DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI PRÉDOMINANT, ANTE. adj.

PRÉDOMINANT, ANTE. adj. Qui prédomine. Vice prédominant. Humeur prédominante. Passion prédominante. Vertu prédominante.

PRÉDOMINER. v. n.

PRÉDOMINER. v. n. Prévaloir, exceller, s' élever au-dessus. Il se dit Des choses morales ou physiques qui prévalent sur les autres, qui se font le plus remarquer ou sentir. L' ambition a toujours prédominé sur ses autres passions. C' est un homme en qui l' intérêt prédomine étrangement. La charité prédomine dans les vrais chrétiens. La prudence prédomine dans toutes ses actions. La justice est la vertu qui doit prédominer dans un prince. C' est la bile qui prédomine dans son tempérament, qui prédomine en lui. L' amertume est la saveur qui prédomine dans cette substance.

PRÉÉMINENCE. s. f.

PRÉÉMINENCE. s. f. Avantage, prérogative, supériorité qu' on a sur les autres, en ce qui regarde la dignité et le rang. La prééminence des évêques sur les prêtres, des archevêques sur les évêques. Avoir la prééminence sur quelqu' un.

Il se dit aussi en parlant Des choses. La prééminence d' un genre de littérature sur un autre.

PRÉÉMINENT, ENTE. adj.

PRÉÉMINENT, ENTE. adj. Qui est au-dessus des autres choses du même genre. Il n' est guère usité qu' en parlant De choses morales. Une dignité prééminente. La charité est la vertu prééminente. La justesse et la profondeur des vues sont le mérite prééminent de cet administrateur.

PRÉÉTABLIR. v. a.

PRÉÉTABLIR. v. a. T. didactique. Établir d' abord. C' est ce qu' il faut préétablir. Vous n' avez pas préétabli la question.

PRÉÉTABLI, IE. participe

PRÉÉTABLI, IE. participe L' ordre ancien et préétabli.

L' harmonie préétablie, Système par lequel les leibnitziens prétendent expliquer l' influence réciproque du physique et du moral de l' homme.

PRÉEXISTANT, ANTE. adj.

PRÉEXISTANT, ANTE. adj. T. de Théol. Qui existe avant un autre. Dieu a créé le monde de rien, et non d' une matière préexistante. On a discuté la question de savoir si l' âme est préexistante au corps.

PRÉEXISTENCE. s. f.

PRÉEXISTENCE. s. f. T. de Théol. Existence antérieure. La préexistence des âmes.

PRÉEXISTER. v. n.

PRÉEXISTER. v. n. T. de Théol. Exister avant.

PRÉFACE. s. f.

PRÉFACE. s. f. Avant-propos, discours préliminaire que l' on met ordinairement à la tête d' un livre, pour donner quelques indications nécessaires au lecteur, ou pour le prévenir favorablement. Grande préface. Longue préface. Belle préface. Préface ennuyeuse. Faire une préface. L' auteur a mis une excellente préface à la tête de son ouvrage. Cette préface rend raison du plan de l' ouvrage. La préface de l' Encyclopédie.

Il signifie quelquefois, familièrement, Préambule, petit discours que l' on fait avant que d' entrer en matière. Laissons là toutes ces préfaces. Sans préface, point de préface, venons au fait.

PRÉFACE

PRÉFACE se dit aussi de Cette partie de la messe qui précède immédiatement le canon. Chanter la préface. Le prêtre en était à la préface. La préface de Pâques. La préface de Noël.

PRÉFECTURE. s. f.

PRÉFECTURE. s. f. Nom de plusieurs charges principales dans l' empire romain. La préfecture du prétoire. La préfecture de la ville. Durant sa préfecture.

PRÉFECTURE

PRÉFECTURE signifie aussi, dans l' organisation administrative actuelle de la France, L' emploi de l' administrateur appelé Préfet. Il vient d' être nommé à la préfecture du département du Rhône, à la préfecture du Rhône. Demander, obtenir une préfecture. Il a une des plus belles préfectures de France. Conseil de préfecture.

Il se dit aussi de La durée des fonctions d' un préfet. Ce chemin a été fait pendant sa préfecture.

Il se dit aussi de L' étendue de territoire qu' administre un préfet. Cette préfecture se divise en quatre arrondissements. Cette ville est le chef-lieu de la préfecture.

Il se dit encore de La maison, de l' hôtel où demeure le préfet et où sont placés ses bureaux. Aller à la préfecture.

Préfecture de police, L' emploi du préfet de police; L' hôtel où sont les bureaux du préfet de police.

Préfecture maritime, Arrondissement maritime administré par un officier général de la marine militaire. Toulon, Brest, Cherbourg, sont des chefs-lieux de préfectures maritimes.

Sous-préfecture, Les fonctions de sous-préfet; L' arrondissement administré par un sous-préfet, et La demeure, les bureaux du sous-préfet. Obtenir une sous-préfecture. Chef-lieu de sous-préfecture. Aller à la sous-préfecture.

PRÉFÉRABLE. adj. des deux genres

PRÉFÉRABLE. adj. des deux genres Qui mérite d' être préféré. La vertu est préférable à tous les autres biens. Une glorieuse mort est préférable à une vie honteuse. Peu de gens en place savent combien un véritable ami est préférable à la foule des flatteurs.

PRÉFÉRABLEMENT. adv.

PRÉFÉRABLEMENT. adv. Par préférence. On lui a donné cette place, préférablement à tous ceux qui la demandaient. Il faut aimer Dieu préférablement à toutes choses.

PRÉFÉRENCE. s. f.

PRÉFÉRENCE. s. f. Acte par lequel on préfère une personne, une chose à une autre. Juste préférence. Demander, avoir, obtenir la préférence. Disputer, emporter la préférence. Donner, accorder la préférence. Cicéron mérite la préférence sur tous les orateurs latins. Entre ces deux généraux, il est assez douteux à qui on doit donner la préférence. Cette charge, cet emploi lui a été donné par préférence à tout autre. Des deux emplois qu' on lui offrait, il a pris celui-là de préférence. Si vous ne trouvez pas de votre maison plus que je vous en offre, je vous demande la préférence. Si je ne trouve pas cette marchandise à meilleur marché que chez vous, je vous donnerai la préférence. Ne m' accusez pas de caprice, ma préférence est fondée. Vous avez certaines préférences que je ne puis approuver.

PRÉFÉRENCES

PRÉFÉRENCES au pluriel, se dit de Certaines marques d' affection ou d' honneur plus particulières, qu' on accorde à quelqu' un. Vous êtes trop accoutumé aux préférences. Vous ambitionnez toujours les préférences.

PRÉFÉRER. v. a.

PRÉFÉRER. v. a. Se déterminer en faveur d' une personne, d' une chose plutôt qu' en faveur d' une autre. Il faut préférer l' honnête à l' utile. Virgile est l' auteur qu' il préfère. Il s' est vu préférer pour cet emploi un homme absolument incapable. Il préféra de se retirer. Je préfère qu' il parte. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. C' est un égoïste qui se préfère à tout.

PRÉFÉRÉ, ÉE. participe

PRÉFÉRÉ, ÉE. participe

PRÉFET. s. m.

PRÉFET. s. m. Celui qui occupait une préfecture dans l' empire romain. Le préfet du prétoire. Le préfet de Rome. Le préfet des Gaules. Le préfet d' Égypte.

Il se disait autrefois, dans plusieurs Colléges, Du maître qui avait une inspection particulière sur les études ou sur la conduite des écoliers. Préfet des études. Il était préfet dans tel collége. Le père préfet.

PRÉFET

PRÉFET dans l' organisation administrative actuelle de la France, Le magistrat chargé de l' administration générale d' un département. Le préfet du département de Saône-et-Loire. Le préfet du Gard. Il a été nommé préfet de tel département.

Le préfet de police, Le magistrat chargé de la police dans le département de la Seine.

Préfet maritime, Officier général de la marine militaire, qui est investi du commandement supérieur dans un arrondissement maritime.

Sous-préfet, Fonctionnaire subordonné au préfet, et qui administre un arrondissement formé de plusieurs communes. Les sous-préfets d' un département.

PRÉFINIR. v. a.

PRÉFINIR. v. a. T. de Palais. Fixer un terme, un délai dans lequel une chose doit être faite. La loi préfinit les délais des assignations. Il est peu usité.

PRÉFINI, IE. participe

PRÉFINI, IE. participe

PRÉFIX, IXE. adj.

PRÉFIX, IXE. adj. T. de Palais. Qui est déterminé. Il ne s' emploie que dans les locutions suivantes: Jour préfix. Terme préfix. Temps préfix. Somme préfixe.

Douaire préfix, Douaire qui consiste en une certaine somme déterminée par les conventions matrimoniales.

PRÉFIXION. s. f.

PRÉFIXION. s. f. T. de Palais. Détermination. Il n' est guère usité qu' en parlant D' un temps, d' un délai qu' on accorde. On lui a donné deux mois pour toute préfixion et délai. Il a vieilli.

PRÉJUDICE. s. m.

PRÉJUDICE. s. m. Tort, dommage. Notable préjudice. Préjudice fort considérable. Porter préjudice à quelqu' un. Causer, faire un grand préjudice à quelqu' un. Souffrir un grand préjudice. Cela me serait d' un grand préjudice. Il a obtenu cela à mon préjudice.

Au préjudice de sa parole, de son honneur, de sa réputation, de la vérité, etc., Contre sa parole, contre son honneur, contre sa réputation, etc.

Sans préjudice de, Sans faire tort à, sans renoncer à. Sans préjudice de mes droits. Sans préjudice d' autre dette. Sans préjudice du courant.

PRÉJUDICIABLE. adj. des deux genres

PRÉJUDICIABLE. adj. des deux genres Nuisible, qui porte ou qui cause du préjudice, qui fait tort. Cela est préjudiciable à sa réputation, à son honneur, à sa conscience, à sa santé.

PRÉJUDICIAUX. adj. m. pl.

PRÉJUDICIAUX. adj. m. pl. T. de Pratique. Il n' est usité que dans cette locution, Frais préjudiciaux, Les frais de procédure qu' on est obligé de rembourser avant que d' être reçu à se pourvoir contre un jugement.

PRÉJUDICIEL, ELLE. adj.

PRÉJUDICIEL, ELLE. adj. T. de Jurispr. Il n' est usité que dans ces locutions: Question préjudicielle, Question qui doit être jugée avant la contestation principale. Moyens préjudiciels, Les moyens par lesquels on soutient cette question.

PRÉJUDICIER. v. n.

PRÉJUDICIER. v. n. Nuire, porter préjudice, faire tort, ou faire du tort. L' excès du travail préjudicie beaucoup à la santé. Cela préjudicie beaucoup à mes intérêts, à mes droits, à ma réputation. Sa négligence a toujours préjudicié à ses affaires. On dit, en termes de Procédure, Sans que les qualités puissent nuire ni préjudicier.

PRÉJUGÉ. s. m.

PRÉJUGÉ. s. m. Ce qui a été jugé auparavant dans un cas semblable ou analogue. Cet arrêt, cette sentence, est un préjugé pour notre cause.

Il se dit, dans le discours ordinaire, Des circonstances, des apparences favorables ou contraires, qui préparent et annoncent d' avance le bon ou le mauvais succès d' une affaire. Sa réputation forme un premier préjugé pour lui, contre lui. Tous les préjugés lui sont contraires, sont en sa faveur. Beaucoup de préjugés militent contre lui. Le bon accueil que le ministre lui a fait, est un préjugé pour le succès de sa demande.

PRÉJUGÉ

PRÉJUGÉ se dit encore d' Une opinion adoptée sans examen. Faux préjugé. Dangereux préjugé. Il faut être sans préjugé, sans préjugés. Un homme exempt de préjugés. C' est un homme plein de préjugés. Il est difficile de se défaire des préjugés de l' enfance. C' est un homme à préjugés. Combattre un préjugé. Répandre un préjugé, des préjugés. Dissiper, détruire les préjugés.

PRÉJUGER. v. a.

PRÉJUGER. v. a. T. de Palais. Rendre un jugement interlocutoire qui tire à conséquence pour la décision d' une question qui se juge après. La cour a préjugé cela, quand elle a ordonné... Sans préjuger le fond.

Dans le langage ordinaire, Préjuger une question, La décider avant de l' avoir approfondie, avant d' avoir connaissance de tout ce qui doit servir à la résoudre. Je ne veux point préjuger la question, j' attendrai pour la résoudre les renseignements qui m' ont été promis.

PRÉJUGER

PRÉJUGER signifie aussi, Prévoir par conjecture. Cela arrivera ainsi, autant qu' on le peut préjuger, à ce qu' on en peut préjuger, à ce qu' on peut préjuger.

PRÉJUGÉ, ÉE. participe

PRÉJUGÉ, ÉE. participe Question préjugée. Affaire préjugée.

PRÉLASSER (SE). v. pron.

PRÉLASSER (SE). v. pron. Affecter un air de gravité, de dignité, de morgue.

PRÉLAT. s. m.

PRÉLAT. s. m. Celui qui a une dignité considérable dans l' Église, avec juridiction spirituelle. Cet évêque est un digne prélat. Tous les prélats du royaume étant assemblés.

PRÉLAT

PRÉLAT en parlant De la cour de Rome, s' applique à Ceux des ecclésiastiques de la cour du pape, qui ont droit de porter le violet. Tous les prélats du palais. Les prélats qui accompagnaient le légat.

PRÉLATION. s. f.

PRÉLATION. s. f. Droit établi, pour les enfants, d' avoir par préférence les charges que leurs pères avaient possédées.

PRÉLATURE. s. f.

PRÉLATURE. s. f. Dignité de prélat. Grande prélature. Riche prélature. Cet évêque s' acquitte parfaitement de toutes les fonctions de la prélature. Les devoirs, les honneurs, les priviléges de la prélature.

PRÉLATURE

PRÉLATURE en parlant De la cour de Rome, se dit d' Un certain nombre de prélats qui ont droit de porter l' habit violet, et qui par leurs charges approchent de plus près la personne du pape, ou qui ont quelque autorité dans les affaires. Entrer dans la prélature, en prélature. Toute la prélature de Rome.

PRÊLE. s. f.

PRÊLE. s. f. T. de Botan. Plante dont les tiges striées et rudes au toucher, servent à plusieurs espèces d' ouvriers pour polir leurs ouvrages.

PRÉLEGS. s. m.

PRÉLEGS. s. m. T. de Jurispr. Legs particulier qu' un testateur fait à un de ses légataires, et qui doit être pris sur la masse avant le partage.

PRÉLÉGUER. v. a.

PRÉLÉGUER. v. a. T. de Jurispr. Faire un ou plusieurs prélegs.

PRÉLÉGUÉ, ÉE. participe

PRÉLÉGUÉ, ÉE. participe

PRÉLÈVEMENT. s. m.

PRÉLÈVEMENT. s. m. Action de prélever. Faire un prélèvement. Faire le prélèvement de telle somme sur la masse d' une succession, sur les bénéfices d' une maison de commerce.

PRÉLEVER. v. a.

PRÉLEVER. v. a. Lever préalablement une certaine portion sur le total. Il faut prélever telle somme sur la succession, pour les frais funéraires. Sur cinquante gerbes, il fallait en prélever cinq pour la dîme.

PRÉLEVÉ, ÉE. participe

PRÉLEVÉ, ÉE. participe

PRÉLIMINAIRE. adj. des deux genres

PRÉLIMINAIRE. adj. des deux genres Il se dit en parlant De sciences et de littérature; et il signifie, Qui précède la matière principale, et qui sert à l' éclaircir. Discours préliminaire. Question préliminaire. Agiter, vider une question préliminaire.

En matière de Négociation, Articles préliminaires, Articles généraux qui doivent être réglés avant qu' on entre dans la discussion des intérêts particuliers des puissances contractantes. On traite sur les articles préliminaires. Les articles préliminaires sont arrêtés, sont signés.

PRÉLIMINAIRE

PRÉLIMINAIRE s' emploie quelquefois substantivement. Ces préliminaires une fois réglés, on devra... Les préliminaires de la paix sont signés.

Le préliminaire de conciliation, L' essai de conciliation que la loi prescrit de faire devant le juge de paix avant de commencer un procès.

PRÉLIMINAIREMENT. adv.

PRÉLIMINAIREMENT. adv. Préalablement, avant d' entrer en matière.

PRÉLIRE. v. a.

PRÉLIRE. v. a. T. d' Impr. Lire la première épreuve à l' imprimerie, avant de l' envoyer à l' auteur. Il faut prélire cette épreuve. Il est peu usité.

PRÉLU, UE. participe

PRÉLU, UE. participe

PRÉLUDE. s. m.

PRÉLUDE. s. m. T. de Musique. Ce qu' on chante pour se mettre dans le ton, et pour essayer en même temps la portée de sa voix. Il se dit pareillement de Ce qu' on joue sur un instrument, tant pour se mettre dans le ton, que pour juger si l' instrument est d' accord. Un long prélude.

Il se dit aussi de Certaines compositions musicales que l' artiste improvise. Un beau prélude. Ce pianiste excelle dans les préludes.

PRÉLUDE

PRÉLUDE signifie figurément, Ce qui précède quelque chose, et qui lui sert comme d' entrée et de préparation. Un apologue, un conte servit de prélude à son discours. Les actions de sa jeunesse étaient les préludes des grandes choses qu' il devait faire un jour. Les fréquents bâillements sont d' ordinaire les préludes de la fièvre. Les séditions qui eurent lieu à cette époque furent les préludes de la guerre civile.

PRÉLUDER. v. n.

PRÉLUDER. v. n. T. de Musique. Essayer sa voix par une suite de tons différents; Jouer sur un instrument pour se mettre dans le ton, et pour juger si l' instrument est d' accord. Ce chanteur prélude pour prendre le ton.

Il signifie aussi, Improviser sur le piano, sur l' orgue, etc., en se livrant à des inspirations musicales. Ce pianiste, ce harpiste prélude savamment, prélude agréablement. Préluder de caprice, de fantaisie. Être long-temps à préluder. Il fatigue ceux qui l' écoutent, à force de préluder. Préluder sur tous les tons.

PRÉLUDER

PRÉLUDER signifie figurément, Se préparer à faire une chose en faisant une autre chose moins difficile. Dans ce sens, il est toujours suivi de la préposition à. Préluder à une chose par une autre. Il prélude à son grand ouvrage par de petits essais qu' il publie de temps en temps. Il préludait aux batailles par des escarmouches.

PRÉMATURÉ, ÉE. adj.

PRÉMATURÉ, ÉE. adj. Il se dit proprement Des fruits qui mûrissent avant le temps ordinaire. Ces fruits sont prématurés. Les fruits prématurés ne sont pas ordinairement d' aussi bon goût que les autres.

Il se dit, figurément, Des qualités de l' esprit et des passions qui sont plus développées que l' âge de celui dont on parle ne le comporte. Un esprit prématuré. Une sagesse prématurée. Une raison prématurée. Une ambition prématurée.

Une mort prématurée, Une mort qui vient avant le temps ordinaire, plus tôt qu' on n' aurait dû l' attendre. On dit dans le même sens, Une vieillesse prématurée.

PRÉMATURÉ

PRÉMATURÉ se dit aussi, figurément, Des choses qu' il n' est pas encore temps d' entreprendre, d' exécuter. Cette affaire est prématurée. Cette entreprise est prématurée. Votre démarche paraîtra prématurée.

PRÉMATURÉMENT. adv.

PRÉMATURÉMENT. adv. Avant le temps convenable. Voilà des fruits qu' on a cueillis prématurément. Il a voulu intenter cette action prématurément. Il est mort prématurément.

PRÉMATURITÉ. s. f.

PRÉMATURITÉ. s. f. Maturité avant le temps ordinaire. Il ne s' emploie qu' au figuré. Prématurité d' esprit. Prématurité de jugement.

PRÉMÉDITATION. s. f.

PRÉMÉDITATION. s. f. Délibération, consultation que l' on fait en soi-même sur une chose, avant que de l' exécuter. Il n' a pas fait cela sans préméditation. Il l' a fait avec préméditation.

PRÉMÉDITATION

PRÉMÉDITATION en termes de Jurisprudence criminelle, Dessein réfléchi qui a précédé l' exécution d' un crime. L' homicide sans préméditation est qualifié meurtre; avec préméditation, assassinat. On a résolu négativement la question de la préméditation.

PRÉMÉDITER. v. a.

PRÉMÉDITER. v. a. Méditer quelque temps sur une chose, avant que de l' exécuter. Préméditer une action. Il y a longtemps qu' il préméditait de faire ce mauvais coup.

PRÉMÉDITÉ, ÉE. participe

PRÉMÉDITÉ, ÉE. participe Un dessein prémédité. Une action préméditée de longue main. Un coup prémédité. Il l' a insulté de dessein prémédité.

PRÉMICES. s. f. pl.

PRÉMICES. s. f. pl. Les premiers fruits, les premiers produits de la terre ou du bétail. Abel offrit à Dieu les prémices de ses troupeaux. Offrir à Dieu les prémices de tous les fruits de son champ. Par la loi de Moïse, les prémices qu' on offrait à Dieu appartenaient à la tribu de Lévi.

PRÉMICES

PRÉMICES se dit, figurément, Des premières productions de l' esprit, et des premiers mouvements du coeur. Je vous consacre les prémices de mes études, les prémices de mon travail. Vous avez eu les prémices de son coeur. Les prémices d' une âme innocente et pure.

Il se dit aussi quelquefois Des commencements d' un règne, d' un système de gouvernement, etc. La tyrannie a quelquefois d' heureuses prémices. Il a vu les prémices de ce beau règne. Les prémices de cette révolution avaient fait naître de belles espérances.

PREMIER, IÈRE. adj.

PREMIER, IÈRE. adj. Qui précède tous les autres par rapport au temps, au lieu, à l' ordre, à la dignité, etc. Le premier homme. Adam, notre premier père. Nos premiers parents. Les premiers temps du monde. Les premiers siècles du christianisme. Les premiers chrétiens. Le premier apôtre de la foi dans les Gaules. Le premier jour du mois, de la semaine. Le premier point du sermon traitait de telle chose. Tite-Live, dans sa première Décade, rapporte. .. La première chose qu' il faut faire... Il faut détourner à la première rue que vous rencontrerez. Vous vous arrêterez à la première porte cochère. La première pièce d' un appartement. Le premier étage d' une maison, ou par ellipse, Le premier. Il est logé au premier étage, au premier. Les premières loges d' un théâtre, ou simplement, Les premières. Un billet de premières loges, de premières. La première ville qu' on trouve en entrant dans le royaume. Cet ouvrier est toujours le premier au travail. Cet homme de guerre se montre le premier dans les occasions. Il alla le premier à l' assaut. Il est toujours le premier à se moquer des gens. Il est des premiers à rire de lui-même. Nous avons douté de cette nouvelle, et vous tout le premier. Le premier qui s' exposa sur un esquif à la violence des flots, fut un homme intrépide. La première fois que nous nous vîmes. Il faut lui pardonner pour la première fois. Les premières amours sont d' ordinaire les plus vives. Il ne faut pas s' abandonner à ses premiers mouvements. Les premières pensées ne sont pas toujours les meilleures. Je me suis servi du premier mot qui s' est offert à mon esprit. Tout dépend du premier pas qu' on fait dans le monde. On ne saurait prévoir les conséquences d' une première faute. Il était dans le premier âge de la vie. Ses premières années furent les plus heureuses. J' étais dans ma première enfance. J' étais dans mon premier somme. Cet enfant est le premier de sa classe, ou simplement, est le premier. Il occupe le premier rang, il est au premier rang parmi les écrivains de son siècle. C' est un esprit du premier ordre. Vous serez toujours le premier dans mon souvenir. Il regrette sa première femme, la femme qu' il avait épousée en premières noces. Le premier prince du sang. En premier lieu, en première ligne, en première instance. On dit au Jeu, Être premier, et Jouer en premier.

En Métaphysique, La cause première, Dieu.

En termes de Physique, La matière première, La matière en général, faisant abstraction de la forme et des autres accidents qui peuvent la modifier.

En termes de Commerce et de Manufactures, Matières premières, Les productions sur lesquelles s' exerce l' industrie, pour en augmenter l' utilité et la valeur.

Prov., Il vaut mieux être le premier de sa race que le dernier, Il vaut mieux n' être pas d' une naissance considérable, et se faire distinguer par son mérite, que d' être d' une haute naissance, sans avoir d' autre mérite que celui de ses ancêtres.

Prov., Il est étourdi comme le premier coup de matines, se dit D' un homme fort étourdi.

Le premier venu, Celui qui arrive le premier. Prendre le premier venu, se servir du premier venu, Employer la première personne qu' on rencontre.

Fig., Confier son secret au premier venu, Le confier sans discernement.

PREMIER

PREMIER signifie quelquefois, Devant, en avant. Je l' ai fait passer le premier. Cet enfant est venu au monde les pieds les premiers. Il se jeta dans l' eau la tête la première.

PREMIER

PREMIER signifie aussi, Le plus excellent, le plus considérable. C' est le premier homme du monde pour les négociations. Cicéron, Démosthène étaient les premiers orateurs de leur temps. C' est un des premiers hommes de la magistrature. Cet avocat est le premier entre ceux que nous avons. Cet homme est le premier de son village, un des premiers du village. L' industrie est la première richesse de ce royaume. L' or est le premier des métaux.

PREMIER

PREMIER se dit aussi quelquefois Des choses indispensables, nécessaires avant tout. Il n' a pas de quoi satisfaire aux premiers besoins, aux premières nécessités de la vie. Votre premier soin doit être de vous faire estimer. Le premier devoir d' un soldat est l' obéissance. La première vertu du chrétien est la charité.

PREMIER

PREMIER signifie encore, Qui avait été auparavant, qu' on avait déjà eu. Recouvrer sa première santé, sa première splendeur, sa première puissance, son premier lustre. Il a repris sa vertu première. Les choses sont remises, rétablies dans, leur premier état.

PREMIER

PREMIER se dit aussi Du commencement, de l' ébauche de certaines choses. Ce n' est là qu' une première idée. J' ai vu le premier trait du tableau que ce peintre fait maintenant. Il n' a pas la première teinture des lettres.

PREMIER

PREMIER est aussi Un titre d' honneur attaché à certaines charges, à certaines places. Premier ministre. Premier président. Premier aumônier. Premier gentilhomme de la chambre. Premier écuyer. Premier médecin. Premier maître d' hôtel. Dans ce sens, on disait autrefois, Monsieur le premier, en parlant Du premier écuyer du roi.

En Arithmétique, Nombre premier, Nombre qui ne peut être divisé juste par aucun nombre que par l' unité ou par lui-même. Trois, cinq, sept, sont des nombres premiers. Et, Nombres premiers entre eux, Deux nombres qui ne peuvent tous deux être divisés juste par un même nombre plus grand que l' unité. Vingt et un et vingt-cinq sont premiers entre eux, quoique chacun d' eux ne soit pas premier.

PREMIER

PREMIER est aussi substantif et se dit absolument, dans un Jeu de paume, de La partie de la galerie qui est la plus proche de la corde de chaque côté. Chasse au premier. Au premier la balle la gagne.

PREMIER-NÉ

PREMIER-NÉ Voyez , participe de NAÚTRE.

PREMIER-PRIS

PREMIER-PRIS Voyez PRIS, participe de PRENDRE.

PREMIÈREMENT. adv.

PREMIÈREMENT. adv. En premier lieu. Il n' est guère d' usage que suivi des termes Secondement, ou en Second lieu, ensuite, etc. Premièrement je traiterai de.... en second lieu, je dirai... Il faut premièrement songer à faire son devoir. Premièrement, on m' a dit telle chose. Premièrement et avant toutes choses.

PRÉMISSES. s. f. pl.

PRÉMISSES. s. f. pl. T. de Logique. Les deux premières propositions d' un syllogisme, c' est-à-dire, la majeure et la mineure. Quand l' argument est en forme, si vous accordez les prémisses sans distinction, vous ne pouvez plus nier la conséquence.

PRÉMONTRÉS. s. m. pl.

PRÉMONTRÉS. s. m. pl. Nom d' un ordre religieux de chanoines réguliers, dont la principale abbaye était à Prémontré, près de Laon. L' ordre des Prémontrés.

PRÉMOTION. s. f.

PRÉMOTION. s. f. T. de Théologie et de Philosophie scolastique. Action de Dieu agissant avec la créature, et la déterminant à agir. Prémotion physique.

PRÉMUNIR. v. a.

PRÉMUNIR. v. a. Munir par précaution, précautionner. Il fallait le prémunir contre les faux rapports, contre la séduction.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Se prémunir contre les accidents de la fortune. Se prémunir contre les erreurs, contre les mauvaises doctrines. Se prémunir contre le froid. Il s' est prémuni contre le mauvais air.

PRÉMUNI, IE. participe

PRÉMUNI, IE. participe

PRENABLE. adj. des deux genres

PRENABLE. adj. des deux genres Qui peut être pris, qui n' est pas si fort qu' il ne puisse être pris. Il se dit proprement Des villes et des places fortifiées. Cette place est prenable. Cette ville n' était prenable que par tel côté. Cette place n' est prenable que par famine.

Fig., Cet homme n' est prenable ni par or ni par argent, Les plus belles offres ne peuvent le séduire, le corrompre.

PRENANT, ANTE. adj.

PRENANT, ANTE. adj. Qui prend. En termes de Finances, Partie prenante, Celui qui a droit de recevoir d' un comptable une certaine somme. Cette expression signifie aussi, en termes d' Administration militaire, Celui qui a droit à quelque fourniture.

En termes d' Hist. nat., Queue prenante, Queue de certains animaux qui peut s' enrouler avec force autour des objets, et dont ces animaux se servent pour s' attacher, pour se suspendre. Singe à queue prenante.

Carême-prenant. Voyez CARÊME.

PRENDRE. v. a.

PRENDRE. v. a. (Je prends, tu prends, il prend; nous prenons, vous prenez, ils prennent. Je prenais. Je pris. Je prendrai. Je prendrais. Prends. Prenez. Que je prenne. Que je prisse. Pris.) Saisir, mettre en sa main. Prendre un livre. Prendre une épée. Prendre une pierre. Prendre une plume. Prendre un bâton. Prendre la main, le bras, l' oreille, le nez à quelqu' un. Prendre quelqu' un par la main. Prendre un cheval par la bride.

Prendre les armes, S' armer, soit pour se défendre ou pour attaquer, soit pour faire l' exercice, ou pour rendre des honneurs à quelqu' un. Les soldats ont eu ordre de prendre les armes.

On ne sait par où le prendre, pour ne pas le faire crier, se dit D' un malade dont tout le corps est douloureux; et, figurément, D' un homme très-susceptible, très-irritable. On dit encore figurément et dans un sens opposé, On ne sait par où le prendre, en parlant D' un homme qui ne paraît sensible à rien, touché de rien.

Prendre d' une chose à pleine main, En prendre à poignée autant que la main peut en contenir.

Cette étoffe se prend à pleine main, Elle est moelleuse, bien fournie.

Fig., Prendre à pleines mains, à toutes mains, de toutes mains, se dit Des gens avides qui ne laissent échapper aucune occasion de s' enrichir.

Fig., Prendre une affaire en main, S' en charger pour la diriger, pour la conduire. On dit à peu près de même, dans le style soutenu, Prendre en main le timon des affaires, les rênes de l' État, etc.

Fig., Prendre en main le droit, les intérêts de quelqu' un, Soutenir ses droits, ses intérêts.

Prov. et fig., Prendre le tison par où il brûle, Prendre une affaire autrement qu' il ne faut, par l' endroit, par le côté le plus dangereux ou le plus difficile.

Prov. et ironiq., Il semble qu' il n' y ait qu' à se baisser et en prendre, se dit D' une chose qui paraît aisée, et qui ne l' est point.

Prov., Ce qui est bon à prendre est bon à rendre. Manière de s' excuser d' avoir pris une chose sur laquelle on croit avoir des droits, en disant que le pis aller sera de la rendre.

Fig., Il en prendrait sur l' autel, jusque sur l' autel, Il prend hardiment tout ce qu' il peut, et partout où il peut.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Saisir une chose, l' enlever, la tirer à soi autrement qu' avec la main, comme avec les dents, ou avec quelque instrument. N' ayant pas les mains libres, il a pris ce linge avec les dents. Prenez cette ordure avec les pincettes. Prendre du feu sur une pelle. Prendre de l' encre avec une plume. Prendre de l' eau à la rivière.

Prov., Il est à prendre ou Il n' est pas à prendre avec des pincettes, Il est extrêmement sale.

Prov. et fig., C' est vouloir prendre la lune avec les dents, C' est vouloir faire une chose impossible.

PRENDRE

PRENDRE se dit aussi Des animaux qui saisissent les choses avec leur gueule, leur bec, leurs griffes, etc. Le perroquet prend souvent avec sa patte ce qu' il veut prendre ensuite avec son bec. Il y a des singes qui se servent de leur queue comme d' une main pour prendre ce qui est à leur portée.

Prendre le mors aux dents. Voyez MORS.

PRENDRE

PRENDRE se dit en parlant Des habits, des vêtements, et signifie, Mettre sur soi. Vous avez pris aujourd' hui un habit bien léger. Il n' a eu que le temps de prendre son caleçon et de se sauver. Il a pris une douillette, une redingote pour le froid. Il a pris des bottes au lieu de souliers. J' ai pris une chemise de nuit, croyant mettre une chemise fine. Il a pris des gants fourrés. Il a pris le gilet de flanelle. Il a pris son habit de cérémonie.

Prendre le deuil, S' habiller de noir à l' occasion de la mort de quelque personne.

Prendre l' habit de religieux, de religieuse, ou simplement, Prendre l' habit, Entrer au noviciat, dans un monastère. Prendre le voile, se dit, dans le même sens, Des religieuses. Fam., Prendre le froc, Se faire moine.

Fam., Prendre le petit collet, Entrer dans l' état ecclésiastique. Prendre la cuirasse, Embrasser la profession des armes. Prendre le bonnet, Se faire recevoir docteur. Prendre la haire, Embrasser une vie pénitente. Prendre la livrée, Se faire laquais.

Prendre la perruque, ou Prendre perruque, Commencer à porter perruque.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Emporter avec soi certaines choses par besoin ou par précaution. Prendre un parapluie, une lanterne. Prendre sa canne, son épée, son chapeau. Il a oublié de prendre son mouchoir, sa tabatière, sa montre, sa bourse. Prendre des pistolets pour voyager, un fusil pour aller à la chasse, des filets pour aller à la pêche.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Emporter en cachette ou de force, ôter à quelqu' un ce qu' il a. Les filous prennent subtilement, et les voleurs de grand chemin prennent de force. On a pris mes gants, mon manteau. On lui a pris sa bourse, sa montre. On m' a pris plusieurs de mes livres. Les voleurs ont pris à mon voisin tout ce qu' il avait d' argent chez lui. Ils lui ont pris jusqu' à sa chemise. Cet homme, à force d' empiéter sur mon champ, en a pris au moins le quart. On m' a pris une vache dans mon pré.

Il se dit aussi Des animaux. Ce chien a pris un poulet sur la table. Ce chat a pris le fromage. Le renard m' a pris trois poules.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, S' emparer, se saisir par force d' une chose ou d' une personne. Il a pris le sabre de son ennemi. Il l' a pris au collet, à la gorge, et l' a mené au corps de garde. Il l' a pris par les cheveux, par les oreilles, par le bras. Prendre un animal par la queue. Prendre quelqu' un au corps, par le corps. Il voulait résister, on l' a pris de force.

Prendre de force, ou par force, une fille, une femme, Attenter par violence à son honneur. Il a été puni pour avoir pris de force telle femme.

Fig., Prendre l' occasion aux cheveux, Saisir l' occasion, en profiter.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Arrêter quelqu' un pour le conduire en prison. Ce voleur s' est enfin laissé prendre. On l' a pris et conduit à la Conciergerie. La gendarmerie a déjà pris deux de ces brigands.

Prov., Être pris comme dans un blé, Être attrapé de manière qu' on ne puisse pas se sauver.

Prov. et fig., Aussitôt pris, aussitôt pendu, se dit en parlant Des personnes ou des choses sur lesquelles on prend une prompte décision, qu' on emploie aussitôt qu' elles se présentent.

PRENDRE

PRENDRE se dit aussi en parlant De ceux que l' on fait prisonniers à la guerre. Ce soldat a pris un des généraux ennemis. Il a été pris à telle bataille. On a pris quinze cents hommes à l' ennemi.

PRENDRE

PRENDRE se dit aussi en parlant Des places dont on se rend maître par la force des armes ou autrement. Prendre une ville, une forteresse, un château fort. On a pris cette ville d' assaut. Cette citadelle a été prise d' emblée, a été prise par famine. Cette place a été prise de vive force, et les autres par composition.

PRENDRE

PRENDRE se dit aussi en parlant De pêche, et de quelques espèces de chasses. Prendre un sanglier. Prendre des cailles. Nous avons chassé tout le jour sans rien prendre. Prendre des oiseaux à la pipée, au trébuchet. Prendre des loups, des renards au piége. Prendre un lièvre au gîte. Cet oiseau s' est laissé prendre à la main. On a pris beaucoup de poisson. Nous avons pris tant de carpes d' un coup de filet. Prendre du poisson à la ligne, à l' hameçon.

Il se dit aussi Des animaux qui en poursuivent d' autres et les saisissent. Mon chien a pris deux lièvres. Ses chiens n' ont rien pris de la journée. L' oiseau a pris une perdrix. Le furet a pris deux lapins. Le chat a pris une souris.

Fig. et fam., Se laisser prendre au piége, à l' hameçon, Se laisser tromper. On dit dans le même sens, Ne vous laissez pas prendre à ses paroles, à sa feinte douceur.

Fig., Cette femme l' a pris dans ses filets, Cette femme l' a séduit, s' est rendue maîtresse de son esprit, de son coeur.

Fig. et fam., Prendre quelqu' un au trébuchet, L' engager par adresse, par de belles apparences, à faire une chose qui lui est désavantageuse, ou qui est contraire à ce qu' il avait résolu.

Fig. et fam., Ce fusil, ce pistolet a pris un rat, Il n' a pas pris feu. Prendre un rat, signifie aussi, Manquer son entreprise. Nous n' avons pris qu' un rat.

PRENDRE

PRENDRE signifie quelquefois, Attaquer. Prendre les ennemis en flanc, en queue. Prendre son ennemi par derrière. Prendre quelqu' un en traître, en trahison.

Prendre quelqu' un par son faible, Toucher, flatter son inclination favorite.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Surprendre. On vous y prend. Je l' ai pris à voler des fruits dans votre jardin. Prendre quelqu' un au dépourvu.

Prendre quelqu' un sur le fait, Le surprendre dans le temps même où il fait une action qu' il voulait cacher. On dit dans le même sens, Prendre quelqu' un en flagrant délit.

Prendre quelqu' un la main dans la poche, la main dans le sac, Le surprendre au moment où il commet un vol, ou quelque infidélité en affaire d' intérêt.

Prov. et fig., Prendre quelqu' un sans vert, Le prendre au dépourvu. Voyez VERT.

Prov. et fig., Prendre quelqu' un au pied levé, Vouloir l' obliger à faire quelque chose sur-le-champ, et sans lui donner le temps de se reconnaître. Vous me prenez bien au pied levé.

Fam., Prendre quelqu' un au saut du lit, L' aller trouver dès le matin, afin de ne pas le manquer.

Fig., L' orage, la pluie nous prit en chemin, Nous surprit en chemin.

Fig., La fièvre l' a pris tel jour, Tel jour il a été attaqué de la fièvre, il a commencé d' avoir la fièvre. On dit de même, L' accès le prit à telle heure. On dit aussi, au sens moral, La frayeur, la peur le prit.

PRENDRE

PRENDRE se dit aussi en parlant Des aliments, des boissons, des médicaments solides ou liquides, et signifie, Manger, boire, avaler. Prendre deux repas par jour. Prendre des aliments. Prendre un bouillon, un verre de vin. Je n' ai rien pris de la journée. Prendre une bouchée de pain et un doigt de vin. Ne sortez pas sans avoir pris quelque chose. Prendre une médecine. Prendre médecine. Prendre de la tisane, du quinquina, de l' émétique, des pilules, de la rhubarbe, etc. Prendre les eaux. Prendre le petit-lait. Prendre du café, du thé, du chocolat, de l' orgeat, de la limonade, du sorbet, des glaces, de l' eau-de-vie.

Il se dit aussi en parlant De certaines choses autres que les aliments ou les boissons, et dont on fait usage pour sa santé, pour son agrément, etc. Prendre un remède, un clystère, un lavement. Prendre un bain.

Prendre du tabac, Prendre du tabac en poudre par aspiration.

Prendre l' air, Sortir d' un lieu où l' on était enfermé, pour aller dans un endroit découvert, comme dans une cour, dans un jardin, etc.; et, par extension, Sortir de la ville pour aller passer quelque temps à la campagne.

Prendre du repos, Cesser de travailler, d' agir, se reposer. On dit aussi, Prendre du relâche.

Dans les Maisons religieuses, Prendre la discipline, Se donner la discipline. Ces religieuses prenaient la discipline deux fois la semaine.

PRENDRE

PRENDRE se dit quelquefois en parlant Des maladies qui se gagnent, dont on est atteint par communication. Il a pris la fièvre dans cet hôpital. Il a pris la peste, la fièvre jaune, le typhus. C' est d' un tel qu' il a pris la gale.

Il signifie aussi, Contracter, adopter. Il prend de mauvaises habitudes. Il a pris un ton insupportable, des manières ridicules, des airs impertinents. Il prit un ton sévère, un air sévère pour lui parler.

Cet homme prend des airs, prend de certains airs, Il affecte des manières, un ton qui ne lui conviennent point.

Prendre une posture, une attitude, Placer son corps d' une certaine manière. Il prit une attitude imposante. Vous avez pris une posture bien gênante.

En parlant D' un cheval, Prendre le trot, le galop, Se mettre à trotter, à galoper. Ce cheval a pris le galop tout à coup.

Cette affaire prend un bon tour, un mauvais tour, À la marche qu' elle prend, il y a lieu de présumer qu' elle réussira, qu' elle ne réussira pas. On dit de même, Cela prend une bonne, une mauvaise tournure.

Cet habit, cette étoffe a pris son pli, Les plis qui y sont y demeureront toujours.

Fig., Cet homme a pris son pli, Il a contracté des habitudes difficiles à détruire, il est incorrigible. Ce jeune homme a pris un bon pli, un mauvais pli, Il est déjà tout formé aux habitudes du bien ou du mal.

Prendre le sel, son sel, se dit en parlant Des viandes qu' on sale, et signifie, Se pénétrer de sel. La viande prend mieux le sel quand elle est fraîche.

PRENDRE

PRENDRE se dit aussi en parlant Du prix qu' on exige pour quelque chose que ce soit. Ce marchand prend trente francs de l' aune de ce drap, et cet autre marchand n' en prend que vingt-cinq. On m' a pris mille francs pour cette maçonnerie. Ce maître de danse prend six francs par leçon. Les fiacres prennent tant par course, par heure. Il n' a rien voulu prendre pour sa peine. On prend tant de droit d' entrée sur cette denrée, sur cette boisson. On prend tant sur chaque muid de vin, pour chaque boeuf, etc.

Il signifie quelquefois, Acheter. Je prendrai cela pour six francs, si vous voulez me le donner. Je prendrai tout à six francs pièce. Vous me le faites trop cher, je ne le prendrai pas. Je lui ai pris en bloc, en gros toute sa marchandise. Si vous voulez me donner ce drap à tel prix, j' en prendrai dix pièces.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Recevoir, accepter. Je n' ai point fait de marché avec lui, mais il a pris ce que je lui ai donné. Prenez ce petit présent. Prenez ce qu' il vous donnera. Prenez ceci à compte de ce qui vous revient.

Prov., Qui prend s' engage, ou Qui prend se vend, Ceux qui empruntent, ou qui reçoivent des présents, s' assujettissent à ceux qui les obligent. On dit aussi proverbialement, Fille qui prend se vend, et fille qui donne s' abandonne.

Prendre les choses comme elles viennent, Les recevoir avec indifférence, sans se mettre en peine des suites qu' elles peuvent avoir. Prendre les hommes comme ils sont, S' en accommoder, quelle que soit leur humeur, leur caractère. Prendre le temps comme il vient, Ne s' inquiéter de rien, s' accommoder à tous les événements.

Prendre l' ordre, Recevoir l' ordre de celui qui doit le donner. On dit dans le même sens, Prendre les ordres de quelqu' un.

Fam., Prenez que, prenons que, Supposez, supposons que. Prenons que telle chose arrive. Prenez que je n' aie rien dit.

Prendre congé de quelqu' un, Lui faire, avant de partir, les adieux qu' exige la politesse.

Prendre des leçons, Recevoir des leçons. Il prend tous les jours une leçon de musique.

À la Paume, Prendre la balle de volée, à la volée, la prendre au bond, La jouer de volée, la jouer au bond.

Fig. et fam., Prendre la balle au bond, Saisir vivement et à propos une occasion favorable.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Emprunter, tirer de. Il prit cela dans Cicéron, dans Virgile. Il a pris l' idée de cette tragédie dans un vieux roman. C' est un mot que nous avons pris du latin. Cette ville a pris son nom du fleuve qui la traverse.

Fam., Où avez-vous pris cela? Qui vous a dit cette nouvelle? qui vous fait avoir cette pensée? On dit de même: Où avez-vous pris que je voulais, que je voulusse vendre ma maison? Où va-t-il prendre tout ce qu' il dit? Etc.

PRENDRE

PRENDRE se dit aussi en parlant Des personnes que l' on engage, ou avec lesquelles on s' engage, sous certaines conditions. Prendre un laquais, un domestique, un cocher, une femme de chambre, une cuisinière, etc. Prendre un ouvrier, des ouvriers à la tâche, à la journée. Prendre un garçon de boutique, un commis. Prendre un précepteur, une gouvernante pour ses enfants. Prendre un maître de danse, de dessin, etc. Prendre un apprenti. Prendre un associé.

Prendre une femme, Choisir une femme et l' épouser. J' ai pris une femme dans une très-honnête famille. Il a pris une jeune femme.

Prendre femme, Se marier. Il s' est décidé à prendre femme, pour ne plus vivre solitaire. Il à pris femme à quarante ans.

PRENDRE

PRENDRE se dit quelquefois en parlant Des personnes que l' on va joindre en quelque endroit, pour se rendre ailleurs avec elles. J' irai vous prendre à deux heures précises, soyez prêt. Il est venu me prendre pour aller au spectacle. Je vous prendrai en passant.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Ôter, tirer, retrancher une partie d' un tout. Prendre dix mille francs sur une succession. Prendre cent francs sur un sac de mille francs. On prendra cette somme, cette dépense sur tel fonds. Il a pris mille francs d' avance sur son traitement. J' ai pris six pieds sur cette chambre pour me faire un cabinet. J' ai pris la moitié, le quart de cette somme. Il a pris sa part de la récolte.

Fam., Il a pris sa bonne part de la fête, du plaisir, etc., Il y a beaucoup participé, il s' est fort amusé.

Neutralement, Prendre sur sa nourriture, sur sa dépense, sur son nécessaire, etc., Retrancher de sa nourriture, de sa dépense ordinaire, etc., pour subvenir à autre chose. Il prend sur son nécessaire pour donner aux pauvres. On dit de même, Prendre sur son sommeil pour travailler, pour étudier.

Fam., Je n' y prends ni n' y mets, La chose dont il s' agit m' est indifférente; ou bien, Je ne retranche ni n' ajoute rien à l' histoire que je raconte, mais je n' en garantis pas la vérité.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Se charger d' une chose, entrer en possession, en jouissance d' une chose à certaines conditions. Prendre une somme en dépôt. Prendre des terres à ferme. Prendre un logement, un appartement à loyer, ou simplement, Prendre un logement, un appartement. J' ai pris une chambre, un cabinet, un pied-à-terre dans cette maison.

Prendre une affaire à ses risques, périls et fortunes, S' en charger pour son compte, sans garantie, et au hasard même d' y perdre.

Prendre une affaire à forfait, La prendre pour un prix convenu, soit qu' il y ait de la perte, soit qu' il y ait du gain.

Prendre un ouvrage à la tâche, S' en charger à raison de tant pour telle ou telle mesure, pour telle ou telle quantité.

Prendre une somme à intérêt, L' emprunter à condition d' en payer les intérêts.

Prendre un intérêt dans une affaire, dans une entreprise, Contribuer de ses fonds à une affaire, à une entreprise dont on partagera le profit ou la perte.

Prendre quelqu' un sous sa protection, Le protéger, le défendre.

Prendre un engagement, Contracter un engagement.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, Choisir, préférer, adopter de préférence, se décider pour. Je ne veux point de cette étoffe, je prends celle-ci. Je ne sais quel livre prendre. Vous avez à choisir, que prendrez-vous? Il faut prendre du plus beau bois pour faire ce meuble. Il a pris là un métier fort rude. Vous prenez le bon parti.

Prendre le haut bout, Choisir la place la plus honorable.

Prendre un expédient, Choisir un moyen, un expédient pour terminer une affaire. Il faut prendre quelque expédient. C' est le meilleur expédient que nous puissions prendre pour votre affaire.

Prendre des mesures, prendre ses mesures, Employer des moyens et des expédients pour faire réussir une chose. Cet homme a réussi dans son dessein, il avait bien pris ses mesures. Prendre de bonnes, de justes mesures. Prendre de fausses mesures.

Prendre ses précautions, ses sûretés, Prendre les moyens nécessaires pour ne pas tomber dans un danger, pour ne pas éprouver un dommage.

Prendre une résolution, une détermination, Se résoudre, se décider à quelque chose. On dit dans le même sens, Prendre un parti. On dit aussi, Prendre un dessein. Ce dernier vieillit.

Prendre son parti, Se résoudre, se décider, choisir un moyen, un expédient dans une affaire difficile et douteuse. Il est quelquefois nécessaire de prendre son parti sur-le-champ. Il signifie aussi, Prendre son extrême et dernière résolution. Il est inutile de lui parler davantage de cette affaire, il a pris son parti.

Prendre son parti, en prendre son parti, Se résigner à ce qui doit arriver. Voyant qu' il ne pouvait pas guérir, il prit son parti, et se disposa à la mort.

Prendre le parti de la robe, Se décider pour la profession du barreau, pour la magistrature. On dit aussi, Prendre le parti de l' épée, prendre le parti de l' Église.

Prendre les ordres sacrés, Entrer dans les ordres.

PRENDRE

PRENDRE se dit particulièrement De ceux qui voyagent, qui cheminent, et signifie, Choisir une route, un chemin, s' y mettre en marche. Prendre la route d' Italie, de Bordeaux. Vous avez pris la route la plus longue, la plus courte. Prendre la voie de terre, au lieu d' aller par eau. Prenez ce chemin, cette rue, ce sentier. Il a pris le chemin de l' église. Prenez la première rue, la seconde rue à droite, à gauche.

Prendre le plus long ou le plus court, son plus long ou son plus court, Prendre le chemin le plus long ou le plus court.

Neutralement, Prendre à droite, à gauche, Entrer dans le chemin qui est à main droite ou à main gauche. Prenez par ici, par là, Allez par ce chemin-ci, par ce chemin-là.

Neutralement, Prendre à travers champs, à travers les terres labourées, Aller directement, sans suivre de chemin frayé.

Fig. et fam., Prendre à travers les choux, à travers choux, Conduire son affaire, aller à son but tout droit, sans s' embarrasser d' aucune considération.

Prendre la voie de la messagerie, de la diligence, la voie du coche, Aller par la messagerie, par la diligence, par le coche. On dit de même, Prendre la diligence, prendre la poste, prendre la messagerie, prendre le coche. On dit dans le même sens, Prendre un cheval, un fiacre, un cabriolet, un bateau.

Fig., Prendre la bonne voie, la mauvaise voie, Se porter au bien, se porter au mal. Il signifie aussi, Se servir de bons ou de mauvais moyens pour faire réussir quelque affaire. Il a pris la bonne voie, la mauvaise voie. Il a pris une bonne voie, une mauvaise voie pour parvenir à son but. On dit dans le même sens: Prendre les voies de la douceur, de la rigueur, etc. La voie que vous prenez n' est pas bonne, n' est pas honnête.

Fig., Prendre le chemin de se ruiner, de faire fortune, Faire ce qu' il faut pour se ruiner, pour s' enrichir. Il veut faire fortune, il n' en prend pas le chemin.

Prendre les devants, prendre le devant, Partir avant quelqu' un; et, figurément, Le prévenir, le devancer, le gagner de vitesse dans une affaire.

Prendre le pas sur quelqu' un, Passer devant lui pour le précéder; et, Prendre sa droite, Se mettre à sa droite.

Prendre la main, Prendre le pas, prendre la droite. Les princes du sang prennent la main chez eux.

PRENDRE

PRENDRE se dit quelquefois en parlant Des étoffes, pour marquer La façon dont on les coupe, dont on les emploie. Le tailleur a mal pris cette étoffe. Prendre une étoffe de droit fil, de biais. Prendre une étoffe du bon, du mauvais côté, du bon, du mauvais biais. Prendre du drap à contre-poil. Il se dit aussi en parlant De certaines viandes. Vous coupez mal ce boeuf, ce bouilli; vous n' avez pas pris le sens.

Fig., Prendre une affaire à contre-poil, La prendre dans un sens contraire à celui qui serait convenable.

Fig., Prendre bien, prendre mal une affaire, Lui donner un bon, un mauvais tour, la conduire bien, la conduire mal. Il a mal pris mon affaire, voici comme il fallait la prendre. L' affaire n' a pas réussi, parce qu' on ne l' a pas bien prise. On dit dans le même sens, Prendre une affaire du bon, du mauvais biais.

Fig., Prendre une chose du bon, du mauvais côté, La voir, l' entendre, la considérer comme il convient, comme il ne convient pas.

PRENDRE

PRENDRE signifie figurément, Entendre, comprendre, concevoir, expliquer, interpréter, considérer d' une certaine manière. Prendre bien le sens d' un auteur. Il prend mal ce passage, le sens de ce passage. Les commentateurs prennent ce passage en des sens très-opposés. Prendre une chose à contre-sens. Vous avez mal pris la chose. À bien prendre la chose, vous devez être plus content que fâché de cet arrangement. Il a bien pris ce qu' on lui a dit de votre part. Vous prenez mal mes paroles. Prendre une affaire à rebours, à gauche, de travers.

Prendre quelque chose en bonne part, en mauvaise part, En être content ou mécontent, recevoir bien ou mal ce qu' on nous dit, ce qu' on nous fait, le trouver bon ou mauvais. On dit de même, Ce mot se peut prendre en bonne part, en mauvaise part, Il est susceptible d' une bonne, d' une mauvaise interprétation.

Prendre une chose à la lettre, au pied de la lettre, L' expliquer précisément selon le sens littéral, selon le propre sens des paroles. Il ne faut pas toujours prendre les choses au pied de la lettre. Vous prenez trop à la lettre ce qu' on vous a dit. On dit à peu près dans le même sens, Prendre les choses à la rigueur, Trop à la lettre, sans modification.

Prendre en riant quelque chose, Ne s' en point fâcher, n' en faire que rire. Prendre sérieusement une chose, L' entendre comme si elle avait été dite sérieusement.

PRENDRE

PRENDRE signifie aussi, figurément, Adopter, soutenir avec chaleur. Prendre la cause de quelqu' un. Il a pris ma défense. Il a pris votre querelle. J' ai pris ses intérêts. J' ai pris son parti. On doit toujours prendre le parti du faible et de l' innocent.

Prendre parti pour quelqu' un, Se déclarer pour lui; et, dans le sens opposé, Prendre parti contre quelqu' un.

Prendre parti avec quelqu' un, S' attacher à son service; et, absolument, Prendre parti, S' enrôler dans les troupes. Ce jeune homme a pris parti dans tel régiment.

En termes de Palais, Prendre le fait et cause de quelqu' un, ou Prendre fait et cause pour quelqu' un, Intervenir en cause pour lui. Il se dit figurément dans le discours ordinaire, et alors il signifie, Prendre la défense de quelqu' un.

PRENDRE

PRENDRE se dit aussi en parlant Des sentiments, des passions, des affections et des répugnances que l' on éprouve. Prendre du plaisir, prendre son plaisir à quelque chose. Prendre du chagrin, de l' humeur, du dépit de quelque chose. Prendre de l' attachement, de l' affection, de l' amitié, du goût pour quelqu' un. Prendre de la haine, de l' aversion, du dédain, de l' horreur pour quelqu' un, pour quelque chose. Prendre de l' intérêt à quelqu' un. Il prend de l' intérêt, quelque intérêt, beaucoup d' intérêt à cet homme. On dit dans le même sens: Prendre quelqu' un en amitié, en affection, en aversion, en haine, en horreur. Prendre quelqu' un, quelque chose en goût, en dégoût. Prendre quelqu' un, quelque chose en gré. Etc.

Prov., Chacun prend son plaisir où il le trouve.

Fam., Prendre quelqu' un en guignon, en grippe; prendre quelque chose en grippe, Être prévenu contre quelqu' un, contre quelque chose, sans pouvoir en rendre raison.

Prendre quelqu' un en pitié, Avoir pour lui de la compassion ou du dédain, suivant la circonstance. Prendre le mal d' autrui en pitié, En être touché.

Prendre son mal en patience, Le souffrir patiemment.

PRENDRE

PRENDRE s' emploie encore tant au propre qu' au figuré, et tant au sens physique qu' au sens moral, dans un grand nombre de phrases où sa signification varie, et ne peut se rapporter que difficilement aux acceptions précédemment indiquées.

Fig., Prendre quelqu' un par ses propres paroles, Le convaincre de quelque chose par ce qu' il a dit lui-même, prendre droit contre lui de ses propres paroles.

Fig., Prendre quelqu' un au mot, Se hâter d' accepter une offre. Cela se dit surtout Lorsqu' il s' agit du prix d' un achat ou d' une vente.

Prendre des renseignements, des informations, Se faire donner des renseignements sur un fait et sur ses circonstances, sur une personne, sur sa conduite, sur sa capacité, etc. On dit à peu près dans le même sens, Prendre connaissance d' une chose, d' un fait.

Prendre du délai, prendre du temps, Retarder l' exécution de quelque chose.

Prendre du temps, se dit aussi Des choses dont l' exécution exige du temps. Ce travail m' a pris beaucoup de temps.

Prendre son temps, Faire une chose à loisir, ne pas se presser.

Prendre son temps, signifie aussi, Se servir du moment favorable pour faire réussir quelque chose. Je prendrai mon temps pour cela.

Prendre le temps de quelqu' un, Attendre le moment qui convient à quelqu' un dont on a besoin. Je prendrai votre temps.

Prendre de la peine, Faire des efforts, travailler avec soin.

Prendre ses avantages, Profiter, tirer avantage des occasions qui se présentent. Il sait bien prendre ses avantages. On dit de même, Cet homme prend avantage de tout.

Prendre de l' avantage, prendre son avantage pour monter à cheval, se dit De ceux qui, ne pouvant monter facilement à cheval, s' aident pour cela d' une pierre ou d' un lieu élevé.

Prendre de l' âge, Avancer en âge, vieillir. Cet homme, cette femme prend de l' âge. On dit à peu près dans le même sens, Ce cheval prend quatre ans, cinq ans, etc., Il entre dans sa quatrième, dans sa cinquième année.

Prendre de l' embonpoint, du corps, Acquérir de l' embonpoint. On dit de même, Prendre du ventre.

Prendre des inscriptions en médecine, en droit, etc., S' inscrire pour faire ses études en médecine, en droit, etc.

Prendre ses degrés, ses grades, Obtenir les titres de maître ès arts, de bachelier, de licencié, de docteur, qu' on acquiert dans les universités. On dit de même, Prendre ses licences.

Prendre un titre, une qualité, Se donner un titre, une qualité, l' employer en parlant de soi. Il prend le titre de prince.

Prendre le haut ton, le prendre sur le haut ton, le prendre très-haut, Parler avec fierté. On dit de même, Vous le prenez bien haut.

Prendre le dessus, se dit D' une personne dont la santé, les affaires, etc., commencent à se rétablir. Il a été longtemps malade, mais il commence à prendre le dessus. Ses affaires ont été longtemps dérangées, mais il commence à prendre le dessus.

Prendre la grande main, la haute main dans une affaire, Y prendre la principale autorité, en prendre la direction.

Prendre la fuite, S' enfuir. On dit, figurément et familièrement, dans le même sens, Prendre la clef des champs; et populairement, Prendre la poudre d' escampette.

Prendre l' épouvante, Avoir tout à coup une grande peur.

Fam., Prendre son élan, Se donner un certain mouvement du corps en courant, pour s' élancer ensuite avec plus de force. Il a pris son élan. Il a sauté le fossé sans prendre son élan. On disait autrefois dans le même sens, Prendre son escousse. On dit, dans un sens analogue, Prendre son vol, son essor, l' essor.

En termes de Chasse, Prendre le change, se dit Des chiens, lorsqu' ils quittent la bête qui a été lancée, et qu' on appelle la bête de meute, pour en courir une autre.

Fig., Prendre le change sur un objet, dans une affaire, Se tromper sur un objet, dans une affaire. Faire prendre le change à quelqu' un, Le tromper, l' induire en erreur.

Prendre la liberté de faire une chose, Prendre sur soi de la faire. Il s' emploie ordinairement par civilité. J' ai pris la liberté de vous écrire. Je prendrai la liberté de vous représenter.

Prendre des libertés, Agir trop librement, peu décemment avec quelqu' un. Il a pris avec vous d' étranges libertés. Il se dit particulièrement D' actions, de gestes trop libres auprès des femmes. Ne prenez pas, je vous prie, de ces libertés avec moi. On dit de même, Prendre des licences, des privautés.

Prendre la mesure, les dimensions d' un objet, Voir quelles sont les dimensions d' un objet, le mesurer.

Prendre les avis, les voix, Recueillir les avis, les voix.

Prendre la parole, Commencer à parler, à faire un discours dans une assemblée. Le premier qui prit la parole fut... Après la proposition faite, un tel prit la parole.

Prendre la parole de quelqu' un, Recevoir son engagement, sa promesse. J' ai pris sa parole qu' il ferait telle chose. On dit de même, Prendre parole, Tirer assurance, promesse verbale que telle chose sera faite. J' ai pris parole de lui.

Prendre sur soi, prendre beaucoup sur soi, Se retenir, se faire violence, se contraindre. J' ai pris sur moi pour ne pas lui répondre. Cet homme était très-colère; il faut qu' il ait beaucoup pris, bien pris sur lui, pour être maintenant d' un commerce aussi doux.

Prendre trop sur soi, Se surcharger, vouloir faire plus qu' on ne peut.

Prendre quelque chose sur soi, En répondre, s' en charger; Faire quelque chose de son chef, sans y être autorisé. Cela passe un peu mes pouvoirs, mais je le prends sur moi. Vous n' osez pas assez prendre sur vous. Ne vous inquiétez pas, je prends cela sur moi, je prends tout sur moi. On dit aussi, Prendre quelque chose sur son compte.

Prendre le plaisir de la chasse, de la pêche, de la promenade, etc., Aller à la chasse, à la pêche, à la promenade, etc. Prendre un divertissement, Se divertir, s' amuser à quelque chose.

Prendre une chose en considération, Remarquer une chose, la mettre en quelque sorte à part pour la considérer et en tenir compte. On prendra cet article, cette demande en grande considération.

En parlant D' une narration, Prendre la chose de plus haut, Remonter aux choses qui ont précédé celles qu' on raconte ou qu' on vient de raconter. Vous ne nous avez pas appris l' origine, les causes de cet événement; prenez la chose de plus haut.

Prov. et fig., Prendre la mouche, prendre la chèvre, Se fâcher, s' irriter tout à coup, pour un léger sujet, mal à propos.

Ce fleuve, cette rivière prend sa source en tel endroit, Ce fleuve, cette rivière commence à couler de ce lieu-là. On dit aussi, Cette rivière prend son cours vers le nord, Elle coule dans la direction du sud au nord.

En termes de Marine, Prendre un chargement, prendre du monde, des troupes, des passagers, etc., Les mettre, les recevoir à bord. Prendre le vent sur un bâtiment, Se mettre entre ce bâtiment et le point d' où le vent souffle. Prendre la mer, Commencer un voyage sur mer. Prendre la haute mer, prendre le large, S' éloigner du rivage, gagner la haute mer. Prendre terre, prendre port en quelque terre, Y aborder, y débarquer. On prit terre au cap de Bonne-Espérance. On dit aussi: Prendre la hauteur du soleil, Observer avec un instrument, principalement à l' heure de midi, l' élévation du soleil au-dessus de l' horizon. Absolument, Prendre hauteur, Mesurer la distance d' un astre ou de tout autre objet, à l' horizon. Prendre des ris, Raccourcir les voiles par en haut, au moyen des ris. Etc.

Fig. et fam., Prendre le large, S' enfuir.

Au Jeu, Prendre sa revanche, Jouer une seconde partie pour se racquitter de ce qu' on a perdu à la première. Il a perdu la première partie, et a pris sa revanche.

Fig., Prendre sa revanche, Regagner un avantage qu' on avait perdu, ou l' équivalent. Ce général fut battu l' année dernière, mais cette année il a pris sa revanche.

Au Jeu de paume, Prendre sa bisque, Compter le quinze qu' on a reçu de celui contre qui l' on joue, et qu' on est en droit de prendre quand on veut.

Fig. et fam., Bien ou mal prendre sa bisque, Faire usage bien ou mal à propos d' un moyen qu' on a pour réussir dans une affaire, pour obtenir une grâce.

PRENDRE

PRENDRE se construit avec la préposition À dans plusieurs phrases faites.

Prendre à témoin, Invoquer le témoignage de quelqu' un, le sommer de déclarer ce qu' il sait. Je les prends à témoin de la violence, de l' insulte que cet homme vient de me faire. On dit aussi, Je prends Dieu à témoin de ce que je dis.

Prendre à partie, Attaquer en justice un homme qui n' était pas d' abord notre adversaire. Vous vous opposez à l' exécution de l' arrêt que j' ai obtenu contre un tel, je vous prends à partie. On dit, par extension, Prendre quelqu' un à partie, Lui imputer quelque chose, lui reprocher une chose dont on se plaint, l' en rendre responsable.

Prendre un juge à partie, Se plaindre en justice d' un juge, intenter une action contre lui. Il demande à prendre ce juge à partie.

Prendre une chose à coeur, S' en affecter, y être vivement sensible. Vous prenez cela trop à coeur.

Prendre une chose à tâche, Affecter visiblement, saisir chaque occasion, chercher tous les moyens de faire une chose. Il semble avoir pris à tâche de me contrarier.

PRENDRE

PRENDRE se construit aussi, dans plusieurs phrases faites, avec la préposition Pour.

Prendre une personne pour une autre, Croire qu' une personne en est une autre. La mère de Darius prit Éphestion pour Alexandre. On dit de même, Prendre une chose pour une autre.

Fam., Prendre quelqu' un pour un autre, En juger autrement qu' il ne faut. Vous croyez que c' est un habile homme, vous croyez que c' est un sot; vous le prenez pour un autre. Vous voulez me faire votre dupe; vous me prenez pour un autre. En ce sens, on dit, figurément et proverbialement, Prendre martre pour renard.

Prendre un homme pour une dupe, Le regarder comme un homme facile à tromper.

Prendre quelqu' un pour dupe, Le tromper, le duper. Il a fait un mauvais marché, on l' a pris pour dupe, il a été pris pour dupe.

Prendre pour bon, Croire. Il se dit ordinairement dans un sens ironique. Il prend pour bon tout ce qu' on lui débite, tous les contes qu' on vient lui faire.

Fig. et fam., Il a pris ce qu' on lui a dit pour argent comptant, Il a cru trop facilement ce qu' on lui a dit; il a fait trop de fond sur de simples apparences.

PRENDRE

PRENDRE se construit avec un substantif non précédé de l' article, dans un grand nombre de phrases faites qui équivalent souvent à un seul verbe, et dont la plupart expriment un commencement d' action ou d' état. Prendre racine. Prendre feu. Prendre couleur. Prendre forme. Prendre consistance. Prendre position. Prendre haleine. Prendre pied. Prendre jour et heure. Prendre assignation. Prendre mesure. Prendre note. Prendre acte. Prendre date. Prendre naissance. Prendre fin. Prendre possession. Prendre patience. Prendre courage. Prendre plaisir. Prendre avis, conseil. Prendre pitié. Prendre soin. Prendre garde. Prendre attention. Prendre prétexte. Prendre occasion. Prendre droit. Prendre faveur. Prendre parti. Prendre goût. Prendre querelle. Prendre exemple. Prendre intérêt à quelqu' un, à quelque chose. Je prends intérêt à tout ce qui vous regarde. Prendre part à la joie, à la douleur de quelqu' un. Je prends part à tout ce qui vous touche. Voyez RACINE, FEU, COULEUR, FORME, CONSISTANCE, ETC.

Fig., Prendre langue. Voyez LANGUE.

PRENDRE

PRENDRE s' emploie aussi comme neutre, et signifie, Prendre racine. Les arbres qui ont beaucoup de chevelu prennent infailliblement. La vigne ne prend pas d' ordinaire en basse Normandie. Il y a des plantes qui prennent également en toute sorte de pays; il y en a d' autres qui ne prennent qu' en de certaines terres. Cet arbrisseau prend, ne prend pas de bouture.

Fig., Prendre, ne pas prendre, prendre bien, prendre mal, se dit D' un ouvrage d' esprit, d' une proposition, d' un compliment, etc., qui a réussi, ou qui n' a pas réussi. Ce livre, cette pièce de théâtre n' a pas pris. Votre proposition a pris. Cela prend, cela prend bien, cela ne prend pas, cela prend mal. Cette plaisanterie n' a pas pris. Ces manières-là ne prendront pas avec nous. Il se dit aussi en parlant Des personnes. Ce jeune homme a bien pris dans le monde. Cette jeune personne a parfaitement bien pris dans notre société.

PRENDRE

PRENDRE neutre, signifie aussi, S' attacher, faire son impression, son effet. Cette couleur ne prend point. Il faut un mordant pour faire prendre cette couleur. L' encre ne prend pas sur le papier huilé. Les vésicatoires ont pris, ont bien pris. Le feu a pris à cette maison, à ce magasin. Le feu prendra, s' allumera sans que vous le souffliez. L' amorce n' a pas pris.

Il se dit également De ce qui fait une impression trop forte à la gorge, au nez. Ce ragoût est trop épicé, il prend à la gorge. Cette odeur est trop forte, elle prend au nez.

Il se dit aussi De ce qui se gèle, se glace, se coagule, s' épaissit. La rivière a pris cette nuit. Mettez de la présure dans ce lait, pour qu' il prenne. Vos confitures ont mal pris. Cette gelée ne prendra pas. Ces glaces n' ont pas bien pris.

Fig. et fam., C' est un homme qui prend à tout, qui ne prend à rien, Que tout intéresse, que rien n' intéresse. On a fait commencer à cet enfant différentes études, il ne prend à rien.

Au Jeu de quadrille, Jouer sans prendre, se dit De celui qui entreprend de jouer sans appeler une autre carte.

La fièvre, la goutte lui a pris, Il a été attaqué de la fièvre, de la goutte. On dit impersonnellement dans le même sens, Il lui prit une colique, un mal de dents, une sueur froide, une faiblesse, etc.; et au sens moral, Il lui prit une fantaisie, un dégoût; il lui prend des accès de franchise et de vivacité fort incommodes; etc.

Il lui a pris en gré de faire telle chose, La fantaisie lui est venue de faire telle chose.

PRENDRE

PRENDRE neutre, se dit encore De ce qui contribue à un bon ou à un mauvais résultat. Bien lui a pris d' avoir été averti promptement. Il lui prendra mal un jour de songer si peu à ses affaires. Dans cette acception, il s' emploie souvent avec la particule En. S' il ne se corrige, il lui en prendra mal. Après ce qu' il avait fait, bien lui en prit d' avoir des protecteurs.

PRENDRE

PRENDRE s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' attacher, s' accrocher. Il s' est pris à un arbre, etc. Un homme qui se noie, se prend à tout ce qu' il peut. Ma robe s' est prise à un clou, à une épine. Il s' est pris à un clou, et son habit a été déchiré.

Fig., Ne savoir où se prendre, Ne savoir à quoi s' attacher, à quoi recourir.

Se prendre à quelqu' un, Le provoquer, l' attaquer. Il ne faut pas se prendre à plus fort que soi.

S' en prendre à quelqu' un, Lui attribuer quelque faute, vouloir l' en rendre responsable, lui en donner le tort. On s' en prend à moi, comme si j' avais fait la faute, comme si j' avais part à cette affaire. S' il y a du mal, prenez-vous-en à vous-même. Je m' en prendrai à vous de tout ce qui pourra arriver.

S' y prendre bien, s' y prendre mal, Mettre plus ou moins d' adresse à ce qu' on fait; Employer de bons ou de mauvais moyens pour réussir dans une affaire. On dit de même: S' y prendre comme il faut. S' y prendre adroitement, ou maladroitement, gauchement. Ne savoir comment s' y prendre.

Fig., Se prendre à, Commencer, se mettre à. Elle se prit à rire. Elle se prit à pleurer.

Fam., Se prendre de paroles avec quelqu' un, Se quereller, avoir un démêlé avec lui. Ils se sont pris de paroles. On dit dans le même sens, figurément et familièrement, Ils se sont pris de bec.

Se prendre d' amitié, se prendre d' aversion pour quelqu' un, Concevoir de l' amitié, de l' aversion pour quelqu' un. On dit de même, Se prendre de belle passion pour quelqu' un.

Se prendre de vin, S' enivrer.

PRENDRE

PRENDRE avec le pronom personnel, se dit aussi Des liqueurs qui viennent à se figer. L' huile se prend quand on la tient dans un lieu froid. Le sirop se prendra bientôt.

Il se dit encore Des mots, des expressions, et signifie, Être employé. Ce mot se prend dans telle signification. Ce verbe se prend figurément, et signifie... Cet adjectif se prend quelquefois substantivement.

À TOUT PRENDRE. loc. adv.

À TOUT PRENDRE. loc. adv. En considérant, en compensant le bien et le mal. Il est vif, impatient; mais, à tout prendre, c' est un homme estimable. Cette maison a ses défauts; mais, à tout prendre, elle est belle et commode.

AU FAIT ET AU PRENDRE. loc. adv.

AU FAIT ET AU PRENDRE. loc. adv. Au moment de l' exécution, quand il est question d' agir, de parler, etc. Quand ce fut au fait et au prendre. Quand ce vint au fait et au prendre. On le dirait plein d' intelligence; mais, au fait et au prendre, il n' est bon à rien.

PRIS, ISE. participe

PRIS, ISE. participe Une ville prise. Un poisson pris dans les filets. Un homme pris de vin. C' est un parti pris. Prov., À parti pris point de conseil.

Fam., Pris par les yeux, Séduit par la vue.

PRIS

PRIS signifie quelquefois, Trompé. Cet homme est simple, il y sera pris. Tout le monde y aurait été pris.

Prov., C' est autant de pris sur l' ennemi, C' est toujours avoir obtenu quelque avantage, avoir tiré quelque parti d' une mauvaise affaire.

Une personne bien prise dans sa taille, Une personne bien faite, bien proportionnée. Il est petit, mais il est bien pris dans sa taille. On dit dans le même sens, Avoir la taille bien prise, être de taille bien prise. On dit aussi, Ce cheval est bien pris, Il a le corsage bien fait.

Au Jeu du lansquenet, Il est pris, Sa carte a été faite. Il avait carte double, et il a été pris le premier, il a été le premier pris.

Fig. et fam., Il a l' air d' un premier pris, se dit D' un homme qui a la contenance triste et embarrassée. Il vieillit.

PRENEUR, EUSE. s.

PRENEUR, EUSE. s. Celui, celle qui prend, qui a coutume de prendre. Il se dit Des personnes qui sont dans l' habitude de prendre certaines choses par la bouche, par le nez, etc. Preneur de tabac. Preneur de café, de thé, etc.

Il se dit aussi en parlant De quelques chasses. Preneur de taupes. Preneur d' oiseaux à la pipée. Preneur d' alouettes. Il est familier.

PRENEUR

PRENEUR en style de Notaire, Celui qui prend une maison à loyer, une terre à ferme, etc. Le preneur s' engage à... Le bailleur et le preneur.

En termes de Marine, Bâtiment preneur, Celui qui fait une prise. Dans cette locution, Preneur est adjectif.

PRÉNOM. s. m.

PRÉNOM. s. m. Le nom qui, chez les anciens Romains, précédait le nom de famille, et qui distinguait chaque particulier. César portait le prénom de Caïus. Le prénom de Cicéron était Marcus.

Il se dit aussi Des noms de baptême. Louis est son prénom. Quels sont vos prénoms?

PRÉNOTION. s. f.

PRÉNOTION. s. f. T. didactique. Connaissance première et superficielle qu' on a d' une chose, avant de l' avoir bien examinée, bien étudiée. Je n' ai là-dessus que des prénotions légères.

PRÉOCCUPATION. s. f.

PRÉOCCUPATION. s. f. Disposition d' un esprit tellement occupé d' un seul objet, qu' il ne peut faire attention à aucun autre. Il est dans une telle préoccupation d' esprit, que vous lui parleriez en vain d' une autre affaire que de la sienne. S' il vous a répondu de travers, ce n' est pas de sa part simple distraction, c' est préoccupation.

Il signifie aussi, Prévention d' esprit. Juger sans préoccupation. Quand il y a de la préoccupation, il est difficile de bien juger des choses. L' effet de la préoccupation est d' altérer le jugement. Être libre, exempt de toute préoccupation. Il faut se défendre de toute préoccupation. J' ai vu beaucoup de personnes victimes de leurs préoccupations.

PRÉOCCUPER. v. a.

PRÉOCCUPER. v. a. Occuper fortement l' esprit, l' absorber tout entier. Cette idée le préoccupe du matin au soir. Cette affaire est assez grave pour le préoccuper.

Il signifie aussi, Prévenir l' esprit de quelqu' un, en lui donnant quelque impression défavorable qu' il est difficile de lui ôter. Dans ce sens, il se prend toujours en mauvaise part. Je crains qu' il ne lui préoccupe l' esprit, qu' il ne préoccupe son esprit. Il ne faut pas qu' un juge se laisse préoccuper. C' est un homme fort aisé à préoccuper.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Il se préoccupe d' abord. Il s' est préoccupé en faveur d' un faux système. Les esprits faibles se préoccupent aisément.

PRÉOCCUPÉ, ÉE. participe

PRÉOCCUPÉ, ÉE. participe Avoir l' esprit préoccupé d' un objet, être préoccupé d' un objet, En avoir l' esprit uniquement occupé. Il est tellement préoccupé de son affaire, qu' il ne peut songer à autre chose. Il a l' air fort préoccupé.

PRÉOPINANT. s. m.

PRÉOPINANT. s. m. Celui qui opine avant un autre. Il fut de l' avis du préopinant. Tous les préopinants ont nié ce fait.

PRÉOPINER. v. n.

PRÉOPINER. v. n. Opiner avant quelqu' un. Je suis de l' avis de celui qui a préopiné. Il est peu usité.

PRÉPARANT. adj. m.

PRÉPARANT. adj. m. T. d' Anat. Il n' est usité que dans cette expression, Vaisseaux préparants, Vaisseaux qui servent à la préparation de la semence; par opposition à Vaisseaux déférents, Ceux qui la portent vers l' extérieur.

PRÉPARATIF. s. m.

PRÉPARATIF. s. m. Apprêt. On fait de grands préparatifs pour l' entrée de ce prince, pour cette fête. On n' a fait encore aucun préparatif. C' est un préparatif nécessaire. Préparatifs de guerre. Les préparatifs d' un siége. Les préparatifs d' un repas. Il ne faut point, il n' y faut point tant de préparatifs. Il y a des opérations de chirurgie qui demandent de grands préparatifs. Presque toujours ce mot s' emploie au pluriel.

PRÉPARATION. s. f.

PRÉPARATION. s. f. Action par laquelle on prépare, on se prépare. Parler, prêcher, plaider sans préparation. Toute la vie d' un chrétien doit être une préparation à la mort. Il est bon d' user de quelque préparation avant que de se purger.

Préparation à la messe, à la communion, Méditation, prières par lesquelles on se prépare à dire ou à entendre la messe, ou à communier.

PRÉPARATION

PRÉPARATION se dit, dans quelques Arts, de L' action, de la manière de préparer certaines choses pour les employer ou les garder. La préparation des peaux, des laines, des soies. La préparation de la pâte. La préparation des mets, des aliments. Ce naturaliste s' occupe de la préparation et de la conservation des in sectes.

Il se dit, particulièrement, de La composition des médicaments. La préparation de ce remède a été mal faite. La préparation de la thériaque.

Il se dit aussi Des médicaments préparés. Les potions, les médecines, les pilules, etc., sont des préparations pharmaceutiques.

Préparation chimique, Mélange de plusieurs substances préparées pour une expérience ou une opération de chimie.

Préparation anatomique, Pièce d' anatomie préparée de manière à montrer quelques détails d' organisation.

PRÉPARATOIRE. adj. des deux genres

PRÉPARATOIRE. adj. des deux genres Qui prépare. Procédures préparatoires.

Jugement préparatoire, Celui qui n' est qu' une préparation au jugement définitif, qui tend à l' éclaircissement de quelque point particulier, sans préjuger le fond.

En Matière criminelle, La question préparatoire, s' est dit de La question que l' on donnait à un accusé avant de le juger. Louis XVI abolit la question préparatoire.

En Géométrie, Propositions préparatoires, Les propositions qu' on ne démontre que pour arriver à une démonstration principale.

PRÉPARATOIRE

PRÉPARATOIRE s' emploie quelquefois comme substantif masculin. Un préparatoire. C' est un préparatoire indispensable. Laissez là tous vos préparatoires, et arrivez au fond de la question.

PRÉPARER. v. a.

PRÉPARER. v. a. Apprêter, disposer, mettre une chose dans l' état convenable à l' usage auquel on la destine. Préparer une maison. Préparer un dîner. Préparer de la viande, un mets. Préparer des cuirs. L' art de préparer et de conserver les insectes. Préparer un spectacle. On vous prépare un logement dans cette maison. Tout est préparé pour vous recevoir. Préparer une médecine. Préparer des drogues. Préparer un looch, de l' opium, etc.

Fig., Saint Jean-Baptiste est venu pour préparer les voies du Seigneur, Pour annoncer la venue prochaine du Seigneur, pour disposer les Juifs à le recevoir. Préparer les voies à quelqu' un, Lui donner des facilités pour faire ce qu' il a entrepris, pour arriver a son but.

PRÉPARER

PRÉPARER s' emploie souvent au sens moral. Les causes secrètes qui ont préparé ces événements. Cela nous prépare de grands malheurs, de grands chagrins, de grands regrets. Préparer le bonheur des générations futures. Préparer, se préparer des excuses, des moyens de défense. On lui avait préparé une grande surprise. Les ennemis avaient préparé une grande résistance.

Préparer un discours, Méditer, disposer dans sa mémoire un discours que l' on doit prononcer.

PRÉPARER

PRÉPARER signifie aussi, Faire précéder une chose de quelques précautions pour en assurer l' effet. Quand on hasarde de certaines hardiesses de style, il faut les préparer. Il faut préparer ce coup de théâtre. Ce musicien prépare bien ses dissonances.

Il se dit également en parlant Des personnes, et signifie, Mettre dans une disposition propre à atteindre un but qu' on se propose. Préparer quelqu' un à soutenir un examen. Préparer des enfants à faire leur première communion. Il avait préparé les esprits au changement qu' il se proposait de faire.

Il s' emploie souvent, dans cette signification, avec le pronom personnel. Se préparer pour quelque chose, à quelque chose. Se préparer pour parler en public. Se préparer pour prendre médecine, pour être purgé. Il se prépare à une confession générale. Se préparer pour un voyage. Se préparer au combat, à la guerre. Un prêtre qui se prépare pour aller dire la messe. Il s' est préparé à la mort. Il s' est préparé à tous les événements de la fortune. Préparez-vous à le recevoir. Il s' était préparé pour lui répondre.

Il se dit aussi en parlant Des choses. Le temps se prépare à être beau. Voilà un orage qui se prépare. Une grande révolution se préparait alors dans ce pays.

PRÉPARÉ, ÉE. participe

PRÉPARÉ, ÉE. participe

PRÉPONDÉRANCE. s. f.

PRÉPONDÉRANCE. s. f. Supériorité d' autorité, de crédit, de considération, etc. Cet avis a la prépondérance. Ce magistrat a une grande prépondérance dans sa compagnie. Ce ministre a la prépondérance au conseil.

PRÉPONDÉRANT, ANTE. adj.

PRÉPONDÉRANT, ANTE. adj. Qui a plus de poids qu' un autre. Il n' est guère usité que dans les locutions suivantes:

Voix prépondérante, Voix qui l' emporte en cas de partage. Dans certaines compagnies, la voix du chef est prépondérante.

Raison prépondérante, Raison qui doit l' emporter dans une discussion, qui doit agir avec force sur les esprits.

PRÉPOSER. v. a.

PRÉPOSER. v. a. Commettre, établir quelqu' un avec autorité, avec pouvoir de faire quelque chose, d' en prendre soin. On l' a préposé à la conduite de tous les travaux. Ceux que l' on avait préposés pour l' administration de la justice. On le préposa à la régie de telle ferme. Pharaon préposa Joseph sur toute l' Égypte. Les évêques sont préposés sur l' Église de Dieu, à la conduite de l' Église de Dieu, pour gouverner l' Église de Dieu.

PRÉPOSÉ, ÉE. participe

PRÉPOSÉ, ÉE. participe Commis préposé pour recevoir les droits, préposé à la recette d' un impôt.

Il s' emploie aussi substantivement, surtout en parlant de Commis. C' est un des préposés. Les préposés de l' octroi.

PRÉPOSITIF, IVE. adj. des deux genres

PRÉPOSITIF, IVE. adj. des deux genres T. de Gram. Qui a rapport à la préposition. Particules prépositives, Certaines prépositions latines qui entrent dans la composition de beaucoup de mots français, et qui en sont inséparables, comme ad dans adjoint, pro dans proposer, per dans perforer, etc. --- Locutions prépositives, Façons de parler composées de plusieurs mots, et faisant fonction de prépositions, comme Vis-à-vis de, à l' égard de, au travers de, etc.

PRÉPOSITION. s. f.

PRÉPOSITION. s. f. T. de Gram. Partie d' oraison invariable qui se place entre deux termes, qu' elle lie ensemble en exprimant un rapport de l' un avec l' autre. Préposition de temps, de lieu. Le régime, le complément d' une préposition. Cette préposition grecque régit l' accusatif, le génitif, le datif. Dans ces phrases, Pour un tel, contre un tel, devant les juges, sur une table, dans un coffre, auprès de vous, etc., les mots Pour, contre, devant, sur, dans, auprès, etc., sont des prépositions.

Préposition inséparable, Celle qu' on ne peut séparer du mot avec lequel elle fait un tout, sans changer la signification de ce mot. Dans les substantifs composés Avant-bras, avant-cour, arrière-corps, les mots Avant, arrière, sont des prépositions inséparables.

PRÉPUCE. s. m.

PRÉPUCE. s. m. La peau qui couvre l' extrémité du membre viril.

PRÉROGATIVE. s. f.

PRÉROGATIVE. s. f. Privilége, avantage attaché à certaines fonctions, à certaines dignités, etc. Cette charge donne de belles prérogatives. Cette église a de grandes prérogatives, jouit de grandes prérogatives, jouit de beaucoup de prérogatives.

Dans les Monarchies constitutionnelles, La prérogative royale, ou simplement, La prérogative, Les droits et les honneurs assurés au roi par la constitution de l' État.

PRÉROGATIVE

PRÉROGATIVE se dit quelquefois d' Une faculté, d' un avantage dont certains êtres animés jouissent exclusivement. La raison et la parole sont les plus belles prérogatives de l' homme.

PRÉS. Préposition

PRÉS. Préposition qui marque proximité de lieu ou de temps. Proche. S' asseoir près de quelqu' un. Être logé près de l' église. Il est logé près d' ici, fort près d' ici. Il a approché fort près du but. Il en a approché fort près, tout près. Nous sommes près du temps de la moisson, près des vendanges, près de l' hiver. Il n' est pas près de finir. Quand il se vit près de sa dernière heure, près de mourir, près d' être condamné. Il est. bien près de midi. Nous voilà bien près du moment décisif. Cet événement est encore bien près de nous.

Fig., Cet ouvrage est bien près de la perfection, Il s' en faut bien peu qu' il ne soit parfait.

Fig. et fam., Avoir la tête près du bonnet, Être d' une humeur prompte, et se mettre en colère pour peu de chose.

Prov., Être près de ses pièces, N' avoir guère d' argent.

Quoique la préposition Près doive régulièrement être suivie de la préposition De, cependant il est d' usage de supprimer celle-ci dans plusieurs phrases. Être logé près le Palais-Royal. Il demeure près la porte Saint-Antoine. Passy près Paris. Ambassadeur de France près le saint-siége.

PRÈS

PRÈS s' emploie encore dans la signification de Presque. Il y a près de vingt ans que cela est arrivé. Il a été près de deux heures à étudier, à travailler, à dîner. Il a reçu près de cent écus. Son armée était de près de cinquante mille hommes.

DE PRÈS. loc. adv.

DE PRÈS. loc. adv. qui a un sens analogue à celui de Près. Mettez-vous là pour voir, pour regarder de près, de plus près. Il entend aussi bien de loin que de près. Vous avez serré le mur de bien près. Combattre de près.

Se voir de près, Se battre en duel. Il m' a insulté en public, mais nous nous verrons de près.

Serrer quelqu' un de près, Le poursuivre vivement.

Tenir quelqu' un de près, Le surveiller avec soin, lui laisser peu de liberté, ne lui point donner de relâche. Il faut tenir de près ce jeune homme, ce domestique. C' est un homme qu' il faut tenir de près, si on en veut avoir quelque chose. Si vous ne le tenez de près, il ne fera rien de ce qu' il vous a promis.

Je ne connais cette personne ni de près ni de loin, Je ne la connais en aucune manière.

Prov., Il ne veut en entendre parler ni de près ni de loin, se dit D' un homme qui ne veut entendre parler en aucune façon de quelqu' un ou de quelque chose.

Fig., Cette chose le touche de près, Elle est pour lui d' un grand intérêt.

Fig., Ils se touchent de près, ils sont parents de fort près, Ils sont proches parents.

Fig., Il y regarde de près, Il fait attention aux moindres objets de dépense ou de profit. On dit dans le même sens, Il est bien près regardant.

PRÈS À PRÈS. loc. adv.

PRÈS À PRÈS. loc. adv. Il se dit Des choses qui sont près l' une de l' autre. Plantez ces arbustes près à près. Il est peu usité.

À CELA PRÈS, À TELLE CHOSE PRÈS. loc. adverbiales

À CELA PRÈS, À TELLE CHOSE PRÈS. loc. adverbiales Excepté cela. Il est un peu fantasque; mais, à cela près, c' est un aimable homme. À une grande vanité près, c' est un homme fort aimable. Cette femme est belle, à cela près qu' elle est fort pâle. J' ai été payé à cent écus près. Ce capitaine avait sa compagnie complète, à deux hommes près.

À peu de chose près, Presque, peu s' en faut. On lui a rendu tout son bien, à peu de chose près. Ces deux étoffes sont de même prix, à peu de chose près.

À beaucoup près, Il s' en faut beaucoup. Je ne suis pas si riche que lui à beaucoup près.

À CELA PRÈS

À CELA PRÈS signifie aussi, Sans s' arrêter à cela. Ne laissez pas de conclure votre marché, à cela près.

Dans le même sens, Il n' est pas à cela près, il n' en est pas à cela près, Cela n' empêchera pas qu' il ne fasse ce qu' il a résolu, qu' il ne passe outre. Ces locutions signifient aussi, C' est une dépense peu onéreuse pour lui. Il vous donnera les deux cents francs que vous demandez, il n' est pas à cela près.

À PEU PRÈS. loc. adverbiale

À PEU PRÈS. loc. adverbiale qu' on emploie indifféremment avant ou après les termes qu' elle sert à modifier. Presque, environ. Cela s' entend à peu près dans le sens que vous dites. C' est la même chose à peu près. Il a à peu près dix mille livres de rente. Il a dix mille livres de rente ou à peu près.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Dans les choses qui n' exigent pas une grande précision, on se contente de l' à peu près.

PRÉSAGE. s. m.

PRÉSAGE. s. m. Augure, signe par lequel on juge de l' avenir. Bon présage. Heureux présage. Mauvais présage. Un oiseau de sinistre présage. Cela est d' un heureux présage, d' heureux présage. Cela fut regardé comme un très-fâcheux présage. Cet accident fut un présage de ce qui devait arriver dans la suite. Mille fâcheux présages l' avaient intimidé.

Il se dit aussi de La conjecture, de l' augure bon ou mauvais qu' on tire de ce signe. Je tire de là un heureux présage. Le présage qu' on tira de la première action de ce prince, fut que les peuples seraient heureux sous son règne. Mes présages se sont accomplis.

PRÉSAGER. v. a.

PRÉSAGER. v. a. Indiquer, annoncer une chose à venir. Cet accident ne nous présage rien de bon.

Il signifie aussi, Conjecturer ce qui doit arriver dans l' avenir. Je ne présage rien de mauvais de ce que vous me dites là. Cela ne nous fait rien présager d' avantageux. Il a présagé lui-même sa mort prochaine.

PRÉSAGÉ, ÉE. participe

PRÉSAGÉ, ÉE. participe

PRESBYTE. s. des deux genres

PRESBYTE. s. des deux genres T. d' Optique. Celui ou celle qui voit mieux de loin que de près, à cause de l' aplatissement du cristallin. Il est opposé à Myope. Les presbytes ne peuvent lire qu' avec un verre convexe.

Il s' emploie aussi adjectivement. Les vieillards ont assez souvent la vue presbyte.

PRESBYTÉRAL, ALE. adj.

PRESBYTÉRAL, ALE. adj. Qui appartient à l' ordre de prêtrise. Bénéfice presbytéral, prébende presbytérale, Bénéfice, prébende qu' on ne peut tenir sans être prêtre.

Maison presbytérale, La maison du curé, dans une paroisse.

PRESBYTÉRANISME. s. m.

PRESBYTÉRANISME. s. m. Voyez PRESBYTÉRIANISME.

PRESBYTÈRE. s. m.

PRESBYTÈRE. s. m. Maison presbytérale, maison destinée au curé, dans une paroisse. Bâtir un presbytère. Le presbytère touche à l' église.

PRESBYTÈRE

PRESBYTÈRE en termes de Droit ecclésiastique, L' assemblée, le conseil des prêtres dont l' évêque doit s' assister dans le gouvernement de son église. Le presbytère est soumis à l' évêque, mais l' évêque doit consulter son presbytère. Il a vieilli.

PRESBYTÉRIANISME. s. m.

PRESBYTÉRIANISME. s. m. Doctrine, secte des presbytériens. Le presbytérianisme est la religion dominante en Écosse. Le presbytérianisme s' étend de plus en plus dans cette contrée. On dit aussi, Presbytéranisme.

PRESBYTÉRIEN, IENNE. adj.

PRESBYTÉRIEN, IENNE. adj. On appelle ainsi, en Angleterre, Les protestants qui ne reconnaissent point l' autorité épiscopale. Les églises presbytériennes. Le parti presbytérien.

Il s' emploie aussi substantivement. Les presbytériens sont opposés aux épiscopaux.

PRESCIENCE. s. f.

PRESCIENCE. s. f. T. dogmatique. Connaissance de ce qui doit arriver. Il ne se dit qu' en parlant de Dieu. Dieu connaît tout par sa prescience. La prescience de Dieu n' ôte pas la liberté à l' homme.

PRESCRIPTIBLE. adj. des deux genres

PRESCRIPTIBLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui peut être prescrit. Droits prescriptibles.

PRESCRIPTION. s. f.

PRESCRIPTION. s. f. T. de Jurispr. Manière d' acquérir la propriété d' une chose, par la possession non interrompue pendant un temps que la loi détermine, ou de se libérer d' une dette, quand le créancier a laissé passer un certain temps sans en demander le payement. Prescription par dix ans entre présents, par vingt ans entre absents. Prescription trentenaire, centenaire. Acquérir la prescription. Interrompre la prescription. On lui a opposé la prescription. La prescription ne court point entre époux.

PRESCRIPTION

PRESCRIPTION signifie aussi quelquefois, Ordonnance, précepte. L' ambition foule aux pieds toutes les prescriptions de la loi et de la justice. Il est peu usité.

Prescriptions médicales, Les ordonnances des médecins. Les prescriptions médicales ne sauraient être trop claires et trop précises.

PRESCRIRE. v. a.

PRESCRIRE. v. a. Ordonner, marquer précisément ce qu' on veut qui soit fait. Prescrivez-moi ce que vous désirez que je fasse. J' ai exécuté tout ce que vous m' avez prescrit. Son médecin lui a prescrit un autre régime. Je n' ai point passé les bornes que vous m' avez prescrites. Il a enfreint lui-même la loi qu' il s' était prescrite.

PRESCRIRE

PRESCRIRE en termes de Jurisprudence, Acquérir par prescription. On ne prescrit pas contre les mineurs. Prescrire un héritage, une dette. On ne peut prescrire le domaine des choses qui ne sont point dans le commerce.

Il est aussi neutre en ce sens. On ne prescrit pas contre son titre. Ceux qui possèdent pour autrui ne prescrivent jamais.

Fig., L' usage ne saurait prescrire contre la vérité, contre la justice, etc., L' usage ne saurait anéantir les droits de la vérité, de la justice, etc.

PRESCRIRE

PRESCRIRE s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se perdre par prescription. Les droits des mineurs ne se prescrivent point. Toutes les actions civiles, tant réelles que personnelles, se prescrivent par trente ans.

PRESCRIT, ITE. participe

PRESCRIT, ITE. participe

PRÉSÉANCE. s. f.

PRÉSÉANCE. s. f. (On prononce l' S fortement, comme dans Séance.) Droit de prendre place au-dessus de quelqu' un, ou de le précéder. Disputer la préséance. L' ancienneté règle la préséance entre les membres d' un tribunal. Les cours royales ont la préséance sur les tribunaux de première instance.

PRÉSENCE. s. f.

PRÉSENCE. s. f. Existence d' une personne dans un lieu marqué. Votre présence est nécessaire dans ce pays. La présence du maître y était nécessaire. La présence du prince dans une armée est souvent très-utile. Sa présence imposa silence aux factieux. Sa présence inspire la joie. Sa présence a confirmé la bonne opinion que j' avais de lui. Il a honoré cette assemblée de sa présence. L' état de ses affaires exige, demande, réclame sa présence. Il animait ses soldats par sa présence. Fuir, éviter la présence de quelqu' un. Il n' a pas osé soutenir ma présence. Il a fait cette action en ma présence, en présence de tout le monde. Il demeura court en présence du roi. Cela s' est passé en la présence, en présence de plusieurs personnes dignes de foi. Je ferai la même chose en votre présence qu' en votre absence.

En termes de Palais, Tant en présence qu' absence.

La présence réelle du corps et du sang de Notre-Seigneur dans l' eucharistie, ou simplement, La présence réelle, Le dogme de foi qui veut que, dans le sacrement de l' eucharistie, le corps, le sang, l' âme et la divinité de JÉSUS-CHRIST, soient réellement présents sous les espèces ou apparences du pain et du vin. Les calvinistes nient la présence réelle.

Droit de présence, Rétribution qu' on donne aux membres de certaines associations, de certaines compagnies, lorsqu' ils assistent aux assemblées, etc. On dit dans le même sens, Jetons de présence.

Fig., Présence d' esprit, Vivacité et promptitude de jugement, qui fait faire ou dire sur-le-champ ce qu' il y a de mieux à faire ou à dire. Cet homme a de la présence d' esprit, une grande présence d' esprit. On a toujours remarqué en lui beaucoup de présence d' esprit. Il a répondu avec une présence d' esprit admirable.

PRÉSENCE

PRÉSENCE se dit particulièrement, en Jurisprudence, de L' existence d' une personne au lieu de son domicile; et quelquefois, surtout en matière de prescription, de La résidence habituelle d' une personne dans le ressort d' une cour royale.

PRÉSENCE

PRÉSENCE se dit aussi en parlant De Dieu, quoiqu' il ne soit contenu dans aucun espace. Dieu remplit l' univers par sa présence. La présence de Dieu devrait retenir ceux qui sont près de se rendre coupables.

Dans le langage de la Dévotion, Se mettre, se tenir en la présence de Dieu, Considérer Dieu comme présent à ce que l' on va faire.

PRÉSENCE

PRÉSENCE se dit encore, surtout en Chimie et en Médecine, lorsqu' on parle D' une substance qui existe, qui se trouve dans une autre. Reconnaître la présence du poison, de l' arsenic dans des aliments.

EN PRÉSENCE. loc. adv.

EN PRÉSENCE. loc. adv. En face, en vue l' un de l' autre. Les deux armées étaient en présence, restèrent en présence. Les deux rivaux sont en présence.

Fig., Les factions, les partis sont en présence, Les factions, les partis s' observent l' un l' autre, et se préparent à combattre entre eux.

PRÉSENT, ENTE. adj.

PRÉSENT, ENTE. adj. Qui est, qui se rencontre dans le lieu dont on parle. En ce sens, il est opposé à Absent. Selon le dogme catholique, JESUS-CHRIST est présent dans l' eucharistie. J' étais présent lorsque la chose arriva. Tous ceux qui s' y trouvèrent présents. Il était présent à l' action. Tels et tels y étaient présents, y étaient présents en personne. Si vous y aviez été présent, cela ne serait pas arrivé. Cela se passa moi présent. Cette femme était présente. Être présent au lieu de son domicile. On l' emploie substantivement, au pluriel. Noter les présents et les absents. Les présents s' égayent quelquefois aux dépens des absents.

En Jurispr., La prescription immobilière est de dix ans entre présents, et de vingt ans entre absents, c' est-à-dire qu' Elle s' acquiert par dix ans, quand le véritable propriétaire habite le ressort de la cour royale dans lequel l' immeuble est situé; et par vingt ans, quand il n' y réside pas.

Dieu est présent partout, Il existe dans tous les lieux en même temps.

Par exagérat., Cet homme est présent à tout, il est présent partout, Il est si actif, qu' il semble être partout en même temps.

Être tenu présent à une assemblée, à une séance, Ne pas y assister, et cependant participer aux droits de présence.

Fig. et fam., Cet homme n' est jamais présent, Il est toujours distrait, inattentif.

À tous présents et à venir, salut; et À tous ceux qui ces présentes lettres, qui ces présentes verront. Formules du style de chancellerie.

Présents tels et tels. Formule du style de notaire, dans les actes. À ce présents et acceptants, tels et tels.

Le présent acte, L' acte qu' on dresse, qu' on rédige actuellement.

La présente lettre, ou substantivement, La présente, La lettre qu' on écrit. Aussitôt la présente lettre reçue, vous viendrez me rejoindre. La présente vous servira de décharge. Celui qui vous rendra la présente. On dit de même, Le présent billet. On dit aussi, Le présent porteur, L' homme qui porte la lettre ou le billet qu' on écrit. Vous donnerez cinquante centimes au présent porteur pour sa commission.

PRÉSENT

PRÉSENT se dit, figurément et au sens moral, Des choses auxquelles on songe, dont on se souvient, que l' on croit voir encore. J' ai toujours ce spectacle présent à l' esprit. Cela m' est toujours présent à l' esprit, est toujours présent à mon esprit, à ma pensée, à ma mémoire, à mon souvenir. Cela est toujours présent à mes yeux. Cette histoire ne m' est pas bien présente. Tout lui est présent à l' esprit, tout lui est présent. Cela m' est présent comme si je le voyais.

Fig., Avoir l' esprit présent, Avoir l' esprit vif et prompt, et dire ou faire sur-le-champ ce qu' il y a de mieux à dire ou à faire. Comme il a l' esprit présent, il lui fit une repartie vive et juste. Il n' eut pas l' esprit assez présent pour prendre le parti qu' il fallait. S' il avait eu l' esprit plus présent, il se serait mieux tiré d' affaire.

Fig., Avoir la mémoire présente, Se souvenir à propos et sans peine de ce qu' on a vu ou lu.

PRÉSENT

PRÉSENT signifie aussi, Qui existe actuellement, qui est dans le temps où nous sommes. En ce sens, il est opposé à Passé et à Futur. Le siècle présent. La vie présente. Le présent mois. L' état présent des affaires. Les affaires présentes. Le temps présent. Le gouvernement présent. Le ministère présent. Le mal présent est toujours le plus fâcheux. La douleur présente est la plus sensible.

Remède présent, Celui qui opère sur-le-champ. Cet élixir est un remède présent pour le mal de dents. On dit aussi, Poison présent, Celui qui produit sur-le-champ son effet. Ces locutions sont peu usitées.

PRÉSENT

PRÉSENT est quelquefois substantif, et signifie, Le temps présent. Le présent, le passé et l' avenir. Cet homme ne songe qu' au présent.

En termes de Jurispr., Épouser par paroles de présent. Façon de parler dont on se sert lorsque deux personnes déclarent qu' elles se prennent actuellement pour mari et femme. Il se dit à la différence d' Épouser par paroles de futur, ce qui s' appelle ordinairement Fiancer.

PRÉSENT

PRÉSENT en termes de Grammaire, Le premier temps de chaque mode d' un verbe, celui qui marque le temps présent. Présent de l' indicatif, du subjonctif, de l' infinitif. Aimer fait au présent de l' indicatif, J' aime. Ce verbe se conjugue de telle manière au présent du subjonctif, au présent de l' indicatif. On dit aussi adjectivement, Participe présent.

À PRÉSENT. loc. adv.

À PRÉSENT. loc. adv. Maintenant, dans le temps présent. Cela n' est plus en usage à présent. Jusqu' à présent tel a été l' usage. Je l' exige dès à présent. Je n' y songe plus à présent. Je n' y pense plus quant à présent. Les hommes, les femmes, les moeurs d' à présent.

Il est quelquefois locution conjonctive. À présent que je suis en meilleure santé, j' irai vous voir.

POUR LE PRÉSENT. loc. adv. et fam.

POUR LE PRÉSENT. loc. adv. et fam. À présent, maintenant. Il est à la campagne pour le présent.

DE PRÉSENT. loc. adv.

DE PRÉSENT. loc. adv. Formule de notaire. Maintenant, à présent. De présent à Paris. De présent résidant à Paris.

PRÉSENT. s. m.

PRÉSENT. s. m. Don, tout ce qu' on donne gratuitement et par pure libéralité. Présent magnifique. Il leur a fait de grands présents. Il est défendu aux juges de recevoir aucun présent des parties. Se laisser corrompre par des présents. C' est un homme qui aime les présents. Donner quelque chose en présent à quelqu' un. Faire des présents aux étrennes. Il lui a fait présent de son cheval. Je vous offre ce livre en présent, à titre de présent. Prov., Les petits présents entretiennent l' amitié.

Présents de noces, Les présents qu' un homme envoie à la personne qu' il doit épouser, et ceux que des parents ou des amis de la future lui envoient à l' occasion de son mariage.

Présents de ville, ou Présents de la ville, Le vin, les confitures, etc., qu' un corps de ville donne en de certaines occasions à des personnages de distinction, rois, princes, ministres, ambassadeurs.

Fig., Présent du ciel, se dit d' Une chose ou d' une personne très-précieuse, qui contribue beaucoup au bonheur de celui qui la possède. L' amitié est un présent du ciel. C' est un présent du ciel qu' un véritable ami, qu' une femme sensée et vertueuse. Louis XII fut pour la France un présent du ciel.

PRÉSENTABLE. adj. des deux genres

PRÉSENTABLE. adj. des deux genres Qu' on peut présenter, qui peut se présenter. Cette raison n' est pas présentable. Voilà du vin qui n' est pas présentable. Ce jeune homme est très-présentable. Ce tableau est peu présentable.

PRÉSENTATEUR, TRICE. s.

PRÉSENTATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui avait le droit de présenter à un bénéfice. Le présentateur et le collateur.

PRÉSENTATION. s. f.

PRÉSENTATION. s. f. Action de présenter. La présentation d' une lettre de change. Un condamné dont la peine était remise, faisait la présentation de ses lettres et en entendait la lecture à genoux. Un chancelier, un gouverneur de province chargeait un avocat de la présentation de ses lettres, au lieu de les porter lui-même à l' enregistrement du parlement.

La présentation de la Vierge, Fête que l' Église catholique célèbre en l' honneur de la Vierge, et en mémoire de ce qu' elle fut présentée au temple.

Présentation à la cour, La cérémonie de présenter au roi et à sa famille les personnes qui ont droit à cet honneur. Il y eut ce jour-là plusieurs présentations.

PRÉSENTATION

PRÉSENTATION en termes de Pratique, s' est dit de L' acte par lequel un procureur déclarait se présenter pour telle partie. Il y avait un greffe où se faisaient les présentations. Greffe des présentations. On dit aujourd' hui, Constitution d' avoué.

PRÉSENTATION

PRÉSENTATION se dit aussi Du droit de présenter à une place, à un emploi, à un bénéfice. Cette place est à la nomination du ministre, sur la présentation du préfet. La présentation pour cet emploi appartient au ministre, et c' est le roi qui nomme. Il avait la présentation de tel bénéfice. Cette cure était à la présentation de tel abbé, de tel seigneur.

PRÉSENTEMENT. adv.

PRÉSENTEMENT. adv. À présent, maintenant. Cela n' est plus présentement en usage. Je viens de le quitter présentement, tout présentement. Maison à louer présentement. Présentement que j' ai résolu de vivre tranquille.

PRÉSENTER. v. a.

PRÉSENTER. v. a. Offrir quelque chose à quelqu' un. Présenter un bouquet, des fruits à une dame. Présenter à boire. Présenter un fauteuil, une chaise, un siége. Dès que vous entrez dans cette maison, on vous présente des cartes.

Présenter la main à quelqu' un, Lui tendre la main pour l' aider à marcher. Présenter la main, le bras à une femme, Offrir de lui donner la main, le bras pour la mener.

Présenter des lettres de créance, Les remettre à la personne près de laquelle on est accrédité. Présenter une lettre de change, L' exhiber à celui qui doit la payer.

Présenter un placet, une requête, une pétition, etc., à quelqu' un, Supplier quelqu' un par un placet, par une requête, etc. Présenter une requête à des juges, une pétition au ministre.

Présenter des lettres au sceau, Porter des lettres au sceau, afin qu' elles y soient scellées. Présenter des lettres patentes à la cour royale, Porter des lettres patentes à la cour royale, afin qu' elles y soient enregistrées.

Présenter les armes, Porter le fusil en avant d' une certaine manière, en signe de déférence et d' honneur. Quand un officier supérieur passe devant la sentinelle, elle présente les armes.

Présenter une personne à une autre, L' introduire en sa présence, et la lui faire connaître par son nom. C' est un tel qui me l' a présenté. Je vous présenterai à lui quand vous voudrez.

Présenter quelqu' un dans une maison, L' y introduire, lui en procurer l' accès.

Présenter un enfant au baptême, Le porter à l' église où il doit être baptisé. On dit de même, Présenter un enfant à l' officier de l' état civil.

Présenter le corps à la paroisse, Porter à la paroisse un mort, avant de le conduire au lieu de la sépulture.

Présenter à un emploi, à un bénéfice, Désigner celui à qui un emploi, un bénéfice doit ou peut être donné. Il a droit de présenter à ce bénéfice. On dit de même, Présenter quelqu' un pour un emploi, etc. On a présenté trois sujets pour cette place, pour cette chaire. On dit aussi absolument, Pour cette espèce d' emploi, c' est le ministre qui présente, et c' est le roi qui nomme.

En termes d' ancienne Jurisprudence criminelle, Présenter un accusé à la question, Conduire un accusé dans la chambre de la question, comme s' il devait y être appliqué, afin que la crainte des tourments lui fasse faire des aveux.

Présenter à quelqu' un ses respects, ses hommages, ses civilités, etc., L' assurer de son respect, etc. C' est une formule de politesse.

PRÉSENTER

PRÉSENTER signifie aussi quelquefois, Mettre sous les yeux. Présentez-lui le miroir, qu' il se voie. Présentez-moi ce plan, que je le considère à mon aise. Ce pays présente un aspect agréable. Cette fête présentait un beau spectacle.

En termes de Manége, Présenter un cheval, Le mettre sur la montre pour le faire voir à l' acheteur ou à celui qui doit le monter.

PRÉSENTER

PRÉSENTER s' emploie aussi figurément, et signifie, Exposer. Je lui ai présenté la chose aussi clairement qu' il m' a été possible. Je vous présente les choses telles qu' elles sont. Il faut des ménagements pour présenter la vérité aux grands. Vous ne nous présentez la question que d' un seul côté. Je présente mes idées à mesure qu' elles me viennent.

Il signifie encore figurément, Être susceptible de fournir, de procurer. Les immenses ressources que le pays nous présentait. Cette affaire présente de grands avantages.

Cela présente des difficultés, des inconvénients, Des difficultés, des inconvénients s' opposent, paraissent s' opposer à cela.

Ce mot, ce passage présente un double sens, Il est susceptible de deux interprétations différentes.

PRÉSENTER

PRÉSENTER signifie aussi, Tourner vers, diriger vers. Présenter son bras, sa jambe à l' opérateur. Présenter le flanc à l' ennemi. En termes de Marine, Présenter le bout à la lame, à la marée, au courant.

Il signifie particulièrement, Mettre en avant pour menacer. Il lui présenta la pointe de son épée. Il lui présenta le fusil, le pistolet, et l' arrêta tout court. Ils présentèrent les baïonnettes à la cavalerie, et la repoussèrent. Ce taureau présente ses cornes d' une manière effrayante.

Fig., Présenter la bataille, Faire les dispositions et les démonstrations nécessaires pour engager l' ennemi à combattre.

PRÉSENTER

PRÉSENTER signifie aussi, dans quelques Arts, Approcher une pièce de bois, de fer, etc., de l' endroit où elle doit être placée, pour voir si elle est juste, si elle va bien, avant de la poser à demeure. Présentez cette porte, et voyez si elle a assez de jeu. Présenter une serrure avant de la poser.

PRÉSENTER

PRÉSENTER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Paraître devant quelqu' un. Il leur a défendu de se présenter devant lui. Il s' est présenté à moi les larmes aux yeux. Il n' ose se présenter devant son père. Se présenter avec assurance devant une assemblée. Les parties se présentèrent devant le juge. On dit qu' un spectre, un fantôme s' est présenté à Brutus.

Cet homme se présente bien, se présente de bonne grâce, Il n' est point embarrassé de sa personne, il a de l' aisance, de la grâce dans le maintien, dans les manières. On dit dans un sens contraire, Il se présente gauchement, de travers, il ne sait pas se présenter, etc.

Se présenter chez quelqu' un, à la porte de quelqu' un, et absolument, Se présenter, Aller chez quelqu' un pour lui faire une visite. Je me suis présenté chez vous pour vous rendre mes devoirs. Je me suis présenté pour avoir l' honneur de vous voir.

Se présenter pour une place, La demander, se proposer pour la remplir.

Se présenter pour une partie, se dit, au Palais, D' un avoué qui déclare être chargé d' occuper pour telle partie, dans un procès.

PRÉSENTER

PRÉSENTER avec le pronom personnel, se dit aussi Des choses, et signifie, Apparaître. La première chose qui s' est présentée devant moi, à mes yeux. Dès que vous avez pris le chemin à gauche, le château se présente à vous, devant vous. Un obstacle imprévu se présenta devant nous.

Un palais, un jardin qui se présente bien, Un palais, un jardin dont on juge avantageusement au premier aspect.

Fig., Une affaire qui se présente bien, Une affaire dont le succès est vraisemblable. Cela se présente bien, se présente mal, se dit en général De toutes les choses éventuelles, suivant qu' elles ont l' air de tourner bien ou mal.

Une chose qui se présente à l' esprit, Une chose qui vient à l' esprit, à la pensée. Toutes ces difficultés se sont déjà présentées à mon esprit. Cela ne se présente pas naturellement à l' esprit.

Ce nom, cette date, etc., ne se présente pas maintenant à ma mémoire, Je ne puis me souvenir présentement de ce nom, de cette date, etc.

PRÉSENTER

PRÉSENTER avec le pronom personnel, se dit encore Des occasions, des affaires, etc., qui surviennent; et, dans cette acception, il s' emploie souvent impersonnellement. Dès que l' occasion s' en présentera. Il s' est présenté diverses occasions. Il se présente beaucoup d' affaires. On délibéra sur les affaires qui se présentèrent. Il se présenta une difficulté, une question difficile à résoudre.

PRÉSENTÉ, ÉE. participe

PRÉSENTÉ, ÉE. participe

PRÉSERVATEUR, TRICE. adj.

PRÉSERVATEUR, TRICE. adj. Qui préserve. Une méthode préservatrice. Un moyen préservateur. La vaccine est préservatrice de la petite vérole.

PRÉSERVATIF, IVE. adj.

PRÉSERVATIF, IVE. adj. Qui a la vertu, la faculté de préserver. Il ne se dit guère que Des remèdes. Remède préservatif.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif, au masculin; et alors il signifie, Remède qui a la vertu de préserver. C' est un souverain préservatif, un puissant préservatif contre plusieurs maladies. Un excellent préservatif contre la contagion.

Il s' emploie figurément, au sens moral. Le travail est le meilleur préservatif contre l' ennui.

PRÉSERVER. v. a.

PRÉSERVER. v. a. Garantir quelqu' un d' un mal qui pourrait lui arriver. Dieu l' a préservé au milieu des périls. Dieu nous préserve de ce fléau, nous en préserve par sa miséricorde! Dieu me préserve de penser à cela, d' en avoir la pensée! M' en préserve le ciel! C' est ce remède qui l' a préservé de la goutte. Une bonne éducation préserve la jeunesse de quantité de désordres. La sobriété, la tempérance, préservent de beaucoup de maladies.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Se préserver d' une maladie, de la contagion. Se préserver d' une tentation, d' un péril.

PRÉSERVÉ, ÉE. participe

PRÉSERVÉ, ÉE. participe

PRÉSIDENCE. s. f.

PRÉSIDENCE. s. f. Fonction de président, droit de présider. La présidence de la chambre des pairs. La présidence de la chambre des députés. Présidence alternative. Aspirer à la présidence.

Il signifie aussi, La place de président. La première présidence de la cour royale de... est vacante.

Il signifie aussi, Le temps pendant lequel une personne exerce la présidence. Cet arrêt a été rendu sous la présidence d' un tel. Il soutint sa première thèse sous la présidence de tel docteur.

PRÉSIDENT. s. m.

PRÉSIDENT. s. m. Celui qui préside une compagnie, une assemblée. On s' adressa au président de l' assemblée. Le président de la chambre des pairs, de la chambre des députés. Président d' âge. Le premier président de la cour royale de Paris. Président de chambre. Président à mortier. Le président de la cour d' assises, du tribunal de police correctionnelle, etc. Le président d' un conseil de guerre. Le président d' un collége électoral. Les présidents du concile répondirent.

Il se dit aussi de Celui qui préside à un acte, à une thèse de philosophie, de théologie, de droit, à un concours, etc. C' était le président de l' acte, du concours.

PRÉSIDENTE. s. f.

PRÉSIDENTE. s. f. Celle qui préside une assemblée, une réunion. Elle est la présidente de l' assemblée de charité.

Il se dit aussi de La femme d' un président. Madame la présidente. Madame la première présidente.

PRÉSIDER. v. a.

PRÉSIDER. v. a. Occuper la première place dans une assemblée, avoir droit d' y maintenir l' ordre, d' y donner la parole, de recueillir les voix, et de prononcer les décisions qu' elle rend. Présider une compagnie. Celui qui présidait l' assemblée répondit. Présider les assises. C' est un tel qui nous a présidés, qui a présidé la séance.

Il est souvent verbe neutre dans le même sens. Celui qui présidait à l' assemblée du clergé, à l' assemblée de la noblesse. Présider à une compagnie. Le pape est en possession de présider aux conciles par lui ou par ses légats. Le plus ancien d' âge préside. Il préside bien. Il préside mal. Il n' a pas l' habitude de présider.

Il signifie aussi, Avoir le soin, la direction, veiller à. La providence qui préside à la conduite de l' univers. L' intelligence qui préside aux choses humaines. C' est lui qui a présidé à la direction de tout l' ouvrage. Il présidait à la cérémonie.

Dans les Facultés de droit, de théologie, etc., Présider à un acte, En être le modérateur et comme l' arbitre. C' est lui qui préside à l' acte. On dit de même, Présider à un concours, ou activement, Présider un concours.

PRÉSIDER

PRÉSIDER se dit, dans le même sens, en parlant Des divinités païennes. Minerve présidait aux sciences, Cérès aux moissons. Mars est le dieu qui préside aux combats. Les Muses ont présidé à la naissance d' Homère, de Virgile, etc.

PRÉSIDÉ, ÉE. participe

PRÉSIDÉ, ÉE. participe

PRÉSIDES. s. f. pl.

PRÉSIDES. s. f. pl. Il se dit Des lieux où le gouvernement espagnol envoie ceux qui sont condamnés aux galères, aux travaux forcés. Les présides d' Afrique.

PRÉSIDIAL. s. m.

PRÉSIDIAL. s. m. T. de Jurispr. Tribunal qui jugeait en dernier ressort dans certains cas et pour certaines sommes; hors ces cas, il y avait lieu à l' appel de ses sentences devant le parlement. Les juges d' un présidial jugeaient en dernier ressort jusqu' à la somme de... Le présidial de Tours, de Poitiers, d' Orléans, etc. Conseiller au présidial de... Établir un présidial dans une ville. Il y avait tant de présidiaux en France. Ce présidial avait un grand ressort, un ressort de grande étendue.

PRÉSIDIAL

PRÉSIDIAL est aussi adjectif, et signifie, Qui concerne un présidial, qui est de la compétence d' un présidial, qui émane d' un présidial: il fait au féminin, Présidiale. Siége présidial. Juges présidiaux. Cas présidiaux. Jugement présidial. Sentence présidiale.

PRÉSIDIALEMENT. adv.

PRÉSIDIALEMENT. adv. T. de Jurispr. Il n' était guère usité que dans cette locution, Juger présidialement, qui se disait Lorsqu' un présidial jugeait en dernier ressort et sans appel.

PRESLE. s. f.

PRESLE. s. f. Plante. Voyez PRÊLE.

PRÉSOMPTIF, IVE. adj.

PRÉSOMPTIF, IVE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Héritier présomptif, Le plus proche parent, celui qui est appelé à hériter ab intestat, soit en ligne directe, soit en ligne collatérale. Ses héritiers présomptifs attendent sa mort avec impatience. On ne lui connaît pas de présomptif héritier. L' héritière présomptive.

Il se dit, particulièrement, Du prince destiné à régner par l' ordre de sa naissance. L' héritier présomptif de la couronne.

PRÉSOMPTION. s. f.

PRÉSOMPTION. s. f. Conjecture, jugement fondé sur des apparences, sur des indices. Légère, faible présomption. Présomption forte. Il y a de grandes présomptions contre lui. La présomption est contre lui, est en sa faveur.

PRÉSOMPTION

PRÉSOMPTION en Jurisprudence, Ce qui est supposé vrai, par provision, tant que le contraire n' est pas prouvé. La présomption d' innocence est pour l' accusé, jusqu' à la preuve du crime. Présomption légale. Présomption de survie.

PRÉSOMPTION

PRÉSOMPTION signifie aussi, Opinion trop avantageuse de soi-même. C' est un homme trop rempli, tout rempli de présomption. Sa présomption est insupportable. La présomption lui gâte l' esprit. Ce jeune homme est d' une grande présomption, d' une présomption extrême.

PRÉSOMPTUEUSEMENT. adv.

PRÉSOMPTUEUSEMENT. adv. Avec présomption, d' une manière présomptueuse. C' est un homme qui pense présomptueusement de lui-même. Il s' engagea présomptueusement dans une entreprise au-dessus de ses forces.

PRÉSOMPTUEUX, EUSE. adj.

PRÉSOMPTUEUX, EUSE. adj. Qui a une trop grande opinion de lui-même. Un homme présomptueux. Une femme présomptueuse. Il a été assez présomptueux pour aspirer à cette place.

Il se dit aussi Des choses qui annoncent de la présomption. Désirs présomptueux. Pensée présomptueuse. Projets présomptueux. Confiance présomptueuse.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un présomptueux. Jeune présomptueux.

PRESQUE. adv.

PRESQUE. adv. À peu près, peu s' en faut. Un ouvrage presque achevé. Il est presque nuit. Un habit presque usé. Un homme presque nu. Presque tous les philosophes ont pensé que... Il est presque toujours mal vêtu. Je ne l' ai presque pas vu. On ne voit presque plus d' habits de cette façon.

PRESQU' ÚLE. s. f.

PRESQU' ÚLE. s. f. Partie de terre jointe à une autre par un isthme étroit, et environnée d' eau de tous les autres côtés. La Morée est une presqu' île.

Il se dit aussi, par extension, d' Une partie de terre qui s' avance dans la mer, et qui est jointe au reste du continent par une large étendue de terres. L' Espagne, l' Italie, etc., sont des presqu' îles.

PRESSAMMENT. adv.

PRESSAMMENT. adv. Instamment, d' une manière pressante. Solliciter pressamment. Il est peu usité.

PRESSANT, ANTE. adj.

PRESSANT, ANTE. adj. Qui presse vivement, qui insiste sans relâche. C' est un homme bien pressant. C' est l' homme du monde le plus pressant. Vous êtes trop pressant.

Il se dit aussi Des choses. Une recommandation pressante. Des prières, des sollicitations pressantes. Des raisons pressantes. Des arguments pressants. Des remords pressants.

Une douleur pressante, Une douleur aiguë et violente.

PRESSANT

PRESSANT signifie aussi, Urgent, qui ne permet pas de différer. L' occasion est pressante. Il s' agit d' une affaire pressante. Je ne partirais pas sans une nécessité pressante. Le cas est pressant et n' admet point de délai. Le danger est trop pressant pour qu' on diffère de s' en garantir. Le mal est pressant et demande de prompts remèdes. La maladie est pressante. Un besoin pressant. Des besoins pressants. Des soins pressants. Un motif pressant. Des intérêts pressants. Un devoir pressant exige que je vous quitte.

PRESSE. s. f.

PRESSE. s. f. Foule, multitude de personnes qui se pressent. Se mettre dans la presse. Craindre la presse. Éviter la presse. N' allez pas là, il y a trop de presse. Il y a presse pour entendre ce prédicateur. Fendre la presse. Se tirer de la presse. Je ne veux pas augmenter la presse. Je n' y ferai pas grande presse. Je n' y ferai pas la presse. Ces deux dernières phrases sont du style familier.

Fam., Il n' y aura pas grande presse ou grand' presse à faire telle chose, à s' en charger, se dit en parlant D' une chose que l' on n' est pas disposé à faire, et dont on suppose que peu de gens voudront se charger.

Prov., À la presse vont les fous, La foule attire les sots curieux.

La presse y est, se dit en parlant D' une étoffe ou d' une autre marchandise qui est à la mode, et qui se débite bien. Il se dit aussi en parlant D' un spectacle, d' un cours, etc., qui est extrêmement suivi, qui attire beaucoup de monde.

Prov. et fig., Il s' est tiré de la presse, se dit D' un homme qui, se trouvant engagé dans quelque mauvaise société, dans quelque parti dangereux, vient à s' en tirer prudemment.

PRESSE

PRESSE se dit, en Angleterre, de L' enrôlement forcé des matelots dans la marine militaire. Pour compléter les équipages, on eut recours à la presse.

PRESSE

PRESSE signifie aussi, Une machine de bois, de fer, ou de quelque autre matière, qui sert à presser, à tenir quelque chose extrêmement serré. Presse à vis. Presse à coins. Presse hydraulique. Les relieurs se servent de plusieurs espèces de presses. Mettre du linge, des livres, des étoffes en presse.

Fig. et fam., Cet homme est en presse, Il est dans un état fâcheux, dont il ne sait comment se tirer.

Fig. et fam., Il s' est tiré de presse, Il s' est tiré d' un grand embarras.

PRESSE

PRESSE se dit encore de La machine au moyen de laquelle on imprime, soit les feuilles d' un livre, soit des estampes, etc. Presse d' imprimerie. Faire rouler la presse. Travailler à trois presses sur un même ouvrage. Cet imprimeur fait rouler plus de trente presses, a plus de trente presses roulantes. Presse de bois, de fonte. Une presse mécanique fait autant de travail que huit presses ordinaires. Presse d' imprimerie en taille-douce. Presse lithographique.

L' ouvrage est sous presse, Il s' imprime actuellement. On dit de même, Mettre un ouvrage sous presse, Le livrer à l' impression, le faire imprimer.

Fig., Faire gémir la presse, Faire imprimer un ouvrage. Cet auteur est un de ceux qui font le plus gémir la presse. Il se prend ordinairement en mauvaise part.

Fig., Liberté de la presse, Liberté de mettre au jour, par la voie de l' impression, ses idées, ses opinions sur toutes sortes de matières, sans être obligé de les soumettre à une censure. La liberté de la presse existe en France et en Angleterre. Mettre des restrictions à la liberté de la presse. On dit de même: La presse est libre dans ce pays. Les délits de la presse. Etc.

PRESSE. s. f.

PRESSE. s. f. Sorte de pêche dont la chair adhère au noyau, et qui diffère du pavie en ce qu' elle ne se colore pas.

PRESSENTIMENT. s. m.

PRESSENTIMENT. s. m. Certain mouvement intérieur, dont la cause n' est pas. distincte, et qui fait craindre ou espérer quelque événement futur. Il avait de secrets pressentiments du malheur qui lui est arrivé. Il avait un pressentiment qu' il n' en reviendrait point. J' avais un pressentiment de cet heureux succès. Ses pressentiments ne le trompent presque jamais.

Avoir un pressentiment, des pressentiments de fièvre, de goutte, etc., Avoir quelque espèce d' émotion qui fait appréhender la fièvre, la goutte, etc.

PRESSENTIR. v. a.

PRESSENTIR. v. a. Prévoir confusément quelque chose par un mouvement intérieur, dont on ne connaît pas soi-même la raison. Il avait pressenti le malheur qui lui est arrivé. À voir l' ordre qu' il mettait à ses affaires, on eût dit qu' il pressentait sa fin. Je pressens qu' il nous surviendra des obstacles.

Il signifie aussi, Découvrir, sonder, tâcher de découvrir les dispositions, les sentiments de quelqu' un sur quelque chose. Pressentir un juge sur une affaire. Il faut le pressentir sur ce mariage. Il faut pressentir l' intention du prince, quelle est l' intention du prince, si c' est l' intention du prince. Tâchez de pressentir, si un tel ne sait rien de cette affaire.

PRESSENTI, IE. participe

PRESSENTI, IE. participe

PRESSER. v. a.

PRESSER. v. a. Serrer avec plus ou moins de force. Presser un citron, une orange. Presser une éponge. Presser quelqu' un dans ses bras, entre ses bras, sur son sein, contre son coeur. Il m' a pressé la main. De son genou il pressait celui de cette femme.

Fig., Il ne faut pas trop presser cette comparaison, ce bon mot, Il ne faut pas en examiner trop sévèrement la justesse.

Fig., Il ne faut pas trop presser cette maxime, Il ne faut pas la pousser trop loin, en tirer des conséquences trop rigoureuses.

PRESSER

PRESSER signifie aussi, Approcher une chose ou une personne contre une autre. Il faut presser un peu vos rangs. Je me retire, de peur de vous presser trop. Il veut être à son aise à table, il n' aime point à y être pressé. On l' emploie souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel. La foule se pressait autour de lui. Pressez-vous les uns contre les autres. Pressez-vous un peu, il y aura place pour tout le monde.

Fig., Presser ses raisonnements, ses idées, ses expressions, son style, Raisonner d' une manière serrée, rapprocher ses idées en les exposant, s' exprimer, écrire avec concision.

PRESSER

PRESSER s' emploie figurément, et signifie, Poursuivre sans relâche, continuer d' attaquer avec ardeur. On pressa si fort les ennemis, qu' ils furent obligés de lâcher pied. On pressa tellement les assiégés, qu' ils furent contraints de se rendre. Cet avocat presse vivement son adversaire.

Il signifie aussi, Insister auprès de quelqu' un, pour le porter à quelque chose. On l' a pressé par des raisons si fortes et si convaincantes, qu' il a été obligé de se rendre. Il m' en a conjuré, il m' en a pressé si fort, que je n' ai pu lui refuser ce qu' il me demandait.

Presser quelqu' un de questions, L' interroger vivement et fréquemment.

PRESSER

PRESSER signifie aussi, Hâter, précipiter, obliger à se diligenter, ne donner point de relâche. Presser son départ. Presser sa marche. Vous avez beau me presser, je ne saurais aller plus vite. Ce n' est pas moi, c' est le temps qui vous presse. Les ouvriers ne font rien, si on ne les presse. Il faut presser cette affaire. Il a pressé son mariage. On le presse de partir. Presser le pas des chevaux. Il pressait son cheval de l' éperon et de la voix. On a tellement pressé ces chevaux, qu' ils en sont fourbus. Il n' y a rien qui nous presse. En ce sens, il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Si vous ne vous pressez, vous arriverez trop tard. Cet homme-là craint toujours de se presser. Se presser de faire une chose.

Presser la mesure, en termes de Musique, Accélérer le mouvement; et fig., Se hâter, suivre une affaire de près, la faire marcher.

Le besoin, la faim le presse, Il éprouve un grand besoin, une grande faim. Bientôt la faim pressa tellement les assiégés, qu' ils furent obligés de capituler. Comme il était pressé par le besoin, par la nécessité, par la faim, il consentit à tout ce qu' on exigeait de lui.

PRESSER

PRESSER s' emploie aussi neutralement, et se dit Des choses qui sont urgentes, qui ne souffrent aucun délai. Il n' y a point de temps à perdre, le mal presse. La maladie presse, elle demande un prompt secours. L' occasion presse, il faut la saisir. L' affaire presse, occupez-vous-en sans retard. Je viens pour une affaire qui presse. Le temps presse. Le danger presse. Le besoin presse.

La douleur presse, Elle est extrêmement aiguë et violente.

PRESSÉ, ÉE. participe

PRESSÉ, ÉE. participe Il signifie quelquefois, Empressé, désireux. Je suis pressé d' en finir. Ne soyez plus si pressé de parler.

Être pressé d' argent, En manquer, en avoir besoin. Il est toujours pressé d' argent.

PRESSÉ

PRESSÉ est aussi adjectif, et signifie, Qui a hâte. Vous êtes donc bien pressé? Je suis si pressé, que je n' ai pas le loisir de vous parler.

Cette lettre est pressée, Il est nécessaire qu' elle soit rendue promptement. Cette affaire est pressée, Il faut s' en occuper sans délai.

PRESSIER. s. m.

PRESSIER. s. m. Ouvrier d' imprimerie qui travaille à la presse.

PRESSION. s. f.

PRESSION. s. f. T. de Physiq. Action de presser. La pression de l' air. La pression que l' air exerce. La pression que ce corps reçoit, éprouve. Ce corps a cédé à la trop grande pression qu' il éprouvait. Machine à vapeur à haute, à moyenne pression.

PRESSIS. s. m.

PRESSIS. s. m. Jus que l' on fait sortir de la viande en la pressant. Les malades ont besoin de bons pressis pour se remettre. Il se dit aussi Du suc que l' on exprime de quelques herbes. Il est peu usité.

PRESSOIR. s. m.

PRESSOIR. s. m. Grande machine servant à presser du raisin, des pommes, etc., pour faire du vin, du cidre, etc. Un grand pressoir. Un bon pressoir. L' arbre d' un pressoir. La vis d' un pressoir. Les jumelles d' un pressoir. Pressoir banal. Droit de pressoir. Fouler le raisin, la vendange dans un pressoir.

Il se dit aussi Du lieu où le pressoir est établi. Aller dans le pressoir, au pressoir.

PRESSURAGE. s. m.

PRESSURAGE. s. m. Action de pressurer au pressoir. J' ai fait le pressurage de ma vendange. Droit de pressurage.

Il signifie aussi, Le vin qu' on fait sortir du marc à force de pressurer. On a mis deux seaux de pressurage sur cette pièce de vin. Le vin de pressurage est d' ordinaire très-mauvais. Ce n' est que du pressurage.

PRESSURER. v. a.

PRESSURER. v. a. Presser des raisins ou d' autres fruits, et en tirer la liqueur par le moyen du pressoir. Pressurer la vendange. Pressurer des pommes.

Il signifie aussi, Presser, serrer fortement des fruits avec la main pour en faire sortir le jus. Pressurer une orange, un citron.

Il s' emploie figurément, et signifie, Épuiser par des impôts, par des taxes. On a pressuré cette province.

Il signifie aussi, familièrement, Tirer de quelqu' un par force ou par adresse, tout ce qu' on en peut tirer en argent, en présents, etc. Il ne songe qu' à vous pressurer.

PRESSURÉ, ÉE. participe

PRESSURÉ, ÉE. participe

PRESSUREUR. s. m.

PRESSUREUR. s. m. Ouvrier qui travaille à faire mouvoir un pressoir.

PRESTANCE. s. f.

PRESTANCE. s. f. Maintien imposant. C' est un homme qui a de la prestance, qui a une belle prestance. C' est un homme de grande prestance, de belle prestance. Il n' a pas assez de prestance pour bien représenter. Il est familier.

PRESTANT. s. m.

PRESTANT. s. m. T. de Musique. Un des principaux jeux de l' orgue, sur lequel s' accordent tous les autres jeux.

PRESTATION. s. f.

PRESTATION. s. f. Il s' emploie dans ces locutions:

Prestation de serment, L' action de prêter serment. Il a été reçu à la prestation de serment. Après la prestation de serment.

Prestation de foi et hommage, L' action d' un vassal qui rendait foi et hommage à son seigneur.

Prestation en nature, en argent, ou simplement, Prestation, Redevance en nature, en argent. Prestation annuelle.

PRESTE. adj. des deux genres

PRESTE. adj. des deux genres Prompt, adroit, agile. C' est un homme preste et habile. Il a la main bien preste. Un coup bien preste. Voilà un tour bien preste.

Il se dit quelquefois au figuré, en parlant Des choses qui dépendent de l' esprit. Une réponse preste. Il est preste à la réplique.

PRESTE

PRESTE est aussi adverbe, et signifie, Vite, promptement. Allez là, et dépêchez-vous, preste. Il est familier.

PRESTEMENT. adv.

PRESTEMENT. adv. D' une manière preste, prompte. Il a fait cela prestement, un peu plus prestement qu' il ne fallait.

PRESTESSE. s. f.

PRESTESSE. s. f. Vitesse, agilité, subtilité. Il a fait cela avec une grande prestesse avec une grande prestesse de main. La prestesse du coup. Ce cheval manie avec une grande prestesse.

Il s' emploie quelquefois au figuré, en parlant De l' esprit et des choses qui en dépendent. La prestesse de ses réponses m' a diverti. La prestesse de son esprit m' étonne toujours.

PRESTIGE. s. m.

PRESTIGE. s. m. Illusion attribuée à la magie, à quelque sortilége; fascination. Tous les changements que semblaient opérer les magiciens d' Égypte, n' étaient que des prestiges, que de purs prestiges. Il y a du prestige à cela.

Il se dit, par extension, Des illusions qu' on sait être produites par des moyens naturels. Les prestiges de la fantasmagorie, de l' optique, de la perspective.

Il se dit figurément Des illusions opérées sur l' âme, sur l' esprit, sur l' imagination, par les productions de la littérature et des arts. Les prestiges de l' éloquence. Les prestiges du théâtre. Les prestiges de l' art.

PRESTIGIEUX, EUSE. adj.

PRESTIGIEUX, EUSE. adj. Qui opère des prestiges. Un art prestigieux. Une éloquence prestigieuse. Un débit prestigieux.

PRESTIMONIE. s. f.

PRESTIMONIE. s. f. T. de Droit. can. Fonds ou revenu affecté à l' entretien d' un ecclésiastique, sans qu' il y ait érection en titre de bénéfice.

PRESTO. adv.

PRESTO. adv. T. de Musique emprunté de l' italien, pour désigner un mouvement vif et prompt. On dit, au superlatif, Prestissimo, Très-vite, très-promptement.

PRESTOLET. s. m.

PRESTOLET. s. m. Terme de mépris, pour désigner Un ecclésiastique sans considération. Il fait l' important, et ce n' est qu' un prestolet. Cela m' a l' air d' un prestolet.

PRÉSUMABLE. adj. des deux genres

PRÉSUMABLE. adj. des deux genres Qu' on peut conjecturer, présumer. La chose n' est pas certaine, mais elle est présumable. Il est présumable qu' il viendra. Il n' est pas présumable qu' il réussisse.

PRÉSUMER. v. a.

PRÉSUMER. v. a. Conjecturer, juger par induction. Que présumez-vous de cette affaire-là? Je n' en présume rien de bon. Il est à présumer qu' il n' en demeurera pas là. Il n' est pas à présumer qu' il y consente. Il faut toujours bien présumer, présumer le bien de son prochain.

Il signifie aussi, Avoir bonne opinion. Vous présumez trop de votre ami, de votre fils. C' est un homme qui présume beaucoup de lui-même. Il présume trop de son crédit, de son pouvoir. Je ne présume pas assez de moi pour me charger de ce travail.

PRÉSUMÉ, ÉE. participe

PRÉSUMÉ, ÉE. participe Ce n' est pas une chose bien assurée, mais elle est présumée vraie.

Il signifie quelquefois, Censé, réputé. Un accusé est présumé innocent jusqu' à ce qu' il soit reconnu coupable.

PRÉSUPPOSER. v. a.

PRÉSUPPOSER. v. a. (On prononce fortement la première S, comme dans Supposer.) Supposer préalablement. Pour bien entendre ce système, il faut présupposer que... Ce que vous présupposez là est peu vraisemblable.

PRÉSUPPOSÉ, ÉE. participe

PRÉSUPPOSÉ, ÉE. participe Absol., Cela présupposé, Cela étant présupposé.

PRÉSUPPOSITION. s. f.

PRÉSUPPOSITION. s. f. Supposition préalable. Sa présupposition est absurde.

PRÉSURE. s. f.

PRÉSURE. s. f. Certain acide animal ou végétal, qui sert à faire prendre, à faire cailler le lait. Plus on garde la présure, meilleure elle est.

PRÊT, ÊTE. adj.

PRÊT, ÊTE. adj. Qui est en état de faire, de dire, de recevoir, d' entendre quelque chose; qui est disposé, préparé à quelque chose. Je suis prêt à faire tout ce qu' il vous plaira. Il est prêt à partir. Tenez-vous prêt pour partir dans deux heures. C' est un homme qui est toujours prêt à bien faire, qui est prêt à tout faire. Le dîner est prêt à servir. Le canon était prêt à tirer. Les armées étaient prêtes à en venir aux mains. Il est toujours prêt à parler. Je suis prêt à vous entendre.

Il s' emploie aussi absolument. Le dîner est prêt. La voiture est prête.

C' est un homme qui n' est jamais prêt, C' est un homme qui est toujours en retard, qui n' a jamais fait à temps ses préparatifs.

PRÊT. s. m.

PRÊT. s. m. Action par laquelle on prête de l' argent. Il n' est guère usité qu' en parlant De l' argent qu' on prête par contrat ou par obligation. Ce n' est pas une vente, une aliénation; ce n' est qu' un prêt.

Il se dit plus souvent de La somme prêtée. Prêt considérable. Prêt gratuit. Prêt à intérêt. Prêt qui ne porte point intérêt, point de profit. Prêt usuraire. Prêt sur gages, sur nantissement. Il leur demanda une hypothèque pour sûreté du prêt qu' il leur faisait. On leur a donné tant pour leurs prêts et avances.

Maison de prêt, Établissement autorisé par le gouvernement, etc., dans lequel on prête de l' argent sur nantissement.

PRÊT

PRÊT se dit quelquefois en parlant D' autres choses que de l' argent. Je ne vous donne pas ce livre, songez que ce n' est qu' un prêt.

PRÊT

PRÊT en termes d' Administration militaire, Somme donnée d' avance aux sous-officiers et aux soldats pour leurs menus besoins. On fait le prêt tous les cinq jours. Toucher, recevoir le prêt. Il est dû aux soldats quatre prêts.

PRETANTAINE. s. f.

PRETANTAINE. s. f. Il n' est guère usité que dans cette phrase familière, Courir la pretantaine, Aller, venir, courir çà et là, sans sujet, sans dessein.

Cette femme court la pretantaine, Elle fait des promenades, des sorties, des voyages qu' interdit la bienséance.

PRÉTENDANT, ANTE. s.

PRÉTENDANT, ANTE. s. Celui, celle qui prétend, qui aspire à une chose. Il y a plusieurs prétendants à cette place, à cet emploi. Tant de prétendants se nuisent les uns aux autres.

PRÉTENDANT

PRÉTENDANT se dit quelquefois d' Un prince qui prétend avoir des droits à un trône occupé par un autre.

Il se dit, particulièrement, de Ceux qui aspirent à la main d' une femme. La fortune de cette veuve lui attire beaucoup de prétendants.

PRÉTENDRE. v. a.

PRÉTENDRE. v. a. Demander, réclamer comme un droit. Je prétends un dixième, une moitié dans cette société. Il a prétendu le remboursement de ses avances. Ce corps prétend le pas sur tel autre. Il prétend marcher avant lui. Il prétend donner la loi partout. Que prétendez-vous à cela? Je n' y prétends rien.

Il signifie aussi simplement, Aspirer à une chose; et alors il est neutre. Il prétend à cette charge, à cette place. Il n' y a rien de si élevé à quoi il ne puisse prétendre. Il prétendait à la main de cette jeune personne.

PRÉTENDRE

PRÉTENDRE signifie aussi, Soutenir affirmativement, être persuadé. Je prétends que cela n' est pas vrai. Je prétends que mon droit est incontestable.

Il signifie encore, Avoir intention, avoir dessein. Je prétends faire ce voyage en tel temps. Je n' ai point dit cela sérieusement, j' ai prétendu plaisanter.

Il signifie aussi, Vouloir, entendre. Si je vous fais ce plaisir, je prétends que vous m' en fassiez un autre. Je prétends bien qu' il me cède. Je ne prétends pas que cet étourdi me manque de respect.

PRÉTENDU, UE. participe

PRÉTENDU, UE. participe Il est aussi adjectif, et se dit Des choses dont on ne veut pas convenir, des qualités fausses ou douteuses. Ce prétendu gentilhomme. C' est un prétendu bel esprit. Il a allégué un prétendu droit.

La religion prétendue réformée, Le calvinisme. Cette phrase n' est plus guère d' usage.

Il s' emploie aussi substantivement, dans le langage familier, en parlant de Celui, de celle qui doit se marier. Voilà mon prétendu. Voilà sa prétendue. Au masculin, il a quelquefois un sens plus général. Cette veuve a trois prétendus, Trois hommes la recherchent en mariage.

PRÊTE-NOM. s. m.

PRÊTE-NOM. s. m. Celui qui prête son nom dans quelque acte où le véritable contractant ne veut point paraître. Le fermier dénommé dans le bail de cette terre n' est qu' un prête-nom. Cet étranger a employé un prête-nom pour acquérir ce domaine. Beaucoup d' entreprises s' adjugent à des prête-noms.

PRETENTAINE. s. f.

PRETENTAINE. s. f. Voyez PRETANTAINE.

PRÉTENTIEUX, EUSE. adj.

PRÉTENTIEUX, EUSE. adj. Où il y a de la prétention, de l' affectation, de la recherche. Il a le ton bien prétentieux. Un style prétentieux.

PRÉTENTION. s. f.

PRÉTENTION. s. f. Droit que l' on a, ou que l' on croit avoir, de prétendre, d' aspirer à une chose; espérance, dessein, vue. Il a réussi dans sa prétention, dans ses prétentions. Venir à bout de ses prétentions. J' ai renoncé à cette prétention. Prétention juste, légitime, téméraire, extravagante. Sa prétention n' est pas fondée. Il ne sait pas borner ses prétentions. Il a de grandes prétentions. Je n' ai pas la prétention de l' emporter sur vous. Se désister, rabattre de ses prétentions.

Fam., Avoir des prétentions, Prétendre à l' esprit, aux talents, à la naissance, à la considération. Il a des prétentions à l' esprit, à la naissance. Il n' a point de prétentions. Il n' a aucune prétention. On dit de même: Il est rempli de prétentions. C' est un homme à prétentions. C' est un homme sans prétentions.

Cette femme a encore des prétentions, Elle se croit encore jeune, jolie, elle veut plaire par des qualités qui ne sont plus de son âge.

PRÊTER. v. a.

PRÊTER. v. a. Donner une chose sous condition que celui qui la reçoit la rendra. Prêter des meubles. Prêter de l' argent. Prêter un cheval. Prêter sa voiture. Prêtez-moi cette brochure. Il ne rend jamais les livres qu' on lui prête.

Il s' emploie quelquefois absolument, et alors c' est toujours d' argent qu' il s' agit. C' est un homme qui n' aime pas à prêter. Prêter à intérêt, à usure, sur gage.

Prêter à la petite semaine, Prêter pour un temps très-court et à un intérêt très-élevé.

Prov., On ne prête qu' aux riches, On prête plus volontiers à ceux qui sont en fonds pour rendre; et, figurément et par extension, On attribue volontiers de bonnes ou de mauvaises qualités, des traits d' esprit ou des sottises, à certaines personnes, d' après la réputation qu' elles se sont faite.

Fig., Prêter secours, aide, faveur, etc., Secourir, aider, favoriser quelqu' un en quelque chose.

Fig., Prêter main-forte, Appuyer par la force l' exécution des ordres de la justice.

Fig., Prêter la main à quelque chose, Aider à faire quelque chose, être complice de quelque chose. Il a prêté la main à ce vol, à ce meurtre.

Fig., Prêter la main à quelqu' un, L' aider à porter quelque chose de pesant, à remuer, à soulever quelque fardeau, ou l' aider à réussir dans une entreprise. Prêtez-moi un peu la main. On dit dans le même sens, Prêtez-moi l' épaule.

Fig., Prêter l' oreille, prêter attention, prêter silence, Écouter, donner son attention, faire silence.

Prêter serment, Faire serment devant quelqu' un. Prêter serment de fidélité au roi. Prêter serment devant un tribunal. Il fut admis à prêter serment.

Prêter foi et hommage, se disait D' un vassal qui rendait foi et hommage au seigneur duquel il relevait.

Prêter son nom, Laisser faire en son nom un acte où l' on n' a point d' intérêt, dont un autre a les avantages et les charges. Il se dit aussi De celui qui en autorise un autre à se servir de son nom en quelque occasion.

Prêter son crédit, prêter ses amis à quelqu' un, Lui rendre service, soit par son crédit, soit par le moyen de ses amis.

Prêter sa voix, prêter son ministère à quelqu' un, Parler pour lui, s' employer pour lui.

Fig., Prêter à quelqu' un des discours, des intentions, une action, un ouvrage, une chanson, une plaisanterie, Les lui attribuer. On dit dans le même sens, Prêter à quelqu' un des torts, un ridicule, un travers, etc.

Fam., Prêter le collet à quelqu' un, Se présenter pour lutter ou combattre corps à corps avec lui. Il est aussi fort que vous, il vous prêtera le collet quand vous voudrez. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Être prêt à résister à quelqu' un, à disputer contre lui. Il est homme à lui prêter le collet.

Prêter le flanc à l' ennemi, Se poster ou marcher avec si peu de précaution, qu' on puisse être pris en flanc par l' ennemi.

Fig. et fam., Prêter le flanc, Donner prise sur soi. On dit à peu près dans le même sens, Prêter à la censure, à la critique, au ridicule, etc.

Fig., Cette action, cette conduite prête à de fâcheuses interprétations, Cette conduite est de nature à être interprétée d' une manière défavorable. On dit de même, Cette action, ce discours prête à la plaisanterie.

PRÊTER

PRÊTER s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, S' adonner, se laisser aller momentanément à quelque chose. On peut se prêter au plaisir, mais il ne faut pas s' y abandonner. Il faut savoir quelquefois se prêter à l' illusion.

Il signifie aussi, Consentir par complaisance à quelque chose. Je me prêterai à cet accommodement. C' est un homme qui se prête à tout, qui ne se prête à rien. Il se prête à tout ce qui fait plaisir aux autres. Il s' est prêté à de viles manoeuvres.

Absol., Il faut savoir se prêter, Il faut savoir user de complaisance à propos.

PRÊTER

PRÊTER est aussi neutre, et il se dit Du cuir, des étoffes, et autres choses de même nature, qui s' étendent aisément quand on les tire. Du cuir qui prête. Un bas qui prête. Une étoffe qui prête.

Fig., C' est un sujet qui prête, qui prête beaucoup, se dit D' un sujet de discours ou d' ouvrage qui peut fournir beaucoup d' idées.

PRÊTER

PRÊTER s' emploie substantivement et proverbialement, dans les deux phrases suivantes: Ami au prêter, ennemi au rendre, Quand on veut retirer son argent des mains de celui à qui on l' a prêté, il arrive souvent qu' on s' en fait un ennemi. C' est un prêter à ne jamais rendre, se dit D' un prêt d' argent fait à une personne insolvable.

PRÊTÉ, ÉE. participe

PRÊTÉ, ÉE. participe Il s' emploie substantivement, dans cette phrase proverbiale, C' est un prêté rendu, C' est une juste représaille.

PRÉTÉRIT. s. m.

PRÉTÉRIT. s. m. (On prononce un peu le T final.) T. de Gram. Il se dit de L' inflexion du verbe par laquelle on marque un temps passé. Prétérit imparfait (Je lisais). Prétérit défini (Je lus). Prétérit indéfini (J' ai lu). Prétérit antérieur (J' eus lu).

PRÉTÉRITION ou PRÉTERMISSION. s. f.

PRÉTÉRITION ou PRÉTERMISSION. s. f. Figure de rhétorique par laquelle on déclare ne vouloir point parler d' une chose dont cependant on parle.

PRÉTÉRITION

PRÉTÉRITION en termes de Droit écrit, L' omission que faisait un testateur, dans son testament, d' un de ses fils ou d' un autre héritier nécessaire. La prétérition annulait le testament.

PRÉTERMISSION. s. f.

PRÉTERMISSION. s. f. Voyez PRÉTÉRITION.

PRÉTEUR. s. m.

PRÉTEUR. s. m. Chez les Romains, Magistrat qui rendait la justice dans Rome, ou qui gouvernait une province. Un édit du préteur. Le préteur de telle province.

PRÊTEUR, EUSE. adj.

PRÊTEUR, EUSE. adj. Qui prête à un autre de l' argent ou quelque autre chose d' utile. Il n' est pas prêteur de son naturel.

Prov. et fig., La fourmi n' est pas prêteuse, se dit en parlant D' une personne qui n' aime point à prêter.

PRÊTEUR

PRÊTEUR s' emploie plus ordinairement comme substantif. C' est un prêteur sur gages. C' est un prêteur à gros intérêt.

PRÉTEXTE. s. m.

PRÉTEXTE. s. m. Cause simulée, supposée; raison apparente dont on se sert pour cacher le véritable motif d' un dessein, d' une action. Prétexte spécieux, plausible. Faux prétexte. Léger prétexte. Servir de prétexte. Chercher un prétexte de querelle. Donner prétexte. Cela lui a fourni un prétexte pour s' en aller. Prendre prétexte de son indisposition. Prendre pour prétexte son indisposition. Opprimer l' innocent sous prétexte de justice. Sous prétexte de zèle et de piété, il cherche à satisfaire sa vengeance, son ambition. Sous le prétexte de venger son ami, il s' est vengé lui-même. Il cherche querelle sur le moindre prétexte. Il savait couvrir ses plus mauvaises actions du prétexte spécieux de l' équité. L' amour du bien public n' est pas le véritable motif de leur conduite, il n' en est que le prétexte. Il ne cherche qu' un prétexte de se plaindre. Il ne demande qu' un prétexte pour rompre. Il a pris là un mauvais prétexte. Ce sont là de mauvais prétextes.

Il n' y a pas de prétexte à cela, et absolument, Il n' y a pas de prétexte, Il n' y a pas même de raison apparente pour dire ou pour faire la chose dont il s' agit.

PRÉTEXTE. s. f.

PRÉTEXTE. s. f. T. d' Antiq. romaine. Robe blanche bordée d' une large bande de pourpre, et qui était une marque de dignité. Les consuls prenaient la prétexte le premier jour qu' ils entraient en charge.

Il se dit aussi d' Une robe longue et blanche, bordée par le bas d' une petite bande de pourpre, et que les enfants de familles distinguées portaient jusqu' à l' âge de puberté. Dans l' un et dans l' autre sens, on dit quelquefois adjectivement, Robe prétexte, toge prétexte.

PRÉTEXTER. v. a.

PRÉTEXTER. v. a. Prendre pour prétexte. Il prétexta une maladie, un voyage. Il a prétexté qu' il n' était pas assez riche.

Il signifie aussi, Couvrir d' un prétexte, cacher sous une apparence spécieuse. Ce magistrat prétexte ses violences de l' amour du bien public. Les peuples prétextèrent leur révolte du zèle de la religion. En ce sens, il a vieilli.

PRÉTEXTÉ, ÉE. participe

PRÉTEXTÉ, ÉE. participe

PRETINTAILLE. s. f.

PRETINTAILLE. s. f. Ornement en découpure qui se mettait sur les robes des femmes. Robe garnie de pretintailles.

Il se disait, figurément et familièrement, lorsque ce genre d' ornements était à la mode, Des légers accessoires qui accompagnent une chose, qui en dépendent. Cette charge coûte telle somme, sans compter les pretintailles. Il a gagné son procès avec les pretintailles.

PRETINTAILLER. v. a.

PRETINTAILLER. v. a. Mettre des pretintailles. Pretintailler une jupe.

PRETINTAILLÉ, ÉE. participe

PRETINTAILLÉ, ÉE. participe

PRÉTOIRE. s. m.

PRÉTOIRE. s. m. Chez les Romains, Le lieu où le préteur et quelques autres magistrats rendaient la justice. Ils entrèrent dans le prétoire. Un beau prétoire.

Préfet du prétoire, Celui qui commandait la garde de l' empereur. Voyez PRÉTORIEN.

Dans le Bas-Empire, Préfets du prétoire, Les premiers magistrats des quatre grands départements dans lesquels l' empire était divisé. Le préfet du prétoire des Gaules, d' Orient, etc.

PRÉTORIEN, IENNE. adj.

PRÉTORIEN, IENNE. adj. Qui est propre ou qui appartient au préteur. La dignité prétorienne.

Provinces prétoriennes, Les provinces où l' on envoyait des gouverneurs avec le titre de Préteur.

PRÉTORIEN

PRÉTORIEN se dit aussi Des soldats, des troupes qui formaient la garde des empereurs romains. Soldat prétorien. Cohorte prétorienne. Garde prétorienne. Bandes prétoriennes. Le chef de la garde prétorienne avait le titre de Préfet du prétoire.

Il se dit quelquefois substantivement, L' empire fut mis à l' encan par les prétoriens.

PRÊTRAILLE. s. f.

PRÊTRAILLE. s. f. Terme d' injure et de mépris, employé pour dénigrer Les ecclésiastiques.

PRÊTRE. s. m.

PRÊTRE. s. m. Celui qui exerce un ministère sacré, et qui préside aux cérémonies d' un culte religieux. Les prêtres du paganisme. Les prêtres de Baal, de Cybèle, d' Apollon. Les Indous et les Chinois ont des prêtres qu' ils appellent Bramines et Bonzes. Ces peuples ont une grande vénération pour leurs prêtres. Un prêtre arménien. Un prêtre grec. Un prêtre catholique. En parlant Du culte réformé, on dit ordinairement, Ministre ou Pasteur.

Il se dit particulièrement, dans l' Église catholique, de Celui qui a l' ordre du sacerdoce, en vertu duquel il a le pouvoir de dire la messe, et de donner l' absolution des péchés. Il n' y a que les évêques qui aient le pouvoir d' ordonner les prêtres. Consacrer un prêtre. Un prêtre vénérable. Un saint prêtre.

Il s' est fait prêtre, Il a reçu l' ordre du sacerdoce.

Prêtre habitué, Prêtre attaché au service d' une paroisse. Un prêtre habitué à Saint-Sulpice, à Saint-Eustache.

Cardinal-prêtre, Cardinal qui a reçu l' ordre de la prêtrise.

Prov. et fig., Il faut que le prêtre vive de l' autel, Il faut que chacun trouve des moyens suffisants de subsistance dans la profession qu' il a embrassée.

PRÊTRE

PRÊTRE se dit particulièrement Des ministres qui étaient consacrés au service du tabernacle et du temple, dans l' ancienne loi. Le grand prêtre de la loi. Les prêtres de la loi.

En termes de Fortification, Bonnet à prêtre, ou Bonnet de prêtre, Ouvrage extérieur dont le front du côté de la campagne est à redans, et qui se rétrécit du côté de la place.

PRÊTRESSE. s. f.

PRÊTRESSE. s. f. Il n' est usité qu' en parlant Des cultes païens, et il signifie, Une femme attachée au service d' une divinité. La prêtresse d' Apollon. La prêtresse de Diane, de Minerve. Une prêtresse de Vesta.

PRÊTRISE. s. f.

PRÊTRISE. s. f. Sacerdoce; ordre sacré par lequel un homme est prêtre. Il a reçu l' ordre de prêtrise. Il a reçu la prêtrise. Il a ses lettres de prêtrise. Il n' est guère usité qu' en parlant Des prêtres de la religion catholique.

PRÉTURE. s. f.

PRÉTURE. s. f. Magistrature, charge, office de préteur. Un tel demanda la préture, obtint la préture.

Il se dit aussi Du temps pendant lequel un homme exerçait la préture. Pendant la préture d' un tel.

PREUVE. s. f.

PREUVE. s. f. Ce qui établit la vérité d' une proposition, d' un fait. Preuve convaincante. Preuve démonstrative. Preuve authentique. Preuve incontestable. Preuve concluante. Preuve sans réplique. Preuves judiciaires ou juridiques. Preuves testimoniales ou par témoins. Preuves littérales ou par écrit. Preuve matérielle. Preuve morale. À la preuve. Les preuves subsistent encore. Empêcher le dépérissement des preuves. Avoir preuve en main. Justifier de la preuve. Vous avancez ce fait sans preuve. Demander, être admis à faire la preuve d' un fait. Le juge a ordonné la preuve. La preuve est à la charge du demandeur. Acquérir la preuve d' un délit. Il y a preuve acquise contre l' accusé. La preuve de cela est que... La preuve que cela est, c' est que... La preuve en est que... Fam., par ellipse: Preuve de cela, preuve que cela est, c' est que... Pour preuve, je dis que...

En venir à la preuve, Vérifier. Quand on en viendra à la preuve, on verra qui a dit vrai.

En Jurispr. criminelle, Preuve muette, Preuve qui n' est ni littérale ni testimoniale, mais qui résulte de quelque circonstance d' où l' on a lieu de juger qu' un homme est véritablement coupable.

En termes de Procédure, Semi-preuve, ou Demi-preuve, Commencement de preuve qui n' est pas suffisant pour l' éclaircissement entier du fait dont il s' agit, mais dont on tire des indices. Il n' y avait pas de preuves entières contre lui, mais il y avait des semi-preuves. Il ne faut pas ajouter trop de foi aux semi-preuves. Beaucoup de semi-preuves réunies ne font jamais une preuve complète.

Faire preuve de noblesse, Justifier par titres qu' on est de noble extraction. On dit absolument, dans le même sens, Faire ses preuves.

Fig., C' est un homme qui a fait ses preuves, se dit D' un homme qui, dans plusieurs occasions, s' est fait reconnaître pour un homme de courage, pour un honnête homme, pour un savant, etc. On dit de même, Faire preuve de courage, de savoir, etc.

PREUVE

PREUVE se dit particulièrement Des titres, des extraits, des pièces que l' on met à la fin d' une histoire ou d' un autre ouvrage, pour prouver la vérité des faits qui y sont avancés. Il a ajouté à son histoire un volume de preuves.

PREUVE

PREUVE signifie aussi, Marque, témoignage. Donner des preuves de sa capacité, de son savoir, de sa valeur, de son courage, de son amitié, de son affection, etc. J' ai reçu de lui une preuve d' amitié, une preuve de confiance dont je suis fort touché. Recevez cet avis comme une preuve de mon attachement pour vous.

PREUVE

PREUVE en termes d' Arithmétique et d' Algèbre, La vérification d' une opération de calcul, qui se fait par l' opération opposée. La preuve de la division se fait par la multiplication. La preuve de la soustraction se fait par l' addition.

PREUX. adj. m.

PREUX. adj. m. Brave, vaillant. Il n' est usité que dans ces phrases: C' est un preux chevalier. C' était un preux et hardi chevalier.

Il est aussi substantif. Les neuf preux. C' est un preux. Un ancien preux.

PRÉVALOIR. v. n.

PRÉVALOIR. v. n. (Il se conjugue comme Valoir, excepté au subjonctif, où il fait, Que je prévale, qu' il prévale, etc.) Avoir l' avantage, remporter l' avantage. Son adversaire a prévalu. Il ne faut pas que la coutume prévale sur la raison, contre la raison. La faveur prévaut souvent sur le mérite. Cette considération a prévalu sur toutes les autres.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Tirer avantage. Se prévaloir de sa naissance, de son autorité, de son crédit. Il s' est prévalu de la faiblesse, de la simplicité de son adversaire.

PRÉVARICATEUR. s. m.

PRÉVARICATEUR. s. m. Celui qui prévarique. Je serais un prévaricateur, si je faisais telle chose. C' est un prévaricateur dans son emploi. Punir les prévaricateurs.

Il s' emploie aussi adjectivement. Un juge prévaricateur. Un magistrat prévaricateur.

PRÉVARICATION. s. f.

PRÉVARICATION. s. f. Action de trahir la cause, l' intérêt des personnes qu' on est obligé de soutenir; action de manquer par mauvaise foi au devoir de sa charge, aux obligations de son ministère. Il est accusé de prévarication. C' est une prévarication manifeste, une prévarication honteuse.

PRÉVARIQUER. v. n.

PRÉVARIQUER. v. n. Se rendre coupable de prévarication. Prévariquer dans son emploi. Ce serait prévariquer que d' en user de la sorte. Ce juge, cet avocat, cet avoué a prévariqué.

PRÉVENANCE. s. f.

PRÉVENANCE. s. f. Manière obligeante de prévenir. Il n' y a point de prévenance qu' il ne m' ait faite. Il m' a recherché par mille prévenances.

PRÉVENANT, ANTE. adj.

PRÉVENANT, ANTE. adj. Obligeant, qui va au-devant de tout ce qui peut faire plaisir. C' est un homme très-prévenant. La maîtresse de la maison est fort prévenante.

Il signifie aussi, Agréable, qui dispose en sa faveur. Cet homme a un air prévenant, une physionomie prévenante. Mine prévenante.

En termes de Théologie, il signifie, Qui prévient. C' est par une grâce prévenante de Dieu. Sans une grâce prévenante du ciel. Les secours prévenants de la grâce.

PRÉVENIR. v. a.

PRÉVENIR. v. a. Devancer, venir le premier. Cette nouvelle a prévenu le courrier. Le courrier de France a prévenu celui d' Espagne. Vous arrivez bien tard au rendez-vous, je vous ai prévenu de plus d' une heure.

Il signifie aussi, Être le premier à faire ce qu' un autre voulait faire. Il voulait venir me voir, mais j' ai été bien aise de le prévenir. Il vous perdra, si vous ne le prévenez. Les ennemis voulaient s' emparer de tel poste, nous les avons prévenus. J' avais intention de demander cette place, il m' a prévenu, un autre m' a prévenu.

Prévenir quelqu' un par toutes sortes de bons offices, Lui rendre de soi-même toutes sortes de bons offices, avant d' en avoir reçu de lui.

PRÉVENIR

PRÉVENIR en termes de Droit, Se saisir le premier d' une affaire. En certains cas, les baillis et sénéchaux prévenaient les juges subalternes.

Dans un sens analogue, Le pape prévient l' ordinaire, Quand il confère avant l' ordinaire, sa collation prévaut.

PRÉVENIR

PRÉVENIR en parlant Du temps, signifie, Anticiper. Dans les hommes heureusement nés, la sagesse prévient l' âge. Il m' a donné rendez-vous à midi; mais je veux prévenir l' heure, pour ne pas le faire attendre.

PRÉVENIR

PRÉVENIR signifie aussi, Aller au-devant de quelque chose de fâcheux pour le détourner, empêcher par ses précautions qu' il n' arrive. Prévenir le mal. Prévenir une maladie. Prévenir un malheur, un accident. Prévenir un danger. Il vaut mieux prévenir les crimes que d' avoir à les punir.

Prévenir les objections, les difficultés, Aller au-devant des objections, des difficultés, et y répondre, les résoudre par avance.

Prévenir les besoins, les désirs de quelqu' un, Pourvoir à ses besoins, satisfaire ses désirs avant qu' il les ait fait connaître. On dit de même, Prévenir les ordres, les intentions de quelqu' un.

PRÉVENIR

PRÉVENIR signifie aussi, Préoccuper l' esprit de quelqu' un. Il a prévenu ses juges, l' esprit de ses juges. Ils se sont laissé prévenir. Je suis bien aise que quelqu' un le prévienne en ma faveur avant que je lui parle.

Il s' emploie aussi quelquefois en ce sens, avec le pronom personnel. Vous vous prévenez aisément. C' est l' homme du monde qui se prévient le moins, qui se prévient le plus.

PRÉVENIR

PRÉVENIR signifie aussi, Instruire, avertir quelqu' un d' une chose par avance. Il m' a fait prévenir de son arrivée. Je l' ai prévenu des piéges qu' on voulait lui tendre. Je vous préviens que vous aurez demain une visite qui vous surprendra. On vous en avait prévenu.

PRÉVENU, UE. participe

PRÉVENU, UE. participe C' est un homme prévenu de certaines opinions. Il est prévenu en faveur de cette personne.

En termes de Palais, Un homme prévenu de délit, de crime, ou simplement, Un prévenu, Celui contre lequel se fait une procédure d' instruction pour qu' il soit mis en accusation, s' il y a lieu. Cette circonstance est favorable au prévenu.

PRÉVENTIF, IVE. adj.

PRÉVENTIF, IVE. adj. Qui prévient. Système préventif. Des mesures préventives.

PRÉVENTION. s. f.

PRÉVENTION. s. f. Préoccupation d' esprit, opinion favorable ou contraire avant examen. Il faut se défaire, se dépouiller de toute prévention. Juger des choses sans prévention. C' est un homme plein de préventions. Il est sujet aux préventions. Il ne peut se défaire de ses préventions. On ne peut le guérir, le désabuser de ses préventions. Inspirer à quelqu' un des préventions. Vaincre, guérir les préventions de quelqu' un. Donner des préventions contre soi. Il a en faveur de cet homme des préventions qui ne sont nullement fondées. Un juge ne doit avoir de préventions ni pour ni contre un accusé.

PRÉVENTION

PRÉVENTION en Jurisprudence criminelle, L' état d' un homme prévenu de délit, de crime. Il est en prévention, en état de prévention. La mise en prévention.

PRÉVENTION

PRÉVENTION en termes de Droit, L' action par laquelle on devance l' exercice du droit d' un autre; et, particulièrement, Le droit qu' un juge a de connaître d' une affaire, parce qu' il en a été saisi le premier. Le pape a droit de prévention sur l' ordinaire. Les baillis et sénéchaux avaient quelquefois le droit de prévention sur les juges subalternes. Il vieillit en ce sens.

Prévention en cour de Rome, Action par laquelle on demandait et l' on obtenait à Rome un bénéfice avant la nomination du collateur. Le patronage laïque n' était pas sujet à la prévention. Il obtint ce bénéfice par prévention.

PRÉVISION. s. f.

PRÉVISION. s. f. T. dogmatique. Vue des choses futures. La prévision de Dieu. On a cru que certaines personnes avaient le don de la prévision, le don de prévision.

Il se dit quelquefois, au pluriel, pour Conjectures. L' événement a justifié toutes mes prévisions.

PRÉVOIR. v. a.

PRÉVOIR. v. a. (Il se conjugue comme Voir, excepté au futur de l' indicatif et au conditionnel, où il fait, Je prévoirai, je prévoirais.) Juger par avance qu' une chose doit arriver. Les hommes sages prévoient les événements. Qui eût jamais pu prévoir cet accident? Je prévis bien dès lors ce qui en arriverait. Peut-on prévoir tous les inconvénients? Je ne prévoyais pas que cela dût arriver ainsi.

Tout a été prévu, On a pris toutes les précautions, on a fait tous les préparatifs nécessaires. On dit aussi: Il faut tout prévoir. On ne peut tout prévoir.

PRÉVU, UE. participe

PRÉVU, UE. participe

PRÉVÔT. s. m.

PRÉVÔT. s. m. Nom qu' on donnait à certaines personnes qui exerçaient une juridiction, qui étaient préposées pour avoir soin de quelque chose, pour avoir autorité sur quelque chose.

Prévôt royal, Premier juge royal, dont les appels ressortissaient aux bailliages ou sénéchaussées. Dans quelques provinces, le prévôt royal avait le titre de Châtelain; dans d' autres, celui de Vicomte; et dans d' autres, celui de Viguier.

Prévôt de l' hôtel, Officier de la maison du roi, lequel connaissait des cas criminels qui arrivaient à la suite de la cour, et de certaines matières civiles où les officiers de la maison du roi étaient intéressés, et qui avait inspection sur le prix des vivres nécessaires pour la subsistance de la cour. On l' appelait aussi Grand prévôt de France, ou simplement Grand prévôt.

Prévôt de Paris, Officier principal, qui était chef de la juridiction du Châtelet, et qui, en cas de convocation de la noblesse, était à la tête de l' arrière-ban. On appelait également Prévôt, dans plusieurs petites villes, Un juge royal qui connaissait des causes entre les habitants non privilégiés, et des sentences duquel il y avait appel au siége royal; au lieu qu' à Paris les sentences du prévôt allaient directement au parlement.

Prévôt des marchands, à Paris, à Lyon, et dans quelques autres villes, Celui qui était le chef de l' hôtel de ville, avec une espèce d' autorité sur la bourgeoisie.

Prévôts des chirurgiens, Officiers qui avaient, dans le corps des chirurgiens, des fonctions analogues à celles des jurés dans les communautés d' arts et métiers.

Prévôt de la connétablie, Officier qui commandait les gardes de la connétablie.

Prévôt de l' Úle, Officier qui était préposé pour veiller, dans Paris et aux environs, à la sûreté des grands chemins, et connaître des délits qui s' y commettaient.

Prévôt des monnaies, Officier qui était préposé pour la capture des faux monnayeurs, et pour l' instruction de leur procès.

Prévôt des maréchaux, Officier qui était préposé pour veiller à la sûreté des grands chemins, prendre connaissance des délits qui arrivaient dans l' étendue d' une généralité, et les juger sans appel. Les voleurs furent arrêtés par le prévôt. On mit le prévôt à leurs trousses. On l' appelait aussi Prévôt de la maréchaussée, et Grand prévôt.

Prévôt de l' armée, prévôt du régiment, Officier qui était préposé pour avoir l' inspection sur les délits qui se commettaient dans l' armée, dans un régiment, par les soldats. Le premier s' appelait aussi Grand prévôt.

Prévôt de la marine, Officier supérieur des archers de la marine, qui instruisait le procès des gens de mer accusés de quelque crime, et qui en faisait le rapport au conseil de guerre.

Prévôt de salle, Celui qui est sous un maître en fait d' armes, et qui donne leçon aux écoliers. Prendre leçon du prévôt de salle. Faire assaut contre le prévôt de salle. On dit dans un sens analogue, Le prévôt d' un maître de danse.

PRÉVÔT

PRÉVÔT dans quelques Églises cathédrales et collégiales, Le bénéficier qui était le chef du chapitre. Il se disait aussi d' Un bénéficier pourvu d' un bénéfice appelé Prévôté.

Prévôt général. Titre du supérieur général, dans quelques ordres religieux, tels que les carmes déchaussés.

PRÉVÔTAL, ALE. adj.

PRÉVÔTAL, ALE. adj. Qui concerne la juridiction du prévôt. Un vol commis sur le grand chemin était un cas prévôtal. La fausse monnaie était un des cas prévôtaux. Jugement prévôtal. Sentence prévôtale. Cour, juridiction prévôtale.

PRÉVÔTALEMENT. adv.

PRÉVÔTALEMENT. adv. Il n' est usité qu' en parlant Des crimes qui étaient de la compétence du prévôt, et qui étaient jugés par lui sans appel. Ce criminel a été jugé prévôtalement.

PRÉVÔTÉ. s. f.

PRÉVÔTÉ. s. f. Qualité, fonction, juridiction de prévôt; Territoire où s' exerçait cette sorte de juridiction. La prévôté de l' hôtel. La prévôté des marchands. La prévôté de la maréchaussée, de la marine, des monnaies. Juge de la prévôté. Il fut assigné à la prévôté. Dans toute l' étendue de la prévôté. Banni de toute la prévôté et vicomté de Paris. Lieutenant de la prévôté. La prévôté de tel chapitre, de tel lieu fut donnée à un tel. Plusieurs prévôtés dépendaient de ce chapitre.

PRÉVOYANCE. s. f.

PRÉVOYANCE. s. f. Faculté de prévoir. Rien n' échappe à sa prévoyance. Cet homme est doué d' une grande prévoyance.

Il signifie aussi, L' action de prévoir, et de prendre des précautions pour l' avenir. Il a détourné le mal par sa prévoyance. Une active prévoyance.

PRÉVOYANT, ANTE. adj.

PRÉVOYANT, ANTE. adj. Qui juge bien de ce qui doit arriver, et qui prend des mesures pour l' avenir. Il est bien prévoyant. Il n' est pas assez prévoyant. La sagesse est prévoyante. Avoir l' esprit prévoyant.

PRIAPÉE. s. f.

PRIAPÉE. s. f. Nom que l' on donne à une pièce de poésie obscène, à une peinture licencieuse. Il n' est guère d' usage qu' au pluriel. Des priapées.

PRIAPISME. s. m.

PRIAPISME. s. m. T. de Médec. Maladie qui consiste dans une érection continuelle et douloureuse.

PRIE-DIEU. s. m.

PRIE-DIEU. s. m. Sorte de pupitre au bas duquel est un marchepied, où l' on s' agenouille pour prier Dieu. On avait mis un prie-Dieu au milieu de l' église. Le prie-Dieu était couvert d' un tapis de velours. On avait préparé trois prie-Dieu.

PRIER. v. a.

PRIER. v. a. (On écrit au présent de l' indicatif et à l' impératif, Prions, priez; à l' imparfait de l' indicatif et au présent du subjonctif, Nous priions, vous priiez.) Demander par grâce, et avec une sorte de soumission. Prier quelqu' un de quelque chose, de faire quelque chose. C' est un homme que je vous prie de protéger. Je vous prie, je vous prie instamment, je vous prie en grâce de lui rendre ce service. Après cela, je ne vous prierai plus de rien. Priez-le de ma part de venir me parler.

Fam., Je l' en ai prié comme Dieu, comme pour Dieu; je l' en ai prie à mains jointes, Je l' en ai prié avec toute l' ardeur possible.

Prier pour quelqu' un, Intercéder pour quelqu' un. J' ai prié pour lui, mais je n' ai pu rien obtenir. Dans cette phrase, Prier est neutre.

Je vous prie, s' emploie souvent dans le langage ordinaire, absolument et comme formule de civilité. Dites-moi, je vous prie, ce que vous entendez par là. Excusez-moi, je vous prie, je vous en prie, si je ne me rends pas à votre invitation. Faites porter cela chez moi, je vous prie. Remarquez, je vous prie, que... Quelle sera, je vous prie, votre situation? Il s' emploie aussi dans quelques phrases, par forme de menace. Je vous prie, que je n' entende plus parler de cela. Je vous prie, que cela n' arrive plus. Ne recommencez pas, je vous prie, je vous en prie.

PRIER

PRIER signifie aussi, Inviter, convier. On l' a prié d' assister à la cérémonie. Il est de ceux qu' on a priés. On l' a prié à dîner. On l' a prié de la noce, de la fête.

Il veut être prié, il aime à se faire prier, se dit D' un homme qui diffère d' accorder une chose facile, qu' on lui demande. Il s' est fait prier pour chanter, tandis qu' il en mourait d' envie.

PRIER

PRIER signifie aussi, Pratiquer cet acte de religion par lequel on s' adresse à Dieu pour lui demander des grâces: alors on dit, Prier Dieu, sans rien ajouter de plus, et quelquefois absolument, Prier. Il passe les nuits à prier Dieu. Il passe les nuits à prier. L' Écriture dit: Priez et veillez, de peur que vous n' entriez en tentation. Prier pour ses ennemis. Prier les uns pour les autres. Prier pour les morts.

Prier la Vierge, prier les saints, S' adresser à la Vierge, aux saints, afin qu' ils intercèdent pour nous auprès de Dieu.

Fam., Je prie Dieu que.... se dit par forme de souhait. Je prie Dieu qu' il vous ramène en bonne santé. Je prie Dieu qu' il vous amende.

Et sur ce, je prie Dieu qu' il vous ait en sa sainte et digne garde, ou simplement, pour les personnes d' un rang moins élevé, en sa sainte garde. Formule par laquelle le roi terminait ses lettres.

PRIÉ, ÉE. participe

PRIÉ, ÉE. participe Fam., Repas, dîner prié, Repas, dîner auquel on est invité avec quelque cérémonie. Les dîners priés m' ennuient.

PRIÉ

PRIÉ est quelquefois substantif, et signifie, Celui qu' on a convié. Êtes-vous du nombre des priés?

Il est né prié, Il n' a pas besoin d' être invité chaque fois, il est toujours censé l' être.

PRIÈRE. s. f.

PRIÈRE. s. f. Demande faite à titre de grâce et avec une sorte de soumission. Humble prière. Très-humble prière. Instante prière. Faire une prière à quelqu' un. Il a fait cela à ma prière. Employer les prières et les menaces. Accordez cela à ma prière, à mes prières. Ne refusez point cela à mes prières. Exaucez ma prière. Ne repoussez point ma prière. Il n' a point voulu écouter mes prières. Il s' est rendu à mes prières. Je vous réitère ma prière. Il a été sourd à mes prières. Il n' a point eu d' égard à mes prières. Les prières d' un homme puissant sont d' un grand poids. Ses prières sont des ordres. Homère a personnifié les Prières.

PRIÈRE

PRIÈRE signifie aussi, L' acte de religion par lequel on s' adresse à Dieu. Aimer la prière. Se mettre en prière. Être en prière. Prière ardente. Prière fervente. Prière vocale. Prière mentale. Demander quelque chose à Dieu dans ses prières. Dieu a exaucé nos prières. Livre de prières. Les prières de l' Église. Prières ordonnées par l' Église. Les prières pour les agonisants, des agonisants. Les prières des morts, pour les morts. Les prières des quarante heures. Se recommander aux prières de quelqu' un. Je me recommande à vos bonnes prières. La prière de matin. La prière du soir. Prières publiques. Ordonner des prières. Prière à la sainte Vierge. Faire sa prière, ses prières. Assister à la prière. Sonner la prière.

Dans cette maison on fait la prière tous les soirs, Dans cette maison on fait la prière en commun tous les soirs.

Fam., Courte prière pénètre les cieux.

PRIEUR. s. m.

PRIEUR. s. m. Celui qui a la supériorité et la direction, dans certains monastères de religieux. Prieur claustral. Prieur conventuel. Le père prieur. Prieur régulier.

Sous-prieur, Celui qui a la supériorité, la direction, dans un monastère de religieux, après le prieur. Le sous-prieur. Le père sous-prieur.

Prieur commendataire, Bénéficier qui jouissait en tout ou en partie des revenus d' un prieuré, et qui en portait le titre, sans avoir aucune autorité sur les religieux.

Prieur-curé, Religieux qui possédait une cure, dans l' ordre des chanoines réguliers.

Prov. et fig., Il faut toujours dire du bien de monsieur le prieur, Il faut toujours ménager dans ses discours les gens en place, les personnes dont on dépend.

PRIEUR

PRIEUR était aussi Un titre de dignité dans quelques sociétés. Prieur de Sorbonne, de la maison de Sorbonne.

Dans l' Ordre de Malte, Grand Prieur, Chevalier revêtu d' un bénéfice de l' ordre, appelé Grand prieuré. Grand prieur de France. Grand prieur de Champagne. Grand prieur d' Auvergne.

Dans quelques Abbayes célèbres, Grand prieur, Religieux qui avait la première dignité après l' abbé.

PRIEURE. s. f.

PRIEURE. s. f. Religieuse qui a la supériorité, dans un monastère de filles, ou en chef, ou sous une abbesse. La mère prieure. Madame la prieure.

Dans quelques Monastères de filles, Grande prieure, La religieuse qui est immédiatement après l' abbesse.

Sous-prieure, La religieuse qui a la supériorité dans un monastère de filles, sous la prieure.

PRIEURÉ. s. m.

PRIEURÉ. s. m. Communauté religieuse d' hommes, sous la conduite d' un prieur; ou de filles, sous la conduite d' une prieure. Prieuré régulier. Prieuré d' hommes. Prieuré de filles. Prieuré de fondation royale.

Prieuré-cure, Prieuré auquel une cure était annexée. Prieuré simple, Prieuré dans lequel il n' y avait point de religieux. Prieuré commendataire, Bénéfice qu' un prieur séculier tenait en commende.

PRIEURÉ

PRIEURÉ se disait aussi de L' église et de la maison d' une communauté religieuse qui était sous la conduite d' un prieur on d' une prieure. Il était logé au prieuré.

Il se disait pareillement de La maison du prieur. Aller à la messe au prieuré.

PRIMAGE. s. m.

PRIMAGE. s. m. T. du Commerce maritime. Bonification de tant pour cent que l' on accorde quelquefois au capitaine, sur le fret du navire qu' il commande.

PRIMAIRE. adj. des deux genres

PRIMAIRE. adj. des deux genres Qui est au premier degré en commençant. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Assemblée primaire, Assemblée qui forme le premier degré d' un système d' élection, et où les citoyens sont appelés pour choisir des électeurs. École primaire, École où l' on commence l' instruction des enfants: on dit de même, Instruction primaire, enseignement primaire, instituteur primaire.

PRIMAT. s. m.

PRIMAT. s. m. Prélat dont la juridiction est au-dessus de celle des archevêques. Le primat des Gaules. L' archevêque de Tolède se dit primat d' Espagne. L' archevêque de Cantorbéry se dit primat d' Angleterre. On dit adjectivement, Le prince primat.

PRIMAT

PRIMAT en parlant De la Grèce moderne, se dit Des principaux d' une ville, d' un lieu. Les primats de l' île d' Hydra, de Spezzia.

PRIMATIAL, ALE. adj.

PRIMATIAL, ALE. adj. Qui appartient au primat. Siége primatial. Église primatiale. Juridiction primatiale.

PRIMATIE. s. f.

PRIMATIE. s. f. (On prononce Primacie.) La dignité de primat. La primatie des Gaules. La primatie d' Aquitaine.

Il signifie également, L' étendue du ressort de la juridiction ecclésiastique du primat, et Le siége de cette juridiction. La primatie de Lyon s' étendait sur les provinces de Paris, de Sens et de Tours. Du siége métropolitain il y avait appel à la primatie.

PRIMAUTÉ. s. f.

PRIMAUTÉ. s. f. Prééminence, premier rang. La primauté du saint-siége, du pape. C' est un homme vain qui voudrait avoir partout la primauté.

PRIMAUTÉ

PRIMAUTÉ au Jeu de cartes et à celui de dés, L' avantage qu' on a d' être le premier à jouer. Nous avons tous deux le même point, j' ai gagné par la primauté, de primauté. Tirer à qui aura la primauté. Jouer à trois rafles avec primauté, sans primauté.

Fig. et fam., Gagner quelqu' un de primauté, Le prévenir, le devancer, faire avant lui ce qu' il avait dessein de faire. Je voulais acheter cette maison, on m' a gagné de primauté.

PRIME. s. f.

PRIME. s. f. T. de Liturgie cathol. La première des heures canoniales. Chanter prime. Réciter prime. Dire prime. Assister à prime.

PRIME. s. f.

PRIME. s. f. Jeu où l' on ne donne que quatre cartes. Il y a deux sortes de prime: la grande prime, la petite prime. Jouer à la prime. Il a perdu son argent à la petite prime.

Avoir prime, Avoir ses quatre cartes de couleur différente.

PRIME

PRIME signifie aussi, La somme qu' un propriétaire qui veut faire assurer sa propriété, paye à l' assureur pour le prix de l' assurance. Prime d' assurance.

Il se dit également d' Une somme accordée par forme de bénéfice pour encourager quelque opération de finance ou de commerce. Prime d' encouragement. Prime d' importation, d' exportation. Prime de loterie.

En termes de Bourse, Marché à prime, Négociation à terme d' effets publics, dans laquelle, moyennant une prime payée par l' acquéreur, il est libre de prendre ou de ne pas prendre, au terme convenu, les effets qu' il a achetés.

PRIME

PRIME en termes d' Escrime, La première position, celle que prend d' abord l' escrimeur après qu' il a tiré ou est censé avoir tiré l' épée du fourreau. Garde de prime. Estocade de prime.

PRIME

PRIME en termes de Joaillier, se dit Des pierres demi-transparentes et légèrement colorées, qui sont de la nature du caillou ou du cristal, et qui ressemblent plus ou moins aux différentes pierres précieuses. Prime d' émeraude. Prime d' améthyste. Prime de topaze. Prime de rubis. Etc.

PRIME

PRIME signifie en outre, La laine de première qualité, la laine la plus fine. Prime de Ségovie. Prime de Portugal. Prime de Roussillon.

PRIME ABORD (DE). loc. adv. et fam.

PRIME ABORD (DE). loc. adv. et fam. Du premier abord, au premier abord. De prime abord, je le pris pour un autre.

PRIMER. v. n.

PRIMER. v. n. Tenir la première place. Il ne se dit, au propre, qu' au Jeu de la paume, en parlant De celui qui reçoit le service, et de celui qui tient la droite de l' autre côté. Il est accoutumé à primer. Il n' est pas bon pour primer. Il prime fort bien.

Il s' emploie figurément, et signifie, Devancer, surpasser, se distinguer, avoir de l' avantage sur les autres. Cet homme prime en tout. Il prime dans la conversation, dans le barreau. Il veut toujours primer. Il veut primer partout.

Aimer à primer, Aimer à paraître plus que les autres, à dominer sur eux.

PRIMER

PRIMER est aussi actif dans le même sens. Primer quelqu' un, Le surpasser. Il prime tous ses camarades d' étude.

En Jurispr., Primer quelqu' un en hypothèque, Avoir une hypothèque antérieure à la sienne.

PRIMÉ, ÉE. participe

PRIMÉ, ÉE. participe

PRIME SAUT (DE). loc. adv. et fam.

PRIME SAUT (DE). loc. adv. et fam. Subitement, tout d' un coup.

PRIME-SAUTIER, IÈRE. adj.

PRIME-SAUTIER, IÈRE. adj. Qui se détermine, qui agit, qui parle ou qui écrit de premier mouvement, sans délibération, sans réflexion préalable. Il est prime-sautier. Un esprit prime-sautier. Une intelligence prime-sautière. Mouvement prime-sautier. Il est peu usité.

PRIMEVÈRE. s. f.

PRIMEVÈRE. s. f. Plante qui fleurit vers la fin du mois de février, et qui est une des premières qu' on voit avant le printemps. Primevère double. Primevère simple. Bouquet de primevère. Bordure de primevères. L' Oreille d' ours est une espèce de primevère.

PRIMEVÈRE. s. m.

PRIMEVÈRE. s. m. Printemps. Il est vieux.

PRIMEUR. s. f.

PRIMEUR. s. f. Première saison des fruits et des légumes. Les fraises, les pois sont chers dans la primeur, dans leur primeur.

Il se dit aussi en parlant Du vin. Certains vins sont bons dans la primeur, Ils sont bons à boire aussitôt après la vendange.

PRIMEURS

PRIMEURS au pluriel, se dit Des fruits et des légumes précoces. On a servi des primeurs.

PRIMICÉRIAT. s. m.

PRIMICÉRIAT. s. m. Dignité, office de primicier.

PRIMICIER. s. m.

PRIMICIER. s. m. Celui qui a la première dignité dans certaines églises, dans certains chapitres. On dit aussi, Princier.

PRIMIDI. s. m.

PRIMIDI. s. m. Le premier jour de la décade, dans le calendrier républicain.

PRIMIPILAIRE ou PRIMIPILE. s. m.

PRIMIPILAIRE ou PRIMIPILE. s. m. T. d' Antiq. Nom distinctif du premier centurion, chez les Romains, c' est-à-dire, de celui qui commandait la première compagnie de chaque cohorte.

PRIMITIF, IVE. adj.

PRIMITIF, IVE. adj. Qui est le premier, le plus ancien. Titre primitif. Les titres qu' on a produits ne sont pas suffisants, il faut voir le titre primitif. La valeur primitive d' une monnaie.

L' état primitif d' une chose, Le premier état dans lequel on sait ou l' on conjecture qu' elle était. On dit de même, La forme primitive.

Le monde primitif, Le monde tel qu' on suppose qu' il était dans les temps les plus anciens.

Langue primitive, Celle qu' on suppose avoir été parlée la première. Il se dit aussi d' Une langue qu' on suppose ne s' être formée d' aucune autre.

L' innocence primitive, L' état de l' âme, antérieur au péché.

La primitive Église, L' Église des premiers siècles du christianisme.

En Matière ecclésiastique, Curé primitif, Celui qui est originairement curé, et qui a un vicaire perpétuel qu' on appelle Curé. L' abbé de Sainte-Geneviève était curé primitif de Saint-Étienne du Mont.

PRIMITIF

PRIMITIF en termes de Grammaire, se dit Du mot radical dont se forment les mots qu' on appelle dérivés ou composés. Mot primitif. Juste est le mot primitif de Justicier, de Justifier, d' Injuste, d' Injustice, etc.

Il s' emploie aussi substantivement. Ce primitif a beaucoup de dérivés.

En Physique, Couleurs primitives, Les sept couleurs principales dans lesquelles la lumière solaire se décompose; savoir: le rouge, l' orangé, le jaune, le vert, le bleu, l' indigo, et le violet. Les peintres appellent Couleurs primitives, Le rouge, le jaune, le bleu, le blanc et le noir.

PRIMITIVEMENT. adv.

PRIMITIVEMENT. adv. Originairement. Ce mot a été employé primitivement dans un sens beaucoup plus restreint.

PRIMO. adv.

PRIMO. adv. Mot emprunté du latin, qui signifie, Premièrement, et qui se dit en français dans le même sens.

PRIMOGÉNITURE. s. f.

PRIMOGÉNITURE. s. f. T. de Jurispr. Aînesse. Ésaü vendit son droit de primogéniture pour un plat de lentilles. Les enfants mâles succèdent, dans ce pays, par ordre de primogéniture.

PRIMORDIAL, ALE. adj.

PRIMORDIAL, ALE. adj. Primitif, qui est le premier, qui est le plus ancien, le premier en ordre. Titre primordial. L' état primordial des choses. Les montagnes, les mines primordiales.

En Botan., Feuilles primordiales, Petites feuilles qui sont déjà visibles dans la graine, et qui font partie de la plumule.

PRIMORDIALEMENT. adv.

PRIMORDIALEMENT. adv. Primitivement, originairement.

PRINCE. s. m.

PRINCE. s. m. Celui qui possède une souveraineté en titre, ou qui est d' une maison souveraine. Prince souverain. Prince feudataire. Prince étranger. Les princes chrétiens. Les princes d' Allemagne. Les princes d' Italie. Prince du saint-empire. Il s' est mis par ses talents, par ses vertus, au rang des plus grands princes.

En France, Princes du sang, Ceux qui sont sortis de la maison royale par les mâles; et, Princes étrangers, Ceux qui viennent d' une maison souveraine étrangère, ou qui en ont le rang.

Très-haut, très-puissant et très-excellent prince. Formule dont on se servait dans les actes publics où l' on parlait des rois. Pour les princes qui n' étaient pas rois, on disait, Très-haut et très-puissant prince.

Prov., Vivre en prince, tenir état de prince, avoir un équipage de prince, être vêtu en prince, etc., Vivre splendidement, avoir un grand équipage, être magnifiquement vêtu, etc.

Prov. et fig., Ce sont jeux de prince, qui ne plaisent qu' à ceux qui les font; ou absolument, Ce sont jeux de prince, se dit Des amusements et des jeux dans lesquels on se met peu en peine du mal qui peut en résulter pour autrui.

Fig. et fam., Il est bon prince, se dit D' un simple particulier qui a un caractère et des manières faciles.

PRINCE

PRINCE employé absolument avec l' article défini, se dit ordinairement Du souverain qui commande dans le lieu dont on parle. Le prince veut être obéi. Avoir audience du prince. Avoir l' oreille, la faveur, les bonnes grâces du prince. Les monnaies portent l' effigie du prince.

Il se dit aussi quelquefois Du gouvernement, dans les États républicains.

Fam. et ironiq., L' ami du prince, L' agent des plaisirs secrets d' un prince ou de quelque personnage puissant.

PRINCE

PRINCE se dit aussi de Ceux qui, sans être souverains, ni de maison souveraine, possèdent des terres qui ont le titre de Principautés, ou bien à qui un souverain a conféré ce titre. Monsieur le prince un tel.

Princes de l' Église, Les cardinaux, les archevêques et les évêques.

Le prince des apôtres, Saint Pierre. Les princes des apôtres, Saint Pierre et saint Paul.

Le prince des ténèbres, Le démon.

PRINCE

PRINCE signifie aussi, Le premier en ordre de mérite, de talent. Aristote, le prince des philosophes. Homère, le prince des poètes. Démosthène, le prince des orateurs grecs. Etc. Il n' est usité, en ce sens, que dans le style oratoire.

En termes d' Histoire romaine, Le prince du sénat, Le sénateur que le censeur nommait le premier, en lisant la liste des membres du sénat. Le prince de la jeunesse, Le jeune prince de la famille impériale, que l' empereur mettait à la tête des fils de sénateurs, pour la célébration des jeux troyens.

PRINCEPS

PRINCEPS Mot latin qu' on emploie adjectivement pour désigner La première édition d' un auteur ancien. Édition princeps. L' édition princeps de Virgile. Consulter une édition princeps.

PRINCERIE. s. f.

PRINCERIE. s. f. Dignité de princier ou de primicier.

PRINCESSE. s. f.

PRINCESSE. s. f. Fille ou femme de prince. Une jeune princesse. La princesse de...

Il se dit aussi d' Une femme, souveraine de quelque État. Élisabeth, reine d' Angleterre, était une grande princesse.

Fig. et fam., Elle fait la princesse, se dit D' une femme fière et exigeante. On dit de même, Elle prend des airs de princesse.

PRINCESSE

PRINCESSE est aussi Un terme de familiarité, et quelquefois de mépris, employé avec des femmes d' une classe inférieure et d' une conduite équivoque. Oui, ma princesse. La princesse s' avisa d' avoir des caprices. Ce sont des princesses à qui il ne faut pas se fier.

Amandes princesses, Les amandes dont le bois est tendre et facile à briser. Dans cette expression, Princesse est pris adjectivement.

PRINCIER, IÈRE. adj.

PRINCIER, IÈRE. adj. Il n' est usité que dans ces expressions, Maison princière, famille princière, qui se disent de Certaines maisons, de certaines familles d' Allemagne., dont le chef a le titre et les droits de prince; et dans celle-ci, Droits princiers, Les droits appartenant à un prince.

PRINCIER

PRINCIER est aussi substantif, et signifie la même chose que Primicier: voyez ce mot.

PRINCIPAL, ALE. adj.

PRINCIPAL, ALE. adj. Qui est le premier, le plus considérable, le plus remarquable en son genre. Principal emploi. Son principal but. Les points et les articles principaux d' un traité, d' un contrat de mariage. C' est là son principal défaut, sa principale vertu. Il en a fait sa principale affaire. Il développa deux ou trois raisons principales. La principale raison est que, c' est que... Il était le principal agent dans cette affaire. La scène principale d' un drame. Le rôle principal. La figure principale d' un tableau. L' idée principale d' un ouvrage. La proposition principale d' une phrase. Les principaux magistrats.

Substantiv., Les principaux de la ville, de l' assemblée, etc., Les personnes principales de la ville, de l' assemblée.

Le principal locataire, La personne qui loue du propriétaire une maison, pour la sous-louer en totalité ou par partie.

Le principal obligé, Le principal débiteur, pour le distinguer de La caution.

Le sort principal d' une rente, Le fonds, la somme qui a été placée en rente. Il a vieilli.

Prov. et fig., C' est la principale pièce du sac, C' est ce qu' il y a de plus nécessaire dans l' affaire dont il s' agit.

PRINCIPAL

PRINCIPAL est quelquefois substantif, et signifie, Ce qu' il y a de plus important, de plus considérable. Le principal de l' affaire, c' est... Vous oubliez le principal. Le principal doit aller avant l' accessoire. Le principal est que vous ayez soin de votre santé, est d' avoir soin de votre santé.

Il signifie particulièrement, en termes de Palais, La première demande, le fonds d' une affaire, d' une contestation. La cour a évoqué le principal, et y a fait droit. Rendre un jugement interlocutoire, sans préjudice du droit des parties au principal.

Il signifie aussi, La somme capitale, le sort principal d' une dette. Il lui est dû, tant en principal qu' en arrérages, la somme de... Les intérêts excèdent le principal. Il a abandonné les intérêts pour être payé du principal. On lui a remboursé intérêts et principal.

PRINCIPAL. s. m.

PRINCIPAL. s. m. Celui qui a la direction d' un collége. Le principal de Navarre. Monsieur le principal. Le père principal. On ne donne aujourd' hui le titre de Principal qu' aux chefs des colléges communaux.

PRINCIPALEMENT. adv.

PRINCIPALEMENT. adv. Particulièrement, sur toutes choses. Ce qu' il faut lui recommander principalement, c' est de...

PRINCIPALITÉ. s. f.

PRINCIPALITÉ. s. f. Emploi d' un principal de collége. On lui a donné la principalité de tel collége. Il a vieilli.

PRINCIPAUTÉ. s. f.

PRINCIPAUTÉ. s. f. Dignité de prince. La principauté donne un rang élevé. On ne lui conteste pas sa principauté.

Il se dit aussi de La terre, de la seigneurie qui donne la qualité de prince. Cette terre, qui n' était qu' un marquisat, devint une principauté. Ériger une terre en principauté. La principauté de Dombes, de Monaco. C' est une des villes de la principauté.

PRINCIPAUTÉS

PRINCIPAUTÉS au pluriel, est Le nom que l' on donne à un des neuf choeurs des anges.

PRINCIPE. s. m.

PRINCIPE. s. m. Commencement, origine, source, première cause. Dieu est le principe, le premier principe de toutes choses. Dieu est le principe de tout bien, le souverain principe. Dieu est le principe par lequel tout est produit, par lequel tout se meut. Le principe de nos idées, de nos connaissances. Le principe de nos déterminations. Des philosophes ont fait de l' intérêt personnel le principe de toutes nos actions. Remontons au principe des choses. Voyons, examinons la chose dans son principe. Attaquons cette erreur dans son principe. Le principe du mal est dans la faiblesse des chefs. Les manichéens admettaient deux principes contraires, un principe du bien et un principe du mal.

Dès le principe, Dès le commencement. Dès le principe, j' ai vu à quoi cette affaire aboutirait.

PRINCIPE

PRINCIPE se dit, en Physique, de Ce qui constitue, de ce qui compose les choses matérielles. Selon quelques philosophes, les atomes sont les principes de tous les corps.

Il se dit, en Chimie, Des corps simples ou indécomposés. On nomme Principes actifs, Certains corps qui agissent sur les autres; et Principes passifs, Les corps qui sont le sujet de cette action.

Principes immédiats, Substances composées au moins de trois éléments: on les retire des animaux et des végétaux, sans altération, par des procédés simples, et en quelque sorte immédiatement. Les principes immédiats des animaux. Les principes immédiats des végétaux. La réunion de deux ou de plusieurs principes immédiats constitue les parties solides et liquides des animaux, les feuilles, les racines, les fleurs.

PRINCIPE

PRINCIPE se dit aussi de Toutes les causes naturelles, et particulièrement de celles par lesquelles les corps agissent et se meuvent. Le principe de la chaleur. Le principe du mouvement. On dit que les animaux ont le principe du mouvement en eux-mêmes, et que les corps inanimés ne se meuvent que par un principe qui leur est étranger.

PRINCIPE

PRINCIPE se dit encore Des premiers préceptes, des premières règles d' un art, d' une science. Les principes de la géométrie, de la chimie, de la peinture, de l' architecture, etc. Les principes de l' art dramatique. Il faut savoir au moins les principes des beaux-arts. Il veut parler d' un art dont il n' a pas seulement les principes, les premiers principes. C' est un principe en peinture que...

PRINCIPE

PRINCIPE en Philosophie, se dit Des premières et des plus évidentes vérités qui peuvent être connues par la raison. Le premier principe de la philosophie de Descartes, c' est Je pense; d' où l' on tire cette conséquence, Donc je suis. Raisonner sur un principe, d' après un principe. D' un principe vrai, on tire quelquefois de fausses conséquences. Je pose pour principe, je tiens pour principe, en principe que... Un principe fécond. Établir un principe. Partir d' un principe. Poser un principe. Faire une pétition de principe.

PRINCIPE

PRINCIPE signifie aussi, Maxime, motif, règle de conduite, etc. Principe de religion, de morale, de politique. Principe de conscience, d' honneur, de justice, de probité, etc. Agir par principe d' honneur, par un principe de vanité, par un faux principe de dévotion. La plupart des hommes se font des principes au gré de leur intérêt. César avait pour principe de ne rien remettre au lendemain. Il ne se conduit que par de faux principes. Cet homme a de bons principes.

Il s' emploie absolument, au pluriel; et alors il signifie, De bons principes de morale, de religion. Cet homme a des principes. Il n' a point de principes. Il n' a aucun principe. Un homme sans principes.

PRINCIPION. s. m.

PRINCIPION. s. m. T. de dérision. Un petit prince, le prince d' un petit État. Ce n' est qu' un principion. Un petit principion.

PRINTANIER, IÈRE. adj.

PRINTANIER, IÈRE. adj. Qui est du printemps. La saison printanière. Des fleurs printanières.

Étoffes printanières, Étoffes légères qu' on porte au printemps.

PRINTEMPS. s. m.

PRINTEMPS. s. m. La première des quatre saisons de l' année, qui commence lorsque le soleil entre dans le signe du Bélier. Dans le printemps. Nous aurons un agréable printemps. Toutes les fleurs du printemps. Un beau jour de printemps. Au printemps, les herbes et les plantes commencent à pousser. Au printemps prochain.

Dans le style poétique ou soutenu, Elle comptait, elle avait vu quinze printemps, seize printemps, Elle n' avait que quinze ans, que seize ans.

PRINTEMPS

PRINTEMPS se dit, figurément, de La jeunesse, depuis environ quatorze ans, jusqu' à vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Dans le printemps de sa vie. Au printemps de son âge. Profitons du printemps de nos jours.

PRIORI (À)

PRIORI (À) Expression latine qui s' emploie en termes de Logique. Démontrer une vérité à priori, D' après un principe antérieur, évident, d' où elle dérive. Voilà qui est prouvé à priori.

Elle se dit aussi en parlant Des systèmes, des raisonnements créés par l' imagination, avant d' avoir observé et recueilli les faits positifs qui devraient leur servir de bases. Raisonner, décider, prononcer à priori. Les systèmes imaginés à priori soutiennent difficilement l' examen. La législation d' un peuple ne doit pas être faite à priori.

PRIORITÉ. s. f.

PRIORITÉ. s. f. Antériorité, primauté en ordre de temps. Priorité d' hypothèque. Priorité de date. Cette proposition ayant la priorité, elle doit être discutée d' abord.

Il se dit aussi dans quelques phrases de Théologie et de Philosophie scolastique. Priorité de nature. Priorité de temps. Priorité de raison. Priorité d' origine. Priorité de relation.

PRISE. s. f.

PRISE. s. f. Action de prendre, de s' emparer. Faire une prise. Ce vaisseau a fait plusieurs prises. La prise d' une place de guerre. Les soldats perdirent courage après la prise de leur colonel. Se trouver à la prise du cerf.

Il signifie aussi, La chose qui a été prise. Une riche prise. Une prise importante. Amener sa prise dans un port. Il est entré tant de prises dans le port de Brest. Conseil des prises: voyez CONSEIL.

Il signifie encore, Moyen, facilité de prendre, de saisir. Avoir prise. Trouver prise. Les lutteurs se frottaient d' huile, afin de donner moins de prise sur eux. Ce vase est tout rond, il n' y a point de prise.

Il s' emploie aussi figurément. Le remords n' a aucune prise sur ce coeur endurci.

Fig., Avoir prise, trouver prise sur quelqu' un, Avoir sujet, trouver occasion de le critiquer. On dit dans le même sens, Donner prise sur soi, donner prise à la critique, S' exposer a être repris, critiqué.

Cette chose est en prise, Elle est exposée à être prise. Elle est hors de prise, On ne peut la dérober, ou On ne saurait y atteindre.

Au Jeu d' échecs, Cette pièce est en prise, est hors de prise, Une autre pièce peut la prendre ou ne peut pas la prendre. Au Jeu de billard, Cette bille est en prise, Il est aisé de la faire, de la blouser.

Une chose de bonne prise, Une chose qui peut être ou qui a été prise justement. Il se dit ordinairement Des bâtiments qui appartiennent à l' ennemi, ou qui sont chargés de marchandises de contrebande. Ce navire est de bonne prise. Ce bâtiment portait des armes aux ennemis, il a été déclaré de bonne prise. On le dit, quelquefois, Des heureux emprunts faits par un écrivain. Il a tiré cette scène d' un auteur oublié, cela était de bonne prise.

Lâcher prise, Laisser aller ce qu' on tenait avec force. Deux inconnus le saisirent au collet, il leur fit lâcher prise.

Fig., Lâcher prise, Cesser une poursuite, une dispute, un combat, etc.; ou Rendre malgré soi ce qu' on a pris. Ils ont disputé longtemps sans vouloir lâcher prise. Certains solliciteurs ont peine à lâcher prise. Il s' était emparé du bien d' autrui, mais on lui a fait lâcher prise.

Prise d' eau, L' action de détourner d' une rivière, d' un étang, etc., une certaine quantité d' eau, soit pour faire tourner un moulin, soit pour quelque autre usage. Il se dit aussi de La concession qui est faite pour détourner ainsi de l' eau, et quelquefois aussi de L' eau même qui est détournée.

En termes de Guerre, Prise d' armes, L' action de prendre les armes pour quelque service, de se mettre sous les armes. Il y aura ce soir une prise d' armes.

Prise d' armes, signifie quelquefois, L' action de sujets, de citoyens qui prennent les armes contre leur prince, contre leur gouvernement. Il fut condamné pour prise d' armes.

Prise d' habit, ou Vêture, La cérémonie qui se pratique quand on donne l' habit de religieux ou de religieuse. J' ai été à la prise d' habit d' un tel, d' une telle.

En termes de Droit, Prise de possession, L' acte solennel par lequel une personne prend possession d' un bénéfice, d' un emploi, d' un héritage, etc. La prise de possession de ce bénéfice fut faite par procureur. Être témoin à une prise de possession.

En termes d' ancienne Jurispr. crim., Prise de corps, L' action par laquelle on saisit un homme au corps, en vertu d' un acte du juge. Un décret, une ordonnance de prise de corps. Il y a plusieurs décrets de prise de corps contre lui. Il se dit aussi de L' arrêt ou de la sentence qui ordonne la prise de corps. Il y a prise de corps contre lui. On a décerné une prise de corps contre lui.

En termes de Procéd., Prise à partie, Le recours qu' exercent les parties contre leurs juges, dans les cas prévus par la loi.

PRISE

PRISE signifie quelquefois, Querelle. Ces deux hommes se sont brouillés, et ont eu prise ensemble, ont eu quelque prise, ont eu une prise violente.

PRISES

PRISES au pluriel, se dit de L' action de combattre. On ne l' emploie guère en ce sens que dans les phrases suivantes:

En venir aux prises, Se prendre des mains, se saisir mutuellement, se jeter l' un sur l' autre. Après avoir brisé leurs épées, ils en vinrent aux prises.

En être aux prises, Combattre, se battre actuellement. Les deux armées, les deux combattants en sont aux prises, sont aux prises. Deux chiens qui sont aux prises. Il se dit aussi De deux ou de plusieurs personnes qui disputent ou qui jouent les unes contre les autres. La dispute s' échauffe, ils en sont aux prises. Nos joueurs en sont aux prises, sont aux prises. On dit de même, Je les ai mis aux prises, je les ai laissés aux prises.

Fig., Être aux prises avec la mort, Être en grand danger de mourir, être à l' agonie; et, Être aux prises avec la mauvaise fortune, Être dans le malheur, dans l' adversité.

PRISE

PRISE en parlant De médicaments et de drogues, se dit de La dose qu' on prend en une fois. Deux prises de rhubarbe. Une prise de thériaque. Une demi-prise. On dit aussi, Une prise de tabac, Une pincée de tabac. Dans ces deux sens, on dit, Prendre une prise de...

PRISÉE. s. f.

PRISÉE. s. f. Le prix que met le commissaire-priseur ou l' huissier aux choses qui doivent être vendues en public, au plus offrant et dernier enchérisseur. Faire la prisée. Le commissaire qui faisait la prisée des meubles. On a eu tous les meubles pour la prisée. Cela a été vendu au-dessous de la prisée. Cela est demeuré pour la prisée, A été vendu au taux de la prisée.

PRISER. v. a.

PRISER. v. a. Mettre le prix à une chose, en faire l' estimation. Combien prisez-vous cette étoffe? On a choisi deux libraires pour priser les livres de cette bibliothèque.

Prov. et fig., Il prise trop sa marchandise, se dit D' un homme qui estime trop ce qui lui appartient, et veut trop le faire valoir.

PRISER

PRISER signifie aussi, Estimer. On prise beaucoup ce prédicateur. Ce que le vulgaire prise le plus, n' est pas toujours fort estimable. On l' emploie quelquefois, en ce sens, avec le pronom personnel. C' est un homme qui se prise beaucoup, et qui ne prise guère les autres.

PRISÉ, ÉE. participe

PRISÉ, ÉE. participe

PRISEUR. s. m.

PRISEUR. s. m. Il n' est usité que dans cette dénomination, Huissier-priseur, ou maintenant, Commissaire-priseur, Huissier, commissaire qui met le prix à ce qui se vend en public au plus offrant et dernier enchérisseur. Un huissier-priseur-vendeur. Un commissaire-priseur-vendeur.

PRISMATIQUE. adj. des deux genres

PRISMATIQUE. adj. des deux genres Il n' est usité que dans ces expressions: Corps, figure prismatique, Corps qui a la figure d' un prisme; et, Couleurs prismatiques, Couleurs qu' on aperçoit en regardant à travers un prisme de verre triangulaire, et parmi lesquelles on distingue spécialement sept nuances, savoir: violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge.

PRISME. s. m.

PRISME. s. m. Polyèdre composé de deux bases égales et parallèles, unies par des parallélogrammes. Prisme triangulaire. Prisme pentagone.

Il se dit, particulièrement, de L' instrument d' optique qui sert à décomposer la lumière, et qui est un prisme triangulaire de verre blanc ou de cristal. Avec un prisme de verre on voit toutes les couleurs qui paraissent dans l' arc-en-ciel. Dans ce sens, on l' emploie quelquefois absolument. Les effets du prisme. Faire passer un faisceau de lumière à travers le prisme.

Fig., Voir dans un prisme, regarder à travers un prisme, Voir les choses, les considérer suivant ses préjugés et ses passions, qui les colorent à leur gré. On dit de même, Le prisme de l' amour-propre.

PRISON. s. f.

PRISON. s. f. Lieu où l' on enferme les accusés, les criminels, les débiteurs, etc. Mettre en prison. Tirer de prison. Tenir en prison. Sortir de prison. S' échapper de prison. Garder la prison. Garder prison. Tenir prison. Forcer une prison. Cet homme est dans les prisons publiques. Prison d' État.

Fig., Le corps est la prison de l' âme.

Prov., Il n' y a point de laides amours ni de belles prisons.

Fig. et fam., Cette maison est une prison, Elle est sombre et triste.

Prov. et pop., Il est gracieux comme la porte d' une prison, se dit D' un homme rude et d' un abord repoussant.

Prov., fig. et pop., Être dans la prison de saint Crépin, Avoir une chaussure trop étroite, qui fait souffrir.

PRISON

PRISON signifie quelquefois, Emprisonnement. Il a été condamné à deux jours, à deux ans de prison, à une prison perpétuelle, à la prison perpétuelle. La peine de ce délit est la prison. Il a fait son temps de prison. Après une longue prison, il consentit à nommer ses complices.

PRISONNIER, IÈRE. s.

PRISONNIER, IÈRE. s. Celui, celle qui est arrêté pour être mis en prison, ou qui y est détenu. On l' a mené prisonnier. Il s' est rendu prisonnier. Se constituer prisonnier. Visiter les prisonniers. Délivrer un prisonnier pour dette. Prisonnier pour crime. Plusieurs témoins chargent ce prisonnier. Écrouer, élargir un prisonnier. On la retient prisonnière depuis longtemps.

Pain des prisonniers, Le pain que l' État fournit tous les jours aux prisonniers.

Prisonnier d' État, Celui qui est arrêté, qui est renfermé pour quelque action contraire à la sûreté de l' État.

Prisonnier de guerre, Celui qui a été pris à la guerre. Il a été fait prisonnier de guerre. On fit trois mille prisonniers. On a renvoyé ce prisonnier sur sa parole, on l' a renvoyé sans rançon. On fit l' échange des prisonniers. La garnison est prisonnière de guerre. Il est prisonnier sur sa parole, sur parole. Voyez PAROLE.

PRIVATIF, IVE. adj.

PRIVATIF, IVE. adj. T. de Gram. Qui marque privation. Particule privative. En français, la particule in est privative au commencement de plusieurs mots, comme Incorrigible, insoutenable, inaccessible, indigne, etc. L' a fait souvent le même effet dans la langue grecque, et on l' appelle Alpha privatif.

PRIVATIF

PRIVATIF s' emploie quelquefois substantivement. Un traité des privatifs.

PRIVATION. s. f.

PRIVATION. s. f. Perte, absence, manque d' un bien, d' un avantage qu' on avait, ou qu' on devait, qu' on pouvait avoir. La privation de la vue. La privation de l' ouïe. La privation du sentiment. C' est un homme qui est dans la privation de toutes choses. On châtia cette ville par la privation de ses priviléges. La privation des droits civils.

Il signifie, dans le langage de l' ancienne Philosophie, Absence d' une forme qu' un sujet peut avoir. Aristote reconnaît trois principes des choses naturelles, la matière, la forme, et la privation.

PRIVATION

PRIVATION signifie aussi, L' action de se priver volontairement, de s' abstenir de quelque chose dont on pourrait jouir. Privation volontaire. S' exercer, s' habituer aux privations. S' imposer des privations. À force de privations, il a amassé un petit pécule.

Vivre de privations, Manquer de beaucoup de choses nécessaires.

PRIVATIVEMENT. adv.

PRIVATIVEMENT. adv. Exclusivement, à l' exclusion. Il n' est guère usité que dans cette locution, Privativement à tout autre. Ce qu' il demandait lui a été accordé privativement à tout autre.

PRIVAUTÉ. s. f.

PRIVAUTÉ. s. f. Familiarité extrême. Il vit dans cette maison avec beaucoup de privauté.

Prendre, se permettre des privautés, Prendre de grandes libertés: cela se dit surtout Des libertés prises avec les femmes. Il prend avec elle de certaines privautés.

PRIVÉ, ÉE. adj.

PRIVÉ, ÉE. adj. Qui est simple particulier, qui n' a aucune charge publique. C' est un homme privé. Vivre en homme privé. Une personne publique est obligée à plus de circonspection qu' une personne privée.

Il se dit aussi Des choses, et il est opposé à Public. Il préfère les douceurs de la vie privée aux embarras de la grandeur. Ce prince a des vertus privées. Il faut sacrifier l' intérêt privé à l' intérêt public.

Autorité privée, se dit par opposition à Autorité publique, ou à Autorité légitime Il a mis cet homme en prison de son autorité privée. Ce jeune homme a fait telle action de son autorité privée, et sans l' aveu de son père.

Prison privée, ou, dans le style des anciennes ordonnances, Chartre privée, se dit par opposition à Prison publique. Il est défendu par les lois d' avoir des prisons privées. Tenir quelqu' un en chartre privée.

Acte sous seing privé, Acte fait sans l' intervention de l' officier public.

En son propre et privé nom, se dit en parlant Des dettes et des obligations personnelles que l' on contracte. Il s' est obligé dans le contrat en son propre et privé nom. Sous peine d' en répondre en son propre et privé nom.

Parler, agir en son propre et privé nom, Parler, agir de son chef, sans commission de personne.

Conseil d' État privé, ou Conseil privé, Le conseil où présidait le chancelier, et où se jugeaient les affaires des particuliers dans lesquelles le roi n' avait point d' intérêt. On l' appelait autrement Conseil des parties. --- Il se dit aujourd' hui d' Un conseil particulier, qui ne s' assemble que d' après une convocation expresse ordonnée par le roi, et faite par le président du conseil des ministres.

Vie privée, est Le titre de certains ouvrages où l' on raconte les actions particulières et privées d' un personnage public. La Vie privée de Louis XV.

PRIVÉ

PRIVÉ signifie aussi, Qui est apprivoisé. En ce sens, il est opposé à Farouche, sauvage, etc. Un oiseau privé. Un moineau privé. On se sert d' un canard privé pour attirer les canards sauvages.

Fig. et fam., C' est un canard privé, se dit D' un homme dont on se sert pour faire tomber dans le piége ceux qui se fient à lui. Défiez-vous de cet homme-là, c' est un canard privé. Cette manière de parler a vieilli.

PRIVÉ

PRIVÉ signifie aussi, Familier. En ce sens, il ne se dit guère que pour marquer un excès de familiarité. Ce domestique se rend un peu trop privé avec ses maîtres. Dans ce sens, il est peu usité.

PRIVÉ. s. m.

PRIVÉ. s. m. Lieux d' aisances, l' endroit de la maison destiné pour y aller faire ses nécessités.

PRIVÉMENT. adv.

PRIVÉMENT. adv. Familièrement, d' une manière privée, libre et familière. Ils ont toujours vécu privément, fort privément ensemble. Il a vieilli.

PRIVER. v. a.

PRIVER. v. a. Ôter à quelqu' un ce qu' il a, ce qu' il possède, l' empêcher de jouir de quelque avantage qu' il avait ou pouvait avoir, le dépouiller de quelque chose qui lui appartient. L' arrêt qu' on a rendu contre lui, le prive de tous ses biens, le prive de ses droits civils. On l' a privé de tous ses avantages. Sa dernière fluxion l' a entièrement privé de la vue. Priver un homme de la vue de ses enfants, de sa femme, de ses amis.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Par là ils se sont privés de toute sorte de secours. Il s' est privé de sa liberté.

PRIVER

PRIVER avec le pronom personnel, signifie aussi, S' abstenir. Se priver du plaisir de la comédie, de la chasse, de la promenade. Il faut savoir se priver des choses qui ne sont pas nécessaires.

PRIVER

PRIVER signifie quelquefois, Apprivoiser, rendre privé. Cette espèce d' oiseau est la plus difficile de toutes à priver.

PRIVÉ, ÉE. participe

PRIVÉ, ÉE. participe Corps privé de sépulture. Corps privé de vie. Homme privé de sa raison, privé de raison. Être privé de l' usage de ses membres. Voyez PRIVÉ, ÉE, adjectif.

PRIVILÉGE. s. m.

PRIVILÉGE. s. m. Faculté accordée à un particulier ou à une communauté, de faire quelque chose, ou de jouir de quelque avantage qui n' est pas de droit commun. Privilége temporaire. Privilége perpétuel. Privilége exclusif. Un privilége fort étendu. Privilége nouveau. Privilége d' imprimer, pour imprimer. Privilége pour vingt ans. Privilége pour une manufacture. Demander un privilége. Obtenir, accorder, refuser un privilége. User, abuser de son privilége. Se servir de son privilége. Ôter un privilége. Un livre imprimé avec approbation et privilége. Privilége du roi. La plupart des priviléges sont abolis par nos lois actuelles.

Il signifie aussi, L' acte qui contient la concession d' un privilége. Un privilége signé en commandement. Un privilége scellé du grand sceau. Dresser un privilége. Enregistrer un privilége. Produire son privilége. Surprendre un privilége. Casser, annuler un privilége. Faire rapporter un privilége.

PRIVILÉGE

PRIVILÉGE se dit également de Toutes sortes de droits, de prérogatives, d' avantages attachés aux charges, aux emplois, aux conditions, aux états, etc. Les charges de secrétaire du roi avaient certains priviléges. C' est un privilége de sa charge. Privilége de l' âge. Les priviléges de la noblesse. Les priviléges de la pairie. Les princes du sang ont de grands priviléges. Privilége clérical.

PRIVILÉGE

PRIVILÉGE en termes de Jurisprudence, Titre à la préférence, droit que la qualité de la créance donne à un créancier d' être préféré aux autres créanciers, même hypothécaires. Priviléges sur les meubles. Priviléges sur les immeubles. La femme n' a point de privilége, pour la répétition de sa dot, sur les créanciers qui lui sont antérieurs en hypothèque. Distribuer le prix d' un immeuble suivant l' ordre des priviléges et hypothèques. Être payé par privilége et préférence sur le prix d' un immeuble. En cas de novation, les priviléges et hypothèques de l' ancienne créance ne passent point à celle qui lui est substituée.

PRIVILÉGE

PRIVILÉGE se dit aussi Des dons naturels, soit du corps, soit de l' esprit. La raison est un privilége qui distingue l' homme des animaux. La beauté est un heureux privilége.

PRIVILÉGE

PRIVILÉGE signifie quelquefois, Certaines libertés, certaines prérogatives que l' on s' attribue dans la société, ou que les autres vous accordent. Il a le privilége de faire et de dire dans cette maison tout ce qu' il lui plaît. C' est un homme qui a des priviléges que d' autres n' ont pas. La vieillesse donne des priviléges.

PRIVILÉGIÉ, ÉE. adj.

PRIVILÉGIÉ, ÉE. adj. Qui a un privilége, qui jouit d' un privilége. Il y avait autrefois des marchands privilégiés. Toutes les personnes privilégiées.

En Jurispr., Créancier privilégié, Celui qui a droit d' être payé préférablement aux autres. On dit de même, Créance privilégiée.

En Jurispr. can., Cas privilégié, Cas dans lequel le juge séculier prenait connaissance des crimes d' un ecclésiastique, et le jugeait conjointement avec le juge ecclésiastique, nonobstant le privilége clérical.

Autel privilégié, Autel où l' on peut dire la messe des morts, le jour qu' on ne peut la dire à d' autres autels.

Lieu privilégié, Lieu qui n' était pas soumis à la police générale. À Paris le Temple était un lieu privilégié. Les débiteurs ne pouvaient être arrêtés dans certains lieux privilégiés. Les artisans non-maîtres pouvaient travailler librement dans les lieux privilégiés.

Jour privilégié, Celui où l' on ne peut arrêter pour dette. Le dimanche est un jour privilégié.

PRIVILÉGIÉ

PRIVILÉGIÉ signifie quelquefois figurément, Qui a reçu de la nature quelque don particulier. L' homme est une créature privilégiée. C' est un être privilégié, une espèce privilégiée. Un génie privilégié, un talent privilégié.

Il signifie encore, familièrement, Qui s' attribue ou à qui l' on accorde certaines libertés, certaines prérogatives dans la société. Il peut tout dire, il est privilégié. Il peut entrer à toute heure, il est privilégié dans cette maison.

PRIVILÉGIÉ

PRIVILÉGIÉ est aussi substantif, et signifie, Celui qui jouit d' un privilége. Il y avait beaucoup de privilégiés dans le royaume. Dans un État bien policé, on ne saurait trop réduire le nombre des privilégiés.

PRIX. s. m.

PRIX. s. m. Estimation d' une chose, ce qu' elle se vend, ce qu' on l' achète, ce qu' on en paye. Prix raisonnable. Prix modique. Prix excessif, énorme, exorbitant. Prix convenu. Prix réglé. Bas prix. Haut prix. Prix moyen. Au plus haut prix. Au plus bas prix. À quel prix? À ce prix. Chaque chose a son prix. C' est le prix. C' en est le prix. Un diamant d' un grand prix. Des meubles de prix. Il y a dans cette pierre précieuse des taches qui en diminuent beaucoup le prix. Mettre le prix. Régler, fixer, déterminer, taxer le prix. Modérer le prix. Hausser, baisser, augmenter, diminuer le prix. Le prix du blé est augmenté. Le blé est augmenté de prix. Convenir du prix, de prix. Se débattre du prix, sur le prix. Vendre à vil prix, à haut prix, à bas prix, à prix coûtant, au prix coûtant, au prix de fabrique, au prix du marché, au prix ordinaire, au prix courant, à prix débattu. Je ne regarde point au prix. Je ne rabattrai rien de mon prix. Quel est votre prix? Est-ce bien là votre dernier prix? À quelque prix que ce soit. Il y a des marchandises, de la marchandise à tout prix. À prix d' argent. Il n' a pas encore payé le prix de ce domaine. Il vient de consigner le prix de la maison qu' il a achetée. À la dernière foire, les prix ont été fort élevés.

Juste prix, Prix convenable, prix modéré. Vendre à juste prix. Repas à juste prix.

Prix fait, Le prix commun ou le prix convenu d' une chose. Vous n' obtiendrez aucun rabais, c' est un prix fait. On dit proverbialement dans le même sens, C' est un prix fait comme celui des petits pâtés.

Marché à prix fait, ou simplement, Prix fait, Marché à forfait. Un édifice construit à prix fait.

Prix fixe, Prix fixé d' avance par le marchand, et dont il n' y a rien à rabattre. Vendre à prix fixe. Il se dit aussi d' Une maison de commerce où l' on vend les marchandises à un prix déterminé, qui est écrit sur les objets mis en vente. Les prix-fixes se sont fort multipliés à Paris. On dit aussi, Boutique, magasin à prix fixe.

En termes de Commerce, Vendre à nonprix, Vendre moins que la chose ne coûte, beaucoup moins qu' elle ne se vend. Vendre à tout prix, Vendre une chose à quelque prix qui soit offert.

Acheter à bon prix, Acheter à bon marché.

Une chose hors de prix, Une chose excessivement chère. La marée a été cette semaine hors de prix. Tout est hors de prix dans cette ville.

Une chose qui n' a point de prix, qui est sans prix, Une chose qui est d' une très-grande valeur, et dont le prix n' est point réglé. Un diamant de cette beauté et de cette grosseur est sans prix. Ce tableau n' a point de prix.

Les effets publics sont sans prix, Personne ne demande à en acheter.

Fig., Cet homme est sans prix, Il est d' un mérite rare, extraordinaire dans son genre.

Mettre la tête d' un homme à prix, Promettre une somme à qui le tuera.

Prov., Chacun vaut son prix, Il ne faut pas élever si haut le mérite d' une personne, que celui des autres en soit ravalé.

Cela vaut toujours son prix, se dit D' une chose qui conserve sa valeur, dont le prix ne peut baisser. Les bons livres valent toujours leur prix.

PRIX

PRIX se dit figurément de Tout ce qu' il en coûte pour obtenir quelque avantage. Il a acheté la victoire au prix de son sang, au prix de sa vie. Il a résolu d' en venir à bout, à quelque prix que ce soit, n' importe à quel prix. Pourvu que j' obtienne ce que je demande, qu' importe à quel prix? Je ne veux pas de vos services à ce prix. Vous mettez vos bons offices à trop haut prix.

Il signifie aussi, figurément, Le mérite d' une personne, l' excellence d' une chose. C' est un homme dont on ne connaît pas le prix. Je connais tout le prix de votre amitié. J' attache beaucoup de prix à son amitié. Cette circonstance augmente, double, relève le prix de son action, donne un grand prix, un nouveau prix à son action. La grandeur n' est pas d' un tel prix, qu' il faille l' acheter si cher. Il connaît le prix du temps. Les productions des arts n' ont aucun prix pour lui, aucun prix à ses yeux. C' est la manière dont ce service est rendu qui en fait tout le prix.

PRIX

PRIX signifie encore figurément, Récompense. Vous recevrez le prix de vos soins. Je n' exige aucun prix de mes peines. Est-ce là le prix de mes services? Pour prix de ses services il ne reçut que des outrages. La vertu trouve son prix en elle-même. On doit faire de bonnes actions sans en attendre aucun prix.

Il signifie aussi quelquefois, Châtiment, expiation. Il a reçu le prix de ses forfaits. L' opprobre est le prix, est le juste prix d' une conduite si infâme.

La mort fut le prix de sa sincérité, Il fut puni de mort pour avoir été sincère.

PRIX

PRIX signifie en outre, Ce qui est proposé pour être donné à celui qui réussira le mieux dans quelque exercice, dans quelque ouvrage. Le prix de la course. Le prix, le grand prix de peinture, de sculpture, d' architecture, etc. Le prix d' éloquence. Le prix de poésie. Proposer un prix. Disputer un prix, le prix. Remporter, mériter le prix. Donner, décerner, adjuger le prix. La distribution des prix. Composer pour les prix. Concourir pour le prix. Il a remporté tous les prix de sa classe.

Il a manqué le prix de peu de voix, Il s' en est fallu peu de voix qu' il ne l' obtînt.

Partager le prix, Donner le prix aux deux concurrents qui ont le mieux réussi, et dont le succès a été jugé égal. On a partagé le prix entre ces deux jeunes auteurs. On dit dans un sens analogue, Ces deux auteurs ont partagé le prix.

Fig., Remporter le prix, Surpasser les autres en quelque chose. Il remporta le prix de la danse. Dans toutes les assemblées où elle se trouve, elle remporte le prix de la beauté.

PRIX POUR PRIX. Locution adverbiale

PRIX POUR PRIX. Locution adverbiale qui marque une certaine proportion entre deux choses, d' ailleurs fort différentes l' une de l' autre. Prix pour prix, votre drap est plus cher que mon velours.

Il s' emploie figurément, en parlant Des personnes. Considérez bien les qualités de ces deux hommes, et vous verrez que, prix pour prix, l' un vaut l' autre.

AU PRIX DE. loc. prépositive

AU PRIX DE. loc. prépositive En comparaison. Ce service n' est rien au prix de celui qu' il m' avait rendu.

PROBABILISME. s. m.

PROBABILISME. s. m. T. de Théologie. La doctrine de la probabilité ou des opinions probables. Voyez PROBABILITÉ.

PROBABILITÉ. s. f.

PROBABILITÉ. s. f. Vraisemblance, apparence de vérité. Il n' y a pas de probabilité à ce que vous dites. Je n' y vois pas de probabilité. Ce que vous avancez n' a pas de probabilité, manque de probabilité, est sans probabilité. La fuite de l' accusé donne un nouveau degré de probabilité à l' accusation. Examiner, évaluer, estimer, peser, calculer, balancer des probabilités. Je vois, dans cette affaire, des probabilités pour et contre. Il est de la plus grande probabilité que cette allégation est fausse.

En Théologie, La doctrine ou L' opinion de la probabilité, Celle qui enseigne qu' en matière de morale, on peut, en sûreté de conscience, suivre une opinion, pourvu qu' elle soit probable, quoiqu' il y en ait d' autres qui soient plus probables. Il y a quelques docteurs qui suivent la doctrine de la probabilité. La doctrine de la probabilité est fort relâchée.

En Mathémat., Doctrine, théorie, analyse, calcul des probabilités, L' ensemble des règles d' après lesquelles on peut calculer les chances relatives des événements futurs; par exemple, les chances de gain ou de perte dans les jeux de hasard, dans les loteries, dans la constitution des rentes viagères, etc.

PROBABLE. adj. des deux genres

PROBABLE. adj. des deux genres Qui a une apparence de vérité, qui paraît fondé en raison. Cette opinion est beaucoup plus probable que l' autre. Ce ne sont pas là des raisonnements démonstratifs, ce ne sont que des arguments probables. Il n' est pas probable, il est peu probable qu' il ait dit cela, qu' il ait fait cela.

Il signifie aussi, Qu' il est raisonnable de supposer, de conjecturer. Les chances probables. Il est probable, fort probable qu' il renoncera à ce dessein. Il n' est pas probable que cela arrive. Cela est bien peu probable. Cela est plus que probable.

En Théologie, Opinion probable, Celle qui est fondée sur des raisons de quelque considération, soutenues par un auteur grave. Pascal, dans ses Provinciales, a foudroyé la doctrine des opinions probables.

PROBABLEMENT. adv.

PROBABLEMENT. adv. Vraisemblablement. Je l' engageais à ne pas intenter ce procès, probablement il le perdra. Il réussira probablement dans son entreprise.

PROBANTE. adj. f.

PROBANTE. adj. f. Qui prouve. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Pièce probante, Pièce qui sert de preuve; Raison probante, Raison démonstrative, convaincante; En forme probante, En forme authentique.

PROBATION. s. f.

PROBATION. s. f. Épreuve. On appelle ainsi, dans quelques Ordres religieux, Le temps du noviciat, parce qu' on y éprouve les novices avant que de les recevoir à faire profession. Pendant son année de probation.

Il signifie aussi, Le temps d' épreuve qui précède le noviciat. Il a fait, elle a fait trois mois de probation, avant que de prendre l' habit.

PROBATIQUE. adj. f.

PROBATIQUE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution de l' Évangile, Piscine probatique, La piscine où on lavait les victimes qui devaient être offertes dans le temple de Jérusalem.

PROBATOIRE. adj. des deux genres

PROBATOIRE. adj. des deux genres Il n' est guère usité que dans cette locution, Acte probatoire, Acte propre à constater la capacité d' un aspirant à un grade, dans les facultés de l' université. Il a vieilli.

PROBE. adj. des deux genres

PROBE. adj. des deux genres Qui a de la probité. C' est un homme probe.

PROBITÉ. s. f.

PROBITÉ. s. f. Droiture de coeur qui porte à l' observation stricte et constante des devoirs de la justice, de la morale. Probité éprouvée, incorruptible. Probité sévère, rigide, scrupuleuse. Homme de probité, de grande probité. Les lois, les règles, les devoirs de la probité. Il est d' une grande probité, d' une probité à toute épreuve. C' est un homme sans foi, sans probité, d' une probité suspecte. Un homme d' une probité reconnue. Cela est contre la probité.

PROBLÉMATIQUE. adj. des deux genres

PROBLÉMATIQUE. adj. des deux genres Dont on peut soutenir l' affirmative ou la négative. Cette proposition, cette doctrine est problématique.

Il signifie aussi, simplement, Douteux, dont on peut douter. Ce fait, cette nouvelle est fort problématique.

Conduite problématique, Conduite équivoque. Cet homme a eu dans telle circonstance une conduite fort problématique.

PROBLÉMATIQUEMENT. adv.

PROBLÉMATIQUEMENT. adv. D' une manière problématique. On peut traiter cette question problématiquement.

PROBLÈME. s. m.

PROBLÈME. s. m. T. de Mathémat. Question à résoudre, suivant les règles de la science. Problème de géométrie. Problème d' algèbre. Proposer un problème. Résoudre un problème. La solution d' un problème. Un problème insoluble, difficile à résoudre.

PROBLÈME

PROBLÈME se dit aussi d' Une proposition, d' une question dont le pour et le contre peuvent également se soutenir. Problème historique. Problème de morale, de métaphysique. Ce fait est encore un problème. Cette question est un vrai problème, un véritable problème.

PROBLÈME

PROBLÈME se dit, en général, de Tout ce qui est difficile à concevoir. L' homme est pour lui-même un grand problème.

Cet homme est un problème, sa conduite est un vrai problème, se dit D' un homme dont il est difficile de définir le caractère ou d' expliquer la conduite. On dit de même, D' une affaire embrouillée, Cette affaire est un vrai problème.

PROBOSCIDE. s. f.

PROBOSCIDE. s. f. La trompe d' un éléphant, d' un insecte, etc. Il n' est guère employé que dans les anciens traités d' histoire naturelle, et dans le blason.

PROCÉDÉ. s. m.

PROCÉDÉ. s. m. Conduite, manière d' agir d' une personne envers une autre. Son procédé est fort honnête. Il a un bon procédé, de bons procédés. Le procédé de cet homme n' est pas net. Avoir un procédé désintéressé. Quel procédé! C' est un étrange procédé. C' est le procédé d' un homme délicat. Voilà le procédé ordinaire des gens de cour. J' ai éprouvé de sa part d' étranges procédés. Il a eu pour moi les meilleurs procédés.

Il se dit absolument, au pluriel, Des bons procédés. Avoir des procédés. C' est un homme à procédés. Il se pique de procédés. La règle des procédés veut que... Cet homme ne connaît pas les procédés. Manquer aux procédés.

PROCÉDÉ

PROCÉDÉ dans les Arts, dans les Sciences, signifie, La méthode qu' il faut suivre pour faire quelque opération. Procédé chimique. Procédé pour faire le phosphore. Employer un procédé, divers procédés. Je ne connaissais pas ce procédé-là. C' est un procédé nouveau.

PROCÉDER. v. n.

PROCÉDER. v. n. Provenir, tirer son origine. Cette maladie ne procède que de l' âcreté des humeurs. D' où procèdent tous ces troubles? Tout son mal ne procède que de chagrin. Leur amitié, leur mésintelligence procède de ce que... On dit, dans le langage théologique, en parlant Des personnes divines, Le Fils est engendré par le Père, et le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.

PROCÉDER

PROCÉDER en termes de Palais, Agir judiciairement, faire des actes, des poursuites, des instructions dans un procès. Procéder en justice. Procéder juridiquement, par voies juridiques. Procéder à l' inventaire des papiers, à la vente des meubles. Procéder à un partage. Procéder à l' audition des témoins. Procéder à l' instruction, au jugement d' un procès. Procéder à une adjudication.

Procéder criminellement contre quelqu' un, Poursuivre quelqu' un en justice comme criminel.

Procéder militairement, Procéder contre quelqu' un sans observer les formes ordinaires de la justice.

PROCÉDER

PROCÉDER signifie aussi, Agir en quelque affaire, en quelque chose que ce soit. Il faut procéder à l' examen, à la vérification de ces titres. C' est une question qui demande un long examen, il faut y procéder avec ordre. Procédons par ordre. Pour y procéder méthodiquement. Finissons ceci, et puis nous procéderons au reste. Ce n' est pas ainsi qu' il faut procéder.

Fam., Tant fut procédé, tant a été procédé, que, On fit si bien, on se donna tant de peine, que; Les choses en vinrent à un tel point, que.

PROCÉDER

PROCÉDER signifie encore, Agir, se comporter d' une certaine manière envers les autres. Sa manière de procéder est étrange. Il a procédé avec moi en homme d' honneur.

Cela procède bien, se dit D' un ouvrage en prose ou en vers, qu' on lit, et dont on approuve le dessein, l' ordre, la marche. Il est peu usité.

Cet orateur procède par périodes, Toutes ses phrases sont périodiques, nombreuses. Ce poëte procède par distiques, Ses vers marchent deux à deux.

PROCÉDÉ, ÉE. participe

PROCÉDÉ, ÉE. participe Il n' est guère usité que dans cette phrase de Palais, Bien jugé et mal procédé, L' affaire a été bien jugée au fond, mais on n' y a pas gardé toutes les formalités requises.

PROCÉDURE. s. f.

PROCÉDURE. s. f. Forme, manière de procéder en justice. Il entend la procédure. Procédure civile. Procédure commerciale. Procédure criminelle: on a dit aussi, Procédure extraordinaire.

Il se dit encore de L' instruction judiciaire d' un procès. La procédure est régulière, irrégulière. La procédure n' est pas bonne. Il a fallu rectifier, recommencer la procédure.

Il se dit également Des actes qui ont été faits dans une instance civile ou criminelle. Toute la procédure est entre les mains d' un tel. On a brûlé, supprimé toutes les procédures.

PROCÈS. s. m.

PROCÈS. s. m. Instance devant un juge, sur un différend entre deux ou plusieurs parties. Procès civil. Procès criminel. Procès de grande discussion. Procès injuste. Procès douteux, mal fondé. Avoir un procès. Intenter un procès. Être en procès avec quelqu' un. Instruire un procès. Poursuivre un procès. Juger un procès. Faire un procès à quelqu' un. Entrer en procès. Entreprendre un procès. Gagner un procès. Perdre un procès. Gagner son procès. Perdre son procès. Un grand procès. Vider un procès à l' audience. Intervenir dans un procès. Il n' y a pas matière à procès. Il y a procès entre eux. Ils sont en procès. C' est un procès sans fin.

Mettre les parties hors de cour et de procès, Faire cesser le procès, renvoyer les parties, parce que le juge trouve qu' il n' y a pas lieu de prononcer juridiquement sur leurs demandes respectives.

Le procès est pendant à tel tribunal, Le procès y est commencé.

Procès par écrit, Procès dans lequel les parties étaient appointées à écrire, à produire et contredire, et qui était jugé, non à l' audience, mais en la chambre du conseil, sur le rapport d' un des magistrats commis à cet effet.

Faire le procès à quelqu' un, Le poursuivre comme criminel. Son procès lui fut fait et parfait. On dit aussi, Faire le procès à la mémoire de quelqu' un, Agir en justice, afin de le faire condamner après sa mort. Nos lois n' autorisent plus à faire le procès à la mémoire d' un homme.

Fig. et fam., Faire le procès à quelqu' un, L' accuser, le condamner sur quelque chose qu' il aura dit ou fait. Vous arrivez à propos, nous faisions votre procès, nous vous faisions votre procès. On dit de même, en parlant D' un homme caustique, toujours mécontent des autres, C' est un misanthrope qui fait le procès au genre humain.

Fig., Faire le procès à une chose, La condamner, soutenir qu' elle est mauvaise. On faisait le procès à votre livre, quand vous avez paru. Ce critique impitoyable fait le procès à chaque mot, à chaque phrase.

Prov. et fig., Faire un procès, bâtir un procès sur la pointe d' une aiguille, Élever une contestation sur un très-léger motif.

Fig., Laisser dormir un procès, réveiller un procès, Suspendre les poursuites, les reprendre.

Fig. et fam., Pendre un procès au croc, Cesser de le poursuivre.

Fig., Il a gagné, il a perdu son procès, Il a bien ou mal réussi dans telle affaire, dans telle entreprise.

Ce maraudeur, cet espion fut pendu sans forme de procès, Il fut pendu sans être mis en jugement, et seulement par l' ordre du chef militaire.

Prov. et fig., Sans autre forme de procès, Sans autre façon. On lui a retiré son emploi sans autre forme de procès.

PROCÈS

PROCÈS se dit aussi de Toutes les pièces produites par l' une et l' autre partie, pour servir à l' instruction et au jugement d' un procès. Mettre, remettre le procès au greffe. Le procureur général a demandé la communication du procès. Voir, revoir un procès. Le procès est sur le bureau. On dit plus ordinairement, Les pièces.

Distribuer un procès, Commettre un juge pour examiner les pièces, les écritures d' un procès, et en faire ensuite son rapport. Le président de la chambre a distribué ce procès à tel conseiller.

Procès-verbal, Narré par écrit, dans lequel un officier de justice, ou autre ayant droit ou qualité, rend témoignage de ce qu' il a fait, vu ou entendu, etc. Dresser un procès-verbal. Procès-verbal exact. Un procès-verbal d' apposition, de levée de scellés. Il en fit son procès-verbal. Il a consigné, relaté cela dans son procès-verbal. Les procès-verbaux de la chambre des députés. Procès-verbal de la séance. Il en sera fait mention au procès-verbal. La lecture du procès-verbal. Le procès-verbal est approuvé. Procès-verbal de la cérémonie.

PROCESSIF, IVE. adj.

PROCESSIF, IVE. adj. Qui aime à intenter, à prolonger des procès. Cet homme est fort processif. C' est un mauvais voisin, il est processif, il a l' esprit processif, l' humeur processive. Cette femme est très-processive.

PROCESSION. s. f.

PROCESSION. s. f. Cérémonie religieuse, conduite par des ecclésiastiques, des religieux, etc., qui marchent en ordre, récitant des prières, ou chantant les louanges de Dieu. Grande, belle procession. La procession ordinaire. Aller à la procession. Suivre la procession. Il y eut un grand concours à cette procession. La procession du saint sacrement, de la Fête-Dieu. Avez-vous vu passer la procession? Faire, ordonner une procession. Faire une procession dans l' église, dans les rues, autour des terres. La procession des chevaliers du Saint-Esprit.

Prov. et fig., On ne peut pas sonner et aller à la procession, On ne peut être en même temps dans deux endroits différents, on ne saurait faire à la fois deux choses incompatibles.

Fig. et fam., C' est une procession, une procession continuelle, se dit D' une longue suite de personnes qui marchent comme à la file l' une de l' autre dans une rue, dans un chemin, etc. On dit dans un sens analogue, Marcher, aller en procession.

PROCESSION

PROCESSION se dit aussi quelquefois Des marches religieuses des anciens païens. À Lacédémone, il y avait une procession solennelle où une des femmes les plus considérables de la ville portait la statue de Diane. Dans la procession solennelle des Égyptiens, on portait en cérémonie les livres de Trismégiste.

PROCESSION

PROCESSION dans le sens de Procéder, se dit en termes de Théologie, dans cette phrase, La procession du Saint-Esprit, La production éternelle du Saint-Esprit, qui procède du Père et du Fils.

PROCESSIONNAL. s. m.

PROCESSIONNAL. s. m. (Quelques-uns disent, Processionnel.) Livre d' église où sont écrites et notées les prières qu' on chante aux processions. On a imprimé un nouveau processionnal.

PROCESSIONNELLEMENT. adv.

PROCESSIONNELLEMENT. adv. En procession. Toutes les paroisses allèrent processionnellement à Notre-Dame.

PROCÈS-VERBAL. s. m.

PROCÈS-VERBAL. s. m. Voyez PROCÈS.

PROCHAIN, AINE. adj.

PROCHAIN, AINE. adj. Qui est proche. Au prochain village. Dans la ville prochaine. Nous relâcherons au port le plus prochain.

Il se dit aussi Des époques et des choses qui sont près d' arriver. Le mois prochain. L' année prochaine. Au terme prochain. Je vois sa perte prochaine. On résoudra cela dans la prochaine assemblée, dans la prochaine séance. Son départ est prochain. Son arrivée est prochaine. Je le lui dirai à la prochaine occasion.

En termes de Dévotion, Occasion prochaine, Occasion qui peut porter facilement au péché, ou Occasion de pécher qui est présente. Éviter les occasions prochaines. Fuir l' occasion prochaine.

PROCHAIN

PROCHAIN est aussi substantif masculin: il se dit de Chaque homme en particulier, et de Tous les hommes ensemble. Il faut aimer son prochain comme soi-même. L' amour du prochain. Le salut du prochain. On ne doit pas médire du prochain, de son prochain. S' enrichir aux dépens du prochain. Songez que le pauvre qui vous demande l' aumône, est votre prochain et votre frère. Dans cette acception, il ne s' emploie qu' au singulier, et dans le langage de la morale chrétienne.

PROCHAINEMENT. adv. de temps

PROCHAINEMENT. adv. de temps Bientôt, dans un temps fort peu éloigné. Cela se fera prochainement. Je viendrai très-prochainement.

PROCHE. adj. des deux genres

PROCHE. adj. des deux genres Voisin, qui est près de quelqu' un, de quelque chose. Les maisons proches de la rivière sont sujettes aux inondations. La ville la plus proche. Ces maisons sont proches l' une de l' autre. Ces deux maisons sont fort proches. Il est son plus proche voisin.

Il se dit aussi en parlant Du temps, et signifie, Qui est près d' arriver. Le temps est proche où nous serons réunis pour ne plus nous quitter. Il sentit que sa dernière heure était proche.

Il se dit encore en parlant De parenté. Proche parent. Proche parente. Parenté proche. Ils ne sauraient être plus proches parents, parents dans un degré plus proche.

PROCHE

PROCHE est quelquefois substantif masculin, et signifie, Parent; alors il n' est d' usage qu' au pluriel. C' est un de mes proches. Ce fut le sentiment de tous ses proches.

PROCHE

PROCHE est encore préposition, et signifie, Près, auprès. Proche de la ville. Proche de chez moi. Il est plus proche de ce village que... Les maisons qui sont proche de la ville. Il s' est allé loger proche le palais, proche du palais.

Il est aussi quelquefois adverbe. C' est ici proche. Il demeure ici proche. Il est tout proche.

DE PROCHE EN PROCHE. loc. adv.

DE PROCHE EN PROCHE. loc. adv. Il se dit en parlant De plusieurs lieux qui sont peu séparés, et auxquels on va de l' un à l' autre. Couper les bois de proche en proche. Faire des conquêtes de proche en proche. La contagion s' étendit de proche en proche.

Il signifie aussi, figurément, Peu à peu et par degrés. De proche en proche, il est parvenu à une grande fortune. De proche en proche, il s' emparera de tout votre bien.

PROCHRONISME. s. m.

PROCHRONISME. s. m. Erreur de chronologie, qui consiste à placer un fait dans un temps antérieur à celui où il est réellement arrivé. Il est opposé à Parachronisme.

PROCLAMATION. s. f.

PROCLAMATION. s. f. Publication solennelle, action par laquelle on proclame. La proclamation de l' empereur. À la proclamation de tel prince. Faire une proclamation. Faire des proclamations. La proclamation d' une loi, d' un édit.

Il se dit aussi de L' écrit qui contient ce que l' on veut publier, faire connaître au public. Rédiger, afficher une proclamation. Le général adressa une proclamation à ses soldats. Lire une proclamation. On a trouvé sur lui des proclamations incendiaires. On répandit dans l' armée des proclamations qui invitaient à la défection.

PROCLAMER. v. a.

PROCLAMER. v. a. Publier à haute voix et avec solennité. Proclamer un roi, un empereur. L' armée le proclama empereur. Il fut proclamé vainqueur aux jeux Olympiques. Proclamer une ordonnance à son de trompe.

Il s' emploie figurément, et signifie, Publier, divulguer. La Renommée a proclamé les grandes actions de ce prince, de ce général. Proclamer ce qu' on devrait taire. Il proclama sa honte. On le dit quelquefois avec le pronom personnel. Ils se proclamaient les réformateurs du goût.

PROCLAMÉ, ÉE. participe

PROCLAMÉ, ÉE. participe

PROCONSUL. s. m.

PROCONSUL. s. m. Celui qui, chez les Romains, gouvernait certaines grandes provinces, avec l' autorité de consul. Proconsul d' Asie. Proconsul d' Afrique. Cicéron, quelque temps après son consulat, fut envoyé proconsul, comme proconsul en Cilicie. Le proconsul de telle province.

PROCONSULAIRE. adj. des deux genres

PROCONSULAIRE. adj. des deux genres Propre ou appartenant au proconsul. Autorité proconsulaire. Gouvernement proconsulaire.

Province proconsulaire, Province gouvernée par un proconsul.

PROCONSULAT. s. m.

PROCONSULAT. s. m. Dignité de proconsul; Durée des fonctions d' un proconsul.

PROCRÉATION. s. f.

PROCRÉATION. s. f. Génération. La procréation des enfants.

PROCRÉER. v. a.

PROCRÉER. v. a. Engendrer. La fin du mariage est de procréer des enfants.

PROCRÉÉ, ÉE. participe

PROCRÉÉ, ÉE. participe Les enfants procréés en légitime mariage. Les hoirs procréés de son corps. Il ne se dit guère qu' en style de Palais ou de Chancellerie.

PROCURATEUR. s. m.

PROCURATEUR. s. m. Titre d' une des principales dignités de la république de Venise et de celle de Gênes. Procurateur de Saint-Marc. Tous les deux ans on élisait à Gênes deux procurateurs.

PROCURATION. s. f.

PROCURATION. s. f. Pouvoir donné par quelqu' un à un autre, d' agir en son nom, comme il pourrait faire lui-même. Il agit en vertu de procuration, par procuration. Procuration générale et spéciale. Il a une ample procuration. Sa procuration est limitée, est expirée. Donner procuration, sa procuration. Révoquer une procuration. Il est chargé de procuration, fondé de procuration. Sa procuration est surannée. Il fut chargé de la procuration de tel prince pour épouser cette princesse.

Il se dit aussi de L' acte qui fait foi de cette délégation. La formule d' une procuration. Rédiger une procuration. C' est ce notaire qui a fait la procuration. Délivrer une procuration en brevet. Signer une procuration. Procuration en blanc. Enregistrer une procuration.

PROCURER. v. a.

PROCURER. v. a. Faire en sorte par son crédit, par ses bons offices, etc., qu' une personne obtienne quelque grâce, quelque avantage. C' est vous qui lui avez procuré son emploi. Il lui a procuré l' avantage de connaître ce savant. Procurer une charge, un établissement à quelqu' un. Procurer une audience favorable.

Il signifie quelquefois simplement, Faire en sorte qu' une personne ait ce dont elle a besoin, ou ce qui lui est agréable. C' est moi qui lui ai procuré ce domestique. Il leur a procuré des munitions et des vivres. J' aime à leur procurer des divertissements, des plaisirs. Se procurer de l' argent, des ressources. Se procurer de quoi vivre.

Il se dit aussi Des choses, et signifie, Être la cause de. Cela peut nous procurer quelque profit. Cette victoire a procuré la paix. Cette potion lui a procuré du sommeil.

PROCURÉ, ÉE. participe

PROCURÉ, ÉE. participe

PROCUREUR, PROCURATRICE. s.

PROCUREUR, PROCURATRICE. s. Celui, celle qui a pouvoir d' agir pour autrui. Procureur fondé. Habile, fidèle procureur. Procureur diligent. Agir par procureur. Le roi seul plaide par procureur. Les princes se marient ordinairement par procureur. Le moins qu' on peut faire par procureur, c' est le mieux. Il l' a nommé son procureur général et spécial. Ma fermière est ma procuratrice dans cette affaire.

Il se disait plus particulièrement d' Un officier établi pour agir en justice au nom de ceux qui plaident. Un office de procureur au parlement, au Châtelet. Un procureur au parlement. Un procureur au Châtelet. Constituer un procureur. Constituer procureur. Établir, nommer, désavouer, révoquer un procureur. Clerc de procureur. Étude de procureur. La pratique d' un procureur. Ce procureur a vendu sa pratique à un autre. La qualification de Procureur a été remplacée par celle d' Avoué. On disait quelquefois, Procureur ad lites (pour les procès), ou Procureur postulant, par opposition à Procureur ad negotia (pour les affaires), ou Procureur fondé.

Procureur général du roi, Magistrat chargé du ministère public près d' une cour supérieure. Les substituts du procureur général. Les conclusions du procureur général. On appelle simplement Procureur du roi, Un magistrat qui remplit les mêmes fonctions auprès d' un tribunal inférieur. Les procureurs du roi ne sont proprement que les substituts du procureur général.

Procureuse générale, La femme d' un procureur général. Procureuse du roi, La femme d' un procureur du roi. Familièrement et par plaisanterie, on nommait Procureuse, La femme d' un procureur.

Procureur fiscal, Officier qui exerçait le ministère public auprès des justices seigneuriales, veillait aux droits du seigneur, et aux objets d' intérêt commun. On disait aussi par abréviation, Le fiscal.

Dans les Ordres religieux, Procureur général, Le religieux chargé des intérêts de tout l' ordre. Le procureur général des bénédictins, etc. On appelle aussi Procureur, dans chaque maison religieuse, Le religieux chargé des intérêts temporels de la maison. Le procureur, le père procureur des chartreux.

PROCUREUSE. s. f.

PROCUREUSE. s. f. Voyez PROCUREUR.

PRODIGALITÉ. s. f.

PRODIGALITÉ. s. f. Caractère, habitude de celui ou de celle qui est prodigue. La prodigalité est moins honteuse que l' avarice. Donner avec prodigalité.

Il se dit aussi de L' action d' une personne prodigue; et alors il s' emploie ordinairement au pluriel. Ses prodigalités l' ont ruiné en peu de temps. Il s' est ruiné en folles prodigalités. Cet homme charitable a réduit sa fortune par de louables, par de saintes prodigalités.

PRODIGE. s. m.

PRODIGE. s. m. Effet surprenant qui arrive contre le cours ordinaire des choses. Grand prodige. Prodige étonnant. Cela tient du prodige. Les anciens croyaient que les grands événements sont quelquefois précédés par des prodiges. Ce prodige leur sembla présager quelque grand malheur. Quel prodige!

Il se dit, par exagération, en parlant Des personnes et des choses qui excellent dans leur genre. Cet homme est un prodige de savoir, de science, de valeur, d' esprit, de mémoire. Cette femme est un prodige de beauté. C' est un prodige que cet enfant-là. Cette machine, cet ouvrage, cette statue, sont des prodiges de l' art.

Il se dit quelquefois en mauvaise part. Ce prince fut un prodige de cruauté.

PRODIGIEUSEMENT. adv.

PRODIGIEUSEMENT. adv. D' une manière excessive, étonnante. Il est prodigieusement riche. Il a prodigieusement grossi. Maison prodigieusement grande.

PRODIGIEUX, EUSE. adj.

PRODIGIEUX, EUSE. adj. Qui tient du prodige, extraordinaire. Il se dit en bien et en mal. L' effet de ce remède fut prodigieux. Il a une mémoire prodigieuse. Il est d' une grandeur prodigieuse. Excès prodigieux de débauche. Cela coûte une quantité prodigieuse d' argent. Il fait une dépense prodigieuse. Il y a une prodigieuse différence entre ces deux choses.

PRODIGUE. adj. des deux genres

PRODIGUE. adj. des deux genres Qui dissipe son bien en excessives et folles dépenses. Il n' est pas libéral, il est prodigue. Cette femme est trop prodigue. Prodigue de son bien et du bien des autres. La parabole de l' enfant prodigue.

Fig., Enfant prodigue, Jeune homme de famille qui, après des absences et de l' inconduite, retourne dans la maison paternelle.

PRODIGUE

PRODIGUE s' emploie quelquefois figurément, au sens moral. Cet homme est prodigue de paroles, de promesses, de serments. Il n' est pas prodigue de louanges.

Il se dit, en bonne part, De celui qui fait de grands sacrifices pour l' utilité d' autrui. Cet homme est prodigue de son bien pour soulager les malheureux. Il est prodigue de son sang, de sa vie pour l' État.

PRODIGUE

PRODIGUE est quelquefois substantif. C' est un prodigue. Il peut être défendu aux prodigues de plaider, de transiger, d' emprunter, etc., sans l' assistance d' un conseil.

PRODIGUER. v. a.

PRODIGUER. v. a. Donner avec profusion. Prodiguer son bien, ses trésors. Il a prodigué toutes les richesses que son père avait amassées. Il ne faut pas prodiguer les choses précieuses. Prodiguer son bien, ses trésors pour le soulagement des malheureux, c' est en faire un bon emploi.

Il s' emploie aussi figurément, tant en bonne qu' en mauvaise part. Prodiguer ses caresses, ses louanges, ses faveurs, ses bontés. Il prodigue la louange au premier venu. C' est prodiguer ses talents que de les employer ainsi. La nature lui a prodigué ses dons. Il ne faut pas prodiguer légèrement sa vie ni sa santé. Prodiguer son sang, prodiguer sa vie pour sa patrie. Il m' a prodigué ses soins. Il prodigua les serments et les artifices.

PRODIGUÉ, ÉE. participe

PRODIGUÉ, ÉE. participe

PRODITOIREMENT. adv.

PRODITOIREMENT. adv. En trahison. Il était d' usage autrefois en style de Palais, dans les matières criminelles où il s' agissait d' assassinat. Il l' a tué proditoirement.

PRODROME. s. m.

PRODROME. s. m. Sorte de préface: titre de certains ouvrages qui servent comme d' introduction à quelque étude. On l' emploie surtout en parlant De certains traités d' histoire naturelle.

Il se dit aussi, en Médecine, pour désigner L' état d' indisposition, de malaise qui est l' avant-coureur d' une maladie.

PRODUCTEUR. s. m.

PRODUCTEUR. s. m. T. d' Économie politique. Il se dit de Ceux qui créent, par leur travail, les produits agricoles ou industriels; par opposition à Ceux qui s' en servent, qui consomment. Les producteurs et les consommateurs. Les producteurs sont aussi consommateurs.

PRODUCTEUR, TRICE. adj.

PRODUCTEUR, TRICE. adj. Qui est cause de production. Les causes productrices de nos idées.

PRODUCTIF, IVE. adj.

PRODUCTIF, IVE. adj. Qui produit, qui rapporte. Un bien productif. Cette espèce de terre est la plus productive de toutes.

PRODUCTION. s. f.

PRODUCTION. s. f. Action de produire, de donner naissance. La nature n' est pas moins admirable dans la production d' un ciron que dans celle d' un éléphant. La production des êtres est généralement proportionnée à leur destruction.

Il signifie plus ordinairement, Ouvrage, ce qui est produit; et il se dit également Des ouvrages de la nature et de ceux de l' art et de l' esprit. Toutes les productions de la nature sont admirables. Les productions variées du sol de la France. Les productions des différents pays. C' est une des plus belles productions de l' art. Les productions de son esprit, de son génie.

Il s' emploie absolument, en termes d' Économie politique, et se dit de Ce que produisent le sol et l' industrie d' un pays. C' est sur la production que toute terre doit être évaluée. La production a excédé la consommation.

PRODUCTION

PRODUCTION en termes de Procédure, se dit de L' action de produire des titres et des écritures, dans un procès. Production de pièces. Faire une production, sa production. Production principale. Production nouvelle. Inventaire de production.

Il se dit aussi Des titres et des écritures qu' on produit. Il a mis sa production au greffe. Sa production est en état.

PRODUCTION

PRODUCTION en termes d' Anatomie, Prolongement, allongement. Le mésentère est une production du péritoine. Le médiastin est une production de la plèvre. Production membraneuse, cornée, etc.

PRODUIRE. v. a.

PRODUIRE. v. a. Engendrer, donner naissance. Chaque animal produit son semblable.

Il se dit plus ordinairement De la terre, d' un pays, d' un arbre, et signifie, Porter. Tout ce que la terre produit. C' est une terre qui ne produit que des ronces. Cette terre ne produit plus. Ces arbres produisent de beaux fruits. Ce pays produit de l' or.

Fig., Ce pays, ce siècle a produit beaucoup de grands hommes, Beaucoup de grands hommes sont nés dans ce pays, dans ce siècle.

PRODUIRE

PRODUIRE se dit aussi D' une charge, d' un emploi, d' une somme d' argent, etc., et signifie, Rapporter, donner du profit. Sa charge lui produit tant par an. Un argent qui ne produit point d' intérêt. Quand vous vous serez beaucoup tourmenté, qu' est-ce que cela vous produira?

Il se dit encore en parlant Des ouvrages de l' esprit et de l' art, et signifie, Faire, composer, créer. C' est un homme qui a l' esprit fécond, il a produit quantité d' ouvrages. Il a beaucoup produit. L' art n' a jamais rien produit de plus beau.

Il se dit de même en parlant D' agriculture et d' industrie. Tout ce que l' industrie et l' agriculture produisent. Ce genre d' industrie, cette manufacture produit des objets d' une grande utilité.

PRODUIRE

PRODUIRE signifie aussi, Causer, être cause, procurer. La guerre produit de grands maux. Les exhalaisons de ce marais ont produit beaucoup de maladies. Un testament qui a produit de grands procès. L' intérêt, qui a produit tant de crimes. Cela produisit un bien. Cela pourra produire un bon effet, un mauvais effet.

PRODUIRE

PRODUIRE signifie encore, Exposer à la vue, soumettre à la connaissance, à l' examen. Produire des titres, des pièces justificatives. Produire une pièce dans un procès.

Produire des témoins, Faire entendre des témoins en justice.

Fig., Produire des autorités, des raisons, Alléguer des autorités, mettre en avant des raisons.

PRODUIRE

PRODUIRE s' emploie absolument, en termes de Procédure, et signifie, Donner par écrit les moyens qu' on a pour soutenir sa cause, avec les pièces justificatives. Produire au greffe. Le délai pour produire. Les parties ont produit.

Les parties ont été appointées à écrire, produire et contredire, L' affaire n' ayant pu être jugée à l' audience, on a ordonné aux parties de fournir leurs raisons par écrit, et de produire leurs pièces.

PRODUIRE

PRODUIRE signifie encore, Introduire, faire connaître. Produire un homme dans le monde, à la cour. C' est lui qui l' a produit dans le monde. Un de ses amis l' a produit à la cour.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Il s' est produit dans cette société. Son talent s' est produit avec éclat. Il s' est produit de lui-même.

PRODUIT, ITE. participe

PRODUIT, ITE. participe

PRODUIT

PRODUIT est aussi substantif masculin, et signifie, Ce que rapporte une charge, une terre, une ferme, une maison, etc., en argent, en denrées, en droits, etc. Le produit de cette charge, de cette ferme, de cette terre, etc., est de tant. Il vit du produit de sa terre, du produit de son travail, du produit de sa plume. Il abandonne à ses enfants le produit de sa maison. Il a augmenté le produit de son bien par des améliorations.

Produit net, Ce que rapporte un bien, tous frais faits et toutes charges déduites.

PRODUIT

PRODUIT se dit aussi, surtout en Économie politique, Des productions de l' agriculture et de l' industrie. En ce sens, on ne l' emploie guère qu' au pluriel. Les produits agricoles. Les produits de l' industrie. Cette province n' a point de débouchés pour l' écoulement de ses produits.

PRODUIT

PRODUIT en Chimie, Ce qui résulte d' une opération artificielle ou naturelle. Produit chimique. Le produit d' une cristallisation. Produits volcaniques.

PRODUIT

PRODUIT en Arithmétique, Le nombre qui résulte de deux nombres multipliés l' un par l' autre. Huit est le produit de deux et de quatre.

En termes de Procédure, Acte de produit, Acte qu' on fait signifier pour déclarer qu' on a mis sa production au greffe.

PROÉMINENCE. s. f.

PROÉMINENCE. s. f. État de ce qui est proéminent. La proéminence du globe de l' oeil, du nez, etc.

PROÉMINENT, ENTE. adj.

PROÉMINENT, ENTE. adj. Qui est plus en relief que ce qui l' environne. Le nez est proéminent dans le visage de l' homme.

PROFANATEUR. s. m.

PROFANATEUR. s. m. Celui qui profane les choses saintes. JÉSUS-CHRIST chassa du temple tous les profanateurs. Les profanateurs des choses saintes.

PROFANATION. s. f.

PROFANATION. s. f. Action de profaner les choses saintes; irrévérence commise contre les choses de la religion. Profanation horrible. La profanation des églises, des vases sacrés. L' usage des paroles de l' Écriture pour des pratiques superstitieuses, est une profanation.

Il se dit, par extension, Du simple abus qu' on fait des choses rares et précieuses. C' est une espèce de profanation que d' employer l' or et l' argent à ces sortes d' usages. Employer un si beau talent à un si indigne usage, c' est une profanation, une vraie profanation.

PROFANE. adj. des deux genres

PROFANE. adj. des deux genres Qui est contre le respect qu' on doit aux choses sacrées. C' est une action profane et impie. Discours profane.

Il se dit, plus ordinairement, Des choses qui n' appartiennent pas à la religion, par opposition À celles qui la concernent. Les auteurs profanes. Les histoires profanes. Faire servir les choses sacrées à des usages profanes.

PROFANE

PROFANE est aussi substantif, et signifie, Celui qui manque de respect pour les choses de la religion. Il parle des choses les plus sacrées comme un profane. Il n' y a qu' un profane qui puisse parler de la sorte.

Il se disait particulièrement, chez les Anciens, de Celui qui n' était pas initié à des mystères. Éloigner les profanes.

Il se dit, figurément et par manière de plaisanterie, Des ignorants et des gens grossiers, par opposition Aux savants et aux personnes polies. Il n' appartient pas à un profane de parler sur ce sujet. Il n' admire pas ces monuments, c' est un profane. Le profane vulgaire. Dans ce dernier exemple, Profane est employé adjectivement.

Il se dit aussi, figurément et par plaisanterie, d' Une personne qu' on ne veut point admettre dans une société. Nous ne voulons point de lui, c' est un profane.

PROFANE

PROFANE se dit encore, substantivement et absolument, Des choses profanes. Mêler le profane au sacré.

PROFANER. v. a.

PROFANER. v. a. Abuser des choses de la religion, les traiter avec irrévérence, avec mépris, les employer à des usages profanes. Profaner les vases sacrés. Profaner les temples, les églises. Il profane les choses les plus saintes. Profaner la parole de Dieu.

Cette église a été profanée, Il s' y est commis un meurtre, un assassinat, une action criminelle.

PROFANER

PROFANER signifie quelquefois simplement, Rendre une chose sacrée à un usage profane. Pour pouvoir réparer les vases sacrés, il faut d' abord les profaner. Le premier coup de marteau profane un calice.

PROFANER

PROFANER signifie encore, Faire un mauvais usage de ce qui est rare et précieux, le dégrader, le traiter avec trop peu de respect. Lire de si belles choses devant un homme qui n' y entend rien, c' est les profaner. C' est profaner son talent que de l' employer à des productions d' un genre si bas. Profaner un monument des arts. Profaner la beauté, l' innocence.

PROFANÉ, ÉE. participe

PROFANÉ, ÉE. participe

PROFECTIF, IVE. adj.

PROFECTIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Il se dit Des biens qui viennent à quelqu' un des successions de ses père, mère, ou autres ascendants. Biens profectifs. Il est peu usité.

PROFÉRER. v. a.

PROFÉRER. v. a. Prononcer, articuler, dire. Proférer nettement, distinctement. Il n' a pas proféré une parole, un mot de tout le jour. Ce furent les dernières paroles qu' il proféra en mourant. On ne doit pas proférer le nom de Dieu en vain.

PROFÉRÉ, ÉE. participe

PROFÉRÉ, ÉE. participe

PROFÈS, ESSE. adj.

PROFÈS, ESSE. adj. Il se dit De celui ou de celle qui a fait les voeux par lesquels on s' engage dans un ordre religieux, après que le temps du noviciat est expiré. Religieux profès. Religieuse professe.

Il est aussi substantif. Un jeune profès. Une jeune professe.

PROFESSER. v. a.

PROFESSER. v. a. Avouer publiquement, reconnaître hautement quelque chose. Professer une religion. Professer la religion chrétienne, la religion juive, la religion mahométane. Professer le luthéranisme. Professer une doctrine. Socrate professa l' unité de Dieu. Il professe le plus grand respect pour vous. Sa conduite n' est pas d' accord avec les sentiments, les opinions qu' il professe.

Il signifie aussi, Exercer. Professer un art, un métier. Il professe la médecine.

Il signifie encore, Enseigner publiquement. Il professe la rhétorique. Il a professé les mathématiques. Il professe la philosophie. On l' emploie quelquefois absolument. Il professe dans l' université. Il professe au collége de France. Il professe bien.

PROFESSÉ, ÉE. participe

PROFESSÉ, ÉE. participe

PROFESSEUR. s. m.

PROFESSEUR. s. m. Celui qui enseigne quelque science, quelque art dans une école publique ou particulière. Professeur de philosophie, en philosophie. Professeur de mathématique. Professeur en théologie, en droit, en médecine. Professeur de rhétorique, de seconde, de troisième, etc. Professeur de littérature, de grec, de langue grecque. C' est un bon professeur, un habile professeur, un savant professeur. Professeur de déclamation, de chant. Le cours de ce professeur est fort suivi. Chaire de professeur. Les professeurs d' un collége. Il est professeur au collége de Louis le Grand.

Il se dit figurément d' Un auteur, en parlant de sa doctrine; et il se prend ordinairement en mauvaise part. Cet écrivain est un professeur d' athéisme, d' impiété, etc.

PROFESSEUR

PROFESSEUR se dit quelquefois de Celui qui exerce un art et en fait profession; par opposition au simple amateur qui le cultive. Cet homme n' est pas un simple amateur en musique, c' est un professeur.

PROFESSION. s. f.

PROFESSION. s. f. Déclaration publique d' un sentiment habituel. Je fais profession d' être votre obligé, j' en fais une profession publique, une profession solennelle. Les sentiments dont il fait profession. Il fait profession de principes fort sévères, fort relâchés. Il fait profession publique de déisme. Il fait hautement profession de vous être attaché.

Fam., Faire profession d' une chose, Y mettre de la prétention, s' en piquer particulièrement. Il fait profession d' être sincère, de tenir sa parole. Il fait profession de haine et de mépris pour le genre humain. Il fait profession de bel esprit. Il fait profession d' injurier tout le monde.

Profession de foi, Déclaration publique de sa foi et des sentiments qu' on tient pour orthodoxes. Il se dit aussi, par extension, en parlant Des sentiments politiques ou autres. Faire une profession de foi. Faire sa profession de foi politique.

Faire profession d' une religion, Être d' une religion, l' exercer, la pratiquer ouvertement. On dit aussi, Faire profession d' une doctrine.

PROFESSION

PROFESSION se dit aussi de Tous les différents états et de tous les différents emplois de la vie civile. De quelle profession est-il? Quelle est sa profession? Embrasser une profession. Choisir une profession. Vivre selon sa profession. La profession d' avocat, de médecin. La profession des armes. Exercer une profession. C' est une profession pénible et d' une grande sujétion. Il est d' une profession fort honnête, fort honorable. Il est habile dans sa profession. Il est comme tous les gens de sa profession. Il s' y trouva des gens de toutes sortes de professions. Il est tailleur de profession, de sa profession.

Un dévot de profession, Un homme qui affecte de passer pour dévot; et, Un athée de profession, Un homme qui se dit athée, qui affiche l' athéisme.

Un joueur, un ivrogne, un libertin de profession, Un homme qui est dans l' habitude de se livrer au jeu, à l' ivrognerie, au libertinage.

Un savant de profession, un érudit de profession, Un homme qui se consacre à l' étude des sciences, à l' érudition.

PROFESSION

PROFESSION signifie encore, L' acte par lequel un religieux ou une religieuse fait les voeux de religion, après que le temps de son noviciat est expiré. Assister à la profession d' un religieux, d' une religieuse. Il a fait profession dans tel ordre. Un religieux, une religieuse ne peuvent faire profession qu' à un certain âge. Depuis sa profession. Il a trente années de profession.

PROFESSO (EX) Locution

PROFESSO (EX) Locution empruntée du latin. Avec soin, en homme instruit, en homme qui a étudié son sujet. Il en parle ex professo. Il a traité cette matière ex professo.

PROFESSORAL, ALE. adj.

PROFESSORAL, ALE. adj. Qui appartient, qui a rapport à la qualité, à la condition de professeur. Un ton professoral. Il est dégoûté de la vie professorale.

PROFESSORAT. s. m.

PROFESSORAT. s. m. L' emploi, l' état, la condition d' un homme qui professe quelque science. Le professorat est un des états qui méritent le plus d' être honorés. Il a vingt années de professorat. Durant son professorat.

PROFIL. s. m.

PROFIL. s. m. (On prononce l' L, mais elle n' est pas mouillée.) T. de Peinture. Il se dit proprement Du trait et de la délinéation du visage d' une personne, vu par un de ses côtés, soit en réalité, soit en peinture. En ce sens, il est opposé à Face. Il est plus aisé de peindre de profil que de peindre de face. Une tête de profil. Un visage de profil. Elle est plus belle de face que de profil. Cette femme a un beau profil. Je ne l' ai aperçu, je ne l' ai vu que de profil.

Il se dit aussi de L' aspect, de la représentation d' une ville, ou de quelque autre objet vu d' un de ses côtés seulement; et en ce sens il est opposé à Plan. Une carte de Paris en profil. Le profil de la ville de Paris.

Il se dit aussi de La délinéation d' un bâtiment et généralement de toutes sortes d' ouvrages de maçonnerie et d' architecture, représentés dans leur élévation comme coupés par un plan perpendiculaire. Le profil d' un bâtiment fait connaître les dimensions intérieures. Le profil d' une forteresse, d' un bastion.

Il signifie particulièrement, Le contour d' un membre d' architecture. Le profil d' une corniche donne exactement la forme de toutes les moulures. Les cinq ordres diffèrent beaucoup dans leurs profils.

PROFILER. v. a.

PROFILER. v. a. T. de Dessin. Représenter en profil. Il ne s' emploie guère qu' en Architecture. Profiler une corniche, un entablement, etc., Dessiner la coupe d' une corniche, d' un entablement, etc.

Il signifie particulièrement, Donner aux contours d' un ouvrage d' architecture le caractère qui leur convient. La façade de cet édifice est profilée avec goût.

PROFILÉ, ÉE. participe

PROFILÉ, ÉE. participe

PROFIT. s. m.

PROFIT. s. m. Gain, bénéfice, émolument, avantage, utilité. Grand profit. Profit médiocre. Profit légitime. Profit clair et net. Tirer du profit d' une affaire. Ils ont partagé le profit ensemble. C' est un homme qui ne songe qu' à son profit. Il a fait un grand profit dans le commerce, dans cette entreprise. Il fait profit de tout. Une amende applicable au profit des pauvres, des prisonniers. Cette obligation est passée au profit d' un tel. Cette affaire, dont vous n' attendiez rien, doit tourner à votre profit. Il y a un grand profit à cela, un grand profit à faire en cela. Il n' y a ni honneur ni profit à ce métier. Vous en aurez tout le profit. Il ne faut pas négliger les petits profits. Ce sont les profits de sa charge.

Mettre une chose à profit, L' employer utilement: on le dit au propre et au figuré. C' est un homme qui met tout à profit. Mettre son argent, son temps, ses moments, son loisir à profit. Mettre à profit de sages conseils.

Fam., C' est un profit tout clair, C' est un profit évident, manifeste. Il se dit quelquefois au figuré. Je ne suis point allé au spectacle, et j' ai employé ma soirée à travailler; c' est un profit tout clair. On dit aussi quelquefois, C' est tout profit.

Faites-en votre profit, se dit en parlant D' une chose qu' on abandonne à quelqu' un. Il se dit aussi en parlant D' un avis qu' on donne. Je vous donne un avis sage, faites en votre profit.

Une chose faite à profit, à profit de ménage, Une chose faite de manière à pouvoir long-temps servir, à durer longtemps. Voilà un habit, un meuble fait à profit. Voilà de la besogne faite à profit de ménage.

Faire du profit, se dit, dans le ménage, Des choses qui ne se consomment pas trop promptement, et qui sont d' un usage économique. Cette espèce de bois à brûler fait beaucoup de profit. Dans les familles nombreuses, le pain tendre ne fait point de profit.

PROFITS

PROFITS au pluriel et employé absolument, Les petites gratifications que les domestiques reçoivent, les petits avantages qu' ils se procurent. Il y a beaucoup de profits dans cette maison. Ce domestique se fait tant par ses profits. Il a tant, sans compter les profits.

En Jurispr. féod., Profits de fiefs, Les droits de quint, requint, relief, lods, ventes, qui revenaient au seigneur à raison des mutations de vassaux ou de censitaires.

PROFIT

PROFIT se dit, au sens moral, Du progrès qu' on fait dans les études. Il a fait beaucoup de profit depuis qu' il est sous tel maître. Il est peu usité. On dit plus ordinairement, Il a fait beaucoup de progrès, ou Il a beaucoup profité, etc.

Il se dit aussi de L' instruction qu' on acquiert par ses lectures, par ses études, etc., du fruit qu' on en tire. Pour lire avec profit, il faut... Il a tiré beaucoup de profit de ses lectures, de ses études. Il a beaucoup étudié; quel profit en a-t-il tiré? Il n' a tiré aucun profit du sermon qu' il vient d' entendre. On dit plus ordinairement, Pour lire avec fruit, etc.

PROFITABLE. adj. des deux genres

PROFITABLE. adj. des deux genres Utile, avantageux. Cela ne vous sera guère profitable. Un emploi profitable. On lui avait donné des avis profitables, s' il eût voulu les suivre. Cette conquête fut plus glorieuse que profitable.

PROFITER. v. n.

PROFITER. v. n. Tirer un émolument, faire un gain. Il a beaucoup profité sur les marchandises qu' il a vendues. Il profite à ce marché. Il s' est associé à des gens avec lesquels il a beaucoup profité.

Il signifie aussi, Tirer de l' avantage, de l' utilité de quelque chose que ce soit. Profiter du temps. Profiter de l' occasion. Profiter des conjonctures. Profiter des bons avis, des exemples, des instructions. Il n' a pas su profiter de ses avantages. Il a mal profité des avertissements qu' on lui avait donnés. Profiter des fautes d' autrui. Il a fait destituer son ennemi, et il a profité de sa dépouille.

PROFITER

PROFITER se dit souvent Des choses, et signifie, Rapporter du profit, procurer du gain. Ce commerce lui a bien profité, lui a peu profité. Il a mis son argent dans le commerce pour le faire profiter. Son argent ne lui profite point, il aime mieux le garder chez lui que de le placer.

Il signifie aussi, Être utile, servir. Tous les avis qu' on lui a donnés ne lui ont profité de rien. Tout ce qu' il a fait n' a profité de rien à sa famille. Cela n' a profité ni à lui ni aux siens. Il ne lui a de rien profité d' avoir été si attaché à ses intérêts. Rien ne lui profite. De quoi, en quoi cela vous profitera-t-il? Les biens mal acquis ne profitent jamais.

PROFITER

PROFITER signifie aussi, Faire du progrès en quelque chose. Profiter en vertu, en sagesse, en science. Il a beaucoup profité avec ce précepteur-là. Il a profité dans le commerce des gens instruits, dans la fréquentation des honnêtes gens.

Il se dit aussi Des personnes et des animaux qui prennent de l' accroissement, qui se fortifient. Cet enfant profitait à vue d' oeil. Il ne profite point depuis qu' on l' a tiré de nourrice. Voilà un jeune garçon qui a beaucoup profité en peu de temps. Ce pâturage est mauvais, les bestiaux n' y profitent point.

Il se dit encore Des arbres, des plantes qui viennent bien. Les arbres profitent dans une terre nouvellement défoncée. C' est un terrain où les arbres ne profitent point.

PROFOND, ONDE. adj.

PROFOND, ONDE. adj. Qui a une cavité considérable, dont le fond est éloigné de la superficie, de l' ouverture, du bord, etc. Il se dit plus généralement Des choses qui vont de haut en bas. Puits profond. Précipice profond. Rivière profonde. Vase profond. Antre profond. Grotte profonde.

Racines profondes, Racines qui plongent très-avant dans la terre. Cet arbre a jeté de profondes racines.

Blessure, plaie profonde, Blessure, plaie qui pénètre fort avant dans les chairs.

Profonde révérence, profonde inclination, Révérence, inclination faite en se courbant extrêmement bas.

Solitude profonde, retraite profonde, Solitude, retraite fort éloignée de la fréquentation, du commerce des hommes.

En termes de Tactique, L' ordre profond, par opposition à L' ordre mince. Voy. ORDRE.

PROFOND

PROFOND s' emploie figurément, au sens moral, et signifie, Qui est difficile à pénétrer, à connaître. Ces sciences sont trop profondes pour lui. Ce que vous dites là est trop profond pour moi. Ce sont des choses si profondes, que les hommes n' y connaissent rien. Les jugements de Dieu sont si profonds, qu' on ne les peut sonder ni pénétrer. Une politique profonde. Une dissimulation profonde. Je vous demande là-dessus le plus profond secret. Le plus profond mystère couvre, cache toutes ses opérations.

Il signifie aussi, Qui pénètre fort avant dans la connaissance des choses. Un profond savoir. Une profonde érudition. Une science profonde. Cela demande une profonde méditation. Il a de profondes connaissances en histoire. Il a l' esprit profond. C' est un homme d' un esprit profond. Une idée juste et profonde. Un écrit profond.

Il se dit en ce sens Des personnes. C' est un homme profond. Un savant profond. Un profond mathématicien. Un profond politique. Un profond penseur. Il est profond dans les mathématiques, dans la jurisprudence.

Un profond scélérat, Un scélérat consommé, qui met beaucoup de réflexion et de calcul dans ses desseins criminels.

PROFOND

PROFOND signifie aussi simplement, Grand, extrême dans son genre; et, dans cette acception, il se dit tant Des choses physiques que des choses morales. Obscurité profonde. Nuit profonde. Profond silence. Profond sommeil. Profond respect. Profonde mélancolie. Profonde humiliation. Profonde sécurité. Profonde ignorance. Profond chagrin. Douleur profonde. Profonde affliction. Profonde tristesse. C' est un homme d' une profonde sagesse.

PROFOND

PROFOND s' emploie quelquefois substantivement. Du profond des enfers. Il est tombé au plus profond du gouffre.

PROFONDÉMENT. adv.

PROFONDÉMENT. adv. Bien avant, d' une manière profonde. Il se dit au propre et au figuré. Creuser la terre trop profondément. Un arbre profondément enraciné. Saluer profondément quelqu' un. Dormir profondément. Il a cela gravé profondément dans le coeur. Méditer profondément sur quelque chose. Sentir profondément une injure. Il est profondément versé dans cette science, dans ces matières. Il est profondément affligé.

PROFONDEUR. s. f.

PROFONDEUR. s. f. L' étendue d' une chose considérée depuis la superficie ou l' entrée jusqu' au fond. La profondeur d' un précipice. La profondeur d' une rivière. La profondeur d' un abîme. La profondeur d' un puits.

PROFONDEUR

PROFONDEUR en Géométrie, La dimension d' un corps considérée de haut en bas. Il y a trois dimensions, longueur, largeur et profondeur.

PROFONDEUR

PROFONDEUR en termes de Tactique, a le même sens qu' Épaisseur ou Hauteur. Une troupe rangée sur tant d' hommes de profondeur, sur une grande profondeur.

PROFONDEUR

PROFONDEUR signifie aussi, dans le langage ordinaire, Étendue en longueur. Cette cour a tant de profondeur. Ce bâtiment a plus de profondeur que de largeur. Vingt toises de profondeur. Cette cour a tant de mètres de large, et tant de mètres de profondeur.

PROFONDEUR

PROFONDEUR s' emploie figurément en parlant Des choses difficiles à pénétrer, à comprendre. La profondeur des Jugements de Dieu. La profondeur des mystères. Les hommes vulgaires ne peuvent sonder la profondeur de pareils desseins. L' esprit humain s' abîme dans les profondeurs de la foi.

Il signifie aussi, figurément, Grande étendue, grande pénétration. La profondeur de son savoir, de son érudition, de son esprit. Il a de la profondeur dans l' esprit, dans les idées.

PROFUSÉMENT. adv.

PROFUSÉMENT. adv. Avec profusion. Il donne profusément.

PROFUSION. s. f.

PROFUSION. s. f. Excès de libéralité ou de dépense. Donner avec profusion. Ce prince fait de grandes profusions. Dans ce festin, il y avait une profusion extraordinaire. Il y avait profusion de toutes sortes de gibiers. Tout y était en profusion. Cela allait jusqu' à la profusion. Ses profusions l' ont ruiné.

Fig., Donner des louanges avec profusion, à profusion, Les prodiguer, en donner plus qu' il ne convient.

PROGÉNITURE. s. f.

PROGÉNITURE. s. f. Ce qu' un homme, ce qu' un animal a engendré. Tout père aime sa progéniture. Il est vieux, et ne se dit guère qu' en plaisantant.

PROGNOSTIC. s. m.

PROGNOSTIC. s. m. T. de Médec. Voyez PRONOSTIC.

PROGNOSTIQUE. adj. des deux genres

PROGNOSTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui fournit le pronostic. Signes prognostiques.

PROGRAMME. s. m.

PROGRAMME. s. m. Placard, écrit qu' on affiche ou qu' on distribue pour annoncer quelque exercice, pour proposer quelque prix, etc. Distribuer des programmes. Le programme des prix de l' Académie. Faire la lecture du programme. Le programme d' un concert. Ce morceau n' était pas porté sur le programme. Le programme d' un spectacle, d' une fête.

PROGRÈS. s. m.

PROGRÈS. s. m. Avancement, mouvement en avant. Le progrès du soleil dans l' écliptique. Le progrès journalier du soleil. Arrêter le progrès, les progrès du feu, de l' incendie. Le feu avait fait de grands progrès avant l' arrivée des pompiers. L' inondation fait à chaque instant de nouveaux progrès.

Il se dit, particulièrement, d' Une suite d' avantages remportés à la guerre. Ce général a fait de grands progrès en peu de temps, et avec peu de troupes. Arrêter les progrès des ennemis.

PROGRÈS

PROGRÈS se dit figurément de Toute sorte d' avancement, d' augmentation en bien ou en mal. Le commencement, le progrès et la fin d' une maladie. Empêcher les progrès d' une maladie. Les maux ont leur progrès. Faire du progrès, des progrès dans les études, dans les sciences, dans les bonnes grâces de quelqu' un, dans la vertu, dans la piété. La religion catholique fit de grands progrès dans ces contrées. Les sciences ont fait de grands progrès dans ce siècle. Cette circonstance a suspendu, ralenti, arrêté le progrès de la civilisation, le progrès des lumières. Je remarque un grand progrès dans l' intelligence, dans l' instruction de cet enfant. Je m' intéresse aux progrès de cet écolier.

PROGRESSIF, IVE. adj.

PROGRESSIF, IVE. adj. Il est particulièrement usité en style didactique et dans cette locution, Mouvement progressif. Marche, mouvement en avant. Le mouvement progressif des animaux. L' huître est privée du mouvement progressif. Le mouvement progressif de la lune. Le mouvement progressif de Jupiter.

Il s' emploie quelquefois figurément, et signifie, Qui avance, qui fait des progrès. La marche progressive des idées, de l' esprit humain, de la civilisation.

PROGRESSION. s. f.

PROGRESSION. s. f. Il est principalement usité en style didactique et dans cette locution, Mouvement de progression, Marche, mouvement en avant. La plupart des animaux sont doués du mouvement de progression.

PROGRESSION

PROGRESSION s' emploie aussi figurément, et signifie, Marche, suite non interrompue. La progression des causes, des effets. Il n' y a point de progression de causes à l' infini. La progression naturelle de l' esprit humain devait amener ce changement. L' ordre de ces expressions n' est pas conforme à la progression logique des idées. Il y a dans cet ouvrage une progression d' intérêt bien soutenue.

PROGRESSION

PROGRESSION en Mathématique, Suite de nombres ou de quantités qui dérivent successivement les unes des autres, suivant une même loi. Progression arithmétique, Celle où la différence de chaque terme au terme précédent est constante. Progression géométrique, Celle où le rapport de chaque terme au terme précédent est constant. Progression indéfinie, Celle qui est indéfiniment continuée. Un, trois, cinq, sept, neuf, onze, etc., sont des grandeurs en progression arithmétique. Deux, quatre, huit, seize, trente-deux, etc., forment une progression géométrique. La progression est dite croissante ou décroissante, selon que les termes vont en augmentant ou en diminuant.

PROGRESSIVEMENT. adv.

PROGRESSIVEMENT. adv. D' une manière progressive.

PROHIBER. v. a.

PROHIBER. v. a. Défendre, faire défense. Il n' est guère d' usage qu' en style de Législation et de Palais. On a prohibé l' exportation, l' importation, la vente de telle marchandise. Cela est prohibé par les ordonnances. Prohiber le port d' armes. Les lois prohibent le mariage entre parents en ligne directe.

PROHIBÉ, ÉE. participe

PROHIBÉ, ÉE. participe Marchandises prohibées. Commerce prohibé. Livres prohibés.

Armes prohibées, Armes dont la police interdit le port et l' usage.

Degré prohibé, Le degré de parenté où la loi défend de se marier.

PROHIBITIF, IVE. adj.

PROHIBITIF, IVE. adj. Qui défend, qui interdit, qui restreint. Lois prohibitives. Régime prohibitif.

PROHIBITION. s. f.

PROHIBITION. s. f. Inhibition, défense. Les prohibitions sont en général défavorables au commerce et à l' industrie. La prohibition du port d' armes.

PROIE. s. f.

PROIE. s. f. Ce que les animaux carnassiers ravissent pour le manger. Le lion se jeta sur sa proie. Le loup emporta sa proie dans le bois. Les vautours vivent de proie. Deux animaux qui se disputent une proie. La plupart des animaux sont la proie les uns des autres. On força ce loup à lâcher sa proie. Suivre sa proie. S' acharner sur sa proie.

Oiseau de proie, Oiseau qui donne la chasse au gibier, et qui s' en nourrit.

PROIE

PROIE se dit figurément d' Un butin fait à la guerre, et en général de Toute chose dont on s' empare avec violence, avec une sorte de rapacité, etc. Être ardent à la proie. Partager la proie. Toutes ces richesses furent la proie du vainqueur. Sa fortune devint la proie d' avides héritiers. Plusieurs fois les monuments des arts de l' antiquité devinrent la proie des barbares. Ce royaume, attaqué par plusieurs ennemis, devint la proie du plus fort.

Il se dit aussi, figurément, en parlant Des personnes qui ont beaucoup à souffrir des vices, des passions des autres, ou de leurs propres passions. Être en proie à l' avidité, à la cupidité des usuriers. Il est en proie à la rapacité de ses valets, de ses domestiques. Il est en proie à la calomnie, à la médisance. Une femme inconsidérée devient la proie des médisants. Dénué de tous ses appuis, il demeura, il resta en proie à la vengeance. Il est en proie à ses passions, à sa douleur, à la tristesse. Se livrer en proie à ses passions, à sa douleur. Être la proie de ses passions.

Il se dit aussi en parlant Des choses qui détruisent ou ravagent. Plus de vingt maisons ont été la proie des flammes. Ce pays est en proie à toutes les calamités, aux plus horribles fléaux. La ville était en proie aux horreurs de la famine.

PROJECTILE. s. m.

PROJECTILE. s. m. T. de Mécanique. Tout corps lancé par une force quelconque. Les projectiles, abstraction faite de la résistance de l' air, doivent décrire une parabole, quand ils sont jetés obliquement.

Il se dit particulièrement, en termes d' Art militaire, Des bombes, des boulets, des obus, etc. Un amas de projectiles.

Il s' emploie quelquefois comme adjectif des deux genres. Mouvement projectile, force projectile, Mouvement de projection, force de projection.

PROJECTION. s. f.

PROJECTION. s. f. T. de Mécanique. Action de jeter, de lancer un corps pesant. Projection perpendiculaire, horizontale, oblique. La théorie du mouvement de projection a perfectionné l' art de jeter les bombes.

PROJECTION

PROJECTION en termes de Chimie, Opération qui consiste à jeter par cuillerée dans un creuset, mis entre des charbons ardents, quelque matière en poudre qu' on veut calciner.

Poudre de projection, Poudre avec laquelle les alchimistes prétendaient changer les métaux en or.

PROJECTION

PROJECTION en termes de Géographie et de Perspective, Représentation de la sphère ou de tel autre corps, faite sur un plan, d' après certaines règles géométriques. Projection de la sphère. Toutes les lignes d' heures tracées sur les cadrans solaires, sont les projections des méridiens célestes sur la surface du cadran. Projection orthographique, stéréographique, gnomonique. On nomme Plan, la projection d' un édifice sur une surface horizontale, et Élévation la projection d' un édifice sur une surface verticale.

PROJECTURE. s. f.

PROJECTURE. s. f. T. d' Archit. Saillie ou avance horizontale des divers membres d' architecture.

PROJET. s. m.

PROJET. s. m. Dessein, entreprise; arrangement des moyens qu' on croit utiles pour exécuter ce qu' on médite. Un grand projet. Un beau, un sage projet. Un projet magnifique. De vains projets. Des projets inutiles, illusoires, romanesques. Former un projet. Concevoir un projet. Faire des projets. Exécuter un projet. Si mes projets réussissent, s' accomplissent. Je seconderai votre projet. Je me prête à votre projet. Je m' oppose à votre projet. Cela dérange, déconcerte mon projet. J' abandonne mon projet. Il suit son projet avec ardeur. Confondre, détruire les projets des ennemis. Il a vu avorter, échouer tous ses projets. Faire de grands projets de divertissements pour l' hiver. J' ai un projet d' établissement. Je forme des projets de retraite, que j' effectuerai bientôt. Ce projet n' est qu' une menace. Il y a loin du projet à l' exécution. Ceci n' est encore qu' en projet. Ce projet dort. Un homme à projets.

PROJET

PROJET se dit aussi de La première pensée, de la première rédaction de quelque acte, de quelque écrit. Faire un projet d' articles pour un mariage. Dresser un projet de ligue offensive, défensive. Dresser un projet d' acte. Rédiger, présenter, discuter un projet de loi. Il m' a fait voir le projet de l' ouvrage qu' il veut donner au public. Ce n' est encore qu' un simple projet. C' est un projet à peine ébauché.

PROJETER. v. a.

PROJETER. v. a. Former le dessein de. Projeter une entreprise. On n' exécute pas tout ce qu' on projette. Dès qu' il a projeté une chose. il l' exécute. Il vient à bout de tout ce qu' il projette. Il avait projeté dans son esprit de faire telle et telle chose. Il projette un grand voyage. Il projette d' aller en Italie. Il projette un grand ouvrage. Il projette de grandes choses, de faire de grandes choses.

Il s' emploie quelquefois absolument. Perdre son temps à projeter, à projeter en l' air. Cet homme projette sans cesse, et ne fait rien.

PROJETER

PROJETER signifie aussi, Tracer sur un plan ou sur une surface quelconque la sphère ou tel autre corps, suivant certaines règles géométriques. Projeter les cercles horaires avec l' équinoxial et les tropiques sur un cadran.

Il signifie encore, Jeter, diriger en avant. Projeter un corps obliquement. Un corps qui projette son ombre sur un autre.

PROJETER

PROJETER avec le pronom personnel, signifie, Paraître en avant. Cette figure se projette dans le tableau. Ce corps de logis se projette trop sur la façade de l' édifice. Quand le soleil est à son levant ou à son couchant, l' ombre se projette au loin.

PROJETÉ, ÉE. participe

PROJETÉ, ÉE. participe

PROLÉGOMÈNES. s. m. pl.

PROLÉGOMÈNES. s. m. pl. T. didactique. Longue et ample préface qu' on met à la tête d' un livre, pour donner les notions les plus nécessaires à l' intelligence des matières qui y sont traitées. Les prolégomènes de la Bible. Les prolégomènes de la philosophie.

PROLEPSE. s. f.

PROLEPSE. s. f. Figure de rhétorique par laquelle on va au-devant des objections de l' adversaire.

PROLEPTIQUE. adj. des deux genres

PROLEPTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit D' une fièvre dont chaque accès anticipe sur le précédent.

PROLÉTAIRE. s. m.

PROLÉTAIRE. s. m. T. d' Antiq. romaine. Il se dit de Ceux qui formaient la sixième et dernière classe du peuple, et qui, étant fort pauvres et exempts d' impôts, n' étaient utiles à la république que par les enfants qu' ils engendraient. Les prolétaires étaient exempts d' aller à la guerre.

Il se dit, par extension, dans les États modernes, de Ceux qui n' ont ni fortune ni profession suffisamment lucrative.

PROLIFÈRE. adj. des deux genres

PROLIFÈRE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit De certaines fleurs du centre desquelles naissent d' autres fleurs. Rose prolifère.

PROLIFIQUE. adj. des deux genres

PROLIFIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui a la vertu d' engendrer. Vertu prolifique. Semence, liqueur prolifique.

Remèdes prolifiques, Remèdes auxquels on attribuait la propriété d' accroître les forces génératrices.

PROLIXE. adj. des deux genres

PROLIXE. adj. des deux genres Trop étendu, trop long, diffus. Il ne se dit proprement que Des discours, et Des personnes par rapport aux discours. Un discours devient froid et languissant, quand il est prolixe. Style prolixe. C' est un homme prolixe dans ses discours. Il écrit purement, mais il est prolixe.

PROLIXEMENT. adv.

PROLIXEMENT. adv. D' une manière prolixe. Il écrit bien prolixement. Il est peu usité.

PROLIXITÉ. s. f.

PROLIXITÉ. s. f. Diffusion, longueur inutile et fatigante dans le discours. Il faut éviter la prolixité. Il écrit avec une prolixité ennuyeuse, fatigante.

PROLOGUE. s. m.

PROLOGUE. s. m. Préface, avant-propos. Saint Jérôme dans ses prologues sur les livres de la Bible. Le prologue de la loi salique.

Il se dit plus ordinairement d' Un ouvrage qui sert de prélude à une pièce dramatique. Les anciens ne faisaient guère de pièces de théâtre sans prologue. En France, on a longtemps mis des prologues au commencement des opéras.

PROLONGATION. s. f.

PROLONGATION. s. f. Le temps qu' on ajoute à la durée fixe de quelque chose. Après la prolongation de la trêve. Il a obtenu une prolongation de six mois. Prolongation de congé. Prolongation de terme.

PROLONGE. s. f.

PROLONGE. s. f. T. d' Artillerie. Cordage qui sert pour la manoeuvre des bouches à feu. Traîner un canon à la prolonge.

Il se dit aussi d' Une voiture d' artillerie que l' on nomme plus exactement Chariot à munitions.

PROLONGEMENT. s. m.

PROLONGEMENT. s. m. Extension, continuation de quelque portion d' étendue. Prolongement d' une ligne, d' un chemin, d' un mur. Prolongement de certaines parties du corps. La queue, dans les animaux, est un prolongement de l' épine dorsale.

PROLONGER. v. a.

PROLONGER. v. a. Faire durer plus longtemps, rendre de plus longue durée. Prolonger une affaire. Prolonger une trêve. Prolonger les maux, les misères, les souffrances de quelqu' un. Prolonger la guerre. Prolonger le terme d' un payement. Prolonger les jours de quelqu' un. Ce régime a prolongé ses jours, a prolongé sa vie. Ne prolongez pas son erreur.

Il signifie aussi, Étendre, continuer. Prolonger une ligne. Prolonger une avenue, une galerie. Il faudrait abattre ces arbres, pour prolonger la vue.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Les débats se sont prolongés bien avant dans la nuit. Leur vie ne se prolonge guère au delà de ce terme. D' ici la vue se prolonge à l' infini. Le son se prolonge dans les profondeurs de cette caverne. Cette île se prolonge du midi au nord.

En termes de Marine, Prolonger un vaisseau, Se porter parallèlement à ce vaisseau et fort près, se mettre par son travers de long en long et vergue à vergue avec lui.

PROLONGÉ, ÉE. participe

PROLONGÉ, ÉE. participe

PROMENADE. s. f.

PROMENADE. s. f. Action de se promener. La promenade lui est salutaire. Faire un tour de promenade. Je m' en vais faire une longue promenade. Il est allé à la promenade. Il est revenu de la promenade. Je suis fatigué de ma promenade. Ses promenades sont courtes. Promenade à pied, à cheval, en voiture, en bateau. Promenade sur l' eau.

Il signifie aussi, Le lieu où l' on se promène. Il y a de belles promenades autour de sa maison. Le jardin des Tuileries est une magnifique promenade. La promenade de cette ville est fort belle.

La promenade est belle aujourd' hui, Le temps est favorable pour se promener aujourd' hui.

Fam., Ce n' est qu' une promenade, se dit en parlant D' un lieu, d' un pays où l' on se rend en peu de temps, qui est ou que l' on trouve peu éloigné. De Paris à Versailles, ce n' est qu' une promenade. Il va en Italie tous les ans; ce qui est un voyage pour les autres, n' est pour lui qu' une promenade.

PROMENER. v. a.

PROMENER. v. a. Mener, conduire, faire aller quelqu' un d' un endroit à un autre, de côté et d' autre, soit pour l' amuser, soit pour qu' il fasse de l' exercice. Promener un enfant, un vieillard, un malade. Il m' a promené dans sa calèche.

Promener des étrangers par la ville, dans la ville, La leur faire parcourir, la leur faire voir. Il m' est venu de province des parents que j' ai promenés par tout Paris, dans tout Paris.

Promener un cheval, Le faire marcher doucement, soit en le tenant par la bride, soit en le montant. Promener un cheval échauffé, avant que de le mettre à l' écurie. Promener un cheval qui a les avives. On dit aussi, Promener un chien.

PROMENER

PROMENER s' emploie aussi figurément. Promener sa vue, ses yeux, ses regards sur une assemblée. Promener son esprit, son imagination sur divers objets. Il promène ses pensées sur mille objets divers. Ce romancier promène ses lecteurs dans toutes les parties du monde. Promener ses rêveries. Il promène partout ses ridicules. Il promène en tous lieux son inquiétude, son chagrin, son ennui, son oisiveté.

Fig. et fam., Promener quelqu' un, L' abuser, le lasser par des délais, par des promesses vaines. Au lieu de me payer ce qu' il me doit, voilà six mois qu' il me promène.

PROMENER

PROMENER avec le pronom personnel, signifie, Marcher, aller, soit à pied, soit à cheval, soit en voiture, etc., pour faire de l' exercice, ou pour se divertir. Il se promène dans son jardin. Je me suis promené deux heures. Allons nous promener au boulevard. J' ai été me promener ce matin. Se promener à pied, à cheval, en voiture, en bateau. Se promener sur l' eau. Se promener de long en large dans sa chambre.

Il s' emploie aussi figurément, en parlant Des choses. Un ruisseau qui se promène lentement dans la prairie. Mes regards se promenaient sur ces riches campagnes.

Son esprit, son imagination se promène d' un objet à l' autre, Change à tout moment d' objet.

Prov. et par impatience, par humeur, Allez vous promener, se dit À une personne dont on est mécontent, dont on veut se débarrasser. Allez vous promener, vous m' ennuyez. On dit de même: C' est un sot, un importun, qu' il aille se promener. Je l' ai envoyé promener. Dans cette dernière phrase, on sous-entend le pronom. Ces expressions sont malhonnêtes et injurieuses.

PROMENÉ, ÉE. participe

PROMENÉ, ÉE. participe

PROMENEUR, EUSE. s.

PROMENEUR, EUSE. s. Celui, celle qui promène quelqu' un. Elle est la promeneuse de cet enfant, de ce vieillard.

Il signifie aussi, Celui, celle qui se promène. Dans cette acception, on l' emploie surtout au pluriel et par rapport aux lieux publics destinés à la promenade. Il y a beaucoup de promeneurs dans cette allée. La pluie a chassé les promeneurs.

Il signifie encore, Celui, celle qui aime à se promener. Je ne suis pas promeneur. C' est un grand promeneur.

PROMENOIR. s. m.

PROMENOIR. s. m. Lieu particulièrement destiné à la promenade. Vous avez un beau promenoir dans votre jardin. Cette galerie sert de promenoir en temps de pluie. Il faut des promenoirs dans les hospices, dans les prisons.

PROMESSE. s. f.

PROMESSE. s. f. Assurance qu' on donne de bouche ou par écrit, de faire ou de dire quelque chose. Promesse verbale. Promesse par écrit. Faire de grandes promesses, de magnifiques promesses. Fausser sa promesse. N' ajoutez nulle foi à ses promesses. Ce sont des promesses vaines, trompeuses, illusoires. C' est un homme prodigue de promesses, libéral en promesses. Sur la foi de vos promesses, j' ai tenté cette entreprise, qui ne m' a point réussi. Il faut tenir sa promesse. Garder sa promesse. Satisfaire à sa promesse. Remplir sa promesse, ses promesses. Être fidèle dans ses promesses. Fidèle à sa promesse, en ses promesses. C' est aller contre votre promesse. Je vous ferai souvenir de votre promesse. Je vous somme de votre promesse, de tenir votre promesse. Violer sa promesse. Manquer à sa promesse. S' acquitter de sa promesse, acquitter sa promesse. Me voilà quitte de ma promesse. Accomplir sa promesse. Revenir sur ses promesses. Rétracter une promesse. Il nous a quittés avec promesse de nous rejoindre bientôt. J' ai votre promesse. Je compte sur votre promesse. Il lui a donné une reconnaissance portant promesse. J' ai promesse de lui, j' ai tiré promesse de lui qu' il s' occupera de votre affaire.

Fig. et fam., Se ruiner en promesses, Faire beaucoup de promesses qu' on ne tient pas.

Une promesse de mariage, Un écrit par lequel on s' engage à épouser une personne. Il lui a fait une promesse de mariage.

PROMESSE

PROMESSE se dit aussi, absolument, d' Un billet sous seing privé, par lequel on promet de payer quelque somme d' argent. Promesse payable à volonté, payable en certain temps. Une promesse de mille francs. Il a de lui une promesse. Il est fondé en promesse. Faire reconnaître une promesse. Donner sa promesse. Je vous en ferai ma promesse quand vous voudrez. Déchirer, lacérer une promesse. Retirer sa promesse. Quand vous me rapporterez ma promesse, je vous payerai.

PROMETTEUR, EUSE. s.

PROMETTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui promet légèrement, ou sans intention de tenir sa promesse. C' est un grand prometteur. Vous êtes une belle prometteuse. Vous êtes un beau prometteur. Il est familier.

PROMETTRE. v. a.

PROMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Donner parole de quelque chose, s' engager verbalement ou par écrit à faire, à dire, à donner, etc. Il faut prendre garde à ce qu' on promet. Être exact à tenir ce qu' on a promis. Vous m' aviez promis de l' argent à Pâques. Je vous promets bien que j' y ferai tout mon possible, mais je ne vous promets pas d' y réussir. Il m' a promis de venir me voir. C' est un homme qui promet toujours, qui promet tout, et qui ne tient rien. Promettre une fille en mariage. Ses parents l' ont promise en mariage à un tel. Il lui a promis obéissance. Il lui a promis fidélité. Ils se sont promis fidélité l' un à l' autre. Il a promis à son père d' être plus studieux, de changer de conduite.

Prov., Promettre et tenir sont deux, ou, Il y a grande différence entre promettre et tenir, Il y a beaucoup de gens qui ne font pas ce qu' ils ont promis. On dit aussi proverbialement, Ce n' est pas tout de promettre, il faut tenir.

Prov., Promettre monts et merveilles, Promettre toutes sortes de choses avantageuses. Cela se dit ordinairement De ceux qui, pour engager quelqu' un à faire ce qu' ils désirent, lui promettent beaucoup plus qu' ils ne veulent ou ne peuvent tenir.

Prov., fig. et pop., Promettre plus de beurre que de pain, Promettre plus qu' on ne veut ou qu' on ne peut tenir.

Prov. et fig., Il se ruine à promettre, et s' enrichit à ne rien tenir, Il fait beaucoup de promesses et ne les tient pas.

Promettant, etc., obligeant, etc., renonçant, etc. Formule que les notaires emploient par abréviation à la fin de quelques actes.

PROMETTRE

PROMETTRE s' emploie figurément, et signifie, Annoncer, prédire. Il se dit Des personnes et Des choses. Je vous promets du beau temps pour demain. Voilà un ciel qui nous promet du beau temps. Voilà un temps qui promet du chaud, du froid, de la pluie, etc. L' almanach nous promet de la pluie, du beau temps. Cette campagne promet une riche moisson. Le caractère de ce jeune prince leur promettait un règne paisible. Son regard, son accueil nous promettait plus de calme et de douceur qu' il n' en a mis dans cet entretien.

PROMETTRE

PROMETTRE s' emploie aussi figurément comme verbe neutre; et alors il signifie, Faire espérer, donner des espérances. Il se dit Des personnes et Des choses. Ce jeune homme promet beaucoup. Cet enfant promet. Il promettait beaucoup dans sa jeunesse. Les blés promettent beaucoup cette année. La vigne promet peu. Voici un commencement d' année qui promet beaucoup. Cette entreprise promet beaucoup, ou simplement, promet.

PROMETTRE

PROMETTRE signifie aussi quelquefois, Assurer qu' une chose sera. Je vous promets que je ne le ménagerai pas. Je vous promets qu' il s' en repentira. Il est familier en ce sens.

PROMETTRE

PROMETTRE s' emploie aussi avec le pronom personnel régime indirect, et signifie, Espérer. Il se promet cela de votre bonté. Je m' étais promis qu' à ma considération, vous consentiriez à le faire. Il se promet d' y être bientôt. Je n' oserais me promettre que vous me ferez cet honneur. Je m' étais promis plus de plaisir que je n' en ai eu. Qui peut se promettre d' éviter un tel malheur? Je ne me promets aucun fruit de cette démarche.

Il signifie aussi, Prendre une ferme résolution. Elles se sont bien promis de ne plus remettre les pieds dans cette maison. Je me promets bien de profiter de vos conseils. Je me suis promis de ne jamais le revoir.

PROMIS, ISE. participe

PROMIS, ISE. participe La terre promise, La terre de Chanaan, que Dieu avait promise au peuple hébreu.

Fig., C' est la terre promise, se dit D' un pays riche et fertile.

Prov., Chose promise, chose due, On est obligé de faire ce qu' on a promis.

PROMINENCE. s. f.

PROMINENCE. s. f. État de ce qui est prominent. Il a vieilli.

PROMINENT, ENTE. adj.

PROMINENT, ENTE. adj. Qui s' élève au-dessus de ce qui l' environne. Rocher prominent, colline prominente au-dessus des autres. Il a vieilli.

PROMINER. v. n.

PROMINER. v. n. S' élever au-dessus de quelque chose. Ce rocher promine sur les autres. Il a vieilli.

PROMISCUITÉ. s. f.

PROMISCUITÉ. s. f. Mélange confus et désordonné. Il ne se dit guère qu' en parlant Des personnes. La promiscuité des sexes causait de grands désordres dans cet établissement.

PROMISSION. s. f.

PROMISSION. s. f. Il n' est guère usité que dans cette phrase de l' Écriture, La terre de promission, autrement appelée La terre promise, La terre de Chanaan, que Dieu avait promise au peuple hébreu.

Fig., C' est une terre de promission, se dit D' un pays fort abondant, très-fertile.

PROMONTOIRE. s. m.

PROMONTOIRE. s. m. Cap, pointe de terre élevée et avancée dans la mer. Les trois promontoires de Sicile. Le promontoire de Malée. Doubler un promontoire. Ce mot n' est guère usité qu' en parlant de la géographie ancienne: dans la géographie moderne, on dit Cap.

PROMOTEUR. s. m.

PROMOTEUR. s. m. Celui qui prend le soin principal d' une affaire. Il n' est pas le fondateur de cet établissement, l' auteur de cette entreprise, il n' en est que le promoteur.

Il se dit aussi de Celui qui donne la première impulsion pour quelque chose. Ce prince fut le promoteur de la guerre. Il fut le promoteur de cette querelle. Il fut un des plus ardents promoteurs de la réforme.

PROMOTEUR

PROMOTEUR est aussi Le titre du procureur d' office, faisant fonction de partie publique dans une juridiction ecclésiastique, dans une assemblée du clergé, dans un concile, dans un chapitre, etc. À la requête du promoteur.

PROMOTION. s. f.

PROMOTION. s. f. Action par laquelle on élève à la fois plusieurs personnes à un même grade, à une même dignité. Le pape fit une promotion de quatre cardinaux. Le pape ne fit point de promotion ce jour-là, il ne donna qu' un chapeau. Le roi fit une promotion de pairs, d' officiers généraux. Faire des promotions dans l' armée. Il est maréchal de camp, de la dernière promotion. Nous sommes de la même promotion, lui et moi.

Il se dit, dans le sens passif, de La nomination, de l' élévation d' une ou de plusieurs personnes à une dignité, à un emploi supérieur. Ces pairs, ces officiers, depuis leur promotion... Cet évêque, depuis sa promotion au cardinalat...

PROMOUVOIR. v. a.

PROMOUVOIR. v. a. (On ne l' emploie guère qu' à l' infinitif et aux temps composés. ) Avancer, élever à quelque dignité. Ce prince fut promu à l' empire. Il a été promu à la dignité de président de la chambre des pairs. Cet officier général sera incessamment promu à la dignité de maréchal de France. Se faire promouvoir aux ordres sacrés, aux ordres. Il a été promu aux ordres sacrés. Cet ecclésiastique méritait que le pape le promût à la dignité de cardinal. On l' a promu à l' épiscopat.

PROMU, UE. participe

PROMU, UE. participe

PROMPT, OMPTE. adj.

PROMPT, OMPTE. adj. (On ne prononce pas le second P dans ce mot ni dans ses dérivés.) Soudain, qui ne tarde pas. Je vous souhaite un heureux voyage et un prompt retour. Rendre une prompte réponse. Il a obtenu un prompt succès. Jamais conquête, jamais déroute ne fut plus prompte. Il faut apporter un prompt remède à ce mal. Le succès de l' entreprise dépend d' une prompte exécution. Cet homme a la repartie prompte.

Il signifie encore, Qui se passe vite, en un moment. Sa joie fut prompte. Son mouvement fut si prompt, qu' on n' eut pas le temps de l' apercevoir. Cela fut prompt comme un éclair, comme l' éclair, comme la foudre.

Vin prompt à boire, Vin qui se boit dans la primeur, qui demande à être bu promptement.

PROMPT

PROMPT se dit aussi Des personnes, et signifie, Vif, actif, diligent, qui ne perd point de temps à ce qu' il fait. C' est un homme prompt dans tout ce qu' il fait. Il est prompt à servir ses amis. Être prompt à juger, à se décider.

Avoir l' esprit prompt, la conception vive et prompte, Avoir un esprit qui conçoit, qui comprend aisément.

PROMPT

PROMPT signifie aussi, Colère, qui s' emporte aisément. Il a l' humeur prompte. Il est d' humeur prompte. Il est si prompt, que le moindre obstacle, la moindre contradiction le met en colère. Une autre fois ne soyez pas si prompt.

Avoir la main prompte, Être vif, emporté, au point de frapper pour le moindre sujet.

PROMPTEMENT. adv.

PROMPTEMENT. adv. Avec diligence, en peu de temps. Allez là promptement. Ne vous faites pas attendre, revenez promptement.

PROMPTITUDE. s. f.

PROMPTITUDE. s. f. Diligence. Agir avec promptitude, avec une grande promptitude, avec une étonnante promptitude. Il vous servira avec promptitude. Il exécute avec promptitude les choses qu' il promet. C' est une affaire qui demande de la promptitude.

La promptitude de l' esprit, La facilité de l' esprit à concevoir, à entendre.

La promptitude à croire une chose, La facilité avec laquelle on la croit.

PROMPTITUDE

PROMPTITUDE signifie aussi, Trop grande vivacité d' humeur, disposition à se mettre en colère. On ne peut le corriger de sa promptitude. Sa promptitude lui nuira.

Il signifie encore, Mouvement de colère subit et passager; et, dans cette acception, on l' emploie ordinairement au pluriel. Ses promptitudes sont insupportables. Quand sa promptitude est passée. Il est peu usité dans ce sens.

PROMULGATION. s. f.

PROMULGATION. s. f. Publication des lois, faite avec les formes requises. Les lois sont exécutoires à dater de leur promulgation.

PROMULGUER. v. a.

PROMULGUER. v. a. Publier une loi avec les formes requises, pour la rendre exécutoire. On ne peut prétendre cause d' ignorance d' une loi qui a été promulguée.

PROMULGUÉ, ÉE. participe

PROMULGUÉ, ÉE. participe

PRONAOS. s. m.

PRONAOS. s. m. (On fait sentir l' S.) T. d' Archit. Partie antérieure des temples anciens.

PRONATEUR. adj. m.

PRONATEUR. adj. m. T. d' Anat. Il se dit De deux muscles de l' avant-bras, qui servent au mouvement de pronation. Muscles pronateurs.

PRONATION. s. f.

PRONATION. s. f. T. d' Anat. Il n' est usité que dans cette expression, Mouvement de pronation, Celui par lequel on tourne la main, de manière que la paume regarde la terre. Il est opposé à Supination.

PRÔNE. s. m.

PRÔNE. s. m. Instruction chrétienne que le curé ou le vicaire fait tous les dimanches dans la chaire, à la messe paroissiale. Faire le prône. Faire un beau prône. Assister au prône. Le curé ayant achevé son prône. Les bans furent publiés au prône. Les prières du prône.

Recommander quelqu' un au prône, Le recommander aux prières ou aux charités des fidèles, lorsqu' on est en chaire pour faire le prône.

Prov. et fig., Recommander quelqu' un au prône, Faire des plaintes de lui à ses supérieurs, dans le dessein de lui attirer quelque réprimande, quelque châtiment.

PRÔNE

PRÔNE se dit, figurément et familièrement, d' Une remontrance importune qu' une personne fait à une autre. Il lui a fait un beau prône. Je me moque de son prône. Quand donc finira-t-il son prône?

PRÔNER. v. a.

PRÔNER. v. a. Faire le prône. Le vicaire nous a prônés ce matin en l' absence du curé. Il est peu usité.

PRÔNER

PRÔNER signifie figurément, Vanter, louer avec exagération. Il prône cette action partout comme un trait héroïque. Il le prône comme un homme extraordinaire. Il a des amis qui le prônent sans cesse.

Il signifie aussi quelquefois, Faire de longues et ennuyeuses remontrances; et, en ce sens, il est ordinairement neutre. Il y a deux heures qu' il ne fait que prôner. Que nous prônez-vous là? Dans cette dernière phrase, il est actif.

PRÔNÉ, ÉE. participe

PRÔNÉ, ÉE. participe

PRÔNEUR. s. m.

PRÔNEUR. s. m. Celui qui fait un prône. Notre curé est un excellent prôneur. Il est peu usité.

PRÔNEUR

PRÔNEUR signifie figurément, Celui, celle qui loue avec excès; et, dans cette acception, il a un féminin: Prôneuse. Cet écrivain a ses prôneurs et prôneuses qui le font valoir.

Il signifie aussi, Un grand parleur qui aime à faire des remontrances. C' est un prôneur éternel. Il est familier dans les deux dernières acceptions.

PRONOM. s. m.

PRONOM. s. m. T. de Gram. Celle des parties d' oraison qui tient ou qui est censée tenir la place du nom substantif. Pronom personnel. Pronom personnel indéfini. Pronom possessif. Pronom démonstratif. Pronom relatif. Moi, toi, il, lui, eux, etc., sont des pronoms personnels. (On a plus particulièrement qualifié de Pronoms personnels, dans ce Dictionnaire, le pronom Se et ses analogues Me, te, etc., qui servent à conjuguer les verbes appelés pronominaux.)

PRONOMINAL, ALE. adj.

PRONOMINAL, ALE. adj. T. de Gram. Qui appartient au pronom.

Verbe pronominal, Verbe qui se conjugue avec le pronom personnel de la même personne que le sujet, comme dans ces phrases: Il se loue. Il se donne des louanges. Ces deux femmes se disent des injures. Votre bien s' augmente. Vous vous ennuyez d' attendre. On n' appelle proprement Verbes pronominaux, que les verbes toujours employés avec le pronom personnel, comme Se repentir, s' emparer, s' arroger, etc. --- Verbe pronominal réfléchi. Verbe pronominal réciproque. Voyez RÉFLÉCHI, RÉCIPROQUE.

PRONOMINALEMENT. adv.

PRONOMINALEMENT. adv. T. de Gram. Comme verbe pronominal. Le verbe Rire s' emploie quelquefois pronominalement: Se rire de quelqu' un.

PRONONCER. v. a.

PRONONCER. v. a. Proférer, articuler les lettres, les syllabes, les mots, en exprimer les sons. Il ne saurait prononcer les R. Il y a des lettres, des syllabes plus difficiles à prononcer les unes que les autres. On ne prononce pas toutes les lettres de certains mots. Il y a beaucoup de mots qu' on prononce autrement qu' on ne les écrit. Les Anglais, les Italiens, etc., prononcent le latin autrement que nous. Dès que le prêtre eut prononcé les paroles sacramentales.

Il signifie aussi, Réciter, débiter. Prononcer un discours, un sermon, une harangue. Prononcer avec feu, avec grâce. Prononcer lentement, distinctement.

PRONONCER

PRONONCER signifie encore, Déclarer avec autorité, en vertu de son autorité. Le concile prononça anathème contre Arius. Prononcer une décision, un arrêt, une sentence, un jugement. Fig., L' arrêt que le destin, que le sort a prononcé.

Il se dit, particulièrement, Lorsque celui qui préside une juridiction, une assemblée, déclare ce qui a été décidé à la pluralité des voix. Le président ayant prononcé l' arrêt. L' arrêt fut prononcé en robes rouges.

Absol., Ce président prononce bien, En prononçant, il a de la dignité, et il fait entendre avec beaucoup d' ordre et de netteté les différents chefs d' un jugement.

Le greffier a prononcé au criminel son arrêt, sa sentence, Il lui a lu le jugement rendu contre lui.

Fig., Cet homme a prononcé lui-même sa condamnation, sa sentence, Il s' est condamné par ses propres paroles, par son propre témoignage.

PRONONCER

PRONONCER est souvent employé comme verbe neutre, dans les deux sens qui précèdent. Il se soumettait sans murmure, quand l' Église avait prononcé. Le législateur a prononcé. La loi a prononcé. Le sort, le ciel a prononcé.

Il s' emploie aussi dans le langage ordinaire, et signifie, Déclarer son sentiment sur quelque chose, décider, ordonner. J' attends que vous ayez prononcé. Vous n' avez qu' à prononcer. Dès que vous aurez prononcé, on obéira. On n' a pas encore prononcé sur cette question. Je ne me hâte pas de prononcer en pareille matière. Je ne prononce pas en votre faveur. Je n' ose prononcer entre vous et lui. Je suis hors d' état de prononcer s' il a tort ou raison.

PRONONCER

PRONONCER avec le pronom personnel, signifie, Faire voir, manifester son intention, son caractère en quelque affaire, en quelque occasion. Il s' est bien prononcé dans cette occasion. Il s' est trop prononcé, pour qu' on puisse douter de son intention. L' opinion publique s' est prononcée sur cette affaire. Prononcez-vous. Il n' ose pas se prononcer. Il faut enfin se prononcer.

PRONONCER

PRONONCER en termes de Peinture et de Sculpture, Bien marquer, rendre très-sensible quelque partie d' une figure. Prononcer un bras, une main, une jambe, un pied, etc. Ce peintre a le défaut de trop prononcer les muscles de ses figures.

PRONONCÉ, ÉE. participe

PRONONCÉ, ÉE. participe En termes de Peinture, Les muscles de ce bras, de cette jambe sont trop prononcés, Ils sont trop fortement, trop durement marqués.

Des traits prononcés, Des traits bien décidés, fortement marqués.

Fig., Un caractère prononcé, Un caractère qui n' a rien d' indécis. Cet enfant a déjà un caractère prononcé.

PRONONCÉ

PRONONCÉ s' emploie aussi comme substantif dans cette phrase, Le prononcé de l' arrêt, de la sentence, du jugement, La décision du tribunal telle qu' elle a été prononcée à l' audience.

PRONONCIATION. s. f.

PRONONCIATION. s. f. Articulation, expression des lettres, des syllabes, des mots. La prononciation des lettres. Prononciation nette, distincte. Vice de prononciation. Cet enfant bégaye, il n' a pas la prononciation libre. Il a la prononciation embarrassée. Il manque dans la prononciation de certains mots. La prononciation de ces lettres-là est difficile. Ces mots s' écrivent de même, mais la prononciation diffère.

PRONONCIATION

PRONONCIATION signifie aussi, La manière de prononcer, par rapport à l' accentuation, à la prosodie. Prononciation vicieuse. Prononciation locale. La prononciation des Normands diffère beaucoup de celle des Picards. La prononciation des gens du Midi est fortement accentuée.

Il signifie encore, La manière de réciter, de débiter. Il a la prononciation belle. La prononciation ajoute quelquefois une grande force au discours. La prononciation est une des principales parties de l' art oratoire.

Il signifie aussi, L' action de prononcer un jugement. Après la prononciation de la sentence, du jugement, etc.

PRONOSTIC. s. m.

PRONOSTIC. s. m. Jugement, conjecture sur ce qui doit arriver. Ce médecin fait ordinairement des pronostics fort justes. Il y a peu de médecins qui aient le pronostic sûr. Ce médecin a le pronostic presque infaillible. Son pronostic n' a pas été véritable. Il n' a pas réussi dans son pronostic. Les politiques se trompent souvent dans leurs pronostics. Vous faites là de malheureux pronostics. Les médecins disent plus ordinairement, Prognostic.

Il se dit aussi Des prétendus jugements que les astrologues tiraient de l' inspection des signes célestes. Les astrologues firent de grands pronostics là-dessus.

Il se dit quelquefois Des signes par lesquels on conjecture ce qui doit arriver. Ce fut un pronostic de ce qu' il devait être un jour. Ce revers fut le pronostic de sa chute. Cela me paraît être d' un heureux pronostic. Je regarde ce petit événement comme un pronostic favorable.

PRONOSTIQUER. v. a.

PRONOSTIQUER. v. a. Faire un pronostic. Il a pronostiqué tout ce que nous voyons. Dès que le médecin le vit, il pronostiqua ce qui est arrivé. Rien de ce que les astrologues avaient pronostiqué n' arriva. Les sages pronostiquent les événements par la connaissance qu' ils ont de l' état des choses.

PRONOSTIQUÉ, ÉE. participe

PRONOSTIQUÉ, ÉE. participe

PRONOSTIQUEUR. s. m.

PRONOSTIQUEUR. s. m. Celui qui pronostique. Il est familier, et le plus souvent ironique.

PROPAGANDE. s. f.

PROPAGANDE. s. f. La congrégation De propagandâ fide, établie à Rome pour les affaires qui regardent la propagation de la foi. La propagande envoya six missionnaires à la Chine.

Il se dit, par extension, de Toute association qui a pour but de propager certaines opinions politiques, et d' opérer des révolutions. La propagande avait envoyé des émissaires dans ce pays.

PROPAGATEUR. s. m.

PROPAGATEUR. s. m. Celui qui propage. Il ne se dit qu' au figuré. Ce missionnaire fut un des plus zélés propagateurs de la foi. Il fut le propagateur de la vaccine dans le département qu' il habitait. Un ardent propagateur des idées nouvelles.

PROPAGATION. s. f.

PROPAGATION. s. f. Multiplication par voie de génération, de reproduction. La propagation du genre humain. La propagation de l' espèce. On mit dans cette île déserte des animaux dont la propagation fut prodigieuse.

Il s' emploie figurément, et signifie, Extension, progrès, accroissement, augmentation. La propagation de la vaccine doit beaucoup au zèle de ce médecin. La propagation de cette épidémie fut d' une effrayante rapidité. Il a travaillé vingt ans à la propagation de la foi. La propagation des connaissances, des lumières, de la philosophie. La propagation des vérités est plus lente que celle des erreurs. Favoriser la propagation des idées, des découvertes utiles.

PROPAGATION

PROPAGATION en termes de Physique, La manière dont la lumière et le son se répandent, dont certains mouvements naissent les uns des autres. La propagation du son est beaucoup plus lente que celle de la lumière. La propagation des ondes, des vibrations des corps.

PROPAGER. v. a.

PROPAGER. v. a. Multiplier par voie de génération, de reproduction. On est parvenu à propager cette espèce dans nos climats.

Il s' emploie figurément, et signifie, Répandre, étendre, augmenter, faire croître. Des circonstances locales ont contribué à propager l' épidémie. La forme de cet instrument a été calculée de manière à propager le son. Il a tout fait pour propager cette découverte. Propager la foi, l' erreur, la vérité, les lumières, les connaissances, etc.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Cette espèce d' animaux s' est propagée au point de couvrir le pays. Cette maladie s' est propagée à vingt lieues à la ronde. La lumière se propage en ligne droite. Le son se propage en tous sens. Cette mode se propage. Les lumières se propagent. Les vérités se propagent plus lentement que les erreurs.

PROPAGÉ, ÉE. participe

PROPAGÉ, ÉE. participe

PROPENSION. s. f.

PROPENSION. s. f. Pente, tendance naturelle d' un corps vers un autre corps, vers un point. Tous les corps pesants ont une propension naturelle à descendre.

Il signifie aussi, figurément, Penchant, inclination. Propension au bien. Propension au mal. Il a de la propension à croire le mal. On le destinait à l' état ecclésiastique, mais il n' y avait aucune propension.

PROPHÈTE. s. m.

PROPHÈTE. s. m. Celui qui prédit l' avenir. En parlant des Hébreux, il se dit de Ceux qui, par inspiration divine, prédisaient l' avenir, ou révélaient quelque vérité cachée aux hommes. Les prophètes ont annoncé le Messie. Dieu a parlé par la bouche des prophètes. Imiter le style des prophètes. Cet homme a le ton d' un prophète, parle d' un ton de prophète.

Le prophète-roi, le prophète royal, David. Les quatre grands prophètes, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel. Les douze petits prophètes, Les autres douze prophètes dont on a les prophéties dans l' Ancien Testament.

PROPHÈTE

PROPHÈTE en parlant Des gentils, se dit de Certains devins adonnés au culte des faux dieux. Le prophète Balaam avait été appelé pour maudire le peuple d' Israël, mais Dieu lui commanda de le bénir. Élie fit mourir les prophètes de Baal. Les faux prophètes.

PROPHÈTE

PROPHÈTE est aussi Le titre que les musulmans donnent à Mahomet. Déployer l' étendard du prophète. Faire un pèlerinage au tombeau du prophète. Les mahométans disent: Il n' y a qu' un Dieu, et Mahomet est son prophète.

Fig. et fam., Un faux prophète, Un homme qui se trompe dans les prédictions qu' il fait.

Prov. et fig., Nul n' est prophète en son pays, On a ordinairement moins de succès dans son pays qu' ailleurs.

Prov. et fig., Voici la loi et les prophètes, se dit en parlant Des livres, des écrits qui font autorité dans la question dont il s' agit. On dit de même, Ce que je vous dis, c' est la loi et les prophètes.

PROPHÈTE

PROPHÈTE se dit, figurément et familièrement, de Celui qui, par conjecture ou par hasard, annonce ce qui doit arriver. Vous avez été bon prophète. Je regrette d' avoir été si bon prophète. N' ai-je pas été prophète? J' ai été prophète sans m' en douter. Il fait le prophète.

Un prophète de malheur, Un homme qui prédit des choses désagréables.

PROPHÉTESSE. s. f.

PROPHÉTESSE. s. f. Celle qui prédit l' avenir par inspiration divine. Débora est appelée Prophétesse dans l' Ancien Testament. Anne la prophétesse fut une des premières à reconnaître JÉSUS-CHRIST pour le Messie.

PROPHÉTIE. s. f.

PROPHÉTIE. s. f. (On prononce Prophécie.) Prédiction des choses futures par inspiration divine. Le don de prophétie. L' accomplissement des prophéties. Expliquer les prophéties. Le sens d' une prophétie. Les prophéties d' Isaïe. Les prophéties d' Ézéchiel. La prophétie a été accomplie.

Prophétie d' Isaïe, prophétie d' Ézéchiel, etc., Le recueil des prophéties faites par Isaïe, par Ézéchiel, etc.

PROPHÉTIE

PROPHÉTIE se dit, par extension, de Toute prédiction faite par de prétendus savants, par des gens qui abusent de la crédulité des ignorants. Les prophéties de Nostradamus. Les prophéties de l' almanach de Liége.

Il se dit aussi, figurément, de L' annonce d' un événement futur, faite par conjecture ou par hasard. Ma prophétie s' est malheureusement accomplie. Les prophéties qu' on avait faites de cet événement, furent bientôt démenties.

PROPHÉTIQUE. adj. des deux genres

PROPHÉTIQUE. adj. des deux genres Qui est de prophète, qui tient du prophète. Discours prophétique. Esprit prophétique. Style prophétique.

PROPHÉTIQUEMENT. adv.

PROPHÉTIQUEMENT. adv. En prophète. Il a parlé prophétiquement.

PROPHÉTISER. v. a.

PROPHÉTISER. v. a. Prédire l' avenir par inspiration divine. Les patriarches ont prophétisé la venue de JÉSUS-CHRIST.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Prévoir et dire d' avance ce qui doit arriver. Je vous avais bien prophétisé que cela arriverait.

PROPHÉTISÉ, ÉE. participe

PROPHÉTISÉ, ÉE. participe

PROPHYLACTIQUE. adj. des deux genres

PROPHYLACTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Du régime et des remèdes qui entretiennent la santé, et la préservant de tout ce qui peut lui être nuisible. Méthode, traitement prophylactique. Remède prophylactique.

PROPICE. adj. des deux genres

PROPICE. adj. des deux genres Favorable. Il se dit en parlant De la Divinité, et de toute puissance ou autorité de laquelle dépend notre bonheur ou notre malheur. Dieu nous soit propice! Dieu soit propice à nos voeux! Se rendre le ciel propice. Le destin nous fut propice. Si le sort m' était propice. Je le suppliai de leur être propice. L' accusé, par sa bonne foi, s' est rendu ses juges plus propices. Soyez-moi propice. Jetez sur moi un regard propice, un oeil propice.

Il se dit, par extension, pour Favorable, en parlant Du temps, de l' occasion, de la température, du vent, etc. Avoir l' occasion propice. Avoir le temps propice. C' est l' heure, le moment propice. Avoir la saison propice. Toutes choses lui ont été propices dans son entreprise. Les circonstances lui furent propices. Un vent propice nous conduisit dans le port.

PROPITIATION. s. f.

PROPITIATION. s. f. (On prononce Propiciation.) Il n' est guère usité que dans ces phrases, Sacrifice de propitiation, victime de propitiation, Sacrifice, victime offerte à Dieu pour le rendre propice, et pour apaiser sa colère. Le sacrifice de la messe est un sacrifice de propitiation.

PROPITIATOIRE. adj. des deux genres

PROPITIATOIRE. adj. des deux genres Qui a la vertu de rendre propice. Il n' est guère usité que dans ces expressions, Sacrifice propitiatoire; offrande, victime propitiatoire.

PROPITIATOIRE

PROPITIATOIRE est aussi substantif masculin, et signifie, Une table d' or très-pur, qui était posée au-dessus de l' arche, et couverte en partie des ailes des deux chérubins placés aux deux côtés de l' arche. Les oracles que Dieu rendait du propitiatoire.

PROPOLIS. s. f.

PROPOLIS. s. f. Matière résineuse, d' un brun rougeâtre, dont les mouches à miel se servent pour boucher les fentes et les trous de leurs ruches.

PROPORTION. s. f.

PROPORTION. s. f. (On prononce Proporcion.) Convenance et rapport des parties entre elles et avec leur tout. Juste proportion. La proportion de tous les membres avec la tête. Les différentes proportions des ordres d' architecture. Une colonne d' une belle proportion. Les proportions sont bien gardées dans ce bâtiment. Observer les proportions. Ce peintre, ce sculpteur entend bien les proportions.

Cette colonne et son piédestal ne sont pas en proportion, ou Cette colonne n' est pas en proportion avec son piédestal, La grandeur de l' une ne répond pas à celle de l' autre, d' après les règles établies.

PROPORTIONS

PROPORTIONS au pluriel, signifie quelquefois, Dimensions. Cela sort des proportions ordinaires. Réduire à de petites proportions. Un ouvrage fait dans de grandes proportions, dans de petites proportions.

PROPORTION

PROPORTION se dit, au sens moral, de La convenance que toutes sortes de choses ont les unes avec les autres. Quelle proportion y a-t-il de sa dépense avec son revenu? Il n' y a nulle proportion entre les uns et les autres. Du fini à l' infini, il n' y a point de proportion. Il faut mettre le plus de proportion qu' il est possible entre le délit et la peine. Sa fortune et son talent ne sont pas en proportion. Sa place n' est pas en proportion avec son mérite.

PROPORTION

PROPORTION en termes de Mathématique, L' égalité de deux ou de plusieurs rapports, par différence ou par quotient. Proportion arithmétique. Proportion géométrique. Proportion harmonique. Proportion continue.

En Arithmétique, Règle de proportion, ou Règle de trois, Celle par laquelle on cherche un nombre qui soit en proportion géométrique continue avec trois nombres donnés.

Compas de proportion, Instrument composé de deux règles plates qui s' ouvrent et se ferment comme un compas, et qui sert à diverses opérations de géométrie dépendantes des proportions.

À PROPORTION, EN PROPORTION, PAR PROPORTION. loc. prépositives

À PROPORTION, EN PROPORTION, PAR PROPORTION. loc. prépositives Par rapport, eu égard à. Il ne dépense pas à proportion de son revenu. On le payera à proportion de ce qu' il aura fait. Il sera récompensé en proportion de ses services. À proportion que les hommes s' éclaireront, ils seront plus heureux. On dit aussi absolument: Il n' est pas aussi bien payé que l' autre à proportion, en proportion, par proportion. Il a des chevaux, des voitures et de tout à proportion, en proportion. Etc.

PROPORTION GARDÉE, TOUTE PROPORTION GARDÉE. loc. adverbiales. En tenant compte de l' inégalité, de la différence relative des deux personnes, des deux choses dont il s' agit. Proportion gardée, toute proportion gardée, cette petite fille a plus d' intelligence que sa soeur aînée. Proportion gardée, ce petit jardin vaut mieux, vaut plus que ce grand parc.

PROPORTIONNALITÉ. s. f.

PROPORTIONNALITÉ. s. f. T. didactique. Condition des quantités qui sont proportionnelles entre elles.

PROPORTIONNEL, ELLE. adj.

PROPORTIONNEL, ELLE. adj. T. de Mathém. Qui a rapport à une proportion, qui est en proportion avec des quantités de même genre. Parties proportionnelles. Lignes proportionnelles. Quantités proportionnelles. Nombres proportionnels. Échelle proportionnelle.

Il s' emploie aussi substantivement dans ces phrases: Les deux proportionnelles. Une troisième, une quatrième proportionnelle.

Moyenne proportionnelle, Quantité moyenne entre deux autres. Moyenne proportionnelle arithmétique, Moitié de la somme de deux quantités inégales. Moyenne proportionnelle géométrique, La racine carrée du produit de deux nombres.

PROPORTIONNELLEMENT. adv.

PROPORTIONNELLEMENT. adv. T. de Mathém. Avec proportion. Réduire proportionnellement un grand plan, un grand dessin, à un petit.

PROPORTIONNÉMENT. adv.

PROPORTIONNÉMENT. adv. En proportion, à proportion. Il n' a pas été récompensé proportionnément à son mérite. Il leur a parlé proportionnément à leur capacité. Il est peu usité.

PROPORTIONNER. v. a.

PROPORTIONNER. v. a. Garder la proportion et la convenance nécessaire, établir un juste rapport entre une chose et une autre. Il faut proportionner les peines aux délits, les délits et les peines. Proportionner sa dépense à son revenu. Proportionner ses desseins et ses entreprises à ses forces. Proportionner son discours à l' intelligence et à la capacité de son auditoire. La récompense fut proportionnée au service.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se proportionner à l' intelligence de ses auditeurs. Cet homme a le bon esprit de se proportionner à tous, c' est-à-dire, De se mettre à la portée des autres, de ne pas affecter plus d' esprit et de capacité qu' eux. Se proportionner à son sujet, Donner à son style le degré d' élévation ou de simplicité que comporte le sujet.

PROPORTIONNÉ, ÉE. participe

PROPORTIONNÉ, ÉE. participe Un corps bien proportionné, une figure bien proportionnée, Un corps, une figure dont toutes les parties ont entre elles le rapport qu' elles doivent avoir. On dit de même: Cet homme, ce cheval est petit, mais il est bien proportionné. Des membres bien proportionnés.

PROPOS. s. m.

PROPOS. s. m. Discours qu' on tient dans la conversation. Propos agréable. Propos fâcheux. Ils ont tenu d' étranges propos. Propos de table. Un propos de fou. Un propos d' homme sensé. Mettre certains propos sur le tapis. Sur quel propos en étiez-vous? Vous tenez là des propos un peu trop libres, un peu gaillards. Ce vieillard a le propos galant. Tenir des propos joyeux. Changeons de propos. Revenons à notre propos. De propos en propos nous sommes tombés sur ce sujet, sur ce chapitre. Il lui est échappé un propos indiscret, hasardé.

Propos interrompu, Discours, conversation sans suite, sans liaison.

PROPOS

PROPOS employé absolument, signifie souvent, Vain discours, discours médisant. Je me moque des propos. Les choses que vous dites là sont des propos, ne sont que des propos. Quoi! vous vous arrêtez à ces propos? Tenir des propos. Se permettre des propos, de mauvais propos. On a tenu des propos sur son compte. Ne faites pas attention aux propos. Mettez-vous au-dessus des propos.

PROPOS

PROPOS signifie aussi, quelquefois, Insinuation faite sur quelque matière. Jeter des propos d' accommodement. Il est peu usité en ce sens.

PROPOS

PROPOS signifie encore, Résolution formée. Il vint là avec un ferme propos, avec un propos déterminé, de contredire tous ceux qui parleraient. Faire un ferme propos de s' amender. Se confesser de ses péchés avec un ferme propos de n' y plus retomber.

A PROPOS. loc. adv.

A PROPOS. loc. adv. Convenablement au sujet, au lieu, au temps, aux personnes, etc. Parler à propos. Cela est dit fort à propos. Vous venez à propos. Il arriva à propos. Nous avions besoin de vous, vous venez tout à propos, extrêmement à propos, bien à propos.

Mal à propos, se dit dans le sens contraire. Il parle toujours mal à propos. Vous venez bien mal à propos.

Mal à propos, signifie aussi, Sans raison, sans sujet. C' est mal à propos qu' on vous a dit cela. Voyez HORS DE PROPOS.

À PROPOS

À PROPOS tient quelquefois lieu d' adjectif, et signifie, Convenable. On n' a pas jugé qu' il fût à propos, on n' a pas jugé à propos de faire telle chose. J' ai jugé à propos que vous y allassiez ensemble. C' est un homme qui ne dit jamais rien de raisonnable, rien d' à propos. Il est à propos de faire cela. Il n' est pas à propos d' aller si vite.

À PROPOS

À PROPOS en ce sens, s' emploie aussi substantivement; et alors on l' écrit avec un tiret. L' à-propos fait le mérite de tout, donne du prix à tout. Je ne vois pas l' à-propos de cette plaisanterie. Le grand mérite de ce qu' il dit tient à l' à-propos. Voilà un fort joli à-propos. Un poëte a personnifié l' A-propos.

À PROPOS

À PROPOS est aussi Une manière de parler dont on se sert dans le discours familier, lorsqu' on vient à parler de quelque chose dont on se souvient subitement. À propos, pendant qu' il m' en souvient... À propos, j' oubliai de vous dire l' autre jour...

À PROPOS

À PROPOS est encore Une façon de parler dont on se sert, lorsque, à l' occasion de quelque chose dont il a été parlé, on vient à dire quelque autre chose qui y a rapport. À propos de ce que vous disiez. À propos de nouvelles. À propos d' un tel.

Il s' emploie aussi absolument. À propos, vous parliez de nouvelles, il en est arrivé depuis peu.

HORS DE PROPOS. loc. adv.

HORS DE PROPOS. loc. adv. Mal à propos, sans raison, sans sujet. Il a parlé de cela hors de propos. Cela est hors de propos. À propos, hors de propos, il faut toujours qu' il parle. Il ne faut pas s' échauffer hors de propos.

À PROPOS DE RIEN. loc. adv.

À PROPOS DE RIEN. loc. adv. Hors de propos, sans motif raisonnable. Il est venu nous dire cela à propos de rien. Il s' est fâché à propos de rien.

Prov., fig. et pop., À propos de bottes, a le même sens. Il est venu me quereller à propos de bottes.

À quel propos? À propos de quoi? Pour quel sujet? Pour quelle cause?

À TOUT PROPOS. loc. adv.

À TOUT PROPOS. loc. adv. En toute occasion, à chaque instant. Il parle de sa noblesse à tout propos. Il se met en colère à tout propos.

DE PROPOS DÉLIBÉRÉ. loc. adv.

DE PROPOS DÉLIBÉRÉ. loc. adv. Avec dessein, de dessein formé. Il a fait cela de propos délibéré.

PROPOSABLE. adj. des deux genres

PROPOSABLE. adj. des deux genres Qui peut être proposé. Cette affaire, cette question n' est pas proposable. Cet arrangement est proposable.

PROPOSANT. s. m.

PROPOSANT. s. m. Jeune théologien de la religion protestante, qui étudie pour être pasteur.

PROPOSANT. adj. m.

PROPOSANT. adj. m. Il n' est usité que dans cette expression, Cardinal proposant, Cardinal établi à la cour de Rome, pour recevoir la profession de foi de ceux qui sont nommés à des évêchés dans des pays d' obédience, et pour les proposer aux autres cardinaux.

PROPOSER. v. a.

PROPOSER. v. a. Mettre quelque chose en avant de vive voix ou par écrit, pour qu' on l' examine, pour qu' on en délibère. Proposer son sentiment, son avis, son opinion. Proposer un plan. Proposer une difficulté. Il se propose à lui-même des difficultés pour avoir le plaisir de les résoudre. Proposer une question. Proposer un problème. Proposer une loi. Proposer un amendement. Proposer des conditions. Proposer un arrangement. Proposer une affaire. Proposer un moyen. Proposer un mariage. On lui a proposé un parti pour sa fille. Proposer des termes d' accommodement.

Proposer un sujet, Mettre un sujet au concours, donner une matière à traiter. L' Académie a proposé ce sujet pour le prix d' éloquence.

PROPOSER

PROPOSER signifie aussi, Offrir; et il se dit en parlant Des personnes et des choses. On lui a proposé vingt mille francs pour sa maison, de sa maison. Il lui a proposé sa fille en mariage. Il m' a proposé de faire ce voyage avec lui.

Proposer un prix, une récompense, Offrir, promettre un prix, une récompense. On a proposé aux mathématiciens un prix pour celui qui résoudra tel problème. On proposait telle récompense à celui qui monterait le premier à la brèche.

Proposer une personne pour un emploi, pour une dignité, Indiquer une personne comme capable de remplir cet emploi, comme méritant cette dignité. On proposa plusieurs personnes pour cette charge, cet emploi, cette place. On vient de le proposer pour une sous-préfecture. Ne proposez jamais quelqu' un dont vous ne puissiez répondre. Plusieurs personnes se sont proposées pour cet emploi.

Proposer quelqu' un pour modèle, pour exemple, Donner quelqu' un pour exemple, pour modèle. On peut proposer ce prince pour exemple à tous les rois. Tous les chrétiens doivent se proposer JÉSUS-CHRIST pour modèle.

Se proposer de faire quelque chose, Avoir dessein, former le dessein de faire quelque chose. Il se propose de partir dans peu de jours. Il se propose de vivre désormais dans la retraite.

Se proposer une fin, un but, un objet, Avoir en vue une fin à laquelle on tende, un objet qu' on veuille remplir. Il se propose une fin plus noble, un plus noble but. Ce n' est pas là le seul objet que je me propose.

Prov., L' homme propose et Dieu dispose, Les desseins des hommes ne réussissent qu' autant qu' il plaît à Dieu; souvent nos entreprises tournent d' une manière opposée à nos vues et à nos espérances.

PROPOSÉ, ÉE. participe

PROPOSÉ, ÉE. participe

PROPOSITION. s. f.

PROPOSITION. s. f. Discours qui affirme ou qui nie quelque chose. Proposition universelle, générale, particulière. Proposition affirmative. Proposition négative. Proposition simple, composée. Proposition complexe, incomplexe. Dans la plupart des phrases, il y a une proposition principale, à laquelle se rattachent diverses propositions accessoires, subordonnées, incidentes. Proposition établie sur de faux principes. Proposition universellement reçue. Proposition fausse, erronée. Proposition hasardée. Proposition insoutenable. Soutenir une proposition. Condamner une proposition. Censurer une proposition. Proposition en matière de foi. Proposition de foi. Cette proposition est vraie en un sens, et fausse en un autre. Avancer une proposition. Cette proposition-là est bien hardie. Cette proposition est contenue dans son livre en termes exprès. Altérer, affaiblir, dénaturer, défigurer une proposition.

En termes de Théologie, Proposition malsonnante, Proposition qui paraît contraire à la bonne doctrine.

PROPOSITION

PROPOSITION signifie aussi, Une chose proposée, afin qu' on l' examine, qu' on en délibère. Il fit la proposition d' attaquer sur-le-champ. Proposition de loi. La proposition de ce député a été prise en considération. Développer sa proposition. Débattre, discuter, appuyer une proposition. Délibérer sur une proposition. Retirer sa proposition. Cette proposition ne fut pas goûtée.

Il se dit particulièrement d' Une chose proposée pour arriver à la conclusion d' une affaire, à un arrangement, etc. Proposition raisonnable, satisfaisante. Proposition absurde, ridicule. Faire des propositions à quelqu' un. Proposition de paix, d' accommodement, de conciliation. Proposition de mariage. Il se chargea de cette proposition, d' en faire la proposition. On n' a pas voulu entendre à mes propositions. La proposition que vous me faites me plaît fort. Je ne saurais accepter votre proposition, vos propositions. Rejeter une proposition. Écouter une proposition. Accueillir une proposition. Sa proposition fut reçue comme elle le méritait.

PROPOSITION

PROPOSITION en termes de Mathématique, Théorème ou problème; discours par lequel on énonce une vérité à démontrer, ou une question à résoudre. Démontrer une proposition.

Dans la Loi mosaïque, Pains de proposition, Les pains que l' on mettait toutes les semaines sur la table, dans le sanctuaire.

PROPRE. adj. des deux genres

PROPRE. adj. des deux genres Qui appartient à quelqu' un, exclusivement à tout autre. C' est son propre fils. C' est sa propre substance. Il y a mis, il y a mangé son propre bien. Ses propres amis étaient contre lui. Il n' entend pas ses propres affaires, ses propres intérêts. Je l' ai vu de mes propres yeux. Je l' ai entendu de mes propres oreilles. Je le sais par ma propre expérience. Je l' aime comme mon propre frère. Écrire de sa propre main. Donner quelque chose à quelqu' un en main propre. Être abandonné à sa propre conduite. Il y est allé en propre personne. C' est l' offenser dans sa propre personne. Il a fait cela de son propre mouvement. Il en est tenu en son propre et privé nom. On ne peut être juge dans sa propre cause. Soyez tranquille sur le succès de votre demande, j' en fais mon affaire propre. On dit aussi, Le caractère propre, la valeur propre, les qualités propres, le mérite propre, etc., d' une chose. Dans toutes ces phrases, Propre est employé par une espèce de rédondance, et pour donner plus d' énergie à la phrase.

Nom propre, Nom qui ne convient qu' à une seule personne ou à une seule chose: il est opposé à Nom commun. Les noms de famille, de pays, de fleuves, de montagnes, etc., comme Buffon, Paris, la Seine, les Alpes, etc., sont des noms propres.

Le sens, la signification propre d' un mot, Le sens naturel et primitif d' un mot; à la différence du Sens figuré, Celui qu' un mot ne reçoit que par métaphore. Ce mot, dans sa signification propre, veut dire telle chose. Dans le sens propre, ce mot signifie telle chose, et dans le sens figuré telle autre. On dit, absolument et substantivement, Le propre, dans le même sens. Le propre et le figuré. Prendre un mot au propre. Au propre, ce mot signifie telle chose.

Le mot propre. Voyez plus bas.

En Astron., Le mouvement propre d' un astre, Le mouvement réel d' un astre, par opposition à son mouvement apparent.

En termes de Géogr. ancienne, La Grèce propre, Cette partie de la Grèce proprement dite, que les Romains nommèrent Achaïe, et qui comprenait l' Attique, la Béotie, la Phocide, la Locride, l' Étolie et l' Acarnanie. L' Afrique propre était la même chose que l' Afrique proprement dite.

Amour-propre, L' amour qu' on a pour soi-même. L' amour-propre bien réglé, renfermé dans de justes bornes, n' est point un défaut. Il se prend ordinairement en mauvaise part, et signifie alors, Un amour déréglé de sa propre personne, une opinion trop avantageuse de soi-même. C' est un homme plein, rempli d' amour-propre. Il est pétri d' amour-propre. Flatter, caresser, offenser, blesser l' amour-propre de quelqu' un. Ce jeune homme a trop d' amour-propre. C' est par amour-propre qu' il a fait cette sottise.

PROPRE

PROPRE signifie quelquefois, Même, exactement semblable. Il a dit cela en ces propres termes. C' est, en propres termes, ce qu' il a répondu. Je vous rapporte ses propres paroles, les propres paroles dont il s' est servi. Vous demeurez dans la propre maison où il logeait. Le propre jour de sa naissance. Sa maladie commença le propre jour que la mienne finit. Il se dit par rédondance, et pour exprimer l' identité avec plus d' énergie.

PROPRE

PROPRE signifie aussi, Convenable à quelqu' un ou à quelque chose. Cela lui serait extrêmement propre. Cela est propre à toutes sortes de gens. Rien n' est plus propre à les réunir que votre présence. Il n' a aucune des qualités propres au commandement.

Il se dit souvent Des personnes, et signifie, Qui a l' aptitude, les qualités, les talents nécessaires pour réussir en quelque chose. Cet homme est propre à l' étude. Il a un coup d' oeil, un sang-froid et un courage qui le rendent propre pour la guerre. Quand on est si faible de corps, on n' est pas propre à la guerre. Il n' est pas propre aux affaires. Il est propre à tout. Il n' est propre à rien.

Prov., Qui est propre à tout, n' est propre à rien, ou simplement, Propre à tout, propre à rien.

PROPRE

PROPRE signifie encore, Qui peut servir, qui est d' usage à certaines choses. Ce bois est propre à bâtir. Ce moellon est propre à faire des fondements. Cette herbe est propre à faire tel médicament. Ce remède est propre à telle maladie, à guérir telle maladie. Le calme de la campagne est plus propre pour le recueillement d' esprit, que le tumulte de la ville.

PROPRE

PROPRE s' emploie quelquefois en parlant De ce qui peut produire un effet fâcheux, nuisible. Rien n' est plus propre à les désunir que cette rivalité. Ce remède est propre à augmenter la maladie.

PROPRE

PROPRE suivi de la préposition de, signifie non-seulement, Convenable, mais encore, Seul convenable, réservé à. Le sable est le terrain propre de cette plante. Le pic et la houe sont la culture propre de ce sol, la charrue n' y vaudrait rien. Le midi est l' exposition propre de cet arbuste.

Le mot, l' expression, le terme propre, Le mot, le terme qui seul rend exactement l' idée. Il s' est servi du mot propre. Il est souvent fort difficile de trouver l' expression propre, le terme propre.

Cette langue n' a point de mot propre, de terme propre pour désigner telle chose, Elle n' a point de mot qui soit particulièrement destiné à désigner telle chose.

PROPRE

PROPRE signifie aussi, Net; et en ce sens il est opposé à Sale. Cet homme, cette femme est très-propre, n' est pas propre. Avoir les mains propres. Cette chemise est encore propre, ne la mettez pas au linge sale. Cette chambre, cet escalier n' est pas propre.

Il signifie aussi, Bienséant, bien arrangé. Ses habits sont toujours fort propres. Il est toujours fort propre dans ses habits, dans ses meubles. Il est toujours propre et bien mis. Il est propre jusqu' à l' excès. Être propre sur soi. Il est toujours très-propre sur lui. Il est propre sans affectation. Un ameublement fort propre. Une garniture très-propre. On dit de même, Son écriture est propre et bien rangée.

PROPRE

PROPRE est quelquefois substantif masculin, et signifie, La qualité particulière qui désigne un sujet, et qui le distingue de tous les autres. C' est le propre de l' homme de penser et de parler. Le propre des oiseaux, c' est de voler. Le propre du chien est d' aimer l' homme. Le propre du singe est de contrefaire.

Il se dit aussi de Ce qui convient particulièrement à chaque profession, à chaque caractère, à chaque âge, etc. Le propre des esprits faibles est d' être lâches et vindicatifs. C' est le propre des jeunes gens d' être légers et présomptueux. Le propre du courtisan est d' être souple et perfide.

PROPRE

PROPRE s' est dit, en Jurisprudence, Des biens immeubles qui appartiennent à une personne par succession. La coutume de Paris ne permettait de disposer par testament que du quint de ses propres. Ce bien était un propre. Cela lui tint lieu de propre. Les propres paternels et maternels. Les propres du côté du père, du côté de la mère.

Propres anciens, Les biens immeubles qui étaient déjà des propres dans la main de celui à qui on succède. Propre naissant, Bien immeuble qui faisait partie des acquêts de celui dont on hérite.

PROPRE

PROPRE s' est dit également, par rapport à la communauté conjugale, Des biens du mari ou de la femme qui n' entrent pas en communauté. Propre fictif. Cette femme demande le remplacement de ses propres, que son mari a aliénés.

Avoir en propre, posséder en propre, Avoir, posséder quelque chose en propriété. Il avait cette maison à loyer, il l' a maintenant en propre. On dit de même, Les religieux n' ont rien en propre, Ils ne possèdent rien en particulier, et dont ils puissent disposer.

En termes de Liturgie cathol., Propre du temps, Ce qui ne se dit qu' en certains temps de l' année. Propre des saints, Ce qui ne se dit qu' en certaines fêtes. Propre de certaines églises, Ce qui ne se dit qu' en certains lieux.

PROPREMENT. adv.

PROPREMENT. adv. Précisément, exactement. C' est proprement ce que cela veut dire. Ce mot signifie proprement telle chose.

Il signifie, en Grammaire, Au propre, dans le sens propre, par opposition à Figurément. Ce mot s' emploie proprement et figurément. Dans cette acception, il est peu usité: on dit plus ordinairement, Ce mot s' emploie au propre et au figuré.

Parler proprement, Parler avec correction, avec pureté, en bons termes. Il y a des puristes qui parlent proprement et ennuyeusement.

Proprement dit, se dit De certains termes pris dans leur signification expresse et particulière. L' honneur proprement dit n' est point intéressé dans cette dispute. Cette pièce appartient au genre du drame, et non à celui de la comédie proprement dite.

La Grèce proprement dite, L' Achaïe, le Péloponèse, etc., à la différence des autres pays que l' on comprend aussi sous le nom de Grèce, quand on le prend dans une signification plus étendue. L' Asie proprement dite, l' Afrique proprement dite, Les deux provinces d' Asie et d' Afrique, qui furent sous la domination des Romains, et qu' on désigne ainsi pour les distinguer de toute l' Asie et de toute l' Afrique en général.

PROPREMENT

PROPREMENT signifie aussi, Avec propreté. Ce cuisinier accommode fort proprement à manger. On mange proprement chez ce traiteur.

Il signifie aussi, D' une manière bienséante, convenable. S' habiller proprement. Être proprement meublé. Être mis proprement.

Il signifie encore, Avec adresse, avec régularité et netteté, avec grâce. Travailler proprement. Écrire proprement. Il chante proprement. Elle danse proprement. Ces deux dernières phrases ont vieilli.

En termes d' Arts, Cela est fait proprement, se dit D' un ouvrage exécuté avec une certaine justesse et une certaine élégance.

À PROPREMENT PARLER, PROPREMENT PARLANT. loc. adverbiales. Pour parler en termes précis et exacts. À proprement parler, ou proprement parlant, c' est une friponnerie.

PROPRET, ETTE. adj.

PROPRET, ETTE. adj. Qui se met proprement et avec une sorte de recherche. Une personne proprette. Un petit vieillard propret. Il est familier.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un propret.

PROPRETÉ. s. f.

PROPRETÉ. s. f. Netteté, qualité de ce qui est exempt de saleté et d' ordure. Tenir un appartement avec propreté, dans une grande propreté. La propreté du corps contribue à la santé.

Il se dit aussi de La manière convenable, bienséante de s' habiller, d' être meublé. Il est d' une grande propreté sur sa personne. C' est la propreté même. La propreté dans les meubles. La propreté dans les habits.

Cette personne est d' une grande propreté, Elle a grand soin que tout ce qui lui appartient soit propre.

Ce peintre a une grande propreté de pinceau, se dit D' un peintre dont les ouvrages sont terminés, la couleur bien fondue; par opposition À celui dont les couleurs sont sales et heurtées.

PROPRÉTEUR. s. m.

PROPRÉTEUR. s. m. Nom que les Romains donnèrent d' abord à ceux qui pendant un an avaient exercé la charge de préteur, et dans la suite à ceux qui commandaient dans les provinces avec l' autorité de préteur.

PROPRIÉTAIRE. s. des deux genres

PROPRIÉTAIRE. s. des deux genres Celui ou celle à qui une chose appartient en propriété. Les propriétaires des maisons sont obligés aux grosses réparations. Cette maison appartient à plusieurs propriétaires. Cette terre rapporte tant au propriétaire, à son propriétaire. Le propriétaire et le locataire. Le propriétaire et l' usufruitier. La propriétaire est absente.

PROPRIÉTÉ. s. f.

PROPRIÉTÉ. s. f. Le droit par lequel une chose appartient en propre à quelqu' un. Il jouit du revenu de cette maison, mais un autre en a la propriété. L' usufruit se réunit à la propriété par le décès de l' usufruitier. J' ai la possession, la jouissance de cette terre, de cette maison, mais non la propriété. Propriété foncière, mobiliaire. Contester la propriété d' un héritage. Procès pour la propriété d' une terre, d' un fonds. Toute propriété est défendue à un religieux. Il a la manie, l' amour de la propriété.

Nue propriété, Propriété d' un fonds dont un autre a l' usufruit.

PROPRIÉTÉ

PROPRIÉTÉ se dit aussi de La chose qui appartient en propre à quelqu' un. Cette maison, ce champ est ma propriété. Ce bien, qu' il n' avait qu' en usufruit, est devenu sa propriété. Ce cheval, ce livre est ma propriété. Il faut respecter la propriété d' autrui.

Il s' emploie aussi absolument, et se dit Des biens-fonds, comme terres, maisons. Cet homme a des propriétés considérables dans tel département. Agrandir, embellir sa propriété. Voilà une belle propriété. Il a vendu sa propriété.

PROPRIÉTÉ

PROPRIÉTÉ se dit aussi de Ce qui appartient essentiellement à une chose. L' impénétrabilité est une propriété de la matière. Les propriétés vitales. Les propriétés chimiques. Les propriétés physiques.

Il se dit aussi de La vertu particulière des plantes, des minéraux, et des autres objets naturels. Les propriétés naturelles des plantes. La propriété de l' aimant. La propriété de chaque simple.

Il se dit encore de Ce qui distingue particulièrement une chose d' avec une autre du même genre. La propriété de cette machine est de produire tel effet, d' une manière plus simple que les autres machines du même genre.

PROPRIÉTÉ

PROPRIÉTÉ signifie aussi, L' emploi du mot propre, du terme propre. La propriété des termes est exactement observée dans tout ce qu' il écrit. Parler, s' exprimer avec propriété.

PROPYLÉES. s. m. pl.

PROPYLÉES. s. m. pl. T. d' Archit. ancienne. Édifice à plusieurs portes qui était orné de colonnes et de sculptures, et qui formait l' entrée principale de l' enceinte d' une citadelle, d' un temple. De superbes propylées conduisaient à la citadelle d' Athènes.

PRORATA. s. m.

PRORATA. s. m. Terme emprunté du latin, dont on ne se sert que dans cette locution adverbiale, Au prorata, À proportion. Les héritiers contribuent à cette dépense au prorata de leurs parts et portions.

PROROGATIF, IVE. adj.

PROROGATIF, IVE. adj. Qui proroge. Acte prorogatif. Mesures prorogatives.

PROROGATION. s. f.

PROROGATION. s. f. Délai, prolongation de temps. On leur a accordé une nouvelle prorogation de tant de jours, de tant de mois.

Il signifie, en termes de Législation politique, Acte de l' autorité royale qui suspend les séances des chambres, et en remet la continuation à un certain jour.

En termes de Jurispr., Prorogation de juridiction, Action de se soumettre, pour le jugement d' une affaire, à la juridiction d' un tribunal dont on n' est pas justiciable.

PROROGER. v. a.

PROROGER. v. a. Prolonger le temps qui avait été pris, qui avait été donné pour quelque chose. On a prorogé le délai qu' on lui avait donné. Proroger le terme accordé pour l' exécution d' un traité. Proroger une dispense. On a prorogé pour une année encore cette loi, qui n' était exécutoire que pour un an.

Il signifie, en termes de Législation politique, Suspendre les séances des chambres par un acte de l' autorité royale, et en remettre la continuation à un certain jour.

PROROGÉ, ÉE. participe

PROROGÉ, ÉE. participe

PROSAÏQUE. adj. des deux genres

PROSAÏQUE. adj. des deux genres Qui tient de la prose, qui appartient à la prose. Il s' emploie ordinairement pour condamner, dans la poésie, des expressions et un style qui tiennent trop de la prose. Terme prosaïque. Façon de parler, expression prosaïque. Style prosaïque. Tour prosaïque. Vers prosaïques. Ces façons de parler prosaïques ne sauraient convenir à la poésie. Cela est trop prosaïque.

PROSAÏSER. v. n.

PROSAÏSER. v. n. Écrire en prose. Il est peu usité.

PROSAÏSME. s. m.

PROSAÏSME. s. m. Défaut des vers qui manquent de poésie, qui contiennent un trop grand nombre de tours et d' expressions appartenant à la prose. Le prosaïsme est le moindre défaut de ses vers. Il n' a pas assez évité le prosaïsme. Ses vers sont remplis de prosaïsmes.

PROSATEUR. s. m.

PROSATEUR. s. m. Auteur qui écrit principalement en prose. Un bon prosateur. Il est un de nos meilleurs prosateurs. Il est également bon poëte et bon prosateur. Les prosateurs français.

PROSCENIUM. s. m.

PROSCENIUM. s. m. (On prononce Proscéniome.) T. d' Antiq. La partie des théâtres des anciens où les acteurs venaient jouer la pièce, et que nous appelons aujourd' hui Avant-scène.

PROSCRIPTEUR. s. m.

PROSCRIPTEUR. s. m. Celui qui proscrit. De proscrits qu' ils étaient, ils devinrent proscripteurs.

PROSCRIPTION. s. f.

PROSCRIPTION. s. f. Condamnation à mort sans forme judiciaire, et qui peut être mise à exécution par quelque particulier que ce soit. Les proscriptions du temps de Sylla et de Marius. Les proscriptions du triumvirat. Tables de proscription.

Il se dit, par extension, de Mesures violentes prises contre les personnes dans les temps de troubles civils.

Il s' emploie au figuré, et signifie, Abolition, destruction. La proscription de ce mot est un caprice de l' usage. La proscription de cet usage est un caprice de la mode.

PROSCRIRE. v. a.

PROSCRIRE. v. a. Condamner à mort sans forme judiciaire, et en publiant simplement par une affiche le nom de ceux qui sont condamnés. Sylla proscrivit trois ou quatre mille citoyens romains. Les triumvirs proscrivirent tous leurs ennemis. Son plus grand usage est en parlant D' histoire romaine.

Il se dit, par extension, en parlant De certaines mesures violentes prises contre les personnes dans les temps de troubles civils.

PROSCRIRE

PROSCRIRE signifie aussi, Éloigner, chasser, bannir. Cet homme est dangereux, méchant; il faut le proscrire de notre société.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Rejeter, abolir, détruire. Ce mot n' est pas français, il faut le proscrire. On a proscrit cet usage.

PROSCRIT, ITE. participe

PROSCRIT, ITE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement. Être du nombre des proscrits.

Il se dit, par extension, de Ceux qui n' osent retourner dans leur pays, à cause de quelque fâcheuse affaire. Ce sont de malheureux proscrits.

Prov. et fig., Avoir un jeu de proscrit, des dés de proscrit, Avoir vilain jeu, avoir de mauvais dés.

Fam., Cet homme a une figure de proscrit, Il a une figure qui déplaît à tout le monde. On dit dans le même sens, Il a une figure proscrite.

PROSCRIT

PROSCRIT signifie aussi, figurément et au sens moral, Banni, écarté de l' usage. Ce mot est proscrit. Cette façon d' agir est proscrite.

PROSE. s. f.

PROSE. s. f. Discours qui n' est point assujetti à une certaine mesure, à un certain nombre de pieds et de syllabes. Prose grecque. Prose latine. Prose française. Le langage de la prose est plus simple et moins figuré que celui des vers. Écrire en prose. Il a traité le même sujet en vers et en prose. Mélanges de vers et de prose. Épîtres en prose mêlée de vers. Pièces mêlées de vers et de prose. Comédie en cinq actes et en prose. Il n' y a pas là de poésie, ce n' est que de la prose rimée. Les meilleurs critiques ne reconnaissent pas de poëmes en prose.

Prov. et fig., Faire de la prose sans le savoir, Réussir par hasard et sans dessein.

PROSE

PROSE se dit aussi d' Une sorte d' hymnes latines, où la rime et le nombre des syllabes remplacent la quantité, et que l' on chante à la messe immédiatement avant l' évangile, dans les grandes solennités. La prose du saint sacrement. La prose des morts.

PROSECTEUR. s. m.

PROSECTEUR. s. m. (On prononce fortement l' S.) T. d' Anat. Celui qui prépare ou fait les dissections pour un professeur.

PROSÉLYTE. s. des deux genres

PROSÉLYTE. s. des deux genres Terme emprunté du grec, qui signifie proprement, Étranger, nouveau venu dans un pays; mais que l' Écriture et les écrivains ecclésiastiques emploient pour désigner Une personne qui a passé du paganisme à la religion judaïque. Un nouveau prosélyte. Les Juifs et les prosélytes.

Il se dit aussi d' Une personne nouvellement convertie à la foi catholique. Ce missionnaire fit beaucoup de prosélytes parmi les musulmans.

Il se dit, par extension, Des partisans qu' on gagne à une secte, à une opinion. Cette opinion a beaucoup de prosélytes, a fait beaucoup de prosélytes. Il s' est acquis beaucoup de prosélytes. Ses prosélytes sont nombreux. La persécution multiplie les prosélytes.

PROSÉLYTISME. s. m.

PROSÉLYTISME. s. m. Zèle de faire des prosélytes. Il se prend ordinairement en mauvaise part. La manie du prosélytisme. Cet ouvrage a été conçu dans un esprit de prosélytisme. L' ardeur du prosélytisme l' entraîne.

PROSODIE. s. f.

PROSODIE. s. f. T. de Gram. Prononciation régulière des mots conformément à l' accent et à la quantité. Traité de prosodie. Les règles de la prosodie. Observer la prosodie. Manquer à la prosodie. Faire une faute contre la prosodie, une faute de prosodie. Il entend bien la prosodie. La prosodie française est moins déterminée, moins marquée que celle de plusieurs autres langues.

PROSODIQUE. adj. des deux genres

PROSODIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la prosodie. Accent prosodique.

Langue prosodique, Langue dont la prosodie est bien marquée, où l' accent et la quantité des syllabes sont bien déterminés.

PROSOPOPÉE. s. f.

PROSOPOPÉE. s. f. Figure de rhétorique par laquelle l' orateur introduit dans son discours soit une personne morte, absente ou feinte, soit une chose inanimée, qu' il fait parler ou agir. Prosopopée directe. Prosopopée indirecte. Une belle prosopopée.

PROSPECTUS. s. m.

PROSPECTUS. s. m. (On prononce l' S finale.) Mot emprunté du latin. Espèce de programme qui se publie avant qu' un ouvrage paraisse, et dans lequel on donne une idée de cet ouvrage, on annonce le format, le caractère, la quantité de volumes, et les conditions de la souscription, si l' on en propose une. Faire imprimer un prospectus. Publier, distribuer un prospectus. On n' a pas beaucoup de confiance aux promesses des prospectus. On dit de même, Le prospectus d' un journal.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant D' un établissement. Prospectus d' un nouvel établissement.

PROSPÈRE. adj. des deux genres

PROSPÈRE. adj. des deux genres Favorable au succès d' un dessein, d' une entreprise. Le ciel vous soit prospère! Il a eu les vents prospères. Les destins lui ont été prospères. Avoir la fortune prospère. Toutes choses lui ont été prospères. Dans un temps plus prospère. Ô jour prospère! Il n' est guère usité que dans le style soutenu.

Il signifie quelquefois, Heureux. Être dans un état prospère. Ses affaires sont dans un état prospère.

PROSPÉRER. v. n.

PROSPÉRER. v. n. Être heureux, avoir la fortune favorable. Dieu permet quelquefois que les méchants prospèrent. Il y a long-temps qu' il prospère. Il a fait une mauvaise action, il ne prospérera pas.

Il se dit aussi Des choses, et signifie, Réussir, avoir un heureux succès. Toutes choses lui ont prospéré. Les affaires prospèrent entre ses mains. Cette entreprise n' a pas prospéré longtemps. Faire prospérer les sciences et les arts. Le commerce prospère dans ce pays. Rien ne prospérait dans ce royaume agité par les dissensions politiques. Son établissement prospère.

PROSPÉRITÉ. s. f.

PROSPÉRITÉ. s. f. Heureux état, heureuse situation, soit des affaires générales, soit des affaires particulières. Grande prospérité. Longue prospérité. Prospérité continuelle. Prospérité de peu de durée. Il est maintenant dans une grande prospérité. Je vous souhaite toute sorte de prospérité. Il a eu un rayon de prospérité, une lueur, un moment de prospérité. On ne manque point d' amis dans la prospérité. Ne se laisser ni enfler par la prospérité, ni abattre par l' adversité. La prospérité de l' État. La prospérité des affaires. La prospérité du commerce, de l' agriculture. La prospérité des armes. Prier Dieu pour la prospérité de ses proches, de son pays.

Il s' emploie aussi au pluriel, et signifie, Événements heureux. Tant de prospérités qui lui sont arrivées. Que d' infortunes succédèrent à ses prospérités! Rien n' a interrompu le cours de ses prospérités.

Fam., Avoir un visage de prospérité, Avoir l' air gai, content, le teint frais et fleuri.

PROSTATE. s. f.

PROSTATE. s. f. T. d' Anat. Corps glanduleux situé à la jonction de la vessie et de l' urètre, chez l' homme. On appelle Prostates inférieures ou Petites prostates, Deux petits groupes de follicules muqueux, situés au devant de la prostate, et que l' on nomme autrement Glandes de Cowper.

PROSTERNATION. s. f.

PROSTERNATION. s. f. Action, état de celui qui se prosterne, qui est prosterné. Les Chinois font plusieurs prosternations quand ils se présentent devant l' empereur. Les continuelles prosternations des courtisans doivent fatiguer les princes. Il est peu usité.

PROSTERNEMENT. s. m.

PROSTERNEMENT. s. m. Action de se prosterner. Les Orientaux témoignent leur respect par de fréquents prosternements. Il est peu usité.

PROSTERNER (SE). v. pron.

PROSTERNER (SE). v. pron. S' abaisser en posture de suppliant, se jeter à genoux aux pieds de quelqu' un, se baisser jusqu' à terre. Il se prosterna devant lui. Se prosterner la face contre terre. Se prosterner au pied des autels. Se prosterner devant Dieu.

Fig. et fam., Se prosterner devant quelqu' un, Reconnaître, avouer sa supériorité en quelque genre que ce soit. Je me prosterne devant vous.

PROSTERNÉ, ÉE. participe

PROSTERNÉ, ÉE. participe

PROSTHÈSE. s. f.

PROSTHÈSE. s. f. Figure de grammaire, qui consiste dans l' addition d' une lettre au commencement d' un mot, sans changer le sens. Exemple: Gnatus pour Natus, en latin.

PROSTHÈSE

PROSTHÈSE en termes de Chirurgie, Addition artificielle d' une partie sur le corps humain, à la place de celle qui manque. Dans ce sens, on dit aussi, Prothèse.

PROSTITUER. v. a.

PROSTITUER. v. a. Livrer à l' impudicité d' autrui. Il se dit D' une personne qui, par autorité ou par persuasion, oblige ou engage une femme ou une fille à s' abandonner à l' impudicité. Elle a prostitué elle-même sa fille. Elle l' a prostituée pour de l' argent à un vieillard dépravé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Elle s' est prostituée dès son plus jeune âge. Elle s' est prostituée à ce misérable.

Fig., Cet homme se prostitue à la faveur, à la fortune, Il se déshonore par un lâche dévouement aux volontés des hommes puissants ou riches. Cet écrivain se prostitue, Il ment à sa conscience, il écrit non ce qu' il sait être vrai, mais ce qui convient aux gens dont il sert les intérêts, les passions.

PROSTITUER

PROSTITUER s' emploie figurément, en parlant Des choses qu' on ravale, que l' on déshonore par l' usage indigne qu' on en fait. C' est prostituer son honneur que d' agir aussi bassement. Cet écrivain prostitue sa plume, son talent, en insultant les gens de bien, en flattant les hommes puissants et corrompus. Un juge accessible à la corruption prostitue la justice, la magistrature, prostitue sa dignité.

Cette femme, cette fille a prostitué son honneur, Elle s' est livrée elle-même à l' impudicité.

PROSTITUÉ, ÉE. participe

PROSTITUÉ, ÉE. participe Une femme, une fille prostituée. Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Une prostituée. Une vile, une infâme prostituée.

Dans l' Apocalypse, Babylone la grande prostituée, Rome païenne.

Fig., C' est un homme prostitué à la faveur, se dit D' un homme dévoué aux volontés des gens puissants, des gens en crédit. C' est une plume prostituée, se dit D' un auteur dévoué aux passions de ceux qui le font écrire.

PROSTITUTION. s. f.

PROSTITUTION. s. f. Abandonnement à l' impudicité. En ce sens, il ne se dit que Des femmes et des filles qui vivent dans cet état de dégradation. Elle a vécu dans une prostitution honteuse.

Lieu de prostitution, Maison de débauche.

Fig., La prostitution de la justice, la prostitution des lois, Le mauvais usage qu' un juge corrompu fait des lois et de la justice, en les faisant servir à ses intérêts.

PROSTITUTION

PROSTITUTION signifie quelquefois, dans le langage de l' Écriture, Abandonnement à l' idolâtrie.

PROSTRATION. s. f.

PROSTRATION. s. f. Il signifie la même chose que Prosternation. Voyez ce mot.

PROSTRATION

PROSTRATION en termes de Médecine, Affaiblissement extrême, abattement. Cet accès fut suivi d' une grande prostration de forces.

PROSTYLE. s. m.

PROSTYLE. s. m. T. d' Archit. Édifice qui n' a de colonnes qu' à sa façade antérieure. On l' emploie aussi comme adjectif. Temple prostyle.

PROTAGONISTE. s. m.

PROTAGONISTE. s. m. T. didactique. Le principal personnage d' une pièce de théâtre, celui qui y joue le premier rôle. Le protagoniste ne paraît dans cette pièce qu' au troisième acte.

PROTASE. s. f.

PROTASE. s. f. T. didactique. La partie d' un poëme dramatique, qui contient l' exposition du sujet de la pièce.

PROTATIQUE. adj. des deux genres

PROTATIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Il n' est guère usité que dans cette locution, Personnage protatique, Personnage qui ne paraît qu' au commencement d' une pièce de théâtre, pour en faire l' exposition.

PROTE. s. m.

PROTE. s. m. T. d' Impr. Celui qui, sous les ordres de l' imprimeur, est chargé de diriger et de conduire tous les travaux, de maintenir l' ordre dans l' établissement, et de payer les ouvriers. Un prote intelligent, attentif. Un prote négligent. Cet imprimeur a un prote vigilant.

Il se dit aussi de Ceux qui lisent et corrigent les épreuves. Un prote ne saurait être trop instruit.

PROTECTEUR, TRICE. s.

PROTECTEUR, TRICE. s. Défenseur; celui, celle qui protége, qui défend les faibles et les affligés, qui les préserve de mal. Dieu sera notre protecteur. Avec un tel protecteur, qu' avons-nous à craindre? Nous avons un puissant protecteur. Il est le protecteur des pauvres, le protecteur des affligés, des opprimés, le protecteur de la veuve et de l' orphelin, le protecteur de l' innocence.

Il signifie aussi, Patron, patronne, celui, celle qui prend soin des intérêts d' une personne, qui favorise l' accroissement, le progrès d' une chose. Ce ministre est son protecteur. Cette princesse est sa protectrice. Ce prince est le protecteur des lettres, des sciences, des arts, du commerce, etc. Minerve était la protectrice des beaux-arts. Il se donne, il prend des airs de protecteur.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Il prend un ton protecteur, des airs protecteurs.

PROTECTEUR

PROTECTEUR est aussi Un titre, une dignité, une fonction. Le roi est le protecteur de l' Académie française. Cromwell a gouverné l' Angleterre sous le titre de Protecteur. Cette communauté religieuse avait tel évêque, tel magistrat pour protecteur.

Il se dit particulièrement Du cardinal qui est chargé, à Rome, du soin des affaires consistoriales de certains royaumes, ou des intérêts de certains ordres religieux. Ce cardinal est protecteur des affaires de France, protecteur des affaires d' Espagne, protecteur des affaires de Portugal, et par ellipse, protecteur de France, d' Espagne, etc. Ce cardinal est le protecteur des dominicains.

PROTECTION. s. f.

PROTECTION. s. f. Action de protéger, de défendre quelqu' un, de veiller à ce qu' il ne lui arrive point de mal. La protection de Dieu. La protection du ciel. C' est une puissante protection que la sienne. Prendre la protection des opprimés, de l' innocence, etc. Il ne faut point accorder, donner de protection au crime. Prendre quelqu' un sous sa protection, en sa protection. Avoir recours à la protection d' un homme puissant. Étendre sa protection sur tous les malheureux. Je le mets sous votre protection.

Il signifie aussi, Action de prendre soin de la fortune, des intérêts de quelqu' un, de favoriser l' accroissement, le progrès de quelque chose. Rechercher la protection d' un grand prince. Sa protection ne vous manquera pas. Faute de protection, il n' a pu avoir cette place. Accordez-lui votre protection. C' est un homme qui mérite protection, qui mérite votre protection, qui demande votre protection. Ce prince accorde sa protection à tous les genres de mérite et de talent. Il prend particulièrement sous sa protection le commerce, l' agriculture.

PROTECTION

PROTECTION se dit aussi Des personnes qui en protégent, qui en favorisent d' autres. Vous avez en lui une puissante protection. Cet homme a de belles protections. Il n' a aucune protection. Il ne trouve aucune protection. Nous avons réussi malgré les protections de notre adversaire. J' ai lutté contre les protections de mon concurrent.

PROTECTION

PROTECTION se dit quelquefois de L' emploi de protecteur à Rome. Le roi donna la protection de France à tel cardinal. Le pape donna la protection des jacobins à tel cardinal.

PROTECTORAT. s. m.

PROTECTORAT. s. m. Dignité de protecteur. C' est le titre sous lequel Cromwell gouverna l' Angleterre après la mort de Charles Ier.

PROTÉE. s. m.

PROTÉE. s. m. Ce nom, qui est celui d' un personnage mythologique, sert quelquefois à désigner Un homme qui change continuellement de manières, d' opinions, qui joue toutes sortes de rôles. Cet homme est un vrai protée.

PROTÉGER. v. a.

PROTÉGER. v. a. Prendre la défense de quelqu' un, de quelque chose; prêter secours et appui. Si Dieu nous protége, qu' avons-nous à craindre? Protéger les gens de bien contre les entreprises des méchants. Protéger la veuve et l' orphelin. Protéger les faibles. Protéger les opprimés. Il lui a promis de le protéger contre ses ennemis, de le protéger envers et contre tous. Protéger la bonne cause. Protéger l' innocence.

Il signifie aussi, S' intéresser, contribuer à la fortune d' une personne, veiller au maintien, au progrès d' une chose. Qui est-ce qui vous protége? Un ami du ministre le protége. Protéger la religion. Protéger les autels. Protéger les arts, le commerce, l' agriculture, les lettres, les sciences, etc.

Il signifie quelquefois, Garantir, mettre à l' abri d' une incommodité, d' un danger. Ce mur nous protége contre le froid. Ces arbres nous protégent de leur ombre. Ce fort, cette citadelle protége la ville.

PROTÉGÉ, ÉE. participe

PROTÉGÉ, ÉE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement. Cet homme est un des protégés du ministre. C' est son protégé, sa protégée.

PROTESTANT, ANTE. s.

PROTESTANT, ANTE. s. Nom qui a été donné d' abord aux luthériens, et qu' on a étendu depuis aux calvinistes et à ceux qui suivent la religion anglicane. Les protestants d' Allemagne. Les opinions des protestants. Il a épousé une protestante.

Il est aussi adjectif. Religion protestante. Les princes protestants. Les États protestants. C' est une ville protestante. Cet homme est protestant. Cette femme est protestante.

PROTESTANTISME. s. m.

PROTESTANTISME. s. m. La croyance des Églises protestantes dans tous les points où elle diffère de la foi de l' Église catholique.

PROTESTATION. s. f.

PROTESTATION. s. f. Témoignage public, déclaration publique que l' on fait de ses dispositions, de sa volonté. Il fit une protestation de sa fidélité au service du roi.

Il signifie aussi, Promesse, assurance positive. Il lui a fait mille protestations d' amitié, de service, de fidélité, d' attachement inviolable.

Il signifie aussi, Déclaration en forme, par laquelle on proteste contre quelque chose. Protestation verbale. Protestation par écrit. Faire sa protestation par-devant notaire. Faire sa protestation contre une résolution, contre un arrêt, contre un acte. Rédiger, signer une protestation. Donner acte d' une protestation. Nonobstant toutes protestations à ce contraires. Il a fait ses protestations.

PROTESTER. v. a.

PROTESTER. v. a. Promettre fortement, assurer positivement, publiquement. Il lui protesta qu' il le servirait en toutes rencontres. Il lui protesta de ne l' abandonner jamais. Il proteste, dans sa préface, qu' il n' a jamais eu de tels sentiments. Je vous proteste qu' il ne m' en a rien dit. Je le proteste hautement. Je vous le proteste publiquement. Je vous le proteste sur mon honneur.

PROTESTER

PROTESTER est aussi verbe neutre; et alors il signifie, Déclarer en forme qu' on tient pour nul, pour illégal, etc., ce qui a été résolu, délibéré, ou fait, et que l' on se pourvoira contre. Protester contre une résolution, contre une délibération, contre une élection, contre une mesure arbitraire, contre une arrestation, etc. Il protesta contre.

En termes de Palais, Protester de violence, Déclarer que c' est par violence, par force, que l' on condescend à quelque chose. Il leur remit les papiers qu' ils demandaient, mais en même temps il protesta de violence. On dit de même, Protester de nullité, protester d' incompétence, Déclarer que l' on regarde une procédure comme nulle, un juge comme incompétent.

PROTESTER

PROTESTER en termes de Banque et de Commerce, Faire un protêt. Dans ce sens, il est actif. Protester une lettre de change. Quand un banquier manque à payer une lettre de change dans le terme prescrit, il faut la protester, on peut la protester, la faire protester. Protester un billet.

Il se dit, quelquefois, en parlant Des personnes. Ce négociant est mal dans ses affaires, il a déjà été protesté deux fois, on l' a protesté hier.

PROTESTÉ, ÉE. participe

PROTESTÉ, ÉE. participe Billet protesté. Lettre protestée.

PROTÊT. s. m.

PROTÊT. s. m. T. de Banque et de Commerce. Acte par lequel, faute d' acceptation ou de payement d' une lettre de change à l' époque déterminée, on déclare que celui sur qui elle est tirée et son correspondant, seront tenus de tous les préjudices qu' on en recevra. Faire un protêt par-devant notaire. Faire signifier un protêt. Protêt faute d' acceptation, faute de payement.

Il se dit aussi d' Un acte semblable par lequel on fait constater le non-payement de tout autre effet de commerce.

PROTHÈSE. s. f.

PROTHÈSE. s. f. T. de Chirur. Voyez PROSTHÈSE.

PROTOCANONIQUE. adj. des deux genres

PROTOCANONIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des livres sacrés qui étaient reconnus pour tels avant même qu' on eût fait des canons. Voyez DEUTÉROCANONIQUE.

PROTOCOLE. s. m.

PROTOCOLE. s. m. Formulaire pour dresser des actes publics. Le protocole des notaires, des greffiers, des huissiers.

Il se dit aussi, chez les secrétaires d' État, chez les secrétaires des grands princes, et dans les administrations publiques, d' Un formulaire contenant la manière dont les rois, les grands princes et les chefs d' administration traitent dans leurs lettres ceux à qui ils écrivent. Pour écrire à tel prince, il a consulté son protocole.

PROTOCOLE

PROTOCOLE en Diplomatie, se dit Du registre où l' on inscrit les délibérations, les actes d' un congrès, d' une diète, etc.; et souvent de Ces délibérations, de ces actes mêmes. Un protocole signé par les ministres de plusieurs puissances. Les limites de ce pays ont été fixées par le protocole de tel jour. Premier, second, troisième protocole.

PROTONOTAIRE. s. m.

PROTONOTAIRE. s. m. Nom donné à des officiers de la cour de Rome, qui ont un degré de prééminence sur tous les notaires de la même cour, et qui reçoivent les actes des consistoires publics, et les expédient en forme. Le collége des douze protonotaires participants est le premier des colléges des prélats qui ne sont pas évêques.

PROTOSYNCELLE. s. m.

PROTOSYNCELLE. s. m. Vicaire d' un patriarche ou d' un évêque de l' Église grecque.

PROTOTYPE. s. m.

PROTOTYPE. s. m. Original, modèle, premier type, premier exemplaire. Il se dit proprement Des choses qui se moulent ou qui se gravent. On a moulé ces figures sur les prototypes qui sont à Rome. Cette médaille est le prototype sur lequel on a moulé toutes les autres.

Il s' emploie quelquefois figurément et par plaisanterie. Cet homme est un prototype de sagesse, un prototype d' éloquence.

PROTOXYDE. s. m.

PROTOXYDE. s. m. T. de Chimie. L' oxyde le moins oxydé de tous ceux que peut former une substance quelconque, en se combinant avec l' oxygène.

PROTUBÉRANCE. s. f.

PROTUBÉRANCE. s. f. T. d' Anat. Avance, éminence, saillie. Les protubérances du crâne, du cerveau.

PROTUTEUR. s. m.

PROTUTEUR. s. m. Celui qui est nommé pour gérer les affaires d' un mineur domicilié en France et ayant des biens dans les colonies; et Celui qui, sans avoir été nommé tuteur, est néanmoins fondé à gérer et administrer les affaires d' un mineur. Celui qui épouse une tutrice, devient protuteur.

PROU. adv.

PROU. adv. Assez, beaucoup. Il est vieux, et ne s' emploie que dans ces locutions familières: Peu ou prou. Ni peu ni prou.

PROUE. s. f.

PROUE. s. f. La partie de l' avant d' un navire. Aller de poupe à proue, de la poupe à la proue. La proue d' un vaisseau. La proue d' une galère, d' un brick. Un bâtiment qui a tant de pieds de poupe à proue, entre poupe et proue.

PROUESSE. s. f.

PROUESSE. s. f. Action de preux, acte de valeur. En ce sens, il est vieux, et ne se dit que par plaisanterie. Il conte volontiers ses prouesses.

Il se dit, figurément et par plaisanterie, de Certains excès, surtout d' un excès de débauche. On vante vos prouesses. On parle fort de ses prouesses. Il a fait de grandes prouesses.

Ironiq., Voilà une belle prouesse, se dit en parlant De quelque action ridicule, ou blâmable.

PROUVER. v. a.

PROUVER. v. a. Établir la vérité de quelque chose par un raisonnement convaincant, ou par un témoignage incontestable, ou par des pièces justificatives. Prouver une proposition. Les premiers principes ne se prouvent pas, ils se supposent. Prouver une majeure. Prouver une mineure. Prouver un fait. Prouver la vérité d' un fait. Prouver une chose en justice, la prouver par témoins irréprochables. Prouver jusqu' à la démonstration. On prouva par bons témoins qu' il était alors chez lui. Le crime a été suffisamment prouvé. Il prouvait cela par beaucoup de raisons. On prouva par ses lettres et par sa propre signature, qu' il était d' intelligence avec les ennemis. Ce que vous dites là prouve qu' il est riche, mais ne prouve pas qu' il soit honnête homme. Ce n' est pas tout que d' alléguer des faits, il faut les prouver. Reste à prouver. Condamné faute d' avoir pu prouver l' alibi. Qu' est-ce que cela prouve?

PROUVER

PROUVER signifie quelquefois, par extension, Montrer, marquer, donner lieu de connaître. Cette action prouve beaucoup de bonté, beaucoup de dureté de coeur, beaucoup d' égoïsme. Cette réponse prouve beaucoup de présence d' esprit. Cet événement prouve que je ne m' étais pas trompé dans mes conjectures. Cela prouve la nécessité d' en finir.

PROUVÉ, ÉE. participe

PROUVÉ, ÉE. participe

PROVÉDITEUR. s. m.

PROVÉDITEUR. s. m. Nom que les Vénitiens donnaient à certains officiers publics qui avaient le commandement d' une flotte, ou d' une province, ou d' une place de guerre, ou qui étaient chargés de quelque inspection particulière. Provéditeur de la santé.

PROVENANCE. s. f.

PROVENANCE. s. f. T. de Commerce et de Douanes. Il se dit de Tout ce qui provient d' un pays, de tout ce qui est transporté d' un pays dans un autre; et il s' emploie surtout au pluriel. Les provenances de ce pays ne sont pas soumises aux mêmes droits que celles de tel autre. On dit de même, Des marchandises de provenance étrangère.

PROVENANT, ANTE. adj.

PROVENANT, ANTE. adj. Qui provient. Tous les deniers provenants de la vente des meubles ont été employés à cela. Les sommes provenantes de la vente des différents effets s' élevaient à tant. Les biens provenants de la succession.

PROVENDE. s. f.

PROVENDE. s. f. Provision de vivres. Bonne provende. Songeons à la provende. Il faut aller à la provende. Il est familier et peu usité.

Il se dit, en Économie rurale, d' Un mélange de pois, d' avoine, de vesce, etc., qu' on donne aux brebis et aux moutons.

PROVENIR. v. n.

PROVENIR. v. n. Procéder, venir, dériver, résulter. Sa disgrâce provenait de sa franchise. D' où croyez-vous que proviennent tant d' abus? Cela provient de ce qu' il n' y a pas de surveillance. De là sont provenus tous les désordres. Cette maladie provenait d' un amas d' humeurs. Les enfants qui proviendront de ce mariage. Les biens qui proviennent de la succession.

PROVENU, UE. participe

PROVENU, UE. participe

PROVERBE. s. m.

PROVERBE. s. m. Espèce de sentence, de maxime exprimée en peu de mots, et devenue commune et vulgaire. La plupart des proverbes sont figurés. Les proverbes renferment beaucoup d' instructions utiles. Il y a des mots qui deviennent proverbes en naissant. Cela a fait proverbe dans l' instant. Cela a passé en proverbe. Il ne parle que par proverbes. Les sentences sont les proverbes des gens bien élevés, et les proverbes sont les sentences du peuple.

Proverbes de Salomon, Les sentences, les paraboles, les maximes de Salomon, contenues dans le livre qui porte le titre de Proverbes.

PROVERBE

PROVERBE se dit aussi d' Une espèce de petite comédie qui se joue en société, et qui renferme le sens d' un proverbe qu' on donne à deviner. Ils ont joué des proverbes. Il a fait, il a composé un joli proverbe. On vient de publier un recueil de nouveaux proverbes.

PROVERBIAL, ALE. adj.

PROVERBIAL, ALE. adj. Qui tient du proverbe. La conversation familière souffre les façons de parler proverbiales, les expressions proverbiales.

PROVERBIALEMENT. adv.

PROVERBIALEMENT. adv. D' une manière proverbiale. Parler proverbialement. On dit proverbialement, La pelle se moque du fourgon.

PROVIDENCE. s. f.

PROVIDENCE. s. f. La suprême sagesse par laquelle Dieu conduit toutes choses. L' univers est réglé par la providence de Dieu. C' est un secret de la providence divine. La divine providence. Se reposer sur la Providence. C' est un coup de la Providence. Il faut s' abandonner à la Providence. Il ne faut pas compter sur la Providence de manière qu' on ne fasse rien pour se tirer de peine. Les soins de la Providence. Les dons de la Providence. Les décrets, les conseils, les desseins, les vues, les ordres de la Providence. Sans doute ces événements entrent dans l' ordre de la Providence. La conduite de la Providence est au-dessus de notre jugement.

Fig. et fam., Être la providence de quelqu' un, Contribuer beaucoup à sa fortune ou à son bonheur, songer pour lui à tout ce qui peut lui être utile ou agréable. Cet auteur est la providence des libraires. Vous êtes ma providence, ma seconde providence.

PROVIGNEMENT. s. m.

PROVIGNEMENT. s. m. T. d' Agricult. Action de provigner.

PROVIGNER. v. a.

PROVIGNER. v. a. T. d' Agricult. Coucher en terre les jeunes pousses d' un cep de vigne, après y avoir fait une entaille, afin qu' elles prennent racine, et qu' il s' en forme d' autres ceps. Provigner une vigne pour la regarnir.

Il se dit, par extension, en parlant De plusieurs autres genres de plantes.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Multiplier. Ce plant a beaucoup provigné cette année.

Il se dit aussi figurément, dans le même sens. Cette famille provigne beaucoup. L' hérésie a beaucoup provigné. Dans cette acception, il a vieilli.

PROVIGNÉ, ÉE. participe

PROVIGNÉ, ÉE. participe

PROVIN. s. m.

PROVIN. s. m. T. d' Agricult. Rejeton d' un cep de vigne provigné. Voilà des provins qui viennent bien. Les provins ne rapportent pas la première année.

PROVINCE. s. f.

PROVINCE. s. f. Étendue de pays qui fait partie d' un État, et qui comprend plusieurs villes, bourgs, villages, etc., pour l' ordinaire sous un même gouvernement. La France était divisée en provinces. La province de Guienne, de Normandie, etc. Les provinces d' un royaume. Ce prince voyait la plupart de ses provinces au pouvoir de l' ennemi. Les gouverneurs des provinces. Les États, les députés de telle province.

Il se dit, par extension, Des habitants mêmes d' une province. Cette province était surchargée d' impôts. Plusieurs provinces se soulevèrent.

Les Provinces-Unies, Les sept provinces qui composaient la république de Hollande.

PROVINCE

PROVINCE en parlant De la France, se dit, au singulier, Des provinces, des départements en général ou dans un sens indéterminé, et presque toujours par opposition à La capitale ou à La cour. Homme de province. Gens de province. Une dame de province. Noble de province. Noblesse de province. Aller en province. Partir pour la province. Se fixer en province. Demeurer en province. Il n' aime pas la vie de province.

Il se dit aussi Des habitants des provinces en général. Toute la province en parle. Cet ouvrage a charmé la cour, la ville et la province.

Il a encore un air de province, se dit D' un homme venu depuis peu de sa province, et qui n' a pas encore pris l' air, les manières, le langage des habitants de la capitale. On dit dans le même sens: Langage de province. Accent de province. Mot de province. Manières de province. Cela sent la province.

Dans l' ancienne circonscription ecclésiastique de la France, Province ecclésiastique, L' étendue de la juridiction d' une métropole. Il y avait dix-huit provinces ecclésiastiques dans le royaume. En ce sens, on disait plus ordinairement, Province, absolument. La province de Lyon. La province de Sens. La province de Reims. La province de Paris; etc. Toute la Bourgogne était de la province de Lyon. Toute la Bretagne était de la province de Tours.

PROVINCE

PROVINCE parmi les Religieux, se dit d' Un certain nombre de monastères soumis à la direction d' un même supérieur, appelé Provincial. Les cordeliers de la province de France. Les augustins de la province d' Aquitaine.

PROVINCE

PROVINCE en termes d' Histoire romaine Pays conquis hors de l' Italie, assujetti aux lois romaines et administré par un gouverneur romain. Après la défaite de Persée, la Macédoine fut réduite en province romaine.

PROVINCIAL, ALE. adj.

PROVINCIAL, ALE. adj. Qui appartient à une province, qui concerne une province. Administration provinciale. Assemblée provinciale. Synode provincial. Concile provincial. Chapitre provincial. Commissaire provincial. Baillis, juges provinciaux. États provinciaux.

Il se dit souvent De l' air, des manières, du langage, etc., des personnes de province, par opposition À l' air, aux manières, etc., des habitants de la capitale. Air provincial. Manières provinciales. Langage, accent, style provincial.

Il est aussi substantif, en parlant Des personnes; et alors il se dit presque toujours par une espèce de dénigrement, par moquerie. C' est un provincial, une provinciale. Il nous amena une bande de provinciaux.

PROVINCIAL

PROVINCIAL parmi les Religieux, Le supérieur général qui a inspection sur toutes les maisons d' une province de son ordre. Le provincial, le père provincial des cordeliers de France, des augustins d' Aquitaine.

PROVINCIALAT. s. m.

PROVINCIALAT. s. m. Dignité du provincial d' un ordre religieux. Ce religieux a joui longtemps du provincialat.

Il signifie aussi, Le temps durant lequel un religieux a été revêtu de cette dignité. Il a fait telle chose pendant son provincialat.

PROVISEUR. s. m.

PROVISEUR. s. m. Chef d' un collége royal. Proviseur du collége de Louis le Grand, de Henri IV, etc.

Il se disait autrefois Du chef de certaine corporations, de certaines maisons. Proviseur de Sorbonne.

PROVISION. s. f.

PROVISION. s. f. Amas de choses nécessaires ou utiles, soit pour la subsistance d' une maison, d' une ville, d' une province, soit pour la défense d' une place de guerre. Grande provision. Bonne provision. Provision de vin, de blé, de sel. Aller à la provision. Il n' a besoin ni de vin ni de bois pour cette année, il en a sa provision. Dans les maisons bien réglées, on fait de bonne heure sa provision de bois, de vin. La place est munie de toutes sortes de provisions de guerre et de bouche. Par extension, Faire provision de livres, faire bonne provision de livres pour la campagne.

Prov., Provision, destruction, ou Provision, profusion, Quand on a dans un ménage une provision faite des choses nécessaires à la vie, on en consomme plus que s' il fallait se les procurer à mesure.

Faire ses provisions, Se pourvoir des choses nécessaires. Il ne sera pas surpris, il a fait ses provisions.

Provisions de carême, Le beurre, l' huile, le poisson salé, les légumes, les fruits secs, et tout ce que les catholiques mangent ordinairement pendant le carême.

En termes de Commerce et de Banque, Provision de lettre de change, La somme qui, dans les mains de celui sur lequel une lettre de change est tirée, doit servir au payement de cet effet. Faire la provision d' une lettre de change.

PROVISION

PROVISION se dit figurément en parlant Des choses morales, et il signifie, Nombre, quantité, dose. Ne cherchez pas à lui donner des ridicules, il en a déjà sa bonne provision. Cet homme, qui a beaucoup lu, a bonne provision de lieux communs sur toutes sortes de sujets. Il faut avoir une grande provision de patience.

PROVISION

PROVISION en termes de Palais, Ce qui est adjugé préalablement à une partie, en attendant le jugement définitif, et sans préjudice des droits réciproques au principal. On lui a adjugé une provision de six mille francs. Provision alimentaire. Sentence de provision. Cet homme ayant été battu, outragé, a obtenu une provision de trois mille francs. Gagner la provision.

PROVISION

PROVISION en Matière ecclésiastique, se dit Du droit de pourvoir à un bénéfice. La nomination de ce bénéfice appartenait à tel patron, et la provision appartenait à l' ordinaire.

PROVISIONS

PROVISIONS au pluriel, signifie, Les lettres par lesquelles un bénéfice ou un office est conféré à quelqu' un. Obtenir des provisions. Prendre des provisions. Il n' avait pas encore ses provisions. Il attendait ses provisions. Les provisions d' un office expédiées, scellées à la grande chancellerie. On lui fit rapporter ses provisions. Faire insinuer, faire enregistrer ses provisions. Dans la même acception, l' on dit, Des lettres de provision, au singulier. Présenter ses lettres de provision.

Il s' emploie aussi au singulier, en parlant Des bénéfices, et signifie, L' acte du supérieur qui a donné le titre. La provision est nulle et vicieuse. Un faux expose rend la provision nulle.

PAR PROVISION. loc. adv.

PAR PROVISION. loc. adv. Provisoirement, en attendant et préalablement. Il a été ordonné par provision qu' il jouirait de la terre, qu' il toucherait la somme en donnant caution.

Il s' emploie aussi dans le langage familier et par plaisanterie. Comme nous ne dînerons qu' à six heures, je vais par provision déjeuner un peu.

PROVISIONNEL, ELLE. adj.

PROVISIONNEL, ELLE. adj. Qui se fait par provision, en attendant ce qui sera réglé définitivement. Traité provisionnel. Partage provisionnel.

PROVISIONNELLEMENT. adv.

PROVISIONNELLEMENT. adv. Par provision. Cela a été ordonné provisionnellement.

PROVISOIRE. adj. des deux genres

PROVISOIRE. adj. des deux genres T. de Procéd. Il se dit D' un jugement rendu par provision. Jugement provisoire. Sentence provisoire. Arrêt provisoire.

Mainlevée provisoire, Mainlevée qui a été ordonnée en jugement par provision.

Matière provisoire, Ce qui requiert célérité. Les aliments, les réparations, etc., sont matière provisoire. On dit dans un sens analogue, Demande provisoire.

Exécution provisoire, Celle qui a lieu nonobstant l' appel du jugement. Ordonner, prononcer l' exécution provisoire, avec ou sans caution.

PROVISOIRE

PROVISOIRE s' emploie quelquefois dans le langage ordinaire, et signifie, Qui se fait en attendant une autre chose, préalablement à une autre chose. Nous avons fait un arrangement provisoire. Ce n' est là qu' un établissement provisoire.

Il s' emploie aussi quelquefois substantivement dans ses deux acceptions. Il a gagné le provisoire. Introduire un provisoire. Ce n' est là qu' un provisoire. Faire cesser le provisoire.

PROVISOIREMENT. adv.

PROVISOIREMENT. adv. Par provision. Il est particulièrement d' usage en termes de Palais. Cela n' a été jugé que provisoirement.

Il s' emploie quelquefois dans le langage familier, et signifie, En attendant. On arrange mon appartement, et provisoirement je loge dans ce cabinet.

PROVISORAT. s. m.

PROVISORAT. s. m. Dignité, qualité de proviseur.

Il se dit aussi de La durée des fonctions d' un proviseur.

PROVISORERIE. s. f.

PROVISORERIE. s. f. Office, emploi de proviseur. La provisorerie de Sorbonne. La provisorerie du collége de Navarre. En parlant Des proviseurs actuels, on dit, Provisorat.

PROVOCATEUR, TRICE. adj.

PROVOCATEUR, TRICE. adj. Qui provoque. Agent provocateur.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est lui qui a été le provocateur.

PROVOCATION. s. f.

PROVOCATION. s. f. Action de provoquer. Provocation à la révolte. Crime de provocation. Coupable de provocations. Ces continuelles provocations finirent par le lasser. Provocation à l' incontinence. Provocation au sommeil. Il a vomi sans aucune provocation.

PROVOQUER. v. a.

PROVOQUER. v. a. Inciter, exciter. Provoquer quelqu' un au combat. Il l' a frappé, mais il avait été provoqué par beaucoup d' injures. On l' avait provoqué à se battre. Si on ne l' avait provoqué à boire, il ne se serait pas enivré. Il y a de froides plaisanteries qui provoquent plus à la colère que de grosses injures. Cela provoque au sommeil.

Provoquer le sommeil, Causer, faciliter le sommeil, faire dormir; et, Provoquer le vomissement, Exciter à vomir. L' opium provoque le sommeil. L' émétique provoque le vomissement.

PROVOQUÉ, ÉE. participe

PROVOQUÉ, ÉE. participe

PROXÉNÈTE. s. m.

PROXÉNÈTE. s. m. Courtier, celui qui négocie un marché. Il ne s' emploie guère aujourd' hui qu' en mauvaise part, et s' applique Aux entremetteurs de marchés honteux entre les deux sexes. Il n' est point usité dans le langage commercial.

PROXIMITÉ. s. f.

PROXIMITÉ. s. f. Voisinage d' une chose à l' égard d' une autre. La proximité des lieux où l' on a souvent affaire, épargne bien du temps. La proximité de leurs maisons leur donne la facilité de se voir à toute heure. Le théâtre est à sa proximité. Avoir une chose à sa proximité, à proximité.

PROXIMITÉ

PROXIMITÉ se dit aussi de La parenté qui est entre deux personnes. C' est la proximité du sang, plutôt que l' amitié, qui les a unis dans un même intérêt. Il y a proximité de sang entre eux. La proximité qui est entre nous. La proximité du degré.

PRUDE. adj. des deux genres

PRUDE. adj. des deux genres Qui affecte un air de sagesse, une circonspection excessive dans tout ce qui touche à la pudeur et à la bienséance. C' est une femme qui a toujours été prude. Elle a toujours passé pour prude. On dit, dans un sens analogue, Un air, une mine, un extérieur prude. Ce jeune homme a un air prude, un petit air prude, dont on serait la dupe. Il se dit plus ordinairement Des femmes.

Il est aussi substantif; mais alors on ne le dit jamais que Des femmes. C' est une prude. Les prudes et les coquettes.

PRUDEMMENT. adv.

PRUDEMMENT. adv. Avec prudence. Agir prudemment. Se conduire prudemment.

PRUDENCE. s. f.

PRUDENCE. s. f. Vertu qui fait apercevoir et éviter les dangers et les fautes, qui fait connaître et pratiquer ce qui est convenable dans la conduite de la vie. Agir, se conduire avec prudence. La prudence doit être la règle de toutes les actions. Il n' y a pas de prudence à en user de la sorte. Il a bien manqué de prudence dans cette occasion. Se conduire selon les règles de la prudence humaine. Une prudence consommée. Ce magistrat s' est conduit avec beaucoup de prudence. Ce général a donné des marques d' une grande prudence dans toutes ses campagnes. Sa valeur est réglée par la prudence. Il y a eu de la prudence à lui de s' être comporté comme il a fait. Je m' en remets, je m' en rapporte à votre prudence. Je me repose sur votre prudence. J' admire la prudence de votre conduite, de vos discours. La prudence est une des quatre vertus cardinales.

Dans le style de l' Écriture sainte, Prudence mondaine, prudence de la chair, prudence du siècle, L' habileté dans la conduite, lorsqu' elle ne regarde que les choses du monde, et qu' elle n' a point de rapport à celles du ciel; par opposition à Prudence chrétienne, Celle qui nous apprend à discerner ce qui conduit à Dieu de ce qui en éloigne, et nous fait préférer l' un à l' autre.

Prov., Avoir la prudence du serpent, Être fort prudent.

PRUDENT, ENTE. adj.

PRUDENT, ENTE. adj. Qui a de la prudence, qui est doué de prudence. C' est un homme très-prudent, une femme très-prudente.

Il se dit aussi De la conduite dans les affaires du monde, et des choses qui y ont rapport. Il a tenu une conduite prudente dans cette affaire. Il fit une réponse très-prudente. Ce fut une action prudente que la sienne. Il fit une retraite fort prudente. Il a gardé un silence prudent. Vos avis prudents m' ont empêché de faire cette faute.

PRUDERIE. s. f.

PRUDERIE. s. f. Affectation de paraître sage, circonspection excessive sur des choses frivoles qui semblent regarder la pudeur et la bienséance. Il ne se dit qu' en parlant Des femmes. Elle affecte une certaine pruderie. Elle se pique de pruderie. C' est une pruderie hors de saison. Elle est d' une pruderie insupportable. Elle a un air de pruderie.

PRUD' HOMIE. s. f.

PRUD' HOMIE. s. f. Probité, sagesse dans la conduite. C' est un homme d' une grande prud' homie. J' ai toujours eu bonne opinion de sa prud' homie. Il est vieux.

PRUD' HOMME. s. m.

PRUD' HOMME. s. m. Vieux mot qui signifiait autrefois, Un homme sage, un homme d' honneur et de probité. On ne s' en sert plus que pour désigner Un homme expert et versé dans la connaissance de certaines choses. L' arrêt portait qu' on s' en remettrait au dire de prud' hommes et gens à ce connaissants. Il y a des conseils de prud' hommes qui jugent les différends en matière d' arts et de métiers, entre les ouvriers et les maîtres.

Il se dit particulièrement, dans les ports et les villes de la Méditerranée, de Pêcheurs élus par les gens de leur profession, pour connaître des contraventions et des contestations relatives à la pêche maritime.

PRUNE. s. f.

PRUNE. s. f. Fruit à noyau dont la chair est couverte d' une peau lisse et fleurie, et dont il y a diverses espèces. Grosse prune. Bonne prune. Prune qui quitte le noyau. Prune impériale. Prune de damas. Prune dauphine. Prune de perdrigon. Prune diaprée. Prune de Sainte-Catherine. Prune de damas violet. Prune de damas blanc. Prune de damas noir. Prune de damas rouge. Prune de Brignolles. Prune de reine-Claude. Prunes de Monsieur. Prunes de mirabelle. Prunes sèches. Prunes confites. Prunes à l' eau-de-vie.

POUR DES PRUNES. loc. adv. et prov.

POUR DES PRUNES. loc. adv. et prov. Pour peu de chose, pour rien. On ne l' emploie guère qu' avec la négative ou dans une interrogation qui vaut une négative. Ce n' est pas pour des prunes qu' ils se sont rassemblés. Ils ne sont pas là pour des prunes. Suis-je donc venu pour des prunes? Cette locution est populaire.

PRUNEAU. s. m.

PRUNEAU. s. m. Prune séchée au four ou au soleil. Des pruneaux de Tours. Une boîte de pruneaux. Manger des pruneaux. Faire cuire des pruneaux.

Fig. et fam., C' est un petit pruneau, ou C' est un pruneau relavé, se dit, par plaisanterie, D' une fille ou d' une femme qui a le teint extrêmement brun.

PRUNELAIE. s. f.

PRUNELAIE. s. f. Lieu planté de pruniers.

PRUNELLE. s. f.

PRUNELLE. s. f. Sorte de petite prune sauvage, dont le suc desséché entre dans quelques préparations pharmaceutiques.

Fig. et fam., Du jus de prunelle, Du vin fort mauvais et fort âpre.

PRUNELLE. s. f.

PRUNELLE. s. f. L' ouverture qui paraît noire dans le milieu de l' oeil, et par laquelle les rayons passent pour peindre les objets sur la rétine. La prunelle de l' oeil. Une taie qui couvre la prunelle de l' oeil. La dilatation de la prunelle.

Prov., Jouer de la prunelle, Jeter des oeillades, faire quelques signes des yeux. Il se dit ordinairement en parlant Des signes qu' un homme et une femme se font l' un à l' autre, quand ils sont d' intelligence.

Prov., Conserver quelque chose comme la prunelle de ses yeux, La conserver soigneusement, précieusement.

PRUNELLE. s. f.

PRUNELLE. s. f. Espèce d' étoffe de laine. Culotte de prunelle. Souliers de prunelle pour des femmes.

PRUNELLIER. s. m.

PRUNELLIER. s. m. Prunier sauvage, arbrisseau épineux qui porte les prunelles.

PRUNIER. s. m.

PRUNIER. s. m. Arbre qui porte des prunes. Prunier en plein vent. Prunier en espalier. Planter des pruniers. Secouer le prunier. Cueillir le prunier.

PRURIGINEUX, EUSE. adj.

PRURIGINEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui cause de la démangeaison. Douleur prurigineuse.

PRURIT. s. m.

PRURIT. s. m. T. de Médec. Démangeaison vive. Il a une grattelle qui lui cause un prurit continuel. La transpiration supprimée ou retenue par les pièces d' appareil, dans les fractures, occasionne le prurit. Les vieillards sont sujets au prurit.

Il se dit quelquefois, particulièrement, d' Une démangeaison ou d' un chatouillement agréable.

PRUSSIQUE. adj. m.

PRUSSIQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit D' un acide qu' on obtient de différentes substances animales ou végétales, et qui, combiné avec le fer, donne le bleu de Prusse. L' acide prussique est un des poisons les plus violents.

PRYTANE. s. m.

PRYTANE. s. m. T. d' Antiq. grecque. Nom qu' on donnait à l' un des premiers magistrats, dans certaines républiques. À Athènes, ce nom était commun aux cinquante sénateurs de la tribu qui avait à son tour la préséance dans le sénat. Le prytane de Corinthe. Le sénat d' Athènes était présidé par le chef des prytanes, dont les fonctions ne duraient qu' un jour. Les prytanes participaient au gouvernement de la république, et rendaient la justice.

PRYTANÉE. s. m.

PRYTANÉE. s. m. T. d' Antiq. grecque. Édifice qui était destiné à l' habitation des prytanes, et qui servait encore à d' autres usages civils et religieux. La plupart des villes considérables de la Grèce avaient leur prytanée. Chez les Athéniens, on entretenait dans le prytanée les citoyens qui avaient rendu des services importants ou qui avaient remporté des prix aux jeux Olympiques.

PSALLETTE. s. f.

PSALLETTE. s. f. Lieu où l' on élève et exerce des enfants de choeur.

PSALMISTE. s. m.

PSALMISTE. s. m. Nom donné particulièrement et par excellence à David, comme auteur des psaumes. Le Psalmiste est plein de ces sortes d' expressions.

PSALMODIE. s. f.

PSALMODIE. s. f. Manière de chanter ou de réciter, à l' église, les psaumes et le reste de l' office. Voyez PSALMODIER.

Il se dit figurément d' Une manière monotone de déclamer, de débiter des vers ou de la prose. Sa déclamation est une ennuyeuse psalmodie, une psalmodie continuelle.

PSALMODIER. v. n.

PSALMODIER. v. n. Réciter des psaumes, dans l' église, sans inflexion de voix, et toujours sur une même note. Dans tel ordre, les religieux ne chantent point, ils ne font que psalmodier.

Il s' emploie figurément, et signifie, Déclamer des vers ou de la prose d' une manière monotone. Cet acteur, cet orateur ne fait que psalmodier. Il endort son auditoire à force de psalmodier.

PSALTÉRION. s. m.

PSALTÉRION. s. m. Sorte d' instrument de musique à plusieurs cordes de fil de fer ou de laiton, que l' on touche avec une petite verge de fer ou avec un petit bâton recourbé. Jouer du psaltérion.

PSAUME. s. m.

PSAUME. s. m. Il se dit Des cantiques sacrés composés par David, ou qui lui sont communément attribués. Les psaumes sont au nombre de cent cinquante. Le psaume trentième. Le psaume cinquante. L' Église chante les psaumes. Un commentaire sur les psaumes. Traduire les psaumes. Paraphrase sur les psaumes. Psaumes graduels: voyez GRADUEL.

Les Psaumes de la pénitence, ou Les Psaumes pénitentiaux, et vulgairement, Les sept Psaumes, Sept psaumes que l' Église a choisis pour servir de prière à ceux qui demandent pardon à Dieu de leurs péchés. Dire les sept Psaumes. On lui a donné les sept Psaumes pour pénitence.

PSAUTIER. s. m.

PSAUTIER. s. m. Recueil des psaumes composés par David, ou qui lui sont communément attribués. Savoir le psautier par coeur.

PSEUDO

PSEUDO Mot tiré du grec qui s' unit à certains noms pour marquer que la qualité qu' ils expriment est fausse, ou qu' elle ne convient pas exactement à la chose ou à la personne. Pseudo-prophète. Pseudo-acacia. Pseudo-diptère.

PSEUDONYME. adj. des deux genres

PSEUDONYME. adj. des deux genres Il se dit Des auteurs qui publient des livres, des écrits sous un nom supposé. Il y a eu beaucoup d' auteurs pseudonymes parmi les écrivains de Port-Royal.

Il se dit aussi Des ouvrages mêmes. Ouvrage pseudonyme. Écrit pseudonyme. Poëme pseudonyme.

PSORA ou PSORE. s. m.

PSORA ou PSORE. s. m. T. de Médec., emprunté du grec, synonyme de Gale.

PSORIQUE. adj. des deux genres

PSORIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui est de la nature de la gale. Virus psorique. Pustules psoriques.

Il se dit aussi Des remèdes qu' on emploie contre la gale. Remèdes psoriques.

PSYCHÉ. s. f.

PSYCHÉ. s. f. Grand miroir mobile que l' on peut incliner à volonté, au moyen de deux axes qui l' attachent par le milieu aux deux montants d' un châssis. Une psyché est très-commode aux femmes pour s' habiller.

PSYCHOLOGIE. s. f.

PSYCHOLOGIE. s. f. (Dans ce mot et les deux suivants, CH se prononce K.) Partie de la philosophie qui traite de l' âme, de ses facultés et de ses opérations.

PSYCHOLOGIQUE. adj. des deux genres

PSYCHOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la psychologie.

PSYCHOLOGISTE ou PSYCHOLOGUE. s. m.

PSYCHOLOGISTE ou PSYCHOLOGUE. s. m. Celui qui s' occupe de psychologie, ou qui en traite.

PSYLLE. s. m.

PSYLLE. s. m. Charlatan qui apprivoise des serpents, qui joue avec des serpents. Il n' est guère employé qu' en parlant Des anciens, et dans les Relations de voyages. Les psylles égyptiens. Les psylles chinois.

PTYALISME. s. m.

PTYALISME. s. m. T. de Médec. Salivation, crachement fréquent et presque continuel.

PUAMMENT. adv.

PUAMMENT. adv. Avec puanteur. Il est peu usité.

Fig. et fam., Mentir puamment, Mentir grossièrement et impudemment.

PUANT, PUANTE. adj.

PUANT, PUANTE. adj. Qui sent mauvais, qui a une mauvaise odeur. Pieds puants. Chair puante. Haleine puante.

En termes de Chasse, Bêtes puantes, Certaines bêtes, comme les renards, les blaireaux, etc.

Fam. et fig., Mensonge puant, Mensonge grossier et impudent; et, Puant menteur, Celui qui fait des mensonges de cette espèce.

PUANT

PUANT est quelquefois substantif. C' est un puant, un vilain puant. Dans cet emploi, il est populaire.

PUANTEUR. s. f.

PUANTEUR. s. f. Mauvaise odeur. D' où vient cette puanteur? Quelle puanteur! On n' y saurait habiter à cause de la puanteur. La puanteur de l' haleine. La puanteur d' un égout.

PUBÈRE. adj. et s. des deux genres

PUBÈRE. adj. et s. des deux genres T. de Physiologie. Qui a atteint l' âge de puberté. Sous ce climat, les garçons et les filles sont pubères beaucoup plus tôt que dans nos contrées.

Il signifie, en termes de Jurisprudence, Qui a atteint l' âge où la loi permet qu' on se marie. Suivant la loi romaine, un garçon était pubère à quatorze ans, et une fille à douze.

PUBERTÉ. s. f.

PUBERTÉ. s. f. L' état des garçons et des filles qui sont nubiles. Les signes de la puberté. Le passage de l' enfance à la puberté. L' époque de la puberté. Elle n' est pas encore dans l' âge de puberté. Quand il aura atteint l' âge de puberté. Les femmes arrivent plus tôt que les hommes à l' âge de puberté.

Âge de puberté, signifie aussi, L' âge auquel la loi permet qu' on se marie. Suivant nos lois, l' âge de puberté est de dix-huit ans pour les garçons, et de quinze ans pour les filles.

PUBESCENT, ENTE. adj.

PUBESCENT, ENTE. adj. T. de Botan. Qui est garni de poils fins, courts et mous, plus ou moins rapprochés, mais distincts. Tige pubescente. Feuilles pubescentes.

PUBIEN, ENNE. adj.

PUBIEN, ENNE. adj. T. d' Anat. Qui appartient ou qui a rapport au pubis. Articulation pubienne. Ligaments pubiens.

PUBIS. s. m.

PUBIS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Anat. Os situé à la partie antérieure et supérieure du bassin. On dit aussi adjectivement, L' os pubis.

PUBIS

PUBIS se dit encore de L' espèce d' éminence qui termine le bas-ventre, et qui se garnit de poil à l' époque de la puberté.

PUBLIC, IQUE. adj.

PUBLIC, IQUE. adj. Qui appartient à tout un peuple, qui concerne tout un peuple. L' intérêt public. L' autorité publique. L' utilité publique. Le trésor public. Les revenus publics. La dette publique. Les effets, les fonds publics. Il est de l' avantage public, du bien public que cela soit. Toutes les révoltes ont ordinairement pour prétexte le bien public. Une des guerres civiles sous Louis XI fut appelée la Guerre du bien public. Le service public. Les services publics. La voix publique est pour lui. L' opinion publique s' est déclarée en sa faveur. Il jouit de l' estime publique. Il a encouru le blâme public. Il brave la clameur publique. Le bonheur public est son ouvrage. Soulager la misère publique. Cet événement causa une douleur publique. Ceux qui ont été dans les emplois publics, dans les charges publiques. Exercer des fonctions publiques.

Personnes publiques, Les personnes qui sont revêtues de l' autorité publique, qui exercent quelque emploi, quelque magistrature.

Vie publique, Les actions d' un homme revêtu de quelque dignité, ou chargé de quelque emploi, en tant qu' elles ont rapport à cette dignité, à cet emploi; par opposition à Vie privée, La vie particulière et domestique. Il cherche, dans les douceurs de la vie privée, un dédommagement aux soucis de la vie publique. Sa vie publique est irréprochable, il n' en est pas de même de sa vie privée.

Ministère public, Magistrature établie près de chaque tribunal, pour y veiller aux intérêts publics, et y requérir l' exécution et l' application des lois.

La partie publique, Le magistrat qui, dans les causes civiles ou criminelles, porte la parole au nom de la société.

Officier public, fonctionnaire public, Celui qui exerce quelque charge ou fonction publique.

Charges publiques, Les impositions que tout le monde est obligé de payer pour subvenir aux dépenses et aux besoins de l' État.

Droit public, Science qui fait connaître la constitution des États, leurs droits, leurs intérêts, etc.

PUBLIC

PUBLIC signifie aussi, Commun, à l' usage de tous. La voie publique. Une place publique. Un chemin public. Une promenade publique. Les lieux publics. Les écoles publiques. Les tribunes publiques de la chambre des députés.

Édifices publics, Édifices employés aux différents services publics.

Femmes publiques, filles publiques, Les prostituées.

PUBLIC

PUBLIC signifie aussi, Qui est manifeste, qui est connu de tout le monde, qui est répandu parmi le peuple. C' est une nouvelle qui est déjà publique. C' est un bruit public. Rendre une chose publique. On a fait des défenses publiques. Le cri public s' élève contre lui. La chose n' est pas secrète, elle est publique, tout le monde la sait. Il fait profession publique de vous être dévoué. Cela est de notoriété publique. Cela est public.

Il se dit particulièrement De ce qui a lieu en présence de tout le monde. Audience publique. Séance publique. Cours public. Discussion publique. Débats publics. Affront public.

PUBLIC

PUBLIC s' emploie aussi substantivement, et se dit Du peuple en général. Travailler pour le public. Servir le public. Se sacrifier pour le public. L' intérêt du public doit être préféré à celui des particuliers. Il s' agit de l' intérêt du public. Il fut défrayé aux dépens du public. Il s' est répandu dans le public que... Que dit-on dans le public? Avis au public. Donner un ouvrage au public.

Il se dit, particulièrement, d' Un nombre plus ou moins considérable de personnes, réunies pour assister à un spectacle, pour voir une exposition d' objets d' arts, etc. Le public a mal accueilli cette tragédie. Satisfaire le goût du public. Les suffrages d' un public éclairé. Un public sévère. Un public indulgent. Votre public était difficile à émouvoir.

EN PUBLIC. loc. adv.

EN PUBLIC. loc. adv. En présence de tout le monde, à la vue de tout le monde. Paraître en public. Se montrer en public. Parler en public.

PUBLICAIN. s. m.

PUBLICAIN. s. m. Parmi les Romains, on appelait ainsi Les fermiers des deniers publics. L' ordre des publicains. Les gens de cette profession étaient odieux parmi les Juifs; c' est pourquoi l' Évangile dit, Il faut le traiter comme un païen et comme un publicain.

Il est quelquefois appliqué, chez les modernes, Aux traitants, aux financiers, à ceux qui se chargent de percevoir les revenus publics; et alors on le prend toujours en mauvaise part. D' avides publicains.

PUBLICATION. s. f.

PUBLICATION. s. f. Action par laquelle on rend une chose publique et notoire. La publication de la guerre. La publication de la paix. Depuis la publication de telle ordonnance. La publication des bans d' un mariage. La publication de l' Évangile.

La publication d' un livre, L' action de le mettre en vente, de le faire paraître. Je ne sais quelle cause a retardé la publication de son livre. On dit dans un sens analogue, La publication d' un journal, d' un écrit périodique.

PUBLICISTE. s. m.

PUBLICISTE. s. m. Celui qui écrit sur le droit public, celui qui a fait de profondes études sur cette science. Un grand publiciste. C' est un jurisconsulte, mais non un publiciste.

PUBLICITÉ. s. f.

PUBLICITÉ. s. f. Notoriété publique. La publicité du crime en rend la punition plus nécessaire.

Il signifie plus ordinairement, Qualité de ce qui est rendu public. La publicité des débats judiciaires en matière criminelle est consacrée par la charte. Leurs démêlés ont eu, ont reçu la plus grande publicité. Il a donné toute la publicité possible à ses réclamations.

PUBLIER. v. a.

PUBLIER. v. a. Rendre public et notoire. Publier une loi, un édit. Publier une ordonnance à son de trompe. Publier un manifeste. Publier des défenses. Publier la guerre. Publier la paix. L' Évangile a été publié par toute la terre. La renommée eut bientôt publié un événement si extraordinaire. Publier les miséricordes de Dieu. C' est une chose que je lui avais dite en secret, et il est allé la publier partout. Il ne se lasse point de publier partout les obligations qu' il vous a. Publier une nouvelle. Publier des bans.

Publier un livre, un journal, Le mettre en vente, le faire paraître.

Fam., Publier quelque chose sur les toits, Le divulguer avec éclat. Je lui avais dit sous le secret cette nouvelle, et il est allé la publier sur les toits.

PUBLIÉ, ÉE. participe

PUBLIÉ, ÉE. participe

PUBLIQUEMENT. adv.

PUBLIQUEMENT. adv. En public, devant tout le monde. C' est une chose qu' il a faite publiquement, il ne s' en est point caché. Je le lui ai dit, je le lui ai déclaré publiquement. Professer publiquement une doctrine dangereuse.

PUCE. s. f.

PUCE. s. f. Petit insecte sans ailes, qui a six pattes, qui saute, qui se nourrit du sang de l' homme et de divers animaux. Un enfant tout mangé de puces. Un chien tout plein de puces, tout couvert de puces. Le saut d' une puce. Piqûre de puce. Morsures de puces. Chercher ses puces. Tuer une puce.

Prov. et fig., Avoir la puce à l' oreille, Être inquiet touchant le succès de quelque affaire; et, Mettre à quelqu' un la puce à l' oreille, Lui inspirer des inquiétudes.

PUCE

PUCE est aussi adjectif des deux genres, et signifie, Qui est d' un brun semblable à celui de la puce. Couleur puce. Habit puce. Étoffe puce. Ruban puce.

PUCEAU. s. et adj. m.

PUCEAU. s. et adj. m. Garçon qui n' a point connu de femme. Il est peu usité.

PUCELAGE. s. m.

PUCELAGE. s. m. État d' un homme qui n' a point connu de femme, et d' une femme qui n' a point connu d' homme. Avoir son pucelage. Perdre son pucelage. Il est familier et libre.

PUCELAGE

PUCELAGE en Histoire naturelle, Espèce de petit coquillage univalve du genre des Porcelaines.

PUCELLE. s. f.

PUCELLE. s. f. Fille qui n' a point connu d' homme. Une jeune pucelle. Il est familier, excepté dans cette dénomination, La Pucelle d' Orléans, Jeanne d' Arc, qui, sous le règne de Charles VII, délivra la ville d' Orléans, assiégée par les Anglais.

Dans la poésie badine, Les doctes pucelles, Les Muses.

PUCELLE. s. f.

PUCELLE. s. f. Poisson qui ressemble à l' alose, mais qui est moins estimé.

PUCERON. s. m.

PUCERON. s. m. Petit insecte qui s' attache aux feuilles et aux rameaux des plantes, et qui les suce. Les tilleuls, les rosiers sont sujets aux pucerons.

PUDEUR. s. f.

PUDEUR. s. f. Honte honnête, mouvement excité par l' appréhension de ce qui blesse ou peut blesser la décence, la modestie, l' honnêteté. Pudeur virginale. C' est un reste de pudeur qui l' a retenu. C' est avoir perdu toute pudeur, c' est n' avoir aucune pudeur, c' est franchir toutes les bornes de la pudeur, que d' oser agir ainsi. Il n' a aucune pudeur. Épargnez, ménagez, respectez la pudeur de cette jeune fille. Rougir de pudeur. La pudeur paraît sur son visage. Des discours qui offensent, qui blessent la pudeur.

Il se dit encore d' Une sorte de discrétion, de retenue ou de modestie qui empêche de dire ou d' entendre ou de faire de certaines choses sans embarras. Lorsque ce jeune homme a paru devant l' assemblée, son front a rougi de pudeur. Il a eu la pudeur de ne point me parler de son aventure. Il a eu assez peu de pudeur pour s' adjuger lui-même la meilleure part. C' est un homme qui loue tout le monde sans pudeur. Ne lui donnez pas tant de louanges en face, ménagez, épargnez sa pudeur.

C' est un homme sans pudeur, C' est un homme qui ne rougit de rien.

PUDIBOND, ONDE. adj.

PUDIBOND, ONDE. adj. Qui a une certaine pudeur naturelle. Il n' est guère usité que dans des phrases familières, et ne se dit que par plaisanterie. Un jeune homme pudibond. Avoir l' air pudibond.

Rougeur pudibonde, Rougeur du visage produite par la timidité, par la pudeur.

PUDICITÉ. s. f.

PUDICITÉ. s. f. Chasteté. La pudicité est le principal ornement d' une femme.

PUDIQUE. adj. des deux genres

PUDIQUE. adj. des deux genres Chaste et modeste dans les moeurs, dans les actions et dans les discours. Le pudique Joseph. La pudique Lucrèce. On le dit aussi Des moeurs, des discours, etc. Avoir les moeurs pudiques. Discours pudiques. Regard pudique. Oreilles pudiques. Un amour pudique. Il n' est guère usité que dans la poésie et dans le style soutenu.

PUDIQUEMENT. adv.

PUDIQUEMENT. adv. D' une manière pudique. Les chrétiens doivent vivre pudiquement, même dans le mariage. En parlant contre l' impudicité, on doit s' exprimer pudiquement.

PUER. v. n.

PUER. v. n. (Ce verbe n' est usité qu' à l' infinitif, au présent, à l' imparfait, au futur de l' indicatif et au conditionnel présent. Je pue, tu pues, il pue; nous puons, vous puez, ils puent. Je puais. Je puerai. Je puerais.) Sentir mauvais. Cette viande commence à puer. Ces perdrix puent. Cet homme pue beaucoup. Son haleine pue. Il puait. Cela puera bientôt. Si vous gardiez ces fleurs plus longtemps dans la même eau, elles pueraient.

Prov. et fig., Il pue comme un rat mort, comme un bouc, comme une charogne, comme la peste, se dit L' un homme qui sent fort mauvais.

Prov. et pop., Paroles ne puent point, ou au singulier, Parole ne pue point, se dit, par manière d' excuse, Quand on se trouve obligé de nommer quelque chose de puant ou de sale.

Fig. et pop., Cela lui pue, lui pue au nez, Il en est rebuté, dégoûté.

PUER

PUER s' emploie quelquefois activement. Cet homme pue le vin, pue l' ail. Ses habits puent la vieille graisse.

Cela pue le musc, l' ambre, la civette, se dit D' une chose qui a une odeur de musc, d' ambre ou de civette, excessive et incommode.

PUÉRIL, ILE. adj.

PUÉRIL, ILE. adj. Qui appartient à l' enfance. Âge puéril. L' instruction puérile.

La Civilité puérile. Titre d' un vieux livre fait pour apprendre la civilité aux enfants.

Fam. et par plaisanterie, Il n' a pas lu la Civilité puérile, se dit D' un homme qui manque aux devoirs ordinaires de la civilité.

PUÉRIL

PUÉRIL se dit, par extension, De ce qui est frivole, et qui tient de l' enfance, soit dans le raisonnement, soit dans les actions. Ce qu' il dit là est puéril. C' est un discours puéril. Sentiment puéril. Raisonnement puéril. Excuse puérile. Frayeur puérile. Joie puérile. Cette discussion serait puérile. Conduite puérile. Occupation puérile. Amusement puéril.

PUÉRILEMENT. adv.

PUÉRILEMENT. adv. D' une manière puérile. C' est raisonner bien puérilement.

PUÉRILITÉ. s. f.

PUÉRILITÉ. s. f. Ce qui tient de l' enfant, soit dans le raisonnement, soit dans les actions; discours, action d' enfant. Il ne se dit qu' en parlant De personnes qui ont passé l' âge de l' enfance. Il y a de la puérilité dans ce raisonnement, dans ce discours. Il ne dit que des puérilités. Il ne fait que des puérilités. Ce que vous dites là, ce que vous faites là est une puérilité.

PUERPÉRALE. adj. f.

PUERPÉRALE. adj. f. T. de Médec. Il n' est usité que dans cette expression, Fièvre puerpérale, Fièvre qui attaque les femmes en couche.

PUGILAT. s. m.

PUGILAT. s. m. Combat à coups de poing qui était en usage dans les gymnases des anciens. Les bras des athlètes étaient armés de cestes dans l' exercice du pugilat.

PUINE. s. m.

PUINE. s. m. T. de Gruerie. Il se dit Des arbrisseaux qui sont censés mort-bois. Voyez Mort-bois, à l' article BOIS.

PUÚNÉ, PUÚNÉE. adj.

PUÚNÉ, PUÚNÉE. adj. Qui est né depuis un de ses frères ou une de ses soeurs. C' est mon frère puîné. C' est ma soeur puînée.

Il s' emploie substantivement pour distinguer de l' aîné Ses frères et soeurs. C' est mon puîné. Dans la conversation, l' on se sert plus ordinairement du nom de Cadet.

PUIS. adv. de temps

PUIS. adv. de temps Ensuite, après. Ils se proposent d' aller à Orléans, à Blois, puis à Tours. Il leur dit quelques mots, puis il sortit.

Il est quelquefois adverbe de lieu. Derrière lui était assis un tel, puis un tel.

Et puis, D' ailleurs, au reste. Vous ne l' y détermineriez que difficilement; et puis, à quoi cela servirait-il?

Fam. et par forme d' interrogation, Et puis? Eh bien, qu' en arrivera-t-il, que s' ensuivra-t-il, que fera-t-on après? ou Qu' en arriva-t-il, que s' ensuivit-il?

PUISAGE. s. m.

PUISAGE. s. m. Action de puiser. Il a droit de puisage dans cette fontaine.

PUISARD. s. m.

PUISARD. s. m. Espèce de puits pratiqué pour recevoir des eaux inutiles et les absorber. Puisard qui reçoit les eaux du comble. Bâtir un puisard à pierres sèches. Pratiquer des puisards dans une cour. Le puisard d' une glacière. Le puisard d' une citerne. Puisards d' aqueduc.

PUISER. v. a.

PUISER. v. a. Prendre de l' eau avec un vaisseau qu' on plonge dans une rivière, dans une fontaine, etc. Puiser de l' eau à la rivière, dans la fontaine.

Il s' emploie ordinairement au neutre. Puiser à la rivière. Puiser au bassin de la fontaine, au courant de l' eau. Puiser à la source.

Il se dit aussi en parlant D' un liquide quelconque contenu dans un grand vaisseau. Puiser du vin dans la cuve.

Prov. et fig., Il ne faut point puiser aux ruisseaux, quand on peut puiser à la source, ou, Il n' est rien de tel que de puiser à la source, Autant qu' on le peut, il faut essayer de remonter jusqu' à l' origine des choses, pour en être bien instruit.

Fig., Puiser dans la source, dans les sources, à la source, aux sources, Lire, consulter les auteurs originaux sur les matières dont on traite.

Fig., Puiser dans la bourse de quelqu' un, Lui emprunter librement de l' argent, quand on en a besoin. Cet homme puise dans la bourse de ses amis.

PUISER

PUISER s' emploie figurément et au sens moral. Cet auteur a puisé dans les anciens, chez les anciens, les plus grandes beautés de son ouvrage. Ce principe a été puisé dans la nature. Il puisait dans la religion le courage extraordinaire qu' il déployait. J' ai puisé dans vos discours tout le courage dont j' avais besoin. J' ai puisé de grandes consolations, de grandes lumières dans son entretien. Il avait puisé dans le cloître cette humeur sombre et sévère. Il s' emploie quelquefois absolument. C' est un auteur qui puise partout.

PUISÉ, ÉE. participe

PUISÉ, ÉE. participe

PUISQUE

PUISQUE Conjonction servant à marquer une cause, un motif, une raison. (L' E s' élide ordinairement devant les pronoms Il, elle, on, et devant Un, une.) Il ne sert de rien de consulter, puisque c' est une chose résolue. Je le veux bien, puisque vous le voulez. Puisqu' on vous en prie, et que rien ne s' y oppose, n' hésitez point à le faire. Puisqu' ainsi est, je ne conteste plus. Quelquefois on sépare le que de Puis. Puis donc que vous le voulez.

PUISSAMMENT. adv.

PUISSAMMENT. adv. Avec force, d' une manière puissante. Ce prince est en état de secourir puissamment ses alliés. Solliciter puissamment pour quelqu' un. Agir puissamment dans une affaire.

Il signifie quelquefois, Beaucoup, extrêmement. Il est puissamment riche.

Ironiq., C' est puissamment raisonner, se dit en parlant D' un raisonnement ridicule.

PUISSANCE. s. f.

PUISSANCE. s. f. Pouvoir, autorité. Puissance absolue, tyrannique. Pisistrate usurpa sur les Athéniens la puissance souveraine. Puissance légitime, usurpée, indépendante, limitée, bornée, sans bornes. Puissance odieuse. Conserver, augmenter, accroître, fortifier sa puissance. Perdre sa puissance. Sa puissance s' affaiblit, diminue, décline. Sa puissance est détruite, anéantie. La puissance d' un État, d' un empire. La puissance d' un prince. La puissance d' un ministre. C' est un homme qui s' est élevé à une grande puissance. Il a fondé sa puissance sur la crainte. L' édifice de sa puissance s' est écroulé. Il n' avait qu' une puissance précaire, momentanée. La puissance publique. La puissance paternelle. La puissance maritale. Puissance temporelle, spirituelle. Puissance civile, ecclésiastique. Puissance législative, exécutive. User avec sagesse de la puissance. Abuser de la puissance.

Toute-puissance, Puissance sans bornes. Il ne se dit proprement que De Dieu. Dieu a créé le monde par sa toute-puissance.

Avoir une personne, une chose en sa puissance, En être le maître, le possesseur, en pouvoir disposer à son gré.

Ce jeune homme est en puissance de père et de mère, Il ne peut disposer de rien sans le consentement de son père, de sa mère. Cette femme est en puissance de mari, Elle ne peut contracter ni disposer de rien sans être autorisée de son mari.

Puissance du glaive, L' autorité de condamner à mort, qui réside dans la personne du souverain, et qu' il fait exercer suivant les lois.

Puissance des clefs, Le pouvoir de remettre ou de retenir les péchés, donné par JÉSUS-CHRIST à son Église, en la personne de saint Pierre et en celle de ses apôtres.

Puissance de fief, Les différents droits qu' un seigneur suzerain pouvait exercer sur ses vassaux en vertu de son fief. Il avait réuni cette terre à sa seigneurie par puissance de fief.

De notre pleine puissance. Formule dont le roi se servait en certaines lettres patentes. De notre certaine science, pleine puissance et autorité royale, avons ordonné...

PUISSANCE

PUISSANCE signifie aussi, Domination, empire. Cyrus soumit à sa puissance la plus grande partie de l' Asie. La puissance de ce prince s' étend fort loin. Les Grecs furent soumis à la puissance des Romains. La puissance des anciens Romains était formidable.

PUISSANCE

PUISSANCE signifie encore, Etat souverain. Puissance continentale. Puissance maritime. Deux puissances rivales. Les puissances alliées. Les puissances belligérantes. Toutes les puissances de l' Europe entrèrent dans ce traité. Les hautes puissances contractantes.

Hautes Puissances, est Le titre que prenaient les états généraux des Provinces-Unies; et, Nobles Puissances, Celui que prenaient les états particuliers de chacune des sept provinces.

Traiter de puissance à puissance, D' égal à égal.

PUISSANCE

PUISSANCE se dit aussi, familièrement, de Ceux qui possèdent les premières dignités de l' État. Avoir accès auprès des puissances. Il ne faut pas se brouiller avec les puissances. Il est bien avec toutes les puissances du jour.

Fam., Il devient une puissance, se dit D' un homme qui acquiert du crédit et du pouvoir; et, Il croit, il se figure être une puissance, se dit D' un homme qui croit mal à propos avoir de l' autorité, du crédit.

PUISSANCES

PUISSANCES au pluriel, est aussi Le nom d' une des hiérarchies des anges. Les Trônes, les Puissances, les Dominations.

PUISSANCE

PUISSANCE signifie quelquefois simplement, Pouvoir de faire une chose. Il a envie de vous obliger, mais il n' en a pas la puissance. Il n' est pas en sa puissance de me faire céder. Il n' y a pas de puissance humaine qui vienne à bout de sa résistance. La jeunesse manque de sagesse pour délibérer, et la vieillesse de puissance pour exécuter.

PUISSANCE

PUISSANCE se dit aussi, au sens moral, en parlant Des choses qui exercent beaucoup d' empire sur l' âme ou sur l' esprit. Telle est la puissance de la vertu. Je n' ai pu résister à la puissance de ses paroles. La puissance de ses charmes. La puissance de l' habitude est telle, que... La puissance de l' imagination.

PUISSANCE

PUISSANCE signifie aussi, Faculté. La mémoire, l' entendement, la volonté, sont appelées, dans l' école les puissances de l' âme. L' objet meut, émeut la puissance.

PUISSANCE

PUISSANCE en parlant De certains remèdes, de certaines substances, se dit de L' efficacité qu' on leur attribue. Le quinquina a la puissance de guérir la fièvre. L' aimant a la puissance d' attirer le fer. On dit plus ordinairement, La vertu, la propriété.

PUISSANCE

PUISSANCE en termes de Philosophie scolastique, Ce qui est opposé à Acte, et qui peut se réduire en acte. Réduire la puissance en acte. Puissance réduite à l' acte. Un gland est un chêne en puissance, parce qu' un gland peut devenir un chêne.

PUISSANCE

PUISSANCE en termes de Mécanique, se dit Des forces mouvantes, de tout ce qui imprime ou peut imprimer du mouvement. La puissance et la résistance. Dans un moulin à eau, l' eau est la puissance. La main de l' homme qui élève le poids par le moyen d' un levier, est la puissance. Toutes les puissances mécaniques se réduisent au levier et au coin. Dans une pompe à feu, la vapeur est la puissance. Puissance motrice.

PUISSANCE

PUISSANCE en Mathématique, signifie, Les différents degrés auxquels on élève une grandeur, une quantité en la multipliant toujours par elle-même. Quatre est la seconde puissance de deux, huit est la troisième, seize est la quatrième, etc. Élever un nombre à la seconde, à la troisième puissance.

Au Trictrac, Prendre son coin par puissance, Diminuer un point sur chacun des deux dés que l' on a amenés, et par ce moyen prendre son coin. On ne prend son coin par puissance que lorsqu' on le prend le premier.

PUISSANT, ANTE. adj.

PUISSANT, ANTE. adj. Qui a beaucoup de pouvoir. Un puissant prince. Avoir de puissants amis, de puissants protecteurs. Il a des ennemis puissants. C' est un puissant État. Un puissant empire. Une puissante ville. C' est une famille qui est puissante dans la province, puissante dans la robe.

Tout-puissant, toute-puissante, Qui peut tout. Dieu seul est tout-puissant. Il signifie aussi, par exagération, Qui a un très-grand pouvoir, un très-grand crédit. Il était tout-puissant à la cour. Il était tout-puissant auprès du prince. Vous êtes tout-puissant sur l' esprit d' un tel. Ils sont tout-puissants.

Tout-Puissant, s' emploie quelquefois comme substantif; mais il ne se dit que de Dieu seul. Le Tout-Puissant. Le bras du Tout-Puissant.

Haut et puissant seigneur, haute et puissante dame; très-haut et très-puissant seigneur; très-haute et très-puissante dame. Titres donnés, dans les actes et dans les monuments publics, aux grands seigneurs, aux personnes d' une qualité relevée.

Très-haut et très-puissant prince, très-haute et très-puissante princesse. Titres donnés, dans les actes et dans les monuments publics, aux princes et aux princesses.

PUISSANT

PUISSANT signifie aussi, Qui est capable de produire un effet considérable. Cela lui a été d' un puissant secours. Il s' est servi d' un puissant remède. Il a allégué de puissantes raisons. Cette considération sera très-puissante sur son esprit. La nécessité est un puissant aiguillon. Ses discours ont un charme puissant. Lever une puissante armée. Avoir une puissante flotte. Il est puissant en raisonnements. L' Écriture sainte, en parlant de JÉSUS-CHRIST, dit qu' il était puissant en oeuvres et en paroles.

Puissant calculateur, puissant logicien, puissant raisonneur, Habile et profond calculateur, logicien exact et serré, homme qui raisonne avec force. Ces expressions s' emploient souvent dans un sens ironique.

PUISSANT

PUISSANT signifie quelquefois, Riche, extrêmement riche. Être puissant en fonds de terre. Puissant terrien. Puissant capitaliste.

Il signifie encore, Qui a beaucoup d' embonpoint. C' est un jeune homme fort et puissant. Cet homme est devenu très-puissant, faute de faire de l' exercice. Cette femme est devenue puissante, trop puissante. Il est familier et presque populaire.

PUISSANT

PUISSANT s' emploie aussi comme substantif; mais il n' est guère usité que dans cette phrase du style de la Chaire, Les puissants du siècle, les puissants de la terre, Les grands.

PUITS. s. m.

PUITS. s. m. Trou profond, creusé de main d' homme, ordinairement revêtu de pierre en dedans, et que l' on a fait exprès pour en tirer de l' eau. Un puits très-profond, très-creux. Puits commun. Puits mitoyen. Le puits d' une basse-cour, d' un jardin. Le bord d' un puits. Le rebord d' un puits. La mardelle ou la margelle d' un puits. Une corde à puits. La corde, la chaîne du puits. De l' eau de puits. Curer un puits. Cureur de puits. Le seau est tombé dans le puits. Puits à roue. Puits à poulie. Puits à bras. Un puits creusé dans le roc.

Puits artésien, Trou pratiqué en terre à l' aide de la sonde, souvent à une très-grande profondeur, et d' où l' eau jaillit d' elle-même. Les puits artésiens de la gare de Saint-Ouen.

Puits perdu, Puits dont le fond est de sable, et où les eaux se perdent. Les puisards sont des espèces de puits perdus.

Prov. et fig., Il faut puiser tandis que la corde est au puits, Il faut profiter de l' occasion.

Prov. et fig., La vérité est au fond d' un puits, Elle est cachée, il faut des recherches profondes pour la découvrir.

Prov. et fig., Ce qu' on lui dit tombe dans un puits, se dit en parlant D' un homme fort secret. C' est un puits, se dit, dans le même sens, D' un homme qu' il est impossible de faire parler sur les choses qu' il doit taire.

Prov. et fig., Cela ne tombera pas dans le puits, On s' en souviendra en temps et lieu. Cela est tombé dans le puits, se dit D' une chose dont il a d' abord été question et qui est absolument oubliée.

Fig. et fam., C' est un puits de science, C' est un homme extrêmement savant. C' est un puits d' or, C' est un homme extrêmement riche.

PUITS

PUITS en termes de Guerre, se dit de Trous creusés au devant d' une circonvallation ou d' un autre retranchement, et que l' on recouvre ordinairement de branchages et de terre, pour y faire tomber la cavalerie. Ils avaient fait des puits tout autour de leurs lignes.

Il se dit aussi d' Un creux très-profond en terre, qu' on fait, dans un siége, pour découvrir et pour éventer les mines des assiégeants.

PUITS

PUITS se dit encore des Trous creusés perpendiculairement pour extraire de la terre différentes matières qui y sont renfermées. Puits de carrière. Puits de mine. Puits d' épreuve.

PULLULER. v. n.

PULLULER. v. n. Multiplier en abondance, en peu de temps. Les chenilles ont beaucoup pullulé cette année. Le chiendent pullule beaucoup. La fougère pullule extrêmement.

Il se dit quelquefois, figurément, Des erreurs, des opinions et des écrits dangereux ou méprisables, qui se répandent facilement. Cette opinion, cette hérésie avait pullulé en peu de temps. Cet hiver, les mauvais romans pullulent.

PULMONAIRE. adj. des deux genres

PULMONAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. et de Médec. Qui appartient au poumon. Artère pulmonaire. Veine pulmonaire. Catarrhe pulmonaire.

Phthisie pulmonaire, Maladie de consomption et d' amaigrissement, qui est occasionnée par quelque vice organique du poumon.

PULMONAIRE

PULMONAIRE s' emploie aussi comme substantif féminin, et se dit de Certaines plantes dont les feuilles sont ordinairement parsemées de taches brunes semblables à celles qu' on remarque parfois sur le poumon. Pulmonaire officinale. Pulmonaire des Français.

Pulmonaire de chêne, Espèce de lichen qui s' attache sur le tronc des chênes ou des hêtres, et quelquefois sur les pierres. La pulmonaire de chêne est employée en médecine comme pectorale.

PULMONIE. s. f.

PULMONIE. s. f. Maladie du poumon. Il est attaqué de pulmonie.

PULMONIQUE. adj. des deux genres

PULMONIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui est malade du poumon, qui a les poumons affectés. Il est pulmonique. Un jeune homme pulmonique. Une fille pulmonique. On dit aussi, Poumonique.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un pulmonique. Les pulmoniques guérissent difficilement.

PULPATION. s. f.

PULPATION. s. f. T. de Pharmacie. Action de réduire en pulpe.

PULPE. s. f.

PULPE. s. f. T. de Botan. Substance charnue ou molle des fruits et des légumes.

Il se dit particulièrement, en Pharmacie, de La pulpe des végétaux réduite en une espèce de pâte ou de bouillie. Pulpe de prune, de casse, de tamarin.

En termes d' Anat., La pulpe cérébrale, La partie molle du cerveau.

PULPER. v. a.

PULPER. v. a. T. de Pharmacie. Réduire en pulpe.

PULPÉ, ÉE. participe

PULPÉ, ÉE. participe

PULPEUX, EUSE. adj.

PULPEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Qui est de la pulpe, qui est formé d' une pulpe plus ou moins épaisse. Fruit pulpeux. Matière pulpeuse.

PULSATIF, IVE. adj.

PULSATIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se dit D' un battement douloureux qui accompagne ordinairement les inflammations. Douleur pulsative.

PULSATION. s. f.

PULSATION. s. f. T. didactique. Battement. Il se dit particulièrement en parlant Du pouls. Pulsation fréquente. Pulsation inégale. Pulsation de l' artère. Son pouls fait tant de pulsations par minute.

Il se dit aussi, en Physique, Des mouvements de vibration de tous les fluides élastiques. La pulsation du son.

PULVÉRIN. s. m.

PULVÉRIN. s. m. Poudre à canon écrasée et passée au tamis, dont on se sert pour amorcer, pour faire des traînées, et pour la composition des artifices.

Il se dit aussi d' Une espèce de poire où l' on met cette sorte de poudre.

PULVÉRISATION. s. f.

PULVÉRISATION. s. f. Action de pulvériser, ou Le résultat de cette action.

PULVÉRISER. v. a.

PULVÉRISER. v. a. Réduire en poudre. Il a trouvé le secret de pulvériser les corps les plus solides et les plus compactes.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Détruire, réfuter complétement. Il a pulvérisé cet argument. Cette objection a été pulvérisée.

PULVÉRISÉ, ÉE. participe

PULVÉRISÉ, ÉE. participe

PULVÉRULENT, ENTE. adj.

PULVÉRULENT, ENTE. adj. T. didactique. Qui se réduit facilement en poudre. La craie est souvent dans un état pulvérulent.

Il se dit, en Botanique, Des parties de certaines plantes qui sont couvertes d' un duvet d' une telle ténuité, qu' il ressemble à de la poussière.

PUMICIN. s. m.

PUMICIN. s. m. Huile de palme.

PUNAIS, AISE. adj.

PUNAIS, AISE. adj. Qui rend par le nez une odeur infecte, et qui est presque privé du sentiment de l' odorat par le défaut de l' organe. On ne saurait durer auprès de lui, il est punais. Il avait épousé une femme punaise. Il ne sent point les odeurs, il faut qu' il soit punais.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. C' est un punais.

PUNAISE. s. f.

PUNAISE. s. f. Insecte de forme plate, et qui sent très-mauvais: l' espèce commune n' a point d' ailes, suce le sang de l' homme, et se tient surtout dans les bois de lit. Un lit plein de punaises. Être mangé de punaises. Une drogue pour faire mourir les punaises. Rien n' est plus puant qu' une punaise écrasée. Punaise des bois, ou Punaise de bois. Punaise d' oranger. Punaise de jardin. Punaise aquatique.

Prov. et pop., Avoir le ventre plat comme une punaise, Avoir le ventre vide. Il se dit communément en parlant D' une personne qui a été longtemps sans manger.

PUNAISIE. s. f.

PUNAISIE. s. f. Maladie du punais.

PUNCH. s. m.

PUNCH. s. m. (On prononce Ponche.) Sorte de liqueur ordinairement composée de rum ou de rack ou d' eau-de-vie, d' infusion de thé, de jus de citron, et de sucre. Punch au rum. Punch au rack. Punch à l' eau-de-vie. Punch à la romaine, à la glace. Un bol de punch. Un verre de punch. Boire, prendre du punch. Punch au vin. Punch au lait.

PUNIQUE. adj.

PUNIQUE. adj. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions: Les guerres puniques, Les trois guerres des Romains contre Carthage; Foi punique, Mauvaise foi insigne, par allusion à la perfidie dont les Romains accusaient les Carthaginois.

PUNIR. v. a.

PUNIR. v. a. Infliger, faire subir à quelqu' un la peine de son crime, de sa faute. Dieu l' en a bien puni. On l' a puni comme il le méritait. Après ce qu' il a fait, on ne saurait trop le punir. Punir rigoureusement. Punir sévèrement. Punir un enfant pour une faute légère. Il faut punir les traîtres. On l' a puni de ses malversations. Il a été puni de ses crimes. Il a été puni pour cette faute. Punir un criminel du dernier supplice. On l' a puni de mort. Punir les méchants, et récompenser les bons.

Prov., Dieu le punira, Son crime ne demeurera pas impuni.

PUNIR

PUNIR se dit aussi en parlant Du crime, de la faute. C' est un crime qu' on ne saurait punir trop sévèrement. Punir les moindres fautes, jusqu' aux moindres fautes. Punir le vice et récompenser la vertu.

Il signifie quelquefois, Mal reconnaître ce qu' on a fait pour nous, rendre le mal pour le bien. Vous êtes un ingrat, vous me punissez bien de ce que j' ai fait pour vous, des services que je vous ai rendus. Il a été bien puni de sa folle amitié, de son excessive indulgence pour ses enfants. Je suis puni de ma trop grande confiance dans cet homme-là.

PUNI, IE. participe

PUNI, IE. participe Fig. et fam., Le voilà bien puni, se dit D' un homme fort mortifié de n' avoir pas obtenu ce qu' il demandait.

Fig. et fam., Être puni par où l' on a péché, Éprouver du dommage, de la peine par suite des choses mêmes où l' on a cherché et trouvé de l' avantage, du plaisir, etc. C' est un gourmand qui a de fréquentes indigestions; il est puni par où il a péché.

PUNISSABLE. adj. des deux genres

PUNISSABLE. adj. des deux genres Qui mérite punition. C' est un homme très-punissable. Rien n' est plus punissable qu' une pareille trahison. Crime punissable de mort.

PUNISSEUR. adj. et s. m.

PUNISSEUR. adj. et s. m. Qui punit. Le foudre punisseur. Il a vieilli.

PUNITION. s. f.

PUNITION. s. f. Action de punir. La punition des crimes et des délits appartient aux juges criminels. Il est peu usité en ce sens.

Il signifie plus ordinairement, Châtiment, peine qu' on fait souffrir pour quelque faute, pour quelque crime. Une faute si légère ne méritait pas une si grande punition. On doit proportionner la punition aux fautes, aux crimes. On en a fait une punition exemplaire. Cela mérite une punition corporelle. À ce petit jeu, on lui ordonna pour punition...

Ce malheur, cet accident lui est arrivé par punition de Dieu, par punition divine, C' est Dieu qui lui a envoyé cette disgrâce pour le châtier, pour le corriger. On dit, absolument, dans le même sens, C' est une punition de Dieu, une punition du ciel.

PUPILLAIRE. adj. des deux genres

PUPILLAIRE. adj. des deux genres (On prononce les L dans ce mot et les suivants, mais sans les mouiller.) T. de Jurispr. Qui appartient au pupille. Deniers pupillaires. Intérêts pupillaires.

En termes de Droit romain, Substitution pupillaire, La substitution testamentaire, faite d' une autre personne à un pupille institué héritier, par celui en la puissance de qui il est, au cas que le pupille décède avant que d' être parvenu à la puberté.

En termes d' Anat., Membrane pupillaire, Membrane qui ferme la pupille, dans le foetus.

PUPILLARITÉ. s. f.

PUPILLARITÉ. s. f. T. de Droit. Le temps qu' un enfant est pupille. Il est peu usité.

PUPILLE. s. des deux genres

PUPILLE. s. des deux genres Personne mineure qui a perdu son père et sa mère, ou l' un des deux, et qui est sous la conduite d' un tuteur. Il faut qu' un tuteur ait soin de la personne et des biens de son pupille. Il a grand soin de sa pupille.

Il se dit quelquefois, figurément, d' Un jeune enfant par rapport à son gouverneur. Il s' est fait beaucoup d' honneur par l' éducation de son pupille.

PUPILLE. s. f.

PUPILLE. s. f. T. d' Anat. L' ouverture de l' iris de l' oeil, la prunelle. Avoir la pupille très-dilatée.

PUPITRE. s. m.

PUPITRE. s. m. Meuble dont on se sert soit pour écrire, soit pour poser des livres ou des cahiers de musique, de manière qu' on puisse les lire commodément. Pupitre de table. Pupitre de bibliothèque. Pupitre d' église. Pupitre d' orchestre. Pupitre à faire de la musique. Pupitre tournant. Pupitre à mettre plusieurs livres.

PUR, URE. adj.

PUR, URE. adj. Qui est sans mélange. De l' or pur. Boire de l' eau pure, du vin pur. Il rend le sang tout pur. Ce pain est fait de pur froment.

Il signifie aussi, Qui n' est point altéré, vicié, corrompu, souillé. On respire ici un air pur. Son sang est très-pur. Une source d' eau pure. Les eaux sont très-pures dans ce pays. On ne devait offrir aux dieux que des victimes pures.

Une lumière pure, une clarté pure, un jour pur, Une lumière, une clarté nette et vive, que rien n' altère, n' obscurcit. Un ciel pur, Un ciel sans nuage.

En Théologie, L' état de pure nature, L' état où était Adam avant le péché.

L' état de pure nature, L' état de l' homme tel qu' on le suppose antérieurement à toute civilisation.

Fam., Être en état de pure nature, Être tout nu, sans aucun vêtement.

En Métaphysique, L' esprit pur, L' esprit considéré sans égard à son union avec la matière.

Mathématiques pures, Celles qui considèrent la grandeur d' une manière abstraite, comme purement susceptible d' accroissement et de diminution.

En Jurispr., Obligation pure et simple, promesse pure et simple, mainlevée pure et simple, démission pure et simple, Obligation, promesse, mainlevée, démission sans aucune condition, sans aucune restriction ni réserve.

PUR

PUR au sens physique et au sens moral, se joint avec divers substantifs, Pour mieux marquer l' essence, la vraie nature des choses, ou pour donner plus de force à la signification des mots auxquels on l' associe. Alors il précède ordinairement le substantif; mais il le suit, quand il est précédé lui-même du mot Tout, qui ajoute encore à son énergie. Suivant Descartes, les bêtes sont de pures machines. Les anges sont de purs esprits. C' est la pure vérité. Il a agi en cela par pure bonté, par bonté pure, par bonté toute pure. C' est un pur motif de générosité qui le fait parler. Pure libéralité. Pur entêtement. Pure malice. Pure trahison. Pure sottise. Ce que vous dites là est une pure calomnie, une calomnie toute pure. C' est le pur texte, le texte pur, le texte tout pur. Ce latin est du Cicéron tout pur. Cette expression est de l' italien tout pur. Ce fruit est du poison tout pur. Ce vin est de la drogue toute pure.

PUR

PUR s' emploie figurément, au sens moral, et signifie, Sans mélange. Goûter une félicité pure. Jouir d' un bonheur pur. Éprouver une joie pure. Un zèle pur et désintéressé. Aimer Dieu d' un amour pur.

Il signifie aussi, Sans altération, sans corruption, sans tache, sans souillure. Un coeur pur. Une âme pure. Une conscience pure. Une réputation pure. Des plaisirs purs. Une gloire pure. Une doctrine pure. Une foi vive et pure. C' est une vertu bien pure que la sienne. Tous ses sentiments sont purs. Ses intentions sont droites et pures. Il s' est conservé pur au milieu de la corruption du siècle. Dans cette place, il a manié des millions, et ses mains sont restées pures. Il lève au ciel des mains pures.

Il signifie particulièrement, Chaste. Vierge très-pure. Elle s' est toujours conservée pure.

PUR

PUR est quelquefois suivi de la particule de, tant au sens physique qu' au sens moral. Une liqueur pure de tout mélange. Elle a rendu à Dieu une âme pure de toute souillure.

PUR

PUR lorsqu' il s' agit de style et de discours, marque La propriété des termes et la régularité de la construction. Style pur. Langage pur. Élocution pure. Diction pure. Une latinité bien pure. C' est un écrivain très-pur.

Il se dit, dans les Arts du dessin, pour désigner La netteté, l' exactitude, la correction du trait. Un trait pur. Un dessin pur. Des formes pures. Des contours purs.

PUR

PUR en termes de Blason, se dit Des armoiries qui ne consistent que dans le seul émail du champ de l' écu, sans aucune pièce héraldique. Il porte d' argent pur, de gueules pur. On dit aussi Plein, dans le même sens.

EN PURE PERTE. loc. adv.

EN PURE PERTE. loc. adv. Inutilement, vainement. Vous vous tourmentez en pure perte. C' est en pure perte que vous l' exhortez, que vous lui donnez des conseils, il n' en profitera pas. Il a fait beaucoup de frais en pure perte. On le dit aussi en parlant D' une perte qui n' est compensée par aucune utilité. Cela tombe en pure perte pour lui.

EN PUR DON. loc. adv.

EN PUR DON. loc. adv. On l' emploie en parlant D' un don fait sans aucune condition.

À PUR ET À PLEIN. loc. adv.

À PUR ET À PLEIN. loc. adv. Entièrement, tout à fait, sans aucune réserve. Il n' est guère usité que dans ces phrases: Être absous à pur et à plein. Un compte soldé à pur et à plein.

PUREAU. s. m.

PUREAU. s. m. T. de Couvreur. La partie d' une tuile ou d' une ardoise, qui n' est pas recouverte par la tuile ou l' ardoise supérieure. La tuile a ordinairement trois à quatre pouces de pureau.

PURÉE. s. f.

PURÉE. s. f. Sorte de bouillie tirée des pois ou autres légumes de cette espèce, cuits dans l' eau Purée claire. Purée épaisse. Purée de pois. Purée de lentilles. Potage à la purée, ou simplement Purée. On dit aussi, Purée de navets, d' oignons, etc.

Purée de gibier, Gibier pilé et cuit de manière à être réduit en bouillie.

PUREMENT. adv.

PUREMENT. adv. Il prend différentes significations, selon les différentes phrases où il est employé. Vivre purement, Vivre d' une manière pure et innocente. Parler, écrire purement, Parler, écrire avec une grande propriété d' expressions, n' employer que des tours conformes à l' usage et au génie de la langue. Dessiner purement, Dessiner d' une manière exacte, correcte. Il a fait telle chose purement par plaisir, Il l' a faite uniquement par plaisir et sans autre vue que de se divertir; on dit de même: Le motif de sa vocation était purement humain. On peut raisonner tant qu' on vent sur les choses purement naturelles. Etc.

Purement et simplement, Sans réserve et sans condition. Il a résigné cette charge purement et simplement.

PURETÉ. s. f.

PURETÉ. s. f. Qualité par laquelle une chose est pure et sans mélange. Par le moyen du feu, on porte les métaux au plus haut degré de pureté dont ils soient susceptibles. La pureté de l' air. La pureté des eaux contribue beaucoup à la santé.

PURETÉ

PURETÉ s' emploie figurément, au sens moral, et signifie, Intégrité, droiture, innocence, exemption d' altération, de corruption, de souillure. La pureté de ses intentions, de ses sentiments n' est point douteuse. La pureté de ses moeurs a résisté à toutes les séductions. Conserver le dépôt de la foi dans toute sa pureté. Les erreurs de ses disciples portèrent atteinte à la pureté de sa doctrine. La morale qu' il enseigne est d' une grande pureté.

Il signifie particulièrement, Chasteté; et, en ce sens, il s' emploie presque toujours absolument. Les péchés contre la pureté. Pureté angélique. Pureté virginale. Ne rien souffrir qui blesse la pureté, qui soit contre la pureté. Conserver la pureté, sa pureté. La pureté de la sainte Vierge. La pureté du coeur et de l' esprit. La pureté de l' âme.

PURETÉ

PURETÉ lorsqu' il s' agit de style et de discours, signifie, Exactitude dans le choix, l' emploi et l' arrangement des termes et des phrases. Pureté de style, de langage, de diction, d' élocution. Pureté d' expression. Cet écrivain est d' une grande pureté. Cette façon de parler est contre la pureté de la langue, du langage.

Il se dit aussi, en termes d' Arts, de La correction, de l' exactitude du trait. Ce trait, ce dessin est d' une grande pureté. La pureté de ces formes, de ces contours est ravissante. Son dessin manque de pureté.

La pureté du goût, La justesse et la délicatesse du goût, dans la littérature, dans les arts.

PURGATIF, IVE. adj.

PURGATIF, IVE. adj. Qui a la faculté de purger. Remède purgatif. Tisane, poudre purgative. Cette plante a une vertu purgative. Drogue purgative. Médicaments purgatifs.

PURGATIF

PURGATIF est aussi substantif. L' antimoine est un violent purgatif. Servez-vous de tel purgatif. Donner un purgatif fort doux. On faisait autrefois un grand usage des purgatifs.

PURGATION. s. f.

PURGATION. s. f. Évacuation par le moyen d' un remède qui purge. Il se porte beaucoup mieux depuis sa purgation. La purgation est nécessaire aux personnes replètes.

Il signifie plus ordinairement, Le remède que l' on prend pour se purger. On lui a donné une purgation fort douce. Il prendra demain une petite purgation. Cette purgation a produit un grand effet.

Purgations menstruelles, L' évacuation de sang que les femmes ont ordinairement tous les mois jusqu' à un certain âge. Dans le même sens, on dit simplement, Purgations, quand la phrase indique de quelles purgations on veut parler.

En Jurispr. canonique, Purgation canonique, Action par laquelle un accusé se justifie devant le juge ecclésiastique, selon les formes prescrites par les canons, à la différence de la Purgation vulgaire, qui se faisait par les épreuves du combat, de l' eau, du feu, etc.

PURGATOIRE. s. m.

PURGATOIRE. s. m. Lieu où, selon la doctrine de l' Église catholique, les âmes de ceux qui meurent en état de grâce, vont expier les péchés dont ils n' ont pas fait une pénitence suffisante en ce monde. Prier pour les âmes du purgatoire. Délivrer une âme du purgatoire. Le feu du purgatoire.

Fig. et fam., Faire son purgatoire en ce monde, Y avoir beaucoup à souffrir.

PURGER. v. a.

PURGER. v. a. Purifier, nettoyer. Il signifie particulièrement, en Médecine, Ôter, faire sortir ce qu' il y a dans le corps d' impur, de grossier, de superflu, de malfaisant, avec des remèdes pris ordinairement par la bouche. Purger un malade. Cette drogue purge le bas-ventre. Purger quelqu' un avec du séné, de la casse, de la manne, etc. Ce médicament purge trop, purge violemment, purge doucement. Ce malade a été saigné et purgé. On l' a purgé deux jours de suite. On dit dans un sens analogue, Purger le cerveau, Dégager le cerveau.

Cette drogue purge la bile, Elle chasse la bile.

Son médecin l' a purgé, Il lui a fait prendre une médecine, une purgation.

Purger les métaux, Les dégager de tout ce qu' ils ont d' impur et d' étranger. On dit de même, Purger le sucre.

Purger l' État, la contrée de voleurs, de vagabonds, etc., Faire disparaître les voleurs, les vagabonds d' un État, d' un pays. Purger sa maison de fripons, Chasser de sa maison les valets fripons. Purger la mer de pirates, Délivrer la mer des pirates qui l' infestent. On dit de même: Hercule purgea la terre des monstres qui la désolaient. De tels hommes sont dangereux, on doit en purger la société. Etc.

Fig., Purger sa conscience, Ne rien souffrir sur sa conscience qu' on se puisse reprocher. Il signifie aussi, Se confesser.

Fig., Purger son esprit d' erreurs, de préjugés, Se défaire de ses erreurs, de ses préjugés.

Fig., Purger une langue, En retrancher les expressions barbares, triviales ou incorrectes.

En termes de Poétique, Purger les passions, Détruire, modérer, épurer ou diriger les passions. Aristote enseigne que l' effet du poëme dramatique doit être de purger les passions.

Fig., Purger son bien de dettes, Acquitter toutes ses dettes, en sorte que ce qui reste du bien soit net et liquide.

En termes de Jurispr., Purger les hypothèques, Remplir les formalités nécessaires pour qu' un bien cesse d' être grevé d' hypothèques.

En Matière criminelle, Purger la contumace, Se constituer prisonnier pour se justifier du crime à raison duquel on a été condamné par contumace.

Purger la mémoire d' un mort, Le déclarer juridiquement innocent du crime pour lequel il avait été condamné.

PURGER

PURGER s' emploie aussi avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Le corps se purge naturellement des humeurs superflues. Cet homme a besoin de se purger, de prendre médecine. Il s' est purgé hier. La langue tendait à se purger de ces restes de la barbarie. La société doit se purger de ces hommes dangereux.

Se purger d' une accusation, se purger d' un crime, S' en justifier, faire connaître qu' on est innocent. Se purger par serment, Se justifier devant les juges, en jurant qu' on est innocent.

PURGÉ, ÉE. participe

PURGÉ, ÉE. participe

PURIFICATION. s. f.

PURIFICATION. s. f. Action de purifier, d' ôter d' une substance ce qui s' y trouve d' impur et d' étranger. Cela sert à la purification des métaux. La purification du sang, des humeurs.

PURIFICATION

PURIFICATION est aussi L' action que le prêtre fait à la messe, lorsque, après avoir pris le sang de Notre-Seigneur, immédiatement avant l' ablution, il prend du vin dans le calice. La messe était presque dite, le prêtre en était à la purification.

Purifications légales, Les cérémonies par lesquelles on se purifiait dans la loi de Moïse.

PURIFICATION

PURIFICATION se dit particulièrement d' Une fête que l' Église célèbre en l' honneur de la sainte Vierge, et en mémoire de ce qu' elle se soumit comme les autres femmes à la cérémonie légale de la purification, après ses couches. La purification de la sainte Vierge. La fête de la Purification. Après la Purification.

PURIFICATOIRE. s. m.

PURIFICATOIRE. s. m. Linge dont les prêtres se servent à l' autel pour essuyer le calice après la communion.

PURIFIER. v. a.

PURIFIER. v. a. Rendre pur, ôter ce qu' il y a d' impur, de grossier, d' étranger. Purifier l' air. Purifier l' eau. Purifier les métaux. Purifier un métal de tout mélange. Purifier la cire. Cela purifie le sang, les humeurs. Le feu purifie l' air.

Les orateurs chrétiens disent quelquefois, en s' adressant à Dieu: Seigneur, daignez purifier mes lèvres, Faites en sorte que mes discours soient purs et salutaires.

Fig., Purifier son coeur, son âme, ses intentions, En retrancher tout ce qu' il peut y avoir de contraire à la vertu, à la droiture, à l' innocence. On dit de même, Purifier les moeurs, Les rendre plus honnêtes, plus conformes à la vertu.

PURIFIER

PURIFIER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, tant au propre qu' au figuré, Devenir pur, plus pur. L' air se purifie par le feu. Le sang se purifie par un bon régime. Dans ces contemplations religieuses, le coeur, l' âme se purifie. Les moeurs et le langage commençaient à se purifier.

Il signifie particulièrement, lorsque l' on parle Des cérémonies de la loi judaïque, Faire ce qui était ordonné pour les purifications légales. Les femmes étaient obligées d' aller se purifier au temple après leurs couches.

PURIFIÉ, ÉE. participe

PURIFIÉ, ÉE. participe

PURIFORME. adj. des deux genres

PURIFORME. adj. des deux genres T. de Médec. Qui ressemble à du pus. Crachats puriformes.

PURISME. s. m.

PURISME. s. m. Défaut de celui qui affecte la pureté du langage. Cet homme est d' un purisme si rigoureux, qu' il en est fatigant. Cette femme donne dans le purisme.

PURISTE. s.

PURISTE. s. Celui ou celle qui affecte la pureté du langage, et qui s' y attache trop scrupuleusement. Le puriste est voisin du pédant. C' est une puriste sévère.

PURITAIN, TAINE. s.

PURITAIN, TAINE. s. Nom donné aux presbytériens rigides d' Angleterre, qui se piquaient de suivre la religion la plus pure. Les puritains d' Angleterre. Les puritains d' Écosse. Il était puritain. Une jeune puritaine. Les puritains se distinguaient par un langage austère et par une grande simplicité de vêtements. Il a l' air d' un puritain. On dit aussi adjectivement: Un ministre puritain. La secte puritaine.

PURITANISME. s. m.

PURITANISME. s. m. La doctrine des puritains.

PURPURIN, INE. adj.

PURPURIN, INE. adj. Qui approche de la couleur de pourpre. Des fleurs purpurines. Des joues purpurines.

PURPURINE. s. f.

PURPURINE. s. f. Le bronze moulu qui s' applique à l' huile et au vernis.

PURULENCE. s. f.

PURULENCE. s. f. T. de Médec. Qualité de ce qui est purulent.

PURULENT, ENTE. adj.

PURULENT, ENTE. adj. T. de Médec. Qui est mêlé de pus. Crachats purulents. Urines purulentes. Déjections purulentes.

Foyer purulent. Voyez FOYER.

PUS. s. m.

PUS. s. m. Matière liquide, épaisse, blanchâtre, qui se forme dans les abcès, qui sort des plaies et des ulcères. Le pus commence à se former. Dès qu' on lui eut donné un coup de lancette, le pus sortit en abondance. On lui a tiré du sang qui est comme du pus.

En Médec. et en Chirur., Pus louable, Pus de bonne qualité, qui est de couleur uniforme, et qui n' a point de mauvaise odeur.

PUSILLANIME. adj. des deux genres

PUSILLANIME. adj. des deux genres (Dans ce mot et le suivant, on prononce les L, mais sans les mouiller.) Qui manque de coeur, qui a l' âme faible, lâche. Un homme pusillanime. On dit aussi: Une âme, un caractère pusillanime. Une conduite pusillanime. Des craintes pusillanimes. Etc.

PUSILLANIMITÉ. s. f.

PUSILLANIMITÉ. s. f. Excessive timidité, manque de courage, lâcheté. On ne vit jamais tant de pusillanimité.

PUSTULE. s. f.

PUSTULE. s. f. Petite tumeur inflammatoire qui s' élève sur la peau, et qui se termine par suppuration. Dans la petite vérole, le corps est couvert de pustules. Les pustules de la petite vérole, de la rougeole, de la gale, du pourpre, etc. Avoir des pustules sèches. Il lui est venu des pustules.

PUSTULEUX, EUSE. adj.

PUSTULEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui est accompagné de pustules, ou Qui en a l' apparence. Érésipèle pustuleux. Dartre pustuleuse.

PUTAIN. s. f.

PUTAIN. s. f. Terme injurieux et malhonnête, qui signifie, Prostituée.

PUTANISME. s. m.

PUTANISME. s. m. T. malhonnête. Désordre dans lequel vivent les prostituées.

Il se dit aussi Du commerce avec les femmes prostituées. Cet homme a longtemps donné dans le putanisme.

PUTASSERIE. s. f.

PUTASSERIE. s. f. T. malhonnête. La fréquentation habituelle des femmes de mauvaise vie.

PUTASSIER. s. m.

PUTASSIER. s. m. T. malhonnête. Celui qui est adonné aux femmes de mauvaise vie. C' est un grand putassier.

PUTATIF, IVE. adj.

PUTATIF, IVE. adj. Qui est réputé être ce qu' il n' est pas. On ne l' emploie guère que dans cette expression, Père putatif, Celui qu' on croit être le père d' un enfant, quoiqu' il ne le soit pas en effet.

PUTOIS. s. m.

PUTOIS. s. m. Animal sauvage assez semblable à la fouine, mais qui répand une odeur beaucoup plus fétide, et dont la peau sert à faire des fourrures. Un manchon de putois.

PUTRÉFACTION. s. f.

PUTRÉFACTION. s. f. Action par laquelle un corps se pourrit; État de ce qui est putréfié. La putréfaction est le dernier degré de la fermentation animale ou végétale. Un air humide et chaud favorise le progrès de la putréfaction. La putréfaction d' un cadavre. Tomber en putréfaction.

PUTRÉFAIT, AITE. adj.

PUTRÉFAIT, AITE. adj. Corrompu, infect, puant. Un corps tout putréfait. Il est peu usité: on dit, Putréfié.

PUTRÉFIER. v. a.

PUTRÉFIER. v. a. Corrompre, faire pourrir. La gangrène putréfie les parties voisines.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se corrompre, se pourrir. Le fumier se putréfie dans les fosses où on le met.

PUTRÉFIÉ, ÉE. participe

PUTRÉFIÉ, ÉE. participe Des matières putréfiées.

PUTRIDE. adj. des deux genres

PUTRIDE. adj. des deux genres T. de Chirur. et de Médec. Il se dit Des humeurs corrompues et fétides. Suppuration putride. Humeurs putrides.

Fièvre putride, Fièvre qu' on attribue à la corruption des humeurs, parce que l' haleine et les excréments du malade exhalent une odeur fétide.

PUTRIDITÉ. s. f.

PUTRIDITÉ. s. f. État de ce qui est putride.

PYGMÉE. s. m.

PYGMÉE. s. m. Nom que l' antiquité donnait à de petits hommes qu' elle supposait n' avoir qu' une coudée de hauteur. Les anciens ont dit que les Pygmées combattaient contre les grues.

Fam., C' est un pygmée, se dit D' un nain, d' un fort petit homme.

PYGMÉE

PYGMÉE se dit aussi, figurément et par mépris, de Tout homme sans talent, sans mérite ou sans crédit, qui s' efforce vainement de nuire à quelqu' un d' illustre ou de puissant. Il méprisa les attaques de ces pygmées littéraires.

PYLÔNE. s. m.

PYLÔNE. s. m. T. d' Archit. Il se dit de Ces grands portails, surmontés d' une tour carrée, qui décorent la façade des temples égyptiens.

PYLORE. s. m.

PYLORE. s. m. T. d' Anat. Orifice inférieur de l' estomac, par lequel les aliments entrent dans les intestins. Obstruction au pylore.

PYLORIQUE. adj. des deux genres

PYLORIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui appartient ou qui a rapport au pylore. Orifice pylorique. Muscle pylorique. Artère, veine pylorique.

PYRACANTHE. s. f.

PYRACANTHE. s. f. Plante qu' on nomme aussi Buisson ardent. Voyez BUISSON.

PYRAMIDAL, ALE. adj.

PYRAMIDAL, ALE. adj. Qui est en forme de pyramide. Figure pyramidale. Forme pyramidale. En termes d' Anat.: Muscles pyramidaux. Corps pyramidaux.

PYRAMIDALE. s. f.

PYRAMIDALE. s. f. T. de Botan. Espèce de campanule qui s' élève en pyramide, et qui porte des fleurs bleues depuis sa base jusqu' à son sommet.

PYRAMIDE. s. f.

PYRAMIDE. s. f. Solide composé de triangles, ayant un même plan pour base, et dont les sommets se réunissent en un même point. Dans le langage ordinaire, il s' entend presque toujours Des ouvrages d' architecture à quatre faces, qui sont faits dans la forme qu' on vient de décrire. La base, le sommet, les côtés d' une pyramide. Les pyramides d' Égypte sont renommées pour leur grandeur et pour leur antiquité. Dresser, élever une pyramide. L' obélisque est une pyramide très-allongée. Pyramide triangulaire, ou quadrangulaire. Pyramide tronquée.

Une pyramide de fruits, Une certaine quantité de fruits rangés et élevés les uns sur les autres en forme de pyramide.

En pyramide, En forme de pyramide ou à peu près. Cela s' élève en pyramide. Cette plante a ses fleurs en pyramide.

PYRAMIDER. v. n.

PYRAMIDER. v. n. T. d' Art. Être disposé en pyramide, former la pyramide. Il s' emploie surtout en Peinture. Ce groupe pyramide bien. Cet artiste fait bien pyramider ses compositions.

PYRÈTHRE. s. m.

PYRÈTHRE. s. m. T. de Botan. Plante, espèce de camomille dont on mâche la racine pour exciter la salivation et soulager le mal de dents.

PYRIQUE. adj. des deux genres

PYRIQUE. adj. des deux genres Qui concerne le feu. Il se dit De certains feux d' artifice qu' on fait jouer dans un lieu clos et couvert. Spectacle pyrique. Amusement pyrique. Science pyrique. Expériences pyriques. Jeux pyriques.

PYRITE. s. f.

PYRITE. s. f. T. de Chimie. Combinaison de soufre avec le fer ou le cuivre. Pyrite de fer. Pyrite de cuivre. Veine de pyrite.

PYRITEUX, EUSE. adj.

PYRITEUX, EUSE. adj. T. de Minéralogie. Qui est de la nature de la pyrite, qui contient de la pyrite.

PYROLIGNEUX. adj.

PYROLIGNEUX. adj. T. de Chimie. Il n' est usité que dans cette expression, Acide pyroligneux, Acide acétique qui tient en dissolution de l' huile empyreumatique, et qui est un des produits de la distillation du bois. Les chimistes sont parvenus à purifier l' acide pyroligneux au point d' en faire un vinaigre que l' on sert sur les meilleures tables.

PYROMÈTRE. s. m.

PYROMÈTRE. s. m. T. de Physiq. Instrument qui sert à mesurer les dilatations produites par l' action du feu dans les corps solides.

PYROPHORE. s. m.

PYROPHORE. s. m. Préparation chimique qui a la propriété de s' enflammer à l' air. Le pyrophore s' obtient en calcinant l' alun avec l' amidon.

PYROTECHNIE. s. f.

PYROTECHNIE. s. f. L' art de se servir du feu. La pyrotechnie chirurgicale.

Il se dit plus communément en parlant Des feux d' artifice. Il entend bien la pyrotechnie. Traité de pyrotechnie.

PYROTECHNIQUE. adj. des deux genres

PYROTECHNIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la pyrotechnie.

PYRRHIQUE. adj. f.

PYRRHIQUE. adj. f. Il n' est usité que dans cette expression, La danse pyrrhique, ou substantivement, La pyrrhique, Danse militaire, inventée, dit-on, par Pyrrhus, fils d' Achille.

PYRRHONIEN, IENNE. adj.

PYRRHONIEN, IENNE. adj. Qui appartient à une école de philosophes, dont Pyrrhon était le chef, et où l' on faisait profession de douter des choses les plus certaines. La secte pyrrhonienne. Les philosophes pyrrhoniens.

Il se dit, par extension, De quiconque doute ou affecte de douter des choses que les autres regardent comme les plus certaines. Cet homme est pyrrhonien.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. C' est un franc pyrrhonien.

PYRRHONISME. s. m.

PYRRHONISME. s. m. Doctrine de Pyrrhon et de ses disciples; Habitude ou affectation de douter de tout. Pyrrhonisme historique. Pyrrhonisme en matière de religion.

PYTHAGORICIEN, ENNE. adj.

PYTHAGORICIEN, ENNE. adj. Qui appartient à une école de philosophes, dont Pythagore était le chef, et dont il avait formé une sorte de corporation monastique vouée à des pratiques austères. La secte pythagoricienne. Les philosophes pythagoriciens. On dit quelquefois: La doctrine pythagoricienne. Les dogmes pythagoriciens.

Il s' emploie aussi comme substantif. Les pythagoriciens croyaient à la métempsycose.

PYTHIE. s. f.

PYTHIE. s. f. T. d' Antiq. Nom que les Grecs donnaient à la prêtresse de l' oracle d' Apollon à Delphes. La pythie sur son trépied.

PYTHIEN. adj.

PYTHIEN. adj. Voyez PYTHIQUES.

PYTHIQUES. adj. pl. des deux genres

PYTHIQUES. adj. pl. des deux genres T. d' Antiq. Nom des jeux qui se célébraient tous les quatre ans à Delphes en l' honneur d' Apollon, surnommé Pythien. On dit aussi, Les jeux Pythiens.

PYTHONISSE. s. f.

PYTHONISSE. s. f. T. d' Antiq. La pythie de Delphes; et, par extension, Toute femme qui se mêlait de prédire l' avenir. La pythonisse d' Endor. Saül consulta la pythonisse.

Q. s. m.

Q. s. m. Lettre consonne, la dix-septième de l' alphabet. On la nomme Qu (ku), suivant l' appellation ancienne et usuelle, et Que (ke), suivant la méthode moderne. Un grand Q. Un petit q.

Q, ne s' écrit jamais sans être suivi d' un U, si ce n' est dans quelques mots où il est final, tels que Coq, cinq. Les deux lettres QU se prononcent comme s' il n' y avait qu' un simple K, excepté dans les mots qui seront indiqués ci-après.

QUADRAGÉNAIRE. adj. des deux genres

QUADRAGÉNAIRE. adj. des deux genres (On prononce Coua.) Qui contient quarante unités. Le nombre quadragénaire.

Il signifie aussi, Qui est âgé de quarante ans. Un homme, une femme quadragénaire. En ce sens, il est aussi substantif. Un quadragénaire. Il est peu usité.

QUADRAGÉSIMAL, ALE. adj.

QUADRAGÉSIMAL, ALE. adj. (On prononce Coua.) Appartenant au carême. Il n' est usité que dans ces locutions: Jeûne quadragésimal. Abstinence quadragésimale. Féries quadragésimales.

QUADRAGÉSIME. s. f.

QUADRAGÉSIME. s. f. (On prononce Coua.) Il n' est usité que dans cette phrase, Le dimanche de la Quadragésime, Le premier dimanche de carême.

QUADRANGULAIRE. adj. des deux genres

QUADRANGULAIRE. adj. des deux genres (On prononce Coua.) T. de Géom. Qui a quatre angles. Figure quadrangulaire. Pyramide quadrangulaire. Prisme quadrangulaire.

QUADRAT. adj. m.

QUADRAT. adj. m. (On prononce Coua.) T. d' Astrologie. Il n' est usité que dans cette locution, Quadrat aspect, La position de deux planètes, éloignées l' une de l' autre de quatre-vingt-dix degrés ou d' un quart de cercle. Il est vieux: voyez QUADRATURE.

QUADRAT. s. m.

QUADRAT. s. m. T. d' Impr. Voyez CADRAT.

QUADRATIN. s. m.

QUADRATIN. s. m. T. d' Impr. Voyez CADRATIN.

QUADRATRICE. s. f.

QUADRATRICE. s. f. (On prononce Coua.) T. de Géom. Courbe inventée par les anciens pour parvenir à la quadrature approchée du cercle. La quadratrice de Dinostrate.

QUADRATURE. s. f.

QUADRATURE. s. f. (On prononce Coua.) Réduction géométrique de quelque figure curviligne à un carré équivalent en surface. La quadrature des courbes. La quadrature du cercle est un problème insoluble.

QUADRATURE

QUADRATURE en termes d' Astronomie, Aspect de deux astres, quand ils sont éloignés l' un de l' autre d' un quart de cercle. Au premier et au troisième quartier, la lune est en quadrature avec le soleil.

QUADRATURE. s. f.

QUADRATURE. s. f. T. d' Horlogerie. (On prononce Kadrature.) Assemblage des pièces qui servent à faire marcher les aiguilles du cadran, et à faire aller la répétition, quand la montre ou l' horloge est à répétition.

QUADRIENNAL. adj.

QUADRIENNAL. adj. Voyez QUATRIENNAL.

QUADRIFIDE. adj. des deux genres

QUADRIFIDE. adj. des deux genres (On prononce Coua.) T. de Botan. Qui a quatre divisions. Calice quadrifide. --- Plusieurs autres termes de Botanique, auxquels il serait inutile de consacrer ici des articles particuliers, sont formés de la même manière: Quadriflore (à quatre fleurs). Quadrilobé (à quatre lobes). Quadrivalve (à quatre valves). Etc.

QUADRIGE. s. m.

QUADRIGE. s. m. (On prononce Coua.) T. d' Antiq. Char monté sur deux roues, et attelé de quatre chevaux de front, dont l' usage passa des jeux Olympiques aux autres jeux solennels de la Grèce et de l' Italie. Vainqueur au quadrige. La course du quadrige. Ce bas-relief représente un quadrige. Beaucoup de médailles portent des quadriges.

QUADRILATÈRE. s. m.

QUADRILATÈRE. s. m. (On prononce Coua.) T. de Géom. Figure qui a quatre côtés. Les côtés d' un quadrilatère.

QUADRILLE. s. f.

QUADRILLE. s. f. Troupe de chevaliers d' un même parti dans un carrousel. Une belle quadrille. La première quadrille était magnifiquement vêtue. Un tel était chef de la seconde quadrille. Au grand carrousel, il y avait cinq différentes quadrilles, qui représentaient cinq nations différentes.

Il se dit aussi de Chaque groupe de quatre danseurs et de quatre danseuses, qui figurent dans les ballets, dans les grands bals, et qui se distingue des autres groupes par un costume particulier. Dans cette acception, on le fait ordinairement masculin.

QUADRILLE. s. m.

QUADRILLE. s. m. Espèce de jeu d' hombre qui se joue à quatre. Faire un quadrille. Jouer une partie de quadrille.

QUADRINÔME. s. m.

QUADRINÔME. s. m. (On prononce Coua.) T. d' Algèbre. Expression algébrique composée de quatre termes.

QUADRUMANE. adj. des deux genres

QUADRUMANE. adj. des deux genres (On prononce Coua.) T. d' Hist. nat. Il se dit Des animaux qui ont des mains comme l' homme, et des pieds conformés comme des mains. Les animaux quadrumanes. Le singe est un animal quadrumane. On dit aussi substantivement: Les quadrumanes. Un quadrumane.

QUADRUPÈDE. adj. des deux genres

QUADRUPÈDE. adj. des deux genres (On prononce Coua.) Qui a quatre pieds. Il ne se dit que Des animaux. Parmi les animaux quadrupèdes, il y en a de féroces et de domestiques.

Il est plus ordinairement substantif; et alors on le fait toujours masculin. Un grand, un petit quadrupède. Les quadrupèdes, les volatiles et les reptiles. Les quadrupèdes vivipares. Les quadrupèdes ovipares.

QUADRUPLE. s. m.

QUADRUPLE. s. m. (On prononce Coua.) Quatre fois autant. Mon jardin est le quadruple du vôtre. Il m' a vendu cela le quadruple de sa valeur; il me l' a vendu au quadruple. On l' a condamné à payer le quadruple de la somme qui manquait dans sa recette, ou simplement, On l' a condamné au quadruple.

Il est aussi adjectif des deux genres. Vingt est quadruple de cinq. Payer une amende quadruple de la somme retenue indûment.

En termes de Musique, Quadruple croche, Note qui ne vaut que le quart d' une croche, ou la moitié d' une double croche.

QUADRUPLE, subst.

QUADRUPLE, subst. se dit aussi d' Une double pistole d' Espagne. Un quadruple faux. Un quadruple qui n' est pas de poids.

Il se dit également d' Une pièce de quatre louis, qui n' a jamais eu cours forcé.

QUADRUPLER. v. a.

QUADRUPLER. v. a. (On prononce Coua.) Prendre quatre fois le même nombre. Quadrupler une somme. Il n' avait que mille francs de rente, il en a quatre mille; il a quadruplé son revenu.

QUADRUPLER

QUADRUPLER est quelquefois neutre, et signifie, Être augmenté au quadruple. Son bien a quadruplé depuis qu' il s' est mis dans le commerce.

QUADRUPLÉ, ÉE. participe

QUADRUPLÉ, ÉE. participe

QUAI. s. m.

QUAI. s. m. Levée ordinairement revêtue de pierres de taille, et faite le long d' une rivière, entre la rivière même et les maisons, pour rendre le chemin plus commode, et pour empêcher le débordement de l' eau. Un quai revêtu de pierres de taille. Il y a de magnifiques quais à Paris. Le quai de la Mégisserie. Le quai des Orfévres. Le quai des Augustins; etc. Sa maison est bâtie sur le quai, donne sur le quai. Se promener sur les quais.

Il se dit aussi Du rivage d' un port de mer, qui sert pour la charge et la décharge des marchandises. Il y a dans les ports de commerce un officier appelé Maître de quai, qui est chargé de la police du port.

QUAIAGE. s. m.

QUAIAGE. s. m. Voyez QUAYAGE.

QUAICHE. s. f.

QUAICHE. s. f. T. de Marine. Petite embarcation des mers du Nord. La quaiche est mâtée en fourche comme le yacht.

QUAKER ou QUACRE. s. m.

QUAKER ou QUACRE. s. m. (On prononce Couacre.) Nom anglais qui signifie Trembleur, et qu' on donne à une secte religieuse établie principalement en Angleterre et dans les États-Unis d' Amérique. On dit au féminin, Quakeresse.

QUALIFICATEUR. s. m.

QUALIFICATEUR. s. m. Nom qu' on donne, en Espagne et en Italie, aux théologiens chargés de déterminer par leur avis la nature, la qualité, le genre et le degré d' un crime quelconque déféré à un tribunal ecclésiastique, et d' examiner les livres mis à l' index, et les propositions dénoncées. Qualificateur du saint-office.

QUALIFICATIF, IVE. adj.

QUALIFICATIF, IVE. adj. T. de Gram. Qui qualifie. L' adjectif est un nom qualificatif. Il est peu usité.

QUALIFICATION. s. f.

QUALIFICATION. s. f. Attribution d' une qualité, d' un titre. Qualification de faussaire. La qualification des délits, des crimes. Cette proposition a été qualifiée de téméraire, de scandaleuse: il faut voir si cette qualification est juste. Qualification de marquis.

QUALIFIER. v. a.

QUALIFIER. v. a. Marquer de quelle qualité est une chose, une proposition, une action. La Sorbonne condamna cette proposition, et la qualifia d' erronée, d' impie. L' ouvrage fut qualifié d' hérétique. On a qualifié de duel cette rencontre.

Il s' emploie aussi en parlant Des personnes. Qualifier quelqu' un de fourbe, d' imposteur, etc., Le traiter de fourbe, d' imposteur, etc.

Il signifie encore, Attribuer un titre, une qualité à une personne; et dans cette acception, il se construit ordinairement sans de. Les lettres du roi, l' arrêt, le qualifient chevalier, prince, duc, etc. Cependant on dit dans la conversation, Qualifier de. On le qualifie de duc, de baron.

Il s' emploie quelquefois, en ce sens, avec le pronom personnel. Il se qualifie écuyer. Il se qualifie de marquis. Il se qualifie docteur.

QUALIFIÉ, ÉE. participe

QUALIFIÉ, ÉE. participe Une personne qualifiée, Une personne de qualité. Il est qualifié, fort qualifié, Il est de qualité, de grande qualité. Les personnes les plus qualifiées d' une ville, Les personnes les plus considérables. Ces expressions ont vieilli.

QUALITÉ. s. f.

QUALITÉ. s. f. Ce qui fait qu' une chose est telle ou telle, bonne ou mauvaise, grande ou petite, chaude ou froide, blanche ou noire, etc. Bonté, petitesse, blancheur, noirceur, beauté, laideur, sont des qualités. La qualité de l' eau, du vin. La qualité d' une viande. La qualité d' une étoffe. La qualité d' une terre, d' un terroir. Cette étoffe est de bonne qualité. La transparence et la dureté sont les qualités essentielles du diamant. Les qualités de son style sont la précision et la clarté. Chacune de ces choses a des qualités propres et particulières qui la distinguent. Cela n' est pas de la qualité requise. La bonne qualité des aliments est essentielle à la santé. Ce vin est de mauvaise qualité, de qualité médiocre, de qualité inférieure.

Ce vin a de la qualité, Il a une séve qui le distingue des vins communs.

Dans l' ancienne Philosophie, Qualité occulte, Propriété des corps dont la cause est inconnue.

QUALITÉ

QUALITÉ signifie aussi, Inclination, habitude, talent, disposition bonne ou mauvaise. Qualités naturelles. Qualités acquises. Les qualités du corps et de l' esprit. C' est un homme qui a beaucoup de bonnes qualités, de belles qualités, de rares qualités, d' excellentes qualités. Des qualités louables, extraordinaires, héroïques. Il a de grandes qualités. Parmi quelques bonnes qualités, il en a beaucoup de mauvaises. Il a une mauvaise qualité, c' est qu' il ne saurait garder un secret.

Il se dit quelquefois Des bonnes qualités seulement. Il a beaucoup de qualités. C' est être injuste envers cet homme, que de ne vouloir lui reconnaître aucune qualité.

QUALITÉ

QUALITÉ signifie encore, Noblesse distinguée. C' est un homme, c' est une femme de qualité, de grande qualité. Il est de qualité. Il y avait des gens de la première qualité dans cette assemblée. Il fait l' homme de qualité, mais il ne l' est pas.

QUALITÉ

QUALITÉ se dit aussi Des titres que prend, que reçoit une personne à cause de sa naissance, de sa charge, de sa dignité, de sa profession, etc. Il prend la qualité de noble, de prince, de duc, etc. La qualité de préfet, de maire, de magistrat, d' administrateur. La qualité de citoyen, de juré, d' électeur, d' étranger, etc. La qualité d' avoué, d' huissier, etc.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, Du titre qui rend habile à exercer quelque droit. La qualité de légataire, de donataire, de créancier, de tuteur, etc. Avoir, n' avoir pas qualité pour faire quelque chose. Je ne pense pas que vous ayez qualité pour intervenir dans ce procès. S' il veut être reçu en cause, il faut qu' il prenne qualité. Il a pris qualité d' héritier par bénéfice d' inventaire. Il me dispute ma qualité. Les qualités des parties. Sans que les qualités puissent nuire ni préjudicier. Il faut d' abord, dans un procès, poser, régler, établir les qualités, convenir des qualités.

Fig. et fam., Avoir qualité pour faire une chose, Avoir titre pour la faire, être autorisé à la faire. Vous n' avez point qualité pour nous donner des avis si sévères.

En termes de Procédure, Les qualités d' un arrêt, d' un jugement, La partie d' un arrêt, d' un jugement qui contient les noms, professions, demeures, etc., des parties, ainsi que leurs différentes demandes et conclusions. Signifier les qualités. Rédiger des qualités.

EN QUALITÉ DE. loc. prépositive

EN QUALITÉ DE. loc. prépositive Comme, à titre de. Il avait ce privilége en qualité de secrétaire du roi. Il procède en qualité de tuteur. Il agit en qualité de parent. On dit de même: En ma qualité de père, en sa qualité de chef, etc. En cette qualité, j' ai droit de... En quelle qualité procède-t-il?

QUAND. adv. de temps

QUAND. adv. de temps Lorsque, dans le temps que. Quand je pense à la fragilité des choses humaines. Quand Dieu créa le monde. Quand les armées furent en présence. J' irai vous voir quand je pourrai. Je ne sais quand j' y pourrai aller. J' irai vous trouver, mais je ne puis dire quand, je ne sais ni quand ni comment.

Il s' emploie aussi par interrogation; et alors il signifie, Dans quel temps? ou Quel temps? Vous me promettez de venir, mais quand? Quand viendra l' accomplissement de vos promesses? Depuis quand est-il venu? De quand êtes-vous ici? À quand la partie est-elle remise? Jusques à quand me persécuterez-vous? Pour quand me donnez-vous parole?

QUAND sert aussi de conjonction

QUAND sert aussi de conjonction et alors il signifie, Encore que, quoique, alors même que. Je serai ou je serais votre ami, quand même ou quand bien même vous ne le voudriez pas. Quand je le voudrais, je ne le pourrais pas. Quand cela serait ainsi, que vous en reviendrait-il? Je ne serais pas venu à bout d' achever, quand j' aurais travaillé toute la journée. Quand vous auriez réussi, que vous en serait-il revenu? Quand on découvrirait votre démarche, on ne pourrait la blâmer. Quand vous auriez consulté quelqu' un sur votre ouvrage, vous n' auriez pas mieux réussi.

QUAND ET QUAND

QUAND ET QUAND (On prononce Quan-t et quand.) loc. prépositive. Avec, en même temps que. Il est parti quand et quand nous. Venez quand et quand moi. Il est vieux et populaire.

QUANQUAM. s. m.

QUANQUAM. s. m. (On prononce Couancouame.) T. de Collége, emprunté du latin. Harangue latine que prononçait d' ordinaire un jeune écolier à l' ouverture de certaines thèses de philosophie ou de théologie. Cet écolier doit faire le quanquam de telle thèse. Il prononça fort bien son quanquam. Il est vieux.

QUANQUAN. s. m.

QUANQUAN. s. m. T. corrompu du latin Quanquam. Voyez CANCAN.

QUANT. adv.

QUANT. adv. Il est toujours suivi de la préposition à, et signifie, Pour, employé dans le sens de, Pour ce qui est de. Quant à lui, il en usera comme il lui plaira. Quant à moi. Quant à ce qui est de moi. Je suis prêt quant à ce point-là. Quant aux événements de la guerre. Quant à tel article. Quant à cette affaire.

Fam., Tenir son quant-à-moi, son quant-à-soi; se tenir sur son quant-à-moi, sur son quant-à-soi, Prendre un air réservé et fier, ne répondre qu' avec circonspection. On dit également, Se mettre sur son quant-à-moi, sur son quant-à-soi, Faire le suffisant, le hautain.

QUANTES. adj. f. pl.

QUANTES. adj. f. pl. Il n' est usité que dans ces locutions familières, Toutes et quantes fois que, ou Toutes fois et quantes que, Toutes les fois que, autant de fois que. Je vous prêterai des livres toutes et quantes fois que vous voudrez. Je vous accompagnerai chez lui toutes fois et quantes qu' il vous plaira. Il a vieilli.

Absol., Toutes fois et quantes, Autant de fois qu' on l' exigera, ou que l' occasion s' en présentera. Je ferai cela toutes fois et quantes. Il a vieilli.

QUANTIÈME. adj. des deux genres

QUANTIÈME. adj. des deux genres Terme par lequel on désigne ou l' on demande le rang, l' ordre numérique d' une personne, d' une chose, dans un certain nombre de personnes ou de choses. Je sais bien qu' il est un des premiers capitaines de tel régiment, mais je ne sais pas précisément le quantième il est. Le quantième êtes-vous dans votre compagnie? Il est vieux.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin, et alors il signifie, Le quantième jour. Quel quantième de la lune, quel quantième du mois avons-nous? De quel quantième vous a-t-il écrit? Il a reçu des nouvelles très-fraîches, mais je ne sais pas de quel quantième elles sont. Il est familier.

Montre à quantièmes, Montre qui marque le quantième du mois.

QUANTITÉ. s. f.

QUANTITÉ. s. f. Il se dit de Tout ce qui peut être mesuré ou nombré, de tout ce qui est susceptible d' accroissement ou de diminution. Mesurer une quantité. Deux quantités égales. Comparer des quantités.

En Mathématique, Quantité continue, L' étendue d' un corps en longueur, largeur et profondeur; et, Quantité discrète, L' assemblage de plusieurs choses distinctes les unes des autres, comme les nombres, les grains d' un tas de blé. L' arithmétique a pour objet la quantité discrète. La géométrie a pour objet la quantité continue.

QUANTITÉ

QUANTITÉ est aussi un nom collectif, qui signifie, Multitude, abondance. Il a recueilli cette année une grande quantité de blé. Il y avait quantité de monde à la promenade; il y en avait en quantité, en grande quantité, en petite quantité. La qualité des choses est souvent préférable à la quantité.

Quantité de gens, de personnes, Un grand nombre de personnes. Quantité de gens ont dit cela, ont fait cela. Quantité de gens sont persuadés de cette nouvelle. Quantité de personnes sont persuadées de son mérite.

QUANTITÉ

QUANTITÉ en termes de Grammaire et de Prosodie, signifie, La mesure des syllabes longues et des syllabes brèves, qu' il faut observer dans la prononciation. La versification latine et la versification grecque sont fondées sur la quantité. Les règles de la quantité. Cet écolier ne sait pas la quantité. Il y a une faute de quantité dans ce vers.

Il se dit également, en termes de Musique, de La durée relative que les notes ou les syllabes doivent avoir. La quantité produit le rhythme.

QUARANTAINE. s. f. coll.

QUARANTAINE. s. f. coll. Nombre de quarante ou environ. Une quarantaine d' écus, de francs, de maisons, de jours, d' années, etc.

Absol., Jeûner la quarantaine, Jeûner quarante jours; et, Jeûner la sainte quarantaine, Jeûner pendant tout le carême.

QUARANTAINE

QUARANTAINE pris absolument, se dit aussi de L' âge de quarante ans. Approcher de la quarantaine. Atteindre, avoir la quarantaine. Elle a passé la quarantaine. Dans cette acception, il est familier.

QUARANTAINE

QUARANTAINE se dit aussi Du séjour que les personnes, les effets et les marchandises qui viennent d' un pays infecté ou soupçonné de contagion, sont obligés de faire dans un lieu séparé de la ville où ils arrivent. La quarantaine rigoureuse est de quarante jours. Il n' a fait que dix jours de quarantaine. Abréger la quarantaine. Observer la quarantaine. Il est encore en quarantaine. Il a fait une quarantaine de quinze jours. Ces navires ont fait quarantaine avant que d' entrer dans le port. On l' a obligé de faire la quarantaine, de faire quarantaine. La peste est dans ce pays-là, on fait faire la quarantaine à ceux qui en viennent, avant que de les laisser entrer dans le royaume, dans telle ville, etc. On a fait faire la quarantaine à ces marchandises.

QUARANTE. adj. numéral des deux genres

QUARANTE. adj. numéral des deux genres Quatre fois dix. Quarante hommes. Quarante francs. Quarante et un. Quarante-deux; etc. Âgé de quarante ans. Dans quarante jours.

Dans la Liturgie cathol., Les prières de quarante heures, des quarante heures, ou, elliptiquement, Les quarante heures, Certaines prières extraordinaires que l' on fait devant le saint sacrement dans les calamités publiques, et pendant le jubilé. On fit les prières de quarante heures pour la maladie du roi.

Absol., Les quarante de l' Académie française, ou simplement, Les Quarante, Les membres de l' Académie française. Un des Quarante.

Le tribunal des Quarante. Voyez QUARANTIE.

Le trente et quarante, Jeu de hasard, qui se joue avec des cartes. Jouer au trente et quarante.

Au Jeu de la paume, Avoir quarante-cinq, Avoir les trois quarts d' un jeu; le jeu étant de soixante points.

Fig. et fam., Avoir quarante-cinq sur la partie, Avoir de grands avantages dans une affaire, et être presque assuré d' y réussir.

QUARANTE se prend quelquefois substantivement

QUARANTE se prend quelquefois substantivement Le quotient de quarante divisé par huit est cinq. On dit de même: Le nombre quarante. Numéro quarante.

QUARANTIE. s. f.

QUARANTIE. s. f. Nom qu' on donnait, dans la république de Venise, à un tribunal composé de quarante membres. Ordonnance de la Quarantie.

QUARANTIÈME. adj. des deux genres

QUARANTIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de quarante. Le quarantième jour. Il est dans sa quarantième année, dans sa quarante et unième, dans sa quarante-deuxième année. Il n' est que le quarantième.

La quarantième partie d' un tout, Chaque partie d' un tout qui en a quarante. On dit de même substantivement, Le quarantième, un quarantième. Il a un quarantième dans cette affaire. Trois quarantièmes.

QUARDERONNER. v. a.

QUARDERONNER. v. a. T. d' Architect. Faire un quart de rond sur l' angle d' une pierre, d' une pièce de bois, d' un battant de porte, etc. Quarderonner les marches d' un perron.

QUARDERONNÉ, ÉE. participe

QUARDERONNÉ, ÉE. participe

QUARRE. s. f.

QUARRE. s. f. Voyez CARRE.

QUARRÉ. adj. et s.

QUARRÉ. adj. et s. Voyez CARRÉ.

QUARRÉMENT. adv.

QUARRÉMENT. adv. Voyez CARRÉMENT.

QUARRER (SE). v. pron.

QUARRER (SE). v. pron. Voyez CARRER.

QUARRURE. s. f.

QUARRURE. s. f. Voyez CARRURE.

QUART. s. m.

QUART. s. m. La quatrième partie d' un tout. Il en faut rabattre le quart, un bon quart. Réduire au quart. Du tiers au quart. Un quart d' heure. Deux heures et un quart. Deux heures un quart. Deux heures trois quarts. Trois heures moins un quart. Le quart vient de sonner. Une pendule qui sonne les quarts. Un quart de lieue. Un quart de cercle. Un quart de muid. Un quart de boisseau, ou absolument, Un quart. Une aune et un quart. Une aune un quart. Une aune trois quarts. Cette étoffe a cinq quarts de largeur, a cinq quarts. Il n' a pas le quart tant de peine que vous. Il ne jouit pas de la succession en entier, son neveu en a eu le quart. Il a son quart dans cette affaire. Il y entre pour un quart, pour son quart.

Fam., Le tiers et le quart, Toutes sortes de personnes indifféremment et sans choix. Conter ses affaires au tiers et au quart. Médire du tiers et du quart. Donner son bien au tiers et au quart.

Portrait de trois quarts, Portrait où un des côtés de la figure est vu de face, et l' autre côté en raccourci. On dit de même Il s' est fait peindre de trois quarts.

Levraut de trois quarts, ou Levraut trois quarts, Un levraut qui est presque parvenu à la grandeur d' un lièvre.

Fam., Passer un mauvais quart d' heure, Éprouver quelque chose de fâcheux. Il passera, il a passé un mauvais quart d' heure. On lui a fait passer un mauvais quart d' heure.

Prov. et fig., Le quart d' heure de Rabelais, Le moment où il faut payer son écot; et, par extension, Tout moment fâcheux, désagréable.

Demi-quart, La moitié d' un quart. Lever douze aunes demi-quart d' étoffe, douze aunes d' étoffe et demi-quart.

Quart d' écu, Ancienne monnaie qui valait d' abord quinze ou seize sous, et qui, plus tard, en a valu souvent davantage.

Prov., Cet homme n' a pas un quart d' écu, Il est fort pauvre, il n' a point d' argent.

Quart de cercle, Instrument de mathématique, qui est la quatrième partie d' un cercle divisé par degrés, minutes et secondes. On se sert du quart de cercle pour prendre les hauteurs, les distances, et pour faire plusieurs autres opérations.

Quart de cercle mural, Instrument d' astronomie, qui consiste en un grand quart de cercle de cuivre, fixé contre un mur dans le plan du méridien, et portant une lunette mobile autour de son centre, pour observer le passage des astres à diverses hauteurs.

En termes de Marine, Quart de vent, quart de rumb, La quatrième partie de la distance qui est entre deux des huit vents principaux.

Dans les Exercices militaires, Quart de conversion, Mouvement par lequel une des ailes d' une troupe parcourt un quart de cercle, tandis que l' autre aile pivote en raccourcissant le pas; de manière que le front devient perpendiculaire à la ligne qu' il occupait.

En Archit., Quart de rond, Moulure tracée au compas, et qui est la quatrième partie de la circonférence d' un cercle. Cette corniche est terminée par un quart de rond. Ce quart de rond est orné d' oves.

En Musique, Quart de soupir, Valeur de silence qui est la quatrième partie d' un soupir et l' équivalent d' une double croche.

En termes de Manége, Quart en quart, Sorte de volte. Travailler un cheval de quart en quart, Le conduire trois fois sur chaque ligne du carré.

QUART

QUART en termes de Marine, Le temps qu' une partie de l' équipage est à faire une certaine fonction que tous doivent faire tour à tour. Il se dit surtout en parlant De la garde du bâtiment. Le quart est de différente durée selon les différentes nations. Ce matelot a fait son quart. Relever un officier qui a fait son quart. Être de quart. Banc de quart. Les gens de quart. L' officier de quart.

QUART, ARTE. adj.

QUART, ARTE. adj. Quatrième. Il n' est guère usité que dans les locutions suivantes:

En termes de Finances, Le quart denier, Droit qui se payait aux parties casuelles, pour la résignation des offices.

En termes de Chasse, Le quart an, ou en un seul mot, Le quartan d' un sanglier, Sa quatrième année. Ce sanglier est à son quart an, dans son quartan.

En Médecine, Fièvre quarte, Sorte de fièvre intermittente qui laisse au malade deux jours d' intervalle. Avoir la fièvre quarte. Un remède spécifique pour la fièvre quarte.

Fièvre double-quarte, Celle qui vient deux jours consécutifs, qui cesse le troisième, et qui revient le quatrième.

QUARTAINE. adj. f.

QUARTAINE. adj. f. Il n' est plus usité que dans cette locution populaire, Fièvre quartaine, qu' on dit quelquefois par imprécation. Que la fièvre quartaine te serre!

QUARTAN. s. m.

QUARTAN. s. m. Voyez QUART, ARTE.

QUARTANIER. s. m.

QUARTANIER. s. m. T. de Chasse. Sanglier de quatre ans. On dit aussi, Un sanglier à son quart an, dans son quartan.

QUARTATION. s. f.

QUARTATION. s. f. Opération de métallurgie, par laquelle on joint avec de l' or assez d' argent pour que dans la masse totale il n' y ait qu' un quart d' or contre trois quarts d' argent, parce que, sans cela, l' eau-forte n' agirait pas sur l' alliage. Cette opération se nomme aussi Inquart.

QUARTAUT. s. m.

QUARTAUT. s. m. Vaisseau tenant la quatrième partie d' un muid. Un quartaut de vin. Faire mettre son vin dans des quartauts.

QUARTE. s. f.

QUARTE. s. f. Ancienne mesure contenant deux pintes. Une quarte de bière.

QUARTE

QUARTE signifie aussi, La soixantième partie de la tierce, qui est elle-même la soixantième partie de la seconde.

QUARTE

QUARTE en termes de Musique, L' intervalle de deux tons et demi, en montant ou en descendant. On dit aussi, L' intervalle d' une quarte, de quarte.

QUARTE

QUARTE en termes d' Escrime, La manière de porter un coup d' épée ou de fleuret en tournant le poignet en dehors. Porter une botte en quarte. On dit absolument, Porter de quarte, pousser de quarte. On dit encore, Parer à la quarte.

QUARTE

QUARTE au Jeu de piquet, signifiait autrefois, Quatre cartes de même couleur qui se suivent. As, roi, dame et valet font une quarte major. Avoir quarte de roi. Avoir une quarte basse. On dit aujourd' hui, Quatrième.

En termes de Droit romain, QuarteFalcidie ou Falcidienne, Le quart des biens que peut retenir l' héritier surchargé de legs; et, Quarte Trébellienne ou Trébellianique, Le quart qui doit demeurer à un héritier chargé de rendre l' hérédité à un autre.

QUARTE

QUARTE en termes d' Art vétérinaire. Voy. SEIME.

QUARTENIER. s. m.

QUARTENIER. s. m. Voyez QUARTINIER.

QUARTERON. s. m.

QUARTERON. s. m. Poids qui est la quatrième partie d' une livre. Mettez encore le quarteron dans la balance.

Il signifie aussi, La quatrième partie d' une livre dans les choses qui se vendent au poids: Un quarteron de beurre, un quarteron de fromage; et de même, La quatrième partie d' un cent dans les choses qui se vendent par compte: Un quarteron de pommes, de marrons.

Demi-quarteron, La moitié du poids d' un quarteron. Il signifie aussi, La moitié d' un quarteron dans les choses qui se vendent au poids ou par compte.

QUARTERON, ONNE. s.

QUARTERON, ONNE. s. Celui, celle qui provient d' un blanc et d' une mulâtre, ou d' un mulâtre et d' une blanche.

QUARTIDI. s. m.

QUARTIDI. s. m. (On prononce Couar.) Le quatrième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

QUARTIER. s. m.

QUARTIER. s. m. La quatrième partie de certains objets. Un quartier de veau. Un quartier d' agneau. Un quartier de mouton. Le quartier de devant, de derrière d' un mouton. Un quartier de pomme. Un quartier de poire. Couper une pomme en quatre quartiers.

Son corps a été mis en quartiers, en quatre quartiers, se dit en parlant D' un homme condamné à mort, dont on expose les membres en différents endroits après son supplice.

Prov. et fig., Je me mettrais en quatre quartiers pour lui, pour son service, Il n' y a rien que je ne voulusse faire pour le servir. Plus ordinairement, on dit par ellipse, Je me mettrais en quatre pour...

Quartier de réduction, Instrument qui sert à résoudre plusieurs problèmes de pilotage, par les triangles semblables.

Quartier sphérique, Instrument nautique à l' aide duquel, connaissant la latitude du lieu et la déclinaison du soleil, on trouve l' heure de son lever, de son coucher, son amplitude, etc.

QUARTIER

QUARTIER se dit particulièrement de La quatrième partie d' une aune. Un quartier d' étoffe. Un quartier de ruban. Un demi-quartier d' étoffe. Dans cette acception, il est vieux.

Il se dit, par extension, Des portions d' un tout qui n' est pas divisé exactement en quatre parties. Un quartier de pain, de gâteau, d' orange, etc. Un quartier de vigne, de terre. Un petit quartier de terre.

Bois de quartier, Bois à brûler fendu en quatre.

Quartier de lard, Grande pièce de lard tirée de dessus un cochon.

Quartiers de pierre, Gros morceaux de pierre. Il se dit, particulièrement, Des grosses pierres dont une ou deux font la charge d' une charrette attelée de quatre chevaux.

En Archit., Quartier tournant, Les marches qui sont dans l' angle d' un escalier, et qui tournent autour du noyau.

Quartier de soulier, La pièce ou les deux pièces de cuir qui environnent le talon.

En termes de Sellier, Les quartiers d' une selle, Les parties sur lesquelles les cuisses du cavalier portent et reposent.

QUARTIER

QUARTIER en termes d' Art vétérinaire, Chacune des parois latérales du sabot du cheval. Le quartier de dedans. Le quartier de dehors. Les quartiers doivent être égaux en hauteur, autrement le pied serait de travers.

Ce cheval fait quartier neuf, se dit D' un cheval dont un des quartiers tombe par quelque cause que ce soit, et se trouve chassé par un autre quartier qui croît.

QUARTIER

QUARTIER se dit aussi d' Une des parties dans lesquelles une ville est divisée. La ville de Paris était, à une certaine époque, divisée en vingt quartiers. On distingue à Paris le quartier de la Cité, le quartier du Marais, le quartier Saint-Honoré, etc. Nous sommes du même quartier. Il y eut des feux de joie dans tous les quartiers de la ville. Commissaire du quartier, de quartier.

Il se dit encore d' Une certaine étendue de voisinage. Il y a bonne compagnie dans mon quartier. J' habite un quartier fort tranquille. Nous demeurons dans le même quartier.

Il se dit aussi de Tous ceux qui demeurent dans un quartier. Tout le quartier était en rumeur. Cette nouvelle fit mettre tout le quartier sous les armes.

Nouvelles de quartier, Certaines nouvelles qui n' ont guère de cours que dans le quartier où on les débite. Faire les visites du quartier, faire des visites de quartier, Aller faire visite à toutes les personnes un peu considérables qui demeurent dans le quartier où l' on vient de s' établir.

Fam., C' est le plaisant de son quartier, le plaisant du quartier, se dit De celui qui est regardé dans son quartier comme un homme réjouissant et de belle humeur.

Fam., Cette personne est la gazette du quartier, Elle rapporte toutes les petites nouvelles, toutes les médisances qu' elle entend dire.

QUARTIERS

QUARTIERS au pluriel, se dit quelquefois, familièrement, en parlant Des provinces et de la campagne; et alors il signifie, Environs, voisinage. Mandez-nous ce qui se passe dans vos quartiers. Cet homme est de nos quartiers. Il vient souvent dans nos quartiers.

QUARTIER

QUARTIER en termes de Guerre, a plusieurs acceptions.

Il signifie, L' endroit, le bâtiment d' une ville ou d' une place forte dans lequel une troupe est casernée. Quartier de cavalerie. Quartier d' infanterie. Il y a de beaux quartiers dans cette ville. Aller au quartier. Loger au quartier.

Il se dit quelquefois d' Une ville non fermée où il y a de la troupe en garnison; par opposition à Ville de guerre, à ville forte. Nous tenons garnison en tel endroit, ce n' est pas une place de guerre, ce n' est qu' un quartier. Être en quartier.

Il signifie aussi, Le campement ou le cantonnement d' un corps de troupes, et Le corps de troupes lui-même. Quartier de cavalerie. Quartier d' infanterie. Les troupes sont rentrées au quartier. Ce quartier est bien retranché. Ce quartier a été enlevé. Le général rassembla les quartiers, ses quartiers.

Il se dit, dans les siéges, d' Un campement fait sur quelqu' une des principales avenues d' une place, pour empêcher les convois et les secours. Le quartier de la droite, de la gauche, du centre, etc. Disposer les quartiers du siége. Affaiblir les quartiers.

Quartier des vivres, Le lieu où est logé l' équipage des munitions de bouche, et où l' on cuit le pain qui se distribue journellement aux troupes.

Quartier d' hiver, L' intervalle de temps compris entre deux campagnes. Le quartier d' hiver sera long. Il signifie aussi, Le lieu où on loge les troupes pendant l' hiver. L' armée va prendre ses quartiers d' hiver.

Quartier de rafraîchissement, Le lieu où des troupes fatiguées vont se remettre et se rétablir pendant que la campagne dure encore.

Quartier du roi, du général, et plus communément, Quartier général, Lieu choisi ordinairement au centre du camp, de la position, des quartiers d' une armée ou d' un corps d' armée, et où est établi le logement du roi, ou du général qui commande en chef. Dans un siége, le quartier du roi doit toujours être hors de la portée du canon de la place. L' état-major loge au quartier général. On nomme aussi Quartier général, La réunion des officiers qui composent l' état-major général. Le quartier général arrive ici demain. Il fait partie du quartier général.

Quartier d' assemblée, Lieu où les différents corps d' une armée se réunissent, pour de là marcher ensemble à l' ennemi. Il se dit aussi d' Une ville où les soldats d' un corps se rendent pour y passer la revue. Il se dit encore, dans une ville ou dans un camp, Du lieu où les différents corps doivent se rendre en cas d' alarme, et se réunir toutes les fois qu' il faut prendre les armes.

Mettre l' alarme au quartier, donner l' alarme au quartier, Avertir les troupes qui composent le quartier que l' ennemi approche, et qu' elles aient à se tenir sur leurs gardes.

Fig. et fam., Mettre l' alarme au quartier, donner l' alarme au quartier, Débiter quelque nouvelle qui donne de l' inquiétude à ceux qu' elle intéresse. On dit de même, L' alarme est au quartier, On est fort inquiet dans cette maison, dans cette famille, dans cette société.

QUARTIER

QUARTIER se dit encore de La vie que l' on accorde ou du traitement favorable que l' on fait à des troupes vaincues dans un assaut ou dans une bataille. Demander quartier. Donner quartier. Ne point faire de quartier. Point de quartier. Sans quartier.

Fig. et fam., Demander quartier, Demander grâce, demander de n' être pas traité à la rigueur. Ne point faire de quartier, ne point donner de quartier, Traiter à la rigueur. Ne disputons plus, je vous demande quartier. Ce créancier ne fait point de quartier à ses débiteurs. Cette femme est si médisante, qu' elle ne fait de quartier à personne.

QUARTIER

QUARTIER se dit, dans les Colléges, Des différentes salles où les écoliers étudient et font leurs devoirs. Le quartier de rhétorique, de seconde, de troisième, etc.

Maître de quartier, Maître chargé de surveiller et de répéter les écoliers dans leur quartier.

QUARTIER

QUARTIER se dit aussi de L' espace de trois mois, qui fait la quatrième partie de l' année. On ne l' emploie guère qu' en parlant De certaines personnes qui s' acquittent tour à tour de fonctions qui leur sont communes. L' année est divisée en quatre quartiers. Les quartiers de janvier, d' avril, de juillet, d' octobre. Il a servi son quartier. Les officiers du roi servent par quartier.

Cet officier est de quartier ou en quartier, Il sert actuellement les trois mois pendant lesquels il est obligé de servir. On dit dans le même sens, Entrer en quartier, sortir de quartier.

Officiers de quartier, Ceux qui servent par quartier, à la distinction de Ceux qui sont ordinaires, et qui servent toute l' année.

Quartier de la lune, La quatrième partie du cours de la lune, à partir de la nouvelle lune. Nous sommes au premier quartier, au dernier quartier de la lune.

QUARTIER

QUARTIER se dit aussi de Ce qui se paye de trois mois en trois mois pour les loyers, pensions, rentes, gages, etc. Il doit deux quartiers de sa maison, de son loyer. Il a payé le quartier de Noël, et il doit celui de Pâques. On lui doit deux quartiers de sa pension. Il a mangé d' avance un quartier de sa pension. Retrancher un quartier. On lui a payé son quartier.

Il se dit quelquefois de La demi-année, lorsqu' il s' agit de payements. On n' a pas encore payé le premier quartier des rentes sur l' État.

QUARTIER

QUARTIER signifie, en termes de Blason, La quatrième portion d' un écusson écartelé. Il porte au premier quartier de.... au second quartier de.... au troisième quartier de... au quatrième quartier de....

Il se dit aussi Des parties d' un grand écusson qui contient des armoiries différentes, quoiqu' il y en ait plus de quatre. Ce prince porte dans ses quartiers les armes de plusieurs royaumes et de plusieurs souverainetés.

Franc-quartier, Le premier quartier de l' écu qui est à la droite du côté du chef, et qui est moins grand qu' un vrai quartier d' écartelure. D' azur à deux mains d' or, au franc-quartier échiqueté d' argent et d' azur.

QUARTIER

QUARTIER en termes de Généalogie, se dit de Chaque degré de descendance dans une ligne soit paternelle, soit maternelle. On ne pouvait être reçu dans ce chapitre sans prouver seize quartiers.

À QUARTIER. loc. adv.

À QUARTIER. loc. adv. À part, à l' écart. Tirer quelqu' un à quartier. Se tirer, se mettre à quartier. Mettre de l' argent à quartier. Il est vieux.

QUARTIER-MAÚTRE. s. m.

QUARTIER-MAÚTRE. s. m. Officier qui est chargé de la comptabilité d' un corps de troupes, et qui fait partie de l' état-major. Quartier-maître d' un régiment de dragons, d' un régiment d' infanterie, etc. Quartier-maître trésorier.

QUARTIER-MAÚTRE

QUARTIER-MAÚTRE se dit aussi d' Un sous-officier de marine qui est l' aide du maître d' équipage et du contre-maître.

QUARTIER-MESTRE. s. m.

QUARTIER-MESTRE. s. m. Nom que l' on donnait autrefois au maréchal des logis d' un régiment de cavalerie étrangère.

QUARTILE. adj.

QUARTILE. adj. (On prononce Coua.) T. d' Astrologie. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Quartile aspect, L' aspect de deux planètes éloignées l' une de l' autre de la quatrième partie du zodiaque, ou de quatre-vingt-dix degrés. En Astronomie, on dit Quadrature: voyez ce mot.

QUARTINIER. s. m.

QUARTINIER. s. m. Officier de ville, qui était préposé pour avoir soin d' un certain quartier. Les quartiniers de Paris. Quelques-uns disent, Quartenier.

QUARTO (IN)

QUARTO (IN) Voyez IN-QUARTO.

QUARTZ. s. m.

QUARTZ. s. m. (On prononce Couartz.) T. de Minéralogie. Mot emprunté de l' allemand. Substance minérale de la classe des pierres, assez dure pour rayer le verre, auquel elle ressemble beaucoup. Le quartz, réduit en poudre, est la base du verre.

QUARTZEUX, EUSE. adj.

QUARTZEUX, EUSE. adj. De la nature du quartz. Terre quartzeuse.

QUASI. s. m.

QUASI. s. m. T. de Boucherie et de Cuisine. Un quasi de veau, Un morceau de la cuisse d' un veau.

QUASI. adv.

QUASI. adv. Presque, peu s' en faut, il ne s' en faut guère. Il n' arrive quasi jamais que je m' y trompe. On se trompe quasi toujours là-dessus. Il est familier et peu usité.

QUASI-CONTRAT. s. m.

QUASI-CONTRAT. s. m. T. de Jurispr. Fait purement volontaire dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers, et quelquefois un engagement réciproque des deux parties, sans qu' il y ait eu convention ni consentement. La gestion des affaires d' une personne absente est un quasi-contrat.

QUASI-DÉLIT. s. m.

QUASI-DÉLIT. s. m. T. de Jurispr. Dommage que l' on cause involontairement à quelqu' un par imprudence ou par négligence. Le quasi-délit oblige son auteur à réparer le mal qui en résulte. Celui qui jette quelque chose par une fenêtre sur un passant, commet un quasi-délit.

QUASIMODO. s. f.

QUASIMODO. s. f. Terme latin qui se trouve en tête de l' introït de la messe du dimanche d' après Pâques, et par lequel ce jour est désigné dans la liturgie. Le dimanche de la Quasimodo, de Quasimodo. Jusqu' à la Quasimodo. Après Quasimodo. Après la Quasimodo.

QUATERNAIRE. adj. des deux genres

QUATERNAIRE. adj. des deux genres (On prononce Coua.) Qui vaut quatre, ou Qui est divisible par quatre. Le nombre quaternaire était regardé par les pythagoriciens comme un nombre sacré.

QUATERNE. s. m.

QUATERNE. s. m. Combinaison de quatre numéros pris ensemble à la loterie, et sortis ensemble de la roue de fortune. Avoir un quaterne. Gagner un quaterne. Il est sorti un quaterne.

Il se dit aussi, au Loto, de Quatre numéros gagnant ensemble sur la même ligne horizontale ou de la même couleur.

QUATORZAINE. s. f.

QUATORZAINE. s. f. T. de Pratique ancienne. L' espace de quatorze jours qui s' observait de l' une à l' autre des quatre criées des biens saisis réellement. Les criées se faisaient par quatre dimanches, de quatorzaine en quatorzaine.

QUATORZE. adj. numéral des deux genres

QUATORZE. adj. numéral des deux genres Dix et quatre, quatre avec dix. Quatorze hommes. Quatorze jours. Quatorze lieues. Quatorze francs. Deux fois sept font quatorze. Les rois de France étaient majeurs à quatorze ans commencés. Quatorze cents francs. Quatorze mille francs.

Prov. et fig., Chercher midi à quatorze heures, Chercher des difficultés où il n' y en a point.

Prov. et par exagérat., Faire en quatorze jours quinze lieues, Marcher, voyager fort lentement. Il se dit, figurément et familièrement, D' une personne qui est fort lente à ce qu' elle fait.

QUATORZE

QUATORZE se prend quelquefois pour Quatorzième. Chapitre quatorze. Page quatorze. Louis quatorze. Clément quatorze. On écrit ordinairement, Louis XIV, Clément XIV.

QUATORZE s' emploie aussi comme substantif masculin

QUATORZE s' emploie aussi comme substantif masculin Quatorze multiplié par deux donne vingt-huit. On dit de même: Le nombre quatorze. Numéro quatorze.

Il signifie quelquefois, Le quatorzième jour d' une période. Nous sommes au quatorze du mois, au quatorze de la lune. Il est au quatorze de sa maladie, il entre dans le quatorze.

Il signifie, au Jeu de piquet, Les quatre as, ou les quatre rois, ou les quatre dames, ou les quatre valets, ou les quatre dix; parce que ces quatre cartes ensemble valent quatorze points. Il avait quatorze de dix, et moi quatorze de dames. Il portait un quatorze en main avant que d' écarter. Il avait quinte, quatorze et le point.

Fig. et fam., Avoir quinte et quatorze, Avoir dans une affaire une grande avance, une grande probabilité de succès.

QUATORZIÈME. adj. des deux genres

QUATORZIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de quatorze. Louis, quatorzième du nom. Le quatorzième jour. Dans sa quatorzième année. Vous êtes le quatorzième sur la liste.

La quatorzième partie, Chaque partie d' un tout qui en a quatorze.

QUATORZIÈME s' emploie quelquefois substantivement au masculin

QUATORZIÈME s' emploie quelquefois substantivement au masculin et signifie, Le quatorzième jour. Le quatorzième de la lune. Le quatorzième est critique dans certaines fièvres. On ne sait pas si le malade ira jusqu' au quatorzième.

Il signifie aussi, Une quatorzième part ou partie. Il est dans cette affaire pour un quatorzième. Les treize quatorzièmes.

QUATORZIÈMEMENT. adv.

QUATORZIÈMEMENT. adv. En quatorzième lieu.

QUATRAIN. s. m.

QUATRAIN. s. m. Petite pièce de poésie qui contient quatre vers, dont les rimes sont ordinairement croisées. Les quatrains de Pibrac.

Il signifie quelquefois, Quatre vers qui font partie d' un sonnet, d' une stance, etc. Le sonnet est composé de deux quatrains et de deux tercets. Cette stance est composée d' un quatrain et de deux tercets. Cette ode est composée de quatrains.

QUATRE. adj. numéral des deux genres

QUATRE. adj. numéral des deux genres Nombre composé de deux fois deux. Deux et deux font quatre. Quatre hommes. Quatre cents chevaux. Ils marchaient quatre de front. Ils défilaient quatre à quatre. Les quatre vents. Les quatre points cardinaux. Les quatre saisons. Les quatre semences froides.

Fam., Cela est clair comme deux et deux font quatre.

Fig. et fam., Se mettre en quatre, S' employer de tout son pouvoir pour rendre service. C' est un homme qui se met en quatre pour ses amis.

Prov. et fig., Faire le diable à quatre, Faire beaucoup de bruit, causer beaucoup de désordre, s' emporter à l' excès.

Fig. et pop., Il y a fait le diable à quatre, se dit D' un homme qui s' est beaucoup tourmenté pour faire réussir une affaire, ou pour la traverser.

Il faut le tenir à quatre, se dit en parlant D' un fou, d' un furieux qui ne peut être contenu que par les efforts réunis de plusieurs personnes.

Fig. et fam., Il faut le tenir à quatre, se dit en parlant D' un homme emporté et difficile, qu' on a de la peine à contenir, à empêcher de faire des violences.

Fig. et fam., Se tenir à quatre, Faire un grand effort sur soi-même pour ne pas éclater, pour ne pas se mettre en colère. Je me suis tenu à quatre pour ne pas lui dire des vérités fort dures.

Tirer un criminel à quatre chevaux, Écarteler un criminel, en attachant chacun de ses membres à un cheval, et faisant tirer les quatre chevaux chacun de son côté en même temps.

Fam., Être tiré à quatre épingles, Être ajusté avec un extrême soin, et de manière à paraître craindre de déranger sa parure.

Fam., Courir les quatre coins et le milieu de la ville, Faire bien du chemin pour quelque affaire.

Fam., Marcher à quatre pattes, Marcher avec les mains et les pieds.

Fam., Entre quatre yeux, Tête à tête. (On prononce ordinairement, par euphonie, Entre quatre-z-yeux.) Je lui dirai cela entre quatre yeux.

Fig. et fam., Comme quatre, Beaucoup, excessivement. Il crie, il fait du bruit comme quatre. Il mange, il boit comme quatre. Un oeuf gros comme quatre. Il a de l' esprit comme quatre.

QUATRE

QUATRE s' emploie quelquefois pour Quatrième. Page quatre. Chapitre quatre. Henri quatre: on écrit ordinairement, Henri IV.

QUATRE

QUATRE est quelquefois substantif masculin. Quatre multiplié par huit donne trente-deux. On dit de même, Le nombre quatre ou de quatre.

Le quatre du mois, Le quatrième jour du mois. Sa lettre est datée du quatre.

QUATRE

QUATRE se dit aussi Du caractère qui marque en chiffre le nombre de quatre. Le chiffre quatre. Un quatre de chiffre, en chiffre, ou simplement, Un quatre. Quarante-quatre s' écrit par deux quatre. On dit de même, Numéro quatre.

Fig., Quatre de chiffre, Sorte de piége dont on se sert pour prendre des rats, des souris, des oiseaux, etc.: il consiste en une planche soutenue par trois petits morceaux de bois assemblés en forme de quatre, et qui tombent au moindre choc. Tendre un quatre de chiffre.

QUATRE, substantif

QUATRE, substantif signifie, aux Jeux de cartes, La carte qui est marquée de quatre coeurs, de quatre trèfles, etc.: Un quatre de coeur, un quatre de trèfle, etc.; et, au Jeu de dés, La face du dé qui est marquée de quatre points: Il lui fallait un quatre, il l' a amené.

QUATRE-TEMPS. s. m. pl.

QUATRE-TEMPS. s. m. pl. Les trois jours où l' Église ordonne de jeûner en chacune des quatre saisons de l' année, et où les évêques ont coutume de faire les ordinations. Jeûner les Quatre-Temps. On croit que le pape fera aux Quatre-Temps prochains une promotion de cardinaux.

QUATRE-VINGTIÈME. adj. des deux genres

QUATRE-VINGTIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de quatre-vingts. Vous êtes le quatre-vingtième sur la liste, le quatre-vingt-unième, le quatre-vingt-deuxième, le quatre-vingt-dixième, etc.

La quatre-vingtième partie d' un tout, Chaque partie d' un tout qui en a quatre-vingts. On dit substantivement, dans le même sens, Un quatre-vingtième, un quatre-vingt-dixième, etc.

QUATRE-VINGTS. adj. numéral des deux genres

QUATRE-VINGTS. adj. numéral des deux genres Quatre fois vingt. Il s' écrit toujours avec une s quand il n' est pas suivi d' un autre nombre. Quatre-vingts hommes. Quatre-vingts chevaux. Quatre-vingts francs. Quatre-vingts millions. Il ne prend point d' s quand il précède un autre nombre auquel il est joint. Quatre-vingt-un. Quatre-vingt-deux. Quatre-vingt-trois. Quatre-vingt mille. On disait autrefois, Octante.

Quatre-vingt-dix, quatre-vingt-onze, quatre-vingt-douze, etc., Quatre fois vingt et dix, et onze, et douze de plus. On disait autrefois, Nonante, nonante et un, nonante-deux, etc.

QUATRIÈME. adj. des deux genres

QUATRIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de quatre. Premier, second, troisième et quatrième. Il était le quatrième en rang. Il était assis le quatrième. Il est le quatrième enfant. Il est logé au quatrième étage, à la quatrième chambre. Parent au quatrième degré.

La quatrième partie d' un tout, Chaque partie d' un tout qui en a quatre.

QUATRIÈME, s' emploie aussi comme substantif dans plusieurs acceptions

QUATRIÈME, s' emploie aussi comme substantif dans plusieurs acceptions Ainsi on dit:

Nous sommes au quatrième du mois, au quatrième de la lune, Au quatrième jour du mois, de la lune. On dit, plus ordinairement, Au quatre du mois.

En parlant Du jeu, Vous venez à propos, nous attendions un quatrième, Un quatrième joueur.

Être d' un quatrième dans une affaire, y être pour un quatrième, Y être intéressé pour une quatrième partie, pour un quart.

Loger au quatrième, Au quatrième étage. On dit de même: Loger à un quatrième. Monter à un quatrième. Tomber d' un quatrième. Etc.

Cet écolier étudie en quatrième, est en quatrième, Il étudie dans la quatrième classe. On dit dans un sens analogue: Ce professeur fait la quatrième, est chargé de la quatrième. Professeur de quatrième. On dit aussi, C' est un quatrième, pour désigner Un écolier qui étudie en quatrième.

La quatrième des enquêtes, La quatrième chambre des enquêtes au parlement de Paris.

QUATRIÈME, substantif

QUATRIÈME, substantif se dit encore, au Jeu de piquet, d' Une suite de quatre cartes de même couleur: il est féminin. Avoir une quatrième majeure de pique, une quatrième de roi en coeur, une quatrième de dame, une quatrième basse, etc.

QUATRIÈMEMENT. adv.

QUATRIÈMEMENT. adv. En quatrième lieu.

QUATRIENNAL, ALE. adj.

QUATRIENNAL, ALE. adj. Il se dit D' un office, d' une charge qui s' exerce de quatre années l' une. Office quatriennal. Charge quatriennale.

Il se dit aussi De l' officier qui exerce cette fonction. Trésorier quatriennal.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au masculin; et alors il se dit de La charge et de l' officier. On a supprimé les quatriennaux.

QUATUOR. s. m.

QUATUOR. s. m. (On prononce Coua.) T. de Musique: Morceau de musique vocale ou instrumentale, qui est à quatre parties récitantes. Exécuter un quatuor. Les quatuor de ce compositeur sont fort estimés.

QUAYAGE. s. m.

QUAYAGE. s. m. T. de Commerce maritime. Droit que payent les marchands pour avoir la liberté de se servir du quai d' un port, et d' y placer leurs marchandises.

QUE. Pronom relatif des deux genres et des deux nombres

QUE. Pronom relatif des deux genres et des deux nombres servant de régime au verbe qui le suit. Il s' élide devant une voyelle. Celui que vous avez vu. Les gens que vous avez obligés. La personne que vous connaissez. Les espérances que vous lui avez données. Les livres qu' il a lus. Les choses qu' elle a dites. Il n' a rien fait de tout ce que je lui avais dit. Pour le peu qu' il m' en coûte. Quelques efforts qu' il ait faits.

Il remplace quelquefois De qui, à qui, pour qui, etc. C' est de vous que je parle. C' est à vous que je m' intéresse. C' est pour lui qu' on fait cela. C' est sur vous que j' ai les yeux.

Il remplace aussi, en parlant Des choses, Pendant lequel, dans lequel, etc. L' hiver qu' il fit si froid. Le jour que cela est arrivé. Au moment que je le reverrai. C' est dans cette maison qu il demeure. C' est là qu' il habite. C' est dans cette boutique qu' on vend telle marchandise. Où est-ce qu' on trouvera ce livre?

Il se dit aussi pour Quelle chose. Que faites-vous là? Que vous en semble? Que vous en reviendra-t-il? Qu' attendez-vous? Qu' est-ce que c' est? Voilà ce que c' est. Que pensez-vous faire? Je ne sais qu' en penser. Il ne sait plus que faire ni que dire. Que faire? Que devenir? Qu' importe? Fam.: Que diable dites-vous là? Que diable faire?

Fam., Je n' ai que faire, Je n' ai aucune affaire. Je n' ai que faire de lui, Je n' ai aucun besoin de lui. Je n' ai que faire de vous dire.... Il n' est pas nécessaire de vous dire... Je n' ai que faire à cela, Je n' ai aucun intérêt à cela. Je n' ai que faire là, Je ne suis pas nécessaire là. Je ne puis que faire à cela, je n' y puis, je n' y sais que faire, Il ne dépend pas de moi d' y rien faire, d' y remédier.

QUE, s' emploie souvent, comme conjonction

QUE, s' emploie souvent, comme conjonction entre deux membres de phrase qui ont chacun leur verbe exprimé ou sous-entendu, pour marquer que le dernier est régi par le premier, ou lui est subordonné. Il faut que je le paye. Il est juste que vous le dédommagiez. Il se peut que je me trompe. J' exige qu' il parte. Je trouve que vous avez raison. J' avoue que cela est surprenant. Je crains qu' il ne s' en trouve mal. Vous dites qu' il a de l' esprit; moi, je soutiens que non. Que cela soit, j' y consens. Dans cette dernière phrase, il y a ellipse d' un verbe avant Que.

Fam., Être toujours sur le que si, que non, Être toujours prêt à contrarier.

Elliptiq., Qu' il fasse le moindre excès, il est malade, S' il arrive qu' il fasse le moindre excès, il en est malade. Qu' il parle, tout se tait, Quand il se met à parler, tout le monde se tait. Etc.

QUE, conjonction

QUE, conjonction s' emploie quelquefois avec ellipse du premier membre de phrase, dans le titre des chapitres et des sections d' un livre, pour indiquer De quelle matière on y traite. Que la vertu est le plus grand de tous les biens.

Il est aussi particule de souhait, d' imprécation, de commandement, de consentement, de répugnance, de blâme, etc.; et s' emploie avec ellipse des verbes dont on se sert pour souhaiter, pour commander, pour consentir, etc. Que je meure, si cela n' est pas vrai! Qu' il parte tout à l' heure! Qu' il fasse ce qu' il lui plaira! Que je trahisse mon ami! je mourrais plutôt. Qu' il se soit oublié à ce point! Qu' on n' ait pas eu plus de respect pour un si grand personnage!

Il est également particule d' admiration, d' ironie, d' indignation; et alors il signifie, Combien. Que Dieu est puissant! Que de fois je suis venu ici! Que de services il m' a rendus! Qu' il fait beau! Que je vous trouve plaisant! Que vous êtes importun!

Il se met aussi, dans certaines phrases exclamatives, entre un adjectif et le verbe Être. Insensé que j' étais, de croire à leur bonne foi! Ne voyez-vous point, aveugle que vous êtes, le piége qui vous est tendu? On dit à peu près de même: Le fripon qu' il était, m' emporte dix mille francs. La cruelle qu' elle est, reste sourde à nos gémissements. Etc.

QUE

QUE signifie encore, Pourquoi? au commencement de certaines phrases interrogatives. Que ne se corrige-t-il? Que ne demeurez-vous? Que n' attendez-vous? Que n' est-il plus soigneux? Que n' avez-vous soin de vos affaires? En ce sens, il s' emploie rarement sans négation, excepté dans ces phrases: Que tardez-vous? Que différez-vous? et quelques autres semblables.

Que sert de se flatter, de dissimuler, etc.? À quoi sert de se flatter, de dissimuler, etc.?

QUE

QUE est aussi corrélatif des mots Tel, quel, même, autre, meilleur, pire, et se met toujours après. Un homme tel que vous. Il est tel que je le voulais. Telle est sa puissance, que rien ne lui résiste. Sa mémoire est telle, qu' il n' oublie jamais rien. Quel que soit son espoir. Quelles que soient ses vues. Quelle faute que cette démarche! C' est bien un autre homme que vous ne disiez. Il a bien d' autres vues que vous ne croyez. C' est autre chose que ce que j' avais en vue. Mon habit est du même drap que le vôtre. Votre vin est meilleur que le mien. Ce vin-là est encore pire que le premier.

Il est également corrélatif des adverbes de comparaison, et de quelques autres. Il est aussi modeste qu' habile. Il est plus heureux que sage. Elle est moins jolie que sa soeur. J' en ai moins que vous n' en avez. Rien ne l' a tant affligé que cette nouvelle. Tant plein que vide. Tant tués que blessés. J' en ai tant, que je n' en sais que faire. Il agit autrement que vous. Il est tellement en colère, il est si fort en colère, qu' on aura bien de la peine à l' apaiser. Si peu que rien. Quelque grand seigneur qu' il soit. Tout grand seigneur qu' il est. Quelque puissants qu' ils soient. Tout riches qu' ils sont.

Fam., Que bien que mal, En partie bien, en partie mal. Il s' acquitte de son emploi que bien que mal. Cette locution vieillit; on dit plus ordinairement, Tant bien que mal.

QUE

QUE signifie quelquefois, Si ce n' est. À qui puis-je confier ce secret qu' à vous seul? Il ne peut rien résulter de vos projets, que des fautes et des malheurs.

Il s' emploie dans certaines phrases avec ellipse des mots Autre chose ou Autrement; et alors il est toujours précédé de la négation. Ainsi on dit: Il ne cherche que la vérité, Il ne cherche autre chose que la vérité. Il ne dit que des sottises, Il ne dit rien autre chose que des sottises. Il ne parle que par sentences, Il ne parle point autrement que par sentences. Il ne fait que boire et manger, Il ne fait autre chose que boire et manger. --- Ne... que peut, dans certains cas, être considéré comme entièrement synonyme de l' adverbe Seulement. Je ne veux que le voir, Je veux seulement le voir.

QUE

QUE forme en outre certaines locutions avec diverses prépositions, conjonctions et adverbes; comme Afin que, avant que, après que, bien que, dès que, depuis que, encore que, loin que, puisque, parce que, sans que, à moins que, attendu que, vu que, en sorte que, d' autant que, outre que, pourvu que, soit que, et quelques autres. Voyez AFIN, AVANT, APRÈS, ETC.

Il s' emploie quelquefois avec ellipse de certaines prépositions et de certains adverbes auxquels on a coutume de le joindre. Ainsi on dit: Approchez, que je vous parle, Afin que je vous parle. Il ne fait point de voyage qu' il ne lui arrive quelque accident, Sans qu' il lui arrive quelque accident. Je lui parlai qu' il était encore au lit, Lorsqu' il était encore au lit. Il était à peine sorti ou À peine était-il sorti, que la maison s' écroula, Lorsque la maison s' écroula. Il y a dix ans qu' il est parti, que je ne l' ai vu, Il s' est écoulé dix ans depuis qu' il est parti, depuis que je ne l' ai vu. Retirez-vous, qu' il ne vous maltraite, De peur qu' il ne vous maltraite. Je n' irai point là que tout ne soit prêt, Avant que tout soit prêt. On le régala que rien n' y manquait, Si bien, de telle sorte, que rien n' y manquait. Qu' il perde son procès ou qu' il le gagne, il partira, Soit qu' il le perde, soit qu' il le gagne. Etc. Plusieurs de ces phrases sont du langage familier.

Fam., Si j' étais que de vous, Si j' étais à votre place. Si j' étais que de vous, je m' y prendrais de cette manière. On dit plus ordinairement, Si j' étais de vous.

Cela ne laisse pas que d' être inquiétant. Voyez LAISSER.

QUE

QUE se dit encore pour Comme, Quand et Si, lorsque, à des propositions qui commencent par ces mots, on en joint d' autres de même nature. Comme il était tard, et qu' on craignait la chute du jour... Comme c' est une chose décidée, et que tout est prêt pour l' exécution... Quand on est jeune, et qu' on se porte bien... Si vous le rencontrez, et qu' il vous demande où je suis...

QUE

QUE s' emploie quelquefois par rédondance. Que s' il m' allègue... Que si vous m' objectez. ... S' il m' allègue, si vous m' objectez...

Il s' emploie souvent pour donner plus de force à ce qu' on dit. C' est une belle chose que de garder le secret. C' est se tromper que de croire... Dans ces exemples, on peut supprimer le que. C' est une belle chose de garder le secret. C' est se tromper de croire... En ce sens, il s' emploie aussi devant les substantifs, mais on ne saurait le supprimer qu' en changeant toute la construction. Ce sont des qualités nécessaires pour régner que la douceur et la fermeté.

QUEL, QUELLE. Adjectif

QUEL, QUELLE. Adjectif dont on se sert pour demander ce que c' est qu' une personne, qu' une chose, son nom, ses qualités, ou pour marquer de l' incertitude, du doute. Quel homme est-ce qu' un tel? Quel temps fait-il? En quelle monnaie vous a-t-il payé? Quelle heure est-il? Quels arbres croissent en ce pays-là? Quel capitaine commandait ce jour-là? Quel cheval voulez-vous? Quel profit vous en revient-il? À quel homme pensez-vous avoir affaire? En quel état sont les choses? Je ne sais quel homme c' est. Je ne sais quel auteur a dit... Il ne sait quel parti prendre, de quel côté tourner. Quel est l' homme assez hardi pour....

Il s' emploie aussi, quelquefois, dans une phrase affirmative. Je vous ai dit quel homme c' est. Je vous ai fait connaître quelles sont mes raisons.

Il se dit aussi par exclamation. Quelle pitié! Quel malheur! Quelle disgrâce! Quelle impudence! Quelle hardiesse! Quelle méchanceté! Quelle bonté! Quelle taille! Quel air! Quelle douceur! Quelle folie d' agir ainsi, que d' agir ainsi!

Quel que soit, De quelque sorte, de quelque espèce que soit ou la personne ou la chose dont il s' agit. Quel que soit l' engagement que vous avez. Quel qu' il soit. Quel qu' il puisse être. Quelle que soit votre intention. Quels que soient vos desseins. Quelles que soient vos vues.

QUEL

QUEL se met quelquefois après Tel: Tel quel; et c' est une façon de parler familière dont on se sert pour marquer qu' une chose est médiocre dans son espèce, qu' elle est plutôt mauvaise que bonne. C' est un avocat, un prédicateur tel quel. On leur donne du vin tel quel. Des étoffes telles quelles.

QUELCONQUE. adj. des deux genres

QUELCONQUE. adj. des deux genres Quel que ce soit, quel qu' il soit, quelle qu' elle soit. Il s' emploie, en général, avec la négation, et il se place toujours après le substantif. Il ne lui est demeuré chose quelconque. Il n' a mal quelconque. Il n' y a homme quelconque qui ne sache cela. Il n' y a raison quelconque qui puisse l' y obliger. Il n' y a pouvoir quelconque qui m' obligeât à cela. En termes de Palais, Nonobstant opposition ou appellation quelconque.

Il se dit sans négation dans le style didactique, pour signifier, Quel qu' il soit, quelle qu' elle soit; et alors il a un pluriel. Une ligne quelconque étant donnée. Deux points quelconques étant donnés. Donnez-moi un point quelconque, une ligne quelconque.

Il s' emploie quelquefois de même dans la conversation. D' une manière quelconque. Donnez-en une raison quelconque. Prendre un prétexte quelconque.

QUELLEMENT. adv.

QUELLEMENT. adv. Il ne s' emploie que dans cette locution familière, Tellement quellement, Ni fort bien ni fort mal, mais plutôt mal que bien. Il fait son devoir, il s' acquitte de ses fonctions tellement quellement. Je me porte tellement quellement.

QUELQUE. adj. des deux genres

QUELQUE. adj. des deux genres Un ou plusieurs, entre un plus grand nombre. Si cela était, quelque historien en aurait parlé. Connaissez-vous quelque personne qui soit de cet avis? Savez-vous quelque chose qu' on puisse lui reprocher? Cela serait bon à quelque dupe, à quelque sot. Adressez-vous à quelque autre personne, à quelque autre. Quelques écrivains ont traité ce sujet. Il possède quelques arpents de terre dans ce pays.

Fam. et par ellipse, Quelque sot, Je ne suis pas assez sot pour faire, pour dire cela.

Quelque chose. Voyez CHOSE.

QUELQUE

QUELQUE sert aussi à indiquer un petit nombre, une quantité peu considérable. Cette affaire souffre quelque difficulté. Il a quelque sujet, quelque petit sujet de se plaindre. Il y a quelque apparence à cela. Il vous en coûtera quelques écus. Cela me fait quelque peine. Il y a quelque temps. Il y a quelques années.

Il se joint aussi avec Peu. Quelque peu d' argent, quelque peu d' amitié, Un peu d' argent, un peu d' amitié.

QUELQUE

QUELQUE signifie encore, Quel que soit le, quelle que soit la. Quelque raison qu' on ait à faire valoir, il ne veut rien écouter. Quelques efforts que vous fassiez. De quelque sorte, de quelque manière qu' on prenne la chose. Quelque remède qu' on lui donne. Quelque part qu' il soit. Quelque soin qu' on prenne. De quelque religion, de quelque pays qu' il soit. Quelque chose qui arrive. De quelque péril que vous soyez menacé. Quelque peu d' argent qu' il ait. Quelques grands biens que vous ayez.

QUELQUE, s' emploie aussi comme adverbe

QUELQUE, s' emploie aussi comme adverbe alors il se joint toujours avec un adjectif ou un adverbe, et il signifie, A quelque point que, à quelque degré que. Quelque sage, quelque riche, quelque préoccupé qu' il soit. Quelque belle qu' elle puisse être. Quelque puissants qu' ils soient, je ne les crains point. Quelque bien qu' il se conduise. Quelque adroitement qu' il s' y prenne.

Il signifie encore, Environ, à peu près. Il y a quelque soixante ans.

QUELQUEFOIS. adv.

QUELQUEFOIS. adv. De fois à autre, parfois. Cela est arrivé quelquefois. Il va quelquefois à pied, quelquefois en voiture.

QUELQU' UN, UNE. s.

QUELQU' UN, UNE. s. Un, une entre plusieurs. Nous attendons des hommes, il en viendra quelqu' un. Plusieurs femmes m' ont promis de venir, nous en aurons quelqu' une.

QUELQU' UN pris absolument, s' emploie pour les deux genres

QUELQU' UN pris absolument, s' emploie pour les deux genres et signifie, Une personne. Quelqu' un m' a dit. Il viendra quelqu' un. J' attends ici quelqu' un.

QUELQUES-UNS

QUELQUES-UNS au pluriel, Plusieurs dans un plus grand nombre. Entre les nouvelles qu' il a débitées, il y en a quelques-unes de vraies. Quelques-uns assurent le contraire.

QUÉMANDER. v. n.

QUÉMANDER. v. n. Mendier par pure fainéantise, mendier clandestinement. Il se dit particulièrement De ceux qui font métier d' aller demander l' aumône dans les maisons. Il a vieilli.

QUÉMANDEUR, EUSE. s.

QUÉMANDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui quémande. Il a vieilli.

QU' EN-DIRA-T-ON. s. m.

QU' EN-DIRA-T-ON. s. m. Les propos que pourra tenir le public. Il est toujours précédé de l' article Le. Se moquer du qu' en-dira-t-on. Se mettre au-dessus du qu' en-dira-t-on. Mépriser le qu' en-dira-t-on. Il est familier.

QUENOTTE. s. f.

QUENOTTE. s. f. Dent de petit enfant. Cet enfant a mal à ses quenottes. De belles, de jolies quenottes. Il est très-familier.

QUENOUILLE. s. f.

QUENOUILLE. s. f. Sorte de petite canne ou de bâton, que l' on entoure, vers le haut, de soie, de chanvre, de lin, de laine, etc., pour filer. Charger une quenouille. Coiffer une quenouille. Monter une quenouille. Une quenouille et un fuseau.

Il se dit aussi de La soie, du chanvre, du lin, de la laine dont une quenouille est chargée. Filer une quenouille. Elle a achevé sa quenouille. Elle ne se mêle que de filer sa quenouille.

Prov., Allez filer votre quenouille, se dit À une femme qui veut se mêler de choses qui passent sa capacité.

Fig., Cette maison est tombée en quenouille, Une fille en est devenue héritière. On dit dans le même sens, Le royaume de France ne tombe point en quenouille, Les filles ne sont point appelées à succéder au trône de France.

Fig. et fam., L' esprit est tombé en quenouille dans cette famille, Les filles y ont plus d' esprit que les garçons.

Quenouilles de lit, Les colonnes, les piliers qui sont aux quatre coins de certains lits. Attacher quelqu' un à la quenouille d' un lit. Quenouilles dorées. On ne voit plus guère de lits à quenouilles que chez les gens de la campagne.

QUENOUILLE

QUENOUILLE se dit, en Agriculture, Des arbres fruitiers qui sont taillés de manière que le branchage se rapproche de la forme d' une quenouille. J' ai fait planter des quenouilles qui n' ont pas réussi.

QUENOUILLÉE. s. f.

QUENOUILLÉE. s. f. La quantité de laine, de chanvre, etc., nécessaire pour garnir une quenouille.

QUÉRABLE. adj.

QUÉRABLE. adj. T. de Jurispr. Rente ou Redevance quérable, Celle que le créancier doit aller chercher, par opposition à Rente ou Redevance portable, Celle que le débiteur doit acquitter dans un lieu désigné par le titre. On dit aussi, Requérable.

QUERCITRON. s. m.

QUERCITRON. s. m. T. de Botan. Espèce de chêne vert de l' Amérique septentrionale, dont l' écorce sert à teindre en jaune.

QUERELLE. s. f.

QUERELLE. s. f. Contestation, démêlé, dispute mêlée d' aigreur et d' animosité. Grande querelle. Grosse querelle. Petite, légère, violente, sanglante querelle. Vieille querelle. Querelle de famille. Querelle héréditaire. Querelle de ménage. Querelle de dix ans, de vingt ans. Avoir querelle avec quelqu' un. Être en querelle avec quelqu' un. Faire querelle, chercher querelle à quelqu' un. Susciter une querelle à quelqu' un. Exciter une querelle. Prendre querelle. Ils prirent querelle au jeu, sur le jeu. Accorder une querelle, des querelles. Terminer, apaiser, assoupir une querelle. Semer des querelles. Renouveler, réveiller une querelle. Mettre des gens en querelle. Voilà le sujet de leur querelle. C' est ce qui a fait leur querelle. Le commencement, l' origine de la querelle. Sur la fin de leur querelle. Il a une grande querelle sur les bras. La querelle se renouvela, se ralluma. Vider une querelle par le combat. Il s' est fait des querelles, qu' il les démêle tout seul. Il engage ses amis dans ses querelles. Je ne veux point de querelle. Il y a querelle entre eux. Ils sont en querelle.

Entrer dans une querelle, S' intéresser dans une querelle, y prendre parti.

Embrasser, épouser, prendre la querelle de quelqu' un, Prendre le parti de quelqu' un contre ceux avec qui il a querelle. Prendre querelle pour quelqu' un, Déclarer qu' on entreprend de le venger de ceux qui l' ont offensé, prendre son parti avec chaleur, malmener ceux qui sont contre lui.

Prov., Querelle d' Allemand, Querelle faite légèrement, sans sujet. Il cherchait à lui faire une querelle d' Allemand. Il m' a fait une querelle d' Allemand.

En termes de Droit romain, Querelle d' inofficiosité. Voyez INOFFICIOSITÉ.

QUERELLER. v. a.

QUERELLER. v. a. Faire querelle à quelqu' un. Il est venu nous quereller mal à propos. Ne querellez personne.

Il s' emploie aussi avec le pronom réciproque, et signifie, Disputer l' un contre l' autre avec des paroles aigres. Ces gens se sont querellés. Ils se querellent toujours.

QUERELLER

QUERELLER signifie encore, Gronder, réprimander. Son père l' a querellé. C' est un homme qui querelle toujours ses domestiques.

Il s' emploie aussi absolument. Cet homme aime fort à quereller. Ne querellons point.

QUERELLÉ, ÉE. participe

QUERELLÉ, ÉE. participe

QUERELLEUR, EUSE. adj.

QUERELLEUR, EUSE. adj. Qui fait, qui cherche souvent querelle aux gens. C' est un homme fort querelleur. Il est faible et querelleur. Cette femme est méchante et querelleuse.

Il est quelquefois substantif. C' est un grand querelleur. C' est une querelleuse perpétuelle.

QUÉRIMONIE. s. f.

QUÉRIMONIE. s. f. (On prononce Cué.) T. d' Officialité. Requête présentée au juge d' Église, pour obtenir la permission de faire publier un monitoire.

QUERIR. v. a.

QUERIR. v. a. Chercher avec charge d' amener la personne, ou d' apporter la chose dont il est question. Il ne s' emploie qu' à l' infinitif, et avec les verbes Aller, venir, envoyer. Allez me querir un tel. Il est allé querir du vin. Je l' ai envoyé querir. Envoyez-nous querir telle chose. Il m' est venu querir de la part d' un tel. Il a vieilli.

Prov. et pop., Il serait bon à aller querir la mort, se dit De quelqu' un qui tarde long-temps à revenir, à faire une commission dont on l' a chargé; et, en général, D' une personne lente.

QUESTEUR. s. m.

QUESTEUR. s. m. (On prononce Cués.) T. d' Antiq. romaine. C' était le nom de Certains magistrats chargés, à Rome, dans les armées ou dans les provinces, de l' administration des finances, et de diverses autres fonctions, comme de recevoir les ambassadeurs, etc. Les questeurs donnaient au peuple les combats de gladiateurs, et en faisaient les frais. La tente du questeur, dans les camps, était toujours voisine de celle du général. Un proconsul et son questeur. Sylla porta jusqu' à vingt le nombre des questeurs provinciaux. Cécilius fut questeur de Verrès. Cicéron fut questeur de Sicile.

QUESTEUR

QUESTEUR se dit, dans certains corps, Des membres qui sont chargés de diriger et de surveiller l' emploi des fonds. Il est un des questeurs de la chambre des députés.

QUESTION. s. f.

QUESTION. s. f. Interrogation, demande que l' on fait pour s' éclaircir de quelque chose. Il m' a fait cent questions. Il m' a fait question sur question. Accabler, presser, pousser quelqu' un de questions. Qu' avez-vous répondu à cette question? C' est une question captieuse. Ce n' est pas là une question à faire. Vous éludez ma question. Je n' ai pas entendu, je n' ai pas compris votre question. Ma question est restée sans réponse.

Ironiq., Belle question! se dit À une personne qui fait une question inutile ou ridicule. On dit dans le même sens, Quelle question!

QUESTION

QUESTION se dit aussi d' Une proposition qu' il y a lieu d' examiner, de discuter. Question de logique, de physique, de théologie, de morale, d' histoire, de jurisprudence, etc. Grande question. Question difficile, importante, épineuse. Question intéressante, curieuse. Question problématique. Question insoluble. Question simple. Question composée ou complexe. Examiner, traiter, agiter une question. Diviser une question. Proposer une question. Résoudre une question. Vider la question. Soulever une question. Détourner, déplacer une question. Vous embrouillez la question, au lieu de l' éclaircir. La question roule sur ce que... De cette question, il en naît plusieurs autres. Vous donnez pour réponse ce qui est en question. Cela est hors de doute, il ne faut pas le mettre en question. Question de droit. Question de fait. Question d' état. Toute la question se réduit à ce point. Voilà le noeud, le point de la question. Vous n' entendez pas la question. Ce n' est pas là la question. Vous n' êtes pas dans la question. Vous êtes hors de la question. Entrer dans la question. Sortir de la question. Revenir à la question. Rentrer dans la question. Je vous rappelle à la question. Aborder la question. Poser l' état de la question. Changer l' état de la question. Mettre une question sur le tapis. La question a été jugée, décidée. Ce n' est pas, ce n' est plus une question. Le ferai-je ou ne le ferai-je pas? c' est la question, voilà la question, toute la question.

Il est question, il n' est pas question de, Il s' agit, ou il ne s' agit pas de. Il n' est pas question de ce que vous avez dit, mais de ce que vous avez fait. Il est question de savoir s' il le voudra. De quoi est-il question? On dit de même: Voici la chose, la personne dont il est question, dont est question; et fam., Voici la personne en question.

Dans le langage des délibérations publiques, Demander la question préalable, Demander qu' on décide s' il y a ou s' il n' y a pas lieu de délibérer sur une proposition qui vient d' être faite; et, dans l' usage ordinaire, Demander qu' on ne délibère pas sur cette proposition. On dit de même, Cette proposition fut écartée par la question préalable.

QUESTION

QUESTION signifie aussi, La torture, la gêne donnée aux accusés et aux condamnés, en matière criminelle, pour leur arracher des aveux. Question ordinaire, extraordinaire. Question préparatoire. Question préalable. Présenter un criminel à la question. On l' a mis, on l' a appliqué à la question pour lui faire déclarer ses complices. Donner la question avec l' eau. Donner la question avec les brodequins. Il a eu la question si rudement, qu' il en est tout disloqué, tout rompu. Souffrir la question. Il a tout avoué à la question. Louis XVI abolit la question préparatoire.

Pop., Il ne faut pas lui donner la question pour lui faire dire tout ce qu' il sait, se dit D' un homme qui parle trop, et qui dit tous ses secrets.

QUESTIONNAIRE. s. m.

QUESTIONNAIRE. s. m. Celui qui donnait la question aux accusés et aux condamnés.

QUESTIONNER. v. a.

QUESTIONNER. v. a. Interroger quelqu' un, lui faire des questions. Je l' ai questionné sur plusieurs choses. Il m' est venu questionner. Avec le pronom réciproque, Se questionner l' un l' autre.

Il se prend souvent en mauvaise part, et se dit De ceux qui ont coutume de faire des questions importunes. Cet homme-là ne fait que questionner.

QUESTIONNÉ, ÉE. participe

QUESTIONNÉ, ÉE. participe

QUESTIONNEUR, EUSE. s.

QUESTIONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fait sans cesse des questions. C' est un des plus grands questionneurs qu' on ait jamais vus. C' est un rude questionneur, un importun questionneur C' est une questionneuse insupportable. On l' emploie quelquefois adjectivement. Cette femme est bien questionneuse.

QUESTURE. s. f.

QUESTURE. s. f. (On prononce Cués.) Dignité, charge de questeur. Exercer la questure. César brigua la questure. Il est un des candidats pour la questure de la chambre des députés.

Il se dit aussi de La durée des fonctions de questeur. Telle chose s' est faite sous sa questure.

Il se dit encore Du bureau des questeurs d' une assemblée. Aller à la questure de la chambre des députés.

QUÊTE. s. f.

QUÊTE. s. f. Action par laquelle on cherche. Il y a longtemps que je suis en quête d' un tel, en quête de telle chose. Se mettre en quête. Après une si pénible et si longue quête.

Il se dit, en termes de Chasse, de L' action d' un valet de limier qui va détourner une bête pour la lancer, et de L' action du chien qui démêle la voie d' un cerf, d' un sanglier, etc., qu' on veut détourner. Aller en quête. Un limier bon pour la quête.

Il se dit de même en parlant De la chasse des perdrix. Un épagneul bon pour la quête. Ce chien est trop vif, trop ardent, il n' est pas bon pour la quête. Ce chien a la quête brillante, a une fort belle quête.

QUÊTE

QUÊTE signifie aussi, L' action de demander et de recueillir des aumônes pour les pauvres, ou pour des oeuvres pieuses. Faire la quête dans l' église, dans les maisons, pour les réparations de l' église, pour les pauvres. Elle n' a trouvé, elle n' a fait que tant dans sa quête. Les religieux des ordres mendiants vont à la quête.

QUÊTE. s. f.

QUÊTE. s. f. T. de Marine. Saillie que font l' étrave et l' étambot hors de la quille.

QUÊTER. v. a.

QUÊTER. v. a. T. de Chasse. Chercher. Quêter un cerf, un sanglier, un lièvre. Quêter des perdrix.

Il s' emploie quelquefois absolument. Nous avons quêté tout le matin sans rien trouver. Un épagneul qui quête bien.

Fig., Quêter des louanges, des suffrages, etc., Chercher à se faire donner des louanges, des suffrages, etc. On dit de même, Quêter des voix, des suffrages pour quelqu' un.

QUÊTER

QUÊTER signifie aussi, Demander et recueillir des aumônes. On a prié cette dame de quêter. Les religieux mendiants obtinrent la permission de quêter dans la ville. Quêter de porte en porte.

QUÊTÉ, ÉE. participe

QUÊTÉ, ÉE. participe

QUÊTEUR, EUSE. s.

QUÊTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui quête pour quelqu' un. Il y avait plusieurs quêteurs à la suite les uns des autres. Une quêteuse. Cette quêteuse a fait beaucoup d' argent. Dans les ordres mendiants, il y a des frères quêteurs qui quêtent pour leur couvent.

QUEUE. s. f.

QUEUE. s. f. La partie qui termine le corps de la plupart des animaux, par derrière.

Il signifie, en parlant Des quadrupèdes, Cette partie qui est un prolongement de l' épine du dos. Le bout de la queue. Le tronc de la queue. Le noeud de la queue. La queue d' un cheval, d' un taureau, d' un mouton, d' un renard. Grosse queue. Courte queue. Queue épaisse. Chevaux à longue queue, à courte queue. Les chevaux s' émouchent avec leur queue, de leur queue. Ce chien remue la queue, flatte de la queue. Couper la queue à un cheval, à un chien. Un lion qui se bat les flancs de sa queue, avec sa queue. Couper un noeud de la queue à un cheval.

Queue prenante, La queue de certains animaux qui peut s' enrouler avec force autour des objets, et dont ils se servent pour s' attacher, pour se suspendre. Singe à queue prenante.

En parlant Des chevaux, Queue à l' anglaise, Celle qui a été coupée selon la méthode anglaise. Queue en catogan, Celle qui a été coupée très-court, près de la racine. Queue en balai, Celle dont les crins sont plus abondants à la partie inférieure qu' à la partie supérieure. Queue de rat, Celle qui est dégarnie de crins. Queue en trompe, Celle qui est relevée dans l' exercice. Les chevaux arabes portent la queue en trompe.

Chez les Turcs, Pacha à une queue, à deux queues, à trois queues, Pacha qui a droit de faire porter devant lui une queue, deux queues, trois queues de cheval, comme marques de sa dignité. Voyez TOUG.

Queue de mouton, Pièce de viande qui est prise du quartier de derrière d' un mouton, et où ordinairement la queue tient. Servir une queue de mouton. Quand on dit, Un ragoût de queues de mouton, on ne veut parler que des queues seules.

Queue de martre, La peau et le poil de la queue d' une martre, passée et accommodée, pour servir de fourrure. Une robe garnie de queues de martre.

Prov. et fig., Brider son cheval, son âne par la queue, S' y prendre maladroitement et à contre-sens dans une affaire.

Prov., fig. et pop., Il s' en est retourné honteusement la queue entre les jambes, se dit D' un homme qui a paru confus de ce qu' une affaire ne lui avait pas réussi.

Prov. et fig., Quand on parle du loup on en voit la queue, se dit Lorsqu' un homme arrive dans une société, au moment où l' on parle de lui.

Prov. et fig., Tirer le diable par la queue, Avoir beaucoup de peine à se procurer de quoi vivre.

Queue-de-cheval, Plante. Voyez PRÊLE.

Queue-de-cochon, Tarière terminée en vrille, qui sert dans différents métiers.

Queue-de-lion, ou Léonurus, Plante labiée qui croît principalement en Afrique, et dont les fleurs, d' un beau rouge de feu, naissent en verticilles à l' extrémité des rameaux.

Queue-de-pourceau, Plante ombellifère dont la racine est grosse, longue, et pleine d' un suc jaune fétide.

Queue-de-rat, Lime ronde, terminée en pointe, qui sert à agrandir et à limer des trous. --- En termes d' Art vétérinaire, Espèce de dartre allongée qui survient aux jambes des chevaux, et qui forme une ligne dégarnie de poil. --- En termes de Marine, Forme que l' on donne au bout d' une manoeuvre, en la travaillant en pointe, pour faciliter son entrée dans certaines poulies ou conduits. Faire une queue-de-rat. Cordage en queue-de-rat, terminé en queue-de-rat.

Queue-du-chat, Figure de contredanse. Allez en avant à quatre, et faites la queue-du-chat.

Queue-de-renard, Petite plante à laquelle on trouve quelque ressemblance avec la queue du renard, et qui vient ordinairement dans les lieux humides.

Queue-de-souris, Plante qui croît dans les champs, les prés et les jardins, et qui porte des fleurs dont le réceptacle s' allonge après la floraison, de manière à prendre la forme d' une queue de souris.

QUEUE

QUEUE en parlant Des oiseaux, se dit Des grandes plumes qui leur sortent du croupion, et qui leur servent ordinairement comme de gouvernail pour se conduire dans l' air. La queue des hirondelles est fourchée. Cela est fait en queue d' hirondelle. Une queue de paon. Un coq qui a une belle queue.

Queue-d' aronde, Espèce de tenon, en queue d' hirondelle, fait à une pièce de bois ou de fer, et qui doit entrer dans une entaille de même forme. Assemblage à queue-d' aronde.

QUEUE

QUEUE en parlant Des poissons, des serpents, et de quelques insectes, désigne La partie qui s' étend du ventre jusqu' à l' extrémité opposée à la tête. Queue de morue. Queue de saumon. Le scorpion pique de la queue. Une baleine peut renverser une barque d' un coup de queue. Un serpent qui se mord la queue était, chez les Égyptiens, le symbole de l' année.

Prov. et fig., À la queue gît le venin, ou Le venin est à la queue, se dit par allusion à la croyance populaire que certains serpents ont le venin dans la queue, et signifie que, Dans certaines affaires, dans certaines maladies, etc., c' est la fin qui recèle un danger dont il faut se défier.

Prov. et fig., Écorcher l' anguille par la queue, Commencer par l' endroit le plus difficile, et par où l' on devrait finir. Il n' y a rien de plus difficile à écorcher que la queue, Souvent, dans les affaires, c' est au moment de les terminer que se présentent les plus grandes difficultés. On dit dans un sens analogue, La queue en sera difficile à écorcher.

QUEUE

QUEUE se dit aussi en parlant Des fleurs, des feuilles, des fruits, et signifie, Cette partie par laquelle ils tiennent aux arbres, aux plantes. La queue des violettes, des roses, etc. La queue des melons, des poires, etc. Il ne faut pas couper la queue des fruits qu' on veut garder. Cerises à courte queue. En parlant De certaines fleurs, comme les tulipes, les lis, les narcisses, on appelle Queue, lorsqu' elles sont cueillies, ce qu' on nomme Tige dans ces mêmes fleurs, lorsqu' elles sont encore sur pied.

Prov. et pop., Il n' en reste, il n' en est pas resté la queue d' un, d' une, Il n' en reste, il n' en est resté aucun, aucune. Tous les lapins de cette garenne ont été détruits, il n' en reste pas la queue d' un. Ils ont dérobé toutes mes pêches, toutes mes poires, il n' en est pas resté la queue d' une.

QUEUE

QUEUE en parlant Des hommes, se dit Des cheveux de derrière, lorsqu' ils sont attachés avec un cordon et couverts d' un ruban roulé tout autour. Se faire faire la queue. Il a quitté la queue pour les cheveux courts. On a porte autrefois les deux queues. Une perruque à queue. Ruban de queue.

QUEUE

QUEUE se dit encore de Plusieurs autres choses qui ressemblent en quelque façon à une queue.

En termes de Chancellerie, Lettres scellées sur simple queue, Celles dont le sceau est sur cette partie du parchemin qu' on coupe en forme de queue pour y attacher le sceau; et, Lettres scellées sur double queue, Celles dont le sceau est sur une bande de parchemin qui passe au travers des lettres.

La queue d' un g, d' un p, d' un q, etc., Ce qui excède par en bas le corps de ces différentes lettres.

La queue d' une note, Le trait qui tient au corps de la note, et qui monte ou descend perpendiculairement à travers la portée.

La queue d' une comète, La longue traînée de lumière qui suit le corps de la comète. Une comète à longue queue. Cette comète avait la queue tournée vers l' orient.

La queue d' une poêle, La longue pièce de fer qui sert à tenir une poêle. On dit de même, La queue d' un gril, d' une casserole, d' une lèchefrite, etc.

Prov. et fig., Il n' y en a point de si empêché que celui qui tient la queue de la poêle, Celui qui est le principal agent d' une affaire, est le plus embarrassé.

La queue d' un moulin, Cette grande pièce de bois qui sert à faire tourner un moulin à vent sur son pivot.

Piano à queue, Piano dont la forme se rapproche beaucoup de celle des anciens clavecins, et dont les cordes se prolongent horizontalement sur une surface plus étendue que dans les pianos ordinaires.

La queue d' un manteau, d' une robe, etc., L' extrémité d' un manteau, d' une robe, etc., lorsqu' elle traîne par derrière. Robe à queue, à queue traînante. Les prélats, les princesses, etc., se font porter la queue. La queue d' une chape de cardinal.

QUEUE

QUEUE en Architecture, L' extrémité d' une pierre longue qui entre dans la construction d' un mur ou d' une voûte. Cette pierre, ce claveau n' a pas assez de queue.

QUEUE

QUEUE au Jeu de billard, Instrument dont on se sert le plus communément à ce jeu pour pousser les billes. Une bonne queue. Le gros, le petit bout d' une queue. Il joue mieux de masse que de queue. Se servir de la grande queue. On appelait autrefois Queue du billard, Le petit bout de l' instrument de ce nom qui servait au même usage.

Queue à procédé, Celle dont le petit bout est garni d' un morceau de cuir, et avec laquelle on exécute des coups qui seraient impossibles avec la queue ordinaire, tels que celui d' imprimer à la bille un mouvement composé et rétrograde.

Faire fausse queue, Toucher la bille à faux avec la queue.

QUEUE

QUEUE s' emploie figurément pour signifier, Le bout, la fin de quelque chose. La queue d' un étang. À la queue du bois, de la forêt. La queue de l' hiver a été rude. Le proverbe dit: Mi-mai, queue d' hiver.

Fam., La queue d' une affaire, Les derniers soins qu' elle exige quelquefois, après qu' elle semble terminée. Cette affaire aura une longue queue.

Fam., Ne point laisser, ne point faire de queue dans un payement, Effectuer ce payement en entier.

Fam., On a pris cette affaire par la tête et par la queue, On l' a tournée et examinée de toutes les manières.

Prov. et fig., Prendre le roman par la queue, Avant le mariage, vivre maritalement.

QUEUE

QUEUE à certains Jeux, se dit d' Une somme indépendante de l' enjeu principal. Au Piquet à écrire, par exemple, on appelle Queue des jetons, La totalité des jetons qu' on a mis aux paris; et Queue des paris, Ce qui revient au joueur qui a gagné le plus de paris. Mettre à la queue. Voyez PARI.

QUEUE

QUEUE signifie aussi, La dernière partie, les derniers rangs de quelque corps, de quelque compagnie. La queue d' une procession, d' un cortége. La queue d' un régiment, d' une armée. C' est le dernier reçu, il est à la queue, tout à la queue. Se mettre à la queue. Mettre un soldat à la queue de la compagnie pour fait d' indiscipline. Prendre la queue. Charger une armée, un régiment, etc., en queue. Donner en queue. Donner sur la queue d' une armée. Prendre en flanc et en queue. La queue d' une flotte.

À la queue, en queue, signifie quelquefois, À la suite, immédiatement après. Il était à la queue de la tranchée, à la queue des travailleurs. Le bagage suivait en queue, était à la queue. Ce régiment était à la queue des chariots. Il suit en queue. C' est un bon chasseur, il est toujours à la queue des chiens.

À la queue, en queue, signifie encore, À la poursuite de quelqu' un, aux trousses de quelqu' un. Avoir les ennemis en queue. Il a fait un mauvais coup, les gendarmes sont à sa queue. Il a les gendarmes en queue. Laissez-moi faire, je lui mettrai en queue un homme qui le fera bien aller. Les trois dernières phrases sont du style familier et vieillissent.

Fam., Faire queue, Se ranger par ordre, les uns derrière les autres, afin de passer chacun à son tour à une audience, à une distribution, etc. On faisait queue à la porte des boulangers. Il est fort ennuyeux de faire queue à la porte d' un spectacle. On dit de même: La queue s' étendait jusqu' à tel endroit. Se mettre à la queue. Aller à la queue. Etc.

Queue à queue, À la file, immédiatement l' un après l' autre. Ces loups se suivaient queue à queue. Attacher des chevaux queue à queue. Ces bateaux étaient queue à queue.

Fig., À la queue leu leu. Jeu d' enfants, ainsi appelé parce qu' à ce jeu on marche à la suite les uns des autres, comme marchent les loups, qu' on appelait autrefois Leux.

Fam., Ils sont venus à la queue leu leu, Ils sont venus à la suite les uns des autres.

QUEUE. s. f.

QUEUE. s. f. Sorte de futaille contenant environ un muid et demi. Mettre du vin dans des queues. C' est un vin qui se vend cent écus la queue. Défoncer une queue de vin. Les maraudeurs lui burent deux ou trois queues de vin en un jour.

Demi-queue, Futaille contenant la moitié de ce que contient une queue. Il a mis son vin dans des demi-queues.

QUEUE. s. f.

QUEUE. s. f. Sorte de pierre à aiguiser. Il faut repasser ce rasoir sur la queue. Queue à faux. Queue à l' huile. On écrit aussi, Queux.

QUEUSSI-QUEUMI. loc. adv. et fam.

QUEUSSI-QUEUMI. loc. adv. et fam. Absolument de même. Ce remède ne lui fera pas plus de bien que les autres; ce sera queussi-queumi. Vous avez entendu ce qu' il vient de dire; eh bien, moi, je dis queussi-queumi.

QUEUTER. v. n.

QUEUTER. v. n. T. de Billard. Pousser d' un seul coup les deux billes avec sa queue. Quand on queute, on perd un point, et si l' on fait la bille, elle ne compte pas.

QUEUX. s. m.

QUEUX. s. m. Vieux mot qui signifiait autrefois, Cuisinier. Les traiteurs de Paris se qualifiaient de maîtres queux. Il y avait des maîtres queux dans la maison du roi.

QUEUX

QUEUX signifie aussi, Pierre à aiguiser. On écrit plus ordinairement, Queue.

QUI. Pronom relatif des deux genres et des deux nombres

QUI. Pronom relatif des deux genres et des deux nombres Lequel, laquelle. L' homme qui raisonne. La femme qui a soin de son ménage. Le livre qui traite de cette matière. Le meuble qui renferme ces objets. Précédé d' une préposition, il ne s' emploie ordinairement qu' en parlant Des personnes. Celui, celle de qui je parle, à qui j' ai donné cela. Les gens à qui j' ai appris cette nouvelle, à qui j' ai dit votre affaire. Celui pour qui, contre qui je plaide. C' est vous à qui je parle. On dit plus ordinairement, C' est à vous que je parle.

Il s' emploie aussi d' une manière absolue. Je croirai qui vous voudrez. Je m' en rapporte à qui vous voudrez. Vous trouverez à qui parler. Aimez qui vous aime. Jouera qui voudra. Je nommerai à cette place qui je voudrai. On ne sait qui meurt ni qui vit. Qui observera les commandements de Dieu, sera sauvé. Qui prend, s' engage. Voilà qui vous en dira des nouvelles. C' est à qui l' aura. C' est à qui mieux mieux. On est entré secrètement; devinez qui. Cherchez qui. Dites-moi qui. J' ignore qui a fait cela. Je ne me souviens plus qui c' est. Je ne sais qui m' a dit cela. Je ne sais qui. Il tient cela de je ne sais plus qui.

Il s' emploie quelquefois de cette même manière en parlant Des choses. Voilà qui est beau. Voici qui me plaît. Voici qui va bien. Qui plus est. Qui pis est.

Subst. et fam., Un je ne sais qui, Un homme de nulle considération. Il est toujours avec des je ne sais qui.

Qui que ce soit, qui que ce puisse être, etc., Quiconque, quelque personne que ce soit, etc. Qui que ce soit, qui que ce puisse être qui ait fait cela, c' est un habile homme. Qui que ce soit qui vous l' ait dit, il s' est trompé. Quand il est employé avec la négative, il signifie, Nul, aucune personne. Il n' y a qui que ce soit. Je n' y ai trouvé qui que ce soit.

QUI

QUI s' emploie encore absolument, et par interrogation, pour dire, Quel homme, quelle personne? Qui d' entre vous oserait? À qui pensez-vous parler? Avare, pour qui amassez-vous tant d' argent? Je connais un homme capable d' en prendre soin; et qui? me dit-il. Qui l' aurait cru? Qui vous l' a dit? Qui est là? Qui va là? Qui vive? Qui sont ceux qui prétendent à cette place? Qui demandez-vous? Qui a fait cela?

QUI

QUI répété, est quelquefois distributif, et signifie, Ceux-ci, ceux-là, les uns, les autres. Ils étaient dispersés qui çà, qui là. Qui d' un côté, qui de l' autre. Ils coururent aux armes, et se saisirent, qui d' une épée, qui d' une pique, qui d' une hallebarde. Il vieillit dans cette acception; cependant on en fait encore usage quelquefois dans la poésie familière.

QUIA

QUIA (On prononce Cuia.) T. emprunté du latin. Il n' est usité que dans ces phrases proverbiales, Être à quia, mettre à quia, Être réduit ou réduire quelqu' un à ne pouvoir répondre. Il l' a mis à quia. Il est à quia.

QUIBUS. s. m.

QUIBUS. s. m. (On prononce Cuibusse.) Terme populaire qui n' est guère usité que dans cette phrase, Avoir du quibus, Être riche.

QUICONQUE. Pronom masculin indéfini

QUICONQUE. Pronom masculin indéfini qui n' a point de pluriel. Toute personne qui, quelque personne que ce soit qui. Quiconque n' observera pas cette loi, sera puni. La loi porte que quiconque fera, dira... Quiconque passe par là, doit payer tant. J' ai promis de le protéger contre quiconque l' attaquerait.

Il est quelquefois féminin, et peut être suivi d' un adjectif de ce genre, lorsqu' il a déterminément rapport à une femme. Mesdames, quiconque de vous sera assez hardie pour médire de moi, je l' en ferai repentir.

QUIDAM, QUIDANE. s.

QUIDAM, QUIDANE. s. (On prononce Kidan.) T. de Palais et d' Officialité, emprunté du latin. Il s' emploie dans les monitoires, procès-verbaux, informations, etc., pour désigner Les personnes dont on ignore ou dont on n' exprime point le nom. Sur la plainte qu' on nous a faite qu' un certain quidam, que certain quidam, vêtu de telle manière. .. Il aurait appris de certains quidams, d' une certaine quidane, que... Lesdits deux quidams. Lesdites deux quidanes.

QUIDAM

QUIDAM se dit quelquefois encore par mépris, dans la conversation. Je fus accosté par un certain quidam, par un quidam de mauvaise mine. On n' emploie jamais de cette manière le féminin Quidane.

QUIDDITÉ. s. f.

QUIDDITÉ. s. f. (On prononce Cui, et on fait sentir les deux D.) T. de Philosophie scolastique. Ce qu' une chose est en elle-même.

QUIESCENT, ENTE. adj.

QUIESCENT, ENTE. adj. (On prononce Cui.) T. de Gram. hébraïque. Il se dit Des lettres qui ne se prononcent point. Lettres quiescentes.

QUIET, ÈTE. adj.

QUIET, ÈTE. adj. (On prononce Cui dans ce mot et dans les deux suivants.) adj. Tranquille, calme, point agité. Une âme quiète. Il est vieux.

QUIÉTISME. s. m.

QUIÉTISME. s. m. Erreur de certains mystiques, qui, par une fausse spiritualité, font consister toute la perfection chrétienne dans le repos ou l' inaction complète de l' âme, et négligent entièrement les oeuvres extérieures.

QUIÉTISTE. adj. des deux genres

QUIÉTISTE. adj. des deux genres Qui suit les erreurs du quiétisme. Ce directeur est quiétiste. Il est aussi substantif. C' est un quiétiste.

QUIÉTUDE. s. f.

QUIÉTUDE. s. f. T. du langage mystique. Tranquillité, repos. La grâce, l' amour de Dieu met l' esprit dans une entière quiétude, dans une parfaite quiétude, donne une entière quiétude d' esprit. Oraison de quiétude.

Il s' emploie aussi quelquefois dans le langage ordinaire. Vivre à la campagne dans une douce quiétude. Être dans une grande quiétude.

QUIGNON. s. m.

QUIGNON. s. m. Gros morceau de pain. Il mange un quignon de pain, un gros quignon de pain à son déjeuner. Il est familier.

QUILLAGE. s. m.

QUILLAGE. s. m. (On mouille les L dans ce mot et les suivants.) Il n' est usité que dans cette locution, Droit de quillage, Droit que les navires marchands payent dans les ports de France la première fois qu' ils y entrent.

QUILLE. s. f.

QUILLE. s. f. T. de Marine. Longue pièce de bois qui va de la poupe à la proue d' un navire, et qui lui sert comme de fondement. La quille d' un vaisseau. Ce vaisseau a cent pieds de quille.

QUILLE. s. f.

QUILLE. s. f. Morceau de bois long et rond, plus mince par le haut que par le bas, servant à un jeu où il y a neuf de ces morceaux de bois, qu' on range ordinairement trois à trois en carré, pour les abattre avec une boule. Grosses quilles. Petites quilles. La boule et les quilles. Un jeu de quilles. Jouer aux quilles. Un joueur de quilles. Faire tant de quilles de venue, tant de quilles de rabat. Faire les neuf quilles. Abattre des quilles. Un homme qui se tient droit comme une quille. Il est planté là comme une quille.

Prov., fig. et pop., Recevoir quelqu' un comme un chien dans un jeu de quilles, Lui faire un très-mauvais accueil.

Prov., fig. et pop., Prendre, trousser son sac et ses quilles, Plier bagage, se sauver, se retirer promptement. Donner à quelqu' un son sac et ses quilles, Le chasser. Ne laisser aux autres que le sac et les quilles, Prendre pour soi ce qu' il y a de meilleur, et n' abandonner aux autres que ce qui a peu de prix.

QUILLER. v. n.

QUILLER. v. n. Il se dit Lorsque, avant de faire une partie de quilles, chaque joueur en jette une, et vise à la placer le plus près de la boule, pour savoir ceux qui seront ensemble, ou celui qui jouera le premier. Il faut quiller, les plus près seront ensemble.

QUILLETTE. s. f.

QUILLETTE. s. f. T. d' Agricult. Il se dit Des brins d' osier gros comme le petit doigt, et longs d' un pied, qu' on enfonce en terre d' un demi-pied, pour qu' ils prennent racine. Planter des osiers en quillettes.

QUILLIER. s. m.

QUILLIER. s. m. L' espace carré dans lequel on range les neuf quilles. Pousser une boule auprès du quillier. Faire poser un quillier de pierre.

Il se dit aussi de L' assemblage de toutes les quilles prises ensemble. Abattre tout le quillier. Faire tout le quillier.

QUINA. s. m.

QUINA. s. m. Voyez QUINQUINA.

QUINAIRE. adj.

QUINAIRE. adj. (On prononce Cui.) T. de Mathém. Il se dit D' un nombre divisible par cinq. Nombre quinaire.

QUINAIRE. s. m.

QUINAIRE. s. m. T. d' Antiq. Nom par lequel les monétaires anciens et les antiquaires désignent les pièces de monnaie de la troisième grandeur, fabriquées soit en or, soit en argent. Quinaire d' or. Quinaire d' argent. Les trois mots, Médaillon, Médaille et Quinaire, désignent les trois modules différents des monnaies frappées à Rome et dans l' Empire, en or et en argent.

QUINAUD, AUDE. adj.

QUINAUD, AUDE. adj. Confus, honteux d' avoir eu le dessous dans quelque contestation. Il est fort quinaud. Je l' ai rendu bien quinaud. Il est vieux.

QUINCAILLE. s. f.

QUINCAILLE. s. f. Toute sorte d' ustensiles, d' instruments de fer ou de cuivre, comme chandeliers, mouchettes, lames d' épée, couteaux, ciseaux, etc. Faire marchandise de quincaille.

Il se dit figurément, et par mépris, de La monnaie de cuivre. Voilà bien de la quincaille. Se charger de quincaille. Il est peu usité.

QUINCAILLERIE. s. f.

QUINCAILLERIE. s. f. Marchandise de toute sorte de quincaille. Faire commerce de quincaillerie. Un ballot de quincaillerie. Porter de la quincaillerie en Amérique. Magasin de quincaillerie.

QUINCAILLIER. s. m.

QUINCAILLIER. s. m. Marchand, vendeur de quincaille. Une boutique de quincaillier. Riche quincaillier. Marchand quincaillier.

QUINCONCE. s. m.

QUINCONCE. s. m. Disposition de plant qui est faite à distances égales en ligne droite, et qui présente plusieurs allées d' arbres en différents sens. Un bois planté en quinconce.

Il se dit aussi d' Un lieu planté de cette manière. Le quinconce des Invalides à Paris.

QUINDÉCAGONE. s. m.

QUINDÉCAGONE. s. m. (On prononce Cuin.) T. de Géom. Figure qui a quinze angles ou quinze côtés. Quindécagone régulier.

QUINDÉCEMVIRS. s. m. pl.

QUINDÉCEMVIRS. s. m. pl. (On prononce Cuin.) T. d' Antiq. rom. Officiers préposés à la garde des livres sibyllins, et chargés de la célébration des jeux séculaires, ainsi que de quelques cérémonies religieuses, dans certaines conjonctures où la république se croyait menacée: ces officiers furent ainsi appelés parce que leur nombre avait été porté à quinze par Sylla.

QUINE. s. m.

QUINE. s. m. T. du Jeu de trictrac. Coup de dés qui amène deux cinq. Il a amené quine. Voilà un fâcheux quine.

QUINE

QUINE se dit aussi de Cinq numéros pris ensemble à la loterie, et sortis ensemble de la roue de fortune. Avoir un quine. Gagner un quine. Il est sorti un quine. On ne peut plus jouer le quine.

Fig. et fam., C' est un quine à la loterie, se dit D' un avantage qu' il est très-difficile d' obtenir, qu' on ne peut guère espérer.

QUINE

QUINE se dit également, au Loto, de Cinq numéros gagnant ensemble sur la même ligne horizontale, ou de la même couleur.

QUININE. s. f.

QUININE. s. f. T. de Chimie. Substance alcaline et amère qu' on extrait de diverses espèces de quinquina. La vertu du quinquina réside dans deux bases salifiables végétales, la quinine et la cinchonine. La quinine ne s' administre que combinée avec l' acide sulfurique. Le médecin a ordonné cinq grains de sulfate de quinine.

QUINOLA. s. m.

QUINOLA. s. m. Nom du valet de coeur, au jeu de reversi. Forcer le quinola. Porter le quinola troisième, quatrième.

QUINQUAGÉNAIRE. adj. des deux genres

QUINQUAGÉNAIRE. adj. des deux genres (On prononce Cuincouagénaire.) Qui est âgé de cinquante ans. Un homme, une femme quinquagénaire. Il est aussi substantif. Un quinquagénaire.

QUINQUAGÉSIME. s. f.

QUINQUAGÉSIME. s. f. (On prononce Cuincouagésime.) Il se dit Du dimanche qui précède le premier dimanche de carême. Le dimanche de la Quinquagésime. La Quinquagésime.

QUINQUE. s. m.

QUINQUE. s. m. (On prononce Cuincué.) T. de Musique, emprunté de l' italien. Morceau de musique à cinq parties.

QUINQUENNAL, ALE. adj.

QUINQUENNAL, ALE. adj. (On prononce Cuincuennal.) Qui dure cinq ans, ou Qui se fait de cinq en cinq ans. Magistrat quinquennal. Jeux quinquennaux. Le renouvellement quinquennal d' une assemblée.

Fêtes quinquennales, et substantivement, Quinquennales, Fêtes qui se célébraient du temps des empereurs, à Rome et dans les provinces, au bout des cinq premières années de leur règne, et ensuite de cinq en cinq ans.

QUINQUENNIUM. s. m.

QUINQUENNIUM. s. m. (On prononce Cuincuenniome.) Mot emprunté du latin. Cours d' étude de cinq ans, dont deux en philosophie, et trois en théologie. Faire son quinquennium. Il a vieilli.

QUINQUENOVE. s. m.

QUINQUENOVE. s. m. Jeu qui se jouait avec deux dés, et qui a pris son nom du nombre de cinq et de neuf. Jouer au quinquenove.

QUINQUERCE. s. m.

QUINQUERCE. s. m. (On prononce Cuincuerce.) T. d' Antiq. romaine. La réunion des cinq espèces de combats où un même athlète devait être vainqueur dans le même jour, pour obtenir le prix. Le quinquerce des Romains répondait au pentathle des Grecs. Être vainqueur au quinquerce.

QUINQUÉRÈME. s. f.

QUINQUÉRÈME. s. f. (On prononce Cuincuérème.) T. d' Hist. et d' Antiq. Galère à cinq rangs de rames. Les quinquérèmes étaient les vaisseaux du premier rang dans les flottes anciennes.

QUINQUET. s. m.

QUINQUET. s. m. Sorte de lampe à un ou à plusieurs becs, et à double courant d' air; ainsi appelée du nom de Quinquet, son inventeur. Allumer un quinquet, des quinquets.

QUINQUINA. s. m.

QUINQUINA. s. m. Écorce amère et fébrifuge qui est fournie par un arbre du Pérou. Une prise de quinquina. On lui a fait prendre du quinquina. Prendre du quinquina en substance. Sel essentiel de quinquina. Vin de quinquina. Sirop de quinquina. Quinquina rouge. Quinquina jaune. Quinquina gris. Voyez QUININE.

Il se dit, en Botanique, de L' arbre même qui fournit cette écorce. Le fruit, les feuilles du quinquina.

QUINT. s. m.

QUINT. s. m. La cinquième partie dans quelque somme, dans quelque marché, dans quelque succession. Dans la coutume de Paris, on ne pouvait disposer par testament que du quint de ses propres. J' y ai le quint. C' est pour mon quint. Il y est entré pour un quint. Dans ces trois dernières phrases, on dit plus ordinairement, Un cinquième.

QUINT

QUINT en termes de Jurisprudence féodale, Droit qu' on payait en quelques lieux, pour l' acquisition d' un fief, au seigneur dont le fief était mouvant: ce droit était la cinquième partie du prix de la vente. S' il vend cette terre, il en appartient tant au seigneur pour le quint.

Droit de quint et requint, Le droit de la cinquième partie du prix d' un fief, et de la cinquième partie de cette cinquième partie.

QUINT

QUINT est aussi adjectif, mais on ne l' emploie guère que dans ces dénominations, Charles-Quint, empereur; Sixte-Quint, pape.

QUINTAINE. s. f.

QUINTAINE. s. f. T. de Manége. Poteau fiché en terre, contre lequel on s' exerce à courir avec la lance ou à jeter des dards. Planter une quintaine. Courir la quintaine.

Il se dit encore de L' action de courir le quintan.

QUINTAL. s. m.

QUINTAL. s. m. Poids de cent livres. Quintal de foin, de poudre, etc. Cela pèse tant de quintaux.

Fam. et par exagérat., Cela pèse un quintal, se dit D' une chose fort lourde.

Quintal métrique, Le poids de cent kilogrammes.

QUINTAN. s. m.

QUINTAN. s. m. T. de Manége. Mannequin qui est monté sur un pivot, et qui a la main armée d' un fouet ou d' un bâton, de manière que, lorsqu' on le frappe maladroitement avec la lance et qu' on le fait tourner, il en donne un coup sur le dos du cavalier. Courir le quintan. On dit autrement, Faquin.

QUINTANE. adj. f.

QUINTANE. adj. f. T. de Médec. Voyez QUINTE, adjectif.

QUINTE. s. f.

QUINTE. s. f. T. de Musiq. Intervalle de cinq notes consécutives, y compris les deux extrêmes. Intervalle de quinte. Monter de quinte. Descendre de quinte. Monter de la quinte à la tonique. Descendre de la quinte à la médiante. En harmonie, faire entre les deux parties deux quintes de suite est une faute grave. La réponse du sujet de cette fugue est à la quinte. Un canon à la quinte.

Quinte naturelle, ou simplement Quinte, Celle dont la valeur est de trois tons et demi; Quinte diminuée, Celle qui ne comprend que trois tons; et Quinte augmentée, Celle qui est formée de quatre tons. Autrefois la quinte diminuée s' appelait abusivement Fausse quinte. La quinte proprement dite est une consonnance parfaite. La quinte diminuée et la quinte augmentée sont regardées comme des dissonances.

QUINTE

QUINTE se dit aussi d' Une espèce de violon un peu plus grand que le violon ordinaire, et monté comme celui-ci de quatre cordes, mais à une quinte au-dessous: on le nomme ordinairement Alto, et quelquefois Viole ou Viola.

QUINTE

QUINTE au Jeu de piquet, se dit d' Une suite non interrompue de cinq cartes de la même couleur. Quinte majeure. Quinte basse. Quinte de roi, de dame, de valet. Porter une quinte. Avoir quinte et quatorze.

QUINTE

QUINTE en termes d' Escrime, signifie, La cinquième garde. Commencer de prime, et achever de quinte.

QUINTE

QUINTE se dit en outre d' Un accès de toux violent et prolongé. Il lui prend de temps en temps des quintes fâcheuses. Quinte de toux.

QUINTE

QUINTE signifie aussi, figurément et familièrement, Caprice, bizarrerie, mauvaise humeur qui prend tout d' un coup. Quelle quinte vous a pris? Cet homme est sujet à des quintes. Quand sa quinte le tient. Quand sa quinte le prend.

QUINTE

QUINTE en termes de Manége, Mouvement désordonné que fait le cheval sous le cavalier, et dans lequel il s' arrête tout court. Ce cheval fait une quinte.

QUINTE

QUINTE est aussi adjectif, et se dit, en Médecine, D' une fièvre qui revient tous les cinq jours. La fièvre quinte est assez rare. On dit aussi, et même plus ordinairement, Fièvre quintane.

QUINTEFEUILLE. s. f.

QUINTEFEUILLE. s. f. Plante rosacée, ainsi nommée parce qu' elle a cinq feuilles sur un même pétiole, rangées en forme de main ouverte.

QUINTESSENCE. s. f.

QUINTESSENCE. s. f. T. de Philosophie ancienne. La substance éthérée.

Il se dit aujourd' hui de La partie la plus subtile extraite de quelques corps. Quintessence d' absinthe.

Il signifie figurément, Ce qu' il y a de principal, de plus fin, de plus caché dans une affaire, dans un discours, dans un livre. J' ai tiré la quintessence de cet ouvrage.

Il se dit encore de Tout le profit qu' on peut tirer d' une affaire d' intérêt, d' une charge, d' une entreprise, d' une terre à ferme. Il a tiré toute la quintessence de cette ferme.

QUINTESSENCIER. v. a.

QUINTESSENCIER. v. a. Raffiner, subtiliser. Il ne faut pas tant quintessencier les choses.

QUINTESSENCIÉ, ÉE. participe

QUINTESSENCIÉ, ÉE. participe Raisonnement quintessencié.

QUINTETTO. s. m.

QUINTETTO. s. m. (On prononce Cuin.) T. de Musique, emprunté de l' italien: il fait au pluriel Quintetti. Morceau de musique à cinq parties, moins étendu que le quinque.

QUINTEUX, EUSE. adj.

QUINTEUX, EUSE. adj. Fantasque, qui est sujet à des quintes, à des fantaisies, à des caprices. C' est un homme extrêmement quinteux. Sa femme était quinteuse. C' est un esprit quinteux, une humeur quinteuse. Il est quinteux comme une mule.

QUINTEUX

QUINTEUX en termes de Manége, se dit D' un cheval sujet à faire des quintes. Une jument quinteuse.

QUINTIDI. s. m.

QUINTIDI. s. m. (On prononce Cuin.) Le cinquième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

QUINTIL, ILE. adj.

QUINTIL, ILE. adj. (On prononce Cuin.) T. d' Astrol. Il n' est guère usité que dans cette locution, Quintil aspect, La position de deux planètes éloignées l' une de l' autre de la cinquième partie du zodiaque, ou de soixante-douze degrés.

QUINTUPLE. adj. des deux genres

QUINTUPLE. adj. des deux genres (On prononce Cuin.) Qui vaut cinq fois autant. Vingt est quintuple de quatre.

Il est aussi substantif masculin. Rendre le quintuple.

QUINTUPLER. v. a.

QUINTUPLER. v. a. Rendre cinq fois plus grand, multiplier un nombre par cinq.

QUINTUPLÉ, ÉE. participe

QUINTUPLÉ, ÉE. participe

QUINZAIN

QUINZAIN Terme indéclinable dont on se sert au jeu de paume, pour indiquer que les joueurs ont chacun quinze. Ils sont quinzain. Nous sommes quinzain. Quand les joueurs sont quinze à quinze, le marqueur dit: Quinzain.

QUINZAINE. s. f. collectif

QUINZAINE. s. f. collectif Nombre de quinze ou environ. Une quinzaine de francs suffira, suffiront pour sa dépense. Une quinzaine de jours. Une quinzaine d' années.

Il se dit, absolument, d' Une quinzaine de jours. Faire assigner quelqu' un à la quinzaine. On lui a donné terme de quinzaine. Les parties lui ont accordé quinzaine. La cause a été remise à quinzaine. Je passerai une quinzaine à la campagne. Revenez dans la quinzaine.

La quinzaine de Pâques, Les quinze jours depuis le dimanche des Rameaux jusqu' à celui de Quasimodo inclusivement.

QUINZE. adj. numéral des deux genres

QUINZE. adj. numéral des deux genres Trois fois cinq, ou dix et cinq. Quinze hommes. Quinze jours. Quinze francs. Quinze cents francs. Quinze mille hommes.

Prov. et par plaisanterie, Celui-là en vaut quinze, Cela est remarquable, cela est plaisant.

À Paris, Les Quinze-Vingts, L' hôpital fondé par saint Louis pour trois cents aveugles. L' hôpital des Quinze-Vingts. L' administration des Quinze-Vingts. On dit familièrement, Un Quinze-Vingt, Un des aveugles reçus dans cet hôpital.

QUINZE

QUINZE se prend quelquefois pour Quinzième. Chapitre quinze. Page quinze. Ligne quinze. Grégoire quinze, pape. Le roi Louis quinze. On écrit ordinairement, Grégoire XV, Louis XV.

QUINZE, s' emploie aussi comme substantif masculin

QUINZE, s' emploie aussi comme substantif masculin Quinze, multiplié par trois, donne quarante-cinq. On dit de même: Le nombre quinze. Numéro quinze.

Il signifie quelquefois, Le quinzième jour d' une période. Nous sommes au quinze du mois. Je partirai le quinze. Il est au quinze de sa maladie.

Il se dit aussi d' Un jeu de cartes où gagne celui des joueurs qui compte quinze par les points de ses cartes, ou qui approche le plus de ce nombre. Il a perdu cent louis au quinze.

QUINZE

QUINZE signifie encore, au Jeu de paume, Un des quatre coups dont un jeu est composé. Il a gagné le premier quinze. Quinze et bisque.

J' ai quinze à trente, J' ai quinze contre trente.

Donner quinze, Donner l' avantage de quinze, à chaque jeu de la partie.

Demi-quinze, L' avantage de quinze qu' on donne à prendre, de deux jeux l' un, dans tout le cours de la partie.

Fig. et fam., Avoir quinze sur la partie, Avoir déjà quelque avantage dans l' affaire dont il s' agit.

Fig. et fam., Cet homme pourrait donner quinze et bisque à tel autre en telle chose, Il lui est fort supérieur en telle chose.

QUINZIÈME. adj. des deux genres

QUINZIÈME. adj. des deux genres Nombre d' ordre qui suit immédiatement le quatorzième. Au quinzième jour. Au quinzième mois. Le quinzième siècle. Le quinzième jour de la lune. Il n' est que le quinzième sur la liste.

La quinzième partie, Chaque partie d' un tout qui en a quinze.

QUINZIÈME, s' emploie quelquefois substantivement

QUINZIÈME, s' emploie quelquefois substantivement et signifie, Le quinzième jour. Le quinzième de la lune. Le quinzième du mois. Le quinzième de sa maladie.

Il signifie aussi, Une quinzième partie ou portion. Il est dans cette affaire pour un quinzième. Les sept quinzièmes.

QUINZIÈMEMENT. adv.

QUINZIÈMEMENT. adv. En quinzième lieu.

QUIPOS. s. m. pl.

QUIPOS. s. m. pl. Cordons noués qui servaient d' écriture aux anciens Péruviens.

QUIPROQUO. s. m.

QUIPROQUO. s. m. Expression empruntée du latin, pour signifier, Une méprise. Il a fait un quiproquo, un étrange quiproquo. Cet homme fait sans cesse des quiproquo. Il est familier.

Un quiproquo d' apothicaire, Un médicament donné par méprise en place d' un autre. Les quiproquo d' apothicaire sont très-dangereux.

QUITTANCE. s. f.

QUITTANCE. s. f. Écrit que l' on donne à quelqu' un, et par lequel on déclare qu' il a payé, acquitté quelque somme d' argent, quelque redevance, quelque droit, etc. Quittance générale. Quittance d' à-compte. Quittance finale. Quittance sous seing privé. Quittance par-devant notaire. Quittance sur papier timbré, sur papier libre. Quittance comptable. Donner quittance. Payer en deniers ou en quittance valable. Fournir une quittance. Compter sur quittance. Cela vaut quittance. Cela sert de quittance. J' ai reçu telle somme de M. ***, dont quittance.

Quittances de finance, Les quittances des sommes qui étaient versées dans les coffres du roi, pour prix d' un office, d' une charge, d' une augmentation de gages, d' un domaine aliéné, etc.

QUITTANCER. v. a.

QUITTANCER. v. a. Décharger une obligation, un contrat, etc., en écrivant au dos, au bas ou à la marge, que le débiteur a payé tout ou partie de la somme qu' il devait. Quittancer un contrat, une obligation. Quittancer un mémoire d' ouvrages faits, de marchandises fournies.

QUITTANCÉ, ÉE. participe

QUITTANCÉ, ÉE. participe

QUITTE. adj. des deux genres

QUITTE. adj. des deux genres Qui est libéré de ce qu' il devait, qui ne doit plus rien. Quand vous aurez payé, vous serez quitte. Quitte en payant. Reçu tant, payé tant, et partant quitte. Je suis quitte envers vous. Je vous tiens quitte de ce que vous pouvez me devoir. Il m' a vendu ce bien franc et quitte de toutes dettes et hypothèques. Après avoir joué deux heures, nous sommes sortis quittes.

Par extension, Être quitte envers quelqu' un, S' être acquitté envers lui de ce qu' exigeait la reconnaissance. Il m' avait rendu de grands services, mais je lui ai sauvé la vie; ne suis-je pas quitte envers lui?

Ironiq., Je l' en tiens quitte, se dit en parlant De quelqu' un dont les services sont à charge ou suspects, et signifie, Je l' en dispense.

QUITTE

QUITTE s' emploie adverbialement dans les phrases suivantes: Jouer à quitte ou à double, à quitte ou double; et plus ordinairement, Jouer quitte ou double, Jouer une dernière partie qui doit acquitter celui qui a déjà perdu, ou doubler le gain de celui qui a déjà gagné. On dit absolument, dans le même sens, Quitte ou double.

Fig. et fam., Jouer à quitte ou à double, à quitte ou double, et plus ordinairement, quitte ou double, Risquer, hasarder tout, pour se tirer d' une mauvaise affaire.

Être quitte à quitte, au jeu, dans les affaires, dans les comptes que l' on se rend les uns aux autres, Ne se devoir plus rien de part ni d' autre. Nous voilà quitte à quitte. Nous sommes quitte à quitte. On dit familièrement, dans le même sens, Faisons quitte à quitte; ou absolument, Quitte à quitte; et quelquefois, proverbialement, Quitte à quitte et bons amis.

Fig. et fam., Nous voilà quitte à quitte, se dit Lorsqu' on a reçu quelque déplaisir de quelqu' un, et qu' on lui a rendu la pareille.

QUITTE

QUITTE signifie aussi, Qui est délivré, débarrassé de quelque chose. Me voilà quitte de la corvée, du compliment, de la visite que j' avais à faire. Cette affaire me donnait beaucoup de peine, m' en voilà quitte, j' en suis quitte. Il a un procès, une affaire fâcheuse, il voudrait en être quitte pour mille écus. Vous n' avez eu que trois accès de fièvre, vous en êtes quitte à bon marché. On croyait qu' il perdrait sa place, mais il en a été quitte pour une réprimande. Il a couru un grand danger, mais il en a été quitte pour la peur. Il est quitte de sa fièvre. Croyez-vous en être quitte pour dire que vous vous êtes trompé?

Il s' emploie quelquefois absolument, dans le style familier. Quitte pour être grondé. Quitte à être grondé. Eh bien, vous dites que j' aurai la fièvre, quitte pour l' avoir.

QUITTEMENT. adv.

QUITTEMENT. adv. T. de Palais. Il s' emploie seulement Pour exprimer que la chose qu' on vend, qu' on achète, dont on hérite, dont on compose, etc., est franche de toutes dettes; et il se joint toujours avec le mot Franchement. On lui a vendu tel bien franchement et quittement. Il a vieilli.

QUITTER. v. a.

QUITTER. v. a. Laisser quelqu' un en quelque endroit, se séparer de lui. Je viens de le quitter à deux pas d' ici. Je vous quitte pour un moment. Où avez-vous quitté vos gens? Il a quitté la compagnie en tel endroit. Il est fâcheux de quitter ses amis, de quitter ce qu' on aime. Quitter père et mère. Quitter sa femme et ses enfants. Il ne le quitte ni jour ni nuit. Il ne le quitte non plus que l' ombre fait le corps. On l' emploie souvent avec le pronom réciproque. Ils ne se pouvaient quitter. Ils se promirent en se quittant. .. Ils se sont quittés bons amis.

Cet homme a quitté sa femme, Il l' a abandonnée.

Son portrait ne me quitte pas, Je le porte toujours sur moi. Au sens moral: Son image ne me quitte pas, Son image est sans cesse présente à mon esprit. Ce souvenir ne me quittera jamais, Je me souviendrai toujours de cela. La fortune l' a quitté, Il a cessé d' être heureux. Il vient un âge où nos facultés nous quittent l' une après l' autre, S' affaiblissent, s' anéantissent successivement. Quand l' âme quitte le corps, Lorsque l' âme abandonne le corps, s' en sépare.

QUITTER

QUITTER signifie aussi, Se retirer de quelque lieu. Il a quitté la maison où il logeait pour en prendre une autre. Il a quitté la maison pour quelques jours. Il quitta Paris pour aller vivre en province. Il quitta la cour pour vivre dans la retraite. Il a quitté son pays. Il a été contraint de quitter le pays pour quelque temps. Les ennemis ne purent jamais lui faire quitter son poste.

Quitter la chambre, Sortir. Ce malade n' est pas encore assez bien pour quitter la chambre. Il ne quitte pas la chambre.

Quitter le lit, Se lever. Il quitte le lit au point du jour. Depuis un mois, il n' a pas quitté le lit.

Quitter le grand chemin, S' écarter, se détourner du grand chemin.

Fig., Quitter le droit chemin, S' écarter de son devoir.

Fig., Quitter le barreau, le théâtre, Renoncer à la profession d' avocat, de comédien. Quitter le trône, Abdiquer le pouvoir royal.

Prov. et pop., Qui quitte sa place la perd, Quand on a abandonné sa place, on n' y a plus de droit.

QUITTER

QUITTER signifie aussi, Abandonner une chose, y renoncer, s' en désister, cesser de s' y appliquer, de s' y adonner. Il a quitte ce parti. Il y a déjà quelque temps que cet officier a quitté le service. Un domestique qui quitte le service de son maître. Quitter tout pour se donner à Dieu. Il faut tout quitter pour Dieu. Il a quitté la religion de ses pères. Quitter une charge, un emploi, une profession, un métier. Quitter le commerce. Quitter une entreprise, un dessein, un ouvrage. Quitter ses études. Quitter la chasse. Quitter le jeu. Quitter le vin.

Quitter la partie, Convenir que celui contre qui l' on joue, a gagné; et, figurément, Se désister de quelque chose, y renoncer.

Prov., Qui quitte la partie la perd, Celui qui quitte le jeu avant que la partie soit achevée, perd.

Prov. et fig., Qui quitte la partie la perd, Quand on cesse de suivre une affaire ou un projet, on ne peut réussir.

Quitter ses mauvaises habitudes, Y renoncer, s' en défaire.

Quitter le commerce du monde, Se priver du commerce du monde. Quitter le monde, Embrasser la vie religieuse; Aller vivre dans a retraite.

Fig., Quitter la vie, Mourir. Au moment de quitter la vie, il se repentit de ses fautes.

QUITTER

QUITTER signifie aussi, Ôter quelque chose de dessus soi, s' en dépouiller, s' en débarrasser. Quitter ses vêtements. Quitter sa robe. Quitter son épée. Quitter sa soutane. Quittez votre habit pour être plus à votre aise.

Il a quitté sa peau, se dit D' un serpent qui a fait nouvelle peau; et, figurément et familièrement, De quelqu' un qui a renoncé à ses vieilles habitudes, à son ancien caractère.

Fig., Quitter la robe, quitter l' épée, quitter la soutane, quitter le froc, Renoncer à la profession de la robe, de l' épée, de l' état ecclésiastique, de la vie religieuse.

Cet arbre quitte ses feuilles, Il se dépouille de ses feuilles.

Ces fruits quittent le noyau, Le noyau s' en détache facilement.

QUITTER

QUITTER signifie aussi, Lâcher, laisser aller. Il se tint attaché à un arbre, qu' il ne quitta point jusqu' à ce qu' on le vînt secourir. Il l' avait pris aux cheveux, et il ne le voulait point quitter. On ne put jamais lui faire quitter prise.

Fig., Quitter prise, Abandonner un dessein, s' en désister. Le moindre obstacle, la moindre résistance lui fait quitter prise.

Elliptiquement, C' est un homme qui ne quitte pas aisément, qui ne quitte jamais, C' est un homme qui suit obstinément ce qu' il a commencé, qui n' y renonce jamais.

QUITTER

QUITTER signifie aussi, Céder, délaisser. Quitter tous ses droits, toutes ses prétentions à quelqu' un. Il lui vend, quitte et délaisse tous ses droits à ce domaine. Il lui a quitté tous les effets de cette succession. Quitter sa place à quelqu' un. J' aime mieux quitter que de disputer. Il n' en quitterait pas sa part à un autre; et absolument, Il n' en quitterait pas sa part.

Fam., Je vous quitte la place, Je vous laisse, je me retire; et figurément, Je ne veux point contester, je vous cède mes prétentions.

Il ne quitte rien du sien, se dit De celui qui renonce à une chose où il n' avait point de droit.

QUITTER

QUITTER signifie encore, Exempter, affranchir, décharger, tenir quitte. Je vous quitte de tout ce que vous me devez. Je vous quitte des intérêts et du principal. Je vous en quitte.

Fam., Je vous quitte de tous vos compliments, de tous vos remercîments, etc., Je ne veux point de vos compliments, je n' ai que faire de vos remercîments, je vous en dispense.

QUITTER

QUITTER à certains Jeux de renvi, comme le brelan, signifie, Abandonner la vade qu' on a faite, plutôt que de vouloir tenir une nouvelle somme, dont un des joueurs a renvié. J' ai renvié de dix louis, je l' ai fait quitter. Il m' a fait va-tout, et j' ai quitté. En ce sens, il est neutre.

QUITTÉ, ÉE. participe

QUITTÉ, ÉE. participe

QUITUS. s. m.

QUITUS. s. m. (On prononce Cui, et on fait sentir l' S.) T. de Finance. Arrêté ou jugement définitif d' un compte, par lequel, après la correction, le comptable est déclaré quitte. Avoir le quitus d' un compte. Il a obtenu son quitus.

QUI-VA-LÀ

QUI-VA-LÀ Cri d' une personne qui entend du bruit, et qui craint quelque surprise. (On écrit plus ordinairement, Qui va là? sans tirets et avec un point d' interrogation. )

Prov. et fig., C' est un homme qui a toujours réponse à qui-va-là, C' est un homme qui a réponse à tout, qu' aucune difficulté n' arrête.

Prov. et fig., Avoir réponse à tout, hormis à qui-va-là, Être hors d' état de répondre à une objection à laquelle on devait s' attendre.

QUI-VIVE

QUI-VIVE T. de Guerre. Cri d' une sentinelle, d' une patrouille, etc., qui entend du bruit, qui aperçoit une personne ou une troupe. La sentinelle a crié, Qui-vive. (On écrit plus ordinairement, Qui vive? sans tiret et avec un point d' interrogation.)

Fig. et fam., Être sur le qui-vive, Être très-attentif à ce qui se passe. Il se dit aussi D' un homme inquiet et craintif, et D' un homme ombrageux et pointilleux. Il est toujours sur le qui-vive. Dans cette phrase, Qui-vive est substantif masculin.

QUOAILLER. v. n.

QUOAILLER. v. n. T. de Manége. Il se dit D' un cheval qui remue perpétuellement la queue quand on le monte ou quand on le panse. Ce cheval a pris l' habitude de quoailler.

QUOI. Pronom

QUOI. Pronom qui tient lieu quelquefois du pronom relatif Lequel, laquelle, tant au singulier qu' au pluriel, lorsqu' il est précédé d' une préposition. Il ne se dit que Des choses. Ce sont choses à quoi vous ne prenez pas garde. Il n' y a rien sur quoi l' on ait tant disputé.

Il s' emploie aussi absolument, et signifie, Quelle chose. Quoi de plus heureux que ce qui vous arrive? Sur quoi en étiez-vous là? De quoi est-il question? Voilà de quoi je voulais vous parler. À quoi pensez-vous? À quoi vous occupez-vous? Il y a dans cette affaire je ne sais quoi que je n' entends pas. Dites-moi en quoi je puis vous servir.

Il a manqué à son ami, à son bienfaiteur; en quoi il est doublement coupable, En cela il est doublement coupable. C' est en quoi vous vous trompez, C' est en cela que vous vous trompez. Il n' y a pas de quoi me remercier, Il n' y a pas un sujet suffisant de me faire des remercîments. Donnez-moi de quoi écrire, Ce qu' il faut pour écrire. Nous avons de quoi vivre, de quoi nous amuser, Ce qu' il faut pour vivre, pour nous amuser. Etc.

Pop., Avoir de quoi, Avoir de l' argent, être dans l' aisance. C' est un homme qui a de quoi.

En termes de Palais, Quoi faisant, en quoi faisant, En faisant laquelle chose, L' arrêt l' a condamné à payer et à vider ses mains; quoi faisant, il en sera valablement déchargé.

Je ne sais quoi, ou substantivement, Un je ne sais quoi, se dit d' Une qualité, d' un sentiment indéfinissable. Un je ne sais quoi, ce je ne sais quoi qui charme, qui séduit. Je ne sais quoi m' avertissait que je devais me défier de lui.

Fam., Comme quoi, Comment. Prouvez-lui comme quoi il se trompe.

Quoi que, Quelque chose que. Quoi qu' il en arrive. Quoi qu' il en soit. Quoi que vous fassiez. Quoi que vous en disiez.

QUOI

QUOI est aussi particule admirative, et sert à marquer l' étonnement, l' indignation, etc. Quoi! vous avez fait cette imprudence! Quoi donc! vous m' osez braver en face! On y ajoute quelquefois l' interjection Eh. Eh quoi! vous n' êtes pas encore parti!

QUOIQUE. conjonction

QUOIQUE. conjonction qui régit toujours le subjonctif. Encore que, bien que. Quoiqu' il soit pauvre, il est honnête homme. Il revint, quoiqu' on l' eût maltraité. Quoiqu' il relève de maladie, et qu' il soit encore très-faible, il a voulu se mettre en route. On sous-entend quelquefois le verbe Être. Quoique peu riche, il est généreux.

QUOLIBET. s. m.

QUOLIBET. s. m. Façon de parler basse et triviale, qui renferme ordinairement une mauvaise plaisanterie. Méchant quolibet. Quolibet des halles. Cet homme ne parle que par quolibets. Il croit dire des bons mots, mais il ne dit que des quolibets. C' est un diseur, un faiseur de quolibets.

QUOTE. adj. f.

QUOTE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Quote-part, La part que chacun doit payer ou recevoir, dans la répartition d' une somme totale. Il doit payer tant pour sa quote-part. Il lui revient tant pour sa quote-part. Voyez COTE.

QUOTIDIEN, ENNE. adj.

QUOTIDIEN, ENNE. adj. De chaque jour. Il ne s' emploie guère que dans les expressions suivantes:

Journal quotidien, feuille quotidienne, Journal, gazette qui paraît tous les jours.

Fièvre quotidienne, Fièvre qui revient tous les jours.

Dans l' Oraison dominicale, Notre pain quotidien, Notre nourriture de chaque jour, ou Ce qui suffit à nos besoins journaliers.

Fig. et fam., C' est son pain quotidien, se dit D' une chose qui est ordinaire à quelqu' un, dont il use tous les jours, qu' il fait tous les jours ou très-souvent. Il est méchant, la médisance est son pain quotidien.

QUOTIENT. s. m.

QUOTIENT. s. m. T. d' Arithm. Nombre qui résulte de la division d' un nombre par un autre. Le quotient du nombre douze divisé par trois, est quatre; et celui du même nombre divisé par quatre, est trois. Le dividende, le diviseur, et le quotient.

QUOTITÉ. s. f.

QUOTITÉ. s. f. La somme fixe à laquelle monte chaque quote-part. J' ai payé ma quotité.

Impôt de quotité, Celui par lequel on détermine immédiatement ce que chaque personne doit payer; par opposition a Impôt de répartition, Celui par lequel on détermine d' abord ce que chaque commune doit payer, pour que la répartition se fasse ensuite entre les habitants.

En Matière féodale, La quotité du cens, La somme à laquelle montait le cens dû par un vassal à son seigneur. Il se dit maintenant en Matière électorale. La quotité du cens nécessaire pour être électeur, pour être éligible.

En termes de Droit, Légataire d' une quotité, Celui auquel un défunt a légué un tiers, un quart, un dixième, en un mot, une partie aliquote de sa succession. Quotité disponible, ou Portion disponible, La portion de biens dont la loi permet de disposer par donation ou testament.

R. s. f. et m.

R. s. f. et m. Lettre consonne, la dix huitième de l' alphabet. Lorsqu' on la nomme Erre, suivant la prononciation ancienne et usuelle, le nom de cette lettre est féminin. Une R (erre). Lorsqu' on l' appelle Re, suivant la méthode moderne, ce nom est masculin. Un R (re).

R, ne se fait point sentir à la fin des substantifs et des adjectifs en ier, comme Officier, coutelier, grenier, pommier, entier, singulier, qu' on prononce Officié, coutelié, etc.; excepté Fier. Elle ne se prononce pas non plus à la fin des verbes en er, comme Aller, chanter, entrer; excepté dans la lecture et le discours soutenu, lorsque le mot suivant commence par une voyelle: Aller au combat (Allé-r au combat). Elle est également nulle à la fin de quelques autres mots, tels que Berger, danger, monsieur, etc.

R double, se prononce comme si elle était simple, excepté dans Errer, abhorrer, concurrent, interrègne, narration, terreur, torrent, et quelques autres; dans la plupart des mots qui commencent par irr: Irrégulier, irrévocable; ainsi que dans le futur et le conditionnel des verbes Acquérir, mourir, courir et ses dérivés: J' acquerrai, je courrai, je mourrai; J' acquerrais, etc.

RABÂCHAGE. s. m.

RABÂCHAGE. s. m. Défaut de celui qui rabâche. Il est sujet au rabâchage.

Il se dit plus ordinairement Des discours de celui qui rabâche. Tout ce qu' il dit n' est que du rabâchage, n' est qu' un rabâchage. Il est familier dans les deux sens.

RABÂCHER. v. n.

RABÂCHER. v. n. Revenir souvent et inutilement sur ce qu' on a dit. Cet homme ne fait que rabâcher. Il est familier.

Il s' emploie quelquefois activement. Il rabâche toujours les mêmes choses.

RABÂCHÉ, ÉE. participe

RABÂCHÉ, ÉE. participe

RABÂCHERIE. s. f.

RABÂCHERIE. s. f. Il se dit d' Un discours ou d' un écrit plein d' inutilités et de répétitions fatigantes. J' ai lu ce discours, ce n' est qu' une rabâcherie continuelle, ce ne sont que des rabâcheries. Je suis forcé d' entendre chaque jour ses éternelles rabâcheries. Il est familier, et s' emploie le plus ordinairement au pluriel.

RABÂCHEUR, EUSE. s.

RABÂCHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui rabâche. Un vieux rabâcheur. Une vieille rabâcheuse. Il est familier.

RABAIS. s. m.

RABAIS. s. m. Diminution de prix et de valeur. On lui a promis cent mille écus, mais il y aura bien du rabais. Il a acheté cette terre sur le pied de dix mille livres de rente, il y trouvera un grand rabais.

Rabais des monnaies, La diminution que le gouvernement fait sur la valeur pour laquelle la monnaie a cours. Les pièces de six francs et de trois livres ont subi un rabais.

RABAIS

RABAIS se dit aussi de La diminution du prix de toutes sortes de denrées et de marchandises. Vendre, donner, mettre des marchandises au rabais. Achetez-moi douze exemplaires de ce livre, au lieu de six; je vous ferai un rabais, je vous ferai un rabais de tant. J' ai pris la pièce de drap entière, et j' ai obtenu un rabais. Ce morceau de drap n' étant qu' un reste, un coupon, je vous le donne au rabais. Livres vendus au rabais.

Fig., Mettre trop au rabais quelqu' un, quelque chose, En parler trop désavantageusement. Vous mettez trop au rabais cet auteur, cet ouvrage; le mérite, les talents de cet homme.

RABAIS

RABAIS se dit encore d' Un mode d' adjudication publique, suivant lequel les ouvrages, les travaux, les fournitures sont adjugés à celui des concurrents qui s' en est chargé au moindre prix. Adjudication au rabais. Proposer un ouvrage, une entreprise au rabais. Ces ouvrages ont été donnés, adjugés au rabais. Il les a pris au rabais.

RABAISSEMENT. s. m.

RABAISSEMENT. s. m. Action de rabaisser, de diminuer. Il ne s' emploie guère qu' en parlant De la valeur des monnaies ou du montant des impôts. Le rabaissement des monnaies. Le rabaissement de la contribution foncière. Il est peu usité.

RABAISSER. v. a.

RABAISSER. v. a. Mettre plus bas, placer une chose au-dessous du lieu où elle était. Ce tableau est trop haut, il faut un peu le rabaisser. Il faudrait rabaisser cette corniche.

Rabaisser la voix, Élever moins la voix. Vous parlez trop haut dans la chambre du malade, rabaissez un peu votre voix.

Cet oiseau a rabaissé son vol, Il est descendu de la hauteur où il s' était élevé, il vole plus bas.

Fig., Cet homme a rabaissé son vol, Il a réduit sa dépense, il vit dans un moindre éclat qu' auparavant; ou Il modère les prétentions qu' il avait.

Fig., Rabaisser l' orgueil de quelqu' un, Réprimer l' orgueil, la vanité de quelqu' un.

Prov. et fig., Rabaisser le caquet de quelqu' un, à quelqu' un, Confondre par ses raisons, ou faire taire par autorité, un homme qui parle mal à propos ou insolemment. Il a trouvé des gens qui ont rabaissé son caquet, qui lui ont rabaissé le caquet. On dit à peu près dans le même sens, Rabaisser le ton de quelqu' un, faire rabaisser le ton à quelqu' un. Il parle un peu trop insolemment; je lui rabaisserai le ton, je lui ferai bien rabaisser le ton.

RABAISSER

RABAISSER signifie aussi, Diminuer. Rabaisser le taux des denrées. Rabaisser les monnaies.

RABAISSER

RABAISSER signifie encore, Déprécier, estimer au-dessous de la valeur. Vous rabaissez trop sa marchandise. On rabaisse trop cet homme-là. Rabaisser le mérite de quelqu' un.

En termes de Manége, Rabaisser les hanches du cheval, Asseoir un cheval disposé à s' élever sur les jarrets, ou à marcher et à travailler sur les épaules. Chassez le derrière avec vos jambes, retenez le devant avec la main; vous relèverez le devant, et vous rabaisserez le derrière ou les hanches.

RABAISSÉ, ÉE. participe

RABAISSÉ, ÉE. participe

RABAT. s. m.

RABAT. s. m. Partie de l' habillement des ecclésiastiques, consistant en un morceau de toile noire qui descend sur la poitrine, divisé en deux portions oblongues et bordées de blanc. Faiseuse de rabats. Grand rabat. Petit rabat. Empeser des rabats. Autrefois les gens de robe portaient des rabats. Les membres de certaines congrégations portent des rabats blancs.

RABAT

RABAT se dit aussi Du toit d' un jeu de paume, qui sert à rejeter la balle. Être au rabat. Tenir le rabat. Il se dit, par extension, Du coup qui vient du rabat. Jouer le rabat.

RABAT

RABAT au Jeu de quilles, se dit par opposition à Venue, et signifie, Le coup que le joueur joue de l' endroit où sa boule s' est arrêtée. Il a fait deux quilles de venue et quatre de rabat. Dans quelques parties, quand on n' a rien fait de venue, on ne joue point de rabat.

RABAT

RABAT en termes de Chasse, L' action de rabattre le gibier.

RABAT-JOIE. s. m.

RABAT-JOIE. s. m. Sujet de chagrin qui vient troubler l' état de joie où l' on était. Comme il était à se divertir, il apprit la perte de son procès, et ce fut un grand rabat-joie pour lui. Il est familier.

Fam., C' est un rabat-joie, se dit D' une personne triste, ou ennemie de la joie des autres.

RABATTRE. v. a.

RABATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Rabaisser, faire descendre. Rabattre ses cheveux sur son front. Le vent rabat la fumée. On le joint quelquefois au pronom personnel. La fumée se rabat. Un col de chemise qui se rabat (qui retombe) sur les épaules.

En termes d' Escrime, Rabattre un coup, Le détourner, le rompre en rabaissant le fer de son ennemi. On lui porta un coup d' épée, et il le rabattit.

Fig. et fam., Rabattre les coups, Adoucir, apaiser des gens aigris les uns contre les autres. Il entra comme ils se querellaient, et il rabattit bien des coups. Cela se dit aussi en parlant Des bons offices qu' on rend auprès d' un homme puissant, à quelqu' un contre qui il était prévenu. Le ministre était fort irrité contre lui, et on a bien eu de la peine à rabattre les coups.

Rabattre les plis, les coutures d' un habit, d' une robe, Les aplatir.

En termes de Labourage, Rabattre les avoines, Faire passer un rouleau sur les avoines déjà levées, pour aplanir la terre.

Rabattre les ornières, les sillons, Les remplir de la terre qui s' est élevée au bord.

Rabattre un arbre, Le couper de manière qu' il ne soit plus aussi élevé. On dit de même, Rabattre une branche, afin que la partie conservée produise un rameau plus vigoureux.

RABATTRE

RABATTRE s' emploie figurément, et signifie, Abaisser, réprimer. Rabattre l' orgueil, la hauteur, le ton, la fierté de quelqu' un. Il lui a bien rabattu son caquet. Ce dernier exemple est familier.

RABATTRE

RABATTRE signifie aussi, Diminuer, retrancher de la valeur d' une chose, et du prix qu' on en demande. Il faut rabattre beaucoup du prix que vous demandez. Combien en voulez-vous rabattre? Un marchand qui vend sa marchandise sans en rien rabattre. Il n' en rabattrait pas un sou.

Il s' emploie au sens moral. Rabattre de l' estime qu' on avait pour quelqu' un. Il y a beaucoup à rabattre de ce qu' il dit. J' en rabats moitié. J' en rabats de moitié. J' en rabats la moitié.

Il n' en veut rien rabattre, se dit D' un homme qui, dans une affaire, ne veut rien diminuer de ses prétentions.

Fam., J' en rabats beaucoup, se dit en parlant D' une personne qui a donné lieu de l' estimer moins qu' on ne faisait auparavant.

En termes de Palais, Rabattre un défaut, se dit Lorsque à l' audience le juge révoque le défaut qu' il avait donné contre une des parties, faute par elle d' avoir comparu. Il se présenta à l' audience, et fit rabattre le défaut qui avait été obtenu contre lui.

En termes de Manége, Rabattre les courbettes, se dit Lorsqu' on force un cheval qui travaille à courbettes, de poser à terre, en un seul et même temps, les deux pieds de derrière. Un cheval qui rabat bien ses courbettes.

En termes de Chasse, Rabattre le gibier, Battre la campagne, pour rassembler le gibier dans l' endroit où sont les chasseurs. Il s' est fait rabattre le gibier. On lui a rabattu le gibier.

RABATTRE

RABATTRE est aussi neutre, et alors il signifie, Quitter un chemin, et se détourner tout d' un coup pour passer dans un autre. Quand vous serez en tel lieu, vous rabattrez à main droite. Il faut rabattre par tel endroit.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Les perdrix se sont rabattues dans cette pièce de blé, Elles s' y sont remises, retirées. L' armée, après divers mouvements, se rabattit sur telle place, Elle quitta tout d' un coup la route qu' elle tenait, pour se porter au siége de cette place.

Il se dit aussi, au sens moral, De celui qui, après avoir parlé de quelque matière, change tout d' un coup de propos. Après avoir parlé quelque temps de choses indifférentes, il se rabattit sur la politique.

Il signifie encore, Se borner, se restreindre. Après avoir exigé telles et telles conditions, il se rabattit à demander simplement que...

RABATTU, UE. participe

RABATTU, UE. participe Épée rabattue, Épée qui n' a ni pointe ni tranchant.

Dames rabattues, Sorte de jeu qu' on joue sur le tablier d' un trictrac avec les dés et les dames. Jouer aux dames rabattues.

Prov., Tout compté, tout rabattu, ou Tout bien compté et rabattu, Tout bien examiné.

RABBANISTE. s. m.

RABBANISTE. s. m. Voyez RABBINISTE.

RABBIN. s. m.

RABBIN. s. m. On appelle ainsi Les docteurs des juifs. Il est fort versé dans la doctrine des rabbins. C' est le sentiment des rabbins.

Grand rabbin, Le chef d' une synagogue ou d' un consistoire israélite.

Lorsque le mot Rabbin précède immédiatement le nom d' un docteur juif, on supprime l' n finale, et l' on retranche aussi l' article. Je ne suis point du sentiment de rabbi Aben Ezra sur ce mot du Pentateuque. On doit toujours dire Rabbi, en adressant la parole à un rabbin. Que dites-vous, rabbi, de cette interprétation?

RABBINAGE. s. m.

RABBINAGE. s. m. L' étude qu' on fait des livres des rabbins. C' est un homme qui passe sa vie dans le rabbinage. Il ne se dit guère que par une sorte de dérision, de dénigrement.

RABBINIQUE. adj. des deux genres

RABBINIQUE. adj. des deux genres Qui appartient aux rabbins, qui est particulier aux rabbins. Le caractère rabbinique est différent de l' hébraïque ordinaire. Les juifs écrivent quelquefois leur langue vulgaire en caractères rabbiniques. Interprétation rabbinique.

RABBINISME. s. m.

RABBINISME. s. m. La doctrine, les écrits des rabbins. Un homme versé dans le rabbinisme.

RABBINISTE. s. m.

RABBINISTE. s. m. Celui qui suit la doctrine des rabbins, ou qui étudie leurs livres. On a dit aussi, Rabbaniste.

RABDOLOGIE. s. f.

RABDOLOGIE. s. f. Espèce d' arithmétique, qui consiste à faire des calculs par le moyen de petites baguettes sur lesquelles sont écrits les nombres simples.

RABDOMANCE ou RABDOMANCIE. s. f.

RABDOMANCE ou RABDOMANCIE. s. f. Prétendue divination qui se faisait avec une baguette, et de plusieurs manières différentes.

Il se dit, particulièrement, d' Un moyen par lequel on prétend découvrir les sources, les mines, les trésors enfouis, etc., en tenant par les deux bouts une baguette de coudrier, qui tourne à l' approche de l' objet qu' on cherche.

RABÊTIR. v. a.

RABÊTIR. v. a. Rendre bête, stupide. Vous rabêtissez ce garçon-là à force de le maltraiter.

Il s' emploie aussi neutralement, et signifie, Devenir bête. Il rabêtit de jour en jour. Il est familier dans les deux sens.

RABÊTI, IE. participe

RABÊTI, IE. participe

RABIOLE. s. f.

RABIOLE. s. f. Voyez RAVE.

RÂBLE. s. m.

RÂBLE. s. m. La partie de certains quadrupèdes qui s' étend depuis le bas des épaules jusqu' à la queue. Il ne se dit guère que Du lièvre et du lapin. Le râble d' un lapin. Le râble d' un lièvre.

Il se dit, par plaisanterie, en parlant Des personnes qui sont fortes et robustes. Il a les épaules larges et le râble épais.

RÂBLE

RÂBLE en termes de Chimie, Barre de fer en crochet, dont on se sert pour remuer des substances que l' on calcine.

RÂBLU, UE. adj.

RÂBLU, UE. adj. Qui a le râble épais, qui est bien fourni de râble. Un lièvre bien râblu. Quelques-uns disent, Râblé.

Il se dit, par plaisanterie, D' un homme fort et robuste. C' est un gros garçon bien râblu.

RABONNIR. v. a.

RABONNIR. v. a. Rendre meilleur. Il n' est usité qu' en parlant De certaines choses qui, n' étant guère bonnes d' elles-mêmes, ou qui ayant été gâtées, deviennent ensuite meilleures. Les bonnes caves rabonnissent le vin.

Il s' emploie aussi comme verbe neutre, et signifie, Devenir meilleur. Le vin rabonnit en bouteille. Ce sens a vieilli.

RABONNI, IE. participe

RABONNI, IE. participe

RABOT. s. m.

RABOT. s. m. Outil de menuisier, composé d' une espèce de ciseau ajusté dans un fût de bois, et servant à dresser, à aplanir, à unir la surface du bois. Passer le rabot sur une planche. Donner un coup de rabot. Dresser, unir, polir une pièce de bois avec le rabot. Pousser des moulures au rabot. Faire mordre le rabot. Ce rabot ne mord pas.

Fig. et fam., Passer le rabot sur un ouvrage de vers, de prose, y donner un coup de rabot, Le corriger, le polir.

RABOT

RABOT se dit également d' Un outil dont on se sert pour unir et polir différents métaux, ou pour y faire des filets et des moulures.

RABOT

RABOT se dit encore d' Un certain instrument en forme de T, qui est composé d' un morceau de bois avec un long manche, et dont on se sert pour remuer, pour détremper la chaux. Préparer le mortier avec le rabot.

RABOT

RABOT se dit en outre d' Une espèce de pierre dure dont on se sert pour paver.

RABOTER. v. a.

RABOTER. v. a. Dresser, aplanir, rendre uni avec le rabot. Du bois noueux est malaisé à raboter. On n' a pas bien raboté cette planche, ce parquet.

Il s' emploie figurément et familièrement en parlant Des ouvrages d' esprit, et signifie, Retrancher, réformer, corriger, polir. Il y a bien à raboter dans cet ouvrage. Son poëme est terminé, il n' a plus qu' à raboter ses vers.

Fig. et fam., Il y a bien encore à raboter, se dit en parlant D' un jeune homme qui n' est pas encore formé, façonné pour le monde.

RABOTÉ, ÉE. participe

RABOTÉ, ÉE. participe

RABOTEUR. s. m.

RABOTEUR. s. m. Ouvrier qui se sert du rabot pour les huisseries, les cadres, les moulures, les marches d' escalier, etc.

RABOTEUX, EUSE. adj.

RABOTEUX, EUSE. adj. Il se dit proprement Du bois, et signifie, Noueux, inégal. Le cornouiller est raboteux. Des ais raboteux. Des planches raboteuses.

Il se dit aussi De toute superficie inégale, et principalement des chemins, du sol où l' on marche. C' est un pays inégal, pierreux et raboteux. Des chemins raboteux. Une allée raboteuse.

Il se dit figurément Du style, des ouvrages de vers ou de prose, et signifie, Grossier, rude, mal poli. Style raboteux. Vers raboteux. Phrase raboteuse.

RABOUGRIR. v. n.

RABOUGRIR. v. n. Il ne se dit proprement qu' en parlant Des arbres et des plantes que la mauvaise nature de la terre, les mauvais vents, ou quelque autre cause, empêchent de profiter. Les grandes gelées font rabougrir le jeune bois.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Quand les racines touchent le tuf, les arbres se rabougrissent.

RABOUGRI, IE. participe

RABOUGRI, IE. participe Un jeune plant tout rabougri. Des arbres tout rabougris.

Il se dit, figurément et adjectivement, D' une petite personne de mauvaise conformation et de mauvaise mine. Un petit homme rabougri, tout rabougri.

RABOUILLÈRE. s. f.

RABOUILLÈRE. s. f. Trou, espèce de terrier peu profond, que les lapines creusent pour y faire leurs petits.

RABOUTIR. v. a.

RABOUTIR. v. a. Il n' est guère usité qu' en parlant De morceaux d' étoffe qu' on met bout à bout l' un de l' autre. Raboutir deux morceaux de drap. Il est populaire.

RABOUTI, IE. participe

RABOUTI, IE. participe

RABROUER. v. a.

RABROUER. v. a. Rebuter quelqu' un avec rudesse. Si vous lui parlez de cela, il vous rabrouera terriblement, étrangement. C' est un homme fâcheux, il rabroue les gens, il rabroue tout le monde. Il est familier et s' emploie surtout quand il s' agit De propositions que l' on désapprouve, que l' on rejette.

RABROUÉ, ÉE. participe

RABROUÉ, ÉE. participe

RACAILLE. s. f.

RACAILLE. s. f. La lie et le rebut du peuple, ce qu' il y a de plus vil et de plus méprisable dans la populace. Ce n' est que de la racaille. Il ne faut point se mêler avec de la racaille. Je ne veux point avoir affaire avec cette racaille.

Il se dit, figurément, de Toutes les choses de rebut. Il y a deux ou trois pièces rares dans son cabinet, mais tout le reste n' est que de la racaille. On a pris tout ce qu' il y avait de bon, et l' on n' a laissé que de la racaille, que la racaille. Il est familier dans les deux sens.

RACCOMMODAGE. s. m.

RACCOMMODAGE. s. m. Le travail d' un ouvrier qui a raccommodé, réparé quelque meuble, quelque vêtement, etc. Le raccommodage d' un habit, d' une paire de bas, d' une paire de bottes. Payer tant pour le raccommodage.

RACCOMMODEMENT. s. m.

RACCOMMODEMENT. s. m. Réconciliation après une petite querelle, une petite brouille. Un ami commun a travaillé à leur raccommodement.

RACCOMMODER. v. a.

RACCOMMODER. v. a. Réparer, remettre en bon état. Raccommoder une maison. Raccommoder une muraille, un plancher. Raccommoder des portes, des fenêtres. Raccommoder une voiture. Raccommoder des pistolets. Faire raccommoder la selle d' un cheval. Faire raccommoder une montre. Raccommoder un habit, une chaussure.

Il signifie aussi, Remettre dans un état plus convenable, plus propre, et plus selon la bienséance. Une femme qui raccommode ses cheveux, sa coiffure. Raccommodez votre bonnet, il est tout chiffonné. Raccommodez votre perruque, elle est de travers. Raccommodez votre manteau, il est tout de côté.

Il se dit quelquefois en parlant Des ouvrages d' esprit, et signifie, Réformer ce qu' il peut y avoir de mauvais. Il y a trop à raccommoder à ce discours, il vaut mieux en faire un autre.

Il se dit aussi en parlant Des affaires. Il a tellement gâté ses affaires, qu' on aura bien de la peine à les raccommoder. L' affaire était en bon train, mais il l' a gâtée, et je ne sais comment on pourra la raccommoder. Cet événement ne raccommodera pas ses affaires, sa fortune. Ce négociant a bien raccommodé ses affaires.

Raccommoder une sottise, La réparer. Il a fait une sottise, il cherche à la raccommoder.

RACCOMMODER

RACCOMMODER signifie aussi, Mettre d' accord des personnes qui s' étaient brouillées. Il y avait entre eux de la mésintelligence, on les a raccommodés.

Il s' emploie en ce sens avec le pronom personnel. Le mari et la femme se sont raccommodés. Se raccommoder avec quelqu' un.

RACCOMMODÉ, ÉE. participe

RACCOMMODÉ, ÉE. participe

RACCOMMODEUR, EUSE. s.

RACCOMMODEUR, EUSE. s. Celui, celle qui raccommode. Il ne se dit guère que Des gens qui raccommodent habituellement certaines choses. Raccommodeur de soufflets. Raccommodeur de faïence. Une raccommodeuse de point. Une raccommodeuse de dentelle.

RACCORD. s. m.

RACCORD. s. m. T. d' Arts. Liaison, accord que l' on établit entre deux parties contiguës d' un ouvrage qui offrent ensemble quelque inégalité de niveau, de surface, ou dont l' une est vieille et l' autre récente, etc. Il s' emploie surtout en termes d' Architecture. On ne voit pas le raccord fait à la façade de ce bâtiment. On n' aperçoit pas le raccord de ces deux planches, de cette ancienne peinture avec la nouvelle. Ces raccords sont habilement faits.

Il se dit aussi figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit. Il a fait dans son poëme, dans sa partition, quelques raccords heureux.

RACCORDEMENT. s. m.

RACCORDEMENT. s. m. T. d' Arts. Action de faire des raccords à quelque ouvrage. Cette maison est délabrée; son raccordement comprendra le raccord de la maçonnerie, celui de la menuiserie, et celui des peintures. Le raccordement de ce vieux château a été bien exécuté.

RACCORDER. v. a.

RACCORDER. v. a. T. d' Arts. Faire un raccord, des raccords, ou Exécuter un raccordement. Voyez RACCORD et RACCORDEMENT.

Il s' emploie quelquefois, figurément et au sens moral, en parlant Des ouvrages d' esprit. Il a fait beaucoup de coupures dans les trois premiers actes de sa pièce, il faut maintenant raccorder tout cela.

RACCORDÉ, ÉE. participe

RACCORDÉ, ÉE. participe

RACCOURCIR. v. a.

RACCOURCIR. v. a. Accourcir, rendre plus court. Raccourcissez cette corde. Raccourcir un manteau, une jupe. En prenant par ce petit sentier, vous raccourcirez votre chemin de beaucoup. Raccourcir un discours. Cet accident a raccourci ses jours. Il faudra raccourcir cet épisode, ces remarques. Souvent on améliore un ouvrage en le raccourcissant.

Raccourcir des étriers, Rehausser, relever les étrivières, auxquelles tiennent les étriers. Raccourcir le bras, Le plier en dedans, le retirer. Raccourcir ses pas en dansant, Les étendre moins. En termes de Manége, Raccourcir des demi-voltes, Les faire dans un moindre espace. Fig., Raccourcir un cheval, Ralentir son allure en le retenant dans la main, en le rassemblant sous le cavalier. Raccourcissez votre cheval.

RACCOURCIR

RACCOURCIR avec le pronom personnel, signifie, Devenir plus court. Cette pièce de toile s' est raccourcie d' une demi-aune au blanchissage. Nous voici arrivés à l' époque où les jours se raccourcissent.

Il se dit quelquefois D' un homme qui se replie, qui se ramasse sur lui-même. Ces deux athlètes se saisissent et se serrent; tantôt ils se raccourcissent, tantôt ils s' allongent.

RACCOURCIR

RACCOURCIR est aussi verbe neutre, et signifie, Devenir plus court. Les jours raccourcissent, commencent à raccourcir. Cette toile raccourcit beaucoup au blanchissage.

RACCOURCI, IE. participe

RACCOURCI, IE. participe Un manteau raccourci. Une jupe raccourcie. Les jours sont raccourcis d' une demi-heure depuis un mois.

À bras raccourci, Hors de garde, hors de mesure, et de toute sa force. Il lui a donné un coup d' épée à bras raccourci. Il tomba sur son adversaire à bras raccourci.

RACCOURCI

RACCOURCI signifie quelquefois, Trop court. Une taille raccourcie. Cet habit a un air raccourci.

Il s' emploie aussi quelquefois au sens moral, et signifie, Abrégé. Cet historien n' a présenté qu' un tableau raccourci de tous ces grands événements.

RACCOURCI

RACCOURCI est aussi substantif, en termes de Peinture, et se dit de L' effet de perspective par lequel les objets vus de face paraissent plus courts qu' ils ne le sont en effet. Ce peintre entend bien les raccourcis. De beaux raccourcis.

EN RACCOURCI. loc. adv.

EN RACCOURCI. loc. adv. En abrégé. Je vous ai dit le fait en raccourci. Exposer une affaire en raccourci.

RACCOURCISSEMENT. s. m.

RACCOURCISSEMENT. s. m. L' action de raccourcir; Le résultat de cette action. Le raccourcissement d' un habit. Le raccourcissement du pendule.

RACCOUTREMENT. s. m.

RACCOUTREMENT. s. m. L' action de raccoutrer; Le résultat de cette action. Il est vieux.

RACCOUTRER. v. a.

RACCOUTRER. v. a. Raccommoder, recoudre. Faire raccoutrer son habit, son manteau. Il est vieux.

RACCOUTRÉ, ÉE. participe

RACCOUTRÉ, ÉE. participe

RACCOUTUMER (SE). v. pron.

RACCOUTUMER (SE). v. pron. Reprendre une habitude. Il se raccoutume à notre manière de vivre. Il commence à se raccoutumer avec nous. Il est familier.

RACCROC. s. m.

RACCROC. s. m. Terme usité dans certains Jeux d' adresse. On appelle Coup de raccroc, ou simplement Raccroc, Un coup inattendu, qui répare un coup manqué, et ordinairement Un coup où il y a plus de bonheur que d' adresse. Il s' est sauvé par un coup de raccroc. Il a fait cette bille par un raccroc, par raccroc, de raccroc. C' est un raccroc.

RACCROCHER. v. a.

RACCROCHER. v. a. Accrocher de nouveau. Raccrochez cette tapisserie. Raccrocher un tableau. On emploie aussi ce verbe avec le pronom personnel.

Fig. et fam., Il s' est raccroché au service, se dit D' un homme qui avait quitté le service, et qui y est rentré.

Se raccrocher à une chose, La saisir, s' en aider pour se sauver d' un danger, pour se tirer d' un embarras. Il était noyé, s' il ne s' était raccroché à cette branche. Dans le danger, on se raccroche à tout ce qu' on trouve sous sa main. Quand on le presse, il se raccroche à des prétextes.

Fig. et fam., Se raccrocher à une chose, S' y attacher pour regagner d' un côté ce qu' on avait perdu de l' autre. Il avait peu réussi dans la peinture; il s' est raccroché au commerce des tableaux. Dans cette affaire, il aurait perdu par le fond; mais il s' est raccroché à la forme. On dit aussi absolument, Se raccrocher, Regagner en tout ou en partie les avantages qu' on avait perdus. Laissez-le faire, il trouvera bien moyen de se raccrocher.

RACCROCHER

RACCROCHER se dit, figurément et familièrement, Des filles de mauvaise vie, qui pressent les passants d' entrer chez elles.

RACCROCHÉ, ÉE. participe

RACCROCHÉ, ÉE. participe

RACCROCHEUSE. s. f.

RACCROCHEUSE. s. f. Fille de mauvaise vie qui raccroche les passants.

RACE. s. f. coll.

RACE. s. f. coll. Lignée, tous ceux qui viennent d' une même famille. Il est d' une bonne race, de bonne race, d' une race illustre, ancienne. Il sort, il vient d' une noble race, d' une race de gens de bien. Il est de la race royale. Les trois races des rois de France. Les rois de la première, de la seconde, de la troisième race. La race des Carlovingiens. La race de saint Louis. La race des Héraclides. Les auteurs de sa race. Il y a eu de grands hommes, de grands princes dans cette race. Il n' a point laissé de race. C' est une race éteinte. Dieu promit à Abraham de multiplier sa race à l' infini. Un homme de race juive. Il n' est pas de race à faire une lâcheté.

RACE

RACE se dit, par extension, d' Une multitude d' hommes qui sont originaires du même pays, et se ressemblent par les traits du visage, par la conformation extérieure. La race caucasienne. La race mongole. La race malaise. Les habitants de ce royaume, de cette province sont une belle race d' hommes.

La race mortelle, la race humaine, Les hommes en général.

Poétiq., La race future, les races futures, les races à venir, Les hommes à naître.

RACE

RACE se dit quelquefois d' Une classe d' hommes exerçant la même profession, ou ayant des inclinations, des habitudes qui leur sont communes. En ce sens, il se prend toujours en mauvaise part. Les usuriers sont une race maudite, une méchante race. La race des pédants est insupportable. La race des fripons est fort nombreuse.

Fam., Méchante race, méchante petite race, se dit À de petits enfants, par manière de reproche, de réprimande. On dit de même au pluriel: Ce sont de méchantes races. Ces petites races-là font un bruit perpétuel.

RACE

RACE se dit aussi Des espèces particulières de quelques animaux domestiques, comme chiens, chevaux, etc. Ce chien, ce cheval est de bonne race. Je veux avoir de la race de cette jument-là. Pour faire race, il faut choisir de bonnes cavales.

Absol., C' est un cheval de race, C' est un cheval de bonne race. Ce cheval a de la race, Sa figure et sa construction annoncent qu' il est de bonne race.

Prov. et fig., Les bons chiens chassent de race, ou Bon chien chasse de race, Les enfants tiennent des moeurs et des inclinations de leurs pères; et dans le même sens, Cet homme chasse de race. Cela se dit en bonne et en mauvaise part; mais on ne le prend jamais qu' en mauvaise part lorsqu' il s' agit D' une femme. Cette fille chasse de race, Elle est coquette, comme l' était sa mère.

Fig., Race de vipères. Expression employée quelquefois dans l' Écriture pour désigner Les pharisiens, et qu' on applique aujourd' hui à de Méchantes gens.

RACHAT. s. m.

RACHAT. s. m. Action par laquelle on rachète, on recouvre une chose qu' on avait vendue, en en rendant le prix à l' acheteur. Vendre à faculté de rachat, avec faculté de rachat, à condition de rachat.

Le rachat d' une rente, d' une pension, Le payement d' une certaine somme pour l' amortissement, pour l' extinction d' une rente, d' une pension. On dit de même, Le rachat d' une servitude.

RACHAT

RACHAT signifie aussi, Délivrance, rédemption. Le rachat des captifs. Notre-Seigneur a donné son sang pour le rachat du genre humain.

RACHAT

RACHAT en Matière féodale, se disait de La somme à laquelle était estimé le revenu d' une année du fief qui devait le droit de relief.

Rachat de marchandises, Payement d' une certaine somme pour obtenir la remise des marchandises capturées en mer par un corsaire.

RACHETABLE. adj. des deux genres

RACHETABLE. adj. des deux genres Qu' on a droit de racheter. Une rente rachetable. Une propriété rachetable dans trois ans.

RACHETER. v. a.

RACHETER. v. a. Acheter ce qu' on a vendu. J' avais vendu mon cheval à un tel, mais je l' ai racheté de lui, je le lui ai racheté.

Il signifie aussi, Acheter des choses de même espèce que celles qu' on a vendues, ou qu' on ne possède plus par quelque cause que ce soit. Il avait vendu ses tableaux, il en a racheté d' autres. J' avais donné ce livre, on m' avait pris ce livre, j' en ai racheté un autre exemplaire.

Racheter une rente, une pension, Se libérer, se décharger d' une rente, d' une pension, moyennant une certaine somme une fois payée.

RACHETER

RACHETER signifie encore, Délivrer à prix d' argent un captif, un prisonnier. On le racheta des mains des pirates. Racheter de captivité. Racheter les prisonniers.

Il s' emploie, dans ce sens, avec le pronom personnel. Se racheter de captivité. À Athènes, les esclaves avaient la faculté de se racheter. Il s' est racheté des pirates moyennant une forte rançon. On dit de même: Se racheter d' un service foncier. Se racheter d' une peine. Se racheter du pillage. Etc.

RACHETER

RACHETER se dit aussi en parlant De Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST. Il a racheté le genre humain par son sang. Il a voulu mourir pour racheter les hommes.

Je voudrais l' avoir rachetée de beaucoup, se dit en parlant D' une chose dont on regrette la perte; et, Je voudrais l' avoir rachetée de mon sang, en parlant D' une personne qui est morte, et qu' on aimait beaucoup. On dit familièrement, par exagération, Si vous me faites ce plaisir-là, vous me rachèterez la vie.

RACHETER

RACHETER signifie encore, Compenser, balancer, faire pardonner, faire oublier. Racheter ses défauts par ses agréments, ses vices par ses vertus. Sa bonté rachète beaucoup de ridicules. Un si grand bonheur rachète bien des peines.

Il s' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. Ces défauts se rachetaient en lui par de bonnes qualités. Cette fatigue se rachète par beaucoup d' avantages.

Racheter ses péchés par l' aumône, Obtenir la rémission de ses péchés en faisant l' aumône.

RACHETER

RACHETER en termes d' Architecture, Corriger, rendre moins sensible un vice, un défaut de construction ou de décoration, une irrégularité. On a donné la forme octogone à cette cour, afin de racheter l' irrégularité des bâtiments. On a racheté la forme irrégulière de cette pièce par des pans coupés. Cette irrégularité de terrain est rachetée par une rampe.

RACHETÉ, ÉE. participe

RACHETÉ, ÉE. participe

RACHIDIEN, ENNE. adj.

RACHIDIEN, ENNE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport ou qui appartient à la colonne vertébrale, appelée en grec Rachis. Nerfs rachidiens. Trous rachidiens. Artères, veines rachidiennes. Canal rachidien.

RACHITIQUE. adj. des deux genres

RACHITIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des personnes nouées, et affectées de rachitisme. Une personne rachitique. Un enfant rachitique. On dit aussi, Affection rachitique, Affection qui tient du rachitisme.

RACHITIQUE

RACHITIQUE se dit, par extension, Des blés avortés.

RACHITIS. s. m.

RACHITIS. s. m. (On fait sentir l' S.) T. de Médec., emprunté du grec. Voyez RACHITISME.

RACHITISME. s. m.

RACHITISME. s. m. T. de Médec. Maladie qui consiste principalement dans la courbure de l' épine du dos et de la plupart des os longs, avec gonflement des articulations. Le rachitisme est rare dans ce pays. On dit aussi, Rachitis.

Il se dit, par extension, d' Une maladie du blé, qui empêche la tige de se développer, et la rend noueuse.

RACINAGE. s. m.

RACINAGE. s. m. Décoction d' écorce de feuilles de noyer, de coques de noix, propre pour la teinture.

RACINAL. s. m.

RACINAL. s. m. T. de Charpenterie. Il se dit de Grosses pièces de bois, qui servent au soutien ou à l' affermissement des autres. Les racinaux d' un pont. Racinaux de comble. Racinaux de grue. Racinaux d' écluse.

RACINE. s. f.

RACINE. s. f. La partie par laquelle les arbres et les autres plantes tiennent à la terre, et en tirent leur principale nourriture. La racine d' un arbre, d' une plante. La racine en est sèche, pourrie, gâtée. Ces sortes d' arbres jettent, poussent de profondes racines. Ces arbres se plantent de bouture, et prennent racine facilement. Les racines de certains arbres courent sous la terre, s' étendent bien loin sous terre. Cet arbre est malade dans ses racines. Arbre séché dans sa racine. Ce plant avait été coupé, il a repoussé de racine. Racine de chicorée, de persil, de chiendent. Racine chevelue. Racine bulbeuse. Racine pivotante. Racine traçante.

Fig. et fam., Il y veut prendre racine, il y prendra racine, se dit D' un homme qui prolonge trop sa visite, son séjour quelque part.

RACINE

RACINE se dit particulièrement de La racine de certains arbres, dont on fait des ouvrages d' ébénisterie et de tour. Un meuble de racine d' orme, d' if, d' olivier, etc. Une boîte de racine de buis. C' est du buis de racine. Voilà une belle racine.

Il se dit également en parlant De certaines plantes ou herbes, telles que les raves, les betteraves, les carottes, les navets, etc., dans lesquelles ce qu' il y a de bon à manger, est ce qui vient en terre. Faire cuire des racines. Potage aux racines. C' est un homme qui ne vit que de racines.

En Jurispr., Fruits pendants par les racines, par racines, Fruits qui ne sont pas encore coupés et cueillis. Les fruits pendants par les racines font partie du fonds.

RACINE

RACINE signifie aussi, La partie des ongles, des dents, des cheveux par où ils tiennent à la chair. La racine de la dent est gâtée, est ébranlée. L' ongle est découvert jusqu' à la racine. Il souffre depuis la plante des pieds jusqu' à la racine des cheveux.

Il se dit de même en parlant Des cancers, des polypes, des loupes, des cors, et des autres maux de même nature qui surviennent au corps humain. Couper un cor jusqu' à la racine, en enlever la racine. Les racines d' un squirre, d' un cancer.

RACINE

RACINE se dit figurément Des principes, des commencements de certaines choses, ou morales ou physiques. La vertu a jeté de profondes racines dans son coeur. Le vice ne saurait prendre racine dans un coeur comme le sien. Ce préjugé, cette erreur a pris racine dans les esprits. Il faut couper la racine de ce mal avant qu' il augmente. Il faut couper le mal dans sa racine. Ce remède pallie le mal, mais il faut aller à la racine. Couper racine à une erreur.

RACINE

RACINE se dit, en termes de Grammaire, Des mots primitifs de chaque langue, d' où les autres sont dérivés, ou dont ils sont composés. Le mot Front en français est la racine des mots Frontal, Frontispice, Affronter, Effronté, Effrontément, etc. Faire un dictionnaire par racines. Les racines de la langue grecque, ou simplement, Les racines grecques.

En termes d' Arithm., La racine carrée d' un nombre proposé, Le nombre qui, multiplié par lui-même, produit ce nombre-là; et, La racine cube ou cubique, Le nombre qui, multiplié par son carré, produit le nombre proposé. Trois est la racine carrée de neuf. Trois est la racine cube ou cubique de vingt-sept. Tirer, extraire la racine carrée, la racine cubique d' un nombre. On dit de même, Racine quatrième, Le nombre qui, multiplié par son cube, donne le nombre proposé.

RACK ou ARACK. s. m.

RACK ou ARACK. s. m. Liqueur spiritueuse qu' on fait aux Indes, et qu' on tire du riz fermenté.

Il se dit aussi d' Une liqueur qu' on tire du sucre dans les Indes orientales, et qu' on appelle Tafia en Amérique.

RACLER. v. a.

RACLER. v. a. Ratisser, enlever, emporter, avec quelque chose de rude ou de tranchant, quelques parties de la superficie d' un corps. Racler des peaux, du parchemin. Racler de l' ivoire, de la corne de cerf. Racler les ongles. Racler le canon d' une arme à feu. Racler des allées.

Racler une mesure de grain, Passer la racloire sur une mesure, pour faire tomber le grain qui s' élève au-dessus des bords.

Fig. et fam., Ce vin racle le gosier, Il est dur et âpre.

Fig. et fam., Cela racle les boyaux, se dit D' un breuvage médicinal, d' un vin trop vert, et de quelques autres choses qui donnent des tranchées.

Fig. et fam., Il ne fait que racler le boyau, ou simplement, Il ne fait que racler, il racle du violon, de la basse, etc., se dit D' un homme qui joue mal du violon, de la basse, etc. On dit de même, par dénigrement, Racler un air.

RACLÉ, ÉE. participe

RACLÉ, ÉE. participe

RACLEUR. s. m.

RACLEUR. s. m. Terme de dénigrement, qui se dit d' Un mauvais joueur de violon.

RACLOIR. s. m.

RACLOIR. s. m. Instrument avec lequel on racle. Racloir dont on racle un tonneau. Racloir pour racler du parchemin. Racloir pour racler le dedans d' un canon, des pistolets, des fusils, etc. Racloir dont un jardinier se sert pour racler des allées.

RACLOIRE. s. f.

RACLOIRE. s. f. Planchette qui sert à racler le dessus d' une mesure, telle qu' un boisseau de blé, pour faire tomber le grain qui s' élève au-dessus des bords.

RACLURE. s. f.

RACLURE. s. f. Les petites parties qu' on a emportées de la superficie de quelque corps en le raclant. Raclure de corne de cerf. Raclure d' ivoire. Raclure d' ongles. Raclure de parchemin.

RACOLAGE. s. m.

RACOLAGE. s. m. Métier de racoleur.

RACOLER. v. a.

RACOLER. v. a. Engager, soit de gré, soit par astuce, des hommes pour le service militaire.

Il se dit quelquefois figurément et familièrement. Cet homme a racolé quelques partisans, quelques admirateurs. Ce poëte tâche de racoler quelqu' un qui écoute ses vers.

RACOLÉ, ÉE. participe

RACOLÉ, ÉE. participe

RACOLEUR. s. m.

RACOLEUR. s. m. Celui qui fait profession d' engager des hommes pour le service militaire.

RACONTER. v. a.

RACONTER. v. a. Conter, narrer une chose, vraie ou fausse. Raconter une histoire. Raconter un fait. Il nous raconta ses voyages, ses combats, ce qui s' était passé en telle occasion. Il nous a raconté de point en point toutes ses aventures. On raconte de lui beaucoup de choses que je ne crois pas. Raconter les particularités de quelque action. Raconter une chose en détail, avec toutes ses circonstances. Raconter sommairement, brièvement, fidèlement, naïvement, simplement. Raconter au vrai. Cet historien raconte que... J' ai ouï raconter, j' ai entendu raconter cela à un tel. Cela fut raconté par un tel.

Fam., En raconter, Raconter beaucoup. Il en a raconté bien long. Quand il est arrivé de son voyage, il ne finissait pas d' en raconter. Il en racontait de belles.

RACONTÉ, ÉE. participe

RACONTÉ, ÉE. participe

RACONTEUR, EUSE. s.

RACONTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui a la manie de raconter. Un ennuyeux raconteur. Il est familier.

RACORNIR. v. a.

RACORNIR. v. a. Donner à quelque chose la consistance de la corne. Le toucher du violon, du violoncelle, racornit l' extrémité des doigts.

Il signifie aussi, Dessécher, rendre dur et coriace. Le feu a racorni ce cuir, ce parchemin. Le feu a tout racorni cette viande.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir dur et coriace. Le cuir se racornit au feu. La viande se racornit à force de cuire. Des fruits qui se sont tout racornis.

RACORNI, IE. participe

RACORNI, IE. participe Il signifie quelquefois, familièrement, Qui semble rapetissé, qui ne peut plus se développer et s' étendre. Cet homme a un rhumatisme qui le tient tout racorni, qui lui donne un air racorni.

RACORNISSEMENT. s. m.

RACORNISSEMENT. s. m. État de ce qui est racorni. Le racornissement de cette viande, de ce cuir, etc.

RACQUITTER (SE). v. pron.

RACQUITTER (SE). v. pron. T. de Jeu. Regagner ce qu' on avait perdu. Il avait perdu tout son argent, mais il s' est racquitté. Essayez de vous racquitter. Vous vous racquitterez une autre fois.

Il signifie, par extension, Se dédommager de quelque perte. Il avait perdu dans son premier marché, il s' est racquitté dans le second.

Il s' emploie quelquefois, dans les deux significations, sans le pronom personnel et comme verbe actif. Il avait beaucoup perdu; mais j' ai pris son jeu, et je l' ai racquitté. Une seconde affaire l' a racquitté de ce qu' il avait perdu dans la première.

RACQUITTÉ, ÉE. participe

RACQUITTÉ, ÉE. participe

RADE. s. f.

RADE. s. f. Certaine étendue de mer, enfoncée dans les terres, qui est à l' abri de certains vents, et où les bâtiments peuvent tenir à l' ancre. Cette rade est bonne. Les bâtiments sont à la rade, en rade, se sont mis en rade, se tiennent à la rade, mouillent dans la rade. Entrer, mouiller en rade de Toulon, de Brest, etc. Rester à l' ancre sur une rade. Ce n' est pas un port, c' est une rade. La rade est mauvaise. La rade n' est pas bien sûre.

Rade foraine, Rade mal fermée, ceinte en partie de terres plus ou moins élevées, et où les bâtiments ne sont pas en sûreté contre les grands vents du large.

Être en grande rade, Être au mouillage de la rade le plus éloigné du port. On dit dans un sens contraire, Être en petite rade.

Mettre en rade, Sortir du port. Ce navire a mis en rade hier au soir.

RADEAU. s. m.

RADEAU. s. m. Assemblage de plusieurs pièces de bois qui sont liées ensemble, et qui forment une sorte de plancher, dont on se sert quelquefois pour porter sur l' eau des hommes, des chevaux, des marchandises, etc. Il fit passer son infanterie sur des radeaux. Les naufragés ont construit un radeau sur lequel ils se sont sauvés. Il a fait venir plusieurs pièces de vin sur des radeaux.

Il se dit quelquefois d' Une espèce de train de bois à brûler, de bois de construction, de planches, etc., que l' on fait descendre à flot sur une rivière.

RADER. v. a.

RADER. v. a. T. de Marine. Mettre un bâtiment à la rade. Rader un navire.

RADÉ, ÉE. participe

RADÉ, ÉE. participe

RADER. v. a.

RADER. v. a. T. de Mesureur de grains, de sel, etc. Passer une règle ou un autre instrument sur la surface d' une mesure pleine de grains, de sel, etc., pour rendre cette surface égale, et par ce moyen avoir la mesure juste. Rader du grain, du sel, etc.

RADÉ, ÉE. participe

RADÉ, ÉE. participe

RADEUR. s. m.

RADEUR. s. m. Mesureur de sel.

RADIAL, ALE. adj.

RADIAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport au radius. Muscle, nerf radial. Veine, artère radiale.

RADIANT, ANTE. adj.

RADIANT, ANTE. adj. T. didactique. Qui renvoie des rayons. Tout corps visible est radiant. Chaleur radiante. Il est peu usité.

RADIATION. s. f.

RADIATION. s. f. T. de Finance et de Palais. Action de rayer. Il se dit Lorsque, par autorité judiciaire ou administrative, on raye quelque article d' un compte, ou l' on biffe quelque acte, quelques parties d' un écrit, pour les annuler. Cet article est sujet à radiation. Radiation de compte. La radiation de l' écrou d' une personne détenue injustement. La radiation d' une inscription hypothécaire. On ordonna la radiation des injures contenues dans ce mémoire.

Il signifie quelquefois, La raie que l' on passe sur un article de compte. On a fait plusieurs radiations sur ses comptes.

RADIATION

RADIATION signifie aussi, L' action de rayer une personne de la matricule d' un corps auquel elle appartenait. Sa radiation a été prononcée.

Il signifie encore, L' action d' effacer le nom d' une personne d' une liste sur laquelle elle avait été portée injustement ou par erreur. Demander, solliciter, obtenir sa radiation d' un rôle de contributions.

RADIATION. s. f.

RADIATION. s. f. T. didactique. Action d' un corps qui lance des rayons de lumière. La radiation du soleil. Il est peu usité.

RADICAL, ALE. adj.

RADICAL, ALE. adj. T. didactique. Il n' est usité au propre qu' en termes de Botanique et dans ces expressions, Feuilles radicules, pédoncules radicaux, Feuilles, pédoncules, qui naissent du collet de la racine.

Il se dit figurément De ce qui est regardé comme le principe, l' essence de quelque chose, et De ce qui a rapport au principe d' une chose, à son essence.

Humide radical, Sorte de fluide imaginaire qu' un préjugé médical supposait être le principe de la vie dans le corps humain.

Vice radical, Vice qui en produit d' autres. Guérison, cure radicale, Guérison complète, qui a détruit le mal dans sa racine.

En Jurispr., Nullité radicale, Nullité qui vicie un acte de manière qu' il ne puisse jamais être valide. Il y a dans cet acte plusieurs nullités radicales.

En Grammaire, Terme radical, Mot qui est la racine de plusieurs autres. Lettres radicales, Lettres qui sont dans le mot primitif, et qui se conservent dans les mots dérivés. On dit aussi, substantivement, Un radical, des radicaux. Quel est le radical de cette famille de mots? On dit souvent, Le radical d' un mot, La partie invariable d' un mot, par opposition Aux différentes terminaisons ou désinences que ce mot est susceptible de recevoir. Chant est le radical du verbe Chanter.

En Algèbre, Signe radical, Certain signe qui se met devant les quantités dont on veut extraire la racine, et qui est figuré de cette manière $$. Quantité radicale, Quantité qui est précédée du signe radical.

RADICAL

RADICAL est aussi substantif, en termes de Chimie, et se dit Des corps qui, unis à l' oxygène, forment les oxydes et le plus grand nombre des acides. Le carbone, le soufre et le phosphore sont les radicaux de l' acide carbonique, de l' acide sulfurique et de l' acide phosphorique. Le potassium est le radical de la potasse.

RADICALEMENT. adv.

RADICALEMENT. adv. T. didactique. Essentiellement, dans le principe, dans la source. Quelques alchimistes prétendaient dissoudre radicalement les métaux. Guérir radicalement une maladie. Acte radicalement nul. Raisonnement radicalement vicieux.

RADICANT, ANTE. adj.

RADICANT, ANTE. adj. T. de Botan. Qui produit des racines distinctes de la racine principale. La tige du chiendent est radicante. Les drageons du fraisier sont radicants.

RADICULE. s. f.

RADICULE. s. f. T. de Botan. Petite racine qui sort de la grande dans les plantes, les arbres, etc.

Il se dit, plus ordinairement, Du rudiment de la racine, dans un germe qui se développe.

RADIÉ, ÉE. adj.

RADIÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des fleurs dont le disque est composé de fleurons, et la circonférence de demi-fleurons qui forment des rayons, comme le tournesol. Fleur radiée. On le dit aussi, substantivement, Des plantes à fleurs radiées. La pâquerette est une radiée. Les radiées forment la quatorzième classe de la méthode de Tournefort.

En termes de Numismatique et de Blason, Couronne radiée, Couronne qui a des rayons. La couronne radiée était dans l' origine le signe de l' apothéose.

RADIER. s. m.

RADIER. s. m. T. d' Architect. Grille de charpente, assemblage de madriers sur lequel on établit dans l' eau les fondations des écluses, des bâtardeaux, etc.

RADIEUX, EUSE. adj.

RADIEUX, EUSE. adj. Rayonnant, brillant, qui jette des rayons de lumière. Corps radieux. Point radieux. Je n' avais jamais vu le soleil plus radieux.

Il est principalement d' usage en poésie. Un éclat radieux. Front radieux.

Fig. et fam., Avoir le visage radieux, l' air radieux, Avoir un air de santé et de satisfaction. On dit dans le même sens: Je l' ai trouvé radieux. Il était tout radieux. Etc.

RADIOMÈTRE. s. m.

RADIOMÈTRE. s. m. Instrument d' Astronomie qui servait autrefois sur mer à prendre la hauteur méridienne du soleil.

RADIS. s. m.

RADIS. s. m. Sorte de raifort cultivé. Manger des radis. On sert des radis en hors d' oeuvre. Déjeuner avec du beurre et des radis. Radis blancs, rouges, violets.

RADIUS. s. m.

RADIUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Anat. , emprunté du latin. Le plus petit des deux os dont l' avant-bras est composé.

RADOIRE. s. f.

RADOIRE. s. f. Instrument qui sert à rader le sel.

RADOTAGE. s. m.

RADOTAGE. s. m. Radoterie, discours sans suite, dénué de raison, de bon sens. Ce discours n' est qu' un radotage. Il est familier.

Il signifie aussi, L' état de celui qui radote. Il est tombé dans le radotage.

RADOTER. v. n.

RADOTER. v. n. Tenir des discours, des propos qui prouvent un manque de sens, un affaiblissement d' esprit. Il est si vieux, qu' il radote. Il ne sait plus ce qu' il dit, il ne fait que radoter. Il commence à radoter.

Il signifie, figurément et familièrement, Dire des choses sans raison, sans fondement. C' est un homme qui radote. Il ne fait que radoter. Il n' a fait que radoter toute sa vie.

RADOTERIE. s. f.

RADOTERIE. s. f. Extravagance qu' on dit en radotant. Il ne dit que des radoteries. On ne l' emploie guère que dans la conversation.

RADOTEUR, EUSE. s.

RADOTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui radote. Un vieux radoteur. Une vieille radoteuse.

RADOUB. s. m.

RADOUB. s. m. (On prononce le B.) T. de Marine. Réparation qui se fait au corps d' un bâtiment endommagé par quelque accident, ou par le temps. Il fait travailler au radoub de son bâtiment, de son brick. Donner un radoub à un navire. Ce bâtiment est en radoub.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des voiles. Nos voiles ont besoin d' un radoub, d' un bon radoub.

RADOUBER. v. a.

RADOUBER. v. a. T. de Marine. Faire des réparations au corps d' un bâtiment. Radouber un vaisseau, une frégate, un brick. On dit quelquefois, Radouber des voiles.

Il s' emploie, figurément et familièrement, avec le pronom personnel, et signifie, Réparer une perte, un dommage qu' on a souffert, reprendre de la santé, de l' embonpoint. Il s' est bien radoubé. Il s' est radoubé tout à l' aise.

RADOUBÉ, ÉE. participe

RADOUBÉ, ÉE. participe

RADOUCIR. v. a.

RADOUCIR. v. a. Rendre plus doux. La pluie a radouci le temps. On radoucit les métaux par une fonte réitérée.

Il signifie figurément, Apaiser, rendre moins aigre, moins rude. Radoucir quelqu' un. On est parvenu à lui radoucir l' esprit, le caractère. Radoucissez un peu votre ton.

Il s' emploie avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Le temps s' est bien radouci depuis peu. Son ton s' est bien radouci. Il était fort aigri contre un tel, il s' est fort radouci. Il n' est plus si en colère, il commence à se radoucir.

RADOUCI, IE. participe

RADOUCI, IE. participe Des tons radoucis. Des airs radoucis.

RADOUCISSEMENT. s. m.

RADOUCISSEMENT. s. m. Diminution de la violence du froid ou du chaud, par rapport à l' air. Le radoucissement du temps, de la saison. Il se dit principalement Du froid.

Il signifie figurément, Diminution dans les maux, changement en mieux dans les affaires. La fièvre n' est plus si violente, il y a bien du radoucissement. Les esprits étaient fort aigris contre lui, mais il y a eu quelque radoucissement.

RAFALE. s. f.

RAFALE. s. f. T. de Marine. Il se dit de Certains coups de vent de terre, à l' approche des montagnes, des côtes élevées. Une forte, une bonne rafale. Une petite rafale. Un temps à rafales.

RAFFE. s. f.

RAFFE. s. f. Voyez RAFLE.

RAFFERMIR. v. a.

RAFFERMIR. v. a. Rendre plus ferme. Le soleil, le beau temps a raffermi les chemins. Cet opiat raffermit les dents et les gencives.

Il signifie figurément, Remettre dans un état plus assuré, plus stable. Le bon air a raffermi sa santé. Cet événement raffermit son autorité, sa puissance. Son discours raffermit le courage des soldats. Le gain de cette bataille le raffermit sur le trône. Raffermir l' esprit à un homme inquiet. Il était ébranlé, mes observations l' ont raffermi dans son projet, dans sa résolution.

Il s' emploie, au propre et au figuré, avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus ferme, plus stable. Les chairs qui entourent la plaie se raffermissent. Ses jambes se raffermissent de plus en plus. Sa santé se raffermit tous les jours. Son crédit, son autorité se raffermit de jour en jour. Il s' est raffermi dans sa résolution.

RAFFERMI, IE. participe

RAFFERMI, IE. participe

RAFFERMISSEMENT. s. m.

RAFFERMISSEMENT. s. m. Affermissement, ce qui remet une chose dans l' état de fermeté, de sûreté où elle était. Le raffermissement des chairs. Le raffermissement de la santé. Le raffermissement de l' autorité royale, du crédit public.

RAFFINAGE. s. m.

RAFFINAGE. s. m. Action de raffiner. Raffinage du sucre. Raffinage du salpêtre. Raffinage des métaux.

RAFFINEMENT. s. m.

RAFFINEMENT. s. m. Extrême subtilité. C' est un trop grand raffinement, un raffinement ridicule. Raffinement de politique. Raffinement de spiritualité. La délicatesse du langage ne doit point aller jusqu' au raffinement.

Il se dit aussi de L' excès de recherche que l' on met en certaines actions, en certaines habitudes de la vie. Les raffinements du luxe, de la sensualité, de la volupté. Il a fait cela par un raffinement de méchanceté, de perfidie, de cruauté.

RAFFINER. v. a.

RAFFINER. v. a. Rendre plus fin, plus pur. Raffiner le salpêtre. Raffiner le sucre.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Faire des recherches, des découvertes nouvelles. Il a bien raffiné sur cette science. On a bien raffiné depuis peu sur les arts, sur la mécanique. Ce sens vieillit.

Il signifie aussi, Subtiliser. Il raffine sur tout. Raffiner sur le point d' honneur. Raffiner sur la langue.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus fin, moins simple. Le monde se raffine tous les jours. Quand il vint à Paris, il était bien neuf, mais il s' est raffiné. Le siècle s' est bien raffiné.

RAFFINÉ, ÉE. participe

RAFFINÉ, ÉE. participe Sucre raffiné.

RAFFINERIE. s. f.

RAFFINERIE. s. f. Lieu où l' on raffine. Il se dit principalement d' Un lieu où l' on raffine le sucre. Établir une raffinerie. Une belle raffinerie.

RAFFINEUR. s. m.

RAFFINEUR. s. m. Celui qui raffine. Raffineur de sucre, de salpêtre.

RAFFOLER. v. n.

RAFFOLER. v. n. Se passionner follement pour quelqu' un ou pour quelque chose. Raffoler de quelqu' un, de quelque chose. Aimez-vous la danse? j' en raffole. Cet homme me plaît infiniment; j' en raffole. Il est familier.

RAFFOLIR. v. n.

RAFFOLIR. v. n. Devenir fou. Il ne se dit guère que dans cette phrase peu usitée, Vous me feriez raffolir.

RAFLE. s. f.

RAFLE. s. f. Grappe de raisin qui n' a plus de grains. Le vin peut se boire plus tôt quand on égrène les raisins, et qu' on ne met point la rafle dans la cuve. Les vignes ont coulé; il n' y a presque point de grains, il n' y a que la rafle. Quelques-uns disent, Raffe, et d' autres, Râpe.

RAFLE

RAFLE se dit, aux Jeux de dés, Quand les dés amènent chacun le même point. Rafle d' as. Rafle de six. Amener rafle. Faire rafle.

Prov. et fig., Faire rafle, Enlever tout sans rien laisser. Les voleurs sont entrés dans cette maison, et y ont fait rafle.

RAFLER. v. a.

RAFLER. v. a. Emporter tout très-promptement. Les ennemis sont entrés dans le pays, les voleurs sont entrés dans cette maison, et ont tout raflé. Il est familier.

RAFLÉ, ÉE. participe

RAFLÉ, ÉE. participe

RAFRAÚCHIR. v. a.

RAFRAÚCHIR. v. a. Rendre frais, donner de la fraîcheur. Rafraîchir le vin. Rafraîchir l' eau. Il est venu une pluie qui a rafraîchi l' air, rafraîchi le temps. Ouvrez les fenêtres pour rafraîchir l' appartement.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. L' air, le temps se rafraîchit. L' eau se rafraîchit promptement dans la glace, dans un courant d' air.

Il s' emploie aussi comme verbe neutre, et signifie, Devenir frais. Tandis que le vin rafraîchit.

Rafraîchir le sang, Le rendre plus calme par les remèdes ou par le régime. L' usage du lait lui a rafraîchi le sang. Le sommeil rafraîchit le sang. On dit absolument, dans le même sens, Cette boisson rafraîchit.

Fig., Rafraîchir le sang, se dit D' une chose qui fait plaisir, qui calme les inquiétudes, qui donne de la tranquillité. Rien ne rafraîchit le sang comme une bonne action. Cette nouvelle m' a rafraîchi le sang.

Fig., Se rafraîchir la tête, Se reposer la tête, se calmer l' esprit.

RAFRAÚCHIR

RAFRAÚCHIR signifie quelquefois, Réparer, remettre en meilleur état. Ainsi on dit: Rafraîchir un mur, Y mettre un nouvel enduit; Rafraîchir un tableau, Lui rendre la vivacité des couleurs, en le nettoyant et en le vernissant; Rafraîchir une tapisserie, La raccommoder aux endroits où elle est gâtée, la réparer.

Fig., Rafraîchir à quelqu' un la mémoire d' une chose, Lui en renouveler, lui en rappeler le souvenir. Je lui en ai rafraîchi la mémoire.

RAFRAÚCHIR

RAFRAÚCHIR signifie quelquefois, Rogner, couper, tailler l' extrémité d' une chose. Rafraîchir les cheveux. Rafraîchir le bord d' un chapeau. Rafraîchir un manteau. Rafraîchir les bordures d' un parterre. Rafraîchir les racines, les branches d' un arbre, avant de le planter.

RAFRAÚCHIR

RAFRAÚCHIR se dit aussi en parlant Des personnes, et signifie, Les rétablir par la bonne nourriture et par le repos. On l' emploie surtout en termes de Guerre. Ces troupes sont fatiguées, il faut les mettre dans de bons quartiers pour les rafraîchir.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Ces troupes se sont rafraîchies, ont besoin de se rafraîchir dans de bons quartiers.

Rafraîchir une place d' hommes et de munitions, ou simplement, Rafraîchir une place, Y faire entrer de nouvelles troupes et de nouvelles munitions. On dit de même, en termes de Marine, Cette escadre, cette flotte a besoin d' être rafraîchie, A besoin de prendre des provisions fraîches.

RAFRAÚCHIR

RAFRAÚCHIR avec le pronom personnel, signifie quelquefois simplement, Boire un coup, faire collation, etc. Venez vous rafraîchir. On dit neutralement dans le même sens, Faites rafraîchir vos gens, vos chevaux, etc.

RAFRAÚCHI, IE. participe

RAFRAÚCHI, IE. participe

RAFRAÚCHISSANT, ANTE. adj.

RAFRAÚCHISSANT, ANTE. adj. T. de Médec. Il se dit De certains remèdes propres à rafraîchir le corps, à en éteindre la trop grande chaleur, à calmer l' agitation des humeurs. Tisane, potion rafraîchissante. La laitue, le nénufar, etc., sont rafraîchissants.

Il s' emploie aussi substantivement. Donner des rafraîchissants à un malade. Il ne lui faut que des rafraîchissants.

RAFRAÚCHISSEMENT. s. m.

RAFRAÚCHISSEMENT. s. m. Ce qui rafraîchit. Prendre du rafraîchissement. Vous avez besoin de rafraîchissement.

Il signifie aussi, L' effet de ce qui rafraîchit. Cela vous procurera du rafraîchissement. Cela vous causera trop de rafraîchissement. Le trop de rafraîchissement est nuisible.

Il signifie, figurément, Recouvrement de forces par le repos et par les bons traitements. L' armée a besoin de rafraîchissement.

Quartier de rafraîchissement, Lieu où les troupes fatiguées se rafraîchissent. On envoya la cavalerie en quartier de rafraîchissement.

RAFRAÚCHISSEMENTS

RAFRAÚCHISSEMENTS au pluriel, se dit, en termes de Guerre, de Tous les vivres dont on rafraîchit une place, une armée.

Il se dit également, en termes de Marine, Des vivres frais de toute espèce qu' on embarque sur un bâtiment, soit au départ, soit dans les relâches; par opposition Aux aliments secs ou salés. Envoyer des rafraîchissements à des vaisseaux. La flotte aborda en tel endroit pour prendre des rafraîchissements. Faire les rafraîchissements.

Il se dit encore Des mets, des boissons fraîches, des fruits et autres choses semblables, que l' on sert dans une fête, ou que l' on offre à une personne, à une compagnie, hors des repas. On a servi dans cette fête, à ce bal beaucoup de rafraîchissements. Voulez-vous prendre quelques rafraîchissements? C' est lui qui a payé les rafraîchissements.

RAGAILLARDIR. v. a.

RAGAILLARDIR. v. a. Redonner de la gaieté. Allons, bonhomme, buvez ce petit coup; cela vous ragaillardira un peu. Cette nouvelle l' a tout ragaillardi. Il est familier.

RAGAILLARDI, IE. participe

RAGAILLARDI, IE. participe

RAGE. s. f.

RAGE. s. f. Délire furieux qui est accompagné d' horreur pour les liquides et d' envie de mordre, et qui revient ordinairement par accès. De tous les animaux, le chien est le plus sujet à la rage. La rage s' est mise dans sa meute. Un chien qui a la rage ne saurait souffrir l' eau. Accès de rage. La rage se déclare. Flâtrer des chiens pour les garantir de la rage. Cautériser un homme mordu pour le préserver de la rage. Écumer de rage. Cette maladie se nomme aussi Hydrophobie.

Rage blanche, La rage ordinaire, où le chien enragé écume et mord; et, Rage mue, La rage où l' animal atteint de cette maladie, écume et ne mord point.

Prov. et fig., Quand on veut noyer son chien, on dit qu' il a la rage, on fait accroire qu' il a la rage, Quand on veut perdre quelqu' un, ou lui nuire, ou lui faire une injustice, on lui suppose des vices, des défauts, des torts qu' il n' a pas. On dit aussi, Qui veut noyer son chien, l' accuse de la rage.

RAGE

RAGE se dit, par exagération, d' Une douleur violente. Le mal de dents est une rage. Avoir une rage de dents. C' est une rage.

RAGE

RAGE signifie figurément, Un violent transport de dépit, de colère, de haine, de cruauté, etc. Exercer sa rage contre quelqu' un. Assouvir sa rage. Satisfaire sa rage. Ce discours a excité, a rallumé sa rage. Ce martyr dompta par sa patience la rage des persécuteurs. Il a la rage dans le coeur. Il écume de rage. Il s' est emporté jusqu' à la rage. Il en est dans une rage si grande, dans des rages si grandes, que... Cet homme est toujours furieux, ce sont des rages continuelles. Évitez sa rage. Il a passé sa rage sur le premier venu. Sa rage était au comble. Il étouffait de rage. Sa rage s' est calmée, s' est apaisée. Il a eu un violent accès de rage. Rien n' a pu calmer sa rage. Quelle rage! apaisez-vous. Il dissimulait sa rage. Sa rage allait au point que...

Il se dit aussi, figurément et familièrement, d' Une violente passion, d' un penchant outré, d' un goût excessif. Vous passez toutes les nuits à jouer, il y a de la rage à cela. Il joue sans cesse, c' est une rage. La rage d' amour. Tout Paris court à ce spectacle, c' est une fureur, une rage. Cet homme a la rage du jeu. Il a la rage de parler. Il a la rage d' écrire, de faire des vers. Il lui a pris une rage de travail, etc.

Fig. et fam., Aimer quelqu' un, quelque chose à la rage, jusqu' à la rage, L' aimer avec fureur, avec excès.

Fig. et fam., Faire rage, Faire un grand désordre. Les soldats ont été chez lui, et ils y ont fait rage. Il signifie aussi, Faire des efforts extraordinaires, faire tout son possible, se signaler en quelque chose; et il se dit en bien et en mal. L' avocat en plaidant a fait rage contre la partie adverse. Ce soldat a fait rage dans le combat. Ce docteur a fait rage dans la dispute. Mon ami fit rage pour mes intérêts.

Fig. et fam., Dire rage de quelqu' un, En dire tout le mal imaginable.

RAGOT, OTE. adj.

RAGOT, OTE. adj. Qui est de petite taille, court et gros. Un homme ragot. Une femme ragote. Un cheval ragot. Il est familier et peu usité.

Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est un ragot, un petit ragot, une petite ragote.

Il se dit, en termes de Manége, d' Un cheval ramassé, qui est bien pris dans sa taille, et qui a le cou court. Ce cheval est un bon ragot.

RAGOT

RAGOT en termes de Chasse, se dit d' Un sanglier qui a quitté les compagnies, mais qui n' a pas encore trois ans faits.

RAGOÛT. s. m.

RAGOÛT. s. m. Mets composé de différents ingrédients, et apprêté pour satisfaire le goût, pour exciter l' appétit. Un bon ragoût. Un excellent ragoût. Un ragoût mal fait. Un ragoût de champignons. Une poitrine de veau en ragoût. C' est un homme qui aime les ragoûts. Les ragoûts ne valent rien pour la santé.

Il se dit, figurément et familièrement, de Ce qui excite, irrite les désirs. La difficulté est une espèce de ragoût. Il y a un ragoût dans la nouveauté. C' est un homme entièrement dépravé, qui ne trouve une sorte de ragoût que dans le vice. En ce sens, il commence à vieillir.

Fam., Quel ragoût trouvez-vous à cela? Quel plaisir y trouvez-vous?

En Peinture, Ragoût de couleur, Couleur animée par des reflets harmonieux et piquants, qui flattent la vue. Ce peintre a du ragoût dans sa couleur. Il vieillit.

RAGOÛTANT, ANTE. adj.

RAGOÛTANT, ANTE. adj. Qui ragoûte, qui plaît au goût, qui excite l' appétit. Ce mets-là n' est guère ragoûtant. Il nous faudrait quelque chose de ragoûtant, de plus ragoûtant.

Il signifie figurément, Qui flatte, qui intéresse, qui est agréable. Une figure ragoûtante. Voilà une femme bien ragoûtante. Il est très-familier.

Fig. et fam., Cela est peu ragoûtant, se dit D' une chose dont on craint du désagrément, pour laquelle on a de la répugnance. La commission dont vous me chargez est peu ragoûtante, n' est guère ragoûtante, n' est pas ragoûtante.

RAGOÛTER. v. a.

RAGOÛTER. v. a. Redonner du goût, remettre en appétit. Il a perdu l' appétit, il faut essayer de le ragoûter. Ragoûter un malade.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il fait tout ce qu' il peut pour se ragoûter.

RAGOÛTER

RAGOÛTER signifie figurément, Exciter de nouveau, réveiller le désir. Il est tellement blasé, qu' on ne trouve rien de nouveau pour le ragoûter.

RAGOÛTÉ, ÉE. participe

RAGOÛTÉ, ÉE. participe

RAGRAFER. v. a.

RAGRAFER. v. a. Agrafer de nouveau. Ragrafez votre habit, votre robe, votre ceinture.

RAGRAFÉ, ÉE. participe

RAGRAFÉ, ÉE. participe

RAGRANDIR. v. a.

RAGRANDIR. v. a. Rendre plus grand ce qui l' était déjà. Il a fait ragrandir son salon, son parterre. Ragrandir un trou avec la tarière. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. L' ouverture s' est ragrandie.

RAGRANDI, IE. participe

RAGRANDI, IE. participe

RAGRÉER. v. a.

RAGRÉER. v. a. T. d' Arts. Il signifie, en Architecture, Mettre la dernière main à une construction, en repassant le marteau et la ripe aux parements des murs, pour les rendre unis et polis, et en terminant les corniches et les moulures qui ne sont qu' en masse. Il se dit aussi De l' opération analogue par laquelle on remet un édifice à neuf. Ragréer une maison, une façade.

Ragréer un ouvrage de menuiserie, de serrurerie, Y mettre la dernière main; en faire disparaître toutes les inégalités avec les outils qui servent à unir, à polir.

Ragréer une branche d' arbre, Après qu' une branche a été sciée, couper, enlever avec la serpette la superficie du moignon.

RAGRÉER

RAGRÉER en termes de Marine, s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se réparer, se pourvoir de ce qui manque. Ils travaillèrent à se ragréer d' une grand vergue, d' un mât d' artimon. On dit aussi, absolument, Se ragréer.

RAGRÉÉ, ÉE. participe

RAGRÉÉ, ÉE. participe

RAGRÉMENT. s. m.

RAGRÉMENT. s. m. T. d' Arts. Action de ragréer un ouvrage, ou Le résultat de cette action. Il s' emploie surtout en Architecture. Faire le ragrément d' une construction. Ce palais paraît nouvellement bâti depuis le ragrément qu' on y a fait.

RAGUÉ. adj.

RAGUÉ. adj. T. de Marine. Il se dit D' un câble altéré, écorché, et coupé en partie.

RAÏA. s. m.

RAÏA. s. m. Nom donné aux sujets de l' empire turc qui sont soumis à la capitation, tels que les chrétiens, les juifs, etc.

RAIDE. adj. des deux genres

RAIDE. adj. des deux genres Voy. ROIDE.

RAIE. s. f.

RAIE. s. f. Trait tiré de long avec une plume, un crayon, un pinceau, une pointe de couteau, etc. Tirer, faire une raie sur une feuille de papier, sur un plancher, sur une muraille. Effacez ce mot, cette phrase, tirez une raie dessus.

RAIE

RAIE se dit aussi de Toutes les lignes beaucoup plus longues que larges, soit naturelles, comme celles qui se trouvent sur la peau de quelques animaux, sur les marbres, etc., soit artificielles, comme celles qu' on fait sur des étoffes, pour les orner. Ce cheval a une raie noire sur le dos. Marbre marqué de raies noires. Étoffe à grandes raies, à petites raies, à mille raies.

Il signifie encore, L' entre-deux des sillons. Le long de la raie. Dans ce pays les laboureurs font les raies fort creuses. Une raie de champ.

Il se dit aussi d' Une certaine séparation de cheveux qui se fait, naturellement ou avec le peigne, sur le haut de la tête.

RAIE. s. f.

RAIE. s. f. Poisson de mer plat et cartilagineux. Manger de la raie. Une moitié de raie. Du foie de raie. Raie bouclée.

RAIFORT. s. m.

RAIFORT. s. m. Plante crucifère dont il y a plusieurs espèces, parmi lesquelles on distingue le Raifort cultivé, qui est connu à Paris sous le nom de Rave et de Radis, et le Raifort sauvage, que l' on appelle vulgairement Cran.

RAILLER. v. a.

RAILLER. v. a. Plaisanter quelqu' un, le tourner en ridicule. Railler quelqu' un agréablement, adroitement, délicatement, finement, grossièrement. Il ne peut souffrir qu' on le raille. Il raille ses meilleurs amis. On l' a beaucoup raillé là-dessus. Il s' emploie quelquefois absolument. Il raille sans cesse.

Il est aussi neutre; et alors il se dit Des personnes et des choses. Railler de tout le monde. Railler de tout. Il raille des choses les plus saintes.

Il signifie quelquefois simplement, Badiner, ne parler pas sérieusement. On ne sait s' il raille ou s' il parle sérieusement. Je ne raille point. Tout en raillant, cela pourrait bien être.

Il s' emploie familièrement, avec le pronom personnel, dans la même acception. Ne voyez-vous pas qu' il se raille? Vous vous raillez, je crois.

Il signifie aussi, avec le pronom personnel, Se moquer. Il se raille de tout ce qu' on lui peut dire. Qu' est-ce que vous me proposez là? vous vous raillez de moi. C' est se railler du monde, que de faire de pareilles propositions.

RAILLÉ, ÉE. participe

RAILLÉ, ÉE. participe

RAILLERIE. s. f.

RAILLERIE. s. f. Action de railler, plaisanterie. Fine raillerie. Raillerie plaisante, agréable, innocente. Raillerie piquante, offensante. C' est une raillerie froide. C' est une raillerie méchante. Cette raillerie est trop forte. Il lui est arrivé une aventure dont on fait des railleries partout. Il a tourné cela en raillerie, au lieu de s' en fâcher.

Fam., Cela passe la raillerie, se dit D' une raillerie trop forte, trop piquante. Il se dit aussi D' une chose qui est sérieuse, importante, d' une chose qui a des suites fâcheuses. Après avoir commencé par jouer petit jeu, il a perdu cent mille francs; cela passe la raillerie. Ils s' amusaient à des jeux de main, et l' un d' eux a eu le bras rompu; cela passe la raillerie.

Entendre la raillerie, entendre bien la raillerie, Avoir la facilité, l' art, le talent de bien railler; et, Entendre raillerie, Ne point s' offenser des railleries dont on est l' objet.

Il n' entend pas raillerie, se dit aussi D' un homme sévère qui ne pardonne pas les plus légers manquements. Ne négligez pas ce qu' il vous a ordonné, il n' entend pas raillerie.

Il n' entend pas raillerie là-dessus, se dit D' un homme sensible et épineux sur une certaine chose. Ne lui parlez pas de cette affaire, il n' entend point raillerie sur ce chapitre-là.

Fam., La raillerie en est-elle? Est-il permis de railler? peut-on railler librement sans craindre d' offenser?

Fam., C' est une raillerie, c' est une plaisante raillerie, se dit D' une chose qu' on entend dire, mais qu' on ne croit point, et qui ne paraît pas vraisemblable. On dit à peu près dans le même sens, C' est une raillerie de nous venir dire que... C' est une raillerie de croire que... C' est une chose ridicule, une absurdité. On dit quelquefois dans le sens contraire, Il n' y a point de raillerie à cela, ce n' est point une raillerie, Ce que je vous dis est sérieux, ce que je vous rapporte n' est pas un conte fait à plaisir.

Raillerie à part, sans raillerie, Sérieusement, tout de bon.

Prov. et fam., Cette raillerie passe le jeu, passe jeu, Elle est trop forte.

RAILLEUR, EUSE. adj.

RAILLEUR, EUSE. adj. Porté à la raillerie. Esprit railleur. Humeur railleuse. Cet homme est trop railleur. Cette femme est trop railleuse.

Discours railleur, paroles railleuses, ton railleur, Discours plein de raillerie, paroles dites pour railler, ton de plaisanterie.

RAILLEUR, EUSE

RAILLEUR, EUSE est aussi substantif, et signifie, Celui, celle qui aime à railler, qui raille souvent. Un agréable railleur. Un mauvais railleur. Un froid railleur. Un fade railleur. Une fine railleuse.

Fam., Vous êtes un railleur, se dit À un homme qu' on soupçonne de ne parler pas sérieusement.

Prov., Souvent les railleurs sont raillés, On se moque souvent de ceux qui veulent se moquer des autres.

RAINCEAU. s. m.

RAINCEAU. s. m. Voyez RINCEAU.

RAINE. s. f.

RAINE. s. f. Vieux mot qui est encore en usage dans quelques provinces, et qui signifie, Grenouille. Raine de buisson. Raine verte. Raine des prés.

RAINETTE. s. f.

RAINETTE. s. f. T. d' Hist. nat. Genre de reptiles semblables aux grenouilles, dont les pattes postérieures sont fort longues, et dont les doigts sont terminés par une espèce de pelote visqueuse.

RAINETTE. s. f.

RAINETTE. s. f. Sorte de pomme. Voyez REINETTE.

RAINURE. s. f.

RAINURE. s. f. T. de Menuiserie. Petite entaillure faite en long sur l' épaisseur d' un morceau de bois ou d' une planche, pour y assembler une autre pièce, ou pour servir à une coulisse. Faire une rainure. Assembler à languettes et rainures des cloisons, des planchers.

RAINURE

RAINURE en termes d' Anatomie, se dit Des cavités allongées, en forme de fentes, qui se remarquent à la surface des os, et dans lesquelles passent ou sont insérées différentes parties. La rainure mastoïdienne du temporal.

RAIPONCE. s. f.

RAIPONCE. s. f. Plante, espèce de campanule, dont les racines, de même nom, sont blanches, tendres, et se mangent en salade. Une salade de raiponces. Manger de la raiponce.

RAIRE ou RÉER. v. n.

RAIRE ou RÉER. v. n. T. de Vénerie. Il se dit Du cri du cerf. Les cerfs raient quand ils sont en rut.

RAIS. s. m. pl.

RAIS. s. m. pl. Rayons, traits de lumière. Les rais de la lune. Il est inusité en prose, et il est vieux en poésie.

RAIS

RAIS en termes de Blason, Les pointes qui sortent d' une étoile, comme des rayons. Une étoile à cinq rais, à six rais, à huit rais.

RAIS

RAIS se dit aussi Des pièces qui entrent par un bout dans le moyeu de la roue, et par l' autre dans les jantes. En ce sens, il a un singulier. Il y a un rais rompu à cette roue. Remettre un rais à une roue. Remettre des rais à des roues.

En Architect., Rais de coeur, Ornement en forme de coeur, propre à la moulure appelée Talon.

RAISIN. s. m.

RAISIN. s. m. Le fruit de la vigne. Une grappe de raisin. Un grain de raisin. Un pepin de raisin. Cette vigne porte de beaux raisins. C' est un bon raisin que le chasselas, le muscat, etc. Du raisin muscat. Un raisin bien doux. Des raisins blancs. Des raisins noirs. Cueillir des raisins, du raisin. Un panier de raisins. Raisins secs, cuits au four ou au soleil. Raisin de Damas. Raisin de Corinthe. Raisin de caisse. Raisin de cabas. Souvent ce n' est pas le meilleur raisin qui fait le meilleur vin.

Prov. et fig., Moitié figue, moitié raisin, Moitié de gré, moitié de force: Il y a consenti moitié figue, moitié raisin. En partie bien, en partie mal: Ils vivent ensemble moitié figue, moitié raisin. Partie sérieusement, partie en plaisantant: Il nous a conté cela, moitié figue, moitié raisin.

Raisin d' ours, Arbrisseau traînant, espèce d' arbousier toujours vert, dont on prétend que les ours recherchent beaucoup le fruit.

Grand raisin. Nom d' une sorte de papier qui s' emploie surtout pour les ouvrages qu' on imprime avec un certain luxe.

RAISINÉ. s. m.

RAISINÉ. s. m. Espèce de confiture liquide faite avec du raisin doux, auquel on ajoute quelquefois des poires ou des coings. Un pot de raisiné. Excellent raisiné. Raisiné de Bourgogne.

RAISON. s. f.

RAISON. s. f. Faculté intellectuelle par laquelle l' homme connaît, juge et se conduit. Dieu a donné la raison à l' homme pour lui faire discerner le bien du mal, le vrai d' avec le faux. L' homme est capable de raison, est doué, pourvu de raison. L' animal est un être sans raison, privé de raison. La raison est pour les hommes ce que l' instinct est pour les animaux. L' usage de la raison n' est donné aux enfants qu' à un certain âge. Il n' a pas encore l' usage de la raison. Il n' est pas encore en âge de raison. La raison humaine est bornée. Les mystères de la foi sont au-dessus de la raison, confondent la raison. La raison humaine ne saurait atteindre jusque-là. La raison nous est donnée pour nous conduire. Il faut que les passions soient soumises à la raison. Souvent la raison est bien faible contre les passions. En tout il faut consulter la raison. Les lumières de la raison. Cultiver, former sa raison. Sa raison s' affaiblit. Sa raison s' égare. Il a recouvré la raison. Souvent nous n' avons pas assez de force pour faire usage de toute notre raison.

Perdre la raison, Tomber en démence. Il se dit, par exagération, D' un homme qui fait une chose contraire à la raison, au bon sens. Quoi! vous avez fait ce mauvais marché? il faut que vous ayez perdu la raison.

RAISON

RAISON signifie aussi, Le bon sens, le bon usage de la raison, la sagesse, la justesse d' esprit. Cet homme n' a point de raison. Il est sans raison. Il n' y a point de raison à ce qu' il fait, à ce qu' il dit. Il n' y a pas de raison à lui de se conduire comme il fait. Avant tout il faut de la raison. Il manque de raison. Il est plein de raison. Sa conduite est pleine de raison. Ses discours sont pleins de raison. Je compte sur votre raison. J' en appelle à votre raison. Il a plus de raison que d' imagination. Il a un fonds de raison qui le préserve de bien des fautes. Cela choque la raison. La raison s' y oppose. La raison a fait de grands progrès chez ce peuple. La raison publique repousse cette innovation. La loi est la raison écrite. Quand arrivera le règne de la raison?

Parler raison, Parler sagement, raisonnablement. C' est un homme qui parle toujours raison. Il faut autant qu' on peut parler raison aux enfants. Il signifie quelquefois, Devenir raisonnable, accommodant, traitable. Voilà parler raison. C' est parler raison cela.

Prov. et fig., Il n' y a ni rime ni raison, se dit en parlant D' un raisonnement, d' un discours de travers, d' un ouvrage d' esprit très-mal fait, etc. Il n' y a ni rime ni raison à tout ce qu' il dit. Cet auteur a fait une pièce où il n' y a ni rime ni raison. On dit de même, Ce discours, cet écrit, etc., n' a ni rime ni raison.

Être de raison, par opposition à Être réel, se dit de Ce qui n' existe que dans l' esprit, dans l' imagination. Une montagne d' or, un palais de diamants, sont des êtres de raison.

Mariage de raison, Mariage où les convenances, les rapports d' état et de fortune ont été plus consultés que l' inclination.

RAISON

RAISON signifie quelquefois, Ce qui est de devoir, de droit, d' équité, de justice. Se rendre à la raison. Se mettre à la raison. Réduire quelqu' un à la raison, le ranger, l' amener, le mettre à la raison. La droite raison le veut. C' est la raison, c' est bien raison que chacun soit maître chez soi. Cela est contre tout droit et raison, contre toute raison. Mettre la raison de son côté. Prov., Où force domine, raison n' a point de lieu.

Fam., Mettre quelqu' un à la raison, signifie quelquefois, Réduire quelqu' un par la force.

Avoir raison, Être fondé dans ce qu' on dit, dans ce qu' on fait. Vous avez tort, c' est lui qui a raison. Il a raison, toute raison contre vous. Cédez, vous n' avez pas raison. C' est un homme qui veut toujours avoir raison. Ils prétendent tous deux avoir raison. Il a eu raison de congédier ce domestique. Il a eu raison en cela. Vous n' avez pas eu raison de vous emporter ainsi contre lui.

Donner raison à quelqu' un, Prononcer en sa faveur, décider qu' il est fondé en ce qu' il dit ou en ce qu' il fait. Ces enfants m' ont prié de décider entre eux, j' ai donné raison au plus jeune. Il donne toujours raison au dernier qui lui parle.

Entendre raison, Acquiescer à ce qui est juste et raisonnable. Quelque proposition qu' on lui ait faite, il n' a jamais voulu entendre raison. On n' a jamais pu lui faire entendre raison. Enfin vous commencez à entendre raison.

Il n' entend pas raison là-dessus, se dit D' un homme qui sur quelque point se montre inflexible, sévère, opiniâtre, toujours prêt à se formaliser.

Prov., Il y a raison partout, pour tout, se dit en parlant De quelque excès qu' on veut empêcher, arrêter. Je ne défends pas qu' on se divertisse, mais il y a raison partout.

Comme de raison, Comme il est juste, comme il est raisonnable de faire. On dit proverbialement dans le même sens, Selon Dieu et raison.

Plus que de raison, Plus qu' il n' est raisonnable. Il a bu plus que de raison.

En style de Palais, Pour valoir, pour servir ce que de raison, pour être ordonné ce que de raison, Pour valoir ou pour être ordonné ce qui sera de justice, d' équité.

RAISON

RAISON signifie encore, Satisfaction, contentement sur quelque chose qu' on demande, qu' on prétend. Je vous ferai avoir raison de vos prétentions. Faites-moi raison de la part que j' ai dans cette succession. Je ne saurais tirer raison de ce débiteur.

Il se dit, particulièrement, de La réparation d' un outrage, d' un affront. Il m' a offensé, j' en ai tiré raison. S' il m' a offensé, je lui en demanderai raison, j' en aurai raison, il m' en fera raison. Il a tiré raison de cet affront. Il se plaint, je lui ferai raison l' épée à la main. Je vous demande raison de l' insolence de vos gens.

Se faire raison soi-même, à soi-même, Se faire justice par force, de sa propre autorité. Il n' est pas permis de se faire raison soi-même.

Faire raison à quelqu' un d' une santé qu' il a portée, Boire avec lui à la santé de la personne qu' il a nommée. Je vous fais raison de la santé que vous m' avez portée. Je vous ai porté la santé d' un tel, faites-m' en raison.

Fam., Faites-moi raison d' un tel, Rendez-moi compte des motifs pour lesquels il en use comme il fait.

Demander à quelqu' un raison de quelque chose, Demander à quelqu' un qu' il rende compte d' une chose qu' il a faite ou dite, qu' il en explique les motifs. On lui a demandé raison de sa conduite, de ses discours.

Rendre raison de quelque chose, En rendre compte, en expliquer les motifs, les causes. On lui a fait rendre raison d' un pareil procédé. Je suis prêt à rendre raison de ma conduite.

Rendre raison à quelqu' un, Se battre en duel avec lui, pour cause d' une offense.

Dans toutes les acceptions qui précèdent, Raison n' a point de pluriel.

RAISON

RAISON signifie aussi, Preuve par discours, par argument; et, dans cette acception, il a un pluriel. Grande, forte, puissante raison. Raison probable. Raison démonstrative, décisive, péremptoire. Raison valable. Raison convaincante, invincible. Faible raison. Raison frivole. Raison fausse. Raison plausible, spécieuse. Chercher, trouver, apporter, exposer, développer des raisons. Donnez-nous de meilleures raisons. Il appuie son opinion de bonnes raisons, d' autorités et de raisons. Il a de bonnes raisons à fournir, mais il ne saura pas les faire valoir. Je suis frappé, touché de vos raisons. Je me rends à vos raisons. Il m' a payé de bonnes raisons, de mauvaises raisons. Je ne me paye point de vos raisons. Dites-moi vos raisons. Déduire ses raisons. Alléguer de bonnes raisons.

Fam., Point tant de raisons. Façon de parler dont un supérieur se sert envers un inférieur, pour lui imposer silence, et lui marquer que ses objections et ses répliques déplaisent.

RAISON

RAISON signifie encore, Sujet, cause, motif. Juste raison. Grande raison. Bonne raison. Quelle raison avez-vous d' en user comme vous faites? Je ne sais pas les raisons qu' il a eues d' entreprendre cette affaire. J' ai de bonnes raisons pour en user ainsi. Chacun a sa raison, ses raisons. Il y a raison de douter. Il vous a repris avec raison. Vous m' attaquez sans raison.

À plus forte raison, Avec d' autant plus de sujet, par un motif d' autant plus fort. Si l' on est obligé de faire du bien aux étrangers, à plus forte raison en doit-on faire à ses parents.

Pour raison à moi connue, Pour un sujet, pour un motif que je ne veux pas faire connaître. Je ne ferai pas ce que vous voulez, pour raison à moi connue. On dit aussi, Pour raison à vous connue, Pour un sujet, pour un motif que je n' ai pas besoin de vous dire. Je n' en dirai pas davantage, pour raison à vous connue.

Fig. et fam., Conter ses raisons à quelqu' un, L' entretenir de ses affaires, de ses intérêts, lui expliquer les motifs de la conduite qu' on a tenue. Je lui ai conté mes raisons, et il a approuvé ce que j' avais fait. On dit aussi, Conter ses petites raisons.

Raison d' État, raison de famille, Les considérations d' intérêt par lesquelles on se conduit dans un État, dans une famille. La raison d' État n' a pas permis que... C' est une raison de famille qui a fait ce mariage.

RAISONS

RAISONS au pluriel, se dit, en termes de Pratique, Des titres et prétentions qu' une personne peut avoir. On l' emploie principalement dans ces phrases, Céder ses droits, noms, raisons et actions; être subrogé aux droits, noms, raisons et actions de quelqu' un.

RAISON

RAISON en termes de Mathématique, signifie, Le rapport d' une quantité, soit étendue, soit numérique, à une autre quantité. Raison géométrique. Raison arithmétique. Il y a même raison géométrique entre trois et six qu' entre six et douze. Raison multiple. Raison double, triple. Raison composée. Raison directe, inverse.

RAISON

RAISON en termes de Banque et de Commerce, signifie, Les noms des associés rangés et énoncés de la manière que la société a déterminée pour signer les lettres missives, billets et lettres de change. La raison de la société sera Joseph Perrin, Paul Gondinier, Jacques Blachat. Cette maison de banque est sous la raison Gautier, Lefèvre et compagnie.

Il signifie aussi, La part d' un associé dans le fonds d' une société de commerce. Sa raison est d' un tiers, d' un cinquième. En ce sens, il a vieilli; on dit, Son intérêt, sa mise de fonds est de tant.

Livre de raison, Registre où un négociant porte tous ses comptes par doit et avoir. Il a vieilli; on dit, Grand livre.

En termes de Charpenterie, Mettre les pièces de bois en leur raison, Mettre chaque morceau, chaque pièce en sa place.

À TELLE FIN QUE DE RAISON. loc. adv.

À TELLE FIN QUE DE RAISON. loc. adv. dont on se sert en style d' affaires, Pour exprimer qu' on fait une chose dans la pensée qu' elle pourra être utile, sans dire précisément à quoi. Il fit faire un procès-verbal de l' état des lieux, à telle fin que de raison.

Il signifie aussi, dans le style familier, À tout événement.

POUR RAISON DE QUOI. loc.

POUR RAISON DE QUOI. loc. dont on se sert en style d' affaires, et qui signifie, À cause de quoi.

À RAISON DE, EN RAISON DE. loc. prépositives

À RAISON DE, EN RAISON DE. loc. prépositives À proportion de, sur le pied de. On paya cet ouvrier à raison de l' ouvrage qu' il avait fait. Vous m' en tiendrez compte à raison du profit que vous en tirerez. Je vous payerai cette étoffe à raison de dix francs l' aune. Il lui doit le change de dix mille francs, à raison de tant pour cent. Il doit être payé en raison du temps qu' il y a mis. L' industrie de l' homme croît en raison de ses besoins.

En Physique, La vitesse d' un corps qui tombe est en raison directe des carrés du temps, c' est-à-dire qu' Elle augmente dans le même rapport que ces carrés croissent. L' intensité de la lumière est en raison inverse des carrés de la distance du corps lumineux, c' est-à-dire qu' Elle diminue dans le même rapport que ces carrés croissent. Etc.

EN RAISON DE

EN RAISON DE signifie aussi, Vu, en considération de. En raison de son extrême jeunesse. En raison des circonstances.

RAISONNABLE. adj. des deux genres

RAISONNABLE. adj. des deux genres Qui est doué de raison, qui a la faculté de raisonner. L' homme est un être raisonnable.

Il signifie aussi, Qui agit, qui se gouverne selon la raison, suivant le droit et l' équité. Ce jeune homme est devenu fort raisonnable. On gagne beaucoup à ne fréquenter que des personnes raisonnables. Vous n' êtes pas raisonnable d' en user comme vous faites. Vous êtes trop raisonnable pour exiger cela de moi. Il n' est pas raisonnable là-dessus. Ce marchand est fort raisonnable. C' est un homme très-raisonnable, une femme très-raisonnable. Allons, soyez raisonnable.

Il signifie quelquefois, Résigné. Après le malheur qui lui est arrivé, je l' ai trouvé beaucoup plus raisonnable que je ne croyais.

Fam., Cet enfant se conduit, parle comme une personne raisonnable, Ses actions, ses discours ressemblent à ceux d' une personne faite, d' une personne d' un âge mûr.

RAISONNABLE

RAISONNABLE se dit aussi en parlant Des choses; et alors il signifie, Conforme à la raison, à l' équité. Il m' a tenu des discours fort raisonnables. Sa conduite est très-raisonnable. Il m' a fait des objections raisonnables. Les conditions qu' on lui a proposées sont assez raisonnables. Des prétentions raisonnables.

Il signifie encore, Qui est suffisant, qui est ce qu' il doit être, qui est convenable. On lui a donné une pension raisonnable. Le blé est à un prix raisonnable.

Il signifie également, Qui est au-dessus du médiocre. Il est d' une taille raisonnable. Il jouit d' un revenu raisonnable. Il a un appartement d' une grandeur raisonnable.

RAISONNABLEMENT. adv.

RAISONNABLEMENT. adv. Avec raison, conformément à la raison, à l' équité. C' est parler raisonnablement. Vous en usez trop raisonnablement pour n' être pas approuvé. Il a répondu fort raisonnablement.

Il signifie aussi, Suffisamment, convenablement. Il a du bien raisonnablement. C' est raisonnablement vendu. Je veux être payé raisonnablement.

Il signifie encore, Passablement, ou D' une manière au-dessus du médiocre. Sa maison est raisonnablement grande. Il n' est pas bien malade, car il mange et boit raisonnablement. En plaisantant, Elle est raisonnablement laide, Elle est fort laide.

RAISONNEMENT. s. m.

RAISONNEMENT. s. m. La faculté ou l' action de raisonner. C' est un homme qui a le raisonnement bon. C' est un homme d' un raisonnement profond, solide, juste. C' est un homme qui est fort, qui est puissant en raisonnement. Cet homme a une grande justesse de raisonnement. Il y a dans cet ouvrage une grande force de raisonnement.

Il se dit aussi d' Un argument, d' un syllogisme, des diverses raisons dont on se sert dans une question, dans une affaire. Raisonnement solide, juste, droit, clair, net. Raisonnement faux, obscur, captieux. Raisonnement hypothétique. Tous ces raisonnements sont superflus. À quoi tendent tous ces raisonnements? Convaincre quelqu' un par la force de ses raisonnements. Je vous prie de suivre mon raisonnement. Mon raisonnement se fonde sur un fait incontestable. Il a appuyé son raisonnement de preuves, d' exemples.

Fam., Faire des raisonnements à perte de vue, Faire des raisonnements vagues, et qui ne concluent rien.

Fam., Point tant de raisonnements, point de raisonnement. Façons de parler dont un supérieur se sert à l' égard d' un inférieur, pour lui marquer qu' il veut être obéi sans réplique.

RAISONNER. v. n.

RAISONNER. v. n. Se servir de sa raison pour connaître, pour juger. C' est le propre de l' homme de raisonner. Raisonner juste. Raisonner faux. Raisonner de travers. Raisonner conséquemment. Il raisonne bien. Il raisonne mal. Raisonner sur de mauvais principes, sur de faux principes, sur de bons principes. Les passions ne raisonnent point.

Il signifie aussi, Chercher et alléguer des raisons pour éclaircir une affaire, une question, pour appuyer une opinion, etc. Nous avons beaucoup raisonné sur cette affaire. La loi ne raisonne pas, elle commande.

Il signifie quelquefois, Répliquer, alléguer des excuses, au lieu de recevoir docilement des ordres ou des réprimandes. Je n' aime pas les enfants qui raisonnent. Les maîtres veulent qu' on ne raisonne pas, et qu' on obéisse.

Ne raisonnez pas tant; vous raisonnez, je crois; si vous raisonnez davantage... Façons de parler dont on se sert envers une personne fort inférieure à soi, lorsqu' on se sent offensé ou importuné de ses discours, de ses répliques.

Prov. et fig., Raisonner comme une pantoufle, raisonner pantoufle, Raisonner de travers.

RAISONNER

RAISONNER en termes de Marine, se dit D' un bâtiment que l' on envoie reconnaître par la chaloupe, et qui est obligé de montrer ses passe-ports, et de rendre compte de sa route. Faire raisonner un bâtiment.

RAISONNER

RAISONNER s' emploie quelquefois activement, et signifie, Appliquer le raisonnement à quelque chose. C' est un homme qui raisonne toutes ses actions, toutes ses démarches. Cet acteur raisonne bien ses rôles.

RAISONNÉ, ÉE. participe

RAISONNÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et signifie, Appuyé de raisons et de preuves. Requête raisonnée. Projet raisonné.

Il se dit encore De toute méthode ou traité qui rend raison des règles d' un art, d' une science. Arithmétique raisonnée. Grammaire raisonnée.

Analyse raisonnée, Analyse accompagnée de réflexions. Analyse raisonnée de l' histoire de France.

RAISONNEUR, EUSE. s.

RAISONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui raisonne. C' est un bon, c' est un excellent raisonneur. Un détestable raisonneur.

Il se prend plus ordinairement en mauvaise part, et se dit d' Une personne qui fatigue, qui importune par de longs, par de mauvais raisonnements. C' est un raisonneur ennuyeux, un raisonneur éternel, perpétuel.

Il s' emploie aussi sans épithète, et se dit de Celui qui, au lieu de recevoir docilement les réprimandes qu' on lui fait ou les ordres qu' on lui donne, réplique et allègue beaucoup d' excuses bonnes ou mauvaises. Ce valet fait bien le raisonneur. Elle fait bien la raisonneuse.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Ce valet est trop raisonneur. Cet enfant est bien raisonneur. C' est une grande raisonneuse.

RAISONNEUR

RAISONNEUR se dit aussi de Certains personnages de comédie, dont le langage est ordinairement celui de la morale et du raisonnement. Il est engagé à ce théâtre pour jouer les raisonneurs. Cléante du Tartufe est le plus beau rôle de l' emploi des raisonneurs.

RAJAH ou RAJA. s. m.

RAJAH ou RAJA. s. m. Nom des princes indous, qui étaient autrefois vassaux de l' empereur du Mogol.

RAJEUNIR. v. a.

RAJEUNIR. v. a. Rendre jeune, rendre la jeunesse. Selon la Fable, Médée rajeunit Éson. Cet alchimiste se vantait d' avoir trouvé le secret de rajeunir les vieillards.

Il signifie plus ordinairement, Rendre l' air de la jeunesse. Sa perruque le rajeunit de vingt ans. Cette bonne nouvelle l' a tout rajeuni.

Il se dit, figurément et familièrement, dans le sens de Faire la barbe. Les barbiers écrivent sur leur enseigne: Ici l' on rajeunit.

Il s' emploie par extension en parlant Des choses. Rajeunir un arbre en le taillant. Rajeunir un vieux mot en l' employant à propos. Rajeunir une pensée par l' expression.

RAJEUNIR

RAJEUNIR est aussi neutre, et signifie, Redevenir jeune, reprendre l' air et la vigueur de la jeunesse. Il semble que cette femme rajeunisse. Depuis son mariage, il a rajeuni. Le serpent rajeunit en quittant sa vieille peau.

Fig., Au printemps la nature rajeunit, les arbres rajeunissent, tout rajeunit.

RAJEUNIR

RAJEUNIR s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Se donner l' air jeune. Il croit se rajeunir en portant perruque.

Il signifie aussi, familièrement, Se dire plus jeune qu' on ne l' est réellement. Elle dit n' avoir que trente ans, je crois qu' elle se rajeunit un peu.

RAJEUNI, IE. participe

RAJEUNI, IE. participe

RAJEUNISSEMENT. s. m.

RAJEUNISSEMENT. s. m. Action de rajeunir; État de celui qui est ou paraît rajeuni. Le rajeunissement d' Éson.

RAJUSTEMENT. s. m.

RAJUSTEMENT. s. m. Action de rajuster, ou Le résultat de cette action.

RAJUSTER. v. a.

RAJUSTER. v. a. Ajuster de nouveau, raccommoder, remettre en bon état. Rajustez ce ressort, cette serrure. Rajustez votre châle. Rajuster un habit.

Il s' emploie figurément au sens moral. Le temps rajuste bien des choses. Cette succession a bien rajusté ses affaires.

Il se dit, dans une acception particulière, D' un mécontentement qu' on apaise, d' une brouillerie qu' on fait cesser. Ils ont eu une querelle; cela est difficile à rajuster.

RAJUSTER

RAJUSTER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Raccommoder son habillement, son ajustement qui a été dérangé. Leur toilette était fort en désordre, ils se rajustèrent à la hâte et du mieux qu' ils purent.

RAJUSTÉ, ÉE. participe

RAJUSTÉ, ÉE. participe

RÂLE. s. m.

RÂLE. s. m. Oiseau de rivage qui a le bec comprimé, la queue courte et les doigts allongés. Il y a diverses sortes de râles. Râle de genêt. Râle rouge. Râle noir. Râle d' eau. Les chasseurs appellent le râle de genêt, le roi des cailles. Le râle court fort vite.

RÂLE. s. m.

RÂLE. s. m. L' action de râler, et plus ordinairement Le bruit qu' on fait en râlant. Le râle de la mort, de l' agonie. On croit qu' il va mourir, il a déjà le râle. J' entends d' ici son râle.

RÂLEMENT. s. m.

RÂLEMENT. s. m. Il signifie la même chose que Râle, action de râler. Le râlement de la mort. Ce malade a un râlement qui le fatigue beaucoup.

RALENTIR. v. a.

RALENTIR. v. a. Rendre plus lent. Ralentir sa course, sa marche. Ralentir sa prononciation. Ralentir le mouvement d' un ressort.

Il s' emploie aussi figurément. Cet accident a ralenti son zèle. L' âge ralentira cette vivacité, cette ardeur.

Il s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré, et signifie, Devenir plus lent, moins actif. Ce mouvement s' est ralenti. Votre cheval se ralentit. J' ai peur que cette ferveur ne se ralentisse. Les passions de la jeunesse se ralentissent avec le temps.

RALENTI, IE. participe

RALENTI, IE. participe

RALENTISSEMENT. s. m.

RALENTISSEMENT. s. m. Diminution de mouvement, d' activité. Le ralentissement du pendule. Le ralentissement des travaux d' un siége.

Il s' emploie aussi figurément. Le ralentissement de son zèle, de son ardeur.

RÂLER. v. n.

RÂLER. v. n. Rendre en respirant un son enroué, causé par la difficulté de la respiration. Il se dit proprement Des agonisants. Il est très-mal, sa poitrine s' emplit, il commence à râler. Par extension, Râler en dormant.

RALINGUE. s. f.

RALINGUE. s. f. T. de Marine. Cordage que l' on coud autour des voiles pour en renforcer les bords.

Mettre une voile en ralingue, Mettre ses ralingues dans une direction parallèle à celle du vent, en sorte qu' elle ne le reçoive sur aucune face.

RALINGUER. v. a.

RALINGUER. v. a. T. de Marine. Garnir une voile de ses ralingues. Les voiles sont faites, il n' y a plus qu' à les ralinguer.

Neutralement, Mettre une voile à ralinguer, La mettre en ralingue.

RALINGUÉ, ÉE. participe

RALINGUÉ, ÉE. participe

RALLIEMENT. s. m.

RALLIEMENT. s. m. (On prononce Ralîment.) T. de Guerre. Action des troupes qui, après avoir été rompues ou dispersées, se rassemblent. Le ralliement des troupes se fit derrière un petit bois. On dit de même, Le ralliement d' une flotte, d' une armée navale.

Mot de ralliement, Le mot qu' un chef donne à ses troupes pour qu' elles se rallient, en cas de déroute et de séparation. Il se dit plus ordinairement Du mot que l' on donne à la suite du mot d' ordre. Les sentinelles doivent connaître le mot de ralliement, afin de l' exiger des rondes, des patrouilles, etc., qui passent devant elles. Voyez ORDRE.

Signe de ralliement, se dit, aux Armées, de Certains signes dont on convient pour se reconnaître, comme de frapper sur la giberne ou dans la main.

Point de ralliement, L' endroit marqué aux troupes pour se rallier.

Par extension, Mot, signe de ralliement, Le mot, le signe caractéristique auquel une secte, un parti se reconnaît, ou par lequel on le désigne; et, Point de ralliement, Le lieu où les personnes d' une même société, d' un même parti se rassemblent. Point de ralliement, se dit aussi, figurément, d' Une opinion sur laquelle s' accordent des sectes, des personnes divisées sur d' autres points.

RALLIER. v. a.

RALLIER. v. a. (On ne prononce qu' une L dans ce mot et les suivants.) Rassembler, réunir, remettre ensemble. Il se dit principalement en termes de Guerre et de Tactique navale. Rallier des troupes. Rallier un escadron. Rallier un bataillon. Les premiers escadrons avaient été rompus, mais le général les rallia. Rallier des vaisseaux, une flotte.

Il se dit quelquefois dans le langage ordinaire, surtout au figuré. Les esprits étaient divisés, cette proposition les a ralliés.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Ils se rallièrent derrière l' infanterie. Les vaisseaux égarés se sont ralliés au reste de l' escadre.

En termes de Marine, Rallier son poste, Manoeuvrer pour le reprendre, après l' avoir quitté. Rallier un vaisseau, Le rejoindre. Rallier au vent, rallier le vent, Serrer le vent, gouverner aussi près de la source du vent que l' espèce du bâtiment le permet. Se rallier à terre, S' approcher de terre.

RALLIÉ, ÉE. participe

RALLIÉ, ÉE. participe

RALLONGE. s. f.

RALLONGE. s. f. Ce qui sert à rallonger une chose. Mettre une rallonge à une robe, à une table.

RALLONGEMENT. s. m.

RALLONGEMENT. s. m. Action de rallonger, ou Le résultat de cette action.

RALLONGER. v. a.

RALLONGER. v. a. Rendre une chose plus longue en y ajoutant quelque pièce, quelque morceau, quelque bout d' une chose à peu près semblable. Ce rideau est trop court, il faut le rallonger. Rallonger un habit. Rallonger une jupe. Rallonger une table.

Il signifie quelquefois simplement, Allonger. Rallongez ces étrivières, ces étriers.

RALLONGÉ, ÉE. participe

RALLONGÉ, ÉE. participe

RALLUMER. v. a.

RALLUMER. v. a. Allumer de nouveau. On a éteint ces bougies, il faut les rallumer. Rallumer le feu qui s' est éteint.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Donner une nouvelle ardeur, une nouvelle force à quelque chose. Rallumer la guerre. Cet événement ralluma la sédition. La présence de son ennemi ralluma sa colère. La vue de sa maîtresse ralluma sa passion, qui était presque éteinte. Cette médecine a rallumé la fièvre.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Le feu qu' on croyait éteint, vint tout d' un coup à se rallumer. La guerre se ralluma par toute l' Europe. Il sentit que sa passion se rallumait. Cet accident fit que sa fièvre se ralluma.

RALLUMÉ, ÉE. participe

RALLUMÉ, ÉE. participe

RAMADAN ou RAMAZAN. s. m.

RAMADAN ou RAMAZAN. s. m. Mois que les mahométans consacrent à un jeûne qui est une espèce de carême. Pendant le Ramadan, on ne mange point avant le coucher du soleil.

RAMAGE. s. m.

RAMAGE. s. m. Rameau, branchage. Il ne se dit guère que d' Une représentation de rameaux, de branchages, de feuillages, de fleurs, etc., sur une étoffe. Velours à ramage. Damas à ramage, à grands ramages, à petits ramages.

RAMAGE. s. m.

RAMAGE. s. m. Le chant des petits oiseaux. Un joli ramage. Un doux ramage. Un agréable ramage. Chaque oiseau a son ramage particulier. Le ramage du pinson, du rossignol. C' est une linotte, un tarin, je le connais à son ramage. Prendre plaisir au ramage des oiseaux, à entendre le ramage des oiseaux.

Il se dit, figurément et familièrement, Du babil des enfants, et de Certains discours dénués de sens. Quel ramage font ces enfants-là! Les vers de ce poëte ne sont qu' un insipide ramage.

RAMAGER. v. n.

RAMAGER. v. n. Il se dit Des oiseaux qui font entendre leur ramage. Il est peu usité.

RAMAIGRIR. v. a.

RAMAIGRIR. v. a. Rendre maigre de nouveau. Ce cheval s' était bien refait, mais ce long voyage l' a ramaigri.

Il est aussi neutre, et signifie, Retomber dans le premier état de maigreur, redevenir maigre. Il avait repris son embonpoint; mais depuis quelque temps il ramaigrit tous les jours.

RAMAIGRI, IE. participe

RAMAIGRI, IE. participe

RAMAS. s. m.

RAMAS. s. m. Assemblage de diverses choses. Il n' est guère usité qu' en parlant D' objets qu' on regarde comme étant de peu de valeur. Il a fait un ramas de toutes sortes de vieux livres, de toutes sortes de curiosités. Faire un ramas de tableaux bons et mauvais.

Il s' emploie quelquefois au sens moral. Ce discours n' est qu' un ramas de lieux communs. Cette histoire n' est qu' un ramas d' impostures.

Il se dit aussi en parlant Des personnes. Un ramas de bandits, de vagabonds.

RAMASSE. s. f.

RAMASSE. s. f. Espèce de traîneau guidé par un homme, et dans lequel les voyageurs descendent des montagnes où il y a de la neige. Il descendit le mont Cenis en ramasse, dans une ramasse.

RAMASSER. v. a.

RAMASSER. v. a. Faire un amas, un assemblage, une collection de plusieurs choses. Il a ramassé tout ce qui lui était dû en plusieurs endroits, et il a fait une grosse somme. Il s' applique à ramasser tout ce que les anciens ont dit de plus curieux sur cette matière. J' ai ramassé tout ce que j' ai pu trouver de médailles de tel empereur.

Il signifie aussi, Réunir, assembler ce qui est épars. On a ramassé tout ce qu' on a pu trouver de soldats. Toutes les personnes de notre compagnie se sont dispersées, allez les ramasser. À l' aspect de l' orage, la poule ramasse ses poussins sous ses ailes.

Au Jeu, Ramasser les cartes, ses cartes, Les réunir, les rassembler.

Fig., Ramasser ses forces, Recueillir, réunir toutes ses forces pour quelque effort extraordinaire.

RAMASSER

RAMASSER s' emploie avec le pronom personnel, dans le sens précédent. Ils s' étaient ramassés en grand nombre sur la place publique.

Il signifie quelquefois, Se replier sur soi-même, se pelotonner. Le hérisson, la chenille se ramassent dès qu' on les touche.

RAMASSER

RAMASSER signifie encore, Prendre, relever ce qui est à terre. Ramasser ses gants, son chapeau, des papiers, un livre. Les glaneurs vont ramasser les épis dans les champs.

Prov. et pop., Cela ne vaut pas le ramasser, Cela ne mérite pas que l' on y songe. Dans cette phrase, Ramasser est pris substantivement.

Ramasser une personne, Relever une personne qui est par terre. Il signifie quelquefois, Emmener avec soi, se charger d' une personne qu' on a trouvée dans l' embarras, dans la misère. Où avez-vous ramassé cet homme-là? Cette femme est si charitable, qu' elle ramasse tous les pauvres qu' elle rencontre.

RAMASSER

RAMASSER signifie, populairement et bassement, Maltraiter de coups ou de paroles. S' il le trouve sous sa main, il le ramassera d' une étrange sorte.

RAMASSER

RAMASSER signifie encore, Traîner dans une ramasse. Quand il fut sur la montagne, il se fit ramasser, on le ramassa.

RAMASSÉ, ÉE. participe

RAMASSÉ, ÉE. participe Il signifie adjectivement, Épais, trapu, vigoureux. Cet homme est ramassé. Ce cheval est bien ramassé. On dit de même, Avoir la taille ramassée.

RAMASSEUR. s. m.

RAMASSEUR. s. m. Celui qui conduit une ramasse.

RAMASSIS. s. m.

RAMASSIS. s. m. Assemblage de choses ramassées sans choix. Un ramassis de papiers inutiles. Ce livre n' est qu' un ramassis de vieilles anecdotes. La population de ce quartier n' est qu' un ramassis d' étrangers.

RAMAZAN. s. m.

RAMAZAN. s. m. Voyez RAMADAN.

RAMBOUR. s. m.

RAMBOUR. s. m. Nom d' une espèce de pomme fort grosse, qui est un peu acide. Pomme de rambour. Rambour blanc. Rambour rouge.

RAME. s. f.

RAME. s. f. Petit branchage que l' on plante en terre pour soutenir des pois, des haricots, etc. Un fagot de rames. Il est temps de mettre des rames à ces pois.

RAME. s. f.

RAME. s. f. Aviron, longue pièce de bois dont on se sert pour faire voguer une barque, une embarcation, un bâtiment: la partie qui entre dans l' eau est plate, et celle que l' on tient à la main est arrondie. Le plat ou la pale d' une rame. Le manche d' une rame. Manier la rame. Ce bâtiment va à voiles et à rames. Les galères étaient des bâtiments à rames. Les rames d' une galère. Galère à trois rangs de rames. À force de rames. Faire force de rames. Tirer à la rame. Tirer la rame. Lever les rames.

Sur les Galères, Mariniers de rames, Ceux qui se louaient pour servir sur les galères pendant un certain temps, et qu' on appelait autrement Bonnes-voglies (prononcez bonnes-voilles, en mouillant les deux l), par opposition aux Forçats.

Fig. et fam., Être à la rame, tirer à la rame, Travailler beaucoup, être dans un emploi très-pénible. Avant que de venir à bout de ce dessein, il faudra bien tirer à la rame. C' est être à la rame que de servir des maîtres si avares et si défiants. C' est tirer à la rame que d' avoir affaire à des gens entêtés et de peu d' esprit.

RAME. s. f.

RAME. s. f. Vingt mains de papier mises ensemble. La rame de papier contient cinq cents feuilles. Demi-rame de papier. Acheter une rame de papier. Vendre du papier à la rame. On a employé pour l' impression de cet ouvrage soixante rames de papier.

Chez les Imprimeurs et les Libraires, Mettre un livre à la rame, Faute de débit, en vendre les feuilles à certains marchands pour leur servir à envelopper des marchandises. Ce livre n' est bon qu' à mettre à la rame.

RAMEAU. s. m.

RAMEAU. s. m. Petite branche d' arbre. Cet arbre a poussé bien des rameaux cette année. Un rameau d' olivier.

Fig., Présenter le rameau d' olivier, Offrir la paix, faire des propositions d' accommodement.

Dimanche des Rameaux, jour des Rameaux, Le dimanche d' avant Pâques, ainsi appelé à cause des rameaux qu' on porte ce jour-là à la procession, en mémoire de l' entrée de Notre-Seigneur dans Jérusalem.

RAMEAU

RAMEAU se dit, par extension, en termes d' Anatomie, Des diverses branches ou divisions des artères, des veines et des nerfs. Cette veine a plusieurs rameaux. Cette artère, ce nerf se partage en plusieurs rameaux.

Il se dit aussi, en termes de Métallurgie, Des différentes branches d' une mine d' or, d' argent, etc. Une mine qui a plusieurs rameaux.

Il se dit également, en termes d' Art militaire, d' Une galerie de petite dimension, qui établit une communication entre une galerie principale et un fourneau de mine.

RAMEAU

RAMEAU se dit figurément, en Généalogie, Des différentes sous-divisions d' une branche de la même famille.

Il se dit encore Des subdivisions d' une science, d' une secte. Cette branche de l' histoire naturelle a bien des rameaux. Cette secte s' est partagée en une infinité de rameaux.

RAMÉE. s. f.

RAMÉE. s. f. Assemblage de branches entrelacées naturellement ou de main d' homme. Une verte ramée. Danser sous la ramée.

Il se dit aussi Des branches coupées avec leurs feuilles vertes. Faites apporter de la ramée. Une voiture de ramée. On tapissa la porte de ramée. On fit des cabinets de ramée.

RAMENDER. v. n.

RAMENDER. v. n. Baisser, diminuer de prix. Il se dit principalement Des vivres, des denrées. Le blé, le vin est bien ramendé. Tout ramende. On l' emploie aussi comme verbe actif. Les boulangers ont ramendé le pain. Il est populaire.

RAMENDÉ, ÉE. participe

RAMENDÉ, ÉE. participe

RAMENER. v. a.

RAMENER. v. a. Amener de nouveau. Vous m' aviez amené tel homme, je vous prie de me le ramener. Aux Jeux de dés, Il avait amené cinq, sept, etc., il ramena ce même nombre.

RAMENER

RAMENER signifie aussi, Remettre une personne dans le lieu d' où elle était partie, la faire revenir avec soi. Les voitures publiques mènent et ramènent les voyageurs. Ce soldat avait déserté; les gendarmes l' ont repris, et l' ont ramené à son régiment. Son détachement était de quinze cents hommes, il n' en a ramené que cinq cents. Il ramena l' armée dans ses quartiers. Il a ramené deux fois les troupes à l' assaut, au combat. Montez dans ma voiture, je vous ramènerai. Vous m' aviez confié ce jeune homme, je vous le ramène. Je vous le ramène sain et sauf.

Il se dit également en parlant Des animaux. Ramener un cheval à l' écurie. Ramener les troupeaux à l' étable.

Il se dit même quelquefois en parlant Des choses. Je vous prête ma voiture, vous me la ramènerez.

RAMENER

RAMENER se dit encore en parlant Des choses qu' on amène d' un lieu à son retour, quoiqu' on ne les y ait pas menées. Ce charretier avait emmené du vin, et il a ramené des cerceaux. Il a vendu son cheval à vingt lieues d' ici, et en a ramené un meilleur. Il est allé à mon ancien logement, et m' a ramené mes effets, mes hardes, mes meubles.

RAMENER

RAMENER s' emploie figurément, et signifie alors, Faire revenir. Ramener quelqu' un à la raison, à son devoir, à la vraie foi. Cet homme a l' art de ramener les autres à son opinion. Personne ne s' entend mieux que lui à ramener les esprits.

Absol., Ramener quelqu' un, Le radoucir, le faire revenir de son emportement.

Fam., Je le ramènerai bien, Je le ferai bien revenir à la raison.

Ce médecin a parfaitement ramené son malade, Il a rétabli sa santé, qui semblait désespérée. On dit de même, Il l' a ramené des' portes de la mort.

Ramener des affaires de bien loin, Rétablir des affaires qui paraissaient désespérées. On dit, au Jeu, dans le même sens, Ramener une partie.

RAMENER

RAMENER signifie aussi figurément, Faire renaître, rétablir. La paix a ramené l' abondance. Le retour de ce ministre a ramené la confiance, la tranquillité. Cette mesure a ramené l' ordre. Le printemps ramène les beaux jours.

Ramener une vieille mode, La remettre en vogue.

RAMENER

RAMENER en termes de Manége, Faire baisser le nez d' un cheval qui porte au vent. On a mis une martingale à ce cheval pour le ramener.

Ce cheval se ramène bien, Il porte bien sa tête; et, Son mors le ramène bien, Son mors lui fait bien porter la tête.

RAMENER

RAMENER au Jeu de la longue paume, Rechasser un coup de volée. Ce joueur ramène bien. Il a bien ramené ce coup-là.

RAMENÉ, ÉE. participe

RAMENÉ, ÉE. participe

RAMENTEVOIR. v. a.

RAMENTEVOIR. v. a. Remettre en mémoire, rappeler au souvenir. Ramentevoir une chose à quelqu' un. On l' emploie aussi avec le pronom personnel régime indirect. Se ramentevoir une chose, S' en souvenir, se la rappeler. Il est vieux.

RAMEQUIN. s. m.

RAMEQUIN. s. m. Espèce de pâtisserie faite avec du fromage. On servit des ramequins à l' entremets.

RAMER. v. a.

RAMER. v. a. Soutenir avec des rames des pois ou quelque autre plante dont la tige a besoin d' appui. Ramer des pois. Ramer des câpres, des capucines. Dans ce pays on rame le lin.

Prov., Il s' y entend comme à ramer des choux, se dit De quelqu' un qui veut faire une chose à laquelle il n' entend rien.

RAMÉ, ÉE. participe

RAMÉ, ÉE. participe Pois ramés.

Balles ramées, Deux ou trois balles de plomb jointes ensemble par un fil d' archal tortillé. Boulets ramés, Boulets composés de deux demi-globes de fer joints par une barre ou par une chaîne. On se sert plus de boulets ramés à la mer que sur terre.

RAMER. v. n.

RAMER. v. n. Tirer à la rame. Ce jeune mousse ne sait pas encore ramer. À force de ramer, la chaloupe rejoignit le vaisseau.

RAMER

RAMER signifie, figurément et familièrement, Prendre bien de la peine, avoir beaucoup de fatigue. Il aura bien à ramer avant que de parvenir où il veut. Il a bien ramé pour faire sa fortune.

RAMEREAU. s. m.

RAMEREAU. s. m. Jeune ramier. Manger des ramereaux.

RAMETTE. s. f.

RAMETTE. s. f. T. d' Impr. Châssis de fer qui n' a point de barre au milieu, et qui sert à imposer les ouvrages d' une seule page, grande ou petite, comme les placards, les affiches, les tableaux, etc.

RAMEUR. s. m.

RAMEUR. s. m. Celui qui tire à la rame. Il gagna le devant, car il avait de bons rameurs. Un banc de rameurs. Un rang de rameurs.

RAMEUX, EUSE. adj.

RAMEUX, EUSE. adj. Qui a des rameaux. Il s' emploie surtout en Botanique. Le romarin est une plante fort rameuse. Tige rameuse.

RAMIER. s. m.

RAMIER. s. m. Gros pigeon sauvage qui niche sur les arbres. Un beau ramier. On dit adjectivement, Pigeon ramier.

RAMIFICATION. s. f.

RAMIFICATION. s. f. Production de rameaux, disposition des branches. Il est peu usité en ce sens.

Il se dit, par extension, en termes d' Anatomie, de La division, de la distribution d' une grosse veine, d' une artère, d' un nerf, en plusieurs moindres veines, etc., qui en sont comme les rameaux. La ramification des artères, des veines, des nerfs.

Il se dit également Des rameaux, des divisions mêmes d' une veine, d' une artère ou d' un nerf. Ramifications vasculaires, nerveuses.

RAMIFICATION

RAMIFICATION se dit, figurément, Des subdivisions plus ou moins nombreuses d' une science qu' on analyse. Il a étudié jusqu' aux moindres ramifications de sa matière.

Il se dit quelquefois en parlant D' une conspiration, d' un complot. Les ramifications de ce complot s' étendaient fort loin.

RAMIFIER (SE). v. pron.

RAMIFIER (SE). v. pron. Se partager, se diviser en plusieurs branches, en plusieurs rameaux. Il se dit Des arbres, des artères, des veines, des nerfs, des mines, etc.

Il se dit, figurément, Des sciences, des sectes qui se partagent en plusieurs branches. Cette science, cette secte se ramifie à l' infini.

RAMIFIÉ, ÉE. participe

RAMIFIÉ, ÉE. participe

RAMILLES. s. f. pl.

RAMILLES. s. f. pl. Petites branches d' arbres qui ne sont bonnes qu' à mettre dans les fagots.

RAMINGUE. adj. des deux genres

RAMINGUE. adj. des deux genres T. de Manége. Il se dit D' un cheval qui se défend de l' éperon, qui refuse d' avancer lorsqu' on le lui fait sentir. Un cheval ramingue.

RAMOITIR. v. a.

RAMOITIR. v. a. Rendre moite. Ce brouillard a ramoiti le linge qui était déjà séché.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Du linge qui se ramoitit.

RAMOITI, IE. participe

RAMOITI, IE. participe

RAMOLLIR. v. a.

RAMOLLIR. v. a. Amollir, rendre mou et maniable. La chaleur ramollit la cire. Les pluies ramollissent la terre. Ramollir du cuir, du parchemin.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. La cire se ramollit dès qu' on l' approche du feu.

Fig., Son coeur s' est un peu ramolli, se dit en parlant D' un homme qui n' est plus si dur, si courroucé qu' il l' était auparavant.

En Fauconnerie, Ramollir un oiseau, Redresser son pennage avec une éponge trempée.

RAMOLLI, IE. participe

RAMOLLI, IE. participe

RAMOLLISSANT, ANTE. adj.

RAMOLLISSANT, ANTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui ramollissent, qui relâchent, qui détendent, qui résolvent.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. La guimauve, la graine de lin, les oignons de lis sont des ramollissants.

RAMON. s. m.

RAMON. s. m. Vieux mot qui signifiait, Balai.

RAMONAGE. s. m.

RAMONAGE. s. m. Action de ramoner. Le ramonage d' une cheminée. J' ai payé tant pour le ramonage.

RAMONER. v. a.

RAMONER. v. a. Nettoyer le tuyau d' une cheminée, en ôter la suie. Ramoner la cheminée. Il ramone fort mal.

RAMONÉ, ÉE. participe

RAMONÉ, ÉE. participe

RAMONEUR. s. m.

RAMONEUR. s. m. Celui dont le métier est de ramoner les cheminées. Un petit ramoneur. Les ramoneurs viennent presque tous de Savoie. Il était noir comme un ramoneur.

RAMPANT, ANTE. adj.

RAMPANT, ANTE. adj. Qui rampe. Il se dit Des animaux et des plantes. Animal rampant. Insecte rampant. Plante rampante. Le lierre est rampant. Tige rampante. Des jets rampants.

Il se dit, figurément, De celui qui s' abaisse trop devant les gens puissants, qui descend à de honteuses complaisances pour obtenir des faveurs, des emplois. C' est un homme vil et rampant. Médiocre et rampant, on arrive à tout. On dit de même, Un caractère rampant, une âme rampante; des manières rampantes; etc.

Il se dit aussi D' un style bas et plat. Son style est rampant.

RAMPANT

RAMPANT se dit encore De la surface inclinée d' un ouvrage d' architecture. Arc rampant. Voûte rampante. On l' emploie souvent comme substantif, au masculin. Le rampant d' un fronton, d' un mur de terrasse, d' une voûte.

RAMPE. s. f.

RAMPE. s. f. La partie d' un escalier par laquelle on monte d' un palier à un autre. Cette rampe a plus de degrés que les autres. Les marches de cette rampe sont trop hautes.

Il se dit plus ordinairement de La balustrade de fer, de pierre ou de bois qu' on met le long de l' escalier pour empêcher de tomber, pour servir d' appui à ceux qui montent ou qui descendent. Prenez la rampe. Tenez-vous à la rampe.

RAMPE

RAMPE se dit aussi d' Un plan incliné par lequel on monte et l' on descend, qui tient lieu d' escalier dans les jardins, dans les places fortes, etc. On descendait dans ce parterre par une rampe douce. Les voitures montent facilement cette rampe.

Il se dit encore de La pente d' une colline. Cette colline vous mène par une rampe douce dans une vallée charmante. Il faut suivre la rampe.

RAMPE. s. f.

RAMPE. s. f. Il se dit, dans les Théâtres, de La rangée de lumières qui est placée au bord de la scène, et qu' on lève ou qu' on baisse à volonté. Lever la rampe. Baisser la rampe. Allumer la rampe. Cet acteur se met trop près de la rampe.

RAMPEMENT. s. m.

RAMPEMENT. s. m. Action de ramper. Le rampement de la couleuvre, du serpent. Il est peu usité.

RAMPER. v. n.

RAMPER. v. n. Se traîner sur le ventre. Il ne se dit au propre que Des serpents, des couleuvres, des vers, etc. Dieu condamna le serpent à ramper. Les couleuvres, les vers rampent.

Il se dit, par extension, Des plantes qui n' ont pas la tige assez forte pour se soutenir, et dont les branches se couchent, s' étendent sur la terre, ou s' attachent aux arbres, comme le lierre, la couleuvrée, la viorne, la vigne. Le lierre rampe à terre, rampe contre les murailles, rampe autour des arbres.

Il se dit, figurément, Des personnes qui sont dans un état abject et humiliant. Il a été autrefois dans un état honorable, aujourd' hui il rampe dans l' abjection, dans la misère. Quelques efforts qu' il ait faits pour s' élever, il rampe dans la foule.

Il se dit aussi De ceux qui s' abaissent excessivement devant les gens puissants, qui sont leurs bas flatteurs et leurs complaisants intéressés. C' est un homme qui rampe devant les ministres, devant les grands seigneurs.

Fig., Cet auteur rampe, il ne fait que ramper, Il n' écrit rien que de bas et de très-commun. Son style rampe, Son style est bas et plat.

RAMPIN. adj. m.

RAMPIN. adj. m. T. de Manége. Il se dit D' un cheval qui n' appuie les pieds de derrière que sur la pince. On dit autrement, Pinçard.

RAMURE. s. f.

RAMURE. s. f. Le bois d' un cerf, d' un daim. Un cerf qui a une belle ramure. La ramure du cerf est ronde. La ramure du daim est plate.

Il se dit aussi de Toutes les branches d' un arbre. Une belle ramure. En ce sens, il est peu usité.

RANCE. adj. des deux genres

RANCE. adj. des deux genres Qui avec le temps a contracté de l' âcreté, une odeur forte et un goût désagréable. Il se dit particulièrement Des substances grasses et huileuses. Ce boeuf salé, ce lard est rance. Cette huile est rance.

Il se dit aussi Des confitures, quand elles sont trop vieilles. Cette marmelade d' abricots est rance. Ces prunes confites sont rances.

RANCE

RANCE s' emploie quelquefois substantivement, au masculin. Ce lard, cette huile sent le rance.

RANCHER. s. m.

RANCHER. s. m. Sorte d' échelle; pièce de bois garnie de chevilles qui servent d' échelons.

RANCIDITÉ. s. f.

RANCIDITÉ. s. f. Voyez RANCISSURE.

RANCIO. adj. m.

RANCIO. adj. m. T. emprunté de l' espagnol. Il n' est usité que dans cette expression, Vin rancio, Vin d' Espagne qui, de rouge qu' il était, est devenu jaunâtre en vieillissant.

RANCIR. v. n.

RANCIR. v. n. Devenir rance. Du lard qui commence à rancir.

RANCI, IE. participe

RANCI, IE. participe Du lard à moitié ranci.

RANCISSURE ou RANCIDITÉ. s. f.

RANCISSURE ou RANCIDITÉ. s. f. Qualité, état de ce qui est rance.

RANÇON. s. f.

RANÇON. s. f. Prix qu' on donne pour la délivrance d' un captif ou d' un prisonnier de guerre. Forte rançon. Grosse rançon. Mettre à rançon. Payer rançon. Payer la rançon d' un captif. Exiger une rançon. Prendre à rançon.

C' est la rançon d' un roi, se dit par exagération, et quelquefois par plaisanterie, D' une somme qui paraît excessive. Il donne cent mille écus de dot à sa fille; c' est la rançon d' un roi.

RANÇON

RANÇON se dit aussi de La composition en argent, moyennant laquelle un vaisseau de guerre ou un corsaire relâche un bâtiment marchand ennemi qu' il a capturé. À son retour dans le port, ce corsaire a amené tant de rançons, Il a rencontré dans sa course et capturé tant de bâtiments marchands, dont il a exigé des compositions.

RANÇONNEMENT. s. m.

RANÇONNEMENT. s. m. Action de rançonner.

Il signifie, figurément, L' action par laquelle on exige des choses un prix exorbitant. Il est peu usité dans les deux sens.

RANÇONNER. v. a.

RANÇONNER. v. a. Mettre à rançon. Dans cette acception, il n' est guère usité qu' en parlant D' un vaisseau de guerre ou d' un corsaire qui relâche un bâtiment marchand, moyennant une certaine somme. Cet armateur, dans sa course, a rançonné tant de bâtiments.

Il se dit, par extension, Des gens de guerre et autres qui exigent de force ce qui ne leur est point dû. L' ennemi, en entrant dans la ville, a rançonné les habitants. On a rançonné la ville, en promettant de la préserver du pillage. En temps de guerre, il est difficile d' empêcher le soldat de rançonner le paysan. Cette route est infestée de voleurs qui rançonnent les passants.

Il signifie, figurément, Exiger de quelqu' un plus qu' il ne faut pour quelque chose, en se prévalant du besoin où il est, ou du pouvoir qu' on a sur lui. Je ne veux point loger dans cette auberge, on y rançonne tout le monde. On m' a rançonné pour l' expédition de cet acte. Ce procureur vous rançonnera.

RANÇONNÉ, ÉE. participe

RANÇONNÉ, ÉE. participe

RANÇONNEUR, EUSE. s.

RANÇONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui rançonne, en exigeant plus qu' il ne faut pour le prix ou le loyer de quelque chose dont on a besoin. Cet aubergiste est un rançonneur. L' hôtesse est une rançonneuse. Il est familier et peu usité.

RANCUNE. s. f.

RANCUNE. s. f. Ressentiment qu' on garde d' une offense. Vieille rancune. Il ne faut point garder de rancune dans le coeur. Il lui garde rancune. Il a une rancune, il a de la rancune contre lui.

Fam., Sans rancune, point de rancune, Oublions les anciens torts, les sujets que nous pouvons avoir de nous plaindre l' un de l' autre.

Rancune à part. Façon de parler dont on se sert pour exprimer qu' on laisse de côté, au moins pour un temps, le mécontentement qu' on peut avoir contre quelqu' un. On l' emploie aussi, dans un sens réciproque, comme pour convenir que, de part et d' autre, on laissera de côté, au moins pour un temps, toute disposition hostile.

Rancune tenante, ou Rancune tenant. Autre façon de parler qui indique qu' on garde son ressentiment, qu' on ne veut pas l' oublier.

RANCUNIER, IÈRE. adj.

RANCUNIER, IÈRE. adj. Qui garde sa rancune, qui est sujet à la rancune. C' est un homme rancunier. Un esprit rancunier. Avoir l' âme rancunière. On l' emploie aussi comme substantif. C' est un rancunier. C' est une rancunière. Il est familier.

RANDONNÉE. s. f.

RANDONNÉE. s. f. T. de Chasse. Tour ou circuit que fait autour du même lieu une bête qui, après avoir été lancée, se fait chasser dans son enceinte, avant de l' abandonner.

Fam. et par extension, Faire une grande, une longue randonnée, Marcher longtemps, sans s' arrêter. Il m' a fait faire une randonnée qui n' aboutissait à rien. Il est vieux.

RANG. s. m.

RANG. s. m. Ordre, disposition de plusieurs choses ou de plusieurs personnes sur une même ligne. Un rang d' hommes. Un rang d' arbres. Un rang d' ormes, de tilleuls, etc. Un rang de colonnes. Un rang de siéges. Un rang de perles. Un rang de dents. Le rang d' en haut. Le rang d' en bas. Elle avait plusieurs rangs de dentelle sur sa robe. Une écurie à un ou plusieurs rangs de chevaux. Garniture à deux rangs, à trois rangs, à double rang, à triple rang.

RANG

RANG en termes de Guerre, signifie, Une suite de soldats placés à côté les uns des autres. Le rang est de flanc en flanc, et la file de la tête à la queue. Mettre une troupe sur deux rangs, sur trois rangs. Le premier rang, le second rang, etc. Tant de rangs de cavaliers, de grenadiers. Les rangs d' une armée, d' un bataillon. Combattre aux premiers rangs. À vos rangs. Serrez vos rangs. Ouvrez vos rangs. Gardez, tenez vos rangs. Rompez vos rangs. Sortir des rangs, hors des rangs. Quitter son rang. Rompre, percer, enfoncer les rangs ennemis. Parcourir tous les rangs. Aller, courir de rang en rang. Le canon a bien éclairci les rangs.

Entrer dans les rangs d' une armée, Être admis, être incorporé dans une armée. On dit de même: J' ai combattu, j' ai servi dans vos rangs. Nous l' avons admis dans nos rangs. Il fut chassé des rangs de l' armée. Etc.

En termes de Tournoi et de Combat de barrière, Se mettre sur les rangs, paraître sur les rangs, être sur les rangs, Se présenter au combat, montrer qu' on est prêt à entrer en lice.

Fig., Être sur les rangs, Être en état, en passe, en concurrence pour parvenir à quelque charge, à quelque établissement, etc. Cette place est à donner, tels et tels sont sur les rangs. On dit aussi, Se mettre sur les rangs, Se mettre, se présenter au nombre de ceux qui prétendent à quelque chose.

RANG

RANG signifie aussi, La place qui appartient, qui convient à chaque personne ou à chaque chose parmi plusieurs autres. Ils prirent séance chacun selon son rang, chacun à son rang. Chacun d' eux marchait selon son rang, en son rang. On a rang selon l' ordre de sa réception. Chacun opine selon son rang. Garder son rang. Sortir de son rang. Sortir de rang. Prendre rang. Perdre son rang. Reprendre son rang. Donner, régler, fixer les rangs. Rang d' ancienneté. Rang de taille. Remettre un livre en son rang, à son rang.

Opiner, parler à son rang, Parler selon son rang, selon la place qu' on occupe.

RANG

RANG signifie, figurément, Le degré d' honneur qui convient à chacun selon sa naissance ou son emploi. Rang éminent. Un haut rang. Rang élevé, distingué. Ce monarque avait toutes les vertus qu' exige le rang suprême. On lui conteste, on lui dispute son rang. Que chacun se tienne dans son rang. Les pairs tiennent en France un des premiers rangs. Il garde bien, il tient bien son rang. Il est digne de son rang. Le rang que vous occupez près du prince, que vous tenez de la faveur du prince, où vous a appelé la confiance du prince. Maintenir son rang. Soutenir son rang. Les personnes du premier rang. Une personne de votre rang. Par ce mariage, elle perdit son rang. Conserver son rang. Être déchu de son rang. Je respecte votre rang, et non votre personne.

Il se dit, en général, Des différentes classes de la société. Cette révolution a confondu tous les rangs, a effacé la distinction des rangs. Il fréquente des hommes de tous les rangs. Les rangs intermédiaires, les derniers rangs de la société. Il ne fréquente que des gens du plus bas rang, du rang le plus bas, du dernier rang.

RANG

RANG se dit encore, figurément, de La place qu' une personne, qu' une chose tient dans l' estime, dans l' opinion des hommes. Platon et Aristote tiennent le premier rang parmi les anciens philosophes. En quel rang mettez-vous ce poëte-là, parmi les poëtes latins? Entre les pierres précieuses, il faut donner le premier rang au diamant. C' est un savant, un écrivain du premier rang, du rang le plus distingué. On peut occuper avec honneur le second rang dans les lettres, dans les arts. Il est à peine au quatrième rang parmi les peintres. Il aspire au premier rang, il est monté au premier rang, il s' est placé au premier rang parmi les écrivains du siècle.

Mettre au rang, Mettre au nombre. Ce général peut être mis au rang des plus grands capitaines. Depuis longtemps il m' a mis au rang de ses amis. L' Église a mis ce vertueux personnage au rang des saints. Ses travaux l' ont mis au rang des savants les plus illustres. Les anciens Romains mettaient leurs empereurs au rang des dieux. Je mets cela au rang de mes devoirs, de mes obligations, de mes plaisirs.

Prov., Mettre une chose au rang des péchés oubliés, Ne s' en souvenir plus.

En termes de Marine, Vaisseaux du premier rang, Les vaisseaux à trois ponts. Vaisseaux du second rang, du troisième rang, Les vaisseaux qui n' ont que deux ponts.

EN RANG D' OIGNON. Loc. adverbiale

EN RANG D' OIGNON. Loc. adverbiale et familière dont on se sert en parlant De plusieurs personnes qui sont rangées à côté les unes des autres. Ils étaient tous en rang d' oignon. Mettez-vous en rang d' oignon. Dès qu' il fut entré, il alla se mettre en rang d' oignon.

Se mettre en rang d' oignon, signifie aussi, Prendre place dans une réunion où l' on n' est pas invité, dans une assemblée à laquelle on n' a pas le droit d' assister. (Quelques-uns pensent que cette façon de parler s' emploie par allusion à un maître des cérémonies de France, qui se nommait d' Oignon.)

RANGÉE. s. f.

RANGÉE. s. f. Suite de plusieurs choses mises sur une même ligne. Une rangée d' arbres. Une rangée de maisons. Une rangée de voitures, de siéges.

RANGER. v. a.

RANGER. v. a. Mettre dans un certain ordre, dans un certain rang. Ranger des livres. Ranger des papiers. Ranger des meubles. Ranger des gens deux à deux, trois à trois. Ranger des troupes en bataille. Ranger des bataillons.

Ranger une chambre, un cabinet, une bibliothèque, etc., Mettre chaque chose à sa place dans une chambre, dans un cabinet, dans une bibliothèque.

Fig., Ranger sous sa domination, sous sa puissance, sous ses lois, une ville, une province, etc., La soumettre à son pouvoir.

Fig., Ranger quelqu' un à la raison, le ranger à son devoir, L' obliger à faire ce qu' il doit.

Absol. et fam., Ranger quelqu' un, Le soumettre, le réduire à faire ce qu' on exige de lui. Rangez votre fils. S' il fait le méchant, je saurai bien le ranger.

RANGER

RANGER signifie aussi, Mettre au nombre, mettre au rang. On range ordinairement ce poëte parmi les auteurs classiques.

RANGER

RANGER signifie aussi, Mettre de côté, détourner quelqu' un ou quelque chose pour rendre le passage libre. Rangez cette table, cette chaise. Rangez un peu cet enfant, de crainte qu' on ne le blesse. Cocher, rangez votre voiture. Les gardes firent ranger le peuple.

RANGER

RANGER s' emploie avec le pronom personnel, dans plusieurs de ses acceptions. Les troupes se rangèrent en bataille. On se rangea pour le laisser passer. Il se rangea en un coin, auprès de la table, contre un mur. Rangez-vous donc. Rangez-vous mieux.

Se ranger autour du feu, autour d' une table, se dit De plusieurs personnes qui s' arrangent autour du feu, afin de se chauffer commodément, ou autour d' une table, pour manger, pour jouer, etc.

Se ranger sous les étendards, sous les enseignes, sous les drapeaux d' un prince, Embrasser le parti d' un prince, servir dans ses troupes. Figurément, Se ranger sous l' obéissance d' un prince, Se soumettre à sa domination.

Se ranger du parti, du côté de quelqu' un, Embrasser le parti de quelqu' un. Se ranger à l' avis, à l' opinion de quelqu' un, Déclarer qu' on est de l' avis de quelqu' un. Tous les opinants se rangèrent à son avis.

RANGER

RANGER avec le pronom personnel, signifie aussi, familièrement, Adopter une manière de vivre mieux ordonnée, plus régulière. C' était un libertin, un dissipateur, mais il s' est rangé.

RANGER

RANGER en termes de Marine, Passer auprès. Ranger la terre, la côte, Naviguer en côtoyant la terre, le rivage. Ranger le vent, Cingler près du rumb d' où vient le vent.

Le vent se range au nord, au sud, etc., Le vent commence à souffler du côté du nord, du sud, etc.

RANGÉ, ÉE. participe

RANGÉ, ÉE. participe Bataille rangée, Combat entre deux armées rangées en bataille.

Un homme rangé, bien rangé, Un homme qui a beaucoup d' ordre dans sa conduite, dans ses affaires.

RANIMER. v. a.

RANIMER. v. a. Rendre la vie, redonner la vie. Dieu seul peut ranimer les morts.

Il signifie, par extension, Redonner de la vigueur et du mouvement à une partie qui est comme morte. Ranimer un bras paralytique par des frictions, par des drogues spiritueuses.

Il signifie figurément, Réveiller les sens assoupis, faire revenir quelqu' un d' une espèce de langueur de corps ou d' esprit. Il est tout languissant, il faut le ranimer.

Il signifie aussi, Redonner du courage. Ce discours ranima les troupes, ranima le soldat.

Il se dit encore figurément en parlant Des choses physiques ou morales, et signifie, Exciter, rendre l' activité, la vigueur, l' éclat. Il faut ranimer ce feu qui s' éteint. Ranimer les couleurs d' un tableau. La danse, la joie a ranimé son teint. Le printemps ranime toute la nature. Une pluie douce ranime les plantes. Ce spectacle a ranimé son courage, son ardeur, sa colère, sa fureur, son amour. Cette nouvelle a ranimé son espoir. La conversation tombait, il la ranima. Ce récit se traîne, il faudrait le ranimer par quelque trait piquant.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les morts se ranimaient à sa voix. Il s' est ranimé en apprenant cette nouvelle. La nature se ranime. Le feu se ranime. Leur colère se ranime, s' est ranimée.

RANIMÉ, ÉE. participe

RANIMÉ, ÉE. participe

RANULAIRE. adj. des deux genres

RANULAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Il se dit Des veines et des artères qui sont sous la langue.

RANULE. s. f.

RANULE. s. f. T. de Médec. Tumeur oedémateuse qui vient sous la langue, auprès du frein ou du filet de cette partie. On la nomme aussi Grenouillette.

RANZ. s. m.

RANZ. s. m. Il ne s' emploie que dans cette locution, Le ranz des vaches, Air célèbre parmi les Suisses, et que leurs jeunes bouviers jouent sur la cornemuse en gardant le bétail dans les montagnes.

RAPACE. adj. des deux genres

RAPACE. adj. des deux genres Avide et ardent à la proie. Il se dit principalement Des oiseaux de proie. Le vautour est fort rapace.

Il signifie, figurément et familièrement, Qui est avide et enclin à la rapine. C' est un homme rapace. Il est très-rapace.

RAPACE

RAPACE en Métallurgie, se dit Des substances qui non-seulement se dissipent elles-mêmes par l' action du feu, mais encore qui contribuent à enlever les autres. Les mines chargées d' arsenic sont rapaces.

RAPACITÉ. s. f.

RAPACITÉ. s. f. Avidité avec laquelle l' animal se jette sur sa proie. La rapacité d' un oiseau de proie.

Il se dit, figurément, de L' avidité d' un homme qui s' empare du bien d' autrui. Ce village a été exposé à la rapacité du soldat. Rien ne peut assouvir la rapacité de cet usurier.

RAPATELLE. s. f.

RAPATELLE. s. f. Toile de crin, qui sert à faire des tamis, des sas.

RAPATRIAGE ou RAPATRIEMENT. s. m.

RAPATRIAGE ou RAPATRIEMENT. s. m. Réconciliation. Depuis leur rapatriement, ils vivent fort bien ensemble. C' est lui qui a fait ce rapatriage. Ces mots sont familiers.

RAPATRIER. v. a.

RAPATRIER. v. a. Réconcilier, raccommoder des personnes qui étaient brouillées. Il y avait longtemps qu' ils étaient brouillés, on les a rapatriés.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ils se sont rapatriés de bonne foi. Ne voulez-vous pas vous rapatrier avec lui? Il est familier.

RAPATRIÉ, ÉE. participe

RAPATRIÉ, ÉE. participe

RÂPE. s. f.

RÂPE. s. f. Ustensile de ménage, fait d' une plaque de métal hérissée d' aspérités, ordinairement courbée, et clouée sur une planchette à manche. Cet ustensile sert à mettre en poudre du sucre, de la muscade, de la croûte de pain, et autres choses semblables. Une râpe de fer-blanc. Une râpe d' argent.

Râpe à tabac, Râpe plate dont on se sert pour mettre en poudre du tabac.

RÂPE

RÂPE se dit aussi d' Une espèce de lime dont les sculpteurs et certains ouvriers se servent. Cette figure est en tel état, qu' on y peut passer la râpe. Râpe de cordonnier, de tourneur, de tabletier, de plombier, etc.

RÂPE. s. f.

RÂPE. s. f. Grappe de raisin de laquelle tous les grains sont ôtés. Tous les grains de cette grappe sont tombés, il ne reste plus que la râpe. On dit aussi, RAFLE.

RÂPES

RÂPES au pluriel, se dit Des crevasses ou fentes transversales qui se forment au pli du genou d' un cheval, comme les malandres. Les râpes diffèrent des malandres, en ce que les unes sont transversales, et les autres longitudinales.

RÂPÉ. s. m.

RÂPÉ. s. m. Raisin nouveau qu' on met dans un tonneau pour raccommoder le vin quand il se gâte. Passer du vin par le râpé, sur le râpé.

Il se dit aussi Du vin qui a passé par le râpé. Il ne nous a donné à boire que du râpé, du mauvais râpé.

Râpé de copeaux, Une certaine quantité de copeaux qu' on met dans un tonneau pour éclaircir le vin.

RÂPER. v. a.

RÂPER. v. a. Mettre en poudre avec la râpe. Râper du sucre. Râper de la muscade. Râper de la croûte de pain pour mettre dans une sauce. Râper du tabac.

Il signifie aussi, User la surface d' un corps avec l' espèce de lime appelée Râpe, pour dégrossir cette surface, pour lui donner la forme qu' on veut. Râper un morceau de bois, d' ivoire, avant de le polir.

RÂPÉ, ÉE. participe

RÂPÉ, ÉE. participe Du tabac râpé.

Fig. et fam., Un habit râpé, Un habit usé jusqu' à la corde.

RAPETASSER. v. a.

RAPETASSER. v. a. Raccommoder grossièrement de vieilles hardes, de vieux meubles, y mettre des pièces. Rapetasser un vieil habit, une vieille robe, de vieux meubles. Il est familier.

RAPETASSÉ, ÉE. participe

RAPETASSÉ, ÉE. participe

RAPETISSER. v. a.

RAPETISSER. v. a. Rendre ou faire paraître plus petit. Rapetisser un manteau. La distance rapetisse les objets à l' oeil.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir plus petit. Les jours rapetissent. Ce vieillard rapetisse sensiblement.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans la même acception. Une étoffe qui se rapetisse dans l' eau.

Il se dit quelquefois au sens moral, et signifie, Se faire petit, s' abaisser. Certaines gens se rapetissent par fausse modestie. La vraie grandeur sait se rapetisser sans s' avilir.

RAPETISSÉ, ÉE. participe

RAPETISSÉ, ÉE. participe

RAPIDE. adj. des deux genres

RAPIDE. adj. des deux genres Il se dit D' un mouvement extrêmement vite, et De tout ce qui se meut avec vitesse. Le cours rapide d' un fleuve. Le vol rapide des aigles. Un mouvement très-rapide. Le Rhône est extrêmement rapide. Ce torrent est fort rapide. Un courant rapide. Une marche rapide. Une course rapide.

Il s' emploie aussi figurément, et se dit Des choses qui se font avec une grande célérité. Une expédition rapide. Des conquêtes rapides. Cet enfant fait des progrès rapides. Ses succès ont été aussi rapides que brillants. J' ai jeté un coup d' oeil rapide sur cet ouvrage, sur cette affaire. Une lecture rapide a suffi pour me faire connaître le mérite de ce livre.

Un style rapide, Un style où les idées, les mouvements se succèdent sans interruption. Une narration rapide, Une narration où les faits se pressent. Une éloquence rapide, Une éloquence animée, vive, qui entraîne l' auditeur ou le lecteur.

RAPIDE

RAPIDE s' emploie comme substantif masculin en termes de Navigation, et se dit d' Un courant rapide. Être entraîné par un rapide.

RAPIDEMENT. adv.

RAPIDEMENT. adv. Avec rapidité, d' une manière rapide. Un cabriolet qui va rapidement. Une rivière qui coule rapidement. Nos jours s' écoulent rapidement.

RAPIDITÉ. s. f.

RAPIDITÉ. s. f. Célérité, grande vitesse. La rapidité du mouvement. La rapidité du vol de cet oiseau. La rapidité d' un torrent, d' une rivière. La rapidité de sa course. Il prononce, il débite avec beaucoup de rapidité. Le temps fuit avec rapidité.

Il s' emploie aussi figurément. La rapidité de ses conquêtes a déconcerté l' ennemi. La rapidité de ses progrès me confond. La facilité de son expression obéit à peine à la rapidité de sa pensée. La rapidité de son éloquence entraîna l' auditoire. J' aime la rapidité de son style.

RAPIÉCER. v. a.

RAPIÉCER. v. a. Mettre des pièces à du linge, à des habits, à des meubles. Rapiécer un habit, du linge.

RAPIÉCÉ, ÉE. participe

RAPIÉCÉ, ÉE. participe Un habit rapiécé, tout rapiécé.

RAPIÉCETAGE. s. m.

RAPIÉCETAGE. s. m. Il se dit de L' action de rapiéceter, et Des choses rapiécetées. Il a donné tant pour le rapiécetage. Tout son meuble n' est fait que de rapiécetage. Ce n' est que du rapiécetage.

RAPIÉCETER. v. a.

RAPIÉCETER. v. a. Mettre des pièces, mettre pièces sur pièces, mettre beaucoup de petites pièces à quelque chose, pour le raccommoder. Rapiéceter des meubles, des habits. Ce secrétaire a été brisé plusieurs fois, on ne fait que le rapiéceter.

RAPIÉCETÉ, ÉE. participe

RAPIÉCETÉ, ÉE. participe Il porte des habits tout rapiécetés.

RAPIÈRE. s. f.

RAPIÈRE. s. f. Vieille et longue épée. Il traînait une longue rapière après lui. Il y avait deux ou trois rapières pendues au râtelier.

Il se dit quelquefois, simplement, d' Une épée, pour jeter quelque ridicule sur celui qui la porte. C' est un traîneur de rapière. Il a mis une rapière à son côté.

RAPINE. s. f.

RAPINE. s. f. Action de ravir quelque chose par violence. C' est un animal né pour la rapine.

Il se dit aussi de Ce qui est ravi par violence. Un oiseau qui vit de rapine.

RAPINE

RAPINE en parlant Des hommes, signifie, Pillage, volerie, larcin, concussion. Cet homme s' est enrichi par ses rapines. Il a été puni pour ses rapines. Tout le bien qu' il a ne vient que de rapine, n' est que de rapine. Ce sont des gens accoutumés à la rapine, qui ne vivent que de rapine.

RAPINER. v. n.

RAPINER. v. n. Prendre injustement, et en abusant des fonctions, de l' emploi, de la commission dont on est chargé. Ce valet rapine sur tout ce qu' il achète. C' est un concussionnaire qui a rapiné sur toute la province. On l' emploie quelquefois activement. Il rapine toujours quelque chose. Il est familier.

RAPINÉ, ÉE. participe

RAPINÉ, ÉE. participe

RAPPAREILLER. v. a.

RAPPAREILLER. v. a. Rejoindre à une chose une ou plusieurs choses pareilles, lorsqu' elles manquent. On m' a cassé un de ces deux vases, on m' a pris un de ces deux volumes, je voudrais pouvoir rappareiller celui qui me reste. Un de mes deux chevaux de carrosse est mort; j' ai trouvé à rappareiller l' autre. De six chaises pareilles que j' avais, je n' en ai plus que quatre; je veux les rappareiller.

RAPPAREILLÉ, ÉE. participe

RAPPAREILLÉ, ÉE. participe

RAPPARIER. v. a.

RAPPARIER. v. a. Rejoindre à une chose une autre chose qui refasse la paire. Rapparier un gant.

Il se dit principalement en parlant Des animaux domestiques qu' on a par paires. Je voudrais rapparier ce pigeon, dont j' ai perdu la femelle. Rapparier un boeuf, un cheval pour refaire un attelage.

RAPPARIÉ, ÉE. participe

RAPPARIÉ, ÉE. participe

RAPPEL. s. m.

RAPPEL. s. m. Action par laquelle on rappelle. Cet ambassadeur a obtenu son rappel. Il a obéi par la crainte du rappel.

Il se dit principalement en parlant De ceux qui ont été disgraciés ou exilés. Après son rappel à la cour. Lettres de rappel.

Rappel de ban, Lettres du prince, par lesquelles il rappelait quelqu' un du bannissement. Obtenir un rappel de ban.

Dans les Assemblées politiques, Rappel à l' ordre, Action de rappeler à l' ordre l' orateur qui s' en est écarté. On a demandé le rappel à l' ordre. Le rappel à l' ordre a été mis aux voix. Le président a prononcé le rappel à l' ordre. On dit aussi, Demander la parole pour un rappel au règlement, Pour réclamer contre une violation du règlement, et rappeler ce qu' il prescrit.

En termes de Droit, Rappel à succession, Disposition qui appelle à une succession des parents qui en étaient naturellement exclus.

RAPPEL

RAPPEL en termes d' Art militaire, Manière de battre le tambour pour rassembler une troupe, pour faire revenir les soldats au drapeau. Battre le rappel.

RAPPEL

RAPPEL en termes d' Administration et de Comptabilité, se dit Lorsqu' on accorde et que l' on paye à quelqu' un une portion d' appointements qui était restée en suspens, ou bien Lorsque, après avoir payé une somme à quelqu' un, il y a lieu, d' après une décision ou une vérification ultérieure, de lui payer quelque chose de plus. Ses appointements venant d' être augmentés à partir de telle époque, il a droit à un rappel. Rappel de compte.

En Peinture, Rappel de lumière, Artifice qui consiste à proportionner la lumière dont les divers objets d' un tableau sont éclairés, au degré d' importance qu' ils doivent avoir dans l' ensemble de la composition. Ce peintre dispose bien les rappels de lumière.

RAPPELER. v. a.

RAPPELER. v. a. Appeler de nouveau. Je l' ai appelé et rappelé sans qu' il m' ait ré pondu. Il ne vous a pas entendu l' appeler, rappelez-le.

Il signifie plus ordinairement, Faire revenir une personne qui s' en va, encore qu' on ne l' ait point déjà appelée. Je m' en allais, et il m' a rappelé, il m' a fait rappeler. On me rappelle.

Fig., Mes affaires me rappellent à la ville, Mes affaires me pressent, m' obligent d' y retourner.

Fig., Rappeler quelqu' un à la vie, Le faire revenir à la vie, l' empêcher de mourir. On le croyait mort, cet élixir le rappela à la vie.

Fig. et en style religieux, Dieu l' a rappelé à lui, Il est mort.

Fig., Rappeler quelqu' un à son devoir, Le faire rentrer dans son devoir.

Fig., Rappeler ses esprits, rappeler ses sens, rappeler son courage, Reprendre ses esprits, ses sens, son courage.

Fig. et fam., Ce vin rappelle son buveur, Il est excellent, et il excite à boire.

Dans les Assemblées politiques, Rappeler quelqu' un à l' ordre, Le réprimander, pour s' être écarté du bon ordre, des bienséances. Le président l' a rappelé à l' ordre. On demanda qu' il fût rappelé à l' ordre.

En termes de Droit, Le testateur a rappelé un de ses parents à sa succession, Par son testament, il a ordonné que ce parent aurait part à sa succession, quoique la coutume ou la loi l' exclue.

RAPPELER

RAPPELER signifie encore, Faire revenir quelqu' un d' un lieu où on l' avait envoyé pour y exercer certaines fonctions, pour y remplir un emploi; et il se dit tant De ceux qu' on révoque par des raisons de mécontentement, que De ceux qu' on fait revenir par quelque autre motif. Rappeler un ambassadeur. On l' a rappelé de son ambassade. La guerre étant déclarée entre ces deux princes, ils ont rappelé leurs ambassadeurs. Cet ambassadeur a demandé lui-même qu' on le rappelât. La mauvaise conduite, les malversations de ce commissaire sont cause qu' on l' a rappelé.

Il signifie aussi, Faire revenir ceux qui ont été disgraciés, chassés ou exilés. Il avait été disgracié, mais le roi l' a rappelé. Il fut rappelé à la cour. Il a été rappelé d' exil, de l' exil.

RAPPELER

RAPPELER signifie, figurément, Faire revenir dans la mémoire. Rappeler le temps passé. Rappeler sa jeunesse. Rappeler quelque chose dans sa mémoire. Se rappeler quelque chose dans la mémoire, ou simplement et mieux, Se rappeler quelque chose. Vous rappelez-vous ce fait? Je me le rappelle parfaitement. Je ne me le rappelle pas. Rappelez-moi à son souvenir, à l' honneur de son souvenir. Ne rappelons point le passé. Je me rappelle avec attendrissement le séjour de mon enfance, mes premiers succès dans les études. Quand il est dans cet état, il ne saurait rappeler ses idées. Je me rappelle d' avoir vu, d' avoir fait telle chose. Je me rappelle qu' il m' a conté cette histoire.

Rappeler la mémoire, le souvenir de quelque chose, se dit dans le même sens. Il avait oublié cette affaire, je lui en ai rappelé la mémoire. C' est un souvenir qu' il ne faut pas rappeler. Rappelez-vous, rappelez-lui le souvenir de notre ancienne amitié.

Rappeler sa mémoire, Tâcher de se ressouvenir. Il fit de vains efforts pour rappeler sa mémoire, il ne put jamais retrouver ce nom.

En Peinture, Rappeler la lumière. Voyez Rappel de lumière.

RAPPELER

RAPPELER en parlant Du service de l' infanterie, signifie, Battre le tambour d' une certaine manière, pour rassembler une troupe, pour faire revenir les soldats au drapeau, ou pour rendre honneur à certaines personnes. On a rappelé à telle heure. Les troupes battent aux champs pour le roi; mais, pour les princes, elles ne font que rappeler.

RAPPELÉ, ÉE. participe

RAPPELÉ, ÉE. participe

RAPPORT. s. m.

RAPPORT. s. m. Revenu, ce que produit une chose. Ce champ, cette vigne, ce pré est d' un grand rapport, d' un bon rapport. Cette terre est de meilleur rapport que l' autre.

Être en rapport, en plein rapport, se dit D' une propriété, d' un champ, etc., qui rapporte, qui produit autant qu' on le peut désirer. On dit dans le sens contraire, N' être pas encore en rapport, en parlant De ce qui ne produit pas encore tout ce qu' on espère en tirer par la suite. Cette vigne n' est pas encore en rapport.

Fam., Cette place, cet emploi est de grand rapport, d' un grand rapport, d' un bon rapport, Les profits, les émoluments de cette place, de cet emploi sont considérables.

Prov., Belle montre et peu de rapport, La personne, la chose dont on parle a beaucoup d' apparence et peu de solidité; la réalité ne répond pas aux apparences.

RAPPORT

RAPPORT signifie aussi, Récit, témoignage. Il fait un fidèle rapport de ce qu' il a vu. Rapport faux, inexact. Le fait est vrai, si j' en crois le rapport, si je crois au rapport, si j' en crois au rapport de mes yeux et de mes oreilles. Les choses se sont ainsi passées, au rapport même de son ennemi. Il ne faut pas s' en fier au rapport de cet homme, il est trop intéressé dans l' affaire. Je m' en tiens à son rapport. J' en crois son rapport. Suivant son rapport, selon son rapport, d' après son rapport, la chose s' est passée ainsi. Au rapport de tel chroniqueur.

Il se dit également Du compte qu' on rend à quelqu' un de quelque chose dont on est chargé. Je ne manquerai pas d' en faire rapport à la compagnie. Il en a fait son rapport. Le rapport que fait le capitaine d' un navire à son retour de voyage. Le rapport du juge d' instruction à la chambre du conseil. Le rapport d' un officier de police. Rapport au roi.

En termes de Vénerie, Faire le rapport, faire son rapport, Rendre compte de la quête qu' on a faite, et du lieu où est la bête qu' on a détournée. Le lieutenant de la vénerie n' a pas fait encore son rapport. Dès que le valet de limier eut fait son rapport.

RAPPORT

RAPPORT se dit aussi Des récits qu' on fait, par indiscrétion ou par malignité, de certaines choses qu' on a vu faire ou entendu dire. Faire de faux rapports, de mauvais rapports. Ajouter foi aux rapports. Aimer à faire des rapports. On les a brouillés ensemble par de faux rapports. Être en garde contre les rapports des flatteurs. Il ne faut quelquefois qu' un faux rapport pour brouiller deux amis.

RAPPORT

RAPPORT signifie encore, L' exposition, le récit qu' un juge fait d' un procès devant les autres juges du même tribunal. Mon procès est au rapport de tel conseiller. Faire le rapport d' une affaire, d' un procès. L' affaire a été jugée au rapport de tel conseiller. C' est une affaire de rapport, de nature à être jugée par rapport. Lire un rapport. Ouï le rapport.

Il se dit pareillement de L' exposé dans lequel on rend compte d' un travail, d' un examen particulier fait par un comité, par une commission. Faire un rapport sur des pétitions, sur un projet de loi. Le rapport de la commission lui fut très-favorable. Les conclusions d' un rapport. On a ordonné l' impression de ce rapport.

Il se dit également Du témoignage que rendent, par ordre de justice ou autrement, les médecins, les chirurgiens, ou les experts en quelque sorte d' art que ce soit. Suivant le rapport des médecins. Suivant le rapport des chirurgiens, sa blessure n' est pas mortelle. Selon le rapport de cet architecte, cette maison ne périclite pas. Cette pièce n' est pas fausse, suivant le rapport des experts écrivains. Juger sur le rapport des experts. Homologuer un rapport d' experts.

RAPPORT

RAPPORT signifie encore, Convenance, conformité, analogie. La langue italienne a grand rapport, a un grand rapport, de grands rapports avec la langue latine. Il y a un grand rapport d' humeurs entre ces deux hommes. Il y a un grand rapport entre eux pour les traits du visage. Les rapports du caractère font plus pour l' amitié que les rapports de l' esprit.

Il se dit particulièrement de L' accord, de la correspondance plus ou moins exacte des diverses parties d' un ouvrage, d' un tout. Il y a un rapport parfait entre la masse et les détails de cet édifice. Il n' y a pas de rapport entre la richesse des corniches et la simplicité des lignes. Le style n' est pas en rapport avec le sujet, avec les idées.

Il signifie aussi, L' espèce de liaison, de connexion, de relation que certaines choses ont ensemble. Montrez-moi le rapport que ces deux affaires ont ensemble. Ce que vous dites aujourd' hui n' a aucun rapport avec ce que vous disiez hier. Vous dites là des choses qui n' ont nul rapport ensemble. Il n' y a aucun rapport entre ces choses. Cela n' a point de rapport, n' a pas rapport à ce que je vous dis. Cela n' a rapport à rien. Ces deux sciences ont un grand rapport entre elles. Toutes les parties du corps ont un certain rapport les unes avec les autres. Rapports de convenance, de disconvenance, de similitude, de différence.

Il se dit souvent Des relations que les hommes ont entre eux. Rapports de commerce, d' intérêt, de parenté, d' amitié, de confraternité. Nos rapports ensemble sont fort agréables. Je n' ai jamais eu aucun rapport avec lui.

Mettre une personne en rapport avec une autre, Faciliter, donner à une personne les moyens de conférer, de s' entendre avec une autre.

RAPPORT

RAPPORT se dit encore de La relation des choses à une fin, de leur tendance vers un but. Les actions humaines sont bonnes ou mauvaises, selon le rapport qu' elles ont à une bonne ou à une mauvaise fin. On dit en ce sens: Toutes les actions d' un chrétien doivent être faites par rapport à Dieu, Elles doivent se rapporter à Dieu, comme à leur fin dernière. Cet homme ne fait rien que par rapport à lui, que par rapport à ses intérêts, Il ne fait rien que dans la vue de ses intérêts, de ses propres avantages. Il a fait cela par rapport à vous, par rapport à telle chose, Dans la vue de vous obliger, de vous plaire, dans l' idée d' obtenir telle chose, de réussir dans telle affaire, etc.

RAPPORT

RAPPORT en termes de Grammaire, se dit de La relation que les mots ont les uns avec les autres, dans la construction. Le rapport de l' adjectif au substantif. Le rapport du participe passé au substantif qui le précède. Rapport vicieux.

RAPPORT

RAPPORT en termes de Mathématique, La relation que deux grandeurs ou quantités ont l' une avec l' autre. Il y a le même rapport géométrique entre six et douze qu' entre trois et six.

RAPPORT

RAPPORT en termes de Jurisprudence, L' action par laquelle celui qui a reçu une somme, un bien, rapporte à l' hérédité, pour faire compte au partage. Ordonner le rapport. Il avait reçu cent mille francs, il a été obligé au rapport. Les fruits de la chose donnée ne sont point sujets au rapport, à rapport. On dit aussi, Rapport à succession, rapport à la masse.

Il se dit également, en Administration, de L' action par laquelle un comptable rapporte la somme qu' il a mal à propos portée en dépense. Toute dépense rejetée soumet le comptable au rapport de la somme.

RAPPORT

RAPPORT se dit en outre d' Une vapeur incommode, désagréable, qui monte de l' estomac à la bouche. Un rapport aigre. Avoir des rapports. L' ail donne des rapports, de fâcheux rapports. Les raves causent des rapports.

RAPPORT

RAPPORT se dit encore dans quelques phrases où il a des significations différentes.

Terres de rapport, Terres qu' on est allé prendre dans un lieu, pour les apporter dans un autre. Cette terrasse n' est pas solide, elle n' est que de terres de rapport.

Pièces de rapport, Petites pièces de diverses couleurs, soit de métal, soit de bois ou de pierre, que l' on assemble et que l' on arrange sur un fond, pour représenter certaines figures. Ouvrages de pièces de rapport. La mosaïque est un ouvrage de pièces de rapport. Table de pièces de rapport. Un pavé de marbre par pièces de rapport. Il se dit figurément, en parlant D' un ouvrage d' esprit composé de choses prises çà et là. Cette comédie est un ouvrage de pièces de rapport, où rien n' appartient à l' auteur.

PAR RAPPORT À. loc. prépositive

PAR RAPPORT À. loc. prépositive Pour ce qui est de, quant à ce qui regarde. Par rapport à lui. Par rapport à moi. Par rapport à cela.

Il signifie aussi, Par comparaison, en proportion de. La terre est très-petite par rapport au soleil.

RAPPORTABLE. adj. des deux genres

RAPPORTABLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Il se dit Des choses que les héritiers en ligne directe doivent rapporter à la succession de leurs ascendants. Les fruits de la chose donnée ne sont pas rapportables.

RAPPORTER. v. a.

RAPPORTER. v. a. Apporter une chose du lieu où elle est, au lieu où elle était auparavant. Les marchands ont été contraints de rapporter chez eux la plupart des marchandises qu' ils avaient portées à la foire. Je vous prie de me rapporter le livre que je vous ai prêté. Il m' a rapporté tout ce qu' il m' avait pris, tout ce que je lui avais donné.

Il se dit aussi en parlant Des choses qu' on apporte d' un lieu à son retour, sans les y avoir portées. Il a été à la Chine, et en a rapporté bien des curiosités.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Il a rapporté de ses voyages moins d' instruction que de suffisance.

Fam., Il n' en a rapporté que des coups, se dit D' un homme qui a été blessé en quelque occasion. On dit de même, Ce soldat n' a rapporté de l' armée que des coups de fusil.

Fig., Il a rapporté beaucoup de gloire de cette action, de cette affaire, Il y a acquis beaucoup de gloire. Il n' en a rapporté que de la honte, Il n' en a retiré que de la honte.

RAPPORTER

RAPPORTER se dit encore en parlant Des choses qu' on a enlevées, et qu' on apporte dans un lieu où elles n' étaient pas, et à quelqu' un à qui elles n' appartenaient pas auparavant. Les soldats, suivant l' ordre du général, rapportèrent à leurs capitaines tout le butin qu' ils avaient fait.

RAPPORTER

RAPPORTER en termes de Chasse, se dit D' un chien qui apporte au chasseur le gibier que celui-ci a tué. Il n' y a guère que les barbets qu' on puisse accoutumer à rapporter la bécasse.

Il s' emploie presque toujours absolument. Un chien qui rapporte bien, qui sait rapporter.

Il se dit également D' un chien qu' on a dressé à apporter ce qu' on lui jette, comme un gant, un morceau de bois, etc.

RAPPORTER

RAPPORTER signifie aussi, Joindre, ajouter quelque chose à ce qui ne paraît pas complet. Il a fallu rapporter une bordure à cette tapisserie.

Rapporter des terres en quelque endroit, Les aller prendre dans un lieu, afin de les porter dans un autre. Il faut rapporter de bonne terre au pied de ces arbres, pour les entretenir. Rapporter des terres pour élever une terrasse.

RAPPORTER

RAPPORTER en matière de Succession et de Partage, Remettre dans la masse de la succession ce qu' on a reçu d' avance, ou en tenir compte sur la part qu' on doit avoir. Un fils qui a été avantagé par son père, doit rapporter, ou moins prendre. Rapporter à la masse.

Il se dit de même en parlant Des biens qui appartiennent en commun à une société de négociants, ou à d' autres gens intéressés dans quelque affaire lucrative.

RAPPORTER

RAPPORTER en termes de Législation et d' Administration, signifie, Révoquer, abroger, annuler. Rapporter une loi, un arrêté.

RAPPORTER

RAPPORTER signifie aussi, Faire le récit de ce qu' on a vu, ou entendu, ou appris. Il a rapporté fidèlement tout ce qu' il avait vu. On n' a que faire de se mettre en peine, il nous rapportera bientôt tout ce qui s' est passé. Tite-Live rapporte que... Ce témoin rapporte et dépose que... Vous ne rapportez point la chose au vrai. Rapporter un fait comme il s' est passé. Il y a dans cette aventure des circonstances qu' on ne peut rapporter.

Il signifie particulièrement, Redire par légèreté ou par malice ce qu' on a entendu dire. On n' oserait rien dire devant lui, il rapporte tout. Il ne faut dire devant lui que ce qu' on veut bien qui soit rapporté.

Il signifie pareillement, Rendre compte de ce qu' on a entendu dire contre quelqu' un. Je suis trop votre ami, pour ne pas vous rapporter ce que j' entends dire de vous. On m' a rapporté que vous aviez dit beaucoup de mal de moi chez un tel.

RAPPORTER

RAPPORTER signifie encore, Alléguer, citer. Le prédicateur a rapporté des passages des Pères. Mon avocat a rapporté des lois et plusieurs autorités en ma faveur. L' exemple qu' il a rapporté ne prouve rien.

RAPPORTER

RAPPORTER signifie aussi, Référer, diriger vers une fin, vers un but. Un véritable chrétien doit rapporter toutes ses actions à Dieu, à la gloire de Dieu. Il faut rapporter toutes ses actions à une bonne fin. Il rapporte tout à soi, à son profit, à son utilité particulière.

RAPPORTER

RAPPORTER signifie encore, Attribuer, faire remonter. La famille des Jules rapportait son origine à Énée et à Vénus. On rapporte la fondation de cette ville à tel prince, à tel temps. On rapporte à tel temps la prise de cette ville.

Rapporter l' effet à la cause, Attribuer un certain effet à une certaine cause.

RAPPORTER

RAPPORTER signifie aussi, Produire, soit en fruits, soit en argent; donner un certain revenu. Des arbres qui rapportent de beaux fruits. Une terre qui rapporte beaucoup. Cette terre rapporte tant par an. Cette charge rapporte tant. Son argent lui rapporte six pour cent.

Cet emploi ne rapporte ni profit ni honneur, Il n' est ni profitable ni honorable.

Fig., Cette mauvaise action ne lui rapportera rien, Il n' en tirera aucun profit, aucun avantage.

RAPPORTER

RAPPORTER en termes de Palais, Déduire, exposer l' état d' un procès par écrit. Rapporter un procès, une affaire. Ce juge, ce conseiller a fort bien rapporté le fait et les moyens des parties.

Il s' emploie quelquefois absolument. Ce juge rapporte bien. Il rapporte nettement.

RAPPORTER

RAPPORTER signifie également, Faire le narré, l' exposition d' une affaire au nom d' une commission, d' un comité, et en même temps énoncer l' avis du comité, de la commission.

RAPPORTER

RAPPORTER en termes d' Arpenteur, Tracer sur le papier des mesures réduites de celles qu' on a prises sur le terrain. Rapporter des angles.

RAPPORTER

RAPPORTER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Avoir de la conformité, de la convenance, de la ressemblance. Tout ce que nous voyons de sa conduite se rapporte à ce qu' on nous en avait dit. Leurs caractères se rapportent en toutes choses. La déposition de ce témoin ne se rapporte pas avec celle du précédent. Ces deux couleurs se rapportent bien.

Il signifie aussi, Avoir rapport, relation. Cet article de ma lettre se rapporte à ce que je vous ai écrit précédemment. On le dit surtout en termes de Grammaire. On ne doit point séparer le relatif Qui du substantif auquel il se rapporte.

Se rapporter à quelqu' un de quelque chose, et absolument, S' en rapporter à quelqu' un, S' en remettre à sa décision sur quelque chose. Ils sont d' accord sur l' achat et sur la vente, mais ils se sont rapportés du prix à un tel. À qui voulez-vous que nous nous en rapportions? Je m' en rapporte à vous-même. Ils sont demeurés d' accord de s' en rapporter à la décision d' un tel. Je m' en rapporte aux maîtres de l' art.

S' en rapporter à quelqu' un, à quelque chose, Y avoir confiance, y ajouter foi. Je m' en rapporte à vous, à votre témoignage. Il ne faut point s' en rapporter à ce qu' on dit de lui. S' il faut s' en rapporter aux anciennes traditions. Je ne m' en rapporte qu' à ce que j' ai vu et entendu moi-même.

S' en rapporter au serment de quelqu' un, S' en remettre à son serment en justice pour la décision d' une affaire.

Fam., Je m' en rapporte à ce qui en est, et quelquefois simplement, Je m' en rapporte, se dit Pour faire entendre qu' on n' est pas tout à fait persuadé de ce qu' on entend dire, mais qu' on ne veut ni contester, ni l' examiner. Vous dites que la chose est arrivée comme cela, je m' en rapporte. Il est peu usité.

RAPPORTÉ, ÉE. participe

RAPPORTÉ, ÉE. participe Cette terrasse est de terres rapportées. Le fait rapporté ne prouve rien.

Ouvrage de pièces rapportées, Ouvrage de pièces de rapport. Il se dit au propre et au figuré. Voyez RAPPORT, à la fin.

RAPPORTEUR, EUSE. s.

RAPPORTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui, par légèreté ou par malice, a coutume de rapporter ce qu' il a vu ou entendu. Les enfants sont de petits rapporteurs qui disent tout ce qu' ils voient ou qu' ils entendent. Cette fille est une petite rapporteuse. C' est un rapporteur à gages, un fieffé rapporteur. Les rapporteurs sont gens odieux. Défiez-vous de lui, c' est un rapporteur.

RAPPORTEUR

RAPPORTEUR en termes de Palais, Celui qui fait le rapport d' un procès, d' une affaire. Demander un rapporteur au président. Le président lui a donné un rapporteur, a nommé un rapporteur. Instruire son rapporteur de son affaire. J' ai un bon rapporteur, un habile rapporteur. Mon rapporteur m' est suspect. Récuser un rapporteur.

Rapporteur d' un comité, d' une commission, Celui qu' un comité, qu' une commission a chargé d' exposer une affaire, une question, et en même temps de faire connaître l' avis de la commission, du comité. La commission du budget a nommé son rapporteur. Rapporteur de la commission des pétitions.

Officier rapporteur, ou simplement, Rapporteur, Celui qui fait les fonctions de juge d' instruction et d' accusateur public, dans un conseil de guerre ou de discipline.

RAPPORTEUR

RAPPORTEUR en termes de Géométrie, Instrument, demi-cercle gradué avec lequel on rapporte sur le papier les angles mesurés sur le terrain. Se servir du rapporteur.

RAPPRENDRE. v. a.

RAPPRENDRE. v. a. Apprendre de nouveau. Ce comédien a oublié son rôle, il faut qu' il le rapprenne.

RAPPRIS, ISE participe

RAPPRIS, ISE participe

RAPPROCHEMENT. s. m.

RAPPROCHEMENT. s. m. Action de rapprocher, ou Le résultat de cette action. Le rapprochement des lèvres d' une plaie.

Il se dit, figurément, en parlant De personnes qui étaient brouillées, et qu' on dispose à un accommodement. Travailler au rapprochement de deux familles.

Il signifie aussi figurément, L' action de rapprocher des idées ou des faits, de manière qu' ils s' éclairent l' un par l' autre, ou qu' on en fasse plus aisément la comparaison. Il signifie aussi, Le résultat de cette action. Le rapprochement des circonstances éclaircit beaucoup cette affaire. Voilà un rapprochement auquel on ne s' attendait pas. Un rapprochement ingénieux. Des rapprochements nouveaux, singuliers, inattendus. Un rapprochement forcé. L' antithèse est une sorte de rapprochement qui a pour objet d' opposer les idées.

RAPPROCHER. v. a.

RAPPROCHER. v. a. Approcher de nouveau. Éloignez les lumières; vous les rapprocherez dans un moment.

Il signifie aussi, Approcher de plus près. Rapprochez cette table. Rapprochez cet enfant de moi. Il faut rapprocher ces deux planches qui sont mal jointes.

Il s' emploie dans les deux acceptions avec le pronom personnel. Rapprochez-vous, que je vous dise encore un mot. Rapprochez-vous de moi, je ne puis vous entendre. Il s' est rapproché de mon quartier. Il s' est rapproché du palais. Ils se sont rapprochés l' un de l' autre.

Fig., Les lunettes à longue vue rapprochent les objets, Elles les font paraître plus proches.

Fig., L' amour rapproche les distances, L' inégalité des conditions s' efface, disparaît entre les personnes qui s' aiment.

RAPPROCHER

RAPPROCHER signifie, figurément, Disposer à la confiance, à l' union, à la bienveillance. L' intérêt divise les hommes, le besoin les rapproche. L' infortune rapproche aisément les hommes.

Rapprocher deux personnes, Les mettre sur la voie d' une réconciliation, les disposer à un raccommodement. Il y a longtemps qu' ils sont brouillés, mais on travaille à les rapprocher, on tâche de les rapprocher. On dit, dans le même sens, avec le pronom réciproque, Se rapprocher. Ils étaient brouillés, mais ils se sont rapprochés depuis peu. On dit, dans un sens analogue, Nous étions d' abord divisés d' opinions sur cette question, mais nous commençons à nous rapprocher.

RAPPROCHER

RAPPROCHER s' emploie aussi, figurément, en parlant Des faits ou des idées que l' on rassemble, que l' on met à côté l' un de l' autre pour les comparer, et pour en mieux reconnaître ou en faire mieux sentir soit le rapport, soit la différence. En rapprochant toutes les circonstances de sa conduite, on en devine le motif. Cet écrivain a l' art de rapprocher les idées les plus éloignées, et de les faire valoir par le contraste.

En termes de Vénerie, Rapprocher un cerf, Faire tenir doucement aux chiens la voie d' un cerf qui a passé deux ou trois heures auparavant.

RAPPROCHÉ, ÉE. participe

RAPPROCHÉ, ÉE. participe

RAPSODE. s. m.

RAPSODE. s. m. T. d' Antiq. grecque. Nom qu' on donnait à ceux qui allaient de ville en ville chanter des morceaux détachés de l' Iliade et de l' Odyssée.

RAPSODIE. s. f.

RAPSODIE. s. f. Il se disait, chez les anciens, Des morceaux détachés des poésies d' Homère, que chantaient les rapsodes.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un mauvais ramas, soit de vers, soit de prose. Je n' ai jamais vu pareille rapsodie. Tout son discours n' était qu' une mauvaise rapsodie.

RAPSODISTE. s. m.

RAPSODISTE. s. m. Celui qui ne fait que des rapsodies, de mauvaises compilations, de mauvais ramas de vers ou de prose.

RAPT. s. m.

RAPT. s. m. (On fait sonner le T final.) Enlèvement, par violence ou par séduction, d' une fille ou d' un fils de famille, d' une femme ou d' une religieuse. Rapt de séduction. Le rapt de violence est le rapt proprement dit. Être accusé de rapt, du crime de rapt. Il a été puni pour un crime de rapt.

RÂPURE. s. f.

RÂPURE. s. f. Ce qu' on enlève avec la râpe ou en grattant. Râpure d' ivoire. Râpure de buis. Râpure d' ongle.

RAQUETTE. s. f.

RAQUETTE. s. f. Instrument dont on se sert pour jouer à la paume ou au volant: il est fait d' un bâton courbé en espèce d' ovale, et garni de cordes à boyau en long et en travers; les deux bouts du bâton, attachés ensemble et couverts de cuir, forment le manche. Le bois d' une raquette. Les cordes d' une raquette. Le manche d' une raquette. Raquette pour la paume. Raquette pour le volant.

Monter une raquette, La garnir de cordes.

Prov., fig. et pop., Un grand casseur de raquettes, Un homme vert et vigoureux. Il se vante beaucoup, et se donne pour un grand casseur de raquettes.

RAQUETTE

RAQUETTE se dit aussi de Certaine machine que les sauvages du Nord attachent à leurs pieds pour marcher plus commodément sur la neige, et qui est faite à peu près en forme de raquette.

RAQUETTE

RAQUETTE est aussi Le nom vulgaire de l' Opuntia, plante du genre des Cactiers, dont la tige est formée de parties ovales et aplaties qui se joignent par des articulations.

RAQUETTIER. s. m.

RAQUETTIER. s. m. Ouvrier qui fait des raquettes. Les paumiers sont aussi raquettiers.

RARE. adj. des deux genres

RARE. adj. des deux genres Qui n' est pas commun, qui n' est pas ordinaire, qui se trouve difficilement. Une chose rare, très-rare. Un oiseau rare. Une médaille rare. Ce livre-là est devenu rare, est curieux et rare. Cette chose n' est précieuse que parce qu' elle est rare. Les bons vins sont rares cette année. L' argent est fort rare. Un secret rare et merveilleux. Un rare exemple de vertu. Un des plus rares phénomènes de la nature. Cela est rare en son espèce. Une rare pièce. Pièce rare. Rare beauté. Un homme d' un rare savoir, d' un esprit rare, d' un rare mérite. Il est rare de voir des amis fidèles. Il est rare qu' on excelle dans un art, si l' on n' a point d' enthousiasme. Les beaux jours sont rares dans cette saison. Vos visites deviennent bien rares.

C' est un homme rare, se dit D' un homme qui a un mérite extraordinaire. Il se dit quelquefois aussi par une sorte de plaisanterie ou de reproche. Vous avez eu là une étrange conduite; en vérité, vous êtes un homme rare. On dit dans une acception analogue à cette dernière, Cela est rare, c' est une chose rare, Cela est singulier, bizarre.

Devenir, se rendre rare, Aller moins souvent dans les sociétés qu' on avait l' habitude de fréquenter.

RARE

RARE signifie quelquefois, Clair-semé. Il a la barbe rare. À peine voit-on sur ces rochers quelques herbes rares et desséchées.

RARE

RARE en termes de Physique, se dit D' un corps dont les parties sont très-peu serrées, très-écartées; et, en ce sens, il est opposé à Compacte ou dense. Plus les corps sont rares, plus ils sont légers. L' air est plus rare que l' eau.

RARE

RARE en termes de Médecine, se dit Du pouls, lorsqu' il bat moins de fois qu' à l' ordinaire, dans un temps donné; et, en ce sens, il est opposé à Fréquent. Les médecins lui trouvent le pouls rare.

RARÉFACTIF, IVE. adj.

RARÉFACTIF, IVE. adj. T. didactique. Qui a la propriété de raréfier. Il est peu usité.

RARÉFACTION. s. f.

RARÉFACTION. s. f. T. didactique. Action de raréfier; État de ce qui est raréfié. Il est opposé à Condensation. Cela se fait par la raréfaction. La raréfaction de l' air.

RARÉFIANT, ANTE. adj.

RARÉFIANT, ANTE. adj. T. didactique. Qui raréfie, qui dilate.

RARÉFIER. v. a.

RARÉFIER. v. a. T. didactique. Augmenter considérablement le volume d' un corps, sans augmenter sa matière propre ni son poids. Il est opposé à Condenser. La chaleur raréfie l' air. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Un gaz qui se raréfie.

RARÉFIÉ, ÉE. participe

RARÉFIÉ, ÉE. participe

RAREMENT. adv.

RAREMENT. adv. Peu souvent, peu fréquemment. Cela arrive rarement. Il arrive rarement qu' elle soit la première. Il va rarement à la campagne. Cela se rencontre fort rarement.

RARETÉ. s. f.

RARETÉ. s. f. Disette. Il se dit Des choses qui sont en petit nombre, en petite quantité; et il est opposé à Abondance. Il y eut grande rareté de vin cette année-là. Cette étoffe est chère à cause de sa rareté. La rareté en augmente le prix.

Il se dit aussi Des choses qui se trouvent peu, qui n' arrivent pas souvent. La rareté des diamants contribue beaucoup à leur prix. Il y a dans son cabinet des pièces d' une rareté singulière. C' est une rareté que de voir des asperges en hiver. C' est une rareté que de vous voir. Par extension et familièrement, Vous êtes, vous devenez d' une grande rareté.

Prov., Pour la rareté du fait, Pour la singularité de la chose. Je voudrais bien voir cela, pour la rareté du fait.

RARETÉ

RARETÉ se dit également d' Objets rares, singuliers, curieux; et, dans ce sens, il ne s' emploie qu' au pluriel. Un cabinet de raretés, plein de raretés. Il aime les raretés.

RARISSIME. adj. des deux genres

RARISSIME. adj. des deux genres Très-rare. Livre, médaille rarissime. Il est familier.

RAS, ASE. adj.

RAS, ASE. adj. Qui a le poil coupé jusqu' à la peau. Il a le menton bien ras. Il a la tête rase. Il a la barbe rase.

Il signifie aussi, Qui a le poil fort court. Cette espèce de chien a le poil ras. Un chien à poil ras. Du velours ras. C' est une espèce de serge fort rase.

Par extension, Rase campagne, Campagne fort plate, fort unie, et qui n' est coupée ni d' éminences, ni de vallées, ni de bois, ni de rivières. Les deux armées se battirent en rase campagne. Au pied de cette colline est une rase campagne. Au sortir de ce parc, on trouve la rase campagne.

Par extension, Table rase, Lame, plaque de cuivre ou d' autre métal, pierre unie, planche, etc., sur laquelle il n' y a encore rien de gravé.

Table rase, se dit figurément en parlant D' un enfant, d' une personne qui, n' ayant pas encore de notions sur la matière dont il s' agit de l' instruire, peut aisément recevoir les impressions, les idées qu' on veut lui donner. Son esprit est une table rase où l' on gravera tout ce que l' on voudra.

Fig., Faire table rase, se dit D' un homme qui, regardant les opinions ou notions qu' il a comme douteuses et incertaines, les rejette, pour les adopter de nouveau, les modifier, ou les proscrire définitivement, après un sérieux et philosophique examen.

En termes de Marine, Bâtiment ras, Bâtiment qui est moins élevé au-dessus de l' eau qu' un autre bâtiment de la même espèce. On dit dans un sens différent, Ce bâtiment est ras comme un ponton, Il a perdu tous ses mâts.

Boisseau ras, mesure rase, Boisseau, mesure remplie de manière que le grain, la farine, etc., n' excède pas les bords; par opposition à Boisseau comble, mesure comble. Vendre à boisseau ras, à mesure rase.

Verser du vin à ras de bord, Verser plein le verre, jusqu' aux bords.

RAS

RAS est aussi substantif masculin, et se dit de Plusieurs sortes d' étoffes croisées, fort unies, dont le poil ne paraît point, et qui sont faites les unes de laine, les autres de soie. Ras de Saint-Lô. Ras de Saint-Maur. Ras de Saint-Cyr.

Il se dit, en termes de Marine, d' Une espèce de plate-forme flottante, sur laquelle se mettent les ouvriers qui travaillent à la carène d' un bâtiment. Construire un ras.

Au ras de l' eau, à ras l' eau, Presque au niveau de l' eau. Cette embarcation est à ras l' eau.

Ras de marée, Bouillonnement occasionné, en quelque endroit de la mer, par la rencontre de deux marées, de deux courants opposés. Les ras de marée sont quelquefois très-dangereux.

RASADE. s. f.

RASADE. s. f. Verre de vin ou d' autre liqueur, plein jusqu' aux bords. Boire rasade. Boire des rasades de vin, de bière. Boire de grandes rasades. Ils burent force rasades. Ils se portaient des rasades. Il lui a versé rasade.

RASANT, ANTE. adj.

RASANT, ANTE. adj. T. de Fortification. Qui rase. Ligne de défense rasante, La ligne droite qui, partant du flanc d' un bastion, se trouve être dans la direction de la face du bastion voisin; Flanc rasant, Le flanc d' où part cette ligne; et, Feu rasant, Les coups de canon qu' on tire dans la direction de cette ligne.

En termes de Paysage, Vue rasante, Vue qui s' étend à proximité sur un pays uni et varié. Quelques personnes aiment beaucoup les vues rasantes.

RASEMENT. s. m.

RASEMENT. s. m. Action de raser une fortification, une place, etc., ou Le résultat de cette action.

RASER. v. a.

RASER. v. a. Tondre, couper le poil tout près de la peau avec un rasoir. Se raser, se faire raser la barbe. Se faire raser la tête de temps en temps. Il faut qu' un chirurgien sache raser. On condamnait autrefois les femmes convaincues d' adultère à être rasées et enfermées dans un couvent.

Il se dit, particulièrement, en parlant De la barbe; et alors il s' emploie toujours absolument. Se faire raser par un barbier, par un valet de chambre. Un perruquier qui rase bien, qui rase mal, qui ne rase pas d' assez près. Un rasoir qui rase mal. Se faire raser souvent.

Il s' emploie, dans la même acception, avec le pronom personnel. Se raser soi-même. Savoir se raser.

Il signifie quelquefois, Se faire raser. Il se rase rarement. Quand voulez-vous vous raser? Je ne veux me raser que demain.

Prov. et fig., Un barbier rase l' autre, se dit Lorsque des gens d' une même profession, ou ayant un intérêt commun, se soutiennent, se louent réciproquement.

RASER

RASER en parlant D' un édifice, d' un bâtiment, signifie, Abattre rez pied, rez terre. Raser une maison. On rasait rez pied, rez terre les maisons des criminels de lèse-majesté. On a rasé les fortifications, les défenses de cette place. On dit dans le même sens, Raser une place.

Raser un vaisseau, Ôter à un vaisseau la partie supérieure de ses oeuvres mortes. On a rasé ce bâtiment pour en faire un ponton.

RASER

RASER signifie, figurément, Passer tout auprès avec rapidité. Un boulet de canon lui rasa l' épaule. Une balle lui rasa le visage, et familièrement, lui rasa la moustache. Les hirondelles rasent quelquefois la terre, la surface de l' eau. Ce cocher a rasé la borne. La balle du joueur a rasé la corde.

Il signifie quelquefois simplement, Effleurer, passer tout auprès. Le bâtiment rasa un écueil, et pensa périr. Nous rasâmes le rocher de près, de bien près.

Raser la côte, Naviguer le long de la côte. La flotte rase la côte.

En termes de Manége, Ce cheval rase le tapis, Ses épaules ont peu de mouvement, et il ne relève point assez en marchant; les pieds sont trop près de terre, il va butter.

Ce cheval rase, commence à raser, Il ne marque presque plus; la cavité des dents incisives ne paraît plus, ou presque plus. Dans ce sens, Raser est neutre.

En termes de Chasse, Se raser, être rase, se dit D' une perdrix ou d' un lièvre qui se tapit le plus qu' il peut contre terre pour se cacher. Les perdrix se rasent quand elles aperçoivent l' oiseau. Ce lièvre était rasé dans son gîte.

RASÉ, ÉE. participe

RASÉ, ÉE. participe Une tête rasée. Il est frais rasé, tout frais rasé. Un vaisseau rasé.

RASIBUS. préposition

RASIBUS. préposition (On fait sentir l' S finale.) Terme populaire et bas, qui veut dire, Tout contre, tout près. Le coup lui passa rasibus du nez.

RASOIR. s. m.

RASOIR. s. m. Instrument d' acier qui a le tranchant très-fin, et dont on se sert pour raser la barbe. Le manche, la lame d' un rasoir. Bon rasoir. Affiler un rasoir. Aiguiser un rasoir. Passer, repasser un rasoir. Ce rasoir est bien doux, est bien rude. Faire tomber le morfil d' un rasoir.

Fam., Couper comme un rasoir, se dit De tout ce qui coupe fort bien.

Pierre à rasoir, Espèce de pierre sur laquelle on passe les rasoirs pour les rendre plus coupants; et, Cuir à rasoir, Cuir préparé pour le même usage.

RASSADE. s. f.

RASSADE. s. f. Il se dit de Petits grains de verre ou d' émail de diverses couleurs, qu' on porte aux nègres d' Afrique, et dont ils se parent. Un collier, des bracelets de rassade. Grains de rassade.

RASSASIANT, ANTE. adj.

RASSASIANT, ANTE. adj. Qui rassasie. Un mets rassasiant. Des viandes rassasiantes.

RASSASIEMENT. s. m.

RASSASIEMENT. s. m. État d' une personne rassasiée, pour avoir beaucoup mangé. Le rassasiement de certains mets est dangereux. C' est le rassasiement qui lui cause ce dégoût.

Fig., Le rassasiement des plaisirs, L' état de satiété, de dégoût, que produit l' usage trop fréquent des plaisirs.

RASSASIER. v. a.

RASSASIER. v. a. Donner suffisamment à manger, pour apaiser la faim, ou pour satisfaire l' appétit. Il est de si grand appétit, qu' on ne peut le rassasier. Il y a des mets qui rassasient d' abord.

Il se dit, figurément, en parlant Des désirs, des passions que l' on apaise en les satisfaisant. Il a des désirs qu' on ne peut rassasier. Il n' est jamais rassasié d' argent. Après les grandes choses qu' il a faites, il devrait être rassasié de gloire. Je ne pouvais rassasier mes yeux d' un si beau spectacle. Il n' a pu encore rassasier sa curiosité.

Il signifie souvent, au sens physique et au sens moral, Satisfaire jusqu' à la satiété, jusqu' au dégoût. On les rassasia de bonne chère. On le rassasia de fêtes, de musique. Ils sont rassasiés l' un de l' autre. Le public est rassasié de vers.

Rassasier quelqu' un de dégoûts, d' injures, d' opprobres, L' en accabler, lui en faire éprouver autant qu' il est possible.

RASSASIER

RASSASIER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il a trouvé ce mets à son goût, et il s' en est rassasié. Ce mets lui semble si bon, qu' il ne peut s' en rassasier. Il faut craindre de se rassasier de plaisirs.

RASSASIÉ, ÉE. participe

RASSASIÉ, ÉE. participe

RASSEMBLEMENT. s. m.

RASSEMBLEMENT. s. m. Action de rassembler ce qui est épars, séparé. Le rassemblement des pièces nécessaires dans cette affaire, sera une opération fort longue. On le dit plus ordinairement en parlant Des troupes. Se rendre au lieu du rassemblement. Point de rassemblement. Le rassemblement des compagnies de ce régiment dans un même canton est très-avantageux. Le rassemblement des quartiers ne put se faire à temps, et l' armée fut surprise.

Il se dit aussi d' Un concours, d' un attroupement de personnes. Cela causa un rassemblement. Il se fit un rassemblement. On a défendu tout rassemblement au-dessus de tant de personnes. Disperser les rassemblements.

RASSEMBLER. v. a.

RASSEMBLER. v. a. Assembler de nouveau des personnes ou des choses qui étaient dispersées. Rassembler les débris d' une armée. L' été avait dispersé les personnes de notre société, l' hiver les rassemble. Nous avons été longtemps séparés, le sort nous rassemble. Rassemblez vos livres, vos hardes qui sont en désordre, qui sont çà et là. Rassembler ses idées. Rassembler ses forces.

Il signifie aussi, Mettre ensemble, unir, assembler ce qui était divisé, épars. Il rassemble chez lui une foule de gens qui ne se connaissent pas. C' est un homme qui a rassemblé quantité de curiosités, quantité de tableaux. Rassembler des faits, les rassembler en un corps, pour composer une histoire. Rassembler des preuves contre un accusé, ou pour prouver ce que l' on avance. Le coeur humain rassemble les passions, les sentiments les plus contraires.

Rassembler des troupes, Les mettre en corps d' armée. Sur cette nouvelle, on rassembla toutes les troupes, et on marcha aux ennemis. Ce général a rassemblé ses quartiers.

RASSEMBLER

RASSEMBLER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Tous les soldats dispersés se rassemblèrent autour du drapeau. Les tribunaux ne se rassemblent qu' après la Saint-Martin. C' est chez lui que nous nous rassemblons.

RASSEMBLER

RASSEMBLER se dit aussi en parlant Des pièces de menuiserie ou de charpente qui ont été désassemblées, et qu' on remet dans l' état où elles étaient. On a démonté cette charpente, il faut la rassembler.

En termes de Manége, Rassembler un cheval, Le mettre ensemble; agir simultanément des mains et des jambes, de manière que le cheval, s' asseyant sur les hanches, ait le devant plus libre pour l' exécution des mouvements. Rassemblez votre cheval.

RASSEMBLÉ, ÉE. participe

RASSEMBLÉ, ÉE. participe

RASSEOIR. v. a.

RASSEOIR. v. a. (Il se conjugue comme Asseoir.) Asseoir de nouveau, replacer. Il faut rasseoir ce malade, cet enfant. Rasseoir une statue sur sa base. Rasseoir une pierre. Rasseoir un fer au pied d' un cheval.

Il s' emploie le plus souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se remettre sur son siége. Rasseyez-vous. Il s' est rassis. Avec ellipse du pronom, Je m' étais levé pour sortir, mais il me fit rasseoir.

RASSEOIR

RASSEOIR s' emploie figurément, et signifie, Reposer, calmer, remettre dans une situation tranquille. Donnez-lui le temps de rasseoir ses esprits, de rasseoir son esprit. Voilà de quoi rasseoir son esprit agité.

Il s' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Après cette violente secousse, mes esprits eurent quelque peine à se rasseoir. Avec ellipse du pronom: Il est trop ému, trop agité, laissez rasseoir son esprit. Sa bile est émue, est échauffée, il faut la laisser rasseoir.

Il se dit également Des liqueurs qui s' épurent en se reposant. Ce vin a besoin de se rasseoir. Avec ellipse du pronom: Il faut laisser rasseoir ce vin. Il faut faire rasseoir ces liqueurs.

RASSIS, ISE participe

RASSIS, ISE participe Il est adjectif dans cette locution, Pain rassis, Pain qui n' est plus tendre.

Fig., De sens rassis, Sans être ému, sans être troublé. Il a fait cela de sens rassis. Parlez-vous de sens rassis? Cet homme est toujours en colère, il n' est jamais de sens rassis.

Fig., Esprit rassis, Esprit calme, mûri par la réflexion. Ce jeune homme n' a pas encore l' esprit rassis. On dit dans le même sens, Un homme rassis.

RASSIS

RASSIS est encore substantif masculin, et signifie, Un fer de cheval qu' on remet, qu' on rattache, qu' on rassied avec des clous neufs, lorsqu' il est encore bon. Deux rassis valent un fer.

RASSÉRÉNER. v. a.

RASSÉRÉNER. v. a. Rendre serein. Le soleil parut et rasséréna le temps.

Il se dit aussi figurément. Il paraissait chagrin, cette nouvelle lui a rasséréné le visage.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir serein. Le temps s' est rasséréné. En apprenant cette nouvelle, son front, son visage s' est rasséréné.

RASSÉRÉNÉ, ÉE. participe

RASSÉRÉNÉ, ÉE. participe Je l' ai trouvé tout rasséréné.

RASSOTER. v. a.

RASSOTER. v. a. Faire devenir sot, infatuer, entêter. On l' a rassoté de cette fille, il veut l' épouser. Allez-vous vous rassoter de quelque nouvel amour? Il est familier et vieux.

RASSOTÉ, ÉE. participe

RASSOTÉ, ÉE. participe Il est rassoté de sa nouvelle maison. Voilà une mère rassotée de son fils.

RASSURANT, ANTE. adj.

RASSURANT, ANTE. adj. Qui est propre à rassurer, à rendre la confiance, la sécurité. Nouvelle rassurante. Avis rassurant. Cela est rassurant, n' est pas rassurant, n' est guère rassurant.

RASSURER. v. a.

RASSURER. v. a. Affermir, rendre stable. Il faut rassurer cette muraille, elle menace ruine. Les arches de ce pont-là ont besoin d' être rassurées. Rassurer une terrasse avec des arcs-boutants.

Il s' emploie quelquefois figurément, au sens moral. Rassurer un homme dans la foi. Rassurer la foi chancelante d' un nouveau converti. Le gain de cette bataille a rassuré son pouvoir, son autorité.

Il signifie ordinairement, Redonner l' assurance, rendre la confiance, la tranquillité. Quelques soldats commençaient à s' ébranler, quand l' exemple de leur capitaine les rassura. Son crédit me fait peur, mais l' intégrité des juges me rassure. Vous me rassurez par vos raisons.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Je me rassure d' après ce que vous me dites. Rassurez-vous, il n' y a pas tant à craindre que vous pensez.

Il faut attendre que le temps se rassure, Il faut attendre que le temps se remette entièrement au beau.

RASSURÉ, ÉE. participe

RASSURÉ, ÉE. participe

RAT. s. m.

RAT. s. m. Petit quadrupède de l' ordre des Rongeurs, auquel les chats donnent la chasse, et qui ronge et mange les grains, la paille, les meubles, etc.: il a les pattes courtes, le museau pointu, la queue longue et couverte de petites écailles. Gros rat. Petit rat. Les rats courent toute la nuit dans le grenier. Il s' est pris un rat dans cette ratière.

Fam., Mort aux rats, Certaine composition où il entre de l' arsenic, et dont on se sert pour détruire les rats. Acheter, vendre de la mort aux rats.

Prov., Il est gueux comme un rat d' église, et absolument, gueux comme un rat, se dit D' un homme qui est très-pauvre.

Fam., Il pue comme un rat mort, se dit D' un homme qui sent fort mauvais.

Prov. et fig., À bon chat, bon rat, Bien attaqué, bien défendu.

Fig. et fam., Un nid à rats, Un logement étroit, obscur et sale. Les chambres de cette maison ne sont que des nids à rats.

Prov., Être dans un endroit comme rat en paille, Y être à son aise, y trouver tout abondamment, sans qu' il en coûte rien. Notre ami est dans ce château comme un rat en paille. Ils sont là comme rats en paille.

Queue-de-rat. Voyez QUEUE.

Fig. et fam., Avoir des rats dans la tête, avoir des rats, Avoir des caprices, des bizarreries, des fantaisies. C' est un homme qui a des rats. C' est une femme qui a des rats dans la tête. On dit de même: Il lui passe tous les jours des rats dans la tête. Il lui a pris depuis peu un nouveau rat.

Ce cheval a une queue de rat, Il a la queue petite et dégarnie de crins.

Pop., Donner des rats, Marquer les habits des passants avec de la craie ou de la farine dont on a frotté un petit morceau d' étoffe coupé ordinairement en forme de rat. Pendant les jours gras, quelques enfants s' amusent à donner des rats aux passants.

Fig., Prendre un rat, se dit D' une arme à feu, quand le coup ne part pas. Votre pistolet, votre fusil a pris un rat. Il signifie aussi, dans une acception familière et plus figurée, Manquer son dessein, manquer son coup. Voyez RATER.

Fig., pop. et par injure, Rats de cave, Certains commis des contributions indirectes, qui visitent les boissons dans les caves.

Fig. et fam., Rat de cave, Espèce de bougie mince et longue, qui est roulée sur elle-même, et dont on se sert pour descendre à la cave.

Rat d' eau, Sorte de rat amphibie, qui se retire dans des trous au bord des rivières, et qui a des pattes palmées.

Rat de Pharaon. Voyez ICHNEUMON.

RATAFIA. s. m.

RATAFIA. s. m. Liqueur spiritueuse qui est composée avec de l' eau-de-vie, et tirée des noyaux de certains fruits, ou des fruits mêmes, principalement des cerises, des abricots, etc. Ratafia de cerises. Ratafia de fleurs d' orange.

RATATINER (SE). v. pron.

RATATINER (SE). v. pron. Se raccourcir, se resserrer. Le parchemin se ratatine au feu.

RATATINÉ, ÉE. participe

RATATINÉ, ÉE. participe Une pomme ratatinée, Une pomme ridée, flétrie.

Il se dit, familièrement, Des personnes, et signifie, Raccourci, rapetissé par l' âge ou par quelque maladie. Un petit vieillard ratatiné. Une vieille ratatinée. Avoir le visage ratatiné, une mine ratatinée.

RATE. s. f.

RATE. s. f. T. d' Anat. Viscère mou, situé dans l' hypocondre gauche, entre l' estomac et les fausses côtes. Avoir la rate gonflée, opilée, obstruée. Désopiler la rate. Avoir mal à la rate. Avoir des vapeurs de rate. Un mal de rate. Désopilation de rate. Obstruction de rate, à la rate. On a fait l' épreuve d' ôter la rate à des chiens.

Fig. et fam., Désopiler, épanouir la rate, Divertir, réjouir, faire rire. Voilà une histoire, un conte qui est propre à désopiler la rate. Il nous a fait un conte qui nous a bien épanoui la rate. On dit aussi, avec le pronom personnel régime indirect, Il aime à rire et à s' épanouir la rate.

RÂTEAU. s. m.

RÂTEAU. s. m. Instrument d' agriculture et de jardinage, qui a des dents de fer ou de bois, et qui est ajusté au bout d' un long manche: il sert à ramasser du foin dans les prés, de l' orge, de l' avoine dans les champs, à briser les mottes sur des terres labourées, à nettoyer des allées dans les jardins, etc. Un râteau à dents de fer. Un râteau à dents de bois. Amasser avec un râteau. Tout ce qui se trouve sous le râteau. Passer des allées au râteau. Il faut passer le râteau sur cette allée.

Il se dit aussi d' Un instrument en forme de râteau sans dents, avec lequel on ramasse l' argent sur les tables de jeu.

RÂTELÉE. s. f.

RÂTELÉE. s. f. Ce que l' on peut ramasser en un seul coup de râteau. Une râtelée de foin. Une râtelée d' avoine.

Prov. et fig., Dire sa râtelée, Dire librement tout ce qu' on sait ou tout ce qu' on pense de quelque chose. J' en dirai ma râtelée. Chacun en dit sa râtelée. Il lui a dit une râtelée d' injures.

RÂTELER. v. a.

RÂTELER. v. a. Amasser avec le râteau. Râteler des foins, des avoines.

Il signifie aussi, Passer le râteau dans des allées, pour en ôter les cailloux, les feuilles, les herbes, etc., et pour les rendre plus unies. Râteler des allées.

RÂTELÉ, ÉE. participe

RÂTELÉ, ÉE. participe

RÂTELEUR. s. m.

RÂTELEUR. s. m. Homme de journée qu' on paye pour râteler des foins, des orges, des avoines, etc. Il faut tant de râteleurs pour un botteleur, pour un lieur.

RÂTELIER. s. m.

RÂTELIER. s. m. Espèce de balustrade qui ressemble à une échelle posée horizontalement, et qu' on attache au-dessus de la mangeoire, dans les écuries, dans les étables, pour contenir le foin ou la paille que mangent les chevaux, les boeufs, etc. Mettre du foin au râtelier. Il n' y a rien dans ce râtelier. Le râtelier est tout plein. Attacher des chevaux au râtelier, pour empêcher qu' ils ne se couchent.

Prov. et fig., Manger à plus d' un râtelier, Tirer du profit de plusieurs emplois différents. On dit de même, Manger à deux râteliers, à plusieurs râteliers.

Prov. et fig., Mettre le râtelier bien haut à quelqu' un, Lui rendre une chose si difficile, qu' il ne puisse y réussir qu' avec beaucoup de peine.

RÂTELIER

RÂTELIER se dit aussi, dans les corps de garde, dans les casernes, de Deux montants garnis de chevilles ou de crochets sur lesquels on pose des fusils, des carabines, etc.; ou bien de Deux pièces de bois horizontales établies à trois ou quatre pieds l' une au-dessus de l' autre, et qui servent à placer les fusils verticalement, dans un certain ordre. Un râtelier fixé à la muraille. Un râtelier mobile. Mettre son fusil au râtelier.

Prov. et fig., Remettre les armes au râtelier, Quitter les armes, ne plus faire la guerre.

RÂTELIER

RÂTELIER se dit figurément Des deux rangées de dents. Un beau râtelier. Un grand râtelier. Un vilain râtelier. Un râtelier de fausses dents. Un faux râtelier.

RATER. v. n.

RATER. v. n. Il se dit D' une arme à feu qui manque à tirer, soit que l' amorce ne prenne point, soit que le coup ne parte pas. La compagnie de perdrix partit à la portée de son fusil, mais son fusil rata. Son pistolet a raté deux fois.

Il s' emploie aussi activement, et se dit De celui dont l' arme rate au moment où il veut tirer. Rater une pièce de gibier. Il a raté deux fois ce lièvre.

Il se dit quelquefois familièrement, au figuré, D' un homme qui n' a pas réussi à quelque chose qu' il avait entrepris. Il a raté cette place.

RATÉ, ÉE. participe

RATÉ, ÉE. participe

RATIER, IÈRE. adj.

RATIER, IÈRE. adj. Terme populaire et peu usité, qui se dit D' une personne pleine de bizarreries, de caprices, de fantaisies. Il est ratier. Elle est ratière. Substantivement, C' est un ratier.

RATIÈRE. s. f.

RATIÈRE. s. f. Petite machine à prendre les rats. Tendre une ratière. Il s' est pris un rat dans la ratière. Prov., Il a été pris comme dans une ratière.

RATIFICATION. s. f.

RATIFICATION. s. f. Approbation, confirmation, dans la forme requise, de ce qui a été fait ou promis. Ratification sous seing privé. Ratification par acte public. Ratification par écrit. Ratification verbale. Le mineur signa au contrat, et promit de donner sa ratification quand il serait majeur. Signer la ratification d' un contrat. Signer la ratification d' un traité.

Il se dit aussi de L' acte, de l' écrit dans lequel la ratification est contenue. Le traité a été fait tel jour, mais on attend la ratification de la Russie, de l' Autriche, etc. Échanger les ratifications. L' échange des ratifications a eu lieu.

RATIFIER. v. a.

RATIFIER. v. a. Approuver, confirmer ce qui a été fait ou promis. Ratifier par écrit. Ratifier verbalement. Ratifier un contrat, un acte, un traité. Le traité est signé par les plénipotentiaires, mais les princes ne l' ont pas encore ratifié. Il a promis de faire ratifier à ou par sa femme, son fils, ses associés, etc. Les obligations faites par un mineur demeurent nulles, s' il ne les ratifie à sa majorité. Il était en prison quand il passa ce contrat, mais il l' a ratifié depuis. Je ratifie tout ce qu' on vous a dit, tout ce qu' on vous a promis de ma part.

RATIFIÉ, ÉE. participe

RATIFIÉ, ÉE. participe

RATINE. s. f.

RATINE. s. f. Étoffe de laine ou drap croisé dont le poil est tiré en dehors, et frisé de manière à former comme de petite grains. Ratine de Florence, d' Espagne, de Hollande. Ratine noire, blanche, etc. Habit de ratine, doublé de ratine.

RATINER. v. a.

RATINER. v. a. T. de Manufact. Passer une étoffe, un drap à la machine à friser, pour en faire de la ratine. Ratiner du drap.

RATINÉ, ÉE. participe

RATINÉ, ÉE. participe

RATION. s. f.

RATION. s. f. La portion journalière soit de pain, soit d' autres vivres, soit de fourrage, qui se distribue aux troupes. Ration de pain, de viande, de légumes. Distribuer les rations aux soldats, les rations de foin et d' avoine aux cavaliers. Donner à un soldat sa ration; lui donner double ration, demi-ration. On dit de même, La ration d' un cheval.

Il se dit pareillement, sur mer, de La quantité de pain ou de biscuit, de viande, de boisson, etc., qui se distribue chaque jour à chaque homme de l' équipage. Ration de biscuit, d' eau-de-vie, de boeuf salé, de morue, etc.

RATIONAL. s. m.

RATIONAL. s. m. Morceau d' étoffe carré, que le grand prêtre des Juifs portait sur la poitrine.

RATIONNEL, ELLE. adj.

RATIONNEL, ELLE. adj. T. didactique. Il se dit De ce que l' on ne conçoit que par l' entendement. Les abstractions ont, dans notre esprit, une sorte d' existence rationnelle.

En Géogr. astronomique, Horizon rationnel, Celui qui coupe le ciel et la terre en deux hémisphères; par opposition à Horizon sensible ou apparent, Celui qui est sensible à la vue.

En Géométrie, Quantités rationnelles, Quantités dont le rapport avec l' unité peut être exprimé par des nombres, soit entiers, soit fractionnaires.

RATIONNEL

RATIONNEL signifie aussi, Qui est raisonné, qui est fondé sur le raisonnement. Méthode rationnelle. Procédé rationnel. En Médecine, Traitement rationnel.

RATISSAGE. s. m.

RATISSAGE. s. m. Action de ratisser. Le ratissage d' une allée.

RATISSER. v. a.

RATISSER. v. a. Ôter, emporter, en raclant, la superficie de quelque chose, ou l' ordure qui s' est attachée dessus. Ratisser un cuir. Ratisser des peaux de parchemin. Ratisser des navets, des carottes, des salsifis. Ratisser les allées d' un jardin. Ratisser un degré, une cour. Ratisser un baquet, un tonneau.

RATISSÉ, ÉE. participe

RATISSÉ, ÉE. participe

RATISSOIRE. s. f.

RATISSOIRE. s. f. Instrument de fer avec lequel on ratisse des allées, des degrés, une cour, etc.

RATISSURE. s. f.

RATISSURE. s. f. Ce qu' on ôte en ratissant. Ratissure de navets. Jeter les ratissures.

RATON. s. m.

RATON. s. m. Petite pièce de pâtisserie, faite avec du fromage mou en forme de tarte. Crier des ratons. Vendre des ratons. Manger des ratons, des ratons tout chauds. Le mot et la chose ont vieilli.

RATON. s. m.

RATON. s. m. Petit rat. Il ne s' emploie guère qu' au figuré, dans le langage familier des bonnes avec les enfants. Venez, mon petit raton, petit raton.

Il se dit aussi d' Un quadrupède carnassier, du nouveau continent, qui est à peu près de la taille d' un blaireau, et qui vit à la manière des ours.

RATTACHER. v. a.

RATTACHER. v. a. Attacher de nouveau. Rattachez ce chien, ce cheval. Rattachez les bas de cet enfant, qui sont tombés sur ses talons.

Il s' emploie figurément, avec le pronom personnel, dans le même sens. Il y a des gens qui en amitié se détachent et se rattachent avec une grande facilité. Il s' est rattaché à cette femme, qu' il avait quittée, et il l' aime plus qu' auparavant.

RATTACHER

RATTACHER signifie quelquefois, Attacher. Le manteau royal était rattaché d' une agrafe de diamants.

Il s' emploie aussi figurément, dans le même sens. Rattacher une question à une autre.

Il s' emploie avec le pronom personnel dans l' une et l' autre acception. Un vêtement qui vient se rattacher sur l' épaule. Cette question se rattache à de grands intérêts.

RATTACHÉ, ÉE. participe

RATTACHÉ, ÉE. participe

RATTEINDRE. v. a.

RATTEINDRE. v. a. Rattraper. Le prisonnier s' était échappé, on est parvenu à le ratteindre.

Il signifie aussi, Rejoindre une personne qu' on vient de quitter, et qui a pris les devants. Il vient de partir, mais j' espère le ratteindre bientôt.

RATTEINT, EINTE participe

RATTEINT, EINTE participe

RATTRAPER. v. a.

RATTRAPER. v. a. Reprendre, ressaisir. On a rattrapé ce prisonnier.

Il signifie aussi, Rejoindre quelqu' un à qui on a laissé prendre les devants. Allez toujours devant, je vous aurai bientôt rattrapé. Dans cette acception et dans la suivante, il est familier.

Il signifie encore, Regagner, recouvrer par ses soins ce qu' on avait perdu. Il avait perdu d' abord cinq cents francs, mais il les a rattrapés. Il a si bien fait, qu' il a rattrapé la montre qu' on lui avait volée. Il a de la peine à rattraper la santé.

RATTRAPER

RATTRAPER signifie quelquefois, tant au propre qu' au figuré, Attraper de nouveau, attraper une seconde fois. Quand un renard s' est échappé d' un piége, il est bien rare de l' y rattraper. Il avait déjà perdu beaucoup d' argent dans cette maison de jeu; comment s' y est-il laissé rattraper? Au figuré, il est familier.

Fam., On ne m' y rattrapera plus; bien fin qui m' y rattrapera, Je serai tellement sur mes gardes, qu' on ne me trompera plus en pareil cas. Il signifie aussi, Je ne risquerai plus pareille chose, je ne m' exposerai plus à semblable aventure.

RATTRAPÉ, ÉE. participe

RATTRAPÉ, ÉE. participe

RATURE. s. f.

RATURE. s. f. Effaçure faite par quelques traits de plume qu' on passe sur ce qu' on a écrit. Faire des ratures. Un écrit tout plein de ratures, chargé de ratures. Un acte plein de ratures. Le notaire et les parties ont approuvé les ratures de l' acte.

RATURER. v. a.

RATURER. v. a. Effacer ce qui est écrit, en passant quelques traits de plume par-dessus. Il est difficile d' avoir un style pur, sans raturer beaucoup.

RATURÉ, ÉE. participe

RATURÉ, ÉE. participe Un manuscrit très-raturé, Où il y a beaucoup de ratures.

RAUCITÉ. s. f.

RAUCITÉ. s. f. Rudesse, âpreté de voix. La raucité de la voix est désagréable et blesse l' oreille. Il est peu usité.

RAUQUE. adj. des deux genres

RAUQUE. adj. des deux genres Il ne se dit guère que Du son de la voix, et signifie, Rude, âpre, et comme enroué. Une voix rauque. Cet homme a une voix forte, mais le son en est rauque. Il a quelque chose de rauque dans la voix.

RAVAGE. s. m.

RAVAGE. s. m. Dommage, dégât fait avec violence et rapidité. Les ennemis font de grands ravages dans la campagne. Les sangliers, les bêtes ont fait de grands ravages, beaucoup de ravage dans ce pays.

Il se dit également Des dommages que causent les tempêtes, les orages, les pluies, les vents, etc. Les pluies ont fait de grands ravages. Le débordement de la rivière a fait beaucoup de ravages. La tempête a fait d' affreux ravages dans la campagne. La gelée, la grêle a fait bien du ravage dans les vignes. Rien n' est à l' abri des ravages du temps.

Il se dit de même en parlant Des maladies. Cette épidémie a fait de grands ravages dans le canton. La petite vérole a fait un grand ravage sur sa figure.

Il se dit, figurément, Du désordre que les passions causent. Les passions font de grands ravages dans le coeur des hommes. La soif du pouvoir et des richesses fait de grands ravages dans les États.

Fam., Faire ravage dans une maison, Y faire beaucoup de bruit, de fracas, de désordre. Il est peu usité.

RAVAGER. v. a.

RAVAGER. v. a. Faire du ravage. Les ennemis ont ravagé toute la province. Ces enfants ont ravagé mon verger. Les sangliers ont ravagé cette pièce de blé. Les pluies, les orages ont ravagé ces contrées. Le débordement des eaux a ravagé la campagne. La grêle a ravagé ses vignes. La petite vérole a cruellement ravagé son visage.

RAVAGÉ, ÉE. participe

RAVAGÉ, ÉE. participe

RAVAGEUR. s. m.

RAVAGEUR. s. m. Celui qui ravage. Ces ravageurs de provinces que l' on nomme conquérants. Il n' est usité que dans le style soutenu.

RAVALEMENT. s. m.

RAVALEMENT. s. m. T. d' Archit. Le travail qu' on fait à un mur, à une façade, etc., lorsque, après les avoir élevés, on les crépit de haut en bas; ou L' ouvrage qui résulte de ce travail. Faire le ravalement d' un mur. Le ravalement de cette maison est de plâtre.

Il se dit aussi Du ragrément d' une construction de pierre. On vient de terminer le ravalement de cet édifice.

RAVALEMENT

RAVALEMENT signifie figurément, L' action de ravaler, de déprimer quelqu' un, ou L' abaissement, l' avilissement dans lequel une personne tombe. Beaucoup de gens croient établir leur réputation par le ravalement et le mépris de leurs rivaux. Il a été quelque temps fort considéré, puis il est tombé dans un grand ravalement. Il est peu usité, surtout dans la seconde de ces deux acceptions.

Clavecin, forte-piano à ravalement, Clavecin, forte-piano qui a plus de touches que les clavecins ou pianos ordinaires.

RAVALER. v. a.

RAVALER. v. a. Avaler de nouveau. Les chiens ravalent souvent ce qu' ils ont vomi.

Ravaler sa salive, La retirer en dedans de sa gorge, en dedans de son gosier.

RAVALER

RAVALER se dit, figurément et familièrement, en parlant De la contrainte qu' on se fait, lorsque, étant sur le point de dire quelque chose, on se retient par quelque considération. Il a bien fait de ravaler ce qu' il voulait dire.

Fig. et fam., Je lui ferai bien ravaler ses paroles, se dit Pour exprimer qu' on empêchera quelqu' un de se servir de paroles offensantes, ou qu' on le fera repentir de s' en être servi.

RAVALER

RAVALER signifie aussi, Rabattre, rabaisser, remettre plus bas. Ravaler un capuchon sur les épaules. Il est peu usité en ce sens.

Il signifie figurément, Déprimer, rabaisser. On parlait de lui trop avantageusement, mais vous l' avez trop ravalé, vous l' avez ravalé comme le dernier des hommes. Il veut ravaler le mérite de tout le monde. Ravaler la gloire d' une belle action. Ce philosophe voudrait ravaler l' homme jusqu' à la condition des brutes, à l' état des brutes.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Il s' est beaucoup ravalé par cet acte de lâcheté. C' est bien se ravaler. C' est trop se ravaler.

RAVALER

RAVALER en termes de Maçonnerie et d' Architecture, Faire le ravalement d' un mur, d' une construction. Ravaler un mur, une façade. Ravaler en plâtre, en mortier. Ravaler les colonnes d' un monument.

RAVALÉ, ÉE. participe

RAVALÉ, ÉE. participe Des bas ravalés, Tombant sur les pieds.

RAVAUDAGE. s. m.

RAVAUDAGE. s. m. Raccommodage de méchantes hardes qui se fait à l' aiguille. Il faut tant pour le ravaudage de ces bas.

Il se dit figurément et familièrement d' Une besogne mal faite, faite grossièrement. Vous n' avez fait là que du ravaudage. Il se dit même Des ouvrages d' esprit qu' on trouve mauvais.

RAVAUDER. v. a.

RAVAUDER. v. a. Raccommoder de méchantes hardes à l' aiguille. Ravauder des bas, une veste, un caleçon, etc.

Il s' emploie souvent absolument. Elle s' occupe à ravauder tout le long du jour. Elle gagne sa vie à ravauder.

Il signifie figurément, Tracasser dans une maison, s' occuper à ranger des hardes, des meubles, etc. Il n' a fait que ravauder pendant toute la journée.

Il signifie aussi, Maltraiter de paroles. Je le ravauderai bien. On l' a bien ravaudé.

Il signifie encore, Importuner, incommoder par des discours impertinents et hors de propos. Qu' est-ce que vous me venez ravauder? Il m' a ravaudé mille impertinences. Qu' est-ce qu' il lui est allé ravauder? Au figuré, ce mot est familier et peu usité.

RAVAUDÉ, ÉE. participe

RAVAUDÉ, ÉE. participe

RAVAUDERIE. s. f.

RAVAUDERIE. s. f. Discours plein de niaiseries, de bagatelles. Il ne dit que des ravauderies. Quelles ravauderies nous venez-vous conter? Il est familier.

RAVAUDEUR, EUSE. s.

RAVAUDEUR, EUSE. s. Celui, celle dont le métier est de raccommoder des bas, de vieux habits, etc. En ce sens, il est principalement d' usage au féminin. Envoyer chez la ravaudeuse.

Il se dit figurément d' Un homme importun, qui ne dit que des balivernes. Ne prenez pas garde à ce qu' il vous dit, c' est un ravaudeur. En ce sens, il est familier et peu usité.

RAVE. s. f.

RAVE. s. f. Plante crucifère dont la racine est une sorte de gros navet rond, large et aplati, et qu' on appelle en quelques endroits Rabiole.

Il se dit aussi, d' Une plante potagère dont la racine, qui porte le même nom, est longue, d' un rouge foncé, tendre, succulente et cassante. Manger des raves à son déjeuner. On dit plus communément, Petite rave.

RAVELIN. s. m.

RAVELIN. s. m. Ouvrage de fortification extérieure, composé de deux faces qui font un angle saillant, et qui sert ordinairement à couvrir une courtine, un pont, etc. C' est la même chose qu' une Demi-lune.

RAVIGOTE. s. f.

RAVIGOTE. s. f. T. de Cuisine. Sauce verte, piquante, composée principalement de civette, d' estragon, de pimprenelle, de cerfeuil, etc.

RAVIGOTER. v. a.

RAVIGOTER. v. a. Remettre en force, en vigueur une personne, un animal qui semblait faible et atténué. Il se sentait faible, on lui a fait prendre un doigt de vin, qui l' a un peu ravigoté. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se ravigoter en buvant un petit verre de liqueur. Il est familier.

RAVIGOTÉ, ÉE. participe

RAVIGOTÉ, ÉE. participe

RAVILIR. v. a.

RAVILIR. v. a. Rabaisser, rendre vil et méprisable. Il ne faut pas ravilir sa dignité. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. En faisant des actions d' humilité, un chrétien ne se ravilit pas.

RAVILI, IE. participe

RAVILI, IE. participe

RAVIN. s. m.

RAVIN. s. m. Lieu que la ravine a creusé. Il y a beaucoup de ravins dans ces montagnes. Le bord d' un ravin. Passer un ravin profond. La cavalerie se trouva arrêtée par un ravin impraticable.

Il se dit quelquefois d' Un chemin creux, quoique ce ne soient pas les ravines qui l' aient creusé. Ils se cachèrent dans un ravin.

RAVINE. s. f.

RAVINE. s. f. Espèce de torrent formé d' eaux qui tombent subitement et impétueusement des montagnes ou d' autres lieux élevés, après quelque grande pluie. Les ravines ont gâté, ont creusé toutes ces vallées. La ravine était si furieuse, qu' elle entraînait des arbres, des rochers.

Il se dit aussi Du lieu que la ravine a cavé. Avant d' arriver à ce village, il faut passer une ravine profonde.

RAVIR. v. a.

RAVIR. v. a. Enlever de force, emporter avec violence. Ravir une femme. Ravir une fille de la maison de son père. Ravir des enfants d' entre les bras de leur mère. Un animal carnassier ravit sa proie. Ravir le bien d' autrui.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Enlever, ôter, priver. Ravir l' honneur à une fille. Ravir à un général la gloire d' une action. César ravit la liberté aux Romains. La mort lui a ravi ce qu' il avait de plus cher. On lui a ravi son plus doux espoir. La gloire acquise par de grandes actions est un bien que la mort ne peut nous ravir.

Il signifie encore, figurément, Charmer l' esprit ou le coeur de quelqu' un, faire éprouver un transport d' admiration, de plaisir, etc. Les merveilles que vous me racontez me ravissent. C' est une beauté qui ravit tous ceux qui la voient, qui ravit tous les coeurs. Cette musique a ravi tous ceux qui l' ont entendue. Ce prédicateur, cet avocat a ravi tout son auditoire.

À RAVIR. loc. adv. et fam.

À RAVIR. loc. adv. et fam. Admirablement bien. Elle chante à ravir. Il danse à ravir. Jouer de la harpe à ravir. Peindre à ravir. Un orateur qui parle à ravir. Cette femme est belle à ravir. Elle est mise à ravir, coiffée à ravir.

RAVI, IE. participe

RAVI, IE. participe Saint Paul fut ravi jusqu' au troisième ciel, Il fut enlevé jusqu' au troisième ciel. Un homme ravi de joie, ravi d' étonnement, ravi d' admiration, Transporté de joie, d' étonnement, d' admiration.

Être ravi en extase, Être transporté hors de soi par un sentiment très-vif d' admiration. À la vue de ce grand monument, il fut ravi en extase.

Dans le langage mystique, Être ravi en extase, Être transporté hors de soi par une forte contemplation, et par l' effet d' une grâce particulière. Ce saint a été plusieurs fois ravi en extase.

Par exagérat. et fam., Être ravi de quelque chose, En éprouver un vif plaisir, en être bien aise. Je suis ravi qu' il ait gagné son procès. Je suis ravi que cela soit arrivé. J' apprends que vous avez fait un bon mariage, j' en suis ravi. Je suis ravi de vous voir. Je suis ravi de vos succès.

RAVISER (SE). v. pron.

RAVISER (SE). v. pron. Changer d' avis. Il voulait faire telle acquisition, mais il s' est ravisé. Elle s' est ravisée. Vous vous raviserez.

RAVISÉ, ÉE. participe

RAVISÉ, ÉE. participe

RAVISSANT, ANTE. adj.

RAVISSANT, ANTE. adj. Qui enlève par force. Un loup ravissant. Les mains ravissantes des exacteurs. Animaux ravissants.

Il signifie aussi, Merveilleux, qui charme l' esprit ou les sens. Un discours ravissant. Une beauté ravissante. Un concert ravissant. Cela est d' un goût ravissant, d' une odeur ravissante.

Fam., C' est un homme ravissant, d' une humeur ravissante, se dit D' un homme qui se rend très-agréable dans la société. Cette femme est ravissante, Elle est pleine d' agréments et très-aimable.

RAVISSEMENT. s. m.

RAVISSEMENT. s. m. Enlèvement qu' on fait avec violence. Il n' est guère en usage que dans ces locutions, Le ravissement d' Hélène, le ravissement de Proserpine.

Il signifie aussi, L' état, le mouvement de l' esprit, lorsqu' il est transporté de joie, d' admiration, etc. Ravissement de joie, d' admiration. Il était dans le ravissement, dans des ravissements incroyables. L' extase est un ravissement d' esprit.

Le ravissement de saint Paul, L' état de saint Paul enlevé au troisième ciel.

RAVISSEUR. s. m.

RAVISSEUR. s. m. Celui qui ravit, qui enlève avec violence. Les ravisseurs du bien d' autrui. Un injuste ravisseur l' a privé de son bien.

Il se dit plus ordinairement de Celui qui ravit une femme ou une fille. Autrefois on punissait de mort les ravisseurs. On poursuivit le ravisseur.

RAVITAILLEMENT. s. m.

RAVITAILLEMENT. s. m. Action de ravitailler. Il fut chargé du ravitaillement de la place.

RAVITAILLER. v. a.

RAVITAILLER. v. a. Remettre des vivres et des munitions dans une place. Il n' y avait plus de vivres dans la place, on y fit entrer un grand convoi pour la ravitailler.

RAVITAILLÉ, ÉE. participe

RAVITAILLÉ, ÉE. participe

RAVIVER. v. a.

RAVIVER. v. a. Rendre plus vif. Il se dit principalement en parlant Du feu. Jeter de l' eau sur le feu d' une forge pour le raviver.

Cet élixir ravive les esprits, Il les ranime.

Raviver un tableau, Rendre à ses couleurs l' éclat qu' elles ont perdu. On dit de même, Raviver des couleurs, de la dorure.

En Chirurgie, Raviver une plaie, La rendre vermeille. On dit aussi, Raviver les chairs d' une plaie.

RAVIVER

RAVIVER s' emploie quelquefois figurément, et signifie, Ranimer. Cette nouvelle a ravivé ses espérances. Cette vue ravive des souvenirs que je croyais effacés.

Il s' emploie aussi quelquefois avec le pronom personnel, surtout au figuré. Une haine qui se ravive.

RAVIVÉ, ÉE. participe

RAVIVÉ, ÉE. participe

RAVOIR. v. a.

RAVOIR. v. a. Avoir de nouveau. Il n' est usité qu' à l' infinitif. J' avais un logement commode, je veux essayer de le ravoir.

Il signifie aussi, Recouvrer. Il plaide pour ravoir son bien. Je lui ai prêté un livre, je veux le ravoir. Il a laissé tomber sa montre dans un puits, il n' a pu la ravoir.

Il s' emploie familièrement avec le pronom personnel, et signifie, Réparer ses forces, sa vigueur. Il a été bien malade, mais il tâche de se ravoir. Il commence à se ravoir.

RAYER. v. a.

RAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Faire des raies. Rayer de la vaisselle en la nettoyant. Prenez garde de rayer cette glace en la polissant. Rayer du papier avec le crayon pour écrire droit.

Il signifie aussi, Effacer, raturer, faire une raie, passer un trait de plume sur ce qui est écrit. Il faut rayer cette clause, ce mot, cette phrase. On a rayé cet article sur son compte. L' arrêt portait que l' écrou serait rayé et biffé. On l' a rayé, on a rayé son nom de dessus l' état. On l' a rayé des contrôles de l' armée, du tableau des avocats, de la liste des électeurs, etc.

On lui a rayé sa pension, On a supprimé sa pension, on a cessé de la lui payer.

Prov. et fig., Rayez cela de vos papiers, de vos registres, se dit Pour faire entendre à quelqu' un qu' il ne doit pas compter sur quelque chose.

RAYÉ, ÉE. participe

RAYÉ, ÉE. participe Vaisselle rayée. Diamant rayé.

Il est plus souvent adjectif, et signifie, Qui a des raies. Une étoffe rayée. Du taffetas rayé. Du satin rayé. Du drap rayé. Un âne rayé.

Canon rayé, Canon de certaines armes à feu, qui a de petites cannelures en dedans. On a dit de même, Arquebuse rayée.

RAYON. s. m.

RAYON. s. m. Trait de lumière considéré comme isolé, dans toute l' émission d' un corps lumineux. Un rayon de lumière. Les rayons du soleil. Il ne faut qu' un rayon de soleil pour sécher de certaines terres. Le soleil darde ses rayons. Ce bois touffu est impénétrable aux rayons du soleil. Les rayons passent au travers des corps diaphanes. Les rayons s' unissent dans le foyer du miroir ardent. On dit, en Physique, dans un sens analogue, Des rayons de calorique.

En Physique, Rayon direct, Celui qui arrive à l' oeil en ligne droite; Rayon rompu, Celui qui s' écarte de cette ligne en passant d' un milieu dans un autre; Rayon réfléchi, Celui qui, après avoir rencontré une surface polie, est renvoyé par elle suivant une nouvelle direction; Rayons parallèles, Ceux qui, partant de divers points, conservent toujours la même distance entre eux; Rayons convergents, Ceux qui, partant de divers points, aboutissent à un même centre; Rayons divergents, Ceux qui, partant du même point, s' écartent et s' éloignent les uns des autres; Rayons visuels, Ceux qui partent des objets, et par le moyen desquels les objets sont vus.

RAYON

RAYON s' emploie figurément, au sens moral, et signifie, Émanation, lueur, apparence. Un rayon de la sagesse divine semblait éclairer son âme. Il ne faut qu' un rayon de la grâce pour éclairer le pécheur. Un rayon d' espérance luit à ses regards. Un rayon de joie pénétra son âme, pénétra dans son âme. Il a vu briller un rayon de faveur, un rayon de gloire qui s' est promptement éclipsé.

RAYON

RAYON en Géométrie, signifie, Le demi-diamètre d' un cercle, ou la ligne droite tirée du centre à la circonférence. Ce cercle a tant de pieds de rayon. Tous les rayons d' un cercle sont égaux entre eux.

Par extension, À dix lieues, à vingt lieues, etc., de rayon, À dix lieues, à vingt lieues, etc., à la ronde. À dix lieues de rayon autour de Paris, on ne trouverait pas un aussi beau château. On dit aussi, Dans un rayon de tant de lieues.

RAYON

RAYON se dit, par analogie, de Certaines choses qui partent d' un centre commun et vont en divergeant. Une étoile à cinq rayons, à huit rayons. En Botanique: Les rayons d' une ombelle. Certaines fleurs composées ont des demi-fleurons ou rayons à leur circonférence. Les rayons médullaires.

Les rayons d' une roue, Les rais ou bâtons qui vont du moyeu de la roue jusqu' aux jantes. Un rayon de cette roue s' est rompu.

RAYON

RAYON se dit, en Agriculture, d' Un petit sillon tracé le long d' un cordeau tendu sur une planche labourée et passée au râteau, ou sur le bord d' une allée pour en fixer la largeur. Semer, planter en rayons.

RAYON

RAYON se dit encore Des planches posées dans les armoires, dans les boutiques, dans les magasins des marchands, et qui forment des séparations pour y ranger différents objets. Mettez le linge sur ce rayon, et les habits sur un autre. Prenez cette pièce d' étoffe sur le rayon d' en haut.

Il se dit aussi Des tablettes où l' on place les livres dans une bibliothèque. Ce livre est au troisième, au quatrième rayon.

Rayon de miel, Morceau du gâteau de cire fait par des abeilles, lorsque le miel y est encore. Voulez-vous goûter de ce rayon de miel?