DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI RAYONNANT, ANTE. adj.

RAYONNANT, ANTE. adj. Qui rayonne. Rayonnant de lumière. Moïse, descendant de la montagne, parut le visage tout rayonnant.

En Physique, Le calorique rayonnant, Celui qui émane des corps en tous sens; à la différence de Celui qui se communique par contact.

Fig., Être tout rayonnant de gloire, se dit De celui qui vient d' acquérir beaucoup de gloire, de renommée.

Fig., Être rayonnant de joie, ou simplement, Être rayonnant, se dit De celui dont la figure exprime une vive satisfaction. On dit de même, Un visage rayonnant, une figure rayonnante.

RAYONNÉ, ÉE. adj.

RAYONNÉ, ÉE. adj. Disposé en rayons, en lignes qui partent d' un centre commun et vont en divergeant. Il s' emploie surtout en termes d' Anatomie. Ligaments rayonnés.

RAYONNEMENT. s. m.

RAYONNEMENT. s. m. Action de rayonner. Le rayonnement des astres. Le rayonnement du feu, de la flamme, de la lumière. Le rayonnement du calorique. La transmission du calorique a lieu par rayonnement ou par contact.

RAYONNER. v. n.

RAYONNER. v. n. Jeter, envoyer des rayons. Le soleil commençait à rayonner sur la cime des montagnes.

Fig., Son visage rayonne de joie, il rayonne de joie, Sa figure exprime une joie très-vive.

RAYURE. s. f.

RAYURE. s. f. La manière, la façon dont une étoffe est rayée. La rayure de cette étoffe est fort agréable.

La rayure d' une carabine, Les cannelures faites dans l' intérieur du canon d' une carabine.

RE.

RE. Sorte de particule qui entre dans la composition de plusieurs mots, et qui sert ordinairement à indiquer un sens contraire, ou itératif, ou augmentatif. Dans Repousser, réagir, elle indique un sens contraire. Dans Redire, refaire, elle a un sens itératif: Dire, faire de nouveau. Dans Retentir, rembourrer, rétrécir, relâcher, etc., elle a un sens augmentatif: Retentir, indique l' éclat du son; Rembourrer, l' abondante garniture de bourre; Rétrécir, signifie, Rendre plus étroit, Relâcher, Rendre plus lâche, moins gênant, etc.

On peut donner à beaucoup de verbes, surtout dans le langage familier, une signification itérative, en les faisant précéder de la particule Re. Rebroyer, recarreler, recrotter, redémolir, redessiner, refeuilleter, refiger, regeler, regreffer, relimer, remanger, renoircir, remprunter, réinterroger, etc., Broyer de nouveau, carreler de nouveau, etc. Plusieurs des mots ainsi formés, ne se disent guère que dans des phrases où on les joint à ceux dont ils dérivent. Avant d' acheter ce vin, il l' a goûté et regoûté. Il conte et reconte toujours la même histoire. Je chantais et rechantais son air favori. Il serait inutile de réunir dans un dictionnaire tous les mots qu' on est libre de former avec la particule Re; nous nous bornerons à indiquer ceux qui sont consacrés par l' usage.

RÉ. s. m.

RÉ. s. m. T. de Musiq. La seconde note de la gamme. C' est aussi le nom du signe qui représente cette note. Entonner un ré. Ré dièse. Ré bémol. Le ton de ré. Cette double croche est un ré.

RÉACTIF, IVE. adj.

RÉACTIF, IVE. adj. Qui réagit, qui a de la réaction. Force réactive.

Il est aussi substantif, en termes de Chimie, et se dit Des substances qu' on emploie pour reconnaître la nature des corps, pour déterminer et pour séparer leurs éléments. Employer les réactifs. La potasse, l' ammoniaque, les teintures bleues végétales, sont des réactifs.

RÉACTION. s. f.

RÉACTION. s. f. T. de Physiq. Action d' un corps sur un autre qui agit ou vient d' agir sur lui. La réaction est toujours égale à l' action.

Il se dit, figurément, en parlant D' un parti opprimé qui se venge et agit à son tour. Il faut, dans un État, craindre les réactions des partis. Les réactions politiques.

RÉAGGRAVE. s. m.

RÉAGGRAVE. s. m. T. de Droit canon. Dernier monitoire qu' on publie après trois monitions et après l' aggrave. Avant que de fulminer l' excommunication sur un monitoire, on publie un aggrave et un réaggrave.

RÉAGGRAVER. v. a.

RÉAGGRAVER. v. a. Déclarer que quelqu' un a encouru les censures portées par un réaggrave. On a réaggravé les auteurs de ce sacrilége.

RÉAGGRAVÉ, ÉE. participe

RÉAGGRAVÉ, ÉE. participe On l' a déclaré réaggravé.

RÉAGIR. v. n.

RÉAGIR. v. n. Il se dit D' un corps qui agit sur un autre dont il a éprouvé l' action. Un corps élastique réagit sur le corps qui le frappe.

Il s' emploie aussi au sens moral. Les sentiments manifestés par un auditoire réagissent souvent sur l' orateur. Les partis réagissent ordinairement les uns contre les autres.

RÉAJOURNEMENT. s. m.

RÉAJOURNEMENT. s. m. T. de Procéd. Ajournement réitéré. On lui avait fait signifier un ajournement il y a huit jours, et aujourd' hui on lui a signifié un réajournement. Il est peu usité.

RÉAJOURNER. v. a.

RÉAJOURNER. v. a. T. de Procéd. Ajourner une seconde fois. Il avait déjà été ajourné, il a été réajourné. Il est peu usité.

RÉAJOURNÉ, ÉE. participe

RÉAJOURNÉ, ÉE. participe

RÉAL, ALE. adj.

RÉAL, ALE. adj. Il n' était d' usage qu' en parlant De la principale des galères du roi. La galère réale. On appelait Pavillon réal, patron réal, médecin réal, etc., Le pavillon, le patron, le médecin de cette galère.

Il s' employait aussi substantivement, au féminin. La réale de France. Le patron de la réale. Il montait la réale.

RÉAL. s. m., et RÉALE. s. f.

RÉAL. s. m., et RÉALE. s. f. Pièce de monnaie qui a cours en Espagne, et qui vaut un quart de franc, lorsqu' elle est d' argent. Réal d' argent. Réale de billon. Le pluriel du masculin est Réaux, et celui du féminin est Réales.

RÉALGAR. s. m.

RÉALGAR. s. m. T. de Chimie. Sulfure rouge d' arsenic.

RÉALISATION. s. f.

RÉALISATION. s. f. Action de réaliser. La réalisation de ses offres.

RÉALISER. v. a.

RÉALISER. v. a. Rendre réel et effectif. Réalisez vos promesses. Il a réalisé toutes les espérances qu' il avait données. Il avait forme beaucoup de projets qu' il n' a pas réalisés.

Réaliser sa fortune, Convertir en biens-fonds ou en espèces les biens qu' on peut avoir en entreprises, en effets de commerce, etc.

En termes de Palais, Réaliser des offres, Faire des offres à deniers découverts.

RÉALISER

RÉALISER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Vos conjectures se réalisent. Mes espérances se réalisèrent.

RÉALISÉ, ÉE. participe

RÉALISÉ, ÉE. participe

RÉALISTES. s. m. pl.

RÉALISTES. s. m. pl. Secte de philosophes qui regardaient les idées abstraites comme des êtres réels. La secte des Réalistes était contraire à celle des Nominaux.

RÉALITÉ. s. f.

RÉALITÉ. s. f. Existence effective, chose réelle. La réalité du corps de Notre-Seigneur au saint sacrement de l' autel. La réalité d' un payement. L' imagination va toujours au delà de la réalité. Ce n' est pas une fiction, c' est une réalité. On ne vous offre pas des choses en l' air, des chimères, ce sont des réalités.

EN RÉALITÉ. loc. adv.

EN RÉALITÉ. loc. adv. Réellement, effectivement. Heureux en apparence, il ne l' est pas en réalité.

RÉAPPARITION. s. f.

RÉAPPARITION. s. f. T. didactique. Action de reparaître, d' apparaître de nouveau. La réapparition des symptômes d' une maladie. La réapparition d' une fièvre.

Il signifie particulièrement, en Astronomie, La vue d' un astre qui commence à reparaître après une éclipse, ou après avoir été longtemps trop éloigné pour être aperçu. La réapparition d' une comète, d' une étoile.

RÉAPPEL. s. m.

RÉAPPEL. s. m. Second appel, appel qui se fait après le premier. Faire l' appel et le réappel.

RÉAPPELER. v. a.

RÉAPPELER. v. a. Faire un second appel, recommencer l' appel. Il s' emploie souvent absolument. On va réappeler.

RÉAPPELÉ, ÉE. participe

RÉAPPELÉ, ÉE. participe

RÉAPPOSER. v. a.

RÉAPPOSER. v. a. Apposer de nouveau. Les scellés furent brisés, il fallut les réapposer.

RÉAPPOSÉ, ÉE. participe

RÉAPPOSÉ, ÉE. participe

RÉAPPOSITION. s. f.

RÉAPPOSITION. s. f. Action de réapposer. Il doit assister à la réapposition des scellés.

RÉASSIGNATION. s. f.

RÉASSIGNATION. s. f. Seconde assignation devant un juge. Faire, donner une réassignation.

Il signifie aussi, Nouvelle assignation sur un autre fonds que celui qui avait été d' abord affecté au payement d' une somme. Mon assignation était sur un mauvais fonds, j' ai obtenu une réassignation sur un fonds meilleur. Il est vieux en ce sens.

RÉASSIGNER. v. a.

RÉASSIGNER. v. a. Assigner une seconde fois. S' il ne comparaît pas à la première assignation, sur la première assignation, on le réassignera.

Il signifie aussi, Assigner sur un autre fonds. Vous êtes assigné sur un mauvais fonds, faites-vous réassigner sur un autre. Il est vieux en ce sens.

RÉASSIGNÉ, ÉE. participe

RÉASSIGNÉ, ÉE. participe

RÉATTELER. v. a.

RÉATTELER. v. a. Atteler de nouveau. À peine venait-on de dételer les chevaux qu' il fallut les réatteler.

RÉATTELÉ, ÉE. participe

RÉATTELÉ, ÉE. participe

REATU (IN).

REATU (IN). (On prononce Ré.) Expression latine qui s' employait dans cette phrase de Palais, Être in reatu, Être accusé et prévenu d' un crime.

REBAISSER. v. a.

REBAISSER. v. a. Baisser de nouveau. Il ne fait plus de vent, il ne pleut plus, rebaissez la glace de la voiture.

REBAISSÉ, ÉE. participe

REBAISSÉ, ÉE. participe

REBANDER. v. a.

REBANDER. v. a. Bander de nouveau. Après avoir levé l' appareil, il rebanda la plaie.

REBANDÉ, ÉE. participe

REBANDÉ, ÉE. participe

REBAPTISANTS. s. m. pl.

REBAPTISANTS. s. m. pl. Nom de certains hérétiques des premiers siècles, qui rebaptisaient ceux qui avaient déjà été baptisés. La secte des rebaptisants a été renouvelée au douzième et au treizième siècle.

REBAPTISER. v. a.

REBAPTISER. v. a. Baptiser une seconde fois. Les Grecs rebaptisent ceux qui passent de la communion latine à la communion grecque.

REBAPTISÉ, ÉE. participe

REBAPTISÉ, ÉE. participe

RÉBARBATIF, IVE. adj.

RÉBARBATIF, IVE. adj. Rude et rebutant. Un visage, un air rébarbatif. Une mine, une humeur rébarbative. Il est familier.

REBÂTIR. v. a.

REBÂTIR. v. a. Bâtir de nouveau. Cette maison a été rebâtie sur les anciens fondements. Les Juifs, au retour de la captivité, rebâtirent le temple de Jérusalem.

REBATTRE. v. a.

REBATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Battre de nouveau. Il a été battu et rebattu. Rebattez cet habit, il est encore plein de poussière.

Rebattre un matelas, Le refaire, et battre avec des baguettes la laine qu' il contient.

Rebattre un tonneau, En resserrer les douves, en frappant sur les cerceaux pour les faire avancer du côté de la bonde.

En termes de Chasse, Ce chien rebat ses voies, se dit D' un chien courant lorsqu' il revient à plusieurs reprises sur les mêmes voies.

REBATTER

REBATTER signifie, figurément et familièrement, Répéter inutilement et d' une manière ennuyeuse. Vous rebattez trop souvent la même chose. Faudra-t-il vous le rebattre cent fois? Cet avocat n' a fait que rebattre ce qu' il avait dit à la première audience.

REBATTU, UE. participe

REBATTU, UE. participe Un matelas rebattu. Un discours, un conte rebattu. Une phrase, une expression, une objection, une pensée rebattue.

Fig. et fam., Être rebattu de quelque chose, en avoir les oreilles rebattues, Être las d' en entendre parler.

REBAUDIR. v. a.

REBAUDIR. v. a. T. de Chasse. Caresser les chiens. Il faut rebaudir les chiens qui ont bien fait.

REBAUDI, IE. participe

REBAUDI, IE. participe

REBEC. s. m.

REBEC. s. m. Espèce de violon à trois cordes. On ne joue plus du rebec. Ils n' avaient pour toute symphonie qu' un méchant rebec.

REBELLE. adj. des deux genres

REBELLE. adj. des deux genres Qui désobéit à une autorité légitime, qui se révolte, se soulève contre elle. Un sujet rebelle. Rebelle au roi. Rebelle aux ordres du prince. Rebelle à la république. On l' a déclaré rebelle. Rebelle à la justice. Ce religieux est rebelle à son supérieur. Un fils rebelle aux volontés de son père. Esprit rebelle.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un rebelle. Punir les rebelles.

Fig., en style de Dévotion, La chair est rebelle à l' esprit, Les sens se révoltent contre l' âme.

Les esprits rebelles, Les anges déchus, les démons.

Fig., Une fièvre, une humeur, un ulcère, etc., rebelle aux remèdes, Une fièvre, une humeur, un ulcère, etc., qui ne cède point aux remèdes.

Fig., Un sujet, une matière rebelle à la poésie, Un sujet, une matière qui ne peut pas se traiter ou ne peut se traiter que fort difficilement en vers.

REBELLE

REBELLE en Métallurgie, se dit Des substances qui ont de la peine à entrer en fusion. Un métal rebelle.

REBELLER (SE). v. pron.

REBELLER (SE). v. pron. Devenir rebelle, se rendre rebelle, se révolter, se soulever contre l' autorité légitime. Il s' est rebellé contre son prince. Plusieurs villes se rebellèrent.

Fig., Les passions, les sens se rebellent contre la raison, Ils ne se soumettent pas à la raison, ils ne la suivent pas.

REBELLÉ, ÉE. participe

REBELLÉ, ÉE. participe

RÉBELLION. s. f.

RÉBELLION. s. f. Révolte, soulèvement, résistance ouverte aux ordres de l' autorité légitime. Grande rébellion. Dompter, punir la rébellion.

Fig., La rébellion des sens contre la raison, La révolte, le soulèvement des sens contre la raison.

RÉBELLION

RÉBELLION en termes de Palais, Action d' empêcher par violence et par voie de fait l' exécution des ordres de la justice. Faire rébellion à la justice. Procès-verbal de rébellion.

REBÉNIR. v. a.

REBÉNIR. v. a. Bénir une seconde fois. On rebénit une église lorsqu' elle a été profanée.

REBÉNI, IE. participe

REBÉNI, IE. participe

REBÉQUER (SE). v. pron.

REBÉQUER (SE). v. pron. Répondre avec quelque fierté à une personne à qui on doit du respect. Il s' est rebéqué contre son précepteur. Il est familier.

REBLANCHIR. v. a.

REBLANCHIR. v. a. Blanchir de nouveau. On a reblanchi les murs de ce corridor. Il faut qu' on reblanchisse ce linge.

REBLANCHI, IE. participe

REBLANCHI, IE. participe

REBONDI, IE. adj.

REBONDI, IE. adj. Il se dit De certaines parties charnues que la graisse fait paraître plus arrondies. Des joues rebondies. Une croupe rebondie. On dit de même, Cette femme est grasse et rebondie. Il est familier.

REBONDIR. v. n.

REBONDIR. v. n. Faire un ou plusieurs bonds. On vit tomber le boulet de canon, et un moment après on le vit rebondir. Un ballon qui rebondit.

REBONDISSEMENT. s. m.

REBONDISSEMENT. s. m. Action d' un corps qui rebondit, qui fait plusieurs bonds.

REBORD. s. m.

REBORD. s. m. Bord élevé et ordinairement ajouté, rapporté. Le rebord de cette table empêche l' argent de tomber. Les rebords d' un quai, d' un pont.

Le rebord d' une cheminée, Le bord en saillie d' une cheminée. Il a mis sa pendule sur le rebord de la cheminée.

REBORD

REBORD signifie aussi, Bord replié, renversé. Rebord d' un manteau de velours.

REBORDER. v. a.

REBORDER. v. a. Mettre un nouveau bord. Reborder une jupe, une robe, des souliers, etc.

REBORDÉ, ÉE. participe

REBORDÉ, ÉE. participe

REBOTTER. v. a.

REBOTTER. v. a. Botter de nouveau. Il ne s' emploie guère qu' avec le pronom personnel. Se rebotter, Remettre ses bottes.

REBOTTÉ, ÉE. participe

REBOTTÉ, ÉE. participe

REBOUCHER. v. a.

REBOUCHER. v. a. Boucher de nouveau. Reboucher un trou. Reboucher une bouteille.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. On avait débouché l' ouverture de ce tuyau, elle s' est rebouchée.

Il signifie encore, Se fausser, se replier. L' épée se reboucha contre sa cuirasse. La pointe de cette épée ne vaut rien, elle se rebouche.

REBOUCHÉ, ÉE. participe

REBOUCHÉ, ÉE. participe

REBOUILLIR. v. n.

REBOUILLIR. v. n. Bouillir de nouveau. Ce sirop est trop clair, il faut le faire rebouillir.

REBOUISAGE. s. m.

REBOUISAGE. s. m. Action de rebouiser.

REBOUISER. v. a.

REBOUISER. v. a. T. de Chapelier. Nettoyer et lustrer un chapeau à l' eau simple. Rebouiser un chapeau.

REBOUISÉ, ÉE. participe

REBOUISÉ, ÉE. participe

REBOURS. s. m.

REBOURS. s. m. Sens contraire de ce qui est, ou de ce qui doit être. Il se dit principalement Du contre-poil des étoffes. Prendre le rebours d' une étoffe pour la mieux nettoyer.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré, et signifie, Le contre-pied, le contre-sens, tout le contraire de ce qu' il faut. Vous n' expliquez pas bien cela, c' est tout le rebours de ce que vous dites. Il faut prendre tout le rebours de ce qu' il dit. Tout ce qu' il fait est le rebours du bon sens. Il est familier.

À REBOURS, AU REBOURS. loc. adverbiales et prépositives

À REBOURS, AU REBOURS. loc. adverbiales et prépositives En sens contraire, à contre-poil. Lire à rebours. Marcher à rebours. Vergeter, épousseter du drap à rebours.

Ces deux locutions signifient aussi, figurément, À contre-pied, à contre-sens, tout au contraire de ce qu' il faut. Il prend tout à rebours. Au rebours, à rebours du bon sens. Il fait tout à rebours, au rebours de ce qu' on lui dit.

REBOURS, OURSE. adj.

REBOURS, OURSE. adj. Revêche, peu traitable. Il est si rebours. Un esprit rebours. Humeur rebourse. Il est familier, et moins usité au féminin qu' au masculin.

REBOUTEUR. s. m.

REBOUTEUR. s. m. Voyez RENOUEUR.

REBOUTONNER. v. a.

REBOUTONNER. v. a. Boutonner de nouveau. Reboutonner son habit, sa soutane. On dit pronominalement, Se reboutonner, Reboutonner son vêtement.

REBOUTONNÉ, ÉE. participe

REBOUTONNÉ, ÉE. participe

REBRASSER. v. a.

REBRASSER. v. a. Retrousser. Rebrasser ses manches, son chapeau. Il est vieux.

REBRASSÉ, ÉE. participe

REBRASSÉ, ÉE. participe

REBRIDER. v. a.

REBRIDER. v. a. Brider de nouveau. Il faut rebrider ce cheval.

REBRIDÉ, ÉE. participe

REBRIDÉ, ÉE. participe

REBROCHER. v. a.

REBROCHER. v. a. Brocher de nouveau. Faites rebrocher ce volume.

REBROCHÉ, ÉE. participe

REBROCHÉ, ÉE. participe

REBRODER. v. a.

REBRODER. v. a. Broder sur ce qui est déjà brodé. Rebroder du point de Venise.

Il signifie aussi, Refaire une broderie. Il faudra rebroder le collet de cet habit.

REBRODÉ, ÉE. participe

REBRODÉ, ÉE. participe

REBROUSSER. v. a.

REBROUSSER. v. a. Il ne se dit guère au propre qu' en parlant Des cheveux et du poil, lorsqu' on les relève du sens contraire à celui dont ils sont naturellement couchés. Rebrousser les cheveux. Rebrousser la moustache. Rebrousser le poil.

Fig., Rebrousser chemin, et absolument, Rebrousser, Retourner subitement en arrière. Quand il apprit cette nouvelle, il rebroussa chemin. Comme il allait à la campagne, il reçut une nouvelle qui le fit rebrousser tout court.

Les rivières rebrousseront contre leur source, vers leur source, avant que... Elles remonteront vers leur source, avant que...

À REBROUSSE-POIL. loc. adv.

À REBROUSSE-POIL. loc. adv. À contre-poil. Nettoyer un chapeau à rebrousse-poil.

Il s' emploie aussi figurément et familièrement, et signifie, À contre-sens. Prendre une affaire à rebrousse-poil.

REBROUSSÉ, ÉE. participe

REBROUSSÉ, ÉE. participe

REBUFFADE. s. f.

REBUFFADE. s. f. Mauvais accueil, refus accompagné de paroles dures et d' actions de mépris. Recevoir une rebuffade. Essuyer, souffrir des rebuffades. Il a eu bien des rebuffades. On lui fit une fâcheuse rebuffade. Il est familier.

RÉBUS. s. m.

RÉBUS. s. m. (On fait sentir l' S.) Jeu d' esprit qui consiste à exprimer des mots ou des phrases, par des figures d' objets dont les noms offrent à l' oreille une ressemblance avec les mots ou les phrases qu' on veut exprimer. Deviner des rébus.

Il se dit, par extension, Des allusions, des équivoques, des mots pris en un autre sens que celui qui leur est naturel. Un vieux rébus. Faire des rébus. Les rébus sont de mauvais goût.

Il se dit, figurément, de Toute sorte de mauvaises plaisanteries et de mauvais jeux de mots. Cet homme ne dit que des rébus. C' est un diseur, un faiseur de rébus.

Écriture in rebus, Celle dans laquelle on exprime par des figures les choses qu' on veut dire. Les anciens peuples qui ne connaissaient point l' alphabet, se sont servis de l' écriture in rebus. Dans cette locution, in se prononce inne, et rebus s' écrit sans accent.

REBUT. s. m.

REBUT. s. m. Action de rebuter. Il a essuyé beaucoup de rebuts.

Il signifie aussi, Ce qu' on a rebuté, ce dont on n' a point voulu, ce qu' il y a de plus mauvais en chaque espèce. Il a vendu tout ce qu' il avait de meilleur, il n' a plus que du rebut. Vous n' avez que le rebut d' un tel.

Marchandises de rebut, choses de rebut, Marchandises, choses qui ont été rebutées, ou qui méritent de l' être. Vous ne nous montrez là que des marchandises de rebut. On dit de même, Être, mettre au rebut. Ces meubles sont au rebut.

C' est le rebut du genre humain, de la nature, se dit D' un homme vil et méprisable.

En termes d' Administration des postes, Mettre une lettre au rebut, Mettre à l' écart une lettre, quand on a renoncé à trouver la personne à qui elle est adressée.

REBUTANT, ANTE. adj.

REBUTANT, ANTE. adj. Qui rebute, qui décourage. Travail rebutant. Étude rebutante.

Il signifie aussi, Choquant, déplaisant. Air rebutant. Homme rebutant. Mine rebutante. Physionomie rebutante. Manières rebutantes.

REBUTER. v. a.

REBUTER. v. a. Rejeter avec dureté, avec rudesse. Il voulait entrer, mais on le rebuta à la porte. Quand je lui parlai de cette affaire, il me rebuta. Rien ne lui plaît, il rebute tout. Rebuter une proposition.

Il signifie quelquefois simplement, Refuser. De cinquante pièces de monnaie, il en rebuta dix qui étaient de mauvais aloi.

Il signifie encore, Décourager, dégoûter par des obstacles, par des difficultés, etc. Le grand travail le rebute. La moindre chose le rebute. Il est rebuté de la guerre. Les troupes étaient rebutées. Prenez garde de ne pas trop gourmander ce cheval, vous le rebuterez.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Il ne faut pas se rebuter aisément. Prenez garde que ce cheval ne se rebute.

REBUTER

REBUTER signifie aussi, Choquer, déplaire. C' est un air, une mine qui rebute. Cet homme a une mine qui rebute, des manières qui rebutent tous ceux qui ont affaire à lui.

REBUTÉ, ÉE. participe

REBUTÉ, ÉE. participe

RECACHETER. v. a.

RECACHETER. v. a. Cacheter de nouveau. Après avoir lu cette lettre, il la recacheta avec soin pour qu' on ne s' aperçût pas qu' il l' avait ouverte.

RECACHETÉ, ÉE. participe

RECACHETÉ, ÉE. participe

RÉCALCITRANT, ANTE. adj.

RÉCALCITRANT, ANTE. adj. Qui résiste avec humeur, avec opiniâtreté. Un caractère, un esprit recalcitrant. Une humeur récalcitrante. Il s' est montré bien récalcitrant.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Il y avait parmi eux quelques récalcitrants. Faire le récalcitrant.

RÉCALCITRER. v. n.

RÉCALCITRER. v. n. Regimber. Ce cheval ne fait que récalcitrer.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Résister avec opiniâtreté. Dans cette acception, il est peu usité. Voyez RÉCALCITRANT.

RÉCAPITULATION. s. f.

RÉCAPITULATION. s. f. Répétition sommaire, résumé de ce qui a déjà été dit ou écrit. Il fit une courte récapitulation de tout ce qu' il avait dit. La récapitulation d' un compte.

RÉCAPITULER. v. a.

RÉCAPITULER. v. a. Résumer, redire sommairement ce qu' on a déjà dit. Il récapitula, dans sa péroraison, les principaux points de son discours. Récapituler un compte.

RÉCAPITULÉ, ÉE. participe

RÉCAPITULÉ, ÉE. participe

RECARDER. v. a.

RECARDER. v. a. Carder de nouveau. Il faut faire recarder ces matelas.

RECARDÉ, ÉE. participe

RECARDÉ, ÉE. participe

RECASSER. v. a.

RECASSER. v. a. Casser de nouveau. J' avais fait raccommoder ce vase, on vient de le recasser.

RECASSÉ, ÉE. participe

RECASSÉ, ÉE. participe

RECÉDER. v. a.

RECÉDER. v. a. Rendre à quelqu' un ce qu' il avait cédé auparavant. Je lui ai recédé la maison qu' il m' avait vendue.

Il signifie quelquefois, Céder à quelqu' un à prix d' argent une chose qu' on a achetée. Recédez-moi ce tableau. Recédez-nous la moitié de votre marché.

RECÉDÉ, ÉE. participe

RECÉDÉ, ÉE. participe

RECÉLÉ. s. m.

RECÉLÉ. s. m. T. de Jurispr. Le recèlement des effets d' une société, d' une succession, etc. On fait informer du recélé.

RECÈLEMENT. s. m.

RECÈLEMENT. s. m. Action de recéler Le recèlement et le larcin sont également punissables. Le recèlement d' un meurtrier.

RECÉLER. v. a.

RECÉLER. v. a. Garder et cacher une chose que l' on sait être volée. On a pris celui qui avait recélé tous les objets dérobés.

Il signifie encore, Détourner, cacher les effets d' une succession, d' une société, etc. Il est accusé d' avoir recelé des effets considérables.

Il signifie aussi, Cacher chez soi des personnes auxquelles les lois défendent de donner retraite. Recéler un voleur, un meurtrier.

Recéler un corps mort, Cacher la mort d' un homme, afin de faire valoir la résignation d' un office, d' un bénéfice, etc. Il est vieux.

RECÉLER

RECÉLER signifie quelquefois, figurément, Contenir, renfermer. La terre, la mer recèle de grands trésors dans son sein.

En termes de Vénerie, Le cerf recèle, se dit Quand le cerf reste deux ou trois jours dans son enceinte sans en sortir. Dans cette phrase, Recéler est neutre.

RECÉLÉ, ÉE. participe

RECÉLÉ, ÉE. participe

RECÉLEUR, EUSE. s.

RECÉLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui recèle, qui cache une chose qu' il sait être volée. Il y avait autrefois peine de mort contre les recéleurs. On a découvert le recéleur des objets volés. Elle a été punie comme recéleuse. Prov., S' il n' y avait point de recéleurs, il n y aurait point de voleurs.

RÉCEMMENT. adv.

RÉCEMMENT. adv. Nouvellement, depuis peu de temps. Cela est arrivé récemment, tout récemment. Il était récemment marié.

RECENSEMENT. s. m.

RECENSEMENT. s. m. Dénombrement de personnes, d' effets, de droits, de suffrages, etc. On a ordonné un nouveau recensement de la population de cette ville. Il a fait le recensement de ses rentes. D' après le recensement des sommes reçues, il conste que... Il faut procéder au recensement des voix.

Il signifie encore, Une nouvelle vérification de marchandises, de leur qualité, de leur quantité, de leur poids.

RECENSER. v. a.

RECENSER. v. a. Faire un recensement. C' est lui qui a été chargé de recenser la population de votre quartier.

RECENSÉ, ÉE. participe

RECENSÉ, ÉE. participe

RÉCENT, ENTE. adj.

RÉCENT, ENTE. adj. Nouveau, nouvellement fait, nouvellement arrivé. Un événement récent. Une découverte récente. Mettre un appareil sur une plaie pendant qu' elle est encore récente. Cela est d' une écriture toute récente. Plus ces drogues-là sont récentes, meilleures elles sont. Il s' agit d' une affaire toute récente. Elle ne se consolera pas sitôt, sa douleur est trop récente. Cela lui est toujours récent.

La mémoire en est encore toute récente, se dit en parlant De choses qui sont arrivées il n' y a pas longtemps.

Avoir la mémoire récente de quelque chose, S' en ressouvenir comme d' une chose nouvellement arrivée.

RECEPAGE. s. m.

RECEPAGE. s. m. Action de receper, ou Le résultat de cette action.

RECEPÉE. s. f.

RECEPÉE. s. f. La partie d' un bois qu' on a recepée. Le rendez-vous de chasse était à la recepée.

RECEPER. v. a.

RECEPER. v. a. Tailler une vigne jusqu' au pied en coupant tous les sarments. Il a fallu receper les vignes. On recepa, on recèpera toutes les vignes.

Il se dit aussi en parlant Des arbres et arbustes qu' on coupe par le pied, afin qu' ils poussent mieux. Receper des bois taillis.

Il se dit également en parlant Des pieux, des pilotis que l' on coupe sous l' eau et à fleur du sol. Machine à receper.

RECEPÉ, ÉE. participe

RECEPÉ, ÉE. participe

RÉCÉPISSÉ. s. m.

RÉCÉPISSÉ. s. m. T. emprunté du latin. Écrit par lequel on reconnaît avoir reçu des papiers, des pièces, etc. Je lui donnerai, je lui communiquerai ces pièces sous ou sur un bon récépissé. Je vous en donnerai mon récépissé. Quand vous me rendrez mes récépissés, je vous rendrai tous vos papiers.

RÉCEPTACLE. s. m.

RÉCEPTACLE. s. m. Lieu où se rassemblent plusieurs choses de divers endroits. Il se prend ordinairement en mauvaise part. C' est le réceptacle de toutes les ordures, de toutes les immondices de la ville, de la maison.

Il se dit aussi en parlant Des personnes. Cette maison, cette caverne est le réceptacle des gueux, des filous, des voleurs, etc.

RÉCEPTACLE

RÉCEPTACLE en termes d' Architecture hydraulique, Bassin destiné à rassembler des eaux, qui y sont amenées de plusieurs endroits par divers conduits.

RÉCEPTACLE

RÉCEPTACLE en termes de Botanique, Le fond du calice d' une fleur, au milieu duquel est fixé l' ovaire. Étamines insérées sur le réceptacle. On le dit aussi quelquefois du Placenta. Voyez PLACENTA.

RÉCEPTION. s. f.

RÉCEPTION. s. f. Action par laquelle on reçoit. En ce sens, il ne se dit guère que De certaines choses, comme lettres, paquets, ballots, etc. La réception d' un paquet, d' une lettre. La réception d' une lettre de change. J' ai reçu la lettre par laquelle vous accusez la réception de mon paquet. Accusez-moi réception de ma lettre, ou simplement, Accusez-moi réception.

Au Palais, Réception de caution, Acte par lequel on est reçu, accepté comme caution de quelqu' un.

RÉCEPTION

RÉCEPTION signifie aussi, Accueil, manière de recevoir; et alors il ne se dit que Des personnes. Faire une bonne réception, une mauvaise réception à quelqu' un. On fit une réception magnifique aux ambassadeurs.

Il se dit également de L' action de recevoir plusieurs visites à la fois, avec une espèce de cérémonial. Il y a eu hier réception chez le roi, chez la reine. C' est demain jour de réception.

RÉCEPTION

RÉCEPTION se dit aussi de La cérémonie par laquelle quelqu' un est reçu dans une compagnie, ou installé dans une charge. Le jour de sa réception au conseil d' État, à la cour de cassation. J' étais à sa réception. Il y a aujourd' hui une réception à l' Académie. Le nouvel académicien a présenté au roi son discours de réception. Les membres de cette compagnie prennent rang selon l' ordre de leur réception. La réception d' un officier.

RECERCLER. v. a.

RECERCLER. v. a. Cercler de nouveau, ou Mettre de nouveaux cercles. Recercler une cuve. Les cercles de ce tonneau ne valent plus rien, il faut le recercler.

RECERCLÉ, ÉE. participe

RECERCLÉ, ÉE. participe

RECETTE. s. f.

RECETTE. s. f. Ce qui est reçu en argent ou autrement. La recette et la dépense. La dépense excède la recette. La mise et la recette. Chapitre de recette. Article de recette. Passer en recette. Porter en recette. Mettre en recette. Omissions de recette. Admettre une recette. La recette doit à la dépense. La dépense doit à la recette. Ce théâtre fait de fort bonnes recettes. On prélève tant sur la recette. Le produit de la recette.

Forcer en recette, Augmenter, à la charge du comptable, la recette qu' il accuse.

RECETTE

RECETTE se dit aussi de L' action et de la fonction de recevoir, de recouvrer ce qui est dû, soit en deniers, soit en denrées. Faire la recette d' une terre, la recette des rentes de quelqu' un. Il fait la recette de cet arrondissement, de cette commune. Avoir la recette des contributions de tel endroit. Il a été commis à la recette générale de tel département. Il a obtenu la recette générale de tel département.

Il se dit encore Du bureau où l' on reçoit les deniers. Il a été ordonné que les deniers seraient portés à la recette générale.

RECETTE

RECETTE se dit aussi de La composition de certains remèdes ou médicaments. Une bonne recette pour la fièvre. Une excellente recette. Recette approuvée. Enseigner une recette. Donner une recette.

Il se dit également de L' écrit qui indique la manière de faire cette composition. Donnez-moi la recette de ce remède.

Il se dit, dans les deux acceptions, de Certaines méthodes, de certains procédés, dont on se sert dans les arts, dans l' économie domestique, etc. Une recette pour conserver des fruits. Une recette pour faire de l' encre.

Il se dit, figurément et familièrement, de La méthode de se conduire en affaires, dans le monde. Cet homme-là n' entend rien en affaires, je ne veux point de ses recettes, je ne prendrai point de ses recettes. Il a une excellente recette pour se faire des amis, c' est d' être fort obligeant.

RECEVABLE. adj. des deux genres

RECEVABLE. adj. des deux genres Admissible, qui peut être admis, qui doit être reçu. Fournir des marchandises bonnes et recevables. Cette excuse n' est pas recevable. Ce délai passé, on ne sera plus recevable à produire de nouveaux titres. Des offres recevables, des offres non recevables, etc.

En termes de Palais, Il a été déclaré non recevable dans sa demande, Sa demande a été rejetée par des fins de non-recevoir.

RECEVEUR, EUSE. s.

RECEVEUR, EUSE. s. Celui, celle qui a charge de faire une recette, soit en deniers, soit en denrées. Receveur des contributions. Receveur de l' enregistrement et des domaines. Receveur général des finances. Receveur particulier. Receveur des consignations. La receveuse des billets, dans un spectacle.

RECEVOIR. v. a.

RECEVOIR. v. a. (Je reçois, tu reçois, il reçoit; nous recevons, vous recevez, ils reçoivent. Je recevais. Je reçus. J' ai reçu. Je recevrai. Je recevrais. Reçois, recevez. Que je reçoive. Que je reçusse. Recevant. Reçu.) Accepter, prendre ce qui est donné, ce qui est présenté, ce qui est offert sans qu' il soit dû. Recevoir un don, un présent. Recevoir quelque chose en don. Recevoir par testament. Recevoir un legs, une donation. Recevoir l' aumône. Recevoir des étrennes. En ce sens, il s' emploie aussi absolument. C' est un homme qui aime à recevoir. On dit proverbialement, Il vaut mieux donner que recevoir.

Il signifie encore, Toucher ce qui est dû, en être payé. Recevoir de l' argent, une rente, des arrérages. Recevoir un payement, un remboursement. Recevoir le revenu d' une terre, le prix d' un loyer, le salaire d' une peine, le prix d' un travail, les émoluments d' une place. Recevoir des appointements, des gages. Recevoir des impôts, des contributions. Recevoir une indemnité, un dédommagement. Recevoir une gratification.

Il se dit également en parlant De tout ce qui est délivré, fourni, procuré à quelqu' un. Recevoir sa ration. Les soldats ont reçu des vivres pour trois jours. Ce régiment a reçu des recrues. L' armée va recevoir des renforts. Les assiégés reçurent des secours.

Il se dit, particulièrement, en parlant Des choses qui sont envoyées ou adressées à quelqu' un, lorsqu' elles sont remises entre ses mains, lorsqu' elles parviennent jusqu' à lui. Recevoir des lettres. Recevoir un paquet, un ballot. Recevoir un placet, une requête, une pétition, un mémoire. Recevoir une dépêche. Recevoir une nouvelle, des nouvelles, des renseignements. Recevoir une injonction, un ordre, des ordres. Cette dernière phrase se dit quelquefois en parlant D' ordres qui sont donnés de vive voix. La dernière fois que j' ai vu le ministre, j' en ai reçu l' ordre de...

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des personnes. Recevoir un messager, un courrier, un parlementaire, un ambassadeur, des députés.

RECEVOIR

RECEVOIR se dit souvent en parlant Des biens qui arrivent, des choses qui sont données, accordées, comme grâce, faveur, récompense, etc., soit par Dieu, soit par les hommes. Recevoir des grâces de Dieu, des grâces d' en haut. Recevoir des inspirations du ciel. Les dons, les avantages, les agréments qu' il a reçus de la nature. Il a reçu de la nature un talent remarquable, des dispositions extraordinaires. Il a reçu de cet homme-là de grands bienfaits, de grands services, de bons offices, de bons avis. Recevoir des caresses. Recevoir des politesses, des civilités. Recevoir des marques, des témoignages, des preuves d' estime, d' amitié, d' attachement, etc. Recevoir un bon accueil. Recevoir le prix de ses services, la récompense de son dévouement. Recevoir de bons traitements. Recevoir des consolations. Recevoir des respects, des hommages, de grands honneurs. Recevoir des compliments, des louanges, des éloges. Recevoir sa grâce, son pardon. Recevoir de son ennemi la vie et la liberté.

Fig., Recevoir le bâton de maréchal de France, le chapeau de cardinal, la croix d' honneur, etc., Être nommé maréchal de France, cardinal, membre de la Légion d' honneur, etc.

RECEVOIR

RECEVOIR se dit de même en parlant Des maux qui arrivent, de ce qu' on subit, de ce qu' on éprouve de fâcheux, soit par hasard, soit par la volonté d' autrui. Recevoir une tuile sur la tête, un seau d' eau sur le corps. Recevoir un coup d' épée, des coups de bâton, un soufflet, une blessure. Recevoir une balle dans la cuisse. Recevoir un grand dommage. Recevoir un outrage, une offense, un affront, une injure, un dégoût. Recevoir des reproches, des remontrances, des mortifications, des humiliations. Recevoir un châtiment, une punition. Recevoir le prix de ses forfaits. Recevoir des marques, des témoignages, des preuves de haine, d' aversion, de mépris, de mécontentement, etc. Recevoir la mort sur le champ de bataille. Recevoir un mauvais accueil.

RECEVOIR

RECEVOIR se dit encore, tant au sens physique qu' au sens moral, en parlant Des impressions, des modifications, etc., qu' une chose subit, éprouve. La terre reçoit les influences du ciel. Le miroir reçoit les images des objets. La cire reçoit toutes les formes qu' on veut lui donner. La matière reçoit toutes sortes de formes. Recevoir l' impulsion, le mouvement. Ce sujet peut recevoir tous les ornements du style. Votre maison de campagne reçoit tous les ans de nouveaux embellissements. Cette proposition ne reçoit point de difficulté. Ce passage peut recevoir divers sens, diverses significations, diverses interprétations. L' armée reçut une nouvelle organisation. On dit dans une acception analogue, Recevoir un nom, une dénomination, etc.

RECEVOIR

RECEVOIR se dit aussi en parlant De ce qui est transmis, communiqué, de ce dont on fait part. Recevoir la vie, l' existence. Les parents de qui elle a reçu le jour. Recevoir une bonne, une mauvaise éducation. Recevoir de l' instruction. Recevoir des leçons. Recevoir de bons, de mauvais exemples. Ces peuples ne reçurent la foi qu' au troisième siècle. Les apôtres reçurent le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte.

Il se dit, dans ce sens, en parlant Des sacrements. Recevoir le baptême. Recevoir la confirmation. Recevoir les ordres. Recevoir l' absolution. Recevoir la bénédiction nuptiale. Etc.

Ce malade a reçu tous ses sacrements, Les sacrements de la pénitence, de l' eucharistie et de l' extrême-onction lui ont été administrés depuis sa maladie, parce qu' il paraît être en danger de mourir.

RECEVOIR

RECEVOIR signifie aussi, Tirer, emprunter, faire venir de. Cette maison ne reçoit ses jours que de la rue. Cet escalier reçoit son jour du haut du bâtiment. La lune reçoit sa lumière du soleil. Les usages qu' un peuple a reçus d' un autre peuple. Il reçoit cette marchandise de tel pays.

RECEVOIR

RECEVOIR se dit en outre Des choses qui servent à recueillir, à contenir celles qui viennent y aboutir, qui viennent s' y rendre. La mer reçoit tous les fleuves. Une gouttière qui reçoit toutes les eaux d' un toit. Une citerne qui reçoit les eaux pluviales. Un égout qui reçoit toutes les immondices de la ville. Cette ville pourrait facilement recevoir de nouveaux habitants. Ce port reçoit plus de bâtiments que tel autre.

Il se dit également Des personnes, et signifie, Retenir. Recevoir dans un vase le sang qui coule d' une saignée. En passant il m' a jeté ce paquet, je l' ai reçu dans mon chapeau. Je lui ai jeté une balle, il l' a reçue dans sa main. Il tombait et se serait tué, si je ne l' eusse reçu entre mes bras.

RECEVOIR

RECEVOIR se dit aussi en parlant De certaines paroles ou de certains écrits qui sont donnés pour servir d' assurance, de gage, etc. J' en ai reçu son billet. J' en ai reçu sa parole. J' ai reçu sa parole qu' il n' en ferait rien. Il a reçu parole de lui pour telle chose. J' en ai reçu la promesse, l' assurance. Il a reçu ma foi. Il a reçu mes serments.

Il se dit aussi en parlant De ce qui est confié. Recevoir de l' argent en dépôt. Recevoir une confidence. J' ai reçu sa déclaration sous le sceau du secret. Recevoir les dernières volontés de quelqu' un.

Fig., Recevoir les derniers soupirs de quelqu' un, L' assister à sa mort.

En termes de Guerre, Recevoir le mot d' ordre, Prendre le mot d' ordre; ou, dans une autre acception, Se faire dire le mot d' ordre par ceux de qui on a droit de l' exiger. La ronde-major reçoit toujours le mot.

RECEVOIR

RECEVOIR en parlant De certaines choses, signifie, Agréer, accepter. Je reçois vos offres. Il en a reçu la proposition avec joie. La proposition qu' il a faite a été bien reçue, mal reçue. Son compliment n' a pas été bien reçu. Je ne reçois pas votre excuse. Les comédiens n' ont pas voulu recevoir sa pièce.

Bien recevoir, mal recevoir, signifient aussi, Approuver, désapprouver. Cette opinion fut bien reçue dans le public. Cela sera mal reçu à la cour. Ce livre a été bien reçu.

RECEVOIR

RECEVOIR en parlant Des personnes, signifie souvent, Accueillir. Recevoir un ambassadeur, le recevoir avec magnificence. Il m' a reçu à bras ouverts, cordialement, avec de grandes démonstrations de joie. Il l' a reçu froidement. Avant d' aller là, je veux savoir comment on m' y recevra. On alla le recevoir au bas de l' escalier. Il a été fort bien reçu, fort mal reçu. Il est bien reçu partout. C' est un homme qui reçoit fort bien son monde, qui sait recevoir son monde. C' est l' homme du monde qui reçoit le mieux ses amis. Je me suis présenté chez lui, mais il n' a pas voulu me recevoir.

Il l' a reçu en brave, en homme de coeur, se dit D' un homme qui s' est présenté courageusement à un ennemi qui venait l' attaquer.

Les ennemis ont été reçus à grands coups de canon, On a fait sur eux un très-grand feu, lorsqu' ils se sont approchés.

Prov. et pop., Recevoir quelqu' un comme un chien, le recevoir comme un chien dans un jeu de quilles, Lui faire un très-mauvais accueil.

Être reçu chez quelqu' un, Être admis dans sa société. Il est reçu chez le ministre. Il est reçu dans la meilleure société. Son éducation le met en état d' être reçu partout.

Recevoir visite, recevoir la visite de quelqu' un, Être visité par quelqu' un.

Recevoir des visites, Être visité par diverses personnes. Il n' y a pas d' homme qu reçoive plus de visites. Il signifie aussi, Admettre chez soi les personnes par qui l' on est visité. Pendant le premier mois de son deuil, elle ne recevra pas de visites. On dit dans la même acception, Le roi recevra les hommes, la reine recevra les dames tel jour; et absolument: Madame une telle ne reçoit pas aujourd' hui. Le roi reçut hier. On reçoit demain à la cour. Ce ministre reçoit deux fois par semaine. Etc.

RECEVOIR

RECEVOIR signifie encore, Donner retraite chez soi. On défendit de recevoir ce proscrit.

RECEVOIR

RECEVOIR signifie aussi, Admettre. Recevoir à foi et hommage. Après un certain temps, on n' est pas reçu à demander les arrérages d' une rente échue. Recevoir quelqu' un en grâce. Recevoir quelqu' un au nombre de ses amis. Il l' a reçu dans son régiment, dans sa compagnie.

Il s' emploie dans le même sens en termes de Procédure. Recevoir quelqu' un à serment. On l' a reçu partie intervenante. On l' a reçu à prouver. Faire recevoir une caution en justice.

Fin de non-recevoir, Exception préalable qui consiste à soutenir que la partie adverse n' est pas recevable dans sa demande. Alléguer des fins de non-recevoir.

RECEVOIR

RECEVOIR signifie encore, Se soumettre, déférer à quelque chose, comme à une loi, à une règle, à une vérité reconnue. Recevoir une décision avec respect, avec une parfaite soumission. Recevoir de nouvelles lois. Le droit romain n' était reçu qu' en quelques provinces de France. Recevoir un concile, une bulle, un décret, etc. Il n' a d' autres opinions que celles qu' il reçoit d' autrui. C' est un principe que tous les philosophes ont reçu. Les premiers principes de la loi naturelle sont reçus partout. Il voulait résister, mais il a été obligé de recevoir la loi, d' obéir. Il ne veut recevoir la loi de personne.

Recevoir les ordres de quelqu' un, Être soumis à sa volonté, à ses ordres. Je ne reçois point ses ordres. Je ne reçois point d' ordres de lui. Je n' ai point d' ordres à recevoir de lui.

Recevoir les ordres de quelqu' un, signifie aussi, Savoir de lui ce qu' on peut faire qui lui soit agréable. Je ne manquerai pas d' aller recevoir vos ordres avant que de partir.

RECEVOIR

RECEVOIR signifie aussi, Installer dans une charge, dans une dignité, dans un emploi, etc., avec le cérémonial ordinaire. Le jour qu' il fut reçu conseiller à la cour de cassation. On le reçut les chambres assemblées. Cet officier fut reçu à la tête des troupes, à la tête de son régiment. Il est nommé pair, mais il ne s' est pas encore fait recevoir. Il a été reçu docteur depuis peu. Se faire recevoir avocat. Cet apprenti venait d' être reçu maître. Il a été reçu à l' Académie. Il a été reçu par un tel.

REÇU, UE. participe

REÇU, UE. participe Il se dit quelquefois adjectivement pour Établi, consacré. Les usages reçus. Les maximes reçues.

REÇU

REÇU est aussi substantif masculin, et se dit d' Un écrit par lequel on déclare avoir reçu quelque chose. Je vous donnerai un reçu de cette somme, de ce ballot. J' en ai votre reçu.

RECEZ. s. m.

RECEZ. s. m. T. de Droit public, relatif aux diètes de l' Empire. L' acte où, avant qu' une diète se sépare, on recueille et l' on rédige les délibérations qu' elle a prises. Recez de l' Empire.

RÉCHAMPIR. v. a.

RÉCHAMPIR. v. a. T. de Peintre en bâtiments. Détacher les objets du fond sur lequel on peint, soit en marquant leurs contours, soit par l' opposition des couleurs. On dit aussi, Échampir.

Il signifie également, en termes de Doreur, Réparer avec du blanc de céruse les taches ou bavochures que la couleur jaune destinée à recevoir la dorure a pu faire sur les fonds.

RÉCHAMPI, IE. participe

RÉCHAMPI, IE. participe

RECHANGE. s. m.

RECHANGE. s. m. Il se dit en parlant De certains objets que l' on tient en réserve pour remplacer, au besoin, d' autres objets semblables. En ce sens, il ne s' emploie jamais qu' avec la préposition de. Des armes, des cordages, des rames de rechange; un mât, un timon, une roue, etc., de rechange. On appelle même quelquefois ces divers objets Des rechanges.

Corps de rechange, Parties de certains instruments à vent qu' on change selon les divers tons dans lesquels on veut jouer. Une flûte à corps de rechange.

RECHANGE

RECHANGE signifie aussi, en termes de Commerce, Le droit d' un nouveau change qu' on fait payer par celui qui a tiré une lettre de change, lorsqu' elle a été protestée. Payer le change et le rechange.

RÉCHAPPER. v. n.

RÉCHAPPER. v. n. Être délivré, se tirer d' un grand péril. Il a une fâcheuse maladie, il n' en réchappera pas. Ce sera un grand bonheur s' il en réchappe. Vous êtes bien heureux d' être réchappé de ce danger. Il est familier.

RÉCHAPPÉ, ÉE. participe

RÉCHAPPÉ, ÉE. participe Il s' emploie substantivement dans cette phrase populaire, Un réchappé de la potence, Un vaurien, un homme capable des plus mauvaises actions.

RECHARGEMENT. s. m.

RECHARGEMENT. s. m. Action de recharger. Il ne se dit guère qu' en parlant De marchandises. Frais de rechargement.

RECHARGER. v. a.

RECHARGER. v. a. Charger de nouveau, imposer de nouveau quelque charge. On a rechargé ces marchandises sur le même bâtiment. On avait déchargé les mulets, il fallut les recharger.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Reprendre son fardeau, sa charge. Après s' être reposé un instant, il se rechargea et partit. Aidez-lui à se recharger.

RECHARGER

RECHARGER signifie aussi, Charger de nouveau une arme à feu. Recharger un canon, un fusil, un pistolet. Ils n' ont pas plutôt tiré un coup, qu' aussitôt ils rechargent.

Il signifie encore, Faire une nouvelle attaque, retourner au combat. Après avoir plusieurs fois chargé les ennemis sans parvenir à les entamer, il les rechargea encore, et les rompit entièrement.

Il signifie en outre, Donner un ordre encore plus pressant. Je vous avais chargé et rechargé de lui dire cela, et cependant vous n' en avez rien fait. En ce sens, il est familier.

En termes de Charron, Recharger un essieu, Grossir les bras d' un essieu, usés et affaiblis par le frottement.

RECHARGÉ, ÉE. participe

RECHARGÉ, ÉE. participe

RECHASSER. v. a.

RECHASSER. v. a. Chasser, expulser une seconde fois, de nouveau. Ce général a rechassé les ennemis qui étaient rentrés dans le royaume. Il a rechassé ce valet qu' il avait repris.

Il signifie aussi, Repousser d' un lieu en un autre. Rechassez ces bêtes dans l' étable. On rechassa les ennemis jusque dans leur camp. Le vent nous rechassa dans le port. Un joueur de longue paume qui rechasse une balle de grande force.

Il signifie encore, familièrement, Chasser de nouveau en quelque endroit. C' est un bois où j' ai chassé et rechassé.

RECHASSÉ, ÉE. participe

RECHASSÉ, ÉE. participe

RÉCHAUD. s. m.

RÉCHAUD. s. m. Ustensile de ménage dans lequel on met du feu pour chauffer les mets, et pour d' autres usages. Réchaud de fer, de cuivre, d' argent. Réchaud à l' esprit-de-vin. Mettre quelque chose sur le réchaud.

RÉCHAUFFEMENT. s. m.

RÉCHAUFFEMENT. s. m. T. de Jardinage. Il se dit Du fumier neuf dont on se sert pour réchauffer les couches refroidies. Remuer, changer un réchauffement.

RÉCHAUFFER. v. a.

RÉCHAUFFER. v. a. Échauffer, chauffer ce qui était refroidi. Faites réchauffer ce potage, ce ragoût. Une mère qui réchauffe son enfant sur son sein.

Prov. et fig., C' est un serpent que j' ai réchauffé dans mon sein, C' est un ingrat qui tourne contre moi les biens, les avantages qu' il a reçus de moi.

En termes de Jardinage, Réchauffer une couche, Y mettre du réchauffement, du fumier neuf.

RÉCHAUFFER

RÉCHAUFFER s' emploie figurément, au sens moral. Ses amis s' étaient fort refroidis, mais cette bonne nouvelle les a réchauffés.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Il avait froid, il s' est réchauffé à courir. Le temps se réchauffe. Son zèle s' est réchauffé plus fort que jamais.

RÉCHAUFFÉ, ÉE. participe

RÉCHAUFFÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi substantivement. Ce dîner n' est que du réchauffé.

Fig. et fam., Cet ouvrage n' est qu' un réchauffé de tel autre, et absolument, n' est que du réchauffé, n' est qu' un réchauffé, Tout ce qu' il contient a déjà été dit, les pensées n' en sont rien moins que neuves.

RÉCHAUFFOIR. s. m.

RÉCHAUFFOIR. s. m. Fourneau qui sert à réchauffer les plats qu' on apporte d' une cuisine éloignée.

RECHAUSSER. v. a.

RECHAUSSER. v. a. Chausser de nouveau. Rechausser un enfant qui s' était déchaussé. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il ne fait que se déchausser et se rechausser.

Rechausser un arbre, Remettre de la terre au pied d' un arbre.

RECHAUSSER

RECHAUSSER en termes d' Architecture, Refaire le pied d' une vieille construction, ou Le fortifier avec de nouvelles pierres. Rechausser un mur, une terrasse, un pilier.

RECHAUSSÉ, ÉE. participe

RECHAUSSÉ, ÉE. participe

RÊCHE. adj. des deux genres

RÊCHE. adj. des deux genres Rude au toucher. Cette étoffe est rêche. Il a la peau rêche.

RECHERCHE. s. f.

RECHERCHE. s. f. Action de rechercher, perquisition. Recherche exacte. La recherche des antiquités d' une province, d' une ville. Travailler à la recherche de la vérité. Faire la recherche d' un enfant qui a disparu, d' un héritier qu' on ignore, d' un libelliste qui se cache. On est à la recherche des auteurs de ce crime. Le coupable a échappé à toutes les recherches. Il a étendu ses recherches fort loin. S' occuper de recherches sur un objet. Le but d' une recherche. Une longue recherche. Une vaine recherche.

Il se dit souvent, surtout au pluriel, Des travaux de science et d' érudition, et de Leurs résultats. Il a fait de grandes recherches, de profondes recherches sur ce point de chronologie. Ce livre est plein de recherches, de belles recherches, de recherches curieuses, intéressantes, savantes. Cet ouvrage est intitulé: Recherches sur...

RECHERCHE

RECHERCHE signifie aussi, Examen, perquisition de la vie et des actions de quelqu' un. La recherche des concussionnaires, des dilapidateurs de la fortune publique. Autrefois les financiers, les traitants étaient sujets à recherche. La recherche des faux nobles. Faire la recherche de la vie de quelqu' un.

Il signifie encore, Poursuite que l' on fait en vue de se marier. Faire la recherche d' une demoiselle, d' une veuve. Faire agréer sa recherche. Il a fait bien des pas pour la recherche de cette veuve.

RECHERCHE

RECHERCHE se dit en outre Du soin, de l' art, du raffinement qu' on met dans certaines choses; et il emporte assez ordinairement une idée de blâme. Il y a de la recherche dans sa parure, dans ses meubles, dans ses repas. Cette femme est toujours mise avec recherche, avec une extrême recherche. Un style naturel et sans recherche. Il y a trop de recherche dans son style. Ce peintre a mis plus de recherche dans l' exécution de son tableau, qu' il n' avait mis de talent dans la composition. Il y a de la recherche dans la décoration de cette maison. Des recherches de volupté. Tibère avait des recherches de dissimulation et de cruauté.

RECHERCHE

RECHERCHE en termes de Couvreur et de Paveur, La réparation que l' on fait en remettant des tuiles, des ardoises ou des pavés aux endroits où il en manque. Il suffira de faire une recherche à ce pavé, à cette couverture. Il faut faire une recherche par an pour entretenir cette chaussée.

RECHERCHE

RECHERCHE en termes d' Eaux et Forêts, L' opération par laquelle on s' assure des arbres qui manquent et qui doivent être remplacés.

RECHERCHER. v. a.

RECHERCHER. v. a. Chercher de nouveau. Je l' ai cherché et recherché sans le pouvoir jamais trouver.

Il signifie aussi, Chercher avec soin. Rechercher les secrets de la nature. Rechercher ce qu' il y a de plus curieux dans les sciences. Rechercher la cause ou quelle peut être la cause d' un phénomène. Rechercher les moyens de faire une chose, par quels moyens on pourra faire une chose. Il a recherché tous les mémoires, tous les écrits du temps, pour composer son histoire. Il a recherché tout ce qui se peut dire sur ce sujet. Il recherche tous les passages grecs et latins qui se rapportent à ce fait.

Il signifie en outre, Faire enquête des actions ou de la vie de quelqu' un. Il est arrêté prisonnier, on recherche sa vie. On formait autrefois des chambres de justice pour rechercher les financiers. Ne faites pas telle chose, vous seriez recherché. On pourra vous rechercher quelque jour. Il croyait qu' il ne serait pas recherché.

Il signifie encore, Tâcher de se procurer, d' obtenir. On recherche beaucoup les tableaux de cet artiste, les produits de cette fabrique. Tels sont les avantages qu' il recherche. Rechercher la faveur du prince. Rechercher l' amitié, les bonnes grâces de quelqu' un; rechercher sa société, son commerce, son alliance. Il recherche plus la fortune que la considération.

Rechercher une demoiselle, une veuve en mariage, ou absolument, Rechercher une demoiselle, une veuve, Faire les poursuites nécessaires pour obtenir de l' épouser.

RECHERCHER

RECHERCHER signifie quelquefois, en parlant Des personnes, Désirer de voir, de connaître, de fréquenter. C' est un homme aimable que tout le monde recherche. Les grands le recherchaient plus qu' il ne les recherchait lui-même. On l' emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel. Les hommes de goût se devinent et se recherchent mutuellement.

RECHERCHER

RECHERCHER en termes de Sculpture, de Peinture, etc., Réparer avec soin les moindres défauts d' un ouvrage, en retrancher jusqu' aux moindres choses qui pourraient nuire à sa beauté, en exprimer avec soin les plus petits détails. Rechercher une figure de plâtre, une figure de bronze. Voilà des endroits qu' on n' a pas assez recherchés. Rechercher des ornements de menuiserie.

En termes de Manége, Rechercher un cheval, L' animer, multiplier les aides, redoubler d' action sur lui, solliciter une plus grande vivacité dans la sienne, hâter ses mouvements dans une seule et même allure, ou dans un air quelconque. Les mauvais écuyers estrapassent un cheval en croyant le rechercher.

RECHERCHÉ, ÉE. participe

RECHERCHÉ, ÉE. participe On trouve dans ce livre des choses bien recherchées, des passages bien recherchés, On y trouve des matières, des questions curieuses, soigneusement examinées, des citations peu communes, etc. Ces expressions vieillissent.

RECHERCHÉ

RECHERCHÉ se dit adjectivement Des choses où le travail et l' art se font trop sentir, qui manquent de naturel, où il y a de l' affectation. Parure recherchée. Ajustement recherché. Ornements trop recherchés. Pensée, expression recherchée, bien recherchée, trop recherchée. L' attitude, la pose de cette figure est bien recherchée. On dit de même, Une personne recherchée dans sa parure, dans ses expressions.

Un homme fort recherché dans le monde, dans la société, Un homme qu' on désire de fréquenter, qu' on s' empresse d' attirer et de recevoir chez soi.

En termes de Peinture, de Sculpture, etc., Figure bien recherchée, Figure bien travaillée, jusque dans les moindres détails, bien finie.

RECHIGNER. v. n.

RECHIGNER. v. n. Témoigner par l' air de son visage la mauvaise humeur où l' on est, le chagrin, la répugnance qu' on éprouve. Qu' avez-vous à rechigner? Il rechigne toujours. Il fait les choses de mauvaise grâce et en rechignant. Il a rechigné à cette proposition. C' est un homme qui rechigne à tout. Il est familier.

RECHIGNÉ, ÉE. participe

RECHIGNÉ, ÉE. participe Qui rechigne. Une petite vieille rechígnée. On dit de même: Un visage rechigné. Une mine rechignée.

RECHOIR. v. n.

RECHOIR. v. n. Tomber de nouveau; et figurément, Retomber dans une même maladie, dans une même faute. Il est vieux.

RECHU, UE. participe

RECHU, UE. participe

RECHUTE. s. f.

RECHUTE. s. f. Seconde chute, nouvelle chute. Il ne se dit guère qu' au figuré, en parlant Du retour d' une maladie dont il n' y avait pas longtemps qu' on était guéri. La rechute est à craindre. Les rechutes sont dangereuses. Il était guéri, mais il vient d' avoir une rechute.

Il se dit figurément Du retour au péché, ou, en général, à la même faute. Les fréquentes rechutes mènent à l' endurcissement.

RÉCIDIVE. s. f.

RÉCIDIVE. s. f. Rechute dans une faute; Action de commettre de nouveau le même délit, le même crime. Je vous pardonne pour cette fois, mais prenez garde à la récidive. On ne pardonne guère les récidives. En cas de récidive. À la première récidive, il sera puni. Il y a récidive. La récidive entraîne une peine plus forte que celle à laquelle on a été condamné précédemment. Être accusé de vol avec récidive.

RÉCIDIVER. v. n.

RÉCIDIVER. v. n. Faire une récidive, retomber dans une faute; Commettre de nouveau le même délit, le même crime. Prenez garde de récidiver. Prenez garde à ne pas récidiver. Il a récidivé. Défense de récidiver.

RÉCIF. s. m.

RÉCIF. s. m. Chaîne de rochers à fleur d' eau. Une mer pleine de récifs. On écrit aussi, Rescif et Ressif.

RÉCIPÉ. s. m.

RÉCIPÉ. s. m. Mot emprunté du latin, où il signifie, Prenez. Ordonnance d' un médecin pour quelque malade. Les apothicaires gardent les récipés des médecins.

Il se dit, par extension, de Toute sorte de recettes et de formules de remède. Cette femme vous donnera, vous indiquera des récipés pour toutes les maladies.

RÉCIPIENDAIRE. s. m.

RÉCIPIENDAIRE. s. m. Celui que l' on reçoit dans quelque corps, dans quelque compagnie, avec une certaine solennité, avec un certain cérémonial. Le récipiendaire ne montrait ni timidité, ni orgueil. Dans l' Académie française, le récipiendaire prononce un discours, et le directeur y répond.

RÉCIPIENT. s. m.

RÉCIPIENT. s. m. Vase, ordinairement de forme ronde, destiné à recevoir les produits d' une distillation ou de toute autre opération chimique. Un récipient de verre. La cornue et le récipient.

Il signifie aussi, La cloche de verre qu' on place sur le plateau d' une machine pneumatique, et où l' on renferme les corps que l' on veut mettre dans le vide. Pomper l' air du récipient.

RÉCIPROCITÉ. s. f.

RÉCIPROCITÉ. s. f. État, qualité, caractère de ce qui est réciproque. La réciprocité de l' amitié, des sentiments, des services. Je suis très-sensible à votre amitié, et vous pouvez compter sur une entière réciprocité, sur une réciprocité parfaite. En tout il faut de la réciprocité. Dans ce traité de paix, telle puissance renonce à tel droit, à charge de réciprocité.

RÉCIPROQUE. adj. des deux genres

RÉCIPROQUE. adj. des deux genres Mutuel. Amour réciproque. Amitié réciproque. Haine réciproque. Devoirs réciproques. Secours réciproques. Bienfaits réciproques. Traitements réciproques. Accusation réciproque. Promesse réciproque. Les amitiés qui ne sont pas réciproques ne peuvent être durables. Les sentiments qu' ils ont l' un pour l' autre sont bien réciproques. Si l' un a dit des injures, l' autre en a répondu, cela est bien réciproque. Mouvement réciproque de deux pendules mis en présence. L' action, l' influence réciproque des lois sur les moeurs, et des moeurs sur les lois.

Il s' emploie substantivement dans cette phrase familière, Je vous rendrai le réciproque, Je vous rendrai la pareille, j' en ferai autant pour vous que vous en ferez pour moi.

En Grammaire, Verbes réciproques, Les verbes pronominaux qui expriment l' action réciproque de plusieurs sujets les uns sur les autres, comme dans ces phrases: Ces deux propositions se contredisent. Ces quatre hommes se battaient et se disaient des injures. Souvent, pour exprimer avec plus de clarté le sens réciproque, on ajoute les mots l' un l' autre, ou un des adverbes réciproquement, mutuellement, ou l' on place le mot entre avant le verbe. Ces deux hommes s' aident réciproquement. Ils s' aidaient l' un l' autre. Ils s' entr' aident.

En Logique, Propositions réciproques, Deux propositions telles que le sujet de l' une peut devenir l' attribut de l' autre, et réciproquement. Ces deux propositions, L' homme est un animal raisonnable, l' animal raisonnable est un homme, sont réciproques.

En Mathématique, Raison réciproque, est la même chose que Raison inverse. Voyez INVERSE.

RÉCIPROQUEMENT. adv.

RÉCIPROQUEMENT. adv. Mutuellement, d' une manière réciproque. Ils se rendent réciproquement de bons offices. S' aimer réciproquement. Ils se sont obligés réciproquement. Il faut qu' une femme soit fidèle à son mari, et réciproquement, Il faut que le mari le soit aussi, le soit de son côté.

RÉCIT. s. m.

RÉCIT. s. m. Relation, narration d' une chose qui s' est passée. Récit exact, naïf, fidèle, ennuyeux. Un long récit. Le récit d' un fait, d' un événement. Faites-nous le récit de cette aventure, le récit de ce qui s' est passé. Il nous a touchés par le récit de ses malheurs. Abrégez votre récit. Il fait bien un récit. Récit historique. Récit poétique, épique.

Fam., Faire un grand récit, de grands récits de quelqu' un, de quelque chose, En parler avantageusement, en dire beaucoup de bien. C' est un homme dont j' ai entendu faire un grand récit, de grands récits. On m' en a fait un récit fort avantageux. Je ne le connais point; mais, sur le récit qu' on m' en a fait, j' en ai bonne opinion.

RÉCIT

RÉCIT en termes d' Art dramatique, La narration détaillée d' un événement important qui vient de se passer. Cet acteur est bon pour les récits, fait bien les récits. Le récit de Théramène, dans la tragédie de Phèdre.

RÉCIT

RÉCIT en termes de Musique, Ce qui est chanté par une voix seule, ou joué par un instrument seul. Voilà un beau récit. Un récit bien chanté. Récit de basse, de haute-contre, de violon, de hautbois.

Il se dit aussi de La partie qui, dans une symphonie, exécute le sujet principal.

RÉCITANT, ANTE. adj.

RÉCITANT, ANTE. adj. T. de Musique. Il se dit Des voix et des instruments qui exécutent seuls, ou qui exécutent la partie principale.

Partie récitante, Celle qui est chantée par une seule voix ou exécutée par un seul instrument, ou Celle qui exécute le sujet principal.

RÉCITATEUR. s. m.

RÉCITATEUR. s. m. Celui qui récite quelque chose par coeur. Un bon récitateur. Un mauvais récitateur. Il est peu usité.

RÉCITATIF. s. m.

RÉCITATIF. s. m. T. de Musique. Sorte de chant qui n' est point assujetti à la mesure, et qui doit être débité d' une manière plus ou moins soutenue. Il y a un beau récitatif dans cet opéra. Le récitatif du nouvel opéra est ennuyeux, il est trop uniforme.

Récitatif obligé, Récitatif accompagné et coupé par les instruments.

RÉCITATION. s. f.

RÉCITATION. s. f. Action de réciter, de prononcer un discours qu' on sait par coeur, en prenant un ton moins élevé que celui de la déclamation, et plus élevé que le ton de la simple lecture.

Il se dit aussi de L' action de réciter, en musique.

RÉCITER. v. a.

RÉCITER. v. a. Prononcer à voix haute, et d' une manière soutenue, quelque discours, quelque morceau de prose ou de vers, qu' on sait par coeur. Il nous récita sa comédie. Cet acteur récite bien. Réciter sa leçon. Réciter des vers. Réciter publiquement. Réciter froidement. Réciter avec intelligence. L' acteur Baron disait qu' on ne doit pas déclamer la tragédie, qu' on doit la réciter.

Il signifie quelquefois, Raconter, faire un récit. Réciter une histoire.

RÉCITER

RÉCITER en termes de Musique, Chanter ou exécuter un récit.

RÉCITÉ, ÉE. participe

RÉCITÉ, ÉE. participe

RÉCLAMATION. s. f.

RÉCLAMATION. s. f. Action de réclamer, de revendiquer, de s' opposer, de revenir contre quelque chose. On procédera à la vente des meubles, nonobstant la réclamation du marchand qui les a loués. Cette loi excita beaucoup de réclamations. Cet avis a passé sans réclamation, malgré toutes les réclamations. La réclamation de ce religieux contre ses voeux ne fut point admise. Faire une réclamation.

Être en réclamation, Avoir réclamé, et attendre le résultat de sa réclamation. Il y a six mois que nous sommes en réclamation.

Réclamation d' état, Action judiciaire ayant pour objet de faire statuer sur l' état civil d' une personne à laquelle cet état est contesté.

RÉCLAME. s. m.

RÉCLAME. s. m. T. de Fauconnerie. Le cri et le signe qu' on fait à un oiseau pour le faire revenir au leurre ou sur le poing. Un oiseau qui revient au réclame.

RÉCLAME. s. f.

RÉCLAME. s. f. T. d' Imprim. Le mot qu' on met au-dessous de la dernière ligne d' une feuille ou même d' une page d' impression, et qui est le premier de la feuille, de la page suivante. Les réclames ne sont plus guère en usage.

Il se dit également de La note manuscrite qui rappelle au prote ou correcteur le dernier mot et le dernier folio d' une épreuve. Prendre, indiquer la réclame. Feuillet de réclame.

Vérifier la réclame, S' assurer qu' il n' y a ni doublon ni bourdon dans le passage d' une feuille à l' autre.

RÉCLAME

RÉCLAME dans le Plain-chant, La partie du répons que l' on reprend après le verset. Il y a des répons à double réclame.

RÉCLAMER. v. a.

RÉCLAMER. v. a. Implorer, demander avec instance. Réclamer l' assistance, le secours de Dieu. Réclamer l' autorité du roi. Je réclame vos bontés, votre indulgence.

Réclamer les saints, Implorer le secours des saints.

RÉCLAMER

RÉCLAMER signifie aussi, Revendiquer, demander une chose à laquelle on a des droits. Il trouva le cheval qu' on lui avait pris, et le réclama. Réclamer des meubles qu' on a loués, des pierreries qu' on a prêtées. Je réclame l' exécution de votre promesse. Réclamer son droit.

Il signifie également, S' interposer en faveur de quelqu' un qu' on doit protéger. Vous avez fait arrêter mon domestique, je vais le réclamer. Ce capitaine réclame son soldat.

Se réclamer de quelqu' un, Déclarer qu' on est à son service, qu' on est son parent, qu' on en est connu ou protégé. Voyant qu' on allait le maltraiter, il se réclama d' un tel.

En termes de Fauconnerie, Réclamer un oiseau, L' appeler pour le faire revenir sur le poing ou au leurre.

RÉCLAMER

RÉCLAMER est aussi neutre, et signifie, Contredire, s' opposer de paroles. Je réclame contre cela. Cela a été résolu; y a-t-il quelqu' un qui réclame, qui réclame contre? Personne ne réclame?

Il signifie aussi, Protester, revenir contre quelque acte. Un majeur peut réclamer dans les dix ans de majorité contre les actes faits pendant sa minorité. Un religieux qui réclame contre ses voeux.

RÉCLAMÉ, ÉE. participe

RÉCLAMÉ, ÉE. participe

RECLOUER. v. a.

RECLOUER. v. a. Clouer de nouveau. Cette planche s' est déclouée, il faut la reclouer. Reclouer une caisse qu' on a ouverte.

RECLOUÉ, ÉE. participe

RECLOUÉ, ÉE. participe

RECLURE. v. a.

RECLURE. v. a. (Il n' est d' usage qu' à l' infinitif et aux temps formés du participe. ) Renfermer dans une clôture étroite et rigoureuse, où l' on n' a aucune communication avec le reste des hommes. Reclure un pénitent, un religieux.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Se reclure dans une cellule.

RECLUS, USE participe

RECLUS, USE participe Il est reclus dans sa chambre, dans sa maison, Il n' en sort point, et ne veut voir personne. Il demeure reclus dans sa maison tout le long de l' hiver.

Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est un reclus. Il y avait autrefois grand nombre de reclus. Vivre comme un reclus, comme une recluse.

RECLUSION. s. f.

RECLUSION. s. f. (Quelques-uns écrivent et prononcent, Réclusion.) L' état d' une personne renfermée. Il s' est condamné lui-même à une reclusion absolue. On a ordonné sa reclusion.

Il se dit, particulièrement, de La peine infligée aux personnes qu' on renferme dans une maison de force. Il a été condamné à la reclusion. La reclusion est une peine infamante.

RECOGNER. v. a.

RECOGNER. v. a. Cogner de nouveau. Recognez ce clou qui se détache. Cet enfant vient de se recogner la tête.

Il signifie figurément, Repousser, battre. Nos troupes recognèrent l' ennemi. En ce sens il a vieilli, et ne se dit plus que dans le langage populaire. Ce tapageur se fera recogner.

RECOGNÉ, ÉE. participe

RECOGNÉ, ÉE. participe

RÉCOGNITIF. adj. m.

RÉCOGNITIF. adj. m. (Le G se prononce dur.) T. de Jurispr. Il ne s' emploie que dans l' expression, Acte récognitif, Acte par lequel on reconnaît ou on ratifie une obligation, en rappelant le titre qui l' a créée.

RECOIFFER. v. a.

RECOIFFER. v. a. Coiffer une seconde fois, réparer le désordre d' une coiffure. Le vent avait dérangé ses cheveux, on a été obligé de le recoiffer. Avec le pronom personnel, Se recoiffer.

RECOIFFÉ, ÉE. participe

RECOIFFÉ, ÉE. participe

RECOIN. s. m.

RECOIN. s. m. Coin plus caché, moins en vue. Il était dans un recoin où l' on eut bien de la peine à le trouver. Il n' y a coin et recoin où l' on n' ait cherché.

Fig. et fam., Les recoins du coeur, de la conscience, Les replis du coeur, de la conscience, ce qu' il y a de plus caché dans le coeur, dans la conscience.

RÉCOLEMENT. s. m.

RÉCOLEMENT. s. m. T. d' ancienne Jurispr. Action par laquelle on récolait les témoins. Faire le récolement des témoins. Après le récolement et la confrontation.

En termes de Procéd., Faire le récolement d' un inventaire, Vérifier tous les effets, tous les papiers contenus dans un inventaire. Faire le récolement de meubles et d' effets saisis, Vérifier s' ils sont tous portés sur le procès-verbal de saisie. On dit de même, Procès-verbal de récolement.

RÉCOLEMENT

RÉCOLEMENT se dit aussi Du procès-verbal de visite que font les agents de l' administration forestière, pour vérifier si une coupe de bois a été faite conformément aux ordonnances. Récolement de bois.

RÉCOLER. v. a.

RÉCOLER. v. a. T. d' ancienne Jurispr. Lire à des témoins qui ont été entendus dans une procédure criminelle, la déposition qu' ils ont faite, pour voir s' ils y persistent. Récoler des témoins. Quand les témoins ont été récolés et confrontés.

RÉCOLÉ, ÉE. participe

RÉCOLÉ, ÉE. participe

RÉCOLLECTION. s. f.

RÉCOLLECTION. s. f. T. de Spiritualité. Action par laquelle on se recueille en soi-même. Profonde récollection. Récollection intérieure. Il est vieux.

RECOLLER. v. a.

RECOLLER. v. a. Coller de nouveau. Ce papier s' est décollé, il faut le recoller.

RECOLLÉ, ÉE. participe

RECOLLÉ, ÉE. participe

RÉCOLLETS. s. m. pl.

RÉCOLLETS. s. m. pl. Religieux réformés de l' ordre de Saint-François, ainsi nommés parce qu' ils n' admettaient dans leur ordre que ceux qui avaient l' esprit de récollection ou de recueillement. Il y avait aussi des Récollettes.

RÉCOLLIGER (SE). v. pron.

RÉCOLLIGER (SE). v. pron. T. de Spiritualité. Se recueillir en soi-même. Il faut se récolliger pour bien faire son examen. Il est vieux.

RÉCOLLIGÉ, ÉE. participe

RÉCOLLIGÉ, ÉE. participe

RÉCOLTE. s. f.

RÉCOLTE. s. f. Action de recueillir les biens de la terre, et Produit en nature qui en résulte. La récolte des blés. Quand il aura fait sa récolte. Après la récolte. Dans le temps de la récolte. Bonne récolte. Grande récolte. Pleine récolte. Pauvre récolte. La récolte a été abondante, a été médiocre, a manqué. Enlever la récolte. Serrer la récolte. On a saisi ses récoltes. Cette pluie gâtera la récolte.

Il se dit quelquefois, figurément, en parlant De certaines choses qu' on reçoit ou qu' on rassemble. Cette quêteuse a fait une bonne récolte. Il a fait une bonne récolte de faits, d' observations pour l' ouvrage dont il s' occupe. Dans son voyage, il a fait une abondante récolte d' objets curieux.

RÉCOLTER. v. a.

RÉCOLTER. v. a. Faire une récolte. Il a récolté beaucoup de blé, beaucoup de vin, etc.

RÉCOLTÉ, ÉE. participe

RÉCOLTÉ, ÉE. participe

RECOMMANDABLE. adj. des deux genres

RECOMMANDABLE. adj. des deux genres Estimable, qui mérite d' être considéré. Sa vertu le rend recommandable. Il est recommandable par toutes ses bonnes qualités. Il c' est rendu recommandable auprès du prince par ses grands services. La modestie est une des vertus les plus recommandables.

RECOMMANDARESSES. s. f. pl.

RECOMMANDARESSES. s. f. pl. Femmes qui étaient préposées par l' autorité, pour tenir un bureau où l' on se procurait des nourrices. Aller chercher une nourrice aux recommandaresses, chez les recommandaresses.

RECOMMANDATION. s. f.

RECOMMANDATION. s. f. Action de recommander quelqu' un. C' est une puissante recommandation que celle d' un tel. On ne peut rien refuser à sa recommandation. Il m' a fait cette grâce à votre recommandation. Il a eu égard à ma recommandation. Il a eu de fortes recommandations auprès de ses juges. Lettres de recommandation. Une recommandation pressante.

Prière de la recommandation de l' âme, La prière que l' Église catholique fait à Dieu pour les agonisants.

RECOMMANDATION

RECOMMANDATION se dit aussi de L' estime qu' on a pour la vertu, pour le mérite. La sainteté de sa vie l' avait mis partout en grande recommandation.

Avoir l' honneur en recommandation, S' appliquer à ne rien faire qui blesse les lois de l' honneur, de la probité. Il vieillit.

RECOMMANDATION

RECOMMANDATION en termes de Procédure, Acte par lequel on déclare s' opposer à la sortie d' un prisonnier arrêté à la requête de quelqu' un. Ce prisonnier tient encore pour deux recommandations.

RECOMMANDER. v. a.

RECOMMANDER. v. a. Ordonner à quelqu' un, charger quelqu' un de faire quelque chose. J' ai recommandé à mes gens de vous obéir comme à moi-même. On m' a recommandé de veiller sur lui, sur toutes ses démarches. On m' a bien recommandé de vous assurer que...

Recommander le secret à quelqu' un, Lui ordonner ou le prier de garder le secret.

RECOMMANDER

RECOMMANDER signifie aussi, Exhorter une personne à quelque chose, à faire quelque chose, conseiller fortement quelque chose. On lui a recommandé d' être sage. Recommander à ses enfants d' aimer la vertu, de fuir le vice. On me recommandait surtout la lecture des bons auteurs.

Il signifie encore, Prier d' être favorable à, prier d' avoir attention à, d' avoir soin de. Je vous recommande un tel. Je l' ai déjà recommandé à tous mes amis. Je vous recommande mon affaire. Je recommanderai votre affaire à vos juges. Je lui ai recommandé les intérêts d' un tel. Je recommande cet homme à vos bontés. Recommander un condamné à la clémence du roi.

Recommander quelqu' un aux prières, aux aumônes des fidèles, Exhorter à prier Dieu pour lui, à lui faire des charités. Recommander quelqu' un au prône, Le recommander aux prières ou aux charités des paroissiens, en faisant le prône.

Fig. et fam., Il a été bien recommandé au prône, On a dit beaucoup de choses contre lui à quelqu' un qui peut lui nuire.

Il recommande son âme à Dieu, ou, avec le pronom personnel, Il se recommande à Dieu, Il réclame le secours de Dieu, il prie Dieu d' avoir pitié de lui.

Prov. et fig., Il se recommande à tous les saints et saintes du paradis, Il implore l' assistance, la protection de tout le monde.

Se recommander à quelqu' un, à ses bontés, etc. Expression de politesse, formule de compliment. Dites-lui que je me recommande bien à lui, que je me recommande à sa protection, à ses bontés, à son souvenir, à l' honneur de son souvenir.

Cette personne, cette chose se recommande d' elle-même, Elle a assez de mérite, de valeur, pour qu' il ne soit pas nécessaire de la vanter. Le vrai mérite se recommande de lui-même.

RECOMMANDER

RECOMMANDER signifie quelquefois, Rendre recommandable. Il n' a rien fait encore qui puisse recommander son nom à la postérité.

RECOMMANDER

RECOMMANDER signifie encore, S' opposer, par un nouvel écrou, à l' élargissement d' un prisonnier. Il espérait bien ne pas coucher en prison, mais il vint deux ou trois créanciers qui le recommandèrent.

Il se dit aussi en parlant Des avis qu' on donne aux orfévres et autres marchands, pour qu' ils aient à retenir des objets volés, dans le cas où l' acquisition leur en serait proposée. Cet orfévre a retenu ces flambeaux d' argent, parce qu' ils lui avaient été recommandés.

RECOMMANDÉ, ÉE. participe

RECOMMANDÉ, ÉE. participe

RECOMMENCER. v. a.

RECOMMENCER. v. a. Commencer de nouveau à faire ce qu' on a déjà fait. Recommencer la guerre. Il recommence à bâtir. Il recommence tout de nouveau. Recommencer un discours. Il recommence ses lamentations, ses violences.

Recommencer un élève, Reprendre son instruction depuis les premiers éléments, depuis les principes. Cet enfant avait été mal montré, il a fallu le recommencer.

En termes de Manége, Recommencer un cheval, Le remettre aux premières leçons. Il est des chevaux qui oublient et qui se démentent, il faut les recommencer.

Fam., Recommencer de plus belle, recommencer sur nouveaux frais, Faire de nouveau quelque chose avec plus d' ardeur que la première fois, après s' être reposé, après avoir pris de nouvelles forces. Il avait été longtemps sans jouer; il a recommencé de plus belle.

Fig. et fam., Recommencer sur nouveaux frais, Recommencer de nouveau un ouvrage, un travail, comme si rien n' en eût été fait.

Fam., C' est toujours à recommencer, se dit en parlant D' un ouvrage où il y a toujours quelque chose à refaire, ou D' une chose qu' on répéterait inutilement. Il ne profite d' aucun avis; avec lui c' est toujours à recommencer. Je ne verrai jamais la fin de ce travail; c' est toujours à recommencer.

RECOMMENCER

RECOMMENCER est quelquefois neutre. La pluie recommence. La guerre a recommencé. Les troubles recommencèrent.

RECOMMENCÉ, ÉE. participe

RECOMMENCÉ, ÉE. participe

RÉCOMPENSE. s. f.

RÉCOMPENSE. s. f. Le bien qu' on fait à quelqu' un, en reconnaissance d' un service, ou en faveur de quelque bonne action. Juste récompense. Digne récompense. Récompense convenable. Récompense égale au mérite, proportionnée au mérite. Promettre, donner, refuser une récompense. Recevoir, obtenir récompense. Mériter récompense. Distribuer la récompense, les récompenses. Décerner des récompenses. C' est à l' autorité souveraine à ordonner des peines et des récompenses. La récompense de ses services, de ses actions, etc. La vertu est elle-même sa récompense. On lui a promis, on lui a donné telle chose pour récompense de ses services. Son maître lui a fait apprendre un métier pour récompense de ses services. Il attend, il espère récompense. Il n' attend de récompense ou sa récompense que de Dieu. Les récompenses éternelles que Dieu promet à la vertu. C' est une récompense due à son mérite. Il a plutôt mérité châtiment que récompense. Par cette infidélité, il perdit la récompense de tous ses services. Est-ce là la récompense de mes services? Voilà toute la récompense que j' en ai eue.

Il signifie quelquefois, Châtiment, peine due à une mauvaise action. C' était un méchant homme, il a eu la récompense qu' il méritait. L' échafaud sera la récompense de ses crimes.

Il signifie aussi quelquefois, Compensation ou dédommagement. On lui donna tant pour récompense des pertes qu' il avait faites. Il faut lui accorder quelque récompense pour le dommage qu' il a souffert. On lui donna tant pour sa récompense, tant de récompense. Pour récompense, on lui donna une pension.

Il signifie particulièrement, en Jurisprudence, L' indemnité ou le remploi dû lorsqu' on fait des liquidations de communautés conjugales ou de successions. Récompense due à la communauté par les époux, aux époux par la communauté.

EN RÉCOMPENSE. loc. adv.

EN RÉCOMPENSE. loc. adv. En revanche, en retour. Je vous prie de me rendre ce bon office, et en récompense je ferai pour vous telle chose.

RÉCOMPENSER. v. a.

RÉCOMPENSER. v. a. Donner une récompense, faire du bien à quelqu' un en reconnaissance de quelque service, ou en faveur de quelque bonne action. Il y a un Dieu qui récompense et qui punit. C' est un bon maître, il récompense bien ses domestiques. On l' a bien récompensé de ses services. Il a été mal récompensé. Il n' a pas été récompensé selon son mérite. Si vous faites bien, Dieu vous en récompensera. On dit de même, Récompenser les services de quelqu' un; récompenser une bonne action, le mérite, la vertu, etc.

Il signifie quelquefois, Punir, infliger la peine due à une mauvaise action. Il a été justement récompensé de ses perfidies.

Il signifie aussi, Dédommager. Je sais bien que vous avez perdu cette fois-ci, mais une autre fois je vous récompenserai. Nous ferons un autre marché qui vous récompensera. On leur accorda un dégrèvement pour les récompenser du dommage que les gens de guerre leur avaient fait. Il fut récompensé en bons fonds, en rentes, etc.

Récompenser le temps perdu, Réparer une perte de temps.

RÉCOMPENSER

RÉCOMPENSER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est bien récompensé de ses pertes. Nous avons mal déjeuné, mais nous nous récompenserons à dîner.

RÉCOMPENSÉ, ÉE. participe

RÉCOMPENSÉ, ÉE. participe

RECOMPOSER. v. a.

RECOMPOSER. v. a. Composer une seconde fois. Recomposer une administration.

RECOMPOSER

RECOMPOSER en termes de Chimie, Réunir les parties d' un corps qui avaient été séparées par quelque opération.

RECOMPOSÉ, ÉE. participe

RECOMPOSÉ, ÉE. participe

RECOMPOSITION. s. f.

RECOMPOSITION. s. f. T. de Chimie. Action de recomposer un corps, ou L' effet qui résulte de cette action.

RECOMPTER. v. a.

RECOMPTER. v. a. Compter de nouveau. Je puis m' être trompé, recomptez cette somme.

RECOMPTÉ, ÉE. participe

RECOMPTÉ, ÉE. participe

RÉCONCILIABLE. adj. des deux genres

RÉCONCILIABLE. adj. des deux genres Qui peut être réconcilié. Il ne s' emploie guère qu' avec une négation. Ces deux personnes, ces deux maisons, ces deux familles ne sont pas réconciliables. Ces deux hommes ne sont pas si brouillés qu' ils ne soient réconciliables.

RÉCONCILIATEUR, TRICE. s.

RÉCONCILIATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui réconcilie des personnes brouillées ensemble.

RÉCONCILIATION. s. f.

RÉCONCILIATION. s. f. Raccommodement de personnes qui étaient mal ensemble. Véritable, sincère réconciliation. Réconciliation feinte, plâtrée. Réconciliation normande. Il a travaillé à leur réconciliation. Il a ménagé cette réconciliation. Il lui donna la main en signe de réconciliation.

RÉCONCILIATION

RÉCONCILIATION se dit, chez les Catholiques, de L' acte solennel par lequel un hérétique est réuni à l' Église, et absous des censures qu' il avait encourues.

Il se dit aussi de La cérémonie qu' on fait pour rebénir une église profanée.

RÉCONCILIER. v. a.

RÉCONCILIER. v. a. Remettre bien ensemble des personnes qui étaient brouillées. Je les ai réconciliés. Je les ai réconciliés ensemble. Il est impossible de les réconcilier. Cet événement les a réconciliés.

Cette bonne action me réconcilie avec lui, Elle me fait revenir sur son compte, elle me fait oublier les griefs que j' avais contre lui.

Chez les Catholiques, Réconcilier un hérétique. à l' Église, Lui donner l' absolution après qu' il a abjuré son hérésie. Réconcilier une église, La rebénir avec de certaines cérémonies, quand elle a été profanée.

RÉCONCILIER

RÉCONCILIER s' emploie quelquefois figurément en parlant De certaines choses qui sont ou qui semblent opposées, et signifie, Concilier, accorder. Réconcilier le théâtre avec la morale, avec la religion. Réconcilier la politique et la morale.

RÉCONCILIER

RÉCONCILIER s' emploie souvent avec le pronom personnel, et se dit Des personnes qui, après avoir été brouillées, se raccommodent. Je me suis réconcilié avec lui. Ils se sont réconciliés par mon entremise. Ils se sont réconciliés d' eux-mêmes.

Se réconcilier avec soi-même, Se remettre bien avec soi-même, en apaisant les reproches de sa conscience.

Se réconcilier avec Dieu, Demander pardon à Dieu de ses péchés, et rechercher la grâce par le moyen des sacrements.

RÉCONCILIER

RÉCONCILIER avec le pronom personnel, se dit aussi, chez les Catholiques, Lorsque, peu de temps après avoir été à confesse, on y retourne avant que d' aller communier, pour s' accuser de fautes légères qu' on a commises dans cet intervalle, ou de quelque péché que l' on a oublié dans sa confession. Il alla se réconcilier avant que de se présenter à la sainte table.

RÉCONCILIÉ, ÉE. participe

RÉCONCILIÉ, ÉE. participe Prov., Il ne faut pas se fier à un ennemi réconcilié.

RÉCONDUCTION. s. f.

RÉCONDUCTION. s. f. T. de Jurispr. Il ne s' emploie que dans cette phrase, Tacite réconduction, La continuation de la jouissance d' une ferme, d' une maison au même prix et aux mêmes conditions après l' expiration d' un bail, et sans qu' il ait été renouvelé. Il occupe cette maison par tacite réconduction.

RECONDUIRE. v. a.

RECONDUIRE. v. a. Accompagner quelqu' un lorsqu' il s' en retourne. Tout en causant, je l' ai reconduit à une demi-lieue sans m' en apercevoir. Vous me paraissez un peu malade, je vais vous reconduire, vous faire reconduire par mon domestique, dans ma voiture. On dit que la route n' est pas sûre, prenez quelqu' un pour vous reconduire.

Il signifie aussi, Accompagner par civilité une personne dont on a reçu visite, lorsqu' elle s' en va. Ne faites point de cérémonie, ne me reconduisez pas. Il a reconduit cette dame jusqu' au bas de l' escalier, jusqu' à sa voiture.

Il s' emploie quelquefois ironiquement et familièrement, en parlant D' un homme qu' on chasse, qu' on expulse en le maltraitant. Reconduire un insolent à coups de bâton. On reconduisit les ennemis à grands coups de canon, l' épée dans les reins.

RECONDUIT, ITE participe

RECONDUIT, ITE participe

RECONDUITE. s. f.

RECONDUITE. s. f. Action de reconduire quelqu' un. Faire la reconduite. Chargez-vous de la reconduite. La reconduite est un cérémonial important chez les Italiens.

Il s' emploie surtout ironiquement. La reconduite qu' on lui fit ne fut pas agréable.

RÉCONFORT. s. m.

RÉCONFORT. s. m. Consolation, secours dans l' affliction. Tout son réconfort est que... Voilà tout son réconfort. Dieu sera notre réconfort. C' est le réconfort des affligés, Il est vieux.

RÉCONFORTATION. s. f.

RÉCONFORTATION. s. f. Action de réconforter. Il est vieux.

RÉCONFORTER. v. a.

RÉCONFORTER. v. a. Conforter, fortifier. Cela réconforte l' estomac. Il a pris un peu de vin qui l' a réconforté.

Il signifie aussi, Consoler dans l' affliction. Il est si désolé, que rien ne peut le réconforter. En ce sens, il est vieux.

RÉCONFORTÉ, ÉE. participe

RÉCONFORTÉ, ÉE. participe

RECONNAISSABLE. adj. des deux genres

RECONNAISSABLE. adj. des deux genres Facile à reconnaître. Il est si changé, qu' il n' est pas reconnaissable. On a fait tant de nouvelles constructions dans cette ville, qu' elle n' est plus reconnaissable. Voilà une fausseté bien reconnaissable. Il est fort reconnaissable dans son portrait. Il serait reconnaissable entre mille.

RECONNAISSANCE. s. f.

RECONNAISSANCE. s. f. Action par laquelle on se remet dans l' esprit l' idée, l' image d' une chose ou d' une personne, quand on vient à la revoir. Il y avait bien des années qu' il n' avait vu son frère, il le reconnut d' abord, et on s' étonna d' une si prompte reconnaissance. Une lettre fut cause de leur mutuelle reconnaissance. Dans plusieurs pièces de théâtre, le dénoûment se fait par une reconnaissance. Une reconnaissance bien touchante, bien graduée, bien filée, bien amenée. Il reconnut les meubles qu' on lui avait volés; et, après que la reconnaissance qu' il en fit eut été vérifiée devant le juge, ils lui furent délivrés.

Il se dit aussi de L' action d' examiner en détail et avec soin certains objets, pour en constater l' espèce, le nombre, etc. Faire la reconnaissance des lieux, des meubles, des papiers. La reconnaissance sera longue.

RECONNAISSANCE

RECONNAISSANCE en termes de Guerre, signifie, L' action d' examiner la position, la nature d' un terrain, et les dispositions des ennemis. Le général est allé faire une reconnaissance. On a poussé les reconnaissances jusqu' au glacis de la forteresse. Par les dernières reconnaissances qu' on a faites, on s' est assuré que les ennemis avaient un marais devant eux. Faire la reconnaissance des lignes du camp ennemi.

Il se dit aussi, en termes de Marine, de L' action d' apercevoir, de découvrir des côtes, des rades, etc., en naviguant. Il fit la reconnaissance d' une baie qui avait échappé à tous les autres navigateurs.

Il se dit quelquefois Des marques, telles que les balises, qui indiquent des passes ou quelque danger.

RECONNAISSANCE

RECONNAISSANCE se dit en outre d' Un acte par écrit, pour reconnaître qu' on a reçu quelque chose, soit par emprunt, soit en dépôt, ou pour reconnaître qu' on est obligé à quelque chose. Il me donna ses pierreries en garde, je lui en donnai ma reconnaissance. Si vous me confiez ces papiers, je vous en ferai ma reconnaissance. Il m' a passé une reconnaissance de la rente, de la pension qu' il me doit. Il a été condamné à me passer titre nouvel et reconnaissance.

Reconnaissance de promesse ou d' écriture, Acte par lequel un homme reconnaît qu' une promesse est de lui, que l' écriture qu' on lui représente est de sa main. Il avait fait une promesse sous seing privé, et il en a passé reconnaissance, sa reconnaissance par-devant notaires.

Il signifie aussi, Vérification. Quand un homme nie un billet qu' on prétend être de lui, il faut en venir à la reconnaissance par comparaison d' écriture; mais quand il le reconnaît lui-même, il n' est plus besoin d' autre reconnaissance.

Reconnaissance d' enfant, Acte par lequel on reconnaît être le père ou la mère d' un enfant naturel. Il n' y eut de reconnaissance que de la part du père.

RECONNAISSANCE

RECONNAISSANCE se dit également, en Diplomatie, de L' action de reconnaître un gouvernement étranger. La reconnaissance de l' Autriche, de l' Angleterre ne se fit point attendre.

Il signifie encore, Aveu, confession d' une faute. Cette prompte reconnaissance de sa faute lui en a mérité le pardon.

RECONNAISSANCE

RECONNAISSANCE signifie souvent, Gratitude, souvenir des bienfaits reçus. Grande reconnaissance. Éternelle reconnaissance. Avoir de la reconnaissance. Témoigner sa reconnaissance. Il a des droits à ma reconnaissance. Vous pouvez compter sur ma reconnaissance. Il a fait cela par reconnaissance. Il m' a rendu de grands services, j' en aurai, j' en conserverai une éternelle reconnaissance. Il manque de reconnaissance envers son bienfaiteur. Je suis pénétré de reconnaissance pour toutes vos bontés.

Il signifie quelquefois, Récompense qu' on donne pour reconnaître un bon office, un service. Il vous a bien servi dans cette affaire, cela mérite quelque reconnaissance. Vous devez attendre de lui une honnête reconnaissance. En ce sens, il est peu usité.

RECONNAISSANT, ANTE. adj.

RECONNAISSANT, ANTE. adj. Qui a de la reconnaissance, de la gratitude. Il est bien reconnaissant. Il est fort reconnaissant des services que vous lui avez rendus. Il a une âme reconnaissante, un coeur reconnaissant.

RECONNAÚTRE. v. a.

RECONNAÚTRE. v. a. Se remettre dans l' esprit l' idée, l' image d' une chose, d' une personne, quand on vient à la revoir ou à l' entendre. Il y avait longtemps que je ne l' avais vu, j' ai eu de la peine à le reconnaître. Je l' ai reconnu à sa démarche, à sa voix. Ne me reconnaissez-vous point? Il a reconnu son cheval, qu' on lui avait volé. J' ai reconnu ma voiture au bruit qu' elle faisait. J' ai reconnu un tel malgré son déguisement. Que chacun reconnaisse ses effets, ses livres, etc. Ce chien a reconnu la voix de son maître.

Il signifie aussi, Connaître, distinguer, à quelque signe, à quelque caractère, d' après quelque indication, une personne ou une chose qu' on n' a jamais vue. Je l' ai reconnu au portrait que vous m' en aviez fait. On le reconnut à une balafre qu' il avait au front. Il a reconnu cette plante à divers signes, à divers caractères.

Il s' emploie figurément, au sens moral. Je reconnais cet homme à ses perfidies. On reconnaît un écrivain à son style. Je reconnais bien la bonté de votre coeur. Je vous reconnais bien là. À ce trait de déloyauté, je ne le reconnais pas.

Se faire reconnaître, Donner des indications pour prouver qui on est.

RECONNAÚTRE

RECONNAÚTRE signifie quelquefois, avec la négation, Oublier, négliger, ne plus avoir égard, ne plus écouter. Il ne reconnaît plus la voix de la nature. Il ne reconnaît ni parents ni amis. Il ne reconnaît d' autre loi que sa volonté, d' autre maître que lui-même.

RECONNAÚTRE

RECONNAÚTRE signifie encore, Parvenir à connaître, à apercevoir, à découvrir la vérité de quelque chose. On a reconnu son innocence. On a reconnu sa trahison, sa perfidie. On reconnaît en lui le germe du talent. On reconnaît dans cet ouvrage le caractère du vrai talent.

Il signifie aussi, Admettre une chose comme vraie, comme incontestable. Reconnaître les vérités de l' Évangile. Tous les vrais philosophes reconnaissent ce principe, cet axiome. Je reconnais le principe. Ce fait est reconnu de tout le monde. On a reconnu que cela était vrai, que cela était nécessaire.

RECONNAÚTRE

RECONNAÚTRE signifie en outre, Considérer, observer, remarquer. Reconnaître les lieux. Reconnaître le terrain. Reconnaître les dispositions de quelqu' un.

Il se dit principalement en termes de Guerre. Reconnaître un pays, une place qu' on veut attaquer. Reconnaître les ennemis. Reconnaître leur contenance, leur nombre, leur camp, leurs retranchements. On envoya de la cavalerie reconnaître les passages, les chemins, les défilés, etc. Il est allé reconnaître.

Reconnaître une patrouille, une ronde, etc., S' assurer qu' une patrouille, qu' une ronde, etc., n' est point ennemie, ni suspecte. Le caporal sortit du poste pour reconnaître la patrouille.

En termes de Marine, Reconnaître un bâtiment, Le découvrir, l' apercevoir. Reconnaître une terre, En observer la situation.

RECONNAÚTRE

RECONNAÚTRE signifie aussi, Avouer, confesser. Il a reconnu sa faute, son tort. Il a reconnu la dette. Je reconnais avoir reçu... Je reconnais qu' un tel m' a prêté telle somme. Il ne veut pas reconnaître qu' il a eu tort. Je reconnais avec vous que telle chose est ainsi. Je reconnais mon insuffisance.

Reconnaître pour, Avouer pour, reconnaître en telle qualité. Il a reconnu un tel pour son fils. Ces peuples l' ont reconnu pour leur roi. Je vous reconnais pour un honnête homme. C' est un honnête homme, et reconnu pour tel. Je reconnais cet ouvrage pour excellent.

Reconnaître son seing, sa signature, Avouer qu' on a signé l' écrit dont il s' agit. On dit de même, Reconnaître une lettre, une écriture, une promesse, un billet.

Reconnaître un enfant, Déclarer, reconnaître authentiquement qu' on est le père ou la mère d' un enfant naturel. On ne peut reconnaître les enfants nés d' un commerce adultérin ou incestueux.

Reconnaître une redevance, une rente, En passer un aveu, une reconnaissance.

Reconnaître un gouvernement, Déclarer, reconnaître, d' une manière expresse ou tacite, qu' il a été légitimement établi. Son gouvernement avait été reconnu par les puissances étrangères. On dit de même, Reconnaître un prince, un souverain.

En termes de Guerre, Faire reconnaître un officier, Le proclamer en présence de la troupe où il doit commander.

RECONNAÚTRE

RECONNAÚTRE signifie aussi, Avoir de la gratitude. Reconnaître les bienfaits, les grâces qu' on a reçues. Je reconnaîtrai tout ce que vous avez fait pour moi.

Reconnaître un service, Le récompenser. Rendez-moi ce service, je le reconnaîtrai dans l' occasion, en temps et lieu. Il a fort mal reconnu les bons offices qu' on lui a rendus.

RECONNAÚTRE

RECONNAÚTRE s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Trouver son image, sa ressemblance dans un miroir, dans un portrait. On se reconnaît difficilement soi-même dans un portrait. À la fin de sa maladie, il se regarda dans un miroir, et il eut de la peine à se reconnaître.

Il signifie aussi, figurément, Retrouver ses sentiments, ses opinions dans un autre. Il se reconnaît dans son fils. Je me reconnais dans tout ce qu' il dit, dans tout ce qu' il fait. Je me reconnais bien là.

Il signifie encore, Se remettre dans l' esprit l' idée d' un lieu, d' un pays qu' on a quitté, et où l' on se retrouve. Je me reconnais dans cet endroit. Il y avait longtemps que je n' avais passé par cette ville; mais je commence à me reconnaître.

Par extension, Ce manuscrit est si plein de ratures, que je ne puis plus m' y reconnaître, Les nombreuses ratures de cet écrit m' en rendent la lecture difficile, et presque impossible.

RECONNAÚTRE

RECONNAÚTRE avec le pronom personnel, signifie aussi, Connaître qu' on a péché, qu' on a failli, et s' en repentir. Il avait fort mal vécu dans sa jeunesse, mais il se reconnut sur ses vieux jours. Il suivit longtemps l' étendard des révoltés; mais enfin il se reconnut, et rentra dans son devoir.

Il signifie encore, Reprendre ses sens, ou Penser à ce qu' on doit faire, y faire réflexion. Il était tombé en faiblesse, et quand il vint à se reconnaître... Donnez-moi le loisir de me reconnaître. Il fut surpris, et n' eut pas le temps de se reconnaître. Il est mort, sans avoir eu un instant pour se reconnaître.

RECONNU, UE. participe

RECONNU, UE. participe Un mérite reconnu.

RECONQUÉRIR. v. a.

RECONQUÉRIR. v. a. (Il se conjugue comme Conquérir.) Remettre sous sa domination par voie de conquête. Ce prince reconquit toutes les provinces que l' étranger lui avait enlevées.

Fig., Reconquérir l' estime, l' amitié de quelqu' un, Recouvrer l' estime, l' amitié de quelqu' un.

RECONQUIS, ISE participe

RECONQUIS, ISE participe Pays reconquis.

RECONSTITUTION. s. f.

RECONSTITUTION. s. f. T. de Jurispr. Il se dit d' Une constitution de rente à prix d' argent, lors de laquelle celui qui emprunte s' oblige d' employer la somme à lui prêtée, au remboursement d' une autre rente par lui due, ce qui s' exécute par le même acte; au moyen de quoi, le nouveau créancier est subrogé aux hypothèques de l' ancien.

RECONSTRUCTION. s. f.

RECONSTRUCTION. s. f. Action de reconstruire. On a ordonné la reconstruction de cet édifice.

RECONSTRUIRE. v. a.

RECONSTRUIRE. v. a. Rebâtir, relever, rétablir un édifice. Il a fait reconstruire sa maison à grands frais.

RECONSTRUIT, ITE participe

RECONSTRUIT, ITE participe

RECONVENTION. s. f.

RECONVENTION. s. f. T. de Palais. Action, demande que l' on forme contre celui qui en a lui-même formé une le premier, et devant le même juge. La reconvention n' est admise que lorsque la demande du défendeur a de la connexité avec la demande principale.

RECOPIER. v. a.

RECOPIER. v. a. Transcrire de nouveau. Il faudra recopier ce passage, cet acte, cette lettre.

RECOPIÉ, ÉE. participe

RECOPIÉ, ÉE. participe

RECOQUILLEMENT. s. m.

RECOQUILLEMENT. s. m. Action de se recoquiller; État de ce qui est recoquillé.

RECOQUILLER. v. a.

RECOQUILLER. v. a. Retrousser en forme de coquille. Pourquoi avez-vous recoquillé les feuilles de mon livre? Les mauvais vents recoquillent les feuilles des arbres. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Les feuilles de cet arbre se sont toutes recoquillées. Les vers de terre se recoquillent. Il est populaire.

Prov. et fig., Il n' y a point de si petit ver qui ne se recoquille, si l' on marche dessus, Il n' y a point de si petit ennemi qui ne songe à se défendre et à nuire, quand on l' attaque.

RECOQUILLÉ, ÉE. participe

RECOQUILLÉ, ÉE. participe

RECORDER. v. a.

RECORDER. v. a. Répéter quelque chose, afin de l' apprendre par coeur. Il ne s' emploie guère que dans cette phrase, Recorder sa lecon.

Fig. et fam., Recorder sa leçon, Tâcher de se bien remettre dans l' esprit ce qu' on doit faire ou ce qu' on doit dire en quelque occasion. On dit dans le même sens, avec le pronom personnel, Se recorder.

Se recorder avec quelqu' un, Se concerter avec lui. Avant de jouer notre scène, il faudra nous recorder.

RECORDÉ, ÉE. participe

RECORDÉ, ÉE. participe En termes de Pratique, Exploits recordés, Ceux dans lesquels l' huissier doit être assisté de deux témoins ou recors. Une saisie doit être précédée d' un commandement recordé. Il est vieux.

RECORRIGER. v. a.

RECORRIGER. v. a. Corriger de nouveau. Il corrige et recorrige sans cesse.

RECORRIGÉ, ÉE. participe

RECORRIGÉ, ÉE. participe Ouvrage corrigé et recorrigé.

RECORS. s. m.

RECORS. s. m. Celui qu' un huissier mène avec lui pour servir de témoin dans les exploits d' exécution, et pour lui prêter main-forte en cas de besoin. Un huissier avec ses recors, assisté de deux recors.

RECOUCHER. v. a.

RECOUCHER. v. a. Coucher de nouveau. Cet enfant s' est levé trop matin, il faut le recoucher. Recouchez cette bouteille.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Se remettre au lit. Je m' étais levé de trop bonne heure, je me suis recouché.

RECOUCHÉ, ÉE. participe

RECOUCHÉ, ÉE. participe

RECOUDRE. v. a.

RECOUDRE. v. a. (Il se conjugue comme Coudre.) Coudre une chose qui est décousue ou déchirée. Votre manche, votre doublure, etc., s' est décousue, s' est déchirée, faites-la recoudre. Recousez cela bien proprement, qu' il n' y paraisse pas. Recoudre une plaie. Il avait la moitié de la joue abattue d' un coup de sabre, le chirurgien la lui recousit.

RECOUSU, UE. participe

RECOUSU, UE. participe

RECOUPE. s. f.

RECOUPE. s. f. Il se dit Des éclats qui s' enlèvent des pierres, quand on les taille, et dont on se sert quelquefois pour garnir et pour affermir les allées des jardins. Il faudrait mettre de la recoupe dans cette allée.

RECOUPE

RECOUPE se dit aussi de La farine qu' on lire du son remis au moulin. Faire du pain de recoupe.

RECOUPEMENT. s. m.

RECOUPEMENT. s. m. T. d' Archit. Il se dit Des retraites faites à chaque assise de pierre, pour donner plus d' empatement et de solidité à un bâtiment.

RECOUPER. v. a.

RECOUPER. v. a. Couper de nouveau. Cet habit avait été mal coupé, il a fallu le recouper. Aux jeux de cartes, lorsqu' on n' a pas coupé net, il faut recouper.

RECOUPÉ, ÉE. participe

RECOUPÉ, ÉE. participe

RECOUPETTE. s. f.

RECOUPETTE. s. f. Troisième farine qu' on tire du son des recoupes mêmes.

RECOURBER. v. a.

RECOURBER. v. a. Courber en rond par l' extrémité, par le bout. Recourber un fer. Recourber un bâton par le bout pour en faire une crosse.

RECOURBÉ, ÉE. participe

RECOURBÉ, ÉE. participe

RECOURIR. v. n.

RECOURIR. v. n. (Il se conjugue comme Courir.) Courir de nouveau. J' ai couru et recouru.

Il signifie aussi, Demander du secours, s' adresser à quelqu' un pour en obtenir quelque chose. Il faut recourir à Dieu dans l' affliction. Il a fallu recourir au médecin. Recourir à l' autorité supérieure. En termes de Procédure, Recourir en cassation, Se pourvoir en cassation.

Il se dit également en parlant Des choses, et signifie, Y avoir recours. Recourir à la clémence, à la bonté, à la miséricorde du prince. Recourir aux remèdes. On fut obligé de recourir à la force, à l' artifice. Si vous perdez cette pièce, il faudra recourir au greffe. Quand on ne se fie point aux copies, il faut recourir aux originaux. Quand on doute de l' exactitude de quelque passage d' un livre, il faut recourir aux manuscrits.

RECOURS. s. m.

RECOURS. s. m. Action par laquelle on recherche de l' assistance, du secours. Avoir recours à Dieu. Avoir recours à la justice, à la clémence du prince. Il tomba malade, il fallut avoir recours au médecin. Si ce remède ne réussit pas, il faudra avoir recours aux eaux minérales. Il n' a recours qu' à vous. Si vous l' abandonnez une fois, à qui aura-t-il recours? Comme on ne voulait pas ajouter foi aux copies, on fut obligé d' avoir recours aux minutes, aux originaux.

Il signifie aussi, Refuge; et, dans cette acception, il ne se construit guère qu' avec le verbe Être. Tout mon recours est en Dieu. Dieu seul est mon recours. Vous êtes mon unique recours, mon dernier recours. Dieu est le recours des misérables.

RECOURS

RECOURS en termes de Jurisprudence, Le droit de reprise par voie légale, l' action qu' on peut avoir contre quelqu' un pour être garanti ou indemnisé. Si je perds mon procès, j' aurai mon recours contre un tel, ou sur un tel. Il a été condamné, sauf son recours sur un tel, sur la succession, etc. On lui a réservé son recours. Un tel est mon garant, mais il n' a rien; c' est un pauvre recours, un mauvais recours.

Recours en cassation, Pourvoi en cassation. Voyez POURVOI.

Recours en grâce, Demande par laquelle on s' adresse au prince pour obtenir la remise ou la commutation d' une peine infligée par jugement.

RECOUSSE. s. f.

RECOUSSE. s. f. Reprise d' une personne ou d' une chose emmenée, enlevée par force. Il est vieux et ne se dit plus qu' en parlant D' un navire repris sur l' ennemi dans les vingt-quatre heures qui suivent le moment de son amarinage.

RECOUVRABLE. adj. des deux genres

RECOUVRABLE. adj. des deux genres T. de Finance. Qui peut se recouvrer. Deniers recouvrables. Fonds recouvrables. Deniers non recouvrables.

RECOUVRANCE. s. f.

RECOUVRANCE. s. f. Vieux mot qui signifiait, Recouvrement, action de recouvrer. Il n' est plus employé que dans cette dénomination, Notre-Dame de recouvrance.

RECOUVREMENT. s. m.

RECOUVREMENT. s. m. T. d' Archit. Il se dit de La partie d' une pierre, d' un morceau de bois, d' une tuile, etc., qui couvre un joint, une entaille. Les dalles de cette terrasse sont à recouvrement.

RECOUVREMENT. s. m.

RECOUVREMENT. s. m. Action de recouvrer ce qui est perdu. Pour parvenir au recouvrement des choses perdues, on se sert d' affiches, de publications à son de tambour, etc. Recouvrement de titres. Recouvrement de pièces.

Il se dit aussi en parlant De la santé, des forces du corps. Cela contribua beaucoup au recouvrement de sa santé, au recouvrement de ses forces.

Il signifie encore, La perception des deniers qui sont dus, et les diligences qui se font pour les recouvrer. Cette administration est chargée du recouvrement des impôts indirects. Faire un état de recouvrement. Je vous donnerai tant, si vous voulez vous charger du recouvrement de ce qui m' est dû, faire le recouvrement de ce que mes fermiers me doivent. Travailler au recouvrement d' une somme, au recouvrement de ses créances. Faire un recouvrement.

RECOUVREMENTS

RECOUVREMENTS au pluriel, se dit quelquefois Des dettes actives, des créances d' un avoué, d' un huissier, d' un notaire. Cet avoué, ce notaire a vendu son étude et ses recouvrements. Il y a beaucoup de recouvrements à faire dans cette étude.

RECOUVRER. v. a.

RECOUVRER. v. a. Retrouver, rentrer en possession; acquérir de nouveau une chose qu' on avait perdue. Il a recouvré sa bourse. Il cherche à recouvrer son bien. Il a recouvré la vue. Il a recouvré la parole. Il a recouvré la raison. Recouvrer la santé. Recouvrer ses forces. Recouvrer l' estime publique. Recouvrer l' amitié, les bonnes grâces de quelqu' un.

Il signifie aussi, Recevoir le payement d' une somme due, et particulièrement, Faire la levée, la perception des impôts. On l' a chargé de recouvrer les contributions de cet arrondissement.

RECOUVRÉ, ÉE. participe

RECOUVRÉ, ÉE. participe Prov., Pour un perdu, deux recouvrés.

RECOUVRIR. v. a.

RECOUVRIR. v. a. (Il se conjugue comme Couvrir.) Couvrir de nouveau. Recouvrir un toit, une maison. Faire recouvrir un livre. Recouvrir un vase.

Le temps, le ciel se recouvre, Il s' obscurcit de nouveau par des nuages.

RECOUVRIR

RECOUVRIR s' emploie figurément, et signifie, Masquer, cacher avec soin sous des prétextes spécieux, sous des apparences louables, quelque chose de vicieux. Il a eu soin de recouvrir tout cela de beaux prétextes. Il recouvre ses défauts d' un vernis de politesse et d' agrément.

RECOUVERT, ERTE participe

RECOUVERT, ERTE participe

RECRACHER. v. a.

RECRACHER. v. a. Rejeter de la bouche une chose qui excite le dégoût. À peine avais-je mis ce fruit dans ma bouche que je l' ai recraché.

Il signifie aussi, Cracher de nouveau. Il ne fait que cracher et recracher.

RECRACHÉ, ÉE. participe

RECRACHÉ, ÉE. participe

RÉCRÉANCE. s. f.

RÉCRÉANCE. s. f. T. de Jurispr. canonique. La jouissance provisionnelle des fruits d' un bien qui est en litige. On lui adjugea la récréance, à charge par lui de donner caution.

Lettres de récréance, se dit, soit Des lettres qu' un prince envoie à son ambassadeur ou ministre, pour les présenter au prince d' auprès duquel il le rappelle; soit Des lettres qu' un prince donne à l' ambassadeur ou ministre rappelé d' auprès de lui, pour les remettre au prince qui le rappelle. Le roi a envoyé une lettre de récréance à son ambassadeur pour le faire revenir. Le roi d' Espagne donna une lettre de récréance à notre ambassadeur, lorsque celui-ci prit son audience de congé.

RÉCRÉATIF, IVE. adj.

RÉCRÉATIF, IVE. adj. Qui récrée. Jeu récréatif. Homme récréatif. Lecture récréative. Il est familier.

RÉCRÉATION. s. f.

RÉCRÉATION. s. f. Occupation, exercice qui fait diversion au travail, et qui sert de délassement. Prendre un peu de récréation après le travail. La promenade est une agréable récréation. La récréation redonne des forces pour mieux travailler. Ce sont là mes récréations. Il ne fait de cette étude qu' une récréation.

Dans les Maisons d' éducation et dans les Communautés religieuses, L' heure de récréation, l' heure de la récréation, ou simplement. La récréation, Un certain temps accordé aux religieux, aux élèves pour se délasser, pour se divertir. L' heure de la récréation est près de finir. Il a passé toute la récréation à travailler. Cet écolier profite bien de ses récréations. Une longue récréation. Être privé de la récréation.

Cet écolier, ce religieux est à la récréation, en récréation, Il est avec les autres pendant le temps de la récréation. On dit de même, Les élèves sont en récréation.

RECRÉER. v. a.

RECRÉER. v. a. Donner une nouvelle existence, remettre sur pied. On a recréé ce tribunal peu de temps après sa suppression. Cette charge fut recréée sous un autre nom.

RECRÉÉ, ÉE. participe

RECRÉÉ, ÉE. participe

RÉCRÉER. v. a.

RÉCRÉER. v. a. Réjouir, divertir. Il faut des jeux qui récréent et qui ne fatiguent pas l' esprit. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Quand on a beaucoup travaillé, il est bon de se récréer un peu.

Il se prend aussi figurément, comme dans ces phrases: Le vin récrée les esprits, Le vin ranime les esprits. Le vert récrée la vue, Le vert fait plaisir à la vue.

RÉCRÉÉ, ÉE. participe

RÉCRÉÉ, ÉE. participe

RÉCRÉMENT. s. m.

RÉCRÉMENT. s. m. T. de Médec. Il se dit Des humeurs telles que la salive, la bile, etc., qui, après avoir été séparées du sang, y sont reportées, ou sont retenues en certains endroits du corps pour différents usages.

RÉCRÉMENTEUX, EUSE ou RÉCRÉMENTITIEL, ELLE. adj.

RÉCRÉMENTEUX, EUSE ou RÉCRÉMENTITIEL, ELLE. adj. T. de Médec. Il se dit Des humeurs appelées Récréments. Humeurs récrémenteuses ou récrémentitielles.

RECRÉPIR. v. a.

RECRÉPIR. v. a. Crépir de nouveau. Recrépir un vieux mur.

Fig. et fam., Recrépir son visage, Mettre beaucoup de fard, pour cacher ses rides.

Fig. et fam., Recrépir un vieux conte, une vieille histoire, Les renouveler en les accommodant à sa guise. Recrépir un ouvrage de littérature, Lui donner, en conservant le fond, une nouvelle forme, tant bonne que mauvaise.

RECRÉPI, IE. participe

RECRÉPI, IE. participe Mur recrépi. Visage recrépi. Ouvrage recrépi.

RÉCRIER (SE). v. pron.

RÉCRIER (SE). v. pron. Faire une exclamation sur quelque chose qui surprend et qui paraît extraordinaire, soit en bien, soit en mal. Il ne put entendre une proposition si injuste sans se récrier. Tout le monde s' est récrié contre cette opinion. Il s' est récrié d' admiration à la vue de ce tableau. Il n' y a pas de quoi se récrier.

Il se dit, en termes de Chasse, Des chiens qui redoublent de voix, lorsque, après avoir relevé un défaut et rapproché l' animal, ils viennent à le relancer. Les chiens se récrient.

RÉCRIMINATION. s. f.

RÉCRIMINATION. s. f. Accusation, reproche, injure tendante à repousser une autre accusation, un autre reproche, une autre injure. Tout ce qu' il dit contre moi n' est qu une récrimination. Vous ne dites cela que par récrimination. Ce ne sont là que des récriminations. User de récriminations.

RÉCRIMINATOIRE. adj. des deux genres

RÉCRIMINATOIRE. adj. des deux genres Qui contient une récrimination, qui se fait par récrimination. Plainte récriminatoire. Mesure récriminatoire.

RÉCRIMINER. v. n.

RÉCRIMINER. v. n. Répondre à des accusations, à des reproches, à des injures, par d' autres accusations, d' autres reproches, d' autres injures. Il n' a fait que récriminer. Il ne s' est défendu qu' en récriminant. Tout ce que vous dites n' est qu' en récriminant. Répondre en récriminant. Récriminer contre son accusateur.

RÉCRIRE. v. a.

RÉCRIRE. v. a. Écrire de nouveau ce qu' on a déjà écrit. Vous avez mal écrit cela, récrivez-le, il faut le récrire.

Il signifie aussi, Écrire une seconde, une troisième lettre. Je lui ai écrit, il ne répond point; il faut lui récrire, je vais lui récrire.

Il signifie encore, Faire réponse par lettre. Puisqu' il m' a écrit, je lui veux récrire. Il ne me récrit point, c' est signe qu' il vient.

Il s' emploie quelquefois au figuré, et signifie, Changer considérablement le style d' un ouvrage, d' un morceau. Cet ouvrage, ce morceau pèche par le style, il faut le récrire.

RÉCRIT, ITE participe

RÉCRIT, ITE participe

RECROÚTRE. v. n.

RECROÚTRE. v. n. (Il se conjugue comme Croître.) Prendre une nouvelle croissance. Ce bois recroît à vue d' oeil. La rivière était diminuée, mais elle recroît.

RECRÛ, UE. participe

RECRÛ, UE. participe

RECROQUEVILLER (SE). v. pron.

RECROQUEVILLER (SE). v. pron. (On mouille les deux L.) Il se dit De certaines choses, telles que le parchemin, le cuir, etc., qui se retirent et qui se replient lorsqu' elles sont exposées à l' action d' une chaleur trop vive. Le parchemin, la peau, la corde à boyau se recroqueville auprès du feu. La couverture de ce livre s' est toute recroquevillée. La chaleur du soleil est si forte, que les feuilles de cette plante, de cet arbre commencent à se recroqueviller.

RECROQUEVILLÉ, ÉE. participe

RECROQUEVILLÉ, ÉE. participe Du parchemin tout recroquevillé. Des feuilles toutes recroquevillées.

RECRU, UE. adj.

RECRU, UE. adj. Harassé, las, excédé de fatigue. Il est si recru, qu' il n' en peut plus. Un cheval las et recru. Voilà une jument si recrue, qu' elle ne peut plus marcher.

RECRUE. s. f.

RECRUE. s. f. Nouvelle levée de gens de guerre, pour remplacer les cavaliers ou les fantassins qui manquent dans une compagnie, dans un régiment. Faire les recrues d' un régiment. Il a fait une belle recrue. Amener une bonne recrue. Conduire une recrue à l' armée. Il a reçu tant pour les recrues de son régiment. La recrue est partie, est allée joindre, est arrivée.

Il se dit aussi de L' action de lever des hommes pour des recrues. Une recrue prompte. On a cessé la recrue.

Il se dit quelquefois Des hommes qu' on a levés. Il nous est arrivé des recrues. Nos recrues se sont comportées dans cette affaire comme de vieux soldats.

Il se dit, figurément et familièrement, Des gens qui surviennent dans une compagnie sans y être attendus. Voici une agréable recrue qui nous arrive. C' est une recrue dont on se serait bien passé.

RECRUTEMENT. s. m.

RECRUTEMENT. s. m. Action de recruter. Aller en recrutement. Officier de recrutement. La loi du recrutement, sur le recrutement. Le recrutement de l' armée.

RECRUTER. v. a.

RECRUTER. v. a. Faire des recrues pour remplacer les fantassins ou les cavaliers qui manquent dans une compagnie, dans un régiment. Recruter un régiment.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Faire ses recrues. Déterminer le mode suivant lequel l' armée se recrute, doit se recruter. Ce régiment s' est recruté dans telle province.

RECRUTER

RECRUTER se dit, figurément et familièrement, en parlant Des personnes qu' on attire dans une association, dans un parti. Il recrute partout des associés. Avec le pronom personnel: Ce parti se recrute de gens malintentionnés. Cette société se recrute parmi des hommes à imagination exaltée.

RECRUTÉ, ÉE. participe

RECRUTÉ, ÉE. participe

RECRUTEUR. s. m.

RECRUTEUR. s. m. Celui qui fait des recrues. Un recruteur; et adjectivement, Un officier recruteur.

RECTA. adv.

RECTA. adv. Mot pris du latin, qui signifie, Ponctuellement. Il a payé recta à l' échéance. Il est arrivé recta à l' heure indiquée. Il est familier.

RECTANGLE. adj. des deux genres

RECTANGLE. adj. des deux genres T. de Géom. Il se dit, soit D' un triangle qui a un angle droit, soit D' un parallélogramme qui a quatre angles droits. Un triangle rectangle. Un parallélogramme rectangle.

Il s' emploie aussi substantivement, et signifie, Un parallélogramme qui a ses quatre angles droits. Tracer un rectangle.

RECTANGULAIRE. adj.

RECTANGULAIRE. adj. T. de Géom. Il se dit D' une figure qui a quatre angles droits, et D' un triangle qui a un angle droit. Une figure rectangulaire. Un triangle rectangulaire.

RECTEUR. s. m.

RECTEUR. s. m. Il se disait autrefois Du chef d' une université. Le recteur de l' université de Paris. Le recteur de l' université de Poitiers, etc. La procession du recteur. Il a été trois fois recteur.

Il se dit aujourd' hui Du chef de chacune des académies qui composent l' université de France. Le recteur de l' académie de Bordeaux.

Il se dit, dans quelques provinces, Du curé d' une paroisse.

RECTEUR. adj. m.

RECTEUR. adj. m. T. de Chimie. Il ne s' emploie que dans cette expression, Esprit recteur, La partie aromatique d' une plante. Esprit recteur de lavande.

RECTIFICATION. s. f.

RECTIFICATION. s. f. Action de rectifier. Travailler à la rectification d' un compte. Rectification d' un acte public, d' un acte de l' état civil.

Il se dit, en Chimie, d' Une opération par laquelle une liqueur distillée est rendue plus pure au moyen d' une ou de plusieurs nouvelles distillations. Rectification de l' esprit-de-vin.

En Géom., Rectification d' une courbe, Opération par laquelle on trouve une ligne droite égale en longueur à une ligne courbe.

RECTIFIER. v. a.

RECTIFIER. v. a. Redresser une chose, la remettre dans l' état, dans l' ordre où elle doit être. Rectifier la construction d' une phrase. Rectifier un discours. Rectifier une affaire, une négociation. Rectifier une procédure, une instruction. Rectifier un acte de l' état civil. Rectifier un compte, un calcul. Rectifier les idées de quelqu' un. Rectifier ses intentions. Rectifier sa conduite.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Les idées se rectifient par la réflexion. Le jugement se rectifie par l' âge et l' expérience.

En Chimie, Rectifier une liqueur, La distiller de nouveau pour la rendre plus pure. Rectifier de l' eau-de-vie, de l' esprit-de-vin.

En Géom., Rectifier une courbe, Trouver une ligne droite qui lui soit égale en longueur.

RECTIFIÉ, ÉE. participe

RECTIFIÉ, ÉE. participe Eau-de-vie rectifiée. Esprit-de-vin rectifié.

RECTILIGNE. adj. des deux genres

RECTILIGNE. adj. des deux genres T. de Géom. Il se dit Des figures terminées par des lignes droites. Triangles rectilignes, par opposition aux Triangles sphériques, dont les côtés sont des arcs de cercle.

RECTITUDE. s. f.

RECTITUDE. s. f. Conformité à la règle droite, aux vrais principes, à la saine raison. Rectitude de principes. Rectitude d' intention. Rectitude d' esprit, de jugement. Il a autant de rectitude dans l' esprit que de droiture dans le coeur.

RECTO. s. m.

RECTO. s. m. Mot emprunté du latin. La première page d' un feuillet. Il se dit par opposition à Verso, qui est La seconde page. Il faut refaire tout le recto de ce feuillet. Il est inscrit, enregistré folio 30, recto.

RECTORAL, ALE. adj.

RECTORAL, ALE. adj. Qui appartient au recteur. La dignité rectorale. L' autorité rectorale.

RECTORAT. s. m.

RECTORAT. s. m. Charge, office, dignité du recteur. Il aspirait au rectorat.

Il se dit aussi Du temps durant lequel on exerce cette charge. Pendant son rectorat. Dans le commencement de son rectorat.

RECTUM. s. m.

RECTUM. s. m. (On prononce Rectome.) T. d' Anat., emprunté du latin. Le dernier des trois gros intestins, celui qui aboutit à l' anus.

REÇU. s. m.

REÇU. s. m. Quittance sous seing privé, par laquelle on reconnaît avoir reçu une somme. Il prétend que je ne l' ai pas payé, mais j' ai son reçu.

Il se dit aussi d' Un écrit par lequel on reconnaît avoir reçu quelque chose. Ce commissionnaire m' a demandé un reçu de la lettre, du paquet qu' il m' apportait.

RECUEIL. s. m.

RECUEIL. s. m. Assemblage, réunion de divers actes ou écrits, d' ouvrages en prose ou en vers, de pièces de musique, d' estampes, etc. Recueil de chartes. Recueil de lois. Recueil de poésies, de pièces d' éloquence, de pièces de musique. Recueil périodique. Recueil de sentences, d' anecdotes, de bons mots, de traits d' esprit, de chansons, etc. Il va faire imprimer le recueil de ses oeuvres. Il a publié un recueil de pièces pour servir à l' histoire de... Faire des recueils. Recueil d' estampes.

RECUEILLEMENT. s. m.

RECUEILLEMENT. s. m. Action de se recueillir; État d' une personne qui se recueille. Le recueillement des sens. Le recueillement de l' esprit. Vivre dans un grand recueillement. Être dans un profond recueillement. Le recueillement est nécessaire à la prière.

RECUEILLIR. v. a.

RECUEILLIR. v. a. (Il se conjugue comme Cueillir.) Amasser, serrer les fruits d' une terre, faire la récolte des fruits d' une terre. On a recueilli beaucoup de blé, beaucoup de vin, beaucoup d' avoine, beaucoup de foin, beaucoup de fruits cette année. C' est un pays où l' on ne recueille ni blé m vin.

Fig., Recueillir du fruit de quelque chose, En tirer de l' utilité, du profit. Il n' a recueilli aucun fruit de ses travaux. Le fruit qu' il a recueilli de ses lectures. Vous faites bien des sacrifices, mais un jour vous en recueillerez le fruit.

RECUEILLIR

RECUEILLIR s' emploie figurément en parlant Des biens qu' on reçoit par voie d' hérédité. Recueillir une succession, un héritage. Recueillir les fruits d' une succession. Il a recueilli depuis peu une grande succession.

RECUEILLIR

RECUEILLIR signifie encore, Rassembler, ramasser plusieurs choses dispersées. Recueillir les débris d' un naufrage. Recueillir les débris d' une armée.

Il s' emploie aussi figurément et au sens moral, dans cette acception. C' est un homme qui s' amuse à recueillir tous les bruits de ville, toutes sortes de nouvelles. Il a recueilli beaucoup de faits pour l' histoire dont il s' occupe. Je veux recueillir les sentiments de mes amis.

Recueillir les voix, les suffrages, Prendre les voix, les suffrages, les avis de ceux qui se trouvent dans une assemblée où il s' agit de décider quelque chose.

Recueillir ses esprits, ses idées, Rappeler ses esprits, ses idées, son attention, afin de s' appliquer à l' examen de quelque chose. Après qu' on lui eut donné le temps de recueillir ses esprits. Laissez-moi recueillir mes idées.

Recueillir ses forces, Les rassembler pour les porter toutes sur quelque point, pour faire ou pour supporter quelque action qui exige toute la vigueur dont on est capable.

RECUEILLIR

RECUEILLIR signifie aussi, Compiler, réunir en un corps plusieurs choses de même nature éparses dans un auteur, dans plusieurs auteurs. Il a recueilli tout ce qu' il y avait de plus beau sur ce sujet dans les meilleurs ouvrages. Il a recueilli les plus beaux passages de cet écrivain. Recueillir des sentences, des apophthegmes, des bons mots, des exemples, etc.

RECUEILLIR

RECUEILLIR signifie quelquefois, Recevoir ce qui tombe, ce qui découle. Recueillir de la gomme, de la résine, du baume, de l' encens, de la manne. Recueillir le suc d' une plante. Recueillir l' eau.

Il s' emploie aussi figurément et au sens moral, dans une acception analogue. C' est moi qui ai recueilli ses derniers soupirs, ses derniers sentiments. Je recueillais ses moindres discours, et ils se gravaient dans ma mémoire.

RECUEILLIR

RECUEILLIR signifie quelquefois, Inférer, tirer quelque induction. Tout ce que j' ai pu recueillir de l' entretien que j' ai eu avec lui, c' est qu' il a dessein de... Je n' ai pu rien recueillir de tout le grand discours qu' il nous a fait, sinon que...

RECUEILLIR

RECUEILLIR signifie encore, Recevoir humainement et charitablement chez soi les survenants, ceux qui sont dans le besoin. Il recueille charitablement les passants chez lui. Il recueillait les pèlerins, les religieux, etc. Il l' a recueilli dans son malheur.

RECUEILLIR

RECUEILLIR s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Rassembler toute son attention pour ne s' occuper que d' une seule chose. J' ai besoin de me recueillir. Se recueillir en soi-même. Se recueillir au dedans de soi. Après s' être recueilli quelques instants, il s' exprima en ces termes.

Il signifie, en termes de Dévotion, Détacher son esprit des objets de la terre, et le ramener en soi, pour se livrer à la méditation religieuse, à de pieuses contemplations. Chaque jour elle va dans son oratoire, et y passe quelque temps à se recueillir.

RECUEILLI, IE. participe

RECUEILLI, IE. participe C' est un homme très-recueilli.

RECUIRE. v. a.

RECUIRE. v. a. Cuire de nouveau. Il faut recuire ces confitures. Recuire du pain. Recuire de la brique, des métaux.

Il se dit aussi dans un grand nombre d' Arts où l' on remet l' ouvrage au feu pour sa perfection et sa conservation, pour lui donner une plus grande solidité, etc. On recuit le verre soufflé et façonné, pour éviter qu' il ne se fende. On recuit les limes, les burins, etc., après les avoir trempés. On recuit le fer forgé pour le convertir en acier. On est parvenu, en recuisant le fer fondu, à le rendre capable de supporter le marteau, le ciseau, la lime, etc., comme le fer forgé.

RECUIT, ITE participe

RECUIT, ITE participe Il signifie aussi, Extrêmement cuit. Cela est cuit et recuit.

Il se dit adjectivement, en Médecine, Des humeurs, des matières durcies, épaissies, échauffées, qui se trouvent dans le corps humain. Des humeurs recuites. Des matières recuites dans l' estomac. De la bile recuite.

RECUIT

RECUIT s' emploie aussi substantivement, et se dit de L' opération de recuire quelque ouvrage. Le fer forgé se convertit en acier par un recuit. On dit de même au féminin, Recuite. La recuite de la porcelaine, du verre, des métaux.

RECUL. s. m.

RECUL. s. m. (On prononce l' L.) Mouvement d' une chose qui recule. Il se dit principalement Du canon. Le recul du canon quand il tire.

En termes d' Horlogerie, Échappement à recul, Celui qui fait reculer la roue de rencontre.

RECULADE. s. f.

RECULADE. s. f. Action d' une ou de plusieurs voitures qui reculent. Les reculades sont dangereuses pour les voitures et pour les gens de pied.

Il se dit aussi, au propre et au figuré, De ceux qui, s' étant trop avancés, sont obligés de faire des pas en arrière. La foule grossissait, avançait, la garde lui a fait faire une reculade. Il s' était engagé trop avant dans cette affaire, il a été obligé de faire une reculade. Il n' est arrivé à son but qu' après bien des reculades. Une honteuse reculade. Cette acception est familière.

RECULÉE. s. f.

RECULÉE. s. f. Il ne s' emploie que dans cette locution familière et peu usitée, Feu de reculée, Grand feu qui oblige à se reculer. Ils se chauffent bien, ils font, ils ont toujours un feu de reculée.

RECULEMENT. s. m.

RECULEMENT. s. m. Action de reculer. Le reculement d' un carrosse, d' une charrette.

RECULEMENT

RECULEMENT en termes de Sellier, La pièce du harnais d' un cheval de trait, qui sert à le soutenir en reculant, principalement à la descente.

RECULER. v. a.

RECULER. v. a. Tirer ou pousser en arrière. Reculez un peu votre chaise. Reculez la table. Reculez cet enfant du feu, de peur qu' il ne se brûle. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Reculez-vous de là. Il se recula du feu. Il se recula bien loin d' eux.

Reculer une muraille, une haie, un fossé, Les reporter plus loin. Il faut reculer de deux mètres cette muraille.

Fig., Reculer les bornes, les frontières d' un État, Les porter plus loin, accroître le territoire de cet État.

RECULER

RECULER signifie au figuré, Éloigner quelqu' un du but qu' il se propose, retarder quelque affaire. Cet événement a fort reculé ses desseins, a reculé ses affaires, l' a fort reculé. La maladie de mon rapporteur a reculé le jugement de mon procès. Il a reculé ses payements de six mois. La disgrâce de son protecteur l' a bien reculé. Pour placer ses protégés, il recule les hommes qui ont le plus de droits à l' avancement.

RECULER

RECULER est aussi verbe neutre, et signifie, Aller en arrière. Faites reculer cette voiture. Reculez, cocher. Comment voulez-vous qu' il recule? Le canon recule en tirant. Reculer d' un pas. Faites reculer tout le monde. Faire reculer un cheval. Il y a beaucoup de chevaux qui ont de la peine à reculer.

Il se dit aussi, figurément, Des affaires et des personnes. Vos affaires reculent au lieu d' avancer. Il n' avance point, il recule tous les jours. Souvent c' est reculer que de ne point avancer. Il est trop avancé pour reculer. Quand une fois il a fait une démarche, il ne sait ce que c' est que de reculer.

Il ne recule jamais, on ne l' a jamais vu reculer, se dit D' un homme très-brave; et, figurément, D' un homme qui soutient avec fermeté ses droits, ses opinions. On dit dans le même sens, Il aimerait mieux se faire hacher en pièces, que de reculer.

Prov. et fig., Reculer pour mieux sauter, Céder, temporiser, pour mieux prendre ses avantages. Il a reculé pour mieux sauter, Il a négligé, sacrifié un petit avantage présent, pour s' en procurer un plus grand dans la suite. Cela se dit aussi Lorsque, après un mauvais succès, on en obtient un très-grand.

RECULER

RECULER signifie encore, figurément, Différer, éviter de faire quelque chose qu' on exige ou qu' on désire de nous. Je voudrais qu' il me rendît ses comptes, mais il recule toujours. Il ne tient pas à moi que ce procès ne soit jugé, c' est ma partie qui recule. J' ai beau le presser de faire ce qu' il m' a promis, il recule toujours. Il n' y a plus moyen de reculer. Je l' ai tellement pressé, qu' il ne peut plus reculer. Quelque proposition que vous lui fassiez, il est homme à ne pas reculer.

Fam., Il ne recule à rien, se dit D' un homme qui ne craint point le travail, qui se prête à tout ce qu' on exige de lui.

RECULÉ, ÉE. participe

RECULÉ, ÉE. participe Il signifie aussi, Éloigné, lointain. Il loge dans le quartier de la ville le plus reculé. Les régions, les nations les plus reculées. Un pays, un peuple si reculé de nous, reculé à l' extrémité de l' Asie. Les temps les plus reculés. L' antiquité la plus reculée. La postérité la plus reculée.

Fig., Être bien reculé, Être en arrière, être bien moins avancé que les autres. Cet écolier est bien reculé. Cette nation est encore bien reculée.

RECULONS (À). loc. adv.

RECULONS (À). loc. adv. En reculant, en allant en arrière. Les écrevisses vont à reculons. Les cordiers travaillent à reculons.

Fig. et fam., Cette affaire marche à reculons, Au lieu d' avancer vers sa fin, vers son terme, elle s' en éloigne.

RÉCUPÉRER. v. a.

RÉCUPÉRER. v. a. Recouvrer. Je n' ai jamais pu récupérer mes déboursés dans cette affaire.

Il est plus usité comme verbe pronominal. Se récupérer de ses pertes. On dit quelquefois absolument, Se récupérer. Il avait fait quelques pertes, mais il parvint à se récupérer.

RÉCUPÉRÉ, ÉE. participe

RÉCUPÉRÉ, ÉE. participe Nos avances sont enfin récupérées.

RÉCURER. v. a.

RÉCURER. v. a. Voyez ÉCURER.

RÉCUSABLE. adj. des deux genres

RÉCUSABLE. adj. des deux genres Qui peut être récusé. Ce juge est parent de ma partie, est intéressé dans la cause, il est récusable. Témoin récusable.

Il se dit aussi De ceux auxquels on est dispensé d' ajouter foi. Vous avez beau assurer ce fait, on ne vous croira point, vous êtes récusable.

Il se dit également Des choses. Témoignage récusable. Autorité récusable.

RÉCUSATION. s. f.

RÉCUSATION. s. f. Action par laquelle on récuse. Causes de récusation.

RÉCUSER. v. a.

RÉCUSER. v. a. Refuser de soumettre sa cause à la connaissance et à la décision d' un juge, parce qu' on a ou qu' on croit avoir des motifs de craindre qu' il ne soit partial. Ce conseiller est parent de ma partie, je le récuse. Récuser un juré.

Il se dit aussi en parlant D' un témoin, d' un expert contre lequel on a des reproches à alléguer. Il récusa les témoins qu' on lui confrontait, les experts qu' on avait nommés.

Il se dit pareillement en parlant De toutes les personnes dont on rejette l' autorité ou le témoignage. Je récuse l' homme que vous dites, il ne sait rien de cette affaire. Je le récuse en pareille matière, il n' y entend rien.

Il se dit de même en parlant D' un témoignage, d' une autorité. Je récuse votre témoignage. Je récuse l' autorité d' un historien qui manque de véracité et de critique.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ce juge, voyant qu' on le voulait récuser, se récusa lui-même. Quand il s' agit de prononcer sur de telles questions, je me récuse.

RÉCUSÉ, ÉE. participe

RÉCUSÉ, ÉE. participe

RÉDACTEUR. s. m.

RÉDACTEUR. s. m. Celui qui rédige. Le rédacteur d' un acte, d' un traité, d' un procès-verbal, etc. Le rédacteur, les rédacteurs d' un journal. Rédacteur en chef.

RÉDACTION. s. f.

RÉDACTION. s. f. Action par laquelle on rédige, et Le résultat de cette action. La rédaction d' un acte, d' un traité, d' un arrêt, d' une loi. Il fut chargé de la rédaction du projet de loi. On approuva la rédaction. Le projet fut adopté sauf rédaction. La rédaction d' un journal. La rédaction des ordonnances des rois de France. La rédaction des coutumes, des canons, etc. La rédaction de cet acte est claire, nette, précise. Un vice de rédaction. Une mauvaise rédaction.

REDAN. s. m.

REDAN. s. m. T. d' Archit. Il se dit Des ressauts qu' on est obligé de faire de distance en distance, en construisant un mur sur un terrain en pente. On ne l' emploie guère qu' au pluriel. Un mur construit par redans.

REDAN

REDAN en termes de Fortification, se dit Des lignes, des faces qui forment des angles saillants et rentrants, de manière à se flanquer réciproquement.

RÉDARGUER. v. a.

RÉDARGUER. v. a. (L' U se prononce.) Reprendre, réprimander, blâmer. On l' a bien rédargué. Il n' y a rien à rédarguer dans cet ouvrage, dans cette procédure. Il a vieilli.

RÉDARGUÉ, ÉE. participe

RÉDARGUÉ, ÉE. participe

REDDITION. s. f.

REDDITION. s. f. Action de rendre. Il se dit en parlant D' une place qu' on remet entre les mains de l' armée qui l' assiége. On n' a point encore eu de nouvelles de la reddition de cette ville, de cette place, de cette forteresse.

Il se dit aussi en parlant D' un compte qu' on présente pour qu' il soit examiné, arrêté. La reddition d' un compte. On ne peut savoir s' il est redevable, qu' après la reddition de son compte.

REDÉFAIRE. v. a.

REDÉFAIRE. v. a. Défaire de nouveau. J' ai défait et redéfait vingt fois cet ouvrage.

REDÉFAIT, AITE participe

REDÉFAIT, AITE participe

REDEMANDER. v. a.

REDEMANDER. v. a. Demander de nouveau. Vous m' avez déjà demandé cela, pourquoi me le redemandez-vous?

Il signifie plus ordinairement, Demander à quelqu' un ce qu' on lui a donné, ce qu' on lui a prêté. Il vous redemande l' argent qu' il vous a prêté, il faut le lui rendre. Rendez-lui ses meubles, il vous les redemande.

REDEMANDÉ, ÉE. participe

REDEMANDÉ, ÉE. participe

RÉDEMPTEUR. s. m.

RÉDEMPTEUR. s. m. Celui qui rachète. Ce terme est consacré pour signifier, Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST, qui a racheté les hommes par son sang. Le rédempteur du genre humain. Notre Seigneur et rédempteur.

RÉDEMPTION. s. f.

RÉDEMPTION. s. f. Rachat. Ce terme est consacré pour signifier, Le rachat du genre humain par Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. Dieu a envoyé ici-bas son Fils pour la rédemption des hommes, pour notre rédemption. Le Fils de Dieu a opéré notre rédemption. L' oeuvre, le mystère de notre rédemption, de la rédemption.

La rédemption des captifs, Le rachat des captifs chrétiens qui sont au pouvoir des infidèles. Des religieux partirent pour aller à Tunis, à Tripoli, travailler à la rédemption des captifs.

REDESCENDRE. v. n.

REDESCENDRE. v. n. Descendre de nouveau. Il est remonté dans sa chambre, il va redescendre. Le baromètre redescend.

Il est aussi actif, et signifie, Ôter de nouveau d' un lieu élevé. Redescendez ce tableau.

REDESCENDU, UE. participe

REDESCENDU, UE. participe

REDEVABLE. adj. des deux genres

REDEVABLE. adj. des deux genres Qui n' a pas tout payé, qui est reliquataire après un compte rendu. Tous payements déduits, il s' est trouvé redevable de telle somme. Tout compte fait, il lui est redevable de tant.

Il se dit aussi D' un débiteur quelconque. Il m' est redevable de six cents francs que je lui ai prêtés. Vous m' êtes redevable de la rente et des arrérages. Il lui est redevable de tant de mesures de blé.

Il se dit figurément De tous ceux qui ont obligation à quelqu' un. Je suis fort redevable à votre bonté. Il lui est redevable de sa fortune, redevable de la vie. Il m' a rendu mille bons offices, je lui en suis très-redevable.

Il s' emploie aussi substantivement. Assigner, contraindre les redevables. Je suis votre redevable.

REDEVANCE. s. f.

REDEVANCE. s. f. Rente foncière ou autre charge que l' on doit payer ou acquitter en totalité, ou par parties, à des termes fixes. Redevance annuelle. Redevance en nature. Redevance en blé. Redevance en argent. Être chargé d' une redevance. Être tenu à une redevance.

REDEVANCIER, IÈRE. s.

REDEVANCIER, IÈRE. s. Qui est obligé à une redevance, à des redevances. Voilà tous mes redevanciers. C' est une de mes redevancières. Il a vieilli.

REDEVENIR. v. n.

REDEVENIR. v. n. Devenir de nouveau, recommencer à être ce qu' on était auparavant. Il redevint aussi puissant que jamais.

REDEVENU, UE. participe

REDEVENU, UE. participe

REDEVOIR. v. a.

REDEVOIR. v. a. Être en reste, devoir après un compte fait. Vous me redevez tant.

REDÛ, UE. participe

REDÛ, UE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement. Le redû monte à tant.

RÉDHIBITION. s. f.

RÉDHIBITION. s. f. T. de Jurispr. Action qui est attribuée dans certains cas à l' acheteur d' une chose mobilière défectueuse, pour faire annuler la vente.

RÉDHIBITOIRE. adj. des deux genres

RÉDHIBITOIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Ce qui peut opérer la rédhibition. Action rédhibitoire. Cas rédhibitoire. Vice rédhibitoire. La pousse, la morve et la courbature sont des cas rédhibitoires pour la vente d' un cheval.

RÉDIGER. v. a.

RÉDIGER. v. a. Mettre par écrit, en bon ordre, dans un style clair et convenable, des lois, des règlements, des décisions, des résolutions prises dans une assemblée, ou les matériaux d' un ouvrage, ou les idées fournies en commun pour quelque écrit que ce soit, etc. Justinien fit rédiger le droit romain par Tribonien. Il faudrait rédiger cela en style plus simple et plus clair. Rédiger les avis, les délibérations d' une assemblée. Rédiger le procès-verbal d' une séance. Rédiger une sentence, un arrêt. Rédiger la déposition des témoins. Rédiger par écrit tout ce qu' on a entendu dire. Rédiger un projet de loi. Rédiger un mémoire, une consultation. C' est lui qui a rédigé les mémoires de ce ministre, de cet officier général. C' est lui qui rédige ce journal. Cet article a été rédigé par un tel.

Il signifie quelquefois, Réduire en peu de paroles un discours, un récit, un ouvrage fort étendu, en conservant l' essentiel. On peut rédiger en une page tout ce qu' il a dit, tout ce qu' il a écrit sur ce sujet.

RÉDIGÉ, ÉE. participe

RÉDIGÉ, ÉE. participe

RÉDIMER (SE). v. pron.

RÉDIMER (SE). v. pron. Se racheter, se délivrer. Il se dit principalement en parlant Des poursuites judiciaires et des vexations exercées contre quelqu' un. Il lui en a coûté tant pour se rédimer des poursuites qu' on lui faisait. Il lui en a coûté quelque chose pour se rédimer de ces avanies. Se rédimer du pillage.

RÉDIMÉ, ÉE. participe

RÉDIMÉ, ÉE. participe

REDINGOTE. s. f.

REDINGOTE. s. f. Mot formé de deux mots anglais qui signifient, Habit pour monter à cheval. Espèce de vêtement plus long et plus large qu' un habit, et dont on se sert principalement comme d' un surtout, dans les temps froids ou pluvieux. Une redingote de drap, de bouracan.

REDIRE. v. a.

REDIRE. v. a. (Il se conjugue comme Dire.) Répéter, dire une même chose plusieurs fois. Vous redites toujours la même chose. Obéissez, et ne vous le faites pas redire. Je lui ai dit et redit ce qu' il avait à faire. Les vérités utiles ne sauraient trop se redire.

Il signifie aussi, Redire ce qu' un autre a dit. Ce perroquet redit nettement tout ce qu' on lui apprend. Cet écho redit nettement quatre syllabes.

Il signifie encore, Révéler ce qu' on a appris de quelqu' un en confidence. Il va redire tout ce qu' on lut dit.

Il signifie en outre, Reprendre, blâmer, censurer. En ce sens, il ne s' emploie qu' à l' infinitif, et avec la préposition à. Je n' ai rien trouvé à redire dans cet ouvrage. Il trouve à redire à tout ce qu' on fait. Il n' y a rien à redire à sa conduite. On trouve à redire que vous ayez fait cela.

Il se dit particulièrement en parlant D' un compte, d' une appréciation inexacte, infidèle. Il y a beaucoup à redire à ce compte. Il y aurait quelque chose à redire à ces calculs, dans ces calculs.

REDIT, ITE participe

REDIT, ITE participe

REDISEUR, EUSE. s.

REDISEUR, EUSE. s. Celui, celle qui répète plusieurs fois les mêmes choses. Une vieille rediseuse. C' est un éternel rediseur de choses fatigantes.

Il signifie aussi, Qui répète par indiscrétion, par malignité, ce qu' il a entendu dire. Ne parlez pas devant cet homme, c' est un rediseur. Il est familier dans les deux sens, et peu usité dans le dernier.

REDITE. s. f.

REDITE. s. f. Répétition fréquente d' une chose qu' on a déjà dite. User de redites. Ce ne sont que redites. Tomber dans des redites ennuyeuses, continuelles. Il faut éviter les redites.

RÉDONDANCE. s. f.

RÉDONDANCE. s. f. (Dans ce mot et dans ses dérivés, bien des personnes écrivent et prononcent Re.) Superfluité de paroles dans un discours. La rédondance rend le style faible et languissant. Son style est plein de rédondances. Il faut éviter les rédondances dans ce qu' on écrit. Les rédondances sont toujours ennuyeuses.

RÉDONDANT, ANTE. adj.

RÉDONDANT, ANTE. adj. Superflu, qui est de trop dans un discours, dans un écrit. Ce terme est rédondant. Cette clause est rédondante.

Fig., Un style rédondant, Un style où il y a beaucoup de rédondances. Un style rédondant d' épithètes.

RÉDONDER. v. n.

RÉDONDER. v. n. Être superflu, surabonder dans un discours, dans un écrit. Cette épithète rédonde.

Il se dit quelquefois D' un discours, d' un écrit. Ce livre rédonde de citations. Il est peu usité.

REDONNER. v. a.

REDONNER. v. a. Donner de nouveau la même chose. J' avais rendu cette maison à mon père, il me l' a redonnée.

Il signifie encore, Donner même pour la première fois une chose qu' avait déjà eue celui à qui on la donne. Sa présence redonna du courage aux troupes. Il m' a redonné l' espérance. Il a redonné à ce tableau son premier éclat, sa première fraîcheur, en le nettoyant.

Par exagérat., Ce remède m' a redonné la vie, Il a rétabli ma santé dans un moment où j' étais en grand danger de mourir.

REDONNER

REDONNER est aussi neutre, et signifie, Se livrer, s' abandonner de nouveau à quelque chose. Il paraissait vouloir devenir économe, le voilà qui redonne dans les folles dépenses. Il a redonné dans le piége d' où il s' était tiré.

Il s' emploie quelquefois, dans le même sens, avec le pronom personnel. Se redonner au soin de ses affaires, aux affaires.

REDONNER, neutre

REDONNER, neutre signifie, en termes de Guerre, Revenir à la charge. L' infanterie, qui avait été rompue à la première charge, se rallia et redonna avec un nouveau courage.

Fam., La pluie redonne de plus belle, Elle redouble.

REDONNÉ, ÉE. participe

REDONNÉ, ÉE. participe

REDORER. v. a.

REDORER. v. a. Dorer de nouveau. Il faut faire redorer ces chenets, ces chandeliers.

Fig. et poétiq., Le soleil vient redorer les coteaux, Le soleil levant éclaire la cime des coteaux.

REDORÉ, ÉE. participe

REDORÉ, ÉE. participe

REDOUBLEMENT. s. m.

REDOUBLEMENT. s. m. Accroissement, augmentation considérable. Redoublement d' ennui, de douleur, de joie, de tendresse, etc.

Il se dit, en Médecine, Des augmentations périodiques ou irrégulières dans l' intensité des symptômes d' une maladie, et particulièrement des fièvres. Un redoublement de fièvre. Avoir la fièvre continue avec redoublements. Ce malade est dans son redoublement. Le redoublement a été long. Le redoublement commence à diminuer. Le redoublement l' a pris à telle heure, l' a quitté à telle heure.

REDOUBLEMENT

REDOUBLEMENT est aussi un terme de Grammaire grecque, et signifie proprement, La répétition de la consonne initiale du radical devant l' augment, au parfait des verbes. On le dit pareillement de Certaines répétitions analogues qui se font dans la conjugaison de quelques verbes, même à d' autres temps. L' augment et le redoublement. Le redoublement des verbes en [grec] Redoublement attique.

REDOUBLER. v. a.

REDOUBLER. v. a. Réitérer, renouveler avec quelque sorte d' augmentation. Il faut redoubler nos sollicitations. Il a redoublé ses prières. Redoubler ses instances. Redoubler ses soins. Redoubler ses efforts. Redoubler ses cris.

Il signifie encore, Augmenter beaucoup. Ce que vous lui avez dit a redoublé son affliction. Vos bontés redoublent mon zèle. Ce trait redouble mon estime pour lui. Son sang-froid redoublait ma colère. La fièvre a redoublé son mal de tête. Puisque ce remède ne lui a rien fait, il faut en redoubler la dose.

Il est aussi neutre dans cette acception. La fièvre lui a redoublé. Le froid a redoublé. Ma crainte redouble. Sa colère redoubla à la vue de son ennemi.

Redoubler de soins, Augmenter ses soins. On dit de même, Redoubler d' attention, redoubler de courage, etc.

Fam., Redoubler de jambes, Marcher plus vite.

REDOUBLER

REDOUBLER signifie aussi, Remettre une doublure; et, dans cette acception, il est actif. Redoubler une robe.

REDOUBLÉ, ÉE. participe

REDOUBLÉ, ÉE. participe En termes d' Art militaire, Pas redoublé, Pas qui se fait une fois plus vite que le pas ordinaire. Aller, marcher au pas redoublé.

En Versification, Rimes redoublées, se dit d' Un certain nombre de rimes semblables qui se suivent.

REDOUTABLE. adj. des deux genres

REDOUTABLE. adj. des deux genres Qui est fort à craindre. Un ennemi redoutable. Un redoutable adversaire. Vous avez un concurrent redoutable. Un parti redoutable. Des forces redoutables. Il est redoutable à ses ennemis. La colère de cet homme est redoutable. Je le crois peu redoutable, fort redoutable.

REDOUTE. s. f.

REDOUTE. s. f. Pièce de fortification détachée; petit fort fermé, construit en terre ou en maçonnerie, et propre à recevoir de l' artillerie. Prendre une redoute. Attaquer, enlever une redoute. Construire une redoute. Une redoute fraisée et palissadée. Une redoute revêtue.

REDOUTE

REDOUTE se dit aussi, dans quelques villes, d' Un endroit public où l' on s' assemble pour jouer, pour danser. Aller à la redoute. Le bal de la redoute.

REDOUTER. v. a.

REDOUTER. v. a. Craindre fort. Redouter quelqu' un. L' homme dont vous parlez n' est pas trop à redouter. Il ne redoute point le crédit de sa partie. Un auteur doit redouter les jugements du public. Redouter les forces, les armes de ses ennemis.

REDOUTÉ, ÉE. participe

REDOUTÉ, ÉE. participe Un prince redouté. Voici l' instant redouté.

REDRESSEMENT. s. m.

REDRESSEMENT. s. m. Action de redresser, ou L' effet de cette action. Le redressement d' un plancher, d' une règle faussée, d' une pièce de bois courbée.

Fig., Le redressement d' un tort, d' un grief, La réparation d' un tort, d' une injustice.

REDRESSER. v. a.

REDRESSER. v. a. Rendre droite une chose qui l' avait été auparavant, ou qui devait l' être. Redresser une planche courbée. Redresser un arbre qui penche. Redresser un bâton. Redresser la tête. On a donné un corps de baleine à cet enfant pour lui redresser la taille. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Un arbre qui se redresse après avoir été courbé avec effort.

Redressez-vous, se dit À une jeune personne pour l' avertir de se tenir droite.

Fam., Elle se redresse, elle commence à se redresser, se dit D' une femme ou d' une fille qui veut ou qui croit attirer sur elle les regards. Se redresser, commencer à se redresser, se dit aussi figurément De tous ceux qui paraissent enorgueillis de quelque nouvel avantage, de quelque nouveau succès.

REDRESSER

REDRESSER s' emploie figurément et au sens moral. Redresser le jugement, l' esprit, les opinions, les idées, les inclinations de quelqu' un.

Redresser les griefs, Réparer les injustices, réformer les abus du gouvernement ou de l' administration.

Dans le style des vieux Romans, Redresser les torts, Secourir les opprimés, réparer les torts qui leur ont été faits. Il ne se dit plus aujourd' hui que familièrement et ironiquement.

REDRESSER

REDRESSER signifie quelquefois, Élever, ériger de nouveau. Redresser une statue abattue, un monument renversé.

REDRESSER

REDRESSER signifie encore, Remettre dans le droit chemin, dans la bonne voie. Je m' étais égaré, j' ai rencontré un paysan qui m' a redressé. Ce sens est peu usité.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré, dans la même acception. Je me trompais dans mon raisonnement, vous m' avez redressé. Ce jeune homme était près de se perdre, des gens charitables l' ont redressé. On aime mieux être flatté et applaudi que redressé.

Il se dit quelquefois ironiquement pour Châtier, mortifier. Il faisait l' entendu, l' impertinent; mais on l' a redressé, on l' a bien redressé.

Il se dit quelquefois familièrement pour Tromper, attraper. Un fripon l' a redressé au jeu.

REDRESSÉ, ÉE. participe

REDRESSÉ, ÉE. participe

REDRESSEUR. s. m.

REDRESSEUR. s. m. Celui qui redresse. Il n' est guère employé que dans cette phrase des vieux Romans de chevalerie, Redresseur de torts, Chevalier errant qui se faisait un devoir de secourir et de venger les victimes de l' injustice ou de la violence. C' était un grand redresseur de torts. On appelle quelquefois, familièrement et ironiquement, Redresseur de torts, Un homme qui a la manie de blâmer tout ce qu' on fait, de vouloir réformer, corriger les autres.

RÉDUCTIBLE. adj. des deux genres

RÉDUCTIBLE. adj. des deux genres Qui peut ou qui doit être réduit. On ne l' emploie guère qu' en parlant De figures géométriques, de mesures ou de monnaies, de legs, de rentes, etc. Cette figure est réductible à une autre plus petite. Le marc est réductible en onces. Les centimes sont réductibles en francs. Un legs, une donation plus forte que la loi ne permet, n' est pas nulle pour cela; elle est simplement réductible. Rente réductible.

Il se dit aussi en termes de Chirurgie. Hernie réductible. Une pareille fracture n' était pas réductible.

RÉDUCTIF, IVE. adj.

RÉDUCTIF, IVE. adj. T. didactique. Qui réduit. La chimie a des agents réductifs.

RÉDUCTION. s. f.

RÉDUCTION. s. f. Action de diminuer, de réduire ou de se réduire; Le résultat de cette action. La réduction de sa fortune le force à l' économie. Réduction dans le nombre. Réduction des dépenses. Réduction de traitement, d' appointements. Réduction de cautionnement. Réduction d' hypothèque. J' ai subi une réduction fâcheuse. La réduction des impôts. Une faible réduction. Une forte réduction. La réduction d' un liquide par l' évaporation.

En termes de Jurispr., La réduction d' un legs, La diminution d' un legs plus fort que la loi ne permet. On dit de même, La réduction d' une donation.

La réduction d' une rente, La diminution d' une rente à un taux plus bas.

RÉDUCTION

RÉDUCTION se dit, en Géométrie, de L' opération par laquelle on change une figure en une autre semblable, mais plus petite; et de L' opération par laquelle on divise une figure en plusieurs parties. Échelle de réduction. Réduction d' un polygone en triangles. Compas de réduction.

Il se dit également, en Peinture, de L' opération par laquelle on copie un objet dans une grandeur moindre que celle de l' original, en conservant toujours la même forme et les mêmes proportions. On dit dans un sens analogue, La réduction d' un plan.

RÉDUCTION

RÉDUCTION se dit aussi de L' action de soumettre, de subjuguer, et Du résultat de cette action. La réduction d' une ville à l' obéissance du prince. Il termina ses conquêtes par la réduction de cette province.

RÉDUCTION

RÉDUCTION se dit encore de L' opération par laquelle on trouve le rapport que les différents nombres, les différents poids, les différentes mesures, les différentes monnaies ont les uns avec les autres. Faire la réduction des fractions en nombres entiers. Faire la réduction des poids étrangers en poids de France, et des poids de France en poids étrangers. La réduction des milles d' Angleterre en lieues de France, des lieues en degrés, etc. La réduction des francs en centimes, et des centimes en francs. Par la réduction de la livre de Paris à la livre de Lyon, on trouve que trois livres et demie de Paris faisaient quatre livres de Lyon. Par le système métrique, on a opéré la réduction des mesures à une seule.

En termes de Marine, Quartier de réduction, Instrument qui sert à résoudre plusieurs problèmes de pilotage, par les angles semblables.

En termes de Logique, Réduction à l' impossible, à l' absurde, Argument par lequel on démontre une proposition, en faisant voir que le contraire serait impossible ou absurde, ou que la proposition elle-même contient quelque chose d' absurde ou d' impossible, ou conduit nécessairement à des conséquences qui auraient ces mêmes vices. On peut démontrer la vérité de cette proposition, par la réduction à l' impossible, par la réduction à l' absurde.

RÉDUCTION

RÉDUCTION en termes de Chirurgie, se dit de L' opération par laquelle on réduit les os luxés ou fracturés, les hernies, etc. Il faut faire la réduction dans les luxations, dans les fractures, dans les hernies, dans les chutes de l' anus, de la matrice, etc.

RÉDUCTION

RÉDUCTION en termes de Chimie, se dit de L' opération par laquelle on sépare d' un oxyde le métal qu' il renferme, en lui enlevant l' oxygène.

RÉDUIRE. v. a.

RÉDUIRE. v. a. Restreindre, diminuer, ou faire diminuer. À quoi réduisez-vous vos prétentions? Il a réduit le nombre de ses domestiques. On a bien réduit ses profits. Il a réduit sa dépense à la moitié, au quart. Il fera sagement de réduire son train. Les compagnies qui étaient de cent hommes, ont été réduites à cinquante. On réduisit les rentes d' un cinquième. On a réduit ce legs, cette donation. Réduire le prix d' une marchandise. Réduire une allocation, un traitement. Réduire la portion, la ration de quelqu' un. Réduire une amende, une peine. Réduire les dimensions d' un objet; le réduire en hauteur, en largeur. Il faut faire bouillir cette liqueur jusqu' à ce qu' on l' ait réduite à la moitié.

Réduire son opinion, son avis, le réduire sommairement, le réduire en peu de mots, Le mettre en peu de paroles après l' avoir expliqué plus au long. Cette acception vieillit, on dit plus ordinairement, Résumer.

Réduire en petit un plan, une carte, un dessin, un tableau, et simplement, Réduire un plan, un dessin, un tableau, Les copier, les mettre en petit avec les mêmes proportions.

Fig. et fam., Réduire quelqu' un au petit pied, Le mettre dans un état fort au-dessous de celui où il était.

En Géométrie, Réduire une figure, La changer en une autre semblable et plus petite; et, Réduire une figure en différentes parties, La diviser en différentes parties. Réduire un polygone en triangles.

RÉDUIRE

RÉDUIRE signifie aussi, Contraindre, nécessiter, obliger. On l' a réduit à se dédire, à demander pardon. À quoi me réduisez-vous? Ne me réduisez point à cela. Si ce malheur m' arrive, à quoi serai-je réduit! Cette incommodité me réduit à vivre de régime. Cette maladie l' a réduit à ne vivre que de lait, que de bouillons; et simplement, Il est réduit au lait, aux bouillons.

Réduire quelqu' un au silence, L' obliger, le forcer à se taire. Ce que vous dites me réduit au silence.

Réduire quelqu' un à la plus triste extrémité, à la dernière extrémité, Être cause qu' il tombe dans l' état le plus fâcheux. Il a essuyé une banqueroute qui l' a réduit à la dernière extrémité. On dit dans la même acception, Réduire quelqu' un à la mendicité, à l' aumône, à la besace, à l' hôpital; le réduire au désespoir.

RÉDUIRE

RÉDUIRE signifie encore, Soumettre, subjuguer, dompter. Alexandre réduisit l' Asie sous ses lois, sous son obéissance. Ce général a réduit cette place, cette province à l' autorité de son roi. Réduire des rebelles à l' obéissance. On dit simplement, dans le même sens, Réduire une place, réduire une province, réduire des rebelles.

Réduire quelqu' un à la raison, le réduire à son devoir, et simplement, Le réduire, Le ramener par force à la raison, le ranger à son devoir. Cet enfant est si opiniâtre, qu' il sera difficile de jamais le réduire. Il est accoutumé à faire ses volontés, on aura de la peine à le réduire. Je saurai bien le réduire à la raison. Enfin je l' ai réduit à son devoir.

Réduire un cheval, L' habituer, à force de leçons, d' adresse, de caresses et de châtiments bien employés, à faire ce qu' on exige de lui.

RÉDUIRE

RÉDUIRE signifie aussi, Résoudre une chose en une autre, changer la figure, l' état d' un corps. Réduire un corps physique en ses principes, en ses éléments; le réduire en très-petites parties; le réduire en poudre; etc. On réduit le blé en farine. Le feu réduit le bois en cendre et en fumée.

Réduire une ville en poudre, La détruire entièrement. Réduire une maison en cendre, La consumer entièrement.

Fig. et par exagérat., Réduire quelqu' un en poudre, Remporter sur lui un très-grand avantage dans quelque dispute. Réduire en poudre un écrit, un raisonnement, Le réfuter complétement.

Réduire les francs en centimes, les centimes en francs, des espèces de France en espèces d' Allemagne, des milles d' Italie en lieues de France, des lieues en degrés, etc., Évaluer les espèces de monnaie, les différentes mesures les unes par rapport aux autres.

Réduire une proposition, un problème à ses plus simples termes, à sa plus simple expression, Exprimer cette proposition, ce problème de la manière la plus simple, la plus précise, la plus dégagée de toute circonstance accessoire ou indifférente. On dit de même, en Arithmétique, Réduire une fraction à sa plus simple expression.

RÉDUIRE

RÉDUIRE signifie encore, Rédiger dans un certain ordre, former, arranger. Réduire en art, en méthode. Réduire en meilleure forme. Il a réduit en système toutes les observations faites par ses devanciers.

Il signifie quelquefois, Organiser, régler d' une autre manière. Réduire un État en province, un royaume en république.

RÉDUIRE

RÉDUIRE en termes de Chirurgie, Remettre à leur place les os luxés ou fracturés, faire rentrer les intestins qui sortent, etc. Réduire une luxation, une fracture. Réduire une hernie.

RÉDUIRE

RÉDUIRE en termes de Chimie, Séparer d' un oxyde le métal qu' il renferme. Il y a des oxydes qui ne peuvent être réduits qu' au moyen de la pile voltaïque. Le mercure que l' on réduit du cinabre est très-pur.

RÉDUIRE

RÉDUIRE s' emploie avec le pronom personnel dans la plupart de ses acceptions. Il se réduisait à la moitié de ce qui lui était dû. Il s' est réduit à la plus stricte économie. Ce sirop se réduit à la moitié avant que d' être assez cuit. Tout ce discours se réduit à prouver que.... à demander que.... se réduit à deux propositions, à deux idées principales, etc. Tous ses discours, tous ses projets se sont réduits à rien. La jeunesse ne se réduit pas aisément. Tous les corps physiques se réduisent en leurs principes.

RÉDUIT, ITE participe

RÉDUIT, ITE participe On l' emploie quelquefois absolument. Il était dans une grande opulence, mais le voilà bien réduit, Il est maintenant dans une position étroite, et obligé d' épargner.

RÉDUIT. s. m.

RÉDUIT. s. m. Retraite, petit logement. Réduit agréable, commode, tranquille, paisible. Je me suis fait là un petit réduit.

Il signifie aussi, Un lieu où plusieurs personnes ont coutume de se rendre pour converser, pour jouer, pour se divertir. La maison d' un tel est un réduit très-commode. En ce sens, il a vieilli.

RÉDUIT

RÉDUIT en termes de Fortification, Petit ouvrage construit dans un plus grand, pour assurer une retraite aux défenseurs. Se retirer dans le réduit, quand la demi-lune est emportée.

RÉDUPLICATIF, IVE. adj.

RÉDUPLICATIF, IVE. adj. T. de Gram. Il se dit Des mots qui expriment la réitération des actions. Re est une particule réduplicative. Redire, refaire, etc., ont un sens réduplicatif. Reprendre est quelquefois verbe réduplicatif. Ce verbe est pris dans un sens réduplicatif.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au masculin. Recharger est le réduplicatif de Charger.

RÉDUPLICATION. s. f.

RÉDUPLICATION. s. f. T. de Gram. Répétition d' une syllabe ou d' une lettre.

RÉÉDIFICATION. s. f.

RÉÉDIFICATION. s. f. Action de réédifier. La réédification d' une église, d' un palais. La réédification du temple de Jérusalem.

RÉÉDIFIER. v. a.

RÉÉDIFIER. v. a. Rebâtir. Réédifier une église, un palais. Réédifier de fond en comble.

RÉÉDIFIÉ, ÉE. participe

RÉÉDIFIÉ, ÉE. participe

RÉEL, ELLE. adj.

RÉEL, ELLE. adj. Qui est véritablement, effectivement, sans fiction, ni figure. Un être réel. La présence réelle du corps de JÉSUS-CHRIST dans l' eucharistie. Ce que je vous dis est réel. Un payement réel. Ce ne sont pas des chimères, ce sont des choses réelles. Je ne vois rien de réel dans les offres que vous me faites. On a peint dans ce roman un personnage très-réel. L' aventure est réelle. On l' emploie quelquefois substantivement, au masculin. Il y a du réel dans cette fiction.

En Jurispr., Droits réels, Ceux qui ont rapport à des immeubles. Actions réelles, Celles qui s' exercent sur les biens immeubles; à la différence des Actions personnelles, qui s' exercent contre les personnes et contre les biens meubles. Saisies réelles, Les saisies qu' on fait par justice, d' un fonds, d' un héritage, d' une maison, ou d' autres immeubles. Offres réelles, Les offres qui se font en argent comptant, à deniers découverts.

RÉÉLECTION. s. f.

RÉÉLECTION. s. f. Action d' élire de nouveau. La réélection d' un député.

RÉÉLIRE. v. a.

RÉÉLIRE. v. a. Élire de nouveau. Réélire un député.

RÉÉLU, UE. participe

RÉÉLU, UE. participe

RÉELLEMENT. adv.

RÉELLEMENT. adv. En effet, effectivement, véritablement. L' argent lui a été compté réellement et de fait. Les choses qui existent réellement.

Il s' emploie quelquefois, familièrement, Pour donner un peu plus de force à ce qu' on dit. Cela est réellement incroyable. Ce conte est réellement plaisant.

En Jurispr., Saisir réellement, Saisir un immeuble pour le faire vendre par autorité de justice.

RÉER. v. n.

RÉER. v. n. Voyez RAIRE.

RÉEXPORTATION. s. f.

RÉEXPORTATION. s. f. Action de réexporter.

RÉEXPORTER. v. a.

RÉEXPORTER. v. a. Transporter hors d' un État des marchandises qui y avaient été importées.

RÉEXPORTÉ, ÉE. participe

RÉEXPORTÉ, ÉE. participe

RÉFACTION. s. f.

RÉFACTION. s. f. T. de Commerce. Réduction qui a lieu sur le prix des marchandises, au moment de la livraison, lorsqu' elles ont souffert quelque dommage, ou lorsqu' elles ne se trouvent pas de la qualité convenue. La réfaction s' opère ordinairement par une défalcation sur le poids de la marchandise. Sur cinquante balles de coton, trois étaient légèrement avariées; il y a eu quatre kilogrammes de réfaction.

Il signifie également, en termes de Douanes, La remise de l' excédant du poids d' une marchandise qui a été mouillée.

REFAIRE. v. a.

REFAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Faire.) Faire encore ce qu' on a déjà fait. Refaire un voyage. Refaire un tour de promenade. Refaire un ouvrage, un discours. C' est un homme qui passe sa vie à faire, défaire et refaire.

Il signifie aussi, Réparer, raccommoder, rajuster une chose ruinée ou gâtée. Refaire une muraille. Refaire une vieille maison. Il y a toujours à refaire à cette machine-là. Refaire un habit.

En termes de Cuisine, Refaire de la viande, L' accommoder en la faisant revenir sur la braise ou dans de l' eau chaude.

REFAIRE

REFAIRE signifie aussi, Recommencer. Si c' était à refaire, je ne le ferais pas. Si c' était à refaire, il le ferait encore. Familièrement, Avec cet homme-là on n' a jamais fini, c' est toujours à refaire.

REFAIRE

REFAIRE aux Jeux de cartes, signifie, Redonner des cartes. Vous avez mal donné, il faut refaire.

REFAIRE

REFAIRE signifie aussi, Remettre en vigueur et en bon état. Rien n' est capable de refaire un malade comme le bon air. Envoyer des chevaux à l' herbe pour les refaire.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Je commence à me refaire. Il va à la campagne pour se bien refaire. Ce cheval s' est bien refait depuis peu.

Fig., Commencer à se refaire, Rétablir sa fortune, se récupérer de ses pertes. Il signifie particulièrement, en termes de Jeu, Commencer à regagner ce qu' on avait perdu.

REFAIT, AITE participe

REFAIT, AITE participe Un cheval refait, Un cheval ruiné, qu' on a engraissé et laissé reposer quelque temps. Il ne se prend qu' en mauvaise part.

REFAIT

REFAIT se dit adjectivement Du bois de charpente, lorsqu' il est bien équarri et dressé sur toutes les faces.

REFAIT. s. m.

REFAIT. s. m. Il se dit, à certains Jeux, comme au piquet, au trictrac, d' Un coup, d' une partie qu' il faut recommencer, parce que les deux adversaires ayant exactement le même point ou le même avantage, aucun des deux n' a perdu, ni gagné. C' est un refait.

REFAIT

REFAIT en termes de Vénerie, Le nouveau bois du cerf. Le cerf a déjà du refait.

REFAUCHER. v. a.

REFAUCHER. v. a. Faucher de nouveau. Voici la saison où l' on refauche les prés.

REFAUCHÉ, ÉE. participe

REFAUCHÉ, ÉE. participe

RÉFECTION. s. f.

RÉFECTION. s. f. Réparation, rétablissement d' un bâtiment. Il en a coûté tant pour la réfection de cette maison. Dans cette acception, il est vieux.

RÉFECTION

RÉFECTION signifie aussi, Repas. Prendre sa réfection. À l' heure de la réfection. Il n' est usité, en ce sens, que dans les Communautés religieuses.

RÉFECTOIRE. s. m.

RÉFECTOIRE. s. m. Il se dit, dans les Communautés, dans les Colléges, dans les Hospices, Du lieu où l' on se réunit pour prendre les repas en commun. Le réfectoire d' un couvent, d' un collége. Le réfectoire des Invalides. Dîner au réfectoire, dans le réfectoire. Les religieux, les élèves étaient au réfectoire. À l' heure du réfectoire, À l' heure où l' on est au réfectoire.

REFEND. s. m.

REFEND. s. m. Action de partager, de fendre. Il ne s' emploie que dans ces locutions: Mur de refend, Mur qui est dans oeuvre, et qui partage l' intérieur du bâtiment; à la différence Des gros murs, qui forment l' enceinte du bâtiment; et, Bois de refend, Bois qui a été scié de long, par opposition à Bois de brin.

REFEND

REFEND se dit aussi Des lignes plus ou moins creuses tracées sur les bâtiments pour marquer les assises de pierre et les joints verticaux. Mur à refends. Le soubassement de cet édifice a des refends.

REFENDRE. v. a.

REFENDRE. v. a. Fendre de nouveau.

Il signifie, en termes d' Arts, Scier en long, fendre, diviser. Refendre une poutre. Refendre une pièce de charpente, pour en faire des chevrons, des planches. Refendre de l' ardoise, du pavé.

REFENDU, UE. participe

REFENDU, UE. participe

RÉFÉRENDAIRE. s. m.

RÉFÉRENDAIRE. s. m. Officier qui faisait le rapport des lettres royaux dans les chancelleries, pour qu' on décidât si elles devaient être signées et scellées. On le dit encore, au ministère de la justice, de Certains officiers attachés à la division du sceau.

Grand référendaire, Officier des premiers temps de la monarchie, dont les fonctions étaient à peu près semblables à celles du chancelier ou du garde des sceaux d' aujourd' hui.

Grand référendaire de la chambre des pairs, Celui des pairs de France qui appose le sceau de la chambre à tous les actes émanés d' elle, et qui a la garde de ses archives et de son palais.

En Pologne, Grand référendaire, Grand officier au-dessous du chancelier.

Adjectiv., Conseillers référendaires à la cour des comptes, Les magistrats de cette cour qui sont chargés d' examiner les pièces de comptabilité, et d' en faire leur rapport.

Tiers référendaire, se disait autrefois, parmi les procureurs, de Celui qui était appelé en tiers pour la taxe des dépens.

A Rome, Référendaires de l' une et de l' autre signature, Certains prélats de la cour de Rome qui rapportent les causes, soit de justice, soit de grâce.

RÉFÉRER. v. a.

RÉFÉRER. v. a. Rapporter une chose à une autre. À quoi référez-vous cet article?

Il signifie aussi, Attribuer. Il en faut référer l' honneur, la gloire à Dieu. Je vous en réfère tout l' honneur, toute la gloire.

En Jurispr., Référer le serment à quelqu' un, S' en rapporter au serment de quelqu' un qui voulait s' en rapporter au nôtre. Le serment lui avait été déféré, mais il le référa à sa partie adverse.

Référer à quelqu' un le choix d' une chose, Lui laisser le choix de la même chose dont il nous donnait le choix.

RÉFÉRER

RÉFÉRER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Avoir rapport. Cet article, ce passage se réfère à celui qui est ci-dessus. Cette note se réfère à tel endroit du texte.

Il signifie aussi, S' en rapporter. Se référer à l' avis de quelqu' un, se référer à quelqu' un, se référer à ce qu' il a dit. Je m' en réfère à l' événement pour justifier mes conseils, ma prédiction.

RÉFÉRER

RÉFÉRER en termes de Palais, signifie, Faire rapport; et en ce sens il est neutre. Il faut en référer à la chambre. Il en sera référé.

RÉFÉRÉ, ÉE. participe

RÉFÉRÉ, ÉE. participe Il est aussi substantif masculin, et signifie alors, Le recours au juge qui, dans les cas d' urgence, a le droit de statuer provisoirement. Plaider un référé. Plaider en référé. Un référé contradictoire. Cela a été jugé en référé. Une ordonnance de référé.

REFERMER. v. a.

REFERMER. v. a. Fermer de nouveau. À peine avait-il ouvert son coffre, qu' il l' a refermé.

En termes de Chirurgie, Refermer une plaie, Reprendre et unir les chairs de telle sorte qu' il n' y ait plus d' ouverture.

REFERMER

REFERMER s' emploie aussi avec le pronom personnel. La porte s' est refermée sur lui. L' abîme s' est refermé sous ses pas. La plaie se referme. Ses yeux se referment, il se rendort.

REFERMÉ, ÉE. participe

REFERMÉ, ÉE. participe

REFERRER. v. a.

REFERRER. v. a. Remettre à un cheval le fer qu' on lui a ôté, ou qui s' est détaché. Il y a des maladies du sabot, où il faut déferrer et referrer le cheval à chaque pansement.

REFERRÉ, ÉE. participe

REFERRÉ, ÉE. participe

RÉFLÉCHIR. v. a.

RÉFLÉCHIR. v. a. Renvoyer, repousser. Il se dit De tous les corps qui répercutent les autres corps dont ils ont été frappés, ou quelque chose de l' impression qu' ils en ont reçue. Les miroirs réfléchissent l' image des objets. Tous les corps polis réfléchissent la lumière, les rayons lumineux. L' écho réfléchit la voix.

Fig., La gloire des grands hommes réfléchit son éclat sur leurs descendants.

RÉFLÉCHIR

RÉFLÉCHIR est aussi neutre, et signifie, Rejaillir, être renvoyé. La lumière qui réfléchit de la muraille. La chaleur du feu réfléchit de la plaque dans la chambre. Les rayons du soleil qui réfléchissent d' un miroir.

Fig., La honte de cette action réfléchit sur tous ceux qui y ont participé.

RÉFLÉCHIR

RÉFLÉCHIR s' emploie aussi quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Être réfléchi. Ce paysage se réfléchit dans le lac. Son image se réfléchissait dans l' eau. Le son a, comme la lumière, la propriété de se réfléchir.

Fig., en Grammaire, L' action du verbe se réfléchit quelquefois sur le sujet. Exemples: Je me repens. Vous vous moquez. Il se tourmente. Etc. Le verbe alors s' appelle Verbe réfléchi.

RÉFLÉCHIR

RÉFLÉCHIR signifie figurément, Penser mûrement et plus d' une fois à quelque chose: en ce sens, il est toujours neutre. Je vous prie de réfléchir sur cette affaire. C' est un homme qui ne réfléchit jamais. Il agit sans réfléchir. C' est un homme sage qui réfléchit beaucoup. Il faut y réfléchir. J' ai réfléchi à ce que vous m' avez dit, sur ce que vous m' avez dit. Avant de vous décider, prenez huit jours pour réfléchir, réfléchissez pendant huit jours. Réfléchissez un moment.

RÉFLÉCHI, IE. participe

RÉFLÉCHI, IE. participe Qui est renvoyé par la réflexion. La lumière réfléchie par une glace, d' une glace sur le mur opposé. Le son réfléchi par les rochers.

Fig., en Grammaire, Verbes réfléchis, Les verbes pronominaux exprimant une action ou un état qui ne se rapporte qu' au sujet du verbe. Quelques grammairiens appellent Pronom réfléchi de la troisième personne, Le pronom Se, soi, qui sert à la conjugaison de ces verbes.

RÉFLÉCHI

RÉFLÉCHI est aussi adjectif, et signifie, Qui est fait ou dit avec réflexion. Action, pensée réfléchie. Crime réfléchi. Opinion peu réfléchie.

RÉFLÉCHISSEMENT. s. m.

RÉFLÉCHISSEMENT. s. m. Rejaillissement, réverbération. Le réfléchissement de la lumière. Le réfléchissement de la voix, du son.

RÉFLECTEUR. adj. m.

RÉFLECTEUR. adj. m. T. de Physiq. Il se dit De certains corps particulièrement destinés à réfléchir la lumière. Miroir réflecteur.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Un réflecteur. Augmenter l' éclat d' une lumière par le moyen d' un réflecteur.

REFLET. s. m.

REFLET. s. m. La réflexion de la lumière ou de la couleur d' un corps sur un autre. Il est particulièrement d' usage en Peinture. Le reflet d' une étoffe sur une autre. Ce meuble reçoit des rideaux de la fenêtre un reflet qui le colore. Les reflets de l' eau contenue dans ce vase éclairent le plafond. Les reflets sont bien entendus dans ce tableau.

Il s' emploie aussi figurément. Sa réputation est un reflet, un pâle reflet de la gloire de son père.

REFLÉTER. v. a.

REFLÉTER. v. a. Renvoyer la lumière ou la couleur sur un corps voisin. Nous ne voyons les objets que par la lumière qu' ils reflètent. Cette draperie rouge reflète agréablement sur la personne qui est auprès. Avec le pronom personnel, Une lumière, une couleur qui se reflète.

Il s' emploie aussi figurément. La gloire de ses belles actions reflète sur toute sa famille.

REFLÉTÉ, ÉE. participe

REFLÉTÉ, ÉE. participe Lumière reflétée.

REFLEURIR. v. n.

REFLEURIR. v. n. Fleurir de nouveau. Les orangers, après avoir porté des fleurs au printemps, refleurissent ordinairement en automne.

Il signifie figurément, Reprendre de l' éclat, mériter et obtenir plus d' estime, plus d' admiration. Les lettres, les beaux-arts commencent à refleurir.

REFLEURI, IE. participe

REFLEURI, IE. participe

RÉFLEXIBILITÉ. s. f.

RÉFLEXIBILITÉ. s. f. T. de Physiq. Propriété d' un corps susceptible de réflexion. La réflexibilité des rayons de lumière, des corps élastiques.

RÉFLEXIBLE. adj. des deux genres

RÉFLEXIBLE. adj. des deux genres T. de Physiq. Qui est propre à être réfléchi. Les rayons de la lumière sont réflexibles.

RÉFLEXION. s. f.

RÉFLEXION. s. f. Rejaillissement, réverbération. La réflexion des rayons. La réflexion de la voix. Angle de réflexion.

En termes de Marine, Instruments à réflexion, Instruments astronomiques dont on se sert, dans les voyages de long cours, pour prendre la hauteur des astres au-dessus de l' horizon, pour mesurer des distances de la lune au soleil, etc. Les sextants et les octants sont des instruments à réflexion. On dit de même, Cercle de réflexion.

RÉFLEXION

RÉFLEXION s' emploie figurément, et signifie, Action de l' esprit qui réfléchit; méditation sérieuse, considération attentive sur quelque chose. Agir sans réflexion. Il a fait de longues, de profondes réflexions. Il se livre à ses réflexions. Cela me fit faire de sérieuses réflexions. Après avoir fait réflexion sur cette affaire. Il ne fait jamais réflexion à ce qu' on lui dit, sur ce qu' on lui dit. S' il a fait cela, c' est faute de réflexion. Un moment de réflexion lui a suffi pour se décider. C' est un homme sans réflexion. Voilà un grand sujet de réflexion. Il est incapable de réflexion. Faites réflexion à ce que je vous dis, faites-y réflexion. Ce que vous dites là mérite réflexion. Faites réflexion que... Toute réflexion faite, je ne sortirai pas.

C' est un homme de réflexion, C' est un homme qui ne fait rien sans y avoir bien songé.

RÉFLEXION

RÉFLEXION se dit aussi Des pensées qui résultent de cette action de l' esprit. Voilà de belles, de sages, de savantes réflexions. Réflexions morales. Cet ouvrage est plein de. réflexions graves et judicieuses. Ces réflexions sont aussi justes que fines. Il m' a communiqué ses réflexions sur cet objet, sur cette affaire.

REFLUER. v. n.

REFLUER. v. n. Il se dit Du mouvement des fluides qui retournent vers le lieu d' où ils ont coulé, ou qui, pressés dans un endroit, se portent dans un autre. Quand la mer monte, elle fait refluer les rivières. Les eaux de la rivière, arrêtées par des digues, ont reflué dans les campagnes.

En termes de Médec., La bile a reflué dans le sang, Elle s' est mêlée avec le sang.

REFLUER

REFLUER s' emploie aussi figurément. Les barbares qui inondèrent l' Italie refluèrent dans les Gaules. La chute du Bas-Empire fit refluer les sciences et les arts dans l' occident de l' Europe.

REFLUX. s. m.

REFLUX. s. m. Mouvement réglé de la mer qui se retire du rivage après le flux. Il y a flux et reflux dans l' Océan. Il prit le temps du reflux pour passer. Dans la Méditerranée, le flux et le reflux sont peu sensibles.

Il se dit figurément, surtout en parlant De la vicissitude des choses humaines. Les choses du monde sont sujettes à un flux et reflux continuel. La fortune a son flux et reflux.

REFONDER. v. a.

REFONDER. v. a. T. d' ancienne Pratique. Il ne s' employait que dans cette phrase, Refonder les dépens de contumace, Rembourser les frais d' un défaut faute de comparoir, afin d' y être reçu opposant.

REFONDÉ, ÉE. participe

REFONDÉ, ÉE. participe

REFONDRE. v. a.

REFONDRE. v. a. Mettre à la fonte une seconde fois, fondre de nouveau. Il faut refondre ce canon, cette cloche.

Il se dit figurément en parlant D' un ouvrage d' esprit, d' une législation, etc., qui contient de bonnes choses, mais qui a besoin de recevoir une meilleure forme, un meilleur ordre. Il faut refondre, refondre entièrement ce discours, cet ouvrage. Il a entièrement refondu son poëme. La législation était à refondre, avait besoin d' être complétement refondue.

Il se dit aussi en parlant Des personnes, et signifie, Changer le caractère, les moeurs, les habitudes. Il est difficile de refondre une nation. Il a vainement entrepris de refondre son caractère. Je suis parvenu à le refondre.

Fam., Il faudrait le refondre, se dit en parlant D' un homme incorrigible. On dit dans le même sens, Vous ne me refondrez pas; et, avec le pronom personnel, Je ne puis me refondre.

REFONDU, UE. participe

REFONDU, UE. participe

REFONTE. s. f.

REFONTE. s. f. Action de refondre les monnaies, pour en faire de nouvelles espèces. Depuis la refonte des monnaies.

Il se dit, quelquefois, en parlant D' un ouvrage d' esprit, d' une législation, etc., dont on change la forme, l' ordre. Ce n' est pas une simple correction, c' est une refonte totale. La législation fut soumise à une refonte complète, totale.

RÉFORMABLE. adj. des deux genres

RÉFORMABLE. adj. des deux genres Qui peut ou qui doit être réformé. Il y a des abus qui sont à peine réformables.

RÉFORMATEUR, TRICE. s.

RÉFORMATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui réforme. C' est un sage réformateur. Il fut le réformateur de la philosophie, des moeurs de son siècle. Sévère réformateur. L' abbé de Rancé fut le réformateur de la Trappe. Sainte Thérèse a été la réformatrice de l' ordre des carmes.

S' ériger en réformateur, faire le réformateur, Se mêler mal à propos de vouloir réformer les autres.

Les prétendus réformateurs, et plus ordinairement, Les réformateurs, Les chefs de la religion réformée.

RÉFORMATION. s. f.

RÉFORMATION. s. f. Rétablissement dans l' ancienne forme, ou dans une meilleure forme. La réformation des moeurs. La réformation de la discipline. La réformation d' un ordre religieux. La réformation d' un monastère. La réformation de la justice. La réformation des finances. La réformation de la coutume. La réformation du calendrier. La réformation d' un édit. La réformation d' un jugement, d' une pièce fausse ou altérée, d' un acte de l' état civil, etc.

La réformation des abus, des désordres, Le retranchement des abus, des désordres.

La réformation des monnaies, L' action de refrapper des espèces, sans les refondre, soit pour en changer la valeur, soit pour en changer l' empreinte. Cette réformation des monnaies produisit tant.

RÉFORMATION

RÉFORMATION se dit absolument Des changements que les protestants ont faits à la doctrine et à la discipline du christianisme. À l' époque de la réformation.

RÉFORME. s. f.

RÉFORME. s. f. Rétablissement dans l' ordre, dans l' ancienne forme, ou dans une meilleure forme. Ces choses-là ont besoin de réforme, d' une réforme complète. Cela ne se pourrait faire que par une réforme générale. La réforme du calendrier Julien.

La réforme des abus, Le retranchement des abus qui se sont introduits.

La prétendue réforme, et plus ordinairement, La réforme, Le changement que les protestants du seizième siècle ont introduit dans la doctrine et dans la discipline du christianisme. Telle ville embrassa la prétendue réforme, la réforme en telle année. La réforme de Calvin, de Luther. On le dit aussi Du corps de doctrine adopté par les protestants, et de La communion formée par les Églises protestantes. La réforme prétend. .. Suivant la réforme... Les opinions de la réforme.

RÉFORME

RÉFORME en parlant De religieux, signifie, Rétablissement de l' ancienne discipline dans un ordre religieux. Il y a eu diverses réformes dans cet ordre. Une réforme austère. Mettre la réforme dans une abbaye. Introduire la réforme. Recevoir la réforme. Embrasser la réforme. Les religieux de la réforme.

RÉFORME

RÉFORME signifie quelquefois simplement, Changement de mal en bien relativement à la conduite, aux moeurs, et particulièrement à la piété. C' est un homme qui vit dans une grande réforme. Il s' est mis dans la réforme, à la réforme.

RÉFORME

RÉFORME en parlant Des gens de guerre, signifie, Licenciement partiel, réduction des troupes à un moindre nombre, par l' autorité du prince ou de l' État qui a droit de les licencier. La réforme des troupes se fait à la fin de la guerre. Dès que la paix sera faite, on s' occupera de la réforme des troupes. Ce sens est moins usité que les suivants.

Il se dit particulièrement en parlant Des officiers auxquels on ôte leur emploi, mais en leur conservant, pendant un certain nombre d' années, une partie de leurs appointements, qu' on appelle Traitement de réforme. Être mis à la réforme. Être en réforme. Il a obtenu sa réforme. On leur a donné leur réforme.

Congé de réforme, ou simplement, Réforme, Le congé qu' on donne à un soldat reconnu impropre au service.

RÉFORME

RÉFORME se dit encore en parlant Des chevaux de la cavalerie, de l' artillerie, etc., qui ne sont pas ou qui ne sont plus en état de servir. Il y a eu dans ce régiment une réforme de vingt chevaux, qu' il a fallu remplacer par vingt autres. Les chevaux de réforme des écuries du roi.

Il se dit quelquefois Des chevaux réformés. Tel jour on vendra les réformes du régiment, de l' écurie.

RÉFORME

RÉFORME se dit aussi de La réduction à un moindre nombre des employés d' une administration. Il y a une grande réforme dans ce ministère. On a fait de grandes, de nombreuses réformes dans les bureaux de cette administration.

Faire une grande réforme dans sa maison, Diminuer sa table ou ses équipages, renvoyer une partie de ses domestiques.

Réforme des monnaies, se disait jadis de L' action de rétablir les valeurs réelles des monnaies dont on avait surhaussé le prix.

REFORMER. v. a.

REFORMER. v. a. Former de nouveau. On a dissous cette compagnie, et on l' a reformée aussitôt après. L' ordre fut donné de reformer le régiment qu' on venait de licencier.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est reformé un abcès dans sa poitrine.

Il signifie quelquefois, en termes de Guerre, Se rallier et reprendre son ordre. Ce corps, ayant été rompu et mis en déroute par l' artillerie, s' est reformé à quelque distance.

REFORMÉ, ÉE. participe

REFORMÉ, ÉE. participe

RÉFORMER. v. a.

RÉFORMER. v. a. Rétablir dans l' ancienne forme, donner une meilleure forme à une chose; la corriger, la rectifier, soit en ajoutant, soit en retranchant. Réformer la justice, la police, tes lois, les coutumes. Réformer le calendrier. Réformer un ordre religieux. Réformer un monastère. Des gens qui veulent réformer l' État, réformer leur prochain, réformer le genre humain. Réformer un jugement. Réformer des lettres patentes. Réformer une déclaration, un édit. Réformer une pièce déclarée fausse ou altérée. Réformer un acte de l' état civil. Réformer un écrit.

Il signifie aussi, Corriger, changer en bien, en mieux. Réformer ses moeurs. Réformer sa vie. Réformer son caractère. Réformer ses penchants, ses inclinations. Réformer son humeur.

Il signifie encore, Retrancher ce qui est nuisible ou de trop. Réformer les abus. Réformer les superfluités. Réformer le luxe.

Réformer son train, sa dépense, sa maison, Diminuer son train, réduire sa dépense.

Réformer des troupes, Les réduire à un moindre nombre. On a réformé tel régiment, et on l' a réduit à huit compagnies.

Réformer un officier, Lui retirer son emploi, mais en lui conservant une partie de ses appointements. Reformer un soldat, Lui donner un congé de réforme.

Réformer des chevaux, Les retirer du service auquel ils étaient affectés, comme n' y étant plus propres. On dit de même, Réformer une partie du matériel.

Réformer les monnaies, Changer la valeur ou l' empreinte des espèces, sans faire de refonte.

RÉFORMER

RÉFORMER avec le pronom personnel, signifie, Renoncer à de mauvaises habitudes, prendre une conduite plus régulière. Il projette toujours de se réformer. Quand il aura acquis de l' expérience à ses dépens, il se réformera.

RÉFORMÉ, ÉE. participe

RÉFORMÉ, ÉE. participe Officier réformé.

La religion prétendue réformée, ou plus ordinairement, La religion réformée, le culte réformé, Le protestantisme; et, substantivement, Les prétendus réformés, ou simplement, Les réformés, Ceux qui suivent cette religion.

RÉFORMÉ

RÉFORMÉ est aussi substantif, et se dit Des religieux qui suivent la réforme établie dans l' ordre auquel ils appartiennent; par opposition aux religieux qui n' ont point reçu cette réforme, et qu' on appelle Religieux de la commune observance, ou Anciens. C' est un réformé. Les réformés prétendaient que...

REFOULEMENT. s. m.

REFOULEMENT. s. m. Action de refouler, ou L' effet de cette action. Le refoulement de la marée. Le refoulement des eaux.

REFOULER. v. a.

REFOULER. v. a. Fouler de nouveau. Refouler une étoffe. Refouler la vendange.

REFOULER

REFOULER signifie aussi, tant au propre qu' au figuré, Faire refluer; ou neutralement, Refluer, retourner en arrière. Ce batardeau refoula, fit refouler les eaux jusque dans les maisons. La marée refoule. Il refoula ces hordes innombrables dans les pays d' où elles étaient sorties. Arrêtée par cet obstacle, leur multitude refoula vers le Nord.

En termes de Marine, Refouler la marée, le courant, Aller contre le cours de la marée.

REFOULER

REFOULER en termes d' Artillerie, Bourrer une pièce de canon avec le refouloir.

REFOULÉ, ÉE. participe

REFOULÉ, ÉE. participe

REFOULOIR. s. m.

REFOULOIR. s. m. T. d' Artillerie. Bâton qui est garni à l' une de ses extrémités d' un gros bouton aplati, et qui sert à bourrer les pièces de canon.

RÉFRACTAIRE. adj. des deux genres

RÉFRACTAIRE. adj. des deux genres Rebelle, désobéissant. Réfractaire aux ordres du roi. Un religieux réfractaire aux ordres de son provincial.

Il s' emploie substantivement, et se dit, dans la Législation militaire, de Celui qui se soustrait à la loi du recrutement et refuse de se ranger sous les drapeaux. Poursuivre les réfractaires. On vient d' arrêter plusieurs réfractaires.

RÉFRACTAIRE

RÉFRACTAIRE en Chimie, se dit D' une substance minérale qui ne peut point se fondre, ou qui ne fond que très-difficilement. Un minerai de fer très-réfractaire.

RÉFRACTER. v. a.

RÉFRACTER. v. a. T. de Physiq. Produire la réfraction. Le prisme réfracte diversement les rayons de diverse couleur. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Des rayons lumineux qui se réfractent.

RÉFRACTÉ, ÉE. participe

RÉFRACTÉ, ÉE. participe Rayon réfracté.

RÉFRACTIF, IVE. adj.

RÉFRACTIF, IVE. adj. T. de Physiq. Qui cause, qui produit la réfraction. Pouvoir réfractif.

RÉFRACTION. s. f.

RÉFRACTION. s. f. T. de Physiq. Changement de direction qui se fait dans un rayon de lumière, lorsqu' il passe obliquement d' un milieu dans un autre. Un bâton, plongé en partie dans l' eau, paraît rompu à cause de la réfraction.

REFRAIN. s. m.

REFRAIN. s. m. Un ou plusieurs mots qui se répètent à la fin de chaque couplet d' une chanson, d' une ballade, d' un rondeau, etc. Le refrain de cette chanson est fort agréable. Le refrain d' une ballade. Le refrain d' un rondeau.

Il se dit, figurément et familièrement, de Ce qu' une personne ramène toujours dans ses discours. Son refrain, c' est toujours de l' argent. De quelque chose qu' on parle, il en revient toujours là, c' est son refrain ordinaire, c' est son refrain. On dit proverbialement, dans le même sens, C' est le refrain de la ballade.

REFRAIN

REFRAIN en termes de Marine, Le retour des houles ou grosses vagues qui viennent se briser contre les rochers. Il est peu usité.

RÉFRANGIBILITÉ. s. f.

RÉFRANGIBILITÉ. s. f. T. de Physiq. Propriété des rayons de la lumière, en tant qu' ils sont susceptibles de réfraction. La différente réfrangibilité des rayons.

RÉFRANGIBLE. adj. des deux genres

RÉFRANGIBLE. adj. des deux genres T. de Physiq. Qui est susceptible de réfraction. Les rayons violets sont les plus réfrangibles.

REFRAPPER. v. a.

REFRAPPER. v. a. Frapper de nouveau. Refrappez à cette porte, on n' a pas entendu votre premier coup. Refrapper des monnaies.

REFRAPPÉ, ÉE. participe

REFRAPPÉ, ÉE. participe

REFRÉNER. v. a.

REFRÉNER. v. a. Réprimer. Il ne s' emploie que figurément et au sens moral. Refréner ses passions. Refréner sa colère. Refréner ses appétits. Réfrener la convoitise. Refréner la concupiscence. Refréner ses désirs. Refréner la licence. Il faut lui apprendre à refréner sa langue.

REFRÉNÉ, ÉE. participe

REFRÉNÉ, ÉE. participe

RÉFRIGÉRANT, ANTE. adj.

RÉFRIGÉRANT, ANTE. adj. Il se dit, en Chimie, De ce qui sert à produire un refroidissement considérable. Faire un mélange réfrigérant avec de la glace pilée, de l' acide nitrique, etc.

Il se dit, en Médecine, De ce qui est rafraîchissant. Remèdes réfrigérants. Potion réfrigérante.

Il s' emploie substantivement, au masculin. L' orgeat est un bon réfrigérant.

RÉFRIGÉRANT. s. m.

RÉFRIGÉRANT. s. m. T. de Chimie. Vaisseau que l' on remplit d' eau, et avec lequel on couvre la partie supérieure d' un alambic, pour refroidir et condenser les vapeurs que le feu y a fait monter.

RÉFRIGÉRATIF, IVE. adj.

RÉFRIGÉRATIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui a la propriété de rafraîchir. Potion réfrigérative. Remède réfrigératif.

Il est aussi substantif, au masculin. Employer les réfrigératifs.

RÉFRIGÉRATION. s. f.

RÉFRIGÉRATION. s. f. T. de Chimie. Refroidissement. La distillation se fait par exhalation et réfrigération.

RÉFRINGENT, ENTE. adj.

RÉFRINGENT, ENTE. adj. T. de Physiq. Qui a la propriété de changer la direction des rayons de la lumière, lorsqu' ils passent obliquement. Milieu réfringent.

REFROGNEMENT ou RENFROGNEMENT. s. m.

REFROGNEMENT ou RENFROGNEMENT. s. m. Action de se refrogner. Le refrognement de son visage marque qu' il n' est pas de bonne humeur.

REFROGNER (SE) ou RENFROGNER (SE). v. pron.

REFROGNER (SE) ou RENFROGNER (SE). v. pron. Contracter la peau de son visage, de son front, de manière à y former des plis, des rides qui donnent l' air du mécontentement, du chagrin. À l' abord de certaines personnes il se refrogne. Il se renfrogne toujours. Pourquoi vous refrognez-vous, vous renfrognez-vous quand on vous parle de telle chose? On dit de même, Se refrogner, se renfrogner le visage.

REFROGNÉ, RENFROGNÉ, ÉE. participes

REFROGNÉ, RENFROGNÉ, ÉE. participes Un visage refrogné. Une mine renfrognée.

REFROIDIR. v. a.

REFROIDIR. v. a. Rendre froid. Le vent, la pluie a refroidi l' air. Refroidir des vapeurs pour les condenser.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir froid. Laissez refroidir ce bouillon. Cela refroidira trop.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' était échauffé, il s' est refroidi. Le temps s' est refroidi.

Il s' emploie figurément, et signifie, Diminuer l' ardeur, l' activité, etc. Il avait bien de l' ardeur pour cette affaire, mais ce qui est arrivé l' a beaucoup refroidi. La vieillesse refroidit les passions. Cette scène refroidit l' action, l' intérêt. Il faut laisser refroidir sa colère. Il ne sera pas toujours si échauffé, il se refroidira bientôt. Il commença à se refroidir sur la proposition qu' on lui faisait. Leur amitié se refroidit de jour en jour. Ils commencent à se refroidir l' un pour l' autre.

REFROIDI, IE. participe

REFROIDI, IE. participe

REFROIDISSEMENT. s. m.

REFROIDISSEMENT. s. m. Diminution de chaleur. Ce refroidissement de l' air, du temps pourrait nous amener de la gelée. Le refroidissement de la chaleur naturelle. Le génie de ce poëte se ressent du refroidissement de l' âge.

Il se dit figurément de La diminution dans l' amour, dans l' amitié, dans les passions. Il y a du refroidissement dans leur amitié. Il y a un grand refroidissement entre eux. Il a bien reconnu, dans cette occasion, le refroidissement de son ami. Le refroidissement d' une passion.

REFROIDISSEMENT

REFROIDISSEMENT se dit encore d' Une indisposition causée par un froid subit, dans un moment où l' on avait chaud, où l' on transpirait. Ce que j' ai est à peine un rhume, c' est un petit refroidissement.

Il se dit particulièrement d' Une maladie du cheval, provenant du passage subit d' une action vive et forcée, à une action lente et tardive, ou à un repos entier dans un temps froid; ou bien de la trop grande fraîcheur d' une boisson prise au moment où le cheval avait chaud. Ce n' est qu' un refroidissement, n' en soyez point en peine.

REFUGE. s. m.

REFUGE. s. m. Asile, retraite, lieu où l' on se sauve pour être en sûreté. Refuge assuré. Lieu de refuge. Chercher un refuge. Les Israélites avaient des villes de refuge. Sa maison est le refuge de tous les malheureux.

Maison de refuge, ou simplement, Refuge. Nom de certaines maisons d' asile pour les indigents, et quelquefois de correction pour les femmes qu' on veut retirer du désordre.

REFUGE

REFUGE se dit figurément Des personnes dont on attend, dont on implore la protection, le secours. Vous êtes mon refuge, tout mon refuge, mon seul refuge. Il est le refuge des misérables, le refuge des pécheurs. Dieu est mon seul refuge. C' est mon unique refuge. Voilà mon dernier refuge.

Il se dit quelquefois Des choses. Vous avez contre lui le refuge de la loi. Les lois sont le refuge du faible.

Il se dit encore, figurément, Des prétextes, des raisons apparentes sous lesquelles l' erreur ou la mauvaise foi cherche à se mettre à couvert. Quel misérable refuge que ce prétexte! La dénégation est son refuge ordinaire. Ce sont donc là vos refuges? On l' a poursuivi dans tous ses refuges.

RÉFUGIER (SE). v. pron.

RÉFUGIER (SE). v. pron. Se retirer en quelque lieu ou auprès de quelqu' un pour être en sûreté. Il s' est réfugié dans une église. Il s' est réfugié dans telle ville, dans tel pays. Se réfugier chez un prince, auprès d' un prince. Il ne sait où se réfugier.

Il s' emploie aussi figurément. Il se réfugie dans des équivoques, dans des subtilités, pour échapper à la vérité qui le presse. L' homme vertueux, accusé par le monde, se réfugie dans sa conscience.

RÉFUGIÉ, ÉE. participe

RÉFUGIÉ, ÉE. participe Il est aussi substantif. C' est un réfugié. Un pauvre réfugié. Les réfugiés polonais, italiens, espagnols, etc.

Absol., Les réfugiés, Les calvinistes que la révocation de l' édit de Nantes fit sortir de France.

Adjectiv., Style réfugié, Le style des écrivains protestants qui, étant sortis du royaume, ont ignoré les changements introduits par l' usage dans la langue française.

REFUIR. v. n.

REFUIR. v. n. T. de Vénerie. Il se dit Du cerf ou autre animal qui, lorsqu' il est poursuivi, revient sur ses pas, afin de donner le change.

REFUITE. s. f.

REFUITE. s. f. T. de Vénerie. L' endroit où une bête a coutume de passer lorsqu' on la chasse. Il y a tant de refuites dans cette forêt. Mettre des relais aux refuites.

Il se dit aussi Des ruses d' une bête qu' on chasse. Un cerf qui use de refuites.

Il se dit, figurément, Des retardements affectés d' une personne qui ne veut point terminer une affaire. Il élude le jugement du procès par des refuites continuelles. C' est un homme qui use toujours de refuites en toute sorte d' affaires. Il est peu usité en ce sens.

REFUS. s. m.

REFUS. s. m. Action de refuser. S' attirer un refus. Il ne veut pas s' exposer à un refus. Essuyer des refus. Il éprouva un refus absolu. Ce qu' il vous a dit est un honnête refus. Adoucir un refus par des manières honnêtes. Il a pris pour un refus, pour refus la réponse qu' on lui a faite. Ce ministre met de la grâce jusque dans ses refus. Sur son refus de payer, il fut procède à la saisie.

Fam., Cela n' est pas à votre refus, Ce n' est pas une chose qu' on vous offre, et il ne dépend pas de vous de l' accepter ou de la refuser.

Avoir une chose au refus de quelqu' un, Ne l' avoir qu' après qu' un autre l' a refusée; et, Faire une chose au refus de quelqu' un, La faire après qu' un autre a refusé de s' en charger.

Fam., Cela n' est pas de refus, Je ne refuse pas, j' accepte volontiers ce que vous m' offrez.

REFUS

REFUS signifie quelquefois, Ce qu' un autre a refusé. Je ne veux point du refus d' un autre. Avoir le refus d' un autre.

En termes de Chasse, Un cerf de refus, Un cerf de trois ans.

Enfoncer, battre un pieu jusqu' à refus de mouton, Jusqu' à ce que le mouton ne puisse l' enfoncer davantage. On dit de même, Ce pieu est au refus.

REFUSER. v. a.

REFUSER. v. a. Rejeter une offre, ne pas accepter ce qui est offert. On lui a offert tant de cette terre, tant de ces meubles, mais il l' a refusé. Refuser des présents. Refuser des offres. Refuser un emploi. Refuser un établissement. Refuser des conditions avantageuses. J' ai refusé d' aller chez lui, quoiqu' il m' en eût prié d' une manière fort pressante. Il m' offrait sa bourse, j' ai refusé de m' en servir.

Absol. et prov., Tel refuse, qui après muse, ou, Qui refuse, muse, Souvent on se repent d' avoir refusé ce qui était offert.

REFUSER

REFUSER signifie aussi, Rejeter une demande, ne pas accorder ce qui est demandé; Ne vouloir pas faire ce qui est exigé, prescrit, ordonné. On lui a refusé la grâce qu' il demandait. Il ne peut rien refuser à ses amis. Il a refusé son consentement. Il a refusé de servir l' homme qu' on lui recommandait. Il a refusé de lui prêter de l' argent. Il lui a refusé à manger, à boire, à coucher, etc. On lui demandait cette démarche, il a refusé de la faire. Refuser obéissance. Il refuse de payer, de travailler, de venir, de partir, de marcher, etc.

Il s' emploie absolument, dans la même acception. Il refuse si poliment, qu' on ne peut en être offensé. Je me vois dans la nécessité de refuser. Il refusa net, tout net.

Refuser la porte à quelqu' un, Ne pas lui permettre l' entrée de quelque lieu, de quelque maison, etc. Il s' est présenté pour entrer au bal, on lui a refusé la porte.

En termes de Manége, Ce cheval refuse, Il ne peut pas ou ne veut pas obéir.

En termes de Marine, Le vent refuse, Le vent devient contraire.

REFUSER

REFUSER se dit quelquefois Des personnes auxquelles on refuse, ou dont on ne veut pas. Cet homme refuse ses meilleurs amis, quelque chose qu' ils lui demandent. Il a déjà refusé tous ceux qui l' en ont prié. Il refuse tout le monde. J' ai offert de servir, mais j' ai été refusé.

Refuser une fille en mariage, Ne pas vouloir donner sa fille en mariage à quelqu' un qui la demande. Il se dit aussi De celui qui ne veut pas épouser une fille qui lui est offerte en mariage. On dit également, Cet homme a refusé un bon parti; cette fille a refusé un parti avantageux; on lui a refusé la main de cette jeune personne.

REFUSER

REFUSER s' emploie quelquefois au figuré; et alors il signifie simplement, Ne pas donner. La nature lui a refusé la beauté. La nature ne lui a refusé aucun de ses dons. On ne peut refuser son assentiment à une vérité si évidente. Je ne puis refuser mon admiration, mon estime à une telle conduite.

REFUSER

REFUSER s' emploie aussi avec le pronom personnel, régime indirect ou régime direct.

Se refuser (Refuser à soi) une chose, S' en priver, ne pas se la permettre. C' est un avare qui se refuse le nécessaire, jusqu' au nécessaire, qui se refuse tout. C' est un homme charitable qui se refuse tout pour faire plus de bien aux pauvres. C' est un prodigue qui ne se refuse rien. Il ne se refuse rien, quand il est question de nuire ou de médire. Il se refuse toute plaisanterie qui pourrait blesser l' amour-propre d' autrui. C' est un homme qui ne s' est jamais refusé un bon mot, une plaisanterie.

Se refuser (Refuser soi) à une chose, Ne pas vouloir la faire. Il se refuse à travailler. Il se refuse à tout ce qu' on lui demande, à tout ce qu' on exige, à tout ce qu' on désire de lui. Il ne se refuse à rien pour obliger, pour faire plaisir. On dit de même, familièrement, Il ne refuse à rien.

Se refuser à une chose, Ne pas s' y livrer, ne pas s' y rendre, y résister. Il se refuse aux plaisirs les plus innocents. Il se refuse à la joie la plus modérée. Il se refuse à se divertir. Il est impossible de se refuser à l' évidence de ses preuves, à la force de ses raisons. Ce serait se refuser à l' évidence.

Le temps se refuse à cela, les circonstances s' y refusent, Le temps, les circonstances ne le permettent pas. On dit de même, Ma fortune se refuse à une si grande dépense.

REFUSER

REFUSER se dit en termes de Tactique. L' ennemi refusait sa droite, L' ennemi évitait d' engager sa droite.

REFUSÉ, ÉE. participe

REFUSÉ, ÉE. participe

RÉFUSION. s. f.

RÉFUSION. s. f. T. d' ancienne Pratique. Il ne s' employait que dans cette phrase, Réfusion de dépens, Action de rembourser les frais d' un défaut faute de comparoir, afin d' y être reçu opposant.

RÉFUTATION. s. f.

RÉFUTATION. s. f. Discours ou écrit par lequel on réfute. La réfutation d' un livre, d' un argument, d' un raisonnement, d' une proposition, d' une maxime, etc. La réfutation d' une erreur, d' un sophisme, d' une calomnie, d' un mensonge.

Fig., Sa conduite est la meilleure réfutation de cette calomnie, Sa conduite suffit pour montrer la fausseté de cette calomnie.

RÉFUTATION

RÉFUTATION se dit absolument, en Rhétorique, de La partie du discours par laquelle on répond aux objections. La réfutation demande beaucoup d' art. La confirmation précède la réfutation.

RÉFUTER. v. a.

RÉFUTER. v. a. Combattre, détruire par des raisons solides ce qu' un autre a avancé, prouver que ce qu' un adversaire a dit est mal fondé ou n' est pas vrai. Réfuter un argument, une proposition, une opinion, une erreur. Réfuter un mensonge, une calomnie. C' est un sophiste qu' il est facile de réfuter. Il a vainement essayé de le réfuter. Réfuter avec force, avec clarté, avec méthode. Réfuter complétement. Réfuter faiblement. Il lui a répondu, mais il ne l' a pas réfuté.

Réfuter un livre, réfuter un auteur, Combattre ce qui a été avancé dans un livre, ce qu' un auteur a proposé, soutenu.

RÉFUTÉ, ÉE. participe

RÉFUTÉ, ÉE. participe

REGAGNER. v. a.

REGAGNER. v. a. Gagner ce qu' on avait perdu. Regagner son argent. Non-seulement il a regagné l' argent qu' il avait perdu, mais il a gagné beaucoup au delà.

Il s' emploie aussi figurément. Regagner l' amitié, l' affection, l' estime, la confiance, les bonnes grâces de quelqu' un. Il aura de la peine à regagner son autorité. Regagner le temps perdu.

Regagner quelqu' un, Se remettre bien avec quelqu' un, ou Le ramener à des intérêts qu' il avait abandonnés, au parti qu' il avait quitté.

En termes de Guerre, Regagner un ouvrage de fortification, Le reprendre sur l' ennemi après l' avoir perdu. Regagner un ouvrage à corne. Regagner une demi-lune. Les assiégés regagnèrent le chemin couvert.

Regagner du terrain, regagner son terrain, Repousser l' ennemi, après avoir été forcé par lui de reculer. On dit dans le même sens, Regagner le dessus, Reprendre le dessus; et, Regagner l' avantage, Recouvrer l' avantage qu' on avait perdu.

En termes de Marine, Regagner le dessus du vent, ou Regagner le vent sur un vaisseau, sur l' ennemi, Reprendre l' avantage du vent.

Fig. et fam., Regagner le dessus du vent, Rétablir ses affaires, sa fortune, son crédit.

REGAGNER

REGAGNER signifie aussi, Rejoindre, ratteindre; Retourner, rentrer dans un lieu. Ils regagnèrent le corps d' armée. La tempête nous a forcés de regagner le port. Le vent contraire ne nous a pas permis de regagner le rivage. Il eut de la peine à regagner son logis. Prenez par ce sentier pour regagner le grand chemin.

REGAGNÉ, ÉE. participe

REGAGNÉ, ÉE. participe

REGAIN. s. m.

REGAIN. s. m. L' herbe qui revient dans les prés après qu' ils ont été fauchés. Ce n' est pas du premier foin, ce n' est que du regain. On enlève, on rentre les regains.

Il se dit, figurément et familièrement, de La fraîcheur et de l' embonpoint qui viennent quelquefois aux femmes, après qu' elles ont passé leur temps critique. Cette femme, quoique sur le retour, a repris de la fraîcheur et de l' embonpoint; c' est son regain. On dit à peu près dans le même sens, Un regain de jeunesse.

RÉGAL. s. m.

RÉGAL. s. m. Festin, grand repas. Il nous a fait un régal, un grand régal. On leur fit un régal magnifique. On leur donna un superbe régal. Ce sont des régals continuels.

Fig. et fam., C' est un régal pour moi, se dit D' un mets que l' on aime beaucoup.

Fig. et fam., C' est un régal pour moi, je me fais un régal de le voir, C' est un grand plaisir pour moi.

RÉGALADE. s. f.

RÉGALADE. s. f. Manière de boire en portant la tête en arrière, et en versant la boisson dans la bouche, sans que le vase touche les lèvres. Boire à la régalade.

Il se dit aussi d' Un feu vif et clair qu' on allume pour réchauffer promptement des personnes qui arrivent. Faire une bonne régalade. Il est familier dans les deux acceptions.

RÉGALANT, ANTE. adj.

RÉGALANT, ANTE. adj. Amusant, réjouissant, divertissant. Il est familier et ne s' emploie guère qu' avec la négation ou dans un sens ironique. J' invite dix personnes à dîner, il ne m' en vient que six; cela n' est pas régalant, cela n' est-il pas bien régalant?

RÉGALE. s. m.

RÉGALE. s. m. T. de Musiq. Un des jeux de l' orgue, dont les tuyaux ont des anches.

RÉGALE. s. f.

RÉGALE. s. f. Droit que le roi avait de percevoir les fruits des évêchés vacants, des abbayes vacantes, et de pourvoir pendant ce temps-là aux bénéfices qui étaient à la collation de l' évêque. Le droit de régale. La régale était ouverte par la mort ou la démission de l' évêque, et en quelques autres cas. La régale donna lieu à de grands débats entre Louis XIV et le pape Innocent XI.

Bénéfice vacant en régale, Celui qui se trouvait vacant pendant la vacance de l' évêché, de l' abbaye dont il dépendait. Être pourvu en régale, Obtenir des provisions pour un bénéfice vacant en régale.

RÉGALE. adj. f.

RÉGALE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Eau régale, Liqueur produite par la combinaison de l' acide nitrique et de l' acide muriatique, et dont les chimistes se servent pour dissoudre l' or et le platine.

RÉGALEMENT. s. m.

RÉGALEMENT. s. m. Travail qui se fait pour dresser et aplanir la surface d' un terrain. Le régalement du terrain. Faire le régalement d' une allée avant de mettre le sable.

RÉGALER. v. a.

RÉGALER. v. a. Faire un régal, donner un régal. C' est un homme qui régale bien ses amis, qui s' entend parfaitement bien à régaler ses amis. Il nous a régalés magnifiquement. Je le régalai d' une bonne bouteille de vin d' Espagne. C' est son tour de régaler. C' est moi qui régale. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est bien régalé au repas de noces. Ces jeunes gens ont formé une société, et ils se régalent tour à tour.

Il se dit, par extension, en parlant Des choses qu' on fait pour réjouir ses amis, pour les divertir. Il nous a régalés d' une jolie historiette qu' il nous a lue. Il les régala d' un concert.

Il se prend quelquefois en mauvaise part, et signifie, Maltraiter. Il a été régalé d' une étrange sorte. On le régala de vingt coups de bâton. S' il tombe entre mes mains, je le régalerai comme il faut. Il est familier dans ces deux derniers sens.

RÉGALÉ, ÉE. participe

RÉGALÉ, ÉE. participe

RÉGALER. v. a.

RÉGALER. v. a. Dresser, aplanir un terrain, après avoir enlevé ou rapporté des terres. Il faut régaler les terres après le remblai.

RÉGALÉ, ÉE. participe

RÉGALÉ, ÉE. participe

RÉGALIEN. adj. m.

RÉGALIEN. adj. m. Il n' est usité que dans cette locution, Droit régalien, Droit attaché à la souveraineté. Le droit de battre monnaie est un droit régalien. Les droits régaliens.

RÉGALISTE. s. m.

RÉGALISTE. s. m. Celui qui était pourvu par le roi d' un bénéfice vacant en régale. Il y eut dispute pour ce bénéfice entre le régaliste et le pourvu en cour de Rome.

REGARD. s. m.

REGARD. s. m. Action de la vue, action par laquelle on regarde. Regard bénin, doux, favorable. Regard tendre, amoureux, caressant, timide, languissant. Regard fier, rude, farouche, sombre, terrible, affreux, menaçant, foudroyant, vif, perçant, pénétrant. Avoir le regard fixe, le regard assuré. Jeter un regard. Lancer un regard. Jeter ses regards de côté et d' autre. Arrêter, fixer, attacher ses regards sur quelqu' un, sur quelque chose. Laisser tomber un regard sur quelqu' un. Sa beauté arrête, fixe tous les regards. Quel objet se présente, s' offre à mes regards! Promener ses regards autour de soi. Portez vos regards de ce côté. Composer ses regards. Adoucir ses regards. Abaisser ses regards sur les misérables. Tourner ses regards sur quelque objet, vers quelque objet. Détourner ses regards de quelque objet. Soutenir les regards de son juge. Il le glaça d' un regard. Il n' a pas daigné m' honorer d' un regard.

Pop., Avoir un regard, se dit Des femmes qui, pendant leur grossesse, ont été frappées de quelque objet extraordinaire, et qui mettent au monde des enfants marqués de quelque signe qu' on attribue à cette cause.

REGARD

REGARD s' emploie figurément, et signifie, Attention: dans cette acception, on ne l' emploie guère qu' au pluriel. Cette belle action mérite d' arrêter les regards de tous les gens de bien. Ce peuple attire, attache tous les regards par son héroïsme. Cet ouvrage ne peut manquer de fixer les regards de la postérité. Ce livre est indigne de vos regards.

REGARD

REGARD en termes de Peinture, se dit de Deux portraits de même grandeur, ou à peu près, qui sont peints de telle manière, que les deux figures qui y sont représentées, se regardent l' une l' autre. Il a dans son cabinet un regard d' un Christ et d' une Vierge que les connaisseurs estiment fort. Le mari et la femme, le frère et la soeur se sont fait peindre en regard. Cette dernière phrase se dit aussi en parlant De deux personnes qui sont peintes dans le même tableau, et qui se regardent.

REGARD

REGARD se dit aussi d' Une ouverture maçonnée, pratiquée pour faciliter la visite d' un aqueduc, d' un conduit, etc., et où sont quelquefois établis des robinets servant à la distribution des eaux. D' espace en espace, il y a des regards. Regard de fontaine. Ce petit édifice qu' on voit dans la campagne est le regard de la fontaine. Il y a, dans ce regard, un bassin qui reçoit les eaux de la montagne.

EN REGARD. loc. adv.

EN REGARD. loc. adv. Vis-à-vis. Cette locution ne s' emploie guère qu' en parlant D' un ouvrage traduit, dans lequel la traduction se trouve à côté du texte. Une traduction avec le texte en regard. Imprimer un Virgile avec la traduction en regard.

AU REGARD. loc. adv.

AU REGARD. loc. adv. Par rapport, en comparaison. Il est pauvre au regard d' un tel. Il est vieux.

REGARDANT. s. m.

REGARDANT. s. m. Celui qui regarde. Voilà bien des regardants. Aux yeux des regardants. Populairement, Il n' y a pas tant de marchands à la foire que de regardants.

Il est aussi adjectif, et signifie, Qui regarde de trop près à quelque chose, qui est trop exact, trop ménager. Il ne faut pas être si regardant, trop regardant. Vous êtes trop près regardant. Il est familier.

REGARDER. v. a.

REGARDER. v. a. Jeter la vue sur quelque chose, porter ses regards sur quelque chose. Regarder le ciel. Regarder la campagne. Regarder fixement. Regarder sans sourciller, attentivement. Regarder de côté. Regarder de côté et d' autre. Regarder de tous côtés. Regarder devant soi, autour de soi, derrière soi. Regarder par la fenêtre. Regardez dans vos papiers, regardez dans vos livres, si cela n' y est pas. Regardez au cadran quelle heure il est. Que regardez-vous là? Regarder avec plaisir. Regarder à la dérobée. Regarder froidement. Regarder avec envie, avec jalousie. Regarder avec des yeux de concupiscence. Regarder quelqu' un en face. Regarder à travers une jalousie, par le trou de la serrure.

Il n' oserait le regarder en face, ou, familièrement, entre deux yeux, se dit D' un homme qui en craint un autre.

Regarder de près, Avoir la vue basse.

Fam., Regarder quelqu' un sous le nez, Le regarder au visage de très-près, avec affectation. Il prétendit qu' on l' avait regardé sous le nez, et s' en offensa.

Je ne veux pas seulement le regarder, se dit en parlant De quelqu' un qu' on méprise et qu' on ne veut pas voir.

Prov. et pop., Un chien regarde bien un évêque, On ne doit pas s' offenser d' être regardé par un inférieur.

REGARDER

REGARDER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette femme passe les jours entiers à se regarder dans son miroir, ou simplement, à se regarder. Se regarder l' un l' autre. Ils se sont regardés sans se rien dire.

Les deux armées ont été longtemps à se regarder avant que de combattre, Elles ont été longtemps en présence sans attaquer.

REGARDER

REGARDER s' emploie dans plusieurs façons de parler figurées. Ainsi on dit:

Regarder quelqu' un de haut en bas, du haut en bas, de travers, de côté, de mauvais oeil, Le regarder avec mépris, avec dédain, lui témoigner du mépris.

Regarder quelqu' un favorablement, le regarder de bon oeil, etc., Témoigner à quelqu' un qu' on a de la bienveillance pour lui.

Regarder quelqu' un en pitié, Le regarder avec des sentiments de compassion. Regarder en pitié, signifie aussi, Regarder avec mépris, avec dédain.

Dieu l' a regardé en pitié, l' a regardé avec des yeux de miséricorde, se dit en parlant D' un homme qui etait dans l' affliction, et à qui il est arrivé quelque chose d' heureux.

REGARDER

REGARDER se dit aussi Des choses, et signifie figurément, Être vis-à-vis, à l' opposite. Cette maison regarde l' orient. Le côté du palais qui regarde la rivière. L' aiguille aimantée regarde toujours le nord. Le côté que l' orient regarde. On l' emploie également dans ce sens comme verbe réciproque. Ces deux maisons se regardent.

Cette maison, cette fenêtre, cette galerie regarde sur la rivière, sur le jardin, etc., De cette maison, de cette fenêtre, de cette galerie, on voit la rivière, le jardin, etc.

REGARDER

REGARDER signifie figurément, Considérer, examiner avec attention. Quand je regarde telle chose. Il faut regarder la personne, le mérite de la personne. Regardez bien la bonté de cette étoffe. Regardez ce que vous refusez. Vous vous plaignez de votre sort; regardez ce que vous avez fait pour le mériter. En cela il n' a regardé que le bien général, que la gloire de son pays, et nullement son propre intérêt. Regardez si ce calcul est juste. Tout bien regardé et considéré, vous trouverez que... Vous ne regardez pas que...

REGARDER

REGARDER signifie aussi, figurément, Prendre garde, faire attention à quelque chose; en ce sens, il s' emploie neutralement, et se joint à la préposition à. Regardez bien à ce que vous allez dire, regardez-y bien. Avant que de vous engager, regardez bien à ce que vous avez dessein de faire. Avec lui je ne regarde point à mes intérêts. Entre amis on ne regarde point aux petites choses.

Y regarder à deux fois, Réfléchir, prendre garde à ce qu' on va faire. Avant d' agir de la sorte, il faut y regarder à deux fois.

Il ne faut pas y regarder après lui, il ne faut pas regarder après lui, se dit en parlant D' un homme fidèle, exact, d' une probité reconnue, ou d' un jugement exquis.

Regarder de près, de trop près à toutes choses, Être exact, trop exact, prendre garde aux moindres choses. On ne me trompera pas, j' y regarderai de près. Cet homme regarde de près, de trop près à ses intérêts.

C' est un homme avec lequel il n' y faut pas regarder de si près, se dit D' un homme sujet à faire des fautes, qui a souvent besoin d' indulgence, et dont il ne faut pas examiner la conduite trop sévèrement.

REGARDER

REGARDER signifie aussi, Estimer, juger, réputer; et, en ce sens, il se joint avec l' adverbe comme. On le regarde dans le monde comme un homme de bien. Cette ville est regardée comme imprenable. Il regarde cette entreprise comme une bonne affaire. Cette belle action fut regardée comme une trahison. Avec le pronom personnel, Il se regarde comme réservé à de hautes destinées.

REGARDER

REGARDER signifie encore, Concerner. Tout ce qui vous regarde. Faites tout ce qu' il vous plaira, cela ne me regarde point. Cela vous regarde. C' est vous que cela regarde. Pour ce qui regarde cette affaire. Je prends part à tout ce qui vous regarde. Cette question regarde la médecine. Ce soin vous regarde. Cet honneur vous regarde.

Cette succession, cette charge le regarde, Elle doit lui venir, ou Il y peut prétendre. Cette façon de parler a vieilli.

REGARDÉ, ÉE. participe

REGARDÉ, ÉE. participe

REGARNIR. v. a.

REGARNIR. v. a. Garnir de nouveau. Regarnir une robe. Regarnir un bois.

REGARNI, IE. participe

REGARNI, IE. participe

RÉGENCE. s. f.

RÉGENCE. s. f. La dignité qui donne pouvoir et autorité de gouverner un État pendant la minorité ou l' absence du souverain. Saint Louis, à son premier voyage d' outre-mer, laissa, confia la régence du royaume à la reine Blanche, sa mère. Après la mort de Louis XIII, la régence fut donnée à la reine Anne d' Autriche. Après la mort de Louis XIV, la régence du royaume fut déférée à son neveu Philippe, duc d' Orléans.

Il se dit aussi Du temps que la régence dure. Au commencement de la régence. Sur la fin de la régence. Pendant la régence. Durant la régence. Les troubles d' une régence.

RÉGENCE

RÉGENCE se dit encore Du gouvernement de certaines villes, de certains petits États. La régence d' Amsterdam. La régence de Kiel. Secrétaire de la régence. La régence d' Alger, de Tunis, de Tripoli. Les régences barbaresques.

Il se dit, par extension, Du territoire qu' administre, que gouverne une régence: on l' emploie surtout en parlant Des régences d' Afrique. Les villes de la régence. Dans toute l' étendue de la régence.

RÉGENCE

RÉGENCE signifie aussi, L' exercice des fonctions de régent, dans un collége. Pendant le temps de sa régence. Il a vieilli.

RÉGÉNÉRATEUR, TRICE. s.

RÉGÉNÉRATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui régénère. Lycurgue fut le régénérateur des moeurs à Lacédémone. Cette reine fut la régénératrice de sa nation.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Principe régénérateur.

RÉGÉNÉRATION. s. f.

RÉGÉNÉRATION. s. f. Reproduction. La régénération des chairs.

Il s' emploie figurément, et signifie, Réformation, amélioration, renouvellement. La régénération des moeurs. La régénération d' un peuple.

RÉGÉNÉRATION

RÉGÉNÉRATION se dit aussi figurément en parlant Du baptême, et signifie, Renaissance. La régénération en JÉSUS-CHRIST.

RÉGÉNÉRER. v. a.

RÉGÉNÉRER. v. a. Engendrer de nouveau, donner une nouvelle naissance. Il n' est guère d' usage qu' au figuré. On dit en matière de religion, Le baptême nous régénère en JÉSUS-CHRIST.

Il signifie aussi figurément, Réformer, améliorer, renouveler. Régénérer les moeurs. Régénérer une nation.

Il s' emploie, quelquefois, avec le pronom personnel. Les moeurs s' étaient régénérées. Un peuple qui se régénère. Se régénérer dans les eaux du baptême.

Il signifie également, Se reproduire. Ce caustique empêche les chairs de se régénérer.

RÉGÉNÉRÉ, ÉE. participe

RÉGÉNÉRÉ, ÉE. participe Régénéré dans les eaux du baptême. Un peuple régénéré.

RÉGENT, ENTE. adj.

RÉGENT, ENTE. adj. Qui régit, qui gouverne l' État pendant la minorité ou l' absence du souverain. La reine régente. Le prince régent.

Il est aussi substantif. Le régent du royaume. Nommer une régente. L' abbé Suger fut régent.

Il se disait autrefois de Ceux qui enseignaient dans un collége. Régent de philosophie, de rhétorique. Cette dénomination est encore usitée dans les colléges communaux.

Docteur régent. Titre qu' on donnait autrefois aux docteurs professeurs en théologie, en droit, en médecine. Docteur régent de la faculté de médecine de Paris.

Régent de la banque de France. Titre de chacun des membres qui composent le conseil général de la Banque.

RÉGENTER. v. n.

RÉGENTER. v. n. Enseigner en qualité de régent, professer. Il y a dix ans qu' un tel régente. Il régente dans tel collége. Il s' est retiré parce qu' il était las de régenter.

Il s' emploie activement dans quelques phrases. Régenter la sixième. Régenter la troisième. Régenter la rhétorique. Régenter la philosophie. Quelle classe a-t-il régentée? Dans ces deux acceptions, il a vieilli, et ne se dit plus guère que familièrement ou par plaisanterie.

RÉGENTER

RÉGENTER se dit, figurément, De ceux qui aiment à dominer, et qui veulent toujours que leurs avis prévalent. Dans cette acception, il s' emploie également comme neutre et comme actif. C' est un homme qui veut régenter partout. Il régente tous ses confrères. Je ne me laisse pas ainsi régenter.

RÉGENTÉ, ÉE. participe

RÉGENTÉ, ÉE. participe

RÉGICIDE. s. m.

RÉGICIDE. s. m. Assassinat d' un roi. Il se dit aussi de Celui qui commet cet assassinat.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Doctrine régicide.

RÉGIE. s. f.

RÉGIE. s. f. Administration de biens à la charge de rendre compte. On a mis cette succession, ces biens en régie. On lui en a confié, commis la régie. Sa terre est en régie. Ce bien était en ferme, on l' a mis en régie.

Il se dit, particulièrement, Des administrations chargées de la perception des impôts indirects, ou de certains services publics. La régie des tabacs. Employé à la régie. Employé de la régie. La régie des droits d' enregistrement. La régie des vivres.

Régie intéressée, Celle où le régisseur a une part des produits.

REGIMBER. v. n.

REGIMBER. v. n. Il ne se dit au propre que Des bêtes de monture, comme chevaux, mulets, etc., qui ruent au lieu d' avancer, lorsqu' on les touche de l' éperon, de la houssine ou du fouet. Quand on donne de l' éperon à ce cheval, il regimbe.

Fig. et fam., Regimber contre l' éperon, ou simplement, Regimber, se dit D' un inférieur qui résiste à son supérieur, et qui refuse de lui obéir.

RÉGIME. s. m.

RÉGIME. s. m. Ordre, règle dans la manière de vivre, par rapport à la santé. Il observe un régime bien incommode. Peu de personnes s' accommoderaient de cette sorte de régime. Il suit un bon régime. Il vit sans aucun régime. Le régime de vie doit être différent suivant les différents tempéraments. Les médecins lui ont prescrit un régime difficile, sévère, rigoureux.

Il se dit, absolument, d' Une manière de vivre où l' on s' observe beaucoup sur la qualité et la quantité des aliments et des boissons. Se mettre au régime. Être au régime. Il lui faut du régime. Quitter le régime. Renoncer au régime. User de régime. Il vit de régime. On dit de même, Il vit d' un grand régime.

RÉGIME

RÉGIME signifie aussi, La manière de gouverner, d' administrer les États. Régime dur, sévère, arbitraire. Le régime de ce pays est despotique. Ce peuple est accoutumé à un régime doux. Ils vivaient sous un régime paternel.

Le régime féodal, L' organisation, la constitution féodale. Le régime représentatif, Celui où la nation concourt, par ses représentants, à l' exercice de la puissance législative.

Le nouveau régime, La nouvelle forme de gouvernement; et, L' ancien régime, L' ancienne forme.

RÉGIME

RÉGIME se dit, dans le même sens, en parlant De certains établissements publics et des maisons religieuses. Le régime des prisons, des hôpitaux a reçu de grandes améliorations. Régime pénitentiaire. Le régime de cet ordre, de ce couvent était fort sévère.

En Jurispr., Régime dotal, L' ensemble des dispositions législatives qui régissent la société conjugale, lorsque la dot reste la propriété de la femme; et, Régime communal ou de la communauté, L' ensemble de ces dispositions, lorsque les époux vivent en communauté. Se marier sous le régime dotal, sous le régime communal.

RÉGIME

RÉGIME en termes de Grammaire, Le mot qui dépend immédiatement d' un verbe ou d' une préposition, et qui en forme le complément. Dans cette phrase, Servir Dieu avec ferveur, Dieu est régime de servir, et ferveur est régime d' avec. Le régime du verbe actif est l' accusatif, dans les langues qui ont des cas. Le régime d' une préposition.

Régime direct, Celui sur lequel tombe directement l' action du verbe, qui est l' objet immédiat de cette action; et, Régime indirect, Celui sur lequel cette action ne tombe pas directement. Dans ces phrases: J' ai donné une bague à ma soeur; il a tiré son ami de peine, les mots une bague, son ami, sont les régimes directs; à ma soeur, de peine, sont les régimes indirects. Il y a ordinairement une préposition devant le régime indirect; il n' y en a point devant le régime direct. Les verbes neutres n' ont point de régime direct. On dit aussi quelquefois, Régime simple et Régime composé. Voyez COMPLÉMENT.

RÉGIME

RÉGIME en termes de Botanique, Assemblage de fruits formant une espèce de grappe à l' extrémité d' un rameau de palmier, de bananier, etc. Un régime de dattes. Il y a des régimes qui sont composés de soixante bananes.

RÉGIMENT. s. m.

RÉGIMENT. s. m. Corps de gens de guerre, composé de plusieurs compagnies, et dont le chef s' appelle Colonel. Régiment d' infanterie, de cavalerie, de dragons, de lanciers, de chasseurs, etc. Régiment d' artillerie. Colonel, lieutenant-colonel d' un régiment de ligne. Le colonel de tel régiment. Il est capitaine ou lieutenant dans tel régiment.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Grand nombre, multitude. Il y a chez lui un régiment de valets. Il a un régiment de créanciers à ses trousses. Ils ont là un régiment.

RÉGIMENTAIRE. adj.

RÉGIMENTAIRE. adj. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, École régimentaire, École formée dans un régiment pour enseigner aux soldats à lire, à écrire et à compter. On vient d' établir plusieurs écoles régimentaires.

RÉGION. s. f.

RÉGION. s. f. Grande étendue de pays. Toutes les régions de la terre. Les régions d' Asie, d' Afrique, etc. Les régions tempérées. Les régions méridionales, septentrionales, orientales, occidentales. Région haute, basse. Région citérieure, ultérieure. Régions brûlantes, glacées, hyperborées. Des régions lointaines. Une vaste région. La domination anglaise s' étend sur diverses régions.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant De l' espace que présente le ciel. Les augures romains divisaient le ciel en quatre régions, lorsqu' ils voulaient tirer des présages.

RÉGION

RÉGION se dit, en termes de Physique ancienne, de Trois différentes hauteurs dans l' atmosphère; savoir: La basse région, Celle qui touche la terre et qui l' environne immédiatement; La moyenne région, Celle qu' on suppose commencer au-dessus des plus hautes montagnes; et, La haute région, ou La région supérieure, Celle qui s' étend par delà. On dit souvent encore, Les hautes régions de l' atmosphère.

Suivant les Philosophes anciens, La région du feu, la région éthérée, La partie de l' air la plus élevée.

RÉGION

RÉGION se dit figurément en parlant De la philosophie, des sciences, etc., et sert à désigner Le degré qu' on y occupe, le point où l' on s' y élève. Il s' élance dans les hautes régions de la philosophie. Il se perd dans la région des hypothèses. C' est un esprit spéculatif qui ne se plaît que dans les plus hautes régions. La faiblesse ou la paresse de son esprit le retient dans les moyennes régions de la science, l' empêche de s' élever au-dessus de la moyenne région.

RÉGION

RÉGION en termes d' Anatomie, désigne Certains espaces déterminés de la surface du corps ou de différents organes, par rapport aux parties voisines. Région épigastrique, hypogastrique, ombilicale, lombaire. Son mal est dans la région du bas-ventre.

RÉGIR. v. a.

RÉGIR. v. a. Gouverner, diriger, conduire. Régir un État. Il est difficile de régir un grand peuple. Ce monarque a sagement régi son royaume. Cet évêque a bien régi son Église. Les lois qui régissent l' univers.

Il signifie aussi, Administrer, gérer. Ce ministre a bien régi les finances de l' État. Il a fort bien régi son ministère. Il fait régir ses biens, sa terre par un homme de confiance. Il a régi ce théâtre avec beaucoup d' intelligence. Régir une succession par autorité de justice. Il a été ordonné que les biens seraient régis par un curateur.

RÉGIR

RÉGIR en termes de Grammaire, se dit Des verbes et des prépositions, et signifie, Avoir ou exiger pour régime, pour complément. Le mot que régit un verbe, une préposition. La préposition sert ordinairement à exprimer le rapport du mot qu' elle régit avec ce qui la précède. Lorsqu' il s' agit de langues où les noms se déclinent, on dit, Ce verbe, cette préposition régit tel cas, c' est-à-dire, Exige que son régime soit à tel cas. Le verbe actif régit l' accusatif. La préposition latine De régit l' ablatif.

RÉGI, IE. participe

RÉGI, IE. participe

RÉGISSEUR. s. m.

RÉGISSEUR. s. m. Celui qui régit, qui gère par commission, et à la charge de rendre compte. Le régisseur d' un domaine, d' une terre. Quel est le régisseur de vos biens? Le régisseur d' un théâtre.

RÉGISTRATEUR. s. m.

RÉGISTRATEUR. s. m. Nom de certains officiers de la chancellerie romaine, qui enregistrent les bulles et les suppliques.

REGISTRE. s. m.

REGISTRE. s. m. (Quelques-uns écrivent et prononcent Regître.) Livre où l' on écrit les actes, les affaires de chaque jour, pour y avoir recours au besoin. Les registres du conseil d' État. Les registres de la cour de cassation, de la cour royale, de la cour des comptes, etc. Les registres du greffe. Les registres de l' état civil. Le registre des mariages, des naissances, des décès. Registre mortuaire. Les registres d' un marchand, d' un banquier, etc. Le registre d' un logeur. Anciens registres. Gros registre. Tenir registre. Mettre, coucher sur le registre. Extraire quelque chose d' un registre, des registres. Extrait des registres. Cette feuille a été tirée, arrachée des registres. Registre de greffier, de notaire. Compulser les registres. Il a été obligé d' apporter son registre. Il a écrit telle chose sur son registre. On a vu par son registre... Son registre en fait foi. Rapportez-vous-en à son registre. Cet article a été biffé du registre, bâtonné sur le registre.

Charger un registre, Écrire sur le registre. Décharger un registre, Donner une décharge, et l' écrire sur le registre.

Tenir registre de quelque chose, Écrire quelque chose sur le livre, sur le registre.

Fig., Cet homme tient registre de tout, Il remarque tout exactement, et il s' en souvient.

Prov. et fig., C' est un homme qui est sur mes registres, qui est écrit sur mes registres, se dit Pour exprimer qu' on se souviendra du déplaisir qu' on a reçu de quelqu' un.

REGISTRE

REGISTRE en parlant D' un orgue, se dit Des bâtons qu' on tire pour faire jouer les différents jeux d' un orgue.

REGISTRE

REGISTRE en termes de Chimie, se dit de Certaines ouvertures qui sont au fourneau, et qu' on bouche ou qu' on débouche, selon les degrés de chaleur qu' on veut donner.

REGISTRE

REGISTRE en termes d' Imprimerie, se dit de La correspondance que les lignes des deux pages d' un feuillet ont l' une avec l' autre. Bon registre, L' exactitude de cette correspondance. Mauvais registre, Le défaut de cette correspondance. Faire son registre, Tirer l' une sur l' autre les deux pages d' un feuillet, de manière que les lignes se répondent exactement.

REGISTRER. v. a.

REGISTRER. v. a. (Quelques-uns prononcent et écrivent Regîtrer.) Terme de Formule, qui se dit quelquefois pour Enregistrer, insérer dans le registre. Lu, publié et registré.

REGISTRÉ, ÉE. participe

REGISTRÉ, ÉE. participe

REGÚTRE. s. m.

REGÚTRE. s. m. Voyez REGISTRE.

REGÚTRER. v. a.

REGÚTRER. v. a. Voyez REGISTRER.

RÈGLE. s. f.

RÈGLE. s. f. Instrument long, droit et plat, fait de bois, de métal ou d' autre matière, et qui sert à tirer des lignes droites. Règle de bois, de cuivre, d' acier. Cette règle est fort droite. Tirer une ligne avec la règle, à la règle. Dresser une pièce de bois à la règle. Cette règle est bonne, est faussée. Se servir de la règle et du compas. Règle de tailleur de pierre, de maçon, de menuisier, de charpentier.

RÈGLE

RÈGLE signifie figurément, Principe, maxime, loi, enseignement, et généralement tout ce qui sert à conduire, à diriger l' esprit et le coeur. C' est une règle certaine pour discerner le vrai d' avec le faux. Une règle sûre pour ne pas se tromper. Tenez cela pour une règle infaillible. Règle de foi. Règle de conduite. Règle de moeurs: La religion doit être notre principale règle, notre règle invariable. La justice était la règle de toutes ses actions. Les règles du devoir. Les règles de la morale chrétienne. Les règles de l' honnêteté, de la bienséance, de la politesse. Suivre la règle. Se conformer à la règle. S' affranchir, s' écarter de la règle. La plupart des hommes se font des règles à leur fantaisie. Il n' a pour règle que sa volonté, son caprice.

Il signifie quelquefois, Ordre, bon ordre. Il vit sans règle. Il n' y a point de règle dans cette maison. Il a établi, rétabli la règle dans ce collége.

Il signifie aussi, Exemple, modèle. Il est la règle de tous ceux de son âge. Sa conduite n' est point une règle pour moi.

Il se dit encore Des lois humaines, des ordonnances, des coutumes, des usages. Telle est la règle établie par la loi. C' est la règle, que les enfants héritent de leurs pères. Les règles de la justice. Les règles de la procédure. Cette procédure est dans les règles, est selon les règles. Procéder selon les règles, en règle.

Il est de règle que, Il est conforme à l' usage, à la bienséance que. Il est de règle qu' on rende visite à son supérieur dans certaines occasions. On dit de même, Cela est de règle.

Ce procédé est dans les règles, n' est pas dans les règles, Il est ou il n' est pas conforme à tel précepte, à tel principe de morale ou de bienséance, à l' usage reçu parmi les honnêtes gens.

Être en règle, se mettre en règle, Être, se mettre au point ou dans l' état que la loi, la coutume ou l' usage demande. Il s' est mis en règle, il a présenté ses comptes. Ses créanciers se sont mis en règle avec lui, ils l' ont fait assigner. Je suis en règle avec lui, je lui ai rendu visite, je lui ai rendu sa visite, ses visites. On dit dans un sens analogue: Votre affaire est en règle. Vos papiers sont en règle, ne sont pas en règle. Etc.

Un procès en règle, Un procès suivi par-devant les juges. Une affaire en règle, Un combat suivant les règles de la guerre: cela se dit aussi d' Un duel. Ils eurent une affaire en règle, où l' un des deux fut tué.

Fam., Un repas en règle, Un repas d' apparat, un repas où l' ordre du service est observé avec soin.

Fam., Une sottise, une folie, une friponnerie dans toutes les règles, Une sottise, une folie, une friponnerie complète, à laquelle rien ne manque.

Prov., Il n' y a point de règle sans exception, Une loi, une maxime, quelque générale qu' elle soit, n' est point applicable à tous les cas particuliers. L' exception confirme la règle, La nécessité où l' on est d' excepter les cas particuliers dans lesquels une loi, une maxime, une règle n' est point applicable, prouve qu' elle doit s' appliquer dans tous les autres cas.

Dans la règle, en bonne règle, Suivant la loi, l' usage, la bienséance. Dans la règle, c' est à lui à vous prévenir. En bonne règle, il faudrait qu' il vînt vous trouver le premier.

Elliptiq., Règle générale, Généralement, dans tous les cas. Règle générale, il faut connaître les gens avant que de se confier à eux.

RÈGLE

RÈGLE en parlant Des sciences et des arts, se dit Des préceptes qui servent à les enseigner, des principes et des méthodes qui en rendent la connaissance plus facile et la pratique plus sûre. L' étude des règles. La connaissance des règles. Les règles générales. Les règles particulières. S' attacher, s' assujettir aux règles. Observer, suivre les règles. Négliger, violer, enfreindre les règles. Se mettre au-dessus des règles. Donner, prescrire des règles. Cela est selon les règles de l' art. Les règles de la grammaire, de la logique, de la poésie, de la peinture, etc. Les règles du théâtre. La règle des vingt-quatre heures. La règle de l' unité de temps, de l' unité de lieu, de l' unité d' action. Attaquer une place dans les règles. Traiter un malade dans les règles, selon les règles. Apprendre une langue par règle, par les règles. Les règles du piquet, du trictrac, etc.

Cette tragédie, cette comédie est dans les règles, selon les règles, Toutes les règles du théâtre y sont exactement observées.

Au Théâtre, Cette pièce nouvelle est tombée dans les règles, est dans les règles, se disait autrefois Lorsque la recette commençait à être au-dessous d' une certaine somme fixée. Quand une pièce nouvelle était tombée dans les règles, l' auteur n' avait plus de part au produit des représentations.

RÈGLE

RÈGLE en termes d' Arithmétique, Opération qui se fait sur des nombres donnés, pour trouver des sommes ou des nombres inconnus. Les quatre premières règles de l' arithmétique. La règle de trois ou de proportion. La règle de change. La règle de double position, de fausse position. La règle d' alliage. Faire une règle. Faire la règle de trois. Donner une règle à faire à un écolier. Faire la preuve d' une règle.

RÈGLE

RÈGLE signifie encore, Les statuts que les religieux d' un ordre sont obligés d' observer. La règle de Saint-Basile. La règle de Saint-Augustin. La règle de Saint-Benoît. La règle de Saint-François. Observer, garder, maintenir la règle. Enfreindre, violer la règle. Le pape a approuvé cette règle, l' a mitigée, l' a adoucie. Il y a, parmi les religieux, des règles plus sévères les unes que les autres. Ce religieux fait fort bien sa règle, Il l' observe très-exactement. Les règles et les statuts de l' ordre du Saint-Esprit.

RÈGLES

RÈGLES au pluriel, Purgations menstruelles des femmes. Elle se porte mieux depuis qu' elle a ses règles. Ses règles ont cessé.

RÈGLEMENT. s. m.

RÈGLEMENT. s. m. Ordonnance, statut qui détermine et prescrit ce que l' on doit faire. Règlement d' administration publique. Règlement de police. Faire un règlement. Publier un règlement. Les règlements de l' université, d' une faculté, d' un corps savant. Contrevenir aux règlements. Observer les règlements.

Il se dit, particulièrement, Des statuts d' une assemblée délibérante. Le règlement de la chambre des députés, de la chambre des pairs. Les articles du règlement. Violer le règlement. Demander la parole pour un rappel au règlement.

Il se dit aussi en parlant De l' ordre à observer, de la distribution des exercices, des travaux, etc., dans une communauté, dans une manufacture, etc. Le règlement d' une maison d' éducation. Le règlement des ouvriers porte que... Vous manquez au règlement. Exact au règlement. On le dit quelquefois dans un sens analogue, en parlant D' une seule personne. Se prescrire un règlement de vie.

RÈGLEMENT

RÈGLEMENT signifie quelquefois, L' action de régler, de déterminer. Travailler au règlement des limites. Le règlement de cette affaire n' aura pas lieu sitôt, ne se fera pas sitôt

En termes de Procédure, Règlement de juges, Arrêt qui décide devant quels juges un procès doit être porté. C' est la cour de cassation qui prononce ordinairement en matière de règlement de juges. Instance en règlement de juges. Arrêt en règlement de juges.

RÈGLEMENT

RÈGLEMENT se dit particulièrement de L' action de régler les mémoires des ouvriers, d' en réduire les articles à leur juste valeur. Règlement de compte. Le mémoire du menuisier montait à tant, le règlement l' a réduit d' un cinquième.

RÉGLÉMENT. adv.

RÉGLÉMENT. adv. Avec règle, d' une manière réglée. On vit réglément dans cette maison. Il se porte mieux depuis qu' il vit réglément.

Il se dit aussi Des choses qui se font toujours précisément de la même manière, dans le même temps. Il soupe réglément à sept heures. Il étudie réglément ses six heures par jour. La fièvre le prend réglément tous les jours à telle heure.

RÉGLEMENTAIRE. adj. des deux genres

RÉGLEMENTAIRE. adj. des deux genres Qui appartient au règlement, qui concerne le règlement. Lois réglementaires.

Il se dit quelquefois en mauvaise part, en parlant D' une administration qui multiplie les règlements à l' excès. Administration réglementaire. Régime réglementaire.

RÉGLEMENTER. v. n.

RÉGLEMENTER. v. n. Faire beaucoup de règlements, multiplier les règlements à l' excès. Il ne se dit qu' en mauvaise part. Il aime à réglementer.

RÉGLER. v. a.

RÉGLER. v. a. Tirer avec la règle des lignes sur du papier, du parchemin, du vélin, du carton, etc. Régler du papier pour écrire droit. Régler du papier pour noter de la musique.

Il signifie figurément, Conduire, diriger suivant certaines règles, assujettir à certaines règles. Régler sa vie. Régler ses actions, ses moeurs, ses désirs. Régler sa maison. Cet évêque a bien réglé son diocèse. Régler le présent par le passé, sur le passé. Régler une chose par une autre. Régler le prix du pain. Il faut régler sa dépense sur son revenu.

Régler ses affaires, Les mettre dans un bon ordre.

Régler sa dépense, régler sa table, son équipage, Mettre un certain ordre dans la dépense de sa maison, de sa table, etc. Il signifie aussi quelquefois, Retrancher de sa dépense, de son équipage, etc.

Avec le pron. pers., Se régler sur quelqu' un, Se conduire d' après l' exemple de quelqu' un, prendre quelqu' un pour modèle; et, Se régler sur quelque chose, Se conformer à ce qui a été décidé ou pratiqué relativement à quelque chose. Je ne veux pas me régler sur cela. Se régler sur l' exemple des personnes sages. Vous ne pouvez recevoir que tant, réglez-vous là-dessus.

La fièvre commence à se régler, se dit D' une fièvre dont les premiers accès ont été irréguliers, et qui commence à se tourner en tierce, en quarte, etc.

Régler une pendule, une montre, La mettre en état d' aller bien, de marcher régulièrement; ou simplement, La mettre à l' heure du soleil ou d' une horloge.

RÉGLER

RÉGLER signifie aussi, Déterminer, décider une chose d' une façon ferme et stable. Régler les séances. Cela n' a pas encore été réglé. Régler les rangs, la préséance. Régler toutes choses. Nous réglerons cela plus tard. On a réglé que... Il est réglé que... Cela est réglé.

Régler un différend, Le terminer, soit par un jugement, soit par un accommodement. Régler une affaire, régler un compte, Terminer une affaire, arrêter un compte. Régler le mémoire d' un ouvrier, En mettre tous les articles à leur juste valeur. On n' a pas encore réglé son mémoire, mais il a eu quelque chose à compte.

En termes d' ancienne Pratique, Régler les parties à écrire et produire, c' était Ordonner que les parties écriraient et produiraient dans un certain temps. On dit aussi, en termes de Pratique, Régler de juges, Décider devant quels juges les parties procéderont. Un arrêt va nous régler de juges.

RÉGLÉ, ÉE. participe

RÉGLÉ, ÉE. participe Du papier réglé. Une vie réglée. Une maison bien réglée. À des heures réglées. Mouvement réglé. Pendule bien réglée.

Prov., Il est réglé comme un papier de musique; sa vie, sa journée est réglée comme un papier de musique, se dit D' un homme qui fait tous les jours les mêmes choses, à peu près aux mêmes heures.

RÉGLÉ

RÉGLÉ s' emploie dans plusieurs phrases plutôt comme adjectif que comme participe; et alors il signifie, Sage, régulier. Homme réglé. Esprit réglé. C' est un jeune homme réglé dans ses moeurs, qui a des moeurs et une conduite réglées. Son esprit n' est pas encore bien réglé. Son imagination est bien peu réglée.

Un ordinaire réglé, Un ordinaire qui est tous les jours le même. Un pouls réglé, bien réglé, Un pouls dont les battements sont égaux, sans être trop forts ni trop fréquents. Une fièvre réglée, Une fièvre dont les accès sont réguliers.

Des bois en coupe réglée, mis en coupe réglée, Des bois dont on coupe tous les ans une certaine quantité d' arpents à un certain âge, en sorte que les coupes différentes se succèdent les unes aux autres.

Une femme bien réglée, Une femme qui a ses règles tous les mois exactement. Une fille réglée, Une fille qui a commencé à avoir ses règles.

Troupes réglées, se dit Des troupes entretenues sur pied, pour les distinguer Des gardes nationales, des milices.

Être en commerce réglé, en correspondance réglée avec quelqu' un, Avoir par lettres une correspondance régulière avec lui.

Visites réglées, Visites qui se font à certains jours et à certaines heures.

Dispute réglée, Discussion suivie et méthodique.

Cette affaire est en justice réglée, Elle est portée en justice suivant les formes ordinaires, et les procédures sont déjà commencées.

RÉGLET. s. m.

RÉGLET. s. m. T. d' Impr., synonyme de Filet. Réglet simple, double, triple. Séparez ces deux articles par un réglet. Le mot de Filet est beaucoup plus usité.

RÉGLET

RÉGLET en termes d' Architecture, Petite moulure plate qu' on emploie pour former des compartiments.

RÉGLETTE. s. f.

RÉGLETTE. s. f. T. d' Impr. Il se dit de Petites règles de bois ou de fonte, qui servent principalement à former des garnitures.

RÉGLEUR. s. m.

RÉGLEUR. s. m. Ouvrier dont le métier est de régler du papier de musique, des registres, etc. Un régleur expéditif. Un habile régleur.

RÉGLISSE. s. f.

RÉGLISSE. s. f. Plante légumineuse dont la racine est d' un grand usage en médecine dans les tisanes pectorales. Racine de réglisse. Mettre de la racine de réglisse ou simplement de la réglisse dans une tisane. Réglisse en bâton. La réglisse est adoucissante.

Jus de réglisse, Le suc de cette racine, préparé, soit en blanc, soit en noir. Du jus de réglisse anisé. Un bâton de jus de réglisse.

RÉGNANT, ANTE. adj.

RÉGNANT, ANTE. adj. Qui règne. Le roi régnant. La reine régnante.

Il se dit aussi en parlant D' un souverain qui n' a pas le titre de roi. L' empereur régnant. Le duc régnant. Le prince régnant. Le prince actuellement régnant.

Maison, famille régnante, La maison, la famille dont le chef règne.

RÉGNANT

RÉGNANT se dit quelquefois au figuré, en parlant Des choses. Le goût régnant. L' opinion régnante. C' est une maladie régnante.

RÈGNE. s. m.

RÈGNE. s. m. Gouvernement d' un roi, d' une reine, ou de tout autre prince souverain qui n' a pas le titre de roi. Le règne de Louis XIV. Le règne d' Élisabeth, de Catherine II, de Charles-Quint, de Léon X, de Léopold, grand duc de Toscane, etc. Règne heureux. Règne doux. Règne paisible. Règne tranquille. Règne glorieux. Un règne plein de troubles. Un règne orageux. Un règne malheureux. Un règne dur. Un règne court. Un règne long. Pendant le règne, durant le règne de tel roi. Sous le règne de tel prince.

Dans le style de l' Écriture sainte, Le règne de JÉSUS-CHRIST sur les âmes.

RÈGNE

RÈGNE se dit figurément en parlant Des choses qui out de l' autorité, de l' influence, ou qui sont en vogue, en crédit. Quand arrivera le règne de la vérité, de la raison? Le règne des lois, de la justice. Le règne des arts. Le règne de cette mode est passé, n' a pas duré longtemps. Nous avons vu commencer, finir le règne de tel usage. On dit dans le même sens, Être en règne; mais cette locution vieillit.

En Théologie, Le règne de la grâce, Le pouvoir de la grâce; et, Le règne du péché, L' empire du péché sur les hommes.

En Hist. natur., Le règne animal, le règne végétal, le règne minéral, Les animaux, les végétaux, les minéraux en général. Les naturalistes modernes comprennent plus ordinairement Les animaux et les végétaux sous le nom de Règne organique, et Les minéraux sous celui de Règne inorganique.

RÈGNE

RÈGNE se dit encore de La tiare du pape, et Des couronnes suspendues au-dessus du maître autel d' une église. La tiare se nomme aussi Trirègne.

RÉGNER. v. n.

RÉGNER. v. n. Régir, gouverner un État avec le titre de roi. Régner heureusement, despotiquement. Régner longtemps. Régner en paix. Il régnait sur divers peuples. Il régnera sur cette nation. L' art de régner.

Il se dit, par extension, Des princes souverains, quoiqu' ils n' aient pas le titre de roi. Tel électeur régnait à cette époque.

Il se dit figurément, et signifie, Dominer, avoir de l' autorité, de l' influence; ou Être en vogue, en crédit. Ce prince a fait régner les lois, la justice. Le sage règne sur ses passions. Son éloquence règne sur les esprits. Cette mère de famille régnait sur les coeurs par sa bonté. Pendant que ce favori et ses créatures régnaient à la cour. Cette doctrine, cette opinion a régné longtemps. L' avarice, l' intérêt, l' hypocrisie, régnaient alors plus que jamais. Il fit régner le bon goût. Cette mode règne depuis peu. Les usages qui règnent dans un pays.

Il signifie également, Prédominer, se faire remarquer, exister; durer plus ou moins longtemps. L' affectation règne dans son style. L' hyperbole, l' antithèse, l' ironie règne dans ce discours. Il règne dans ce tableau une couleur jaunâtre. Le calme régnait sur son visage. La confiance et la franchise régnaient dans nos entretiens. Lorsque l' ambition règne dans une âme. La discorde régnait dans le camp. Le plus parfait accord règne entre ces deux familles. Le silence régnait dans l' assemblée. Le froid règne dans ce pays une grande partie de l' année. La maladie, l' épidémie qui règne maintenant. Les fièvres intermittentes ont régné tout l' automne dans ce canton. Il règne depuis quelques jours un vent qui dessèche tout. Le plus grand désordre règne dans les finances de ce royaume.

Une corniche, une frise, un balcon, un corridor règne le long de ce bâtiment, règne autour de cette chambre, etc., Une corniche, une frise, etc., s' étend tout le long de ce bâtiment, tout autour de cette chambre, etc.

REGNICOLE. adj. et s. des deux genres

REGNICOLE. adj. et s. des deux genres (Le G se prononce dur.) T. de Jurispr. et de Chancellerie. Il se dit Des habitants naturels d' un royaume, par rapport aux droits dont ils peuvent jouir; et il s' emploie, par extension, en parlant Des étrangers naturalisés auxquels sont accordés les mêmes droits. On le fait plus ordinairement substantif qu' adjectif. Les regnicoles et les étrangers. On exige des étrangers, lorsqu' ils plaident, une caution qu' on n' exige pas des regnicoles.

REGONFLEMENT. s. m.

REGONFLEMENT. s. m. Élévation des eaux dont le cours est arrêté par quelque obstacle.

REGONFLER. v. a.

REGONFLER. v. a. Gonfler de nouveau. Regonfler un ballon qui s' est dégonflé.

Il est aussi verbe neutre, et se dit Des eaux courantes qui s' enflent et s' élèvent quand elles sont arrêtées par quelque obstacle.

REGONFLÉ, ÉE. participe

REGONFLÉ, ÉE. participe

REGORGEMENT. s. m.

REGORGEMENT. s. m. Action de ce qui regorge. Le regorgement de la rivière a inondé la prairie. Le regorgement de la bile. Le regorgement des humeurs.

REGORGER. v. n.

REGORGER. v. n. S' épancher hors de ses limites. Il ne se dit au propre que De l' eau et des autres fluides. Les ruines de ce pont ont fait regorger la rivière. Le sang, quand on en a trop, regorge quelquefois par le nez.

Fig. et fam., Faire regorger à quelqu' un ce qu' il s' est indûment approprié, L' obliger à le rendre. On dit, absolument: On l' a fait regorger. Il faudra que ce fripon regorge.

REGORGER

REGORGER signifie figurément, Avoir une grande abondance de quelque chose. Il a tant de biens qu' il en regorge. Cette province regorge de blé, de fruits. Ses celliers regorgent de vin. Ses magasins regorgent de marchandises. On regorge de vers, de journaux, d' écrits politiques.

Il s' emploie absolument, dans le même sens. Tandis que vous regorgez, il est dans la misère. Les magasins regorgent.

Fam., Regorger de santé, Jouir d' une santé brillante.

REGORGER

REGORGER signifie quelquefois, Être fort abondant. Les foins ont manqué cette année, mais l' avoine regorge. L' argent regorge sur la place, on veut du papier. Cette acception est peu usitée.

REGOULER. v. a.

REGOULER. v. a. Rabrouer, repousser avec des paroles rudes et fâcheuses une personne qui dit, qui propose quelque chose. Il ne faut pas ainsi regouler les gens.

Il signifie aussi, Rassasier jusqu' au dégoût. Il aimait le gibier, on l' en a regoulé. Dans les deux sens, il est populaire.

REGOULÉ, ÉE. participe

REGOULÉ, ÉE. participe Pop., J' en suis regoulé, J' en suis rassasié jusqu' au dégoût.

REGRAT. s. m.

REGRAT. s. m. Petit négoce qui consiste à vendre en détail et de la seconde main certaines denrées, particulièrement du sel, des grains, du charbon, etc. Marchandise de regrat. Il est maintenant peu usité.

Il s' est dit aussi d' Un lieu où l' on vendait le sel à petite mesure, à petits poids. Établir un regrat.

REGRATTER. v. a.

REGRATTER. v. a. Gratter de nouveau. À force de gratter et de regratter sa plaie, il l' a envenimée.

Il signifie aussi, Racler; et il se dit proprement en parlant Des bâtiments de pierre de taille dont on enlève la superficie pour les faire paraître neufs. Regratter une maison. On a regratté les anciennes constructions pour les mettre d' accord avec les nouvelles.

REGRATTER

REGRATTER signifie, figurément et familièrement, Faire des réductions sur les plus petits articles d' un compte de dépense. C' est un homme qui regratte sur tout. En ce sens, il est neutre et peu usité.

REGRATTÉ, ÉE. participe

REGRATTÉ, ÉE. participe

REGRATTERIE. s. f.

REGRATTERIE. s. f. Commerce des regrattiers; Marchandise de regrat.

REGRATTIER, IÈRE. s.

REGRATTIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend certaines denrées en détail et de la seconde main. On le disait particulièrement autrefois de Ceux qui vendaient du sel à petite mesure, à petits poids. Prendre du sel chez le regrattier, chez la regrattière.

Il se dit, figurément et familièrement, de Celui qui, sur un compte, sur une dépense d' une grosse somme, fait des réductions aux plus petits objets. C' est un regrattier, un franc regrattier. Ce mot a vieilli.

REGRÈS. s. m.

REGRÈS. s. m. T. de Jurispr. bénéficiale. Droit, pouvoir de rentrer dans un bénéfice qu' on avait résigné. On lui accorda le regrès. Il demandait le regrès. Aller au regrès.

Il se disait aussi en parlant De charges, d' offices de judicature, sur la vente desquels on pouvait revenir, en signifiant dans les vingt-quatre heures la révocation de la résignation qu' on en avait faite en faveur de l' acquéreur.

REGRET. s. m.

REGRET. s. m. Déplaisir d' avoir perdu un bien qu' on possédait, ou de n' avoir pu obtenir celui qu' on désirait. Le regret que lui cause la perte de ses biens, de sa fortune, de sa place. Il a eu de bonnes marchandises, il ne doit pas avoir regret à son argent. J' ai regret de n' avoir pas acheté ce domaine, cette maison. Il a grand regret à l' occasion qu' il a perdue.

Il se dit particulièrement Du chagrin que cause la perte, la mort d' une personne. La perte de cet ami m' a causé un grand regret, m' a laissé un grand regret, de grands regrets, de longs regrets, de vifs regrets. J' ai grand regret à mon ami qui est mort. Il est mort à mon grand regret, au regret de tous les siens.

Il se dit aussi de Toute sorte de déplaisir ou léger ou considérable. J' ai regret que vous n' ayez pas entendu ce sermon, ce discours. J' ai regret de ne pouvoir vous rendre ce service. J' ai regret, j' ai du regret de vous voir dans l' erreur. J' ai beaucoup de regret de ne vous avoir pas trouvé chez vous. J' ai regret que vous n' ayez pas fait cela. Je vous quitte avec beaucoup de regret. Il m' a quitté sans regret. Il lui est arrivé une fâcheuse affaire, il en mourra de regret. Il a été destitué à mon grand regret, au grand regret de tous les gens de bien. En quittant la France, il a laissé bien des regrets après lui.

Fam., Il ne doit pas avoir regret à sa jeunesse, se dit D' un homme qui a passé sa jeunesse dans les plaisirs.

REGRET

REGRET signifie encore, Repentir, déplaisir d' avoir fait ou de n' avoir pas fait quelque chose. Éprouver un regret sensible de quelque chose. Un regret cuisant. Un regret extrême. Le regret d' avoir failli, d' avoir offensé Dieu. Avoir regret de ses fautes, de ses égarements, de ses péchés. J' ai un grand regret de la faute que j' ai commise.

REGRETS

REGRETS au pluriel, signifie quelquefois, Lamentations, plaintes, doléances. Ce sont des regrets inutiles. Se consumer en regrets, en regrets superflus.

À REGRET. loc. adv.

À REGRET. loc. adv. Avec répugnance. Il a fait cela à regret. Il ne l' a fait qu' à regret. Nous partons à regret. Les jurés l' ont à regret déclaré coupable.

REGRETTABLE. adj. des deux genres

REGRETTABLE. adj. des deux genres Qui mérite d' être regretté. Une personne regrettable, très-regrettable. Un bien regrettable, peu regrettable.

REGRETTER. v. a.

REGRETTER. v. a. Être affligé, être fâché d' une perte qu' on a faite, ou d' avoir manqué un bien qu' on désirait acquérir, d' avoir fait ou de n' avoir pas fait quelque chose. Regretter son argent. Regretter le temps passé, le temps perdu. Regretter son temps, sa peine. Regretter une occasion qu' on a laissée échapper. Il est mort sans regretter la vie. Regretter ses amis. Regretter la perte de ses amis. La conduite de ce ministre fait regretter son prédécesseur. Il s' est fait regretter généralement, universellement. Il a été regretté par tous les gens de bien. On le regrettera. Je regrette ce tableau, qu' il n' a tenu qu' à moi d' acheter. Je regrette de lui avoir parlé trop durement. Je regrette d' avoir traité si bien cet ingrat. Je regrette d' avoir perdu mon temps. Je regrette de ne lui avoir pas donné ce conseil. Je regrette beaucoup d' avoir eu ce tort, d' avoir commis cette faute. Je regrette qu' il soit parti sitôt.

REGRETTÉ, ÉE. participe

REGRETTÉ, ÉE. participe C' est un homme universellement regretté. Il est regretté par tous les gens de bien, Cette femme a été généralement regrettée.

RÉGULARISATION. s. f.

RÉGULARISATION. s. f. T. de Comptabilité. Action de régulariser. La régularisation d' une dépense.

RÉGULARISER. v. a.

RÉGULARISER. v. a. Rendre régulier ce qui n' a point été fait selon les règles. Il s' emploie surtout en Matière de comptabilité. Régulariser une dépense. Régulariser un compte.

RÉGULARISÉ, ÉE. participe

RÉGULARISÉ, ÉE. participe

RÉGULARITÉ. s. f.

RÉGULARITÉ. s. f. Conformité à un ordre, à des règles, soit naturelles, soit de convention. La régularité du mouvement des corps célestes. La régularité du flux et du reflux de la mer. La régularité de ses moeurs, de sa conduite lui a mérité l' estime publique. Cette femme observe, met beaucoup de régularité dans sa conduite. Il observe les jeûnes avec régularité. Sa régularité est parfaite, est exemplaire. Il se pique d' une grande régularité. La régularité d' une procédure. Cette tragédie n' a aucune régularité. Cet édifice est assez beau, mais la régularité n' y est pas bien observée, il a peu de régularité. Cela est sans régularité. Cet ouvrage de tapisserie, de broderie est d' une grande régularité, d' une régularité parfaite. La régularité des traits de son visage. Sa figure est piquante, mais elle manque de régularité.

En Géom., Régularité dans une figure, L' égalité de tous les côtés et de tous les angles d' une figure.

RÉGULARITÉ

RÉGULARITÉ en parlant Des ordres religieux, signifie, L' exacte observation des règles de chaque ordre. Les religieux de cette maison vivent dans une grande régularité. Ils observent la régularité de leur institut. On a rétabli la régularité dans ce monastère.

Il signifie aussi, L' état religieux, par opposition à L' état séculier. Il y a plusieurs chapitres, plusieurs monastères dont on a ôté la régularité, pour les séculariser.

RÉGULATEUR. s. m.

RÉGULATEUR. s. m. T. de Mécanique. Il se dit de Toute pièce, de tout appareil qui s' applique à une machine pour en modérer les mouvements et les rendre réguliers. Le régulateur d' une montre est le ressort spiral. Le régulateur d' une horloge est le pendule. Les machines à vapeur et les pompes à feu ont un régulateur.

RÉGULATEUR

RÉGULATEUR se dit quelquefois Des personnes, et alors il signifie, Celui qui conduit, qui dirige. Il est le régulateur, le grand régulateur de cette entreprise.

RÉGULATEUR, TRICE. adj.

RÉGULATEUR, TRICE. adj. Qui sert de règle, qui règle. Il ne s' emploie que dans un petit nombre de phrases. Marchés régulateurs du prix des grains. Force régulatrice.

RÉGULE. s. m.

RÉGULE. s. m. Terme que les anciens chimistes employaient pour désigner Les métaux cassants qui, pour eux, n' étaient que des demi-métaux. Régule d' arsenic. Régule d' antimoine. Etc.

RÉGULIER, IÈRE. adj.

RÉGULIER, IÈRE. adj. Qui a de la régularité, qui est conforme à des règles, soit naturelles, soit de convention. Les mouvements réguliers des corps célestes. Le flux et reflux de la mer a ses périodes régulières. Les accès de sa fièvre sont devenus réguliers. Un édifice régulier. Une place régulière. Des fortifications régulières. Un acte régulier. Une procédure régulière. Une tragédie régulière. Une phrase, une construction régulière. Un ouvrage de point, de tapisserie fort régulier. Les traits de son visage sont fort réguliers.

Il signifie particulièrement, Qui se conforme avec exactitude aux préceptes de la religion, aux devoirs de la morale. Une femme très-pieuse et très-régulière. Sa conduite a toujours été fort régulière. Sa vie n' est pas trop régulière. Ses moeurs sont régulières et pures.

Il signifie aussi, Exact, ponctuel. Il a toujours été très-régulier à tenir sa parole. C' est un homme régulier dans les moindres choses.

En Géom., Figure régulière, Celle dont tous les côtés et tous les angles sont égaux; et, Corps réguliers, Les cinq polyèdres dont toutes les surfaces sont des polygones réguliers égaux entre eux.

En Gram., Verbes réguliers, Ceux qui suivent, dans la formation de leurs temps, les règles générales des conjugaisons. On dit de même, Les formes régulières, les temps réguliers d' un verbe.

RÉGULIER

RÉGULIER s' emploie aussi par opposition à Séculier, et se dit Des ordres religieux, ou De ce qui leur appartient, de ce qui leur est propre. Le clergé régulier. Les chanoines réguliers de Saint-Augustin. Bénéfice régulier. Observance régulière. Habits réguliers. Les lieux réguliers d' un couvent sont le cloître, le dortoir, le chapitre et le réfectoire.

Il est quelquefois substantif, et signifie, Un religieux, par opposition à Un ecclésiastique séculier. Ce bénéfice ne pouvait être possédé que par un régulier.

RÉGULIÈREMENT. adv.

RÉGULIÈREMENT. adv. D' une manière régulière. Il vit fort régulièrement. Il tient régulièrement ses promesses.

Il signifie aussi, Exactement, uniformément. Il dîne régulièrement à midi. Il travaille régulièrement tant d' heures par jour. Il se lève régulièrement à sept heures.

RÉHABILITATION. s. f.

RÉHABILITATION. s. f. T. de Chancellerie et de Jurispr. Action de réhabiliter, rétablissement dans le premier état. Lettres de réhabilitation. Réhabilitation de noblesse, de mariage. La réhabilitation d' un failli, d' un condamné. Obtenir un jugement de réhabilitation.

RÉHABILITER. v. a.

RÉHABILITER. v. a. T. de Chancellerie et de Jurispr. Rétablir dans son premier état, dans ses droits, dans ses prérogatives, etc., celui qui en était déchu. Lorsqu' un prêtre est tombé dans l' irrégularité, il a besoin d' être réhabilité. Réhabiliter un failli. Ses ancêtres avaient dérogé, il se fit réhabiliter dans ses droits, dans sa noblesse. On dit de même, Réhabiliter la mémoire d' un homme condamné en justice.

Dans l' ancienne Jurispr., Réhabiliter un mariage, Réparer le vice d' un mariage par une nouvelle célébration.

RÉHABILITER

RÉHABILITER signifie aussi, figurément, Faire recouvrer l' estime publique, l' estime de quelqu' un. Cette action, cet ouvrage l' a réhabilité dans l' opinion publique, l' a réhabilité dans mon esprit. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il est parvenu à se réhabiliter dans l' opinion publique, dans l' esprit des gens de bien.

RÉHABILITÉ, ÉE. participe

RÉHABILITÉ, ÉE. participe

RÉHABITUER. v. a.

RÉHABITUER. v. a. Faire reprendre une habitude perdue. Il faut réhabituer peu à peu cet enfant au travail.

Il s' emploie plus souvent avec le pronom personnel. On a de la peine à se réhabituer à la fatigue, quand on a vécu longtemps dans la mollesse.

RÉHABITUÉ, ÉE. participe

RÉHABITUÉ, ÉE. participe

REHAUSSEMENT. s. m.

REHAUSSEMENT. s. m. Action de rehausser. Le rehaussement d' une muraille.

Le rehaussement des monnaies, L' augmentation de la valeur numéraire ou nominale des monnaies.

REHAUSSER. v. a.

REHAUSSER. v. a. Hausser davantage. Ce plancher s' est affaissé, il faut le rehausser. Les planchers de cette maison sont trop bas, ils ont besoin d' être rehaussés. Ce tableau tombe trop bas, il faut le rehausser au niveau de cet autre. Il faudra rehausser cette muraille de deux pieds.

Fig., Rehausser le courage de quelqu' un, à quelqu' un, Lui relever le courage. Cette victoire rehaussa son courage, lui rehaussa le courage.

REHAUSSER

REHAUSSER signifie aussi, Augmenter. Le prix du blé est rehaussé. Cette circonstance a rehaussé le prix, la valeur des actions de cette entreprise commerciale.

Rehausser les monnaies, En augmenter la valeur numéraire ou nominale.

REHAUSSER

REHAUSSER signifie figurément, Faire paraître davantage. Les ombres dans un tableau rehaussent l' éclat des couleurs. Cette parure rehaussait sa beauté, sa bonne mine.

Il se dit, particulièrement, en parlant De certaines hachures ou retouches que l' on fait à la peinture de bâtiment. Ces ornements seront rehaussés d' or. Rehausser de blanc des grisailles et des moulures.

Rehausser d' or et de soie des ouvrages de tapisserie, En relever la beauté en y mêlant de l' or et de la soie. On dit de même, Rehausser de broderie le fond d' une étoffe.

Fig., Rehausser l' éclat, le mérite d' une action, Faire valoir, relever le mérite d' une action, lui donner un nouvel éclat. Cette circonstance rehausse beaucoup le mérite, l' éclat de son action.

REHAUSSER

REHAUSSER signifie encore, figurément, Vanter avec excès, faire beaucoup valoir. Les historiens espagnols rehaussent les moindres actions de Charles-Quint, et déprécient celles de François Ier.

REHAUSSÉ, ÉE. participe

REHAUSSÉ, ÉE. participe Une tapisserie rehaussée d' or et de soie.

Un dessin rehaussé de blanc, Un dessin dont les lumières sont rendues plus vives par des touches de crayon blanc.

REHAUTS. s. m. pl.

REHAUTS. s. m. pl. T. de Peinture. Retouches ou hachures brillantes servant à faire ressortir des figures, des ornements, des moulures peintes ou dessinées. Les ornements de cette pièce ont des rehauts blancs sur un fond bleu. Ce dessin fait au bistre a des rehauts d' or.

RÉIMPORTER. v. a.

RÉIMPORTER. v. a. Importer de nouveau.

RÉIMPORTÉ, ÉE. participe

RÉIMPORTÉ, ÉE. participe

RÉIMPOSER. v. a.

RÉIMPOSER. v. a. Faire une nouvelle imposition pour achever le payement d' une taxe qui n' a pu être entièrement acquittée. Il se dit en parlant Des personnes et des choses. On m' a réimposé. On a réimposé telle somme sur le pays.

RÉIMPOSER

RÉIMPOSER en termes d' Imprimerie, Imposer de nouveau, soit parce que les pages de la feuille ou de la forme étaient mal placées, soit pour changer les garnitures, afin d' obtenir des marges plus grandes ou plus régulières. Il faut réimposer cette feuille, dont les pages sont transposées. Réimposez votre feuille pour tirer le grand papier.

RÉIMPOSÉ, ÉE. participe

RÉIMPOSÉ, ÉE. participe

RÉIMPOSITION. s. f.

RÉIMPOSITION. s. f. Nouvelle imposition faite pour achever le payement d' une somme qui n' a pu être entièrement acquittée.

RÉIMPOSITION

RÉIMPOSITION en termes d' Imprimerie, Action de réimposer une feuille, une forme.

RÉIMPRESSION. s. f.

RÉIMPRESSION. s. f. Action de réimprimer, ou Le résultat de cette action. La réimpression d' un ouvrage. Ce n' est pas une nouvelle édition, ce n' est qu' une réimpression.

RÉIMPRIMER. v. a.

RÉIMPRIMER. v. a. Imprimer de nouveau. Cet ouvrage a été réimprimé plusieurs fois.

RÉIMPRIMÉ, ÉE. participe

RÉIMPRIMÉ, ÉE. participe

REIN. s. m.

REIN. s. m. Viscère double dont le principal usage est de recevoir et de filtrer les sérosités du sang qui forment l' urine, et qui passent ensuite dans la vessie. Le rein droit. Le rein gauche. Une pierre, un ulcère, un abcès dans le rein, dans les reins.

REINS

REINS au pluriel, signifie, par extension, Les lombes, le bas de l' épine du dos, et la région voisine. Il a mal aux reins. Une douleur dans les reins. Un cataplasme sur les reins. Un coup de bâton sur les reins. Poursuivre quelqu' un l' épée dans les reins.

Prov. et fig., Poursuivre, presser quelqu' un l' épée dans les reins, Le presser vivement de conclure, d' achever une affaire; ou Le presser dans la dispute par de si fortes raisons, qu' il ne sait que répondre.

REINS

REINS au pluriel, se dit aussi de L' épine du dos, par rapport à la force, à la souplesse, etc. Il a de bons reins, les reins forts, les reins faibles, les reins souples, les reins rompus. Être souple de reins. Il s' est donné un tour de reins. Ce cheval est fort de reins, a les reins forts. On dit dans le même sens, au singulier, Ce cheval, cet homme a du rein.

Prov. et fig., Cet homme a les reins forts, Il est riche, et il a les moyens de soutenir la dépense qu' exige telle affaire, telle entreprise. On dit dans le sens contraire, Il n' a pas les reins assez forts, il a les reins trop faibles.

Fam., Il n' a pas les reins assez forts, il a les reins trop faibles, se dit aussi D' un homme qui entreprend quelque chose au-dessus de ses forces, qui n' a pas la force ou la capacité nécessaire pour réussir. Il a entrepris cet ouvrage, mais il n' a pas les reins assez forts. Pour occuper cet emploi dans des circonstances difficiles, il n' a pas les reins assez forts.

En termes d' Archit., Les reins d' une voûte, Les parties d' une voûte comprises entre la portée et le sommet.

REINE. s. f.

REINE. s. f. Femme de roi, ou Princesse qui de son chef possède un royaume. Grande reine. Sage reine. Reine vertueuse. Elle est reine de son chef. Reine régnante. Reine mère. Reine régente. Reine douairière. La feue reine. La reine Élisabeth. Il fut présenté à la reine.

La reine du ciel, la reine des anges, etc., La sainte Vierge.

La reine du bal, Celle pour qui on donne le bal. La reine de la fève, Celle qui a la fève dans sa part de gâteau, le jour des Rois, ou que le roi de la fève a choisie pour reine.

Fam., Cette femme a un port de reine, Elle a une belle taille et un maintien noble.

Fig., La beauté est la reine des coeurs, la reine des volontés, La beauté subjugue tous les coeurs, toutes les volontés. On dit à peu près dans le même sens, L' opinion est la reine du monde.

REINE

REINE se dit aussi figurément, et signifie, La plus excellente en son genre. Rome fut appelée la reine des cités. La rose est la reine des fleurs.

Fam., C' est la reine des femmes, se dit D' une femme pleine de vertus et de bonnes qualités.

REINE

REINE au Jeu des échecs, Pièce qui est moins grande que le roi, et qui est la seconde du jeu.

Reine-des-prés. Nom vulgaire de la spirée ulmaire.

REINE-CLAUDE. s. f.

REINE-CLAUDE. s. f. Espèce de prune très-estimée. Prunes de reine-Claude. Manger des reines-Claude.

REINE-MARGUERITE. s. f.

REINE-MARGUERITE. s. f. Voyez MARGUERITE.

REINETTE. s. f.

REINETTE. s. f. Sorte de pomme très-estimée. Reinette blanche. Reinette grise. Reinette d' Angleterre, de Canada. Compote de pommes de reinette. On écrit aussi, Rainette.

RÉINSTALLATION. s. f.

RÉINSTALLATION. s. f. Action de réinstaller.

RÉINSTALLER. v. a.

RÉINSTALLER. v. a. Installer de nouveau. On l' a réinstallé dans ses fonctions.

RÉINSTALLÉ, ÉE. participe

RÉINSTALLÉ, ÉE. participe

REINTÉ, ÉE. adj.

REINTÉ, ÉE. adj. Large de reins, qui a les reins larges et forts. Cet homme de peine, ce portefaix est bien reinté.

Il s' emploie plus ordinairement dans la Vénerie, en parlant D' un chien dont les reins sont larges et élevés en arc. Les chiens reintés sont plus forts que ceux qui ont les reins étroits.

RÉINTÉGRANDE. s. f.

RÉINTÉGRANDE. s. f. T. de Jurispr. Rétablissement dans la jouissance d' un bien, d' un immeuble dont on avait été dépossédé par force. Demander la réintégrande dans un bénéfice. Sentence de réintégrande. Action en complainte et réintégrande, ou simplement, Réintégrande. Exercer la réintégrande. Agir par réintégrande.

RÉINTÉGRATION. s. f.

RÉINTÉGRATION. s. f. Action de réintégrer, ou Le résultat de cette action. Il a obtenu sa réintégration dans ce poste.

RÉINTÉGRER. v. a.

RÉINTÉGRER. v. a. T. de Jurispr. Remettre, rétablir quelqu' un dans la possession d' une chose dont il avait été dépouillé. Il a été réintégré par arrêt dans cette terre, On l' a réintégré dans la possession, dans la jouissance de ses biens. Il fut réintégré dans ses droits.

Réintégrer quelqu' un dans les prisons, Le remettre en prison.

Faire réintégrer des meubles, Les faire remettre dans le lieu d' où ils avaient été enlevés.

RÉINTÉGRER

RÉINTÉGRER se dit aussi en parlant Des personnes qu' on rétablit dans leur emploi, dans leurs fonctions. Il avait été destitué injustement, on vient de le réintégrer dans ses fonctions, ou absolument, de le réintégrer.

RÉINTÉGRÉ, ÉE. participe

RÉINTÉGRÉ, ÉE. participe

REIS. s. m.

REIS. s. m. Terme emprunté de l' arabe, qui signifie, Chef, et qui est Le titre de plusieurs officiers ou dignitaires de l' empire turc. Le reis-effendi.

RÉITÉRATION. s. f.

RÉITÉRATION. s. f. Action de réitérer. La réitération de ces menaces le fit changer de conduite. La réitération d' un ordre. La réitération de la saignée le tira d' affaire.

RÉITÉRER. v. a.

RÉITÉRER. v. a. Faire de nouveau une chose qui a déjà été faite. Il faut réitérer cette médecine, réitérer la saignée. Vous avez fait telle chose, il faut la réitérer. On a réitéré les défenses. Réitérer un ordre, une sommation, une demande. Je vous réitère mes remercîments.

Il s' emploie quelquefois absolument. Vous avez déjà parlé en sa faveur, il faut réitérer. Je lui ai accordé sa demande, mais je ne lui conseille pas de réitérer.

RÉITÉRÉ, ÉE. participe

RÉITÉRÉ, ÉE. participe Des ordres réitérés. Des demandes réitérées.

REÚTRE. s. m.

REÚTRE. s. m. On appelait ainsi, dans le seizième siècle, Un cavalier allemand. Un régiment de reîtres. Quelques-uns écrivent, Rêtre.

Fig. et fam., Vieux reître, se dit d' Un homme qui a vu beaucoup de pays, et qui a de l' expérience et même de l' astuce. Il ne se dit qu' en mauvaise part ou par plaisanterie.

REJAILLIR. v. n.

REJAILLIR. v. n. Il se dit Des corps liquides, et il signifie la même chose que Jaillir. Faire rejaillir de l' eau. Faire rejaillir de la boue contre quelqu' un. Quand on vint à lui ouvrir la veine, son sang rejaillit jusqu' au pied du lit.

Il se dit aussi De la lumière. Les rayons qui rejaillissent d' un miroir.

REJAILLIR

REJAILLIR se dit aussi D' un corps solide qui, ayant frappé un autre corps, est repoussé, renvoyé sur un troisième. La pierre a rejailli du mur contre lequel elle était lancée, sur le mur opposé, a rejailli du mur sur un passant, a rejailli dans ma cour. Il a tiré loin de nous, et cependant un grain de plomb a rejailli sur moi.

Il se dit figurément De l' honneur, du déshonneur, de la gloire, de la honte, du bien ou du mal qui revient de quelque chose à une personne. L' honneur de cette action rejaillit sur lui. Cette injure tombe sur un tel, mais elle rejaillit jusqu' à vous. La gloire de l' action qu' il a faite rejaillit sur tous ceux qui l' ont secondé. La honte en a rejailli sur nous. Le blâme de ce projet rejaillira sur ceux qui l' ont approuvé.

REJAILLISSEMENT. s. m.

REJAILLISSEMENT. s. m. Action, mouvement de ce qui rejaillit. Le rejaillissement de l' eau. Le rejaillissement de la lumière. Le rejaillissement au sang.

REJET. s. m.

REJET. s. m. Action de rebuter une chose, de n' en pas vouloir, de ne pas l' agréer, l' admettre. On a ordonné le rejet de cette pièce comme inutile, falsifiée, supposée. Il a voté pour le rejet de la loi proposée. Il a opiné au rejet de la proposition. Le rejet d' un pourvoi, d' une demande.

REJET

REJET se dit aussi, en termes de Finances, Du renvoi d' une partie d' un compte, qui doit être portée sur un autre chapitre du même compte ou sur un autre compte. Cet article de dépense ayant paru déplacé, on en a ordonné le rejet sur un autre chapitre de compte.

Dans l' ancienne Administration financière, Faire le rejet d' une taxe, d' une imposition, sur une ville, sur une paroisse, etc., L' y rejeter. Voyez REJETER.

REJET. s. m.

REJET. s. m. T. d' Agricult. Il se dit Du nouveau bois, de la nouvelle pousse d' une plante, d' un arbre. Voilà le rejet de cette année. Ce n' est encore là que le rejet d' une année.

Il se dit aussi pour Rejeton. Les rejets de cet arbre empêchent qu' il ne profite.

REJETABLE. adj. des deux genres

REJETABLE. adj. des deux genres Qui doit être rejeté. Proposition rejetable. Cette excuse ne peut être que rejetable. Cette pièce de monnaie est rejetable, parce qu' elle n' est plus marquée.

REJETER. v. a.

REJETER. v. a. Jeter de nouveau. Vous n' avez pas pu prendre la balle quand je vous l' ai jetée; renvoyez-la-moi, je vous la rejetterai.

Il signifie aussi, Repousser, renvoyer. On lui avait jeté la balle, il la rejeta avec la même force.

Il signifie encore, Jeter une chose dans l' endroit d' où on l' avait tirée. Comme il n' avait pris que du petit poisson, il le rejeta dans l' eau.

Il signifie aussi, Jeter dehors, pousser hors de soi. La mer a rejeté sur ses bords les débris du naufrage. Cet homme a l' estomac malade, il rejette tout ce qu' il prend, Il le vomit.

Il se dit, particulièrement, Des arbres qui repoussent après avoir été coupés. Depuis qu' on a étêté cet arbre, il a rejeté beaucoup de branches. On dit de même, absolument, Cet arbre rejette par le pied.

REJETER

REJETER signifie encore, Mettre une chose en un endroit, après l' avoir ôtée de celui où elle était. Il faut rejeter l' eau de ce bassin dans cette cuve, la terre de ce fossé sur cette couche. Rejetez tous ces détails dans les notes de votre ouvrage. Rejeter les notes à la fin du volume. Il faut rejeter cette dépense sur le compte de l' année prochaine.

Fig., dans l' ancienne Administr. financière, Rejeter une imposition, une taxe sur une ville, sur les habitants, Faire une réimposition pour achever le payement d' une taxe qui n' a pu être payée entièrement par ceux sur qui elle avait été imposée.

Fig., Rejeter un crime, une faute, un tort sur quelqu' un, L' en accuser pour se disculper. Il a rejeté sa faute, son tort sur cet homme, qui en était bien innocent. On a tout rejeté sur lui.

REJETER

REJETER signifie encore figurément, Rebuter, n' agréer pas, ne vouloir pas recevoir. Ce banquier rejette toutes les monnaies étrangères. Il devait me fournir tant d' arbres, mais j' en ai rejeté la moitié qui ne valait rien. J' ai rejeté bien loin les propositions qu' il m' a faites. Il a rejeté les offres qu' on lui faisait. Sa requête a été rejetée. La cour de cassation a rejeté le pourvoi de ce condamné. La chambre a rejeté la loi proposée. On a rejeté sa prière, ses prières, sa demande. On a rejeté ses avis, ses conseils.

REJETÉ, ÉE. participe

REJETÉ, ÉE. participe

REJETON. s. m.

REJETON. s. m. Nouveau jet que pousse une plante, un arbre par le pied, ou par le tronc, ou par la tige. Voilà un beau rejeton, un rejeton bien vert. Pousser des rejetons. Les rejetons du peuplier, du lilas, du rosier. Un arbre provenu de rejeton. La canne à sucre, le bananier, se multiplient par rejetons.

Il s' emploie figurément, dans le style soutenu et en poésie, pour signifier, Enfant, descendant. Illustre rejeton, noble rejeton d' un héros. Rejeton dégénéré d' une illustre famille.

REJOINDRE. v. a.

REJOINDRE. v. a. (Il se conjugue comme Joindre.) Réunir des parties qui avaient été séparées. Rejoindre les deux lèvres d' une plaie. Il faut un onguent qui puisse rejoindre les chairs. On a bien rejoint les pièces de cette porcelaine cassée.

Il signifie aussi, Ratteindre, retrouver des gens dont on s' était séparé. Où pourrai-je vous rejoindre? Il nous rejoignit à Orléans. Ce corps de troupes va rejoindre l' armée. Cet officier a reçu l' ordre de rejoindre son régiment (de s' y rendre), et absolument, a reçu l' ordre de rejoindre.

Il s' emploie avec le pronom personnel, soit comme verbe réfléchi, soit comme verbe réciproque. Les deux parties de l' os se sont rejointes. Nous nous rejoindrons à Paris. On a bien de la peine à se rejoindre dans cette grande ville.

REJOINT, OINTE participe

REJOINT, OINTE participe

REJOINTOYER. v. a.

REJOINTOYER. v. a. T. d' Archit. Remplir d' un nouveau mortier les joints des pierres d' un vieux bâtiment. Il faut rejointoyer ce mur.

REJOINTOYÉ, ÉE. participe

REJOINTOYÉ, ÉE. participe

REJOUER. v. n.

REJOUER. v. n. Jouer de nouveau, se remettre à jouer. Il voulut rejouer, et perdit tout ce qu' il avait gagné.

Il est quelquefois actif. Rejouons la partie. Rejouer un air sur quelque instrument.

REJOUÉ, ÉE. participe

REJOUÉ, ÉE. participe

RÉJOUIR. v. a.

RÉJOUIR. v. a. Donner de la joie. Cette nouvelle doit vous réjouir. Cela réjouit tout le monde.

Fig., Cette couleur réjouit la vue, Elle est agréable, elle plaît aux yeux.

Fam., Le vin réjouit le coeur, Il réconforte, il égaye.

RÉJOUIR

RÉJOUIR signifie aussi, Donner du divertissement. Il fit venir des musiciens pour réjouir la compagnie qui était chez lui.

Réjouir la compagnie aux dépens de quelqu' un, Amuser une compagnie par des plaisanteries qui tombent sur quelqu' un présent ou absent.

RÉJOUIR

RÉJOUIR s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Passer le temps agréablement, se divertir. Ils se sont bien réjouis à la campagne. Se réjouir avec ses amis.

Se réjouir de quelque chose, S' en faire un plaisir. Je me réjouis de lui apprendre cette bonne nouvelle. Je me réjouis de l' aller voir. Il se dit aussi par compliment, et signifie, Se féliciter, éprouver une vive satisfaction de quelque chose. Je me réjouis avec vous de cette bonne fortune. Personne ne s' en réjouit plus que moi. Je me réjouis de vous voir en si bonne santé.

RÉJOUIR

RÉJOUIR avec le pronom personnel, se dit, au Jeu de la bête et à quelques autres, Lorsque, tous les joueurs ayant passé, on change la retourne qui fait l' atout; ce qui peut avoir lieu jusqu' à trois fois.

RÉJOUI, IE. participe

RÉJOUI, IE. participe Une figure réjouie, Une figure gaie.

Il s' emploie substantivement et familièrement, pour signifier, Une personne grasse, d' une physionomie gaie et de bonne humeur. Un gros réjoui. Une grosse réjouie.

RÉJOUISSANCE. s. f.

RÉJOUISSANCE. s. f. Démonstration de joie. Grande réjouissance. Ce fut une réjouissance publique par toute la France. On fit de grandes réjouissances, il y eut de grandes réjouissances à l' occasion de cet événement. Cris de réjouissance. Toutes les maisons furent illuminées en signe de réjouissance.

RÉJOUISSANCE

RÉJOUISSANCE au Jeu du lansquenet, La carte que celui qui donne tire après la sienne, et sur laquelle tous les coupeurs et autres peuvent mettre de l' argent. Gagner la réjouissance. Mettre à la réjouissance. Faire la réjouissance. Perdre, manquer la réjouissance. Tenir la réjouissance.

RÉJOUISSANCE

RÉJOUISSANCE en termes de Boucher, se dit d' Une certaine portion de basse viande qu' on oblige l' acheteur de prendre avec la bonne, et au même prix.

RÉJOUISSANT, ANTE. adj.

RÉJOUISSANT, ANTE. adj. Qui réjouit. Un conte fort réjouissant. C' est un homme très-réjouissant.

RELÂCHANT, ANTE. adj.

RELÂCHANT, ANTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes propres à relâcher, à étendre, à amollir quelque partie du corps.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Employer les relâchants.

RELÂCHE. s. m.

RELÂCHE. s. m. Interruption, discontinuation de quelque travail, de quelque étude, de quelque exercice. Travailler, étudier sans relâche. Il y a longtemps que vous étudiez, prenez un peu de relâche. Quand on a fatigué tout le jour, on a besoin de relâche.

Il signifie aussi, Repos, intermission dans quelque état douloureux. Son mal commence à lui donner du relâche. Son mal ne lui donne point, ne lui laisse point de relâche.

Il ne donne point de relâche, se dit D' un créancier qui presse continuellement son débiteur. On dit de même, Poursuivre quelqu' un sans relâche.

RELÂCHE

RELÂCHE dans les Théâtres, se dit Lorsque les comédiens suspendent les représentations pendant un ou plusieurs jours. Relâche au théâtre. Il y a relâche au théâtre. On a fait relâche pendant huit jours pour réparer la salle. On a affiché relâche. On donne aujourd' hui relâche au Théâtre Français. On a donné relâche deux jours de suite. Les relâches sont fréquents à ce théâtre.

RELÂCHE

RELÂCHE en termes de Marine, signifie, Un lieu propre pour y relâcher; et alors il est féminin. Une bonne relâche.

Il signifie aussi, L' action de relâcher. Faire plusieurs relâches avant que d' arriver.

RELÂCHEMENT. s. m.

RELÂCHEMENT. s. m. L' état, la disposition d' une chose qui devient moins tendue qu' elle n' était, qui a perdu de son ressort. Le relâchement des cordes d' un violon. Cela lui a causé un relâchement de nerfs. Relâchement de l' anus, de la luette. Le relâchement du ventre. Les pruneaux causent du relâchement.

Il se dit aussi de La disposition du temps à s' adoucir. Lorsqu' il neige, on a d' ordinaire quelque relâchement dans le froid. Il y a un peu de relâchement dans le temps.

Il signifie figurément, L' état de celui qui se relâche, soit dans le travail ou dans quelque exercice, soit dans les moeurs ou dans la piété. Il y a bien du relâchement dans son travail. Le relâchement de la discipline militaire. Il s' était introduit un grand relâchement dans les moeurs, dans la discipline ecclésiastique. Après avoir vécu plusieurs années dans l' austérité, il tomba dans un grand relâchement. Les grandes richesses furent cause du relâchement qui s' introduisit dans le haut clergé.

RELÂCHEMENT

RELÂCHEMENT se dit quelquefois en bonne part, et signifie, Délassement, un certain état de repos, une utile cessation de travail ou d' exercice. Après une grande contention d' esprit, on a besoin de quelque relâchement.

RELÂCHER. v. a.

RELÂCHER. v. a. Faire qu' une chose soit moins tendue. Le temps humide relâche le papier des châssis. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. La sécheresse fait que les cordes d' un violon se relâchent.

Le temps se relâche, Il s' adoucit.

Fig., Se relâcher l' esprit, Se délasser l' esprit, se reposer.

RELÂCHER

RELÂCHER signifie aussi, Laisser aller; et il se dit en parlant D' un prisonnier, de quelqu' un qu' on retenait malgré lui, et à qui on rend la liberté. Relâcher un prisonnier. On l' avait arrêté mal à propos, on a été obligé de le relâcher.

RELÂCHER

RELÂCHER signifie encore, Céder, abandonner, remettre quelque chose de ses droits, de ses prétentions, de ses intérêts. Il me devait tant, je lui en ai relâché la moitié. Il ne veut rien relâcher de ce qu' on lui doit. Combien voulez-vous relâcher du prix que vous demandez de cette étoffe?

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Il faut se relâcher un peu de ses prétentions, se relâcher de ses intérêts. Il s' est un peu relâché là-dessus. Il s' est relâché sur cet article.

RELÂCHER

RELÂCHER signifie aussi, Diminuer, rabattre de sa première exactitude, de sa première ardeur, etc.; et alors il est neutre. Ils ont beaucoup relâché de l' ancienne discipline, de l' ancienne sévérité, de la première ferveur.

Il s' emploie, dans cette acception, avec le pronom personnel. Se relâcher de sa première ferveur, de ses premières austérités. Se relâcher dans le travail. Il se donnait beaucoup de soins pour cette affaire; mais depuis il s' est fort relâché. Il se relâche. Il commence à se relâcher. On dit de même, Son zèle, sa ferveur, son attention se relâche, semble se relâcher, etc.

RELÂCHER

RELÂCHER s' emploie neutralement en termes de Marine, et signifie, S' arrêter en quelque endroit pour cause de besoin ou de danger. Quand ils furent à telle hauteur, il survint une tempête qui les obligea de relâcher. On a relâché pour faire de l' eau. Le temps est trop mauvais, il faut relâcher. Nous relâchâmes dans tel port.

RELÂCHÉ, ÉE. participe

RELÂCHÉ, ÉE. participe Prisonnier relâché. Ventre relâché. Fibre relâchée.

Il est quelquefois adjectif, et s' emploie principalement en parlant Du relâchement dans les moeurs et dans les devoirs de la religion. C' est un homme fort relâché. Morale relâchée. Discipline relâchée.

RELAIS. s. m.

RELAIS. s. m. Il se dit d' Un ou de plusieurs chevaux frais, soit de selle, soit d' attelage, que l' on poste en quelque endroit, pour que les voyageurs ou les chasseurs s' en servent à la place de ceux qu' ils quittent. On a placé des relais sur la route pour le voyage du roi. À la chasse, on met des relais en certains endroits. Il faut prendre garde à bien poster, à bien poser les relais. Voilà le relais. Tenir des chevaux de relais de quatre lieues en quatre lieues. Mener des chevaux en relais, pour servir de relais. Il n' est pas venu en poste, il est venu en relais, avec des relais, avec ses propres relais.

Avoir des chevaux de relais, des équipages de relais, Avoir des chevaux et des équipages en assez grand nombre, pour se pouvoir servir tantôt des uns, tantôt des autres.

Fig., Avoir des habits, des meubles de relais, Avoir des habits, des meubles de rechange.

Fig. et fam., Être de relais, Être de loisir, ne point travailler, n' être point employé.

RELAIS

RELAIS se dit aussi en parlant Des chiens qu' on poste, soit à la chasse du cerf, soit à celle du sanglier. Mettre des chiens de la vieille meute en relais.

Donner le relais, Lâcher, après la bête que l' on court, les chiens placés en relais.

RELAIS

RELAIS signifie aussi, Le lieu où l' on met les relais, soit pour le voyage, soit pour la chasse. Au premier relais. Au second relais.

Il se dit, particulièrement, Des stations de poste. Il y a tant de relais de Paris à Lyon. Nous dînerons au troisième relais.

RELAIS. s. m.

RELAIS. s. m. T. de Fortification. Espace de quelques pieds de largeur qu' on réserve entre le pied du rempart et l' escarpe du fossé, pour recevoir les terres qui s' éboulent.

RELAIS

RELAIS signifie aussi, Le terrain que laisse à découvert l' eau courante qui se retire insensiblement de l' une de ses rives, en se portant sur l' autre.

Il se dit de même Des terrains que la mer abandonne entièrement. Les lais et relais de la mer.

RELAIS. s. m.

RELAIS. s. m. T. de Manufacture de tapisseries. Les ouvertures que l' ouvrier laisse dans une tapisserie quand il change de couleur et de figure. Les relais sont repris à l' aiguille.

RELAISSÉ. adj.

RELAISSÉ. adj. T. de Chasse. Il se dit D' un lièvre qui, après avoir été longtemps couru, s' arrête de lassitude.

RELANCER. v. a.

RELANCER. v. a. T. de Chasse. Lancer de nouveau. Il se dit en parlant Des bêtes fauves, quand, après avoir été lancées, elles se reposent, et qu' ensuite on les fait partir du lieu de leur repos. On relança le cerf jusqu' à trois fois.

Fig. et fam., Relancer quelqu' un, L' aller chercher, l' aller trouver au lieu où il est, pour l' engager à quelque chose à quoi il ne songeait point, ou qu' il n' avait pas envie de faire. Ils sont venus me relancer chez moi, et ils m' ont entraîné avec eux. C' est un importun qui vient me relancer à toute heure jusque dans mon cabinet. On ne relance pas ainsi les gens.

Fig. et fam., Relancer quelqu' un, Lui répondre rudement, recevoir très-mal ce qu' il se permet de dire. Il parlait mal de mon ami, mais je l' ai relancé. Il se hasarda à faire cette proposition, mais on le relança bien.

RELANCÉ, ÉE. participe

RELANCÉ, ÉE. participe

RELAPS, APSE. adj.

RELAPS, APSE. adj. (On prononce les deux dernières lettres.) Qui est retombé dans l' hérésie. Il y avait autrefois des édits fort sévères contre ceux qui étaient relaps. Hérétique relaps. Cette femme était relapse.

Il est aussi substantif. C' est un relaps.

Il se disait, dans l' ancienne Église, de Ceux qui retombaient dans le même péché pour lequel ils avaient déjà fait pénitence publique.

RÉLARGIR. v. a.

RÉLARGIR. v. a. Rendre plus large. Il est obligé de faire rélargir tous ses habits. On va rélargir cette rue.

RÉLARGI, IE. participe

RÉLARGI, IE. participe

RELATER. v. a.

RELATER. v. a. Rapporter, mentionner. Il ne s' emploie guère qu' en style de Procédure et dans les actes. Ce fait a été relaté avec toutes ses circonstances. On a relaté cette pièce dans l' inventaire.

RELATÉ, ÉE. participe

RELATÉ, ÉE. participe

RELATIF, IVE. adj.

RELATIF, IVE. adj. Qui a quelque relation, quelque rapport. Cette clause est relative à la précédente. Cet article est relatif au premier. Les termes de père et de fils sont des termes relatifs. Qualités relatives.

Il s' emploie souvent par opposition à Absolu. Homme est un terme absolu, Père est un terme relatif. Il y a plus de vérités relatives que de vérités absolues.

En Gram., Pronoms relatifs, ou substantivement, Relatifs, Les pronoms qui ont rapport à un nom ou à un autre pronom qui les précède, et qu' on appelle antécédent. Qui, lequel, sont des pronoms relatifs, sont des relatifs. Il y a des grammairiens qui donnent à Qui, lequel, la dénomination d' Adjectifs relatifs.

RELATION. s. f.

RELATION. s. f. Rapport d' une chose à une autre. Cet article a relation au précédent. Ce traité a relation avec celui qui a été fait auparavant. Ce que vous dites n' a aucune relation à la chose, avec la chose dont il s' agit. L' étroite relation qui lie ces deux principes. Ces deux choses n' ont point de relation entre elles.

RELATION

RELATION en termes de Philosophie, Le rapport qui est entre deux personnes, entre deux choses que l' on considère ensemble, et respectivement l' une à l' autre. La relation du père au fils, et du fils au père. La relation entre le serviteur et le maître. La relation entre l' oeil et l' objet.

RELATION

RELATION signifie aussi, Commerce, liaison, correspondance, J' avais des relations dans ce pays-là. J' ai avec lui des relations de commerce, d' amitié. Je suis en relation avec lui depuis longtemps. J' avais relation avec un tel. Ils ont des relations ensemble, l' un avec l' autre. Mes relations se sont étendues. Quelques relations s' étaient formées entre nous. J' ai cessé toute relation avec lui. Relations commerciales, politiques. Il y a beaucoup de relations entre ces deux familles. Relations de bon voisinage entre deux États, entre deux nations. Ministre des relations extérieures.

RELATION

RELATION signifie aussi, Le récit, la narration qu' on fait de ce qui s' est passé, de ce que l' on a vu, entendu. Relation fidèle, véritable, exacte, ample, succincte, briève. Relation historique. Relation imprimée. Faire une relation. Il a donné une relation de ses voyages. La relation du siége d' une ville, d' un combat naval. Sur la relation d' un tel, on n' a point douté du fait.

RELATIVEMENT. adv.

RELATIVEMENT. adv. Par rapport, d' une manière relative. Cela doit se prendre, cela doit se considérer relativement à telle chose. Cela a été dit relativement à ce qui précède. Cela n' est vrai que relativement, et non pas d' une manière absolue.

RELAVER. v. a.

RELAVER. v. a. Laver de nouveau. Relaver les degrés, l' escalier. On a eu beau laver et relaver, la tache est restée.

RELAVÉ, ÉE. participe

RELAVÉ, ÉE. participe

RELAXATION. s. f.

RELAXATION. s. f. T. didactique. Relâchement, état d' une chose qui n' a pas sa tension ordinaire. Il se dit particulièrement en Médecine. Relaxation des nerfs, des fibres, des muscles. La relaxation des intestins.

RELAXATION

RELAXATION est aussi Un terme de droit canon, qui ne s' emploie guère que dans cette phrase, Relaxation des peines canoniques, Diminution ou entière rémission des peines canoniques.

En Jurispr., La relaxation d' un prisonnier, L' action de relaxer un prisonnier, de le remettre en liberté.

RELAXER. v. a.

RELAXER. v. a. T. de Jurispr. Il se dit en parlant D' un prisonnier qu' on remet en liberté.

RELAXÉ, ÉE. participe

RELAXÉ, ÉE. participe Il se dit, en Chirurgie, Des muscles, des nerfs, des tendons, qui ont perdu de leur tension naturelle. Muscles relaxés.

RELAYER. v. a.

RELAYER. v. a. (On le conjugue comme Payer.) Il se dit en parlant Des ouvriers, des travailleurs, etc., qu' on occupe les uns après les autres à quelque ouvrage. On envoyait de deux heures en deux heures cinquante pionniers relayer ceux qui travaillaient. Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il avait tant d' ouvriers qui se relayaient l' un l' autre.

RELAYER

RELAYER s' emploie comme verbe neutre, et signifie, Prendre des relais de chevaux frais. Relayer de chevaux. Nous relayâmes à tel endroit. Vous ne sauriez faire une si grande traite en un jour sans relayer.

RELAYÉ, ÉE. participe

RELAYÉ, ÉE. participe

RELÉGATION. s. f.

RELÉGATION. s. f. T. de Jurispr. Exil, bannissement dans un lieu déterminé.

RELÉGUER. v. a.

RELÉGUER. v. a. Envoyer en exil dans un lieu déterminé. Ils furent tous relégués dans une île.

Il se dit, par extension, en parlant D' une personne que l' on envoie demeurer dans un lieu, dans un pays retiré. Il a relégué sa femme à la campagne, en province.

Il s' emploie, dans une acception analogue, avec le pronom personnel. Se reléguer à la campagne, en province, dans la province. Se reléguer dans un faubourg.

RELÉGUER

RELÉGUER se dit figurément en parlant De certaines choses qu' on éloigne, qu' on met à l' écart, parce qu' on n' en fait plus de cas. On a relégué ce portrait dans une antichambre, cette armoire au garde-meuble.

RELÉGUÉ, ÉE. participe

RELÉGUÉ, ÉE. participe Fig., Ces usages, ces préjugés sont relégués au village, On ne les trouve plus que parmi les gens de la campagne.

RELENT. s. m.

RELENT. s. m. Mauvais goût que contracte une viande renfermée dans un lieu humide. De la viande qui sent le relent, qui a un goût de relent, une odeur de relent.

RELEVAILLES. s. f. pl.

RELEVAILLES. s. f. pl. Cérémonie qui se fait à l' église, lorsqu' une femme y va la première fois après ses couches, pour se faire bénir par le prêtre. Le jour de ses relevailles. Elle vient de faire ses relevailles. Assister à des relevailles.

RELEVÉE. s. f.

RELEVÉE. s. f. T. de Procéd. Le temps de l' après-dînée. À deux heures de relevée. L' audience de relevée. Vacations de relevée.

RELÈVEMENT. s. m.

RELÈVEMENT. s. m. Action par laquelle on relève une chose. Le relèvement d' un mur. Le relèvement d' un navire échoué.

RELÈVEMENT

RELÈVEMENT signifie aussi, Relevé, énumération exacte. On a travaillé au relèvement de toute la dépense.

RELÈVEMENT

RELÈVEMENT en termes de Marine, se dit Des parties d' un bâtiment qui sont plus exhaussées que les autres. L' avant de ce navire n' a pas assez de relèvement.

RELÈVEMENT

RELÈVEMENT en termes d' Hydrographie, Action de relever un objet, d' en déterminer la position au moyen du compas de mer ou autrement; et Le résultat de cette opération. Faire des relèvements de pointes, de caps, d' îles, etc. Porter des relèvements sur une carte marine.

RELEVER. v. a.

RELEVER. v. a. Remettre debout ce qui était tombé; remettre une chose dans la situation où elle doit être, une personne dans son attitude naturelle. Relever une chaise qu' on a fait tomber. Relever une statue, une colonne qui est renversée. Relevez cet enfant qui est tombé. Cette femme se jeta aux pieds du roi, qui la releva avec bonté.

En termes de Marine, Relever un bâtiment, Le remettre à flot. Relever l' ancre, La changer de place, la mettre dans une autre situation.

Au Jeu, Relever les mains ou levées qu' on a faites, Ramasser les cartes qui ont été jouées, les retourner et les mettre devant soi. Relever les cartes, Les rassembler, réunir le jeu.

RELEVER

RELEVER avec le pronom personnel, Se remettre dans sa situation naturelle, se redresser. Le navire, qui penchait, se releva lentement. On avait couché la tige de cette plante, elle s' est relevée d' elle-même.

Il signifie particulièrement, Se remettre sur ses pieds. Je me trouvai mal étant à genoux, et j' eus beaucoup de peine à me relever. Voilà un enfant qui est tombé, aidez-lui à se relever.

Il signifie absolument, Sortir de nouveau du lit; Se lever du lit par quelque motif extraordinaire, et pour se recoucher aussitôt. Il a été obligé de se relever quatre fois cette nuit. Il ne saurait demeurer dans le lit, il se relève à tout moment. Ce portier s' est relevé dix fois dans la nuit pour ouvrir la porte.

Neutralement, Relever de maladie, Commencer à se porter mieux, en sorte qu' on n' est plus contraint de garder le lit. Il relève d' une grande maladie. Il ne fait que de relever de sa dernière maladie.

On ne croit pas qu' il en relève, il n' y a pas apparence qu' il relève de là, se dit en parlant D' un homme bien malade, et qu' on croit qui n' en réchappera pas.

Cette femme relève de couches, Elle est rétablie de ses couches, elle ne garde plus le lit, elle commence à sortir.

RELEVER

RELEVER signifie aussi, Rétablir ce qui était tombé en ruine, ce qui était fort dégradé. Faire relever des murailles. Relever des fortifications. Relever un fossé.

Fig., Relever une maison, une famille, La remettre dans l' opulence, dans l' éclat où elle a été. Le père avait ruiné sa maison, le fils l' a relevée. Il lui fallait une grande alliance pour relever sa maison.

Fig., Se relever de quelque perte, de quelque échec, etc., Se remettre de quelque perte, etc. Cette perte, cette banqueroute l' a accablé, il ne pourra jamais s' en relever. Pensez-vous qu' il s' en puisse relever? Ils eurent quelque peine à se relever d' une pareille défaite. Cette monarchie s' était relevée de ses malheurs.

Fig., Se relever d' un état d' abaissement, de décadence, etc., ou absolument, Se relever, Sortir d' un état d' abaissement, de décadence, etc. Cet empire parut, un moment, près de se relever. Leur puissance tomba pour ne plus se relever.

Fig., Cette pièce, qui était presque tombée à la première représentation, s' est relevée à la seconde, Elle y a obtenu du succès.

Fig., Cela l' a bien relevé, se dit D' un homme à qui il est arrivé quelque grande fortune.

Fig., Relever le courage, relever les espérances de quelqu' un, Exciter, ranimer son courage, faire revivre ses espérances. La nouvelle de cet heureux succès releva le courage de nos troupes et les espérances des peuples.

RELEVER

RELEVER signifie aussi, Trousser, retrousser. Relevez votre robe, votre manteau. Relever les bords d' un chapeau. Il faut relever et attacher avec un peigne les cheveux de cet enfant.

RELEVER

RELEVER signifie encore, Hausser, rendre plus haut. Ce terrain est trop bas, il faut le relever de trois pieds. Il faut relever ce plancher pour le mettre au niveau du palier de l' escalier.

Relever sa tête, la tête, La lever, la hausser lorsqu' elle était baissée. Relever la tête, signifie, figurément, Reprendre du courage, de l' audace. Cette faction, qu' on croyait abattue, relève la tête.

Relever la moustache avec le fer, La retrousser avec un fer chaud, afin d' empêcher qu' elle ne retombe sur les lèvres.

Fig. et pop., Relever la moustache à quelqu' un, Réprimer un homme qui fait le capable ou le méchant. Il faisait l' entendu, mais il a trouvé un homme qui lui a bien relevé la moustache. Je lui relèverai bien la moustache.

RELEVER

RELEVER se dit absolument, en termes de Manége, Des chevaux qui ont le galop élevé, qui lèvent les pieds très-haut en galopant. Les chevaux anglais ne relèvent point.

Relever un cheval, Le soutenir de la main et de l' éperon pour lui faire porter la tête plus haute et l' asseoir sur les hanches.

RELEVER

RELEVER signifie aussi, Donner un goût plus piquant, un plus haut goût à des assaisonnements, à des ragoûts, à des sauces. Le vinaigre, le jus de citron, etc., relèvent une sauce. Il manque à ce ragoût quelque chose qui le relève.

Il se dit figurément, dans un sens analogue, en parlant Des ouvrages d' esprit. Il faut que le style soit simple, mais non sans quelque agrément qui le relève. Son ouvrage est d' une insipidité que ne relève aucun mot fin, aucun trait spirituel.

RELEVER

RELEVER signifie figurément, Faire paraître davantage une chose, lui donner plus de relief, plus d' éclat. La parure relève la bonne mine. Ces boutons relèvent bien votre habit. Cette garniture relève bien votre robe. Les ombres relèvent un tableau, relèvent l' éclat des couleurs, des lumières. Sa modestie relève toutes ses autres qualités. Ses pensées ont une noblesse que l' éclat de son style relève encore.

Relever en broderie, Rehausser de broderie le fond de quelque étoffe.

Relever sa condition, son état, sa fortune, Augmenter sa dignité, ses richesses. Relever sa condition, sa dignité, sa charge, Honorer sa condition, sa dignité, donner du lustre, de l' éclat aux fonctions qu' on remplit. Il a bien relevé sa charge par son mérite personnel.

RELEVER

RELEVER signifie aussi figurément, Faire valoir, louer, exalter une chose. Relever une bonne action, en relever le mérite. Vous relevez trop le peu que j' ai fait. Il ne sait relever les qualités de ses amis qu' en rabaissant celles des autres.

Il signifie encore, Faire remarquer; et il se dit en bonne et en mauvaise part. Il se plaît à relever les beautés d' un ouvrage, au lieu d' en faire remarquer les défauts. Cette parole avait été dite sans mauvais dessein, elle ne méritait pas d' être relevée. Relever les fautes d' un écrivain, d' un auteur. Il a dit mille choses spirituelles que personne n' a relevées.

Relever un mot piquant, etc., Répondre vivement à celui qui l' a dit. Il m' a décoché une épigramme, mais je l' ai bien relevée.

Fig., Relever quelqu' un, Le reprendre avec aigreur, en lui faisant voir qu' il a parlé mal à propos. Il avait avancé une proposition choquante, mais on l' a bien relevé.

Fam., Relever quelqu' un du péché de paresse, L' obliger, par des menaces, des reproches et des ordres pressants, à travailler, à mieux remplir ses devoirs.

En termes de Vénerie, Relever un défaut, ou simplement, Relever, Retrouver la voie que l' on avait perdue.

RELEVER

RELEVER en termes d' Hydrographie, Déterminer, au moyen du compas de mer ou autrement, la position d' un objet que l' on aperçoit. Relever un cap, un vaisseau à telle aire de vent, à telle partie de l' horizon. Relever par le travers, par le bossoir, etc. On le dit quelquefois, en termes d' Arpentage, Des opérations analogues qui se font sur terre, avec la planchette, avec la boussole.

RELEVER

RELEVER en termes de Guerre, signifie, Remplacer, mettre un nouveau corps de troupes à la place d' un autre. Relever la garde. Relever de garde une compagnie. On vient de relever la garde chez le roi. On va relever de garde cette compagnie; et absolument, On vient de relever cette compagnie. Dans le même sens, Relever la tranchée, relever les postes.

Il se dit pareillement Du corps, de la troupe même qui succède à une autre dans un poste. Cette troupe va relever telle compagnie. Nous avons été relevés par les grenadiers.

Relever une sentinelle, un factionnaire, et, Relever de sentinelle, Ôter un soldat qui est en sentinelle, et en mettre un autre à sa place. C' est au caporal à relever les sentinelles. Cela se dit également Du soldat qui prend la place de celui qu' on ôte de sentinelle. C' est un tel qui a relevé son camarade de sentinelle; et absolument, C' est lui qui a relevé un tel.

En termes de Marine, Relever le quart, le timonier, etc., Les changer.

En termes de Cuisine, Relever un service par un autre, Desservir les plats qui sont sur la table, pour en servir d' autres. On releva les grosses pièces et les entrées par des rôts et des entremets délicats.

RELEVER

RELEVER se dit, par extension, en parlant De toute occupation dans laquelle on remplace une autre personne. Je suis fatigué de lire, relevez-moi.

Il s' emploie quelquefois, dans le même sens, comme verbe réciproque. Nous nous relevions d' heure en heure.

RELEVER

RELEVER en termes de Jurisprudence, Libérer d' un engagement, d' un contrat, lequel est déclaré nul ou cassé pour cause de lésion ou d' une nullité de fait ou de droit. Il n' appartenait qu' au prince de relever quelqu' un d' un contrat. On prenait des lettres au sceau pour se faire relever de quelque acte. Tout mineur lésé est en droit de se faire relever des actes qu' il a passés en minorité. Il fut relevé de ce contrat, de cette obligation.

Se faire relever de ses voeux, Faire déclarer ses voeux nuls. On dit de même, Relever quelqu' un d' un serment.

Relever quelqu' un d' une interdiction, Lever l' interdiction portée contre lui.

En termes d' ancienne Pratique, Relever un appel, signifiait, Se faire autoriser, par lettres du sceau ou par un arrêt, à poursuivre l' appel qu' on avait interjeté d' une sentence. Il fit relever son appel dans tel temps.

RELEVER

RELEVER en termes de Jurisprudence féodale, signifiait, Être dans la mouvance d' une seigneurie, dans la féodalité d' un seigneur. En ce sens, il est neutre, et il se disait tant Des terres et des fiefs, que Des personnes. Ce fief, cette terre relevait de telle seigneurie, de tel seigneur. C' était une fort belle terre, qui ne relevait que du roi. Il relevait d' un tel, à cause de sa terre de...

Relever un fief d' un seigneur, Reconnaître avec les formalités requises qu' un fief était mouvant de lui. Il fit saisir le fief de Paul, faute par celui-ci de l' avoir relevé. Dans cette phrase, Relever est actif.

RELEVER, neutre

RELEVER, neutre signifie, par extension, Être dans une sorte de dépendance de quelqu' un, ressortir de. Celui de qui relèvent tous les empires. Il veut ne relever de personne. Cette administration relève de telle autre.

RELEVÉ, ÉE. participe

RELEVÉ, ÉE. participe En termes de Sculpture et de Broderie, Des ouvrages relevés en bosse, Des ouvrages de relief qui sont attachés à un fond.

Fig., Être d' une condition relevée, Être de grande qualité. Avoir des sentiments relevés, Avoir des sentiments nobles, généreux. On dit plus ordinairement, Avoir des sentiments élevés.

Une pensée relevée, Une pensée noble, élevée. Un sujet relevé, une matière relevée, Une matière qui, par la grandeur de son objet, est au-dessus de la portée du commun des hommes.

Un ragoût, une sauce d' un goût relevé, Un ragoût, une sauce d' un haut goût.

En termes de Manége, Les airs relevés, La pesade, le mésair, la courbette, la croupade, la ballottade, la cabriole, le pas, et le saut.

RELEVÉ

RELEVÉ est aussi substantif masculin, et se dit de L' extrait des articles d' un compte, d' un inventaire, d' un registre, qui sont relatifs à un même objet. Faire un relevé de compte. Voici le relevé de compte que vous demandez. J' ai fait le relevé des sommes qui vous sont dues. Faire le relevé des meubles compris dans l' inventaire général d' une succession. Le relevé des naissances, des mariages, etc., est fait d' après les registres de l' état civil.

Faire le relevé de toutes les fautes de grammaire d' un ouvrage, de tous les passages remarquables d' un auteur, etc., En faire une liste, un état.

RELEVÉ

RELEVÉ signifie encore, L' ouvrage que fait un maréchal en levant le fer d' un cheval, et en le rattachant. Un fer neuf n' est pas nécessaire, il ne faut qu' un relevé.

RELEVÉ

RELEVÉ en termes de Cuisine, se dit Des services ou des mets qui en remplacent d' autres. Un relevé de potage.

RELEVÉ

RELEVÉ en termes de Vénerie, Le temps où la bête sort du lieu où elle a passé le jour, pour aller repaître. Guetter, épier le relevé.

RELEVEUR. adj. m.

RELEVEUR. adj. m. T. d' Anat. Il se dit De différents muscles dont la fonction est de relever les parties auxquelles ils sont attachés. Muscles releveurs.

Il s' emploie aussi substantivement. Le releveur de l' oeil.

RELIAGE. s. m.

RELIAGE. s. m. Action de relier des cuves, des tonneaux, etc.

RELIEF. s. m.

RELIEF. s. m. Ouvrage de sculpture plus ou moins relevé en bosse. On appelle Haut relief ou Relief entier, Celui qui est de l' épaisseur de toute la chose représentée; Demi-relief, Celui où la représentation des objets sort à moitié d' un fond sur lequel elle semble posée; et Bas-relief, Celui où la représentation des objets a moins de saillie encore. Ouvrage de relief, de demi-relief, de bas-relief. Un beau bas-relief. Une frise ornée de bas-reliefs.

Il se dit, dans un sens analogue, en termes de Gravure sur métaux et sur pierres fines. On grave en creux ou en relief sur les métaux et sur les pierres. Cette médaille a beaucoup de relief.

Il se dit aussi en termes de Peinture, et signifie, La saillie apparente des objets. Cet objet est si bien peint, qu' il est absolument de relief. Le relief de la peinture n' est qu' apparent. Les figures du premier plan de ce tableau ont beaucoup de relief.

Plan en relief. Voyez PLAN.

RELIEF

RELIEF se dit, figurément, de L' éclat que certaines choses reçoivent de l' opposition ou du voisinage de quelques autres. Certaines couleurs, opposées les unes aux autres, se donnent du relief. La laideur d' une femme donne du relief à la beauté d' une autre.

Il se dit aussi, figurément, de L' éclat, de la considération que donne une dignité, un emploi, une bonne action, etc. Les emplois qu' il avait occupés donnaient du relief à sa famille. Son nouvel emploi lui donne du relief. Les auteurs médiocres croient se donner du relief en critiquant les chefs-d' oeuvre.

RELIEF

RELIEF signifie, en termes de Fortification, La hauteur d' un ouvrage au-dessus du terrain sur lequel il est construit.

Il signifie, en termes de Marine, La hauteur d' un bâtiment au-dessus de la surface de l' eau. Ce bâtiment a peu de relief au-dessus de l' eau.

RELIEF

RELIEF en termes de Jurispr. féodale, Droit que le vassal payait à son seigneur lors de certaines mutations, et qui variait suivant les différentes coutumes.

RELIEF

RELIEF signifie aussi, L' ordre du prince qu' obtenait un officier qui avait été absent pour une cause légitime, afin de toucher ses appointements échus durant son absence. Obtenir un relief pour être payé.

En termes d' ancienne Pratique, Lettres de relief d' appel, ou simplement, Relief d' appel, Lettres de la petite chancellerie, qui autorisaient à faire intimer ou assigner pour procéder sur l' appel qu' on avait interjeté d' une sentence. Il lui fit signifier un relief d' appel.

Lettres de relief, signifiait aussi, Lettres de réhabilitation de noblesse.

RELIEFS

RELIEFS au pluriel, signifie, Ce qui reste des mets qu' on a servis. Reliefs de table. On leur donna les reliefs du festin. Ce sens a vieilli.

RELIER. v. a.

RELIER. v. a. Lier de nouveau, refaire le noeud qui liait, et qui est défait. Relier une gerbe, une botte de foin. Cela s' est délié, reliez-le.

Il signifie aussi, Coudre ensemble les feuillets d' un livre, et y mettre une couverture. Relier un livre; le faire relier en maroquin, en veau, en vélin, en basane, en parchemin, etc. Ces livres sont bien reliés. Cet ouvrier relie bien, relie proprement, solidement.

Il signifie encore, Remettre, ou simplement, mettre des cercles, des cerceaux à un muid, à un tonneau, à une cuve, ou à d' autres futailles. Relier un tonneau. La vendange approche, faites relier vos futailles.

RELIÉ, ÉE. participe

RELIÉ, ÉE. participe

RELIEUR. s. m.

RELIEUR. s. m. Celui dont le métier est de relier les livres. Le métier, l' art du relieur. L' atelier d' un relieur. Bon relieur. Les livres sont encore chez le relieur.

RELIGIEUSEMENT. adv.

RELIGIEUSEMENT. adv. Avec religion. Vivre très-religieusement.

Il signifie encore, Exactement, scrupuleusement, ponctuellement. Observer religieusement les traités. Garder sa parole fort religieusement.

RELIGIEUX, EUSE. adj.

RELIGIEUX, EUSE. adj. Qui appartient à la religion. Culte religieux. Cérémonies religieuses. Doctrine religieuse. Les idées religieuses. Les opinions religieuses. La morale religieuse. Des sentiments religieux. Des chants religieux.

Il signifie aussi, Pieux, qui vit selon les règles de la religion, qui est conforme à la religion. C' est un homme religieux. Il mène une vie religieuse.

Il signifie encore, Exact, ponctuel, scrupuleux. Il est religieux observateur de sa parole. Il faut être religieux à garder un secret. Il raconte les faits avec une exactitude religieuse.

Il signifie en outre, Qui appartient à un ordre régulier. L' habit religieux. La vie religieuse. Les personnes religieuses. Une maison religieuse.

RELIGIEUX, EUSE. s.

RELIGIEUX, EUSE. s. Il se dit Des personnes qui se sont engagées par des voeux à suivre une certaine règle autorisée par l' Église. Les religieux de Saint-Benoît, de Saint-Augustin, etc. Un bon religieux. Une bonne religieuse. Un couvent de religieuses. Prendre l' habit de religieux, de religieuse. Religieux profès dans tel ordre.

RELIGION. s. f.

RELIGION. s. f. Le culte qu' on rend à la Divinité. La religion juive. La religion chrétienne. La religion naturelle. La religion révélée. La vraie, la fausse religion. La religion de Mahomet. Être de telle ou telle religion. Professer, pratiquer une religion. Faire profession d' une religion. Fonder une nouvelle religion. Se faire une religion à sa mode. Embrasser une religion. Changer de religion. Abandonner, abjurer sa religion. Renoncer à sa religion. Se convertir à la religion chrétienne, à la religion catholique. La religion du pays, de l' État. La religion du prince. La religion dominante. La religion de nos pères. Les préceptes, les pratiques d' une religion. Mourir pour la religion. C' est un point de religion. Il ne sait pas, il ne connaît pas sa religion. Toute religion lui est bonne.

Les guerres de religion, Les guerres occasionnées par la différence des religions, et particulièrement les guerres entre les catholiques et les protestants.

La religion prétendue réformée, la religion réformée, ou simplement, La religion, La croyance des calvinistes. Cet homme était de la religion.

RELIGION

RELIGION signifie aussi, Foi, croyance, piété, dévotion. La religion console, élève, épure l' âme. Il a toujours eu de la religion, même dans le temps de ses déréglements. C' est un homme qui a beaucoup de religion, qui est plein de religion. C' est un homme sans religion. Il n' a guère de religion. Il n' a point de religion.

RELIGION

RELIGION se dit encore de L' état des personnes engagées par des voeux à suivre une certaine règle autorisée par l' Église. Ce bénédictin a trente ans de religion. Religion austère. Religion douce. Choisir une religion. Habit de religion.

Mettre une fille en religion, La faire religieuse. Entrer en religion, Se faire religieux ou religieuse.

RELIGION

RELIGION se dit absolument de L' ordre de Malte. Ce chevalier avait servi tant d' années la religion. Les galères de la religion.

RELIGION

RELIGION se dit encore dans plusieurs phrases, où il a des significations diverses.

Se faire une religion d' une chose, s' en faire un point de religion, S' en faire une obligation indispensable. Il se fait une religion de tenir sa parole. Il se fait un point de religion de ne révéler jamais un secret qui lui a été confié.

Violer la religion du serment, Manquer à son serment, se parjurer.

Surprendre la religion du prince, la religion des juges, la religion d' un tribunal, Surprendre la justice du prince, des juges, etc., les tromper par un faux exposé.

RELIGIONNAIRE. s.

RELIGIONNAIRE. s. Il se disait, dans le temps des guerres de religion, de Celui, de celle qui faisait profession de la religion réformée. C' était un zélé religionnaire. Les religionnaires prirent les armes. C' était une pieuse religionnaire.

RELIQUAIRE. s. m.

RELIQUAIRE. s. m. Sorte de boîte, de coffret, etc., où l' on enchâsse des reliques. Beau reliquaire. Reliquaire d' or, de cristal, etc. Un reliquaire garni de beaucoup de reliques. Porter un reliquaire sur soi.

RELIQUAT. s. m.

RELIQUAT. s. m. T. de Jurispr., de Comptabilité et de Commerce. Ce qui reste dû d' après la clôture et l' arrêté d' un compte. Le reliquat d' un compte de tutelle. Il se trouvera quelque vieux reliquat de compte. Poursuivre le payement de divers reliquats de compte.

Fig. et fam., Les reliquats d' un festin, d' un repas, Ce qui en reste. Nous avons très-bien dîné des reliquats du repas de noces. Ce sens a vieilli.

RELIQUAT

RELIQUAT se dit quelquefois Des suites d' une maladie mal guérie, et principalement en parlant Des maladies secrètes. Il a un mauvais reliquat.

RELIQUATAIRE. s.

RELIQUATAIRE. s. T. de Jurispr., de Comptabilité, etc. Celui ou celle qui, après son compte rendu, doit quelque chose de reste. Ce tuteur est reliquataire de telle somme envers ses pupilles. Ce comptable est reliquataire de cent mille francs. Les reliquataires seront contraints de vider leurs mains. La directrice de la poste se trouva reliquataire d' une somme assez forte.

RELIQUE. s. f.

RELIQUE. s. f. Ce qui reste d' un saint après sa mort, soit le corps entier, soit une partie du corps. Précieuse relique. Relique bien sûre, bien avérée. Relique supposée. Les reliques des saints. Exposer les reliques des martyrs. Révérer les reliques. Baiser des reliques. Porter des reliques en procession. Exposer des reliques. Il a des reliques de tel saint. Enchâsser des reliques.

Il se dit aussi de Tout ce qui reste des instruments de la passion de Notre-Seigneur, de celle des martyrs, et généralement de Ce qui a servi à l' usage des saints, comme leurs habits, leurs ornements sacerdotaux, etc.

Prov., Garder une chose comme une relique, La garder soigneusement. Elle garde cette lettre comme une relique. On dit de même, Il veut en faire une relique, des reliques.

Prov. et fig., Je n' ai pas grande foi à ses reliques, je ne prendrai pas de ses reliques, se dit De quelqu' un en qui l' on n' a pas de confiance.

RELIQUES

RELIQUES au pluriel, s' emploie quelquefois dans le style oratoire ou poétique, et ordinairement avec une épithète, pour signifier, Les restes de quelque chose de grand. Les tristes reliques de sa fortune. Ce tombeau renferme les froides reliques de vos aïeux. Dans cette acception, il vieillit.

RELIRE. v. a.

RELIRE. v. a. (Il se conjugue comme Lire.) Lire de nouveau. Il faut lire et relire les bons auteurs de l' antiquité. Je ne relirai jamais cet ouvrage. On a relu le projet de loi.

RELU, UE. participe

RELU, UE. participe

RELIURE. s. f.

RELIURE. s. f. L' ouvrage d' un relieur, et La manière dont un livre est relié. J' ai payé tant pour la reliure de ce livre. Reliure de veau, de parchemin, de maroquin. Belle reliure. Demi-reliure.

RELOCATION. s. f.

RELOCATION. s. f. T. de Jurispr. Acte par lequel on reloue, on sous-loue une chose. Un principal locataire fait des relocations. On dit plus ordinairement, Sous-location.

RELOUER. v. a.

RELOUER. v. a. Louer de nouveau. À l' expiration de mon bail, j' ai demandé au propriétaire qu' il me relouât l' appartement.

Il signifie aussi, Sous-louer; louer à d' autres une partie de ce qu' on a loué. J' ai loué un trop grand appartement, mais j' en relouerai une partie.

RELOUÉ, ÉE. participe

RELOUÉ, ÉE. participe

RELUIRE. v. n.

RELUIRE. v. n. Briller, luire en réfléchissant la lumière. Les diamants, les pierreries reluisent. Toutes les surfaces extrêmement polies reluisent, et renvoient la lumière. Tout est bien frotté dans cette maison, tout y reluit jusqu' au plancher.

Prov. et fig., Tout ce qui reluit n' est pas or, Ce qui a beaucoup d' éclat n' est pas toujours ce qui est le plus solide. Il fait grande dépense, mais tout ce qui reluit n' est pas or.

RELUIRE

RELUIRE signifie figurément, Paraître avec éclat. La vertu reluit davantage dans l' adversité. Toutes les persécutions qu' on lui a faites n' ont servi qu' à faire reluire davantage son innocence. Cette acception vieillit.

RELUISANT, ANTE. adj.

RELUISANT, ANTE. adj. Qui reluit. Des armes reluisantes. Une étoffe très-reluisante.

Elle a le visage tout reluisant de rouge, tout reluisant, se dit D' une femme extrêmement fardée.

RELUQUER. v. a.

RELUQUER. v. a. Lorgner curieusement du coin de l' oeil. Il reluque bien cette femme. Il est très-familier.

Fig. et fam., Il reluque cette terre, cette maison, cet héritage, Il a des vues sur cette terre, etc., il en désire la propriété, la possession.

RELUQUÉ, ÉE. participe

RELUQUÉ, ÉE. participe

REMÂCHER. v. a.

REMÂCHER. v. a. Mâcher une seconde fois. Les animaux qui ruminent remâchent ce qu' ils ont déjà mâché.

Il signifie, figurément et familièrement, Repasser plusieurs fois dans son esprit. J' ai longtemps remâché cette phrase, avant de l' écrire.

REMÂCHÉ, ÉE. participe

REMÂCHÉ, ÉE. participe

REMANIEMENT. s. m.

REMANIEMENT. s. m. (On prononce et plusieurs écrivent, Remanîment.) Action de remanier, ou L' effet, le résultat de cette action. Remaniement d' un toit, d' un pavé.

Il se dit particulièrement, en termes d' Imprimerie, Du travail qu' on fait, lorsqu' on change des pages composées, de petit en grand, de grand en petit; ou lorsqu' on est obligé, soit par la faute du compositeur, soit par les changements indiqués sur l' épreuve, de morceler et de reformer plusieurs lignes de suite, ou de transporter des lignes d' une page, d' une colonne dans une autre. Faire le remaniement d' une feuille. Ces corrections exigent un long remaniement, de nombreux remaniements.

REMANIER. v. a.

REMANIER. v. a. Manier de nouveau. Il a manié et remanié ces étoffes, sans avoir pu décider laquelle était la meilleure.

Il se dit en parlant De certains ouvrages, et signifie, Les raccommoder, les changer, les refaire. Remanier un pavé, le pavé. Remanier la couverture d' une maison.

Il se dit particulièrement en termes d' Imprimerie. Remanier une feuille, une page. Remanier plusieurs lignes. Il faudra beaucoup remanier pour faire ce changement. Voyez REMANIEMENT.

Il signifie aussi, dans le même Art, Retourner en divers sens, et par parties, le papier qui a été trempé, afin que les feuilles soient toutes également pénétrées d' humidité.

Il se dit figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit qu' on retouche, qu' on retravaille, auxquels on fait de grands changements. Il y a dans cette tragédie deux ou trois scènes qu' il faudrait remanier. Cet ouvrage peut devenir bon, mais il a besoin d' être remanié.

REMANIÉ, ÉE. participe

REMANIÉ, ÉE. participe

REMARIER. v. a.

REMARIER. v. a. Faire passer à de nouvelles noces. Sa fille était veuve, il vient de la remarier.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et il signifie, Passer à de nouvelles noces. Il est tenté de se remarier.

REMARIÉ, ÉE. participe

REMARIÉ, ÉE. participe

REMARQUABLE. adj. des deux genres

REMARQUABLE. adj. des deux genres Qui se fait remarquer, qui est digne d' être remarqué. Il se dit en bien et en mal. Événement remarquable. Phénomène remarquable. Action remarquable. Faute remarquable. Perte remarquable. Qualités remarquables. Défauts remarquables. Une femme remarquable par sa laideur. Faire une dépense remarquable. Il est remarquable par les cicatrices qu' il a au visage. Il y a des beautés remarquables dans cet ouvrage. Un mot remarquable. Des mots remarquables. Citer un passage remarquable. Ce qu' il y a de remarquable en cela. C' est un homme d' un talent remarquable. C' est un homme remarquable.

REMARQUABLEMENT. adv.

REMARQUABLEMENT. adv. D' une manière remarquable. Cette femme est remarquablement belle, remarquablement laide.

REMARQUE. s. f.

REMARQUE. s. f. Action de remarquer, d' observer; Observation, note. Remarque utile, judicieuse, importante. Remarque curieuse. Une chose digne de remarque. J' en ai fait la remarque. Faire des remarques. Faire de bonnes remarques. Les Remarques de Vaugelas sur la langue française.

Fam., Ma remarque subsiste, Les objections qu' on a faites ne la détruisent pas.

REMARQUER. v. a.

REMARQUER. v. a. Marquer de nouveau. On avait déjà marqué ces pièces de vin, on les a remarquées.

Il signifie aussi, Observer quelque chose, faire attention à quelque chose. Remarquer le chemin. Remarquez la beauté de cet édifice. Il faut remarquer que ce fait n' eut qu' un seul témoin. Remarquez bien où ces perdrix vont se remettre. Remarquez bien ce passage. J' ai remarqué de fort belles choses dans cet auteur. Il a remarqué bien des défauts dans cet ouvrage. C' est un homme curieux et attentif qui remarque tout. Vous remarquerez que... Il est à remarquer que... Je vous ferai remarquer que...

Il signifie quelquefois, Distinguer parmi plusieurs autres personnes ou plusieurs autres choses. Ce prince, quoique vêtu simplement, se fait toujours remarquer par son air et sa démarche. Parmi ces tableaux, j' en ai remarqué un de Raphaël. J' ai remarqué un tel dans la foule. Il s' est fait remarquer dans tous les combats où il s' est trouvé. On le remarqua à l' aigrette qu' il portait sur son casque.

REMARQUÉ, ÉE. participe

REMARQUÉ, ÉE. participe

REMBALLER. v. a.

REMBALLER. v. a. Remettre ses marchandises en balle, en ballot. Il n' a pas vendu ses marchandises, il les remballe.

REMBALLÉ, ÉE. participe

REMBALLÉ, ÉE. participe

REMBARQUEMENT. s. m.

REMBARQUEMENT. s. m. Action de rembarquer. On n' a aucune nouvelle de lui depuis son rembarquement. Le rembarquement des marchandises.

REMBARQUER. v. a.

REMBARQUER. v. a. Embarquer de nouveau. On a rembarqué les troupes qu' on avait été obligé de débarquer à cause du mauvais temps. Rembarquer des marchandises.

Il s' emploie ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre de nouveau sur mer. Il s' est rembarqué dans le même navire, sur le même navire.

Il signifie, figurément et familièrement, Se hasarder de nouveau à quelque chose. Il s' est rembarqué dans cette affaire. Il s' est rembarqué avec ces gens-là. Se rembarquer au jeu.

REMBARQUÉ, ÉE. participe

REMBARQUÉ, ÉE. participe

REMBARRER. v. a.

REMBARRER. v. a. Repousser vigoureusement. Il n' est plus guère d' usage dans le sens propre.

Fig. et fam., Rembarrer quelqu' un, Repousser, rejeter avec fermeté, avec indignation les discours qu' il tient, les propositions qu' il fait. Il parlait mal de mon ami, je l' ai rembarré. S' il prétend soutenir cette proposition, il sera bien rembarré.

REMBARRÉ, ÉE. participe

REMBARRÉ, ÉE. participe

REMBLAI. s. m.

REMBLAI. s. m. Terre rapportée, gravois pour élever un terrain ou pour combler un creux. On a employé bien du remblai pour faire cette digue.

Il signifie aussi, L' action même de remblayer. On a fait un remblai dans ce vallon.

REMBLAYER. v. a.

REMBLAYER. v. a. Apporter des terres, du gravois, pour combler un creux. Remblayer un creux, un fossé.

REMBLAYÉ, ÉE. participe

REMBLAYÉ, ÉE. participe

REMBOÚTEMENT. s. m.

REMBOÚTEMENT. s. m. Action de remboîter, ou Le résultat de cette action.

REMBOÚTER. v. a.

REMBOÚTER. v. a. Remettre en sa place ce qui était désemboîté. Remboîter un os. Remboîter des pièces de menuiserie. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. L' os s' est remboîté de lui-même.

REMBOÚTÉ, ÉE. participe

REMBOÚTÉ, ÉE. participe

REMBOURREMENT. s. m.

REMBOURREMENT. s. m. Action de rembourrer, ou Le résultat de cette action. Le rembourrement d' un bât de mulet.

REMBOURRER. v. a.

REMBOURRER. v. a. Garnir de bourre, de laine, de crin, etc. Rembourrer un bât, une selle, un siége. Il faudra rembourrer ce fauteuil.

Fig. et pop., Il s' est bien rembourré, se dit D' un homme qui a beaucoup mangé dans un repas.

REMBOURRÉ, ÉE. participe

REMBOURRÉ, ÉE. participe Un siége mal rembourré.

Fig. et fam., Un siége, un matelas rembourré avec des noyaux de pêches, Un siége, un matelas très-dur.

REMBOURSABLE. adj. des deux genres

REMBOURSABLE. adj. des deux genres Qui doit être remboursé, qui est susceptible d' être remboursé. Cette rente est remboursable dans dix ans.

REMBOURSEMENT. s. m.

REMBOURSEMENT. s. m. Action de rembourser; payement qui se fait pour rendre une somme que l' on doit. Faire un remboursement. Recevoir un remboursement. Le remboursement d' une rente. Ce remboursement est exigible. On a assigné son remboursement sur telle recette, sur telle caisse.

Le remboursement est tout prêt, j' ai le remboursement tout prêt, se dit Pour exprimer qu' on a tout l' argent comptant qu' il faut pour rembourser la somme qu' on doit.

REMBOURSER. v. a.

REMBOURSER. v. a. Rendre l' argent qui a été déboursé, payer à quelqu' un le prix de ce qu' il avait acheté et qu' il cède; dédommager des dépenses qu' on a fait faire ou des pertes qu' on a causées. Rembourser une somme. Rembourser un contrat. Rembourser une obligation. Rembourser les frais d' un procès. On l' a remboursé de ses frais. Il a été remboursé de ses dépenses. Rembourser un cautionnement. On supprima sa charge, et on le remboursa. Le roi rentre dans son domaine, en remboursant les engagistes. Cet engagiste a été remboursé.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Vous vous rembourserez de vos avances sur la somme que vous avez à mot. Il s' est remboursé par ses mains.

Rembourser une rente, En acquitter le principal.

Fig. et fam., Rembourser des épigrammes, de mauvais compliments, des injures, des coups de poing, un soufflet, un coup d' épée, etc., Les recevoir.

REMBOURSÉ, ÉE. participe

REMBOURSÉ, ÉE. participe

REMBRUNIR. v. a.

REMBRUNIR. v. a. Rendre brun, rendre plus brun. Le fond de ce tableau est trop clair, il faut le rembrunir.

Il signifie quelquefois figurément, Attrister, rendre sombre. Cette nouvelle a rembruni mes idées, mon imagination.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Une couleur qui se rembrunit. Mes idées se rembrunissaient.

REMBRUNI, IE. participe

REMBRUNI, IE. participe Tapisserie rembrunie. Couleurs rembrunies. Des tons rembrunis.

Fig. et fam., Un air rembruni, Un air sombre et triste.

REMBRUNISSEMENT. s. m.

REMBRUNISSEMENT. s. m. État de ce qui est rembruni, de qui s' est rembruni. Le rembrunissement des couleurs. Le rembrunissement d' un tableau.

REMBUCHEMENT. s. m.

REMBUCHEMENT. s. m. T. de Vénerie. Rentrée du cerf dans son fort.

REMBUCHER (SE). v. pron.

REMBUCHER (SE). v. pron. T. de Vénerie. Il se dit Des bêtes sauvages lorsqu' elles rentrent dans le bois. La bête s' est rembuchée.

REMBUCHÉ, ÉE. participe

REMBUCHÉ, ÉE. participe

REMÈDE. s. m.

REMÈDE. s. m. Ce qui sert à guérir quelque mal, quelque maladie, ce qu' on emploie dans ce dessein. Remède doux, violent, innocent, bénin. Remède topique, chimique, spécifique, anodin, palliatif. Remède souverain, efficace, infaillible. Remède éprouvé. Remède héroïque. Remède souverain. Il n' y a point de remède universel. Les remèdes secrets ne peuvent être distribués sans autorisation. Remède pour la fièvre quarte, pour le mal de dents. Appliquer un remède. User d' un remède. Le remède que le médecin lui a ordonné. Prendre un remède, des remèdes. Recourir aux remèdes. Ne faites pas telle chose, cela empêcherait l' effet du remède. Un médecin qui a d' excellents remèdes. Il a quitté les remèdes. Les remèdes ne font qu' irriter son mal. Son mal s' obstine, tient contre les remèdes. On a eu recours aux derniers remèdes. C' est un homme qui a des remèdes pour toutes sortes de maux. La diète, l' exercice, le bon air, la gaieté, sont d' excellents remèdes.

Prov., Il y a remède à tout, fors à la mort.

Prov., Le remède est pire que le mal, se dit D' un remède qui paraît très-désagréable, on dangereux, ou nuisible. Il se dit aussi au figuré.

Ironiq., C' est un remède à tous maux, se dit D' un remède dont on ne fait point de cas.

Remède de bonne femme, Remède simple et populaire. C' est un remède de bonne femme qui m' a guéri.

Être dans les remèdes, se mettre dans les remèdes, Prendre des remèdes, commencer à prendre des remèdes.

Le grand remède, Le mercure qui se donne pour la guérison des maux vénériens. Il a passé par le grand remède, par les grands remèdes.

Prov., Aux grands maux les grands remèdes. On le dit au propre et au figuré.

REMÈDE

REMÈDE signifie particulièrement, Un lavement. Prendre un remède. Garder long-temps un remède. Rendre un remède.

REMÈDE

REMÈDE se dit figurément de Ce qui sert à guérir les maladies de l' âme. Se faire une occupation, est un grand remède contre l' ennui. La connaissance de soi-même est un remède contre l' orgueil.

Prov., C' est un remède d' amour, se dit D' une femme vieille ou laide.

REMÈDE

REMÈDE se dit aussi figurément de Tout ce qui sert à prévenir, à surmonter, à faire cesser quelque malheur, quelque inconvénient, quelque disgrâce. La sagesse est un remède contre les accidents de la vie. Il n' est pas impossible de trouver quelque remède au malheur dont vous êtes menacé. Son malheur est sans remède. Voyous s' il n' y a point quelque remède à la perte de votre procès. On ne saurait apporter remède, apporter du remède à tous les inconvénients. Le mal est fait, il n' y a point de remède.

En termes de Monnayage, Remède de loi, La quantité d' alliage dont la loi tolère l' emploi dans la fabrication des espèces d' or et d' argent au delà de ce qu' elle a réglé; et, Remède de poids, La quantité de poids dont la loi permet aux monnayeurs de faire les espèces plus légères qu' elle ne l' a prescrit. Cet édit accordait tant de grains de remède de loi, et tant de grains de remède de poids, dans la fabrication des nouvelles espèces. Ces expressions ont vieilli: on dit aujourd' hui, Tolérance.

REMÉDIER. v. n.

REMÉDIER. v. n. Apporter remède, apporter du remède. Avec un bon régime, on remédie à la plupart des incommodités. Vous négligez votre mal, vous devriez y remédier de bonne heure.

Il s' emploie aussi figurément. La sagesse remédie aux troubles de l' âme. Nous avons fait telle faute dans ce procès, dans cette affaire, il faut promptement y remédier. Remédier à un inconvénient, à des désordres. Le désespoir ne remédie à rien.

REMÊLER. v. a.

REMÊLER. v. a. Mêler de nouveau. Il faut remêler les cartes.

REMÊLÉ, ÉE. participe

REMÊLÉ, ÉE. participe

REMEMBRANCE. s. f.

REMEMBRANCE. s. f. Souvenir. J' en ai quelque remembrance. Il est vieux.

REMÉMORATIF, IVE. adj.

REMÉMORATIF, IVE. adj. Qui sert à rappeler la mémoire. Les fêtes sont remémoratives de quelque événement, ou simplement, sont remémoratives. Il est peu usité.

REMÉMORER. v. a.

REMÉMORER. v. a. Remettre en mémoire. Je vais vous remémorer tout ce qui se passa dans cette bataille. Il a vieilli.

Se remémorer quelque chose, Le rappeler dans sa mémoire. Je vais tâcher de me remémorer ce que vous dites. Il vieillit.

REMÉMORÉ, ÉE. participe

REMÉMORÉ, ÉE. participe

REMENER. v. a.

REMENER. v. a. Mener, conduire une personne, un animal au lieu où il était auparavant. Vous m' avez amené, vous me remènerez. Remenez cet enfant à son père. Remenez -la chez elle. Monsieur un tel m' a amené, vous me remènerez. Remenez ce cheval à son maître. Remenez ces bêtes à l' étable.

REMENER

REMENER en parlant De choses qui se voiturent, signifie, Les revoiturer où elles étaient auparavant. Il avait mené des marchandises à la foire, il a été obligé de les remener à son magasin.

REMENÉ, ÉE. participe

REMENÉ, ÉE. participe

REMERCIER. v. a.

REMERCIER. v. a. Rendre grâce. Remercier Dieu de ses bienfaits. Je vous remercie de la bonté que vous avez eue. Je vous remercie de l' honneur que vous me faites. Ce n' est pas moi qu' il faut remercier, c' est lui. Il ne m' en a pas seulement remercié. Il m' a rendu un service essentiel, je ne puis assez l' en remercier, aidez-moi à l' en remercier. Je vous en ferai remercier par mes amis.

Fam., Il peut bien remercier Dieu que je ne me sois pas trouvé là, Il est bien heureux de ce que je ne me suis pas trouvé là.

REMERCIER

REMERCIER signifie aussi, Refuser honnêtement. Il s' offrait pour exercer cet emploi, mais on l' a remercié. Il demandait cette demoiselle en mariage, mais on l' a remercié.

Il se dit aussi, par civilité, Pour marquer le refus qu' on fait d' accepter quelque chose. Je vous remercie de vos offres. Je vous en remercie très-humblement. Il voulait me donner telle chose, je l' en ai remercié.

Fam. et ironiq., Je vous remercie de vos conseils, se dit Pour marquer qu' on n' est pas disposé à les suivre.

Fam., En vous remerciant, Je vous remercie.

REMERCIER

REMERCIER signifie quelquefois, Congédier, révoquer, destituer quelqu' un honnêtement. Il exerçait tel emploi, mais il vient d' être remercié, Le roi vous remercie, il n' a plus besoin de vos services. Plusieurs officiers de l' armée ont été remerciés. Le ministre faillit à être remercié.

REMERCIÉ, ÉE. participe

REMERCIÉ, ÉE. participe

REMERCÚMENT ou REMERCIEMENT. s. m.

REMERCÚMENT ou REMERCIEMENT. s. m. Action de grâces, discours par lequel on remercie. Faire un remercîment. Cela vaut bien un remercîment. Je vous fais mes remercîments de ce que vous nous avez accordé cela, pour ce que vous nous avez accordé. Je vous en fais mes remercîments, bien des remercîments, mille remercîments. Je vous dois des remercîments pour les soins que vous avez pris de mon affaire. De très-humbles remercîments. Recevez, agréez mes sincères remercîments. Je vous réitère, je vous renouvelle mes remercîments. Discours de remercîment. Lettre de remercîment.

RÉMÉRÉ. s. m.

RÉMÉRÉ. s. m. T. de Jurispr. Rachat, recouvrement d' un immeuble vendu, et dont on rend le prix à l' acheteur. Faculté de réméré, Le droit, la faculté de racheter dans un certain délai la chose qu' on vend, en remboursant à l' acheteur le prix principal et les frais de son acquisition. Action de réméré, L' action qui tend à exercer le droit, la faculté de réméré. Vente à réméré, avec faculté de réméré, Vente d' un immeuble faite sous la condition que le vendeur pourra racheter dans un délai convenu. Pacte de réméré, La condition par laquelle on se réserve la faculté de réméré. Rentrer dans un héritage en vertu du réméré, Rentrer dans un bien qu' on avait vendu, en exerçant la faculté du rachat qu' on s' était réservé lors de la vente.

REMETTRE. v. a.

REMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Mettre une chose au même endroit où elle était auparavant. Remettre un livre en sa place, à sa place. Remettre l' épée dans le fourreau.

Il signifie aussi, Mettre de nouveau. Remettre à la voile. Remettre les voiles au vent. Remettre une armée sur pied. Remettre des troupes en campagne. Remettre en vente. Remettre une chose en question. Remettre une question sur le tapis. Remettre une pièce au répertoire, au théâtre. Remettre une affaire au rôle. Remettre quelqu' un dans le bon chemin, dans son chemin, sur la voie. Les médecins l' ont remis au lait.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Se remettre à table. Se remettre au lit. Se remettre au travail, à l' étude, au jeu. Se remettre en route, en marche. Se remettre en mer. Il s' est remis au régime. Je veux me remettre au grec. Se remettre à travailler, à étudier, à marcher, etc.

Remettre une chose à quelqu' un devant les yeux, sous les yeux, La lui représenter, la lui remontrer, la lui faire considérer de nouveau. J' ai eu beau lui remettre-devant les yeux le péril où il s' exposait. Sans cesse il lui remettait devant les yeux les vertus et les grandes actions de ses ancêtres.

Se remettre quelque chose, se remettre quelqu' un, S' en rappeler l' idée, le souvenir. Quand je me remets l' état où je l' ai vu. Ne vous remettez-vous point son visage? Je ne saurais me remettre son nom. Je me remets fort bien cette personne.

En termes de Chasse, Une perdrix qui se remet, se dit D' une perdrix, lorsque, après avoir fait son vol, elle s' abat en quelque endroit. Elle vient de se remettre. Elle ne fait que de se remettre. Je l' ai vue se remettre en tel endroit. Elle s' est remise vers le bord du bois. On dit aussi: Je l' ai vue remettre. Elle est remise en tel endroit.

REMETTRE

REMETTRE signifie figurément, Rétablir les personnes, les choses dans l' état où elles étaient auparavant. Remettre les lieux dans l' état où on les a trouvés. On l' a remis dans tous ses biens, dans tous ses droits. L' arrêt remet les parties au même état où elles étaient avant le procès. Remettre une chose en usage, en honneur, en crédit.

Remettre bien ensemble des personnes qui étaient brouillées, Les réconcilier, les raccommoder. On dit de même avec le pronom personnel, Se remettre bien avec quelqu' un.

REMETTRE

REMETTRE signifie quelquefois, Raccommoder, remboîter un membre, un os démis, disloqué, cassé. Le chirurgien lui a remis le bras. On a eu bien de la peine à lui remettre la jambe. On dit communément, dans un sens analogue, Remettre la luette.

REMETTRE

REMETTRE signifie aussi, Rétablir la santé, redonner des forces. L' usage du lait est ce qui l' a remis. Après une longue convalescence, le voilà tout à fait remis.

Il signifie pareillement, avec le pronom personnel, Recouvrer la santé, les forces. Il a eu bien de la peine à se remettre de sa maladie. Il a été longtemps sans pouvoir se remettre. J' ai été six mois à me remettre de cette chute.

Il signifie encore, Rétablir ses affaires après une perte. Il s' est bien remis de la banqueroute qu' il a essuyée. Il perdait beaucoup, mais il commence à se remettre.

REMETTRE

REMETTRE signifie en outre, Rassurer, redonner de l' assurance, faire revenir du trouble, de l' inquiétude, de la frayeur où l' on était. Ce que vous lui avez dit lui a un peu remis l' esprit. On a eu bien de la peine à la remettre de la frayeur qu' elle éprouvait.

Il se joint aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Elle ne saurait se remettre de son affliction. Il changea de visage en le voyant, mais aussitôt il se remit.

Remettez-vous, commencez par vous remettre, se dit À une personne agitée de quelque passion, ou fatiguée d' un exercice violent, pour l' engager à se calmer, à reprendre ses esprits.

REMETTRE

REMETTRE signifie souvent, Rendre une chose à quelqu' un à qui elle appartient, ou à qui elle est destinée, adressée, de quelque manière qu' on l' ait eue, ou qu' on l' ait prise. On lui a remis sa montre, qui lui avait été volée. Je vous prie de remettre pour moi telle somme à mon correspondant. On a remis aux enfants le bien de leur mère. Aussitôt que j' ai su sa mort, j' ai remis à ses héritiers le dépôt qu' il m' avait confié. Remettre un fils entre les mains de son père. Remettre une lettre en main propre, la remettre à son adresse. Remettre un paquet, un ballot à celui à qui il est adressé.

Remettre un bénéfice, une charge, Se dessaisir d' un bénéfice, d' une charge entre les mains de celui à qui il appartient d' y pourvoir. Il remit son bénéfice entre les mains du collateur. Il remit sa charge, son gouvernement entre les mains du roi. On dit, dans un sens analogue, Le chancelier, le ministre de la justice a remis les sceaux, Il a reçu ou il a donné sa démission de la fonction de garde des sceaux.

En termes de Commerce, Remettre de l' argent dans une ville, Y faire tenir de l' argent par lettre de change ou autrement. Il a fait remettre cinquante mille francs à Lyon.

REMETTRE

REMETTRE signifie aussi, Différer, renvoyer à un autre temps. On a remis la partie à demain. On a remis la cause à huitaine. Il remet ses créanciers de mois en mois. Remettons à une autre fois ce que nous ne pouvons pas faire aujourd' hui. Je remets à une autre fois à vous instruire du détail de cette affaire. Cet homme me remet sans cesse. C' est un homme qui remet de jour en jour. Il m' a remis à huitaine. Il me remet aux calendes grecques: voyez CALENDES.

Il signifie quelquefois, Obliger à recommencer une étude, un apprentissage, un exercice. Remettre quelqu' un à l' A b c. C' est vouloir nous remettre à l' A b c. On l' a remis aux premiers éléments.

Au Jeu d' échecs, Remettre une partie, se dit Lorsque, ni l' un ni l' autre des joueurs ne pouvant donner échec et mat à celui contre qui il joue, la partie reste indécise, et qu' il faut la recommencer. La partie est remise.

Fig. et fam., La partie est remise, c' est partie remise, Il faut recommencer comme s' il n' y avait rien de fait.

À plusieurs autres Jeux, La partie est remise, ou elliptiquement, Remise, se dit Lorsque, à la fin de la partie, les avantages restent égaux entre les joueurs.

Au Jeu de paume, Au dernier à remettre, signifie Que la chasse est au dernier, et que, si celui contre qui on joue met aussi au dernier, il faudra recommencer le coup.

REMETTRE

REMETTRE signifie encore, Faire grâce à une personne de quelque chose qu' on était en droit d' exiger d' elle. De mille écus qu' il devait, on lui en a remis cinq cents. On lui a remis le tiers des intérêts qu' il devait. Le roi lui a remis la peine du bannissement. En Théologie, L' absolution sacramentelle remet la coulpe, mais elle ne remet pas toujours toute la peine.

Au Jeu d' échecs, Remettre un coup à quelqu' un, L' autoriser à recommencer un coup qu' il avait mal joué.

REMETTRE

REMETTRE signifie également, Pardonner. Il n' y a que Dieu qui ait le pouvoir de remettre les péchés. Je lui remets de bon coeur toutes les offenses qu' il m' a faites. L' Écriture sainte dit en ce sens, Remettez, et il vous sera remis, Si nous pardonnons les offenses que nous avons reçues, Dieu aussi nous pardonnera nos péchés.

REMETTRE

REMETTRE signifie aussi, Mettre comme en dépôt, confier au soin, à la prudence de quelqu' un. Je lui ai remis entre les mains tout l' argent que j' avais, tout ce que j' avais. Il quitta l' armée, et remit le commandement des troupes à un tel. Je remets tous mes intérêts entre vos mains. Je vous remets le soin de cette affaire. Je remets cela à votre discrétion. Après avoir fait tout ce qui dépendait de lui dans cette affaire, il en a remis le succès entre les mains de la Providence. Il serait peu sage de remettre au sort la décision d' une affaire si importante.

Remettre une affaire à quelqu' un, Lui en confier l' inspection, la disposition. Le ministre remet ordinairement ces sortes d' affaires à un tel.

Remettre une affaire au jugement, à la décision de quelqu' un, Consentir qu' elle soit réglée suivant qu' il en jugera, qu' il en décidera.

Remettre un criminel entre les mains de la justice, Le livrer, l' abandonner à ceux qui sont préposés pour rendre la justice.

Avec le pron. person., Se remettre en prison, Se constituer prisonnier.

Se remettre entre les mains de quelqu' un, Avoir recours à lui en se mettant à sa disposition. Il se remet entièrement entre vos mains, et vous laisse disposer de son sort. Il signifie aussi, Être prêt à faire tout ce qui conviendra à la personne entre les mains de qui on se remet. Il se remet entre vos mains, et ne fera que ce que vous voudrez. On dit dans le même sens, Se remettre entre les mains de Dieu, entre les mains de la Providence, Se résigner, s' abandonner entre les mains de Dieu.

Se remettre de quelque chose à quelqu' un, et plus communément, S' en remettre à quelqu' un, S' en rapporter à lui, à ce qu' il dira, à ce qu' il fera. Du reste je me remets à ce que vous dira mon frère. Je m' en remettrai à qui vous voudrez. Il s' en est remis à lui du soin de tous ces détails. On dit aussi, Je m' en remets au jugement, à la décision de telle personne.

REMIS, ISE participe

REMIS, ISE participe

REMEUBLER. v. a.

REMEUBLER. v. a. Regarnir de meubles. Il a fait remeubler ses appartements à neuf.

REMEUBLÉ, ÉE. participe

REMEUBLÉ, ÉE. participe

RÉMINISCENCE. s. f.

RÉMINISCENCE. s. f. Ressouvenir, renouvellement d' une idée presque effacée. J' ai quelque réminiscence de ce qui eut lieu à cette époque. Les Platoniciens croyaient que toutes les connaissances que nous acquérons, ne sont que des réminiscences de ce que nous avons su avant la naissance.

Il signifie aussi, Pensée, expression, etc., de quelque auteur, qui s' offre à la mémoire, et qu' on emploie involontairement ou à dessein, dans un ouvrage, comme si on l' eût conçue ou trouvée soi-même. Un ouvrage plein de réminiscences. Ce vers est une réminiscence. On a remarqué plusieurs réminiscences dans la musique de cet opéra.

REMISE. s. f.

REMISE. s. f. Action de remettre, de rendre, de livrer, etc. La remise des prisonniers s' est effectuée, a eu lieu tel jour. La remise du paquet est constatée par un récépissé. Sur votre ordre, j' ai fait à un tel la remise des fonds que vous m' aviez confiés.

Il se dit particulièrement en termes de Jurisprudence et d' Administration. La remise d' un gage, d' un nantissement, d' un cautionnement. La remise des titres et pièces d' un procès. La remise d' une pièce donnée en communication.

REMISE

REMISE se dit aussi en parlant De l' argent que des négociants font remettre à leurs correspondants, soit par lettres de change, soit autrement. Il a fait une grande remise d' argent dans telle ville. Il a fait faire une remise de cent mille écus. Faire des remises de place en place.

REMISE

REMISE signifie en outre, Délai, retardement, renvoi à un autre temps. C' est un homme qui use toujours de remise. Voilà bien des remises. Je partirai demain sans remise, sans aucune remise. La remise d' une audience, d' une adjudication, d' une cause. Il lui a accordé dix jours pour toute remise.

REMISE

REMISE se dit encore de La grâce que l' on fait à un débiteur, en lui remettant une partie de ce qu' il doit. On lui a fait remise, une remise de la moitié des intérêts. Il devait dix mille francs, on lui a fait remise du quart. Quelle remise voulez-vous que je lui fasse? Il demande quelque remise. Il voudrait bien avoir remise du tiers.

Il se dit aussi en parlant Des peines. Le roi lui a fait remise de l' amende, de la prison.

REMISE

REMISE signifie quelquefois, La somme que l' on abandonne à celui qui est chargé de faire une recette, un recouvrement, une commission, et qu' il ajoute à ses appointements, ou qui lui en tient lieu. Ce receveur a cinq centimes par franc de remise. La remise accordée au commissionnaire, au courtier.

Il se dit également d' Un rabais que les libraires accordent à certaines personnes, sur le prix porté au catalogue. L' ouvrage se vend douze francs; mais j' ai obtenu deux francs de remise.

Il se dit encore, au Reversi, au Boston, etc., de L' amende qu' on nomme Bête à divers autres jeux. Faire la remise.

REMISE

REMISE se dit en outre d' Un lieu pratiqué dans une maison pour y mettre à couvert les carrosses et autres voitures. Mettre une calèche, un cabriolet sous la remise, dans la remise. Il y a de belles remises dans cet hôtel. Louer une remise.

Voiture de remise, ou simplement, Remise, Voiture à quatre places, sans numéro, qui se loue ordinairement par jour ou par mois. Il a loué une voiture de remise, un remise. Nous prendrons un remise. On dit aussi, Cabriolet de remise.

Fig. et fam., Il est sous la remise, on l' a mis sous la remise, se dit D' un homme qui a perdu sa place. Il est sous la remise, se dit aussi D' un homme à qui son âge ou ses infirmités ont fait cesser tout travail. On le laisse sous la remise, se dit D' un homme qu' on pourrait employer avec succès, et qu' on n' emploie pas.

REMISE

REMISE signifie aussi, L' endroit où une perdrix se remet après avoir fait son vol. Tuer des perdrix à la remise. Ce chien est excellent pour la remise.

Il se dit également d' Un taillis de peu d' étendue, planté dans une campagne, pour servir de retraite aux lièvres, aux perdrix, etc. Il y a quantité de remises dans cette plaine. On y a planté plusieurs remises.

REMISER. v. a.

REMISER. v. a. Placer sous une remise. Il faut remiser cette voiture.

Il s' emploie aussi absolument. Ce cocher a eu bien de la peine à remiser.

REMISÉ, ÉE. participe

REMISÉ, ÉE. participe

RÉMISSIBLE. adj. des deux genres

RÉMISSIBLE. adj. des deux genres Qui est pardonnable, qui est digne de rémission. C' est une faute rémissible. Ce crime-là n' est pas rémissible. C' est un cas rémissible, fort rémissible.

RÉMISSION. s. f.

RÉMISSION. s. f. Pardon. Il n' est usité, dans ce sens, qu' en termes de Théologie. La rémission des péchés. Obtenir de Dieu la rémission de ses péchés.

Il se dit aussi de La grâce que le prince fait à un criminel, en lui remettant la peine de mort qu' il a encourue suivant les lois, lorsque les circonstances de l' action la rendent digne de pardon. Le roi lui a donné, lui a accordé la rémission de sa peine. On a demandé sa rémission au roi. Il a eu beaucoup de peine à obtenir sa rémission. Dans ce sens, il est moins usité que Grâce.

Lettres de rémission, ou absolument, Rémission, Lettres patentes expédiées en chancellerie, et adressées aux juges, par lesquelles le roi accordait à un criminel la rémission de son crime, en cas que ce qu' il avait exposé à sa décharge se trouvât vrai. Obtenir des lettres de rémission. Présenter des lettres de rémission. Faire entériner des lettres de rémission. Le parlement refusa d' entériner les lettres de rémission, parce qu' elles avaient été obtenues sur un faux exposé. Il est porteur de lettres de rémission. On a scellé sa rémission.

RÉMISSION

RÉMISSION s' emploie aussi dans une acception plus étendue, pour signifier L' adoucissement, la miséricorde, l' indulgence dont use une personne qui a droit, autorité ou avantage sur une autre. J' ai usé de rémission envers ce fermier. C' est un fâcheux créancier, il fait payer à jour nommé sans rémission. N' attendez aucune rémission de lui. Il vous traitera sans rémission. N' espérez point de rémission; et absolument, Point de rémission.

Un homme sans rémission, Un homme implacable, qui ne pardonne point, qui exige à la rigueur tout ce qui lui est dû.

RÉMISSION

RÉMISSION en termes de Médecine, signifie, Diminution, relâchement, et se dit en parlant De la fièvre, des maladies aiguës, lorsqu' elles perdent de leur force, de leur intensité. Il y a de la rémission, quelque rémission dans sa fièvre. La violence du mal parut éprouver quelque rémission. On dit aussi, Il y a de la rémission dans le pouls.

RÉMISSIONNAIRE. s. m.

RÉMISSIONNAIRE. s. m. T. de Jurispr. Celui qui était porteur de lettres de rémission, qui avait obtenu des lettres de rémission. Tout rémissionnaire était obligé de se mettre à genoux quand il présentait ses lettres de rémission à l' audience.

RÉMITTENT, ENTE. adj.

RÉMITTENT, ENTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des maladies, et principalement des fièvres qui éprouvent des rémissions, de la diminution, du relâchement.

REMMENER. v. a.

REMMENER. v. a. (On prononce Ranmener). Emmener ce qu' on avait amené. Il se dit en parlant Des personnes et des animaux. Remmenez cet homme. Remmenez votre cheval.

REMMENÉ, ÉE. participe

REMMENÉ, ÉE. participe

RÉMOLADE ou RÉMOULADE. s. f.

RÉMOLADE ou RÉMOULADE. s. f. Espèce de sauce piquante.

Il se dit aussi d' Une espèce de remède dont les maréchaux se servent pour guérir les foulures des chevaux.

REMOLE. s. f.

REMOLE. s. f. T. de Marine. Tournant d' eau qui est quelquefois dangereux pour les navires. Il est très-peu usité. Voyez REMOUS.

REMONTAGE. s. m.

REMONTAGE. s. m. T. de Cordonnier. Action de remonter des bottes; L' ouvrage qui en résulte. Payer tant pour le remontage d' une paire de bottes. Un bon remontage.

REMONTE. s. f.

REMONTE. s. f. Il se dit en parlant Des chevaux qu' on donne à des cavaliers, pour les remonter. On acheta dix mille chevaux pour la remonte de la cavalerie. On a donné tant à ce régiment pour sa remonte. Des chevaux de remonte.

Il se dit aussi de L' achat des chevaux nécessaires pour la remonte. Aller à la remonte, en remonte, Officier chargé de la remonte.

REMONTE

REMONTE en termes de Haras, se dit de Tous les sauts que l' étalon donne à la jument après le premier. Cette jument a eu trois remontes.

REMONTER. v. n.

REMONTER. v. n. Monter une seconde fois, monter de nouveau; Retourner où l' on était avant de descendre. Il monta, descendit, et remonta. Remonter à sa chambre, à son cabinet. Faut-il remonter chez lui? Remonter sur son cheval.

Fig., Remonter sur le trône, Recouvrer l' autorité royale.

Prov. et fig., Remonter sur sa bête, Regagner ce qu' on a perdu, reprendre un emploi, un avantage qu' on avait cessé d' avoir. Il avait perdu au jeu, mais il a remonté sur sa bête. On lui avait ôté son emploi, mais il a tant fait, qu' il est remonté sur sa bête.

REMONTER

REMONTER se dit aussi Des choses qui retournent vers le lieu, vers le point d' où elles étaient descendues. La rivière remontera vers sa source avant que cela arrive. Cette digue fait remonter l' eau jusqu' à tel endroit. Le baromètre remonte.

Fig., Cette maison remonte, la généalogie de cette maison remonte jusqu' à telle personne, jusqu' à tel temps, La descendance de cette maison est bien prouvée depuis telle personne, depuis tel temps.

Le soleil remonte, commence à remonter, se dit Lorsque, après le solstice d' hiver, les jours commencent à croître.

Fig., La rente remonte, Le prix du capital, qui était descendu, redevient plus élevé. On dit, dans un sens analogue, que Les effets publics, que des actions remontent.

Fig. et fam., Ses actions remontent, Se dit en parlant D' un homme qui commence à recouvrer du crédit, de la faveur, de l' aisance.

Sa goutte remonte, est remontée, L' humeur de la goutte, qui se portait aux extrémités de son corps, est rentrée, s' est reportée au dedans.

Remonter vers la source d' un fleuve, d' une rivière, Aller vers leur source, soit en naviguant sur leurs eaux, soit en suivant à terre un de leurs bords.

REMONTER

REMONTER signifie encore, figurément, dans un discours, dans une narration, Reprendre les choses de plus loin. Pour entendre cette affaire, cette histoire, cette vérité, il faut remonter plus haut.

Par exagérat., Remonter au déluge, à la création, etc., Reprendre les choses de trop loin dans un récit.

Fig., Remonter à la source, à l' origine, à la cause, au principe, Considérer une chose dans son origine, dans son principe, dans son commencement. Remontez à la source, remontez à l' origine, au principe de telle chose, et vous trouverez que...

Fig., en termes d' ancienne Jurisprud., Les propres ne remontent point, Les ascendants ne succèdent point aux propres, mais seulement aux meubles et acquêts.

REMONTER

REMONTER signifie quelquefois, S' élever, faire un mouvement de bas en haut. Au jeu de la bascule, quand un des côtés s' abaisse, l' autre côté remonte.

REMONTER

REMONTER s' emploie comme verbe actif dans plusieurs phrases. Ainsi on dit: Remonter la montagne, remonter l' escalier, les degrés, etc., Monter une seconde fois, monter de nouveau la montagne, l' escalier, les degrés, etc.

Remonter le cours d' un fleuve, d' une rivière, ou simplement, Remonter un fleuve, une rivière, Naviguer contre le courant d' un fleuve, d' une rivière.

Remonter un fleuve, une rivière, signifie aussi, Côtoyer un fleuve, une rivière, à pied ou en voiture, en remontant vers sa source. Quand on va de Saumur à Tours sur la levée, on remonte la Loire.

Remonter une compagnie de cavalerie, Donner des chevaux à une compagnie de cavalerie qui était démontée. On dit de même, Remonter un cavalier.

Remonter un laboureur, L' équiper de nouveau; et, Remonter une ferme, une métairie, Remettre dans une ferme tout ce qui est nécessaire pour la faire valoir. On dit de même, Remonter une fabrique, une imprimerie, etc. On dit encore, avec le pronom personnel, Se remonter, Se fournir de nouveau de toutes les choses nécessaires pour une exploitation, pour une fabrication, etc.

Remonter un magasin de marchandises, une maison de meubles, une bibliothèque de bonnes éditions, etc., Les en regarnir.

Remonter des bottes, Y mettre une empeigne et des semelles neuves.

Remonter un fusil, des pistolets, Y mettre un bois neuf. Il a fait remonter son fusil, parce que le bois en était cassé.

Remonter un violon, une guitare, une basse, Les garnir de cordes neuves.

Remonter une montre, une pendule, un tournebroche, etc., Les remettre en état d' aller.

Fig., Remonter la tête de quelqu' un, Le ramener à la raison, le guérir de fausses alarmes. On dit de même, Lui remonter l' imagination, le courage, Relever son imagination, son courage, qui étaient abattus.

REMONTÉ, ÉE. participe

REMONTÉ, ÉE. participe

REMONTRANCE. s. f.

REMONTRANCE. s. f. Discours par lequel on représente à quelqu' un les inconvénients d' une chose qu' il a faite, ou qu' il est sur le point de faire. Sa remontrance fut écoutée, fut bien reçue. On ne tint pas grand compte de ses remontrances. Remontrance honnête, polie, respectueuse. Permettez que je vous fasse mes remontrances sur telle et telle chose.

Il se dit aussi Des avertissements qu' un père donne à son enfant, un supérieur à son inférieur, etc., pour l' obliger à se corriger. Remontrance paternelle. Sévère remontrance.

REMONTRANCES

REMONTRANCES au pluriel, se disait particulièrement de Certains discours adressés aux rois par les parlements et autres compagnies souveraines, surtout par les parlements, et dans lesquels ils exposaient les inconvénients d' un édit, d' une loi fiscale, d' un abus d' autorité, etc. Le parlement arrêta qu' il serait fait des remontrances au roi. Le parlement délibéra, ordonna qu' il serait fait d' itératives remontrances. Les remontrances de la cour des aides.

REMONTRER. v. a.

REMONTRER. v. a. Montrer de nouveau. On ne l' emploie guère en ce sens qu' avec le pronom personnel. Comment ose-t-il se remontrer!

REMONTRER

REMONTRER signifie aussi, Représenter à quelqu' un les inconvénients d' une chose qu' il a faite ou qu' il est sur le point de faire. Vous me permettrez de vous remontrer que... Il leur remontra qu' on avait oublié, qu' on avait mal entendu, etc. Remontrer adroitement, sagement. Remontrer le tort qu' on souffre, le droit qu' on a, etc.

Remontrer à quelqu' un le tort qu' il a, lui remontrer sa faute, lui remontrer son devoir, Faire connaître à quelqu' un le tort qu' il a, lui donner des avertissements touchant sa faute, touchant son devoir.

Prov. et fig., C' est gros Jean qui remontre à son curé, se dit Lorsqu' un ignorant veut donner des leçons à quelqu' un qui en sait plus que lui.

REMONTRER

REMONTRER en termes de Vénerie, Donner connaissance de la bête qui est passée.

REMONTRÉ, ÉE. participe

REMONTRÉ, ÉE. participe

RÉMORA. s. m.

RÉMORA. s. m. Espèce de petit poisson ainsi appelé du latin Remora, parce que les anciens lui attribuaient le pouvoir d' arrêter les vaisseaux dans leur course. Quelques-uns disent Rémore, substantif féminin.

Il s' emploie figurément et familièrement, et signifie, Obstacle, retardement. L' affaire était près de se terminer, quand il est survenu un rémora. Ce sont deux grands rémoras.

REMORDRE. v. a.

REMORDRE. v. a. Mordre de nouveau. Il l' a mordu et remordu.

Il s' emploie plus ordinairement comme verbe neutre. Cette poire est si âpre, que quand on y a mordu une fois, on n' y veut plus remordre. Remordre à l' hameçon.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Attaquer de nouveau. Ce dogue a été si maltraité, qu' il n' a pas voulu remordre. Ce régiment a tant souffert à l' attaque de la contrescarpe, qu' on n' a pu l' obliger à remordre.

Fig. et fam., Il n' y veut plus remordre, il a bien de la peine à y remordre, se dit D' un homme qui est rebuté de quelque entreprise, de quelque travail, de quelque étude, et qui ne veut plus s' y remettre, qui a de la peine à s' y remettre.

REMORDRE

REMORDRE signifie encore, au figuré, Reprocher quelque faute, quelque crime. Il n' est d' usage qu' en parlant Des reproches que fait la conscience; et il ne se dit guère qu' à la troisième personne du présent de l' indicatif. Les méchants n' ont point de repos, leur conscience les remord à tous moments. Neutralement, Sa conscience lui remord sans cesse. Ce sens est vieux.

REMORDU, UE. participe

REMORDU, UE. participe

REMORDS. s. m.

REMORDS. s. m. Reproche violent que le coupable reçoit de sa conscience. Grands remords. Remords cuisant, importun, éternel. Des remords déchirants. La voix du remords, des remords. Les remords de la conscience. Il est endurci, il n' a plus de remords. Les méchants tâchent d' étouffer les remords de leur conscience. Les poëtes écrivent quelquefois Remord, au singulier.

RÉMORE. s. f.

RÉMORE. s. f. Voyez RÉMORA.

REMORQUE. s. f.

REMORQUE. s. f. T. de Marine. Action de remorquer. La remorque est d' un grand secours en plusieurs occasions. Conduire un bateau à la remorque. Traîner à la remorque. Prendre à la remorque. Se mettre à la remorque, Se faire remorquer.

Câble de remorque, ou absolument, Remorque, Le câble par lequel un bâtiment est attaché à celui qui le remorque. Donner, prendre la remorque.

REMORQUER. v. a.

REMORQUER. v. a. T. de Marine. Il se dit D' un bâtiment qui en traîne un autre derrière soi, pour le faire marcher, pour en accélérer la vitesse, pour l' empêcher de s' écarter, etc. Un bâtiment à vapeur remorqua notre navire, nous remorqua jusqu' à tel endroit. Il remorqua jusque dans le port le navire dont il venait de s' emparer. Il se fit remorquer par des chaloupes.

REMORQUÉ, ÉE. participe

REMORQUÉ, ÉE. participe

REMORQUEUR. s. m.

REMORQUEUR. s. m. T. de Marine. Bâtiment, bateau qui donne la remorque, qui remorque. Un bon remorqueur. On l' emploie surtout en parlant Des bâtiments, des bateaux qui servent habituellement à remorquer.

RÉMOTIS (À)

RÉMOTIS (À) Expression empruntée du latin, qui signifie, À l' écart. (On fait sentir l' S.) J' ai mis cet habit à rémotis. J' ai mis cette affaire à rémotis. Il est familier et peu usité.

REMOUDRE. v. a.

REMOUDRE. v. a. Moudre de nouveau. Voyez MOUDRE.

REMOULU, UE. participe

REMOULU, UE. participe

RÉMOUDRE. v. a.

RÉMOUDRE. v. a. Émoudre de nouveau. Voyez ÉMOUDRE.

RÉMOULU, UE. participe

RÉMOULU, UE. participe

RÉMOULADE. s. f.

RÉMOULADE. s. f. Voyez RÉMOLADE.

RÉMOULEUR. s. m.

RÉMOULEUR. s. m. Celui qui émoud les couteaux, les ciseaux, etc. On dit autrement, Gagne-petit.

REMOUS. s. m.

REMOUS. s. m. T. de Marine. Tournoiement d' eau occasionné par le mouvement d' un navire.

Il se dit aussi d' un Tournoiement d' eau causé par un obstacle, par un corps solide quelconque.

REMPAILLER. v. a.

REMPAILLER. v. a. Empailler de nouveau, garnir d' une nouvelle paille. Rempailler des chaises.

REMPAILLÉ, ÉE. participe

REMPAILLÉ, ÉE. participe

REMPAILLEUR, EUSE. s.

REMPAILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui regarnit des siéges de paille.

REMPARER (SE). v. pron.

REMPARER (SE). v. pron. Se faire une défense contre quelque attaque. Se voyant surpris par les ennemis, ils se remparèrent avec des chariots, et avec tout ce qu' ils purent trouver.

REMPARÉ, ÉE. participe

REMPARÉ, ÉE. participe

REMPART. s. m.

REMPART. s. m. Levée de terre qui environne et défend une place. Large rempart. Rempart revêtu de pierre, ou simplement, Rempart revêtu. Faire le tour du rempart. Se promener sur le rempart. Monter sur le rempart. L' artillerie fit grand feu du haut des remparts. Abattre, élever des remparts. Les remparts d' une ville, d' une forteresse.

REMPART

REMPART signifie figurément, Ce qui sert de défense. Cette place est le rempart de toute la province. Malte était un des principaux remparts de la chrétienté. Ce soldat, combattant auprès de son capitaine, lui fit rempart, un rempart de son corps. Ils n' avaient plus d' autre rempart que leur valeur. Il se fit de cette loi un rempart contre les sollicitations; il s' en fit comme un rempart.

REMPLAÇANT. s. m.

REMPLAÇANT. s. m. Il se dit de Celui qui remplace un jeune homme appelé au service militaire. Fournir un remplaçant. Il a acheté un remplaçant. Son remplaçant a déserté.

Il se dit aussi, généralement, de Toute personne qui en remplace une autre dans une fonction, dans une occupation quelconque. Je suis obligé de m' absenter quelque temps, veuillez être mon remplaçant. On trouve difficilement un remplaçant à un homme de ce mérite.

REMPLACEMENT. s. m.

REMPLACEMENT. s. m. L' action de remplacer une chose par une autre; Le résultat de cette action. Ces meubles sont vieux, sont brisés, j' en ai ordonné le remplacement. Planter de jeunes arbres en remplacement de ceux qui sont morts. J' ai cassé ce miroir, ce vase, en voici un autre en remplacement.

Il se dit aussi en parlant Des personnes, et particulièrement Des hommes qui sont appelés au service militaire. Pourvoir au remplacement d' un juge, d' un employé, d' un commis. Le remplacement d' un conscrit. Bureau de remplacement.

Il signifie de plus, Emploi utile des deniers qui proviennent d' un immeuble vendu, d' une rente rachetée, etc., et qu' on est obligé de placer ailleurs. Il a été ordonné que le remplacement de ces deniers-là se ferait sur tel fonds, sur telle nature de biens. L' obligation de faire le remplacement des biens dotaux, est une clause ordinaire des contrats de mariage.

REMPLACER. v. a.

REMPLACER. v. a. Succéder à quelqu' un dans une place, dans un emploi, C' est son fils qui le remplace dans son emploi, dans ses fonctions. Ce magistrat est mort, et a été remplacé par un tel. Vous le remplacerez pendant son absence. Avec le pronom personnel, Se remplacer l' un l' autre, se remplacer, Prendre la place l' un de l' autre, successivement ou alternativement.

Il signifie particulièrement, Faire à la place de quelqu' un le temps de service militaire imposé par la loi. N' ayant pu se faire réformer, il s' est fait remplacer.

Il signifie aussi, Tenir lieu d' une personne, d' une chose. De tous mes amis, il ne me reste plus que lui, mais il remplace seul tous les autres. La paix de l' âme est un bien que rien ne remplace.

Il signifie encore, Donner pour successeur, mettre à la place. On l' a remplacé par son fils. J' ai remplacé ce meuble par un autre d' une forme plus moderne. Il remplace par de bons procédés l' amour qui lui manque pour sa femme. Il ne vous sera pas difficile de remplacer ce meuble, ce domestique, etc.

Il est difficile de remplacer un tel capitaine, un tel ministre, etc., Il est difficile de trouver un sujet qui ait sa capacité, qui puisse dignement remplir sa place.

REMPLACER

REMPLACER signifie aussi, Faire un emploi utile des deniers provenants d' une rente rachetée, d' une terre vendue, etc. Il a vendu une propriété de sa femme, mais il en a remplacé le prix par l' acquisition d' un autre immeuble.

REMPLACER

REMPLACER avec le pronom personnel, se dit absolument, en termes de Commerce, et signifie, Acheter de nouvelles marchandises pour remplacer dans le magasin celles qu' on a vendues.

REMPLACÉ, ÉE. participe

REMPLACÉ, ÉE. participe

REMPLAGE. s. m.

REMPLAGE. s. m. Action de remplir une pièce de vin qui n' est pas tout à fait pleine. Il faudra près d' un muid de vin pour le remplage de toutes ces pièces-là. Le remplage doit être fait de vin de même qualité.

Vin de remplage, Le vin dont on remplit les pièces qui en ont besoin.

REMPLAGE

REMPLAGE en termes de Maçonnerie, Blocage de moellons ou briques et de mortier, dont on remplit l' espace vide entre les deux parements d' un mur en pierre. Faire le remplage. Mur de remplage.

Il se dit aussi Des cailloux qu' on jette entre un mur de revêtement et les terres. Ce remplage préserve le mur de l' humidité des terres.

Il se dit également, en termes de Charpenterie, Des petits bois qui garnissent un pan de bois, une cloison ou une ferme.

REMPLI. s. m.

REMPLI. s. m. T. de Tailleur, de Tapissier et de Couturière. Pli que l' on fait à du linge, à de l' étoffe, à une tapisserie, pour les rétrécir ou pour les accourcir, sans en rien couper. On a fait un rempli à cette tapisserie, à cette serviette, à ce rideau, à cette robe.

REMPLIER. v. a.

REMPLIER. v. a. T. de Tailleur, de Tapissier et de Couturière. Faire un rempli. Remplier une robe. Il faut porter l' habit de cet enfant chez le tailleur, pour qu' il le remplie. Cette tapisserie est trop haute, il faut la remplier.

REMPLIÉ, ÉE. participe

REMPLIÉ, ÉE. participe

REMPLIR. v. a.

REMPLIR. v. a. Emplir de nouveau. Ce tonneau, qui était plein, a fui; il faut le remplir. Il faut remplir la pièce de vin à mesure qu' elle baisse.

Il signifie plus ordinairement, Emplir, rendre plein. La bouteille est à moitié, il faut la remplir ou la vider. Remplir ses caves de vin, ses greniers de blé. Remplir un vase. Remplir ses coffres d' or et d' argent. Remplir un fossé. Remplir une fondrière.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plein. Le réservoir s' est rempli d' eau, s' est rempli en un moment. La salle commençait à se remplir de monde, commençait à se remplir.

Pop., Se remplir de viandes, se remplir de vin, Manger, boire avec excès. On dit aussi populairement, Se remplir le ventre, ou absolument, Se remplir.

Pop., Cette nourriture remplit beaucoup, Elle rassasie promptement. Cette nourriture ne remplit pas assez, Elle est trop légère.

Remplir le nombre de ceux qui doivent former un corps, une compagnie, etc., En rendre le nombre complet.

Remplir un corps, une compagnie, une société, de personnes capables, d' ignorants, etc., Y admettre, y faire entrer beaucoup de personnes capables, d' ignorants, etc.

Remplir une transaction, une quittance, etc., Écrire ce qui manquait à l' endroit qu' on y avait laissé en blanc.

Remplir un blanc seing, Écrire les stipulations d' un acte sur un papier signé d' avance.

Remplir des bouts rimés, Faire des vers sur des rimes données.

Remplir du point, de la dentelle, Refaire à l' aiguille les fleurs qui sont rompues à du point, à de la dentelle, ou y en ajouter de nouvelles.

Remplir un canevas, une toile, un dessin, Faire des points à l' aiguille pour couvrir ce canevas, cette toile, pour exécuter ce dessin.

Fig., Ces vers remplissent bien l' oreille, Ils sont bien cadencés, bien nombreux, ils frappent l' oreille agréablement. On dit de même, D' un discours en prose, qu' Il est nombreux, qu' il remplit bien l' oreille.

Fig., Remplir une place, Occuper une place, une charge, un emploi. C' est un homme très-digne de la place qu' il remplit. C' est un homme capable de remplir les premières places. C' est une belle place à remplir. On dit dans le même sens, Remplir une fonction, des fonctions, un emploi.

Fig., Remplir, ne pas remplir sa place, S' acquitter, ne pas s' acquitter des devoirs, des obligations qu' elle impose. Il faut remplir sa place. Cet homme remplit bien, remplit mal sa place. Il remplit sa place imparfaitement, indignement.

REMPLIR

REMPLIR se dit, figurément et par exagération, en parlant De ce qui abonde dans un lieu, ou qui s' y étend beaucoup, qui en occupe une grande partie. Les étrangers remplissent la ville. Les meubles remplissent votre appartement. La fumée remplit cette chambre. Remplir l' air de ses cris. Remplir les airs de chants d' allégresse. Remplir la terre, le monde, l' univers du bruit de son nom, du bruit de ses exploits.

Il s' emploie au sens moral, dans la même acception. Remplir les peuples de crainte, d' étonnement, de joie. Il nous a remplis d' admiration. Cette passion remplit son coeur. Cette idée remplit son imagination, son esprit. Cette nouvelle a rempli nos coeurs de tristesse, a rempli notre maison de deuil, d' affliction. Il s' est rempli la tête de visions, de chimères. Il se remplit d' espérances vaines.

Il s' emploie aussi figurément en parlant Du temps, de la durée, et signifie, Occuper, employer. Cette guerre a rempli une période de trente années. La lecture et le jeu remplissent ses soirées. Cette occupation remplira ses loisirs. Cela remplit une partie de son temps. Il remplit bien son temps.

REMPLIR

REMPLIR signifie encore figurément, Exécuter, accomplir, effectuer, réaliser. Remplir un devoir, des devoirs, son devoir, ses devoirs. Remplir ses obligations. Remplir sa promesse, ses promesses. Remplir l' attente, les espérances du public. Remplir les intentions, les vues de quelqu' un. Remplir ses engagements. Remplir les voeux de quelqu' un. Remplir sa vocation. Remplir une tâche, une mission.

Remplir l' idée qu' on doit avoir ou qu' on s' est faite de quelque chose, de quelqu' un, Offrir l' accomplissement de tout ce que cette idée promet, de tout ce qu' elle renferme. Cet ouvrage remplit parfaitement l' idée qu' on doit avoir d' un poëme, d' un traité. Cicéron, en admirant Démosthène, trouve qu' il ne remplit pas encore entièrement l' idée du parfait orateur. Il est loin de remplir l' idée que j' avais de lui.

Cet homme a rempli son sort, a rempli sa destinée, Il a fait les actions, il a éprouvé les événements auxquels il paraissait destiné.

REMPLIR

REMPLIR en termes de Jurisprudence et de Comptabilité, Restituer, donner à quelqu' un ce qu' il a avancé, ce qu' il a droit de reprendre, de réclamer. Il faudra d' abord me remplir de mes frais, de mes avances, de mes déboursés. Remplir une veuve de sa dot, de son douaire. On dit de même, avec le pronom personnel, Se remplir de ses frais, de ses avances, etc.

REMPLIR

REMPLIR au Jeu de trictrac, se dit Lorsque l' on complète les cinq cases du petit jan, ou les six cases du grand jan, ou enfin celles du jan de retour. Je remplis. Je remplis par doublet. Je ne remplirai pas.

REMPLI, IE. participe

REMPLI, IE. participe Il s' emploie adjectivement, et signifie, Plein, qui abonde en quoi que ce soit. Une ville remplie d' étrangers. Un terrain rempli de pierres. Un ouvrage rempli de beautés, de défauts.

Être rempli de soi-même, Avoir une trop haute opinion de ce qu' on vaut. C' est un homme rempli de lui-même, tout rempli de lui-même.

Absol., Être rempli, se disait D' un indultaire ou d' un gradué, lorsqu' il était pourvu d' un bénéfice assez considérable pour n' être pas en droit d' en requérir un autre en vertu de son indult ou de ses grades.

REMPLISSAGE. s. m.

REMPLISSAGE. s. m. Il signifie la même chose que Remplage, lorsqu' il s' agit de vin ou de maçonnerie.

Il signifie aussi, L' ouvrage que fait une ouvrière en fil, en remplissant du point, de la dentelle. On a donné tant pour le remplissage de ces dentelles.

REMPLISSAGE

REMPLISSAGE en parlant Des ouvrages d' esprit, se dit, figurément, de Tout ce qui s' y trouve d' inutile, d' étranger au sujet. Il y a beaucoup de remplissage dans cet ouvrage. Les trois quarts de ce livre ne sont que du remplissage. Ce n' est là qu' un remplissage. On dit dans un sens analogue, en termes de Peinture, Figure de remplissage.

En termes de Musique, Parties de remplissage, Les parties du milieu, c' est-à-dire, celles qui sont entre la basse et le dessus.

REMPLISSEUSE. s. f.

REMPLISSEUSE. s. f. Ouvrière qui remplit et raccommode des points, des dentelles. Portez ces points à la remplisseuse.

REMPLOI. s. m.

REMPLOI. s. m. T. de Jurispr. Remplacement, nouvel emploi. Le remploi des biens dotaux est stipulé d' ordinaire dans les contrats de mariage. Il ne peut vendre qu' à charge de remploi.

REMPLOYER. v. a.

REMPLOYER. v. a. Employer de nouveau.

REMPLOYÉ, ÉE. participe

REMPLOYÉ, ÉE. participe

REMPLUMER. v. a.

REMPLUMER. v. a. Regarnir de plumes. Il n' est guère d' usage qu' en parlant D' un clavecin qu' on regarnit de plumes. Il faut remplumer ce clavecin.

REMPLUMER

REMPLUMER avec le pronom personnel, se dit Des oiseaux à qui les plumes reviennent. Des oiseaux qui commencent à se remplumer.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Rétablir ses affaires, regagner ce qu' on avait perdu. Il commence à se remplumer. Il était ruiné, on lui a donné un emploi où il s' est bien remplumé. Il avait beaucoup perdu au jeu; mais la fortune a changé, il commence à se remplumer.

Il signifie également, Reprendre de l' embonpoint après une maladie. Il est en pleine convalescence, et ne tardera pas à se remplumer.

REMPLUMÉ, ÉE. participe

REMPLUMÉ, ÉE. participe

REMPOCHER. v. a.

REMPOCHER. v. a. Remettre dans sa poche. Vous ne voulez pas me donner cette marchandise à tel prix, je rempoche mon argent.

REMPOCHÉ, ÉE. participe

REMPOCHÉ, ÉE. participe

REMPOISSONNEMENT. s. m.

REMPOISSONNEMENT. s. m. Action de rempoissonner, et Le résultat de cette action.

REMPOISSONNER. v. a.

REMPOISSONNER. v. a. Empoissonner de nouveau, repeupler de poisson un vivier, un étang. Les fermiers sont tenus de rempoissonner les étangs à la fin de leur bail.

REMPOISSONNÉ, ÉE. participe

REMPOISSONNÉ, ÉE. participe

REMPORTER. v. a.

REMPORTER. v. a. Reprendre et rapporter de quelque lieu ce qu' on y avait apporté. Vous pouvez remporter votre livre. Ce marchand n' a qu' à remporter ses marchandises, je n' en veux point.

Il signifie aussi simplement, Enlever d' un lieu. On le remporta tout percé de coups.

REMPORTER

REMPORTER signifie encore, Gagner, obtenir. Il a remporté la victoire. Il a remporté le prix de la course. Remporter le prix de poésie, d' éloquence. Remporter un grand avantage sur les ennemis. Quel fruit remportez-vous de tout cela? Vous n' en remporterez que du ridicule.

Fig., Remporter la palme. Voyez PALME.

REMPORTÉ, ÉE. participe

REMPORTÉ, ÉE. participe

REMPOTAGE. s. m.

REMPOTAGE. s. m. T. de Jardinage. Action de rempoter.

REMPOTER. v. a.

REMPOTER. v. a. T. de Jardinage. Remettre une plante dans un pot; Changer une plante de pot.

REMUAGE. s. m.

REMUAGE. s. m. Action de remuer une chose. Le remuage du blé, du vin. Congé de remuage.

REMUANT, ANTE. adj.

REMUANT, ANTE. adj. Qui est sans cesse en mouvement. Cet enfant est très-remuant. Il est vif et remuant.

Fig., Un esprit remuant, Un esprit actif, ennemi du repos, propre à exciter des troubles dans un État, dans une société, dans une famille.

REMUE-MÉNAGE. s. m.

REMUE-MÉNAGE. s. m. Dérangement de plusieurs meubles, de plusieurs choses que l' on transporte d' un lieu à un autre. Voilà un grand remue-ménage.

Il se dit, figurément, Des troubles et des désordres qui arrivent dans les familles, dans les villes, dans les États, par des changements subits. Il y a bien du remue-ménage dans cette maison, dans cette province. Il est familier dans les deux acceptions.

REMUEMENT ou REMÛMENT. s. m.

REMUEMENT ou REMÛMENT. s. m. Action de ce qui remue. Remuement d' humeurs.

Remuement des terres, Le transport de beaucoup de terres d' un lieu à un autre. Le remuement des terres coûte beaucoup.

REMUEMENT

REMUEMENT s' emploie figurément, et signifie, Mouvement, trouble excité dans un État, dans un pays, dans une maison. Causer du remuement. Il y a eu de grands remuements dans cette province. Il y a eu beaucoup de remuement dans cette maison. Son arrivée a causé beaucoup de remuement.

REMUER. v. a.

REMUER. v. a. Mouvoir quelque chose. Remuer une chose de sa place. On a remué cette table, ce buffet. Ne remuez rien, tout est bien rangé. Remuer du blé, de peur qu' il ne s' échauffe. Il ne faut pas remuer le vin quand la vigne est en fleur. Remuer la tête, le bras, la main, le pied.

Prov., Il ne remue ni pied ni patte, Il est sans mouvement. Il ne saurait remuer ni pied ni patte, se dit D' un homme qu' une grande faiblesse, ou une grande lassitude, empêche de marcher.

Remuer de la terre, Transporter de la terre d' un lieu à un autre. Il lui a fallu remuer bien de la terre pour faire ce jardin.

En termes de Fortification, Remuer la terre, Fouir et porter de la terre pour faire des retranchements, etc. Partout où les Romains campaient, ils remuaient la terre, et faisaient des retranchements. Remuer la terre à un siége.

Remuer un enfant, Le nettoyer et le changer de langes. Voyez REMUEUSE.

Fig. et fam., Remuer ciel et terre, Faire agir toutes sortes de ressorts, employer toutes sortes de moyens. Il a remué ciel et terre pour obtenir cet emploi.

Fig. et fam., Remuer une affaire, Poursuivre ou réveiller une affaire négligée ou interrompue. Si vous m' en croyez, vous ne remuerez pas cette affaire. Ce n' est pas une chose à remuer en ce temps-ci.

Fig., Il ne faut point remuer les cendres des morts, Il ne faut point rechercher leurs actions pour les blâmer, pour flétrir leur mémoire.

Fig. et fam., Il ne faut point remue. l' ordure, Il y a des choses dont la décence, le bon goût, ou les bienséances, ne permettent pas de parler.

Fig. et fam., Remuer beaucoup d' argent, Faire beaucoup d' affaires d' argent. Remuer l' argent à la pelle, Avoir beaucoup d' argent, être fort riche.

REMUER

REMUER signifie figurément, Émouvoir, exciter quelque sentiment, quelque mouvement dans l' âme. Les grands mouvements de l' éloquence remuent l' âme, remuent le coeur. Des paroles si touchantes remuèrent les juges, l' auditoire.

REMUER

REMUER s' emploie quelquefois absolument, et signifie, Faire quelque mouvement, changer de place. Ne remuez pas de là. Il n' est pas mort, il remue encore. Elle est grosse de cinq mois, elle a senti son enfant remuer. Dès que l' enfant remue dans le ventre de la mère.

Il signifie figurément et familièrement, Tenter, agir. On ne vous conseille pas de remuer. Si vous remuez, vous êtes perdu.

Il signifie aussi, Exciter des troubles, des mouvements dans un État. C' est fournir un prétexte à ceux qui veulent remuer.

REMUER

REMUER avec le pronom personnel, signifie, Se mouvoir. Il est si las, qu' il ne peut se remuer. La foule était si grande sur la place, qu' on ne pouvait s' y remuer.

Il signifie encore, Se donner du mouvement, faire des démarches, des efforts pour réussir à quelque chose. Quoi qu' on lui dise, il ne se remue pas. Il est si paresseux, qu' il ne se remue pour rien. Il ne s' en remuera pas davantage pour cela. Remuez-vous un peu. Il verrait périr tous ses amis, qu' il ne s' en remuerait pas. Il s' est beaucoup remué pour cette affaire.

Faire remuer les puissances, faire que les puissances se remuent, Faire agir les personnes qui ont l' autorité en main.

L' argent se remue, se dit Lorsqu' il se fait beaucoup de payements ou d' acquisitions, lorsque l' argent roule dans le commerce. Depuis qu' on a la paix, l' argent se remue.

REMUÉ, ÉE. participe

REMUÉ, ÉE. participe Fig. et pop., Cousin remué de germain, Cousin issu de germain.

REMUEUSE. s. f.

REMUEUSE. s. f. Femme qui est spécialement chargée de remuer un enfant, c' est-à-dire, de le nettoyer et de le changer de langes. La remueuse du prince, de la princesse.

REMUGLE. s. m.

REMUGLE. s. m. Odeur qu' exhale ce qui a été longtemps enfermé, ou dans un mauvais air. Cela sent le remugle. Il est vieux.

RÉMUNÉRATEUR. s. m.

RÉMUNÉRATEUR. s. m. Celui qui récompense. Dieu est le souverain rémunérateur, le juste rémunérateur des bonnes oeuvres. Ce prince est un juste rémunérateur de la vertu, des grandes actions. On l' emploie quelquefois adjectivement. Le Dieu rémunérateur et vengeur. Il est du style soutenu.

RÉMUNÉRATION. s. f.

RÉMUNÉRATION. s. f. Récompense. Juste rémunération. Il attend de Dieu la rémunération de ses bonnes oeuvres.

RÉMUNÉRATOIRE. adj. des deux genres

RÉMUNÉRATOIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui tient lieu de récompense. Contrat, donation, legs rémunératoire.

RÉMUNÉRER. v. a.

RÉMUNÉRER. v. a. Récompenser. Il est d' un grand roi de rémunérer les belles actions. Tous les peuples croient à l' existence d' un Dieu qui rémunère la vertu et châtie le vice. Il est du style soutenu.

RÉMUNÉRÉ, ÉE. participe

RÉMUNÉRÉ, ÉE. participe

RENÂCLER. v. n.

RENÂCLER. v. n. Faire certain bruit en retirant impétueusement son haleine par le nez, lorsqu' on est en colère. Il tempête, il jure, il renâcle. Il est populaire.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, De ceux qui témoignent de la répugnance pour quelque chose. On voudrait qu' il se décidât, mais il renâcle. Il renâcle à cette besogne, à cette démarche.

RENAISSANCE. s. f.

RENAISSANCE. s. f. Seconde, nouvelle naissance, renouvellement. La renaissance du phénix est une fable.

Il est principalement d' usage au figuré. Notre renaissance en JÉSUS-CHRIST. Depuis la renaissance des lettres et des arts. La renaissance du printemps, de la verdure.

RENAISSANT, ANTE. adj.

RENAISSANT, ANTE. adj. Qui renaît. La nature renaissante. Les plaisirs renaissants. Des besoins sans cesse renaissants, toujours renaissants. Une autorité renaissante. L' herbe renaissante. La verdure renaissante.

RENAÚTRE. v. n.

RENAÚTRE. v. n. Naître de nouveau. Selon les anciens, le phénix renaissait de ses cendres. La Fable fait renaître Hippolyte sous le nom de Virbius. Les pères semblent renaître dans leurs enfants.

Par exagérat., Renaître à la vie, Recouvrer la santé après une maladie qui avait semblé mortelle.

Fig., Renaître au bonheur, Redevenir heureux, après avoir éprouvé beaucoup d' afflictions, d' infortunes.

Fig., Renaître par le baptême, par la pénitence, Rentrer en état de grâce, etc. Nous renaissons tous par le baptême, par les eaux du baptême, par la pénitence. Il faut mourir au péché pour renaître à la grâce.

RENAÚTRE

RENAÚTRE se dit aussi De certains êtres animés et de certains objets qui prennent la place des êtres, des objets de même nature qu' on a détruits, qui ont péri. La Fable dit qu' aussitôt qu' Hercule avait coupé une des têtes de l' hydre, il en renaissait d' autres. On ne saurait venir à bout de nettoyer ce jardin de limaçons; plus on en tue, plus il en renaît. Quand les premières dents sont tombées, il en renaît d' autres. Ses cheveux commencent à renaître. On avait arraché les plumes de cet oiseau, mais elles commencent à renaître.

Il se dit également Des végétaux, et signifie, Repousser, croître de nouveau. Il faut ôter les bestiaux de cette prairie pour laisser à l' herbe le temps de renaître. Au printemps, les fleurs, les plantes, les arbres renaissent. On dit à peu près dans le même sens, Toute la nature renaît au printemps.

Il signifie quelquefois, Reparaître, se remontrer. Cette source, cette rivière se cache, se perd sous la terre, et renaît en tel endroit. Souvent les loupes, les dartres renaissent lorsqu' on les croit guéries. Le jour renaît. L' hiver va finir, et nous allons voir renaître les beaux jours.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral. Cet événement fit renaître les espérances, la jalousie, la haine, l' amour, etc. Je sentis renaître l' espoir dans mon coeur. Nous verrons renaître le calme, l' ordre. Ses scrupules, ses craintes renaissent à la vue de la mort. Les arts, l' industrie, commencent à renaître. Faire renaître une occasion.

RÉNAL, ALE. adj.

RÉNAL, ALE. adj. T. d' Anat. Il se dit Des parties qui ont rapport aux reins, qui appartiennent aux reins. Nerf rénal. Artère, veine rénale. Calculs rénaux.

RENARD. s. m.

RENARD. s. m. Quadrupède carnassier, à longue queue touffue, qui mange les poules, les oies, les lapins, etc., et qui est fort ruse. Le renard exhale une odeur fétide. Vieux renard. La chasse aux renards. Prendre des renards. Renard noir. Enfumer des renards. Le renard se terre. Les soldats se terrent comme des renards. Peau de renard. Queue de renard. Chiens pour le renard.

Fig. et fam., Cet homme est un renard, un fin renard, un vrai renard, un vieux renard, Il est cauteleux, fin, rusé.

Fam., Faire la guerre en renard, agir en renard, Faire la guerre avec ruse, agir finement.

Prov. et fig., Un bon renard ne mange point les poules de son voisin, Tout homme rusé et habile qui fait une action blâmable, la fait plutôt dans un quartier éloigné que dans son voisinage.

Prov., Il fait comme le renard des mûres, des raisins, se dit D' un homme qui fait semblant de mépriser une chose, parce qu' il ne peut l' avoir.

Prov. et fig., Coudre la peau du renard à celle du lion, Ajouter la ruse, la finesse à la force.

Prov. et fig., Prendre martre pour renard, Se méprendre, se tromper, prendre une chose pour une autre, d' après une sorte de ressemblance.

Prov. et fig., Se confesser au renard, Découvrir son secret à un homme qui est intéressé à en tirer avantage contre nous.

Jeu du renard, Jeu où une pièce principale, qu' on appelle Renard, en attaque douze autres qu' on appelle Poules.

Renard marin, Gros mammifère de l' ordre des cétacés.

RENARD

RENARD en parlant De canaux, se dit figurément Des fentes, des trous par lesquels les eaux d' un bassin ou d' un réservoir se perdent, et qu' il est difficile de trouver. Boucher un renard.

Queues-de-renard, Certaines touffes de racines qui se forment quelquefois dans les tuyaux des fontaines, et qui les bouchent. Votre fontaine ne va pas, il faut qu' il y ait dans les tuyaux quelques queues-de-renard qui arrêtent l' eau.

Queue-de-renard, est aussi Le nom d' une plante qui croit dans les lieux humides, et qui a quelque ressemblance avec une queue de renard. Ce pré est plein de queues-de-renard.

RENARDE. s. f.

RENARDE. s. f. La femelle du renard. On prit la renarde et ses petits. C' est une bonne prise qu' une renarde pleine.

RENARDEAU. s. m.

RENARDEAU. s. m. Petit renard. On prit la renarde et tous ses renardeaux.

RENARDIER. s. m.

RENARDIER. s. m. Celui qui, dans une terre, a le soin de prendre les renards.

RENARDIÈRE. s. f.

RENARDIÈRE. s. f. Tanière du renard.

RENCAISSAGE. s. m.

RENCAISSAGE. s. m. Action de rencaisser.

RENCAISSER. v. a.

RENCAISSER. v. a. T. de Jardinage. Remettre dans une caisse. Il ne se dit guère qu' en parlant Des arbres et des arbrisseaux que l' on change de caisse. Rencaisser des orangers, des grenadiers.

RENCAISSÉ, ÉE. participe

RENCAISSÉ, ÉE. participe

RENCHÉRIR. v. actif

RENCHÉRIR. v. actif et quelquefois neutre. Il se conjugue comme Enchérir; et il a les mêmes significations, tant au propre qu' au figuré. Renchérir des marchandises. Tout renchérit. Renchérir sur quelqu' un. Etc.

RENCHÉRI, IE. participe

RENCHÉRI, IE. participe Fam., Faire le renchéri, la renchérie, Faire le difficile, la difficile. Décidez-vous, il ne s' agit pas de faire tant le renchéri. Dans cette locution, Renchéri est employé substantivement.

RENCHÉRISSEMENT. s. m.

RENCHÉRISSEMENT. s. m. Il signifie la même chose qu' Enchérissement. Le renchérissement des denrées.

RENCOGNER. v. a.

RENCOGNER. v. a. Pousser, serrer quelqu' un dans un coin. Je l' ai rencogné dans une embrasure, dans une croisée, pour lui dire ce que j' avais sur le coeur. Il est très-familier.

RENCOGNÉ, ÉE. participe

RENCOGNÉ, ÉE. participe

RENCONTRE. s. f.

RENCONTRE. s. f. Hasard, aventure par laquelle on trouve fortuitement une personne, une chose. Bonne, mauvaise rencontre. Heureuse, malheureuse rencontre. Fâcheuse rencontre. Faire rencontre de quelqu' un. Je ne pensais pas avoir une si heureuse rencontre. Je fis rencontre d' un tel. Je fis, j' eus telle rencontre. Éviter la rencontre de quelqu' un. Je tremble à sa rencontre. Il y a de singulières rencontres dans la vie.

Aller, venir à la rencontre, Aller, venir au-devant de quelqu' un qui vient. Je marchais, j' ou vu qu' il venait à ma rencontre. Il alla jusqu' au village voisin à la rencontre de son ami. Il allait à sa rencontre.

Marchandise de rencontre, Celle qu' on trouve à acheter par hasard. Miroir de rencontre. Épée, manteau, etc., de rencontre. On dit dans le même sens, J' ai eu cela de rencontre, et C' est une rencontre, en parlant D' une chose qu' on a achetée d' occasion et bon marché.

RENCONTRE

RENCONTRE se dit aussi de L' attouchement, du concours, de la disposition, conjonction ou opposition des corps, qui se fait par art ou naturellement. La rencontre des atomes. La rencontre des planètes, des astres. Lu rencontre de Saturne et de Mars dans tel signe.

En termes de Grammaire et de Versification, La rencontre des voyelles, se dit Lorsqu' un mot qui se termine par une voyelle non muette est suivi immédiatement d' un mot qui commence par une voyelle ou par une h muette, comme dans cet exemple: Il va à Huningue. La rencontre des voyelles est une faute contre les règles de la versification française. Les bons écrivains évitent la rencontre fréquente et désagréable des voyelles. C' est ce qu' on nomme aussi Hiatus.

En Horlogerie, Roue de rencontre, Roue dont les dents engrènent dans les deux saillies latérales de l' espèce de pivot qui fait mouvoir le balancier d' une montre, d' une pendule.

RENCONTRE

RENCONTRE signifie encore, Le choc de deux corps de troupes, lorsqu' il se fait par hasard. Ce ne fut pas un combat en règle, ce ne fut qu' une rencontre. Il y eut une sanglante rencontre des deux avant-gardes, qui amena un combat général.

Il se dit également d' Un combat singulier non prémédité. Tels et tels se sont battus, mais c' était une rencontre, ce n' était qu' une rencontre. La rigueur des édits contre les duels ne s' appliquait pas aux rencontres.

RENCONTRE

RENCONTRE s' emploie quelquefois figurément, pour signifier, Un trait d' esprit, un bon mot. Plaisante rencontre. Bonne, subtile, heureuse, ingénieuse rencontre. C' est un homme qui a d' heureuses rencontres. Il vieillit en ce sens.

RENCONTRE

RENCONTRE signifie en outre, Occasion, conjoncture. Je vous servirai en toute rencontre. Vous avez payé pour moi aujourd' hui, je payerai pour vous à la première rencontre. Il a fait tout ce qu' il pouvait faire en cette rencontre. Que pouvait-il faire de mieux en pareille rencontre?

RENCONTRER. v. a.

RENCONTRER. v. a. Trouver une personne, une chose, soit qu' on la cherche, soit qu' on ne la cherche pas. Rencontrer quelqu' un dans la rue, à la promenade. Je rencontrai cet homme sur mon chemin. Il le rencontra fort à propos. Il n' est pas difficile à trouver, on le rencontre à toute heure. Rencontrer une pierre en son chemin. J' ai rencontré dans tel auteur un passage qui... Je rencontrai par hasard ce livre chez un bouquiniste. En creusant ce fossé, on a rencontré le tuf. Il fut surpris de rencontrer en elle tant de résolution. Ils rencontrèrent beaucoup d' obstacles, de difficultés dans l' exécution de leur entreprise. On le dit quelquefois Des choses. Le torrent entraîne tout ce qu' il rencontre sur son passage.

Rencontrer les yeux de quelqu' un, Le regarder au moment où l' on est regardé par lui. Il craignait de rencontrer mes yeux.

RENCONTRER

RENCONTRER s' emploie avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Nous nous sommes rencontrés en route. Ces deux corps de troupes se sont rencontrés et se sont battus.

Il signifie figurément, Avoir les mêmes pensées qu' un autre sur un même sujet. Les beaux esprits se rencontrent. Vous aviez cette pensée et moi aussi, nous nous sommes rencontrés. Je me suis rencontré en cela avec un tel.

Il se prend quelquefois passivement, et signifie, Exister, être trouvé, paraître. Il s' est rencontré des hommes de ce caractère. Cela ne se rencontre pas tous les jours. Cette vertu ne se rencontre guère chez de telles gens.

RENCONTRER

RENCONTRER signifie aussi, Être bien ou mal servi par le hasard dans quelque affaire; Deviner juste ou se tromper dans ses conjectures. Dans ce sens, il s' emploie souvent absolument. Il n' a pas mal rencontré d' avoir tel rapporteur. Il a bien rencontré en se mariant. Il voulait une femme raisonnable, il a bien rencontré, il a mal rencontré. Il a rencontré son fait. Il a rencontré juste, il a bien rencontré dans ses prédictions, dans ses conjectures. Il voulait trouver les raisons de cette démarche, en deviner le motif, mais il a mal rencontré.

Il signifie encore, Dire un mot heureux, un mot qui est à propos. Dans ce sens, il s' emploie toujours absolument. Il rencontre heureusement. Voilà bien rencontré. C' est bien rencontré. On ne rencontre pas toujours.

RENCONTRER

RENCONTRER en termes de Chasse, se dit Des chiens qui commencent à trouver la piste du gibier. Prenez garde, ce chien rencontre. Le limier rencontre.

RENCONTRÉ, ÉE. participe

RENCONTRÉ, ÉE. participe

RENCORSER. v. a.

RENCORSER. v. a. T. de Tailleur et de Couturière. Mettre un corsage neuf à une robe. Elle est bonne ménagère, elle fait rencorser ses robes.

RENCORSÉ, ÉE. participe

RENCORSÉ, ÉE. participe

RENDANT, ANTE. s.

RENDANT, ANTE. s. T. de Jurispr. et de Comptabilité. Celui, celle qui rend un compte. On dit aussi, Le rendant compte.

RENDEZ-VOUS. s. m.

RENDEZ-VOUS. s. m. Convention que deux ou plusieurs personnes font de se trouver ensemble en certain temps, à certaine heure, en un lieu désigné. Assigner, donner, indiquer un rendez-vous. Ils ont pris rendez-vous pour tel jour, en tel endroit. Le rendez-vous général de l' armée, des troupes, est en tel lieu. Le rendez-vous de chasse est en tel endroit. L' heure, le lieu du rendez-vous. J' ai un rendez-vous à telle heure. Il faut que j' aille à mon rendez-vous. Vous me ferez manquer mon rendez-vous. Il faut que je sois à huit heures à mon rendez-vous. C' était un fat qui disait ne pouvoir suffire à tous les rendez-vous qu' on lui donnait. Rendez-vous d' affaires, de plaisir.

Il se dit aussi Du lieu où l' on se doit rendre; et, en général, Du lieu où certaines personnes ont coutume de se réunir. Je suis arrivé le premier au rendez-vous. Être exact à se trouver au rendez-vous. Telle plaine est le rendez-vous de toutes les troupes. Ce bois est le rendez-vous de tous les malfaiteurs de la contrée. Cette foire est le rendez-vous de tous les brocanteurs. La bourse est le rendez-vous pour toutes les affaires de ce genre. Ce jardin est le rendez-vous du beau monde. Ce château n' était plus qu' un rendez-vous de chasse.

Il se dit quelquefois, par extension, en parlant Des animaux. Cette forêt est le rendez-vous des oiseaux de proie, des reptiles, etc.

RENDONNÉE. s. f.

RENDONNÉE. s. f. T. de Vénerie. Voyez RANDONNÉE.

RENDORMIR. v. a.

RENDORMIR. v. a. Faire dormir de nouveau quelqu' un qui était réveillé. Allez rendormir cet enfant. On ne saurait le rendormir.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Recommencer à dormir. Je me suis rendormi. Elle s' est rendormie.

RENDORMI, IE. participe

RENDORMI, IE. participe

RENDOUBLER. v. a.

RENDOUBLER. v. a. Remplier un vêtement pour le raccourcir. Rendoubler un manteau. Rendoubler une jupe qui est trop longue.

RENDOUBLÉ, ÉE. participe

RENDOUBLÉ, ÉE. participe

RENDRE. v. a.

RENDRE. v. a. (Je rends, tu rends, il rend; nous rendons, vous rendez, ils rendent. Je rendais. Je rendis. J' ai rendu. Je rendrai. Je rendrais. Rends, rendez. Que je rende. Que je rendisse. Rendant. Rendu.) Redonner, restituer; remettre une chose entre les mains de celui à qui elle appartient, de quelque manière qu' on l' ait eue. Rendre à quelqu' un l' argent qu' on lui a emprunté; lui rendre son cheval. Rendre une somme qu' on avait volée, qu' on avait touchée mal à propos. Rendre des livres qu' on a empruntés. Il ne rend jamais ce qu' on lui prête. Il ne sait ce que c' est que de rendre. Rendez-lui ce que vous lui avez pris. Je vous le ferai bien rendre. Rendre un dépôt.

Il se dit figurément, au sens moral. Je lui ai rendu mon amitié, mon estime, ma confiance.

Prov. et fam., Il faut rendre à César ce qui appartient à César, Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû. Il se dit tant au propre qu' au figuré.

Rendre le reste d' une pièce de monnaie, Donner ce qui reste de la valeur d' une pièce, après avoir pris sur cette pièce ce qui était dû.

Pop., Quand il emprunte, c' est à ne jamais rendre, Il ne rend pas volontiers ce qu' on lui a prêté.

Rendre un paquet, rendre une lettre, Remettre une lettre entre les mains de celui à qui elle est écrite, remettre un paquet à celui à qui il est adressé.

Rendre un ballot, des marchandises en un lieu, Les y porter, les y faire voiturer, les y conduire. Il m' a vendu tant de ballots de soie, et il doit me les rendre à Lyon. Dans ce sens, Rendre se dit quelquefois en parlant Des personnes. Montez dans mon cabriolet, dans deux heures je vous rendrai là, je vous rends là.

Rendre de l' ouvrage, Le remettre à celui pour qui on l' a fait. Ce tailleur est bien long à rendre son ouvrage. Je lui ai donné de l' ouvrage, il ne me le rend pas.

Fig., Rendre à quelqu' un sa parole, Le dégager de la promesse qu' il avait faite.

RENDRE

RENDRE se dit figurément en parlant De certains devoirs, de certaines obligations dont on s' acquitte, de certaines marques de respect, de déférence, de civilité, etc., que l' on donne à quelqu' un. Rendre ses devoirs, ses respects à quelqu' un. Je ne manquerai point de lui rendre ce que je lui dois. Rendre les derniers devoirs à son ami. Rendre des honneurs extraordinaires à un prince, à un ambassadeur. Rendre hommage, rendre des hommages à quelqu' un. Rendre obéissance. Rendre réponse. Rendre à chacun ce qui lui est dû. Cet homme exige qu' on lui rende. C' est un impoli, un homme hautain qui ne rend rien à personne. Rendre gloire, rendre grâce à Dieu. Grâces infinies soient rendues à Dieu de ce que...

En termes de Féodalité, Rendre foi et hommage, rendre aveu, S' acquitter de ces sujétions.

Rendre le devoir, rendre le devoir conjugal, Satisfaire à l' intention du mariage.

Rendre visite à quelqu' un, L' aller visiter; et, Rendre à quelqu' un sa visite, L' aller visiter après avoir reçu de lui une visite. Rendre ses visites, Faire les visites que l' usage prescrit dans certaines circonstances. Ces nouveaux mariés ont rendu hier leurs visites.

Rendre le salut, Saluer quelqu' un dont on vient de recevoir un salut. On dit de même: Je lui ai rendu son salut. Il ne m' a pas rendu mon salut.

Rendre service à quelqu' un, Servir, obliger quelqu' un. Rendre de bons offices, de mauvais offices à quelqu' un, Servir ou desservir quelqu' un par ses paroles ou par ses actions.

RENDRE

RENDRE signifie aussi, Payer de retour, soit en bien, soit en mal. Rendre la pareille. Rendre le réciproque. Rendre le change. Rendre avec usure. Rendre le bien pour le mal. Rendre le mal pour le bien. Rendre injure pour injure. Il m' a fait un plaisir, je le lui ai bien rendu. Il m' a fait une cruelle offense, mais je le lui rendrai bien.

Dieu vous le rende. Expression de reconnaissance, dont se servent ceux à qui on donne l' aumône, ceux à qui l' on fait quelque petit présent, à qui l' on rend quelque bon office.

Rendre combat, rendre le combat, Résister à une attaque. L' armée ennemie s' enfuit à notre approche sans rendre combat, sans rendre le combat. Ces locutions ont vieilli.

RENDRE

RENDRE signifie encore, Faire recouvrer certaines choses dont on était privé, qu' on avait perdues, comme la santé, les forces du corps, etc. Rendre la santé, la vue, l' ouïe. Ce remède lui a rendu la vie. Ce régime lui rendra les forces. Rendre l' embonpoint. Rendre la parole, l' appétit. Rendre la liberté. Cet arrêt lui a rendu l' honneur. Cette nouvelle lui a rendu l' espoir, le courage, lui a rendu sa gaieté.

Fam. et par exagérat., Vous me rendez la vie, Vous me tirez de peine, je vous ai une obligation extrême.

RENDRE

RENDRE se dit quelquefois en parlant Des personnes, dans une acception à peu près semblable, et signifie, Les faire rentrer en possession d' une chose dont elles étaient privées, ou à laquelle elles avaient renoncé. Il vient d' être rendu à la liberté. Cela vous rend à l' honneur. Vos conseils le rendront à la vertu. Ce remède peut le rendre à la vie. On l' a rendu à la société. Je l' ai rendu à son état, qu' il avait abandonné. On dit dans un sens analogue, Cela le rendit à lui-même, Cela fit cesser l' illusion, la prévention, etc., qui troublait, qui égarait sa raison, et qui l' empêchait de juger sainement.

RENDRE

RENDRE signifie aussi, Faire devenir; être cause qu' une personne, qu' une chose devient ce qu' elle n' était pas auparavant. Sa vertu l' a rendu illustre. Sa probité l' a rendu l' arbitre de tous ses voisins. Cette action l' a rendu odieux. Ses victoires l' ont rendu maître d' un vaste pays. Il a rendu sa mort glorieuse. La parure la rend plus belle. Le malheur l' a rendu sage. Cet accident l' a rendue sourde. Elle se sert d' une pommade qui rend le teint uni. Le rouge et le blanc dont cette femme se sert, la rendent affreuse. L' exercice rend le corps plus vigoureux. Le commerce rend un pays florissant. Rendre un chemin praticable, une rivière navigable.

Il s' emploie dans le même sens avec le pronom personnel, et signifie, Devenir, avec ou sans intention, mais par son propre fait. Il veut se rendre agréable, nécessaire. Il s' est rendu odieux, méprisable, ridicule, par sa conduite, par ses manières. Ce prince s' est rendu redoutable à tous ses voisins. Il ne faut pas se rendre si familier, si facile. À force d' excès, il s' est rendu malade. Nous devons travailler sans cesse à nous rendre maîtres de nos passions. Les ennemis se sont rendus maîtres de la place. Se rendre maître de l' esprit de quelqu' un.

En termes de Jurispr., Se rendre partie contre quelqu' un, Se déclarer partie contre quelqu' un. La veuve s' est rendue partie civile contre les meurtriers de son mari.

Se rendre catholique, se rendre ermite, Se faire catholique, se faire ermite.

RENDRE

RENDRE signifie aussi, Produire, rapporter. Il y a de bonnes terres qui rendent près de deux cents gerbes par arpent. Un grain de blé en rend quelquefois plus de soixante. Sa terre lui rend dix mille francs par an. L' argent qu' il a mis à fonds perdu, lui rend dix pour cent. Les gerbes rendent beaucoup cette année. Cette affaire, ce métier rend peu, rend beaucoup. Ce commerce ne rend pas, ne rend rien.

Ce fermier rend tant de sa ferme, Il en paye tant.

Cette orange rend beaucoup de jus, Il en sort beaucoup de jus quand on la presse. Cette viande rend beaucoup de jus, Il en sort beaucoup de jus quand on la coupe. Cette volaille a rendu beaucoup de graisse, Il en a dégoutté beaucoup de graisse quand on l' a fait cuire.

Cette fleur rend une odeur agréable, Il s' en exhale une agréable odeur. Cet instrument rend un son harmonieux, Il en sort des sons harmonieux quand on en joue.

Absol., Cette raquette rend bien, rend mal, Elle est bien ou mal tendue, elle renvoie fortement ou faiblement la balle.

RENDRE

RENDRE se dit encore en parlant De ce que le corps rejette par les voies naturelles ou autrement. Rendre un remède. Rendre une médecine, un vomitif. Rendre de la bile. Rendre par haut et par bas. Rendre un aliment comme on l' a pris. Il rend le sang par le nez. On lui perça un abcès qui rendit quantité de pus.

Absol., Cette plaie, ce cautère commence à rendre, rend beaucoup, Il en sort de la matière, du pus.

Fig. et pop., C' est un homme qui a bon coeur, il ne rend rien, Il ne rend jamais ce qu' on lui prête.

Pop., Rendre gorge, Vomir après avoir trop bu ou trop mangé. Il signifie, figurément et familièrement, Restituer par force ce qu' on a pris, ce qu' on a acquis par des voies illicites. On lui a fait rendre gorge.

Fig., Rendre l' esprit, rendre l' âme, rendre le dernier soupir, les derniers soupirs, Mourir, expirer.

RENDRE

RENDRE signifie quelquefois, Représenter, exprimer. Cette copie ne rend pas bien l' original. Une glace qui rend nettement les objets. Ce portrait rend bien votre figure, vous rend bien. Ce mot rend mal votre pensée, votre idée. Rendre nettement, clairement, vivement sa pensée. Je ne saurais rendre, vous rendre à quel point j' ai souffert, combien je suis touché de votre procédé.

Rendre témoignage, Témoigner.

Rendre un arrêt, une sentence, Prononcer un arrêt, une sentence. Rendre des oracles, Prononcer des oracles.

Rendre la justice, Exercer, administrer la justice. Les tribunaux sont institués pour rendre la justice.

Rendre justice à quelqu' un, Reconnaître son mérite, ses droits. Le public lui rend enfin justice. Tout le monde rend justice à son mérite. On dit dans un sens analogue: C' est une justice à lui rendre. Il faut lui rendre cette justice.

Rendre raison, Expliquer pourquoi on fait quelque chose, pourquoi quelque chose est ou se fait. Rendez-moi raison de votre conduite, de votre procédé. Il y a des phénomènes, dans la nature, dont on ne peut rendre raison.

Rendre raison à quelqu' un, Se battre en duel avec lui pour réparation d' une offense. Il faudra bien qu' il me rende raison de cette insulte. De quoi se plaint-il? je lui ai rendu raison. Je suis prêt à lui rendre raison quand il voudra.

Rendre compte d' une chose, La détailler, en donner l' explication. Rendre compte d' un événement. Rendre compte de sa gestion. Rendre un compte détaillé de sa gestion. Rendre ses comptes. On dit aussi, Se rendre compte à soi-même de quelque chose, Réfléchir sur la chose dont il s' agit, de manière à la bien connaître.

RENDRE

RENDRE signifie aussi, Traduire. Il a mal rendu le sens de son auteur. Rendre un passage mot à mot. Cherchez à rendre le sens plutôt qu' à traduire chaque mot.

Il signifie également, Répéter. L' écho rend les sons, rend les paroles. Il n' a pas rendu fidèlement ce que j' avais dit. Il ne vous a pas bien rendu ce que je l' avais chargé de vous dire. Je vous rends son discours mot pour mot.

RENDRE

RENDRE signifie en outre, Aboutir; et, dans cette acception, il est neutre. Ce chemin rend à tel hameau, à tel village.

Il s' emploie plus ordinairement, dans le même sens, avec le pronom personnel. Où se rend ce chemin-là? Les fleuves se rendent à la mer. Le sang se rend au coeur.

Se rendre en quelque endroit, lorsqu' il s' agit Des personnes, signifie, Se transporter en quelque endroit, y aller. Il se rendra à Lyon tel jour. Les troupes se rendirent sur la frontière à la fin de mai. Si vous voulez vous rendre en tel endroit, vous m' y trouverez. Je me rendrai auprès de vous. Se rendre à son régiment. Se rendre à son bord. Se rendre à son drapeau. Se rendre à l' assignation. Se rendre à l' heure indiquée. Se rendre à point nommé. Se rendre à son poste. Se rendre à une invitation. Se rendre aux ordres d' un chef, d' un supérieur. Par formule de politesse, Je me rends à vos ordres.

Se rendre à son devoir, Se rendre au lieu où le devoir appelle. Se rendre à son devoir, se dit aussi De quelqu' un qui se réforme, qui cède à l' empire de la raison. Mon fils, quand vous rendrez-vous à votre devoir?

RENDRE

RENDRE signifie aussi, Livrer, céder. Le gouverneur se vit forcé de rendre la place après la seconde attaque. Il terrassa son ennemi, et le força à lui rendre l' épée, à lui rendre les armes, à rendre les armes.

Fig., Rendre les armes, S' avouer vaincu dans une contestation, dans une discussion.

En termes de Manége, Rendre la bride à son cheval, La tenir moins haute, moins ferme. Rendez tout à fait la bride. On dit aussi, Rendre la main à un cheval, Lui lâcher un peu la bride.

RENDRE

RENDRE signifie pareillement, avec le pronom personnel, Céder, se mettre an pouvoir, se soumettre. Les assiégés ne voulurent point se rendre. La citadelle ne s' est rendue qu' à la dernière extrémité. Se rendre aux ennemis. Se rendre prisonnier de guerre. Ils se sont rendus sans coup férir. La garnison s' est rendue à discrétion. Se rendre à la raison, à l' évidence, à l' autorité, à des raisons, à des prières. Cette femme s' est rendue à ses désirs.

Je me rends, se dit Lorsque, dans une discussion, on finit par céder. Il ne se rend jamais, C' est un opiniâtre, un entêté qui ne cède jamais.

RENDRE

RENDRE avec le pronom personnel, signifie aussi, N' en pouvoir plus. Je ne puis plus boire ni manger, je me rends. Il ne peut plus marcher, il se rend. Quoi! vous vous rendez déjà?

Ce cheval se rend, Il ne peut plus avancer, il est outré à force d' avoir marché ou d' avoir travaillé. Cela se dit aussi D' un cheval qui finit par obéir, après quelque résistance.

RENDU, UE. participe

RENDU, UE. participe Le vin de Bourgogne coûte tant, rendu à Paris, Voituré à Paris.

Prov., Fille qui chante et ville qui parlemente, sont à demi rendues.

Compte rendu, Exposé ou récit de certains faits particuliers. Compte rendu de l' état des finances, de la statistique criminelle. Compte rendu des séances d' une assemblée législative. Etc.

Cet homme, cet animal est rendu, Il est las, fatigué, outré, il ne peut plus marcher. Je suis rendu, je ne saurais aller plus loin.

RENDU

RENDU signifie quelquefois, Arrivé où l' on voulait aller. Il n' y a plus qu' un petit quart de lieue d' ici chez nous, nous voilà bientôt rendus.

RENDU

RENDU est aussi substantif, et se dit d' Un soldat d' une armée ennemie qui se rend à l' autre. On apprit, par les rendus, que... Il est vieux.

Fig. et fam., C' est un rendu, se dit en parlant D' un tour qu' on vient de jouer à quelqu' un, et qui vaut bien celui qu' il a fait auparavant. On dit dans le même sens, C' est un prêté rendu.

RENDURCIR. v. a.

RENDURCIR. v. a. Rendre plus dur ce qui l' était déjà. La trempe rendurcit le fer. Avec le pronom personnel, Se rendurcir.

RENDURCI, IE. participe

RENDURCI, IE. participe

RÊNE. s. f.

RÊNE. s. f. Courroie de la bride d' un cheval. Une des rênes de la bride. Il y a une rêne de rompue. La rêne droite est plus courte que la gauche. Son cheval rompit ses rênes, et l' emporta.

Fig. et dans le style soutenu, Les rênes de l' empire, de l' État, du gouvernement, L' administration souveraine, la haute administration de l' État. Tenir les rênes de l' empire. Prendre en main les rênes de l' empire, les rênes de l' État. Quitter les rênes du gouvernement, et les remettre en d' autres mains.

RENÉGAT, ATE. s.

RENÉGAT, ATE. s. Celui, celle qui a renié la religion chrétienne pour embrasser une autre religion, et particulièrement le mahométisme. Il s' est fait renégat. C' est une renégate.

RÉNETTE. s. f.

RÉNETTE. s. f. Instrument dont les maréchaux se servent pour couper l' ongle du cheval par sillons.

RÉNETTER. v. a.

RÉNETTER. v. a. T. de Maréchalerie. Couper le sabot par sillons, et y pratiquer des raies avec la rénette. Les maréchaux affaiblissent souvent les quartiers en rénettant un pied.

RÉNETTÉ, ÉE. participe

RÉNETTÉ, ÉE. participe

RENFAÚTAGE. s. m.

RENFAÚTAGE. s. m. L' action de renfaîter; L' ouvrage qui en est le résultat. Ce renfaîtage me coûtera fort cher.

RENFAÚTER. v. a.

RENFAÚTER. v. a. Raccommoder le faîte d' un toit.

RENFAÚTÉ, ÉE. participe

RENFAÚTÉ, ÉE. participe

RENFERMER. v. a.

RENFERMER. v. a. Enfermer de nouveau. Ce prisonnier s' était échappé, on l' a repris et on l' a renfermé.

Il signifie encore simplement, Enfermer. C' est un fou qu' il faudrait renfermer. En Orient, on renferme les femmes. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il se renferma dans sa maison. Je me renferme souvent dans mon cabinet.

Renfermer quelqu' un, Le mettre en prison.

Renfermer un prisonnier, Le resserrer plus étroitement qu' auparavant.

Fig., Se renfermer en soi-même, Se recueillir, afin de penser avec plus d' attention aux choses dont on est occupé.

RENFERMER

RENFERMER signifie aussi, tant au propre qu' au figuré, Comprendre, contenir. Ce parc renferme plusieurs villages. Le genre renferme les espèces. Ce livre renferme plusieurs vérités. Cette phrase renferme un grand sens. Un corps mal fait peut renfermer une belle âme.

RENFERMER

RENFERMER signifie encore figurément, Restreindre, réduire dans de certaines bornes. Ce prédicateur a renfermé son sujet, sa matière en deux points. Cet avocat avait renfermé sa cause dans la question de droit. L' exercice de ce droit fut renfermé dans certaines limites.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Cet auteur s' est renfermé dans son sujet, et ne s' est pas permis le moindre écart. Le commerce, au lieu de s' étendre, se renfermait tous les jours dans un cercle plus étroit. Il se renferme dans un silence prudent.

En termes de Manége, Renfermer un cheval, Le tenir dans la main et dans les jambes: dans la main, le cavalier la mettant à soi, ce qui occasionne une plus forte tension des rênes et ce qui retient le devant; dans les jambes, en les approchant du corps de l' animal, ce qui chasse le derrière sur le devant.

RENFERMÉ, ÉE. participe

RENFERMÉ, ÉE. participe Subst., Cela sent le renfermé, se dit Des choses qui ont contracté une mauvaise odeur, pour avoir été trop longtemps renfermées. On dit de même, Une odeur de renfermé, en parlant D' un appartement, d' une chambre où il sent mauvais, parce qu' on n' a point ouvert les fenêtres depuis un certain temps.

RENFLEMENT. s. m.

RENFLEMENT. s. m. État de ce qui est renflé. Il signifie particulièrement, en termes d' Architecture, Augmentation insensible du diamètre d' une colonne depuis la base jusqu' au tiers de la hauteur du fût.

Il se dit également, en Botanique, de L' endroit où une tige, un rameau, etc., est comme enflé, dilaté. La tige de cette plante a plusieurs renflements.

RENFLER. v. n.

RENFLER. v. n. Il se dit Des choses qui augmentent de grosseur en cuisant ou en fermentant. Voilà des pois, des haricots qui renflent bien. Cette pâte a bien renflé.

RENFLÉ, ÉE. participe

RENFLÉ, ÉE. participe Pois bien renflés. Pâte bien renflée.

Il se dit adjectivement De certaines choses qui vont en grossissant dans quelque partie de leur longueur. En Architect., Colonne renflée. En Botan., Tige renflée à sa base. Voyez RENFLEMENT.

RENFONCEMENT. s. m.

RENFONCEMENT. s. m. T. d' Art. Effet de perspective qui fait paraître une chose enfoncée et éloignée. Le renfoncement d' une décoration de théâtre.

Il se dit aussi Du creux que forment certaines parties d' un ouvrage. Dans ce sens, on l' emploie surtout en Architecture. Le renfoncement d' un caisson.

RENFONCEMENT

RENFONCEMENT en termes d' Imprimerie, Action de renfoncer une ligne. Faire des renfoncements.

RENFONCER. v. a.

RENFONCER. v. a. Enfoncer de nouveau, enfoncer plus avant. Renfoncer son chapeau. Renfoncez le bouchon de cette bouteille.

En termes d' Imprim., Renfoncer une ligne, La faire commencer plus ou moins en arrière de celles qui suivent ou qui précèdent. Il faut renfoncer cette ligne, elle commence un paragraphe.

RENFONCÉ, ÉE. participe

RENFONCÉ, ÉE. participe

RENFORCEMENT. s. m.

RENFORCEMENT. s. m. Action de renforcer, ou L' effet de cette action. Le renforcement d' une poutre.

RENFORCER. v. a.

RENFORCER. v. a. Fortifier, rendre plus fort. Renforcer des troupes. Renforcer une armée. Renforcer une garnison. Renforcer les gardes, les postes. Renforcer un mur par des chaînes de pierre. Renforcer une poutre par des plates-bandes de fer. Renforcer le quartier d' un soulier.

Renforcer la dépense, l' ordinaire d' une maison, Augmenter la dépense d' une maison, en augmenter l' ordinaire.

Renforcer la voix, le son, Lui donner plus de force, plus d' éclat. Renforcez votre voix sur cette note. Renforcez le son de votre instrument.

RENFORCER

RENFORCER s' emploie aussi avec le pronom personnel, au propre et au figuré, et signifie, Se fortifier, devenir plus fort, plus habile. L' armée se renforce tous les jours. Je trouve que vous vous êtes renforcé dans le calcul, aux échecs, sur la langue grecque, sur le violon.

RENFORCÉ, ÉE. participe

RENFORCÉ, ÉE. participe Un canon renforcé. Un canon renforcé sur la culasse.

Étoffe renforcée, Étoffe plus forte et plus épaisse que ne le sont ordinairement les étoffes de la même espèce. Du damas renforcé. Du taffetas renforcé.

Un bidet renforcé, Un double bidet.

Fig. et fam., C' est un paysan renforcé, se dit D' un homme de campagne qui a de l' aisance, et qui fait un peu l' important. Un bourgeois renforcé, Un bourgeois riche et orgueilleux. Un fat, un sot renforcé, Un homme extrêmement fat, extrêmement sot.

RENFORMIR. v. a.

RENFORMIR. v. a. T. de Maçonnerie. Mettre des moellons ou des pierres où il en manque, crépir un vieux mur pour consolider la construction.

RENFORMI, IE. participe

RENFORMI, IE. participe

RENFORMIS. s. m.

RENFORMIS. s. m. T. de Maçonnerie. Réparation d' un vieux mur, sans démolition.

RENFORT. s. m.

RENFORT. s. m. Augmentation de force. Un renfort de troupes. L' armée était faible, on y a envoyé un renfort considérable. L' armée a reçu des renforts.

RENFROGNER (SE). v. pron.

RENFROGNER (SE). v. pron. Voyez REFROGNER.

RENGAGEMENT. s. m.

RENGAGEMENT. s. m. Action de se rengager. Depuis son rengagement dans tel corps.

RENGAGER. v. a.

RENGAGER. v. a. Engager de nouveau. Il avait dégagé ses pierreries et sa vaisselle d' argent, il a été obligé de les rengager. Rengager un domaine. Il sort à peine d' une mauvaise affaire, et vous voulez le rengager dans une autre. Rengager son coeur. Après quelques instants de repos, ils ont rengagé le combat.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Se rengager dans les procès. Se rengager dans un parti, dans une cabale, dans une faction. Ce soldat s' est rengagé pour la troisième fois. À peine s' est-il tiré du péril, qu' il s' y rengage. Se rengager dans une nouvelle passion.

RENGAGÉ, ÉE. participe

RENGAGÉ, ÉE. participe

RENGAINER. v. a.

RENGAINER. v. a. Remettre dans la gaîne, dans le fourreau. Rengainer une épée, un couteau. On l' emploie absolument dans le sens de Rengainer son épée. Ils allaient croiser le fer, lorsque le général survint, et leur ordonna de rengainer. Il leur fallut rengainer. Rengainez, monsieur.

Fig. et fam., Rengainer son compliment, Supprimer ou ne pas achever ce qu' on avait envie de dire. Rengainez votre compliment.

RENGAINÉ, ÉE. participe

RENGAINÉ, ÉE. participe

RENGORGER (SE). v. pron.

RENGORGER (SE). v. pron. Il se dit Des femmes, lorsque, pour avoir meilleure grâce, elles avancent la gorge, et retirent la tête un peu en arrière. Voyez comme elle se rengorge.

Il se dit aussi Des hommes, lorsque, par un mouvement semblable de la tête, ils affectent un air de fierté. Depuis qu' il est en place, il se rengorge.

Il se dit également De certains animaux. Le paon se rengorge quand on le regarde.

Il se dit, figurément, D' un homme qui fait l' important. Dans toutes ses acceptions, il est familier.

RENGORGÉ, ÉE. participe

RENGORGÉ, ÉE. participe

RENGRAISSER. v. a.

RENGRAISSER. v. a. Faire redevenir gras, engraisser de nouveau. Le riz dont il fait usage le rengraisse à vue d' oeil. On a rengraissé ce cheval avec du son.

Il est aussi neutre, et signifie, Redevenir gras. Depuis qu' il prend du lait, il a rengraissé.

RENGRAISSÉ, ÉE. participe

RENGRAISSÉ, ÉE. participe

RENGRÉGEMENT. s. m.

RENGRÉGEMENT. s. m. Augmentation, accroissement. Rengrégement de mal. Rengrégement de douleur. Il ne se dit que Des maux, et il est vieux.

RENGRÉGER. v. a.

RENGRÉGER. v. a. Augmenter, accroître. Il ne se dit qu' en parlant Du mal, de la douleur. Rengréger son mal. Rengréger sa douleur. Rengréger sa peine.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Son mal se rengrége. Sa douleur se rengrége. Dans les deux acceptions, il est vieux.

RENGRÉGÉ, ÉE. participe

RENGRÉGÉ, ÉE. participe

RENGRÉNEMENT. s. m.

RENGRÉNEMENT. s. m. Action de rengréner.

RENGRÉNER. v. a.

RENGRÉNER. v. a. T. de Monnaie. Remettre sous le balancier les monnaies, les médailles qui n' ont pas bien reçu l' empreinte, ou qui exigent pour leur fabrication plus d' un coup de balancier, de manière que toutes leurs parties rentrent exactement dans le creux des coins.

Il se dit aussi De tout ce qui a reçu une empreinte, et qui rentre juste dans le creux de la matrice. Vérifier l' empreinte d' un poinçon en le faisant rengréner.

RENGRÉNÉ, ÉE. participe

RENGRÉNÉ, ÉE. participe

RENIABLE. adj. des deux genres

RENIABLE. adj. des deux genres Il n' est guère usité que dans cette phrase proverbiale, Tous vilains cas, tous mauvais cas sont reniables; ce qui se dit Lorsqu' un homme a commis quelque crime, a fait quelque faute considérable, et que la honte ou la crainte du châtiment fait qu' il le nie.

RENIEMENT ou RENÚMENT. s. m.

RENIEMENT ou RENÚMENT. s. m. Action de renier. Il n' est usité que dans cette locution, Le reniement de saint Pierre.

RENIER. v. a.

RENIER. v. a. Déclarer contre la vérité qu' on ne connaît point une personne, une chose. Saint Pierre renia JÉSUS-CHRIST, renia son maître par trois fois.

Renier quelqu' un pour son parent, pour son ami, Refuser de le reconnaître pour tel. On dit dans le même sens, Renier ses parents.

RENIER

RENIER signifie encore, Désavouer une chose de fait, la nier. Renier sa patrie, sa famille, son nom.

Il signifie aussi, Renoncer entièrement à une chose, n' y vouloir plus avoir de part. Le peuple dit que les sorciers renient chrême et baptême. Il a renié sa religion. Renier sa foi.

Il signifie, absolument, Renier sa religion. De vingt captifs qu' ils étaient, il n' y en eut que deux qui renièrent.

Renier Dieu, et absolument, Renier, Jurer le nom de Dieu: il se joint presque toujours avec le verbe Blasphémer. Ne faire que renier et blasphémer. Je l' entendais qui reniait et blasphémait.

RENIÉ, ÉE. participe

RENIÉ, ÉE. participe Prov. et par exagérat., Il est renié de Dieu et des hommes, se dit D' un méchant homme en horreur au ciel et à la terre.

Un moine renié, Un moine qui a renoncé à ses voeux et à son habit. Un chrétien renié, Un homme qui a renoncé à la religion chrétienne. Dans ces locutions, Renié prend une signification active, et se dit au lieu de Qui a renié.

RENIEUR. s. m.

RENIEUR. s. m. Celui qui renie, qui blasphème. C' est un renieur, un blasphémateur. Il a vieilli.

RENIFLEMENT. s. m.

RENIFLEMENT. s. m. Action de renifler.

RENIFLER. v. n.

RENIFLER. v. n. Retirer, en aspirant un peu fort, l' humeur ou l' air qui est dans les narines. Ne reniflez pas. Il renifle toujours.

Il se dit, figurément et familièrement, De ceux qui marquent de la répugnance pour quelque chose.

Ce cheval renifle sur l' avoine, Il répugne à en manger.

RENIFLERIE. s. f.

RENIFLERIE. s. f. Action de renifler. Il est populaire.

RENIFLEUR, EUSE. s.

RENIFLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui renifle.

RENNE. s. m.

RENNE. s. m. Quadrupède mammifère qui est du même genre que les cerfs, et qu' on trouve dans les pays du Nord. En Laponie, le renne vit dans l' état de domesticité. Un traîneau attelé de deux rennes. La femelle du renne a des bois comme le mâle.

RENOM. s. m.

RENOM. s. m. Réputation, opinion que le public a d' une personne, d' une chose. Bon renom. Mauvais renom Grand renom. Un homme de renom, de grand renom. Cet exploit lui acquit un grand renom. Il s' est fait un mauvais renom. C' est un auteur sans renom. Il n' a aucun renom. Ceta a beaucoup diminué de son renom. C' est une femme de mauvais renom, qui a mauvais renom. Paris, Rome, Constantinople, sont des villes de grand renom. Quand Renom est employé tout seul, il se prend ordinairement en bonne part.

RENOMMÉE. s. f.

RENOMMÉE. s. f. Renom, réputation. Bonne renommée. Mauvaise renommée. Grande renommée. Noircir, ternir la renommée de quelqu' un. Cela ferait tort, cela nuirait à sa renommée. Flétrir sa renommée.

En termes de Palais, Rétablir quelqu' un en sa bonne fâme et renommée.

Prov., Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, Il vaut mieux avoir l' estime publique que d' être riche.

RENOMMÉE

RENOMMÉE signifie aussi, La voix publique qui annonce quelque action, quelque événement remarquable, qui répand l' éloge ou le blâme sur quelque personnage. J' ai appris cette action, ce grand événement par la renommée. Je n' en fus instruit que par la renommée.

En termes de Palais, Enquête de commune renommée, Sorte d' enquête ordonnée pour constater certains faits.

RENOMMÉE

RENOMMÉE se dit encore d' Un être mythologique et allégorique, représenté ordinairement sous les traits d' une femme ailée, qui embouche la trompette, pour publier en tous lieux les divers événements. Selon les poëtes, la Renommée a cent yeux, autant de bouches et autant d' oreilles. Il y avait à Athènes et à Rome un temple de la Renommée. Peindre une Renommée.

Il s' emploie avec l' acception qui précède dans plusieurs phrases figurées du style oratoire et poétique. Les cent bouches, les cent voix de la renommée. Ses conquêtes avaient devancé le vol de la renommée. Les trompettes de la renommée. La renommée publie ses victoires. La renommée vole en tous lieux. Sur les ailes de la renommée.

RENOMMER. v. a.

RENOMMER. v. a. Nommer, élire de nouveau. Les électeurs l' ont renommé.

Il signifie aussi, Nommer avec éloge. Ce prince s' est fait renommer partout. Ses belles actions l' ont fait renommer par toute la terre. Ce héros qu' on renomme en tous lieux.

Avec le pron. person., Se renommer de quelqu' un, Se réclamer de quelqu' un, s' autoriser, se servir du nom de quelqu' un auprès d' un autre. Je l' ai bien reçu, parce qu' il s' est renommé de vous. Il est bien hardi de se renommer de moi, je ne le connais point. Cette acception a vieilli.

RENOMMÉ, ÉE. participe

RENOMMÉ, ÉE. participe Un capitaine renommé. Il est fort renommé parmi les savants. Renommé par sa sainteté. Il était des plus renommés de ce siècle. C' est un lieu renomme pour les bons vins.

RENONCE. s. f.

RENONCE. s. f. Terme dont on se sert, à certains Jeux de cartes, pour exprimer qu' on n' a point d' une certaine couleur. Au jeu du reversi, celui qui a le plus de renonces, a le plus beau jeu.

Se faire une renonce, Se mettre en état de couper une couleur, en se défaisant des cartes de cette couleur qu' on a dans son jeu. Je me suis fait une renonce en pique, à pique.

RENONCEMENT. s. m.

RENONCEMENT. s. m. Action de renoncer. Il ne se dit que dans les sujets de morale, et particulièrement de morale chrétienne. Le renoncement aux honneurs, aux plaisirs, à la vanité. Le renoncement à soi-même. Vivre dans un grand renoncement de soi-même. Il vit dans un entier renoncement des choses de ce monde.

RENONCER. v. n.

RENONCER. v. n. Se désister, se déporter de quelque chose, soit par acte exprès, soit autrement. Renoncer à la couronne. Renoncer à la succession de son père, de son parent. Renoncer à la communauté. J' avais telle prétention, tel droit, mais j' y ai renoncé.

Il signifie aussi, Quitter, abandonner la possession, la prétention, le désir ou l' affection de quelque chose. Renoncer à l' empire, aux honneurs, aux dignités. Renoncer à l' amour. Renoncer au monde. Renoncer à Satan et à ses pompes. Renoncer aux plaisirs. Cet avocat a renoncé au palais, à la plaidoirie. Renoncer à sa foi. Renoncer à sa religion. Renoncer à l' amitié de quelqu' un. Renoncer à la vertu, aux sentiments d' humanité. Renoncer au bonheur, à la raison, à l' honneur. Renoncer à la vie. Renoncer à une entreprise. Renoncer à la poursuite de quelque chose. Je voulais assurer son bonheur, mais j' y renonce. J' ai dû renoncer à lui faire entendre raison.

Il s' emploie quelquefois absolument. La veuve a renoncé, à cause des dettes, c' est-à-dire, A renoncé à la communauté. Dans les phrases suivantes et autres semblables, il est familier: Vous renoncez trop vite. On est toujours à temps de renoncer. Il ne faut jamais renoncer, tant qu' on peut aller.

En style de Dévotion, Il faut renoncer à soi-même, Il faut se dépouiller de tout amour propre.

RENONCER

RENONCER à certains Jeux de cartes, signifie, Mettre une carte d' une autre couleur que celle qui est jouée, soit qu' on ait de cette dernière, soit qu' on n' en ait pas. Renoncer à trèfle. Renoncer à pique. On joue pique, et vous jouez trèfle; vous renoncez.

RENONCER

RENONCER est aussi verbe actif, et signifie, Renier, désavouer, ne vouloir plus reconnaître quelqu' un pour ce qu' il est ou pour ce qu' on le croyait. S' il fait telle chose, je le renonce pour mon parent. Il était mon ami, mais je le renonce. Il a renoncé son protecteur, son bienfaiteur.

RENONCÉ, ÉE. participe

RENONCÉ, ÉE. participe

RENONCIATION. s. f.

RENONCIATION. s. f. Acte par lequel on renonce à quelque chose. Renonciation par écrit. Renonciation verbale. Sa renonciation n' est pas en bonne forme. Donner acte à quelqu' un de sa renonciation. Renonciation à une succession. Renonciation valide. Sa renonciation est nulle.

RENONCULE. s. f.

RENONCULE. s. f. Plante dont il y a un grand nombre d' espèces, les unes cultivées dans les jardins pour la beauté de leurs fleurs, et les autres venant sans culture dans les bois, les prés, les marais, etc. Renoncule des jardins, ou Renoncule asiatique, ou Renoncule de Perse. Renoncule simple, double. Renoncule des bois. Renoncule de montagne. Renoncule des prés. Renoncule aquatique. Patte, griffe de renoncule.

RENOUÉE. s. f.

RENOUÉE. s. f. T. de Botan. Plante dont les tiges ont beaucoup de noeuds: l' espèce commune, appelée aussi Centinode, croît dans les lieux incultes et arides, le long des chemins et dans les cours peu fréquentées.

RENOUEMENT ou RENOÛMENT. s. m.

RENOUEMENT ou RENOÛMENT. s. m. Rétablissement, renouvellement. Renouement d' amitié. Renouement d' une négociation. Il a vieilli.

RENOUER. v. a.

RENOUER. v. a. Nouer une chose dénouée. Renouer une jarretière, un ruban.

Il signifie quelquefois simplement, Nouer pour l' ornement. Ses cheveux étaient renoués de rubans, de fleurs, de perles, etc.

Fig., Renouer un traité, une alliance, Renouveler un traité dont le terme était expiré, une alliance qui avait été rompue. Renouer des négociations, Reprendre des négociations qui avaient été interrompues.

Renouer amitié avec quelqu' un, Renouveler amitié avec quelqu' un; et absolument, Renouer, Renouveler une liaison rompue ou interrompue. Il y avait longtemps que nous ne nous étions vus, je viens de renouer amitié avec lui, nous venons de renouer amitié. Ils avaient rompu ensemble, mais ils ont renoué.

Fig. et fam., Renouer une partie, Reprendre le projet d' une partie qui avait été rompue. Renouer la conversation, Reprendre une conversation qui avait été interrompue.

RENOUÉ, ÉE. participe

RENOUÉ, ÉE. participe

RENOUEUR, EUSE. s.

RENOUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fait le métier de remettre les membres disloqués. C' est un bon renoueur. Il faut aller au renoueur, à la renoueuse. On dit aussi, Rebouteur et Rhabilleur.

RENOUVEAU. s. m.

RENOUVEAU. s. m. Le printemps, la saison nouvelle. Tout pousse au renouveau. Il faut attendre le renouveau, pour voir si ces arbres auront repris. Il est vieux, et ne s' emploie que dans le style familier ou dans la poésie légère.

RENOUVELER. v. a.

RENOUVELER. v. a. Rendre nouveau en substituant une chose à la place d' une autre de même espèce. Le sainfoin ne dure que tant d' années, il faut ensuite le renouveler. Renouveler une vigne. Renouveler un troupeau, un haras.

Renouveler le meuble d' un appartement, Substituer à des meubles qui ont servi, des meubles nouveaux, des meubles plus frais.

Renouveler sa maison, son service, Changer tous ses domestiques.

Il a vu renouveler la plus grande partie du régiment, du tribunal, de l' académie, Il y a vu entrer la plupart des hommes qui y sont.

Le retour du soleil, le retour du printemps renouvelle toutes choses, renouvelle toute la nature, etc., Il donne un nouvel aspect, une nouvelle vie à tous les êtres.

Cette révolution a renouvelé la face de l' Europe, Elle y a changé les gouvernements, les institutions, les habitudes, les moeurs.

En termes de l' Écriture, La grâce de JÉSUS-CHRIST renouvelle l' homme, nous sommes renouvelés par le baptême, Nous sommes régénérés en JÉSUS-CHRIST par la grâce, par le baptême.

Renouveler le mal, renouveler la douleur de quelqu' un, Lui faire sentir de nouveau son mal, sa douleur. Cela renouvelle tous mes maux. Vous renouvellerez sa douleur, si vous lui parlez de cet événement.

Renouveler son attention, Avoir une nouvelle attention, une plus grande attention.

Renouveler le souvenir d' une chose, En rappeler la mémoire.

Renouveler un édit, renouveler les anciennes ordonnances, Les publier de nouveau, les remettre en vigueur. Renouveler, un usage, une mode, Faire revivre un ancien usage, une ancienne mode.

RENOUVELER

RENOUVELER signifie aussi, Recommencer, faire de nouveau. Renouveler un procès, une querelle. Renouveler ses instances, ses soins, ses sollicitations, ses prières. Renouveler ses voeux. Renouveler une promesse. Renouveler les assurances, l' assurance de son dévouement. Renouveler amitié. Renouveler connaissance. Je vous renouvelle mes remercîments.

Renouveler un traité, une alliance, un bail, Faire un nouveau traité, une nouvelle alliance, un nouveau bail, avec les mêmes personnes, et à peu près aux mêmes conditions. On dit dans un sens analogue, Renouveler un billet, etc.

RENOUVELER

RENOUVELER s' emploie souvent avec le pronom personnel. Cette assemblée se renouvelle par moitié tous les ans. La nature se renouvelle au printemps. Le froid se renouvelle. Sa douleur se renouvelle tous les jours. Des impressions qui semblaient effacées de ma mémoire, se renouvelèrent tout à coup.

Se renouveler dans le souvenir de quelqu' un, Se rappeler à la mémoire de quelqu' un.

RENOUVELER

RENOUVELER s' emploie neutralement avec la préposition De, dans les phrases suivantes: Renouveler d' appétit, Commencer à manger comme si on avait un nouvel appétit; et, Renouveler de jambes, Recommencer à marcher avec de nouvelles forces.

Fig. et fam., Renouveler de jambes, Reprendre une nouvelle ardeur dans l' affaire, dans l' entreprise dont on s' occupe.

RENOUVELÉ, ÉE. participe

RENOUVELÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Une chose, une invention renouvelée des Grecs, se dit D' une chose, d' une invention connue très-anciennement, et qui est donnée pour nouvelle.

RENOUVELLEMENT. s. m.

RENOUVELLEMENT. s. m. Rénovation, rétablissement d' une chose dans son premier état ou dans un état meilleur. Le renouvellement de l' année, de la saison. Le renouvellement de la lune. Le renouvellement des traités. Renouvellement d' alliance. Renouvellement d' un bail. Renouvellement d' un billet.

Il signifie aussi, Accroissement. Renouvellement d' appétit. Renouvellement de ferveur, de zèle, de tendresse.

Il signifie encore, Réitération. Renouvellement d' assurances de services. Un religieux qui fait un renouvellement de voeux. Le renouvellement des voeux du baptême.

RÉNOVATIQN. s. f.

RÉNOVATIQN. s. f. Renouvellement, rétablissement d' une chose dans l' état où elle était. La rénovation du monde après le déluge. La rénovation de l' homme intérieur par la grâce. La rénovation des voeux. La rénovation d' un titre. La rénovation des lois de la discipline.

RENSEIGNEMENT. s. m.

RENSEIGNEMENT. s. m. Indice, instruction qui met sur la voie de quelque chose, qui sert à faire connaître une chose. Donnez-moi quelques renseignements sur cette affaire, sur ce fait. Vous ne me donnez pas le moindre renseignement pour me diriger. Procurer, fournir des renseignements. Prendre des renseignements. Aller aux renseignements. Renseignement exact, précis. Bureau de renseignements.

RENSEIGNER. v. a.

RENSEIGNER. v. a. Enseigner de nouveau, avec un nouveau soin. Il avait oublié le chemin, il a fallu le lui renseigner. On a mal montré le latin à cet enfant, il faut le lui renseigner.

RENSEIGNÉ, ÉE. participe

RENSEIGNÉ, ÉE. participe

RENTE. s. f.

RENTE. s. f. Revenu annuel. Il a trente mille francs de rente. Il vit de ses rentes. Il n' a ni fonds ni rentes.

Il se dit plus ordinairement de Ce qui est dû tous les ans pour un fonds aliéné, cédé ou affermé. Rente foncière. Bail à rente. Rente de bail, d' héritage. Chapons de rente. La plupart des rentes de cette terre sont en argent. Rente en grains, en vin. Rente en espèces. Cette maison n' est pas à lui franche et quitte, il en fait la rente.

Il se dit aussi de Ce qui est dû annuellement, pour une somme d' argent aliénée par contrat de constitution. Rente au denier vingt, au denier vingt-cinq, constituée au denier vingt-cinq (Ces façons de parler ont vieilli). Rente à quatre, à cinq, à six pour cent. Rente annuelle et perpétuelle. Rente sur l' État. Rente sur la banque de Londres. Payeur des rentes. Rente sur des particuliers. Rente rachetable, non rachetable. Rente viagère. Rente constituée. Rente à fonds perdu. Contrat de rente. Constitution de rente. Donner de l' argent à rente. Constituer une rente. Racheter, rembourser, amortir une rente. S' affranchir d' une rente. Achefer, vendre, créer, saisir, arrêter une rente. On lui a prête cinquante mille francs, dont il fait la rente, dont il paye la rente. Faire une rente, des rentes à quelqu' un. Laisser une rente, des rentes à un parent. La rente court du jour de la signature du contrat. Une rente capitale, principale. Le sort principal d' une rente. Rente usuraire. Rente réductible. Fare réduire une rente qui est à un taux, à un denier trop haut. Caution d' une rente. Garantir une rente. Arrérages d' une rente. Rente prescrite. Créancier d' une rente. Débiteur d' une rente. Rente bien assurée, mal assurée. Rente payable par quartier, par trimestre, par semestre. Cette rente est payable à telle époque de l' année.

RENTE

RENTE se dit absolument pour signifier, La rente constituée par l' État. La rente à cinq pour cent, à trois pour cent. Le taux de la rente. La rente hausse, est en hausse. La rente baisse, est en baisse. Acheter des rentes. Payer en rentes. Transférer des rentes.

RENTE

RENTE se dit, par extension, de Certaines charges qu' on s' impose à soi-même, et qui reviennent à peu près périodiquement. Il donne fréquemment à ce pauvre homme, il lui fait une rente.

RENTER. v. a.

RENTER. v. a. Donner, assigner certain revenu à un hôpital, à un collége, à une communauté, pour une fondation que l' on fait. Ce n' est pas tout de bâtir des hôpitaux, des colléges, il faut les renter. Il a bien renté ces boursiers, etc.

RENTÉ, ÉE. participe

RENTÉ, ÉE. participe Qui a des rentes, du revenu. Cette communauté était bien rentée. Il y avait des moines rentés et des moines mendiants. Il faudrait être bien renté pour faire cette dépense. Fam., Cet homme est bien renté, Il est riche.

RENTIER, IÈRE. s.

RENTIER, IÈRE. s. Celui, celle qui a des rentes constituées sur l' État, ou sur quelque communauté. Les rentiers sont payés par quartier, par semestre, ou par année.

Il se dit également d' Un bourgeois qui vit de son revenu, sans négoce ni industrie. Un gros rentier. Un rentier du Marais.

Il s' est dit aussi de Celui qui devait des rentes seigneuriales. Cette seigneurie avait beaucoup de rentiers et de rentières.

RENTOILAGE. s. m.

RENTOILAGE. s. m. Action de rentoiler. Le rentoilage d' une paire de manchettes. Le rentoilage d' un tableau.

RENTOILER. v. a.

RENTOILER. v. a. Remettre de la toile neuve à la place de celle qui est usée. Il se dit en parlant Des choses qui sont garnies de dentelle, de point, ou d' autres ornements de fil. La toile de ces manchettes est usée, il faudrait les rentoiler.

Il signifie, en termes de Peinture, Coller un vieux tableau sur une toile neuve, ou Transporter une peinture d' une vieille toile sur une neuve.

RENTOILÉ, ÉE. participe

RENTOILÉ, ÉE. participe

RENTRAIRE. v. a.

RENTRAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Traire.) Coudre, rejoindre deux morceaux de drap, ou de quelque autre étoffe épaisse, qui ont été déchirés, coupés; ou Joindre bord contre bord deux morceaux qui n' étaient pas joints, en sorte que la couture ne paraisse point. Cet ouvrier, ce tailleur sait bien rentraire. Votre manteau est déchiré, faites-le rentraire. Rentraire de la tapisserie, pour en faire un tapis.

RENTRAIT, AITE participe

RENTRAIT, AITE participe

RENTRAITURE. s. f.

RENTRAITURE. s. f. Couture de ce qui est rentrait. Cela est si bien rentrait, qu' on ne voit point la rentraiture.

RENTRANT. adj.

RENTRANT. adj. T. de Géom. et de Fortific. Il se dit Des angles dont l' ouverture est en dehors, par opposition Aux angles saillants.

RENTRANT. s. m.

RENTRANT. s. m. T. de Jeu. Celui qui prend la place du joueur qui a perdu la partie. On demande un rentrant.

RENTRAYEUR, EUSE. s.

RENTRAYEUR, EUSE. s. Celui, celle qui sait rentraire. Porter un habit, un manteau au rentrayeur, à la rentrayeuse.

RENTRÉE. s. f.

RENTRÉE. s. f. Action de rentrer. Il se dit Des tribunaux, des colléges, etc., lorsqu' ils recommencent leurs fonctions, leurs exercices après les vacations, après les vacances. Prononcer un discours à la rentrée de la cour royale. À la rentrée des classes, on dit une messe du Saint-Esprit. L' époque de la rentrée.

Il se dit aussi en parlant D' un acteur, lorsqu' il reparaît sur la scène après une absence un peu longue. Cet acteur a fait sa rentrée par tel rôle.

Il signifie, en termes de Chasse, Le retour des animaux dans le bois au point du jour, après qu' ils ont été faire leur nuit en plaine. On se met à l' affût à la rentrée. Attendre le cerf, le sanglier à la rentrée. Aller à la rentrée.

RENTRÉE

RENTRÉE signifie encore, Perception d' un revenu, recouvrement d' une somme. Ce revenu est d' une rentrée difficile. Je comptais sur la rentrée de mes fonds, mais personne ne m' a payé. Il attend des rentrées considérables. La rentrée des impôts, des contributions.

Il signifie, à certains Jeux, Les cartes que l' on prend dans le talon, à la place de celles qu' on a écartées. Il a eu une vilaine rentrée, une heureuse rentrée.

RENTRER. v. n.

RENTRER. v. n. Entrer de nouveau, entrer après être sorti. Rentrer dans sa maison, dans sa chambre, dans la ville. Il ne fut pas plutôt sorti, qu' on le vit rentrer. Il est rentré dans l' armée, dans le régiment qu' il avait quitté. Après une courte digression, il rentra dans son sujet.

Rentrer dans l' alignement, Se remettre sur l' alignement en reculant.

Fig., Rentrer dans les bonnes grâces de quelqu' un, Obtenir de nouveau l' amitié, la protection, les bonnes grâces de quelqu' un.

Fig., Rentrer dans son bien, dans ses droits, Les recouvrer.

Fig., Rentrer dans son bon sens, Revenir en son bon sens.

Fig., Rentrer dans l' ordre, Se remettre, se rétablir dans l' ordre. Il a fait rentrer ces mutins dans l' ordre. Tout est rentré dans l' ordre. On dit de même, Rentrer dans son devoir, dans le devoir, Se remettre, se ranger à son devoir.

Par exagérat., Faire rentrer quelqu' un dans la poussière, dans la poudre, L' accabler, l' anéantir par des menaces. On dit dans le même sens, Faire rentrer quelqu' un cent pieds sous terre.

Fig., Rentrer en soi-même, Faire réflexion sur soi-même.

RENTRER

RENTRER signifie figurément, Recommencer, reprendre certaines choses, s' y remettre. Rentrer en charge, en fonctions, en exercice. Rentrer dans le service Rentrer en condition. Rentrer en commerce de lettres, en correspondance.

Rentrer en fureur, Se remettre en fureur.

Prov. et fig., Rentrer en danse, Rentrer dans une affaire, dans un embarras dont on était sorti.

RENTRER

RENTRER se dit absolument Des tribunaux qui reprennent leurs fonctions, des colléges qui recommencent leurs exercices, etc., après les vacations, après les vacances. Les tribunaux, les colléges rentrent à telle époque.

Il se dit aussi D' un acteur qui, après une absence, reparaît sur la scène. Ce comédien rentre ce soir par le rôle d' Oreste.

RENTRER

RENTRER en parlant Des revenus, des sommes à recouvrer, signifie, Arriver, être touché, perçu. Ce revenu a peine à rentrer. Avant de compter le profit, il faut que les frais rentrent. Cette avance rentrera peu à peu. Il doit lui rentrer des fonds dans quelques jours.

RENTRER

RENTRER se dit vulgairement Des humeurs qui se répercutent. Prenez garde de laisser rentrer cette humeur, elle vous jouerait un mauvais tour. Un charlatan lui a fait rentrer ses dartres.

RENTRER

RENTRER en termes de Gravure, Repasser la pointe ou le burin dans les tailles déjà faites, pour les approfondir.

RENTRER

RENTRER à certains Jeux de cartes, se dit Des cartes que l' on prend au talon à la place de celles qu' on a écartées. Il m' est rentré deux as, deux atouts. Il m' est rentré un vilain jeu.

RENTRER

RENTRER est aussi verbe actif, et signifie, Porter ou reporter dedans ce qui était dehors. Rentrer des marchandises dans le magasin. Rentrer des pots de fleurs, des orangers. Voici le moment de rentrer les foins.

En termes d' Imprim., Rentrer, faire rentrer une ligne, La renfoncer.

RENTRÉ, ÉE. participe

RENTRÉ, ÉE. participe Dartre rentrée. Humeur rentrée. Sueur rentrée.

RENVERSE (À LA). loc. adv.

RENVERSE (À LA). loc. adv. Sur le dos, le visage en haut. Tomber à la renverse. Être couché à la renverse.

RENVERSEMENT. s. m.

RENVERSEMENT. s. m. Action de renverser; État d' une chose renversée. Le renversement d' un buffet, d' une table. Il est peu usité en ce sens.

Il signifie aussi, Dérangement, désordre. Le renversement de ma bibliothèque, de mes papiers.

Fig., Le renversement de sa tête, de son esprit, Le trouble, le désordre de ses idées. Renversement d' esprit, Folie, démence.

RENVERSEMENT

RENVERSEMENT en termes de Chirurgie, se dit d' Une situation vicieuse de certains organes, dans laquelle ils sont retournés, et présentent en dehors ce qui devrait être en dedans. Renversement de la matrice, du rectum. Renversement de la vessie. Renversement des paupières.

Il s' emploie figurément, et signifie, Ruine, décadence, destruction totale. Le renversement d' un État. Le renversement des lois, ac la morale, de la religion. Le renversement d' une grande fortune. Le renversement d' un projet.

RENVERSEMENT

RENVERSEMENT en termes de Marine, Transport de la charge d' un navire dans un autre. Il est vieux: on dit, Transbordement.

RENVERSEMENT

RENVERSEMENT en termes de Musique, se dit Des accords où les notes sont disposées autrement que dans l' accord fondamental dont ils sont dérivés. L' accord de sixte-quarte n' est qu' un renversement de l' accord parfait.

En Arithm., Le renversement d' une fraction, Transposition du dénominateur à la place du numérateur, et réciproquement. On dit de même, Le renversement des termes d' un rapport, d' une proportion; et, en Logique, Le renversement des termes d' une proposition.

RENVERSER. v. a.

RENVERSER. v. a. Jeter par terre, faire tomber une personne, une chose. Il renversa la table, le buffet, la bouteille, les plats, etc. Renverser un bâtiment, un mur, une maison. Le vent renversa de très-grands arbres. On a fait jouer la mine pour renverser la tour, le bastion. Le canon a renversé ce palais de fond en comble. Il fut renversé par terre du premier coup de canon. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. La table s' est renversée. Le cheval, en se cabrant, se renversa sur son cavalier. On dit, en Chirurgie, qu' Un organe se renverse, est renversé. Voyez RENVERSEMENT.

Se renverser sur le dos, se renverser en arrière, ou simplement, Se renverser, Se mettre, se coucher sur le dos.

Renverser sens dessus dessous, et absolument, Renverser, Retourner quelque chose de manière que ce qui était en haut soit en bas, et réciproquement.

En termes de Guerre, Renverser les travaux des ennemis, Les abattre, les raser, les combler. Renverser un corps de troupes, Le défaire, le mettre en déroute. Renverser un bataillon. Renverser un escadron. Notre aile droite renversa l' aile gauche des ennemis. Nos troupes ont renversé tout ce qui s' est présenté devant elles. On dit aussi, Renverser un corps de troupes sur un autre, Pousser un corps de troupes de manière qu' en reculant il mette le désordre dans un autre, et qu' il l' entraîne dans sa déroute. La première ligne fut renversée sur la seconde. Nous renversâmes la cavalerie de l' ennemi sur son infanterie. On dit de même pronominalement: La première ligne des ennemis se renversa sur la seconde. Etc.

RENVERSER

RENVERSER signifie aussi, Troubler, confondre l' arrangement des choses, mettre tout sens dessus dessous. Il a renversé tous mes papiers, tous mes livres, toute ma bibliothèque.

Il signifie figurément, Détruire, troubler l' état, l' ordre des choses politiques ou morales. Renverser un État. Renverser un système. C' est renverser toute la jurisprudence. Renverser les lois, la religion. Renverser des desseins. Renverser des espérances. Renverser une grande fortune. Renverser un établissement. L' intendant a renversé les affaires de cette maison. C' est renverser toute la morale.

Fig., Renverser l' esprit de quelqu' un, à quelqu' un, Lui troubler l' esprit, lui inspirer de mauvais sentiments, lui donner des idées fausses. Ce livre lui a renversé l' esprit. On dit, à peu près dans le même sens et familièrement, Cet événement lui a renversé la cervelle.

En termes de Marine, Renverser des marchandises, des munitions, etc., d' un bâtiment dans un autre, Les transporter immédiatement dans un autre, sans les décharger à terre. Il est vieux: on dit, Transborder.

RENVERSER

RENVERSER signifie aussi quelquefois, Transposer. Renverser un accord. Renverser une fraction. Renverser les termes d' un rapport, d' une proportion. Renverser les termes d' une proposition. Voyez RENVERSEMENT.

RENVERSÉ, ÉE. participe

RENVERSÉ, ÉE. participe Avoir l' esprit renversé, la cervelle renversée.

Fig. et fam., Avoir la physionomie renversée, Avoir le visage défait, les traits fort altérés par l' effet de quelque émotion violente ou profonde.

Fig. et fam., La marmite est renversée dans cette maison, Le maître de cette maison n' invite plus à dîner.

Prov., C' est le monde renversé, se dit D' une chose qui est contre l' ordre naturel et la raison.

En termes de Manége, Une encolure renversée, Une encolure dont le contour, l' arc ou la rondeur se trouve en dessous, tandis qu' elle devrait se trouver en dessus.

RENVERSÉ

RENVERSÉ se dit adjectivement, surtout en termes de Géométrie et d' Optique, Des objets qui sont ou qui paraissent dans une situation opposée à leur situation la plus habituelle. Un cône renversé. Une pyramide renversée. Il y a des lunettes à travers lesquelles on voit les objets renversés, et il y en a d autres qui les redressent.

RENVI. s. m.

RENVI. s. m. T. de certains Jeux de cartes. Ce que l' on met par-dessus la vade ou l' enjeu. Faire un renvi de dix louis.

Jeux de renvi, Ceux où l' on fait des renvis.

RENVIER. v. n.

RENVIER. v. n. Mettre une certaine somme d' argent au jeu du brelan, etc., par-dessus la vade ou l' enjeu. Le fonds du jeu n' était que de six jetons, l' un renvia de quatre fiches, et l' autre de dix. Il a renvié de tant sur moi.

RENVOI. s. m.

RENVOI. s. m. Envoi d' une chose à la personne qui l' avait envoyée. Renvoi de marchandises. Renvoi d' une lettre de change. Le renvoi d' un présent.

Chevaux de renvoi, voitures de renvoi, etc., Les chevaux et les voitures qui s' en retournent ou qui devaient s' en retourner à vide.

Le renvoi du son, des paroles par l' écho, Leur répercussion.

RENVOI

RENVOI en parlant D' un livre, signifie, Une certaine marque qui renvoie le lecteur à une pareille marque placée hors du texte et sous laquelle il doit trouver une citation, une remarque, une explication, etc. La grande quantité de renvois fatigue le lecteur.

Il se dit aussi d' Un avertissement qui indique qu' on trouvera à une autre page du même livre, la suite de ce qui est interrompu. Il y a dans ce bréviaire, dans ce livre de prières beaucoup de renvois.

Il se dit également en parlant d' Un acte, d' un écrit, et signifie, La marque qui renvoie à une addition écrite en marge ou au bas de la page et qui doit se joindre au texte. Il se dit aussi de L' addition même. Il y a dans cette minute des renvois qui ne sont point parafés. Il y a trop de renvois dans ce manuscrit.

Il se dit, en termes de Musique, d' Un signe qui, correspondant à un autre signe semblable, indique qu' il faut retourner à l' endroit où ce dernier se trouve placé.

RENVOI

RENVOI signifie encore, L' action de renvoyer quelqu' un, le congé qu' on lui donne. Le renvoi des troupes. On lui a signifié son renvoi. Son renvoi a été accompagné de circonstances mortifiantes. Le renvoi d' un ministre.

RENVOI

RENVOI se dit aussi de L' action de renvoyer une demande, une proposition, etc., à ceux qui doivent l' examiner, y faire droit, ou en rendre compte. La chambre des députes a ordonne le renvoi de cette pétition au ministre de la guerre. Le renvoi d' une proposition dans les bureaux, à l' examen des bureaux.

Il signifie particulièrement, en Jurisprudence, L' action de renvoyer une partie, un procès devant tel ou tel juge. Il a obtenu son renvoi par-devant ses juges naturels. Demande en renvoi. Demander un renvoi. Arrêt de renvoi. Le renvoi d' un procès.

RENVOI

RENVOI signifie quelquefois, Ajournement, remise. Le renvoi de la cause à huitaine, aux prochaines assises. Plusieurs députés demandaient le renvoi de la discussion au lendemain.

RENVOI

RENVOI en termes de Médecine, se dit, surtout au pluriel, Des gorgées de substances gazeuses ou liquides, qui remontent de l' estomac ou de l' oesophage dans la bouche, sans être accompagnées des efforts qui caractérisent le vomissement.

RENVOYER. v. a.

RENVOYER. v. a. (Il se conjugue comme Envoyer.) Envoyer de nouveau. Je lui avais envoyé un cadeau; il l' a refusé, je le lui ai renvoyé.

Il signifie aussi, Faire reporter à une personne une chose qu' elle avait envoyée. On lui avait envoyé un présent, il l' a renvoyé.

Il signifie encore, Faire reporter à une personne une chose qui lui appartient, et qu' elle avait ou prêtée, ou perdue, ou laissée par oubli en quelque endroit. Vous m' avez prêté ce livre, mais je suis sûr de vous l' avoir renvoyé. J' ai trouvé la bague qu' il avait perdue, et je la lui ai renvoyée. Je lui ai renvoyé sa canne, qu' il avait oubliée chez moi.

RENVOYER

RENVOYER en parlant Des personnes, signifie, Faire retourner quelqu' un au lieu d' où il était envoyé, d' où il était parti. On a renvoyé le courrier deux heures après son arrivée. Aussitôt qu' il fut arrivé en tel endroit, il renvoya l' escorte, il renvoya ses gens, son équipage.

Il signifie aussi, Congédier quelqu' un, lui donner son congé. On a renvoyé une partie des troupes. Le roi vient de renvoyer l' ambassadeur de telle puissance. Le roi vient de renvoyer tous ses ministres. Renvoyer un domestique dont on est mécontent. Le mauvais état de ses affaires l' a forcé à renvoyer une partie de ses gens. Il renvoie mécontents tous ceux qui s' adressent à lui. Il l' a renvoyé durement sans vouloir l' écouter.

Fig. et fam., Renvoyer quelqu' un bien loin, Le refuser sèchement, le rebuter. On dit quelquefois absolument, dans le même sens, Renvoyer. Je l' ai renvoyé.

RENVOYER

RENVOYER signifie encore, Adresser une personne à quelqu' un ou en quelque lieu, pour l' éclaircissement de quelque chose. Je lui ai demandé les raisons qui le déterminaient à prendre ce parti; pour toute réponse, il m' a renvoyé à sa femme, à son avocat, à son conseil, etc. Un auteur est souvent obligé de renvoyer son lecteur à ce qu' il a dit plus haut, aux propositions qu' il a établies, aux livres qui ont traité expressément les matières dont il s' agit. Ces chiffres, ces lettres renvoient le lecteur aux notes qui sont placées à la suite du texte.

Prov. et fig., Renvoyer de Caïphe à Pilate, se dit Lorsque les personnes de qui dépend une affaire, une grâce, se renvoient l' une à l' autre celui qui la sollicite.

RENVOYER

RENVOYER signifie aussi, Remettre à un autre temps. Il m' a renvoyé à Noël pour mon payement. Il ne faut pas renvoyer au lendemain ce qu' on peut faire dans le jour. Las d' être toujours renvoyé, j' ai fait assigner mon débiteur. On a renvoyé l' affaire à huitaine.

Prov. et fig., Renvoyer aux calendes grecques, Payer de défaites, remettre à un temps qui n' arrivera jamais, parce que les Grecs ne comptaient point par calendes.

RENVOYER

RENVOYER signifie encore, Repousser, réfléchir, répercuter. Un joueur, un mur qui renvoie la balle. La plaque d' une cheminée renvoie de la chaleur dans la chambre. La lune renvoie la lumière du soleil. L' écho renvoie les sons, les paroles. Etc.

Fig. et fam., Renvoyer la balle à quelqu' un, Lui riposter, lui répliquer vivement. Il voulait soutenir ce paradoxe, mais son adversaire lui a bien renvoyé la balle.

Fig. et fam., Se renvoyer la balle, se dit en parlant De deux personnes qui veulent se décharger l' une sur l' autre de l' embarras d' une affaire, d' une sollicitation, d' un travail. Ils se renvoient la balle l' un à l' autre.

RENVOYER

RENVOYER se dit aussi en parlant Des demandes, des propositions, etc., que l' on transmet, que l' on communique à ceux qui doivent les examiner, y faire droit, ou en rendre compte. Votre demande a été renvoyée à telle personne. La chambre a renvoyé leur pétition au ministre de la guerre, à la commission du budget. Renvoyer un projet de loi, une proposition à l' examen des bureaux.

RENVOYER

RENVOYER en termes de Jurisprudence, Ordonner qu' une partie se pourvoira ou qu' un accusé sera traduit devant tel ou tel juge. La cour royale a renvoyé l' affaire au tribunal compétent. Renvoyer les parties et le procès devant telle cour. La chambre d' accusation l' a renvoyé devant les assises.

Renvoyer un accusé, le renvoyer absous, quitte et absous, le renvoyer d' accusation, Le décharger de l' accusation intentée contre lui. On dit de même, Il a été renvoyé de la plainte.

Renvoyer les parties à se pourvoir, Se déclarer incompétent. Renvoyer un plaideur de sa demande, La lui refuser par un jugement.

RENVOYÉ, ÉE. participe

RENVOYÉ, ÉE. participe La décision de cette affaire est renvoyée, Est remise à un autre temps.

RÉORDINATION. s. f.

RÉORDINATION. s. f. Action par laquelle quelqu' un est réordonné.

RÉORDONNER. v. a.

RÉORDONNER. v. a. Conférer pour la seconde fois les ordres sacrés à quelqu' un dont la première ordination a été faite contre la teneur des canons, et déclarée nulle par jugement de l' Église.

RÉORDONNÉ, ÉE. participe

RÉORDONNÉ, ÉE. participe

RÉORGANISATION. s. f.

RÉORGANISATION. s. f. Action d' organiser de nouveau, et Le résultat de cette action. Réorganisation d' une compagnie, d' une armée.

RÉORGANISER. v. a.

RÉORGANISER. v. a. Organiser de nouveau. Réorganiser une administration. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Leur armée se réorganisa.

RÉORGANISÉ, ÉE. participe

RÉORGANISÉ, ÉE. participe

RÉOUVERTURE. s. f.

RÉOUVERTURE. s. f. Action de rouvrir. Il ne se dit guère qu' en parlant D' un théâtre, d' un établissement de commerce, qui était resté fermé quelque temps. Depuis la réouverture de ce théâtre, de cette salle, de ce magasin, etc.

REPAIRE. s. m.

REPAIRE. s. m. Retraite, lieu où se retirent des bêtes malfaisantes, féroces, comme les tigres, les ours, les serpents, etc. C' est le repaire d' un lion. Un repaire de tigres, d' ours. Un repaire de serpents. Un affreux repaire. On dit par extension, Un repaire de hiboux, d' orfraies.

Il se dit, figurément, d' Un lieu où se retirent ordinairement les voleurs, les brigands, etc. Cette maison isolée, cette auberge écartée est un repaire de brigands, de voleurs. On a longtemps été à la poursuite de ces scélérats, on vient de les prendre tous dans leur repaire.

REPAIRE

REPAIRE en termes de Chasse, signifie, La fiente des loups, des lièvres, et de quelques autres animaux sauvages. Du repaire de loup, de lièvre, etc.

REPAIRE. s. m.

REPAIRE. s. m. T. d' Arts et Métiers. Voyez REPÈRE.

REPAÚTRE. v. n.

REPAÚTRE. v. n. (Il se conjugue comme Paître, et a de plus un prétérit défini et un prétérit indéfini: Je repus. J' ai repu.) Manger, prendre sa réfection. Il se dit Des hommes et des chevaux, particulièrement quand ils sont en marche. Il a fait trente lieues sans repaître. On ne leur donna pas le loisir de repaître. Vos chevaux n' ont point repu d' aujourd' hui, il faut les faire repaître.

Il est aussi verbe actif, et signifie, Donner à manger, nourrir. Il faut repaître ces animaux. Dans ce sens et le précédent, il est peu usité.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré. Repaître quelqu' un d' espérances, de chimères, de fumée.

Repaître ses yeux d' un spectacle, Le regarder avec avidité.

REPAÚTRE

REPAÚTRE s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Cette espèce d' animaux se repaît de chair. Ils se sont bien repus. Il s' en est repu. Il se repaît d' espérances vaines. Il ne se repaît que de vent. Il ne se repaît pas de fumée. Il ne se repaît pas de si peu de chose.

Il ne se repaît que de sang et de carnage, se dit, par exagération, D' un homme cruel et sanguinaire.

REPU, UE participe

REPU, UE participe Il est assez repu, Il a assez mangé.

RÉPANDRE. v. a.

RÉPANDRE. v. a. Épancher, verser, laisser tomber un liquide. Répandre de l' eau par terre. Répandre de la sauce sur la nappe. Par extension: Répandre du sel, du poivre, etc. Répandre du sable sur le carreau d' une salle. Etc.

Neutralement, Prenez garde de répandre, se dit À une personne qui porte un vase plein de quelque liqueur.

Répandre des larmes, Pleurer. La mort de son père lui fit répandre bien des larmes. Cette loi cruelle a fait répandre bien des larmes.

Répandre du sang, Blesser ou tuer. Dieu défend de répandre le sang humain, ou simplement, de répandre le sang. St la bataille se donne, ce ne pourra être sans répandre bien du sang, sans qu' il y ait bien du sang répandu, beaucoup de sang répandu.

Fig. et fam., au Jeu, Il y a eu bien du sang répandu, Il y a eu beaucoup de perte dans cette partie.

Répandre son sang, Être blessé, ou Mourir pour une cause honorable, sacrée, ou qu' on regarde comme telle. Il a répandu son sang pour la patrie dans vingt combats. Les martyrs ont répandu leur sang pour la foi. Il répandit son sang pour le parti qui l' avait entraîné dans l' erreur.

RÉPANDRE

RÉPANDRE signifie aussi, Départir, distribuer à plusieurs personnes. Il a bien répandu de l' argent pour gagner les suffrages. Dieu répand ses grâces comme il lui plait. Répandre des bienfaits, des faveurs, des aumônes.

Il signifie encore, Étendre au loin, disperser en plusieurs endroits. Le soleil répand la lumière. Ces fleurs répandaient une odeur agréable qui parfumait l' air. Ce fleuve a répandu ses eaux dans la campagne. Il avait répandu ses troupes dans tous les villages des environs. Il avait eu soin de répandre ses émissaires de tous côtés.

Il s' emploie figurément, au sens moral, dans cette acception. Il a répandu cette nouvelle dans toute la ville. Cet auteur a répandu de mauvaises maximes dans son livre. Cet auteur a répandu beaucoup de jour, beaucoup d' agrément sur cette matière. Cette doctrine répandit des erreurs et des vices. Il a répandu l' alarme dans le quartier.

Il s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Les eaux se répandirent dans la campagne. La lumière se répand beaucoup plus vite que le son. Ce mal s' est répandu dans tout le pays. Cette doctrine s' est fort répandue en peu de temps. Il s' est répandu un bruit dans la ville, par la ville. La nouvelle de cette victoire se répandit en un instant.

Se répandre en longs discours, en compliments, se répandre en louanges, en invectives, en propos, etc., Tenir de longs discours, faire de longs compliments, donner beaucoup de louanges, dire beaucoup d' injures, etc.

Cet homme cherche à se répandre, craint de se répandre dans le monde, Il fréquente les sociétés, il les évite avec beaucoup de soin.

RÉPANDU, UE. participe

RÉPANDU, UE. participe Vulg., Avoir la bile répandue dans le sang, Avoir la jaunisse.

Être fort répandu dans le monde, Voir beaucoup de monde, aller souvent dans la société. Ce savant est trop répandu. C' est un homme fort répandu.

RÉPARABLE. adj. des deux genres

RÉPARABLE. adj. des deux genres Qui se peut réparer. Il se dit dans tous les sens du verbe. Ce dommage est réparable. La perte du temps est difficilement réparable. Il a manqué une occasion dont la perte n' est pas réparable. Ce qu' il y a de moins réparable, c' est l' offense qu' on lui a faite. Un tort si léger est facilement réparable.

REPARAÚTRE. v. n.

REPARAÚTRE. v. n. Paraître de nouveau. Cet homme n' a jamais reparu. Les ennemis ne reparaîtront pas. Après une longue absence, on le vit tout à coup reparaître, reparaître avec un nouvel éclat. Reparaître dans le monde. La représentation finie, on a obligé l' acteur à reparaître. Le soleil reparaît sur l' horizon.

RÉPARATEUR. s. m.

RÉPARATEUR. s. m. Celui qui répare. JÉSUS-CHRIST est appelé le réparateur du genre humain.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Un gouvernement réparateur.

Fam. et ironiq., Réparateur des torts, Celui qui se mêle de venger des injures ou de corriger des abus qui ne le regardent point.

RÉPARATION. s. f.

RÉPARATION. s. f. Ouvrage qu' on fait ou qu' il faut faire pour réparer. Cette voiture, cette machine a besoin d une réparation. Les réparations de cette église, de ce pont, de ce canal, de cette chaussée, coûteront beaucoup. Réparations nécessaires, urgentes. Réparations d' entretien. Il faut faire les réparations à temps. Il s' est chargé des réparations.

Il se dit, particulièrement, Des travaux d' entretien que l' on fait aux maisons. Grosses réparations. Menues réparations, ou Réparations locatives. Réparations usufruitières. Faire les réparations. Visiter, estimer les réparations. Cette maison a besoin de réparations. Cette maison me ruine en réparations. C' est au propriétaire à faire les grosses réparations. Le locataire n' est tenu que des menues réparations.

RÉPARATION

RÉPARATION signifie aussi, La satisfaction d' une injure, d' une offense faite à quelqu' un. Réparation d' honneur. Faire réparation à quelqu' un. Accepter, refuser la réparation. Être assigné en réparation d' honneur, en réparation d' injures. S' il vous a offensé, il vous fera réparation. Quelle réparation demandez-vous? Il n' y a point de réparation pour une pareille injure; elle doit être punie.

En Jurispr., Réparations civiles, La somme adjugée par un tribunal de justice à la partie civile, pour la dédommager du tort que le crime ou le délit lui a causé. Il se dit également Des dommages-intérêts accordés à un accusé contre la personne qui l' a injustement dénoncé. Les réparations civiles entraînent la contrainte par corps.

RÉPARER. v. a.

RÉPARER. v. a. Refaire, rétablir quelque chose à une construction, à un ouvrage, le raccommoder. Cette maison va tomber, si vous ne la réparez. Cette église a besoin d' être réparée. Réparer les brèches d' une muraille. Réparer un fossé, un canal, un grand chemin. Ces statues antiques étaient mutilées, tronquées, ce sculpteur les a très-bien réparées. Réparer un tableau. Il y a beaucoup à réparer à cet équipage. Réparer une machine. Réparer des armes. Etc.

Réparer une figure qui a été jetée en moule, Ôter les défauts qui y sont survenus par le jet, la polir, y mettre la dernière main. Les Doreurs sur bois disent de même, Réparer un cadre, des moulures, etc., Les gratter pour leur rendre les formes que les couches de blanc ont altérées ou masquées.

Fig., Réparer ses affaires, Rétablir sa fortune ébranlée ou détruite.

Fig., Réparer ses forces, Rétablir ses forces.

Fig., Réparer son honneur, Effacer par quelque bonne action, la honte d' une mauvaise action précédente.

Fig., Réparer l' honneur, la réputation de quelqu' un, Donner toutes les satisfactions convenables à quelqu' un dont on a offensé l' honneur, dont on a blessé la réputation.

RÉPARER

RÉPARER signifie au sens moral, Effacer, faire disparaître. Il a bien répare sa faute. Réparer une sottise, une bévue. Il a bien réparé ses torts. Réparer la honte de quelqu' un. Réparer la honte d' une défaite. C' est un mal qu' on ne peut réparer, qui ne peut se réparer. On dit dans un sens analogue, Réparer un oubli.

Réparer une offense, une injure, Donner des satisfactions proportionnées à cette offense, à cette injure.

Réparer le dommage que l' on a causé à quelqu' un, Dédommager quelqu' un du tort qu' on lui a fait.

Réparer une perte, S' en dédommager. Il travaille à réparer ses pertes. La mort de cet homme est une perte qu' on ne saurait réparer. La compagnie, en lui donnant un pareil successeur, a réparé avantageusement la perte qu' elle avait faite. Cette perte ne se réparera jamais.

Réparer le temps perdu, réparer la perte du temps, Profiter mieux du temps qu' on n' a fait par le passé, en faire un meilleur usage; redoubler son travail pour faire en peu de temps ce qu' on avait néglige de faire jusqu' alors.

Dans le langage de la Chevalerie, Réparer les torts, Venger les injures reçues, rétablir dans leurs droits ceux qui en avaient été dépouillés.

RÉPARÉ, ÉE. participe

RÉPARÉ, ÉE. participe

RÉPARITION. s. f.

RÉPARITION. s. f. T. d' Astron. Voyez RÉAPPARITION.

REPARLER. v. n.

REPARLER. v. n. Parler de nouveau. Reparlez-lui de cette affaire. Nous en reparlerons.

REPARTIE. s. f.

REPARTIE. s. f. Réplique, réponse prompte. Bonne repartie. Faire une repartie brusque, plaisante, fine, vive, juste, spirituelle. Il est prompt à la repartie, heureux à la repartie. Il a des reparties charmantes, uniques.

REPARTIR. v. actif et quelquefois neutre

REPARTIR. v. actif et quelquefois neutre (Il se conjugue comme Partir.) Répliquer, répondre sur-le-champ et vivement. Il ne lui a reparti que des impertinences. Il ne lui a reparti que par injures, que par des injures. Repartir brusquement, vivement. S' il m' en parle, je saurai bien lui repartir, je saurai bien que lui repartir.

REPARTI, IE. participe

REPARTI, IE. participe

REPARTIR. v. n.

REPARTIR. v. n. (Il se conjugue comme le verbe ci-dessus.) Retourner, ou Partir de nouveau. À peine était-il arrivé, qu' il fut obligé de repartir.

REPARTI, IE. participe

REPARTI, IE. participe Il est reparti. Elle est repartie.

RÉPARTIR. v. a.

RÉPARTIR. v. a. (Je répartis, tu répartis, il répartit; nous répartissons, vous répartissez, ils répartissent Je répartissais. Je répartis. Je répartirai. Je répartirais. Répartis, répartissez. Que je répartisse. Répartissant.) Partager, distribuer. Répartir les biens d' une succession entre plusieurs cohéritiers. Répartir une somme. Répartir les contributions. Répartir des troupes en divers cantonnements. La ville étant trop petite pour loger toutes les troupes, il fallut en répartir la moitié dans les villages voisins.

RÉPARTI, IE. participe

RÉPARTI, IE. participe

RÉPARTITEUR. s. m.

RÉPARTITEUR. s. m. T. d' Administration. Celui qui lait, qui est chargé de faire une répartition.

Adjectivem., Commissaires répartiteurs, Commissaires chargés de répartir les impositions entre les contribuables.

RÉPARTITION. s. f.

RÉPARTITION. s. f. Partage, division, distribution. Faire la répartition des troupes pour les quartiers d' hiver. La répartition des effets, des biens d' une succession. La répartition d' une somme. Faire la répartition des contributions duns un département. Adopter un mode de répartition. Impôt de répartition. Voyez QUOTITÉ.

REPAS. s. m.

REPAS. s. m. Nourriture que l' on prend a certaines heures réglées. Il se dit principalement Du dîner et du souper. L' heure du repas. Aux heures du repas. Avant le repas. Repas frugal. Un repas somptueux. Un repas magnifique. Un mauvais repas. Où prend-il ses repas? Faire un bon repas. Léger repas. Repas à juste prix. Maigre repas. Repas en maigre. Repas en gras. Excès, tempérance dans les repas. Sobre dans ses repas. Au milieu du repas. Repas de noces. Repas de cérémonie. Repas de corps. Repas à tant par tête. Troubler, interrompre le repas. Inviter à un repas. Donner un beau repas. Le bon vin est l' âme d' un repas. Inviter, prier à un repas. Prier d' un repas. Égayer un repas. Il ne mange qu' à ses repas. Il boit rarement entre ses repas. Un repas fort long, fort court. Ce repas fut fort gai, fort sérieux. Le repas fut servi à merveille.

Un repas prié, Un repas qui se donne à un certain nombre de personnes invitées.

Faire ses quatre repas, Déjeuner, dîner, goûter et souper. C' est un homme qui fait ses quatre repas.

Ne faire qu' un repas, Dîner seulement. Il ne fait qu' un repas par jour. On dit de même, Son repas est le dîner, Le dîner est son seul ou son principal repas. On dit aussi, Le dîner ou le souper est son meilleur repas, C' est celui où il mange le plus, celui qu' il prend avec le plus de plaisir.

REPASSAGE. s. m.

REPASSAGE. s. m. Action de repasser. Le repassage d' une robe, d' une chemise, etc. Le repassage d' un chapeau, d' un canif, etc. Cet ouvrier ne fait que des repassages.

REPASSER. v. n.

REPASSER. v. n. Passer de nouveau; après être allé d' un lieu à un autre, revenir de celui-ci au premier, traverser de nouveau l' espace qui est entre-deux. La chasse a passé et repassé devant nous. Il a passé par ici ce matin, il m' a dit qu' il repasserait demain. Je ne veux pas repasser par le même chemin. Il vient de repasser en Angleterre. Cela repassera par mes mains. Figurément, Ce bien a repassé dans notre famille, après en être sorti depuis un siècle.

REPASSER

REPASSER est aussi verbe actif, et signifie, Traverser de nouveau. Repasser la mer. Repasser les monts. L' armée repassa les Alpes. Il fallut repasser la rivière.

Il signifie aussi, Transporter de nouveau. Le même batelier qui vous a passé vous repassera.

Repasser des couteaux, des rasoirs, des ciseaux, etc., sur la meule, sur la pierre, Les aiguiser, leur donner de nouveau le taillant et le fil.

Repasser la lime sur quelque ouvrage de fer, de cuivre, etc., Le polir de nouveau avec la lime.

Fig., Repasser la lime sur un ouvrage de prose ou de vers, Y travailler de nouveau, pour achever de le polir.

Repasser des étoffes par la teinture, à la teinture, Les remettre à la teinture lorsqu' elles n' ont pas bien pris d' abord la couleur qu' on voulait leur donner, ou qu' elles l' ont perdue par le temps.

Repasser des cuirs, Leur donner un nouvel apprêt. Repasser un vieux chapeau, Le reteindre, lui donner un nouvel apprêt, un nouveau lustre.

Repasser du linge, du ruban, une étoffe, un chapeau, Passer un fer chaud sur du linge, sur du ruban, etc., pour le rendre plus uni, pour en ôter les mauvais plis.

Fig. et pop., Repasser quelqu' un, Le battre. Il s' est fourré dans cette bagarre, et il y a été bien repassé. Cet homme-là se fera repasser. Il se dit aussi D' un homme qu' on a gourmandé, qu' on a maltraité de paroles, qu' on a bien réprimandé. Il a été bien repassé par son chef d' atelier.

Fig., Repasser quelque chose dans son esprit, dans sa mémoire, Se remettre quelque chose dans l' esprit, dans la mémoire. Quand je repasse dans ma mémoire tout ce qu' il a fait pour moi... Vous ne sauriez trop repasser dans votre esprit les obligations que vous avez à cette personne.

Repasser un sermon, un discours, un rôle, etc., Répéter un sermon, un discours, un rôle, etc., qu' on a appris par coeur, afin d' être plus sûr de sa mémoire. Ce comédien repasse toujours son rôle avant d' entrer en scène. Il a besoin de repasser sa leçon avant de vous la réciter.

REPASSÉ, ÉE. participe

REPASSÉ, ÉE. participe

REPASSEUSE. s. f.

REPASSEUSE. s. f. Celle dont le métier est de repasser du linge.

REPAVER. v. a.

REPAVER. v. a. Paver de nouveau. On repave cette rue, cette cour.

REPAVÉ, ÉE. participe

REPAVÉ, ÉE. participe

REPÊCHER. v. a.

REPÊCHER. v. a. Retirer de l' eau, du fond de l' eau ce qui y était tombé. Il était tombé dans le fond de la rivière, on l' a repêché à demi mort. Repêcher des ballots, des caisses, des marchandises.

REPÊCHÉ, ÉE. participe

REPÊCHÉ, ÉE. participe

REPEINDRE. v. a.

REPEINDRE. v. a. Peindre de nouveau. Il a fait repeindre sa galerie, les boiseries de son appartement.

REPEINT, EINTE participe

REPEINT, EINTE participe C' est un tableau repeint.

Il s' emploie aussi comme substantif, et se dit Des endroits d' un tableau sur lesquels on a appliqué de nouvelles couleurs. Il y a plusieurs repeints dans ce tableau.

REPENSER. v. n.

REPENSER. v. n. Penser de nouveau, réfléchir plus profondément sur une chose. Ce que vous me dites mérite que j' y repense. Vous n' avez point assez pensé à cette affaire, à ce projet; je vous conseille d' y repenser avant de prendre un parti. J' y repenserai.

REPENTANCE. s. f.

REPENTANCE. s. f. Regret, douleur qu' on a de ses péchés. Il est mort avec beaucoup de repentance, avec une grande repentance de ses péchés. Il ne s' emploie guère que dans le langage de la piété.

REPENTANT, ANTE. adj.

REPENTANT, ANTE. adj. Qui se repent d' avoir péché. Donner l' absolution à un homme vraiment contrit et repentant. Elle est contrite et repentante. Est-il bien repentant de ses fautes? Il en est repentant, très-repentant.

REPENTIR (SE). v. pron.

REPENTIR (SE). v. pron. Avoir une véritable douleur, un véritable regret. Se repentir d' avoir offensé Dieu. Se repentir de ses fautes, de ses torts, de ses péchés, de ses égarements. Se repentir de sa mauvaise conduite. Il s' en est repenti. Il n' est pas à s' en repentir. Vous ne vous en repentirez jamais. Il ne faut jamais se repentir d' avoir bien fait. Il a fait une très-grande faute, il aura tout le temps de s' en repentir. Ah! que je me repens de n' avoir pas fait, de n' avoir pas dit telle chose! Je me repens de lui avoir fait du mal. Je me repens du mal que je lui ai fait. Je ne me repens pas de l' avoir obligé. On dit quelquefois, par menace: Je l' en ferai bien repentir. Il s' en repentira.

REPENTI, IE. participe

REPENTI, IE. participe Il n' est plus usité qu' au féminin, dans cette locution, Les Filles repenties, ou simplement, Les Repenties, qui se dit de Certaines maisons religieuses où des filles qui ont vécu dans le désordre se retirent ou sont renfermées pour faire pénitence. Elle s' était retirée aux Filles repenties. On la mit aux Repenties.

REPENTIR. s. m.

REPENTIR. s. m. Regret sincère d' avoir fait ou de n' avoir pas fait quelque chose. Il se dit particulièrement en parlant Des fautes qu' on a commises. Repentir sincère, cuisant. Il en aura un éternel repentir. Il en est au repentir. Être touché de repentir, d' un grand repentir. Verser des larmes de repentir. Le repentir suit ordinairement le crime. Repentir de ses péchés. Je lui ai pardonné sa faute, parce qu' il m' en a témoigné beaucoup de repentir. Il en conçut un grand repentir, un profond repentir, un vif repentir, de vifs repentirs. Un léger repentir.

REPENTIR

REPENTIR en termes de Dessin et de Peinture, signifie, La trace d' une première idée qu' on a voulu corriger. Il y a des repentirs dans ce tableau, on y voit encore l' ovale d' une tête sur laquelle l' artiste a repeint. Les repentirs sont quelquefois la preuve d' un tableau original.

REPERCER. v. a.

REPERCER. v. a. Percer de nouveau. Ce muid a été percé trop haut, il faut le repercer.

En termes d' Orfévre, Repercer un ouvrage, Découper un ouvrage tracé pour être à jour.

REPERCÉ, ÉE. participe

REPERCÉ, ÉE. participe

RÉPERCUSSIF, IVE. adj.

RÉPERCUSSIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui a la propriété de répercuter. Il se dit Des médicaments qu' on applique sur un exanthème, sur une tumeur, pour faire refluer au dedans du corps les humeurs qui l' occasionnent. Topique répercussif, qui a un effet répercussif.

Il s' emploie aussi substantivement. Les astringents, la glace, l' eau très-froide sont des répercussifs.

RÉPERCUSSION. s. f.

RÉPERCUSSION. s. f. T. didactique. Action des humeurs qui refluent au dedans du corps; Action des médicaments répercussifs. La répercussion des humeurs. Cela fait répercussion.

Il se dit aussi en parlant Des sons, de la lumière, de la chaleur, et il signifie, Renvoi, réflexion. La répercussion des sons. La répercussion des rayons du soleil.

RÉPERCUTER. v. a.

RÉPERCUTER. v. a. T. didactique. Il se dit en parlant Des humeurs, lorsque, étant en mouvement pour sortir, quelque cause les fait rentrer au dedans. Cela répercute les humeurs.

Il se dit aussi en parlant Des sons, de la lumière, de la chaleur, et signifie alors, Réfléchir, renvoyer. L' écho répercute le son.

Il s' emploie dans les deux acceptions avec le pronom personnel. Lorsque les humeurs viennent à se répercuter. Le son, le calorique se répercutent.

RÉPERCUTÉ, ÉE. participe

RÉPERCUTÉ, ÉE. participe

REPERDRE. v. a.

REPERDRE. v. a. Perdre de nouveau. Sa fortune, qu' il avait eu bien de la peine à rétablir, il vient de la reperdre. Reperdre au jeu.

REPERDU, UE. participe

REPERDU, UE. participe

REPÈRE. s. m.

REPÈRE. s. m. T. commun à beaucoup d' Arts et Métiers. Il signifie principalement, Trait ou marque que l' on fait à différentes pièces d' un ouvrage, pour les ajuster avec exactitude et sans tâtonnement, quand on veut les assembler, les rapprocher. On dit de même, Point de repère.

Il se dit également Des marques que l' on fait aux tubes d' une lunette pour les allonger ou les accourcir au juste point de celui qui s' en sert.

Il se dit aussi Des marques que l' on fait sur un mur, sur un jalon, sur un terrain, etc., pour indiquer ou retrouver un alignement, un niveau, une hauteur, une distance.

RÉPERTOIRE. s. m.

RÉPERTOIRE. s. m. Inventaire, table, recueil où les choses, les matières sont rangées dans un ordre qui fait qu' on les trouve facilement. Avec mon répertoire, j' aurai bientôt trouvé ce que vous me demandez. Un registre sans répertoire est fort incommode. Je vous puis aisément donner cette date par le moyen de mon répertoire. Les notaires, les huissiers doivent tenir des répertoires.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une personne qui se souvient de beaucoup de choses en quelque matière que ce soit, et qui est toujours prête à en instruire les autres. C' est un répertoire de toutes les intrigues de la vieille cour. Cette femme est un répertoire vivant de tout ce qui se passe dans son quartier. Cet homme est un répertoire d' anecdotes.

RÉPERTOIRE

RÉPERTOIRE est aussi Le titre de certains recueils. Répertoire de jurisprudence.

RÉPERTOIRE

RÉPERTOIRE en termes de Théâtre, La liste des pièces restées au théâtre. Cette pièce fait partie du répertoire, est restée au répertoire. Cette comédie a été effacée du répertoire, a disparu du répertoire.

Il se dit également de La liste des pièces que les comédiens doivent donner dans la semaine. Cette pièce est sur le répertoire. On a fait ce matin le répertoire de la semaine.

RÉPÉTAILLER. v. a.

RÉPÉTAILLER. v. a. Répéter la même chose jusqu' à l' ennui. Cet enfant répétaille toujours la même chose. Il ne fait que répétailler. Il est familier.

RÉPÉTAILLÉ, ÉE. participe

RÉPÉTAILLÉ, ÉE. participe

RÉPÉTER. v. a.

RÉPÉTER. v. a. Redire, dire ce qu' on a déjà dit soi-même. Je vous ai dit cela, et je vous le répète. On ne saurait trop lui répéter ces sages paroles. Répétez-moi votre question. Il répète dix fois la même chose. Cet écho répète deux fois, trois fois, les paroles, les sons. Le public a fait répéter ce couplet

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit D' un homme qui recommence les mêmes histoires; d' un auteur, d' un poëte, d' un musicien, d' un peintre, qui dans leurs ouvrages se servent souvent des mêmes tours, des mêmes manières, des mêmes chants, des mêmes traits. C' est un conteur agréable; mais il se répète quelquefois. Ce vieillard est sujet à se répéter. Ce poëte, ce musicien a le défaut de se répéter.

Il se dit quelquefois Des mots, des phrases, etc., qui sont répétés. Le même vers se répète deux fois à la fin de chaque couplet de cette chanson. Le même mot se répète trois fois dans un rondeau.

RÉPÉTER

RÉPÉTER signifie aussi, Redire ce qu' un autre a dit. Cet écho répète les mots. Ce serin répète plusieurs airs. Vous répétez ce qu' on a dit cent fois. On a répété cette calomnie dans un libelle.

Cette montre, cette pendule répète les heures, les quarts, En poussant un ressort, ou en tirant un cordon, on lui fait sonner l' heure et les quarts.

En termes de Marine, Répéter les signaux, Faire les mêmes signaux que le commandant, afin que les vaisseaux les plus éloignés puissent les voir ou les entendre.

Répéter une expérience, une observation, Faire une expérience, une observation qu' on a déjà faite, ou qui a déjà été faite par un autre.

Avec le pron. person., Cela se répète souvent, se répète tous les jours, Cela se renouvelle, a lieu souvent, tous les jours. On le dit surtout De ce dont le retour est fâcheux, désagréable, fatigant.

RÉPÉTER

RÉPÉTER signifie quelquefois, Rapporter ce qu' on a entendu; et il s' emploie dans un sens de blâme. Prenez garde à cet homme, il est sujet à répéter ce qu' on a dit, ou simplement, à répéter. Les enfants répètent, sans se douter des inconvénients que cela peut avoir.

Il se dit, figurément, Des miroirs et des autres choses qui représentent, qui réfléchissent l' image des objets. L' eau du ruisseau répétait son image. Ces deux glaces placées en regard répètent les objets à l' infini.

Il se dit aussi, figurément, en parlant D' une disposition symétrique qui présente d' un côté l' équivalent, le pareil de ce qu' on voit de l' autre. On a répété cet ornement à droite et à gauche. Cette porte n' ouvre point, elle ne sert qu' à répéter l' autre.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans les deux acceptions qui précèdent. Les objets se répètent à l' infini dans ces deux glaces. Les mêmes ornements se répètent sur les autres faces de l' édifice.

RÉPÉTER

RÉPÉTER signifie encore, Dire ou faire en particulier plusieurs fois une même chose, pour la pouvoir prononcer ou exécuter en public. Répéter son sermon, sa leçon. Répéter une comédie. Répéter un ballet. Je lui ai fait répéter sa leçon, son rôle.

RÉPÉTER

RÉPÉTER signifie quelquefois, Exercer des élèves en particulier, leur expliquer plus amplement ce que le professeur leur enseigne dans ses leçons, leur donner des conseils sur la manière de faire les devoirs, etc. Il répète ces deux élèves. Sa profession est de répéter.

RÉPÉTER

RÉPÉTER signifie aussi, Redemander ce qu' on a donné, ce qu' on a prêté, ou ce qu' on prétend qui a été pris contre les règles ordinaires. Il se dit en parlant Des personnes et des choses. Répéter un prisonnier. Répéter un cheval. Il m' a pris mon bien, j' ai droit de le répéter. Il ne s' emploie guère qu' en termes de Jurisprudence civile ou militaire.

Répéter des frais sur quelqu' un, ou mieux, contre quelqu' un, Demander qu' il rembourse les frais qu' on a faits.

En termes d' Officialité, Répéter des témoins, Entendre en déposition des témoins qui sont venus à révélation sur la publication d' un monitoire, d' un réaggrave.

RÉPÉTÉ, ÉE. participe

RÉPÉTÉ, ÉE. participe

RÉPÉTITEUR. s. m.

RÉPÉTITEUR. s. m. Celui qui répète des élèves, qui fait profession de répéter. Répétiteur de mathématiques, de droit, de langue grecque. Répétiteur au collége Louis le Grand. Cet élève a un répétiteur; on lui a donné un répétiteur.

RÉPÉTITEUR

RÉPÉTITEUR en termes de Marine, se dit Des vaisseaux d' une escadre ou d' une division qui répètent les signaux de l' amiral.

RÉPÉTITION. s. f.

RÉPÉTITION. s. f. Redite, retour de la même idée, du même mot. Son livre est plein de répétitions. Les répétitions sont ennuyeuses. Éviter les répétitions. Répétition de mots. Il y a trop de répétitions dans ce discours, dans cette musique.

Pendule à répétition, montre à répétition, Pendule, montre qui répète l' heure quand on tire un cordon, ou qu' on pousse un petit ressort.

RÉPÉTITION

RÉPÉTITION se dit aussi d' Une figure de rhétorique qui consiste à employer plusieurs fois, soit les mêmes mots, soit le même tour. Cet orateur fait souvent usage de la répétition.

RÉPÉTITION

RÉPÉTITION se prend quelquefois pour Réitération. Les habitudes s' acquièrent par la répétition fréquente des mêmes actes.

RÉPÉTITION

RÉPÉTITION signifie encore, L' exercice des écoliers qu' on répète. Faire des répétitions.

Il signifie aussi, L' action de répéter, d' essayer en particulier certaines choses, pour les mieux exécuter en public. La répétition d' une symphonie, d' un ballet, d' une pièce de théâtre. On a déjà fait trois ou quatre répétitions de ce ballet, de cet opéra, de cette comédie. Cette tragédie va être mise en répétition. Sa comédie a été mise en répétition. On a interrompu les répétitions de sa tragédie. La première répétition. La répétition générale. Cette pièce est en répétition.

Être en répétition, se dit quelquefois De l' auteur même dont on répète la pièce.

RÉPÉTITION

RÉPÉTITION en Jurisprudence, L' action par laquelle on redemande en justice ce qu' on a payé de trop, ce qu' on a avancé pour un autre, etc. Répétitions de fruits, de frais, de dépens. Cela est sujet à répétition. Action en répétition.

REPEUPLEMENT. s. m.

REPEUPLEMENT. s. m. Action de repeupler. Le repeuplement d' une colonie. Le repeuplement d' un étang. Le repeuplement d' une forêt.

REPEUPLER. v. a.

REPEUPLER. v. a. Peupler de nouveau un pays qui avait été dépeuplé. La peste et la guerre avaient fait périr la moitié des habitants de ce pays, on y a envoyé du monde pour le repeupler.

Repeupler un étang, Remettre du poisson dans un étang où il n' y en avait plus. On dit de même: Repeupler une terre, une plaine de gibier. Repeupler une garenne, un colombier, une basse-cour.

Repeupler une forêt, un bois, Les replanter, les regarnir d' arbres, soit en y semant du gland, etc., soit en y mettant du plant.

REPEUPLER

REPEUPLER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette ville s' est promptement repeuplée. Cette basse-cour commence à se repeupler. Cette forêt se repeuple en châtaigniers.

REPEUPLÉ, ÉE. participe

REPEUPLÉ, ÉE. participe

REPIC. s. m.

REPIC. s. m. T. du Jeu de piquet. Il se dit Lorsque l' un des joueurs, avant de jouer aucune carte, compte jusqu' à trente, sans que celui contre qui il joue ait pu rien compter; ce qui fait qu' au lieu de compter simplement trente, il compte quatre-vingt-dix. Il a fait repic. Il a fait un beau repic. Il m' a fait deux repics de suite. Repic au dernier. Je l' ai fait repic. Vous êtes repic.

Fig. et fam., Faire quelqu' un repic, le faire repic et capot, Le réduire à ne pouvoir répondre, à ne savoir que dire.

RÉPIT. s. m.

RÉPIT. s. m. Relâche, délai, surséance. Je le poursuivrai incessamment et ne lui donnerai point de répit. Je lui ai donné un répit d' un mois. Ce créancier n' a jamais donné de répit à ses débiteurs. Il me tourmente sans cesse pour que je remplisse la promesse que je lui ai faite, il ne me donne pas de répit. Ne me pressez pas tant; un peu de répit, s' il vous plaît. Il éprouve des douleurs continuelles qui ne lui laissent pas un instant de répit. Il n' en mourra pas, il a encore du répit.

Lettres de répit, ou simplement, Répit, Lettres par lesquelles le roi accordait à un débiteur un délai pour payer ce qu' il devait, une surséance des poursuites de ses créanciers. On fit casser ses lettres de répit, son répit.

REPLACER. v. a.

REPLACER. v. a. Remettre en place. Replacer une statue. Replacez ce livre. Le domestique que vous avez renvoyé est replacé. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Replacez-vous. Il s' est replacé avantageusement.

REPLACÉ, ÉE. participe

REPLACÉ, ÉE. participe

REPLANTER. v. a.

REPLANTER. v. a. Planter de nouveau. Il faut ôter cet arbre de là, et le replanter ailleurs. Il faut replanter tout le coteau. Replanter un bois, une forêt.

REPLANTÉ, ÉE. participe

REPLANTÉ, ÉE. participe

REPLÂTRAGE. s. m.

REPLÂTRAGE. s. m. Action de replâtrer; Le résultat de cette action. Il se dit surtout d' Une réparation superficielle, faite avec du plâtre.

Il signifie, figurément et familièrement, Un mauvais moyen qu' on emploie pour réparer une faute, une sottise. Cette démarche, cette explication n' est qu' un replâtrage.

Il se dit aussi d' Une réconciliation peu sincère, peu durable. C' est un replâtrage qui ne tiendra pas.

REPLÂTRER. v. a.

REPLÂTRER. v. a. Renduire de plâtre.

Il signifie, figurément et familièrement, Chercher à réparer, à couvrir une faute, une sottise. Il voudrait replâtrer ce qu' il a dit, ce qu' il a fait.

REPLÂTRÉ, ÉE. participe

REPLÂTRÉ, ÉE. participe

REPLET, ÈTE. adj.

REPLET, ÈTE. adj. Qui a trop d' embonpoint, qui est trop gras. Il ne va plus à la chasse, il est devenu trop replet. Elle est trop replète. Il ne se dit point Des animaux.

RÉPLÉTION. s. f.

RÉPLÉTION. s. f. Abondance de sang et d' humeurs, excès d' embonpoint, surcharge d' aliments. Il n' est malade que de réplétion. La saignée et la diète conviennent aux personnes incommodées de réplétion. On est plus souvent malade de réplétion que d' inanition. Toute réplétion est mauvaise, celle du pain est la plus dangereuse.

Il signifiait, en Matière bénéficiale, L' état d' un gradué dont le droit avait été rempli par un bénéfice. La réplétion et le défaut d' insinuation étaient deux empêchements à un gradué pour obtenir un bénéfice.

REPLI. s. m.

REPLI. s. m. Pli doublé. Faire un repli à du papier, à une étoffe, à un vêtement.

Il se dit aussi Des sinuosités, des cercles que forme un reptile quand il se meut ou s' agite, et, par extension, de Certaines choses qui ont un mouvement à peu près semblable. Dans ce sens, il s' emploie surtout au pluriel. Un serpent qui rampait, qui se traînait à longs replis. Le reptile l' enveloppa de ses replis. Les replis d' une écharpe, d' un drapeau que le vent fait flotter.

Il se dit figurément de Ce qu' il y a de plus secret, de plus caché dans l' âme. Les plis et les replis du coeur humain. Il n' y a que Dieu qui pénètre dans les replis de nos consciences. Il n' y a pas dans votre âme un seul repli que je ne connaisse.

REPLIER. v. a.

REPLIER. v. a. Plier une chose qui avait été dépliée. En repliant cette étoffe, tâchez de la remettre dans les mêmes plis. Replier une robe, un manteau. Il faut replier cette marchandise.

Il signifie aussi, Courber, plier une ou plusieurs fois. Dans cette acception, on l' emploie surtout avec le pronom personnel. Voyez comme ce serpent se replie. Je ne sais comment fait ce sauteur, ce bateleur pour plier et replier ainsi son corps, ses membres, pour se plier et se replier ainsi. Se replier en tous sens. En cet endroit, le fleuve se replie tout à coup, et se dirige vers l' est.

En termes d' Équitation, Ce cheval se replie sur lui-même, Il tourne subitement de la tête à la queue, soit par un mouvement de peur, soit par fantaisie.

REPLIER

REPLIER avec le pronom personnel, se dit figurément D' un homme qui sait prendre de nouveaux biais pour faire réussir un projet, pour parvenir à ses fins. Il se replie en cent façons. Il sait se replier comme il veut.

Fig., Se replier sur soi-même, Se recueillir, réfléchir sur soi-même. La réflexion est l' action de l' âme qui se replie sur elle-même.

REPLIER

REPLIER avec le pronom personnel, se dit aussi, en termes de Guerre, Du mouvement que fait un corps de troupes en arrière et en bon ordre. Ces trois escadrons se replièrent sur la seconde ligne, pour n' être pas pris en flanc. Se replier sur un poste.

Replier un détachement, un corps, un poste, L' obliger à se retirer, ou Le rapprocher de l' armée.

REPLIÉ, ÉE. participe

REPLIÉ, ÉE. participe

RÉPLIQUE. s. f.

RÉPLIQUE. s. f. T. de Palais. Réponse sur ce qui a été répondu; réponse à la réponse faite par la partie adverse. Il se dit, tant d' Un écrit par lequel le demandeur répond aux défenses de celui qu' il a fait assigner, que de La réponse verbale que l' avocat qui a parlé le premier, fait à celui qui a parlé le second. Cet avocat est fort sur la réplique, a la réplique vive, brillante. Il demande à être entendu en réplique. Il demande la réplique. Je satisferai à toutes ses objections dans ma réplique. Il ne m' a pas encore fait signifier sa réplique. Son avocat a prié les juges de lui réserver sa réplique. Sa réplique a été faible, a été forte, a produit un grand effet.

RÉPLIQUE

RÉPLIQUE signifie aussi simplement, Réponse à ce qui a été dit ou écrit. Bonne, forte réplique. Il n' eut point de réplique. Il demeura sans réplique. Réplique vive, ingénieuse. Cette raison est sans réplique. Il obéit sans réplique. Cet écrit, cet ouvrage ne demeurera pas sans réplique.

RÉPLIQUE

RÉPLIQUE en Musique, signifie, Répétition, et se dit Des octaves, parce qu' on les regarde comme n' étant proprement que la répétition du son dont elles sont les octaves.

Il se dit aussi de La répétition que fait un instrument, d' une phrase de chant déjà exécutée par un autre instrument ou par la voix.

RÉPLIQUE

RÉPLIQUE en termes de Théâtre, Le dernier mot que dit un acteur avant que son interlocuteur prenne la parole. Il a manqué en cet endroit de son rôle, faute d' avoir entendu la réplique. Donner la réplique. Manquer la réplique. Être attentif à la réplique. Dans ce sens, on prononce souvent, Replique.

RÉPLIQUER. v. a.

RÉPLIQUER. v. a. Répondre sur ce qui a été répondu par celui à qui l' on parle. Il me répondit telle et telle chose, mais je lui répliquai cela et cela. Mon avocat a parlé le premier, le vôtre a répondu, le mien répliquera. Il a bien répliqué, répliqué fortement. Votre réponse me satisfait, je n' ai rien à y répliquer. Il ne répliqua rien.

Il signifie quelquefois simplement, Répondre. Sur ce que je lui reprochais, il me répliqua que... Ce qu' il disait était si évident, que je ne vis rien à répliquer.

Il signifie aussi, Répondre avec humeur, parler quand on devrait obéir et se taire. Quand il commande quelque chose, il ne souffre pas qu' on lui réplique, qu' on réplique. Cet enfant a toujours quelque chose à répliquer. Ne répliquez pas.

RÉPLIQUÉ, ÉE. participe

RÉPLIQUÉ, ÉE. participe

REPLONGER. v. a.

REPLONGER. v. a. Plonger de nouveau. Cette étoffe n a pas assez bien pris la teinture, il faut la replonger dans la cuve. Avec le pronom personnel, Se replonger dans l' eau.

Il s' emploie aussi figurément. Cette mort a replongé notre famille dans de nouveaux malheurs. Replonger une nation dans l' ignorance, dans la barbarie.

REPLONGER

REPLONGER est quelquefois neutre, et signifie, S' enfoncer de nouveau dans l' eau à une profondeur considérable, pour y chercher quelque chose. Ce plongeur a tant d' haleine, qu' il replonge immédiatement après être sorti de l' eau.

REPLONGÉ, ÉE. participe

REPLONGÉ, ÉE. participe

REPOLIR. v. a.

REPOLIR. v. a. Polir de nouveau. Repolir de l' argenterie, de l' acier.

Il s' emploie, figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit. Polissez et repolissez sans cesse vos écrits.

REPOLI, IE. participe

REPOLI, IE. participe

REPOLON. s. m.

REPOLON. s. m. T. de Manége. Volte que le cheval forme en cinq temps.

RÉPONDANT. s. m.

RÉPONDANT. s. m. Celui qui subit un examen public, qui soutient une thèse. Le président et le répondant. Ce répondant a fort bien soutenu son examen, sa thèse.

Il signifie aussi, Celui qui répond la messe.

Il signifie encore, Celui qui se rend caution, garant pour quelqu' un. Se rendre caution et répondant pour quelqu' un. Ce domestique, ce commis a bon répondant, a un bon répondant, de bons répondants. Il donnera répondant par écrit. Je m' en prendrai à son répondant. Fam. et ironiq., Voilà un bon répondant!

RÉPONDRE. v. a.

RÉPONDRE. v. a. (Je réponds, tu réponds, il répond; nous répondons, etc. Je répondais. Je répondis. Je répondrai. Je répondrais. Que je réponde. Que je répondisse. Etc.) Faire une réponse à ce qui a été dit ou demandé. Il ne me répondit que deux mots. S' il vous demande telle chose, que lui répondrez-vous? Il ne lui répondit rien. Il ne sut que répondre. À cela je réponds que... Il m' a répondu une sottise. Interrogé sur tels et tels faits, il répondit que...

Répondre une requête, se dit Du juge qui met son ordonnance au bas d' une requête. Répondre une pétition, un placet, Écrire ou faire mettre au bas sa résolution, sa décision sur l' objet dont il s' agit. Le prince, le ministre, le préfet répondit la pétition. La pétition n' a pas encore été répondue.

Répondre la messe, Prononcer à haute voix les paroles contenues au missel, et que doit dire celui qui sert la messe.

RÉPONDRE

RÉPONDRE s' emploie souvent absolument. Répondre à propos, sur-le-champ. Répondre verbalement, de vive voix, par écrit. Répondre avec bonté, avec sagesse, avec politesse. Répondre avec précision, avec clarté. Répondre nettement. Répondre vaguement. Répondre d' une manière évasive. Je lui ai répondu sur toutes les choses qu' il m' a demandées. Il a répondu à toutes les questions qu' on lui a faites. Quand on est assigné en justice, il faut répondre. Hésiter à répondre. Répondre par des injures. Il ne répond à ses reproches que par des larmes.

Vous ne répondez point, ce n' est pas répondre, Vous ne répondez pas précisément. On dit proverbialement dans le même sens, Répondre en Normand.

Fam., Répondre ad rem, Répondre précisément à la question proposée.

L' écho répond, Il répète les sons, la parole. Les échos répondirent seuls à ses cris.

Des choeurs de musique qui se répondent, Qui chantent l' un après l' autre alternativement.

Fig., Nos coeurs se répondent, Ils s' entendent, ils sont unis par une étroite sympathie.

Prov., fig. et pop., Il ressemble au prêtre Martin, il chante et il répond, Il propose la question et il la résout.

En termes de Manége, Ce cheval répond parfaitement aux aides, Il sent les appels du cavalier, et leur obéit.

RÉPONDRE

RÉPONDRE signifie particulièrement, Alléguer des excuses, des prétextes, au lieu de reconnaître son tort; raisonner, répliquer, au lieu d' obéir promptement. Je ne veux point d' un valet qui répond. Faites ce qu' il commande, et ne répondez point. Vous répondez, je crois.

RÉPONDRE

RÉPONDRE signifie encore, Écrire à quelqu' un de qui l' on a reçu une lettre. Il répond à toutes les lettres qu' il reçoit. Je lui ai écrit deux fois, il ne m' a pas répondu. On a beau lui écrire, il ne répond point.

Il signifie aussi, Parler à ceux qui appellent, à ceux qui frappent à la porte, qui se présentent. On vous appelle; que ne répondez-vous? J' ai beau frapper à la porte, personne ne me répond, ne répond. Ce portier est obligé de répondre à une foule de gens.

RÉPONDRE

RÉPONDRE signifie en outre, Parler ou écrire pour réfuter. Il paraît depuis un an un livre assez fort contre telle doctrine, et jusqu' ici on n' y a point répondu. Cet avocat n' a point encore répondu au plaidoyer de la partie adverse. Répondre à des défenses, à des griefs d' appel. Le délai accordé au défendeur pour répondre, dans un procès par écrit. Il n' est pas facile de répondre à cela. Il a répondu à toutes les objections qu' on lui a faites. Il ne répond à aucune des critiques qu' on fait de ses ouvrages.

Il s' emploie quelquefois absolument, et signifie, Soutenir une thèse, subir un examen. Répondre en philosophie, en théologie, en droit. Ce candidat, ce récipiendaire a bien répondu.

RÉPONDRE

RÉPONDRE signifie encore, Aboutir en quelque endroit. Les allées qui répondent à ce grand bassin. Il y a un chemin sous terre qui répond dans la forêt.

Le bruit répond en tel endroit, Il s' étend jusque-là, il y retentit. On dit en ce sens, La sonnette répond dans cette pièce, dans ces deux chambres, etc.

La douleur lui répond à la tête, au genou, etc., Il éprouve en telle partie du corps une douleur qui se fait sentir par communication à la tête, au genou, etc.

RÉPONDRE

RÉPONDRE se dit souvent Des choses entre lesquelles il y a rapport, symétrie, proportion, correspondance. Ce pavillon répond à cet autre. L' aile droite de ce bâtiment ne répond pas à l' autre aile. Ces allées se répondent. Toutes les portes de cet appartement se répondent, Sont vis-à-vis les unes des autres. Les pôles célestes sont les deux points du ciel qui répondent aux pôles terrestres.

Il signifie aussi, Être égal, conforme à, s' accorder avec; Suffire, satisfaire à. La seconde partie de ce discours ne répond pas à la première. Le style de cet ouvrage répond à la grandeur du sujet. Pensez-vous que la suite réponde à ces heureux commencements? Son pouvoir ne répond pas à son désir d' obliger. Il a beaucoup de zèle, mais ses forces n' y répondent pas. Ce plan ne répond pas à mes vues. Le produit de cette affaire ne répond pas à la dépense. Cet ouvrage ne répond pas à l' idée qu' on avait de l' auteur. Je ne trouve pas d' expression qui réponde bien à ma pensée. Tout répond à nos voeux, à nos désirs, à nos espérances. Le succès ne répondit pas à son attente, à ses efforts.

Il signifie également, en parlant Des personnes, Réaliser les espérances qu' on a données. Il n' a pas répondu à l' attente publique. Il a mal répondu à mon attente. On avait conçu de lui de grandes espérances, mais il n' y a pas répondu.

Il signifie encore, Faire de son côté ce qu' on doit, payer de retour. On lui a rendu de bons offices, mais il n' y a pas répondu. Il n' a pas répondu à mes soins. C' est mat répondre à tout ce qu' on a fait pour vous. Il n' a pas répondu aux avances que je lui avais faites. Je répondrai à votre confiance. On dit dans un sens analogue, Répondre aux politesses, aux caresses de quelqu' un.

Répondre à l' amour, à l' amitié, a l' affection de quelqu' un, Témoigner qu' on éprouve pour lui le même sentiment.

Répondre au salut de quelqu' un, Le lui rendre. On dit dans le même sens, Les vaisseaux saluèrent le fort, il répondit par tant de coups de canon.

RÉPONDRE

RÉPONDRE signifie aussi, Être caution, être garant en justice, être garant pour quelqu' un. Répondre pour quelqu' un. Je ne suis pas en peine de la somme qui m' est due, car un tel m' en a répondu. Prov., Qui répond paye.

Il signifie pareillement, Être caution, être garant de quelqu' un, de quelque chose qui a été commis à notre garde, et que nous sommes tenus de représenter. Répondre d' un prisonnier, en répondre corps pour corps. On vous a donné ce prisonnier en garde; s' il s' échappait, votre tête en répondrait. Il a reconnu qu' il était dépositaire de ces meubles, il doit en répondre Elle convient que je lui ai prêté mon diamant, s' il est perdu, il faut qu' elle m' en réponde.

Il signifie aussi simplement, Être garant de quelqu' un, de quelque chose; donner quelque assurance. Me répondez-vous de cet homme-là? Je ne vous réponds que de moi. Vous me répondez de lui. Le médecin répond de sa vie, de sa guérison. Qui pourrait répondre de l' événement? Je n' oserais en répondre. Je ne vous réponds de rien. Je ne vous réponds pas de ce que je ferai. Je vous réponds de vous l' amener. Je vous réponds qu' il partira. Je vous réponds bien que je ne m' en mêlerai pas. Je vous en réponds.

Je vous en réponds, je t' en réponds, se dit quelquefois familièrement et ironiquement, Pour exprimer qu' on n' ajoute pas foi à une chose que l' on entend dire.

RÉPONDU, UE. participe

RÉPONDU, UE. participe Requête répondue. Placet répondu.

RÉPONS. s. m.

RÉPONS. s. m. Paroles, ordinairement tirées de l' Écriture, qui se disent ou se chantent dans l' office de l' Église après les leçons ou après les chapitres, et que l' on répète et entières et par parties. Grand répons. Petit répons. Chanter des répons. Chanter un verset et un répons.

Il se dit aussi Du signe d' imprimerie qui sert à marquer les répons, et qui a la figure d' une R barrée [signe]. Il faut mettre là un répons.

RÉPONSE. s. f.

RÉPONSE. s. f. Ce que nous disons à celui qui nous fait une demande ou une question. Bonne réponse. Réponse positive, précise, laconique. Réponse favorable, sèche, sotte, impertinente, ridicule, insignifiante. Cette réponse ne satisfait pas. Cette réponse est juste, n' est pas juste. Sa réponse fut affirmative négative. Rendre réponse de quelque chose, sur quelque chose. Je lui porterai moi-même la réponse. Les réponses des oracles étaient ordinairement ambiguës. Donnez-moi une réponse. Donnez-moi réponse. Faire une réponse. Faire réponse. Il a réponse à tout. Les réponses d' un homme qu' on interroge. Un ouvrage par demandes et par réponses.

Prov., Une réponse de Normand, Une réponse équivoque. Il m' a fait une réponse de Normand.

Prov., Telle demande, telle réponse, Celui qui fait une demande sotte, ridicule, impertinente, s' attire ordinairement une raillerie, une réponse peu agréable. On dit dans le même sens, À sotte demande, sotte réponse. On dit encore, À sotte demande, à folle demande, point de réponse.

RÉPONSE

RÉPONSE signifie aussi, Réfutation. Nous verrons bientôt sa réponse au livre qui a paru contre sa théorie. Il vient de m' attaquer, ma réponse ne se fera point attendre. Sa réponse est victorieuse.

Il se dit particulièrement, en termes de Pratique, Des écritures qu' une partie fait signifier pour répondre aux moyens que l' autre a présentés. Fournir sa réponse, ses réponses. La réponse aux défenses, aux griefs d' appel a été signifiée tel jour.

RÉPONSE

RÉPONSE signifie encore, Une lettre qu' on écrit pour répondre à une autre lettre. J' ai reçu sa réponse. Il m' a écrit en réponse à ma lettre de tel jour. Il m' a fait réponse très-promptement. Il m' a fait réponse que... Je n' ai point encore reçu sa réponse. Je n' ai point reçu de réponse de lui. Attendre réponse. Il n' y a pas de réponse.

REPORT. s. m.

REPORT. s. m. T. de Comptabilité. Action de reporter une somme, un total; La somme, le total même qu' on a reporté. Faire un report. Report de l' autre part.

REPORTER. v. a.

REPORTER. v. a. Porter au lieu où la chose était auparavant. On reporta chez lui tout ce qu' il avait envoyé. Reportez ce livre à votre maître. Il reporta la guerre dans les pays qu' il avait déjà ravagés.

Il signifie quelquefois, Transporter, placer dans un autre lieu. Ce paragraphe doit être reporté à tel chapitre. Il faut reporter cette note à la fin du volume. Il faudra reporter cette somme, ce total au haut de la page suivante, c' est-à-dire, L' y répéter.

Il s' emploie aussi figurément, avec le pronom personnel, et signifie, Se transporter en esprit, par la pensée, à un temps antérieur. Reportez-vous au temps des croisades. Si je me reporte aux jours de mon enfance, etc.

REPORTÉ, ÉE. participe

REPORTÉ, ÉE. participe

REPOS. s. m.

REPOS. s. m. Privation, cessation de mouvement. La matière est d' elle-même en repos, et ne peut recevoir de mouvement que par l' action d' une cause étrangère. Cet enfant est dans un mouvement perpétuel, il ne saurait demeurer en repos. Se tenir en repos. Le trop grand repos nuit à la santé.

Il signifie aussi, Cessation de travail. Il y a longtemps que vous travaillez, donnez-vous un peu de repos, prenez un peu de repos. Il faut faire succéder le repos au travail. Dans les moments de repos. Le jour est le temps du travail, la nuit est le temps du repos. Le septième jour de la semaine était chez les Juifs un jour de repos, qu' ils appelaient Sabbat. Le dimanche, chez les chrétiens, est le jour de repos, le jour du repos. En termes de Commandement militaire, on dit elliptiquement, Repos, et En place repos.

REPOS

REPOS signifie encore, Quiétude, tranquillité, exemption de toute peine d' esprit. Je suis en repos de ce côté-là. Il est dans un grand repos d' esprit sur cette affaire. Il a l' esprit en repos. C' est une grande consolation dans les malheurs, que le repos de la bonne conscience, de la conscience. Mettre sa conscience en repos. C' est une affaire, c' est un procès qui lui ôte le repos, qui trouble tout son repos. Il est dans une peine continuelle, il n' a aucun repos. Vivre en repos. Vivre au sein du repos. Goûter un doux repos. Je n' ai trouvé, je n' ai retrouvé le repos que depuis que j' ai mis ordre à cette affaire. Mon repos en dépend. Je n' aurai point de repos qu' il n' ait achevé. Il est là-dessus en plein repos, dans un parfait repos. Soyez en repos sur mes affaires, Ne vous en mêlez pas. Laissez-moi, veuillez me laisser en repos, laissez-moi donc en repos, Cessez de me fatiguer de vos importunités.

Fig., Dormir en repos sur une affaire, N' en avoir aucune inquiétude.

REPOS

REPOS en parlant Des États, signifie, Exemption de trouble, d' agitation, de sédition. Le royaume est dans un repos complet, absolu. La paix est faite, les peuples vont goûter un profond repos. Procurer, assurer, rétablir le repos public. Troubler le repos public. Cet homme est un perturbateur du repos public.

REPOS

REPOS signifie aussi, Sommeil. Il ne dort plus, il a perdu le repos depuis quelque temps. Prendre son repos. Il dort, ne troublez pas son repos.

Lit de repos, Espèce de lit où l' on se repose, où l' on dort le jour.

Fig., Troubler le repos des morts, Les exhumer, violer leur sépulture. Il signifie aussi, Parler contre la mémoire des morts, contre leur réputation.

Le repos éternel, L' état où sont les âmes des bienheureux. On dit en ce sens, Prier Dieu pour le repos des âmes des morts.

Champ du repos, se dit quelquefois, dans le style soutenu, pour Cimetière.

REPOS

REPOS en parlant D' armes à feu, se dit de L' état où elles sont, lorsque le chien n' est ni abattu, ni bandé. Mettre le chien d' un fusil, d' un pistolet dans son repos, au repos. Ce fusil était au repos quand il est parti. Ce fusil est parti au repos. Dans ce sens et dans ceux qui précèdent, le mot de Repos n' a point de pluriel.

REPOS

REPOS se dit, en Versification française, de La césure placée dans les grands vers après la sixième syllabe, et dans les vers de dix syllabes, après la quatrième. Ce vers-là ne vaut rien, il n' a aucun repos, les repos n' y sont pas assez marqués.

Il se dit aussi de La pause qui doit être placée dans les stances de six ou de dix vers; savoir, dans celles de six, après le troisième vers, et dans celles de dix, après le quatrième et après le septième vers. Ce poëte n' a pas toujours observé les repos dans ses stances de dix vers.

REPOS

REPOS se dit, en termes de Musique, de L' endroit ou la phrase se termine, et où le chant se repose plus ou moins parfaitement. Il y a autant d' espèces de repos que de sortes de cadences

Il se dit aussi Des pauses que l' on fait en prononçant un discours, en déclamant, en lisant à haute voix Dans le discours prononcé, les repos de la voix tiennent lieu de points et d' alinéa. Un lecteur habile sait se ménager des repos pour respirer sans effort.

REPOS

REPOS en parlant Des ouvrages d' esprit, se dit de Certains morceaux, de certains passages, où le lecteur peut s' arrêter, et se délasser de son application à ce qui précède. Cette narration agréable sert de repos, après des réflexions st graves.

REPOS

REPOS en termes de Peinture, se dit Des parties d' une composition dans lesquelles les objets de détail sont plus rares, les lumières moins vives, etc., pour que l' oeil du spectateur ne s' y arrête pas, et qu' il se fixe plus aisément à l' endroit du tableau où se passe l' action principale. Ménager des repos. Cette composition manque de repos.

Il se dit aussi de L' attitude des figures représentées sans mouvement ou avec peu de mouvement. On ne sait si cette figure est en mouvement ou de repos, en repos. Les anciens mettaient beaucoup de repos dans les figures de leurs divinités.

REPOS

REPOS en termes d' Architecture, Espèce de petit palier qui interrompt la suite des marches, et qui est souvent formé d' une marche plus large que les autres: il sert à se reposer, ou à faciliter l' entrée des cabinets entre deux étages. Vous trouverez un repos après le palier du premier étage. Il y a dix marches jusqu' au premier repos. Les repos de cet escalier ne sont pas assez grands, ne sont pas bien placés. Escalier sans repos.

REPOS

REPOS se dit quelquefois, en général, d' Un lieu propre à se reposer. On a distribué dans ce jardin différents repos.

REPOSÉE. s. f.

REPOSÉE. s. f. T. de Chasse. Le lieu où une bête fauve se repose. Ils ont trouve le cerf à la reposée.

REPOSER. v. a.

REPOSER. v. a. Mettre dans une situation tranquille, mettre en état de tranquillité. Reposer sa jambe sur un tabouret. Reposer sa tête sur un oreiller.

Fig., N' avoir pas où reposer sa tête, Être sans asile et dans un extrême dénûment.

Fig., Reposer sa vue, ses yeux sur un objet, Les y arrêter avec plaisir, avec complaisance.

Cela repose la vue, les yeux, en parlant D' un vaste ensemble d' objets, et principalement d' un tableau, se dit Des parties qui n' excitent pas autant d' attention que les autres, et qui sauvent ainsi une trop grande fatigue à l' organe de la vue.

Le sommeil repose le teint, Il le rend frais. Cela repose les humeurs, Cela calme les humeurs, cela les adoucit.

Fig., Reposer la tête, reposer l' esprit, reposer l' âme, Lui procurer du calme. Cet amusement me repose la tête. Cette nouvelle me repose l' esprit. Cette espérance me reposait l' âme.

REPOSER

REPOSER est aussi neutre, et signifie, Dormir. Il n' a pas reposé de toute la nuit. Il a passé la nuit sans reposer.

Il se dit quelquefois en parlant D' un état de repos, de tranquillité. Il ne dort pas, il repose. Il est là, qui repose.

REPOSER

REPOSER signifie aussi, Être déposé, placé en quelque endroit. Dans ce sens, on ne le dit guère que Du saint sacrement, des reliques d' un saint, des restes mortels d' une personne. Le saint sacrement repose dans cette chapelle, dans ce tabernacle. C' est dans cette église que reposent les reliques de tel saint. C' est dans ce lieu, dans ce tombeau, sous cette tombe, sous cette pierre qu' il repose, que son corps repose, que ses cendres reposent. On met sur quelques tombes, Ici repose.... ou Ci-dessous repose....

REPOSER

REPOSER signifie encore, Être établi, appuyé, fondé. La base de l' édifice repose sur le roc, sur des pilotis.

Il s' emploie figurément, et au sens moral, dans la même acception. Ce raisonnement ne repose sur rien, repose sur de solides principes. Ma confiance en lui repose sur de bons témoignages, sur une expérience de vingt ans. Son crédit, son autorité ne repose que sur de faibles bases.

REPOSER

REPOSER se dit Des liqueurs qu' on laisse rasseoir, afin que ce qu' il y a de plus grossier, d' impur, tombe au fond. Cette eau est trouble, il faut qu' elle repose quelque temps. Il faut la laisser reposer. Quand ce vin sera reposé, il sera bon. Ce café n' est pas assez reposé.

Fig., Laisser reposer ses esprits, Les laisser rasseoir, se calmer. Vous êtes trop agité, laissez reposer vos esprits.

REPOSER

REPOSER s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Cesser de travailler, d' agir, d' être en mouvement. Se reposer après le travail. Il y a dix heures qu' il travaille sans se reposer. Faire une longue traite sans se reposer. Reposez-vous, vous devez être las. Nous nous reposâmes sur le gazon. Après s' être reposé quelques instants, il reprit la parole. Il faut que l' esprit se repose. La vue se repose (s' arrête) avec plaisir sur cette partie du tableau. On l' emploie avec ellipse du pronom personnel après les verbes Faire et Laisser. Cette garnison a beaucoup souffert pendant le siége, il faut la laisser reposer. Vous ferez bien de faire reposer votre équipage, vos chevaux.

Laisser reposer une terre labourable, La laisser en guéret, en jachère, sans l' ensemencer.

Fig., Laisser reposer un ouvrage, Le garder pendant un certain temps, sans le relire, sans le montrer, sans le rendre public, afin de le revoir après à loisir et de sang-froid.

Fig., Se reposer sur quelqu' un, Avoir confiance en lui.

Fig., Se reposer sur quelqu' un de quelque affaire, S' en remettre à lui de la conduite d' une affaire, s' en rapporter à lui comme à une personne en qui l' on a une entière confiance. Je me repose de ce soin sur vous. Je m' en repose sur vous entièrement. Je m' en repose sur votre parole, sur votre probité, sur votre capacité, sur votre amitié pour moi.

Fig., Se reposer sur ses lauriers, Demeurer tranquille après avoir eu quelque succès. Oh dit neutralement dans le même sens, Reposer sur ses lauriers.

REPOSÉ, ÉE. participe

REPOSÉ, ÉE. participe Un cheval frais et reposé. De l' eau reposée.

Un teint reposé, Un teint qui a de la fraîcheur, qui est tel que les jeunes personnes l' ont ordinairement lorsqu' elles ont bien reposé la nuit. Il ne se dit guère qu' en parlant Des femmes. Elle a le teint frais et reposé.

À TÊTE REPOSÉE. loc. adv.

À TÊTE REPOSÉE. loc. adv. Mûrement et avec réflexion. Parler d' une chose à tête reposée. J' y songerai, à tête reposée.

REPOSOIR. s. m.

REPOSOIR. s. m. Autel qu' on élève et qu' on prépare dans les lieux où la procession passe le jour de la Fête-Dieu, pour y faire reposer le saint sacrement. Beau, riche reposoir. Reposoir bien paré, bien orné. La procession s' arrêta devant le reposoir. Paré comme un reposoir.

REPOUSSANT, ANTE. adj.

REPOUSSANT, ANTE. adj. Qui inspire de l' aversion, du dégoût. Laideur repoussante. Manières repoussantes. Cet objet est repoussant.

REPOUSSEMENT. s. m.

REPOUSSEMENT. s. m. Action de repousser. Il ne se dit guère que D' une arme à feu, qui, pour être trop chargée, repousse celui qui la tire. Cette contusion a été causée par le repoussement de son fusil.

REPOUSSER. v. a.

REPOUSSER. v. a. Rejeter, renvoyer. On lui avait poussé la balle, il la repoussa avec la même force.

Il signifie aussi, Pousser quelqu' un en le faisant reculer avec quelque effort. Il le repoussa de la main. Il voulut entrer, on le repoussa. Repousser les ennemis. Les troupes furent repoussées à la brèche. Repousser à l' assaut. Repousser à l' abordage. Etc. On dit de même: Repousser les efforts de l' ennemi. Repousser une attaque. Repousser un assaut. Etc.

Prov. et fig., Il a été repoussé à la barricade, se dit D' une personne qui, ayant fait des tentatives pour obtenir quelque chose, a été refusée ouvertement.

Fig., Il a été repoussé avec perte, Il a reçu un grand échec, il a échoué complétement.

Repousser la force par la force, Employer la force pour se défendre contre celui qui attaque.

Fig., Repousser une injure, S' en défendre avec force, avec vivacité. Repousser l' injure par l' injure.

Fig., Repousser la calomnie, La réfuter hautement. On l' avait accusé injustement, il a bien repoussé la calomnie.

Fig., Repousser la raillerie, Faire taire le railleur, le réduire au silence. Il repoussa vivement cette raillerie.

Fig., Repousser une tentation, une mauvaise pensée, La rejeter de son esprit.

Fig., Repousser une demande, une proposition, etc., L' écarter, la rejeter.

REPOUSSER

REPOUSSER s' emploie dans quelques phrases comme verbe neutre. Ce ressort repousse trop, ne repousse pas assez, Il a trop ou trop peu de force. Ce fusil repousse, La crosse donne rudement contre l' épaule de celui qui tire.

Fig. et fam., Il a une figure qui repousse, des manières qui repoussent, Il a une figure, des manières qui inspirent de l' éloignement, de l' aversion pour lui, qui causent de la répugnance.

REPOUSSER

REPOUSSER neutre, signifie encore, Pousser de nouveau. Il faut couper cet arbre, il repoussera du pied. Étêtez cet arbre, il repoussera bientôt. Ces ormes repoussent déjà. On lui a rasé la tête, ses cheveux repousseront en plus grande quantité. On dit activement, dans un sens analogue, Cet arbre, cette plante, etc., a repoussé de plus belles branches, de nouvelles feuilles, etc.

REPOUSSER

REPOUSSER en termes d' Imprimerie, Marquer, imprimer à la main une lettre, un signe qui manque dans une feuille tirée. Il manque un point à la fin de cette phrase; il faudra le repousser.

REPOUSSÉ, ÉE. participe

REPOUSSÉ, ÉE. participe

REPOUSSOIR. s. m.

REPOUSSOIR. s. m. Cheville de fer qui sert à faire sortir une autre cheville de fer ou de bois.

Il se dit aussi d' Un instrument dont les dentistes se servent pour arracher les chicots, et d' Un instrument que les chirurgiens introduisent dans l' oesophage, pour repousser les corps étrangers qui y sont engagés.

Il se dit encore, dans plusieurs Arts et Métiers, de Certains instruments et outils dont les usages diffèrent. Un repoussoir de maréchal ferrant, d' orfévre, de sculpteur, etc.

REPOUSSOIR

REPOUSSOIR en termes de Peinture, se dit Des objets vigoureux de couleur ou très-ombrés, qu' on place sur le devant d' un tableau, pour faire paraître les autres objets plus éloignés.

RÉPRÉHENSIBLE. adj. des deux genres

RÉPRÉHENSIBLE. adj. des deux genres Qui mérite répréhension, qui est digne de blâme. Il est très-répréhensible. Cela n' est pas si répréhensible que vous croyez.

RÉPRÉHENSION. s. f.

RÉPRÉHENSION. s. f. Réprimande, blâme, correction. Une sévère, une aigre répréhension. Cela est digne de répréhension, sujet à répréhension.

REPRENDRE. v. a.

REPRENDRE. v. a. (Il se conjugue comme Prendre.) Prendre de nouveau. Reprendre son épée. Reprendre les armes. Reprendre une ville. Reprendre un prisonnier qui s' était échappé, un oiseau qui s' était envolé. Reprendre à son service un ancien domestique. Cet homme a repris sa femme après une longue séparation. Après son exil, il reprit sa place au sénat. Je l' obligerai à reprendre le cheval qu' il m' a vendu. Il a repris ses habits d' été, d' hiver. Cet homme laisse de grands biens, mais sa veuve a beaucoup à reprendre sur sa succession.

Reprendre un chemin, Y rentrer après l' avoir quitté. Nous reprîmes le grand chemin à tel endroit.

Fig., Reprendre le dessus, Regagner l' avantage qu' on avait perdu. Il signifie aussi, Se rétablir après une longue maladie. Il a bien repris le dessus.

Fam., On ne m' y reprendra plus, Je me garderai de m' exposer de nouveau au même danger, au même ennui. On dit, par forme de menace, Que je ne vous y reprenne plus, que je vous y reprenne.

REPRENDRE

REPRENDRE signifie aussi, Continuer quelque chose qui avait été interrompu. Il a repris son travail. Ils ont repris leur correspondance interrompue. Ils ont repris leur train de vie accoutumé. Il faut reprendre cette affaire. Il a repris la conduite, la direction, le gouvernement de la maison. Reprenons la conversation ou nous en étions. Reprenons notre lecture. Après cette interruption, il reprit ainsi son discours. Reprendre le fil de son discours.

Reprendre une chose, une histoire de plus haut, La raconter en la commençant d' un temps plus éloigné, pour rendre la narration plus claire, pour mieux éclaircir le fait. Pour vous bien instruire de cet événement, il faut reprendre la chose de plus haut. Reprenons cette histoire de plus haut.

Reprendre les choses de plus haut, Remonter à des vérités antérieures, à des principes généraux.

Reprit-il, il reprit. Expressions dont on se sert lorsque, rapportant une conversation, on fait parler de nouveau l' un des interlocuteurs. Il reprit ainsi. Il reprit en ces termes. Cela est indubitable, reprit-il; mais... Dans ces phrases, Reprendre s' emploie absolument.

En termes de Procéd., Reprendre une instance, Continuer avec une nouvelle partie ou avec la même, un procès commencé, et qui avait été interrompu. Il a fait assigner les héritiers d' un tel, pour reprendre l' instance avec eux.

Reprendre une tragédie, une comédie, etc., La remettre au théâtre.

Reprendre un mur, En réparer, en fermer les crevasses. Reprendre la façade d' une maison.

Reprendre un mur, un pilier, etc., sous oeuvre, en sous-oeuvre, par-dessous oeuvre. Reconstruire les parties inférieures d' un mur, d' un pilier, etc., en soutenant le reste par des étançons.

Fig., Reprendre sous oeuvre un projet, une entreprise, un ouvrage, S' en occuper en suivant le même plan, mais avec certaines modifications, certains changements.

Reprendre une toile, une étoffe, un bas d e soie, de fil, de laine, de coton, Rejoindre les parties qui sont rompues. Ces bas sont trop déchirés, on aura de la peine à les reprendre, à reprendre les mailles.

REPRENDRE

REPRENDRE signifie aussi, Recouvrer. Reprendre ses forces. Reprendre courage. Reprendre ses esprits. L' empire reprit quelque force sous ce règne. Elle a repris l' usage de ses sens. Il a repris tous ses droits sur elle. Cette manufacture a repris un peu d' activité.

Reprendre son haleine, Recommencer à respirer après une interruption accidentelle, plus ou moins longue.

Fig., Reprendre haleine, Se reposer pour se mettre en état de recommencer à parler, à marcher, à travailler, etc.

REPRENDRE

REPRENDRE signifie encore, Réprimander, blâmer, censurer quelqu' un parce qu' on prétend qu' il a fait ou dit mal à propos quelque chose. Reprendre doucement. Reprendre aigrement, rudement. On a beau reprendre ce jeune homme de ses fautes, il y retombe toujours.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se corriger, se rétracter de quelque chose qu' on a dit mal à propos avec ou sans intention. Il dit un mot pour un autre, mais il se reprit aussitôt. Il laissa échapper un terme peu convenable, mais il se reprit dans le moment.

REPRENDRE

REPRENDRE signifie aussi, Blâmer, censurer, critiquer quelque chose, y trouver à redire. Reprendre les vices. On reprend en vous bien des choses. C' est un homme de bien, je ne vois rien à reprendre en ses moeurs, dans sa conduite, à sa conduite. Cet homme trouve à reprendre dans les meilleurs auteurs. Je ne trouve rien à reprendre à ce passage. Quelque excellent que soit un ouvrage, il y a toujours quelque chose à reprendre, à y reprendre. Il n' y a rien à reprendre en cela. Il trouve à reprendre à tout ce qu' on fait.

REPRENDRE

REPRENDRE se dit neutralement Des arbres, des plantes, qui prennent racine de nouveau, lorsqu' ils sont transplantés. Ce pommier, ce poirier a bien repris. On le dit également Des greffes. Cette greffe a bien repris.

Il se dit aussi Des blessures, des chairs qui ont été coupées, ouvertes, séparées; et il signifie, Se refermer, se rejoindre. La plaie commence à reprendre. Les chairs reprennent.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. La plaie se reprend. Les chairs se reprennent.

Ce convalescent, ce malade reprend, a bien repris, Sa santé se rétablit, est bien rétablie.

Cette pièce de théâtre a repris, Après être tombée d' abord, elle s' est relevée.

REPRENDRE

REPRENDRE neutre, signifie quelquefois, Recommencer. Le froid a repris. Le chaud a repris. La pluie a repris. Cette mode a repris. Leur amitié a repris.

La rivière a repris, A commencé à geler de nouveau, à se glacer encore.

La goutte, la fièvre, etc., lui a repris, Elle lui est revenue, elle lui a pris de nouveau. On dit quelquefois activement, dans le même sens, La goutte, la fièvre, etc., l' a repris.

REPRENDRE

REPRENDRE s' emploie aussi neutralement en termes de Manége, et se dit D' un cheval qui cesse, au galop, d' entamer avec la même jambe, et qui entame avec l' autre; ce qui s' appelle aussi, Changer de pied. Votre cheval reprend bien. Faites que votre cheval reprenne.

REPRIS, ISE participe

REPRIS, ISE participe Fam., Vous y voilà repris, Vous vous êtes remis dans un cas fâcheux. Je n' y serai plus repris, Je ne m' y exposerai plus.

Un homme repris de justice, Un homme qui a été puni ou réprimandé par justice, qui a subi une condamnation pénale. Quelle foi peut-on ajouter à son témoignage? il a été repris de justice. On dit quelquefois substantivement, Un repris de justice. C' étaient des vagabonds, des repris de justice.

REPRÉSAILLE. s. f.

REPRÉSAILLE. s. f. Traitement fâcheux que l' on fait à un ennemi pour s' indemniser d' un dommage qu' il a causé, ou pour se venger d' une violence qu' il a exercée contre le droit de la guerre. Une juste représaille. La représaille est permise. Attendez-vous à la représaille. Cette représaille est trop forte.

Il s' emploie plus ordinairement au pluriel. User de représailles. Il s' est saisi de cette terre par droit de représailles, par représailles. On ne se borna point aux représailles, on commença aussitôt la guerre. Les représailles sont un droit terrible de la guerre. Les violences que l' ennemi a commises, autorisent, justifient nos représailles. On délivrait autrefois aux particuliers des lettres de représailles, pour les autoriser à reprendre sur quelqu' un du parti ennemi l' équivalent de ce qui leur avait été pris.

Fig., User de représailles, Repousser une injure par une autre injure, une raillerie par une autre raillerie, etc.

REPRÉSENTANT. s. m.

REPRÉSENTANT. s. m. Celui qui en représente un autre, qui tient sa place, qui a reçu de lui des pouvoirs pour agir en son nom. Les ambassadeurs sont les représentants des souverains qui les envoient. Dans certaines assemblées, les représentants tiennent le rang de ceux qu' ils représentent. Les représentants d' une province, d' une nation.

Il se dit, en Jurisprudence, de Ceux qui sont appelés à une succession, du chef d' une personne prédécédée et dont ils exercent les droits. Les représentants ont les mêmes droits à une succession que celui qu' ils représentent.

Il se dit également de Ceux qui ont le droit des héritiers, par vente, échange ou autrement.

REPRÉSENTATIF, IVE. adj.

REPRÉSENTATIF, IVE. adj. Qui représente. Les ambassadeurs ont le caractère représentatif. Les cérémonies de l' ancienne loi étaient des types et des figures représentatives des mystères de la loi nouvelle.

Il se dit aussi De la forme de gouvernement suivant laquelle la nation ou une partie de la nation élit des députés qui votent l' impôt et concourent à la formation de la loi. Gouvernement, système représentatif. On dit, dans un sens analogue, Assemblée représentative.

REPRÉSENTATION. s. f.

REPRÉSENTATION. s. f. Exhibition, exposition devant les yeux. Il intervint un arrêt qui ordonnait la représentation des titres, la représentation des titres en original. On exigea la représentation de son passe-port.

Il se dit aussi en parlant Des objets qu' on représente par la peinture, la sculpture, la gravure. La représentation d' une bataille, d' une histoire. Ce bas-relief est une représentation de la sainte Famille.

Il se dit encore de L' action de représenter des pièces de théâtre. La représentation d' une tragédie, d' une comédie, d' un opéra. La première, la seconde représentation d' une pièce. Cette comédie eut à la dixième représentation les mêmes applaudissements qu' à la première. Cette tragédie est à sa trentième représentation. Ce vaudeville a eu trente représentations. Donner plusieurs représentations d' une pièce. Cette pièce a eu plus de succès à la représentation qu' à la lecture.

REPRÉSENTATION

REPRÉSENTATION se dit absolument d' Une espèce de cercueil vide sur lequel on étend un drap mortuaire, pour une cérémonie religieuse. Au service qu' on lui fit, on avait mis la représentation au milieu de la nef. Il y avait un dais au-dessus de la représentation. Les cierges qui étaient allumés autour de la représentation.

REPRÉSENTATION

REPRÉSENTATION se dit aussi de L' état que tient une personne distinguée par son rang, par sa dignité, etc. Cette place exige une grande représentation. Ce gouverneur néglige trop la représentation. Frais de représentation.

Il se dit encore de La bonne mine, de la figure imposante d' un homme grand et bien fait. C' est un homme d' une belle représentation. Ce magistrat a une représentation qui impose.

REPRÉSENTATION

REPRÉSENTATION en termes de Jurisprudence, se dit en parlant De ceux qui recueillent une succession, comme prenant la place et exerçant les droits de parents morts qu' ils représentent. Il vint à cette succession par représentation, par droit de représentation. Il partage avec ses oncles par représentation de sa mère. La représentation en ligne directe descendante a lieu à l' infini. Représentation collatérale, en ligne collatérale.

Dans certains États, Représentation nationale, Assemblée d' hommes élus par la nation ou par une partie de la nation, pour faire les lois ou pour concourir à la formation des lois.

REPRÉSENTATION

REPRÉSENTATION signifie aussi, Une sorte d' objection ou de remontrance qu' on fait à quelqu' un avec égards, avec mesure. On lui fait d' inutiles représentations, il s' obstine dans son projet. Permettez-moi de vous faire ma représentation, mes représentations.

REPRÉSENTER. v. a.

REPRÉSENTER. v. a. Présenter de nouveau. Ne me représentez plus cet homme-là. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Dites au portier de ne pas le laisser entrer, s' il se représente à la porte. Qu' il ne se représente plus devant moi.

Il signifie, en termes de Jurisprudence et d' Administration, Exhiber, montrer, exposer devant les yeux. Il fut obligé de représenter les originaux, de représenter le contrat en original. La cour ordonna que les registres seraient représentés. Il se fit représenter les registres. Il fut obligé de représenter son passeport, son certificat de vie, sa patente, etc.

Représenter quelqu' un, Le faire comparaître personnellement, le remettre entre les mains de ceux qui l' avaient confié à notre garde. On le mit à la garde d' un huissier pour le représenter dans deux mois. Il se dit aussi en parlant Des choses. Il fut condamné à représenter les effets qu' on avait mis en dépôt entre ses mains. On dit de même, avec le pronom personnel, Se représenter, Comparaître personnellement en justice, ou se remettre au même état où l' on était lorsqu' on a été élargi. On lui a ordonné de se représenter dans trois mois. Un accusé condamné par contumace peut se représenter dans les cinq ans pour purger la contumace. Après l' avoir ouï, on le renvoya, à la charge de se représenter lorsqu' il en serait requis.

REPRÉSENTER

REPRÉSENTER signifie aussi, Mettre dans l' esprit, dans l' idée, rappeler le souvenir d' une personne, d' une chose. Cet enfant me représente si parfaitement son père, qu' il me semble que je le vois. La vue de ce château me représente encore les fêtes qui s' y donnaient dans ma jeunesse.

Il signifie également, avec le pronom personnel régime indirect, Se mettre dans l' esprit, dans l' idée, se rappeler le souvenir d' une personne, d' une chose, s' imaginer, se figurer une chose. Toutes les fois que je passe par là, je me représente ce qui m' y est arrivé. Représentez-vous ce qui arriverait si vous faisiez cela. Représentez-vous que vous arrivez dans une île déserte. Représentez-vous une riche campagne. Représentez-vous cet homme, élevé dans l' opulence, et maintenant réduit à la plus profonde misère. Qu' on se représente leur étonnement et leur désespoir. En revoyant ce lieu, il se représenta vivement la perte qu' il y avait faite. Je me la représentais comme une femme douce et bonne.

REPRÉSENTER

REPRÉSENTER signifie en outre, Rendre l' image d' un objet. Cette glace représente fidèlement, infidèlement les objets.

Il signifie plus ordinairement, Figurer par le pinceau, par le ciseau, par le burin, etc. Cela est représenté au naturel. Un tableau qui représente une Nativité. Cette estampe représente la sainte Famille. On représente cette divinité sous telle forme, avec tels attributs. Le théâtre représente un palais.

Il signifie encore, Exprimer, peindre par le récit, par le discours. Il nous a fait un récit où il nous a représenté les choses très-naïvement. Ce prédicateur nous a représenté les approches de la mort avec beaucoup d' éloquence. Ce poëte a bien représenté le caractère de son héros.

Il signifie aussi, Imiter par l' action et par la parole; et il se dit particulièrement Des comédiens. Représenter une tragédie, une comédie, un opéra, un ballet, etc. Les comédiens représentaient le Cid. Les comédiens doivent représenter bientôt une nouvelle pièce. Celui qui représentait le principal personnage, le premier personnage. Celui qui représentait César. Celle qui représentait Andromaque.

REPRÉSENTER

REPRÉSENTER signifie, dans le langage théologique, Être le type, la figure de quelque chose. Les cérémonies de l' ancienne loi représentaient les mystères de la loi nouvelle. Salomon était destiné à représenter la personne du Messie.

REPRÉSENTER

REPRÉSENTER signifie aussi, Tenir la place d' une ou de plusieurs personnes, en vertu du droit qu' on a reçu d' elles. Il se dit particulièrement Des délégués à certaines assemblées délibérantes, des envoyés d' un souverain, et de quelques hauts fonctionnaires. Un député ne représente pas son département, il appartient à la France. Ces ambassadeurs représentaient les plus grands rois de la chrétienté. Un vice-roi, un gouverneur de province représente le roi, le prince dont il exerce le pouvoir. Les négociants de cette nation se plaignent qu' elle ne soit pas représentée dans tel pays par des agents ou des consuls. Cet ambassadeur a dignement représenté la France dans telle occasion.

Il se dit également De celui qui est chargé d' une procuration spéciale pour faire quelque chose au nom d' un autre, soit prince, soit particulier. Il représente celui dont il a procuration, dont il a le pouvoir.

Il se dit encore Des héritiers qui sont reçus à recueillir ou à partager une succession, comme étant à la place de parents morts dont ils exercent les droits. Il partagea cette succession avec ses oncles, parce qu' il représentait son père. Il représente sa mère, et par conséquent il doit partager avec les soeurs de sa mère.

REPRÉSENTER

REPRÉSENTER se dit aussi De ceux qui, dans de certaines cérémonies publiques, font des fonctions à la place et au nom des personnes qui auraient droit de les faire si elles étaient présentes. Au sacre de Louis XV, le duc d' Orléans représentait le duc de Bourgogne, et le maréchal de Villars représentait le connétable.

REPRÉSENTER

REPRÉSENTER se dit neutralement D' une personne constituée en dignité, qui sait se faire respecter, et faire respecter sa place, en conservant les dehors convenables lorsqu' elle remplit ses fonctions. C' est un homme qui représente bien, qui représente avec dignité.

Il se dit aussi D' une personne considérable qui reçoit beaucoup de monde, et qui, par une grande dépense, fait noblement les honneurs de sa place ou de sa fortune. Il est assez riche pour bien représenter.

Il se dit encore D' une personne qui, par sa figure, son maintien, son air, sa démarche, et tout son extérieur, impose une sorte de respect à ceux qui la voient. Ce général a un air martial, et représente bien.

REPRÉSENTER

REPRÉSENTER signifie aussi, Remontrer. On lui représenta que c' était se précipiter dans un péril évident. On eut beau lui représenter les inconvénients où il tomberait, lui représenter les suites fâcheuses de cette démarche. .. Voilà ce que j' ai à vous représenter là-dessus. Il a pris son parti, tout ce qu' on pourra lui représenter ne servira de rien. Je suis obligé de vous représenter votre devoir, ce qui est de votre devoir. Un tel représente très-humblement à Votre Majesté, à Votre Excellence: formule dont on se servait ordinairement dans les placets.

REPRÉSENTÉ, ÉE. participe

REPRÉSENTÉ, ÉE. participe

RÉPRESSIF, IVE. adj.

RÉPRESSIF, IVE. adj. Qui réprime. Lois répressives.

RÉPRESSION. s. f.

RÉPRESSION. s. f. Action de réprimer. La répression des crimes, des délits, des abus.

RÉPRIMABLE. adj. des deux genres

RÉPRIMABLE. adj. des deux genres Qui doit ou peut être réprimé. C' est une licence, un abus réprimable.

RÉPRIMANDE. s. f.

RÉPRIMANDE. s. f. Répréhension, correction faite avec autorité. Douce, forte, sévère réprimande. Faire des réprimandes. Il ne peut souffrir les réprimandes. C' est un grand faiseur de réprimandes. Je ne ferai point ce que vous me dites, j' en aurais, j' en recevrais des réprimandes. Je lui en ferai réprimande. Cela mérite réprimande.

RÉPRIMANDER. v. a.

RÉPRIMANDER. v. a. Reprendre quelqu' un avec autorité, lui reprocher sa faute. Je l' ai fort réprimandé, fortement réprimandé sur telle chose. Je l' en ai réprimandé. Il ne peut souffrir d' être réprimandé. Quel droit a-t-il de vous venir réprimander?

RÉPRIMANDÉ, ÉE. participe

RÉPRIMANDÉ, ÉE. participe

RÉPRIMANT, ANTE. adj.

RÉPRIMANT, ANTE. adj. Qui réprime, qui est capable de réprimer. Force réprimante. Motif réprimant.

RÉPRIMER. v. a.

RÉPRIMER. v. a. Arrêter l' action, l' effet, le progrès de quelque chose. Réprimer par des calmants l' effervescence du sang.

Il est plus usité au sens moral. Réprimer les progrès du mal. Réprimer le vice, les abus, les malversations, la licence. Réprimer l' audace, l' insolence, l' orgueil, etc. La loi réprime les méchants, les séditieux. Il faut réprimer ses passions. Réprimer ses désirs. On a réprimé son ardeur, son impétuosité.

RÉPRIMÉ, ÉE. participe

RÉPRIMÉ, ÉE. participe

REPRISE. s. f.

REPRISE. s. f. Continuation de ce qui a été interrompu. Le mur a été fait à plusieurs reprises, à différentes reprises. Ce poëme, ce livre a été imprimé à plusieurs reprises. Ils se sont battus à deux reprises sans se blesser.

En termes de Procéd., La reprise d' un procès, d' une instance, Le renouvellement et la continuation d' un procès interrompu, lorsqu' il y a eu changement de parties ou d' avoué. Assigner en reprise d' instance.

Reprise d' une pièce dramatique, La remise de cette pièce au théâtre. Cette pièce est tombée à la reprise.

REPRISE

REPRISE se dit aussi Des vers d' un rondeau, d' une ballade, d' un couplet de chanson, que l' on reprend, que l' on répète pour refrain. J' aime mieux la reprise de cette chanson que le commencement.

REPRISE

REPRISE en termes de Musique, Toute partie d' un air qui doit être exécutée deux fois, quoiqu' elle ne soit écrite qu' une fois. La première reprise de cette ouverture est grave, et la seconde est gaie.

Il se dit aussi de La seconde partie d' un air. La reprise de cette cavatine est charmante.

Il se dit encore de Chacune des parties d' un rondeau, qui en a souvent trois, dont on ne répète que la première.

Il se dit en outre Du signe qui marque que l' on doit répéter la partie de l' air qui le précède.

REPRISE

REPRISE en termes de Finances, se dit de Ce que le comptable emploie en dépense dans la fin de son compte, parce qu' il l' a employé en recette, quoiqu' il ne l' eût pas reçu. Chapitre de reprise. Ses reprises montent à plus de cinquante mille francs.

REPRISES

REPRISES au pluriel, se dit en Jurisprudence, de Ce que chacun des époux a droit, par lui ou ses représentants, de prélever, avant partage, sur la masse des biens de la communauté, lorsqu' elle est dissoute. Les reprises de la femme s' exercent avant celles du mari. En cas d' insuffisance de la communauté, la femme ou ses héritiers exercent leurs reprises sur les biens personnels du mari. C' est à peine si elle aura ses reprises. Ils ont eu telle propriété pour leurs reprises. Reprises matrimoniales.

REPRISE

REPRISE en termes de Jeu, se dit d' Une partie qui est d' un certain nombre de coups limité. Ils ont joué trois reprises d' hombre. Ils sont à-leur seconde reprise de quadrille.

REPRISE

REPRISE en termes d' Architecture, La réparation qu' on fait à un mur, à un pilier, etc., soit à la surface, soit dans les fondations. Il y a des reprises à faire à cette façade. Il faut faire une reprise à ce mur, à ce pilier. Reprise en sous-oeuvre.

REPRISE

REPRISE signifie aussi, La réparation qu' on fait à une étoffe, à une dentelle qui a été déchirée, à un tissu dont une maille s' est échappée. Il a fallu faire une reprise à cet habit. Il y a des reprises dans cette toile. Ses bas sont pleins de reprises. Elle fait bien les reprises.

REPRISE

REPRISE en termes de Marine, se dit d' Un navire capturé par les ennemis, et repris ensuite par la nation sur laquelle il avait été pris.

REPRISE

REPRISE en termes de Manége, Chaque leçon donnée au cavalier ou au cheval, et après laquelle ils se reposent. J' ai fait trois reprises sur ce cheval. Faire une reprise au pas, au trot, au galop. La reprise a été longue, courte.

Il se dit également d' Un nombre de cavaliers qui travaillent en même temps et ensemble. Faire des reprises de trois ou quatre cavaliers. Tête de reprise. Doubler par reprises.

RÉPROBATEUR, TRICE. adj.

RÉPROBATEUR, TRICE. adj. Qui annonce, qui exprime la réprobation. Un ton réprobateur. Cet accent réprobateur. Sa voix réprobatrice.

RÉPROBATION. s. f.

RÉPROBATION. s. f. Action par laquelle on réprouve, on rejette. Il se dit, en termes de Théologie, Du jugement que Dieu a rendu de toute éternité contre les pécheurs qui mourront impénitents. Les questions de la prédestination et de la réprobation ont exercé les théologiens. Signe de réprobation. Le sceau de la réprobation. Frappé de réprobation.

Il signifie quelquefois simplement, Blâme. Cette action mérite la réprobation publique, générale, universelle. Cela est digne de réprobation. Encourir la réprobation des gens de bien.

REPROCHABLE. adj. des deux genres

REPROCHABLE. adj. des deux genres Qui mérite reproche. Action reprochable. Ce n' est pas là une faute reprochable.

Il se dit, en termes de Procédure, Des témoins, des témoignages suspects qui peuvent être récusés. Ce témoin, ce témoignage est reprochable.

REPROCHE. s. m.

REPROCHE. s. m. Ce qu' on dit à une personne, ce qu' on lui remet en quelque sorte devant les yeux, pour lui causer du regret ou pour lui faire honte. Grand reproche. Sanglant reproche. De graves, de légers reproches. Des reproches amers. Reproche juste, injuste, fondé, mal fondé. Il ne faut pas en venir aux reproches. Si vous manquez à ce que vous m' avez promis, je vous en ferai reproche, des reproches. J' en ai reçu des reproches. Il a mérité des reproches. Il s' est attiré de justes reproches. Il n' y a pas de reproche, de reproches à lui faire. On l' a accablé de reproches. Il est à l' abri des reproches. Les reproches de la conscience. Les critiques font à cet écrivain plusieurs reproches.

Un homme sans reproche, Un homme à qui l' on ne peut rien reprocher. Bayard fut surnommé le Chevalier sans peur et sans reproche.

REPROCHES

REPROCHES au pluriel, se dit, en termes de Procédure, Des raisons qu' on produit pour récuser des témoins. Fournir des reproches. Il a produit ses reproches, et ils ont été jugés pertinents.

SANS REPROCHE. loc. adv.

SANS REPROCHE. loc. adv. Sans prétendre faire des reproches. Sans reproche, soit dit sans reproche, je lui ai rendu plus d' un service.

REPROCHER. v. a.

REPROCHER. v. a. Dire à quelqu' un, lui remettre en quelque sorte devant les yeux, une chose qu' on croit devoir lui causer du regret ou lui faire honte. Reprocher à un homme les fautes qu' il a faites. Reprocher à une personne ses défauts, ses imperfections, sa naissance. Reprocher à quelqu' un son ingratitude. Il lui reprocha ce qu' il avait fait en telle occasion. On ne saurait lui rien reprocher. Qu' avez-vous à lui reprocher? Ma conscience ne me reproche rien. Je n' ai rien à me reprocher là-dessus. On lui reproche d' être peu attentif. On reproche à cet écrivain d' employer trop souvent telle expression, telle tournure.

Reprocher un plaisir, reprocher un bienfait à quelqu' un, Lui remettre devant les yeux un bienfait, un service, un plaisir, pour l' accuser de les avoir oubliés.

Fam., Reprocher les morceaux à quelqu' un, Faire sentir a quelqu' un qu' il mange beaucoup, et paraître y avoir regret. Ce n' est pas pour vous reprocher vos morceaux, mais vous avez beaucoup mangé.

En termes de Procéd., Reprocher des témoins, Alléguer des raisons pour récuser des témoins. Il reprocha tous les témoins.

REPROCHÉ, ÉE. participe

REPROCHÉ, ÉE. participe Prov., Bienfait reproché tient lieu d' offense.

REPRODUCTEUR, TRICE. adj.

REPRODUCTEUR, TRICE. adj. T. didactique. Qui reproduit, qui sert à la reproduction. Les organes reproducteurs des végétaux. Forces reproductrices.

REPRODUCTIBILITÉ. s. f.

REPRODUCTIBILITÉ. s. f. T. didactique. Faculté d' être reproduit. La reproductibilité des êtres.

REPRODUCTIBLE. adj. des deux genres

REPRODUCTIBLE. adj. des deux genres Susceptible de reproduction.

REPRODUCTION. s. f.

REPRODUCTION. s. f. Action par laquelle les êtres vivants perpétuent leurs espèces. La reproduction des êtres. Dans les pays septentrionaux, on ne peut pas compter sur la reproduction de cette espèce d' animal.

Il se dit, en Zoologie, Des nouvelles parties qui, dans certains animaux, succèdent à celles qui ont été arrachées, mutilées. La reproduction des pattes d' une écrevisse, de la queue d' un lézard.

Il se dit aussi, en Botanique, De tous les moyens naturels et artificiels qui servent à perpétuer les espèces des plantes, à multiplier les végétaux. Reproduction naturelle. Les organes de la reproduction. Reproduction artificielle ou forcée. Les semences, les caïeux, les drageons, les boutures, la greffe, etc., sont autant de moyens de reproduction.

REPRODUIRE. v. a.

REPRODUIRE. v. a. Produire de nouveau. La plupart des arbres coupés jusque sur leurs racines, reproduisent un nouveau plant.

Il signifie aussi, Présenter de nouveau, montrer de nouveau. Ce plaideur n' a fait que reproduire ses moyens déjà écartés. Il a reproduit dans sa traduction une partie des beautés de l' original. Le copiste a reproduit jusqu' aux fautes d' orthographe.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans les deux acceptions. On a beau détruire cette mauvaise herbe, elle se reproduit toujours. Les mêmes événements, les mêmes passions, les mêmes fautes se reproduisent souvent dans le monde.

Il commence à se reproduire dans le monde, se dit D' un homme qui s' était retiré de la société, et qui commence à la fréquenter de nouveau.

REPRODUIT, ITE participe

REPRODUIT, ITE participe

REPROUVER. v. a.

REPROUVER. v. a. Prouver de nouveau. On a prouvé et reprouvé cela de cent manières, à cent reprises.

REPROUVÉ, ÉE. participe

REPROUVÉ, ÉE. participe

RÉPROUVER. v. a.

RÉPROUVER. v. a. Rejeter une chose, la désapprouver, la condamner. L' Église a réprouvé cette doctrine. Un honnête homme réprouvera toujours de pareilles actions. Le comique larmoyant est un genre que réprouvent les critiques d' un goût sévère.

Il se dit, en Théologie, par opposition à Prédestiner. Dieu réprouva Saül pour sa désobéissance.

RÉPROUVÉ, ÉE. participe

RÉPROUVÉ, ÉE. participe Abandonner quelqu' un à son sens réprouvé, Le laisser dans l' erreur, à cause de son obstination.

RÉPROUVÉ

RÉPROUVÉ est aussi substantif; et alors il se dit de Ceux que Dieu a rejetés et maudits. Être du nombre des réprouvés. Il a les sentiments d' un réprouvé. Il n' y a qu' un réprouvé qui puisse parler de la sorte.

Fam., Avoir un visage de réprouvé, une figure, une face de réprouvé, Avoir quelque chose d' effrayant, de sinistre dans la physionomie.

REPS. s. m.

REPS. s. m. Étoffe de soie très-forte qui se fabrique principalement à Lyon. Acheter du reps. Une aune de reps.

REPTILE. adj. des deux genres

REPTILE. adj. des deux genres Qui rampe, qui se traîne sur le ventre. Animal reptile. Insecte reptile.

Il est plus ordinairement substantif masculin; et alors il se dit, non-seulement de Tous les animaux qui n' ont point de pieds, et qui rampent effectivement, mais aussi de Tous ceux qui ont les pieds si courts, qu' ils semblent se traîner sur le ventre. Le serpent est un reptile. Le ver est un reptile. Les chenilles, les lézards sont mis au nombre des reptiles. Les naturalistes ne l' emploient que pour désigner Les animaux vertébrés à sang froid qui respirent par des poumons: les tortues, les lézards, les serpents, les grenouilles.

Fam., C' est un reptile, se dit D' un homme qui emploie des moyens bas et vils pour s' avancer ou pour nuire.

RÉPUBLICAIN, AINE. adj.

RÉPUBLICAIN, AINE. adj. Qui appartient à la république. Gouvernement républicain. Forme républicaine. Constitution républicaine.

Il signifie aussi, Qui affectionne, qui favorise le gouvernement républicain. Âme républicaine. Esprit républicain. Maximes républicaines.

Il s' emploie aussi substantivement, et signifie, Celui qui est passionné pour le gouvernement républicain. C' est un grand, un vrai républicain. Un républicain austère, fougueux.

RÉPUBLICANISME. s. m.

RÉPUBLICANISME. s. m. Affectation d' opinions républicaines.

RÉPUBLIQUE. s. f.

RÉPUBLIQUE. s. f. Gouvernement de plusieurs; État gouverné par plusieurs. Il est opposé à Monarchie. République démocratique, aristocratique, oligarchique. République fédérative. Les républiques ancien nes. Les républiques modernes. La république romaine. La république d' Athènes. La république de Venise, de Gênes, de Hollande, etc. Rome n' a jamais eu plus d' éclat que dans le temps de la république. Il y va du bien, du salut de la république. Établir, former une république. Cette nation vient de se former en république. L' an V de la république française, ou absolument, de la république. Se sacrifier, se dévouer pour la république.

Il se dit quelquefois de Toute sorte d' État, de gouvernement; et alors il signifie, La chose publique. Le mépris des lois est la peste, le fléau de toute république.

Fig., La république des lettres, Les gens de lettres en général, considérés comme s' ils faisaient une nation. Y a-t-il quelque chose de nouveau dans la république des lettres?

Fig., C' est une petite république, se dit D' une famille, d' une communauté, d' une société nombreuse. Il se dit aussi D' une maison où il y a un grand nombre de ménages.

RÉPUDIATION. s. f.

RÉPUDIATION. s. f. Action de répudier. La répudiation existait dans l' antiquité. Répudiation de succession. Acte de répudiation.

RÉPUDIER. v. a.

RÉPUDIER. v. a. Renvoyer sa femme suivant les formes légales. Les Hébreux, les Romains avaient droit de répudier leurs femmes en certains cas. La religion catholique défend de répudier sa femme.

Il signifie quelquefois figurément, Rejeter, repousser. Il a répudié ses principes, la croyance, la gloire de ses pères.

En termes de Jurispr., Répudier une succession, un legs, Renoncer à une succession, à un legs.

RÉPUDIÉ, ÉE. participe

RÉPUDIÉ, ÉE. participe C' est une doctrine répudiée généralement.

RÉPUGNANCE. s. f.

RÉPUGNANCE. s. f. Opposition, sorte d' aversion pour quelqu' un, pour quelque chose, à faire quelque chose. J' ai une grande répugnance à prendre ce parti. J' ai grande répugnance à cela. Pour moi je n' y ai point de répugnance. Il est malaisé de vaincre cette répugnance. Il y a consenti avec répugnance, sans répugnance. Il a de la répugnance au mariage, pour le mariage. Il a de la répugnance pour cette femme. Inspirer de la répugnance, un sentiment de répugnance. Je ne saurais surmonter, vaincre la répugnance que j' ai pour lui. Il faut, dans certains cas, savoir vaincre ses répugnances.

RÉPUGNANT, ANTE. adj.

RÉPUGNANT, ANTE. adj. Contraire, opposé. Proposition répugnante à la raison, à la foi.

RÉPUGNER. v. n.

RÉPUGNER. v. n. Être plus ou moins opposé. Cette nouvelle proposition répugne à la première. Ces choses répugnent l' une à l' autre. Sa vie répugne à sa doctrine. Cela répugne au sens commun, répugne aux maximes d' État, répugne à la religion chrétienne. Cela répugne aux principes de la mécanique.

Absol., Cela répugne, il y a dans ce qu' il dit quelque chose qui répugne, Cela se contredit, il y a quelque contradiction dans ce qu' il dit.

RÉPUGNER

RÉPUGNER signifie aussi, Éprouver un sentiment de répugnance. Le prince répugnait à cet avis. J' y répugne entièrement. La raison, mon goût y répugne. La mère du futur répugnait à ce mariage. Je répugne souverainement à faire cela.

Il signifie encore, Causer, inspirer de la répugnance. Cet homme, cette femme me répugne. Cette proposition me répugne. Il me répugne de vous entretenir d' un pareil sujet. Absol., Cela répugne.

RÉPULLULER. v. n.

RÉPULLULER. v. n. Renaître en grande quantité. Les insectes ont répullulé pendant ces grandes chaleurs. Les mauvaises herbes répullulent sans cesse dans ce jardin. Les erreurs ont répullulé depuis peu.

RÉPULSIF, IVE. adj.

RÉPULSIF, IVE. adj. T. de Physiq. Qui repousse. Vertu répulsive. Force répulsive.

RÉPULSION. s. f.

RÉPULSION. s. f. T. de Physiq. Action de ce qui repousse; État de ce qui est repoussé. L' attraction et la répulsion. La répulsion des corps élastiques. L' attraction et la répulsion mutuelle des corps électrisés.

RÉPUTATION. s. f.

RÉPUTATION. s. f. Renom, estime, opinion que le public a d' une personne. Bonne réputation. Mauvaise réputation. Réputation équivoque, douteuse, usurpée. Réputation brillante, éphémère. Travailler à se faire une bonne réputation. Jouir d' une bonne réputation. Il a une bonne, une mauvaise réputation. Il est en bonne, en mauvaise réputation. Avoir une grande réputation. Il est dans une haute réputation de vertu. En quelle réputation est-il? Il est en réputation d' homme sage, d' homme instruit. Il a laissé la réputation d' un homme de bien. Il s' est acquis une grande réputation. Il a la réputation d' un homme franc et loyal. Il a la réputation d' être fort étourdi. C' est un homme d' une excellente réputation.

RÉPUTATION

RÉPUTATION lorsqu' il s' emploie absolument et sans épithète, se prend toujours en bonne part. Il est en réputation. Il a de la réputation. Il a beaucoup de réputation. Il est fort en réputation parmi les savants, parmi les gens de guerre. Se faire une réputation. Acquérir de la réputation. Sa réputation est bien fondée, mal fondée. Avoir soin de sa réputation. Ternir sa réputation. Blesser, flétrir, diminuer, entamer, noircir, rétablir la réputation de quelqu' un. Cela fait tort, donne atteinte, nuit à sa réputation. Il lui a ôté sa réputation. Se mettre en réputation. Mettre quelqu' un en réputation. Il a perdu sa réputation. Je le perdrai de réputation. C' est un homme perdu de réputation. Hasarder sa réputation. C' est une tache à sa réputation. Il y va de sa réputation. C' est un homme de réputation. L' avantage que ce prince a remporté, commence à donner de la réputation à ses armes. Cela servit à établir sa réputation. Survivre à sa réputation. Déchoir de sa réputation. Sa réputation est fort déchue.

Il se dit aussi en parlant Des choses qui ont le renom d' être excellentes dans leur espèce. Les poésies de cet auteur sont en grande réputation. Les vins de Bourgogne, de Champagne, les chevaux anglais, sont en réputation. Ce vin a de la réputation.

RÉPUTER. v. a.

RÉPUTER. v. a. Estimer, présumer, croire; tenir pour, compter pour. On le réputait homme sage. Il est réputé pour homme de bien. Il est réputé fort riche. On ne le répute pas capable d' occuper une place, un emploi difficile. Je le réputais homme d' honneur. Cette ville a toujours été réputée de telle province.

RÉPUTÉ, ÉE. participe

RÉPUTÉ, ÉE. participe Censé. Un homme absent pour les affaires de sa compagnie, est réputé présent.

REQUÉRABLE. adj. des deux genres

REQUÉRABLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui doit être demandé par le créancier, qu' il doit aller chercher lui-même; par opposition à Portable, Qui doit lui être porté dans un lieu désigné, sans qu' il le demande. Ce terme était surtout usité dans les anciennes coutumes. Dans la plupart des coutumes, le cens était requérable. Rente, redevance requérable.

REQUÉRANT, ANTE. adj.

REQUÉRANT, ANTE. adj. T. de Procéd. Qui requiert, qui demande en justice. Les parties requérantes.

Il est plus ordinairement employé comme substantif. Le requérant. La requérante. C' est lui qui est le requérant. Énoncer, dans un exploit, les prénoms, nom, qualités et demeure du requérant. Il y a plusieurs requérants.

REQUÉRIR. v. a.

REQUÉRIR. v. a. (Il se conjugue comme Acquérir.) Prier de quelque chose. Qui est-ce qui vous a requis? C' est lui qui m' en a requis. Il en a été requis.

Il signifie plus ordinairement, Sommer. Je vous prie, et, au besoin, vous requiers de faire telle chose. Dans les exploits, Il a signé, de ce requis.

Il signifie aussi, Réclamer, demander. Requérir aide et assistance. Requérir la force publique. Requérir le ministère d' un officier public.

Il signifie particulièrement, en termes de Procédure, Demander quelque chose en justice. Soit fait ainsi qu' il est requis. Requérir l' apposition des scellés. Requérir l' application de la loi. Le procureur du roi a requis. Il requiert pour le roi. Ouï sur ce et requérant le procureur général.

Requérir un bénéfice, s' est dit De celui qui se présentait au collateur pour être pourvu d' un bénéfice vacant, sur lequel il avait droit en vertu de ses grades, ou d' un indult, ou du serment de fidélité.

REQUÉRIR

REQUÉRIR se dit figurément Des choses, et signifie, Demander, exiger. Cela requiert célérité, diligence. Cela requiert votre présence. La nécessité requérait que... Autant que la nécessité le requérait, le requerra.

REQUIS, ISE participe

REQUIS, ISE participe Il a l' âge requis, les qualités requises pour occuper cet emploi, pour être admis, L' âge convenable, les qualités nécessaires.

REQUÊTE. s. f.

REQUÊTE. s. f. T. de Jurispr. Demande par écrit, présentée à qui de droit et suivant certaines formes établies. Présenter requête aux juges d' un tribunal, à un tribunal, au président, etc. Donnez, présentez votre requête. Signer une requête. Les pièces jointes, annexées à une requête. Signifier une requête. Il demande par sa requête... Il y a tant de chefs dans sa requête. Les moyens qu' il a fait valoir dans sa requête, qui sont contenus dans sa requête. Sa requête tendait à... Les fins, les conclusions d' une requête. On admit, on accorda sa requête. On rejeta sa requête. Sans avoir égard à la requête. On mit Néant au bas de sa requête. Répondre une requête. Sur sa requête, le juge-commissaire rendit telle ordonnance. Ordonnance rendue sur requête. Sa requête fut communiquée au ministère public. Débouté de sa requête. On a prononcé sur sa requête. Arrêt sur requête. Requête d' intervention. Former, réitérer une opposition par requête. Requête en cassation.

Requête civile, Voie extraordinaire, admise dans certains cas déterminés par la loi, pour obtenir qu' un jugement ou un arrêt rendu en dernier ressort soit rétracté. Ouvertures de requête civile. Attaquer un jugement par la requête civile. Se pourvoir par requête civile, en requête civile. Admettre, entériner la requête civile. Dans l' ancienne procédure, celui qui se pourvoyait par requête civile commençait par prendre des lettres en chancellerie.

À la Cour de cassation, Section des requêtes, Celle qui statue sur l' admission ou le rejet des requêtes en cassation.

Maître des requêtes, s' est dit autrefois de Magistrats qui rapportaient les requêtes des parties dans le conseil du roi, présidé par le chancelier. On appelle également aujourd' hui Maîtres des requêtes, Les magistrats chargés de rapporter les affaires au conseil d' État.

Les requêtes de l' hôtel, Tribunal où siégeaient les maîtres des requêtes, au Palais; et, Les requêtes du palais, Tribunal où l' on jugeait en première instance les causes des privilégiés qui s' y pourvoyaient. Il se pourvut, en vertu de son committimus, aux requêtes de l' hôtel. Il avait ses causes commises aux requêtes de l' hôtel, ou aux requêtes du palais, à son choix.

Néant à la requête. Locution familière qui s' emploie pour exprimer un refus. On dit aussi, Mettre néant à la requête de quelqu' un.

REQUÊTE

REQUÊTE signifie encore, dans le langage familier, Une demande verbale, une simple prière. Ayez égard à la requête que je vous fais. Il m' a fait une requête incivile. Il a fait cela à la requête d' un tel.

Dans les Exploits, etc., Tel jour, à la requête de telle personne, À la demande, à la réquisition de telle personne.

REQUÊTÉ. s. m.

REQUÊTÉ. s. m. Ton de chasse pour rappeler les chiens à soi.

REQUÊTER. v. a.

REQUÊTER. v. a. T. de Vénerie. Quêter de nouveau. Requêter le cerf.

REQUÊTÉ, ÉE. participe

REQUÊTÉ, ÉE. participe

REQUIEM. s. m.

REQUIEM. s. m. (On prononce Récuième.) Mot emprunté du latin. Prière que l' Église fait pour les morts. Chanter un requiem, des requiem. Un requiem en musique.

Messes de requiem, Les messes qui se disent pour le repos des âmes des morts. Messe de requiem exécutée à grand orchestre.

REQUIN. s. m.

REQUIN. s. m. Gros poisson de mer très-vorace, du genre des Squales ou Chiens de mer. Les mâchoires du requin sont garnies de plusieurs rangées de dents.

REQUINQUER (SE). v. pron.

REQUINQUER (SE). v. pron. Il se dit Des vieilles qui se parent plus qu' il ne convient à leur âge. C' est une vieille qui se requinque. On le dit aussi, en général, De tous ceux qui se parent d' une manière affectée. Il est ironique et familier.

REQUINQUÉ, ÉE. participe

REQUINQUÉ, ÉE. participe Vieille requinquée. Vieillard requinqué. Vous voilà bien requinqué.

REQUINT. s. m.

REQUINT. s. m. T. de Jurispr. féod. La cinquième partie du quint, que l' on payait au seigneur, dans certaines coutumes, outre le quint, quand on vendait un fief qui relevait de sa seigneurie. Payer le quint et requint. Le droit de requint ne se payait pas partout où se payait le quint.

REQUISITION. s. f.

REQUISITION. s. f. T. de Jurispr. et d' Administration. Action de requérir. À la réquisition d' un tel. Sur la réquisition du procureur du roi. Sur sa simple réquisition. Condition qui doit être remplie à la première réquisition.

Il se dit aussi d' Une demande que fait l' autorité publique, de mettre à sa disposition des personnes ou des choses. On a mis tous les chevaux du pays en réquisition. Tout le chanvre a été mis en réquisition pour les cordages. On fit une réquisition de tous les jeunes gens depuis dix-huit ans jusqu' à vingt-cinq, pour les envoyer à l' armée. Être de la réquisition.

RÉQUISITOIRE. s. m.

RÉQUISITOIRE. s. m. T. de Procéd. Acte de réquisition que fait par écrit celui qui remplit dans un tribunal les fonctions du ministère public. Son réquisitoire n' est pas favorable à telle personne, à l' accusé. Un long réquisitoire.

RESCIF. s. m.

RESCIF. s. m. Voyez RÉCIF.

RESCINDANT. s. m.

RESCINDANT. s. m. T. de Pratique. Demande tendante à faire annuler un acte, un jugement. On a jugé le rescindant. Par cet arrêt, on n' a jugé que le rescindant. Nous avons gagné le rescindant, c' est une présomption en notre faveur pour le rescisoire.

RESCINDER. v. a.

RESCINDER. v. a. T. de Pratique. Casser, annuler un acte, un partage, etc. Il a fait rescinder l' obligation, le contrat, le partage, etc.

RESCINDÉ, ÉE. participe

RESCINDÉ, ÉE. participe

RESCISION. s. f.

RESCISION. s. f. T. de Pratique. Annulation d' un acte, d' un partage, etc. Action en rescision. Il a demandé la rescision de tel acte, du partage.

RESCISOIRE. s. m.

RESCISOIRE. s. m. T. de Pratique. L' objet principal pour lequel on s' est pourvu, soit contre un acte, soit contre un jugement, et qui reste à juger, quand l' acte ou le jugement a été annulé. Le rescindant et le rescisoire ne sont pas jugés par le même arrêt.

RESCRIPTION. s. f.

RESCRIPTION. s. f. Ordre, mandement par écrit que l' on donne pour toucher certaine somme sur quelque fonds, sur quelque personne. On lui a donné une rescription de trois mille francs sur tel banquier. Il est porteur d' une rescription sur le receveur des impositions. On dit aussi, Mandat.

RESCRIT. s. m.

RESCRIT. s. m. On appelle ainsi La réponse des empereurs romains aux questions sur lesquelles ils étaient consultés par les gouverneurs des provinces, par les juges, ou par les particuliers dans leurs différends. Il y a plusieurs rescrits des empereurs qui font partie du droit romain.

RESCRIT

RESCRIT signifie aussi, Une réponse du pape sur quelque question de théologie, pour servir de décision ou de loi. On nomme également ce rescrit Bulle ou Monitoire.

RÉSEAU. s. m.

RÉSEAU. s. m. Petit rets. Tendre un réseau. Mettre des réseaux à l' entrée d' un terrier, pour prendre des lapins.

Il se dit plus ordinairement d' Un ouvrage de fil, de soie, de fil d' or ou d' argent, fait par petites mailles, en forme de rets. Dentelle à fond de réseau. Ses cheveux étaient enveloppés d' un réseau de soie. Les perruquiers montent les perruques sur un réseau.

RÉSEAU

RÉSEAU en termes d' Anatomie, se dit d' Un entrelacement de vaisseaux sanguins, de nerfs, etc. Réseau artériel. Réseau veineux. Réseau de nerfs.

En Géodésie, Réseau de triangles, L' ensemble des triangles tracés sur la surface d' un pays pour en avoir la topographie.

RÉSÉDA. s. m.

RÉSÉDA. s. m. Plante herbacée, d' une odeur très-agréable, qui croît à la hauteur d' environ un pied, et dont les feuilles sont alternes, les fleurs irrégulières et d' un jaune verdâtre. Un bouquet de réséda. Cueillir du réséda.

RÉSERVATION. s. f.

RÉSERVATION. s. f. Action par laquelle on réserve. Il ne se dit guère que Du droit en vertu duquel le pape, dans les pays d' obédience, se réserve la nomination, la collation de certains bénéfices, lorsqu' ils viendront à vaquer.

Il se dit, quelquefois, Des droits qu' on s' est réservés dans un acte. Sans préjudice de ses autres demandes et réservations.

RÉSERVE. s. f.

RÉSERVE. s. f. Action de réserver. Dans ce contrat, il a fait plusieurs réserves. Il a donné sa terre à ferme, sans faire aucune réserve. Il a fait donation de son bien, sous la réserve d' une pension. Il a loué sa maison avec réserve de résilier en cas de vente.

Il se dit aussi Des choses réservées. Les réserves de sa terre montent plus haut que ce qui est affermé.

En Jurispr., Réserve légale, Portion de biens que la loi déclare non disponibles, en les réservant à certains héritiers. On disait autrefois dans un sens analogue, Réserves coutumières.

En termes de Guerre, Armée de réserve, ou simplement, Réserve, La partie de l' armée qu' on laisse dans ses foyers, et qu' on appelle sous les drapeaux quand les circonstances l' exigent. Appeler la réserve, une partie de la réserve.

Corps de réserve, Troupes que le chef d' une armée réserve, un jour de bataille, afin de les faire donner quand l' occasion le demandera. Dans ce sens, on dit aussi simplement, Réserve. Le corps de réserve, en donnant à propos, a décidé le gain de la bataille. On détacha deux mille hommes du corps de réserve, pour fortifier l' aile gauche qui pliait. Dans cette bataille, on n' a point eu besoin de la réserve, la réserve n' a point donné

On appelle également Réserve, dans les villes de garnison, Toute garde qui n' a pas de surveillance à exercer et qui est réunie seulement pour attendre des ordres. C' est ce qu' on nomme autrement Piquet.

En termes de Marine, Réserve se dit d' Un certain nombre de vaisseaux placés hors des lignes, et destinés à secourir ceux qui en ont besoin, ou à remplacer ceux qui sont trop désemparés pour conserver leur poste. Ce vaisseau était en ligne, et l' autre était de la réserve.

En termes de Chasse, Canton de réserve, ou simplement, Réserve, Canton qui est réservé pour celui à qui la chasse appartient.

Bois de réserve, ou simplement, Réserve, Canton de bois qu' on laisse croître en futaie, et qu' on ne peut couper qu' après en avoir prévenu l' autorité compétente.

RÉSERVE

RÉSERVE s' emploie au sens moral, et signifie, Discrétion, circonspection, retenue. Cet homme ne parle jamais qu' avec beaucoup de réserve. Il était fort inconsidéré, il en use maintenant avec plus de réserve. Il affecte, il montre une grande réserve. Il use de réserve. Il se tient sur la réserve.

À LA RÉSERVE DE. loc. prépositive

À LA RÉSERVE DE. loc. prépositive À l' exception de. Il a vendu tous ses biens, à la réserve d' une petite maison. Cet intendant a le pouvoir de faire tels et tels baux, à la réserve de... Il a fort bien reçu tout le monde, à la réserve d' un tel.

SANS RÉSERVE. loc. adv.

SANS RÉSERVE. loc. adv. Sans exception. Il lui a laissé tous ses biens sans réserve. J' ai en lui une confiance sans réserve. Parlez-moi sans réserve, sans nulle réserve, sans aucune réserve.

EN RÉSERVE. loc. adv.

EN RÉSERVE. loc. adv. À part, de côté. Il a mis une forte somme en réserve. Il a toujours de l' argent en réserve. Cet avocat a toujours quelque argument en réserve.

RÉSERVÉ, ÉE. adj.

RÉSERVÉ, ÉE. adj. Circonspect, discret, qui ne se hâte pas trop de dire ni de faire connaître ce qu' il pense. Il faut être fort réservé avec ces gens-là. On ne saurait être trop réservé à parler de soi, à critiquer les autres. Une autre fois je serai plus réservé à dire mon avis, à donner des conseils. Réservé en paroles. Cette femme est fort réservée. Une conduite réservée.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Cet homme fait bien le réservé. Cette femme fait bien la réservée.

RÉSERVER. v. a.

RÉSERVER. v. a. Garder, retenir quelque chose d' un tout, une chose entre plusieurs autres. Il a vendu la propriété de ce domaine, mais il s' en est réservé l' usufruit, la jouissance. Il a vendu les fruits de son jardin, mais il s' est réservé tant d' arbres. Il a cédé son établissement, mais il s' est réservé une pension. L' évêque se réserve le pouvoir d' absoudre de certains cas. Le ministre s' est réservé la connaissance de cette affaire. Dieu semble s' être réservé la punition de ce crime.

Il signifie aussi, Garder une chose pour un autre temps, pour un autre usage, la ménager pour une autre occasion. Réservez vos conseils pour un moment plus favorable. Il est bon de réserver quelque argent pour les besoins imprévus. Un homme sage réserve ses amis pour les occasions essentielles. Réservez-moi vos bontés pour une autre occasion. Le gouverneur de cette place ne veut point faire de sorties, il réserve ses troupes pour soutenir les attaques. Il réserve ce cheval pour un jour de bataille. La cour a jugé le principal, et a réservé à faire droit sur les intérêts. Il réserve le reste de l' explication à un autre temps.

Se réserver à faire quelque chose, ou de faire quelque chose, Attendre, remettre à faire cette chose quand on le trouvera à propos, en temps et lieu. Je me réserve à faire cela en tel temps. Je me réserve de lui en dire mon avis en temps et lieu. Je me réserve à parler quand j' aurai entendu vos raisons. On dit, dans un sens analogue, avec le pronom personnel régime direct: Je me réserve pour une autre occasion. Il se réserve pour de plus grandes choses. Un tel n' a pas parlé aujourd' hui dans la discussion de cette loi, il se réserve pour demain. Je ne danserai point de contredanse, je me réserve pour la valse. Se réserver pour le rôti, pour le second service, pour l' entremets.

Au Barreau, Se réserver la réplique, Déclarer qu' on veut répliquer. On dit de même, L' avocat a prié les juges de lui réserver la réplique, Il leur a demandé la permission, le droit de répliquer quand il en sera temps.

RÉSERVÉ, ÉE. participe

RÉSERVÉ, ÉE. participe Tout droit réservé. Toute prétention réservée. Tous dépens réservés.

Cas réservés, Les péchés dont on ne peut être absous que par le pape ou l' évêque, ou par les prêtres qui ont reçu d' eux un pouvoir spécial. Voyez aussi RÉSERVÉ, adjectif.

RÉSERVOIR. s. m.

RÉSERVOIR. s. m. Lieu fait exprès pour y tenir certaines choses en réserve. Il se dit plus spécialement d' Un lieu où l' on amasse des eaux pour les distribuer, suivant le besoin, en divers endroits, et d' Un bassin rempli d' eau dans lequel on conserve du poisson. Il y a un réservoir au-dessus de la fontaine publique. Ce réservoir sert à alimenter les eaux du parc. Ce réservoir est celui de la cascade, du jet d' eau. Un réservoir de maçonnerie. Un réservoir de plomb, de tôle, etc. Un réservoir de cent muids d' eau. Il a toujours quantité de poisson dans son réservoir. Il a fait pêcher son grand étang, et a mis tout le beau poisson dans son réservoir. Il faut raccommoder ce réservoir, il ne tient pas l' eau.

RÉSERVOIR

RÉSERVOIR se dit, en termes d' Anatomie, de Toute cavité du corps humain, dans laquelle s' amasse un fluide. Le réservoir des larmes, Le sac lacrymal. Le réservoir de l' urine, La vessie. Le réservoir de la bile, La vésicule du fiel. Le réservoir de Pecquet, L' organe où le chyle est conduit par les veines lactées, et qui a été découvert par Pecquet. Etc.

RÉSIDANT, ANTE. adj.

RÉSIDANT, ANTE. adj. Qui réside, qui demeure. Le lieu où il est résidant, où elle était résidante. Voyez aussi RÉSIDENT.

RÉSIDENCE. s. f.

RÉSIDENCE. s. f. Demeure ordinaire en quelque ville, en quelque lieu, en quelque pays. Il fait sa résidence en tel lieu. C' est le lieu de sa résidence. Il a depuis longtemps établi sa résidence en tel endroit.

Il se dit aussi Du séjour actuel et obligé d' un évêque, d' un magistrat, d' un préposé, etc., dans le lieu où ils exercent leurs fonctions. Ce magistrat ne peut faire un voyage, à cause de la résidence à laquelle ses fonctions l' obligent. Les évêques, les curés sont obligés à résidence, à la résidence. Cet emploi oblige à la résidence, à résidence, exige, demande résidence.

Il signifie également, Le lieu de la résidence ordinaire d' un prince, d' un seigneur. Cette ville est la résidence du prince. Il l' a choisie pour sa résidence. On enjoignit à un tel de sortir de la résidence.

RÉSIDENCE

RÉSIDENCE se dit encore de L' emploi d' un résident auprès d' un prince. Au retour de sa résidence. Je demande telle résidence.

RÉSIDENT. s. m.

RÉSIDENT. s. m. Celui qui est envoyé de la part d' un souverain vers un autre pour résider auprès de lui, et qui est moins qu' un ambassadeur, mais plus qu' un agent. Le résident de France à Genève. Le résident de tel prince à la cour de France. Il n' a pas la qualité d' ambassadeur, il n' a que celle de résident. La femme du résident s' appelle Madame la résidente.

RÉSIDER. v. n.

RÉSIDER. v. n. Faire sa demeure en quelque endroit. Résider dans un lieu. Il est de telle ville, mais il réside ordinairement à Paris. On l' a imposé au lieu où il résidait. Il résidait presque toujours à sa terre, sur sa terre, dans sa terre. Il réside sur son domaine, dans son domaine.

Il s' emploie figurément. Là résident l' innocence et la paix.

Toute l' autorité réside dans la personne d' un tel, Il a toute l' autorité.

Cet homme croit que toute la sagesse, toute la science, tout le bon sens réside dans sa tête, Il croit être le seul sage, le seul savant, et avoir tout le bon sens en partage.

RÉSIDER

RÉSIDER signifie aussi figurément, Consister. La question, la difficulté réside en ceci. Voilà où réside la question, la difficulté. C' est en lui seul que notre espoir réside.

RÉSIDER

RÉSIDER se dit absolument D' un évêque, d' un bénéficier qui demeure dans le lieu de son diocèse, de son bénéfice. Les évêques doivent résider. Il y a des bénéfices qui obligent à résider.

RÉSIDU. s. m.

RÉSIDU. s. m. T. de Commerce. Le restant. Résidu du compte. Pour le résidu, nous en composerons. Il m' a fait son billet du résidu. Les dépenses prélevées, il s' est trouvé un faible résidu. Il a vieilli: on dit, Reliquat.

Il se dit, en Arithmétique, Du nombre qui reste d' une division. Le résidu de cette division est treize. On dit plus ordinairement, Le reste.

Il se dit, en Chimie, de Ce qui reste d' une ou de plusieurs substances soumises à l' action de divers agents. Les cendres, traitées par l' eau bouillante, abandonnent la potasse et laissent un résidu qui sert d' engrais. Quinze litres d' eau de Seine, évaporée jusqu' à siccité, ne donnent qu' un résidu de deux grammes et demi.

RÉSIGNANT. s. m.

RÉSIGNANT. s. m. Celui qui résigne un office ou un bénéfice à quelqu' un. La résignation n' eut pas lieu, parce que le résignant mourut avant qu' elle fût admise.

RÉSIGNATAIRE. s. m.

RÉSIGNATAIRE. s. m. Celui à qui on a résigné un office ou un bénéfice. Le résignant et le résignataire. Le résignataire n' avait pas encore pris possession.

RÉSIGNATION. s. f.

RÉSIGNATION. s. f. T. de Jurispr. Abandon en faveur de quelqu' un. Il a fait cession et résignation de tous ses droits à son frère.

Il se dit aussi de La démission d' un office, d' une charge; mais, en ce sens, il a vieilli.

Il signifie, en Jurisprudence canonique, La démission d' un bénéfice dans les mains du collateur ou du pape. Résignation pure et simple. Résignation forcée. Résignation en faveur de quelqu' un. Faire résignation. Donner sa résignation. Retirer sa résignation.

RÉSIGNATION

RÉSIGNATION s' emploie au sens moral, et signifie, Soumission à la providence, à la volonté de Dieu. Il est mort avec une résignation très-édifiante, avec une grande, une entière résignation aux volontés du ciel.

Il signifie aussi, Soumission à son sort, à son malheur. Il a subi sa disgrâce, son exil avec résignation. Il a montré une grande résignation, beaucoup de résignation.

RÉSIGNER. v. a.

RÉSIGNER. v. a. Se démettre d' un office, d' un bénéfice en faveur de quelqu' un. Résigner un office, un bénéfice, une cure à quelqu' un. Employé absolument, il s' entend ordinairement D' un bénéfice. Il est mort sans résigner, sans avoir résigné. Il n' a pas eu le temps de résigner.

Résigner son âme à Dieu, Remettre son âme entre les mains de Dieu.

RÉSIGNER

RÉSIGNER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, S' abandonner, se soumettre. Je me résigne à la volonté de Dieu. Je me résigne aux ordres de la nature. Je me résigne à mon sort. Je me résigne à supporter cette incommodité. Je suis résigné à souffrir. Elle s' y est résignée. Vous le voulez, je me résigne.

RÉSIGNÉ, ÉE. participe

RÉSIGNÉ, ÉE. participe Il est mort résigné à la volonté de Dieu. Elle est morte bien résignée. On a décidé de mon sort, me voilà tout résigné. Il se montra calme et résigné.

RÉSILIATION. s. f.

RÉSILIATION. s. f. T. de Jurispr. Résolution, annulation d' un acte. La résiliation d' un bail, d' un contrat. Résiliation de vente. On dit aussi Résilîment, et quelques-uns écrivent, Résiliement.

RÉSILIER. v. a.

RÉSILIER. v. a. Casser, annuler un acte. Les juges ont résilié ce contrat. Il travaille à faire résilier son bail. Ce contrat a été résilié du consentement mutuel des parties. Résilier une vente, un traité. Dans ce cas, l' acte sera résilié de plein droit.

RÉSILIÉ, ÉE. participe

RÉSILIÉ, ÉE. participe

RÉSILÚMENT ou RÉSILIEMENT. s. m.

RÉSILÚMENT ou RÉSILIEMENT. s. m. Voyez RÉSILIATION.

RÉSILLE. s. f.

RÉSILLE. s. f. Sorte de coiffure espagnole, espèce de filet ou de réseau qui enveloppe les cheveux.

RÉSINE. s. f.

RÉSINE. s. f. Matière inflammable, grasse et onctueuse, qui suinte, qui découle de certains arbres, tels que le pin, le sapin, le mélèze, le lentisque, le térébinthe, etc. Il y a des résines plus liquides, d' autres plus sèches. Les résines sèches ont une cassure lisse et vitreuse. Le camphre est une espèce de résine. La résine du lentisque s' appelle Mastic. La résine se dissout dans l' esprit-de-vin. On électrise la résine par le frottement.

Il se dit, particulièrement, de Celle qui sort des pins et des sapins. Un pain de résine. Un flambeau de résine, de poix-résine. Cela sent la résine.

RÉSINEUX, EUSE. adj.

RÉSINEUX, EUSE. adj. Qui produit la résine, ou Qui en a quelque qualité. Les arbres résineux. Ce bois est un peu résineux. Goût résineux. Odeur résineuse.

En Physiq., Fluide électrique résineux, ou Électricité résineuse, Un des deux fluides dont on est obligé d' admettre la présence pour expliquer les phénomènes de l' électricité. L' autre se nomme Fluide électrique vitré, ou Électricité vitrée.

RÉSIPISCENCE. s. f.

RÉSIPISCENCE. s. f. Reconnaissance de sa faute avec amendement. Il est enfin venu à résipiscence. Avez-vous quelque preuve de sa résipiscence?

RÉSISTANCE. s. f.

RÉSISTANCE. s. f. Qualité par laquelle un corps résiste à l' action d' un autre corps. Il est difficile de graver sur les pierres dures, à cause de la résistance de la matière. Cette étoffe n' a point de résistance.

En termes de Physiq., La résistance des solides, La force par laquelle ils résistent au choc, à l' impression d' un corps en mouvement. Résistance des fluides, La force par laquelle les corps qui se meuvent dans des milieux fluides, sont retardés dans leurs mouvements.

RÉSISTANCE

RÉSISTANCE signifie quelquefois, Obstacle, difficulté. Je voulus pousser la porte, le volet, mais je sentis quelque résistance.

RÉSISTANCE

RÉSISTANCE se dit souvent de La défense que font les hommes, les animaux, contre ceux qui les attaquent. Vigoureuse, faible résistance. Longue, opiniâtre résistance. Faire beaucoup de résistance, peu de résistance. Les assiégés ont fait une longue résistance, une belle résistance. Opposer une longue résistance. Il s' est rendu sans résistance, après une faible résistance.

Il signifie, figurément et au sens moral, Opposition aux desseins, aux volontés, aux sentiments d' un autre. Si vous proposez cela dans l' assemblée, vous trouverez bien de la résistance, grande résistance. Il y aura de la résistance de la part de tels et tels. Pour moi, je n' y apporterai aucune résistance. La chose a passé malgré toute la résistance qu' il y a faite, quelque résistance qu' il y ait apportée. Il a obéi sans résistance.

Fig. et fam., Il a fait une belle résistance, se dit De quelqu' un qui s' est refusé long-temps aux propositions, aux instances qu' on lui faisait.

Dans un repas, Pièce de résistance, Pièce considérable, où il y a beaucoup à manger.

RÉSISTER. v. n.

RÉSISTER. v. n. Il se dit proprement D' un corps qui ne cède pas, ou qui cède difficilement au choc, à l' effort, à l' impression d' un autre corps. Le marbre résiste plus au ciseau que la pierre commune. C' est une viande dure et coriace, elle résiste au couteau, à la dent. Un chapeau qui résiste à la pluie. Des bottes qui résistent à l' eau. Ce vieux château a jusqu' ici résisté à l' injure, aux injures du temps. Vous chargez trop ce plancher, il ne pourra pas résister à un aussi grand poids.

Il signifie aussi, Se défendre, opposer la force à la force. Résister aux agents de la force publique. Une armée contre laquelle l' ennemi est hors d' état de résister. Les assiégés ont résisté longtemps, ont résisté courageusement. C' est une place qui a résisté plus de trois mois. Ce commandant ne s' est rendu que quand il a vu qu' il ne pouvait plus résister.

Ce cheval résiste au cavalier, Le cavalier a de la peine à le faire obéir.

RÉSISTER

RÉSISTER signifie figurément, au sens moral, S' opposer aux desseins, aux volontés de quelqu' un, tenir ferme contre quelque chose de fort, de puissant. Résister fortement à quelqu' un. Si ce que vous proposez est dans l' intérêt public, je n' y résiste point. Il voulait faire passer cette proposition, mais tout le monde y résista. Je lui ai résisté en face. Il ne faut pas résister à son maître. Qui peut résister à la volonté de Dieu? Résister à la grâce. Résister à la séduction, à la tentation. Résister à ses passions. Résister à l' adversité. Je n' ai pu résister à ses prières.

Il signifie aussi, Supporter facilement la peine, le travail; et il se dit Des hommes et des animaux. Cet homme a un corps de fer, il résiste à toutes les fatigues Qui pourrait résister à cette grande chaleur, à ce grand froid? Il est bien affaibli; si la maladie continue, il n' y résistera pas. Vous travaillez trop, votre santé n' y pourra résister. Je n' y saurais plus résister. Résister à la douleur. Les chevaux hongres ne résistent pas à la fatigue, au travail, comme les chevaux entiers.

Fam., On n' y peut plus résister, se dit en parlant De quelque incommodité qu' on a peine à supporter. C' est un homme d' un ennui mortel, on n' y peut plus résister, on n' y saurait résister, il n' y a pas moyen d' y résister. Il fait ici une si grande fumée, qu' on n' y saurait résister.

RÉSOLUBLE. adj. des deux genres

RÉSOLUBLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut être résolu. Il se dit principalement, en Mathématiques, Des questions et des problèmes dont on peut trouver la solution par quelque méthode connue.

RÉSOLÛMENT. adv.

RÉSOLÛMENT. adv. Avec une résolution fixe et déterminée, absolument. Je veux résolûment que cela soit. Résolûment je n' en ferai rien. Tout résolûment.

Il signifie aussi, Hardiment, avec courage, avec intrépidité. Il va résolûment au combat, au péril. Il a passé résolûment, l' épée à la main, au travers des ennemis.

RÉSOLUTIF, IVE. adj.

RÉSOLUTIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui déterminent la résolution des tumeurs, des engorgements. Cet onguent est résolutif. Les eaux minérales sont résolutives.

Il s' emploie aussi substantivement. Un bon résolutif.

RÉSOLUTION. s. f.

RÉSOLUTION. s. f. Cessation totale de consistance, réduction d' un corps en ses premiers principes. La résolution des corps en leurs éléments, en leurs principes. La résolution de la neige en eau. La résolution de l' eau en vapeur.

Il se dit, en Médecine, de L' action par laquelle une partie tuméfiée, engorgée, revient peu à peu, et sans suppuration, à son état naturel. Résolution d' une tumeur, d' un engorgement. Cet emplâtre a opéré, a déterminé promptement la résolution de la tumeur.

Il se dit, en Jurisprudence, de La cassation ou rescision d' un bail, d' un contrat, soit par le consentement des parties, soit par l' autorité des juges. La résolution d' un bail, d' un contrat.

RÉSOLUTION

RÉSOLUTION signifie aussi, Décision d' une question, d' une difficulté. Je vous apporte la résolution de la question que vous m' avez proposée. Résolution d' une difficulté. Résolution d' un cas de conscience. Résolution d' un problème. Il a donné sur cette question une résolution claire, obscure, ambiguë.

RÉSOLUTION

RÉSOLUTION signifie encore, Dessein que l' on prend. Grande, généreuse, étrange résolution. Résolution hardie. Prendre, former une résolution. Sa dernière résolution. Faire une bonne, une ferme résolution. Il prit la résolution de faire ce voyage. Sage et judicieuse résolution. Changer de résolution. Influer sur les résolutions de quelqu' un. Exécuter une résolution qu' on a prise. Il a vainement essayé d' ébranler ma résolution. Affermir quelqu' un dans sa résolution, dans ses résolutions.

Il signifie, par extension, Fermeté, courage. A cet âge, il faut bien de la résolution pour renoncer au monde. Les assiégés montrèrent beaucoup de résolution et de courage. Cet homme a de la résolution. Il manque de résolution. Avoir un air de résolution.

Un homme de résolution, Celui qui exécute avec beaucoup de courage, avec beaucoup de fermeté ce qu' il a entrepris, ou ce qu' on lui propose de hardi, de difficile.

RÉSOLUTOIRE. adj. des deux genres

RÉSOLUTOIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Il se dit De ce qui a pour effet de résoudre quelque acte. Acte, convention, clause résolutoire.

RÉSOLVANT, ANTE. adj.

RÉSOLVANT, ANTE. adj. T. de Médec. Qui résout. Un remède résolvant. Il s' emploie aussi substantivement. C' est un résolvant.

RÉSONNANCE. s. f.

RÉSONNANCE. s. f. Prolongation de la durée du son. Les résonnances produites par la vibration des cordes d' un instrument. Les résonnances d' un corps sonore. Une oreille fine démêle les résonnances.

RÉSONNANT, ANTE. adj.

RÉSONNANT, ANTE. adj. Retentissant, qui renvoie le son. Cette voûte, cette église est bien résonnante. La musique réussit mal dans ce salon, parce qu' il est trop résonnant.

Il signifie aussi, Qui rend un grand son, beaucoup de son. Ce violon est bien résonnant. Une voix claire et résonnante.

RÉSONNEMENT. s. m.

RÉSONNEMENT. s. m. Retentissement et renvoi du son. Le résonnement de cette voûte nuit à la voix.

RÉSONNER. v. n.

RÉSONNER. v. n. Retentir, renvoyer le son. Cette voûte résonne bien. Cette salle ne résonne pas, résonne trop. Faire résonner les échos. Tout résonnait du bruit des instruments de musique.

Fig., Tout résonnait du bruit de ses louanges, du bruit de ses exploits, On le louait partout, on s' entretenait partout de ses exploits.

RÉSONNER

RÉSONNER signifie aussi, Rendre un grand son, beaucoup de son. Cette voix, cette cloche, cette guitare, etc., résonne bien. Sa voix résonnait sous ces voûtes.

RÉSORPTION. s. f.

RÉSORPTION. s. f. T. didactique. Action d' absorber une seconde fois.

Il se dit particulièrement, en Médecine, Lorsqu' un liquide que les vaisseaux exhalants ou autres avaient déposé dans quelque partie du corps, vient à rentrer dans la circulation. La résorption du pus, du sang, de la sérosité.

RÉSOUDRE. v. a.

RÉSOUDRE. v. a. (Je résous, tu résous, il résout; nous résolvons, vous résolvez, ils résolvent. Je résolvais. Je résolus. J' ai résolu. Je résoudrai. Je résoudrais. Résous, résolvez. Que je résolve. Que je résolusse. Résolvant.) Faire cesser la consistance, détruire l' union qui existe entre les parties d' un tout. Le feu résout le bois en cendre, en fumée. Résoudre un corps en poussière. Les chimistes résolvent les corps dans leurs plus petites parties par le feu, par la calcination, etc.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Le bois qu' on brûle se résout en cendre et en fumée. Le brouillard se résout en eau. L' eau se résout en vapeur. Les vapeurs se résolvent en pluie. Les résines se résolvent dans l' alcool.

En Médec., Résoudre une tumeur, un engorgement, Les faire disparaître peu à peu et sans suppuration. Les frictions, les fomentations résolvent les tumeurs. Cette tumeur ne se résoudra pas facilement.

Fig., Tout ce que vous dites là se résout à rien, Il n' en résulte rien.

RÉSOUDRE

RÉSOUDRE signifie aussi, Décider un cas douteux, une question. Il n' est pas aisé de résoudre la question. Il reste une petite difficulté à résoudre. Les théologiens ont résolu ce cas de conscience. On a résolu vingt fois ce problème, cette objection, etc.

RÉSOUDRE

RÉSOUDRE en termes de Jurisprudence, Casser, annuler, détruire un acte par un acte contraire. Résoudre un bail, un marché, un contrat.

RÉSOUDRE

RÉSOUDRE signifie aussi, Déterminer, décider une chose. Il ne sait que résoudre. Qu' a-t-on résolu au conseil? A-t-on résolu la paix ou la guerre? Des intrigants ont résolu sa perte, ont résolu de le perdre. On a résolu d' agir sans plus tarder. On a résolu d' attendre. Il a été résolu que nous partirions.

Résoudre quelqu' un, Le déterminer à quelque chose. Il balançait, je parvins à le résoudre. On ne saurait le résoudre à faire cette démarche. Il s' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. Je me résolus à plaider, à demander ma retraite. À quoi vous résolvez-vous?

RÉSOLU, UE. participe

RÉSOLU, UE. participe Tumeur résolue. C' est un point résolu. Entreprise résolue. Question résolue. Bail résolu.

Il est aussi adjectif, et signifie, Déterminé, hardi. Il ne craint rien, il est très-résolu. C' est une femme résolue. Voilà un drôle bien résolu.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un gros résolu. Il fait bien le résolu. Il est familier.

RÉSOUS

RÉSOUS Autre participe du verbe Résoudre. Il n' est usité qu' en parlant Des choses qui se changent, qui se convertissent en d' autres; et il ne se dit point au féminin. Brouillard résous en pluie.

RESPECT. s. m.

RESPECT. s. m. Égard, relation. La même proposition est vraie et fausse sous divers respects. Ce sens est vieux.

RESPECT

RESPECT signifie plus ordinairement, La vénération, la déférence qu' on a pour quelqu' un, pour quelque chose, à cause de son excellence, de son caractère, de sa qualité, de son âge. Grand respect. Profond respect. Respect religieux. Très-humble respect. Respect filial. Avec respect. J' ai du respect, beaucoup de respect pour vous. Avoir du respect pour les choses sacrées. Vous lui devez le respect, du respect. On doit porter honneur et respect à l' âge. C' est un homme dont la dignité attire le respect. Il mérite le respect qu' on a pour lui. Inspirer du respect. Sa présence imprime le respect, impose le respect. Porter respect à quelqu' un. Manquer de respect à quelqu' un, pour quelqu' un. Manquer au respect que l' on doit à quelqu' un. Garder le respect. Demeurer, se tenir dans le respect. Marquer, témoigner le respect, du respect. Perdre le respect. Sortir du respect, des bornes du respect. S' écarter du respect. Exiger du respect, des respects. Respects gênants. Respects forcés, hypocrites. Formules de respect. Il lui parle toujours avec respect, dans des termes de respect. Vous avez peu de respect pour le lieu où vous êtes. Le respect des lois, des moeurs. Le respect des choses saintes, pour les choses saintes. Le respect du lieu, de la personne. Sans respect du nom qu' il porte, il se rendit coupable de cette action.

Lieu de respect, Lieu où l' on doit être dans le respect. Les églises sont des lieux de respect. Le palais du roi est un lieu de respect. Il a vieilli.

Fam., Perdre le respect à quelqu' un, Lui manquer de respect. Vous me perdez le respect. Il est peu usité.

Sauf le respect que je vous dois, ou simplement, Sauf le respect, sauf votre respect, sauf respect, avec le respect que je vous dois. Termes d' adoucissement dont on se sert, dans le style familier, quand on veut dire quelque chose qui pourrait choquer ceux devant qui on parle. Populairement: Sauf le respect que je dois à la compagnie. Parlant par respect.

Par forme de compliment, Assurer quelqu' un de son respect, de ses respects, de ses très-humbles respects.

Rendre ses respects, présenter son respect, ses respects à quelqu' un, Lui rendre visite pour l' assurer de son respect, de ses respects.

Je suis avec respect, avec un profond respect, etc. Formule par laquelle on termine ordinairement ses lettres à un supérieur.

Se faire porter respect, Se faire craindre. C' est un homme qui se fait porter respect. On dit substantivement, Un porte-respect, Une arme qui impose, ou Une marque extérieure de dignité, ou Une personne grave et sérieuse dont la présence impose.

Tenir quelqu' un en respect, Le contenir, lui imposer. La crainte du châtiment le tient en respect. Cette citadelle tient l' ennemi en respect, tient la ville en respect.

Respect humain, La crainte qu' on a du jugement et des discours des hommes. Il a fait cela par respect humain. Le respect humain fait commettre beaucoup de fautes.

RESPECTABLE. adj. des deux genres

RESPECTABLE. adj. des deux genres Qui mérite du respect. Cette personne est respectable par son âge et par ses vertus. Il s' est rendu respectable par ses belles actions. Son nom est respectable, mais il le déshonore par sa conduite.

RESPECTER. v. a.

RESPECTER. v. a. Honorer, révérer, porter respect. Respecter la vieillesse. Respecter la qualité. Respecter les lieux saints. Je l' ai toujours honoré et respecté. Si je ne respectais son caractère... C' est un homme qui ne respecte rien.

Il signifie figurément, Épargner, ne point endommager, ne point attaquer. Le temps respecte les noms illustres, la mémoire des grands hommes. Ces anciens monuments que le temps a respectés. La médisance et l' envie ont respecté sa vertu. Je respecte votre erreur, votre faiblesse. Je respecte vos occupations. Je vous sais occupé, je respecte votre temps.

RESPECTER

RESPECTER avec le pronom personnel, signifie, Garder avec soin la décence et la bienséance convenables à son sexe, à son état, à son âge. C' est une femme qui se respecte, qui se fait respecter. Ce magistrat ne se respectait point assez. Un vieillard doit se respecter lui-même, s' il veut que les jeunes gens le respectent.

RESPECTÉ, ÉE. participe

RESPECTÉ, ÉE. participe Un nom, un titre respecté.

RESPECTIF, IVE. adj.

RESPECTIF, IVE. adj. Qui a rapport à chacun en particulier, qui concerne réciproquement les parties intéressées, les choses correspondantes. Demandes respectives. Droits respectifs. Requêtes respectives. Actions respectives. Prétentions respectives. Servitudes respectives. Intérêts respectifs.

RESPECTIVEMENT. adv.

RESPECTIVEMENT. adv. D' une manière réciproque, d' une manière respective. Ils ont présenté respectivement leurs requêtes. Ils sont tous deux respectivement demandeurs et défendeurs. Il a été réglé, par tel traité, que ces princes seraient respectivement maintenus dans leurs droits.

En termes de Censure théologique, Ces propositions sont respectivement fausses, scandaleuses, hérétiques, téméraires, etc., Il n' y a aucune de ces propositions prises ensemble à laquelle ne convienne quelqu' une de ces dénominations.

RESPECTUEUSEMENT. adv.

RESPECTUEUSEMENT. adv. Avec respect. Parler, écrire respectueusement à quelqu' un. Agir respectueusement avec quelqu' un. S' approcher respectueusement de l' autel.

RESPECTUEUX, EUSE. adj.

RESPECTUEUX, EUSE. adj. Qui témoigne du respect. Un homme respectueux. Cet enfant est fort respectueux envers ses parents, envers ses maîtres.

Il signifie aussi, Qui marque du respect; et, en ce sens, il se dit Des choses. Il l' aborda d' un air fort respectueux, d' une manière fort respectueuse. Il était dans une posture très-respectueuse. Ce langage n' est pas assez respectueux. Il est souvent plus respectueux de se taire que de parler. Garder un silence respectueux. Écrire, parler en termes respectueux. Sommations respectueuses.

RESPIRABLE. adj. des deux genres

RESPIRABLE. adj. des deux genres Qu' on peut respirer. Cet air est respirable, n' est pas respirable. Les gaz respirables.

RESPIRATION. s. f.

RESPIRATION. s. f. L' action de respirer. Avoir la respiration libre, facile, gênée, difficile. Le poumon et les autres parties qui servent à la respiration. Les organes de la respiration.

RESPIRATOIRE. adj. des deux genres

RESPIRATOIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. et de Physiol. Qui sert, qui a rapport à la respiration. Organes respiratoires. Mouvements respiratoires.

RESPIRER. v. n.

RESPIRER. v. n. Attirer l' air dans sa poitrine, et le repousser dehors. Respirer facilement. Difficulté de respirer. Il est asthmatique, il a de la peine à respirer. Il fait si chaud, qu' on ne saurait presque respirer.

Il ne respire plus, Il est mort. Il respire encore, Il n' est pas encore mort.

RESPIRER

RESPIRER signifie quelquefois, Vivre. Tout ce qui respire. Je ne respire que pour vous. Depuis que je respire.

Fig., L' amour du bien public respire dans toutes ses paroles, dans toutes ses actions, Tout ce qu' il dit, tout ce qu' il fait annonce qu' il est animé de l' amour du bien public.

RESPIRER

RESPIRER signifie figurément, Prendre quelque relâche, avoir quelque relâche après de grandes peines, après un travail pénible. Laissez-moi respirer un moment. Les peuples, après une longue guerre, commençaient à respirer. Respirer de ses fatigues. Vous le tourmentez, vous le pressez si fort, qu' il n' a pas le loisir de respirer. Il est si occupé qu' il n' a pas le temps de respirer. Enfin je respire.

RESPIRER

RESPIRER est quelquefois actif. Respirer un bon air, un air corrompu. L' air que nous respirons. Les médecins lui ont conseillé d' aller respirer l' air natal.

Il signifie figurément, Annoncer, exprimer, témoigner vivement. Dans cette maison, tout respire la piété, la joie, la vertu. Toute sa personne respire l' orgueil. Ses discours respirent la bonté.

Il signifie aussi, Désirer ardemment. Il ne respire que la vengeance. Il respire la guerre. Il ne respire que les plaisirs.

Neutralem., Respirer après quelque chose, Souhaiter quelque chose avec passion, avec ardeur. Elle respire après le retour de son fils. Il ne respirait qu' après ce changement.

RESPIRÉ, ÉE. participe

RESPIRÉ, ÉE. participe

RESPLENDIR. v. n.

RESPLENDIR. v. n. Briller avec grand éclat. La nuit était belle, la lune resplendissait. Il y avait une infinité de lumières, et tout le palais resplendissait. Tout resplendit de lumière. Il n' est que du style soutenu.

RESPLENDISSANT, ANTE. adj.

RESPLENDISSANT, ANTE. adj. Qui resplendit. Tout resplendissant. Tout resplendissant de lumière. Une beauté resplendissante. Sa figure, sa face est resplendissante de santé.

RESPLENDISSEMENT. s. m.

RESPLENDISSEMENT. s. m. Grand éclat formé par l' expansion, par la réflexion de la lumière. Ce grand amas de lumière formait un resplendissement merveilleux.

RESPONSABILITÉ. s. f.

RESPONSABILITÉ. s. f. Obligation de répondre de ses actions ou de celles des autres, d' être garant de quelque chose. La responsabilité des ministres. La responsabilité des magistrats. Cette fonction entraîne trop de responsabilité. Je prends cela sous ma responsabilité. J' en ai la responsabilité. Cela compromettrait ma responsabilité. Vous prenez là sur vous une grande responsabilité. Responsabilité morale.

RESPONSABLE. adj. des deux genres

RESPONSABLE. adj. des deux genres Qui doit répondre de ses propres actions ou de celles des autres, qui doit être garant de quelque chose. Dans l' administration du royaume, tout fonctionnaire est responsable. Les ministres sont responsables. Je vous rends responsable de ce qu' il fera. Vous êtes responsable du dépôt qu' on vous a confié. Vous serez responsable des conséquences. Il s' en va sans payer, vous en êtes responsable. Je ne suis point responsable des fautes d' autrui. Être civilement responsable des faits, des actes de quelqu' un. En certains cas, un maître est responsable pour ses domestiques, un père est responsable pour ses enfants mineurs. On l' en a rendu responsable. Responsable à la postérité. Responsable envers la patrie.

RESPONSIF, IVE. adj.

RESPONSIF, IVE. adj. T. de Palais. Qui contient une réponse. Mémoire responsif.

RESSAC. s. m.

RESSAC. s. m. T. de Marine. Retour violent des vagues vers le large, après qu' elles ont frappé avec impétuosité une terre, un obstacle.

RESSAIGNER. v. a.

RESSAIGNER. v. a. Saigner de nouveau. On a ressaigné le malade.

Il est aussi neutre, et se dit en parlant Du sang qui coule de nouveau, qui recommence à couler. Ma plaie ressaigne.

RESSAIGNÉ, ÉE. participe

RESSAIGNÉ, ÉE. participe

RESSAISIR. v. a.

RESSAISIR. v. a. Reprendre; se remettre en possession de quelque chose. Je ressaisirai ce meuble partout où il se rencontrera. Ressaisir le pouvoir.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Je me suis ressaisi de mes effets.

RESSAISI, IE. participe

RESSAISI, IE. participe

RESSASSER. v. a.

RESSASSER. v. a. Sasser de nouveau. Ressasser de la farine.

Il s' emploie figurément et familièrement, en parlant Des affaires, des comptes, et signifie, Examiner, discuter de nouveau. Ce procès a été sassé et ressassé. Vous aurez beau ressasser ce compte, il ne monte qu' à tant. Ces questions ne sont pas nouvelles, elles ont été ressassées.

Ressasser un ouvrage, L' examiner avec soin, pour en découvrir jusqu' aux moindres défauts. J' ai ressassé cet ouvrage, et j' y ai trouvé peu de défauts.

Ressasser quelqu' un, ressasser la conduite de quelqu' un, Examiner avec soin la conduite de quelqu' un, pour voir si elle n' a rien de blâmable. On l' a bien sassé et ressassé. On disait autrefois, Ressasser les gens d' affaires, les traitants, Faire des recherches contre eux.

Il ne fait que ressasser les mêmes choses, se dit D' un homme qui cause de l' ennui, en revenant toujours sur les mêmes idées.

RESSASSÉ, ÉE. participe

RESSASSÉ, ÉE. participe

RESSAUT. s. m.

RESSAUT. s. m. T. d' Archit. Saillie, avance que forme quelque partie, en dehors d' une ligne ou d' une surface. L' entablement de cet édifice a des ressauts au-dessus de chaque colonne. Entablement à ressauts. Les pilastres de cette façade forment autant de ressauts.

Il se dit, quelquefois, Du passage brusque d' un plan horizontal à un autre. Ce limon d' escalier fait ressaut, Il s' abaisse de distance en distance par une ligne verticale.

RESSAUTER. v. n.

RESSAUTER. v. n. Sauter de nouveau. Il sautait et ressautait par-dessus la corde.

Il s' emploie aussi comme verbe actif. Ressauter un fossé.

RESSAUTER

RESSAUTER en termes d' Architecture, se dit Des parties qui font ressaut, qui ont des ressauts; et, dans cette acception, il est toujours neutre. Entablement, corniche qui ressaute.

RESSAUTÉ, ÉE. participe

RESSAUTÉ, ÉE. participe

RESSEMBLANCE. s. f.

RESSEMBLANCE. s. f. Rapport, conformité entre des personnes, entre des choses. Il y a une grande ressemblance, il y a grande ressemblance entre ces deux choses, entre ces deux personnes. La ressemblance est parfaite entre eux. Ressemblance frappante. C' est votre fils, je le reconnais à la ressemblance. Il y a beaucoup de ressemblance entre leurs humeurs, entre leurs caractères.

Il se dit particulièrement, en termes de Peinture, de Sculpture, etc., de La conformité entre l' imitation de l' objet et l' objet imité. Il n' y a guère de ressemblance de cette copie à son original, entre la copie et l' original. Ce portrait est fort bien peint, mais la ressemblance n' y est pas. Ce peintre saisit bien la ressemblance. Ce peintre manque souvent la ressemblance.

Se tromper à la ressemblance, Prendre pour la même chose ou pour la même personne, deux choses ou deux personnes qui se ressemblent.

Ce fils est la vraie ressemblance de son père, c' est toute sa ressemblance, Il y a beaucoup de ressemblance entre eux. J' ai d' abord reconnu votre fils, c' est toute votre ressemblance.

RESSEMBLANT, ANTE. adj.

RESSEMBLANT, ANTE. adj. Qui ressemble. Portrait ressemblant. Ce portrait est bien peint, mais il n' est pas ressemblant. Le peintre a bien pris tous vos traits, cependant il ne vous a pas fait ressemblant. Voilà une faible copie, elle n' est guère ressemblante. Voilà deux hommes bien ressemblants. Qui se ressemblent beaucoup.

RESSEMBLER. v. n.

RESSEMBLER. v. n. Avoir du rapport, de la conformité avec quelqu' un, avec quelque chose. Ce fils ressemble à son père. Les jumeaux d' ordinaire se ressemblent, se ressemblent fort, se ressemblent beaucoup. Ils se ressemblent de visage, de caractère, etc. Leurs caractères se ressemblent. Ressembler en tout, en partie. C' est en cela qu' ils se ressemblent. Il lui ressemble en beau, en laid. Il est fort bien dans ses affaires, je voudrais lui ressembler. Il est trop avare, je ne voudrais pas lui ressembler. Sous quelques rapports, il ressemble à son père; mais sous d' autres rapports, il ne lui ressemble guère. C' est un homme qui s' inquiète de tout, il ne me ressemble guère.

Il se dit particulièrement, en Peinture, en Sculpture, etc., De ce qui offre l' imitation exacte d' un objet. Ce portrait vous ressemble peu, vous ressemble beaucoup, vous ressemble d' une manière frappante. Ce peintre a le talent de faire ressembler. Ce portrait est mal peint, ce buste est mal sculpté, mais il a le mérite de ressembler. Cette copie ne ressemble guère au tableau original, à l' original, à son original.

Cela ne ressemble à rien, se dit quelquefois, en bonne part, D' une chose d' un goût original et nouveau; et, plus ordinairement en mauvaise part, D' une chose d' un goût bizarre et très-mauvais. Cela ressemble à tout, se dit D' une chose commune, qui n' a point de caractère propre. Cela ne se ressemble pas, se dit De deux choses fort différentes.

Je n' ai pu croire telle chose de vous, cela ne vous ressemble pas, Cela n' est pas conforme à votre caractère, à votre manière de penser, d' agir, à tout ce que l' on connaît de vous.

Ce peintre, ce musicien, etc., se ressemble, Il se copie lui-même, et ne met point assez de variété dans ses ouvrages.

Prov., Les jours se suivent, et ne se ressemblent pas, La vie est mêlée de biens et de maux.

Prov., On se ressemble de plus loin, se dit en parlant De parents proches, qui ont un air de famille, ou les mêmes inclinations.

Prov., Ces deux personnes se ressemblent comme deux gouttes d' eau, Elles se ressemblent parfaitement.

Prov., Qui se ressemble, s' assemble, Les personnes de même caractère, de même goût, se recherchent mutuellement. Il se prend souvent en mauvaise part.

RESSEMELAGE. s. m.

RESSEMELAGE. s. m. Action de ressemeler, et Le résultat de cette action. Faire un ressemelage. Un bon ressemelage.

RESSEMELER. v. a.

RESSEMELER. v. a. Mettre de nouvelles semelles à une vieille chaussure. Ressemeler des bas. Ressemeler des souliers. Il a fait ressemeler ses bottes.

RESSEMELÉ, ÉE. participe

RESSEMELÉ, ÉE. participe

RESSEMER. v. a.

RESSEMER. v. a. Semer de nouveau. Il faut ressemer des pois dans ce champ.

RESSEMÉ, ÉE. participe

RESSEMÉ, ÉE. participe

RESSENTIMENT. s. m.

RESSENTIMENT. s. m. Faible attaque, faible renouvellement d' un mal qu' on a eu, d' une douleur qu' on a ressentie. Il n' est pas encore délivré de sa fièvre, il en a quelques ressentiments. Il vient d' avoir encore un léger ressentiment de sa colique, de sa goutte.

Il signifie, au sens moral, Le souvenir qu' on garde des injures, avec désir de s' en venger. On lui a fait une cruelle injure, il ne pourra contenir son ressentiment. Il conserve un vif ressentiment de l' offense qu' il a reçue. Son ressentiment éclatera quelque jour. En le voyant, il ne put cacher, dissimuler son ressentiment. Il a étouffé son ressentiment. Il sacrifia son ressentiment à son ami. Je vous sacrifie tous mes ressentiments. Modérez votre ressentiment.

RESSENTIR. v. a.

RESSENTIR. v. a. Sentir, éprouver. Il a ressenti cette nuit des douleurs de colique. Ressentir un picotement à la gorge. Ressentir du bien-être, du malaise. Il ressentira les effets de ma colère.

Il s' emploie aussi au sens moral. Il a ressenti vivement la perte de son ami, la perte de ce procès. Je ressens, comme je le dois, les obligations que je vous ai. Elle ressent vivement cette injure. Il est également incapable de ressentir et d' inspirer l' amitié. Je ressens un grand plaisir, une grande joie de votre retour.

RESSENTIR

RESSENTIR avec le pronom personnel, signifie, Sentir quelque reste d' un mal qu' on a eu. Il a eu vingt accès de fièvre quarte, il s' en ressent encore. Il se ressent de son rhumatisme, de sa goutte.

Il signifie aussi, tant au sens physique qu' au sens moral, Éprouver les suites, les conséquences fâcheuses, l' influence nuisible de quelque chose. Il se ressentira longtemps des débauches de sa jeunesse. Ses enfants se ressentiront de la banqueroute qu' il a essuyée, des pertes qu' il a faites au jeu. Ce pays a été ruiné par la guerre, il s' en ressentira long-temps. Il se ressent de la mauvaise éducation qu' on lui a donnée, de la fréquentation des mauvaises compagnies. Son ouvrage se ressent de la précipitation avec laquelle il l' a composé. L' auteur se ressent un peu des préjugés de son siècle. Sa maison a été brûlée, et les maisons voisines s' en sont ressenties.

Il se prend quelquefois en bonne part. Si je fais une grande fortune, mes amis s' en ressentiront. Se ressentir de la libéralité, de la protection de quelqu' un. On se ressent toujours d' une bonne éducation. L' industrie se ressentit bientôt de la pacification générale.

Se ressentir d' une injure, S' en souvenir avec amertume, être disposé à s' en venger. Je me ressentirai de l' injure que vous m' avez faite. Je m' en ressentirai. On dit dans le sens opposé, Il m' a fait un mauvais tour, mais il s' en ressentira, Il m' a fait un mauvais tour, mais il en sera puni.

RESSENTI, IE. participe

RESSENTI, IE. participe Il se dit, en termes de Peinture et de Sculpture, Des formes, des traits, des touches auxquelles l' artiste a donné du caractère et de la force. Les muscles bien ressentis prouvent la connaissance de l' anatomie dans l' artiste. Un dessin ferme et ressenti. L' Hercule Farnèse a des formes ressenties.

RESSERREMENT. s. m.

RESSERREMENT. s. m. Action par laquelle une chose est resserrée. Le resserrement des pores arrête la transpiration.

Fig., Le resserrement de l' argent, L' effet de la crainte que les capitalistes éprouvent dans un temps de discrédit, et qui les empêche de prêter leur argent. Cet édit bursal causa un grand resserrement d' argent.

RESSERRER. v. a.

RESSERRER. v. a. Serrer davantage ce qui s' est lâché. Resserrez ce cordon, cette jarretière, cette ceinture, ce corset.

Fig., Cet événement n' a servi qu' à resserrer les noeuds, les liens de leur amitié, N' a servi qu' à rendre leur amitié plus étroite.

RESSERRER

RESSERRER s' emploie figurément, et signifie, Rendre moins étendu, renfermer dans des bornes plus étroites. Resserrer le pouvoir dans ses justes limites. Resserrer une rivière dans son lit.

Cette place est fort resserrée, est resserrée de très-près, Les assiégeants l' entourent, il est fort difficile d' y faire entrer des vivres, des secours, et d' en faire sortir des troupes, des bouches inutiles. On dit, dans un sens analogue, Cette garnison est fort resserrée.

Ce pays est fort resserré par la mer, Il n' a pas d' étendue à cause du voisinage de la mer.

Resserrer un prisonnier, L' enfermer dans un lieu où il ait moins de communication avec le dehors, le garder plus exactement. Il a pensé se sauver: c' est pour cela qu' on le resserre.

RESSERRER

RESSERRER se dit aussi, figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit, et signifie, Abréger. Il faut resserrer cet ouvrage. Ce discours demande à être resserré. Resserrer son sujet, sa matière.

Il signifie encore, Remettre une chose dans le lieu d' où on l' avait tirée, et où elle était enfermée. Resserrez ce papier dans votre bureau. Resserrez cette vaisselle d' argent dans l' armoire. Ces marchands ont resserré toutes les marchandises qu' ils avaient étalées.

RESSERRER

RESSERRER signifie aussi, Rendre le ventre moins libre, moins lâche. Les cormes, les nèfles, les coings, resserrent le ventre, ou simplement, resserrent.

Le froid resserre les pores, Il les rend moins ouverts, il les rétrécit.

RESSERRER

RESSERRER s' emploie avec le pronom personnel dans quelques-unes des acceptions précédentes. Ce pays, ce terrain se resserre, Il devient moins étendu, il se rétrécit vers telle partie. Pour me resserrer dans des limites plus étroites, je ne parlerai que de... Pour être plus bref, je ne parlerai que de... Le ventre se resserre, Il devient moins libre, moins lâche. Les pores se resserrent, Ils deviennent moins ouverts.

Fig. et fam., Dans un temps de disette chacun se resserre, Chacun retranche de sa dépense. Dans un temps de discrédit, l' argent se resserre, les bourses se resserrent, On craint de prêter son argent.

Fig., Le temps se resserre, Il devient plus froid.

RESSERRÉ, ÉE. participe

RESSERRÉ, ÉE. participe Absol., Être resserré, Être constipé.

RESSIF. s. m.

RESSIF. s. m. Voyez RÉCIF.

RESSORT. s. m.

RESSORT. s. m. T. de Physiq. La propriété par laquelle les corps pressés, pliés ou tendus se rétablissent d' eux-mêmes dans leur premier état. Le ressort de l' air. Les corps à ressort. Cela n' a point de ressort, manque de ressort, a perdu de son ressort.

Faire ressort, se dit D' un corps qui, cessant d' être comprimé ou tiré, se remet dans le premier état où il était. L' air fait ressort. Une branche pliée fait ressort. La plupart des corps font ressort.

RESSORT

RESSORT signifie aussi, Un morceau de fer, de cuivre, d' acier, ou d' autre matière, qui est fait et posé de façon qu' il se rétablit dans sa première situation, quand il cesse d' être comprimé. Les ressorts servent à divers usages dans les machines, et principalement à faire mouvoir une pièce en réagissant sur elle. Bon ressort. Mauvais ressort. Ressort faible, doux, rude, fort. Bander, tendre, ployer un ressort. Ce ressort va bien joue mal, joue bien. Le ressort de cette montre, de ce fusil est rompu, est faussé. Quand le ressort se débanda. Verrou à ressort. Couteau à ressort. Les ressorts qu' on met à une voiture servent à la rendre plus douce. Presser, lâcher, détendre, débander un ressort. En poussant un ressort, on ouvre cette boîte, cette cachette.

Fig., Cette personne ne se remue que par ressort, Elle n' a rien de naturel dans ses manières, tous ses mouvements sont étudiés et contraints.

Fig., Cette personne n' agit que par ressort, Elle n' agit que par le conseil, par l' instigation d' autrui, et selon qu' elle est poussée.

RESSORT

RESSORT s' emploie figurément, tant au sens physique qu' au sens moral, pour signifier, Activité, force, énergie. Donner du ressort à l' estomac, aux fibres, etc. Donner du ressort à l' esprit, à l' âme. C' est une âme, c' est un caractère qui a du ressort. Il y a du ressort dans ce caractère. Cet homme n' a point de ressort, manque de ressort. Son âme a perdu tout son ressort.

RESSORT

RESSORT signifie aussi, figurément, Moyen dont on se sert pour faire réussir quelque dessein, quelque affaire. Il fait mouvoir toutes sortes de ressorts pour venir à ses fins. Il est habile à manier les ressorts de la politique. Il a des ressorts cachés dont on ne peut deviner le jeu, dont on ne peut calculer le mouvement. Le grand ressort de cette affaire était... Il a une politique mystérieuse qui n' agit que par des ressorts secrets. Ce poëte dramatique invente des ressorts très-propres à attacher le spectateur.

Faire jouer tous ses ressorts, Employer tout son pouvoir, tous les moyens dont on peut disposer.

RESSORT. s. m.

RESSORT. s. m. Étendue de juridiction. Le ressort d' un bailliage, d' un présidial, d' un parlement, etc. Cette terre était du ressort du parlement de Paris. Par tel traité de paix, on céda toutes les terres qui étaient du ressort de ce bailliage. Le ressort de ce parlement était très-étendu. Cette affaire est du ressort de la cour royale de Paris. Ce tribunal de première instance est dans le ressort de telle cour. Hors du ressort. On dit aussi, L' étendue d' un ressort.

Juger en dernier ressort, Juger souverainement et sans appel. On dit quelquefois par opposition, Juger en premier ressort. On dit aussi, Jugement en premier ressort, en dernier ressort.

Par extension, Cela n' est pas de mon ressort, Il ne m' appartient pas d' en juger. Cela est du ressort de la théologie, de la jurisprudence, etc., C' est à la théologie, à la jurisprudence, etc., à traiter de cette matière, à en décider.

RESSORTIR. v. n.

RESSORTIR. v. n. (Je ressors, tu ressors, il ressort; nous ressortons, vous ressortez, ils ressortent. Je ressortais; etc. Ressortant.)Sortir de nouveau, après être déjà sorti, ou Sortir après être entré. Il est sorti ce matin, et il est ressorti deux heures après. Il ressortait pour la troisième fois de prison. Il est entré dans ma chambre, et il en est ressorti un moment après.

RESSORTIR

RESSORTIR se dit figurément Des choses que leur opposition avec d' autres rend plus frappantes, plus saillantes. Cette broderie bleue ressort bien sur ce fond jaune. Ces ornements ne ressortent pas assez. Ce tableau a une bordure qui le fait ressortir.

Fig., Les ombres font ressortir les lumières, De légers défauts semblent faire ressortir davantage d' heureuses qualités.

RESSORTI, IE. participe

RESSORTI, IE. participe Sorti de nouveau.

RESSORTIR. v. n.

RESSORTIR. v. n. (Je ressortis, tu ressortis, il ressortit; nous ressortissons, vous ressortissez, ils ressortissent. Je ressortissais; etc. Ressortissant.)Être du ressort, de la dépendance ou de la compétence de quelque juridiction. Les tribunaux de première instance ressortissent à leurs cours royales respectives. Mon affaire ressortit au juge de paix, au tribunal de première instance.

RESSORTISSANT, ANTE. adj.

RESSORTISSANT, ANTE. adj. Qui ressortit. Les tribunaux de plusieurs provinces étaient ressortissants au parlement de Paris.

RESSOUDER. v. a.

RESSOUDER. v. a. Souder de nouveau, refaire une soudure. Ressouder une cafetière de fer-blanc. Ressouder des tuyaux.

RESSOUDÉ, ÉE. participe

RESSOUDÉ, ÉE. participe

RESSOURCE. s. f.

RESSOURCE. s. f. Ce qu' on emploie, ce à quoi on a recours dans une extrémité fâcheuse, pour se tirer d' embarras, pour vaincre des difficultés. Il n' a point de ressource. Il est sans ressource dans son malheur. Il est perdu, il est ruiné sans ressource. Dans la persécution que j' ai soufferte, Dieu a été ma seule ressource. Ce sera ma dernière ressource. Si ce secours me manque, j' ai une ressource, j' ai plusieurs ressources. Il a encore de grandes ressources. Il ne manque point de ressources. Il trouve toujours quelque ressource. Tout n' est pas perdu, il y a encore de la ressource. Il n' y a plus de ressource. Ce médecin a employé, a épuisé toutes les ressources de son art pour le tirer d' affaire. Si cette ressource me manque, m' est enlevée, je ne saurai à quel expédient avoir recours. Les diamants, la vaisselle d' argent, sont des ressources dans le besoin.

Ce cheval a de la ressource, Après une longue fatigue, on lui trouve encore de la vigueur.

Fig., Un homme de ressource, plein de ressources, qui a des ressources dans l' esprit, Un homme fertile en expédients, en moyens de réussir, pour lui et pour les autres. Une ville de ressource, Une ville où l' on trouve facilement tout ce dont on a besoin ou envie.

Fam., Faire ressource, Se procurer un moyen de raccommoder, de rétablir ses affaires. Il a vendu ses tableaux pour faire ressource. Il a fait ressource de tout ce qu' il avait, pour payer ses dettes.

RESSOUVENIR (SE). v. pron.

RESSOUVENIR (SE). v. pron. Se souvenir d' une chose, soit qu' on l' eût oubliée, soit qu' on en ait conservé la mémoire. Je ferai ce que je pourrai pour m' en ressouvenir. Si vous l' oubliez, je vous en ferai ressouvenir. Il s' en est ressouvenu. Elle s' en est ressouvenue. Je me ressouviendrai de la demande que vous me faites. Ressouvenez-vous que vous m' avez promis de venir me voir.

Il signifie aussi, Considérer, faire attention, faire réflexion. Ressouvenez-vous que celui qui vous parle est le fils de votre meilleur ami. César, le voyant à ses pieds, et se ressouvenant de l' instabilité des choses de ce monde...

Par manière de menace, Je m' en ressouviendrai quelque jour, Je m' en vengerai. Vous vous en ressouviendrez tôt ou tard, Vous en serez puni.

RESSOUVENIR

RESSOUVENIR s' emploie quelquefois comme verbe impersonnel. À présent il m' en ressouvient. Vous en ressouvient-il?

RESSOUVENIR. s. m.

RESSOUVENIR. s. m. Idée que l' on conserve ou que l' on se rappelle d' une chose passée. Il y a longtemps que je n' ai ouï parler de cette affaire, il m' en reste seulement un léger ressouvenir.

Il signifie quelquefois, Sentiment d' une douleur qui se renouvelle. Il y a des maux dont on n' est jamais si bien guéri, qu' il n' en reste quelque ressouvenir, des ressouvenirs.

RESSUAGE. s. m.

RESSUAGE. s. m. Action, état d' un corps qui ressue.

RESSUAGE

RESSUAGE en termes de Métallurgie, se dit d' Une opération, autrement appelée Liquation, qui consiste à séparer l' argent contenu dans le cuivre, en faisant fondre l' alliage avec une certaine quantité de plomb. Fourneau de ressuage. Voyez LIQUATION.

RESSUER. v. n.

RESSUER. v. n. Il se dit Des corps qui rendent et laissent sortir leur humidité intérieure. Il faut laisser ressuer les plâtres. Les murs neufs ressuent pendant un certain temps. Il dégèle, toutes les murailles ressuent.

Il se dit aussi en Métallurgie. Voyez RESSUAGE.

RESSUI. s. m.

RESSUI. s. m. T. de Vénerie. Lieu où les bêtes fauves et le gibier se retirent pour se sécher, après la pluie ou après la rosée du matin.

RESSUSCITER. v. a.

RESSUSCITER. v. a. Ramener de la mort à la vie. Notre-Seigneur ressuscita Lazare. Ressusciter les morts.

Prov. et par exagérat., Cette liqueur, cette essence, ce vin serait capable de ressusciter un mort.

Par extension, Ce remède l' a ressuscité, Il l' a guéri d' une maladie qui paraissait désespérée; et figurément, Cette bonne nouvelle l' a ressuscité, Elle l' a tiré du chagrin mortel où il était.

RESSUSCITER

RESSUSCITER s' emploie aussi figurément, et signifie, Renouveler, faire revivre. Il a ressuscité un vieux procès. Il a ressuscite cette opinion, cette erreur. Ressusciter une querelle.

RESSUSCITER

RESSUSCITER est aussi neutre, et signifie, Revenir de la mort à la vie. Notre-Seigneur ressuscita le troisième jour. Tous les hommes ressusciteront au jugement dernier.

RESSUSCITÉ, ÉE. participe

RESSUSCITÉ, ÉE. participe

RESSUYER. v. n.

RESSUYER. v. n. Sécher. Il faut laisser ressuyer ce mur. On l' emploie aussi pronominalement. Se ressuyer au soleil.

RESSUYÉ, ÉE. participe

RESSUYÉ, ÉE. participe

RESTANT, ANTE. adj.

RESTANT, ANTE. adj. Qui reste. Il est le seul restant de cette famille. C' est le seul héritier restant de quatre qu' il y avait. De ces huit aunes d' étoffe, coupez-m' en six, et gardez-moi les deux aunes restantes. Cent écus restants. Le nombre restant. La somme restante. Les cent livres restantes, et plus ordinairement, Les cent livres restant. Poste restante. Voyez POSTE.

Il est aussi substantif, et signifie, Ce qui reste d' une plus grande somme, d' une plus grande quantité. Je vous payerai le restant avec les intérêts. J' ai donné à bail la meilleure partie de ma ferme, et le restant je le fais valoir par mes mains. On dit plus ordinairement, Le reste.

RESTAUR. s. m.

RESTAUR. s. m. T. de Commerce maritime. Recours que les assureurs ont les uns contre les autres, suivant la date de leur assurance; ou contre le maître, si l' avarie provient de son fait. Il est vieux. Voyez RISTORNE.

RESTAURANT, ANTE. adj.

RESTAURANT, ANTE. adj. Qui restaure, qui répare les forces. Remède restaurant. Potion restaurante. Aliment restaurant.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. C' est un bon restaurant que le vin, le bouillon.

Il se dit particulièrement d' Un consommé fort succulent, d' un pressis de viande. On lui a donné un restaurant. De bons restaurants.

Il se dit, par extension, de L' établissement d' un restaurateur. On vient d' ouvrir un nouveau restaurant dans cette rue. Il tient un restaurant.

RESTAURATEUR, TRICE. s.

RESTAURATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui répare, qui rétablit. Il ne se dit guère, au propre, qu' en parlant Des villes et des monuments publics. Cette ville avait été ruinée, ce prince l' a rétablie, il en a été le restaurateur.

Il s' emploie plus ordinairement au sens moral. Ce prince est le restaurateur des belles-lettres, des arts. Cet abbé fut le restaurateur de l' ancienne discipline dans son ordre. Restaurateur de la liberté, du commerce, des lois, etc. On la regarde comme la restauratrice, ou plutôt comme la seconde fondatrice de cette maison.

RESTAURATEUR

RESTAURATEUR se dit aussi d' Un traiteur chez lequel on trouve à toute heure des aliments dont l' espèce et le prix sont indiqués sur une sorte de pancarte, et qui se servent par portions. Aller dîner chez le restaurateur. La carte d' un restaurateur.

RESTAURATION. s. f.

RESTAURATION. s. f. Réparation, rétablissement. La restauration d' un monument public. La restauration d' une statue.

Il s' emploie souvent au sens moral. La restauration de l' État, des belles-lettres, de la discipline, des lois, etc.

Il se dit particulièrement, en Architecture, d' Un travail fait d' après un édifice antique, pour en rétablir les parties qui n' existent plus. La restauration des principaux monuments antiques est le sujet d' un beau travail.

RESTAURATION

RESTAURATION se dit encore Du rétablissement d' une ancienne dynastie sur le trône. On l' emploie particulièrement en parlant des Stuarts au XVIIe siècle, et des Bourbons au XIXe. En Angleterre, Monk fut un des principaux auteurs de la restauration. Il n' était rentré en France que depuis la restauration. Sous la restauration. Pendant la restauration.

RESTAURER. v. a.

RESTAURER. v. a. Réparer, rétablir, remettre en bon état, en vigueur. Restaurer ses forces, sa santé. Ce remède est bon pour restaurer l' estomac. Ce bouillon m' a bien restauré.

Il s' emploie, familièrement, avec le pronom personnel, dans le sens de Rétablir ses forces en prenant de la nourriture. Il a besoin de se restaurer. Je viens de me restaurer un peu.

RESTAURER

RESTAURER se dit, au sens moral, en parlant Des lettres, du commerce, des lois, de la discipline, du gouvernement. Ce prince a restauré l' État, les arts et les sciences, les lettres, le commerce, etc.

Il se dit aussi en parlant Des ouvrages de sculpture, d' architecture, de peinture. Restaurer une statue, un buste, un bas-relief. Cette figure était mutilée, on l' a bien restaurée. Cet architecte a bien restauré cette colonne, cette colonnade, ce mausolée. Ce peintre a restauré ce vieux tableau.

RESTAURÉ, ÉE. participe

RESTAURÉ, ÉE. participe Pop. et par plaisanterie, Le voilà bien restauré, se dit D' un homme qui n' obtient qu' une faible récompense en dédommagement d' un grand sacrifice, d' une grande perte.

RESTE. s. m.

RESTE. s. m. Ce qui demeure d' un tout, d' une plus grande quantité. Il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. Voilà le reste de son argent, de son bien, de sa fortune, de ses livres. Payez-moi une partie de la dette, je vous donnerai du temps pour le reste. Le reste du dîner. Les restes du festin. Emporter les restes. On ne leur servit que les restes. Il n' y a que cela de reste. Il y en a plus qu' il ne lui en faut, il y en a de reste. Restes d' un naufrage. Restes d' une famille, d' une nation. Ce sont de fâcheux restes de sa grande maladie. Cette femme a un reste de beauté, des restes de beauté. Elle avait encore un reste de pudeur. On ne trouve en lui aucun reste d' humanité, d' honnêteté. J' emploierai le reste de ma vie à vous prouver ma reconnaissance. Quand il a travaillé le matin, il emploie le reste de la journée à se divertir. J' ai fait ce matin une grande partie de ma tâche, ce soir je ferai le reste. Voilà tout ce que j' ai retenu de son discours, j' ai oublié le reste. On n' aperçoit plus dans cette ville que de faibles restes de sa grandeur passée. Voilà une pièce de cinq francs, payez-vous, et rendez-moi le reste, mon reste. Il a joué son reste sur une carte. Il y va de mon reste. Je n' ai pas le temps de vous en dire davantage, le porteur vous dira le reste.

Prov., Le porteur vous dira le reste. Phrase dont on se sert ironiquement, et pour se moquer d' une lettre qui est beaucoup trop longue.

Et le reste. Mots qu' on ajoute en rapportant un passage qu' on abrége.

Dans le style soutenu, Les restes d' une personne, Ce qui reste d' une personne après sa mort; son cadavre, ses ossements, ses cendres. Voici le tombeau qui contient les restes de ce grand homme. Ses restes glacés, inanimés.

Ce n' est plus qu' un reste, un beau reste, se dit D' un homme ou d' une femme qui a eu de la beauté, mais qui a vieilli.

Un reste de cheval. Un cheval à qui le temps a ôté de sa beauté et de ses forces, mais qui en conserve encore.

Le reste des hommes, Les autres hommes, les hommes d' une autre nation, les hommes d' un autre caractère, par opposition à Ceux dont on parle. Les mauvais politiques croient devoir se gouverner par d' autres maximes que le reste des hommes. Quelques sages ont cette opinion, le reste des hommes est d' un autre avis.

Prov. et fig., Voici le reste de notre écu, de nos écus, se dit, en plaisantant, D' une personne qu' on voit arriver dans une compagnie.

Faire son reste, Mettre au jeu tout l' argent qu' on a encore devant soi.

Prov. et fig., Jouer de son reste, Hasarder tout ce qu' on a de reste, faire ses derniers efforts, employer ses dernières ressources. On dit aussi De quelqu' un qui remplit mal une place dans laquelle il n' a plus que peu de temps à demeurer, Il joue de son reste.

Aux Jeux de la paume, du volant, etc., Donner le reste à quelqu' un, Lui pousser la balle, le volant de telle sorte qu' il ne puisse le renvoyer. Je lui ai donné son reste.

Fig. et fam., Je lui ai donné son reste, Je l' ai corrigé, je l' ai battu. Il ne fera plus le tapageur, je lui ai donné son reste. Cette phrase signifie aussi, Je lui ai reparti de telle sorte qu' il a été réduit au silence. Après plusieurs plaisanteries de part et d' autre, je lui ai donné son reste.

Fig. et fam., Il ne demande pas son reste, il s' en va sans demander son reste, se dit D' un homme qui, ayant reçu ou craignant de recevoir quelque mauvais traitement de fait ou de paroles, se retire promptement sans rien dire. On dit dans le même sens, Il n' a pas attendu son reste.

Être en reste, Devoir encore une partie d' une plus grande somme. Il est encore en reste de tant. Il se dit aussi figurément. Je suis encore en reste avec vous des bons offices que vous m' avez rendus. C' est un homme prompt à la riposte, et qui n' est jamais en reste. Il ne voulut pas demeurer en reste de générosité.

RESTE

RESTE se dit particulièrement, en Arithmétique, Du résultat que donne la soustraction, et qu' on nomme autrement Excès ou Différence.

Il se dit également de Ce qui reste d' une somme, quand on l' a divisée par une autre.

RESTE

RESTE signifie aussi, Ce que quelqu' un a abandonné ou refusé. Il n' a eu que mon reste, que mes restes.

DE RESTE. loc. adv.

DE RESTE. loc. adv. Plus qu' il n' est nécessaire pour ce dont il s' agit. Il a de l' argent de reste pour fournir à cette dépense. Il a du crédit de reste. Je vous entends de reste. Ne vous mettez pas en peine, il fera cela de reste. Pour venir à bout de cette affaire, il a du courage, de l' esprit de reste. Vous avez bien de la bonté de reste. On dit aussi, familièrement, Que de reste. Avez-vous encore de la besogne? Que de reste.

AU RESTE, DU RESTE. loc. adverbiales

AU RESTE, DU RESTE. loc. adverbiales Au surplus, d' ailleurs, cependant, malgré cela. Au reste, je vous dirai que... Il est capricieux, du reste il est honnête homme.

RESTER. v. n.

RESTER. v. n. Être de reste. Voilà ce qui reste du dîner. C' est là tout ce qui reste de son bien. C' est tout ce qui me reste. Voilà vingt francs qui restent de votre argent. Il est resté seul de son nom, de sa famille. Il est resté le seul de son parti.

Il s' emploie aussi impersonnellement. Il lui reste encore à payer trois mille francs de l' année dernière. Il ne resta de tout le bataillon que trente hommes. Il ne lui reste que l' espérance. Il me reste à vous dire que... Que me reste-t-il à faire? Il reste encore à prouver que... Dans un sac de trois cents francs, j' ai pris soixante-cinq francs; il reste deux cent trente-cinq francs. Ôtez quatre de sept, il reste trois, reste trois.

Reste tel article à examiner, reste à faire attention, reste à savoir, etc., Il reste à examiner tel article, il reste à faire attention, il reste à savoir, etc.

RESTER

RESTER signifie aussi, Demeurer. La compagnie s' en alla, et je restai. L' armée se mit en marche, et il resta deux bataillons pour garder le défilé. Il reste en place, malgré les dégoûts qu' on lui donne. On voudrait le faire renvoyer, mais il reste en dépit des envieux. Cet homme ne peut rester nulle part, il voyage sans cesse. Cet ambassadeur restera encore trois mois dans le lieu de sa résidence. Son extrême lassitude l' a fait rester en chemin. On l' attendait à Paris, mais il est resté à Lyon. Il a resté deux jours à Lyon. Je resterai auprès de vous. Il resta sans appui. Il resta dans la disgrâce jusqu' à la fin de sa vie. Il voulait rester inconnu. Il est resté oisif tout ce temps-là. Il est resté stupéfait. La victoire resta indécise entre les deux armées. Quelques honneurs qu' il ait obtenus, il est resté le même. Cela m' est resté dans la mémoire. Restez à votre place. Restez tranquille. Son bras est resté paralytique. Quand j' ai voulu prendre cet outil, le manche m' est resté dans la main.

Prov. et fig., Il y est resté pour les gages, se dit De quelqu' un qui a été pris ou tué dans une affaire d' où les autres se sont tirés.

Il est resté sur la place, et absolument, Il y est resté, se dit D' un homme qui a été tué sur le champ de bataille.

Fig. et fam., Rester sur la bonne bouche, Cesser de manger ou de boire, après qu' on a mangé ou bu quelque chose qui flatte le goût. Il signifie, dans un emploi plus figuré, S' arrêter après quelque chose d' agréable, dans la crainte d' un changement, d' un retour fâcheux. Il a gagné mille francs au jeu, et il s' est retiré, afin de rester sur la bonne bouche.

En rester à, Se borner à. Quand il aura obtenu quelque avancement, il n' en restera pas là; il voudra avancer encore. Il signifie aussi, S' arrêter. J' en resterai là, j' en resterai à cela pour aujourd' hui. Restons-en là. Reprenons ce discours où nous en étions restés. J' en étais resté à vous dire que... L' affaire en est restée là.

RESTER

RESTER en termes de Musique, Faire une tenue. Rester sur une syllabe, sur une note.

RESTER

RESTER en termes de Marine, Être situé. Cette île nous restait à telle aire de vent, Elle était située par rapport à nous dans la ligne de telle aire de vent.

RESTÉ, ÉE. participe

RESTÉ, ÉE. participe

RESTITUABLE. adj. des deux genres

RESTITUABLE. adj. des deux genres Que l' on doit rendre. Toute cette somme est restituable à la veuve, comme lui appartenant en propre.

Il signifie aussi, en termes de Palais, Qui peut être rétabli, remis en son premier état. Les mineurs sont restituables contre les actes par eux souscrits en minorité, et dans lesquels ils sont lésés.

RESTITUER. v. a.

RESTITUER. v. a. Rendre ce qui a été pris, ou ce qui est possédé indûment, injustement. Restituer le bien d' autrui. Je le forcerai bien à me restituer ce qu' il m' a pris. Il a été condamné par arrêt à restituer cette somme et tous les intérêts, à restituer tous les fruits de cette terre.

Il s' emploie quelquefois absolument. Il ne sert de rien de confesser son larcin, si l' on ne restitue.

Restituer l' honneur à quelqu' un, Lui rendre l' honneur, rétablir, réparer son honneur. Peut-il lui restituer l' honneur qu' il lui a ôté? Cet arrêt lui a restitué l' honneur.

RESTITUER

RESTITUER signifie aussi, Rétablir, remettre une chose en son premier état. On l' emploie surtout en parlant De textes anciens. Restituer un texte. Restituer un passage de quelque auteur. Il a restitué fort heureusement plusieurs passages de Tacite, de Tite-Live, d' Aristophane, etc. Je voudrais savoir comment il a restitué ce passage.

En termes d' Archit., Restituer un monument, un édifice, Faire la représentation d' un monument, d' un édifice entièrement détruit. Ce monument a été restitué d' après la description des anciens écrivains.

RESTITUER

RESTITUER en termes de Palais, signifie, Remettre une personne dans l' état où elle était avant un acte ou un jugement qui est annulé. Il a obtenu un jugement qui le restitue en entier. Se faire restituer contre son obligation, contre sa promesse. Se pourvoir par requête civile pour être restitué contre un jugement.

RESTITUÉ, ÉE. participe

RESTITUÉ, ÉE. participe Somme restituée.

Les lieux donnés à loyer doivent être restitués par le locataire tels qu' il les a reçus, Ils doivent être remis, rétablis et rendus dans le même état.

En termes de Numismatique, Médaille restituée. Voyez RESTITUTION.

RESTITUTION. s. f.

RESTITUTION. s. f. Action par laquelle on restitue, on rend. Vous êtes obligé à restitution. Il ne veut point entendre parler de restitution. Faire restitution. Restitution de fruits.

Il signifie aussi, L' action par laquelle on rétablit, on remet une chose en son premier état. La restitution d' un texte, d' un passage de quelque auteur. Cette restitution est heureuse.

En termes de Numismatique, Médailles de restitution, ou Médailles restituées, ou simplement, Restitutions, Médailles qui reproduisent des médailles précédemment frappées, et qui portent le nom de celui qui les a renouvelées. Il se dit aussi de Médailles fabriquées pour rappeler le souvenir de quelques anciennes familles ou de quelques empereurs. J' ai une restitution de Gallien.

En termes d' Archit., La restitution d' un monument, d' un édifice, La représentation d' un monument, d' un édifice entièrement détruit.

RESTITUTION

RESTITUTION en termes de Palais, se dit Des jugements qui relèvent quelqu' un d' un engagement qu' il avait contracté. La restitution d' un mineur contre des actes qu' il a passés en minorité, et dans lesquels il a été lésé. Restitution en entier.

RESTREINDRE. v. a.

RESTREINDRE. v. a. Resserrer. Médicament qui restreint. Il n' est plus guère d' usage au sens propre.

Il signifie figurément, Réduire, diminuer, borner, limiter. C' est une maxime de droit, qu' il faut étendre les dispositions favorables, et restreindre celles qui sont dures et sévères. Vous faites la proposition trop générale, il faut la restreindre. Il a restreint ses demandes à telle et telle chose. On a restreint ce privilége à telles personnes. L' usage a restreint ce droit. Ils restreignirent son autorité. On restreint aujourd' hui l' usage de ce mot à telle signification.

Avec le pron. person., Se restreindre à une chose, S' y borner, s' y réduire. Il se restreint à des propositions très-raisonnables. Je pourrais prétendre le tout, mais je me restreins à la moitié.

RESTREINT, EINTE participe

RESTREINT, EINTE participe Ce mot s' emploie aujourd' hui dans un sens plus restreint, dans une signification plus restreinte.

RESTRICTIF, IVE. adj.

RESTRICTIF, IVE. adj. Qui restreint, qui limite. Des termes restrictifs. Clause restrictive.

RESTRICTION. s. f.

RESTRICTION. s. f. Condition qui restreint, modification. Mettre, apporter quelque restriction. L' édit fut vérifié sans restriction. Cette clause porte restriction.

Restriction mentale, Réserve qu' on fait d' une partie de ce que l' on pense, pour induire en erreur ceux à qui on parle. La restriction mentale a été permise par quelques casuistes relâchés; mais elle est contraire à la morale.

RESTRINGENT, ENTE. adj.

RESTRINGENT, ENTE. adj. T. de Médec. Qui a la vertu de resserrer une partie relâchée. Médicament restringent. Eau restringente.

Il s' emploie aussi substantivement. Appliquer un restringent. Un bon restringent. On dit plus ordinairement. Astringent.

RÉSULTANT, ANTE. adj.

RÉSULTANT, ANTE. adj. Qui résulte. Il ne se dit guère qu' en termes de Procédure. Les cas résultants du procès. Les preuves résultantes.

RÉSULTANTE. s. f.

RÉSULTANTE. s. f. T. de Dynamique. La force qui résulte de la composition de plusieurs forces appliquées à un point donné.

RÉSULTAT. s. m.

RÉSULTAT. s. m. Ce qui résulte, ce qui s' ensuit d' une délibération, d' une conférence, d' un principe, d' une opération, d' une cause, d' un événement, etc. Voilà tout le résultat de ce que l' on a dit. Le résultat de la consultation des avocats, des médecins. Quel a été le résultat de l' assemblée, de la conférence, de la discussion, de la délibération? Voilà quel fut le résultat de la dispute. Ce discours est vague, il ne donne, ne présente aucun résultat. Ce principe est riche, fécond en résultats. Je ne m' attache qu' au résultat. Le résultat d' une expérience chimique. Le résultat d' une démarche, d' une négociation, d' une entreprise, d' une recherche, etc. Toutes leurs tentatives ont eu le même résultat, les mêmes résultats. Le malheur des peuples fut l' unique résultat de cette guerre. Tant de dépenses, tant de peines n' ont abouti à aucun résultat, n' ont amené, n' ont produit aucun résultat. D' heureux résultats. Des résultats avantageux. Sans aucun résultat.

RÉSULTER. v. n.

RÉSULTER. v. n. (Il se conjugue avec le verbe Avoir et avec le verbe Être.) S' ensuivre. Il ne se dit qu' à l' infinitif et à la troisième personne des autres temps, et il s' emploie pour marquer les inductions, les conséquences qu' on tire d' un discours, d' un raisonnement, d' un examen, d' une recherche, etc. De tous ces débats, que peut-il résulter? De ce raisonnement il peut résulter que... Que résulte-t-il de là? Il en résulterait une grande absurdité. Les faits qui résultent des informations. Cette preuve résulte de tel acte, de telle pièce.

Il se dit également Des suites de certains événements, des effets de certaines causes. De ces dissensions résulta une guerre civile, ou il résulta une guerre civile. Que résultera-t-il de cette ligue? Nous avons vu de grands malheurs, de grands troubles résulter de cet événement. Qu' a-t-il résulté de là? Qu' en est-il résulté? Les maladies qui résultent de l' intempérie de la saison. Les pertes qui résultèrent de sa mauvaise gestion.

RÉSUMER. v. a.

RÉSUMER. v. a. Resserrer et rendre en peu de paroles ce qu' il y a de plus important dans une discussion, dans un discours, dans un argument. Il a fort bien résumé ce long discours, cette discussion. Le président résuma tous les avis avant que de dire le sien. Résumer les débats d' un procès criminel. Le professeur a résumé sa leçon. Il résuma toutes les raisons qu' on lui avait opposées, et y répondit. Résumer en peu de mots, en quelques mots. Résumer avec ordre, avec clarté. Résumer rapidement. Cet ouvrage résume tout ce qui a été dit sur telle matière.

RÉSUMER

RÉSUMER avec le pronom personnel, signifie, Reprendre en peu de mots ce qu' on a dit, et en tirer un résultat. Je me résume, et je finis en demandant que...

RÉSUMÉ, ÉE. participe

RÉSUMÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi substantivement. Le résumé d' un discours. Le résumé des débats d' un procès criminel.

Il se dit particulièrement de Certains précis ou abrégés. Résumé de l' histoire de France. Résumé historique.

AU RÉSUMÉ, EN RÉSUMÉ. loc. adverbiales

AU RÉSUMÉ, EN RÉSUMÉ. loc. adverbiales En résumant, en récapitulant tout. En résumé, j' ai plus à me louer de lui qu' à m' en plaindre.

RÉSUMPTE. s. f.

RÉSUMPTE. s. f. La dernière thèse qu' un docteur en théologie est obligé de soutenir après sept ans de doctorat, pour avoir le droit de présider aux thèses.

RÉSUMPTÉ. adj. m.

RÉSUMPTÉ. adj. m. Il se dit Du docteur qui a soutenu sa résumpte.

RÉSUMPTION. s. f.

RÉSUMPTION. s. f. T. didactique. Action de résumer. La résumption d' un argument. Il est peu usité.

RÉSURRECTION. s. f.

RÉSURRECTION. s. f. Retour de la mort à la vie. La résurrection de Notre-Seigneur. La résurrection de Lazare. La résurrection des morts.

Fig., C' est une résurrection, une véritable résurrection, se dit D' une guérison surprenante, inopinée.

RETABLE. s. m.

RETABLE. s. m. Ornement d' architecture contre lequel est appuyé l' autel, et qui enferme ordinairement un tableau. Retable doré. Retable de marbre. Retable de menuiserie.

RÉTABLIR. v. a.

RÉTABLIR. v. a. Remettre une personne ou une chose en son premier état, en bon état, en meilleur état. Il se dit au sens physique et au sens moral. Sa maison tombait en ruine, il l' a fait rétablir. Rétablir sa santé. Ce remède l' a bien rétabli. Rétablir un homme dans son emploi, dans ses biens, dans tous ses droits. Il a bien rétabli ses affaires, son crédit, son commerce, sa réputation, son honneur. Il a rétabli ses forces. Il voulut rétablir le culte des idoles. On a rétabli par là la discipline de l' Église. Ce général a rétabli la discipline militaire. On rétablit le commerce par ce traité.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Se rétablir en santé, ou simplement, Se rétablir. Il se rétablit à vue d' oeil. Il s' est bien rétabli. Il est parvenu à se rétablir dans l' esprit de ses chefs. Il s' est bien rétabli dans leur esprit. Le crédit commence à se rétablir.

Rétablir un passage d' un auteur, Le restituer, le remettre dans l' état où il était avant d' avoir été altéré par les copistes. Ce philologue a rétabli beaucoup de passages des auteurs anciens.

En termes de Jurispr., Rétablir un homme dans sa bonne fâme et renommée, Rendre un jugement par lequel un homme est réhabilité, est lavé de l' infamie dont il avait été noté. Il est vieux.

RÉTABLI, IE. participe

RÉTABLI, IE. participe

RÉTABLISSEMENT. s. m.

RÉTABLISSEMENT. s. m. Action de rétablir; État d' une personne, d' une chose rétablie. Le rétablissement d' un mur, d' un édifice. Le rétablissement des chemins. Le rétablissement de la santé. Le rétablissement d' un officier dans son grade. Depuis son rétablissement dans les bonnes grâces de son chef. Le rétablissement du commerce, de la marine. Le rétablissement de la discipline.

RETAILLE. s. f.

RETAILLE. s. f. Partie, morceau qu on retranche d' une chose en la façonnant. Retaille d' une étoffe, d' une peau, etc.

RETAILLER. v. a.

RETAILLER. v. a. Tailler de nouveau. Retailler sa plume. On a mal taillé ces arbres, il faut les retailler.

RETAILLÉ, ÉE. participe

RETAILLÉ, ÉE. participe

RETAPER. v. a.

RETAPER. v. a. Retrousser les bords d' un chapeau en les serrant contre la forme. Cette acception a vieilli.

Il signifie aujourd' hui, Remettre un chapeau à neuf. Ce chapeau a besoin d' être retapé. Faire retaper un chapeau.

En termes de Perruquier, Retaper une perruque, La friser et la poudrer. Retaper les cheveux, Les peigner à rebours et les faire renfler.

Fig. et pop., Il a été bien retapé, Il a été fort maltraité.

RETAPÉ, ÉE. participe

RETAPÉ, ÉE. participe Chapeau retapé. Cheveux retapés.

RETARD. s. m.

RETARD. s. m. Retardement, délai, remise. Un débiteur qui est en retard de payer, qui est en retard. Vous êtes en retard, nous vous attendons depuis une demi-heure. Je partirai sans retard à la fin du mois. Partez sans retard. C' est vous qui êtes la cause de ce retard. Apporter du retard à quelque chose. Éprouver du retard. Cela peut causer du retard, des retards. Votre montre est en retard de deux minutes sur le soleil. Le retard de cette pendule est de tant de minutes par jour.

Le retard d' une pendule, d' une montre, La partie d' une pendule, d' une montre, qui sert à retarder ou à avancer son mouvement.

RETARDATAIRE. adj. des deux genres

RETARDATAIRE. adj. des deux genres Il se dit Des contribuables qui sont en retard de payer. Contribuable retardataire.

Il se dit aussi Des jeunes soldats appelés sous le drapeau et qui ne s' y rendent pas à temps. Conscrit retardataire.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Les retardataires.

RETARDATION. s. f.

RETARDATION. s. f. Le ralentissement du mouvement d' un corps, lorsque ce ralentissement est l' effet d' une cause particulière. Newton est le premier qui ait donné les lois de la retardation du mouvement des corps dans les fluides.

RETARDATRICE. adj. f.

RETARDATRICE. adj. f. T. de Physiq. Il se dit De la force qui retarde le mouvement des corps. Force retardatrice.

RETARDEMENT. s. m.

RETARDEMENT. s. m. Délai, remise; action de retarder. Causer, apporter du retardement à quelque chose. Il n' y aura point de retardement de ma part. Le retardement de cette affaire vient de ce que... Le retardement d' un départ, d' un payement.

RETARDER. v. a.

RETARDER. v. a. Différer. Je retarde mon départ autant que je puis. Retarder le jugement d' un procès. Retarder un payement qu' on doit faire.

Il signifie aussi, Empêcher d' aller, de partir, d' avancer, être cause qu' une chose vienne à être différée. On a retardé le courrier. Cela retardera le secours qu' on veut leur donner. Cela retarda son mariage de quelques jours. Le mauvais temps a retardé notre marche. Cela retarda beaucoup ses progrès. Voilà ce qui retarde la conclusion de cette affaire.

Retarder une horloge, une pendule, une montre, Faire qu' elle marque une heure moins avancée, ou qu' elle aille moins vite.

RETARDER

RETARDER est aussi neutre, et se dit D' une horloge, d' une pendule, d' une montre qui va trop lentement. L' horloge retarde, retarde d' un quart d' heure, retarde de beaucoup. Ma montre retarde de dix minutes sur l' horloge de la ville. On dit dans le même sens, Je retarde d' un quart d' heure, de cinq minutes, etc.

La lune retarde tous les jours de trois quarts d' heure ou environ, Tous les jours elle tarde de tant à paraître. On dit dans le même sens, La marée retarde, la fièvre retarde; et ainsi de plusieurs autres choses.

RETARDÉ, ÉE. participe

RETARDÉ, ÉE. participe

RETEINDRE. v. a.

RETEINDRE. v. a. Teindre de nouveau, soit de la même couleur, soit d' une couleur différente. Elle a fait reteindre sa robe, dont la couleur était passée. Sa robe était bleue, elle l' a fait reteindre en brun.

RETEINT, EINTE participe

RETEINT, EINTE participe Drap reteint. Étoffe reteinte.

RETENDRE. v. a.

RETENDRE. v. a. Tendre de nouveau. Il faut retendre ce cordage.

RETENDU, UE. participe

RETENDU, UE. participe

RETENIR. v. a.

RETENIR. v. a. Ravoir, tenir encore une fois. Si je puis retenir mes papiers, je ne les lui donnerai plus. Je voudrais bien retenir l' argent que je lui ai prêté.

Fam., Il voudrait bien retenir ce qu' il a dit, Il voudrait bien ne l' avoir pas dit.

RETENIR

RETENIR signifie aussi, Garder par-de-vers soi ce qui est à un autre. Retenir le bien d' autrui. Pourquoi retient-il mes papiers? Retenir les gages d' un domestique, le salaire d' un ouvrier. On lui a retenu cinq francs sur sa paye. Il n' a retenu de ses conquêtes que deux forteresses.

RETENIR

RETENIR signifie encore, Garder toujours, conserver ce que l' on a, ne point s' en défaire, ne point s' en dessaisir. Au Palais, on dit, Donner et retenir ne vaut, Une donation n' est point valable, si on ne se dessaisit pas en effet de ce que l' on donne.

Il se dit, dans ce sens, en parlant Des habitudes, des qualités bonnes ou mauvaises que l' on n' a point perdues. Retenir l' accent de son pays. Retenir ses vieilles habitudes. Les bêtes féroces que l' on a apprivoisées, retiennent toujours quelque chose de leur naturel. Ce vase retient quelque chose de l' odeur du vin que l' on y avait mis. Cet homme est bien corrigé, il n' a rien retenu de ses défauts. Ce sens vieillit: on dit plus ordinairement, Conserver, avoir toujours.

RETENIR

RETENIR signifie aussi, Réserver. Il a vendu tout son vin, hormis tant de pièces, qu' il a retenues pour sa table. Il a affermé sa terre, mais il s' est retenu les bois et les vignes. Il a donné son bien, mais il s' en est retenu, il en a retenu l' usufruit. Retenir une pension sur un bénéfice qu' on résigne.

En termes d' Arithm., Retenir un chiffre, Le réserver pour le joindre aux chiffres de la colonne qu' on doit calculer après. Ainsi, lorsque le total d' une colonne monte à 27, on dit vulgairement, Je pose 7, et je retiens 2, ou absolument, Pose 7, et retiens 2.

En termes de Procéd., Les juges ont retenu cette cause, Ils s' en sont réservé la connaissance, en décidant qu' elle leur appartenait. Retenir une cause, signifie aussi, La conserver au rôle pour qu' elle soit jugée à son rang et sans délai. Le président a refusé la remise qu' on lui demandait, et a retenu la cause.

RETENIR

RETENIR signifie aussi, Prélever, déduire d' une somme. En me payant, il a retenu la somme qu' il m' avait prêtée. Il a retenu tant pour les frais, pour les réparations, pour ses déboursés, pour ses peines. Je vous prie de payer telle somme pour moi, et vous la retiendrez sur ce que vous me devez, sur l' argent que mon fermier vous remettra. Retenir tant sur la paye d' un soldat.

RETENIR

RETENIR signifie encore, S' assurer par précaution de ce qu' un autre aurait pu prendre. Retenir une chaise au sermon, une place à la diligence, une loge à la comédie. Retenir quelqu' un pour une partie de plaisir. Je vous retiens à dîner pour dimanche prochain. Retenir un domestique, le retenir à son service. Retenir la parole. Retenir un logement. Retenir une chambre, une fenêtre sur une place, sur une rue, pour voir une cérémonie publique. Je retiens ma part de ce panier de fruits qu on vient de vous apporter.

Pop., Je retiens part, j' en retiens part, se dit Quand on voit quelqu' un ramasser quelque chose, et signifie, Je prétends avoir part à ce que vous avez trouvé.

Retenir date, Indiquer à quelqu' un un jour, une époque où l' on exigera de lui telle chose.

Retenir une date en cour de Rome, Prendre une date, s' assurer d' une date en cour de Rome.

Ce conseiller a retenu le bureau, Il s' est assuré d' un jour fixe pour rapporter le procès dont il est chargé.

Je retiens croix, je retiens pile, se dit Quand on joue à croix et à pile, et signifie, Je gage, je parie que le côté de la pièce de monnaie qui paraîtra, sera croix, sera pile. Je retiens pair, je retiens non, se dit dans un sens analogue, Quand on joue à pair ou non.

RETENIR

RETENIR signifie aussi, Arrêter, faire demeurer, faire séjourner, ne pas laisser aller. On l' a retenu plus longtemps qu' il ne pensait. Retenez-le à dîner. Retenir prisonnier. Retenir quelqu' un en prison. Retenir un cheval qui s' emporte. On retient l' eau avec des écluses. Il y a de certaines terres qui retiennent l' eau. Retenir son haleine. Retenir son urine. Retenir son eau. Retenir ses larmes. Retenir ses cris. Ce rhume l' a retenu quinze jours dans sa chambre. La goutte le retient au lit.

Il se dit, avec le pronom personnel, en parlant Des besoins, des mouvements naturels. Vous ne pouvez satisfaire ici à vos besoins, retenez-vous, tâchez de vous retenir, N' allez pas faire un esclandre en pleurant, en criant, retenez-vous.

RETENIR

RETENIR signifie encore, S' opposer à l' effet prochain d' une action. Il serait tombé dans le précipice, si je ne l' eusse retenu. Il allait le tuer, si je ne l' eusse retenu, si je ne lui eusse retenu le bras.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans le sens de S' arrêter avec effort. Se retenir au milieu de sa course. Il s' est retenu au bord du précipice.

Il signifie également, S' accrocher, s' attacher, se prendre à quelque chose, afin de ne pas tomber. Il s' est retenu aux branches. Il se retint aux crins du cheval, au pommeau de la selle.

Retenir une poutre, L' attacher avec un lien de fer pour l' empêcher de tomber.

RETENIR

RETENIR signifie aussi, Réprimer, modérer, empêcher de s' emporter. Si la crainte de Dieu ne me retenait... La vue de ce magistrat retint les séditieux, les retint dans le devoir. Retenir sa colère. Cette considération me retient. Je ne sais qui me retient, je ne sais ce qui me retient que je ne...

Il s' emploie dans cette acception avec le pronom personnel. Il allait le frapper, mais il s' est retenu. Il n' est pas si emporté, qu' il ne sache bien se retenir quand il le faut.

RETENIR

RETENIR signifie encore, Mettre, imprimer, garder quelque chose dans sa mémoire. Retenir par coeur. Retenir sa lecon. Il n' a entendu ces vers qu' une fois, et il les a retenus. Il retient tout ce qu' il entend. Je n' ai pas retenu son nom. Retenez bien ceci. Avez-vous bien retenu tout ce que je vous ai dit? Je retiendrai cela toute ma vie.

RETENIR

RETENIR s' emploie absolument en parlant De la génération des animaux, et signifie, Concevoir. On a mené cette vache au taureau, mais elle n' a pas retenu. Cette jument a retenu.

RETENIR

RETENIR se dit aussi, absolument, Des chevaux de carrosse ou de charroi qui sont au timon ou dans les limons, et qui empêchent la voiture d' aller trop vite à une descente. Il faut enrayer, car ces chevaux-là ne retiennent point. Ce cheval a les reins bons, il retient fort bien.

Il se dit également, en termes de Manége, avec le pronom personnel, Des chevaux qui ne veulent point se porter librement en avant. Jamais on n' a vu un cheval se retenir comme celui-là. Tous les jeunes chevaux se retiennent.

RETENU, UE. participe

RETENU, UE. participe Retenu par la crainte. Retenu dans une maison. Retenu au lit par la goutte. Etc.

Il est aussi adjectif, et signifie, Circonspect, sage, modéré. Il est fort sage et fort retenu. C' est un homme fort retenu dans ses discours. Il faut être plus retenu sur ces matières-là. On ne saurait être trop retenu à blâmer la conduite des autres. Une fille modeste et retenue.

RÉTENTION. s. f.

RÉTENTION. s. f. Réservation, réserve. Rétention d' une pension sur un bénéfice. Clause de rétention sur des revenus. La rétention des fruits.

En termes de Médec., Rétention d' urine, ou simplement, Rétention, Maladie dans laquelle la vessie ne peut se débarrasser de l' urine qu' elle contient. Avoir une rétention d' urine. Il est malade d' une rétention d' urine, d' une rétention.

En termes de Palais, La rétention d' une cause, L' action des juges qui retiennent une cause, en décidant que la connaissance leur en appartient. On dit dans le même sens, Un arrêt de rétention.

La rétention d' une cause, se dit aussi de La décision par laquelle une cause est retenue, conservée au rôle et en son rang, pour y être jugée sans aucun délai ni remise.

RÉTENTIONNAIRE. s. m.

RÉTENTIONNAIRE. s. m. T. de Jurispr. Celui qui retient ce qui appartient à d' autres. Il est peu usité.

RETENTIR. v. n.

RETENTIR. v. n. Rendre, renvoyer un son éclatant. Cette chambre, ce cabinet a retenti du coup de fusil qu' on vient de tirer. Cette voûte retentit du bruit des trompettes. Les échos retentissaient, l' air retentissait de cris d' allégresse. L' air retentit au bruit du canon.

Fig., Toute l' Europe, toute la terre retentit de ses louanges, On le loue dans toute l' Europe, par toute la terre. On dit de même, Tout retentit du bruit de ses exploits, de ses grandes actions.

RETENTIR

RETENTIR signifie aussi, Faire ou produire un bruit éclatant. Cette trompette retentit dans les airs. Ce coup de tonnerre a retenti dans toutes les vallées des environs. La voix retentit contre les murs, contre les voûtes de cette église. Faire retentir sa voix. Ce bruit m' a retenti dans l' oreille.

Il s' emploie quelquefois figurément. Ses louanges retentissent dans tout l' univers. Il faisait partout retentir les louanges de son libérateur.

RETENTISSANT, ANTE. adj.

RETENTISSANT, ANTE. adj. Qui retentit. Lieu retentissant. Voix retentissante. Cette voûte est retentissante.

RETENTISSEMENT. s. m.

RETENTISSEMENT. s. m. Bruit, son rendu, renvoyé avec plus ou moins d' éclat. Quand ce canon a tiré, il s' est fait un grand retentissement dans le vallon, contre ce mur, sur cette rivière.

RETENTUM. s. m.

RETENTUM. s. m. (On prononce Rétaintome.) T. de Procédure criminelle, qui a passé du latin dans le français. Il se disait d' Un article que les juges n' exprimaient pas dans un arrêt qu' ils rendaient, mais qui ne laissait pas d' en faire partie, et d' avoir son exécution. L' arrêt portait qu' il serait rompu vif, mais il y avait un retentum qu' il serait étranglé auparavant. Il n' y a plus aujourd' hui de retentum dans les arrêts criminels.

Il se dit aussi, dans le langage familier, de Ce qu' on retient, de ce qu' on réserve en soi-même par duplicité, lorsqu' on traite d' affaires avec quelqu' un. Prenez garde quand vous traiterez avec lui, il a toujours quelque retentum.

RETENUE. s. f.

RETENUE. s. f. Modération, discrétion, modestie. Il ne s' emporte jamais, j' admire sa retenue. Il faut avoir de la retenue. Grande retenue. Il dit tout ce qui lui vient à la bouche, il n' a nulle retenue. C' est une fille très-modeste, et qui a beaucoup de retenue. C' est un homme sans retenue. Ne garder, ne mettre aucune retenue dans sa conduite.

RETENUE

RETENUE en termes de Finances et d Comptabilité, se dit de Ce qu' on retient, en vertu de la loi ou d' une stipulation convenue, sur un traitement, un salaire, ou sur une rente. Ses appointements montent à tant, sauf la retenue. Faire une retenue sur la solde des troupes. La retenue est de tant pour cent. Subir une retenue. Retenue légale. Franc et quitte de toute retenue. Cette maison lui rapporte dix mille francs, nets de toute retenue.

Une pension sans retenue, exempte de retenue, Une pension sur laquelle on ne retient aucune imposition.

Brevet de retenue, Brevet par lequel le roi assurait au titulaire d' une charge non héréditaire, ou à ses héritiers, une certaine somme payable par celui qui devait posséder la charge après lui.

RETENUE

RETENUE en termes d' ancienne Jurisprudence, Faculté accordée par quelques coutumes au seigneur, de retenir l' héritage qui était dans sa censive, et qui avait été vendu par le censitaire, en rendant à l' acquéreur le prix de la vente. Le droit de retenue n' avait pas lieu dans la coutume de Paris.

Dans les Colléges, Être en retenue, se dit D' un écolier qu' on empêche de sortir, ou qu' on prive de la récréation, pour le punir de quelque faute.

RETERSAGE. s. m.

RETERSAGE. s. m. T. d' Agricult. Action de reterser, ou Le résultat de cette action.

RETERSER. v. a.

RETERSER. v. a. T. d' Agricult. Donner un second labour à la vigne, pour détruire l' herbe. Reterser une vigne.

RETERSÉ, ÉE. participe

RETERSÉ, ÉE. participe

RÉTIAIRE. s. m.

RÉTIAIRE. s. m. (On prononce Réciaire.) T. d' Antiq. Il se dit d' Une espèce de gladiateurs dont l' arme principale était un filet qu' ils jetaient sur leur adversaire, pour l' envelopper de manière à lui ôter l' usage de ses membres et les moyens de se défendre. On voit des rétiaires représentés sur quelques monuments publics.

RÉTICENCE. s. f.

RÉTICENCE. s. f. Suppression ou omission volontaire d' une chose qu' on devrait dire. Il désigne aussi La chose même qu' on n' a pas dite. Dans le récit qu' il m' a fait, il a mis beaucoup de réticence, beaucoup de réticences, plusieurs réticences. Il a usé avec moi de réticence. Dans ce discours, il n' y a point de mensonge formel, mais il y a bien de la réticence, bien des réticences. Dans cet acte, il y a de la réticence, il y a une réticence très-vicieuse, une réticence frauduleuse. Des réticences perfides. De lâches réticences.

Il se dit, particulièrement, de Cette figure de rhétorique par laquelle l' orateur en s' interrompant fait entendre ce qu' il ne veut pas dire expressément. La réticence en dit quelquefois plus que les paroles.

RÉTICULAIRE. adj. des deux genres

RÉTICULAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui ressemble à un réseau. Tissu réticulaire. Membrane réticulaire.

RÉTICULÉ, ÉE. adj.

RÉTICULÉ, ÉE. adj. T. d' Archit. et d' Antiq. Il se dit D' une sorte de maçonnerie fort employée par les Romains, d' un revêtement de petites pierres ou de briquetage en carrés longs, dont la disposition offre à l' oeil l' image d' un réseau. Mur de maçonnerie réticulée.

RÉTICULÉ

RÉTICULÉ se dit également, en Botanique, Des parties qui sont marquées de nervures croisées en réseau.

RÉTIF, IVE. adj.

RÉTIF, IVE. adj. Qui s' arrête ou qui recule au lieu d' avancer. Il ne se dit au propre que Des chevaux et autres bêtes de monture. Un cheval rétif. Les mules sont ordinairement rétives et quinteuses.

Il signifie, au sens moral, Difficile à conduire, à persuader. C' est un homme d' un caractère rétif, d' un esprit rétif. Il est rétif à la censure, à la louange. Il a beau faire le rétif, il faudra bien qu' il en passe par là. Dans cette dernière phrase, Rétif est employé substantivement.

RÉTINE. s. f.

RÉTINE. s. f. T. d' Anat. Membrane formée dans le fond de l' oeil par une expansion du nerf optique. Les objets se peignent sur la rétine. La rétine de l' oeil est offensée.

RETIRADE. s. f.

RETIRADE. s. f. Ancien terme de Fortification. Retranchement fait derrière un ouvrage, et dans lequel les assiégés se retirent quand les assiégeants ont, emporté l' ouvrage. Le bastion ayant été emporté, les assiégés se jetèrent dans une grande retirade qu' ils avaient faite.

RETIRATION. s. f.

RETIRATION. s. f. T. d' Imprim. Action d' imprimer le second côté d' une feuille de papier, autrement dit, le verso Mettre une feuille en retiration.

RETIREMENT. s. m.

RETIREMENT. s. m. Contraction, raccourcissement. Il n' est usité qu' en termes de Chirurgie, et dans ces phrases, Le retirement des nerfs, des muscles; un retirement de nerfs, de muscles.

RETIRER. v. a.

RETIRER. v. a. Tirer de nouveau. Cette loterie a été mal tirée, il faut la retirer.

Il signifie aussi, Tirer à soi ce que l' on avait poussé dehors, ou porté en avant. Retirer sa main. Retirer son bras. Retirer sa tête pour éviter un coup.

Fam., Retirer son haleine. Faire rentrer de l' air dans sa poitrine.

Fig., Retirer sa parole, Se dégager de la promesse qu' on avait faite, de la parole qu' on avait donnée.

Fig., Retirer son amitié, sa protection, son estime, sa confiance, etc., Cesser de les accorder. On dit, dans un sens analogue, en langage de dévotion, Dieu retire ses grâces.

Retirer son compliment, Ne pas faire un compliment qu' on voulait faire, ou Le rétracter quand on l' a fait.

RETIRER

RETIRER signifie encore, Tirer une chose, une personne d' un lieu où elle avait été mise, où elle était entrée. Retirer un seau du puits. Retirer un homme de prison, des galères. Retirer une garnison d' une place. Retirer un écolier du collége. Retirer une fille du couvent. Retirer des effets qui étaient en gage. Retirer des papiers de chez un avoué, de l' argent de chez un banquier. Retirer quelqu' un du péril; le retirer d' un mauvais pas.

Prov. et fig., Retirer son épingle du jeu, Se dégager d' une affaire, d' une intrigue dangereuse.

Retirer son enjeu, Reprendre ce qu' on avait mis au jeu; et, figurément, Se retirer d' une entreprise, d' une affaire où l' on courait quelques risques.

Fig., Retirer quelqu' un du vice, de la débauche, etc., Faire en sorte qu' il ne s' y livre plus.

RETIRER

RETIRER en parlant Des choses qui produisent un revenu, signifie, Percevoir, recueillir. Savez-vous combien il retirait de sa charge? Il retire beaucoup de ce domaine. Il retire tant de cette maison, de cette ferme, etc.

Il s' emploie figurément dans cette acception, et il se dit en bonne et en mauvaise part. Retirer de la gloire, retirer de grands avantages de quelque chose. Au lieu du profit qu' il espérait, il n' en a retiré que de la honte et du mépris.

RETIRER

RETIRER signifie aussi, Donner asile, retraite, refuge. Il m' a retiré chez lui dans ma disgrâce, dans ma détresse.

RETIRER

RETIRER en termes de Palais, signifie, Retraire, rentrer dans la propriété et possession d' un héritage, d' un bien aliéné, en rendant à l' acheteur le prix qu' il en avait donné. Retirer par retrait lignager, par retrait féodal, par retrait conventionnel. Il a retiré cette terre sur un tel. Il a retiré une terre qui avait été autrefois dans sa famille. Il retira tous les biens qui avaient été aliénés par ses ancêtres.

RETIRER

RETIRER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, S' en aller, s' éloigner d' un lieu. Une visite plus longue pourrait vous importuner, je me retire. Faites en sorte que cet ennuyeux se retire. Faites retirer vos domestiques. Il fit retirer tout le monde. Dès que l' armée parut, les ennemis se retirèrent en bon ordre, en désordre. Retirez-vous d' ici. Se retirer de la ville. Se retirer de la cour. Il s' est retiré. Il eut ordre de se retirer.

Il signifie également, S' en aller, rentrer chez soi, dans son cabinet, dans sa chambre, etc. Ils se retirèrent chacun chez eux. Elle se retira dans son appartement, pour y donner un libre cours à sa douleur. Il s' est retiré dans son cabinet, et ne veut recevoir personne.

Il se dit quelquefois, absolument, D' une personne qui rentre chez elle, le soir, pour n' en plus sortir que le lendemain. Pourquoi vous retirer sitôt? Cet homme se retire de bonne heure. Ils ne se sont retirés qu' à minuit.

Il signifie aussi, Quitter la profession qu' on exerçait, le genre de vie qu' on menait. Il s' est retiré du barreau. Il s' est retiré du service. Il s' est retiré du désordre, de la débauche, etc.

Absol., Il s' est retiré, il s' est tout à fait retiré, Il a quitté le commerce du monde, ou Il mène une vie moins dissipée. Cet officier se retire, Il quitte le service. Au Jeu, Ce joueur se retire, Il quitte le jeu. Se retirer sur sa perte, cur son gain, Quitter le jeu lorsqu' on perd, lorsqu' on gagne.

Prov. et fig., Se retirer sur la bonne bouche, Quitter la conversation, le jeu, etc., après quelque petit succès agréable, sans attendre et risquer un changement, un retour.

RETIRER

RETIRER avec le pronom personnel, signifie aussi, Aller dans un lieu pour s' y établir, après avoir quitté un autre lieu. Il s' est retiré en province, dans son pays, dans ses terres. Se retirer à la campagne. Les anciens solitaires se retiraient dans les déserts.

Il signifie encore, Se mettre en sûreté, se réfugier. Se retirer en lieu de sûreté. Les voleurs se retirent dans les bois. Les bêtes sauvages se retirent dans leurs tanières. Dès que l' armée parut, les ennemis se retirèrent dans leurs retranchements, sous telle place, sous le canon de telle place. L' armée se retira sur une hauteur. Quand il sut qu' on le poursuivait, il se retira dans tel pays.

En termes de Procéd., Se retirer par-devers un juge, un magistrat, S' adresser à lui pour avoir justice. Il a été ordonné qu' il se retirerait par-devers les juges de tel tribunal.

RETIRER

RETIRER joint au pronom personnel, se dit aussi Des choses, et signifie, Se raccourcir. Le parchemin se retire au feu. Les fibres se retirent. Le froid fait retirer les nerfs. Du drap qui se retire à l' eau. Cette toile se retire au blanchissage.

Il se dit en outre Des eaux qui rentrent dans leur lit après s' être débordées, après avoir monté. La rivière se retire. Les eaux commencent à se retirer. La mer se retire fort loin dans les grandes marées.

En termes de Marine, La mer retire, Elle est dans le reflux. Dans cette phrase, Retirer est neutre.

RETIRÉ, ÉE. participe

RETIRÉ, ÉE. participe Des muscles retirés.

Il est aussi adjectif, et signifie, Solitaire, peu fréquenté. Les lieux les plus retirés.

Être retiré, vivre retiré, mener une vie fort retirée, Vivre dans une grande retraite, dans un grand éloignement du commerce des hommes. Être retiré, se dit aussi D' une personne qui est chez elle le soir, et qui ne reçoit plus de visite. Il est trop tard pour aller chez un tel; tout le monde maintenant est retiré.

Il est toujours retiré en lui-même, se dit D' un homme silencieux, qui fuit les communications, la société.

RETOMBÉE. s. f.

RETOMBÉE. s. f. T. d' Archit. Il se dit de La naissance d' une voûte, de cette portion d' une voûte ou d' une arcade qu' on peut poser sans cintre, et qui porte sur le mur ou sur un pied-droit.

RETOMBER. v. n.

RETOMBER. v. n. Tomber encore. Il s' était relevé, il est retombé.

Il signifie figurément, Être attaqué de nouveau d' une maladie dont on croyait être guéri. S' il retombe, il en mourra. On le croyait guéri, il est retombé.

Il s' emploie plus ordinairement au sens moral. Retomber dans une faute qu' on avait déjà commise. Il retombe à toute heure dans les mêmes fautes. Il retombe toujours dans son péché, ou absolument, Il retombe toujours. Cet État est retombé dans la barbarie. Cet homme est retombé dans la misère.

RETOMBER

RETOMBER signifie quelquefois simplement, Tomber; et il se dit Des choses qui, ayant été élevées, tombent. La balle est retombée en cet endroit. Les vapeurs que le soleil élève retombent souvent en pluie. Ce jet d' eau retombe à plomb dans son bassin.

Il s' emploie figurément en parlant De quelque perte, de quelque dommage, de quelque blâme, etc. La perte retombe sur moi. Le blâme, la honte en retombera sur lui. Les frais du procès retombèrent sur un tel.

Le sang qu' il a versé retombera sur lui, sur sa tête, Il portera la peine du meurtre qu' il a commis. Par imprécation: Puisse leur sang retomber sur lui, sur sa tête! Que mon sang retombe sur vous, etc!

RETOMBÉ, ÉE. participe

RETOMBÉ, ÉE. participe

RETONDRE. v. a.

RETONDRE. v. a. Tondre de nouveau. Le poil de cette pièce de drap est encore trop long, il faut le retondre.

RETONDRE

RETONDRE en termes d' Architecture, Retrancher à la surface d' une construction les ornements inutiles ou de mauvais goût; ou seulement Retrancher, recouper des ornements pour en rendre les arêtes plus vives.

RETONDU, UE. participe

RETONDU, UE. participe

RETORDEMENT. s. m.

RETORDEMENT. s. m. T. de Manufacture. Action de retordre, ou Le résultat de cette action. Il ne se dit guère qu' en parlant Des soies.

RETORDRE. v. a.

RETORDRE. v. a. (Il se conjugue comme Tordre.) Tordre de nouveau. Tordre et retordre du linge mouille.

Il signifie aussi simplement, Tordre; et dans ce sens il ne se dit guère qu' en parlant Du fil ou de la ficelle, quand on tord deux ou trois brins ensemble. Retordre des fils de chanvre, de soie, etc.

Prov. et fig., Donner du fil, donner bien du fil à retordre, à quelqu' un, Lui causer bien de la peine, lui susciter bien des embarras. Il n' est pas encore au bout, je lui donnerai bien du fil à retordre.

RETORDU, UE. participe

RETORDU, UE. participe Du fil retordu. De la soie retordue.

RÉTORQUER. v. a.

RÉTORQUER. v. a. Employer contre son adversaire les raisons, les arguments, les preuves dont il s' est servi. Rétorquer un argument, un raisonnement, une preuve, etc. Je lui ai rétorqué, j' ai rétorqué contre lui toutes les raisons qu' il avait alléguées.

RÉTORQUÉ, ÉE. participe

RÉTORQUÉ, ÉE. participe

RETORS, ORSE. adj.

RETORS, ORSE. adj. Qui a été retordu plusieurs fois. Du fil retors. De la soie retorse.

Fig. et fam., C' est un homme retors, il est bien retors, ou substantivement, C' est un retors, se dit D' un homme fin, rusé, artificieux.

RÉTORSION. s. f.

RÉTORSION. s. f. T. de Dialectique. Emploi que l' on fait contre son adversaire, des raisons, des arguments, des preuves dont il s' est servi. Cet argument est sujet à rétorsion.

RETORTE. s. f.

RETORTE. s. f. T. de Chimie. Cornue, vaisseau de terre ou de verre, qui a un bec recourbé pour se joindre au récipient. On dit plus ordinairement, Cornue.

RETOUCHE. s. f.

RETOUCHE. s. f. T. de Peint. Il se dit Des endroits d' un tableau auxquels on a changé, corrigé quelque chose. Il y a bien des retouches maladroites à ce tableau.

Il se dit aussi Des endroits qu' on a repeints, parce qu' ils étaient effacés ou gâtés.

Il se dit également, en termes de Gravure, de L' action de repasser le burin dans les tailles d' une gravure à demi usée, pour en raviver les traits.

RETOUCHER. v. n.

RETOUCHER. v. n. Toucher de nouveau. On dit dans ce sens à un enfant: Ne touchez plus à cela; si vous y retouchez, vous serez puni.

Il signifie plus ordinairement, Corriger, réformer, perfectionner; et alors on peut l' employer activement, comme dans le premier de ces exemples: Il faut retoucher cet ouvrage, ces vers, ce tableau. Retoucher à un ouvrage. Il a retouché à cet ouvrage, à ce tableau. Votre poëme est aussi bien corrigé qu' il peut l' être, il n' y faut plus retoucher.

Retoucher une planche, Repasser le burin sur une planche gravée, qui commence à être usée.

RETOUCHÉ, ÉE. participe

RETOUCHÉ, ÉE. participe

RETOUR. s. m.

RETOUR. s. m. Tour contraire ou presque contraire, tour multiplié. En ce sens, il ne s' emploie guère qu' au pluriel et avec le mot tours. Les tours et retours que fait cette rivière. Les tours et retours d' un labyrinthe, etc. Le sang fait plusieurs tours et retours dans les veines, dans les artères.

RETOUR

RETOUR signifie aussi, Action de revenir, de retourner. À mon retour de tel lieu, je le trouvai en chemin. Il est parti sans espérance de retour. Je songe à mon retour. Je m' occupe de mon retour.

Fam., Il a toujours l' esprit de retour, se dit D' un homme qui, étant éloigné de son pays, conserve le désir d' y retourner. Il se dit par extension, en termes de Droit, Des animaux domestiques, comme les pigeons, etc. On dit aussi, en termes de Droit, S' établir en pays étranger sans esprit de retour.

Être sur son retour, Être près de partir pour retourner. Il n' est pas encore sur son retour.

Fig., Être sur le retour, sur son retour, Commencer à déchoir, à vieillir, à décliner, à perdre de sa vigueur, de son éclat. Ces chênes sont sur leur retour. Cette futaie est sur son retour. Une beauté qui est sur le retour. Cet homme, cette femme est sur son retour, sur le retour.

Le retour d' une âme à Dieu, L' action d' un pécheur qui se convertit. On dit dans le même sens, Faire un retour à Dieu, vers Dieu, Se convertir. Après tous les désordres de sa vie, il a fait un bon, un sincère retour vers Dieu.

Fig., Faire un retour sur soi-même, Faire de sérieuses réflexions sur sa conduite.

Prov. et fig., Le retour sera pire, sera pis que matines, ou ironiq., vaudra mieux que matines, se dit Pour exprimer qu' une mauvaise affaire sera suivie d' une plus mauvaise encore. Il croyait être hors de ce procès criminel, mais on le poursuit de nouveau; le retour vaudra mieux que matines. On dit aussi dans le sens opposé, Le retour vaut bien matines, vaut mieux que matines.

RETOUR

RETOUR en termes de Vénerie, se dit de L' action du cerf qui revient sur lui-même, c' est-à-dire, sur les mêmes voies, pour les confondre et dérouter les chiens.

Il signifie figurément et par analogie, Ruse, artifice. Cet homme a des retours bien adroits, des retours qu' on ne peut pas démêler. L' amour-propre abonde, est fécond en retours.

Au Jeu de trictrac, Jan de retour, se dit Lorsqu' on passe ses dames dans le jeu de l' adversaire pour y faire son plein. Faire son jan de retour. Être à son jan de retour.

RETOUR

RETOUR signifie aussi, Arrivée au lieu d' où l' on était parti. Prompt retour. Heureux retour. J' attends son retour. À mon retour. Depuis votre retour. Hâter, précipiter, retarder, différer son retour. Au retour de la campagne. Au retour de la chasse. Nous parlerons de cela au retour, à votre retour, à mon retour. Le retour d' un courrier. Le retour d' un navire. Le retour de la paix. Le retour du printemps. Le retour de l' aurore. Le retour d' un accès.

Être de retour, Être revenu. Quand il fut de retour chez lui. On dit elliptiquement, De retour chez moi, j' ai trouvé votre lettre.

En termes de Commerce maritime, Les retours d' un navire, Les marchandises qu' il a rapportées en échange de celles qu' il avait portées, et les bénéfices qui en résultent. Les retours n' ont pas été avantageux. Les retours de ce navire se trouvèrent de cent pour cent.

Retour de chasse, Repas que l' on fait après la chasse, avant l' heure ordinaire du souper. Il leur donna un retour de chasse magnifique.

RETOUR

RETOUR se dit figurément Du changement, de la vicissitude des affaires. Si vous laissez passer cette occasion, il n' y aura jamais de retour. Il est perdu sans retour. Ils sont brouillés sans retour. On l' a privé de son emploi, sans espérance de retour. La jeunesse, la beauté, le temps, passent sans retour. Quand nos beaux jours sont passés, c' est sans retour. La fortune a ses retours. Il aura, j' espère, un retour de conscience.

Fig., Il a de fâcheux retours, se dit D' un homme bizarre, quinteux.

Fig., Il n' y a point de retour avec lui, c' est un homme avec qui il n' y a point de retour, C' est un homme qui conserve du ressentiment sans fin, avec lequel il n' y a point de réconciliation à espérer.

Prov. et fig., A beau jeu beau retour, se dit Pour faire entendre qu' on saura bien rendre la pareille, ou même qu' on l' a déjà rendue.

RETOUR

RETOUR signifie aussi, Ce qu' on ajoute, ce qu' on joint à la chose qu' on troque contre une autre, pour rendre le troc égal. Quel retour me donnerez-vous? Combien me donnerez-vous de retour? Que me donnerez-vous de retour, en retour? Vous me devez du retour. Voulez-vous troquer votre cheval contre le mien? je vous donnerai cent francs de retour.

RETOUR

RETOUR signifie quelquefois au figuré, Reconnaissance, réciprocité de sentiments, de services, etc. L' amitié demande du retour. De tels sentiments exigent du retour. Un honnête homme oblige sans espérance d' aucun retour, sans espoir de retour. Payer quelqu' un de retour. N' attendez de lui aucun retour.

Fam., Il semble qu' on lui doive du retour, se dit en parlant D' une personne qui par orgueil reçoit froidement les civilités qu' on lui fait, ou ne témoigne pas assez de reconnaissance des services qu' on lui rend.

RETOUR

RETOUR en termes de Jurisprudence, se dit de La réversion, du droit en vertu duquel les ascendants succèdent aux immeubles qu' ils ont donnés à leurs descendants, lorsque ceux-ci viennent à mourir sans enfants. Les ascendants reprennent ce qu' ils ont donné, par droit de retour, sans charges ni hypothèques. Les apanages des fils de France leur sont donnés à la charge du retour à la couronne, à défaut d' hoirs mâles. La dot fait retour. Retour légal.

Retour conventionnel, La réversion qu' un donateur stipule à son profit, pour le cas de prédécès du donataire.

Douaire sans retour, Douaire préfix stipulé payable à la femme, pour lui appartenir en toute propriété.

Retour ou soulte de partage, Ce qu' on ajoute au lot d' un des cohéritiers, pour le compléter. L' inégalité des lots en nature se compense par un retour, soit en rente, soit en argent. Il a eu tant pour retour de partage.

RETOUR

RETOUR en termes d' Architecture, Encoignure d' un bâtiment; angle formé par une partie de construction qui fait saillie en avant d' une autre. Il y a un grand corps de logis en face, et une galerie en retour. Aile en retour.

Il se dit aussi Du profil d' un entablement, d' une corniche, etc., qui ressaute.

Retour d' équerre, Retour à angle droit.

RETOURNE. s. f.

RETOURNE. s. f. Carte qu' on retourne à certains jeux, quand chacun des joueurs a le nombre de cartes qu' il doit avoir: elle détermine la triomphe ou l' atout. De quelle couleur est la retourne? La retourne est de pique, de coeur, est en pique, etc.

RETOURNER. v. n.

RETOURNER. v. n. Aller de nouveau en un lieu où l' on a déjà été. Il est retourné dans son pays. Il veut retourner à l' armée. Retournez chez lui si souvent, qu' enfin vous le trouviez. Retourner sur ses pas. Retourner en arrière.

Fig., Retourner en arrière, Abandonner une entreprise dont on est rebuté.

Fig., Retourner à Dieu, Se convertir.

RETOURNER

RETOURNER signifie encore, Recommencer à faire les mêmes choses, les mêmes actions. Retourner à l' ouvrage. Retourner au travail. Retourner au combat. Retourner à la charge.

Par manière d' avertissement, de réprimande, N' y retournez pas. Ne faites pas une autre fois la même faute.

RETOURNER

RETOURNER est aussi verbe actif, et signifie, Tourner d' un autre sens. Retourner un habit. Retourner une rôtie. Retourner une carte. Retourner du foin pour qu' il sèche.

En Agricult., Retourner un sol, Le bêcher pour le disposer à recevoir une autre culture. On dit dans le même sens, Retourner de la luzerne, du gazon, Bêcher un terrain semé de luzerne, etc.

Fig. et fam., Retourner quelqu' un, Lui faire changer d' avis, de parti. Il était de notre avis, mais on l' a retourné. On dit de même, Il s' est laissé retourner.

Fig. et fam., Je l' ai tourné et retourné de tous sens, et je n' en ai pu tirer aucun éclaircissement, J' ai pris différents biais, je lui ai tenu différents discours pour le faire parler, sans qu' il ait jamais voulu rien dire.

RETOURNER

RETOURNER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Quand je l' appelai, il se retourna vers moi, il se retourna. Il est si faible, qu' il ne saurait se retourner dans son lit. Il ne fait que se tourner et se retourner dans son lit.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Prendre d' autres biais, prendre d' autres mesures, selon les différentes circonstances. On l' a contrarié dans son entreprise; mais il saura bien se retourner.

S' en retourner, S' en aller. Retourne-t' en. Retournez-vous-en. Il est temps que nous nous en retournions. Il s' en retourna comme il était venu. Après avoir longtemps frappé à la porte, il s' en retourna. Elle s' en est retournée. Ils viennent de s' en retourner.

RETOURNER

RETOURNER se dit neutralement, à certains Jeux de cartes, De la carte qu' on retourne après que tous les joueurs ont eu les cartes qu' ils devaient avoir. Qu' est-ce qui retourne? De quoi retourne-t-il? Il retourne coeur, pique, etc.

Fig. et fam., Vous ne savez pas de quoi il retourne, Vous ne savez pas ce qui se passe, quel est l' état des choses. Voyons de quoi il retourne, Voyons de quoi il est question, voyons ce qui se passe.

RETOURNÉ, ÉE. participe

RETOURNÉ, ÉE. participe Un habit retourné.

RETRACER. v. a.

RETRACER. v. a. Tracer de nouveau, ou d' une manière nouvelle. Cela n' est pas bien tracé, il faut le retracer.

Il signifie figurément, Raconter les choses passées et connues, en renouveler la mémoire, les décrire. Retracer les glorieux exploits d' un héros, en retracer l' idée. Retracer l' histoire de nos malheurs, l' image de nos malheurs. Tout le retrace à mes yeux, Tout me le rappelle, sert à me le rappeler.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se rappeler une chose. Je ne saurais me retracer bien fidèlement ce fait trop éloigné de moi. Je m' en retrace parfaitement bien l' image.

Il signifie aussi, Être retracé, être rappelé dans la mémoire. Cette aventure de ma jeunesse se retraça tout à coup dans mon esprit, dans ma mémoire. Ce fait se retrace à mon esprit comme s' il était encore présent à mes yeux.

RETRACÉ, ÉE. participe

RETRACÉ, ÉE. participe

RÉTRACTATION. s. f.

RÉTRACTATION. s. f. Acte, discours ou écrit contenant le désaveu formel de ce qu' on a fait, dit ou écrit précédemment. Rétractation publique, volontaire, forcée. Il a fait sa rétractation. Je l' ai obligé à une rétractation. Signer sa rétractation. Rétractation sincère.

RÉTRACTER. v. a.

RÉTRACTER. v. a. Déclarer qu' on n' a plus l' opinion que l' on avait avancée, se dédire d' une chose qu' on avait dite ou écrite, la désavouer. Il avait avancé telle proposition, il l' a rétractée. L' auteur d' une calomnie doit la rétracter formellement.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il soutenait telle opinion, il s' est rétracté. Il a été contraint de se rétracter des choses qu' il avait avancées. Il s' en est rétracté publiquement.

RÉTRACTÉ, ÉE. participe

RÉTRACTÉ, ÉE. participe

RÉTRACTILE. adj. des deux genres

RÉTRACTILE. adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Qui a la faculté de se retirer, de rentrer en dedans. Les lions, les tigres, les chats ont les ongles rétractiles, les griffes rétractiles. On dit dans un sens analogue, Force, mouvement rétractile.

RÉTRACTILITÉ. s. f.

RÉTRACTILITÉ. s. f. T. d' Hist. nat. Qualité de ce qui est rétractile.

RÉTRACTION. s. f.

RÉTRACTION. s. f. T. de Médec. Raccourcissement, contraction d' une partie. Rétraction de la cuisse. Rétraction du scrotum.

RETRAIRE. v. a.

RETRAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Traire.) T. de Jurispr. Exercer un retrait. Il avait droit, comme parent, de retraire cet héritage. Les clauses du contrat de vente lut donnent le droit de retraire ce fonds. On dit plus communément, Retirer.

RETRAIT, AITE participe

RETRAIT, AITE participe Il est aussi adjectif, et se dit Des grains qui mûrissent sans se remplir, et contiennent beaucoup moins de farine que les grains bien conditionnés. Blé retrait. Avoine retraite. Les blés versés sont sujets à être retraits.

RETRAIT. s. m.

RETRAIT. s. m. T. de Jurispr. Action en justice, par laquelle on retire un héritage qui avait été vendu. Faire, exercer un retrait. Retrait de biens ecclésiastiques. Il fut déclaré déchu du retrait, pour l' omission d' un seul mot dans son exploit.

Retrait lignager, Action par laquelle un parent du côté et ligne d' où était venu à un vendeur l' héritage par lui vendu, pouvait dans un délai fixé, et suivant certaines formalités, retirer cet héritage des mains de l' acquéreur, en lui remboursant le prix qu' il avait payé. Retrait féodal, Celui qui s' exerçait par le seigneur d' un fief sur un héritage vendu dans sa mouvance. Retrait conventionnel, Celui qui se fait en vertu des clauses portées par le contrat de vente de l' héritage dont il est question: on l' appelle aussi Réméré.

Le retrait d' un projet de loi, L' action de retirer un projet de loi qui a été présenté à une assemblée législative.

RETRAIT. s. m.

RETRAIT. s. m. Le lieu secret d' une maison, où l' on va aux nécessités naturelles. Cureur de retraits. Il est peu usité.

RETRAIT. s. m.

RETRAIT. s. m. Diminution de volume du mortier, de la terre, etc., lorsqu' ils sont secs, et des métaux lorsqu' ils sont refroidis. Le retrait du mortier fait gercer les enduits. La terre glaise a un douzième de retrait. On dit aussi, Retraite.

RETRAITE. s. f.

RETRAITE. s. f. Action de se retirer. Il est temps de faire retraite. Songeons à la retraite. L' heure de la retraite est arrivée.

Il se dit, particulièrement, de La marche que font des troupes pour s' éloigner de l' ennemi après un combat désavantageux, ou pour abandonner un pays où elles ne peuvent plus se maintenir. Les ennemis ont fait retraite, une belle retraite. Ils ont fait retraite en bon ordre. Ce général a fait une retraite glorieuse, une sage, une heureuse, une savante retraite. On les suivit, on les attaqua dans leur retraite. On leur coupa la retraite. Ce corps était chargé de protéger la retraite du reste de l' armée. En s' engageant dans le pays ennemi, il avait assuré sa retraite. Les ennemis ont battu en retraite, sont en pleine retraite. Opérer sa retraite vers ou sur tel lieu, telle ville. Les trompettes sonnaient la retraite. Xénophon a raconté la retraite des Dix mille.

Battre en retraite, Se retirer. Se battre en retraite, Se battre en faisant retraite.

Fig. et fam., Battre en retraite, Céder, cesser de soutenir un avis, une prétention.

RETRAITE

RETRAITE se dit aussi de L' obligation où sont les gens de guerre, dans les villes, de se retirer à une certaine heure, et Du signal qu' on leur donne en conséquence. L' heure de la retraite. La retraite, dans les villes de guerre, est à l' entrée de la nuit. La cloche a sonné la retraite. Le tambour a battu la retraite. Les soldats sont punis quand on les trouve dans les rues après la retraite, après qu' on a sonné la retraite, après qu' on a battu la retraite.

En Vénerie, Sonner la retraite, Rappeler les chiens et les faire retirer.

RETRAITE

RETRAITE signifie aussi, L' action de se retirer du monde, de la cour, des affaires. Vous êtes vieux, il est temps de faire retraite, de songer à la retraite. Il fait des projets de retraite. Il a fait une sage retraite.

Il signifie également, L' état d' une personne retirée des affaires, éloignée du tumulte de la société. Il vit dans une grande, dans une profonde retraite. Les amants cherchent la retraite et la solitude. Ce n' est guère que dans la retraite qu' on peut méditer. Il aime la retraite. Il a le goût de la retraite. Sa santé le condamne à la retraite. Son talent s' est mûri dans la retraite. Un lieu de retraite.

Il se dit encore de L' éloignement où l' on se tient du commerce du monde pendant quelques jours, pour mieux se recueillir, et ne vaquer qu' aux exercices de piété. Ce religieux est en retraite. Une retraite de dix jours. Un tel est allé faire une retraite, s' est mis en retraite. Les méditations qu' il a faites dans sa retraite, pendant sa retraite.

RETRAITE

RETRAITE signifie, par extension, Le lieu même où l' on se retire. Il s' est bâti une petite retraite. Il s' est fait à la campagne une retraite pour sa vieillesse. Douce, paisible, tranquille, agréable retraite. J' irai le visiter dans sa retraite.

Il signifie aussi, Un lieu de refuge. Donner retraite à quelqu' un. Il sera bientôt pris, car il n' a point de retraite. Ce lieu sert de retraite aux animaux sauvages.

Retraite de voleurs, de brigands, Lieu où se retirent les voleurs, les brigands. Cette forêt n' est qu' une retraite de voleurs.

RETRAITE

RETRAITE se dit en outre d' Un emploi tranquille, ou d' Une pension, d' une récompense qu' on accorde à quelqu' un qui se retire d' un service. Il se dit principalement en parlant Des officiers et des employés d' administration. Ce lieutenant-colonel a eu pour retraite la lieutenance de roi de Valenciennes. Cet officier a une belle retraite, une bonne retraite. Cet officier, ce chef de bureau a demandé, a obtenu sa retraite. Être mis à la retraite. Prendre sa retraite. Officier en retraite. On dit de même, Pension de retraite.

Il se dit pareillement de La récompense qu' on donne à un domestique à la fin de ses services. Donner une retraite à un domestique.

RETRAITE

RETRAITE en termes d' Architecture, signifie, La diminution progressive d' épaisseur qu' on donne à un mur en partant du pied; le petit espace qui existe entre la ligne verticale et le plan d' une construction, lorsque celui-ci est légèrement incliné en arrière. Ce mur fait retraite, a une retraite de deux pouces à chaque étage. Ce mur est en retraite de cinq centimètres sur la fondation. Ce piédestal est en retraite sur sa base. On dit aussi qu' Une partie est en retraite d' une autre, pour exprimer qu' Elle est en dedans du plan de cette dernière. Les châssis de fenêtre sont ordinairement en retraite de la façade.

RETRAITE

RETRAITE se dit encore pour Retrait, diminution de volume. En modelant la terre, il faut estimer la retraite qu' elle éprouvera par la cuisson.

RETRAITE

RETRAITE en termes de Maréchalerie, Pointe de clou demeurée dans l' ongle du cheval.

RETRAITE. s. f.

RETRAITE. s. f. T. de Banque et de Commerce. Traite que le porteur d' une lettre de change protestée, faute d' acceptation ou de payement, fait sur celui qui avait donné la lettre.

Il se dit aussi d' Une lettre de change qu' un négociant ou banquier tire sur le négociant ou banquier qui vient d' en tirer une sur lui.

RETRAITÉ, ÉE. adj.

RETRAITÉ, ÉE. adj. Qui est à la retraite, qui reçoit la pension de retraite. Il n' est guère d' usage que dans cette locution, Officier retraité.

RETRANCHEMENT. s. m.

RETRANCHEMENT. s. m. Suppression de quelque partie d' un tout. Le retranchement d' une partie de sa pension, de ses appointements le gêne, l' incommode fort. La réforme du calendrier s' est faite par un retranchement de dix jours, en l' année 1582, sous le pontificat et par l' ordre du pape Grégoire XIII. Depuis le retranchement qu' il a fait dans sa dépense, il paye ses dettes.

Il signifie quelquefois, Suppression totale. Le retranchement de sa pension le réduit à la misère. Par le retranchement de plusieurs fêtes, on a rendu autant de jours au travail, à l' industrie. Le retranchement des abus.

RETRANCHEMENT

RETRANCHEMENT signifie encore, Un espace retranché d' un plus grand. Son domestique couche dans un retranchement. Ce retranchement est trop petit, est trop grand. Il a fait faire un retranchement dans sa chambre, pour se ménager un cabinet.

RETRANCHEMENT

RETRANCHEMENT signifie aussi, Les travaux qu' on fait à la guerre pour se mettre à couvert contre les attaques des ennemis. Nos gens avaient fait un grand retranchement, de grands retranchements. Il est impossible de forcer leurs retranchements, de les forcer dans leurs retranchements. On entra dans leurs retranchements l' épée à la main.

Fig., Forcer quelqu' un dans ses retranchements, dans ses derniers retranchements, dans son dernier retranchement, Détruire les dernières raisons, les plus fortes raisons de quelqu' un.

RETRANCHER. v. a.

RETRANCHER. v. a. Séparer une partie du tout, ôter quelque chose d' un tout. Il faut retrancher plusieurs branches de cet arbre. Il y a plusieurs endroits à retrancher dans ce livre. On lui a retranché de ses appointements, le tiers de ses appointements, la moitié de sa pension. Il a retranché de ses dépenses pour payer ses dettes. S' il n' avait pas retranché dans sa dépense, dans son train, il était ruiné avant six mois.

Il signifie aussi, Ôter entièrement, supprimer. On lui a retranché sa pension. Retrancher une fête. On ne saurait retrancher tous les abus.

Les médecins lui ont retranché le vin, Les médecins lui ont interdit l' usage du vin.

Retrancher quelqu' un de la communion des fidèles, L' excommunier.

RETRANCHER

RETRANCHER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se restreindre, se réduire. Il voyait autrefois beaucoup de monde, il s' est retranché à ne recevoir que peu de personnes. Il s' est retranché à la moitié de sa dépense.

Il s' emploie quelquefois absolument, et signifie, Diminuer sa dépense. Il s' est bien retranché. Il a mieux aimé se retrancher que de s' endetter.

RETRANCHER

RETRANCHER en termes de Guerre, signifie, Faire des lignes, des tranchées et autres travaux, pour se mettre à couvert des attaques de l' ennemi. Les ennemis avaient retranché leur camp. Il avait retranché son armée sur une colline.

Il s' emploie plus ordinairement, dans le même sens, avec le pronom personnel. Nos gens se retranchèrent à la vue de l' ennemi. Les assiégés se sont retranchés à la gorge du bastion. Ils se sont si bien retranchés, qu' ils ne craignent point qu' on les force. On dit de même, Se retrancher derrière une haie, derrière un mur, derrière un fossé, dans un village, etc.

Il se dit, figurément, dans une acception analogue. Il se retranche toujours sur sa bonne intention. Il s' est retranché dans cette seule défense. Il se retranche dans un silence mystérieux.

RETRANCHÉ, ÉE. participe

RETRANCHÉ, ÉE. participe Camp retranché.

RETRAVAILLER. v. a.

RETRAVAILLER. v. a. Travailler de nouveau. Il faut retravailler cette pièce d' argenterie. Retravailler un discours. Retravailler un ouvrage. Retravailler des vers négligés. Il est familier.

RETRAVAILLÉ, ÉE. participe

RETRAVAILLÉ, ÉE. participe

RETRAYANT, ANTE. s.

RETRAYANT, ANTE. s. T. de Jurispr. Celui, celle qui exerce un retrait.

RÊTRE. s. m.

RÊTRE. s. m. Voyez REÚTRE.

RÉTRÉCIR. v. a.

RÉTRÉCIR. v. a. Rendre plus étroit, moins large. Rétrécir un chemin, une rue. Rétrécir le canal de la rivière. Il a fait rétrécir ses habits. Le froid rétrécit les corps.

Il s' emploie aussi figurément. La servitude rétrécit l' âme. Cette éducation lui a rétréci l' esprit. Ce genre de vie a rétréci ses idées, ses vues.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Devenir plus étroit. Cette toile a rétréci au blanchissage. Cette rue va en rétrécissant.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Cette toile se rétrécira au blanchissage. Le cuir se rétrécit à la pluie, au feu. Le canal de la rivière va en se rétrécissant.

En termes de Manége, Rétrécir un cheval, Le faire travailler, soit dans la leçon des cercles, soit dans la leçon des voltes, sur un terrain plus étroit, en resserrant insensiblement l' espace et l' étendue. Votre cheval se rétrécit, Il ne parcourt plus autant de terrain. Élargissez votre cheval, il se rétrécit.

RÉTRÉCI, IE. participe

RÉTRÉCI, IE. participe Il s' emploie adjectivement au figuré, et signifie, Étroit, borné. Esprit rétréci. Vues rétrécies. Position rétrécie.

RÉTRÉCISSEMENT. s. m.

RÉTRÉCISSEMENT. s. m. Action par laquelle une chose est rétrécie; État d' une chose rétrécie. Le rétrécissement d' une pièce de toile, d' une pièce de drap. Le rétrécissement du col de la vessie. Le rétrécissement d' une vallée.

Il s' emploie aussi figurément. Le rétrécissement de l' esprit. Le rétrécissement de ses idées, de ses vues est une suite du genre de vie qu' il a adopté.

RETREMPER. v. a.

RETREMPER. v. a. Tremper de nouveau. Il faudra retremper plusieurs fois ce linge dans l' eau, pour le bien blanchir. Quand l' acier a été remis à la forge, il faut le retremper.

Il s' emploie figurément, au sens moral, et signifie, Redonner de la force, de l' énergie. Le malheur a retrempé son âme, que la bonne fortune avait amollie.

Il s' emploie aussi, dans cette acception, avec le pronom personnel. Il s' est retrempé dans l' adversité.

RETREMPÉ, ÉE. participe

RETREMPÉ, ÉE. participe

RÉTRIBUER. v. a.

RÉTRIBUER. v. a. Donner à quelqu' un le salaire, la récompense qu' il mérite. Il faut le rétribuer convenablement.

RÉTRIBUÉ, ÉE. participe

RÉTRIBUÉ, ÉE. participe

RÉTRIBUTION. s. f.

RÉTRIBUTION. s. f. Salaire, récompense du travail qu' on a fait, de la peine qu' on a prise pour quelqu' un, ou du service qu' on lui a rendu. Rétribution légitime. Rétribution honnête. Cela mérite rétribution, quelque rétribution.

RÉTROACTIF, IVE. adj.

RÉTROACTIF, IVE. adj. Qui agit sur le passé. Il s' emploie principalement avec le mot Effet. Un effet rétroactif. Cela opère par un effet rétroactif. Les lois ne doivent point avoir d' effet rétroactif.

RÉTROACTION. s. f.

RÉTROACTION. s. f. Effet de ce qui est rétroactif.

RÉTROACTIVITÉ. s. f.

RÉTROACTIVITÉ. s. f. Qualité de ce qui est rétroactif. La rétroactivité d' une loi, d' une mesure d' administration.

RÉTROCÉDER. v. a.

RÉTROCÉDER. v. a. T. de Jurispr. Remettre à quelqu' un le droit qu' il nous avait cédé. Je lui ai rétrocédé la créance qu' il m' avait transportée.

RÉTROCÉDÉ, ÉE. participe

RÉTROCÉDÉ, ÉE. participe

RÉTROCESSION. s. f.

RÉTROCESSION. s. f. T. de Jurispr. Acte par lequel on rétrocède. Faire rétrocession d' une créance.

RÉTROGRADATION. s. f.

RÉTROGRADATION. s. f. T. d' Astron. Mouvement par lequel les corps célestes vont ou paraissent aller contre l' ordre des signes. La rétrogradation de Mars, de Jupiter.

Il se dit pareillement Du mouvement des équinoxes.

RÉTROGRADE. adj. des deux genres

RÉTROGRADE. adj. des deux genres Qui se fait en arrière. Marche rétrograde. Mouvement rétrograde. Ordre rétrograde.

Il se dit particulièrement Des corps célestes, lorsqu' ils vont ou paraissent aller contre l' ordre des signes. Le soleil et la lune ne sont jamais rétrogrades.

RÉTROGRADER. v. n.

RÉTROGRADER. v. n. Retourner en arrière. L' armée a été obligée de rétrograder.

Il se dit particulièrement Des corps célestes, lorsqu' ils vont ou paraissent aller contre l' ordre des signes. Mercure commençait à rétrograder.

Il s' emploie aussi figurément. Il avait fait quelques progrès, maintenant il rétrograde. Dans les arts, quand on n' avance pas, on rétrograde.

RETROUSSEMENT. s. m.

RETROUSSEMENT. s. m. Action de retrousser.

RETROUSSER. v. a.

RETROUSSER. v. a. Replier, relever en haut ce qui est détroussé. Retroussez votre robe, votre jupe, votre manteau, ou absolument, avec le pronom personnel, Retroussez-vous.

RETROUSSER

RETROUSSER a aussi la même signification que Trousser; mais, outre cela, on l' emploie dans des sens auxquels Trousser convient moins. Retrousser ses cheveux. Retrousser sa moustache, son chapeau. Retroussez vos manches. Ce cheval retrousse la queue.

RETROUSSÉ, ÉE. participe

RETROUSSÉ, ÉE. participe Robe retroussée. Ce chien a la queue retroussée.

Avoir le bras retroussé jusqu' au coude, Avoir ses manches retroussées de manière que le bras soit nu jusqu' au coude.

Nez retroussé, Nez dont le bout est un peu relevé en haut. Elle a le nez retroussé.

Ce cheval a les flancs retroussés, Il a les flancs creux.

RETROUSSIS. s. m.

RETROUSSIS. s. m. La partie du bord d' un chapeau retroussée à l' ancienne mode, à la Henri IV. Il avait un beau diamant au retroussis de son chapeau.

Il signifie aussi, La partie des pans ou basques d' un uniforme, qui est ou qui semble être retroussée. Les voltigeurs ont un cor de chasse aux retroussis de leur uniforme. Un habit bleu avec des retroussis jaunes, rouges, etc.

Il se dit encore d' Une pièce de cuir qui se rabat ou semble se rabattre sur le haut des bottes, et qui est ordinairement jaune. Bottes à retroussis. On dit mieux, Bottes à revers.

RETROUVER. v. a.

RETROUVER. v. a. Trouver de nouveau. Je l' ai retrouvé à la place où je l' avais laissé. Je l' ai retrouvé dans le même état. J' avais trouvé un passage dans tel auteur, je ne peux pas le retrouver.

Il signifie aussi, Trouver ce qu' on avait perdu, oublié. J' ai retrouvé ma montre. J' ai perdu cette fois l' occasion de vous obliger, mais je la retrouverai. Si je puis retrouver un peu de santé, je reprendrai ce travail. On a retrouvé cet art, qui était perdu depuis long-temps. Cet enfant ne saurait retrouver son chemin. On a retrouvé chez un recéleur les effets qui avaient été volés. J' ai perdu un ami bien cher, mais je le retrouve dans son fils. L' honneur une fois perdu ne se retrouve plus. J' ai retrouvé ce que je voulais dire.

Il signifie figurément, Reconnaître. Je ne le retrouve pas dans cette occasion. On ne retrouve presque plus ce poëte dans les ouvrages de sa vieillesse. On le retrouve toutes les fois qu' il s' agit d' honneur, d' humanité.

Il s' emploie, dans ses différentes acceptions, avec le pronom personnel. Je me retrouve dans une situation aisée, agréable. Nous nous retrouvons dans le même embarras. Cet effet ne s' est pas retrouvé. Il se cherche lui-même, et ne se retrouve plus. Avec l' idée de réciprocité, Ils se cherchèrent long-temps les uns les autres, mais ils ne purent se retrouver.

RETROUVÉ, ÉE. participe

RETROUVÉ, ÉE. participe

RETS. s. m.

RETS. s. m. Filet, ouvrage de corde, de fil, etc., noué par mailles et à jour, pour prendre du poisson, des oiseaux. Jeter le rets dans la mer, dans la rivière. Le rets était si chargé de poisson, qu' il a pensé rompre. Tendre des rets. Jeter des rets. Cet esturgeon a donné dans les rets.

Fig., Prendre quelqu' un dans ses rets, Le faire tomber dans les piéges qu' on lui a tendus.

RÉUNION. s. f.

RÉUNION. s. f. Action de rapprocher, de réunir des parties qui avaient été divisées, désunies, isolées; et L' effet qui résulte de cette action. La réunion des lèvres d' une plaie. La réunion des parties.

Il se dit figurément en parlant Des volontés et des esprits, et signifie, Réconciliation. La réunion des esprits. La réunion des deux partis. La réunion des princes chrétiens. Il voulut opérer la réunion de l' Église grecque à l' Église romaine.

Il signifie aussi, en Matière de fiefs, de domaines, d' héritages, etc., L' action de rejoindre une chose démembrée au tout dont elle faisait partie; ou L' action de joindre pour la première fois une chose à une autre. La réunion d' un fief au fief dominant. La réunion de la Bourgogne, de la Normandie à la couronne. La réunion au domaine. Lettres de réunion.

Il signifie encore, tant au sens physique qu' au sens moral, L' action de rassembler ce qui est épars, ou Le résultat de cette action. La réunion des rayons du soleil par le moyen d' un verre convexe. La réunion de tous ces petits ruisseaux forme une rivière. Il voulut empêcher la réunion de ces trois corps d' armée. Point de réunion. La réunion de ces preuves, de ces faits, etc., établit son droit d' une manière invincible.

Il se dit, particulièrement, d' Une assemblée de personnes. Former une réunion. Une réunion de savants, de gens de lettres, etc. Il vient souvent à nos réunions. Une belle réunion. De nombreuses, de grandes réunions. La loi interdit ces sortes de réunions. Un lieu de réunion.

RÉUNIR. v. a.

RÉUNIR. v. a. Rejoindre ce qui est désuni, séparé. Il faut essayer de réunir ces chairs. Réunir les lèvres d' une plaie.

Il se dit, quelquefois, De ce qui sert à unir une chose avec une autre. Cette galerie réunit les deux corps de logis. Le cou réunit la tête au corps.

Il signifie figurément, Réconcilier, remettre en bonne intelligence. Travailler à réunir les esprits, les volontés. Cela a réuni les deux partis. Ils étaient brouillés, un intérêt commun les a réunis.

RÉUNIR

RÉUNIR en parlant De fiefs, de domaines, etc., signifie, Rejoindre une chose démembrée au tout dont elle faisait partie. Réunir un grand fief à la couronne. Réunir au fief dominant ce qui en a été démembré. Réunir des domaines aliénés.

Il signifie aussi, Joindre pour la première fois une chose à une autre. Ce roi, par ses conquêtes, par son mariage, a réuni telle province à la couronne. Cette administration a été réunie à telle autre.

RÉUNIR

RÉUNIR signifie encore, tant au propre qu' au figuré, Rassembler ce qui était épars. Réunir les rayons du soleil par le moyen d' un verre convexe. Réunir les eaux de plusieurs sources. Réunir plusieurs corps d' armée en un seul. Je bénis le jour qui nous réunit. En réunissant toutes ces preuves, tous ces faits, on en conclut que, etc, Réunir toutes ses forces, tous ses efforts pour... Toutes les vertus, toutes les grâces étaient réunies en elle. Il réunit des qualités très-opposées.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans ses diverses acceptions. Les chairs de la plaie se sont réunies. Ils se sont réunis contre l' ennemi commun. Ils se sont réunis sur ce point-là. Tous les suffrages se sont réunis sur lui. Deux chemins, deux rivières qui se réunissent. Deux corps d' armée qui se sont réunis. On voulut empêcher cette province de se réunir à tel royaume. Ils se réunirent sous un chef. Nous nous réunissons une fois par semaine, dans tel endroit, en tel endroit. J' espère me réunir à lui pour le reste de mes jours. Tous les arts se réunissaient pour donner de l' éclat à ces fêtes.

RÉUNI, IE. participe

RÉUNI, IE. participe Plusieurs personnes réunies. Les efforts réunis d' un grand nombre d' hommes.

RÉUSSIR. v. n.

RÉUSSIR. v. n. Avoir un succès heureux. Il se dit Des personnes et des choses. Il a réussi dans son dessein, dans ce qu' il a entrepris. Il a réussi à souhait. Réussir dans un art, dans une profession, dans une carrière. Cet avocat réussit au barreau. Ce jeune officier doit réussir à la guerre. Cet auteur réussit mieux dans la prose que dans les vers. Cet homme a du mérite, il réussira. Il est étourdi, il ne réussira à rien. Ce discours, cette pièce de théâtre a réussi, a peu réussi, a fort réussi. Cette affaire a bien réussi. Ce projet n' a pas réussi. Ce qui réussit à l' un ne réussit pas à l' autre. Cela m' a bien réussi. Tout ce qu' il entreprend lui réussit. Cela vous a réussi pour cette fois; mais n' y revenez plus, cela ne réussirait pas de même. J' ai réussi à le faire nommer.

Il a mal réussi, Il n' a point eu de succès. On dit de même, Cela lui a mal réussi, lui réussira mal.

Les pommiers, les poiriers, etc., réussissent dans ce terrain, Ils y viennent bien. Les vignes, les blés ont bien réussi cette année, La récolte a été bonne.

RÉUSSIR

RÉUSSIR se dit aussi en général pour signifier, Avoir un bon ou un mauvais succès. Il faut voir comment ce projet, cet ouvrage réussira.

RÉUSSITE. s. f.

RÉUSSITE. s. f. Bon succès. Il ne se dit que Des choses. La réussite d' une affaire. Cette pièce de théâtre a eu une grande réussite, beaucoup de réussite. Son livre n' a point eu de réussite. Une pleine réussite.

Il signifie aussi, Bon ou mauvais succès, issue. Il faut voir quelle sera la réussite de cette affaire.

REVALOIR. v. a.

REVALOIR. v. a. (Il se conjugue comme Valoir.) Rendre la pareille en bien ou en mal, et plus communément en mal. Cet homme m' a fait une injure, je lui revaudrai cela. Il m' avait fait du bien, je le lui ai bien revalu. Il m' a désobligé, je saurai le lui revaloir. Il est familier.

REVALU, UE. participe

REVALU, UE. participe

REVANCHE. s. f.

REVANCHE. s. f. Action par laquelle on se revanche du mal qu' on a reçu. On l' avait maltraité, mais il a eu sa revanche, il a pris sa revanche.

Il se dit aussi en bonne part. Vous m' avez rendu de bons offices, je tâcherai d' en avoir ma revanche, ou simplement, d' avoir ma revanche. Il est familier.

REVANCHE

REVANCHE se dit, au Jeu, de La seconde partie que joue le perdant, pour se racquitter de la première. Jouer la revanche. Prendre, demander sa revanche. Voulez-vous votre revanche? Partie, revanche, et le tout. Donner la revanche.

Il se dit aussi de Toute reprise de jeu demandée pour se racquitter de ce qu' on a perdu, pour regagner ce qu' on a perdu auparavant. J' ai perdu mon argent au piquet, si vous voulez, je prendrai ma revanche au trictrac. Il y a quelque temps que vous me gagnâtes de l' argent; voulez-vous me donner ma revanche?

EN REVANCHE. loc. adv.

EN REVANCHE. loc. adv. En récompense, pour rendre la pareille, soit en bien, soit en mal. Il m' a servi dans telle occasion, et en revanche je l' ai servi dans une autre, Les ennemis avaient pris une bicoque, et en revanche nous leur prîmes une de leurs meilleures places. Il avait fort mal dîné, mais en revanche il a bien soupé.

REVANCHER. v. a.

REVANCHER. v. a. Défendre quelqu' un qui est attaqué, le soutenir, l' aider, le secourir dans une batterie, dans une querelle. Il a bien revanché son ami. Il est venu revancher son camarade

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se défendre. Il m' est venu attaquer, et je me suis revanché. Il est permis de se revancher quand on est attaqué.

Il signifie encore, Rendre la pareille d' une injure, d' un mal qu' on a reçu. Je sais tout le mal que vous avez dit de moi, je m' en revancherai.

Il se dit quelquefois en bien. Se revancher d' un bienfait. Vous m' avez fait un plaisir, je m' en revancherai. Ce verbe est familier dans toutes ses acceptions.

REVANCHÉ, ÉE. participe

REVANCHÉ, ÉE. participe

REVANCHEUR. s. m.

REVANCHEUR. s. m. Celui qui revanche, qui défend quelqu' un. Il a trouvé dans son camarade un bon, un excellent revancheur. Il est très-peu usité.

RÊVASSER. v. n.

RÊVASSER. v. n. Avoir de fréquentes et diverses rêveries pendant un sommeil inquiet. Il ne se porte pas bien, il n' a fait que rêvasser toute la nuit. J' ai eu un sommeil fort inquiet, je n' ai fait que rêvasser.

Il signifie quelquefois, Penser vaguement à quelque chose. Vous me trouvez rêvassant à mon affaire. Dans ce sens, il est familier.

RÊVASSERIE. s. f.

RÊVASSERIE. s. f. Action de rêvasser; État de celui qui rêvasse. Ce n' était pas un véritable rêve, ce n' était qu' une rêvasserie. Il est dans une rêvasserie continuelle.

Il se dit figurément. C' est un homme à projets, qui débite bien des rêvasseries. Dans ce sens, il est familier.

RÊVASSEUR. s. m.

RÊVASSEUR. s. m. Celui qui rêvasse. Il est familier, et ne s' emploie guère qu' au figuré.

RÊVE. s. m.

RÊVE. s. m. Songe. Il a été toute la nuit dans de fâcheux rêves. J' ai eu de mauvais rêves. J' ai fait un singulier rêve. Il se pique d' expliquer les rêves.

Fig., Il a fait un beau rêve, se dit D' un homme qui a joui d' un bonheur fort court, ou qui n' a eu qu' une espérance trompeuse et de peu de durée.

Fig. et fam., Les histoires que vous nous contez là sont de beaux rêves, Elles n' ont pas plus de suite, de vraisemblance que si elles étaient des rêves.

Fig. et fam., C' est un rêve que de vous voir ici, On s' y attendait si peu, qu' il semble qu' on rêve.

RÊVE

RÊVE se dit au figuré Des projets sans fondement, des idées chimériques. Ce projet n' est qu' un beau rêve. Ses espérances n' ont été qu' un rêve. Puisse cette idée n' être pas un rêve! Ce projet est le rêve d' un homme de bien.

REVÊCHE. adj. des deux genres

REVÊCHE. adj. des deux genres Rude, âpre au goût. Ces poires sont revêches. Voilà du vin revêche.

Diamant revêche, Diamant auquel on ne peut faire prendre le poli dans toutes ses parties.

REVÊCHE

REVÊCHE se dit figurément Des personnes rudes, peu traitables, rébarbatives. Cet homme est bien revêche. Cette femme est rude et revêche. Il est d' humeur revêche. Esprit, caractère revêche.

RÉVEIL. s. m.

RÉVEIL. s. m. Cessation de sommeil. Un doux réveil. A mon réveil. Nous serons chez vous à votre réveil. Il apprit cette nouvelle à son réveil, à l' heure de son réveil. Depuis sa maladie, il a de fâcheux réveils.

Fig., Il a eu un fâcheux réveil, se dit D' un homme qui a été détrompé cruellement de quelque espérance, de quelque illusion flatteuse.

RÉVEIL

RÉVEIL signifie encore, Une machine d' horlogerie appelée aussi quelquefois Réveille-matin. Il y a quelque chose à faire à ce réveil. Il faut mettre le réveil sur telle heure. Une pendule, une montre à réveil.

RÉVEILLE-MATIN. s. m.

RÉVEILLE-MATIN. s. m. Horloge, montre, ou partie d' une horloge, d' une montre qui sonne pendant un certain espace de temps, pour éveiller à l' heure sur laquelle on a mis l' aiguille en se couchant. Ce réveille-matin n' est pas juste. Je n' avais pas monté mon réveille-matin. Il faut mettre le réveille-matin sur telle heure.

Fam., C' est un fâcheux réveille-matin, se dit Du bruit que fait le matin de bonne heure un maréchal, un charron, un serrurier, etc.

Fig. et fam., C' est un agréable réveille-matin, c' est un fâcheux réveille-matin, se dit D' une bonne nouvelle, d' une mauvaise nouvelle qu' on apprend en s' éveillant.

RÉVEILLER. v. a.

RÉVEILLER. v. a. Faire cesser le sommeil de quelqu' un. Il a défendu qu' on le réveillât. Il dormirait jusqu' à midi, si on ne le réveillait.

Réveiller quelqu' un d' un assoupissement, d' une léthargie, Tirer quelqu' un d' un assoupissement, d' une léthargie.

Prov. et fig., Il ne faut pas réveiller le chat qui dort, Il ne faut pas renouveler une méchante affaire, une querelle assoupie. Cette phrase signifie aussi, Il ne faut pas irriter un homme dangereux dans le moment où il est tranquille.

RÉVEILLER

RÉVEILLER s' emploie figurément, et signifie, Exciter de nouveau, ranimer. Ce jeune homme a l' esprit un peu assoupi; il a besoin qu' on le réveille. Il faut de temps en temps donner de l' éperon à ce cheval pour le réveiller.

Il se dit aussi en parlant Des choses, et signifie, Renouveler, faire renaître. Cela réveilla leur courage. Cela a réveillé leurs prétentions, leurs espérances. Vous ne faites que réveiller sa douleur. Réveiller les passions. Réveiller un procès. Réveiller des souvenirs fâcheux. Ce mets réveille l' appétit. Il n' y a rien dans ses discours qui réveille l' attention des auditeurs.

RÉVEILLER

RÉVEILLER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, S' éveiller. Je me suis réveillé trois ou quatre fois cette nuit.

Il se dit figurément en parlant Des personnes et des choses, et signifie, Se ranimer, se renouveler. Il s' est réveillé au bruit des exploits de son rival. Il sentait que sa haine, que sa tendresse se réveillait. Ses maux, ses douleurs se réveillent.

Se réveiller de son assoupissement, de sa léthargie, Sortir de son assoupissement, de sa léthargie; cesser d' être assoupi, d' être en léthargie; et figurément, Sortir de son indolence, de son inaction.

RÉVEILLÉ, ÉE. participe

RÉVEILLÉ, ÉE. participe

RÉVEILLON. s. m.

RÉVEILLON. s. m. Petit repas extraordinaire qui se fait vers le milieu de la nuit. Donner, faire un réveillon. Faire réveillon. Faire le réveillon après la messe de minuit.

RÉVEILLON

RÉVEILLON en termes de Peinture, se dit de Certaines touches claires et brillantes que le peintre place dans quelques endroits de son tableau, pour y faire sentir la lumière, et la rendre plus piquante.

RÉVÉLATEUR, TRICE. s.

RÉVÉLATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui fait la révélation d' un complot politique, ou de quelque association criminelle. On lui avait proposé d' entrer dans cette conspiration, il en a été le révélateur. Un de ceux qui avaient participé à l' assassinat, a été le révélateur de ses complices.

RÉVÉLATION. s. f.

RÉVÉLATION. s. f. Action de révéler. Révélation d' un secret, d' un complot, d' une conspiration, d' un crime. La non-révélation des crimes qui peuvent compromettre la sûreté de l' État. Révélation des complices. Ces mémoires contiennent des révélations importantes, curieuses, étranges. En termes d' Officialité: On publia des monitoires pour avoir révélation de telle chose. Il espérait que ce monitoire ferait venir beaucoup de gens à révélation. Prendre droit par les révélations d' un monitoire.

RÉVÉLATION

RÉVÉLATION signifie aussi, L' inspiration par laquelle Dieu a fait connaître surnaturellement aux prophètes, aux saints, à son Église, ses mystères, sa volonté, sa venue, etc. Révélation divine. Saint Paul a eu des révélations.

Il se dit quelquefois Des choses révélées. Les révélations de saint Jean.

Il se prend absolument, et signifie, La révélation divine, ou La religion révélée. L' autorité de l' Écriture sainte est fondée sur la révélation. Croire à la révélation.

RÉVÉLER. v. a.

RÉVÉLER. v. a. Découvrir, déclarer, faire savoir une chose qui était inconnue et secrète. Révéler la conduite, les actions de quelqu' un. Révéler les secrets de l' État, le secret de son ami. Il est allé révéler la conjuration. Il a tout révélé. Il n' est pas permis aux prêtres de révéler la confession. Les vérités que Dieu a révélées à son Église. Ces mémoires nous révèlent les principales causes de tel événement. L' existence de ce document nous a été révélée par tel historien. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Son génie se révéla tout à coup. L' avenir sembla se révéler à ses yeux, se révéler pour lui.

Il se dit aussi en parlant Des personnes. Révéler ses complices.

RÉVÉLÉ, ÉE. participe

RÉVÉLÉ, ÉE. participe Les vérités de foi sont des vérités révélées.

Absol., La religion révélée, Le christianisme.

REVENANT, ANTE. adj.

REVENANT, ANTE. adj. Qui plaît, qui revient. Air revenant. Physionomie revenante.

REVENANT. s. m.

REVENANT. s. m. Il se dit Des esprits qu' on suppose revenir de l' autre monde. Il a peur des revenants. Elle assure avoir vu un revenant. Croire aux revenants Des contes, des histoires de revenants.

REVENANT-BON. s. m.

REVENANT-BON. s. m. Profit casuel et éventuel provenant d' un marché, d' une charge, etc. Les revenants-bons de cette affaire, de cette charge. Mes revenants-bons.

Il signifie aussi, Les deniers qui restent entre les mains d' un comptable, après qu' il a rendu ses comptes. On avait fait un fonds de cent mille francs, on n' en a employé que soixante; c' est quarante mille francs de revenant-bon. On dit plus ordinairement, Boni.

Il se dit, figurément, de Toutes sortes de profits et d' avantages qui viennent par une espèce de hasard. Le plaisir d' obliger est le revenant-bon de mon emploi. J' ai fait sa connaissance, c' est tout le revenant-bon de mon voyage.

Prov., C' est le revenant-bon du métier, se dit Des profits, des avantages attachés à telle profession, à telle situation. Il s' emploie aussi dans un sens ironique. Cet espion a été roué de coups, c' est le revenant-bon du métier.

REVENDEUR, EUSE. s.

REVENDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui revend, qui achète pour revendre. Revendeur de livres.

Il se dit particulièrement, au féminin, Des femmes dont le métier est d' acheter de vieilles hardes pour les revendre. Il faut vendre ces vieilles nippes à une revendeuse. Elle a acheté ce vieux jupon à une revendeuse.

Revendeuse à la toilette, Femme qui porte dans les maisons des hardes, des bijoux à vendre.

REVENDICATION. s. f.

REVENDICATION. s. f. T. de Jurispr. Action de revendiquer. Revendication d' un terrain. Revendication de marchandises saisies injustement. Exercer une action en revendication. Saisie-revendication: voyez SAISIE.

REVENDIQUER. v. a.

REVENDIQUER. v. a. Réclamer une chose qui nous appartient, et qui est dans les mains d' un autre. Revendiquer des meubles, un cheval. Saisir-revendiquer. Revendiquer un héritage. Il s' est trouvé tels papiers dans cet inventaire, on les a revendiqués. Le procureur du roi a revendiqué une cause qui était portée à un autre tribunal. Revendiquer un livre, quelque partie d' un ouvrage, quand un autre s' en est déclaré l' auteur. Revendiquer ses droits.

REVENDIQUÉ, ÉE. participe

REVENDIQUÉ, ÉE. participe

REVENDRE. v. a.

REVENDRE. v. a. Vendre ce qu' on a acheté. C' est un homme qui achète pour revendre. Acheter en gros pour revendre en détail. Revendre une chose plus qu' elle n' avait coûté.

Fig. et fam., Avoir d' une chose à revendre, En avoir abondamment. Il a du savoir, de l' esprit à revendre.

Fig. et fam., Ne vous fiez pas à lui, il vous en revendrait, Il est plus fin que vous.

En termes de Procéd., Revendre à la folle enchère, Vendre de nouveau une chose, aux risques et périls d' un premier adjudicataire qui n' en a pas payé le prix.

REVENDU, UE. participe

REVENDU, UE. participe

REVENIR. v. n.

REVENIR. v. n. Venir une autre fois, de nouveau. Je reviens pour vous dire... Il est revenu vous chercher. Je ne puis vous entendre en ce moment, vous reviendrez tantôt.

Il se dit Des choses qui croissent de nouveau, qui repoussent après avoir été coupées, arrachées, etc. Ces bois que l' on avait coupés reviennent bien. Les plumes reviennent à cet oiseau. Ses cheveux commencent à revenir. Mes ongles reviennent. Les premières dents de cet enfant sont tombées, il lui en revient d' autres.

Il se dit aussi De certaines choses qui reparaissent après avoir disparu, qui arrivent, se présentent ou se font sentir de nouveau. Le soleil revient sur l' horizon. Les beaux jours sont près de revenir. Le temps, la beauté, la jeunesse, le plaisir passe et ne revient plus. C' est un besoin qui revient tous les jours. Cette fête revient tous les ans. La fièvre lui est revenue.

Cela me revient dans l' esprit, à l' esprit, cela me revient en mémoire, dans la mémoire, à la mémoire, Je m' en ressouviens à l' instant même; et absolument, Ce nom ne me revient point, Je ne m' en ressouviens plus.

REVENIR

REVENIR signifie encore, Retourner au lieu d' où l' on était parti. Il était parti ce matin, il est revenu. Je reviens à vous dans le moment. Partez au plus tôt, et ne faites qu' aller et revenir. Il est enfin revenu de ses longs voyages. Revenir au gîte. Après un certain temps les planètes et les astres reviennent au même point d' où ils étaient partis. Revenir sur l' eau après avoir plongé.

S' en revenir, se dit familièrement dans le même sens. Il s' en est revenu tout courant.

Fig., Revenir au giron de l' Église, Rentrer dans le sein de l' Église catholique.

Prov. et fam., Il revient de l' autre monde, il semble qu' il revienne de l' autre monde, se dit D' un homme qui n' est pas instruit d' un événement public et remarquable, arrivé depuis peu.

Prov. et fig., Revenir sur l' eau, Rétablir sa fortune, recouvrer du crédit, rentrer en faveur.

Il revient des esprits, des esprits reviennent dans cet endroit, On croit y voir des fantômes, on y entend des bruits que le vulgaire attribue à des esprits.

REVENIR

REVENIR se dit en outre De certains aliments qui, lorsqu' on les a mangés, causent des rapports. L' ail, l' échalote revient. Le boudin que j' ai mangé me revient.

REVENIR

REVENIR signifie aussi, Recommencer à faire ou à dire les mêmes choses que l' on a faites ou dites précédemment.

Les troupes reviennent à la charge, Après avoir plié, après avoir été battues, elles retournent au combat.

Fig., Revenir à la charge, Réitérer ses instances, ses prières, ses reproches, ses invectives, etc. On a beau le rebuter, il revient toujours à la charge. On voulait l' empêcher de parler mal d' un tel, on l' a interrompu, il est revenu à la charge.

Fig., Je reviens à ce que nous disions, pour en revenir à ce que nous disions, au sujet dont il était question, se dit Quand, après une digression ou une interruption, l' on reprend son sujet. On dit simplement, dans le même cas, Revenons.

Fig., J' en reviens toujours là, qu' il faut.... Je persiste à penser, à représenter qu' il faut...

Prov. et fig., Revenir à ses moutons, Reparler d' une chose qu' on a fort à coeur, retourner à son principal sujet après quelque digression. Il revient toujours à ses moutons. Revenons à nos moutons. Revenez à vos moutons.

Fig., Revenir sur une matière, sur une affaire, En reparler, la traiter de nouveau.

Prov., À tout bon compte revenir, On doit être toujours reçu à recommencer le calcul fait avec le plus de soin, et à s' assurer s' il est exact.

REVENIR

REVENIR signifie encore, Se rétablir, se remettre, être rétabli, être remis dans le même état où l' on était auparavant. Revenir en son premier état. Revenir en santé. Revenir en son bon sens. Revenir en état de grâce. Revenir en faveur auprès du prince. Revenir à la vie. Etc.

Revenir à soi, ou simplement, Revenir, Reprendre ses esprits après un évanouissement, une faiblesse, etc. (Voyez plus bas un autre sens de la même expression.)

Fam., Le vin, les liqueurs, etc., font revenir le coeur, Le vin, les liqueurs, etc., réparent, rétablissent les forces.

Revenir d' une maladie, Se rétablir, recouvrer sa santé. Il est bien revenu de sa maladie. On dit absolument, dans le même sens, Il revient à vue d' oeil. On dit de même, En revenir, Guérir d' une maladie, n' en pas mourir. Je crois qu' il en reviendra. Il est trop malade pour en revenir. Il n' en reviendra pas.

Fam., Il en est revenu d' une belle, Il a été dans un grand danger, il en est échappé.

Prov., La jeunesse revient de loin, Les jeunes gens reviennent souvent des maladies les plus dangereuses. Il se dit aussi pour faire entendre que La jeunesse peut revenir de grandes erreurs, de grands égarements.

Fig., Revenir d' une frayeur, d' un étonnement, d' une surprise, etc., Reprendre ses esprits, reprendre le courage que la frayeur avait ôté, etc. Elle n' est pas encore bien revenue de sa frayeur. Je ne reviens pas de ma surprise. Revenez de votre étonnement.

Absolument, Je n' en reviens pas, Je ne reviens pas de mon étonnement.

REVENIR

REVENIR signifie figurément, Abandonner l' opinion dont on était, pour se ranger à l' avis d' un autre. Je reviens à l' avis d' un tel. C' est un homme opiniâtre qui ne revient point, qui ne revient jamais. On dit aussi: Je reviens à ma première idée. Je reviendrai peut-être à mon ancien projet. Etc.

Revenir de ses erreurs, de ses opinions, des impressions qu' on a reçues, S' en désabuser. On dit dans le même sens: Je suis bien revenu des choses du monde, de ce monde. C' est un homme dont je suis bien revenu.

Revenir de ses débauches, de ses emportements, des égarements de sa jeunesse, S' en corriger, y renoncer.

Revenir sur ce qu' on avait dit, sur ce qu' on avait promis, sur ses engagements, Changer de sentiments, d' opinion, se dédire de ce qu' on avait promis.

Revenir sur le compte de quelqu' un, Abandonner une mauvaise opinion qu' on avait de lui, pour en prendre une meilleure, une bonne. Je suis bien revenu sur son compte.

Revenir à soi, Prendre de meilleurs sentiments. Après de longs égarements, on peut encore revenir à soi. Il signifie aussi, Se calmer. La colère l' emporta, mais il revint à lui presque aussitôt.

REVENIR

REVENIR signifie aussi figurément, Se Réconcilier, s' apaiser. Quand on l' a fâché une fois, c' est pour toujours; il ne revient jamais. Difficilement le ferez-vous revenir. On n' a besoin que de lui parler raison, il revient aussitôt.

REVENIR

REVENIR signifie encore, Résulter à l' avantage ou au désavantage de quelqu' un. Le profit qui m' en revient est médiocre. Il en reviendra un million à l' État. Que vous revient-il, que vous en revient-il de tourmenter de pauvres gens? Quel honneur, quelle gloire, quel avantage peut-il vous revenir de cette entreprise? Il ne vous en reviendra que des ennuis, de la honte.

Il signifie aussi, Coûter; et alors il se joint à la préposition à. Cette ferme, tout compté, tout calculé, me revient à tant. Cet habit me revient à tant, lui revient à tant. Ces deux étoffes reviennent au même prix.

Ces deux sommes réunies reviennent à celle de... Elles font ensemble la somme de...

REVENIR

REVENIR signifie en outre, Avoir du rapport, être conforme, semblable. Cette couleur revient à celle de votre habit. Son humeur revient à la mienne. Prenez de ces deux objets celui que vous voudrez, l' un revient à l' autre. On dit dans le même sens, Cela revient au même.

REVENIR

REVENIR signifie quelquefois, Plaire. Son humeur me revient fort. Il a un air, des manières qui reviennent à tout le monde, qui reviennent fort, qui ne reviennent point.

REVENIR

REVENIR s' emploie dans quelques autres phrases où il a différentes acceptions.

Il me revient de toutes parts que vous vous plaignez de moi; la même chose me revient de tous côtés, Beaucoup de personnes me le rapportent, m' en informent; on me le dit de tous côtés.

En termes de Cuisine, Faire revenir de la viande, La mettre en état d' être piquée ou bardée, pour la faire rôtir ensuite. Il faut faire revenir ces pigeons, ces poulets sur le gril, sur les charbons, dans l' eau bouillante. Cette longe de veau n' est pas bien revenue, on aura peine à la piquer. On dit aussi, Faire revenir des légumes dans de la graisse, dans du beurre.

En termes de Jurispr., Revenir sur quelqu' un, Exercer contre quelqu' un une action en garantie. Vous êtes garant de cette rente; ayez soin qu' elle soit bien payée, sans quoi l' on reviendra sur vous. Si l' on vous dépossède du bien qui vous est échu lors du partage, vous aurez droit de revenir sur vos copartageants.

En termes de Procéd., Revenir par opposition contre un jugement, par requête civile contre un arrêt, Se pourvoir en justice contre un jugement, contre un arrêt. On dit aussi, Revenir par la voie de la rescision contre un traité, un contrat, etc.

REVENU, UE. participe

REVENU, UE. participe

REVENTE. s. f.

REVENTE. s. f. Seconde vente, nouvelle vente. La revente d' un bien. Il a fait la revente de cette maison au même prix qu' il venait de l' acheter.

Une tapisserie de revente, un lit de revente, etc., Un lit, une tapisserie, etc., qu' on n' achète pas de la première main.

Revente à la folle enchère, Nouvelle vente d' un bien dont le premier adjudicataire n' a pas payé le prix.

REVENU. s. m.

REVENU. s. m. Ce qu' on retire annuellement d' un domaine, d' un emploi, d' une pension, d' une constitution de rente, etc. Revenu clair et net, clair et liquide, médiocre, bien assuré. Des revenus considérables. De grands, de bons revenus. Une terre de bon revenu, d' un mauvais revenu, d' un revenu fort incertain, fort casuel. Il a tant de revenu en terres. Sa charge lui vaut tant de revenu. Recevoir, toucher son revenu, ses revenus. Son revenu consiste en terres et en pensions. Il en tire tant de revenu. Son revenu monte à tant. On a saisi tous ses revenus. Il a mangé, dissipé en deux mois tout le revenu d' une année. Il faut régler sa dépense sur son revenu. La dépense excède le revenu. Cette dépense passe mon revenu, excède mon revenu.

Revenus casuels, Certains profits qui ne sont point compris dans les revenus ordinaires.

Revenus publics, ou Revenus de l' État, Tout ce que l' État retire, soit des contributions, soit de ses propriétés.

REVENUE. s. f.

REVENUE. s. f. T. d' Eaux et Forêts. Il se dit Du jeune bois qui revient sur une coupe de taillis. Voilà une belle revenue.

RÊVER. v. n.

RÊVER. v. n. Faire des songes. Je n' ai fait que rêver toute la nuit. Il est sujet à rêver toutes les nuits. J' ai rêvé que je voyais... Rêver de combats, de naufrages, etc.

Fam., Cet homme rêve tout éveillé, Son imagination crée des chimères, des fantômes.

RÊVER

RÊVER s' emploie quelquefois activement. J' ai rêvé telle chose. Voilà ce que j' ai rêvé. J' ai rêvé la même chose.

Fam., Vous avez rêvé cela, se dit À une personne qui rapporte, qui raconte des choses que l' on se refuse à croire.

RÊVER

RÊVER signifie aussi, Être en délire, dans une fièvre chaude ou dans quelque autre maladie. Voilà le transport qui lui vient, il commence à rêver.

Il signifie, par extension, Dire des choses déraisonnables, extravagantes. Vous rêvez, quand vous dites telle chose. Rêvez-vous de faire cette demande, cette proposition? Vous n' êtes pas en votre bon sens, vous rêvez. C' est un vieux radoteur, il ne fait plus que rêver.

RÊVER

RÊVER signifie encore, Être distrait, laisser aller son imagination sur des choses vagues, sans aucun objet fixe et certain. Il rêve toujours sans répondre à ce qu' on lui dit. Il ne vous écoute pas, il ne fait que rêver. Il est toute une soirée à rêver. Rêver au bord d' une fontaine. Il rêve tout éveillé.

Fam., Rêver à la Suisse, Avoir l' air de penser à quelque chose, et ne penser à rien. Cette phrase a vieilli.

RÊVER

RÊVER signifie aussi, Penser, méditer profondément sur quelque chose. Cette affaire est de grande conséquence, il faut y rêver. Il a rêvé fort longtemps pour corriger ce vers, cette période. On vous demande la solution de tel problème, prenez du temps pour y rêver. Cela donne à rêver. J' ai rêvé longtemps sur cette affaire, à cette affaire.

Il signifie quelquefois activement, surtout en poésie, Désirer quelque chose vivement, avec passion. Il ne rêve que fortune. Il rêve des grandeurs, des dignités auxquelles il ne parviendra point. Il rêvait la tiare, un chapeau de cardinal.

RÊVÉ, ÉE. participe

RÊVÉ, ÉE. participe

RÉVERBÉRATION. s. f.

RÉVERBÉRATION. s. f. Réfléchissement, réflexion. Il ne se dit guère que De la lumière et de la chaleur. Les rayons du soleil ne viennent jamais dans cette chambre que par réverbération. La chaleur qui vient par réverbération est souvent très-incommode. La réverbération des rayons du soleil.

RÉVERBÈRE. s. m.

RÉVERBÈRE. s. m. Miroir réflecteur, ordinairement de métal, que l' on adapte à une lampe, pour ramener vers les objets que l' on veut éclairer, la portion de sa lumière qui se perdrait dans l' espace.

Il se dit, par extension et plus ordinairement, Des lanternes de verre qui contiennent une lampe munie d' un ou de plusieurs réflecteurs, et qui servent à éclairer pendant la nuit les rues, les grandes cours et d' autres lieux. Les rues de Paris et des principales villes du royaume sont éclairées par des réverbères. Allumer les réverbères. Couper la corde d' un réverbère. Descendre, hisser un réverbère. À la clarté d' un réverbère. L' écurie était éclairée par un réverbère.

Chasse au réverbère ou au flambeau, Chasse que l' on fait aux canards sauvages pendant la nuit, au moyen d' une espèce de fanal placé au bout d' une perche en avant du bateau qui porte les chasseurs.

En termes de Chimie, Feu de réverbère, Feu appliqué de manière que la flamme est obligée de se rabattre et de rouler sur les matières que l' on expose à son action, comme dans un four ou sous un dôme.

RÉVERBÉRER. v. a.

RÉVERBÉRER. v. a. Réfléchir, repousser, renvoyer. Il ne se dit proprement qu' en parlant De la lumière et de la chaleur. Cette muraille réverbère fortement les rayons du soleil. Les plaques de fer réverbèrent la chaleur du feu, du foyer dans les chambres.

Il est aussi neutre. Les rayons du soleil réverbèrent contre cette muraille. Cette plaque de fer réverbère fortement.

RÉVERBÉRÉ, ÉE. participe

RÉVERBÉRÉ, ÉE. participe

REVERDIR. v. a.

REVERDIR. v. a. Repeindre en vert. Ces barreaux ont perdu leur couleur, il faut les reverdir.

Il est plus ordinairement neutre, et signifie, Redevenir vert. Les arbres reverdissent au mois de mai. Il semblait que ce poirier fût mort, mais le voilà qui reverdit.

Il se dit figurément D' un vieillard dont les forces se raniment, qui semble rajeunir. Je l' ai trouvé tout reverdi.

Prov., fig. et pop., Planter là quelqu' un pour reverdir, Laisser une personne en quelque endroit sans la venir reprendre, comme on le lui avait promis. Il s' en alla, et me planta là pour reverdir.

REVERDI, IE. participe

REVERDI, IE. participe

RÉVÉREMMENT. adv.

RÉVÉREMMENT. adv. Avec respect, avec révérence. Parler révéremment de Dieu, des choses saintes. Il est peu usité.

RÉVÉRENCE. s. f.

RÉVÉRENCE. s. f. Respect, vénération. Il faut traiter les choses saintes avec révérence. Vous lui devez porter honneur et révérence.

Pop., Sauf révérence, révérence parler, en parlant par révérence, se dit Quand on parle de quelque chose dont on craint que l' idée ou l' expression ne blesse.

RÉVÉRENCE

RÉVÉRENCE est aussi Un titre d' honneur qu' on donnait aux religieux qui étaient prêtres. Votre Révérence veut-elle... Je prie Votre Révérence de remarquer...

RÉVÉRENCE

RÉVÉRENCE signifie encore, Le mouvement du corps qu' on fait pour saluer, soit en s' inclinant, soit en pliant les genoux. Grande, humble, profonde révérence. Révérence bien basse, fort basse. Faire la révérence bas, bien bas. C' est un grand faiseur de révérences. Révérence à la vieille mode. Faire la révérence de mauvaise grâce. Elle fait ses révérences trop longues, trop courtes.

Pop., Tirer sa révérence à quelqu' un, Le saluer. Quand il passa, je lui tirai ma révérence. Cette manière de parler s' emploie quelquefois dans le langage familier, et signifie, Saluer en s' en allant, s' en aller. Je lui dis nettement ma façon de penser, et je lui tirai ma révérence. Figurément: Je vous tire ma révérence, ne comptez pas sur moi. Ce que vous me proposez est fort imprudent, je vous tire ma révérence.

Faire la révérence, sa révérence à quelqu' un, Lui rendre ses respects, et le saluer pour la première fois, ou quand on a été longtemps sans le voir. Ce seigneur, au retour de son voyage, eut l' honneur de faire la révérence au roi. À son retour de l' armée, j' ai été lui faire ma révérence.

RÉVÉRENCE

RÉVÉRENCE se dit aussi d' Une sorte d' hommage rendu aux souverains dans certaines occasions. Le roi a reçu les révérences. La reine a dispensé des révérences.

RÉVÉRENCIELLE. adj. f.

RÉVÉRENCIELLE. adj. f. Il ne s' emploie que dans cette locution, Crainte révérencielle, Le sentiment mêlé de crainte et de respect que les enfants doivent avoir pour leurs pères et mères. Voeux contractés par crainte révérencielle.

RÉVÉRENCIEUSEMENT. adv.

RÉVÉRENCIEUSEMENT. adv. Avec respect, d' une manière humble et cérémonieuse.

RÉVÉRENCIEUX, EUSE. adj.

RÉVÉRENCIEUX, EUSE. adj. Qui affecte de faire quantité de révérences. Voilà un homme bien révérencieux. Il est familier, et ne se dit que par moquerie.

Il signifie figurément, Humble et cérémonieux. Il devient de jour en jour plus révérencieux. Discours révérencieux. Paroles révérencieuses.

RÉVÉREND, ENDE. adj.

RÉVÉREND, ENDE. adj. Digne d' être révéré. Il ne s' emploie que comme un titre d' honneur qu' on donne aux prélats, aux religieux et aux religieuses. Révérend père en Dieu messire N. Le révérend père un tel. La révérende mère supérieure. Le très-révérend père. On dit substantivement, Mon révérend, mes révérends.

RÉVÉRENDISSIME. adj. des deux genres

RÉVÉRENDISSIME. adj. des deux genres Titre d' honneur plus relevé que celui de Très-révérend, et que l' on donne aux évêques, aux archevêques et aux généraux d' ordres. Monseigneur l' illustrissime et révérendissime archevêque de... Le révérendissime père général des capucins. La révérendissime mère générale.

RÉVÉRER. v. a.

RÉVÉRER. v. a. Honorer, respecter. Révérer Dieu, les saints, les reliques, les images. Révérer les ministres de la religion. Révérer les puissances. Révérer les lois. Révérer les personnes d' une haute vertu. Révérer la vertu. C' est un homme qu' on révère généralement. Révérer la mémoire de quelqu' un.

RÉVÉRÉ, ÉE. participe

RÉVÉRÉ, ÉE. participe Un prince révéré.

RÊVERIE. s. f.

RÊVERIE. s. f. Il se dit de L' état de l' esprit occupé d' idées vagues qui l' intéressent, et Des pensées riantes ou tristes auxquelles se laisse aller l' imagination. Profonde, continuelle rêverie. Agréable, douce rêverie. S' enfoncer dans une sombre rêverie. De mélancoliques rêveries. Il passe des heures entières dans la rêverie. Je vous trouve dans une grande rêverie. Il se plaît dans ses rêveries. S' abandonner à la rêverie, à ses rêveries. Promener ses rêveries.

Il signifie aussi, Idée extravagante, chimérique. Les rêveries des astrologues. Il veut débiter ses rêveries pour des vérités. Cet ouvrage est plein de rêveries. Ce que vous dites est une rêverie.

Il signifie encore, Délire causé par une maladie, ou L' effet de ce délire. Il entre dans la rêverie. Il n' a jamais de fièvre qu' il ne tombe en rêverie, qu' il n' ait des rêveries. Des rêveries de malade.

REVERQUIER. s. m.

REVERQUIER. s. m. Voyez REVERTIER.

REVERS. s. m.

REVERS. s. m. Le côté d' une chose opposé à celui que l' on regarde ou qui se présente d' abord. Le revers de la main. Le revers ou le verso d' un feuillet. Il a couvert en un instant la page et le revers. Le revers d' une tapisserie. Le revers d' une montagne, d' un coteau.

Un coup de revers, ou simplement, Un revers, Un coup d' arrière-main; un coup donné de gauche à droite avec la main ou avec un instrument, avec une arme quelconque. Ce joueur de paume donne fort adroitement un coup de revers. Il le blessa d' un revers. Donner un revers. Je lui donnai un revers de ma main.

Frapper de revers, Frapper de gauche à droite avec une arme, un bâton, etc., que l' on tient de la main droite.

Fig., Un revers de fortune, ou simplement, Un revers, Une disgrâce, un accident qui change une bonne situation en une mauvaise. Il vient d' avoir un fâcheux revers de fortune. Il a éprouvé, essuyé d' étranges revers, de grands, d' affreux, de cruels revers, d' éclatants revers. Ce revers était inattendu. Être ferme dans les revers. Il s' est laissé abattre par le premier revers. Il a eu tour à tour des succès et des revers.

Les revers d' un habit, se dit Des deux parties d' un habit qui se joignent sur la poitrine, et qui sont ou qui semblent repliées en dessus de manière à montrer une portion du revers ou de la doublure de l' habit. Un habit d' uniforme à revers bleus.

Revers de botte, Le haut de la tige d' une botte, lorsqu' il paraît se rabattre et montrer le côté du cuir qui n' est pas noirci. Bottes à revers.

REVERS

REVERS en parlant De monnaies ou de médailles, Le côté opposé à celui où est l' empreinte de la tête du prince ou du personnage au nom ou en l' honneur duquel la médaille a été frappée. Cette médaille a d' un côté la tête d' Auguste, et sur le revers une Victoire. Le revers de la médaille.

Fig. et fam., Le revers de la médaille, Le mauvais côté, les mauvaises qualités d' une personne ou d' une chose. Vous nous avez montré les avantages de cette affaire; mais voici le revers de la médaille.

Prov. et fig., Toute médaille a son revers, Chaque chose a deux faces, un bon côté et un mauvais.

Revers de pavé, Partie inclinée du pavé d' une rue depuis les maisons jusqu' au ruisseau.

En termes de Fortific., Le revers de la tranchée, Le côté de la tranchée qui est tourné vers la campagne, et qui est opposé à celui qui regarde la place. On dit de même, Le revers du fossé, Le bord extérieur, opposé à celui de l' enceinte. On appelle quelquefois, mais improprement et par abus, Revers de la tranchée, Le côté extérieur du parapet.

En termes de Guerre, Voir, prendre, battre à revers ou de revers une troupe, un ouvrage de fortification, Voir, prendre, battre cette troupe ou cet ouvrage, soit en flanc, soit à dos. Prendre des revers, Occuper une position d' où l' on dirige obliquement son feu contre le dos de l' ennemi.

En termes de Marine, Manoeuvres de revers, Les écoutes, boulines et amures de dessous le vent des basses voiles, c' est-à-dire, qui ne se trouvent pas du côté du vent.

RÉVERSAL, ALE. adj.

RÉVERSAL, ALE. adj. Il s' est dit D' un acte d' assurance donné à l' appui d' un engagement précédent. Diplôme réversal. Lettres réversales, ou substantivement, Réversales.

Lettres réversales, ou Réversales, se dit aussi de Lettres par lesquelles on fait une concession en échange, en retour d' une autre.

REVERSEMENT. s. m.

REVERSEMENT. s. m. T. de Marine. Action de reverser. On dit mieux, Transbordement.

REVERSER. v. a.

REVERSER. v. a. Verser de nouveau. Reverser du vin dans son verre. Reverser à boire.

Il signifie, en termes de Marine, Transporter la cargaison d' un bâtiment dans un autre. Reverser des munitions de guerre, de bouche, des marchandises, etc. On dit plus ordinairement, Transborder.

Il se dit figurément, en termes de Finance et de Commerce. Cet excédant sera reversé sur tel chapitre, sur tel article de compte.

REVERSÉ, ÉE. participe

REVERSÉ, ÉE. participe

REVERSI. s. m.

REVERSI. s. m. (Plusieurs écrivent, Reversis.) Sorte de jeu de cartes où celui des joueurs qui fait le moins de levées gagne la partie, et où le valet de coeur, qu' on nomme le Quinola, est la carte principale. Le reversi se joue à quatre personnes. Il joue bien au reversi. C' est un grand joueur de reversi. Faire un reversi, deux parties de reversi.

Il se dit également, à ce jeu, Du coup qui consiste à faire toutes les levées, et qui, par une exception à la règle ordinaire, procure le gain de la partie. Faire le reversi. Faire reversi. Rompre le reversi.

RÉVERSIBILITÉ. s. f.

RÉVERSIBILITÉ. s. f. T. de Jurispr. Qualité de ce qui est réversible. La réversibilité des apanages. Réversibilité de douaire. Réversibilité d' un héritage, d' une rente, d' une pension.

RÉVERSIBLE. adj. des deux genres

RÉVERSIBLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Il se dit Des biens, des terres qui doivent en certains cas retourner au propriétaire qui en a disposé. Tous les héritages donnés à bail emphytéotique sont réversibles après la fin du bail.

Il se dit aussi Des rentes viagères constituées sur plusieurs têtes, ou d' une pension assurée à d' autres personnes après la mort du titulaire. Ces quatre soeurs ont obtenu des pensions qui seront réversibles d' une tête sur l' autre, jusqu' à la dernière. Sa pension est réversible sur sa veuve, sur ses enfants.

RÉVERSION. s. f.

RÉVERSION. s. f. T. de Jurispr. Retour, droit de retour, en vertu duquel les biens dont une personne a disposé en faveur d' une autre, lui reviennent quand celle-ci meurt sans enfants. Il est rentré dans ce bien par droit de réversion. Ce duché revint à la couronne par droit de réversion.

REVERTIER. s. m.

REVERTIER. s. m. Sorte de jeu qui se joue dans un trictrac, et qui consiste à faire revenir ses dames dans la même table d' où elles sont parties. On disait autrefois, Reverquier.

REVESTIAIRE. s. m.

REVESTIAIRE. s. m. Lieu séparé dans l' église, où les prêtres se revêtent des habits sacerdotaux pour l' office divin. Il est vieux.

REVÊTEMENT. s. m.

REVÊTEMENT. s. m. T. d' Archit. Espèce de placage de plâtre, de mortier, de bois, de marbre, etc., qu' on fait à une construction pour la rendre plus agréable, ou plus riche, ou même plus solide. Le revêtement de ce mur est de plâtre; celui des piédestaux est de marbre. Le revêtement des murs de cet appartement est de bois, de stuc, etc.

Il se dit aussi d' Un ouvrage de pierre, de brique, ou de quelque autre matière, servant à retenir les terres d' un fossé, d' un bastion, d' une terrasse. Le revêtement du fossé des Tuileries est de maçonnerie d' un côté, et de l' autre de gazon. Les revêtements sont ordinairement en talus, afin de mieux soutenir la poussée des terres.

REVÊTIR. v. a.

REVÊTIR. v. a. (Il se conjugue comme Vêtir.) Donner des habits à quelqu' un qui en a besoin. Revêtir les pauvres. Ce pauvre garçon n' avait qu' un habit tout déchiré, je l' ai revêtu.

Avec le pron. pers., Se revêtir d' un habit, Le mettre sur soi, s' en couvrir. On dit dans le même sens, Revêtir un habit.

REVÊTIR

REVÊTIR se dit aussi en parlant Des habits de cérémonie ou des autres marques de dignité. Le roi était revêtu des habits royaux. Les chevaliers du Saint-Esprit étaient revêtus de leur grand collier de l' ordre. Deux aumôniers revêtirent ce prélat de ses habits pontificaux. On insulta ce président, quoiqu' il fût revêtu de sa robe de magistrat. Se revêtir d' un costume.

Il se dit figurément en parlant Des emplois, des titres, des dignités, du pouvoir, de l' autorité qu' on reçoit, dont on est investi. La charge dont je vous ai revêtu. Je me suis dépouillé de cet emploi pour l' en revêtir. Il est revêtu d' une belle charge. Le titre, le pouvoir, les dignités dont il est revêtu. Il se dépouilla de l' autorité avec plus de contentement qu' il n' en avait eu à s' en revêtir, à s' en voir revêtu. Le légat à latere est revêtu du pouvoir du pape. Le roi l' a revêtu d' un plein pouvoir.

Il s' emploie aussi figurément dans quelques autres acceptions. Ainsi on dit: Revêtir ses pensées d' un style brillant, Les exprimer d' une manière brillante. Revêtir le mensonge, l' erreur des apparences de la vérité, Donner au mensonge, etc., l' air de la vérité.

En termes de Jurispr., Cet acte est revêtu de toutes ses formes, de toutes les formalités requises, Toutes les formes nécessaires pour qu' il soit valide y ont été observées. Cet écrit, cet acte est revêtu de la signature de telle personne, Il porte la signature de telle personne.

REVÊTIR

REVÊTIR signifie également, soit seul, soit avec le pronom personnel, Prendre, se donner, s' attribuer telle ou telle apparence, telle ou telle qualité. Revêtir la figure de quelqu' un. Les formes que revêt la pensée, dont la pensée se revêt. JÉSUS-CHRIST se revêtit des apparences les plus humbles pour venir racheter les hommes. On dit dans un sens analogue, Revêtir un personnage.

Revêtir un caractère, Faire connaître la qualité, l' autorité qu' on possédait sans la montrer. Il ne passait que pour un voyageur, mais il a revêtu depuis peu un caractère d' envoyé.

REVÊTIR

REVÊTIR en termes d' Architecture, Faire un revêtement. Revêtir un fossé, un bastion. Revêtir une terrasse de gazon. Revêtir une muraille de carreaux de faïence. Revêtir de marbre, de stuc les lambris d' un appartement.

Il signifie également, dans une acception plus générale, Recouvrir, enduire. Revêtir l' aire d' une grange d' une couche de sable et de terre battus. Revêtir le fond d' un bassin d' un lit de glaise. Etc.

REVÊTU, UE. participe

REVÊTU, UE. participe Fam., Un gueux revêtu, Un homme de rien qui a fait fortune, et qui en est devenu arrogant.

REVÊTU

REVÊTU s' emploie souvent au figuré, dans le sens d' Orné, décoré. Les vertus et les qualités aimables dont il était revêtu, le rendent digne de tous nos regrets. On dédaigne souvent la vérité, quand elle n' est pas revêtue des ornements qui séduisent l' esprit.

RÊVEUR, EUSE. adj.

RÊVEUR, EUSE. adj. Qui rêve, qui s' entretient de ses imaginations. Cet homme est fort rêveur. C' est un esprit rêveur. Vous voilà bien rêveuse. Il me parut triste et rêveur.

Il est aussi substantif. C' est un rêveur perpétuel.

C' est un rêveur, c' est un vieux rêveur, se dit D' un homme qui fait ou qui dit des choses extravagantes, dont les idées sont hors du sens commun.

REVIRADE. s. f.

REVIRADE. s. f. T. du Jeu de trictrac. Action d' un joueur qui, pour faire une case avancée, emploie une ou deux dames de cases déjà faites. Faire une revirade, la revirade.

REVIREMENT. s. m.

REVIREMENT. s. m. T. de Marine. Action de revirer. Revirement par la tête, par la queue. On dit mieux, Virement.

En termes de Banque et de Commerce, Revirement de parties, de fonds, de deniers, et simplement, Revirement, Manière de s' acquitter envers une personne en lui faisant le transport d' une dette active équivalente à la somme qu' on lui doit. Ces négociants se sont acquittés par des revirements.

REVIRER. v. n.

REVIRER. v. n. T. de Marine. Tourner d' un autre côté. Revirer par la tête, par la queue. Revirer de bord.

Fig. et fam., Revirer de bord, Changer de parti. Quand il vit la tournure que prenaient les affaires, il revira de bord.

REVIRER

REVIRER au Jeu de Trictrac, Faire une revirade.

REVISER. v. a.

REVISER. v. a. Revoir, examiner de nouveau. Reviser une affaire, un compte, un procès. Reviser le règlement d' une académie, d' une assemblée. Un article de cette constitution fixe l' époque où elle pourra être revisée. Reviser la législation pénale. Reviser une feuille avant de la livrer à l' impression.

REVISÉ, ÉE. participe

REVISÉ, ÉE. participe

RÉVISEUR. s. m.

RÉVISEUR. s. m. Celui qui revoit après un autre. Vous avez là un bon réviseur. Réviseur de comptes.

RÉVISION. s. f.

RÉVISION. s. f. Action par laquelle on revoit, on examine de nouveau. La révision des lois, d' une constitution. Soumettre à une révision. En Imprimerie, Faire la révision d' une feuille, pour s' assurer qu' il n' y reste plus de fautes.

Il se dit particulièrement en Matière de comptes et de procès. Révision de comptes. Demander la révision d' un procès. Il s' est pourvu en révision. Il avait été condamné, mais il obtint des lettres de révision.

Conseil de révision, Tribunal militaire qui révise les jugements rendus par les conseils de guerre.

RÉVIVIFICATION. s. f.

RÉVIVIFICATION. s. f. T. de Chimie. Opération par laquelle on fait reparaître sous sa forme naturelle un métal qui était masqué sous une forme différente. Voyez RÉDUCTION.

RÉVIVIFIER. v. a.

RÉVIVIFIER. v. a. Vivifier de nouveau. Cette partie était presque morte, on l' a révivifiée en la frottant avec de l' alcool, en la frictionnant.

Fig., en Chimie, Révivifier le mercure, Le remettre en son état naturel, le rendre à sa forme métallique.

Fig., en Théologie, La grâce révivifie le pécheur, Elle lui donne une nouvelle vie spirituelle.

RÉVIVIFIÉ, ÉE. participe

RÉVIVIFIÉ, ÉE. participe

REVIVRE. v. n.

REVIVRE. v. n. (Il se conjugue comme Vivre.) Ressusciter, revenir à la vie. JÉSUS-CHRIST fit revivre Lazare, qui était mort depuis trois jours. Vous avez beau pleurer, vos larmes ne la feront pas revivre. Par exagérat., Voilà du vin capable de faire revivre un mort.

Il signifie figurément, Vivre pour ainsi dire de nouveau. Les pères revivent dans leurs enfants. L' épopée fait revivre dans ses chants les héros des temps passés.

Il se dit également Des choses, et signifie, Renaître, se renouveler. À la paix, l' industrie sembla revivre. On eût dit que l' antique splendeur de cet empire allait revivre. La fierté, l' orgueil de ses aïeux revivait en lui. Empêcher les abus, les préjugés de revivre. J' ai vu revivre cette mode, qui était passée depuis longtemps.

En langage de Dévotion, Pour revivre à la grâce, il faut mourir au péché, Il faut renoncer entièrement au péché, si l' on veut revenir en état de grâce.

Fig. et par exagérat., Faire revivre une personne, Lui rendre des forces, de la vigueur, lui redonner de l' espérance, de la joie. Il était dans une grande langueur, le remède qu' on lui a donné l' a fait revivre. Il était dans un étrange accablement d' esprit, la nouvelle qu' il a reçue l' a fait revivre.

Fig., Faire revivre une chose, La renouveler, la ranimer, ou La remettre de nouveau en honneur, en vogue, en crédit. Son amour, qu' elle croyait éteint, commence à revivre. Ce nouveau procès a fait revivre la haine qui existait entre ces deux familles. Faire revivre de vieilles dettes, un ancien procès. Faire revivre la mémoire des grands hommes. Faire revivre une hérésie, une opinion, un système, une mode. Faire revivre des mots tombés en désuétude.

Il fait revivre en lui la gloire de ses ancêtres, Il imite les grandes actions de ses ancêtres.

Faire revivre des droits, des prétentions, etc., Les faire valoir de nouveau.

Faire revivre une charge, Rétablir une charge qui avait été éteinte ou supprimée.

Le vernis fait revivre les couleurs, Il leur donne un nouvel éclat. La noix de galle fait revivre les vieilles écritures, Elle les fait reparaître, elle les rend lisibles.

RÉVOCABLE. adj. des deux genres

RÉVOCABLE. adj. des deux genres Qui peut être révoqué, qui peut être destitué. Ordinairement une procuration est révocable. Une commission révocable. Les donations à cause de mort sont révocables. Ces employés sont révocables.

RÉVOCATION. s. f.

RÉVOCATION. s. f. Action de révoquer. J' ai révoqué mon avoué, et j' ai fait signifier sa révocation à ma partie. La révocation d' un testament. Des emplois sujets à révocation. La révocation de l' édit de Nantes. La révocation des pouvoirs donnés.

RÉVOCATOIRE. adj. des deux genres

RÉVOCATOIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui révoque. Acte révocatoire. Disposition révocatoire.

REVOICI et REVOILÀ. Prépositions réduplicatives

REVOICI et REVOILÀ. Prépositions réduplicatives qui signifient, Voici et voilà de nouveau. Le revoici, le revoilà encore. Ces deux mots sont familiers.

REVOIR. v. a.

REVOIR. v. a. (Il se conjugue comme Voir.) Voir de nouveau. Je l' avais vu hier, je l' ai revu aujourd' hui. Si vous m' en croyez, vous reverrez votre rapporteur. J' aurai l' honneur de vous revoir. Revoir sa patrie. Nous allons bientôt revoir les beaux jours. Vous ne le reverrez plus, il est mort. J' ai perdu l' espérance de le revoir. On l' emploie souvent comme verbe réciproque. Ils se revirent, ils se sont revus après une longue séparation. Quand est-ce que nous nous reverrons? Quand nous reverrons-nous?

Il s' emploie substantivement dans cette phrase familière, Adieu jusqu' au revoir, ou simplement, Au revoir.

En termes de Vénerie, Revoir d' un cerf, Prendre connaissance de la force du cerf; ce qui se fait par le pied, les fumées, les abattures, les portées, les foulées, le frayoir, etc. Le cerf a passé par ici, j' en revois, j' en ai revu.

REVOIR

REVOIR signifie aussi, Examiner de nouveau. Revoir un manuscrit, un ouvrage pour le corriger. Revoir des épreuves. Revoir un compte. Obtenir un arrêt pour faire revoir un procès. C' est un homme qui examine les choses avec soin, après lui il n' y a point à revoir.

À revoir. Locution dont on se sert pour dire qu' il faut faire un nouvel examen d' un compte, d' une citation, d' un écrit, etc. À côté de chaque article douteux de ce compte, j' ai mis: À revoir.

REVU, UE. participe

REVU, UE. participe Seconde édition revue, corrigée et augmentée.

REVOLER. v. n.

REVOLER. v. n. Voler de nouveau, retourner quelque part en volant. Il se dit au propre et au figuré. Cet oiseau revole vers son nid. Mes affaires terminées, je revolerai vers vous. Ils revolèrent au combat.

REVOLIN. s. m.

REVOLIN. s. m. T. de Marine. Effet du vent lorsqu' il est réfléchi, renvoyé par un objet quelconque. Les navires qui étaient à l' ancre près de ces terres élevées, furent tourmentés par des revolins. On dit dans un sens analogue qu' Une voile fait revolin, lorsqu' elle est enflée par le revolin qu' occasionne une autre voile.

RÉVOLTANT, ANTE. adj.

RÉVOLTANT, ANTE. adj. Qui révolte, qui choque excessivement, qui indigne. Procédé révoltant. Proposition révoltante. Absurdité révoltante. Cette idée est révoltante. C' est un abus révoltant. Un faste, un luxe révoltant.

RÉVOLTE. s. f.

RÉVOLTE. s. f. Rébellion, soulèvement des sujets contre le souverain, ou d' un inférieur contre son supérieur. Révolte générale. Être en révolte, en révolte ouverte, en état de révolte. La révolte de toute une province. On vit aussitôt une révolte de plusieurs villes. La révolte d' un camp, d' une armée. Un peuple en révolte. Avoir l' esprit de révolte. Se jeter dans la révolte. Un esprit séditieux qui souffle partout la révolte. Les écoliers de ce collége s' étaient mis en révolte. Apaiser, calmer, réprimer, étouffer la révolte, une révolte. Exciter, porter à la révolte. Sa présence excita la révolte, une révolte. Fomenter la révolte. Le chef, les chefs de la révolte. Se laisser entraîner à la révolte, dans la révolte.

Il s' emploie figurément, au sens moral. La révolte des sens contre la raison, de la chair contre l' esprit. La révolte des passions, etc.

RÉVOLTER. v. a.

RÉVOLTER. v. a. Soulever, porter à la révolte. C' est lui qui a révolté ces provinces. Il a révolté tous mes enfants, toute ma famille contre moi. Révolter des troupes contre leur général.

Il s' emploie figurément, au sens moral. La volupté révolte les sens contre la raison.

Il s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Toute cette province s' est révoltée. Se révolter contre son supérieur. Les sens se révoltent contre la raison. Quand les passions se révoltent.

Il s' emploie aussi neutralement avec le verbe Faire, tant au propre qu' au figuré. C' est lui qui a fait révolter toute la province. En langage de Dévotion, Le péché a fait révolter la chair contre l' esprit.

RÉVOLTER

RÉVOLTER signifie quelquefois, Choquer excessivement, indigner. Cet homme, par ses manières, par son procédé, par ses discours, a révolté tous les esprits contre lui. La proposition qu' il fit révolta toute l' assemblée, révolta tout le monde. Cela révolte le bon sens, le bon goût. Une action si cruelle révolte l' humanité. Cet ouvrage, ce système révolte la raison par son absurdité.

Il signifie de même, avec le pronom personnel, S' indigner. Quelle âme ne se révolterait contre une telle injustice? Le bon sens se révolte contre une telle absurdité.

RÉVOLTÉ, ÉE. participe

RÉVOLTÉ, ÉE. participe Un pays révolté. Une province révoltée.

Il est aussi substantif. Les révoltés se sont rendus maîtres de telle place. On envoya des troupes pour réduire les révoltés.

RÉVOLU, UE. adj.

RÉVOLU, UE. adj. Il se dit Du cours des planètes et des astres, lorsque, par leur mouvement périodique, ils sont revenus au même point d' où ils étaient partis. Avant que le cours de Saturne soit révolu.

Il se dit aussi Des périodes de temps, et signifie, Achevé, complet. Le mois, l' an, le siècle n' était pas encore révolu. Après l' année révolue. Il a trente ans révolus.

RÉVOLUTION. s. f.

RÉVOLUTION. s. f. Le retour d' une planète, d' un astre au même point d' où il était parti. La révolution des planètes. Les révolutions célestes. La révolution de la terre autour du soleil. Révolution périodique. On dit dans un sens analogue, La révolution des siècles, des temps, des saisons, etc.

Révolution d' humeurs, Mouvement extraordinaire dans les humeurs. Cela m' a causé une révolution, se dit D' une émotion violente qui occasionne une révolution d' humeurs.

RÉVOLUTION

RÉVOLUTION se dit figurément Du changement qui arrive dans les choses du monde, dans les opinions, etc. Prompte, subite, soudaine, merveilleuse, étonnante, heureuse, funeste révolution. Une brusque, une lente révolution. Le temps amène, le temps fait d' étranges révolutions. Les choses de ce monde sont sujettes à de grandes révolutions. Révolution dans les arts, dans les sciences, dans les esprits, dans les moeurs, dans les modes, etc. Il s' opéra, il se fit une révolution dans les idées.

Il se dit surtout Des changements brusques et violents qui ont lieu dans le gouvernement des États. Révolution politique. Il prévit la révolution qui se préparait, qui allait éclater. Rechercher les causes d' une révolution. Une révolution mémorable. Les hommes qui ont figuré dans une révolution. Le commencement, la fin d' une révolution. Mettre un pays en révolution. Écrire l' histoire des révolutions d' un pays. Les révolutions romaines. Les révolutions de Suède, d' Angleterre, de France.

Il se dit, absolument, de La révolution politique la plus mémorable qui ait eu lieu dans un pays. Ainsi, en parlant de l' Angleterre, La révolution désigne Celle de 1688; en parlant de la Suède, Celle de 1772; en parlant de la France, Celle de 1789. Histoire de la révolution française. Pendant la révolution. À l' époque de la révolution. Il fut ruiné par la révolution. Etc.

Les révolutions de la terre, du globe, Les événements naturels par lesquels la face de la terre a été changée.

RÉVOLUTIONNAIRE. adj. des deux genres

RÉVOLUTIONNAIRE. adj. des deux genres Qui a rapport aux révolutions politiques, qui est favorable à ces révolutions. Gouvernement révolutionnaire. Principes, opinions révolutionnaires. Mesures révolutionnaires.

Il s' emploie aussi substantivement, et signifie, Ami, partisan des révolutions. C' est un révolutionnaire. Un ardent, un fougueux révolutionnaire.

REVOMIR. v. a.

REVOMIR. v. a. Vomir ce qu' on a avalé. Il revomit son dîner. Dès qu' il a pris un bouillon, il le revomit.

Il signifie aussi, Vomir de nouveau. En se levant, il vomit; une heure après, il revomit.

REVOMI, IE. participe

REVOMI, IE. participe

RÉVOQUER. v. a.

RÉVOQUER. v. a. Rappeler, destituer. Il se dit proprement De ceux à qui on ôte, par des raisons de mécontentement, les fonctions, le pouvoir, l' emploi amovible qu' on leur avait donné. Le roi révoqua son ambassadeur. Révoquer son avoué. Révoquer un préfet. Révoquer un commis, un employé.

Il se dit aussi en parlant Des choses, et signifie, Annuler, déclarer de nulle valeur à l' avenir. Révoquer un ordre, un pouvoir, une donation. Révoquer une commission. Il révoqua son testament. Le roi a révoqué son ordonnance.

Révoquer en doute, Mettre en doute.

RÉVOQUÉ, ÉE. participe

RÉVOQUÉ, ÉE. participe

REVUE. s. f.

REVUE. s. f. Recherche, inspection exacte. Avant de se coucher, il a fait la revue dans toute sa maison. Le proviseur fit la revue dans tous les coins et recoins du collége. Il fait tous les jours sa revue. Il a fait une revue de tous ses papiers. J' ai fait la revue de mes livres. Faire une revue de ses actions, de ses fautes, de sa vie passée. Passer en revue les actions de quelqu' un, les divers systèmes de philosophie, etc.

Il se dit principalement en parlant Des troupes que l' on met en bataille, et que l' on fait ensuite défiler, pour voir si elles sont complètes, et si elles sont en bon ordre. Revue d' un régiment. Revue générale. Grande revue. Le colonel a fait la revue. Il a passé tant d' hommes en revue. Passer une revue. Inspecteur aux revues.

La revue du roi, du général, etc., Celle que fait le roi, le général, etc.

Fam., Nous sommes gens de revue, Nous nous voyons souvent, nous avons souvent occasion de nous revoir.

REVUE

REVUE est aussi Le titre de certains écrits périodiques. La Revue d' Édimbourg. La Revue de Paris. La Revue encyclopédique. La Revue médicale. Etc.

RÉVULSIF, IVE. adj.

RÉVULSIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se dit Des médicaments et autres moyens employés pour détourner d' un organe le principe d' une maladie qui semble s' y être fixé. Saignée révulsive. On l' emploie aussi comme substantif, au masculin. Faire usage des révulsifs.

RÉVULSION. s. f.

RÉVULSION. s. f. T. de Médec. Il se dit de L' action par laquelle, au moyen de médicaments ou d' autres agents, on détourne la cause d' une maladie d' une partie du corps vers une autre. Il s' est fait une révulsion de l' humeur de la goutte, qui a pensé l' étouffer. On lui appliqua des ventouses pour déterminer la révulsion de l' humeur qui se portait sur les yeux.

REZ. préposition

REZ. préposition Tout contre, joignant. Il n' est plus usité que dans ces locutions, Rez pied, rez terre, À fleur de terre, au niveau du sol. On a abattu cette maison, cette place, ces fortifications, rez pied, rez terre. Les arbres ont été coupés rez terre.

REZ-DE-CHAUSSÉE. s. m.

REZ-DE-CHAUSSÉE. s. m. Niveau du terrain. Le mur n' était encore qu' au rez-de-chaussée, qu' à rez-de-chaussée. Depuis le rez-de-chaussée jusqu' au haut, il y a tant de toises. Les fondations s' élèvent jusqu' au rez-de-chaussée.

Il se dit plus ordinairement de La partie d' une maison qui est, ou à peu près, au niveau du terrain. Être logé au rez-de-chaussée. Habiter l' appartement du rez-de-chaussée, le rez-de-chaussée. Rez-de-chaussée à louer. Les fenêtres du rez-de-chaussée. Le rez-de-chaussée de cette maison est élevé de trois pieds au-dessus du sol.

RHABDOLOGIE. s. f.

RHABDOLOGIE. s. f. Voy. RABDOLOGIE.

RHABILLAGE. s. m.

RHABILLAGE. s. m. Raccommodage. Voilà un méchant rhabillage. Il est familier.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant D' une affaire, d' un ouvrage qu' on a essayé de changer en mieux, de corriger, sans y avoir réussi. Ce n' est qu' un rhabillage. C' est un mauvais rhabillage.

RHABILLER. v. a.

RHABILLER. v. a. Habiller une seconde fois. Il était déshabillé, il a fallu le rhabiller.

Il signifie aussi, Fournir de nouveaux habits. Il en a coûté tant pour rhabiller ce régiment. Il a rhabillé tous ses domestiques.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Elle s' est rhabillée.

RHABILLER

RHABILLER signifie figurément et familièrement, Rectifier ce qu' il y a de défectueux dans une affaire, tâcher de justifier, de pallier une faute. Il a rhabillé tout cela du mieux qu' il a pu. Il aura bien de la peine à rhabiller ce qu' il a fait si mal à propos.

RHABILLÉ, ÉE. participe

RHABILLÉ, ÉE. participe

RHABILLEUR. s. m.

RHABILLEUR. s. m. Voyez RENOUEUR.

RHAGADE. s. f.

RHAGADE. s. f. T. de Médec. Il se dit de Certaines gerçures, de certains ulcères étroits et allongés qui se forment à l' origine des membranes muqueuses, et qui sont dus en général au virus vénérien. On ne l' emploie guère qu' au pluriel. Avoir des rhagades aux lèvres, à l' anus.

RHAPONTIC. s. m.

RHAPONTIC. s. m. T. de Botan. Espèce de rhubarbe qui purge très-violemment.

RHAPSODE. s. m.

RHAPSODE. s. m. Voyez RAPSODE.

RHAPSODIE. s. f.

RHAPSODIE. s. f. Voyez RAPSODIE.

RHAPSODISTE. s. m.

RHAPSODISTE. s. m. Voyez RAPSODISTE.

RHÉTEUR. s. m.

RHÉTEUR. s. m. Celui qui enseigne l' art de bien dire, et qui ordinairement fait profession de donner des règles et des préceptes d' éloquence, soit de vive voix, soit par écrit. Parmi les plus célèbres rhéteurs de la Grèce, on compte Isocrate, Longin, etc. Quintilien est le premier des rhéteurs romains. Rollin, dans son Traité des Études, a parlé de l' éloquence en rhéteur consommé.

Il se dit, en mauvaise part, d' Un homme dont toute l' éloquence consiste dans un style apprêté, emphatique et déclamatoire. Cet homme-là n' est point un orateur, ce n' est qu' un rhéteur. Style de rhéteur. Cela sent le rhéteur.

RHÉTORICIEN. s. m.

RHÉTORICIEN. s. m. Celui qui sait la rhétorique. Cet homme-là est rhétoricien. C' est un grand rhétoricien, un excellent rhétoricien. Un rhétoricien consommé.

Il se dit plus ordinairement d' Un écolier qui étudie en rhétorique. C' est un bon rhétoricien.

RHÉTORIQUE. s. f.

RHÉTORIQUE. s. f. L' art de bien dire. Enseigner la rhétorique. Il sait fort bien la rhétorique. Traité, cours de rhétorique. Les préceptes, les règles de la rhétorique.

Figures de rhétorique, Formes particulières de langage, qui servent à donner ou de la force ou de la grâce au discours. La métaphore est une figure de rhétorique. L' ironie, la prosopopée, l' hypotypose, etc., sont des figures de rhétorique. Voyez FIGURE.

Dans les Colléges, La classe de rhétorique, ou absolument, La rhétorique, La classe où l' on enseigne la rhétorique. Aller en rhétorique. Être en rhétorique. Étudier en rhétorique, ou Faire sa rhétorique. Régent, professeur, maître de rhétorique. Professeur en rhétorique. Écolier de rhétorique.

RHÉTORIQUE

RHÉTORIQUE est aussi Le titre de certains traités de rhétorique. La Rhétorique d' Aristote.

RHÉTORIQUE

RHÉTORIQUE se dit quelquefois, figurément et familièrement, de Tout ce qu' on emploie dans le discours pour persuader quelqu' un. J' ai employé toute ma rhétorique pour essayer de le persuader. Vous y perdrez votre rhétorique.

Il se dit aussi, en mauvaise part, pour désigner L' affectation d' éloquence, les discours vains et pompeux. Tout cela n' est que de la rhétorique.

RHINGRAVE. s. m.

RHINGRAVE. s. m. Comte du Rhin. Il se disait Des juges, des gouverneurs de villes situées le long du Rhin, et de Quelques princes d' Allemagne. La femme du Rhingrave était appelée Madame la rhingrave.

RHINGRAVE. s. f.

RHINGRAVE. s. f. Nom qu' on donnait autrefois à une espèce de culotte ou haut-de-chausses fort ample, attaché par le bas avec plusieurs rubans.

RHINOCÉROS. s. m.

RHINOCÉROS. s. m. (On prononce l' S.) Grand quadrupède sauvage et féroce, portant une ou deux cornes sur le nez. Une corne de rhinocéros. Le combat d' un rhinocéros contre un éléphant.

RHODIUM. s. m.

RHODIUM. s. m. (On prononce Rodiome.) T. de Chimie. Métal très-difficile à fondre, et fort rare, qu' on n' a encore trouvé qu' allié au platine.

RHODODENDRON. s. m.

RHODODENDRON. s. m. T. de Botan. Arbrisseau toujours vert, qui appartient à la famille des Rosacées, et dont les diverses espèces sont recherchées pour la beauté de leurs fleurs. On le nomme aussi Rosage.

RHOMBE. s. m.

RHOMBE. s. m. T. de Géom. Quadrilatère plan dont les côtés opposés sont parallèles entre eux, sans que ses angles soient droits. Tout rhombe est un parallélogramme à angles obliques. Le losange est un rhombe dont les quatre côtés sont égaux.

RHOMBE

RHOMBE en Histoire naturelle, se dit d' Un genre de coquillages univalves.

Il se dit également de Certains poissons, tels que le turbot.

RHOMBOÏDAL, ALE. adj.

RHOMBOÏDAL, ALE. adj. Qui a la figure du rhombe ou du rhomboïde. Il s' emploie principalement dans ce dernier sens. Cristal rhomboïdal. Forme rhomboïdale.

RHOMBOÏDE. s. m.

RHOMBOÏDE. s. m. T. de Géom. Corps solide ayant six faces parallèles deux à deux, et dont chacune est un rhombe.

RHUBARBE. s. f.

RHUBARBE. s. f. Plante médicinale dont la racine, qui porte le même nom, est très-grosse, jaune, amère, tonique à de petites doses, et purgative à des doses plus élevées. La racine de rhubarbe, la rhubarbe nous vient surtout de la Chine et de la Tartarie. Une infusion de rhubarbe. Prendre de la rhubarbe. Rhubarbe en poudre.

Prov. et fig., Passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné, se dit en parlant De deux personnes qui se font mutuellement des concessions, qui ont l' une pour l' autre des complaisances intéressées. Cela se dit ordinairement en mauvaise part, ou pour plaisanter.

Rhubarbe des moines. Nom vulgaire d' une espèce de patience originaire des Alpes, dont les propriétés sont semblables à celles de la rhubarbe, mais dans un degré plus faible.

RHUM. s. m.

RHUM. s. m. (On prononce Rom, en faisant sentir l' m.) Eau-de-vie de sucre. Du rhum très-fort. Ce rhum est violent. Du rhum de la Jamaïque. Une bouteille, un verre de rhum. Gelée au rhum. Quelques personnes écrivent, Rum.

RHUMATIQUE. adj. des deux genres

RHUMATIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il a le même sens que Rhumatismal. Goutte rhumatique.

RHUMATISMAL, ALE. adj.

RHUMATISMAL, ALE. adj. Qui appartieht au rhumatisme. Douleur rhumatismale. Goutte rhumatismale.

RHUMATISME. s. m.

RHUMATISME. s. m. Maladie inflammatoire qui affecte, tantôt les muscles, tantôt les articulations, et qui est accompagnée de difficulté dans les mouvements. Rhumatisme musculaire. Rhumatisme articulaire. Rhumatisme douloureux. Rhumatisme aigu. Il a un rhumatisme. Il est sujet au rhumatisme. Rhumatisme sur les épaules, sur les reins, etc. Rhumatisme universel. Rhumatisme goutteux. Rhumatisme vague. Rhumatisme chronique. Il est perclus de rhumatisme.

RHUME. s. m.

RHUME. s. m. Espèce de fluxion causée par l' irritation ou par l' inflammation de la membrane muqueuse qui tapisse la gorge, et accompagnée de toux, d' enrouement, d' expectoration, quelquefois d' un peu de fièvre. Grand rhume. Gros rhume. Rhume opiniâtre. Rhume incommode. Rhume de poitrine. Ce rhume lui est tombé sur la poitrine. Son rhume commence à se mûrir, à se pourrir. Sa fièvre n' est qu' une fièvre de rhume.

Rhume de cerveau, Fluxion causée par l' inflammation de la membrane muqueuse qui tapisse l' intérieur du nez. On l' appelle autrement Coryza.

RHUS. s. m.

RHUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Botan. Voyez SUMAC.

RHYTHME. s. m.

RHYTHME. s. m. Nombre, cadence, mesure. Le rhythme de la musique ancienne. Le rhythme poétique. Rhythme harmonieux. Les anciens observaient soigneusement le rhythme. La prose a son rhythme, ainsi que la poésie.

RHYTHMIQUE. adj. des deux genres

RHYTHMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient au rhythme. L' harmonie rhythmique.

RIANT, ANTE. adj.

RIANT, ANTE. adj. Qui annonce de la gaieté, de la joie. Un visage riant. Une mine, une physionomie riante. Une bouche riante. Un oeil riant. Il vint à moi d' un air riant.

Il signifie aussi, Agréable à la vue, qui plaît aux yeux. Une maison riante. Un appartement riant. Un jardin riant. Un paysage riant. Un aspect riant. Tout y était riant.

Il signifie encore, Gracieux, agréable à l' esprit. Des idées riantes. Un sujet aussi riant que celui de votre poëme n' admettait pas ces images sombres. Je m' en fais une image riante.

RIBAMBELLE. s. f.

RIBAMBELLE. s. f. Il se dit familièrement et en mauvaise part, pour signifier, Kyrielle, longue suite. Il m' a fait une ribambelle ennuyeuse de ses titres, de ses qualités. Il m' a dit une ribambelle d' injures. Il amena une ribambelle d' enfants.

RIBAUD, AUDE. adj.

RIBAUD, AUDE. adj. Luxurieux, impudique. C' est un homme fort ribaud. Une femme ribaude. On l' emploie aussi comme substantif. C' est un ribaud, un franc ribaud. Il est populaire et grossier.

RIBAUDERIE. s. f.

RIBAUDERIE. s. f. Action de ribaud, divertissement licencieux. Il a donné dans toutes sortes de ribauderies. C' est un terme de mépris et de blâme, mais non pas un mot grossier comme Ribaud. L' un et l' autre sont peu usités.

RIBLEUR. s. m.

RIBLEUR. s. m. Celui qui court les rues la nuit, comme les filous. C' est un ribleur, un batteur de pavé. Il est populaire et vieux.

RIBORDAGE. s. m.

RIBORDAGE. s. m. T. de Marine. Dommage que le choc d' un bâtiment cause à un autre dans le port ou dans la rade, en changeant de place. Droit de ribordage.

RIBOTE. s. f.

RIBOTE. s. f. Débauche, excès de table ou de boisson. Faire ribote. Être en ribote. Ce mot et ses dérivés sont populaires.

RIBOTER. v. n.

RIBOTER. v. n. Faire ribote.

RIBOTEUR, EUSE. s.

RIBOTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui aime à riboter. C' est un grand riboteur.

RICANEMENT. s. m.

RICANEMENT. s. m. Action de ricaner. Ce mot et les trois suivants sont familiers.

RICANER. v. n.

RICANER. v. n. Rire à demi, soit par sottise, soit par malice. Il ne fait que ricaner. Au lieu de répondre sérieusement, il se mit à ricaner. C' est un homme qui ricane à tout propos.

RICANERIE. s. f.

RICANERIE. s. f. Ris moqueur.

RICANEUR, EUSE. s.

RICANEUR, EUSE. s. Celui, celle qui ricane. C' est un sot ricaneur, une impertinente ricaneuse. Ricaneuse perpétuelle.

Il se prend quelquefois adjectivement. Un air ricaneur.

RIC-À-RIC. loc. adv. et fam.

RIC-À-RIC. loc. adv. et fam. Avec une exactitude rigoureuse. Je le ferai payer ric-à-ric. On lui a payé ric-à-ric tout ce qui lui était dû. Compter ric-à-ric.

RICHARD. s. m.

RICHARD. s. m. Celui qui a beaucoup de bien. Il ne se dit ordinairement que Des personnes d' une condition médiocre, qui ont fait fortune. C' est un richard, un gros richard. Il est familier.

RICHE. adj. des deux genres

RICHE. adj. des deux genres Qui a beaucoup de bien, qui possède de grands biens. Un homme fort riche, extrêmement riche, puissamment riche. Il est riche en argent, en meubles, en fonds de terre, en rentes constituées. Il est riche de son patrimoine. Sa famille n' était riche que des bienfaits du roi. Il est riche de tant. Une riche héritière. Une riche veuve. C' est un homme qui s' est fait riche, qui est devenu riche en très-peu de temps. Cette famille, cette communauté, cette province est fort riche. C' est la ville la plus riche du royaume. Cet État est fort riche.

Prov., Est assez riche qui ne doit rien, est assez riche qui est content.

Prov., Être riche comme Crésus, comme un Crésus, Être extrêmement riche. On dit familièrement dans le même sens, Être riche comme un juif, riche comme un puits, riche à millions.

Cet homme a fait un riche mariage, Il a épousé une femme fort riche.

C' est un riche parti, se dit D' un jeune homme et plus ordinairement d' une jeune fille très-riche, qui est à marier.

RICHE

RICHE se dit figurément en parlant Des qualités personnelles. Riche en mérite, en vertus. Elle n' est pas riche en biens, mais elle est riche en beauté et en vertus.

Fam., Il est riche en ridicules, se dit D' un homme qui prête beaucoup à la raillerie.

Une riche taille, Une taille au-dessus de l' ordinaire, et qui est bien proportionnée. Cet homme, cette femme est d' une riche taille.

RICHE

RICHE signifie quelquefois, Abondant, fertile. La moisson a été riche. Un pays couvert de riches moissons. Les mines du Potose sont fort riches. C' est un pays riche en blés, en vins, en sel, etc. De riches prairies. Une belle et riche contrée. On dit dans un sens analogue: Une bibliothèque riche en manuscrits. Un musée riche en tableaux. Etc.

Fig., Une langue riche, Une langue abondante en mots et en tours.

RICHE

RICHE signifie aussi, De grand prix, magnifique. Des meubles riches. Des étoffes riches. Un plafond, un lambris fort riche. Un lit riche. Un habit riche. Une riche broderie. De riches dépouilles. Un riche salaire.

Il se dit en parlant De certains ouvrages de peinture, de sculpture et d' architecture, et signifie, Accompagné d' ornements précieux par la matière ou par le travail. Ces rinceaux, ces arabesques sont riches. Une figure riche d' ajustement.

RICHE

RICHE s' emploie figurément en parlant Des ouvrages d' esprit, et signifie, Fécond en idées, en images. Sujet, matière riche. Comparaison riche.

En Versification, Rimes riches, Celles qui vont au delà de l' exactitude exigée. Orage et Courage, Oreille et Pareille, Sévérité et Témérité, Couleur et Douleur, Utile et Futile, sont des rimes riches.

En termes de Peinture, Composition riche, Composition remarquable par le nombre des figures, par l' expression de leurs traits, par la beauté de leurs formes, par la justesse et la variété de leurs attitudes.

RICHE

RICHE s' emploie quelquefois substantivement. Le riche et le pauvre. Un juge doit rendre également justice au riche et au pauvre.

Prov., On ne prête qu' aux riches. Voyez PRÊTER.

Un riche malaisé, Un homme qui a de grands biens, mais beaucoup de dettes, ou de charges, de manière qu' il se trouve souvent à la gêne.

Le mauvais riche, Celui dont Notre-Seigneur a parlé dans l' Évangile; et, par comparaison, Un mauvais riche, Un homme fort riche qui n' a point de charité pour les pauvres.

RICHEMENT. adv.

RICHEMENT. adv. D' une manière riche, magnifiquement. Il est richement vêtu, richement meublé. Elle était richement parée.

Marier une fille richement, Lui faire épouser un homme qui a de grands biens; et, Pourvoir richement ses enfants, Leur donner des établissements considérables.

Par plaisanterie, Cette femme est richement laide, Elle est fort laide.

Ce poëte rime richement, Il n' emploie ordinairement que des rimes très-riches.

RICHESSE. s. f.

RICHESSE. s. f. Opulence, abondance de biens. C' est le commerce qui fait la richesse, la plus grande richesse de ce pays-là. Le bétail est une grande richesse pour le cultivateur. Voilà toute ma richesse. Toute leur richesse consiste en blés et en vins. Son talent fait toute sa richesse. Dans les familles pauvres et laborieuses, les enfants font la richesse des pères.

Prov., Contentement passe richesse, Mieux vaut être pauvre et content, que riche et tourmenté par des inquiétudes.

En termes d' Économie politique, La richesse publique, Le produit du sol, de l' industrie et du commerce d' un État. On dit dans un sens analogue, La richesse des nations.

RICHESSE

RICHESSE se dit également de L' abondance des productions naturelles. La richesse du sol. La richesse d' une mine. La nature étale ici toute sa richesse.

RICHESSE

RICHESSE se dit aussi en parlant De certaines choses dont la matière ou les ornements sont riches et précieux. Voyez la richesse de ce vêtement, il est couvert de perles, de diamants. Il y a bien de la richesse dans cette tapisserie, elle est toute rehaussée d' or. La richesse d' une étoffe. La richesse d' un ameublement. La richesse d' une parure. La richesse des ornements.

Fig., Richesse de rimes, Exactitude, justesse de rimes portée au delà de ce qui suffit. La richesse des rimes contribue à la beauté des vers.

Fig., La richesse d' une langue, L' abondance d' une langue en expressions et en tours.

En termes de Peinture, La richesse d' une composition, Le nombre et la belle ordonnance des figures, la beauté de leur expression, de leurs formes, de leurs attitudes.

RICHESSE

RICHESSE s' emploie souvent au pluriel; et alors il signifie toujours, De grands biens. Grandes richesses. Richesses immenses, prodigieuses, inestimables, innombrables. Les richesses enorgueillissent. Acquérir, posséder, accumuler, amasser, entasser des richesses. Des richesses mal acquises. Le mépris des richesses. L' embarras des richesses.

RICHISSIME. adj. superlatif

RICHISSIME. adj. superlatif Extrêmement riche. C' est un homme richissime. Il est familier.

RICIN. s. m.

RICIN. s. m. T. de Botan. Genre de plantes exotiques à fleurs unisexuelles et sans corolle: l' espèce la plus remarquable est le Palma-christi, qui, dans les pays chauds, croit à la hauteur des plus grands arbres, mais qui, dans nos climats, s' élève tout au plus de cinq ou six pieds, et dont les semences fournissent une huile purgative fort employée. Huile de ricin ou de palma-christi.

RICOCHER. v. n.

RICOCHER. v. n. T. d' Artillerie. Faire des ricochets. Ce boulet a bien ricoché.

RICOCHET. s. m.

RICOCHET. s. m. Bond que fait une pierre plate et légère, ou quelque autre chose semblable, jetée obliquement sur la surface de l' eau. Faire quatre ricochets du même coup.

En termes d' Artillerie, Battre, tirer à ricochets, Battre une place assiégée avec des pièces qui, au lieu d' être opposées perpendiculairement à la face d' un ouvrage, sont pointées haut, comme les mortiers, en sorte que le boulet vient plonger sur le rempart derrière le parapet, où il fait plusieurs bonds et nuit beaucoup aux assiégés. On dit dans le même sens, Batterie à ricochets, feux à ricochets. On dit aussi qu' Un boulet fait des ricochets.

RICOCHET

RICOCHET se disait autrefois d' Une espèce de petit oiseau qui répète continuellement son ramage. C' est dans ce sens qu' on dit proverbialement et figurément, C' est la chanson du ricochet, C' est toujours le même discours.

RICOCHET

RICOCHET signifie figurément, Une suite d' événements amenés les uns par les autres. Un personnage, dans Turcaret, parle très-plaisamment d' un ricochet de fourberies. Combien d' événements agréables ou fâcheux arrivent par ricochet! Picard a composé une jolie comédie des Ricochets.

Prov. et fig., Cette nouvelle est venue par ricochet, se dit D' une nouvelle qu' on ne tient pas de la première main, et qu' on n' a reçue qu' après qu' elle a eu fait des circuits.

RIDE. s. f.

RIDE. s. f. Pli qui se fait sur le front, sur le visage, sur les mains, et qui est ordinairement l' effet de l' âge. Avoir des rides sur le visage. Elle a soixante ans, et n' a pas encore une seule ride. Il a le front plein de rides, couvert de rides. Les rides commencent à lui venir, à paraître sur son visage. Elle a beau cacher son âge, on le connaît par ses rides. Les rides de la vieillesse. Se faire des rides en se plissant le front.

Fig., Le vent forme des rides sur l' eau, Il frise légèrement la surface de l' eau, et il y fait comme de petits plis.

RIDEAU. s. m.

RIDEAU. s. m. Morceau d' étoffe, de toile, etc., qu' on emploie pour cacher, couvrir, entourer, ou conserver quelque chose, et auquel sont attachés des anneaux qui coulent sur une tringle, et qui servent à le tirer facilement, pour l' ouvrir ou pour le fermer. Rideau de taffetas. Rideau de damas, de serge, de toile. Rideau de lit. Rideau de carrosse. Rideau de fenêtre. Rideau qui se met devant un tableau, devant des tablettes, etc. Ouvrir le rideau. Relever les rideaux.

Tirer le rideau, Fermer le rideau, cacher quelque chose avec le rideau. Tirer le rideau sur un tableau. Tirez le rideau, je veux dormir. Il signifie également, Ouvrir le rideau de devant quelque chose. Tirez le rideau de devant ce tableau. Tirez le rideau, que je me lève. Tirez les rideaux de mon lit.

Fig., Tirer le rideau sur une chose, Ne plus parler, ne plus s' occuper l' esprit de quelque chose de fâcheux, de désagréable. C' est une chose sur laquelle il faut tirer le rideau. Il faut tirer le rideau sur tous nos malheurs passés. Tirons le rideau sur cette aventure.

Prov. et fig., Il se tient derrière le rideau, se dit D' un homme qui a soin de ne pas se laisser apercevoir dans une affaire qu' il conduit. On dit dans le même sens, Il y a quelqu' un derrière le rideau.

RIDEAU

RIDEAU se dit, par extension, de La toile qu' on lève ou qu' on baisse pour montrer ou pour cacher la scène aux spectateurs, à la place du rideau dont on se servait autrefois pour le même usage. Lever, baisser le rideau. Au lever du rideau.

Prov. et fig., Tirez le rideau, la farce est jouée, C' en est fait; tout est fini.

RIDEAU

RIDEAU se dit aussi figurément Des arbres ou arbrisseaux plantés en haie ou en palissade, pour produire de l' ombre, ou pour rompre la violence des vents. Les cyprès, les thuyas, les peupliers d' Italie sont très-propres à former des rideaux. On dit de même, Cette allée d' arbres, cette suite de maisons forme rideau, Elle arrête la vue, et cache les objets plus éloignés.

RIDEAU

RIDEAU en termes de Guerre, se dit également d' Une petite élévation de terre qui à quelque étendue en longueur, et derrière laquelle on peut se cacher pour n' être pas vu. Il y avait dans cette plaine un rideau derrière lequel les troupes se mirent à couvert. On plaça l' infanterie derrière un petit rideau.

RIDELLE. s. f.

RIDELLE. s. f. Chacun des deux côtés d' une charrette, qui sont faits en forme de râtelier. La ridelle de la charrette empêche que ce qui est dedans ne tombe. Une des ridelles se rompit.

RIDER. v. a.

RIDER. v. a. Faire des rides, causer des rides. Les années lui ont ridé le visage. Cette grande maladie l' a tout ridé. Le chagrin ride le front.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Son visage commence à se rider. À la moindre contrariété qu' il éprouve, son front se ride.

Fig. et poétiq., Le vent ride la surface de l' eau, Il y cause de légères ondulations qui ressemblent à de petits plis.

RIDÉ, ÉE. participe

RIDÉ, ÉE. participe Le front ridé. Les mains ridées.

Une pomme ridée, Une pomme ratatinée, flétrie.

RIDICULE. adj. des deux genres

RIDICULE. adj. des deux genres Digne de risée, de moquerie. Que cela est ridicule! Il nous dit des choses fort ridicules. Cet homme s' est rendu ridicule. Il a des manières ridicules. Une posture ridicule. Discours ridicule. Conduite ridicule. Vanité ridicule. Saisir le côté ridicule d' une chose.

Il s' emploie substantivement en parlant Des personnes. Cet homme est un ridicule. C' est une petite ridicule. Ce sens est peu usité.

RIDICULE. substantif

RIDICULE. substantif signifie ordinairement, Ce qui est ridicule, ce qu' il y a de ridicule dans une personne ou dans une chose. Ce serait un grand ridicule, un ridicule affreux. Cela est d' un parfait ridicule, d' un ridicule achevé. C' est le comble du ridicule. Saisir, apercevoir, relever les ridicules. Donner, prêter des ridicules à quelqu' un. Il s' est donné là un grand ridicule. Les ridicules de cet homme-là seraient inépuisables. On ne finirait pas de parler de ses ridicules. Quel poëte comique sut mieux peindre les ridicules? Tomber dans le ridicule, dans un grand ridicule.

Tourner, traduire quelqu' un en ridicule, Se moquer de lui, faire voir aux autres ce qu' il y a de ridicule dans sa personne, dans ses actions, dans ses discours. On l' a tourné, on l' a traduit en ridicule. On les a tournés en ridicule.

RIDICULE

RIDICULE signifie encore, Les actes, les discours par lesquels on se moque d' une personne, on fait rire les autres à ses dépens. Lancer les traits du ridicule. Manier l' arme du ridicule. Le ridicule est une arme dont on peut facilement abuser. S' exposer aux traits du ridicule. Etc.

RIDICULEMENT. adv.

RIDICULEMENT. adv. D' une manière ridicule. Il chante, il danse ridiculement.

RIDICULISER. v. a.

RIDICULISER. v. a. Rendre ridicule, tourner en ridicule. Ridiculiser un homme. Ridiculiser l' action la plus sérieuse. Il est familier.

RIDICULISÉ, ÉE. participe

RIDICULISÉ, ÉE. participe

RIDICULITÉ. s. f.

RIDICULITÉ. s. f. Qualité de ce qui est ridicule. Je lui ai fait sentir la ridiculité de sa demande.

Il signifie aussi, Action ou parole ridicule. C' est une ridiculité de parler ainsi, d' agir de la sorte. Il est familier et peu usité.

RIÈBLE. s. m.

RIÈBLE. s. m. Voyez GRATERON.

RIEN. s. m.

RIEN. s. m. Néant, nulle chose. Dieu a créé le monde de rien. Dans l' ordre de la nature, rien ne se fait de rien. Rien n' est plus glorieux, plus commode, plus avantageux, plus nécessaire. Rien ne me plaît davantage. Il n' y a rien de si fâcheux. Il ne fait rien. Il ne sent rien. Je ne dis rien. Il ne répond rien. Je ne demande rien. C' est un homme qui n' aime rien, qui ne se soucie de rien. Cela ne signifie rien, ne prouve rien. Ce n' est rien moins que ce que vous pensez. Il n' en est rien. Il semble que cela se soutienne sur rien, que cela ne tienne à rien, que cela ne porte sur rien. Tenez cette affaire secrète, n' en dites rien. Ne faites semblant de rien. Ne savoir rien. Je ne lui ai rien fait ni rien dit. Il ne fait rien qui vaille. Il passe sa vie à ne rien faire. Cela ne vaut rien. Je ne ferais cela pour rien au monde. Rien dans le monde ne me fera faire cela. N' avoir rien au monde, rien dans le monde. Il n' a plus rien pour vivre. N' y a-t-il rien de nouveau? Je compte cela, je compte cet homme-là pour rien. Que vous a coûté cela? Rien. Tout ou rien. Tout cela n' aboutit à rien, ne mène à rien, ne conduit à rien. Cela ne vous servira de rien. Cet homme n' est bon à rien. Je ne veux vous nuire en rien. Cela n' importe en rien. Ce que vous dites et rien, c' est la même chose. Moins que rien. Un peu plus que rien. Si peu que rien. Rien du tout.

Fam., Ne savoir rien de rien, Ne savoir absolument rien. Ne dire rien de rien, Ne dire rien du fait principal, ni des circonstances qui peuvent y avoir rapport.

Fam., Cela ne fait rien, Cela n' importe pas. Cela ne fait rien à l' affaire. Que vous fait cela? Rien. Cela ne me fait rien. On dit dans le même sens, Cela me fait moins que rien.

Cette affaire ne tient à rien, Rien n' empêche qu' elle ne se fasse. Il ne tint à rien qu' il ne fît telle chose, Il ne s' en fallut presque rien.

Cela s' est réduit à rien, Il n' en est presque rien resté. On le dit aussi D' une affaire dont on se promettait un grand succès, et qui n' en a eu aucun.

Cet homme ne fait rien, signifie quelquefois, Cet homme n' a aucun emploi. Il ne fait plus rien, Il n' a plus d' emploi.

Cet homme est venu de rien, s' est élevé de rien, Il est d' une fort basse naissance. Ces phrases ont vieilli. On dit absolument, dans le même sens, C' est un homme de rien.

Cet homme ne m' est rien, Il n' est point mon parent; et familièrement, Cet homme ne m' est de rien, cela ne m' est de rien, Je n' y prends aucun intérêt.

C' est un homme qui ne met rien contre lui, se dit D' un homme très-circonspect dans sa conduite et dans ses discours.

Prov., On ne fait rien de rien, On ne saurait réussir dans aucune affaire, dans aucune entreprise, si on n' a quelque chose, quelques moyens, quelques secours pour y parvenir. On ne fait rien pour rien, Il entre presque toujours quelques vues d' intérêt personnel dans les services que rendent les hommes.

Prov., Il fait de cent sous quatre livres, et de quatre livres rien, se dit D' un mauvais ménager qui n' entend pas ses affaires, d' un homme qui dissipe son bien mal à propos.

Prov.: Qui ne risque rien, n' a rien. Qui prouve trop, ne prouve rien.

RIEN

RIEN signifie quelquefois, par exagération, Peu de chose. Il a eu cette maison, ce domaine pour rien. Il ne m' a donné que cent écus, il n' a envoyé que deux cents hommes de secours; ce n' est rien. Il mange très-peu, il vit de rien. Dans ce pays-là on vit pour rien. Il se fâche de rien. Un rien le fâche. Il ferait une querelle sur un rien.

Fam., Il n' y a rien que... Il y a peu de temps que... Il n' y a rien que nous l' avons vu. Il n' y a rien qu' elle était ici. Cette manière de parler vieillit.

RIEN

RIEN s' emploie aussi pour signifier, Quelque chose. Y a-t-il rien de si beau que... Qui vous dit rien? Qui vous reproche rien?

RIEN

RIEN s' emploie quelquefois au pluriel, et signifie, Bagatelles, choses de nulle importance. S' amuser à des riens, s' arrêter à des riens. Il vaut mieux ne rien faire que de faire des riens. Il nous fait prendre bien de la peine pour des riens. Toutes ces difficultés, toutes ces objections sont des riens. Je n' ai que des riens à vous mander. C' est un diseur de riens. Ce sont des diseurs de riens, de grands diseurs de riens.

COMME SI DE RIEN N' ÉTAIT. loc. adv.

COMME SI DE RIEN N' ÉTAIT. loc. adv. Comme si la chose dont il s' agit n' était pas arrivée. Après une vive querelle, ils se sont embrassés comme si de rien n' était.

EN MOINS DE RIEN. loc. adv.

EN MOINS DE RIEN. loc. adv. Très-promptement, en très-peu de temps. Il a fait cela en moins de rien.