DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI PERDREAU. s. m.

PERDREAU. s. m. Perdrix de l' année, qui n' est pas encore de la grosseur ordinaire de l' espèce. Perdreau maillé. Une compagnie de perdreaux. Tuer des perdreaux. Manger des perdreaux.

PERDRIGON. s. m.

PERDRIGON. s. m. Sorte de prune. Perdrigon blanc. Perdrigon violet. Des prunes de perdrigon.

PERDRIX. s. f.

PERDRIX. s. f. Oiseau gallinacé de la grosseur à peu près d' un gros pigeon, et qui est un excellent gibier. Perdrix grise. Perdrix rouge. Une compagnie de perdrix. Quand les perdrix sont à la pariade. Aller à la chasse aux perdrix. Tuer des perdrix à la remise.

Prov., À la Saint-Remi tous perdreaux sont perdrix, c' est-à-dire qu' Ils ne sont plus assez petits, assez jeunes, pour être appelés perdreaux.

Vin couleur d' oeil de perdrix, ou simplement, Vin oeil de perdrix, Vin paillet fort vif et fort brillant.

Linge à oeil de perdrix, Linge de table ouvré, dont la façon représente à peu près des yeux de perdrix.

PÈRE. s. m.

PÈRE. s. m. Celui qui a un ou plusieurs enfants. Un bon père. Un père tendre. Un père barbare, dénaturé. Être père de plusieurs enfants. Tendresse de père. Amour de père. Avoir des entrailles de père. Il faut honorer son père et sa mère, respecter son père, obéir à son père. Les enfants ne peuvent avoir trop de déférence, trop de respect pour leur père.

Un père heureux en enfants, Un père dont les enfants sont bien nés, bien sains, bien portants. Un père heureux dans ses enfants, Un père dont les enfants sont bien placés, bien pourvus, ont réussi dans le monde par leur travail et par leur bonne conduite.

Père de famille, Celui qui a femme et enfants, ou seulement des enfants. C' est un bon père de famille. C' est un vrai père de famille. Vivre en père de famille.

En termes de Pratique, User, prendre soin d' une chose en bon père de famille, se dit en parlant Des choses dont on a le soin, et signifie, Ménager, administrer une chose avec autant d' économie que le propriétaire lui-même pourrait le faire.

Grand-père paternel, Le père du père. Grand-père maternel, Le père de la mère.

Nos pères, Nos aïeux, nos ancêtres, ceux qui ont vécu dans un siècle antérieur au nôtre. Telle était la coutume de nos pères. Nos pères en usaient ainsi.

Père naturel, Celui qui a eu un enfant d' une femme avec laquelle il n' était pas marié. Père légitime, Celui qui a eu un enfant d' un mariage légitime. Père putatif, Celui qui est réputé le père d' un enfant, quoiqu' il ne le soit pas en effet. Père adoptif, Celui qui a adopté quelqu' un pour son enfant.

Au Théâtre, Père noble, L' acteur chargé de l' emploi des pères dans la tragédie et dans la haute comédie. On dit dans un sens analogue, Jouer les pères nobles.

PÈRE

PÈRE se dit quelquefois en parlant Des animaux. Mon chien est le père du vôtre. Le père de ce cheval est normand. Pendant que ces oiseaux sont dans le nid, le père et la mère vont leur chercher de la nourriture.

PÈRE

PÈRE se dit aussi de Celui qui est le chef d' une longue suite de descendants, soit dans l' ordre de la nature, soit autrement. Notre premier père, Adam. Le père des croyants, le père des fidèles, Abraham.

Père nourricier, Le mari de la nourrice d' un enfant.

Fig., Il est le père nourricier de telle famille, Il la fait subsister.

Dieu le Père, le Père éternel, La première personne de la Trinité. Dans l' Écriture sainte, Le père des miséricordes, le père des lumières, et dans l' oraison dominicale, Notre père, Dieu.

En style de l' Écriture, Le père du mensonge, Le diable.

En poésie, Le père du jour, Le soleil.

PÈRE

PÈRE se dit, figurément, de Celui qui a beaucoup fait pour la prospérité, pour le salut, pour le bonheur d' un peuple ou d' une classe nombreuse de personnes, qui agit envers ceux dont il prend soin, comme un père agirait envers ses enfants. Cicéron fut appelé le Père de la patrie. Louis XII fut surnommé le Père du peuple. Ce général est le père des soldats. Cet homme est le père des pauvres. Ce maître est le père de ses élèves. Cet homme a une foule de parents dont il est le père.

Il signifie aussi, Créateur, fondateur, protecteur. Hérodote est le père de l' histoire. Corneille est le père de notre théâtre. François Ier a été surnommé le Père des lettres.

Les pères conscrits, Les sénateurs de l' ancienne Rome.

PÈRE

PÈRE est aussi Le titre qu' on donne aux membres des ordres et des congrégations religieuses. Les pères capucins, les pères de la Trappe, etc. Le père général. Le père supérieur. Le père gardien. Père un tel. Le révérend père un tel. On écrit par abréviation, au singulier P., et au pluriel PP.

Père en Dieu. Titre qu' on donne quelquefois aux évêques, et même aux cardinaux. Révérend père en Dieu, messire tel, évêque de...

Le saint-père, notre saint-père, notre très-saint père, le père des fidèles, Le pape.

Les Pères de l' Église, ou absolument, Les Pères, Les saints docteurs antérieurs au XIIIe siècle, dont l' Église a reçu et approuvé la doctrine et les décisions sur les choses de la foi, ou sur la morale et la discipline chrétienne. Les Pères de l' Église grecque, de l' Église latine. Les Pères grecs. Les Pères latins. La plupart des Pères tiennent que... C' est le sentiment de tous les Pères. Je m' en tiens à la decision des Pères. Les Pères des premiers siècles. Les anciens Pères. C' est un homme qui a lu tous les Pères, qui est profond dans la doctrine des Pères, qui possède tous les Pères.

Les Pères du concile, Les évêques qui assistent au concile. Tous les Pères du concile furent du même avis.

Les Pères du désert, Les anciens anachorètes, qui se retiraient dans les déserts pour y faire pénitence.

Père spirituel, Tout prêtre par rapport à celui ou à celle dont il dirige la conscience. C' est son père spirituel.

Dans les Ordres mendiants, Père temporel, Le séculier qui a soin de recevoir les aumônes qu' on leur fait. Un tel était le père temporel des capucins de cette ville.

PÈRE

PÈRE se dit, figurément et familièrement, d' Un homme d' un rang inférieur, qui est d' un certain âge. Allez me chercher le père un tel. Bonjour, père. Prenez par là, père.

Pop., Un père la joie, Un rieur, un homme qui excite les autres à la gaieté. Un père douillet, Un homme qui se plaint dès qu' il n' a pas toutes ses aises. Un père aux écus, Un homme qui a beaucoup d' argent comptant.

DE PÈRE EN FILS. loc. adv.

DE PÈRE EN FILS. loc. adv. Par transmission successive du père au fils. Ils sont notaires de père en fils dans cette famille. Ils sont goutteux de père en fils.

PÉRÉGRINATION. s. f.

PÉRÉGRINATION. s. f. Voyage fait dans des pays éloignés. Il est revenu de ses longues pérégrinations. Il est vieux.

PÉRÉGRINITÉ. s. f.

PÉRÉGRINITÉ. s. f. T. de Jurispr. État de celui qui est étranger dans un pays.

Vice de pérégrinité, Incapacité résultant de la qualité d' étranger.

PÉREMPTION. s. f.

PÉREMPTION. s. f. T. de Procéd. Espèce de prescription qui détruit et annule une procédure civile, lorsqu' il y a eu discontinuation de poursuites pendant un certain temps limité. Il y a péremption d' instance. La péremption est encourue, est acquise. Empêcher, couvrir la péremption.

PÉREMPTOIRE. adj. des deux genres

PÉREMPTOIRE. adj. des deux genres T. de Procéd. Il n' est guère usité que dans cette locution, Exception péremptoire, Défenses qui consistent dans la seule allégation de la péremption. Il y a exception péremptoire.

Il signifie, dans le langage ordinaire, Décisif, contre quoi il n' y a rien à alléguer, à répliquer. Raisons péremptoires. Moyens péremptoires. Cela est péremptoire. Réponse péremptoire.

PÉREMPTOIREMENT. adv.

PÉREMPTOIREMENT. adv. D' une manière péremptoire, d' une manière décisive. Il a répondu péremptoirement.

PERFECTIBILITÉ. s. f.

PERFECTIBILITÉ. s. f. Qualité constitutive de ce qui est perfectible. La perfectibilité de l' espèce humaine. La perfectibilité indéfinie de l' esprit humain.

PERFECTIBLE. adj. des deux genres

PERFECTIBLE. adj. des deux genres Qui est susceptible d' être perfectionné, ou de se perfectionner. L' homme est de sa nature un être perfectible.

PERFECTION. s. f.

PERFECTION. s. f. Qualité constitutive de ce qui est parfait dans son genre. En ce sens, il n' a point de pluriel. Il faut chercher la perfection dans tout ce qu' on fait. Il faut aspirer à la perfection. Il est difficile d' atteindre, d' arriver à la perfection. Il est encore bien éloigné de la perfection. Approcher de la perfection. Porter un ouvrage à sa perfection. Donner à un ouvrage toute la perfection désirable, toute la perfection dont il est susceptible. Chercher une perfection chimérique.

En termes de Spiritualité, La perfection chrétienne, la perfection de la vie religieuse, et absolument, La perfection, L' état le plus parfait de la vie chrétienne, de la vie religieuse. Un chrétien doit toujours travailler à sa perfection. La perfection d' un chrétien est de renoncer à soi-même.

PERFECTION

PERFECTION se dit aussi Des qualités excellentes, soit de l' âme, soit du corps. En ce sens, son plus grand usage est au pluriel. Être orné, être doué de toutes sortes de perfections, avoir de grandes perfections.

En termes de Spiritualité, Les perfections divines, Les qualités qui sont en Dieu.

PERFECTION

PERFECTION signifie quelquefois, Achèvement. Il faut encore six mois pour porter ce bâtiment à sa perfection. Le corps de l' homme n' est pas plutôt arrivé à son point de perfection, qu' il commence à déchoir.

EN PERFECTION. loc. adv.

EN PERFECTION. loc. adv. Parfaitement. Cet ouvrier travaille en perfection. Il joue de la flûte en perfection. Elle danse en perfection.

PERFECTIONNEMENT. s. m.

PERFECTIONNEMENT. s. m. Action de perfectionner; L' effet de cette action. Il s' est fort occupé du perfectionnement de l' administration. Il travaille au perfectionnement de sa machine. Les discussions grammaticales contribuent au perfectionnement d' une langue. Conseil de perfectionnement.

PERFECTIONNER. v. a.

PERFECTIONNER. v. a. Rendre meilleur, corriger des défauts, faire faire des progrès. Perfectionner un ouvrage. Ce peuple perfectionne ce que les autres ont inventé. On a beaucoup perfectionné l' horlogerie. Perfectionner les procédés d' un art, la méthode d' une science. Perfectionner son esprit, son jugement, sa raison, son goût, son style par l' étude, par le travail, par la lecture.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' améliorer, faire des progrès. Les arts se sont bien perfectionnés. Cet ouvrier s' est bien perfectionné dans son art. Ce jeune homme s' est bien perfectionné par la fréquentation des honnêtes gens.

PERFECTIONNÉ, ÉE. participe

PERFECTIONNÉ, ÉE. participe

PERFIDE. adj. des deux genres

PERFIDE. adj. des deux genres Déloyal, qui manque à sa foi, à sa parole, ou à la confiance qu' on a mise en lui. Un homme perfide. Une nation perfide. Amant perfide. Ami perfide.

Il se dit également Des choses où il y a de la perfidie. Il lui a fait un tour bien perfide. Voilà une action bien perfide. Après tant de perfides serments. Des caresses, des louanges perfides. Un sourire perfide.

Il est aussi substantif. C' est un perfide. Le perfide m' a trahi. Le perfide m' a abandonné. Punir les perfides.

PERFIDEMENT. adv.

PERFIDEMENT. adv. Avec perfidie. Il le livra perfidement à ses ennemis. C' est en user bien perfidement.

PERFIDIE. s. f.

PERFIDIE. s. f. Déloyauté, manquement de foi, abus de confiance. Insigne perfidie. Faire une perfidie. Y a-t-il une plus grande perfidie? Quelle perfidie! Il m' a fait mille perfidies.

PERFOLIÉ, ÉE. adj.

PERFOLIÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des feuilles qui, au lieu d' être attachées à la plante par une de leurs extrémités, sont traversées et comme enfilées par une branche ou par un pédoncule. Il se dit aussi Des plantes qui ont de semblables feuilles. Feuille perfoliée. Plante perfoliée.

PERFORATION. s. f.

PERFORATION. s. f. T. didactique. Action de percer quelque chose. La perforation du tympan de l' oreille.

PERFORER. v. a.

PERFORER. v. a. Percer. Il n' est guère usité que dans les arts.

PERFORÉ, ÉE. participe

PERFORÉ, ÉE. participe

PÉRI. s. m.

PÉRI. s. m. On donne ce nom aux génies qui, dans les contes persans, jouent le même rôle que les fées dans les nôtres.

PÉRIANTHE. s. m.

PÉRIANTHE. s. m. T. de Botan. Enveloppe extérieure de la fleur.

PÉRIBOLE. s. m.

PÉRIBOLE. s. m. Enceinte sacrée autour des temples anciens. Le péribole du temple de Palmyre était un des plus vastes.

Il se dit aussi, dans l' Architecture moderne, de L' espace laissé entre un édifice et la clôture qui est autour. Le péribole de la bourse de Paris est planté d' arbres.

PÉRICARDE. s. m.

PÉRICARDE. s. m. T. d' Anat. Sac membraneux dans lequel est logé le coeur. L' inflammation du péricarde. Le coup perça le péricarde.

PÉRICARPE. s. m.

PÉRICARPE. s. m. T. de Botan. Enveloppe de la graine, des semences. Péricarpe sec. Péricarpe charnu.

PÉRICHONDRE. s. m.

PÉRICHONDRE. s. m. T. d' Anat. (On prononce Péricondre.) Membrane qui recouvre les cartilages.

PÉRICLITER. v. n.

PÉRICLITER. v. n. Être en péril. Il ne se dit guère que Des choses. Cette affaire périclite. Vous avez mis votre argent en mauvaise main, il périclite fort. Son honneur périclite. Tout l' État périclitait. Sa vie périclite. Prenez patience, rien ne périclite.

PÉRICRÂNE. s. m.

PÉRICRÂNE. s. m. T. d' Anat. Membrane qui couvre le crâne.

PÉRIDOT. s. m.

PÉRIDOT. s. m. Sorte de pierre précieuse peu recherchée, qui est d' un vert jaunâtre.

PÉRIDROME. s. m.

PÉRIDROME. s. m. T. d' Archit. Galerie ou espace couvert, servant de promenoir autour d' un édifice.

PÉRIGÉE. s. m.

PÉRIGÉE. s. m. T. d' Astron. Point de l' orbite d' une planète où elle est le plus proche de la terre. La lune est dans son périgée.

Il est aussi adjectif des deux genres. La lune est périgée.

PÉRIGUEUX. s. m.

PÉRIGUEUX. s. m. Pierre noire, fort dure, que les verriers, les émailleurs et les potiers emploient.

PÉRIHÉLIE. s. m.

PÉRIHÉLIE. s. m. T. d' Astron. Point de l' orbite d' une planète où elle est le plus près du soleil. Une planète dans son périhélie.

Il est aussi adjectif des deux genres. Cette planète est périhélie.

PÉRIL. s. m.

PÉRIL. s. m. (On mouille l' L.) Danger, risque, état où il y a quelque chose de fâcheux à craindre. Grand péril. Péril affreux. Péril évident. Péril éminent. Péril imminent. Péril certain. Affronter, braver le péril, les périls. Se jeter au milieu des périls. Essuyer de grands périls. Craindre, éviter, fuir le péril. Se sauver du péril. Se tirer du péril. Échapper au péril. Se dérober au péril. S' engager dans le péril. S' exposer au péril. Se mettre en péril pour secourir quelqu' un. Être en péril. Ce malade est en péril de mort. Il y a du péril, beaucoup de péril. Sortir du péril. Être hors de péril, hors du péril. Être en péril de la vie, de sa vie. Courir un grand péril. Il est en péril d' être ruiné. Vous ne courez point de péril. Votre argent ne court aucun péril. Je vous servirai au péril de ma vie.

Je vous en assure au péril de ma vie, se dit par affirmation, et pour marquer que ce qu' on a dit est indubitable.

En termes de Pratique, Prendre une affaire à ses risques, périls et fortunes, Se charger de tout ce qui en peut arriver, se charger du bon et du mauvais succès. Familièrement, on dit dans le même sens, Faire une chose à ses risques et périls.

Il y a péril en la demeure, Le moindre retardement peut causer du préjudice.

PÉRILLEUSEMENT. adv.

PÉRILLEUSEMENT. adv. Dangereusement, avec péril. Marcher périlleusement entre des précipices.

PÉRILLEUX, EUSE. adj.

PÉRILLEUX, EUSE. adj. Dangereux, où il y a du péril. Occasion périlleuse. Poste périlleux. Situation périlleuse. Entreprise périlleuse. Il est périlleux de décider, de parler d' une manière si tranchante. L' affaire est périlleuse.

Saut périlleux, Certain saut difficile et dangereux, que font les danseurs de corde. Il se dit figurément de Résolutions, d' actions violentes et hasardées. Il a fait le saut périlleux.

PÉRIMER. v. n.

PÉRIMER. v. n. T. de Procéd. Il se dit D' une instance qui vient à périr faute d' avoir été poursuivie pendant un certain temps. Il a laissé périmer l' instance, faute d' avoir continué les poursuites. Cette instance est périmée.

PÉRIMÉ, ÉE. participe

PÉRIMÉ, ÉE. participe

PÉRIMÈTRE. s. m.

PÉRIMÈTRE. s. m. T. de Géom. Circonférence, contour. Le périmètre d' une figure.

PÉRINÉE. s. m.

PÉRINÉE. s. m. T. d' Anat. L' espace qui est entre l' anus et les parties naturelles. Avoir un abcès au périnée.

PÉRIODE. s. f.

PÉRIODE. s. f. Révolution qui se renouvelle régulièrement. En termes d' Astronomie, Temps qu' une planète met à faire sa révolution; durée de son cours depuis l' instant où elle part d' un certain point du ciel, jusqu' à l' instant où elle y revient. La période solaire. La période lunaire. Le soleil fait sa période en trois cent soixante-cinq jours et près de six heures. La lune fait sa période en vingt-neuf jours et demi. La période du soleil. La période de la lune. La période de Vénus.

PÉRIODE

PÉRIODE en termes de Chronologie, Révolution, circuit d' un certain nombre d' années déterminé, au moyen duquel le temps est mesuré de différentes manières par différentes nations. La période attique. La période Callippique (de Callippe). La période Méthonique (de Méthon). La période Victorienne (de Victorius). La période chaldaïque.

Période Julienne, Espace de temps qui enferme sept mille neuf cent quatre-vingts ans, par la multiplication du cycle solaire, qui est de vingt-huit ans, du cycle lunaire, qui est de dix-neuf, et de l' indiction, qui est de quinze. Scaliger est l' inventeur de la période Julienne.

PÉRIODE

PÉRIODE en termes de Médecine, Chacun des espaces de temps qu' une maladie doit successivement parcourir. Les auteurs ne sont pas d' accord sur le nombre des périodes des maladies. La période d' accroissement. La période d' état. La période de déclin.

Il signifie quelquefois, La révolution d' une fièvre qui revient en des temps réglés. La fièvre quarte et toutes les autres fièvres intermittentes ont leurs périodes réglées. C' est une fièvre qui a ses périodes. Période fixe, constante, vague, indéterminée.

PÉRIODE

PÉRIODE en termes de Grammaire, Phrase composée de plusieurs membres, dont la réunion forme un sens complet. Période longue. Période courte. Période nombreuse. Période bien arrondie. Période obscure et embarrassée. Arranger, arrondir des périodes. Période à deux membres, à trois membres, à quatre membres. Procéder par périodes.

Période carrée, Celle qui est composée de quatre membres; et, par extension, Toute période nombreuse et soignée.

PÉRIODE

PÉRIODE se dit, dans un sens analogue, en termes de Musique. Période musicale. Ce compositeur entend l' art de lier et d' arrondir ses périodes.

PÉRIODE

PÉRIODE est aussi masculin; et alors il se dit Du plus haut point où une chose, une personne puisse arriver, est arrivée. Démosthène et Cicéron ont porté l' éloquence à son plus haut période. Il est au plus haut période de la gloire. Il est arrivé, il est parvenu au plus haut période de la grandeur. La puissance, la grandeur de cet empire touchait à son dernier période. Cet homme est au dernier période de sa vie.

Il se dit aussi d' Un espace de temps indéterminé. Un long période de temps. Dans un certain période de temps. Dans un court période. Dans le dernier période de sa vie, Dans les derniers temps de sa vie.

PÉRIODICITÉ. s. f.

PÉRIODICITÉ. s. f. Qualité de ce qui est périodique. On n' a encore découvert et calculé la périodicité que d' un petit nombre de comètes. Ce qui constitue la périodicité d' un ouvrage, c' est la publication à des époques fixes et régulières.

PÉRIODIQUE. adj. des deux genres

PÉRIODIQUE. adj. des deux genres Qui a ses périodes, qui revient à des temps marqués. Le mouvement des planètes est périodique. Révolution périodique. Fièvre périodique. Retour périodique.

Ouvrage, écrit périodique, Celui qui paraît par livraisons successives, dans des temps fixes et réglés. Il a entrepris un ouvrage périodique dont il doit paraître un cahier par semaine, un cahier chaque mois, quatre cahiers par mois.

Écrivain périodique, Celui qui compose de ces sortes d' ouvrages.

PÉRIODIQUE

PÉRIODIQUE signifie aussi, Qui abonde en périodes. Un style périodique. Un discours périodique.

PÉRIODIQUEMENT. adv.

PÉRIODIQUEMENT. adv. D' une manière périodique. Les planètes se meuvent périodiquement. Une fièvre qui revient périodiquement. Ce recueil paraît périodiquement.

Parler périodiquement, Parler par périodes. Il ne se dit guère qu' ironiquement et en mauvaise part.

PÉRIOECIENS. s. m. pl.

PÉRIOECIENS. s. m. pl. T. de Géogr. On donne ce nom aux peuples qui habitent sous le même parallèle.

PÉRIOSTE. s. m.

PÉRIOSTE. s. m. T. d' Anat. Membrane fibreuse qui couvre les os. Le périoste est offensé. Le coup va jusqu' au périoste.

PÉRIOSTOSE. s. f.

PÉRIOSTOSE. s. f. T. de Médec. Engorgement et tuméfaction du périoste.

PÉRIPATÉTICIEN, IENNE. adj.

PÉRIPATÉTICIEN, IENNE. adj. Qui suit la doctrine d' Aristote. Un philosophe péripatéticien. On dit aussi, La doctrine, la philosophie péripatéticienne.

Il est plus souvent substantif. Un péripatéticien. Les péripatéticiens.

PÉRIPATÉTISME. s. m.

PÉRIPATÉTISME. s. m. Philosophie péripatéticienne.

PÉRIPÉTIE. s. f.

PÉRIPÉTIE. s. f. (On prononce Péripécie.) Changement subit et imprévu d' une fortune bonne ou mauvaise en une autre contraire. Il n' est usité qu' en parlant Des changements de ce genre qui ont lieu dans les poëmes dramatiques, dans les poëmes épiques, dans les romans; et il se dit surtout Du dernier changement qui fait le dénoûment d' une pièce de théâtre. La péripétie est bien amenée dans cette pièce. La péripétie est ingénieuse, est touchante, est inattendue, est imprévue. Ce roman, ce poëme abonde en péripéties qui renouvellent et accroissent sans cesse l' intérêt.

PÉRIPHÉRIE. s. f.

PÉRIPHÉRIE. s. f. T. de Géom. Circonférence, contour d' une figure curviligne.

PÉRIPHRASE. s. f.

PÉRIPHRASE. s. f. Circonlocution, tour dont on se sert pour exprimer ce qu' on ne veut pas dire en termes propres. Une longue périphrase. Une périphrase obscure, embarrassée, entortillée. C' est un homme qui ne parle que par périphrases. Il y a trop de périphrases dans son discours. Ne pouvant employer le mot propre, il s' est servi d' une périphrase, il a eu recours à une périphrase, à la périphrase.

PÉRIPHRASER. v. n.

PÉRIPHRASER. v. n. Parler par périphrases. Cet homme ne se sert jamais des termes propres, il périphrase toujours, il veut toujours périphraser. Il ne se dit guère qu' en mauvaise part.

PÉRIPLE. s. m.

PÉRIPLE. s. m. T. de Géogr. ancienne. Navigation autour d' une mer, ou autour des côtes d' un pays, d' une partie du monde, etc.; Récit d' une navigation de ce genre. Le périple d' Hannon est très-ancien. Arrien nous a laissé un Périple du Pont-Euxin.

PÉRIPNEUMONIE. s. f.

PÉRIPNEUMONIE. s. f. T. de Médec. Inflammation du poumon, avec fièvre aiguë, oppression, et souvent crachement de sang.

PÉRIPTÈRE. s. m.

PÉRIPTÈRE. s. m. T. d' Archit. Édifice dont tout le pourtour extérieur est environné de colonnes isolées.

Il s' emploie aussi comme adjectif des deux genres. Les temples périptères des Grecs. La bourse de Paris est périptère.

PÉRIR. v. n.

PÉRIR. v. n. Prendre fin. Il signifie ordinairement, Faire une fin malheureuse, violente, et il se dit Des personnes et des choses. Suivant quelques philosophes, le monde périra par l' eau; suivant d' autres, il périra par le feu. Son armée est détruite; les combats en ont fait périr une partie, le reste a péri de faim et de misère. Il ne peut manquer de périr, trop de gens conspirent sa perte. Il périrait plutôt, il aimerait mieux périr, que de manquer à sa parole. Les vaisseaux périrent sur la côte, périrent en pleine mer. Tous ceux qui étaient sur ce navire ont péri. Périr au port, dans le port. Les plus grands empires ont péri. Tôt ou tard les méchants, les scélérats périssent malheureusement. Satan et ses anges ont péri par orgueil. Périssent avec eux leurs détestables ouvrages!

Par exagérat., Périr d' ennui, Être excédé d' ennui.

PÉRIR

PÉRIR signifie aussi, Dépérir, tomber en ruine, en décadence; et alors il ne se dit que Des choses. Les maisons inhabitées périssent plus promptement que les autres. Les vaisseaux périssent dans le port par l' effet du soleil et de l' humidité. Le corps, parvenu à son plus haut degré de développement, périt ensuite avec plus ou moins de promptitude.

PÉRIR

PÉRIR s' emploie figurément. La liberté périt par la licence. Les arts périssent s' ils ne sont pas encouragés. Cette branche de commerce a péri. Toutes les facultés de cet homme périssent à la fois.

PÉRIR

PÉRIR en termes de Jurisprudence, se dit D' une instance qu' on a négligé de poursuivre pendant un certain temps. Il a laissé périr son appel. Il a la même signification que Périmer.

PÉRI, IE. participe

PÉRI, IE. participe

PÉRISCIENS. s. m. pl.

PÉRISCIENS. s. m. pl. T. de Géogr. On donne ce nom aux habitants des zones froides, pour qui l' ombre fait le tour de l' horizon en certains temps de l' année, où le soleil ne se couche point pour eux, et tourne autour de leurs têtes.

PÉRISSABLE. adj. des deux genres

PÉRISSABLE. adj. des deux genres Qui est sujet à périr. Les biens du corps et de la fortune sont périssables, sont fragiles et périssables. Quitter sans regret un monde périssable. Quelle folie de sacrifier une éternité à une vie périssable!

PÉRISTALTIQUE. adj. des deux genres

PÉRISTALTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il n' est usité que dans cette locution, Mouvement péristaltique, Mouvement par lequel les intestins, se contractant sur eux-mêmes, favorisent l' acte de la digestion. On l' appelle aussi Mouvement vermiculaire.

PÉRISTYLE. s. m.

PÉRISTYLE. s. m. T. d' Archit. Galerie à colonnes isolées, construite autour d' une cour ou d' un édifice. Péristyle extérieur. Péristyle intérieur. Le péristyle qui règne autour du bâtiment. Les cloîtres à colonnes sont une imitation des péristyles antiques.

Il se dit aussi de L' ensemble de colonnes isolées qui orne la façade d' un monument. Le péristyle du Panthéon. Le péristyle du Louvre.

Adjectiv., Temple péristyle, Celui qui est orné à l' intérieur de colonnes parallèles aux murs, à distance d' un entre-colonnement.

PÉRISYSTOLE. s. f.

PÉRISYSTOLE. s. f. T. de Médec. Intervalle de temps qui est entre la systole et la diastole, entre la contraction et la dilatation du coeur et des artères. La périsystole est insensible dans l' état naturel, et ne s' aperçoit que dans les moribonds. Il est peu usité.

PÉRITOINE. s. m.

PÉRITOINE. s. m. T. d' Anat. Membrane qui revêt intérieurement toute la capacité du bas-ventre. Le coup avait percé le péritoine.

PERKALE. s. f.

PERKALE. s. f. Voyez PERCALE.

PERKALINE. s. f.

PERKALINE. s. f. Voyez PERCALINE.

PERLE. s. f.

PERLE. s. f. Concrétion qui se forme dans les coquilles par une extravasion de la substance appelée Nacre. Perle orientale. Perle d' Écosse. Perle ronde. Perle en poire. Perle plate. Perle baroque. Des perles d' une belle eau, d' un bel orient. Un collier, un fil, un bracelet, une garniture de perles. Enfiler des perles. La pêche des perles. Une housse de cheval en broderie de perle, brodée de perles.

Gris de perle, Couleur approchant de celle des perles. Des bas de soie gris de perle.

Perles fines, Les véritables perles. Perles fausses, Les perles contrefaites.

Semence de perles, Les plus petites perles qui se trouvent dans les huîtres ou coquilles de perles.

Nacre de perles, La substance intérieure de la coquille des moules à perles. Couteau à manche de nacre de perles.

Fig., Ses dents sont des perles, elle a des perles dans la bouche, Elle a de très-belles dents.

Prov. et fig., Nous ne sommes pas ici pour enfiler des perles, Nous ne sommes pas ici pour nous amuser à des bagatelles, pour perdre le temps; il faut nous occuper sérieusement.

Prov., Cela est net comme une perle, se dit De quelque chose de très-net.

Prov. et fig., Jeter des perles devant les pourceaux, Montrer, présenter à quelqu' un des choses dont il ne connaît pas le prix; Lui dire quelque chose dont il ne sent pas la délicatesse, la finesse.

Fig. et fam., C' est la perle des hommes, des femmes, C' est un homme, une femme des plus estimables, des plus aimables qu' on connaisse. On dit dans un sens analogue, C' est la perle des maris.

PERLES

PERLES en termes d' Architecture, Suite de petits grains ronds qu' on taille dans les moulures appelées Baguettes.

PERLE

PERLE en termes d' Imprimerie, Le plus petit de tous les caractères. Le corps de la perle est de quatre points typographiques ou deux tiers de ligne.

PERLÉ, ÉE. adj.

PERLÉ, ÉE. adj. Orné de perles. Dans ce sens, il n' est guère usité qu' en termes de blason. Croix perlée. Couronne perlée. La couronne des comtes est perlée.

Orge perlé, Grains d' orge entièrement dépouillés de leur enveloppe, et arrondis par la meule.

Sucre perlé ou cuit à perlé, Sucre auquel les confiseurs ont donné le second degré de cuisson.

Bouillon perlé, Bouillon bien fait, bien consommé, sur lequel le suc de la viande paraît comme de la semence de perles.

Fig. et fam., C' est un ouvrage perlé, se dit D' un ouvrage de couture ou de broderie, dont les points sont très-égaux et très-bien rangés.

PERLÉ

PERLÉ se dit figurément, en termes de Musique, pour qualifier l' exécution, lorsqu' elle est nette, égale, brillante. Un jeu perlé. Une cadence perlée.

PERLURE. s. f.

PERLURE. s. f. T. de Vénerie. Il se dit Des petites inégalités qui se trouvent le long des perches et des andouillers de la tête du cerf, du daim, du chevreuil.

PERMANENCE. s. f.

PERMANENCE. s. f. Durée constante de quelque chose. Les choses ne restèrent pas toujours en permanence. Un emploi dont la permanence n' est pas assurée.

Il se dit aussi en parlant Des personnes, et signifie, État de celui qui reste, qui demeure longtemps dans le même lieu. Il ne sort point de son cabinet, il y reste en permanence. Je suis resté là en permanence à vous attendre.

L' assemblée a déclaré sa permanence, s' est déclarée en permanence, Elle a déclaré qu' elle ne se séparerait pas, qu' elle resterait en séance jusqu' à ce que telle chose fût terminée.

En Théologie, La permanence du corps de JÉSUS-CHRIST dans l' eucharistie, La présence continuée du corps de JÉSUS-CHRIST dans l' eucharistie après la consécration.

PERMANENT, ENTE. adj.

PERMANENT, ENTE. adj. Stable, immuable, qui dure constamment. Tout change dans le monde, il n' y a que Dieu de permanent. Il n' y a point ici-bas de félicité permanente. Un état permanent n' est pas fait pour l' homme.

PERMÉABILITÉ. s. f.

PERMÉABILITÉ. s. f. T. de Physique. Qualité de ce qui est perméable. La perméabilité du verre aux rayons de la lumière.

PERMÉABLE. adj. des deux genres

PERMÉABLE. adj. des deux genres T. de Physique. Il se dit principalement Des corps à travers lesquels la lumière, l' air ou d' autres fluides peuvent passer. Le verre, l' eau, sont perméables à la lumière. Ce drap, ce cuir est bien perméable à l' eau, est bien perméable.

PERMESSE. s. m.

PERMESSE. s. m. Nom d' une rivière de la Béotie, qui a sa source dans le mont Hélicon, et qui était consacrée aux Muses. Il se met ici non comme terme de géographie, mais parce qu' on l' emploie dans quelques phrases figurées et poétiques. Les nymphes du Permesse, Les Muses. Fréquenter les bords du Permesse, Cultiver la poésie, faire des vers.

PERMETTRE. v. a.

PERMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Donner liberté, pouvoir de faire, de dire. Il n' a fait que ce que la loi lui permettait. La loi ne permet aux enfants qu' à un certain âge de se marier sans le consentement de leur père. Les lois ne permettent pas l' exportation de telle denrée, ne permettent pas le port des armes à toute sorte de personnes. Il n' est pas permis de se venger soi-même. Permettez que je m' absente.

Vous me permettrez ou Permettez-moi de vous dire, de vous représenter. Formule de politesse dont on fait usage en disant à quelqu' un une chose contraire au sentiment, à l' opinion qu' il vient de manifester. On dit aussi simplement, dans le même cas, Permettez. On adresse encore cette formule À une personne qu' on dérange en faisant quelque chose.

S' il m' est permis de parler ainsi, se dit Quand on se sert d' un mot, d' une manière de parler qui n' est pas usitée, et qu' on hasarde.

Fam., Il n' est pas permis à tout le monde de, Il n' est pas donné à tout le monde, tout le monde n' a pas l' avantage de. Il n' est pas permis à tout le monde d' avoir du génie, du talent. Il n' est pas permis à tout le monde de parler aussi bien que vous.

Fam., À vous permis, permis à vous, Vous pouvez faire tout ce qu' il vous plaira, je ne m' en soucie point. Il se dit ordinairement par indifférence ou par mépris. Si vous voulez vous fâcher, à vous permis. On dit à peu près dans le même sens, Je vous permets d' en penser ce qu' il vous plaira; ou Pensez-en ce qu' il vous plaira, je vous le permets.

PERMETTRE

PERMETTRE signifie quelquefois, Autoriser à faire usage d' une chose. Les médecins lui ont permis le café. Le loi de Mahomet ne permet pas le vin, et elle permet la polygamie. Dans tel pays, les lois ne permettent pas l' or et l' argent sur les habits.

PERMETTRE

PERMETTRE signifie aussi, Tolérer. Il faut bien permettre ce qu' on ne peut empêcher.

Il signifie également, Tolérer ce qu' on pourrait empêcher. La société permet certains désordres, dans la vue d' en prévenir de plus grands. Dieu permet souvent que les méchants prospèrent. Dieu permet le mal, mais il n' est jamais auteur du mal.

Dieu a permis que, L' ordre de la providence, de la justice divine a voulu que. C' était une famille opulente, Dieu a permis qu' elle soit tombée tout d' un coup dans la misère. Dieu permit qu' après tous ces crimes, il tombât enfin entre les mains de la justice.

PERMETTRE

PERMETTRE se dit aussi Des choses; et alors il signifie, Donner le moyen, la commodité, le loisir, etc. J' irai vous voir dès que mes affaires me le permettront. Ma santé ne m' a pas permis de sortir. Les vents ne leur ont pas permis encore de s' embarquer.

PERMETTRE

PERMETTRE avec le pronom personnel, régime indirect, signifie, Se donner la licence de faire des choses dont on devrait s' abstenir. C' est un homme qui se permet beaucoup de choses, qui se permet tout. Elle s' est permis de tenir des propos contre moi. Vous ne devriez pas vous permettre un pareil langage devant une jeune personne.

Je me permettrai de vous dire, de vous représenter. Formule de civilité ou d' adoucissement.

PERMIS, ISE. participe

PERMIS, ISE. participe

PERMIS. s. m.

PERMIS. s. m. Permission écrite. Il se dit particulièrement en matière de Douanes et de Police. Demander, obtenir un permis. Il a montré son permis. Permis de chasse.

PERMISSION. s. f.

PERMISSION. s. f. Autorisation qui donne le pouvoir, la liberté de faire, de dire, etc. Demander, solliciter la permission de faire une chose. Cela ne se peut sans permission. On lui a donné, on lui a accordé la permission de s' absenter, permission de s' absenter. Il a une permission, il a permission du roi pour telle chose. Il faut se procurer, il faut obtenir la permission de l' évêque. Par permission des magistrats. Avec la permission de ses supérieurs. User, abuser d' une permission.

Prov., Abuser de la permission, se dit De celui à qui l' on peut reprocher de l' excès en quelque chose que ce soit. Il y a six semaines qu' il est établi chez moi, il abuse de la permission, c' est abuser de la permission. Une femme peut être coquette; mais l' être à ce point, c' est abuser de la permission. Il est par trop laid, il abuse de la permission.

Permission de chasse, Permission de chasser. On obtenait difficilement des permissions de chasse.

Avec votre permission. Formule de civilité. Je vous dirai, avec votre permission, que la chose s' est passée un peu différemment. On s' en sert aussi comme d' une espèce d' adoucissement à quelque reproche que l' on veut faire. Mais, avec votre permission, de quel droit pouvez-vous me parler ainsi, me traiter ainsi?

Permission de Dieu, Ordre de la providence, de la justice divine. Cela est arrivé par la permission de Dieu. C' est une permission de Dieu.

PERMUTANT. s. m.

PERMUTANT. s. m. Celui qui permute. Il se dit Des personnes qui changent ensemble d' emploi. Les deux permutants ont passé un acte, etc.

PERMUTATION. s. f.

PERMUTATION. s. f. Échange. Il se dit en parlant De l' échange d' un emploi contre un autre. Permutation d' emploi.

Il signifie aussi, Transposition de choses qui forment un tout, une série, pour trouver les divers arrangements dont elles sont susceptibles entre elles. Les trois lettres A, B, C, ont six permutations, savoir: abc, acb, bac, bca, cab, cba.

Il se dit quelquefois, en Grammaire, Du changement d' une lettre en une autre qui appartient au même organe. Les permutations de consonnes sont très-fréquentes dans les verbes grecs.

PERMUTER. v. a.

PERMUTER. v. a. Échanger. Il se dit en parlant Des emplois. On lui a permis de permuter l' emploi qu' il avait en province, contre un emploi inférieur dans telle administration de Paris. Il voudrait permuter avec un de ses confrères.

PERMUTER

PERMUTER avec le pronom personnel, se dit quelquefois, dans le sens réciproque, en Grammaire, Des lettres, et surtout des consonnes, qui, appartenant au même organe, peuvent naturellement se substituer les unes aux autres. Il est indispensable de bien connaître les lois suivant lesquelles se permutent les consonnes, dans la langue grecque, avant de passer à l' étude des conjugaisons.

PERMUTÉ, ÉE. participe

PERMUTÉ, ÉE. participe

PERNICIEUSEMENT. adv.

PERNICIEUSEMENT. adv. D' une manière pernicieuse. Cela est pernicieusement imaginé, pernicieusement inventé.

PERNICIEUX, EUSE. adj.

PERNICIEUX, EUSE. adj. Mauvais, dangereux, qui peut nuire, qui cause ou qui peut causer quelque grand préjudice. Cela est pernicieux à la santé, pour la santé. Remède pernicieux. Voilà un mets pernicieux.

Il s' emploie plus ordinairement au sens moral. Conseil pernicieux. Maxime pernicieuse. Invention pernicieuse. Dessein pernicieux. Cela est d' un exemple pernicieux, d' une pernicieuse conséquence. Auteur pernicieux. La fréquentation en est pernicieuse.

Fam., C' est une langue pernicieuse, C' est une personne fort médisante.

Fièvre pernicieuse, Espèce de fièvre maligne fort dangereuse.

PER OBITUM

PER OBITUM (On prononce Obitome.) Expression latine, qui signifie, Par mort, et qui est surtout usitée en matière bénéficiale. Un bénéfice vacant per obitum.

PÉRONÉ. s. m.

PÉRONÉ. s. m. T. d' Anat. L' os extérieur de la jambe, le plus menu des deux os de la jambe.

PÉRONNELLE. s. f.

PÉRONNELLE. s. f. Terme familier dont on se sert par dédain, par mépris, en parlant d' Une femme. C' est une péronnelle. Vous êtes une plaisante péronnelle. Taisez-vous, péronnelle.

PÉRORAISON. s. f.

PÉRORAISON. s. f. T. de Rhétor. La conclusion d' une harangue, d' un plaidoyer, d' un sermon, d' un discours d' apparat. La péroraison doit être véhémente, forte, pleine de mouvements. Les péroraisons de Cicéron sont admirables.

PÉRORER. v. n.

PÉRORER. v. n. Parler, discourir longuement et avec une sorte d' emphase. Cet homme ne cause pas, il pérore. Il pérore sans cesse. Avez-vous assez péroré? Il est familier.

PÉROREUR. s. m.

PÉROREUR. s. m. Celui qui a l' habitude, la manie de pérorer. C' est un ennuyeux, un fatigant péroreur.

PÉROT. s. m.

PÉROT. s. m. T. d' Eaux et Forêts. Arbre ou baliveau qui a les deux âges de la coupe du bois; en sorte que, si le bois se coupe tous les vingt-cinq ans, le pérot, au moment de la coupe, en a cinquante. Aujourd' hui, les arbres qui ont atteint cinquante ans se nomment plus ordinairement modernes; au-dessous de cet âge, ils sont jeunes.

PÉROU. s. m.

PÉROU. s. m. Contrée de l' Amérique méridionale, très-riche en mines d' or et d' argent. On met ici ce nom de pays parce qu' il s' emploie figurément dans les phrases suivantes:

Prov., fig. et pop., Gagner le Pérou, Faire une grande fortune.

Prov. et pop., Ce n' est pas le Pérou, se dit Des choses qui n' ont pas grande valeur, dont on fait peu de cas.

PEROXYDE. s. m.

PEROXYDE. s. m. (On prononce Pèroxyde.) Nom donné par les chimistes modernes aux oxydes qui contiennent la plus grande quantité possible d' oxygène. Peroxyde de fer, de manganèse, etc.

PERPENDICULAIRE. adj. des deux genres

PERPENDICULAIRE. adj. des deux genres Qui se dirige à angles droits, en formant un angle droit. Ligne perpendiculaire à une autre ligne, à une surface. Tirer une ligne perpendiculaire.

Il signifie quelquefois, Vertical. Ligne perpendiculaire. Direction, position perpendiculaire.

En Géométrie, Tirer une perpendiculaire, élever une perpendiculaire, abaisser une perpendiculaire, Tirer, élever, abaisser une ligne perpendiculaire. Dans ces phrases, Perpendiculaire est substantif.

PERPENDICULAIREMENT. adv.

PERPENDICULAIREMENT. adv. En situation perpendiculaire. Une ligne qui tombe perpendiculairement sur une autre.

PERPENDICULARITÉ. s. f.

PERPENDICULARITÉ. s. f. État de ce qui est perpendiculaire.

PERPENDICULE. s. m.

PERPENDICULE. s. m. T. didactique. Ligne verticale et perpendiculaire qui, tombant à plomb du sommet d' un objet élevé, sert pour en mesurer la hauteur ou pour en régler la verticalité. Il est peu usité.

PERPÉTRER. v. a.

PERPÉTRER. v. a. Faire, commettre. Il n' est usité qu' en termes de Jurisprudence, et en parlant De crimes. Perpétrer un crime. Il est vieux.

PERPÉTRÉ, ÉE. participe

PERPÉTRÉ, ÉE. participe

PERPÉTUATION. s. f.

PERPÉTUATION. s. f. T. didactique. Action qui perpétue, ou L' effet, le résultat de cette action. La perpétuation des espèces.

PERPÉTUEL, ELLE. adj.

PERPÉTUEL, ELLE. adj. Qui ne cesse point, qui dure toujours. Rente annuelle et perpétuelle. Fonder un service perpétuel. Un feu perpétuel brûlait dans le temple de Vesta. Ériger un monument perpétuel. Pour perpétuelle mémoire à la postérité. Il règne dans cette contrée un printemps perpétuel. Ce pays est affligé d' une stérilité perpétuelle.

En Physique, Mouvement perpétuel, Mouvement qui, une fois excité, se continuerait toujours de lui-même, sans altération, et sans jamais exiger un renouvellement de force motrice. Le mouvement perpétuel est une chimère impossible à réaliser.

Fig. et fam., C' est le mouvement perpétuel, se dit D' une personne qui est toujours en mouvement, qui ne peut rester en place.

Fig. et fam., Chercher le mouvement perpétuel, Chercher la solution d' une question insoluble.

PERPÉTUEL

PERPÉTUEL se dit aussi De certaines choses qui durent toute la vie d' un homme. Être condamné à un bannissement perpétuel, aux galères perpétuelles.

Il se dit en ce sens De certaines charges, de certaines dignités dont on est pourvu pour toute la vie; à la différence De celles qu' on ne possède que pour un temps limité. Cette dignité n' était que triennale, il la rendit perpétuelle. Dans les Académies qui forment l' Institut, les secrétaires sont perpétuels. Secrétaire perpétuel de l' Académie française.

PERPÉTUEL

PERPÉTUEL signifie aussi, Continuel. Il est dans des exercices perpétuels de pénitence, dans des austérités perpétuelles, dans une pratique perpétuelle de toutes les vertus. Son emploi lui donne un travail perpétuel, une occupation perpétuelle. C' est un tourment perpétuel que de vivre avec cet homme-là.

Il signifie encore, Fréquent, habituel. Ce sont des vicissitudes perpétuelles. De perpétuelles interruptions. Un changement perpétuel de domestiques. Des plaintes perpétuelles. Des débats perpétuels.

En Diplomatie, Alliance perpétuelle, Alliance dont la durée n' est point déterminée; par opposition à Celle qui est conclue pour un temps fixe.

PERPÉTUELLEMENT. adv.

PERPÉTUELLEMENT. adv. Sans cesse, sans discontinuation; ou, par exagération, Habituellement, fréquemment. On y entend perpétuellement du bruit. Ils sont perpétuellement en querelle.

PERPÉTUER. v. a.

PERPÉTUER. v. a. Rendre perpétuel, faire durer sans cesse ou longtemps. C' est la génération qui perpétue les espèces. Perpétuer des querelles, des procès. Perpétuer sa gloire, son nom.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les espèces se perpétuent par la génération. C' est une ancienne tradition qui s' est perpétuée jusqu' à nous. Les abus se perpétuent d' eux-mêmes.

Se perpétuer dans une charge, Trouver le moyen de se maintenir toujours dans une charge, qu' on ne devait posséder que pour un temps.

PERPÉTUÉ, ÉE. participe

PERPÉTUÉ, ÉE. participe

PERPÉTUITÉ. s. f.

PERPÉTUITÉ. s. f. Durée sans interruption, sans discontinuation. Il allègue pour sa défense l' ancienneté et la perpétuité de la possession. La perpétuité de la religion, de la foi.

À PERPÉTUITÉ. loc. adv.

À PERPÉTUITÉ. loc. adv. Pour toujours. Fonder une messe, un service à perpétuité. Créer une rente rachetable à perpétuité. Des règlements faits pour être observés à perpétuité. Condamné aux galères, aux travaux forcés à perpétuité.

PERPLEXE. adj. des deux genres

PERPLEXE. adj. des deux genres Qui est dans une grande inquiétude, dans une irrésolution pénible sur ce qu' il doit faire. Je suis perplexe. Cela me rend perplexe. Il a l' esprit perplexe.

Il se dit aussi De ce qui cause de la perplexité, de l' irrésolution. Situation perplexe. Le cas était perplexe.

PERPLEXITÉ. s. f.

PERPLEXITÉ. s. f. Irrésolution fâcheuse, incertitude, embarras où se trouve une personne qui ne sait quel parti prendre. Il est dans une grande perplexité, en grande perplexité. Je me trouve dans une étrange perplexité, dans d' étranges perplexités. Cela me jette dans une grande perplexité.

PERQUISITION. s. f.

PERQUISITION. s. f. Recherche exacte que l' on fait de quelque chose, de quelque personne. Après une longue perquisition, j' ai trouvé le titre dont j' avais besoin. On fit des perquisitions rigoureuses pour trouver ce prisonnier évadé, pour découvrir l' auteur de ce libelle. On a fait perquisition d' un tel et de sa demeure. On a fait de grandes perquisitions dans son domicile. Le commissaire de police a dressé un procès-verbal de perquisition.

PERRON. s. m.

PERRON. s. m. Construction extérieure qui est formée de plusieurs marches et d' une plate-forme, et qui sert à établir une communication directe entre deux sols de différente hauteur. Ce perron communique du premier étage au jardin. Ce perron a dix marches, parce que le sol de l' église est de cinq pieds plus élevé que celui de la rue. À l' extrémité de la terrasse est un perron. On trouve d' abord un perron. Perron de pierre de taille. Perron en fer à cheval. Perron à double rampe, ou Perron double.

PERROQUET. s. m.

PERROQUET. s. m. Oiseau des pays chauds, à bec gros et bombé, qui apprend facilement à parler, et qui imite la voix humaine. Perroquet vert. Perroquet gris. Perroquet blanc. Perroquet de diverses couleurs. Les perroquets vivent longtemps.

Bâton de perroquet, Bâton établi sur un plateau de bois, et garni de distance en distance d' échelons sur lesquels cet oiseau monte et descend à sa fantaisie.

Fig. et fam., Cette maison est un bâton de perroquet, se dit D' une maison de plusieurs étages, dont chacun n' a qu' une chambre.

Fig. et pop., De la soupe à perroquet, Du pain trempé dans du vin.

Parler comme un perroquet, Ne parler que de mémoire, et sans savoir ce qu' on dit. On dit, figurément, dans le même sens, C' est un perroquet, ce n' est qu' un perroquet.

PERROQUET

PERROQUET en termes de Marine, se dit Du mât, de la vergue et de la voile qui se gréent au-dessus d' un mât de hune. Mât de perroquet, ou simplement, Perroquet. Vergue de perroquet. Voile de perroquet.

PERRUCHE. s. f.

PERRUCHE. s. f. Petit perroquet à longue queue pointue.

Il signifie aussi communément, La femelle du perroquet.

PERRUQUE. s. f.

PERRUQUE. s. f. Coiffure de faux cheveux. Perruque blonde, noire, brune, grise, blanche. Perruque d' homme, de femme. Perruque à trois marteaux. Perruque à bourse. Perruque ronde. Perruque à noeuds. Perruque à tonsure, à calotte. Porter la perruque. Porter perruque. Prendre perruque.

Tête à perruque, Tête de bois sur laquelle on pose et l' on accommode des perruques. Il se dit, figurément et familièrement, d' Un vieillard de peu d' esprit, et qui tient opiniâtrément à d' anciens préjugés.

PERRUQUIER. s. m.

PERRUQUIER. s. m. Celui qui fait des perruques, qui coiffe et rase. Bon perruquier. Mauvais perruquier. On appelle Perruquière, La femme d' un perruquier.

PERS, ERSE. adj.

PERS, ERSE. adj. De couleur entre le vert et le bleu. Minerve aux yeux pers. Un chaperon de couleur perse. Il est vieux.

PER SALTUM

PER SALTUM (On prononce Saltome.) Expression latine, qui signifie, Par saut. On l' emploie, en Droit canonique, en parlant De ceux qui sont admis à un ordre supérieur sans avoir reçu l' intermédiaire; par exemple, De celui qui serait admis à la prêtrise, sans avoir reçu le diaconat.

PERSE. s. f.

PERSE. s. f. Sorte de toile peinte qui vient de Perse. Un meuble, une tenture, une robe de perse.

PERSÉCUTANT, ANTE. adj.

PERSÉCUTANT, ANTE. adj. Qui se rend incommode par ses importunités. C' est l' homme du monde le plus persécutant. Vous êtes bien persécutant. C' est une femme fort persécutante. Il a des créanciers fort persécutants.

PERSÉCUTER. v. a.

PERSÉCUTER. v. a. Vexer, inquiéter, tourmenter par des voies injustes, par des poursuites violentes. Persécuter les gens de bien. Les empereurs qui ont persécuté les chrétiens.

Il s' emploie figurément et au sens moral. Ses remords le persécutent. La fortune, le sort ne se lasse point de le persécuter.

Il signifie aussi, par exagération, Importuner, presser avec importunité, se rendre incommode. C' est un homme qui me persécute continuellement. Il a tant persécuté son rapporteur, qu' enfin son affaire est jugée. Si vous ne persécutez votre avoué; vous ne verrez pas la fin de votre procès. Il a un créancier qui le persécute étrangement. Il me persécute de ses vers. Il y a des gens qui persécutent par leur amitié, comme d' autres par leur haine.

PERSÉCUTÉ, ÉE. participe

PERSÉCUTÉ, ÉE. participe

PERSÉCUTEUR, TRICE. s.

PERSÉCUTEUR, TRICE. s. Celui, celle qui persécute. Néron fut un des plus grands persécuteurs des chrétiens. Le persécuteur de l' innocence. Elle fut la persécutrice des gens de bien.

Il se dit aussi, par exagération, d' Un homme pressant, incommode, importun. C' est un persécuteur fâcheux. Il ne me quitte point, c' est mon persécuteur éternel.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Cet homme est animé d' un zèle persécuteur.

PERSÉCUTION. s. f.

PERSÉCUTION. s. f. Vexation, poursuite injuste et violente. L' Évangile dit: Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice! Toutes les persécutions qu' on a faites aux chrétiens, qu' on a exercées contré les chrétiens, n' ont servi qu' à en augmenter le nombre. Cruelle, sanglante, longue persécution. Durant la première persécution.

La persécution de Néron, de Dioclétien, etc., Celle que les chrétiens ont soufferte sous Néron, sous Dioclétien, etc. On compte dix persécutions, dont celle de Néron est la première.

PERSÉCUTION

PERSÉCUTION se dit aussi, par exagération, d' Une importunité continuelle dont on se trouve fatigué. Il est tous les jours à me presser, c' est une persécution perpétuelle, c' est une persécution.

PERSÉE. s. m.

PERSÉE. s. m. T. d' Astron. Nom d' une constellation de l' hémisphère boréal.

PERSÉVÉRAMMENT. adv.

PERSÉVÉRAMMENT. adv. Avec persévérance. S' occuper persévéramment de son salut, de la recherche de la vérité. Il est peu usité.

PERSÉVÉRANCE. s. f.

PERSÉVÉRANCE. s. f. Qualité ou action de celui qui persévère. Persévérance dans le travail. Persévérance dans le bien, dans le mal. Cela demande une grande persévérance, une longue persévérance. C' est une persévérance louable. La persévérance filiale. Il a obtenu cet emploi par sa persévérance, à force de persévérance. Une grande persévérance dans les exercices de piété. Employé absolument, il signifie presque toujours, Fermeté et constance dans la foi, dans la piété. Le don de persévérance.

PERSÉVÉRANT, ANTE. adj.

PERSÉVÉRANT, ANTE. adj. Qui persévère. Il faut être persévérant dans le bien. C' est un homme persévérant. Une vertu persévérante. Un mal persévérant.

PERSÉVÉRER. v. n.

PERSÉVÉRER. v. n. Persister, continuer de faire toujours une même chose, demeurer ferme et constant dans un sentiment, dans une résolution. Persévérer dans l' étude, dans le travail. Persévérer dans une résolution, dans un dessein. Persévérer à soutenir ce que l' on a dit. Persévérer dans la foi. Persévérer dans le bien. Persévérer dans l' endurcissement. Persévérer dans ses erreurs. Persévérer dans ses refus. Persévérer dans son silence, dans sa déposition, dans ses dénégations.

PERSÉVÉRER

PERSÉVÉRER employé absolument, signifie presque toujours, Persister dans le bien. Celui qui persévérera jusqu' à la fin sera sauvé. Ce n' est pas tout que de bien commencer, il faut persévérer.

Je persévère, signifie quelquefois, Je suis toujours du même avis.

Fig., Son mal persévère, Il résiste aux remèdes.

PERSICAIRE. s. f.

PERSICAIRE. s. f. T. de Botan. Plante à fleurs roses ou blanches, qui croît ordinairement dans les lieux humides, et qu' on emploie pour l' ornement des jardins.

PERSICOT. s. m.

PERSICOT. s. m. Liqueur spiritueuse faite avec de l' esprit-de-vin, des noyaux de pêche, et autres ingrédients.

PERSIENNE. s. f.

PERSIENNE. s. f. Nom qu' on donne à ces sortes de jalousies ou châssis de bois, qui s' ouvrent en dehors des fenêtres, comme des contrevents; et sur lesquels sont assemblées à égales distances des tringles de bois plates, disposées en abat-jour, qui rompent la lumière, et donnent entrée à l' air dans l' appartement. Fermer, ouvrir les persiennes. Je l' ai aperçu à travers les persiennes.

PERSIFLAGE. s. m.

PERSIFLAGE. s. m. Discours de celui qui persifle. Il s' est permis envers lui un indécent persiflage. Ce ne sont pas là des propos sérieux et sensés, ce n' est que du persiflage. Tout son discours n' est qu' un long persiflage.

PERSIFLER. v. a.

PERSIFLER. v. a. Tourner quelqu' un en ridicule, en lui disant d' un air ingénu des choses flatteuses qu' il croit sincères. Il a cruellement persiflé cet homme. Cet homme ne s' aperçut pas qu' on le persiflait. Vous voulez me persifler.

Il s' emploie quelquefois neutralement, et signifie, Parler avec ironie, avec moquerie. On ne sait que penser de tout ce qu' il dit, il persifle sans cesse. Il ne raisonne pas, il persifle.

PERSIFLÉ, ÉE. participe

PERSIFLÉ, ÉE. participe

PERSIFLEUR. s. m.

PERSIFLEUR. s. m. Celui qui persifle. C' est un persifleur, un misérable, un impitoyable persifleur.

PERSIL. s. m.

PERSIL. s. m. (On ne fait pas sentir l' L.) Plante potagère qui ressemble au cerfeuil, et qui sert à divers usages pour la cuisine. Cueillir du persil. Hacher du persil. Frire du persil. Mettre du persil autour du boeuf. Des artichauts frits au persil. Des racines de persil.

Prov. et fig., Grêler sur le persil, Exercer son autorité, son pouvoir, ses talents, sa critique, etc., contre des gens faibles, ou dans des choses de nulle conséquence.

PERSILLADE. s. f.

PERSILLADE. s. f. Sorte de ragoût fait de tranches de boeuf froid avec du persil. Une bonne persillade. Du boeuf à la persillade.

PERSILLÉ, ÉE. adj.

PERSILLÉ, ÉE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Fromage persillé, Certain fromage dont l' intérieur est parsemé de points ou taches verdâtres, comme si l' on y avait mis du persil haché.

PERSIQUE. adj.

PERSIQUE. adj. Il se dit D' un ordre d' architecture, dans lequel on substitue au fût de la colonne dorique, des figures de captifs qui portent l' entablement.

PERSISTANCE. s. f.

PERSISTANCE. s. f. Qualité de ce qui est persistant; Action de persister.

PERSISTANT, ANTE. adj.

PERSISTANT, ANTE. adj. T. de Botan. Il se dit Du calice qui subsiste lorsque la fleur est flétrie, des feuilles qui ne tombent pas en automne, des stipules qui restent après la chute des feuilles. Calice persistant. Feuilles persistantes. Stipules persistantes.

PERSISTER. v. n.

PERSISTER. v. n. Demeurer ferme et arrêté dans son sentiment, dans ce qu' on a dit, dans ce qu' on a résolu. Il persiste dans son premier avis. Les témoins persistent dans leur déposition. Il persiste à nier. Il persiste dans la rébellion, dans la désobéissance. Persister à soutenir une mauvaise doctrine, à défendre une mauvaise cause. Persister dans sa résolution. Persister dans la foi, dans l' incrédulité, dans la vertu, dans le vice, dans son amitié, dans sa haine.

Absol., Je persiste, Je suis toujours du même avis.

PERSONNAGE. s. m.

PERSONNAGE. s. m. Personne. En ce sens, il se dit principalement Des hommes, et il comprend une certaine idée de grandeur, d' excellence. Les plus grands personnages de l' antiquité. C' est un des plus grands, des plus illustres personnages de ce siècle. Il se croit un personnage, un grand personnage. Trancher du personnage. On dirait de quelque personnage.

Il s' emploie quelquefois comme terme de dénigrement; et alors sa signification est ordinairement déterminée par quelque épithète. C' est un fort sot personnage. C' est le plus ridicule personnage que l' on puisse voir. Quel personnage inepte! Voilà un impudent personnage. Vous êtes un plaisant personnage. Je connais le personnage.

PERSONNAGE

PERSONNAGE se dit encore Des personnes mises en action dans un ouvrage dramatique; et, en ce sens, il s' applique aux femmes comme aux hommes. Tartufe est le personnage le plus profond qu' un poëte comique ait pu concevoir. Joad dans Athalie est un personnage sublime. Zaïre est un des personnages les plus touchants qui soient sur la scène. Dans une comédie de caractère, toutes les parties de l' action doivent se rapporter au principal personnage. Il y a dans cette pièce trop de personnages, trop de personnages accessoires, secondaires. Ce personnage est inutile à l' action. La liste des personnages. On dit de même, Les personnages d' un dialogue.

Il se dit quelquefois de Ces mêmes personnes, par rapport aux comédiens qui les représentent. Il fait, il joue le premier personnage, le principal personnage. Il joue bien son personnage. Il fait, il joue le personnage d' OEdipe, de Burrhus. Elle fait, elle joue le personnage d' Andromaque.

PERSONNAGE

PERSONNAGE se dit, figurément, de La manière dont on se conduit, du degré de considération qu' on a. Employant utilement une grande fortune dans cette ville, il y joue un beau personnage. Cet homme-là est destiné à jouer un grand personnage. Il joue un mauvais personnage, un étrange personnage dans cette affaire. Vous me faites faire là un étrange personnage. Il fait un triste, un sot, un plat personnage. Il joue bien, il soutient bien son personnage. Un courtisan est obligé de jouer bien des personnages à la fois. Un fripon ne fait pas longtemps le personnage d' homme de bien.

Personnage allégorique, Être métaphysique ou inanimé que la poésie ou la peinture personnifie. La Renommée, dans l' Énéide, et la Mollesse, dans le Lutrin, sont des personnages allégoriques. Rubens, dans sa galerie du Luxembourg, a fait un grand emploi des personnages allégoriques.

Tapisseries à personnages, Tapisseries où il y a des figures d' hommes et de femmes, et des histoires représentées. Tapisseries à grands personnages, à petits personnages.

PERSONNALITÉ. s. f.

PERSONNALITÉ. s. f. T. didactique. Ce qui appartient essentiellement à la personne, ce qui lui est propre, ce qui fait qu' elle est elle-même, et non pas une autre. Le sentiment de l' existence passée et actuelle, est ce qui nous avertit de notre personnalité. La perte totale de la mémoire détruirait le sentiment de la personnalité.

Il signifie aussi, Caractère, qualité de ce qui est personnel. Dans cette affaire, dépouillons toute personnalité pour juger sainement.

Il signifie aussi, Le défaut, le vice d' une personne qui n' est occupée que d' elle-même. Cet homme est d' une personnalité odieuse, insupportable.

Il signifie encore, Un trait piquant, injurieux et personnel contre quelqu' un. Il y a dans cette critique beaucoup de personnalités. Ce propos est une personnalité, une personnalité offensante. En discutant, on ne doit se permettre aucune personnalité. C' est une personnalité blâmable, que de faire sur la scène une allusion maligne au nom, aux habitudes, aux ouvrages d' un homme connu.

PERSONNAT. s. m.

PERSONNAT. s. m. Sorte de bénéfice dans une église cathédrale ou collégiale, qui donnait préséance sur les simples chanoines.

PERSONNE. s. f.

PERSONNE. s. f. Un homme ou une femme. C' est une personne de mérite, d' esprit. Une personne de condition. Les personnes de qualité. C' est la personne du monde qui reçoit le mieux ses amis. La plupart des personnes que j' ai vues me l' ont assuré. J' ai vu la personne en question, la personne dont vous m' avez parlé. Payer tant par personne. Des personnes des deux sexes. Des personnes constituées en dignité. Des personnes qualifiées. Des personnes comme il faut. Des personnes fort éclairées. Des personnes très-bien intentionnées. Personne libre. La qualité des personnes. Les choses et les personnes. Subrogation, substitution de personne. Il prouva qu' il y avait eu erreur en la personne.

Acception de personnes, Préférence qu' on donne à une personne plutôt qu' à une autre, inclination qu' on a à la favoriser. Il n' y a point d' acception de personnes devant Dieu. La justice ne doit point faire acception de personnes. Je déciderai entre eux sans faire acception de personnes, sans acception de personnes.

PERSONNE

PERSONNE se dit quelquefois Des femmes seulement, dans certaines phrases où cette acception est déterminée par le sens total. C' est la plus belle personne du monde, une des plus belles personnes du monde, une des jolies personnes du monde. Voilà une belle personne, une jeune personne bien faite. Un pensionnat de jeunes personnes.

PERSONNE

PERSONNE se dit quelquefois d' Un homme ou d' une femme, considérés en eux-mêmes, et abstraction faite de quelque circonstance extérieure. Peu de gens savent séparer la personne de son vêtement. Ce n' est pas à la personne qu' on en veut, c' est à l' emploi.

PERSONNE

PERSONNE précédé d' un adjectif possessif, se dit de La vie, du corps de celui qui parle, à qui l' on parle, ou dont on parle. J' ai répondu de sa personne. Il expose sa personne. On a attenté à sa personne, sur sa personne.

Je ne réponds que de ma personne, Je ne réponds que de moi.

On s' est assuré de sa personne, On l' a arrêté, on lui a donné des gardes.

Payer de sa personne, S' exposer au péril avec courage; et, en général, S' acquitter parfaitement de son devoir. Il a bien payé de sa personne. Ils ont bien payé de leur personne.

Aimer sa personne, Aimer ses aises, avoir grand soin de sa santé, de son corps, de son ajustement. On dit dans le même sens, Avoir soin de sa personne.

Être content de sa personne, de sa petite personne, Être fort satisfait de soi-même.

Cet homme est bien fait de sa personne, Il a une belle taille, il est bien proportionné.

La personne du roi, Le roi. La personne du roi est inviolable. Un ambassadeur représente la personne du roi dans le pays où il est envoyé. Le roi l' a attaché à sa personne, l' a approché de sa personne, lui a confié la garde de sa personne.

En Théologie, Les personnes divines, les trois personnes divines, les trois personnes de la Trinité, Dieu le Père, Dieu le Fils, et le Saint-Esprit. La première, la seconde, la troisième personne de la Trinité. Un seul Dieu en trois personnes. La seconde personne de la Trinité s' est incarnée pour racheter le genre humain.

En personne, en propre personne, Moi-même, vous-même, lui-même. Ces expressions, dont on se sert pour donner plus de force à ce que l' on dit, ont toujours rapport au sujet du verbe qu' elles modifient. J' y étais en personne, en propre personne. J' espère que vous vous y rendrez en personne, Il y vint lui-même en personne. Il y vint en personne. Ils y sont allés en personne. Le roi commandait le siége en personne. On dit de même, Ce général se porta de sa personne en tel endroit, Il y alla lui-même.

En sa personne, en sa propre personne, se disent dans le même sens, mais ont toujours rapport au régime du verbe. C' est l' offenser en sa personne, en sa propre personne.

En Jurispr., Parlant à sa personne, Parlant à lui-même. Il se dit aussi dans le langage ordinaire et familier. Je le lui ai dit parlant à sa personne. On dit encore, en termes de Procédure: Signifier à personne ou domicile. Assigner une commune en la personne ou au domicile du maire, le Trésor royal en la personne ou au bureau de l' agent, etc. On dit également dans le langage ordinaire, Offenser, outrager quelqu' un en la personne d' un autre.

PERSONNE

PERSONNE se dit aussi relativement à la conjugaison des verbes. La première, la seconde, la troisième personne du singulier, du pluriel. La première personne marque la personne qui parle; la seconde, la personne à qui l' on parle; la troisième, la personne ou la chose dont on parle.

Lettre, billet à la troisième personne, Lettre, billet où celui qui écrit parle de lui-même à la troisième personne. Les billets de part sont ordinairement à la troisième personne: M.*** a l' honneur de vous faire part de...

PERSONNE

PERSONNE signifie aussi, Nul, qui que ce soit. En ce sens, il est toujours masculin, toujours précédé ou suivi d' une expression négative, et on ne l' emploie jamais qu' au singulier. Personne ne sera assez hardi. Il n' y a personne si peu instruit des affaires, qui ne sache... Je ne connais personne d' aussi heureux que cette femme. Il n' y a personne au logis. Personne ne peut-il me dire ce qu' il est devenu? Personne ne peut mieux savoir cela que lui. Personne n' est plus votre serviteur que je le suis. Il a parlé sans que personne le contredît. Il est assez brave pour ne craindre personne. C' est un secret trop important, je ne dois le confier à personne. Je ne veux voir personne. Je n' y suis pour personne. Y a-t-il quelqu' un ici? Il n' y a personne, ou elliptiquement, Personne.

Fig. et fam., Il n' y a plus personne au logis, ou simplement, Il n' y a plus personne, se dit De quelqu' un qui a perdu la tête. Cette dernière phrase se dit aussi quelquefois D' une personne qui vient de mourir.

PERSONNE

PERSONNE se prend aussi dans le sens de Quelqu' un. Personne oserait-il nier? Y a-t-il personne d' assez hardi? Si jamais personne est assez hardi pour l' entreprendre, il réussira. Je doute que personne y réussisse.

PERSONNÉE. adj. f.

PERSONNÉE. adj. f. T. de Botan. Il se dit Des fleurs qui ont quelque ressemblance avec le mufle d' un animal. La gueule-de-loup est une fleur personnée.

Il s' emploie aussi substantivement. Les personnées.

PERSONNEL, ELLE. adj.

PERSONNEL, ELLE. adj. Qui est propre et particulier à chaque personne. Mérite personnel. Qualité personnelle. Venger une injure personnelle.

Prov., Les fautes sont personnelles, On n' est pas responsable des fautes d' autrui.

Critique personnelle, Celle où l' on s' attache moins à relever les fautes de l' ouvrage, qu' à censurer la vie, les actions, le caractère de l' auteur. La critique personnelle est odieuse.

En Jurispr., Action personnelle, Action par laquelle on poursuit une personne qui est redevable ou obligée en son propre nom. Droit personnel, Droit tellement attaché à la personne, qu' il ne peut être transporté à une autre. Ils sont opposés à Action réelle et Droit réel.

En termes de Finances, Contribution personnelle, Celle que l' on paye individuellement, à raison de sa personne, de son logement, etc.

Entrée personnelle, Droit d' entrer dans un spectacle, dans une assemblée, etc., qui ne peut se communiquer, se transmettre à d' autres.

En Grammaire, Pronom personnel, Pronom qui marque la personne, comme Moi, toi, lui, nous, vous, eux, soi, se. Voyez PRONOM.

PERSONNEL

PERSONNEL signifie aussi, Qui est égoïste, qui n' est occupé que de soi. Cet homme est très-personnel. On dit dans le même sens, Il est d' un caractère très-personnel.

PERSONNEL

PERSONNEL s' emploie quelquefois substantivement, et il se dit Des bonnes ou mauvaises qualités de la personne dont on parle. Son personnel est très-aimable. Son personnel est odieux. Dans cette acception, il vieillit.

PERSONNEL

PERSONNEL en termes d' Administration, se dit Des personnes attachées à un service public; par opposition à Matériel, qui se dit Des effets, des objets affectés à ce même service. Dans ce ministère, les dépenses relatives au personnel excèdent de beaucoup celles qui concernent le matériel.

PERSONNELLEMENT. adv.

PERSONNELLEMENT. adv. En la personne de celui dont il s' agit. Dans ce sens, il a toujours rapport au régime du verbe qu' il modifie. Il m' a offensé personnellement. Il vous a attaqué personnellement. Il l' a pris personnellement à partie.

Il signifie aussi, En sa propre personne; et, en ce sens, il a toujours rapport au sujet du verbe. Être personnellement responsable d' une chose. S' obliger personnellement.

PERSONNIFICATION. s. f.

PERSONNIFICATION. s. f. L' action de personnifier; Le résultat de cette action. La personnification des êtres métaphysiques tient lieu, dans plusieurs poëmes modernes, du merveilleux imaginé par les anciens. La Mollesse, dans le Lutrin, est une personnification. On dit par personnification, Être dans les bras de la mort, du sommeil.

PERSONNIFIER. v. a.

PERSONNIFIER. v. a. Attribuer à une chose inanimée ou métaphysique la figure, les sentiments, le langage d' une personne réelle. Personnifier la Justice, la Prudence. Les poëtes et les peintres personnifient tout.

PERSONNIFIÉ, ÉE. participe

PERSONNIFIÉ, ÉE. participe C' est la modestie, la douceur, la bonté personnifiée. C' est la sottise, l' insolence personnifiée.

PERSPECTIF, IVE. adj.

PERSPECTIF, IVE. adj. T. de Peinture et de Dessin. Qui représente un objet en perspective. Plan perspectif. Représentation, vue perspective.

PERSPECTIVE. s. f.

PERSPECTIVE. s. f. Partie de l' optique qui enseigne à représenter les objets selon la différence que l' éloignement et la position y apportent, soit pour la figure, soit pour la couleur. Ce peintre entend bien la perspective, les règles de la perspective. La perspective n' est pas bien observée dans ce tableau. Il enseigne, il apprend la perspective.

Perspective linéaire, Celle qui se fait par les lignes seules. Perspective aérienne, Celle qui se fait par la dégradation des couleurs ou des teintes.

PERSPECTIVE

PERSPECTIVE se dit aussi d' Une peinture qui représente des jardins, des bâtiments, ou autres choses semblables en éloignement, et qu' on met au bout d' une galerie ou d' une allée de jardin, pour tromper agréablement la vue. Ce peintre a fait une belle perspective.

PERSPECTIVE

PERSPECTIVE signifie encore, L' aspect que divers objets vus de loin ont, par rapport au lieu d' où on les regarde. Voilà un coteau qui fait une belle perspective, une agréable perspective. Cela borne la perspective. Une perspective riante.

PERSPECTIVE

PERSPECTIVE s' emploie figurément en parlant Des événements heureux ou malheureux qui se présentent dans l' avenir comme étant presque certains, quoique encore éloignés. Il a la perspective d' une grande fortune. Vous avez acquis une fortune honnête; vous jouirez du repos et de l' aisance dans votre vieillesse: c' est une perspective satisfaisante. Il a une belle perspective, une fâcheuse perspective devant les yeux.

EN PERSPECTIVE. loc. adv.

EN PERSPECTIVE. loc. adv. Dans un certain éloignement, mais à la portée de la vue. Du haut de cette colline on voit Paris en perspective. Cette maison de campagne a Paris en perspective.

Il se dit aussi figurément, et signifie, Dans l' avenir. Il est fort riche, mais ce n' est encore qu' en perspective. Être heureux en perspective.

PERSPICACE. adj. des deux genres

PERSPICACE. adj. des deux genres Qui a de la perspicacité. Il est très-perspicace. Il est peu usité.

PERSPICACITÉ. s. f.

PERSPICACITÉ. s. f. Pénétration d' esprit, qui fait apercevoir avec justesse et profondeur les choses difficiles à connaître. Il a beaucoup de perspicacité. Il est d' une grande perspicacité.

PERSPICUÏTÉ. s. f.

PERSPICUÏTÉ. s. f. T. didactique. Clarté, netteté. Il ne se dit guère qu' en parlant D' un discours, d' un écrit. La perspicuïté du style. Il est peu usité.

PERSPIRATION. s. f.

PERSPIRATION. s. f. T. de Médec. Transpiration insensible.

PERSUADER. v. a.

PERSUADER. v. a. Porter quelqu' un à croire, le décider à faire quelque chose. Rien ne persuade plus efficacement les hommes que l' exemple. Il m' a persuadé de la sincérité de ses intentions. Je suis persuadé que c' est un très-honnête homme. Cela m' a persuadé de son bon droit. Il s' est laissé persuader trop aisément. Je l' ai persuadé de la nécessité de faire telle chose. Vous m' avez persuadé, mais non pas convaincu.

Il régit souvent la chose directement, et la personne avec la préposition à. Persuader une vérité à quelqu' un. Il rejetait sa faute sur celui qui lui avait persuadé de la faire. On lui a persuadé de se marier.

Il s' emploie quelquefois absolument. Cet homme a l' art de persuader. Les exemples persuadent mieux que les paroles. Il faut être sincère pour persuader. Ce discours ne persuada pas.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel régime indirect, et signifie, Croire, s' imaginer, se figurer. Il se persuade que tout le monde l' admire. Ils s' étaient persuadé qu' on n' oserait les contredire.

PERSUADÉ, ÉE. participe

PERSUADÉ, ÉE. participe Un homme bien persuadé, une femme bien persuadée des vérités de sa religion. J' ai fait telle chose, persuadé que vous le trouveriez bon. Soyez bien persuadé que...

PERSUASIF, IVE. adj.

PERSUASIF, IVE. adj. Qui a la force, le pouvoir de persuader. Raison convaincante et persuasive. Ton persuasif. Langage persuasif.

Il signifie aussi, Qui a l' art, le talent de persuader. Orateur éloquent et persuasif. Vous êtes persuasif.

PERSUASION. s. f.

PERSUASION. s. f. Action de persuader. L' éloquence a pour but ordinaire la persuasion. Cet orateur a le don, le talent de la persuasion. Agir à la persuasion d' un autre.

Fig., Avoir la persuasion sur les lèvres, Être fort persuasif, fort éloquent.

PERSUASION

PERSUASION signifie aussi, Ferme croyance. J' ai agi dans la persuasion que vous m' approuveriez. J' ai la persuasion qu' il m' est attaché. Je suis dans la persuasion qu' il me rendra ce service. J' en ai la persuasion.

PERTE. s. f.

PERTE. s. f. Privation de quelque chose d' avantageux, d' agréable ou de commode, qu' on avait. Grande perte. Perte légère. Perte de biens. La perte totale de ses biens. La perte de la vie. La perte de l' honneur. La perte de la parole. La perte de la vue. Perte de mémoire. Perte d' appétit. La perte des bonnes grâces de quelqu' un. Perte cruelle, irréparable. Faire une perte. Essuyer une perte. Réparer une perte. Être dédommagé d' une perte. Se consoler d' une perte. Il a fait de grandes pertes au jeu.

Il se dit, dans un sens particulier, en parlant Des personnes dont on est privé par la mort. La perte de son père, de sa mère, de ses proches. J' ai à regretter la perte d' un de mes meilleurs amis. Vous avez fait une grande perte en perdant votre père. Ce jeune peintre est mort hier; c' est une perte, c' est une grande perte.

Je prends part à la perte que vous avez faite, se dit À une personne qui vient de perdre un parent ou un ami, pour lui témoigner que l' on compatit à sa peine, qu' on partage son affliction.

Au Jeu, Être en perte de telle somme, L' avoir perdue. Quand je suis sorti, il était en perte de cinquante francs; et absolument, il était en perte. Depuis six semaines, je suis toujours en perte.

Se retirer sur sa perte, Quitter le jeu quand on perd; et, figurément, Se retirer du commerce du monde ou des affaires, après un mauvais succès.

Être repoussé avec perte, se dit au propre D' une troupe qu' on fait reculer en lui tuant du monde; et, figurément et familièrement, D' un homme qui a un désavantage marqué dans une dispute, dans une contestation.

Jurer, résoudre la perte de quelqu' un, Résoudre, jurer sa mort, sa ruine.

Perte de sang, Maladie qui survient quelquefois aux femmes, et qui consiste en un écoulement de sang irrégulier et abondant. Elle est sujette à des pertes de sang, à de grandes pertes de sang, et absolument, à des pertes, à de grandes pertes.

PERTE

PERTE signifie aussi, Dommage, diminution de bien, de profit. Il y aurait trop de perte pour moi à prendre cette maison en échange de la mienne. Ce négociant a trouvé plus de perte que de profit dans cette spéculation. Il y aura de la perte, beaucoup de perte dans la coupe de cet habit, à cause du peu de largeur de l' étoffe. C' est à peine si dans cette affaire la perte est compensée par le gain, si les pertes sont couvertes, sont rachetées par les profits. Quand il mourrait, il n' y aurait pas grand' perte.

Il signifie encore, Ruine, en ce qui regarde le gouvernement, la fortune, la réputation, les moeurs, etc. Ce serait la perte des affaires. Il pensa causer la perte de l' État, la perte totale de l' État. La perte de son crédit, de sa faveur, de sa fortune, de sa réputation est venue de sa mauvaise conduite. Ce qu' il a entrepris causera sa perte, sera sa perte. Il y trouvera sa perte. Courir à sa perte. Les mauvais conseils, les mauvais exemples ont conduit, ont poussé ce jeune homme à sa perte, l' ont entraîné à sa perte.

En Théol., La perte de l' âme, La damnation éternelle.

PERTE

PERTE se dit quelquefois d' Un mauvais succès, d' un événement désavantageux dans une affaire, dans une entreprise, etc. La perte d' une bataille. La perte d' un procès. La perte d' une gageure.

Il signifie aussi, Le mauvais usage ou l' emploi inutile que l' on fait d' une chose. Voilà une grande perte de temps. Je regrette fort la perte de ma journée. Ce serait peu que la perte de mon temps, de mes pas, de mes peines, de mes soins, de mes travaux, si je n' avais éprouvé mille contrariétés, mille dégoûts. C' est une perte irréparable que celle d' une jeunesse passée dans la dissipation. La perte d' une occasion si belle ne saurait causer trop de regrets.

La perte du Rhône, Le lieu où le Rhône disparaît sous les rochers.

À PERTE. loc. adv.

À PERTE. loc. adv. Avec perte. Vendre à perte, donner à perte, Perdre sur la marchandise que l' on vend.

À PERTE DE VUE. Locution adverbiale

À PERTE DE VUE. Locution adverbiale dont on se sert en parlant D' une vue si étendue, qu' il est impossible de distinguer les objets qui la terminent. Une allée à perte de vue.

Fig. et fam., Raisonner, discourir à perte de vue, Faire des raisonnements vains et vagues, qui n' aboutissent à rien.

Courir à perte d' haleine, Courir jusqu' à perdre la respiration.

EN PURE PERTE. loc. adv.

EN PURE PERTE. loc. adv. Sans utilité, sans effet, sans motif. Ce que vous faites, ce que vous dites est en pure perte. Vous prenez bien de la peine en pure perte. Vous vous tourmentez en pure perte.

Dans la poursuite du procès qu' il a gagné, il à fait beaucoup de frais en pure perte, qui sont tombés en pure perte, Qui ne lui seront pas remboursés. Tout ce qu' il a fait dans cette entreprise lui est tourné en pure perte, Ne lui a causé que du dommage.

PERTINEMMENT. adv.

PERTINEMMENT. adv. Ainsi qu' il convient, comme il faut, avec jugement, convenablement. Il ne se dit que Des discours. Il en parle pertinemment, très-pertinemment, et en habile homme. Il en a discouru pertinemment.

PERTINENCE. s. f.

PERTINENCE. s. f. Qualité de ce qui est pertinent. Il ne se dit qu' en termes de Procédure. La pertinence des moyens, des faits et articles.

PERTINENT, ENTE. adj.

PERTINENT, ENTE. adj. Qui est tel qu' il convient. Il ne s' emploie guère que dans les locutions suivantes: Raisons pertinentes. Excuses pertinentes.

En termes de Procédure, Moyens pertinents et admissibles, faits et articles pertinents, Moyens, faits qui appartiennent au fond de la cause, qui doivent influer sur sa décision.

PERTUIS. s. m.

PERTUIS. s. m. Trou, ouverture. Il ne se dit plus guère que Des ouvertures qu' on pratique à une digue dans certaines rivières, pour laisser passer les bateaux. Le passage des pertuis sur cette rivière, retarde beaucoup les bateaux.

PERTUIS

PERTUIS en Géographie, se dit de Certains détroits serrés entre une île et la terre ferme, ou entre deux îles. Le pertuis de Maumusson. Le pertuis d' Antioche.

PERTUISANE. s. f.

PERTUISANE. s. f. Espèce de hallebarde dont le fer est plus long, plus large et plus tranchant que celui des autres armes de ce genre. Il tenait une pertuisane à la main. Il reçut un coup de pertuisane.

PERTURBATEUR, TRICE. s.

PERTURBATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui cause du trouble. Perturbateur du repos public. Il y a eu du désordre dans ce collége, on a renvoyé les perturbateurs à leurs parents.

Médecine perturbatrice, Méthode de traitement qui consiste à employer des moyens actifs, propres à troubler la marche des maladies. Dans cette locution et dans la suivante, Perturbatrice est employé adjectivement.

En Mécanique, Force perturbatrice, Celle qui trouble la régularité des mouvements.

PERTURBATION. s. f.

PERTURBATION. s. f. T. didactique. Trouble, émotion de l' âme à l' occasion de quelque mouvement qui se passe dans le corps.

Il se dit, en Astronomie, Des dérangements que les corps célestes souffrent dans leurs mouvements par leur action mutuelle.

Il se dit aussi, en Médecine, Du trouble causé dans les fonctions animales par quelque maladie; et dans la marche d' une maladie par quelque remède énergique.

PERVENCHE. s. f.

PERVENCHE. s. f. Genre de plantes dont l' espèce indigène a la fleur bleue ou blanche, et le feuillage d' un beau vert. Grande pervenche. Petite pervenche.

PERVERS, ERSE. adj.

PERVERS, ERSE. adj. Méchant, dépravé. Un naturel pervers. Un homme pervers. Le monde est bien pervers. Avoir des sentiments pervers. Doctrine perverse. Opinion perverse. Moeurs perverses.

Il s' emploie aussi substantivement, mais seulement au masculin. Dieu châtiera les pervers.

PERVERSION. s. f.

PERVERSION. s. f. Changement de bien en mal, en matière de religion et de morale. La soif des richesses cause la perversion des moeurs.

PERVERSITÉ. s. f.

PERVERSITÉ. s. f. Méchanceté, dépravation. La perversité du siècle. La perversité des moeurs. La perversité d' une doctrine. La perversité de son naturel.

PERVERTIR. v. a.

PERVERTIR. v. a. Faire changer de bien en mal, dans les choses de religion et de morale. Pervertir un chrétien. Pervertir un jeune homme, en le jetant dans le vice, dans la débauche. Pervertir la jeunesse. Pervertir un bon naturel. Le luxe a perverti bien des femmes.

Pervertir l' ordre des choses, Troubler un ordre établi.

Fig., Pervertir le sens d' un passage, Le dénaturer, l' altérer; substituer un faux sens à celui qui est reconnu pour le véritable.

PERVERTIR

PERVERTIR s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et il signifie, Devenir pervers. Ce jeune homme s' est promptement perverti.

PERVERTI, IE. participe

PERVERTI, IE. participe

PESADE. s. f.

PESADE. s. f. T. de Manége. Air relevé, dans lequel le cheval s' élève du devant, sans que les pieds de derrière quittent leur place.

Pesade de chèvre, Pesade dans laquelle le cheval ne plie pas les jambes de devant, ou Pesade trop haute, dans laquelle il joue de l' épinette avec les jambes de devant.

PESAMMENT. adv.

PESAMMENT. adv. D' une manière pesante. Marcher pesamment. Être vêtu pesamment.

Pesamment armé, se dit Des soldats de l' antiquité, fantassins ou cavaliers, qui étaient armés de toutes pièces.

Fig., Parler, écrire pesamment, Parler, écrire sans facilité, sans grâce.

PESANT, ANTE. adj.

PESANT, ANTE. adj. Qui pèse, qui est lourd. Il est opposé à Léger. Toutes les choses pesantes tendent en bas. L' or et le platine sont les plus pesants de tous les métaux. Corps pesant. Machine lourde et pesante. Fardeau pesant. Charge pesante.

En termes de Manége, Ce cheval est pesant à la main, Il porte la tête basse, et il s' appuie sur le mors. Cheval pesant, Cheval qui ne s' enlève pas facilement du devant.

Fig. et fam., Cet homme est pesant à la main, Il est ennuyeux, lourd et incommode dans la conversation.

Ce maître d' écriture, ce chirurgien, ce peintre, etc., a la main pesante, Il écrit, il opère, il peint sans facilité, sans légèreté.

Fig., Il a la main pesante, il a le bras pesant, se dit D' un homme fort et robuste, qui donne de grands coups. On le dit aussi, figurément et familièrement, D' une personne dont le ressentiment et la vengeance sont à craindre.

Avoir la tête pesante, Éprouver dans la tête un sentiment de pesanteur.

PESANT

PESANT signifie aussi, Tardif, lent. Le boeuf est un animal pesant. Cet homme devient pesant, commence à devenir pesant. Être pesant et paresseux. L' âge a rendu ce cheval pesant. Une marche pesante.

PESANT

PESANT s' emploie figurément en parlant De l' esprit, du discours, du style, etc., et signifie, Qui manque de vivacité, de légèreté, de grâce. Il a l' esprit pesant. Il est d' une conversation pesante. Son entretien est des plus pesants. Son style est pesant. C' est un écrivain bien pesant. C' est un pesant érudit. Il est né triste et pesant, il fait l' enjoué et l' agréable. Il se croit grave et n' est que pesant.

PESANT

PESANT dans plusieurs phrases figurées, signifie, Onéreux, fâcheux, fatigant, incommode. C' est une charge pesante que d' avoir une nombreuse famille sur les bras. Une couronne est pesante à porter. C' est un pesant fardeau que l' héritage d' un nom fameux. La domination de ce prince est un joug pesant pour ses sujets. Ces peuples portent un joug bien pesant.

PESANT

PESANT signifie aussi quelquefois, Qui est du poids réglé et ordonné par la loi. Louis d' or pesant. On n' est obligé de recevoir dans le commerce que de la monnaie pesante, des espèces pesantes.

Prov. et fig., Il vaut son pesant d' or, se dit D' un honnête homme qui est de bonne compagnie, obligeant, officieux, d' un commerce sûr et aisé. Il se dit aussi De plusieurs choses qu' on regarde comme excellentes dans leur genre. Dans cette phrase, Pesant est employé comme substantif.

PESANT

PESANT s' emploie aussi adverbialement. Deux mille livres d' argent pesant. Une livre pesant d' or. Un quintal pesant. Une livre pesant. Deux kilogrammes pesant.

PESANTEUR. s. f.

PESANTEUR. s. f. Qualité de ce qui est pesant; tendance des corps vers le centre de la terre. Les corps tendent en bas par leur propre pesanteur. La pesanteur d' un fardeau. Le baromètre sert à faire connaître la pesanteur de l' air. Les corps différents ont des pesanteurs différentes. Les pesanteurs spécifiques des solides, des liquides.

Pesanteur universelle, Tendance de tous les corps planétaires les uns vers les autres.

PESANTEUR

PESANTEUR se dit aussi de L' impression que fait un corps grave ou agité, quand il frappe sur un autre. Il fut étourdi de la pesanteur du coup. La pesanteur du coup le jeta par terre. Il se rompit une côte par la pesanteur de sa chute. Il lui a fait sentir la pesanteur de ses coups, la pesanteur de sa main, la pesanteur de son bras.

Il se dit encore d' Une certaine indisposition qui survient à quelque partie du corps, et qui fait qu' on y sent comme un poids. Avoir une grande pesanteur de tête. Une pesanteur d' estomac. Il sent une grande pesanteur dans le bras. Il sent de la pesanteur par tout le corps, par tous les membres.

Il signifie quelquefois, Lenteur, défaut d' activité et de célérité. Ce cheval a trop de pesanteur pour être employé comme cheval de selle. Cet homme, que j' ai vu si agile, est aujourd' hui d' une grande pesanteur. Sa marche est d' une pesanteur insupportable.

PESANTEUR

PESANTEUR se dit figurément en parlant De l' esprit, et signifie, Lenteur, défaut de pénétration, de vivacité, de légèreté, de grâce. Avoir une grande pesanteur d' esprit, de la pesanteur dans l' esprit. La pesanteur de son esprit l' empêche de saisir promptement ce qu' on lui dit. Cet homme, qui croit avoir de la gravité, n' a que de la pesanteur.

PESÉE. s. f.

PESÉE. s. f. L' action de peser. Avant de lui livrer ces ballots de laine, on en a fait la pesée en sa présence.

Il signifie aussi, La quantité de ce qui a été pesé en une fois. La première pesée est de cinquante kilogrammes. Une forte pesée. Une pesée considérable.

PÈSE-LIQUEUR. s. m.

PÈSE-LIQUEUR. s. m. Instrument par le moyen duquel on reconnaît, on détermine la pesanteur spécifique des liquides. Acheter un pèse-liqueur.

PESER. v. a.

PESER. v. a. (Au futur, Je pèserai, et au conditionnel, Je pèserais.) Examiner la pesanteur d' une chose, la conférer avec un poids certain, réglé et connu. Peser de la viande. Peser du pain. Peser des ballots. Peser une pièce d' or. Peser avec des balances. Peser avec une romaine.

Il signifie, figurément, Examiner attentivement une chose, pour en connaître le fort et le faible. Peser mûrement les choses. Peser les raisons pour et contre. Peser les objections qui ont été faites de part et d' autre. Peser les conséquences d' une affaire. Dans toutes les compagnies, on compte les voix, on ne les pèse pas.

Peser ses mots, ses paroles; peser la valeur de chaque terme, Examiner, en parlant, la valeur, la conséquence de ce qu' on dit. En pareille matière, il ne faut pas parler légèrement; il faut peser ses mots, tous ses mots, toutes ses paroles.

Peser toutes ses paroles, peser tout ce qu' on dit, Parler avec lenteur et circonspection. C' est un homme qui pèse toutes ses paroles, tout ce qu' il dit.

PESER

PESER est aussi neutre, et signifie, Avoir un certain poids. Ce ballot pèse peu, pèse beaucoup. Le tout ensemble pesait plus de cent kilogrammes.

Fam., Cela ne pèse pas plus qu' une plume, se dit D' une chose très-légère.

Fig. et fam., Il ne pèse pas une once, se dit D' un homme que le contentement rend vif, léger, alerte.

Cette pièce d' or ne pèse pas, Elle n' a pas le poids fixé par la loi.

Cette viande, cette boisson pèse sur l' estomac, Elle est difficile à digérer.

En termes de Manége, Ce cheval pèse à la main, Il s' appuie sur le mors de manière à lasser la main du cavalier.

Fig. et fam., Peser à la main, Être à charge, ennuyeux, incommode par sa stupidité, par la pesanteur de son esprit.

Fig. et fam., Cette personne lui pèse sur les épaules, Elle lui est à charge par son importunité.

Fig. et fam., Cette personne, cette chose lui pèse sur les bras, Elle lui est à charge par la dépense qu' elle lui occasionne.

Fig., Cela lui pèse sur le coeur, Cela lui cause du chagrin, du ressentiment.

Fig., Cela lui pèse, Cela lui cause de la peine, de l' inquiétude, de l' embarras.

Fig., Un secret lui pèse, se dit en parlant D' une personne qui n' est pas capable de garder un secret.

PESER

PESER neutre, signifie quelquefois, Appuyer fortement sur une chose. Peser sur un levier, sur une bascule. Pesez sur cette planche pour la maintenir, pendant qu' on la sciera. Peser sur les étriers. Il faut peser davantage sur ce brancard pour l' abaisser.

Il s' emploie aussi figurément, et il signifie, Demeurer plus longtemps, insister plus longtemps. Il faut peser sur cette note. Il faut peser sur cette syllabe.

Fig., Peser sur une circonstance, La faire remarquer.

PESÉ, ÉE. participe

PESÉ, ÉE. participe

PESEUR. s. m.

PESEUR. s. m. Celui qui pèse. Peseur de foin.

PESON. s. m.

PESON. s. m. Instrument dont on connaît plusieurs espèces ayant des formes différentes, et qui sert à déterminer des pesanteurs ou des forces. La verge d' un peson. Le crochet d' un peson. Le côté fort, le côté faible d' un peson. Peson à ressort. Voyez ROMAINE.

PESSAIRE. s. m.

PESSAIRE. s. m. T. de Chirur. Corps solide qui a différentes formes, et dont on se sert pour la guérison de plusieurs maladies auxquelles la matrice est sujette.

PESSIMISTE. s. m.

PESSIMISTE. s. m. Celui qui croit que tout va mal, qui voit tout en noir. C' est un pessimiste.

PESTE. s. f.

PESTE. s. f. Maladie épidémique, contagieuse, qui produit des bubons, des exanthèmes, etc., et qui cause une grande mortalité. La peste est endémique dans l' Orient. Être frappé de peste, de la peste. Mourir de la peste. Avoir la peste. Gagner la peste. Communiquer la peste. En temps de peste. Remède contre la peste, pour la peste. Préservatif contre la peste. On fait faire quarantaine à ceux qui viennent d' un lieu soupçonné de peste. La peste se mit dans l' armée. On le fuit comme la peste.

Prov., Dire peste et rage de quelqu' un, En dire tout le mal possible.

PESTE

PESTE se dit, par extension, de Diverses maladies qui font mourir à la fois beaucoup d' hommes ou beaucoup d' animaux. La fièvre jaune est une peste qu' on dit originaire d' Amérique. La petite vérole est une peste dont la vaccine nous a délivrés. La clavelée est la peste des moutons. Le farcin et la morve sont la peste des chevaux.

PESTE

PESTE se dit, figurément, de Certaines choses pernicieuses et funestes qui corrompent les coeurs ou les esprits. Cette doctrine est une peste dont on doit prévenir les ravages. La flatterie est la peste des cours. La discorde est la peste des États.

Il se dit aussi Des personnes dont le pouvoir est funeste, dont la fréquentation est pernicieuse. Cet homme est une peste publique. Les flatteurs, peste fatale aux rois et aux peuples. Peste de cour. Évitez cet homme-là, c' est une peste. C' est une peste dans une compagnie, qu' un faux frère.

Fam., C' est une méchante peste, une méchante petite peste, se dit D' un méchant petit garçon, d' une jeune fille vive et malicieuse.

Fam., C' est un petit peste, se dit aussi D' un petit garçon qui est malicieux.

Fam., Il est un peu peste, elle est un peu peste, se dit D' un homme, d' une femme qui a de la malice, de la malignité. Dans ces phrases, Peste est employé adjectivement.

PESTE

PESTE se dit quelquefois par une espèce d' imprécation. Peste de l' étourdi! La peste de l' ignorant! La peste soit de l' ignorant! Peste soit du vieux fou!

PESTE

PESTE est aussi Une espèce d' interjection familière dont on se sert par exclamation. Peste, que cela est beau! Peste, qu' il fait froid! On dit aussi, La peste, vous ne m' y prendrez pas!

PESTER. v. n.

PESTER. v. n. Montrer, par des paroles aigres et emportées, le mécontentement qu' on a de quelqu' un ou de quelque chose. C' est un homme qui peste toujours contre le gouvernement, contre le ministère. Il ne fait que pester. Il peste contre ses juges. Tout le monde peste contre lui. Vous avez beau pester, il n' en sera pas autrement. Il est familier.

Prov., Pester entre cuir et chair, Être mécontent sans oser le dire.

PESTIFÈRE. adj. des deux genres

PESTIFÈRE. adj. des deux genres T. didactique. Qui communique la peste. Un air pestifère. Il en sort une vapeur pestifère. Une odeur pestifère. Il est peu usité.

PESTIFÉRÉ, ÉE. adj.

PESTIFÉRÉ, ÉE. adj. Infecté de peste. Il venait d' un lieu pestiféré. On brûla ces marchandises, comme pestiférées.

Il s' emploie substantivement en parlant Des personnes; et il signifie, Celui qui est atteint de peste, frappé de peste. Il alla visiter les pestiférés.

On le fuit comme un pestiféré, se dit en parlant D' un homme dont on évite le commerce.

PESTILENCE. s. f.

PESTILENCE. s. f. Corruption de l' air, peste répandue dans un pays. Dans un temps de pestilence. Il est vieux en ce sens.

Fig. et en termes de l' Écriture, Être assis dans la chaire de pestilence, Professer une mauvaise doctrine.

PESTILENT, ENTE. adj.

PESTILENT, ENTE. adj. T. didactique. Qui tient de la peste. Une fièvre pestilente. Respirer un air pestilent. Il est peu usité.

PESTILENTIEL, ELLE. adj.

PESTILENTIEL, ELLE. adj. Pestilent, infecté de peste, contagieux. Un air pestilentiel. Vapeurs pestilentielles. Maladie pestilentielle.

PET. s. m.

PET. s. m. Vent qui sort du corps par en bas avec bruit. Un gros pet. Un petit pet. Un pet honteux. Faire un pet. Lâcher un pet. On évite de se servir de ce mot.

Pet de nonne, Beignet soufflé.

PÉTALE. s. m.

PÉTALE. s. m. T. de Botan. Chacune des pièces qui composent la corolle d' une fleur. Corolle à cinq pétales.

PÉTALISME. s. m.

PÉTALISME. s. m. T. d' Antiq. Espèce de jugement populaire qui fut quelque temps en usage à Syracuse, et qui était à peu près la même chose que l' ostracisme chez les Athéniens.

PÉTARADE. s. f.

PÉTARADE. s. f. Plusieurs pets de suite. Il ne se dit guère qu' en parlant Des chevaux et d' autres animaux semblables, lorsqu' ils pètent en ruant. Le cheval se mit à ruer et à faire des pétarades.

Il se dit aussi d' Un bruit qu' on fait de la bouche, par mépris pour quelqu' un. Il lui a fait une pétarade.

Fig. et fam., Il m' a répondu par une pétarade, Il n' a fait aucun cas de ce que je lui ai dit.

PÉTARD. s. m.

PÉTARD. s. m. Sorte de machine de fer ou de fonte, en forme de cône renversé, qu' on remplit de poudre à canon, et qu' on attache à une porte pour la briser, ou à une muraille pour l' ébranler. Charger un pétard. Attacher le pétard à une porte.

PÉTARD

PÉTARD se dit aussi d' Une pièce d' artifice faite avec de la poudre à canon, et du papier ou du parchemin mis en plusieurs doubles, et extrêmement battu et serré. Jeter des pétards. Un pétard lui creva dans la main.

PÉTARDER. v. a.

PÉTARDER. v. a. Faire jouer le pétard. Pétarder une porte.

PÉTARDÉ, ÉE. participe

PÉTARDÉ, ÉE. participe

PÉTARDIER. s. m.

PÉTARDIER. s. m. Celui qui fait les pétards, ou qui les applique. Habile pétardier. Hardi pétardier.

PÉTASE. s. m.

PÉTASE. s. m. T. d' Antiq. Sorte de chapeau rond, à bords très-étroits, qui était en usage chez les anciens. Le pétase ailé de Mercure.

PÉTAUD. s. m.

PÉTAUD. s. m. (Plusieurs disent, Petaud.) Terme qui n' est usité que dans cette phrase familière, La cour du roi Pétaud, Un lieu de confusion, où tout le monde est maître. Cette maison est la cour du roi Pétaud.

PÉTAUDIÈRE. s. f.

PÉTAUDIÈRE. s. f. (Plusieurs disent, Petaudière.) Une assemblée où il n' y a pas d' ordre, un lieu où chacun fait le maître. Cette maison, cette assemblée est une pétaudière, une vraie pétaudière. Il est familier.

PÉTÉCHIAL, ALE. adj.

PÉTÉCHIAL, ALE. adj. T. de Médec. Qui est accompagné de pétéchies, ou qui est de la nature des pétéchies. Fièvre pétéchiale. Éruption pétéchiale.

PÉTÉCHIES. s. f. pl.

PÉTÉCHIES. s. f. pl. T. de Médec. Taches pourprées, semblables à des morsures de puces, qui paraissent sur la peau dans les fièvres graves.

PET-EN-L' AIR. s. m.

PET-EN-L' AIR. s. m. Espèce de robe de chambre fort courte, qui ne descend que jusqu' au bas des reins. Être en pet-en-l' air.

PÉTER. v. n.

PÉTER. v. n. (Plusieurs disent, Peter.) Faire un pet.

Prov., fig. et bass., Péter plus haut que le cul, Entreprendre des choses au-dessus de ses forces; Prendre des airs au-dessus de son état. Il ne faut pas péter plus haut que le cul.

PÉTER

PÉTER se dit figurément de Certaines choses qui font un bruit subit et éclatant. Le bois de chêne pète dans le feu. Le laurier et le sel, jetés dans le feu, pètent. Cette boîte, cette fusée, ce fusil, ce pistolet, etc., pète bien. Cette bouteille de vin mousseux a bien pété, Une corde de son violon, de sa harpe vient de péter. Ce vin fait péter les bouteilles.

Fig., Son fusil, son pistolet lui a pété dans la main, Son fusil, son pistolet, en faisant explosion, lui a crevé dans la main.

Prov. et fig., Ne comptez pas sur les promesses de cet homme, il vous pétera dans la main, Il vous manquera au besoin. On dit de même, J' avais pour cinquante mille francs de billets qui m' ont pété dans la main, Que j' ai perdus, dont je n' ai pas été payé.

Prov. et fig., La gueule du juge en pétera, il faut que la gueule du juge en pète, se dit Lorsque dans une affaire on ne veut point d' accommodement, et qu' on veut qu' elle soit jugée.

PÉTEUR, EUSE. s.

PÉTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui pète, qui a l' habitude de péter.

Prov. et bass., On l' a chassé comme un péteur d' église, ou simplement, comme un péteur, comme un péteux, se dit D' un homme qu' on a chassé honteusement de quelque endroit.

PÉTILLANT, ANTE. adj.

PÉTILLANT, ANTE. adj. (Plusieurs disent, Pétillant.) Qui petille, qui brille avec éclat. Vin petillant. Des yeux petillants. Des yeux petillants d' esprit. Un écrit, un style petillant d' esprit. Un sang petillant.

PÉTILLEMENT. s. m.

PÉTILLEMENT. s. m. (Plusieurs disent, Pétillement.) Action de petiller. Le petillement du sel, du sarment dans le feu. Le petillement du salpêtre.

PÉTILLER. v. n.

PÉTILLER. v. n. (Plusieurs disent, Pétiller.) Éclater avec un petit bruit réitéré et en sautillant. Le sel petille dans le feu. Les feuilles de laurier petillent dans le feu. Du bois, du charbon, du feu qui petille. Le vin de Champagne mousseux, la bière mousseuse petille dans le verre.

Fig., Le sang lui petille dans les veines, Il a le sang vif, il est impatient, impétueux.

Fig., Petiller d' ardeur, d' impatience, de joie, d' indignation, de colère, etc., Manifester par ses regards, par ses gestes, beaucoup d' ardeur, d' impatience, de joie, d' indignation, de colère.

Fig. et fam., Petiller de faire une chose, Souhaiter avec ardeur de la faire, en avoir une extrême impatience. Il petille de vous aller voir.

Fig., Petiller d' esprit, Avoir, montrer, annoncer un esprit vif et brillant. Cet enfant petille d' esprit. Son style petille d' esprit. Ses yeux petillent d' esprit.

Absol., Ses yeux petillent, Ils sont vifs et étincelants.

PÉTIOLE. s. m.

PÉTIOLE. s. m. T. de Botan. (Dans ce mot et dans le suivant, T se prononce comme C.) La partie d' une feuille qui lui sert de support, la queue d' une feuille. Pétiole simple. Pétiole commun.

PÉTIOLÉ, ÉE. adj.

PÉTIOLÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Porté par un pétiole; par opposition à Sessile. Feuille pétiolée.

PETIT, ITE. adj.

PETIT, ITE. adj. Qui a peu d' étendue, peu de volume dans son genre, dans son espèce. En ce sens, il est opposé également à Grand et à Gros, selon les différentes choses dont on parle. Un petit homme. Un petit chien. Un petit cheval. C' est un homme de petite taille, de petite stature. De petites proportions. Une petite montagne. Un petit jardin. Un petit logement. Une petite ville. Un petit espace. Le petit doigt du pied, de la main. Un petit caractère d' écriture. Une petite lettre. Un petit volume. Faire un petit paquet. Un petit pâté.

Porter de petits cheveux, Porter les cheveux courts. Porter un petit collet, le petit collet, Être habillé en ecclésiastique.

En termes de Rôtisseur, Petits pieds, Les grives, cailles, ortolans et autres oiseaux d' un goût délicat.

Au petit pied. Voyez PIED.

PETIT

PETIT se dit aussi D' une quantité numérique, et il est opposé à Nombreux. Un petit nombre de personnes. Une petite somme d' argent. Un petit revenu. Une petite quantité de gens.

Il se dit généralement De toutes les choses physiques ou morales qui sont moindres que d' autres dans le même genre. Petit talent. Petite fortune. De petite conséquence. Petit ménage. Petit train. Petite dépense. Petit vent. Petit jeu. Petit moment. Marcher à petit bruit, à petites journées. Faire ses affaires à petit bruit. Aller au petit pas. Brûler à petit feu. La cour a pris aujourd' hui le petit deuil. Rendez-moi ce petit service. Prov., Petite pluie abat grand vent.

C' est un petit esprit, se dit D' un homme minutieux, qui attache de l' importance à de petites choses. On le dit aussi D' un homme qui a des sentiments peu nobles, peu généreux.

C' est un petit génie, se dit D' un homme dont les facultés intellectuelles sont très-bornées.

Cela est bien petit, Cela est peu noble, cela est bas. Il s' est vengé en le destituant: cela est bien petit.

Une petite complexion, une petite constitution, Une complexion, une constitution faible.

Se faire petit, Se placer, s' arranger de manière à occuper le moins de place qu' il est possible; et, figurément, Éviter l' éclat, ne point chercher à occuper de soi, à attirer sur soi les regards.

Fig., Se faire petit, être petit devant quelqu' un, S' abaisser devant lui par respect ou par crainte. Être petit devant quelqu' un, signifie aussi, Perdre beaucoup à être comparé avec lui; ne paraître rien devant lui. Tout ce qu' il y a de grand dans le monde, est petit devant Dieu.

En être aux petits soins avec quelqu' un, Avoir pour lui des attentions recherchées, délicates.

Le petit peuple, Le bas peuple, le menu peuple. Des gens de petite étoffe, de petites gens, Des gens de basse condition. Petit marchand, Marchand en détail, qui a une petite boutique.

Pop., Le petit monde, par opposition Au grand monde, aux personnes opulentes et considérables. Il ne faut pas tant mépriser le petit monde.

La petite pointe du jour, La première pointe, la première apparence du jour.

La petite guerre, Celle qui se fait par détachements ou par partis, dans le dessein d' observer les démarches de l' ennemi, de l' incommoder, de le harceler. Il se dit aussi d' Un simulacre de guerre, dans lequel des corps d' une même armée manoeuvrent et combattent les uns contre les autres, en tirant seulement à poudre.

Au Trictrac, Petit jan, Le plein fait dans la partie du tablier où les dames sont en pile au commencement de la partie. Faire un petit jan.

PETIT

PETIT signifie quelquefois, En raccourci, en miniature. Cette ville est un petit Paris. Cet hôtel est un petit Louvre.

PETIT

PETIT se joint aussi à plusieurs substantifs, avec lesquels il semble ne former qu' un seul mot.

Petit-fils, Le fils du fils ou de la fille, par rapport à l' aïeul et à l' aïeule. On dit, Petite-fille au féminin, dans la même signification que Petit-fils au masculin. Arrière-petit-fils, arrière-petite-fille, Le fils, la fille du petit-fils, et de la petite-fille, par rapport au bisaïeul ou à la bisaïeule.

Petit-gris, Sorte de fourrure faite de la peau d' un écureuil du Nord.

Petit-lait, Sérosité qui se sépare du lait lorsqu' il se caille. Petit-lait clarifié.

Petites-Maisons. Voyez MAISON.

Petit-maître. Voyez MAÚTRE.

Petit-neveu, Le fils du neveu ou de la nièce, par rapport au frère et à la soeur de l' aïeul ou de l' aïeule. On dit, Petite-nièce au féminin, dans la même signification que Petit-neveu au masculin.

Petite-oie. Voyez OIE.

Petits-pieds. Voyez PIED.

Petite vérole, Maladie dangereuse qui se manifeste par des éruptions à la peau, et dont on se préserve par la vaccine.

En termes d' Imprimerie, Petit canon, petit parangon, petit romain, petit texte. Voy. CANON, PARANGON, ETC.

PETIT

PETIT exprime quelquefois une idée d' affection; c' est ainsi que des époux s' appellent familièrement, Mon petit homme, mon petit mari, ma petite femme, ou simplement, Mon petit, ma petite.

Il se dit substantivement Des enfants, par caresse ou par familiarité. Venez çà, petit. Mon petit, donnez-moi cela. Pauvre petit, qu' il est raisonnable! Mon petit est malade. J' ai appris que votre petite avait été enrhumée.

PETIT

PETIT se dit encore substantivement Des hommes qui manquent de naissance, de fortune, de crédit, de pouvoir, par opposition à ceux qui jouissent de ces avantages. La mort n' épargne ni grands ni petits. Il a contre lui les grands et les petits. Dans cette acception, il ne s' emploie qu' au masculin.

Du petit au grand, Par comparaison des petites choses aux grandes. En fait de machines, il y a beaucoup de différence du petit au grand. Il ne faut pas toujours argumenter du petit au grand, conclure du petit au grand. Pour juger du petit au grand. À raisonner du petit au grand. On dit de même, En comparant les choses du petit au grand.

Un petit, Un peu. Reposons-nous un petit. Il est vieux.

EN PETIT. loc. adv.

EN PETIT. loc. adv. En raccourci. Peindre en petit. Un modèle en petit. Les machines qui réussissent en petit, ne réussissent pas toujours en grand. Cette église est Saint-Pierre de Rome en petit.

PETIT À PETIT. loc. adv.

PETIT À PETIT. loc. adv. Peu à peu, par degrés peu sensibles. Il a fait sa fortune petit à petit.

Prov. et fig., Petit à petit l' oiseau fait son nid, On fait peu à peu sa fortune, sa maison.

PETIT. s. m.

PETIT. s. m. Il se dit de Certains animaux nouvellement nés, par rapport au père et à la mère. Cette chienne a fait des petits. Les petits d' une chienne. Les petits d' un aigle, d' un corbeau, d' une tourterelle. Le père, la mère et les petits.

PETITEMENT. adv.

PETITEMENT. adv. En petite quantité, fort peu. Il a du bien, mais il en a petitement. Nous nous sommes petitement amusés à ce spectacle, à ce bal.

Être logé fort petitement, Être logé fort à l' étroit.

PETITEMENT

PETITEMENT signifie aussi, Mesquinement. Il vit petitement. Il nous a traités bien petitement.

Il signifie encore, Avec petitesse, sans élévation. C' est penser bien petitement. Il s' est vengé bien petitement.

PETITESSE. s. f.

PETITESSE. s. f. Peu d' étendue, peu de volume. La petitesse d' un vase. La petitesse de sa taille. La petitesse du caractère de cette édition. La petitesse du volume.

Il signifie aussi, Modicité; et, en ce sens, il n' est guère usité qu' en parlant De dons, de présents. La petitesse de ce don sera pour vous un motif de l' accepter.

Il s' emploie figurément, et signifie, Faiblesse, bassesse. L' homme, en considérant sa petitesse, ne saurait trop s' humilier devant Dieu. Il y a dans cette action, dans cette pensée bien de la petitesse de coeur, bien de la petitesse d' âme. La petitesse de l' esprit fait l' opiniâtreté. La petitesse d' esprit est voisine de la méchanceté. Il y a de la petitesse d' esprit, il y a de la petitesse à se formaliser d' une pareille chose, à s' occuper de semblables bagatelles.

Il se dit quelquefois Des actions qui dénotent la petitesse du coeur, de l' âme, de l' esprit. C' est une petitesse à lui de s' être offensé de si peu de chose. Les petitesses de sa conduite lui ont fait tort. Le culte de la religion véritable ne doit pas être dégradé par les petitesses de la superstition. C' est un homme plein de petitesses.

PÉTITION. s. f.

PÉTITION. s. f. T. didactique. Il n' est usité que dans cette locution, Pétition de principe, Raisonnement vicieux qui consiste à poser en fait, en principe la chose même qui est en question. C' est une pétition de principe. Faire une pétition de principe.

PÉTITION

PÉTITION se dit, dans le langage ordinaire, d' Une demande par écrit adressée à une autorité, pour obtenir une grâce, ou le redressement de quelque grief. La charte a consacré le droit de pétition. Faire, adresser, présenter une pétition au ministre, à la chambre. Apostiller, appuyer une pétition. Faire droit à une pétition. La chambre a renvoyé sa pétition au ministre. On a passé à l' ordre du jour sur cette pétition. Il a toujours une pétition en poche. Enregistrer des pétitions.

En Jurispr., Plus-pétition. Voyez ce mot composé. à son rang alphabétique.

PÉTITIONNAIRE. s. des deux genres

PÉTITIONNAIRE. s. des deux genres Celui ou celle qui fait, qui présente une pétition.

PÉTITOIRE. s. m.

PÉTITOIRE. s. m. T. de Jurispr. Il se dit en parlant D' une demande faite en justice, pour être maintenu ou rétabli dans la propriété d' un bien immobilier. Se pourvoir au pétitoire. Demande au pétitoire. Demandeur, défendeur au pétitoire. La loi défend de juger conjointement le pétitoire et le possessoire.

Gagner son procès au pétitoire, Être déclaré légitime propriétaire de l' héritage en litige.

PÉTITOIRE

PÉTITOIRE est aussi adjectif féminin, dans cette locution, Action pétitoire, Demande au pétitoire.

PETON. s. m.

PETON. s. m. Diminutif de Pied. Un petit pied. Voilà de jolis petons. Il ne se dit qu' en parlant Des enfants, ou par plaisanterie.

PÉTONCLE. s. f.

PÉTONCLE. s. f. Nom de plusieurs espèces de coquillages bivalves.

PÉTRÉE. adj. f.

PÉTRÉE. adj. f. Il n' est usité que dans cette expression, L' Arabie Pétrée, Partie de l' Arabie qui est couverte de pierres, de rochers.

PÉTREL. s. m.

PÉTREL. s. m. Oiseau nageur de haute mer, dont la présence annonce ordinairement aux navigateurs l' approche des tempêtes.

PÉTRIFIANT, ANTE. adj.

PÉTRIFIANT, ANTE. adj. Qui pétrifie. Les sucs pétrifiants. Fontaine pétrifiante.

PÉTRIFICATION. s. f.

PÉTRIFICATION. s. f. Effet naturel par lequel des substances du règne animal ou du règne végétal sont changées en pierre, en conservant toujours leur première forme.

Il signifie aussi, La chose pétrifiée. Il y a de belles pétrifications dans le cabinet de ce curieux.

PÉTRIFIER. v. a.

PÉTRIFIER. v. a. Changer en pierre. Il y a des eaux qui pétrifient, par succession de temps, les choses qu' on y jette. Suivant la Fable, la tête de Méduse avait la vertu de pétrifier ceux qui la regardaient.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Le bois se pétrifie promptement dans cette terre.

Il s' emploie figurément, et signifie, Causer de la stupéfaction, rendre immobile. Vous m' avez pétrifié. Cette nouvelle m' a pétrifié.

PÉTRIFIÉ, ÉE. participe

PÉTRIFIÉ, ÉE. participe Bois pétrifié. Os pétrifiés. Coquilles pétrifiées. Il resta pétrifié, pétrifié de surprise, de douleur.

PÉTRIN. s. m.

PÉTRIN. s. m. Coffre dans lequel on pétrit et on serre le pain. On l' appelle autrement Huche. Acheter un pétrin. Vendre un pétrin.

Prov., fig. et pop., Être, se mettre dans le pétrin, Être, se mettre dans l' embarras.

PÉTRIR. v. a.

PÉTRIR. v. a. Détremper de la farine avec de l' eau, la mêler, la remuer, et en faire de la pâte. Pétrir du pain. Pétrir un gâteau. Ce boulanger pétrit bien sa pâte, pétrit bien son pain, et absolument, pétrit bien.

Il se dit, par extension, en parlant De certaines choses grasses et onctueuses que l' on presse fortement et en tous sens, avec les mains ou avec les pieds, pour en lier les différentes parties et leur donner de la consistance. Pétrir de l' argile.

Fig., Dieu nous a tous pétris du même limon, Il nous a tous faits semblables et égaux, nous a donné à tous les mêmes facultés, les mêmes passions, les mêmes faiblesses.

Fig. et fam., Il se croit pétri d' un autre limon que le reste des hommes, Il se croit d' une nature supérieure à celle des autres.

PÉTRI, IE. participe

PÉTRI, IE. participe Fig. et fam., C' est un homme tout pétri de salpêtre, se dit D' un homme colère et impétueux.

Fig. et fam., Il est pétri de bonté, se dit D' un homme extrêmement bon. On dit de même: Cet homme est tout pétri d' orgueil. Cette femme est pétrie de grâces. Etc.

Fig., Une âme pétrie de fange, de boue, Une âme vile et corrompue.

PÉTRISSAGE. s. m.

PÉTRISSAGE. s. m. Action de pétrir.

PÉTRISSEUR. s. m.

PÉTRISSEUR. s. m. Celui qui dans une boulangerie pétrit la pâte.

PÉTROLE. s. m.

PÉTROLE. s. m. Bitume liquide et noir qui se trouve dans le sein de la terre. Huile de pétrole.

PÉTROSILEX. s. m.

PÉTROSILEX. s. m. (L' S se prononce comme C.) T. de Minéralogie. Pierre siliceuse de la nature du feldspath.

PETTO (IN)

PETTO (IN) (On fait sentir les deux T.) Expression empruntée de l' italien, qui signifie, Dans l' intérieur du coeur, en secret, et qui n' est proprement d' usage qu' en parlant Du pape, lorsqu' il nomme un cardinal, sans le proclamer ni l' instituer. Le pape l' a fait cardinal in petto. Le pape a fait deux cardinaux, et en a réservé un in petto. On dit par extension, dans le langage familier: Le roi l' a fait pair in petto. Cet homme est mon gendre in petto. Etc.

PÉTULAMMENT. adv.

PÉTULAMMENT. adv. D' une manière pétulante. Il est peu usité.

PÉTULANCE. s. f.

PÉTULANCE. s. f. Qualité de celui qui est pétulant. Avoir beaucoup de pétulance. Parler avec beaucoup de pétulance. La pétulance de ses mouvements incommode et inquiète tous ceux qui l' entourent.

PÉTULANT, ANTE. adj.

PÉTULANT, ANTE. adj. Vif, impétueux et brusque, qui a peine à se contenir. Il est fort pétulant. Il est d' un naturel pétulant, d' une humeur pétulante.

PETUN. s. m.

PETUN. s. m. Tabac. Il est vieux, et ne s' employait que par une espèce de dénigrement, comme dans cette phrase, Un preneur de petun.

PETUNER. v. n.

PETUNER. v. n. Prendre, fumer du tabac. Ils n' ont fait que petuner toute la nuit. Il est vieux, et ne se disait que par dénigrement.

PÉTUNSÉ. s. m.

PÉTUNSÉ. s. m. Mot emprunté des Chinois, qui appellent ainsi La pierre dont ils se servent pour faire la porcelaine.

PEU. adv. de quantité

PEU. adv. de quantité Il est opposé à Beaucoup. Manger peu. Dépenser peu. Parler peu, fort peu. Avoir peu de bien, très-peu de bien. Être peu sensible à l' intérêt. Il arrivera dans peu de temps, dans peu de jours. Je vous dirai en peu de mots. Cela est de peu de conséquence, de peu d' importance. Peu de monde a su son arrivée. Peu s' en est fallu qu' il ne se soit tué. Il s' en faut de peu que ce vase ne soit plein. Il s' en faut peu que je ne vous blâme. Il a fini son travail, ou peu s' en faut. Peu m' importe qu' il m' approuve ou me blâme. Peu de gens négligent leurs intérêts. C' est peu d' être concis, il faut être clair. C' est peu qu' il veuille être le premier, il voudrait être le seul. Il y a peu d' hommes qui sachent connaître leurs véritables intérêts.

Prov., À grands seigneurs peu de paroles, Il faut leur expliquer en fort peu de mots ce qu' on veut leur faire entendre.

C' est peu de chose, se dit D' une chose ou d' une personne dont on ne fait point cas. C' est peu de chose que cela. C' est peu de chose que cet homme-là.

Peu de chose, se dit aussi d' Un petit obstacle, d' un petit retard. Peu de chose arrête encore. Cela tient à peu de chose. Il faudra peu de chose. Il s' en faut peu de chose que cela n' aille.

Fig. et fam., Mettre peu de chose, mettre peu pour son compte, mettre peu dans le commerce de la vie, Contribuer faiblement au bien-être commun, ou à la conversation, à l' amusement.

Fam., C' est peu de chose que de nous, se dit Pour marquer la faiblesse et la misère de la condition humaine.

Prov., Paix et peu, Avoir peu et vivre en paix, c' est tout ce que doit désirer l' homme raisonnable.

Prov., Peu et bon, On se contente de peu, pourvu qu' il soit bon.

Prov. et pop., Peu ou prou, ni peu ni prou, Peu ou beaucoup, ni peu ni beaucoup. Donnez-m' en peu ou prou. Je n' en ai ni peu ni prou.

Fam., Peu ou point, Presque point. Ni peu ni point, Point du tout. Il a peu ou point de santé. Il n' a d' esprit ni peu ni point.

PEU

PEU est aussi substantif. Le peu que j' ai fait pour vous ne mérite pas tant de remercîments. Le peu qui me reste à vivre. Le peu que j' ai dit. Le peu de cas qu' on en fait. Le peu de plaisir que j' y prends. Le peu de leçons que j' ai prises ont suffi. Le peu de diligence et d' exactitude qu' il a mis dans la conduite de cette affaire, est cause qu' elle a échoué. Son peu de mérite. Votre peu d' assiduité. Il vit du peu qu' il a. Excusez mon peu de mémoire. J' attribue cela au peu de soin que vous avez eu.

Excusez du peu, se dit ironiquement À celui qui se plaint qu' on ne lui donne pas assez, quoiqu' on lui donne beaucoup. Il se dit aussi quelquefois par celui même qui trouve qu' on lui donne trop.

PEU

PEU s' emploie aussi substantivement, précédé de l' adjectif Un. Attendez un peu, encore un peu. Connaissez-vous cet homme? Un peu. Donnez-moi un peu de pain. Ayez un peu de patience. Dans le langage familier, Un peu, est quelquefois explétif. Dites-moi un peu. Venez ici un peu, que je vous parle. Voyons un peu comment vous vous y prendrez.

PEU

PEU s' emploie aussi substantivement sans article, et il signifie, Peu de chose. Se contenter de peu. Vivre de peu. Peu lui suffit. Il tient à peu. Il se tient à peu.

Un homme de peu, Un homme de basse condition.

Fam., Il n' y en a pas pour peu, Il y en a beaucoup.

PEU À PEU. loc. adv.

PEU À PEU. loc. adv. Lentement, par un progrès presque imperceptible. Les jours augmentent peu à peu. Peu à peu l' on en viendra à bout. Les eaux s' écoulent peu à peu. Cela vient peu à peu.

DANS PEU, SOUS PEU. loc. adverbiales et elliptiques

DANS PEU, SOUS PEU. loc. adverbiales et elliptiques Dans peu de temps. Il arrivera dans peu, sous peu. On dit de même, Avant qu' il soit peu, avant peu vous aurez de mes nouvelles.

PEU APRÈS. loc. adv.

PEU APRÈS. loc. adv. Peu de temps après. Il vint chez moi à midi, peu après il me quitta.

QUELQUE PEU. loc. adv.

QUELQUE PEU. loc. adv. Un peu. Il est quelque peu fat. Je l' ai connu quelque peu.

TANT SOIT PEU. loc. adv.

TANT SOIT PEU. loc. adv. Très-peu. Attendez tant soit peu. Mettez-en tant soit peu.

À PEU PRÈS, À PEU DE CHOSE PRÈS. loc. adv.

À PEU PRÈS, À PEU DE CHOSE PRÈS. loc. adv. Presque, environ. Ils sont à peu près de même âge. Ces deux étoffes sont de même prix, à peu de chose près.

Il s' emploie aussi substantivement. L' à peu près suffit dans les choses qui n' exigent pas une grande précision.

SI PEU, AUSSI PEU, TROP PEU. loc. relatives et comparatives

SI PEU, AUSSI PEU, TROP PEU. loc. relatives et comparatives Vous y serez si peu, aussi peu, tant et si peu que vous voudrez. Vous en donnerez aussi peu qu' il vous plaira. Donnez-m' en si peu que rien. Ce n' est pas la peine de s' y mettre pour si peu. Il a si peu de sens, qu' il ne peut comprendre les choses les plus simples. Il est encore enrhumé, mais si peu, que ce n' est pas la peine d' en parler. Si peu qu' on le provoque, il entre en fureur. Il a trop peu d' intérêt à cela pour s' en mêler.

POUR PEU QUE. loc. conjonctive

POUR PEU QUE. loc. conjonctive qui est toujours suivie du subjonctif. Il le fera pour peu que vous lui en parliez, Si vous lui en parlez le moins du monde. Pour peu que vous en preniez soin, pour peu de soin que vous en preniez, Si vous en prenez le moindre soin.

PEUPLADE. s. f. coll.

PEUPLADE. s. f. coll. Multitude d' habitants qui passe d' un pays dans un autre pour le peupler. Envoyer une peuplade dans un pays. Les différentes peuplades qui ont été envoyées dans l' Amérique, dans les Indes.

Faire une peuplade dans un pays, Y envoyer, y établir une peuplade, une colonie.

PEUPLADE

PEUPLADE s' emploie aussi comme diminutif de Peuple, et se dit de Certains rassemblements d' hommes fixes ou errants, dans les pays non encore civilisés. Des peuplades errantes. Les peuplades de l' intérieur de l' Afrique.

PEUPLE. s. m. coll.

PEUPLE. s. m. coll. Nation, multitude d' hommes d' un même pays, qui vivent sous les mêmes lois. Peuple ancien. Peuple nouveau. Peuple civilisé. Peuple barbare. Peuple sauvage. Peuple nomade. Peuple pasteur. Peuple guerrier, belliqueux, conquérant, pacifique, commerçant, industrieux, agricole, navigateur. Peuple doux, poli, hospitalier. Peuple sage. Peuple corrompu. Peuple éclairé. Peuple ignorant, superstitieux. Peuple riche. Peuple pauvre. Peuple fier, indompté, indiscipliné. Le peuple juif. Le peuple d' Israël. Le peuple hébreu a été appelé le peuple de Dieu. Le peuple romain. Le peuple français. Le peuple anglais. Les peuples septentrionaux. Les peuples asiatiques. Les peuples d' Orient, du Nord, etc. Les peuples chrétiens. Les peuples mahométans. Tous les peuples de la terre. Une charte garantit les droits de ce peuple. Un peuple en révolution. Un peuple qui chérit ses institutions, son roi. La doctrine de la souveraineté du peuple. Au pluriel, Peuples, se dit quelquefois Des habitants d' un État composé de diverses provinces, dont plusieurs ont été réunies par la conquête ou autrement, et sont régies par des lois, des coutumes particulières. Les peuples qui composent cet empire. Ce prince rendit ses peuples heureux.

Le peuple-roi, L' ancien peuple romain.

Prov., La voix du peuple est la voix de Dieu, Ordinairement le sentiment général est fondé sur la vérité.

PEUPLE

PEUPLE se dit quelquefois d' Une multitude d' hommes qui n' habitent pas le même pays, mais qui ont une même origine, une même religion, etc. Le peuple juif est dispersé par toute la terre. Cette victoire, remportée sur les infidèles, fut un sujet de joie pour tout le peuple chrétien.

Il se dit aussi Des habitants d' une même ville, d' un même bourg, d' un même village. Il y a beaucoup de peuple dans Paris. Tout le peuple du bourg, du village, accourut. Dans ce sens, il est peu usité.

PEUPLE

PEUPLE se dit quelquefois d' Une partie de la nation, considérée sous des rapports politiques. Le sénat et le peuple romain. Ce ministre eut contre lui les grands et le peuple.

Il se dit souvent de La partie la moins notable des habitants d' une même ville, d' un même pays, considérée sous le rapport de l' instruction et de la fortune. Il y eut quelque rumeur parmi le peuple. La plupart du temps, le peuple ne sait ce qu' il veut. Il n' y avait que du peuple à la promenade. C' est un homme du peuple. Ce quartier est habité par le peuple. Il n' y a que le peuple qui aille dans ces endroits.

Le petit peuple, le menu peuple, le bas peuple, la lie du peuple, La partie du peuple tout à fait ignorante et pauvre. Un homme de la lie du peuple. Des gens du bas peuple.

PEUPLE

PEUPLE s' emploie quelquefois adjectivement, pour signifier, Vulgaire, commun. Combien de gens croient pouvoir mépriser le peuple, qui sont peuple eux-mêmes. Les autres princes avaient l' air peuple auprès de lui.

PEUPLE

PEUPLE se dit quelquefois, par extension, d' Une multitude de personnes considérées sous certains rapports qui leur sont communs. Le peuple des auteurs. Un peuple de héros. Elle a tout un peuple d' adorateurs.

PEUPLE

PEUPLE se dit encore Du petit poisson qu' on met dans un étang pour le peupler. Il y a peu de poisson dans cet étang, il y faut mettre du peuple.

PEUPLE

PEUPLE se dit également Des rejetons qui viennent au pied de certains arbres et de certaines plantes.

PEUPLER. v. a.

PEUPLER. v. a. Établir une multitude d' habitants en quelque pays, en quelque endroit. Romulus, après avoir fondé Rome, la peupla de gens ramasses sans choix. Peupler un pays abandonné, une île déserte.

Il se dit aussi en parlant Des animaux. Peupler un pays de gibier. Peupler une garenne de lapins. Peupler un étang de poissons. Peupler un colombier de pigeons.

Fig., Peupler un bois, une vigne, Y mettre du nouveau plant.

PEUPLER

PEUPLER signifie aussi, Remplir un lieu d' habitants par la voie de la génération. Les premiers hommes qui ont peuplé l' Amérique.

Il se dit également Des animaux. Des boeufs, des chevaux, des chèvres qu' on laissa dans cette île déserte, la peuplèrent en peu d' années. Quelques paires de lapins ont suffi pour peupler cette garenne en moins de deux ans. L' alevin qu' il a jeté dans son étang l' a eu bientôt peuplé.

PEUPLER

PEUPLER s' emploie comme verbe neutre, en parlant Des hommes et des animaux, et il signifie, Multiplier par la génération. Toutes les nations ne peuplent pas également. Cette classe d' hommes peuple beaucoup. Il n' y a pas de poisson qui peuple autant que la carpe. Il n' y a point d' animaux qui peuplent tant que les lapins.

PEUPLER

PEUPLER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir habité, peuplé. Les campagnes se peuplent. Ces pays se sont peuplés fort promptement.

PEUPLÉ, ÉE. participe

PEUPLÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif. Un pays fort peuplé, une province, une ville fort peuplée, Un pays, une province, une ville où il y a beaucoup d' habitants.

PEUPLIER. s. m.

PEUPLIER. s. m. Arbre fort haut qui croît dans les lieux humides et marécageux, et dont on distingue plusieurs espèces. Peuplier blanc. Peuplier noir. Peuplier d' Italie. Peuplier de Caroline. Le tremble est une espèce de peuplier. On dit quelquefois, Peuple.

PEUR. s. f.

PEUR. s. f. Crainte, frayeur; mouvement par lequel l' âme est excitée à éviter un objet qui lui paraît nuisible. Avoir peur. Il eut grand' peur. Il eut une belle peur. Faire peur à quelqu' un. Je lui en ai fait la peur. Trembler de peur. Mourir de peur. La peur le fit pâlir. La peur lui a troublé l' esprit. Il n' en a eu que la peur. Il en a été quitte pour la peur. Il a eu plus de peur que de mal. Votre peur est mal fondée. La peur de la mort. Il a peur des revenants, des esprits. Il a peur de tout. Il n' a peur de rien. Il a cédé par peur. Être fort susceptible de peur. Être sujet à la peur. Se livrer à la peur. C' est un homme sans peur, incapable de peur, qui ne connaît point la peur. Le chevalier Bayard a été surnommé le Chevalier sans peur et sans reproche.

Je lui ferai la moitié de la peur, se dit Pour faire entendre qu' on ne craint guère, qu' on ne craint point un ennemi qui menace de nous attaquer.

Prov., La peur n' est bonne à rien, la peur ne guérit de rien, Elle est toujours nuisible.

Prov., La peur grossit les objets, On s' exagère ce qu' on craint.

Fig. et par exagérat., Mourir de peur, Craindre beaucoup. Je meurs de peur que sa lettre de change ne soit protestée.

Prov., On ne saurait guérir de la peur, Les impressions que fait la crainte sur une personne timide, ne peuvent s' effacer, quelque vaine qu' en soit la cause.

Prov. et fig., N' aille au bois qui a peur des feuilles, Quand on craint le danger, il ne faut pas aller où il y en a.

Prov., Il a peur de son ombre, Les moindres choses lui font peur.

Fam., Être laid à faire peur, Être excessivement laid. Être habillé, mis à faire peur, Être vêtu d' une manière bizarre et ridicule. On dit dans le même sens, Être dans un équipage, dans un accoutrement à faire peur.

PEUR

PEUR s' emploie par exagération dans plusieurs autres phrases. J' ai peur de vous incommoder. J' ai peur que cela ne vous fasse de la peine. J' ai bien peur qu' il ne vienne pas. J' ai peur pour lui. J' ai peur qu' il n' en soit mauvais marchand. Il n' a osé vous le dire, par la peur de vous déplaire. Je n' ai pas peur qu' il nous manque de parole.

DE PEUR QUE. loc. conjonctive

DE PEUR QUE. loc. conjonctive Dans la crainte que, pour éviter que. Cachez-lui votre dessein, de peur qu' il ne le traverse.

DE PEUR DE. loc. prépositive

DE PEUR DE. loc. prépositive Par crainte de. Il ne sort jamais la nuit, de peur des voleurs, de peur d' être attaqué.

DE PEUR. loc. adv.

DE PEUR. loc. adv. Par un sentiment de peur. Il y a consenti de peur. Il en a eu la colique de peur.

PEUREUX, EUSE. adj.

PEUREUX, EUSE. adj. Craintif, timide, qui est susceptible de frayeur, qui est sujet à la peur. Beaucoup de femmes sont peureuses. Il est extrêmement peureux. Le lièvre est un animal fort peureux.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un petit peureux. Vous êtes une peureuse.

PEUT-ÊTRE. Adverbe dubitatif

PEUT-ÊTRE. Adverbe dubitatif Cela arrivera-t-il? Peut-être. Peut-être que oui, peut-être que non. Peut-être viendra-t-il. Peut-être qu' il viendra. Vous croyez peut-être qu' il est de vos amis; vous êtes dans l' erreur.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Vous fondez-vous sur un peut-être? Rabelais disait en mourant: «Je vais chercher un grand peut-être.»

Fam., Il n' y a pas de peut-être, se dit À quelqu' un qui vient de se servir du mot Peut-être, pour lui déclarer qu' il a tort de douter, que la chose dont on parle est certaine.

PHAÉTON. s. m.

PHAÉTON. s. m. Espèce de voiture à quatre roues, haute et légère.

PHAGÉDÉNIQUE. adj. des deux genres

PHAGÉDÉNIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Rongeant. Il se dit Des ulcères malins qui rongent et corrodent les chairs voisines; et Des remèdes qui consument les chairs baveuses et superflues. Ulcères phagédéniques. Médicaments phagédéniques. Eau phagédénique.

PHALANGE. s. f.

PHALANGE. s. f. T. d' Antiq. Corps de piquiers pesamment armés qui combattaient sur quatre, huit, douze, seize de hauteur et plus. Phalange simple, double, triple, quadruple. Front de la phalange. Corps de la phalange. La phalange octuple, dont on voit un exemple à la bataille de Magnésie, avait de hauteur trente-deux hommes. Phalange macédonienne.

Il se dit poétiquement, et par extension, Des différents corps d' armée. Ce héros guidait nos phalanges.

PHALANGE

PHALANGE en termes d' Anatomie, se dit Des os qui composent les doigts de la main et du pied. Le pouce a deux phalanges, et les autres doigts en ont trois.

PHALANGITE. s. m.

PHALANGITE. s. m. T. d' Antiq. Soldat de la phalange. Il est peu usité.

PHALÈNE. s. f.

PHALÈNE. s. f. Nom que les naturalistes donnent aux papillons nocturnes, pour les distinguer des papillons de jour.

PHALEUCE ou PHALEUQUE. adj.

PHALEUCE ou PHALEUQUE. adj. T. de Versification grecque et latine. Il se dit D' une espèce de vers ayant cinq pieds, dont le premier est ordinairement un spondée, quelquefois un ïambe, le second toujours un dactyle, le troisième et le quatrième des trochées, et le dernier ordinairement un spondée, et quelquefois un trochée. La plupart des pièces de Catulle sont en vers phaleuces.

PHALLUS. s. m.

PHALLUS. s. m. (On fait sentir les deux L et l' S.) T. d' Antiq. Représentation du membre viril, que l' on portait dans les fêtes d' Osiris, dans les fêtes de Bacchus, etc. Le phallus était l' emblème du principe générateur.

PHANÉROGAME. adj. des deux genres

PHANÉROGAME. adj. des deux genres T. de Botan. Il est opposé à Cryptogame, et se dit Des plantes pourvues de fleurs, c' est-à-dire, d' organes sexuels apparents. Les végétaux, les plantes phanérogames. On l' emploie aussi comme substantif féminin. La classe des phanérogames est plus nombreuse que celle des cryptogames.

PHANTASMAGORIE. s. f.

PHANTASMAGORIE. s. f. Voyez FANTASMAGORIE.

PHANTASMAGORIQUE. adj.

PHANTASMAGORIQUE. adj. Voyez FANTASMAGORIQUE.

PHARAON. s. m.

PHARAON. s. m. Jeu de hasard qui se joue avec des cartes.

PHARE. s. m.

PHARE. s. m. Tour construite à l' entrée d' un port ou aux environs, et sur laquelle on tient des feux allumés pendant la nuit, pour guider les vaisseaux qui approchent des côtes. Le phare d' Alexandrie a donne son nom à tous les autres phares.

Il se dit aussi Du fanal placé sur la tour. Le phare nous servit beaucoup pour entrer dans le port.

Phare de Messine, Le détroit qui est entre l' Italie et la Sicile.

PHARISAÏQUE. adj. des deux genres

PHARISAÏQUE. adj. des deux genres Qui tient du caractère des pharisiens. Orgueil pharisaïque.

PHARISAÏSME. s. m.

PHARISAÏSME. s. m. Caractère des pharisiens.

Il se dit figurément pour Hypocrisie.

PHARISIEN. s. m.

PHARISIEN. s. m. Nom d' une secte chez les Juifs. Les pharisiens affectaient de se distinguer par la sainteté extérieure de leur vie.

Il se dit figurément de Ceux qui, chez les chrétiens, n' ont que l' ostentation de la piété.

PHARMACEUTIQUE. adj. des deux genres

PHARMACEUTIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la pharmacie. La chimie pharmaceutique. Opération, préparation pharmaceutique.

PHARMACEUTIQUE. s. f.

PHARMACEUTIQUE. s. f. Partie de la médecine, qui traite de la composition et de l' emploi des médicaments. Savant dans la pharmaceutique.

PHARMACIE. s. f.

PHARMACIE. s. f. L' art de préparer et de composer les médicaments. Entendre bien la pharmacie. Les médecins ont abandonné la pharmacie aux apothicaires. La chirurgie et la pharmacie étaient autrefois exercées par les médecins.

Il se dit aussi d' Un lieu où l' on prépare, où l' on conserve et où l' on vend ou distribue des médicaments. Une belle pharmacie. Une pharmacie bien garnie. La pharmacie d' un hôpital, d' un hospice.

PHARMACIEN. s. m.

PHARMACIEN. s. m. Celui qui exerce la pharmacie. C' est un bon pharmacien, un excellent pharmacien. La boutique d' un pharmacien.

PHARMACOPÉE. s. f.

PHARMACOPÉE. s. f. Traité qui enseigne la manière de préparer et de composer les médicaments. Nous avons des pharmacopées de différents auteurs et de différentes nations.

PHARMACOPOLE. s. m.

PHARMACOPOLE. s. m. Apothicaire. Il ne s' emploie guère que par plaisanterie. Un pauvre pharmacopole.

PHARYNX. s. m.

PHARYNX. s. m. T. d' Anat. Arrière-bouche, gosier, partie supérieure de l' oesophage.

PHASE. s. f.

PHASE. s. f. T. d' Astron. Il se dit Des diverses apparences de la lune et de quelques autres planètes, ou des différentes manières dont elles sont éclairées par le soleil. Les phases de la lune. Les phases de Vénus. La variété des phases de la lune est fort remarquable.

Il se dit, figurément, Des changements successifs qui se font remarquer dans certaines choses. Cet auteur décrit dans son ouvrage toutes les phases de la civilisation moderne.

PHASÉOLE. s. f.

PHASÉOLE. s. f. Voyez FASÉOLE.

PHÉBUS. s. m.

PHÉBUS. s. m. (On prononce l' S.) C' est le nom d' Apollon considéré comme dieu de la lumière. On l' emploie dans quelques phrases poétiques où il signifie, Le soleil. Le blond Phébus. Phébus lançait tous ses rayons.

PHÉBUS

PHÉBUS se dit aussi, figurément et familièrement, d' Un style obscur et ampoulé. Donner dans le phébus. Son style n' est que du phébus, est un phébus, est d' un phébus ridicule.

PHÉNICOPTÈRE. s. m.

PHÉNICOPTÈRE. s. m. T. d' Hist. nat. Voyez FLAMANT.

PHÉNIX. s. m.

PHÉNIX. s. m. Oiseau fabuleux qui, suivant l' opinion de quelques anciens, était unique en son espèce, vivait plusieurs siècles, et renaissait de sa cendre.

Il se dit, figurément, d' Une personne qu' on prétend être unique ou rare dans son espèce, qu' on trouve supérieure à toutes les autres personnes qui suivent la même carrière. Cet homme est un phénix. Cette femme est un phénix. Cet homme est le phénix des beaux esprits, des orateurs, des poëtes.

En Astron., Le Phénix, Constellation de l' hémisphère austral, qui n' est pas visible dans nos climats.

PHÉNOMÈNE. s. m.

PHÉNOMÈNE. s. m. T. didactique. Il se dit Des différents effets qu' on remarque dans la nature, de ce qu' on découvre dans les corps à l' aide des sens. Par la circulation du sang, on rend raison du battement du pouls, et de plusieurs autres phénomènes qu' on observe dans le corps humain. Les phénomènes de l' attraction, de la pesanteur. Les phénomènes de l' électricité. Expliquer un phénomène. Rendre raison d' un phénomène. On ignore la cause de ce phénomène.

Il se dit particulièrement de Tout ce qui apparaît de nouveau dans l' air, dans le ciel. Voilà un étrange phénomène, un phénomène extraordinaire. Les phénomènes qu' on a vus depuis peu. Les comètes, les météores sont des phénomènes.

Il se dit, figurément, de Certaines choses qui surprennent par leur nouveauté ou par leur rareté. Ce grand événement est un phénomène auquel on ne devait pas s' attendre. Fam., C' est un phénomène que de vous voir ici.

Il se dit aussi Des personnes qui surprennent par leurs actions, par leurs vertus, par leurs talents, etc. C' est un phénomène qu' un enfant aussi instruit. C' est un phénomène bien rare qu' un homme qui rend de bonne grâce justice à son ennemi.

PHILANTHROPE. s. m.

PHILANTHROPE. s. m. Celui qui par bonté naturelle est disposé à aimer tous les hommes.

Il signifie particulièrement, Celui qui s' occupe des moyens d' améliorer le sort de ses semblables.

PHILANTHROPIE. s. f.

PHILANTHROPIE. s. f. Amour de l' humanité.

PHILANTHROPIQUE. adj. des deux genres

PHILANTHROPIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la philanthropie, qui est inspiré par la philanthropie. Écrit philanthropique. Sentiments, projets, établissements philanthropiques. Société philanthropique. Vues philanthropiques.

PHILHARMONIQUE. adj.

PHILHARMONIQUE. adj. Qui aime l' harmonie. Il ne se dit qu' en parlant De certaines sociétés musicales. Une séance de la société philharmonique. Il s' est formé dans cette ville une société philharmonique.

PHILHELLÈNE. s. des deux genres

PHILHELLÈNE. s. des deux genres Ami des Hellènes, des Grecs modernes.

PHILIPPIQUE. s. f.

PHILIPPIQUE. s. f. Terme emprunté des harangues de Démosthène contre Philippe, et dont on se sert, dans le langage familier, pour signifier, Un discours violent et satirique. Il a fait une philippique contre moi.

PHILOLOGIE. s. f.

PHILOLOGIE. s. f. T. didactique. Science qui embrasse diverses parties des belles-lettres, et qui en traite principalement sous le rapport de l' érudition, de la critique et de la grammaire. Il est versé dans la philologie.

PHILOLOGIQUE. adj. des deux genres

PHILOLOGIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Qui concerne la philologie. Recherches philologiques. Mélanges philologiques.

PHILOLOGUE. s. m.

PHILOLOGUE. s. m. T. didactique. Homme de lettres qui s' attache à la philologie, qui en fait son occupation principale. Savant philologue.

PHILOMATHIQUE. adj.

PHILOMATHIQUE. adj. Qui aime les sciences. Titre de certaines sociétés, de certaines écoles. La société philomathique. École philomathique.

PHILOSOPHALE. adj. f.

PHILOSOPHALE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, La pierre philosophale, La prétendue transmutation des métaux en or. Il s' est ruiné à chercher la pierre philosophale. C' est un fou qui veut trouver la pierre philosophale.

Fig., Il faut qu' il ait trouvé la pierre philosophale, se dit D' un homme qui fait une dépense fort au-dessus du revenu qu' il paraît avoir.

Fig., C' est la pierre philosophale, se dit D' une chose impossible à trouver.

Fam., Il ne trouvera pas, il n' a pas trouvé la pierre philosophale, se dit D' un homme qui a l' esprit très-borné.

PHILOSOPHE. s. m.

PHILOSOPHE. s. m. Celui qui s' applique à l' étude des sciences, et qui cherche à connaître les effets par leurs causes et par leurs principes. Pythagore est le premier d' entre les Grecs qui ait pris le nom de philosophe. La physique des anciens philosophes est pleine de rêveries. Les philosophes ne parviennent à soulever qu' un coin du voile de la nature. Les philosophes grecs. Les différentes sectes de philosophes. Les philosophes païens. Philosophe stoïcien, platonicien, épicurien. Philosophe sceptique. Un grand philosophe. Un célèbre philosophe. Un des premiers philosophes de son temps.

Il signifie particulièrement, Celui qui s' applique à l' étude de l' homme moral et de la société, avec l' intention de répandre des vérités qui rendent ses semblables meilleurs et plus heureux. Socrate est le modèle des philosophes. Les vrais, les faux philosophes. Pour s' instruire à réformer les hommes, le philosophe doit commencer par se réformer lui-même.

Il signifie aussi, dans une acception particulière, Celui qui cultive sa raison, conforme sa conduite aux règles de la saine morale, et travaille à fortifier son âme contre les coups du sort. Il vécut et mourut en philosophe. Il reçut cette nouvelle en vrai philosophe. Un vrai philosophe sait résister à ses passions, et se vaincre lui-même. On dit dans le même sens, C' est un philosophe pratique.

Il se dit encore d' Un homme qui mène une vie tranquille et retirée, hors de l' embarras des affaires. Il s' est retiré pour toujours à la campagne; c' est un philosophe, un vrai philosophe.

Il se disait autrefois, dans les Colléges, d' Un écolier qui étudiait en philosophie.

PHILOSOPHE

PHILOSOPHE s' emploie quelquefois adjectivement; et alors il est des deux genres. Un roi philosophe. Un poëte philosophe. Une femme philosophe. Un siècle philosophe.

PHILOSOPHER. v. n.

PHILOSOPHER. v. n. Traiter des matières de philosophie. La manière de philosopher des péripatéticiens, des stoïciens. Socrate n' aimait à philosopher que sur les moeurs.

Il signifie encore, Raisonner, discourir sur diverses matières de morale ou de physique. Ils s' amusent à philosopher.

Il signifie quelquefois, Raisonner trop subtilement, argumenter, disputer en pure perte. Il ne faut pas tant philosopher, il faut agir. Voilà bien philosopher. À force de philosopher, on s' éloigne de la vérité. Il perd son temps à philosopher.

PHILOSOPHIE. s. f.

PHILOSOPHIE. s. f. Science qui a pour objet la connaissance des choses physiques et morales par leurs causes et par leurs effets; étude de la nature et de la morale. Étudier la philosophie. Les principes de la philosophie. Enseigner la philosophie. Agiter des questions de philosophie. La vraie philosophie élève l' âme et affermit la raison. Le propre de la philosophie est d' éclairer les esprits. La philosophie expérimentale découvre des faits, dont la philosophie rationnelle cherche les causes. Aux siècles d' imagination et de poésie succèdent ordinairement les siècles de philosophie et de raisonnement.

Il se dit aussi Des opinions, de la doctrine, du système particulier de chaque secte de philosophes, ou de chaque philosophe faisant secte. La philosophie des platoniciens, des péripatéticiens, des épicuriens, des stoïciens, etc. La philosophie de Platon. La philosophie d' Épicure. La philosophie d' Aristote. La philosophie de Descartes, de Gassendi, de Newton. La philosophie scolastique. La philosophie du dix-huitième siècle. L' ancienne philosophie. La philosophie moderne.

Il se dit également d' Un système de principes que l' on établit ou que l' on suppose pour expliquer un certain ordre d' effets naturels. Philosophie corpusculaire. Philosophie mécanique.

Il se dit encore d' Ouvrages composés sur quelque science, sur quelque art en particulier, et qui en renferment les vérités premières, les principes fondamentaux. La Philosophie de la botanique. La Philosophie de la chimie. La Philosophie de l' art de la guerre.

PHILOSOPHIE

PHILOSOPHIE se dit aussi d' Une certaine fermeté et élévation d' esprit, par laquelle on se met au-dessus des accidents de la vie, et des fausses opinions du vulgaire. Il n' y a point de philosophie à l' épreuve d' un événement si cruel. Il méprise par philosophie les honneurs que recherchent la plupart des hommes. Il apprit avec beaucoup de philosophie la nouvelle de la perte de sa fortune. Voilà de quoi exercer sa philosophie. Il a montré beaucoup de philosophie dans cette circonstance. Ce prince fit asseoir la philosophie sur le trône.

Philosophie chrétienne, Celle qui est fondée sur les croyances du christianisme; par opposition à Philosophie païenne ou naturelle, Celle qui n' est soutenue que des seules lumières naturelles. Il n' y a point de meilleur secours contre les accidents de la vie, que celui de la philosophie chrétienne.

Philosophie naturelle, se dit aussi d' Un certain caractère naturel de raison, de modération et de force d' âme. Cet homme n' a point reçu d' éducation, mais il est doué d' une sorte de philosophie naturelle.

PHILOSOPHIE

PHILOSOPHIE se dit aussi Du système particulier qu' on se fait pour la conduite de la vie. Sa philosophie consiste à ne se tourmenter de rien. Jouir du présent sans s' occuper de l' avenir, voilà sa philosophie. Il mène une vie douce et tranquille; c' est le fruit, le résultat de sa philosophie. Savoir se contenter de peu, c' est la bonne philosophie.

PHILOSOPHIE

PHILOSOPHIE se dit encore de La science qu' on enseigne sous ce nom dans les colléges. Faire son cours de philosophie. Professeur de philosophie. Traité de philosophie. Cahiers de philosophie.

Il se dit absolument Du cours de philosophie. Faire sa philosophie. Être en philosophie. Étudier en philosophie. Il est dans sa seconde année, il fait sa seconde année de philosophie.

PHILOSOPHIE

PHILOSOPHIE en termes d' Imprimerie, se dit d' Un caractère qui est entre le cicéro et le petit romain, et dont le corps est de dix points ou une ligne deux tiers.

PHILOSOPHIQUE. adj. des deux genres

PHILOSOPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la philosophie, qui concerne la philosophie. Raisonnement philosophique. Discours philosophique. Matière philosophique. Mener une vie philosophique. Doute philosophique.

Esprit philosophique, Esprit de clarté, de méthode, exempt de préjugés et de passions. L' esprit philosophique est rare. L' esprit philosophique doit nous guider dans tous les genres d' études. Cet ouvrage est écrit dans un esprit très-philosophique.

PHILOSOPHIQUE

PHILOSOPHIQUE se dit aussi De certains ouvrages composés dans un dessein et d' une manière philosophique. Grammaire philosophique. Histoire philosophique. Recherches philosophiques. Dictionnaire, essai, abrégé philosophique. Nosographie philosophique.

PHILOSOPHIQUEMENT. adv.

PHILOSOPHIQUEMENT. adv. D' une manière philosophique, en philosophe. C' est un homme qui vit philosophiquement. À parler philosophiquement.

PHILOSOPHISME. s. m.

PHILOSOPHISME. s. m. Fausse philosophie; Affectation, abus de la philosophie.

PHILOTECHNIQUE. adj.

PHILOTECHNIQUE. adj. Qui a pour objet l' amour des arts. Société philotechnique.

PHILTRE. s. m.

PHILTRE. s. m. Breuvage, drogue, qu' on suppose propre à donner de l' amour, ou, en général, à provoquer quelque passion. Philtre amoureux. Donner un philtre. On lui donna un philtre qui le rendit furieux, qui lui fit perdre l' esprit.

PHIMOSIS. s. m.

PHIMOSIS. s. m. (On fait sentir l' S finale. ) T. de Médec. Maladie du prépuce.

PHLÉBOTOME. s. m.

PHLÉBOTOME. s. m. Instrument dont on se sert, surtout en Allemagne, pour l' opération de la saignée. Le phlébotome n' est usité, en France, que dans la médecine vétérinaire.

PHLÉBOTOMIE. s. f.

PHLÉBOTOMIE. s. f. T. de Chirur. Saignée; Art de saigner.

PHLÉBOTOMISER. v. a.

PHLÉBOTOMISER. v. a. T. de Chirur. Saigner.

PHLÉBOTOMISÉ, ÉE. participe

PHLÉBOTOMISÉ, ÉE. participe

PHLÉBOTOMISTE. s. m.

PHLÉBOTOMISTE. s. m. Celui qui pratique la saignée des veines; ou L' anatomiste qui s' occupe spécialement de l' étude des veines du corps humain.

PHLEGMAGOGUE. adj.

PHLEGMAGOGUE. adj. Voyez FLEGMAGOGUE.

PHLEGMASIE. s. f.

PHLEGMASIE. s. f. T. de Médec. Inflammation.

PHLEGMATIQUE. adj.

PHLEGMATIQUE. adj. Voyez FLEGMATIQUE.

PHLEGME. s. m.

PHLEGME. s. m. Voyez FLEGME.

PHLEGMON. s. m.

PHLEGMON. s. m. Voyez FLEGMON.

PHLEGMONEUX. adj.

PHLEGMONEUX. adj. Voyez FLEGMONEUX.

PHLOGISTIQUE. s. m.

PHLOGISTIQUE. s. m. T. de l' ancienne Chimie. Fluide dont l' existence a été admise par Stahl et ses successeurs, pour expliquer les phénomènes dépendants de la calcination des métaux et de la combustion de tous les corps. Le phlogistique était, pour les anciens chimistes, le principe inflammable le plus pur et le plus simple. Le phlogistique jouait, dans l' ancienne théorie, un rôle inverse de celui que joue l' oxygène dans la nouvelle: là où le phlogistique était censé se dégager, l' oxygène s' unit réellement; là où il était censé s' unir, l' oxygène se dégage.

PHLOGOSE. s. f.

PHLOGOSE. s. f. T. de Médec. Inflammation interne ou externe; ardeur, chaleur contre nature sans tumeur.

PHLYCTÈNE. s. f.

PHLYCTÈNE. s. f. T. de Médec. Il se dit de Pustules ou petites vessies qui s' élèvent sur la superficie de la peau, dans certaines maladies; et il s' emploie surtout au pluriel.

PHOENICURE. s. m.

PHOENICURE. s. m. T. d' Hist. nat. Espèce de fauvette à queue rouge, qui se retire dans les trous des murailles.

PHOLADE. s. f.

PHOLADE. s. f. T. d' Hist. nat. Mollusque dont la coquille est composée de cinq pièces, et qui creuse dans les roches du bord de la mer des trous où il vit.

PHONIQUE. adj. des deux genres

PHONIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la voix. Il s' emploie surtout en termes de Grammaire générale, et se dit Des signes destinés à représenter les sons de la voix. Signes phoniques. Accent phonique.

PHOQUE. s. m.

PHOQUE. s. m. Quadrupède amphibie. Les phoques habitent en général les mers septentrionales. Le lion marin, l' ours marin, etc. sont des phoques.

PHOSPHATE. s. m.

PHOSPHATE. s. m. T. de Chimie. Genre de sels composés d' une ou de deux bases et d' acide phosphorique. Phosphate d' ammoniaque. Phosphate de magnésie. Phosphate de chaux, de soude. Phosphate de soude et d' ammoniaque.

PHOSPHORE. s. m.

PHOSPHORE. s. m. Nom donné par les chimistes à un corps simple, lumineux dans l' obscurité, qu' on extrait des os de tous les animaux, et qu' on moule ordinairement en petits cylindres ou bâtons. Le phosphore se conserve sous l' eau. Le phosphore s' altère dans l' air; il y répand des vapeurs acides, et s' y consume. Avec un cylindre de phosphore, on trace sur les corps placés dans un endroit obscur des caractères qui apparaissent en lettres de feu.

PHOSPHORESCENCE. s. f.

PHOSPHORESCENCE. s. f. T. de Chimie. Propriété qu' ont certains corps de dégager de la lumière dans l' obscurité, sans chaleur ni combustion sensible. Les chimistes ne connaissent point la cause de la phosphorescence du bois pourri, du ver luisant.

PHOSPHORESCENT, ENTE. adj.

PHOSPHORESCENT, ENTE. adj. T. de Chimie. Qui a la propriété appelée Phosphorescence. Le sucre est phosphorescent par le frottement.

PHOSPHOREUX. adj. m.

PHOSPHOREUX. adj. m. Il se dit D' un acide formé par la combustion lente du phosphore. Acide phosphoreux.

PHOSPHORIQUE. adj. des deux genres

PHOSPHORIQUE. adj. des deux genres Qui appartient au phosphore, qui est de la nature du phosphore. Lumière phosphorique. Substance phosphorique. Ver phosphorique. Poisson phosphorique.

Acide phosphorique, Acide formé par la combustion rapide et complète du phosphore.

Briquet phosphorique, Petit flacon rempli de phosphore, et dans lequel on plonge une allumette soufrée, afin d' obtenir de la lumière.

Bougies phosphoriques, Petits tubes de verre scellés aux deux bouts, et renfermant une petite mèche enduite de phosphore qui s' enflamme lorsqu' on brise le tube.

PHRASE. s. f.

PHRASE. s. f. Assemblage de mots construits ensemble, et formant un sens. Phrase ordinaire, populaire. Phrase figurée, recherchée. Bonne phrase. Mauvaise phrase. Phrase régulière, irrégulière, correcte, incorrecte, claire, obscure, bien construite, mal construite. Une phrase courte. Une phrase longue. Une phrase louche, embarrassée. Une phrase élégante, bien tournée. Faire une phrase. Construire une phrase. Prononcer, dire, composer, écrire, jeter sur le papier quelques phrases. La phrase grecque et la phrase latine admettent l' inversion. La phrase française a de la clarté.

Phrase faite, Façon de parler particulière, qui est consacrée par l' usage, et à laquelle il n' est pas permis de rien changer. Faire rage, faire grâce, avoir à coeur, battre monnaie, etc., sont autant de phrases faites.

Fam., Faire des phrases, Parler d' une manière recherchée et affectée. On dit, dans le même sens, C' est un faiseur de phrases.

Phrase musicale, Suite non interrompue de chant ou d' harmonie, de sons simples ou d' accords, qui forme un sens plus ou moins achevé, et qui se termine sur un repos.

PHRASÉOLOGIE. s. f.

PHRASÉOLOGIE. s. f. Construction de phrases particulière à une langue, ou propre à un écrivain. La phraséologie de la langue grecque, de la langue latine, de la langue française, etc. La phraséologie de cet auteur est bizarre, vicieuse.

PHRASER. v. n.

PHRASER. v. n. T. de Musiq. Faire des phrases, des suites régulières et complètes de chant ou d' harmonie. Ce compositeur phrase bien.

Activ., Phraser la musique, Bien marquer chaque phrase d' une pièce de musique, dans la composition ou dans l' exécution.

PHRASÉ, ÉE. participe

PHRASÉ, ÉE. participe De la musique bien phrasée.

PHRASIER. s. m.

PHRASIER. s. m. Faiseur de phrases, celui qui parle ou qui écrit d' une manière affectée, recherchée, verbeuse et vide. Cet écrivain, cet homme n' est qu' un phrasier. Il est familier.

PHRÉNÉSIE. s. f.

PHRÉNÉSIE. s. f. Voyez FRÉNÉSIE.

PHRÉNÉTIQUE. adj.

PHRÉNÉTIQUE. adj. Voyez FRÉNÉTIQUE.

PHRÉNIQUE. adj. des deux genres

PHRÉNIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport ou qui appartient au diaphragme. Centre phrénique. Nerf, artère phrénique.

Il signifie aussi quelquefois, en Physiologie, Qui a rapport, ou qui appartient à l' intelligence, à la pensée.

PHTHISIE. s. f.

PHTHISIE. s. f. T. de Médec. Il se dit de Toute sorte de maigreur et de consomption du corps, de quelque cause qu' elle vienne. Il est tombé en phthisie. Phthisie pulmonaire, ou simplement, Phthisie. Phthisie laryngée.

PHTHISIQUE. adj. et s. des deux genres

PHTHISIQUE. adj. et s. des deux genres T. de Médec. Étique, qui est atteint de phthisie. Il est phthisique. C' est un phthisique.

PHYLACTÈRE. s. m.

PHYLACTÈRE. s. m. T. d' Antiq. Petit morceau de peau ou de parchemin que les Juifs s' attachaient au bras ou au front, et sur lequel étaient écrits différents passages de l' Écriture.

Il se dit aussi de Toute espèce de préservatif ou de talisman que les païens portaient superstitieusement.

PHYLARQUE. s. m.

PHYLARQUE. s. m. T. d' Antiq. Ce mot, qui signifie proprement, Chef de tribu, était le nom d' un magistrat d' Athènes.

PHYLLITHE. s. m.

PHYLLITHE. s. m. T. d' Hist. nat. Feuille pétrifiée, ou Pierre qui porte des empreintes de feuilles.

PHYSICIEN. s. m.

PHYSICIEN. s. m. Celui qui s' occupe de la physique. C' est un grand, un habile physicien.

Il se disait autrefois, dans les Colléges, d' Un écolier qui étudiait en physique.

PHYSICO-MATHÉMATIQUE. adj. des deux genres

PHYSICO-MATHÉMATIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport en même temps à la physique et aux mathématiques. L' optique est une science physico-mathématique. Problème physico-mathématique.

PHYSIOGNOMONIE. s. f.

PHYSIOGNOMONIE. s. f. Science qui enseigne à connaître le caractère des hommes par l' inspection des traits du visage et de toutes les parties du corps. Lavater a fait un grand ouvrage sur la physiognomonie. La physiognomonie est une science fort conjecturale.

Il se dit aussi de Certains traités qui ont été faits sur cette matière. La Physiognomonie de Porta.

PHYSIOGNOMONIQUE. adj. des deux genres

PHYSIOGNOMONIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la physiognomonie. Règles physiognomoniques.

PHYSIOGRAPHIE. s. f.

PHYSIOGRAPHIE. s. f. Description des productions de la nature. Il est peu usité.

PHYSIOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

PHYSIOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la physiographie. Il est peu usité.

PHYSIOLOGIE. s. f.

PHYSIOLOGIE. s. f. Science qui traite des phénomènes de la vie, des fonctions des organes, soit dans les animaux, soit dans les végétaux. Physiologie animale, ou simplement, Physiologie. Traité, cours de physiologie. Physiologie végétale.

Il se dit aussi de Certains ouvrages qui traitent de cette science. La Physiologie végétale de Sénebier.

PHYSIOLOGIQUE. adj. des deux genres

PHYSIOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la physiologie. Recherches physiologiques.

PHYSIOLOGISTE. s. m.

PHYSIOLOGISTE. s. m. Celui qui est versé dans la physiologie. Ce médecin est un savant physiologiste.

PHYSIONOMIE. s. f.

PHYSIONOMIE. s. f. L' air, les traits du visage. Il a une belle physionomie, une physionomie ouverte. Physionomie avantageuse, heureuse, agréable, prévenante, spirituelle. Physionomie noble. Avoir la physionomie d' un honnête homme. Avoir la physionomie basse. Avoir une bonne, une mauvaise physionomie, une physionomie sinistre, une physionomie malheureuse. Les physionomies sont trompeuses. Cet homme a la physionomie patibulaire. Le plaisir embellit sa physionomie. Sa physionomie s' est tout à coup rembrunie. Sa physionomie est mobile, est immobile.

Il se dit quelquefois, absolument, d' Un certain air de vivacité et d' agrément répandu habituellement sur le visage, et indépendant de la forme des traits. Cette femme est belle, mais elle n' a pas de physionomie, elle manque de physionomie. Il n' y a pas de beauté pour moi sans physionomie. Il a de la physionomie.

Il s' emploie figurément, et se dit Du caractère de certaines choses, de ce qui les distingue des autres choses de même nature. Chaque peuple a sa physionomie. Les événements de ce siècle ont une physionomie particulière. Cet ouvrage a une physionomie qui le distingue de tous les autres ouvrages de la même époque, et du même genre.

PHYSIONOMIE

PHYSIONOMIE signifie aussi, L' art de juger, par l' inspection des traits du visage, quelles sont les inclinations d' une personne. Les règles de la physionomie pour juger du caractère, sont très-incertaines.

PHYSIONOMISTE. s. m.

PHYSIONOMISTE. s. m. Celui qui se connaît ou prétend se connaître en physionomie. Bon physionomiste.

PHYSIQUE. s. f.

PHYSIQUE. s. f. Science qui a pour objet les propriétés accidentelles ou permanentes des corps matériels, lorsqu' on les étudie sans les décomposer chimiquement. Physique générale. Physique particulière. Physique expérimentale. Étudier la physique. Il est savant en physique. Faire des expériences de physique. Suivre un cours de physique.

Il se dit aussi de Certains ouvrages qui traitent de cette science. La Physique de Nollet. La Physique de s' Gravesande.

PHYSIQUE

PHYSIQUE en termes de Collége, La classe où l' on enseigne la physique. Un écolier qui est en physique, qui va en physique, qui fait sa physique.

PHYSIQUE

PHYSIQUE est aussi adjectif des deux genres, et signifie, Naturel, qui appartient à la physique. Mouvement physique. Cause physique. Effet physique. Le monde physique. La partie physique de cette question est curieuse. Expérience physique. Il n' y a point d' empêchement physique à cela.

Il s' emploie quelquefois par opposition à Moral. J' en ai la certitude morale, mais non la certitude physique. Il y a impossibilité morale et impossibilité physique à ce qu' un pareil événement ait eu lieu.

PHYSIQUE

PHYSIQUE s' emploie aussi comme substantif masculin pour désigner La constitution naturelle de l' homme. Un bon physique. Un mauvais physique. Cela a beaucoup affecté le physique. Le physique influe beaucoup sur le moral.

PHYSIQUEMENT. adv.

PHYSIQUEMENT. adv. D' une manière réelle et physique. Cela est démontré physiquement. Cela est physiquement et moralement impossible.

PHYTOLITHE. s. m.

PHYTOLITHE. s. m. T. d' Hist. nat. Pierre qui a la figure ou qui porte l' empreinte de quelque plante.

PHYTOLOGIE. s. f.

PHYTOLOGIE. s. f. Art de décrire les plantes; Discours, traité sur les plantes.

PIACULAIRE. adj. des deux genres

PIACULAIRE. adj. des deux genres Qui a rapport à l' expiation. Sacrifice piaculaire. Il est peu usité; on dit, Expiatoire.

PIAFFE. s. f.

PIAFFE. s. f. Faste, ostentation, vaine somptuosité en habits, en meubles, en équipage, etc. Tout ce qu' il fait n' est que piaffe. Il a vieilli.

PIAFFER. v. n.

PIAFFER. v. n. Faire piaffe. Il piaffait avec ses beaux habits, avec son grand équipage. Il est vieux.

PIAFFER

PIAFFER en termes de Manége, se dit D' un cheval qui, en marchant, lève les jambes de devant fort haut, et les replace presque au même endroit avec précipitation. Un cheval qui piaffe très-bien dans les piliers. Il ne faut pas confondre l' action de piaffer avec celle de trépigner.

PIAFFEUR. adj. m.

PIAFFEUR. adj. m. Qui piaffe. Il ne se dit que Des chevaux. Les chevaux d' Espagne sont piaffeurs.

PIAILLER. v. n.

PIAILLER. v. n. Il se dit proprement Des enfants, lorsque par dépit ou par malignité ils crient continuellement. Des enfants qui piaillent toujours.

Il se dit, figurément, De toute personne qui criaille d' un ton aigre et par mauvaise humeur. Cet homme est insupportable, il ne fait que piailler. Cette femme piaille continuellement. Il est familier dans les deux acceptions.

PIAILLERIE. s. f.

PIAILLERIE. s. f. Criaillerie. Dans cette maison, c' est une piaillerie perpétuelle. Il est familier.

PIAILLEUR, EUSE. s.

PIAILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui ne fait que piailler. C' est un piailleur perpétuel. C' est une grande piailleuse. Il est familier.

PIAN. s. m.

PIAN. s. m. Nom donné en Amérique à une maladie que l' on croit vénérienne, et dont les principaux symptômes sont des tumeurs cutanées qui ressemblent à des fraises, à des framboises ou à des champignons.

PIANISTE. s. des deux genres

PIANISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui fait profession de jouer du piano, ou qui, n' étant qu' amateur, joue de cet instrument avec un talent remarquable. Un bon pianiste. Une excellente pianiste. Un des premiers pianistes de l' Europe.

PIANO

PIANO T. de Musique emprunté de l' italien. Doux. --- Il se met, dans une pièce de musique, aux endroits où le son doit être adouci.

PIANO-FORTE ou FORTE-PIANO. s. m.

PIANO-FORTE ou FORTE-PIANO. s. m. (On prononce Forté.) T. de Musiq. Espèce de clavecin dont la construction est telle, qu' on peut renforcer ou adoucir le son à volonté. Jouer du piano-forte. On dit par abréviation et plus ordinairement, Piano. --- Jouer, toucher du piano. Exécuter une pièce sur le piano. Les pédales, le clavier d' un piano. Une sonate de piano, pour le piano. Un piano à queue. Un piano organisé. Un piano à ravalement. Un piano à octaves. Accorder un piano.

Tenir le piano dans un concert, etc., Y exécuter la partie de piano. Cela se dit surtout quand celui qui touche du piano, dirige en même temps l' orchestre.

PIASTE. s. m.

PIASTE. s. m. T. d' Hist. moderne. Il se dit Des descendants des anciennes maisons de Pologne, et il est opposé à Étranger. La brigue du piaste l' emporta sur celle de l' étranger, et le premier fut élu roi. Quelques-uns écrivent, Piast.

PIASTRE. s. f.

PIASTRE. s. f. Sorte de monnaie d' argent, qui vaut environ cinq francs de notre monnaie, et qui se fabrique en Espagne et dans certains États d' Amérique. Il reçut vingt mille piastres. Les piastres ont grand cours dans le Levant. On l' appelle quelquefois Piastre forte, pour la distinguer de la Demi-piastre, sa fraction.

PIAULER. v. n.

PIAULER. v. n. Il se dit Du cri des petits poulets.

Il se dit aussi, figurément et populairement, Des enfants et des gens faibles qui se plaignent en pleurant. Cet enfant ne fait que piauler.

PIC. s. m.

PIC. s. m. Instrument de fer courbé et pointu vers le bout, qui a un manche de bois, et dont on se sert pour casser des morceaux de rocher et pour ouvrir la terre. Il y a beaucoup de cailloux dans cette terre, il faut un pic pour l' entamer, pour l' ouvrir.

PIC. s. m.

PIC. s. m. T. du Jeu de piquet. Il se dit Lorsque celui qui a la main compte jusqu' à trente, en jouant les cartes, avant que celui contre qui il joue ait pu rien compter; et alors le premier compte soixante points au lieu de trente. Faire pic. Faire pic et capot. Voilà un beau pic.

PIC. s. m.

PIC. s. m. T. de Géogr. Il se dit de Certaines montagnes très-hautes. Le pic d' Adam. Le pic du Midi. Le pic de Ténériffe.

A PIC. loc. adv.

A PIC. loc. adv. Perpendiculairement. Cette montagne est coupée à pic, est à pic.

PIC. s. m.

PIC. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau grimpeur qui perce l' écorce des arbres avec son bec, pour y chercher les vers et les insectes dont il fait sa principale nourriture.

PICA. s. m.

PICA. s. m. T. de Médec. Appétit dépravé, qui fait désirer et manger de la chaux, du plâtre, du charbon, etc. Les femmes grosses et les filles attaquées des pâles couleurs, sont sujettes au pica.

PICHOLINE. s. f.

PICHOLINE. s. f. Olive d' une petite espèce. On le dit aussi adjectivement. Des olives picholines.

PICORÉE. s. f.

PICORÉE. s. f. Action de butiner. Il ne se dit proprement qu' en parlant Des soldats qui vont en maraude, pour enlever des vivres. Ils sont allés à la picorée. Ils reviennent de la picorée.

Il se dit, par extension, en parlant Des écoliers qui dérobent des fruits dans leurs promenades.

Fig., Aller à la picorée, se dit Des abeilles qui vont recueillir sur les fleurs le suc dont elles composent leur miel.

PICORER. v. n.

PICORER. v. n. Aller en maraude, pour enlever des vivres. Il est allé picorer. Il n' aime qu' à picorer. Il vieillit.

Il se dit figurément Des abeilles qui sucent les fleurs. Les abeilles vont picorer. Quand les abeilles ont picoré.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, Des auteurs qui pillent dans les ouvrages d' autrui. Il va picorant dans tous les vieux poëtes.

PICOREUR. s. m.

PICOREUR. s. m. Soldat qui va picorer. C' est un grand picoreur. Il est vieux.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un auteur qui pille dans les ouvrages d' autrui. Cet écrivain est un grand picoreur.

PICOT. s. m.

PICOT. s. m. Petite pointe qui demeure sur le bois qu' on n' a pas coupé net. Je me suis écorché la main à un picot.

PICOT. s. m.

PICOT. s. m. Petite engrêlure qui règne à l' un des bords des dentelles et des passements de fil, d' or, de soie, etc. Les picots de cette dentelle sont rompus. Refaire les picots d' une dentelle.

PICOTEMENT. s. m.

PICOTEMENT. s. m. Impression incommode et un peu douloureuse, qui se fait sentir sur la peau, sur les membranes. Sentir des picotements par toute la peau, par tout le corps. Éprouver des picotements dans la poitrine, dans la gorge.

PICOTER. v. a.

PICOTER. v. a. Causer des picotements. Une pituite qui picote les membranes de la poitrine. Des sérosités qui picotent la peau.

Il se dit aussi Des petites piqûres que les oiseaux font aux fruits en les becquetant. Les oiseaux ont picoté tous les fruits.

En termes de Manége, Picoter un cheval, Lui faire sentir légèrement l' éperon à diverses reprises.

PICOTER

PICOTER signifie, figurément et familièrement, Attaquer souvent quelqu' un par des paroles dites avec malignité; chercher à le fâcher, à l' irriter. Il l' a picoté pendant toute la soirée.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans le sens réciproque. Ils se picotent toujours l' un l' autre. Ils ne font que se picoter.

PICOTÉ, ÉE. participe

PICOTÉ, ÉE. participe Fig., Picoté de petite vérole, Marqué de petite vérole.

PICOTERIE. s. f.

PICOTERIE. s. f. Paroles dites malignement pour picoter quelqu' un. Il l' impatiente par des picoteries continuelles. Il est familier.

PICOTIN. s. m.

PICOTIN. s. m. Petite mesure dont on se sert pour mesurer l' avoine que l' on donne aux chevaux. Ce cheval n' a pas mange toute son avoine, il en reste dans le picotin.

Il se dit aussi de L' avoine que contient le picotin. Ce cheval mange deux picotins d' avoine par jour.

PIC-VERT. s. m.

PIC-VERT. s. m. Voyez PIVERT.

PIE. s. f.

PIE. s. f. Oiseau à longue queue, à plumage blanc et noir, de la famille des Corbeaux. Les pies apprennent à imiter le langage des hommes. Prov., Larron comme une pie.

Fromage à la pie, Espèce de fromage blanc écrémé. Manger du fromage à la pie.

Prov., Jaser comme une pie, comme une pie borgne, Parler beaucoup, babiller. On dit de même, Bavarde comme une pie.

Prov. et fig., Il croit avoir trouvé la pie au nid, se dit par plaisanterie D' un homme qui s' imagine avoir fait quelque découverte importante.

Prov. et fig., Il donne à manger à la pie, se dit D' un joueur qui, pendant le jeu, met dans sa poche une partie de son gain, afin que ce qui en reste devant lui paraisse moins considérable.

Cheval pie, Cheval blanc et noir. Il se dit aussi d' Un cheval blanc et alezan, et en général d' Un cheval de deux couleurs, dont l' une est le blanc. Dans cette locution, Pie est pris adjectivement. Il montait un cheval pie, une jument pie.

Pie-grièche, Oiseau de l' ordre des Passereaux, dont le bec a la pointe recourbée, et armée de chaque côté d' une petite dent.

Fig. et fam., Pie-grièche, Femme d' humeur aigre et querelleuse. C' est une pie-grièche que cette femme-là, une vraie pie-grièche.

PIE. adj.

PIE. adj. Pieux. Il n' est usité que dans cette locution, OEuvre pie, OEuvre de charité faite en vue de Dieu.

PIÈCE. s. f.

PIÈCE. s. f. Partie, portion, morceau d' un tout. Une pièce de viande. Une pièce de chair. Une pièce de boeuf. Une belle pièce de boucherie. Une pièce de bois. Un accroc lui a emporté une pièce de son habit. Les pièces d' une montre, d' une pendule. Les pièces d' un habillement, d' un harnais, d' une armure. Mettre un vase en pièces, le briser en mille pièces. Couper par pièces et par morceaux. Un habit fait de pièces et de morceaux.

Fig., Pièce de bois, signifie quelquefois, Un morceau de bois d' une grosseur et d' une longueur déterminées, servant à estimer la quantité de bois employée dans un ouvrage de charpenterie. Le bois de charpente se mesure à la pièce.

Tomber par pièces, se dit D' une personne attaquée de quelque maladie qui engendre la pourriture. C' est un homme perdu de débauches, et qui tombe par pièces.

Fam., C' est une pièce de chair, une grosse pièce de chair, se dit D' une personne lourde, pesante, et qui a peu d' esprit.

Être armé de toutes pièces, Être armé de pied en cap. Il se dit, figurément, D' un homme qui est prêt sur tous les points d' une discussion, et en état de repousser toutes les attaques.

Fig. et fam., Accommoder, habiller un homme de toutes pièces, Lui faire un mauvais parti, le maltraiter; ou En dire beaucoup de mal. Dans cette compagnie on l' a accommodé, on l' a habillé de toutes pièces.

Tailler une armée en pièces, La défaire entièrement.

Fig., C' est un homme qui met tout le monde en pièces, C' est un homme dont la médisance n' épargne personne.

Fig., Emporter la pièce, Railler, médire d' une manière cruelle.

Prov., fig. et pop., C' est la pièce de boeuf, se dit en parlant De certaines choses dont on fait un usage ordinaire; et quelquefois aussi Du morceau le plus considérable dans une réunion d' objets du même genre.

Pièces de rapport, Les petits morceaux de bois précieux ou de pierres dures qu' on emploie pour faire les ouvrages de marqueterie ou de mosaïque. Un ouvrage de pièces de rapport. Une table de pièces de rapport. On dit de même qu' Une sculpture est faite de pièces de rapport, Lorsqu' elle est composée de plusieurs pièces, au lieu d' être formée d' un seul bloc, ou coulée d' un seul jet.

Fig., Ouvrage de pièces de rapport, Ouvrage d' esprit qui est composé sans plan, et de morceaux faits à part que l' auteur a rapprochés.

Pièces d' honneur, La couronne, le sceptre, l' épée, etc., qui sont portés par les grands dignitaires aux obsèques du roi, et dans d' autres grandes cérémonies. Comme doyen des maréchaux de France, il portait une des pièces d' honneur.

En termes de Blason, Pièces honorables, Certaines pièces de l' écu, comme le chef, la bande, le pal, etc.

Être tout d' une pièce, se dit Des choses qui sont d' un seul morceau. Cette colonne, cette table de marbre est toute d' une pièce. Le grand obélisque de Rome est tout d' une pièce.

Fig. et fam., Être tout d' une pièce, Se tenir trop droit, n' avoir rien de libre, de dégagé dans sa taille. Il se dit aussi D' une personne rigide, qui n' a point de souplesse dans l' esprit, ni dans la conduite.

Fig. et fam., Il a dormi cette nuit tout d' une pièce, Il a dormi toute la nuit sans interruption.

PIÈCE

PIÈCE se dit particulièrement d' Un petit morceau d' étoffe, de toile, de métal, etc., qu' on met, qu' on attache à des choses de même nature, pour les raccommoder, lorsqu' elles sont trouées. Mettre une pièce à un habit, une pièce à une chemise, une pièce à un chaudron, etc.

Prov., fig. et pop., Il fait comme les chaudronniers, il met la pièce à côté du trou, se dit D' un homme qui, voulant remédier à quelque chose, emploie un autre moyen que celui qu' il faudrait.

Pièce d' estomac, Pièce de toile ou de flanelle, etc., dont on se couvre l' estomac, la poitrine.

PIÈCE

PIÈCE se dit aussi de Certaines choses qui font un tout complet. Une pièce de drap, de toile, de mousseline, de percale, de ruban, etc. Cette pièce de drap a tant d' aunes. On a entamé la pièce pour me lever un habit. Juger de la pièce par l' échantillon. Cela est bien plus beau à la pièce qu' à l' échantillon.

Pièce de four, pièce de pâtisserie, Ouvrage de pâtisserie. Une tourte, un gâteau, sont des pièces de pâtisserie.

Pièce de vin, d' eau-de-vie, d' huile, etc., Tonneau de vin, d' eau-de-vie, d' huile, etc. Il a tant de pièces de vin en cave. Mettre une pièce de vin en perce. Ce vin-là n' est pas de la même pièce. Il a acheté une pièce d' eau-de-vie, une pièce d' huile.

Il a fait tant de pièces de vin, Sa vendange a produit tant de pièces de vin.

PIÈCE

PIÈCE se dit aussi de Certaines choses considérées comme faisant partie d' une collection, d' un ensemble. Ce secrétaire est la plus belle pièce de son ameublement. Cette médaille est une des principales pièces de son cabinet. Une pièce de vaisselle.

Pièce de cabinet, Objet rare et curieux, propre à orner un cabinet.

Pièce d' orfévrerie, Ouvrage d' orfévrerie.

Pièce de tapisserie, Morceau de tapisserie travaillé séparément, qui, avec plusieurs autres morceaux, forme une tenture entière.

Pièce de charpente, Morceau de bois taillé, qui entre dans un assemblage de charpente. On appelle les plus grosses Maîtresses pièces.

Pièce de bétail, Chacun des animaux, comme boeuf, vache, etc., qui composent un bétail. Ce fermier a tant de pièces de bétail.

Pièce de volaille, Oiseau de basse-cour. Le rôtisseur m' a fourni tant de pièces de volaille.

Pièce de gibier, Chacun des animaux qui peuvent être mangés, et qu' on tue à la chasse. Il a tué, il rapporte dix pièces de gibier.

PIÈCE

PIÈCE se dit particulièrement, dans l' acception qui précède, Des différentes parties d' un logement. Il y a six pièces de plain-pied dans cet appartement. Son appartement est composé de tant de pièces. La première pièce. La seconde pièce. Le salon est la plus belle pièce de la maison. Dans la maison d' un ambassadeur, on appelle Pièce d' honneur, pièce du dais, La pièce où est le dais.

PIÈCE

PIÈCE se dit aussi de Certaines choses considérées séparément de celles qui sont de même nature. Pièce de terre, Une certaine étendue de terre toute en un morceau. Pièce de blé, pièce d' avoine, etc., Une certaine portion continue de terre, couverte de blé, d' avoine, etc. Voilà une belle pièce de blé, d' avoine, de luzerne.

Pièce d' eau, Grande quantité d' eau retenue dans un espace creusé en terre, pour l' embellissement d' un parc, d' un jardin.

Pièce d' écriture, Morceau d' écriture ordinairement d' une seule page, dans lequel on s' est attaché à former les lettres avec pureté et avec élégance. Voilà une belle pièce d' écriture. J' ai plusieurs pièces d' écriture de ce maître.

PIÈCE

PIÈCE se dit quelquefois, absolument, pour désigner Diverses choses que le sens de la phrase indique particulièrement. Ce chasseur a tué deux belles pièces. Cette marchande de poisson lui a fourni une belle pièce. Ce rôtisseur nous a vendu une pièce magnifique. Il y avait une belle pièce du milieu au second service de ce dîner.

Pièce de résistance, Pièce considérable de viande, où il y a beaucoup à manger.

PIÈCE

PIÈCE signifie quelquefois, Chacun, chacune. Ces chevaux coûtent cinq cents francs pièce, cinq cents francs la pièce. Des oranges à trois francs la douzaine, c' est à vingt-cinq centimes la pièce. Faire un marché avec le tailleur pour six habits, à tant la pièce.

Cet ouvrier travaille à la pièce, Il est payé, non pas à la journée, mais à proportion de l' ouvrage qu' il fait.

PIÈCE

PIÈCE se dit encore Des bouches à feu qui appartiennent à l' artillerie. Une pièce d' artillerie, une pièce de canon, Un canon. Il battait la place avec trente pièces d' artillerie, avec trente pièces de canon. Mettre des pièces en batterie. On fit trois batteries de six pièces chacune. Canonniers, à vos pièces.

Pièces de batterie, et mieux, Pièces de siége, Le gros canon dont on se sert pour battre une place. Pièces de campagne, L' artillerie qu' une armée fait marcher avec elle, et qu' on n' emploie pas pour les siéges.

Des pièces de huit livres de balle, de vingt-quatre livres de balle, de trente-six livres de balle, etc., ou simplement, de huit, de vingt-quatre, de trente-six, etc., Des pièces de canon qui portent des boulets de huit, de vingt-quatre, de trente-six livres, etc.

PIÈCE

PIÈCE se dit aussi Des ouvrages d' esprit en vers ou en prose, dont chacun fait un tout complet. Une pièce d' éloquence. On a imprimé les pièces de prose et de vers qui ont remporté les prix. Un recueil de plusieurs pièces de prose et de vers. Un recueil de pièces choisies, de pièces fugitives.

Pièce de théâtre, et absolument, Pièce, Une tragédie, une comédie, un opéra, un opéra-comique, etc. Donner, jouer, représenter une pièce nouvelle. La pièce a réussi, est tombée, a été sifflée, applaudie. Les pièces de Corneille, de Racine, de Molière, etc. L' exposition, le noeud, le dénoûment, la conduite, la contexture, les incidents, les personnages d' une pièce de théâtre. Cet auteur a fait plusieurs pièces de théâtre, a donné plusieurs pièces au théâtre. Le spectacle se composait de trois pièces. Je suis sorti entre les deux pièces.

La petite pièce, Pièce comique d' un, de deux ou de trois actes, qu' on joue après une pièce plus longue, appelée alors, par opposition, La grande pièce.

Fig. et fam., La petite pièce, se dit d' Une chose divertissante, et quelquefois d' Une chose ridicule, qui succède à une autre plus sérieuse et plus digne d' attention. Monsieur un tel parla très-bien; celui qui vint ensuite nous donna la petite pièce. Nous eûmes la petite pièce.

Fig. et fam., Jouer une pièce, faire une pièce à quelqu' un; et, sans article, Faire pièce à quelqu' un, Lui faire une malice, lui jouer un tour. Jouer une pièce cruelle à quelqu' un, lui faire une pièce sanglante, Lui causer un grand dommage, un grand embarras, le commettre d' une manière fâcheuse. La pièce est plaisante, la pièce est bonne, Le tour qu' on lui a joué est plaisant.

PIÈCE

PIÈCE se dit également de Certaines compositions musicales faites pour être exécutées sur des instruments. Pièce de musique. Pièce de clavecin. Ce musicien a composé plusieurs pièces pour le piano. Cette pièce commence par un bel andanté.

PIÈCE

PIÈCE se dit quelquefois Des personnes, comme dans ces locutions familières, Une bonne pièce, une fine pièce, une méchante pièce, Une personne rusée, dissimulée, malicieuse. Je ne m' y fie qu' à demi, c' est une bonne pièce.

PIÈCE

PIÈCE en termes de Pratique, Toute sorte d' écriture qui sert à quelque procès, tout ce qu' on produit pour établir son droit. Pièces parafées. Pièces inventoriées. Pièces vues. Pièces mises sur le bureau. Pièces arguées de faux, arguées de nullité. Il a chargé cet avocat de ses pièces. Il faut que l' avoué lui communique les pièces. Demander communication des pièces. Produire une pièce. Toutes les pièces ont été remises dans le sac. Les pièces qui forment un dossier. Ce contrat est la meilleure pièce de son sac. On le dit quelquefois, dans un sens analogue, de Notes diplomatiques. La chambre demanda que toutes les pièces relatives à cette négociation lui fussent communiquées.

Fig. et fam., C' est la meilleure pièce de son sac, C' est la chose la plus avantageuse pour lui, celle qui doit lui procurer le plus sûrement le succès qu' il désire. Il a la protection d' un personnage puissant, c' est la meilleure pièce de son sac.

Pièce de comparaison, Pièce dont l' écriture et la signature sont reconnues pour certaines, et que l' on compare à une pièce arguée de faux, pour voir si l' écriture est la même. Il se dit, par extension, de Ce qui peut servir de modèle pour juger de la qualité, du mérite d' autres objets de même nature.

Pièces justificatives, Pièces produites à l' appui des faits allégués dans un procès, ou des articles portés dans un compte; pièces ajoutées à un écrit pour servir de preuve à ce qu' on y avance. On dit dans le même sens, Pièces à l' appui. Il a remis son mémoire, avec les pièces à l' appui.

PIÈCE

PIÈCE se dit aussi en parlant De la monnaie. Une pièce de monnaie. Une pièce de cinq sous, de dix sous, de quinze sous, de vingt sous. Une pièce de cinq francs, de vingt francs. Une pièce d' or, d' argent. Une pièce fausse. Une pièce bien frappée. Donnez-moi la monnaie de cette pièce.

Prov. et fig., Rendre, donner à quelqu' un la monnaie de sa pièce, Se venger de lui, user de représailles à son égard. On dit de même, Il a eu la monnaie de sa pièce.

Prov., Être près de ses pièces, Être mal dans ses affaires, avoir peu d' argent.

Absol. et pop., La pièce, Une petite somme d' argent donnée en gratification, en récompense. Il m' a demandé la pièce pour sa peine. Il lui a donné la pièce pour lui faire faire telle chose.

Fam., Pièce de crédit, Pièce d' or ou d' argent n' ayant pas cours, et que quelques personnes portent habituellement sur elles, afin de n' être jamais sans argent ou sans gage.

Pièce de mariage, Médaille d' or ou d' argent que le mari donne à sa femme, pendant la célébration du mariage.

PIÈCE

PIÈCE au Jeu des échecs, se dit de Tout ce qui n' est pas pion. La dame est la meilleure pièce des échecs. Donner une pièce. Recevoir une pièce. Il n' est pas fort, on lui donne la pièce, il reçoit la pièce. Jouer une pièce. Couvrir une pièce. Prendre une pièce. Faire pièce pour pièce.

PIÈCE À PIÈCE. loc. adv.

PIÈCE À PIÈCE. loc. adv. Une pièce après l' autre. Il a vendu son mobilier pièce à pièce.

PIED. s. m.

PIED. s. m. La partie du corps de l' homme, qui est jointe à l' extrémité de la jambe, et qui lui sert à se soutenir et à marcher. Pied droit. Pied gauche. Les doigts du pied. Les ongles du pied. Le cou-de-pied. La cheville du pied. La plante des pieds. Marcher sur la pointe du pied. Se tenir sur ses pieds. Depuis la tête jusqu' aux pieds. De pied en cap. On passe souvent cette rivière à pied sec. Marcher pieds nus, nu-pieds. Sauter un fossé à pieds joints. On l' emmena pieds et poings liés. Fouler aux pieds. Donner un coup de pied à quelqu' un. Se jeter, tomber aux pieds de quelqu' un. Frapper du pied.

Valets de pied, chez le roi, chez les princes, et chez les ambassadeurs, Les gens de livrée qui suivent à pied dans les cérémonies. Les grands valets de pied. Les petits valets de pied.

Gens de pied, Les fantassins, les soldats qui servent à pied. Il a vieilli.

PIED

PIED s' emploie dans un grand nombre d' expressions propres, figurées et proverbiales.

Fam., Aller bien du pied, aller du pied comme un chat maigre, Marcher bien, marcher agilement.

Fig., Aller de bon pied dans une affaire, S' y comporter avec beaucoup de zèle et de franchise.

Fig., Aller du même pied, Avoir une marche égale et semblable. Il se dit Des personnes et des choses. Nous allions lui et moi du même pied dans cette affaire. Il est difficile que deux projets si différents aillent du même pied.

Pop., Aller de son pied gaillard, de son pied léger, de son pied mignon, Voyager lestement à pied, et à peu de frais.

Fam., Arriver les pieds poudreux, Arriver de loin en mauvais équipage.

Fig. et fam., Avoir les pieds chauds, Jouir des commodités de la vie, être dans une situation heureuse et agréable. Il en parle bien à son aise, il a les pieds chauds, se dit proverbialement D' un homme qui parle de sang-froid des misères et des douleurs qu' il n' éprouve pas.

Fig., Avoir le pied à l' étrier, Être prêt à partir. Il signifie aussi, Commencer une carrière, une profession; Être à portée d' avancer, de faire fortune. Enfin vous voilà placé, vous avez le pied à l' étrier. Dans le même sens, On lui a mis le pied à l' étrier.

Prov., Avoir bon pied, bon oeil, Se porter bien, être dans toute sa force. Ce vieillard a encore bon pied, bon oeil. Il signifie aussi, Être vigilant, se tenir sur ses gardes. Il faut avoir bon pied, bon oeil avec cet homme-là. Par ellipse, Bon pied, bon oeil, Prenez garde à vous.

Avoir le pied marin, Savoir marcher sans difficulté à bord d' un vaisseau agité par le mouvement de la mer; et, figurément et familièrement, Ne pas se déconcerter, conserver son sang-froid dans une circonstance difficile.

Fig., Avoir un pied dans la fosse, Être décrépit ou extrêmement malade. Il a déjà un pied dans la fosse.

Fam., Avoir toujours un pied en l' air, Être fort vif, changer sans cesse de place.

Prov. et fig., Couper l' herbe sous le pied à quelqu' un, Le supplanter dans quelque affaire.

Fig. et pop., Croire tenir Dieu par les pieds, Éprouver une vive satisfaction dont on s' exagère le sujet. Quand il reçoit cet homme chez lui, il croit tenir Dieu par les pieds.

Fam., Donner un coup de pied jusqu' à tel endroit, Aller jusqu' à cet endroit. Cela ne se dit guère qu' en parlant D' un endroit peu éloigné. Voulez-vous donner un coup de pied jusque-là?

Fig., Être en pied, être mis en pied, Être dans l' exercice et jouir du titre d' un emploi, d' une fonction. Il n' était que surnuméraire dans cette administration; il y est maintenant en pied. Cet officier à demi-solde vient d' être mis en pied.

Être sur pied, N' être point couché, être levé. Il a été sur pied toute la nuit pour veiller sa mère. Il n' est que quatre heures du matin, et vous êtes déjà sur pied. On dit à peu près dans le même sens, Son médecin l' a remis sur pied, L' a mis en état de se lever, l' a guéri.

Fig., Être sur le bon pied, sur un bon pied, Être dans un bon état, dans une situation avantageuse.

Fig., Être sur un bon pied dans le monde, Y être en estime, en considération. On dit dans le sens contraire, Être dans le monde sur un mauvais pied, sur un très-mauvais pied.

Fig., Être, se mettre sur tel pied avec quelqu' un, Être à son égard dans telle disposition, avoir ou prendre relativement à lui telle conduite, telle manière d' agir. Sur quel pied êtes-vous ensemble? Je lui dis toutes ses vérités, je suis sur ce pied-là avec lui. Je me suis mis sur ce pied-là avec lui. Il s' est mis sur le pied de me réprimander.

Fig., Être sur le pied d' homme de condition, d' un homme de condition, Passer dans le monde pour homme de condition, en avoir la réputation. Se mettre sur le pied d' un homme de qualité, S' ériger en homme de qualité.

Fig. et fam., Être encore sur ses pieds, se dit D' une personne qui, n' ayant point d' engagement formel dans une affaire, peut encore se dédire et faire ce qu' il lui plaira. Vous êtes encore sur vos pieds. On le dit aussi D' un homme dont la fortune a souffert un échec considérable, mais n' est pas renversée. Il a pensé être ruiné par cette mauvaise affaire; mais il est encore sur ses pieds.

Examiner quelqu' un de la tête aux pieds, depuis les pieds jusqu' à la tête, Le considérer attentivement.

Pop., Gagner au pied, S' enfuir.

Prov., Haut le pied, Allons, partons; allez, partez. On dit dans un sens analogue, Faire haut le pied, Disparaître tout d' un coup, s' enfuir.

Haut-le-pied, s' emploie aussi substantivement, et signifie, Un homme qui ne tient à rien, qui n' a point d' établissement fixe, et qui peut disparaître d' un moment à l' autre. Ne lui prêtez point d' argent, c' est un haut-le-pied. Il est familier.

Renvoyer des chevaux haut-le-pied, Les renvoyer sans être attelés ni montés. Dans cette phrase, Haut-le-pied est employé adverbialement.

Lâcher le pied, lâcher pied, Reculer, s' enfuir.

Fig., Lâcher pied, Céder, montrer de la faiblesse. N' allez pas lâcher pied dans cette occasion; tenez ferme.

Prov. et pop., Les petits pieds font mal aux grands, se dit en parlant D' une femme qui se trouve incommodée durant sa grossesse.

Mettre pied à terre, Descendre de cheval ou de voiture.

Mettre le pied, les pieds dans une maison, Y aller. Il y a longtemps que je n' ai mis le pied dans cette maison. Il se passera bien du temps avant que j' y mette les pieds.

Fig., Mettre quelqu' un sur un bon pied, Lui procurer de grands avantages. Mettre quelqu' un sur le bon pied, a aussi la même signification, mais plus souvent veut dire, Obliger quelqu' un à faire son devoir, le contraindre à faire ce qu' on souhaite raisonnablement de lui.

Mettre une armée, des troupes sur pied, Lever une armée, des troupes.

Fig., Mettre une chose sous ses pieds, La mépriser. Mettez cette injure sous vos pieds.

Fig., Mettre une injure, une disgrâce, mettre son ressentiment aux pieds de la croix, du crucifix, Souffrir patiemment une injure, une disgrâce, en faire le sacrifice à Dieu, pardonner pour l' amour de Dieu à ceux qui nous ont offensés.

Prov. et fig., Ne pas se moucher du pied, Être habile, intelligent et ferme. C' est un homme qui ne se mouche pas du pied.

Prov. et fig., Ne savoir sur quel pied danser, Ne savoir quelle contenance tenir, ne savoir quel parti prendre.

Fam., Ne pouvoir mettre un pied devant l' autre, Être si faible et si languissant, qu' on ne puisse pas marcher, qu' on ait peine à marcher. Il ne peut pas mettre, il ne saurait mettre un pied devant l' autre.

Peindre quelqu' un en pied, Faire le portrait de sa personne tout entière, debout ou assise. On dit dans le même sens, Un portrait en pied.

Perdre pied, Ne plus trouver le fond de l' eau avec les pieds. Il perdit pied au milieu de la rivière, et pensa se noyer. Dans le même sens, Il y a pied, On peut se tenir dans l' eau, la tête dehors; Il n' y a pas pied, On ne le peut pas.

Fig. et fam., Perdre pied, Ne savoir plus où l' on en est. Il n' y a pas pied, Il n' y a pas moyen de tenter cette affaire.

Fig., Prendre pied, Commencer à s' établir solidement, à gagner confiance. Ce jeune médecin n' a pas encore eu le temps de prendre pied dans le pays. Il ne tardera pas à prendre pied.

Prendre quelqu' un au pied levé, Prendre quelqu' un au moment où il se dispose à partir, à s' éloigner; et, figurément et familièrement, Prendre avantage contre quelqu' un du moindre mot qui lui échappe. Vous me prenez bien au pied levé. Il signifie aussi, Demander une chose à quelqu' un sans lui donner le temps de la réflexion, ou dans le moment qu' il a autre chose à faire.

Prov., S' enfuir un pied chaussé et l' autre nu, S' enfuir en toute hâte, sans prendre le temps de s' habiller.

Pop., Sortir de sa maison les pieds devant, Être porté en terre. Le pauvre homme ne sortira plus de chez lui que les pieds devant.

Fig. et fam., Sur le pied où sont les choses, et absolument, Sur ce pied-là, Les choses étant ainsi, puisque les choses sont en cet état, sont comme vous le dites. Sur le pied où sont les choses, je doute que vous veniez à bout de votre dessein. Je le croyais coupable, mais vous m' assurez de son innocence; sur ce pied-là, je lui rends mon estime. --- Voyez plus bas l' expression Sur le pied de.

Fig. et fam., Tenir pied à boule, S' attacher à une chose avec beaucoup d' application et de persévérance.

Fig., Tenir à quelqu' un le pied sur la gorge, Vouloir le contraindre à faire quelque chose.

Prov. et fig., Tirer à quelqu' un une épine, une grande épine du pied, Le délivrer d' un grand embarras, d' une situation pénible, d' un empêchement. Vous m' avez tiré là une grande épine du pied, je vous ai bien de l' obligation. Je me suis tiré une fâcheuse épine du pied. On dit de même, Avoir une épine hors du pied; et dans un sens analogue, C' est une épine au pied, C' est un sujet de perplexité, d' embarras; c' est un empêchement fâcheux.

Fig. et fam., Tomber sur ses pieds, Se tirer heureusement d' une occasion fâcheuse, se trouver dans la même situation qu' auparavant. Il tombe toujours sur ses pieds. Quelque chose qui arrive, il ne saurait tomber que sur ses pieds.

Prov. et fig., Trouver chaussure à son pied, Trouver justement ce qu' il faut, ce qui convient. Il se dit aussi D' une personne qui en trouve une autre capable de lui tenir tête.

Fam., Venir de son pied en quelque endroit, Y venir à pied.

Pied plat, ou Plat pied, Pied large et comme aplati. Cela se dit surtout en parlant Des chevaux qui ont ce vice de conformation.

Fig., fam. et par mépris, Pied plat, et quelquefois Plat pied, Homme qui ne mérite aucune espèce de considération. N' ayez point de commerce avec cet homme, c' est un pied plat, un plat pied.

Pied bot, Pied de forme ronde, qui fait qu' on marche avec peine, qu' on boite. Il a un pied bot. Il se dit aussi de Celui qui a cette difformité. C' est un pied bot.

Pied poudreux, Soldat qui déserte de régiment en régiment, en sorte qu' il semble toujours arriver de voyage. Il a vieilli en ce sens.

Pied poudreux, Un vagabond, un homme sans considération, sans état. Il a voulu me donner pour caution un pied poudreux. On dit dans le même sens, Un va-nu-pieds.

Pied-à-terre, Logement dans un endroit où l' on ne demeure pas, où l' on ne vient qu' en passant. Il habite la campagne, et n' a qu' un pied-à-terre à Paris. Il a pris un pied-à-terre dans ma maison.

Chambres, pièces de plain-pied, Chambres, pièces d' un appartement qui sont au même étage et de même niveau. Il a dans son appartement tant de chambres de plain-pied.

De plain-pied, s' emploie aussi adverbialement, et signifie, Sans monter ni descendre. On va de plain-pied d' un appartement à l' autre. De la salle à manger on entre de plain-pied dans le jardin.

Fig. et fam., Cela va de plain-pied, Cela va sans dire, sans difficulté.

Plain-pied, s' emploie quelquefois substantivement. Il y a beaucoup de plain-pied dans cette maison, Il y a, dans cette maison, plusieurs appartements composés d' un grand nombre de pièces de plain-pied. On dit dans le même sens, Un plain-pied, un beau plain-pied.

PIED

PIED se dit aussi en parlant D' un grand nombre d' animaux. Bête à quatre pieds. Les pieds de devant, les pieds de derrière. Le pied d' un cheval. Pied de cerf, de biche, d' élan. Pied de veau, de mouton, de cochon. Les boeufs, les cerfs, les daims, les sangliers, etc., ont le pied fourchu.

Il signifie quelquefois, par extension, La trace de la bête qu' on chasse. Le veneur a reconnu au pied que c' était une biche.

En parlant D' un cheval, Le pied du montoir, Le pied gauche de devant. Le pied hors du montoir, Le pied droit de devant.

Ce cheval a fait pied neuf, Après qu' il a été dessolé, il lui est revenu une nouvelle corne.

Ce cheval galope sur le bon pied, En galopant, il lève le pied droit de devant le premier. Il galope sur le mauvais pied, Il lève le pied gauche de devant le premier. On dit de même, Mettre un cheval sur le bon pied.

En termes de Rôtisseur, Petits pieds, se dit Des grives, des cailles, des ortolans, et autres petits oiseaux d' un goût délicat. Il y a des personnes qui aiment mieux la grosse viande que les petits pieds.

Pied fourché, Droit d' entrée imposé, dans les villes, sur les bêtes qui ont le pied fendu, comme boeufs, moutons, cochons, etc.

Fig. et fam., Pieds de mouche, Écriture dont les lettres sont très-menues, et très-mal formées. Il ne fait que des pieds de mouche en écrivant. Toute son écriture n' est que des pieds de mouche, qu' en pieds de mouche.

Prov. et fig., Disputer sur un pied de mouche, Disputer sur des choses de nulle importance, sur des riens.

Prov., fig. et pop., Il a été déferré des quatre pieds, se dit D' un homme qui, dans quelque dispute, a été réduit à ne savoir que répondre.

Prov. et fig., Faire le pied de grue, Demeurer longtemps debout à la même place.

Prov. et fig., Faire le pied de veau, Faire sa cour à quelqu' un servilement et bassement.

Prov. et fig., Tirer pied ou aile d' une chose, En tirer quelque profit de manière ou d' autre.

Pied-d' alouette, Genre de plantes à fleurs éperonnées, dont une espèce est cultivée, pour l' ornement, dans les jardins.

Pied-de-biche, Instrument de dentiste. Il se dit aussi de Divers autres objets dont l' extrémité ressemble, par sa forme, au pied d' une biche.

Pied de boeuf, Certain jeu d' enfants, où les uns mettent les mains sur celles des autres, en sorte que celui qui a la sienne au-dessous, en la retirant et la plaçant au-dessus, compte un, celui d' après compte deux, ainsi de suite jusqu' à neuf; et celui qui compte ce nombre, dit, en saisissant la main de quelqu' un des autres, Je retiens mon pied de boeuf. Voyez un autre sens au mot SEIME.

Pied-de-chat, Petite plante du genre des immortelles, qui croît sur les collines sèches.

Pied-de-chèvre, Levier de fer, dont une des extrémités est faite en pied de chèvre. Les imprimeurs montent et démontent leurs balles avec un pied-de-chèvre.

Pied-de-griffon, Plante, espèce d' ellébore qui porte des fleurs vertes bordées de pourpre, et qui est regardée comme vermifuge.

Pied-de-lion, ou Alchimille, Plante de la famille des Rosacées, dont l' espèce commune est un excellent fourrage.

Pied-de-veau, Plante dont les fleurs naissent sur un chaton très-droit qui sort d' une spathe en forme de cornet. À l' époque de la floraison, le chaton du pied-de-veau acquiert une chaleur remarquable.

PIED

PIED se dit aussi en parlant D' un arbre, d' une plante, et signifie, La partie du tronc ou de la tige qui est le plus près de terre. Le pied d' un arbre. Être assis au pied d' un arbre. Couper un arbre par le pied. Le pied d' un oranger. Le pied d' une plante. Arroser une plante par le pied, au pied.

Vendre, acheter une récolte sur pied, Vendre, acheter du blé avant qu' il soit coupé, du raisin avant qu' il soit cueilli, etc.

Fig., Sécher sur pied, se dit D' une personne que l' impatience, l' ennui ou l' inquiétude met dans un état violent, dans un état de souffrance.

PIED

PIED se dit aussi pour Tout l' arbre, pour toute la plante. Il y a cinq cents pieds d' arbres dans cette avenue. Il a fait abattre deux cents pieds d' arbres. Un pied d' oeillet. Mettre deux ou trois pieds de tubéreuse dans un pot. Des pieds de giroflée, de marjolaine, de basilic.

En termes d' Eaux et Forêts, Pied cornier, L' arbre qu' on laisse à l' extrémité d' un arpentage, d' un héritage, pour servir de marque et d' enseignement.

Pied cornier, se dit aussi Des longues pièces de bois qui sont aux encoignures des pans de charpente. Il se disait également, autrefois, Des quatre montants sur lesquels tout le corps d' un carrosse était assemblé, et qui portaient l' impériale.

PIED

PIED se dit encore de L' endroit le plus bas d' une montagne, d' un édifice, d' un mur, d' une tour, etc. Le pied des Alpes, des Pyrénées. Il sort une source du pied de la montagne. Le pied d' un rocher. Les soldats gagnèrent le fossé, et se logèrent au pied du bastion. Le pied d' une muraille, d' une tour.

Au Jeu de paume, Chasse au pied, La chasse est au pied du mur.

Raser une maison rez pied, rez terre, La raser par le pied, la mettre à niveau de terre.

Prov. et fig., Mettre quelqu' un au pied du mur, Le mettre hors d' état de répondre, d' user de subterfuge, le réduire à ne pouvoir se défendre de faire ce qu' on lui propose.

À pied d' oeuvre. Voyez OEUVRE, à la fin.

Au pied de la lettre, Selon le sens littéral, selon le propre sens des paroles. Il ne faut pas toujours prendre les choses au pied de la lettre. Cela doit s' expliquer, doit s' entendre au pied de la lettre. Il faut faire cela au pied de la lettre, obéir au pied de la lettre. Il signifie aussi, À proprement parler, à parler véritablement, sans aucune exagération. Il est ruiné; au pied de la lettre, il n' a pas de pain.

PIED

PIED se dit aussi Du talus, de la pente qu' on donne à certains ouvrages de maçonnerie ou de terre, pour les rendre plus solides. Ce rempart, ce mur de terrasse n' a pas assez de pied.

Donner du pied à une échelle, Éloigner de la muraille le bout d' en bas d' une échelle, afin qu' elle soit plus solidement posée.

PIED

PIED se dit encore en parlant De plusieurs sortes de meubles, d' ustensiles, et signifie, La partie qui sert à les soutenir. Le pied d' une table. Les pieds d' une chaise. Les pieds d' un lit. Le pied d' un chandelier, d' un chenet. Le pied d' un vase. Un verre cassé par le pied. Un pied de marmite.

Une table, un bureau à pied de biche, Une table, un bureau dont les pieds sont figurés comme les pieds d' une biche.

Le pied du lit, les pieds du lit, L' endroit du lit où l' on a ordinairement les pieds lorsqu' on est dans le lit, et qui est opposé au chevet. S' asseoir au pied du lit, sur le pied du lit. Mettre une couverture sur les pieds du lit.

PIED

PIED se dit en outre d' Une mesure de longueur qui contient douze pouces, et qui équivaut à trois cent vingt-quatre millimètres. Pied de roi. La toise a six pieds, est de six pieds. Cela a tant de pieds de long. Cela est d' un pied de large. Cela n' a que demi-pied, qu' un pied et demi. Quatre pieds de long sur trois de large. Douze pieds en carré.

Il se dit aussi de L' instrument en forme de petite règle, qui est de la longueur de cette mesure, et sur lequel sont gravées les divisions du pied en pouces et en lignes. Cet ouvrier a perdu son pied, son pied de roi.

Pied carré, Surface carrée qui a un pied de côté. Pied cube, Cube dont chaque face a un pied carré.

Par exagérat., Elle a un pied de rouge sur le visage, se dit D' une femme extrêmement fardée.

Par exagérat., Je ne l' assisterais pas, quand je lui verrais tirer la langue d' un pied de long, Je n' ai pas la moindre compassion pour lui.

Par exagérat., Il voudrait être à cent pieds sous terre, Il voudrait pouvoir se cacher à tout le monde, tant il est confus, honteux. Il se dit aussi D' un homme qui a quelque grand sujet de chagrin, qui est dégoûté de la vie.

Par imprécat., Je voudrais que cet homme fût à cent pieds sous terre, Je voudrais qu' il fût mort.

Prov. et fig., Avoir un pied de nez, en sortir avec un pied de nez, Éprouver la mortification de ne point réussir dans une affaire qu' on avait entreprise.

Prov. et fig., Avoir d' une chose cent pieds par-dessus la tête, En être extrêmement dégoûté.

Prov. et fig., Si vous lui donnez un pied, il en prendra quatre, se dit en parlant D' un homme entreprenant, et qui abuse de l' indulgence, de la facilité qu' on a pour lui.

Prov. et fig., Prendre pied sur quelque chose, Se régler sur une chose, en tirer une conséquence pour une autre chose de même nature. J' ai fait cela pour lui, mais je ne prétends pas qu' un autre prenne pied là-dessus.

Au petit pied, En raccourci, en petit. Réduire un plan au petit pied, En faire en petit une copie où l' on conserve les mêmes proportions. --- Il se dit aussi figurément. Les parlements prétendaient être les états généraux au petit pied. Être réduit au petit pied, Être réduit à un état de fortune fort au-dessous de celui où l' on était.

Sur le pied de, À raison, à proportion de, conformément à. J' ai payé cette étoffe sur le pied d' un louis l' aune.

Sur le pied de paix, sur le pied de guerre, Conformément à ce qui a été réglé pour le temps de paix, pour le temps de guerre. Mettre une armée, un régiment sur le pied de guerre.

PIED

PIED en termes de Poésie métrique, se dit Des parties ou divisions des différentes espèces de vers, lesquelles sont formées d' un certain nombre de syllabes de différentes valeurs, suivant la nature du vers. Le vers hexamètre, en grec et en latin, est composé de six pieds, dont les quatre premiers sont indifféremment des spondées ou des dactyles, le cinquième un dactyle, et le sixième un spondée.

Il se dit, par extension, de Deux syllabes dans les vers français, qui ne sont point métriques. Un vers alexandrin français est de six pieds ou de douze syllabes. Un vers de dix syllabes ou de cinq pieds.

À PIED. loc. adv.

À PIED. loc. adv. Au moyen de ses pieds, pédestrement. Aller, venir, arriver, retourner à pied. Voyager à pied. Il était à pied quand je l' ai rencontré.

Fig., Être à pied, N' avoir point de voiture, d' équipage. Il a vendu ses chevaux et sa voiture, il est maintenant à pied.

Fig. et pop., Chercher quelqu' un à pied et à cheval, Le chercher partout.

Loger à pied et à cheval, se dit D' un aubergiste qui reçoit les piétons et les cavaliers. Aux enseignes des hôtelleries, on met ordinairement, Bon logis à pied et à cheval.

Prov., Aller à beau pied sans lance, Aller à pied.

PIED À PIED. loc. adv.

PIED À PIED. loc. adv. Pas à pas, graduellement. Aller, avancer pied à pied. Gagner du terrain pied à pied.

Défendre un poste, un passage, etc., pied à pied, En résistant toujours, en tenant toujours tête à l' ennemi, qui gagne insensiblement du terrain.

Fig., Aller pied à pied dans une affaire, S' y conduire avec circonspection et sagesse, en faisant l' une après l' autre chacune des choses qu' on a à faire, et dans l' ordre convenable pour assurer le succès.

Fig., Avancer pied à pied dans une affaire, S' en occuper toujours en faisant quelque progrès.

DE PIED FERME. loc. adv.

DE PIED FERME. loc. adv. Sans sortir de sa place, sans quitter son poste. Attendre de pied ferme. Combattre de pied ferme.

Dans les Manoeuvres militaires, Conversion de pied ferme, Celle dont le pivot est fixe.

D' ARRACHE-PIED. loc. adv.

D' ARRACHE-PIED. loc. adv. Sans interruption, sans discontinuation. Je l' ai attendu trois heures d' arrache-pied. Il a travaillé six heures d' arrache-pied. Il est familier.

PIED-À-TERRE. s. m.

PIED-À-TERRE. s. m. Voyez l' article précédent.

PIED-DROIT. s. m.

PIED-DROIT. s. m. T. d' Archit. La partie du jambage d' une porte ou d' une fenêtre, qui comprend le chambranle, le tableau, la feuillure, l' embrasure et l' écoinçon.

PIÉDESTAL. s. m.

PIÉDESTAL. s. m. T. d' Archit. et de Sculpture. Support isolé, avec base et corniche, qui soutient une statue, une colonne, un vase, un candélabre, etc. La base, la corniche, le dé d' un piédestal. Piédestal toscan, dorique, ionique, corinthien, composite. Ces deux piédestaux ne sont pas sur la même ligne. Le piédestal d' une statue, d' un buste, d' un obélisque, d' un vase. Cela sert de piédestal.

Piédestal continu, Le soubassement d' une file de colonnes avec base et corniche.

PIED-FORT. s. m.

PIED-FORT. s. m. T. de Monnaie. Pièce d' or, d' argent, etc., qui est beaucoup plus épaisse que les pièces de monnaie communes, et que l' on frappe ordinairement pour servir de modèle. Les pieds-forts gravés par Varin, sous Louis XIII et sous Louis XIV, sont fort recherchés.

PIÉDOUCHE. s. m.

PIÉDOUCHE. s. m. T. de Sculpt. et d' Archit. Petit piédestal carré ou circulaire, en adoucissement avec moulures, qui sert à porter un buste, une petite figure, un vase, etc. Un buste monté sur piédouche ou en piédouche.

PIÉGE. s. m.

PIÉGE. s. m. Instrument, machine dont on se sert pour prendre des animaux, comme loups, renards, etc. Tendre un piége. Dresser un piége. Faire donner un animal dans le piége. Prendre un loup, un renard au piége.

Il signifie figurément, Embûche, artifice dont on se sert pour tromper quelqu' un. Ce qu' on vous dit, ce qu' on vous offre est un piége. C' est un piége qu' on vous tend, prenez-y garde. Il est tombé dans le piége. Il a évité le piége qu' on lui avait tendu. Il a donné dans le piége. Se garantir des piéges. Se précautionner contre les piéges. Se tirer d' un piége. C' est un piége usé, où cependant on est toujours pris. On l' a conduit, entraîné dans le piége par la plus odieuse perfidie.

PIE-MÈRE. s. f.

PIE-MÈRE. s. f. T. d' Anat. La membrane déliée qui enveloppe immédiatement toutes les parties du cerveau.

PIERRAILLE. s. f.

PIERRAILLE. s. f. Amas de petites pierres. Un chemin ferré de pierraille.

PIERRE. s. f.

PIERRE. s. f. Corps dur et solide qu' on emploie dans la construction des édifices, soit qu' on l' ait détaché des montagnes ou des rochers, soit qu' on l' ait extrait de la terre à une certaine profondeur. Pierre dure. Pierre tendre. Pierre grise. Pierre de liais. Pierre à bâtir. Pierre de Saint-Leu. Pierre de taille. Un lit de pierre, de pierres. Pierre aisée à tailler. Tailleur de pierre. Tirer de la pierre d' une carrière. Poser une pierre sur son lit. Une assise de pierres. Bâtiment de pierre de taille. Escalier de pierre. Pont de pierre. Banc de pierre. Fossés revêtus de pierres de taille. Poser, mettre la première pierre à un bâtiment. On a tellement ruiné cette ville, qu' il n' y est pas demeuré pierre sur pierre.

Ouvrage à pierre perdue, à pierres perdues, Construction qu' on élève dans l' eau, en y jetant de gros quartiers de pierre. Les fondations de cette digue ont été faites à pierres perdues.

Pierres sèches, Pierres posées l' une sur l' autre, sans chaux, sans plâtre, sans mortier. Construire en pierres sèches. Muraille de pierres sèches. Conduit de pierre sèche. Ouvrage à pierre sèche.

Pierres d' attente, Les pierres qu' on laisse en saillie au côté d' un bâtiment pour former liaison, dans la suite, avec quelque autre construction.

Fig., Pierre d' attente, Chose qu' on ne regarde que comme un commencement, et qui doit avoir une continuation.

Pierre parpaigne. Voyez PARPAING.

Pierre d' évier, Pierre taillée pour servir à l' écoulement des eaux d' une cuisine, d' une cour.

Pierre à laver, Pierre plate dont le dessus est légèrement creusé, et sur laquelle on lave la vaisselle, les formes d' imprimerie, etc.

Pierre angulaire, La première pierre qui se met à l' angle, à l' encoignure d' un bâtiment. Il n' est guère d' usage au figuré qu' en parlant de JÉSUS-CHRIST, qui est appelé ainsi dans quelques endroits de l' Écriture.

Fig., Pierre fondamentale, Ce qu' il y a de principal et de plus important dans les choses de morale, de politique, etc., et qui en est comme le fondement. La justice est la pierre fondamentale des États.

Pierre d' autel, La pierre sur laquelle le prêtre consacre, et qui a été consacrée auparavant par un évêque.

Pierre milliaire, Borne placée dans les grands chemins pour faire connaître les distances.

Pierre à broyer, Pierre d' un grain très-fin et très-serré, dont on se sert pour broyer les couleurs.

Pierres levées, Monuments très-anciens, formés de pierres brutes, de grande dimension, placées debout sur leur plus petit côté. On trouve des pierres levées en plusieurs endroits de la Bretagne.

Pierre calcaire, Toute pierre que l' action du feu réduit en chaux. Pierre à chaux, La pierre dont on fait ordinairement la chaux.

Pierre gypseuse, Toute pierre que l' action du feu réduit en plâtre. Pierre à plâtre, Celle dont on fait ordinairement le plâtre.

Pierre vitrescible ou vitrifiable, Toute pierre que l' action du feu réduit en verre.

Pierre de meule, ou Pierre de meulière, ou Pierre meulière, Sorte de pierre dont on fait des meules de moulin, ou qui sert de moellon pour certaines constructions.

Pierre lithographique, Pierre sur laquelle on dessine ou l' on écrit, afin d' obtenir un certain nombre d' exemplaires par l' impression sur le papier.

PIERRE

PIERRE se dit aussi Des cailloux, et des autres corps solides de même nature. Se battre à coups de pierres. Un chemin plein de pierres. Jeter une pierre dans un puits. Se heurter contre une pierre.

Prov. et fig., Trouver des pierres dans son chemin, Trouver des empêchements, des obstacles à ce qu' on a dessein de faire.

Prov. et fig., Mener quelqu' un par un chemin où il n' y a pas de pierres, Ne lui donner aucun relâche dans les affaires qu' on a contre lui, le poursuivre très-vivement.

Prov. et fig., Jeter des pierres dans le jardin de quelqu' un, Faire devant lui des railleries couvertes, des plaintes détournées, des reproches indirects, avec l' intention qu' il se les applique. Vous jetez des pierres dans mon jardin. Ce sont là des pierres dans mon jardin.

Prov. et fig., Jeter la pierre à quelqu' un, Lui adresser un reproche, élever contre lui une accusation, le condamner, se déchaîner contre lui. Pourquoi me jetez-vous la pierre? Tout le monde lui jette la pierre. Vous vous ferez jeter la pierre.

Prov. et fig., Jeter la pierre et cacher le bras, Faire du mal à quelqu' un si adroitement, si secrètement, qu' on n' en soit pas soupçonné.

Prov. et fig., Faire d' une pierre deux coups, Venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter de la même occasion pour terminer deux affaires.

Prov. et fig., Pierre qui roule n' amasse point de mousse, Celui qui change souvent de condition ou de profession n' acquiert pas de bien.

Prov. et par exagér., Il gèle à pierre fendre, Il gèle extrêmement fort.

Fig. et fam., Pierre d' achoppement, Toute occasion de faillir; Tout ce qui fait obstacle au succès d' une affaire. Les moindres occasions sont autant de pierres d' achoppement pour un homme faible. La restitution de cette place pensa être une pierre d' achoppement au traité. C' est cette personne qui est la pierre d' achoppement à leur réconciliation.

Fig., Pierre de scandale, Tout ce qui cause du scandale. Cette discussion est délicate et pourrait bien devenir une pierre de scandale.

Pierre de touche, Espèce de pierre noire très-dure, dont on se sert pour éprouver l' or. C' est en frottant les bijoux d' or sur la pierre de touche, et en touchant avec de l' acide nitrique la couche de métal adhérente à la pierre, qu' on détermine leur titre ou leur valeur. Il se dit, figurément et au sens moral, de Ce qui sert à faire connaître d' une manière certaine la nature, la qualité d' une chose. L' intérêt est la pierre de touche de l' amitié, de la probité. Le malheur est la pierre de touche de la fidélité dans les attachements.

Pierre à fusil, Caillou qu' on frappe avec le fusil, avec le briquet, pour faire du feu; et qu' on met aussi au chien d' une arme à feu.

Pierre à aiguiser, Pierre dure dont on se sert pour rendre les instruments de fer plus tranchants ou plus pointus.

Pierre à brunir, Caillou taillé en coude, dont on se sert pour polir l' or.

Pierre ponce, Pierre extrêmement sèche, poreuse et légère, vitrifiée par le feu des volcans. La pierre ponce nage sur l' eau.

Pierre d' aigle, Pierre rougeâtre, au dedans de laquelle il y a une autre pierre qui en est détachée, et qui se fait entendre quand on l' agite.

Pierre d' aimant, Pierre qui attire le fer. Voyez AIMANT.

Pierre de bézoard, Concrétion pierreuse qui se trouve dans le corps de quelques animaux des Indes orientales, et à laquelle on attribuait autrefois beaucoup de vertus.

Pierre de jade, Pierre dure et verdâtre, qui se trouve aux Indes orientales, et à laquelle on attribuait la vertu de guérir la colique néphrétique. Voyez JADE.

Pierre de mine, La pierre qu' on détache de la mine, qu' on bat, qu' on lave, et dont on tire le métal.

Pierre noire, Espèce de crayon noir que les maçons, menuisiers et autres emploient pour tracer leurs ouvrages, et dont on se sert aussi pour dessiner.

Pierre infernale, ou Pierre à cautère, Nitrate d' argent fondu, pierre factice qu' on applique sur les chairs pour les brûler. On lui a appliqué la pierre infernale.

Pierre à détacher, Sorte de composition, dont la base est de la glaise, et qui sert à enlever les taches des habits.

Pierre philosophale, La prétendue transmutation des métaux en or. Il s' était ruiné à chercher la pierre philosophale. Voyez PHILOSOPHALE.

Pierres précieuses, Les diamants, les rubis, les émeraudes, les saphirs, les topazes, etc. Pierres fines, Les agates, les onyx, les cornalines, etc. Pierres fausses, Celles qui contrefont les pierres précieuses. Pierres de couleur, Les rubis, les saphirs, et autres pierres colorées. Pierre, absolument, se dit quelquefois Du diamant. Voilà une belle pierre.

Pierres gravées, Pierres fines ou compositions imitant les pierres fines; sur lesquelles on a gravé des figures en creux ou en relief.

PIERRE

PIERRE se dit encore de L' amas de sable et de gravier qui se forme en pierre dans les reins, dans la vessie, ou dans quelque autre partie du corps. Il a la pierre dans les reins. Cela engendre la pierre, donne la pierre. La pierre est dans la vessie. La pierre s' est trouvée adhérente. On lui a tiré la pierre. On lui a fait l' opération de la pierre. Il a fait, il a rendu une petite pierre. Avoir la pierre. Être malade de la pierre. Il a été taillé de la pierre. On a broyé la pierre.

Il se dit aussi d' Une dureté ou espèce de gravier qui se trouve dans quelques fruits. Ces sortes de poires ont beaucoup de pierres.

PIERRÉE. s. f.

PIERRÉE. s. f. Conduit fait à pierres sèches, pour l' écoulement ou pour la direction des eaux. Faire une pierrée dans un jardin.

PIERRERIES. s. f. pl.

PIERRERIES. s. f. pl. Il ne se dit que Des pierres précieuses. Voilà de belles pierreries. Trafiquer, négocier en pierreries. Il est riche en pierreries. Une épée ornée, enrichie de pierreries.

PIERRETTE. s. f.

PIERRETTE. s. f. Diminutif. Petite pierre. Il n' est guère usité que dans cette phrase, Jouer à la pierrette, qui se dit D' un jeu d' enfants.

PIERREUX, EUSE. adj.

PIERREUX, EUSE. adj. Qui est plein de pierres. Un champ pierreux. Un chemin pierreux. Un terrain, un sol pierreux. Une terre pierreuse.

Il signifie quelquefois, Qui est de la nature de la pierre. Concrétion pierreuse.

Il se dit aussi Des fruits dont la chair renferme certaines parties dures, semblables à de petits grains de pierre. Un fruit pierreux. Une poire pierreuse.

Il se dit quelquefois, substantivement, de Ceux qui sont malades de la pierre. Cette eau soulage les pierreux.

PIERRIER. s. m.

PIERRIER. s. m. Sorte de petit canon dont on se sert principalement sur les vaisseaux pour tirer à l' abordage, et qu' on charge avec des cartouches remplies de pierres, de cailloux, de ferraille, etc.

PIERROT. s. m.

PIERROT. s. m. Nom vulgaire du moineau franc. Un pierrot. Cet homme est hardi comme un pierrot.

PIERROT

PIERROT est aussi Le nom d' un personnage de parade, qui porte un habit blanc à longues manches, et qui joue des rôles de niais.

PIERRURES. s. f. pl.

PIERRURES. s. f. pl. T. de Vénerie. Ce qui entoure la meule ou la racine du bois d' une bête fauve, et qui ressemble à de petites pierres. Les pierrures de la tête d' un cerf, d' un daim, d' un chevreuil.

PIÉTÉ. s. f.

PIÉTÉ. s. f. Dévotion, affection et respect pour les choses de la religion. Grande piété. Piété exemplaire. Piété solide. Piété éclairée. Piété véritable. Fausse piété. Piété apparente. C' est un homme de piété, qui a beaucoup de piété. Une personne consommée dans la piété, qui a de grands sentiments de piété, qui est dans des exercices continuels de piété.

Il se dit quelquefois de Certains sentiments humains, tels que l' amour pour ses parents, le respect pour les morts, etc. Il a donné un grand exemple de piété filiale. Éponine fut un modèle de piété conjugale. Ce peuple se distingue par sa piété pour les morts, envers les morts.

Mont-de-piété. Voyez MONT.

PIÉTER. v. n.

PIÉTER. v. n. Terme dont on se sert en jouant à la boule ou aux quilles, et qui signifie, Tenir le pied à l' endroit qui a été marqué pour cela. Il faut piéter. Piétez bien.

PIÉTER

PIÉTER s' emploie quelquefois activement, et signifie, Disposer quelqu' un à la résistance. On avait piété cet homme contre tous les avis qui lui viendraient. Il est familier et peu usité.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se roidir contre, résister avec force. Il s' est piété contre toute proposition d' arrangement. Les stoïciens se piétaient contre la douleur.

PIÉTÉ, ÉE. participe

PIÉTÉ, ÉE. participe Je l' ai trouvé piété, tout piété pour me répondre. Il est piété à cela. Il est piété contre vous.

PIÉTINEMENT. s. m.

PIÉTINEMENT. s. m. Action de piétiner. Le piétinement continuel de cet enfant m' importune.

PIÉTINER. v. n.

PIÉTINER. v. n. Remuer fréquemment et vivement les pieds. Cet enfant ne fait que piétiner. Piétiner de colère, de rage, d' impatience. Il est familier.

PIÉTISTE. s. des deux genres

PIÉTISTE. s. des deux genres Membre d' une secte chrétienne qui s' attache à la lettre de l' Évangile. Un piétiste. Une piétiste.

PIÉTON. s. m.

PIÉTON. s. m. Homme qui va à pied. Les voitures, les gens à cheval incommodent les piétons. Les trottoirs sont à l' usage des piétons. Voyez SAVATE.

Un bon piéton, Un homme qui marche longtemps sans se fatiguer. On dit dans le sens contraire, Un mauvais piéton. L' un et l' autre s' emploient aussi au féminin. Une bonne piétonne. Une mauvaise piétonne.

PIÈTRE. adj. des deux genres

PIÈTRE. adj. des deux genres Mesquin, chétif et de nulle valeur dans son genre. Un habit piètre. Il a un piètre chapeau. Voilà des meubles bien piètres. Avoir une piètre mine.

Il se dit quelquefois Des personnes. C' est un piètre sujet, un piètre écrivain, un piètre ouvrier. Il est familier dans les deux acceptions.

PIÈTREMENT. adv.

PIÈTREMENT. adv. D' une manière piètre. Il est logé, il est vêtu piètrement, fort piètrement. Il est familier.

PIÈTRERIE. s. f.

PIÈTRERIE. s. f. Chose vile et méprisable dans son genre. Ce n' est là que de la piètrerie. C' est un marchand qui n' a que de la piètrerie. Il est peu usité.

PIETTE. s. f.

PIETTE. s. f. Oiseau aquatique, dont le plumage est en partie blanc et en partie noir. On l' appelle aussi Nonnette blanche.

PIEU. s. m.

PIEU. s. m. Pièce de bois qui est pointue par un des bouts, et qu' on emploie à divers usages. Ficher un pieu en terre. Planter des pieux en terre. Soutenir des terres avec des pieux.

PIEUSEMENT. adv.

PIEUSEMENT. adv. D' une manière pieuse. Il a vécu très-pieusement, et il est mort de même.

Croire pieusement une chose, La croire par principe de dévotion, et sans qu' on y soit obligé par la foi. Il croit pieusement bien des choses qui ne sont pas de foi.

Fig. et fam., Croire pieusement une chose, Croire, ou faire semblant de croire une chose invraisemblable, par pure déférence pour le témoignage de celui qui l' a dite. Ce que vous dites paraît étrange, mais je le crois pieusement.

Croire pieusement une chose, signifie encore, La croire sans fondement, sans preuve, sans connaissance. Il croit pieusement tout ce qu' on lui conte.

PIEUX, EUSE. adj.

PIEUX, EUSE. adj. Qui a de la piété, qui est fort attaché aux devoirs de la religion. C' est un homme très-pieux. Une femme pieuse. C' est une âme pieuse.

Il se dit aussi Des choses qui partent d' un esprit touché des sentiments de la religion. Pensée pieuse. Dessein pieux. Entreprise pieuse. Pieuse méditation. De pieux établissements. De pieuses largesses.

Legs pieux, Legs que l' on fait pour être employé en oeuvres pies.

Croyance pieuse, Opinion qu' adoptent des personnes pieuses, quoiqu' elle ne soit pas prescrite par la foi. C' était une croyance pieuse de quelques Pères, qu' Adam était enterré sous la montagne du Calvaire.

Fam., et par ironie, Pieuse croyance, Opinion peu éclairée. Je le laissai dans sa pieuse croyance.

PIEUX

PIEUX se dit, par extension, Des choses qui tiennent à la piété filiale et à quelques autres sentiments humains. Il rendait à son père les plus pieux devoirs. Ses soins pieux ont prolongé la vie de son père. On l' entourait avec un pieux respect. Il fit éclater de pieux regrets. J' ai conservé un pieux souvenir de ses vertus, une pieuse reconnaissance de ses bienfaits.

PIFFRE, ESSE. s.

PIFFRE, ESSE. s. Terme bas et injurieux, qui se dit Des personnes excessivement grosses et replètes. Un gros piffre. Il est devenu bien piffre. Une grosse piffresse.

Il signifie aussi, Goulu.

PIGEON. s. m.

PIGEON. s. m. Oiseau domestique qu' on élève dans les colombiers, dans les basses-cours, etc. Pigeon de colombier. Pigeon de volière. Pigeon cauchois. Pigeon privé. Pigeon pattu. Pigeon à la grosse gorge. Pigeon mâle. Pigeon femelle. Nourrir, élever des pigeons. Des oeufs de pigeons. Gros comme un oeuf de pigeon. Une volée de pigeons. Des pigeons de la volée de mars, de la volée d' août.

Pigeon ramier, Espèce de pigeon sauvage, qui perche sur les arbres.

Une paire de pigeons, Deux pigeons vivants et appariés. Une couple de pigeons, Deux pigeons destinés à être mangés.

Prov. et fig., Il ne faut pas laisser de semer pour la crainte des pigeons, Il ne faut pas refuser de faire une chose qui doit être avantageuse, quoiqu' il s' y trouve quelque léger inconvénient, presque inévitable.

Aile de pigeon, se dit d' Une certaine disposition des cheveux, qui figure une aile à chaque côté de la tête. Frisure en ailes de pigeon. Coiffé en ailes de pigeon. Le vent a dérangé ses ailes de pigeon.

Couleur gorge de pigeon, Couleur changeante comme celle de la gorge des pigeons. Du taffetas gorge de pigeon.

PIGEON

PIGEON se dit, figurément et familièrement, d' Un homme qu' on attire par adresse pour le duper. Ces gens-là ne vivent que d' industrie, ils ont attiré un pigeon qui leur vaut beaucoup. Il aime le jeu et joue fort mal, c' est pour eux un bon pigeon à plumer.

PIGEONNEAU. s. m.

PIGEONNEAU. s. m. Jeune pigeon. Prendre des pigeonneaux dans un colombier. Une fricassée, une tourte de pigeonneaux. Des pigeonneaux sur le gril, en compote.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un jeune homme que l' on dupe. C' est leur pigeonneau. C' est un pigeonneau qu' ils plument à qui mieux mieux.

PIGEONNIER. s. m.

PIGEONNIER. s. m. Habitation préparée pour les pigeons domestiques.

PIGNE. s. f.

PIGNE. s. f. T. de Métallurgie. La masse d' or ou d' argent qui reste après l' évaporation du mercure qu' on avait amalgamé avec la mine, pour en dégager le métal qu' elle contenait.

PIGNOCHER. v. n.

PIGNOCHER. v. n. Manger négligemment, sans appétit, et en ne prenant que de très-petits morceaux. Vous ne mangez pas, vous ne faites que pignocher. Il est familier.

PIGNON. s. m.

PIGNON. s. m. La partie supérieure d' un mur qui se termine en pointe, et dont le sommet porte le bout du faîtage d' un comble à deux égouts. Dans les anciennes maisons, le pignon était sur la face principale. Mur de pignon: voyez MUR.

Prov., Avoir pignon sur rue, Avoir une maison à soi. Il signifie aussi, Avoir des biens immeubles, des héritages en propre. C' est une bonne caution, il a pignon sur rue.

PIGNON. s. m.

PIGNON. s. m. Amande de la pomme de pin.

PIGNON. s. m.

PIGNON. s. m. T. de Mécan. Petite roue dentée, dont les ailes ou dents engrènent dans celles d' une plus grande roue.

PIGNORATIF. adj. m.

PIGNORATIF. adj. m. (Le G est dur.) T. de Jurispr. Il se dit D' un contrat par lequel on vend un héritage à faculté de rachat à perpétuité, et par lequel l' acquéreur loue ce même héritage à son vendeur pour les intérêts du prix de la vente. Contrat pignoratif.

PIGRIÈCHE. s. f.

PIGRIÈCHE. s. f. Voyez Pie-grièche, à l' article PIE.

PILASTRE. s. m.

PILASTRE. s. m. Pilier carré, auquel on donne les mêmes proportions et les mêmes ornements qu' aux colonnes, et qui ordinairement est engagé dans le mur: quelquefois il est placé derrière les colonnes. Pilastre dorique, ionique, corinthien, etc. Pilastre cornier. Pilastres accouplés. Pilastre cannelé. Pilastre de marbre. Pilastre de lambris, de treillage, de vitre. Boiserie en pilastres, figurant des pilastres.

PILAU. s. m.

PILAU. s. m. Riz cuit avec du beurre, ou de la graisse et de la viande. Le pilau est la nourriture ordinaire dans le Levant.

PILE. s. f.

PILE. s. f. Amas de plusieurs corps placés les uns sur les autres. Une pile de carreaux. Une pile de bois. Une pile de livres. Une pile d' écus. Une pile de bombes, de boulets. Mettre des livres en pile, en faire une pile.

Pile de cuivre, Plusieurs poids de cuivre en forme de godets, qui se placent les uns dans les autres, et qui, diminuant par degrés de volume, donnent toutes les divisions du poids total jusqu' au demi-gros.

Pile voltaïque ou galvanique, ou Pile de Volta, Appareil de physique composé avec des plaques de métaux hétérogènes, que l' on alterne, suivant certaines lois, entre elles et avec des substances liquides. Les principaux phénomènes produits par la pile voltaïque sont la décomposition de l' eau, des alcalis et des acides, l' oxydation et la combustion des métaux, l' impression profonde et continue sur le système nerveux, etc.

Au Trictrac, Pile de malheur ou de misère, se dit Lorsqu' un des joueurs, ne pouvant passer dans le jeu de son adversaire pour faire le jan de retour, est obligé d' entasser toutes ses dames en une seule pile dans le coin de son grand jan.

PILE

PILE se dit aussi Des massifs de forte maçonnerie qui séparent et soutiennent les arches d' un pont. Les piles d' un pont.

PILE. s. f.

PILE. s. f. Grosse pierre servant à broyer, à écraser quelque chose. Il ne se dit guère que dans cette phrase proverbiale et figurée, Mettre quelqu' un à la pile au verjus, Parler très-mal de lui, ou Le tourmenter à l' excès.

PILE. s. f.

PILE. s. f. Celui des deux côtés d' une pièce de monnaie, où sont empreintes les armes du souverain.

Prov., N' avoir ni croix ni pile, N' avoir point d' argent.

Croix ou pile, ou Croix et pile, Sorte de jeu de hasard, où l' on jette une pièce de monnaie en l' air: un des joueurs nomme, à son choix, un des côtés de la pièce; et il gagne si, lorsqu' elle est tombée, elle présente le côté qu' il a choisi. Jetons, jouons à croix et à pile à qui l' aura. Que retenez-vous, croix ou pile? On dit aussi, Jouer à croix-pile.

Fam., Je les jetterais à croix ou à pile, à croix et à pile, à croix-pile, se dit en parlant De deux choses à peu près égales, et dont le choix est indifférent.

PILER. v. a.

PILER. v. a. Broyer, écraser quelque chose avec un pilon. Piler des amandes. Piler du verjus. Piler des chiffons pour en faire du papier.

PILÉ, ÉE. participe

PILÉ, ÉE. participe

PILEUR. s. m.

PILEUR. s. m. Celui qui pile.

PILIER. s. m.

PILIER. s. m. Sorte de colonne ronde ou carrée, sans proportion et quelquefois sans ornement, qui sert à soutenir un édifice ou quelque partie d' un édifice. Piliers des voûtes, des arcades. Pilier gothique. La voûte de cette église est soutenue par tant de piliers. Des piliers hauts, déliés, massifs. Les piliers d' un dôme. Les piliers des halles à Paris. Les piliers de la grand' salle du palais.

Pilier butant, Corps de maçonnerie élevé pour contenir la poussée d' une voûte.

Pilier de moulin à vent, Massif de maçonnerie, terminé en cône, sur lequel tourne la cage d' un moulin à vent.

Pilier de carrière, Masse de pierre qu' on laisse d' espace en espace pour soutenir le ciel d' une carrière.

PILIER

PILIER se disait autrefois Des poteaux de justice, et des fourches patibulaires. Il y avait tant de piliers à cette justice.

Il se dit encore Des poteaux qu' on met dans les écuries, pour séparer les places des chevaux les unes des autres.

Il se dit aussi Des poteaux entre lesquels on met un cheval dans un manége, pour commencer à le dresser. Mettre un cheval entre les piliers, entre deux piliers, dans les piliers.

Fig. et pop., Se frotter au pilier, Prendre les mauvaises habitudes de ceux qu' on hante. Ce domestique servait bien d' abord; mais il s' est frotté au pilier, et ne vaut plus rien. Il a vieilli.

Fig. et fam., C' est un pilier de palais, C' est un homme qui ne bouge du palais. On dit dans un sens analogue, C' est un pilier de cabaret, de café, de coulisses, etc.

Fig. et pop., Avoir de bons gros piliers, Avoir de grosses jambes.

PILIER

PILIER en termes d' Horlogerie, Espèce de petite colonne qui, dans les montres et dans les pendules, tient les platines éloignées l' une de l' autre à une égale distance.

PILLAGE. s. m.

PILLAGE. s. m. (Dans ce mot, ainsi que dans le verbe Piller et ses dérivés, on mouille les deux L.) L' action de piller, ou Le dégât qui en est la suite. Mettre au pillage. Livrer une ville au pillage. La ville fut abandonnée au pillage. On promit le pillage de la ville aux soldats. La ville se racheta du pillage, fut préservée du pillage.

Il semble qu' il revienne du pillage, il est fait comme un voleur qui revient du pillage, se dit D' un homme dont les habits, les cheveux, etc., sont fort en désordre.

Tout y est au pillage, se dit en parlant D' une grande maison où il n' y a pas d' ordre, où les domestiques prennent et tirent chacun de leur côté.

PILLAGE

PILLAGE signifiait autrefois, en termes de Marine, La dépouille des coffres et hardes de l' ennemi pris, et l' argent qu' il avait sur lui jusqu' à trente livres; le surplus se nommait Butin.

PILLARD, ARDE. adj.

PILLARD, ARDE. adj. Qui aime à piller. Cette troupe est bien pillarde. Il est d' humeur pillarde. Il est familier.

Il est aussi substantif. C' est un grand pillard. Les paysans s' armèrent pour s' opposer aux pillards.

PILLER. v. a.

PILLER. v. a. Emporter violemment les biens d' une ville, d' une maison, etc. Piller une ville, un château. Les gens de guerre ont pillé ce village. La ville fut emportée d' assaut, et pillée.

Il se dit aussi De ceux qui commettent des exactions, des concussions, qui font dans leur charge, dans leur emploi, des gains illicites et scandaleux. Ce gouverneur abusa de son autorité pour piller la province. Cet intendant a si bien pillé son maître, qu' il est devenu plus riche que lui.

Piller une collation, un dessert, Se jeter sur une collation, sur un dessert, pour emporter les fruits, les confitures, etc.

PILLER

PILLER signifie, en parlant de Littérature et de Beaux-Arts, Prendre dans les compositions d' autrui des choses qu' on donne comme siennes. Il a pillé dans de vieux auteurs la plupart des idées que renferme son livre. Ce musicien a pillé les motifs de ses plus beaux airs dans des partitions italiennes. Cet air est pillé dans Mozart, pillé de Mozart. Ces vers sont pillés de Racine, pillés dans Racine. Cet auteur pille partout.

PILLER

PILLER se dit aussi Des chiens qui se jettent sur les animaux ou sur les personnes. Son chien a pillé le mien. C' est un chien qui pille tous les passants. Il l' a fait piller par son chien. Dans ce sens, il est peu usité.

En termes de Chasse, Pille, se dit pour exciter un chien à se jeter sur le gibier. On le dit aussi pour agacer un chien contre d' autres animaux, ou contre des personnes.

PILLER

PILLER se dit encore à de certains Jeux de triomphe, où celui qui fait a le droit, lorsqu' il tourne un as, de prendre cet as et toutes les cartes de la même couleur qui suivent, et de mettre les siennes à la place.

PILLÉ, ÉE. participe

PILLÉ, ÉE. participe

PILLERIE. s. f.

PILLERIE. s. f. Volerie, extorsion, action de piller. Il s' est enrichi par ses pilleries. C' est un brigandage et une pillerie. Il est familier.

PILLEUR. s. m.

PILLEUR. s. m. Celui qui pille, qui aime à piller. C' est un grand pilleur. Ce sont de grands pilleurs.

PILON. s. m.

PILON. s. m. Instrument dont on se sert pour piler quelque chose dans un mortier. Pilon de fer. Pilon de fonte. Pilon de bois. Pilon de verre.

Il se dit aussi Des gros maillets et marteaux qui, dans les moulins à tan, à papier, etc., servent à piler, à briser, à hacher.

Mettre un livre au pilon, En déchirer tous les feuillets, de sorte qu' ils ne puissent servir qu' aux cartonniers, qui les pilent pour les réduire en pâte.

PILORI. s. m.

PILORI. s. m. On appelait ainsi Une machine qui tournait sur un pivot, et qui servait à la punition des personnes diffamées que la justice exposait à la risée du public. Mettre un banqueroutier au pilori. Il fut exposé au pilori pendant trois jours de marché.

PILORIER. v. a.

PILORIER. v. a. Mettre au pilori. Pilorier un banqueroutier.

Il s' emploie figurément, et signifie, Diffamer quelqu' un, manifester son infamie. Il a été pilorié dans vingt écrits publics.

PILORIÉ, ÉE. participe

PILORIÉ, ÉE. participe

PILORIS. s. m.

PILORIS. s. m. Rat des Antilles, beaucoup plus grand que nos rats d' Europe, et qui répand une forte odeur de musc.

PILOSELLE. s. f.

PILOSELLE. s. f. T. de Botan. Plante à fleurs composées, qui croît dans les lieux arides et montagneux, et qui est couverte de poils, d' où lui vient son nom.

PILOTAGE. s. m.

PILOTAGE. s. m. Ouvrage de pilotis. Il en a coûté tant pour le pilotage.

PILOTAGE. s. m.

PILOTAGE. s. m. T. de Marine. L' art de conduire un vaisseau; les notions de mathématiques suffisantes pour relever et tracer la marche d' un navire. Il y a des écoles où l' on enseigne le pilotage. Cours de pilotage.

Il signifie aussi, L' action de conduire un vaisseau à l' entrée ou à la sortie d' un port, de peur qu' il n' aille donner sur les bancs. Payer tant pour le pilotage d' un bâtiment. Droit de pilotage.

PILOTE. s. m.

PILOTE. s. m. Celui qui gouverne, qui conduit un bâtiment de mer. Un bon pilote. Un mauvais pilote. Un sage pilote. Un pilote habile. Le maître pilote. Le premier pilote.

Pilote côtier, Celui qui gouverne à la vue des côtes, des ports et des rades dont il a la connaissance. On appelait autrefois, par opposition, Pilote hauturier, Celui qui, dans un voyage de long cours, déterminait la route du bâtiment par le moyen des instruments à réflexion. Aujourd' hui, on nomme Capitaine au long cours, Celui qui conduit et qui en même temps commande un navire dans les voyages de long cours.

PILOTER. v. n.

PILOTER. v. n. Enfoncer des pilotis pour bâtir dessus. Dans les lieux où le fond n' est pas solide, il faut piloter avant de bâtir.

Activem., Piloter un terrain, Y enfoncer des pilotis.

PILOTÉ, ÉE. participe

PILOTÉ, ÉE. participe

PILOTER. v. a.

PILOTER. v. a. T. de Marine. Conduire un bâtiment de mer. Piloter un navire hors du port.

PILOTÉ, ÉE. participe

PILOTÉ, ÉE. participe

PILOTIN. s. m.

PILOTIN. s. m. T. de Marine. Jeune marin qui étudie le pilotage. Il est parti comme pilotin sur tel navire.

PILOTIS. s. m.

PILOTIS. s. m. Gros pieu, grosse pièce de bois pointue, et ordinairement ferrée par le bout, qu' on fait entrer avec force pour asseoir les fondements d' un édifice, ou de quelque autre ouvrage, lorsqu' on veut bâtir dans l' eau, ou dans quelque lieu dont le fond n' est pas solide. Bâtir sur pilotis. Enfoncer des pilotis. Les pilotis ont été enfoncés à refus de mouton.

PILULE. s. f.

PILULE. s. f. Composition médicinale qu' on met en petites boules. Prendre des pilules. Purger un malade avec des pilules. Pilules purgatives. Pilules mercurielles.

Fig. et fam., Dorer la pilule, Employer des paroles flatteuses pour déterminer un homme à faire quelque chose qui excite sa répugnance. On lui a si bien doré la pilule, qu' il s' est résolu à faire ce qu' on voulait. Il signifie aussi, Consoler d' une disgrâce, d' un refus, en l' accompagnant de promesses et de paroles bienveillantes. On lui a doré la pilule, pour lui adoucir le refus de la grâce qu' il demandait. Il sait dorer la pilule.

Fig. et fam., Avaler la pilule, Se déterminer à faire une chose pour laquelle on a beaucoup de répugnance. On lui a fait avaler la pilule. Il a été contraint d' avaler la pilule, une pilule bien amère.

PIMBÊCHE. s. f.

PIMBÊCHE. s. f. Terme de mépris, dont on se sert pour désigner Une femme impertinente, qui se donne des airs de hauteur. C' est une pimbêche, une vraie pimbêche, une petite pimbêche. Il est familier.

PIMENT. s. m.

PIMENT. s. m. Plante de la famille des Solanées, dont le fruit est extrêmement chaud et piquant, et s' emploie pour assaisonner les viandes.

PIMPANT, ANTE. adj.

PIMPANT, ANTE. adj. Élégant et recherché dans sa toilette. Vous voilà bien pimpant aujourd' hui. Elle était extrêmement pimpante. Faire le pimpant. Il est familier, et ne s' emploie guère que par plaisanterie.

PIMPESOUÉE. s. f.

PIMPESOUÉE. s. f. Femme qui a des manières affectées, ridicules. C' est une vraie pimpesouée. Ce terme familier a vieilli.

PIMPRENELLE. s. f.

PIMPRENELLE. s. f. Herbe aromatique de la famille des Rosacées, qui entre quelquefois dans les salades.

PIN. s. m.

PIN. s. m. Grand arbre toujours vert, dont on tire la résine, et qui a des feuilles longues, menues et pointues. Une forêt de pins. Pin maritime. Pin sauvage. Pomme de pin.

PINACLE. s. m.

PINACLE. s. m. La partie la plus élevée d' un édifice. Il n' est d' usage au propre qu' en parlant de L' endroit du temple où Notre-Seigneur fut transporté, lorsqu' il fut tenté par le démon.

Fig. et fam., Mettre quelqu' un sur le pinacle, Le louer extrêmement, le mettre au-dessus de tous les autres par des louanges.

Fig. et fam., Être sur le pinacle, Être dans une grande élévation, dans une grande faveur.

PINASSE. s. f.

PINASSE. s. f. Bâtiment de charge, à poupe carrée, qui va à voiles et à rames.

PINASTRE. s. m.

PINASTRE. s. m. Espèce de pin sauvage.

PINÇARD. adj. et s. m.

PINÇARD. adj. et s. m. T. de Maréchalerie. Il se dit D' un cheval qui en marchant appuie sur la pince, qui use son fer en pince. Ce cheval est pinçard.

PINCE. s. f.

PINCE. s. f. L' extrémité antérieure du pied des animaux ongulés. Les pinces du cerf, du sanglier. Lorsque les pinces sont usées, c' est signe que la bête est vieille. Ce cheval a la corne gâtée vers la pince.

Il se dit aussi Du devant d' un fer de cheval. On n' étampe jamais en pince les fers de derrière.

PINCE

PINCE se dit en outre, surtout au pluriel, Des dents antérieures et centrales de la mâchoire de certains animaux. Ce cheval a mis bas les pinces, il a trois ans.

Les pinces d' une écrevisse, d' un homard, etc., Cette partie des grosses pattes de l' écrevisse, du homard, etc., avec laquelle ils pincent quand on veut les saisir.

PINCE

PINCE se dit aussi d' Une sorte de longues tenailles dont on se sert pour remuer les grosses bûches dans une cheminée. Il faut prendre cette bûche avec la pince.

Il se dit également, dans plusieurs Arts ou Métiers, de Certaines tenailles, les unes grosses, les autres petites, qui servent à différents usages. Les taillandiers, les serruriers ont de grosses pinces pour tenir leur ouvrage quand ils le mettent au feu. Les tapissiers se servent de fortes et lourdes pinces pour tendre les toiles et les étoffes qu' ils emploient. Les horlogers, les arquebusiers ont de petites pinces pour prendre et placer les goupilles et autres pièces légères. Pinces à dissection.

PINCE

PINCE signifie quelquefois, L' action de pincer, de saisir avec force. Cet instrument, cet outil n' a pas de pince, Ne saisit pas bien. Fam., Cet homme à la pince forte, la pince rude, Il tient avec vigueur ce qu' il a dans la main.

Pop., Craindre la pince, être menacé de la pince, Craindre, risquer d' être arrêté. On dit dans le même sens, Gare la pince.

Pop., Être sujet à la pince, se dit D' une personne qui a l' habitude de chercher à faire des profits injustes.

Cet argent est sujet à la pince, Il est sujet à être pris. L' argent des communautés est ordinairement sujet à la pince.

PINCE

PINCE signifie aussi, Une barre de fer aplatie par un bout, et dont on se sert comme d' un levier. Lever une grosse pierre avec une pince.

PINCE

PINCE en termes de Tailleur et de Couturière, Pli qu' on fait à du linge ou à de l' étoffe, et qui se termine en pointe. Cette veste est trop large, il y faut faire une pince.

PINCEAU. s. m.

PINCEAU. s. m. Instrument dont les peintres se servent pour appliquer et étendre les couleurs, et qui consiste en un assemblage de poils attaché fortement à l' extrémité d' une espèce de hampe, ou retenu au bout d' un tuyau de plume. Gros pinceau. Pinceau fort délié. Pinceau de poil de blaireau, de poil de cochon. Pinceau pour peindre à l' huile, en miniature. Les pinceaux d' un peintre. Préparer les pinceaux. Nettoyer un pinceau. Un trait de pinceau. Ce peintre n' a plus à donner à son ouvrage que quelques coups de pinceau. Donner un coup de pinceau.

Donner le dernier coup de pinceau à un tableau, Le terminer, l' achever entièrement.

Fig. et fam., On lui a donné un vilain coup de pinceau, se dit en parlant D' une personne contre qui il a été fait quelque satire.

PINCEAU

PINCEAU se dit, figurément, de La manière de peindre. Ce peintre a un beau pinceau, le pinceau hardi, le pinceau agréable, le pinceau délicat, le pinceau suave, le pinceau dur et sec. On reconnaît dans ce tableau le pinceau du maître.

Il se dit dans une acception plus figurée, en parlant Des poëtes, des orateurs, des écrivains. Cet auteur est grand coloriste, son pinceau est brillant. Il y a dans Bossuet, dans Corneille, etc., d' admirables coups de pinceau.

PINCÉE. s. f.

PINCÉE. s. f. Ce qu' on peut prendre de certaines choses, en les pinçant entre deux ou trois doigts. Une pincée de sel. Une pincée de poivre. Une pincée de tabac.

PINCELIER. s. m.

PINCELIER. s. m. Petit bassin de fer-blanc, séparé en deux parties, dans l' une desquelles les peintres prennent l' huile dont ils ont besoin pour mêler leurs couleurs, et dont l' autre sert à recevoir ce qui sort de leurs pinceaux quand ils les nettoient.

PINCE-MAILLE. s. m.

PINCE-MAILLE. s. m. Homme fort attaché à ses intérêts, et qui fait paraître son avarice jusque dans les plus petites choses. C' est un franc pince-maille, un vrai pince-maille. Il est familier.

PINCER. v. a.

PINCER. v. a. Presser, serrer la superficie de la peau entre les doigts ou autrement. Pincer quelqu' un fortement. Pincer jusqu' au sang. Meurtrir en pinçant. Ce perroquet lui a pincé le doigt avec son bec. Cette porte m' a pincé les doigts.

Fig. et fam., Pincer quelqu' un, Le reprendre, le blâmer, lui reprocher quelque chose avec raillerie. Il l' a pincé rudement, doucement, adroitement.

PINCER

PINCER s' emploie aussi absolument, tant au propre qu' au figuré. Il aime à pincer. C' est un homme qui pince finement. Il pince en riant.

Fam. et substantiv., Un pince-sans-rire, Un homme malin et sournois.

PINCER

PINCER signifie aussi, Serrer fortement avec une pince, avec des tenailles ou autres instruments semblables. Pincez bien cette barre de fer avec vos tenailles. Vos tenailles sont faussées, elles ne pincent plus. Mettez ce morceau de bois dans l' étau, et pincez-le fortement.

Fig. et fam., Pincer quelqu' un, Saisir quelqu' un, le surprendre, s' emparer de lui au moment où il commet quelque faute, où il fait quelque mal. Si je te pince, tu ne m' échapperas pas. Il y a quelqu' un qui vole mes fruits, je le pincerai. Quelque jour il se fera pincer.

Fig. et fam., Se faire pincer, être pincé, Être puni de quelque imprudence qu' on a faite. Il a voulu jouer gros jeu, il s' est fait pincer, il a été pincé. Il a fait des spéculations de bourse, et il y a été pincé.

PINCER

PINCER signifie quelquefois, Causer de la douleur, faire une sensation vive et désagréable. Le coup de fouet a pincé ce cheval. Le froid m' a pincé. Ce remède pince l' estomac.

PINCER

PINCER en termes de Musique, Faire vibrer les cordes d' un instrument en les pinçant avec les doigts. Il a pincé tout ce passage sur son violon, au lieu de le jouer avec l' archet. Lorsqu' il s' agit d' instruments dont on ne joue que de cette manière, il est ordinairement neutre. Pincer de la harpe, de la guitare.

PINCER

PINCER en termes d' Agriculture, Couper avec le bout des doigts ou avec l' ongle les bourgeons ou l' extrémité des jeunes branches d' un arbre à fruit, pour empêcher qu' il ne pousse trop. Pincer les petits bourgeons d' un arbre.

PINCER

PINCER en termes de Manége, Approcher l' éperon du flanc du cheval, sans donner de coup ni appuyer. Pincer du droit, du gauche. Pincer des deux.

En termes de Marine, Pincer le vent, Aller au plus près du vent.

PINCÉ, ÉE. participe

PINCÉ, ÉE. participe Il est quelquefois adjectif, et signifie, Qui a un air d' afféterie. Un air pincé. Des manières pincées.

PINCETTE. s. f.

PINCETTE. s. f. et plus ordinairement PINCETTES, au pluriel. Ustensile de fer à deux branches égales, dont on se sert pour accommoder le feu. Donnez-moi la pincette, les pincettes. Une paire de pincettes. Des pincettes garnies d' argent. Attiser le feu avec des pincettes.

Il se dit aussi d' Un instrument de fer dont on se sert pour s' arracher le poil. Il se fait la barbe avec la pincette. S' arracher le poil avec des pincettes.

Fam., Baiser quelqu' un à la pincette, Le baiser en lui prenant doucement les deux joues avec le bout des doigts. C' est une des caresses auxquelles on accoutume les enfants. Baisez-moi à la pincette.

Fam., On ne le toucherait pas avec des pincettes, se dit D' un objet fort sale, d' un homme fort malpropre.

PINCETTES

PINCETTES se dit également, dans plusieurs Arts ou Métiers, de Petits instruments de fer à deux branches, dont on se sert pour prendre ou pour placer certains objets qu' on ne pourrait ni prendre ni placer facilement avec les doigts.

PINCHINA. s. m.

PINCHINA. s. m. Étoffe de laine, espèce de gros drap. Un habit de pinchina.

PINÇON. s m.

PINÇON. s m. La marque qui reste sur la peau, lorsqu' on a été pincé. Faire un pinçon à quelqu' un. Je me suis fait un pinçon en fermant cette porte.

PINÇON

PINÇON en termes de Maréchalerie, Rebord mince, élevé à la pince d' un fer, surtout à celle des fers de derrière, pour mieux les assurer, ou pour garantir la corne.

PINDARIQUE. adj. des deux genres

PINDARIQUE. adj. des deux genres Qui est dans la manière de Pindare. Ode pindarique. Style pindarique.

PINDARISER. v. n.

PINDARISER. v. n. Parler ou écrire avec affectation, avec emphase, se servir de termes recherchés, ampoulés. Cet homme ne parle pas naturellement, il veut toujours pindariser. Il est familier.

PINDARISEUR. s. m.

PINDARISEUR. s. m. Celui qui pindarise. Un sot pindariseur. Il est familier et peu usité.

PINDE. s. m.

PINDE. s. m. Montagne de la Thessalie, qui était consacrée à Apollon et aux Muses. Ce mot est placé ici, non comme un terme de géographie, mais parce qu' on l' emploie figurément dans plusieurs phrases poétiques. Les nourrissons, les habitants du Pinde, Les poëtes. Les maîtres, les héros du Pinde, Les grands poëtes. Les lauriers du Pinde, La gloire qu' on acquiert en cultivant la poésie. Les déesses du Pinde, Les Muses.

PINÉALE. adj. f.

PINÉALE. adj. f. T. d' Anat. Il n' est usité que dans cette expression, Glande pinéale, Petit corps ovale qui se trouve à peu près au milieu du cerveau, et qui a quelque ressemblance avec une pomme de pin.

PINEAU. s. m.

PINEAU. s. m. Espèce de raisin noir qui passe pour faire le meilleur vin de Bourgogne.

PINGOUIN ou PINGUIN. s. m.

PINGOUIN ou PINGUIN. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau de mer, qui a les ailes si courtes, qu' il ne lui est pas possible de voler.

PINNÉE. adj. f.

PINNÉE. adj. f. T. de Botan. Il n' est usité que dans cette expression, Feuille pinnée, Feuille composée de plusieurs folioles rangées des deux côtés d' un pétiole commun. Les feuilles de la plupart des légumineuses sont pinnées.

PINNE MARINE. s. f.

PINNE MARINE. s. f. Grand coquillage dont les deux valves, en forme d' éventail, sont soudées vers leur sommet, et qui s' attache aux rochers par le moyen d' une touffe de filets soyeux, dont on peut faire des tissus. Drap de pinne marine.

PINNULE. s. f.

PINNULE. s. f. Petite plaque de cuivre, élevée perpendiculairement à chaque extrémité d' une alidade, et percée d' un petit trou ou d' une petite fente pour laisser passer les rayons lumineux ou les rayons visuels. Graphomètre à pinnule.

PINQUE. s. f.

PINQUE. s. f. T. de Marine. Espèce de flûte; bâtiment de charge, qui est rond à l' arrière.

PINSON. s. m.

PINSON. s. m. Petit oiseau à bec conique, dont le chant est agréable, et dont le plumage est de diverses couleurs.

Prov., Être gai comme un pinson, comme pinson, Être fort gai.

PINTADE. s. f.

PINTADE. s. f. Oiseau gallinacé dont la tête est munie d' une sorte de casque de corne, et dont le plumage gris-bleuâtre est semé de taches blanches plus ou moins arrondies. Il a des pintades dans sa basse-cour.

PINTE. s. f.

PINTE. s. f. Mesure dont on se servait pour mesurer le vin et autres liqueurs en détail, et qui était de différente grandeur selon les différents lieux. La pinte de Paris contenait quarante-huit pouces cubes. Une pinte d' étain. Pinte, mesure de Saint-Denis. Pinte à la grande mesure. Du vin à douze sous la pinte, à vingt sous la pinte. Vider les pintes. Vendre à pot et à pinte.

Il se dit aussi de La quantité de liqueur contenue dans une pinte. Tirer pinte. Payer pinte. Boire pinte.

Prov., Je voudrais qu' il m' en eût coûté une pinte de mon sang, et que cela fût arrivé ou que cela ne fût pas arrivé, se dit Pour marquer un extrême désir ou un extrême chagrin de quelque chose.

Prov. et fig., Il n' y a que la première pinte qui coûte, Dans chaque affaire, il n' y a que le commencement qui donne de la peine.

PINTER. v. n.

PINTER. v. n. Faire débauche de vin. C' est un homme qui ne fait que pinter, qui n' aime qu' à pinter. Il est populaire.

PIOCHE. s. f.

PIOCHE. s. f. Outil de fer à manche de bois, dont les terrassiers, les carriers et les maçons se servent pour remuer la terre, tirer des pierres, démolir, saper, etc. Travailler avec la pioche. Ouvrir la terre avec la pioche.

PIOCHER. v. a.

PIOCHER. v. a. Fouir, remuer avec une pioche. Piocher une vigne. Piocher la terre. Il s' emploie aussi neutralement. Il faut piocher en cet endroit.

PIOCHER

PIOCHER employé neutralement, signifie quelquefois au figuré, Travailler avec ardeur, avec assiduité. J' ai bien pioché aujourd' hui. Il me faudra beaucoup piocher pour faire cet ouvrage en un mois. Dans cette acception, il est familier.

PIOCHÉ, ÉE. participe

PIOCHÉ, ÉE. participe

PIOLER. v. n.

PIOLER. v. n. Voyez PIAULER.

PION. s. m.

PION. s. m. La plus petite pièce du jeu des échecs. Il y a huit pions de chaque côté au jeu des échecs. Le pion du roi, de la reine, de la tour, etc. Il joue mieux que moi, il me donne un pion. Mener un pion à dame. Pion coiffé.

Fig. et fam., Damer le pion à quelqu' un, L' emporter sur lui avec une supériorité marquée.

PIONNER. v. n.

PIONNER. v. n. T. des Échecs. Il se dit D' un joueur qui s' attache à prendre beaucoup de pions, qui prend souvent des pions. Il aime à pionner.

PIONNIER. s. m.

PIONNIER. s. m. Travailleur dont on se sert dans une armée pour aplanir les chemins, pour creuser des lignes et des tranchées, et pour remuer la terre dans différentes occasions. Avoir de bons pionniers.

PIOT. s. m.

PIOT. s. m. Vin. C' est un homme qui aime le piot. Il est populaire.

PIPE. s. f.

PIPE. s. f. Grande futaille pour mettre du vin ou d' autres liqueurs, et qui contient un muid et demi. Une pipe de vin, de cidre. Pipe vide, pleine. Une demi-pipe. Une pipe de vin d' Espagne. Une pipe d' eau-de-vie. On dit dans quelques pays, Une pipe de chaux, une pipe de blé.

PIPE. s. f.

PIPE. s. f. Petit tuyau de terre cuite ou d' autre matière, dont un des bouts est recourbé et terminé par une espèce de petit vase qu' on appelle Fourneau, et dans lequel on met du tabac en feuille, ou quelque autre substance, qu' on allume pour en aspirer la fumée. Remplir sa pipe de tabac. Mettre du tabac dans sa pipe. Charger une pipe.

Allumer sa pipe, Allumer le tabac qui est dans le fourneau de la pipe.

Fumer une pipe, Prendre en fumée autant de tabac qu' il en peut tenir dans une pipe. Il fume sa pipe tous les matins. Fumer deux pipes, trois pipes.

PIPEAU. s. m.

PIPEAU. s. m. Flûte champêtre, chalumeau. Danser au son du pipeau, des pipeaux. Il ne s' emploie guère qu' en poésie.

PIPEAU

PIPEAU en termes de Chasse, Petit bâton ayant à l' un de ses bouts une fente où l' on met une feuille de laurier ou de quelque autre plante, et qui sert à contrefaire le cri de différents oiseaux.

Il se dit aussi Des petites branches, ou brins de paille qu' on enduit de glu pour prendre les oiseaux. Disposer des pipeaux.

Il se dit, figurément et familièrement, Des petits artifices par lesquels une personne rusée cherche à tromper. J' ai évité ses pipeaux.

PIPÉE. s. f.

PIPÉE. s. f. Sorte de chasse dans laquelle on contrefait le cri de la chouette, pour attirer les oiseaux dans un arbre dont les branches sont remplies de gluaux où ils se prennent. Aller à la pipée. Prendre des oiseaux à la pipée. Faire une pipée.

Faire une pipée, signifie aussi, Préparer tout ce qui est nécessaire pour la chasse dont il s' agit.

PIPER. v. a.

PIPER. v. a. Prendre à la pipée. Piper des oiseaux.

Il signifie, figurément et familièrement, Tromper. On a voulu me piper. Ils l' ont pipé au jeu, et lui ont gagné tout son argent.

Piper des dés, Préparer des dés afin de tromper au jeu.

PIPÉ, ÉE. participe

PIPÉ, ÉE. participe Dés pipés.

PIPERIE. s. f.

PIPERIE. s. f. Tromperie au jeu. Il faut qu' il y ait de la piperie. Cela n' a pu se faire sans piperie.

Il se dit aussi de Toute sorte de tromperie, de fourberie. Il n' y a que piperie dans le monde. Il est vieux.

PIPEUR. s. m.

PIPEUR. s. m. Celui qui pipe au jeu. C' est un grand pipeur. Un pipeur insigne. Un pipeur fieffé.

PIQUANT, ANTE. adj.

PIQUANT, ANTE. adj. Qui pique. Les branches des rosiers sont piquantes. Les orties sont piquantes.

Il signifie aussi, Qui fait une impression vive sur l' organe du goût. Du vin piquant. Une sauce piquante. Du vinaigre piquant. De la moutarde piquante. On dit figurément, Le sel piquant de ses bons mots, de ses reparties, de ses plaisanteries.

Il se dit également De la température, quand elle est très-froide. Un froid piquant. L' air est vif et piquant. Un vent piquant. Une bise extrêmement piquante.

PIQUANT

PIQUANT signifie au figuré, Offensant; et il se dit principalement Des discours. Ils se sont dit des mots piquants, des paroles piquantes. Il lui fit une réponse très-piquante. Il lui a répondu d' une manière piquante. Raillerie piquante. Ils se sont lancé des traits piquants.

Il se dit aussi, figurément, dans une acception différente, De tout ce qui fait une impression vive et agréable sur l' esprit, sur les sens; et, particulièrement, Des discours, des écrits et des ouvrages d' art qui plaisent par quelque chose de fin et de vif. Nous eûmes un spectacle très-piquant. Une danse légère et piquante. La surprise lui a rendu ce plaisir plus piquant. Sa conversation abonde en traits piquants. Il a une conversation piquante. Les grâces piquantes de son esprit. Il n' y a rien de piquant dans ce qu' il écrit. Ce tableau est d' un effet piquant. Le motif de cet air, de ce duo est piquant.

Il se dit, dans une acception analogue, Des personnes qui plaisent par la vivacité et par l' agrément de leur physionomie plus que par la régularité de leurs traits. Cette femme est piquante. Elle n' est pas belle, mais elle a l' air piquant, la physionomie piquante. Cet enfant a une petite mine fort piquante.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Le piquant de l' aventure. Le piquant de la chose.

PIQUANT. s. m.

PIQUANT. s. m. Il se dit Des pointes qui viennent à certaines plantes, à certains arbrisseaux. Ces chardons sont pleins de piquants. Les piquants des feuilles de houx.

PIQUE. s. f.

PIQUE. s. f. Sorte d' arme formée d' un long bois, dont le bout est garni d' un fer plat et pointu. Longue pique. Grosse pique. Pique de bois de frêne. Armé d' une pique. Saluer de la pique. Présenter la pique. Ils marchèrent les uns contre les autres les piques baissées. Ils étaient si près les uns des autres, que leurs piques se croisaient. Les piques ont été longtemps en usage dans l' infanterie. Les Romains portaient des piques dont le fer était fort large. Dans cette pompe funèbre, les soldats portaient les piques renversées et traînantes. Les soldats français ne se servent plus de piques. Il y a de l' eau dans ce fossé la hauteur d' une pique, et absolument, Il y a une pique d' eau dans ce fossé.

Demi-pique, Pique plus courte de moitié que les piques ordinaires. Il n' avait qu' une demi-pique.

Fig. et fam., Vous en êtes à cent piques, se dit À une personne qui, voulant deviner quelque chose, est très-éloignée de la vérité.

Fig. et fam., Être à cent piques au-dessus, au-dessous de quelqu' un, de quelque chose, Lui être fort supérieur, fort inférieur. Ce poëme est à cent piques au-dessus des autres. Il est à cent piques au-dessous de ses rivaux. Il est à cent piques au-dessus de son concurrent.

PIQUE

PIQUE se disait aussi Des soldats qui portaient la pique dans un régiment. Faire défiler les piques. Il y avait tant de piques dans ce régiment.

PIQUE. s. m.

PIQUE. s. m. T. de Jeu de cartes. Une des quatre couleurs des cartes. L' as de pique. Le roi de pique. Il a écarté tout le pique, tout son pique. Il a tout le pique, tous les piques. Jouer du pique. De quelle couleur tourne-t-il? Il tourne du pique ou de pique, il tourne pique.

Prov. et fig., Voilà bien rentrer de piques noires, se dit en parlant D' une personne qui rentre mal à propos dans un sujet, dans une conversation, par des choses qui n' ont aucun rapport avec celles dont on parle. Dans cette phrase, qui a vieilli, Pique est féminin.

PIQUE. s. f.

PIQUE. s. f. Brouillerie, aigreur entre deux ou plusieurs personnes. Il a fait cela par pique. Il y a de la pique dans cette affaire-là. Il est familier.

PIQUÉ. s. m.

PIQUÉ. s. m. Espèce d' étoffe de coton formée de deux tissus, l' un fin, l' autre plus gros, qui sont appliqués l' un sur l' autre et unis par des points rangés ordinairement en losange. Du piqué de Marseille. Un gilet de piqué.

PIQUE-NIQUE. s. m.

PIQUE-NIQUE. s. m. Repas où chacun paye son écot. Voulez-vous faire un pique-nique? Nous avons fait plusieurs pique-niques le mois dernier.

À PIQUE-NIQUE, EN PIQUE-NIQUE. loc. adverbiales

À PIQUE-NIQUE, EN PIQUE-NIQUE. loc. adverbiales Faire un repas à pique-nique. Dîner à pique-nique, en pique-nique.

PIQUER. v. a.

PIQUER. v. a. Percer, entamer légèrement avec quelque chose de fort pointu. Une épingle l' a piqué. Il y a des épines qui piquent fort. Piquer quelqu' un jusqu' au sang. Je me suis piqué. Piquer un papier, Y faire de petits trous.

Il se dit aussi Des serpents, de la vermine, des insectes qui mordent, qui entament la peau. Être piqué par un serpent. Être piqué de la tarentule. Être piqué par un cousin. Les puces l' ont piqué toute la nuit. Les mouches piquent les chevaux.

Prov. et fig., Quelle mouche le pique, l' a piqué? se dit D' un homme qui se fâche, qui s' est fâché sans sujet.

PIQUER

PIQUER se dit aussi D' un chirurgien qui avec sa lancette entame la peau pour ouvrir la veine et en tirer du sang. Le chirurgien l' a mal piqué, l' a piqué deux fois avant de lui tirer du sang, sans pouvoir lui tirer de sang.

Piquer l' artère, le nerf, etc., Blesser l' artère, le nerf, etc., en ouvrant ou croyant ouvrir la veine.

En termes de Maréchal, Piquer un cheval, Lui faire entrer la pointe du clou jusqu' à la chair vive, en le ferrant.

En termes de Manége, Piquer un cheval, et absolument, Piquer, Donner des éperons à un cheval, et le pousser au galop. Il piqua son cheval, qui partit au galop.

Ce cavalier pique bien, Il pousse vigoureusement son cheval au galop.

Piquer des deux, Faire sentir les deux éperons à un cheval, afin d' accélérer sa marche.

Fig. et fam., Piquer des deux, Aller très-vite, faire beaucoup de diligence. Il faudra piquer des deux, si vous voulez arriver. Pour réussir dans cette affaire, il faut piquer des deux.

Fam., Piquer la mazette, Monter un mauvais cheval.

En termes de Chasse, Piquer dans le fort, Pousser son cheval au galop dans le fort du bois.

PIQUER

PIQUER signifie aussi, Faire avec du fil ou de la soie, sur deux ou plusieurs étoffes mises l' une sur l' autre, des points qui les traversent et qui les unissent. Piquer une courte-pointe. Piquer des bonnets.

Piquer un collet d' habit, des poignets de chemise, etc., Y faire des points et arrière-points symétriques pour les orner.

Piquer du taffetas, du tabis, Y faire de petits trous par compartiments.

Piquer une pierre, un moellon, une meule, etc., Les rendre raboteux, en y faisant de petits enfoncements avec le côté pointu du marteau.

Piquer de la viande, La larder avec de petits lardons, et près à près. Piquer des perdreaux. Son cuisinier a mal piqué, a bien piqué ces lapereaux. On a piqué ce rôti fort proprement.

Piquer de gros lard un morceau de boeuf, un levraut, etc., Les larder avec de gros lardons.

Au Jeu de billard, Piquer la bille, La toucher presque perpendiculairement avec la queue.

Fig. et fam., Piquer le coffre, piquer le tabouret, Attendre dans les antichambres du roi, des princes, etc. Il n' est plus usité.

Fig. et fam., Piquer l' escabelle, se dit Des jeunes gens qui travaillent dans les études des notaires ou des avoués. Il est peu usité.

Fig. et fam., Piquer les tables, les assiettes, et plus ordinairement, Piquer l' assiette, Courir après les dîners en ville. On dit substantivement, Un pique-assiette, Un parasite.

Piquer les absents, dans un chapitre, dans un bureau, dans un atelier, etc., Marquer ceux qui sont absents, afin qu' ils soient privés de la rétribution due à ceux qui sont présents. On l' a piqué quatre fois ce mois-ci. Il ne veut pas se faire piquer, il arrive toujours avant l' heure.

Fig., Piquer des ouvriers, Veiller à ce qu' ils soient présents, à ce qu' ils ne perdent pas leur temps, et fassent bien leur ouvrage.

PIQUER

PIQUER se dit aussi Des choses qui affectent le goût de telle sorte que la langue semble en être piquée. Ce vin pique la langue agréablement, désagréablement. Ce fromage pique. On dit que Du poisson pique, lorsqu' il affecte désagréablement la langue, parce qu' il n' est plus frais. Voilà de l' alose qui commence à piquer.

PIQUER

PIQUER se dit, figurément et au sens moral, Des choses qui font une impression vive et agréable. Il n' y a rien dans cet ouvrage, dans ce style, qui pique et qui réveille. Il y a dans la physionomie de cette femme je ne sais quoi qui pique et qui attire.

Piquer la curiosité de quelqu' un, Rendre plus vif le désir qu' il a de savoir quelque chose.

PIQUER

PIQUER signifie aussi, Fâcher, irriter, mettre en colère. Ce discours l' a piqué, l' a piqué au vif, jusqu' au vif. La moindre chose le pique. Il dit souvent des choses qui piquent.

Piquer quelqu' un d' honneur, Lui persuader qu' il y va de son honneur de faire ou de ne pas faire quelque chose.

PIQUER

PIQUER avec le pronom personnel, Se sentir offensé, prendre en mauvaise part. C' est un homme qui se pique du moindre mot qu' on lui dit.

Il signifie aussi, Se glorifier de quelque chose, en faire vanité, en tirer avantage, en faire profession. Il se pique de bien écrire, de bien parler, etc. Il se pique d' être bien fait, d' être brave, de bien danser, etc. Il se piquait de naissance, de noblesse. Il ne se pique d' autre chose que d' être honnête homme. Il est savant, du moins il s' en pique.

Se piquer d' honneur, Montrer dans quelque occasion plus de courage, plus de générosité, etc., qu' on n' a coutume d' en faire paraître.

Se piquer au jeu, ou simplement, Se piquer, S' opiniâtrer à jouer malgré la perte. Il se pique aisément au jeu. Quand il se pique, il est capable de hasarder tout son bien.

Fig. et fam., Se piquer au jeu, être piqué au jeu, se dit D' une personne qui veut venir à bout de quelque chose, malgré les obstacles qu' elle y trouve.

Ce bois se pique, ces étoffes se piquent, Les vers s' y mettent. Ce papier imprimé se pique, Il commence à se gâter, faute d' avoir été étendu et séché. Ce vin, cette boisson se pique, Ce vin, cette boisson commence à s' aigrir.

PIQUÉ, ÉE. participe

PIQUÉ, ÉE. participe Jupon piqué. Construction de moellons piqués. Poulet piqué, lardé. Il parle en homme piqué, fâché, irrité.

En termes de Musique, Notes piquées, se dit d' Une suite de notes sur chacune desquelles on met un point ou un accent aigu, pour indiquer qu' elles doivent être rendues d' une manière égale par des coups de gosier, de langue ou d' archet secs et détachés.

PIQUET. s. m.

PIQUET. s. m. Petit pieu qu' on fiche en terre pour tendre et arrêter les cordages des tentes, des pavillons. Les piquets d' une tente.

En termes de Guerre, Planter le piquet, Camper. Lever le piquet, Décamper.

Fig. et fam., Aller planter le piquet chez quelqu' un, S' aller établir chez quelqu' un pour quelque temps.

PIQUET

PIQUET se dit aussi d' Un pieu plus grand et plus fort, dont on se sert à la guerre pour mettre des chevaux à l' attache, par le moyen des cordes qui y tiennent. Mettre, tenir des chevaux au piquet.

Fam., Être droit comme un piquet, Se tenir droit, d' une manière roide et affectée. Être planté comme un piquet, Se tenir debout et immobile. Que faites-vous là planté comme un piquet?

PIQUET

PIQUET en termes de Guerre, Un certain nombre de cavaliers ou de fantassins qui se tiennent prêts à marcher au premier ordre. Un piquet de cavalerie. Un piquet d' infanterie. Cette compagnie est de piquet.

Il s' est dit aussi d' Une sorte de punition militaire qui consistait à passer deux heures debout, un pied sur un piquet.

PIQUET

PIQUET se dit encore Des bâtons, des perches qu' on plante en terre d' espace en espace, pour prendre un alignement. Planter des piquets.

PIQUET. s. m.

PIQUET. s. m. Jeu fort connu, qu' on joue avec trente-deux cartes. Jouer au piquet. Jouer un cent de piquet. Le piquet à écrire. Une partie de piquet. Tous les soirs il fait son piquet. Il fait chaque jour le piquet de sa grand mère. Piquet à deux, à trois, à quatre.

Un jeu de piquet, Les cartes qui servent au piquet, par opposition à Cartes entières. Un sixain de piquet, Un paquet de six jeux de cartes propres au piquet.

PIQUETTE. s. f.

PIQUETTE. s. f. Boisson que l' on fait avec de l' eau mise dans un tonneau où il y a du marc de raisin, quelquefois des prunelles, etc.

Il se dit, par extension, d' Un mauvais vin, d' un vin sans qualité, sans force, sans saveur. Il ne nous a donné que de la piquette.

PIQUEUR. s. m.

PIQUEUR. s. m. T. de Vénerie. Homme de cheval, dont la fonction est de suivre et de diriger une meute de chiens. Il a une bonne meute et un bon piqueur. Être à la queue des chiens avec les piqueurs.

PIQUEUR

PIQUEUR en termes de Manége, Domestique chargé de monter les chevaux pour les dresser, pour les exercer, ou pour les mettre sur la montre.

PIQUEUR

PIQUEUR se dit aussi d' Un homme qui a soin de tenir le rôle des maçons, des tailleurs de pierre, manoeuvres et autres ouvriers, de marquer quand ils sont absents, et de surveiller leurs travaux.

Il se dit également, dans les Chapitres, de Celui qui tient note des chanoines absents.

PIQUEUR

PIQUEUR en termes de Cuisine et de rôtisserie, Celui qui larde les viandes.

Fig. et fam., Un piqueur de tables, un piqueur d' assiettes, Un parasite.

PIQUIER. s. m.

PIQUIER. s. m. Soldat armé d' une pique. Il y avait autrefois des piquiers dans l' infanterie.

PIQÛRE. s. f.

PIQÛRE. s. f. Petite blessure que fait une chose ou un animal qui pique. Une piqûre d' épingle. La piqûre d' une abeille. La piqûre d' un scorpion.

En Chirurgie, Piqûre du nerf, de l' artère, de l' aponévrose, etc., La blessure faite avec la lancette à quelqu' une de ces parties.

PIQÛRE

PIQÛRE se dit aussi de La blessure que le maréchal fait quelquefois, par maladresse, au pied d' un cheval qu' il ferre, en enfonçant un clou jusqu' au vif.

PIQÛRE

PIQÛRE se dit en outre Des trous que font des insectes dans les fruits, le bois, les étoffes, le papier, etc. Piqûres de vers. Cette boiserie, cette robe est pleine de piqûres. Ce livre a des piqûres qui le percent de part en part.

PIQÛRE

PIQÛRE se dit encore Des rangs de points et arrière-points qui se font symétriquement, soit pour unir deux ou plusieurs étoffes mises l' une sur l' autre, soit pour orner certaines parties d' un vêtement. La piqûre d' une jupe, d' un corset, d' une couverture, d' une courte-pointe, d' un couvre-pied, d' un matelas. La piqûre de ce collet d' habit, de ces poignets de chemise est fort bien faite.

Il se dit aussi Des ornements que l' on fait sur du taffetas, sur du tabis, en les perçant symétriquement avec de petits fers. La piqûre de ce taffetas est fort belle.

PIRATE. s. m.

PIRATE. s. m. Écumeur de mer, celui qui n' a de commission d' aucune puissance, et qui court les mers pour voler, pour piller. Il tomba entre les mains des pirates. Nettoyer les mers de pirates. L' expédition de Pompée contre les pirates. La guerre des pirates.

Il se dit aussi Des corsaires de quelques nations barbaresques, qui ont commission de leur gouvernement pour écumer les mers. Les pirates de Tripoli, de Salé, de Maroc.

Il se dit, par extension, de Tout homme qui s' enrichit avec impudence aux dépens des autres, qui commet des exactions criantes. C' est un pirate, un vrai pirate.

PIRATER. v. n.

PIRATER. v. n. Faire le métier de pirate. Il y a longtemps qu' il pirate sur ces mers. Il ne fait que pirater.

PIRATERIE. s. f.

PIRATERIE. s. f. Métier de pirate. Exercer la piraterie.

Il se dit aussi Des actes de piraterie. Les corsaires infestaient les mers par des pirateries continuelles.

Il se dit, par extension, Des exactions dont on se rend coupable dans quelque place, dans quelque emploi. Ce gouverneur a fait d' énormes pirateries.

PIRE. adj. comparatif des deux genres

PIRE. adj. comparatif des deux genres De plus mauvaise, de plus méchante qualité dans son espèce; plus dommageable, plus nuisible. Ce vin-là est encore pire que le premier. De deux maux, il faut éviter le pire. Il est pire, bien pire qu' il n' était. Il est devenu pire. La crainte du mal est quelquefois pire que le mal même. Prov., Il n' y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

La dernière faute sera pire que la première, Elle aura des suites, des conséquences plus fâcheuses.

Prov., Le remède est pire que le mal, se dit en parlant D' un remède qui paraît très-désagréable, ou dangereux, ou nuisible. Il se dit aussi figurément.

Prov. et fig., Il n' y a pire eau que l' eau qui dort, Les gens sournois et taciturnes sont ceux dont il faut le plus se défier.

PIRE

PIRE s' emploie quelquefois comme superlatif, et alors il est toujours précédé de l' article. C' est le pire de tous. De toutes les espèces, c' est la pire.

PIRE

PIRE se prend aussi substantivement, au masculin, et signifie, Ce qui est de plus mauvais. Souvent qui choisit prend le pire. Dans les arts d' agrément, il n' y a point de degrés du médiocre au pire.

Avoir du pire dans une affaire, Y avoir du désavantage. Cette phrase a vieilli.

PIROGUE. s. f.

PIROGUE. s. f. Bateau fait quelquefois d' un seul arbre creusé, et dont se servent les sauvages.

PIROLE. s. f.

PIROLE. s. f. Plante de la famille des Bruyères, qui pousse cinq ou six feuilles à peu près semblables à celles du poirier, d' où lui vient son nom.

PIROUETTE. s. f.

PIROUETTE. s. f. Sorte de jouet composé d' un petit morceau de bois plat et rond, traversé dans le milieu par un petit pivot sur lequel on le fait tourner avec les doigts. Jouer à la pirouette. Faire tourner une pirouette.

PIROUETTE

PIROUETTE se dit aussi d' Un tour entier qu' on fait de tout le corps, en se tenant sur la pointe d' un seul pied. Faire une pirouette, des pirouettes. Faire une double pirouette. Ce danseur fait trop de pirouettes.

Fig. et fam., Il a répondu par des pirouettes, se dit D' un homme qui, au lieu de profiter d' un discours sérieux, s' est mis à plaisanter. Il paye ses créanciers en pirouettes, se dit D' un homme qui échappe à ses créanciers par des subterfuges.

PIROUETTE

PIROUETTE dans les Manéges, Espèce de volte que fait le cheval sur sa longueur, dans une seule et même place. La pirouette n' est plus en usage.

PIROUETTER. v. n.

PIROUETTER. v. n. Faire une ou plusieurs pirouettes. Pirouetter en cadence. Ce danseur pirouette bien.

Fig. et fam., On l' a fait pirouetter d' une rude manière, se dit en parlant D' un homme qu' on a poursuivi, et obligé de courir çà et là pour s' échapper.

Fig. et fam., Il n' a fait que pirouetter pendant deux heures, se dit D' un homme qui, en parlant, n' a fait que répéter les mêmes idées, et tourner sans cesse comme dans un cercle.

PIRRHONIEN, IENNE. adj.

PIRRHONIEN, IENNE. adj. Voyez PYRRHONIEN.

PIRRHONISME. s. m.

PIRRHONISME. s. m. Voy. PYRRHONISME.

PIS. adv. comparatif.

PIS. adv. comparatif. Plus mal, plus désavantageusement, d' une manière plus fâcheuse. Ils sont pis que jamais ensemble. Il se portait un peu mieux, mais il est pis que jamais. Tant pis: voyez TANT.

Il est aussi adjectif comparatif. Il n' y a rien de pis que cela. C' est bien pis. Ce que j' y trouve de pis, c' est... Il ne me saurait rien arriver de pis. Il en a dit pis que pendre. Il ne lui a pas dit pis que son nom. On ne saurait lui dire pis que son nom.

Qui pis est, Ce qu' il y a de pire, de plus désagréable, de plus fâcheux. Elle est laide, et qui pis est méchante.

PIS

PIS s' emploie aussi substantivement, et signifie, Ce qu' il y a de pire. Le pis qui puisse arriver. Le pis que j' y trouve.

Faire du pis qu' on peut, S' appliquer de dessein formé à faire mal ce que l' on fait. Il semble que vous preniez plaisir à faire toutes choses du pis que vous pouvez. Il signifie aussi, Faire à quelqu' un tout le mal qu' on peut, lui nuire en tout ce qu' on peut. Il n' a qu' à faire du pis qu' il pourra, je ne le crains point.

Mettre quelqu' un au pis, au pis faire, à pis faire, Le défier de faire tout le mal qu' il a le pouvoir ou l' intention de faire. Mettre quelqu' un à pis faire, signifie aussi, Le défier de faire plus mal qu' il n' a déjà fait.

Prendre, mettre les choses au pis, Les envisager dans le pire état où elles puissent être, et en supposant tout ce qui peut arriver de plus fâcheux.

AU PIS ALLER. loc. adv.

AU PIS ALLER. loc. adv. En supposant les choses au pire état où elles puissent être. Au pis aller, nous y vivrons de ce que nous y trouverons. Au pis aller, nous reviendrons sur nos pas.

Pis aller, s' emploie aussi substantivement. C' est votre pis aller, C' est le pis qui vous puisse arriver. Être le pis aller de quelqu' un, Être la personne à qui il s' adresse pour quelque chose que ce soit, lorsqu' il n' a pas trouvé une autre personne de qui il pût l' obtenir. Je ne veux pas être son pis aller. Je serai votre pis aller.

DE MAL EN PIS, DE PIS EN PIS. loc. adverbiales

DE MAL EN PIS, DE PIS EN PIS. loc. adverbiales De mal ou de plus mal en plus mal. Ses affaires vont de mal en pis, de pis en pis.

PIS. s. m.

PIS. s. m. La mamelle d' une vache, d' une chèvre, d' une brebis, etc. Le pis d' une vache. Une vache qui a un gros pis. Le pis d' une chèvre.

PISCINE. s. f.

PISCINE. s. f. T. d' Antiq. Vivier, réservoir d' eau où l' on nourrissait du poisson. On voit encore les restes des piscines de Lucullus.

Piscine probatique, ou simplement, Piscine, Le réservoir d' eau qui était proche le parvis du temple à Jérusalem, et où on lavait les animaux destinés aux sacrifices. L' ange descendait une fois tous les ans dans la piscine, pour en troubler l' eau. C' est dans la piscine que se fit le miracle du paralytique.

PISCINE

PISCINE dans les Sacristies, Lieu où l' on jette l' eau qui a servi à nettoyer les vases sacrés, les linges servant à l' autel, et autres choses semblables.

PISÉ. s. m.

PISÉ. s. m. Espèce de terre qu' on rend dure et compacte pour en faire des constructions. Bâtir en pisé. Mur, maison de pisé.

PISSASPHALTE. s. m.

PISSASPHALTE. s. m. Bitume mollasse, de couleur noire, et d' une odeur forte et pénétrante.

PISSAT. s. m.

PISSAT. s. m. Urine. Il se dit particulièrement en parlant Des animaux. Du pissat de cheval. Du pissat de vache. Le pissat de chat est très-puant.

Il ne se dit, en parlant De l' homme, que par une espèce de mépris, et quand l' urine est en quelque sorte corrompue. Cela sent le pissat. On a jeté du pissat sur lui.

PISSEMENT. s. m.

PISSEMENT. s. m. Il n' est guère usité qu' en Médecine et dans les expressions suivantes: Pissement involontaire, Écoulement d' urine qui n' est sollicité par aucune sensation irritante; Pissement de sang, de pus, Évacuation de sang, de pus par le canal de l' urètre.

PISSENLIT. s. m.

PISSENLIT. s. m. Enfant qui pisse au lit. C' est un pissenlit. Il est familier.

PISSENLIT. s. m.

PISSENLIT. s. m. Plante à fleurs composées, qui croît aux lieux herbeux et incultes, et dont les feuilles, à peu près semblables à celles de la chicorée, se mangent en salade, quand elles sont jeunes et tendres. Une salade de pissenlits. On la nomme aussi Dent-de-lion.

PISSER. v. n.

PISSER. v. n. Uriner, évacuer l' urine. Pisser à plein canal. Avoir envie de pisser. Il a beaucoup pissé. Il ne pisse qu' avec peine. Pot à pisser. Un enfant qui pisse au lit.

Fig. et pop., C' est Jocrisse qui mène les poules pisser, se dit D' un homme qui se mêle des moindres détails du ménage.

PISSER

PISSER est quelquefois actif, comme dans ces phrases: Pisser le sang tout clair. Il pisse du pus.

PISSÉ, ÉE. participe

PISSÉ, ÉE. participe

PISSEUR, EUSE. s.

PISSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui pisse souvent. C' est un grand pisseur.

Fam., C' est une pisseuse, se dit D' une petite fille, par une espèce de dénigrement.

PISSOIR. s. m.

PISSOIR. s. m. Lieu destiné dans quelques endroits publics, pour y aller pisser. Les pissoirs du palais. Aller au pissoir.

Il se dit aussi d' Un baquet que l' on place dans quelques endroits pour le même usage. Mettre des pissoirs dans un jardin public.

PISSOTER. v. n.

PISSOTER. v. n. Uriner très-fréquemment et en petite quantité. Il ne fait que pissoter.

PISSOTIÈRE. s. f.

PISSOTIÈRE. s. f. On appelle ainsi, par dénigrement, Un jet d' eau ou une fontaine qui jette peu d' eau. Ce n' est qu' une pissotière.

PISTACHE. s. f.

PISTACHE. s. f. Petite noix de forme oblongue, qui contient une amande verte et d' une saveur agréable, dont les confiseurs font de petites dragées, et que les pharmaciens emploient dans la préparation du looch vert.

Pistache de terre, Petite plante légumineuse, dont les gousses, qui s' enfoncent dans la terre pour y mûrir, contiennent trois ou quatre graines semblables à des avelines.

PISTACHIER. s. m.

PISTACHIER. s. m. Arbre dioïque, du Levant, qui porte les pistaches.

PISTE. s. f.

PISTE. s. f. Vestige, trace que laisse l' animal aux endroits où il a marché. Suivre la bête à la piste. On a perdu la piste de la bête. En parlant Du cerf, on dit, La voie, et en parlant Du sanglier, La trace.

Il se dit aussi en parlant De l' homme. Suivre un homme à la piste. On a suivi ces voleurs à la piste.

PISTE

PISTE en termes de Manége, se dit Des lignes que le cheval qui travaille trace sur le chemin, soit avec son train de devant, soit avec son train de derrière, soit avec tous les deux à la fois. Piste simple. Piste double. Travailler un cheval sur deux pistes. Galoper sur deux pistes.

PISTIL. s. m.

PISTIL. s. m. T. de Botan. Organe femelle de la fructification; il est ordinairement placé au centre de la fleur, et composé de trois parties: l' ovaire, qui contient les rudiments des semences; le style, qui est un filet surmontant l' ovaire; et le stigmate, qui est le sommet de ce filet. Quand le pistil manque, la fleur est stérile.

PISTOLE. s. f.

PISTOLE. s. f. Monnaie d' or étrangère. Pistole d' or. Pistole d' Espagne. Pistole d' Italie. Demi-pistole. Double pistole. Pistole de poids. Pistole légère. Pistole fausse. Pistole douteuse. Pistole rognée.

Prov., La pistole volante, Pistole qu' on suppose toujours revenir à celui qui l' emploie. Cet homme fait tant de dépense, qu' on dirait qu' il a la pistole volante.

Prov. et fig., Être cousu de pistoles, Être fort riche.

PISTOLE

PISTOLE signifie ordinairement, La valeur de dix francs, en quelque monnaie que ce soit. J' ai acheté cela une pistole. Cela m' a coûté une pistole. Un sac de cent pistoles, Un sac de mille francs. Les deux premières phrases sont moins usitées que la dernière.

PISTOLET. s. m.

PISTOLET. s. m. Arme à feu, qui est beaucoup plus courte que toutes les autres, et qu' on porte ordinairement à l' arçon de la selle, et quelquefois à la ceinture. Tirer un coup de pistolet. Charger, décharger un pistolet. Des fourreaux de pistolets. Essuyer un coup de pistolet. Quand ils furent à la portée du pistolet. Il n' y a d' ici là qu' une portée de pistolet. Faire le coup de pistolet. Pistolet à double détente. Pistolet d' arçon. Une paire de pistolets.

Pistolet de poche, Très-petit pistolet, qu' on porte sur soi, dans sa poche.

Fig. et fam., S' en aller après avoir tiré son coup de pistolet, Sortir aussitôt après avoir dit quelque chose de vif, de piquant dans une conversation, dans une dispute.

Prov., Si ses yeux étaient des pistolets, il le tuerait, se dit en parlant D' un homme qui lance à un autre des regards menaçants.

En Physique, Pistolet de Volta, Petite bouteille de métal, dans laquelle on introduit un mélange d' air atmosphérique et de gaz hydrogène, qui, enflammé par l' étincelle électrique, détone et fait sauter le bouchon.

PISTON. s. m.

PISTON. s. m. Cylindre de bois, de fer ou de cuivre, qui est ordinairement garni de cuir ou de feutre par le bout, et qui entre dans le corps d' une pompe, pour servir à élever l' eau, à la comprimer et à la refouler. Piston usé. La pompe ne va pas, le piston est rompu. Raccommoder un piston. Un coup de piston. On dit dans un sens analogue: Le piston d' une seringue. Le piston d' une machine pneumatique.

Fusil à piston, Fusil dont le chien, fait en forme de marteau, frappe sur un grain de poudre fulminante qui enflamme la charge.

PITANCE. s. f.

PITANCE. s. f. La portion de pain, de vin, de viande, etc., qu' on donne à chaque repas, dans les communautés. Bonne pitance. Forte pitance. Maigre pitance. Double pitance. Ils ont tant à chaque repas pour leur pitance. Régler la pitance. Retrancher de la pitance. Doubler la pitance. Il est familier.

Il se dit familièrement, par extension, de La subsistance journalière des personnes qui ne vivent point en communauté. Il a sa pitance assurée. J' ai ajouté quelque chose à ma pitance. Il vieillit.

Pop., Aller à la pitance, Aller acheter les provisions nécessaires pour la subsistance d' un ménage.

PITAUD, AUDE. s.

PITAUD, AUDE. s. T. de mépris. Il se dit d' Un paysan lourd et grossier. C' est un gros pitaud, un franc pitaud. C' est une franche pitaude. Il est populaire.

PITE. s. f.

PITE. s. f. Petite monnaie de cuivre qui valait le quart d' un denier, et qui n' a plus cours depuis longtemps.

PITE. s. f.

PITE. s. f. Espèce d' aloès qui croît dans les îles d' Amérique, où elle tient lieu de chanvre et de lin. Fil de pite.

PITEUSEMENT. adv.

PITEUSEMENT. adv. De manière à exciter la pitié. Il se lamentait piteusement. Il criait piteusement. Il est familier et ne se prend guère sérieusement.

PITEUX, EUSE. adj.

PITEUX, EUSE. adj. Digne de pitié, de compassion; propre à exciter la pitié, la compassion. Il est dans un piteux état, dans le plus piteux état du monde. Parler d' un ton piteux. Il est familier.

Faire piteuse mine, Faire une mine rechignée. Faire piteuse chère, Faire mauvaise chère.

Faire le piteux, Se plaindre, se lamenter, sans en avoir autant de sujet qu' on voudrait le faire croire.

PITIÉ. s. f.

PITIÉ. s. f. Compassion, sentiment de douleur, de commisération pour les souffrances, pour les peines d' autrui. Avoir pitié de son prochain. Avoir pitié des pauvres. Être touché de pitié. L' état où il est fait pitié, excite la pitié. Émouvoir la pitié. Cela est digne de pitié. La tragédie doit exciter la terreur et la pitié. C' est un homme dur et sans pitié. Un coeur sans pitié. Il n' a pitié de personne. Il n' a pas plus pitié d' un homme que d' un chien. On a pris pitié de sa peine, de sa misère. Regarder quelqu' un d' un oeil de pitié.

Prov., Il vaut mieux faire envie que pitié.

Prov., Guerre et pitié ne s' accordent pas ensemble, Ordinairement, à la guerre, on n' est pas fort touché de pitié, et même il est quelquefois dangereux de l' être.

Prov., C' est grande pitié, c' est grand' pitié que de nous, c' est une étrange pitié que de nous, La condition humaine est sujette à beaucoup de misères.

Fam., C' est grande pitié, c' est grand' pitié, C' est une chose très-digne de pitié. C' est grande pitié que de voir ce pauvre vieillard chargé d' un si lourd fardeau. Ce serait grand' pitié s' il ne trouvait pas d' asile.

PITIÉ

PITIÉ s' emploie quelquefois dans un sens qui marque plutôt du mépris que de la compassion. Il raisonne à faire pitié, Il raisonne de travers. Il chante à faire pitié, Il chante mal. Vous me faites pitié de parler ainsi. Vos menaces me font pitié. Je vous ménage, j' ai pitié de vous. C' est une pitié de voir comme il danse, comme il monte à cheval. C' est la plus grande pitié du monde.

Regarder quelqu' un en pitié, avec des yeux de pitié, Ne faire aucun cas de lui, le mépriser. C' est un homme dédaigneux, il regarde toujours les autres en pitié, avec des yeux de pitié.

Regarder quelqu' un en pitié, signifie quelquefois, Éprouver pour quelqu' un des sentiments de compassion. Son créancier l' a regardé en pitié, et lui a accordé du temps. On dit dans le même sens, Prendre en pitié. Faire grâce.

Regarder, parler, traiter avec une pitié offensante, insultante, Avec une apparence de pitié mêlée à des marques de mépris.

PITON. s. m.

PITON. s. m. Sorte de clou dont la tête est en forme d' anneau. Mettre des pitons pour soutenir une tringle.

PITON

PITON en termes de Géographie, se dit quelquefois Du pic, de la pointe d' une montagne élevée.

PITOYABLE. adj. des deux genres

PITOYABLE. adj. des deux genres Qui est naturellement enclin à la pitié. Une âme sensible et pitoyable envers les pauvres. Vous êtes bien pitoyable. Vous n' êtes guère pitoyable. Il est peu usité en ce sens.

Il signifie plus communément, Qui excite la pitié. Il est dans un état pitoyable. Il a une santé pitoyable. L' état où il se trouve est pitoyable. Aux accents pitoyables de sa voix. Un récit pitoyable. Il jetait des cris pitoyables. Une voix pitoyable et lamentable. Histoire pitoyable et lamentable. Ces deux dernières phrases ne se disent guère qu' en plaisantant.

Il signifie encore, Méprisable, mauvais dans son genre. Il écrit d' une manière pitoyable. Tout ce qu' il dit est pitoyable. Style pitoyable. Discours, raisonnement pitoyable. Conduite pitoyable. Excuse pitoyable. C' est un auteur, un écrivain pitoyable. Un poëte, un peintre pitoyable, etc.

En style d' anciennes ordonnances, Lieux pitoyables, Les hôpitaux, maladreries, etc., où l' on exerce l' hospitalité, la charité.

PITOYABLEMENT. adv.

PITOYABLEMENT. adv. D' une manière pitoyable, d' une manière qui excite la compassion. Je l' ai trouvé pitoyablement étendu sur la terre. Il se lamentait pitoyablement. Il est peu usité en ce sens.

Il signifie plus ordinairement, D' une manière qui excite le mépris. Il écrit pitoyablement. Il se conduit pitoyablement.

PITTORESQUE. adj. des deux genres

PITTORESQUE. adj. des deux genres Qui concerne la peinture, qui appartient à la peinture. Le génie pittoresque a des rapports avec le génie poétique. La composition pittoresque a ses règles particulières.

Il signifie aussi, Qui produit un grand effet en peinture, dans un tableau. Cette composition est fort pittoresque. Ce paysage est ordonné, est éclairé de la manière la plus pittoresque. Ce groupe, cette figure, cette tête est fort pittoresque.

Il signifie encore, Qui est propre à être peint, qui peut fournir un sujet de tableau. La tête de ce vieillard est tout à fait pittoresque. Attitude pittoresque. Ce site est pittoresque. Ce sujet est pittoresque.

PITTORESQUE

PITTORESQUE se dit, par extension, De tout ce qui peint à l' esprit. Une description pittoresque. Un récit pittoresque. Vers pittoresque. Style pittoresque. Expression pittoresque.

PITTORESQUEMENT. adv.

PITTORESQUEMENT. adv. D' une manière pittoresque.

PITUITAIRE. adj. des deux genres

PITUITAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport à la pituite. Le sinus pituitaire. Glande pituitaire. La membrane pituitaire est le siége de l' odorat.

PITUITE. s. f.

PITUITE. s. f. Flegme, humeur aqueuse et filante que sécrètent divers organes du corps. Il désigne plus spécialement La mucosité des membranes du nez et celle des poumons et de l' estomac. La pituite domine dans son tempérament. Il a de la pituite, beaucoup de pituite. La pituite l' étouffe. Un débordement de pituite. Une pituite âcre et salée. Une pituite épaisse et recuite. Une pituite glaireuse.

PITUITEUX, EUSE. adj.

PITUITEUX, EUSE. adj. Qui abonde en pituite, en qui la pituite domine. Humeur pituiteuse. Tempérament pituiteux. Vieillard pituiteux.

Maladies pituiteuses, Celles qui sont accompagnées d' une excrétion abondante de pituite.

PIVERT. s. m.

PIVERT. s. m. Oiseau du genre des Pics, dont le plumage est jaunâtre et vert.

PIVOINE. s. f.

PIVOINE. s. f. Plante que l' on cultive dans les jardins pour la beauté de ses fleurs, qui sont blanches, ou rouges, ou panachées.

PIVOINE. s. m.

PIVOINE. s. m. Petit oiseau qui a la gorge rougeâtre, et dont le chant est fort agréable.

PIVOT. s. m.

PIVOT. s. m. Morceau de fer ou d' autre métal, arrondi par le bout, qui soutient un corps solide, et qui sert à le faire tourner. Une machine qui tourne sur son pivot.

Il désigne, par analogie, dans les conversions qu' une troupe exécute, L' aile sur laquelle on tourne, ou Le point autour duquel se fait la conversion. Les hommes du pivot. Dans les conversions en marchant, l' homme qui est au pivot fait le pas de six pouces.

Il se dit quelquefois figurément, et signifie, Qui sert d' appui, de soutien. Cet homme est le pivot sur lequel toute l' affaire tourne. Il est le pivot de cette administration, de cette entreprise.

PIVOT

PIVOT se dit aussi de La racine principale de certains arbres, de certaines plantes, qui s' enfonce perpendiculairement en terre.

PIVOTS

PIVOTS en termes de Vénerie, Les deux os saillants qui sont situés sur l' os frontal du cerf, du daim, du chevreuil, et qui portent le bois de ces animaux.

PIVOTANT, ANTE. adj.

PIVOTANT, ANTE. adj. T. de Botan. et d' Agricult. Qui pivote, qui s' enfonce perpendiculairement en terre. Racine pivotante. Plante pivotante. Arbre pivotant.

PIVOTER. v. n.

PIVOTER. v. n. Tourner sur un pivot, ou comme sur un pivot. Cette machine ne pivote pas bien. Faire pivoter.

Il se dit aussi Des arbres, des plantes dont la principale racine s' enfonce perpendiculairement en terre. Le chêne, le poirier pivotent.

PIZZICATO. s. m.

PIZZICATO. s. m. T. de Musique, emprunté de l' italien. Il se dit Des passages que l' on exécute en pinçant un instrument dont on joue ordinairement avec un archet. Les basses seules feront le pizzicato.

Il se dit aussi adverbialement. Les basses joueront pizzicato.

PLACAGE. s. m.

PLACAGE. s. m. Ouvrage de menuiserie ou d' ébénisterie, fait de bois scié en feuilles, qui sont appliquées sur d' autre bois de moindre prix. Menuiserie de placage. Table, commode, armoire de placage. Bureau de placage.

Il se dit, figurément et familièrement, Des ouvrages d' esprit composés de morceaux pris çà et là, ou Des parties d' ouvrages qui semblent avoir été faites à part et non d' après un dessein général. Ce poëme n' est qu' un ouvrage de placage. Ce morceau n' est qu' un placage, n' est que du placage.

PLACARD. s. m.

PLACARD. s. m. Assemblage de menuiserie, qui s' élève au-dessus d' une porte, et va ordinairement jusqu' au plafond. Il faut un placard au-dessus de cette porte.

Porte à placard, Porte ornée de diverses pièces.

PLACARD

PLACARD se dit aussi Des armoires pratiquées dans les enfoncements de mur. Il y a des placards des deux côtés de la cheminée.

PLACARD. s. m.

PLACARD. s. m. Écrit ou imprimé qu' on affiche dans les places, dans les carrefours, pour informer le public de quelque chose. Afficher un placard. On a averti le public par un placard. Une ordonnance imprimée en placard, en forme de placard.

Il se dit aussi d' Un écrit injurieux ou séditieux, qu' on rend public en l' appliquant au coin des rues, ou en le semant parmi le peuple. Afficher des placards. Semer des placards. Placards injurieux. Placards séditieux.

En termes d' Imprimerie, Épreuve en placard, ou simplement, Placard, Épreuve imprimée d' un seul côté de la feuille, et sans que la composition ait été divisée en pages.

PLACARDER. v. a.

PLACARDER. v. a. Mettre, afficher un placard. On vient de placarder une ordonnance de police.

Placarder quelqu' un, Afficher contre lui un placard injurieux; et, par extension, Distribuer contre lui des écrits diffamatoires.

Fig., Ils l' ont placardé de toutes les manières, se dit en parlant D' un homme que la critique, que la satire a beaucoup attaqué, et avec une grande publicité.

PLACARDÉ, ÉE. participe

PLACARDÉ, ÉE. participe Ce mur est tout placardé, Tout couvert de placards.

PLACE. s. f.

PLACE. s. f. Lieu, endroit, espace qu' occupe ou que peut occuper une personne, une chose. La place est remplie, prise, occupée. La place est vide. La place est trop petite pour deux. Il y a place pour vingt couverts. Mettre, ranger chaque chose à sa place, en sa place. Laisser la place libre. Changer des livres, des meubles de place. Il change de place à tout moment. Il ne saurait durer en place. Demeurer en place. Se tenir en place. Céder, donner sa place à quelqu' un. Quitter, abandonner, perdre sa place. Ne bouger d' une place. Sortir de sa place. Se remuer de sa place. Affecter une place. Ce n' est pas là votre place. Retenir des places à la diligence. Prendre place au banquet. Prendre place parmi les convives. Il tient bien sa place à table. S' emparer de la place d' honneur. Il faut tirer les places. La première place. La seconde place. Voilà une belle place pour bâtir. C' était là la place de sa maison, la place de son cabinet. Il n' y a pas de place dans son cabinet pour tous ses livres. Il n' y a pas de place ici pour se retourner. Je n' ai pas pu trouver de place, trouver place au spectacle. Réservez-moi une place près de vous. Faites-moi une petite place à côté de vous. Quel est le prix des places au parterre, aux premières loges? Garder des places. J' ai payé votre place. La ville donne à loyer des places dans les marchés. Dans ce combat, je fus blessé à la main, voici la place.

Place marchande, Place commode pour vendre de la marchandise. Si vous voulez vendre, mettez-vous en place marchande, choisissez une place marchande.

Fig. et fam., Être, se mettre en place marchande, Être, se mettre en lieu propre pour être vu et entendu.

Fig. et fam., Nous ne sommes pas en place marchande, Nous ne sommes pas dans un lieu convenable pour parler, pour traiter d' affaires.

Quitter la place à quelqu' un, Se retirer devant lui, le laisser à la place qu' on occupait. Je m' aperçois que je vous gêne, je vous quitte la place.

Faire place nette, Vider le logement qu' on occupait dans une maison, en ôter tous les meubles.

La place n' est pas tenable, On ne saurait y demeurer sans une extrême incommodité, sans y souffrir beaucoup. Je me retire de là, car la place n' est pas tenable.

Se faire place, se faire faire place, Pénétrer, arriver, se mettre où on veut être.

Faire place à quelqu' un, Se ranger afin qu' il passe, qu' il aille se mettre à sa place. Il signifie aussi, Lui donner une place auprès de soi. Venez auprès de nous, nous vous ferons place. Il signifie encore, Céder sa place à un autre, quitter sa place. Il y a longtemps que vous êtes là, faites place aux autres.

Fig., L' amour, dans son coeur, a fait place à la haine, La haine y a remplacé l' amour. On dit de même, Le mépris a pris la place de l' estime.

Place, place. Façon de parler dont on se sert pour faire ranger ceux qui empêchent de passer, pour demander, pour ordonner de s' écarter, de faire place.

Sur la place, au milieu de la place, À terre, par terre. Cela est tombé au milieu de la place. Du premier coup de poing il l' a étendu sur la place.

Être tué sur la place, tomber mort sur la place, Être tué, tomber mort sur-le-champ, tout d' un coup, sur le lieu même. En parlant D' une bataille, d' un combat, on dit, Il est demeuré mille hommes, deux mille hommes, etc., sur la place, Mille hommes, deux mille hommes, etc., ont été tués sur le champ de bataille, sur le lieu où s' est donné le combat.

Ce mot n' est pas dans sa place, à sa place, Il ne convient pas à l' endroit où on l' a mis. On dit dans le même sens, Cette pensée, ce discours, cette réflexion n' est pas en sa place, à sa place. On dit aussi, C' est une beauté hors de place.

Cela n' est pas tout à fait à sa place, se dit, par adoucissement, D' une action, d' une parole qui manque de convenance.

Fig., Se tenir à sa place, ne pas se tenir à sa place, Observer, ne pas observer les bienséances qu' exige sa condition, son état. Cet homme est, n' est pas à sa place, Il est, il n' est pas dans la situation, dans l' emploi qui lui convient.

Avoir place dans l' histoire, tenir sa place dans l' histoire, Être mentionné, être célébré dans l' histoire. Cette action mérité d' avoir place dans l' histoire, peut fort bien tenir sa place dans l' histoire. On dit à peu près dans le même sens, Il tiendra sa place parmi les grands hommes.

Cette réflexion, ce fait, ce trait trouvera place, trouvera sa place, aura sa place dans l' ouvrage, Il y en sera fait mention.

Avoir, obtenir, conserver une place dans le coeur de quelqu' un, dans son estime, dans son amitié, dans sa confiance, Être aimé, estimé de lui. On dit aussi, Donnez-moi, accordez-moi, ne me refusez pas une place dans votre amitié, dans votre estime, dans votre souvenir.

Fig., Se mettre en la place, et plus ordinairement à la place de quelqu' un, de supposer dans l' état, dans la situation où il est. Mettez-vous à ma place. Elliptiquement, À ma place, que feriez-vous? Supposez que vous soyez à ma place. Si vous étiez en sa place, vous seriez aussi embarrassé que lui. En termes de Pratique, Subroger quelqu' un en son lieu et place.

Je ne voudrais pas être à sa place, se dit en parlant D' une personne qui est dans une situation pénible, embarrassante, ou qui est menacée de quelque événement fâcheux.

PLACE

PLACE se dit, figurément, de La dignité, de la charge, de l' emploi qu' une personne occupe dans le monde. Place éminente, importante. Place de confiance. Demander, solliciter, obtenir, accepter, refuser une place. C' est le ministre qui nomme à cette place. Il a été désigné pour remplir, pour occuper cette place. Il remplit bien, il fait bien sa place. Connaître les droits, les devoirs de sa place. Il était dans une belle place, mais il n' a pas su s' y maintenir. On l' a ôté de sa place, et on y a mis une autre personne. On n' en voulait pas à sa personne, on n' en voulait qu' à sa place.

Absolument, Être en place, Être dans un emploi, dans une charge qui donne de l' autorité, de la considération. Rester en place, Conserver son emploi. Être sans place, N' avoir point d' emploi. Être hors de place, Avoir été dépouillé de son emploi.

Un homme en place, Un homme revêtu d' un emploi honorable. Les devoirs, les droits d' un homme en place. Les gens en place.

PLACE

PLACE dans les Colléges, signifie, Le rang qu' un écolier obtient par sa composition. On compose demain pour les places. On donne aujourd' hui les places. Il a eu la première place, une bonne place, une mauvaise place.

PLACE

PLACE signifie aussi, Espace, lieu public découvert et environné de bâtiments, soit pour l' embellissement d' une ville, soit pour la commodité du commerce. Place publique. La place Vendôme. La place Dauphine. La place des Victoires. La place Maubert. Etc.

Place de fiacres, de cabriolets, Endroit où doivent stationner les fiacres et les cabriolets à l' usage du public, quand ils ne sont pas employés. La tête, la fin de la place. C' est par allusion à ce sens qu' on dit, Une voiture, un cabriolet de place.

PLACE

PLACE s' emploie quelquefois absolument, pour signifier, Le lieu du change, de la banque; le lieu où les banquiers, les négociants s' assemblent dans une ville, pour y traiter des affaires de leur commerce, de leur négoce. Négocier un billet sur la place. Avoir crédit sur la place. Il n' y a point d' argent sur la place. Négocier un billet de place en place. Faire des remises de place en place. Faire valoir son argent sur la place. Ces billets, ces effets gagnent, perdent sur la place.

Jour de place, Un des jours où les négociants d' une ville ont coutume de s' assembler.

PLACE

PLACE se dit quelquefois de Tout le corps des négociants, des banquiers d' une ville. La place de Lyon est une des meilleures, une des plus riches de France. Cette place n' est pas sûre, on y est menacé de beaucoup de faillites.

PLACE

PLACE signifie encore, Une ville de guerre, une forteresse. Place forte. Place imprenable, inexpugnable. Place régulière. Place irrégulière. Place frontière. Place maritime. Fortifier une place. Reconnaître, assiéger, attaquer, investir, bloquer une place. Insulter, forcer, prendre une place. Emporter une place d' assaut. Secourir une place. Raser, démanteler une place. C' est une place qui n' est pas de défense, qui n' est pas à l' abri d' un coup de main. Au siége de telle place. La place ne tint que huit jours de tranchée ouverte. Les dehors d' une place. Le corps de la place. La garnison d' une place. Le commandant d' une place. La place est commandée, dominée par une hauteur, par une éminence. Rendre une place. Évacuer une place. Il fut tué aux approches de la place.

Place d' armes, Lieu spacieux, destiné à des revues, à des exercices militaires. Dans cette ville il y a une très-belle place d' armes. La place d' armes du camp était vaste et spacieuse.

Place d' armes, se dit encore de La partie des tranchées dans laquelle on réunit, pendant un siége, les troupes destinées à repousser les sorties. On avait fait dans la tranchée des places d' armes de distance en distance, pour repousser les sorties des ennemis.

Place d' armes, se dit aussi de La ville frontière où est le dépôt principal des vivres, des munitions de l' armée, et sous laquelle les troupes peuvent se retirer en cas de besoin.

PLACEMENT. s. m.

PLACEMENT. s. m. Action de placer de l' argent. Il se dit aussi de L' argent placé. Il cherche à faire un placement. Bon placement. Placement sûr. Son placement lui est rentré.

Bureau de placement, Établissement dans lequel on procure diverses places d' employés, de domestiques, à ceux qui en ont besoin; et des employés, des domestiques, aux personnes qui en manquent.

PLACENTA. s. m.

PLACENTA. s. m. T. d' Anat. Masse charnue et spongieuse, qui est à l' extrémité du cordon ombilical, et par laquelle le foetus s' attache à la matrice et reçoit la nourriture que lui fournit le corps de sa mère. Le placenta, l' amnios, et le chorion, composent l' arrière-faix.

Il se dit, par analogie, en Botanique, de Cette partie intérieure du fruit à laquelle les semences ou graines sont immédiatement attachées.

PLACER. v. a.

PLACER. v. a. Situer, mettre dans un lieu. Il importe de bien placer un bâtiment, une maison. Il a tant de meubles, qu' il ne sait où les placer. Où voulez-vous placer vos livres? Où placerez-vous tout ce monde-là? On les plaça suivant leur rang et leur dignité. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Placez-vous où vous pourrez.

Il se dit quelquefois, absolument, en parlant De celui qui est chargé de donner, d' indiquer les places, dans une cérémonie, dans une assemblée. Il fut chargé de placer.

Au Jeu de paume, Placer la balle, La pousser de manière qu' elle aille frapper où l' on veut. Il place bien la balle. On dit dans le même sens, Ce joueur de paume place bien son coup. On dit aussi, en termes d' Escrime, Placer bien son coup.

En termes de Manége, Placer un homme à cheval, Le mettre à cheval dans la position où il doit être. Placer un cheval, Le maintenir en équilibre dans tous les mouvements qu' on lui fait exécuter; ou simplement, Le mettre dans une certaine position pour le faire voir.

Placer un propos, un mot, etc., Le dire en un certain moment, en une certaine occasion et pour un certain effet. Cet homme place bien, place mal ce qu' il dit. Placer un mot à propos. Placer bien une citation. Cet auteur fait beaucoup de réflexions politiques qu' il place tantôt bien, tantôt mal. Cet homme veut toujours placer quelque chose de sa façon. Il place à tort et à travers ses anecdotes, ses bons mots. Si vous trouvez à placer ce que je vous dis, n' y manquez pas.

Placer bien ses charités, ses aumônes, Faire ses charités, ses aumônes avec choix, avec discernement. On dit de même, Placer bien ses grâces, ses faveurs, ses bienfaits, ses libéralités, Choisir des personnes de mérite pour leur faire du bien.

Placer bien, placer en bon lieu son affection, son amitié, sa confiance, Donner son affection, son amitié, sa confiance à des personnes qui en sont dignes.

Placer de l' argent, Mettre de l' argent à intérêt, le faire profiter, soit par contrat de constitution, soit autrement; en acheter des maisons, un domaine, des actions, etc. Il a beaucoup d' argent, et il ne trouve point à le placer. Il cherche à placer son argent avec sûreté. Placer de l' argent à la banque. Placer de l' argent sur l' État, sur des particuliers. Placer son argent au taux légal, à cinq pour cent, à gros intérêt. Il a placé son argent en fonds de terre. Placer son argent dans une entreprise.

Placer une personne, Lui donner, lui procurer un emploi, une condition. Il avait trois enfants, et il les a tous placés avantageusement. On l' a placé dans un bon poste. Placer un jeune homme dans un régiment, dans la cavalerie, dans l' infanterie. Placer un commis. Placer un domestique. Il est capable de travailler, il faudrait le placer quelque part. Je cherche à le bien placer. On dit aussi, avec le pronom personnel, Se placer, Entrer dans une maison pour quelque travail, pour quelque service. Il s' est place chez un riche marchand. Il cherche à se placer. Il espère se placer bientôt.

PLACER

PLACER s' emploie quelquefois figurément et au sens moral. Son génie l' a placé au premier rang des écrivains célèbres, dans les premiers rangs de la littérature. Ses vertus le placent parmi les hommes les plus estimés de son pays. Les circonstances l' ont placé dans les situations les plus heureuses, les plus difficiles. On l' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Il s' est placé par ses exploits au rang des plus fameux héros.

PLACÉ, ÉE. participe

PLACÉ, ÉE. participe Avoir le corps bien placé, la poitrine, les épaules bien placées, Les avoir dans la position où il convient.

Fig., Avoir le coeur bien placé, Avoir de l' honneur, de la vertu, n' avoir que des sentiments d' honnête homme. On dit dans le sens contraire, Avoir le coeur mal placé.

Cela n' est pas bien placé, se dit D' une chose que l' on improuve pour quelque manque de convenance.

C' est un homme qui serait placé partout, bien placé partout, C' est un homme fait pour être bien reçu dans les sociétés les plus distinguées; c' est un homme qu' on pourrait appeler aux emplois qui exigent le plus de talent.

PLACET. s. m.

PLACET. s. m. Petit siége, sans bras et sans dossier. Un placet dur. Un placet mollet. Un placet trop bas, trop haut. Un placet de velours, de damas. Il a vieilli: on dit aujourd' hui, Tabouret.

PLACET. s. m.

PLACET. s. m. Demande succincte par écrit, pour obtenir justice, grâce, faveur, etc. Placet au roi. Il a présenté un placet au ministre. Son placet n' a point encore été répondu. On présente des placets aux tribunaux pour obtenir audience. Excepté dans cette dernière phrase, il a vieilli: on dit, Pétition.

PLAFOND. s. m.

PLAFOND. s. m. T. d' Archit. Surface plane et horizontale qui forme, dans une construction, la partie supérieure d' un lieu couvert. Le plafond des temples égyptiens était peint en bleu. Les plafonds des péristyles grecs étaient ornés de caissons.

Il se dit plus ordinairement de La surface, plate ou même cintrée, de plâtre ou de menuiserie, et quelquefois ornée de peintures, qui forme le haut d' une salle, d' une chambre, etc. Plafond de plâtre. Riche plafond. Plafond peint. Plafond peint en compartiments, en perspective. Plafond doré. Les plafonds sont faits pour cacher les poutres et les solives. Faux plafond de toile.

Plafond de corniche, Le dessous du larmier.

PLAFONNAGE. s. m.

PLAFONNAGE. s. m. Action de plafonner, travail de celui qui plafonne. Le plafonnage de cet appartement a coûté fort cher.

PLAFONNER. v. a.

PLAFONNER. v. a. Couvrir le dessous d' un plancher; garnir de plâtre ou de menuiserie le haut d' une salle, d' une chambre, etc. Il a fait plafonner son appartement.

En Peinture, Plafonner une figure, Donner à une figure peinte sur un plafond le raccourci nécessaire pour que, vue de bas en haut, elle fasse un bon effet. On dit aussi neutralement, Cette figure plafonne, Elle est bien conforme aux règles de la perspective, en sorte qu' elle paraît telle qu' on a voulu la représenter.

PLAFONNÉ, ÉE. participe

PLAFONNÉ, ÉE. participe Une chambre plafonnée.

PLAFONNEUR. s. m.

PLAFONNEUR. s. m. Celui qui plafonne, qui fait des plafonds de plâtre.

PLAGAL. adj. m.

PLAGAL. adj. m. T. de Musique. Voyez MODE.

PLAGE. s. f.

PLAGE. s. f. Rivage de mer plat et découvert. Les navires étaient à l' ancre le long de la plage. La plage est bonne. La plage est mauvaise. Le navire a été jeté, a échoué sur la plage.

PLAGE

PLAGE signifie poétiquement, Contrée, climat. Il n' y a point de plage si lointaine où le bruit de ses victoires n' ait pénétré.

PLAGIAIRE. adj. des deux genres

PLAGIAIRE. adj. des deux genres Qui s' approprie ce qu' il a pillé dans les ouvrages d' autrui. Auteur plagiaire.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif masculin. C' est un plagiaire. Les plagiaires sont fort communs. Plagiaire effronté.

PLAGIAT. s. m.

PLAGIAT. s. m. Action du plagiaire. Cet auteur est accusé de plagiat. Adroit plagiat. Plagiat impudent. On a découvert tous ses plagiats. Il dissimule adroitement ses plagiats.

PLAID. s. m.

PLAID. s. m. Ce que dit un avocat pour la défense d' une cause. En ce sens, il n' est guère usité que dans la locution proverbiale, Peu de chose, peu de plaid, Il ne faut pas de longs discours pour éclaircir, pour vider une affaire de peu de conséquence; ou bien, La chose dont on parle ne vaut pas la peine d' être contestée.

Tenir les plaids, Tenir l' audience. Les plaids tenants, À l' audience. Les plaids sont ouverts, Les juges recommencent à donner audience. Ces phrases, qui ont vieilli, n' étaient usitées que dans les provinces et en parlant Des justices inférieures.

Prov., Être sage au retour des plaids, Perdre l' envie de plaider après avoir soutenu et perdu quelque procès.

PLAID. s. m.

PLAID. s. m. Manteau écossais.

PLAIDANT, ANTE. adj.

PLAIDANT, ANTE. adj. Qui plaide. Les parties plaidantes.

Avocat plaidant, Avocat qui fait profession de plaider; par opposition à Avocat consultant, Celui qui ne fait que donner des consultations.

PLAIDER. v. n.

PLAIDER. v. n. Contester quelque chose en justice. Il y a dix ans qu' ils plaident l' un contre l' autre. Ils plaident pour le partage d' une succession. C' est un mauvais métier que de plaider. Il s' est ruiné à plaider. Il aime à plaider. Il plaide contre sa signature.

Il signifie aussi, Défendre, soutenir de vive voix la cause, le droit d' une partie devant les juges. Il plaide pour un tel contre un tel. Votre avocat a fort bien plaidé. Il plaide avec chaleur, avec action, avec véhémence.

PLAIDER

PLAIDER est aussi actif. Cet avocat a bien plaidé votre cause. J' ai été obligé de plaider moi-même ma cause.

Plaider une cause, se dit, figurément et en général, De celui qui prend la défense de quelqu' un, ou qui appuie de raisons l' opinion qu' il soutient. Il plaide fort bien sa cause. Il a bien plaidé une mauvaise cause.

Plaider quelqu' un, Lui faire un procès, l' appeler en jugement. Il a été obligé de plaider son tuteur pour lui faire rendre compte. Si vous ne me satisfaites pas, je serai contraint de vous plaider.

En termes de Palais, Plaider un fait, un moyen, Avancer, soutenir un fait, employer, faire valoir un moyen en plaidant. Le fait que cet avocat a plaidé n' est pas exact.

On a plaidé que, On a avancé en plaidant que.

Prov. et fam., Plaider le faux pour savoir le vrai, Dire à quelqu' un une chose qu' on sait être fausse, pour tirer de lui le secret de la vérité.

PLAIDÉ, ÉE. participe

PLAIDÉ, ÉE. participe Cause bien plaidée, mal plaidée.

PLAIDEUR, EUSE. s.

PLAIDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui plaide, qui est en procès. La condition des plaideurs est malheureuse.

Il signifie aussi, Celui, celle qui aime à plaider, à chicaner. C' est un plaideur fieffé. C' est une franche plaideuse. C' est un grand plaideur. On est malheureux d' avoir affaire à un plaideur.

PLAIDOIRIE. s. f.

PLAIDOIRIE. s. f. L' art de plaider une cause; La profession et l' exercice qu' on en fait. S' exercer à la plaidoirie. Il excelle dans la plaidoirie. Il a quitté la plaidoirie. Cet avocat est meilleur pour la consultation que pour la plaidoirie.

Il signifie aussi, L' action de plaider. Cette plaidoirie a tenu six audiences. Pendant la plaidoirie de cette cause, on a tâché d' accommoder les parties. Les plaidoiries cessent à la fin d' août, et recommencent en novembre.

PLAIDOYABLE. adj. m.

PLAIDOYABLE. adj. m. T. de Palais. Il se dit Des jours d' audience, des jours où l' on peut plaider. Il fut assigné au premier jour plaidoyable. Il est vieux.

PLAIDOYER. s. m.

PLAIDOYER. s. m. Discours prononcé à l' audience pour défendre le droit d' une partie. Cet avocat a fait un beau plaidoyer. Tout le monde sortit fort content de son plaidoyer. Les plaidoyers de Patru, de le Maistre, de Cochin.

PLAIE. s. f.

PLAIE. s. f. Solution de continuité, ordinairement sanglante, faite aux parties molles du corps par quelque accident, par quelque blessure, ou par la corruption des humeurs. Grande plaie. Plaie dangereuse, profonde, incurable. Plaie envenimée. Panser une plaie. Mettre le fer dans une plaie. Guérir une plaie. On a laissé fermer trop tôt cette plaie. Sa plaie saigne encore. Sa plaie s' est rouverte. Sa plaie s' est promptement cicatrisée. Il est couvert de plaies. Laver, nettoyer, déterger une plaie. On a sondé, on a cautérisé la plaie. Les plaies de la tête, de la poitrine, etc. Rapprocher les lèvres d' une plaie. Tout son corps n' est qu' une plaie. Il est couvert de plaies.

Les plaies de Notre-Seigneur, ou Les cinq plaies, Les blessures qui furent faites à JÉSUS-CHRIST le jour de sa passion.

Prov., Ne demander que plaie et bosse, Souhaiter qu' il y ait des querelles, des procès, qu' il arrive des malheurs, dans l' espérance d' en profiter, ou par pure malignité.

Prov. et fig., Plaie d' argent peut se guérir, ou Plaie d' argent n' est pas mortelle, se dit en parlant D' une dépense imprévue et fâcheuse, mais qui ne ruine pas, d' une perte d' argent qui peut se réparer, qu' on peut supporter.

Fig., Les plaies des arbres, Les ouvertures qui se font, qui sont faites à l' écorce des arbres.

PLAIE

PLAIE se dit quelquefois, figurément, Des cicatrices. Il montrait ses plaies pour rappeler les combats où il s' était trouvé.

PLAIE

PLAIE se dit aussi, figurément, de Ce qui est très-préjudiciable à un État, à une famille, à un particulier. Le désordre des finances est la plaie de cet empire. La perte de cette bataille est une plaie qui saignera longtemps. Quelques années de paix suffiront pour fermer, pour guérir, pour cicatriser les plaies de l' État. L' arrêt qu' on a rendu contre lui, fait une plaie à son honneur. Ne lui parlez point de la mort de son ami, cela rouvrirait sa plaie. Sa plaie saigne encore.

Prov., Mettre le doigt sur la plaie, Indiquer nettement ce qui met dans une situation fâcheuse un peuple, une famille, un individu.

Dans le style de l' Écriture, Les plaies d' Égypte, Les fléaux dont Dieu punit l' endurcissement de Pharaon. Frapper d' une plaie, de plaies, Accabler d' un ou de plusieurs fléaux.

PLAIGNANT, ANTE. adj.

PLAIGNANT, ANTE. adj. T. de Palais et de Police. Qui se plaint en justice de quelque tort qu' on lui a fait. La partie plaignante.

Il s' emploie aussi substantivement. Ledit plaignant. Ladite plaignante.

PLAIN, AINE. adj.

PLAIN, AINE. adj. Qui est uni, plat, sans inégalités. La Beauce est un pays plain. La bataille s' est donnée en plaine campagne.

Chambres, pièces de plain-pied, Chambres, pièces d' un appartement qui sont au même étage et de même niveau. Il y a six chambres, six pièces de plain-pied dans cet appartement.

Plain-pied, s' emploie quelquefois substantivement. Il y a beaucoup de plain-pied dans cette maison, Il y a, dans cette maison, plusieurs appartements composés d' un grand nombre de pièces de plain-pied. On dit dans le même sens, Un plain-pied, un beau plain-pied.

De plain-pied, s' emploie aussi adverbialement, et signifie, Sans monter ni descendre. Les deux appartements se communiquent, et l' on va de l' un à l' autre de plain-pied. De la salle on entre de plain-pied dans le jardin.

Fig. et fam., Cela va de plain-pied, Cela va sans dire, cela va sans difficulté.

Velours plain, satin plain, Velours, satin uni, et où il n' y a nulle façon. Linge plain, Le linge uni, à la différence du Linge ouvré et du Linge damassé, dont on se sert pour la table. On dit plus ordinairement aujourd' hui, Velours, satin, linge uni.

Plain-chant, Le chant ordinaire de l' église. Chanter le plain-chant. Cette musique ressemble à du plain-chant.

En termes de Fauconnerie, Cet oiseau va de plain, Il plane, il se soutient en l' air sans mouvement apparent des ailes.

PLAINDRE. v. a.

PLAINDRE. v. a. Être touché des maux des autres, ressentir de la pitié; Témoigner la compassion qu' on éprouve pour les peines d' autrui. Plaindre les malheureux. Je vous plains extrêmement. Je plains sa famille. Tout le monde vous plaint. Je plains votre malheur, votre disgrâce. C' est un homme qui mérite qu' on le plaigne. Il est fort à plaindre, bien à plaindre. Je vous plains dans le fond du coeur. Il n' est pas trop à plaindre. Personne ne le plaint. Je vous plains de la perte que vous avez faite.

PLAINDRE

PLAINDRE signifie aussi, Employer, donner avec répugnance, à regret, d' une manière insuffisante. Il ne faut point plaindre sa peine pour ses amis. Quand il est question de servir ses amis, c' est un homme paresseux et qui plaint ses pas. Il ne plaint ni son temps ni ses soins, quand il s' agit d' obliger. Il plaint le pain à ses gens, il plaint le pain que ses gens mangent. Il plaint l' avoine à ses chevaux. Il plaint jusqu' aux habits qu' il donne à ses enfants.

Se plaindre une chose, S' en passer par avarice. Cet homme se plaint toutes choses. Cette femme s' est plaint toute sa vie le boire et le manger. Ils se sont toujours plaint les choses dont ils avaient le plus de besoin.

Ne point plaindre l' argent, la dépense, Aimer à dépenser, dépenser volontiers.

PLAINDRE

PLAINDRE avec le pronom personnel, signifie, Se lamenter. Il est malaisé de ne pas se plaindre quand on souffre. Il a souffert de grandes douleurs sans se plaindre. Il a tout le corps si douloureux, qu' il se plaint dès qu' on le touche. Il se plaint comme une femme. Il se plaint pour la moindre chose, pour peu de chose. Il aime à se plaindre et à être plaint. Il se plaint sans sujet. Il se plaint toujours. Se plaindre de sa misère, de sa pauvreté.

Il signifie aussi, Témoigner son mécontentement de quelque chose, du mécontentement contre quelqu' un. Il se plaint fort de vous et de la mauvaise réception que vous lui avez faite. Il prétendait avoir sujet de se plaindre de la cour. Quel sujet avez-vous de vous en plaindre? C' est lui-même qui s' est attiré ce malheur, il ne doit se plaindre de personne. Tout le monde croit être en droit de se plaindre de la fortune. Elle s' est plainte de votre conduite. Nous nous sommes plaints de vos procédés. Je me plains à vous de vous-même. J' ai fort à me plaindre de vous. Tout le monde se plaint de lui. Il se plaint de ce qu' on le calomnie. Il se plaint qu' on l' ait calomnié. Il s' est venu plaindre à moi de vos procédés.

Il signifie, en termes de Palais et de Police, Rendre plainte. Se plaindre en justice. Il est allé se plaindre au commissaire.

PLAINT, AINTE. participe

PLAINT, AINTE. participe

PLAINE. s. f.

PLAINE. s. f. Plate campagne, grande étendue de terre dans un pays uni. Grande plaine. Plaine vaste. Plaine d' une grande étendue. Plaines fertiles. Des plaines arrosées de petits ruisseaux. La plaine est inondée par le débordement de la rivière. Les plaines de la Beauce. La plaine de Saint-Denis. Les troupes étaient campées dans la plaine. Cette place domine sur toute la plaine. La Pologne est un pays de plaines. La plaine s' étend jusqu' à tel endroit.

Plaine d' eau, Grande étendue d' eau, calme et unie. Le lac formait une immense plaine d' eau.

Poétiq., La plaine liquide, La mer.

PLAINTE. s. f.

PLAINTE. s. f. Gémissement, lamentation. S' abandonner aux cris et aux plaintes. Les plaintes d' un malade, d' un homme qui souffre. La plainte le soulage. La douleur ne lui arracha pas une seule plainte. Le ciel a entendu ses plaintes.

Il signifie aussi, Ce qu' on dit, ce qu' on écrit pour faire connaître le sujet qu' on a de se plaindre de quelqu' un. Former des plaintes contre quelqu' un. Il en porta ses plaintes au ministre. Il en fit ses plaintes à plusieurs personnes. Il fait de grandes plaintes de vous, contre vous. Il en a fait des plaintes bien aigres et bien amères. Il s' est répandu en plaintes à ce sujet. Il m' a adressé les plaintes les plus graves contre vous. Ses plaintes sont bien fondées, sont mal fondées, sont exagérées. On n' a pas écouté ses plaintes. On a fermé l' oreille à ses plaintes. On a étouffé ses plaintes. Ses plaintes ont éclaté en tous lieux. Ils ont de grands sujets de plainte l' un contre l' autre. Je ne lui ai donné aucun sujet de plainte. On vous fera justice sur vos plaintes.

Il signifie aussi, L' exposé qu' on fait en justice du sujet qu' on a de se plaindre. Rendre plainte en justice. Rendre sa plainte au commissaire. Le magistrat a reçu sa plainte. Porter plainte. Porter sa plainte. J' ai lu sa plainte. On lui a donné acte de sa plainte.

PLAINTIF, IVE. adj.

PLAINTIF, IVE. adj. Qui a l' accent de la plainte. Voix plaintive. Ton plaintif. Chant plaintif. Romance plaintive.

Il se dit aussi Des personnes, et signifie, Qui se plaint souvent, à tout propos, qui fatigue les autres par ses plaintes. C' est un homme plaintif. C' est le plus plaintif de tous les hommes. Il est toujours chagrin, toujours plaintif. Poétiq.: Mânes plaintifs. Ombres plaintives. La plaintive tourterelle.

PLAINTIVEMENT. adv.

PLAINTIVEMENT. adv. D' un ton plaintif, d' une voix plaintive. Réciter plaintivement. Chanter plaintivement. Il chante plaintivement les airs les plus gais.

PLAIRE. v. n.

PLAIRE. v. n. Agréer, être agréable, causer à quelqu' un un sentiment ou une sensation qu' il aime à éprouver. Cet homme-là me plaît beaucoup. Il a tout ce qui peut plaire. Elle n' est pas très-belle, mais elle plaît, elle plaît à tout le monde. Elle n' a qu' à se montrer pour plaire. Elle a le don, le secret, l' art de plaire. Elle a une grande envie de plaire, un grand désir de plaire. Elle a tous les moyens de plaire. Le but de l' écrivain doit être d' instruire et de plaire. La vérité plaît aux esprits bien faits. Cet ouvrage plaît à ma raison. De telles actions plaisaient à son coeur. La chasse, la musique lui plaît. Ce tableau-là me plaît plus que l' autre. Ce qui lui a plu une fois, lui plaît toujours. Cela ne me plaît pas. Cela me plaît fort. Le vert plaît aux yeux.

Cela vous plaît à dire. Locution familière servant à faire connaître qu' on ne convient pas de ce qui vient d' être dit, ou à énoncer un refus. Vous prétendez que c' est un bonhomme; cela vous plaît à dire. Vous voulez que je fasse cette démarche; cela vous plaît à dire.

PLAIRE

PLAIRE s' emploie aussi avec le pronom personnel régime indirect, et signifie, Prendre plaisir à quelque chose. Il se plaît à étudier. Il se plaît à lire. Il se plaît à vous mettre en colère. Il ne se plaît qu' à faire du mal. Il ne se plaît à rien. Je me plais au jardinage, à l' agriculture. Elle s' est plu à vous contredire. Ils se sont plu à me persécuter.

Il signifie aussi, Aimer à être dans un lieu, s' y trouver bien. Il se plaît à la campagne. C' est un des lieux où je me plais le plus. Je ne saurais me plaire ici. Il se plaît dans sa famille.

Il se dit, en ce sens, Des animaux. Le gibier se plaît dans les taillis. Les truites se plaisent dans l' eau vive.

Il se dit aussi, figurément, Des plantes. La vigne se plaît dans les terres pierreuses. Le sapin se plaît sur les montagnes.

Se plaire à soi-même, Être satisfait de soi. Il est trop persuadé qu' il plaît à tout le monde, pour ne pas se plaire beaucoup à lui-même. Pour un écrivain, le meilleur moyen de plaire à ses lecteurs, est de ne pas se plaire trop aisément à lui-même.

PLAIRE

PLAIRE s' emploie aussi impersonnellement, en parlant D' une chose qu' on veut, qu' on a pour agréable. Il a plu à Dieu de finir ses misères. Il faut demander à Dieu qu' il lui plaise de calmer le courroux de votre père, qu' il lui plaise que votre père s' apaise. Il n' en sera que ce qu' il vous plaira. Je ferai ce qu' il vous plaira. Vous plaît-il d' être de la partie? Il ne me plaît pas que vous alliez là. Il mène cet homme-là comme il lui plaît. Il en fait tout ce qu' il lui plaît. S' il vous plaît de vous en informer. Pour répondre à ce qu' il vous a plu de m' écrire, je vous dirai que... Que vous plaît-il que je fasse? Ce qui me plaît, c' est que vous fassiez telle chose.

Nous voulons et nous plaît ce qui suit. Formule qui était autrefois employée dans les édits et déclarations du roi.

S' il vous plaît, employé absolument, est souvent un simple terme de civilité. Soyez, s' il vous plaît, persuadé que je vous servirai en toutes choses. Faites-moi, s' il vous plaît, la grâce de m' écouter. Donnez-moi cela, s' il vous plaît. Répondez, s' il vous plaît, à la question que je vais vous faire. C' est aussi une façon de parler qui ajoute quelque énergie à ce qu' on dit. Croyez, s' il vous plaît, que je sais bien ce que je dis. N' allez pas, s' il vous plaît, vous imaginer que vous m' avez convaincu.

Prov., Cela va comme il plaît à Dieu, se dit D' une affaire dont la conduite est abandonnée, négligée.

Prov., Il est auprès de lui, devant lui, à plaît-il maître, se dit D' un homme qui a une complaisance servile pour un autre.

Dans le style familier, une personne qu' on appelle répond quelquefois, Plaît-il? c' est-à-dire, Que vous plaît-il? que demandez-vous de moi? Quelquefois aussi on emploie cette phrase pour faire répéter ce qu' on n' a pas bien entendu.

Plaise à Dieu, plût à Dieu que. Façons de parler dont on se sert pour marquer qu' on souhaite quelque chose. Plaise à Dieu qu' il revienne sain et sauf! Plût à Dieu que cela fût! On dit aussi absolument, Plût à Dieu!

À Dieu ne plaise, ce qu' à Dieu ne plaise. Façons de parler dont on se sert pour témoigner l' éloignement ou l' aversion que l' on a pour quelque chose. À Dieu ne plaise que j' y consente jamais. S' il meurt, ce qu' à Dieu ne plaise, je quitterai cette maison.

Plaise. Terme de formule dont on se sert dans quelques écrits ou mémoires qu' on présente au roi, aux magistrats. Plaise au roi. Plaise à la cour m' octroyer. Etc. Il a vieilli.

PLAISAMMENT. adv.

PLAISAMMENT. adv. D' une manière plaisante, d' une manière agréable. C' est un homme qui imagine plaisamment les choses. Il a raconté fort plaisamment cette aventure.

Il se prend souvent en mauvaise part, et signifie, Ridiculement. Vous voilà plaisamment ajusté. Elle était plaisamment habillée. Il s' était plaisamment imaginé que je n' oserais pas lui résister.

C' est plaisamment répondre; c' est agir plaisamment; c' est plaisamment reconnaître vos services, C' est répondre mal; c' est mal agir; c' est reconnaître mal les services qu' on a reçus de vous.

PLAISANCE. s. f.

PLAISANCE. s. f. Il n' est usité que dans ces locutions, Lieu de plaisance, maison de plaisance, Maison de campagne destinée à l' agrément, et qui n' est d' aucun revenu. Il a une maison de plaisance à deux lieues d' ici. Ce n' était qu' un lieu de plaisance, et il en a fait une ferme.

PLAISANT, ANTE. adj.

PLAISANT, ANTE. adj. Agréable, qui plaît. Je ne trouve pas plaisant que vous me mêliez dans vos discours. Il n' est pas plaisant d' avoir affaire à des gens de chicane. Il est peu usité en ce sens, et ne s' emploie que dans des phrases négatives.

Il signifie plus ordinairement, Qui divertit, qui fait rire. Il nous a fait un conte plaisant, un très-plaisant récit. C' est la chose du monde la plus plaisante que de voir les airs qu' il se donne. Il a des manières tout à fait plaisantes. C' est le plus plaisant homme du monde. Je ne trouve rien de plaisant dans ce conte, dans cette histoire. Conte plaisant et récréatif. Histoire plaisante et récréative. Ces deux dernières phrases se disent par une espèce de raillerie.

PLAISANT

PLAISANT se dit aussi par une sorte de mépris, et pour signifier, Impertinent, ridicule. En ce sens, il précède toujours le substantif. C' est un plaisant homme. C' est un plaisant personnage. Un plaisant visage. Il est bien plaisant de prétendre que... Elle est plaisante de s' imaginer... Ce sont de plaisantes gens. Il a un plaisant habit. Il vous a fait un plaisant régal. Je vous trouve bien plaisant de vouloir...

PLAISANT

PLAISANT est aussi substantif, et signifie, Celui qui cherche à faire rire par ses actions, par ses propos. Il fait le plaisant. C' est un mauvais plaisant. Les bons plaisants sont rares. Il est dangereux de vouloir faire le plaisant. C' est le plaisant de son quartier. C' est un caractère peu honorable que celui de plaisant.

Il signifie quelquefois, Ce qui fait rire. Il ne faut pas confondre le plaisant avec le bouffon et le burlesque. Il y a souvent une grande différence entre le plaisant et le comique.

Fam., Le plaisant, La chose plaisante, le côté plaisant. Le plaisant de l' aventure, le plaisant de l' histoire fut que...

PLAISANTER. v. n.

PLAISANTER. v. n. Railler, badiner, dire ou faire quelque chose pour amuser, pour faire rire les autres. Parlez-vous sérieusement ou pour plaisanter? Apparemment vous plaisantez. Ce que je dis n' est que pour plaisanter. Il ne parle jamais qu' en plaisantant. Il plaisante sur tout, à propos de tout.

Il s' emploie quelquefois activement. Ils l' ont tant plaisanté, qu' il n' a pu y tenir.

Fam., C' est un homme qui ne plaisante pas, avec qui il ne faut pas plaisanter, C' est un homme exact, rigide, sévère, dur, susceptible.

Fam., Il ne plaisante pas là-dessus, Il est sévère sur ce chapitre, il veut qu' on soit exact. On le dit aussi dans le sens de: Il prend cette chose, ce discours au sérieux.

PLAISANTERIE. s. f.

PLAISANTERIE. s. f. Raillerie, badinerie, chose dite ou faite pour réjouir, pour amuser. Plaisanterie ingénieuse. Plaisanterie froide, mauvaise, fade. Plaisanterie de bon goût, de mauvais goût. Plaisanterie douce, fine, légère, piquante. Plaisanterie amère, cruelle, indécente, hasardée. Il ne faut pas pousser la plaisanterie trop loin. C' est un homme qui tourne tout en plaisanterie. Il fait des plaisanteries de tout le monde, sur tout le monde. Il s' est attiré de mauvaises affaires par ses plaisanteries. Il prit la chose en plaisanterie. Exciter la plaisanterie. S' exposer à la plaisanterie. Se prêter à la plaisanterie. S' attirer la plaisanterie, des plaisanteries. Écarter la plaisanterie. Opposer la plaisanterie à la colère. Faire assaut de plaisanteries avec quelqu' un. La plaisanterie n' est pas de saison. Cela est dit par plaisanterie, par manière de plaisanterie.

Plaisanterie à part, Sérieusement.

Entendre, entendre bien la plaisanterie, entendre plaisanterie, Prendre bien les choses dites en plaisantant, ne point s' en offenser. Il n' entend pas la plaisanterie. Il entend plaisanterie mieux qu' homme du monde. --- Il entend bien la plaisanterie, signifie quelquefois, Il sait plaisanter finement, sans offenser. Pour éviter toute équivoque, on dit mieux, Il sait manier, il manie bien la plaisanterie. --- Il n' entend pas plaisanterie, signifie quelquefois, Il est susceptible; et plus souvent, Il est sévère, il veut qu' on soit exact. Il se fait obéir, il n' entend pas plaisanterie.

PLAISANTERIE

PLAISANTERIE signifie quelquefois, Dérision insultante. Ceci a l' air d' une plaisanterie. Je suis las de cette plaisanterie. Cela dégénère en plaisanterie.

PLAISIR. s. m.

PLAISIR. s. m. Joie, contentement, mouvement et sentiment agréable excité dans l' âme par la présence ou par l' image d' un bien. Les plaisirs de l' âme, du coeur, de l' esprit, de l' imagination. Les plaisirs des sens. Les plaisirs du corps. Les plaisirs charnels. Plaisir sensible. Extrême plaisir. Grand plaisir. Un plaisir bien doux. Éprouver, sentir, goûter un plaisir bien vif. Prendre plaisir, avoir plaisir à quelque chose. Se laisser emporter au plaisir. Se livrer au plaisir. Être enivré de plaisir. Céder à l' attrait du plaisir. L' ivresse du plaisir. Troubler le plaisir de quelqu' un. Cela fait plaisir à voir, donne du plaisir à voir. Il ne prend plaisir, il n' a de plaisir à rien. Rien ne lui fait plaisir. Vous aurez du plaisir à causer avec lui. C' est un plaisir de vous voir si bien portant. C' est plaisir de l' entendre. Il y a plaisir à travailler avec lui. Je me fais un grand plaisir de vous aller voir. Vous me faites plaisir de parler ainsi, en parlant ainsi. Quel plaisir prenez-vous à le fâcher? Cette idée empoisonne, corrompt mon plaisir. La peine passe le plaisir. Nul plaisir sans peine.

PLAISIR

PLAISIR signifie aussi, Divertissement. Plaisirs innocents. Plaisirs délicats. Plaisirs nobles. Plaisirs grossiers. Plaisirs permis, défendus. Plaisirs criminels. Les plaisirs de la vie. Les plaisirs de la campagne. Les plaisirs de la ville. Le plaisir de la chasse. Le plaisir de la musique, de la comédie. Passer d' un plaisir à un autre. Aimer, chercher le plaisir. C' est un homme adonné à son plaisir, sujet à son plaisir, qui donne tout à son plaisir. C' est un homme de plaisir, qui aime son plaisir. Sa vie est un enchaînement de plaisirs. Parcourir un cercle de plaisirs. Se faire un plaisir de son devoir. Il met tout son plaisir dans l' étude, il en fait tout son plaisir, son unique plaisir. Son plaisir est d' obliger.

Jouer pour le plaisir, pour son plaisir, Ne point jouer d' argent; jouer seulement par divertissement et pour voir qui gagnera la partie.

PLAISIRS

PLAISIRS au pluriel, se dit absolument de Tous les divertissements de la vie. C' est un homme qui est continuellement dans les plaisirs. La jeunesse aime les plaisirs. Il a renoncé aux plaisirs. Poétiq., dans le même sens, Les jeux, les ris, et les plaisirs.

Les plaisirs du roi, Toute l' étendue de pays qui était dans une capitainerie royale, où la chasse était réservée pour le roi. Il ne pouvait chasser dans sa terre sans permission, parce qu' elle était dans les plaisirs du roi, ou absolument, parce qu' elle était dans les plaisirs.

Menus plaisirs, Les petites dépenses que l' on fait pour son divertissement. Il a tant par mois pour ses menus plaisirs.

Menus plaisirs. Nom qu' on donnait à certaines dépenses du roi, qui sont réglées par une administration particulière, et qui ont pour objet les cérémonies, les fêtes, les spectacles de la cour, etc. Intendant, trésorier des menus plaisirs, ou simplement des menus. On appelait aussi Menus Plaisirs ou Hôtel des Menus Plaisirs, Le lieu où étaient les bureaux, les magasins et les ateliers de cette administration. Cette décoration a été peinte aux Menus Plaisirs.

PLAISIR

PLAISIR signifie aussi quelquefois, Volonté, consentement. Si c' est votre plaisir, j' irai là. Ce n' est pas mon plaisir que cela soit. Sous votre bon plaisir, je ferai telle chose.

Arrêter, régler, terminer une affaire sous le bon plaisir de quelqu' un, La régler de manière qu' il n' y ait rien de fait, s' il n' y consent.

Car tel est notre plaisir, notre bon plaisir. Formule de lettres de chancellerie, par laquelle le roi marquait sa volonté dans les déclarations, dans les édits, etc.

PLAISIR

PLAISIR signifie encore, Grâce, faveur, bon office. Il m' a fait un plaisir, un grand plaisir, un plaisir insigne, un plaisir singulier, un extrême plaisir, un plaisir que je n' oublierai jamais. C' est un homme qui ne cherche, qui ne demande qu' à faire plaisir. Faites-moi un plaisir.

PLAISIR

PLAISIR en termes de Pâtisserie, Espèce d' oublie roulée en cornet. Marchande de plaisir.

À PLAISIR. loc. adv.

À PLAISIR. loc. adv. Avec plaisir, ou Avec soin, de manière à faire plaisir. Un meuble fait à plaisir. Cela est travaillé à plaisir.

Conte fait à plaisir, Conte fait exprès pour divertir, conte purement d' invention. Ce que vous nous dites là est un conte fait à plaisir.

S' inquiéter, se tourmenter à plaisir, Sans sujet, comme si l' on y trouvait une sorte de plaisir.

PAR PLAISIR. loc. adv.

PAR PLAISIR. loc. adv. Par divertissement. C' est un homme qui ne travaille à cela que par plaisir.

Il signifie aussi, Pour essayer, pour éprouver, pour voir si. Ce n' est pas tout de bon, ce n' est que par plaisir. Lisons par plaisir ce discours. Goûtez par plaisir ce vin. Il est familier.

PLAMÉE. s. f.

PLAMÉE. s. f. Chaux dont les tanneurs se sont servis pour enlever le poil des cuirs, et qu' on emploie quelquefois au lieu de plâtre pour bâtir en moellons.

PLAN, ANE. adj.

PLAN, ANE. adj. T. de Mathématiques. Il n' est guère usité que dans ces locutions:

Surface plane, angle plan, figure plane, Surface sur laquelle une ligne droite peut s' appliquer complétement dans toutes les directions; angle tracé sur une surface plane; figure plate et unie.

Carte plane, Carte géographique dans laquelle une portion plus ou moins étendue de la terre est figurée comme si la surface terrestre était plane. On dit aussi, Carte plate.

En termes d' Optique, Miroir plan, verre plan, Miroir, verre dont la surface est plane; par opposition à Miroir, verre concave ou convexe.

PLAN

PLAN est aussi substantif, et signifie, Surface plane, superficie plate. En ce sens, il n' est guère usité que dans les mathématiques. Plan horizontal. Plan vertical. Plan incliné. Tracer un cadran sur un plan horizontal, sur un plan vertical. Tracer une ligne sur un plan.

Il signifie encore, La délinéation, le dessin d' une ville, d' une place de guerre, d' un bâtiment, d' un jardin, etc., tracé sur le papier, et représentant la position et la proportion relative de ses différentes parties. Faire, composer, dessiner un plan. Tracer un plan. Prendre un plan. Un plan correct. Le plan d' une ville. Le plan d' un jardin. Le plan d' un siége, d' une bataille.

Plan géométral, Celui qui donne la position, la proportion et la forme exacte des différentes parties d' un ouvrage.

Plan perspectif, Celui qui, après avoir été tracé géométralement, est mis en perspective.

Plan à vue d' oiseau, Plan d' un objet, d' un ouvrage vu de haut en bas.

Plan en relief, Plan géométral sur lequel on place le modèle, la représentation en bois ou en plâtre de chaque objet.

Lever un plan, Prendre les mesures de toutes les dimensions d' un objet, d' un ouvrage, pour en tracer un plan. Lever le plan d' un édifice, d' une place de guerre, d' un terrain.

Faire l' élévation d' un plan, Après que la représentation du trait fondamental d' un édifice a été tracée sur le papier, représenter tous les dehors du même édifice en élévation.

PLAN

PLAN en termes de Peinture, se dit Des divers points plus ou moins enfoncés, sur lesquels sont placés les objets qui entrent dans la composition d' un tableau. J' aime cette figure qui est sur le premier plan. Les figures du second, du troisième, du quatrième plan sont trop grandes par rapport à celles du premier plan. Cette figure n' est pas à son plan. Les plans sont bien observés, sont mal observés dans ce paysage, dans ce tableau, dans cette décoration.

La dégradation des plans, La différente diminution des objets, selon qu' ils sont représentés, dans un tableau, comme plus ou moins éloignés.

Les plans de cette figure, de cette tête sont bien sentis, Toutes les formes, tous les passages d' un détail à l' autre y sont bien exprimés et bien à leur place.

PLAN

PLAN signifie figurément, Le dessein, le projet d' un ouvrage. Voilà mon plan. J' ai mon plan dans la tête. J' ai jeté mon plan sur le papier. J' ai arrêté mon plan. J' ai changé mon plan. J' ai refait mon plan. Il a fait le plan de sa tragédie. Ils traitent tous deux le même sujet, mais ils y travaillent sur des plans différents. Méditer son plan. Exécuter son plan. Manquer son plan. Le plan de son ouvrage est excellent, mais l' exécution n' en vaut rien.

Il se dit, par extension, de Tout projet qu' on fait pour quelque chose que ce soit. Le plan d' une négociation. Le plan de la campagne prochaine. Plan de campagne. Je partirai tel jour, au moins j' ai fait mon plan là-dessus. Nous voulons aller à la campagne, et nous avons fait notre plan de vous y mener. Je ne changerai rien à mon plan de conduite. Ce prince avait conçu un vaste plan de domination.

PLANCHE. s. f.

PLANCHE. s. f. Ais, morceau de bois refendu, ayant peu d' épaisseur, et plus long que large, dont on se sert principalement dans les ouvrages de menuiserie. Une planche d' un pied de large, de six pieds, de neuf pieds, de douze pieds de long. Planche de sapin. Planche de chêne. Planche de bois de hêtre, de bois de noyer. Scier des planches. Passer un ruisseau sur une planche. On ne saurait entrer dans ce bateau, la planche a été levée, retirée.

Planches de bateau, Planches de chêne ou de sapin, qu' on tire des débris de bateaux, et dont on fait des cloisons légères.

Fig. et fam., Faire la planche aux autres, Être le premier à tenter, à faire quelque chose qui présente ou paraît présenter des difficultés, des dangers. C' est lui qui fait la planche aux autres; et absolument, C' est lui qui fait la planche.

Fig. et fam., Faire planche, se dit aussi D' une chose qu' on fait pour la première fois, et qui pourra être imitée à l' avenir. Cela fera planche pour la suite. Il faut prendre garde que cette trop grande facilité ne fasse planche pour une autre fois, pour une autre occasion.

En Natation, Faire la planche, Nager étendu sur le dos, sans mouvement apparent.

Fig. et fam., S' appuyer sur une planche pourrie, Mettre sa confiance en l' appui d' une personne faible, et dont on ne peut tirer aucun secours. On dit aussi D' une personne de cette sorte, C' est une planche pourrie.

Fig., C' est une planche dans le naufrage, se dit D' une dernière ressource que quelqu' un trouve dans son désastre, d' un dernier moyen qu' il a d' échapper à une ruine totale.

Fig., C' est une planche qu' il a sauvée de son naufrage, C' est un faible débris qu' il a conservé de sa fortune.

Fig., parmi les Théologiens, C' est une seconde planche, la seconde planche après le naufrage, se dit Du sacrement de pénitence.

Monter sur les planches, Jouer la comédie sur un théâtre public. Cet acteur croit toujours être sur les planches, Il croit toujours jouer la comédie, être en scène.

PLANCHE

PLANCHE se dit aussi d' Une feuille de métal préparée pour la gravure, et plus ordinairement d' Une plaque de cuivre, ou d' Un morceau de bois plat, sur lesquels on a exécuté quelque ouvrage de gravure, pour en tirer des estampes. Une planche de cuivre. Une planche de bois. Une planche bien gravée, mal gravée. Préparer une planche. Retoucher une planche. La planche est usée. On n' a tiré qu' une centaine d' estampes, d' épreuves, et l' on a rompu la planche.

Il signifie également, L' estampe tirée sur une planche gravée. On ne le dit guère, en ce sens, que Des estampes jointes à un ouvrage pour en faciliter l' intelligence. Il y a plusieurs planches dans ce livre. Un atlas composé de vingt planches. Planche cinq, figure trois.

PLANCHE

PLANCHE en termes de Jardinage, Petit espace de terre plus long que large, que l' on cultive avec soin, pour y faire mieux venir des fleurs, des légumes, des herbages. Une planche de tulipes, d' anémones. Une planche de pourpier, de chicorée.

PLANCHE

PLANCHE se dit aussi d' Un fer de forme particulière que l' on ajuste au pied des mulets.

PLANCHÉIER. v. a.

PLANCHÉIER. v. a. Garnir de planches le sol, le plancher d' en bas d' un appartement, d' une chambre. Au lieu de faire parqueter sa chambre, il s' est contenté de la faire planchéier. J' ai fait planchéier mon cabinet de bois de sapin, de bois de chêne.

PLANCHÉIÉ, ÉE. participe

PLANCHÉIÉ, ÉE. participe Chambre planchéiée.

PLANCHER. s. m.

PLANCHER. s. m. Ouvrage de charpente fait d' un assemblage de solives, recouvert de planches, et formant une séparation horizontale entre deux étages d' un bâtiment. On le dit aussi d' Un ouvrage de charpente semblable établi sur l' aire d' un rez-de-chaussée. Poser, établir les planchers d' une maison. Les planchers de cet édifice sont d' une grande solidité. --- Un appartement étant toujours compris entre deux planchers, la personne qui parle désigne tantôt Le plancher d' en bas sur lequel on marche, comme dans ces phrases: Plancher parqueté, Plancher carrelé. Les planchers de ce grenier ne sont que de plâtre. Plancher bien uni. Frotter un plancher. Il est tombé sur le plancher. Le plancher s' est affaissé, enfoncé; tantôt, au contraire, Le plancher supérieur, comme dans les phrases suivantes: Les planchers de cet appartement sont plafonnés. Ces planchers sont trop bas. Peindre les solives d' un plancher. Toucher de la tête au plancher. Sauter jusqu' au plancher. Suspendre quelque chose au plancher.

Pop., Il faut soulager le plancher, décharger le plancher, se dit Pour faire entendre qu' il y a trop de monde dans une chambre, et qu' il faut que quelqu' un sorte.

Fig. et pop., Il n' est rien tel que le plancher des vaches, que de marcher sur le plancher des vaches, Il y a bien moins de danger à voyager par terre que par mer.

Prov., Vous me feriez sauter au plancher, Vous me poussez à bout, vous soutenez des choses absurdes.

PLANCHETTE. s. f.

PLANCHETTE. s. f. Diminutif. Petite planche.

Il se dit aussi d' Un instrument de mathématique propre à lever des plans, et qui consiste en une planche unie sur laquelle on pose une règle que l' on dirige successivement vers les objets que l' on veut relever.

PLANÇON ou PLANTARD. s. m.

PLANÇON ou PLANTARD. s. m. T. d' Agricult. Branche de saule, de peuplier, d' osier, etc., qu' on sépare du tronc pour la planter en terre et en former une bouture. Mettre des plançons en terre.

PLANE. s. m.

PLANE. s. m. Arbre. Voyez PLATANE.

PLANE. s. f.

PLANE. s. f. Outil tranchant et à deux poignées, dont les charrons, les tonneliers, etc., se servent pour aplanir, pour rendre unis et lisses les bois qu' ils emploient.

PLANER. v. n.

PLANER. v. n. Il se dit proprement D' un oiseau, lorsqu' il se soutient en l' air sur ses ailes étendues, sans qu' il paraisse les remuer. Un oiseau qui plane en l' air. Un milan qui plane.

Il s' emploie figurément pour signifier, Considérer de haut. De cette hauteur on plane au loin sur la campagne.

Il s' emploie aussi, figurément et au sens moral, en parlant D' une vue élevée et générale de l' esprit. Son génie plane sur tous les siècles, et embrasse d' un regard la suite des événements. Planer sur les difficultés.

PLANER. v. a.

PLANER. v. a. Unir, polir avec la plane ou avec le marteau. Planer de la vaisselle d' argent, de la vaisselle d' étain. Planer une cuvette de cuivre, une plaque de métal. Marteau à planer. Planer une douve. Planer des échalas.

PLANÉ, ÉE. participe

PLANÉ, ÉE. participe

PLANÉTAIRE. adj. des deux genres

PLANÉTAIRE. adj. des deux genres T. d' Astron. Qui appartient aux planètes, qui concerne les planètes. Région planétaire. Système planétaire.

Année planétaire, Le temps qu' une planète emploie à faire sa révolution autour du soleil.

PLANÉTAIRE

PLANÉTAIRE est aussi substantif masculin, et signifie, Une machine à rouages qui offre la représentation du système des planètes.

PLANÈTE. s. f.

PLANÈTE. s. f. Astre qui ne luit qu' en réfléchissant la lumière du soleil, autour duquel il se meut dans une orbite presque circulaire. Le cours des planètes. Le mouvement des planètes. La planète de Mars, de Vénus, de Jupiter. Observer le cours des planètes. Les astrologues attribuaient aux planètes une influence sur les destinées humaines.

Prov. et fig., Il est né sous une heureuse planète, se dit D' un homme extrêmement heureux.

PLANEUR. s. m.

PLANEUR. s. m. Ouvrier qui plane la vaisselle d' argent.

Planeur en cuivre, Artisan qui plane, dresse et polit les planches de cuivre destinées à la gravure. Atelier de planeur.

PLANIMÉTRIE. s. f.

PLANIMÉTRIE. s. f. T. de Géom. La science ou l' art de mesurer les surfaces planes terminées par des lignes droites ou courbes.

PLANISPHÈRE. s. m.

PLANISPHÈRE. s. m. Carte où les deux moitiés du globe céleste sont représentées sur une surface plane, et où les constellations sont marquées. Il se dit aussi d' Une carte qui représente de même les deux moitiés du globe terrestre. L' astrolabe est un planisphère céleste, et la mappemonde un planisphère terrestre.

PLANT. s. m.

PLANT. s. m. T. d' Agricult. Il se dit Des jeunes tiges nouvellement plantées ou propres à l' être. Je voudrais bien avoir du plant de cet arbre. Plant de vigne. Plant de vigne de Bourgogne. Élever du plant.

Il se dit aussi d' Une certaine quantité de jeunes arbres, etc., plantés dans un même terrain. Un plant d' ormes, d' artichauts.

Jeune plant, nouveau plant, Les vignes qui ne font que commencer à produire, les arbres fruitiers nouvellement plantés, le bois jusqu' à l' âge de vingt ou trente ans. Ces jeunes plants viennent bien.

PLANTAGE. s. m.

PLANTAGE. s. m. On appelle ainsi, en Amérique, Les plants de cannes à sucre, de tabac, etc. Il y a beaucoup de plantages dans les îles. Les plantages ont été ruinés par les mauvais vents, par les ouragans.

PLANTAIN. s. m.

PLANTAIN. s. m. Plante fort commune, qui croît dans les lieux herbeux, et dont les tiges portent un épi chargé d' une multitude de petites semences.

Plantain aquatique, Espèce de plante aquatique, autrement nommée Flûteau.

PLANTARD. s. m.

PLANTARD. s. m. Voyez PLANÇON.

PLANTATION. s. f.

PLANTATION. s. f. T. d' Agricult. Action de planter. Ce n' est pas le temps de la plantation. Il est occupé de la plantation de son jardin.

Il se dit aussi d' Une certaine quantité d' arbres plantés dans un même terrain. Il a fait de belles plantations dans sa propriété.

PLANTATION

PLANTATION en Amérique, se dit Des établissements que les colons forment dans les terres qu' ils défrichent. Les créoles vivent sur leurs plantations.

PLANTE. s. f.

PLANTE. s. f. Nom général sous lequel on comprend tous les végétaux, comme les arbres, les arbrisseaux et les herbes. Plante ligneuse ou boiseuse. Plante fibreuse. Plante herbacée. Les racines, la tige, les feuilles, les fleurs d' une plante. La graine d' une plante. L' anatomie des plantes. La description des plantes. L' histoire des plantes. Les amours des plantes. On trouve dans ce pays-là des plantes qui ne sont point connues dans le nôtre. Il y vient toutes sortes de plantes. Il y a des philosophes qui attribuent aux plantes une âme végétative. La circulation de la séve dans les plantes. Plante exotique. Plante indigène.

Il se prend souvent dans une signification plus restreinte, et se dit Des herbes, des plantes non ligneuses, par opposition à celles qui le sont. Le tabac est une belle plante. C' est une bonne plante que la chicorée. Cultiver une plante. Une plante rare. Élever, cultiver des plantes. Plantes alimentaires. Plantes céréales. Plantes annuelles, bisannuelles. Plantes vivaces. Plantes parasites. Plantes marines, aquatiques, fluviatiles. Plantes cryptogames. Plantes étiolées. Plantes odorantes. Plantes grasses. Plantes sarmenteuses, grimpantes. Plantes potagères. Plantes tinctoriales. Plantes usuelles. Plantes vénéneuses. Plantes aromatiques. Plantes médicinales.

Il s' emploie quelquefois absolument, et signifie, Plante médicinale. Le jardin des plantes. Il connaît les plantes. La connaissance des plantes est nécessaire à un médecin.

Jardin des plantes, se dit aussi d' Un jardin où l' on cultive des végétaux pour l' étude de la botanique. Le jardin des plantes de Paris, de Bordeaux, de Montpellier.

PLANTE

PLANTE se dit particulièrement d' Une jeune vigne, d' une vigne nouvelle. Du vin d' une nouvelle plante.

Fig., C' est une jeune plante qu' il faut cultiver avec soin, se dit en parlant De l' éducation d' un jeune garçon ou d' une jeune fille.

PLANTE

PLANTE se dit aussi dans cette locution, La plante du pied, des pieds, Le dessous des pieds de l' homme, la partie des pieds qui pose à terre, et sur laquelle tout le corps porte quand on est debout. Il a la plante des pieds douloureuse. Avoir mal à la plante des pieds. Poser la plante du pied à terre. On donne en Turquie la bastonnade sur la plante des pieds.

La plante des pieds, signifie, plus particulièrement, L' endroit du dessous des pieds qui est entre les doigts des pieds et le talon. Chatouiller la plante des pieds.

PLANTER. v. a.

PLANTER. v. a. Mettre une plante en terre pour qu' elle prenne racine et qu' elle croisse. Planter un arbre. Planter des choux. Planter de la chicorée, de la laitue. Planter des fleurs. Planter au cordeau. Planter en quinconce.

Planter un bois, une avenue, une allée, Planter des arbres de manière qu' ils forment un bois, une avenue, une allée.

PLANTER

PLANTER se dit aussi en parlant Des noyaux, des pepins, des amandes, des noix, et généralement de toutes les graines qu' on met en terre l' une après l' autre avec la main, au lieu de les semer confusément. Planter des noyaux, des pepins. Planter des oignons. Planter des pois, des fèves, etc.

Prov. et fig., Il est allé planter ses choux chez lui, ou bien, Il est allé planter ses choux, se dit D' un homme qui se retire à la campagne après avoir vécu dans le monde, après avoir exercé des emplois. On l' a envoyé planter ses choux, On lui a ôté sa place, son emploi, il n' a plus qu' à vivre dans la retraite.

PLANTER

PLANTER se dit aussi absolument. Il aime beaucoup à planter.

Pop. et fig., Vienne qui plante, sont des choux; et absolument, Vienne qui plante, arrive qui plante, se dit en parlant De quelque chose qu' on veut faire, au hasard de tout ce qui peut en arriver.

PLANTER

PLANTER se dit encore De certains objets qu' on enfonce en terre, et dont on laisse paraître une partie en dehors. Planter des bornes. Planter un poteau. Planter un pilier. Planter une croix. Planter un piquet. Planter des jalons. Un ingénieur qui plante des piquets pour le travail d' une tranchée.

Fig. et fam., Planter le piquet en quelque lieu, en quelque maison, S' y établir pour y demeurer quelque temps. Au sortir de chez moi, nous irons planter le piquet chez lui.

Planter un étendard, un drapeau, L' arborer sur les remparts d' une ville prise d' assaut, au moment où l' on y entre.

Fig., Planter l' étendard de la croix, planter la foi dans un pays, Y introduire la religion chrétienne. Saint Thomas a planté la foi dans les Indes.

Planter des échelles à une muraille, Y appliquer des échelles pour monter à l' assaut.

En Archit., Planter un édifice, Faire les premiers travaux pour la construction d' un édifice. Avant de planter un édifice, il faut en avoir arrêté le plan.

Fig. et fam., Être planté quelque part, Être à poste fixe dans quelque lieu sans en bouger ou s' en éloigner. J' étais planté là à vous attendre. On dit aussi, Planter une personne en quelque endroit, L' y aposter, l' y mettre en observation. Il avait planté son valet sous une porte pour les épier.

Fig. et fam., Planter là quelqu' un, Le quitter, l' abandonner, se séparer de lui, ne vouloir plus avoir affaire à lui. Son domestique s' en est allé sans rien dire, et l' a planté là. Si vous ne voulez pas faire ce que je vous dis, je vous planterai là, et ne me mêlerai plus de vos affaires. Comme j' ai vu qu' il n' y avait pas moyen de leur faire entendre raison, je les ai plantés là. On le dit aussi en parlant Des choses. Il a planté là les vers, la musique, etc.

Prov., fig. et pop., Planter là quelqu' un pour reverdir, Le laisser en quelque endroit sans le venir reprendre, quoiqu' on le lui ait promis. Il s' en alla, et me planta là pour reverdir.

Fig. et fam., Se planter devant quelqu' un, Se mettre au devant de lui, se poster devant lui. Il s' est venu planter devant moi.

Fig. et pop., Planter un soufflet sur la joue, au beau milieu de la joue de quelqu' un, Lui donner un soufflet.

Fig. et fam., Planter quelque chose au nez de quelqu' un, Lui faire quelque reproche en face, lui dire quelque chose de désagréable. Il lui alla planter au nez que son père avait été repris de justice. Il ne cesse de me planter mon âge au nez.

PLANTÉ, ÉE. participe

PLANTÉ, ÉE. participe Une terre bien plantée, Une terre où il y a beaucoup de belles avenues d' arbres. C' est la terre du monde la mieux plantée.

Fig., Une maison bien plantée, Une maison bâtie dans une situation agréable.

Fig., Des cheveux bien plantés, Des cheveux bien placés sur le front.

Fig., Être bien planté sur ses pieds, sur ses jambes, se dit D' une personne qui se tient de bonne grâce.

Fig., Une statue, une figure en pied bien plantée, Une statue, une figure en pied représentée debout dans une belle attitude.

En termes de Maréchalerie, Poil planté, Poil hérissé et lavé. Ce cheval dépérit, il a un mauvais poil, un poil planté.

PLANTEUR. s. m.

PLANTEUR. s. m. Celui qui plante des arbres, etc. C' est un grand planteur.

Fig. et fam., Un planteur de choux, Un homme qui vit retiré à la campagne.

PLANTEUR

PLANTEUR se dit, dans un sens particulier, Des colons d' Amérique qui possèdent et cultivent des plantations. Le nombre des planteurs dans cette colonie est de trois cents. Les planteurs ont présenté une requête.

PLANTOIR. s. m.

PLANTOIR. s. m. Outil de bois, pointu et quelquefois ferré par le bout, dont les jardiniers se servent pour faire dans la terre les trous où ils veulent mettre des plantes ou des graines.

PLANTULE. s. f.

PLANTULE. s. f. T. de Botan. Rudiment de la tige, qui, lors de la germination, sort des lobes séminaux.

PLANTUREUSEMENT. adv.

PLANTUREUSEMENT. adv. Copieusement, abondamment. Avoir plantureusement de quelque chose. On vit plantureusement chez lui. Il est familier et vieux.

PLANTUREUX, EUSE. adj.

PLANTUREUX, EUSE. adj. Copieux, abondant. Un dîner plantureux. Une soupe plantureuse. Une saignée plantureuse. Un pays plantureux. Il est vieux.

PLANURE. s. f.

PLANURE. s. f. Bois qu' on retranche des pièces que l' on plane. Se chauffer avec des planures.

PLAQUE. s. f.

PLAQUE. s. f. Table, feuille plus ou moins épaisse de quelque métal que ce soit. Plaque de fonte, de fer, d' argent, de cuivre. Écrire, graver sur une plaque d' argent, sur une plaque de cuivre. Certaines coiffures militaires sont ornées par devant d' une plaque de cuivre ou de fer-blanc, qui porte des ornements en relief. La plaque d' un shako, d' un bonnet de grenadier. La plaque d' un ceinturon. Les charbonniers, les commissionnaires, etc., portent à leur veste une plaque de cuivre servant à indiquer leur numéro d' inscription dans les bureaux de la police. Des plaques indiquent les maisons assurées contre l' incendie.

Plaque de feu, plaque de cheminée, Grande plaque de fer ou de fonte qu' on applique au fond d' une cheminée.

PLAQUE

PLAQUE se dit aussi d' Une espèce de chandelier qu' on applique à une muraille, et qui consiste en une plaque de métal dont la partie inférieure, courbée à angle droit, porte une bobèche.

PLAQUE

PLAQUE se dit encore de La décoration que les principaux chevaliers des différents ordres portent sur la partie de leurs habits qui couvre la partie gauche ou droite de leur poitrine. Il portait la plaque de l' ordre du Saint-Esprit. La plaque de la Légion d' honneur. Quelque part qu' il aille, il porte ses plaques et ses cordons.

PLAQUEMINIER. s. m.

PLAQUEMINIER. s. m. On désigne par ce nom Plusieurs espèces d' arbres et d' arbrisseaux du sud de l' Europe et des deux Indes, dont le fruit sert à faire une boisson.

PLAQUER. v. a.

PLAQUER. v. a. Appliquer une chose plate sur une autre. Plaquer de l' or et de l' argent sur du bois. Plaquer du bois scié par feuilles sur d' autre bois de moindre prix.

Plaquer des bijoux, de la vaisselle, Recouvrir d' or ou d' argent laminé des bijoux, de la vaisselle de cuivre ou de quelque autre métal peu précieux.

Plaquer du plâtre, du mortier, L' appliquer fortement avec la main sur le mur qu' on veut enduire, sur la cloison qu' on veut hourder ou gobeter.

Plaquer du gazon, Appliquer des tranches de gazon sur un terrain préparé, et les y affermir avec la batte.

Pop., Plaquer un soufflet sur la joue, Donner un soufflet.

Fig. et pop., Plaquer quelque chose au nez de quelqu' un, Lui faire en face quelque reproche piquant. Il lui alla plaquer au nez que son père avait été laquais.

PLAQUÉ, ÉE. participe

PLAQUÉ, ÉE. participe Vaisselle plaquée, Vaisselle de cuivre recouverte d' argent laminé. On dit aussi substantivement, Du plaqué. Voilà de beau plaqué. Un huilier, une saucière en plaqué.

PLAQUETTE. s. f.

PLAQUETTE. s. f. Nom d' une monnaie de billon dans plusieurs pays.

Prov., Cela ne vaut pas une plaquette, Cela n' est d' aucune valeur.

PLAQUETTE

PLAQUETTE se dit aussi quelquefois d' Un petit volume relié, qui a fort peu d' épaisseur relativement à son format.

PLAQUEUR. s. m.

PLAQUEUR. s. m. Artisan qui fait des placages, ou qui plaque des bijoux, de la vaisselle. L' art du plaqueur.

PLASTIQUE. adj. des deux genres

PLASTIQUE. adj. des deux genres Il se dit, en termes de Philosophie scolastique, De ce qui a la puissance de former. La vertu plastique des animaux, des végétaux. Pouvoir, force plastique. Formes plastiques.

Art plastique, L' art de modeler toutes sortes de figures et d' ornements en plâtre, en terre, en stuc, etc. On dit substantivement dans le même sens, La plastique.

PLASTRON. s. m.

PLASTRON. s. m. La pièce de devant de la cuirasse que certains cavaliers portent à la guerre.

Il se dit aussi d' Une pièce de cuir, rembourrée et matelassée, dont les maîtres d' armes se couvrent l' estomac, lorsqu' ils donnent leçon à leurs écoliers. Tirer au plastron.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un homme qui est en butte aux railleries ou aux importunités d' un autre. Cet homme est le plastron des railleries de tout le monde. Il est votre plastron. Cet homme s' adresse toujours à moi, il m' a choisi, il m' a pris pour son plastron. Je ne veux pas être son plastron, lui servir de plastron.

PLASTRON

PLASTRON se dit aussi d' Un morceau de bois garni d' une plaque de fer percée de plusieurs trous à moitié épaisseur, que certains artisans appliquent sur leur estomac, et où ils fixent la tête de leur foret, pour le faire tourner par le moyen de l' archet.

PLASTRONNER. v. a.

PLASTRONNER. v. a. Garnir d' un plastron ou de quelque chose qui en tient lieu. Il s' emploie principalement avec le pronom personnel. Avant de s' aller battre en duel, il s' était plastronné.

PLASTRONNÉ, ÉE. participe

PLASTRONNÉ, ÉE. participe

PLAT, ATE. adj.

PLAT, ATE. adj. Qui a la superficie unie, et dont les parties ne sont pas ou ne sont guère plus élevées les unes que les autres. Plat comme un ais. Il ne faut pas une assiette si creuse, il la faut plus plate. Avoir le dos plat. Cette femme a la poitrine plate. Au sortir de là on trouve un terrain plat.

Pays plat, Pays de plaines; par opposition aux pays de montagnes. Les habitants des montagnes, et ceux du pays plat.

Plat pays. On l' emploie quelquefois dans le sens de Pays plat; mais ordinairement il signifie, La campagne, les villages, les bourgades; par opposition aux villes, aux places fortes. Les habitants du plat pays. Les vignes du plat pays. Les soldats de la garnison vivaient aux dépens du plat pays.

Vaisseau plat, bâtiment plat, bateau plat, Vaisseau, navire, bateau dont le fond est plus ou moins plat.

Visage plat, Visage dont la forme est moins relevée qu' il ne faut, visage un peu écrasé. On dit de même, Nez plat, bouche plate, joue plate.

Cheveux plats, Cheveux qui ne sont ni frisés ni bouclés.

Pied plat, ou Plat pied. Voyez PIED.

Fam., Avoir le ventre plat, N' avoir pas mangé depuis longtemps.

Fam., Sa bourse est bien plate, se dit en parlant D' un homme qui n' a guère d' argent.

Fam., Cette armée a été battue à plate couture, Elle a été complétement défaite.

Plate peinture, Les ouvrages de peinture qui se font sur des superficies plates; par opposition aux figures de relief. Broderie plate, Broderie qui n' est point relevée.

Vaisselle plate, Vaisselle qui est d' une seule pièce, sans soudure; par opposition à Vaisselle montée. Les cuillers, les fourchettes sont de la vaisselle plate. Il se dit particulièrement Des plats et des assiettes d' argent. On nous servit en vaisselle plate. Je préfère la porcelaine à la vaisselle plate.

Fig., Vers à rimes plates, Les vers dont les rimes se suivent deux à deux, sans être entremêlées. Les élégies, les tragédies, les comédies, les poëmes épiques, sont ordinairement en vers à rimes plates.

Chevaux plats, Chevaux dont les côtes sont serrées, plates et avalées. Les chevaux plats n' ont jamais beaucoup d' haleine.

Calme plat, L' état de la mer, lorsqu' il ne souffle pas le moindre vent, et que rien n' agite sa surface. Il se dit figurément en parlant Des affaires qui ne font aucun progrès, qui n' avancent ni ne reculent. Nous sommes dans un calme plat. L' état de nos affaires est au calme plat.

PLAT

PLAT se dit figurément Des objets de la sensation du goût, et signifie, Dénué de saveur et de force. Un vin plat. Du vinaigre plat.

Il se dit aussi, figurément et au sens moral, Des pensées, des productions de l' esprit, et signifie, Qui n' est ni élégant, ni élevé, ni vif, ni piquant. Un style plat. Tout ce qu' il a dit est fort plat. Tout ce qu' il écrit est froid et plat. Cette pensée-là est plate. Il n' y a rien de plus plat que cet ouvrage.

Physionomie plate, Physionomie sans caractère, et qui n' exprime rien.

C' est un plat personnage, un plat sujet, se dit D' une personne dépourvue de toute espèce de mérite.

PLAT

PLAT s' emploie quelquefois substantivement, et se dit de La partie plate de certaines choses. Il lui donna des coups de plat d' épée, des coups de plat de sabre. Il lui a donné un coup du plat de la main.

Fig. et fam., Donner du plat de la langue, Faire de belles promesses qu' on n' a pas dessein d' exécuter. Faire merveille du plat de la langue, Chercher à étonner, à étourdir par de grandes phrases, par des récits extraordinaires.

Fam., Se mettre, se coucher à plat ventre, Se mettre, se coucher sur le ventre.

Fig., Être à plat ventre devant quelqu' un, Lui faire bassement la cour.

À PLAT, TOUT À PLAT. loc. adverbiales

À PLAT, TOUT À PLAT. loc. adverbiales Entièrement, tout à fait. La pièce est tombée à plat, tout à plat. Il l' a refusé tout à plat. Il nia tout à plat qu' il en eût jamais rien dit. Tomber tout plat. Être étendu tout plat dans son lit. Il s' est assis tout plat par terre. Cela est couché tout plat dans mon registre.

À PLATE TERRE. loc. adv.

À PLATE TERRE. loc. adv. À terre, sur le pavé, sur le plancher. Il est tombé à plate terre. Se coucher à plate terre. Être étendu à plate terre.

PLAT. s. m.

PLAT. s. m. Sorte de vaisselle plus ou moins creuse, destinée à contenir les mets qu' on sert sur la table. Plat d' argent. Plat d' étain. Plat de faïence, de porcelaine. Un grand plat. Un moyen plat. Un petit plat. Un plat creux. Un plat rond. Un plat ovale. Les bords d' un plat. Le fond d' un plat.

Il se dit aussi de Ce qui est contenu dans le plat. Un plat de viande, de légumes, de poisson, de gibier. Un plat d' asperges, d' artichauts. Un plat de fruits. Il a mangé un plat de crème. Il n' a mangé que d' un plat. Voulez-vous de ce plat? Il y avait tant de plats à chaque service. Nous ne voulons qu' un plat, mais qu' il soit bon. Chaque convive apportera son plat.

Plat d' entrée, plat de rôti, plat d' entremets, Entrée, rôti, entremets servi dans un plat.

OEufs sur le plat, OEufs qu' on casse sur un plat, et qu' on fait cuire avec du beurre sans les brouiller.

Servir plat à plat, Ne servir qu' un seul plat à la fois, afin que les mets soient mangés plus à propos.

Pop., Il ne chasse, il ne pêche qu' au plat, se dit D' un homme qui aime fort le gibier, le poisson, mais qui ne prend la peine ni de chasser, ni de pêcher.

Prov. et fig., Donner, servir un plat de son métier, Faire ou dire quelque chose qui tienne du caractère qu' on a ou de la profession qu' on exerce. Ce menteur nous a servi un plat de son métier. Ces joueurs de violon nous donnèrent un plat de leur métier.

Prov. et fig., Mettre les petits plats dans les grands, Faire beaucoup de frais pour recevoir quelqu' un, mettre tout en l' air, ne rien épargner pour le bien recevoir.

Prov. et fig., Il n' en saurait faire un bon plat, se dit De quelqu' un qui tâche inutilement d' excuser une faute, ou qui veut dire quelque chose qu' on croit ne devoir pas produire un bon effet. Ne parlez point de cela, car vous n' en sauriez faire un bon plat.

Prov. et fig., Voilà un bon plat, se dit De plusieurs personnes de méchant caractère ou de mauvaise conduite, qui se trouvent rassemblées en un même lieu.

Fig. et fam., Nous avons eu cette nuit un bon plat de gelée, Il a gelé fort cette nuit.

Fig. et fam., Il ne le sert pas à plats couverts, se dit D' un homme qui nuit ouvertement à un autre.

Plat de verre, Grande pièce de verre, plate et ronde, telle qu' elle sort des verreries, et que les vitriers coupent en plusieurs morceaux, pour en faire des carreaux.

Plat de balance, Chacun des deux bassins d' une balance.

PLATANE. s. m.

PLATANE. s. m. Grand arbre qui renouvelle partiellement son écorce, dont les branches s' étendent beaucoup, et dont les feuilles sont fort larges. Platane d' Orient, d' Occident. On le nomme aussi Plane.

PLATANISTE. s. m.

PLATANISTE. s. m. T. d' Antiq. grecque. Lieu ombragé de platanes, qui servait aux exercices gymnastiques de la jeunesse de Sparte.

PLAT-BORD. s. m.

PLAT-BORD. s. m. T. de Marine. OEuvre morte des côtés du bâtiment. Il se dit plus spécialement de La tablette horizontale qui termine l' oeuvre morte sur le pourtour du bâtiment.

PLATEAU. s. m.

PLATEAU. s. m. Le fond de bois des grosses balances dont on se sert pour peser les lourds fardeaux. Mettre de la marchandise sur un plateau pour la peser.

Il se dit aussi de Certains petits plats de bois, de porcelaine, ou de fer-blanc vernissé, sur lesquels on sert ordinairement le thé, le café, le chocolat, les rafraîchissements.

Il se dit encore d' Une sorte de table à pieds fort bas, ou d' un grand plat qu' on met au milieu d' une table à manger, et sur lequel on range différents ornements.

En Physique, Plateau électrique, Pièce de verre, plate et circulaire, que l' on rend électrique en la faisant tourner entre deux coussins, au moyen d' une manivelle fixée à l' extrémité de l' axe qui la traverse.

PLATEAU

PLATEAU en termes de Stratégie, se dit d' Un terrain élevé, mais plat et uni, sur lequel on peut placer un corps de troupes ou une batterie de canons.

Il se dit aussi en général de Tout terrain élevé, et qui s' étend en plaine. Il y a au-dessus de cette montagne un très-beau plateau. Le grand plateau de la Tartarie.

PLATEAUX

PLATEAUX en termes de Chasse, Les fumées des bêtes fauves, lorsqu' elles sont plates et rondes.

PLATE-BANDE. s. f.

PLATE-BANDE. s. f. Espace de terre étroit qui borde les compartiments d' un jardin, et qui est ordinairement garni de fleurs, d' arbustes, etc. Il faut mettre des fleurs dans ces plates-bandes.

PLATE-BANDE

PLATE-BANDE en termes d' Architecture, Moulure plate et unie qui a plus de largeur que de saillie.

Il se dit aussi d' Une pierre dont chaque extrémité porte sur une colonne, un pilier ou un pied-droit.

Plate-bande de baie, La pierre qui sert de linteau à une porte, à une fenêtre; ou L' assemblage de claveaux qui tient lieu d' une seule pierre.

Plate-bande de fer, Barre de fer placée sous les claveaux d' une plate-bande de pierre, pour en soulager la portée.

Plate-bande de pavé, Dalle de pierre ou de marbre qui sert d' encadrement dans un compartiment de pavé.

PLATÉE. s. f.

PLATÉE. s. f. Plat de nourriture chargé abondamment. On nous servit des platées de viande. Il est populaire, et se dit en raillant.

PLATÉE. s. f.

PLATÉE. s. f. T. d' Archit. Massif de fondation, qui comprend toute l' étendue du bâtiment. Tracer le plan d' un édifice sur la platée.

PLATE-FORME. s. f.

PLATE-FORME. s. f. Couverture d' un bâtiment sans comble, faite en terrasse avec des dalles de pierre, des lames de plomb, etc. Il y a au haut de cette maison une plate-forme pour prendre l' air. On découvrait fort loin de dessus la plate-forme de ce château. La plate-forme d' un observatoire. Dans le Levant, le toit des maisons est ordinairement en plate-forme. Les plates-formes sont communes en Italie. Prendre l' air sur la plate-forme.

PLATE-FORME

PLATE-FORME en termes de Charpenterie, Pièce de bois qui reçoit le pied des chevrons du comble.

Plate-forme de fondation, Assemblage de charpente qu' on place quelquefois sous des fondations.

PLATE-FORME

PLATE-FORME en termes de Guerre, Ouvrage de terre élevé et uni par le haut, sur lequel on met du canon en batterie.

Plate-forme de batterie, Assemblage de solives et de madriers, sur lequel on met du canon en batterie à l' attaque d' une place.

PLATE-LONGE. s. f.

PLATE-LONGE. s. f. Longe plate et longue qui sert à maintenir les chevaux difficiles, quand on les ferre, ou quand on leur fait subir quelque opération.

Il se dit aussi d' Une longe faite d' un cuir très-large et d' une seule pièce, ou refendu en deux, que l' on ajoute au harnais sur la croupe des chevaux de carrosse, pour les empêcher de ruer.

Il se dit encore de La corde ou courroie avec laquelle un écuyer qui est à pied fait trotter un cheval en rond. Trotter, faire trotter un cheval à la plate-longe.

PLATEMENT. adv.

PLATEMENT. adv. D' une manière plate. Ce harangueur a parlé bien platement.

Fam., Tout platement, Sans circonlocution, sans détour. C' est tout platement un grand hâbleur. Cet homme, qui parle tant de sa bravoure, est tout platement un poltron.

PLATEURE. s. f.

PLATEURE. s. f. T. de Métallurgie. Couche ou filon qui, après s' être enfoncé en terre perpendiculairement ou obliquement, prend la direction horizontale.

PLATINE. s. f.

PLATINE. s. f. Sorte d' ustensile de ménage, consistant en un grand rond de cuivre jaune, un peu convexe, monté sur des pieds de fer, et dont on se sert pour sécher et pour repasser du linge. Repasser du linge sur la platine.

PLATINE

PLATINE se dit aussi de La pièce à laquelle sont attachées toutes celles qui servent au ressort d' une arme à feu. La platine d' un fusil, d' un pistolet.

PLATINE

PLATINE en termes d' Horlogerie, Chacune des deux plaques qui servent à soutenir toutes les pièces du mouvement d' une montre ou d' une pendule.

PLATINE

PLATINE en termes d' Imprimerie, La partie de la presse qui foule sur le tympan.

PLATINE

PLATINE en termes de Serrurerie, Plaque de fer qui est attachée à une porte au devant de la serrure, et qui est percée de manière à donner passage à la clef. La platine d' une serrure.

Verrou à platine, Verrou monté sur une plaque de fer. On dit aussi, Platine de loquet.

PLATINE. s. m.

PLATINE. s. m. Substance métallique un peu moins blanche que l' argent, inaltérable à l' air, très-fixe au feu, et plus pesante que l' or. Le platine a été découvert en Amérique. Un tube, une cornue, un creuset de platine. Les Russes commencent à faire de la monnaie de platine. L' eau régale est le seul acide qui attaque et dissolve le platine.

PLATITUDE. s. f.

PLATITUDE. s. f. Qualité de ce qui est plat, soit dans les ouvrages d' esprit, soit dans la conversation, soit dans les sentiments et dans les procédés. Ce discours est de la dernière platitude. La platitude de son style me dégoûte. Dans toute cette affaire, ses opinions et sa conduite ont été d' une insigne platitude, d' une platitude révoltante.

Il se dit aussi de Ce qui est plat. Il y a bien des platitudes dans ce discours. C' est un homme qui ne dit que des platitudes. Ce qu' il a dit est une platitude. Il a désavoué ce qu' il avait dit, c' est une platitude.

Il se dit quelquefois Des objets de la sensation du goût. Ce vin est d' une platitude extrême. Il est familier dans les trois acceptions.

PLATONICIEN, IENNE. adj.

PLATONICIEN, IENNE. adj. Qui suit la philosophie de Platon; Qui a rapport à la philosophie de Platon. Un philosophe platonicien. La secte, l' école platonicienne. La doctrine platonicienne.

Il s' emploie aussi substantivement. Un platonicien. La guerre entre les platoniciens et les aristotéliciens.

PLATONIQUE. adj. des deux genres

PLATONIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport au système, à la philosophie de Platon. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Amour platonique, Affection mutuelle, morale, et dégagée des désirs physiques, entre deux personnes de différent sexe; et, Année platonique, Révolution à la fin de laquelle on suppose que tous les corps célestes seront dans le même lieu où ils étaient au commencement de cette révolution.

PLATONISME. s. m.

PLATONISME. s. m. Système philosophique de Platon.

PLÂTRAGE. s. m.

PLÂTRAGE. s. m. Ouvrage fait de plâtre. Ce n' est pas de la maçonnerie, c' est du plâtrage.

PLÂTRAS. s. m.

PLÂTRAS. s. m. Débris d' ouvrages de plâtre. Il tombe de gros plâtras de cette cloison, de ce plafond, de cette cheminée. On emploie les plâtras, le plâtras dans les constructions légères. Ce pignon est de plâtras. C' est une cloison qui n' est faite que de plâtras.

Fam., Cette maison n' est bâtie que de plâtras, Elle est construite avec de mauvais matériaux.

PLÂTRE. s. m.

PLÂTRE. s. m. Sorte de pierre cuite au fourneau, sulfate de chaux calciné, qu' on réduit en poudre, et qu' on emploie délayé avec de l' eau pour cimenter les pierres ou les moellons, pour faire des enduits, pour mouler des statues, des ornements d' architecture, etc. Pierre de plâtre ou à plâtre. Carrière de plâtre. Four à plâtre. Faire du plâtre. Cuire du plâtre. Battre du plâtre. Sceller en plâtre. Gâcher du plâtre. Muraille crépie de plâtre. Enduit de plâtre. Sasser du plâtre. Une charge de plâtre. Un sac de plâtre. Une figure de plâtre. Une statue de plâtre. Un moule de plâtre. Mouler en plâtre. Jeter une statue en plâtre. On emploie le plâtre comme engrais.

Plâtre cru, Pierre à plâtre propre à cuire. Plâtre éventé, Plâtre qui a perdu de sa qualité par l' air, le soleil ou l' humidité. Plâtre noyé, Plâtre gâché avec beaucoup d' eau. Plâtre au panier, Plâtre qui a été criblé au travers d' un panier. Plâtre au sas, Plâtre qui a été passé au travers d' un tamis.

Prov., Battre quelqu' un comme plâtre, Le battre excessivement.

Fig., Cette femme a deux doigts de plâtre sur le visage, Elle a mis beaucoup de blanc.

PLÂTRE

PLÂTRE se dit aussi de Tout ouvrage moulé en plâtre. Ainsi on dit: Les plâtres de la frise, Les ornements de plâtre de la frise. Le plâtre d' une statue, d' un buste, Le modèle de plâtre de ce buste, de cette statue. Un plâtre antique, Une figure, un bas-relief de plâtre, moulé d' après l' antique. On a tous les plâtres de la colonne Trajane. Il a dans son cabinet des plâtres fort curieux. Un plâtre de l' Apollon du Belvédère tiré sur l' antique. Le premier plâtre d' une statue, Celui qui est sorti le premier du moule. Le plâtre d' une personne, Le masque de plâtre avec lequel on a pris l' empreinte de son visage. On a tiré un plâtre sur lui après sa mort. On n' a pas son portrait, mais on a son plâtre, d' après lequel on le peindra, d' après lequel on fera son buste.

PLÂTRES

PLÂTRES au pluriel et absolument, se dit, en Architecture, Des légers ouvrages de plâtre, tels que ravalements, corniches, languettes de cheminées, scellements, etc.

PLÂTRER. v. a.

PLÂTRER. v. a. Couvrir de plâtre, enduire de plâtre. Plâtrer un plafond. Plâtrer une cloison.

En Agriculture, Plâtrer une prairie artificielle, Y répandre du plâtre comme engrais.

Fig., Cette femme se plâtre, Elle se farde, elle met du blanc.

PLÂTRER

PLÂTRER signifie figurément et familièrement, au sens moral, Couvrir, cacher quelque chose de mauvais sous des apparences qui ne peuvent subsister longtemps. On a plâtré cela du mieux qu' on a pu. Au lieu d' accommoder cette affaire, on n' a fait que la plâtrer.

PLÂTRÉ, ÉE. participe

PLÂTRÉ, ÉE. participe Visage plâtré.

Fig., Paix plâtrée, réconciliation plâtrée, Paix, réconciliation qui n' est pas sincère, et qui ne saurait être durable.

PLÂTREUX, EUSE. adj.

PLÂTREUX, EUSE. adj. Il ne se dit guère que D' un terrain mêlé d' une espèce de craie rouge. Un terrain plâtreux. Une terre plâtreuse.

PLÂTRIER. s. m.

PLÂTRIER. s. m. Celui qui prépare le plâtre, et Celui qui le vend. Acheter du plâtre au plâtrier.

PLÂTRIÈRE. s. f.

PLÂTRIÈRE. s. f. Lieu, carrière d' où l' on tire de la pierre à plâtre. Les plâtrières de Montmartre.

Il se dit aussi de L' endroit où l' on cuit et où l' on prépare le plâtre qu' on vend aux maçons. Le fourneau d' une plâtrière. Le maçon est à la plâtrière.

PLAUSIBILITÉ. s. f.

PLAUSIBILITÉ. s. f. T. didactique Qualité de ce qui est plausible. Cette proposition a quelque plausibilité. Il est peu usité.

PLAUSIBLE. adj. des deux genres

PLAUSIBLE. adj. des deux genres Qui a une apparence spécieuse. Il en donne une raison plausible. Il prit un prétexte plausible. Ce qu' il dit est fort plausible. C' est une excuse plausible. Un raisonnement plausible. Un système plausible.

PLAUSIBLEMENT. adv.

PLAUSIBLEMENT. adv. D' une manière plausible. Il est peu usité.

PLÉBÉIEN, IENNE. s.

PLÉBÉIEN, IENNE. s. Il se dit de Ceux qui étaient de l' ordre du people, chez les anciens Romains. Il n' y avait que les plébéiens qui pussent être tribuns du peuple. Clodius se fit adopter par un plébéien. Ce patricien avait épousé une plébéienne.

Il se dit, par allusion, de Ceux qui, dans les États modernes, ne font point partie de la noblesse. Le père de cet homme titré était un honnête plébéien.

Il est quelquefois adjectif. Magistrat plébéien. Il était de famille plébéienne, de race plébéienne.

PLÉBISCITE. s. m.

PLÉBISCITE. s. m. T. d' Antiq. Décret émané du peuple romain convoqué par tribus.

PLÉIADES. s. f. pl.

PLÉIADES. s. f. pl. T. d' Astron. Groupe de six étoiles qui sont dans la constellation du Taureau, et qu' on disait autrefois être au nombre de sept. Le lever des Pléiades. Le coucher des Pléiades. On dit aussi quelquefois collectivement au singulier, La Pléiade céleste.

Pléiade poétique, s' est dit de Sept illustres poëtes grecs qui florissaient sous le règne de Ptolémée Philadelphe; et, par imitation, de Sept poëtes français qui vivaient sous les derniers rois de France de la branche des Valois. Les poëtes qui composaient la pléiade poétique imaginée par Ronsard, étaient Daurat, du Bellay, Baïf, Belleau, Thyard, Jodelle, et Ronsard lui-même.

PLEIGE. s. m.

PLEIGE. s. m. T. de Jurispr. Celui qui sert de caution. Il s' est offert pour pleige et caution dans cette affaire. Il est vieux.

PLEIGER. v. a.

PLEIGER. v. a. Cautionner en justice. Il est vieux.

PLEIGÉ, ÉE. participe

PLEIGÉ, ÉE. participe

PLEIN, EINE. adj.

PLEIN, EINE. adj. Qui contient tout ce qu' il est capable de contenir. Il est opposé à Vide. Un tonneau plein de vin. Une bouteille pleine. Un verre plein. Un vase plein. Cela est si plein, qu' il n' y peut rien tenir de plus. Cela n' est pas plein, n' est pas tout plein, n' est plein qu' à demi, n' est qu' à demi plein. Acheter un panier plein de fruits. Un boisseau plein de noix. Un plein pot de confitures. Une pleine bourse de louis. Lorsque Plein est mis avant le substantif, comme dans ces deux dernières phrases, il sert à donner quelque sorte d' énergie à ce qu' on veut dire.

Prov., Quand le vase est trop plein, il faut bien qu' il déborde, Une extrême douleur, un long ressentiment qu' on s' est efforcé de contenir, éclate à la fin, malgré qu' on en ait.

Fam., Plein comme un oeuf, Extrêmement plein.

Fig., Un ouvrage plein, Un ouvrage d' esprit où l' on trouve tout ce qu' il doit contenir. Cet ouvrage n' est pas assez plein, Il y manque beaucoup de choses. On dit dans le même sens, Un style plein et nourri, Un style ferme, abondant, et qui fait naître beaucoup d' idées.

PLEIN

PLEIN s' emploie, par exagération, pour signifier, Qui contient une grande quantité. Il a ses greniers pleins de blé, et ses caves pleines de vin. La salle est pleine de monde. L' église était si pleine, qu' on n' y pouvait entrer. Parler la bouche pleine. C' est un corps qui est plein d' humeurs.

Cet homme est plein de vin, Il est ivre, il est pris de vin.

Fam., Avoir le ventre plein, Être repu abondamment, être rassasié. Quand il a le ventre plein, il s' endort. On dit populairement, dans le même sens, Il est plein, il est bien plein.

Pop., Elle a toujours le ventre plein, se dit D' une femme qui est souvent grosse.

Bête pleine, Bête qui porte des petits. Une chatte pleine. Une chienne pleine. Une jument pleine.

PLEIN

PLEIN signifie aussi, Qui abonde en quelque chose que ce soit. C' est un pays plein de tout ce qui est nécessaire à la vie. Un jardin plein de fruits. Une rivière pleine de poisson. Une terre pleine de gibier. Un parterre plein de fleurs. Un cabinet plein de tableaux. Un habit plein de taches, plein de boue. Une écriture pleine de ratures. Un champ plein de chardons. Un grenier plein de rats. Un chien plein de puces.

Il s' emploie figurément dans la même signification. Un livre plein d' érudition, plein de bonnes choses, plein de sottises. Un thème plein de fautes. Un homme plein d' esprit, plein de bonté, plein de courage, plein de probité, plein d' honneur, plein de politesse, plein de bonnes intentions, plein de bonne volonté, plein de vanité, plein de vent, plein d' orgueil, plein de bonne opinion de lui-même. Il a la tête pleine de visions, de chimères. Il est plein de santé. Il est plein de vie. Dans l' Écriture sainte, la Vierge est appelée, Pleine de grâce. Cette femme est pleine de grâce. Ses yeux sont pleins de douceur. La vie est pleine de misère. Une situation pleine de danger. Un logement plein d' incommodités. Une affaire pleine de ressources.

Un homme plein de difficultés, Un homme difficultueux. Un homme plein d' expédients, Un homme qui trouve des expédients pour tout.

Un homme plein de lui-même, Un homme qui a beaucoup de vanité, qui a trop bonne opinion de sa personne.

Être plein d' une chose, En avoir l' imagination tout occupée. Il est si plein de son idée, qu' il en est fatigant. Je viens d' entendre la plus belle chose du monde, j' en suis encore tout plein. Il venait de voir un terrible spectacle, il en était encore tout plein.

Avoir le coeur plein, Avoir des sujets de mécontentement ou de satisfaction, de tristesse ou de joie, qu' on éprouve le besoin de déclarer, de confier à d' autres. J' ai le coeur trop plein, il faut enfin que je m' ouvre à vous.

Fam., Être plein de loisir, Être maître de son temps, n' avoir point d' affaires.

En style de l' Écriture, Mourir plein de jours, Mourir dans un âge fort avancé.

PLEIN

PLEIN signifie quelquefois, Entier, complet. Un jour plein, Les vingt-quatre heures tant du jour que de la nuit. Pleine lune, La lune lorsqu' elle nous paraît entièrement éclairée, et qu' elle est en opposition avec le soleil. Nous aurons pleine lune tel jour. --- Pleine lune, se dit aussi de Tout l' espace qui est depuis le quatorzième jour jusqu' au vingt et unième de la lune. Nous sommes dans la pleine lune.

Fig. et fam., C' est une pleine lune, se dit D' une personne qui a le visage large et plein. On dit de même, Avoir un visage de pleine lune.

Pleine vendange, pleine récolte, Une vendange, une récolte abondante. On a fait cette année une pleine récolte, une pleine vendange.

Plein rapport, État d' une propriété, d' une terre qui rapporte autant qu' on peut le désirer. Cette propriété, cette vigne est maintenant en plein rapport.

En termes de Blason, Armes pleines, Celles qu' on porte telles qu' elles sont, sans aucune écartelure ni brisure. La branche aînée de cette maison portait les armes pleines. On dit aussi, Cette maison porte son écu d' or plein, de gueules plein, etc., Elle ne porte dans l' écu de ses armes qu' un émail, ou qu' une couleur, comme l' or, le gueules, etc., sans aucune pièce ni meuble.

En termes de Marine, Plein bois, La partie du navire qui est au-dessus de l' eau. Tous les boulets ont porté en plein bois.

En termes de Billard, Prendre une bille pleine, La viser et l' atteindre avec la sienne de centre à centre.

PLEIN

PLEIN signifie aussi figurément, Entier, complet, absolu. Il a une pleine connaissance de l' affaire. Il a pleine autorité d' en dispenser. Il a pleine puissance d' en disposer comme il jugera à propos. Il a pleine liberté d' aller où il voudra. J' en ai une pleine et entière conviction. Remporter une pleine victoire. Il a plein pouvoir de son maître. Le roi a donné plein pouvoir à son ambassadeur. Les ambassadeurs se communiquent réciproquement leurs pleins pouvoirs.

De notre certaine science, pleine puissance et autorité royale. Formule dont le roi se servait dans ses édits et dans ses déclarations.

PLEIN

PLEIN signifie quelquefois, Gras, replet, rebondi. Cet homme a le visage plein. Cette femme a la gorge pleine.

En termes de Manége, Jarrets pleins, Jarrets gras. Flancs pleins, Flancs qui ne sont ni creux, ni retroussés, ni coupés. Les flancs d' un cheval doivent être pleins à l' égal des côtes.

Bois plein, Bois compacte dont le tissu est serré.

Une voix pleine, Une voix dont le son a de la rondeur, du volume.

PLEIN

PLEIN se construit souvent avec la préposition en, et sert à former différentes locutions adverbiales de lieu et de temps, qui signifient, Au milieu de, mais qui ne servent véritablement qu' à donner plus de force et d' expression à ce qu' on dit. Il harangua en plein parlement. Cela fut dit en pleine assemblée. César fut tué en plein sénat. Il l' insulta en pleine rue, en plein marché. Ils ont été volés en plein jour, en plein midi. Il a passé la nuit en plein air. Il boit chaud en plein été. Il se baigne dans la rivière en plein hiver. Cette hostilité fut faite en pleine paix. Au mois prochain, nous serons en pleine vendange, en pleine récolte.

Un arbre en plein vent, planté en plein vent, Un arbre exposé au vent de tous côtés, qui n' est à l' abri d' aucune muraille. Un arbre en pleine terre, Un arbre qui n' est point renfermé dans une caisse. On dit dans le même sens, Un arbre de plein vent, un arbre de pleine terre.

En pleine marée, Quand le flux est le plus haut. En pleine mer, Loin des côtes. En plein champ, Au milieu des champs. En pleine campagne, Dans les champs, loin des habitations.

L' armée est en pleine marche, La plus grande partie des troupes qui la composent est en marche. L' ennemi est en pleine retraite, en pleine déroute, La retraite de l' ennemi est décidée, sa déroute est complète. Cette province est en pleine révolte, en pleine insurrection, Elle est tout à fait révoltée, l' insurrection y est générale.

Tailler en plein drap, Tailler dans une pièce de drap, y prendre tout ce qu' il faut pour faire un habit, sans être gêné par l' aunage; et, figurément et familièrement, Avoir amplement et abondamment tout ce qu' il faut pour l' exécution d' un dessein.

PLEIN

PLEIN se construit aussi avec les prépositions à et de, et sert à former plusieurs locutions adverbiales, qui marquent l' intensité, l' abondance, le haut degré de la chose dont il s' agit. Crier à pleine tête, à pleine gorge. Voguer à pleines voiles. Boire à plein verre. Uriner à plein canal. De l' eau qui vient à plein tuyau. Un ruisseau qui coule à pleins bords. Une femme grosse à pleine ceinture. Un cheval gras à pleine peau. Des chevaux qui tirent à plein collier. Du vin qui sent la framboise à pleine bouche. Il peut faire cela de plein droit. Il a fait cela de plein gré, de son plein gré.

Fig., À pleine main, ou À pleines mains, Abondamment, libéralement. Donner, répandre de l' argent à pleine main, à pleines mains.

Fam., Cette étoffe est à pleine main, Elle est fort épaisse, moelleuse, bien fournie.

En termes de Manége, Ce cheval a un appui, une bouche à pleine main, Il a la bouche bonne.

Franchir un fossé de plein saut, En sautant d' un bord à l' autre.

Fig., Passer d' un plein saut ou de plein saut d' un emploi subalterne à une place élevée, En franchissant les degrés intermédiaires.

PLEIN

PLEIN sert quelquefois de préposition de quantité; et alors il signifie, Autant que la chose dont on parle peut en contenir. Avoir du vin plein sa cave, du blé plein ses greniers. Avoir de l' argent plein ses poches. Avoir plein ses poches d' argent.

PLEIN

PLEIN est aussi employé comme substantif. En Philosophie scolastique, Le plein, L' espace que l' on suppose entièrement rempli de matière; par opposition au Vide, L' espace où l' on suppose qu' il n' y a aucune matière, aucun corps, pas même de l' air. Le plein et le vide. De ces deux philosophes, l' un croit le vide, l' autre soutient le plein.

La lune est dans son plein, Elle nous paraît éclairée en entier.

Le plein d' un mur, Le massif d' un mur, la partie où il n' y a ni portes ni fenêtres.

Une étoffe brodée tant plein que vide, Une étoffe dont une partie est brodée, et dont l' autre ne l' est pas.

Mettre dans le plein, mettre en plein, Mettre sa flèche, sa balle de fusil ou de pistolet, etc., au milieu du but que l' on vise.

Au Jeu de biribi, Mettre en plein, Mettre l' argent qu' on joue au milieu d' un chiffre: lorsque ce chiffre arrive, on retire soixante-quatre fois autant qu' on a mis au jeu; et cela s' appelle Gagner un plein.

Au Jeu de trictrac, Faire son plein, Couvrir de deux dames chaque case d' une des tables ou jans du trictrac. On dit aussi: Conserver son plein. Tenir son plein. Rompre son plein.

PLEIN substantif

PLEIN substantif en termes de Calligraphie, Partie d' une lettre, d' un caractère d' écriture ou d' imprimerie, qui est formée d' un trait plus gros, plus large que le reste. Il est opposé à Délié. La lettre O a deux pleins et deux déliés.

EN PLEIN. loc. adv.

EN PLEIN. loc. adv. Pleinement, complétement. Le soleil donnait en plein sur nous. Il a perdu son procès en plein, tout en plein. Donner en plein dans un piége.

À PUR ET À PLEIN. loc. adv.

À PUR ET À PLEIN. loc. adv. Tout à fait, entièrement. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Absous à pur et à plein. Soldé à pur et à plein.

TOUT PLEIN

TOUT PLEIN sert quelquefois d' adverbe de quantité; et alors il signifie, Beaucoup. On trouve tout plein de gens qui pensent... Il y a tout plein de monde dans les rues. J' ai tout plein de livres d' égarés. Vous dites qu' il n' y a pas de boutiques dans cette rue, il y en a tout plein. Il est très familier.

PLEINEMENT. adv.

PLEINEMENT. adv. Entièrement, absolument, tout à fait. J' en suis pleinement convaincu. Il s' en est pleinement justifié.

PLÉNIÈRE. adj. f.

PLÉNIÈRE. adj. f. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Cour plénière, Assemblée solennelle que nos rois tenaient le jour de quelque grande fête, ou lorsqu' ils voulaient faire un magnifique tournoi; et, Indulgence plénière, Rémission pleine et entière de toutes les peines dues aux péchés. Ce monarque tint cour plénière le jour de Noël. Le pape a accordé indulgence plénière à l' occasion de telle solennité. Gagner les indulgences plénières. Il y a indulgence plénière à telle église.

PLÉNIPOTENTIAIRE. s. m.

PLÉNIPOTENTIAIRE. s. m. Ministre chargé des pleins pouvoirs d' un souverain. Il se dit particulièrement Des agents diplomatiques du second rang. Plénipotentiaire de France. Plénipotentiaire d' Espagne. Plénipotentiaire au congrès.

Il s' emploie aussi adjectivement. Ministre plénipotentiaire.

PLÉNITUDE. s. f.

PLÉNITUDE. s. f. Abondance excessive. Il n' est guère d' usage au propre qu' en parlant Des humeurs. Cela marque une grande plénitude d' humeurs. Il n' est malade que de plénitude.

Il se dit figurément en parlant De certaines choses, pour signifier qu' elles sont absolues, entières, complètes. C' est par plénitude de puissance que les rois accordaient certaines grâces, certaines rémissions qui n' étaient point fondées en droit. Il a conservé la plénitude de sa puissance. L' épiscopat est la plénitude des pouvoirs du sacerdoce. Il a recouvré la plénitude de ses facultés, de ses forces, de sa santé, de sa raison. Notre-Seigneur vint au monde dans la plénitude des temps, c' est-à-dire, Au terme marqué pour l' accomplissement des prophéties qui avaient prédit sa naissance et sa mort.

La plénitude du coeur, L' abondance des sentiments dont le coeur est rempli. Je vous parle dans la plénitude de mon coeur.

PLÉONASME. s. m.

PLÉONASME. s. m. Figure par laquelle on emploie des mots qui sont inutiles pour le sens, mais qui peuvent donner à la phrase plus de force ou de grâce. Quand le pléonasme n' ajoute rien à la force ou à la grâce du discours, il est vicieux.

Il se prend ordinairement en mauvaise part, et signifie, Une rédondance vicieuse de paroles.

PLÉTHORE. s. f.

PLÉTHORE. s. f. T. Médec. Abondance de sang et d' humeurs.

PLÉTHORIQUE. adj. des deux genres

PLÉTHORIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Abondant en humeurs. État pléthorique. Disposition pléthorique. Tempérament pléthorique. Un homme pléthorique. Mangeant beaucoup et ne faisant point d' exercice, il est devenu pléthorique.

PLEURANT, ANTE. adj.

PLEURANT, ANTE. adj. Qui pleure. Elle est toujours pleurante.

PLEURARD. s. m.

PLEURARD. s. m. Terme familier par lequel on désigne Un enfant qui pleure souvent et sans sujet. C' est un vilain pleurard.

PLEURE. s. f.

PLEURE. s. f. T. d' Anat. Voyez PLÈVRE.

PLEURER. v. n.

PLEURER. v. n. Répandre des larmes. Pleurer amèrement. Pleurer à chaudes larmes. Elle ne fait que pleurer. Elle pleure, elle soupire à tout moment. Pleurer comme une femme, comme un enfant. Pleurer à volonté, à commandement. De quoi pleurez-vous? Qu' avez-vous à pleurer? Quel sujet avez-vous de pleurer? Il se mit à pleurer. Pleurer de tendresse. Pleurer de colère, de dépit. Pleurer de joie. C' est un soulagement dans la douleur que de pleurer. Il ne lui répondit qu' en pleurant. Il y a temps de rire et temps de pleurer. La fumée fait pleurer. L' oignon fait pleurer. Les cerfs pleurent quand ils sont aux abois.

Pleurer sur quelqu' un, Déplorer ses fautes, ses égarements, ses malheurs. JÉSUS-CHRIST disait aux femmes de Jérusalem: Ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Il pleure sur son fils coupable et malheureux. Il pleure sur sa patrie captive et désolée.

Fam., Pleurer comme un veau, Pleurer immodérément.

Prov. et fig., On dirait qu' il a pleuré pour avoir des manchettes, pour avoir un habit, un chapeau, etc., se dit D' un homme qui a des manchettes mesquines, trop petites, qui a un habit écourté, un petit chapeau quand la mode est d' en avoir un grand, etc.

Prov., Il ne lui reste, on ne lui a laissé que les yeux pour pleurer, Il a tout perdu, on lui a tout pris.

Prov. et fig., Il pleure d' un oeil et rit de l' autre, se dit De quelqu' un qui rit et pleure tout à la fois, et comme incertain entre deux sentiments opposes.

Les yeux lui pleurent, ses yeux pleurent, se dit en parlant D' une personne qui a quelque sérosité qui lui coule des yeux.

La vigne pleure, se dit Lorsqu' il dégoutte de l' eau de son bois, après qu' elle a été fraîchement taillée.

PLEURER

PLEURER est aussi actif. Pleurer la perte de ses amis. Pleurer son malheur, ses malheurs. Pleurer la mort de son père, de sa mère.

Pleurer quelqu' un, Pleurer sa perte, sa mort. Pleurer son père. Pleurer sa mère. Il ne se passe pas de jour qu' il ne pleure sa femme, son fils, son ami.

Pleurer ses péchés, pleurer sur ses péchés, Avoir un grand regret, une grande douleur des péchés qu' on a commis.

Ce malheur devrait être pleuré avec des larmes de sang, en larmes de sang, On ne saurait trop le pleurer, ni en avoir une trop vive douleur.

Fig. et fam., On ne l' a pleuré que d' un oeil, Il n' a été regretté qu' en apparence et pour la forme.

Fam., Il pleure le pain qu' il mange, se dit D' un avare qui a regret à ce qu' il mange, qui se plaint sa nourriture.

Pop., C' est un pleure-pain, un pleure-misère, C' est un avare qui se plaint toujours de sa misère.

PLEURÉ, ÉE. participe

PLEURÉ, ÉE. participe

PLEURÉSIE. s. f.

PLEURÉSIE. s. f. T. de Médec. Douleur de côté fort vive, causée par l' inflammation de la plèvre, et souvent de la partie externe du poumon. Il s' est tellement échauffé, qu' il en a gagné une pleurésie. Il est mort d' une pleurésie. Pleurésie aiguë. Pleurésie chronique.

Fausse pleurésie, Douleur du côté, qui n' est point causée par une inflammation de la plèvre, mais seulement par une inflammation légère des muscles intercostaux.

PLEUREUR, EUSE. s.

PLEUREUR, EUSE. s. Celui, celle qui a l' habitude de pleurer. C' est un pleureur. C' est un grand pleureur, une grande pleureuse.

PLEUREUSE

PLEUREUSE se dit aussi Des femmes que, chez les anciens Grecs et les anciens Romains, on louait pour assister aux funérailles du mort, et pour pleurer sa perte.

Adjectiv., Saule pleureur, frêne pleureur, Espèce de saule, espèce de frêne, dont les branches frêles et longues pendent vers la terre.

PLEUREUSES. s. f. pl.

PLEUREUSES. s. f. pl. Bandes de batiste, qu' on mettait autrefois sur le revers de la manche d' un habit, dans les premiers temps d' un grand deuil. Porter des pleureuses. Grandes, petites pleureuses.

PLEUREUX, EUSE. adj.

PLEUREUX, EUSE. adj. Qui annonce une personne affligée et prête à pleurer, ou une personne qui a pleuré. Avoir l' air pleureux, la mine pleureuse, le ton pleureux. Avoir les yeux encore tout pleureux. Il est peu usité.

PLEURNICHER. v. n.

PLEURNICHER. v. n. Répandre des larmes feintes, faire semblant de pleurer, essayer de pleurer, comme les enfants qui veulent qu' on s' attendrisse et qu' on leur cède. Vous aurez beau pleurnicher, vous n' obtiendrez rien. Il est familier.

PLEURNICHEUR, EUSE. s.

PLEURNICHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui pleurniche. C' est un pleurnicheur, une pleurnicheuse. Il est familier.

PLEURONECTE. s. m.

PLEURONECTE. s. m. T. d' Hist. nat. Genre de poissons plats qui, comme les limandes, les plies, les turbots, les soles, etc., nagent sur un des côtés du corps, et ont les deux yeux du même côté de la tête.

PLEUROPNEUMONIE. s. f.

PLEUROPNEUMONIE. s. f. T. de Médec. Pleurésie dans laquelle la plèvre et les poumons sont enflammés.

PLEURS. s. m. pl.

PLEURS. s. m. pl. Larmes. Verser des pleurs. Répandre des pleurs. Avoir le visage tout baigné, tout mouillé, tout trempé de pleurs. Les yeux tout baignés de pleurs. Ne pouvoir retenir ses pleurs. Donner des pleurs à la disgrâce, à la perte, à la mémoire de son ami. S' abandonner aux pleurs. Des pleurs involontaires s' échappèrent de ses yeux, tombèrent de ses yeux. Il m' arrache des pleurs. Je sentais couler mes pleurs. Laissez couler vos pleurs. J' inondai son sein de mes pleurs. Sa perte m' a coûté bien des pleurs. Chaque jour il arrosait de ses pleurs le tombeau de son père. Des pleurs touchants.

Il se dit quelquefois au singulier, dans le style élevé. C' est là qu' il y aura un pleur éternel.

Fig., Essuyer ses pleurs, Se consoler. Essuyer les pleurs de quelqu' un, Calmer son affliction, le consoler.

Par exagérat., Être tout en pleurs; être noyé de pleurs, être noyé dans les pleurs; fondre en pleurs, Pleurer abondamment.

Pleurs de terre, Les eaux de pluie qui coulent, qui filtrent entre les terres. Ce sont les pleurs de terre qui ont fait fondre cette glacière.

Les pleurs de la vigne, L' eau qui s' en échappe quand elle a été taillée.

Poétiq., Les pleurs de l' aurore, La rosée.

PLEUTRE. s. m.

PLEUTRE. s. m. Terme de mépris, pour désigner Un homme sans courage, un homme qui ne mérite aucune considération. Cet homme n' est qu' un pleutre. Il est très-familier.

PLEUVOIR. v. n.

PLEUVOIR. v. n. (Il pleut. Il pleuvait. Il plut. Il a plu. Il pleuvra. Il pleuvrait. Qu' il pleuve. Qu' il plût.) Il se dit De l' eau qui tombe du ciel. Il pleut à verse. Il pleut à seaux. Il pleut bien fort. Il ne pleut guère. Il commençait à pleuvoir. Il y a longtemps qu' il n' a plu. Il ne fait que pleuvoir depuis quelque temps. Il pleuvra bientôt.

Fam., Il y pleut comme dans la rue, se dit en parlant D' une maison où la pluie perce les planchers.

Pop., Je n' en ai non plus qu' il en pleut, se dit Pour donner à entendre qu' on n' a pas la moindre partie de la chose dont il s' agit.

Prov., fig. et pop., Il a bien plu sur sa friperie, se dit D' un homme qui est déchu d' une vigoureuse santé, ou d' une fortune éclatante.

Pop., Comme s' il en pleuvait, Beaucoup, en grande quantité. Donnez-nous du vin comme s' il en pleuvait. Il dépense de l' argent comme s' il en pleuvait.

Prov. et fig., C' est un écoute s' il pleut, se dit D' un homme faible, qui se laisse arrêter par les moindres obstacles. Il se dit aussi D' une promesse illusoire, d' une mauvaise défaite, d' une espérance très-incertaine.

PLEUVOIR

PLEUVOIR se dit aussi De plusieurs choses qui tombent ou semblent tomber du ciel comme la pluie. Le bruit courait qu' il avait plu du sang en tel endroit, qu' il y avait plu des pierres. Le peuple croit qu' il pleut quelquefois des grenouilles et des insectes. Dieu fit pleuvoir le feu et le soufre sur Sodome et sur Gomorrhe.

Prov. et par exagérat., Quand il pleuvrait des hallebardes, la pointe en bas, ou simplement, Quand il pleuvrait des hallebardes, Quelque mauvais temps qu' il puisse faire. Il se dit ordinairement Pour marquer qu' on est dans une nécessité indispensable de sortir, et qu' il n' y a aucune considération de mauvais temps qui en puisse empêcher.

PLEUVOIR

PLEUVOIR se dit, figurément, De plusieurs choses qui tombent d' en haut en grande quantité. Il pleut des bombes, des obus, des boulets de canon, des balles de fusil en cet endroit. Les coups de fusil y pleuvent. On fit pleuvoir sur lui une grêle de coups, une grêle de pierres, une grêle de dards, de flèches, de traits.

Fig., Il pleut des brochures, de mauvais vers, etc., Il s' en publie chaque jour une grande quantité. Il pleut des chansons, des épigrammes, etc., contre un tel, Il court beaucoup de chansons, d' épigrammes, etc., contre lui. Les sarcasmes pleuvent sur lui de tous côtés, Il est l' objet de mille sarcasmes.

Fig. et fam., Il pleut des mauvais plaisants, des ennuyeux, des importuns, etc., Quelque part qu' on aille, on rencontre beaucoup de mauvais plaisants, d' ennuyeux, d' importuns, etc.

Fig., Les biens, les dignités, les honneurs pleuvent chez lui, pleuvent sur lui, Il lui arrive de grands avantages coup sur coup; on lui prodigue les dignités, les honneurs.

PLÈVRE. s. f.

PLÈVRE. s. f. T. d' Anat. On donne ce nom à La membrane qui tapisse l' intérieur de la poitrine. L' inflammation de la plèvre.

PLEXUS. s. m.

PLEXUS. s. m. (On fait sentir l' S.) T. d' Anat. Lacis, réseau formé par plusieurs filets de nerfs, ou par plusieurs petits vaisseaux entrelacés les uns avec les autres. Plexus choroïde. Plexus hépatique. Plexus splénique. Plexus solaire. Etc.

PLEYON. s. m.

PLEYON. s. m. Petit brin d' osier qui sert à lier la vigne. Il faut des pleyons pour cette vigne.

PLI. s. m.

PLI. s. m. Ce qu' on fait à une étoffe, à du linge, à du papier, etc., lorsqu' on les met en un ou en plusieurs doubles, avec ou sans arrangement. Faire un pli à une étoffe. Faire plusieurs plis, plusieurs petits plis, de gros plis. Des manchettes plissées à petits plis. Vous avez fait des plis à ce livre en vous asseyant dessus. Les plis de sa robe, de son manteau, de sa soutane.

Remettre une étoffe dans ses plis, La replier de la même manière qu' elle avait été pliée par le fabricant.

Cet habit ne fait pas un pli, Il est juste à la taille.

Prov. et fig., C' est une affaire qui ne fera pas un pli, pas un petit pli, pas le moindre pli, se dit D' une affaire aisée, et qui ne peut pas souffrir de difficulté.

Sous ce pli, Dans cette lettre. Vous trouverez sous ce pli, je vous envoie sous ce pli le papier que vous me demandez. J' ai reçu votre lettre et la sienne sous le même pli, Sous la même enveloppe.

Fig., Fouiller dans tous les plis et replis du coeur, sonder les plis et replis du coeur, Chercher à découvrir ce qu' il y a de plus secret, de plus caché dans le coeur.

PLI

PLI signifie aussi, La marque qui reste à une étoffe, à du linge, à du papier, etc., pour avoir été plié. Cet habit fait un faux pli, un mauvais pli, a pris un mauvais pli. Il y a eu des cornes à ce livre, on en voit toujours les plis.

Cet habit a pris son pli, Les plis qui y sont y demeureront toujours.

Prov. et fig., Il ressemble au camelot, il a pris son pli; et absolument, Il a pris son pli, se dit D' un homme qui n' est pas d' âge ou d' humeur à se corriger facilement, à changer d' habitude. On dit dans le même sens, Le pli est pris, vous n' en viendrez pas à bout.

Fig., Ce jeune homme a pris un bon pli, un mauvais pli, Il est déjà tout formé aux habitudes du bien ou du mal. On dit dans le même sens, Donner un bon pli à la jeunesse.

Fig., Donner un bon pli à une affaire, La disposer, la présenter de telle sorte, qu' elle puisse être bien entendue, et favorablement jugée.

En termes de Manége, Mettre un cheval dans un beau pli. Voyez PLIER.

PLI

PLI se dit quelquefois de Ce qui ressemble à un pli d' une étoffe, etc. La peau de cet animal a des plis. Les plis de la corolle du liseron. Un Sybarite se plaignait de ce que le pli d' une des feuilles de roses sur lesquelles il était couché, l' avait empêché de dormir.

Avoir des plis au front, au visage, Avoir des rides.

Le pli du bras, le pli du jarret, L' endroit où le bras, où le jarret se plie.

En termes de Manége, Le pli de l' embouchure, L' endroit de la brisure du mors de bride.

En termes de Marine, Pli de câble, La longueur de la roue du câble tel qu' il est roué. Mouiller un pli de câble, Ne filer que très-peu de câble, en mouillant l' ancre.

PLI

PLI en termes de Peinture et de Sculpture, se dit Des sinuosités d' une draperie. Il faut que le nu se fasse sentir sous les plis. Les plis doivent être peu nombreux, faciles et coulants.

PLIABLE. adj. des deux genres

PLIABLE. adj. des deux genres Pliant, flexible, aisé à plier. Cette sorte de bois n' est guère pliable.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Docile, disposé à se laisser conduire, gouverner. Avoir l' esprit pliable, l' humeur pliable. Il est peu usité.

PLIAGE. s. m.

PLIAGE. s. m. Action, manière de plier, ou L' effet de cette action. Le pliage des étoffes doit se faire avec soin. Le pliage des feuilles imprimées varie suivant les formats.

PLIANT, ANTE. adj.

PLIANT, ANTE. adj. Souple, flexible, facile à plier. L' osier est extrêmement pliant.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Docile, accommodant, disposé à faire ce que les autres veulent, ou ce que les circonstances demandent. Il a le caractère pliant, l' humeur pliante. C' est un esprit pliant.

Siége pliant, et substantivement, Pliant, Siége qui se plie en deux, et qui n' a ni bras ni dossier. Il ne lui fit donner qu' un pliant.

PLICA. s. m.

PLICA. s. m. T. de Médec. Voyez PLIQUE.

PLICATILE. adj. des deux genres

PLICATILE. adj. des deux genres T. de Botan. Qui se plisse. La corolle du liseron est plicatile.

PLIE. s. f.

PLIE. s. f. Poisson plat, du même genre que la limande et le carrelet, et dont la chair est estimée. On pêche beaucoup de plies dans la Loire.

PLIÉ. s. m.

PLIÉ. s. m. T. de Danse. Mouvement des genoux quand on les plie. Faire des pliés.

PLIER. v. a.

PLIER. v. a. Mettre en un ou plusieurs doubles, et avec un certain ordre. En ce sens, il ne se dit proprement qu' en parlant Du linge, des étoffes et du papier. Plier du linge. Plier des habits, des hardes, des draps de lit, des serviettes. Pliez votre serviette. Plier une lettre. Plier des feuilles imprimées. Plier en quatre, en huit, en seize, etc.

Fig. et fam., Plier la toilette, Voler, emporter toutes les hardes d' une personne. Il se dit principalement D' un valet qui emporte les hardes de son maître.

Plier bagage, se dit D' une armée qui décampe, qui se retire devant une autre. L' armée a plié bagage. Les ennemis sachant qu' on marchait à eux, songèrent à plier bagage.

Fig. et fam., Plier bagage, S' en aller furtivement. Cette locution signifie aussi quelquefois, Mourir. Dans ce dernier sens, on dit aussi, populairement, Plier son paquet.

PLIER

PLIER signifie aussi, Courber, fléchir. Plier de l' osier. Plier des branches d' arbre, des branches de vigne pour en faire un berceau. Plier les genoux. Plier le bras. À cela il n' y a qu' à plier les épaules, et à prendre patience. On l' emploie dans ce sens avec le pronom personnel. L' endroit où le bras, où la jambe se plie. Il se courbe si fort, qu' il semble qu' il s' aille plier en deux.

Fig., Plier les genoux devant le veau d' or, Faire servilement la cour à un homme riche, à une personne puissante; faire des bassesses pour acquérir des honneurs, de la fortune.

PLIER

PLIER s' emploie figurément, et signifie, Assujettir, soumettre, faire céder, accoutumer. Il faudra plier ce jeune homme à la règle. Plier son esprit, son humeur aux volontés, aux désirs d' autrui. Il y a des esprits qu' on plie aisément. Plier son caractère aux circonstances. Plier la loi aux divers cas qui se présentent. Il s' est fait une philosophie qu' il plie à tous ses goûts, à tous ses caprices.

Il s' emploie dans le même sens avec le pronom personnel. Se plier à la volonté, à l' humeur, aux caprices de quelqu' un. Se plier aux circonstances. Se plier aux usages des autres. Je ne saurais me plier à cela.

PLIER

PLIER est aussi neutre, et signifie, Devenir courbé. Un roseau, un bâton, une houssine, une baguette qui plie. La planche pliait sous lui. Le plancher pliait sous le faix. Cet arbre plie sous le poids de ses fruits. Faire plier un arc. Une lame d' épée qui plie jusqu' à la garde.

Fig., Plier sous le poids des affaires, sous le poids des années, Être surchargé d' affaires, être accablé par l' âge.

Prov. et fig., C' est un roseau qui plie à tout vent, se dit D' une personne qui n' a point de fermeté, qui cède à toutes les impulsions qu' on veut lui donner.

Prov. et fig., Il vaut mieux plier que rompre, Il vaut mieux céder que de se perdre en résistant; il est souvent plus avantageux de céder, que de résister trop opiniâtrément.

PLIER

PLIER s' emploie aussi neutralement au figuré, et signifie, Céder, se soumettre. Plier sous l' autorité, sous les ordres de quelqu' un. Plier sous les lois de la nécessité. Il fait tout plier sous sa volonté. Il ne pliera pas. Vous ne le ferez pas plier. Plier sous le joug.

Il signifie encore figurément, Reculer; et, en ce sens, il se dit proprement Des troupes qui reculent dans un combat. Les ennemis plièrent à la première charge. L' infanterie plia. L' aile droite fut la première à plier. D' abord les troupes plièrent, mais ensuite elles retournèrent à la charge.

En termes de Manége, Plier un cheval, Lui amener la tête en dedans ou en dehors, afin de lui rendre l' encolure souple, et de lui donner de la facilité dans les épaules.

PLIÉ, ÉE. participe

PLIÉ, ÉE. participe

PLIEUR, EUSE. s.

PLIEUR, EUSE. s. Celui, celle qui plie. Plieur de draps. Plieuse de livres, de brochures, de journaux. Plieuses de soie.

PLINTHE. s. f.

PLINTHE. s. f. Membre d' architecture ayant la forme d' une petite table carrée, qui se nomme aussi Socle dans les bases, et Tailloir dans les chapiteaux des colonnes. La plinthe de cette base n' a pas de proportion avec la plinthe du chapiteau. La plinthe d' une statue. Dans cette acception, quelques-uns le font masculin.

Il se dit aussi d' Une bande ou saillie plate qui règne au pied d' un bâtiment, au bas d' un mur d' appartement, d' un lambris. Cette plinthe est trop étroite, et n' a pas assez de saillie. La tenture de cette pièce pose sur la plinthe. La plinthe du lambris.

Plinthe de mur, Espèce de plate-bande qui indique la ligne des planchers sur la façade d' un bâtiment, ou qui règne au sommet d' un mur de clôture.

PLIOIR. s. m.

PLIOIR. s. m. Petit instrument de bois, d' ivoire ou d' autre matière, plat, tranchant des deux côtés, arrondi par les deux bouts, et dont on se sert pour plier et pour couper du papier. Servez-vous de votre plioir.

PLIQUE. s. f. ou PLICA. s. m.

PLIQUE. s. f. ou PLICA. s. m. T. de Médec. Maladie dans laquelle les cheveux sont entrelacés et collés ensemble, de manière qu' on ne peut les démêler, et qu' on ne peut les couper ou les rompre, sans qu' il en coule du sang. La plique est commune en Pologne. Le plica est fort rare ailleurs qu' en Pologne.

PLISSEMENT. s. m.

PLISSEMENT. s. m. Action de plisser.

PLISSER. v. a.

PLISSER. v. a. Faire des plis. Il ne se dit proprement qu' en parlant Des plis que les tailleurs ou les ouvrières en linge ou les blanchisseuses et repasseuses de linge font à certaines sortes d' habits ou d' ouvrages. Plisser une jupe. Plisser une chemise. Plisser une collerette.

Il est aussi neutre. Cette étoffe plisse, Il s' y fait plusieurs plis. Ces rideaux plissent trop, plissent bien, plissent mal, Il s' y fait trop de plis, les plis en ont bonne ou mauvaise grâce.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette étoffe se plisse bien.

PLISSÉ, ÉE. participe

PLISSÉ, ÉE. participe Un jabot bien plissé.

Il s' emploie quelquefois adjectivement, surtout en Botanique. Peau plissée. Feuille plissée.

PLISSURE. s. f.

PLISSURE. s. f. Manière de faire des plis. Cette blanchisseuse n' entend rien à la plissure.

Il se dit aussi de L' assemblage de plusieurs plis. Cette plissure est bien faite.

PLOC. s. m.

PLOC. s. m. T. de Marine. Composition de poil de vache et de verre pilé, qu' on met entre le doublage et le bordage d' un navire.

PLOMB. s. m.

PLOMB. s. m. (On prononce Plon.) Métal d' un blanc bleuâtre, très-mou, et l' un des plus pesants après l' or et le platine. Le plomb est un métal aisé à fondre. Le plomb, chauffé avec le contact de l' air, s' oxyde et se convertit d' abord en massicot, puis en minium. Acheter, vendre du plomb. Plomb laminé. Plomb en table. Une table de plomb. Un saumon de plomb. Des balles de plomb. Un bassin de plomb. Un cercueil de plomb. Des tuyaux de plomb. Des gouttières de plomb. Une terrasse couverte de plomb. Revêtement de plomb.

Les plombs de Venise, La toiture de plomb du palais de Saint-Marc, à Venise, sous laquelle étaient des prisons où les détenus souffraient cruellement de la chaleur. Il languissait depuis deux ans sous les plombs.

Mine de plomb, Sorte de crayon, qu' on nomme aussi Plombagine.

Blanc de plomb, Plomb oxydé par la vapeur du vinaigre, et qui produit une couleur blanche dont les peintres font usage.

Colique de plomb ou des peintres, Colique violente produite par l' action du plomb.

Prov., Il est fin comme une dague de plomb, se dit D' un homme simple et grossier.

Prov. et fig., Il lui faudrait un peu de plomb dans la tête, se dit en parlant D' un homme qui a la tête légère, d' un étourdi.

Fig. et fam., Cul de plomb, Un homme laborieux et sédentaire. C' est un cul de plomb et une tête de fer.

En termes d' Imprim., Lire sur le plomb, Lire un passage sur la composition même.

PLOMB

PLOMB se dit aussi Des balles, des lingots et des petits grains de plomb qu' on emploie soit à la guerre, soit à la chasse, pour charger les fusils et autres armes à feu. Cette ville fut obligée de capituler, faute de plomb et de poudre. Plomb à giboyer. Charger un fusil de menu plomb. Il a du plomb dans sa gibecière. Ce chasseur n' a plus ni plomb ni poudre.

Fig. et fam., Il n' a ni poudre ni plomb, se dit D' un homme dépourvu de tout ce qui lui est nécessaire pour son travail ou pour sa dépense.

Fam., Mettre du plomb dans la tête de quelqu' un, Lui casser la tête d' un coup de fusil ou de pistolet.

PLOMB

PLOMB se dit aussi d' Un petit sceau de plomb que, dans les manufactures, on attache aux étoffes pour en certifier la qualité ou l' aunage, et que, dans les douanes, on attache aux ballots, coffres, etc., pour attester qu' ils ont payé les droits, et pour empêcher qu' ils ne soient ouverts avant d' être arrivés au lieu de leur destination. Plomb d' aunage. Mettre le plomb. Changer le plomb. Contrefaire le plomb.

PLOMB

PLOMB se dit encore d' Un instrument qui consiste en un morceau de plomb, ou d' autre métal, suspendu à une ficelle, et dont les maçons, les charpentiers, etc., se servent pour élever leurs ouvrages perpendiculairement à l' horizon. Voir avec un plomb si une muraille est droite, si elle est bien verticale.

Mettre à plomb, dresser à plomb une muraille, une menuiserie, une charpente, La rendre verticale. On dit dans le même sens, Cette muraille est à plomb. On dit aussi, Tracer une ligne à plomb sur une muraille, sur un édifice. Voyez plus bas la locution adverbiale À PLOMB.

PLOMB

PLOMB se dit aussi Des morceaux de plomb aplatis que les femmes mettaient autrefois à leurs manchettes pendantes, pour les faire bien tenir.

Plomb de sonde, ou simplement, Plomb, Morceau de plomb fait en cône, et attaché à une corde nommée Ligne, avec lequel on sonde la mer, pour savoir combien il y a de brasses d' eau, et de quelle qualité est le fond.

Prov. et fig., Jeter son plomb sur quelque chose, Avoir des vues sur quelque chose, former un dessein pour parvenir à quelque chose. Il a jeté son plomb sur cet emploi.

PLOMB

PLOMB se dit encore de Ces cuvettes, ordinairement de plomb, qu' on établit aux différents étages d' une maison, pour y jeter les eaux sales, qui s' écoulent ensuite par les tuyaux de descente. Poser un plomb.

PLOMB

PLOMB se dit en outre de L' hydrogène sulfuré qui se dégage des fosses d' aisances et des puits.

Il se dit également de L' espèce d' asphyxie qui saisit quelquefois les vidangeurs, lorsqu' ils viennent à respirer ce gaz.

À PLOMB. loc. adv.

À PLOMB. loc. adv. Perpendiculairement. Une ligne qui tombe à plomb sur une autre fait deux angles droits. Le soleil donne à plomb, bat, tombe à plomb sur les habitants de la zone torride.

Il s' emploie aussi figurément. Cette observation tombe à plomb sur lui.

À PLOMB

À PLOMB s' emploie quelquefois substantivement, et alors il ne forme qu' un seul mot. Prendre l' aplomb d' une muraille. Prendre les aplombs d' un bâtiment. Conserver son aplomb, perdre son aplomb. Être bien d' aplomb, hors d' aplomb. Ce danseur n' est pas tombé d' aplomb.

Il s' emploie figurément, au sens moral, et signifie, Situation fixe d' esprit ou de fortune; tenue, suite dans les idées ou dans les actions, assurance dans les manières. Ce jeune homme a de l' aplomb, manque d' aplomb. Cet homme ne fait que d' arriver, il n' a pas encore bien pris son aplomb. Ce comédien a beaucoup d' aplomb. Il a un aplomb et un sang-froid imperturbables.

APLOMB

APLOMB en termes de Peinture, Pondération des figures. Il pèche par les aplombs. Ses figures manquent d' aplomb. On dit dans un sens analogue, en termes d' Équitation, Les aplombs d' un cheval.

PLOMBAGE. s. m.

PLOMBAGE. s. m. Action de plomber, de garnir de plomb, de marquer avec un plomb. Le plombage d' un faîte. Le plombage d' un ballot. Payer tant pour le plombage.

PLOMBAGINE. s. f.

PLOMBAGINE. s. f. Substance minérale noirâtre, qui est plus connue sous le nom de Mine de plomb, et dont on fait des crayons.

PLOMBER. v. a.

PLOMBER. v. a. Mettre, attacher, appliquer du plomb à quelque chose, en quelque lieu. Plomber des filets pour qu' ils descendent au fond de l' eau. Plomber les faîtes, les arêtiers d' un toit couvert d' ardoise.

Plomber de la vaisselle de terre, La vernir avec du plomb.

En termes de Dentiste, Plomber une dent, Remplir de plomb en feuille une dent creuse, afin de la conserver. Il s' est fait plomber une dent.

PLOMBER

PLOMBER en termes de Douanes et de Manufactures, Appliquer un petit sceau de plomb, soit sur des ballots, coffres, etc., pour marquer qu' ils ont payé les droits, et pour empêcher qu' ils ne soient ouverts dans les autres bureaux où ils passent; soit sur des étoffes pour marquer qu' elles viennent de telle fabrique, ou qu' elles ont tel aunage et telle qualité. Plomber des ballots, des caisses, des pièces d' étoffe, etc.

PLOMBER

PLOMBER en termes de Terrassier et de Jardinier, Presser, battre, fouler des terres pour les affermir et afin qu' elles s' affaissent moins. Il faut plomber les terres rapportées.

PLOMBER

PLOMBER en termes de Maçon, de Charpentier, etc., Juger de la position verticale d' un ouvrage, à l' aide d' un plomb. Plomber un mur.

PLOMBÉ, ÉE. participe

PLOMBÉ, ÉE. participe Vaisselle plombée. Marchandise plombée. Ballots plombés. Dent plombée.

Il s' emploie quelquefois adjectivement, et signifie, Livide, couleur de plomb. Cet homme a le teint plombé, le visage plombé. Couleur plombée.

PLOMBERIE. s. f.

PLOMBERIE. s. f. Art de fondre et de travailler le plomb.

Il se dit aussi d' Un lieu où l' on coule et où l' on travaille le plomb.

PLOMBEUR. s. m.

PLOMBEUR. s. m. Celui qui plombe les marchandises, les étoffes. Les plombeurs de la douane.

PLOMBIER. s. m.

PLOMBIER. s. m. Ouvrier qui fond le plomb, le façonne, le vend façonné, ou le met en oeuvre dans les bâtiments, les fontaines, etc.

PLONGEANT, ANTE. adj.

PLONGEANT, ANTE. adj. Dont la direction est de haut en bas. Vue plongeante. Le coup d' épée qu' il a reçu était plongeant. Feu plongeant.

PLONGÉE. s. f.

PLONGÉE. s. f. T. de Fortificat. Il n' est usité que dans cette locution, La plongée du parapet, La ligne qui, dans le profil d' un parapet, est comprise entre le talus intérieur et le talus extérieur.

PLONGEON. s. m.

PLONGEON. s. m. Oiseau aquatique qui plonge souvent dans l' eau. Plongeon de mer. Plongeon de rivière.

Faire le plongeon, se dit D' une personne qui plonge.

Fig. et fam., Faire le plongeon, se dit D' un homme qui baisse la tête quand il entend tirer. Ceux qui n' ont jamais été à la guerre font ordinairement le plongeon aux premiers coups que l' on tire. Il se dit aussi D' une personne qui tâche de s' échapper, principalement pour se dérober aux reproches, aux railleries. Il fit tout à coup le plongeon.

Faire le plongeon, se dit encore, au sens moral, D' une personne qui, après avoir voulu soutenir quelque chose, se relâche tout d' un coup par faiblesse, ou n' allègue que faiblement de mauvaises raisons.

PLONGER. v. a.

PLONGER. v. a. Enfoncer quelque chose dans l' eau, ou dans quelque autre corps liquide, pour l' en retirer ensuite. Plonger une cruche dans la rivière. On l' a plongé dans la rivière jusqu' au cou. Plonger quelqu' un dans la mer.

Fig., Plonger un poignard dans le sein de quelqu' un, Lui enfoncer un poignard dans le sein; et, au sens moral, Lui causer un chagrin profond, violent. C' est lui plonger le poignard dans le sein, que de lui annoncer la mort de son fils.

PLONGER

PLONGER s' emploie figurément, et se dit De la chose ou de la personne qu' on regarde comme la cause du malheur, du chagrin, de la disposition d' âme ou d' esprit dont on parle. Cette mort plongea notre famille dans un abîme de maux. La perte de son fils le plongea dans la douleur. C' est lui seul qui vous a plongé dans la misère, dans l' affliction où vous êtes. Cet accident me plonge dans un embarras d' où j' aurai de la peine à me tirer. Votre discours m' a plongé dans une cruelle incertitude, dans une cruelle perplexité. Cette vue m' avait plongé dans une rêverie profonde, dans de profondes réflexions.

Fig., avec le pronom personnel, Se plonger dans la douleur, se plonger dans le vice, dans la débauche, dans les plaisirs, etc., S' abandonner entièrement à la douleur, au vice, à la débauche, aux plaisirs, etc.

Fig., Se plonger dans le sang de quelqu' un, L' égorger.

PLONGER

PLONGER est souvent neutre; alors il signifie, S' enfoncer entièrement dans l' eau, en sorte que l' eau passe par-dessus la tête. C' est un homme qui plonge parfaitement bien. Il plonge comme un canard. Ceux qui pêchent les perles plongent dans la mer pour en rapporter les huîtres. Machine à plonger.

Il signifie aussi, Avoir une direction de haut en bas. Du haut de cette montagne, la vue plonge sur une magnifique vallée. Du haut de cette tour, on plonge sur tout Paris. Ce coup d' épée va en plongeant. Ce coup de canon, ce coup de fusil plonge, est tiré en plongeant. Les assiégeants étant au pied du rempart, le canon de la place ne pouvait plonger assez pour les incommoder.

PLONGÉ, ÉE. participe

PLONGÉ, ÉE. participe Chandelle plongée, Celle qui se fait en plongeant la mèche dans le suif; par opposition à Chandelle moulée.

PLONGEUR. s. m.

PLONGEUR. s. m. Celui qui a coutume de plonger dans la mer pour pêcher des perles ou autres choses, ou dans les rivières, pour retirer ce qui est tombé dans l' eau. C' est un excellent plongeur. Cloche de plongeur.

PLOQUER. v. a.

PLOQUER. v. a. T. de Marine. Garnir de ploc la carène d' un bâtiment.

PLOQUÉ, ÉE. participe

PLOQUÉ, ÉE. participe

PLOYER. v. a.

PLOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Fléchir, courber. Ployer une branche d' arbre. Ployer le genou en marchant.

Il signifie quelquefois, Arranger une chose, en la pliant, en la mettant en rouleau, en paquet, etc. Ployez votre marchandise. Ployez votre serviette. Ployez vos habits.

PLOYER

PLOYER s' emploie comme actif, comme neutre, et avec le pronom personnel, dans presque toutes les acceptions du verbe Plier, mais seulement en poésie et dans le style élevé. Dans le langage ordinaire, on se sert de Plier. Voyez PLIER.

PLUCHE. s. f.

PLUCHE. s. f. Voyez PELUCHE.

PLUIE. s. f.

PLUIE. s. f. L' eau qui tombe de l' atmosphère. Grosse pluie. Petite pluie. Pluie menue. Pluie fine. Pluie chaude. Pluie froide. Pluie douce. Pluie d' orage. Pluie de printemps. Il tombe de la pluie. Il tombe quelques gouttes de pluie, de grosses gouttes de pluie. Être exposé à la pluie. Se mettre à couvert de la pluie. Laisser passer la pluie. Un temps de pluie. Un jour de pluie. Un vent qui amène la pluie. Un brouillard qui se résout en pluie. La pluie l' a mouillé, l' a percé jusqu' aux os. Il a eu la pluie sur le dos, la pluie sur le corps pendant deux heures. Un manteau pour la pluie. Les prés demandent de la pluie. Ramasser les eaux de pluie dans des citernes. La saison des pluies. Les pluies continuelles ont gâté les chemins.

Prov. et fig., Parler de la pluie et du beau temps, S' entretenir de choses indifférentes.

Prov. et fig., Faire la pluie et le beau temps, Disposer de tout, régler tout, par son crédit, par son influence. Il est le maître dans cette maison, il y fait la pluie et le beau temps. Ce favori fait la pluie et le beau temps.

Prov. et fig., Après la pluie, le beau temps, Souvent après un temps fâcheux, il en vient un meilleur; la joie succède souvent à la tristesse.

Prov., Petite pluie abat grand vent, Ordinairement le vent s' apaise lorsqu' il vient à pleuvoir. Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Il faut quelquefois peu de chose pour faire cesser une grande querelle.

Prov. et fig., Se jeter, se cacher dans l' eau de peur de la pluie, Pour éviter un inconvénient, se jeter dans un inconvénient encore plus grand.

PLUIE

PLUIE se dit aussi De certaines choses qui tombent ou qui semblent tomber du ciel comme la pluie. Dans le voisinage des volcans, il y a quelquefois des pluies de cendres et de soufre. Les pluies de pierres ont passé longtemps pour fabuleuses.

Fig., Une pluie d' or, De grandes libéralités, de grandes largesses répandues sur quelqu' un. On a fait tomber une pluie d' or sur cet homme, sur cette famille.

En termes d' Artificier, Pluie de feu, Chute d' un grand nombre d' étincelles de feu produites par une certaine composition de matières inflammables.

PLUMAGE. s. m. coll.

PLUMAGE. s. m. coll. Toute la plume qui est sur le corps de l' oiseau. Beau plumage. Plumage bigarré. Plumage duveté. Plumage effilé. Plumage de diverses couleurs. Des oiseaux de toutes sortes de plumages. Ce sont des oiseaux de même plumage. Plumage chatoyant.

PLUMASSEAU. s. m.

PLUMASSEAU. s. m. Il se dit de Petits bouts de plumes dont on se sert pour emplumer des clavecins et des flèches.

Il se dit aussi d' Un balai de plumes.

PLUMASSEAU

PLUMASSEAU en termes de Chirurgie, Tampon de charpie aplati qu' on met sur les plaies et les ulcères, quand on les panse. Faire des plumasseaux. Mettre un plumasseau sur une plaie. Retirer un plumasseau.

PLUMASSEAU

PLUMASSEAU se dit aussi Des plumes que les maréchaux introduisent par les barbes dans les naseaux d' un cheval, à l' effet d' exciter un flux abondant de l' humeur qui est sécrétée par les glandes de la membrane pituitaire. Mettre des plumasseaux à un cheval.

PLUMASSERIE. s. f.

PLUMASSERIE. s. f. Métier et commerce de plumassier.

PLUMASSIER. s. m.

PLUMASSIER. s. m. Marchand qui prépare et qui vend des plumes d' autruche, des aigrettes, et autres choses de même nature. Acheter un plumet chez un plumassier. Marchand plumassier.

PLUME. s. f.

PLUME. s. f. Tuyau garni de barbes et de duvet, qui couvre le corps des oiseaux. Les plumes de la tête, du corps, des ailes, de la queue. Un oiseau qui n' a point encore de plumes. Arracher des plumes à un oiseau. Des plumes de coq. Des plumes d' autruche, de paon, etc. Un tuyau de plume. Des barbes de plume. Un balai de plumes.

Il se dit aussi, collectivement, d' Un assemblage et d' un amas de plumes. La menue plume des oiseaux s' appelle duvet. Cet oiseau mue, toute sa plume tombe. Un lit de plume. Mettre de la plume dans un coussin, dans un oreiller, dans un traversin. Acheter de la volaille en plume.

Prov. et fig., Laisser des plumes, de ses plumes, se dit D' un homme qui fait quelque perte, et particulièrement une perte d' argent. Il a laissé de ses plumes au jeu. Il a laissé quelques plumes dans ce procès.

Fig. et fam., Avoir des plumes de quelqu' un, Lui gagner de l' argent au jeu.

Fig. et fam., Arracher à quelqu' un une plume de l' aile, une belle plume de l' aile, Lui ôter quelque chose de considérable, le priver de quelque emploi, etc.

Prov. et fig., Il a perdu la plus belle plume de son aile, se dit D' un homme qui a perdu quelque grand avantage du côté de la fortune, du crédit, des honneurs.

Prov. et fig., Passer la plume par le bec à quelqu' un, Le frustrer des espérances qu' on lui a données. On lui avait fait espérer cette charge, mais on lui a passé la plume par le bec. C' est un homme qui ne se laisse pas passer la plume par le bec.

Prov. et fig., La belle plume fait le bel oiseau, La parure, les beaux habits font valoir la figure, la taille.

Prov. et fig., C' est le geai qui se pare des plumes du paon, se dit D' une personne qui se fait honneur de ce qui ne lui appartient pas.

Prov. et fig., Jeter la plume au vent, S' en remettre au hasard pour décider ce qu' on fera, quel parti on prendra. Il se dit ordinairement Lorsque les raisons de se déterminer sont à peu près égales, ou que les choses dont il s' agit sont indifférentes.

Ce chien est dressé au poil et à la plume, ou simplement, Ce chien est au poil et à la plume, Il est dressé à chasser, à arrêter toute sorte de gibier, comme lièvres, perdrix, etc. En Fauconnerie, cela se disait aussi D' un oiseau qui était dressé également pour le lièvre et pour la perdrix.

Fig. et fam., Il est au poil et à la plume, se dit D' un homme qui est également propre à des travaux, à des occupations de genres très-différents.

PLUME

PLUME se dit particulièrement, et absolument, Des plumes préparées qu' on emploie comme ornement, comme parure. Un bouquet de plumes. Un brin de plumes. Un tour de plumes. Porter des plumes à son chapeau. Un bonnet garni de plumes. Les bouquets de plumes d' un lit, d' un dais. Plume blanche. Plume noire. Teindre des plumes. Friser des plumes.

PLUME

PLUME se dit aussi, absolument, Des gros tuyaux de plumes de toute sorte d' oiseaux, et principalement de Ces gros tuyaux de l' aile des oies ou des cygnes, dont on se sert pour écrire. Préparer des plumes. Tailler des plumes. Plume taillée pour écrire en gros, en fin. Un quarteron de plumes. Un paquet de plumes. Une plume bien nette. Une plume qui crie. Une plume qui écrit bien, qui écrit mal. Tenir bien sa plume. Un trait de plume. Portrait, dessin fait à la plume.

Plumes d' or, d' argent, de platine, etc., Certains tuyaux d' or, d' argent, de platine, etc., taillés comme les plumes, et dont on se sert pour écrire.

Plumes hollandées, Celles dont on a passé le tuyau dans de la cendre chaude ou dans une lessive, pour en ôter la graisse et l' humidité.

Prendre la plume, mettre la main à la plume, Commencer à écrire une lettre, un ouvrage. Je prends la plume. Je mets la main à la plume pour vous informer... Il a mis la main à la plume sans avoir fait aucun plan, sans avoir étudié son sujet. On dit de même, Poser la plume, Cesser d' écrire.

Fig. et fam., Ce mot, cette syllabe, cette lettre est restée au bout de ma plume, J' ai omis, j' ai oublié d' écrire ce mot, cette syllabe, cette lettre. On dit aussi, Ce mot s' est présenté, s' est trouvé au bout de ma plume, Il s' est offert naturellement à mon esprit, et je l' ai écrit sur-le-champ.

C' est lui qui tient la plume, se dit De celui qui est chargé d' écrire les résolutions, les délibérations qui se prennent dans une compagnie, dans une assemblée, etc.

Homme de plume, gens de plume, Les gens d' affaires, dont le travail consiste principalement à faire des écritures.

En termes de Marine, Officiers de plume, ou absolument, La plume, Tous ceux qui, sur les vaisseaux et dans les ports, sont employés à l' administration. Il est vieux: on dit aujourd' hui, Officiers d' administration.

PLUME

PLUME s' emploie dans plusieurs phrases figurées, en parlant De la composition des ouvrages d' esprit; et Du génie, du style, de la manière d' écrire d' un auteur. Les ouvrages qui sortent de sa plume sont admirables. Tout ce qui part de sa plume est excellent. Cela vient, cela part d' une bonne plume. Il vit de sa plume. C' est sa plume qui le fait vivre. Ce sujet est digne de sa plume. Sous sa plume, il n' est pas de matière qui soit stérile. La vérité conduit sa plume. C' est un homme qui a une excellente plume, une dangereuse plume.

Guerre de plume, Dispute par écrit entre des écrivains.

Écrire au courant de la plume, se laisser aller au courant de sa plume, Composer, tracer sa pensée comme elle se présente, sans méditation, sans recherche, presque sans attention, etc.

PLUME

PLUME se dit aussi, figurément, de L' auteur même, mais plus ordinairement d' un prosateur que d' un poëte. C' est une excellente plume. C' est une des meilleures plumes de France, de son siècle. Ils avaient d' excellentes plumes parmi eux. C' est une plume féconde, une plume hardie, une plume dangereuse, une plume circonspecte, etc.

PLUMEAU. s. m.

PLUMEAU. s. m. Espèce de balai fait avec de fortes plumes de dindon, de coq, etc., qui sert à ôter la poussière de dessus les meubles.

Il se dit aussi d' Un ustensile de bureau, dans lequel on met ses plumes, son canif, son grattoir, etc.

PLUMÉE. s. f.

PLUMÉE. s. f. Il n' est usité que dans cette locution, Plumée d' encre, Ce qu' on peut prendre d' encre avec une plume pour écrire.

PLUMER. v. a.

PLUMER. v. a. Arracher les plumes d' un oiseau. Plumer de la volaille. Plumer un pigeon. Plumer à froid. Plumer dans l' eau chaude.

Prov. et fig., Plumer la poule sans la faire crier, Faire des exactions si adroitement, qu' il n' y ait point de plaintes.

Fig. et fam., Plumer quelqu' un, se dit De ceux qui tirent de l' argent de quelqu' un, soit en le faisant jouer à des jeux qu' il ne sait pas bien, soit en le portant à de folles dépenses qui tournent à leur profit. C' est un jeune homme qui se laisse plumer. Ils le plumèrent jusqu' à ne lui pas laisser le sou.

PLUMÉ, ÉE. participe

PLUMÉ, ÉE. participe

PLUMET. s. m.

PLUMET. s. m. Plume d' autruche, préparée et mise autour du chapeau. Il n' avait qu' un plumet, qu' un simple plumet sur son chapeau. Porter un plumet. Il avait le plumet sur l' oreille.

Il se dit plus ordinairement Du bouquet de plumes que les militaires portent à leur chapeau, à leur casque, etc. Cet officier a un beau plumet.

PLUMET

PLUMET se dit aussi, figurément, d' Un jeune militaire. Cette femme n' aime que les plumets. Elle préfère les plumets aux robins.

Il se prend quelquefois dans un sens collectif, et signifie, Les gens de guerre. Chez cette jeune veuve, c' est le plumet qui a la préférence. Elle aime le plumet. Ces deux acceptions ont vieilli.

En termes de Marine, Plumets de pilote. Voyez PENON.

PLUMETIS. s. m.

PLUMETIS. s. m. Il n' est usité que dans cette locution, Broder au plumetis, qui se dit D' une certaine manière de broder de la mousseline, de la percale, etc., avec du coton.

PLUMEUX, EUSE. adj.

PLUMEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Garni longitudinalement de deux rangs opposés de poils longs, ou Composé de parties grêles et garnies de poils semblables aux barbes des plumes.

PLUMITIF. s. m.

PLUMITIF. s. m. Le papier original et primitif sur lequel on écrit les sommaires des arrêts et des sentences qui se donnent à l' audience, et des délibérations d' une compagnie. Écrire sur le plumitif. Faire apporter le plumitif. Greffier du plumitif.

Tenir le plumitif, Être chargé de prendre note des délibérations d' une compagnie.

PLUMULE. s. f.

PLUMULE. s. f. T. de Botan. Partie du germe qui est destinée à former la tige, et que l' on nomme ainsi parce qu' elle ressemble ordinairement à une petite plume. La radicule et la plumule.

PLUPART (LA)

PLUPART (LA) On écrivait autrefois, La pluspart. Expression qui signifie, La plus grande partie, le plus grand nombre. La plupart des hommes. La plupart des choses, C' est l' avis de la plupart des juges. J' ai parlé à la plupart d' entre eux. J' ai trouvé la plupart de mes livres en désordre.

Lorsque La plupart est suivi d' un verbe, d' un participe, d' un adjectif ou d' un pronom qui s' y rapporte, ce verbe, ce participe, cet adjectif ou ce pronom ne s' accorde point en nombre et en genre avec La plupart; il s' accorde avec le substantif auquel il est joint par la préposition De. La plupart du monde prétend. La plupart du peuple voulait. La plupart des gens ne font réflexion sur rien. La plupart de ses amis l' abandonnèrent. La plupart des troupes se débandèrent. J' ai vu la plupart du monde infatué de cette chimère. La plupart du monde ignore ses véritables intérêts. J' ai vu la plupart des femmes curieuses de ce spectacle. J' ai la plupart de mes livres reliés en veau fauve.

Lorsque La plupart se dit absolument, il veut toujours le verbe au pluriel, quel que soit le nombre du substantif auquel il se rapporte. Le sénat fut partagé, la plupart voulaient que... Les membres de l' assemblée discutèrent longtemps, la plupart furent d' avis. ..

LA PLUPART

LA PLUPART s' emploie quelquefois absolument et sans relation à aucun substantif qui précède; et alors il signifie, Le plus grand nombre des hommes. La plupart écrivent ce nom de telle manière. La plupart croient que le bonheur est dans la richesse; ils se trompent.

POUR LA PLUPART. loc. adv.

POUR LA PLUPART. loc. adv. Quant à la plus grande partie. Les gens de ce pays-là sont pour la plupart fort paresseux. Mes meubles sont pour la plupart à l' ancienne mode.

Il s' emploie quelquefois absolument, sans la préposition Pour. Les hommes sont la plupart intéressés. Ces pièces d' or sont la plupart fausses.

LA PLUPART DU TEMPS. loc. adv.

LA PLUPART DU TEMPS. loc. adv. Le plus souvent, le plus ordinairement. La plupart du temps il est de mauvaise humeur.

PLURALITÉ. s. f. comparatif

PLURALITÉ. s. f. comparatif Plus grande quantité, plus grand nombre. La pluralité des suffrages. Décider quelque chose à la pluralité des voix. La pluralité des avis, des opinions fut pour lui.

Il signifie absolument, Le plus grand nombre de voix, de suffrages. Avoir la pluralité. La pluralité est douteuse.

Pluralité absolue, Celle qui se forme de plus de la moitié de la totalité des suffrages; et, Pluralité relative, Celle qui ne se forme que de la supériorité du nombre des voix qu' obtient un concurrent relativement aux autres concurrents.

PLURALITÉ

PLURALITÉ s' emploie quelquefois au positif, et alors il signifie, Multiplicité. Le système de la pluralité des mondes. La pluralité des femmes existe dans l' Orient. La religion de ces peuples admet la pluralité des dieux.

Pluralité des bénéfices, Possession de plusieurs bénéfices par une même personne. La pluralité des bénéfices à charge d' âmes est condamnée par les canons.

PLURIEL, ELLE. adj.

PLURIEL, ELLE. adj. (Quelques-uns écrivent Plurier, et la plupart prononcent Plurié.) Terme de Grammaire, qui sert à marquer, dans les noms et dans les verbes, Pluralité de personnes ou de choses. Nombre pluriel. Cas pluriel. Nominatif pluriel. Substantif, adjectif pluriel. Terminaison plurielle.

PLURIEL

PLURIEL est aussi substantif: alors il signifie, Nombre pluriel, et il se dit également des noms et des verbes. Comment ce nom fait-il au pluriel? Décliner le pluriel d' un nom. Ce verbe est à la première, à la seconde, à la troisième personne du pluriel de l' indicatif. Ce substantif n' a point de pluriel. En français, l' S est le signe ordinaire du pluriel des noms. Pluriel masculin. Pluriel féminin.

Il se dit quelquefois d' Un mot qui est au pluriel. La poésie emploie volontiers les pluriels à la place des singuliers.

PLUS. adv. de comparaison

PLUS. adv. de comparaison Davantage. J' ai plus d' intérêt à cela qu' un autre. Personne n' y a plus d' intérêt que lui. Il est plus content qu' un roi. Il travaille plus que personne. Il est à qui plus lui donne. Il va où il y a plus à gagner. Il a fait plus de deux lieues à pied. J' irai plus loin que vous. Il n' y a rien de plus agréable que de l' entendre. Il en a autant et plus que vous. Personne ne s' est conduit plus sagement que lui, avec plus de sagesse que lui. Je ne m' en rapporte pas plus à vous qu' à lui. Vous ne le connaissez pas; ni moi non plus. Je ne le connais pas plus que vous ne le connaissez. Vous n' offrez pas assez, donnez quelque chose de plus. Il s' est trouvé dans le sac un écu de plus. Cela ne vaut pas plus d' un écu, guère plus d' un écu. Je vous dirai quelque chose de plus. Je vous dirai plus, bien plus. Ne m' en dites pas plus. Plus d' un témoin a déposé. Il est plus heureux que vous ne l' êtes. Il n' est pas plus heureux que vous.

PLUS

PLUS s' emploie souvent avec la négation, sans tenir lieu de comparatif; et alors il sert à marquer cessation de quelque action, de quelque état, ou absence de quelque chose qu' on avait auparavant. Je n' en veux plus entendre parler. Je n' y pense plus. Je n' en puis plus. Je ne loge plus au même endroit. Il n' a plus d' envie d' y retourner. Il n' y a plus rien à dire après cela. Il n' a plus les mêmes gens auprès de lui. Il est devenu tout autre, ce n' est plus lui-même, le même. Je ne sais plus que faire. Je n' ai plus qu' à me taire. Je n' y sais plus aucun remède. Je n' y retournerai plus. Je n' y songe plus du tout. Il n' a plus d' emploi. Il n' y a plus d' argent. Il n' est plus, Il a cessé d' exister.

Il s' emploie quelquefois absolument, et sans que la négation soit exprimée. Plus de larmes, plus de soupirs, plus de chagrin, etc., Désormais il ne faut plus verser de larmes, il ne faut plus pousser de soupirs, il ne faut plus avoir de chagrin; Qu' on ne verse plus de larmes, qu' on ne pousse plus de soupirs, etc.

PLUS

PLUS précédé de l' article Le, devient superlatif relatif. C' est le plus imbécile de tous les hommes. C' est le plus savant, le plus ignorant, le plus méchant homme du monde. C' est l' homme du monde le plus robuste, le plus instruit. C' est celui de tous à qui elle veut le plus de mal. Celui à qui elle avait fait le plus de bien, est celui de qui elle a reçu le plus d' outrages. C' est la femme du monde la plus vertueuse. C' est la femme que j' ai le plus aimée. De ces deux soeurs, la cadette est celle qui est le plus aimée, la plus aimée. Ce sont les hommes les plus sages de l' assemblée. Ce sont les livres que j' ai le plus consultés. C' est celui de tous ses enfants qu' elle aime le plus. C' est celui à qui je me fie le plus. L' astronomie est une des sciences qui fait le plus ou qui font le plus d' honneur à l' esprit humain: le dernier est plus usité.

PLUS

PLUS se dit aussi absolument, et signifie, Outre cela; alors c' est une espèce de formule dont on se sert dans les inventaires, dans les états de compte, de recette. Plus, une armoire d' acajou. Plus, la somme de cent francs.

PLUS

PLUS est quelquefois substantif. Le plus que je puis faire, que je puisse faire. Le plus que vous en pouvez prétendre, que vous en puissiez prétendre. Le plus et le moins ne changent pas l' espèce. Cela dépend du plus ou du moins de travail.

Fam., Il faut qu' il y ait du plus ou du moins à cela, Il n' y a pas d' apparence que la chose soit précisément comme on le dit.

Il ne s' agit entre eux que du plus ou du moins, la différence ne va que du plus au moins, se dit Lorsque deux personnes sont d' accord ensemble d' un marché, d' un traité, et qu' il n' est plus question que d' une différence en plus ou en moins dans le prix, dans quelqu' une des conditions.

PLUS

PLUS précédé de l' article, et joint à un autre mot, devient avec celui-ci un seul et même substantif. Le plus-payé. La plus-value. La plus-pétition.

PLUS

PLUS en Algèbre, Le signe de l' addition: c' est une croix (+) qui, placée entre deux grandeurs, signifie qu' il faut les ajouter l' une à l' autre.

LA PLUSPART

LA PLUSPART Voyez PLUPART (LA).

DE PLUS EN PLUS. Locution adverbiale

DE PLUS EN PLUS. Locution adverbiale qui marque du progrès en bien ou en mal. Il se rend habile de plus en plus. Il s' enrichit de plus en plus. Il s' affaiblit tous les jours de plus en plus. Sa vue diminue de plus en plus.

AU PLUS, TOUT AU PLUS. Locutions adverbiales

AU PLUS, TOUT AU PLUS. Locutions adverbiales dont on se sert pour marquer le plus haut point où une chose ait atteint, puisse atteindre. Il n' a que trente ans au plus. Il a tout au plus trente ans. Cela ne vous coûtera que cent francs au plus, tout au plus.

TANT ET PLUS. loc. adv.

TANT ET PLUS. loc. adv. Beaucoup, abondamment. Il y aura peu de vin cette année; mais, pour le blé, il y en aura tant et plus. Je m' y suis ennuyé tant et plus.

IL Y A PLUS, BIEN PLUS, QUI PLUS EST, DE PLUS. loc. adverbiales

IL Y A PLUS, BIEN PLUS, QUI PLUS EST, DE PLUS. loc. adverbiales Outre ce qui a été déjà dit, allégué, rapporté. Ces locutions s' emploient surtout quand on va dire quelque chose de plus fort que ce qu' on vient de dire. Je viens de vous dire que... il y a plus: vous saurez que... C' est un joueur; il y a plus, c' est un fripon. Il ne m' a pas obligé; bien plus, qui plus est, il m' a desservi. Qui plus est, vous saurez que... Je vous dirai de plus... De plus, il faut remarquer...

NON PLUS QUE. loc. comparative

NON PLUS QUE. loc. comparative Pas plus que. On n' exige rien de vous, non plus que de votre camarade. Je ne me fie pas à lui, non plus qu' à son frère.

NI PLUS NI MOINS QUE. loc. comparative

NI PLUS NI MOINS QUE. loc. comparative Tout de même que. Je ne vous aime ni plus ni moins que si j' étais votre frère. Il est familier.

Il s' emploie aussi absolument. Vous avez beau dire, il n' en sera ni plus ni moins. Il vous laisse parler, et n' en fait ni plus ni moins.

PLUS OU MOINS. loc. adv.

PLUS OU MOINS. loc. adv. À peu près. Cela vous coûtera quarante francs, plus ou moins.

Il signifie aussi, À différents degrés. Il souffre tous les jours plus ou moins. Il a fait froid tout le mois plus ou moins. On dit dans un sens analogue, Plus ou moins grand, plus ou moins gros, etc.

QUI PLUS, QUI MOINS. loc. adv.

QUI PLUS, QUI MOINS. loc. adv. Les uns plus, les autres moins. Ils y ont tous contribué, qui plus, qui moins. Il est familier.

SANS PLUS. Locution adverbiale

SANS PLUS. Locution adverbiale qui se construit avec le verbe à l' infinitif: Sans plus différer, sans plus barguigner; ou avec un nom substantif et la préposition de: Sans plus de façon, sans plus de formalité.

SANS PLUS

SANS PLUS s' emploie aussi absolument, et signifie, Sans rien ajouter. Je jouerai encore une partie, sans plus. Je tiendrai vingt francs, sans plus. Je vous donnerai de cela dix francs, sans plus.

D' AUTANT PLUS. Locution adverbiale

D' AUTANT PLUS. Locution adverbiale qu' on emploie pour établir une proposition dont les deux membres ont quelque relation entre eux. D' autant plus qu' on est élevé en dignité, d' autant plus doit-on être modeste. D' autant plus que vous lui en direz, d' autant moins il en fera. Elle a vieilli, et l' usage ordinaire, dans ces façons de parler, est de se servir du mot Plus tout seul. Plus on est élevé en dignité, plus on doit être modeste. Plus vous lui en direz, moins il en fera.

D' AUTANT PLUS

D' AUTANT PLUS s' emploie sans répétition, pour relever l' importance d' un motif de penser ou d' agir. Vous avez d' autant plus sujet de le craindre, qu' il a beaucoup de crédit.

Il est toujours suivi de que, si ce n' est lorsqu' il est précédé du pronom relatif en, comme dans cette phrase, Il en est d' autant plus à craindre.

PLUS TÔT, PLUS TARD, PLUS LOIN, PLUS PRÈS

PLUS TÔT, PLUS TARD, PLUS LOIN, PLUS PRÈS Locutions adverbiales de temps et de lieu, qui se construisent tantôt sans article, et tantôt avec l' article, selon qu' elles jouent le rôle de comparatif, ou celui de superlatif. Arriver plus tôt, plus tard, un peu plus tard. Arriver plus tôt que plus tard. Il est arrivé plus tôt que moi, plus tôt que de coutume. Aller plus loin. Approcher plus près. Il faut voir ces choses-là de plus près, de plus loin. Il est venu le plus tôt qu' il a pu. Il viendra dans deux jours au plus tard. Il arrivera au plus tôt dans un mois. Retirez-vous le plus loin que vous pourrez. C' est le plus loin qu' on puisse aller. Ce qu' il vous a dit est au plus loin de sa pensée.

Ces diverses locutions s' emploient quelquefois substantivement. Le plus tôt, le plus tard, le plus près, le plus loin sera le mieux.

Absol., Au plus tôt, Dans le plus court délai. Partez au plus tôt.

PLUTÔT

PLUTÔT en un seul mot, avec retranchement de l' S, marque préférence. Plutôt mourir que de faire une lâcheté. Plutôt mourir qu' être esclave. Je mourrai plutôt que de le souffrir. Je choisirai plutôt celui-ci que celui-là. Plutôt la mort que l' esclavage.

Il s' emploie aussi absolument. Je ne le souffrirai point, je mourrai plutôt. Si vous ne voulez pas m' en croire, voyez, examinez plutôt vous-même.

Il n' eut pas plutôt dit, il n' eut pas plutôt fait telle chose, qu' il s' en repentit, À peine eut-il dit, eut-il fait telle chose, qu' il s' en repentit.

PLUS-PÉTITION. s. f.

PLUS-PÉTITION. s. f. T. de Pratique. Demande qui excède le droit de celui qui la forme. La plus-pétition ne nuit point, en France.

PLUS-QUE-PARFAIT. adj. et s. m.

PLUS-QUE-PARFAIT. adj. et s. m. Voyez PARFAIT.

PLUSIEURS. adj. pl. des deux genres

PLUSIEURS. adj. pl. des deux genres Il signifie, pour l' ordinaire, Un nombre indéfini, sans rapport à un autre nombre. Il est arrivé plusieurs bâtiments. Il s' est donné plusieurs combats. Je crois cela par plusieurs raisons. Avoir plusieurs affaires. En plusieurs occasions.

PLUSIEURS

PLUSIEURS se dit souvent d' Un nombre plus ou moins considérable, faisant partie d' un autre nombre plus grand. Parmi ce grand nombre de gens, il y en eut plusieurs qui voulurent... De toutes ces choses, il y en a plusieurs à rejeter. Il avait acheté quantité de chevaux, mais il en mourut plusieurs en chemin. Plusieurs d' entre eux prétendaient...

PLUSIEURS

PLUSIEURS employé absolument, sans substantif ni relatif, signifie toujours, Plusieurs personnes; et alors il est substantif. Il ne faut pas que plusieurs pâtissent pour un seul. Plusieurs tiennent, prétendent, s' imaginent. .. Plusieurs ont cru autrefois...

PLUS-VALUE. s. f.

PLUS-VALUE. s. f. Voyez VALUE.

PLUTÔT. adv.

PLUTÔT. adv. Voyez PLUS, à la fin.

PLUVIAL. s. m.

PLUVIAL. s. m. T. du Rituel catholique. Grande chape que portent, à la messe et aux vêpres, le chantre, le sous-diacre, et l' officiant, quand il encense.

PLUVIALE. adj. f.

PLUVIALE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Eau pluviale, Eau de pluie. Les citernes sont remplies par les eaux pluviales. L' eau pluviale est plus douce que l' eau de puits ou de source.

PLUVIER. s. m.

PLUVIER. s. m. Oiseau de rivage qui n' a que trois doigts, et qui est bon à manger. Pluvier mâle. Pluvier femelle. Les pluviers ont quelquefois un goût de marécage. Pluvier doré. Pluvier armé.

PLUVIEUX, EUSE. adj.

PLUVIEUX, EUSE. adj. Il se dit Du temps et de la saison, et signifie, Abondant en pluie. Un jour pluvieux. Un temps pluvieux. Une saison pluvieuse. Nous avons eu un hiver fort pluvieux. Un été, un printemps fort pluvieux. Un climat pluvieux.

Il signifie aussi, Qui amène la pluie. Un vent pluvieux. Une constellation pluvieuse. Un signe pluvieux.

PLUVIÔSE. s. m.

PLUVIÔSE. s. m. Le cinquième mois du calendrier républicain.

PNEUMATIQUE. s. f.

PNEUMATIQUE. s. f. Science qui a pour objet les propriétés physiques de l' air, c' est-à-dire, sa matérialité, sa pesanteur, son élasticité, etc.

Il s' applique, par extension, à L' étude des propriétés analogues que possèdent les autres gaz permanents différents de l' air.

PNEUMATIQUE. adj. des deux genres

PNEUMATIQUE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui est relatif à l' air. Il s' emploie particulièrement dans cette expression, Machine pneumatique, Machine avec la quelle on pompe l' air d' un récipient. La machine pneumatique a été inventée en 1654 par Otto de Guericke, magistrat de Magdebourg, et perfectionnée par Boyle. Le récipient d' une machine pneumatique.

Physique, chimie pneumatique, La partie de la physique, de la chimie qui traite de l' air et des différentes espèces de gaz.

Briquet pneumatique, Petit cylindre de métal ou de verre, dans lequel on allume de l' amadou, en y comprimant l' air subitement.

PNEUMATOCÈLE. s. f.

PNEUMATOCÈLE. s. f. T. de Chirur. Fausse hernie du scrotum, causée par des gaz qui le gonflent.

PNEUMATOLOGIE. s. f.

PNEUMATOLOGIE. s. f. T. didactique. Traité des substances spirituelles.

PNEUMONIE. s. f.

PNEUMONIE. s. f. T. de Médec. Inflammation du parenchyme des poumons. Pneumonie aiguë. Pneumonie chronique.

PNEUMONIQUE. adj. des deux genres

PNEUMONIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes propres aux maladies du poumon. Le tussilage et le lierre terrestre sont des remèdes pneumoniques.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Le tussilage est un bon pneumonique.

PNYX. s. m.

PNYX. s. m. T. d' Antiq. C' était, dans quelques villes de la Grèce, et principalement à Athènes, Une place demi-circulaire où se tenait quelquefois l' assemblée générale du peuple. La colline du pnyx d' Athènes. La tribune du pnyx.

POCHADE. s. f.

POCHADE. s. f. T. de Peinture. Espèce de croquis; dessin au lavis, exécuté rapidement, et où l' on se contente d' indiquer les masses. Une jolie pochade. Ce n' est qu' une pochade.

POCHE. s. f.

POCHE. s. f. Espèce de petit sac de toile, d' étoffe, etc., attaché à un habit, à une veste, à un gilet, à un tablier, etc., pour y mettre ce qu' on veut porter ordinairement sur soi. Poche d' habit, de veste, de gilet. Poche de côté. Attacher des poches. Coudre des poches. Mettre des poches à un habit. Les poches d' une culotte. Ces poches sont trop hautes, trop basses, trop étroites, trop larges, trop profondes. Mettre, serrer, fourrer quelque chose dans sa poche, dans ses poches. Emplir ses poches. Vider ses poches. Avoir les poches pleines d' argent. Avoir de l' argent en poche. Fouiller dans ses poches, dans la poche de quelqu' un. J' ai surpris le voleur qui avait la main dans ma poche. Avoir les mains dans ses poches. Tenir les mains dans ses poches. Un mouchoir de poche. Un pistolet de poche. Un livre à mettre, à porter dans la poche.

Fig. et fam., Mettre en poche, Mettre en réserve et appliquer à son profit un argent qu' on a reçu pour une autre destination. Il met en poche une partie de ce qu' il touche pour ses frais de bureau.

Cette terre produit, vaut dix mille francs dans la poche, Le produit net est de dix mille francs.

Payer de sa poche, Payer de ses propres deniers. Il n' y avait point d' argent à la caisse, le trésorier a payé de sa poche. Il signifie aussi, Payer avec l' argent qu' on destine à ses menues dépenses personnelles. Cette femme a payé de sa poche plusieurs dépenses ordonnées par son mari. Dans le même sens, L' argent de la poche, La somme qu' on destine à ses menus plaisirs, à ses petites dépenses personnelles. L' argent de la poche va plus vite qu' on ne croit. Cette dépense regarde le ménage, je ne veux point y employer l' argent de ma poche. Il signifie aussi, La partie de la solde militaire dont le soldat a la libre disposition.

Prov. et pop., Jouer de la poche, Débourser de l' argent, donner de l' argent.

Prov. et fig., Manger son pain dans sa poche, Manger seul ce qu' on a, sans en faire part à personne.

Prov. et fig., Acheter chat en poche, Conclure un marché sans connaître l' objet qu' on achète. Vendre chat en poche, Vendre une chose sans l' avoir montrée. Je ne vous vends pas chat en poche.

Prov. et fig., Avoir ses mains dans ses poches, Ne rien faire.

Prov. et fig., Cet homme n' a pas toujours eu ses mains dans ses poches, se dit D' un homme qui s' est enrichi du bien d' autrui. Il n' a pas toujours les mains dans ses poches, Il est sujet à dérober.

POCHE

POCHE se dit aussi d' Un grand sac de toile dont on se sert pour mettre du blé, de l' avoine. Acheter, louer des poches. Une poche de blé. Une poche de froment. Le meunier fournira des poches.

Il se dit encore d' Une espèce de filet dont on se sert pour prendre des lapins au furet. Tendre une poche.

POCHE

POCHE se dit aussi Du jabot des oiseaux, de cette partie dilatée du gosier, où ils reçoivent d' abord leurs aliments. Des pigeons qui ont la poche pleine. Tirer la poche d' une volaille.

Il se dit également d' Un sac, d' un sinus qui se fait à un abcès, dans une plaie. En sondant la plaie, on a trouvé qu' il s' était fait une poche au fond.

Il se dit encore Des faux plis que font les habits mal taillés, principalement lorsque ces faux plis sont très-apparents et forment des espèces de sacs vides. Cet habit est mal coupé, mal taillé, il fait des poches en plusieurs endroits. Il y a ici une poche qu' il faut faire disparaître.

POCHE

POCHE se dit aussi d' Un petit violon que les maîtres à danser portent sur eux quand ils vont donner leçon à leurs écoliers, et que l' on appelle ainsi parce qu' il se met dans la poche. Les chevilles, la table, les cordes d' une poche. Jouer de la poche. On dit plus ordinairement, Pochette.

POCHER. v. a.

POCHER. v. a. Faire une meurtrissure avec enflure. Il n' est guère usité que dans ces phrases, Pocher l' oeil, pocher les yeux à quelqu' un, Les faire devenir enflés et livides par un coup de poing, ou par quelque autre coup.

En termes de Cuisine, Pocher des oeufs, Les faire cuire dans l' eau chaude avec du sel et du vinaigre, ou autrement, sans les mêler, sans les battre ensemble.

POCHÉ, ÉE. participe

POCHÉ, ÉE. participe Avoir les yeux pochés. Des oeufs pochés à l' eau, au jus, au beurre noir. Un plat de chicorée avec des oeufs pochés dessus.

Fig. et pop., Avoir les yeux pochés au beurre noir, Avoir les yeux gonflés, meurtris et noirs.

Fig., Une écriture toute pochée, Une écriture où les lettres sont mal formées et pleines de taches d' encre.

POCHETER. v. a.

POCHETER. v. a. Serrer, porter pour quelque temps dans sa poche. Il ne se dit proprement qu' en parlant De certaines choses bonnes à manger, qu' on croit rendre meilleures en les portant quelque temps dans la poche. Pocheter des olives, des truffes, des marrons.

Il s' emploie aussi neutralement. Laisser pocheter des truffes, des olives, etc.

POCHETÉ, ÉE. participe

POCHETÉ, ÉE. participe Des truffes pochetées. Des olives pochetées. Des pommes d' api pochetées.

POCHETTE. s. f.

POCHETTE. s. f. Diminutif. Il signifie la même chose que Poche, dans le premier sens. Avoir les mains dans ses pochettes. Ses pochettes étaient trouées. Il vieillit.

Il est aussi un diminutif de Poche, dans le sens de Filet. Tendre une pochette.

POCHETTE

POCHETTE se dit encore Du petit violon appelé autrement Poche, que les maîtres à danser et leurs prévôts portent dans leurs poches, et dont ils se servent pour donner leçon. Jouer de la pochette.

PODAGRE. s. f.

PODAGRE. s. f. T. de Médec. Goutte qui attaque les pieds.

PODAGRE. adj. des deux genres

PODAGRE. adj. des deux genres Qui a la goutte aux pieds. Il se dit en général D' un homme goutteux, en quelque partie du corps qu' il ait la goutte. Le pauvre homme est tout podagre. Il est familier.

Il s' emploie aussi substantivement. Un pauvre podagre.

PODESTAT. s. m.

PODESTAT. s. m. Titre d' un magistrat, dans plusieurs villes d' Italie.

PODIUM. s. m.

PODIUM. s. m. (On prononce Podiome.) T. d' Archit. anc. Petit mur formant une espèce de galerie autour de l' arène, dans les amphithéâtres.

Il se dit aussi de L' endroit des amphithéâtres et des cirques, où se plaçaient les sénateurs et les magistrats.

POECILE. s. m.

POECILE. s. m. T. d' Antiq. grecque. Portique public orné de peintures. Le poecile d' Athènes avait été peint par Polygnote et par Micon. Le poecile de Sparte, d' Olympie.

POÊLE. s. m.

POÊLE. s. m. Drap mortuaire, grande pièce d' étoffe noire ou blanche dont on couvre le cercueil pendant les cérémonies funèbres. Un poêle de velours noir avec des bandes de toile d' argent, avec des croix. Un poêle de brocart d' or, bordé d' hermine. Pendant la marche du convoi, les coins du poêle étaient portés, étaient tenus par messieurs NN.

POÊLE

POÊLE se dit aussi Du voile qu' on tient sur la tête des mariés, durant une partie de la messe qui se dit pour la bénédiction nuptiale. Deux parents du marié et de la mariée tenaient les deux bouts du poêle. Faire passer sous le poêle.

Mettre un enfant sous le poêle, se dit en parlant D' un enfant né avant le mariage, qu' on a reconnu et légitimé, et sur lequel on étend le poêle à la cérémonie du mariage. Il a été mis sous le poêle.

POÊLE

POÊLE se dit encore Du dais sous lequel on porte le saint sacrement aux malades et dans les processions; et de Celui qu' on présente au roi, aux princes, etc., lorsqu' ils font leur entrée dans une ville. Les pentes d' un poêle. Les bâtons d' un poêle. Porter le poêle. Le poêle qu' on présenta au roi était porté par... On porta le poêle devant lui. On le reçut sous le poêle. On dit plus ordinairement, Dais.

POÊLE. s. f.

POÊLE. s. f. Ustensile de cuisine, fait de tôle ou de fer battu, avec une longue queue aussi de fer, et dont on se sert pour frire, pour fricasser. Poêle à frire. Poêle à fricasser. Essuyer, écurer une poêle. La queue de la poêle. Le dedans de la poêle. Le cul de la poêle.

Prov. et fig., Il n' y en a point de plus empêché ou de plus embarrassé que celui qui tient la queue de la poêle, La personne chargée du soin principal d' une affaire, est toujours celle qui a le plus de peine et d' embarras.

Prov. et fig., Tomber de la poêle dans la braise, ou de la poêle dans le feu, Tomber d' un fâcheux état dans un pire.

Poêle à confitures, Poêle de cuivre sans queue, avec deux mains ou anses de fer, qu' on met sur un fourneau pour faire des confitures. On la nomme autrement Bassine.

POÊLE ou POILE. s. m.

POÊLE ou POILE. s. m. Sorte de fourneau de terre ou de fonte, par le moyen duquel on échauffe des chambres, des escaliers, des serres, etc., et d' où la fumée s' échappe par un tuyau. Un poêle de terre, de faïence. Un poêle de fonte. La porte d' un poêle. Le tuyau d' un poêle. Mettre le feu à un poêle. Allumer le poêle. On a trop poussé ce poêle. Les poêles répandent une chaleur plus égale que celle des cheminées. L' usage des poêles nous est venu du Nord.

Poêle de construction, Poêle que l' on construit avec des carreaux de faïence ou de terre non vernissée, sur la place même qu' il doit occuper.

POÊLE

POÊLE se dit aussi, surtout en Allemagne, d' Une chambre commune où est le poêle. Entrer dans le poêle. En Allemagne, on est presque toujours dans le poêle, toute la famille se tient dans le poêle.

POÊLIER. s. m.

POÊLIER. s. m. Artisan qui fait les poêles et qui les pose.

POÊLON. s. m.

POÊLON. s. m. Espèce de petite poêle, ordinairement de cuivre jaune, et qui est plus profonde que la poêle. Faire de la bouillie dans un poêlon.

POÊLONNÉE. s. f.

POÊLONNÉE. s. f. Autant qu' un poêlon peut tenir. Une poêlonnée de bouillie.

POÔME. s. m.

POÔME. s. m. (Dans ce mot et ses dérivés, O et Ô, ou É, forment deux syllabes en vers et dans le discours soutenu.) Ouvrage en vers. Il ne se dit proprement que Des ouvrages d' une certaine étendue. Poëme épique. Poëme héroïque. Poëme héroï-comique. Poëme dramatique, lyrique, didactique. Poëme historique, philosophique. Poëme pastoral, bucolique. Poëme cyclique. Poëme généthliaque. Poëme séculaire. Poëme burlesque. Poëme badin.

POÉSIE. s. f.

POÉSIE. s. f. L' art de faire des ouvrages en vers. La poésie est appelée le langage des dieux. La grandeur, la beauté, la noblesse de la poésie. Les charmes, les richesses de la poésie. Avoir du génie pour la poésie. Exceller dans la poésie. Cultiver la poésie. Renoncer à la poésie. Aimer la poésie. Se connaître en poésie. Le feu de la poésie. L' enthousiasme de la poésie. La poésie vit de fictions.

Il se dit dans un sens particulier, déterminé par quelque épithète, Des différents genres de poëmes. Poésie lyrique. Poésie dramatique. Poésie épique. Poésie héroïque. Poésie didactique. Poésie élégiaque, érotique, pastorale, bucolique, satirique.

Il se dit aussi Des différentes matières que l' on traite en vers, et des différents styles qu' on y emploie. Poésie morale. Poésie sainte, chrétienne ou sacrée. Poésie profane. Poésie noble, élevée. Haute poésie. Poésie burlesque. Poésie marotique. Poésie familière.

Il se dit encore, absolument, Des qualités qui caractérisent les bons vers. Ce sont là des vers, mais il n' y a pas de poésie. Il y a beaucoup de poésie dans cette ode. Cette tirade manque de poésie.

Il se dit quelquefois, dans ce sens, en parlant D' un ouvrage en prose qui tient de la hardiesse et de l' élévation poétiques. Il y a de la poésie dans Tacite, dans Bossuet. Platon est plein de poésie.

La poésie du style, Une hardiesse, une liberté, une richesse particulière aux pensées, aux expressions, aux tours que l' on emploie dans la poésie. C' est la poésie du style qui distingue et fait vivre les ouvrages en vers.

POÉSIE

POÉSIE se dit quelquefois seulement de L' art de faire des vers, de la simple versification. Poésie douce et facile. Poésie nombreuse, harmonieuse. Il a choisi un genre de poésie convenable à son sujet.

Il se dit, dans le même sens, de La manière de faire des vers qui est particulière à une nation, à un poëte. La poésie grecque et la poésie latine sont pleines de naturel et d' harmonie. La poésie anglaise est remplie de mots contractés. La poésie française est accusée par les étrangers de trop de timidité. Sa poésie est naturelle. Sa poésie est bizarre, rude, rocailleuse.

POÉSIES

POÉSIES au pluriel, signifie, Ouvrages en vers: il ne se dit guère que Des ouvrages de peu d' étendue, et s' emploie surtout en parlant des modernes. Les poésies de Malherbe, de Racan. Recueil de poésies satiriques, de poésies morales, de poésies fugitives.

POÔTE. s. m.

POÔTE. s. m. Celui qui s' adonne à la poésie, qui fait des vers. Les anciens poëtes. Les poëtes modernes. Les poëtes grecs. Poëte latin. Poëte français. Poëte italien. Poëte espagnol. Homère et Virgile sont appelés les princes des poëtes. Poëte lyrique. Poëte dramatique. Poëte tragique. Poëte comique. Poëte élégiaque. Poëte satirique. Poëte burlesque. Poëte lauréat. Grand poëte. Bon poëte. Excellent poëte. Mauvais poëte. Méchant poëte. Être né poëte. Il se dit quelquefois en parlant d' Une femme. Cette femme est poëte. Madame Deshoulières était un poëte aimable.

Fam., Poëte crotté, Mauvais poëte.

Cet homme est poëte, Il a du talent pour la poésie. On dit dans le sens contraire, Cet homme n' est pas poëte.

Il a lu les poëtes, il entend les poëtes, se dit ordinairement De celui qui a lu, qui entend les anciens poëtes grecs et latins.

POÉTEREAU. s. m.

POÉTEREAU. s. m. Terme de mépris, qui se dit d' un fort mauvais poëte. Ce n' est qu' un poétereau. Il est familier.

POÉTESSE. s. f.

POÉTESSE. s. f. Femme poëte. Sapho était une poétesse illustre. L' Italie moderne compte plusieurs poétesses célèbres. Il est peu usité.

POÉTIQUE. adj. des deux genres

POÉTIQUE. adj. des deux genres Qui concerne la poésie, qui appartient à la poésie, qui est propre et particulier à la poésie. Ouvrage poétique. Style poétique. Langage poétique. Phrase, mot, expression poétique. Terme poétique. Figure poétique. Art poétique. Caractère poétique. Tour poétique. Fiction poétique. Invention poétique. Génie poétique. Feu poétique. Fureur poétique. Imagination poétique. Enthousiasme poétique. Il a la tête poétique.

Licence poétique, se dit de Certaines libertés que les poëtes se donnent dans leurs vers contre les règles ordinaires de la langue ou de la versification, et qui ne seraient pas reçues dans la prose.

Fig. et fam., Licence poétique, Altération de la vérité. Il y a dans ce récit des licences poétiques.

En termes d' Imprim., Caractère poétique, Espèce de caractère romain plus étroit et plus allongé que le caractère ordinaire, qui est particulièrement employée à l' impression des ouvrages en grands vers.

POÉTIQUE. s. f.

POÉTIQUE. s. f. Traité de l' art de la poésie. La Poétique d' Aristote, de Vida, de Castelvetro, de Scaliger, etc.

Par extension, La poétique des beaux-arts, de la musique, etc., L' exposition, l' explication de ce qu' il y a d' élevé, d' idéal dans les beaux-arts, dans la musique, etc.

POÉTIQUEMENT. adv.

POÉTIQUEMENT. adv. D' une manière poétique. Cela est dit poétiquement. S' énoncer poétiquement.

POÉTISER. v. n.

POÉTISER. v. n. Versifier. Au lieu de songer à ses affaires, il ne fait que poétiser. Il est familier et peu usité.

POIDS. s. m.

POIDS. s. m. Pesanteur, qualité de ce qui est pesant. Le poids d' un fardeau. Un fardeau de grand poids, d' un poids considérable. Le poids de l' eau, de l' air, de l' or, etc. Ce métal a perdu de son poids par la fusion. L' eau dont cette substance est pénétrée a beaucoup ajouté à son poids. Ce n' est pas d' après le poids et le volume, c' est d' après la qualité qu' il faut estimer ces denrées, ces fruits.

Il se dit aussi de La pesanteur déterminée et fixe de certaines choses. Le poids de la pièce de cinq francs, de la pièce de vingt francs, est de tant de décagrammes d' argent, d' or.

Cette monnaie est de poids, Elle a la pesanteur qu' elle doit avoir suivant la loi.

POIDS

POIDS se dit aussi de Certains morceaux de cuivre, et de certaines masses de fer ou de plomb d' une pesanteur réglée et connue, dont on se sert pour savoir combien une chose pèse. Des poids et des balances. Vendre à faux poids et à fausse mesure. Les poids d' une forge. Un poids de dix livres. Un poids de dix kilogrammes. Des poids qui ne sont pas justes. Des poids échantillonnés.

Poids de marc, Le marc avec toutes les subdivisions d' onces et de gros qui y sont comprises. Le poids de marc est de huit onces.

Faire bon poids, Peser ce qu' on vend, de sorte que la marchandise emporte la balance. Il faut faire bon poids. Faites-moi bon poids. On dit dans un sens contraire, Le poids n' y est pas.

Fig., Vendre, acheter une chose au poids de l' or, La vendre, l' acheter excessivement cher.

Fig., Avoir deux poids et deux mesures, Juger différemment d' une même chose, selon les personnes, les circonstances, les intérêts, etc. On dit dans le même sens, Changer de poids et de mesure.

Fig. et fam., Faire toutes choses avec poids et mesure, Agir en tout avec sagesse et circonspection. L' Écriture dit, en parlant de Dieu, Il a fait toutes choses avec poids, nombre et mesure.

Fig., Peser une chose au poids du sanctuaire, L' examiner avec toute l' exactitude possible, dans toute la rigueur de la justice, selon les règles de la plus sévère conscience.

POIDS

POIDS se dit encore Des morceaux de cuivre, de plomb, de fer et de pierre, qu' on attache aux cordes d' une horloge, d' un tournebroche, pour lui donner du mouvement. Les poids d' une horloge, d' un tournebroche.

POIDS

POIDS se dit figurément, au sens moral, de Tout ce qui fatigue, oppresse, chagrine, embarrasse. Le poids des affaires l' accable. Il succombe, il gémit sous le poids des années et des chagrins. Vous avez soulagé mon âme d' un grand poids. Ce peuple est écrasé sous le poids des impôts. Ce monarque a soutenu seul tout le poids de la guerre. Tout le poids de la guerre est tombé, a porté sur nous. Le poids du remords, des remords. Ce souvenir est un poids qui l' oppresse.

Prov. et fig., Porter le poids du jour et de la chaleur, Endurer toute la peine, faire tout le travail, pendant que les autres se livrent au repos ou au plaisir.

POIDS

POIDS signifie aussi, figurément, Importance, considération, force, solidité. C' est une affaire de poids. Ce ne sont pas là des choses de poids. Cela est de si peu de poids, qu' on ne doit pas y faire attention. Ces raisons-là auront bien plus de poids dans votre bouche que dans la mienne. Cela donne un grand poids, ajoute un grand poids à vos raisons. Une autorité, un témoignage, un exemple d' un grand poids.

Un homme de poids, Un homme d' importance, de considération, d' autorité, de mérite.

POIGNANT, ANTE. adj.

POIGNANT, ANTE. adj. Piquant. Il ne s' emploie que figurément, et ne se dit que D' une douleur physique ou morale qui est forte, vive, pénétrante. Douleur poignante. Une douleur vive et poignante. Remords poignant.

POIGNARD. s. m.

POIGNARD. s. m. Dague, sorte d' arme destinée à frapper de la pointe, et beaucoup plus courte qu' une épée. Il lui a donne un coup de poignard. Se battre à l' épée et au poignard. Les Turcs portent d' ordinaire un poignard à leur ceinture. Il lui enfonça le poignard dans le sein. Il lui donna un coup de poignard.

Fig., C' est un coup de poignard, se dit De la surprise et de la douleur que cause un événement extrêmement fâcheux. Ce fut un coup de poignard pour lui, que la nouvelle de la mort de sa femme. Il se dit aussi, en général, De tout ce qui peut blesser ou offenser vivement quelqu' un.

Fig., Avoir le poignard dans le coeur, dans le sein, Éprouver une douleur, un déplaisir extrême de quelque chose. On dit dans un sens analogue, Mettre, plonger, enfoncer à quelqu' un le poignard dans le sein, dans le coeur.

Fig., Tourner à quelqu' un le poignard dans le coeur, lui tourner le poignard dans la plaie, S' appesantir sur quelque objet qui le blesse ou qui l' afflige vivement.

Fig., Mettre, tenir à quelqu' un le poignard sur la gorge, Vouloir le contraindre à faire quelque chose.

POIGNARDER. v. a.

POIGNARDER. v. a. Frapper, blesser, tuer avec un poignard. Ils l' ont poignardé dans sa propre maison. César fut poignardé en plein sénat. Il le fit poignarder. On le dit quelquefois avec le pronom personnel. Dans son désespoir, il se poignarda.

Il s' emploie figurément, et signifie, Causer une extrême douleur, une extrême affliction. Il ne faut pas lui dire cette nouvelle, lui faire ce reproche; ce serait le poignarder.

Fig. et fam., La curiosité, la jalousie, l' avarice le poignarde, se dit D' un homme très-curieux, très-jaloux, très-avare.

POIGNARDÉ, ÉE. participe

POIGNARDÉ, ÉE. participe

POIGNÉE. s. f.

POIGNÉE. s. f. Autant que la main fermée peut contenir de certaines choses dont la quantité n' est pas continue. Une poignée de blé. Une poignée de sel, de dragées. Mettre une poignée d' orge dans de la tisane. Une poignée d' olives. Une poignée de son. Une poignée d' écus, de louis. Jeter des poignées d' argent.

Il signifie aussi, Ce qu' on empoigne avec la main. Une poignée d' herbes. Une poignée de cheveux.

Fig., Une poignée de monde, Un petit nombre de personnes. Il tenta le siége de cette place avec une poignée de monde. On dit de même, Une poignée de gens, de soldats.

Une poignée de verges, De petits scions de bouleau liés ensemble.

Une poignée de morues, Deux morues sèches jointes ensemble.

POIGNÉE

POIGNÉE se dit aussi de La partie d' un objet par où on le prend, pour le tenir à la main. La poignée d' un sceptre, la poignée d' une épée. Il avait à son épée une poignée d' or, d' argent. La poignée de son épée est d' acier.

Il se dit également de Ce qui sert, dans les cuisines, dans les laboratoires, etc., à prendre ou à tenir par la queue, par l' anse, par les bords, un ustensile trop chaud pour qu' on puisse y porter la main nue sans se brûler. Une poignée pour tenir les fers à repasser.

À POIGNÉE. loc. adv.

À POIGNÉE. loc. adv. En abondance, en grande quantité. Jeter des fleurs à poignée. Jeter de l' argent à poignée.

POIGNET. s. m.

POIGNET. s. m. L' endroit où le bras se joint à la main. La force du poignet. Il a le poignet fort. Il s' est démis le poignet. Pour bien faire des armes, il faut avoir le poignet ferme.

POIGNET

POIGNET signifie aussi, Le bord de la manche d' une chemise. Les poignets de cette chemise sont usés, sont trop étroits. Voilà des chemises qu' il faut remonter de poignets. Il y avait une dentelle aux poignets. Il avait des boutons de nacre aux poignets de sa chemise.

POIL. s. m.

POIL. s. m. Ce qui croît en forme de filets déliés sur la peau des animaux, et en plusieurs endroits du corps humain. De longs poils. La couleur des poils. Poil noir. Poil blanc. Poil roux. Poil châtain. Poil blond. Poil gris. Poil de chèvre. Poil de lièvre. Poil de chameau. Poil de chat. Camelot de poil de chèvre. Pinceau de poil de blaireau. Cette étoffe est de poil et de soie. Cet homme a beaucoup de poil aux aisselles, à la poitrine.

Il s' emploie collectivement pour désigner Tous les poils qui sont sur le corps d' un animal. Le poil lui est tombé. Il a le poil fin, soyeux, doux, rude, hérissé. Un chien à long poil, à poil ras. À contre-poil.

Monter un cheval à poil, Monter un cheval tout nu et sans selle.

Faire le poil à un cheval, Lui arranger la crinière, lui couper les crins du bas des jambes, lui arracher ou lui brûler les crins qui sont autour des mâchoires.

Fig. et fam., Un poil ne passe pas l' autre, se dit en parlant D' un homme fort propre et bien ajusté.

Un lièvre, un lapin en poil, Un lièvre, un lapin auquel on n' a pas encore ôté la peau.

Ce chien est dressé au poil et à la plume, est au poil et à la plume, Il est dressé à chasser, à arrêter toute sorte de gibier, comme lièvres, perdrix, etc.

Fig. et fam., Cet homme est au poil et à la plume, Il est également propre à des emplois, à des occupations de genres très-différents.

Prov. et fig., Reprendre du poil de la bête, Chercher son remède dans la chose même qui a causé le mal. Vous êtes fatigué pour avoir trop joué à la paume, pour avoir trop couru à la chasse; il faut reprendre du poil de la bête, Il faut recommencer. Vous venez de perdre votre argent à cette partie de piquet, il faut reprendre du poil de la bête, Il faut en jouer une autre.

POIL

POIL se dit aussi de La chevelure; mais, dans cette acception, on ne l' emploie guère qu' en parlant Des cheveux dont la couleur passe pour désagréable, ou est altérée par l' âge. Le poil commence à lui blanchir. Son poil grisonne. Il a le poil roux.

Poétiq., Poil hérissé, se dit Des cheveux, lorsqu' ils se dressent sur la tête.

POIL

POIL se dit quelquefois de La barbe de l' homme. Se faire le poil. S' arracher le poil. Ce barbier fait fort bien le poil. Il n' a pas encore un poil de barbe. On lui arracha la moustache poil à poil.

Prov., Il se laisserait arracher la barbe poil à poil, se dit D' un poltron.

Poil follet, Poil rare et léger qui vient avant la barbe. Ce jeune homme n' a encore que du poil follet. Le poil follet commence à lui venir.

POIL

POIL en parlant De certains animaux, et surtout des chevaux, signifie, Couleur. De quel poil est votre cheval? Poil bai. Poil alezan. Poil rouan. Poil lavé ou déteint.

POIL

POIL se dit aussi de La partie velue du drap et d' autres étoffes, comme le velours, la panne, etc. Il faut brosser cet habit de manière à coucher le poil, et non à le rebrousser. Après que le drap a été tondu, on fait revenir le poil, on tire le poil avec des chardons. Ce drap est trop chargé de poil, le poil en est trop long, il faut le tondre de plus près. Le poil de ce velours est bien fourni. Feutre à long poil, à poil court. À rebrousse-poil.

Velours à trois poils, à quatre poils, Velours dont la trame est de trois fils de soie, de quatre fils de soie.

Fig. et par plaisanterie, C' est un brave à trois poils, C' est un homme qui fait profession de bravoure.

POIL

POIL en Botanique, se dit de Certains filets très-déliés, ordinairement cylindriques et flexibles, qui naissent sur les diverses parties des plantes.

POIL

POIL est aussi Le nom d' une maladie assez ordinaire aux nourrices, et dans laquelle le lait ne sort que difficilement. Cette nourrice a le poil.

POILU, UE. adj.

POILU, UE. adj. Velu, couvert de poil. Main poilue.

POINCILLADE. s. f.

POINCILLADE. s. f. Bel arbrisseau de la famille des Légumineuses, dont les feuilles sont purgatives comme celles du séné.

POINÇON. s. m.

POINÇON. s. m. Instrument de fer ou d' autre métal, qui a une pointe pour percer. Un étui garni de ciseaux et d' un poinçon. Il faut percer cela avec un poinçon.

POINÇON

POINÇON se dit aussi d' Un instrument dont on se sert pour marquer la vaisselle d' or et d' argent. Chaque pièce d' argenterie est marquée de trois poinçons: celui de l' orfévre qui l' a façonnée; le poinçon de ville, qui en assure le titre; et le poinçon de l' administration, qui est la quittance des droits de contrôle. De l' argenterie marquée au poinçon de Paris.

POINÇON

POINÇON se dit encore d' Un morceau d' acier gravé en relief, avec lequel on frappe les coins dont on se sert pour l' empreinte des monnaies et des médailles. On a fait un nouveau poinçon pour les monnaies. C' est tel graveur qui a fait le poinçon de cette médaille.

Il se dit également, en Typographie, d' Un morceau d' acier où les lettres sont gravées en relief, et avec lequel on frappe les matrices qui servent à fondre les caractères d' imprimerie. On a perdu les matrices de tels caractères, mais on en a les poinçons.

POINÇON

POINÇON en termes de Manége, Morceau de bois taillé en pointe, ou armé d' une pointe de fer, dont les académistes se servaient autrefois pour piquer la croupe des sauteurs qu' ils montaient, et pour les exciter à détacher la ruade. Les habiles écuyers ont toujours blâmé l' usage du poinçon.

POINÇON

POINÇON se dit aussi de L' arbre vertical sur lequel tourne une machine.

POINÇON

POINÇON en termes de Charpenterie, Pièce de bois placée perpendiculairement au milieu d' une ferme, et dans laquelle s' assemblent les jambes de force.

POINÇON. s. m.

POINÇON. s. m. Sorte de tonneau servant à mettre du vin ou d' autres liqueurs, qui tient à peu près les deux tiers d' un muid. Poinçon de vin. Poinçon de cidre.

POINDRE. v. a.

POINDRE. v. a. Piquer. Il n' est guère usité que dans les deux phrases suivantes:

Prov. et fig., Oignez vilain, il vous poindra; poignez vilain, il vous oindra, Quand on fait du bien à un malhonnête homme, on n' en reçoit que du déplaisir; et, au contraire, quand on le gourmande, on en tire ce qu' on veut.

Fam. et fig., Quel taon vous point? Quelle fantaisie vous prend? d' où vous vient cette humeur? Cette phrase a vieilli; on dit: Quelle mouche vous pique?

POINDRE

POINDRE est aussi neutre: il n' est guère usité qu' à l' infinitif et au futur, et ne se dit proprement que Du jour qui commence à paraître, et des plantes qui commencent à pousser. Le jour ne fait que poindre. À peine le jour commençait à poindre. Je partirai dès que le jour poindra. Dès que les herbes commencent à poindre.

Fam., Le poil commence à lui poindre au menton, se dit D' un jeune garçon à qui la barbe commence à venir.

POING. s. m.

POING. s. m. Main fermée. Serrer le poing. Il alla à lui l' épée au poing. Condamner un homme à faire amende honorable la torche au poing. Donner un coup de poing à quelqu' un. Se battre à coups de poing. Faire le coup de poing avec quelqu' un.

Fermer le poing, Fermer la main, et la tenir serrée.

Flambeau de poing, Flambeau de cire qu' on porte à la main.

Oiseau de poing, Oiseau de proie, qui, étant réclamé, revient sans leurre sur le poing du fauconnier. Porter un oiseau de poing. Chasser avec un oiseau de poing.

Mener une femme sur le poing, La mener par la main. Il est vieux, et ne se disait guère que par plaisanterie.

Mener quelqu' un pieds et poings liés, Le mener après lui avoir lié les bras et les pieds.

Fig. et fam., Je vous livre cet homme pieds et poings liés, Je le mets à votre merci, à votre disposition.

Fam., Il ne vaut pas un coup de poing, se dit De quelqu' un qui n' a ni force ni santé.

POING

POING se dit aussi de Toute la main jusqu' à l' endroit où elle se joint au bras. Il fut condamné à avoir le poing coupé.

POINT. s. m.

POINT. s. m. Piqûre qui se fait dans de l' étoffe avec une aiguille enfilée de soie, de laine, de fil, etc. Il n' y a qu' un point ou deux à faire pour recoudre cela. Faire un point d' aiguille. Faire un point à une chemise qui est décousue.

Il se dit aussi de Certains ouvrages de broderie ou de tapisserie à l' aiguille, qu' on distingue par des noms différents, selon la manière dont ils sont faits, selon le pays d' où la mode en a été apportée, et souvent d' après le caprice des ouvriers et ouvrières. Ouvrage de point. Point de croix de chevalier. Point de chaînette. Point à carreaux. Point allongé, riche, brillant, carré, etc. Point à la turque. Point d' Angleterre, de Hongrie, etc. Des chaises de point d' Angleterre. Une bergère de point de Hongrie.

Gros point, Sorte de point de tapisserie où l' aiguille prend deux fils du canevas; à la différence du Petit point, Celui où elle n' en prend qu' un.

Le point de cette tapisserie est beau, n' est pas beau, Le travail en est beau, ou ne l' est pas.

POINT

POINT se dit encore d' Une sorte de dentelle de fil, faite à l' aiguille, qui prend diverses dénominations, selon les lieux où se font les différentes espèces de cette dentelle, la manière dont elles sont faites, ou les personnes qui les ont mises en vogue. Point de Gênes. Point de Venise. Point d' Espagne. Point d' Angleterre. Point de France. Point d' Alençon. Point d' Argentan. Point coupé. Point à la reine. Travailler en point de France. Ouvrière en point. Raccommoder des points. Blanchir des points. Un jabot, des manchettes de point. On porte le point en hiver.

POINT

POINT en Géométrie, signifie, La plus petite portion d' étendue qu' il soit possible de concevoir, ou plutôt Ce que l' on conçoit comme n' ayant aucune étendue. Les mathématiciens disent que la ligne n' est considérée que comme la trace d' un point en mouvement. Le point mathématique est l' extrémité de la ligne.

POINT

POINT se dit aussi, dans le style didactique, et même dans le langage ordinaire, d' Un endroit fixe et déterminé. Point milieu. Point central. Point d' équilibre. Le point d' appui d' une poutre, d' un linteau. Point fixe. Point de contact. Point de départ. Indiquer à plusieurs personnes un point de réunion. Tous les efforts de l' ennemi se dirigèrent vers ce point. On dit aussi: De tous les points de l' horizon. Sur divers points. Etc.

Point de section ou d' intersection, L' endroit où deux lignes, deux plans se coupent.

En termes d' Astron., Points équinoxiaux, Les deux points où le grand cercle de l' écliptique coupe le grand cercle de l' équateur; Points solsticiaux, Les deux points de l' écliptique les plus distants du plan de l' équateur; Point de la plus grande et de la plus petite distance, Les apsides; Point culminant, Le point de l' écliptique situé dans le méridien; Points cardinaux, Le septentrion, le midi, l' orient et l' occident; et, Points verticaux, Le point du ciel appelé zénith, qui est directement au-dessus de notre tête; et le point appelé nadir, qui est directement au-dessous de nos pieds.

Point culminant, se dit aussi quelquefois, surtout dans les Sciences physiques, de La partie la plus élevée de certaines choses. Le point culminant d' une chaîne de montagnes.

En termes d' Optique, Point de concours, Celui où les rayons convergents se rencontrent; Point d' incidence, Le point où tombe un rayon sur la surface d' un miroir ou d' un autre corps; Point de dispersion, Le point où les rayons commencent à être divergents; Point de réfraction, Celui où un rayon se rompt sur la surface d' un verre ou sur toute autre surface réfringente; Point de réflexion, Le point d' où un rayon est réfléchi par la surface d' un miroir ou de tout autre corps; et, Point radieux, Celui qui renvoie les rayons, d' où partent les rayons.

En termes d' Hydraulique, Point de partage, Point, entre deux vallées, assez haut pour que les eaux qui s' y rendent puissent couler indifféremment dans l' une ou dans l' autre; et, lorsqu' il s' agit d' un canal ou des branches d' un canal, Le point où l' on place le réservoir supérieur qui doit les alimenter.

En termes de Mécanique, Point d' appui, Point fixe sur lequel les diverses parties d' une machine s' appuient en exécutant leurs mouvements.

Point de vue, Le point sur lequel la vue se dirige et s' arrête dans un certain éloignement. Il se dit également, en termes de Perspective, Du point que le peintre ou le dessinateur choisit pour mettre les objets en perspective, et vers lequel il dirige tous les rayons qui sont censés partir de l' oeil du spectateur. Point de vue bien choisi. Bon point de vue. Déterminer, placer le point de vue. Il se dit aussi Du lieu où il faut se placer pour bien voir un objet; du lieu où l' objet doit être mis pour être bien vu. Vous n' êtes pas là dans le point de vue. Ce tableau n' est pas dans son point de vue. Il s' emploie quelquefois figurément, surtout dans la première acception. Il a considéré la question sous un point de vue nouveau. Il a présenté l' affaire sous un autre point de vue.

Point de vue, signifie encore, Un objet ou un assemblage d' objets qui frappe, qui invite à le regarder. Beau point de vue. Point de vue lointain. Cela coupe le point de vue. De cette hauteur, on découvre un magnifique point de vue. Dans cette campagne, les points de vue sont très-variés.

Mettre une lunette d' approche à son point de vue, à son point, Allonger ou raccourcir le tube, de manière qu' il y ait, entre le verre objectif et l' oculaire, la juste distance pour voir distinctement l' objet vers lequel on dirige la lunette. On dit aussi, La lunette est à son point. On dit de même, en parlant Des lunettes à lire, Elles sont, elles ne sont pas à mon point, La distance à laquelle elles font converger les rayons lumineux convient ou ne convient pas à ma vue.

En termes d' Anat., Points ciliaires, Petits trous qu' on observe dans la face interne des paupières, et qui ne sont que les orifices des petits conduits excrétoires des glandes ciliaires. Points lacrymaux, Les orifices des petits conduits qui vont aboutir au sac lacrymal.

POINT

POINT se dit aussi d' Une petite marque ronde qui se fait sur le papier avec la plume et l' encre, avec un crayon, etc., et qu' on emploie à différents usages dans l' écriture. On termine par un point toute phrase finale, ainsi que toute proposition dont le sens est entièrement indépendant de celle qui la suit. Le tréma consiste en deux points placés horizontalement au-dessus d' une voyelle, comme dans Saül, Isaïe. Plusieurs points après un mot indiquent suppression, interruption, lacune, etc. L' usage veut que l' on mette des points sur les i.

Deux points (:), Point et virgule (;), Signes qu' on met à la fin d' une proposition dont le sens grammatical est complet, mais qui a une liaison logique et nécessaire avec la suivante. Les deux points s' emploient surtout à la fin des phrases qui sont immédiatement suivies de ce qui sert à les éclaircir. En termes d' Imprimerie, on dit plus ordinairement, Le deux-points, un deux-points.

Point interrogant ou d' interrogation (?), Signe qu' on met après une interrogation, une demande. Point admiratif ou d' admiration, d' exclamation (!), Signe qu' on met à la fin des phrases qui expriment l' admiration, ou qui contiennent une exclamation.

En Imprim., Points conducteurs, ou Points carrés, Points qui servent à prolonger une ligne, de manière à mettre en rapport, à faire correspondre des parties qu' une disposition méthodique ou symétrique oblige à séparer. On fait souvent usage de points conducteurs dans les tables, dans les index.

Prov. et fig., Il n' est bon qu' à mettre les points sur les i, se dit D' un homme qui ne s' applique dans les ouvrages d' esprit qu' à des minuties Il se dit aussi De ceux qui n' ont qu' une exactitude minutieuse et inutile.

Prov. et fig., Il faut avec cet homme mettre les points sur les i, Il faut être avec lui d' une exactitude scrupuleuse; et, dans un autre sens, Il faut prendre avec lui les plus grandes précautions.

Points voyelles, ou absolument, Points, Certains caractères qui servent à marquer les voyelles dans quelques langues orientales.

Ne paraître que comme un point, se dit De ce qui est ou de ce qui paraît extrêmement petit, et que l' on aperçoit à peine. Le ballon était si haut, qu' il ne paraissait plus que comme un point.

En termes de Marine, Le point d' un bâtiment, La latitude et la longitude du lieu où il se trouve en mer, à l' heure de midi. Faire son point, Déterminer le point du bâtiment.

POINT

POINT en termes de Musique, Point que l' on met après une note, et qui sert à la faire valoir une moitié en sus de sa valeur naturelle. Une blanche suivie d' un point vaut trois noires.

Point d' orgue, Trait que la partie chantante exécute ad libitum, et pendant lequel l' accompagnement est suspendu.

POINT

POINT aux Jeux de cartes, se dit Du nombre qu' on attribue à chaque carte, et qui varie dans différents jeux. L' as, au piquet, vaut onze points; les figures valent dix points; et les autres cartes valent le nombre de points qu' elles marquent.

Il se dit aussi, au Piquet et à quelques autres Jeux, Du nombre de points que composent ensemble plusieurs cartes de même couleur. Son point est meilleur que le vôtre. Accusez votre point. Le point se compte avant toute chose, excepté cartes blanches. Avoir le point, Avoir en cartes d' une même couleur un plus grand nombre de points que son adversaire.

Il se dit encore, dans la plupart des Jeux, Du nombre que l' on marque à chaque coup du jeu, et de celui dont on est convenu pour le gain de la partie. Il ne me faut plus qu' un point pour gagner la partie. Combien avez-vous de points? Il a dix points sur la partie. Jouer en trente points, en cent points. Au trictrac, il faut gagner douze points pour marquer un trou. Il a fait dix points de suite.

Donner tant de points à quelqu' un, Supposer, en commençant la partie, qu' il a déjà gagné ce nombre de points. Il n' est pas très-fort au billard: je lui donne six points, et je le gagne.

Prov. et fig., Pour un point, faute d' un point, Martin perdit son âne, Peu de chose fait quelquefois manquer une affaire. La même phrase se dit aussi dans les jeux, lorsque, faute d' un point, on perd la partie.

POINT

POINT se dit aussi, dans les Colléges, dans les Écoles, de Certaines marques qui servent à noter la bonne ou la mauvaise conduite des écoliers, et à évaluer les fautes qu' ils font dans leurs devoirs. Il a eu tant de bons points cette semaine. On lui a marqué, on lui a donné tant de mauvais points pour avoir manqué d' obéissance. Sa tranquillité en classe lui a valu tant de bons points cette semaine. On marque tant de points pour un solécisme, tant pour un barbarisme.

POINT

POINT se dit aussi Des petits trous qu' on fait à des étrivières, à des courroies, à des soupentes de carrosse, etc., pour y passer l' ardillon. Allonger, raccourcir des étrivières, d' un point, de deux points.

POINT

POINT se dit encore de Certaines marques faites d' espace en espace sur une espèce de règle dont les cordonniers se servent pour prendre la mesure d' un soulier, et les chapeliers celle d' un chapeau. Chausser à huit points, à dix points. Ils chaussent tous deux à même point. L' entrée de ce chapeau est de six points.

Fig. et pop., Ces deux personnes ne chaussent pas à même point, ou, Elles chaussent à même point, Ces deux personnes ne se conviennent pas, ou se conviennent, par leurs caractères, leurs habitudes, etc.

Fig. et fam., Faire venir quelqu' un à son point, L' obliger, l' engager adroitement à faire ce qu' on veut, le faire condescendre à ce qu' on souhaite.

POINT

POINT se dit aussi de La douzième partie d' une ligne.

Il se dit également, en Typographie, d' Une mesure qui vaut deux points ou un sixième de ligne, et qui sert principalement à régler ou à déterminer la force de corps des caractères. Point typographique. La nonpareille a six points typographiques. Ce caractère est fondu sur un corps de quatre points, de cinq points, etc.

Lettre de deux points, Grande lettre en forme de capitale, qu' on place au commencement d' un ouvrage ou de chacune de ses principales divisions, et qui a une force de corps double de celle du caractère qu' elle accompagne. Le mot commencé par une lettre de deux points se continue en petites capitales.

POINT

POINT se dit, figurément, Des parties qui forment la division de certains discours, de certains ouvrages, et particulièrement des sermons. Son sermon était divisé en trois points. Le premier point d' un sermon, d' un discours, d' une dissertation, d' une méditation. Passer au second point, au troisième point.

Il se dit aussi d' Une question, d' une difficulté particulière en quelque genre de connaissance que ce soit. Discuter, approfondir un point de théologie, de morale. Éclaircir un point de chronologie, d' histoire. Ils sont d' accord sur ce point. J' insiste sur ce point. On l' a réfuté victorieusement sur tous les points. Point de droit. Point de fait.

Il se dit également de Ce qu' il y a de principal, d' important dans une affaire, dans une question, dans une difficulté. C' est là le point de l' affaire. Vous ne touchez pas le point de la question. Il faut venir au point. Le point de la difficulté. Point capital. Un point décisif. Voilà le point. Vous touchez là un grand point. C' est un grand point que d' avoir obtenu le sursis. Le point essentiel d' une affaire. Le point important. Un point délicat.

Point d' honneur, Ce qu' on regarde comme touchant à l' honneur, comme intéressant l' honneur. Il est trop délicat sur le point d' honneur. Il s' est fait sur cela un point d' honneur. Il s' en fait un point d' honneur. Différends, disputes sur le point d' honneur. Les maréchaux de France étaient juges du point d' honneur.

Prendre tout au point d' honneur, Étendre trop loin sa délicatesse sur le point d' honneur.

POINT

POINT signifie encore, État, situation. Il est toujours au même point. Je l' ai retrouvé au même point où je l' avais laissé. L' affaire en est à ce point. Mon ouvrage en est resté, en est demeuré au même point. Il n' est pas en bon point. Il est en mauvais point. Ses affaires sont en mauvais point.

Fam., Mal en point, En mauvais état. Il est mal en point. Ses affaires sont mal en point. On écrit aussi, Mal-en-point. Il a vieilli.

POINT

POINT signifie aussi, Degré, période. Le raisin est à son point de maturité, est au point de maturité convenable. Sa réputation est arrivée à un tel point, qu' elle ne peut plus s' accroître. On peut railler, mais jusqu' à un certain point. Il se chagrine de tout à un point que vous ne sauriez concevoir. Il en est affligé à un tel point, qu' il en perd la raison. Il est au plus haut point de sa gloire. Cette science a été portée à un très-haut point de perfection. Son insolence est arrivée, est parvenue au dernier point, au plus haut point. Il a poussé les enchères de cette maison au plus haut point où elles pouvaient aller. Il est malheureux au point de n' avoir pas de quoi manger. Il m' a excédé au point que je l' ai renvoyé. J' ignore jusqu' à quel point il est permis d' avoir confiance en lui.

POINT

POINT signifie aussi, Instant, moment, temps précis dans lequel on fait quelque chose. J' arrivai sur le point qu' ils allaient partir. Sur le point de mourir, il déclara...

Point du jour, Le moment où le jour commence à poindre. Dès le point du jour. Se lever au point du jour, avant le petit point du jour.

POINT

POINT se dit en outre d' Une douleur piquante qui se fait sentir en divers endroits du corps, et particulièrement au côté. Il a un point au côté, un point de côté qui lui ôte la respiration, la liberté de respirer. Avoir un point au dos, à l' épaule.

DE POINT EN POINT. loc. adv.

DE POINT EN POINT. loc. adv. Exactement, sans rien omettre. Il m' a tout raconté de point en point. Il a exécuté de point en point tout ce qu' on lui avait ordonné.

DE TOUT POINT, EN TOUT POINT. loc. adverbiales

DE TOUT POINT, EN TOUT POINT. loc. adverbiales Totalement, entièrement, parfaitement. C' est un homme accompli de tout point. Cet ouvrage est mauvais de tout point, en tout point. En tout point conforme à...

Équiper un homme de tout point, L' équiper de tout ce qui lui est nécessaire.

Prov. et fig., Accommoder, équiper quelqu' un de tout point, Le traiter fort mal, ou de fait, ou de paroles. Il est tombé entre les mains de gens qui l' ont accommodé de tout point. Envoyez-le-moi, je l' équiperai, je l' accommoderai de tout point.

AU DERNIER POINT. loc. adv.

AU DERNIER POINT. loc. adv. Extrêmement, excessivement. Il est brave, insolent, heureux, malheureux au dernier point.

À POINT. loc. adv.

À POINT. loc. adv. À propos. Vous venez à point, nous avons besoin de vous. Vous arrivez à point, fort à point.

Cela lui vient à point, bien à point, se dit D' un avantage qui arrive à quelqu' un qui en avait extrêmement besoin. Il était ruiné, il a recueilli une grande succession; cela lui est venu bien à point.

Prov., Tout vient à point à qui peut attendre, Avec du temps et de la patience, on vient à bout de tout.

De la viande cuite à point, De la viande cuite comme il faut, ni trop, ni trop peu.

À POINT NOMMÉ. loc. adv.

À POINT NOMMÉ. loc. adv. Au temps précis, au moment déterminé. Le secours arriva à point nommé. Venir à point nommé, Venir très à propos. Nous avions un très-grand besoin de vous, vous êtes venu à point nommé.

Prov. et pop., À son point et aisément, À sa commodité, à son aise, à son loisir. Vous ferez cela à votre point et aisément, prenez autant de temps que vous voudrez.

POINT. adv. de négation

POINT. adv. de négation Pas, nullement. En voulez-vous? Je n' en veux point. Je ne doute point que cela ne soit. Ne voulez-vous point venir? Il n' a point d' argent.

POINT

POINT ne se dit jamais qu' avec la particule négative, ou exprimée, comme dans les phrases précédentes, ou sous-entendue, comme dans ces phrases: Les gens peu ou point instruits. Sans la connaissance de soi-même, point de solide vertu. Je pardonne à mes ennemis, et point à mes flatteurs. Homme bienveillant, point susceptible, point soupçonneux. Point d' homme plus méchant que lui. Point de travail qui le rebute. Etc. Il y a de plus cette différence entre Point et Pas, quant à l' usage, que lorsqu' on répond à une interrogation, Point peut être employé tout seul; au lieu que Pas ne s' emploie jamais de cette manière. En voulez-vous? Point. Êtes-vous fâché? Point.

Il y a encore une différence entre Point et Pas, quant à la signification. Lorsqu' on dit, par exemple: N' avez-vous point vu un tel? N' avez-vous point pris ma montre? l' interrogation n' est qu' une question simple. Mais lorsqu' on dit: N' avez-vous pas vu un tel? N' avez-vous pas pris ma montre? on peut marquer par là qu' on croit que la personne qu' on interroge a vu celui dont on parle, qu' elle a pris la montre qu' on lui demande.

Prov. et fig., Point d' argent, point de Suisse, On n' obtient rien de certaines gens, s' ils n' ont pas l' espoir d' être récompensés. Cela se dit aussi Pour marquer qu' on ne fera rien sans être assuré d' une récompense, du payement.

Prov., Point de nouvelles, se dit Lorsqu' on ne peut obtenir un résultat qu' on attend, la décision d' une affaire, l' exécution d' une promesse, etc. Il me dit souvent qu' il me payera; mais pour de l' argent, point de nouvelles. Voyez NE, et PAS.

POINTAGE. s. m.

POINTAGE. s. m. T. d' Artillerie. Action le pointer, de diriger une pièce d' artillerie vers un but donné. On dit aussi, Pointement.

Vis de pointage, Vis au moyen de laquelle on pointe les canons de gros calibre.

POINTAGE

POINTAGE en termes de Marine, Action de faire son point, de porter des relèvements sur une carte marine.

POINTAL. s. m.

POINTAL. s. m. T. de Charpent. Pièce de bois posée debout et servant d' étai.

POINTE. s. f.

POINTE. s. f. Bout piquant et aigu de quelque chose que ce soit. Pointe acérée. La pointe d' une épine, d' une arête. La pointe d' une épée, d' une aiguille, d' un clou, etc. Les pointes d' un compas. Aiguiser, émousser la pointe d' un couteau. La pointe pique.

Fig. et fam., Faire des querelles, disputer, raisonner, etc., sur la pointe d' une aiguille, Faire des querelles, disputer, raisonner sur des riens.

Fig. et fam., Emporter une chose à la pointe de l' épée, L' emporter avec de grands efforts.

Fig., La pointe de l' esprit, Ce qu' il y a de plus vif, de plus pénétrant, de plus subtil dans l' esprit. Il faut saisir cela à la pointe de l' esprit.

POINTE

POINTE se dit, dans plusieurs Arts et Métiers, de Certains instruments de fer ou d' acier qui servent à différents usages. Les sculpteurs se servent d' une pointe pour ébaucher leur ouvrage. On trace des lignes avec une pointe sur le bois, sur le fer, sur la pierre. Pointe à tracer. Les imprimeurs ont des pointes avec lesquelles ils enlèvent les lettres pour faire les corrections nécessaires. Dans la gravure à l' eau-forte, on se sert d' une pointe d' acier pour dessiner sur le vernis dont la planche est enduite, et découvrir ainsi les parties où l' acide doit mordre. Ce graveur manie bien la pointe.

Pointe sèche, Pointe dont les graveurs se servent pour former, sur le cuivre nu, des traits fins et délicats.

Pointe de diamant, ou simplement, Diamant, Petit morceau de diamant taillé en pointe, enchâssé dans du plomb et dans un morceau de bois en forme de rabot, dont les vitriers se servent pour tailler le verre.

POINTE

POINTE en termes de Gravure, se dit quelquefois de La manière d' opérer avec la pointe. Cette gravure est touchée d' une pointe fort spirituelle. Pointe délicate, légère, etc.

POINTE

POINTE se dit aussi de Certains petits clous avec ou sans tête, minces, et d' une grosseur égale, dont on se sert dans plusieurs métiers. Les vitriers fixent les morceaux de verre avec des pointes sans tête. La colle ne suffit pas pour faire tenir ce morceau de bois, il faut y mettre quelques pointes.

POINTE

POINTE se dit encore Du bout, de l' extrémité des choses qui vont en diminuant. La pointe des herbes. La pointe d' un clocher. La pointe d' une montagne, d' un rocher, d' un cap. La pointe de l' île. La pointe du coeur. Il marche sur la pointe du pied. Il porte la pointe du pied en dehors. Se dresser sur la pointe des pieds.

En termes de Guerre, Avoir, tenir la pointe de l' aile droite, de l' aile gauche, Être placé à l' extrémité de l' aile droite, de l' aile gauche.

En termes de Sellerie, Pointe de l' arçon, se dit Des parties qui forment le bas de l' arçon d' une selle.

En termes de Fortification, La pointe d' un bastion, L' angle le plus avancé du côté de la campagne. Le canon des assiégeants avait abattu la pointe du bastion.

La pointe du jour, Le point du jour, la première apparence du jour. Il partit à la pointe du jour, à la petite pointe du jour.

POINTE

POINTE en termes de Blason, La partie basse de l' écu. Pointe coupée d' or et d' azur. La pointe chargée d' une tour d' argent.

POINTE

POINTE se dit aussi, en termes de Couture, d' Un morceau d' étoffe ou de linge, taillé en pointe, que l' on coud sur les côtés d' une robe ou d' une chemise de femme, entre le devant et le derrière, pour donner plus de tour, plus d' ampleur au vêtement.

POINTE

POINTE se dit encore en parlant Du vin ou des sauces, et signifie, Une certaine saveur piquante et agréable. Ce vin n' a pas de pointe, il est plat. Il nous a donné d' un vin vieux qui a autant de pointe que du vin nouveau. Cette sauce n' a pas de pointe. Il manque à cette sauce une pointe de sel, de poivre, d' ail, de vinaigre, etc.

Fig. et fam., Être en pointe de vin; avoir une pointe de vin, une petite pointe de vin, Être en gaieté, pour avoir bu un peu plus qu' à l' ordinaire. Il était en pointe de vin, il avait une pointe de vin quand il a dit cela.

Fig., Une pointe d' ironie, de raillerie, Quelque chose d' ironique, de moqueur, qui se fait sentir dans un écrit, dans un discours. Il y a, dans ses paroles, une certaine pointe d' ironie qu' il est difficile de ne pas sentir.

POINTE

POINTE signifie aussi, figurément, Trait d' esprit recherché, subtil; jeu de mots. Cet homme affecte de ne parler que par pointes, de dire toujours des pointes. Les pointes ne sont plus guère à la mode. Faire des pointes. Dire des pointes. Mauvaise pointe. Méchante pointe.

Pointe d' épigramme, La fin d' une épigramme terminée par quelque pensée piquante. La pointe de cette épigramme est heureuse.

POINTE

POINTE en termes de Chasse, Le vol d' un oiseau qui s' élève vers le ciel. L' oiseau fit la pointe, et fondit tout d' un coup sur la perdrix. Quand une perdrix est blessée à la tête, elle fait la pointe, et tombe roide morte.

Fam. et fig., Faire une pointe, Quitter un moment son chemin, pour faire une course qu' on n' avait pas projetée.

En termes de Guerre, Faire une pointe. S' éloigner momentanément de sa ligne d' opération.

Fig. et fam., Suivre, poursuivre, pousser sa pointe, Suivre son dessein, continuer ce qu' on a entrepris, avec la même chaleur, la même vigueur qu' on l' a commencé. Quand on a bien commencé, il faut suivre sa pointe. Il n' en voulut jamais démordre, il poursuivit toujours sa pointe. Il a poussé sa pointe.

EN POINTE. loc. adv.

EN POINTE. loc. adv. En forme de pointe. Une montagne qui s' élève en pointe, qui se termine en pointe. Finir en pointe. Tailler en pointe. Des pierres taillées en pointe de diamant. Cette langue de terre se termine en pointe.

POINTEMENT. s. m.

POINTEMENT. s. m. T. d' Artillerie. Action de pointer le canon. On dit plus ordinairement, Pointage.

POINTER. v. a.

POINTER. v. a. Porter un coup avec la pointe d' une épée, d' un sabre. Pendant qu' il haussait le bras, son ennemi le pointa.

POINTER

POINTER signifie aussi, Diriger quelque chose vers un point en mirant. Pointer le canon contre un bastion. Pointer juste. Cet artilleur pointe bien. Pointer une lunette, un télescope, un niveau.

POINTER

POINTER se dit encore Des oiseaux qui font la pointe, qui s' élèvent vers le ciel; et, en ce sens, il est neutre. Il y a des oiseaux qui pointent si haut, qu' on les perd de vue en un moment.

Il se dit aussi, en termes de Manége, D' un cheval qui se cabre en tendant les extrémités antérieures en avant, et en s' appuyant sur les extrémités postérieures. Un cheval qui pointe en place.

Il signifie quelquefois, Poindre, et il se dit Des herbes, des bourgeons qui commencent à paraître, à pousser. Le vert commence à pointer.

POINTER

POINTER signifie aussi, Faire des points avec le pinceau, avec le burin, avec la plume. Dans ce sens, il est tantôt neutre, tantôt actif. Les miniatures se font ordinairement en pointant. Un teneur de livres, pour s' assurer que le journal et le grand livre sont d' accord, pointe les articles à mesure qu' il les vérifie.

Il signifie particulièrement, Indiquer sur une feuille, au moyen d' un point ou d' une piqûre d' épingle, les personnes présentes à une réunion, à une assemblée où il est de devoir d' assister, les employés qui sont à leur bureau, les ouvriers qui sont à leur ouvrage, etc.

Il signifie quelquefois, au contraire, Indiquer les personnes absentes. Vous n' êtes pas venu à l' heure, on vous a pointé. Pointer les absents.

En termes de Marine, Pointer la carte, Porter le point du bâtiment, porter des relèvements sur une carte marine.

POINTER

POINTER en termes d' Imprimerie, Placer sur le tympan les feuilles qui sont en retiration, de manière que les pointures entrent exactement dans les trous qu' elles y ont faits, lorsqu' on tirait le premier côté.

POINTÉ, ÉE. participe

POINTÉ, ÉE. participe En Musique, Note pointée, Note suivie d' un point qui lui fait valoir moitié en sus de sa valeur naturelle. Une blanche pointée. Une noire pointée.

POINTEUR. adj. et s. m.

POINTEUR. adj. et s. m. Artilleur qui pointe le canon. Le sous-officier pointeur. Canonnier pointeur. C' est un habile pointeur.

Chanoine pointeur, Celui qui pique sur une feuille les chanoines présents à l' office.

POINTILLAGE. s. m.

POINTILLAGE. s. m. Petits points qu' on fait dans les ouvrages de miniature. Le pointillage coûte beaucoup de temps. Un pointillage bien fait.

POINTILLER. v. n.

POINTILLER. v. n. Faire des points avec la plume, le burin, le pinceau, le crayon, etc. Dans les ouvrages en miniature, on ne fait ordinairement que pointiller. Ce graveur ne travaille presque qu' en pointillant. Les graveurs d' armoiries pointillent pour désigner l' or dans les écussons.

Il s' emploie figurément, et signifie, Disputer, contrarier, contester sur les moindres choses. Cet homme ne fait que pointiller. Il pointille sans cesse.

Il est aussi actif, et signifie, Piquer, dire des choses désobligeantes. Vous le pointillez sur tout ce qu' il dit, sur tout ce qu' il fait.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans le sens réciproque. Ils ne font que se pointiller l' un l' autre.

POINTILLÉ, ÉE. participe

POINTILLÉ, ÉE. participe Il s' emploie substantivement, au masculin, et signifie, Manière de peindre, de dessiner, de graver à petits points, en pointillant. Dessin au pointillé.

POINTILLERIE. s. f.

POINTILLERIE. s. f. Picoterie, contestation sur des bagatelles. Entre cet homme et sa femme, il y a des pointilleries continuelles. Ce ne sont que pointilleries entre eux. Il est familier.

POINTILLEUX, EUSE. adj.

POINTILLEUX, EUSE. adj. Qui aime à pointiller, à reprendre, qui élève des difficultés sur les moindres choses; qui est susceptible, exigeant dans la société. Un critique pointilleux. Cet homme est pointilleux. Elle est si pointilleuse, qu' on ne peut vivre avec elle. Pointilleux sur le cérémonial. Un caractère pointilleux. Une humeur pointilleuse.

POINTU, UE. adj.

POINTU, UE. adj. Qui a une pointe aiguë, qui se termine en pointe. Cette épée est bien pointue. Ce couteau est trop pointu. Un bâton pointu par le bout. Les feuilles de cette plante sont pointues.

Chapeau pointu, Chapeau haut de forme, qui va en diminuant.

Nez pointu, menton pointu, Nez, menton un peu en pointe.

Fig. et fam., Avoir l' esprit pointu, Chercher à subtiliser sur tout, ou Dire de mauvaises pointes.

POINTURE. s. f.

POINTURE. s. f. T. d' Imprim. Il se dit de Deux petites pointes de fer attachées au tympan, lesquelles, perçant d' abord à deux de ses extrémités la feuille de papier qu' on veut imprimer d' un côté, la traversent aux mêmes endroits quand on veut l' imprimer de l' autre côté, et font que les pages opposées se correspondent exactement.

POIRE. s. f.

POIRE. s. f. Fruit à pepin, bon à manger, ordinairement de figure oblongue, et qui va en diminuant vers la queue. Grosse poire. Petite poire. Belle poire. Poires cassantes. Poires fondantes. Poires pierreuses. Poire molle. Poire de bon-chrétien. Poire de beurré. Poire d' été. Poire d' hiver. Poire à cidre. Poire à cuire. Une compote de poires. Des poires tapées.

Poire molle, se dit quelquefois d' Une poire qui commence à se gâter.

Prov. et fig., Il ne lui promet pas poires molles, se dit D' un homme qui a du ressentiment contre un autre, et qui le menace.

Poire d' angoisse, Sorte de poire fort âpre.

Fig. et fam., Faire avaler des poires d' angoisse, Donner quelque chagrin, quelque mortification sensible. Il lui a bien fait avaler des poires d' angoisse.

Perle en poire, Perle de figure oblongue comme les poires, et plus grosse par en bas que par en haut. Elle avait aux oreilles deux belles perles en poire.

Prov. et fig., Garder une poire pour la soif, Ménager, réserver quelque chose pour les besoins à venir.

Prov. et fig., Entre la poire et le fromage, Sur la fin du repas, lorsque la gaieté que donne la bonne chère, fait qu' on parle librement. Il lui dit cela entre la poire et le fromage.

POIRE

POIRE se dit aussi Du contre-poids de la balance romaine, parce qu' il a la forme d' une poire.

Poire à poudre, Sorte de petite bouteille de cuir bouilli ou de quelque autre matière, dans laquelle on met de la poudre de chasse.

En termes d' Éperonnier, Poires secrètes, Sorte d' embouchure du mors d' un cheval.

POIRÉ. s. m.

POIRÉ. s. m. Sorte de boisson faite avec des poires. Bon poiré. Marchand de cidre et de poiré.

POIREAU ou PORREAU. s. m.

POIREAU ou PORREAU. s. m. Plante potagère du genre des oignons. Planter des poireaux. Une soupe aux poireaux.

POIREAU

POIREAU signifie aussi, Une excroissance qui vient sur la peau, particulièrement aux mains. Avoir les mains pleines de poireaux.

Il se dit dans le même sens en parlant Des chevaux et des chiens. Un cheval qui a des poireaux aux jambes. Un petit chien qui a des poireaux aux joues.

POIRÉE. s. f.

POIRÉE. s. f. Plante potagère dont les feuilles sont larges, et soutenues d' une côte fort épaisse. Acheter de la poirée. Des feuilles de poirée. Des cardes de poirée. On la nomme aussi Bette.

POIRIER. s. m.

POIRIER. s. m. Arbre qui porte des poires. Poirier de bon-chrétien. Poirier sauvage, cultivé, greffé, etc. Le bois du poirier est jaune ou rougeâtre. Une table de bois de poirier.

POIS. s. m.

POIS. s. m. Légume qui vient dans une gousse, dans une cosse, et qui est ordinairement de figure ronde. Pois verts. Petits pois. Pois en cosse. Une purée aux pois verts. Écosser des pois. Pois écossés. Pois au lard. Une terre semée en pois. Pois gris. Pois carrés. Pois chiches. Pois de senteur.

Il se dit quelquefois de La plante même qui porte ce légume. Ramer des pois. Pois ramés. La fleur du pois est papilionacée.

Pois sans cosse, ou Pois goulus, Pois dont la cosse est tendre et se mange.

Prov. et pop., C' est un avaleur de pois gris, se dit D' un homme qui a bon appétit, et qui mange également de tout. Il se dit aussi, figurément et populairement, D' un homme qui dépense avec profusion.

Prov. et pop., Aller et venir comme pois en pot, Être dans un continuel mouvement, faire beaucoup d' allées et de venues.

Prov., fig. et pop., Je lui rendrai pois pour fève, Il me fait de la peine, je lui rendrai la pareille. On dit aussi, S' il me donne des pois, je lui donnerai des fèves.

Prov. et fig., Donner un pois pour avoir une fève, Donner une chose pour en obtenir une autre.

Pois à cautère, Petites boules, ordinairement faites avec de la racine d' iris de Florence, qu' on met dans les cautères pour les empêcher de se fermer, et pour entretenir la suppuration.

POISON. s. m.

POISON. s. m. Toute substance qui, prise intérieurement ou appliquée de quelque manière que ce soit sur un corps vivant, est capable de détruire ou d' altérer les fonctions vitales. Poison subtil. Poison lent, dangereux, violent, mortel. Poison minéral, végétal, animal. Il y a des poisons sans remède. Il n' y a point d' antidote contre ce poison. Donner du poison. Prendre du poison. Ce poison lui perça les intestins, lui brûla les entrailles. On découvrit dans son estomac les traces du poison. La présence du poison fut constatée. Cela prévient, empêche l' effet du poison. Préparer du poison.

Il se dit, figurément, Des maximes pernicieuses, des écrits et des discours qui corrompent le coeur ou l' esprit. Certaines productions licencieuses sont un poison mortel pour l' innocence. Il sait apprêter avec art le poison de la flatterie. L' esprit de parti est un poison qui altère tous les sentiments, toutes les opinions.

Il se dit aussi Des choses qui troublent la raison, qui agitent le coeur, qui nuisent au bonheur de la vie. L' ennui est le poison de la vie. Souvent l' amour est un dangereux poison. Il y a des caractères, des complexions pour qui le chagrin est un poison mortel.

POISSARD, ARDE. adj.

POISSARD, ARDE. adj. Il n' est usité qu' en parlant De certains ouvrages modernes, dans lesquels on imite le langage et les moeurs du bas peuple. Le genre poissard. Le style poissard. Expression poissarde. Chanson poissarde.

POISSARDE. s. f.

POISSARDE. s. f. Il se dit Des femmes de la halle; et, par extension, Des femmes qui ont des manières hardies et des expressions grossières. Une poissarde. Elle a le ton, les manières, la voix d' une poissarde. Cette femme est une vraie poissarde.

POISSER. v. a.

POISSER. v. a. Enduire, frotter de poix. Poisser du fil. Poisser un tonneau.

POISSER

POISSER signifie aussi, Salir, gâter avec quelque chose de gluant, quoique ce ne soit pas de la poix. Il a poissé son habit. Ces confitures lui ont poissé les mains.

POISSÉ, ÉE. participe

POISSÉ, ÉE. participe

POISSON. s. m.

POISSON. s. m. Animal à sang rouge et froid, qui respire par des branchies, et qui naît et vit dans l' eau, où il se meut à l' aide de nageoires. Gros poisson. Grand poisson. Poisson de mer. Poisson d' eau douce. Poisson d' étang. Poisson de rivière. Prendre du poisson. Pêcher du poisson. Arête, ouïes de poisson. Nageoires de poisson. Écailles de poisson. OEufs de poisson. Huile de poisson. Colle de poisson. Frai de poisson. Poisson frais. Poisson salé. Poisson mariné. Poisson sec. Poisson frit. Poisson grillé. La table fut servie en chair et en poisson.

Poisson volant, Espèce de poisson de mer, qui, au moyen de ses grandes nageoires, s' élève et se soutient quelque temps hors de l' eau. L' aronde est un poisson volant.

Par exagérat. et pop., Il avalerait la mer et les poissons, se dit D' un homme qui a une grande soif, et D' un homme fort gourmand.

Prov., Être comme le poisson dans l' eau, Se trouver bien, être à son aise dans quelque lieu. Être comme le poisson hors de l' eau, Être hors du lieu où l' on voudrait être.

Prov. et fig., Être muet, rester muet comme un poisson, se dit D' un homme qui demeure interdit, et qui ne répond pas aux questions qu' on lui fait.

Prov. et fig., On ne sait s' il est chair ou poisson, ou Il n' est ni chair ni poisson, se dit D' un homme sans caractère; et, particulièrement, D' un homme qui flotte par faiblesse entre deux partis.

Prov. et fig., Les gros poissons mangent les petits, Les puissants oppriment les faibles.

Prov., Jeune chair et vieux poisson, Ordinairement la chair des jeunes bêtes et celle des vieux poissons sont les meilleures.

Prov., La sauce fait manger le poisson, se dit en parlant D' une viande qui n' est pas bonne, mais qui est fort bien apprêtée. Il se dit, figurément et familièrement, en parlant D' une chose qui, en elle-même, a des désagréments que les circonstances dont elle est accompagnée font oublier.

Prov., La sauce vaut mieux que le poisson, se dit D' une mauvaise viande bien apprêtée. Il se dit, figurément et familièrement, dans les cas où l' accessoire vaut mieux que le principal.

Prov. et fig., Il ne sait à quelle sauce manger le poisson, se dit D' un homme qui est embarrassé d' un discours qu' on lui tient, d' un procédé qu' on a avec lui.

Prov. et fig., Donner un poisson d' avril à quelqu' un, Faire accroire à quelqu' un, le premier jour d' avril, une fausse nouvelle, ou l' engager à faire quelque démarche inutile, pour avoir lieu de se moquer de lui.

En Astron., Les Poissons, Un des signes du zodiaque mobile, celui dans lequel le soleil entre à la fin de février. C' est aussi Le nom d' une constellation du zodiaque fixe.

Poisson austral, Constellation de l' hémisphère méridional, située sous l' urne du Verseau.

Poisson volant, Constellation de l' hémisphère méridional, qui n' est point visible dans nos climats.

POISSON. s. m.

POISSON. s. m. Sorte de petite mesure, contenant la moitié d' un demi-setier, ou la huitième partie d' une pinte. Un poisson de vin, d' eau-de-vie, de lait.

POISSONNAILLE. s. f.

POISSONNAILLE. s. f. Petit poisson, fretin. Il ne nous a servi que de la poissonnaille. Il est familier.

POISSONNERIE. s. f.

POISSONNERIE. s. f. Le lieu où l' on vend le poisson. Aller à la poissonnerie.

POISSONNEUX, EUSE. adj.

POISSONNEUX, EUSE. adj. Qui abonde en poisson. Ce lac est fort poissonneux. Cette rivière est poissonneuse. L' Océan est plus poissonneux que la Méditerranée.

POISSONNIER, ÈRE. s.

POISSONNIER, ÈRE. s. Celui, celle qui vend du poisson.

Prov. et fig., Se faire poissonnier la veille de Pâques, Prendre une profession, faire une entreprise à contre-temps, quand il n' y a plus rien à y gagner.

POISSONNIÈRE. s. f.

POISSONNIÈRE. s. f. Ustensile de cuisine, qui est de figure oblongue, et qui sert à faire cuire du poisson. Une grande poissonnière. Cette poissonnière est trop petite.

POITRAIL. s. m.

POITRAIL. s. m. La partie de devant du corps du cheval. Ce cheval a un beau poitrail. Un cheval qui a le poitrail large, qui a le poitrail étroit. Des poitrails.

Il se dit aussi de La partie du harnais qui se met sur le poitrail du cheval.

POITRAIL

POITRAIL en termes de Charpenterie, Grosse pièce de bois qui se pose horizontalement sur des pieds-droits de pierre, pour soutenir un mur de face, ou un pan de bois.

POITRINAIRE. adj. des deux genres

POITRINAIRE. adj. des deux genres Qui a la poitrine attaquée; phthisique. Cet homme-là est poitrinaire. Il se dit aussi substantivement. Un poitrinaire.

POITRINE. s. f.

POITRINE. s. f. Partie du corps depuis le bas du cou jusqu' au diaphragme, contenant les poumons et le coeur. Poitrine large, étroite, serrée. La cavité de la poitrine. Avoir la poitrine découverte. Montrer la poitrine. Se frapper, se battre la poitrine. Cette femme a une belle poitrine.

Il signifie aussi, en parlant Des animaux qu' on mange, Une partie des côtes, avec la chair qui y tient. Poitrine de veau, de mouton. Du boeuf de poitrine. Etc.

POITRINE

POITRINE désigne aussi Les parties contenues dans la poitrine, et principalement Les poumons. Bonne poitrine. Poitrine faible, délicate. Mauvaise poitrine. Il a mal à la poitrine. Il a une fluxion sur la poitrine, une fluxion de poitrine. Maladie, affection de poitrine. Inflammation de poitrine. Oppression de poitrine. Hydropisie de poitrine. Il est malade de la poitrine. Rafraîchir la poitrine. Sa poitrine s' emplit. Il a la poitrine engagée. Sa poitrine se dégage. La goutte lui est remontée dans la poitrine.

Cet homme n' a point de poitrine, Il n' a presque pas de voix. Il a bonne poitrine, Il a la voix forte.

POIVRADE. s. f.

POIVRADE. s. f. Sauce faite avec du poivre, du sel et du vinaigre. Faire une poivrade à un levraut.

Manger des artichauts à la poivrade, Les manger tout crus, avec du poivre et du sel.

POIVRE. s. m.

POIVRE. s. m. Sorte d' épicerie des Indes orientales, qui est la graine d' un arbrisseau grimpant. Le poivre vient en grappes par petits grains ronds, et sert à assaisonner les viandes. Poivre blanc. Poivre noir. Une livre de poivre. Poivre pulvérisé. Poivre concassé. Un grain de poivre. Mettre du poivre dans une sauce. Il y faut mettre une pointe de poivre.

Prov. et pop., Cela est cher comme poivre, se dit D' une chose qui est fort chère.

Poivre long, Sorte de poivre qui croît au Bengale et en plusieurs autres endroits. Poivre de Guinée, Espèce de poivre qui vient dans une petite gousse rouge.

Poivre d' Inde. Voyez PIMENT.

POIVRER. v. a.

POIVRER. v. a. Assaisonner de poivre. Ce cuisinier poivre trop, ne poivre pas assez ses sauces.

Il signifie, figurément et bassement, Communiquer une maladie honteuse.

POIVRÉ, ÉE. participe

POIVRÉ, ÉE. participe Votre cuisine est trop poivrée, On met trop de poivre dans les ragoûts qu' on vous sert.

Fig. et pop., Cette marchandise a été bien poivrée, Elle a été vendue fort cher.

POIVRIER. s. m.

POIVRIER. s. m. Arbrisseau sarmenteux qui porte le poivre.

POIVRIER

POIVRIER se dit aussi d' Un petit vase, d' une petite boîte où l' on met du poivre. Un poivrier d' argent.

POIVRIÈRE. s. f.

POIVRIÈRE. s. f. Petite boîte à divers compartiments, où l' on met du poivre, de la muscade, etc.

Il se dit, plus ordinairement, d' Un ustensile de table de la forme d' une salière, dans lequel on met le poivre; et d' Un petit vase en forme de poire, dont l' extrémité est percée d' un petit trou, et que l' on secoue pour saupoudrer de poivre divers aliments.

POIX. s. f.

POIX. s. f. Matière résineuse qui provient des pins ou des sapins.

Poix noire, ou simplement, Poix, Matière gluante et noire qui s' obtient en brûlant, dans un four d' une forme particulière, la paille dont on s' est servi pour filtrer la térébenthine. La poix noire n' est que de la résine en partie brûlée. Poix fondue. Poix bouillante. Poix grasse. Frotter de poix. Enduire de poix.

Prov., Cela tient comme poix, se dit D' une chose qui tient fortement à une autre.

Poix-résine, poix de Bourgogne, poix jaune, Résine ordinaire, ou qui n' a subi qu' une préparation très-simple.

POLACRE ou POLAQUE. s. f.

POLACRE ou POLAQUE. s. f. Sorte de bâtiment à voile latine, qui va à rames, et qui est en usage sur la Méditerranée. Une polacre turque.

POLACRE ou POLAQUE. s. m.

POLACRE ou POLAQUE. s. m. Cavalier polonais. Régiment de polaques.

POLAIRE. adj. des deux genres

POLAIRE. adj. des deux genres Qui est auprès des pôles, qui appartient aux pôles du monde. Cercle polaire. Étoile polaire. Les glaces polaires.

POLARISATION. s. f.

POLARISATION. s. f. Terme de Physiq. Sorte de disposition particulière que les rayons lumineux acquièrent lorsqu' ils sont réfléchis sous certains angles par des surfaces diaphanes, et lorsqu' ils traversent des corps doués de la double réfraction. La polarisation de la lumière.

POLARISER. v. a.

POLARISER. v. a. T. de Physiq. Donner, faire prendre aux rayons lumineux la disposition appelée Polarisation. Polariser un rayon de lumière. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Un rayon lumineux qui se polarise.

POLARISÉ, ÉE. participe

POLARISÉ, ÉE. participe Lumière polarisée.

POLARITÉ. s. f.

POLARITÉ. s. f. T. de Physiq. La propriété qu' a l' aimant ou une aiguille aimantée, de se diriger, en chaque lieu, vers un certain point fixe de l' horizon.

POLDER. s. m.

POLDER. s. m. Il se dit de Vastes plaines des Pays-Bas, qui sont protégées par des digues. Les polders d' Anvers. La digue étant rompue, le polder fut inondé.

PÔLE. s. m.

PÔLE. s. m. Chacune des deux extrémités de l' axe immobile autour duquel la sphère céleste paraît tourner en vingt-quatre heures. Les pôles du monde. Ceux qui habitent sous les pôles, ont alternativement six mois de jour de suite, et six mois de nuit.

Il se dit également Des extrémités de l' axe immobile du globe terrestre, qui correspondent aux pôles célestes. La terre tourne sur ses deux pôles.

Pôle arctique ou boréal, Celui qui est du côté du septentrion. Pôle antarctique ou austral, Celui qui lui est directement opposé.

PÔLE

PÔLE employé absolument, signifie, Le pôle septentrional. L' aiguille aimantée regarde le pôle. Faire un voyage au pôle, vers le pôle.

Hauteur ou élévation du pôle, L' arc du méridien compris entre le pôle et l' horizon du lieu où l' on est.

Poét., De l' un à l' autre pôle, Par toute la terre. La renommée de ce héros a volé de l' un à l' autre pôle.

PÔLE

PÔLE se dit généralement de Chacune des deux extrémités de l' axe immobile sur lequel tourne quelque corps sphérique ou quelque cercle que ce soit. Les pôles de l' équateur. Les pôles du méridien. Les pôles du zodiaque. Cette machine tourne sur ses pôles. Un globe qui tourne sur ses pôles.

Pôles de l' aimant, Les points par lesquels l' aimant attire ou repousse le plus énergiquement le fer et l' acier. Les pôles de l' aimant se dirigent vers ceux du monde.

POLÉMARQUE. s. m.

POLÉMARQUE. s. m. T. d' Antiq. Chef de guerre ou de la guerre. C' était, à Athènes, Le nom distinctif du troisième archonte; et chez les Grecs en général, Le titre de tout homme chargé du commandement d' une armée.

POLÉMIQUE. adj. des deux genres

POLÉMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la dispute. Il se dit Des disputes ou guerres par écrit, qui se font en matière de théologie, de politique, de littérature, etc. Ouvrage polémique. Traité polémique. Style polémique. Genre polémique. Écrivain polémique.

Il est aussi substantif féminin, et signifie, Dispute, querelle de plume. Il excelle dans la polémique. La polémique littéraire.

POLI, IE. adj.

POLI, IE. adj. Voyez le participe de POLIR.

POLICE. s. f.

POLICE. s. f. Ordre, règlement établi dans un État, dans une ville, pour tout ce qui regarde la sûreté, la tranquillité et la commodité des citoyens, des habitants. Bonne police. Mauvaise police. Faire observer la police. Établir la police. Exercer la police. Règlement, ordonnance de police. La police est bien faite, est mal faite dans cette ville. Il n' y a pas de police dans cette ville. En bonne police, telle chose devrait être défendue. La police des marchés. La police des grains. La police de la librairie. Police administrative. Police municipale. Police judiciaire. Police militaire. Police maritime.

Il se dit aussi de L' administration qui exerce la police. Il y avait autrefois un lieutenant général de police à Paris. Préfet de police de Paris. Commissaire général de police. Commissaire de police. Inspecteur de police. Agent de police. Espion de police. Les bureaux de la police. La police ordonna d' éclairer les rue Être mandé à la police. Il est noté à la police. Être mis sous la surveillance de la haute police.

Police correctionnelle, Tribunal qui connaît des délits qui sont plus graves que les contraventions à la police ordinaire, mais qui ne le sont point assez pour être déférés aux cours d' assises. Tribunal de police correctionnelle. Il a été traduit, jugé, puni en police correctionnelle.

Tribunal de police, de simple police, Tribunal qui connaît des légères infractions aux règlements de police. Cette juridiction est attribuée au juge de paix et au maire, ou au juge de paix seulement, selon les cas. On dit de même: Juge de police. Jugement de police. Citation à la police. Etc.

POLICE

POLICE se dit aussi de L' ordre et du règlement établi dans quelque assemblée, dans quelque société que ce soit. La police d' un camp. La police d' une armée, d' un régiment. La police d' une communauté. Chaque société a sa police particulière.

Salle de police ou de discipline, Lieu où l' on fait subir aux soldats de courtes détentions pour les fautes légères. Mettre, envoyer un soldat à la salle de police. Il a passé huit jours à la salle de police.

Bonnet de police, Bonnet de drap, dont les militaires font usage pendant la nuit, et même le jour, quand ils ne sont pas en tenue.

POLICE

POLICE se dit en outre d' Un contrat par lequel on s' engage, moyennant une somme convenue, appelée Prime, à indemniser quelqu' un de certaines pertes ou dommages éventuels. On l' emploie surtout en parlant Des assurances contre les risques de mer et contre les incendies. Police d' assurance.

POLICE

POLICE en termes d' Imprimerie, Évaluation de la quantité relative des lettres dont une fonte doit être composée; ou Ces lettres mêmes. Faire la police d' un caractère. Le poids d' une police de caractères.

POLICER. v. a.

POLICER. v. a. Civiliser; adoucir les moeurs; établir dans un pays des lois, des règlements pour la sûreté, la tranquillité, la commodité des habitants. Policer une ville, un État, des peuples. Il est le premier qui ait policé les nations du Nord.

POLICÉ, ÉE. participe

POLICÉ, ÉE. participe Les peuples policés.

POLICHINELLE. s. m.

POLICHINELLE. s. m. Nom d' un personnage des farces napolitaines, représentant un paysan balourd, qui dit plaisamment de bonnes vérités.

Il se dit aussi d' Une marionnette de bois, grotesquement vêtue, bossue par devant et par derrière, qui parle d' une voix burlesque, et qui joue le principal rôle sur les théâtres de fantoccini, et dans les farces dont quelques bateleurs amusent les passants. Polichinelle et son compère. Cet homme a une voix de polichinelle.

Fig., Le secret de Polichinelle, Ce qui est public, ce que tout le monde sait.

Fig. et fam., C' est un vrai polichinelle, se dit D' un ridicule bouffon de société.

POLIMENT. s. m.

POLIMENT. s. m. Action de polir. Le poliment d' un diamant, d' un rubis, d' une agate. Il faut bien du temps pour le poliment de cette pierre. Le poliment de l' acier, du marbre, des glaces.

Il signifie aussi, L' état de ce qui est poli. Donner le poliment à un saphir, à une glace. Cette émeraude a pris un beau poliment. Le poliment de ces marbres est parfait. Il est peu usité dans cette acception.

POLIMENT. adv.

POLIMENT. adv. D' une manière polie. Il ne s' emploie qu' au figuré, et se dit en parlant De la manière d' agir, d' écrire, de s' exprimer. Parler poliment. Écrire poliment. Il en a usé très-poliment. Il reçoit très-poliment tout le monde.

POLIR. v. a.

POLIR. v. a. Rendre uni et luisant, à force de frotter. Il se dit particulièrement en parlant Des choses dures. Polir le fer, l' acier, le marbre. Polir de la vaisselle. Polir du bois d' ébène, de noyer. Polir avec le grès, l' émeri, etc. Polir à l' émeri, au grès, etc. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Un corps qui se polit par le frottement.

POLIR

POLIR s' emploie figurément, et signifie, Cultiver, orner, adoucir l' esprit et les moeurs, rendre plus propre au commerce du monde. La fréquentation des personnes bien élevées polit l' esprit, polit les moeurs. L' étude des belles-lettres polit les esprits.

Il se dit aussi, figurément, De ce qui regarde le style, le discours, les ouvrages d' esprit; et il signifie, Mettre la dernière main, corriger tout ce qui peut être contraire à l' exactitude, à la pureté et à l' élégance. Polir un discours, un écrit. Il n' a pas assez poli son style dans cet ouvrage.

Polir une langue, Diminuer sa rudesse, lui donner plus d' élégance et de régularité. Les écrivains qui ont poli et perfectionné notre langue.

POLI, IE. participe

POLI, IE. participe Du marbre, de l' acier poli. Un discours poli. Écrire d' une manière polie.

POLI

POLI est aussi adjectif, et signifie, Qui a la superficie unie et luisante. Les corps polis.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Doux, civil, honnête, complaisant, qui observe avec attention toutes les convenances de la société. C' est un homme extrêmement poli. C' est l' homme du monde le plus poli. Il est savant, mais il n' est pas poli. Il a les manières fort polies. Parler d' un ton poli.

POLI

POLI s' emploie aussi substantivement, et signifie, Le lustre, l' éclat des choses qui ont été polies. Ces armes, cette vaisselle sont d' un beau poli. Il faut donner le poli à ce marbre.

POLISSEUR, EUSE. s.

POLISSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui polit certains ouvrages. Polisseur de glaces. Polisseuse d' argenterie.

POLISSOIR. s. m.

POLISSOIR. s. m. Instrument dont on se sert pour polir certaines choses. Il faut encore passer là-dessus le polissoir.

POLISSOIRE. s. f.

POLISSOIRE. s. f. Sorte de décrottoire douce.

POLISSON. s. m.

POLISSON. s. m. T. d' injure. Petit garçon malpropre et vagabond, qui s' amuse à jouer dans les rues, dans les places publiques. C' est un vrai polisson, un petit polisson. Cet enfant joue toute la journée avec les polissons du quartier. Ce substantif a un féminin: Polissonne.

Il se dit aussi d' Un enfant trop dissipé et trop espiègle; et même d' Un homme qui a l' habitude de faire ou de dire des bouffonneries, de se permettre des jeux d' écolier. Vous serez donc toujours un polisson. On le dit aussi adjectivement, Il est trop polisson pour son âge.

POLISSON

POLISSON est aussi un terme de mépris et d' injure par lequel on désigne Un homme qui n' a de considération, ni par son état, ni par sa personne. Cet homme n' est qu' un polisson. Il convient bien à un polisson comme lui de...

POLISSON

POLISSON signifie encore, Licencieux, libre; il se dit Des personnes et des choses. En parlant Des choses, il ne s' emploie qu' adjectivement. Une chanson polissonne.

POLISSONNER. v. n.

POLISSONNER. v. n. Dire ou faire des polissonneries. Il ne fait que polissonner.

POLISSONNERIE. s. f.

POLISSONNERIE. s. f. Action, parole, tour de polisson; bouffonnerie, plaisanterie basse; action ou parole indécente, trop libre. Faire des polissonneries. Dire des polissonneries.

POLISSURE. s. f.

POLISSURE. s. f. Action de polir quelque chose, ou Le résultat de cette action. La polissure d' une vaisselle.

POLITESSE. s. f.

POLITESSE. s. f. Certaine manière de vivre, d' agir, de parler, civile et honnête, acquise par l' usage du monde. Avoir de la politesse. Il est d' une grande politesse. On remarque une grande politesse dans tout ce qu' il dit, dans tout ce qu' il fait. Il a du savoir, mais il manque de politesse. Il est d' une politesse fatigante, incommode.

Il se dit aussi Des actions conformes à la politesse. Faire une politesse. Faire des politesses. J' ai reçu de lui beaucoup de politesses. Il s' est confondu en politesses.

POLITIQUE. adj. des deux genres

POLITIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport au gouvernement d' un État, ou aux relations mutuelles des divers États. Gouvernement politique. Maxime politique. Discours politique. Ouvrage politique. Réflexions politiques. Délit politique. La conduite politique de ce ministre a été fort sage. Révolution politique. Les événements, les affaires, les nouvelles politiques. Cet événement aura une influence politique qu' on n' avait pas prévue. Un journal politique et littéraire.

Droit politique, Les lois qui règlent les formes de gouvernement, qui déterminent les rapports entre l' autorité et les citoyens ou les sujets.

Droits politiques, Droits en vertu desquels un citoyen participe au gouvernement. Exercer ses droits politiques. Être déchu, privé de ses droits politiques. Le droit de concourir à l' élection des députés est un droit politique.

Domicile politique, Celui où l' on exerce ses droits politiques.

Économie politique, Science qui traite de la formation, de la distribution et de la consommation des richesses. C' est un homme habile en économie politique. Traité d' économie politique.

POLITIQUE

POLITIQUE est aussi substantif, et signifie, Celui qui s' applique à la connaissance des affaires publiques, du gouvernement des États. C' est un grand politique, un habile, un profond politique. C' est un politique consommé. Les politiques les plus fins étaient d' un autre avis. Tous les politiques sont d' accord là-dessus.

POLITIQUE

POLITIQUE se dit encore, tant adjectivement que substantivement, D' un homme fin et adroit, qui s' accommode à l' humeur des personnes qu' il a intérêt de ménager; d' un homme prudent et réservé, qui s' observe dans ses paroles et dans ses actions. Il est trop politique pour se brouiller avec un homme en faveur. Il est politique dans tout ce qu' il dit, et dans tout ce qu' il fait. Il ne nous dira pas ce qu' il pense sur cette affaire; c' est un rusé politique. En ce sens, il se prend souvent en mauvaise part.

Il se dit aussi adjectivement, dans le même sens, en parlant Des choses. Sa conduite entre les deux partis a été très-politique. Il a des ménagements politiques pour les gens qui en méritent le moins.

POLITIQUE. s. f.

POLITIQUE. s. f. L' art de gouverner un État, et de diriger ses relations avec les autres États. Bonne politique. Mauvaise politique. Fausse politique. Fine, adroite politique. Dangereuse politique. Politique profonde. Politique tortueuse. Politique sage et prévoyante. Politique soupçonneuse et dissimulée. La véritable politique est de punir le crime, et de récompenser la vertu. En bonne politique, il fallait faire ce qu' il a fait. Cela ne vaut rien en politique. La politique des Romains différait en plusieurs points de celle des Grecs. Ce prince joignit la politique à la valeur. Il était dans sa politique, il était de sa, politique de ménager un si puissant ennemi.

POLITIQUE

POLITIQUE signifie aussi, La connaissance du droit public, des divers intérêts des princes, de tout ce qui a rapport à l' art de gouverner un État et de diriger ses relations extérieures. Étudier la politique. Il s' adonne à la politique. Il écrit sur la politique. Il ne parle que de politique. Sonder la profondeur de la politique. Pénétrer les secrets de la politique. Il n' entend rien à la politique, en politique.

Il se dit quelquefois Des affaires publiques, des événements politiques. Parler politique. Politique intérieure. Politique extérieure. La politique absorbait alors l' attention générale.

POLITIQUE

POLITIQUE signifie encore, La manière adroite dont on se conduit pour parvenir à ses fins. Ce courtisan a de la politique en tout ce qu' il fait. Il a une politique fine et cachée pour s' avancer. Quelle misérable politique! Avec toute sa politique, il ne m' a pas trompé.

POLITIQUEMENT. adv.

POLITIQUEMENT. adv. Selon les règles de la politique. On a cru longtemps que dissimuler et mentir, c' était agir politiquement. Ce ministre conduit politiquement cette grande affaire.

Il signifie aussi, D' une manière fine, adroite, cachée, réservée. Il agit politiquement en toutes choses.

POLITIQUER. v. n.

POLITIQUER. v. n. Raisonner sur les affaires publiques. S' amuser à politiquer. Il est familier.

POLLEN. s. m.

POLLEN. s. m. (Dans ce mot et les trois suivants, on fait sentir les deux L.) T. de Botanique, emprunté du latin. La poussière fécondante renfermée dans la partie de l' étamine des fleurs qui est appelée Anthère.

POLLICITATION. s. f.

POLLICITATION. s. f. T. de Droit. Engagement contracté par quelqu' un, sans qu' il soit accepté; à la différence du Pacte, qui est Une convention entre deux personnes.

POLLUER. v. a.

POLLUER. v. a. Profaner. Il n' est guère usité qu' en parlant Des temples, des églises, et de ce qui sert à l' usage des églises. Polluer les choses saintes. Polluer un temple. Polluer une église.

POLLUER

POLLUER avec le pronom personnel, Se souiller d' un certain péché d' impureté.

POLLUÉ, ÉE. participe

POLLUÉ, ÉE. participe Une église qui a été polluée.

POLLUTION. s. f.

POLLUTION. s. f. Profanation; état de ce qui est profane. La pollution d' une église dure jusqu' à ce qu elle ait été bénite de nouveau.

POLLUTION

POLLUTION se dit aussi d' Un certain péché d' impureté.

POLTRON, ONNE. adj.

POLTRON, ONNE. adj. Lâche, pusillanime, qui manque de courage. C' est l' homme du monde le plus poltron. Je suis un peu poltronne.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. C' est un grand poltron. Il passe pour un poltron. Allons donc, ne faites pas le poltron.

En termes de Fauconnerie, Oiseau poltron, Celui auquel on a coupé les ongles des doigts de derrière, ou Celui qu' on ne peut parvenir à dresser.

POLTRONNERIE. s. f.

POLTRONNERIE. s. f. Lâcheté, manque de courage. Il est d' une grande poltronnerie. Sa poltronnerie le fait mépriser.

Il se dit aussi Des actions qui dénotent la lâcheté, le défaut de courage. C' est un lâche, il a fait mille poltronneries. C' est une poltronnerie sans exemple.

POLYADELPHIE. s. f.

POLYADELPHIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes à plusieurs étamines réunies par leurs filets en plus de deux corps ou faisceaux distincts, dans une même fleur hermaphrodite. L' oranger appartient à la polyadelphie.

POLYANDRIE. s. f.

POLYANDRIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes pourvues de vingt à cent étamines. Le pavot, le nénuphar, le tilleul, sont de la polyandrie.

POLYCHRESTE. adj. des deux genres

POLYCHRESTE. adj. des deux genres T. de Pharmacie, qui signifie, Servant à plusieurs usages, et qui se dit particulièrement D' un sel purgatif. Du sel polychreste.

POLYÈDRE. s. m.

POLYÈDRE. s. m. T. de Géom. Corps solide à plusieurs faces. Polyèdre régulier.

POLYGAME. s. des deux genres

POLYGAME. s. des deux genres Celui qui est marié à plusieurs femmes, ou Celle qui est mariée à plusieurs hommes en même temps. C' est un polygame. Elle est polygame.

Il se dit adjectivement, en Botanique, Des plantes qui portent, sur le même pied, des fleurs hermaphrodites et des fleurs les unes mâles, les autres femelles. Plantes, végétaux polygames.

POLYGAMIE. s. f.

POLYGAMIE. s. f. État d' un homme qui est marié à plusieurs femmes, ou d' une femme qui est mariée à plusieurs hommes en même temps. La polygamie est défendue dans le christianisme. Le crime de polygamie est puni par les lois. La polygamie est commune chez les mahométans.

POLYGAMIE

POLYGAMIE en termes de Botanique, Classe du système de Linné, qui renferme les plantes polygames. L' érable appartient à la polygamie.

POLYGLOTTE. adj. des deux genres

POLYGLOTTE. adj. des deux genres Qui est écrit en plusieurs langues. Bible polyglotte. Dictionnaire polyglotte.

Il est aussi substantif féminin, et se dit d' Une bible polyglotte. La Polyglotte de Paris. La Polyglotte d' Angleterre.

Fig., Cet homme est une polyglotte, une vraie polyglotte, Il possède un grand nombre de langues. On le dit plus souvent, avec ironie, De celui qui affecte ce genre de connaissances.

POLYGONE. adj. des deux genres

POLYGONE. adj. des deux genres T. de Géom. Qui a plusieurs angles et plusieurs côtés. Une forteresse de figure polygone.

Il est aussi substantif masculin. Cette figure est un polygone régulier, un polygone irrégulier. Les côtés, les angles d' un polygone.

POLYGONE

POLYGONE en termes de Fortification, Figure qui détermine la forme générale du tracé d' une place de guerre. Polygone extérieur, Celui qui est formé de lignes unissant deux à deux les angles saillants des bastions. Polygone intérieur, Celui qui est formé par les courtines de l' enceinte prolongées jusqu' à ce qu' elles se rencontrent dans l' intérieur des bastions.

POLYGONE

POLYGONE se dit aussi, dans les Écoles d' artillerie, d' Un endroit où l' on exerce les artilleurs aux manoeuvres du canon et des autres armes à feu de grande portée. Aller au polygone. L' exercice du polygone.

POLYGRAPHE. s. m.

POLYGRAPHE. s. m. Auteur qui a écrit sur plusieurs matières. Les polygraphes forment une classe particulière dans les catalogues des bibliothèques.

POLYGRAPHIE. s. f.

POLYGRAPHIE. s. f. Nom donné par les bibliographes à la partie d' une bibliothèque qui comprend les polygraphes. Les oeuvres de cet auteur doivent être rangées dans la polygraphie.

POLYNÔME. s. m.

POLYNÔME. s. m. T. d' Algèbre. Il se dit de Toute quantité algébrique, composée de plusieurs termes distingués par les signes plus (+) ou moins (-).

POLYPE. s. m.

POLYPE. s. m. Espèce d' animal aquatique de la classe des Zoophytes, dont le corps gélatineux est de forme conique, et qui a autour de la bouche plusieurs filets mobiles appelés Tentacules. Polype nu. Polype du corail. Le polype d' eau douce, coupé en plusieurs parties, se reproduit tout entier dans chacune. Les coraux sont des productions de polypes.

POLYPE

POLYPE en termes de Médecine, Excroissance ou tumeur de diverse nature, qui vient en certaines parties du corps et particulièrement sur les membranes muqueuses. Polype mou. Polype dur. Polype charnu. Polype cancéreux. Polype du nez, de la matrice. Il a un polype. Il s' est fait arracher, extirper un polype.

POLYPÉTALE. adj. des deux genres

POLYPÉTALE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des fleurs qui ont plusieurs pétales. La corolle des roses, des oeillets est polypétale.

POLYPEUX, EUSE. adj.

POLYPEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui a rapport au polype, qui est de la nature du polype. Tumeur polypeuse.

POLYPIER. s. m.

POLYPIER. s. m. T. d' Hist. nat. Habitation commune des polypes.

POLYPODE. s. m.

POLYPODE. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des Fougères, dont les racines s' attachent par une multitude de fibres sur les pierres et les troncs d' arbres, et particulièrement au pied des vieux chênes.

POLYSTYLE. adj. des deux genres

POLYSTYLE. adj. des deux genres T. d' Architect. Il se dit D' un édifice où il y a beaucoup de colonnes. Temple polystyle.

Salle polystyle, Salle dont le plafond est soutenu par beaucoup de colonnes.

POLYSYLLABE. adj. des deux genres

POLYSYLLABE. adj. des deux genres (L' S se prononce fortement, comme dans Syllabe.) T. de Gram. Qui est de plusieurs syllabes. Ce mot est polysyllabe. On l' emploie aussi substantivement, au masculin. C' est un polysyllabe.

POLYSYNODIE. s. f.

POLYSYNODIE. s. f. (L' S se prononce fortement, comme dans Synode.) Système d' administration qui consiste à remplacer chaque ministre par un conseil. Après la mort de Louis XIV, le régent voulut établir la polysynodie en France, et abolir les ministères.

POLYTECHNIQUE. adj.

POLYTECHNIQUE. adj. Qui concerne, qui embrasse plusieurs arts ou sciences. Il n' est usité que dans cette dénomination, École polytechnique, École où l' on forme des élèves destinés à entrer dans les écoles spéciales d' artillerie, du génie, des mines, des constructions navales, des ponts et chaussées, etc. Élève de l' école polytechnique. Professeur à l' école polytechnique.

POLYTHÉISME. s. m.

POLYTHÉISME. s. m. Système de religion qui admet la pluralité des dieux.

POLYTHÉISTE. s. des deux genres

POLYTHÉISTE. s. des deux genres Celui, celle qui professe le polythéisme.

POMMADE. s. f.

POMMADE. s. f. Composition molle et onctueuse, faite avec de la cire, ou avec de la graisse de certains animaux, à laquelle on mêle différents ingrédients, suivant les divers usages qu' on en veut faire. Pommade jaune, rouge, blanche. Pommade au jasmin, de jasmin, à la jonquille, de jonquille, à la fleur d' orange, de fleur d' orange, etc. Pommade de concombre. Pommade de moelle de boeuf. Pommade pour les cheveux, pour les lèvres, pour guérir les gerçures. Pot de pommade.

Bâton de pommade, Espèce de petit rouleau fait avec de la pommade plus consistante que la pommade ordinaire.

Pommade mercurielle, Onguent composé d' axonge et de mercure.

POMMADE. s. f.

POMMADE. s. f. T. de Manége. Tour qu' on fait en voltigeant et se soutenant d' une main sur le pommeau de la selle d' un cheval. Pommade simple, double, triple.

POMMADER. v. a.

POMMADER. v. a. Enduire de pommade. Pommader une perruque, des cheveux. Cette femme, avant de se coucher, se pommade les mains et le visage.

POMMADÉ, ÉE. participe

POMMADÉ, ÉE. participe

POMME. s. f.

POMME. s. f. Sorte de fruit à pepin, de forme ronde, bon à manger. Pomme de reinette, de capendu, de rambour, d' api, de calville. Pomme-poire. Pomme pourrie. Pomme ridée. Pomme tapée. Pomme sauvage. Mordre dans une pomme. Compote de pommes. Sirop de pommes. Gelée de pommes. Sucre de pommes. Pelure de pomme. Faire cuire des pommes. Des pommes cuites au four.

Pomme à cidre, Pomme qu' on ne mange point, et dont on fait du cidre.

Prov. et fig., On jetterait cette muraille à bas avec des pommes cuites, Elle est très-peu solide.

Fig. et pop., La pomme d' Adam, La grosseur qui paraît au noeud de la gorge.

Fig., Pomme de discorde, Sujet de division entre des personnes qui étaient bien ensemble. Cette succession a été la pomme de discorde, une pomme de discorde entre eux.

Fig., Donner la pomme à une femme, Juger qu' elle l' emporte en beauté sur les autres femmes de la même assemblée, de la même société. Dans cette assemblée, c' est à elle que j' aurais donné la pomme. On dit dans le même sens, Elle mérite la pomme, elle obtiendrait la pomme.

Pomme de pin, Le fruit que produit le pin, le sapin (voyez plus bas un autre sens). Pomme de chêne, ou Noix de galle, Excroissance en forme de boule, produite ordinairement sur les feuilles du chêne par la piqûre d' un insecte. Pomme d' églantier, Excroissance velue produite aussi, sur les branches du rosier sauvage, par la piqûre d' un insecte. Pomme épineuse: voy. STRAMONIUM.

Pomme de terre, Plante du genre des Solanums, dont les racines sont garnies d' une multitude de tubercules bons à manger, auxquels on donne le même nom. Pomme de terre rouge, jaune. Fécule de pommes de terre. Pain de pommes de terre. Pommes de terre bouillies, frites.

Pomme d' amour. Voyez TOMATE.

POMME

POMME se dit aussi Des feuilles des choux et des laitues, lorsqu' elles sont encore compactes et ramassées. Une pomme de chou. Une pomme de laitue.

POMME

POMME se dit encore Des divers ornements de bois, de métal, etc., faits en forme de pomme ou de boule. Des pommes de lit. La pomme d' un chenet. La pomme d' une canne. Une canne à pomme d' or, à pomme d' ivoire.

Pomme de pin, Ornement de sculpture qu' on place dans les angles des plafonds de corniche, ou au sommet des coupoles, etc. La pomme de pin du tombeau d' Adrien se voit encore au jardin du Belvédère, à Rome.

En termes de Marine, La pomme d' un mât, Boule de bois, de forme aplatie, qui surmonte chaque mât d' un bâtiment.

POMMEAU. s. m.

POMMEAU. s. m. Espèce de petite boule qui est au bout de la poignée d' une épée. Ce pommeau est bien travaillé. Coup de pommeau d' épée. Mettre la main sur le pommeau de son épée.

POMMEAU

POMMEAU se dit aussi d' Une éminence qui est au milieu de l' arçon de devant d' une selle, et qui est de forme arrondie. Pommeau de cuivre. Il serait tombé, s' il ne s' était tenu au pommeau de la selle.

POMMELER (SE). v. pron.

POMMELER (SE). v. pron. Il ne se dit guère qu' en parlant De certains petits nuages blancs et grisâtres, ordinairement arrondis, qui paraissent quelquefois au ciel; et Des marques mêlées de gris et de blanc qui se forment par rouelles sur certains chevaux. Le ciel s' est pommelé en un moment. Ce cheval commence à se pommeler.

POMMELÉ, ÉE. participe

POMMELÉ, ÉE. participe Un cheval gris pommelé. Temps pommelé. Le ciel est fort pommelé.

Prov., Temps pommelé et femme fardée ne sont pas de longue durée.

POMMELLE. s. f.

POMMELLE. s. f. Table de plomb battue en rond et percée de petits trous, qu' on met à l' ouverture d' un tuyau, pour empêcher les ordures de passer.

POMMER. v. n.

POMMER. v. n. Se former en pomme. Il ne se dit guère que Des choux et de certaines laitues. Ces choux commencent à pommer. Ces laitues ne pommeront point.

POMMÉ, ÉE. participe

POMMÉ, ÉE. participe Chou pommé. Laitue pommée.

Fig. et fam., Un fou pommé, Un fou achevé. Une sottise pommée, Une sottise complète.

POMMERAIE. s. f.

POMMERAIE. s. f. Lieu planté de pommiers. Une grande pommeraie.

POMMETTE. s. f.

POMMETTE. s. f. Ornement de bois ou de métal, fait en forme de petites pommes ou boules. Pommette de bois, de cuivre, d' argent. Ces chenets sont ornés de vases terminés par des pommettes, par de petites pommettes.

POMMETTE

POMMETTE en termes d' Anatomie, La partie la plus saillante de la joue au-dessous de l' oeil, en tirant vers l' angle extérieur. L' os de la pommette.

POMMIER. s. m.

POMMIER. s. m. Arbre qui porte les pommes. Pommier sauvage. Pommier franc. Planter, greffer un pommier. Le bois de pommier. Un verger planté de pommiers. Une allée de pommiers. Pommier nain. Pommier à fleur double. Pommier greffé sur franc. Pommier greffé sur paradis, ou simplement, Pommier paradis.

Chêne-pommier, Chêne qui, au lieu de s' élever, affecte la forme du pommier.

POMMIER

POMMIER se dit aussi d' Un ustensile de terre ou de métal, dont on se sert pour faire cuire des pommes devant le feu. Pommier de terre. Pommier de fer-blanc. Pommier à deux, à trois étages. Des pommes cuites au pommier, dans un pommier.

POMPE. s. f.

POMPE. s. f. Appareil magnifique, somptueux. La pompe d' un triomphe, d' une entrée solennelle, d' un tournoi. La pompe d' une cour. Pompe royale, superbe, magnifique, extraordinaire. Il fait tout avec pompe. Ce prince marche ordinairement sans pompe. Il aime l' éclat et la pompe. Il fuit la pompe. Marcher en grande pompe. Les pompes triomphales.

Pompe funèbre, Tout l' appareil d' un convoi pour porter un mort en terre, et tout ce qui concerne la cérémonie d' un service solennel. L' entreprise des pompes funèbres.

En langage religieux, Renoncer au monde et à ses pompes, Renoncer au monde et à ses vanités, à ses plaisirs faux ou frivoles. On dit de même, Renoncer à Satan, à ses pompes et à ses oeuvres.

POMPE

POMPE se dit figurément, en parlant Du discours, du style, et signifie, Manière de s' exprimer en termes élevés, nobles, magnifiques, et qui sonnent bien à l' oreille. La pompe de ses expressions impose à ceux qui l' écoutent. Il y a dans son discours beaucoup de noblesse et de pompe. La pompe de son style. Une vaine pompe. Pompe affectée.

POMPE. s. f.

POMPE. s. f. Machine pour élever de l' eau, ou un liquide quelconque. Il n' a d' eau dans ses jardins que par le moyen d' une pompe. Éteindre un incendie par le secours des pompes. Pompe à incendie. Arroser des arbres par le moyen d' une pompe. Le corps d' une pompe. Un corps de pompe. Le piston d' une pompe. La soupape d' une pompe. Pompe aspirante. Pompe foulante. Pompe foulante et aspirante. Pompe à feu.

En Physique, Pompe pneumatique, Machine qui sert à faire le vide sous un récipient, à l' aide d' un piston. On la nomme plus ordinairement, Machine pneumatique.

POMPER. v. a.

POMPER. v. a. Élever, attirer, puiser l' eau ou l' air avec une pompe. Pomper l' eau d' un vaisseau. Pomper l' air du récipient de la machine pneumatique.

Il est aussi neutre, et alors il signifie simplement, Faire agir la pompe. Quand le navire fait eau, il faut pomper à tour de bras. Il faut pomper pour remplir d' eau ce réservoir. On a pompé toute la nuit pour vider les caves.

Pomper l' humidité, se dit De certaines matières, de certains corps qui attirent à eux l' humidité, et qui s' en imprègnent. Vous êtes allé au serein, votre habit a pompé l' humidité. On dit dans le même sens, Le soleil pompe les eaux de la mer.

POMPÉ, ÉE. participe

POMPÉ, ÉE. participe

POMPEUSEMENT. adv.

POMPEUSEMENT. adv. Avec pompe. Ce prince marche toujours pompeusement et avec une grande suite.

Fig., S' exprimer pompeusement, Employer des expressions nobles, élevées, magnifiques; ou, dans un sens défavorable, S' exprimer en termes ampoulés, employer de grands mots.

POMPEUX, EUSE. adj.

POMPEUX, EUSE. adj. Qui a de la pompe, où il y a de la pompe. Appareil pompeux. Entrée pompeuse. Suite pompeuse. Cour pompeuse. Équipage pompeux.

Fig., Style, discours pompeux, Style, discours remarquable par l' emploi des termes nobles, élevés, magnifiques et harmonieux. On dit de même, Des termes pompeux, des paroles pompeuses. Ces expressions se prennent quelquefois en mauvaise part.

Des éloges pompeux, De très-grands éloges.

Fam., Pompeux galimatias, Amas de grands mots, de belles paroles qui ne signifient rien. Pompeux solécisme, Expression, locution, qui paraît brillante, mais qui est incorrecte et fautive.

POMPIER. s. m.

POMPIER. s. m. Celui qui fait des pompes.

Il se dit aussi de Ceux qui sont chargés de porter des secours dans les incendies, et particulièrement d' y faire agir des pompes. À Paris, les pompiers forment un corps organisé militairement. Le corps des pompiers, des sapeurs-pompiers. Le commandant des pompiers. Un corps de garde de pompiers. Les pompiers se sont rendus maîtres du feu.

POMPON. s. m.

POMPON. s. m. Terme générique qui se dit Des ornements de peu de valeur que les femmes ajoutent à leurs coiffures, et en général à leurs ajustements.

POMPON

POMPON se dit aussi d' Une houppe de laine que les militaires portent à leurs coiffures. Pompon rouge, jaune. Le pompon d' un shako.

POMPONNER. v. a.

POMPONNER. v. a. Orner de pompons; et, dans un sens plus étendu, Parer une personne, lui faire sa toilette. Pomponner une coiffure. Pomponner une mariée. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette femme aime à se pomponner. Il est familier.

Fig., Pomponner son style, Y mettre de la recherche et des ornements affectés.

POMPONNÉ, ÉE. participe

POMPONNÉ, ÉE. participe Femme pomponnée. Style pomponné.

PONANT. s. m.

PONANT. s. m. Occident, la partie du monde qui est au couchant du soleil. Depuis le levant jusqu' au ponant. Il se leva un vent du ponant.

Il signifie aussi, L' Océan, par opposition à la Méditerranée. L' armée du Ponant. Vice-amiral du Ponant. L' escadre du Ponant. Commercer dans le Ponant. On dit aussi, La mer du Ponant, La mer océane. Dans l' une et l' autre acception, il a vieilli.

PONCE. s. f.

PONCE. s. f. Sorte de pierre extrêmement sèche, poreuse et légère, qui est un produit des volcans. Ponce vitreuse. Ponce commune. Cette dernière s' appelle ordinairement Pierre ponce.

PONCE. s. f.

PONCE. s. f. Petit sachet qui sert à poncer, et qui consiste en un morceau de toile claire qu' on emplit de charbon pilé, si l' on veut poncer sur une surface blanche, ou de craie en poudre, de plâtre fin, si l' on veut poncer sur une surface noire. Calquer un dessin avec la ponce.

PONCEAU. s. m.

PONCEAU. s. m. Petit pont d' une arche, pour passer un ruisseau.

PONCEAU. s. m.

PONCEAU. s. m. Espèce de pavot sauvage d' un rouge fort vif, qui croît parmi les blés, et qu' on appelle plus ordinairement Coquelicot. Du sirop de ponceau.

Il se dit aussi d' Un rouge très-vif et très-foncé. Un ruban couleur de ponceau. Un fort beau ponceau. Un ruban, une robe ponceau. Dans cette dernière phrase, il est adjectif.

PONCER. v. a.

PONCER. v. a. Polir, rendre uni, rendre ras avec la pierre ponce. Poncer du parchemin. Poncer du cuir. Poncer un chapeau.

Poncer de la vaisselle, La rendre mate avec de la pierre ponce.

PONCÉ, ÉE. participe

PONCÉ, ÉE. participe

PONCER. v. a.

PONCER. v. a. Passer sur un dessin dont on a piqué le trait avec une aiguille, un petit sachet rempli de charbon pilé ou de craie en poudre, de plâtre fin, pour contre-tirer ce dessin sur du papier, sur de la toile, du bois, du vélin, etc. Il faut poncer ce dessin, le poncer sur la toile. Poncer sur un enduit de plâtre le dessin de la fresque qu' on y veut peindre.

PONCÉ, ÉE. participe

PONCÉ, ÉE. participe

PONCIRE. s. m.

PONCIRE. s. m. Sorte de citron, de limon fort gros et fort odorant, dont on fait ordinairement cette confiture sèche qu' on appelle Écorce de citron. Les poncires ne sont bons qu' à confire. Une caisse de poncires.

PONCIS. s. m.

PONCIS. s. m. Le dessin qui a été piqué, et sur lequel on passe le petit sachet appelé Ponce. Il faut garder ce poncis, il pourra encore servir. Les poncis sont commodes pour tirer plusieurs copies d' un même dessin.

PONCTION. s. f.

PONCTION. s. f. T. de Chirur. Opération par laquelle on évacue les eaux épanchées dans quelque partie du corps, en y faisant une ouverture. Il se dit communément de Celle qui se fait au bas-ventre d' un hydropique. On lui a fait la ponction. Il a été guéri à la première ponction.

Il se dit aussi de L' ouverture qu' on fait au périnée, pour tirer l' urine hors de la vessie, quand on ne peut pas introduire la sonde dans cet organe.

PONCTUALITÉ. s. f.

PONCTUALITÉ. s. f. Exactitude à faire certaines choses dans de certains temps, comme on se l' est proposé, ou comme on l' a promis. Il est d' une grande ponctualité. Ponctualité scrupuleuse. Extrême ponctualité. Sa ponctualité s' étend à tout. Il a de la ponctualité en tout, jusque dans les moindres choses. Il remplit ses engagements avec ponctualité. Il met beaucoup de ponctualité à payer ce qu' il doit.

PONCTUATION. s. f.

PONCTUATION. s. f. L' art de ponctuer. Il entend bien la ponctuation. Les règles de la ponctuation. Il y a ici une faute de ponctuation. Les divers signes de ponctuation.

Il se dit aussi de La manière de ponctuer. Cet écrivain a une ponctuation singulière. Ponctuation vicieuse. Les derniers éditeurs ont rectifié la ponctuation de ce passage.

PONCTUATION

PONCTUATION en parlant De la langue hébraïque, et de quelques autres langues orientales, se dit principalement Des points dont on se sert pour suppléer les voyelles. On prétend que les Massorètes sont les auteurs de la ponctuation hébraïque.

PONCTUEL, ELLE. adj.

PONCTUEL, ELLE. adj. Exact, régulier, qui fait à point nommé ce qu' il doit faire, ce qu' il a promis. Il est fort ponctuel. Il n' y a point d' homme plus ponctuel. Il est ponctuel à s' acquitter, à servir ses amis. Il est ponctuel en tout.

PONCTUELLEMENT. adv.

PONCTUELLEMENT. adv. Avec ponctualité. Se rendre ponctuellement à l' heure. Il s' acquitte ponctuellement de tous ses devoirs.

PONCTUER. v. a.

PONCTUER. v. a. Mettre des points et des virgules dans un discours écrit, pour distinguer les phrases et les différents membres dont elles sont composées. Tous les éditeurs ne ponctuent pas ce passage de la même manière. Ce livre est généralement mal ponctué. Quand une période n' est pas bien ponctuée, le sens en est quelquefois douteux, amphibologique.

Il s' emploie aussi absolument. Il ne sait pas ponctuer.

PONCTUÉ, ÉE. participe

PONCTUÉ, ÉE. participe La plupart des anciens manuscrits ne sont pas ponctués.

Il se dit adjectivement, en termes d' Histoire naturelle, Des animaux et des végétaux qui sont parsemés de taches en forme de points. Lézard ponctué. Plante ponctuée.

Ligne ponctuée, trait ponctué, Ligne, trait formés d' une suite de points. Dans les cartes géographiques, on indique ordinairement les limites par des lignes ponctuées.

PONDAGE. s. m.

PONDAGE. s. m. Droit qu' on lève en Angleterre sur toutes les marchandises à l' entrée et à la sortie, et qui est réglé d' après le poids.

PONDÉRABLE. adj. des deux genres

PONDÉRABLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui a un poids appréciable, qui est susceptible d' être pesé.

PONDÉRATION. s. f.

PONDÉRATION. s. f. T. de Physiq. Relation entre des poids ou des puissances qui s' équilibrent mutuellement.

Il se dit, en Peinture et en Sculpture, Du balancement des masses, de l' équilibre des figures.

Il s' emploie figurément, dans le langage ordinaire. La pondération des pouvoirs.

PONDÉRER. v. a.

PONDÉRER. v. a. Équilibrer. Il ne s' emploie que figurément et en parlant De pouvoirs politiques. Pondérer les pouvoirs de l' État.

PONDÉRÉ, ÉE

PONDÉRÉ, ÉE Un gouvernement bien pondéré.

PONDEUSE. s. f.

PONDEUSE. s. f. Il se dit d' Une femelle d' oiseau qui donne des oeufs. Cette poule est bonne pondeuse.

Fig. et pop., Bonne pondeuse, Femme qui fait beaucoup d' enfants.

PONDRE. v. a.

PONDRE. v. a. (Je ponds, tu ponds, il pond; nous pondons, etc. Je pondais. Je pondis. Je pondrai. Je pondrais. Ponds, pondez. Que je ponde. Que je pondisse, etc.) Il se dit D' une femelle d' oiseau qui se délivre de ses oeufs. Les perdrix pondent ordinairement quinze ou seize oeufs.

Il se dit aussi De quelques autres animaux, comme la tortue et la couleuvre. La tortue pond ses oeufs dans le sable.

Il s' emploie souvent absolument. Cette poule pond tous les jours.

Prov. et fig., Pondre sur ses oeufs, Être riche ou fort à son aise, et jouir tranquillement de son bien.

PONDU, UE. participe

PONDU, UE. participe Un oeuf frais pondu.

PONGO. s. m.

PONGO. s. m. T. d' Hist. nat. Nom donné à de grands singes.

PONT. s. m.

PONT. s. m. Construction de pierre, de fer ou de charpente, élevée d' un bord à l' autre sur une rivière, un ruisseau, un fossé, etc., pour les traverser. Pont de pierre. Pont de bois. Pont de fer. Beau pont. Grand pont. Petit pont. Pont étroit. Pont d' une seule arche. Les arches d' un pont. La culée d' un pont. Les piles d' un pont. Le trottoir, le parapet d' un pont. Un pont bien bâti. Construire un pont. Jeter un pont. Les ennemis, en se retirant, ont rompu, ont coupé les ponts.

En termes de Guerre, Équipage de pont, L' ensemble de toutes les choses nécessaires pour établir des ponts sur les rivières que l' armée peut être obligée de traverser.

Pont de bateaux, Pont fait de plusieurs bateaux attachés ensemble, et recouverts de grosses planches. Les troupes passèrent la rivière sur un pont de bateaux.

Pont volant, Sorte de pont composé de deux petits ponts placés l' un sur l' autre, et tellement disposés, que celui de dessus s' avance par des cordages et des poulies attachées à celui de dessous. Il se dit aussi de Deux ou trois bateaux liés ensemble, et recouverts de madriers, qui, étant attachés par une longue corde à un point solide établi au milieu du fleuve, passent d' un bord à l' autre par la seule force du courant, en décrivant une portion de cercle dont la corde est le rayon. (Voyez plus bas un autre sens de Pont volant.)

Pont tournant, Pont construit de manière qu' on peut le retirer à l' un des bords, en le faisant tourner sur un pivot.

Pont suspendu, Pont qui ne repose pas sur des piles, et dont le plancher est suspendu au-dessus de l' eau par le moyen de chaînes ou de fils de fer tendus de l' une à l' autre rive.

Pont de corde, Tissu de cordes entrelacées, dont on se sert quelquefois dans les armées pour traverser des rivières, ou pour passer par-dessus des ravines profondes. Pont de jonc, Pont fait avec de grosses bottes de jonc couvertes de planches, et dont on se sert pour traverser les lieux marécageux.

Pont-levis, Sorte de petit pont qui se lève et qui s' abaisse sur un fossé. Pont dormant, Celui qui est fixé, et qui ne se hausse point.

En termes de Manége, Ponts-levis, Sauts du cheval, lorsqu' il se cabre plusieurs fois de suite en se dressant très-haut. Ce cheval m' a fait cent ponts-levis.

En termes de Tailleur, Pont-levis, ou simplement, Pont, Partie du devant de la culotte ou du pantalon, que l' on baisse et relève à volonté. Culotte à pont-levis. Pantalon à petit pont, à grand pont.

Prov. et fig., Laisser passer l' eau sous les ponts, Ne pas se mettre en peine de ce qui ne dépend pas de nous.

Prov., Il passera bien de l' eau sous les ponts entre ci et là, ou d' ici à ce temps-là, se dit D' une chose qu' on croit ne devoir pas arriver sitôt.

Prov. et fig., La foire n' est pas sur le pont, Rien ne presse.

Prov. et fig., Faire un pont d' or à l' ennemi, Lui faciliter la retraite, afin de ne pas le réduire au désespoir.

Faire un pont d' or à quelqu' un, Lui faire de grands avantages pour le déterminer à se désister de quelques prétentions, à quitter une place, un emploi. Il voulait plaider, sa partie adverse lui a fait un pont d' or pour qu' il se désistât. Il ne voulait pas abandonner sa place, on lui a fait un pont d' or pour le décider à se retirer.

Fig. et fam., C' est le pont aux ânes, se dit Des réponses triviales dont les plus ignorants ont coutume de se servir, lorsqu' on leur propose quelque difficulté à résoudre. N' avez-vous rien de mieux à répondre à mon objection? ce que vous dites là, c' est le pont aux ânes. Il se dit aussi Des choses si communes, que tout le monde les sait; des choses si faciles, que tout le monde peut les faire. Écrire sur un pareil sujet, c' est le pont aux ânes.

Fig., aux Jeux de cartes, Faire un pont, faire le pont, Courber quelques-unes des cartes, et les arranger de telle sorte, que celui contre qui on joue ne pourra guère couper qu' à l' endroit qu' on veut. Cet escroc le gagna en faisant le pont.

Ponts et chaussées. Dénomination sous laquelle on comprend tout ce qui concerne l' administration publique dans la confection et l' entretien des routes, des ponts, des canaux, etc. Directeur général, inspecteur, ingénieur des ponts et chaussées. Faire un fonds pour l' entretien des ponts et chaussées. Il y a trente ans qu' il est dans les ponts et chaussées.

École des ponts et chaussées, Institution spécialement destinée à former des sujets pour les travaux de cette partie. Il est entré à l' école des ponts et chaussées.

PONT

PONT en termes de Marine, se dit Du tillac et des différents étages d' un bâtiment. Les plus grands vaisseaux de guerre n' ont que trois ponts élevés de six pieds l' un sur l' autre. Les frégates ordinaires n' ont que deux ponts. Quand on dit absolument, Le pont, on entend ordinairement Le tillac, le pont supérieur. Ils étaient réunis sur le pont. Monter sur le pont.

Pont volant, Pont d' un petit bâtiment marchand, qu' on enlève par panneaux pour découvrir la cale au besoin.

Faux pont, Pont inférieur d' un vaisseau; plancher en partie volant, non calfaté, sur lequel on établit les cadres des malades et des blessés, entre les deux grandes écoutilles.

PONTE. s. f.

PONTE. s. f. L' action de pondre. Il s' emploie principalement en parlant De quelques oiseaux, comme perdrix, faisans, etc., qui ne pondent qu' en certains temps de l' année. Pendant que les perdrix font leur ponte. Les faisans n' ont pas encore achevé leur ponte. Voici le temps de la ponte.

PONTE. s. m.

PONTE. s. m. T. du Jeu de l' hombre. L' as de coeur, quand on fait jouer en coeur, et L' as de carreau, quand on fait jouer en carreau. Il jouait à vilain jeu, mais le baste et le ponte lui sont entrés.

PONTE

PONTE au Jeu du pharaon, du trente et quarante, etc., Celui ou celle qui joue contre le banquier. Les pontes ont beaucoup perdu.

PONTÉ, ÉE. adj.

PONTÉ, ÉE. adj. Il se dit D' un bâtiment de mer qui a un pont. Navire ponté, non ponté. Il a fait le trajet sur un bâtiment qui n' était pas ponté.

PONTER. v. n.

PONTER. v. n. Être ponte, jouer contre le banquier, au pharaon, au trente et quarante, etc. Voulez-vous ponter? Il y a un grand désavantage à ponter.

PONTET. s. m.

PONTET. s. m. T. d' Arquebusier. Demi-cercle de fer qui forme la sous-garde d' un fusil, d' un pistolet.

PONTET

PONTET en termes de Sellier, Partie d' une selle, en forme d' arcade.

PONTIFE. s. m.

PONTIFE. s. m. Personne revêtue d' un saint ministère, et qui a juridiction et autorité dans les choses de la religion. Aaron était le grand pontife des Hébreux. Il y avait à Rome un collége de pontifes. César était grand pontife. Tous les empereurs, jusqu' au temps de Gratien, ont pris le titre de Souverain pontife.

Parmi les Catholiques, Le souverain pontife, Le pape.

PONTIFE

PONTIFE dans la Liturgie catholique, se dit Des évêques, des prélats en général. Dire l' office du commun des pontifes. Tel saint, pontife et martyr.

Il a aussi la même acception dans le style élevé. Et vous, pontife du Dieu vivant, achevez d' offrir pour nous le sacrifice de réconciliation.

PONTIFICAL, ALE. adj.

PONTIFICAL, ALE. adj. Qui appartient à la dignité de pontife, d' évêque. Autorité pontificale. Dignité pontificale. Habits, ornements pontificaux. Quelques abbés avaient le privilége d' officier en habits pontificaux.

Il se dit aussi De la dignité du souverain pontife. Il est parvenu à la dignité pontificale. Le trône pontifical.

PONTIFICAL. s. m.

PONTIFICAL. s. m. Livre qui contient les différentes prières et l' ordre des cérémonies que l' évêque doit observer particulièrement dans l' ordination, la confirmation, les sacres, et autres fonctions réservées aux évêques. Le pontifical romain. Cela est marqué dans le pontifical.

PONTIFICALEMENT. adv.

PONTIFICALEMENT. adv. Avec les cérémonies et les habits pontificaux. Officier pontificalement. Célébrer pontificalement.

PONTIFICAT. s. m.

PONTIFICAT. s. m. Dignité de grand pontife. César brigua, obtint le pontificat.

Il se dit ordinairement, parmi les Catholiques, de La dignité de pape. Il fut élevé au pontificat. Aspirer au pontificat. Parvenir au souverain pontificat.

Il se dit aussi Du temps pendant lequel un pontife, un pape a exercé son autorité. César réforma le calendrier pendant son pontificat. Sous le pontificat de Grégoire le Grand. Pendant le pontificat de saint Léon. Son pontificat ne dura guère.

PONT-NEUF. s. m.

PONT-NEUF. s. m. Chanson populaire sur un air fort connu. Chanter un pont-neuf. Il sait tous les ponts-neufs qui courent les rues.

PONTON. s. m.

PONTON. s. m. Pont flottant, machine composée de deux bateaux joints par des poutres, et couverts de planches, dont on se sert pour faire passer une rivière, un ruisseau à de la cavalerie, à de l' infanterie, à de l' artillerie. Il faut des pontons pour faire passer l' artillerie sur cette rivière.

Il se dit principalement de Certains bateaux de cuivre, qu' on porte dans une armée sur des espèces de chariots, et qui servent à jeter des ponts sur les rivières. Mettre les pontons à l' eau.

PONTON

PONTON en termes de Marine, Grand bateau plat qui a trois ou quatre pieds de bord, qui porte un seul mât, et qui sert de point d' appui pour le radoub des vaisseaux, pour le chargement et le déchargement des gros fardeaux, et pour le nettoiement des ports.

Il se dit aussi de Vieux vaisseaux rasés, qui servent à plusieurs usages dans les ports. On renferma les prisonniers dans un ponton.

PONTONAGE. s. m.

PONTONAGE. s. m. Droit qui se perçoit en quelques lieux sur les personnes, voitures ou marchandises qui traversent une rivière, soit sur un pont, soit dans un bac.

PONTONNIER. s. m.

PONTONNIER. s. m. Celui qui reçoit le droit de pontonage.

Il se dit aussi, en termes de Guerre, Des soldats d' artillerie qui sont chargés du service des pontons. Un bataillon de pontonniers.

PONTUSEAU. s. m.

PONTUSEAU. s. m. T. de Papeterie. Verge de métal qui traverse les vergeures dans les formes sur lesquelles on coule le papier.

Il se dit aussi Des raies que ces verges laissent sur le papier. Le papier vélin est sans vergeures ni pontuseaux.

POPE. s. m.

POPE. s. m. Nom que les Russes donnent à leurs prêtres du rite grec.

POPELINE. s. f.

POPELINE. s. f. Étoffe dont la chaîne est de soie, et la trame de laine lustrée. Popeline noire, grise. Popeline unie, façonnée. Une robe de popeline. On dit aussi, Papeline.

POPLITÉ, ÉE. adj.

POPLITÉ, ÉE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport, qui appartient au jarret. Le muscle poplité. L' artère poplitée.

POPULACE. s. f. coll.

POPULACE. s. f. coll. Le bas peuple, le menu peuple. Ils essayèrent de soulever la populace. Apaiser la populace. Faire courir quelque bruit parmi la populace. La plus vile populace. Un homme de la populace.

POPULACIER, ÈRE. adj.

POPULACIER, ÈRE. adj. Qui appartient, qui est propre à la populace. Style populacier. Propos populacier. Harangue populacière.

POPULAIRE. adj. des deux genres

POPULAIRE. adj. des deux genres Qui est du peuple, qui concerne le peuple, qui appartient au peuple. Opinion populaire. Bruit populaire. Erreur populaire. Émeute populaire. Façon de parler, expression, terme populaire. Préjugés populaires.

Gouvernement populaire, État populaire, Forme de gouvernement, État où l' autorité est entre les mains du peuple.

Éloquence populaire, Éloquence propre à faire impression sur le peuple, sur la multitude.

Maladies populaires, Certaines maladies contagieuses qui courent parmi le peuple.

Cette vérité est devenue populaire, Elle est répandue jusque dans le peuple. On dit dans le même sens, Rendre une science populaire, La répandre en tous lieux, la rendre accessible à tous les esprits.

POPULAIRE

POPULAIRE signifie aussi, Qui recherche, qui se concilie l' affection du peuple. Henri IV était un roi populaire. Ce prince sentit le besoin de se rendre populaire, de se montrer populaire.

Il se dit aussi Des manières, du langage, etc. Des manières affables et populaires. Sous son air populaire il cachait beaucoup de hauteur.

POPULAIREMENT. adv.

POPULAIREMENT. adv. D' une manière populaire, à la manière du peuple. C' est parler populairement que de se servir de telle expression. On dit populairement, Jouer de la mâchoire, pour dire, Manger.

POPULARISER. v. a.

POPULARISER. v. a. Rendre populaire ou vulgaire. Il a popularisé la science par ses ouvrages.

Il signifie aussi, Attirer, mériter à quelqu' un la faveur et l' affection du peuple. Rien ne popularise plus un roi que d' être d' un accès facile.

Il s' emploie plus ordinairement, dans ce dernier sens, avec le pronom personnel. Il fait tout ce qu' il peut pour se populariser.

POPULARISÉ, ÉE. participe

POPULARISÉ, ÉE. participe

POPULARITÉ. s. f.

POPULARITÉ. s. f. Caractère d' un homme populaire; conduite propre à gagner la faveur du peuple. Affecter beaucoup de popularité. Il a un air de popularité qui lui gagne tous les coeurs. Sa popularité n' est qu' un masque.

Il se dit aussi de La faveur publique, du crédit parmi le peuple. Il a acquis beaucoup de popularité. Il jouit d' une grande popularité. Il a perdu presque toute sa popularité.

POPULATION. s. f. coll.

POPULATION. s. f. coll. Il se dit Du nombre des habitants d' un pays, d' un lieu, relativement à l' étendue de ce pays, de ce lieu. La population de l' Angleterre est considérable. Il y a dans ce pays un excès de population. La population de ce pays s' est accrue beaucoup, a doublé depuis deux ans. La population de cette ville s' élève à tant de mille âmes. Tables de population. Le mouvement annuel de la population. Toute la population vint au-devant de lui.

Favoriser la population, Favoriser les moyens d' augmenter le nombre des habitants d' un pays.

POPULÉUM. adj. m.

POPULÉUM. adj. m. (On prononce Populéome.) T. de Pharmacie. Onguent populéum, Onguent calmant fait avec des germes de peuplier noir, de la graisse de porc et des feuilles de pavot, de belladone, etc.

POPULEUX, EUSE. adj.

POPULEUX, EUSE. adj. Où la population est considérable. Un pays populeux. Une ville populeuse. Un quartier populeux. Il y a des pays qui, par leur nature, sont plus populeux que d' autres.

POPULO. s. m.

POPULO. s. m. Terme populaire et badin, qui se dit d' Un petit enfant gras et potelé. Un joli petit populo. Une bande de petits populos.

PORACÉ, ÉE. adj.

PORACÉ, ÉE. adj. T. de Médec. Il se dit Des humeurs dont la couleur verdâtre tire sur celle du poireau. Pus poracé. Bile poracée.

PORC. s. m.

PORC. s. m. (Le C final ne se prononce point devant les consonnes.) Cochon, animal domestique qu' on engraisse pour le manger, et qui a entre la chair et la peau une graisse qu' on appelle Lard. Grand porc. Gros porc. Porc gras. Porc maigre. Le porc était un animal immonde parmi les Juifs. Les mahométans ne mangent point de chair de porc. Le lard d' un porc nourri de gland est le plus ferme. Langue de porc. Pied de porc. Tuer un porc. Saler un porc. Langueyer des porcs.

Soie de porc, Le grand poil qui vient aux porcs sur le haut du cou et sur le dos.

Fig. et fam., C' est un vrai porc, se dit D' un homme sale et gourmand.

Porc marin. Nom que l' on donne quelquefois au marsouin et au dauphin. Il y a beaucoup de porcs marins dans la Méditerranée.

PORC

PORC se dit aussi de La chair du porc. Manger du porc. Le porc est une viande lourde.

Porc frais, Chair de cochon qui n' est pas salée. Manger du porc frais. Filet, côtelettes de porc frais.

PORC-ÉPIC. s. m.

PORC-ÉPIC. s. m. Quadrupède de l' ordre des Rongeurs, dont le corps est armé de piquants, qu' il dresse pour se défendre.

PORCELAINE. s. f.

PORCELAINE. s. f. Sorte de terre très-fine dont on fait des vases et des ustensiles de toutes formes, à demi vitrifiés par l' action du feu, et le plus souvent ornés de peintures et de dorures. Porcelaine fine. Ancienne porcelaine. Nouvelle porcelaine. Belle porcelaine. Porcelaine transparente. Cette porcelaine est d' un bel émail. Vase de porcelaine. Tasse de porcelaine. Plat de porcelaine. Assiette de porcelaine. Service de porcelaine. Porcelaine de la Chine, du Japon. Porcelaine de Saxe. Porcelaine de Sèvres. Peindre, dorer sur porcelaine. Peinture sur porcelaine. Fabrique de porcelaine.

Il se dit aussi Des vases faits de porcelaine. Il a beaucoup de porcelaines, de très-belles porcelaines.

Adjectiv., Cheval porcelaine, Celui dont la robe est grise, luisante, et tachée de poils bleuâtres et couleur d' ardoise.

PORCELAINE

PORCELAINE en termes d' Histoire naturelle, Espèce de coquillage univalve, très-poli et tacheté, dont les bords s' arrondissent en dedans, et forment une ouverture longitudinale, étroite, dentelée des deux côtés.

PORCHAISON. s. f.

PORCHAISON. s. f. T. de Chasse. État du sanglier dans la saison où il est le plus gras et le meilleur à manger. À la fin de septembre, les sangliers sont en porchaison.

PORCHE. s. m.

PORCHE. s. m. Portique, lieu couvert à l' entrée d' un temple, d' une église, ou même d' un palais. Le porche du temple de Jérusalem. Le porche d' une église de village.

Porche en tambour, Espèce de vestibule de menuiserie placé du côté intérieur de la porte d' une église.

PORCHER, ÈRE. s.

PORCHER, ÈRE. s. Celui, celle qui garde les pourceaux. Le porcher du village.

Fig. et fam., C' est un porcher, un vrai porcher, se dit D' un homme grossier et malpropre.

PORE. s. m.

PORE. s. m. Ouverture imperceptible dans la peau de l' animal, par où se fait la transpiration, par où sortent les sueurs. Il n' est guère d' usage qu' au pluriel. En été les pores sont plus ouverts. Le froid resserre les pores. Pores exhalants. Pores absorbants. Le sang lui sortait par tous les pores.

Il se dit aussi de Petits orifices, de petites ouvertures imperceptibles dont les végétaux sont criblés, et qui font à peu près les mêmes fonctions que les pores des animaux.

Il se dit encore Des vides, des intervalles qui se trouvent entre les particules dont les différents corps sont composés. Tous les corps ont des pores, sont criblés de pores. Le bois, les métaux, etc., ont des pores. La lumière passe au travers des pores du verre.

POREUX, EUSE. adj.

POREUX, EUSE. adj. Qui a des pores. Le verre est poreux. Il n' y a point de corps qui ne soit poreux.

POROSITÉ. s. f.

POROSITÉ. s. f. T. didactique. Qualité d' un corps considéré comme poreux. La porosité du verre.

PORPHYRE. s. m.

PORPHYRE. s. m. Sorte de roche extrêmement dure, dont le fond est communément rouge, et quelquefois vert, marqué de petites taches blanches. Table de porphyre. Colonne de porphyre. Figure, buste de porphyre.

PORPHYRISATION. s. f.

PORPHYRISATION. s. f. Action de porphyriser; État de ce qui est porphyrisé.

PORPHYRISER. v. a.

PORPHYRISER. v. a. Broyer une substance avec la molette sur une table très-dure et bien unie, ordinairement de porphyre, pour la réduire en une poudre très-fine.

PORPHYRISÉ, ÉE. participe

PORPHYRISÉ, ÉE. participe Limaille de fer porphyrisée.

Papier porphyrisé, Papier dont on a rendu la surface unie et luisante, en le glaçant avec de la poudre de sandaraque très-fine.

PORPHYROGÉNÈTE. s. m.

PORPHYROGÉNÈTE. s. m. T. d' Antiq. Nom qu' on donnait aux enfants des empereurs d' Orient, lorsqu' ils étaient nés dans la pourpre, c' est-à-dire pendant le règne de leur père.

PORRACÉ, ÉE. adj.

PORRACÉ, ÉE. adj. Voyez PORACÉ.

PORREAU. s. m.

PORREAU. s. m. Voyez POIREAU.

PORRECTION. s. f.

PORRECTION. s. f. (On fait sentir les deux R.) T. du Rituel catholiq. Action de tendre, de présenter une chose. Il ne se dit que De la manière dont on confère les ordres mineurs, et qui consiste à mettre dans la main des ordinands, ou simplement à leur faire toucher les instruments relatifs à leur ministère. Les ordres majeurs se confèrent par l' imposition des mains, et les mineurs par la porrection des objets qui en désignent les fonctions.

PORT. s. m.

PORT. s. m. Lieu sur une côte, où la mer, s' enfonçant dans les terres, offre aux bâtiments un abri contre les vents et les tempêtes. Port de mer. Petit port. Grand port. Bon port. Il y a des ports naturels et des ports artificiels. Il y a deux forts qui défendent l' entrée du port. Entrer dans le port. Sortir du port. Ce port a dix brasses d' eau. Le fond de ce port est bon. Ce port a un fond de vase. Un port fermé d' une chaîne. Ce n' est qu' un bassin, ce n' est pas un port. Un port qui se remplit aisément. Nettoyer, creuser un port. Cette ville a un beau port. Le port de cette ville est sûr et commode. Ce port n' a pas assez de fond, il n' y a que des barques qui puissent y tenir.

Port de toute marée, Celui où les bâtiments peuvent entrer en tout temps, parce qu' il y a toujours assez de fond.

Port de barre, Celui dont l' entrée est fermée par un banc de roche ou de sable, et où les bâtiments ne peuvent entrer qu' avec la marée.

Port franc, Celui où les marchandises ne payent point de droits, tant qu' elles n' entrent pas dans l' intérieur du pays. L' institution des ports francs est très-avantageuse au commerce. Il se dit aussi d' Un édifice situé près d' un port, et dans lequel on entrepose en franchise les marchandises étrangères destinées à être exportées.

Faire naufrage au port, Faire naufrage dans le port en y entrant.

Fig., Faire naufrage au port, Échouer dans une entreprise au moment où elle semblait près de réussir.

Prendre port, surgir au port, Aborder à terre, soit dans un port, soit ailleurs. Il signifie aussi, figurément, Atteindre au but de ses voeux, réussir dans quelque chose qu' on avait entrepris.

Fermer un port, fermer les ports, Empêcher qu' il n' en sorte aucun bâtiment. À cette nouvelle on ferma tous les ports.

Le navire est arrivé à bon port, Il est arrivé heureusement. On dit de même, Ces marchandises sont arrivées à bon port.

Fig. et fam., Arriver à bon port, Arriver heureusement et en bonne santé, au lieu où l' on voulait aller.

PORT

PORT se dit aussi Des lieux sur les rivières où les navires, les bateaux abordent, où les bâtiments chargent et déchargent les marchandises. Le port de Londres. Le port de Bordeaux. Le port Saint-Paul, le port au blé, aux tuiles, le port Saint-Nicolas à Paris.

Il se dit également Des villes bâties auprès d' un port, autour d' un port. J' ai habité deux ans un port de mer. Brest est un beau port.

PORT

PORT se dit figurément d' Un lieu de repos, d' une situation tranquille. Il s' est retiré du monde et de l' embarras des affaires; il est dans le port. Il voit du port toutes les tempêtes de la cour. Il s' est assuré un port dans la tempête.

Il est arrivé au port, il est dans le port, se dit D' un homme de bien qui est mort, et que l' on croit jouir du bonheur éternel.

Fig., Port de salut, Lieu où l' on se retire à l' abri d' une tempête. Cette île, cette rade, ont été pour lui un port de salut. Il se dit aussi, généralement, de Tout lieu où l' on se retire loin des embarras du monde, où l' on cherche à se mettre à couvert de quelque danger. La maison de l' ambassadeur a été un port de salut pour lui.

PORT. s. m.

PORT. s. m. La charge d' un bâtiment, le poids qu' il peut porter. Ce navire est du port de cent tonneaux. Un bâtiment du port de six cents tonneaux, de mille tonneaux, etc.

Il se dit aussi Du prix qu' on paye pour le transport des effets que voiturent les rouliers et les messagers, et pour celui des lettres qu' on reçoit par la voie de la poste. Il a donné tant par kilogramme à la messagerie, pour le port de ses effets. Je me ruine en ports de lettres. Cela a coûté tant de frais de port, tant de port, tant pour le port. Port franc. Port payé. Une lettre franche de port. Envoyez ce paquet, franc de port.

Avoir ses ports francs, Recevoir ses lettres franches de port.

Port permis, se dit, dans la Marine marchande, de Ce qu' un capitaine de navire ou un passager peut charger pour son compte, sans avoir de fret à payer.

Port d' armes, L' action ou le droit de porter des armes. Permis de port d' armes. Le port d' armes est défendu dans cette assemblée. Il a le port d' armes dans toute l' étendue du département.

Port d' armes, se dit aussi de L' attitude du soldat qui porte les armes. Il est au port d' armes. Se mettre au port d' armes. Les principes du port d' armes.

PORT

PORT à certains Jeux de cartes, se dit Des cartes qu' on réserve pour les joindre à celles qui doivent rentrer du talon. Mon port était beau, mais il m' est rentré vilain jeu.

PORT

PORT signifie aussi, Le maintien d' une personne, la manière dont une personne qui est debout, marche, se présente, etc. Un port noble et majestueux. Il l' a reconnu à son port et à sa démarche.

Fam., Elle a le port d' une reine, un port de reine, se dit D' une femme qui a la taille belle et l' air noble.

Cette personne a un beau port de tête, Sa tête est bien placée, elle la porte bien.

En Botanique, Le port d' une plante, L' aspect, l' ensemble d' une plante, sa forme distinctive. Cette plante a le port de la ciguë.

En Musique, Port de voix, Agrément du chant, qui se marque par une petite note, et qui se pratique en montant diatoniquement, par un coup de gosier, d' une note à celle qui la suit.

PORTABLE. adj. des deux genres

PORTABLE. adj. des deux genres Qu' on peut porter. Cet habit n' est plus portable, est encore portable.

En Jurispr., Rente ou redevance portable, Celle qui doit être acquittée dans un lieu désigné par la convention; par opposition à Rente ou redevance requérable, Celle que le créancier doit aller chercher lui-même.

PORTAGE. s. m.

PORTAGE. s. m. Action de porter, de transporter. Il faut tant de chevaux, tant de voitures pour le portage de ces marchandises. Frais de portage.

Droit de portage, Droit que chaque officier de marine et chaque matelot ont d' embarquer pour leur compte jusqu' à tant pesant. Cet officier a droit de portage pour tant de quintaux. Cette expression est maintenant peu usitée. Voyez Port permis.

Faire portage, se dit en parlant De certains fleuves, comme celui de Saint-Laurent, où il y a des sauts qu' on ne peut remonter ni descendre en canot; et signifie, Porter par terre le canot, et tout ce qui est dedans, au delà de la chute d' eau.

PORTAGE

PORTAGE se dit aussi Des endroits d' un fleuve où sont des chutes d' eau, qui obligent à faire portage. Depuis Québec jusqu' à Mont-Réal, il y a tant de portages.

PORTAIL. s. m.

PORTAIL. s. m. Le frontispice, la façade d' une église où est sa porte principale. Portail magnifique, superbe, de bon goût. Le dedans de cette église ne répond pas au portail. Ce portail est du dessin de Michel-Ange. Le portail de Saint-Pierre de Rome. Le portail de Saint-Gervais de Paris. Il y a dans Paris plusieurs portails fort estimés.

PORTANT, ANTE. adj.

PORTANT, ANTE. adj. Il ne s' emploie qu' avec les adverbes Bien et Mal. Il est bien portant, Il est en bonne santé. Elle est toujours mal portante, Elle est toujours dans un état de souffrance.

PORTATIF, IVE. adj.

PORTATIF, IVE. adj. Qu' on peut aisément porter. Les petits livres sont commodes en ce qu' ils sont portatifs. Cette lunette n' est pas portative. On a dans les armées des fours, des moulins portatifs. On l' ajoute au titre de quelques livres, pour signifier qu' Ils sont d' un petit volume, et faciles à porter. Dictionnaire portatif de géographie.

PORTE. s. f.

PORTE. s. f. Ouverture faite pour entrer dans un lieu fermé, et pour en sortir. Petite porte. Grande porte. Porte carrée. Porte ronde. Porte bâtarde. Porte cochère. Porte charretière. Fausse porte. Porte de devant. Porte de derrière. Porte secrète. Porte dérobée. Cette porte est trop basse. Le seuil d' une porte. La baie d' une porte. Il était sur le pas de sa porte. La porte d' un jardin, d' une maison, d' une chambre. La porte principale. La porte d' une église. La porte d' un théâtre. Les portes d' une ville, d' une forteresse. Porte de dégagement. Portes d' enfilade. Toutes les portes de cet appartement sont en enfilade. Percer une porte dans un mur. Murer une porte. Passer, entrer par la porte.

Il se dit, par extension, Des endroits d' une ville où étaient anciennement les portes de l' enceinte extérieure. La porte Saint-Denis. La porte Saint-Martin. La porte Saint-Antoine. La porte Saint-Jacques.

PORTE

PORTE se dit aussi d' Un assemblage de bois, et quelquefois de métal, qui tourne sur des gonds, et qui sert à fermer l' entrée d' une maison, d' une chambre, d' un enclos, d' une ville, etc. Porte de bois, de fer, de bronze. Une porte garnie de gros clous. Porte à deux battants, à deux vantaux. Ouvrir, fermer une porte. Enfoncer une porte. Heurter, frapper, gratter à la porte. Entr' ouvrir une porte. Porte entr' ouverte, entre-baîllée. Tirer la porte après soi. Fermer la porte au verrou, à la clef. La porte n' est fermée qu' au pêne, qu' au loquet. Fermer une porte en dedans. Pousser une porte. Se mettre derrière une porte. Les gonds d' une porte. La ferrure d' une porte. Le marteau d' une porte. Attacher le pétard à la porte d' une ville. Faire sauter une porte. Enfermer quelqu' un entre deux portes.

Porte vitrée, Porte qui est partagée dans toute sa hauteur ou seulement à moitié par des croisillons de petit bois, dont les vides sont remplis par des carreaux de verre ou de glace.

Porte de glace, Porte vitrée avec des morceaux de glace étamée, au lieu de l' être avec du verre transparent.

Porte coupée, Porte à deux ou à quatre vantaux coupés à hauteur d' appui.

Porte brisée, Porte dont une moitié se brise et se replie sur l' autre, dans le sens de la hauteur.

Porte-croisée, Fenêtre sans appui, qui sert de passage pour aller sur un balcon, sur une terrasse, dans un jardin.

Porte battante, Châssis couvert d' étoffe, qu' on met devant les portes des chambres, pour empêcher le vent d' y entrer; et qui se referme de lui-même après qu' on l' a ouvert.

Porte feinte, Imitation de porte qui sert à faire symétrie avec une ou plusieurs portes véritables.

Porte perdue, Porte à laquelle on a donné le même arasement et la même décoration qu' au lambris où elle est pratiquée, afin de ne pas déranger la symétrie de l' appartement.

Refuser la porte à quelqu' un, Ne vouloir pas le laisser entrer en quelque endroit. Il se présenta pour entrer au bal, et on lui refusa la porte.

Faire refuser sa porte à quelqu' un, Ne vouloir pas recevoir sa visite. Fermer sa porte à quelqu' un, Ne plus vouloir l' admettre chez soi.

Absol., Fermer sa porte, Ne plus recevoir de visites; et, Ouvrir, rouvrir sa porte, Commencer, recommencer à recevoir.

Faire défendre sa porte, Défendre de laisser entrer personne chez soi. Je n' ai pu le voir, il avait fait défendre sa porte. On dit dans le même sens, Sa porte était défendue.

Fig., Forcer la porte de quelqu' un, Entrer chez lui, quoique sa porte soit défendue.

La porte de cette maison est ouverte à tous les honnêtes gens, Tous les honnêtes gens sont bien reçus dans cette maison.

Être logé à la porte de quelqu' un, Avoir une maison, une habitation tout auprès de la sienne. On dit dans le même sens, Ils sont logés porte à porte, Ils habitent des maisons fort voisines l' une de l' autre; et dans un sens analogue, Il a une maison à la porte, aux portes de la ville, Il a une maison qui est fort près de la ville.

L' ennemi est à nos portes, L' ennemi est tout près de notre ville.

Mettre quelqu' un à la porte, Le chasser de chez soi. Mettre un domestique à la porte, Le congédier avec mécontentement.

Fam., Fermer à quelqu' un la porte au nez, sur le nez, Fermer une porte avec quelque vivacité, pour empêcher quelqu' un d' entrer. On dit aussi, Pousser la porte au nez.

Fig. et fam., Prendre la porte, Se retirer, s' échapper, s' évader à propos d' un lieu où l' on est, et où l' on a quelque chose à craindre. Il fit bien de prendre la porte, sans quoi il aurait été mal traité. Prenez-moi la porte, et bien vite. On dit dans le même sens, Passez la porte, passez-moi la porte, enfilez-moi la porte bien vite.

Fig. et fam., Mettre la clef sous la porte, Quitter furtivement sa maison, parce qu' on a de mauvaises affaires.

Fig., Heurter, frapper à toutes les portes, S' adresser à toutes sortes de personnes, et chercher toutes sortes de moyens pour réussir dans une affaire. On dit dans un sens analogue, Il a frappé à la bonne porte, Il s' est adressé où il fallait.

Prov. et fig., Il est entré, il est sorti par une belle porte, Il a obtenu, il a perdu ou quitté son emploi d' une manière honorable. On dit dans des sens analogues, Entrer, sortir par une bonne porte, par une mauvaise, par une vilaine porte.

Fig., Se morfondre à la porte d' un ministre, Le solliciter longtemps sans rien obtenir.

Se présenter à la porte de quelqu' un, Se présenter à sa demeure pour lui rendre visite. Je me suis présenté à votre porte, on m' a dit que vous étiez sorti.

Se faire écrire à la porte de quelqu' un, Se faire écrire sur la liste du portier, afin que le maître sache qu' on s' est présenté chez lui. On dit dans un sens à peu près semblable, Passer à la porte de quelqu' un.

Trouver porte close, Ne trouver personne, ou n' être pas reçu dans la maison où l' on va.

Fig., Toutes les portes lui sont ouvertes, Son crédit, la considération dont il jouit dans le monde, lui rendent toutes les entrées faciles.

Prov. et fig., Il faut qu' une porte soit ouverte ou fermée, Il faut prendre un parti, il faut se déterminer d' une manière ou d' une autre.

Ouvrir ses portes au vainqueur, se dit D' une ville qui met quelque empressement à capituler, à recevoir le vainqueur. On dit quelquefois dans le sens contraire, Fermer ses portes.

Fig., Porte de derrière, Faux-fuyant, défaite, échappatoire. Ne vous fiez pas à cet homme-là, il a toujours une porte de derrière.

Porte de secours, Porte d' une citadelle, donnant sur la campagne, et par laquelle on peut introduire du secours.

Fam., Écouter aux portes, Être aux aguets pour surprendre le secret de quelqu' un. On dit de même, C' est un écouteur aux portes.

Fig. et fam., Cela vous apprendra à écouter aux portes, se dit À une personne qui est punie d' une curiosité indiscrète.

Fig., Il a écouté aux portes, se dit De quelqu' un qui paraît avoir deviné un secret. Il se dit aussi, dans un sens ironique, D' un homme qui répète mal quelque chose qu' il n' a entendu qu' à moitié, ou qu' il a mal compris.

Fig. et fam., Enfoncer une porte ouverte, Faire un effort pour vaincre un obstacle qui n' existe pas. On dit de même, C' est un enfonceur de portes ouvertes.

Fig. et fam., Chassez-le par la porte, il rentrera par la fenêtre, se dit D' un importun dont on ne peut se débarrasser.

Fig., Cette place est la porte de tel pays, Sa possession donne le moyen d' entrer facilement dans ce pays.

Fermer la porte, les portes d' un pays à une nation, Ne pas lui en permettre l' entrée. Les Chinois ont fermé la porte de leur empire aux Européens.

Fig., Être aux portes de la mort, Être à l' extrémité.

Dans le style de l' Écriture, Les portes de l' enfer, Les puissances de l' enfer. Les portes de l' enfer ne prévaudront pas contre l' Église.

Poétiq., Fermer les portes de la guerre, les portes du temple de Janus, Faire la paix.

PORTE

PORTE s' emploie figurément, pour Entrée, introduction. La géométrie est la porte des sciences mathématiques. Cet emploi est la porte qui mène aux dignités.

La porte des emplois, des honneurs, des grandeurs lui est fermée, se dit en parlant D' un homme qui n' a pas ou qui n' a plus les moyens d' obtenir des places, des dignités.

Ouvrir la porte aux abus, aux scandales, aux désordres, etc., Donner occasion ou facilité d' en commettre.

PORTE

PORTE se dit aussi de Ce qui ferme certains meubles ou certaines constructions servant à divers usages. Les portes d' une armoire, d' un buffet, d' un placard, d' une bibliothèque, d' une alcôve. La porte d' une cage. La porte d' un four, d' un fourneau. La porte d' une écluse. Les portes d' un bassin à construire et à radouber les vaisseaux.

Bateau-porte, Bateau que l' on coule à fond à la porte d' un bassin pour la fermer.

La porte d' une agrafe, Espèce de petit anneau où l' on fait entrer le crochet d' une agrafe, et qui sert à la retenir.

PORTE

PORTE se dit, dans une acception particulière, pour désigner La cour de l' empereur des Turcs. La Porte Ottomane. La Sublime Porte. Ambassadeur à la Porte. Un ambassadeur, un envoyé de la Porte.

PORTES

PORTES au pluriel, signifie quelquefois, Pas, gorge, défilé. Les portes du Caucase, de la Cilicie.

DE PORTE EN PORTE. loc. adv.

DE PORTE EN PORTE. loc. adv. De maison en maison. Aller de porte en porte. Solliciter de porte en porte. Mendier de porte en porte.

À PORTE CLOSE. loc. adv.

À PORTE CLOSE. loc. adv. En secret, sans témoin. Cela s' est fait à porte close. Nous raisonnerons de cela, quand nous serons à porte close.

À PORTE OUVRANTE, À PORTES OUVRANTES et À PORTE FERMANTE, À PORTES FERMANTES. Locutions adverbiales

À PORTE OUVRANTE, À PORTES OUVRANTES et À PORTE FERMANTE, À PORTES FERMANTES. Locutions adverbiales dont on se sert en parlant Des places de guerre et autres villes où l' on ouvre et où l' on ferme les portes à certaines heures précises. J' en suis sorti à portes ouvrantes. J' y suis rentré à portes fermantes.

PORTE. adj. f.

PORTE. adj. f. T. d' Anat. Il n' est usité que dans cette locution, Veine porte, Tronc de veine assez considérable qui reçoit le sang de l' estomac, de la rate, du pancréas, et des intestins, et qui le distribue dans le foie.

PORTE-AIGUILLE

PORTE-AIGUILLE Pour ce mot et tous les autres mots semblables, formés du verbe Porter, voyez après PORTER.

PORTÉE. s. f.

PORTÉE. s. f. Ventrée, totalité des petits que les femelles des animaux quadrupèdes portent et mettent bas en une fois. Première, seconde portée. Il y a des chiennes qui font jusqu' à neuf et dix chiens d' une portée, en une portée. Ces deux chiens sont de la même portée.

PORTÉE

PORTÉE se dit aussi de La distance à laquelle un canon, un fusil, un pistolet, un arc, etc., peut lancer un boulet, une balle, une flèche. Camper hors de la portée du canon. S' avancer à demi-portée du canon. S' avancer à la portée du fusil. S' avancer à une portée de pistolet. Nous sommes hors de la portée des balles. Tirer une perdrix hors de portée.

Une portée de fusil, se dit d' Une distance peu considérable. Il n' y a qu' une portée de fusil d' ici à ce château. Je vais à une portée de fusil de la ville.

Être à la portée de la main, se dit D' une chose qui est assez près de quelqu' un, pour qu' il y puisse atteindre avec la main. Cela est, cela n' est pas à la portée de ma main. On dit dans le même sens, Cela est à ma portée, n' est pas à ma portée.

Fig., Être à portée de quelque chose, Être dans une situation convenable pour demander, pour obtenir quelque chose. Il est bien à la cour, il est à portée de demander, d' obtenir des grâces.

PORTÉE

PORTÉE se dit également en parlant De la voix, de la vue, de l' ouïe. Être à la portée de la voix de quelqu' un. Mettez-vous à la portée de ma voix. Cela n' est pas à la portée de ma vue. Je n' ai pu entendre ce qu' ils disaient, ils n' étaient pas à la portée de mon oreille.

PORTÉE

PORTÉE signifie figurément, au sens moral, L' étendue, la capacité de l' esprit, ce que peut faire, ce que peut concevoir, produire, exécuter l' esprit d' une personne. La portée de l' esprit de cet homme est bien bornée. On ne doit rien entreprendre au delà de sa portée, au delà de la portée de son esprit, de son intelligence. Cela passe, excède ma portée. S' accommoder à la portée de quelqu' un. Se mettre à la portée des auditeurs. Je connais sa portée. Il ne saurait venir à bout de son entreprise, elle est au-dessus de sa portée, au-dessus de la portée de ses forces. Cela est au-dessus de la portée de l' esprit humain. Esprit d' une grande, d' une haute portée.

Il signifie aussi, Ce que peut faire une personne par rapport à sa naissance, à sa fortune, à sa position. Il aspire à un emploi qui est au-dessus de sa portée. Cette place est à sa portée. Il fait une dépense fort au-dessus de sa portée.

Il se dit encore de La force, de la valeur, de l' importance d' un raisonnement, d' une expression, etc. La portée d' un raisonnement. La portée d' une expression. Il n' a pas senti la portée de ce qu' il disait.

PORTÉE

PORTÉE en termes de Chasse, La partie d' un taillis la plus haute où le bois du cerf laisse des traces, en faisant plier les branches. Les portées nous ont donné connaissance du cerf.

PORTÉE

PORTÉE en termes d' Architecture, L' étendue libre, le dessous d' une pierre, d' une pièce de bois, etc., placée horizontalement dans une construction, et soutenue en l' air par un ou plusieurs points d' appui. Les colonnes étant fort espacées, la pierre de l' architrave a une grande portée. Ce plancher a une grande portée. Cette poutre a cinq toises de portée. Cette poutre plie dans le milieu, parce qu' elle a trop de portée.

Il se dit aussi de La partie d' une pierre ou d' une pièce de charpente ainsi placée, qui porte sur le mur, sur un pilier, etc. Ce poitrail n' a pas la portée suffisante pour le poids du mur. Cette poutre n' a pas assez de portée dans le mur. Il faut qu' une poutre ait au moins un pied de portée, que les solives aient six pouces de portée. Les portées de cette poutre sont pourries.

PORTÉE

PORTÉE en termes de Musique, Les cinq lignes parallèles sur lesquelles ou entre lesquelles on pose les notes. Il faut régler ce papier à douze portées par page.

PORTEMENT. s. m.

PORTEMENT. s. m. Action de porter. Il n' est d' usage qu' en parlant Des tableaux où JÉSUS-CHRIST est représenté portant sa croix. Ce peintre a fait un portement de croix fort estimé.

PORTER. s. m.

PORTER. s. m. (On prononce Portèr.) Mot emprunté de l' anglais. Espèce de bière forte. Boire du porter. Une bouteille de porter.

PORTER. v. a.

PORTER. v. a. Soutenir quelque chose, être chargé de quelque poids. Porter un sac de blé. Porter un ballot de livres. Porter du bois. Porter de l' eau. Porter un fardeau. Porter deux cents pesant. Porter sur la tête. Porter sur le dos. Porter sur les épaules. Porter une hotte. Porter à bras. Il fallut le porter à bras. Porter dans ses bras. On le portait dans une chaise. Se faire porter en chaise. Vous ne sauriez porter cela d' une main. Porter un étendard, un drapeau. Porter le dais du saint sacrement. Porter une châsse. Porter une bière.

Fig., Avoir plus de travail, plus d' affaires qu' on n' en peut porter, Être chargé de tant de travail, d' une si grande quantité d' affaires, qu' on n' y saurait suffire. Porter tout le poids des affaires, En être chargé seul, en avoir seul tout le travail.

Prov. et fig., Porter le poids du jour et de la chaleur, Faire tout le travail, endurer toute la peine, tandis que les autres se reposent.

Prov. et pop., Il a été le plus fort, il a porté les coups, se dit D' un homme qui a été battu par un autre.

Fig., Il en portera l' iniquité, la peine, Il en sera responsable, il en sera puni. On dit, familièrement, dans le même sens, Il en portera la folle enchère.

Fig. et fam., Porter les iniquités d' autrui, Payer les sottises que d' autres ont faites. Vous me faites porter vos iniquités. Les enfants portent souvent les iniquités de leur père.

Prov. et fig., Chacun porte sa croix en ce monde, Il n' y a personne qui n' ait ses afflictions particulières.

Fig., Porter le joug, Être dominé par quelqu' un. Cette femme le mène; mais il porte le joug impatiemment.

Fig. et fam., Il ne le portera pas loin, se dit D' un homme par qui on a été offensé, et signifie qu' on se vengera de lui dans peu. On dit dans le même sens, Il ne le portera pas en paradis, en l' autre monde.

Fig. et fam., Porter quelqu' un sur les épaules, En être importuné, ennuyé, excédé. C' est un homme qu' on porte sur les épaules. Je le porte sur les épaules.

Fig., Porter quelqu' un dans son coeur, Le chérir extrêmement.

Porter la robe, la queue de quelqu' un, Soutenir la queue de sa robe, afin qu' elle ne traîne point par terre. Son laquais lui portait la robe, lui portait la queue.

En termes de Manége, Porter son cheval, Le soutenir, en marchant, de la main, des jarrets et des cuisses. Portez votre cheval en avant.

Fig., L' un portant l' autre, ou Le fort portant le faible, En compensant l' un avec l' autre, de manière à former une quantité moyenne. Cette vigne, cette terre rapporte tant tous les ans, l' un portant l' autre, le fort portant le faible.

Fig., Porter quelqu' un, L' aider de sa faveur, de son crédit, le favoriser. Celui qui le portait le plus, et de la protection duquel il espérait sa fortune, vint à mourir. Il y a des personnes puissantes qui le portent. Il est porté par des personnes puissantes; et absolument, Il est fort porté. L' opinion publique le porte au ministère, à la présidence.

Fig., Porter quelqu' un, Lui donner sa voix dans une élection. Qui portez-vous? Je porte un tel. Il sera porté par la majorité de l' assemblée.

PORTER

PORTER signifie encore, Transporter une chose d' un lieu dans un autre. Il prit deux tableaux qui étaient dans un corridor, et les porta dans sa chambre. Portez ces papiers dans mon cabinet. Portez cette lettre à la poste. Portez-lui cela de ma part. Faire porter des marchandises par eau, par terre.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral. Il a porté dans ces contrées quelques-uns des arts de l' Europe. Il porta la guerre dans l' Asie. Il a porté le fer et la flamme dans cette province. Il a porté la terreur, la désolation dans ce pays. Il a porté le trouble, la confusion dans cette famille. Porter un procès devant le juge. La cause sera portée à l' audience. Porter ses plaintes, porter sa plainte au roi, au magistrat.

Porter quelqu' un en terre, Le porter pour l' enterrer. Porter quelqu' un par terre, Le renverser par terre.

Fig., Porter une personne, une chose aux nues, La louer excessivement.

Porter un article sur un registre, sur un livre de compte, L' y inscrire. On dit dans le même sens: Porter à compte, en recette, en dépense. Porter en débet. Porter au crédit. Porter au débit. Porter quelqu' un sur une liste.

PORTER

PORTER se dit aussi Des chevaux, des bêtes de charge et de voiture, et des objets inanimés qui soutiennent quelque chose de pesant. Le cheval qui le portait. Un mulet qui porte cinq cents pesant. Un vaisseau qui porte cinq cents hommes d' équipage, et des vivres pour six mois. Une rivière qui porte de grands bateaux. Des colonnes qui portent une galerie.

Cette rivière porte bateau, Elle est navigable.

Ce vin porte bien l' eau, Quoiqu' on y mette de l' eau, on ne laisse pas d' en sentir la force. On dit dans le sens contraire, Ce vin ne porte pas l' eau.

Porter bien le vin, Boire beaucoup de vin sans s' enivrer.

En termes de Marine, Ce bâtiment porte bien la voile, se dit D' un bâtiment qui penche peu, quoiqu' il ait beaucoup de voiles et que le vent souffle avec quelque violence.

PORTER

PORTER signifie aussi simplement, Avoir sur soi ou tenir à la main, sans égard à la pesanteur de la chose. Il ne porte jamais d' argent sur lui. Il porte toujours quelque livre dans sa poche. Porter un bouquet à la main. Porter un cierge à la procession.

Aux Jeux de cartes où l' on a coutume d' écarter, Porter beau jeu, porter vilain jeu, Avoir beau jeu, vilain jeu aux premières cartes. Bien porter, mal porter, Garder ou écarter les cartes que la rentrée favorise.

Porter une couleur, se dit en parlant De la couleur dont on a le plus de cartes en main, et dans laquelle on a son jeu fait, ou presque fait. Il portait une quinte de coeur toute faite. Il portait pique, mais il ne lui est rien rentré.

Porter à une couleur, se dit en parlant De la couleur dans laquelle on cherche à faire son jeu. Il porte à la quinte majeure de carreau.

PORTER

PORTER se dit particulièrement, dans l' acception qui précède, en parlant De tout ce qu' on met sur soi, pour servir à l' habillement, à la parure, à la défense, ou pour marquer la profession, l' état, la dignité. Porter des habits brodés. Porter un habit tout uni. C' est un habit qui n' a jamais été porté. Porter du velours, du satin. Porter du drap. Porter des dentelles. Porter des chemises fines. Porter des gilets de laine sur la peau. Porter des souliers plats, des souliers de couleur. Porter le deuil. Porter la haire. Porter la perruque. Porter perruque. Porter ses cheveux. Porter une longue chevelure. Les Orientaux portent la barbe. Porter un collier de perles. Porter une bague au doigt. Porter des pistolets. Porter une épée. Porter une soutane. Porter une écharpe. Porter des plumes à son chapeau. Porter la décoration de la Légion d' honneur, la croix de Saint-Louis.

Porter l' épée, la robe, la soutane, le petit collet, le froc, Être officier, magistrat, ecclésiastique, abbé, moine.

Porter le mousquet, Servir comme soldat. Porter les armes, Servir dans une armée, faire la guerre. Il a porté les armes sous tel prince, au service de tel prince, sous tel général. Il porta les armes contre son pays.

Porter l' arme, les armes, Faire le mouvement de l' arme, qui consiste, pour les simples soldats, à la placer perpendiculairement contre l' épaule gauche, et à la saisir de la main gauche par-dessous la crosse. Faire porter les armes à une troupe.

Porter les armes à quelqu' un, Lui faire le salut militaire qui consiste à porter l' arme.

Il a porté les chausses, Il a été page. Il a porté les couleurs, les livrées, la livrée, Il a été laquais.

Fig. et pop., Cette femme porte le haut de chausses, porte les chausses, porte la culotte, Elle est plus maîtresse dans sa maison que son mari.

Porter le deuil d' une personne, Être en deuil d' une personne. Elle porte le deuil de son mari.

Porter les couleurs d' une dame, Porter dans son ajustement des couleurs semblables à celle qu' elle affectionne le plus; et, au figuré, Se mettre au rang de ses adorateurs.

Fam., Un homme portant barbe, Un homme qui a de la barbe, un homme fait.

PORTER

PORTER se dit aussi Des différentes manières de tenir son corps, sa tête, ses bras, etc., et de tout ce qui regarde la contenance et le geste. Porter la tête haute. Porter les pieds en dehors. Porter bien ses bras en dansant. Porter le bras en écharpe.

Il se dit en ce sens Des animaux, et principalement Des chevaux et des chiens. Ce cheval porte bien sa tête; il porte beau. Ordinairement les chevaux tartares portent le nez au vent, portent au vent. Ce cheval porte bas. Ce chien porte bien ses oreilles. Ce chien porte bas l' oreille.

Fig. et fam., Cet homme porte le nez au vent, Il porte la tête fort haute, il a l' air hautain, orgueilleux.

Fig. et fam., Cet homme le porte haut, Il se prétend de grande qualité; ou Il se prévaut de l' avantage que son rang, sa dignité, ses richesses, sa capacité, lui donnent.

Fig. et fam., Cet homme porte la mine d' avoir fait telle chose, On juge à sa mine, à son air, qu' il a fait telle chose. On dit de même: Il porte tout l' air d' un franc maraud. Il porte la mine d' un fripon.

PORTER

PORTER signifie encore, Pousser, étendre, élever, faire aller, conduire. Il faut porter ce mur plus loin, Il faut le démolir et le reconstruire plus loin; ou bien, Il faut le prolonger. Il faut porter cette haie encore plus loin. Un arbre qui porte sa tête jusque dans les nues. La tempête porta le vaisseau contre un écueil. Porter le pied en avant. Porter sa main à sa bouche, à sa tête. Ce prince a porté ses armes jusque dans le coeur du pays ennemi. Des tuyaux qui portent l' eau dans un jardin, dans une cour, dans une cuisine, dans un réservoir.

Il s' emploie aussi figurément, dans la même acception. Porter au loin la terreur de ses armes. Porter au loin son nom et sa gloire. Porter son ambition, ses espérances, ses désirs jusqu' aux plus grandes choses. C' est porter la vengeance à l' excès. C' est porter le ressentiment trop loin. On ne saurait porter le scrupule plus loin. Ses exploits ont porté sa gloire jusqu' aux extrémités du monde. Il porte tout à l' extrême. Il porte loin l' esprit d' économie. Porter son attention sur un objet. Il a porté ses soupçons jusque sur son frère. Il a porté la dignité, l' autorité de la magistrature à un haut degré. Il porte ses prétentions trop haut.

Porter la main à l' épée, porter la main au chapeau, Étendre sa main pour tirer l' épée, ou pour ôter son chapeau.

Porter la main sur quelqu' un, Le frapper.

Porter un coup à quelqu' un, Donner, ou tenter de donner un coup à quelqu' un. Ils lui portèrent plusieurs coups, mais il les para tous. Porter un coup d' épée. Porter une botte.

Fig., Cette affaire a porté un coup mortel à son crédit, à sa réputation, Elle a ruiné son crédit, sa réputation. On dit dans le même sens, Ce malheur a porté un coup mortel à sa santé.

Fig., Porter coup, se dit De certaines choses qui font une grande impression ou qui tirent à conséquence. Telle est la considération dont il jouit, que tout ce qu' il dit porte coup. Comme il ne dit rien qui ne soit à propos, toutes ses paroles portent coup. Cette démarche a porté coup.

Porter coup, se dit aussi De certaines choses qui nuisent. Ses plaisanteries portent coup. Cette entreprise a porté coup à sa fortune. Ce chagrin porta coup à sa santé.

Ce fusil porte bien son plomb, Quand on le tire, le menu plomb qu' il lance ne s' écarte pas trop, et va droit au but. On dit de même, Ce fusil porte bien la balle.

Porter ses regards, sa vue vers quelque endroit, Regarder, diriger ses regards, les fixer, les arrêter en quelque endroit. Quelque part que je porte la vue, je n' aperçois point de soldats.

Fig., Porter sa vue bien loin, Prévoir de loin les choses à venir. Porter ses vues bien haut, Former de grands desseins.

Porter ses pas en quelque lieu, S' y transporter. Où portez-vous vos pas?

Porter la santé de quelqu' un, porter une santé, Boire à la santé de quelqu' un, en s' adressant à un autre pour l' inviter à en faire autant. À la fin du repas, on porta les santés.

Porter amitié, porter affection à quelqu' un; et, Être porté d' amitié pour quelqu' un, Avoir de l' amitié, de l' affection pour quelqu' un. Porter honneur, porter respect, Honorer, respecter.

Porter envie, Envier. Il ne faut pas porter envie aux succès d' autrui. Il signifie aussi, Souhaiter, sans malveillance, un bonheur qu' on voit arriver à une autre personne. Je porte envie à mon ami de ce qu' il a le plaisir d' être avec vous.

Fam., Porter bonheur, porter malheur, porter guignon à quelqu' un, se dit D' une personne qui influe ou qui est censée influer sur le bonheur, sur le malheur de quelque autre. On le dit aussi Des choses. Le service que je lui ai rendu semble m' avoir porté bonheur.

Porter préjudice, un préjudice, Nuire. Je serais désolé de vous porter préjudice. Sa négligence m' a porté un grand préjudice.

Porter la parole, Parler au nom d' une autorité, d' une compagnie, d' un corps. L' avocat général a porté la parole dans cette affaire. Il portait la parole pour sa compagnie.

Porter parole, Donner assurance, promettre verbalement au nom de quelqu' un. Je lui ai porté parole de dix mille francs, pour dix mille francs. J' ai porté parole de cent mille francs pour l' achat de cette propriété. J' ai porté parole pour un tel.

Porter à quelqu' un des paroles de paix, de conciliation, Lui faire de la part d' un autre des propositions pacifiques, conciliantes.

Porter témoignage, Témoigner qu' une chose est ou n' est pas. Il est odieux de porter témoignage contre la vérité. Je puis porter témoignage qu' il n' en a jamais dit un mot.

Porter un jugement, son jugement de quelque chose, sur quelque chose, Juger de quelque chose. Je n' ai point encore porté de jugement là-dessus.

PORTER

PORTER signifie encore, Avoir telle dimension. Cette poutre porte vingt pieds de long. Cela porte tant de long sur tant de haut, de large. Cette pièce de drap doit porter vingt aunes. Cette tenture porte dix-huit aunes de cours.

PORTER

PORTER signifie aussi, Produire; et il se dit De la terre, des arbres, etc. Des terres qui portent du froment. Un arbre qui porte de beaux fruits. L' arbre qui porte la noix muscade.

Cette somme porte intérêt, Elle produit intérêt.

Absol., Ce billet a porté ou n' a pas porté, Il a gagné ou n' a pas gagné.

PORTER

PORTER se dit aussi Des femmes et des femelles des animaux. Les femmes portent ordinairement leurs enfants neuf mois. Porter un enfant à terme. L' enfant qu' elle porte. Les cavales portent onze mois.

PORTER

PORTER signifie encore, Supporter, souffrir, endurer. Il porte impatiemment sa disgrâce. Il a porté son malheur en homme de courage.

PORTER

PORTER signifie aussi, Induire, exciter à quelque chose. Son inclination le porte à ce genre d' études. Ce sont eux qui l' ont porté à cela. Les mauvaises compagnies l' ont porté à la débauche. Les bons exemples portent à la vertu. C' est l' avarice qui l' a porté à cette bassesse. Son caractère le porte à la modération. Ses amis l' ont porté à faire cette démarche.

PORTER

PORTER se dit en parlant De l' esprit, du caractère, et signifie, Manifester, montrer. On porte partout son caractère. Il a porté dans cette affaire un esprit de chicane, un esprit de vétille. Il porte un grand esprit d' attention, de recherche dans tout ce qu' il veut traiter. Il porte en toutes choses un grand esprit de justice. Il porte dans la société une humeur douce et facile.

PORTER

PORTER signifie encore simplement, Avoir. Il porte la tristesse peinte sur son visage. Il porte un coeur sensible. Il porte en lui le germe des plus heureuses qualités. Ce monument porte telle inscription. Cet acte ne porte point de date. Cette vaisselle porte les armes de telle personne. Tous les ouvrages de cet auteur portent le cachet de son talent. Porter les marques d' un coup, d' une blessure. Certaines pierres portent des empreintes de poissons, de feuilles, etc. Les monuments de ce peuple portent un caractère de force et de grandeur qui étonne. Cette conduite porte le caractère de l' hypocrisie et de la fraude.

Il s' emploie neutralement dans le même sens, en termes de Blason. Il porte d' azur au lion d' argent. Il porte de gueules aux trois besants d' or.

Cela porte son excuse avec soi, se dit D' un empêchement légitime qu' on allègue, pour s' excuser de n' avoir pas fait quelque chose.

Il porte sa recommandation sur sa figure, Sa physionomie prévient en sa faveur.

Cette viande porte sa sauce, ce fruit porte son sucre, Cette viande est si bonne, qu' elle n' a pas besoin de sauce; ce fruit est si doux, qu' il n' a pas besoin de sucre.

PORTER

PORTER en parlant D' actes publics, de lettres et d' autres écrits, signifie, Déclarer, dire, exprimer. L' ordonnance porte que... L' arrêt porte condamnation. Il est porté par la loi, par le contrat, que... La flotte est arrivée, les dernières lettres qu' on a reçues le portent expressément. Les lettres d' aujourd' hui portent que tout est dans le même état. Cet article n' est point porté dans le contrat. Comme le portent vos ordres. Votre traduction, dans cet endroit, n' est pas exacte; ce n' est pas là ce que porte le texte.

PORTER

PORTER est aussi verbe neutre, et signifie, Poser, être soutenu. Une poutre qui porte sur la muraille. Tout l' édifice porte sur ces colonnes.

Porter à fond, se dit D' une construction élevée à plomb sur son fondement. Porter à cru, Porter directement sur le sol.

Porter à faux, se dit D' une partie de construction qui est mal posée sur ce qui doit la soutenir, ou qui ne porte pas directement sur sa base, sur son point d' appui. Cette poutre, cette pierre porte à faux. On dit de même substantivement: Ce mur est hors d' aplomb, il est en porte à faux. Ce balcon est en porte à faux au-dessus de la porte d' entrée. Les loges de ce théâtre sont en porte à faux.

Fig., Ce raisonnement porte à faux, se dit D' un raisonnement qui n' est pas concluant, soit que le défaut vienne du principe, soit qu' on fasse du principe une mauvaise application.

Ce carrosse porte sur la flèche, Il touche, il bat sur la flèche quand il est en mouvement. La selle de ce cheval porte sur le garrot, Elle touche le cheval sur le garrot.

En parlant D' armes à feu, Tirer à bout portant, En appuyant le bout de l' arme sur le corps de quelqu' un, ou au moins de fort près.

Fig. et fam., Dire quelque chose à bout portant, Dire en face à une personne quelque chose de très-fâcheux et de très-direct.

En parlant D' un combat, La perte a porté principalement sur ce corps, Ce corps a principalement souffert, a perdu le plus de monde.

Fig., Cette observation, cette critique, cette objection porte sur telle chose, etc., Elle a telle chose pour objet.

En termes de Marine, Porter au sud, au nord, etc., Gouverner, faire route au sud, au nord, etc. On dit de même, Porter au large, porter à terre.

PORTER

PORTER neutre, signifie aussi, Atteindre; et, en ce sens, il se dit principalement Des armes de jet, et De ce qu' elles servent à lancer. Le canon de la place ne saurait porter jusqu' ici. Ce fusil porte à plus de cent pas. Ce canon, ce fusil, cette arbalète porte loin. Le boulet ne porta que jusqu' au pied de la muraille. Une coulevrine qui porte à une demi-lieue. Les flèches ne sauraient porter jusque-là. Tous les traits ont porté.

Il se dit également Des coups d' armes à feu et autres. Tous les coups que l' on tire ne portent pas. La blessure est dangereuse, car le coup a porté sur l' os.

Il signifie quelquefois, Toucher au but, l' atteindre. Le coup a porté juste.

Fig., Je ne vois pas où porte ce discours, Je n' en devine pas l' intention, le but. On dit plus ordinairement, Je ne vois pas où tend ce discours.

Sa vue porte loin, Il voit de très-loin.

La tête a porté, se dit en parlant D' un coup que l' on s' est donné à la tête en tombant.

Au Jeu de la paume, La balle a porté sur le toit, sur les deux toits, Elle y a touché. On dit aussi, La balle porte au mur, ou absolument, La balle porte, lorsque, de son premier bond, elle touche au mur, de façon que le mur la renvoie.

Fig., Porter à la tête, se dit D' une boisson ou d' une vapeur qui étourdit, qui entête. Ce vin porte à la tête. Cette odeur lui porte à la tête. On dit aussi, Porter sur les nerfs, en parlant De certaines choses qui irritent, qui agacent les nerfs.

PORTER

PORTER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Aller, se transporter. Le roi, le général se porta, se porta de sa personne au fort de la mêlée. Ce corps d' armée se porta sur tel point. Se porter sur la ligne de bataille. La foule se porte à tel endroit. Cette pièce réussit, la foule s' y porte.

Fam., On s' y porte, se dit en parlant D' un lieu où il y a une grande foule, où l' on est très-serré.

PORTER

PORTER avec le pronom personnel, se dit, dans une acception analogue à la précédente, en parlant De certaines choses. Le sang s' est porté à la tête. Tout le poids se porte de ce côté. La curiosité, l' intérêt se portait principalement sur lui.

Il se dit aussi en parlant Des différentes manières d' agir et de se conduire dans certaines occasions. Il s' y est porté en homme de coeur. Il s' y est porté un peu mollement.

Il se dit encore en parlant De la disposition de l' esprit, de l' inclination, de la pente qu' on a à faire quelque chose. C' est un jeune homme qui se porte au bien. Il s' est porté à cela de lui-même. Il se porte avec ardeur à tout ce qu' il fait. Il se porte au mal. Se porter à la débauche.

Se porter à la dernière extrémité, à des extrémités contre quelqu' un, Le traiter avec la dernière sévérité, exercer sur lui des actes de violence, d' emportement. On dit de même, Se porter à des excès.

PORTER

PORTER avec le pronom personnel, se dit aussi en parlant De la santé. Se porter bien. Se porter mal. Comment vous portez-vous? Il ne se porte pas trop bien depuis quelques jours. Il se porte mieux. Il veille, et ne s' en porte pas mieux. Quoiqu' il travaille beaucoup, il ne s' en porte pas plus mal.

En termes de Procédure, Se porter partie contre quelqu' un, Se rendre partie contre quelqu' un, intervenir contre lui dans un procès. Se porter pour appelant, Interjeter appel d' une sentence. Se porter héritier ou pour héritier, Prendre la qualité d' héritier, se déclarer héritier, et agir en cette qualité.

Se porter fort pour quelqu' un, Répondre de son consentement.

PORTÉ, ÉE. participe

PORTÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Autant vaut traîné que porté, se dit en parlant De certaines choses qu' il n' importe guère de faire d' une manière plutôt que d' une autre, ou qui ne sont guère plus difficiles à faire d' une façon que d' une autre.

Fam., Vous voilà tout porté, se dit À quelqu' un qui n' a point à se déplacer pour faire ce qu' on lui demande. Demeurez ici à dîner, vous voilà tout porté.

Être porté à, Avoir de l' inclination, de la disposition à. Il est porté à médire.

Être plus porté pour une chose que pour une autre, Avoir plus de dispositions, plus de goût pour une chose que pour une autre.

En Peinture, Ombre portée, Toute ombre qu' un corps projette sur une surface.

PORTE-AIGUILLE. s. m.

PORTE-AIGUILLE. s. m. Instrument dont les chirurgiens se servent pour donner plus de longueur aux aiguilles, et pour les tenir d' une manière plus fixe. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-ARQUEBUSE. s. m.

PORTE-ARQUEBUSE. s. m. Officier qui portait le fusil du roi ou des princes de la famille royale, quand ils allaient à la chasse. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-BAGUETTE. s. m.

PORTE-BAGUETTE. s. m. Anneau placé le long du fût d' un fusil, d' un pistolet, pour recevoir et contenir la baguette. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTEBALLE. s. m.

PORTEBALLE. s. m. Petit mercier qui porte sur son dos une balle où sont ses marchandises. Il prend le signe du pluriel.

PORTE-BARRES. s. m. pl.

PORTE-BARRES. s. m. pl. Anneaux de cordes passés dans l' anneau du licou, et qui supportent les barres des chevaux que l' on mène accouplés.

PORTE-BOUGIE. s. m.

PORTE-BOUGIE. s. m. T. de Chirur. Canule, ou instrument à l' aide duquel on dirige et l' on conduit des bougies dans l' urètre, afin de le dilater. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-CARABINE. s. m.

PORTE-CARABINE. s. m. Voyez PORTE-MOUSQUETON.

PORTECHAPE. s. m.

PORTECHAPE. s. m. Celui qui porte ordinairement la chape dans une église. Il est portechape dans telle paroisse. Il prend le signe du pluriel.

PORTECHOUX. s. m.

PORTECHOUX. s. m. Petit cheval convenable à un jardinier pour porter ses légumes au marché. Ce cheval est trop bas, on n' en peut faire qu' un portechoux.

PORTE-CLEFS. s. m.

PORTE-CLEFS. s. m. Valet de prison qui porte les clefs.

Il se dit aussi pour Clavier. Un porte-clefs d' acier, d' argent.

PORTECOLLET. s. m.

PORTECOLLET. s. m. Pièce de carton ou de baleine, couverte d' étoffe, qui sert à porter le collet ou le rabat. Il prend le signe du pluriel.

PORTECRAYON. s. m.

PORTECRAYON. s. m. Instrument d' or, d' argent, de cuivre, etc., dans lequel on met un crayon, pour s' en servir plus commodément. Il prend le signe du pluriel.

PORTE-CROIX. s. m.

PORTE-CROIX. s. m. Celui qui porte la croix devant le pape, devant un légat, devant un archevêque.

Il se dit aussi de Ceux qui portent la croix aux processions.

PORTE-CROSSE. s. m.

PORTE-CROSSE. s. m. Celui qui porte la crosse devant un évêque. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-CROSSE

PORTE-CROSSE se dit aussi de Cette espèce de petit fourreau de cuir qui est attaché par une courroie aux selles de cavalerie, vers le flanc droit du cheval, et dans lequel entre le bout de la carabine ou du mousqueton.

PORTE-DIEU. s. m.

PORTE-DIEU. s. m. Le prêtre qui, dans une paroisse, est chargé spécialement de porter le viatique aux malades. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-DRAPEAU. s. m.

PORTE-DRAPEAU. s. m. Celui qui porte le drapeau dans un corps d' infanterie. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-ENSEIGNE. s. m.

PORTE-ENSEIGNE. s. m. C' est ainsi qu' on appelait autrefois Celui qu' on appelle présentement Porte-drapeau. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-ÉPÉE. s. m.

PORTE-ÉPÉE. s. m. Morceau de cuir ou d' étoffe qu' on attache à la ceinture de la culotte, pour porter l' épée. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-ÉTENDARD. s. m.

PORTE-ÉTENDARD. s. m. Celui qui porte l' étendard dans un corps de cavalerie. Il ne prend point le signe du pluriel.

Il signifie aussi, Une pièce de cuir attachée à la selle, pour appuyer le bout d' en bas de l' étendard.

PORTE-ÉTRIERS. s. m. pl.

PORTE-ÉTRIERS. s. m. pl. Courroies attachées sur le derrière des panneaux de la selle, et servant à trousser ou relever les étriers quand on a mis pied à terre, pour que le cheval ne se prenne pas les pieds dedans en chassant les mouches. On dit aussi, Trousse-étriers.

PORTE-ÉTRIVIÈRES. s. m. pl.

PORTE-ÉTRIVIÈRES. s. m. pl. Anneaux de fer carrés, placés aux deux côtés de la selle, le plus près de la pointe de l' arçon qu' il est possible, et dans lesquels passent les étrivières.

PORTEFAIX. s. m.

PORTEFAIX. s. m. Crocheteur, celui dont le métier est de porter des fardeaux.

PORTE-FER. s. m.

PORTE-FER. s. m. Espèce d' étui placé sur le côté des selles de cavalerie, et destiné à contenir un fer de cheval tout préparé. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTEFEUILLE. s. m.

PORTEFEUILLE. s. m. Carton plié en deux, couvert de peau ou de quelque étoffe, et servant à renfermer des papiers, des dessins, etc. Il se fait aussi des portefeuilles sans carton, de maroquin, d' étoffe, etc. Ce mot prend le signe du pluriel. Le portefeuille d' un négociant, d' un ministre. Mettre des estampes dans un portefeuille. J' ai dans ma poche un petit portefeuille où je vais mettre votre note.

PORTEFEUILLE

PORTEFEUILLE se dit, figurément, Du titre, des fonctions de ministre. Le portefeuille des affaires étrangères, de la marine, etc. Recevoir, conserver, remettre le portefeuille. Refuser un portefeuille.

Ministre à portefeuille, Celui qui a un département. Ministre sans portefeuille, Celui qui n' a pas de département.

PORTEFEUILLE

PORTEFEUILLE se dit, en parlant Des effets publics ou commerciaux, par opposition aux biens-fonds. Tout son bien est en portefeuille.

Il se dit aussi en parlant Des ouvrages manuscrits, à la différence de ceux qui sont publiés. Cet auteur a plusieurs ouvrages en portefeuille.

Il s' emploie encore pour désigner Une collection de dessins ou d' estampes renfermée dans un ou plusieurs portefeuilles. Le portefeuille d' un peintre. Le portefeuille d' un amateur. De précieux portefeuilles.

PORTE-HACHE. s. m.

PORTE-HACHE. s. m. L' étui d' une hache de sapeur ou de cavalier. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-MALHEUR. s. m.

PORTE-MALHEUR. s. m. Ce à quoi une crainte superstitieuse fait attacher des idées funestes, et qu' elle fait regarder comme un présage de revers, d' accident. Il y a telle circonstance fortuite que les joueurs regardent comme un porte-malheur. On dit quelquefois par exagération et en badinant, Cet homme est un porte-malheur, un vrai porte-malheur, Sa présence, sa rencontre est d' un mauvais présage. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTEMANTEAU. s. m.

PORTEMANTEAU. s. m. Officier dont la charge était de porter le manteau du roi, ou des princes de la famille royale, quand ils sortaient. Il y avait autrefois douze portemanteaux servant par quartier.

PORTEMANTEAU

PORTEMANTEAU se dit souvent encore d' Une sorte de valise qui est de cuir ou d' étoffe.

Il se dit aussi d' Un morceau de bois attaché à la muraille, et où l' on suspend des habits. Il faudra mettre deux portemanteaux dans cette chambre.

PORTE-MONTRE. s. m.

PORTE-MONTRE. s. m. Coussinet plat et enjolivé, contre lequel on suspend une montre. Attacher un porte-montre à la cheminée.

Il se dit aussi d' Un petit meuble de bois ou de métal, en forme de pendule, où l' on peut placer une montre de manière que le cadran seul paraisse. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-MONTRES

PORTE-MONTRES avec une s, se dit, chez les Horlogers, d' Une petite armoire vitrée où ils exposent des montres. Un porte-montres bien garni.

PORTE-MORS. s. m.

PORTE-MORS. s. m. Il se dit Des parties latérales de la bride qui s' étendent de la têtière au mors, qu' elles soutiennent. Chaque porte-mors a une boucle par le moyen de laquelle il peut être haussé ou baissé.

PORTE-MOUCHETTES. s. m.

PORTE-MOUCHETTES. s. m. Plateau de métal où l' on met les mouchettes.

PORTE-MOUSQUETON. s. m.

PORTE-MOUSQUETON. s. m. Espèce de crochet ou d' agrafe qui est au bas de la bandoulière d' un cavalier, et qui l' aide à porter son mousqueton. Il ne prend point le signe du pluriel. On dit dans un sens analogue, Un porte-carabine.

Il se dit aussi de Petites agrafes faites de la même manière, qui sont aux chaînes et aux cordons de montre, et où sont suspendues la clef et les breloques.

PORTE-PAGE. s. m.

PORTE-PAGE. s. m. T. d' Impr. Papier plié en plusieurs doubles, sur lequel on met une page de composition, après l' avoir liée avec un double tour de ficelle. Ce papier n' est bon qu' à faire des porte-page. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-PIERRE. s. m.

PORTE-PIERRE. s. m. Instrument de chirurgie fait en forme de porte-crayon, qui sert à porter la pierre infernale. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-RESPECT. s. m.

PORTE-RESPECT. s. m. Il se dit d' Une arme qu' on porte pour sa défense, et qui impose. Il se dit aussi quelquefois d' Une marque extérieure de dignité. On le dit encore d' Une personne grave et sérieuse dont la présence impose, et oblige à une certaine retenue. Il est familier, et ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-TAPISSERIE. s. m.

PORTE-TAPISSERIE. s. m. Châssis de bois qu' on élève au haut d' une porte, et sur lequel la tapisserie s' étend pour tenir lieu de portière. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-TRAIT. s. m.

PORTE-TRAIT. s. m. Courroie pliée en deux, qui sert à soutenir les traits des chevaux attelés.

PORTE-VENT. s. m.

PORTE-VENT. s. m. T. de Musiq. Tuyau de bois qui porte le vent des soufflets dans le sommier de l' orgue. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-VERGE. s. m.

PORTE-VERGE. s. m. Bedeau qui porte une baguette ou une verge devant le curé, devant les marguilliers, dans une paroisse, dans une église. Il ne prend point le signe du pluriel.

PORTE-VIS. s. m.

PORTE-VIS. s. m. T. d' Arquebusier Pièce de métal sur laquelle porte la tête des vis qui servent à fixer la platine d' un fusil, d' un pistolet, etc. C' est ce que l' on nomme autrement Contre-platine.

PORTE-VOIX. s. m.

PORTE-VOIX. s. m. Sorte d' instrument en forme de trompette, pour porter la voix au loin. Les porte-voix sont d' un grand usage dans la marine. Porte-voix de fer-blanc, de cuivre.

PORTEUR, EUSE. s.

PORTEUR, EUSE. s. Celui, celle dont le métier ordinaire est de porter quelque fardeau. Il y a des porteurs, des porteuses dans les marchés pour porter ce qu' on achète. Les banquiers, les trésoriers ont des porteurs d' argent. Il y avail autrefois des charges de porteurs de charbon, de porteurs de blé, de porteurs de sel.

Porteur de chaise, et simplement, Porteur, Un de ces hommes par qui l' on se fait porter dans une chaise. Prendre des porteurs sur la place. Avoir de bons porteurs de chaise, de bons porteurs. Chaise à porteurs.

Porteur, porteuse d' eau, Celui, celle qui porte de l' eau dans les rues, dans les maisons.

PORTEUR

PORTEUR se dit aussi d' Un homme chargé de rendre une lettre. Le porteur de ma lettre est un homme en qui l' on peut prendre confiance. Vous pouvez donner la réponse au porteur.

Porteur d' une lettre de change, d' un billet, Celui qui est chargé d' une lettre de change, d' un billet, pour en recevoir l' argent; et, plus ordinairement, Celui en faveur de qui la lettre de change, le billet a été souscrit ou endossé. Cet homme est porteur de billet, est porteur de mon billet.

Un billet payable au porteur, ou simplement, Un billet au porteur, Un billet sur lequel, sans désigner personne en particulier, on promet de payer à celui qui en sera le porteur. On dit de même, Des effets, des actions au porteur.

Porteur de contraintes, Celui qui notifie aux contribuables en retard, les contraintes décernées par le percepteur ou le receveur des contributions.

Porteur de paroles, Celui qui est chargé de faire une proposition de la part d' un autre. Je suis le porteur de paroles.

Porteur de bonnes nouvelles, de mauvaises nouvelles, Celui qui annonce une bonne nouvelle, une mauvaise nouvelle. Il est fort désagréable d' être porteur de mauvaises nouvelles.

PORTEUR

PORTEUR signifie aussi, Le cheval sur lequel est monté le postillon qui conduit une voiture à plusieurs chevaux. Atteler le porteur.

PORTIER, ÈRE. s.

PORTIER, ÈRE. s. Celui, celle qui a le soin d' ouvrir, de fermer et de garder la principale porte d' une maison. C' est un bon portier. Ce portier est exact. Ce portier est fidèle. La loge d' un portier. J' ai dit mon nom, j' ai remis ma carte à la portière. Le portier, la portière d' un hospice.

Dans les Couvents, Le frère portier, la soeur ou la mère portière, Le frère convers, la religieuse qui a le soin d' ouvrir et de fermer la porte. Dans ces dénominations, Portier est employé adjectivement.

Dans l' Église catholique, L' ordre de portier, Le moindre des quatre ordres mineurs.

PORTIÈRE. s. f.

PORTIÈRE. s. f. Ouverture du carrosse, de la voiture, par où l' on monte et l' on descend. La portière est trop large, trop étroite. Mettre la tête à la portière.

Il se dit aussi de L' espèce de porte qui sert à fermer cette ouverture. Ouvrir la portière. Fermer la portière. La portière du carrosse s' est rompue. Abaisser les glaces des portières.

Être assis à la portière, être à la portière, Être assis, dans un carrosse, contre une portière.

PORTIÈRE

PORTIÈRE se dit, en outre, d' Une espèce de rideau qu' on met devant une porte, pour empêcher le vent, ou par ornement. Des portières de velours. Des portières de damas, de tapisserie.

PORTIÈRE. adj. f.

PORTIÈRE. adj. f. Il n' est usité que dans ces locutions, Vache portière, brebis portière, Vache, brebis qui est en âge de porter des petits, ou qui en a déjà porté.

PORTION. s. f.

PORTION. s. f. (On prononce Porcion.) Partie d' un tout divisé, ou considéré comme tel. Portion de maison à vendre. Portion de maison à louer. Les héritiers ont partagé tout le bien du défunt en quatre portions. Portions égales. Portions inégales. La moindre portion. La meilleure portion. Portion de cercle. Il ne retint pour lui qu' une faible portion de l' autorité.

En Jurispr.: Pour sa part et portion. Portion disponible. ---, Portion virile, Celle qui revient à chaque héritier dans une succession également partagée.

PORTION

PORTION signifie aussi, Une certaine quantité de pain, de viande, etc., qu' on donne, dans les repas, à chacun en particulier. Il se dit surtout en parlant Des communautés religieuses et autres. Bonne portion. Petite portion. Chacun a sa portion. Grossir la portion. Diminuer la portion.

Portion congrue, La somme que les gros décimateurs étaient obligés de fournir aux curés pour leur subsistance. On régla les portions congrues des curés à la somme de cinq cents livres. Donner, payer à un curé la portion congrue. Cure à portion congrue.

Portion congrue, se dit, familièrement et par extension, d' Un traitement, d' une pension, d' une rente peu considérable. On a mis tous ces employés à la portion congrue.

PORTIONCULE. s. f.

PORTIONCULE. s. f. Petite portion. Il est peu usité.

PORTIQUE. s. m.

PORTIQUE. s. m. T. d' Archit. Galerie ouverte, dont la voûte ou le plafond est soutenu par des colonnes, par des arcades. Grand, magnifique, superbe portique. Le portique d' un temple. La bourse de Paris a un portique avec des colonnes à l' extérieur, et un portique avec des arcades à l' intérieur. La place est entourée de portiques. Une cour à deux rangs de portiques. Portiques l' un sur l' autre.

Le Portique, la doctrine du Portique, L' école, la doctrine du philosophe Zénon, qui donnait ses leçons sous un portique d' Athènes. Les disciples du Portique, Les disciples de Zénon, autrement appelés Stoïciens.

PORTOR. s. m.

PORTOR. s. m. Sorte de marbre noir, marqué de grandes veines jaunes qui imitent l' or. Une table, une cheminée de portor.

PORTRAIRE. v. a.

PORTRAIRE. v. a. Tirer la ressemblance, la figure, la représentation d' une personne au naturel, avec le pinceau, le crayon, etc. Portraire au vif, au naturel. Il s' est fait portraire.

Il s' emploie aussi figurément. Vous ne le connaissez pas, je vais vous le portraire au naturel. Dans l' un et l' autre sens, il est vieux.

PORTRAIT, AITE. participe

PORTRAIT, AITE. participe Il n' est plus usité.

PORTRAIT. s. m.

PORTRAIT. s. m. Image, ressemblance d' une personne, faite avec le pinceau, le burin, le crayon, le ciseau, etc. Beau portrait. Portrait au naturel. Portrait en grand, en petit. Faire un portrait. Portrait à l' huile. Portrait en pastel, au pastel. Portrait en miniature. Portrait en émail. Portrait en bas-relief. Portrait en médaillon. Boîte de portrait. Boîte à portrait. Ce peintre ne travaille qu' en portrait, en portraits. Peintre de portrait, de portraits. Ce peintre réussit mieux dans le portrait que dans l' histoire. Le portrait de votre père est très-ressemblant. Les portraits de Van-Dick sont admirables.

Portrait en pied, Portrait qui représente une personne entière, debout ou assise.

Portrait flatté, Portrait qui diminue les défauts du modèle. Portrait chargé, Portrait qui les exagère en gardant pourtant la ressemblance. Portrait parlant, Portrait si ressemblant et si expressif, qu' il semble parler ou prêt à parler.

Fig., C' est son portrait, tout son portrait, son vrai portrait, se dit D' un fils, d' une fille qui ressemble à son père ou à sa mère, et de toute personne qui ressemble beaucoup à une autre. Il se dit en parlant soit De la ressemblance physique, soit de la ressemblance morale.

PORTRAIT

PORTRAIT signifie aussi, La description qu' on fait de l' extérieur ou du caractère d' une personne. Portrait en prose. Portrait en vers. Cet historien réussit dans les portraits. Il y a dans cet historien des portraits bien tracés, habilement touchés. Vous ne le connaissez pas, je vais vous faire son portrait, vous tracer son portrait. Vous faites de lui un portrait fidèle, un portrait flatté, un portrait chargé.

Il se dit encore de La description de toute sorte d' objets. Il fit un portrait fort animé des derniers troubles. Il a tracé un portrait fidèle des moeurs de son siècle. Une bonne comédie est un portrait de la vie humaine.

PORTRAITURE. s. f.

PORTRAITURE. s. f. Portrait. Il est vieux.

En termes de Peinture, Livre de portraiture, Livre qui enseigne à dessiner toutes les parties du corps humain.

PORTULAN. s. m.

PORTULAN. s. m. T. de Marine. Ancien livre qui contient le gisement et la description des ports de mer et des côtes, qui indique la direction des courants et des marées, les heures de pleine mer, les jours de nouvelle et de pleine lune, etc. Le portulan de la Manche, de la Méditerranée.

POSAGE. s. m.

POSAGE. s. m. Le travail et la dépense qu' il faut faire pour poser, pour mettre en place certains ouvrages. Il faut tant pour le posage de ces tuyaux. On a payé tant pour le posage de cette menuiserie.

POSE. s. f.

POSE. s. f. T. d' Archit. Action de poser une pierre, de la mettre en place dans une construction. La pose des grandes pierres est difficile. On paye tant pour la taille d' une pierre, et tant pour la pose.

La pose de la première pierre d' un monument, se dit de La cérémonie qui a lieu quand on pose la première pierre d' un monument public. Le roi, le préfet a fait la pose de la première pierre de cet édifice.

POSE

POSE en termes de Guerre, se dit d' Un certain nombre de soldats qu' on va mettre en faction. Il était de la première, de la seconde pose.

Caporal de pose, Celui qui est chargé de poser et de relever les sentinelles.

POSE

POSE se dit aussi pour Attitude, en parlant Des pantomimes, des danseurs, et des personnes d' après lesquelles on peint, on sculpte, etc. Ce pantomime, ce danseur a des poses élégantes, gracieuses, naturelles, outrées, forcées. Pour se faire peindre, il faut choisir, prendre les poses les plus simples, les plus naturelles. J' aime la pose de cette figure, de ce portrait.

POSÉ, ÉE. adj.

POSÉ, ÉE. adj. Rassis, grave. Un enfant posé, bien posé. Une personne posée. Il parle d' un ton posé.

POSÉMENT. adv.

POSÉMENT. adv. Doucement, modérément, sans se presser. Il parle posément. Elle marche posément. Lisez plus posément.

POSER. v. a.

POSER. v. a. Placer, mettre sur quelque chose. Poser un vase sur un buffet. Posez cela doucement sur la table. Prendre garde où l' on pose quelque chose. Dans un lieu glissant, il faut prendre garde où l' on pose le pied. Poser le pied à faux. Ce voyageur a posé son paquet à terre, et s' est couché dessus.

Dans les Exercices militaires à pied, Peser l' arme à terre, Mettre son arme à terre devant soi, le bout du canon en avant.

Poser les armes, Mettre les armes bas, se rendre. Dès que ce corps fut défait, tous les autres posèrent les armes.

Fig., Poser les armes, Faire la paix ou une trêve. Les deux partis ont posé les armes.

POSER

POSER signifie aussi, Mettre dans le lieu, dans la situation convenable. Ainsi, les peintres disent, Poser une figure, poser un modèle, poser le modèle, Placer une figure, un modèle dans l' attitude la plus convenable pour l' imitation.

Il signifie particulièrement, en termes d' Architecture, Mettre, fixer une pierre, une poutre, une colonne, une statue, etc., à la place qu' elle doit occuper. Poser une pierre. Poser la première pierre d' une église. Poser une colonne, une figure sur un piédestal. Poser une pièce de charpente. Poser les fondements d' un édifice.

Poser à sec, Construire sans mortier. Poser à cru, Élever sans fondation une charpente, un pilier, un étai. Poser de champ, Placer sur la face la plus étroite une pierre, une brique, une pièce de bois, etc.; et dans le sens contraire, Poser de plat.

Poser une sonnette, des sonnettes, Les attacher, les fixer à un mur, et établir les fils d' archal qui doivent servir à les mettre en mouvement.

En termes de Guerre, Poser un corps de garde, poser des gardes, des sentinelles, Les placer en quelque endroit.

POSER

POSER s' emploie figurément, et signifie, Établir. Poser un principe. Poser pour principe. Poser comme un principe. Poser pour maxime. Poser comme une vérité incontestable que... Je pose cela comme un fait certain, comme une chose de fait. On dit aussi, Poser en fait. Je vous pose en fait que...

Poser une question, La fixer, la préciser. Il faut d' abord bien poser la question.

POSER

POSER se dit quelquefois en parlant De certaines choses dont on ne demeure pas d' accord, mais que l' on veut bien supposer, afin de pouvoir procéder à la discussion du reste. Posons la chose comme vous la dites. Vous prétendez que cela est, je n' en demeure pas d' accord; mais posons que cela soit. Posons le cas que cela soit.

POSER

POSER en Arithmétique, se dit vulgairement en parlant Des chiffres qu' on met au-dessous de chaque colonne d' unités, de dizaines, de centaines, etc., dans l' opération de l' addition. 8 et 9 font 17; je pose 7, et retiens 1.

POSER

POSER en termes de Musique, Attaquer un son avec fermeté et sûreté. Il sait bien poser un son. Il pose bien, il pose mal sa voix.

POSER

POSER est aussi neutre, et signifie, Être posé, appuyé sur quelque chose, porter sur quelque chose. Une poutre qui ne pose pas assez sur le mur. Poser à faux.

Il signifie aussi, Prendre une certaine attitude pour se faire dessiner, pour se faire peindre. Il pose bien. Il pose mal. J' ai posé aujourd' hui deux heures chez mon peintre. Cet homme, cette femme pose dans les ateliers de peinture.

Fig., Cette femme pose toujours, croit toujours poser, Elle étudie ses attitudes, ses gestes, ses regards, pour produire de l' effet.

POSER

POSER s' emploie aussi quelquefois avec le pronom personnel. L' oiseau est venu se poser sur le sommet de l' arbre, sur le faîte du toit.

POSÉ, ÉE. participe

POSÉ, ÉE. participe Écrire à main posée, Écrire lentement, pour mieux former ses lettres.

Cela posé, il s' ensuit, Cela étant accordé, étant supposé, il s' ensuit. Posé que cela fût, posé le cas que cela fût, et par ellipse, le cas posé, que feriez-vous? Si cela était, que feriez-vous?

POSEUR. s. m.

POSEUR. s. m. Celui qui, dans un bâtiment, pose les pierres ou en dirige la pose. Aide-poseur.

Poseur de sonnettes, Celui qui pose des sonnettes.

POSITIF, IVE. adj.

POSITIF, IVE. adj. Certain, constant, assuré. Cela est positif. Ce fait est positif. Je vous donne cela pour une chose positive. C' est une nouvelle positive. On en a des preuves positives. Il lui en a donné une promesse, une parole positive. Il n' y a rien de positif dans tout ce qu' on vous a dit.

Un esprit positif, Un esprit qui aime l' exactitude, qui recherche en tout la certitude et la justesse. On dit aussi, C' est un homme positif, C' est un homme dont les idées sont positives.

POSITIF

POSITIF se dit aussi par opposition à Négatif. Dans les commandements de Dieu, il y en a de positifs et de négatifs. Vous louez cet homme en disant qu' il ne fait point de mal; mais ce n' est pas une louange positive, ce n' est qu' une louange négative.

En Algèbre, Quantités positives, par opposition à Quantités négatives, Celles qui sont ou qu' on suppose être précédées du signe de l' addition.

Les lois positives, par opposition à La loi naturelle. Le droit positif, par opposition Au droit naturel. Le droit positif divin, Tout ce que Dieu a ordonné, et qui ne fait pas partie du droit naturel. Le droit positif humain, Ce qui est établi par les lois et par les coutumes des hommes.

En matière de Religion, Cela est de droit positif, Cela est fondé sur la discipline de l' Église, sur une loi purement ecclésiastique, et non pas sur l' institution divine. L' Église peut dispenser de ce qui est de droit positif, mais non de ce qui est de droit divin.

Théologie positive, Cette partie de la théologie qui comprend l' Écriture sainte, l' histoire ecclésiastique, la doctrine des Pères, les décisions des conciles sur les dogmes de la foi et sur la pratique de l' Église. Il est savant dans la théologie positive. Il a fait un traité de théologie positive. On dit plus ordinairement dans le même sens, La positive. Il est savant dans la positive. Il s' est plus attaché à la positive qu' à la scolastique.

POSITIF. s. m.

POSITIF. s. m. T. de Gram. Le premier degré dans les adjectifs et dans les adverbes qui admettent comparaison. Le positif, le comparatif, le superlatif. Beau est le positif, plus beau est le comparatif, très-beau est le superlatif. On dit quelquefois, Le degré positif; et alors Positif est pris adjectivement.

POSITIF. s. m.

POSITIF. s. m. T. de Musiq. Petit buffet d' orgues qui est au devant du grand orgue, et qui en est séparé. L' organiste a joué ce couplet sur le positif. Il y a des orgues qui n' ont point de positif.

POSITION. s. f.

POSITION. s. f. Lieu, point où une chose est placée; manière dont elle est placée, situation. La position des lieux n' est pas juste, n' est pas bien indiquée dans cette carte. La position d' une ville. La position en est riante. Je n' aime pas la position de ce bâtiment. L' élévation du pôle dépend de la position de la sphère. On le dit aussi Des personnes. La position du soldat sans armes, du soldat sous les armes. Prendre la position prescrite. La position du corps, de la tête. Vous êtes dans une mauvaise position. Position naturelle. Position fatigante. Être gêné dans sa position.

En Arithmétique, Règle de fausse position, Règle par laquelle une opération faite sur des nombres supposés, conduit, avec le secours des proportions, à la connaissance du nombre qu' on cherche. C' est un nombre qu' il faut chercher par la règle de fausse position.

Dans la Versification grecque ou latine, Syllabe longue par position, Celle qui, étant brève ordinairement, devient longue parce que la dernière lettre de cette syllabe est une consonne, et que la première lettre de la syllabe suivante est aussi une consonne.

POSITION

POSITION se dit aussi Des points de doctrine contenus dans les thèses. Cette thèse contenait tant de positions. Il y avait une erreur dans une des positions de sa thèse, dans une de ses positions.

POSITION

POSITION en termes de Manége, se dit de L' assiette du cavalier, de la manière dont il est placé à cheval. Ce cavalier a une belle assiette, une belle position à cheval.

POSITION

POSITION en termes de Danse, se dit Des différentes manières de poser ses pieds, l' un par rapport à l' autre. Première, seconde, troisième, quatrième et cinquième positions. Portez le pied droit à la quatrième position.

POSITION

POSITION en termes de Guerre, se dit d' Un terrain choisi pour y placer un corps de troupes destiné à quelque opération militaire. Prendre position. Prendre une position, une bonne, une mauvaise position. Position favorable, avantageuse, forte, respectable. Position mal prise. L' armée, par cette position, couvrait telle place et menaçait telle autre. Changer de position. Changer sa position.

POSITION

POSITION se dit au moral dans le même sens que Situation, pour désigner Les circonstances où l' on se trouve. Sa position est embarrassante, est critique, est hasardeuse. Il est dans une belle position. Votre position est agréable. Vous connaissez ma position. Je ne suis pas en position de faire ce que vous me demandez.

POSITIVEMENT. adv.

POSITIVEMENT. adv. D' une manière sûre, certaine. Je l' ai ouï dire, mais je ne le sais pas positivement.

Il signifie aussi, Précisément. Voilà positivement ce qu' il m' a dit.

POSPOLITE. s. f.

POSPOLITE. s. f. Nom donné à la noblesse de Pologne, assemblée en corps d' armée.

POSSÉDER. v. a.

POSSÉDER. v. a. Avoir entre ses mains, en son pouvoir. Posséder justement. Posséder injustement. Posséder à bon titre, à juste titre. Posséder de bonne foi. Posséder légitimement. Posséder de grands biens. Posséder une terre, une maison, un héritage.

Il se dit, par extension, Des emplois, des honneurs, des bonnes qualités. Posséder un emploi, une charge. Posséder des honneurs, des dignités. Les vertus, les qualités, les talents qu' il possède.

En langage religieux, Les bienheureux possèdent la gloire éternelle, possèdent Dieu, Ils jouissent de la gloire éternelle, ils jouissent de la vue de Dieu.

Fam., Posséder quelqu' un, L' avoir chez soi, dans sa maison, jouir de sa présence. Nous serions charmés de vous posséder pendant quelques jours. Nous ne l' avons possédé que peu d' instants.

Fig., Posséder l' esprit de quelqu' un, En être maître, le gouverner à son gré. Cette femme possède entièrement l' esprit de son mari.

Posséder les bonnes grâces d' une personne, En être favorisé, en être aimé. Posséder le coeur d' une personne, En être fort aimé. Posséder une femme, Jouir de ses faveurs.

Posséder son âme en paix, Avoir constamment une tranquillité d' esprit due à une bonne conscience.

POSSÉDER

POSSÉDER s' emploie figurément, et signifie, Savoir bien une chose, en avoir une parfaite connaissance. Posséder les sciences, les belles-lettres, les arts libéraux. Posséder la philosophie, les mathématiques. Posséder la musique. Posséder le grec, le latin. Posséder les langues étrangères. C' est un homme qui possède bien sa langue. Cet homme possède bien ce qu' il sait. Cet avocat possède bien votre affaire. Il possède bien les poëtes. Il possède bien Horace. Il possède parfaitement bien Virgile. Il possède bien son Homère.

Posséder son sujet, Le connaître à fond et de manière à le traiter dans toute son étendue. Pour bien écrire, il faut posséder pleinement son sujet.

POSSÉDER

POSSÉDER se dit aussi Des passions, des sentiments qui maîtrisent l' âme, qui l' agitent et l' égarent. L' ambition, l' avarice, la colère, etc., possèdent cet homme. Quand la passion le possède, il n' est pas traitable. Il est incapable de rien écouter, dans la douleur qui le possède. La rage le possède. Quelle rage, quelle fureur vous possède? L' esprit de discorde et de faction possédait ce malheureux peuple.

En termes de Liturgie cathol., Le démon le possède, Le démon s' est emparé de son corps.

Prov., fig. et pop., Le diable le possède, il est possédé du diable, se dit D' un homme emporté, et qui ne veut point entendre raison.

POSSÉDER

POSSÉDER avec le pronom personnel, signifie, Être maître de son esprit, de ses passions, de ses mouvements, ne point se laisser troubler par les circonstances fâcheuses. C' est un homme froid et sage qui se possède toujours. Il ne se possède point, il est toujours hors de lui-même. Possédez-vous. Ce général, cet homme de guerre se possède dans le combat, dans l' action. C' est un orateur qui se possède et ne se trouble point. C' est un joueur qui se possède également dans la perte et dans le gain.

Fam., Il ne se possède pas de joie, Il est transporté de joie, une joie excessive le met hors de lui-même.

POSSÉDÉ, ÉE. participe

POSSÉDÉ, ÉE. participe Un homme possédé du démon.

Fig., Être possédé du démon de l' orgueil, de l' avarice, du jeu, Porter à l' excès l' orgueil, l' avarice, la passion du jeu.

POSSÉDÉ

POSSÉDÉ est aussi substantif, et signifie, Démoniaque, homme dont le démon s' est emparé. Exorciser les possédés.

Prov., Il se démène comme un possédé, se dit D' un homme inquiet, qui se tourmente, qui s' agite beaucoup.

POSSESSEUR. s. m.

POSSESSEUR. s. m. Celui qui possède quelque bien, quelque héritage, etc. Légitime possesseur. Paisible possesseur. Possesseur de bonne foi. Possesseur de fait. Possesseur à long terme, à titre héréditaire, précaire, etc. Il est possesseur de tel bien. Il en est possesseur de longue main. Depuis la mort du dernier possesseur.

POSSESSIF. adj. m.

POSSESSIF. adj. m. T. de Gram. Il n' est usité que dans ces expressions, Pronom possessif, adjectif possessif, Pronom, adjectif qui sert à marquer la possession de la chose dont on parle. Mon, ton, son, nos, vos, leurs, sont des adjectifs possessifs.

POSSESSION. s. f.

POSSESSION. s. f. Jouissance, liberté, faculté actuelle de disposer ou de jouir d' un bien. Possession légitime. Possession injuste. Possession paisible. Être en paisible possession. Possession immémoriale et non interrompue. Possession annale. Possession d' an et jour. Possession triennale. Possession bien fondée. Possession de fait. Être en possession. Entrer en possession. Se mettre en possession. Se faire remettre en possession. Prendre possession d' une terre, d' un héritage, d' une charge. On lui conteste la possession. Alléguer la possession. Prise de possession. Être troublé, être inquiété dans la possession d' un bien. Il s' est mis en possession des meubles et de toute l' argenterie.

En termes de Jurispr., Possession d' état, Notoriété qui résulte d' une suite non interrompue d' actes faits par la même personne en une même qualité. Cette femme a pour elle la possession d' état.

POSSESSION

POSSESSION se dit aussi Des terres possédées par un État ou par un particulier. Les possessions de la France dans les Antilles. L' Espagne, dans ses possessions d' Europe, et dans ses possessions de l' autre hémisphère, comptait alors tant d' habitants. Il a de grandes possessions dans telle province, dans tel département. Vous avez là une belle possession.

POSSESSION

POSSESSION se dit quelquefois, absolument et dans un sens particulier, de La jouissance de certains plaisirs, de certaines choses qu' on a recherchées avec ardeur. La possession diminue ordinairement le prix des choses qu' on a le plus désirées. Souvent l' amour s' affaiblit par la possession. La possession n' a fait qu' augmenter son amour.

Être en possession de faire quelque chose, En avoir la liberté, en avoir l' habitude. Il est en possession de leur dire les vérités les plus dures. Il est en possession de plaire dans cette société.

Être en possession de l' estime publique, La posséder, en jouir.

POSSESSION

POSSESSION en termes de Liturgie, L' état d' un homme qu' on dit possédé par le démon. La possession diffère de l' obsession, en ce que, dans la possession, le diable est censé agir au dedans, et que, dans l' obsession, il est censé agir au dehors.

POSSESSOIRE. s. m.

POSSESSOIRE. s. m. T. de Jurisprudence. Il n' est en usage que dans les matières où il s' agit de La possession d' un bien immobilier. Contester le possessoire d' un bien. Plaider, juger le possessoire. Se pourvoir au possessoire. Il a gagné au possessoire. Il a gagné le possessoire, et il poursuit pour faire juger le pétitoire.

Adjuger le plein possessoire, Adjuger la pleine et entière possession d' un bien.

POSSESSOIRE

POSSESSOIRE est aussi adjectif féminin dans cette locution, Action possessoire, Celle par laquelle on tend à être maintenu ou réintégré dans la possession. Intenter une action possessoire. Se pourvoir par l' action possessoire.

POSSIBILITÉ. s. f.

POSSIBILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est possible. Je trouve de la possibilité à ce qu' il vous propose. Je ne nie pas la possibilité du fait, mais je soutiens qu' il n' a pas eu lieu. Il n' y a pas possibilité.

POSSIBLE. adj. des deux genres

POSSIBLE. adj. des deux genres Qui peut être, ou qui peut se faire. Ce que vous dites est possible. Cela est difficile, mais cependant possible. Les êtres possibles. Il a éprouve tous les malheurs possibles. Cela est dans les choses possibles. Est-il possible que cela soit? Cela n' est pas possible. Cela ne m' est pas possible. Il n' est pas possible de rester ici. Faites cela aussi bien qu' il est possible, le mieux qu' il est possible. Venez le plus tôt qu' il vous sera possible, aussitôt qu' il vous sera possible. On dit par ellipse, dans le langage familier: Venez le plus tôt possible, le moins tard possible, le plus promptement possible. Le moins d' erreurs, de fautes possible. Etc.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au masculin. Les bornes du possible. Faire le possible, son possible, tout son possible pour qu' une chose soit. Ces phrases sont familières.

POSTCOMMUNION. s. f.

POSTCOMMUNION. s. f. Oraison que le prêtre dit à la messe, immédiatement après la prière appelée Communion. Le prêtre en était à la postcommunion.

POSTDATE. s. f.

POSTDATE. s. f. Date fausse et postérieure à la vraie date d' un acte, d' une lettre, etc. Il est peu usité.

POSTDATER. v. a.

POSTDATER. v. a. Dater une lettre, un acte, d' un temps postérieur à celui où la lettre a été écrite, où l' acte a été fait. Postdater une lettre.

POSTDATÉ, ÉE. participe

POSTDATÉ, ÉE. participe

POSTE. s. f.

POSTE. s. f. Établissement de chevaux, placé de distance en distance, pour le service des personnes qui veulent voyager avec célérité. Chevaux de poste. Chaise de poste. On a établi des postes sur telles et telles routes. Maître de poste. Maître de la poste de tel endroit. La poste aux chevaux.

Il se dit aussi de La manière de voyager avec des chevaux de poste. Prendre la poste. Aller en poste. Voyager en poste. On dit de même, Courir la poste, Courir sur des chevaux de poste, ou en chaise avec des chevaux de poste.

Fig. et fam., Courir la poste, aller un train de poste, Marcher trop précipitamment, lire ou écrire trop vite, etc. On dit aussi, Faire tout en courant la poste, faire tout en poste, Faire tout à la hâte. Ce n' est pas une chose qui se fasse en courant la poste, C' est une chose qui demande du temps et du soin.

POSTE

POSTE se dit aussi de La maison où sont les chevaux qu' on va prendre pour courir la poste. C' est une poste où il y a de bons chevaux. Vous serez retardé à la première poste.

POSTE

POSTE signifie aussi, en France, Une mesure de chemin fixée communément à deux lieues. Il y a six postes, poste et demie, double poste, tant de postes de telle ville à telle autre. Courir trois postes, quatre postes sur le même cheval.

Poste royale, Poste qui se paye double à l' entrée et à la sortie de certaines villes principales, et des lieux où est la cour.

POSTE

POSTE se dit aussi de L' exercice qu' on fait en courant la poste à cheval. La poste fatigue beaucoup. La poste l' a mis en tel état, qu' il ne peut presque se remuer.

POSTE

POSTE se dit encore d' Un établissement formé et dirigé par le gouvernement pour le transport des lettres d' un pays, d' un lieu à un autre. La poste est une invention des temps modernes. La poste est une branche des revenus de l' État. Le service de la poste est maintenant journalier dans toute la France.

Il se dit aussi Du courrier qui porte les lettres. La poste va partir. Portez cette lettre avant que la poste soit partie. La poste vient d' arriver, ne fait que d' arriver. C' est aujourd' hui jour de poste pour l' Italie.

Grande poste, Celle qui porte les lettres dans les provinces et dans les pays étrangers. Petite poste, Celle qui porte les lettres dans la ville et dans la banlieue.

Poste restante. Mots qu' on écrit sur l' adresse d' une lettre, pour avertir qu' elle doit rester au bureau de l' endroit où on l' envoie, jusqu' à ce que la personne à qui elle est adressée la réclame.

Malle-poste. Voyez MALLE.

POSTE

POSTE se dit aussi de La maison, du bureau où l' on porte les lettres qui doivent être envoyées, et où sont distribuées celles qui arrivent. La poste aux lettres. Directeur de la poste aux lettres. Les commis, les employés de la poste. L' administration des postes. La poste est dans telle rue. Porter ses lettres à la poste. On dit, dans le même sens, Le bureau de la poste, un bureau de poste.

À POSTE. loc. adv.

À POSTE. loc. adv. À certains termes différents dont on est convenu. Acheter, vendre, payer à poste. Il est vieux.

À SA POSTE. loc. adv.

À SA POSTE. loc. adv. À sa disposition, à sa convenance. Mettre des gens à sa poste en quelque endroit. Avoir un médecin à sa poste. C' est un emploi tout fait à sa poste, Qui lui convient bien. Il est vieux.

POSTE. s. f.

POSTE. s. f. Il se dit de Certaines petites balles de plomb dont on charge un fusil, un pistolet, etc. Il ne s' emploie guère qu' au pluriel. Son fusil était chargé de douze ou quinze postes.

POSTE. s. f.

POSTE. s. f. T. d' Archit. Voyez POSTES.

POSTE. s. m.

POSTE. s. m. T. de Guerre. Lieu où un soldat, un officier est placé par son chef; lieu où l' on a placé des troupes, ou qui est propre à en recevoir, pour une opération militaire. Poste avancé. Poste avantageux. Poste dangereux, périlleux. Mauvais poste. Quitter un poste. Garder son poste. Défendre son poste. Emporter un poste. On les a chassés du poste où ils étaient. On força les ennemis dans leur poste. Ce ne fut qu' une affaire de poste. Faire la guerre de postes.

Il se dit quelquefois particulièrement d' Un corps de garde. Le poste de la mairie. Le poste de telle rue, de l' état-major. Se rendre au poste. Entrer au poste. La garde sortit du poste. Les grands postes. Les petits postes. Visiter les postes de la ville.

Poste d' honneur, Celui qui est regardé comme le plus périlleux. On appelle aussi Poste d' honneur, Celui qui est établi pour garder un personnage éminent, un corps constitué, etc., et lui rendre des honneurs.

POSTE

POSTE se dit aussi Des soldats placés ou destinés à être placés dans un poste. Enlever un poste. Retirer un poste. Relever un poste. Replier un poste. Former les postes au quartier. Tirer les postes. Un poste de garde nationale, de la ligne, de garde municipale, etc. Doubler les postes. Chef de poste.

POSTE

POSTE se dit aussi de Toute sorte d' emplois et de fonctions. Être dans un poste élevé, dans un poste considérable. Il est dans un joli poste. Il occupe un poste envié par bien des gens. Il ne se plaît guère dans le poste où on l' a mis. Il est dans un poste désagréable. Il mériterait un meilleur poste.

Être à poste fixe dans un lieu, Y être à demeure, y être sédentaire.

Être à son poste, Être où le devoir exige que l' on soit. Ce commis est toujours à son poste. On dit dans le même sens, Aller, se rendre, retourner à son poste; mourir à son poste.

POSTER. v. a.

POSTER. v. a. Placer quelqu' un en quelque endroit. Poster des tireurs pour le loup, pour le sanglier. On l' avait posté au coin du bois.

Il signifie particulièrement, en termes de Guerre, Placer quelqu' un ou quelque corps dans un lieu, afin qu' il garde le poste où on l' a mis, ou qu' il observe ce qui se passe, ou qu' il puisse combattre avantageusement, etc. Poster avantageusement des troupes; les poster sur une éminence. On les a postés sur les bords de cette rivière, pour en défendre le passage aux ennemis. On l' a posté en cet endroit, pour avoir l' oeil à tout ce qui s' y passe.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' était posté au coin du bois pour attendre la bête. Se poster sur un arbre. Ce détachement ennemi s' était posté sur une éminence.

POSTÉ, ÉE. participe

POSTÉ, ÉE. participe Nous sommes ici mal postés pour voir.

Il est bien posté, se dit D' un homme à qui l' on a donné une place avantageuse.

Fam. et ironiq., Nous voilà lien postés, Nous sommes dans un fâcheux embarras.

POSTÉRIEUR, EURE. adj.

POSTÉRIEUR, EURE. adj. Qui suit, qui est après dans l' ordre des temps. Votre hypothèque est postérieure à la sienne. Son droit est postérieur au mien. Ce testament a été annulé par un testament postérieur. Date postérieure. À une époque postérieure. Cet ouvrage, cet auteur est postérieur à tel autre.

Il se dit aussi par rapport à la situation, et signifie, Qui est derrière. La partie antérieure, la partie postérieure de la tête.

POSTÉRIEUR

POSTÉRIEUR s' emploie quelquefois substantivement, et signifie, Le derrière, les fesses. Il est familier.

POSTÉRIEUREMENT. adv. de temps

POSTÉRIEUREMENT. adv. de temps Après. Cet acte fut fait postérieurement à l' autre. Cela est arrivé postérieurement à ce que vous dites, n' est arrivé que postérieurement.

POSTERIORI (À).

POSTERIORI (À). T. de Logique, emprunté du latin. Il signifie, De ce qui suit, de ce qui est postérieur. Raisonner à posteriori, Prouver la vérité ou la fausseté d' une proposition d' après les conséquences vraies ou fausses qui en sortiraient nécessairement.

POSTÉRIORITÉ. s. f.

POSTÉRIORITÉ. s. f. État d' une chose postérieure à une autre. Postériorité de date. Postériorité de temps. Postériorité d' hypothèque. Il n' est guère usité que dans ces sortes de phrases.

POSTÉRITÉ. s. f. coll.

POSTÉRITÉ. s. f. coll. Suite de ceux qui descendent d' une même origine. Toute la postérité d' Adam. La postérité d' Abraham. Il a laissé une nombreuse postérité. Il est mort sans laisser aucune postérité, sans laisser de postérité, sans postérité. Il fut dégradé de noblesse, lui et toute sa postérité. La postérité féminine. La postérité masculine de François Ier a fini à Henri III.

POSTÉRITÉ

POSTÉRITÉ se dit aussi, généralement, de Tous ceux qui viendront ou qui sont venus après une certaine époque. Écrire, travailler pour la postérité. Transmettre son nom à la postérité la plus reculée, jusqu' à la dernière postérité. Le jugement de la postérité est ordinairement plus favorable au mérite des grands hommes, que celui de leur siècle. La postérité en jugera. La postérité a jugé du mérite de tel auteur. En appeler à la postérité.

POSTES. s. f. pl.

POSTES. s. f. pl. Ornement d' architecture, de peu de relief, qu' on place ordinairement sur les plinthes, et qui est une sorte d' enroulements courants.

POSTFACE. s. f.

POSTFACE. s. f. Avertissement placé à la fin d' un livre. Quelques auteurs, par bizarrerie, font des postfaces. La préface et la postface de son livre.

POSTHUME. adj. des deux genres

POSTHUME. adj. des deux genres Qui est né après la mort de son père. Un enfant posthume. Un fils posthume. Une fille posthume. Il s' emploie aussi substantivement. C' est un posthume.

POSTHUME

POSTHUME se dit encore D' un ouvrage qui paraît, pour la première fois, après la mort de l' auteur. Ouvrage posthume. OEuvres posthumes. Il a laissé des oeuvres posthumes.

POSTICHE. adj. des deux genres

POSTICHE. adj. des deux genres Fait et ajouté après coup. Les ornements de ce portail sont postiches.

Des dents postiches, De fausses dents. Des cheveux postiches, De faux cheveux.

POSTICHE

POSTICHE signifie aussi, Qui ne convient point au lieu où il est placé. Cet épisode est postiche. Tous ces embellissements sont postiches et mal assortis.

POSTICHE

POSTICHE en termes de Guerre, se dit D' un homme qui tient momentanément la place d' un autre. Ainsi on appelle Grenadier postiche, caporal postiche, Un fusilier qui ne sert que provisoirement dans les grenadiers, un simple soldat qui fait les fonctions de caporal.

POSTILLON. s. m.

POSTILLON. s. m. Homme attaché au service de la poste aux chevaux, pour conduire les voyageurs. Suivre le postillon. Payer un postillon. Démonter son postillon pour changer de cheval.

Il se dit aussi de Celui qui monte sur un des chevaux de devant d' un attelage, qui mène les chevaux attelés à une voiture. Le postillon d' une diligence. Le postillon qui menait la chaise, la malle-poste, la voiture. Un bon postillon. Un jeune postillon.

POSTILLON

POSTILLON au Trictrac, au Piquet à écrire, Chacun des marqués qu' un joueur fait par delà la moitié du nombre de marqués convenu pour la partie. Donner, avoir un postillon, deux postillons, etc. Vous avez le postillon.

POSTSCÉNIUM. s. m.

POSTSCÉNIUM. s. m. (On prononce Postcéniome.) T. d' Antiq. La partie du théâtre des anciens qui était située derrière la scène, et où les acteurs attendaient l' instant de paraître.

POST-SCRIPTUM. s. m.

POST-SCRIPTUM. s. m. (On prononce Scriptome.) Mot pris du latin. Il se dit de Ce qu' on ajoute à une lettre après la signature, et qu' on marque ordinairement par ces deux lettres, P. S. Lisez le post-scriptum. Il met des post-scriptum à toutes ses lettres.

POSTULANT, ANTE. s.

POSTULANT, ANTE. s. Celui, celle qui demande, qui recherche avec beaucoup d' instance. Il y avait plusieurs postulants pour cette place, pour cet emploi.

Il se dit, particulièrement, de Celui ou de celle qui demande à être admis dans une maison religieuse. Il est postulant, elle est postulante depuis six mois pour entrer au noviciat de tel couvent.

Il se disait autrefois, en termes de Pratique, Des avocats et des procureurs qui s' adonnaient à l' exercice de leur état, par opposition à ceux qui en avaient quitté les fonctions. On le disait également Des procureurs, des avocats, et même des praticiens sans titre, qui plaidaient dans les justices inférieures. Dans ces deux acceptions, il s' employait surtout comme adjectif. Avocat postulant. Procureur postulant.

POSTULATION. s. f.

POSTULATION. s. f. T. de Palais. Action de postuler, d' occuper pour une partie, devant un tribunal.

POSTULATION

POSTULATION en Matière ecclésiastique, se dit, principalement en parlant Des bénéfices d' Allemagne, lorsqu' un chapitre voulant promouvoir à quelque dignité un prélat à l' élection duquel il y a un empêchement canonique, ceux qui ont droit d' élire s' adressent au supérieur ecclésiastique, afin qu' il accorde une dispense. Il a été élu par voie de postulation.

POSTULER. v. a.

POSTULER. v. a. Demander avec instance, insister pour obtenir quelque chose. Postuler un emploi, une place. Postuler l' admission dans une maison religieuse. On l' a fait longtemps postuler. Postuler sa réception dans une compagnie.

POSTULER

POSTULER en termes de Palais, se dit D' un avoué qui occupe pour une partie, et qui fait tous les actes de procédure nécessaires à l' instruction de l' affaire. En ce sens, il est neutre. Cet avoué a été interdit, il lui est défendu de postuler pour personne.

POSTULER

POSTULER se dit aussi en Matière ecclésiastique. Ce chapitre postule un tel pour évêque. Tel évêque a été postulé pour tel archevêché. Voyez POSTULATION.

POSTULÉ, ÉE. participe

POSTULÉ, ÉE. participe

POSTURE. s. f.

POSTURE. s. f. État, situation où se tient le corps; manière dont on tient son corps, sa tête, ses bras, ses jambes, etc. Posture commode, incommode, libre, naturelle, forcée, gênée, contrainte, indécente, ridicule. Voilà un homme qui est dans une plaisante posture. Se tenir dans une posture modeste, respectueuse. Vous êtes là dans une posture peu convenable. Il le menaça, et se mit en posture de le frapper. Il s' est présenté au prince en posture de suppliant. Il ne sait dans quelle posture se mettre. Posture grotesque, bizarre, extravagante. Faire des postures de bateleur, de baladin.

Danses de postures, Celles où les danseurs affectent certaines postures bizarres.

POSTURE

POSTURE se dit figurément de L' état où est quelqu' un par rapport à sa fortune. Il est en bonne posture auprès de ce prince. Il était en bonne posture à la cour. Il y est en mauvaise posture.

POT. s. m.

POT. s. m. Vase de terre ou de métal servant à divers usages. Pot de terre. Pot de fer. Pot de cuivre. Pot de faïence. Pot d' argent. Pot d' étain. Pot de grès. Pot de porcelaine. Pot sans anse. Pot à deux anses.

Fam., Sourd comme un pot, bête comme un pot, Extrêmement sourd, extrêmement bête.

POT

POT suivi de la préposition à, exprime la destination du vase; et suivi de la préposition de, il en exprime l' usage actuel. Pot à l' eau, pot au lait, pot à beurre, pot à confitures, pot à fleurs, etc., Pot à mettre de l' eau, du lait, du beurre, des confitures, des fleurs, etc. Pot d' eau, pot de lait, pot de beurre, pot de confitures, pot de fleurs, etc., Pot rempli d' eau, de lait, pot où il y a du beurre, des confitures, des fleurs, etc.

Pot à oille, Pot à faire une espèce de potage où il entre différentes sortes de viandes et de racines.

Pot de chambre, Vase dont on se sert pour les besoins naturels.

POT

POT signifie aussi, Une mesure qui contient deux pintes. Un pot de vin. Un pot de bière. Le pot de vin coûte tant dans ce pays-là. Vendre à pot et à pinte.

POT

POT se dit absolument Du pot, de la marmite où l' on met bouillir la viande. Mettre le pot au feu. Faire bouillir le pot. Saler, écumer le pot. Le couvercle du pot. Henri IV voulait que tous les paysans de son royaume pussent mettre la poule au pot le dimanche.

Cuiller à pot, Grande cuiller de bois ou de métal qui sert à prendre du bouillon dans le pot.

Croûte au pot, Croûte que l' on fait tremper dans le pot avant de le retirer du feu.

Pot-au-feu, La quantité de viande destinée à être mise dans le pot. Mettre un pot-au-feu, trois pot-au-feu. Un pot-au-feu de trois livres de viande, de trois livres.

Fig. et fam., On n' en mettra pas plus grand pot-au-feu, On n' en fera pas plus de dépense, on n' y fera pas plus de cérémonie, on ne s' en mettra pas plus en peine.

Fam., Courir la fortune du pot, S' exposer à faire mauvaise chère en allant dîner dans une maison où l' on n' est point attendu.

Prov. et fig., Ils sont ensemble à pot et à rôt, se dit De deux personnes qui vivent ensemble très-familièrement. Il est à pot et à rôt dans cette maison, se dit D' un homme qui mange souvent dans une maison, et qui y vit familièrement.

Pot pourri, Différentes sortes de viandes assaisonnées et cuites ensemble avec diverses sortes de légumes.

Fig., Pot pourri, Diverses sortes de fleurs et d' herbes odoriférantes mêlées ensemble dans un vase, pour parfumer une chambre.

Fig., Pot pourri, Morceau de musique, composé de différents airs connus. Il se dit aussi d' Une chanson dont les couplets sont sur différents airs.

Fig. et fam., Pot pourri, Livre ou autre ouvrage d' esprit, composé de divers morceaux assemblés sans ordre, sans liaison, et le plus souvent sans choix. L' ouvrage qu' il a donné depuis peu n' est qu' un pot pourri. C' est un pot pourri de tout ce qu' il a jamais lu dans toutes sortes d' auteurs.

Fig. et fam., Il en a fait un pot pourri, se dit D' un homme qui, parlant sur quelque matière, a tellement confondu les faits et les circonstances, qu' on n' y a pu rien comprendre. Il a fait un pot pourri de tout cela, on n' y a rien compris.

Prov. et fig., C' est le pot de terre contre le pot de fer, se dit D' un homme sans appui, qui a un démêlé avec un homme puissant.

Prov. et fig., Un pot fêlé dure longtemps, Une personne, quoique infirme et valétudinaire, ne laisse pas quelquefois de vivre longtemps.

Prov. et fig., On fait de bonne soupe dans un vieux pot, Les vieilles choses ne laissent pas de servir.

Prov. et fig., Il parle comme un pot cassé, il a une voix de pot cassé, se dit D' un homme qui a la voix cassée.

Prov. et fig., Il en payera les pots cassés, se dit D' un homme sur qui l' on croit que les frais, la perte, le dommage d' une affaire doivent retomber.

Prov. et fig., Tourner autour du pot, User de détours inutiles, au lieu d' aller au fait. Expliquez-vous clairement, sans tant tourner autour du pot.

Prov. et fig., Découvrir le pot aux roses, Découvrir le fin, le mystère de quelque affaire secrète, de quelque intrigue. Il croyait qu' on ne saurait rien de ses intrigues, mais on a découvert le pot aux roses. Il avait tout le secret de l' intrigue, il est allé découvrir le pot aux roses.

Prov. et fig., Ce n' est pas par là que le pot s' enfuit, Ce n' est pas là le défaut qu' on peut reprendre dans cette personne; Ce n' est pas par là que cette affaire peut manquer.

Fig., Gare le pot au noir, se dit, au Jeu de colin-maillard, Pour avertir celui qui a les yeux bandés, qu' il court risque de se heurter contre quelque chose.

Prov. et fig., Gare le pot au noir, se dit Pour annoncer qu' il y a, dans une affaire, quelque inconvénient, quelque danger à prévoir. On dit dans un sens analogue: Il a donné dans le pot au noir. J' ai craint le pot au noir.

Soeurs du pot, Filles qui vivent en communauté, et qui soignent les malades.

Pot-de-vin, Ce qui se donne par manière de présent au delà du prix qui a été convenu pour un marché. On lui donne tant pour le pot-de-vin. Il a eu tant de pot-de-vin. Il a stipulé qu' il aurait mille francs de pot-de-vin. Cet intendant s' est enrichi par les pots-de-vin.

Pot à feu, Pièce de feu d' artifice, faite en forme de pot, de vase, et remplie de fusées et d' autres artifices semblables.

Pot à feu, Pot de fer rempli d' artifices, et dont on se sert dans les siéges. Il se dit aussi d' Un gros lampion, d' un falot.

POT

POT signifie aussi, Casque, habillement de tête d' un homme de guerre. Tous les cavaliers avaient le pot en tête. Mettre le pot en tête. En ce sens, il est vieux.

POTABLE. adj. des deux genres

POTABLE. adj. des deux genres Qui se peut boire, qu' on peut boire sans répugnance. Du vin qui n' est pas potable. Une liqueur potable. Ce vin n' est pas excellent, mais il est potable.

Or potable, De l' or rendu liquide et qu' on peut boire. Il prétendait avoir trouvé le secret de l' or potable.

POTAGE. s. m.

POTAGE. s. m. Aliment fait de bouillon et de tranches de pain, ou de quelque autre substance alimentaire. Potage gras. Potage maigre. Potage de santé. Potage aux herbes. Potage aux choux. Potage aux oignons. Potage aux pois. Potage au riz. Potage au vermicelle. Potage à la purée. Potage à l' eau. Potage au lait. Potage aux moules. Potage à la julienne. Faire mitonner un potage. Manger du potage. Dresser le potage. Servir le potage.

POUR TOUT POTAGE. loc. adv. et fig.

POUR TOUT POTAGE. loc. adv. et fig. Pour toute chose. Nous nous attendions à bien dîner, nous n' avons eu que deux mauvais poulets pour tout potage. Il croyait tirer une grosse somme de cette affaire, mais il n' en a eu que cent francs pour tout potage. Il est familier.

POTAGER. s. m.

POTAGER. s. m. Jardin destiné pour y semer, planter, cultiver toutes sortes d' herbages, de légumes et de fruits. Un beau potager. Un excellent potager. Un potager qui est dans une belle exposition. Les carrés d' un potager. Les arbres nains d' un potager.

Il se dit aussi d' Une sorte de foyer élevé, qui est pratiqué dans une cuisine pour y dresser les potages, pour les y faire mitonner, et pour faire les ragoûts. Faire un potager. Les réchauds d' un potager.

Il se dit encore d' Un pot de terre ou d' étain dans lequel on porte à dîner à certains ouvriers.

POTAGER, ÈRE. adj.

POTAGER, ÈRE. adj. Il n' est usité que dans ces locutions: Jardin potager, Jardin destiné à la culture des légumes; Herbes, plantes, racines potagères, Herbes, etc., dont on se sert pour le potage, et généralement toutes celles que l' on cultive dans un potager.

POTASSE. s. f.

POTASSE. s. f. T. de Chimie. Matière solide, blanche, très-caustique, qui n' est que l' oxyde de potassium ordinairement uni à l' eau, et que les chimistes emploient comme réactif. La pierre à cautère n' a de vertu que par la grande quantité de potasse qu' elle contient. La potasse est l' une des bases salifiables les plus puissantes. La potasse dissout toutes les matières animales; elle attaque et détruit par la chaleur le rubis, l' émeraude et les autres pierres précieuses.

Potasse du commerce, ou simplement, Potasse, Substance alcaline qui résulte d' un mélange de carbonate de potasse, de sulfate de potasse, et de chlorure de potassium, et que l' on extrait, par lixiviation et évaporation, des cendres de bois ou de plantes non marines. Potasse de Russie, de Dantzig, de Trèves, d' Amérique. La potasse de Russie et celle d' Amérique sont les plus estimées dans le commerce. La potasse sert à la préparation du nitre, de l' alun, du bleu de Prusse, du savon mou, du verre.

POTASSIUM. s. m.

POTASSIUM. s. m. (On prononce Potassiome.) T. de Chimie. Substance métallique qui est la base de la potasse pure. Le potassium est une découverte de la chimie moderne.

POTE. adj. f.

POTE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution familière, Main pote, Main grosse ou enflée, et dont on ne saurait s' aider que malaisément. Il a la main pote. Il a une main pote. Il n' a pas les mains potes quand il faut recevoir de l' argent.

POTEAU. s. m.

POTEAU. s. m. Pièce de bois de charpente, posée debout. Les poteaux sont ordinairement de la grosseur d' une solive. Les poteaux d' une cloison. Il manque un poteau à cette cloison. Cloison à poteaux apparents, à poteaux recouverts. Poteau d' huisserie, de croisée, de lucarne, de membrure.

Poteau cornier, Celui qui est à l' encoignure de deux pans de bois. Dans les anciens édifices, les poteaux corniers restaient à découvert, et étaient ornés de sculptures peintes.

Poteau de décharge, Pièce de bois inclinée dans l' intérieur d' une cloison ou d' un pan de bois, pour soulager la charge.

POTEAU

POTEAU se dit aussi d' Une grosse et longue pièce de bois posée droit en terre, et servant à divers usages. Planter un poteau. Arracher un poteau. Il n' y avait que les seigneurs hauts justiciers qui eussent droit de poteau, qui eussent droit de faire placer des poteaux dans leurs terres avec leurs armes. Il avait fait mettre des poteaux dans toutes ses terres. Attacher un criminel à un poteau. Des poteaux pour marquer les chemins. Mettre des poteaux dans une rue, pour empêcher les voitures de passer.

POTÉE. s. f.

POTÉE. s. f. Ce qui est contenu dans un pot. On lui a jeté une potée d' eau.

Fig. et pop., Une potée d' enfants, Un grand nombre d' enfants.

Prov., Il est éveillé comme une potée de souris, se dit D' un enfant fort vif, fort remuant et fort gai.

POTÉE. s. f.

POTÉE. s. f. Oxyde d' étain; étain calciné qui sert à polir. Potée d' étain.

Potée d' émeri, La poudre qui se trouve sur les meules qui ont servi pour tailler les pierreries.

POTÉE

POTÉE en termes de Fondeur, Composition préparée avec de l' argile, de la fiente de cheval et de la bourre, qui sert à former un moule. Moule de potée.

POTELÉ, ÉE. adj.

POTELÉ, ÉE. adj. Gras et plein. Il n' est guère usité qu' en parlant De la charnure des enfants et des jeunes personnes. Un enfant potelé. Des joues potelées. Des bras potelés. Des mains potelées.

POTELET. s. m.

POTELET. s. m. T. de Charpent. Il se dit de Petits poteaux qui servent principalement à garnir des pans de bois.

POTENCE. s. f.

POTENCE. s. f. Assemblage de trois pièces de bois ou de fer, dont une est posée verticalement, une autre est mise dessus en travers, et la troisième est entée dans celle qui est verticale, et soutient l' extrémité de celle qui est en travers. Mettre une potence pour soutenir, pour étayer une poutre. Il faut mettre une double potence pour mieux soutenir cette poutre. Les potences de fer servent principalement à porter des balcons, des poulies, des lanternes, etc. Les enseignes des aubergistes sont ordinairement soutenues par des potences de fer ou de bois.

Il se dit particulièrement d' Un gibet, de l' instrument servant au supplice de ceux que l' on pend. Planter, dresser une potence. Mener à la potence. Mettre, attacher à la potence.

Il se dit aussi Du supplice même. On l' a condamné à la potence. Il mérite la potence.

Fig. et pop., Gibier de potence, se dit d' Un ou de plusieurs hommes dont les actions semblent mériter d' être punies en justice. Cet homme est un gibier de potence. Ces gens-là sont du gibier de potence.

Traîne-potence. Voyez TRAÚNER.

POTENCE

POTENCE en termes de Manége, Le morceau de bois où pend la bague.

Brider la potence, Donner contre ce morceau de bois, au lieu d' emporter la bague, ou de la toucher.

POTENCE

POTENCE se dit aussi d' Une mesure qui sert à juger de la hauteur, de la taille des hommes et des chevaux. La potence est, à l' égard des chevaux, une mesure beaucoup plus juste que la chaîne. Ce cheval a quatre pieds huit pouces sous potence.

POTENCE

POTENCE se dit encore d' Une sorte de béquille ou de bâton en forme de T, dont un homme faible ou estropié se sert pour marcher, en le mettant sous son aisselle, et s' appuyant dessus. Marcher avec des potences. Il ne va plus qu' avec des potences.

En termes de Tactique, L' armée est campée, est rangée en potence, Son front ne fait pas une seule ligne droite, et la direction d' une des ailes fait un angle avec celle du centre.

Table en potence, Table longue, vers l' un des bouts de laquelle il y en a une autre qui est en travers.

POTENTAT. s. m.

POTENTAT. s. m. Celui qui a la puissance souveraine dans un grand État. C' est un des plus grands potentats du monde. Tous les potentats de l' Europe. Il est du style soutenu.

Fam., C' est un petit potentat; il se croit un potentat; il tranche du potentat, Il affecte une importance qui ne lui appartient pas.

POTENTIEL, ELLE. adj.

POTENTIEL, ELLE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui, quoique très-énergiques, n' agissent que quelque temps après leur application; à la différence Des remèdes actuels, qui produisent leur effet sur-le-champ. La pierre infernale est un cautère potentiel, et le bouton de fer rouge est un cautère actuel.

En termes de Grammaire grecque, Particule potentielle. Nom que l' on donne à la particule [grec], parce qu' elle sert ordinairement à indiquer que l' action du verbe auquel on la joint est considérée comme possible, douteuse, hypothétique.

POTERIE. s. f.

POTERIE. s. f. Toute sorte de vaisselle de terre ou d' étain. Vendre, acheter, fabriquer de la poterie. Poterie de terre. Poterie d' étain.

POTERIE

POTERIE en Architecture, se dit de Ces espèces de pots qu' on emploie quelquefois dans la construction des voûtes et des planchers, etc. Une voûte de poterie.

Il se dit aussi quelquefois d' Une chausse d' aisance ou d' une descente faite avec des tuyaux de terre cuite ajustés bout à bout.

POTERNE. s. f.

POTERNE. s. f. T. de Fortification. Fausse porte, galerie souterraine, ménagée pour faire des sorties secrètes, et qui communique de l' intérieur d' une place ou d' un ouvrage, dans le fossé de cette place ou de cet ouvrage. Le gouverneur fit descendre cinquante grenadiers par la poterne.

POTIER. s. m.

POTIER. s. m. Celui qui fait, qui vend des pots et de la vaisselle de terre.

Potier d' étain, Celui qui fait, qui vend toute sorte de vaisselle d' étain.

POTIN. s. m.

POTIN. s. m. Mélange de cuivre jaune et de quelques parties de cuivre rouge. Il se dit aussi d' Une sorte de cuivre formé des lavures que donne la fabrication du laiton, et auxquelles on mêle du plomb ou de l' étain. Le premier se nomme ordinairement Potin jaune, et le second Potin gris.

POTION. s. f.

POTION. s. f. (On prononce Pocion.) T. de Médec. Remède qui s' administre sous forme liquide, et qu' on ne boit ordinairement qu' à petite dose. Potion cordiale, pectorale, céphalique, stomachique, hystérique, antispasmodique, vulnéraire, carminative, etc. Potion calmante, adoucissante, anodine, stimulante, etc. Prendre d' heure en heure une cuillerée de sa potion.

POTIRON. s. m.

POTIRON. s. m. Espèce de citrouille ronde. Manger du potiron. Soupe de potiron, au potiron.

POTRON-JAQUET ou POTRON-MINET. s. m.

POTRON-JAQUET ou POTRON-MINET. s. m. Mots populaires qui ne sont usités que dans ces locutions, Dès le potron-jaquet, dès le potron-minet, Dès la pointe du jour.

POU. s. m.

POU. s. m. Insecte parasite qui s' attache à plusieurs espèces d' animaux. Les cochons, les sangliers, et la plupart des oiseaux, sont sujets aux poux.

Il se dit, particulièrement, Des insectes de ce genre qui s' attachent au corps de l' homme, et qui se tiennent dans les cheveux, dans les vêtements, etc. La malpropreté engendre des poux. Avoir des poux. Tuer des poux. Chercher ses poux. Gagner des poux; et, dans le même sens, Prendre des poux. Cet enfant est plein de poux, il est mangé de poux, les poux le mangent, Il est fort incommodé des poux. Il y a des poux de tête et des poux de corps. Hérode mourut mangé des poux.

Fig. et pop., C' est un pou affamé, se dit D' un homme gueux et avide de gain, qui entre dans quelque emploi lucratif.

Prov., Il est laid comme un pou, se dit D' un homme fort laid.

Prov., fig. et pop., Chercher à quelqu' un des poux à la tête, Lui faire une mauvaise querelle, lui chercher chicane à propos de rien et dans le dessein de s' en débarrasser.

Prov. et fig., Il écorcherait un pou pour en avoir la peau, se dit D' un homme avare, excessivement parcimonieux.

POUACRE. adj. des deux genres

POUACRE. adj. des deux genres T. d' injure. Salope, vilain. Il faut être bien pouacre pour faire de ces saletés-là. Il est populaire.

Il est aussi substantif. C' est un pouacre, c' est un vilain pouacre.

POUAH. Interjection familière

POUAH. Interjection familière qui exprime le dégoût. Pouah, quelle infection!

POUCE. s. m.

POUCE. s. m. Le plus gros et le plus court des doigts de la main. Avoir mal au pouce.

Fig. et fam., Serrer les pouces à quelqu' un, Le contraindre par des menaces à dire ce qu' on veut savoir de lui.

Fig. et fam., Se mordre les pouces d' une chose, S' en repentir. Il a fait un sot mariage, il s' en mordra les pouces. J' ai prêté de l' argent à ce joueur, je m' en suis bien mordu les pouces.

Fig. et pop., Jouer du pouce, Compter de l' argent pour faire un payement. Il lui a fallu jouer du pouce pour sortir d' affaire.

Fam., Il y met les quatre doigts et le pouce, se dit D' un homme qui prend avidement et malproprement dans un plat ce qui est à sa portée. Cela se dit, par extension, en parlant De tout ce qu' une personne fait sans ménagement et sans délicatesse.

Prov. et fig., Mettre les pouces, Se rendre, céder après une résistance plus ou moins longue. Je l' ai forcé à mettre les pouces. Il a fallu qu' il mît les pouces.

Fam., J' aimerais autant baiser mon pouce, se dit en parlant D' une chose qui fait peu de plaisir.

Fam., Manger, déjeuner sur le pouce, À la hâte, sans prendre le temps de s' asseoir.

POUCE

POUCE se dit aussi d' Une mesure qui fait la douzième partie d' un pied de roi, et qui se divise en douze lignes. Il y a douze pouces au pied. Cela a dix pouces de long, deux pouces et demi de large, deux pouces trois lignes de haut.

Fig., N' avoir pas un pouce de terre, N' avoir aucun bien en fonds.

Prov. et fig., Si on lui en donne un pouce, il en prendra long comme le bras, se dit D' un inférieur disposé à abuser de la liberté qu' on lui donne.

Pouce d' eau, La quantité d' eau qui s' écoule par une ouverture circulaire et verticale, d' un pouce de diamètre, faite à l' un des côtés d' un réservoir, un pouce au-dessous du niveau de l' eau; ce qui produit environ quatorze pintes par minute. Il y a tant de pouces d' eau dans son jardin.

POUCIER. s. m.

POUCIER. s. m. Morceau de fer-blanc, de corne, de cuivre ou d' autre matière, dont certains ouvriers se couvrent le pouce pour travailler.

POU-DE-SOIE. s. m.

POU-DE-SOIE. s. m. Étoffe de soie, unie et sans lustre, dont le grain est gros comme celui du gros de Naples, et moins serré que celui du gros de Tours. Quelques-uns écrivent, Pout-de-soie.

POUDING. s. m.

POUDING. s. m. (On prononce Poudingue.) Mets composé ordinairement de mie de pain, de moelle de boeuf, de raisin de Corinthe et autres ingrédients. Le pouding est un mets anglais. Il y a des poudings de plusieurs sortes.

POUDINGUE. s. m.

POUDINGUE. s. m. T. de Minéralogie. Concrétion formée d' un mélange de petits cailloux, réunis ensemble par un ciment pierreux aussi dur que les cailloux mêmes. Le poudingue prend le plus beau poli. On fait avec le poudingue des vases et des bijoux.

POUDRE. s. f.

POUDRE. s. f. Poussière, petites particules de terre desséchée, qui s' élèvent en l' air à la moindre agitation, au moindre vent. Poudre légère, menue, épaisse. Il y a beaucoup de poudre dans la campagne. Il serait nécessaire qu' il plût pour abattre la poudre. Il fait aujourd' hui beaucoup de poudre. La poudre vole. On ne se voit point à cause de la poudre. Un tourbillon de poudre. Faire tomber la poudre. Secouer la poudre de dessus ses habits. Des souliers tout blancs de poudre, tout couverts de poudre. Dieu a dit au premier homme: Tu es poudre, et tu retourneras en poudre.

Ce pain sent la poudre, se dit Du pain fait avec du blé qui a contracté un goût de poudre.

Fig. et fam., Jeter de la poudre aux yeux, Imposer, éblouir par ses discours et par ses manières.

Par exagérat., Mettre en poudre, réduire en poudre une ville, un château, des fortifications, Les ruiner, les abattre, les détruire. Le canon a réduit ces murailles, cette place en poudre.

Fig., Mettre en poudre un ouvrage, un raisonnement, Critiquer un ouvrage, réfuter un raisonnement, de manière à n' en laisser rien subsister.

Fig. et poétiq., Faire mordre la poudre à ses ennemis, Les tuer dans un combat.

POUDRE

POUDRE se dit aussi en parlant Des différents corps, des différentes substances solides qu' on a broyées ou pilées, et réduites en molécules très-petites. De la poudre d' iris. De la poudre de corail pour les dents. De la poudre de violette. Poudres de senteur. Du sucre en poudre. Du tabac en poudre. Du café en poudre. Mettez, réduisez cette substance en poudre.

Poudre impalpable, Poudre si déliée, qu' on ne la sent presque pas sous le doigt.

Poudre de diamants, Poudre faite de diamants broyés, et dont on se sert pour tailler les diamants. Il se dit, par extension, Des diamants qui sont si petits, qu' à peine les peut-on mettre en oeuvre. Ce n' est là que de la poudre de diamants.

Poudre d' or, L' or qui est en petites parcelles. De la poudre d' or de Guinée.

Poudre de projection, Celle à laquelle les alchimistes attribuaient la puissance de convertir en or les autres métaux.

POUDRE

POUDRE se dit aussi de Divers médicaments, simples ou composés, qui sont sous la forme de poudre. Poudre médicinale. Poudre purgative. Poudre vermifuge, pectorale, sternutatoire, dentifrice, antispasmodique, etc. Poudre d' ipécacuana. Poudre de magnésie. Une poudre d' une grande vertu. Prendre des poudres.

Fig. et pop., Prendre la poudre d' escampette, S' évader, s' enfuir.

Fig. et pop., Poudre de perlimpinpin, Poudre sans efficacité que les charlatans débitent comme guérissant toute sorte de maux.

POUDRE

POUDRE se dit aussi de Ce qu' on met sur l' écriture pour la sécher, et pour empêcher qu' elle ne s' efface. De la poudre de buis. De la poudre de bois de Brésil. Mettre de la poudre sur une lettre.

POUDRE

POUDRE se dit encore de L' amidon pulvérisé dont on se sert pour les cheveux. On l' appelle plus particulièrement Poudre à poudrer. Poudre purgée à l' esprit-de-vin. Poudre rousse. Poudre de senteur, de fleur d' orange, de jasmin, etc. Mettre de la poudre. Sac à poudre. Boîte à poudre. Bien peu de gens aujourd' hui portent de la poudre.

Un oeil de poudre, un petit oeil de poudre, Une teinte légère de poudre. Ses cheveux n' avaient qu' un oeil de poudre. Son perruquier ne lui a mis qu' un oeil de poudre.

POUDRE

POUDRE se dit en outre d' Un mélange de salpêtre, de soufre et de charbon, qui s' enflamme aisément, et sert à charger les canons, les fusils, et autres armes à feu. On l' appelle plus particulièrement Poudre à canon. Bonne poudre. Grosse poudre. Poudre fine. Une livre de poudre. Baril de poudre. Moulin à poudre. Magasin à poudre. On ne trouva pas un grain de poudre dans le magasin. La soute aux poudres. Le feu prit aux poudres. On fit sauter le vaisseau en mettant le feu aux poudres. Le fusil ne prit pas feu, parce que la poudre était mouillée. Poire à poudre.

Poudre à giboyer, et plus ordinairement, Poudre à tirer, La poudre la plus fine, qui sert à la chasse.

Poudre de mine, La poudre la plus commune, la moins parfaite, qu' on n' emploie que pour charger les mines. Poudre de traite, Poudre fabriquée pour être vendue ou échangée dans les pays où se faisait la traite des nègres.

Poudre fulminante. On appelle ainsi Les poudres, autres que la poudre à canon, qui détonent par le frottement, par le choc ou par la chaleur. Il y a des poudres fulminantes qui détonent pur le seul attouchement d' une barbe de plume. Le chlorate de potasse forme avec le soufre une poudre qui produit une détonation violente par un léger choc.

Fig. et fam., Ce pays sent la poudre à canon, Il est voisin, il est limitrophe de l' ennemi.

Prov. et fig., Tirer sa poudre aux moineaux, Se mettre en frais, prendre beaucoup de peine pour une chose qui ne le mérite pas.

Prov., Il n' a pas inventé la poudre, se dit D' un homme sans esprit.

Fig. et fam., Le feu prend aux poudres, se dit en parlant De quelqu' un qui s' échauffe, s' enflamme tout d' un coup, qui entre tout à coup en colère. À peine lui eut-on dit ce mot, que le feu prit aux poudres.

Fig., Mettre le feu aux poudres, Exciter la haine, la discorde, la sédition, par ses discours, par ses conseils.

Prov., Il est vif comme la poudre, il est comme la poudre, se dit D' un homme excessivement vif, qui prend feu tout de suite.

POUDRER. v. a.

POUDRER. v. a. Couvrir légèrement de poudre. Il ne se dit guère qu' en parlant Des cheveux sur lesquels on met de la poudre. Poudrer ses cheveux. Poudrer sa perruque. Avec le pronom personnel, Se poudrer.

POUDRÉ, ÉE. participe

POUDRÉ, ÉE. participe Poudré à blanc, Extrêmement poudré.

POUDRETTE. s. f.

POUDRETTE. s. f. Matière fécale desséchée et mise en poudre, dont on se sert pour amender les terres.

POUDREUX, EUSE. adj.

POUDREUX, EUSE. adj. Couvert de poudre, de poussière. Un habit poudreux. Un chapeau tout poudreux. Une tapisserie toute poudreuse.

C' est un pied poudreux, se dit, par mépris, D' un vagabond, d' un homme de rien. Il se dit aussi, figurément, D' un soldat qui déserte de régiment en régiment.

POUDRIER. s. m.

POUDRIER. s. m. Celui qui fait de la poudre à canon. C' est un métier bien dangereux que celui de poudrier. Il est peu usité.

POUDRIER. s. m.

POUDRIER. s. m. Petite boîte de métal ou d' autre matière, percée en dessus de plusieurs petits trous, et qu' on emplit de poudre pour mettre sur l' écriture fraîche, de peur qu' elle ne s' efface. Un poudrier d' argent. Un poudrier de cuivre.

POUDRIÈRE. s. f.

POUDRIÈRE. s. f. Lieu où l' on fabrique de la poudre à canon. La poudrière d' Essone a sauté.

Il signifie aussi, Magasin où l' on conserve de la poudre à canon.

POUDRIÈRE

POUDRIÈRE se dit aussi de L' ustensile où l' on met de la poudre à sécher l' écriture.

POUF

POUF Mot dont on se sert pour exprimer Le bruit sourd que fait un corps en tombant.

POUF. adj. invar. des deux genres

POUF. adj. invar. des deux genres Il se dit Des pierres qui, quand on les travaille, s' égrènent et tombent en poussière. Ce grès est pouf. Ce marbre, cette pierre est pouf.

POUFFER. v. n.

POUFFER. v. n. Il ne s' emploie que dans cette phrase familière, Pouffer de rire, Éclater de rire involontairement. J' ai pouffé de rire en le voyant. C' est à faire pouffer de rire.

POUILLÉ. s. m.

POUILLÉ. s. m. L' état et le dénombrement de tous les bénéfices qui sont dans une étendue de pays déterminée. Le pouillé général de tous les bénéfices du royaume. Le pouillé particulier des bénéfices dépendants d' une abbaye. Le pouillé des bénéfices dépendants d' un diocèse. Tel bénéfice fut omis par erreur dans le pouillé.

POUILLER. v. a.

POUILLER. v. a. Dire des pouilles à quelqu' un. Il l' a étrangement pouillé. Il est populaire.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et comme verbe réciproque. Ils se sont pouillés l' un l' autre.

POUILLÉ, ÉE. participe

POUILLÉ, ÉE. participe

POUILLES. s. f. pl.

POUILLES. s. f. pl. Reproches vifs et éclatants, mêlés d' injures. Il lui a chanté pouilles. Il lui a dit mille pouilles. Il lui a dit toutes les pouilles imaginables. Il est familier.

POUILLEUX, EUSE. adj.

POUILLEUX, EUSE. adj. Qui a des poux, qui est sujet aux poux. Un enfant pouilleux. Une tête pouilleuse.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un pouilleux.

Il se dit figurément et par injure d' Un homme de condition basse et misérable. Ce n' est qu' un pouilleux.

POULAILLER. s. m.

POULAILLER. s. m. Abri construit pour les poules, lieu où les poules se retirent la nuit, où elles pondent, où on les fait couver.

POULAILLER. s. m.

POULAILLER. s. m. Celui qui fait métier de vendre de la volaille. Le poulailler doit fournir tant de volailles par semaine. Marchand poulailler.

POULAILLER

POULAILLER se dit aussi d' Une petite messagerie conduite par les coquetiers ou marchands d' oeufs.

Fig., C' est un poulailler, se dit par dérision D' une mauvaise et vieille voiture.

POULAIN. s. m.

POULAIN. s. m. Nom qu' on donne au cheval depuis sa naissance jusqu' à trois ans. Une cavale qui a mis bas un beau poulain. Un jeune poulain. Ce cheval a encore ses dents de lait, ce n' est qu' un poulain. Voyez POULICHE.

POULAIN. s. m.

POULAIN. s. m. Nom vulgaire d' une tumeur des glandes inguinales, qui est ordinairement causée par le virus vénérien, et qui s' appelle, en termes de Médecine, Bubon.

POULAINE. s. f.

POULAINE. s. f. T. de Marine. Assemblage de plusieurs pièces de bois formant une portion de cercle terminée en pointe, et faisant partie de l' avant d' un vaisseau.

Souliers à la poulaine, Chaussure à longue pointe recourbée, qui a été fort à la mode en France.

POULAN. s. m.

POULAN. s. m. T. des Jeux d' hombre, de quadrille, de tri, etc. Ce que celui qui donne les cartes met au jeu de plus que les autres. C' est vous qui avez fait, vous devez votre poulan.

POULARDE. s. f.

POULARDE. s. f. Jeune poule engraissée. Poularde rôtie. Poularde bouillie. Poularde en ragoût. Poularde du Mans.

POULE. s. f.

POULE. s. f. Oiseau domestique, la femelle du coq. Poule blanche. Poule noire. Poule huppée. Poule frisée. Poule pattue. Poule anglaise. Poule de la grosse espèce. Poule grasse. Vieille poule. Une poule qui pond. Une poule qui couve. Mettre les poules couver. Une poule qui glousse, qui appelle ses petits. La poule et les poussins. OEufs de poule. Mettre une poule au pot. Une poule bouillie. Une poule de Caux.

Il se dit, par extension, Des femelles de plusieurs espèces de volatiles. Poule faisane ou faisande. Poule perdrix. Poule pintade.

Poule de Barbarie, Espèce de poule qui nous est venue de Barbarie.

Poule d' Inde, La femelle d' un coq d' Inde, appelée autrement Dinde. Voyez DINDE.

Poule d' eau, Espèce d' oiseau aquatique. Il y a beaucoup de poules d' eau sur cet étang. Tuer des poules d' eau.

Fig. et fam., C' est une poule mouillée, se dit D' un homme qui manque de résolution et de courage. On dit de même, C' est une poule laitée, C' est un homme faible et sans vigueur.

Fig. et fam., Il est empêché comme une poule qui n' a qu' un poussin, se dit D' un homme qui est trop embarrassé de peu de chose.

Prov. et fig., C' est le fils de la poule blanche, se dit D' un homme extrêmement heureux en toutes choses. Il est vieux.

Fig., Peau de poule, Peau qui n' est pas lisse, et qui a des élevures pareilles à celles qui sont sur la peau d' une poule plumée.

Fig. et fam., Cela fait venir la peau de poule, la chair de poule, Cela fait frissonner. On dit de même, J' en ai la chair de poule.

Prov., Plumer la poule, se dit Des soldats qui vont à la maraude chez le paysan.

Fig. et fam., Tuer, plumer la poule sans la faire crier, Faire des exactions si adroitement, qu' il n' y ait point de plaintes.

Prov. et fig., Un bon renard ne mange jamais les poules de son voisin, Quand on veut faire quelque mal, il ne faut pas que ce soit en lieu où l' on est connu.

Fig. et fam., Faire le cul de poule, Faire une espèce de moue, en avançant et pressant les lèvres.

Fig. et fam., Tuer la poule pour avoir l' oeuf, Se priver de ressources à venir pour un petit intérêt présent. On dit, dans le même sens, Il en fait comme de la poule aux oeufs d' or.

Prov. et fig., Ce n' est pas à la poule à chanter devant le coq, Une femme doit se tenir dans l' infériorité à l' égard de son mari.

Lait de poule, Espèce de potion faite avec un jaune d' oeuf et du sucre délayés dans de l' eau chaude.

POULE

POULE au Jeu du renard, Chacune des pièces du jeu qui servent à enfermer le renard.

POULE

POULE se dit, à certains Jeux, de La quantité d' argent ou de jetons, qui résulte de la mise de chacun des joueurs, et qui appartient à celui qui gagne le coup. La poule est grosse. Mettre à la poule. Gagner la poule.

Au Billard, au Trictrac, et à quelques autres Jeux, Faire une poule, Faire une partie où tous les joueurs mettent une certaine somme, soit en commençant le jeu, soit en y rentrant, et où la mise totale appartient à celui qui a gagné successivement tous les autres.

POULET. s. m.

POULET. s. m. Le petit d' une poule. Cette poule a tant de poulets. Un poulet gras. Des poulets engraissés. Poulet piqué, bardé. Une fricassée de poulets. Poulets à la marinade, en marinade. Une marinade de poulets. Boire de l' eau de poulet.

Poulet de grain, Petit poulet qui est nourri avec du grain.

POULET

POULET est encore Un terme de caresse qu' on emploie en parlant à des enfants. Dans ce sens, il a un féminin: Poulette. Viens, mon poulet. Viens ici, ma poulette.

POULET

POULET se dit aussi d' Un billet de galanterie. Écrire un poulet, des poulets. Recevoir des poulets. Du papier à poulet.

POULETTE. s. f.

POULETTE. s. f. Jeune poule. Poulette grasse. Poulette engraissée. Une jeune poulette. Un oeuf de poulette. Une poulette prête à pondre. Les poulettes sont ordinairement plus tendres que les poulets.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, d' Une jeune fille. Une jolie poulette.

POULEVRIN. s. m.

POULEVRIN. s. m. Poudre fine pour amorcer le canon.

Il se dit aussi de La poire qui contient cette poudre. Voyez PULVERIN.

POULICHE. s. f.

POULICHE. s. f. Il se dit Des jeunes cavales jusqu' à trois ans. Autrefois on disait, Poulaine ou Pouline.

POULIE. s. f.

POULIE. s. f. Machine en forme de roue, dont la circonférence est creusée en demi-cercle, et sur laquelle passe une corde pour élever ou pour descendre des fardeaux. Poulie de bois. Poulie de cuivre. Poulie de fer. La poulie d' un puits. Poulie simple, fixe, mobile, mouflée. La poulie d' un grenier. Mettre une corde à une poulie. Graisser une poulie.

POULIN, INE. s.

POULIN, INE. s. Voyez POULAIN et POULICHE.

POULINER. v. n.

POULINER. v. n. Il se dit D' une cavale qui met bas. Une cavale qui a pouliné, qui a fraîchement pouliné.

POULINIÈRE. adj. f.

POULINIÈRE. adj. f. Il n' est guère usité que dans l' expression, Jument poulinière, Cavale particulièrement destinée à produire des poulains.

POULIOT. s. m.

POULIOT. s. m. T. de Botan. Plante aromatique du genre des Menthes.

POULPE. s. f.

POULPE. s. f. T. didactique. Voy. PULPE.

POULPE. s. m.

POULPE. s. m. T. d' Hist. nat. Animal marin de la classe des Mollusques.

POULS. s. m.

POULS. s. m. (On ne prononce point l' L ni l' S.) Mouvement des artères qui se fait sentir en plusieurs endroits du corps, et particulièrement vers le poignet. Avoir le pouls fort, le pouls faible, le pouls réglé, le pouls déréglé, le pouls égal, le pouls inégal. Avoir le pouls sec, le pouls mou, le pouls dur, le pouls vite, le pouls tremblant. Pouls intermittent. Pouls fréquent. Pouls convulsif. Pouls fiévreux. Pouls élevé. Son pouls est fort concentré. Son pouls bat quatre-vingts fois par minute. Tâter, consulter, interroger, observer le pouls. Juger de la maladie à l' état du pouls. Voilà un pouls bien extraordinaire, un pouls auquel on n' entend rien. On ne lui trouve plus de pouls.

Fig. et fam., Le pouls lui bat, se dit en parlant D' un homme qui a peur.

Fig. et fam., Tâter le pouls à quelqu' un, Le pressentir sur quelque chose, sonder ses dispositions; et, Se tâter le pouls, Consulter ses forces, ses ressources, avant de faire une entreprise, une démarche.

POUMON. s. m.

POUMON. s. m. Viscère renfermé dans l' intérieur de la poitrine, et qui est le principal organe de la respiration. On le dit aussi très-souvent, surtout en Médecine, de Chacune des deux parties qui forment cet organe, et qui sont séparées l' une de l' autre par le médiastin et par le coeur. Les lobes du poumon. Maladie du poumon. Inflammation du poumon, des poumons. Il est malade du poumon. Ulcère au poumon. Il reçut un coup d' épée dans le poumon. Hydropisie de poumon. Le poumon droit. Le poumon gauche. Le sang ne devient rouge qu' après avoir passé par les poumons. Avoir les poumons desséchés. Avoir les poumons adhérents aux côtes, les poumons adhérents. Cracher son poumon, ses poumons. User son poumon, s' user le poumon à force de parler, à force de crier.

Il a de bons poumons, d' excellents poumons, se dit D' un homme qui a la voix forte. On dit dans le même sens, en parlant D' une dispute, Cet homme l' a emporté par la force de ses poumons, plutôt que par la force de ses raisons.

POUPARD. s. m.

POUPARD. s. m. Enfant au maillot. Il n' est d' usage que parmi les enfants et les nourrices, et en parlant le langage ordinaire des nourrices. Voilà un joli poupard, un beau poupard, un gros poupard.

Il se dit aussi d' Une espèce de poupée qui représente un enfant.

POUPART. s. m.

POUPART. s. m. Crustacé du genre des Crabes, dont la chair est estimée.

POUPE. s. f.

POUPE. s. f. La partie de l' arrière d' un navire. Poupe carrée. Poupe sculptée. La poupe d' un vaisseau. La poupe d' un brick. Avoir le vent en poupe. Aller de poupe à proue.

Fig. et fam., Avoir le vent en poupe, Être secondé, favorisé par les circonstances.

POUPÉE. s. f.

POUPÉE. s. f. Petite figure humaine faite de bois, de carton, de cire, etc., pour servir de jouet aux enfants. Acheter une poupée. Poupée de Flandre. Poupée de carton. Poupée de bois. Poupée de cire. Un enfant qui se joue avec sa poupée, qui habille sa poupée, qui coiffe sa poupée. Cette fille n' est pas en âge d' être mariée, elle joue encore à la poupée.

Fig. et fam., C' est une vraie poupée, se dit D' une petite personne fort parée, fort ajustée. C' est une vieille poupée, se dit D' une personne âgée qui n' a point la maturité, la gravité convenable à son âge ou à son état. C' est un visage de poupée, se dit D' une jeune personne qui a le visage mignon et coloré, ou dont le visage manque d' expression.

Fig. et fam., Il en fait sa poupée, se dit D' un homme qui fait son amusement d' orner, d' embellir une petite maison, un cabinet ou autre chose semblable.

POUPÉE

POUPÉE se dit aussi de La petite figure qui sert de but, dans les lieux où l' on s' exerce à tirer au pistolet. Abattre la poupée.

POUPÉE

POUPÉE en termes de Fileuse, Le paquet d' étoupe ou de filasse dont on garnit le fuseau.

POUPÉE

POUPÉE en termes d' Agriculture, se dit d' Une certaine manière d' enter. Enter en poupée.

POUPIN, INE. adj.

POUPIN, INE. adj. Qui a une toilette affectée. Un abbé poupin. Une veuve poupine.

Il s' emploie aussi substantivement. Faire le poupin. Elle fait la poupine. Il est familier.

POUPON. s. m.

POUPON. s. m. Jeune enfant qui a le visage plein et potelé. Voilà un beau poupon, un joli petit poupon.

POUPONNE. s. f.

POUPONNE. s. f. Jeune fille qui a le visage plein et potelé. C' est une jolie pouponne.

Il se dit aussi familièrement en signe d' amitié, et par forme de caresse. Ma pouponne.

POUR. Préposition

POUR. Préposition qui sert à marquer Le motif, ou la cause finale, ou la destination. Dieu donne à l' homme pour soutiens l' espérance et la résignation. Cet homme fait de l' exercice pour sa santé. Il est arrivé du vin pour votre provision. Ces chevaux sont pour l' écurie du roi. Tronc pour l' église, pour les malades. Cette lettre n' est pas pour lui. Ces gens-là semblent faits, sont faits l' un pour l' autre. Cet homme n' est pas fait pour le métier de la guerre. Un cheval bon pour le cabriolet.

POUR

POUR signifie aussi, En considération de, à cause de. Il fera cela pour vous. Faites cela pour Dieu, pour l' amour de Dieu. Il ne fera cela ni pour or, ni pour argent. Je ne ferais pas cela pour un empire. Il se fâche pour rien. Ce n' est pas pour cela que je pleure. Il a été puni pour une légère faute. Il a fait cela pour raison, pour de bonnes raisons. Il est estimé pour ses bonnes qualités.

Fam., Et pour cause, se dit, sans rien ajouter, Quand on ne veut pas exprimer la raison qu' on a de dire ou de ne pas dire, de faire ou de ne pas faire quelque chose. Je n' en dis pas davantage, et pour cause.

Fam. et par manière de prière, Pour Dieu, Pour l' amour de Dieu, au nom de Dieu. Pour Dieu, laissez-nous en paix.

POUR

POUR signifie aussi, Moyennant un certain prix, en échange de. J' ai donné mon argenterie pour un diamant. Il a donné son cheval pour mille francs. Je laisserai ce meuble pour tel prix. Faire troc pour troc. Les meubles se donnaient pour rien à cette vente.

POUR

POUR signifie aussi, Eu égard à, par rapport à. Cet habit est bien chaud pour la saison. Ces melons, ces muscats sont bons pour ce pays-ci, pour des melons, pour des muscats de ce pays-ci. La porte est bien étroite pour une pareille maison. Sa dépense est peu considérable pour son revenu. Son train est mesquin pour un ambassadeur. Vous êtes bien savant pour moi. Il est bien grand pour son âge. Voilà une grande faiblesse pour un philosophe. Ce qui est bon pour vous ne serait pas bon pour moi. Cela ne vaut rien pour votre estomac. Voilà une mauvaise affaire pour un homme accoutumé à en faire de si bonnes. Ce cheval a peu de corps pour un cheval de carrosse.

POUR

POUR précédé des mots Assez et Trop, s' emploie dans les phrases qui expriment la suffisance ou l' excès. Y en a-t-il assez pour tout le monde? Cela est assez bon pour lui. C' est assez pour aujourd' hui. Ce couvercle est assez grand pour le vase. Cet habit est trop petit pour ma taille. Il a trop vécu pour sa gloire. Quelquefois on peut supprimer l' adverbe Assez. Il y en aura pour tout le monde.

Il s' emploie aussi dans les mêmes phrases, suivi d' un verbe à l' infinitif. Il est assez jeune pour s' instruire. Je suis assez votre ami pour ne pas vous flatter. Il est trop franc pour vous tromper. Vous êtes trop faible pour monter à cheval. Ce lièvre est trop dur pour être rôti. Voyez plus bas un emploi semblable, avec le subjonctif.

POUR

POUR signifie aussi, En la place de, au lieu de. Il répondit pour un tel à la sommation. Il monte la garde pour son frère. Il a pour lit une planche. Jouez pour moi. J' irai là pour vous. Je lirai pour vous. Ce mot s' emploie souvent pour tel autre.

POUR

POUR signifie aussi, Comme, de même que, en qualité de. Ils l' ont laissé pour mort sur la place. Tenez-moi pour un méchant homme, si... Pour qui me prenez-vous? Prendre quelqu' un pour commis, pour domestique. Il l' a prise pour femme. On m' a pris pour dupe. Je tiens pour certain. J' ai pour principe. Tenez-moi pour présent. Tenez cela pour assuré. Je me le tiens pour dit. Comptez cela pour fait. Je le tiens pour bon. Je l' ai payé pour bon. Je compte son témoignage pour dix autres. Compter une chose pour beaucoup, pour peu, pour rien.

Être pour beaucoup, pour peu dans quelque chose, n' y être pour rien, Y avoir beaucoup de part, peu de part, n' y en avoir point du tout. Il n' est pas pour peu dans cette affaire. Je suis pour beaucoup dans la résolution qu' il a prise. Qu' on dise de sa conduite ce qu' on voudra, je n' y suis pour rien.

POUR

POUR signifie aussi, Au nom de, en faveur de, pour la défense de. Commandant pour le roi dans telle province. Travailler pour l' intérêt de ses clients. Ce que je dis est autant pour vous que pour moi. Je lui parlerai pour vous. Je tiens pour vous contre lui. Ce prince s' est déclaré pour l' Autriche. Tel juge est pour vous. Tous les honnêtes gens sont pour vous. Plaidoyer pour un tel. Plaider pour un tel contre un tel. Combattre, mourir pour la patrie.

POUR

POUR signifie aussi, Envers, à l' égard de. La tendresse d' une mère pour ses enfants. Son amour pour la patrie. Mon affection, mon attachement pour vous. Il est un peu refroidi pour moi. J' ai du respect pour sa mémoire. Mes sentiments pour vous ne sont pas douteux.

Il signifie quelquefois, Contre. La haine, l' aversion qu' il a pour lui. Ce remède est bon pour la fièvre.

POUR

POUR sert aussi à marquer Le rapport entre une chose qui affecte en bien ou en mal, et la personne qui en est ou qui en doit être affectée. C' est une grande perte pour vous. C' est un grand bonheur pour moi. C' est une nouvelle agréable pour lui. C' est pour eux une grande consolation, un grand avantage. Cela est heureux, malheureux pour votre ami. Il y aurait du déshonneur pour vous. Il y aura beaucoup de gloire pour lui.

POUR

POUR précédé et suivi du même mot, marque:

1 Comparaison. Mourir pour mourir, il vaut mieux que ce soit en faisant son devoir. Ennui pour ennui, je préfère celui qui me profite. Danger pour danger, il faut choisir celui qui promet de la gloire.

2 Action réciproque. Rendre amour pour amour. La loi du talion, chez les Juifs, consistait à recevoir fracture pour fracture, à perdre oeil pour oeil, dent pour dent, etc.

3 Correspondance exacte entre deux choses. Traduire mot pour mot. Il mourut deux ans après, jour pour jour.

POUR

POUR joint à une expression qui marque le temps, signifie, Pendant. L' histoire est longue, il y en aurait pour deux heures. Il a du linge et des habits pour cent ans. Il y en a pour un siècle avant que ce monument soit achevé. Il en tient pour la vie. Je suis votre ami pour la vie. Je n' en ai que pour un moment.

Il sert aussi quelquefois à indiquer L' époque à laquelle une chose s' est faite ou se fera. Son bal était pour hier, est pour aujourd' hui. Ce sera pour demain, pour après-demain.

POUR

POUR au commencement d' une phrase, signifie quelquefois, Quant à. Pour moi, je n' en ferai jamais rien. Pour lui, je n' en réponds pas. Pour ce qui est de moi, soyez sans inquiétude. Pour ce qui est de vous, je suis certain que vous réussirez. Pour cela, pour ce qui est de cela, je le veux bien. Pour son affaire, pour ce qui est de son affaire, j' en aurai soin.

POUR

POUR joint avec l' infinitif des verbes, signifie souvent, Afin de, en vue de, dans le dessein de. J' ai fait tout mon possible pour gagner son amitié. Je manque de termes pour exprimer ce que je sens. J' avais dit cela pour rire, et non pour vous fâcher. Les notaires ont délivré cet acte pour lui valoir ce que de raison. Pour ne vous rien déguiser. Pour ainsi dire. Pour vous parler net. Pour vous parler franc. Pour dire le vrai. Semer pour recueillir. Je suis venu pour le complimenter. On l' a envoyé pour traiter de l' échange des prisonniers. On le cherche pour le mettre en prison. Je me tais pour ne pas vous fatiguer.

Il signifie aussi, Quoique, bien que. Il est bien ignorant pour avoir étudié si longtemps. Il est bien grand pour être si jeune. Pour être fêté partout, il n' en est pas plus fier.

Il signifie encore, De quoi. Il y a ici pour contenter tous les goûts. Faire une si longue traite, c' est pour en mourir. Qu' allez-vous faire là? il y en a pour périr d' ennui.

POUR

POUR joint avec le passé de l' infinitif des verbes, signifie quelquefois, À cause que. Il a été chassé pour avoir trop parlé. Il est malade pour avoir trop mangé, pour s' être livré à des excès.

POUR

POUR suivi de Que, se construit avec le subjonctif, et signifie, Afin que. Je suis venu vous voir pour que nous parlions de nos affaires. Je désire que vous partiez promptement, pour que vous reveniez plus tôt. Pour que cet homme devînt sage, il faudrait...

POUR

POUR suivi de Que, s' emploie dans certaines phrases avec les adverbes Assez et Trop. Vous m' avez rendu trop de services, pour que je puisse jamais douter de votre amitié. Il m' a négligé trop longtemps, pour que j' espère rien de lui. Il est assez de mes amis, pour que je puisse compter sur lui en cette occasion.

POUR

POUR suivi de Que, a aussi le sens de Quelque, adverbe. Pour grands que vous soyez. Il faut éviter de se faire un ennemi, pour petit qu' il soit. Pour bon que soit ce remède, il ne faut pas en abuser. Dans ce sens, il a vieilli.

POUR

POUR est quelquefois substantif. Il y a du pour et du contre dans cette affaire. Soutenir le pour et le contre.

POUR

POUR s' emploie avec beaucoup de verbes, et leur fait prendre des significations très-variées, qui sont des idiotismes. Prendre un homme pour un autre. Passer pour honnête homme. Etc. Voyez PRENDRE, PASSER, ETC.

POUR PEU QUE. loc. conjonctive

POUR PEU QUE. loc. conjonctive Si peu que. Pour peu que vous lui en parliez, pour peu que vous en preniez soin, l' affaire réussira. Pour peu qu' on me fasse de difficultés, j' abandonnerai l' entreprise.

POUR LORS. loc. adv.

POUR LORS. loc. adv. Alors. Vous dites que cela arrivera; pour lors nous verrons ce qu' il y aura à faire.

POURBOIRE. s. m.

POURBOIRE. s. m. Petite libéralité en signe de satisfaction. Il a eu tant, sans compter le pourboire. Un bon pourboire. Un commissionnaire, un cocher qui demande le pourboire, son pourboire. Il est familier.

POURCEAU. s. m.

POURCEAU. s. m. Porc, cochon. Pourceau gras, maigre. Un pourceau ladre. Engraisser, tuer des pourceaux. Étable à pourceaux. Marchand de pourceaux. Langueyer des pourceaux.

Fig. et fam., C' est une vraie étable à pourceaux, se dit D' une maison malpropre. C' est un vrai pourceau, se dit D' un homme qui met son unique plaisir à manger.

Prov. et fig., Un pourceau d' Épicure, Un voluptueux, un homme plongé dans les plaisirs des sens.

Prov. et fig., Semer des perles devant les pourceaux, Montrer, présenter à quelqu' un des choses dont il ne connaît pas le prix, ou Lui dire quelque chose dont il ne sent pas la délicatesse, la finesse.

Pourceau de mer. Nom vulgaire d' une espèce de dauphin appelé Marsouin.

POURCHASSER. v. a.

POURCHASSER. v. a. Poursuivre, rechercher avec obstination, avec ardeur. Ils ont pourchassé un cerf pendant quatre jours. Il pourchasse cet emploi. Cet homme me pourchasse sans cesse. Il est familier.

POURCHASSÉ, ÉE. participe

POURCHASSÉ, ÉE. participe

POURFENDEUR. s. m.

POURFENDEUR. s. m. Celui qui pourfend. Il n' est guère usité que dans cette locution ironique et familière, Un grand pourfendeur de géants, Un fanfaron, un faux brave.

POURFENDRE. v. a.

POURFENDRE. v. a. Fendre un homme de haut en bas d' un coup de sabre, de cimeterre. Pourfendre un géant. Il le pourfendit jusqu' aux dents. Il est familier.

POURFENDU, UE. participe

POURFENDU, UE. participe

POURIR. v. n. et a.

POURIR. v. n. et a. Voyez POURRIR.

POURISSAGE. s. m.

POURISSAGE. s. m. Voyez POURRISSAGE.

POURISSOIR. s. m.

POURISSOIR. s. m. Voyez POURRISSOIR.

POURITURE. s. f.

POURITURE. s. f. Voyez POURRITURE.

POURPARLER. s. m.

POURPARLER. s. m. Conférence, abouchement entre deux ou plusieurs personnes, pour parler d' accommodement, pour traiter d' affaires. Dans un pourparler de paix. Il y a eu plusieurs pourparlers entre les ministres de ces deux cours. L' affaire s' accommodera, nous sommes en pourparler.

POURPIER. s. m.

POURPIER. s. m. Plante potagère à feuilles épaisses et à tige couchée. Feuille de pourpier. Une couche de pourpier. Une salade de pourpier. Eau de pourpier.

Pourpier doré, Pourpier naissant qui se mange en salade.

Pourpier sauvage, Sorte de pourpier dont les feuilles sont plus petites que celles du pourpier ordinaire, et auquel on attribue des vertus médicinales.

Pourpier de mer. Nom vulgaire d' une espèce d' arroche, qui croît sur les bords de la mer, et dont les feuilles, charnues et remplies de suc, comme celles du pourpier, ont un goût salé.

POURPOINT. s. m.

POURPOINT. s. m. La partie de l' ancien habillement français qui couvrait le corps depuis le cou jusque vers la ceinture. Collet, manches, basques de pourpoint. Pourpoint de satin. Boutonner un pourpoint. Aller en pourpoint. Se mettre en pourpoint. Pourpoint tailladé. On ne porte plus de pourpoint.

Prov., Tirer un coup à brûle-pourpoint, Le tirer à bout portant ou de très-près.

Fig. et fam., Tirer sur quelqu' un à brûle-pourpoint, lui dire quelque chose à brûle-pourpoint, Lui dire en face quelque chose de dur, de désobligeant. On dit de même, Ce qu' il vous dit là est à brûle-pourpoint, Est trop dur, trop grossier, pour être dit en face. On dit encore, Il y va à brûle-pourpoint, Il parle ou il agit sans détours, sans ménagement.

Fig. et fam., Il y a laissé le moule du pourpoint, de son pourpoint, se dit D' un homme qui a été tué en quelque occasion. On dit aussi, Il faut sauver le moule du pourpoint, Il faut sauver son corps, sa personne.

POURPRE. s. m.

POURPRE. s. m. Rouge foncé qui tire sur le violet. Cette étoffe est d' un beau pourpre. Des tulipes panachées de pourpre et de blanc. Des oeillets tachetés de pourpre.

Le pourpre est une des couleurs du Blason; il se marque, en gravure, par des traits diagonaux, allant de l' angle gauche du chef à l' angle droit de la base.

POURPRE

POURPRE est aussi féminin, et se dit de Cette teinture précieuse qui se tirait autrefois d' un certain coquillage testacé, nommé Pourpre, dont elle a pris le nom. La pourpre de Tyr était la plus estimée. De la laine teinte en pourpre. Les anciens rois, les empereurs, les magistrats souverains s' habillaient autrefois d' étoffes teintes en pourpre.

Il se dit plus particulièrement de L' étoffe teinte en pourpre qui était en usage parmi les anciens. La pourpre était l' habillement des anciens rois. Porter la pourpre. Être vêtu de pourpre. Manteau de pourpre. Habit de pourpre.

Il se dit figurément de La dignité souveraine, dont elle était autrefois la marque. Respecter la pourpre des rois, la pourpre des empereurs. Être né dans la pourpre.

Il se dit aussi Des premières magistratures de l' ancienne Rome, et de La dignité des cardinaux. La pourpre romaine.

POURPRE. s. m.

POURPRE. s. m. Maladie grave, qui se manifeste au dehors par de petites taches rouges qui viennent sur la peau. Il est malade du pourpre. Il a le pourpre. Il a une grosse fièvre, et l' on craint le pourpre. Le pourpre a paru. Le pourpre est rentré. Il est mort du pourpre. Il a le corps tout couvert de pourpre.

POURPRÉ, ÉE. adj.

POURPRÉ, ÉE. adj. De couleur de pourpre. Du rouge pourpré. Des tulipes d' un rouge pourpré.

Fièvre pourprée, Fièvre qui est accompagnée de pourpre.

POURPRIS. s. m.

POURPRIS. s. m. Enceinte, enclos; ce qui enferme un lieu, un espace. Le pourpris d' un temple. Le pourpris d' un champ. Il est vieux.

Poétiq., Le céleste pourpris, les célestes pourpris, Les cieux. Les habitants des célestes pourpris.

POURQUOI. conjonction

POURQUOI. conjonction Pour quelle chose, pour laquelle chose. Vous étiez absent, voilà pourquoi l' on vous a oublié. Dites-moi pourquoi. Je ne sais pourquoi vous n' avez pas réussi dans telle affaire. C' est pourquoi. C' est donc pourquoi. Il s' en est allé sans dire pourquoi, sans qu' on sache pourquoi. On dit quelquefois, La raison pourquoi, La raison pour laquelle.

Fam., Vous ferez telle chose ou vous direz pourquoi, se dit, par manière de commandement et de menace, Pour faire entendre à quelqu' un qu' il ne peut se dispenser de faire la chose dont il s' agit. On dit de même, Il faut qu' il vienne, ou qu' il dise pourquoi.

Fam., Demandez-moi pourquoi, Je ne sais pas pourquoi. Demandez-moi pourquoi il s' est mis en colère. Il nous a quittés sans mot dire; demandez-moi pourquoi.

POURQUOI

POURQUOI est aussi adverbe d' interrogation, et signifie, Par quelle raison? Vous voulez que j' aille voir cet homme; pourquoi? Pourquoi cela? Pourquoi exige-t-il cela? Pourquoi ne le ferais-je pas? Pourquoi non? Pourquoi pas?

Il s' emploie aussi quelquefois substantivement; et alors il est familier. Je voudrais bien savoir le pourquoi de cette affaire. Le pourquoi et le comment. J' ignore absolument le pourquoi de tous ses refus. Le pourquoi de cela, s' il vous plaît?

Fam., Vos pourquoi ne finissent pas, se dit À une personne qui demande coup sur coup la raison, le motif des choses.

POURRIR. v. n.

POURRIR. v. n. S' altérer, se gâter, se corrompre. Les fruits pourrissent quand on les garde trop longtemps. Il y a eu tant de pluies, que le raisin pourrissait sur le cep au lieu de mûrir. Le bois de chêne ne pourrit pas dans l' eau aussi promptement que les autres.

Fam., Pourrir dans l' ordure, dans la misère, Croupir dans l' ordure, dans la misère.

Fig. et fam., Pourrir dans le vice, dans son ordure, Persister dans son péché, dans ses habitudes vicieuses.

Fig. et fam., Il ne pourrira pas dans cet emploi, se dit D' un homme qui a pris un emploi où l' on croit qu' il ne restera pas longtemps.

Vulgair., Ce remède fait pourrir le rhume, Il le mûrit, et fait que l' on en guérit plus aisément. On dit aussi, Ce remède pourrit le rhume, et alors Pourrir est actif.

Fig., Faire pourrir un homme en prison, L' y tenir longtemps. On dit de même, Si une fois il est en prison, il y pourrira, Il n' en sortira jamais.

POURRIR

POURRIR est aussi actif, et signifie, Altérer, gâter, corrompre. L' eau pourrit le bois. La sueur pourrit le linge à la longue. Les pluies excessives pourrissent les biens de la terre. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Cette pièce de bois s' est pourrie. Le fruit se pourrit promptement cette année. Ce melon commence à se pourrir.

POURRI, IE. participe

POURRI, IE. participe Pomme pourrie. Pot pourri: voyez POT.

Un homme pourri d' ulcères, de chancres, etc., Un homme rongé d' ulcères, de chancres, etc. Un homme pourri, tout pourri, Un homme atteint profondément de maux secrets et honteux.

Fig., C' est un membre pourri, se dit D' une personne dangereuse pour la société, ou qui déshonore la compagnie, le corps dont elle fait partie. C' est un membre pourri qu' il faut retrancher.

Fig., C' est un coeur pourri, se dit D' un homme bas et corrompu.

Fig. et fam., C' est une planche pourrie, se dit D' une personne sur laquelle on ne peut pas compter.

Fam., Un temps pourri, Un temps humide et malsain.

POURRI

POURRI est aussi quelquefois substantif. Cela sent le pourri. Il faut ôter le pourri de cette poire. Une odeur de pourri.

POURRISSAGE. s. m.

POURRISSAGE. s. m. T. de Papeterie. Opération qui consiste à faire macérer les chiffons dans l' eau, pour faciliter leur trituration.

POURRISSOIR. s. m.

POURRISSOIR. s. m. T. de Papeterie. Le lieu où l' on fait pourrir et fermenter les chiffons.

POURRITURE. s. f.

POURRITURE. s. f. Corruption, état de ce qui est pourri. Sa jambe est si gangrenée, qu' elle tombe en pourriture. La viande trop longtemps gardée est sujette à la pourriture.

En Médec., Pourriture d' hôpital, Espèce de gangrène qui survient quelquefois aux plaies et aux ulcères des malades qu' on traite dans les hôpitaux.

POURSUITE. s. f.

POURSUITE. s. f. Action de celui qui poursuit quelqu' un, qui court après quelqu' un pour l' atteindre, pour le prendre. Vigoureuse, vive poursuite. Il était à la poursuite des ennemis. Il revient de la poursuite des voleurs. Le meurtrier a échappé, s' est dérobe aux poursuites de la gendarmerie. On s' est mis aussitôt à la poursuite des brigands. Ce chien est ardent à la poursuite du lièvre. La rivière, la nuit arrêta leur poursuite, mit fin à leur poursuite. Nous l' avons manqué aujourd' hui, nous reprendrons demain notre poursuite.

POURSUITE

POURSUITE signifie, figurément, Les soins qu' on prend, les diligences qu' on fait pour obtenir quelque chose. Une poursuite très-vive, très-chaude. Une poursuite importune. Deux années de poursuites continuelles. Il n' a obtenu cette place qu' après de longues poursuites. Cette veuve vient de l' épouser, après s' être longtemps défendue de ses poursuites. Il était acharné à la poursuite de cette place. Il l' a chargé de la poursuite de ses affaires. Il a été longtemps à la poursuite de cette découverte. On a employé beaucoup de temps et d' argent à la poursuite de cette chimère. Les vaines poursuites des gens qui cherchaient la pierre philosophale, n' ont pas été sans utilité pour la science.

POURSUITE

POURSUITE en termes de Procédure, se dit Des démarches, des diligences, des procédures qu' on fait pour obtenir le payement d' une créance, le redressement d' un grief, etc. Une poursuite civile. Une poursuite criminelle. Poursuite de saisie réelle, de distribution de deniers. Faire, diriger, exercer des poursuites contre un débiteur. Actes de poursuites. Tous ces papiers contiennent les poursuites qu' on a faites. Faites vos poursuites. Cesser les poursuites. Une reprise d' instance est un renouvellement de poursuites. À la poursuite et à la diligence d' un tel. Cette femme est autorisée en justice à la poursuite de ses droits. Frais de poursuite.

POURSUIVANT. s. m.

POURSUIVANT. s. m. Celui qui brigue pour obtenir quelque chose. Ils sont deux ou trois poursuivants qui demandent cette charge, cet emploi.

Poursuivant d' armes, se disait anciennement d' Un gentilhomme qui s' attachait aux hérauts d' armes, et qui aspirait à leur charge.

POURSUIVANT

POURSUIVANT en termes de Procédure, Celui qui exerce des poursuites. Il se dit particulièrement en matière de saisies, d' expropriations forcées, de ventes judiciaires, de distributions et d' ordres. À défaut par le poursuivant d' agir utilement, le second saisissant peut se faire subroger dans la poursuite. Le poursuivant la vente sur folle enchère. On dit adjectivement, Créancier poursuivant, avoué poursuivant.

POURSUIVANT

POURSUIVANT se dit quelquefois de Celui qui recherche une femme en mariage, qui prétend à sa main. Cette veuve avait beaucoup de poursuivants. Les poursuivants de Pénélope.

POURSUIVRE. v. a.

POURSUIVRE. v. a. Suivre quelqu' un avec vitesse, courir après quelqu' un dans le dessein de l' atteindre, de le prendre. Poursuivre vivement, chaudement. Poursuivre l' épée dans les reins. Poursuivre à coups de pierres. Il poursuivit les ennemis deux jours durant. La gendarmerie poursuit les voleurs. On le dit aussi en parlant Des animaux. Le chien poursuit le gibier.

Il s' emploie figurément, et signifie, Persécuter, tourmenter, obséder, troubler. Il y a une foule de gens qui le poursuivent sans motif. La calomnie le poursuit. La critique poursuit sans cesse, sans relâche cet écrivain. Le sort, le malheur qui le poursuit. Le remords qui le poursuit. Cette idée désespérante me poursuit nuit et jour.

Il signifie aussi, Employer ses soins, faire ses diligences pour obtenir quelque chose. Poursuivre une charge, une dignité, un emploi, etc. Poursuivre une pension, le payement d' une pension. Poursuivre une audience. Poursuivre la vengeance de la mort, du déshonneur de son père.

Poursuivre une fille en mariage, La rechercher en mariage. Il vieillit.

POURSUIVRE

POURSUIVRE signifie encore, Continuer ce qu' on a commencé. Poursuivre un ouvrage qu' on a entrepris. Poursuivre l' exécution d' un projet, d' un dessein, d' une entreprise. Poursuivre une entreprise, un dessein, un projet. Après nous être arrêtés un moment, nous poursuivîmes notre chemin. Après quelque interruption, il poursuivit son discours, son récit. Ce prince poursuivit le cours de ses conquêtes, de ses exploits. Ce n' est pas assez de réussir, il faut poursuivre ses succès. Cet enfant n' a pas poursuivi ses études, il est sorti du collége en troisième.

Il s' emploie aussi absolument, dans la même acception. Vous avez bien commencé, poursuivez. Pour réussir, vous n' avez qu' à poursuivre. Pardon si j' ai interrompu votre discours, poursuivez. Mais c' est assez nous arrêter sur ce point, poursuivons. L' orateur poursuivit, poursuivit en ces termes. De plus, poursuivit-il, nous avons une question fort grave à traiter.

Fig. et fam., Poursuivre sa pointe, Continuer son dessein, l' entreprise qu' on a faite, avec la même chaleur, la même vigueur qu' on l' a commencée.

POURSUIVRE

POURSUIVRE en termes de Procédure, Agir contre quelqu' un par les voies de la justice. Je le poursuis à la cour royale de Paris, au conseil d' État. On l' accuse de vol, et on le poursuit criminellement. Poursuivre au criminel. Poursuivre civilement, au civil. Poursuivre quelqu' un devant les tribunaux, devant tel tribunal. Il faut le poursuivre sans relâche.

Poursuivre un procès, une affaire, une expropriation, un arrêt, etc., Faire toutes les procédures, toutes les diligences nécessaires pour faire juger un procès, une affaire, pour obtenir une expropriation, un arrêt, etc. On dit quelquefois absolument, Poursuivre, dans le même sens. Ne voulez-vous pas poursuivre? On dit aussi, avec le pronom personnel, Cette affaire se poursuit.

POURSUIVRE

POURSUIVRE se construit aussi avec le pronom personnel, dans ces phrases du style des notaires, Acheter, vendre, louer une maison, une terre, une ferme, ainsi qu' elle se poursuit et comporte, Sans en faire un plus long détail, une plus longue description.

POURSUIVI, IE. participe

POURSUIVI, IE. participe

POURTANT. adv.

POURTANT. adv. Néanmoins, cependant. Il est habile, et pourtant il a fait une grande faute. Voilà pourtant qui est fini. Ce n' est pourtant pas qu' il faille désespérer.

POURTOUR. s. m.

POURTOUR. s. m. Le tour, le circuit de certains objets. Ce pavillon, cette colonne a tant de pourtour. Pourtour extérieur, intérieur.

POURVOI. s. m.

POURVOI. s. m. T. de Jurispr. Action par laquelle on attaque devant la cour de cassation un jugement rendu en dernier ressort, pour défaut de forme ou pour infraction à la loi. Le pourvoi a été admis, a été rejeté.

Il se dit aussi Du recours à d' autres tribunaux, à d' autres autorités. Pourvoi devant le conseil d' État. Pourvoi en grâce.

POURVOIR. v. n.

POURVOIR. v. n. (Il se conjugue comme Voir, excepté au prétérit défini de l' indicatif, Je pourvus, tu pourvus, il pourvut, nous pourvûmes, vous pourvûtes, ils pourvurent; au futur, Je pourvoirai; au conditionnel présent, Je pourvoirais; à l' imparfait du subjonctif, Que je pourvusse.) Donner ordre à quelque chose; fournir ce qui est nécessaire, suppléer à ce qui manque. Voilà bien du désordre, il faut y pourvoir. On y a pourvu. On a pourvu à tout. On n' a pourvu à rien. Pourvoyez à cette affaire. Dieu y pourvoira. Il a pourvu à tous nos besoins. Pourvoir à sa subsistance et à celle de sa famille. On a pourvu par ce moyen à l' insuffisance de la loi. Pourvoir à la sûreté publique.

Pourvoir à un bénéfice, à un office, à un emploi, Le conférer, y nommer. Le pape, l' évêque pourvoyait à cette espèce de bénéfices. Le roi pourvoit à toutes ces charges, à toutes ces magistratures. On n' a pas encore pourvu à cet emploi.

POURVOIR

POURVOIR est souvent actif, en parlant De bénéfices, d' offices, d' emplois; et alors il a pour régime la personne à qui le bénéfice, l' office, l' emploi est conféré. Le roi l' a pourvu de cette charge, de cette magistrature. Il possède tel bénéfice, le pape, l' évêque l' en a pourvu. Il en a été pourvu, il s' en est fait pourvoir en cour de Rome. Il en est pourvu par résignation d' un tel, et par collation de...

Il signifie aussi, Munir, garnir. Pourvoir une place de vivres, de munitions. Pourvoir une maison des choses nécessaires. Il est pourvu de tout ce qu' il lui faut.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Se pourvoir l' été pour l' hiver. Il s' est pourvu de livres pour sa traversée.

POURVOIR

POURVOIR signifie quelquefois, Orner, douer. Le ciel, la nature l' a pourvu de bonnes qualités. Les grâces, les attraits dont elle est pourvue.

Il signifie encore, figurément, Établir par un mariage, par quelque emploi, par quelque charge. Ce père a bien pourvu tous ses enfants. Cette fille a rencontré un bon parti, elle est bien pourvue. Ces enfants n' ont plus de père qui puisse prendre soin de les pourvoir.

POURVOIR

POURVOIR avec le pronom personnel, signifie, en termes de Procédure, Intenter action devant un juge, recourir à un tribunal, à une autorité. Si vous ne me faites raison, je me pourvoirai en justice. Il s' est pourvu par-devant tel juge. Se pourvoir par appel, par requête civile. Se pourvoir au conseil d' État. Il s' est pourvu contre la sentence. Il a été ordonné que les parties se pourvoiraient. Se pourvoir en cassation. Se pourvoir en grâce.

Se pourvoir en cour de Rome, Demander au pape quelque grâce, quelque bénéfice, quelque dispense, etc.

POURVU, UE. participe

POURVU, UE. participe

POURVOIRIE. s. f.

POURVOIRIE. s. f. Lieu où se gardent les provisions que les pourvoyeurs sont chargés de fournir. La pourvoirie du roi, de la reine.

POURVOYEUR. s. m.

POURVOYEUR. s. m. Celui qui est chargé de fournir à quelqu' un, à quelque maison, la viande, la volaille, le gibier et le poisson. Le pourvoyeur de telle maison, de tel prince. Les pourvoyeurs se sont obligés de fournir les pièces à tel prix. Les pourvoyeurs de la maison du roi.

POURVU. Conjonction conditionnelle

POURVU. Conjonction conditionnelle qui est toujours suivie médiatement ou immédiatement de Que. En cas, à condition. Il vous accordera votre demande, pourvu que vous fassiez... Pourvu cependant que... Pourvu que vous lui donniez... Pourvu qu' il n' arrive rien de contraire.

POUSSE. s. f.

POUSSE. s. f. Les jets, les petites branches que les arbres, les arbrisseaux poussent au printemps et au mois d' août. La première pousse, Les jets qui viennent au mois de mars et d' avril; et, La seconde pousse, Ceux qui viennent au mois d' août.

POUSSE. s. f.

POUSSE. s. f. Maladie des chevaux, qui se manifeste par la gêne de la respiration et par l' irrégularité du mouvement des flancs. Ce cheval a la pousse. La pousse est un cas rédhibitoire.

POUSSE. s. f.

POUSSE. s. f. Terme populaire, par lequel on désigne collectivement Ceux qui sont ordinairement employés à mettre à exécution les contraintes par corps. La pousse l' arrêta. Il est vieux.

POUSSE-CUL. s. m.

POUSSE-CUL. s. m. Terme populaire, dont on se sert en parlant de Certains agents subalternes qui aident à mener les gens en prison. On a mis vingt pousse-culs à ses trousses. Il est vieux.

POUSSÉE. s. f.

POUSSÉE. s. f. Action de pousser, effet de ce qui pousse. Il se dit particulièrement en Architecture. Il faut que ces arcs-boutants soient bien forts et bien construits pour soutenir la poussée, pour retenir la poussée de cette voûte, de cette arcade, de cette terrasse. Cette voûte a beaucoup de poussée. On a mis des éperons à ce mur pour résister à la poussée des terres.

Fig. et pop., Donner la poussée à quelqu' un, Poursuivre vivement quelqu' un, lui faire grand' peur, le tourmenter. Les recors lui ont donné la poussée.

Fam. et ironiq., Vous avez fait là une belle poussée, se dit À un homme qui a fait une entreprise malheureuse ou ridicule.

POUSSE-PIEDS. s. m.

POUSSE-PIEDS. s. m. Nom vulgaire d' un genre de coquillage multivalve, nommé autrement Anatife, parce qu' on a cru long-temps qu' il en pouvait naître des canards.

POUSSER. v. a.

POUSSER. v. a. Faire effort contre quelqu' un ou contre quelque chose, pour l' ôter de sa place. Pousser un homme hors de sa place. Ne me poussez pas tant. Vous poussez bien rudement. Pousser quelque chose avec la main, avec le pied. Poussez un peu cela vers moi. Pousser un fauteuil, une chaise, un lit. Pousser quelqu' un dans un précipice. Pousser quelqu' un dehors.

Pousser quelqu' un du coude, du genou, Le toucher doucement avec le coude, avec le genou, pour l' avertir de quelque chose, pour lui faire prendre garde à quelque chose.

Pousser les ennemis, Les faire reculer.

POUSSER

POUSSER signifie, figurément, Faire avancer quelqu' un dans le monde, le faire monter en grade, lui faciliter les moyens de faire sa fortune. C' est un tel qui l' a poussé. Pour réussir dans cette carrière, il faut être poussé par des gens en crédit.

Il s' emploie quelquefois, en ce sens, avec le pronom personnel. Il s' est poussé dans le monde, dans le service, à la cour, dans les finances.

Fig., Pousser un écolier, un élève, Lui faire faire des progrès. Ce maître ne pousse pas assez ses élèves. Il l' a poussé assez loin dans les mathématiques.

Pousser un cheval, Le faire galoper à toute bride.

Fig. et pop., Pousser son bidet, Marcher rapidement vers la fortune. Il a bien poussé son bidet.

Prov. et fig., Pousser le temps avec l' épaule, Temporiser, tâcher de gagner du temps. Il signifie aussi, Se désennuyer comme on peut, en attendant le moment que l' on désire.

POUSSER

POUSSER signifie aussi, Imprimer quelque mouvement à un corps, soit en le jetant, soit en le frappant. Il pousse bien une balle. Il pousse du premier coup jusqu' au tournant du mail. Vous avez poussé votre boule trop fort. Pousser un ballon avec le poing, avec le bras, avec le pied. Pousser le dé. Les vents ont poussé le navire dans le port, contre des récifs. Pousser la porte.

Pousser la porte au nez de quelqu' un, Empêcher quelqu' un d' entrer, en fermant la porte brusquement. Il voulait entrer dans la chambre, mais on lui poussa la porte au nez.

Pousser un clou dans une muraille, dans du bois, L' y faire entrer à force, en le frappant avec le marteau.

En termes d' Escrime, Pousser un coup de fleuret, un coup d' épée, une botte à quelqu' un, Lui porter un coup de fleuret, un coup d' épée, une botte.

Fig. et fam., Pousser une botte à quelqu' un, L' attaquer de paroles et le presser vivement.

Fig. et fam., Pousser sa pointe, Continuer ce qu' on a entrepris avec la même chaleur qu' on l' a commencé.

Pousser la voix, la pousser davantage, Parler plus haut. Il vieillit.

Pousser des cris, Crier. Pousser des soupirs, Soupirer.

En termes de Menuiserie et de Maçonnerie, Pousser des moulures, Former des moulures sur le bois, sur le plâtre, dans la pierre, avec les instruments convenables. Pousser une moulure à la main, au rabot.

En termes de Doreur sur cuir et de Relieur, Pousser des filets, des nervures, etc., Former sur le cuir ces sortes d' ornements, en y appliquant de l' or en feuilles par le moyen de roulettes ou de fers à dorer.

POUSSER

POUSSER signifie aussi, Porter plus loin, reculer. Le morceau de terre qu' il vient d' acheter le force à pousser son mur de clôture plus loin. L' ordonnance sur l' alignement des rues l' oblige à pousser deux pieds plus loin la façade de sa maison. Ce prince a pousse jusqu' à tel fleuve les limites de son royaume.

Il signifie encore, Prolonger, étendre. Ce mur de clôture n' a pas assez d' étendue, il faut le pousser trois mètres plus loin. Il faudrait pousser ce parterre plus loin. Il faut pousser cette allée jusqu' à tel endroit. On a poussé la tranchée, la sape jusqu' à cent pas de la contrescarpe. Ce prince a poussé ses conquêtes bien loin.

Il s' emploie, figurément et au sens moral, dans la signification de Porter, étendre. Pousser la raillerie trop loin. Pousser l' impudence, l' effronterie, la fourberie jusqu' au bout. Pousser bien loin la magnificence, le courage, la constance, la patience. Pousser un raisonnement trop loin. Pousser trop loin ses pensées, son ambition, ses espérances, sa vengeance, sa haine. Il pousse la valeur jusqu' à la témérité, la libéralité jusqu' à la profusion. Il a bien poussé sa fortune. Il a poussé loin sa fortune.

Pousser ses succès, Les augmenter, les continuer.

Pousser son travail, S' en occuper avec ardeur, avec continuité, et de manière à le faire avancer vers sa fin. On dit de même, Pousser des travaux, les pousser avec activité.

Pousser jusqu' au bout l' aventure, Suivre jusqu' à son dénoûment, jusqu' à sa conclusion une aventure dans laquelle on s' est engagé.

Absol. et fam., Poussez, Allez toujours, continuez.

POUSSER

POUSSER signifie aussi, figurément, Attaquer, offenser, choquer, presser. Vous me poussez trop. Si vous le poussez davantage, il sera obligé de se défendre. Il l' a poussé vivement dans la dispute.

Fig., Pousser quelqu' un à bout, Le mettre en colère, à force d' abuser de sa patience. Vous me poussez à bout. On dit de même, Pousser à bout la patience de quelqu' un.

En parlant D' une discussion, Pousser à bout quelqu' un, Le réduire à ne pouvoir répondre.

Fig., Pousser quelqu' un de questions, de plaisanteries, Le questionner beaucoup, le plaisanter beaucoup.

Fig. et fam., Pousser quelqu' un de nourriture, de bonne chère, Le faire trop manger. Il faut éviter de pousser les enfants de nourriture, de bonne chère. Il est poussé de nourriture, Il a beaucoup mangé. Avec le pronom personnel, Se pousser de nourriture.

POUSSER

POUSSER signifie aussi, figurément, Engager fortement, induire, inciter. On l' a poussé à se fâcher, à se battre, à déshériter son fils. Je ne voulais pas faire cette acquisition, c' est lui qui m' y a poussé.

POUSSER

POUSSER se dit en outre Des arbres et des plantes, dont les racines, les branches, les fleurs, etc., croissent, se développent. Les arbres commencent à pousser des boutons, des feuilles. Cet arbre pousse ses racines entre deux terres. Les petites branches que les arbres poussent au printemps sont ordinairement rougeâtres. La vigne pousse beaucoup de bois. Cet arbre pousse bien du bois, ne pousse que du bois.

POUSSER

POUSSER est aussi verbe neutre. Il se dit De tout accroissement qui a lieu dans les arbres et dans les plantes. Les arbres commencent à pousser. Ces fleurs poussent déjà. Les blés ont déjà poussé.

Il se dit aussi De la barbe, des cheveux, du poil, des ongles, etc. Sa barbe, ses cheveux, ses ongles, ont beaucoup poussé pendant sa maladie. Le poil des chevaux pousse pendant l' hiver.

Il se dit, en Architecture, Des terres, des voûtes, etc., qui font effort, par leur poids, contre les constructions destinées à les soutenir. Les terres ont poussé contre le mur du quai, de la terrasse. L' arche a poussé contre les culées du pont. La voûte, l' arcade a poussé sur les murs.

Ce mur pousse en dehors, Il se jette en dehors, il fait un ventre, et menace ruine.

Fig. et fam., Pousser à la roue, Aider. Il aurait obtenu cette grâce, si quelqu' un avait poussé à la roue.

Pousser aux ennemis, Aller aux ennemis pour les charger. Il est vieux et ne se disait que De la cavalerie.

Fam., Pousser jusqu' à tel endroit, Continuer sa route, sa marche jusqu' à tel endroit. Nous poussâmes jusqu' à la ville. Poussons jusqu' à ce village, et là nous ferons une halte.

Ce tableau pousse au noir, Ses couleurs noircissent.

POUSSER

POUSSER neutre, se dit aussi Des chevaux qui battent des flancs, lorsqu' ils ont la respiration difficile. Un cheval qui pousse. Ce cheval pousse beaucoup.

POUSSÉ, ÉE. participe

POUSSÉ, ÉE. participe Vin poussé, Vin gâté par une chaleur qui le fait fermenter hors de saison.

POUSSETTE. s. f.

POUSSETTE. s. f. Jeu d' enfants, qui consiste à mettre deux épingles en croix l' une sur l' autre, chacun poussant la sienne à son tour; celle qui se trouve dessus gagne l' autre. Jouer à la poussette.

POUSSIER. s. m.

POUSSIER. s. m. Le menu charbon, la poussière de charbon qui demeure au fond d' un bateau ou d' un sac de charbon. Ce n' est point du charbon, ce n' est que du poussier. On dit, dans un sens analogue, Du poussier de mottes à brûler.

Il se dit aussi de La poussière de poudre à canon.

Il se dit encore, en termes de Maçonnerie, Des recoupes de pierre passées à la claie, qu' on mêle au plâtre pour carreler, afin d' empêcher que le plâtre ne bouffe.

POUSSIÈRE. s. f.

POUSSIÈRE. s. f. Terre réduite en poudre très-fine. Faire élever la poussière en marchant. La poussière vole partout, pénètre partout. Il fait beaucoup de poussière. Il s' éleva des tourbillons de poussière. Un nuage de poussière leur dérobait la vue des ennemis. La poussière entre dans les yeux. Des meubles tout perdus de poussière. La poussière d' une bibliothèque. Des livres pleins de poussière. Secouer la poussière d' un habit, la poussière de ses souliers. La pluie a abattu la poussière. Réduire en poussière. Mettre en poussière. L' homme n' est que cendre et que poussière devant Dieu.

Poétiq., Mordre la poussière, Être tué dans un combat. Il fit mordre la poussière à son ennemi.

Poétiq., Il s' est couvert, il est couvert d' une noble poussière, se dit D' un homme de guerre qui s' est trouvé dans plusieurs combats.

Fig., Tirer quelqu' un de la poussière, Le tirer d' un état bas et misérable.

Fig. et par une sorte de mépris, La poussière du greffe, la poussière de l' école, la poussière du collége, etc., Le greffe, l' école, le collége, etc. Il est enseveli dans la poussière du greffe. Un pédant tout couvert de la poussière de l' école. On l' a tiré de la poussière du collége pour l' élever à ce haut emploi.

En Botanique, Poussière fécondante, ou Pollen, Corpuscules qui sont réunis comme une poussière dans les anthères des étamines, et qui sont le principe de la fécondation.

POUSSIF, IVE. adj.

POUSSIF, IVE. adj. Qui a la pousse. Il ne se dit proprement que Des chevaux. Un cheval poussif.

Par extens. et pop., C' est un gros poussif, se dit D' un gros homme qui a quelque peine à respirer. Dans cette phrase, Poussif est employé substantivement.

POUSSIN. s. m.

POUSSIN. s. m. Petit poulet nouvellement éclos. La poule et les poussins. Une poule qui appelle ses poussins, qui rassemble ses poussins.

Fig. et fam., Il est empêché comme une poule qui n' a qu' un poussin, se dit D' un homme trop embarrassé de peu de chose.

POUSSINIÈRE. s. f.

POUSSINIÈRE. s. f. Nom vulgaire de la constellation des Pléiades.

POUSSOIR. s. m.

POUSSOIR. s. m. T. d' Horlogerie. Cylindre terminé par un bouton qu' on pousse pour faire sonner une montre à répétition.

POUSSOLANE. s. f.

POUSSOLANE. s. f. Voyez POUZZOLANE.

POUT-DE-SOIE. s. m.

POUT-DE-SOIE. s. m. Voyez POU-DE-SOIE.

POUTRE. s. f.

POUTRE. s. f. Grosse pièce de bois équarri, qui sert à soutenir les solives ou les planches d' un plancher, et qu' on emploie aussi dans la construction des ponts, des navires, etc. Poutre de chêne. Poutre de sapin. Équarrir une poutre. Une poutre à vive arête. Mettre une poutre en place.

Fig., dans le style de l' Écriture, Voir une paille dans l' oeil de son prochain, et ne pas voir une poutre dans le sien, Remarquer jusqu' aux moindres défauts d' autrui, et ne pas voir les siens, quelque grands qu' ils soient.

POUTRELLE. s. f.

POUTRELLE. s. f. Petite poutre. Dans ce bâtiment il ne faut que des poutrelles.

POUVOIR. v. n.

POUVOIR. v. n. (Je puis ou je peux, tu peux, il peut; nous pouvons, vous pouvez, ils peuvent. Je pouvais. Je pus, tu pus, il put; nous pûmes, vous pûtes, ils purent. J' ai pu. Je pourrai. Je pourrais. Que je puisse. Que je pusse. Que j' eusse pu. Pouvant.) Avoir la faculté, être en état de. Pouvoir marcher. Je pourrais sortir. Je puis dépenser. Je ne puis vous répondre. Je ne peux pas dormir. Il n' a pu réussir dans cette affaire. Quand le pronom je doit suivre le verbe, on préfère puis à peux: on dit mieux, Puis-je vous être utile? que Peux-je vous être utile?

Sauve qui peut, Se sauve qui pourra, se tire du péril qui pourra. Le cri de sauve qui peut se fit entendre.

Au Trictrac, Jan qui ne peut, se dit Lorsqu' on bat une dame ou le coin à faux. Cela se dit aussi Lorsqu' une dame ne peut pas être jouée.

N' en pouvoir plus, Être dans un accablement causé, soit par la vieillesse, soit par la maladie, soit par la fatigue, le travail, la faim, la soif, etc. Je n' en puis plus. Il est fatigué à n' en pouvoir plus. Il est accablé de travail, il n' en peut plus. Je n' en puis plus de soif, de chaud, de lassitude. Quand il est arrivé chez lui, il n' en pouvait plus. Cet homme n' a plus guère à vivre, il n' en peut plus. Ce cheval n' en peut plus.

Fam., Ne pouvoir mais d' une chose, N' avoir contribué en aucune manière à quelque chose de fâcheux, à un malheur, n' en être pas cause. Je ne puis mais de cela. Je n' en puis mais. On l' accuse fort injustement de telle chose, il n' en peut mais. On emploie cette façon de parler à l' affirmative avec interrogation. Si cela est arrivé, en puis-je mais? Pouvait-il mais de cela? Puis-je mais de ce qui vous est arrivé?

Prov., Tel en pâtit qui n' en peut mais, se dit en parlant D' une personne qui porte la peine d' une faute à laquelle elle n' a point de part.

Prov., Si jeunesse savait et vieillesse pouvait! Si la jeunesse avait de l' expérience, et que la vieillesse eût de la force!

POUVOIR

POUVOIR s' emploie au subjonctif par une manière de voeu, de souhait. Puisse le ciel vous donner de longs jours! Puissiez-vous réussir dans vos projets! Puissent vos projets réussir! Puisse-t-il arriver bientôt!

POUVOIR

POUVOIR se dit souvent pour marquer la possibilité de quelque événement, de quelque dessein. Cela pourra arriver. Cela se peut faire. Cela pourrait bien être. Cela se peut. Cela ne se peut pas. Il pourrait bien en mourir.

Il s' emploie impersonnellement, dans cette signification. Il se peut que votre projet réussisse. Il pourra venir un temps meilleur. Il pourra, il pourrait arriver que... Il se pourra faire que... Il se pourrait que... Il peut se faire qu' il ne vienne pas.

Peut-être. Voyez cette expression à son rang alphabétique.

POUVOIR

POUVOIR s' emploie aussi activement, et signifie, Avoir l' autorité, le crédit, le moyen, la faculté, etc., de faire. Vous pouvez tout sur lui, sur son esprit. Si je puis quelque chose pour votre service, je m' y emploierai avec joie. C' est un homme qui peut beaucoup dans l' affaire dont il s' agit. Je ne puis rien en cela. Il peut beaucoup auprès de vos chefs. Il peut tout ce qu' il veut. Je ne crois pas le pouvoir.

Fam., Je ne puis qu' y faire, Je n' ai aucun moyen d' empêcher la chose dont il s' agit.

POUVOIR. s. m.

POUVOIR. s. m. Faculté de faire. En ce sens, il ne se dit qu' au singulier. Je n' ai ni le pouvoir ni la volonté de vous nuire. Je n' en ai pas le pouvoir. Il est en pouvoir d' obliger. Il n' est pas au pouvoir de l' esprit humain de concevoir de telles choses. Je m' emploierai pour vous de tout mon pouvoir. Ce que vous souhaitez de moi n' est pas en mon pouvoir. Cela passe mon pouvoir. On le dit aussi Des choses. Le feu a le pouvoir de calciner, de dissoudre tous les corps.

Avoir une personne ou une chose en son pouvoir, L' avoir en sa disposition, pouvoir en disposer à son gré. Il a tous ces papiers en son pouvoir. On dit de même, Être, tomber au pouvoir de quelqu' un, en son pouvoir.

Avoir une chose en son pouvoir, signifie aussi, La posséder, en avoir la possession. La plupart des choses que nous avons en notre pouvoir cessent de nous plaire.

POUVOIR

POUVOIR signifie encore, Droit, faculté d' agir pour un autre, en vertu de l' ordre, du mandement qu' on en a reçu, soit de bouche, soit par écrit. J' ai pouvoir de lui. Agir en vertu de pouvoir. Donner un pouvoir limité. Il lui a donné pouvoir d' acheter une maison, un domaine. Il fit cet achat de tableaux pour un tel, suivant le pouvoir qu' il en avait. Il lui a donné un pouvoir fort ample.

Être fondé de pouvoir, de pouvoirs, Avoir reçu d' une personne l' autorisation de suivre une affaire à sa place. On dit aussi substantivement, Un fondé de pouvoirs.

POUVOIR

POUVOIR signifie en outre, L' acte par lequel on donne pouvoir d' agir, de faire, etc.; et, en ce sens, il se met souvent au pluriel. Il a donné un pouvoir à son frère de transiger pour lui. Il a donné un pouvoir à son homme d' affaires. J' ai un pouvoir, un bon pouvoir par-devant notaires. J' ai montré, j' ai communiqué mon pouvoir. Le notaire étant chargé des pouvoirs de toutes les parties. Les ambassadeurs se sont communiqué leurs pouvoirs, ont exhibé leurs pleins pouvoirs, ont fait apparaître de leurs pouvoirs. Il a reçu des pleins pouvoirs. Ce ministre a un plein pouvoir pour traiter de la paix. Votre pouvoir n' est pas en bonne forme. Cela excède vos pouvoirs. Il a outre-passé ses pouvoirs. Procéder à la vérification des pouvoirs. Ses pouvoirs ont été vérifiés et ont été trouvés en règle.

POUVOIR

POUVOIR signifie, dans une acception particulière, Puissance, autorité, droit de commander. Pouvoir absolu, arbitraire, tyrannique, illimité. Pouvoir sans bornes. Abuser de son pouvoir. Commettre un abus de pouvoir. Ces deux princes se sont partagé le pouvoir. Parvenir au pouvoir. Aimer le pouvoir. Affermir son pouvoir. Limiter son pouvoir. Ambitionner le pouvoir. Les dépositaires du pouvoir. Usurper le pouvoir suprême. Faire sentir son pouvoir. Exercer le pouvoir. Pouvoir royal. Pouvoir législatif, exécutif, judiciaire. La division des pouvoirs. La lutte des pouvoirs. La balance des pouvoirs. Des pouvoirs balancés. Le pouvoir paternel.

Il se dit quelquefois Des personnes mêmes qui sont investies du pouvoir, de l' autorité politique. Flatter, encenser le pouvoir.

Il signifie aussi, Crédit, empire, ascendant. En ce sens, il ne se dit qu' au singulier. Il a beaucoup de pouvoir dans cette maison. Il a beaucoup de pouvoir auprès du ministre, sur l' esprit du ministre. Il n' a pas de pouvoir sur lui-même, sur ses passions. Cette vertu a un grand pouvoir sur les âmes. Il exerce un grand pouvoir sur les esprits.

POUVOIR

POUVOIR en termes de Jurisprudence, Capacité de faire une chose. Un furieux, un mineur n' ont pas pouvoir de faire testament. Une femme n' a pas pouvoir d' agir en justice sans l' autorisation de son mari.

POUVOIRS

POUVOIRS au pluriel, et en termes de Discipline ecclésiastique, Le pouvoir de confesser donné à un prêtre par son évêque. Ce prêtre a des pouvoirs. Il n' a pas pris de pouvoirs. On lui a refusé les pouvoirs. On lui a retiré ses pouvoirs.

POUZZOLANE. s. f.

POUZZOLANE. s. f. (Quelques-uns disent, Pozzolane.) Terre volcanique rougeâtre, qu' on mêle avec de la chaux pour en faire un mortier qui se durcit dans l' eau. La pouzzolane des environs de Naples, près Pouzzoles, est la plus estimée. L' Auvergne et le Vivarais renferment d' excellente pouzzolane.

PRAGMATIQUE. adj. f.

PRAGMATIQUE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Pragmatique sanction, qui se dit particulièrement d' Un règlement fait en matière ecclésiastique. La pragmatique sanction de saint Louis.

Absolument, La pragmatique sanction, L' ordonnance faite à l' assemblée de Bourges en 1438, par le roi Charles VII, pour recevoir ou modifier quelques décrets du concile de Bâle. Dans cette dernière acception, Pragmatique s' emploie aussi substantivement. La pragmatique ordonne, porte telle chose. Le concordat a révoqué la pragmatique.

PRAGMATIQUE

PRAGMATIQUE se dit en outre substantivement, dans quelques pays, Des actes qui contiennent la disposition que fait le souverain concernant ses États et sa famille. La pragmatique de l' empereur Charles VI.

PRAIRIAL. s. m.

PRAIRIAL. s. m. Le neuvième mois du calendrier républicain.

PRAIRIE. s. f.

PRAIRIE. s. f. Étendue de terre qui produit de l' herbe, du foin. Une grande, une petite prairie. Vaste prairie qui sert au pâturage. Il y a en cet endroit une prairie de deux lieues le long de la rivière. Aller à la prairie. Se promener dans la prairie, dans les prairies. Faucher l' herbe d' une prairie. Mettre des bestiaux dans une prairie, lorsqu' elle est fauchée. Une prairie pleine de meules de foin. Des canaux pour l' arrosement, pour l' irrigation des prairies.

Prairies artificielles, Terres labourables où l' on a semé, pour quelques années, différents genres d' herbes propres à la nourriture des animaux, comme trèfle, sainfoin, luzerne, etc.; par opposition à Prairies naturelles, Celles qui ne produisent, pendant longues années, que du foin, ou semé, ou venu en quelque sorte de lui-même.

Poét. et fig., L' émail des prairies, Les diverses fleurs qui y croissent.

PRALINE. s. f.

PRALINE. s. f. Amande qu' on fait rissoler dans du sucre. Manger des pralines. Servir des pralines. Pralines grises. Pralines rouges.

PRALINER. v. a.

PRALINER. v. a. Faire rissoler dans le sucre, à la manière des pralines. Praliner de la fleur d' orange.

PRALINÉ, ÉE. participe

PRALINÉ, ÉE. participe

PRAME. s. f.

PRAME. s. f. Sorte de navire de guerre à un seul pont, qui tire peu d' eau, et qui va à rames et à voiles.

PRATICABLE. adj. des deux genres

PRATICABLE. adj. des deux genres Qui peut être pratiqué, qui peut être employé, dont on peut se servir. Il a employé tous les moyens praticables pour venir à bout de cette affaire. Si la chose est praticable, on s' en occupera. Votre idée n' est pas praticable. Cela n' est pas praticable. Ce moyen, cette voie ne me semble nullement praticable.

Ces chemins ne sont pas praticables, Ils sont très-mauvais, on n' y passe qu' avec peine. Ce marais n' est pas praticable, On ne saurait le traverser. On dit de même, Ce gué n' est pas praticable dans ce moment-ci.

En termes de Décoration de théâtre, Porte, fenêtre praticable, Porte, fenêtre qui n' est pas seulement figurée, et par laquelle on peut réellement passer. On appelle, dans un sens plus général, et substantivement, Praticables, Les objets, tels que maisons, chemins, ponts, bancs, etc., qui, au lieu d' être peints sur une surface plane, sont figurés en bois, en toile et autres matières.

PRATICABLE

PRATICABLE s' emploie figurément et au sens moral. Cet homme n' est pas praticable dans le commerce de la vie, Il n' est pas facile de vivre avec lui. On dit de même, Son humeur quelquefois n' est pas praticable. Ce sens est familier et peu usité.

PRATICIEN. s. m.

PRATICIEN. s. m. Celui qui entend l' ordre et la manière de procéder en justice. Grand praticien. Bon praticien. Cet avoué est habile praticien.

PRATICIEN

PRATICIEN se dit aussi, dans plusieurs Arts, de Celui qui a beaucoup d' expérience, qui s' est plus livré à la pratique de son art qu' à la théorie. Il entend parfaitement la théorie de la mécanique, mais ce n' est pas un praticien. Dans beaucoup d' arts, les bons praticiens sont préférables aux plus grands théoriciens. Ce médecin est un bon praticien, un grand praticien.

Il s' emploie aussi adjectivement. Un médecin praticien. Il est plus praticien que théoricien.

PRATICIEN

PRATICIEN dans l' Art statuaire, L' ouvrier qui, d' après un modèle, travaille le marbre, et met à point la statue que le maître achève ensuite.

PRATIQUE. s. f.

PRATIQUE. s. f. T. didactique. Il signifie, en parlant D' art ou de science, L' application, l' usage des règles et des principes; par opposition à Théorie, qui en est la connaissance raisonnée. La pratique ne répond pas toujours à la théorie. Cet artiste joint la pratique à la théorie. Il a de la pratique, mais il n' a pas de théorie.

Une pratique éclairée, Une exécution dirigée par les principes. Une pratique aveugle, Celle qui n' est pas éclairée, qui n' est qu' une routine.

PRATIQUE

PRATIQUE signifie aussi, simplement, Exécution de ce que l' on a conçu, projeté, imaginé. Ce projet est beau, mais il sera difficile dans la pratique. Il a eu de grandes idées, mais il n' était pas facile d' en venir à la pratique.

PRATIQUE

PRATIQUE en parlant De vertus, de devoirs, signifie, Exercice, accomplissement. Cette vertu est d' une pratique difficile. Fort exact dans la pratique de certains devoirs extérieurs, il néglige celle des vertus essentielles.

Mettre en pratique, Mettre en exécution des préceptes, des projets, des idées, etc. Il connaît les règles, mais il ne les met point en pratique. Il y a des choses fort belles en théorie, qu' il est impossible de mettre en pratique. Ce n' est pas assez de connaître les préceptes de la morale, il faut les mettre en pratique.

PRATIQUE

PRATIQUE signifie quelquefois, Méthode, procédé, manière de faire certaines choses. Les médecins de ce pays ont une pratique assez heureuse, qui consiste à... Cette pratique n' est pas sans danger. Pratique ingénieuse, utile. Il a des pratiques particulières pour niveler, jauger, conduire, distribuer les eaux. On a trouvé, pour certaines opérations de géométrie, des pratiques mécaniques aussi certaines que les procédés les plus rationnels.

Il signifie aussi, Usage, coutume, manière, façon d' agir reçue dans un pays, dans une classe particulière de personnes. La pratique de ce pays est, à cet égard, telle que je vous le dis. C' est la pratique ordinaire des bons princes. C' est la pratique des courtisans. Dans ce sens, il est peu usité.

PRATIQUE

PRATIQUE signifie encore, Expérience, habitude des choses. C' est un homme qui a la pratique des affaires. Cet emploi ne me convient pas, je n' ai aucune pratique de ces sertes d' affaires. Ce comédien, ce poëte a la pratique du théâtre.

Il signifie quelquefois, Routine. Il n' a jamais étudié, il ne sait sa langue que par pratique. Il n' a jamais appris les règles de l' arithmétique, c' est par pratique qu' il fait ses calculs.

En Peinture, Peindre de pratique, Peindre de mémoire, de routine, sans consulter la nature. On dit dans le même sens, Cette figure est faite de pratique.

PRATIQUES

PRATIQUES au pluriel, se dit, dans un sens particulier, de Certains exercices, de certains actes extérieurs relatifs au culte. Pratiques de dévotion, de piété. Pratiques religieuses. Pratiques superstitieuses. Une religion chargée de pratiques. Cette femme est fort exacte à toutes ses pratiques de dévotion. Un dévot à petites pratiques.

Il se dit aussi de Menées et d' intelligences secrètes avec des personnes d' un parti contraire. Faire de sourdes pratiques. Entretenir des pratiques avec le commandant d' une place.

PRATIQUE

PRATIQUE se dit encore de La chalandise que toutes sortes de marchands, d' artisans et d' ouvriers, ont pour le débit de leurs marchandises, pour ce qui concerne leur profession. Ce marchand a bien de la pratique. Ce tailleur est celui qui a le plus de pratique. Vous me servez mal, vous n' aurez plus ma pratique. Si vous voulez conserver ma pratique, il faut me servir mieux.

Il se dit également de L' exercice et de l' emploi que les avoués et les médecins ont dans leur profession. Cet avoué a plus de pratique que tous ses confrères. Ce médecin a beaucoup de pratique.

Fig. et fam., Cet homme a bien de la pratique, on lui donne bien de la pratique, Il a beaucoup d' ouvrage, beaucoup de besogne à faire, on lui donne beaucoup de choses à faire. Par menace, Je lui donnerai bien de la pratique, Je lui donnerai bien de l' exercice, bien de l' embarras. Ces phrases ont vieilli.

PRATIQUE

PRATIQUE se dit, par extension, Des personnes mêmes qui achètent habituellement chez un marchand, qui emploient habituellement un artisan, un ouvrier, un avoué, un médecin, etc. Cet épicier a d' excellentes pratiques. Ce boucher a presque toutes les pratiques du quartier. Ce tailleur ne sait pas garder, conserver, contenter ses pratiques. Depuis le temps que vous êtes ma pratique, vous n' avez point eu à vous plaindre de moi. Ce marchand a perdu depuis peu une de ses meilleures pratiques. Il vient tous les jours de nouvelles pratiques à ce marchand, à cet avoué, à ce médecin.

C' est une bonne pratique, Il y a à gagner avec cette personne, elle achète beaucoup, elle paye bien. On dit, dans le sens contraire, C' est une mauvaise pratique.

PRATIQUE

PRATIQUE se dit encore de Toute la clientèle de l' étude d' un avoué, de l' étude d' un notaire. Cet avoué, ce notaire vendra bien sa pratique, quand il se défera de sa charge. Sa pratique vaut mieux que sa charge. On dit plus ordinairement, Étude.

PRATIQUE

PRATIQUE se dit aussi de La manière de procéder devant les tribunaux, et en général de Tout ce qui est relatif aux actes que font les officiers de justice, notamment les avoués et les huissiers. Ce n' est pas assez qu' un avocat connaisse les lois et les ordonnances, il faut encore qu' il entende bien la pratique. Cet avoué entend fort bien la pratique. Cela est contre toutes les règles de la pratique. Forclusion, Référé, Licitation, etc., sont des termes de pratique. Style de pratique.

PRATIQUE

PRATIQUE en termes de Marine, Liberté d' aborder et de débarquer. On a refusé pratique à ce bâtiment, parce qu' il venait d' un lieu soupçonné d' infection contagieuse. Recevoir, obtenir pratique. On donna pratique à ce navire après qu' il eut fait la quarantaine. Nous ne pûmes jamais avoir pratique avec les habitants de cette île. On dit de même, Entrer en libre pratique, être admis à la libre pratique, après avoir fait quarantaine.

PRATIQUE

PRATIQUE se dit en outre d' Un instrument d' acier ou de fer-blanc, que les joueurs de marionnettes mettent dans leur bouche, pour changer le son de leur voix, quand ils font parler Polichinelle.

Prov., fig. et pop., Il a avalé la pratique de Polichinelle, se dit D' un homme qui a la voix très-enrouée.

PRATIQUE. adj. des deux genres

PRATIQUE. adj. des deux genres Qui ne s' arrête pas à la simple spéculation, qui tend, qui conduit à l' action, qui agit. Cette science se divise en spéculative et en pratique. Il y a la géométrie spéculative et la géométrie pratique. Cours théorique et pratique. Instruction pratique. Morale pratique. Vertu pratique.

Un philosophe pratique, Un homme qui, sans s' occuper particulièrement de philosophie, règle sa vie d' après les principes de la morale et de la raison.

En termes de Marine, Un pilote, un marin pratique de quelque parage, ou simplement, Un pratique, Un pilote, un marin qui a appris à connaître un parage pour y avoir plusieurs fois navigué.

PRATIQUEMENT. adv.

PRATIQUEMENT. adv. Dans la pratique. Vous avez raison théoriquement, mais pratiquement vous auriez tort.

PRATIQUER. v. a.

PRATIQUER. v. a. Mettre en pratique. Il ne suffit pas de savoir les règles de cet art, les principes de cette science, il faut aussi les pratiquer. Pratiquer la vertu, les bonnes oeuvres. Pratiquer des austérités. Pratiquer les commandements de Dieu. Les habiles gens le pratiquent ainsi. Cela ne se pratique point en France. Cela se pratique ainsi.

Il s' emploie aussi absolument. La théorie ne suffit pas, il faut pratiquer. On ne peut acquérir d' habileté qu à force de pratiquer.

PRATIQUER

PRATIQUER en parlant De certaines professions, signifie, Exercer. Pratiquer la médecine, la chirurgie. Cet homme de loi a long-temps pratiqué dans différentes juridictions. Dans cette dernière phrase, Pratiquer se prend absolument.

PRATIQUER

PRATIQUER signifie aussi, Fréquenter, hanter. J' ai assez pratiqué cet homme-là, pour savoir de quoi il est capable. Il ne pratique que des gens de bien.

Il signifie encore, Solliciter, tâcher d' attirer et de gagner à son parti, suborner. Il avait pratiqué les principaux habitants de la ville, les principaux officiers de l' armée. Les domestiques qu' il avait pratiqués, lui donnèrent entrée dans la maison.

En Matière criminelle, Pratiquer des témoins, Les suborner.

Pratiquer des intelligences, Se les ménager. Il avait pratiqué dans cette place des intelligences qui lui ont donné le moyen de la surprendre.

PRATIQUER

PRATIQUER en termes d' Architecture, Trouver, procurer adroitement certaines petites commodités dans un bâtiment, en ménageant le terrain, la place. On a pratiqué un petit escalier dans l' épaisseur du mur. Il n' y avait point de garde-robes dans cet appartement on a trouvé le moyen d' y en pratiquer.

Pratiquer un trou, une ouverture, Percer, faire un trou, une ouverture. Pratiquer un chemin, un sentier, Frayer un chemin, un sentier.

PRATIQUÉ, ÉE. participe

PRATIQUÉ, ÉE. participe Cet homme était pratiqué d' avance, Il était aposté, instruit, suborné par quelqu' un.

PRÉ. s. m.

PRÉ. s. m. Terre où l' on recueille du foin, ou qui sert au pâturage. Un grand, un bon pré. Bas pré. Haut pré. Pré vert. Pré fleuri. La verdure, les fleurs des prés. Ce pré porte de bon foin. Faucher un pré. Les chevaux, les boeufs paissent dans les prés. Une pièce de pré de vingt arpents. Tous ses prés ont été noyés, remplis de sable, par le débordement de la rivière.

Aller, se rendre, se trouver sur le pré, Aller, se trouver au lieu assigné pour un combat singulier.

PRÉADAMITES. s. pl. des deux genres

PRÉADAMITES. s. pl. des deux genres Sectaires chrétiens qui prétendaient qu' avant Adam il avait existé d' autres hommes.

PRÉALABLE. adj. des deux genres

PRÉALABLE. adj. des deux genres Qui doit être dit, être fait, être examiné avant qu' on passe outre. Il est principalement usité dans les discussions d' affaires. Dans les négociations et les traités, la communication des pouvoirs est une chose préalable. Une personne majeure ne peut pas se marier sans le consentement de ses père et mère, ou sans une sommation préalable. Il n' a pas rempli les conditions préalables. C' est un point, c' est une question préalable Pour juger du droit de cet enfant à l' hérédité de son père, il est préalable de savoir son état, et s' il est légitime.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au masculin. Avant que de procéder au jugement de cette affaire, avant que de décider cette question, avant que de faire telle chose, c' est un préalable que de... C' est un préalable nécessaire. Il y a un préalable.

Demander, réclamer la question préalable, dans le langage des délibérations publiques, Demander qu' on décide s' il y a ou s' il n' y a pas lieu de délibérer sur une proposition qui vient d' être faite; et, dans l' usage ordinaire, Demander qu' on ne délibère pas sur cette proposition. On dit de même, Cette proposition fut écartée, on a écarté cette proposition par la question préalable.

AU PRÉALABLE. loc. adv.

AU PRÉALABLE. loc. adv. Auparavant, avant toutes choses. Il faut au préalable voir si...

PRÉALABLEMENT. adv.

PRÉALABLEMENT. adv. Il signifie la même chose que Au préalable. Avant que de juger le fond, il faut préalablement... Préalablement à toute discussion, il faut s' occuper de...

PRÉAMBULE. s. m.

PRÉAMBULE. s. m. Espèce d' exorde, d' avant-propos. Préambule ingénieux, bien tourné. Long, ennuyeux préambule. Faire un préambule. Préambule inutile. Préambule nécessaire.

Le préambule d' une loi, d' un édit, d' une ordonnance, La partie préliminaire d' une loi, d' un édit, etc., dans laquelle le législateur expose son intention, ses vues, la nécessité ou l' utilité du nouveau règlement.

PRÉAMBULE

PRÉAMBULE se dit, par extension et familièrement, Des discours vagues, qui n' ont rien de déterminé, de précis, qui ne vont point au fait. Point de préambule, venez au fait. Il m' ennuie avec ses préambules. Il m' a fallu essuyer une heure durant ses ennuyeux préambules. C' est un faiseur de préambules.

PRÉAU. s. m.

PRÉAU. s. m. Petit pré. Il ne se dit plus que de Cet espace découvert qui est au milieu du cloître des maisons religieuses, ou de La cour d' une prison. Toute prison devrait avoir son préau. Ce prisonnier se promène au préau, sur le préau. Il a la liberté du préau, d' être sur le préau.

PRÉBENDE. s. f.

PRÉBENDE. s. f. Revenu ecclésiastique, attaché, annexé ordinairement à une chanoinie. Il a obtenu un canonicat en cour de Rome, mais il n' a point de prébende.

Il se dit quelquefois Du canonicat même. La prébende qui lui a été assignée n' est pas des meilleures.

PRÉBENDÉ, ÉE. adj.

PRÉBENDÉ, ÉE. adj. Qui jouit d' une prébende. Chanoine prébendé.

PRÉBENDIER. s. m.

PRÉBENDIER. s. m. Ecclésiastique qui, en certaines fonctions, sert au choeur au-dessous des chanoines. Ce chapitre est composé de vingt-quatre chanoines et d' autant de prébendiers.

PRÉCAIRE. adj. des deux genres

PRÉCAIRE. adj. des deux genres Qui ne s' exerce que par une tolérance qui peut cesser, par une permission révocable, par emprunt, avec dépendance, avec incertitude. Autorité précaire. Pouvoir précaire. Possession précaire. Son état est précaire. Existence précaire. Vie précaire.

Il est aussi substantif, en termes de Jurisprudence, et se dit en parlant Des choses dont on ne jouit, dont on n' a l' usage que par une concession toujours révocable au gré de celui qui l' a faite. Il ne jouit de cette terre que par précaire, qu' à titre de précaire.

PRÉCAIREMENT. adv.

PRÉCAIREMENT. adv. D' une manière précaire. Il en jouit précairement.

PRÉCAUTION. s. f.

PRÉCAUTION. s. f. Ce qu' on fait par prévoyance, pour ne pas tomber en quelque inconvénient, pour éviter quelque mal. Précaution nécessaire. Précaution inutile. Prendre ses précautions. Apporter toutes les précautions nécessaires à une chose. User de précaution. Se purger, se faire saigner par précaution. Une médecine, une saignée de précaution.

Prov., Trop de précaution nuit, Une précaution excessive tourne souvent au désavantage de celui qui la prend.

Précautions oratoires, Moyens adroits et détournés qu' un orateur emploie pour se concilier la bienveillance de ses auditeurs, ou pour affaiblir des préventions qui seraient contraires à l' objet qu' il se propose.

PRÉCAUTION

PRÉCAUTION signifie aussi, Circonspection, ménagement, prudence. On ne doit attaquer certains préjugés qu' avec précaution. Se conduire avec précaution.

PRÉCAUTIONNER. v. a.

PRÉCAUTIONNER. v. a. Prémunir quelqu' un par ses conseils contre quelque mal dont il est menacé. Précautionner les fidèles contre l' erreur.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel; et alors il signifie, Prendre ses précautions. Se précautionner contre le chaud, contre le froid. Il est bon de se précautionner contre les maux qui nous menacent, contre la malice des hommes.

PRÉCAUTIONNÉ, ÉE. participe

PRÉCAUTIONNÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et signifie, Prudent, avisé. C' est un homme fort précautionné.

PRÉCÉDEMMENT. adv.

PRÉCÉDEMMENT. adv. Auparavant, ci-devant. Comme nous avons dit précédemment.

PRÉCÉDENT, ENTE. adj.

PRÉCÉDENT, ENTE. adj. Qui précède, qui est immédiatement avant. Il se dit ordinairement par rapport au temps. Le jour précédent. Je vous ai écrit par le courrier précédent. Sous le règne précédent. Dans l' assemblée précédente. Cette clause était portée dans le bail précédent.

Il se dit aussi, quelquefois, par rapport au rang, à l' ordre. J' ai traité cette matière dans le livre précédent, dans le chapitre précédent. Vous trouverez cette citation à la page précédente.

PRÉCÉDENT

PRÉCÉDENT s' emploie aussi substantivement, dans le langage des assemblées politiques, et signifie, Un fait, un exemple antérieur qu' on invoque comme autorité. Citer un précédent. Les précédents sont en faveur de cette opinion. L' autorité des précédents.

PRÉCÉDER. v. a.

PRÉCÉDER. v. a. Aller devant, marcher devant. Les gardes qui précédaient la voiture du roi. Le régiment était précédé de sa musique. Il les précédait d' une lieue. Comme il nous précède, c' est lui qui nous annoncera.

Il se dit aussi par rapport au temps. La musique précéda le souper. Cet accès de fièvre fut précédé d' une grande lassitude. Ils croient que cet événement fut précédé de plusieurs prodiges. Ceux qui nous ont précédés, et ceux qui viendront après nous.

Il se dit quelquefois par rapport au rang, à l' ordre. Dans le chapitre qui précède.

Il signifie particulièrement, Tenir le premier rang, avoir le pas sur un autre. Précéder en dignité, en honneur.

PRÉCÉDÉ, ÉE. participe

PRÉCÉDÉ, ÉE. participe

PRÉCEINTE. s. m.

PRÉCEINTE. s. m. T. de Marine. Il se dit Des bordages peu élevés qui règnent tout autour d' un bâtiment, et qui en distinguent les étages. C' est ce que l' on nomme autrement Lisse.

PRÉCEPTE. s. m.

PRÉCEPTE. s. m. Règle, leçon, enseignement. Les préceptes de la rhétorique, de la morale. Donner de bons préceptes. Suivre exactement les préceptes qu' on a reçus. Cette pièce de théâtre est conforme aux préceptes de l' art. Les préceptes qu' un régent, qu' un maître donne à son écolier. Les Remarques de Vaugelas contiennent d' excellents préceptes pour la langue.

PRÉCEPTE

PRÉCEPTE signifie aussi, Commandement; et, en ce sens, il ne se dit guère que Des commandements de Dieu, des commandements de l' Église, de ce qui nous est ordonné dans l' Évangile. Précepte affirmatif. Précepte négatif. Les préceptes de la loi se réduisent à aimer Dieu de tout son coeur et son prochain comme soi-même. Jeûner le carême est un des préceptes de l' Église. Cela est de précepte. Dans l' Évangile, il faut distinguer les préceptes d' avec les conseils. Ce que vous dites là n' est pas un précepte, ce n' est qu' un conseil.

PRÉCEPTEUR. s. m.

PRÉCEPTEUR. s. m. Celui qui est chargé de l' instruction et de l' éducation d' un enfant, d' un jeune homme. Précepteur habile. Savant précepteur. Cet homme a pris un tel pour précepteur de son fils. Il a donné un précepteur à son fils. Il eut un tel pour précepteur. Il a été précepteur du roi, du prince royal, etc.

Il se dit, par extension, de Tous ceux qui instruisent les autres. Les philosophes sont les précepteurs du genre humain. Dans l' apologue, les animaux sont les précepteurs des hommes.

PRÉCEPTORAL, ALE. adj.

PRÉCEPTORAL, ALE. adj. Qui appartient au précepteur. Ton préceptoral. Gravité préceptorale. Il est peu usité.

PRÉCEPTORAT. s. m.

PRÉCEPTORAT. s. m. État, fonction de précepteur. Les devoirs du préceptorat. Pendant le temps de son préceptorat.

PRÉCESSION. s. f.

PRÉCESSION. s. f. T. d' Astron. Il n' est usité que dans cette phrase, La précession des équinoxes, Le mouvement rétrograde des points équinoxiaux.

PRÊCHE. s. m.

PRÊCHE. s. m. Il se dit Des sermons que les ministres de la religion protestante font dans leurs temples. Aller, assister au prêche.

Il se dit aussi Du lieu où les protestants s' assemblent pour l' exercice de leur religion. Les seigneurs protestants hauts justiciers avaient droit de prêche dans leurs terres. On abattit tous les prêches en France, lors de la révocation de l' édit de Nantes.

Fam., Aller au prêche, se rendre au prêche, quitter le prêche, Embrasser la religion protestante, ou la quitter.

PRÊCHER. v. a.

PRÊCHER. v. a. Annoncer la parole de Dieu, instruire le peuple par des sermons. Prêcher l' Évangile. Prêcher la parole de Dieu. Prêcher les mystères de la religion chrétienne. Prêcher les vérités évangéliques. Prêcher l' Évangile aux infidèles.

Prêcher l' avent, le carême, une octave, Prêcher dans une même église durant tout l' avent, durant tout le carême, durant toute une octave.

PRÊCHER

PRÊCHER se dit aussi en parlant Des personnes auxquelles on annonce la parole de Dieu. Prêcher les chrétiens. Prêcher les fidèles. Saint Pierre prêchait les gentils.

Fig. et fam., Vous prêchez un converti, Vous voulez persuader un homme qui est déjà convaincu.

PRÊCHER

PRÊCHER s' emploie aussi absolument. Prêcher bien. Prêcher mal. Il a prêché en apôtre, en missionnaire. Il a prêché sur le danger des mauvaises lectures.

Fig., Prêcher d' exemple, Pratiquer le premier tout ce que l' on conseille aux autres de faire.

Fig. et fam., Prêcher dans le désert, N' avoir pas d' auditeurs, ou n' être point écouté.

Fig. et fam., Cet homme ne fait que prêcher, Il fait des remontrances à tout propos.

Prov. et fig., Prêcher pour son saint, pour sa paroisse, Louer, vanter une personne, une chose par des motifs d' intérêt personnel.

PRÊCHER

PRÊCHER signifie quelquefois, par extension, Publier, recommander, répandre, soit de vive voix, soit par écrit. Prêcher la vertu. Cet auteur prêche une morale sévère. Vous prêchez là des maximes pernicieuses. Il prêche toujours l' économie.

Fam., Ne faire que prêcher malheur, que prêcher misère, Ne parler que pour annoncer quelque chose de fâcheux. On dit dans une acception pareille, Prêcher toujours famine.

Fam., Prêcher toujours la même chose, Répéter sans cesse les mêmes propos.

PRÊCHER

PRÊCHER signifie quelquefois, familièrement, Remontrer, faire des remontrances. On le prêche inutilement là-dessus. On le prêche pour se marier. Après l' avoir long-temps prêché, je n' y ai rien pu gagner.

Prov., On a beau prêcher qui n' a cure de bien faire (quelques-uns disent coeur au lieu de cure), C' est inutilement qu' on fait des remontrances à un homme qui ne veut pas se porter au bien.

PRÊCHER

PRÊCHER signifie aussi quelquefois familièrement, Louer, vanter quelque action, quelque chose. Il prêche toujours la grandeur de ses ancêtres. Il prêche ses exploits à tout le monde.

PRÊCHÉ, ÉE. participe

PRÊCHÉ, ÉE. participe

PRÊCHEUR. s. m.

PRÊCHEUR. s. m. Prédicateur, celui qui prêche. Il ne se dit que par ironie, par dérision. Voilà un beau prêcheur. Voilà un pauvre prêcheur, un mauvais prêcheur.

Fam., C' est un prêcheur éternel, se dit D' un homme qui se mêle de faire toujours des réprimandes, des remontrances sur les moindres choses. On dit quelquefois, Prêcheuse au féminin. Vous êtes une jolie prêcheuse.

Prêcheurs, ou adjectivement, Frères prêcheurs, Les religieux de l' ordre de Saint-Dominique.

PRÉCIEUSE. s. f.

PRÉCIEUSE. s. f. Femme qui est affectée dans son air, dans ses manières, et principalement dans son langage. C' est une précieuse. Il n' est rien de si incommode qu' une précieuse. Ce mot, dans l' origine, ne se prenait pas en mauvaise part comme aujourd' hui. La comédie des Précieuses ridicules.

PRÉCIEUSEMENT. adv.

PRÉCIEUSEMENT. adv. Avec grand soin. Il s' emploie le plus souvent avec les verbes Garder, conserver, et se dit en parlant Des choses que l' on conserve comme ayant beaucoup de prix, comme étant fort chères à celui qui les possède. Il y a plusieurs siècles que l' on garde précieusement ce manuscrit dans cette bibliothèque. Je conserverai précieusement cette marque de votre amitié. Il a conservé précieusement la mémoire, le souvenir des bienfaits qu' il a reçus.

En termes de Peinture, Un tableau précieusement fait, Un tableau dont la touche est très-soignée et très-recherchée. Un bas-relief, une statue précieusement exécutés, Exécutés avec le plus grand soin.

PRÉCIEUX, EUSE. adj.

PRÉCIEUX, EUSE. adj. Qui est de grand prix. Une étoffe précieuse. Des meubles précieux. Le plus précieux des métaux. La Madeleine versa sur les pieds du Seigneur un onguent précieux. Cet ouvrage, que la matière et le travail rendent également précieux.

Pierres précieuses, Les diamants, les rubis, les émeraudes, les saphirs, les topazes, etc.

PRÉCIEUX

PRÉCIEUX se dit figurément D' un avantage considérable, et des choses dont on peut tirer une grande utilité, un grand profit. Il en est résulté pour lui un avantage précieux. Il a fait une découverte précieuse. Il n' y a rien de si précieux que le temps. Votre temps vous est précieux. Je me reproche de vous avoir dérobé des moments précieux, si précieux.

Communém., Les moments sont précieux, Pour faire réussir l' affaire dont il s' agit, il n' y a point de temps à perdre.

PRÉCIEUX

PRÉCIEUX se dit généralement De tout ce qui nous est cher, et dont nous faisons un cas particulier. Je garde cette lettre comme un gage précieux de son amitié. Cet enfant est précieux à son père et à sa mère. Sa vie est précieuse à l' État, à sa famille. Conservez cette tête précieuse. L' Écriture dit à peu près dans le même sens, La mort des saints est précieuse devant Dieu.

Il se dit encore, par respect, Du corps et du sang de Notre-Seigneur, et des reliques des saints. Le précieux sang de Notre-Seigneur. Recevoir le précieux corps de Notre-Seigneur, son précieux sang. Une précieuse relique.

PRÉCIEUX

PRÉCIEUX signifie aussi, Affecté, et se dit principalement Des manières, du langage, du style. Il a des manières précieuses, un air précieux. Il parle un langage précieux. Style précieux.

En termes de Peinture, Ce tableau est d' un fini précieux, Ce tableau est peint avec un soin extrême. On dit dans un sens analogue, Ce bijou est d' un travail précieux.

PRÉCIEUX

PRÉCIEUX s' emploie quelquefois substantivement. Le précieux de son style fatigue. Il est d' un précieux insupportable.

PRÉCIOSITÉ. s. f.

PRÉCIOSITÉ. s. f. Affectation dans les manières et dans le langage. Il est peu usité.

PRÉCIPICE. s. m.

PRÉCIPICE. s. m. Abîme, lieu très-profond, où l' on ne peut tomber sans péril de sa vie. Précipice profond. Précipice affreux. Le fond du précipice. Marcher à travers des précipices. Marcher entre deux précipices. Ce lieu est plein de précipices. Ce chemin est bordé de précipices. Tomber dans un précipice. Jeter, pousser dans le précipice. Tirer quelqu' un du précipice. Être sur le bord du précipice. Se sauver du précipice. Nous étions sur le penchant du précipice.

Il se dit figurément d' Un grand malheur, d' une grande disgrâce, d' un grand danger. Les passions, les mauvais conseils entraînent les hommes dans le précipice. Une vaine ambition l' a poussé jusqu' au bord du précipice. Une seule faute l' a jeté dans le précipice. Ses affaires étaient dans un état désespéré, on l' a tiré du précipice. Il marche sur le bord du précipice; s' il ne change pas de conduite, il est perdu.

PRÉCIPITAMMENT. adv.

PRÉCIPITAMMENT. adv. Avec précipitation, à la hâte. Courir précipitamment. Il ne faut rien faire précipitamment.

PRÉCIPITANT. s. m.

PRÉCIPITANT. s. m. T. de Chimie. Ce qui opère la précipitation. L' acide sulfurique est le précipitant des sels de baryte et de plomb dissous.

PRÉCIPITATION. s. f.

PRÉCIPITATION. s. f. Extrême vitesse, grande hâte. Marcher avec précipitation, avec trop de précipitation.

Il se dit figurément Du trop d' empressement, de la trop grande vivacité que l' on met, soit à former quelque dessein, soit à dire ou à faire quelque chose. Faire les choses avec précipitation. La précipitation gâte la plupart des affaires. Il faut penser, parler, agir mûrement et sans précipitation.

PRÉCIPITATION

PRÉCIPITATION en termes de Chimie, Action par laquelle une matière solide est séparée de son dissolvant, et se réunit au fond du vase. La précipitation de l' argent. La précipitation du sulfate de baryte.

PRÉCIPITER. v. a.

PRÉCIPITER. v. a. Jeter d' un lieu élevé dans un lieu fort bas, jeter dans un lieu profond. Précipiter un homme du haut des murailles dans le fossé. Les anciens Romains précipitaient certains criminels du haut de la roche Tarpéienne. Jéhu fit précipiter Jézabel par une fenêtre. Dieu précipita les anges rebelles dans les enfers.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Se précipiter d' une fenêtre dans la rue, d' un troisième étage dans la cour. Sapho se précipita dans la mer. Le cheval s' est précipité dans un abîme avec le cavalier qu' il portait. Ce fleuve, ce torrent se précipite avec grand bruit du haut des rochers.

Se précipiter sur quelqu' un, S' élancer sur lui. Il se précipita sur lui pour le frapper.

Ils se sont précipités dans les bras l' un de l' autre, Ils se sont embrassés avec empressement. On dit de même, Le peuple, la foule se précipitait au-devant de lui, Se portait au-devant de lui avec empressement, avec ardeur.

PRÉCIPITER

PRÉCIPITER au figuré, signifie, Faire tomber dans un grand malheur, dans une grande disgrâce, dans un grand danger. Les vices l' ont précipité dans l' infortune. On l' a précipité dans un abîme de maux. La révolution qui le précipita du trône. La guerre a précipité cette nation dans de grands malheurs. On a précipité ce pays dans une guerre funeste.

Il s' emploie aussi, en ce sens, avec le pronom personnel. Il s' est précipité dans toutes sortes d' excès, de désordres. Il se précipite aveuglément dans le danger, dans les occasions périlleuses.

PRÉCIPITER

PRÉCIPITER signifie aussi, figurément, Hâter, accélérer, rendre prompt et rapide. Ce musicien précipite le mouvement de ce morceau. Cet acteur précipite trop son débit. Dans la crainte d' être atteint, il précipitait ses pas. Cette rivière, resserrée entre ses bords, précipite son cours. L' ennemi a précipité sa retraite, sa fuite. Cette démarche a précipité sa perte, sa ruine, sa chute. Il a précipité son retour. Il faut précipiter le jugement de cette affaire. Laissons arriver le moment d' agir, ne le précipitons pas. Cet homme gâte toutes les affaires en les précipitant. Les gens sages ne précipitent rien.

Il s' emploie également, dans cette signification, avec le pronom personnel. Il s' est trop précipité dans cette affaire. Ne vous précipitez pas.

PRÉCIPITER

PRÉCIPITER en termes de Chimie, Séparer, par un réactif, une matière solide d' une liquide où elle était dissoute, et la réunir au fond du vase. Le fer précipite le cuivre de sa dissolution dans les acides. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Du mercure qui se précipite. On dit aussi neutralement, Cette matière précipite en blanc, en noir, en vert, en jaune, etc., par tel réactif.

PRÉCIPITÉ, ÉE. participe

PRÉCIPITÉ, ÉE. participe Précipité du haut en bas. Course précipitée. Marcher à pas précipités. Départ précipité. Mouvement précipité. Mercure précipité.

PRÉCIPITÉ

PRÉCIPITÉ est aussi substantif, en termes de Chimie, et signifie, Une matière dissoute, séparée de son dissolvant par le moyen de quelque précipitant, et tombée au fond du vase. Un précipité de mercure. Le nitrate de baryte décèle la plus petite quantité d' acide sulfurique, dans un liquide, en y produisant tout à coup un précipité blanc. Précipité floconneux, cristallin, etc.

PRÉCIPUT. s. m.

PRÉCIPUT. s. m. T. de Jurispr. Avantage que le testateur ou la loi donne à un des cohéritiers par-dessus les autres, avec lesquels néanmoins il partage le reste de l' hérédité. Dans cette acception, il n' est guère d' usage qu' avec la préposition Par. Le père a donné cette terre par préciput à un de ses fils. Son oncle lui avait laissé sa charge par préciput. Entre nobles, l' aîné avait la principale maison avec le vol du chapon par préciput, et avant partage.

Il se dit aussi de L' avantage stipulé, par contrat de mariage, en faveur de l' époux survivant. Cette femme a un bon préciput. Elle a pris pour son préciput telle chose. Elle a pris son préciput en argent, en meubles. Elle a vingt mille francs de préciput. Le mari a pris pour préciput la bibliothèque.

PRÉCIS, ISE. adj.

PRÉCIS, ISE. adj. Fixe, déterminé, arrêté. Temps précis. Jour précis. Venir à l' heure précise. À cinq heures précises. Au terme précis. Je ne sais pas la date précise de cet événement.

Faire des demandes précises, Faire en justice des demandes expresses et formelles.

Prendre des mesures précises, Justes, allant bien au but.

Dire quelque chose de précis, De formel.

PRÉCIS

PRÉCIS en parlant Du discours ou du style, signifie, Qui a de la précision, qui dit exactement tout ce qu' il faut, et qui ne dit rien de trop, où il n' y a rien de superflu. Discours précis. Style précis. Langage précis.

Il se dit aussi Des personnes. Un écrivain précis. Cet homme est net et précis dans ses discours. Thucydide est de tous les historiens grecs le plus serré et le plus précis.

PRÉCIS. s. m.

PRÉCIS. s. m. Le sommaire, l' abrégé de ce qu' il y a de principal, de plus essentiel, de plus important dans une affaire, dans un livre, dans une histoire, etc. Il nous a donné le précis, tout le précis de cette affaire. Voilà le précis de ce livre. Il a écrit un Précis de l' histoire ancienne, de l' histoire d' Angleterre.

PRÉCISÉMENT. adv.

PRÉCISÉMENT. adv. Exactement, au juste, sans manquer à rien. Dire, écrire précisément ce qu' il faut. Il a fait les choses précisément comme il l' avait promis. Répondez précisément à ce qu' on vous demande. Il est venu précisément à l' heure indiquée. Il est parti précisément à six heures. Voilà précisément le lieu où la chose s' est passée. Voilà précisément la manière dont l' affaire s' est passée.

Il s' emploie quelquefois, dans le langage familier, comme réponse affirmative, et signifie, Tout juste, c' est cela même. Quoi! vous allez vendre votre domaine, et acheter des rentes à la place? --- Précisément.

PRÉCISER. v. a.

PRÉCISER. v. a. Fixer, déterminer. Il faut préciser davantage les faits, les termes de la question. Préciser les époques, les dates, les circonstances.

PRÉCISÉ, ÉE. participe

PRÉCISÉ, ÉE. participe

PRÉCISION. s. f.

PRÉCISION. s. f. Exactitude dans le discours, par laquelle on se renferme tellement dans le sujet dont on parle, qu' on ne dit rien de superflu. C' est un homme qui s' exprime, qui écrit avec une grande précision. Cet ouvrage est un modèle de précision.

Il se dit aussi pour Justesse, régularité. Ce cercle mural est divisé avec une parfaite précision. Ces manoeuvres furent exécutées avec une grande précision, avec une précision admirable.

PRÉCISION

PRÉCISION dans le langage didactique, signifie, Distinction exacte et subtile, par laquelle on fait abstraction de tout ce qui paraît étranger au sujet que l' on considère. Précision métaphysique. Précision trop subtile. Cette acception est peu usitée.

PRÉCITÉ, ÉE. adj.

PRÉCITÉ, ÉE. adj. Cité précédemment. La loi précitée. La pièce précitée. Il n' est guère d' usage qu' en style de Palais.

PRÉCOCE. adj. des deux genres

PRÉCOCE. adj. des deux genres Mûr avant la saison. Il se dit De certains fruits, de certains légumes qui viennent avant les autres de la même espèce. Fruit précoce. Des cerises précoces. Des pêches précoces. Des pois, des fèves précoces.

Il se dit aussi Des arbres qui portent des fruits précoces. Un cerisier précoce. Un pêcher précoce. Un abricotier précoce.

Fig., Un enfant précoce, Un enfant dont l' esprit ou le corps est plus formé que son âge ne le comporte. On dit dans le même sens, Un esprit précoce; et figurément, C' est un fruit précoce.

PRÉCOCITÉ. s. f.

PRÉCOCITÉ. s. f. Qualité de ce qui est précoce. L' exposition au midi, la chaleur, et la légèreté de la terre, contribuent à la précocité des fruits. Cet enfant est d' une grande précocité, a une grande précocité d' esprit, de raison.

PRÉCOMPTER. v. a.

PRÉCOMPTER. v. a. Compter par avance les sommes qui sont à déduire. Il faut précompter sur cette somme de dix mille francs, les trois mille francs que vous avez reçus.

PRÉCOMPTÉ, ÉE. participe

PRÉCOMPTÉ, ÉE. participe

PRÉCONISATION. s. f.

PRÉCONISATION. s. f. Action par laquelle un cardinal, et quelquefois le pape même, déclare en plein consistoire que tel sujet, nommé à un évêché par son souverain, a toutes les qualités requises. La préconisation de cet évêque a été faite tel jour.

PRÉCONISER. v. a.

PRÉCONISER. v. a. Louer extraordinairement, donner de grands éloges à quelqu' un. Un tel ne cesse de vous préconiser.

En Médecine, Préconiser un remède, Vanter l' excellence, l' efficacité d' un remède, et en recommander l' emploi.

PRÉCONISER

PRÉCONISER se dit particulièrement Quand un cardinal, ou le pape lui-même, déclare en plein consistoire, que tel sujet a été nommé à un évêché, et qu' il a toutes les qualités requises. Le cardinal, protecteur des affaires de France, préconisa tel docteur en théologie pour l' évêché de Tulle. Le pape a préconisé un tel pour l' archevêché de Paris.

PRÉCONISÉ, ÉE. participe

PRÉCONISÉ, ÉE. participe

PRÉCORDIAL, ALE. adj.

PRÉCORDIAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport au diaphragme. Région précordiale.

PRÉCURSEUR. s. m.

PRÉCURSEUR. s. m. Celui qui vient avant quelqu' un pour en annoncer la venue. Il se dit principalement de saint Jean-Baptiste, que l' on appelle Le précurseur de JÉSUS-CHRIST, du Messie.

Il se dit, familièrement, d' Un homme qui en annonce un autre dont il est suivi. Voilà un tel qui va venir, je suis son précurseur.

Il se dit aussi d' Un homme célèbre qui a paru avant un autre, par lequel il a été surpassé. Ramus fut le précurseur de Descartes.

Il se dit également de Certaines choses qui pour l' ordinaire en précèdent d' autres. Ces mouvements, ces troubles, sont les précurseurs de quelque grand événement. Signes précurseurs. Dans cette dernière phrase, il est employé adjectivement.

PRÉDÉCÉDER. v. n.

PRÉDÉCÉDER. v. n. T. de Jurispr. Mourir avant un autre. Celui des deux qui viendra à prédécéder.

PRÉDÉCÉDÉ, ÉE. participe

PRÉDÉCÉDÉ, ÉE. participe La femme étant prédécédée.

Il s' emploie aussi substantivement. Le prédécédé n' a point laissé de fortune.

PRÉDÉCÈS. s. m.

PRÉDÉCÈS. s. m. T. de Jurispr. Mort de quelqu' un avant celle d' un autre. Arrivant le prédécès de l' un d' eux, le survivant aura tel avantage.

PRÉDÉCESSEUR. s. m.

PRÉDÉCESSEUR. s. m. Celui qui a précédé quelqu' un dans un emploi, dans une charge, dans une dignité, etc. Prédécesseur immédiat. Il marche sur les traces de ses prédécesseurs. Ce prince suivit l' exemple de son prédécesseur. Il continua ce que son prédécesseur avait entrepris.

Il se dit, généralement, de Tous ceux qui ont vécu avant nous dans le même pays; et, en ce sens, il ne s' emploie qu' au pluriel. Nos prédécesseurs nous ont laissé cet exemple à imiter. Il y avait plus de simplicité, moins de luxe parmi nos prédécesseurs.

PRÉDESTINATION. s. f.

PRÉDESTINATION. s. f. T. de Théologie. Décret de Dieu, par lequel, suivant l' opinion de certains docteurs, il a réglé d' avance que tels hommes seront sauvés. Le dogme de la prédestination. Prédestination à la grâce. Prédestination à la gloire éternelle, ou simplement à la gloire.

Il se dit aussi d' Un arrangement immuable d' événements, que l' on suppose arriver nécessairement. Les musulmans croient la prédestination, croient à la prédestination.

PRÉDESTINER. v. a.

PRÉDESTINER. v. a. Destiner de toute éternité au salut. Dieu a prédestiné les élus. Ceux que Dieu prédestine à la grâce, à la gloire.

Il se dit aussi en parlant Du choix que Dieu, de toute éternité, a fait de quelques personnes pour de grandes choses. Dieu avait prédestiné Moïse pour être le conducteur de son peuple, Cyrus pour être le libérateur du peuple juif, la Vierge Marie pour être la mère du Seigneur. Cet homme semblait être prédestiné à changer la face de la terre.

Il se dit encore, par extension, en parlant De certaines choses extraordinaires, et qu' il semble qu' on ne pouvait éviter. Cet homme était prédestiné au malheur. Il était prédestiné à se noyer.

PRÉDESTINÉ, ÉE. participe

PRÉDESTINÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et signifie, Que Dieu a destiné à la gloire éternelle. Des âmes prédestinées.

Il s' emploie aussi substantivement. Être du nombre des prédestinés. La gloire des prédestinés. C' est un vrai prédestiné, une vraie prédestinée.

Fam., Avoir un visage de prédestiné, une face de prédestiné, Avoir un visage plein, vermeil et serein.

PRÉDÉTERMINANT, ANTE. adj.

PRÉDÉTERMINANT, ANTE. adj. T. de Théologie. Qui prédétermine. Décret prédéterminant.

PRÉDÉTERMINATION. s. f.

PRÉDÉTERMINATION. s. f. T. de Théologie. Action par laquelle Dieu meut et détermine la volonté humaine. La prédétermination physique.

PRÉDÉTERMINER. v. a.

PRÉDÉTERMINER. v. a. T. de Théologie. Il se dit De l' action, du décret par lequel Dieu meut et détermine la volonté humaine.

PRÉDÉTERMINÉ, ÉE. participe

PRÉDÉTERMINÉ, ÉE. participe

PRÉDICABLE. adj. des deux genres

PRÉDICABLE. adj. des deux genres T. de Logique. Il se dit D' une qualité, d' une épithète générale que l' on peut donner à différents sujets. Le terme Animal est prédicable autant de l' homme que de la bête. Il est vieux.

PRÉDICAMENT. s. m.

PRÉDICAMENT. s. m. T. de Logique. Catégorie, ordre, rang, classe où les philosophes de l' école ont coutume de ranger tous les êtres, selon leur genre et leur espèce. L' être est le premier de tous les prédicaments. Il est vieux.

Fam., Être en bon ou en mauvais prédicament, Avoir une bonne ou une mauvaise réputation. Ce jeune homme est en bon prédicament dans le monde. Il est en mauvais prédicament dans son pays.

PRÉDICANT. s. m.

PRÉDICANT. s. m. On appelle ainsi Un ministre de la religion protestante, dont la fonction est de prêcher. Tous les prédicants furent bannis. Il ne s' emploie guère que par dénigrement.

PRÉDICATEUR. s. m.

PRÉDICATEUR. s. m. Celui qui prêche, qui annonce en chaire la parole de Dieu, les vérités de l' Évangile. Prédicateur évangélique. Prédicateur éloquent. Prédicateur zélé, pathétique. Un excellent prédicateur. Le prédicateur monte en chaire à telle heure. Nommer un prédicateur pour l' avent, pour le carême.

Il se dit quelquefois, par extension, de Celui qui publie de vive voix ou par écrit certaines doctrines bonnes ou mauvaises. Cet homme est un prédicateur de fausses doctrines. Les écrivains qui se sont faits les prédicateurs de la morale.

PRÉDICATION. s. f.

PRÉDICATION. s. f. Action de prêcher. La prédication de l' Évangile est la plus noble fonction de l' épiscopat. Cet homme a un grand talent pour la prédication. S' appliquer, s' attacher à la prédication.

Il signifie aussi, Sermon, discours pour annoncer la parole de Dieu, et pour exciter à la pratique de la vertu. Assister à la prédication. Entendre la prédication. Il est peu usité en ce sens.

PRÉDICTION. s. f.

PRÉDICTION. s. f. Action de prédire. Faire une prédiction. Se mêler de prédiction. Avoir le don de prédiction. Les astrologues avaient fait un art de la prédiction.

Il signifie aussi, La chose qui est prédite. Sa prédiction est arrivée, est accomplie. Le peuple croit aux prédictions de l' almanach. Les gens sensés n' ont aucune foi aux prédictions des astrologues. L' événement a justifié ma prédiction.

PRÉDILECTION. s. f.

PRÉDILECTION. s. f. Préférence d' amitié, d' affection. Avoir, marquer de la prédilection pour quelqu' un. Ce père a de la prédilection pour sa fille. Prenez garde que vos prédilections ne vous égarent. Prédilection aveugle, insensée. Prédilection juste, méritée.

PRÉDIRE. v. a.

PRÉDIRE. v. a. (Je prédis, tu prédis, il prédit; nous prédisons, vous prédisez. Aux autres temps il se conjugue comme Dire.) Prophétiser, annoncer par inspiration divine ce qui doit arriver. Les prophètes ont prédit la venue de JÉSUS-CHRIST.

Il signifie aussi, Annoncer par des règles certaines une chose qui doit arriver. Prédire une éclipse. Prédire les grandes marées.

Il signifie aussi, Annoncer par une prétendue divination qu' une chose doit arriver. Il y a des charlatans qui se mêlent de prédire l' avenir. Il prétend qu' on lui a prédit plusieurs événements qui lui sont arrivés.

Il signifie encore, Dire ce qu' on prévoit, par raisonnement et par conjecture, devoir arriver. Je lui avais prédit tout ce qui lui est arrivé.

PRÉDIT, ITE. participe

PRÉDIT, ITE. participe

PRÉDISPOSANTE. adj. f.

PRÉDISPOSANTE. adj. f. T. de Médec. Il ne s' emploie que dans cette locution, Cause prédisposante, Tout ce qui dispose par degrés à telle ou telle maladie. Causes prédisposantes générales. Causes prédisposantes individuelles.

PRÉDISPOSER. v. a.

PRÉDISPOSER. v. a. T. de Médec. Il se dit De ce qui dispose par degrés à quelque maladie. Une mauvaise nourriture prédispose aux affections gastriques.

PRÉDISPOSÉ, ÉE. participe

PRÉDISPOSÉ, ÉE. participe

PRÉDISPOSITION. s. f.

PRÉDISPOSITION. s. f. T. de Médec. Disposition de l' économie, qui précède et prépare le développement d' une maladie.

PRÉDOMINANCE. s. f.

PRÉDOMINANCE. s. f. T. de Médec. Action de ce qui prédomine. La prédominance du système nerveux.