefois substantivement; et alors il ne se dit guère que dans un sens de blâme. C' est un scrupuleux, une scrupuleuse. Les scrupuleux avancent peu et mal dans la piété.

SCRUTATEUR. s. m.

SCRUTATEUR. s. m. Celui qui scrute. Un sage scrutateur de la nature, des merveilles, des secrets de la nature. Dieu est le scrutateur des coeurs.

Il s' emploie quelquefois adjectivement dans ce sens. Des regards scrutateurs. Un oeil scrutateur.

SCRUTATEUR

SCRUTATEUR se dit, dans les assemblées, dans les compagnies où l' on fait des élections par suffrages secrets, de Ceux qui sont désignés pour prendre part à la formation du scrutin, à sa vérification et à son dépouillement. Dans l' élection des papes, il y a toujours trois cardinaux scrutateurs. Le président et les scrutateurs d' une assemblée électorale. Nommer des scrutateurs.

SCRUTER. v. a.

SCRUTER. v. a. Sonder, examiner à fond, chercher à pénétrer dans les choses cachées. Scruter les merveilles de la nature. L' Écriture dit: Celui qui scrute la majesté divine en sera accablé. Scruter la pensée, la conduite, la conscience de quelqu' un. Je n' ai pas osé scruter ses intentions. Dieu scrute les coeurs.

SCRUTÉ, ÉE. participe

SCRUTÉ, ÉE. participe

SCRUTIN. s. m.

SCRUTIN. s. m. Manière dont les assemblées, les compagnies donnent leurs suffrages secrets dans les élections ou dans les délibérations, soit par billets pliés, soit par petites boules. On procède à l' élection d' un pape, d' un député par voie de scrutin. L' élection s' est faite par scrutin. Élire par scrutin. Il y a eu deux tours, trois tours de scrutin. Il a eu plusieurs suffrages au premier scrutin, au premier tour de scrutin. Aller au scrutin. Demander le scrutin. Ouvrir, fermer le scrutin. Scrutin de ballottage. Dépouiller le scrutin. Faire connaître le résultat du scrutin. Le scrutin est essentiellement secret. Ce scrutin est nul.

Scrutin individuel, Celui où les votants ne désignent chacun, sur leur bulletin, qu' une seule personne. Scrutin de liste, Celui où les votants écrivent chacun, sur leur bulletin, autant de noms qu' il y a de nominations à faire.

SCUBAC. s. m.

SCUBAC. s. m. Liqueur spiritueuse dont le safran est la base. Quelques-uns disent, Escubac, et Usquebac.

SCULPTER. v. a.

SCULPTER. v. a. (On prononce Sculter, Sculteur et Sculture.) Tailler, faire avec le ciseau quelque figure, quelque image ou ornement de pierre, de marbre, de bois, de métal, etc. Voilà qui est bien sculpté. Sculpter un bas-relief, des ornements. Il avait fait sculpter ses armes au-dessus de la porte de son château.

SCULPTÉ, ÉE. participe

SCULPTÉ, ÉE. participe Il signifie souvent, Qui est orné de sculptures. Un meuble sculpté. Une boiserie sculptée.

SCULPTEUR. s. m.

SCULPTEUR. s. m. Celui qui fait avec le ciseau des statues, des bas-reliefs, des ornements, etc., de quelque matière que ce soit. Bon, grand, célèbre sculpteur. Sculpteur en marbre. Sculpteur en bois.

SCULPTURE. s. f.

SCULPTURE. s. f. L' art de sculpter. Il s' adonne à la sculpture. Il excelle dans la sculpture. Un chef-d' oeuvre de sculpture. La sculpture antique. La sculpture moderne. La sculpture en marbre, en pierre, en bois.

Il signifie aussi, L' ouvrage du sculpteur. La sculpture de cette bordure est fort belle. On a payé tant pour la sculpture de cet autel. Cette frise est trop chargée de sculpture. Cette galerie renferme d' admirables sculptures.

SCYTALE. s. f.

SCYTALE. s. f. T. d' Antiq. grecque. Chiffre dont les Lacédémoniens se servaient pour écrire des lettres mystérieuses: il consistait en une bande étroite de parchemin sur laquelle on écrivait après l' avoir roulée en spirale autour d' un cylindre de bois; on l' envoyait déroulé, et ceux auxquels il était adressé ne pouvaient le lire qu' en l' appliquant de la même manière sur un cylindre d' égal diamètre.

SE. Pronom de la troisième personne

SE. Pronom de la troisième personne qui est de tout genre et de tout nombre. Il précède toujours le verbe dont il est le régime direct ou indirect. Il est régime direct dans ces phrases, Se rétracter, s' embarrasser, se perdre; et il est régime indirect dans les phrases suivantes, Se donner du mouvement, se faire une loi, se prescrire un devoir.

Il s' emploie avec les verbes pronominaux, réciproques, réfléchis; et quelques grammairiens lui donnent aussi le nom de pronom réfléchi de la troisième personne. Voyez PRONOMINAL, RÉCIPROQUE, RÉFLÉCHI.

Il sert aussi à donner au verbe actif une signification passive. Il se trouve là de belles choses. Il se fait souvent dans le monde des protestations d' amitié peu sincères. Il s' est trouvé là un homme qui m' a donné le renseignement que je cherchais. Cette bibliothèque se vendra bien. Cela se dit. Cela ne se fait pas.

SÉANCE. s. f.

SÉANCE. s. f. Droit de s' asseoir, de prendre place dans une compagnie réglée. Prendre séance. Il fut fait pair de France tel jour, et en cette qualité il prit séance le lendemain. Il a séance dans le conseil d' État, au conseil d' État. Sa place lui donne séance, lui donne le droit de séance dans cette assemblée.

SÉANCE

SÉANCE signifie aussi, Le temps pendant lequel un corps politique, un conseil, un tribunal ou autre compagnie réglée est assemblée pour s' occuper de ses travaux; et La réunion, l' assemblée même des membres de ce corps, de cette compagnie, etc. Cette affaire occupa la chambre des députés, la cour royale pendant une séance entière, pendant plusieurs séances. La séance dura long-temps. La séance fut remise au lendemain. Commencer, ouvrir la séance. Suspendre, terminer, lever la séance. La séance a été rompue, interrompue, suspendue pendant deux heures. Le procès-verbal de la séance précédente. Dans la prochaine séance. Entrer en séance. Ils sont en séance. La séance a été fort orageuse. Une séance intéressante, importante. La salle des séances d' une assemblée politique, d' une académie. Séance extraordinaire. La séance académique a été nombreuse. Les séances publiques de l' Institut.

La séance est ouverte; la séance est levée. Formules par lesquelles le président d' une assemblée, d' une compagnie annonce que la séance commence, ou qu' elle est terminée.

Séance tenante, Dans le cours de la séance, avant que la séance soit terminée. Il fut décidé que la loi serait discutée et votée séance tenante.

Donner, accorder à quelqu' un les honneurs de la séance, Lui permettre, à titre d' honneur, d' assister à la séance.

Cette assemblée tient séance, tient sa séance, tient ses séances en tel endroit, Elle s' assemble dans cet endroit. Le parlement a tenu autrefois séance à Tours.

SÉANCE

SÉANCE se dit quelquefois Du temps qu' on passe à table, dans une partie de jeu, dans une visite, etc. Nous avons tenu, nous avons fait une longue séance. Cet homme, quand il me vient voir, fait des séances qui ne finissent pas. Ils ont fait une longue séance à table. Cet homme-là s' est ruiné dans une séance de trente et quarante.

Ironiq., Il ne se presse pas de lever la séance, se dit D' un homme qui fait ses visites trop longues.

SÉANCE

SÉANCE se dit encore Du temps pendant lequel un dessinateur, un peintre travaille de suite d' après une personne pour faire son portrait. Ce peintre fait un portrait en trois séances. Il ne m' a demandé, il ne m' a pris que quatre séances pour faire mon portrait.

En termes de Palais, La séance des prisonniers, ou simplement, La séance, Audience que le parlement donnait avant chacune des quatre grandes fêtes de l' année, et qui avait pour objet de prononcer sur les demandes en élargissement des prisonniers pour dettes, et sur les plaintes relatives à la police des prisons.

SÉANT Participe

SÉANT Participe de Seoir, verbe qui n' est plus en usage. Il se dit dans certaines phrases de Chancellerie et de Palais, où il signifie, Qui siége, qui tient actuellement ou habituellement séance en quelque lieu. Le roi séant en son conseil, en son lit de justice. La cour royale séant à Paris. Le parlement était alors séant à Tours. Quelques-uns le font adjectif, et disent au féminin, Séante. La cour royale séante à...

SÉANT

SÉANT est aussi substantif masculin, et signifie, La situation, la posture d' un homme qui est assis dans son lit. On ne l' emploie qu' avec l' adjectif possessif. Il était couché, on le fit mettre sur son séant, en son séant. Il ne saurait rester sur son séant. Je le trouvai sur son séant.

SÉANT, ANTE. adj.

SÉANT, ANTE. adj. Décent, qui sied bien, qui est convenable. Il n' est pas séant à un homme de sa dignité, de son âge, de sa profession, à un homme sage de faire telle chose. Ce n' est pas une chose séante de parler si haut devant des personnes à qui on doit du respect. Cet habit n' est pas séant à une personne de son état. Cette parure n' est pas séante à son âge.

SEAU. s. m.

SEAU. s. m. Vaisseau ordinairement fait de bois, qui sert à puiser, tirer, porter de l' eau. Des seaux de bois.

Il se dit aussi de Vaisseaux de toute sorte de matière propres à contenir de l' eau. Mettre rafraîchir du vin dans un seau d' argent, dans un seau de porcelaine. Un seau de faïence, de tôle vernie pour se laver les pieds.

Seaux de la ville, ou Seaux à incendie, Seaux d' osier garnis de cuir en dedans, dont on se sert pour porter de l' eau dans les incendies.

SEAU

SEAU se dit aussi de La quantité de liquide contenue dans un seau. Un seau d' eau. Un seau de vin.

Fam. et par exagérat., Il pleut à seaux, Il pleut bien fort.

SÉBACÉ, ÉE. adj.

SÉBACÉ, ÉE. adj. T. d' Anat. Il se dit De certaines glandes qui filtrent une humeur dont la consistance est à peu près semblable à celle du suif. Il se dit aussi De cette humeur. Glandes sébacées. Humeur sébacée. Matière sébacée.

SÉBESTE. s. m.

SÉBESTE. s. m. Fruit du sébestier.

SÉBESTIER. s. m.

SÉBESTIER. s. m. T. de Botan. Genre d' arbres dont une espèce croît en Égypte, et porte un fruit semblable à une petite prune, qu' on employait beaucoup autrefois pour les tisanes pectorales.

SÉBILE. s. f.

SÉBILE. s. f. Vaisseau de bois qui est rond et creux. Les boulangers mettent la pâte dans des sébiles, quand elle est pétrie. On se sert de sébiles dans les pressoirs. Il y a de petites sébiles dans lesquelles on met la poudre qui sert à sécher l' écriture. Sébile de buis.

SEC, ÈCHE. adj.

SEC, ÈCHE. adj. Aride, qui a peu ou point d' humidité. Sec comme du bois. Sec comme une allumette. Un terrain sec et sablonneux. Un pays sec. Cet arbre est tout sec, il est mort. Des branches sèches. L' été a été fort sec. Il fait un temps bien sec. L' air est très-sec. Un froid sec, bien sec. Il a un tempérament sec, une constitution, une complexion sèche.

Cet homme a le pouls sec, Au battement de son pouls, on connaît qu' il a une fièvre ardente. Le sang de ce malade est sec, Il n' a point assez de sérosité.

SEC

SEC est quelquefois opposé à Vert, frais, récent, lorsqu' on parle Des herbes, des plantes. Des herbes sèches. Du fourrage sec. Des haricots secs. Des feuilles sèches. Des fleurs, des roses sèches.

Il se dit également De certaines choses que l' on rend par art moins humides qu' elles ne l' étaient. Des fruits secs. Des raisins secs. Du poisson sec. De la morue sèche.

Confitures sèches, Fruits confits, conservés hors du sirop.

SEC

SEC se dit encore par opposition à Moite, à mouillé, à onctueux, à gras, etc. Avoir la bouche sèche, la langue sèche, la gorge sèche, le gosier sec, les lèvres sèches. La peinture de ce lambris n' est pas encore bien sèche. Ces plâtres sont très-secs. Plier du linge quand il est sec. Les rues sont sèches. Les chemins sont secs. Il fait sec dans les rues. Avoir la peau sèche, les mains sèches. Ophthalmie sèche.

Passer la rivière, un bras de rivière, un ruisseau à pied sec, Traverser le lit d' une rivière, d' un bras de rivière, d' un ruisseau lorsqu' il n' y a point d' eau, ou lorsqu' il y en a si peu qu' en mettant le pied sur quelques pierres, on ne se mouille point.

Fossé sec, Le fossé d' un château, d' une place, dans lequel il n' y a point d' eau, et qui n' est point fait pour en avoir. Ce château est entouré de fossés secs.

Voir, regarder quelqu' un, quelque chose d' un oeil sec, Sans s' attendrir, sans verser des larmes. Il a vu mourir son ami d' un oeil sec. Ce spectacle déchirant, il l' a vu d' un oeil sec.

Avoir une toux sèche, Tousser sans cracher.

Ce vin est sec, Il n' est point liquoreux.

Martin-sec, Sorte de petite poire d' hiver très-estimée pour les compotes et le raisiné. Le martin-sec a la chair cassante.

Ce cheval a la tête sèche, Il n' a pas la tête chargée de chair; et, Il a les jambes sèches, Il a les jambes nerveuses, peu chargées de chair: ce dernier se dit aussi Des hommes. On dit dans un sens analogue, Un homme sec, un grand homme sec, et même substantivement, dans le langage familier, Un grand sec.

Pain sec, pain tout sec, Du pain pour tout aliment. Manger son pain sec, manger du pain tout sec. On ne lui donne à déjeuner que du pain sec. On l' a mis au pain sec et à l' eau par pénitence.

Messe sèche, La récitation des prières de la messe qui n' est point accompagnée de la consécration. Les paroissiens, privés de leur prêtre, récitèrent une messe sèche, chantèrent une messe sèche.

En Maçonnerie, Muraille de pierres sèches, Muraille faite de pierres mises l' une sur l' autre, sans chaux, sans plâtre, sans mortier. On dit de même: Construire en pierres sèches. Conduit de pierre sèche. Ouvrage à pierre sèche.

Par extension, Un habit sec, Un habit râpé, qui montre la corde. Il est peu usité.

Fig., Un coup sec, Un coup donné avec promptitude, sans appuyer ni rester sur l' objet frappé.

En termes de Graveur, Graver à la pointe sèche, Faire des traits ou des hachures sur la planche avec une pointe aiguë, au lieu de se servir d' un burin, et sans employer l' eau-forte.

Fig., Argent sec, Argent comptant. Je lui ai donné cinq cents francs d' argent sec, d' argent sec et liquide.

Fig., en Peinture et en Sculpture, Un ouvrage sec, Un ouvrage où les contours sont marqués durement, sans agrément et sans moelleux. On dit dans un sens analogue, Des contours secs, un coloris sec, un faire sec, une manière sèche, etc.

Fig., Un esprit sec, Un esprit dénué d' agrément. Cet auteur, ce poëte est sec, Il n' a ni douceur ni grâce. Ce style est sec, Il est dépourvu d' ornements, il est sans charme. On dit dans un sens analogue: Cette narration est bien sèche. Une morale sèche et rebutante. Etc.

Fig., Cette matière est sèche, Elle offre peu de ressources pour la traiter avec agrément, avec intérêt.

Fig., Une âme sèche, Une âme froide et peu sensible. On dit de même, Un coeur sec.

Fig., Cet homme est sec, Il a une humeur un peu dure, il n' est point affable, gracieux, riant.

Fig., Mine sèche, Mine froide, qui annonce quelque mécontentement, quelque dépit. Il m' a fait une mine sèche, une mine assez sèche, fort sèche. Il m' a fait sèche mine. Je lui trouvai d' abord la mine un peu sèche, mais il devint plus affable.

Fig., Réponse sèche, réprimande sèche, Réponse, réprimande froide, désobligeante et brève. On dit de même, Parler, répondre d' un ton sec.

Fig., Il lui a fait un compliment fort sec, Il lui a parlé d' une manière brève et un peu dure.

Fig. et fam., La donner sèche, la donner bien sèche, Faire une proposition désagréable, annoncer quelque nouvelle fâcheuse, donner quelque alarme sans précaution. Il est peu usité.

SEC

SEC est aussi substantif. Le sec et l' humide.

Il se dit particulièrement pour signifier, Du fourrage sec, c' est-à-dire, Le foin, la paille et l' avoine. Établir des magasins de sec, pour faire subsister la cavalerie à l' entrée de la campagne. Donner du sec aux chevaux. Mettre la cavalerie au sec. Ce cheval est nourri au sec, tandis qu' il faudrait le mettre au vert.

Prov. et fig., Employer le vert et le sec, Employer toutes sortes de moyens pour réussir à quelque chose.

En termes d' Office, Tirer des confitures au sec, Les tirer de leur sirop. Une corbeille, une assiette de sec, Une corbeille, une assiette remplie de confitures sèches, et que l' on sert au fruit dans un repas.

SEC

SEC s' emploie comme adverbe dans ces phrases: Boire sec, Bien boire, boire sans eau; et, Répondre sec, parler sec à quelqu' un, Lui faire une réponse rude, brusque, rebutante.

À SEC. loc. adv.

À SEC. loc. adv. Sans eau. Mettre un étang, un fossé à sec. Les fossés sont à sec. Les navires sont demeurés à sec. Un bras de la rivière est demeuré à sec.

Fig. et fam., Être à sec, se trouver à sec, N' avoir plus de bien, avoir perdu tout son argent. Le pauvre homme est à sec. Il vient de jouer et de perdre, il est à sec. On dit quelquefois dans le même sens, Il est sec. On dit aussi, Mettre à sec. Les procès l' ont mis à sec.

Fig. et fam., Sa bourse est à sec, Il n' y a plus rien dedans; et, dans un sens plus étendu, Il n' a plus d' argent.

En termes de Marine, Aller à sec, Aller à mâts et à cordes, sans aucune voile, comme on fait durant les tempêtes.

TOUT SEC. loc. adv. et fam.

TOUT SEC. loc. adv. et fam. Uniquement, absolument. Son revenu consiste tout sec en cinquante écus de rente. On dit de même, Toute sèche, avec un nom féminin. Cette robe m' a coûté toute sèche, sans la doublure, quarante écus. Ces deux phrases ont vieilli, surtout la dernière.

SÉCABLE. adj. des deux genres

SÉCABLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut être coupé. Les atomes ne sont sécables que par la pensée.

SÉCANTE. s. f.

SÉCANTE. s. f. T. de Géom. C' est une droite menée du centre d' un cercle à l' extrémité d' un arc, et terminée à la tangente de cet arc. Sécante d' un angle. Table des sécantes.

SÈCHE ou SEICHE. s. f.

SÈCHE ou SEICHE. s. f. T. d' Hist. nat. Animal de mer, de la classe des Mollusques, qui jette en certaines occasions une liqueur noire, et qui a dans le dos un os de substance dure et friable. Os de sèche.

SÈCHEMENT. adv.

SÈCHEMENT. adv. D' une manière sèche, en lieu sec. Il faut tenir les confitures sèchement.

Il signifie figurément, D' une manière froide et peu agréable. Il lui parla, il lui répondit sèchement, bien sèchement. Mécontent de sa conduite, il lui écrivit sèchement.

Fig., Écrire sèchement, signifie aussi, Avoir un style sec, dénué d' agrément. Peindre sèchement, Peindre en marquant durement les contours.

SÉCHER. v. a.

SÉCHER. v. a. Rendre sec. Le soleil sèche les prairies. Le grand hâle sèche les fleurs. Le vent sèche les chemins. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ils se mirent au soleil, ils se mirent devant le fou, pour se sécher.

Il signifie aussi, Mettre à sec. La chaleur a été si violente, qu' elle a séché les ruisseaux.

Fig., Sécher les larmes, Consoler, faire cesser les pleurs, l' affliction. Le temps séchera vos larmes. Elle eut bientôt séché ses larmes.

SÉCHER

SÉCHER est souvent neutre, et signifie, Devenir sec. La plupart des arbres séchèrent à cause du grand hâle, des grandes chaleurs. Les arbres séchèrent sur pied. Faire sécher, mettre sécher du linge. Faire sécher des fruits au soleil, dans un four. Ne laissez pas tant sécher cela.

Fig., Sécher sur pied, Se consumer d' ennui, de tristesse, ou Être agité d' une vive impatience, d' une grande inquiétude, qui cause une sorte d' abattement. La même chose se dit, par plaisanterie, D' une fille qui ne trouve point à se marier.

Fig., Sécher d' ennui, de langueur, de tristesse, de dépit, etc., Se consumer d' ennui, de langueur, de tristesse, etc.

SÉCHÉ, ÉE. participe

SÉCHÉ, ÉE. participe

SÉCHERESSE. s. f.

SÉCHERESSE. s. f. État, qualité de ce qui est sec. La sécheresse de la terre fait grand tort aux moissons. On reconnaît l' ardeur de sa fièvre à la sécheresse de sa langue.

SÉCHERESSE

SÉCHERESSE se dit absolument de La disposition de l' air et du temps quand il fait trop sec. Il fit une grande sécheresse cette année-là. La trop grande sécheresse fait mourir les plantes. La sécheresse a fait fendre cette boiserie.

SÉCHERESSE

SÉCHERESSE se dit figurément de La manière de répondre avec une froideur marquée à quelqu' un, soit de vive voix, soit par écrit. On lui avait parlé, on lui avait écrit avec beaucoup d' honnêteté, il a répondu avec sécheresse.

Il se dit aussi, figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit qui manquent de douceur, de grâce et d' ornements. Il y a beaucoup de sécheresse dans ce discours, dans cet ouvrage, dans cet auteur. Il y a une grande sécheresse de style dans tout ce qu' il écrit. Il écrit avec sécheresse.

Il se dit également en parlant Des ouvrages de peinture où les contours manquent de moelleux, et sont marqués durement. Cela est peint avec une grande sécheresse.

SÉCHERESSE

SÉCHERESSE en termes de Dévotion, se dit de L' état de l' âme qui ne sent point de consolation dans les exercices de piété. Dieu le laissa longtemps dans cette sécheresse pour l' éprouver. Il éprouve de grandes sécheresses dans l' oraison.

SÉCHOIR. s. m.

SÉCHOIR. s. m. Il se dit, dans les manufactures, dans les fabriques, Du lieu où l' on étend, où l' on suspend les toiles, les cuirs, les papiers, etc., pour les faire sécher.

Il se dit également d' Un carré de bois où les parfumeurs font sécher leurs pastilles, leurs savonnettes, etc.

SECOND, ONDE. adj. ordinal.

SECOND, ONDE. adj. ordinal. Deuxième, qui est immédiatement après le premier. (Dans ce mot et dans ses dérivés, le C se prononce comme un G, surtout dans la conversation. ) Il n' est pas le premier, il n' est que le second. Tome second. Le second livre. Le chapitre second. La seconde place. Une seconde fois. En premier lieu, en second lieu. Le second capitaine. Le second lieutenant. Premières noces, secondes noces. Premier appareil, second appareil. Le second service d' un repas. Une femme qui est accouchée d' un second enfant. Vous êtes le second, la seconde sur ma liste. Ce n' est qu' un ouvrage du second ordre. La seconde année. Le second jour. Tous les seconds jours du mois.

En Chimie, Eau seconde, Eau-forte affaiblie.

Avoir, acheter une chose de la seconde main, L' acheter à celui qui l' a lui-même achetée au producteur. Je n' ai ces marchandises que de la seconde main.

Fig. et fam., Ne tenir une nouvelle que de la seconde main, Ne l' avoir apprise que par un intermédiaire.

Poétiq., Valeur, beauté sans seconde, à nulle autre seconde, Valeur, beauté sans égale, sans pareille. Ces phrases ont vieilli.

SECOND

SECOND est aussi substantif, dans diverses phrases. Ainsi,

Il se dit Du second étage d' une maison. J' occupe le second. Il loge au second.

Il se dit, dans une partie de paume, de Celui qui tient le second lieu d' un côté. C' est un second. Il ne prime pas bien, mais il est bon second. Jouer en second.

Il se dit encore, dans un Jeu de paume, de Cette ouverture de la galerie qui est entre le dernier et la porte. La chasse est au second.

SECOND substantif

SECOND substantif se dit aussi de Celui qui accompagnait un homme dans un duel, et se battait contre l' homme amené par l' adversaire. Il servait de second. Celui qu' il avait pris pour second, pour son second. Les seconds de côté et d' autre se sont tués. Il était son second. Il n' est plus en usage dans ce sens: on dit aujourd' hui, Les témoins, lesquels ordinairement ne se battent pas.

Il se dit encore, sur les bâtiments de commerce, de L' officier qui est immédiatement après le capitaine. Le capitaine et le second.

Il se dit, figurément, de Quelqu' un qui en aide un autre dans une affaire, dans un emploi. Vous pourrez bien réussir dans cette entreprise, vous avez un bon second.

EN SECOND. loc. adv.

EN SECOND. loc. adv. qui marque Subordination, infériorité, et qu' on emploie surtout en parlant D' un homme qui sert sous un autre. Il ne tient pas la première place, il n' est qu' en second. Il n' a pas assez de fermeté pour tenir la première place dans les affaires, il n' est bon qu' en second.

Capitaine en second, Le capitaine qui doit commander au défaut du capitaine en pied. On dit dans le même sens, Colonel en second, lieutenant en second.

Signer en second, se dit D' un notaire qui signe avec celui qui a reçu, qui a dressé l' acte.

SECONDAIRE. adj. des deux genres

SECONDAIRE. adj. des deux genres Accessoire, qui ne vient qu' en second. Motifs secondaires. Preuves secondaires. Raisons secondaires.

En termes d' Astron., Planètes secondaires, se dit quelquefois, par généralisation, pour désigner Les satellites. La lune est une planète secondaire. Les satellites de Jupiter sont des planètes secondaires.

SECONDAIREMENT. adv.

SECONDAIREMENT. adv. D' une manière secondaire, accessoirement.

SECONDE. s. f.

SECONDE. s. f. Il se dit de La classe qui précède la rhétorique. Un écolier qui est en seconde. Régent, professeur de seconde. Professer la seconde. Monter de troisième en seconde.

SECONDE

SECONDE se dit aussi de La soixantième partie d' une minute d' heure ou de degré. Pendule à secondes. Montre à secondes. Tant d' heures, tant de minutes, tant de secondes. Leurs calculs sont conformes, à une seconde près. Cette planète est élevée sur l' horizon de tant de degrés, de tant de minutes et de tant de secondes.

En Musique, Intervalle de seconde, ou simplement, Seconde, Intervalle compris entre deux sons différents à distance l' un de l' autre d' un seul degré, tels que Ut ré, mi fa, etc. L' intervalle de seconde se compte toujours en montant. Il y a trois espèces de seconde: la majeure, comme ut naturel etnaturel; la diminuée, comme ut naturel etbémol; et l' augmentée, comme ut naturel etdièse.

En termes d' Escrime, Estocade de seconde, ou simplement, Seconde, Botte semblable à la botte de tierce, excepté que la lame passe sous le bras de l' adversaire. On la nomme aussi Tierce basse.

SECONDEMENT. adv.

SECONDEMENT. adv. En second lieu. Je vous dirai premièrement que... secondement que...

SECONDER. v. a.

SECONDER. v. a. Aider, favoriser, servir quelqu' un dans un travail, dans une affaire. Seconder les voeux, les désirs, les bonnes intentions de quelqu' un. Si vous entreprenez cela, je vous seconderai. Il a été bien secondé. Il a fait de grands efforts, mais on ne l' a pas secondé.

SECONDER

SECONDER se dit particulièrement au Jeu de paume, et signifie, Servir de second dans une partie. Prenez ce joueur-là, il vous secondera bien. Il n' est pas bon pour primer, mais il seconde bien.

SECONDÉ, ÉE. participe

SECONDÉ, ÉE. participe

SECONDINES. s. f. pl.

SECONDINES. s. f. pl. T. d' Accoucheur. L' arrière-faix.

SECOUEMENT. s. m.

SECOUEMENT. s. m. Voyez SECOÛMENT.

SECOUER. v. a.

SECOUER. v. a. Remuer quelque chose fortement et à plusieurs reprises, en sorte que toutes les parties en soient ébranlées. Secouer un arbre pour en faire tomber les fruits. Secouez cette branche. Ce cheval a un trot qui secoue rudement son homme. Secouer un manteau, un tapis, une robe, pour en ôter la poussière.

Secouer la poussière d' un habit, de dessus un habit, Secouer un habit pour détacher et faire tomber la poussière qui le couvre. On dit de même, Secouer la poussière de ses pieds, de ses souliers.

Secouer la tête, Faire un mouvement de la tête, pour refuser quelque chose, ou pour se moquer de quelqu' un.

Prov. et fig., Secouer les oreilles, Ne pas tenir compte de quelque chose, s' en moquer. Quand on lui représente son devoir, il secoue les oreilles. Il se dit aussi D' un homme en place qui ne veut point accorder quelque chose qu' on lui demande. À cette proposition il secoua l' oreille, les oreilles.

Fig. et fam., Il ne fait qu' en secouer les oreilles, se dit D' un homme à qui il arrive un accident fâcheux, qui reçoit quelque injure, quelque affront, et qui témoigne n' y être pas sensible.

Prov. et fig., Il n' y a qu' à secouer un peu l' oreille, et cela est passé, se dit en parlant D' une petite peine qu' on oublie bientôt.

Fig. et fam., Cette maladie, cette fièvre l' a bien secoué, Elle l' a bien tourmenté.

SECOUER

SECOUER signifie aussi, Se défaire de quelque chose par un mouvement violent. Ce taureau a secoué le joug.

Fig., Secouer le joug, S' affranchir de la domination, se mettre en liberté. Secouer le joug de la tyrannie. Quand les Romains secouèrent le joug des Tarquins. Ce jeune homme ne veut plus souffrir de tuteur, il veut secouer le joug.

Fig., Secouer le joug des passions, S' affranchir de la tyrannie des passions, dompter ses passions. On dit dans un sens analogue, Secouer les préjugés.

SECOUER

SECOUER avec le pronom personnel, signifie, Se remuer fortement pour faire tomber quelque chose qui incommode. Les chiens se secouent quand ils sont mouillés. Un oiseau qui se secoue. Les chevaux se secouent pour se défaire des mouches.

Fig. et fam., Il faut se secouer, se dit À une personne à qui l' exercice, le mouvement est nécessaire. Dans un sens plus figuré, cette phrase signifie, Il faut agir dans cette circonstance, il ne faut pas demeurer oisif et spectateur indifférent.

SECOUÉ, ÉE. participe

SECOUÉ, ÉE. participe

SECOÛMENT. s. m.

SECOÛMENT. s. m. Action de secouer. Il répondit par un secoûment de tête. Il est peu usité.

SECOURABLE. adj. des deux genres

SECOURABLE. adj. des deux genres Qui aime à secourir les autres, à les soulager dans leurs besoins. C' est un homme fort secourable. Il est secourable aux pauvres. Être secourable à tout le monde. Mon Dieu, soyez-moi secourable. Tendre une main secourable.

SECOURABLE

SECOURABLE se dit passivement D' une place de guerre qui peut être secourue; et, en ce sens, il s' emploie plus ordinairement avec la négation. Cette place est si bien investie, qu' elle n' est plus secourable. Elle n' est secourable que par mer.

SECOURIR. v. a.

SECOURIR. v. a. (Il se conjugue comme Courir.) Aider, assister, donner aide, prêter assistance à qui en a besoin. Secourir puissamment, faiblement, promptement, au besoin, dans la nécessité. Secourir les pauvres, ses amis, ses alliés, etc. Secourir ses amis de sa bourse. Venez me secourir. Il va périr, il va succomber, si vous ne le secourez. Il a été bien secouru dans sa maladie, secouru bien à propos. Secourir une place qui est pressée par les ennemis. Secourir un État, un prince; le secourir d' hommes, d' argent, de munitions, de vaisseaux. Cette place ne peut être secourue que par mer. On l' a secourue par tel endroit, par tel moyen.

SECOURU, UE. participe

SECOURU, UE. participe

SECOURS. s. m.

SECOURS. s. m. Aide, assistance dans le besoin. Grand secours. Secours considérable. Faible secours. Puissant secours. Prompt secours. Secours lent, tardif. Secours nécessaire. Secours divin. Secours humain. Secours d' argent, d' hommes, de vivres. Aller au secours. Courir, accourir au secours. Il est venu à mon secours. Prêter secours, son secours. Donner secours, du secours. Il n' a reçu aucun secours. Il a péri faute de secours. Refuser, accorder, obtenir du secours. Mendier du secours. Demander secours, du secours à quelqu' un, le secours de quelqu' un. Implorer le secours de quelqu' un. Tirer du secours de quelqu' un. Je n' ai eu secours que de Dieu. On n' a pas grand secours de vous. Appeler quelqu' un à son secours, au secours. Invoquer le secours divin. Envoyer chercher du secours. Crier au secours. Il est privé, destitué, dénué de secours, de tout secours. Mourir sans secours, faute de secours. Les secours de la religion. Les secours de l' art. Venez à mon secours, ou simplement sans verbe, À mon secours, au secours!

Il se dit, particulièrement, Des troupes qu' on envoie ou qui viennent secourir, défendre, seconder ceux qui sont trop faibles pour résister avec avantage à des ennemis. Secours étranger. Secours de France, d' Angleterre. Envoyer du secours. Secours par mer. Secours par terre. On lui envoya un secours de vingt mille hommes. Il avait demandé un renfort considérable, on ne lui envoya qu' un faible secours. Le secours est parti ce matin. Le secours arriva au moment de la bataille. Le secours fut coupé, fut défait, fut battu.

Il se dit encore, particulièrement, Du corps d' armée qui vient secourir une place assiégée. Le secours est entré dans la place. La ville se rendit faute de secours, à la veille du secours, à la vue du secours.

Porte de secours, La porte d' une citadelle qui donne dans la campagne, et par laquelle on peut recevoir du secours ou se retirer.

SECOURS

SECOURS se dit aussi d' Une église bâtie pour la décharge d' une paroisse, à cause du grand nombre des paroissiens, ou de la distance des lieux, ou de la difficulté des chemins. Cette église n' est pas une paroisse, ce n' est qu' un secours. On dit plus ordinairement, Succursale.

SECOUSSE. s. f.

SECOUSSE. s. f. Agitation, ébranlement de ce qui est secoué. Rude secousse. Violente secousse. Le fruit n' est pas encore mûr, quand il ne tombe pas de l' arbre après deux ou trois secousses. Les secousses que donne un cheval qui trotte, sont fatigantes. Les secousses de ce tremblement de terre ont été très-violentes.

Il se dit figurément en parlant Des atteintes portées à la santé, à la fortune, au crédit, à l' ordre établi dans un État, etc. La colique lui a donné de violentes secousses. Une fièvre continue de quinze jours est une forte secousse. Il a reçu de terribles secousses de la fortune. La perte de son procès lui a donné une rude secousse. Le crédit public a reçu de violentes, de dangereuses secousses. Secousse politique. Les secousses qui agitent les États. Mon esprit est à peine remis de cette dernière secousse. Ces secousses répétées ont épuisé les forces de son âme.

SECRET, ÈTE. adj.

SECRET, ÈTE. adj. Qui n' est connu que d' une ou de fort peu de personnes; que l' on tient caché, dont on dérobe la connaissance aux autres. Affaire secrète. Résolution secrète. Négociation secrète. Entrevue secrète. Traité secret. Mariage secret. Les articles secrets d' un traité. On lui a donné tant pour les dépenses secrètes. Une passion secrète. Un sentiment secret. Une douleur secrète. Une secrète envie. Un secret mépris. Il entretient un commerce secret avec les ennemis, avec cette femme. Il a des raisons secrètes, des motifs secrets qui l' empêchent d' agir. Des vues secrètes. On ne peut pénétrer dans les desseins secrets de la Providence. La nature agit par des voies secrètes et inconnues. Dieu connaît nos plus secrètes pensées. Faire jouer des ressorts secrets. Cette action restera secrète.

Sciences secrètes, se dit de Prétendues connaissances que quelques gens se vantent d' avoir, principalement sur l' alchimie, sur la magie, et sur la nécromancie.

Maladie secrète, Maladie honteuse, qui est ordinairement le fruit du libertinage. Ce médecin s' occupe particulièrement des maladies secrètes.

Escalier secret, Escalier dérobé, par lequel on peut monter dans les appartements d' une grande maison, au lieu de monter par le grand escalier. On dit dans la même acception, Degré secret, porte secrète.

Conseil secret du roi, Conseil où l' on agitait les affaires les plus importantes, et où certains membres du conseil d' État seulement avaient droit de siéger. Cela fut délibéré, décidé en conseil secret.

Comité secret, se dit Des assemblées réglées, lorsqu' elles excluent le public de leur salle, pour délibérer en secret. La chambre des députés s' est formée en comité secret. On a demandé un comité secret, le comité secret.

Partie secrète, se dit d' Une personne qui agit, qui sollicite contre une autre, soit dans un procès, soit dans quelque autre affaire, et qui ne veut point paraître. C' est sa partie secrète. On dit dans le même sens, C' est son ennemi secret.

SECRET

SECRET se dit aussi Des personnes qui savent se taire, et tenir une chose secrète. C' est un homme à qui vous pouvez tout confier, il est fort secret. Vous n' êtes guère secret, vous redites tout. On accuse cette femme de n' être pas assez secrète.

Ironiq., Il est secret comme un coup de canon, comme un coup de tonnerre, se dit D' un homme qui divulgue les choses qu' on lui confie.

SECRET

SECRET est aussi substantif masculin, et signifie, Ce qui doit être tenu secret, ce qu' il ne faut dire à personne. Garder un secret. Confier un secret à quelqu' un. Découvrir un secret. Révéler un secret. Trahir un secret. Publier, divulguer un secret. Dévoiler un secret. Deviner un secret. Entrer, pénétrer dans les secrets de quelqu' un. Laisser échapper son secret. Rien ne lui pèse tant qu' un secret. Le secret est entre trois ou quatre personnes. Il est le dépositaire de mes secrets. Je ne veux pas vous arracher, vous surprendre votre secret. Ce secret commence à transpirer. Ce projet est encore un secret. Je n' ai point de secret pour vous. Il m' a fait un secret de cette affaire. Participer aux secrets de quelqu' un. Je ne dirai mon secret à personne. Le secret d' un ami. Le secret de l' État. Les secrets d' État. Le secret des consciences.

Être du secret, dans le secret, Avoir part à quelque résolution, à quelque délibération où peu de gens sont admis, à quelque dessein caché.

Avoir le secret de quelqu' un, Savoir son secret. On dit de même, Ce ministre a le secret de telle négociation, ou absolument Il a le secret, Il est le seul des ministres employés dans cette négociation, qui connaisse les véritables intentions du prince.

Prov. et fig., C' est le secret de la comédie, se dit D' une chose qui est sue de tout le monde, et dont quelqu' un veut faire un secret. On dit à peu près dans le même sens, C' est le secret de Polichinelle.

Fam., C' est mon secret, se dit À une personne pour refuser de lui donner connaissance d' une chose.

SECRET

SECRET signifie aussi, Discrétion, silence sur une chose confiée. Je vous demande le secret. Promettez-moi le secret. Il a manqué au secret. Il n' a pas observé le secret. Comptez sur le secret. Je vous garderai le secret le plus inviolable. Les affaires ont été traitées avec le plus grand secret, dans le plus grand secret. Il s' est accoutumé de bonne heure au secret. Ce dessein était couvert d' un secret impénétrable. Sous le sceau du secret. Sous le secret de la confession.

Je vous dis cela dans le secret, sous le secret, en grand secret, dans le dernier secret, Je vous le confie à condition de ne le dire, de ne le révéler à personne.

SECRET

SECRET dans les Sciences, dans les Arts, se dit d' Un moyen connu d' une seule personne ou de peu de personnes pour faire de certaines choses, pour produire de certains effets. Secret utile, merveilleux, rare, ingénieux. Secret pour guérir la goutte. Secret pour teindre le verre en toutes sortes de couleurs. Donner, communiquer, vendre, acheter un secret.

Il se dit, figurément, Des moyens qu' on met en usage pour venir à bout de quelque chose, pour y réussir. Le secret de plaire, Le secret de parvenir. Il a trouvé le secret de s' enrichir en faisant des vers. Par plaisanterie, Il a trouvé le secret de se ruiner.

Le secret de l' art d' écrire, de l' art de régner, de l' art de la guerre, de la politique, etc., La partie la plus difficile et la plus essentielle de l' art d' écrire, de régner, etc.

SECRET

SECRET se dit encore, dans quelques Arts mécaniques, de Certains ressorts particuliers qui servent à divers usages. On ne peut ouvrir ce coffre-fort, si l' on n' en sait le secret. Serrure à secret.

Il se dit également d' Une cache pratiquée dans un coffre-fort, dans un secrétaire, dans un cabinet.

SECRET

SECRET dans les prisons, signifie, Un lieu séparé où on enferme le prisonnier, en ne lui laissant de communication qu' avec le geôlier. Mettre un prisonnier au secret, le tenir au secret. Il est au secret. Il est sorti du secret, et on lui a donné le préau.

EN SECRET. loc. adv.

EN SECRET. loc. adv. En particulier, sans témoin. Je lui ai parlé en secret. Il ne travaille à cela qu' en secret. Ils se voient en secret.

Il signifie aussi, au sens moral, D' une manière secrète, cachée. Il feint de l' aimer, mais en secret il le déteste.

SECRÉTAIRE. s. m.

SECRÉTAIRE. s. m. Celui dont l' emploi est de faire et d' écrire des lettres, des dépêches pour une personne à laquelle il est attaché, dont il dépend. Il m' a fait écrire par son secrétaire. Secrétaire des commandements d' un prince. Secrétaire de la chambre et du cabinet du roi. Secrétaire particulier, secrétaire intime d' un ministre. Dictez, je vous servirai de secrétaire. Secrétaire d' un magistrat. Secrétaire d' un ambassadeur.

Secrétaire d' État, est Le titre de chacun des ministres qui ont un département, et qui contre-signent les ordonnances du roi. Le secrétaire d' État ministre de l' intérieur. Le ministre secrétaire d' État au département de l' intérieur.

Secrétaires du roi, maison, couronne de France et de ses finances, Officiers qui dressaient les lettres expédiées en chancellerie. La charge de secrétaire du roi anoblissait.

Secrétaire d' ambassade, Celui qui est nommé par le chef du gouvernement, et qui reçoit un traitement du trésor public, pour faire et pour écrire les dépêches de l' ambassade.

SECRÉTAIRE

SECRÉTAIRE se dit aussi de Celui qui rédige par écrit les délibérations de quelque assemblée. Secrétaire d' un concile. Secrétaire de la chambre des pairs, de la chambre des députés. Le secrétaire d' une compagnie, d' une académie. Le secrétaire perpétuel de l' Académie française, de l' Académie des sciences, etc.

Secrétaire général du conseil d' État, d' un ministère, d' une préfecture, Employé supérieur qui a principalement le soin de garder les archives, d' entretenir la correspondance, et d' expédier les actes du conseil d' État, d' un ministère, d' une préfecture. Le secrétaire général du ministère de l' intérieur, de la guerre, etc. Le secrétaire général de la préfecture de la Seine.

Secrétaire d' une mairie, Celui qui est chargé de tenir les registres de la mairie, et d' en donner des extraits. On dit également, dans les places de guerre, Secrétaire de place; et au Palais, Secrétaire du parquet.

SECRÉTAIRE

SECRÉTAIRE se dit aussi d' Un bureau sur lequel on écrit, et où l' on renferme des papiers. Secrétaire d' acajou, de noyer. Secrétaire à cylindre. J' ai laissé ce papier dans mon secrétaire. Forcer un secrétaire.

SECRÉTAIRE

SECRÉTAIRE en Histoire naturelle, Oiseau de l' ordre des Échassiers, qui porte derrière la tête une huppe formée d' un double rang de plumes étroites et longues, et dont les ailes sont armées de proéminences dures et arrondies.

SECRÉTAIRERIE. s. f.

SECRÉTAIRERIE. s. f. Lieu où les secrétaires d' un vice-roi, d' un gouverneur, etc., font et délivrent leurs expéditions, et où ils en gardent les minutes. Aller à la secrétairerie.

SECRÉTARIAT. s. m.

SECRÉTARIAT. s. m. Emploi, fonction de secrétaire; Le temps durant lequel on l' exerce. Il a tenu le secrétariat tant d' années. Il est peu propre au secrétariat. Ce secrétariat vaut mille écus par an. Pendant son secrétariat.

Il se dit aussi Du lieu où le secrétaire d' une administration, d' une compagnie, d' un ambassadeur, etc., fait et délivre ses expéditions, et conserve les registres, les archives dont la tenue et la garde lui sont confiées. Passez au secrétariat, on y enregistrera votre pétition, on vous y délivrera votre brevet. Le secrétariat de l' ambassade. Le secrétariat de l' Institut. Les bureaux du secrétariat.

SECRÈTE. s. f.

SECRÈTE. s. f. T. de Liturgie cathol. Oraison que le prêtre dit tout bas à la messe, immédiatement avant la préface.

SECRÈTEMENT. adv.

SECRÈTEMENT. adv. En particulier, en secret, d' une manière secrète, sans être aperçu. Il le fit avertir secrètement. Il allait secrètement dans cette maison. Il se glissa secrètement dans la chambre. Bien qu' il lui fît bonne mine, il en était secrètement jaloux.

SÉCRÉTER. v. a.

SÉCRÉTER. v. a. T. de Physiologie. Opérer la sécrétion. Telle glande est destinée à sécréter telle espèce d' humeur. Le foie sécrète la bile.

SÉCRÉTÉ, ÉE. participe

SÉCRÉTÉ, ÉE. participe

SÉCRÉTEUR. adj.

SÉCRÉTEUR. adj. Voyez SÉCRÉTOIRE.

SÉCRÉTION. s. f.

SÉCRÉTION. s. f. T. de Physiologie. Filtration et séparation qui se fait des humeurs alimentaires, excrémentitielles et récrémentitielles. La sécrétion du chyle dans les intestins grêles. La sécrétion du lait dans les mamelles. La sécrétion de l' urine dans les reins. La sécrétion de la bile dans le foie.

Il se dit aussi Des urines et autres matières qui sortent du corps. Le médecin a jugé les sécrétions mauvaises. L' humeur sortira par la voie des sécrétions, par voie de sécrétion.

SÉCRÉTOIRE. adj. des deux genres

SÉCRÉTOIRE. adj. des deux genres T. de Physiologie. Il se dit Des vaisseaux et des glandes où s' opèrent les sécrétions. Vaisseaux sécrétoires. Organes sécrétoires. On dit aussi, Vaisseaux, organes sécréteurs.

SECTAIRE. s. m.

SECTAIRE. s. m. Celui qui est d' une secte religieuse condamnée par la communion principale dont elle s' est détachée. Il se dit surtout en parlant D' une secte encore nouvelle, qui s' efforce, par des prédications ou autrement, de faire prévaloir ses opinions, sa doctrine. Un sectaire fougueux, opiniâtre. La violence d' un sectaire. La doctrine de ces nouveaux sectaires est fort dangereuse.

SECTATEUR. s. m.

SECTATEUR. s. m. Celui qui fait profession de suivre l' opinion de quelque philosophe, de quelque docteur, de quelque hérésiarque. Les sectateurs de Platon. C' est un grand sectateur d' Aristote. Il était sectateur de saint Thomas, de Scot. Arius eut un grand nombre de sectateurs.

SECTE. s. f. coll.

SECTE. s. f. coll. Il se dit de Plusieurs personnes qui suivent les mêmes opinions, qui font profession d' une même doctrine. La secte d' Épicure. La secte des stoïciens. Faire une secte. Faire secte. Il n' est pas de cette secte.

Il se dit aussi, en matière de religion, de Ceux qui suivent une opinion regardée comme hérétique ou erronée. La secte des sacramentaires. La secte des donatistes. Les protestants sont partagés en plusieurs sectes.

Fig., Faire secte, faire secte à part, Se distinguer des autres par des opinions singulières.

SECTEUR. s. m.

SECTEUR. s. m. T. de Géom. La partie d' un cercle qui est comprise entre deux rayons quelconques et l' arc qu' ils renferment. Secteur de cercle.

Secteur sphérique, Le solide engendré par un secteur de cercle tournant autour du rayon qui passe par le milieu de l' arc.

SECTEUR

SECTEUR se dit aussi d' Un instrument d' astronomie, qui a moins d' étendue que le quart de cercle.

SECTION. s. f.

SECTION. s. f. L' une des divisions ou subdivisions dans lesquelles se partage une collection, un compte, un ouvrage, un livre, un traité, etc. Ce livre est divisé en tant de sections. Chapitre premier, seconde section. Section seconde, chapitre premier. Il a divisé son livre par sections, en sections.

Il se dit quelquefois Des divisions d' une ville, d' un tribunal, d' un conseil, etc. Au commencement de la révolution, Paris fut divisé en quarante-huit sections. La cour de cassation est divisée en trois sections: la section des requêtes, la section civile, et la section criminelle. Les sections d' un collége électoral. Le conseil d' État est partagé en sections, que l' on nomme Comités.

Il signifie, en termes de Théorie militaire, La moitié d' un peloton ou d' une compagnie d' infanterie. Dans les manoeuvres, lorsqu' on rompt le peloton, le capitaine commande la première section, et le lieutenant la seconde. Rompre par section. Se former en colonne par sections.

SECTION

SECTION signifie aussi, Coupe, endroit où une chose est coupée, tranchée. Dans cette acception, on l' emploie surtout en termes de Géométrie, et il se dit Des parties de l' espace où des lignes, des plans, des surfaces courbes se coupent mutuellement. Deux surfaces qui se rencontrent ont pour section une ligne droite, ou une ligne courbe, ou un point. Une surface et un solide peuvent avoir pour section une surface. La section d' un solide par un plan, etc.

Sections coniques, cylindriques, se dit particulièrement Des diverses figures qui naissent des différentes coupes d' un cône, d' un cylindre.

Point de section, L' endroit où deux lignes s' entrecoupent.

SÉCULAIRE. adj. des deux genres

SÉCULAIRE. adj. des deux genres Qui se fait de siècle en siècle, de cent ans en cent ans. Il n' est guère usité qu' en parlant Des jeux séculaires des anciens, et Des poëmes que l' on faisait dans ces occasions. Les jeux séculaires. Le poëme séculaire d' Horace.

Il signifie quelquefois, dans le style soutenu, Qui est âgé d' un siècle, qui a beaucoup d' années. Un chêne séculaire. Sa tête séculaire.

En Astron., Variations séculaires, Variations dont les périodes embrassent plusieurs siècles, par opposition à Variations périodiques, Celles dont les périodes n' embrassent qu' un petit nombre d' années.

Année séculaire, L' année qui termine un siècle. On ouvre la porte sainte à Rome à chaque année séculaire. Célébrer l' année séculaire.

SÉCULARISATION. s. f.

SÉCULARISATION. s. f. Action de séculariser un religieux, un bénéfice régulier, une communauté régulière. Bulle de sécularisation. Obtenir la sécularisation d' un monastère, d' un chapitre.

SÉCULARISER. v. a.

SÉCULARISER. v. a. Rendre séculier. Ce chapitre, ce monastère a été sécularisé. Il y avait des moines, on les a sécularisés. On sécularisa tel bénéfice.

SÉCULARISÉ, ÉE. participe

SÉCULARISÉ, ÉE. participe

SÉCULARITÉ. s. f.

SÉCULARITÉ. s. f. La juridiction séculière d' une église épiscopale ou autre, pour le temporel qui en dépend. Le juge de la sécularité de telle église.

SÉCULIER, IÈRE. adj.

SÉCULIER, IÈRE. adj. Qui vit dans le siècle. Il se dit tant Des ecclésiastiques que des laïques, par opposition Aux réguliers, à ceux qui sont engagés par des voeux dans une communauté religieuse. Vie séculière. État séculier. Prêtres séculiers. Clergé séculier. On dit de même, Bénéfice séculier.

Il s' est dit quelquefois pour Mondain. Une vie séculière, et nullement chrétienne.

Juridiction séculière, La justice temporelle. Figurément, Le bras séculier, La puissance de la justice temporelle. Livrer un ecclésiastique au bras séculier.

SÉCULIER

SÉCULIER est aussi substantif; et alors il ne se dit que Des laïques. C' est un séculier. Des choses qui ne sont pas messéantes à un séculier, le seraient à un ecclésiastique. Dans ce monastère, on a fait un bâtiment pour les religieux, et un autre pour les séculiers.

SÉCULIÈREMENT. adv.

SÉCULIÈREMENT. adv. D' une manière séculière.

SÉCURITÉ. s. f.

SÉCURITÉ. s. f. Confiance, tranquillité d' esprit qui résulte de l' opinion, bien ou mal fondée, qu' on n' a pas à craindre de danger. Au milieu de tant de périls, vous ne craignez rien, votre sécurité m' étonne. Il dormait au milieu des ennemis avec une sécurité incroyable. Une grande sécurité de conscience. Tout est calme aujourd' hui, mais j' ai peu de sécurité pour l' avenir. Nos vaisseaux parcourent maintenant ces mers avec sécurité. L' industrie a besoin de sécurité.

SEDAN. s. m.

SEDAN. s. m. Sorte de drap fin qui se fabrique dans la ville de Sedan. Habit de sedan. Un beau sedan.

SÉDANOISE. s. f.

SÉDANOISE. s. f. T. d' Imprimerie. Voy. PARISIENNE.

SÉDATIF, IVE. adj.

SÉDATIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui calment les douleurs. Il est synonyme de Calmant. Sel sédatif de Homberg (acide borique).

SÉDENTAIRE. adj. des deux genres

SÉDENTAIRE. adj. des deux genres Qui demeure ordinairement assis; et, par extension, Qui se tient presque toujours chez soi. Cet homme ne fait point assez d' exercice, il est trop sédentaire. Il est devenu, depuis quelque temps, fort sédentaire.

Vie sédentaire, emploi, profession sédentaire, Vie qui se passe, emploi, profession qui s' exerce dans un même lieu.

SÉDENTAIRE

SÉDENTAIRE signifie encore, Fixe, attaché à un lieu, par opposition à Ambulatoire. Philippe le Bel rendit le parlement sédentaire.

Il se dit particulièrement, en termes de Législation et d' Administration militaire, Des troupes qui ne changent point de garnison, qui ne se mettent jamais en campagne. Troupes sédentaires. Il y a, dans plusieurs villes, des compagnies sédentaires formées de vétérans. La garde nationale mobile et la garde nationale sédentaire.

SÉDIMENT. s. m.

SÉDIMENT. s. m. Ce qu' il y avait de plus grossier dans une liqueur, et qui s' est précipité au fond du vaisseau. Il y a d' ordinaire beaucoup de sédiment dans cette liqueur. Il n' y a point de sédiment dans ses urines.

Sol ou terrain de sédiment, se dit en Géologie, Des couches formées par les matières que les mers ont laissées en se retirant de certaines parties du globe.

SÉDITIEUSEMENT. adv.

SÉDITIEUSEMENT. adv. D' une manière séditieuse. Il parla séditieusement dans la place publique.

SÉDITIEUX, EUSE. adj.

SÉDITIEUX, EUSE. adj. Il se dit De ceux qui font une sédition, qui ont part à une sédition. Une populace séditieuse mit le feu aux maisons des principaux de la ville.

Il signifie aussi, Mutin, enclin à faire sédition. C' est un esprit séditieux. Il est mutin et séditieux.

Il est souvent employé comme substantif dans l' une et l' autre acception. C' est un séditieux. On arrêta le chef des séditieux. Les séditieux firent des attroupements.

SÉDITIEUX

SÉDITIEUX signifie encore, Qui tend, qui provoque à la sédition. Des discours, des écrits, des libelles séditieux. Une assemblée séditieuse. Une harangue séditieuse. Ce que vous dites est séditieux.

SÉDITION. s. f.

SÉDITION. s. f. Émeute populaire, révolte, soulèvement contre la puissance établie. Grande, violente, furieuse sédition. Durant la sédition. Cela est capable de faire une sédition, de faire sédition. Exciter, allumer, fomenter, entretenir la sédition. Apaiser, éteindre la sédition. Les auteurs de la sédition. Étouffer une sédition naissante. Esprit de sédition.

SÉDUCTEUR, TRICE. s.

SÉDUCTEUR, TRICE. s. Celui, celle qui séduit, qui fait tomber en erreur ou en faute. Séducteur de jeunes gens. Séductrice de femmes, de filles.

Il se dit absolument de Celui qui corrompt l' innocence, la vertu des filles ou des femmes. C' est un séducteur. Un vil séducteur. Elle est tombée dans les piéges d' un séducteur.

Il s' emploie aussi comme adjectif. Un discours, un ton séducteur. L' esprit séducteur, Le diable.

SÉDUCTION. s. f.

SÉDUCTION. s. f. Action par laquelle on séduit. Séduction de la jeunesse. La séduction est manifeste. Il employa l' argent et les promesses, et tout ce qui peut contribuer à la séduction. Il employa la séduction. La séduction de l' esprit. La séduction du coeur. Rapt de séduction. Séduction de témoins.

Il se dit aussi de L' attrait, de l' agrément qui rend certaines choses propres à séduire. La séduction des richesses, de la jeunesse, de l' esprit, du pouvoir. Les séductions des passions sont innombrables, pressantes, inévitables. Il y a de la séduction dans son style, dans sa manière de lire, dans son regard.

SÉDUIRE. v. a.

SÉDUIRE. v. a. (Il se conjugue comme Réduire.) Tromper, abuser, faire tomber dans l' erreur par ses insinuations, par ses écrits, par ses discours, par ses exemples, etc. Cet hypocrite séduisait les peuples. Il l' a séduit par ses maximes pernicieuses. Cela ne peut séduire que les hommes simples et ignorants. Le faux espoir qui nous avait séduits.

Il signifie de même, Faire tomber en faute, suborner, corrompre, débaucher. Séduire des témoins. Séduire des domestiques, des valets, pour les faire parler contre leur maître. C' est un jeune homme qu' on a séduit. Séduire sous prétexte de mariage. Elle s' est laissé séduire.

Il signifie aussi, Toucher, plaire, persuader. Cet homme m' a séduit par la franchise de son langage. Sa bonté séduit tous les coeurs. Ses manières m' ont séduit.

Il s' emploie quelquefois absolument, surtout dans la dernière acception. Ces discours sont dangereux et propres à séduire. C' est un homme habile à séduire. Cela séduit. Son ton séduit. Sa manière de lire séduit.

SÉDUIT, ITE. participe

SÉDUIT, ITE. participe

SÉDUISANT, ANTE. adj.

SÉDUISANT, ANTE. adj. Qui séduit, qui est propre à séduire. Il se dit ordinairement en bonne part. Discours séduisant. Conversation séduisante. Ton séduisant. Air séduisant. Offres séduisantes. Il a des défauts séduisants. Des qualités brillantes rendaient ses vices séduisants. Une pareille proposition n' est pas séduisante.

SEGMENT. s. m.

SEGMENT. s. m. T. de Géom. Partie d' un cercle comprise entre un are quelconque et sa corde. Segment de cercle.

Segment sphérique, Le solide engendré par un segment de cercle tournant autour de la partie du rayon qui passe par le milieu de l' arc.

SÉGRAIRIE. s. f.

SÉGRAIRIE. s. f. T. d' Eaux et Forêts. Bois possédé par indivis ou en commun, soit avec l' État, soit avec des particuliers.

SÉGRAIS. s. m.

SÉGRAIS. s. m. T. d' Eaux et Forêts. Bois séparé des grands bois, et qu' on exploite à part.

SÉGRÉGATION. s. f.

SÉGRÉGATION. s. f. T. didactique. Action par laquelle on met quelqu' un ou quelque chose à part, on le sépare d' un tout, d' une masse.

SEICHE. s. f.

SEICHE. s. f. T. d' Hist. nat. Voy. SÈCHE.

SEIGLE. s. m.

SEIGLE. s. m. Sorte de blé plus menu, plus long et plus brun que le froment. Seigle vieux. Seigle nouveau. Un setier de seigle. Dans ce pays-là, on ne mange que du seigle. Le pain de seigle est moins blanc et moins nourrissant que le pain de froment.

Il se dit aussi Du seigle avec la paille. Une gerbe de seigle. Terre à seigle. Paille de seigle. Les seigles sont maigres cette année. Couper les seigles. Battre les seigles.

Faire les seigles, Couper les seigles. On a fait les seigles de bonne heure cette année.

SEIGNEUR. s. m.

SEIGNEUR. s. m. Maître, possesseur d' un pays, d' un État, d' une terre. Il est principalement d' usage en termes de Jurisprudence féodale. Seigneur souverain. Seigneur d' une ville, d' un bourg, d' un village. Seigneur de plusieurs États. Il était seigneur de plusieurs grandes terres. Les habitants le reconnurent pour seigneur. Seigneur suzerain. Rendre foi et hommage à son seigneur. On confisquait le bien d' un vassal qui refusait de rendre hommage à son seigneur. Seigneur haut justicier, moyen justicier, bas justicier.

SEIGNEUR

SEIGNEUR est aussi Le titre qu' on donnait à quelques personnes distinguées par leur dignité ou par leur rang, pour leur faire plus d' honneur. Haut et puissant seigneur. Les seigneurs tels et tels. Une assemblée de seigneurs. Un grand seigneur. Un seigneur de la cour. Il a les manières d' un grand seigneur. Il ne fréquente que les grands seigneurs. Il fait le seigneur, le grand seigneur. Se donner des airs de grand seigneur. Jouer le grand seigneur. Voyez MONSEIGNEUR.

Vivre en seigneur, en grand seigneur, Vivre sans rien faire et magnifiquement. Vêtu, logé comme un seigneur, Très-bien vêtu, très-bien logé.

Fam., C' est un petit seigneur, se dit D' un homme qui affecte de l' importance, et qui n' en a point.

Prov., À tous seigneurs tous honneurs, à tout seigneur tout honneur, Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû d' après son rang, sa dignité.

Par excellence, Le Seigneur, Dieu; et, Notre-Seigneur, JÉSUS-CHRIST.

Le Grand Seigneur, L' empereur des Turcs, le sultan.

SEIGNEURIAGE. s. m.

SEIGNEURIAGE. s. m. Il se dit Du droit qu' un souverain prend sur la fabrication des monnaies. Droit de seigneuriage. Il revenait au roi tant par marc, pour droit de seigneuriage.

SEIGNEURIAL, ALE. adj.

SEIGNEURIAL, ALE. adj. Qui appartient au seigneur. Titre seigneurial. Droits seigneuriaux.

Maison seigneuriale, La maison affectée à l' habitation du seigneur du lieu.

SEIGNEURIAL

SEIGNEURIAL signifie aussi, Qui donne des droits de seigneur. Terre seigneuriale. Terre fort seigneuriale.

SEIGNEURIE. s. f.

SEIGNEURIE. s. f. Droit, puissance, autorité qu' un homme a sur la terre dont il est seigneur, et sur tout ce qui en relève. Cette seigneurie avait de beaux droits. Une seigneurie très-ancienne. La terre et seigneurie de tel lieu. La seigneurie de cette terre s' étendait fort loin.

Il se dit quelquefois Des mouvances, des droits féodaux d' une terre, indépendamment de la terre même. Il vendit sa terre, et il s' en réserva la seigneurie.

SEIGNEURIE

SEIGNEURIE signifie quelquefois, Terre seigneuriale. Il acheta une belle seigneurie. Le roi érigea cette seigneurie en marquisat.

SEIGNEURIE

SEIGNEURIE en parlant De la république de Venise, se dit de L' assemblée de ceux qui avaient la principale part au gouvernement. Le doge accompagné de toute la seigneurie.

SEIGNEURIE

SEIGNEURIE est aussi Un titre d' honneur qu' on donne aux pairs de France. Votre seigneurie. À sa seigneurie monsieur le duc de N., pair de France.

Il se dit quelquefois par plaisanterie À des gens avec qui l' on est très-familier. Je baise les mains à votre seigneurie. Serviteur à votre seigneurie.

SEIME. s. f.

SEIME. s. f. T. d' Art vétérinaire. Fente qui se forme au sabot du cheval, et qui s' étend quelquefois depuis la couronne jusqu' à la pince. Seime quarte, ou simplement, Seime, Celle qui affecte un des quartiers. Seime en pied de boeuf, Celle qui partage le sabot par le milieu, et qu' on appelle autrement Soie.

SEIN. s. m.

SEIN. s. m. La partie du corps humain où sont les mamelles, et qui forme l' extérieur de la poitrine. Il lai a plongé un poignard dans le sein. Il le pressa contre son sein. Il cachait un poignard dans son sein, c' est-à-dire, Dans la partie de son vêtement qui lui couvrait le sein.

Fig., Mettre à quelqu' un le poignard dans le sein, Lui causer un extrême déplaisir en lui annonçant une mauvaise nouvelle, ou en lui disant quelque chose de dur, de fâcheux, de désagréable.

Fig., C' est un serpent que j' ai réchauffé dans mon sein, C' est un homme que j' ai tiré de la misère, que j' ai reçu chez moi, et qui me paye d' ingratitude, qui fait tourner contre moi mes bienfaits.

SEIN

SEIN se dit particulièrement Des mamelles des femmes. Cette femme a le sein découvert. Son enfant dormait sur son sein.

Il se dit aussi de Chacune des mamelles. Le sein droit, le sein gauche d' une femme. Elle éprouve une douleur au sein droit. Elle a mal à un sein.

Donner le sein à un enfant, Lui donner à téter.

SEIN

SEIN se dit quelquefois de La partie où les femmes conçoivent, et où elles portent leur fruit. JÉSUS-CHRIST fut conçu dans le sein de la Vierge. Le fruit que cette femme porte dans son sein. Elle t' a porté dans son sein.

Dans le style de l' Écriture sainte, Le sein d' Abraham, Le lieu de repos où étaient les âmes des élus avant la venue de JÉSUS-CHRIST.

En termes de Théologie, Le sein de la gloire, Le séjour des bienheureux.

Fig., Le sein de l' Église, La communion de l' Église catholique. Il est rentré dans le sein de l' Église. On dit aussi, Mourir dans le sein de l' hérésie.

Fig., Le sein de la terre, le sein de la mer, Ce qui est au-dessous de la surface de la terre, de la mer. Ouvrir le sein de la terre pour en tirer des métaux. Il y a d' immenses richesses perdues dans le sein de la mer, dans le sein des mers.

Porter la guerre dans le sein d' un royaume, d' une province, Porter la guerre bien avant dans un royaume, dans une province.

SEIN

SEIN s' emploie souvent au figuré, dans la signification de Milieu. Il est né au sein de l' opulence, des grandeurs. Il a vécu au sein de la misère, de l' opprobre. Il meurt de faim dans le sein de l' abondance. On l' a tiré du sein de la pauvreté et de l' abjection, pour l' élever aux honneurs. Il mène une vie paisible dans le sein des arts et de l' amitié. Vivre dans le sein, au sein de sa famille, de sa patrie. Du sein même de nos malheurs est sortie pour nous une cause de grandeur et de prospérité.

SEIN

SEIN signifie quelquefois figurément, L' esprit ou le coeur de l' homme. Il y a longtemps qu' il a conçu cette trahison dans son sein. Déposer ses secrets dans le sein d' un ami. Verser sa douleur dans le sein de son ami.

Porter quelqu' un dans son sein, Le chérir tendrement.

SEIN

SEIN s' est dit aussi d' Un golfe, principalement dans cette phrase, Le sein Persique. Il a vieilli: Golfe est maintenant le seul terme en usage.

SEINE. s. f.

SEINE. s. f. T. de Pêche. Sorte de filet qui a souvent un sac dans son milieu, et que l' on traîne sur les grèves. Pêcher à la seine. Tirer la seine.

SEING. s. m.

SEING. s. m. Le nom de quelqu' un écrit par lui-même au bas d' une lettre, d' une promesse, d' un contrat, ou autre acte, pour le certifier, pour le confirmer, pour le rendre valable. Mettez là votre seing. Il ne peut pas me dénier cette dette, j' ai son seing. Un seing avec parafe. Contrefaire le seing de quelqu' un. Le seing des témoins.

Seing privé, Signature d' un acte qui n' a point été reçu par un officier public. Une promesse sous seing privé. Tout acte synallagmatique fait sous seing privé, doit être fait double.

Blanc seing, Papier ou parchemin signé, que l' on confie à quelqu' un pour le remplir à sa volonté. Ils ont donné leurs blancs seings aux arbitres.

SEIZE. adj. numéral des deux genres

SEIZE. adj. numéral des deux genres Nombre formé de dix et de six. Seize personnes. Il n' a pas encore seize ans. La livre poids de marc est de seize onces. Seize cents francs. Seize mille francs.

En matière de Généalogie, Faire preuve de seize quartiers de noblesse, Prouver sa noblesse tant du côté des pères que du côté des mères, en remontant jusqu' à la quatrième génération.

SEIZE

SEIZE s' emploie quelquefois pour Seizième. Chapitre seize. Page seize. Louis seize. On écrit ordinairement, Louis XVI.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Le produit de seize multiplié par deux. On dit de même: Le nombre seize. Le numéro seize.

Le seize du mois, Le seizième jour du mois.

Un seize, La seizième partie d' une aune. Une aune et un seize.

Les Seize. Nom donné aux seize principaux factieux qui ont joué un grand rôle du temps de la Ligue. La faction des Seize.

SEIZIÈME. adj. des deux genres

SEIZIÈME. adj. des deux genres Qui suit immédiatement le quinzième. Il n' est que le seizième sur la liste. Au seizième chapitre. Au livre seizième. Le seizième jour du mois. Louis, seizième du nom.

La seizième partie, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en seize parties.

SEIZIÈME

SEIZIÈME s' emploie quelquefois comme substantif masculin, et signifie alors, Le seizième jour d' une période, ou La seizième partie d' un tout. Le seizième du mois. Deux aunes et un seizième. Il n' est dans cette affaire que pour un seizième.

SEIZIÈMEMENT. adv.

SEIZIÈMEMENT. adv. En seizième lieu.

SÉJOUR. s. m.

SÉJOUR. s. m. Demeure, résidence plus ou moins longue dans un lieu, dans un pays. Il a fait un long séjour dans ce pays-là. Je n' y ferai pas de séjour. Il a établi son séjour dans la province. Permis de séjour. Le séjour de Paris ne lui plaît pas. Il a prolongé son séjour dans cette ville. Un séjour de quelques mois dans ce pays, vous en fera bien connaître les usages.

Il se dit quelquefois, par analogie, en parlant Des eaux qui restent plus ou moins longtemps en quelque endroit; du sang, des humeurs dont la circulation est arrêtée; etc. Le séjour des eaux dans un terrain. Le séjour des mers sur un continent. Le séjour des humeurs dans quelque partie du corps.

SÉJOUR

SÉJOUR se dit aussi Du repos que l' on prend en voyage. Dans les longs voyages, on est obligé de faire quelque séjour de temps en temps. Les troupes ont eu une longue marche à faire, et peu de séjours.

Il se dit également Du temps qu' un bâtiment de guerre passe en relâche. Le séjour de cette frégate dans tel port, a été d' une semaine, d' un mois, etc.

SÉJOUR

SÉJOUR se dit encore d' Un lieu considéré par rapport à l' habitation, à la demeure qu' on y fait ou qu' on y peut faire. Un séjour champêtre. Cette maison est un beau séjour, est un séjour délicieux. Cette ville est un agréable séjour. Tel lieu est son séjour ordinaire. Cette ville est le séjour, est devenue le séjour des plaisirs.

Poétiq., Le séjour des dieux, le céleste séjour, le séjour du tonnerre, Le ciel. Le séjour infernal, Les enfers. L' humide séjour, La mer, l' onde. Etc.

SÉJOURNÉ. adj.

SÉJOURNÉ. adj. Reposé, qui a pris du repos. Gras et séjourné. Il a vieilli.

SÉJOURNER. v. n.

SÉJOURNER. v. n. Demeurer quelque temps dans un lieu, ou S' y arrêter, s' y reposer lorsqu' on est en voyage. Il est allé à Paris, où il doit séjourner cinq ou six mois. Ce régiment, en allant à sa garnison, ne séjournera que dans deux endroits.

Il se dit, figurément, D' une masse d' eau qui reste plus ou moins longtemps dans un endroit, et en général D' un liquide stagnant. Les eaux de la mer ont séjourné longtemps sur cette partie de la terre. L' eau du Nil, après avoir séjourné sur les terres, se retire et rentre dans son lit. Les humeurs qui séjournent en quelque partie du corps.

SEL. s. m.

SEL. s. m. Substance plus ou moins dure, sèche, friable, soluble dans l' eau, et composée de petites parties qui agissent sur l' organe du goût. Il se dit, dans l' usage ordinaire, Du sel qui se trouve mêlé avec l' eau de la mer, et qui reste après l' évaporation, ou qui se rencontre dans de certaines terres, et dont on se sert surtout pour assaisonner les aliments. Sel gris. Sel blanc. Gros sel. Sel commun. Sel marin. Sel gemme ou fossile. Sel fait par évaporation. Sel de cuisine. Un grain de sel. Un litron, un boisseau, un minot, un muid de sel. Un bateau de sel, chargé de sel. Grenier à sel. Les sels de Brouage sont fort bons. Une voiture de sel. Il n' y a pas assez de sel, il y a trop de sel dans cette sauce. Vous n' y avez pas épargné le sel. Blanchir le sel. Sel pilé, broyé, égrugé. Au sel et à l' eau. Saupoudrer de la viande de sel. Cette viande n' a pas été assez longtemps dans le sel. La viande fraîche tuée prend mieux le sel que l' autre. Le sel est le symbole de la sagesse.

Faux sel, sel de contrebande, Le sel qui, dans les provinces où la gabelle était établie, n' avait point été pris dans les greniers du roi. Il fut puni pour avoir vendu, pour avoir acheté de faux sel.

Ce jambon, ce saucisson, ce ragoût, etc., sont de bon sel, d' un bon sel, Ils ne sont ni trop, ni trop peu salés; et, Ils sont roides de sel, Ils sont trop salés.

Manger une chose à la croque au sel, La manger sans autre assaisonnement que le sel.

Viande au gros sel, se dit de La viande servie dans son bouillon, et qu' on a parsemée de gros sel. Chapon au gros sel. Jarret de veau au gros sel.

Prov., Ils ne mangeront point un minot de sel ensemble, Ils seront bientôt brouillés.

SEL

SEL se dit figurément de Ce qu' il y a de fin, de vif, de piquant dans les discours, dans les ouvrages d' esprit. Il y a du sel dans cet ouvrage. Cet ouvrage est plein de sel. Il n' y a point de sel, pas un grain de sel dans son ouvrage, dans ses discours, dans sa conversation. Je ne sens pas, je ne goûte pas le sel de cette plaisanterie. Ses plaisanteries sont au gros sel. Il a répandu le sel à pleines mains dans ses écrits. Ses écrits sont assaisonnés du sel le plus piquant. Son sel est âcre et grossier.

Sel attique, La manière fine et délicate de penser et de s' exprimer qui était ordinaire aux Athéniens et à leurs écrivains. On applique souvent cette expression Aux auteurs des autres nations qui ont écrit dans le même goût.

SEL

SEL en termes de Chimie, se dit de Toute substance, sapide ou non, formée par la combinaison d' un acide avec une base, laquelle est le plus souvent un oxyde métallique. On divise les sels en sels acides, sels alcalins ou alcalis, et sels neutres. Sel minéral. Sel végétal. Sel fixe. Sel volatil. Etc.

Sel essentiel, Sel qui se trouve tout formé dans les végétaux, et qu' on en tire par l' évaporation de leur jus ou de leur décoction. Sel essentiel d' oseille. Sel essentiel de quinquina.

Respirer des sels, Respirer l' odeur d' un sel volatil pour ranimer ses esprits. Elle était près de s' évanouir, on lui fit respirer des sels.

SÉLAM ou SÉLAN. s. m.

SÉLAM ou SÉLAN. s. m. Bouquet de fleurs dont l' arrangement est une sorte d' écriture, de langage muet. Chez les Orientaux, les amants se servent de sélams pour correspondre ensemble.

SÉLÉNITE. s. f.

SÉLÉNITE. s. f. T. de Chimie. Sel formé par l' union de la terre calcaire et de l' acide vitriolique.

SÉLÉNITEUX, EUSE. adj.

SÉLÉNITEUX, EUSE. adj. T. de Chimie. Qui a rapport à la sélénite. Matière séléniteuse. Sel séléniteux.

Eau séléniteuse, Eau qui contient de la sélénite.

SÉLÉNOGRAPHIE. s. f.

SÉLÉNOGRAPHIE. s. f. T. d' Astron. Description de la lune. La Sélénographie d' Hécélius.

SÉLÉNOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

SÉLÉNOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la description de la lune. Cartes sélénographiques.

SELLE. s. f.

SELLE. s. f. Petit siége de bois à trois ou quatre pieds et sans dossier, sur lequel une seule personne peut s' asseoir. Selle de bois de chêne. Être assis sur une selle. Selle à calfat. Il est vieux et peu usité.

Prov. et fig., Demeurer entre deux selles le cul à terre, se dit Lorsque, de deux choses auxquelles on prétendait, on n' en obtient aucune; ou Lorsque, ayant deux moyens de faire réussir une affaire, on ne réussit par aucun des deux.

SELLE

SELLE se dit aussi d' Une sorte de siége qu' on met sur le dos d' un cheval, d' une mule, etc., pour la commodité de la personne qui monte dessus. Selle pour homme. Selle pour femme. Selle à piquer. Selle royale. Selle rase. Selle à l' anglaise. Selle de postillon. Le siége, les arçons, le pommeau d' une selle. Selle de cuir. Selle en broderie. Selle de velours, de chamois, de drap. Rembourrer de crin une selle. Selle de harnais. Cette selle porte trop sur le devant. Ce cheval est mal sanglé, la selle tournera. Ils étaient deux sur un cheval, l' un en selle, et l' autre en croupe. Sans étriers il saute en selle tout d' un coup.

Être bien en selle, Être bien à cheval.

Fig. et fam., Être bien en selle, Être bien affermi dans son poste, dans sa place. Ce ministre a été longtemps menacé de perdre sa place; aujourd' hui il est bien en selle.

Selle à tous chevaux, Selle faite de telle manière qu' on la peut faire servir à toutes sortes de chevaux quand on court la poste. Il se dit figurément et familièrement d' Une citation, d' une maxime, d' un lieu commun qu' une personne fait entrer dans toutes sortes de discours. Il n' a fait aucun discours où il n' ait employé ce lieu commun; c' est une selle à tous chevaux. Il se dit aussi d' Un compliment banal, d' un éloge vague qui ne caractérise point celui dont on parle, d' un remède qu' on applique à toutes sortes de maladies, etc.

Courir à toutes selles, Courir la poste sans avoir une selle à soi, et en se servant indifféremment des selles que la poste fournit.

Courir une ou deux selles, Courir une ou deux postes.

Chez les Maîtres de poste, La première selle, Le meilleur bidet de l' écurie.

Cheval de selle, Cheval propre à être monté par un cavalier. Cheval de selle et de trait, Cheval qu' on peut, à volonté, monter ou atteler à un cabriolet, à une voiture.

SELLE

SELLE signifie encore, L' évacuation qu' on fait en une fois quand on va à la garde-robe. Ce médicament lui a fait faire deux ou trois selles. Il a eu deux ou trois selles. Une selle abondante. Garder les selles d' un malade pour les faire voir au médecin.

Aller à la selle, Aller à la garde-robe. Cette médecine l' a fait aller deux ou trois fois à la selle.

SELLER. v. a.

SELLER. v. a. Mettre et affermir une selle sur un cheval, sur une mule, etc. Vite, sellez mon cheval. Il fit promptement seller ses chevaux.

SELLÉ, ÉE. participe

SELLÉ, ÉE. participe Sellé et bridé.

SELLER (SE) . v. pron.

SELLER (SE) . v. pron. T. d' Agricult. Il se dit D' un terrain qui se serre, se tasse, s' endurcit. Ce terrain commence à se seller. Les terres grasses sont sujettes à se seller.

SELLÉ, ÉE. participe

SELLÉ, ÉE. participe

SELLERIE. s. f.

SELLERIE. s. f. Lieu où l' on serre les selles et les harnais des chevaux. Il faut porter ces harnais à la sellerie.

Il se dit aussi Des ouvrages qui se font pour l' équipement et le harnachement des chevaux. Ouvrier en sellerie. Il a l' entreprise de la sellerie des écuries du roi.

SELLETTE. s. f.

SELLETTE. s. f. Petit siége de bois fort bas, sur lequel on obligeait un accusé de s' asseoir quand on l' interrogeait pour le juger, et que les conclusions du ministère public tendaient à une peine afflictive. Il fut bien effrayé quand il se vit sur la sellette. Répondre sur la sellette. Mettre un accusé sur la sellette; le tenir longtemps sur la sellette.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un sur la sellette, Lui faire plusieurs questions pour l' obliger à déclarer quelque chose qu' il voudrait tenir secret. On l' a tenu longtemps sur la sellette.

SELLETTE

SELLETTE se dit en outre de La partie d' une charrue sur laquelle le timon est appuyé.

Il se dit aussi d' Un morceau de planche qui forme le fond des crochets du crocheteur.

Il se dit encore d' Une sorte de boîte où le décrotteur met ses brosses, son cirage, etc., et sur laquelle ceux qui se font décrotter posent leurs pieds l' un après l' autre.

SELLIER. s. m.

SELLIER. s. m. Ouvrier qui fait des selles, des carrosses, etc. Maître sellier. Sellier-carrossier. Un bon sellier.

SELON préposition

SELON préposition Suivant, eu égard à, conformément à, à proportion de. Selon mon sentiment. Selon ma pensée. Selon mon opinion. Chacun sera récompensé selon ses oeuvres. Cela n' est pas selon la raison. Cela n' est pas selon Dieu, selon l' Évangile, selon la charité. On l' a traité selon son mérite. Se gouverner selon le temps et la saison. Selon les occurrences. Dépenser selon ses moyens, selon ses forces, selon sa bourse. Agir selon sa conscience, selon ses caprices. Il sera payé selon qu' il travaillera. J' en userai avec lui selon qu' il en usera avec moi. Nous agirons selon ce qu' il dira.

Selon moi, Selon ce que je pense, selon mon sentiment. On dit de même: Selon vous; selon cet auteur; etc.

L' évangile selon saint Matthieu, l' évangile selon saint Jean, etc., L' évangile écrit par saint Matthieu, l' évangile écrit par saint Jean, etc.

SELON

SELON dans la conversation, s' emploie quelquefois absolument pour dire, Selon les occurrences, selon les différentes dispositions des personnes, etc.; et alors il ne s' emploie guère que pour marquer quelque doute, quelque incertitude à quelqu' un qu nous interroge. Réussira-t-il dans cette entreprise? Pensez-vous qu' il gagne son procès? Selon, c' est selon.

SEMAILLE. s. f.

SEMAILLE. s. f. Action de semer les grains. Il ne s' emploie guère qu' au pluriel. Nous avons fait nos semailles. On est occupé maintenant aux semailles.

Il signifie quelquefois, Les grains semés. Les grandes pluies ont gâté toutes les semailles. Les oiseaux ont mangé les semailles.

Il signifie aussi, La saison, le temps durant lequel on ensemence les terres. Semailles d' automne. Semailles de printemps. Les semailles ont été belles, ont été bonnes cette année. Pendant les semailles.

SEMAINE. s. f.

SEMAINE. s. f. Suite de sept jours, à commencer par le dimanche jusqu' au samedi inclusivement. Une semaine entière. On y travaillera la semaine prochaine. L' année est composée de cinquante-deux semaines et un ou deux jours. Au bout de la semaine. La semaine de la Passion. La semaine sainte. L' office de la semaine sainte. La semaine de Pâques.

Semaine sainte, se dit quelquefois d' Un livre qui contient l' office qu' on dit dans l' église pendant la semaine sainte, pendant la quinzaine de Pâques. Imprimer une Semaine sainte.

Prêter à la petite semaine, Tirer un intérêt exorbitant d' une petite somme remboursable à un terme très-court.

Prov. et pop., La semaine des trois jeudis, Jamais. Il le payera la semaine des trois jeudis.

SEMAINE

SEMAINE se dit souvent en parlant De certaines fonctions dont on est chargé à son tour pendant une semaine. Il est de semaine pour servir au réfectoire. Il entre en semaine. Il est sorti de semaine. Cette dame du palais est allée à la cour faire sa semaine. Cet officier ne peut s' absenter, parce qu' il est de semaine.

SEMAINE

SEMAINE se prend aussi pour Une suite de sept jours que l' on commence à compter de quelque jour que ce soit. J' ai passé à la campagne une semaine entière. Il y aura jeudi trois semaines qu' il est malade. Il arrivera d' aujourd' hui en trois semaines.

SEMAINE

SEMAINE se dit quelquefois Du travail que des ouvriers font pendant une semaine. Cette réparation serait la semaine de quatre hommes.

Il se dit aussi Du payement que les ouvriers reçoivent du travail de leur semaine. Cet ouvrier recevra demain sa semaine. Il a mangé sa semaine en un jour.

Il se dit aussi de La petite somme que l' on donne à un enfant pour ses menus plaisirs de la semaine.

SEMAINIER, IÈRE. s.

SEMAINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui est de semaine pour officier dans un chapitre ou dans une communauté religieuse.

SEMAINIER

SEMAINIER se dit aussi d' Un comédien qui est chargé pendant une semaine de tous les détails relatifs à la composition et à l' exécution du répertoire. Les deux semainiers de la Comédie française.

SÉMAPHORE. s. m.

SÉMAPHORE. s. m. Sorte de télégraphe établi sur les côtes, pour servir à faire connaître l' arrivée, les manoeuvres, etc., des bâtiments venant du large, naviguant ou croisant à la vue des côtes et devant les ports.

SEMBLABLE. adj. des deux genres

SEMBLABLE. adj. des deux genres Pareil, qui ressemble, qui est de même nature, de même qualité. Ces deux choses sont semblables, tout à fait semblables. Il me fit tels et tels discours, et autres semblables. Ma cause est bonne, j' ai pour moi plusieurs arrêts en cas semblables. Il y a peu de cas entièrement semblables. Il ne s' est jamais rien vu de semblable. Il n' est pas deux jours de suite semblable à lui-même. Semblable à un torrent, il entraîne... Ce tour n' est que du style soutenu.

En Géom., Triangles semblables, Ceux qui ont leurs angles égaux, chacun à chacun; et, Figures semblables, Celles qui ont leurs angles égaux, chacun à chacun, et dans lesquelles, outre cela, les côtés qui comprennent ces angles sont proportionnels.

SEMBLABLE

SEMBLABLE est aussi substantif; alors il se joint toujours avec l' adjectif possessif. C' est un homme qui n' a pas son semblable.

Il se dit souvent d' Un ou de plusieurs hommes, par rapport aux autres hommes. L' humanité nous oblige à avoir pitié de notre semblable, de nos semblables.

SEMBLABLEMENT. adv.

SEMBLABLEMENT. adv. Pareillement, aussi. Vous êtes de cet avis, et moi semblablement. Il est peu usité.

SEMBLANT. s. m.

SEMBLANT. s. m. Apparence. Il ne se dit qu' en parlant Des personnes. Beau semblant. Faux semblant. Il m' a trahi sous un semblant d' amitié, sous un faux semblant d' amitié. Cet homme n' a pas un véritable courage, il n' en a que le semblant. S' il ne m' aime pas, du moins il en fait le semblant, tous les semblants.

Faire semblant de, faire semblant que, Feindre de, feindre que. Cet homme fait semblant de dormir. Il faisait semblant d' être fâché. Il faisait semblant de ne pas entendre ce qu' on lui disait. Le renard fait quelquefois semblant d' être mort. Il fit semblant de s' en aller. Faites semblant que cela vous plaît, que c' est là votre avis. Faites semblant qu' on vous en a prié.

Fam., Ne faire semblant de rien, Prendre un air indifférent, avoir attention à ne rien dire, à ne rien faire qui puisse donner à connaître ce que l' on pense, le dessein qu' on a. Si vous voulez réussir dans cette affaire, ne faites semblant de rien. Observez ce qui se passe, sans faire semblant de rien.

SEMBLER. v. n.

SEMBLER. v. n. Paraître avoir une certaine qualité ou une certaine manière d' être. Il se dit Des personnes et Des choses. Ces choses-là me semblent belles et bonnes. Le vin lui semble amer. Quand on est dans un bateau qui va très-vite, le rivage semble fuir. Cette couleur ne me semble pas assez vive. Cela me semble être ainsi, me semble ainsi. Il vous semble sage, et il ne l' est pas. Vous me semblez tout mélancolique. Ils me semblèrent être un peu fâchés. Ils me semblèrent un peu fâchés. Voilà ce qui me semble le plus probable.

Il est souvent impersonnel. Il semble à vous entendre parler que vous m' ayez rendu service. Il eût semblé ridicule d' insister sur ce point.

Par manière de parenthèse, Ce me semble, Selon moi, à mon avis. Il faudrait, ce me semble, user d' indulgence. On dit quelquefois dans le même sens, Ce semble.

Il me semble, il vous semble, etc., que, Je crois, vous croyez, etc., que. Il me semble que je le vois, Je crois que je le vois. Il me semblait que cela était ainsi, Je croyais que cela était ainsi. Il vous semble donc? Vous croyez donc? À ce qu' il vous semble, À ce que vous croyez. --- On dit de même, avec un infinitif: Il me semble encore le voir, l' entendre, etc., Je crois encore le voir, l' entendre, etc. Il me semblait être au milieu de vous, Je me figurais, je m' imaginais être au milieu de vous.

SEMBLER impersonnel

SEMBLER impersonnel se joint aussi avec la préposition De. Que vous semble de cette affaire? Que vous semble-t-il de ce tableau? Que vous en semble? Je lui ai ait ce qu' il m' en semblait. Dans ces phrases, que vous semble? que vous en semble? ce qu' il m' en semblait, peuvent se rendre par, Que croyez-vous? qu' en croyez-vous? ce que j' en croyais; ou par, Quelle est votre opinion, quel est votre avis? etc.

Il se joint encore avec le mot Bon. Si bon lui semble; si bon leur semble; comme bon vous semblera; il en a usé comme bon lui a semblé; il nous a semblé bon: S' il lui plaît; s' il leur est agréable; comme il vous plaira; comme il l' a trouvé à propos; nous avons trouvé bon.

SÉMÉIOLOGIE ou SÉMÉIOTIQUE. s. f.

SÉMÉIOLOGIE ou SÉMÉIOTIQUE. s. f. Partie de la médecine qui traite des signes indicatifs des maladies et de la santé.

SEMELLE. s. f.

SEMELLE. s. f. Pièce, ordinairement de cuir, qui fait le dessous du soulier, de la botte, de la pantoufle. Fortes semelles. Bonnes semelles. Soulier à simple semelle, à double semelle, à une, à deux, à trois semelles. Il faut mettre des semelles à ces bottes, à ces souliers. Semelles de buffle. Semelles imperméables.

Il se dit aussi d' Un morceau d' étoffe dont on garnit le pied d' un bas de laine, de coton, de soie, etc. Mettre des semelles à des bas.

Semelles de liége, de feutre, Morceaux de liége, de feutre taillés en semelles, qu' on met dans les souliers pour garantir les pieds de l' humidité. Semelles de crin, Espèce de coussinets de crin qui ont la même forme et qui servent au même usage.

Sauter tant de semelles, Sauter un espace de terre qui contient tant de fois la longueur du pied d' un homme.

En termes d' Escrime, Reculer d' une semelle, rompre la semelle, Reculer de la longueur du pied.

Pop., Battre la semelle, Voyager à pied. Il se dit ordinairement Des artisans qui courent le pays en exerçant leur métier, et quelquefois Des vagabonds. Il a bien battu la semelle. Il aime à battre la semelle.

Battre la semelle, se dit aussi De deux enfants, de deux écoliers qui, pour s' échauffer, sautent en cadence, et lèvent une de leurs jambes ou toutes les deux alternativement, de manière à frapper la semelle l' un de l' autre.

SEMELLE

SEMELLE en termes de Charpenterie, Pièce de bois couchée horizontalement sous le pied d' un étai, ou servant d' entrait dans un comble. Semelle d' étai.

Il se dit également, en termes de Marine, Des pièces de bois plates mises sous un corps pesant, pour servir à le faire glisser. On met des semelles sous les bigues destinées à mâter et démâter, afin de pouvoir les faire glisser de l' avant à l' arrière, quand il le faut.

Il se dit aussi, en termes d' Artillerie, d' Une planchette de bois fort épaisse, qui se place entre les deux flasques d' un affût, et sur laquelle le canon pose.

SEMENCE. s. f.

SEMENCE. s. f. Le grain que l' on sème. Il ne se dit proprement que Du froment, du seigle, de l' orge, de l' avoine et de quelques autres plantes céréales. Blé de semence. Combien faudra-t-il de semence pour semer cette pièce de terre? Un boisseau, un setier de semence. L' année a été mauvaise, les laboureurs n' ont pas recueilli leurs semences. Si vous ne voulez plus qu' il tienne vos terres, il faut au moins lui payer les labours et les semences, les labours et semences.

Il se dit aussi, généralement, de Tout ce qui se sème, par la main de l' homme ou naturellement, grains, graines, noyaux, pepins, etc. Les graines sont la semence des herbes et des légumes. Chaque fruit a sa semence. Les semences du chardon sont pourvues d' une aigrette.

Les quatre semences froides, Les graines de melon, de citrouille, de concombre et de courge. Les quatre semences chaudes, Les graines d' anis, de fenouil, de cumin et de carvi.

SEMENCE

SEMENCE signifie figurément, Une cause d' où il doit naître, avec le temps, de certains effets. Les instructions qu' on donne à cet enfant, à ce jeune homme, sont des semences de vertu. Ces rapports-là sont des semences de discorde. Les clauses obscures dans un contrat sont des semences de procès. Cet article du traité est une semence de guerre.

SEMENCE

SEMENCE signifie encore, Le sperme, la matière dont les animaux sont engendrés.

Semence de perles, Très-petites perles dont ordinairement quatre ou cinq ne pèsent qu' un grain. La semence de perles se vend à l' once.

Semence de diamants, se dit de Très-petites parcelles de diamants, dont on orne des bijoux.

SEMENCE

SEMENCE se dit aussi d' Une espèce de clous fort petits.

SEMENCINE. s. f.

SEMENCINE. s. f. T. de Pharmacie. L' une des trois principales sortes de semen-contra.

SEMEN-CONTRA. s. m.

SEMEN-CONTRA. s. m. (On prononce Sémène.) Nom pharmaceutique d' une graine âcre et aromatique fort usitée comme vermifuge, et qui est produite par diverses espèces d' armoises. On la nomme autrement Santoline.

SEMER. v. a.

SEMER. v. a. Épandre de la graine ou du grain sur une terre préparée, afin de les faire produire et multiplier; mettre des semences en terre. Semer du blé, de l' orge. Semer de la navette, du chènevis. Semer du gland, des pepins, etc. Le seigle se sème en automne. Semer à la volée, à la main, en lignes, etc. Semer au plantoir.

Semer de l' oseille, du persil, du pourpier, de la laitue, des pavots, des oeillets, du sainfoin, du lin, du pied-d' alouette, etc., Semer de la graine d' oseille, de persil, de pourpier, de laitue, de pavots, etc.

Semer un champ, semer des terres, semer une planche, une couche, Y épandre, y semer de la graine. Qui est-ce qui a semé vos terres? elles n' ont pas été bien semées.

SEMER

SEMER s' emploie quelquefois absolument en parlant Des grains. Il fait bon semer. C' est la saison de semer.

Prov., Il faut semer pour recueillir, semer avant que de recueillir, On ne doit pas espérer de recevoir une récompense, un salaire, avant d' avoir travaillé.

Fig., Semer en terre ingrate, Faire du bien à une personne qui n' en a point de reconnaissance; ou Donner des leçons, des conseils, à quelqu' un qui n' a pas les dispositions nécessaires pour en profiter.

SEMER

SEMER se dit figurément en parlant De certaines choses que l' on répand, que l' on jette çà et là, que l' on dissémine. Il semait son argent le long des chemins sans s' en apercevoir. Semer des chausse-trapes dans les lieux où doit passer la cavalerie ennemie. On a semé des libelles dans toute la ville. On avait semé des fleurs sur son passage. On dit de même, Semer de fleurs le chemin, le passage de quelqu' un, etc.

Fig., Semer de l' argent, Distribuer de l' argent à plusieurs personnes pour les attirer dans son parti. Il fallut semer de l' argent pour gagner le peuple et les soldats. On dit aussi, Cet homme sème l' argent, Il est extrêmement libéral.

Prov. et fig., Semer des marguerites, des perles devant les pourceaux, Parler des choses sacrées devant des personnes profanes; Dire devant des sots et des ignorants, des choses qui sont au-dessus de leur portée; ou Montrer, présenter à quelqu' un des choses dont il ne connaît pas le prix.

Fig., Semer des piéges sur les pas de quelqu' un, Lui tendre de secrètes embûches.

SEMER

SEMER s' emploie aussi figurément, au sens moral, pour Répandre. Semer des erreurs. Semer une mauvaise doctrine. Semer de faux bruits, de fausses nouvelles. Semer des calomnies. Semer la discorde, la zizanie entre des personnes. Semer la terreur. Semer dans un ouvrage des mots ingénieux, des réflexions, des anecdotes piquantes. On dit de même, Semer de jeux de mots, de pointes, etc., un discours, un écrit.

SEMÉ, ÉE. participe

SEMÉ, ÉE. participe Terre semée de blé. Chemin semé de fleurs.

Fig., Un discours, un écrit semé d' injures, de pointes, etc., Où il y a beaucoup d' injures, de pointes, etc.

SEMÉ

SEMÉ s' emploie aussi en termes de Blason. Un écu semé de fleurs de lis, semé de trèfles, etc. Cela ne se dit que lorsque les pièces dont on parle sont répandues sur l' écu de telle sorte, que vers ses bords elles ne sont point entières.

En termes de Vénerie, Un cerf mal semé, Un cerf qui a plus d' andouillers d' un côté que de l' autre.

SEMESTRE. s. m.

SEMESTRE. s. m. L' espace de six mois consécutifs. Il rend compte de sa gestion à la fin de chaque semestre. Les rentes sur l' État se payent par semestre.

Il se dit aussi Des rentes mêmes, des traitements, etc., qui se payent par semestre, à la fin de chaque semestre. Payer le semestre échu. Il a touché, il a reçu son semestre, le premier, le second semestre de sa pension. Il lui est dû un semestre, deux semestres, etc.

Semestre de janvier, Le semestre qui commence le premier jour de janvier. Semestre de juillet, Le semestre qui commence le premier jour de juillet. On dit de même, Semestre d' hiver, semestre d' été.

SEMESTRE

SEMESTRE se dit particulièrement en parlant De certains emplois qu' on est obligé de remplir pendant la moitié de l' année. Servir par semestre. Il est de semestre. Il est hors de semestre. Cette cause se jugera dans votre semestre. Ces deux professeurs font leur cours par semestre. Le grand conseil, la chambre des comptes de Paris, etc., servaient par semestre, c' est-à-dire qu' Une partie de ces compagnies servait pendant six mois, et l' autre partie pendant les six autres mois.

Cet officier a servi son semestre, Il a servi à son régiment les six mois qu' il est obligé d' y servir.

Congé de semestre, ou simplement, Semestre, Congé de six mois que l' on accorde à un militaire. Il a son congé de semestre. Il est en semestre. Il passe son semestre dans sa famille. Le ministre de la guerre a envoyé les semestres.

SEMESTRE

SEMESTRE se dit, par extension, de Ceux qui ont obtenu un congé de semestre. Rappeler les semestres. On les nomme autrement Semestriers.

Il s' est dit aussi de Chaque moitié d' une compagnie judiciaire qui servait par semestre. Assembler les semestres, les deux semestres.

SEMESTRE. adj. des deux genres

SEMESTRE. adj. des deux genres Il s' est dit Des compagnies qui servaient par semestre, comme le grand conseil, la chambre des comptes de Paris, etc. On rendit tel parlement semestre.

Il s' est dit également De certains fonctionnaires publics qui ne servaient que par semestre dans une compagnie. Conseiller d' État semestre.

SEMESTRIER. s. m.

SEMESTRIER. s. m. Militaire absent de son corps par un congé de six mois. Les semestriers vont rejoindre leur corps, leur régiment.

SEMEUR. s. m.

SEMEUR. s. m. Celui qui sème du grain.

Fig., Semeur de discorde, semeur de zizanie, etc., Celui qui se plait à brouiller, à diviser les esprits; et, Semeur de faux bruits, Celui qui répand de fausses nouvelles.

SEMI

SEMI Mot prit du latin, et qui signifie, Demi. Il se joint toujours à un autre mot, et n' entre guère que dans les expressions suivantes: Les semi-pélagiens. Les semi-ariens. Un semi-ton, en Musique. Os, cartilage semi-lunaire. Les canaux semi-circulaires. Une fête semi-double. Une semi-prébende. Un semi-prébendier. Une semi-pite. Une semi-preuve. Une fleur semi-double, semi-flosculeuse. Un recueil semi-périodique.

SÉMILLANT, ANTE. adj.

SÉMILLANT, ANTE. adj. Remuant, extrêmement vif. Enfant sémillant. Cette petite fille est bien sémillante. Il est familier.

Il s' emploie quelquefois au sens moral. Un esprit sémillant.

SÉMINAIRE. s. m.

SÉMINAIRE. s. m. Lieu destiné pour élever, instruire, former des ecclésiastiques dans la piété et dans les autres devoirs de leur état. Le séminaire de tel diocèse. Le séminaire de Saint-Sulpice, de Saint-Nicolas, etc. Le séminaire des Missions étrangères. Entrer au séminaire. Faire une retraite au séminaire. Fonder un séminaire.

Il se dit aussi de Tous les ecclésiastiques qui demeurent dans un séminaire. Tout le séminaire assistait à ce sermon.

Il se dit encore Du temps déterminé qu' on doit passer dans un séminaire, pour être admis aux ordres sacrés. Il commence, il finit son séminaire. Il a bientôt fait son séminaire.

SÉMINAIRE

SÉMINAIRE se dit quelquefois, par extension, Des lieux où l' on se forme à une profession quelconque. Cette école est un séminaire de bons officiers. Cet établissement est un séminaire d' excellents ouvriers.

SÉMINAL, ALE. adj.

SÉMINAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport à la semence. Les vésicules séminales. La liqueur séminale.

En Botan., Lobes séminaux, Les deux corps charnus qui sortent de la semence des dicotylédones, lorsqu' elle germe; et qui, dans plusieurs de ces plantes, se transforment en deux feuilles, appelées Feuilles séminales.

SÉMINARISTE. s. m.

SÉMINARISTE. s. m. Celui qui est élevé, instruit dans un séminaire. Un séminariste de Saint-Sulpice, de Saint-Nicolas, etc.

SEMIS. s. m.

SEMIS. s. m. T. d' Agricult. et de Jardinage. Plant d' arbrisseaux, de plantes, de fleurs, venant de graines, et qui ont été semés. Il se dit aussi Du travail que fait le jardinier pour former cette sorte de plant. J' ai un beau semis d' oeillets, de renoncules. Faire un semis. Semis à la volée. Semis en rayons, en sillons. Semis sur couche. Etc.

SÉMITIQUE. adj. des deux genres

SÉMITIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des langues qu' on regarde comme ayant été parlées par les enfants de Sem, et par leurs descendants. Les langues sémitiques sont l' hébreu, l' arabe, le syriaque, etc.

SEMOIR. s. m.

SEMOIR. s. m. T. d' Agricult. Sac où le semeur met le grain qu' il répand sur la terre.

Il se dit aussi de Machines inventées pour distribuer la semence avec plus d' exactitude et d' économie qu' il n' est possible de le faire quand on sème à la main.

SEMONCE. s. f.

SEMONCE. s. f. Invitation faite dans les formes pour quelque cérémonie. Les cours supérieures se trouvèrent à la cérémonie, après la semonce qui leur en avait été faite. En ce sens, il est vieux.

SEMONCE

SEMONCE se dit aussi d' Un avertissement mêlé de reproches, fait par quelqu' un qui a autorité. Il lui a fait une semonce, une forte, une verte semonce. Malgré toutes les semonces que son père lui a faites, il ne s' est point corrigé. Après des semonces réitérées.

SEMONCER. v. a.

SEMONCER. v. a. Faire une semonce, une réprimande. Sa mère l' a semoncé d' importance. De quel droit vient-il me semoncer de la sorte? Il est familier.

SEMONCÉ, ÉE. participe

SEMONCÉ, ÉE. participe

SEMONDRE. v. a.

SEMONDRE. v. a. Inviter, convier à quelque cérémonie, à quelque acte public. Semondre à des obsèques. Ce verbe ne s' emploie qu' à l' infinitif, et il est vieux.

SEMONNEUR. s. m.

SEMONNEUR. s. m. Celui dont la fonction est de porter des billets pour certaines convocations. Semonneur d' enterrement. Semonneur de confrérie. Il est vieux.

SEMOULE. s. f.

SEMOULE. s. f. (On prononce Semouille.) Pâte faite avec la farine la plus fine, réduite en petits grains.

SEMPER VIRENS

SEMPER VIRENS (On prononce Sainpair viraince.) Expression latine, qui signifie, Toujours verdoyant. Elle est usitée parmi les jardiniers-fleuristes, pour distinguer Une sorte de chèvrefeuille qui, pendant toute l' année, porte des feuilles et des fleurs.

SEMPITERNEL, ELLE. adj.

SEMPITERNEL, ELLE. adj. (On prononce Sain.) Qui dure toujours. Il n' est plus guère usité que dans cette expression de dédain, Une vieille sempiternelle, Une femme très-vieille. Il est familier.

Il se dit, quelquefois, dans le sens de Continuel. Un bruit sempiternel. Elle fait des remontrances sempiternelles.

SÉNAT. s. m.

SÉNAT. s. m. Assemblée de patriciens qui formait le conseil suprême et perpétuel de l' ancienne Rome. Ce nom se donne aussi, dans quelques États, à Diverses assemblées dont les membres sont appelés à en faire partie par un droit de naissance ou par le choix du prince, ou par l' élection des citoyens, et dont la puissance, les attributions sont plus ou moins étendues. Le sénat romain, le sénat de Rome ne fut composé d' abord que de cent membres. Le sénat de Carthage. Le sénat de Pologne. Le sénat de Saint-Pétersbourg. Le sénat des États-Unis. Sénat conservateur. L' ancien sénat de Venise, de Gênes, etc. Une délibération, un décret du sénat. Les membres du sénat. Convoquer le sénat.

Il se dit encore Du lieu où le sénat s' assemble. On força les portes du sénat. César fut tué en plein sénat.

Il se dit par extension, dans quelques pays, de L' assemblée des personnes dont est composé un tribunal de justice qui juge en dernier ressort. Le sénat de Chambéry. Le sénat de Nice.

SÉNATEUR. s. m.

SÉNATEUR. s. m. Celui qui est membre d' un sénat. Sénateur romain. Sénateur de Venise. Sénateur de Pologne. Il fut fait sénateur.

À Rome, Le Sénateur, Le magistrat qui est à la tête du corps de ville. Le Sénateur de Rome est toujours un étranger.

SÉNATORIAL, ALE. adj.

SÉNATORIAL, ALE. adj. Qui appartient au sénateur. La dignité sénatoriale. Pourpre sénatoriale. Gravité sénatoriale. Ornements sénatoriaux.

SÉNATORIEN, IENNE. adj.

SÉNATORIEN, IENNE. adj. Qui appartient aux sénateurs. Il n' est guère usité que dans ces locutions, Maison sénatorienne; famille, race sénatorienne.

SÉNATRICE. s. f.

SÉNATRICE. s. f. Femme de sénateur. Il ne se dit que Des femmes des sénateurs de Pologne et de Suède. Les reines de Pologne faisaient asseoir chez elles les sénatrices. Il se dit aussi, à Rome, de La femme du Sénateur. Madame la Sénatrice.

SÉNATUS-CONSULTE. s. m.

SÉNATUS-CONSULTE. s. m. (On fait sentir l' S finale de Sénatus.) Décision, décret du sénat. Un recueil de sénatus-consultes. On ne le dit guère qu' en parlant des actes émanés de l' ancien sénat de Rome; et de ceux du sénat conservateur qu' avait établi en France la constitution de l' an VIII.

SENAU. s. m.

SENAU. s. m. T. de Marine. Grand bâtiment à deux mâts, dont on se sert principalement pour la course.

SÉNÉ. s. m.

SÉNÉ. s. m. Espèce de casse, arbrisseau qui croît dans le Levant, et dont les feuilles, que l' on nomme aussi Séné, sont employées comme purgatives. Un gros de séné. Faire infuser du séné dans de l' eau. Se purger avec du séné.

Follicules de séné, L' enveloppe de la semence du séné. Les follicules du séné ne purgent pas aussi puissamment que les feuilles.

Prov. et fig., Passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné. Voyez RHUBARBE.

Séné bâtard, ou Émérus, Arbrisseau de la famille des Légumineuses, qui croît naturellement dans la plupart des contrées méridionales de l' Europe, et que l' on cultive dans les jardins pour l' ornement. Séné d' Europe, ou Faux séné, Le baguenaudier. Ces plantes sont ainsi nommées parce qu' elles ont des vertus analogues à celles du séné d' Orient.

SÉNÉCHAL. s. m.

SÉNÉCHAL. s. m. Officier qui dans un certain ressort était chef de la justice, et qui était aussi chef de la noblesse quand elle était convoquée pour l' arrière-ban. Le sénéchal d' Anjou. Le sénéchal de Lyon.

Il se disait aussi d' Un officier royal de robe longue, qui était chef d' une justice subalterne. Sénéchal de Rennes.

Il se disait également, en quelques endroits, Du principal officier de justice des seigneurs particuliers qui avaient haute, moyenne et basse justice. Le sénéchal de tel seigneur.

SÉNÉCHALE. s. f.

SÉNÉCHALE. s. f. Femme d' un sénéchal. Madame la sénéchale.

SÉNÉCHAUSSÉE. s. f.

SÉNÉCHAUSSÉE. s. f. Étendue de la juridiction d' un sénéchal. La sénéchaussée d' Anjou.

Il se disait aussi Du lieu où se tenait le tribunal dont le sénéchal était le chef.

Il se disait encore Du tribunal même. Il y avait dans cette ville une sénéchaussée. Cette sénéchaussée fut érigée en présidial.

SENEÇON. s. m.

SENEÇON. s. m. Plante à fleurs composées, qu' on donne ordinairement à certains oiseaux, et qu' on emploie aussi en médecine comme émolliente.

SENELLE. s. f.

SENELLE. s. f. Voyez CENELLE.

SÉNESTRE. adj. des deux genres

SÉNESTRE. adj. des deux genres T. de Blason. Gauche. Le côté sénestre. On dit adverbialement, À sénestre, À gauche.

SÉNEVÉ. s. m.

SÉNEVÉ. s. m. La menue graine dont on fait la moutarde, et La plante même qui produit cette graine. Un boisseau de sénevé. Un grain de sénevé. Broyer du sénevé pour faire de la moutarde. Un demi-arpent de sénevé.

SÉNIEUR. s. m.

SÉNIEUR. s. m. Nom qu' on donnait dans plusieurs communautés au plus ancien, au doyen. Le sénieur de Sorbonne.

SÉNILE. adj. des deux genres

SÉNILE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui est dû, qui tient à la vieillesse. Débilité sénile.

SENNE. s. f.

SENNE. s. f. T. de Pêche. Voyez SEINE.

SENS. s. m.

SENS. s. m. Faculté de l' homme et des animaux, par laquelle ils reçoivent l' impression des objets extérieurs et corporels. Les cinq sens de nature. La vue, l' ouïe, l' odorat, le toucher, le goût, sont les cinq sens. Le sens de la vue, de l' ouïe, du toucher, etc. Les organes de nos sens. Aristote dit qu' il n' y a rien dans l' entendement qui n' ait passé par les sens. Cela frappe, touche, flatte les sens. Les sens trompent quelquefois. Il a dans sa vieillesse tous les sens aussi vifs, aussi entiers qu' un homme de vingt ans. Il a encore l' usage de tous ses sens. Quand il fut blessé à la tête, il perdit l' usage de ses sens. Reprendre ses sens. Une erreur des sens. Le témoignage des sens. Avoir des sens obtus, des sens émoussés, des sens blasés. Le chien a le sens de l' odorat très-fin.

Cela tombe sous le sens, sous les sens, se dit D' une chose claire, évidente.

Fig., Mettre, appliquer tous ses sens, et fam., tous ses cinq sens de nature à quelque chose, Y employer tous ses soins, toute son industrie.

SENS

SENS signifie quelquefois, Concupiscence, sensualité; et alors il ne s' emploie qu' au pluriel. Il accorde tout à ses sens. Il ne refuse rien à ses sens. Il donne tout à ses sens. Il n' écoute que ses sens. Il s' abandonne à ses sens. Les sens ont trop d' empire sur son âme. Les plaisirs des sens. L' ivresse des sens. Le désordre des sens.

En termes de Dévotion, Mortifier ses sens, Se priver des plaisirs des sens, s' imposer diverses macérations.

SENS

SENS signifie encore, La faculté de comprendre les choses, et d' en juger selon la droite raison. C' est un homme de sens, de bon sens, de grand sens, de peu de sens, de petit sens. Il a du sens. Il a le sens droit. Il n' a que le bon sens naturel et sans culture. Ce qu' il vous dit là est de bon sens. Où aviez-vous le sens quand vous avez fait telle chose? Il est de sens rassis. Il a perdu le sens. Il est hors de son bon sens, hors de sens. Il a le sens troublé, égaré, aliéné. Le bon sens est plus rare qu' on ne l' imagine.

Sens commun, La faculté par laquelle la plupart des hommes jugent raisonnablement des choses. Cela est contre le sens commun. C' est un sot, qui n' a pas le sens commun. Cela choque le sens commun. Cela est fait en dépit du sens commun.

SENS

SENS se dit aussi de La signification d' un discours, d' un écrit, d' une phrase, d' un mot. Prenez bien le sens de ce que je vous dis. C' est le sens de mes paroles. Le vrai sens de la loi. Détourner le sens d' un passage. Donner un faux sens à une phrase. Le traducteur a changé le sens. Un sens forcé. Quel sens donnez-vous à ce passage? Cela ne saurait avoir un sens, un bon sens. Trouvez-y un bon sens, un sens raisonnable. Des paroles à double sens. Ce que vous dites n' a point de sens. Ce mot a deux sens. Cette phrase souffre deux sens. Le sens propre. Le sens figuré. Le sens littéral et le sens mystique ou spirituel de l' Écriture sainte. Le sens métaphorique, allégorique. Le sens moral. Ce que vous dites là renferme un grand sens. Cela fait un beau sens. Cette sentence a un sens fort noble, un sens profond. Dans cette période, le sens n' est pas achevé, le sens reste suspendu. Ce ne sont pas ses propres mots, mais c' est le sens de ce qu' il a dit.

Il signifie également, Avis, opinion, sentiment. Vous ne donnez pas dans mon sens. Selon mon sens. À mon sens. Chacun a son sens. Il est fort attaché à son sens. Il abonde en son sens. J' abonde dans votre sens.

SENS

SENS signifie encore, Un des côtés d' une chose, d' un corps. Mettez cette table, cette couverture, etc., de ce sens-là. Mettez-la du bon sens. Cela a tant de pieds en tous sens. On a mis cette étoffe du mauvais sens. Couper un jambon du bon sens. Cette pièce de boeuf n' est pas coupée dans le sens.

Il se dit figurément en parlant Des affaires, et même Des personnes. Il a pris cette affaire de tous les sens qu' on peut imaginer. De quelque sens que vous preniez cette affaire. J' ai tourné cet homme-là de tous les sens, et je n' en ai pu rien tirer, rien apprendre.

SENS DESSUS DESSOUS. loc. adv.

SENS DESSUS DESSOUS. loc. adv. qui se dit en parlant De la situation d' un objet tourné de manière que ce qui devrait être dessus ou en haut, se trouve dessous ou en bas. Cette boîte est sens dessus dessous. Renverser un objet sens dessus dessous.

Cette locution s' emploie aussi, familièrement, en parlant De ce qui est dans un grand désordre et tout bouleversé. Tous mes papiers sont sens dessus dessous. Ma bibliothèque est sens dessus dessous.

SENS DEVANT DERRIÈRE. loc. adv.

SENS DEVANT DERRIÈRE. loc. adv. dont on se sert en parlant De la situation d' un objet tourné de telle façon que ce qui devrait être devant se trouve derrière. Elle a mis son bonnet sens devant derrière. Sa perruque est sens devant derrière.

À CONTRE-SENS. loc. adv.

À CONTRE-SENS. loc. adv. Voyez CONTRE-SENS.

SENSATION. s. f.

SENSATION. s. f. Impression que l' âme reçoit des objets par les sens. Il est impossible d' expliquer comment se fait la sensation. Sensation agréable. Sensation douloureuse. Une sensation de chaud, de froid, etc. Des sensations vives. Éprouver une sensation, des sensations. La sensation que cet objet produit.

Fig., Faire sensation, se dit De ce qui produit une impression marquée dans le public, dans une assemblée, dans un spectacle, etc. Cet événement, ce livre a fait sensation, une grande sensation. Son arrivée imprévue fit une grande sensation. Cette femme fit sensation en entrant dans la salle du bal.

SENSÉ, ÉE. adj.

SENSÉ, ÉE. adj. Qui a du bon sens, qui a de la raison, du jugement. C' est un homme sensé. Une personne, une tête bien sensée.

Il signifie aussi, Conforme à la raison, au bon sens. Un discours sensé. Une réponse bien sensée. Il a fait une action fort sensée. Cela est fort sensé. Il a pris une détermination bien sensée. Ce projet n' est pas sensé, est peu sensé.

SENSÉMENT. adv.

SENSÉMENT. adv. D' une manière sensée, d' une manière judicieuse. Il parle sensément. Il écrit fort sensément. Tout ce qu' il fait, il le fait sensément.

SENSIBILITÉ. s. f.

SENSIBILITÉ. s. f. Qualité par laquelle un sujet est sensible aux impressions des objets. Il est d' une grande sensibilité à toutes les impressions de l' air. Avoir une égale sensibilité pour le froid et pour le chaud. La sensibilité des parties nerveuses. La sensibilité de l' oeil, de l' oreille. Cet organe est d' une extrême sensibilité.

Il se dit de même en parlant Des choses morales. Sa sensibilité sur le point d' honneur, sur tout ce qui regarde la réputation, est extrême. Être d' une grande sensibilité aux moindres reproches. Il a une grande sensibilité pour les misères d' autrui.

Il se dit absolument Des sentiments d' humanité, de pitié, de tendresse. Il a beaucoup de sensibilité, une grande sensibilité, une profonde sensibilité. Se livrer à toute sa sensibilité. Il est d' une extrême sensibilité. Il est privé de sensibilité. Une fausse sensibilité. Une sensibilité affectée.

En Physique, La sensibilité d' une balance, d' un thermomètre, etc., La propriété qu' ont ces instruments de marquer les plus légères différences, les moindres variations.

SENSIBLE. adj. des deux genres

SENSIBLE. adj. des deux genres Qui se fait sentir, qui fait impression sur les sens. Un objet sensible. La lumière rend les objets sensibles à la vue. Le froid a été très-sensible cette année. Le mal de dents est un mal très-sensible.

Il s' emploie aussi figurément, en parlant Des choses morales. C' est un déplaisir bien sensible. Il m' a fait un sensible plaisir, un plaisir très-sensible. Il a eu une joie sensible. J' en ai une satisfaction très-sensible. Il m' est très-sensible d' être soupçonné. C' est pour moi un chagrin bien sensible, une douleur bien sensible, un coup bien sensible, que de me voir privé de lui. Cette mort m' a été fort sensible.

Il signifie encore, Qui a du sentiment, qui reçoit aisément l' impression que font les objets. Les êtres sensibles et les êtres inanimés. L' oeil est une partie fort sensible. Les parties nerveuses sont les plus sensibles. Ce cheval a la bouche fort sensible. Un cheval sensible à l' éperon. Être sensible à la douleur. Il a une santé délicate, il est sensible aux moindres impressions de l' air. Sensible au froid, au chaud.

Il s' emploie également au sens moral. Sensible aux maux d' autrui. Sensible à l' amitié, à l' amour. Sensible à la gloire, à la honte. Je suis fort sensible à votre attention, à ce que vous faites pour moi.

C' est son endroit sensible, sa partie sensible, se dit en parlant Des choses dont quelqu' un est le plus touché.

SENSIBLE

SENSIBLE employé d' une manière absolue, signifie souvent, Qui est aisément ému, touché, attendri. Un homme sensible. Une femme sensible. Un coeur sensible. Une âme sensible. Il est trop sensible.

SENSIBLE

SENSIBLE signifie aussi, Qui se fait apercevoir, qui se fait remarquer aisément. Le flux de la mer n' est sensible que près des côtes. Ce' mouvement est sensible. Des progrès sensibles. L' effet de ce remède est peu sensible. Cela est sensible. Vous doutez de cette vérité, je vais vous la rendre sensible. Cette action fournit un exemple sensible de ce que peut la persévérance. Rendre des préceptes sensibles par des exemples.

En Physique, Cette balance, ce thermomètre, etc., est sensible, Cette balance, ce thermomètre, etc., marque les plus légères différences, les plus légères variations.

En Musique, Note sensible, La note qui est à un demi-ton au-dessous de la tonique. Dans le ton d' ut, la note sensible est si. On dit quelquefois substantivement, La sensible.

SENSIBLEMENT. adv.

SENSIBLEMENT. adv. D' une manière sensible et perceptible. Cela se connaît, se voit sensiblement. On voit croître sensiblement la rivière.

Il signifie aussi, D' une manière sensible, et qui affecte le coeur. Il a été sensiblement touché de cette perte. Je vous suis sensiblement obligé.

SENSIBLERIE. s. f.

SENSIBLERIE. s. f. Sensibilité fausse et outrée, affectation de sensibilité. Cette femme est ridicule par sa sensiblerie. Sa bonté prétendue n' est que sensiblerie. Ce drame est plein de sensiblerie. Ce roman n' est que jargon et sensiblerie. Il est familier.

SENSITIF, IVE. adj.

SENSITIF, IVE. adj. T. didactique. Qui a la faculté de sentir. Qui dit animal, dit sensitif. L' âme sensitive. On dit de même, La vertu, la faculté sensitive.

SENSITIVE. s. f.

SENSITIVE. s. f. Plante légumineuse qu' on appelle ainsi parce que, dès qu' on la touche, elle replie ses feuilles. Voyez MIMOSA.

SENSORIUM. s. m.

SENSORIUM. s. m. (On prononce Sainçoriome.) T. didactique, emprunté du latin. Le point, la partie du cerveau que l' on suppose être le centre commun de toutes les sensations.

SENSUALITÉ. s. f.

SENSUALITÉ. s. f. Attachement aux plaisirs des sens. Vivre avec sensualité. Être plongé dans la sensualité. Boire avec sensualité, Avec volupté.

Il se dit quelquefois au pluriel, et signifie, Plaisirs sensuels. Il se livre aux sensualités les plus recherchées.

SENSUEL, ELLE. adj.

SENSUEL, ELLE. adj. Voluptueux, fort attaché aux plaisirs des sens. C' est un homme sensuel. Une femme sensuelle.

Il signifie aussi, Qui flatte les sens. Les plaisirs sensuels. Mener une vie sensuelle. Une religion toute sensuelle. On dit également, Les appétits sensuels.

Il s' emploie quelquefois substantivement en parlant Des personnes. Les privations qu' éprouvent les sensuels.

SENSUELLEMENT. adv.

SENSUELLEMENT. adv. D' une manière sensuelle. C' est un homme qui vit fort sensuellement.

SENTE. s. f.

SENTE. s. f. Voyez SENTIER.

SENTENCE. s. f.

SENTENCE. s. f. Dit mémorable, apophthegme, maxime qui renferme un grand sens, une belle moralité. Les proverbes de Salomon sont autant de sentences. Un discours plein de sentences. Le style de Sénèque est rempli de sentences. Une des plus belles sentences des anciens.

Prov., Ne parler que par sentences, Affecter de parler gravement, et de dire à tout propos des moralités générales.

SENTENCE

SENTENCE se dit aussi d' Un jugement rendu par des juges inférieurs. Sentence contradictoire. Sentence provisoire. Sentence interlocutoire. Sentence arbitrale. Sentence juridique. Sentence par défaut. Sentence criminelle. Prononcer une sentence. Obtenir une sentence. Être condamné par sentence. Confirmer une sentence. Faire casser, faire annuler une sentence. Infirmer une sentence. Faire signifier une sentence. Appeler d' une sentence. Acquiescer à la sentence. Exécuter une sentence. Mettre une sentence à exécution. Lever une sentence. Sentence de condamnation. Il est peu usité aujourd' hui dans le langage de la jurisprudence; on dit presque toujours, Jugement: mais, dans le langage ordinaire, il est souvent employé, particulièrement lorsqu' il s' agit d' Un jugement qui prononce la peine capitale. Une sentence de mort. On lui lut sa sentence. Sa sentence lui fut prononcée. Il écouta sa sentence avec calme.

Fig., Appeler de la sentence de quelqu' un, Ne pas vouloir s' en tenir à sa décision, à son jugement. J' appelle de votre sentence, ou simplement, J' en appelle.

SENTENCE

SENTENCE se dit aussi Des jugements rendus dans les différents degrés de la juridiction ecclésiastique, et dont l' appel est toujours recevable, à moins qu' il n' y ait trois sentences conformes. Sentence du primat, de l' évêque.

SENTENCE

SENTENCE en parlant De quelques tribunaux des pays étrangers, se dit de Toutes les décisions, de tous les jugements qui s' y rendent. Les sentences de la rote.

SENTENCE

SENTENCE se dit aussi Du jugement de Dieu contre les pécheurs. Les pécheurs recevront leur sentence au jour du jugement. Lorsque Dieu prononcera la sentence contre les pécheurs.

SENTENCIER. v. a.

SENTENCIER. v. a. Condamner quelqu' un par une sentence. Il ne se disait qu' en matière criminelle, et n' était guère d' usage qu' au participe et aux temps qui en sont formés. Il a été sentencié.

SENTENCIÉ, ÉE. participe

SENTENCIÉ, ÉE. participe Un homme sentencié.

SENTENCIEUSEMENT. adv.

SENTENCIEUSEMENT. adv. D' une manière sentencieuse. Parler sentencieusement. Il se prend ordinairement en mauvaise part, et ironiquement.

SENTENCIEUX, EUSE. adj.

SENTENCIEUX, EUSE. adj. Qui contient des maximes, des mots remarquables. Discours sentencieux. Langage sentencieux. On dit de même, Phrase sentencieuse.

Il se dit aussi Des personnes qui s' expliquent ordinairement par sentences, par maximes. Écrivain sentencieux. C' est un homme sentencieux, tout sentencieux.

Un ton sentencieux, Un ton qui annonce une affectation de gravité. Il parle toujours d' un ton sentencieux.

SENTÈNE. s. f.

SENTÈNE. s. f. Voyez CENTAINE.

SENTEUR. s. f.

SENTEUR. s. f. Odeur, ce qui frappe l' odorat. La rose a une senteur agréable. Il est vieux en ce sens.

Il signifie plus ordinairement, Parfum, composition qui rend une odeur agréable. Des eaux de senteur. De la poudre de senteur. Des gants de senteur. Des sachets de senteur. Aimer les senteurs. Porter des senteurs. Ces deux dernières phrases vieillissent, on dit plus ordinairement, Aimer les odeurs, porter des odeurs.

SENTIER. s. m.

SENTIER. s. m. Chemin étroit au travers des champs, des bois, etc. Il y a un sentier qui abrége le chemin. Ce sentier passe dans la prairie.

Il s' emploie aussi figurément. Suivre les sentiers de la vertu. Le sentier de la vie. Le sentier de la gloire. Le sentier de l' honneur. Pour arriver à ce but, le sentier est étroit. Il fuit les sentiers battus.

SENTIMENT. s. m.

SENTIMENT. s. m. Perception que l' âme a des objets, par le moyen des sens. Sentiment vif. Sentiment douloureux. Sentiment agréable.

Il signifie également, La faculté qu' a l' âme de recevoir l' impression des objets par les sens. Avoir le sentiment exquis, vif, prompt, délicat.

Il signifie encore, La faculté que nous avons de connaître, de comprendre, d' apprécier certaines choses sans le secours du raisonnement, de l' observation ou de l' expérience, et qui est en nous comme une sorte de tact ou d' instinct naturel. Il y a des choses que nous ne connaissons que par sentiment. Avoir le sentiment du juste, de l' injuste. Avoir le sentiment du bon. Il n' a pas le sentiment du beau. Il n' a pas le sentiment de la musique, le sentiment des arts. Avoir le sentiment des convenances. Il a le sentiment de sa force, de sa faiblesse. L' immortalité de l' âme est une vérité de sentiment et de raisonnement.

En matière de goût, Juger par sentiment, Juger d' un ouvrage d' esprit ou d' un ouvrage de l' art par l' impression qu' on en reçoit.

SENTIMENT

SENTIMENT se dit encore de La sensibilité physique. Il y a encore quelque sentiment dans cette partie. Il n' y a plus de sentiment dans son bras. Il semble qu' il soit mort, il n' a plus de mouvement ni de sentiment. Il a perdu le sentiment.

SENTIMENT

SENTIMENT se dit en outre Des affections, des passions, et de tous les mouvements de l' âme. Sentiment noble, élevé, généreux, bas, lâche, vil. Sentiment d' honneur, de probité. Sentiment d' amour, de tendresse. Sentiment de haine, d' aversion, de colère, de vengeance. Sentiment de pitié. Sentiment de joie, de plaisir. Sentiment de douleur. Sentiment de reconnaissance, d' estime, de respect. Sentiment de repentir. Il est dans de bons, dans de mauvais sentiments. Il est mort dans les meilleurs sentiments, dans de grands sentiments de piété, de religion. C' est un homme qui a des sentiments honnêtes, des sentiments vertueux. Il n' a aucun sentiment d' humanité, de pitié, de générosité, etc. Dans ce rôle, les sentiments ne sont pas conformes au caractère établi.

Absol., Avoir des sentiments, Avoir des sentiments d' honneur, de générosité, de probité, etc. Être capable de sentiment, se piquer de sentiment, Avoir l' âme sensible, délicate, se piquer de sensibilité, de délicatesse d' âme.

Sentiments naturels, Certains mouvements qui sont inspirés par la nature. La tendresse des pères envers leurs enfants, et celle des enfants envers leurs pères, sont des sentiments naturels. On dit dans le même sens, Cet homme a perdu tous les sentiments de la nature.

Par plaisanterie, Pousser les beaux sentiments, Affecter de dire des galanteries recherchées, d' exprimer des sentiments passionnés.

SENTIMENT

SENTIMENT se dit aussi de La sensibilité morale, de la disposition à être facilement ému, touché, attendri. Cet homme se pique de sentiment. Feindre, jouer le sentiment. Il agit trop par sentiment et trop peu par raison. Ce n' est pas la raison, c' est le sentiment qui domine dans cet ouvrage.

Trait de sentiment, vers de sentiment, Trait, vers qui exprime un mouvement du coeur.

SENTIMENT

SENTIMENT signifie aussi, L' opinion qu' on a de quelque chose, ce qu' on en pense, ce qu' on en juge. Je ne suis pas de son sentiment. Je partage, j' adopte votre sentiment. J' entre dans votre sentiment. Je suivrai toujours vos sentiments. Selon mon sentiment. Je voudrais bien savoir quel est son sentiment sur cela. Parler contre son sentiment. Je vous ai dit mon sentiment. Tel est mon sentiment. Les Sentiments de l' Académie sur le Cid. Il n' a pas des sentiments bien orthodoxes.

SENTIMENTAL, ALE. adj.

SENTIMENTAL, ALE. adj. Où il y a du sentiment, qui annonce du sentiment. Il ne s' emploie guère qu' ironiquement. Un ton sentimental. Un air sentimental.

Il se dit aussi Des personnes qui affectent une grande sensibilité. Un homme sentimental. Une femme sentimentale.

SENTINE. s. f.

SENTINE. s. f. T. de Marine. Partie basse de l' intérieur d' un navire, dans laquelle les eaux s' amassent et croupissent. Il faut avoir soin de nettoyer la sentine. Vider la sentine. Il vieillit.

Fig., C' est la sentine de tous les vices, se dit D' un lieu où se rassemblent toutes sortes de gens de très-mauvaise conduite. On dit dans un sens analogue, Cet homme est une sentine de vices.

SENTINELLE. s. f.

SENTINELLE. s. f. Soldat à pied qui fait le guet pour la garde d' un camp, d' une place, d' un palais, etc., et qui est détaché pour cela d' un corps, d' un poste de gens de guerre. Poser la sentinelle. On posa des sentinelles à toutes les portes, à toutes les avenues. On trouva la sentinelle endormie. Visiter les sentinelles. Relever la sentinelle. Quelques poëtes ont fait Sentinelle masculin. Vigilant sentinelle.

Sentinelle perdue, Soldat placé dans un poste avancé, et par conséquent dangereux.

SENTINELLE

SENTINELLE signifie aussi, La fonction de la sentinelle. Faire sentinelle. Être en sentinelle, en sentinelle perdue. Relever de sentinelle.

Fig., Mettre quelqu' un en sentinelle, Le mettre dans un endroit où il puisse observer ce qui se passe.

Fig., Faire sentinelle, Attendre, guetter. J' ai fait sentinelle pendant une heure pour vous voir passer.

Fig. et fam., Relever quelqu' un de sentinelle, Lui reprocher vivement la faute où il est tombé.

SENTIR. v. a.

SENTIR. v. a. (Je sens, tu sens, il sent; nous sentons, etc. Je sentais. Je sentis. Je sentirai. Que je sente. Etc.)Recevoir quelque impression par le moyen des sens; éprouver en soi quelque chose d' agréable ou de pénible. Sentir le chaud, le froid. Le froid se fait sentir. Sentir un frais agréable. Sentir une chaleur douce. Sentez-vous la fraîcheur de ce marbre? Sentir une odeur agréable. Sentez-vous dans cette sauce le goût de champignon? Je sentais battre mon coeur. Quand on est bien las, on sent un grand plaisir à se reposer. Sentir la faim, la soif. Sentir une grande douleur de tête. Sentir une pesanteur dans le bras. Sentir des inquiétudes dans les jambes. Il ne se dit point Des simples perceptions de la vue et de l' ouïe.

Il s' emploie aussi absolument. La faculté de sentir.

SENTIR

SENTIR se dit également en parlant Des différentes affections que l' âme éprouve. Il a senti une grande joie de la nouvelle qu' il a reçue. Il a senti une grande affliction de la mort de son fils. Il a senti un grand déplaisir du passe-droit qu' on lui a fait. Il sentait du plaisir à se sacrifier pour elle. Je sens pour lui une aversion insurmontable. Je sens le besoin d' être utile aux autres. Il n' a jamais senti aucun remords. Son coeur ne sent rien encore.

Il signifie de même, Être ému, touché, affecté de quelque chose d' extérieur. Il sent comme il doit le bien qu' on lui fait. C' est un homme qui sent les moindres plaisirs qu' on lui fait. Il ne sent point les affronts. Il ne sent point la perte qu' il a faite. Je sens toute l' horreur de votre situation. Vous ne sentez pas votre bonheur. Il sent les douceurs de l' amitié, les charmes de la retraite. On raisonne mal sur les choses qu' il ne faut que sentir.

Sentir quelque chose pour quelqu' un, L' aimer, être disposé à l' aimer. Je ne sens rien pour elle. Elle ne sent rien pour lui. Il est quelquefois dangereux de laisser voir aux enfants tout ce qu' on sent pour eux. Ce que je sens pour lui ne saurait s' exprimer.

SENTIR

SENTIR signifie aussi, Flairer. Sentir une rose. Sentir une tubéreuse. Quand il sent des parfums, il se trouve mal. Il est enrhumé, il ne sent rien.

Fig. et fam., Je ne puis pas sentir cet homme-là, J' ai pour lui beaucoup de répugnance, d' aversion. On dit mieux, Je ne puis souffrir cet homme-là.

SENTIR

SENTIR signifie aussi, Exhaler, répandre une certaine odeur. Cela sent le brûlé. Cela sent la fleur d' orange. Sentir le renfermé. Sentir le relent. Sentir la rose, le serpolet, le sauvagin. Dans cette acception, on l' emploie souvent comme neutre. Cela sent bon, sent mauvais. Cela sent trop fort. Cela ne sent rien.

Il se dit quelquefois absolument, et signifie alors, Sentir mauvais. Fi! que cela sent! Son haleine sent. Ses pieds sentent. Cette viande commence à sentir. On dit de même, Sentir des pieds, des aisselles, de la bouche.

Impersonnellem., Il sent bon, il sent mauvais, il sent le brûlé dans cette chambre, Il y a ici une bonne, une mauvaise odeur, une odeur de brûlé.

SENTIR

SENTIR se dit, dans un sens analogue, Du goût, de la saveur d' un aliment ou d' une boisson. Cette soupe ne sent rien. Cette eau sent la terre. Cette carpe sent la bourbe. Ce vin sent la framboise, sent le fût, sent le terroir, sent un goût. Ce cidre sent le pourri.

Fig. et fam., Cela ne sent pas bon, se dit D' une affaire qui prend une mauvaise tournure, qui peut avoir des suites fâcheuses.

Fig., Cet homme sent le terroir, Il a les défauts qu' on attribue aux gens du pays d' où il est. Sentir le terroir, se dit de même Des ouvrages d' esprit, quand ils ont des défauts qu' on peut attribuer aux habitudes du pays où l' auteur a vécu.

Fig. et fam., Cette chanson sent le corps de garde, se dit D' une chanson libre ou grossière.

Fig. et fam., Cette action sent le gibet, la roue, la hart, les coups de bâton, Celui qui l' a commise court risque d' être pendu, roué, bâtonné.

Fig., Cet ouvrage sent l' huile, sent la lampe, Il paraît avoir coûté beaucoup de veilles, beaucoup de travail à son auteur.

Prov. et fig., Cet homme sent le fagot, Il est soupçonné d' hérésie, d' impiété. On dit, dans un sens analogue, Cet écrit, ces vers sentent, sentent bien le fagot.

Prov. et fig., Cet homme sent le sapin, Il est malsain, infirme, et il a la mine de mourir bientôt. On dit aussi, La toux de cet homme, sa phthisie, son asthme sent le sapin.

Prov. et fig., La caque sent toujours le hareng, se dit en parlant De ceux qui, par quelque action ou par quelque parole, font voir qu' ils retiennent encore quelque chose de la bassesse de leur origine, ou des mauvaises impressions qu' ils ont reçues. Ce parvenu joue l' homme de qualité, mais la caque sent toujours le hareng. Il était hérétique, il s' est converti par intérêt; mais la caque sent toujours le hareng.

SENTIR

SENTIR signifie figurément, Avoir les qualités, les manières, l' air, l' apparence de. Il sent l' enfant de bonne maison. Il sent son enfant de bonne maison. Il sent l' homme de qualité, son homme de qualité. Cette action-là ne sent point l' honnête homme, son honnête homme. Cette proposition sent l' hérésie. Tout dans cette maison sent la richesse et le luxe. Tout sent ici la joie et le bonheur.

Cet homme, cette femme sent son bien, Ils ont les manières de gens bien nés, bien élevés. Cette phrase a vieilli.

Prov., Cet homme, ce valet sent le vieux battu, sent son vieux battu, Il est devenu insolent, négligent, parce qu' il n' a pas été châtié depuis longtemps. Cette phrase a vieilli.

SENTIR

SENTIR signifie quelquefois, S' apercevoir, connaître. Je sens bien qu' on me trompe. Je sentais bien qu' on n' y allait pas de bonne foi. Il sentait bien qu' on ne le craignait plus. On sent dans ces vers quelque chose de dur, de négligé. Il sent son ignorance. Il sent bien ses forces. Il sent sa force. Je ne me sentais pas la force de lui en dire davantage. Il sent tous ses torts. Je sens toute la difficulté de cette entreprise. Je sens le prix de ce que vous faites pour moi. Il a senti tout le néant des grandeurs. Je me sens assez de courage pour l' attaquer. Je sentis renaître ma colère. Il sentira, je lui ferai sentir ma colère, les effets de ma colère, de mon ressentiment, etc.

Je le sentis venir de loin, Je connus, je pénétrai où il en voulait venir.

Sentir de loin, Découvrir, prévoir les choses de loin.

SENTIR

SENTIR avec le pronom personnel, signifie, au sens physique et au sens moral, Connaître, sentir en quel état, en quelle disposition on est. Je me sens bien, je ne suis pas si malade qu' on croit. Je me sens faible. Je me sens trop faible pour cela. Il ne se sentit pas mourir. Il est si engourdi, qu' il ne se sent pas. Il ne se sent pas de froid. Je me sens tout autre depuis que j' ai pris ce parti. Je ne me sens pas fait pour servir, pour être esclave. Je me sens tout soulagé, tout consolé.

Il ne se sent pas de joie, il ne se sent pas d' aise, Il est si pénétré, si occupé de sa joie, qu' elle lui ôte tout autre sentiment. On dit de même, Il est si ravi, il a tant de joie, qu' il ne se sent pas.

Se sentir, se bien sentir, Connaître bien les qualités, les forces, les ressources qu' on a, ou ce que l' on a droit d' exiger à raison de son rang, de son mérite. Il se sentait bien, quand il a entrepris une affaire si difficile. On a voulu le décourager; mais il se sent, et il persévère. Cet homme se sent, il ne souffrira pas qu' on manque à ce qu' on lui doit.

Ce jeune homme, cette jeune fille commence à se sentir, Commence à éprouver les premières impressions de la puberté.

Se sentir de quelque chose, Sentir, éprouver quelque chose. Depuis quand commence-t-il à se sentir de la goutte? Il ne se sent point des incommodités de la vieillesse.

Se sentir de quelque mal, de quelque bien, En avoir quelque reste. Il a eu une fièvre quarte dont il se sent encore. Il fit une grande chute, il s' en sentira toujours. Il se sentira longtemps de cette blessure. Il a fait une grande perte au jeu, il s' en sentira longtemps. Ce pays se sent encore de la guerre. Le père a fait de grandes imprudences, les enfants s' en sentent encore. Quoiqu' il habite depuis long-temps Paris, il se sent toujours de la province. Il se sent d' avoir bu, d' avoir trop couru. Il signifie aussi, Avoir part au bien ou au mal. S' il y a du bien ou du mal, il s' en sentira. On a donné tant pour les domestiques; il faut le distribuer entre tous, afin que chacun s' en sente.

SENTI, IE. participe

SENTI, IE. participe Cela est bien senti, cela est senti, se dit quelquefois, en Littérature et dans les Arts, De ce qui est rendu, exprimé avec vérité, avec âme.

SEOIR. v. n.

SEOIR. v. n. Être assis. Il n' est plus guère en usage qu' à ses participes Séant et Sis. Voyez SÉANT et SIS.

Il s' employait aussi autrefois avec le pronom personnel, Se seoir; mais il a également vieilli: on dit, S' asseoir. Quelquefois on dit encore, en poésie et dans le langage familier, Sieds-toi.

SEOIR. v. n.

SEOIR. v. n. Être convenable à la personne, à la condition, au lieu, au temps, etc. Ce verbe, dont l' infinitif n' est plus en usage, ne s' emploie que dans certains temps, et toujours à la troisième personne du singulier ou du pluriel. Il sied, ils siéent, il seyait, il siérait, il siéra. Il n' a point de temps composés. Il faut voir si cela vous sied ou ne vous sied pas. Cela vous sied à merveille. Les couleurs trop voyantes ne vous siéront pas. Cet habit vous sied bien, vous sied mal. La coiffure que cette dame portait lui seyait mal. Il s' emploie aussi au participe présent. Ces couleurs vous seyant si bien, vous devez les préférer à d' autres.

Il est souvent impersonnel. Il sied mal à un homme en place d' être léger dans ses discours. Il ne vous sied pas de contrarier votre père. Il sied, il sied bien à un homme si sage de donner des conseils de sagesse. Ironiquement, Il vous sied bien de vouloir réformer les autres.

SÉPARABLE. adj. des deux genres

SÉPARABLE. adj. des deux genres Qui peut se séparer. Il n' y a pas de corps dont les parties ne soient séparables. C' est une erreur de prétendre que l' utile soit séparable de l' honnête.

SÉPARATION. s. f.

SÉPARATION. s. f. Action de séparer, ou Le résultat de cette action. Séparation entière. La séparation des chairs d' avec les os. Un mur de séparation. Ce fossé fait la séparation des deux héritages. Séparation d' habitation. Avant la séparation de l' armée, des deux corps d' armée. Rien n' est plus pénible à des amis que la séparation. Une longue séparation. Depuis notre séparation. Durant notre séparation. Cette querelle allait amener entre eux une séparation, une séparation éclatante. Séparation fâcheuse, cruelle, difficile à supporter.

Il signifie quelquefois, La chose même qui sépare. Ainsi on dit, Il faut ôter cette séparation, Il faut ôter cette cloison, cette haie, cette planche qui fait la séparation.

En Chimie, La séparation des métaux, L' opération par laquelle on sépare des métaux qui étaient mêlés ensemble.

Fig., Mur de séparation, Cause, division, sujet d' inimitié. Cet intérêt est un mur de séparation, élève un mur de séparation entre les deux frères, entre les deux familles.

En Jurispr., Séparation de corps entre mari et femme, Le jugement ou l' arrêt par lequel il est permis à un mari de ne plus habiter avec sa femme, et à une femme de ne plus habiter avec son mari. Séparation de biens contractuelle, La stipulation du mariage suivant laquelle il n' y a pas communauté de biens; et, Séparation de biens par jugement, L' arrêt qui rompt cette communauté. Demande, action en séparation de biens. Faire séparation.

SÉPARÉMENT. adv.

SÉPARÉMENT. adv. À part l' un de l' autre. Ils font leur ordinaire séparément. On les a interrogés séparément. Placez tous ces objets séparément. Il faut traiter toutes ces questions séparément.

SÉPARER. v. a.

SÉPARER. v. a. Désunir des parties d' un même tout, qui étaient jointes ensemble. Un seul coup lui sépara la tête du corps, d' avec le corps. Séparer les chairs d' avec les os.

Il se dit aussi en parlant Des choses qui étaient mal rangées, et qu' on n' a fait qu' ôter les unes d' auprès des autres, pour les mettre dans un meilleur ordre. Voilà des livres qu' on a mis pêle-mêle, il faut les séparer et les ranger par ordre de matières.

Il se dit également en parlant De certaines choses de différente espèce, qui étaient sans distinction les unes avec les autres. Séparer dans la cave le vin vieux du nouveau. Séparer le bon grain d' avec le mauvais. Au dernier jour, les bons seront séparés d' avec les méchants. Séparer les louis d' or d' avec les écus.

Il signifie encore, Diviser un espace, un tout par quelque chose qu' on place entre ses parties. Séparer une cour en deux par un mur. Séparer une chambre en trois par des cloisons.

Il se dit, dans le même sens, De ce qui fait une séparation entre deux choses. Le mur qui sépare ces deux maisons. Le sentier qui sépare ces deux propriétés. On le dit quelquefois au figuré. La ligne qui sépare le naïf du trivial, le sublime du boursouflé, etc.

Cette rivière sépare ces deux provinces; les Pyrénées séparent la France de l' Espagne; etc., Cette rivière sert de bornes communes à ces deux provinces; les Pyrénées servent de bornes communes à la France et à l' Espagne; etc.

SÉPARER

SÉPARER signifie aussi simplement, Partager. Séparer les cheveux sur le front.

SÉPARER

SÉPARER signifie figurément, Considérer à part, mettre à part. Peu de gens savent séparer l' homme de son vêtement. Il ne faut pas séparer la philosophie de la littérature. Je ne sépare pas mes intérêts des vôtres.

Il signifie également, Rendre distinct. La raison sépare l' homme de tous les animaux.

SÉPARER

SÉPARER signifie encore, Faire que des personnes, des animaux, des choses ne soient plus ensemble. La fortune, l' absence, la mort les a séparés. Séparer des chevaux en différentes écuries. Séparer le mâle de la femelle. La tempête avait séparé les vaisseaux.

Séparer deux hommes, deux animaux, etc., qui se battent, Faire cesser leur combat, en les éloignant l' un de l' autre. Séparez-les, ils vont se tuer. La nuit sépara les combattants.

Séparer deux amis, Faire cesser leur amitié. On travaillerait en vain à le séparer d' avec moi, à le séparer de moi, à nous séparer. L' intérêt les a séparés.

En Jurispr., Séparer de biens un mari et une femme, Ordonner en justice qu' il n' y aura plus entre eux de communauté de biens; et, Les séparer de corps, Ordonner en justice qu' ils n' habiteront plus ensemble. Se marier séparés de biens, Convenir, par le contrat de mariage, qu' il n' y aura point de communauté de biens entre les époux.

En termes de Vénerie, Séparer les quêtes, Distribuer aux valets de limier une forêt par cantons, pour y détourner le cerf.

SÉPARER

SÉPARER s' emploie aussi avec le pronom personnel. L' écorce de cet arbre s' est séparée du bois. Après avoir causé quelque temps ensemble, ils se séparèrent, ils se sont séparés. Il est tard, il faut nous séparer. Nous ne nous séparerons pas ainsi. Se séparer l' un de l' autre. À cet endroit, le chemin se sépare en deux. Cette rivière se sépare en plusieurs canaux. L' armée se sépara en deux corps.

Il se dit particulièrement D' un corps, d' une compagnie régulière qui cesse de rester assemblée, ou de tenir ses séances, par quelque cause que ce soit. Immédiatement après cette délibération, l' assemblée se sépara. Dès que l' ordonnance qui clôt la session a été lue, la chambre se sépare, doit se séparer.

L' armée se sépara, Elle cessa de tenir la campagne, et les divers corps retournèrent dans leurs quartiers, dans leurs cantonnements, etc.

En Jurispr., Se séparer de corps ou de biens, se dit Lorsqu' un mari ou une femme obtient en justice sa séparation de corps ou de biens d' avec son conjoint.

En termes de Vénerie, Le cerf cherche par des bonds à se séparer de sa voie, ou simplement, à se séparer, À interrompre la trace, les émanations odorantes qui dirigent les chiens.

SÉPARÉ, ÉE. participe

SÉPARÉ, ÉE. participe Une femme séparée de corps, séparée de biens.

En termes d' Équitation, Mener un cheval les rênes séparées, Le guider en tenant une rêne de chaque main.

SÉPARÉ

SÉPARÉ se dit quelquefois adjectivement pour Différent, distinct. Ils n' habitent point ensemble, ils ont des logements séparés. Ces deux personnes ont leurs droits séparés.

SEPIA. s. f.

SEPIA. s. f. Nom latin de la sèche: il se dit, en français, de La matière colorante que répand cet animal, et qui sert pour le dessin au lavis. Un dessin lavé à la sépia. Un paysage à la sépia.

SEPS. s. m.

SEPS. s. m. T. d' Hist. nat. Lézard dont les jambes et les pieds sont si courts et si peu apparents, qu' il ressemble à un serpent.

SEPT. adj. numéral des deux genres

SEPT. adj. numéral des deux genres Nombre impair qui suit immédiatement le nombre six. (On ne prononce pas le P dans Sept ni dans ses composés Septième et Septièmement; mais on le prononce dans tous les autres, Septante, septénaire, etc. Quant au T, on ne le prononce que lorsque le mot est pris à part, Le nombre sept, ils étaient sept, ou lorsqu' il est suivi d' une voyelle, Sept amis, sept écus, ou d' une H non aspirée, Sept hommes.) Les sept jours de la semaine. Les sept sages de la Grèce. Les sept psaumes pénitentiaux. Les sept sacrements. Les sept péchés mortels.

Il s' emploie quelquefois pour Septième. Page sept. Tome sept. Charles sept. On écrit ordinairement, Charles VII.

Il est aussi quelquefois substantif masculin. Sept multiplié par trois donne vingt et un. On dit de même, Le nombre sept.

Le sept du mois, Le septième jour du mois. Sa lettre est datée du sept, est du sept. Le sept juin dernier. Voyez SEPTIÈME.

SEPT

SEPT se dit aussi Du caractère qui marque en chiffre le nombre sept. Le chiffre sept (7). Un sept de chiffre, ou simplement, Un sept. Soixante et dix-sept s' écrit par deux sept (77). On dit de même, Le numéro sept.

Il signifie également, aux Jeux de cartes, Une carte marquée de sept points. Le sept de coeur manque à ce jeu. Il lui est rentré le sept de trèfle.

SEPTANTE. adj. numéral des deux genres

SEPTANTE. adj. numéral des deux genres Soixante et dix, nombre composé de sept dizaines. Il est vieux.

Subst. et absol., Les Septante, Les soixante et dix interprètes qui, suivant l' opinion commune, traduisirent d' hébreu en grec, par ordre de Ptolémée Philadelphe, roi d' Egypte, les livres de l' Ancien Testament. La version des Septante. La traduction des Septante.

SEPTEMBRE. s. m.

SEPTEMBRE. s. m. Le mois qui était le septième de l' année, quand elle commençait au mois de mars, et qui est maintenant le neuvième. L' automne commence le 21 ou le 22 septembre. Je ferai un voyage dans le mois de septembre. Cela se passa en septembre de telle année. Le premier, le deux septembre, de septembre.

SEPTÉNAIRE. adj. des deux genres

SEPTÉNAIRE. adj. des deux genres Qui vaut, qui contient sept. Nombre septénaire.

Il est aussi substantif masculin, et signifie, Un des espaces de la vie de l' homme, quand on en divise tout le cours en plusieurs parties, chacune de sept ans, à compter du jour de la naissance. Premier septénaire. Second septénaire.

SEPTENNAL, ALE. adj.

SEPTENNAL, ALE. adj. (On fait sonner les deux N.) Qui arrive ou qui est renouvelé tous les sept ans. L' année sabbatique des Juifs était septennale. Assemblée, chambre septennale.

SEPTENNALITÉ. s. f.

SEPTENNALITÉ. s. f. Il se dit en parlant Des assemblées politiques dont la durée est de sept ans. La septennalité d' une chambre législative.

SEPTENTRION. s. m.

SEPTENTRION. s. m. Le nord, celui des pôles du monde qui dans nos climats est élevé sur l' horizon. L' aiguille aimantée se tourne toujours du côté du septentrion, vers le pôle du septentrion.

Ce pays est au septentrion de tel autre, Il est plus proche du septentrion que cet autre pays. L' Angleterre est au septentrion de la Normandie. Le Danemark est au septentrion de l' Allemagne. L' Écosse est au septentrion de l' Angleterre. On dit plus ordinairement, Ce pays est au nord de tel autre.

SEPTENTRION

SEPTENTRION se dit aussi, en termes d' Astronomie, d' Une constellation du nord qu' on appelle plus communément La petite Ourse.

SEPTENTRIONAL, ALE. adj.

SEPTENTRIONAL, ALE. adj. Qui est du côté du septentrion. Le pôle septentrional. L' océan septentrional. Les pays septentrionaux. À l' égard de la France, la Hollande est septentrionale. L' Amérique septentrionale. La partie septentrionale d' un pays. Les peuples septentrionaux: on dit quelquefois substantivement, Les Septentrionaux.

SEPTIDI. s. m.

SEPTIDI. s. m. Le septième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

SEPTIÈME. adj. des deux genres

SEPTIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal, qui suit immédiatement le sixième. Le septième enfant. La septième génération. Le septième jour de la semaine. Le septième chapitre. Vous êtes le septième sur la liste.

La septième partie d' un tout, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en sept parties.

SEPTIÈME

SEPTIÈME s' emploie aussi comme substantif masculin, et signifie, Le septième jour d' une période, ou La septième partie d' un tout. Le septième du mois. Le septième de la lune. Prendre le septième d' une somme. Il est pour un septième dans cette affaire.

Cette femme est dans son septième, ou dans son sept, Elle est dans le septième mois de sa grossesse. En parlant De certaines maladies, Le malade est dans son septième, ou dans son sept, dans le sept, Il est dans le septième jour de sa maladie.

SEPTIÈME substantif

SEPTIÈME substantif se dit encore, au Jeu de piquet, d' Une suite de sept cartes de même couleur; et alors il est féminin. Une septième majeure. Une septième de roi. On dit plus ordinairement, Dix-septième.

Il se dit aussi, en Musique, d' Un intervalle de deux sons différents, à distance l' un de l' autre de sept degrés, comme ut si, ré ut, sol fa, etc. Il y a trois espèces de septième: la majeure, comme ut naturel et si naturel; la mineure, comme ut naturel et si bémol; et la diminuée, comme ut naturel et si double-bémol.

SEPTIÈMEMENT. adv.

SEPTIÈMEMENT. adv. En septième lieu. Septièmement, je dis que...

SEPTIER. s. m.

SEPTIER. s. m. Voyez SETIER.

SEPTIQUE. adj. des deux genres

SEPTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des topiques qui font pourrir les chairs sans causer beaucoup de douleur.

SEPTUAGÉNAIRE. adj. des deux genres

SEPTUAGÉNAIRE. adj. des deux genres Âgé de soixante et dix ans. Il est septuagénaire. Une femme septuagénaire.

Il est aussi substantif. Les septuagénaires sont exempts de certaines charges publiques.

SEPTUAGÉSIME. s. f.

SEPTUAGÉSIME. s. f. T. du Calendrier ecclésiastique. Le dimanche qui précède la Sexagésime, et qui est le troisième avant le premier dimanche de carême. Le dimanche de la Septuagésime. C' est aujourd' hui la Septuagésime.

SEPTUPLE. adj. des deux genres

SEPTUPLE. adj. des deux genres Qui vaut sept fois autant. Quatorze est septuple de deux. Une valeur septuple.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Il a tiré de cette entreprise le septuple de ce qu' il espérait. Il a du bien au septuple de ce qu' il en avait.

SEPTUPLER. v. a.

SEPTUPLER. v. a. Rendre sept fois plus grand, multiplier un nombre par sept.

SEPTUPLÉ, ÉE. participe

SEPTUPLÉ, ÉE. participe

SÉPULCRAL, ALE. adj.

SÉPULCRAL, ALE. adj. Qui appartient, qui a rapport au sépulcre. Inscription sépulcrale. Vase sépulcral. Urne sépulcrale. Colonne sépulcrale. Cérémonie sépulcrale. Lampes sépulcrales. Vases sépulcraux.

Chapelle sépulcrale, Chapelle destinée à contenir des tombeaux, et ornée dans le genre funéraire ou sépulcral. Statue, figure sépulcrale, Statue destinée à l' ornement d' un tombeau.

Fig., Cet homme a une figure sépulcrale, Sa figure est pâle, triste, sombre.

Fig., Voix sépulcrale, Voix sourde, comme serait celle qui sortirait d' un souterrain. Organe sépulcral, L' organe de la voix, lorsqu' il est rauque et sourd.

SÉPULCRE. s. m.

SÉPULCRE. s. m. Tombeau, monument, lieu particulier destiné pour y mettre un corps mort. Il ne se dit plus, dans le style ordinaire, que pour signifier Les tombeaux des anciens. Sépulcre souterrain. Sépulcre orné d' architecture. Sépulcre magnifique. Sépulcre taillé dans le roc. Bâtir, creuser un sépulcre. Le sépulcre de Notre-Seigneur est nommé ordinairement le saint sépulcre. Notre-Seigneur appelle les hypocrites des sépulcres blanchis.

SÉPULTURE. s. f.

SÉPULTURE. s. f. Inhumation. Les pyramides d' Égypte étaient destinées à la sépulture des rois. Les apprêts de sa sépulture. Les frais de sépulture. Il fut porté au lieu de sa sépulture.

Être privé de sépulture, rester sans sépulture, N' être point inhumé. Être privé des honneurs de la sépulture, ou simplement, Être privé de la sépulture, N' être pas inhumé avec les cérémonies convenables, usitées. Être privé de la sépulture ecclésiastique, N' être point inhumé en terre sainte.

Droit de sépulture, Le droit qu' on a d' être enterré en tel lieu; et, Droits de sépulture, Ce qui est dû au curé ou à son église pour l' inhumation d' un mort.

SÉPULTURE

SÉPULTURE signifie quelquefois, Le lieu où l' on enterre un corps mort. Cette famille a sa sépulture dans tel cimetière. Saint-Denis est la sépulture des rois de France. Il avait choisi sa sépulture dans telle église. Violation de sépulture.

SÉQUELLE. s. f. coll.

SÉQUELLE. s. f. coll. Il se dit par mépris d' Un nombre de gens qui sont attachés au parti, aux sentiments, aux intérêts de quelqu' un. Je me moque de lui et de toute sa séquelle.

Il se dit quelquefois Des choses. Cet homme est venu me faire une longue séquelle de questions ridicules. Il est familier dans les deux acceptions.

SÉQUENCE. s. f.

SÉQUENCE. s. f. T. de certains Jeux de cartes. Suite de trois cartes au moins, de la même couleur et dans le rang que le jeu leur donne: elle prend son nom de la carte la plus haute. Séquence de roi de coeur. Séquence de dame de pique. Avoir flux et séquence.

Il se dit aussi de L' arrangement particulier que chaque cartier a coutume de donner à ses jeux de cartes.

SÉQUESTRATION. s. f.

SÉQUESTRATION. s. f. Action par laquelle on séquestre; État de ce qui est séquestré. Séquestration de biens. Séquestration de personnes.

SÉQUESTRE. s. m.

SÉQUESTRE. s. m. T. de Jurispr. État d' une chose litigieuse remise en main tierce par ordre de justice, ou par convention des parties, jusqu' à ce qu' il soit réglé et jugé à qui elle appartiendra. Séquestre conventionnel. Séquestre judiciaire. Les revenus de cette terre ont été mis en séquestre. Ses bien sont en séquestre. Le juge a ordonné le séquestre. Violer le séquestre.

Il se dit de même en parlant Des personnes. Les parents demeurèrent d' accord de mettre cette fille en séquestre dans tel monastère, chez telle dame. Voyez SÉQUESTRER.

Il signifie aussi, Celui entre les mains de qui les choses sont mises en séquestre. Il faut choisir un séquestre solvable. Contraindre le séquestre. Décharger le séquestre.

Il se dit quelquefois de La chose séquestrée. On a mis un gardien infidèle qui a pillé le séquestre.

SÉQUESTRER. v. a.

SÉQUESTRER. v. a. Mettre quelque chose en séquestre. Les revenus furent séquestrés. On a séquestré les fruits.

Il signifie aussi, Renfermer illégalement une personne, la mettre en chartre privée. La loi inflige la peine des travaux forcés à ceux qui, sans ordre ni mandat de justice, ont arrêté, détenu ou séquestré des personnes quelconques.

SÉQUESTRER

SÉQUESTRER signifie figurément, Écarter, séparer des personnes d' avec quelques autres. C' est un homme fâcheux, il faut le séquestrer d' avec nous. On l' emploie dans ce sens avec le pronom personnel. Depuis sa dévotion, il s' est séquestré de tout commerce du monde.

Il se dit quelquefois en parlant Des choses, et signifie, Mettre à part, mettre de côté. Il avait séquestré les meilleurs effets, pour frauder les héritiers de sa femme.

SÉQUESTRÉ, ÉE. participe

SÉQUESTRÉ, ÉE. participe

SEQUIN. s. m.

SEQUIN. s. m. Monnaie d' or qui a cours dans le Levant. En Turquie, le sequin vaut environ neuf francs. Ce payement a été fait tout en sequins. Sequin de Gênes, valant environ douze francs.

SÉRAIL. s. m.

SÉRAIL. s. m. Nom particulièrement affecté aux palais qu' habitent l' empereur des Turcs, les grands du pays, et plusieurs autres princes mahométans. Le sérail de Constantinople. Les portes du sérail. Le Grand Seigneur a des sérails dans plusieurs villes. Le sérail du grand vizir. Le sérail d' un pacha.

Il se dit plus communément, mais improprement, Du palais, de la partie du palais où les femmes sont renfermées, et dont le véritable nom est Harem. Les eunuques du sérail. Une femme du sérail. Il a tant de femmes dans son sérail.

Il se dit, par extension, de Toutes les femmes qui sont dans le sérail, et de leur suite. Le Grand Seigneur a marché, mais son sérail n' a pas suivi.

Il se dit, abusivement, d' Une maison où quelqu' un tient des femmes de plaisir, et de La réunion même de ces femmes. Cette maison est un vrai sérail. Il en fait son sérail. Il a un sérail.

SÉRANCOLIN. s. m.

SÉRANCOLIN. s. m. Sorte de marbre de couleur d' agate, qui tire son nom du lieu des Pyrénées où se trouve la carrière.

SÉRAPHIN. s. m.

SÉRAPHIN. s. m. Esprit céleste de la première hiérarchie des anges. Les séraphins et les chérubins.

SÉRAPHIQUE. adj. des deux genres

SÉRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient aux séraphins. Ardeur séraphique. Zèle séraphique.

Le docteur séraphique, Saint Bonaventure. Le séraphique saint François, Saint François d' Assise. L' ordre séraphique, L' ordre des religieux franciscains.

SÉRASQUIER. s. m.

SÉRASQUIER. s. m. Nom que les Turcs donnent à un général d' armée, à un commandant.

SERDEAU. s. m.

SERDEAU. s. m. Officier de la maison du roi, qui recevait des mains des gentilshommes servants, les plats que l' on desservait de la table royale.

Il signifie aussi, Le lieu où l' on portait les plats de cette desserte, et où mangeaient les gentilshommes servants.

Il signifie encore, L' endroit où se faisait la revente de cette desserte des tables. Un poulet froid acheté au serdeau.

SEREIN, EINE. adj.

SEREIN, EINE. adj. Qui est clair, doux et calme. Il se dit proprement De la constitution de l' air. Un temps serein. Un jour serein. Le ciel, l' air était serein. Pendant une nuit sereine.

Il s' emploie figurément, et signifie, Qui annonce une grande tranquillité d' esprit, ou Qui est exempt de trouble et d' agitation. Cet homme a le visage serein, le front serein. Voir le péril avec un visage serein, d' un visage serein. Quoique malade, il conserve un esprit tranquille et serein.

Fig. et poét., Des jours sereins, Des jours paisibles, heureux.

En Médec., Goutte sereine, Privation de la vue, causée par la paralysie de la rétine ou du nerf optique.

SEREIN. s. m.

SEREIN. s. m. Vapeur humide et froide, ordinairement malsaine, qui se fait sentir au coucher du soleil. Le serein est plus dangereux en été que dans d' autres saisons. Le serein est tombé. Le serein pénètre, perce. Craindre le serein. Aller au serein. Se tenir au serein. S' exposer au serein.

SÉRÉNADE. s. f.

SÉRÉNADE. s. f. Concert de voix ou d' instruments, que l' on donne, le soir, la nuit, dans la rue sous les fenêtres de quelqu' un. Il donna une sérénade à sa maîtresse. La sérénade fut troublée.

SÉRÉNISSIME. adj. des deux genres

SÉRÉNISSIME. adj. des deux genres Très-serein. Titre que l' on donne à quelques princes. Votre Altesse Sérénissime. On donne de l' altesse sérénissime à tel prince.

SÉRÉNITÉ. s. f.

SÉRÉNITÉ. s. f. État du temps, de l' air, qui est serein. La sérénité de l' air, du temps, du ciel.

Il s' emploie figurément, et signifie, L' état ou la marque d' un esprit tranquille, d' une âme exempte de trouble et d' agitation. La sérénité du visage. La sérénité de l' esprit, de l' âme. La sérénité d' une âme innocente.

Rien ne trouble la sérénité de ses jours, Le calme, le bonheur dont il jouit.

SÉRÉNITÉ

SÉRÉNITÉ est aussi Un titre d' honneur qu' on donnait à quelques souverains et à quelques princes. On traitait le doge de Venise, le doge de Gênes de Sérénité.

SÉREUX, EUSE. adj.

SÉREUX, EUSE. adj. T. de Médec. Aqueux. Humeur séreuse. La partie séreuse du sang, du lait.

Il signifie aussi, Trop chargé, trop plein de sérosité. Sang séreux.

Maladies séreuses, Celles dans lesquelles l' exhalation séreuse est très-abondante.

En termes d' Anat., Membranes séreuses, Certaines membranes minces et transparentes, qui sont humectées d' un fluide séreux, telles que la plèvre, le péritoine, l' arachnoïde, etc. Système séreux, L' ensemble des membranes séreuses.

SERF, ERVE. adj.

SERF, ERVE. adj. (F se prononce.) Dont la personne ou les biens sont assujettis à des droits contraires à la liberté naturelle ou à la propriété. Les hommes serfs. En Russie, les paysans sont pour la plupart de condition serve.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Les serfs de Russie. Les serfs des domaines du roi furent affranchis par un édit de Louis XVI.

SERFOUETTE. s. f.

SERFOUETTE. s. f. T. de Jardinage. Outil de fer, à deux branches ou à dents renversées, dont les jardiniers se servent pour donner un léger labour aux plantes potagères, telles que pois, chicorées, laitues.

SERFOUIR. v. a.

SERFOUIR. v. a. T. de Jardinage. Gratter, remuer légèrement la terre avec la serfouette.

SERFOUI, IE. participe

SERFOUI, IE. participe

SERFOUISSAGE. s. m.

SERFOUISSAGE. s. m. T. de Jardinage. Action de serfouir.

SERGE. s. f.

SERGE. s. f. Étoffe légère, ordinairement faite de laine. Serge drapée. Serge fine. Grosse serge. Serge de Saint-Lô, d' Aumale, de Londres, de Rome, de Nîmes, etc. Serge à deux envers. Serge grise, noire, etc. Habit de serge. Être vêtu de serge. Serge de soie.

SERGENT. s. m.

SERGENT. s. m. Officier de justice dont la fonction est de donner des exploits, des assignations, de faire des exécutions, des contraintes, des saisies, d' arrêter ceux contre lesquels il y a contrainte par corps. Sergent à verge. Sergent à cheval. Sergent exploitant par tout le royaume. S' il ne me paye, je lui enverrai un sergent, le sergent. Les affaires de cet homme vont mal, on voit tous les jours des sergents chez lui. Les sergents le tenaient au collet. Les sergents sont à ses trousses. Il est vieux: on se sert maintenant du mot Huissier.

SERGENT

SERGENT se dit aussi d' Un sous-officier dans une compagnie d' infanterie. Le grade de sergent. Sergent dans une compagnie. Sergent dans le régiment des gardes, ou Sergent aux gardes. Le premier sergent, le second sergent, etc. Une patrouille commandée par un sergent. Les galons de sergent.

Sergent-major, Le premier sous-officier d' une compagnie.

Sergent de bataille, ou Sergent général de bataille, se disait autrefois d' Un officier général de l' armée, dont la fonction était de ranger les troupes en bataille sous les ordres du général.

Sergent d' armes, se disait d' Une sorte d' officier qui servait dans les cérémonies, dans les tournois.

À Paris, Sergents de ville, Agents de police qui portent l' épée, et qui sont principalement chargés de maintenir le bon ordre dans les lieux publics.

SERGENT

SERGENT en termes de Menuisier, d' Ébéniste, etc., Instrument de fer qui sert à tenir serrées l' une contre l' autre les pièces de bois qu' on a collées et celles qu' on veut cheviller.

SERGENTER. v. a.

SERGENTER. v. a. Presser par le moyen des sergents. C' est un mauvais payeur, il le faut sergenter.

Il signifie figurément, Presser, importuner, fatiguer pour obtenir quelque chose. Il vous sergentera tous les jours, jusqu' à ce que vous lui ayez accordé ce qu' il vous a demandé. On n' aime point à être sergenté. Ce mot a vieilli.

SERGENTÉ, ÉE. participe

SERGENTÉ, ÉE. participe

SERGENTERIE. s. f.

SERGENTERIE. s. f. Office de sergent. Sergenterie royale. Sergenterie héréditaire. Il est vieux.

SERGER ou SERGIER. s. m.

SERGER ou SERGIER. s. m. Ouvrier qui fait, qui fabrique des serges.

SERGERIE. s. f.

SERGERIE. s. f. Fabrique ou commerce de serge. Établir une sergerie. Son commerce est la sergerie.

SÉRIE. s. f.

SÉRIE. s. f. Suite, succession. Une série de propositions, de questions. Une série d' idées. La série des faits.

Il se dit aussi Des différentes divisions dans lesquelles on classe, on distribue des objets nombreux. Cette loterie est divisée en tant de séries. La première, la seconde, la troisième série.

Il se dit particulièrement, en Mathématiques, d' Une suite de grandeurs qui croissent ou décroissent suivant une certaine loi. Série infinie. Trouver la somme d' une série.

SÉRIEUSEMENT. adv.

SÉRIEUSEMENT. adv. D' une manière grave et sérieuse. Il m' a écrit une lettre badine, mais je lui répondrai fort sérieusement. Il parle de tout sérieusement. Sérieusement parlant.

Il signifie également, Sans plaisanterie. Je vous parle sérieusement.

Il signifie aussi, Froidement. Comment vous a-t-il reçu? Très-sérieusement.

Il signifie encore, Tout de bon, avec suite, avec ardeur. Il travaille sérieusement à sa fortune, à son salut. Il y songe sérieusement.

Prendre une chose sérieusement, Se formaliser d' une chose, quoiqu' elle ait été dite en badinant et sans aucun dessein d' offenser. Je vous ai dit cela pour rire, et vous le prenez sérieusement.

SÉRIEUX, EUSE. adj.

SÉRIEUX, EUSE. adj. Grave. Il est opposé à Enjoué, à gai. C' est un homme très-sérieux. Visage sérieux. Air, maintien sérieux. Mine sérieuse. Faire une mine sérieuse. Prendre un air sérieux. Conversation sérieuse. Un poëme sérieux. Une pièce sérieuse.

Il signifie aussi, Solide, important; et alors il est opposé à Frivole, léger, de peu de conséquence. Cet homme n' a rien de sérieux dans le caractère. Faire des propositions sérieuses. Passer à un sujet sérieux. L' affaire dont il s' agit est sérieuse. Avoir avec quelqu' un une explication sérieuse.

Il signifie également, Qui peut avoir des suites fâcheuses. Ce combat semblait n' être qu' une escarmouche, mais l' affaire devint sérieuse. Querelle sérieuse. Mal sérieux. Maladie sérieuse. Le jeu devient sérieux, et va tourner en dispute.

Il signifie encore, Sincère, vrai. Ce que je vous dis là est sérieux. Les protestations d' amitié qu' il vous fait sont sérieuses.

En termes de Jurispr., Un contrat, un traité sérieux, Un contrat, un traité qui n' est pas simulé. Une dette sérieuse, Une dette qui n' est point feinte, point simulée. Une intervention sérieuse, Une intervention qui n' est point mendiée, ou qui est faite par une personne ayant un véritable intérêt dans l' affaire.

SÉRIEUX

SÉRIEUX est aussi substantif, et signifie, Gravité dans l' air, dans les manières. Il affecta un grand sérieux. Prendre son sérieux. Garder, tenir son sérieux. Il a un sérieux qui glace. Il est tombé tout d' un coup dans le sérieux. Il y a un certain sérieux convenable qu' il faut toujours conserver dans les affaires.

Cet acteur, ce comédien n' est bon que pour le sérieux, il n' est pas bon pour le sérieux, il joue bien dans le sérieux, Dans les rôles sérieux.

Prendre une chose dans le sérieux, La prendre pour vraie, quoiqu' elle n' ait été dite que par plaisanterie et par jeu. Prendre une chose au sérieux, Se formaliser d' une chose qui a été dite en badinant et sans aucun dessein d' offenser.

SERIN, INE. s.

SERIN, INE. s. Petit oiseau jaunâtre, à bec conique, dont le chant est fort agréable, et auquel on apprend à siffler, à chanter des airs. Serin de Canarie. Serin commun. Serin jaune. Serin blanc. Serin panaché. La serine ne chante pas.

SERINER. v. a.

SERINER. v. a. Instruire un serin au moyen de la serinette. J' ai beau le seriner, il n' apprend rien.

Il signifie aussi, Jouer un air avec la serinette. Seriner un air à un oiseau.

SERINÉ, ÉE. participe

SERINÉ, ÉE. participe

SERINETTE. s. f.

SERINETTE. s. f. Instrument enfermé dans une boite, duquel on joue par le moyen d' une manivelle, et dont le principal usage est d' instruire les serins.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un chanteur ou d' une chanteuse qui ne fait que répéter les airs qu' il a appris, sans y mettre aucune expression. Ce n' est pas là une cantatrice, ce n' est qu' une serinette.

SERINGAT ou SYRINGA. s. m.

SERINGAT ou SYRINGA. s. m. Arbrisseau de la famille des Myrtes, qui porte, au printemps, des fleurs blanches dont l' odeur est très-forte.

SERINGUE. s. f.

SERINGUE. s. f. Petite pompe portative qui sert à attirer et à repousser l' air et les liquides. Seringue d' étain. Seringue de fer-blanc. Seringue d' argent. Seringue à clystère, à lavement, à injection. Seringue à ballon. Seringue mécanique. Seringue à nettoyer des plaies. Grande seringue. Petite seringue. Le canon, le piston, le bâton, la canule d' une seringue.

Il se dit, particulièrement, de L' instrument avec lequel on donne ou l' on prend soi-même des lavements. Il a toujours la seringue à la main. Il fait un fréquent usage de la seringue.

SERINGUER. v. a.

SERINGUER. v. a. Pousser une liqueur avec une seringue. Seringuer de l' eau-de-vie, de l' esprit-de-vin. Seringuer de l' eau sur quelque chose. Seringuer de l' eau à quelqu' un.

Seringuer une plaie, Jeter, pousser avec une seringue quelque liqueur dans une plaie pour la nettoyer, pour la rafraîchir.

SERINGUÉ, ÉE. participe

SERINGUÉ, ÉE. participe

SERMENT. s. m.

SERMENT. s. m. Affirmation ou promesse en prenant à témoin Dieu, ou ce que l' on regarde comme saint, comme divin. Serment solennel. Serment en justice. Serment décisoire. Serment de fidélité, d' obéissance. Faux serment. Serment captieux. Faire serment sur l' Évangile. Se purger par serment. Affirmer par serment, avec serment. S' engager, se lier par serment. La foi du serment. La religion du serment. Prêter serment. Prêter serment de fidélité pour une charge, pour un évêché. Prêter serment entre les mains du roi, devant un tribunal. La prestation de serment. La formule d' un serment. Avoir serment en justice. Je m' en rapporte à votre serment. Il en sera cru à son serment, sur son serment. Vous m' avez déféré le serment, je vous le réfère. Je demande son serment. Je vous prends à foi et à serment. Rompre, violer le serment, son serment. Se jouer de son serment. Fausser son serment. Délier, relever quelqu' un de son serment. Il a fait serment de se venger. Je fis à mon ami le serment de veiller sur le fils qu' il me confiait. On exigea d' eux le serment qu' ils ne divulgueraient point, de ne point divulguer ce secret. Il fit mille serments de lui être toujours fidèle. Tous vos serments sont inutiles. Oublier ses serments. Rendre à quelqu' un ses serments, L' en délier.

Prov., Serment de joueur, serment d' ivrogne, serment d' amant, se disent d' Un serment sur lequel il ne faut pas compter.

SERMENT

SERMENT signifie aussi, Jurement. Il fait des serments exécrables, quand il est en colère. Il a fait un serment horrible.

SERMENTÉ, ÉE. participe

SERMENTÉ, ÉE. participe du verbe Sermenter, qui n' est point en usage. Qui a prêté le serment requis pour l' exercice d' une charge, d' une place, etc. On dit plus ordinairement, Assermenté.

SERMON. s. m.

SERMON. s. m. Prédication, discours chrétien, qui ordinairement se prononce en chaire, dans une église, pour instruire et pour exhorter le peuple. Beau sermon. Sermon pathétique, instructif, édifiant. Les sermons du carême, de l' avent, de l' octave du saint sacrement. Il y a sermon tous les dimanches dans cette église. Faire un sermon. Composer un sermon. Un sermon divisé en deux points, en trois points. Aller au sermon. Entendre un sermon. Prêcher un sermon. Débiter, prononcer un sermon. Voilà le sermon qui sonne, qui tinte. Le sermon commence, finit. Aller à la messe et au sermon. Imprimer des sermons. Dormir au sermon. Les sermons de Bourdaloue, de Massillon.

Il se dit quelquefois, dans le style familier, d' Une remontrance ennuyeuse et importune. Il m' est venu faire un sermon, un grand sermon, un long sermon. Il fait des sermons à tout le monde.

SERMONNAIRE. s. m.

SERMONNAIRE. s. m. Recueil de sermons. Sermonnaire pour l' avent, pour le carême, pour toute l' année. Il vieillit dans ce sens.

Il se dit plus communément Des prédicateurs dont on a des recueils de sermons. Il y a dans sa bibliothèque beaucoup de sermonnaires.

Il est quelquefois adjectif; et il signifie, Qui convient au sermon. Cette éloquence n' est pas dans le genre sermonnaire.

SERMONNER. v. a.

SERMONNER. v. a. Faire des remontrances ennuyeuses et hors de propos. Il vient nous sermonner à toute heure. C' est un homme qui ne fait que sermonner. Il est familier.

SERMONNÉ, ÉE. participe

SERMONNÉ, ÉE. participe

SERMONNEUR. s. m.

SERMONNEUR. s. m. Celui qui fait des remontrances ennuyeuses et hors de propos. C' est un sermonneur, un sermonneur éternel. On dit quelquefois au féminin, Sermonneuse. L' un et l' autre mot sont familiers.

SÉROSITÉ. s. f.

SÉROSITÉ. s. f. T. didactique. La partie la plus aqueuse des humeurs animales: elle est exhalée par les membranes séreuses, et fait partie constituante du sang, du lait, etc. Un sang plein de sérosités. La sérosité du lait. L' hydropisie est une accumulation de sérosité.

SERPE. s. f.

SERPE. s. f. Instrument de fer, large, plat et tranchant, qui est recourbé vers la pointe, emmanché de bois, et dont on se sert pour émonder des arbres, pour les tailler, etc. Une serpe bien emmanchée. Étêter, élaguer des arbres avec une serpe.

Prov. et par exagérat., Cela est fait à la serpe, on en ferait autant avec une serpe, se dit D' un ouvrage de la main qui est grossièrement fait. Voilà des ouvrages de menuiserie faits à la serpe.

Cela est fait à la serpe, se dit aussi, figurément et familièrement, D' un ouvrage d' esprit mal fait, mal tourné.

Il semble que cet homme ait été fait avec une serpe, se dit en parlant D' un homme mal fait, malbâti.

SERPENT. s. m.

SERPENT. s. m. Reptile allongé, cylindrique et sans pieds, tel que la vipère, la couleuvre, l' aspic, etc. Gros serpent. La peau d' un serpent. La dépouille d' un serpent. Serpent à sonnettes. La morsure d' un serpent. Le venin du serpent. Les sifflements d' un serpent. Marcher sur un serpent. Écraser un serpent. Notre-Seigneur a dit: Soyez prudents comme les serpents, et simples comme les colombes.

Prov. et fig., C' est un serpent que j' ai réchauffé dans mon sein, C' est un ingrat qui s' est servi du bien que je lui ai fait pour me faire du mal.

Fig., Le serpent est caché sous les fleurs, se dit en parlant De choses dangereuses, dont les apparences sont séduisantes.

Fig., Les serpents de l' Envie, de la Calomnie, L' envie, la calomnie.

Prov. et fig., C' est une langue de serpent, se dit D' une personne fort médisante.

En Joaillerie, OEil-de-serpent, Petite pierre de peu de valeur qu' on monte en bague, et qui a quelque ressemblance avec un oeil de serpent.

En Botan., Langue-de-serpent. Voyez LANGUE.

Bois de serpent. Voyez SERPENTINE, substantif.

SERPENT

SERPENT est aussi le nom d' Un instrument à vent, dont on se sert dans les choeurs de musique d' église, pour soutenir les voix, et qui est fait à peu près en forme de gros serpent. Jouer du serpent.

Il se dit aussi de Celui qui joue de cet instrument. Il y a dans cette église un excellent serpent.

SERPENTAIRE. s. f.

SERPENTAIRE. s. f. Nom vulgaire d' une espèce de cactier à grandes fleurs rouges et à tiges rampantes.

Serpentaire de Virginie, Espèce d' aristoloche à tige flexueuse et marbrée, qui croit principalement dans la Virginie, et dont la racine est employée comme tonique et stimulante.

SERPENTAIRE. s. m.

SERPENTAIRE. s. m. T. d' Astron. Constellation de l' hémisphère boréal, qu' on figure par Esculape tenant un serpent.

SERPENTE. s. f.

SERPENTE. s. f. Sorte de papier très-fin et transparent. Grande serpente. Petite serpente. On dit aussi adjectivement, Papier serpente.

SERPENTEAU. s. m.

SERPENTEAU. s. m. Petit serpent éclos depuis peu. Une couvée de serpenteaux.

SERPENTEAU

SERPENTEAU en termes d' Artificier, se dit de Petites fusées enfermées dans une grosse, d' où elles sortent avec un mouvement tortueux comme celui d' un serpent. Il y a des fusées à serpenteaux et des fusées à étoiles.

SERPENTER. v. n.

SERPENTER. v. n. Il se dit Des choses qui ont un cours tortueux, une direction tortueuse. Un ruisseau qui serpente dans la prairie. Cette rivière va en serpentant dans la plaine. Ce chemin va en serpentant. Le lierre monte autour des arbres en serpentant.

SERPENTIN. adj. m.

SERPENTIN. adj. m. Il n' est guère usité que dans cette locution, Marbre serpentin, Marbre dont le fond est vert avec des taches rouges et blanches.

SERPENTIN. s. m.

SERPENTIN. s. m. Pièce de la platine d' un mousquet, à laquelle on attachait autrefois la mèche. Mettre la mèche sur le serpentin.

SERPENTIN

SERPENTIN en termes de Chimie, Tuyau d' étain ou de cuivre étamé qui va en spirale depuis le chapiteau d' un alambic jusqu' au bas, et qui sert à condenser le produit de la distillation. Eau-de-vie coupée au serpentin.

SERPENTINE. s. f.

SERPENTINE. s. f. Pierre fine tachetée comme la peau d' un serpent. Un vase, une tasse de serpentine.

Il se dit aussi Du marbre serpentin.

SERPENTINE

SERPENTINE en Botanique, est Le nom d' une plante exotique dont le bois, appelé Bois de serpent, était employé autrefois en médecine comme sudorifique, fébrifuge, etc.

SERPENTINE. adj. f.

SERPENTINE. adj. f. T. de Manége. Il se dit De la langue du cheval, lorsqu' elle remue sans cesse au dehors ou au dedans de sa bouche, ce qui déplace ordinairement le vrai point d' appui du mors. Ce cheval a la langue serpentine.

SERPETTE. s. f.

SERPETTE. s. f. Petite serpe qui sert à tailler la vigne, à couper les raisins en vendanges, à émonder les arbres, et à d' autres usages. Emmancher une serpette.

SERPILLIÈRE. s. f.

SERPILLIÈRE. s. f. Toile grosse et claire dont se servent les marchands pour emballer leurs marchandises. Serpillière neuve. Vieille serpillière.

Il se dit aussi Des grosses toiles que les marchands mettent au devant de leurs boutiques pour se garantir du soleil.

Il se dit encore Du morceau de grosse toile que certains marchands et leurs garçons mettent devant eux en forme de tablier, et qui est attaché par derrière avec une espèce d' agrafe.

SERPOLET. s. m.

SERPOLET. s. m. Petite plante odoriférante, et à fleurs labiées, qui vient dans les lieux extrêmement secs. Les lapins et les moutons qui se nourrissent de serpolet, ont ordinairement meilleur goût que les autres.

SERRE. s. f.

SERRE. s. f. Lieu clos et couvert où, pendant l' hiver, on renferme les orangers et autres arbres ou plantes qui ont le plus besoin d' être à l' abri de la gelée. Une grande serre. Une belle serre. Tirer les orangers de la serre; les rentrer dans la serre.

Serre chaude, Bâtiment exposé ordinairement au midi, garni de vitraux dans toute sa largeur, et qu' on échauffe en hiver par des fourneaux, afin d' obtenir des fruits ou des légumes dans la saison où la nature les refuse, et pour conserver des plantes exotiques qui ne supportent pas notre climat. Cet amateur, ce curieux a beaucoup dépensé en serres chaudes. On n' obtient ce fruit-là que dans la serre chaude. C' est un fruit de serre chaude. On est dans cet appartement comme dans une serre chaude.

Fig., Cela est venu en serre chaude, c' est un fruit de serre chaude, se dit Des talents précoces auxquels on n' a pas laissé le temps de se développer naturellement, dont on a hâté la maturité par des moyens extraordinaires.

SERRE

SERRE se dit aussi Du pied des oiseaux de proie, qui s' appelle Main en termes de fauconnerie. Le milan a les serres bonnes. L' aigle a les serres très-fortes. Cet oiseau de proie tenait une perdrix dans ses serres.

Fam., Il a la serre bonne, se dit D' un homme qui a la main extrêmement forte. Cela se dit aussi figurément D' un avare, d' un larron, d' un concussionnaire, etc.

SERRE

SERRE signifie encore, L' action de serrer, de presser les raisins et autres fruits qu' on met au pressoir, et qu' on serre à diverses reprises. La première serre. La seconde serre.

SERRE-FILE. s. m.

SERRE-FILE. s. m. T. de Théorie militaire. Il se dit Des officiers et des sous-officiers placés derrière une troupe en bataille, sur une ligne parallèle au front de cette troupe. Se placer en serre-file. Dans toutes les manoeuvres, les serre-files se conforment aux mouvements du peloton.

SERRE-FILE

SERRE-FILE se dit, en termes de Marine, Du vaisseau qui marche le dernier de tous. Être le serre-file. Adjectiv., Vaisseau serre-file.

SERRÉMENT. adv.

SERRÉMENT. adv. D' une manière trop ménagère, avec trop d' économie. Il vit fort serrément. Il est peu usité.

SERREMENT. s. m.

SERREMENT. s. m. Action par laquelle on serre. Il lui a témoigné son amitié par un serrement de main.

Serrement de coeur, L' état où se trouve le coeur quand on est saisi de tristesse. Cette nouvelle lui a donné un serrement de coeur. En le quittant, j' éprouvai un serrement de coeur.

SERRE-PAPIERS. s. m.

SERRE-PAPIERS. s. m. Arrière-cabinet où l' on serre des papiers.

Il se dit aussi d' Une sorte de tablette divisée en plusieurs compartiments, qui se met ordinairement au bout d' un bureau, et où l' on range des papiers.

Il se dit encore d' Un petit meuble de marbre, de plomb, etc., qu' on pose sur les papiers d' un bureau pour les empêcher de se disperser. Vous avez là un joli serre-papiers.

SERRER. v. a.

SERRER. v. a. Étreindre, presser. Serrer la main à quelqu' un. Serrer les doigts à quelqu' un. Je l' ai serré dans mes bras, contre mon coeur. Des souliers qui serrent les pieds. Ce cordon est trop lâche, il faut le serrer davantage. Serrer un noeud. Se serrer le ventre avec une ceinture. Serrer les sangles d' un cheval. On serrait autrefois les pouces à un criminel pour lui faire avouer son crime.

Fig., Serrer les pouces à quelqu' un, Le contraindre, à force de menaces, à avouer la vérité. S' il n' avoue tout, serrez-lui les pouces.

Fig. et fam., Serrer le bouton à quelqu' un, Le presser vivement sur quelque chose.

Fig., Serrer les noeuds de l' amitié, Rendre l' amitié plus étroite entre deux personnes. Cela ne fit que serrer davantage les noeuds de leur amitié.

Fig., Cela serre le coeur, se dit D' une chose qui excite vivement la sensibilité, qui cause une grande pitié.

Que la fièvre le serre! se dit, par imprécation, en parlant D' un homme de qui l' on a à se plaindre.

SERRER

SERRER signifie aussi, Joindre près à près, mettre près à près. Vous nous avez trop serrés. Nous sommes trop serrés à cette table. Reculez-vous un peu, nous serons moins serrés. Serrez vos pieds l' un contre l' autre. Serrer les rangs. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Serrez-vous les uns contre les autres. Il faut nous serrer davantage.

Serrer les dents, Presser la mâchoire d' en bas contre la mâchoire d' en haut.

Serrer son écriture, Rapprocher les lettres ou les lignes les unes des autres. Votre écriture n' est pas assez pressée, serrez-la davantage. Serrez davantage vos lignes.

Fig., Serrer son style, Retrancher ce qu' il y a de superflu dans le style. Il signifie aussi, Écrire d' une manière très-concise.

En termes d' Art militaire, Serrer les rangs, se dit D' une troupe en bataille dont les rangs étaient ouverts, et qui les rapproche. Serrez vos rangs: marche. On dit quelquefois simplement, Serrez, à des troupes qui marchent, et qu' on veut faire avancer plus diligemment.

Se serrer contre le mur, Se mettre tout à fait contre. Serrer la muraille, Passer très-près de la muraille.

Serrer quelqu' un de près, Le poursuivre vivement. Serrer de près une ville, un fort, En presser le siége.

En termes de Marine, Serrer les voiles, Plier les voiles. Serrer la terre, Ranger la terre. Serrer le vent, Aller au plus près du vent. Serrer la ligne, Tenir très-près les uns des autres les vaisseaux qui forment une ligne de combat. Chaque vaisseau doit serrer sur son matelot d' avant, pour empêcher l' ennemi de couper la ligne.

Au Jeu de trictrac, Serrer son jeu, Le presser, ne pas l' étendre, pour ne pas se découvrir. Il serre son jeu. Il serre trop son jeu.

En termes d' Escrime, Serrer la mesure, Presser vivement son ennemi. Il se dit figurément et familièrement, et signifie, Presser son adversaire dans la dispute. On dit aussi dans le même sens, Serrer la botte, tant au propre qu' au figuré.

En termes d' Équitation, Serrer l' éperon à un cheval, Lui donner de l' éperon pour le faire aller à toute bride. Serrer la demi-volte, Faire revenir un cheval avec justesse sur le terrain où il commence la demi-volte.

SERRER

SERRER signifie aussi, Mettre quelque chose en lieu où il ne soit exposé ni à être volé, ni à s' égarer, ni à être gâté. Serrer des hardes. Serrer quelque chose sous la clef. Serrez votre bourse, votre argent. Je ne sais où j' ai serré ce papier. Je vous l' ai donné à serrer. Il faut serrer ces fruits, ces confitures en lieu sec, dans un lieu sec.

Serrer les foins, serrer les blés, Les mettre à couvert dans le grenier, dans la grange.

SERRÉ, ÉE. participe

SERRÉ, ÉE. participe Noeud bien serré. Un homme serré dans ses souliers. Un style serré.

De la toile bien serrée, du drap bien serré, De la toile, du drap qui a été bien frappé, bien battu avec le peigne.

Avoir le coeur serré de douleur, de tristesse, etc., ou absolument, Avoir le coeur serré, Avoir le coeur saisi de douleur, etc. À cette nouvelle, il eut le coeur si serré, qu' il ne put articuler un mot.

Avoir le ventre serré, Être constipé, ne pas aller facilement à la garde-robe.

Un cheval serré du devant, du derrière, Un cheval étroit du devant, du derrière.

Fig. et fam., Un homme serré, Un homme avare qui a peine à donner du sien, qui dépense avec regret.

Au Trictrac, Un jeu serré, Un jeu qui n' est pas étendu, et où l' on ne se découvre point. Voilà un jeu bien serré. Il a un jeu bien serré.

SERRÉ

SERRÉ est quelquefois adverbe, et signifie, Bien fort. Alors il est ordinairement précédé d' un de ces adverbes Bien, Si. Il a gelé bien serré cette nuit. Il lui a donné sur les oreilles bien serré, si serré, que... Il est familier.

Mentir bien serré, Mentir impudemment, effrontément, etc.

Jouer serré, Ne jouer qu' à beau jeu, et ne point se hasarder. Figurément, Agir avec beaucoup de prudence, de réserve, de manière à ne pas donner prise sur soi.

SERRE-TÊTE. s. m.

SERRE-TÊTE. s. m. Ruban ou coiffe dont on se serre la tête. Des serre-tête de nuit.

SERRETTE. s. f.

SERRETTE. s. f. Voyez SARRETTE.

SERRON. s. m.

SERRON. s. m. Boite dans laquelle on apporte des drogues des pays étrangers. Un serron de baume. Un serron d' ambre. Il vieillit.

SERRURE. s. f.

SERRURE. s. f. Machine ordinairement de fer ou de cuivre, qu' on applique à une porte, à une armoire, etc., pour servir à les fermer et à les ouvrir, et qui s' ouvre et se ferme par le moyen d' une clef. Une bonne serrure. Une serrure à double tour. Serrure à deux attaches, à trois pênes. Serrure à bosse. Serrure de sûreté. Serrure à secret. Le secret d' une serrure. Lever une serrure. La serrure est mêlée. Fausser les gardes d' une serrure. Changer les gardes d' une serrure. On fait quelquefois des serrures de bois.

SERRURERIE. s. f.

SERRURERIE. s. f. L' art du serrurier. Connaître la serrurerie. Atelier de serrurerie. La serrurerie est parvenue à une grande perfection.

Il se prend aussi pour Les ouvrages mêmes des serruriers. Il y a bien de la serrurerie dans cette maison. La serrurerie de cette maison est fort belle.

SERRURIER. s. m.

SERRURIER. s. m. Artisan, ouvrier qui fait des serrures et plusieurs autres ouvrages de fer. La boutique d' un serrurier. Maître serrurier. Apprenti serrurier.

SERTIR. v. a.

SERTIR. v. a. T. de Joaillier. Enchâsser une pierre dans un chaton.

SERTI, IE. participe

SERTI, IE. participe Un diamant bien serti, mal serti.

SERTISSURE. s. f.

SERTISSURE. s. f. Manière dont une pierre est sertie. Sertissure à griffe, à filet, etc.

SÉRUM. s. m.

SÉRUM. s. m. (On prononce Sérome.) T. didactique pris du latin, et synonyme de Sérosité. Sérum du lait, du sang, etc.

SERVAGE. s. m.

SERVAGE. s. m. T. des anciennes Coutumes. État de celui qui est serf, esclave. Mettre en servage. Réduire en servage. Tenir en servage. Tirer de servage.

Poétiq., L' amoureux servage, L' attachement qu' un amant a pour sa maîtresse. Il est vieux.

SERVAL. s. m.

SERVAL. s. m. T. d' Hist. nat. Quadrupède de la famille des Chats.

SERVANT. adj. m.

SERVANT. adj. m. Qui sert. On ne l' emploie que dans certaines dénominations particulières.

Chez le Roi, Gentilshommes servants, Officiers qui servaient à table par quartier. Les gentilshommes servants portaient les plats sur la table du roi.

Dans l' Ordre de Malte, Frères servants, et quelquefois, Chevaliers servants, Ceux qui entrent dans l' ordre sans faire preuve de noblesse, et qui sont d' un rang inférieur aux autres chevaliers.

Dans quelques Ordres religieux, Frères servants, Les frères convers employés aux oeuvres serviles du monastère.

En termes de Jurispr. féod., Fief servant, Celui qui relève d' un autre fief appelé Fief dominant.

En termes d' Artillerie, Premier et second servant de droite, de gauche, Les deux artilleurs qui se tiennent à droite et à gauche d' une pièce pour la servir. Dans cette dénomination, Servant est employé comme substantif.

SERVANTE. s. f.

SERVANTE. s. f. Femme ou fille qui est employée aux travaux du ménage, aux bas offices d' une maison, et qui sert à gages. Jeune servante. Vieille servante. Servante de cuisine. Une servante de cabaret. Une servante d' hôtellerie. Servante de basse-cour. Prendre une servante. Changer de servante.

Servante-maîtresse, Servante qui a pris autorité dans la maison.

SERVANTE

SERVANTE est aussi Un terme de civilité dont se servent les femmes, soit en parlant, soit en écrivant. Je suis votre servante. Je suis votre très-humble et très-obéissante servante.

Je suis votre servante. Phrase familière dont une femme se sert pour marquer à quelqu' un qu' elle n' est pas de son avis, qu' elle ne saurait faire ce qu' il désire.

SERVANTE

SERVANTE se dit figurément d' Une espèce de table qu' on met dans les repas tout près de la grande table, et sur laquelle on place des assiettes, des bouteilles, etc., pour suppléer au service des domestiques.

SERVANTE

SERVANTE se dit, en termes d' Imprimerie, d' Une petite planche sur laquelle repose la frisquette, pendant que l' ouvrier étend sur le tympan la feuille qu' il va imprimer.

SERVIABLE. adj. des deux genres

SERVIABLE. adj. des deux genres Qui est prompt et zélé à rendre service, qui aime à rendre de bons offices, qui est officieux. C' est un homme serviable. C' est la personne du monde la plus serviable. Il est extrêmement serviable.

SERVICE. s. m.

SERVICE. s. m. L' état ou les fonctions d' une personne qui sert en qualité de domestique. Être au service de quelqu' un. La pauvreté l' a contraint de se mettre en service. Entrer en service. Il a été longtemps au service d' un tel. Le service chez cet homme-là est aisé, dur, difficile, ingrat. Un service pénible, fatigant.

Le service d' un domestique, La manière dont un domestique s' acquitte de ses fonctions. Il est content du service de son domestique. Ce domestique a le service lent, aisé, agréable, maussade, etc.

Le service d' un maître, La manière dont un maître se fait servir. Le service de ce maître est dur, est pénible.

Le service de la chambre, de l' office, des écuries, etc., Les fonctions particulières d' un domestique attaché à la chambre, à l' office, aux écuries, etc. Il n' était pas propre au service de la chambre, on l' a fait passer au service des écuries.

Se consacrer au service de Dieu, Embrasser la profession ecclésiastique, ou la profession religieuse; ou Se donner entièrement aux oeuvres de piété. Il a renoncé au monde, il s' est consacré au service de Dieu.

Prov., Service de grand n' est pas héritage, On fait rarement fortune à servir les grands.

Fam., Qu' y a-t-il pour votre service? se dit À une personne qui se présente à nous et qui paraît vouloir nous demander quelque chose.

Je suis à votre service, tout à votre service. Formule de civilité dont on se sert pour dire à quelqu' un qu' on est à sa disposition, qu' on est prêt à faire ce qui pourra lui être utile ou agréable. On dit de même: Ma voiture est à votre service. J' ai mille francs à votre service. Etc.

SERVICE

SERVICE se dit encore de L' emploi, de la fonction de ceux qui servent l' État dans la magistrature, dans les finances, etc. Ce président, ce maître des requêtes a tant d' années de service. Cet employé a obtenu sa pension après tant d' années de service. Le service de l' État. Le service militaire. Le service du roi.

Il s' emploie souvent d' une manière absolue, en parlant Du service militaire. Il a vieilli au service. Il y a vingt ans qu' il est dans le service, qu' il est au service. Il a du service. Il a trente ans de service. Il a quitté le service. Il a renoncé au service. Il s' est retiré du service. Ce jeune homme entre dans le service. Il est entré jeune au service. Produire ses états de service.

Le service de la marine, de l' artillerie, du génie, etc., Les fonctions particulières d' un officier de marine, d' artillerie, du génie, etc. Le service de l' artillerie, du génie et de la marine exige des connaissances mathématiques qui ne sont pas nécessaires aux officiers des autres armes.

Être de service, Être dans le temps où l' on est obligé de faire les fonctions de sa charge, de sa place, où on les exerce réellement, à moins d' un empêchement légitime. En termes de Guerre, il signifie particulièrement, Monter la garde, être de piquet, etc. Il est de service après-demain. Les hommes de service. On dit, dans un sens analogue à l' une et à l' autre acception, Faire son service.

Service féodal, Les devoirs auxquels un vassal était obligé envers son seigneur.

En Jurispr., Services fonciers, se dit quelquefois Des servitudes.

SERVICE

SERVICE s' emploie quelquefois au pluriel, en parlant de La manière dont quelqu' un a servi, et Du temps pendant-lequel il a servi. Obtenir la récompense de ses services. Ses services ont été méconnus. Il a fait valoir ses services, et on lui a accordé une pension. De longs services. Les services administratifs. Les services militaires.

SERVICE

SERVICE se dit en outre d' Un ensemble d' opérations, de travaux, etc., pour lesquels sont nécessaires différentes personnes et différentes choses, dans certaines administrations, dans certains établissements publics ou particuliers. Le service de la poste. Le service des messageries. Organiser les différents services publics. Le service est très-bien fait dans cet hôpital. Cela peut entraver le service, peut nuire à la régularité du service. Toutes les branches d' un même service. Selon les besoins du service.

Il se dit particulièrement, dans la maison du roi, de Tous ceux qui sont nécessaires au service actuel du roi. Le roi ne mène à ce voyage que le service.

SERVICE

SERVICE se dit aussi de L' usage qu' on tire de certains animaux et de certaines choses. Ce cheval est d' un bon service, de bon service. Une étoffe de bon service. Ce meuble est maintenant hors de service.

L' estomac, les jambes lui refusent le service, Son estomac, ses jambes, ne font plus leurs fonctions qu' avec peine.

SERVICE

SERVICE signifie aussi, Assistance qu' on donne, bon office qu' on rend à quelqu' un. Service important. Grand service. Il m' a rendu de bons services. Il est venu lui faire offre de service, lui offrir ses services.

Rendre un mauvais service, de mauvais services à quelqu' un, Lui nuire, lui faire perdre l' estime d' autrui; ou simplement, Lui susciter de l' embarras. Vous m' avez rendu un mauvais service de m' amener cet homme.

SERVICE

SERVICE en termes de Liturgie, se dit de La célébration solennelle de l' office divin, de la messe, et de toutes les prières publiques qui se font dans l' église. Le service est fort bien fait, le service se fait fort bien dans cette église, dans cette paroisse. Il arriva un grand sujet de scandale qui interrompit le service.

Il se dit aussi Des messes hautes et des prières publiques qui se disent pour un mort. Nous avons été au service d' un tel. Vous êtes priés au service, enterrement, etc. Un tel a fondé un service pour l' âme de son bienfaiteur.

Service du bout de l' an, Service qui se célèbre pour une personne, au premier anniversaire de son décès.

SERVICE

SERVICE se dit encore d' Un nombre de plats qu' on sert à la fois sur table, et que l' on ôte de même. Repas à trois services. Un festin à cinq, à plusieurs services. On le traita à tant de services. Le premier, le second service. Enlever le premier service.

Il se dit aussi d' Un assortiment de vaisselle ou de linge qui sert à table. Service d' argent. Service de vermeil. Service de porcelaine. Service de linge damassé.

SERVICE

SERVICE au Jeu de la paume, se dit Du côté où est celui à qui on sert la balle. Être du côté du service.

Il se dit aussi de L' action de celui qui sert et jette la balle sur le toit. Un mauvais service. Un service difficile.

SERVIETTE. s. f.

SERVIETTE. s. f. Linge qui fait partie du couvert que chacun trouve devant soi en se mettant en table, et dont on se sert aussi à divers autres usages. Serviette unie. Serviette ouvrée. Serviette damassée. Serviette à liteaux. Changer de serviette. Une douzaine de serviettes. Serviettes sales. Ourler des serviettes. Déplier sa serviette. Donner la serviette pour essuyer les mains, ou simplement, Donner la serviette.

Donner la serviette au roi, aux princes, Présenter au roi, aux princes une serviette mouillée par un bout, afin qu' ils s' en servent pour laver et pour essuyer leurs mains. C' était un grand honneur de donner la serviette au roi.

SERVILE. adj. des deux genres

SERVILE. adj. des deux genres Qui appartient à l' état d' esclave, de domestique. Emploi servile. Homme de condition servile.

Il s' emploie figurément, et signifie, Bas, rampant. Une âme servile. Un esprit servile. Obéissance servile. Sentiments serviles. Complaisance servile. Flatterie basse et servile.

En termes de Théologie, Crainte servile, se dit par opposition à Crainte filiale.

SERVILE

SERVILE signifie aussi, en termes de Littérature et d' Arts, Qui s' attache trop à l' imitation d' un modèle, ou à la lettre d' un original. Imitateur servile. Traducteur servile. On dit dans un sens analogue: Imitation servile. Copie servile. Traduction servile.

SERVILEMENT. adv.

SERVILEMENT. adv. D' une manière servile. Il fait servilement sa cour aux grands.

Il signifie aussi, en termes de Littérature et d' Arts, Trop exactement, trop à la lettre. Cet artiste ne fait qu' imiter servilement les ouvrages de son maître. Cela est traduit servilement.

SERVILITÉ. s. f.

SERVILITÉ. s. f. Esprit de servitude, bassesse d' âme. La servilité de son caractère le rend méprisable.

Il signifie aussi, en termes de Littérature et d' Arts, Exactitude servile ou trop scrupuleuse. Cette traduction a trop de servilité.

SERVIR. v. a.

SERVIR. v. a. (Je sers, tu sers, il sert, nous servons, vous servez, ils servent. Je servais. Je servis. Je servirai. Etc.) Être à un maître comme domestique. Servir un maître. Il y a dix ans qu' il me sert. Il me sert depuis trois ans en qualité de valet de chambre. L' Écriture dit, Nul ne peut servir deux maîtres. Il aime à se faire servir. Il ne sait pas se faire servir. On l' emploie quelquefois absolument. Ce domestique est trop vieux, il ne peut plus servir. Il est las de servir. Être réduit à servir.

Il signifie, par extension, Rendre à quelqu' un les mêmes services qu' un domestique rend à son maître. Elle servait son amie malade, sa vieille mère infirme. Elle se dévoue à servir les pauvres.

Servir à la chambre, à la cuisine, etc., Être employé au service de la chambre, de la cuisine, etc.

Servir son maître à table, Lui donner à boire, lui donner des assiettes, etc.

Avec le pron. pers., Se servir soi-même, Faire soi-même pour son service ce que d' autres font faire par un domestique.

Dans le Culte cathol., Servir le prêtre, le célébrant à l' autel, Être auprès de lui pour répondre la messe, pour lui présenter l' eau et le vin, etc.; ce qui, aux grand' messes, est la fonction des diacres et des sous-diacres. Servir la messe, Servir le prêtre qui dit la messe.

Servir Dieu, Rendre à Dieu le culte qui lui est dû, et s' acquitter de tous les devoirs de religion.

Servir une dame, Lui rendre des soins assidus, faire profession d' être son amant. Il est vieux.

Servir le roi, servir l' État, Être dans quelque emploi, ou de guerre, ou de magistrature, ou de finance, etc., pour le service du roi, de l' État. Servir le roi dans ses armées. Servir le roi dans les ambassades, dans ses conseils. Servir l' État dans la marine, dans la magistrature, dans l' administration. Le verbe Servir s' emploie aussi absolument en ce sens; et alors il se dit seulement Du service militaire. Il y a vingt ans qu' il sert. Il a servi en Allemagne, en Italie. Il a servi sous ce général. Il a longtemps servi sur mer, servi dans l' infanterie, dans l' artillerie, etc. Il n' a jamais servi.

En termes de Guerre, Servir une batterie, servir l' artillerie, servir une pièce de canon, un mortier, etc., Faire les manoeuvres nécessaires pour tirer le canon, etc. À ce siége, l' artillerie a été bien servie, mal servie. On dit dans un sens analogue, Ce feu d' artifice a été bien servi, mal servi.

Servir une pompe, La faire jouer. Il faut trois hommes pour servir cette pompe.

SERVIR

SERVIR se dit aussi en parlant Des mets qu' on place sur la table. Servir les viandes sur table. Servir le dîner, le souper. Servir le potage. Servir un gigot, un plat de légumes. On a servi à ce dîner un fort beau poisson. Il est temps de servir l' entremets. Servir le dessert. C' est un mets qui se sert sur les meilleures tables. À quelle heure voulez-vous qu' on serve? Servez à six heures. Servez chaud. On a servi. Le dîner est servi. On dit dans le même sens, Vous êtes servi.

Servir à déjeuner, à dîner, à souper, Servir à une ou plusieurs personnes de quoi déjeuner, etc. On nous servit à dîner.

Servir un dîner, signifie quelquefois, Donner un dîner. Il nous servit un fort beau dîner.

Servir une table, La couvrir de plats, de mets, etc. Dans le temps de cette fête, on servait six tables à la fois. On servit six tables en même temps.

Servir à quelqu' un d' une viande, d' un mets, Donner d' une viande, d' un mets à quelqu' un avec qui on est à table. On m' a servi un excellent morceau. Servez de la poularde, de la perdrix à monsieur. On dit aussi, Servir à boire à quelqu' un.

Absol., Servir quelqu' un, Lui donner de ce qui est sur la table. Vous ai-je servi? Je vous ai bien mal servi. C' était la maîtresse de la maison qui servait, Qui distribuait les mets aux convives. On dit, dans un sens analogue, Se servir. Il s' est servi le dernier.

Prov. et fig., Servir un plat de son métier, Dire ou faire quelque chose qui tienne du caractère qu' on a, ou de la profession qu' on exerce. Ce menteur, ce fripon nous a servi un plat de son métier.

Fig. et fam., Servir quelqu' un à plats couverts, Lui rendre en secret de mauvais offices. Au moins, il ne l' a pas servi à plats couverts, se dit D' un homme qui a rendu ouvertement quelque mauvais office à un autre.

En termes de Finances, Servir une rente, Payer le revenu, l' intérêt d' une somme constituée en rente.

En termes de Jurispr., Servir une redevance, Acquitter la redevance convenue.

SERVIR

SERVIR à certains Jeux de dés, Mettre les dés dans le cornet de celui qui doit jouer. C' est à vous à servir.

SERVIR

SERVIR au Jeu du ballon, au Jeu de la longue paume, et au Jeu du volant, Jeter le ballon, la balle, le volant à celui contre qui l' on joue.

Au Jeu de la paume, Servir la balle, ou absolument, Servir, Jeter la balle sur le toit à celui contre qui on joue; et, Servir sur les deux toits, Jeter la balle de manière qu' elle aille sur les deux toits avant de tomber à terre.

Fig. et fam., Servir quelqu' un sur les deux toits, Lui fournir l' occasion de faire avec facilité ce qu' il désire; et, par extension, Lui rendre avec zèle de grands services.

SERVIR

SERVIR se dit en outre D' un marchand, d' un ouvrier, relativement aux personnes qu' il fournit, pour qui il travaille. Il y a dix ans que le même épicier sert notre maison. Ce cordonnier ne me sert plus aussi bien qu' autrefois. Le boucher vous a mal servi aujourd' hui.

SERVIR

SERVIR signifie aussi, Rendre de bons offices à quelqu' un, l' aider, le seconder, l' assister. Servir ses amis. Il m' a bien servi dans telle affaire. Je vous servirai partout. Servir de son crédit, de son épée. Il sert bien quand il veut. Il vous a servi en véritable ami.

Il a quelquefois pour sujet un nom de chose. Les circonstances, les événements l' ont bien servi.

Servir les passions de quelqu' un, Lui fournir les moyens de satisfaire ses passions. Son bras a mal servi sa valeur, Il n' a pas eu autant de force que de courage. Sa mémoire l' a mal servi en cette occasion, Il a manqué de mémoire. Si ma mémoire me sert bien, vous étiez à cette fête avec nous, Si j' ai bonne mémoire, etc.

Servir la religion, servir sa patrie, etc., Faire quelque chose d' avantageux pour la religion, pour la patrie, etc.

SERVIR

SERVIR avec la préposition de, est neutre, et signifie, Tenir lieu de, tenir la place de, faire l' office de. Servir de mentor à un jeune homme. Il m' a servi de père. Il lui a servi de modèle. Que cela vous serve d' exemple. Il m' a servi d' interprète. L' air de la campagne lui servit de remède. Mon manteau me servira de couverture. Servir de prétexte. Cela vous servira d' excuse, de preuve.

Fig., Servir de jouet, de marotte, de plastron, Être en butte à toutes les railleries d' une ou de plusieurs personnes. Servir de plastron, signifie aussi, Être exposé aux attaques, aux importunités de quelqu' un.

Fig. et fam., Servir de couverture, Servir de prétexte.

SERVIR

SERVIR avec la préposition à, est également neutre, et signifie, Être destiné à tel usage; ou Être utile, propre, bon à quelque chose. Ce bateau sert à passer la rivière. À quoi sert cette machine? Cet instrument sert à tel usage. Les troupes qui servent à la défense des frontières. Ce cheval sert à tirer et à porter. À quoi ce valet peut-il vous servir? Faire servir ses amis à son avancement. Faire servir une chose à ses desseins. Cela né servirait qu' à l' indisposer contre vous. Cela ne sert à rien. Il ne sert à rien de s' emporter. À quoi sert-il, ou Que sert-il, que sert de s' emporter? On dit souvent dans le même sens, avec la préposition de, Cela ne sert de rien; de quoi cela sert-il? surtout quand on veut exprimer l' inutilité absolue.

Il signifie encore simplement, Être d' usage. Ces gants, ces souliers pourront vous servir. Cet habit ne saurait me servir. Ce cheval ne peut plus guère servir.

Prov., Cela sert comme un cautère, comme un emplâtre sur une jambe de bois, comme une cinquième roue à un carrosse, etc., Cela est tout à fait inutile.

Prov., Il n' y a qu' un mot qui serve, signifie tantôt, Décidez-vous, dites-moi votre mot; tantôt, Ce que je vous dis est mon dernier mot.

SERVIR

SERVIR joint à la préposition de, s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Faire usage de. Il s' est servi de mon argent. Elle s' est servie avantageusement de son crédit. Se servir de la bourse de son ami. Il se sert de mes meubles, de mes chevaux. Si vous avez affaire de telle chose, servez-vous-en. Se servir de toutes sortes de moyens. Il se sert trop souvent du même mot. Il s' est servi de tel expédient. Il se sert bien de la conjoncture des affaires, ou mieux des conjonctures. Il se sert bien de son crédit, de sa faveur. Il ne se sert jamais de voiture. Se servir de la règle et du compas. Le papier dont je me sers pour vous écrire.

Il se dit, quelquefois, en parlant Des personnes. Il se sert depuis longtemps de ce tailleur, de ce cordonnier.

SERVI, IE. participe

SERVI, IE. participe

SERVITEUR. s. m.

SERVITEUR. s. m. Celui qui est au service, aux gages d' autrui, qui est salarié par autrui pour quelque fonction subalterne. Il se dit surtout Des domestiques, et ne s' emploie guère, dans le style ordinaire, qu' avec une épithète, ou en certaines phrases. Bon serviteur. Fidèle serviteur. Les vieux serviteurs. Devoirs des serviteurs envers leurs maîtres. Maîtres et serviteurs, tous mangeaient à la même table. Le témoin devra déclarer s' il est parent, allié, serviteur ou domestique de l' une des parties. On se sert plus communément du mot de Domestique; mais, en termes de l' Écriture, on dit toujours, Serviteur. Heureux le serviteur que son maître trouvera veillant!

C' est un grand serviteur de Dieu, C' est un homme de grande piété, d' une grande charité, uniquement occupé de la prière et des bonnes oeuvres.

Serviteur des serviteurs de Dieu, Qualification que le pape se donne dans ses bulles.

Serviteur de l' État, du roi, se dit quelquefois d' Un homme zélé et fidèle dans ce qui regarde le service de l' État, le service du roi. On dit, L' État ne doit pas oublier ses vieux serviteurs; ce roi sut récompenser de zélés serviteurs; etc.

SERVITEUR

SERVITEUR en termes de civilité, signifie, Attaché à, disposé à rendre service. J' ai toujours été serviteur de votre père, de votre famille. Je suis votre ami et votre serviteur. Ce sens vieillit.

Votre serviteur, votre très-humble et très-obéissant serviteur. Formule de politesse dont on se sert pour finir les lettres.

Je suis votre serviteur, ou elliptiquement, Votre serviteur, et quelquefois, Serviteur. Formule de civilité dont on se sert en saluant quelqu' un.

Ironiq. et fam., Je suis votre serviteur, je suis son serviteur, se dit à quelqu' un ou de quelqu' un, Pour marquer qu' on refuse ce qu' il demande ou ce qu' il propose, ou que l' on n' est point du même avis. Il prétend que je lui dois faire des excuses, je suis son serviteur. Vous me demandez telle chose, je suis votre serviteur. On dit aussi, elliptiquement, Serviteur, Je n' en veux rien faire, je n' en ferai rien.

Fam., Serviteur à la promenade, Il n' y a plus moyen de se promener, ou Je ne veux plus me promener. On dit de même, Serviteur à la danse, aux grands dîners, etc.

Pop., Faites serviteur, se dit À un petit garçon, pour lui ordonner de faire la révérence. Il vieillit.

SERVITUDE. s. f.

SERVITUDE. s. f. Esclavage, captivité, état de celui qui est serf, qui est esclave. Mettre en servitude. Le joug de la servitude. Délivrer, tirer de servitude. Sortir de servitude.

Au sens moral, La servitude du démon, la servitude du péché, la servitude des passions, L' état d' un homme assujetti au péché, livré à ses passions.

SERVITUDE

SERVITUDE signifie aussi, Contrainte, assujettissement. Il est obligé de se rendre là tous les jours à telle heure, c' est une grande servitude. C' est une grande servitude de s' être imposé la nécessité de faire tous les jours certaines choses.

Il signifie encore, en termes de Droit, Assujettissement imposé sur un fonds, un champ, une maison, etc., par lequel le propriétaire est obligé d' y souffrir certaines charges, certaines incommodités, comme l' écoulement des eaux, un passage, une vue, etc. Imposer une servitude. Racheter une servitude. Il y a de fâcheuses servitudes sur cette maison. Traité des servitudes. Servitudes urbaines. Servitudes rurales. Servitude continue, discontinue. Servitude apparente, non apparente.

Servitude réelle, La servitude qui regarde les choses, les immeubles; par opposition à Servitude personnelle, Celle qui concerne les personnes.

SES

SES Pluriel de l' adjectif possessif Son, sa. Voyez ces mots.

SÉSAME. s. m.

SÉSAME. s. m. T. de Botan. Plante à fleurs blanches et ponctuées de pourpre, dont les graines, un peu plus grosses que celles du millet, sont alimentaires, et fournissent une huile bonne à brûler. La farine de graine de sésame sert à faire de la bouillie, des galettes, etc. Huile de sésame.

SÉSAMOÏDE. adj. m.

SÉSAMOÏDE. adj. m. T. d' Anat. Il se dit De certains petits os que l' on a comparés à la graine de sésame, et qui se trouvent dans les extrémités de quelques tendons. Os sésamoïdes.

SÉSÉLI. s. m.

SÉSÉLI. s. m. T. de Botan. Plante ombellifère très-commune aux environs de Marseille, et qui porte une graine longue et âcre, employée dans la composition de la thériaque.

SESQUIALTÈRE. adj. des deux genres

SESQUIALTÈRE. adj. des deux genres T. de Mathém. Il se dit De deux quantités dont l' une contient l' autre une fois et demie. Nombres sesquialtères. Rapport sesquialtère. Raison sesquialtère. Six est à quatre en raison sesquialtère.

SESSILE. adj. des deux genres

SESSILE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des parties qui sont immédiatement fixées et comme assises sur celles d' où elles naissent, qui ne sont point portées par un pédicule, par un pétiole, etc. Feuilles sessiles. Fleurs sessiles. Anthères sessiles. Stigmate sessile.

Il s' emploie quelquefois, dans un sens analogue, en termes de Zoologie.

SESSION. s. f.

SESSION. s. f. Temps pendant lequel un corps délibérant est assemblé. Session annuelle. La session de la chambre des pairs, de la chambre des députés, la session des chambres a duré cinq mois cette année. L' ouverture, la clôture de la session. La session d' un conseil général de département, d' un conseil municipal. La session du parlement d' Angleterre. La session de la cour d' assises. On a jugé vingt causes à la dernière session de la cour d' assises.

SESSION

SESSION signifie aussi, Séance d' un concile. La première session. La seconde session.

Il se dit, par extension, de L' article qui renferme les décisions publiées dans la séance du concile.

SESTERCE. s. m.

SESTERCE. s. m. T. d' Antiq. romaine. Monnaie d' argent qui faisait originairement le quart d' un denier, et valait deux as et demi. C' est ce qu' on appelle Petit sesterce, pour le distinguer du Grand sesterce, qui était une monnaie idéale, comme le talent chez les Grecs, la livre sterling chez les Anglais, la livre tournois en France. Le grand sesterce valait mille petits sesterces.

SETIER. s. m.

SETIER. s. m. Ancienne mesure de grains ou de liqueurs, différente selon les lieux. Un setier de blé. Un setier d' avoine. Un setier de vin. Le setier de blé à Paris était de douze boisseaux, et devait peser deux cent quarante livres. Le setier de vin était de huit pintes. On entend communément par Demi-setier, La moitié d' une chopine.

Un setier de terre, Autant de terre labourable qu' il en faut pour y semer un setier de blé.

SÉTON. s. m.

SÉTON. s. m. Petit cordon fait de plusieurs fils de soie ou de coton, ou petite bandelette de linge, effilée sur les bords, dont on se sert dans plusieurs opérations de chirurgie, en les passant au travers des chairs, pour y déterminer ou y entretenir un écoulement d' humeurs. On lui a appliqué un séton au cou, pour détourner la fluxion qui lui tombait sur les yeux. Mettre un séton à un cheval.

Il se dit aussi de L' exutoire même qu' on entretient au moyen du séton.

SEUIL. s. m.

SEUIL. s. m. Pièce de bois ou de pierre qui est au bas de l' ouverture de la porte, et qui la traverse. Il était sur le seuil de la porte. Quand il eut passé le seuil de la porte

SEUL, EULE. adj.

SEUL, EULE. adj. Qui est sans compagnie, qui n' est point avec d' autres. Je l' a trouvé seul. Vous voilà bien seul. Il était tout seul. Il demeure tout seul dans une grande maison. Ils se trouvèrent seul à seul. Je les ai trouvés seuls. Ils sont tous deux tout seuls. Ce mot, employé seul, a telle acception. Le zéro, quand il est seul, n' a aucune valeur.

Fig., Vivre seul dans le monde, être seul sur la terre, N' être uni à personne par les liens de l' affection, de l' amitié, vivre dans l' isolement.

Prov., Cela va tout seul, Sans difficulté.

Prov., Un malheur ne vient jamais tout seul.

En Musique, Voix seule, Voix qui n' est point mêlée à d' autres, qui chante pendant que les autres se taisent.

SEUL

SEUL signifie aussi, Unique. Un seul Dieu. Un seul roi. Il n' a pas un seul ami. Il n' y a qu' une seule personne qui vous en puisse donner des nouvelles. C' est le seul homme qui vive de la sorte. Vous seul avez pu le faire. Vous êtes le seul qui l' ait fait. Il croit être le seul parfait, le seul sage. Il croit être seul parfait, seul sage. Il fut seul puni, seul récompensé. C' est le seul bien qui me reste. C' est, de tous mes biens, le seul qui me reste. La seule loi qu' il faut suivre. C' est le seul danger qu' on pourrait craindre. Le seul remède à cela est de... Ce fut là sa seule réponse. Voilà les seules raisons que vous puissiez alléguer. Cette seule raison m' eût déterminé. Cette raison m' eût seule déterminé.

La seule pensée de cette action est criminelle, La simple pensée de cette action est criminelle. On dit dans le même sens: La seule idée, la seule proposition en fait frémir. Il étonne de son seul regard. Il les contint par sa seule présence. Etc.

Substantiv., Le gouvernement d' un seul, La monarchie absolue. On dit de même, Le pouvoir, l' autorité d' un seul.

SEULEMENT. adv.

SEULEMENT. adv. Rien de plus, pas davantage. Je vous demande seulement votre parole. Dites-lui seulement un mot. Nous serons trois seulement. Laissez-moi seulement reposer un quart d' heure. Regardez seulement. Souffrez seulement qu' il vienne vous parler. Je crains seulement qu' il n' arrive trop tard.

Il s' emploie aussi dans quelques autres acceptions. Cet homme, que l' on disait mort, n' a pas seulement été malade, N' a pas même été malade. Le courrier est arrivé seulement d' aujourd' hui, Le courrier n' est arrivé que d' aujourd' hui.

NON-SEULEMENT. loc. adv.

NON-SEULEMENT. loc. adv. Voyez NON.

SEULET, ETTE. adj.

SEULET, ETTE. adj. Diminutif de Seul. Il n' est plus guère en usage que dans de petites chansons pastorales. Je n' irai plus au bois seulette.

SÉVE. s. f.

SÉVE. s. f. Humeur nutritive qui se répand par tout l' arbre, par toute la plante, et qui lui fait pousser des fleurs, des feuilles, de nouveau bois. La séve de mars. La séve du printemps. La séve d' août. La première séve d' un arbre. Quand la séve monte au sarment. Une séve abondante. La séve circule dans les plantes comme le sang dans les animaux.

Arbre en séve, Arbre dans lequel la séve fermente, circule avec force. Il ne faut pas couper les arbres quand ils sont en séve.

SÉVE

SÉVE se dit quelquefois, par extension, d' Une certaine force, d' une certaine vigueur qui est dans le vin, et qui le rend agréable. Ce vin est trop vieux, il n' a plus de séve. Ce vin a une bonne séve, une séve agréable, beaucoup de séve.

Il se dit figurément, dans un sens analogue, en parlant Des ouvrages d' esprit. Il y a de la séve dans cet ouvrage.

SÉVÈRE. adj. des deux genres

SÉVÈRE. adj. des deux genres Rigide, qui exige une extrême régularité, et qui pardonne peu ou point. Un prince sévère. Un juge sévère. Un sévère censeur. Ce père est trop sévère envers ses enfants, à l' égard de ses enfants.

Il se dit aussi Des choses. Un jugement, un arrêt sévère. Une loi sévère. Un châtiment sévère. Une critique sévère. Il fit une réprimande sévère. Il a la mine sévère, l' air sévère. Il lui parla d' un ton sévère.

SÉVÈRE

SÉVÈRE signifie aussi, Austère, fort régulier. Une vertu. sévère. Une morale sévère. Des moeurs sévères.

Il se dit aussi, en Littérature et dans les Arts, De ce qui est noble et régulier, sans élégance affectée, sans ornements recherchés. Une composition sévère. Ouvrage d' un genre sévère. Un style sévère. Un dessin pur et sévère. Des ornements sévères, d' un goût sévère.

Il se dit également D' une figure qui a plus de régularité que d' attrait. Une beauté sévère, d' un genre sévère. Un caractère de beauté sévère.

SÉVÈREMENT. adv.

SÉVÈREMENT. adv. D' une manière sévère, avec sévérité. Châtier sévèrement. Punir sévèrement. On l' a traité sévèrement. Cela est écrit, composé sévèrement.

SÉVÉRITÉ. s. f.

SÉVÉRITÉ. s. f. Rigidité, rigueur. La sévérité des lois. La sévérité d' un juge. La sévérité d' une peine, d' une sentence, d' un arrêt. La sévérité de la critique. La trop grande sévérité est quelquefois cruauté. User de sévérité. Traiter avec sévérité. La sévérité est quelquefois nécessaire.

Il signifie aussi, Austérité, grande régularité. La sévérité de son caractère, de ses moeurs. La sévérité de cette composition, de ce style, de ces ornements.

SÉVICES. s. m. pl.

SÉVICES. s. m. pl. T. de Palais. Mauvais traitement que fait un mari à sa femme, ou un père à ses enfants, ou un maître à ses serviteurs, et qui va jusqu' aux coups. Cette femme veut se faire séparer de corps et de biens d' avec son mari, pour cause de sévices.

SÉVIR. v. n.

SÉVIR. v. n. Traiter avec rigueur, punir, châtier un coupable. On a justement sévi contre ce scélérat. Il a eu raison de sévir contre ce fils coupable.

Il se dit aussi en parlant Des choses. Les lois ne sauraient trop sévir contre ce genre de crimes. Il faut sévir contre cet abus.

Il est particulièrement d' usage au Palais, en parlant Des mauvais traitements d' un supérieur à l' égard d' un inférieur; comme d' un père à l' égard de son fils, d' un mari à l' égard de sa femme, d' un maître à l' égard d' un domestique. Cette femme se plaint que son mari a sévi plusieurs fois contre elle.

SEVRAGE. s. m.

SEVRAGE. s. m. Action de sevrer un enfant. Je remettrai le sevrage de mon enfant au mois de mai.

Il se dit aussi Du temps nécessaire pour accoutumer un enfant à se passer de teter, et à prendre une autre nourriture. Mon fils est en sevrage.

Maison de sevrage, Pension où l' on prend des petits enfants pour les sevrer, pour les soigner au temps du sevrage.

SEVRER. v. a.

SEVRER. v. a. Ôter à un enfant l' usage du lait de sa nourrice, pour le faire passer à une nourriture plus solide. On n' a sevré cet enfant qu' à deux ans. Il n' avait que six mois quand on le sevra.

Il se dit aussi en parlant Des animaux. Sevrer un veau, un chien, etc.

Sevrer une marcotte, La séparer de l' arbre, de la plante qui l' a produite.

SEVRER

SEVRER signifie figurément, Priver, frustrer quelqu' un de quelque chose. On l' a sevré des avantages que cette place lui procurait. On l' emploie dans ce sens avec le pronom personnel. Se sevrer des plaisirs du monde. Le malheur des temps l' a obligé à se sevrer de bien des choses.

SEVRÉ, ÉE. participe

SEVRÉ, ÉE. participe

SEVREUSE. s. f.

SEVREUSE. s. f. Femme qui a le soin de sevrer un enfant. Une bonne sevreuse.

SEXAGÉNAIRE. adj. des deux genres

SEXAGÉNAIRE. adj. des deux genres Qui a soixante ans. Un homme sexagénaire. Une femme sexagénaire.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un sexagénaire.

SEXAGÉSIME. s. f.

SEXAGÉSIME. s. f. T. du Calendrier ecclésiastique. Le dimanche qui précède de quinze jours le premier dimanche de carême. Le dimanche de la Sexagésime.

SEX-DIGITAIRE. s. des deux genres

SEX-DIGITAIRE. s. des deux genres Celui ou celle qui est né avec six doigts. C' est un sex-digitaire.

Il s' emploie aussi adjectivement. Un enfant sex-digitaire.

SEX-DIGITAL, ALE. adj.

SEX-DIGITAL, ALE. adj. Il se dit D' une main ou d' un pied qui, par une monstruosité, a six doigts. Un pied sex-digital. Une main sex-digitale.

SEXE. s. m.

SEXE. s. m. Différence physique et constitutive du mâle et de la femelle. Sexe masculin, féminin. Cet animalcule a, réunit les deux sexes.

Il s' emploie collectivement pour désigner Les hommes ou Les femmes. Des personnes des deux sexes, de l' un et de l' autre sexe. Une femme qui a un courage au-dessus de son sexe. À la prise de cette place, on tua tout, sans distinction d' âge ni de sexe.

Le beau sexe, ou absolument, Le sexe, les personnes du sexe, Les femmes.

SEXE

SEXE se dit aussi en parlant Des plantes. Beaucoup de plantes réunissent les deux sexes dans leurs fleurs.

SEXTANT. s. m.

SEXTANT. s. m. T. d' Astron. Instrument qui contient la sixième partie d' un cercle, c' est-à-dire, soixante degrés.

SEXTE. s. f.

SEXTE. s. f. T. de Liturgie cathol. Une des heures canoniales, appelées ordinairement Les petites heures, laquelle, selon l' institution, devait se dire à la sixième heure du jour, à compter depuis le soleil levé. Prime, tierce, sexte, none.

SEXTE. s. m.

SEXTE. s. m. Le sixième livre des décrétales, rédigé par ordre de Boniface VIII.

SEXTIDI. s. m.

SEXTIDI. s. m. Le sixième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

SEXTIL, ILE. adj.

SEXTIL, ILE. adj. T. d' Astrol. Il se dit pour marquer la distance de deux planètes éloignées l' une de l' autre de soixante degrés. Aspect sextil. Sextil aspect.

SEXTULE. s. m.

SEXTULE. s. m. Poids de droguiste, qui pesait une drachme et un scrupule, ou quatre scrupules.

SEXTUPLE. adj. des deux genres

SEXTUPLE. adj. des deux genres Qui vaut six fois autant. Douze est sextuple de deux.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Le sextuple de deux est douze.

SEXTUPLER. v. a.

SEXTUPLER. v. a. Rendre six fois plus grand, multiplier un nombre par six.

SEXTUPLÉ, ÉE. participe

SEXTUPLÉ, ÉE. participe

SEXUEL, ELLE. adj.

SEXUEL, ELLE. adj. Qui caractérise le sexe dans les animaux et dans les plantes. Les qualités sexuelles. Les différences sexuelles. Les parties sexuelles. Les organes sexuels.

Il signifie aussi, Qui tient au sexe. Instinct sexuel.

SGRAFFITE. s. m.

SGRAFFITE. s. m. T. emprunté de l' italien. Espèce de dessin tracé, avec une pointe, sur l' endroit d' un mur où l' on a appliqué une teinte grise.

SHAKO. s. m.

SHAKO. s. m. (On prononce Chaco.) Sorte de bonnet à l' usage des hussards et de la plupart des corps d' infanterie.

SHALL. s. m.

SHALL. s. m. Voyez CHÂLE.

SHELING. s. m.

SHELING. s. m. Voyez SCHELLING.

SHÉRIF. s. m.

SHÉRIF. s. m. (On prononce Chérif.) Officier municipal en Angleterre, chargé de différentes fonctions de police et de justice.

SI. Conjonction conditionnelle

SI. Conjonction conditionnelle qui signifie, En cas que, pourvu que, à moins que, supposé que. Je vous donnerai tant, si vous faites ce que vous m' avez promis. Si vous voulez être heureux, aimez la vertu. Je vous récompenserai, si je suis content de vous. Si vous venez me voir, vous serez bien reçu. Il viendra à bout de cette affaire, si de nouveaux obstacles ne s' y opposent. Il dit que, si vous partez, il vous suivra. Si ce n' est pas un bon livre, pourquoi le lisez-vous? Si vous étiez plus riche. Si cet homme était venu. Si les choses en sont là, on ne peut plus y porter remède. S' il revenait et qu' il fît une réclamation, vous seriez fort embarrassé.

Cette conjonction s' emploie aussi dans plusieurs phrases où il s' agit, non d' une condition, d' une pure supposition, mais d' une chose certaine. Ainsi on dit: Si je suis gai, si je suis triste, c' est que j' en ai sujet, Je ne suis gai, je ne suis triste, que parce que j' en ai sujet. Si cet homme est pauvre, est-ce une raison pour le mépriser? Cet homme est pauvre, sans doute; mais, pour cela, doit-on le mépriser? --- Dans certains cas, cette conjonction ne sert qu' à marquer opposition, comme quand on dit, Si l' un est vieux et faible, l' autre est jeune et fort.

SI

SI devant le pronom Il, perd son i, qui est remplacé par une apostrophe; mais il ne le perd devant aucun autre mot, par quelque voyelle que le mot commence, quand même ce serait par un i. Il viendra, s' il peut, s' il fait beau. Ils auront tort, s' ils se fâchent de cela. Si elle vient. Si à l' heure de son dîner il reçoit quelque nouvelle. Si on vous dit que... Si un homme était assez téméraire. Si Isocrate avait moins vécu. Si Irène avait tenu une autre conduite.

Il s' emploie quelquefois substantivement, comme dans ces phrases, Il a toujours un si ou un mais; il ne donne jamais de louange qui ne soit suivie d' un si, À la fin il y a toujours quelque chose qui rabat de ce qu' il a dit, ou qui le détruit. On dit de même, Il a toujours des si, des mais.

Il s' emploie de même, populairement, pour marquer Un défaut dans la chose dont il s' agit. Voilà un bon cheval, il n' y a point de si. Quel si y trouvez-vous?

Prov., Avec un si, on mettrait Paris dans une bouteille, Avec de certaines suppositions, on rendrait tout possible.

Si ce n' est, signifie quelquefois, Excepté. Si ce n' est eux, quels hommes eussent osé l' entreprendre? Il vous ressemble, si ce n' est qu' il est plus petit. On dit de même, Si ce n' était la crainte de vous déplaire, je ferais telle chose, Sans la crainte de vous déplaire, etc.

Elliptiq., Il parle comme s' il était le maître, Comme il parlerait s' il était le maître. Il est plus content que si on lui donnait un trésor, Qu' il ne le serait si on lui donnait, etc.

Que si, s' emploie quelquefois pour Si, au commencement des phrases. Que si vous alléguez telle raison, je répondrai que...

Fam., Si tant est que, S' il est vrai que. Si tant est que la chose soit comme vous le dites, il faudra que...

SI

SI s' emploie quelquefois tout seul dans le sens de Néanmoins. Vous avez beau reculer, si faudra-t-il que vous en passiez par là. Cette façon de parler familière vieillit. On disait autrefois dans le même sens, Si est-ce que. Quoi que vous en puissiez dire, si est-ce que je ne crois pas...

SI

SI précédé de la conjonction Et, s' emploie quelquefois dans la conversation familière, pour dire, Cependant, avec cela, néanmoins; et alors il ne perd jamais sa voyelle, pas même devant le pronom il. Il est brave et vaillant, et si il est doux et facile. Il est très-savant, et si il est modeste. Je souffre plus que vous, et si je ne me plains pas. Ce sens vieillit.

SI

SI est quelquefois particule affirmative, et s' oppose à Non. Vous dites que non, et je dis que si. Je gage que si, je gage que non. Vous ne ferez donc pas cela? Oh! que si. Vous n' avez pas été là? Si. Il est familier.

Si fait. Façon de parler familière dont on se sert pour affirmer le contraire de ce qu' un autre a dit. Je crois qu' il n' a pas été là. Si fait, il y a été. Si fait vraiment.

Si ferai, si ferai-je. Autres façons d' affirmer. On dit plus ordinairement, Je le ferai.

SI

SI est quelquefois particule dubitative. Je ne sais si cela est vrai. Je doute si vous viendrez à bout de cette affaire. Dites-moi si vous irez là. Vous demandez si je vous aime. Pourriez-vous me dire s' il a achevé son ouvrage? Est-ce vous qui viendrez, ou si c' est lui?

Il signifie quelquefois, Combien. Vous savez si je vous aime.

SI

SI est aussi adverbe, et il signifie, Tellement, à tel point; alors il est suivi de Que. Le vent est si grand, qu' il rompt tous les arbres. Il est si sage, si savant, qu' on le cite pour modèle. Il est si entêté, si fort entêté de cette opinion, qu' il dispute... Je ne suis pas si prévenu en sa faveur, que je ne voie bien ses défauts. Il marchait si vite, que je ne pus l' atteindre. J' étais si loin, que je ne pouvais rien entendre.

Il s' emploie aussi absolument. Je ne connus jamais un si brave homme. N' allez pas si vite. Ne courez pas si fort. Peut-on être à la fois si riche et si avare?

Il se prend parfois dans le sens de Quelque. Si petit qu' il soit. Si habile que vous soyez, vous n' y réussirez point. Si peu qu' on le provoque, il entre en fureur.

Il est aussi comparatif, et signifie, Autant, aussi; alors il ne s' emploie qu' avec la négation. Il n' est pas si riche que vous. Il ne se porte pas si bien. Il ne fait pas de si beaux vers. Cependant on dit quelquefois familièrement, sans négation, Si peu que vous voudrez, si peu que rien, Aussi peu que vous voudrez, très-peu.

SI BIEN QUE. loc. adv.

SI BIEN QUE. loc. adv. Tellement que, de sorte que. La nuit nous surprit en chemin, si bien que nous nous égarâmes. Il est familier.

SI. s. m.

SI. s. m. T. de Musique. La septième note de la gamme. C' est aussi le nom du signe qui représente cette note. Si naturel. Si bémol. Le ton de si. Mettez un bémol à côté de ce si.

SIALAGOGUE. adj.des deux genres

SIALAGOGUE. adj.des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui provoquent l' excrétion de la salive. On l' emploie quelquefois substantivement, au masculin. Le pyrèthre, le mercure, sont des sialagogues.

SIALISME. s. m.

SIALISME. s. m. T. de Médec. Évacuation abondante de salive.

SIAMOISE. s. f.

SIAMOISE. s. f. Étoffe de coton fort commune, imitée des toiles de coton fabriquées à Siam. Siamoise de Rouen.

SIBARITE. s. m.

SIBARITE. s. m. Voyez SYBARITE.

SIBYLLE. s. f.

SIBYLLE. s. f. (Les L ne se mouillent pas.) Les anciens ont appelé de ce nom certaines femmes auxquelles ils attribuaient la connaissance de l' avenir et le don de prédire. La sibylle de Cumes. La sibylle Érythrée. L' antre de la sibylle. Les Romains consultaient les livres des sibylles dans les affaires importantes. On prétend qu' il y a eu jusqu' à douze sibylles.

Fig. et fam., C' est une vieille sibylle, se dit D' une femme âgée qui a quelque prétention à l' esprit, ou qui est méchante.

SIBYLLIN. adj. m.

SIBYLLIN. adj. m. Il n' est guère usité qu' au pluriel, et dans ces locutions, Les oracles, les livres, les vers sibyllins, Les prétendus oracles, les livres et les vers des sibylles.

SICAIRE. s. m.

SICAIRE. s. m. Assassin gagé. Il fut tué par des sicaires que son ennemi avait envoyés à sa poursuite.

SICCATIF, IVE. adj.

SICCATIF, IVE. adj. Il se dit Des substances qui ont la propriété de faire sécher en peu de temps les couleurs auxquelles on les mêle. Huile siccative.

Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin. Cette huile est un bon siccatif.

SICCITÉ. s. f.

SICCITÉ. s. f. T. didactique. Qualité, état de ce qui est sec. Faire évaporer jusqu' à siccité.

SICILIQUE. s. m.

SICILIQUE. s. m. Poids de droguiste, qui pèse un sextule et deux scrupules.

SICLE. s. m.

SICLE. s. m. Certain poids et certaine monnaie en usage particulièrement chez les Hébreux. On dit que le sicle du sanctuaire était plus pesant que le sicle commun.

SICOMORE. s. m.

SICOMORE. s. m. Voyez SYCOMORE.

SIDÉRAL, ALE. adj.

SIDÉRAL, ALE. adj. T. d' Astron. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Révolution sidérale, Retour à la même étoile; Jour sidéral, Le temps de la révolution de la terre, d' une étoile à la même étoile, par son mouvement diurne; et, Année sidérale, Le temps de la révolution de la terre, d' une étoile à la même étoile, par son mouvement annuel.

SIDÉRITIS. s. m.

SIDÉRITIS. s. m. Voyez CRAPAUDINE.

SIÈCLE. s. m.

SIÈCLE. s. m. Espace de temps composé de cent années. Nous sommes dans le dix-neuvième siècle de l' ère chrétienne. Il s est écoulé tant de siècles depuis le déluge, depuis la création du monde. De siècle en siècle. Le commencement, le milieu, la fin d' un siècle. La durée d' un siècle. Un demi-siècle. Ils vivaient dans le même siècle, en ce siècle, dans ce siècle. Le siècle précédent. Le siècle présent. Le siècle courant. Le siècle qui court, le siècle actuel a commencé le premier jour de l' année 1801, et finira le dernier jour de l' année 1900. Aux siècles passés. Aux siècles à venir. À la fin des siècles. À la consommation des siècles.

Les siècles futurs, La postérité. Cet ouvrage excitera l' admiration des siècles futurs.

Les siècles les plus éloignés, les siècles les plus reculés, Les siècles qui ont précédé de beaucoup le nôtre, ou ceux qui viendront longtemps après. Il rapporte là-dessus des exemples des siècles les plus éloignés, les plus reculés. Sa réputation ira jusqu' aux siècles les plus reculés.

SIÈCLE

SIÈCLE se dit aussi Des quatre différents âges du monde, tels que les poëtes les supposent. Le siècle d' or. Le siècle d' argent. Le siècle d' airain. Le siècle de fer.

Fig., Siècle d' or, se dit d' Un temps heureux où règnent l' abondance et la paix. Ce temps-là était le siècle d' or. On appelle au contraire Siècle de fer, Un temps rempli de malheurs, de guerres, de misères, etc. On peut dire que c' était alors le siècle de fer.

SIÉCLE

SIÉCLE signifie aussi, Un grand espace de temps indéterminé. Les moeurs de notre siècle C' est un homme qui fait honneur à son siècle. On peut dire, à la honte du siècle, que...

Il se dit, particulièrement, d' Un temps célèbre par le règne de quelque grand prince, ou par les actions, les ouvrages de quelque grand homme. Le siècle de Périclès. Le siècle d' Alexandre. Le siècle d' Auguste. Le siècle des Médicis ou de Léon X. Le siècle de Louis XIV. Le siècle d' Homère. Le siècle de Virgile et d' Horace.

Il se dit également par rapport au degré de civilisation, aux bonnes ou mauvaises qualités des hommes qui vivent ou qui ont vécu dans le temps dont on parle. Charlemagne était au-dessus de son siècle. Son siècle n' était pas digne de lui. Il n' est pas de son siècle. Nous avons vu le siècle bien différent de ce qu' il est. Ce siècle était ignorant, barbare, grossier. Le siècle se polit, s' éclaire. Le siècle est corrompu. La corruption, les lumières du siècle. C' était un siècle de barbarie, un siècle d' ignorance. Depuis ce temps-là il est venu des siècles plus polis, plus éclairés. Le siècle des lumières. Le siècle de la philosophie. Le siècle de la belle latinité. Les beaux siècles de l' Église, de la Grèce, de Rome.

SIÈCLE

SIÈCLE se dit, par exagération et familièrement, de Quelque espace de temps que ce soit, lorsqu' on le trouve trop long. Il y a un siècle qu' on ne vous a vu. Il y a un siècle qu' on vous attend. Il a été un siècle à revenir. Un siècle de tourments, de douleur.

En termes de l' Écriture sainte, À tous les siècles, aux siècles des siècles, dans tous les siècles des siècles, Éternellement, dans toute l' éternité.

Le siècle futur, La vie future. Il ne faut pas sacrifier les espérances du siècle futur pour les plaisirs du siècle présent.

SIÈCLE

SIÈCLE signifie encore, L' état de la vie mondaine, en tant qu' il est opposé à L' état d' une vie chrétienne, de la vie religieuse. Les gens du siècle. Il est demeuré dans le siècle. Il se retira du siècle. Vivre suivant les maximes du siècle.

SIÉGE. s. m.

SIÉGE. s. m. Meuble fait pour s' asseoir. Un siége pliant. Donnez un siége. Donnez des siéges. Apportez, avancez un siége. Prenez un siége.

Siéges de paille, de jonc, de cannes, de tapisserie, etc., Siéges dont le fond est garni de paille, de jonc, de cannes, de tapisserie, etc. Il y a aussi des siéges qui ne sont que de bois.

Siéges de pierre, de marbre, de gazon, Bancs de pierre ou de marbre, petites élévations de gazon qu' on pratique quelquefois dans des jardins. On dit dans un sens analogue, Siége rustique.

Le siége d' un cocher, L' espèce de coussin sur lequel le cocher est assis pour conduire les chevaux et mener la voiture. La housse qui couvre le siége du cocher. Le cocher était sur son siége.

Le siége d' une selle, La partie de la selle sur laquelle le cavalier est assis.

SIÉGE

SIÉGE signifie aussi, La place où le juge s' assied pour rendre la justice. Le juge étant dans son siége, sur son siége.

Il s' est dit également Du lieu où l' on rendait la justice, dans les juridictions subalternes. Allez au siége. Vous le trouverez au siége.

Il s' est dit de même, par extension, Du corps et de la juridiction des juges subalternes. Ce siége était composé de tant d' officiers. C' était l' usage de tel siége. Le ressort de ce siége était de telle étendue. Siége royal. Siége présidial. Le siége de la maréchaussée, de la sénéchaussée, etc.

SIÉGE

SIÉGE signifie encore, Un évêché et sa juridiction. Siége patriarcal, Siége primatial. Siége épiscopal. Siége pontifical. En ce sens, on dit absolument: Cet évêque a tenu le siége tant d' années. Pendant la vacance du siége.

Le saint-siége, le siége apostolique, Le siége de Rome. Pendant la vacance du saint-siége, du siége apostolique. Décisions du saint-siége.

SIÉGE

SIÉGE se dit aussi de La ville capitale de certains empires. Rome était le siége de l' empire romain. Constantinople est le siége de l' empire ottoman.

Le saint-siége fut transféré à Avignon; le siége de l' empire a été quelque temps à Ravenne, Le pape alla résider à Avignon avec toute la cour romaine; l' empereur Honorius demeura quelque temps à Ravenne.

Le siége d' un tribunal, d' une cour, La ville où réside, où siége un tribunal, une cour de justice. On dit de même, Le siége du gouvernement.

SIÉGE

SIÉGE se dit aussi, figurément, Du lieu où certaines choses résident principalement, où elles dominent. Athènes était le siége des sciences et des beaux-arts. Rome était le siége de l' idolâtrie. Le cerveau est le siége de la pensée. Le siége du mal est dans telle partie.

SIÉGE

SIÉGE signifie quelquefois, Le fondement, ce que les médecins appellent L' anus. Il a vieilli, excepté dans cette phrase, Mettre des sangsues au siége, et dans cette locution, Bain de siége.

SIÉGE

SIÉGE se dit en outre de L' établissement et des opérations d' une armée devant une place, pour l' attaquer, la prendre. Mettre le siége devant une place. Grand siége. Long siége. Siége dans les formes. Faire un siége. Presser, pousser le siége. Lever le siége. Traîner un siége en longueur. Le siége dura tant de jours, tant de mois. La ville de Troie soutint un siége de dix ans.

Fig. et fam., Lever le siége, S' en aller, se retirer d' une compagnie.

État de siége, L' état où se trouve une place de guerre, lorsque, par suite de son investissement, l' autorité supérieure est remise au chef militaire, qui peut, en ce cas, faire telles réquisitions et prendre telles mesures qu' il juge convenables pour la défense de la place. L' état de siége est une exception aux lois ordinaires. En temps de paix, on met quelquefois, par mesure de haute police, une ville, même une province, en état de siége, pour punir la révolte, pour réprimer l' esprit de sédition, c' est-à-dire qu' on y suspend l' action des lois, et qu' on la met sous le régime militaire.

SIÉGER. v. n.

SIÉGER. v. n. Tenir le siége pontifical ou épiscopal. Tel pape, tel évêque siégea tant d' années.

SIÉGER

SIÉGER se dit aussi Des juges, des tribunaux. La cour de cassation siége à Paris. Ce juge doit siéger dans telle affaire.

Ce n' est pas là que siége le mal, Ce n' est pas là qu' il est établi.

SIEN, IENNE. adj. possessif et relatif

SIEN, IENNE. adj. possessif et relatif de la troisième personne. Ce n' est pas mon livre, c' est le sien. Quand vous aurez dit votre avis, il dira le sien. Mes intérêts et les siens sont les mêmes. Ce sont vos affaires comme les siennes. Quand on voit le feu dans la maison de ses voisins, on peut craindre pour la sienne. Quiconque se charge des affaires d' autrui, est souvent obligé de négliger les siennes. Il croyait ne travailler que pour son profit, mais chacun y trouvera le sien. Il s' intéresse à votre gloire, comme à la sienne propre.

Fam., Un sien neveu, un sien ami, Son neveu, son ami, ou Un de ses neveux, de ses amis.

SIEN

SIEN est quelquefois substantif, et signifie, Son bien. Il ne demande que le sien. Il y a mis du sien.

Prov., Chacun le sien n' est pas trop.

Fig., Mettre du sien dans quelque chose, Y contribuer de son travail, de sa peine. Il tire vanité de cet ouvrage comme s' il y avait mis beaucoup du sien. Il signifie quelquefois familièrement, Ajouter à un récit des faits, des détails imaginaires. Il a mis du sien dans cette histoire.

SIENS

SIENS au pluriel, se dit substantivement Des parents, des héritiers, des descendants, des domestiques, des soldats de celui dont on parle, et en général de tous ceux qui lui appartiennent, à quelque titre que ce puisse être. C' est un bon parent, il a soin des siens. Il a stipulé pour lui et pour les siens. Ce général fut abandonné par les siens.

Prov., On n' est jamais trahi que par les siens, se dit Lorsqu' on éprouve quelque mauvais procédé de la part de ses parents, d' un de ses parents.

Dans le langage de l' Écriture, Dieu connaît, protége les siens, éprouve les siens, Ceux qui se consacrent, qui se dévouent à lui.

Fam., Faire des siennes, Faire des folies, des fredaines, des tours, soit de jeunesse, soit de friponnerie. Ce jeune homme a bien fait des siennes. Il va faire encore des siennes.

SIESTE. s. f.

SIESTE. s. f. Mot emprunté de l' espagnol. Sommeil auquel on se livre après le dîner, pendant la chaleur du jour. Faire la sieste. Ma sieste a été interrompue. Vous avez fait une longue sieste.

SIEUR. s. m.

SIEUR. s. m. (Il n' est que d' une syllabe.) Espèce de titre d' honneur, dont l' usage ordinaire est renfermé dans les plaidoyers, dans les actes publics, et autres écritures de la même sorte. Je plaide pour le sieur un tel, pour les sieurs tels. Le dit sieur N.

C' est aussi Le titre qu' un supérieur donne quelquefois à un inférieur dans les lettres missives et autres écritures particulières. Vous direz au sieur un tel qu' il fasse...

Un sieur, se dit quelquefois par une sorte de mépris. Un sieur Paul est venu me faire je ne sais quelle réclamation. Un sieur Ernest fut choisi pour cette singulière négociation.

SIFFLABLE. adj.des deux genres

SIFFLABLE. adj.des deux genres Qui mérite d' être sifflé. Une pièce sifflable. Cette comédie n' est pas un chef-d' oeuvre, mais elle ne me paraît pas sifflable. Un acteur sifflable.

SIFFLANT, ANTE. adj.

SIFFLANT, ANTE. adj. Qui siffle; qui fait, qui produit un sifflement, ou qui est accompagné d' un sifflement. Une respiration sifflante. Une poitrine sifflante. Une voix, une prononciation sifflante. J, CH, S, Z, sont des consonnes sifflantes, des sifflantes.

Phrase sifflante, vers sifflants, Phrase, vers où il y a beaucoup d' S, et qu' on ne peut prononcer qu' avec une sorte de sifflement.

SIFFLEMENT. s. m.

SIFFLEMENT. s. m. Le bruit qu' on fait en sifflant. Le sifflement d' un cocher. Les sifflements d' un laquais. Il nous étourdit par ses sifflements continuels.

Il se dit aussi Du bruit que quelques animaux font en sifflant. Le sifflement des serpents. Le sifflement des oies, d' un merle.

Il se dit également Du bruit aigu que fait le vent ou une flèche, une balle de fusil, une pierre lancée avec force, etc. Le sifflement du vent, d' une flèche, etc. Le sifflement d' une balle. Le sifflement du vent dans les cordages d' un navire. Le sifflement des cordages.

Il se dit encore d' Un certain bruit que l' homme et quelques animaux font lorsqu' ils respirent avec peine. Quand il dort, sa respiration est accompagnée d' un sifflement qui annonce que sa poitrine souffre.

SIFFLER. v. n.

SIFFLER. v. n. Former un son aigu, soit en serrant les lèvres en rond, et en poussant son haleine, soit en soufflant dans un sifflet, dans une clef forée, etc. Il siffle bien ort. Il siffle bien. Je l' ai entendu siffler. Siffler pour appeler quelqu' un. Siffler pour faire boire un cheval. Les voleurs, les braconniers sifflent pour s' avertir.

Fig. et fam., Il n' a qu' à siffler, Il n' a qu' à faire connaître sa volonté pour être obéi.

Il siffle en parlant, Sa prononciation est accompagnée d' un certain sifflement.

SIFFLER

SIFFLER se dit aussi Du son aigu que font quelques animaux, comme les serpents, les cygnes, les oies, etc., quand ils sont en colère. On entendait siffler les serpents.

Il se dit également Du bruit aigu que fait le vent, ou une flèche, une balle de fusil, une pierre lancée avec force, etc. Écoutez le vent comme il siffle. Le vent siffle dans la serrure. Il entendait les balles qui lui sifflaient aux oreilles. Le trait partit en sifflant.

Il se dit encore Du bruit que font naturellement ceux qui n' ont pas la respiration libre. On l' entend siffler quand il dort. Sa poitrine siffle.

SIFFLER

SIFFLER est aussi verbe actif, et signifie, Chanter un air en sifflant. Il siffle toutes sortes d' airs. Siffler une gavotte. Ce merle, ce serin siffle tous les airs qu' on lui apprend.

Siffler un oiseau, Siffler près de lui pour lui apprendre à siffler des airs. Qui est-ce qui a sifflé votre linotte, votre serin?

Prov., fig. et pop., Siffler la linotte, Boire plus que de raison, faire la débauche. Il signifie aussi, Être en prison.

Fig. et fam., Siffler quelqu' un, L' instruire de ce qu' il aura à dire ou à faire en certaines occasions. On l' a bien sifflé, il ne fera pas d' imprudence. Il répondit à merveille, on l' avait bien sifflé. Il a été bien sifflé.

SIFFLER actif

SIFFLER actif signifie aussi, Témoigner sa désapprobation d' une chose, son mécontentement d' une personne, soit à coups de sifflet, soit par quelque autre bruit; et figurément, Désapprouver avec dérision, avec mépris. Si vous faites cette proposition, on vous sifflera. On a sifflé sa pièce. Cette comédie a été sifflée. Cet acteur a été sifflé.

SIFFLÉ, ÉE. participe

SIFFLÉ, ÉE. participe

SIFFLET. s. m.

SIFFLET. s. m. Petit instrument avec lequel on siffle. Sifflet de bois, d' argent, etc. Porter un sifflet dans sa poche. Sifflet de berger. Les machinistes sur les théâtres, et les contre-maîtres sur les navires, se servent d' un sifflet pour commander les manoeuvres.

Un coup de sifflet, L' action de souffler dans cet instrument, et Le bruit qui en résulte. Je viens d' entendre un coup de sifflet. On l' a reçu à coups de sifflet, lorsqu' il est entré en scène.

Fig., On les rassemblerait d' un coup de sifflet, se dit en parlant De plusieurs personnes qui sont éloignées les unes des autres, mais qui se peuvent rassembler facilement, au premier signal.

Prov. et fig., S' il n' a point d' autre sifflet, ses chiens sont perdus, S' il n' a point d' autre moyen que celui-là pour réussir dans telle affaire, il y perdra sa peine.

SIFFLET

SIFFLET signifie figurément, Improbation manifestée par des coups de sifflet ou par quelque autre marque de mépris. Cette pièce a essuyé les sifflets. Gare le sifflet. S' exposer aux sifflets. Risquer le sifflet. Il n' y a pas assez de sifflets dans Paris pour une aussi mauvaise pièce. La pièce est tombée au bruit des sifflets.

SIFFLET

SIFFLET signifie aussi, La trachée-artère, ou le conduit par lequel on respire; et il n' est usité que dans ces phrases populaires: Couper le sifflet, serrer le sifflet à quelqu' un.

Fig. et fam., Couper le sifflet à quelqu' un, Le rendre comme muet, le mettre hors d' état de répondre.

SIFFLEUR, EUSE. s.

SIFFLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui siffle. Voilà un siffleur importun. Les siffleurs du parterre. On a nus les siffleurs à la porte.

Il s' emploie aussi adjectivement en parlant De certains oiseaux. Les oiseaux siffleurs.

En termes d' Art vétérinaire, Cheval siffleur, Cheval qui fait entendre en respirant une espèce de sifflement. On dit autrement, Cheval corneur.

SIGILLÉ, ÉE. adj.

SIGILLÉ, ÉE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Terre sigillée, Sorte de terre glaise qui vient des des îles de l' Archipel, et qui ordinairement est marquée d' un sceau.

SIGISBÉE. s. m.

SIGISBÉE. s. m. T. emprunté de l' italien. Il se dit d' Un homme qui fréquente régulièrement une maison, qui rend des soins assidus à la maîtresse, et qui est à ses ordres. Elle a son sigisbée. Il est le sigisbée de madame une telle. Quelques-uns écrivent et disent, Cicisbée. On l' appelle aussi Cavalier servant.

SIGMOÏDE. adj.des deux genres

SIGMOÏDE. adj.des deux genres T. d' Anat. Qui a la forme de la lettre grecque appelée Sigma. On ne l' emploie guère que dans ces dénominations: Cavités ou fosses sigmoïdes, Les deux échancrures que présente l' extrémité supérieure du cubitus; et, Valvules sigmoïdes, Les valvules qui garnissent l' artère pulmonaire et l' aorte.

SIGNAL. s. m.

SIGNAL. s. m. Signe convenu entre deux ou plusieurs personnes, pour servir d' avertissement. Faire un signal. Donner le signal. À ce signal, tout le monde se rangea autour de lui. Ils tirèrent trois coups de canon pour signal. Au premier signal, l' armée se mit en marche. On leur fit plusieurs signaux. Ils étaient convenus des signaux. Ils firent les signaux dont ils étaient convenus. On a introduit divers signaux dans la marine. Signaux de jour. Signaux de nuit. Signal de détresse. Signal de départ, de ralliement. On change quelquefois les signaux. Signal du combat. Signal de conseil. Le signal n' est intelligible que pour ceux qui en sont prévenus.

Fig., Donner le signal, se dit De celui qui donne le premier l' exemple de quelque chose. C' est lui qui a donné le signal de la révolte. Il a donné le signal des applaudissements.

SIGNAL

SIGNAL se dit figurément de Ce qui annonce et provoque une chose. Cette émeute fut le signal de la révolution. Cette disgrâce, légère en apparence, fut le signal de sa perte.

SIGNALEMENT. s. m.

SIGNALEMENT. s. m. Description que l' on fait de tout l' extérieur d' une personne qu' on veut faire reconnaître. Faire un signalement. Prendre le signalement de quelqu' un. On a donné à la gendarmerie le signalement de ce déserteur, de cet accusé. Son passe-port donnait son signalement d' une manière assez inexacte.

SIGNALER. v. a.

SIGNALER. v. a. Faire par écrit une espèce de description de la personne d' un soldat qu' on enrôle, indiquant son âge, sa taille, la couleur de ses cheveux, etc. Signaler les soldats de recrue. Ce sens est vieux.

Il signifie aussi, Donner le signalement d' une personne qu' on veut faire connaître. Cet homme est signalé à la police.

Il signifie, par extension, Appeler, attirer l' attention de quelqu' un sur une personne ou sur une chose. Il fut signalé à l' autorité comme un homme très-dangereux. Je dois signaler ce fait à votre attention. Il a signalé toutes les erreurs de cet historien.

Il signifie encore, Donner avis, par des signaux, qu' on aperçoit un vaisseau, une flotte, etc. Signaler l' ennemi. Signaler la terre. Signaler une flotte, un corsaire. On dit dans un sens analogue, Signaler la latitude, la longitude, les brasses d' eau, etc.

SIGNALER

SIGNALER signifie aussi, figurément, Rendre remarquable: il se dit en bonne et en mauvaise part. Il a signalé son courage, sa valeur dans cette occasion. Il a signalé son zèle. Des fêtes signalèrent ce grand événement. Ce prince signala son règne par de grands exploits, par de grands établissements. D' horribles cruautés ont signalé son passage.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se distinguer, se rendre célèbre: on le dit en bonne et en mauvaise part. Il s' est signalé en diverses occasions. Il s' est signalé par son courage. Il brûle de se signaler. Il s' est signalé dans les arts, dans les lettres, dans les sciences. Il s' est signalé par ses cruautés, par ses injustices, par ses friponneries.

SIGNALÉ, ÉE. participe

SIGNALÉ, ÉE. participe Ce jour signalé par tant de victoires. Cette terre signalée par les miracles du Sauveur.

Il est aussi adjectif, et signifie, Remarquable. Un service signalé. Une vertu signalée. Une victoire signalée. Une faveur signalée. Un des orateurs les plus signalés de son siècle.

SIGNATAIRE. s. des deux genres

SIGNATAIRE. s. des deux genres Celui, celle qui a signé. Les signataires d' une pétition, d' une protestation.

SIGNATURE. s. f.

SIGNATURE. s. f. Le seing, le nom d' une personne écrit de sa main, mis à la fin d' une lettre, d' un billet, d' un contrat, ou d' un acte quelconque, pour le certifier, pour le confirmer, pour le rendre valable. Je connais sa signature. Il y a vingt signatures à ce contrat de mariage. C' est un habile faussaire, il contrefait toutes les signatures. Cette signature est fausse. Plaider contre sa signature. Reconnaître sa signature. Aller contre sa signature. Il ne manque à cet acte que la signature.

Il signifie aussi, L' action de signer. Ce ministre emploie par semaine plusieurs heures à la signature. C' est aujourd' hui signature. Il y a aujourd' hui signature.

Mettre, envoyer un arrêt, une ordonnance, un brevet, un acte à la signature, Les mettre entre les mains de celui qui doit les signer ou les faire signer. L' ordonnance est à la signature.

Signature en cour de Rome, La minute originale d' un acte par lequel le pape accorde un bénéfice ou quelque autre grâce. Obtenir une signature en cour de Rome.

Signature de justice, signature de grâce. Noms de deux tribunaux établis à Rome pour connaître de différentes sortes d' affaires. Préfet de la signature de justice. Préfet de la signature de grâce. On a tenu aujourd' hui la signature de grâce. On dit aussi, Référendaire de l' une et de l' autre signature, De l' un et de l' autre de ces tribunaux.

SIGNATURE

SIGNATURE en termes d' Imprimerie, se dit Des lettres ou des chiffres que l' on met au bas des feuilles imprimées, pour en reconnaître l' ordre quand il s' agit de les assembler et d' en former un volume. Vérifier les signatures.

SIGNE. s. m.

SIGNE. s. m. Indice, marque d' une chose présente, passée ou à venir. Signe certain. Signe infaillible. Signes équivoques. Signes douteux. Signe évident. Signe remarquable. La fumée est signe de feu. L' intermittence du pouls est souvent un signe de mort prochaine. Signes diagnostiques. Signes caractéristiques. Quand les hirondelles volent bas, on croit que c' est signe de pluie, que c' est signe qu' il pleuvra. C' est un bon signe. C' est un mauvais signe. C' est bon signe. C' est mauvais signe. Les sacrements sont des signes sensibles de la grâce. L' arc-en-ciel fut un signe d' alliance entre Dieu et Noé. La croix est le signe du salut. La respiration est un signe de vie. Il ne donne plus aucun signe de vie.

Fig., Il ne nous a donné aucun signe de vie, il n' a pas donné le moindre signe de vie, il n' a pas donné signe de vie, se dit D' un homme absent qui n' écrit point, qui n' a donné aucune marque de son souvenir, dans les occasions où il aurait pu le faire.

SIGNE

SIGNE se dit aussi de Certaines marques ou taches naturelles qu' on a sur la peau. Avoir un signe au visage, un signe sur la main.

SIGNE

SIGNE se dit pareillement de Certaines démonstrations extérieures que l' on fait pour donner à connaître ce que l' on pense ou ce que l' on veut. Ils ont établi entre eux de certains signes, pour s' entendre l' un l' autre sans parler. Faire un signe de tête. Faire signe de la tête, des yeux, de la main. Se parler par signes. Les muets parlent par signes. La langue des signes. Je lui ai fait signe de venir. Il a fait signe qu' on l' écoutât. Je n' entends point, je ne comprends point tous ces signes-là. Ils se faisaient des signes d' intelligence. Donner des signes d' amitié. Un signe d' amitié. Il lui tendit la main en signe de réconciliation. On illumina, en signe de réjouissance.

Le signe de la croix, L' action que les catholiques font en portant la main de la tête à l' estomac, puis de l' épaule gauche à l' épaule droite, en forme de croix. Faire le signe de la croix. Faire des signes de croix.

SIGNE

SIGNE en termes d' Écriture sainte, signifie quelquefois, Miracle. Cette nation demande des signes, et elle n' aura que celui de Jonas. Les Pharisiens demandaient à JÉSUS-CHRIST qu' il leur fit quelques signes.

SIGNE

SIGNE se dit encore, surtout au pluriel, Des phénomènes que l' on voit quelquefois dans le ciel, et qu' on regarde comme des espèces de présages. Le jugement universel sera précédé de plusieurs signes dans le ciel.

SIGNE

SIGNE se dit aussi, en termes de Science et d' Art, de Ce qui sert à représenter une chose. Les mots sont les signes de nos idées. L' argent est le signe de la valeur de la marchandise ou du travail. Les signes astronomiques. Les signes algébriques. Les signes géométriques. Les signes de la musique. Etc.

SIGNE

SIGNE en termes d' Astronomie, signifie, La douzième partie de l' écliptique, c' est-à-dire, du grand cercle de la sphère céleste que le soleil semble parcourir dans l' intervalle d' une année tropique. Par extension, on l' emploie aussi pour désigner Un douzième de la zone zodiacale. Les douze signes. Les signes du zodiaque. Le signe du Bélier, du Taureau, etc. Le soleil était dans le signe de la Vierge. Le soleil parcourt les douze signes en un an. Les douze signes diffèrent aujourd' hui des douze constellations qui portent les mêmes noms, et avec lesquelles ils coïncidaient vers le temps d' Hipparque.

SIGNER. v. a.

SIGNER. v. a. Mettre son seing à une lettre, à une promesse, à un contrat, ou à un autre acte, pour le certifier, pour le confirmer, pour le rendre valable et pour s' engager soi-même. Signer un contrat. Signer une requête, un arrêt. Je ne veux pas signer que je n' aie lu, sans avoir lu, sans lire. Signer sans voir. Signer de confiance. Signer aveuglément. Il signa aveuglément tout ce qu' on voulut. Il a déclaré ne savoir signer. Quand vous avez signé cet acte, vous avez signé votre condamnation. Signer une lettre, une dépêche. Signer son engagement. Signer une pétition, une protestation.

Signer à un contrat, Y mettre sa signature, comme témoin ou par honneur. Le roi lui a fait l' honneur de signer à son contrat de mariage. Tous les princes ont signé au contrat d' un tel. Tels et tels ont signé au contrat comme amis, comme parents.

Fig., Je vous le signerais de mon sang, je suis prêt à vous le signer de mon sang, se dit Lorsqu' on veut marquer que ce qu' on dit est très-vrai, ou qu' on tiendra infailliblement ce que l' on promet.

Fig., Les martyrs ont signé leur confession de leur sang, Ils ont souffert la mort pour la défense de leur religion.

Fam., Signer son nom, Écrire son nom; sa signature. Il signe son-nom tant bien que mal. Il ne sait pas seulement signer son nom; ou absolument, Il ne sait pas signer.

SIGNER

SIGNER avec le pronom personnel, signifie, Faire le signe de la croix. Se signer dévotement. Il crut voir le diable, et se signa. Ce sens est familier.

SIGNÉ, ÉE. participe

SIGNÉ, ÉE. participe Un ordre signé de sa main, signé du ministre.

SIGNET. s. m.

SIGNET. s. m. (Le G ne se prononce pas.) On appelle ainsi Plusieurs petits rubans ou filets liés ensemble, qui tiennent à un bouton ou peloton, et qu' on met au haut d' un bréviaire, d' un missel, etc., pour marquer les endroits qu' on veut retrouver aisément. Signet de bréviaire. Signet pour des heures. Ce signet n' est pas assez grand pour un missel.

SIGNET

SIGNET se dit aussi d' Un petit ruban que les relieurs attachent à la tranchefile du haut d' un livre, pour servir à marquer l' endroit du livre où l' on a interrompu sa lecture. Le relieur a oublié de mettre des signets à tous ces volumes.

SIGNIFIANT, ANTE. adj.

SIGNIFIANT, ANTE. adj. Qui signifie. En Théologie, Les sacrements sont signes signifiants et effectifs de la grâce, Ils la signifient et l' opèrent.

Fam., Cela est très-signifiant, Cela veut dire beaucoup. Cette expression n' est pas assez signifiante, Elle n' exprime pas assez ce qu' on veut dire. Cette plaisanterie est peu signifiante, Elle est insipide.

SIGNIFICATIF, IVE. adj.

SIGNIFICATIF, IVE. adj. Qui signifie, qui exprime bien, qui contient un grand sens. Ce terme, ce mot est bien significatif. Se servir de mots significatifs.

Un geste, un souris, etc., fort significatif, Qui exprime sensiblement la pensée, l' intention de celui qui le fait.

SIGNIFICATION. s. f.

SIGNIFICATION. s. f. Ce que signifie une chose. Dites-mot la signification de ces hiéroglyphes, de ce symbole. La signification d' un mot. Ce mot a plusieurs significations. Verbe pris dans sa signification active, dans sa signification passive. Mot pris dans sa signification la plus étendue. Ce mot a changé de signification, a plusieurs significations.

Il signifie aussi, en termes de Procédure, La notification que l' on fait, la connaissance que l' on donne d' un arrêt, d' un jugement, d' un acte, par voie judiciaire et légale, par ministère d' huissier. La signification d' un arrêt, d' un jugement, d' un exploit, d' une requête, etc. Faire faire une signification par un huissier. Signification d' avoué à avoué.

SIGNIFIER. v. a.

SIGNIFIER. v. a. Dénoter, marquer quelque chose, être signe de quelque chose. Il comprit ce que signifiait ce geste, ce regard. Tous ces murmures, toutes ces assemblées clandestines ne signifient rien de bon. Que signifie ce discours, cette conduite?

Cela ne signifie rien, se dit Des paroles qui ne vont point au fait, et dont on ne peut rien induire, rien conclure. Tout ce qu' il dit là ne signifie rien.

SIGNIFIER

SIGNIFIER en parlant De langue et de grammaire, se dit pour exprimer Ce qu' on entend par un mot, par une locution, par une phrase. Ce mot latin signifie telle chose en français. Ce mot signifie telle chose au propre, il signifie telle chose au figuré. Qu' est-ce que ces deux mots-là signifient?

SIGNIFIER

SIGNIFIER veut dire aussi, Notifier, déclarer, faire connaître quelque chose par paroles expresses. Je lui ai déjà signifié que je ne voulais pas qu' il mît le pied chez moi. Je vous ai suffisamment signifié mes intentions. On lai a signifié que...

Il veut dire également, Notifier par voie de justice, par ministère d' huissier. Signifier un arrêt, un jugement. Signifier une requête. Signifier des défenses. Signifier une opposition. Signifier une vente de meubles, une adjudication. Signifier un exploit. Elle a fait signifier qu' elle renonçait à la communauté, qu' elle acceptait la communauté. Signifier à l' avoué. Signifier à domicile. Signifier en parlant à la personne. Signifier des offres. Signifier qu' on a porté son argent chez le notaire.

SIGNIFIÉ, ÉE. participe

SIGNIFIÉ, ÉE. participe

SIL. s. m.

SIL. s. m. Terre minérale dont les anciens faisaient des couleurs rouges ou jaunes, selon ses diverses préparations.

SILENCE. s. m.

SILENCE. s. m. Il ne se dit proprement qu' en parlant De l' homme, et sert à marquer L' état où est une personne qui se tait, qui s' abstient de parler. Garder le silence. Garder le silence sur une chose. Observer le silence. Faire silence. Faites faire silence. Rompre le silence. Puisque vous le voulez, je me tiendrai, je demeurerai dans le silence. Mon silence vous en dira plus que mes paroles. Le silence est quelquefois éloquent. Il répondit par un noble silence. Il ne répond rien à toutes ces accusations, son silence le condamne. Un silence prudent. Imposer silence. Il souffre en silence. On a acheté son silence. Je vous demande du silence, un instant de silence. Un silence perpétuel. Un morne silence. Un long silence. Un profond silence. Le médecin lui a prescrit le silence.

Il s' emploie quelquefois elliptiquement, par forme d' interjection, au lieu de Faites silence, faisons silence. Silence, messieurs. On dit aussi quelquefois, Du silence; un peu de silence.

Fig., Le silence des passions, se dit de L' état opposé au trouble où les passions nous jettent, et qui nous empêche de bien juger des choses. On dit de même, Imposer silence à ses passions, Les réprimer, empêcher qu' elles ne troublent l' âme, qu' elles ne l' agitent.

Fig., Imposer silence aux médisants, à la calomnie, au mensonge, etc., les réduire au silence, Faire que leurs médisances, que leurs calomnies, etc., ne trouvent plus de crédit, et qu' ils soient par là forcés de se taire.

Fig., Le silence de la loi, se dit Pour signifier que le cas dont il s' agit n' est pas prévu par la loi.

En termes de Chancellerie et en Matière criminelle, Le roi imposait silence à ses procureurs généraux, lorsqu' il leur défendait de poursuivre davantage l' affaire criminelle pour laquelle il avait donné des lettres d' abolition.

SILENCE

SILENCE sert aussi à indiquer Cessation de commerce de lettres entre personnes qui étaient dans l' habitude de s' écrire. Il y a longtemps que je n' ai reçu de vos nouvelles; quelle est la cause de votre silence, de ce long silence? Après avoir été long-temps sans vous écrire, je romps enfin le silence.

Il se dit encore pour faire connaître qu' un auteur n' a rien dit sur le fait ou le sujet dont on parle. Il n' y a rien sur cet événement dans les auteurs contemporains; leur silence prouve que cet événement n' a pas eu lieu. Le silence des journaux sur ce fait est extraordinaire. On dit dans un sens analogue, J' ai adressé une demande à cet administrateur, à cette administration; mais il garde, elle garde le silence.

Passer une chose sous silence, N' en point parler. Passez cela sous silence. Je passe sous silence ses attentats, ses infidélités. Je passe sous silence les belles actions de ses ancêtres.

SILENCE

SILENCE signifie aussi figurément, Le calme, la cessation de toute sorte de bruit. Grand silence. Profond silence. Le silence de la nuit. Le silence des bois. Le silence des tombeaux. Rien ne trouble le silence qui règne en ces lieux. Vivre dans la retraite et dans le silence. Le silence des vents.

Faire quelque chose dans le silence, Secrètement, avec mystère. Ils concertèrent dans le silence la perte de leur oppresseur.

SILENCE

SILENCE en termes de Musique, se dit de Certains signes qui répondent aux diverses valeurs des notes, et qui, mis à la place de ces notes, marquent que tout le temps de la valeur doit être passé en silence. Observer les silences.

SILENCIEUX, EUSE. adj.

SILENCIEUX, EUSE. adj. Qui ne parle guère, qui garde habituellement le silence. Les hommes méditatifs sont silencieux. Il est fort silencieux.

Il se dit aussi Des lieux où l' on n' entend pas de bruit. Bois silencieux. Retraite silencieuse.

SILEX. s. m.

SILEX. s. m. Mot emprunté du latin, et qui signifie, Caillou.

SILHOUETTE. s. f.

SILHOUETTE. s. f. Espèce de dessin qui représente un profil tracé autour de l' ombre du visage. Dessiner à la silhouette. Un portrait à la silhouette, ou simplement, Une silhouette.

SILICE. s. f.

SILICE. s. f. T. d' Hist. nat. Terre, substance siliceuse. La silice entre dans la composition des pierres gemmes et de presque tous les quartz.

SILICEUX, EUSE. adj.

SILICEUX, EUSE. adj. T. d' Hist. nat. Qui est de la nature du silex ou caillou. Terre siliceuse.

SILICULE. s. f.

SILICULE. s. f. T. de Botan. Silique dont la longueur n' excède pas la largeur. La passerage porte des silicules.

SILICULEUX, EUSE. adj.

SILICULEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Il se dit Des plantes dont le fruit est une silicule. On l' emploie substantivement, au féminin. Les siliculeuses.

SILIQUE. s. f.

SILIQUE. s. f. T. de Botan. Enveloppe de fruit, sorte de péricarpe sec et allongé, formé de deux pièces unies par des sutures longitudinales où les semences sont attachées, et divisé en deux loges par une cloison membraneuse. Le chou porte des siliques.

SILIQUEUX, EUSE. adj.

SILIQUEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Il se dit Des plantes dont le fruit est une silique. On l' emploie substantivement, au féminin. Les siliqueuses.

SILLAGE. s. m.

SILLAGE. s. m. (On mouille les deux L.) T. de Marine. Trace que fait un bâtiment lorsqu' il navigue. Les vagues étaient si hautes, qu' on ne pouvait remarquer le sillage.

Faire grand sillage, bon sillage, Naviguer heureusement et avec rapidité. Pendant quelques jours nous fîmes bon sillage.

Ce bâtiment double le sillage de tel autre, Il va une fois plus vite, il a une marche très-supérieure.

Mesurer le sillage d' un bâtiment, Mesurer la vitesse de sa marche.

SILLE. s. m.

SILLE. s. m. (On prononce Sile.) Poëme mordant en usage chez les anciens Grecs. Le sille des Grecs répond à la satire des Romains.

SILLER. v. n.

SILLER. v. n. T. de Marine. Il se dit D' un bâtiment qui coupe, qui fend les flots en avançant. Ce vaisseau sille bien. Ce bâtiment sillait à l' ouest, au nord. Il est peu usité.

SILLER. v. a.

SILLER. v. a. T. de Fauconnerie. Coudre les paupières d' un oiseau de proie, afin qu' il ne se débatte point.

SILLÉ, ÉE. participe

SILLÉ, ÉE. participe

SILLET. s. m.

SILLET. s. m. T. de Luthier. Petit morceau d' ivoire appliqué au haut du manche d' un violon, d' une guitare, ou autre instrument à cordes, et sur lequel portent les cordes. La longueur des cordes se mesure du sillet au chevalet.

SILLON. s. m.

SILLON. s. m. (On mouille les deux L.) Longue trace que le soc, le coutre de la charrue fait dans la terre qu' on laboure. Ces sillons ne sont pas assez profonds. Des sillons bien droits, bien espacés. La pluie avait rempli les sillons. Faire un sillon. Tracer un sillon.

Fig., Faire son sillon, Faire l' ouvrage qu' on est tenu de faire, qu' on s' est imposé l' obligation de faire chaque jour.

Prov. et fig., C' est un boeuf qui fait bien son sillon, se dit D' un homme médiocre et laborieux.

SILLONS

SILLONS au pluriel, se dit quelquefois, absolument et poétiquement, Des campagnes, des champs. Trop de sang a inondé, abreuvé nos sillons.

SILLON

SILLON se dit aussi, figurément et poétiquement, Des traces que certaines choses laissent en passant. Le navire laissait derrière lui un large sillon. La déesse traçait dans l' air un sillon de lumière. Les sillons que l' âge a creusés sur son front.

Il se dit, en Histoire naturelle, de Raies ou stries profondes. Les valves de cette coquille ont des sillons.

Il se dit également, en termes d' Anatomie, de Certaines fentes ou rainures que présente la surface de quelques os et de divers organes. Sillon longitudinal. Sillon transversal. Les sillons du foie.

Il se dit encore Des rides qui se trouvent au palais des grands quadrupèdes, et particulièrement des chevaux.

SILLONNER. v. a.

SILLONNER. v. a. Faire des sillons. Dans le sens propre, il n' est guère d' usage qu' au participe. Un champ bien sillonné.

Il se dit, figurément, De certaines choses qui font des traces en passant, qui laissent des traces de leur passage. Un reptile qui se meut en sillonnant la vase, le limon. Les torrents qui sillonnent le flanc des montagnes. L' éclair, la foudre a sillonné la nue. Leurs vaisseaux sillonnent les mers. L' âge lui a sillonné le front.

SILLONNÉ, ÉE. participe

SILLONNÉ, ÉE. participe Des montagnes sillonnées de ravins. Un front sillonné de rides.

Il se dit adjectivement, en termes d' Anatomie et d' Histoire naturelle, Des organes, des parties qui sont marquées de stries profondes, de fentes ou raies creuses.

SILO. s. m.

SILO. s. m. Cavité pratiquée dans la terre pour y conserver du blé, des grains.

SILOUETTE. s. f.

SILOUETTE. s. f. Voyez SILHOUETTE.

SILURE. s. m.

SILURE. s. m. T. d' Hist. nat. Genre de poissons à nageoires pectorales et dorsales munies de rayons épineux. Il y a une espèce de silure qui est, après l' esturgeon, le plus grand de nos poissons d' eau douce.

SILVES. s. f. pl.

SILVES. s. f. pl. Nom que quelques auteurs latins ont donné à des recueils ou collections de pièces détachées, qui n' ont aucun rapport entre elles. Les Silves de Stace.

SIMAGRÉE. s. f.

SIMAGRÉE. s. f. Il se dit de Certaines manières affectées, de certaines minauderies. Cette femme fait bien des simagrées. Prenez ce qu' on vous donne, et ne faites pas tant de simagrées. Voilà bien des simagrées. Tout son fait n' est que pure simagrée. Il a fait la simagrée de refuser cette place, mais sa résistance n' a pas été longue. Il est familier.

SIMAISE. s. f.

SIMAISE. s. f. Voyez CYMAISE.

SIMAROUBA. s. m.

SIMAROUBA. s. m. T. de Botan. Arbre de l' Amérique méridionale, qui croît surtout à la Jamaïque et à Cayenne, et dont l' écorce est d' un grand usage en médecine contre le flux dyssentérique, les scrofules, etc.

SIMARRE. s. f.

SIMARRE. s. f. Habillement long et traînant, dont les femmes se servaient autrefois. Une simarre magnifique.

Il se dit maintenant d' Une espèce de soutane que certains magistrats portent sous leur robe. Simarre de velours. Simarre violette. Le chancelier devait être toujours en simarre.

SIMBLEAU. s. m.

SIMBLEAU. s. m. Cordeau avec lequel les charpentiers tracent de grandes circonférences.

SIMILAIRE. adj.des deux genres

SIMILAIRE. adj.des deux genres Il se dit D' un tout qui est de la même nature que chacune de ses parties, ou De parties qui sont chacune de la même nature que leur tout. Une masse d' or est un tout similaire, parce que chacune de ses parties est or. Ses parties sont similaires.

SIMILITUDE. s. f.

SIMILITUDE. s. f. Ressemblance, rapport exact entre deux choses. Il n' y a point de similitude entre ces deux objets. Je n' aperçois pas la similitude de ces deux choses. Il y a entre ces deux espèces d' animaux une grande, une exacte similitude de conformation.

SIMILITUDE

SIMILITUDE se dit aussi d' Une figure de rhétorique, par laquelle on fait voir quelque rapport entre deux choses de différentes espèces. Il nous fit comprendre cette vérité par une belle similitude. Les similitudes sont souvent employées dans l' Évangile.

SIMILOR. s. m.

SIMILOR. s. m. Composition métallique, qui est un mélange de cuivre et de zinc, et qui a l' aspect de l' or.

SIMONIAQUE. adj.des deux genres

SIMONIAQUE. adj.des deux genres Il se dit Des choses où il entre, où il y a de la simonie. Contrat simoniaque. Traité simoniaque. Ordination simoniaque.

Il se dit aussi Des personnes qui commettent simonie. Dans ce siècle, il y avait beaucoup d' ecclésiastiques simoniaques.

Il s' emploie substantivement en parlant Des personnes. C' est un simoniaque. C' est un franc simoniaque.

SIMONIE. s. f.

SIMONIE. s. f. Convention illicite par laquelle on donne ou on reçoit une récompense temporelle, une rétribution pécuniaire, pour quelque chose de saint et de spirituel. Le traité dont vous parlez est une franche simonie, une pure simonie. Commettre simonie. Il y a de la simonie dans ce contrat. La simonie y est visible, y est toute claire. Prendre ou donner de l' argent pour un bénéfice, c' est une simonie. La confidence en matière de bénéfices est une simonie. Simonie expresse. Simonie tacite.

SIMPLE. adj.des deux genres

SIMPLE. adj.des deux genres Qui n' est point composé. Dieu, l' âme, sont des êtres simples. Les éléments sont des corps simples. Les machines les plus simples sont les meilleures. Idée simple, idée complexe. En grammaire, il y a des noms et des verbes simples, et des noms et des verbes composés. Saison est un nom simple; Arrière-saison est un nom composé. Dire est un verbe simple; Redire, prédire, contredire, sont des verbes composés.

Bâtiment simple, Bâtiment qui n' a qu' un rang de chambres; par opposition à Bâtiment double, Celui qui renferme deux rangs de chambres.

En Botan., Calice simple, Celui qui n' est point environné d' un second calice extérieur. Tige simple, Celle qui n' est pas ramifiée; et, dans un sens analogue, Stigmate simple, aigrette simple, etc.

Fleur simple, Celle dont la corolle n' a que le nombre de pétales qu' elle doit avoir naturellement; à la différence Des fleurs doubles ou semi-doubles, qu' on obtient ordinairement par la culture. La rose simple n' a que cinq pétales. Les botanistes disent aussi Fleur simple, par opposition à Fleur composée.

En termes de Liturgie, Fête simple, office simple, se dit par opposition à Fête ou office double ou semi-double; et, Simple vigile, d' Une vigile sans jeûne.

SIMPLE

SIMPLE signifie aussi, Seul, unique. Il n' a qu' un simple valet pour le servir. Il n' a qu' une simple couverture sur lui. Des souliers à simple semelle. Une simple lettre a terminé son affaire. Après une simple requête. Sur leur simple demande ou réclamation. Après une simple sommation, un simple exploit. Ce simple exposé des faits le justifie. On l' a cru sur sa simple parole. Il ne s' est engagé que par une simple lettre. Il en sera quitte pour une simple amende. Je ne ferai qu une simple objection, une simple remarque. La simple pensée de cette action est criminelle.

Il ne faut pour cela que le simple sens commun, que le simple bon sens, se dit en parlant D' une chose qui est aisée à comprendre.

Simple manoir, se dit quelquefois en parlant d' Une demeure modeste, par opposition à Une grande maison, à un château.

Simple tonsure, La tonsure cléricale, lorsqu' elle n' est pas jointe aux ordres ecclésiastiques.

Bénéfice à simple tonsure, ou Bénéfice simple, Bénéfice qui n' a point charge d' âmes, qui ne demande point résidence, et que peut posséder un clerc qui n' a que la tonsure. Permuter une cure contre un bénéfice simple. Prieuré simple.

Simple clerc, Celui qui n' a que la tonsure cléricale, ou les quatre mineurs. Simple prêtre, Prêtre qui n' a point de bénéfice. Simple religieux, Religieux qui n' a point de charge dans son ordre ni dans son monastère. Simple particulier, Homme qui n' a point de fonctions publiques ou de rang dans la société. Simple gentilhomme, Gentilhomme qui n' est point titré. Simple soldat, simple cavalier, Fantassin, cavalier qui n' a point de grade. Etc.

Donation pure et simple, Donation qui est sans condition. On dit dans le même sens, Résignation pure et simple; démission pure et simple; etc.

SIMPLE

SIMPLE signifie quelquefois, Qui n' est point compliqué, qu' il est très-facile d' employer ou de comprendre, etc. Une méthode, un procédé, un moyen très-simple, fort simple. Rien de plus simple, de si simple.

Le sujet, l' intrigue de cette pièce de théâtre est fort simple, L' action y est peu chargée d' incidents.

Fam., C' est tout simple, Cela est naturel convenu, cela va sans dire.

SIMPLE

SIMPLE signifie aussi, Qui est sans ornement, sans faste, sans recherche, sans apprêt, sans affectation. Je ne veux point de broderie ni de galons, je ne veux qu' un habit tout simple. Des meubles simples et commodes. Une mise simple et décente. Une nourriture simple et agréable. Mener une vie simple. Avoir des goûts simples. Des moeurs simples et pures. Un abord simple et ouvert. Son discours est simple et touchant. Une relation simple et naïve. Le récit qu' il nous a fait est fort simple. Style simple.

Être simple dans ses habits, dans ses meubles, Éviter la recherche, le luxe dans ses habits, dans ses meubles.

SIMPLE

SIMPLE signifie aussi, Qui est sans déguisement, sans malice. Simple comme un enfant. Notre-Seigneur a dit, Soyez simples comme les colombes. Dieu aime les humbles et les simples. Dans cette dernière phrase, il est employé substantivement.

Il signifie encore, Niais, qui se laisse facilement tromper. Il est si simple, que le premier venu le trompe. Je ne suis pas si simple que de m' en fier à sa parole. Vous êtes bien simple, si vous le croyez. Il faudrait être bien simple pour croire à ses protestations.

SIMPLE

SIMPLE se prend substantivement, au masculin. Le simple et le composé. Parier le double contre le simple.

Il se dit, en termes de Musique, d' Un air, d' une chanson, d' une pièce de clavecin, de piano, de harpe, chantée et jouée suivant le chant naturel et tout uni, par opposition à Double, qui se dit Du même air, de la même chanson, de la même pièce, quand on y ajoute des variations. On ne chante guère le double d' un air, qu' on n' ait chanté le simple.

SIMPLE. s. m.

SIMPLE. s. m. Nom générique et vulgaire des herbes et des plantes médicinales. La mélisse est un simple d' une grande vertu. Il est plus usité au pluriel. Cet homme connaît bien les simples. Les vertus des simples. Cueillir des simples.

SIMPLEMENT. adv.

SIMPLEMENT. adv. D' une manière simple. Cet adverbe reçoit différentes significations. Ainsi on dit: Il est vêtu bien simplement, Sans ornement, sans recherche; Je vous raconterai la chose simplement, Naïvement, sans déguisement; C' est un bon homme, il y va, il y procède simplement, bien simplement, tout simplement, Bonnement, sincèrement, sans finesse; Cette pièce de théâtre est conduite simplement, L' action n' en est point compliquée, point surchargée d' incidents; Il ne s' agit point de discuter, mais simplement de s' entendre, Mais seulement de s' entendre.

Purement et simplement, Uniquement, sans réserve et sans condition. Il a donné sa démission purement et simplement.

SIMPLESSE. s. f.

SIMPLESSE. s. f. Simplicité naturelle, ingénuité accompagnée de douceur et de facilité. Elle a de la simplesse. On ne trouvait en lui qu' amour et simplesse. Il a vieilli.

SIMPLICITÉ. s. f.

SIMPLICITÉ. s. f. Qualité de ce qui est simple. Simplicité naturelle. Simplicité chrétienne. La simplicité d' un enfant. Simplicité de moeurs. Grande simplicité d' esprit. Simplicité de coeur. Aimable simplicité. Noble simplicité. Il affecte une grande simplicité dans ses moeurs, dans son langage, dans ses habits, dans ses meubles. Simplicité de style. Grande simplicité d' expressions. La simplicité d' un plan, d' une composition, d' une méthode.

Il signifie aussi, Niaiserie, trop grande facilité à croire, à se laisser tromper. Je ne vis jamais une si grande simplicité. Je vais vous conter une grande simplicité d' un tel. C' est une grande simplicité de croire cela. Il y a de la simplicité dans son fait.

SIMPLIFICATION. s. f.

SIMPLIFICATION. s. f. Action de simplifier, ou Le résultat de cette action. Travailler à la simplification d' une affaire.

SIMPLIFIER. v. a.

SIMPLIFIER. v. a. Rendre simple, moins composé. Simplifier le récit d' un fait, un raisonnement. Simplifier une question, un problème. Simplifier une méthode. Simplifier une opération de finance, une affaire. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Grâce à vos observations, notre affaire se simplifie. Voilà qui se simplifie.

Simplifier un bénéfice, Faire d' un bénéfice à charge d' âmes, ou qui demande résidence, un bénéfice simple.

SIMPLIFIÉ, ÉE. participe

SIMPLIFIÉ, ÉE. participe

SIMULACRE. s. m.

SIMULACRE. s. m. Image, statue, idole, représentation de fausses divinités. Il ne se dit guère qu' au pluriel. Les simulacres des dieux. Adorer des simulacres.

Il signifie aussi, Spectre, fantôme. En ce sens, il se met ordinairement avec l' épithète de Vain. De vains simulacres.

Il se dit figurement d' Une vaine représentation de quelque chose; et, dans ce sens, il n' est guère d' usage qu' au singulier. Dans les derniers règnes des Mérovingiens, il n' y avait qu' un simulacre de puissance royale. Après Jules César, il n' y eut plus qu' un vain simulacre de république.

Il se dit également Des actions par lesquelles on feint d' exécuter quelque chose, on l' imite, on le représente. Un simulacre de débarquement, de combat, etc.

SIMULATION. s. f.

SIMULATION. s. f. T. de Jurispr. Déguisement, fiction. Il y a bien de la simulation dans ce contrat.

SIMULER. v. a.

SIMULER. v. a. T. de Jurispr. Feindre, faire paraître comme réelle une chose qui n' est point. Simuler une vente. Simuler une donation.

Il s' emploie quelquefois dans le langage ordinaire. Simuler un combat. Simuler une attaque.

SIMULÉ, ÉE. participe

SIMULÉ, ÉE. participe Dettes simulées. Acte simulé. Vente simulée. Donation simulée. On dit aussi: Réconciliation simulée. Paix simulée. Dévotion simulée. Attaque simulée. Combat simulé.

SIMULTANÉ, ÉE. adj.

SIMULTANÉ, ÉE. adj. Il se dit De deux ou de plusieurs actions qui se font dans un même instant. Mouvement simultané. Action simultanée. Ces faits sont simultanés. Ces actions sont simultanées. Les idées qui composent une pensée peuvent être simultanées dans l' esprit, mais elles sont successives dans le discours. Plusieurs écrivent encore Simultanée, au masculin.

SIMULTANÉITÉ. s. f.

SIMULTANÉITÉ. s. f. T. didactique. Existence de deux ou plusieurs choses dans le même instant. La simultanéité de ces deux actions.

SIMULTANÉMENT. adj.

SIMULTANÉMENT. adj. En même temps, au même instant. Ces deux coups de fusil sont partis simultanément.

SINAPISÉ, ÉE. adj.

SINAPISÉ, ÉE. adj. T. de Médec. Il se dit Des médicaments, des remèdes où l' on met de la farine de graine de moutarde, pour les rendre plus actifs. Un bain de pieds sinapisé.

SINAPISME. s. m.

SINAPISME. s. m. T. de Médec. Médicament topique composé de substances chaudes et âcres, dont la graine de moutarde fait ordinairement la base. On lui a mis, on lui a applique des sinapismes à la plante des pieds.

SINCÈRE. adj.des deux genres

SINCÈRE. adj.des deux genres Vrai, franc, qui est sans artifice, sans déguisement. Il se dit Des personnes et des choses. C' est un homme sincère dans ses discours, dans ses actions. Vous n' êtes pas sincère. Avoir un procédé sincère. Une amitié sincère. Un attachement sincère. Une réconciliation sincère. Un repentir sincère. Des protestations, des promesses sincères. Je vous en ferai un récit, une relation sincère. L' aveu que je vous fais est sincère. Un coeur sincère. Une foi sincère.

SINCÈREMENT. adv.

SINCÈREMENT. adv. D' une manière sincère. Je vous parle sincèrement. Je vous le dis sincèrement. Il agit sincèrement.

SINCÉRITÉ. s. f.

SINCÉRITÉ. s. f. Candeur, franchise, qualité de ce qui est sincère. Il paraît une grande sincérité dans ses actions, dans ses discours, dans ses manières. Je vous parle avec sincérité. Il n' y a point de sincérité dans son procédé. Croyez à la sincérité de mes promesses.

SINCIPITAL, ALE. adj.

SINCIPITAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport au sinciput. Artère sincipitale. Région sincipitale.

SINCIPUT. s. m.

SINCIPUT. s. m. T. d' Anat., emprunté du latin. La partie supérieure de la tête, qu' on appelle aussi Le sommet.

SINDON. s. m.

SINDON. s. m. T. de Chirur. Petit morceau de toile ou petit plumasseau arrondi, soutenu par un fil, qu' on introduit dans l' ouverture faite avec le trépan.

SINDON

SINDON se dit, quelquefois, Du linceul dans lequel JÉSUS-CHRIST fut enseveli.

SINÉCURE. s. f.

SINÉCURE. s. f. Mot emprunté de l' anglais, qui l' a pris du latin, Sine curâ. Place ou titre qui produit des émoluments, et qui n' oblige à aucune fonction, à aucun travail. Cette place est une sinécure. Ils se les attachèrent en leur donnant des sinécures.

SINGE. s. m.

SINGE. s. m. Animal quadrumane, fort souple et fort agile, qui, dans sa conformation, a plusieurs rapports avec l' homme. Gros singe. Petit singe. Singe à longue queue. Singe à queue prenante. Il y a plusieurs espèces de singes. Le singe privé imite souvent ce qu' il voit faire à l' homme. Les singes sont très-imitateurs.

Prov. et fig., Payer en monnaie de singe, Se moquer de celui à qui l' on doit, au lieu de le satisfaire.

Par exagérat., Il ressemble à un singe, il est laid comme un singe, il a le visage d' un singe, se dit D' un homme extrêmement laid. Il est malin comme un singe, se dit D' un homme fort malin. Il est adroit comme un singe, se dit D' un homme fort adroit, fort agile, et fort souple de corps.

SINGE

SINGE signifie figurément, Qui contrefait, qui imite les gestes, les actions, les manières, le style de quelque autre. Un tel contrefait le geste, l' action, la parole de tous ceux qu' il voit; c' est un vrai singe. Le courtisan est le singe de son maître. Cet écrivain affecte le style sentencieux et concis; c' est un singe de Sénèque, de Tacite.

SINGE

SINGE se dit encore figurément d' Un instrument avec lequel on peut copier mécaniquement des dessins, des estampes, sans savoir dessiner. C' est ce qu' on appelle autrement Pantographe.

SINGE

SINGE se dit en outre d' Une machine qui sert à élever et à descendre des fardeaux, et qui est formée d' un treuil tournant sur deux chevalets ou sur deux montants.

SINGER. v. a.

SINGER. v. a. Imiter, contrefaire. Singer les manières d' un autre. Singer le grand seigneur, le philosophe, etc. Il est familier.

SINGÉ, ÉE. participe

SINGÉ, ÉE. participe

SINGERIE. s. f.

SINGERIE. s. f. Grimace, gestes, tours de malice. Il a fait mille singeries. Je ne prends point de plaisir à ses singeries. Il y a des enfants qui font de plaisantes singeries.

Il se dit aussi d' Une imitation gauche ou ridicule. Toute cette gravité apparente n' est qu' une singerie.

SINGULARISER. v. a.

SINGULARISER. v. a. Rendre singulier, extraordinaire. Ayez une conduite qui vous distingue, et non qui vous singularise. Je ne veux rien dans mon habillement qui me singularise.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Se distinguer, se faire remarquer par quelque singularité, par des opinions, des actions, des manières singulières. Il ne se dit guère qu' en mauvaise part. Il est dangereux de se singulariser. Il faut éviter de se singulariser.

SINGULARISÉ, ÉE. participe

SINGULARISÉ, ÉE. participe

SINGULARITÉ. s. f.

SINGULARITÉ. s. f. Ce qui rend une chose singulière. La singularité de cet événement. J' ai un exemplaire de ce livre, où il y a une singularité remarquable. J' ai passé deux mois à examiner les singularités de cette province, de cette ville. Ce monument frappe par sa singularité.

Il signifie aussi, Une manière extraordinaire d' agir, de penser, de parler, etc., différente de celle de tous les autres. Il croit se faire admirer par cette singularité. Ses singularités le rendent ridicule. La singularité est une marque de bizarrerie ou d' orgueil. Il faut éviter la singularité. La singularité de ses sentiments, de ses vêtements. La singularité de cette opinion révolta beaucoup de monde.

SINGULIER, IÈRE. adj.

SINGULIER, IÈRE. adj. Particulier, qui ne ressemble point aux autres. Un cas singulier. Un exemple singulier. Méthode singulière. Cette plante a une propriété singulière. Cet animal est d' une conformation singulière. Un esprit singulier. Il a eu une destinée singulière. Coutume singulière.

Il signifie aussi, Rare, excellent. Vertu, piété singulière. Beauté singulière.

Il se prend quelquefois en mauvaise part, et signifie, Bizarre, capricieux, affectant de se distinguer. Il est singulier dans ses opinions, dans ses expressions, dans sa manière d' agir, de s' habiller, etc. Cet homme est trop singulier, est d' une humeur singulière.

Il signifie aussi, Extraordinaire, et se dit pour marquer, en bonne ou en mauvaise part, son étonnement de quelque chose. Voilà un fait bien singulier, une aventure singulière. Voilà un singulier propos. Je vous trouve bien singulier de me parler de la sorte. Il est bien singulier qu' on n' ait pas songé à cela plus tôt. Ce qu' il y a de singulier, c' est qu' avec son apparence flegmatique, il est très-impétueux.

Combat singulier, Combat d' homme à homme. Autrefois, en matière judiciaire, on permettait les combats singuliers pour découvrir la vérité. Ce spadassin fut tué dans un combat singulier.

En Grammaire, Nombre singulier, ou substantivement Singulier, par opposition à Nombre pluriel, ou Pluriel, Le nombre qui ne marque qu' une seule personne, qu' une seule chose. Ce n' est pas là un pluriel, c' est un singulier. Ce mot doit être mis au singulier. Les mots Ténèbres et Prémices n' ont point de singulier. Le singulier du présent de l' indicatif.

SINGULIÈREMENT. adv.

SINGULIÈREMENT. adv. Particulièrement, spécialement, principalement, beaucoup, sur toutes choses. Il nous a recommandé ses enfants, et singulièrement l' aîné, qui est d' une santé délicate. Le quinquina est bon pour toutes les fièvres, et singulièrement pour les fièvres intermittentes. Être singulièrement attaché aux devoirs de son état. Il a été singulièrement affecté de cette nouvelle.

Il se prend quelquefois en mauvaise part, et signifie, D' une manière affectée, d' une manière bizarre. Il parle, il marche, il s' habille singulièrement.

Il s' est conduit singulièrement dans cette affaire, D' une manière extraordinaire, difficile à expliquer.

SINISTRE. adj.des deux genres

SINISTRE. adj.des deux genres Malheureux, funeste; qui cause des malheurs, ou qui en fait craindre. Un événement sinistre. Une aventure sinistre. Un avenir sinistre. Présage sinistre. Sinistre augure. On crut que cela présageait quelque chose de sinistre. Vous considérez cela sous un aspect trop sinistre.

En termes de Chiromancie, Ligne sinistre, Ligne qui présage des malheurs. On disait, dans le même sens, en termes d' Astrologie, L' aspect sinistre des astres.

Avoir la physionomie sinistre, avoir quelque chose de sinistre dans la physionomie, Avoir dans la physionomie quelque chose de sombre et de méchant. On dit aussi, Avoir le regard sinistre.

SINISTRE

SINISTRE signifie quelquefois, Méchant, pernicieux. Cet homme a des projets sinistres.

SINISTRE

SINISTRE s' emploie comme substantif masculin, en matière d' Assurances, et se dit Des pertes et dommages qui arrivent aux objets assurés, surtout Des incendies. Évaluer le sinistre. Payer le sinistre.

SINISTREMENT. adv.

SINISTREMENT. adv. D' une manière sinistre. Vous jugez toujours sinistrement de l' état de vos affaires. C' est un homme qui pense sinistrement de tout. Il est peu usité.

SINON. conjonction

SINON. conjonction Autrement, faute de quoi, sans quoi. Faites ce qu' il souhaite, sinon n' en attendez aucune grâce. Vous me garantissez ce cheval de tout défaut, sinon marché nul. Cessez ce discours, sinon je me retire. Si vous êtes sage, je vous récompenserai; sinon, non.

Il se prend quelquefois pour Si ce n' est. Il ne lui répondit rien, sinon que... Je ne sais rien, sinon qu' on dit que... Il ne se mêle de rien, sinon de manger et de boire. Tous ces peuples le regardaient, sinon comme leur maître, au moins comme leur chef. Que lui dites-vous, sinon une injure? Qu' est-ce que solliciter un juge, sinon douter de sa justice ou de ses lumières?

SINOPLE. s. m.

SINOPLE. s. m. T. de Blason, qui signifie, La couleur verte. Il porte de sinople à l' aigle d' argent. Il porte d' or à trois bandes de sinople. En gravure, le sinople se marque par des traits qui vont de l' angle droit du chef de l' écu à l' angle gauche de la base.

SINUÉ, ÉE. adj.

SINUÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties, et particulièrement des feuilles dont le bord a des sinuosités. Feuilles sinuées.

SINUEUX, EUSE. adj.

SINUEUX, EUSE. adj. Tortueux, qui fait plusieurs tours et détours. Il n' est guère usité que dans la poésie. Les replis sinueux d' un serpent, d' une couleuvre. Le cours sinueux du Méandre, d' un fleuve, d' une rivière, d' un ruisseau.

En termes de Chirur., Ulcère sinueux, Ulcère étroit, profond et tortueux.

SINUOSITÉ. s. f.

SINUOSITÉ. s. f. Tours et détours que fait une chose sinueuse; État de ce qui est sinueux. Cette rivière a beaucoup de sinuosités, fait beaucoup de sinuosités. La sinuosité des côtes de la mer. La sinuosité des intestins.

En termes de Chirur., Cette plaie a beaucoup de sinuosités, Elle fait des tours et des détours.

SINUS. s. m.

SINUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Mathém. La perpendiculaire menée d' une des extrémités d' un arc, sur le rayon qui passe par l' autre extrémité. Table des sinus, des tangentes et des sécantes.

Sinus verse, La partie du rayon comprise entre le sinus et l' extrémité de l' arc.

Sinus total, Le sinus d' un arc ou d' un angle de quatre-vingt-dix degrés, lequel est égal au rayon.

SINUS. s. m.

SINUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Anat. Il se dit de Diverses parties qui forment une cavité, ou qui se courbent et se recourbent en divers sens. Ainsi on appelle Sinus frontaux ou sourciliers, Les deux cavités situées entre les deux tables de l' os frontal au-dessus du nez et des sourcils; Sinus maxillaires, Les cavités des os de la mâchoire supérieure, au-dessus des alvéoles de cette mâchoire; Sinus de la veine porte, Le tronc de la veine porte; Sinus laiteux, La réunion de tous les canaux excrétoires des glandes qui forment les mamelles; Sinus de la dure-mère, Canaux veineux, plus ou moins considérables, qui parcourent la dure-mère dans plusieurs points de son étendue.

SINUS

SINUS en termes de Chirurgie, Cavité, espèce de poche, de petit sac qui se fait aux côtés ou au fond d' une plaie, d' un ulcère, et où s' amasse du pus, de la matière. En sondant sa plaie, on trouva, on découvrit un sinus.

SIPHILIS. s. f.

SIPHILIS. s. f. Voyez SYPHILIS.

SIPHILITIQUE. adj.

SIPHILITIQUE. adj. Voy. SYPHILITIQUE.

SIPHON. s. m.

SIPHON. s. m. Tuyau recourbé, dont les branches sont inégales, et dont on se sert principalement pour pomper une liqueur dans un vase et la faire passer dans un autre. Siphon de verre. Siphon de fer-blanc. Les branches d' un siphon. On se sert du siphon pour les expériences sur l' équilibre des liquides.

SIPHON

SIPHON se dit aussi d' Un tourbillon ou nuage creux qui descend sur la mer en forme de colonne, et qu' on appelle ainsi dans l' idée qu' il enlève et pompe l' eau de la mer. Voyez TROMBE.

SIRE. s. m.

SIRE. s. m. Titre qu' on donne aux empereurs et aux rois, en leur parlant ou en leur écrivant. Sire, Votre Majesté est très-humblement suppliée.

Il se disait autrefois dans le sens de Seigneur ou de Sieur. Le sire de Joinville a écrit l' histoire de saint Louis. Les sires de Coucy, de Créquy, de Pons, de l' Esparre, etc. Sire Jacques, sire Pierre, etc. On dit encore dans le discours familier et en plaisantant: Oui, sire. Oui, beau sire.

Fam., C' est un pauvre sire, C' est un homme sans considération, sans capacité.

SIRÈNE. s. f.

SIRÈNE. s. f. Il se dit de Certains êtres fabuleux qui, selon les poëtes, étaient moitié femme, moitié poisson; et qui, par la douceur de leur chant, attiraient les voyageurs sur les écueils de la mer de Sicile. Les poëtes disent que les sirènes étaient trois soeurs, filles d' Achéloüs et de Calliope.

Elle chante comme une sirène, elle a une voix de sirène, se dit D' une femme qui chante très-bien.

Fig., C' est une sirène, se dit D' une femme qui séduit par ses attraits, par ses manières insinuantes.

SIRIUS. s. m.

SIRIUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Astron. Étoile de la constellation du grand Chien. Sirius est la plus brillante étoile du ciel.

SIROC ou SIROCO. s. m.

SIROC ou SIROCO. s. m. Nom qu' on donne sur la Méditerranée au vent qui se nomme Sud-est dans l' Océan. Le siroco est un vent brûlant.

SIROP. s. m.

SIROP. s. m. (On ne prononce point le P.) Liqueur formée d' une dissolution de sucre, à laquelle on ajoute le suc de certains fruits, de certaines herbes, de certaines fleurs, etc., et qu' on fait cuire jusqu' à certaine consistance. Sirop de vinaigre. Sirop de groseilles, de mûres, de grenades, de limons, etc. Sirop de roses pâles, de fleurs de pêcher, etc. Sirop violat. Sirop antiscorbutique. Prenez une once, deux onces de ce sirop. Le sirop de ces confitures n' est pas assez fait, assez cuit. Faites bouillir cela jusqu' à consistance de sirop.

SIROTER. v. n.

SIROTER. v. n. Boire avec plaisir, à petits coups et longtemps. Il se plaît à siroter. On l' emploie quelquefois activement. Il sirote son vin. Il est familier.

SIROTÉ, ÉE. participe

SIROTÉ, ÉE. participe

SIRSACAS. s. m.

SIRSACAS. s. m. Étoffe de coton fabriquée aux Indes. Une robe de sirsacas.

SIRTES. s. f. pl.

SIRTES. s. f. pl. Sables mouvants, tantôt amoncelés, tantôt dispersés, et souvent très-dangereux pour les navires. Il n' est guère usité parmi les marins.

SIRUPEUX, EUSE. adj.

SIRUPEUX, EUSE. adj. T. de Pharm. Qui est de la nature ou de la consistance du sirop.

SIRVENTE. s. m.

SIRVENTE. s. m. Sorte de poésie ancienne des troubadours et des trouvères, ordinairement satirique, et qui est presque toujours divisée en strophes ou couplets propres à être chantés. Les sirventes et les tensons.

SIS, ISE. Participe

SIS, ISE. Participe du verbe Seoir, qui n' est plus en usage. Il ne s' emploie guère que comme adjectif et en style de Pratique, où il signifie, Situé, située. Un domaine sis à tel endroit, dans telle commune. Une maison sise rue Saint-Antoine.

SISON. s. m.

SISON. s. m. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Ombellifères, dont deux espèces sont employées en médecine comme aromatiques.

SISTRE. s. m.

SISTRE. s. m. T. d' Antiq. Instrument de musique dont les Égyptiens se servaient à la guerre et dans les cérémonies religieuses d' Isis. Le sistre était un petit cerceau de métal, traversé de plusieurs baguettes, qui produisaient un son, lorsqu' on les agitait.

SISYMBRE. s. m.

SISYMBRE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Crucifères, auquel appartiennent le Cresson de fontaine et la Roquette sauvage.

SITE. s. m.

SITE. s. m. Partie de paysage considérée relativement à l' aspect qu' elle présente. Un site agréable, riant, sauvage, agreste, etc. Un site pittoresque. Les sites des tableaux du Poussin, de Berghem. Ce peintre choisit bien ses sites.

SITÔT. adv.

SITÔT. adv. Voyez TÔT.

SITUATION. s. f.

SITUATION. s. f. Assiette, position d' une ville, d' une place de guerre, d' une maison, d' un château, d' un jardin, etc. Belle situation. Situation avantageuse, commode, agréable. Voilà une vilaine situation. Cette ville est dans une situation favorable au commerce.

Il se dit aussi en parlant Des hommes et des animaux, et signifie, La position, la posture où ils sont. Ce malade est dans une situation fort incommode. Il faut changer de situation. On ne saurait faire cette opération au malade sans le mettre dans telle situation.

Il signifie figurément, L' état, la disposition de l' âme. J' ai laissé son esprit dans une situation fort tranquille. Il était fort aigri, mais le voilà dans une situation plus favorable pour vous.

Il se dit aussi de L' état, de la disposition des affaires. Ses affaires sont maintenant dans une bonne, dans une heureuse situation. Ses affaires n' avaient jamais été dans une situation plus fâcheuse. Cet homme était alors dans une situation bien embarrassante. Depuis la perte de son procès, il se trouve dans une triste situation. Sa situation a bien changé, est bien changée. Dans la situation où sont les choses. Une situation délicate, critique, inquiétante, désespérée. Il ne sent pas le bonheur de sa situation. Tel est le malheur de ma situation.

SITUATION

SITUATION en parlant Du drame, de l' épopée et des romans, se dit d' Un moment de l' action qui excite vivement l' intérêt. Situation tragique. Situation comique. Dans cette tragédie, il y a de belles situations, des situations fort intéressantes. Une situation neuve. Une situation commune.

Ce personnage est en situation, Il est placé en scène, en action dans la pièce, de manière à exciter une vive attention, à produire de l' effet sur les spectateurs.

Vers de situation, mot de situation, Vers ou mot qui tire de la situation sa force et son mérite. On dit dans le même sens, Beauté de situation.

SITUATION

SITUATION en termes de Finances et d' Administration, se dit de L' état où se trouve une caisse, un approvisionnement, etc. J' ai examiné la situation de sa caisse, de son magasin; tout était en règle. État, tableau de situation en deniers, en denrées.

SITUER. v. a.

SITUER. v. a. Placer, poser en certain endroit soit par rapport aux environs, soit par rapport aux aspects du ciel, aux différentes expositions. Vous avez dessein de bâtir une maison, où voulez-vous la situer? On a mal situé ce château, il fallait le situer sur le bord de la rivière. Il s' emploie plus ordinairement au participe passé.

SITUÉ, ÉE. participe

SITUÉ, ÉE. participe Cette maison est bien située, mal située. Cette maison est située à mi-côte, est située dans un vallon. Cette ville est avantageusement située pour le commerce. Son camp était bien situé. Cet appartement est situé au nord. On dit en termes de Pratique, Une maison, une pièce de terre sise et située...

SIX. adj. numéral des deux genres

SIX. adj. numéral des deux genres Nombre pair composé de deux fois trois, et qui se place entre cinq et sept. L' X ne se prononce pas quand le mot Six est suivi immédiatement d' un substantif qui commence par une consonne. Six bataillons. Six compagnies. Six princes. Six princesses. Ce cas excepté, on fait sentir l' X, en le prononçant comme une S. Six écus. Six hommes. Six intervalles. De douze qu' ils étaient, il n' en est resté que six.

Il signifie quelquefois, Sixième. Page six. Chapitre six. Charles six. Urbain six. On écrit ordinairement, Charles VI, Urbain VI.

SIX

SIX est quelquefois substantif masculin. Le produit de six multiplié par deux. On dit de même, Le nombre six.

Le six du mois, le six de sa maladie, Le sixième jour du mois, etc. Sa lettre est datée du six janvier.

Cette femme est dans son six, Dans le sixième mois de sa grossesse.

SIX

SIX se dit encore substantivement Du caractère qui marque en chiffre le nombre six. Le chiffre six (6). Un six de chiffre, en chiffre, ou simplement, Un six. Soixante-six s' écrit par deux six (66). On dit de même, Le numéro six.

Il signifie également, aux Jeux de cartes, de dés, etc., Une carte, un côté du dé marqué de six points. Un six de coeur, de carreau, etc. On appelle sonnez le coup de dés qui amène deux six.

Double-six, au Jeu de domino, Le dé qui porte deux fois le point six. Poser le double-six.

En termes de Musique, Mesure à six-quatre, Mesure composée de six noires; Mesure à six-huit, Mesure composée de six croches; et, Mesure à six-seize, Mesure composée de six doubles croches formant deux temps.

SIXAIN. s. m.

SIXAIN. s. m. (X se prononce comme Z.) Petite pièce de poésie composée de six vers. Un tel a mis plusieurs maximes de morale en sixains.

Il signifie aussi, Un paquet de six jeux de cartes. Trois sixains de cartes entières, de cartes de piquet, de reversi.

SIXIÈME. adj.des deux genres

SIXIÈME. adj.des deux genres (X se prononce comme Z.) Nombre ordinal de six. Le sixième rang. La sixième année. Le sixième jour.

La sixième partie d' un tout, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en six parties.

SIXIÈME

SIXIÈME est aussi substantif masculin, et signifie, Le sixième jour d' une période. Le sixième de janvier. Le sixième de mars. Le sixième de la lune. Le sixième de sa maladie. On dit plus ordinairement, Le six de janvier, le six janvier.

Il signifie aussi, La sixième partie d' un tout. Il est héritier pour un sixième. Il a un sixième dans cette affaire.

Il se dit encore, aux Jeux de cartes, d' Une suite de six cartes de même couleur; et alors il est substantif féminin. Une sixième de roi. Une sixième majeure. On dit plus ordinairement, Seizième.

Absol., La sixième, La sixième classe d' un collége, par laquelle on commence ordinairement le cours de ses études; et La salle où se tient cette classe. Cet écolier est en sixième. Professeur, écolier de sixième. La sixième de ce collége peut contenir cent écoliers. On dit aussi, C' est un sixième, pour désigner Un écolier qui est dans cette classe. Ce rhétoricien a fait une faute de sixième.

SIXIÈMEMENT. adv.

SIXIÈMEMENT. adv. En sixième lieu. Cinquièmement, sixièmement.

SIXTE. s. f.

SIXTE. s. f. T. de Musique. Intervalle de deux sons différents, à distance l' un de l' autre de six degrés en montant, comme ut la, ré si, mi ut. Il y a trois espèces de sixtes: la sixte majeure, comme d' ut naturel à la naturel; la sixte mineure, comme d' ut naturel à la bémol; et la sixte augmentée, appelée autrefois Sixte superflue, comme d' ut naturel à la dièse.

SIZETTE. s. f.

SIZETTE. s. f. Sorte de jeu de cartes, ainsi nommé parce qu' il se joue à six personnes, et que chaque joueur y reçoit six cartes. Jouer à la sizette. Le jeu de la sizette.

SLOOP. s. m.

SLOOP. s. m. (On prononce, et quelques-uns écrivent, Sloupe.) T. de Marine emprunté de l' anglais. Il se dit principalement, en France, d' Un petit bâtiment à un seul mât.

Sloop de guerre, Grande corvette anglaise.

SMILLE. s. f.

SMILLE. s. f. T. de Maçon. Marteau avec lequel on pique le moellon et le grès.

SMILLER. v. a.

SMILLER. v. a. Piquer du moellon ou du grès avec la smille.

SMILLÉ, ÉE. participe

SMILLÉ, ÉE. participe

SOBRE. adj.des deux genres

SOBRE. adj.des deux genres Tempérant dans le boire et dans le manger. Il est opposé à Gourmand et à Ivrogne. C' est un homme fort sobre. Sobre dans ses repas.

Il a fait un repas sobre, Il a fait un repas où il a peu bu et peu mangé. On dit dans un sens analogue, Une vie, un régime sobre.

SOBRE

SOBRE s' emploie quelquefois figurément, et se dit De celui qui use de certaines choses avec discrétion, retenue, modération. Cet homme est sobre en paroles, sobre à parler. Il faut être sobre de serments, de protestations. Il est fort sobre de louanges. En fait d' ornements, un écrivain, un peintre, un architecte doit être sobre et judicieux.

SOBREMENT. adv.

SOBREMENT. adv. D' une manière sobre. Il vit sobrement. Il mange sobrement.

Il s' emploie figurément, et signifie, Avec circonspection, avec retenue, avec discrétion. Il faut parler sobrement de certaines matières. Ce mot est bon, cette phrase est reçue, mais il faut l' employer sobrement. Ce remède est bon, mais il faut en user sobrement. Usez sobrement du pouvoir qu' on vous a confié.

SOBRIÉTÉ. s. f.

SOBRIÉTÉ. s. f. Tempérance dans le boire et le manger. Grande sobriété. La sobriété est utile à la santé.

Il s' emploie figurément, et signifie, Réserve, retenue, modération. Il faut user avec sobriété des plaisirs de la vie. Il faut employer avec sobriété cette espèce de figures. Ces écrivains avaient une grande pureté de diction et une sage sobriété d' ornements.

Fig., d' après saint Paul, Il faut être sage avec sobriété, Il faut garder une certaine modération, même dans les meilleures choses, de peur de les outrer.

SOBRIQUET. s. m.

SOBRIQUET. s. m. Sorte de surnom, qui le plus souvent se donne à une personne par dérision, et qui est fondé sur quelque défaut de corps ou d' esprit, ou sur quelque singularité. Sobriquet offensant, injurieux, plaisant, ridicule. Donner un sobriquet. Il y a des sobriquets qui sont devenus les surnoms de certaines familles illustres.

SOC. s. m.

SOC. s. m. Instrument de fer qui fait partie d' une charrue, et qui sert à fendre et à renverser la terre d' un champ qu' on laboure. Le bec d' un soc. L' oreille du soc. Ce soc est usé. Il faut reforger le coutre et le soc. Ces terres étaient en friche, c' étaient des landes, jamais le soc n' y avait passé, n' y était entré.

SOCIABILITÉ. s. f.

SOCIABILITÉ. s. f. Aptitude à vivre en société. La sociabilité est une disposition naturelle à l' espèce humaine. On remarque dans certaines espèces d' animaux une sorte de sociabilité.

SOCIABLE. adj.des deux genres

SOCIABLE. adj.des deux genres Qui est naturellement porté à chercher la société, qui est né propre à vivre en société. L' homme est sociable. Il y a des nations plus sociables les unes que les autres.

Il signifie aussi, Avec qui il est aisé de vivre, qui est d' un bon et facile commerce. C' est un homme sociable. Je le verrais quelquefois, s' il était sociable, plus sociable. Une humeur, un esprit sociable. C' est un bourru, un fantasque, il n' y a pas d' homme moins sociable. Un caractère sociable. Des moeurs, des manières sociables.

SOCIABLEMENT. adv.

SOCIABLEMENT. adv. D' une manière sociable. Il s' est conduit assez sociablement. Il est peu usité.

SOCIAL, ALE. adj.

SOCIAL, ALE. adj. Qui concerne la société. L' ordre social. La vie sociale. Les institutions sociales. Le contrat social. Le pacte social. Les vertus, les qualités sociales. Les rapports sociaux.

Dans l' Histoire romaine, La guerre sociale, La guerre que les peuples de l' Italie, alliés de Rome, firent à la république du temps de Marius et de Sylla.

SOCIAL

SOCIAL s' emploie aussi en parlant Des sociétés de commerce. La raison sociale de cette maison. Les engagements sociaux. Le fonds social. Cet associé a la signature sociale de la maison de commerce.

SOCIÉTAIRE. s. et adj. des deux genres

SOCIÉTAIRE. s. et adj. des deux genres Il se dit d' Une personne qui fait partie de quelque société. On ne l' emploie guère qu' en parlant De certaines sociétés littéraires, musicales, etc., et De certaines entreprises dramatiques. Les sociétaires de la Comédie française. Cet acteur n' est point sociétaire, il n' est que pensionnaire.

SOCIÉTÉ. s. f.

SOCIÉTÉ. s. f. Assemblage d' hommes qui sont unis par la nature ou par des lois; commerce que les hommes réunis ont naturellement les uns avec les autres. L' homme est né pour la société. Vivre en société. Les hommes se défendent mutuellement, se maintiennent par la société. La société naturelle. La société civile. Troubler la société, l' ordre de la société. Travailler pour le bonheur de la société. Être le fléau de la société. Les société. modernes L' origine des sociétés. Chaque famille forme une société naturelle dont le père est le chef.

Ces animaux vivent en société, Ils vivent rassemblés, en troupes.

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ signifie aussi, Compagnie, union de plusieurs personnes jointes pour quelque intérêt, ou pour quelque affaire, et sous de certaines conditions. Une société de financiers, de marchands. Une société de commerce. Cette société est riche et puissante. Société en commandite. Société anonyme. Société en nom collectif. Société en participation. Entrer en société. Contrat de société. La société est rompue de droit par la mort de l' un des associés. L' acte de société. Dissolution, liquidation d' une société de commerce. Se mettre en société, être en société au jeu. Ouvrage exécuté par une société de gens de lettres. Ouvrage fait en société, fait en société avec quelqu' un. On dit quelquefois dans un sens analogue, La société conjugale.

Société léonine, Celle où tous les avantages sont pour un ou pour quelques associés aux dépens des autres. Toute société léonine est nulle.

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ se dit aussi d' Une compagnie de gens qui s' assemblent pour vivre selon les règles d' un institut religieux, ou pour conférer ensemble sur certaines sciences. La société des jésuites. La Société royale de Londres. La Société royale de médecine.

Société littéraire, Association de plusieurs personnes qui se réunissent pour cultiver les lettres. Il est de plusieurs sociétés littéraires. On dit de même, Société savante, en parlant d' Une association dont le but est de cultiver les sciences ou une science. Quelquefois, dans un sens plus étendu, Sociétés savantes, au pluriel, comprend aussi les sociétés littéraires.

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ se dit aussi d' Une compagnie de personnes qui s' assemblent ordinairement pour la conversation, pour le jeu, ou pour d' autres plaisirs. Société agréable, choisie. C' est un homme de bonne compagnie, il faut l' admettre dans notre société. Il faut le bannir de notre société. Il vit dans les meilleures sociétés.

Il se dit, en général, Des rapports, des communications que les habitants d' un pays, d' une ville ont entre eux pour leurs amusements, pour leurs plaisirs. Il n' y a point de société dans cette ville. On trouve dans cette petite ville une excellente société. Le ton de la société. Les agréments de la société. L' esprit de la société. Des talents de société.

Vers de société, Vers qui ont été faits pour le plaisir d' une réunion particulière, et qui ne sont point destinés au public.

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ se dit aussi Du commerce ordinaire, habituel que l' on a avec certaines personnes. Je trouve beaucoup de douceur, d' agréments dans sa société. Il est d' une bonne société. Cette personne est de ma société. Je ne voudrais pas faire société avec cette personne, faire ma société de cette personne.

SOCINIANISME. s. m.

SOCINIANISME. s. m. Hérésie des partisans de Socin, qui rejettent les mystères de la religion, particulièrement la divinité de JÉSUS-CHRIST.

SOCINIEN, IENNE. s.

SOCINIEN, IENNE. s. Nom des hérétiques qui suivent la doctrine de Socin, qui professent le socinianisme. On dit adjectivement, La doctrine socinienne, etc.

SOCLE. s. m.

SOCLE. s. m. T. d' Archit. Membre carré plus large que haut, et qui sert de base à toutes les décorations d' architecture et d' édifices.

Il se dit aussi d' Une sorte de petit piédestal sur lequel on pose des bustes, des vases, etc. Socle de bois. Socle de marbre.

SOCQUE. s. m.

SOCQUE. s. m. Chaussure de bois, haute de trois à quatre pouces, que portaient certains religieux.

Il se dit encore de Certaines chaussures de bois et de cuir, qui s' adaptent à la chaussure ordinaire, et qui servent à mieux garantir les pieds de l' humidité. Une paire de socques. Porter des socques. Socques articulés.

SOCQUE

SOCQUE se dit également d' Une chaussure basse dont les acteurs de l' antiquité se servaient dans les pièces comiques; à la différence du Cothurne, Chaussure haute dont ils se servaient dans les tragédies.

Il se dit quelquefois au figuré, pour opposer La comédie à la tragédie. Il a quitté le socque pour le cothurne. Il chausse également le cothurne et le socque. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Brodequin.

SOCRATIQUE. adj.des deux genres

SOCRATIQUE. adj.des deux genres Qui appartient à Socrate. Philosophie socratique. Ironie socratique.

SODIUM. s. m.

SODIUM. s. m. (On prononce Sodiome.) T. de Chimie. Substance métallique qui, unie à l' oxygène, constitue la soude. Le sodium est une découverte récente.

SODOMIE. s. f.

SODOMIE. s. f. Péché contre nature.

SODOMITE. s. m.

SODOMITE. s. m. Celui qui est coupable de sodomie.

SOEUR. s. f.

SOEUR. s. f. Fille née de même père et de même mère qu' une autre personne, ou née de l' un des deux seulement. Soeur aînée. Soeur cadette. Elles sont soeurs. Le frère et la soeur. Soeurs jumelles. Elle est ma soeur. Elle a pour lui l' affection d' une soeur.

Soeur de père et de mère, ou Soeur germaine, Celle qui est née de même père et de même mère qu' une autre personne. Soeur de père, ou Soeur consanguine, Celle qui n' est soeur que du côté paternel. Soeur de mère, ou Soeur utérine, Celle qui n' est soeur que du côté maternel. Les expressions Soeur germaine, soeur consanguine, et soeur utérine, ne s' emploient guère qu' en Jurisprudence.

Fam., Demi-soeur, Celle qui n' est soeur que du côté paternel ou du côté maternel.

Soeur naturelle, soeur bâtarde, Celle qui est née de même père ou de même mère, mais hors du mariage.

Soeur de lait, Celle qui n' est pas née des mêmes parents qu' une autre personne, mais qui a eu la même nourrice. Il se dit surtout de La fille de la nourrice, par rapport au nourrisson qui a sucé le même lait. Elles sont soeurs de lait. C' est la soeur de lait du prince.

Belle-soeur. Voyez ce mot composé à son rang alphabétique, dans la lettre B.

Fig., La poésie et la peinture sont soeurs, Elles ont ensemble beaucoup de rapports; elles se ressemblent en beaucoup de points.

Poétiq., Les neuf Soeurs, Les Muses.

SOEUR

SOEUR est aussi Un titre que les rois de la chrétienté donnent aux reines en leur écrivant.

SOEUR

SOEUR est également Un nom que toute religieuse prend dans les actes publics, et que les religieuses qui ne sont point dans les charges, ou qui n' ont point encore atteint un certain âge, se donnent entre elles, et qu' on leur donne aussi ordinairement. Soeur Marie de l' Incarnation. La soeur Thérèse.

Soeurs laies, et plus ordinairement, Soeurs converses, Les religieuses qui ne sont point du choeur, qui ne sont employées qu' aux oeuvres serviles du monastère.

Soeur écoute, Religieuse désignée pour accompagner une autre religieuse ou une pensionnaire qui va au parloir.

SOEUR

SOEUR est encore Un nom que l' on donne à certaines filles qui vivent en communauté, sans être religieuses. Les soeurs de la Charité. Les soeurs grises.

SOEURETTE. s. f.

SOEURETTE. s. f. Diminutif de Soeur. Petite soeur. Mot d' amitié qu' on emploie quelquefois dans le langage familier.

SOFA ou SOPHA. s. m.

SOFA ou SOPHA. s. m. T. emprunté de la langue turque. Espèce d' estrade fort élevée, et couverte d' un tapis. Le grand vizir donne ses audiences sur un sofa. Quand le grand vizir reçoit les ambassadeurs, on met leur siége sur le sofa; et c' est ce qu' on appelle Les honneurs du sofa.

Il se dit aussi d' Une espèce de lit de repos à trois dossiers, dont on se sert comme d' un siége. On confond souvent les canapés avec les sofas.

SOFFITE. s. m.

SOFFITE. s. m. T. d' Archit. Plafond, dessous d' un plancher, d' un larmier, d' une architrave, orné de compartiments, de caissons, de rosaces, etc. Le soffite du larmier, de l' architrave, etc.

SOFI ou SOPHI. s. m.

SOFI ou SOPHI. s. m. Nom que les Occidentaux donnaient au roi de Perse, et qu' ils ont remplacé par le titre de Schah.

SOI. Pronom singulier

SOI. Pronom singulier de la troisième personne, et des deux genres. Employé absolument, il est toujours accompagné d' une préposition, excepté dans la phrase Être soi (voyez plus bas). Quand on le dit Des personnes, il ne se rapporte ordinairement qu' à un sujet indéterminé. On doit parler rarement de soi. Chacun travaille pour soi. Quiconque rapporte tout à soi, n' a pas beaucoup d' amis. Prendre garde à soi. Ne vivre que pour soi. Prendre sur soi l' événement d' une affaire. Prendre sur soi pour ne pas se mettre en colère. N' avoir rien à soi. L' amour de soi. Quand on le dit Des choses, il se rapporte à un sujet déterminé. Un bienfait porte sa récompense avec soi. Les remords que le crime traîne après soi. (Voyez plus bas les expressions De soi, en soi.)

Être à soi, Ne dépendre de rien, de personne, être maître de son loisir. On n' est point à soi quand on prend beaucoup d' engagements. Quand on est au service de quelqu' un on n' est plus à soi. Qu' il est fâcheux de ne pouvoir être à soi un quart d' heure, dans toute une matinée!

N' être pas à soi, signifie aussi, Avoir perdu le sens. Dans l' ivresse, dans le délire, on n' est plus à soi.

Rentrer en soi, Faire des réflexions plus sérieuses, plus sages. Revenir à soi, Reprendre ses esprits; et figurément, Reprendre son bon sens, son sang-froid.

Rentrer chez soi, Rentrer dans sa maison; Vivre chez soi, Vivre sans liaison au dehors; et substantivement, Avoir un chez-soi, Avoir une habitation en propre. Ce dernier est familier.

Être soi, Garder son propre caractère, ne pas prendre celui d' un autre. Il faut toujours être soi.

De soi, signifie quelquefois, De sa nature. De soi le vice est odieux. La vertu est aimable de soi.

En soi, signifie aussi, Dans sa nature. La nature est aimable en soi.

Sur soi, signifie quelquefois, Sur son corps, sur sa personne. La santé demande qu' on soit propre sur soi. Porter des armes sur soi.

Fam., À part soi, En son particulier, sans communication avec les autres. Faire des réflexions, une réflexion à part soi.

Quant-à-soi, se dit substantivement dans ces phrases familières, Garder, tenir son quant-à-soi, se tenir sur son quant-à-soi, Prendre un air réservé et fier; ne répondre qu' avec circonspection.

SOI

SOI joint à Même par un tiret, ne signifie rien de plus que Soi mis absolument; mais il exprime avec un peu plus de force, et n' a pas toujours besoin d' être accompagné d' une préposition. Il faut, autant qu' on le peut, faire ses affaires soi-même. Se louer, se condamner soi-même. Rentrer en soi-même. Cela parle de soi-même.

SOI-DISANT

SOI-DISANT T. de Pratiq. On l' emploie quand on ne veut pas reconnaître la qualité que prend quelqu' un. Un tel, soi-disant héritier, soi-disant légataire, etc.

Il se dit aussi par raillerie ou par mépris, dans le langage ordinaire. Un tel, soi-disant docteur, soi-disant gentilhomme. De soi-disant docteurs.

SOIE. s. f.

SOIE. s. f. Fil délié et brillant, produit par une espèce de ver, qu' on appelle Ver à soie. Soie blanche. Soie rouge. Soie bleue. Soie grége. Soie crue ou écrue. Soie cuite. Soie apprêtée. Soie de Messine. Soie de Perse. Soie de la Chine. Soie de Grenade. Soie plate. Soie torse. Filer de la soie. Dévider de la soie. Un écheveau de soie. Des balles de soie. Des étoffes de soie. Des étoffes soie et coton. Drap de soie. Pou-de-soie. Bourre de soie. Coton de soie. Des bas de soie. Des cheveux fins comme de la soie.

Poétiq., Des jours filés d' or et de soie, Le cours d' une vie heureuse et brillante.

Soie d' Orient, soie végétale, Espèce de duvet qui entoure les semences de l' asclépias de Syrie, et dont on a essayé de faire des étoffes.

SOIE. s. f.

SOIE. s. f. Il se dit, surtout au pluriel, Du poil long et rude de certains animaux. Des soies de cochon. Des soies de sanglier.

Il se dit, par extension, Du poil doux et long d' un barbet, d' un épagneul, d' un bichon. Cet épagneul, ce bichon a de belles soies, de fort belles soies.

SOIE. s. f.

SOIE. s. f. La partie du fer d' une épée, d' un sabre, d' un couteau, qui entre dans la poignée, dans le manche. La soie d' une épée, d' un sabre. La soie de ce sabre est trop faible.

SOIE. s. f.

SOIE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Voyez SEIME.

SOIERIE. s. f.

SOIERIE. s. f. Il se dit de Toutes sortes de marchandises de soie. Les soieries du Levant. Les soieries de Lyon. C' est un homme qui se connaît en soieries. Il fait le commerce de soieries. Magasin de soieries.

SOIERIE

SOIERIE se dit aussi d' Une fabrique de soie, de La manière de préparer la soie, et Du lieu où on la prépare. Établir une soierie.

SOIF. s. f.

SOIF. s. f. Altération; désir, envie, besoin de boire. Grande soif. Soif brûlante, ardente, cruelle, pressante. Avoir soif. Brûler de soif. Mourir de soif. Enrager de soif. Étancher sa soif. Éteindre sa soif. Ne boire qu' à sa soif. Boire sans soif. Cela fait passer la soif. Cela ne fait qu' irriter la soif. Je n' ai ni faim ni soif.

Prov. et fig., On ne saurait faire boire un âne s' il n' a soif, qui n' a pas soif, On ne saurait obliger une personne entêtée à faire ce qu' elle n' a pas envie de faire.

Prov. et fig., C' est la faim qui épouse la soif, se dit De deux personnes qui n' ont point de bien, et qui se marient l' une avec l' autre. On dit aussi De deux époux sans bien, C' est la faim et la soif.

Prov. et fig., Garder une poire pour la soif, Ménager, réserver quelque chose pour les besoins à venir.

SOIF

SOIF signifie figurément, Désir immodéré. Soif de biens, d' honneurs, de gloire, de vengeance, etc. La soif de régner. La soif de l' or. On ne peut éteindre la soif des grandeurs. Brûler, être dévoré de la soif des grandeurs, des richesses, des honneurs. Il est dit dans l' Évangile, Bienheureux sont ceux qui ont faim et soif de la justice. Il a soif de mon sang.

SOIGNER. v. a.

SOIGNER. v. a. Avoir soin de quelqu' un ou de quelque chose. Sa femme l' a bien soigné durant sa maladie. Il est soigné par tous ceux qui l' entourent. Soigner sa santé. Les orangers sont des arbres qui veulent être soignés. Soigner un cheval. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Vous ne vous soignez pas assez. Il aime à se soigner.

Soigner un malade, signifie quelquefois, L' assister comme médecin, lui prescrire des médicaments et un régime convenables. C' est le docteur un tel qui l' a soigné dans sa dernière maladie.

Soigner des enfants, Avoir soin qu' ils soient propres, bien entretenus, etc.

SOIGNER

SOIGNER signifie aussi, Apporter de l' attention, du soin à quelque chose. Il ne soigne pas assez ses ouvrages. Il soigne beaucoup son style. Il a principalement soigné les accessoires de son tableau.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Veiller à quelque chose. Vous soignerez à cela. Qui soignera à votre ménage durant votre absence? Cet emploi du mot a vieilli.

SOIGNÉ, ÉE. participe

SOIGNÉ, ÉE. participe Ouvrage soigné. Style soigné.

SOIGNEUSEMENT. adv.

SOIGNEUSEMENT. adv. Avec soin, avec attention, avec exactitude. J' ai examiné soigneusement cette affaire, ce livre. Travaillez-y soigneusement.

SOIGNEUX, EUSE. adj.

SOIGNEUX, EUSE. adj. Qui fait avec soin, avec attention ce qu' il fait. Un ouvrier, un domestique soigneux. C' est un homme fort soigneux. Il faut être plus soigneux.

Il signifie aussi, Qui prend soin de quelque chose. Il est soigneux de son honneur, de sa réputation, de conserver sa réputation, d' obliger ses amis. Cette femme est soigneuse de sa réputation.

SOIN. s. m.

SOIN. s. m. Attention, application d' esprit à faire quelque chose. Grand soin. Peu de soin. Soin particulier. Il travaille avec soin. Cet ouvrage n' est pas fait avec assez de soin. Il écrit sans soin. Je m' en fie à vos soins. J' y donnerai, j' y apporterai tous mes soins. Ce sera mon premier soin, mon principal soin. Ce n' est pas manque de soin, faute de soin. Cet homme est négligent, il n' a soin de rien. Cela demande du soin, des soins. Il y a mis tous ses soins.

Prendre soin, avoir soin de quelque chose, Veiller à ce qu' il se conserve, à ce qu' il prospère, à ce qu' il réussisse. Il ne prend pas, il n' a pas assez de soin de sa santé. Il a pris soin de mes affaires pendant mon absence. Il prend soin, il a soin de ma fortune comme moi-même.

Prendre soin, avoir soin de quelqu' un, Pourvoir à ses besoins, à ses nécessités, à sa fortune.

SOIN

SOIN signifie aussi, La charge, la fonction, le devoir de prendre soin de quelque chose, d' y veiller. Je vous confie le soin de veiller sur mes affaires. Je vous remets le soin de l' éducation de mon fils. Il laisse au temps le soin de venger sa mémoire. C' est un soin que j' ai accepté avec joie. C' est lui qui a le soin de la cave.

Les soins du ménage, Les détails du ménage, et L' attention qu' ils demandent. On dit de même, Les soins d' une maison, d' une ferme, etc.

SOIN

SOIN se dit particulièrement, au pluriel, Des attentions qu' on a pour quelqu' un, des services qu' on lui rend, des peines qu' on lui épargne. Il lui prodigue les soins les plus empressés. Il a de lui, il a pour lui les soins les plus délicats, les plus flatteurs, les plus aimables. On ne lui a pas épargné les soins dans cette maison. Des soins minutieux, importuns, fatigants. Sa soeur lui a donné les soins les plus tendres pendant sa maladie.

Donner des soins à un malade, signifie quelquefois, L' assister comme médecin. Ce médecin donne gratuitement ses soins à tous les malades indigents de son quartier.

Rendre des soins à quelqu' un, Le voir avec assiduité, et lui faire sa cour. En être aux petits soins avec quelqu' un, Avoir pour lui des attentions recherchées, délicates, se montrer officieux, empressé à lui épargner les moindres peines.

SOIN

SOIN signifie aussi, Inquiétude, peine d' esprit, souci. La vie des grands est pleine de soins. L' ambition cause bien des soins. Libre de soin, de soins.

SOIR. s. m.

SOIR. s. m. La dernière partie du jour les dernières heures du jour. Il travaille depuis le matin jusqu' au soir. Il prie Dieu soir et matin. Il se retire dès quatre heures du soir. J' irai chez vous demain matin ou demain soir. Je le vis hier soir, hier au soir. Il se promène tous les soirs. Nous nous verrons un de ces soirs à la promenade. C' était le soir. Vers le soir. Sur le soir. Du matin au soir. Du soir au matin. Un beau soir d' été. La fraîcheur du soir. Bon soir. Voyez BONSOIR, en un seul mot.

À ce soir. Locution familière dont on se sert en quittant, dans le cours de la journée, une personne qu' on a l' intention de revoir dans la soirée.

Fig. et poétiq., Le soir de la vie, La vieillesse.

SOIRÉE. s. f.

SOIRÉE. s. f. L' espace de temps qui est depuis le déclin du jour jusqu' à ce qu' on se couche. Une belle soirée. Les belles soirées de l' été, du printemps. En hiver, les soirées sont longues. Passer la soirée au jeu, au spectacle. Il passe toutes ses soirées chez son voisin.

SOIRÉE

SOIRÉE se dit aussi Des assemblées, des réunions qui ont lieu dans les soirées d' hiver, ordinairement à jour fixe, pour causer, jouer, faire de la musique, etc. Il nous a donné une charmante soirée. Je l' ai invité à mes soirées. Il vient de commencer, de finir, de reprendre ses soirées. Aller en soirée.

SOIT

SOIT Façon de parler elliptique, pour dire, Que cela soit, je le veux bien. Vous le voulez: soit. Voyez ÊTRE.

Ainsi soit-il. Espèce de voeu par lequel on termine plusieurs prières religieuses.

SOIT

SOIT est souvent conjonction alternative. Soit qu' il le fasse, soit qu' il ne le fasse pas. Soit l' un, soit l' autre. Quelquefois, au lieu de répéter Soit, on met Ou. Soit qu' il le fasse, ou qu' il ne le fasse pas. Soit faiblesse ou bonté.

SOIT

SOIT signifie aussi quelquefois, Supposons. Soit quatre à multiplier par six...

TANT SOIT PEU. loc. adv.

TANT SOIT PEU. loc. adv. Si peu que ce soit, très-peu. Donnez-lui-en tant soit peu. Il se souleva tant soit peu.

SOIXANTAINE. s. f. coll.

SOIXANTAINE. s. f. coll. Nombre de soixante ou environ. (X se prononce comme deux S dans ce mot et dans les mots suivants. ) Une soixantaine de personnes. Une soixantaine d' années.

Absol. et fam., La soixantaine, Soixante ans accomplis. Il a la soixantaine. Il a sa soixantaine bien comptée. Il approche de la soixantaine. Il touche à sa soixantaine. Il passe la soixantaine.

SOIXANTE. adj. numéral des deux genres

SOIXANTE. adj. numéral des deux genres Nombre composé de six dizaines. Soixante hommes. Soixante francs. Soixante et un. Soixante-deux. Soixante et dix. On dit aussi, mais moins ordinairement et moins bien pour l' euphonie, Soixante-un, soixante-dix.

Il s' emploie quelquefois pour Soixantième. Page soixante.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Le produit de soixante multiplié par... On dit de même, Le nombre soixante.

SOIXANTER. v. n.

SOIXANTER. v. n. T. du Jeu de piquet. Compter soixante avant que l' adversaire ait rien compté. Le point, une quinte basse, et quelques mauvaises tierces, l' ont fait soixanter.

SOIXANTIÈME. adj.des deux genres

SOIXANTIÈME. adj.des deux genres Nombre d' ordre. Soixantième chapitre. Il est le soixantième sur la liste. Il est dans sa soixantième année.

La soixantième partie, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on suppose divisé en soixante parties.

SOIXANTIÈME

SOIXANTIÈME est quelquefois substantif, et signifie, La soixantième partie d' un tout. Il a un soixantième dans cette affaire-là. Il n' a qu' un soixantième.

SOL. s. m.

SOL. s. m. Monnaie. Voyez SOU.

SOL. s. m.

SOL. s. m. Terrain, terroir considéré quant à sa nature ou à ses qualités productives. Sol granitique, calcaire, argileux, etc. Un sol léger, sablonneux, marécageux. Ce sol est propre pour la vigne. Quand on veut faire un jardin, il faut considérer le sol. Un sol aride, ingrat, stérile. Un sol favorable à telle culture. Un sol fertile.

SOL

SOL se dit aussi de La superficie du terrain, de la place sur laquelle on bâtit, on marche. Qui est propriétaire du sol, est maître d' élever sa maison tant qu' il veut. Il ne faut pas bâtir sur le sol d' autrui. Le sol de cette ville est inégal, s' est exhaussé de plusieurs pieds depuis tant de siècles. À deux pieds du sol.

SOL

SOL dans une mine, signifie, La muraille, la partie de la roche sur laquelle une mine ou un filon est appuyé.

SOL. s. m.

SOL. s. m. T. de Musiq. La cinquième note de la gamme d' ut. C' est aussi le nom du signe qui représente cette note. Sol dièse. Le ton de sol. Jouer dans le ton de sol majeur, en sol majeur. Clarinette en sol. La clef de sol. Il a pris un sol pour un fa.

SOLACIER. v. a.

SOLACIER. v. a. Consoler, soulager. Avec le pronom personnel, il signifie, Se divertir. Il est vieux.

SOLACIÉ, ÉE. participe

SOLACIÉ, ÉE. participe

SOLAIRE. adj.des deux genres

SOLAIRE. adj.des deux genres Qui concerne le soleil, qui a rapport au soleil. Les rayons solaires. Une éclipse solaire. L' année solaire. Cadran solaire. Spectre solaire.

Système solaire, L' ordre et la disposition des différents corps célestes qui font leurs révolutions autour du soleil, comme centre de leur mouvement.

En Botan., Fleurs solaires, Celles qui s' épanouissent ou se ferment pendant que le soleil est sur l' horizon.

En Anat., Plexus solaire, Réseau de nerfs qui appartient à la région abdominale du système nerveux sympathique, et qui est couché sur la colonne vertébrale, l' aorte et le diaphragme.

SOLANDRE. s. f.

SOLANDRE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Maladie qui survient au pli du genou du cheval, à la différence de la Malandre, qui affecte le pli des jarrets.

SOLANÉES. s. f. pl.

SOLANÉES. s. f. pl. T. de Botan. Famille de plantes qui renferme les solanums. La famille des solanées. On l' emploie aussi au singulier. La pomme de terre est une solanée.

SOLANUM. s. m.

SOLANUM. s. m. (On prononce Solanome.) T. de Botan. Genre de plantes dont plusieurs espèces sont vénéneuses, et dont quelques autres fournissent des racines ou tubercules propres à la nourriture.

SOLBATU, UE. adj.

SOLBATU, UE. adj. T. d' Art vétérinaire. Il se dit D' un cheval dont la sole a été comprimée par le fer, ou par l' appui répété sur des corps durs.

SOLBATURE. s. f.

SOLBATURE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Maladie d' un cheval solbatu. On dit plus ordinairement, Sole battue.

SOLDANELLE. s. f.

SOLDANELLE. s. f. T. de Botan. Nom d' une très-jolie petite plante à fleurs bleues, qui croit sur le sommet de nos plus hautes montagnes, auprès des neiges et des glaciers.

Il désigne aussi, Une espèce de liseron qui croit sur les bords de la mer, et dont les feuilles et la racine sont très-purgatives.

SOLDAT. s. m.

SOLDAT. s. m. Homme de guerre qui est à la solde d' un prince, d' un État. Lever, enrôler, licencier, congédier des soldats. Vieux soldat. Sa maison fut cernée par des soldats.

Il se dit plus ordinairement de Celui qui sert dans l' armée, et qui n' a point de grade. Un simple soldat. L' officier doit veiller aux besoins du soldat. Maintenir la discipline parmi les soldats. Réprimer la licence du soldat. Il faut punir le soldat à propos. Ce capitaine est le père de ses soldats.

Il s' est conduit plutôt en soldat qu' en capitaine, Il a montré plus de courage que d' habileté.

Fig., Il n' est que soldat, ce n' est qu' un soldat, Il n' a que de la bravoure.

SOLDAT

SOLDAT se dit en général De la profession militaire, et de ce qui la caractérise. La franchise d' un soldat. Les chefs mêmes s' honorent du nom de soldat. Un roi disait qu' il avait l' honneur d' être le plus ancien soldat de son royaume. Il a porté à la cour les moeurs d' un soldat. Il parle plutôt en soldat qu' en politique.

Il s' emploie quelquefois adjectivement comme dans cette phrase, Il a l' air soldat.

SOLDATESQUE. s. f. coll.

SOLDATESQUE. s. f. coll. Il se dit quelquefois, par mépris, Des simples soldats; et, plus ordinairement, d' Une troupe de soldats indisciplinés. La bourgeoisie était exposée aux insultes de la soldatesque. La soldatesque se révolta contre les officiers. Une soldatesque furieuse, effrénée.

SOLDATESQUE

SOLDATESQUE est quelquefois adjectif des deux genres, et signifie, Qui sent le soldat. Un ton, un maintien soldatesque. Des manières, des discours, des moeurs soldatesques.

SOLDE. s. f.

SOLDE. s. f. La paye qu' on donne à ceux qui portent les armes pour le service d' un prince, d' un État. Payer la solde. Faire une retenue sur la solde des troupes. Ce prince a tant de mille hommes à sa solde. Prendre, avoir à sa solde. Les troupes étrangères qui étaient à la solde du roi. Il tire, il reçoit double solde. Supplément de solde. Solde de paix, de guerre. Solde de présence, d' hôpital, de route, de semestre, de retraite, etc. Être mis à la demi-solde. Officier à demi-solde.

SOLDE. s. m.

SOLDE. s. m. T. de Commerce et de Comptabilité. Le payement qui se fait pour demeurer quitte d' un reste de compte. Pour solde. Pour solde de tout compte.

Dans la Tenue des livres, Solde de compte, La somme qui fait la différence du débit et du crédit, lorsque le compte est vérifié et arrêté.

SOLDER. v. a.

SOLDER. v. a. Donner une solde à des troupes, les avoir à sa solde. Solder des troupes.

SOLDÉ, ÉE. participe

SOLDÉ, ÉE. participe Charles VII fut le premier des rois de France qui entretint des troupes soldées. Ce corps n' est point soldé.

SOLDER. v. a.

SOLDER. v. a. T. de Commerce et de Comptabilité. Acquitter un compte, une dette, en faire l' entier payement. Solder un compte, un mémoire. Il ne m' avait donné que des à-compte, mais il vient enfin de solder mon mémoire, de me solder.

SOLDÉ, ÉE. participe

SOLDÉ, ÉE. participe

SOLE. s. f.

SOLE. s. f. T. d' Agricult. Certaine étendue de champ, sur laquelle on sème successivement par années, des blés, puis des menus grains, et qu' on laisse en jachère la troisième année. On divise ordinairement une terre en trois soles. Il y a dans cette ferme quatre-vingt-dix arpents en tout; c' est trente arpents par sole. Les soles de cette ferme ne sont pas égales. La sole de froment est plus forte cette année qu' à l' ordinaire.

SOLE. s. f.

SOLE. s. f. Le dessous du pied d' un cheval, d' un mulet, d' un âne, d' un cerf, etc. Ce cheval a la sole fort tendre, la sole battue, foulée, entamée, etc.

SOLE. s. f.

SOLE. s. f. Poisson de mer qui est plat et de figure à peu près ovale. Grande sole. Petite sole. Soles frites. Soles au gratin.

SOLÉAIRE. adj. m.

SOLÉAIRE. adj. m. T. d' Anat. Il se dit D' un muscle placé à la partie postérieure de la jambe, et qu' on a ainsi nommé parce que sa forme est comparée à celle d' une semelle de soulier. Le muscle soléaire étend le pied sur la jambe, et vice versâ.

SOLÉCISME. s. m.

SOLÉCISME. s. m. Faute contre la syntaxe. Faire un solécisme. Il y a un solécisme dans cette phrase.

Il se dit quelquefois, figurément et par plaisanterie, d' Une faute quelconque. Un solécisme en conduite. Il fait dans cette science d' étranges solécismes.

SOLEIL. s. m.

SOLEIL. s. m. L' astre qui produit la lumière du jour. La lumière du soleil. Les rayons du soleil. Éclipse de soleil. Le cours du soleil. Le mouvement du soleil autour de son axe. Le disque du soleil. Les douze maisons du soleil. Le soleil est dans tel signe du zodiaque. Le soleil est à son midi, en plein midi, à son apogée, à son périgée. Le soleil s' est montré, s' est caché. Regarder le soleil fixement. Exposer au soleil. Le soleil lui donnait à plomb sur la tête. Ne vous tenez pas au soleil. Se garantir du soleil. Le soleil darde ses rayons. Le soleil s' obscurcit. Se chauffer au soleil. Se mettre à l' abri du soleil. Ces peuples adoraient le soleil. Hâlé du soleil. Il s' est hâlé au soleil. Sa montre va comme le soleil.

Le soleil se lève, Il paraît au-dessus de l' horizon; Le soleil se couche, Il disparaît pour nous; et, Le soleil se lève bien ou mal, se couche bien ou mal, Il se couche ou se lève d' une manière qui annonce un beau ou un mauvais temps. On dit de même: Le lever du soleil. Le coucher du soleil. Le soleil levant. Le soleil couchant.

Fig., en poésie, Le char du soleil; les chevaux du soleil.

Il fait déjà grand soleil, il fait encore grand soleil, Il est déjà grand jour, il est encore grand jour. Le soleil est encore bien haut, Le coucher du soleil est encore loin. Il fait du soleil, Le soleil n' est caché par aucun nuage. Il fait trop de soleil, Le soleil est trop ardent.

Entre deux soleils, Entre le lever et le coucher du soleil. Marcher, voyager entre deux soleils. Suivant d' anciennes ordonnances, l' argent du roi ne se voiturait qu' entre deux soleils.

Sous le soleil, Sur la terre, dans le monde. Tout est vanité sous le soleil. Il n' est rien de plus beau sous le soleil. Il n' y a rien de nouveau sous le soleil.

Avoir du bien au soleil, Avoir des propriétés en terres, en maisons, en immeubles.

Coup de soleil, L' impression violente et quelquefois mortelle, que le soleil fait en certaines circonstances sur ceux qui s' y trouvent exposés. Il a reçu un coup de soleil. Il est mort d' un coup de soleil.

Dans les Combats singuliers, Partager le soleil entre les combattants, c' était Placer les combattants de telle sorte, que le soleil n' incommodât pas plus l' un que l' autre.

Fig., Adorer le soleil levant, S' attacher, faire sa cour au pouvoir ou au crédit naissant.

Prov. et fig., Le soleil luit pour tout le monde, Il est des avantages dont tout le monde a le droit de jouir.

SOLEIL

SOLEIL se dit quelquefois, figurément, d' Une personne remarquable entre toutes les autres par quelque grande qualité. Cette femme est un soleil de beauté. Ce juge est un soleil d' équité, de justice. Ce sens est vieux.

Dans le langage de l' Écriture, Le soleil de justice, Dieu.

SOLEIL

SOLEIL se dit, par analogie, d' Une pièce d' artifice qui tourne autour d' un axe, et jette des feux en forme de rayons.

Il se dit aussi d' Un cercle d' or ou d' argent garni de rayons, dans lequel est enchâssé un double cristal, destiné à renfermer l' hostie consacrée, et qui est posé sur un pied ordinairement du même métal. Il a fait présent à cette église d' un magnifique soleil.

Il se dit également d' Une plante herbacée à haute tige, qui porte de grandes fleurs jaunes radiées, et qu' on appelle aussi Tournesol.

SOLEN. s. m.

SOLEN. s. m. T. d' Hist. nat. (Prononcez Solén.) Coquillage qui a la forme d' un étui, ou d' un manche de couteau.

SOLEN

SOLEN en termes de Chirurgie, Boîte ronde et oblongue qui servait autrefois à maintenir un membre fracturé, après qu' on avait réuni les parties disjointes par la fracture.

SOLENNEL, ELLE. adj.

SOLENNEL, ELLE. adj. (On prononce toujours Solanel, et on fait l' a bref; il en est de même dans les dérivés. Plusieurs écrivent Solemnel, et de même dans les dérivés. ) Accompagné de cérémonies publiques et extraordinaires de religion. Fête solennelle. Jour solennel. Procession solennelle. Pâques, la Pentecôte, etc., sont des fêtes solennelles. Messe solennelle. Obsèques solennelles. On lui a fait un service solennel dans telle église.

Voeu solennel, Voeu fait en face de l' Église, avec les formalités prescrites par les canons; par opposition à Voeu simple.

SOLENNEL

SOLENNEL signifie aussi, Authentique, revêtu de toutes les formes, accompagné des formalités requises. Acte solennel. Testament solennel. Arrêt solennel. Déclaration solennelle. Serment solennel.

SOLENNEL

SOLENNEL signifie encore, Célèbre, pompeux, accompagné de cérémonies. Audience solennelle. Entrée solennelle. Jeux solennels.

Fam., Un ton solennel, Un ton trop emphatique, trop important. Il a un ton solennel. Parler d' un ton solennel. Il prend un ton solennel.

SOLENNELLEMENT. adv.

SOLENNELLEMENT. adv. D' une manière solennelle. Ce mariage a été fait solennellement. La paix a été jurée, publiée solennellement.

SOLENNISATION. s. f.

SOLENNISATION. s. f. Action par laquelle on solennise. La solennisation d' une fête. On a fait de grands préparatifs pour la solennisation de cette fête.

SOLENNISER. v. a.

SOLENNISER. v. a. Célébrer avec cérémonie. Solenniser une fête. C' est un jour de réjouissance, il faut le solenniser. Solenniser la naissance d' un prince.

SOLENNISÉ, ÉE. participe

SOLENNISÉ, ÉE. participe

SOLENNITÉ. s. f.

SOLENNITÉ. s. f. Cérémonie publique qui rend une chose solennelle. La solennité d' une fête. La solennité du jour. La solennité de Pâques. La solennité d' un mariage. Il fut reçu avec solennité. La solennité des noces. Les solennités du culte catholique. Les solennités du polythéisme.

Il se dit aussi Des formalités qui rendent un acte solennel, authentique. La solennité d' un testament, d' un serment. Il mit beaucoup de solennité dans cette action.

SOLFÉGE. s. m.

SOLFÉGE. s. m. Recueil de leçons de musique vocale, dans lequel les difficultés du chant sont graduées. Ce compositeur a fait un excellent solfége. Étudier le solfége.

SOLFIER. v. a.

SOLFIER. v. a. Chanter, en les nommant, les notes d' un air, d' un morceau ou d' un exercice de musique. Solfier un air. Il solfie déjà tout couramment. Elle ne fait encore que solfier.

SOLFIÉ, ÉE. participe

SOLFIÉ, ÉE. participe

SOLIDAIRE. adj.des deux genres

SOLIDAIRE. adj.des deux genres T. de Jurispr. Qui fait que, de plusieurs personnes, chacune est obligée directement au payement de la somme totale. Cette obligation est solidaire. Avoir action solidaire contre quelqu' un. Caution solidaire.

Il se dit aussi Des personnes, et signifie, Qui est obligé solidairement. Il est solidaire. Nous sommes tous solidaires. Des débiteurs solidaires.

Il se dit figurément Des personnes qui répondent en quelque sorte les unes des autres. Nous sommes solidaires; les torts de l' un de nous retombent sur tous les autres.

SOLIDAIREMENT. adv.

SOLIDAIREMENT. adv. T. de Jurispr. D' une manière solidaire; tous ensemble, et chacun pour tous. Ils sont obligés solidairement.

SOLIDARITÉ. s. f.

SOLIDARITÉ. s. f. T. de Jurispr. Engagement par lequel deux ou plusieurs personnes s' obligent les unes pour les autres, et chacune pour toutes, s' il est nécessaire. Ce contrat, cette obligation porte solidarité. Quand une ville, une commune sont obligées, la solidarité tombe sur chacun des habitants. Il y a solidarité entre eux. La solidarité ne se présume pas, elle doit être stipulée expressément.

Il se dit également en parlant De plusieurs créanciers dont chacun a le droit de réclamer seul la totalité de ce qui leur est dû.

Il se dit quelquefois, dans le langage ordinaire, de La responsabilité mutuelle qui s' établit entre deux ou plusieurs personnes. La solidarité qui nous lie. Je ne veux point qu' il y ait de solidarité, qu' il y ait solidarité entre cet homme et moi.

SOLIDE. adj.des deux genres

SOLIDE. adj.des deux genres Qui a de la consistance, et dont les parties demeurent naturellement dans la même situation. Il est opposé à Fluide. Les corps solides et les corps fluides. Les parties solides du corps humain.

Aliments solides, Les aliments qui ont de la consistance, par opposition aux Aliments liquides. On l' a mis aux bouillons, on lui a interdit toute sorte de nourriture solide, toutes sortes d' aliments solides. Il se porte mieux, il commence à prendre des aliments solides.

SOLIDE

SOLIDE signifie aussi, Qui a une fermeté capable de résister au choc des corps et à l' injure du temps. En ce sens, il est opposé à Fragile et à Peu durable. Cela n' est guère solide; si vous le laissez tomber, vous le casserez. Un bâtiment solide. Bâtir sur des fondements solides. Cet édifice est beau, mais il n' est pas solide. Voilà des meubles bien solides.

SOLIDE

SOLIDE s' emploie substantivement, au masculin, et se dit d' Un corps ferme, d' un corps qui a de la consistance. Il faut creuser jusqu' au solide, avant de faire les fondations d' un bâtiment. Bâtir sur le solide.

SOLIDE

SOLIDE en termes de Mathématique, signifie, L' étendue considérée comme ayant les trois dimensions, longueur, largeur et profondeur. En ce sens, il est opposé à Ligne et à Superficie, et il s' emploie aussi substantivement. La géométrie mesure les solides.

SOLIDE

SOLIDE signifie figurément, Qui est réel, effectif, durable. En ce sens, il est opposé à Vain, chimérique, frivole, de peu de durée. Les biens-fonds sont des biens solides. Un principe solide. Vous ne me promettez que des chimères, je veux quelque chose de solide. Je ne vois rien de solide en tout ce que vous me proposez. Doctrine solide. Raison solide. Piété solide. Dévotion solide. C' est un homme solide, à qui on peut se fier. Ce n' est pas un esprit frivole, c' est un esprit solide. Un jugement solide. Une amitié solide. Un ami solide. Un mérite solide. Un établissement solide. Une place, un emploi solide.

Il s' emploie aussi substantivement, en ce sens. Chercher le solide. Aller au solide. Attachez-vous au solide. C' est là le solide.

SOLIDEMENT. adv.

SOLIDEMENT. adv. D' une manière solide. Bâtir solidement. Établir solidement sa fortune. Penser, raisonner solidement.

SOLIDIFIER. v. a.

SOLIDIFIER. v. a. T. didactique. Rendre solide ce qui était liquide, fluide. Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. L' oxygène se solidifie en se combinant avec les substances oxydables.

SOLIDIFIÉ, ÉE. participe

SOLIDIFIÉ, ÉE. participe

SOLIDITÉ. s. f.

SOLIDITÉ. s. f. Qualité de ce qui est solide. La solidité des corps. La solidité d' un bâtiment. La solidité d' un discours, d' un raisonnement. Ce discours a du brillant, mais il n' a point de solidité.

Mesures de solidité, Celles qui servent à mesurer les solides.

SOLIDITÉ

SOLIDITÉ s' est dit autrefois figurément, en Jurisprudence, pour Solidarité.

SOLILOQUE. s. m.

SOLILOQUE. s. m. Discours d' un homme qui s' entretient avec lui-même. Il ne s' emploie guère que dans cette phrase, Les Soliloques de saint Augustin. Dans les pièces de théâtre, on dit, Monologue.

SOLINS. s. m. pl.

SOLINS. s. m. pl. T. d' Archit. Les intervalles qui sont entre les solives.

Il se dit aussi Du plâtre qu' on met sur la poutre pour séparer les solives.

Il se dit également de L' enduit de plâtre qu' on fait le long d' un pignon, pour y joindre et retenir les premières tuiles.

SOLIPÈDE. adj.des deux genres

SOLIPÈDE. adj.des deux genres T. d' Hist. nat. Il se dit Des animaux qui n' ont qu' une corne ou sabot à chaque pied. Le cheval, l' âne, le mulet, le zèbre, sont des animaux solipèdes. On l' emploie aussi comme substantif masculin. La famille des solipèdes.

SOLITAIRE. adj.des deux genres

SOLITAIRE. adj.des deux genres Qui est seul, qui aime à vivre dans la solitude, à être seul, qui fuit le monde. Homme solitaire. Femme solitaire. Vous êtes bien solitaire aujourd' hui. Il a l' humeur solitaire. Vie solitaire.

Il se dit aussi Des lieux déserts, des lieux éloignés du commerce du monde. Ce lieu est fort solitaire. C' est un homme qui n' aime que les lieux solitaires. Un asile solitaire.

Ver solitaire, Ver blanc, plat, fort long et annelé, qui s' engendre dans les intestins, et qui est ordinairement seul.

En Botan., Fleurs solitaires, Fleurs qui naissent séparées les unes des autres sur la plante qui les porte.

En Archit., Colonne solitaire, Colonne isolée, qui ne fait pas partie d' un ordre, qui ne porte pas un entablement.

SOLITAIRE

SOLITAIRE est aussi substantif, et se dit Des anachorètes et des moines qui vivent dans la solitude. Les solitaires d' Égypte, de la Thébaïde. C' est un pieux solitaire.

Il se dit, par extension, de Tout homme qui vit dans la solitude, qui vit très-retiré. Vous l' avez vu fort répandu dans le monde, maintenant c' est un solitaire.

SOLITAIRE

SOLITAIRE se dit encore d' Un jeu qu' on joue seul au moyen d' une petite table percée de trente-sept trous, et avec trente-six chevilles pointues.

SOLITAIRE

SOLITAIRE en termes de Joaillerie, signifie, Un diamant détaché, monté seul: lorsque le diamant est petit, il se nomme Étincelle. Il a acheté un beau solitaire.

SOLITAIREMENT. adv.

SOLITAIREMENT. adv. D' une manière solitaire. Il a toujours vécu solitairement. Il aime à vivre solitairement.

SOLITUDE. s. f.

SOLITUDE. s. f. État d' une personne qui est seule, qui est retirée du commerce du monde. Vivre dans la solitude. Il aime la solitude. Il ne saurait souffrir la solitude. Troubler la solitude de quelqu' un. Soutenir, supporter la solitude. Charmer sa solitude par d' agréables occupations. Venez partager ma solitude.

Il signifie aussi, Un lieu éloigné du commerce, de la vue, de la fréquentation des hommes. Affreuse solitude. Solitude agréable, charmante. Se retirer, s' enfermer dans une solitude. Venez visiter ma solitude, me voir dans ma solitude. Les Alpes offrent des solitudes pittoresques.

Ce lieu est devenu une solitude, n' est plus qu' une solitude, se dit D' un lieu qui cesse d' être fréquenté. On dit figurément, Depuis son départ, depuis sa mort, ma maison n' est plus qu' une solitude.

SOLIVE. s. f.

SOLIVE. s. f. Pièce de charpente qui sert à former et à soutenir le plancher d' une chambre, d' une salle, etc., et qui porte sur les murs ou sur les poutres. Solive de brin. Solive de sciage.

Il se dit aussi, en termes de Gruerie, d' Une pièce de bois d' un cubage déterminé.

SOLIVEAU. s. m.

SOLIVEAU. s. m. Petite solive.

SOLLICITATION. s. f.

SOLLICITATION. s. f. Action de solliciter. C' est à la sollicitation d' un de ses amis qu' il a fait telle chose. Il s' est rendu à mes sollicitations. Céder, résister aux sollicitations. Sollicitation pressante, instante. De fortes, de faibles sollicitations.

Il signifie aussi, Le soin qu' on prend, les démarches, les diligences qu' on fait pour le succès d' une affaire. Un tel est chargé de la sollicitation de toutes les affaires de telle ville, de tel département. Il a employé bien du temps à la sollicitation de ses procès.

Il signifie plus ordinairement, La recommandation qu' on fait à des juges. Puissante sollicitation. Forte, continuelle sollicitation. Malgré toutes ses sollicitations, il a perdu son procès. Quand on a de bons juges, les sollicitations sont inutiles. Faire des sollicitations. J' ai passé toute la journée en sollicitations, à la sollicitation de mon procès.

SOLLICITER. v. a.

SOLLICITER. v. a. Inciter, exciter à faire quelque chose. Qui est-ce qui vous a sollicité à cela? Solliciter à la révolte. Solliciter au mal, au péché. Solliciter quelqu' un à faire quelque chose, de faire quelque chose. Ils l' avaient sollicité d' entrer dans leur parti.

Solliciter quelqu' un de son déshonneur, Lui proposer, exiger de lui quelque chose de déshonorant. Cette phrase a vieilli.

SOLLICITER

SOLLICITER signifie aussi, Demander quelque chose fortement, avec instance. Solliciter son payement. Solliciter son congé. Solliciter la liberté, l' élargissement de son ami. Solliciter une grâce auprès du roi, la faire solliciter par ses amis. Je le solliciterai de vive voix et par écrit. Beaucoup de gens sollicitent cette place. Solliciter une audience.

Solliciter un procès, une affaire, Faire les démarches et les instances nécessaires pour arriver à la décision, pour obtenir un jugement, pour s' assurer un heureux succès.

Solliciter son rapporteur, ses juges, Les prier d' être favorables.

SOLLICITER

SOLLICITER s' emploie aussi absolument, en parlant Des procès, des places, des faveurs qu' on attend de personnes puissantes. Je viens de solliciter. Mes amis ont sollicité pour moi. Je suis las de solliciter. Il sollicite depuis six mois, et n' a rien obtenu. Solliciter dans les bureaux.

SOLLICITER

SOLLICITER se dit quelquefois, surtout en Médecine, De ce qui provoque ou détermine quelque mouvement dans un corps, dans un organe. Tel médicament sollicite les intestins à se débarrasser des matières qui les surchargent.

SOLLICITÉ, ÉE. participe

SOLLICITÉ, ÉE. participe Une affaire bien sollicitée. Des juges bien sollicités.

SOLLICITEUR. s. m.

SOLLICITEUR. s. m. Celui qui est chargé de solliciter les procès, les affaires d' autrui. Un habile solliciteur. Un solliciteur diligent, actif. Un solliciteur d' affaires. Solliciteur de procès.

Il se dit aussi, généralement, de Tous ceux qui sollicitent un procès, une affaire, pour eux-mêmes ou pour leurs amis. Je me rendrai votre solliciteur. Vous êtes un bon solliciteur.

Il se dit également de Ceux qui postulent un emploi, qui demandent avec instance une place, une grâce, une faveur à quelque personne puissante. Il y a vingt solliciteurs pour cette place vacante.

Dans les deux derniers sens, il se dit aussi au féminin. Une solliciteuse pressante.

SOLLICITUDE. s. f.

SOLLICITUDE. s. f. Soin affectueux. La sollicitude pastorale. La sollicitude maternelle. On l' a soigné avec sollicitude, avec une vraie, une tendre sollicitude.

Il signifie également, Souci, soin inquiet. Cette affaire lui donne, lui cause beaucoup de sollicitude. Il vit dans une sollicitude continuelle. Les sollicitudes d' un père. Il éprouve une grande sollicitude, de grandes sollicitudes.

En termes de l' Écriture, Les sollicitudes du siècle, Les soins des choses temporelles.

SOLO. s. m.

SOLO. s. m. T. de Musique emprunté de l' italien. Il se dit Des passages d' une pièce de musique qu' un instrument doit jouer seul. Il se dit aussi d' Une pièce ou morceau de musique, qui se chante à voix seule, ou qui se joue sur un seul instrument avec un simple accompagnement de piano ou de basse. Jouer un solo. Ce violoniste a exécuté un beau solo, plusieurs solo. Chanter un solo. Un solo de harpe, de cor, de basson, etc.

SOLSTICE. s. m.

SOLSTICE. s. m. T. d' Astron. Temps auquel le soleil est arrivé à son plus grand éloignement de l' équateur, et paraît, pendant quelques jours, y être stationnaire. Solstice d' hiver. Solstice d' été. Entre les deux solstices.

SOLSTICIAL, ALE. adj.

SOLSTICIAL, ALE. adj. T. d' Astron. Qui a rapport aux solstices. Hauteur solsticiale. Points solsticiaux.

SOLUBILITÉ. s. f.

SOLUBILITÉ. s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est soluble.

SOLUBLE. adj.des deux genres

SOLUBLE. adj.des deux genres Qui peut être résolu. Ce problème n' est pas soluble.

Il se dit aussi Des substances qui ont la propriété de se fondre dans un liquide, de s' y résoudre en particules invisibles. Les sels alcalins sont solubles dans l' eau.

SOLUTION. s. f.

SOLUTION. s. f. Dénoûment d' une difficulté. Donnez la solution de cette difficulté, de cette question. La solution est bonne, est mauvaise. Solution d' un problème.

SOLUTION

SOLUTION en termes de Chimie, L' action de se fondre dans un liquide. Un sel en solution dans l' eau. Solution complète. Solution partielle.

SOLUTION

SOLUTION signifie aussi, Division, séparation des parties. Il n' est guère usité que dans cette phrase du langage didactique, Solution de continuité.

SOLUTION

SOLUTION en termes de Jurisprudence, signifie quelquefois, Libération, payement final. Jusqu' à parfaite solution et payement, ou absolument, Jusqu' à parfaite solution.

SOLVABILITÉ. s. f.

SOLVABILITÉ. s. f. Le pouvoir, les moyens qu' on a de payer. Doutez-vous de ma solvabilité? Sa solvabilité est connue, est fort douteuse.

SOLVABLE. adj.des deux genres

SOLVABLE. adj.des deux genres Qui a de quoi payer. Il est solvable. Caution bonne et solvable. Gardien solvable.

SOMATOLOGIE. s. f.

SOMATOLOGIE. s. f. T. de Médec. Traité des parties solides du corps humain. La somatologie renferme l' ostéologie et la myologie.

SOMBRE. adj.des deux genres

SOMBRE. adj.des deux genres Qui est peu éclairé, qui reçoit peu de lumière. Cette maison est bien sombre. Dans une forêt sombre. Un temps sombre.

Il fait sombre, Le temps est sombre. Il fait sombre dans cet appartement, Cet appartement est sombre, peu éclairé.

Lumière sombre, Lumière faible et qui éclaire mal. Couleur sombre, Couleur qui est moins éclatante que les autres, et qui tire sur le brun.

SOMBRE

SOMBRE signifie quelquefois, Obscur, ténébreux. Cette nuit est bien sombre.

En poésie, Les royaumes sombres, les rivages sombres, les sombres bords, Les enfers, selon la croyance des anciens païens.

SOMBRE

SOMBRE signifie figurément, Mélancolique, morne, taciturne, rêveur, chagrin. Un esprit sombre. Un caractère, une humeur sombre. Un visage sombre. Il a l' air bien sombre. Une imagination ardente et sombre. Des idées sombres. De sombres pensées. Vous êtes bien sombre aujourd' hui.

SOMBRER. v. n.

SOMBRER. v. n. T. de Marine. Il se dit D' un bâtiment, lorsque, étant sous voiles, il est renversé par un coup de vent qui le fait couler bas: Ce vaisseau a sombré sous voiles. Ce navire va sombrer.

SOMMAIRE. adj.des deux genres

SOMMAIRE. adj.des deux genres Succinct, court, abrégé, qui expose un sujet en peu de paroles. Traité sommaire. Réponse sommaire. Discours sommaire. Requête sommaire. Exposé sommaire.

En termes de Procéd., Matières sommaires, se dit de Certaines affaires qui doivent être jugées promptement et avec peu de formalités, telles que les demandes provisoires, les appels des sentences de juges de paix, etc.

SOMMAIRE

SOMMAIRE est aussi substantif masculin, et signifie, Extrait, abrégé. Le sommaire d' un livre, d' un discours. Faire un sommaire. Ne présenter que le sommaire, que le simple sommaire des recherches d' un auteur. Lire le sommaire des chapitres. Mettre des sommaires en tête des chapitres d' un livre. Dans les ouvrages imprimés, la première ligne d' un sommaire doit sortir, au lieu de rentrer. Table des sommaires.

SOMMAIREMENT. adv.

SOMMAIREMENT. adv. D' une manière sommaire, succinctement, brièvement. Je vous rapporterai sommairement ce qui se passa en cette occasion, ce qui est contenu dans ce livre. J' exposerai sommairement les faits.

SOMMATION. s. f.

SOMMATION. s. f. Action de sommer. Sommation verbale. Sommation par écrit. Faire une sommation. Les trois sommations qui précèdent l' emploi de la force armée contre les attroupements séditieux. Les sommations requises et nécessaires. Réitérer les sommations. Cette place, cette forteresse s' est rendue à la première sommation.

Il signifie plus particulièrement, L' acte par écrit contenant la sommation faite en justice. Voilà les trois sommations qui lui ont été faites. Voilà les trois sommations attachées ensemble.

Sommation respectueuse, Acte extrajudiciaire qu' un fils de vingt-cinq ans ou une fille majeure de vingt et un ans sont tenus de faire signifier à leur père et à leur mère ou à leurs aïeuls et aïeules, pour leur demander conseil sur leur mariage, lorsque ces parents n' ont pas donné leur consentement. Il peut être passé outre à la célébration du mariage un mois après la troisième sommation respectueuse, et même un mois après la première, lorsqu' on a plus de trente ans.

SOMMATION. s. f.

SOMMATION. s. f. T. de Mathém. Opération par laquelle on trouve la somme de plusieurs quantités, on réduit à un petit nombre de termes un grand nombre de quantités. La sommation des suites.

SOMME. s. f.

SOMME. s. f. Une quantité d' argent. Petite somme. Grosse somme. La somme de trois mille francs, etc. Ces trois sommes jointes ensemble font la somme de... On lui donna une somme d' argent pour faire son voyage. Je lui ai fourni la somme qui lui manquait. Cette maison, cette terre lui a coûté des sommes immenses. Son mémoire se montait à une somme exorbitante.

Somme totale, La quantité qui résulte de plusieurs sommes jointes ensemble. La somme totale est de... On dit aussi adverbialement, Somme totale, En réunissant toutes les sommes. Somme totale, il en coûte tant.

SOMME

SOMME signifie également, en Mathématiques, La quantité qui résulte de plusieurs quantités jointes ensemble. La somme des unités, des dizaines, des centaines, etc. La somme des termes d' une équation, L' assemblage de tous les termes d' une équation.

SOMME

SOMME s' emploie quelquefois figurément. Cela ne peut qu' ajouter à la somme de nos maux. L' habitude des privations diminue la somme de nos besoins, de nos malheurs.

SOMME

SOMME est aussi Le titre de quelques ouvrages, de certains livres qui traitent en abrégé de toutes les parties d' une science, d' une doctrine, etc. La Somme de saint Thomas.

SOMME TOUTE. loc. adv. et fig.

SOMME TOUTE. loc. adv. et fig. Enfin, en résumé, pour conclusion. Somme toute, ce n' est pas un homme à qui vous deviez vous fier. Somme toute, qu' en sera-t-il? Eh bien, somme toute, qu' est-il arrivé? On dit aussi, En somme, dans le même sens. En somme, c' est un fort bon domestique. En somme, vous pouvez faire ce marché.

SOMME. s. f.

SOMME. s. f. Charge, fardeau que peut porter un cheval, un mulet, un âne, etc. Somme de blé. Somme de vendange. Bête de somme. Cheval de somme.

SOMME. s. m.

SOMME. s. m. Repos causé par l' assoupissement naturel de tous les sens: il ne se dit guère qu' en parlant De l' homme. Un long somme. Un bon somme. Un léger somme. Dormir d' un profond somme. Je ne dormirai pas de bon somme, avant d' être venu à bout de cette affaire. À son premier somme. Faire un somme, un petit somme.

Fam., Il a fait la nuit tout d' un somme, Il a dormi toute la nuit d' un sommeil non interrompu. On dit dans le même sens, Il n' a fait qu' un somme toute la nuit.

SOMMEIL. s. m.

SOMMEIL. s. m. Il signifie la même chose que Somme, mais il a des usages différents: par exemple on ne dirait pas, Faire un sommeil, comme on dit, Faire un somme. Profond sommeil. Dormir d' un profond sommeil. Sommeil tranquille, doux, paisible, inquiet, agité, interrompu. Long sommeil. Léger sommeil. Troubler, rompre, interrompre le sommeil d' une personne. Être enseveli dans le sommeil. Goûter les douceurs du sommeil. Cela porte au sommeil, excite le sommeil. Il n' a pas eu cette nuit un moment de sommeil. Le premier sommeil. J' étais dans mon premier sommeil, quand on est venu brusquement m' éveiller. On ne peut le tirer du sommeil.

Il s' emploie dans plusieurs phrases du style poétique ou oratoire, où le sommeil est personnifié. S' arracher des bras du sommeil. Il passa des bras du sommeil dans ceux de la mort. Le sommeil est le frère de la mort. Les pavots du sommeil.

Il s' emploie quelquefois, figurément, en parlant De la mort. Le sommeil de la mort. Le sommeil de la tombe. Le sommeil éternel. Il dort du sommeil éternel, d' un sommeil éternel.

Il se dit aussi, figurément, de L' état d' inactivité, d' inertie où se trouvent certaines choses. Le sommeil de la nature. Le sommeil de la raison. Le sommeil des sens.

En Botan., Sommeil des plantes, État dans lequel les plantes ont leurs feuilles et leurs fleurs pliées ou fermées, et que l' on attribue à l' absence de la chaleur et de la lumière, parce que ce phénomène a lieu ordinairement durant la nuit.

SOMMEIL

SOMMEIL signifie encore, Une grande envie, un grand besoin de dormir. Accablé, abattu de sommeil. Il n' en peut plus de sommeil. Le sommeil me gagne. Avoir sommeil. Tomber de sommeil. Vaincre le sommeil.

SOMMEILLER. v. n.

SOMMEILLER. v. n. Dormir d' un sommeil léger, d' un sommeil imparfait. Il n' avait pu dormir depuis quinze jours, mais il a sommeillé cette nuit. Sommeiller à diverses reprises. Il commence à sommeiller. Je ne dormais pas tout à fait, je ne faisais que sommeiller.

Il signifie quelquefois, au contraire, Dormir profondément. La nuit, quand tout sommeille.

Il se dit, figurément, De certaines choses qui sont dans un état d' inactivité, d' inertie. La nature sommeille. Sa raison sommeille. Ses sens, ses passions sommeillaient encore.

Fig., Il n' y a guère d' auteurs qui ne sommeillent quelquefois, Qui ne tombent dans quelque négligence.

SOMMELIER, IÈRE. s.

SOMMELIER, IÈRE. s. Celui, celle qui dans une communauté, dans une maison, a en sa charge le linge, la vaisselle, le pain, le vin et les liqueurs. Bon, fidèle sommelier.

SOMMELLERIE. s. f.

SOMMELLERIE. s. f. La charge, la fonction de sommelier. Il entend bien la sommellerie.

Il signifie aussi, Le lieu où le sommelier garde le linge, la vaisselle qui lui sont confiés. Manger dans la sommellerie.

SOMMER. v. a.

SOMMER. v. a. Signifier, déclarer à quelqu' un dans les formes établies, qu' il ait à faire telle ou telle chose, sinon qu' on l' y obligera. Je l' ai sommé de payer, sommé de sortir de la maison qu' il tient de moi. On a sommé le gouverneur de se rendre. On somma les mutins de se disperser. Étant sommé et interpellé de dire son nom.

Sommer quelqu' un de sa parole, Lui demander qu' il tienne sa parole.

Sommer une place, Sommer le commandant de la rendre. On envoya un trompette sommer la place.

SOMMÉ, ÉE. participe

SOMMÉ, ÉE. participe

SOMMER. v. a.

SOMMER. v. a. T. de Mathém. Trouver la somme de plusieurs quantités algébriques ou numériques. Sommer une suite.

SOMMÉ, ÉE. participe

SOMMÉ, ÉE. participe

SOMMET. s. m.

SOMMET. s. m. Le haut, la partie la plus élevée de certaines choses, comme d' une montagne, d' un rocher, d' une tour, de la tête, etc. Sur le sommet d' une montagne. Au sommet d' un rocher. Les sommets du Caucase, des Alpes, des Pyrénées. Le sommet de la tête.

Poétiq., Le double sommet, Le Parnasse.

Fig. et dans le style soutenu, Le sommet des grandeurs, de la gloire, Le comble des grandeurs, de la gloire.

En Géom., Le sommet d' un angle, La pointe d' un angle. Angles opposés au sommet, Angles dont les pointes ou sommets sont opposés. Le sommet d' une courbe, Le point de la courbe où sa courbure s' arrondit symétriquement, de manière à y borner son extension. Le sommet d' une parabole est au point où elle coupe son axe. L' ellipse a quatre sommets.

SOMMET

SOMMET se disait autrefois, en Botanique, pour Anthère.

SOMMIER. s. m.

SOMMIER. s. m. T. de Finances et de Commerce. Gros registre où les commis inscrivent les sommes qu' ils reçoivent. Le sommier des aides, des gabelles, etc. Le sommier d' une abbaye, d' une seigneurie. Ce payement est inscrit au sommier, sur le sommier.

SOMMIER. s. m.

SOMMIER. s. m. Cheval de somme. Les sommiers de tel messager. Les sommiers des pourvoyeurs de la maison du prince.

SOMMIER

SOMMIER signifie aussi, Un matelas de crin servant de paillasse. Sommier de crin.

SOMMIER

SOMMIER signifie encore, Une espèce de coffre, dans lequel les soufflets des orgues font entrer le vent, qui de là se distribue dans les différents tuyaux. Ce sommier perd le vent, n' est pas bien clos.

SOMMIER

SOMMIER en termes d' Architecture, Pierre qui reçoit la retombée d' une voûte; ou Pièce de bois de charpente qui porte sur deux pieds-droits et sert de linteau à l' ouverture des portes, des croisées, etc.

SOMMIER

SOMMIER se dit pareillement, de Deux pièces de bois qui servent à soutenir le poids ou l' effort d' une presse d' imprimerie. Baisser, relever le sommier. Les nouvelles presses n' ont point de sommiers mobiles.

SOMMIER

SOMMIER se dit également de La pièce de bois dans laquelle entrent les fiches qui servent à tendre les cordes d' un clavecin, d' un piano.

SOMMITÉ. s. f.

SOMMITÉ. s. f. (On prononce les deux M.) Le sommet, la partie la plus élevée de certaines choses. La sommité d' une tour, d' un toit. L' armée ennemie occupa les sommités des montagnes, ou absolument, les sommités.

Il s' emploie quelquefois figurément, en Littérature. Cet auteur n' a traité que les sommités de son sujet. Il n' approfondit point un sujet, il se borne à en saisir les sommités.

SOMMITÉ

SOMMITÉ en termes de Botanique, L' extrémité de la tige fleurie de quelques plantes dont les fleurs sont trop petites pour être conservées isolément; et L' extrémité, la pointe des arbustes et des branches d' arbres. Ne prenez que la sommité de ces herbes, de ces fleurs, etc. Des sommités d' absinthe, de lavande, de mille-pertuis, etc. La sommité des jeunes arbres.

SOMNAMBULE. s. et adj. des deux genres

SOMNAMBULE. s. et adj. des deux genres (On prononce l' M.) Celui ou celle qui se lève tout endormi, et qui marche, agit, parle, sans s' éveiller. C' est un somnambule, une somnambule. Il est somnambule.

SOMNAMBULISME. s. m.

SOMNAMBULISME. s. m. État, affection, incommodité du somnambule.

Somnambulisme magnétique, L' espèce de sommeil dans lequel tombent quelques-unes des personnes que l' on magnétise.

SOMNIFÈRE. adj.des deux genres

SOMNIFÈRE. adj.des deux genres (On prononce l' M.) T. de Médec. Qui provoque, qui cause le sommeil. Le pavot est somnifère.

Il est quelquefois substantif masculin. Le pavot est un somnifère très-connu.

SOMNOLENCE. s. f.

SOMNOLENCE. s. f. (On prononce l' M.) T. de Médec. État intermédiaire entre le sommeil et la veille; Disposition habituelle à dormir. État de somnolence.

SOMNOLENT, ENTE. adj.

SOMNOLENT, ENTE. adj. T. de Médec. Qui a rapport à la somnolence. État somnolent.

SOMPTUAIRE. adj.des deux genres

SOMPTUAIRE. adj.des deux genres Il se dit Des lois qui restreignent et règlent la dépense dans les festins, dans les habits, dans les édifices, etc. Lois somptuaires. Édit somptuaire. Règlement somptuaire.

SOMPTUEUSEMENT. adv.

SOMPTUEUSEMENT. adv. D' une manière somptueuse. Vivre somptueusement.

SOMPTUEUX, EUSE. adj.

SOMPTUEUX, EUSE. adj. Magnifique, splendide, de grande dépense. Somptueux édifice. Habit somptueux. Festin somptueux. Le train de cet ambassadeur était somptueux.

Il se dit aussi Des personnes. Il est somptueux en habits, en équipages, en festins, en bâtiments.

SOMPTUOSITÉ. s. f.

SOMPTUOSITÉ. s. f. Grande et magnifique dépense. Somptuosité en habits, en bâtiments, etc. On célébra cette fête avec une grande somptuosité.

SON, SA, SES. Adjectifs possessifs

SON, SA, SES. Adjectifs possessifs qui répondent aux pronoms de la troisième personne Soi, se, il. On les met toujours devant le substantif. Le premier est du genre masculin: Son père, son argent, son habit. Le second est du genre féminin: Sa soeur, sa patrie, sa santé. Le troisième est des deux genres; il est le pluriel de Son et de Sa. Ses biens, ses amis, ses prétentions.

Quoique Son soit masculin, l' euphonie veut qu' il tienne lieu de féminin lorsque le nom qui suit commence par une voyelle, ou par h sans aspiration: Son amitié, son habitude, son héroïne. Mais quand ce nom commence par une h aspirée, on doit toujours employer le féminin Sa: Sa honte, sa haine.

Dans le discours familier, Son, sa, joint au verbe Sentir, équivaut à l' article. Il sent son homme de qualité; il sent son hypocrite, son tartufe, Il a l' air d' un homme de qualité, d' un hypocrite, etc.

Posséder son Homère, son Cicéron, ses auteurs anciens, etc., Connaître bien Homère, Cicéron, les auteurs anciens, etc.