DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI LETTRÉ, ÉE. adj.

LETTRÉ, ÉE. adj. Qui a des lettres, du savoir. Un homme lettré. Une femme lettrée. Gens ignares et non lettrés.

Il s' emploie, substantivement, en parlant D' une classe d' hommes qui, à la Chine, cultivent les lettres et exercent les emplois publics. Les lettrés de la Chine. La classe des lettrés.

LETTRINE. s. f.

LETTRINE. s. f. T. d' Imprimerie. Petite lettre qui se met au-dessus ou à côté d' un mot, pour renvoyer le lecteur à des notes placées soit à la marge, soit au bas des pages.

Il se dit aussi Des lettres majuscules qui se mettent au haut des colonnes ou des pages d' un dictionnaire, pour indiquer les initiales des mots qui s' y trouvent.

Il se dit également Des lettres qui se mettent dans les pages, dans les colonnes mêmes, pour indiquer le changement de la syllabe initiale.

LEUCORRHÉE. s. f.

LEUCORRHÉE. s. f. T. de Médec. Catarrhe utérin, maladie des femmes connue sous le nom impropre de Fleurs blanches.

LEUDE. s. m.

LEUDE. s. m. Nom que, dans les premiers temps de la monarchie, on donnait à de grands vassaux qui suivaient volontairement leur roi à la guerre.

LEUR. Pronom personnel pluriel des deux genres

LEUR. Pronom personnel pluriel des deux genres qui signifie, À eux, à elles. Il se place immédiatement devant le verbe, et se dit principalement Des personnes. Il aime ses enfants, il ne leur refuse rien. Les femmes s' ennuient seules, il leur faut de la compagnie.

Il se dit quelquefois Des animaux, des plantes, et même des choses inanimées. Ces chevaux sont rendus, faites-leur donner un peu de vin. Ces orangers vont périr, si on ne leur donne de l' eau. Ces murs de terrasse sont mal faits, on ne leur a pas donné assez de talus.

LEUR. adj. possessif des deux genres

LEUR. adj. possessif des deux genres Il fait au pluriel Leurs, et signifie, D' eux, d' elles, qui appartient à eux, à elles. Il est ordinairement relatif Aux personnes. Les enfants doivent du respect à leur père, à leur mère, à leurs parents. Les hommes sensés préfèrent leur devoir à leurs plaisirs. Ceux qui ont soin de leur réputation se proposent une fin honnête dans chacune de leurs actions.

Il se dit quelquefois relativement Aux animaux, aux plantes, et même aux choses inanimées. Nos chiens ont pris leur cerf. Mes orangers ont perdu toutes leurs feuilles. La fonte des neiges a fait sortir les rivières de leurs lits. L' hiver ôte à nos campagnes tout leur agrément.

LEUR

LEUR précédé de l' article Le, la, les, s' emploie pronominalement. Les gens sages conservent leurs amis, et les fous perdent les leurs. Quoique d' ordinaire il soit relatif aux personnes, on le peut dire Des animaux, et même des choses inanimées. Mes chiens ont manqué leur cerf, les vôtres ont pris le leur. Mes orangers ont perdu la moitié de leurs feuilles, les vôtres ont encore toutes les leurs.

LEUR

LEUR s' emploie quelquefois substantivement pour signifier, Ce qui est à eux, à elles. Qu' ils gardent ce qu' ils ont, je ne veux rien du leur.

LEURS au pluriel

LEURS au pluriel est quelquefois substantif, et signifie, Leurs parents, leurs amis, ceux qui leur sont attachés. Ils travaillent pour eux et pour les leurs. Je m' intéresse à eux et aux leurs.

LEURRE. s. m.

LEURRE. s. m. T. de Fauconnerie. Morceau de cuir façonné en forme d' oiseau, dont les fauconniers se servent pour rappeler les oiseaux de fauconnerie, lorsqu' ils ne reviennent pas au réclame. Jeter le leurre en l' air. L' oiseau, étant réclamé, fond sur le leurre, vient au leurre. Dresser un oiseau au leurre.

Oiseau de leurre. Voyez OISEAU.

LEURRE

LEURRE se dit figurément d' Une chose dont on se sert artificieusement pour attirer quelqu' un et le tromper. On vous promet cet emploi, mais c' est un leurre. La loterie est un leurre funeste à bien des gens. Cela lui sert de leurre pour les attirer. Il ne se laissera pas prendre à ce leurre.

LEURRER. v. a.

LEURRER. v. a. T. de Fauconnerie. Dresser un oiseau au leurre. Ces oiseaux-là ne sont pas aisés à leurrer, ne se leurrent pas facilement.

Il se dit, figurément, en parlant Des personnes, et signifie, Les attirer par quelque espérance pour les tromper. On l' a leurré de cet espoir. Il a été leurré par de belles promesses. Il s' est laissé leurrer. On l' emploie quelquefois, dans cette acception, avec le pronom personnel. Il s' est longtemps leurré, il se leurre encore de cette espérance.

LEURRÉ, ÉE. participe

LEURRÉ, ÉE. participe

LEVAIN. s. m.

LEVAIN. s. m. Substance capable d' exciter un gonflement, une fermentation interne dans le corps avec lequel on la mêle. Levain de bière.

Il se dit, particulièrement, d' Un morceau de pâte aigrie qui, étant mêlée avec la pâte dont on veut faire le pain, sert à la faire lever, à la faire fermenter. Faire un levain, du levain. Ce levain est trop vieux. Mettre trop ou trop peu de levain dans la pâte. Le levain fait enfler la pâte. L' Église latine ne consacre qu' avec du pain sans levain.

Il se dit aussi, par extension, Des humeurs du corps humain, quand on les suppose viciées de manière à causer quelque désordre, à produire quelque altération. Il se sent incommodé, il y a à craindre que ce ne soit quelque mauvais levain qui s' amasse dans son estomac. Il n' est pas bien guéri, ces signes-là montrent qu' il y a encore quelque levain. Ce mal-là ne se guérit jamais si bien qu' il n' en reste quelque levain.

LEVAIN

LEVAIN se dit figurément Des mauvaises impressions que le péché laisse dans l' âme. Se défaire du vieux levain du péché.

Il se dit aussi Des restes et, quelquefois, des germes de certaines passions violentes. Levain de haine, d' inimitié, de discorde, de division. Leur haine n' est pas si bien apaisée, qu' il n' en reste quelque levain. Il y a chez ce peuple un levain de sédition, un levain de discorde, de révolte.

LEVANT. adj. m.

LEVANT. adj. m. Qui se lève. Il n' est usité que dans l' expression, Soleil levant. Je serai là à soleil levant, au soleil levant. Le soleil levant regarde cette maison.

Prov. et fig., Adorer le soleil levant, Faire sa cour à la puissance nouvelle, à la faveur naissante.

LEVANT. s. m.

LEVANT. s. m. L' orient, relativement au lieu où l' on est, la partie de l' horizon où le soleil se lève. Du levant au couchant. Entre le levant et le midi. Les quatre points cardinaux sont le levant, le couchant, le midi et le septentrion. La France a l' Allemagne au levant.

Le levant d' été, Le point où le soleil se lève sur notre horizon au solstice d' été; et, Le levant d' hiver, Celui où il se lève au solstice d' hiver.

LEVANT

LEVANT se dit, particulièrement, Des régions qui sont, à notre égard, du côté où le soleil se lève, comme la Turquie, la Perse, l' Asie Mineure, la Syrie, etc. Les peuples, les marchandises du Levant. Trafiquer dans le Levant. Voyage du Levant, dans le Levant. Le commerce du Levant. Maroquin, cafetière, bouilloire du Levant. Coque du Levant. Les échelles du Levant.

LEVANTIN, INE. adj.

LEVANTIN, INE. adj. Natif des pays du Levant. Les peuples levantins. Les nations levantines.

Il s' emploie aussi substantivement. Les Levantins. C' est un Levantin.

LEVANTINE. s. f.

LEVANTINE. s. f. Étoffe de soie toute unie. Robe de levantine.

LÕVE. s. f.

LÕVE. s. f. Espèce de cuiller de bois à long manche, dont on se sert au jeu de mail, pour lever la boule.

LEVÉE. s. f.

LEVÉE. s. f. Action de lever, de recueillir certaines choses; et Ce qui se lève, se recueille. Il se dit Des fruits, et principalement des graines; alors il signifie, Récolte. La levée des fruits lui appartient. Toute la levée lui appartient.

Il se dit aussi en parlant Des droits, des deniers, des impôts, etc., et signifie, Collecte, perception, recette. La levée des deniers, des droits de l' État, des impôts.

Il se dit encore Des soldats, des troupes qu' on lève, qu' on enrôle. Une levée de soldats, de troupes. La levée de 1834.

La levée d' un siége, La retraite des troupes qui tenaient une place assiégée.

La levée du scellé, L' action par laquelle l' officier de justice lève un scellé. Assister, s' opposer, être présent à la levée du scellé.

Faire la levée d' un corps, d' un cadavre, Enlever, par autorité publique, un cadavre, un corps mort, et le faire porter au lieu où il doit être inhumé, ou exposé pour être reconnu. Procès-verbal de la levée d' un corps.

En Chirurgie, La levée de l' appareil, L' action d' ôter l' appareil mis sur une blessure. Assister à la levée de l' appareil, du premier appareil.

Levée de boucliers, Démonstration par laquelle les soldats romains témoignaient leur résistance aux volontés de leur général.

Fig., Levée de boucliers, Opposition ou attaque contre une personne, contre un corps, faite avec éclat et sans succès. Il a fait une levée de boucliers bien imprudente, bien extraordinaire.

LEVÉE

LEVÉE en termes de Tailleur, de Couturière, d' Ouvrière en linge, Ce qu' on lève sur la largeur d' une étoffe pour un habit, ce qu' on lève d' une pièce de toile pour des chemises, etc.

LEVÉE

LEVÉE en parlant De course de bague, L' action de celui qui lève la lance, pour enfiler la bague. Il a fait une belle levée. Faire une levée de bonne grâce.

LEVÉE

LEVÉE en termes de Jeu de cartes, Une main qu' on a levée. Il n' a pas fait une levée. Ils ont déjà trois levées.

LEVÉE

LEVÉE se dit aussi d' Une élévation de terre ou de maçonnerie, en forme de digue, de berge, pour retenir les eaux d' un canal, d' une rivière, pour servir de chemin à travers un marais, etc. La levée de la Loire. Faire une levée à travers un marais.

LEVÉE

LEVÉE se dit encore de L' heure à laquelle une compagnie, une assemblée se lève pour finir la séance. Trouvez-vous à la levée du conseil, à la levée de la séance.

LEVÉE

LEVÉE se dit en outre de L' opération des agents de la poste, lorsqu' ils viennent retirer de la boîte les lettres qui y ont été jetées. Première, seconde levée. Il y a plusieurs levées par jour à ce bureau.

Il se dit aussi, collectivement, Des lettres qu' on retire de la boîte à chaque levée. La levée de deux heures n' a pas été considérable.

LEVER. v. a.

LEVER. v. a. (Au futur, Je lèverai, et au conditionnel, Je lèverais.) Hausser, faire qu' une chose soit plus haute qu' elle n' était. Levez cela plus haut. Levez cela davantage. Levez cela en l' air. Cela est si pesant, qu' on ne saurait le lever de terre. Ces machines lèvent plus de dix quintaux pesant. Lever la bonde d' un étang, la pale d' un moulin. Lever la crémaillère d' un cran, de deux crans. Lever les glaces d' une voiture. L' ambre lève la paille. Levez le pied de ce cheval. Lever la visière d' un casque. Une femme qui lève son voile. Levez votre robe, votre manteau qui traîne. À la messe, le prêtre, après la consécration, lève l' hostie, lève le corps de Notre-Seigneur. Lever la tête. Lever les épaules. Lever les mains au ciel. Quand on prête serment devant un juge, il fait lever la main. Levez la main, et dites la vérité.

Lever la toile, le rideau, Lever la toile, le rideau qui cache le théâtre aux spectateurs.

Lever les yeux au ciel, Tourner les yeux vers le ciel. Lever les yeux sur quelqu' un, Le regarder.

Fig., Il n' ose pas lever les yeux, se dit D' un homme qui, ayant quelque reproche à se faire, craint de voir et d' être vu.

Fam., J' en lèverais la main, J' en ferais serment.

Lever la main, lever le bâton, lever le sabre sur quelqu' un, Se mettre en état de le frapper.

Fam., Lever le pied, S' enfuir subitement et secrètement, pour cause de mauvaises affaires.

Fam., Lever les épaules, Témoigner, en levant les épaules, du mécontentement ou du mépris. C' est à faire lever les épaules. Il n' y a rien à répondre à cela, il n' y a qu' à lever les épaules.

Fig. et fam., Lever la crête, S' enorgueillir, s' en faire accroire. Il commence à lever la crête, et à vouloir faire l' entendu. Il signifie aussi, Se montrer, paraître avec plus de hardiesse. On dit également, dans ce dernier sens, Lever la tête.

Fig., Lever l' étendard, Se déclarer chef d' un parti, d' une faction. Lever l' étendard de la révolte. Et, Lever l' étendard contre quelqu' un, Se déclarer ouvertement contre lui.

Prov. et fig., Cela lève la paille, se dit D' une chose singulière, extraordinaire ou décisive.

LEVER

LEVER signifie aussi, Redresser une personne ou une chose qui était couchée ou penchée. Lever un enfant sur ses pieds, un malade sur son séant. Lever un tonneau quand le vin est à la barre ou au bas; le lever à demi; le lever tout à fait. Lever le pont-levis d' un château. Les portes sont fermées, le pont est levé.

Lever quelqu' un, L' aider à se lever et à s' habiller. Son valet de chambre le lève, est allé le lever.

Faire lever un lièvre, faire lever des perdrix, Faire partir un lièvre, faire partir des perdrix. Dans ces phrases, Lever est neutre.

Fig. et fam., Lever le lièvre, Faire le premier une proposition, ou trouver un expédient dont les autres ne s' étaient point avisés.

LEVER

LEVER signifie encore, Ôter, enlever, retirer, écarter. Le chirurgien a levé le premier appareil. Lever le scellé. Lever une serrure. Lever le couvercle d' une marmite. Lorsqu' il arriva pour dîner, le premier service était levé. Lever un plat. Lever la nappe. Il faut lever deux pieds de cette terre, avant de trouver le tuf.

En termes de Jardinage, Lever un arbre, une plante en motte, Arracher un arbre, une plante, avec la portion de terre qui tient à leurs racines, afin de les transplanter.

Lever le masque à quelqu' un dans un bal, Soulever son masque pour chercher à le reconnaître.

Fig., Lever le masque, Agir ouvertement et sans se contraindre, après avoir tenu quelque temps une autre conduite. On ne le dit guère qu' en mauvaise part.

En termes de Marine, Lever l' ancre, Retirer l' ancre ou les ancres qu' on avait jetées à la mer pour arrêter le vaisseau. Toute la flotte leva l' ancre, et mit à la voile.

En termes d' Imprimerie, Lever la lettre, Prendre les lettres les unes après les autres dans les cassetins, et les arranger dans le composteur pour en former des mots et des lignes. Ce compositeur lève bien la lettre.

Fig., Lever une difficulté, un empêchement, un obstacle, des doutes, un scrupule, Faire cesser une difficulté, un empêchement, écarter un obstacle, dissiper des doutes, un scrupule.

Fig., Lever les défenses; lever l' interdit, l' excommunication; lever une opposition; lever la consigne, etc., Révoquer des défenses, un interdit, une excommunication, une opposition, une consigne, etc.

Lever le siége d' une place, Retirer les troupes qui la tenaient assiégée. Il a levé le siége. On lui a fait lever le siége.

Ce général a levé le camp, Il a fait décamper son armée. Cette armée a levé le camp, Elle a décampé. Ces troupes ont levé le piquet, Elles se sont retirées avec quelque précipitation.

Lever la garde, lever la sentinelle, Retirer des soldats qui sont de garde, retirer un soldat qui est en faction.

Lever la séance, Déclarer que la séance est terminée, que les membres de l' assemblée doivent se séparer. La séance est levée. Le président a levé la séance à trois heures.

LEVER

LEVER se dit, au Trictrac, Quand le joueur a passé toutes ses dames dans le jan de retour, et qu' il les lève ensuite sur la bande. Je lève deux dames à chaque coup. Il s' emploie aussi absolument dans ce sens. J' aurai levé avant vous.

Au Jeu de cartes, Lever les cartes, ou Lever la main, Faire la main, enlever les cartes jouées, celle que l' on avait étant supérieure. J' ai déjà levé deux mains, trois mains.

LEVER

LEVER signifie aussi, Couper une partie sur un tout. Il se dit principalement en parlant Des étoffes. Lever sur la longueur de la toile de quoi faire les poignets des chemises. Lever deux aunes de drap pour faire un habit.

Il se dit également en parlant Des animaux qui servent à la nourriture, et dont on coupe un membre ou quelque partie. Lever un aloyau. Lever une épaule, un gigot de mouton. Lever une cuisse, une aile de poulet, de chapon, de perdrix.

LEVER

LEVER signifie en outre, Percevoir, recueillir, rassembler, ramasser, emporter. Lever les fruits d' une terre. Lever les impôts, des impôts. On lève annuellement tant de millions sur ce royaume. On lève un droit sur cette denrée. On a dit de même autrefois, Lever les rentes seigneuriales, la dîme.

Lever des soldats, une compagnie, un régiment, des troupes, une armée, Enrôler des soldats, mettre des troupes sur pied, mettre une armée sur pied.

Lever un corps, Faire emporter un corps mort. Cela ne se dit que lorsqu' on procède à l' enlèvement par autorité publique. C' est au maire de la commune du mort à lever le corps. On trouva un homme tué dans la rue, et la justice envoya lever le corps.

Lever un corps saint, Le tirer du tombeau avec cérémonie, pour l' exposer à la vénération des fidèles.

Lever un enfant, se dit en parlant D' un petit enfant exposé que l' autorité fait emporter à l' hôpital.

Lever un arrêt, une sentence; lever un acte chez un notaire, S' en faire délivrer une expédition.

Lever le plan d' une place, de quelque lieu, Prendre les mesures nécessaires pour tracer ce plan, le tracer.

Lever boutique, lever ménage, Commencer à tenir boutique, à tenir ménage, etc.

En termes de Manége, Lever un cheval à cabrioles, à pesades, à courbettes, Manier un cheval à cabrioles, etc.

LEVER

LEVER est aussi neutre, et se dit Des plantes, des graines qui commencent à pousser et à sortir de terre. On a semé là du gland, voilà des chênes qui commencent à lever. Les orges lèvent plus vite que les froments. Les blés commencent à lever.

Il se dit aussi De la pâte qui fermente. Le levain fait lever la pâte. La pâte commence à lever.

LEVER

LEVER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se dresser, se mettre debout sur ses pieds. Se lever de son siége. Levez-vous de là, ce n' est pas votre place. Quand il entra, on se leva pour lui faire honneur.

Se lever de table, Quitter la table, après ou pendant le repas.

Se lever pour une proposition, contre une proposition, Se lever, dans une assemblée délibérante, pour l' admission ou pour le rejet d' une proposition. Les trois quarts de l' assemblée se sont levés contre la proposition.

Absol., Se lever, Sortir du lit. Il se lève de bon matin. Il se lève bien tard. Il se porte mieux, mais il ne se lève pas encore.

Prov. et fig., Il faut se lever bien matin pour l' attraper, Il est très-fin, très-difficile à tromper.

LEVER

LEVER avec le pronom personnel, se dit aussi Du soleil et des astres qui commencent à paraître sur l' horizon. Le soleil en tel mois se lève à telle heure. Le soleil est levé. Il se lève de tel côté. Voilà Jupiter qui se lève. La lune se lèvera bientôt. On dit en ce sens, Le jour se lève de bonne heure dans ce mois-ci.

Le vent se lève, Il commence à souffler.

LEVÉ, ÉE. participe

LEVÉ, ÉE. participe Aller partout tête levée, la tête levée, le front levé, Aller partout sans rien craindre, sans appréhender aucun reproche, aucun affront.

Fig. et fam., Prendre quelqu' un au pied levé, Prendre quelqu' un au moment où il se dispose à partir, à s' éloigner. Il signifie aussi, dans une acception plus figurée, Prendre quelqu' un au mot, ou lui faire une demande, sans lui donner le temps de la réflexion.

Voter par assis et levé, Manifester son vote, dans une assemblée délibérante, en se levant, ou en restant assis.

Ótre levé, Ótre sorti du lit. Il est levé et habillé. Il n' est pas encore levé.

LEVÉ

LEVÉ en termes de Musique, s' emploie comme substantif, et signifie, Le temps de la mesure où on lève le pied ou la main.

LEVER. s. m.

LEVER. s. m. L' heure, le temps auquel on se lève. Il faut aller chez lui à l' heure de son lever, à son lever, pour le trouver. Il était au lever du roi. On dit aussi, Le lever tout court, en parlant Du moment où le roi reçoit dans sa chambre, après qu' il est levé. Je suis allé au lever. Je l' ai vu au lever. Il assiste à tous les levers. Le grand, le petit lever.

Le lever du soleil, le lever des étoiles, L' instant où le soleil et les étoiles commencent à paraître sur l' horizon. On dit dans un sens analogue, Le lever de l' aurore.

Le lever de la toile, le lever du rideau, L' instant où on lève la toile, le rideau qui cache le théâtre aux spectateurs. Au lever du rideau, la pièce commence.

LEVER-DIEU. s. m.

LEVER-DIEU. s. m. Le temps de la messe où le prêtre élève l' hostie. Il n' est arrivé qu' au lever-Dieu. Il est invariable.

LEVIER. s. m.

LEVIER. s. m. Bâton, barre de fer ou de quelque autre matière solide, propre à soulever, à remuer des fardeaux. Un gros levier. Ce levier est trop court. Le levier est la première et la plus simple des machines. La force du levier. Soulever à l' aide du levier. Le point d' appui d' un levier.

Il s' emploie aussi figurément. L' éloquence est un puissant levier pour remuer la multitude.

LEVIS. adj.

LEVIS. adj. Il n' est usité que dans cette expression, Pont-levis, Pont qui se baisse et se lève pour ouvrir ou fermer le passage d' un fossé. On leva, on abaissa le pont-levis du château.

Fam., Culotte à pont-levis, Culotte qui a par devant une pièce qui s' abat et se relève à volonté.

LÉVITE. s. m.

LÉVITE. s. m. Israélite de la tribu de Lévi, destiné au service du temple. Les lévites avaient le second rang dans le service du temple.

LÉVITE. s. f.

LÉVITE. s. f. Sorte de vêtement.

LÉVITIQUE. s. m.

LÉVITIQUE. s. m. Nom du troisième livre du Pentateuque, qui établit les cérémonies du culte.

LEVRAUDER. v. a.

LEVRAUDER. v. a. Harceler, poursuivre quelqu' un comme un lièvre. Il ne s' emploie qu' au figuré. Il est triste d' être sans cesse levraudé par des critiques de mauvaise foi. Il est familier.

LEVRAUDÉ, ÉE. participe

LEVRAUDÉ, ÉE. participe

LEVRAUT. s. m.

LEVRAUT. s. m. Jeune lièvre. Petit levraut. Grand levraut de trois quarts.

LÕVRE. s. f.

LÕVRE. s. f. Partie extérieure et charnue qui borde la bouche, qui couvre les dents, et qui aide à la formation des sons, à l' articulation des mots. La lèvre supérieure. La lèvre inférieure. Petite lèvre. Grosse lèvre. Avoir les lèvres plates, minces, épaisses, renversées, bien bordées, fraîches, rouges, vermeilles, incarnates. Lèvres de corail. Avoir les lèvres gercées, pâles, livides, fendues, pendantes. Se mordre la lèvre, les lèvres. De la pommade pour les lèvres. Remuer les lèvres. Une grande colère rend les lèvres tremblantes. Prononcer du bout des lèvres.

Il le dit des lèvres, mais le coeur n' y est pas, Il exprime un sentiment qu' il n' éprouve pas; Il fait une promesse qu' il n' a pas dessein de tenir.

N' honorer Dieu que des lèvres, que du bout des lèvres, se dit Des hypocrites qui ne prient Dieu que de bouche.

Rire du bout des lèvres, Rire sans en avoir envie, à contre-coeur. Dans le même sens, Son rire ne passe pas les lèvres.

Je l' avais sur le bord des lèvres, se dit Lorsque, au moment de prononcer un nom, de dire quelque chose, on ne s' en souvient plus.

Fig., Avoir le coeur sur les lèvres, Ótre franc et sincère.

Fig., Avoir la mort sur les lèvres, Ótre près de mourir, ou Avoir la figure d' un mourant.

Fig., Se mordre les lèvres de quelque chose, S' en repentir. Je n' ai pas eu plutôt lâché cette parole, que je m' en suis mordu les lèvres.

En termes de Manége, Ce cheval s' arme de la lèvre, il se défend des lèvres, Il a les lèvres si épaisses, qu' elles lui ôtent le sentiment des barres, en sorte que l' appui du mors en devient sourd et trop ferme.

LÕVRE

LÕVRE en Chirurgie, se dit, par analogie, Des bords d' une plaie. Les lèvres de sa plaie sont vermeilles, commencent à se rapprocher.

Il se dit, en Anatomie, Des bords extérieurs ou intérieurs de la vulve. Les grandes lèvres. Les petites lèvres.

Il se dit, en Botanique, de Certaines découpures, à peu près en forme de lèvres, qui caractérisent les fleurs des plantes nommées, par cette raison, Plantes labiées. Les fleurs de la sauge, de la mélisse, etc., ont deux lèvres, l' une supérieure, l' autre inférieure.

LEVRETTE. s. f.

LEVRETTE. s. f. La femelle du lévrier. Une grande, une petite levrette.

LEVRETTÉ, ÉE. adj.

LEVRETTÉ, ÉE. adj. Qui a la taille mince comme un lévrier. Épagneul levretté.

LÉVRIER. s. m.

LÉVRIER. s. m. Sorte de chien haut monté sur jambes, qui a la tête longue et menue, le corps fort délié, et dont on se servait beaucoup autrefois pour la chasse du lièvre. Beau, grand lévrier. Lévrier pour le loup. Le lévrier chasse à vue. Lévrier d' attache. Une laisse de lévriers. Mener des lévriers en laisse. Lâcher les lévriers après le lièvre. Il court comme un lévrier.

Il se dit, figurément et familièrement, Des gens qu' on met à la poursuite de quelqu' un. La justice a mis ses lévriers aux trousses du fripon.

LEVRON. s. m. Diminutif.

LEVRON. s. m. Diminutif. Lévrier au-dessous de six mois ou environ. Beau, jeune levron.

Il désigne aussi, Une sorte de lévrier de fort petite taille. Voilà un joli levron.

LEVÛRE. s. f.

LEVÛRE. s. f. Écume que fait la bière quand elle bout, et dont les boulangers et les pâtissiers se servent quelquefois au lieu d' autre levain. Il a été défendu aux boulangers de mettre de la levûre dans le petit pain. Il n' entre point de levûre dans ce pain-là.

LEVÛRE

LEVÛRE signifie aussi, Ce qu' on lève de dessus et de dessous le lard à larder. Une levûre, des levûres de lard.

LEXICOGRAPHE. s. m.

LEXICOGRAPHE. s. m. Auteur d' un lexique, d' un dictionnaire. Il se dit aussi de Celui qui s' occupe d' études, de travaux lexicographiques.

LEXICOGRAPHIE. s. f.

LEXICOGRAPHIE. s. f. Science, art du lexicographe. La lexicographie exige une grande rectitude d' esprit et beaucoup de connaissances.

LEXICOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

LEXICOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la lexicographie. Art, science lexicographique. Travaux lexicographiques.

LEXIQUE. s. m.

LEXIQUE. s. m. Mot qui est emprunté du grec, et qui signifie, Dictionnaire. Il se dit particulièrement Des dictionnaires grecs.

Adjectiv., Manuel lexique, Petit dictionnaire dont l' usage est facile et fréquent.

LEZ. adv.

LEZ. adv. À côté de, proche de, tout contre. Ancienne façon de parler, qui n' est plus usitée que dans quelques noms de lieux, comme Le Plessis-lez-Tours, Saint-Denis-lez-Paris, et autres semblables.

LÉZARD. s. m.

LÉZARD. s. m. Quadrupède ovipare, et à longue queue. Les lézards se retirent ordinairement dans les haies et dans les trous de murailles. Un gros lézard. Un lézard vert. Un lézard gris.

LÉZARDE. s. f.

LÉZARDE. s. f. Fente, crevasse qui se fait dans un ouvrage de maçonnerie. Ce mur est plein de lézardes. Boucher les lézardes d' un mur.

LÉZARDÉ, ÉE. adj.

LÉZARDÉ, ÉE. adj. Qui a une ou plusieurs lézardes. Ce mur est tout lézardé. Cette construction est lézardée.

LIAIS. s. m.

LIAIS. s. m. Pierre calcaire dure, d' un grain très-fin, qui est propre à faire des sculptures. Liais d' Arcueil. Liais de Saint-Cloud. Pierre de liais. La chapelle de Versailles est construite en beau liais. Les bas-reliefs de la fontaine des Innocents sont de pierre de liais, sont de liais.

LIAISON. s. f.

LIAISON. s. f. Union, jonction de plusieurs corps ensemble. Ces pièces sont si bien jointes, qu' on n' en voit pas la liaison. La liaison de ces pièces de bois. La liaison des pierres. C' est un mastic qui fait la liaison des pierres et des émaux dont la mosaïque est composée. La soudure est une espèce de liaison.

Il se dit, en Calligraphie, Des traits déliés qui joignent les unes aux autres les lettres, ou les parties d' une même lettre.

Il se dit de même, en Musique, d' Un trait recourbé dont on couvre les notes qui doivent être liées.

LIAISON

LIAISON se dit, en termes de Cuisine, de Jaunes d' oeufs délayés, et d' autres matières propres à épaissir une sauce. Des jaunes d' oeufs, mêlés de crème ou de consommé, servent à faire des liaisons.

Il signifie, en Maçonnerie, Le mortier, le plâtre qui sert à jointoyer les pierres.

Maçonnerie en liaison, Celle qui est faite de manière que le milieu d' une pierre est posé sur le joint de deux autres.

LIAISON

LIAISON en Grammaire, se dit de Certains mots qui servent à lier les périodes, et qu' on nomme autrement Conjonctions. Les liaisons rendent la pensée plus claire, et le style plus coulant.

LIAISON

LIAISON se dit, figurément, de Ce qui lie les parties d' un discours les unes aux autres. Liaison dans les idées. Liaison des idées. Liaison dans les phrases, dans les parties d' un discours. Cette période n' a point de liaison avec la précédente. Il n' y a point de liaison, il y a une liaison nécessaire, une liaison intime entre ces deux idées.

La liaison des scènes est bien observée dans cette tragédie, dans cette comédie, Les scènes y sont amenées les unes par les autres.

LIAISON

LIAISON se dit aussi, figurément, de La connexion et du rapport que des affaires ont les unes avec les autres. Cette affaire a de la liaison avec celle dont vous vous occupez. Il n' y a pas de liaison, de rapport entre ces deux affaires.

Il se dit encore, figurément, de L' union qui existe entre les personnes. Liaison étroite. Liaison de parenté, d' amitié, d' intérêt, de commerce, d' affaires, de plaisir, de convenance. Il y a grande liaison, une étroite liaison entre eux. Il y a peu de liaison entre ces deux personnes, entre ces deux familles. Avoir une liaison intime avec quelqu' un. Former, rompre une liaison.

LIAISONS

LIAISONS au pluriel, se prend, dans un sens analogue au précédent, pour Sociétés, accointances. Cet homme a des liaisons qui me sont suspectes. Je lui ai fait sentir le danger de ses liaisons. Il a beaucoup de liaisons, mais peu d' amis.

LIAISONNER. v. a.

LIAISONNER. v. a. T. de Maçonnerie. Arranger les pierres d' un édifice de façon que le milieu des unes porte sur les joints des autres. Bien liaisonner une construction.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des briques, des pavés, etc.

Il signifie aussi, Remplir les joints de mortier.

LIAISONNÉ, ÉE. participe

LIAISONNÉ, ÉE. participe

LIANE. s. f.

LIANE. s. f. Nom donné à diverses plantes sarmenteuses et grimpantes de l' Amérique.

LIANT, ANTE. adj.

LIANT, ANTE. adj. Souple, élastique, qui a un mouvement facile et doux. Cette voiture a des ressorts bien liants.

Il signifie figurément, Doux, complaisant, affable, propre à former des liaisons. Caractère, esprit liant. Homme liant.

Il s' emploie substantivement, au masculin, dans le sens de Douceur, affabilité, complaisance, esprit de conciliation. Il a beaucoup de liant dans l' esprit, dans le caractère. Mettre du liant dans le commerce de la vie, dans la conduite des affaires.

LIARD. s. m.

LIARD. s. m. Petite monnaie de cuivre valant trois deniers. On ne fabrique plus de liards.

Fam., N' avoir pas un liard, n' avoir pas le liard, Être fort pauvre, ou Être sans argent pour le moment.

Fam., Je n' en donnerais pas un liard, se dit en parlant D' une chose dont on ne fait aucun cas.

Par exagérat., Il se ferait fesser pour un liard, Il est excessivement avare. On dit, dans le même sens, Il couperait un liard en deux.

LIARDER. v. n.

LIARDER. v. n. Boursiller, donner chacun une petite somme. Nous avons été obligés de liarder pour faire un écu entre nous tous.

Il signifie aussi, Lésiner, payer liard à liard. Il est familier dans les deux sens.

LIASSE. s. f.

LIASSE. s. f. Amas de papiers liés ensemble, et ordinairement relatifs à un même objet. Liasse de lettres. Mettre des papiers en liasse.

Il se dit, plus particulièrement, Des papiers d' affaires et de procédure. L' avoué avait oublié de prendre sa liasse avant de se rendre au palais. Une grosse liasse.

LIBAGE. s. m.

LIBAGE. s. m. Quartier de pierre, ou gros moellon dur, équarri grossièrement, et qu' on emploie dans les fondements d' un édifice.

LIBATION. s. f.

LIBATION. s. f. Effusion, soit de vin, soit d' autre liqueur, que les anciens faisaient en l' honneur d' une divinité. Les libations étaient pratiquées par les Juifs dans leurs sacrifices. Les païens faisaient des libations en l' honneur de leurs dieux. Il y avait des libations particulières pour les dieux mânes.

Fam. et par allusion, Faire des libations, Boire du vin largement, par plaisir plus que par besoin. Nous avons fait à ce dîner de nombreuses, d' amples libations.

LIBELLE. s. m.

LIBELLE. s. m. Écrit, ordinairement de peu d' étendue, injurieux, diffamatoire, et le plus souvent calomnieux. Libelle calomnieux, séditieux, diffamatoire. Le libelle fut lacéré et brûlé par la main du bourreau. C' est un faiseur de libelles. Faire un libelle contre quelqu' un.

LIBELLER. v. a.

LIBELLER. v. a. T. de Pratique. (On prononce les deux L.) Rédiger, motiver convenablement une demande judiciaire. Libeller un exploit, une demande. Il fallait mieux libeller cet exploit.

En matière de Finance, Libeller un mandement, une ordonnance, Spécifier la destination de la somme qui y est portée.

LIBELLÉ, ÉE. participe

LIBELLÉ, ÉE. participe Exploit libellé. Ordonnance bien libellée.

LIBELLISTE. s. m.

LIBELLISTE. s. m. (On fait sentir légèrement les deux L.) Auteur d' un libelle, faiseur de libelles. C' est un mauvais métier que celui de libelliste.

LIBER. s. m.

LIBER. s. m. (On fait sentir l' R.) T. de Botan. Mot emprunté du latin. Pellicule qui existe entre l' écorce et le bois de certains arbres. Anciennement on écrivait sur le liber du tilleul.

LIBERA. s. m.

LIBERA. s. m. (On prononce Libéra.) Mot emprunté du latin. Il se dit, dans la Liturgie catholique, de La prière que l' Église fait pour les morts, et qui commence par ce mot. Chanter un libera, le libera.

LIBÉRAL, ALE. adj.

LIBÉRAL, ALE. adj. Qui aime à donner, qui se plaît à donner. Généreux et libéral. Libéral envers les gens de mérite. La nature lui a été libérale de ses dons. Être libéral de louanges. Il a l' humeur, l' inclination, l' âme libérale. Il y a grande différence entre les hommes prodigues et les hommes libéraux. On dit aussi, Main libérale. Vous avez reçu des biens infinis de sa main libérale, de ses mains libérales.

Éducation libérale, Éducation propre à former l' esprit et le coeur.

Arts libéraux, par opposition aux Arts mécaniques, Ceux qui appartiennent plus particulièrement à l' esprit, et où les facultés intellectuelles ont plus de part que les facultés physiques. La peinture, la sculpture, sont des arts libéraux.

LIBÉRAL

LIBÉRAL signifie aussi, Qui est favorable à la liberté civile et politique. Opinion, idée libérale. Principes libéraux.

LIBÉRALEMENT. adv.

LIBÉRALEMENT. adv. D' une manière libérale. Donner libéralement. Il en usa libéralement.

Il signifie aussi, D' une manière favorable à la liberté civile et politique. Il pense, il écrit, il parle fort libéralement.

LIBÉRALITÉ. s. f.

LIBÉRALITÉ. s. f. Penchant, disposition à donner avec discernement. Grande libéralité. Fausse libéralité. Exercer sa libéralité envers quelqu' un. Il tient cela de votre libéralité. La libéralité tient le milieu entre la prodigalité et l' avarice.

Il signifie aussi, Le don même que fait une personne libérale. Voilà une libéralité extraordinaire. Une grande libéralité. Une libéralité bien placée. Faire des libéralités. Tout le monde se sent de ses libéralités. Voilà de vos libéralités. Il n' est riche que de vos libéralités.

LIBÉRATEUR, TRICE. s.

LIBÉRATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui a délivré une personne, une ville, un peuple, de captivité, de servitude, ou de quelque grand péril. Voilà mon libérateur. Le libérateur de la patrie. Elle a été leur libératrice.

LIBÉRATION. s. f.

LIBÉRATION. s. f. T. de Jurispr. Décharge d' une dette ou d' une servitude. Les lois sont toujours favorables à la libération du débiteur. J' ai obtenu, moyennant telle somme, la libération d' une servitude fort gênante qui était établie sur ce fonds.

La libération de l' État, L' acquittement, l' amortissement de la dette publique.

LIBÉRER. v. a.

LIBÉRER. v. a. T. de Jurispr. Délivrer de quelque chose qui incommode, qui est à charge. Il veut libérer sa maison de cette servitude.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. J' ai transigé avec lui pour me libérer des poursuites qu' il faisait contre moi.

Il signifie plus particulièrement, S' acquitter. Il est toujours permis à un débiteur de se libérer. Ce débiteur s' est enfin libéré.

LIBÉRÉ, ÉE. participe

LIBÉRÉ, ÉE. participe Forçat libéré, Forçat mis en liberté après avoir subi sa peine.

LIBERTÉ. s. f.

LIBERTÉ. s. f. Le pouvoir d' exercer sa volonté, en agissant ou n' agissant pas. Liberté entière, absolue, illimitée. Liberté d' approuver et de contredire.

Il se dit particulièrement, en Métaphysique, Du libre arbitre, de la faculté donnée à l' âme de choisir entre diverses choses, de se déterminer pour l' une ou pour l' autre. La question de la liberté a été débattue par la plupart des écoles de philosophie. Sans la liberté, il n' y aurait point de moralité dans les actions des hommes.

Liberté naturelle, Pouvoir que l' homme a naturellement d' employer ses facultés à faire ce qu' il regarde comme devant lui être utile ou agréable. Dans l' état social, la liberté naturelle est restreinte par les conventions établies pour l' utilité commune.

Liberté civile, Pouvoir de faire tout ce qui n' est pas défendu par les lois. La liberté civile ne peut exister sous un pouvoir arbitraire et absolu.

Liberté politique, ou simplement Liberté, Jouissance des droits politiques que la constitution de certains pays accorde à chaque citoyen. La grande charte obtenue du roi Jean par les Anglais, est le fondement de leur liberté politique. Un peuple jaloux de sa liberté.

Liberté de conscience, Droit que tout homme a d' adopter les opinions religieuses qu' il croit conformes à la vérité, sans pouvoir être inquiété à cet égard par l' autorité publique.

Liberté des cultes, Droit que les sectateurs des diverses religions ont d' exercer leur culte, et d' enseigner leur doctrine.

Liberté de penser, Droit de manifester sa pensée sans contrainte.

Liberté de penser, signifie aussi, Manière hardie de penser sur les matières de religion, de morale, de gouvernement. Il a une grande liberté de penser. Ce sens vieillit.

Liberté d' écrire, Droit de manifester par écrit sa pensée.

Liberté de la presse, Droit de manifester sa pensée par la voie de l' impression.

Liberté individuelle, Droit que chaque citoyen a de n' être privé de la liberté de sa personne que dans les cas prévus et selon les formes déterminées par la loi. La charte garantit aux Français leur liberté individuelle.

Liberté du commerce, Faculté que les commerçants ont d' acheter et de vendre, tant à l' intérieur qu' à l' extérieur, sans être soumis à des lois gênantes, à des règlements prohibitifs.

Liberté des mers, Droit que toutes les nations ont de naviguer librement sur les mers.

LIBERTÉ

LIBERTÉ se dit souvent par opposition à Servitude, et signifie, L' état d' une personne de condition libre. La liberté est l' état naturel de l' homme. Dans les temps anciens, ceux qui étaient pris à la guerre perdaient leur liberté et devenaient esclaves. Vendre, engager, recouvrer, racheter sa liberté. Donner la liberté à un esclave, à un nègre.

Il se dit aussi par opposition à Captivité. Il était prisonnier de guerre, on l' a laissé en liberté sui parole. On a rendu la liberté aux prisonniers. On a mis ce prisonnier en liberté. Il a obtenu sa liberté moyennant une forte rançon. Ce prévenu a été mis en liberté à la charge de donner caution. Donner la liberté à un oiseau.

Il se dit encore par opposition à Contrainte. Je vous laisse en liberté. Parler, agir en liberté, avec liberté. Les règles de l' étiquette nuisent à la liberté de la conversation. On jouit d' une grande liberté dans cette maison.

Il signifie aussi, Indépendance de caractère, d' état, de conduite. Il ne se met à la suite de personne; il aime trop sa liberté. Engager sa liberté, la perdre, la vendre. Ma liberté est mon seul bien.

Il signifie également, L' état d' un coeur libre, exempt de passion. Cette femme lui a fait perdre sa liberté.

Liberté d' esprit, État d' un homme qui a l' esprit dégagé de toute préoccupation. Je n' ai pas la liberté d' esprit nécessaire pour m' occuper de ce travail.

Liberté de langage, ou simplement Liberté, Franchise, hardiesse. Il a parlé au prince avec une grande liberté. Il a toute la liberté de langage d' un homme qui ne dépend de personne.

LIBERTÉ

LIBERTÉ se prend encore pour Manière d' agir libre, familière, hardie. Dans cette acception, il se dit en bien et en mal, et s' emploie souvent au pluriel. Agir avec une honnête liberté. Je n' aime pas cette liberté. Prendre, se donner des libertés. Il prend beaucoup de libertés avec ses supérieurs. Prendre des libertés avec une femme.

Dans la conversation, on dit souvent, par politesse, J' ai pris, je prends, je prendrai la liberté de faire telle chose, pour dire, J' ai fait, je fais, je ferai telle chose. Je prends la liberté de vous rappeler votre promesse. Je prends la liberté de n' être pas de votre avis. J' ai pris la liberté de vous écrire.

Demander la liberté, Demander la permission. Je vous demande la liberté de vous écrire, de me promener dans votre jardin.

LIBERTÉ

LIBERTÉ signifie en outre, Facilité, aisance dans les mouvements du corps, dans les opérations de la main, etc. Il a une grande liberté d' action, de mouvement, de geste, de langue, de parole. Il fait tout avec beaucoup de liberté et de grâce. Il y a une grande liberté de pinceau dans ce tableau, de trait dans ce dessin, de burin dans cette gravure. Une douleur de rhumatisme lui ôte la liberté de ses membres, de ses mouvements. Dans ce sens, il se dit aussi en parlant Des choses inanimées. Ce ressort n' a pas assez de liberté, ne joue pas avec assez de liberté.

Liberté de ventre, Facilité avec laquelle le ventre fait ses fonctions.

En termes de Manége, Liberté de langue, Espace vide, espèce d' arcade pratiquée dans le canon du mors, à l' effet de loger la langue du cheval.

LIBERTÉS

LIBERTÉS au pluriel, signifie, Franchises, immunités. La conquête fit perdre à cette province toutes ses libertés. Les libertés des communes.

Les libertés de l' Église gallicane, La conservation, par l' Église de France, de l' ancien droit commun de toutes les Églises.

EN LIBERTÉ. loc. adv.

EN LIBERTÉ. loc. adv. Librement. Parler, agir en liberté, en toute liberté, en pleine liberté.

En termes de Manége, Sauteur en liberté, Cheval dressé à faire des sauts pour accoutumer le cavalier à se tenir ferme en selle.

LIBERTIN, INE. adj.

LIBERTIN, INE. adj. Déréglé dans ses moeurs, dans sa conduite. Ce jeune homme est devenu fort libertin. Cette femme, malgré sa mine hypocrite, était fort libertine. En ce sens, il est aussi substantif. C' est un libertin, un grand, un franc libertin. C' est une libertine.

Il se dit quelquefois Des choses, dans plusieurs sens. Des contes libertins, Des contes licencieux. Cet homme mène une vie libertine, Sa conduite est déréglée. Il est d' une humeur bien libertine, Il hait toute espèce de sujétion, de contrainte.

Imagination libertine, Imagination vagabonde et sans frein. Son imagination libertine l' écarte sans cesse de son sujet.

LIBERTIN

LIBERTIN se dit aussi D' un enfant, d' un écolier dissipé, qui néglige ses devoirs pour le jeu. Il est fort libertin. En ce sens, il est plus souvent substantif. C' est un petit libertin.

LIBERTIN

LIBERTIN signifie encore, Qui fait profession de ne point s' assujettir aux lois de la religion, soit pour la croyance, soit pour la pratique. En ce sens, qui a vieilli, il ne s' employait guère que substantivement. Les libertins et les esprits forts.

LIBERTINAGE. s. m.

LIBERTINAGE. s. m. Déréglement dans les moeurs, dans la conduite. Vivre dans le libertinage, dans un libertinage continuel. Donner dans le libertinage. Ce jeune homme est tombé dans un libertinage affreux.

Il signifie aussi, Licence des opinions en matière de religion. Il fait profession de libertinage. Cela sent le libertinage. Dans ce sens, il a vieilli.

Libertinage d' esprit, d' imagination, Légèreté, inconstance dans les idées, qui fait qu' on passe d' un objet à un autre, sans s' arrêter à aucun. Cet écrivain s' abandonne à un libertinage d' imagination qui l' entraîne dans beaucoup d' écarts. Il se laisse aller à un libertinage d' esprit qui ne lui permet d' approfondir aucun sujet.

LIBERTINER. v. n.

LIBERTINER. v. n. Faire le libertin, se livrer au libertinage. Depuis qu' il ne voit plus mauvaise compagnie, il a cessé de libertiner.

Il se dit aussi Des enfants, des écoliers trop dissipés. Cet enfant ne fait que libertiner.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Il commence à se libertiner. Ce verbe est familier.

LIBIDINEUX, EUSE. adj.

LIBIDINEUX, EUSE. adj. Dissolu, lascif. Appétits libidineux. Il est peu usité.

LIBRAIRE. s. m.

LIBRAIRE. s. m. Marchand de livres. La boutique d' un libraire. Cet écrivain s' est mis aux gages d' un libraire. Tous ses ouvrages sont restés chez le libraire. Il a ruiné son libraire. Commis de libraire, ou Commis libraire. Imprimeur-libraire. On dit, en parlant d' Une femme qui fait le commerce de livres, Une marchande libraire.

LIBRAIRIE. s. f.

LIBRAIRIE. s. f. La profession de libraire, le commerce des livres. Un fonds, un magasin, une boutique de librairie. Il a quitté la librairie. Il s' est enrichi dans la librairie. Il entend bien la librairie. La librairie va fort bien depuis quelques années. On ne trouve pas ce livre dans toute la librairie.

Il se dit aussi d' Un magasin, d' une boutique de librairie. Établir une librairie. Je vais à la librairie d' un tel. Il y a plusieurs librairies dans cette ville.

LIBRAIRIE

LIBRAIRIE signifiait autrefois, Bibliothèque. La librairie du roi. Cette acception s' est conservée longtemps dans les actes publics.

LIBRATION. s. f.

LIBRATION. s. f. T. d' Astronomie. Balancement apparent de la lune autour de son axe, mouvement par lequel elle nous cache et nous découvre alternativement une partie de sa surface.

LIBRE. adj. des deux genres

LIBRE. adj. des deux genres Qui a le pouvoir de faire ce qu' il veut, d' agir ou de n' agir pas. L' homme est né libre. La volonté est libre, est une faculté libre.

Prov., Les volontés sont libres, se dit Pour exprimer qu' on laisse à quelqu' un la liberté de faire ou de ne pas faire telle chose. Allez-vous-en, si cela vous plaît, les volontés sont libres.

L' homme a son libre arbitre, Il est maître de choisir entre le bien et le mal.

LIBRE

LIBRE se dit souvent par opposition à Esclave, servile. C' est un homme de condition libre. Être né libre. Une profession libre. Libre de sa personne.

Il se dit également par opposition à Captif, prisonnier. Il était prisonnier, mais à présent il est libre.

Il se dit encore pour Indépendant. Il est libre, et ne dépend de personne. Libre comme l' air. Il ne veut prendre aucun emploi, il veut demeurer libre.

Il signifie quelquefois particulièrement, Qui n' est pas marié. Le commerce entre personnes libres est moins coupable que l' adultère.

Il se dit aussi en parlant Des États où le peuple participe à la puissance législative, soit par lui-même, soit par ses mandataires, et où les droits civils et politiques sont garantis par la constitution. Un État libre. Un peuple libre. Une nation libre. Le peuple romain cessa d' être vraiment libre, dès qu' il eut perdu ses moeurs. Gouverner des hommes libres.

Villes libres, en Allemagne, Villes qui, n' étant soumises à aucun prince, sont gouvernées par leurs propres magistrats. Les villes hanséatiques sont des villes libres.

LIBRE

LIBRE signifie aussi quelquefois, Qui n' éprouve aucune contrainte, aucune gêne. On est fort libre dans cette maison. La société des personnes avec lesquelles on n' est pas libre, est bientôt fatigante.

Il signifie encore, Licencieux, indiscret, téméraire, et s' applique alors Aux choses comme aux personnes. Il est bien libre avec les femmes. Il a des manières, un ton extrêmement libres avec les femmes. Il tient des propos bien libres. Il est trop libre dans ses paroles. Il a fait des chansons un peu libres, des contes, des vers fort libres.

LIBRE

LIBRE a, dans les phrases ou locutions qui suivent, des acceptions plus ou moins voisines de ces divers sens:

Les suffrages ne sont pas libres dans cette assemblée, On n' ose y dire son avis, y voter selon sa conscience.

Le commerce est libre dans ce pays, Il n' y est point entravé par des lois prohibitives.

La presse est libre dans ce pays, Les écrits destinés à l' impression n' y sont point soumis à une censure préalable.

Les mers sont libres, On peut y naviguer, sans aucune crainte des corsaires ou des ennemis.

Les passages, les chemins sont libres, On peut y aller sans rencontrer aucun embarras, aucun empêchement, aucun danger. On dit de même, La campagne est libre, Les ennemis ne l' occupent plus.

Fam., Les chemins sont libres, se dit Pour témoigner à une personne qui veut s' en aller, qu' on ne fera aucun effort pour la retenir, pour la garder près de soi.

Espace libre, Espace qui n' est point occupé, rempli. On dit de même, Cette place est libre, Personne ne l' occupe, on peut la prendre, s' y mettre.

Avoir ses entrées libres chez quelqu' un, Avoir la facilité d' entrer à toute heure chez lui. On dit à peu près dans le même sens, Avoir libre accès, un libre accès auprès de quelqu' un.

Fig., Avoir le champ libre, Avoir la liberté de faire une chose. Rien ne vous empêche de lui faire cette demande; vous avez le champ libre.

Fig., Laisser à quelqu' un le champ libre, Ne point s' opposer à ses prétentions, ne point se mettre en concurrence avec lui. Vous pouvez continuer vos démarches, je vous laisse le champ libre.

Avoir son temps libre, N' avoir point d' occupation obligée. On dit aussi dans le même sens, Être libre. Je suis libre à présent, je n' ai plus rien qui m' occupe.

Avoir le coeur libre, N' être pas amoureux.

N' avoir pas l' esprit libre, Être tellement préoccupé, qu' on est incapable de s' appliquer.

Vers libres, Ceux où l' on admet différentes mesures, et qui ne sont pas soumis au retour d' un rhythme régulier. Pièce écrite en vers libres.

Traduction libre, Traduction qui n' est pas littérale, où l' on ne s' est pas asservi à suivre exactement le texte.

Papier libre, se dit par opposition à Papier timbré. Il suffit que cette quittance soit écrite sur papier libre. On dit, dans le même sens, Papier mort.

Libre de, devant un nom substantif, signifie, Exempt, affranchi de. Libre de soins, de crainte, de passion, de soucis, d' inquiétude, de toute sorte d' engagement.

Libre de, devant un verbe, signifie, Qui a la liberté de. Vous êtes libre d' accepter ou de refuser. On dit aussi: Il vous est libre d' accepter ou de refuser. Libre à vous de sortir ou de rester. Etc.

LIBRE

LIBRE signifie en outre, Qui a de la facilité, de l' aisance, qui n' est point gêné dans ses mouvements. Il est libre dans sa taille. Il a la taille libre et aisée. Avoir une contenance libre, un air libre. Il a le corps libre et agile. Il a les mouvements libres. En ce sens, il se dit aussi Des choses inanimées. Cette roue, ce ressort, cette pièce est libre dans ses mouvements. Le mouvement de ce pendule n' est pas libre.

Avoir la voix libre, la parole libre, N' avoir point d' empêchement dans la voix, dans la parole. Il a été longtemps un peu bègue; maintenant il a la parole parfaitement libre.

Avoir la main libre, Écrire légèrement, faire des traits avec hardiesse.

Avoir le ventre libre, Aller facilement à la garde-robe, n' être pas constipé.

LIBREMENT. adv.

LIBREMENT. adv. Avec liberté, sans gêne, sans contrainte. Agir, vivre, penser, parler, écrire librement. J' en use librement avec vous. Je vous ai dit librement ma pensée sur cet objet. Un député librement élu. C' est un homme qui parle librement de tout le monde. Cet écrivain-parle trop librement de lois qu' il faut respecter.

LICE. s. f.

LICE. s. f. Lieu préparé pour les courses de tête ou de bague, pour les tournois, les combats à la barrière, et autres exercices de ce genre. Entrer dans la lice, en lice. Ouvrir, fermer la lice. La lice est ouverte.

LICE

LICE au figuré, se dit en parlant De discussions, de contestations publiques, soit de vive voix, soit par écrit. Il n' a point osé entrer en lice avec un dialecticien si habile, avec un orateur si éloquent. Il a fui honteusement la lice. Il est sorti vainqueur de la lice.

Il se dit aussi Des lieux où se passent les discussions, où il y a, en quelque sorte, des combats de la parole. Le barreau est une lice ouverte au talent oratoire.

LICE. s. f.

LICE. s. f. T. de Manufact. Voyez LISSE.

LICE. s. f.

LICE. s. f. Femelle d' un chien de chasse. Il y a dans toutes les meutes des lices destinées à faire race.

Cette lice est nouée, Elle a été couverte, et elle a retenu.

LICENCE. s. f.

LICENCE. s. f. Permission. Ce religieux était sorti sans en avoir demandé la licence à son supérieur. Dans ce sens, il est vieux.

LICENCE

LICENCE signifie plus ordinairement, Une permission spéciale, accordée par le gouvernement, pour exporter ou pour vendre certaines marchandises. Il obtint une licence pour envoyer mille pièces de vin en pays étranger. Licence pour le débit du tabac en détail.

Il se dit aussi, dans les Facultés de théologie, de droit et de médecine, Du degré qui est entre celui de bachelier et celui de docteur.

Il se disait également, autrefois, Du temps que l' on passait sur les bancs avant de pouvoir obtenir le degré de licencié. Faire, commencer, achever sa licence. Entrer en licence. Sortir de licence. Ils sont trente de la même licence. Il a été le premier de sa licence.

LICENCE

LICENCE signifie encore, Liberté trop grande, contraire au respect, à la retenue et à la modestie. C' est un homme qui prend des licences, qui se donne de grandes licences. Prendre bien des licences avec quelqu' un. Il s' émancipe de plus en plus, et prend chaque jour quelque nouvelle licence.

Il signifie aussi, Liberté excessive, déréglement, insubordination. Une licence effrénée. Arrêter, réprimer la licence de la jeunesse, la licence des soldats, du peuple, du vainqueur. C' est ouvrir la porte à la licence. La licence n' a plus de frein, n' a plus de bornes. La licence détruit la liberté.

LICENCE

LICENCE en poésie, se dit de Toute liberté que le poëte se donne, dans ses vers, contre la règle et l' usage ordinaire. Licence poétique. Il y a en poésie des licences que la raison autorise et que le goût approuve. Une heureuse licence.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en Peinture, en Sculpture, en Architecture, en Musique. Il y a des licences heureuses dans ce tableau, dans ce groupe. Les colonnes accouplées sont une licence en architecture. Il y a une licence remarquable dans l' ouverture de cet opéra.

LICENCIEMENT. s. m.

LICENCIEMENT. s. m. Action de licencier, de congédier. Il n' est d' usage qu' en parlant Des troupes. Licenciement de troupes. La paix a été suivie du licenciement d' une partie de l' armée.

LICENCIER. v. a.

LICENCIER. v. a. Congédier. Il ne se dit qu' en parlant Des troupes. Licencier des troupes. Après la paix, on licencia une partie de l' armée.

LICENCIER

LICENCIER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et alors il signifie, S' émanciper, sortir des bornes du devoir, de la modestie. C' est un homme qui se licencie en paroles. Il s' était licencié jusqu' à leur manquer de respect. Dans ce sens, il a vieilli.

LICENCIÉ, ÉE. participe

LICENCIÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, au masculin, et signifie, Qui a pris ses degrés de licence. Il est licencié ès lettres, licencié en droit. On l' emploie substantivement dans le même sens. Un licencié.

LICENCIEUSEMENT. adv.

LICENCIEUSEMENT. adv. D' une manière licencieuse. Vivre, penser, parler, écrire licencieusement.

LICENCIEUX, EUSE. adj.

LICENCIEUX, EUSE. adj. Déréglé, désordonné, contraire à la pudeur. Mener une vie licencieuse. Il est fort licencieux en paroles. Dire des paroles licencieuses. Tenir des propos, des discours licencieux. Lire des écrits licencieux. Faire des vers licencieux.

LICET. s. m.

LICET. s. m. (On prononce le T.) Terme emprunté du latin. Permission. Obtenir un licet.

LICHEN. s. m.

LICHEN. s. m. (On prononce Likène.) T. de Botan. Genre de plante de la famille des Algues, ordinairement en forme de croûte, qui croît sur les troncs d' arbres, sur les rochers, sur les murs, etc. Lichen d' Islande.

LICITATION. s. f.

LICITATION. s. f. T. de Jurispr. Vente, au plus offrant et dernier enchérisseur, d' une maison, d' un héritage qui appartient en commun à plusieurs cohéritiers ou copropriétaires, et qui ne peut se partager commodément. Vendre une maison par licitation. Contrat de licitation. Licitation volontaire. Licitation entre majeurs.

LICITE. adj. des deux genres

LICITE. adj. des deux genres Qui est permis par la loi. Ce n' est pas une chose licite. Il ne fait que des gains honnêtes et licites.

LICITEMENT. adv.

LICITEMENT. adv. D' une manière licite, sans aller contre la loi. Peut-on faire licitement telle action?

LICITER. v. a.

LICITER. v. a. T. de Jurispr. Mettre à l' enchère une maison, un héritage, etc., qui appartient à plusieurs cohéritiers ou copropriétaires. Faire liciter une maison, un héritage. Autrefois on licitait les charges, les rentes.

LICITÉ, ÉE. participe

LICITÉ, ÉE. participe

LICOL. s. m.

LICOL. s. m. Voyez LICOU.

LICORNE. s. f.

LICORNE. s. f. Quadrupède qui, selon quelques relations, aurait une corne au milieu du front, et du reste serait assez semblable à un petit cheval. Suivant l' opinion la plus généralement admise aujourd' hui, la licorne est un animal fabuleux. Son écusson a des licornes pour supports.

Licorne de mer, Cétacé, nommé autrement Narval, qui porte à l' extrémité de sa mâchoire supérieure une dent en forme de corne, droite, et longue quelquefois de quinze ou seize pieds.

LICOU ou LICOL. s. m.

LICOU ou LICOL. s. m. Lien de cuir, de corde ou de crin, qu' on met autour de la tête des chevaux, des mulets, et d' autres bêtes de somme, pour les attacher, au moyen d' une ou deux longes, au râtelier, à l' auge, etc. Licou à une longe, à deux longes. Le licou d' un cheval. Attacher un cheval avec son licou. Mener un cheval avec un licou, par le licou. Ce cheval a rompu son licou. Licol n' est plus usité qu' en poésie, devant une voyelle. En prose, on dit et on écrit toujours, Licou.

LICTEUR. s. m.

LICTEUR. s. m. Officier public qui marchait devant les premiers magistrats de Rome, et qui portait une hache placée dans un faisceau de verges. Les licteurs faisaient à la fois office d' appariteurs et de bourreaux.

LIE. s. f.

LIE. s. f. Ce qu' il y a de plus grossier dans une liqueur, et qui va au fond. Lie de vin. Lie d' huile, de bière, etc. Tirer du vin jusqu' à la lie. La lie vient, il n' y a plus de vin dans le tonneau. Du vin sur sa lie. Ce vin est clair et bon jusqu' à la lie. Boire jusqu' à la lie. Quand on dit absolument, De la lie, on entend, De la lie de vin.

Fig., Boire le calice jusqu' à la lie, Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et cruelle, un malheur dans toute son étendue.

Fig., La lie du peuple, La plus vile et la plus basse populace; et, La lie du genre humain, la lie des nations, Les hommes les plus corrompus, des hommes très-vils et très-méchants. C' est un homme de la lie du peuple. Ne me parlez point de ces misérables-là, c' est la lie du genre humain.

LIE. adj.

LIE. adj. Vieux mot qui signifiait, Gai, joyeux, et qui n' est plus usité que dans cette phrase familière, Faire chère lie, Faire bonne chère avec gaieté.

LIÉGE. s. m.

LIÉGE. s. m. Espèce de chêne vert, dont l' écorce est épaisse, spongieuse et fort légère. Les glands du liége.

Il se prend ordinairement pour L' écorce de cet arbre. Le liége est fort léger, et nage sur l' eau. On garnit de petits morceaux de liége les filets des pêcheurs. Porter des semelles de liége. Faire des bouchons de liége.

LIEN. s. m.

LIEN. s. m. (On prononce Li-èn.) Ce qui sert à lier. Gros lien. Un lien de paille, de jonc, d' osier. Un lien de fer. Le lien d' une gerbe, d' un fagot. Faire des liens. Il faut retenir cela avec des liens.

Il se dit aussi de La corde ou de la chaîne avec laquelle un prisonnier est attaché. En ce sens, il se met ordinairement au pluriel. Il était dans les liens. La fête de saint Pierre aux liens. Briser, rompre ses liens. Forger des liens.

LIEN

LIEN signifie figurément, Esclavage, dépendance. On l' emploie principalement en parlant Des amants. Il a rompu ses liens. Il est dans des liens honteux. Il trouve ses liens bien doux.

En Matière crimin., Être dans les liens d' un décret, d' un mandat d' arrêt, se dit D' une personne contre laquelle un décret, un mandat a été décerné.

Lien religieux, Engagement contracté par ceux qui sont dans les ordres sacrés, ou qui ont fait des voeux monastiques.

Fig., Traîner son lien, N' être pas tout à fait échappé d' un danger, affranchi d' une passion, délivré d' une mauvaise affaire. On dit proverbialement, dans le même sens, N' est pas échappé qui traîne son lien.

LIEN

LIEN se dit encore, figurément, de Tout ce qui attache et unit les personnes ensemble. Le lien du mariage. Le lien conjugal. C' est un lien sacré, un lien indissoluble. Lien d' intérêt. Lien d' amitié. Le lien de la reconnaissance. Les liens du sang et de la nature. Les liens de la chair et du sang. Cet événement, qui pouvait les désunir, n' a fait que resserrer les liens de leur amitié. Je lui suis attaché par les liens les plus forts, les plus étroits, les plus durables. Les lois sont le lien de la société civile. Par sa douceur, par sa modération, il était le lien des esprits opposés qui formaient cette société.

En Jurisprud., Double lien, Parenté entre enfants d' un même père et d' une même mère, c' est-à-dire, entre frères et soeurs germains. Lien simple, Parenté entre frères et soeurs qui ne sont pas nés du même père ou de la même mère.

LIENTERIE. s. f.

LIENTERIE. s. f. (On prononce Lianterie.) T. de Médecine. Espèce de dévoiement dans lequel on rend les aliments tels qu' on les a pris. Il vieillit.

LIENTÉRIQUE. adj. des deux genres

LIENTÉRIQUE. adj. des deux genres T. de Médecine. Qui tient de la lienterie. Flux lientérique.

LIER. v. a.

LIER. v. a. Serrer avec un lien ou avec quelque autre chose que ce soit. Lier le bras, la main, le corps. Lier un fagot, une botte de foin, une gerbe de blé. Lier un cerceau avec de l' osier. Lier avec un cordon. Lier avec un mouchoir. Vous liez cela trop lâche, il faut le lier plus serré, plus étroitement. Lier des fleurs ensemble pour en faire un bouquet. Lier un paquet. Lier les mains derrière le dos. Lier les pieds. Lier les cheveux. Lier un homme à un arbre, à un poteau. Lier un furieux, un fou.

Par exagération, C' est un fou à lier, C' est un extravagant.

Fig., Lier les mains à quelqu' un, Le réduire à l' inaction dans une affaire. Avoir les mains liées, Être empêché d' agir dans une affaire. Je ne veux pas qu' on me lie les mains, je ne veux pas avoir les mains liées.

Fig., Lier la langue, Empêcher de parler. Le respect, la crainte de vous déplaire m' a lié la langue.

LIER

LIER signifie aussi, Faire un noeud. Lier les cordons de ses souliers. Lier des rubans.

LIER

LIER signifie encore, Joindre ensemble différentes parties par quelque substance qui s' incorpore dans les unes et dans les autres. Il faut mettre quelque chose dans cette composition pour lier les ingrédients. La chaux et le ciment lient les pierres.

Lier une sauce, Lui donner de la consistance. Le cuisinier a mal lié cette sauce. La farine sert à lier les sauces.

Lier les lettres, Les joindre l' une à l' autre par certains petits traits. Liez bien vos lettres. Liez mieux vos lettres.

En Musique, Lier des notes, Passer, exécuter deux ou plusieurs notes d' un même coup d' archet, ou d' un seul coup de langue sur un instrument à vent, ou d' un seul coup de gosier en chantant.

Fig., Lier les idées, les propositions, les pensées, les parties d' un discours, etc., Les unir entre elles, les enchaîner les unes aux autres. Cet homme ne lie pas bien ses idées, ses pensées. Ce logicien lie bien ses propositions. Il faut une idée intermédiaire, quelques mots pour lier ces deux périodes, les deux membres de cette période. Cet orateur n' a pas bien lié les parties de sa harangue.

Fig., Lier une partie de promenade, de divertissement, etc., Projeter une partie de promenade, de divertissement, et prendre jour pour la faire.

Fig. et fam., Il a bien lié, mal lié sa partie, Il a bien concerté, il a mal concerté son affaire, son entreprise.

Fig., Lier amitié avec quelqu' un, Contracter amitié avec quelqu' un.

Fig., Lier conversation, commerce, société avec quelqu' un, Entrer en conversation, en commerce, faire société avec lui. Nous avons lié conversation ensemble. Ils ont lié conversation. J' ai lié commerce avec lui. Ils ont lié société l' un avec l' autre.

LIER

LIER signifie figurément, en parlant Des personnes, Attacher, unir, enchaîner ensemble. C' est le sang et l' amitié qui les lient. L' amitié, l' intérêt les avait liés. Ils sont liés d' une étroite amitié. Il est lié aux intérêts de son maître. Ma fortune est liée à la vôtre.

Il signifie aussi, Astreindre, obliger. Qu' est-ce qui vous lie? Les paroles, les contrats lient les hommes. Son serment, sa parole le lie d' une manière indissoluble. Je suis lié par ma promesse.

Dans le langage de l' Église, Lier et délier, Refuser ou donner l' absolution.

LIER

LIER s' emploie avec le pronom personnel dans plusieurs acceptions. Ainsi on dit: Ces ingrédients ne peuvent pas se lier, Ils ne peuvent pas s' unir, s' incorporer ensemble. Il faut remuer cette sauce jusqu' à ce qu' elle se lie, Jusqu' à ce qu' elle s' épaississe. Figurément, Les scènes de cette pièce se lient mal entre elles, Elles ne sont point amenées les unes par les autres. Le fait que vous racontez se lie à une aventure dont j' ai connaissance, Il a du rapport avec cette aventure, il s' y rattache.

Se lier par un serment, un voeu, etc., S' astreindre à quelque obligation par un serment, par un voeu, etc.

LIER

LIER joint au pronom personnel, se dit particulièrement, tant dans le sens réfléchi que dans le sens réciproque, Des personnes qui forment une liaison entre elles. Je me suis lié avec lui. Ils se sont liés dès qu' ils se sont connus. Nous nous sommes liés d' amitié.

LIÉ, ÉE. part.

LIÉ, ÉE. part. On l' a mené pieds et poings liés. Lié et garrotté. Une sauce bien liée. Des lettres mal liées. Notes liées. Ces pensées ne sont point liées. Un discours bien lié.

Jouer en parties liées, Jouer avec la condition que l' enjeu appartiendra à celui qui aura gagné le plus de parties, sur un nombre déterminé. Ils ont joué un louis en trois parties liées.

LIERRE. s. m.

LIERRE. s. m. Plante toujours verte qui rampe à terre ou qui grimpe le long des murailles et autour des arbres. Petit lierre. Lierre à larges feuilles. Branche, couronne, graine, feuilles de lierre. Le lierre s' attache aux murailles.

Lierre terrestre, Plante labiée dont on fait usage en médecine, et dont les feuilles ont quelque ressemblance avec celles du lierre.

LIESSE. s. f.

LIESSE. s. f. Joie. Vieux mot qui n' est guère usité que dans cette phrase familière, Vivre en joie et en liesse, et dans cette expression, Notre-Dame de liesse.

LIEU. s. m.

LIEU. s. m. L' espace qu' un corps occupe. Tout corps occupe un lieu, remplit un lieu, est dans un lieu. Un corps ne peut naturellement être en même temps dans plusieurs lieux.

Il se dit aussi d' Un espace pris absolument, sans considérer aucun corps qui le remplisse, et vu seulement sous le rapport de la dimension, de la situation, ou de quelque autre circonstance qui le distingue. Lieu vaste, étroit, resserré. Lieu élevé, éminent, bas, enfoncé, souterrain. Lieu humide, marécageux, malsain. Lieu agréable, charmant, affreux, désert, solitaire, inhabité, sombre, écarté. Voici un beau lieu. C' est le plus beau lieu du monde. C' est un lieu de délices. Changer de lieu, ne faire qu' aller d' un lieu à un autre. En quelque lieu qu' il aille. C' est le lieu où il est né. C' est son lieu natal.

LIEU

LIEU se dit aussi par rapport à la destination. Un lieu d' assemblée, de récréation. Lieu public. Lieu particulier. Lieu où l' on rend la justice. Le criminel était arrivé au lieu du supplice. Quel est le lieu du rendez-vous? Mettre chaque chose en son lieu. Mettre une chose en lieu sûr, en lieu de sûreté.

Le lieu saint, le saint lieu, L' église, le temple.

Les saints lieux, Les lieux de la terre sainte qui sont célèbres par les mystères de notre rédemption. Visiter les saints lieux.

Lieu de sûreté, signifie quelquefois, Prison; et alors il est familier. Cet étourdi s' est fait mettre en lieu de sûreté.

Lieu de plaisance, Maison de campagne uniquement destinée à l' agrément.

Lieu de franchise, lieu d' asile, Lieu où, en vertu de quelque privilége, on est à l' abri de certaines poursuites. Les maisons des ambassadeurs sont des lieux de franchise. Autrefois les églises étaient des lieux d' asile.

Mauvais lieu, Maison de débauche. Entrer dans un mauvais lieu. Hanter les mauvais lieux.

Lieux d' aisances, ou simplement Lieux, Les latrines. Aller aux lieux d' aisances. Aller aux lieux.

LIEU

LIEU signifie également, Un endroit désigné, indiqué; et alors on le met souvent au pluriel. Quand je serai sur le lieu. Nous irons sur les lieux. Se transporter sur les lieux. Les juges ordonnèrent une descente sur les lieux.

LIEU

LIEU se prend aussi, surtout au pluriel, pour Les appartements et les différentes pièces d' une maison, d' une ferme, etc. Il faut visiter les lieux, et voir s' ils sont en état. Réparer les lieux. État des lieux. État de lieux.

Prov., N' avoir ni feu ni lieu, Être vagabond, sans demeure assurée; ou Être extrêmement pauvre.

LIEU

LIEU en Géométrie, se dit d' Une ligne droite ou courbe, dont tous les points servent à résoudre un problème qui a une infinité de solutions.

LIEU

LIEU en Astronomie, Le point du ciel auquel répond une planète, une comète. Comme nous les voyons de la surface de la terre, nous les rapportons à un point différent de celui où elles seraient vues du centre de la terre; ce qui fait qu' on distingue le Lieu apparent du Lieu véritable: la différence s' appelle Parallaxe.

LIEU

LIEU signifie encore, Place, rang. Il tient le premier lieu. Dans ce sens, il a vieilli, et ne se dit guère qu' en termes de Palais. Chaque créancier viendra en son lieu.

En termes de Pratique, Être au lieu et place de quelqu' un, Avoir la cession de ses droits et actions. On dit de même, Subrogé en son lieu et place.

En premier lieu, en second lieu, en troisième lieu, en dernier lieu, Premièrement, secondement, troisièmement, enfin.

Tenir lieu de, Remplacer, suppléer. Votre amitié me tient lieu de tout. Ses agréments lui tiennent lieu de jeunesse. Il vous a tenu lieu de père.

LIEU

LIEU se prend quelquefois pour Maison ou famille, comme dans ces phrases: Cette personne vient de bon lieu, est de bon lieu, Elle est de bonne famille. Il s' est allié en bon lieu, Il s' est bien allié. Il sent le lieu d' où il vient, Il a les habitudes, les goûts des gens de sa classe.

Bas lieu, Basse extraction. C' est un homme de bas lieu. Il vient de bas lieu. Il est sorti de bas lieu.

J' ai appris cela de bon lieu, je tiens cela de bon lieu, cette nouvelle vient de bon lieu, De bonne part, de personnes bien instruites et dignes de foi.

Fam., On a parlé de vous en bon lieu, On a parlé de vous en bonne compagnie.

LIEU

LIEU signifie aussi, L' endroit, le temps convenable pour dire, pour faire quelque chose. Ce n' est pas ici le lieu de parler de cela, le lieu de disputer. Nous en parlerons en temps et lieu. J' ai parlé de ce fait en son lieu. Ce n' est ni le temps ni le lieu.

LIEU

LIEU signifie figurément, Moyen, sujet, occasion. Nous verrons s' il y a lieu de vous servir, s' il y a lieu de vous faire payer, s' il n' y a pas lieu de craindre, de douter, d' espérer, etc. Si je trouve lieu d' entamer cette affaire. Il y a lieu de délibérer. J' ai lieu de me plaindre de votre conduite à mon égard. Je n' ai pas donné lieu à vos emportements contre moi. Donnez-moi lieu de vous obliger.

Avoir lieu, se dit en parlant De l' époque d' un événement. Cet événement eut lieu l' an dernier. La séance publique aura lieu à la fin de ce mois.

LIEU

LIEU se dit aussi d' Un endroit ou passage d' un livre. En quel lieu Platon l' a-t-il dit? Aristote dit dans plus d' un lieu...

En termes de Rhétorique, Lieux communs, lieux oratoires, ou simplement Lieux, Sources générales d' où un orateur peut tirer ses arguments et ses moyens. Aristote a traité des lieux communs.

Lieux communs, se dit aussi de Certains traits généraux qui peuvent s' appliquer à tout, de certaines réflexions générales qu' on fait entrer dans un sujet particulier. Il a commencé l' éloge de ce magistrat par un lieu commun sur la justice. Ses sermons ne sont que des lieux communs. Un recueil de lieux communs.

Lieux communs, se dit encore Des idées usées, rebattues. Il ne dit que des lieux communs.

AU LIEU DE. locution prépositive

AU LIEU DE. locution prépositive qui signifie, À la place de, en place de. Au lieu de mon frère que j' attendais, il est venu un homme de sa part. Que mettez-vous au lieu de cette phrase, de cette strophe que vous avez ôtée? Cet officier servira au lieu de tel autre.

AU LIEU DE

AU LIEU DE marque aussi opposition, différence. Au lieu de secourir son ami, il l' a abandonné. Au lieu d' étudier, il ne fait que se divertir. Je pris un volume de Racine, au lieu d' un volume de Corneille.

AU LIEU QUE

AU LIEU QUE se dit, dans une acception pareille, pour Tandis que. Il ne songe qu' à ses plaisirs, au lieu qu' il devrait veiller à ses affaires.

LIEUE. s. f.

LIEUE. s. f. Mesure itinéraire, dont l' étendue varie selon les provinces, selon les pays. La lieue commune de France est de deux mille deux cent quatre-vingt-deux toises, à vingt-cinq lieues par degré. Grande lieue. Petite lieue. Lieue d' Allemagne. Une lieue de chemin. Une bonne, une grande lieue. Une bonne grande lieue. Un quart, un demi-quart de lieue. Une demi-lieue. Une lieue et demie. Faire trois lieues, quatre lieues à pied. Faire tant de lieues par heure, par jour.

Lieue de poste, Lieue de deux mille toises.

Lieu de pays, Lieue qui diffère de la lieue commune, et dont la longueur est déterminée par l' usage particulier de telle ou de telle contrée. Il n' y a que trois lieues d' ici à cette ville, mais ce sont des lieues de pays qui valent bien quatre lieues ordinaires.

Lieue marine, Lieue de vingt au degré.

Lieue carrée, Espace carré qui a une lieue de chaque côté.

Adverb., Une lieue à la ronde, Dans l' étendue d' une lieue en tous sens. Il s' emploie dans un sens moins rigoureux pour exprimer Une certaine étendue à peu près d' une lieue de rayon. Ce bruit a été entendu une lieue à la ronde.

Prov. et fig., Être à cent lieues, à mille lieues d' une chose, n' en pas approcher de cent lieues, de mille lieues, En être fort éloigné. Vous n' avez garde de trouver le noeud de cette question, de cette affaire, vous n' en approchez pas de cent lieues, vous en êtes à cent lieues. Vous êtes à mille lieues de la vérité. Moi, je voudrais vous offenser! j' en suis à mille lieues. Cela est à mille lieues de ma pensée. Leurs caractères sont à mille lieues l' un de l' autre.

Fig. et fam., Il n' écoute pas, il est à mille lieues d' ici, se dit D' un homme distrait, qui ne fait pas attention à ce qu' on lui dit.

Fig. et fam., Sentir quelqu' un d' une lieue, Pressentir, deviner son arrivée. J' étais sûr que vous viendriez, je vous ai senti d' une lieue. Il se dit aussi en parlant Des choses. J' ai senti d' une lieue la proposition qu' il vient de nous faire.

Fig. et fam., Il sent son fripon d' une lieue, On juge aisément à ses manières, à son air, que c' est un fripon.

LIEUR. s. m.

LIEUR. s. m. Celui qui lie des bottes de foin, des gerbes de blé, etc.

LIEUTENANCE. s. f.

LIEUTENANCE. s. f. Charge, office, emploi, grade de lieutenant. Il a une lieutenance dans l' artillerie, dans le dixième régiment. Il avait occupé autrefois la lieutenance de roi dans une grande ville.

LIEUTENANT. s. m.

LIEUTENANT. s. m. Officier qui est immédiatement au-dessous d' un chef, qu' il supplée dans certains cas. Lieutenant-colonel d' un régiment de cavalerie, d' infanterie. Lieutenant d' une compagnie. Le capitaine et le lieutenant. Avoir un bon lieutenant. Lieutenant d' artillerie. Lieutenant de vaisseau. Lieutenant de tel vaisseau. Lieutenant en premier. Lieutenant en second. Sous-lieutenant. Lieutenant réformé. Etc.

Lieutenant général des armées du roi, ou simplement, Lieutenant général, Officier qui occupe le second grade dans les armées. Il y a quatre lieutenants généraux dans cette armée.

Lieutenant de roi, ou Commandant d' armes, Celui qui commande en l' absence du gouverneur, dans une place de guerre.

Lieutenant civil, Celui qui connaissait des causes civiles.

Lieutenant criminel, Celui qui connaissait des causes criminelles.

Lieutenant général, Celui qui présidait le tribunal d' une sénéchaussée, d' un bailliage.

Lieutenant général de police, Magistrat qui avait à Paris la direction de la police.

LIEUTENANT

LIEUTENANT se dit aussi, en général, de Ceux à qui le souverain, ou le chef d' une armée, délègue, dans certains cas, une portion de son autorité. Le roi, avant de partir, nomma son frère lieutenant, lieutenant général du royaume. Ce roi, peu guerrier, s' est acquis par ses lieutenants une grande gloire militaire.

LIEUTENANTE. s. f.

LIEUTENANTE. s. f. Il se disait de La femme de certains magistrats qui portaient le titre de lieutenants. Madame la lieutenante civile. Madame la lieutenante criminelle.

LIÕVRE. s. m.

LIÕVRE. s. m. Quadrupède sauvage, très-léger à la course et fort timide, à longues oreilles, à courte queue, et un peu plus grand que le lapin. La chair du lièvre est bonne et agréable au goût. Grand lièvre. Jeune lièvre. Vieux lièvre. Un lièvre au gîte. Courir, faire lever, lancer le lièvre. Mettre un lièvre en pâté. Un râble de lièvre.

Fam., Être peureux comme un lièvre, Être fort peureux, fort timide.

Fam., Gentilhomme à lièvre, se disait autrefois d' Un gentilhomme qui avait peu de revenu, et qui était réduit à vivre de sa chasse.

Avoir un bec de lièvre, être bec de lièvre, Avoir, naturellement, la lèvre supérieure fendue. Il est né avec deux becs de lièvre.

Prov. et fig., C' est vouloir prendre les lièvres au son du tambour, se dit Lorsqu' une personne fait grand bruit d' un dessein qui aurait besoin d' être tenu secret pour réussir.

Fig. et fam., Lever le lièvre, Être le premier à faire quelque ouverture, à proposer quelque chose dont les autres ne s' étaient point avisés. C' est lui qui a levé le lièvre. Il ne fallait pas lever ce lièvre-là.

Prov. et fig., C' est là que gît le lièvre, C' est là le secret, le noeud de l' affaire.

Prov., Il a une mémoire de lièvre; c' est une mémoire de lièvre, qui se perd en courant, Il a peu de mémoire, une chose lui en fait aisément oublier une autre.

Prov. et fig., Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois; qui court deux lièvres n' en prend aucun, Quand on poursuit deux affaires à la fois, on s' expose à ne réussir ni dans l' une ni dans l' autre.

En Astronomie, Le Lièvre, est le nom d' Une constellation de l' hémisphère austral.

LIGAMENT. s. m.

LIGAMENT. s. m. T. d' Anat. Partie blanche et fibreuse qui sert à attacher des os ou des viscères, et quelquefois à les soutenir. Un ligament large. Les ligaments du foie. Les ligaments de la matrice. Les ligaments des os de la cuisse.

LIGAMENTEUX, EUSE. adj.

LIGAMENTEUX, EUSE. adj. T. d' Anat. Qui est de la nature des ligaments.

LIGAMENTEUX

LIGAMENTEUX terme de Botanique, se dit Des plantes dont les racines ou les tiges sont grosses et tortillées en forme de cordage.

LIGATURE. s. f.

LIGATURE. s. f. T. de Chirurgie. Noeud de fil, ou autre lien, avec lequel on serre un vaisseau pour prévenir ou arrêter l' écoulement du sang; L' action, la manière de placer ce noeud. Appliquer une ligature. Ligature d' attente. La ligature d' une artère. Savez -vous faire cette ligature? Il a composé un traité des ligatures.

Il se dit aussi Du petit cordon de fil, de soie, etc., dont on serre la base de certaines tumeurs pour les faire tomber en mortification.

Il se dit encore de Cette bande, ordinairement de drap ou de toile, avec laquelle on serre la partie supérieure du bras, du pied, pour faire l' opération de la saignée. Serrer, lâcher la ligature. Mettre, ôter la ligature.

LIGATURE

LIGATURE en termes d' Écriture et d' Imprimerie, se dit de Plusieurs lettres liées ensemble. Les ligatures grecques. La belle écriture arabe a beaucoup de ligatures.

LIGE. adj. des deux genres

LIGE. adj. des deux genres T. de Féodalité. Il se disait Du vassal tenant une certaine sorte de fief qui le liait d' une obligation plus étroite que les autres, envers son seigneur dominant. Vassal lige. Homme lige. Le vassal lige était obligé de servir son seigneur envers tous et contre tous, excepté contre son père.

Fief lige, héritage lige, terre lige, Terre possédée sous la charge de l' hommage lige et des obligations qu' il imposait.

LIGNAGE. s. m. collectif.

LIGNAGE. s. m. collectif. Race, famille. Un homme de haut lignage. Tous ceux de son lignagé. Ils sont de même lignage. Il est vieux.

LIGNAGER. s. m.

LIGNAGER. s. m. T. de Jurispr. Celui qui est du même lignage. Les lignagers, dans la coutume de Paris, avaient les quatre quints des propres.

Il est aussi adjectif, et n' est guère usité que dans cette locution, Retrait lignager, Action par laquelle un parent du côté et ligne d' où était venu à un vendeur l' héritage par lui vendu pouvait, dans un délai fixé et à la charge d' observer certaines formalités, retirer cet héritage des mains de l' acquéreur, en lui remboursant le prix qu' il en avait payé. Le retrait lignager a été aboli par notre code civil.

LIGNE. s. f.

LIGNE. s. f. Trait simple, considéré comme n' ayant ni largeur ni profondeur. Il s' emploie surtout dans les Sciences mathématiques. Ligne droite. Ligne courbe. Ligne brisée. Le soleil envoie ses rayons en droite ligne. Mener, tirer une ligne parallèle à une autre. Deux lignes parallèles. Ligne perpendiculaire, verticale, horizontale, oblique, circulaire, elliptique. Deux lignes qui se coupent. Une ligne spirale. Tirer une ligne d' un point à un autre. Tracer des lignes. En termes de Fortification: Ligne fichante. Ligne rasante. Voyez FICHANT, RASANT.

Ligne équinoxiale, ou simplement Ligne, Le cercle de la sphère qui est également distant des deux pôles du monde, et qu' on appelle autrement l' Équateur. Les peuples qui sont sous la ligne. Au delà de la ligne. Les latitudes commencent à se compter de la ligne.

Passer, couper la ligne, Traverser l' équateur et passer d' un hémisphère à l' autre, d' une latitude nord à une latitude sud, et réciproquement.

Ligne méridienne, Ligne droite tirée du nord au sud dans le plan du méridien. Voyez MÉRIDIEN, ENNE.

Ligne de foi, Ligne tracée sur l' alidade mobile d' un instrument de mathématique.

En termes de Marine, Lignes d' eau, Coupes horizontales de la partie submergée de la carène du vaisseau, parallèlement à la flottaison, qui est elle-même la plus haute des lignes d' eau sur le plan de ce vaisseau.

Ligne de démarcation, Ligne tracée sur un terrain ou sur une carte, pour marquer la division de deux territoires, de deux propriétés. Il se dit aussi figurément. Tracer une ligne de démarcation entre les pouvoirs, entre les attributions des magistrats. Il n' est pas toujours facile de tracer une ligne de démarcation entre l' erreur et la vérité.

Ligne de marcation. On donna ce nom à La ligne tracée sur la mappemonde par Alexandre VI, qui, de son autorité pontificale, donnait aux Espagnols les terres qu' ils découvriraient à l' ouest de cette ligne, et aux Portugais celles qu' ils découvriraient à l' est. On appela ensuite Ligne de démarcation, Celle qui fut fixée d' accord entre ces peuples, et qui déclinait de la ligne de marcation d' Alexandre VI.

Aller quelque part en droite ligne, Y aller sans faire de détours. Pressé d' arriver à sa garnison, il y est allé en droite ligne.

Fig., C' est un homme qui a toujours marché sur la même ligne, qui s' est tracé une ligne dont il ne s' est jamais écarté, Il s' est fait des règles de conduite qu' il a constamment suivies.

Fig., Suivre la ligne du devoir, de l' honneur, Tenir une conduite conforme au devoir, à l' honneur.

Fig., Être, marcher sur la même ligne, Avoir le même rang. Ces deux écrivains, ces deux artistes sont sur la même ligne, Ils sont égaux en mérite, en réputation.

Fig., Être en première ligne, mettre en première ligne, Être au premier rang, placer au premier rang. Il est en première ligne parmi les écrivains de notre temps. Dans l' ordre de nos devoirs, il faut mettre la bienfaisance en première ligne.

Fig., Être hors de ligne, Être d' un ordre supérieur, d' un ordre à part. Il se dit Des personnes et des choses. C' est un homme hors de ligne, on ne doit lui comparer personne. Cet ouvrage est d' un genre tout particulier; il est hors de ligne.

LIGNE

LIGNE se dit particulièrement Des traits ou plis du dedans de la main, dont le principal s' appelle vulgairement La ligne de vie. Les charlatans qui se mêlent de chiromancie, observent les lignes de la main.

LIGNE

LIGNE en termes de Manége, L' espace droit ou circulaire que parcourt le cheval, soit au cercle, soit au pilier, soit sur le carré du manége. Ligne de la volte. Lignes du carré.

LIGNE

LIGNE en termes d' Escrime, se dit absolument de La ligne qui est directement opposée à l' adversaire, et dans laquelle doivent être les épaules, le bras droit et l' épée.

LIGNE

LIGNE en Peinture, en Sculpture, en Architecture, se dit de L' effet général produit par la réunion et la combinaison des diverses parties d' une composition. La ligne de composition d' un tableau. Ce groupe, ce monument, ce paysage offre de belles lignes, des lignes simples, grandes, etc.

LIGNE

LIGNE en termes d' Écriture et d' Imprimerie, Les caractères rangés sur une ligne droite dans une page. Il y a tant de mots à chaque ligne, et tant de lignes à chaque page. Il écrit assez bien, mais il ne fait pas ses lignes droites. Il faut que le compositeur redresse cette ligne. Ce livre n' est pas à deux colonnes, il est imprimé à longues lignes.

Il se dit aussi de Ce qui est écrit dans une ligne. Il n' y a pas dans cet ouvrage une ligne qui soit correcte. À chaque ligne de cet écrit, on trouve des termes impropres.

Fam., Deux lignes, Une courte missive. Je vous écrirai deux lignes pour vous prévenir de mon arrivée. Je vous demande deux lignes de votre main, pour savoir à quoi m' en tenir sur cette affaire.

Mettre un mot, un passage à la ligne, Commencer par ce mot, par ce passage, un nouvel alinéa. Mettez ce passage à la ligne.

Écrire hors ligne, mettre hors ligne, tirer une somme hors ligne, L' écrire à la marge.

Mettre en ligne de compte, tirer en ligne de compte, Employer, comprendre dans un compte; et, figurément, Faire mention d' une chose, la rappeler, en tirer avantage. Je ne mets pas en ligne de compte ce que j' ai fait pour vous.

LIGNE

LIGNE se dit aussi Du cordeau, de la ficelle, dont les maçons, les charpentiers, les jardiniers, et autres, se servent pour dresser leurs ouvrages. Tirer une muraille à la ligne, une muraille en ligne droite. Marquer le bois à la ligne. Planter des arbres à la ligne.

Il se dit encore Des fils de crin au bout desquels est attaché un hameçon, et dont les pêcheurs se servent pour prendre du poisson. Pêcher à la ligne. Amorcer, jeter, retirer sa ligne.

Ligne dormante, Ligne qui demeure fixée dans l' eau, sans qu' on la tienne.

LIGNE

LIGNE en termes de Corderie, se dit d' Un petit cordage à trois torons, d' une ligne à une ligne et demie de diamètre, qui sert à un grand nombre d' usages dans la marine. Ligne goudronnée. Ligne d' amarrages. Ligne de sonde. Ligne de loch. Etc.

LIGNE

LIGNE en termes de Guerre, signifie, La direction générale de la position des troupes, soit pour combattre, soit pour s' exercer aux grandes manoeuvres. La ligne appuyait sa droite au village, et sa gauche au pied de la montagne.

Se porter sur la ligne, Se diriger vers la position qu' on doit occuper dans la ligne.

Entrer, rentrer en ligne, se mettre en ligne, être en ligne, Se placer, se replacer, ou être placé dans la direction générale de la ligne.

Rompre la ligne, Se porter trop en avant, ou rester trop en arrière de la direction générale de la ligne. Dans le premier cas, on dit aussi, Forcer la ligne, et dans le second, Refuser la ligne.

Ligne de direction, Ligne qu' un corps militaire en campagne, ou dans les grandes manoeuvres, doit suivre pour se porter, de sa position actuelle, à celle qu' on veut lui faire occuper.

Ligne d' opération, Ligne qu' une armée ou plusieurs corps destinés à la même opération, doivent suivre constamment, et de laquelle ils doivent, par leurs manoeuvres, chercher à se rapprocher sans cesse, quand ils ont été forcés de s' en éloigner. Le Danube est la ligne d' opération de cette armée.

LIGNE

LIGNE signifie aussi, Rang d' une armée en ordre de bataille ou de campement, suite de bataillons ou d' escadrons placés les uns près des autres sur la même ligne, et faisant face du même côté. L' armée était rangée sur trois lignes, était campée sur trois lignes. L' armée marchait sur deux lignes. Il mit toutes ses troupes en bataille sur deux lignes. Tel corps formait l' aile droite de la première ligne. La première ligne des ennemis plia, fut entièrement défaite.

Ligne pleine, Celle où la droite d' un corps s' appuie à la gauche du corps qui est à sa droite; par opposition à Ligne à intervalles, Celle dans laquelle on laisse vide un espace assez étendu entre la gauche d' un corps et la droite d' un autre.

Marcher en ligne, par opposition à Marcher en échelons, se dit D' une armée qui, en marchant, conserve l' alignement général et partiel. L' armée marchait en ligne.

Par peloton ou par section en ligne. Commandement par lequel on ordonne à une troupe qui est en marche par le flanc, de se partager et de se former en pelotons ou en sections.

Troupe de ligne, Troupe destinée à combattre en ligne, par opposition à Troupe légère ou irrégulière. On dit de même: Infanterie de ligne. Régiment de ligne.

Absol. et collectiv., La ligne, Les corps composant la troupe de ligne. Il a servi dans la ligne. Il est entré dans la ligne.

LIGNE

LIGNE se dit, dans la Tactique navale, de Toute réunion de bâtiments de guerre qui sont rangés, qui gouvernent sur un même rumb de vent. Ligne de combat. Ligne ou ordre d' échiquier. Ligne de marche. Ligne de convoi. Former, serrer, ouvrir, couper, doubler, rompre, enfoncer la ligne.

Ligne du plus près, Ligne de bâtiments de guerre qui fait un angle de soixante-sept degrés trente minutes avec le lit du vent. On la nomme Ligne du plus près tribord, lorsque les bâtiments qui la forment reçoivent le vent par la droite, et Ligne du plus près bâbord, lorsqu' ils le reçoivent par la gauche.

Vaisseau de ligne, Grand vaisseau de guerre, ayant au moins cinquante pièces de canon, et pouvant se mettre en ligne. On dit dans un sens analogue, Équipage de ligne.

LIGNE

LIGNE en termes de Fortification, signifie, Retranchement. Dans ce sens, on l' emploie d' ordinaire au pluriel. Travailler aux lignes. Attaquer, forcer, combler des lignes.

Il se dit plus particulièrement d' Une suite d' ouvrages de fortification, permanents ou passagers, destinés à couvrir une armée ou un corps d' armée dans son camp, à fermer une trouée ou un débouché, à empêcher les approches d' une place. Les lignes de Weissembourg.

Lignes continues, par opposition à Lignes à intervalles, Celles qui se suivent sans interruption, qui n' offrent aucun intervalle entre les ouvrages dont elles sont composées.

Lignes d' approche, Tranchées qu' on ouvre pour approcher d' une place qu' on assiége.

Lignes de contre-approche, Tranchées que les assiégés ouvrent pour enfiler les travaux des assiégeants.

Lignes de circonvallation, Retranchements continus ou à intervalles, dont une armée couvre son camp, pour empêcher que l' ennemi ne jette du secours dans la place qu' elle assiége.

Lignes de contrevallation, Retranchements qu' on élève du côté de la place qu' on assiége, quand la garnison en est forte, et que l' on craint les sorties.

Lignes de communication, Tranchées qu' on ouvre d' une parallèle à l' autre, pour faciliter les communications.

Lignes parallèles, ou simplement Parallèles, Lignes que font les assiégeants pour lier leurs tranchées, les protéger et garder leurs batteries.

Ligne de défense, ou Ligne de frontière, Ligne que, dans le système défensif d' un État, occupent ou doivent occuper les places fortes, les camps retranchés et les lignes.

Ligne de douanes, Bureaux de douane placés le long d' une frontière, d' une limite. On dit de même, à l' armée: Ligne de postes. Ligne de sentinelles avancées.

Ligne télégraphique, Suite de télégraphes qui correspondent entre eux.

LIGNE

LIGNE signifie encore, La douzième partie d' un pouce. Cette règle a deux pieds six pouces quatre lignes de long. Ce cercle a quinze pouces huit lignes de diamètre.

Ligne d' eau, La cent quarante-quatrième partie d' un pouce d' eau. Il a cinq pouces trois lignes d' eau dans son jardin.

LIGNE

LIGNE en termes de Généalogie, La suite des descendants d' une race, d' une famille. Ligne directe, droite, collatérale, masculine, féminine. Les héritiers en ligne collatérale.

LIGNÉE. s. f.

LIGNÉE. s. f. Race descendance. Avoir une nombreuse lignée. Ce prince est mort sans laisser de lignée. Il vieillit.

LIGNETTE. s. f.

LIGNETTE. s. f. Ficelle de médiocre grosseur, pour faire des filets.

LIGNEUL. s. m.

LIGNEUL. s. m. Fil enduit de poix, dont se servent les cordonniers.

LIGNEUX, EUSE. adj.

LIGNEUX, EUSE. adj. T. de Botan. De la nature ou de la consistance du bois. Plantes ligneuses. Fibres ligneuses. La coque de la noix est ligneuse.

Le corps ligneux, Le bois de l' arbre.

LIGUE. s. f.

LIGUE. s. f. Union, confédération de plusieurs États, pour se défendre ou pour attaquer. Ligue défensive. Ligue offensive. Ligue offensive et défensive. Puissante ligue. La ligue de Cambray, d' Augsbourg, etc. Faire ligue ensemble. Faire une ligue. Former une ligue. Tel prince est entré dans la ligue, s' est détaché de la ligue. Rompre, négocier une ligue.

Il se dit, particulièrement et absolument, de L' union qui s' était formée en France, vers la fin du seizième siècle, sous prétexte de défendre la religion catholique contre les huguenots. Du temps de la Ligue. Les mémoires de la Ligue. La procession de la Ligue. Prédicateur de la Ligue.

LIGUE

LIGUE signifie aussi, Complot, cabale que plusieurs particuliers font ensemble pour réussir dans quelque projet; et alors il se dit presque toujours en mauvaise part. Dans cette ville, dans cette compagnie, il s' est fait une ligue. Ce grand écrivain eut bien de la peine à se défendre contre la ligue de ses ennemis.

Ligues grises, Les trois petites républiques qui composaient le corps des Grisons.

LIGUER. v. a.

LIGUER. v. a. Unir dans une même ligue. Il a ligué tous les princes chrétiens contre le Turc.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, tant dans le sens réfléchi que dans le sens réciproque. Il se ligua avec les mécontents pour exciter une sédition. Ces deux peuples se liguèrent contre leur ennemi commun. Toute l' Italie se ligua pour la défense de sa liberté. Les journalistes se sont ligués contre cette pièce.

LIGUÉ, ÉE. participe

LIGUÉ, ÉE. participe

LIGUEUR, EUSE. s.

LIGUEUR, EUSE. s. Il se dit seulement Des personnes qui étaient de la Ligue, du temps de Henri III et de Henri IV. C' était un ligueur furieux. Cette femme était une ligueuse ardente.

LILAS. s. m.

LILAS. s. m. Arbrisseau qui fleurit un des premiers au printemps, et qui porte de petites fleurs par bouquets très-odorants et très-nombreux. Lilas blanc. Lilas rouge ou violet. Lilas de Perse.

LILAS

LILAS s' emploie adjectivement, pour désigner La couleur bleue mêlée de rouge, qui est le plus ordinairement celle du lilas. La couleur lilas est fort agréable. Une robe lilas. Un ruban lilas.

LILIACÉE. adj. f.

LILIACÉE. adj. f. T. de Botan. Il se dit Des plantes analogues au lis. Plante liliacée.

Il est aussi substantif. Une liliacée. La famille des liliacées.

LIMACE. s. f. ou LIMAS. s. m.

LIMACE. s. f. ou LIMAS. s. m. Mollusque rampant, sans coquille, de forme allongée, à quatre tentacules, et ordinairement rougeâtre. La bave de la limace. Les limaces se plaisent dans les lieux humides.

LIMACE

LIMACE est aussi un terme de Mécanique. Voyez Vis d' Archimède.

LIMAÇON. s. m.

LIMAÇON. s. m. Mollusque rampant semblable à une limace, mais habitant une coquille dont l' ouverture est en forme de croissant. Les cornes du limaçon. Cet homme vit retiré chez lui comme un limaçon dans sa coquille.

LIMAÇON

LIMAÇON en termes d' Anatomie, La partie osseuse du labyrinthe de l' oreille, qui a la forme d' une coquille de limaçon.

En Architect., Escalier en limaçon, Escalier qui tourne autour d' un noyau.

LIMAILLE. s. f.

LIMAILLE. s. f. Les petites parties de métal que la lime fait tomber. Limaille d' acier, de fer, d' or, d' argent. La limaille de fer est un remède. Prendre de la limaille.

LIMANDE. s. f.

LIMANDE. s. f. Poisson de mer fort plat, et à peu près de la forme d' un carrelet, mais à peau rude. Limande fraîche. Limande frite.

LIMAS. s. m.

LIMAS. s. m. Voyez LIMACE.

LIMBE. s. m.

LIMBE. s. m. T. de Mathém. et d' Astron. Bord. Le limbe d' un instrument de mathématique. Le limbe supérieur, le limbe inférieur du soleil. Le limbe supérieur, le limbe inférieur de la lune.

En Botanique, Le limbe d' une corolle, d' un calice, Le bord supérieur et plus ou moins évasé d' une corolle, d' un calice. Le limbe d' une feuille, La partie plane et plus ou moins large d' une feuille.

LIMBES. s. m. pl.

LIMBES. s. m. pl. Lieu où, selon quelques théologiens, étaient les âmes de ceux qui étaient morts dans la grâce de Dieu, avant la venue de Notre-Seigneur, et où vont celles des enfants morts sans baptême. JÉSUS-CHRIST, après sa mort, tira des limbes les patriarches, les prophètes.

LIME. s. f.

LIME. s. f. Outil de fer ou d' acier, plus ou moins long et étroit, d' une forme plate, ronde ou triangulaire, dont la surface est couverte d' entailles qui se croisent, et qui sert à dégrossir, à couper, à polir des métaux et quelquefois du bois. Grosse, petite lime. Il faut passer la lime sur cette clef. Il faut polir ce bois avec la lime. Couper un barreau de fer avec une lime. Les dents de cette lime sont usées. Cette lime ne mord pas.

Lime douce, Lime dont les entailles sont très-peu profondes, et qui polit le métal en le limant.

Lime sourde, Lime qui ne fait pas de bruit quand on l' emploie. Couper des barreaux de fer avec une lime sourde. Il se dit, figurément et familièrement, d' Une personne qui agit secrètement pour quelque mauvais dessein, ou qui, sous un air taciturne, cache de la malignité.

LIME

LIME s' emploie figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit. Ainsi on dit, Passer, repasser la lime sur un ouvrage de prose, de poésie, Travailler à le corriger, à le perfectionner; et dans des sens analogues: Il faut encore donner quelques coups de lime à cet écrit, pour en faire disparaître les négligences, les aspérités. Donner le dernier coup de lime à un ouvrage.

LIME. s. f.

LIME. s. f. Sorte de petit citron qui a une eau fort douce, et que, par cette raison, l' on appelle Lime douce.

LIMER. v. a.

LIMER. v. a. Couper, dégrossir, amenuiser, polir avec la lime. Limer un canon de fusil, un ressort de pendule, une grille de fer. Cela est forgé et limé.

Il se dit, figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit; et alors il signifie, Corriger avec soin, polir, perfectionner. Il a été six mois à limer ce poëme, cette pièce d' éloquence. Il n' a pas encore assez limé ses vers.

LIMÉ, ÉE. participe

LIMÉ, ÉE. participe

LIMIER. s. m.

LIMIER. s. m. Gros chien de chasse avec lequel le veneur quête et détourne la bête, pour la lancer quand on veut la courir. Mener un limier au bois. Dresser un chien pour en faire un limier.

Fig. et fam., Limier de police, Espion. Les limiers de police, de la police sont à ses trousses.

LIMITATIF, IVE. adj.

LIMITATIF, IVE. adj. Qui limite, qui renferme dans des bornes certaines.

En Jurispr., Assignat limitatif, disposition limitative, Assignat, disposition dont l' objet est tellement déterminé, que le légataire n' a rien à demander, à prétendre sur le surplus des biens du testateur.

LIMITATION. s. f.

LIMITATION. s. f. Fixation, restriction, détermination. Il a obtenu un congé sans aucune limitation de temps.

LIMITE. s. f.

LIMITE. s. f. Borne, ce qui sert à séparer un territoire, un terrain, d' un territoire, d' un terrain contigu ou voisin. Les Pyrénées sont la limite de la France du côté de l' Espagne, sont la limite qui sépare l' Espagne de la France. La rivière sert de limite à ma propriété.

Il s' emploie plus ordinairement au pluriel. Les montagnes, les rivières sont les limites naturelles des pays. Les limites de la France et de l' Allemagne. Étendre, reculer, resserrer, rapprocher, régler des limites. Rester dans ses limites. Sortir de ses limites. Rentrer dans ses limites. Assigner, fixer les limites d' un État. Les commissaires qui travaillent au règlement des limites.

Il s' emploie également au sens moral. Son ambition est sans limites, n' a pas de limites, ne connaît pas de limites. Il ne donne point de limites à ses désirs. La limite qui sépare l' erreur de la vérité n' est pas toujours facile à marquer, à fixer, à reconnaître. Il a franchi, il a excédé la limite, les limites de son pouvoir. Je ne passerai point les limites que je me suis prescrites.

LIMITER. v. a.

LIMITER. v. a. Borner, donner des limites. La mer limite ce royaume au midi et au couchant. Ces deux princes ont limité leurs États par une convention amicale.

Il se dit, figurément, en parlant Du prix et de la quantité des choses, du nombre des personnes, de la durée du temps. Dans certaines villes, on limite le prix du pain. On a limité le nombre des avoués. On ne lui a point limité le temps de son voyage.

Il s' emploie aussi au sens moral. Limiter les pouvoirs d' un procureur fondé. Il ne peut souffrir qu' on limite son pouvoir, ses droits, son autorité.

LIMITÉ, ÉE. participe

LIMITÉ, ÉE. participe Congé limité. Pour un temps limité. L' esprit de l' homme est fort limité.

LIMITROPHE. adj. des deux genres

LIMITROPHE. adj. des deux genres Qui est sur les limites. Pays, terres limitrophes. Cette province est limitrophe de l' Allemagne.

LIMON. s. m.

LIMON. s. m. Boue, terre détrempée, bourbe. Les anguilles et quelques autres poissons se tiennent dans le limon. Ce fleuve traîne beaucoup de limon.

Il s' emploie figurément, au sens moral, et signifie, Extraction, origine, nature. Il se croit pétri d' un autre limon que les autres hommes. Nous sommes tous formés du même limon.

LIMON. s. m.

LIMON. s. m. L' une des deux branches de la limonière d' une voiture. Le limon droit, gauche d' une charrette. Les limons d' une charrette. Mettre un cheval dans les limons, en limons. Ce cheval ne veut pas tirer dans les limons.

LIMON

LIMON en Architecture, Pièce de bois ou de pierre, taillée en biais, qui supporte les marches et la balustrade d' un escalier.

LIMON. s. m.

LIMON. s. m. Sorte de citron qui a beaucoup de jus. Gros limon. Des limons aigres, verts. Du jus, du sirop de limon.

LIMONADE. s. f.

LIMONADE. s. f. Boisson qui se fait avec du jus de limon ou de citron, de l' eau et du sucre. La limonade est rafraîchissante. Boire un verre de limonade. Entrer dans un café, pour prendre une carafe de limonade, une limonade. Limonade cuite.

LIMONADIER, IÕRE. s.

LIMONADIER, IÕRE. s. Celui, celle qui fait et qui vend de la limonade, de l' orgeat, des liqueurs, du café, du chocolat, des glaces, etc.

LIMONEUX, EUSE. adj.

LIMONEUX, EUSE. adj. Bourbeux, plein de limon. Eau limoneuse. Terrain limoneux.

LIMONIER. s. m.

LIMONIER. s. m. Cheval qu' on met aux limons. Bon, fort limonier. Ce cheval est trop petit pour être limonier.

LIMONIER. s. m.

LIMONIER. s. m. Arbre qui porte les limons.

LIMONIÕRE. s. f.

LIMONIÕRE. s. f. Espèce de brancard formé par les deux limons adaptés au devant d' une voiture.

Il se dit aussi d' Une voiture à quatre roues, ayant, au lieu d' un timon, un brancard formé par deux limons.

LIMOSINAGE. s. m.

LIMOSINAGE. s. m. Ouvrage de maçonnerie fait avec des moellons et du mortier. Maçonnerie de limosinage.

LIMPIDE. adj. des deux genres

LIMPIDE. adj. des deux genres Clair, net, transparent. Eau, source limpide. Cette eau-de-vie est bien limpide.

LIMPIDITÉ. s. f.

LIMPIDITÉ. s. f. Qualité de ce qui est limpide. Cette eau est d' une limpidité admirable.

LIMURE. s. f.

LIMURE. s. f. Action de limer. La limure de cette grille sera longue.

Il signifie aussi, L' état d' une chose limée. Cette tabatière est d' une limure parfaite. La limure de ces pistolets est très-fine.

Il se dit, quelquefois, dans le sens de Limaille.

LIN. s. m.

LIN. s. m. Plante dont la graine est employée à beaucoup d' usages, et dont la tige fournit un fil qui sert à fabriquer des toiles fines et des dentelles. Semer, cueillir du lin. Fleur, graine de lin. Farine de graine de lin. Eau de graine de lin. Huile de lin. Fil de lin. Filer du lin. Toile de lin. De fin lin. Du lin moelleux.

LIN

LIN absolument, se prend quelquefois pour La toile faite de lin. Être vêtu de lin. De longs habits de lin.

Gris de lin, Couleur qui ressemble à celle de la fleur de lin. Le gris de lin est une couleur fort douce. On l' emploie adjectivement. Couleur gris de lin. Ruban gris de lin.

LINAIRE. s. f.

LINAIRE. s. f. Plante ainsi nommée parce que ses feuilles ont de la ressemblance avec celles du lin. On la nomme aussi Lin sauvage.

LINCEUL. s. m.

LINCEUL. s. m. Drap de toile dont on se sert pour ensevelir un mort. Il n' y avait pas même un linceul pour l' ensevelir.

LINÉAIRE. adj. des deux genres

LINÉAIRE. adj. des deux genres T. didactique. Qui a rapport aux lignes, qui se fait par des lignes. Problème linéaire. Perspective linéaire. Étude du dessin linéaire.

En Botanique, Feuille linéaire, Feuille très-étroite dans toute sa longueur. Les feuilles de la plupart des graminées sont linéaires.

LINÉAL, ALE. adj.

LINÉAL, ALE. adj. T. de Jurispr. Qui est dans l' ordre d' une ligne. Succession linéale. Substitution graduelle et linéale.

LINÉAMENT. s. m.

LINÉAMENT. s. m. Trait, ligne délicate, ou Première trace, premier rudiment d' un être, d' un objet. Les physionomistes prétendent juger du caractère par les linéaments du visage. On aperçoit dans l' oeuf les premiers linéaments du poulet.

Il s' emploie quelquefois au sens moral. Il n' a encore tracé que les premiers linéaments de son ouvrage.

LINGE. s. m.

LINGE. s. m. Toile mise en oeuvre selon les différents usages auxquels on veut l' employer. Beau linge. Gros linge. Menu linge. Linge fin. Linge plain, uni, ouvré, damassé. Linge neuf. Vieux linge. Linge sale. Blanchir, empeser, savonner, repasser, faire sécher du linge. Mettre du linge à la lessive. Du linge blanc de lessive. Accoupler le linge. Changer de linge. Prendre, mettre du linge. Mettre des chemises, des serviettes au linge sale. Donner son linge à la blanchisseuse. Compter son linge. Cette blanchisseuse ne ménage pas le linge. Blanchisseuse de gros linge. Blanchisseuse de linge fin, de menu linge, ou simplement, Blanchisseuse de fin. Ouvrière en linge. Travailler en linge. Faire du linge. Coudre du linge. Marquer du linge. Linge de coton. Linge de corps, Chemises, mouchoirs, etc. Linge de table, Nappes, serviettes, etc. Linge de lit, Draps, taies d' oreillers, etc. Linge de cuisine, Tabliers, torchons, etc. On dit, particulièrement, en parlant Du linge de corps: Il a bien du linge. Il est bien en linge. Se mettre en linge. Être sans linge. Il a de beau linge. Être en linge blanc.

Il signifie encore, Un morceau de linge. Essuyer avec un linge. Se frotter avec des linges chauds. Un linge à barbe.

Prov., Il n' a pas plus de force qu' un linge mouillé, Il est d' une faiblesse extrême de corps ou de caractère. On dit figurément, dans le même sens, C' est un linge mouillé.

LINGER, ÕRE. s.

LINGER, ÕRE. s. Celui, celle qui fait commerce de toile, qui vend, qui fait du linge, qui travaille en linge. Il est linger. Elle est lingère. Marchand linger. Marchande lingère. Boutique, magasin de linger, de lingère. Acheter du linge tout fait chez les lingères.

LINGERIE. s. f.

LINGERIE. s. f. Commerce de linge, métier de linger, de lingère. Elle sait bien la lingerie. Il entend bien la lingerie.

Il se dit aussi, dans les hôpitaux, dans les colléges, dans les grandes maisons, etc., Du lieu où l' on serre le linge. Aller à la lingerie.

LINGOT. s. m.

LINGOT. s. m. Barre ou morceau de métal fondu, qui n' est ni monnayé ni ouvragé. Il se dit principalement en parlant De l' or et de l' argent. Lingot d' or, d' argent. De l' or, de l' argent en lingot.

LINGOT

LINGOT en termes de Chasse, Petit morceau de fer ou de plomb, de forme cylindrique, dont on charge quelquefois le fusil, au lieu de balles. Tirer un sanglier avec des lingots.

LINGOTIÕRE. s. f.

LINGOTIÕRE. s. f. Morceau de fer creux et long, destiné à recevoir le métal en fusion qui doit former le lingot.

LINGUAL, ALE. adj.

LINGUAL, ALE. adj. (On prononce Lingoual.) Qui appartient, qui a rapport à la langue. En Anatomie: Muscle, nerf lingual. Artère linguale.

LINGUAL

LINGUAL en Grammaire, se dit Des articulations, des consonnes formées par les différents mouvements et les différentes positions de la langue. D, T, L, N, R sont des consonnes linguales. Dans ce sens, il s' emploie quelquefois substantivement, au féminin. Une linguale.

LINGUISTE. s. m.

LINGUISTE. s. m. (Dans ce mot et dans le suivant, on prononce UI diphthongue.) Celui qui écrit sur les principes et les rapports des langues, ou qui en fait une étude spéciale. Un savant, un habile linguiste.

LINGUISTIQUE. s. f.

LINGUISTIQUE. s. f. Étude des principes et des rapports des langues, science de la grammaire générale appliquée aux diverses langues. Depuis quelques années, la linguistique a fait de grands progrès.

LINIÕRE. s. f.

LINIÕRE. s. f. T. d' Agriculture. Terre semée en lin.

LINIMENT. s. m.

LINIMENT. s. m. T. de Médec. Médicament fait d' huile et d' autres substances, qui s' emploie en friction, et qui est propre à adoucir, amollir et résoudre. Résoudre une tumeur par des liniments.

LINON. s. m.

LINON. s. m. Sorte de toile de lin, très-claire et très-déliée. De la toile de linon, ou plus ordinairement, Du linon. Linon uni, rayé. Une robe de linon.

LINOT, NOTTE. s.

LINOT, NOTTE. s. Petit oiseau de plumage gris, à bec conique, dont le chant est très-agréable. Le nom de la femelle s' emploie communément, même en parlant Du mâle. Le chant d' une linotte. Siffler une linotte. Linotte de vigne.

Fig. et fam., Il a une tête de linotte, c' est une tête de linotte, Il a bien peu de jugement, son esprit est fort léger.

Prov., fig. et pop., Siffler la linotte, Boire plus que de raison. Il signifie aussi, Être en prison.

LINTEAU. s. m.

LINTEAU. s. m. Pièce de bois, de pierre, ou même de fer, qui se met en travers au-dessus de l' ouverture d' une porte ou d' une fenêtre, pour en former la partie supérieure et soutenir la maçonnerie. Il faut mettre là un linteau. Ce bois est bon à faire des linteaux.

Il se dit, en Serrurerie, d' Un bout de fer placé au haut d' une porte ou d' une grille, pour recevoir les tourillons.

LION, ONNE. s.

LION, ONNE. s. Quadrupède carnivore, d' un poil tirant sur le roux, très-fort, très-courageux, qui habite principalement l' Afrique: le mâle a le cou entouré d' une crinière. On appelle le lion le roi des animaux. La gueule, les ongles d' un lion. Le rugissement d' un lion. Un lion rugissant. Une lionne qui défend ses petits.

Fig., C' est un lion, un vrai lion, il est hardi comme un lion, Il est très-brave. Se défendre comme un lion, Se défendre avec un très-grand courage.

Fig., C' est une lionne, une vraie lionne, elle est comme une lionne, se dit D' une femme en fureur.

Prov. et fig., Coudre la peau du renard à celle du lion, Joindre la ruse à la force.

Fig. et fam., C' est l' âne couvert de la peau du lion, se dit D' un faux brave qui prend un ton menaçant.

Prov. et fig., À l' ongle on connaît le lion, Il suffit d' un seul trait, d' un mot, pour juger du caractère ou du génie d' un homme.

Prov. et fig., Partage du lion, Partage où le plus fort s' empare de tout.

Lion marin, Quadrupède du genre des phoques, qui porte une crinière.

En Astronomie, Le Lion, Le cinquième signe du zodiaque, qui est ordinairement indiqué, dans les cartes astronomiques, par la figure d' un lion. Le soleil entre dans le Lion vers la fin de juillet. Le signe du Lion.

LIONCEAU. s. m. Diminutif.

LIONCEAU. s. m. Diminutif. Le petit d' un lion.

LIPOGRAMMATIQUE. adj. des deux genres

LIPOGRAMMATIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des ouvrages d' où l' on affecte d' exclure une ou plusieurs lettres de l' alphabet. Les ouvrages lipogrammatiques sont des productions de mauvais goût, sont de vraies puérilités.

LIPOTHYMIE. s. f.

LIPOTHYMIE. s. f. T. de Médec. Privation momentanée du sentiment et du mouvement.

LIPPE. s. f.

LIPPE. s. f. La lèvre d' en bas, lorsqu' elle est trop grosse ou trop avancée. Avoir une grosse lippe. Une vilaine lippe. Il est familier.

Faire sa lippe, faire une grosse lippe, une vilaine lippe, Faire la moue, bouder.

LIPPÉE. s. f.

LIPPÉE. s. f. Bouchée. Deux ou trois bonnes lippées. Il est familier et vieux.

Il signifie quelquefois, Repas; et, dans ce sens, il s' emploie toujours avec l' épithète de franche, comme dans ces phrases: Il a eu là une franche lippée, Il a fait un bon repas qui ne lui a rien coûté. C' est un chercheur de franches lippées, C' est un parasite de profession.

LIPPITUDE. s. f.

LIPPITUDE. s. f. T. de Médec. Écoulement trop abondant de la chassie.

LIPPU, UE. adj.

LIPPU, UE. adj. Qui a une grosse lèvre. Les nègres sont lippus. Il est familier.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. C' est un gros lippu.

LIQUATION. s. f.

LIQUATION. s. f. (On prononce Licouation.) Opération de métallurgie, qui consiste à séparer, par une douce chaleur, un métal très-fusible d' un autre beaucoup moins fusible, avec lequel il est allié: c' est ainsi qu' on retire la petite portion d' argent contenue dans le cuivre de quelque minerai, après avoir uni celui-ci au plomb. La liquation s' appelle aussi ressuage.

Pièces de liquation, Gâteaux de cuivre allié au plomb.

LIQUÉFACTION. s. f.

LIQUÉFACTION. s. f. (On fait sentir l' U dans la prononciation.) Changement d' état d' une substance qui, par l' effet de la chaleur, passe de l' état solide à l' état liquide. La liquéfaction de la cire.

LIQUÉFIER. v. a.

LIQUÉFIER. v. a. (On prononce Likéfier.) Fondre, rendre liquide. Le feu liquéfie le plomb, l' argent, etc.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. La cire se liquéfie par la chaleur.

LIQUÉFIÉ, ÉE. participe

LIQUÉFIÉ, ÉE. participe

LIQUEUR. s. f.

LIQUEUR. s. f. Substance fluide et liquide. L' eau est la plus abondante des liqueurs. La plupart des corps solides descendent dans les liqueurs en raison de leur poids.

Il se dit particulièrement de Certaines boissons qu' on obtient par la distillation, et d' autres boissons dont la base est l' eau-de-vie ou l' esprit-de-vin. Liqueur spiritueuse. Liqueur forte. Liqueur douce. Il ne boit jamais de liqueur. L' abus des liqueurs est contraire à la santé. Marchand de liqueurs.

En Poésie, La liqueur bachique, Le vin.

Vins de liqueur, Certains vins qu' on boit en petite quantité, à l' entremets et au dessert.

Ce vin a de la liqueur, trop de liqueur, se dit D' un vin ordinaire qui a trop de douceur.

Liqueurs fraîches, Boissons rafraîchissantes, telles que la limonade, l' eau de groseille, de grenade, etc.

LIQUIDATEUR. adj.

LIQUIDATEUR. adj. Chargé de travailler, de présider à une liquidation de comptes, ou de créances. Commissaire liquidateur.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Le liquidateur de cette affaire, de ce compte.

LIQUIDATION. s. f.

LIQUIDATION. s. f. T. de Jurispr., de Finance et de Commerce. Action par laquelle on règle, on fixe ce qui était indéterminé, en toute espèce de comptes. Liquidation de dépens, d' intérêts, de comptes. Liquidation de fruits. Liquidation et partage d' une succession. Il travaille à la liquidation de ses dettes, de son bien, de ses comptes.

Liquidation d' une société de commerce, se dit Des opérations relatives au payement des dettes et au partage entre les associés de l' actif restant, lorsque la société cesse.

LIQUIDE. adj. des deux genres

LIQUIDE. adj. des deux genres Qui coule ou qui tend à couler. Les corps liquides. Ce breuvage est trop épais, il n' est pas assez liquide.

Métal liquide, Métal en état de fusion.

En Poésie, Le liquide empire, la plaine liquide, La mer; et, Le liquide élément, L' eau.

Confitures liquides, Marmelades, gelées, confitures qui sont dans du sirop.

En Grammaire, Consonnes liquides, ou simplement et substantivement Liquides, Les quatre lettres L, M, N, R, qui, étant employées à la suite d' une autre consonne dans une même syllabe, sont coulantes, et se prononcent aisément.

LIQUIDE

LIQUIDE se dit figurément, en parlant De bien et d' argent, et signifie, Net et clair, qui n' est point sujet à contestation, qui n' est point chargé de dettes. Il lui reste dix mille écus de bien clair et liquide. Il a vingt mille francs d' argent sec et liquide. Nous avons compté ensemble, il me doit tant de liquide. On ne peut saisir que pour une dette liquide et certaine. En matière de dettes, la compensation ne doit se faire que de liquide à liquide, c' est-à-dire, D' une somme liquide à une autre qui le soit aussi.

LIQUIDE

LIQUIDE s' emploie aussi substantivement dans le premier sens ci-dessus indiqué. Les liquides ont plus d' action sur les autres corps que les solides.

Il se dit, particulièrement, Des boissons spiritueuses, acides ou fermentées. Droits sur les liquides. Il est chargé de fournir les liquides nécessaires au service de l' armée.

Il se dit également, surtout en Médecine, de Quelques autres boissons, ou aliments liquides, tels que le lait, le bouillon, les consommés, etc. Couper du lait avec un autre liquide. Cet homme a la fièvre, il ne doit vivre que de liquides.

LIQUIDER. v. a.

LIQUIDER. v. a. T. de Jurispr., de Finance et de Commerce. Régler, fixer ce qui était indéterminé. On a liquidé les dépens. Liquider les intérêts à tant. Liquider ses dettes. Liquider la restitution des fruits. Liquider une succession.

Liquider son bien, Payer ses dettes en vendant une partie de son bien, de manière que le restant soit libre de créances.

LIQUIDER

LIQUIDER avec le pronom personnel, signifie, S' acquitter, éteindre ses dettes. Je ne lui dois plus rien, je me suis liquidé avec lui.

LIQUIDÉ, ÉE. participe

LIQUIDÉ, ÉE. participe

LIQUIDITÉ. s. f.

LIQUIDITÉ. s. f. Qualité des substances liquides.

LIQUOREUX, EUSE. adj.

LIQUOREUX, EUSE. adj. Qui est comme de la liqueur. Il ne se dit guère que De certains vins qui ont une douceur particulière, comme les vins muscats et quelques autres. Des vins liquoreux. Boisson trop liquoreuse.

LIQUORISTE. s. des deux genres

LIQUORISTE. s. des deux genres Celui, celle qui fait et vend des liqueurs. Un fonds de liquoriste. Marchande liquoriste.

LIRE. v. a.

LIRE. v. a. (Je lis, tu lis, il lit; nous lisons, etc. Je lisais. Je lus, vous lûtes, ils lurent. Je lirai. Lis. Que je lise. Que je lusse. Lisant.) Parcourir des yeux ce qui est écrit ou imprimé, et le parcourir avec la connaissance de la valeur des lettres, soit qu' on profère les mots, soit qu' on ne les profère pas. Apprendre à lire. Lire tout bas, tout haut, à haute voix. Lire couramment. Il ne sait ni lire ni écrire. Il lit bien le grec, l' hébreu. Il s' est gâté la vue à lire de vieux manuscrits. Lire avec des lunettes. Lire à rebours. Une écriture malaisée à lire. Lire toute sorte d' écritures.

Il signifie aussi, Prononcer à haute voix ce qui est écrit ou imprimé. Il lit bien, il lit mal. Il lit distinctement. Il ne sait pas lire. Il nous a lu un long discours. Je vais vous lire mes vers. Ce prince avait l' usage de se faire lire quelque bon livre pendant ses repas.

Il se dit encore en parlant Des lectures qu' on fait pour son instruction ou pour son amusement. Lire avec application. Lire l' Écriture sainte, l' histoire grecque, l' histoire romaine, l' histoire de France. Il ne suffit pas de lire, il faut retenir ce qu' on a lu. C' est un homme qui a beaucoup lu. On dit de même, Lire une lettre, un billet, un avis, etc.

Fig., C' est un ouvrage qu' on ne peut lire, se dit D' un ouvrage ennuyeux, ou mal écrit, ou licencieux.

Fig. et fam., Ce livre, cet ouvrage se laisse lire, On le lit sans fatigue, sans ennui.

Lire la musique, Parcourir des yeux une musique notée, avec la connaissance des sons que les notes figurent, et des diverses modifications que ces sons doivent recevoir. Il lit facilement la musique. Il ne sait pas lire la musique.

LIRE

LIRE se dit encore en parlant De quelque livre qu' un professeur explique à ses auditeurs, et qu' il prend pour sujet des leçons qu' il leur donne. Ce professeur nous lisait Homère. Un régent qui lit Virgile à ses écoliers. On dit, en ce sens, à un écolier: Quel auteur vous lit-on dans votre classe? Quel auteur lisez-vous dans votre classe?

Il signifie quelquefois, Comprendre ce qui est écrit ou imprimé dans une langue étrangère. Il ne parle pas l' anglais, mais il le lit avec assez de facilité.

LIRE

LIRE signifie figurément, Pénétrer quelque chose d' obscur ou de caché. Lire dans la pensée, dans le coeur, dans les yeux de quelqu' un. Je lis dans vos yeux, dans vos regards, sur votre visage, que vous êtes mécontent. Lire dans les astres, dans l' avenir.

LU, UE. participe

LU, UE. participe

LIRON. s. m.

LIRON. s. m. Voyez LÉROT.

LIS. s. m.

LIS. s. m. (On prononce l' S.) Plante bulbeuse qui porte, sur une haute tige, des fleurs à six pétales. Oignon de lis. Tige de lis. Planter des lis. Lis blanc. Lis jaune. Lis bleu, Lis orangé. Le martagon est une espèce de lis.

Il se prend le plus souvent pour La fleur du lis blanc. La blancheur des lis. Blanc comme un lis. Le lis est le symbole de la virginité, de la candeur, de l' innocence, de la pureté.

Fig., Teint de lis, teint de lis et de rose, Teint extrêmement blanc, teint blanc et vermeil. On dit de même poétiquement, Les lis de son teint, de son visage.

En Armoiries, Fleur de lis, Figure imitant à peu près trois fleurs de lis unies ensemble, celle du milieu droite, et les deux autres ayant leurs sommités courbées en dehors. Fleur de lis d' or, d' argent, de gueules, etc. Autrefois l' écu de France avait trois fleurs de lis d' or en champ d' azur. Cette famille porte une fleur de lis dans ses armoiries. Semé de fleurs de lis. Dans tous ces exemples, l' s du mot lis ne se prononce point.

Poétiq., Les Lis, se disait autrefois de La France. L' empire des Lis. Le trône des Lis. On prononce l' s.

Siéger, être assis sur les fleurs de lis, s' est dit De ceux qui exerçaient quelque charge de magistrature, et surtout des membres d' une cour supérieure; par allusion aux tapis semés de fleurs de lis dont leurs siéges étaient couverts.

Fleur de lis, signifie aussi, La marque représentant une fleur de lis, qu' on imprimait anciennement, avec un fer chaud, sur l' épaule des malfaiteurs condamnés à une peine afflictive et infamante. Il avait la fleur de lis sur l' épaule. Voyez FLEURDELISER.

LISÉRÉ. s. m.

LISÉRÉ. s. m. Ruban fort étroit dont on borde un habit, un gilet, etc. Liséré d' or, d' argent, de soie.

Il se dit aussi d' Une raie plus ou moins étroite qui borde un ruban, un mouchoir, etc., et qui est d' une couleur différente de celle du fond. Un ruban blanc avec un liséré rose. Ce mouchoir a un liséré violet.

LISERON ou LISET. s. m.

LISERON ou LISET. s. m. Plante à fleurs en entonnoir, dont on connaît plusieurs espèces, qui la plupart sont grimpantes, et s' entortillent autour des plantes voisines.

LISEUR, EUSE. s.

LISEUR, EUSE. s. Celui, celle qui a l' habitude de lire beaucoup. C' est un grand liseur, une grande liseuse. C' est une grande liseuse de romans. Il est familier.

LISIBLE. adj. des deux genres

LISIBLE. adj. des deux genres Qui est aisé à lire. Son écriture n' est pas belle, mais elle est lisible. Ces caractères ne sont pas lisibles, ils sont à demi effacés.

Fig., Cela n' est pas lisible, se dit D' un ouvrage très-mal écrit, très-ennuyeux.

LISIBLEMENT. adv.

LISIBLEMENT. adv. D' une manière lisible. Il n' écrit pas bien, mais il écrit lisiblement.

LISIÕRE. s. f.

LISIÕRE. s. f. Ce qui termine des deux côtés la largeur d' une étoffe; la partie où la trame s' est bouclée par le retour de la navette sur elle-même. Dans quelques étoffes, la lisière est d' un autre tissu et d' une autre couleur que le fond. Lisière rouge, bleue, rayée, etc. Lisière d' or, d' argent. Belles, fortes lisières. Les lisières, ayant plus de fils en chaîne que le fond, sont aussi d' un tissu plus serré. Ce drap a cinq quarts de large entre les deux lisières. Lever les lisières d' un drap. Mettre des lisières de drap à une porte, pour empêcher le vent de pénétrer.

Il se dit, par extension, Des bandes d' étoffe, des cordons, attachés par derrière aux robes des petits enfants, et servant à les soutenir quand ils marchent. Tenir un enfant par la lisière. Mener un enfant à la lisière. Cet enfant commence à marcher sans lisières, n' a plus besoin de lisières.

Prov. et fig., Il sera toujours à la lisière; c' est un homme qu' on mène à la lisière, par la lisière, se dit D' un homme qui se laisse gouverner.

LISIÕRE

LISIÕRE signifie aussi figurément, Les extrémités d' une province, d' un pays considéré comme limitrophe d' un autre. La lisière de Champagne, de Picardie. Les villages qui sont sur la lisière de cette province. Il est des lisières de Normandie. Sur les lisières. On dit aussi, La lisière, les lisières d' un bois, d' une forêt.

LISSE. adj. des deux genres

LISSE. adj. des deux genres Uni et poli. Surface lisse. Une étoffe lisse. Du papier lisse. Tronc lisse. Écorce lisse. Menton lisse. Tous les corps lisses sont froids au toucher. Cela est lisse comme du verre.

Colonne lisse, Colonne dont le fût est uni, sans cannelures et sans ornements.

LISSE. s. f.

LISSE. s. f. T. de Manufact. Il se dit Des fils verticaux à mailles d' un métier à tisser, dans chacun desquels sont passés un ou plusieurs des fils horizontaux de la chaîne. Fil à lisses. Lisses de soie, de fil, de coton, etc. Lisses à perles.

Tapisserie à haute ou de haute lisse, ou simplement, Haute lisse, Sorte de tapisserie dont la chaîne est tendue verticalement sur le métier. Tapisserie à basse ou de basse lisse, ou simplement, Basse lisse, Celle dont la chaîne est tendue horizontalement sur le métier. Il se fait aux Gobelins des tapisseries de haute et de basse lisse.

LISSE. s. f.

LISSE. s. f. T. de Marine. Voy. PRÉCEINTE.

LISSER. v. a.

LISSER. v. a. Rendre lisse. Lisser du linge, de la dentelle, du papier, des bas.

LISSÉ, ÉE. participe

LISSÉ, ÉE. participe Papier lissé.

LISSOIR. s. m.

LISSOIR. s. m. Instrument de verre, de marbre, d' ivoire, ou d' autre matière dure, avec lequel on lisse le linge, le papier, etc. Lissoir de verre, de marbre. Passer le lissoir sur le linge.

LISTE. s. f.

LISTE. s. f. Catalogue de plusieurs noms. Il se dit ordinairement Des personnes. Liste des conseillers d' État, des membres d' un tribunal, des membres de l' Académie. Il a demandé la liste de ses juges. On a formé la liste des jurés. Celui-là n' est pas sur ma liste. Dresser la liste des morts et des blessés, après une bataille. Voilà des noms qui ne servent qu' à enfler, qu' à allonger la liste. Je me suis écrit sur la liste chez le portier.

Il se dit aussi Des choses. La liste des promotions. Ce livre-là n' était pas dans ma liste, sur ma liste. La liste de la loterie, des numéros sortants, gagnants.

Liste civile, Somme votée par le corps législatif pour les dépenses de la couronne, dans les monarchies constitutionnelles. Cette dépense est à la charge de la liste civile. Être payé sur les fonds de la liste civile, sur la liste civile.

LISTEL. s. m.

LISTEL. s. m. T. d' Archit. Petite moulure carrée et unie qui surmonte ou qui accompagne une autre moulure plus grande, ou qui sépare les cannelures d' une colonne, d' un pilastre. Il fait au pluriel Listeaux.

LISTON. s. m.

LISTON. s. m. T. de Blason. Petite bande qui porte la devise.

LIT. s. m.

LIT. s. m. Meuble sur lequel on se couche pour dormir ou pour se reposer. On comprend, ordinairement, sous ce nom tout ce qui compose ce meuble, savoir: le bois de lit, le tour de lit, le ciel de lit, la paillasse ou le sommier, les matelas, le lit de plume, le chevet ou le traversin, les draps, la couverture, la courte-pointe, etc. Grand, petit lit. Lit de six pieds. Un lit bien garni. Dresser, tendre un lit. Le devant, les pieds, le chevet, le dos, la ruelle du lit. Des draps de lit. Se mettre, être, se tenir au lit. Se lever, sortir du lit. Sauter du lit. Descendre à bas du lit. Se jeter sur son lit, hors de son lit, à bas de son lit. Je l' ai pris au sortir du lit, au saut du lit. Je l' ai trouvé encore au lit. Il est si pauvre, qu' il n' a pas un lit où se coucher. Il est mort dans son lit. Fonder un lit dans un hôpital.

Ils font lit à part, se dit D' un mari et d' une femme qui ne couchent point ensemble; et, Ils ne font qu' un lit, D' un mari et d' une femme qui couchent ensemble.

Fam., Aller du lit à la table et de la table au lit, Ne faire que manger et dormir.

Garder le lit, ne pas quitter le lit, Demeurer au lit à cause de quelque incommodité.

Fig., Être au lit de la mort, au lit de mort, sur son lit de mort, Être à l' extrémité. Il ne faut pas attendre, pour faire pénitence, qu' on soit au lit de la mort. Je l' ai vu sur son lit de mort. On dit aussi, À son lit de mort, Avant de mourir, en mourant. À son lit de mort, il a fait restitution de ce qu' il s' était injustement approprié.

Fig., Lit de misère, Lit où l' on place une femme pour l' accoucher.

Fig., Lit de douleur, Lit dans lequel est couchée une personne souffrante, gravement malade. J' ai passé un grand mois sur le lit de douleur.

Lit nuptial, Le lit où les nouveaux mariés couchent la première nuit de leurs noces. Le curé vint bénir le lit nuptial.

Lit de parade, Lit tendu dans une chambre, plutôt pour l' ornement que pour l' usage.

Lit de parade, se dit aussi d' Un lit où l' on expose, durant quelques jours, les princes ou grands seigneurs après leur mort, avant de les inhumer.

Lit de repos, Petit lit bas, sans rideau et sans pavillon, où l' on se repose pendant le jour.

Lit de sangle, Lit fait de sangles, et plus souvent d' un morceau de coutil attaché à deux longues pièces de bois, soutenues par des pieds ou jambages qui se croisent.

Lit de camp, Petit lit dont le bois se démonte de manière qu' on peut le transporter facilement.

Lit de camp, se dit aussi d' Une espèce de couchette formée de planches inclinées, qui sert de lit dans un corps de garde.

Lit de veille, Lit qu' on dresse dans la chambre d' un malade pour le veiller.

LIT

LIT se prend quelquefois pour Le bois et le fond du lit: Un lit de bois de noyer, d' acajou, de merisier, de chêne. Monter, démonter un lit; et quelquefois pour Le tour du lit: Un lit d' été, d' hiver. Un lit de damas, de percale, d' indienne. On dit, dans un sens analogue à la première acception, Un lit de fer.

Il se prend aussi pour Les matelas et le lit de plume sur lesquels on se couche. Un bon lit. Un lit bien mollet. Un méchant lit. Un lit bien dur.

Faire le lit, faire un lit, Le mettre en tel état que l' on puisse y coucher. Faites mon lit. On dit aussi: Accommoder un lit. Défaire, découvrir, bassiner un lit. Etc.

Prov. et fig., Comme on fait son lit on se couche, Il faut s' attendre au bien ou au mal qu' on s' est préparé par la conduite qu' on a tenue, par les mesures qu' on a prises.

Lit de plume, Toile ou coutil rempli de plume, et de la grandeur du lit.

LIT

LIT se dit, par extension, de Tout lieu où l' on peut se coucher. Un lit de gazon, de fougère, de verdure. Il couche sur la terre, c' est là son lit.

Lit de justice, Trône sur lequel le roi s' asseyait dans le parlement de Paris, lorsqu' il y tenait une séance solennelle. Le roi étant dans son lit de justice, séant en son lit de justice. Il se dit aussi de La séance même. Le roi tint ce jour-là son lit de justice.

Mourir au lit d' honneur, Mourir à la guerre, dans un combat, à l' attaque ou à la défense d' une place. On le dit aussi, figurément, D' un homme qui meurt dans l' exercice d' une profession honorable. Il est mort au lit d' honneur.

LIT

LIT se prend quelquefois, figurément, dans la signification de Mariage. Les enfants du premier lit, du second lit. Il a des enfants de deux lits.

LIT

LIT se dit encore, par analogie, Du canal dans lequel coule une rivière. Le lit de la rivière. La Durance change souvent de lit. Le lit de ce fleuve est peu profond. La Loire, qui était sortie de son lit, y est rentrée. On dit aussi, Le lit de la mer, de l' Océan.

En termes de Marine, Le lit du vent, d' un courant, La direction du vent, d' un courant.

Le lit d' un banc de pierre dans la carrière, d' une assise dans une construction de pierre, Le dessus et le dessous d' un banc de pierre, d' une assise.

LIT

LIT signifie aussi, figurément, Couche d' une chose quelconque qui est étendue sur une autre. Dans ce terrain vous trouverez un lit de terre, puis un lit d' argile, puis un lit de sable. Un lit de pierre. Un lit de moellon. Un lit de mortier. Un lit de fumier, de terreau. Pour faire ce sirop, il faut mettre dans un vase un lit de tranches de pommes, puis un lit de sucre, etc. Lit sur lit.

LITANIES. s. f. pl.

LITANIES. s. f. pl. Prière faite en l' honneur de Dieu, de la Vierge et des saints, en les invoquant les uns après les autres. Dire, réciter, chanter les litanies. Les litanies de la Vierge, des saints. Ce saint n' est pas dans les litanies.

LITANIE

LITANIE au singulier, se dit figurément d' Une longue et ennuyeuse énumération. Il nous a fait une longue litanie de ses prouesses, de ses plaintes, de ses chagrins. C' est une litanie à n' en plus finir.

LITEAU. s. m.

LITEAU. s. m. Il se dit Des raies colorées qui traversent, d' une lisière à l' autre, certaines nappes et serviettes de linge uni, et qui sont à quelque distance des extrémités. On ne l' emploie guère qu' au pluriel. Des serviettes à liteaux.

LITEAU. s. m.

LITEAU. s. m. T. de Chasse. Lieu où le loup se repose pendant le jour.

LITÉE. s. f.

LITÉE. s. f. T. de Chasse. Réunion de plusieurs animaux dans le même gîte, dans le même repaire.

LITHARGE. s. f.

LITHARGE. s. f. Oxyde de plomb fondu et cristallisé en lames. Le vin dans lequel on a mis de la litharge est très-nuisible.

LITHARGÉ, ÉE ou LITHARGIRÉ, ÉE. adj.

LITHARGÉ, ÉE ou LITHARGIRÉ, ÉE. adj. Altéré avec de la litharge. La vente du vin lithargé est défendue et punie.

LITHIASIE. s. f.

LITHIASIE. s. f. T. de Médec. Formation de la pierre dans le corps humain.

Il se dit aussi d' Une maladie des paupières, laquelle consiste en de petites tumeurs dures et comme pétrifiées, qui se forment sur leurs bords.

LITHOCOLLE. s. f.

LITHOCOLLE. s. f. Ciment dont les lapidaires se servent pour attacher et assujettir les pierres précieuses qu' ils veulent tailler sur la meule.

LITHOGRAPHE. s. m.

LITHOGRAPHE. s. m. Celui qui imprime par les procédés de la lithographie. On dit aussi, Imprimeur lithographe.

LITHOGRAPHIE. s. f.

LITHOGRAPHIE. s. f. Procédé par lequel on obtient sur du papier, au moyen de la presse, l' empreinte de ce qui a été dessiné ou écrit, sur une pierre d' une espèce particulière, avec un crayon ou avec une encre d' une certaine composition. La lithographie est une invention nouvelle.

Il se dit aussi Des épreuves, des feuilles imprimées par ce procédé. Cette lithographie est nette, pâle, effacée. Collection de lithographies.

Il se dit par extension, dans un sens analogue à celui d' Imprimerie, de L' atelier d' un lithographe. Établir une lithographie.

LITHOGRAPHIER. v. a.

LITHOGRAPHIER. v. a. Imprimer par les procédés de la lithographie. On a lithographié les figures de ce livre.

LITHOGRAPHIÉ, ÉE. participe

LITHOGRAPHIÉ, ÉE. participe Portraits lithographiés.

LITHOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

LITHOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la lithographie, qui s' emploie dans la lithographie. Imprimerie lithographique. Pierre lithographique. Encre lithographique.

LITHOLOGIE. s. f.

LITHOLOGIE. s. f. Partie de l' histoire naturelle, qui a les pierres pour objet.

LITHOLOGUE. s. m.

LITHOLOGUE. s. m. Celui qui s' occupe de lithologie, qui écrit sur cette science.

LITHONTRIPTIQUE. adj. des deux genres

LITHONTRIPTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des médicaments qu' on a crus propres à dissoudre la pierre dans la vessie.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif, au masculin. On n' a point encore trouvé de véritables lithontriptiques.

LITHOPHAGE. adj. des deux genres

LITHOPHAGE. adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Qui mange la pierre. Il se dit De certains coquillages qui s' introduisent dans les rochers et s' y creusent des demeures. On l' emploie quelquefois substantivement.

LITHOPHYTE. s. m.

LITHOPHYTE. s. m. T. d' Hist. nat. Production marine qui tient de la pierre par sa dureté, et de la plante par sa forme. Diverses espèces de polypiers sont des lithophytes. Les lithophytes ont occasionné de grands débats parmi les naturalistes.

LITHOTOME. s. m.

LITHOTOME. s. m. Instrument de chirurgie avec lequel on fait une ouverture à la vessie, pour en tirer la pierre.

LITHOTOMIE. s. f.

LITHOTOMIE. s. f. T. de Chirurg. Taille ou opération par laquelle on tire une pierre de la vessie.

LITHOTOMISTE. s. m.

LITHOTOMISTE. s. m. Chirurgien qui s' applique particulièrement à l' opération de la taille.

LITHOTRITEUR. s. m.

LITHOTRITEUR. s. m. T. de Chirurg. Instrument avec lequel on broie la pierre dans la vessie.

LITHOTRITIE. s. f.

LITHOTRITIE. s. f. T. de Chirurg. Opération par laquelle on broie la pierre dans la vessie, en y introduisant un lithotriteur par le canal de l' urètre. La lithotritie est d' invention récente.

LITIÕRE. s. f.

LITIÕRE. s. f. Paille ou autre espèce de fourrage, qu' on répand dans les écuries, dans les étables, sous des chevaux, des boeufs, des moutons, etc., afin qu' ils se couchent dessus. Litière fraîche. Vieille litière. Faire la litière aux chevaux, aux vaches, etc. Faites bonne litière à ces chevaux.

Ce cheval est sur la litière, Il est malade ou estropié à ne pouvoir sortir de l' écurie.

Prov. et fig., Être sur la litière, se dit D' un homme qui est malade au lit, et de celui que l' âge ou de grandes fatigues ont mis hors d' état d' agir. Il n' a plus la force de travailler, le voilà maintenant sur la litière. Tous ses gens sont sur la litière.

Prov. et fig., Faire litière d' une chose, La prodiguer, la répandre avec profusion. Il ne tient point compte de l' argent, il en fait litière. Ces fruits n' ont aucune valeur, nous en faisons litière.

LITIÕRE. s. f.

LITIÕRE. s. f. Sorte de voiture ou de chaise, ordinairement couverte, portée sur deux brancards par deux chevaux ou deux mulets, l' un devant, l' autre derrière. Une grande litière. Une litière découverte. Il se fait porter en litière. Il va en litière. Ce carrosse est doux comme une litière.

LITIGANT, ANTE. adj.

LITIGANT, ANTE. adj. T. de Jurispr. Plaidant, ou qui plaide. Il y a plusieurs parties litigantes dans cette affaire. Il est vieux.

LITIGE. s. m.

LITIGE. s. m. T. de Jurispr. Contestation en justice. Cette terre est en litige. Un ancien litige.

LITIGE

LITIGE dans le langage ordinaire, se dit de Toute sorte de contestations. Cette prétention est en litige. Cet événement peut occasionner un litige.

LITIGIEUX, EUSE. adj.

LITIGIEUX, EUSE. adj. Qui est ou qui peut être en litige. Droit litigieux. Affaire litigieuse. Point, cas litigieux.

Il signifie aussi, Qui se plaît dans les contestations, dans les litiges. Esprit litigieux. Humeur litigieuse.

LITISPENDANCE. s. f.

LITISPENDANCE. s. f. T. de Jurispr. Le temps durant lequel un procès est pendant en justice. Vous ne devez pas rester en possession durant la litispendance. Il a vieilli.

LITORNE. s. f.

LITORNE. s. f. Espèce de grive à tête cendrée. La litorne est moins bonne à manger que la grive ordinaire.

LITOTE. s. f.

LITOTE. s. f. Figure de rhétorique, qui consiste à se servir, par modestie ou par égard, d' une expression qui dit le moins pour faire entendre le plus. C' est ainsi que Chimène, lorsqu' elle dit à Rodrigue, Va, je ne te hais point, veut dire qu' elle l' aime toujours.

LITRE. s. f.

LITRE. s. f. Grande bande ou ceinture noire, qu' aux obsèques d' un prince, d' un grand, d' un homme constitué en dignité, on tend autour de l' église ou de la chapelle, en dedans ou en dehors, et sur laquelle sont appliquées ou peintes les armoiries du défunt.

Droit de litre, Droit que les seigneurs patrons fondateurs et les seigneurs hauts justiciers avaient de faire peindre leurs armoiries au dedans ou au dehors des églises ou chapelles.

LITRE. s. m.

LITRE. s. m. Nouvelle mesure de capacité, d' un décimètre cube, et qui répond à une pinte et un vingtième environ. Le litre, pour les liquides, contient à peu près une pinte et un vingtième; et, pour les matières sèches, il équivaut à environ un litron et un quart.

LITRON. s. m.

LITRON. s. m. Ancienne mesure de capacité, qui contenait la seizième partie d' un boisseau, ou trente-six pouces cubes. Litron de farine, de fèves, de pois, de châtaignes, de sel, etc. Un demi-litron. Le litron a été remplacé dans le commerce par le litre.

LITTÉRAIRE. adj. des deux genres

LITTÉRAIRE. adj. des deux genres Qui appartient aux belles-lettres. Société, journal littéraire. Nouvelles, mémoires littéraires. Anecdote littéraire. Dispute littéraire. La critique littéraire. Le sujet de cet ouvrage est plus littéraire que scientifique. Cet homme néglige son état pour s' occuper d' objets, de travaux littéraires.

Le monde littéraire, Ceux qui cultivent les lettres. Cet ouvrage a fait une grande sensation dans le monde littéraire. Le monde littéraire est partagé sur cette question.

LITTÉRAIREMENT. adv.

LITTÉRAIREMENT. adv. Sous le rapport littéraire. Ce discours, considéré littérairement, n' est pas sans mérite. Littérairement parlant, cet ouvrage n' est digne d' aucune estime.

LITTÉRAL, ALE. adj.

LITTÉRAL, ALE. adj. Qui est selon la lettre, conforme à la lettre. Le sens littéral de ce passage de l' Écriture sainte est très-différent du sens allégorique. Il faut prendre ce vers d' Homère non dans un sens littéral, mais dans un sens figuré.

Traduction, version littérale, Celle qui est faite mot à mot. Sa traduction manque d' élégance, elle est trop littérale.

LITTÉRAL

LITTÉRAL se dit aussi De la langue grecque telle qu' elle est dans les auteurs anciens, par opposition à la langue grecque telle qu' on la parle maintenant dans la Grèce et dans les îles de l' Archipel. Il se dit aussi De la langue arabe, dans le même sens. Le grec littéral est fort différent du grec vulgaire ou moderne. Il sait bien l' arabe littéral, mais il n' entend pas l' arabe vulgaire.

Fam., Cet homme est trop littéral, Il prend trop les choses au pied de la lettre.

En Algèbre, Grandeurs littérales, Grandeurs qui sont exprimées par des lettres.

LITTÉRALEMENT. adv.

LITTÉRALEMENT. adv. À la lettre. Il ne faut pas expliquer cela littéralement. Ce passage, pris littéralement, signifie tout autre chose que ce que l' auteur a voulu faire entendre. Traduire littéralement.

LITTÉRALITÉ. s. f.

LITTÉRALITÉ. s. f. Attachement scrupuleux à la lettre, dans une traduction. Il n' est pas facile, dans une traduction, de concilier la littéralité avec l' élégance.

LITTÉRATEUR. s. m.

LITTÉRATEUR. s. m. Celui qui est versé dans la littérature, qui en fait profession. Un grand, un bon, un profond littérateur.

LITTÉRATURE. s. f.

LITTÉRATURE. s. f. La science qui comprend la grammaire, l' éloquence et la poésie, et qu' on appelle autrement Belles-lettres. L' étude de la littérature a beaucoup d' attrait pour les jeunes gens. La poésie est la partie brillante de la littérature. Se livrer, se vouer à la littérature. Cours de littérature.

Il signifie aussi, La connaissance des règles, des matières et des ouvrages littéraires. Cet homme a une vaste et profonde littérature. N' avoir point de littérature. Avoir beaucoup de littérature. Avoir une littérature variée, une littérature légère, superficielle.

Il signifie encore, L' ensemble des productions littéraires d' une nation, d' un pays, d' une époque. Le dix-septième et le dix-huitième siècle ont été les temps les plus florissants de la littérature française. La littérature anglaise est riche en ouvrages de morale. La littérature moderne est, sous quelques rapports, inférieure à la littérature ancienne. Cet homme connaît aussi bien les littératures étrangères que celle de son pays.

LITTORAL, ALE. adj.

LITTORAL, ALE. adj. Qui appartient aux bords de la mer, aux côtes. Il a visité la partie littorale du royaume, de ce département.

Oiseaux littoraux, Oiseaux qui fréquentent particulièrement les côtes, et dont la plupart se nourrissent de poissons. Plantes littorales, Plantes qui croissent ordinairement sur les bords de la mer.

LITTORAL

LITTORAL s' emploie aussi comme substantif, au masculin, et se dit alors Des côtes qui bordent une mer ou un pays. Le littoral de la Baltique, de l' Adriatique. Le littoral de la France est comparativement plus peuplé que l' intérieur des terres.

LITURGIE. s. f.

LITURGIE. s. f. L' espèce et l' ordre des cérémonies et des prières qui constituent le service divin. La liturgie grecque, anglicane. La liturgie de l' Église latine. L' ancienne liturgie. Cela n' est pas dans notre liturgie. Livres de liturgie.

LITURGIQUE. adj. des deux genres

LITURGIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la liturgie. Ouvrage liturgique.

LITURGISTE. s. m.

LITURGISTE. s. m. Celui qui a composé quelque ouvrage sur la liturgie, ou qui en fait une étude spéciale. Pierre le Chantre était un des plus savants liturgistes.

LIURE. s. f.

LIURE. s. f. Câble d' une charrette, qui sert à lier, à maintenir les fardeaux dont on la charge.

Il se dit aussi, en termes de Marine, surtout au pluriel, de Plusieurs tours de corde qui lient deux objets ensemble, qui fixent une chose à une autre. Les liures du beaupré.

LIVIDE. adj. des deux genres

LIVIDE. adj. des deux genres Qui est de couleur plombée, bleuâtre et tirant sur le noir. Teint livide. Lèvres livides. La peau devient livide à la suite d' une forte contusion. Il est encore tout meurtri et tout livide des coups qu' il a reçus; il en a la peau, la chair toute livide. Il a des marques, des taches livides sur la peau.

LIVIDITÉ. s. f.

LIVIDITÉ. s. f. État de ce qui est livide. La lividité du teint, de la peau.

LIVRAISON. s. f.

LIVRAISON. s. f. T. de Commerce. Action de livrer de la marchandise qu' on a vendue. Il a fait livraison, il a reçu livraison de tant de pièces d' étoffe. Il avait promis de fournir tant de tonneaux de vin; mais quand ce vint à la livraison... Pleine et entière livraison.

LIVRAISON

LIVRAISON en termes de Librairie, Chaque partie d' un ouvrage qu' on publie par volumes ou par cahiers, à des époques plus ou moins rapprochées les unes des autres. Publier un ouvrage par livraisons. La première livraison de ce dictionnaire vient de paraître. Les livraisons de cet ouvrage paraissent très-régulièrement. Il me manque une livraison de cet ouvrage.

LIVRE. s. m.

LIVRE. s. m. Assemblage de plusieurs feuilles de papier, de vélin, ou de parchemin, imprimées ou écrites à la main, cousues ensemble, et formant un volume, recouvert de papier, de carton, de parchemin, de basane, de veau, de maroquin, etc. Livre manuscrit. Livre imprimé. Livre stéréotypé. Livre rare. Gros livre. Petit livre. Livre broché, relié, bien relié, bien battu. Livre doré, marbré sur tranche. Livre bien conditionné, mal conditionné. Acheter, vendre, louer, emprunter, prêter des livres. Un ballot de livres. Les livres d' une bibliothèque. Catalogue de livres. La marge, les marges d' un livre. Les feuilles, les feuillets, les pages, la couverture, la tranche, le dos, la tranchefile, le signet, les coins d' un livre.

Livre in-folio, Livre dont les feuilles sont pliées seulement en deux; Livre in-quarto, Celui dont les feuilles sont pliées en quatre; Livre in-octavo, Celui dont les feuilles sont pliées en huit. On dit de même, Livre in-douze, in-seize, in-trente-deux, etc., Livre dont les feuilles sont pliées en douze, en seize, etc.

Livre en feuilles, Les feuilles imprimées d' un livre qui n' est encore ni broché ni relié. Acheter un livre en feuilles pour le faire relier à sa fantaisie.

Collationner un livre, Voir si un livre est complet, s' il n' y manque point quelque feuille.

Livre dépareillé, Volume séparé des autres volumes d' un même ouvrage, par la perte ou par la destruction de ceux-ci. Il n' a que des livres dépareillés.

LIVRE

LIVRE signifie aussi, Registre sur lequel on inscrit ce qu' on reçoit et ce qu' on dépense, ce qu' on achète et ce qu' on vend, ses dettes actives et ses dettes passives, etc. Livre de compte. Livre de dépense. Livre de mise et de recette. Écrivez, mettez cela sur votre livre. Livres de commerce. Livre de caisse. Livre de magasin. Livre de marchandises. Livre de copies de lettres. Livres d' acceptations, d' échéances, etc. Ce commis sait bien tenir les livres. Étudier la tenue des livres. Un bon teneur de livres. Il tient ses livres en partie double. Livres paraphés. Exhiber ses livres en justice.

Être porté, ou simplement, Être sur le livre d' un marchand, Y être inscrit pour marchandise achetée. Il est sur le livre de ce marchand pour telle somme.

Livre journal, Registre où l' on écrit jour par jour et de suite ce qu' on a reçu ou payé, acheté ou vendu, etc.

Livre de raison, livre d' extrait, grand livre, Registre où les négociants portent tous leurs comptes par doit et avoir.

Absol., Le grand-livre, La liste générale des créanciers de l' État. Être inscrit, porte sur le grand-livre.

Livre blanc, Livre qui est tout de papier blanc, sur lequel on n' a encore rien écrit.

Prov. et fig., Être écrit sur le livre rouge, être sur le livre rouge, Être marqué, noté pour quelques fautes qu' on a commises.

Le livre d' or, Le registre où étaient inscrits les noms des nobles, dans quelques républiques.

LIVRE

LIVRE se prend aussi pour Un ouvrage d' esprit, soit en prose, soit en vers, d' assez grande étendue pour faire au moins un volume. Un excellent livre. Un livre plein d' érudition. Livre bien écrit, mal écrit, écrit faiblement. Livre instructif, futile, dangereux. Livre approuvé, censuré, défendu. Livre prohibé, vendu sous le manteau, mis à l' index. Livre anonyme, pseudonyme. Livre revu, corrigé et augmenté par l' auteur. Livre de théologie, de droit, de jurisprudence, de médecine, d' architecture, etc. Le titre, l' index, la table d' un livre. Faire, composer un livre. Mettre un livre au jour. Publier, faire paraître un livre. Dédier un livre à quelqu' un. Lire, feuilleter, parcourir un livre. Livre de fonds. Livre d' assortiment.

Commencer, achever un livre, En commencer, en achever la lecture.

Mauvais livre, Livre dangereux, condamnable.

Livres élémentaires, Ceux qui contiennent les éléments de quelque science.

Livres classiques, Ceux dont le temps et une approbation universelle ont consacré le mérite, et qui font autorité. Cette expression s' applique plus particulièrement Aux ouvrages littéraires. On appelle aussi Livres classiques, Ceux qui servent dans les classes à l' instruction de la jeunesse.

Livres de bibliothèque, Ouvrages d' une grande étendue, qu' on ne lit pas de suite ordinairement, mais que l' on consulte au besoin.

Livres d' église, livres de prières, Les livres qui servent au clergé pour célébrer l' office divin, et aux fidèles pour suivre les prières qui se récitent ou se chantent à l' église. Livres de dévotion, Livres qui servent aux exercices de dévotion, qui contiennent des prières, des oraisons mystiques, etc.

Prov. et fam., N' avoir jamais mis le nez dans un livre, Être fort ignorant. Dévorer un livre, dévorer des livres, Les lire avec une extrême avidité, une extrême promptitude. Sécher, pâlir sur les livres, Lire avec une assiduité excessive.

Fam., Parler comme un livre, Parler avec facilité, mais en termes recherchés ou trop arrangés pour la conversation. Il s' emploie quelquefois en bonne part, et signifie, S' exprimer heureusement sur toute sorte de sujets.

Prov. et fig., J' y réussirai, ou j' y brûlerai mes livres, Je mettrai tout en oeuvre pour le succès de cette affaire.

Fig., Le livre, le grand livre de la nature, La nature observée, étudiée dans les effets et dans les causes. Le livre de la nature est ouvert sous nos yeux. Il a lu dans le grand livre de la nature.

Fig., Le livre du monde, La fréquentation, le commerce, la pratique du monde, par lesquels on apprend à vivre dans la société. Il n' est rien de tel que de lire dans le livre du monde. Cette locution a vieilli.

Fig., dans le langage théologique, Être écrit dans le livre de vie, Être prédestiné à jouir d' un bonheur éternel.

Fig., Cela était écrit dans le livre du destin, se dit D' un événement où l' on croit voir quelque fatalité.

LIVRE

LIVRE signifie aussi, Une des principales parties qui forment la division de certains ouvrages. Cet auteur a distribué, divisé son ouvrage en douze livres. Le premier, le second livre des Rois. Les vingt-quatre livres de l' Iliade.

Livres sacrés, livres canoniques, Les livres de l' Écriture sainte qui sont reçus de toute l' Église. Livres apocryphes, Ceux que l' Église ne reçoit pas, ne reconnaît pas pour authentiques.

Livres sapientiaux, Les livres de la Bible qui sont plus particulièrement destinés à l' instruction morale des hommes, tels que la Sagesse, les Proverbes, etc. On distingue aussi les Livres historiques et les Livres prophétiques.

À LIVRE OUVERT. loc. adv.

À LIVRE OUVERT. loc. adv. Lire la musique, chanter, accompagner à livre ouvert, Sans avoir besoin de préparation. Traduire un auteur à livre ouvert, Le traduire facilement à la première lecture.

À L' OUVERTURE DU LIVRE. loc. adv.

À L' OUVERTURE DU LIVRE. loc. adv. En ouvrant le livre. Je suis tombé, à l' ouverture du livre, sur le passage dont j' avais besoin.

LIVRE. s. f.

LIVRE. s. f. Poids contenant un certain nombre d' onces, plus ou moins, selon les différents usages des lieux et des temps, et que remplace à peu près le demi-kilogramme. À Paris et dans la plus grande partie de la France, la livre était de seize onces. Vendre, acheter à la livre. Une livre de fer, de plomb, de viande. Une demi-livre. Une livre et demie. Des chandelles, des bougies de quatre, de cinq, de six à la livre. Cela pèse tant de livres. Il porterait cent livres pesant. Dans le dernier exemple et autres semblables, on peut supprimer le mot livres, et dire, Cent pesant, deux cents pesant, etc.

LIVRE. s. f.

LIVRE. s. f. Monnaie de compte valant vingt sous, qui a été remplacée par le franc. La livre tournois était de vingt sous, la livre parisis de vingt-cinq sous. Compter par livres, sous et deniers. Ce marchand vend à un sou, à deux sous de profit pour livre. Ce receveur avait deux deniers, six deniers pour livre sur le montant de ses recettes. En calculant, on pouvait employer ce mot dans tous les cas, et dire, Une livre, deux livres, trois livres, quatre livres, cinq cents livres, etc.; mais, dans le langage ordinaire, on disait plutôt, Vingt sous, quarante sous, un écu, quatre francs, cent sous, six francs, sept francs, cinq cents francs, deux mille francs, etc. Cependant, lorsque la somme ne faisait pas un compte rond, on préférait le mot livre, et l' on disait, par exemple, Trois livres cinq sous, quatre livres dix sous, cinq cent trente livres, mille cinquante-six livres, etc.

Il s' employait toujours, et on l' emploie très-souvent encore, en parlant D' un revenu annuel. Avoir dix mille livres de rente, vingt mille livres de rente.

Au sou, au marc la livre, Au prorata de ce que chacun a mis de fonds dans une entreprise, ou de ce qui lui est dû dans une affaire commune. Venir, partager, payer au marc la livre. Depuis l' établissement du système décimal, on dit, Au marc le franc.

Prov. et fig., Faire de cent sous quatre livres, et de quatre livres rien, Dissiper son bien en mauvais marchés.

Livre sterling. Voyez STERLING.

LIVRÉE. s. f.

LIVRÉE. s. f. Habits dont l' étoffe et les galons rappellent, par les dessins et par les couleurs, les armoiries du maître qui en revêt ses gens. Par extension, Habits d' une couleur convenue, ordinairement galonnés, que portent les domestiques d' une même maison. Belle, riche livrée. Changer sa livrée. Prendre, porter, quitter la livrée. Habit de livrée. Galon de livrée. Grande, petite livrée. Laquais en grande, en petite livrée.

Il se dit collectivement de Tous les gens portant une même livrée. Toute la livrée du prince accourut au bruit.

Il se dit aussi de Tous les laquais en général. La livrée se mutina.

Gens de livrée, Les domestiques portant livrée.

La livrée de la noce, la livrée de la mariée, Les rubans de couleur qu' aux noces de village on donne à un certain nombre de jeunes gens, de jeunes filles.

Fig., La livrée, les livrées de la misère, de la servitude, de la faveur, etc., Les marques extérieures auxquelles on peut reconnaître la misère, la servitude, la faveur, etc. Il porte la livrée de la misère. Il est à genoux devant tout ce qui se montre avec les livrées de la faveur.

LIVRÉE

LIVRÉE en termes de Vénerie, se dit Du poil de certains animaux, qui est marqueté jusqu' à un certain âge.

LIVRER. v. a.

LIVRER. v. a. Mettre en main; mettre une chose au pouvoir, en la possession de quelqu' un, selon les conventions faites avec lui. Livrer de la marchandise. Il doit livrer telle chose à telle époque. Livrer un ouvrage pour un certain prix, le livrer fait et parfait. Il doit me livrer une certaine quantité d' exemplaires.

Il signifie aussi, Mettre aux mains, au pouvoir, en parlant Des personnes. Livrer un coupable à la justice, aux mains, entre les mains de la justice.

Il signifie particulièrement, Livrer par trahison. Livrer une ville. Il avait des intelligences avec l' ennemi pour lui livrer la place. Il avait promis de leur livrer une porte. Judas livra Notre-Seigneur aux Juifs.

Fig., Livrer un manuscrit, un ouvrage à l' impression, Le faire imprimer.

Prov. et fig., Tel vend qui ne livre pas, On s' engage quelquefois à faire plus qu' on ne veut ou qu' on ne peut.

Livrer une bataille, un combat, un assaut, Donner une bataille, un combat, un assaut. On dit aussi, Livrer bataille.

Fig., Livrer bataille, livrer combat pour quelqu' un, Soutenir fortement les intérêts de quelqu' un.

Aux Jeux de dés, Livrer chance, Amener un nombre de points qui devient la chance de l' adversaire.

Fig. et fam., Je vous livre cet homme-là pieds et poings liés, Je vous réponds qu' il fera ce que vous voudrez, que vous en disposerez comme il vous plaira.

Fam., Je vous livre cet homme-là marié avant qu' il soit peu, je vous le livre ruiné dans un an, etc., Je vous assure qu' il sera marié dans peu, qu' il sera ruiné dans un an. Je vous le livre chez vous à telle heure, Je vous réponds que je le mènerai chez vous à telle heure, que je l' obligerai de s' y rendre. Si vous avez besoin de lui dans telle affaire, je vous le livre, Je vous réponds qu' il vous servira.

LIVRER

LIVRER se dit aussi dans le sens de Livrer en proie, exposer à; et alors il est toujours suivi de la préposition à. Livrer une ville au pillage, la livrer à la fureur du soldat. Livrer les voiles au vent.

Il se dit figurément, dans un sens analogue. Livrer ses secrets à un imprudent. Livrer son âme à la douleur, à l' espérance. Livrer son coeur aux passions.

Livrer au bras séculier, se disait Du renvoi que le juge ecclésiastique faisait au juge laïque, pour prononcer ou pour appliquer des peines afflictives.

Fig. et fam., Livrer au bras séculier, Abandonner ce dont on ne se soucie plus, et dont on ne veut pas profiter. Les restes du dîner ont été livrés au bras séculier, c' est-à-dire, ont été laissés aux domestiques.

En termes de Chasse, Livrer le cerf aux chiens, Mettre les chiens après le cerf.

LIVRER

LIVRER s' emploie aussi avec le pronom personnel, pour S' abandonner à. Se livrer à la joie, à la douleur, au désespoir, à ses passions, aux plaisirs, à l' amour, à la paresse, à l' ivrognerie, à l' étude, à la contemplation, à la société. Se livrer tout entier à un genre d' occupation, à ses goûts, à la dissipation, à la pratique d' un art, etc.

Se livrer à quelqu' un, Se confier, s' abandonner à lui. Il s' était entièrement livré à des gens qui le trahissaient. Vous vous êtes trop livré à lui.

Absolument, C' est un homme qui ne se livre pas, C' est un homme très-circonspect, très-réservé.

LIVRER

LIVRER avec le pronom personnel, signifie, à plusieurs Jeux, Donner imprudemment quelque avantage à son adversaire. Je me suis livré. Je me livre toujours.

LIVRÉ, ÉE. participe

LIVRÉ, ÉE. participe

LIVRET. s. m.

LIVRET. s. m. Diminutif. Petit livre. Il se dit particulièrement d' Un petit livre dans lequel les ouvriers et les domestiques sont tenus de faire inscrire les époques où ils sont entrés chez leurs différents maîtres, celles où ils en sont sortis, etc. Livret bien en règle. Cet ouvrier a perdu son livret.

LIVRET

LIVRET en Arithmétique, se dit d' Une table qui contient tous les produits possibles des neuf premiers chiffres.

LIVRET

LIVRET au Pharaon et à la Bassette, Les treize cartes qu' on donne à chacun des pontes.

LIXIVIATION. s. f.

LIXIVIATION. s. f. Opération chimique qui consiste à laver les cendres ou autres matières, pour en tirer les parties solubles qu' elles contiennent.

LIXIVIEL, ELLE. adj.

LIXIVIEL, ELLE. adj. T. de Chimie. Il s' est dit Des sels alcalis obtenus par la lixiviation ou le lavage des cendres. Sel lixiviel.

LLAMA. s. m.

LLAMA. s. m. (On mouille les LL.) Voyez LAMA.

LOBE. s. m.

LOBE. s. m. T. d' Anat. Division d' une partie du corps formée par des sillons ou des échancrures. Les lobes du cerveau du poumon, de foie.

Il se dit, particulièrement, Du bout inférieur de l' oreille.

Il se dit, en Botanique, Des divisions larges et arrondies de certaines feuilles.

Lobes séminaux, ou simplement Lobes, Les deux corps charnus qui sortent de la semence des dicotylédones lorsqu' elle germe, et qui, dans plusieurs de ces plantes, se transforment en deux feuilles.

LOBÉ, ÉE. adj.

LOBÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Qui est divisé, partagé en lobes. Feuille lobée.

LOBULE. s. m.

LOBULE. s. m. T. d' Anat. Petit lobe. Chaque lobe de cet organe se divise en une multitude de lobules.

LOCAL, ALE. adj.

LOCAL, ALE. adj. Qui appartient à un lieu, qui a rapport à un lieu. Coutume locale. Circonstance locale. Mouvement local. Les droits, les usages locaux. Les autorités locales.

Mémoire locale, Celle qui retient particulièrement la disposition et l' état des lieux et des choses.

En Peinture, Couleur locale, Couleur propre à chaque objet, indépendamment de la distribution particulière de la lumière et des ombres.

Couleur locale, se dit, par extension, en parlant De quelques ouvrages de littérature. Dans ce poëme, dont l' action se passe en Grèce, la couleur locale est parfaitement observée.

LOCAL

LOCAL s' emploie aussi comme substantif, au masculin; et alors il se dit d' Un lieu considéré par rapport à sa disposition et à son état. Un vaste local. Un beau local. Le local de cette imprimerie est trop resserré. Je connais bien le local.

LOCALITÉ. s. f.

LOCALITÉ. s. f. Particularité ou circonstance locale. Il s' emploie surtout au pluriel. Certaines lois doivent être modifiées en raison des localités.

Il se dit aussi Des lieux mêmes, quant à ce qu' ils ont de particulier. Connaître les localités. Il y a telle localité où...

LOCATAIRE. s. des deux genres

LOCATAIRE. s. des deux genres Celui, celle qui tient une maison ou une portion de maison à loyer. Il n' a qu' un locataire dans sa maison. Cette femme est ma locataire. Il a plusieurs locataires. Ce n' est pas au locataire à faire les grosses réparations.

Principal locataire, La personne qui loue du propriétaire une maison, pour la sous-louer en totalité ou par parties. Le principal locataire, la principale locataire de cette maison, n' y a pas son appartement.

LOCATIF, IVE. adj.

LOCATIF, IVE. adj. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions: Réparations locatives, Celles qui sont à la charge du locataire; et, Valeur locative, Ce qu' un immeuble peut rapporter, quand on le donne à loyer.

LOCATION. s. f.

LOCATION. s. f. Action par laquelle le propriétaire d' une chose la donne à quelqu' un, à titre de louage ou de bail. Ce terme est corrélatif de celui de Conduction, qui signifie, L' action par laquelle on prend une chose à titre de louage ou de bail. Dans l' usage ordinaire, on emploie aussi en ce dernier sens le mot de Location, celui de Conduction n' étant guère usité qu' en Jurisprudence.

Location de loges, Action de louer des loges au spectacle. Il est préposé à la location des loges.

LOCATIS. s. m.

LOCATIS. s. m. (L' S se prononce.) Mauvais cheval de louage. Prendre un locatis. Il est familier et peu usité.

LOCH. s. m.

LOCH. s. m. (L' H ne se prononce pas.) T. de Marine. Petite pièce de bois plate et triangulaire, qui, attachée à une corde ou à une ligne, et jetée dans la mer, sert à mesurer la vitesse du sillage d' un bâtiment. Ligne de loch.

LOCHE. s. f.

LOCHE. s. f. Sorte de petit poisson qui se trouve dans des ruisseaux et dans de petites rivières.

LOCHER. v. n.

LOCHER. v. n. Branler, être près de tomber. Il ne se dit que D' un fer de cheval. Regardez aux pieds de ce cheval, j' entends un fer qui loche.

Prov. et fig., Avoir toujours quelque fer qui loche, Être valétudinaire, et avoir souvent de petites incommodités.

Prov. et fig., Il y a quelque fer qui loche, Il y a quelque chose qui empêche cette affaire d' aller bien.

LOCHIES. s. f. pl.

LOCHIES. s. f. pl. T. de Médec. Évacuation utérine qui a lieu après l' accouchement, et qu' on appelle ordinairement Vidanges.

LOCMAN. s. m.

LOCMAN. s. m. Voyez LAMANEUR.

LOCOMOTEUR, TRICE. adj.

LOCOMOTEUR, TRICE. adj. Qui opère la locomotion. Muscles locomoteurs.

LOCOMOTIF, IVE. adj.

LOCOMOTIF, IVE. adj. Qui a rapport à la locomotion. Il n' est guère usité que dans cette expression, Faculté locomotive, Faculté de changer de lieu par un acte de sa volonté.

LOCOMOTION. s. f.

LOCOMOTION. s. f. Changement de lieu en vertu de la faculté locomotive. La locomotion est une faculté commune à presque tous les animaux.

LOCUTION. s. f.

LOCUTION. s. f. Expression, façon de parler spéciale ou particulière. Une locution nouvelle. Une locution élégante. Une mauvaise locution. Une locution basse, impropre. Locution elliptique. Il affecte les locutions surannées. Locution adverbiale, prépositive, conjonctive, proverbiale, familière.

LODS. s. m. pl.

LODS. s. m. pl. T. de Jurispr. Il n' est usité que dans l' expression, Lods et ventes, Redevance qu' un seigneur avait droit de prendre sur le prix d' un héritage vendu dans sa censive ou dans sa mouvance. Droit de lods et ventes. Payer les lods et ventes. Composer pour les lods et ventes. Faire quelque remise sur les lods et ventes. Remettre entièrement à quelqu' un les lods et ventes.

LOF. s. m.

LOF. s. m. T. de Marine. Le côté que le navire présente au vent. Aller au lof, venir au lof, Aller au plus près du vent. Virer lof pour lof, Virer vent arrière, pour mettre au vent un des côtés du bâtiment au lieu de l' autre.

LOFER. v. n.

LOFER. v. n. T. de Marine. Venir au lof.

LOGARITHME. s. m.

LOGARITHME. s. m. T. de Mathémat. Nombre pris dans une progression arithmétique, et répondant à un autre nombre pris dans une progression géométrique. Tables de logarithmes.

LOGARITHMIQUE. adj. des deux genres

LOGARITHMIQUE. adj. des deux genres T. de Mathémat. Qui a rapport aux logarithmes, qui est de la nature des logarithmes. Courbe, spirale logarithmique.

Il se prend aussi substantivement; alors il est féminin. La logarithmique est une courbe asymptotique.

LOGE. s. f.

LOGE. s. f. Petite hutte. Cet ermite s' est fait une petite loge.

Il se dit aussi d' Un petit logement pratiqué ordinairement au rez-de-chaussée d' une maison, près de la porte d' entrée, et destiné à l' habitation du portier. La loge d' un portier, d' un suisse. Le portier n' est pas dans sa loge.

Il se dit également d' Une galerie, d' un portique en avant-corps, pratiqué à l' un des étages d' un édifice, pour jouir de la vue du dehors et de la fraîcheur de l' air. On ne l' emploie guère, dans ce sens, qu' en parlant Des édifices d' Italie. Les loges du Vatican.

La loge pontificale, Celle d' où le pape donne la bénédiction.

LOGE

LOGE se dit encore Des petites boutiques que certains marchands occupent durant la tenue des foires.

Il se dit en outre Des petits cabinets rangés par étages au pourtour d' une salle de spectacle, séparés les uns des autres par des cloisons, et ayant vue sur le théâtre. Les loges du Théâtre Français, de l' Opéra, etc. La loge du roi. Loges grillées. Loges de l' avant-scène, du cintre. Louer, retenir une loge. Cette salle a trois rangs de loges. On distingue dans les spectacles les loges des différents étages par les noms de premières, secondes, troisièmes et quatrièmes. Ouvreuse de loges. On voit mieux du parterre que des loges. Loge louée à l' année. Louer une moitié, un quart de loge.

Loges découvertes, Espèce de loges qui n' ont pas de plafond, et qui ne sont séparées que par des cloisons à hauteur d' appui.

Avoir loge à un spectacle, Y avoir loué une loge pour l' année. Il a loge à tous les spectacles.

Coupons de loge, Billets que se partagent entre elles les personnes qui ont loué ensemble une loge.

Jour de loge, Jour où l' on a le droit de jouir d' une loge qu' on a louée, pour un certain temps, avec d' autres personnes. C' est demain mon jour de loge.

Prov. et fig., Être aux premières loges, Se trouver dans la position la plus favorable pour être témoin de quelque chose.

LOGES

LOGES au pluriel, se dit quelquefois, par extension, Des spectateurs qui sont dans les loges. Les loges ont applaudi pendant que le parterre sifflait.

LOGE

LOGE se dit aussi, dans les Théâtres, Des chambres, des cabinets où les acteurs s' habillent. Les loges des acteurs. Aller voir un acteur dans sa loge.

LOGE

LOGE se dit figurément d' Une assemblée, d' une réunion de francs-maçons. Aller en loge. Être en loge. Tenir une loge.

Il se dit aussi de Certains établissements de commerce formés par des Européens en Asie, en Afrique, etc.

LOGE

LOGE se dit encore, dans quelques maisons destinées aux aliénés, Des espèces de cellules où l' on enferme les fous.

Il se dit, dans les Ménageries, Des petites chambres où l' on enferme les bêtes féroces. La loge du lion, du tigre. On dit dans le même sens, par extension, La loge d' un chien.

LOGE

LOGE dans un buffet d' orgues, Le lieu où sont les soufflets.

LOGE

LOGE en Botanique, se dit Des petites cellules ou cavités, ordinairement séparées par des cloisons, dans lesquelles sont renfermés les pepins de certains fruits.

LOGEABLE. adj. des deux genres

LOGEABLE. adj. des deux genres Où l' on peut loger commodément. Maison fort logeable. Il y a de belles maisons qui ne sont guère logeables. Il faudra faire beaucoup de dépense pour rendre ce château logeable.

LOGEMENT. s. m.

LOGEMENT. s. m. Il signifie, en général, Le lieu où on loge, et plus particulièrement, Le domicile habituel, le lieu où on habite ordinairement. Je voudrais trouver un logement pour la nuit. Où est son logement? Où a-t-il son logement? Il a son logement dans ce pavillon. Son logement est sur le jardin. Son logement consiste en trois ou quatre pièces. Avoir son logement au rez-de-chaussée, au premier, au second, etc. Le logement d' un concierge, d' un jardinier.

Logement garni, Celui qui se loue meublé.

Il y a beaucoup de logement dans cette maison, Il y a place pour loger beaucoup de monde.

LOGEMENT

LOGEMENT se dit aussi Des logis désignés pour le roi et pour les personnes de sa suite, dans un voyage. Faire les logements de la cour. Le logement de ce jour-là fut fort incommode. Autrefois les maréchaux des logis marquaient à la craie les logements.

Faire les logements, signifie quelquefois, Dresser la liste des personnes de la cour que les maréchaux des logis doivent faire loger. Envoyer aux logements, Envoyer un domestique avec les maréchaux des logis, pour reconnaître le logement destiné à son maître.

LOGEMENT

LOGEMENT se dit aussi en parlant Des troupes qui sont en marche dans un pays ami, et qu' on loge chez les particuliers. Faire le logement. Exemption de logement des gens de guerre. Une ville fort sujette au logement des gens de guerre. Billet de logement.

En termes de Guerre, Les assiégeants ont fait un logement sur la contrescarpe, sur la demi-lune, etc., Ils s' y sont retranchés, pour se mettre à couvert et se maintenir dans le poste qu' ils y ont pris.

LOGER. v. n.

LOGER. v. n. Habiter, demeurer dans une maison. La maison où il loge. Où irez-vous loger? Loger chez soi, chez un de ses amis, en hôtel garni, en garni. Ils logent ensemble. Les hôtelleries étaient si pleines, qu' il ne put trouver où loger.

Prov. et fig., Loger à la belle étoile, Coucher en plein air, n' avoir pas de retraite assurée.

LOGER

LOGER s' emploie figurément, au sens moral. Rarement une âme forte loge dans un corps efféminé. L' amour et la raison ne logent guère ensemble.

LOGER

LOGER est aussi actif, et signifie, Donner la retraite, le couvert à quelqu' un dans un logis. Où logerez-vous tout ce monde-là? Il y a de quoi loger tout le régiment. On l' a bien logé. On l' a mal logé.

Il s' emploie figurément, au sens moral. Toutes les folies qu' un cerveau humain peut loger sont rassemblées dans sa tête.

Prov. et fig., Loger le diable dans sa bourse, N' avoir pas le sou.

LOGER

LOGER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Prendre un logement. Il s' est logé dans un hôtel garni. Il s' est logé dans un bien petit appartement. Il s' est logé bien à l' étroit.

Il signifie également, Disposer, arranger, décorer un logement pour l' occuper. Il vient de dépenser beaucoup d' argent pour se loger. Il s' est logé fort bien, fort commodément.

Il signifie encore, Se bâtir une maison. Il s' est logé très-agréablement à la campagne.

En termes de Guerre, Se loger sur la contrescarpe, sur la demi-lune, etc., S' y établir, s' y retrancher, s' y mettre à couvert. Il ne se dit que Des assiégeants.

En Chirurg., La balle s' est logée dans telle partie, La balle qui l' a frappé lui est restée dans telle partie du corps.

LOGÉ, ÉE. participe

LOGÉ, ÉE. participe Être logé, Avoir un logement. Être logé commodément, fort à l' étroit. Être logé au rez-de-chaussée, au premier étage.

Fig. et fam., Il en est logé là, se dit D' un homme borné dans ses idées par la prévention, la crédulité, le défaut de lumières ou l' opiniâtreté; et D' un homme que le changement de fortune réduit à un état fâcheux.

Fig. et fam., Nous en sommes logés là, et ironiquement, Nous voilà bien logés, se dit en parlant D' une affaire dont la conclusion a mal tourné, ou se trouve arrêtée par une difficulté imprévue.

LOGETTE. s. f. Diminutif.

LOGETTE. s. f. Diminutif. Petite loge. Il est peu usité.

LOGEUR, EUSE. s.

LOGEUR, EUSE. s. Celui, celle qui tient des chambres garnies pour les ouvriers et les gens de la classe indigente.

LOGICIEN. s. m.

LOGICIEN. s. m. Celui qui possède bien la logique, qui raisonne avec justesse et avec méthode. Bon, grand, excellent, puissant logicien. Il n' est pas logicien. Il est mauvais logicien.

Il se disait autrefois, dans les Colléges, d' Un écolier qui étudiait en logique.

LOGIQUE. s. f.

LOGIQUE. s. f. Science qui enseigne à raisonner juste. Les règles de la logique. La logique sert à toutes les autres sciences. Traité de logique.

Il se dit aussi d' Un ouvrage sur l' art de raisonner. La Logique de Port-Royal. La Logique de Condillac.

Il signifiait autrefois, en termes de Collége, La première des deux classes où l' on enseignait la philosophie. Il n' est cette année qu' en logique, et il entrera en physique l' année prochaine.

LOGIQUE

LOGIQUE signifie aussi, Sens droit, disposition à raisonner juste. Il a une logique naturelle, fort sûre, fort droite. Il a de la logique. Il manque de logique.

Il signifie encore, Raisonnement, méthode, suite dans les idées. Il n' y a point de logique dans cet ouvrage. Il y a ici un défaut de logique.

Il se dit quelquefois, figurément, d' Une manière particulière de raisonner. La logique du coeur, des passions. Chercher dans un bienfait un motif intéressé, c' est la logique des ingrats.

LOGIQUE

LOGIQUE s' emploie quelquefois comme adjectif des deux genres; et alors il signifie, Conforme aux règles de la logique. Argument logique. Ce raisonnement n' est pas trop logique.

LOGIQUEMENT. adv.

LOGIQUEMENT. adv. D' une manière conforme à la logique. Procéder, raisonner, discuter logiquement.

LOGIS. s. m.

LOGIS. s. m. Habitation, maison. Grand, petit, beau logis. Logis commode. Ne bouger du logis. Garder le logis. Demeurer au logis. Changer de logis. Être dans un logis d' ami, dans un logis d' emprunt. La dame, le maître du logis.

Corps de logis, Masse ou partie principale d' un bâtiment. Un corps de logis entre deux pavillons. Il signifie aussi, Logement détaché de la masse du bâtiment principal. Il occupe un petit corps de logis sur le devant.

Fig. et fam., Il n' y a plus personne au logis, se dit D' un homme qui est devenu imbécile, hébété, ou qui, étant à l' agonie, a perdu connaissance.

LOGIS

LOGIS se dit aussi d' Une hôtellerie. Le Cheval Blanc est un bon logis; c' est un des meilleurs logis de la route. Aux enseignes des hôtelleries, on met ordinairement, BON LOGIS À PIED ET À CHEVAL.

LOGIS

LOGIS désigne quelquefois, La maison de celui qui parle. Il y a longtemps que vous n' êtes venu au logis. On m' attend au logis. Dans ce sens, il est familier.

Maréchal des logis, Sous-officier des troupes à cheval, chargé des détails du service, de la discipline intérieure d' une compagnie, et notamment de tout ce qui concerne le logement. Le grade de maréchal des logis répond à celui de sergent dans l' infanterie. Maréchal des logis chef.

Maréchal des logis, est aussi Le titre des officiers chargés de faire préparer les logements pour la cour en voyage. Grand maréchal des logis chez le roi. Premier maréchal des logis chez la reine. Maréchal des logis de quartier, ou servant par quartier.

Prov. et fig., Il va, il est allé marquer les logis, se dit De celui qui se détache d' une compagnie pour prendre les devants, et arriver le premier au lieu où elle se rend.

LOGOGRIPHE. s. m.

LOGOGRIPHE. s. m. Sorte d' énigme consistant en un mot dont les lettres, diversement combinées, forment d' autres mots qu' il faut également deviner. Les logogriphes ne valent pas la peine qu' on prend à les deviner.

LOGOMACHIE. s. f.

LOGOMACHIE. s. f. T. didactique. Dispute de mots. Cette question est une pure logomachie. Il y a beaucoup de discussions qui ne roulent que sur une logomachie.

LOI. s. f.

LOI. s. f. Acte de l' autorité souveraine, qui règle, ordonne, permet ou défend. Faire, établir, porter une loi. Proposer, discuter, amender, voter, sanctionner, promulguer, publier une loi. Se soumettre aux lois. Obéir aux lois. Restreindre, modifier, changer une loi. Abroger, rapporter une loi. Modérer la rigueur d' une loi. Citer, alléguer, interpréter une loi. Le préambule, les articles, les dispositions, le texte d' une loi. Loi en vigueur. Loi tombée en désuétude. La majesté, la sainteté des lois. Cela a passé en loi, a force de loi. Il faut moins s' attacher à la lettre, aux termes d' une loi, qu' en saisir l' esprit et l' intention. Solon donna des lois aux Athéniens. Les lois romaines. Les lois françaises. Étudier les lois. Ce juge, cet avocat a fait une profonde étude des lois, a une grande connaissance des lois.

Les lois de la nature, dans le sens physique, Les lois constantes qui règlent l' ordre du monde physique. Les lois de l' attraction, du mouvement, de la pesanteur, de la réfraction de la lumière, sont des lois de la nature.

Les lois de la nature, au sens moral, et, plus ordinairement, La loi naturelle, Les sentiments et les principes de justice et de bienveillance, sans lesquels les sociétés humaines ne pourraient subsister, et que l' auteur de la nature a imprimés dans le coeur de tous les hommes. Aimer ses père et mère, être reconnaissant envers ses bienfaiteurs, sont des lois de la nature. La loi naturelle nous défend de faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qu' on nous fît. On dit quelquefois en ce sens, La loi de nature. Il se faut entr' aider, c' est la loi de nature.

La loi divine, signifie quelquefois, La loi naturelle; et plus souvent, Les préceptes positifs donnés par la révélation. On dit aussi, dans l' un et l' autre sens, Les lois divines.

La loi ancienne, ou absolument, dans le langage de l' Écriture, La loi, La loi de Moïse, la loi des Juifs. Les livres de la loi. Les docteurs de la loi. Voilà la loi et les prophètes.

La loi nouvelle, ou La loi de grâce, La loi de JÉSUS-CHRIST, la loi des chrétiens.

Les lois humaines, Les lois établies par les hommes pour le maintien et l' ordre des sociétés. Cette action viole toutes les lois, divines et humaines.

La loi des nations, Le droit des gens.

Les lois de la guerre, Les maximes que les nations sont convenues d' observer entre elles pendant la guerre.

La loi fondamentale d' un État, Celle qui règle la nature, l' étendue et l' exercice des pouvoirs du gouvernement. On dit aussi, dans ce sens, La loi constitutionnelle.

La loi de l' État, ou simplement La loi, Toute règle qui est reçue dans l' État, et qui y a force de loi, soit qu' elle ait rapport au gouvernement général, soit qu' elle fixe le droit des particuliers. Observer, exécuter la loi. Enfreindre, violer, transgresser, éluder la loi. Contrevenir à la loi. Déroger à la loi. Dispenser de la loi. Maintenir, faire respecter la loi. Recourir à la loi. Invoquer la loi. Cela est contre la loi, n' est pas permis par la loi. Cela tombe, rentre dans l' exception de la loi.

Lois politiques, Celles qui ont pour objet la conservation de l' État, abstraction faite des sociétés et des individus qu' il renferme.

Lois organiques, Celles qui ont pour objet de régler le mode et l' action des institutions ou établissements dont le principe a été consacré par une loi précédente.

Lois civiles, Celles qui règlent les droits et les devoirs, les intérêts et les rapports des citoyens entre eux.

Lois criminelles, Celles qui déterminent les délits, les crimes, la manière de les poursuivre, et les peines qui y sont applicables.

Loi pénale, Celle qui prononce quelque peine.

Loi fiscale, Celle qui règle la quotité et le mode de perception des contributions publiques.

Loi bursale, Celle qui a pour objet de procurer de l' argent à l' État, dans un cas de nécessité extraordinaire.

Loi somptuaire, Celle qui a pour objet de réprimer le luxe.

Loi martiale, Loi qui autorise l' emploi de la force armée dans certains cas, et après avoir rempli certaines formalités.

Loi agraire, Loi qui, chez les Romains, réglait le partage ou l' administration des terres conquises. Loi annonaire, Celle qui pourvoyait à ce que les vivres n' enchérissent pas.

Loi municipale, Loi qui règle l' administration des communes.

Loi d' exception, Loi qui déroge momentanément à la loi constitutionnelle de l' État, ou à quelque autre loi générale.

La loi du talion, Celle qui veut qu' on traite un coupable de la même manière qu' il a traité ou voulu traiter les autres.

Homme de loi, Celui qui fait profession d' interpréter les lois, jurisconsulte. Consulter un homme de loi, les gens de loi. Il se dit aussi quelquefois, surtout au pluriel, Des gens de justice, des officiers ministériels près des tribunaux.

Fig., Faire loi, Tenir lieu d' une loi, avoir l' autorité, la force d' une loi. Dans les langues vivantes, l' usage fait loi. L' exemple de cet écrivain ne fait pas loi. L' autorité d' Aristote a longtemps fait loi dans les écoles.

Fig., Se faire une loi de quelque chose, S' en imposer à soi-même l' obligation. Il s' est fait une loi de la discrétion. Il s' est fait une loi de se promener tous les matins.

Fig., Faire, donner, dicter, imposer la loi. Commander, ordonner avec autorité. Cet homme veut faire, donner, imposer la loi partout où il est.

N' avoir ni foi ni loi, Être sans religion et sans morale.

Prov., Nécessité n' a point de loi, Un extrême péril, un extrême besoin, peuvent rendre excusables des actions répréhensibles en elles-mêmes.

Prov. et fig., Ce que je vous dis, c' est la loi et les prophètes, C' est une vérité incontestable.

LOI

LOI signifie aussi, Puissance, autorité. Alexandre rangea toute l' Asie sous sa loi, sous ses lois. Les peuples vécurent heureux sous ses lois. La loi du vainqueur. La loi du plus fort.

Être sous les lois d' une femme, Être esclave de ses volontés, de ses caprices.

Subir, recevoir la loi de quelqu' un, Se soumettre à sa volonté.

LOI

LOI par extension, se dit de Certaines règles, de certaines obligations de la vie civile; et, dans cette acception, on l' emploie plus ordinairement au pluriel qu' au singulier. Les lois de l' honneur, du devoir, de la bienséance, de la politesse, de l' honnêteté, de la société, etc.

Les lois de la grammaire, de la syntaxe, Les règles établies, en matière de langage, par la grammaire, par la syntaxe. Toutes les langues ont des locutions particulières, dans lesquelles on s' affranchit des lois ordinaires de la grammaire. Cette construction est contraire aux lois de la syntaxe.

LOI. s. f.

LOI. s. f. T. de Monnayage. Aloi, titre auquel les monnaies doivent être alliées et fabriquées.

LOIN. adv. de lieu

LOIN. adv. de lieu À une grande distance. Bien loin. Fort loin. Si loin. Demeurer, aller loin. Sa vue porte loin, très-loin. Il y a loin d' ici chez nous. Pousser loin ses conquêtes, ses victoires.

Il s' emploie aussi figurément. Aristote a été loin, bien loin dans la connaissance des choses naturelles. Si on entame une fois cette question, on ira loin, trop loin. Arrêtez-vous à cette idée, n' allez pas plus loin. C' est aller bien loin que de faire une pareille supposition. Cette affaire ira plus loin qu' on ne pense. Cette difficulté mènera loin. Pourquoi rejeter, renvoyer si loin ce que je vous propose? Mener, porter, pousser une affaire loin. Porter loin, pousser loin sa haine, son ressentiment, son animosité, sa vengeance, ses prétentions, etc. Ce principe s' étend plus loin qu' on ne le croirait au premier coup d' oeil. Cet homme a beaucoup d' expérience et de pénétration, il voit loin dans l' avenir.

Aller loin, signifie quelquefois, Faire fortune, s' élever à de hauts emplois. Ce jeune homme a de l' esprit, il est actif, laborieux, il ira loin, il peut aller loin. On dit de même, Cet emploi peut le mener loin.

Il est malade, il n' ira pas loin, Il mourra bientôt. Avec la dépense qu' il fait, cet homme n' ira pas loin, Il sera bientôt ruiné.

Prov., Pas à pas on va loin, Quand on va toujours, on ne laisse pas d' avancer beaucoup, quoiqu' on aille lentement. Il se dit au propre et au figuré.

Fig. et fam., Ne pas voir plus loin que son nez, que le bout de son nez, Avoir peu de lumières, peu de prévoyance.

Fig. et fam., Il ne le portera pas loin, se dit D' un homme par qui on a été offensé, et signifie qu' on se vengera de lui avant peu.

LOIN

LOIN est aussi adverbe de temps. Vous parlez de me payer dans deux ans, c' est me remettre bien loin.

DE LOIN. loc. adv. de lieu.

DE LOIN. loc. adv. de lieu. D' une grande distance. Voir de loin. Parler de loin. Venir de loin. Il a été tué de loin.

Prov., A beau mentir qui vient de loin, Celui qui revient d' un pays fort éloigné peut raconter tout ce qu' il veut, sans craindre qu' on le démente.

Fig., Voir de loin, Avoir beaucoup de prévoyance, pressentir longtemps d' avance ce qui doit arriver.

Fig. et fam., Voir venir quelqu' un de loin, Voir où il en veut venir, quelle est son intention, malgré les détours qu' il prend, soit dans ses discours, soit dans ses démarches.

Fig. et fam., Revenir de loin, de bien loin, Réchapper d' une maladie très-grave, ou de quelque grand danger. On dit de même, proverbialement et figurément, La jeunesse revient de loin.

Fig. et fam., Ne connaître quelqu' un ni de près ni de loin, Ne pas le connaître du tout.

Nous sommes parents, mais de loin, Nous sommes parents à un degré éloigné.

DE LOIN

DE LOIN est aussi locution adverbiale de temps. Vous me parlez du temps de notre première enfance, c' est parler de loin, c' est se souvenir de loin.

DU PLUS LOIN, D' AUSSI LOIN QUE. loc. conjonctives de lieu.

DU PLUS LOIN, D' AUSSI LOIN QUE. loc. conjonctives de lieu. De la plus grande distance possible. Du plus loin que je l' ai aperçu, j' ai couru au-devant de lui. D' aussi loin qu' il me vit, il accourut vers moi.

Ces locutions s' appliquent aussi Au temps. Du plus loin que je me souvienne, qu' il m' en souvienne, la chose était ainsi.

Fam., C' est du plus loin qu' il me souvienne, se dit D' une chose dont le souvenir est presque effacé.

AU LOIN. loc. adv. de lieu.

AU LOIN. loc. adv. de lieu. À une grande distance. Voir au loin. Voyager, chasser au loin. Il s' en est allé au loin. Chercher les aventures au loin.

AU PLUS LOIN. loc. adv. de lieu.

AU PLUS LOIN. loc. adv. de lieu. À la plus grande distance possible. Au plus loin que ma vue puisse s' étendre, je n' aperçois rien.

LOIN À LOIN, DE LOIN À LOIN, DE LOIN EN LOIN. loc. adv. de lieu.

LOIN À LOIN, DE LOIN À LOIN, DE LOIN EN LOIN. loc. adv. de lieu. À de grandes distances, à de longs intervalles. Planter des arbres loin à loin. Les maisons, les hameaux sont semés loin à loin, de loin à loin, de loin en loin.

Ces locutions s' appliquent aussi Au temps. Il ne vient plus me voir que de loin à loin, de loin en loin. De tels événements n' arrivent que de loin en loin.

LOIN DE. Locution prépositive

LOIN DE. Locution prépositive qui a une signification tout à fait analogue à celle de Loin, employé seul, comme adverbe. Loin d' ici. Loin du lieu où vous êtes. Loin de la ville. Non loin de là. Ils sont loin l' un de l' autre. Loin d' ici, profanes.

Cette locution s' emploie souvent au figuré. Il est encore loin de la perfection. Loin de moi une semblable pensée. Loin de nous ces héros sans humanité! Cela est bien loin de ma pensée. On l' emploie aussi elliptiquement, Loin ces héros sans humanité, etc.

Être loin de son compte, Se tromper dans son raisonnement, dans son calcul, dans ses prétentions, dans ses espérances.

Ils sont encore tous deux loin de compte, bien loin de compte, se dit De deux personnes qui ont une convention, un marché à faire, et qui ne peuvent tomber d' accord. Nous sommes loin de compte ensemble. Il est loin de compte avec moi.

Prov., Loin des yeux, loin du coeur, On oublie les absents, on se refroidit à leur égard.

Être loin, bien loin de faire une chose, Être dans des dispositions toutes contraires à celles qui pourraient porter à faire une chose. Je suis loin de penser ainsi. Je suis loin, bien loin de m' enorgueillir d' un si faible succès.

Bien loin, ou simplement Loin, au commencement d' une phrase, et se construisant avec la préposition de, suivie d' un verbe à l' infinitif, ou avec la conjonction que, suivie d' un verbe au subjonctif, signifie, Au lieu de, tant s' en faut que. Loin de me remercier, il m' a dit des injures. Bien loin de se repentir, il s' obstine dans son crime. Loin qu' il soit disposé à vous faire des remercîments, il est homme à vous chercher querelle.

LOIN DE

LOIN DE s' applique quelquefois Au temps. Nous sommes encore loin de Pâques.

LOINTAIN, AINE. adj.

LOINTAIN, AINE. adj. Qui est fort loin du lieu où l' on est ou dont on parle. Il ne se dit que Des pays, des climats, des régions et des peuples. Un pays lointain. Des terres, des régions lointaines. Des climats lointains. Peuples lointains. Nations lointaines.

LOINTAIN

LOINTAIN est quelquefois substantif, au masculin, et signifie, Éloignement. Apercevoir dans le lointain.

En termes de Peinture, Le lointain d' un tableau, Ce qui paraît le plus reculé à la vue, dans le fond d' un tableau. Cette figure fait bien dans ce lointain. Ce lointain est fort beau. Ce peintre traite habilement les lointains.

LOIR. s. m.

LOIR. s. m. Petit animal semblable à un rat, à poil gris, à queue velue, qui vit dans le creux des arbres, et qui dort durant tout l' hiver. Il dort comme un loir.

LOISIBLE. adj. des deux genres

LOISIBLE. adj. des deux genres Qui est permis. Cela n' est pas loisible. Il vous est loisible de penser ainsi. Il a vieilli.

LOISIR. s. m.

LOISIR. s. m. Temps dont on peut disposer sans manquer à ses devoirs. Avoir du loisir. Jouir d' un doux loisir, d' un honnête loisir. Il emploie bien les heures de son loisir. Vous ferez cela aux heures de votre loisir, à votre loisir. Je n' ai pas un moment de loisir. Son absence me donne, me laisse du loisir. Amuser, charmer son loisir, ses loisirs.

Fam., Il est bien de loisir, il faut qu' il ait bien du loisir de reste, se dit D' un homme qui s' amuse à des bagatelles, ou qui se mêle d' affaires qui ne le regardent point.

LOISIR

LOISIR se dit aussi d' Un espace de temps suffisant pour faire quelque chose commodément. Donnez-moi le loisir de faire ce que vous désirez. Je n' ai pas eu assez de loisir pour y penser. Je n' en ai pas eu le loisir. Cet ouvrage demande du loisir. Vous ne me donnez pas le loisir de respirer.

À LOISIR. loc. adv.

À LOISIR. loc. adv. À son aise, à sa commodité, sans se presser. Vous ferez cela à loisir. Vous y penserez à loisir. Examinez cela à loisir, plus à loisir. On dit aussi dans le même sens, À mon loisir, à votre loisir, à son loisir.

Il s' en repentira à loisir, se dit D' un homme qui fait quelque chose dont on croit qu' il sentira longtemps les suites. On dit aussi dans le même sens, Il aura tout le loisir de s' en repentir.

LOK. s. m.

LOK. s. m. T. de Médec. Voyez LOOCH.

LOMBAIRE. adj. des deux genres

LOMBAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui appartient aux lombes. La région lombaire. Les vertèbres lombaires.

LOMBARD. s. m.

LOMBARD. s. m. Nom d' un établissement autorisé, dans plusieurs villes, pour faire des prêts sur gages. Dans les lombards, l' intérêt est réglé par le magistrat.

LOMBES. s. m. pl.

LOMBES. s. m. pl. T. d' Anat. Partie inférieure du dos, composée de cinq vertèbres et des chairs qui y sont attachées.

LONDRIN. s. m.

LONDRIN. s. m. Drap léger fait à l' imitation de quelques draps de Londres. Les londrins se fabriquent dans nos provinces méridionales.

LONG, ONGUE. adj.

LONG, ONGUE. adj. Il se dit Des objets considérés dans leur étendue, d' un bout, d' une extrémité à l' autre, et par opposition à Court. Un bâton long de tant de pieds. La harpe a des cordes plus longues les unes que les autres. Tirer une longue ligne sur le papier. Un long col. De longues jambes. De longs bras. Une barbe longue. Une longue allée. Un long chemin. Le cours du Danube est long. Avoir la taille longue et menue.

Habit long, La soutane et le long manteau que portent les ecclésiastiques. Il était en habit long.

Lunette de longue vue, ou simplement Longue-vue, Lunette d' approche, lunette avec laquelle on voit les objets éloignés.

Prov. et fig., Avoir les dents longues, bien longues, Être affamé, après avoir été long-temps sans manger.

Fig. et fam., Il a les bras longs, les mains longues, Son pouvoir s' étend bien loin.

Elliptiq., Prendre le plus long, son plus long, Aller en quelque lieu par le plus long chemin. Vous êtes venu ici par telle rue, vous avez pris le plus long. C' est le plus long de beaucoup, c' est votre plus long.

Fig., Prendre le plus long, Se servir des moyens les moins propres à faire réussir promptement ce qu' on a entrepris.

LONG

LONG se dit aussi D' une surface considérée dans sa plus grande dimension, et par opposition à Large. La surface d' un parallélogramme est le produit de la longueur, qu' on appelle le côté, multipliée par la largeur, qu' on appelle la base. Une table longue. Ce jardin est plus long que large. Un champ long et étroit.

LONG

LONG signifie encore, Qui dure plus ou moins longtemps. En été les jours sont longs. Le temps est long à qui attend. Cela ne sera pas de longue durée. Il y a un très-long temps qu' on ne l' a vu. Son absence a été longue. Un long voyage. De longues souffrances. Une longue et heureuse vie. Un long règne. Un long repos. Des raisons longues à déduire. Cela serait trop long à vous raconter. Une longue suite d' observations. Boire à longs traits. Cela est d' une longue discussion.

Bail à longues années, bail à long terme, Bail dont la durée s' étend au delà du nombre d' années des baux ordinaires.

Ouvrage, affaire de longue haleine, Ouvrage, affaire qui demande beaucoup de temps et de soin.

Voyage de long cours, Voyage par mer, dont le but et le terme sont fort éloignés.

Fam. et elliptiq., Il ne la fera pas longue, Il ne vivra pas longtemps.

Syllabe longue, voyelle longue, Syllabe, voyelle dont la prononciation doit avoir plus de durée que celle d' une syllabe, d' une voyelle brève. A est long dans pâte et bref dans rate. Voyez plus bas LONGUE, substantif.

LONG

LONG se dit particulièrement Des ouvrages d' esprit, soit que l' on en considère l' étendue, soit qu' on ait égard au temps nécessaire pour les lire, les réciter, les entendre. Cet ouvrage est bien long. Un long poëme. Un long discours. Une longue harangue.

LONG

LONG signifie aussi, Lent, tardif. Dépêchez; que vous êtes long! Cet ouvrier est bien long. Il est long à tout ce qu' il fait. Les vieillards sont longs en tout. Ces arbres sont longs à pousser, à croître.

LONG masculin

LONG masculin est aussi substantif; et alors il signifie, Longueur, par opposition à Largeur. Ces rideaux ont deux aunes de long.

S' étendre de son long, tout de son long, Tomber à terre, ou se coucher, en déployant ou en laissant aller son corps dans toute sa longueur.

Scieur de long, Ouvrier qui scie des pièces de bois en long, pour faire des planches.

Fam., Il nous en a dit long, bien long, Il nous a dit beaucoup de choses sur tel sujet. En savoir long, bien long, Être fin, rusé, difficile à surprendre. Dans ces phrases, Long est pris adverbialement.

LONGUE féminin

LONGUE féminin se dit substantivement d' Une syllabe longue. Le dactyle est composé d' une longue et de deux brèves.

Fig. et fam., Observer les longues et les brèves, Être très-cérémonieux; Être extrêmement circonspect et exact en tout ce qu' on fait.

Fig. et fam., Il en sait les longues et les brèves, se dit D' un homme habile et intelligent en quelque affaire.

DE LONG, EN LONG. loc. adverbiales

DE LONG, EN LONG. loc. adverbiales En longueur, dans le sens de la longueur. Il faut mettre ce bois de long, en long. Fendre en long.

Fam., Tirer de long, S' esquiver, s' enfuir. Quand il eut fait son coup, il tira de long. Il a vieilli.

Fig., Tirer de long, Apporter des délais dans une affaire.

En long et en large, En longueur et en largeur alternativement. Il n' est guère usité que dans cette phrase, Se promener, aller en long et en large. On dit aussi quelquefois, dans le même sens, De long en large.

AU LONG, TOUT AU LONG. loc. adv.

AU LONG, TOUT AU LONG. loc. adv. Amplement. Il a traité, il a expliqué cela bien au long. Je vous écrirai plus au long. Il en a discouru bien au long, tout au long. Cet auteur en parle au long dans son ouvrage.

DE LONGUE MAIN. loc. adv.

DE LONGUE MAIN. loc. adv. Depuis long-temps. Je le connais de longue main. Il est mon ami de longue main.

LE LONG, TOUT LE LONG, TOUT DU LONG, AU LONG DE. loc. prépositives. En côtoyant. Le long de la rivière. Allez tout le long, tout du long de l' eau, tout le long de la prairie, du chemin, au long du bois.

Prov. et fig., Il en a eu tout du long de l' aune, se dit D' un homme qui a été fort malmené, fort maltraité, de quelque manière que ce soit. On dit aussi dans le même sens: On lui en a donné tout du long. Il en a eu du long et du large.

TOUT LE LONG, TOUT DU LONG DE

TOUT LE LONG, TOUT DU LONG DE signifient aussi, Pendant toute la durée de. Il a jeûné tout le long du carême. Il a prié Dieu tout le long de la messe. Il travaille tout le long de la semaine. Il s' est diverti tout du long de l' année.

À LA LONGUE. loc. adv.

À LA LONGUE. loc. adv. Avec le temps. Il marche bien les premiers jours; mais, à la longue, il se lasse. Tout s' use à la longue. À la longue on en viendra à bout.

LONGANIMITÉ. s. f.

LONGANIMITÉ. s. f. Patience avec laquelle un être puissant et bon endure les fautes, les insultes qu' il pourrait punir. La longanimité de Dieu envers les pécheurs. On ne saurait trop louer la longanimité de ce prince.

Il signifie aussi, Patience, courage dans le malheur. Il a supporté ses maux avec une longanimité exemplaire, méritoire.

LONGE. s. f.

LONGE. s. f. T. de Cuisine. La moitié de l' échine d' un veau ou d' un chevreuil, depuis le bas de l' épaule jusqu' à la queue. Une longe de veau, de chevreuil.

Il se dit plus particulièrement d' Une longe de veau. Manger d' une bonne longe.

LONGE

LONGE terme de Manége, signifie, Une corde de chanvre, de crin, ou un morceau de cuir coupé en long, en forme de courroie, de lanière, qui sert à attacher un cheval au râtelier, à l' auge, etc., ou à le conduire quand on ne le monte pas. La longe d' un cheval. Ce cheval marche sur sa longe. Il rompra sa longe. Il est attaché à deux longes. Mener un cheval par la longe.

Fig. et fam., Marcher sur sa longe, dans sa longe, S' embarrasser dans les mesures qu' on prend, dans les discours qu' on tient.

LONGE

LONGE se dit également d' Une corde d' une certaine étendue, placée à l' anneau du caveçon, et qui sert à tenir un cheval que l' on trotte sur des cercles. Trotter un cheval à la longe, à la plate-longe.

LONGER. v. a.

LONGER. v. a. Marcher le long de. L' armée longea la rivière. Le cerf a longé cette route.

Il signifie aussi, S' étendre le long de; et, en ce sens, il se dit Des choses. Un bois qui longe la côte.

LONGÉ, ÉE. participe

LONGÉ, ÉE. participe

LONGÉVITÉ. s. f.

LONGÉVITÉ. s. f. Longue durée de la vie. La longévité des carpes, des corbeaux, des cerfs. Tables de longévité.

LONGIMÉTRIE. s. f.

LONGIMÉTRIE. s. f. T. de Géom. Art de mesurer les longueurs.

LONGITUDE. s. f.

LONGITUDE. s. f. T. de Géogr. Distance en degrés d' un lieu quelconque à un premier méridien. On compte les degrés de longitude depuis le premier méridien convenu. Prendre les longitudes. Ce lieu est à tant de degrés de longitude, et à tant de latitude. Ce serait une heureuse découverte que de trouver la longitude sur mer, les longitudes en mer.

LONGITUDE

LONGITUDE est aussi un terme d' Astronomie, et se dit de La distance, en degrés, qui existe entre un astre rapporté à l' écliptique, et le point équinoxial du printemps.

LONGITUDINAL, ALE. adj.

LONGITUDINAL, ALE. adj. T. didactique. Qui est étendu en long. Les membranes qui composent les vaisseaux sont tissues de deux plans de fibres, les unes circulaires, les autres longitudinales.

LONGITUDINALEMENT. adv.

LONGITUDINALEMENT. adv. En longueur. Mesurer une chose longitudinalement.

LONG-JOINTÉ, ÉE. adj.

LONG-JOINTÉ, ÉE. adj. T. de Manége. Il se dit D' un cheval, d' une jument dont les articulations inférieures sont trop longues. Ce cheval est long-jointé, trop long-jointé.

LONGTEMPS. adv.

LONGTEMPS. adv. Il exprime Un long espace de temps. Cela dure longtemps, trop longtemps. Il a négligé trop longtemps ses études. Il y a longtemps qu' il est revenu. Il est bien longtemps à revenir. Il ne saurait vivre longtemps. Il a été longtemps malheureux. Cela est fait depuis longtemps. Il en a pour longtemps. Nous nous connaissons dès long-temps. Il a demeuré pendant longtemps dans cette ville.

LONGUEMENT. adv.

LONGUEMENT. adv. Durant un long temps. Vivre longuement. Il a parlé longuement, et a fort ennuyé l' assemblée.

LONGUET, ETTE. adj.

LONGUET, ETTE. adj. Diminutif de Long. Qui est un peu long. Cela est longuet. Son discours a été longuet, un peu longuet. Il est familier.

LONGUEUR. s. f.

LONGUEUR. s. f. Dans le sens où Long est opposé à Court, L' étendue d' un objet considéré d' un bout, d' une extrémité à l' autre. La longueur d' un bâton, d' une lance, d' une allée, d' une route. Cette perche est d' une juste longueur, d' une bonne longueur.

Épée de longueur, Épée de défense, plus longue que les petites épées qu' on portait ordinairement à la cour et à la ville.

LONGUEUR

LONGUEUR signifie aussi, L' étendue d' une surface considérée dans sa plus grande dimension, par opposition à Largeur. Cette cour a vingt mètres de longueur, sur dix de largeur. La longueur d' un jardin, d' un tapis. L' architecte n' a pas donné assez de longueur à ce salon.

LONGUEUR

LONGUEUR se dit aussi en parlant De la durée du temps. La longueur du temps lui a fait oublier.... La longueur des jours et des nuits. La longueur d' un siége, d' une maladie. Ses visites sont d' une longueur insupportable.

LONGUEUR

LONGUEUR se dit en parlant Des ouvrages d' esprit considérés sous le rapport de l' étendue, ou sous celui du temps qu' on met à les lire, à les réciter, à les entendre. La longueur d' un ouvrage, d' un discours, d' un sermon. Ce poëme est d' une longueur assommante.

Il signifie aussi, Ce qui est superflu, ce qui surabonde. Il y a des longueurs dans ce discours, dans cette tragédie.

LONGUEUR

LONGUEUR signifie encore, Lenteur dans les actions, dans les affaires. Je suis ennuyé de ses longueurs. Ce sont des longueurs insupportables, d' étranges longueurs. C' est une longueur affectée. Il ne finit rien, quelle longueur! Les longueurs de la chicane.

EN LONGUEUR. loc. adv.

EN LONGUEUR. loc. adv. Dans le sens de la longueur. Scier, fendre, mesurer en longueur.

Cette locution s' emploie aussi pour marquer de longs délais. Cette affaire traîne en longueur. Tirer les choses en longueur.

LOOCH. s. m.

LOOCH. s. m. T. de Médecine, emprunté de l' arabe. (On prononce, et quelques-uns écrivent, Lok.) Potion médicinale adoucissante et calmante. Looch blanc. Looch vert. Les loochs se prennent ordinairement par cuillerées.

LOPIN. s. m.

LOPIN. s. m. Morceau de quelque chose qui se mange, et principalement de viande. Il est populaire, et ne se dit guère qu' en plaisanterie. Gros, petit lopin. On lui en a donné, il en a emporté un bon lopin, de bons lopins.

Il se dit, par extension, d' Une portion de quelque chose qui était à partager. Il a eu, il a emporté, il a attrapé un bon lopin de cette succession. Il en a eu son lopin.

LOQUACE. adj. des deux genres

LOQUACE. adj. des deux genres (On prononce Locouace.) Qui parle beaucoup. Cet homme est bien loquace.

LOQUACITÉ. s. f.

LOQUACITÉ. s. f. (On prononce Locouacité.) Habitude de parler beaucoup. Cet homme est d' une loquacité fatigante.

LOQUE. s. f.

LOQUE. s. f. Pièce, morceau d' une étoffe, d' une toile usée et déchirée. Cet habit s' en va en loques, est en loques, tombe en loques. Il est familier.

LOQUÕLE. s. f.

LOQUÕLE. s. f. (On prononce Locüèle.) Facilité à parler des choses communes en termes communs. Il a de la loquèle. Il est familier.

LOQUET. s. m.

LOQUET. s. m. Sorte de fermeture très-simple que l' on met aux portes qui n' ont point de serrure, et à celles dont le pêne est dormant. Cette porte ne ferme qu' au loquet. Haussez, levez le loquet.

LOQUETEAU. s. m.

LOQUETEAU. s. m. Petit loquet qu' on met ordinairement aux volets d' en haut d' une fenêtre, et auquel on attache un cordon, afin de pouvoir les ouvrir et les fermer aisément.

LOQUETTE. s. f.

LOQUETTE. s. f. Diminutif de Loque. Petite pièce, petit morceau. Une loquette de morue. Il est populaire.

LORD. s. m.

LORD. s. m. Titre d' honneur usité en Angleterre. Il signifie Seigneur, et Milord veut dire Monseigneur. Lord Buckingham. Lord Marlborough. La chambre des lords, des pairs d' Angleterre. Milord duc. Oui, milord.

LORGNER. v. a.

LORGNER. v. a. Regarder en tournant les yeux de côté, et comme à la dérobée. Lorgner quelqu' un, quelque chose. Il est familier.

Il signifie aussi, Regarder avec une lorgnette. Au spectacle, il lorgne toutes les femmes.

Fig., Lorgner une femme, La regarder de manière à faire croire qu' on a du goût pour elle.

Fig., Lorgner une charge, une place, un héritage, Avoir des vues sur une charge, sur une place, sur un héritage.

LORGNÉ, ÉE. participe

LORGNÉ, ÉE. participe

LORGNERIE. s. f.

LORGNERIE. s. f. Action de lorgner. Les lorgneries d' un fat. Il est familier et peu usité.

LORGNETTE. s. f.

LORGNETTE. s. f. Petite lunette d' approche, dont on se sert pour voir les objets peu éloignés. Lorgnette de spectacle. Une bonne lorgnette. Lorgnette achromatique.

LORGNEUR, EUSE. s.

LORGNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui lorgne. Il est familier.

LORGNON. s. m.

LORGNON. s. m. Petite lunette à un seul verre, qu' on porte ordinairement suspendue à un cordon.

LORIOT. s. m.

LORIOT. s. m. Oiseau de l' ordre des Passereaux, qui est à peu près de la grosseur d' un merle. Le plumage du mâle est d' un beau jaune, celui de la femelle est verdâtre.

LORS. adv. de temps.

LORS. adv. de temps. Alors, le temps dont on parle. On ne l' emploie maintenant que dans les locutions suivantes:

Pour lors, En ce temps-là. Je voulais le secourir dans sa détresse, mais pour lors je n' avais pas d' argent.

Dès lors, Dès ce temps-là. Dès lors il commença à me prendre en haine.

Dès lors, se dit aussi pour De là ou Dès là, par forme de conséquence. Cet accusé s' enfuit; dès lors il devint suspect à leurs yeux.

LORS DE. loc. prépos.

LORS DE. loc. prépos. Dans le temps de, au moment de. Lors de son élection, de son avénement à la couronne, de son mariage.

LORSQUE. conjonct.

LORSQUE. conjonct. (L' E s' élide ordinairement devant les pronoms Il, elle, on, et devant Un, une.) Quand. J' en jugerai lorsque je serai mieux informé. Lorsqu' ils viendront. Lorsqu' un homme vous dira... Lorsque Alexandre pénétra dans l' Inde.

Quelquefois Lors est séparé de que par un autre mot. C' est un homme qui a le secret de plaire, lors même qu' il contredit.

LOS. s. m.

LOS. s. m. Vieux mot qui signifie, Louange.

LOSANGE. s. f.

LOSANGE. s. f. Figure quadrilatère, formée de deux angles aigus et de deux angles obtus. Un diamant taillé en losange. D' après les règles du blason, les filles portent l' écu de leurs armoiries en losange.

LOT. s. m.

LOT. s. m. Portion d' un tout qui se partage entre plusieurs personnes. Il se dit principalement en matière de succession. Faire des lots. Voilà trois lots, choisissez. La formation, la composition des lots. Ce lot est plus fort que l' autre. Égaliser les lots. Faire tirer les lots par un enfant. Les lots ont été tirés au sort. Le lot qui lui est échu.

Il signifie aussi, Ce qui échoit dans une loterie à chacun des billets gagnants. Le gros lot lui est échu. Gagner un lot de dix mille francs.

Il se dit figurément, au sens moral, pour Destinée, sort, partage. Mon lot est d' être persécuté. La misère et la douleur sont devenues le lot de cette famille.

LOTERIE. s. f.

LOTERIE. s. f. Sorte de jeu de hasard où l' on fait des mises, pour lesquelles on reçoit des billets portant des numéros: celui ou ceux de ces numéros qui sortent, lorsque le tirage a lieu, donnent droit à un lot, à la propriété d' un objet. Faire une loterie. Mettre une terre, une maison, une montre, un tableau en loterie. Ouvrir, fermer, tirer une loterie. Mettre à une loterie. Gagner à une loterie.

Il se dit plus particulièrement d' Une espèce de banque établie par quelques gouvernements, dans laquelle les particuliers font des mises, et courent la chance de perdre leur argent ou de gagner des sommes plus ou moins considérables. Établir, créer une loterie. Loterie clandestine. Loterie étrangère. Loterie royale de France. Bureau de loterie. Mettre à la loterie. Billet de loterie. Tirer la loterie. Le tirage de la loterie. La liste des numéros sortis à la loterie de Lyon. Le premier numéro sortant de la loterie royale sert très-souvent à déterminer le billet gagnant des loteries particulières. L' administration de la loterie. Gagner à la loterie. Il a perdu sa fortune à la loterie. Les loteries sont des piéges tendus à la cupidité. Les loteries sont des institutions très-immorales.

Gagner un extrait, un ambe, un terne, un quaterne à la loterie, Avoir dans son billet un, deux, trois, quatre des numéros sortis de la roue de fortune, au tirage de la loterie.

Fig. et fam., C' est une loterie, C' est une affaire de hasard. On dit aussi, C' est un terne à la loterie, en parlant D' un avantage, d' un bien que le hasard seul procure.

Prov. et fig., Ce monde est une loterie, Le hasard règle la plupart des choses de ce monde.

LOTERIE

LOTERIE est encore le nom d' Un jeu de cartes, dont les règles et les termes sont analogues à ceux de la loterie proprement dite.

LOTIER. s. m.

LOTIER. s. m. Plante odorante de la famille des Légumineuses, qui ressemble au trèfle, et dont l' espèce la plus remarquable est appelée Trèfle musqué ou Faux baume du Pérou.

LOTION. s. f.

LOTION. s. f. Il se dit, en Chimie, de L' action de laver des terres, des cendres, ou autres matières, pour en extraire les parties solubles qu' elles contiennent. Tirer les sels d' un mixte par plusieurs lotions réitérées.

Il signifie pareillement, en Pharmacie, L' action de laver un médicament dans l' eau ou dans quelque liqueur convenable.

LOTION

LOTION en Médecine, signifie, L' action de laver quelque partie du corps, pour l' adoucir, l' amollir, la rafraîchir, la déterger, etc.

Il se dit aussi de La liqueur quelconque employée à cet usage.

Il signifie quelquefois, Ablution, bain. Les lotions fréquentes sont en usage dans les pays chauds.

LOTIR. v. a.

LOTIR. v. a. Faire des lots, des portions d' une succession à partager entre plusieurs personnes. Lotir une succession, les effets d' une succession.

Il se dit aussi en parlant De toutes les autres choses qu' on partage entre plusieurs personnes. Des libraires ont acheté cette bibliothèque en commun, ils vont la lotir entre eux.

LOTI, IE. participe. Fam.

LOTI, IE. participe. Fam. Bien loti, Qui a été bien partagé ou favorisé par le sort, de quelque manière que ce soit. Elle a fait un bon mariage, elle est bien lotie.

Fam., Le voilà bien loti, se dit par ironie De quelqu' un qui a fait un mauvais choix, qui est trompé dans ses espérances, ou lésé de quelque manière que ce soit.

LOTISSAGE. s. m.

LOTISSAGE. s. m. Opération de docimastique, qui consiste à former un tas avec le minéral pulvérisé, et à y prendre de quoi en faire l' essai.

LOTISSEMENT. s. m.

LOTISSEMENT. s. m. Action de faire des lots. Il se dit principalement en parlant De marchandises.

LOTO. s. m.

LOTO. s. m. Jeu ressemblant à une loterie, et qu' on joue avec des numéros, dont les uns sont sur des boules qu' on tire au hasard, les autres sur des tableaux distribués aux joueurs. Jouer au loto. Faire un loto.

Il se dit aussi Des objets dont on se sert pour jouer à ce jeu. Acheter un loto.

Loto-dauphin, Sorte de loto moins simple que le loto ordinaire.

LOTTE. s. f.

LOTTE. s. f. Poisson de rivière à plusieurs barbillons. Manger des foies de lottes.

LOTUS ou LOTOS. s. m.

LOTUS ou LOTOS. s. m. (On fait sentir l' S.) Plante aquatique du genre Nénuphar, qui croît dans les Indes et en Égypte, et qu' on trouve figurée sur plusieurs monuments égyptiens. La fleur du lotus est un des attributs d' Isis.

LOUABLE. adj. des deux genres

LOUABLE. adj. des deux genres Qui est digne de louange. Une action, une conduite louable. Cela est bien louable. C' est une chose louable.

Il ne s' emploie, en parlant Des personnes, qu' avec la préposition de suivie d' un verbe à l' infinitif. Vous êtes louable, bien louable de vous être conduit ainsi.

LOUABLE

LOUABLE signifie, en Médecine, Qui est de la qualité requise. Du sang, du pus louable. Des matières, des déjections louables.

LOUABLE

LOUABLE est aussi Le titre d' honneur que se donnent ordinairement les assemblées des cantons suisses. Les louables cantons de Zurich, de Berne, etc.

LOUABLEMENT. adv.

LOUABLEMENT. adv. D' une manière louable. Il s' est conduit très-louablement dans cette affaire. Il est peu usité.

LOUAGE. s. m.

LOUAGE. s. m. Transport, cession de l' usage de quelque chose, faite par le propriétaire pour un certain temps, moyennant un certain prix. Donner, prendre, tenir à louage. Le louage d' une maison. Il paye tant pour le louage, tant de louage. Un cheval, un carrosse de louage.

Domestique de louage, Domestique dont on loue le service pour peu de temps.

LOUANGE. s. f.

LOUANGE. s. f. Discours par lequel on relève le mérite de quelqu' un, de quelque action, de quelque chose. Grande louange. Louange excessive, exagérée, outrée, fade, grossière, déplacée. Louange fine, délicate, indirecte, détournée, adroite, ingénieuse, sincère. Mériter, s' attirer des louanges. Cela est digne de louanges. Donner des louanges. Accabler de louanges. Prodiguer les louanges. Prostituer la louange. Être sobre de louanges. Chanter les louanges de Dieu. Publier, célébrer les louanges de quelqu' un. On l' a comblé de louanges. C' est un homme au-dessus des louanges, au-dessus de toutes louanges. Amoureux, avide de louanges. Sensible à la louange. Il n' a que faire de vos louanges. Se mettre, s' étendre, ne pas tarir sur les louanges de quelqu' un. Cela tourne à sa louange. On peut dire à sa louange que... Toute la terre retentit des louanges de ce héros. Distribuer avec discernement le blâme et la louange. Louange à Dieu.

Fam., Chanter les louanges de quelqu' un, Le louer, dire du bien de lui. Nous avons chanté vos louanges.

Prov. et fig., Voilà des vers à sa louange, se dit ironiquement D' un écrit, d' un discours où il y a quelque chose de fâcheux, de désagréable pour quelqu' un.

LOUANGER. v. a.

LOUANGER. v. a. Louer, donner des louanges. Il ne se dit qu' en plaisantant. C' est un homme qui aime à être louangé. Elle veut qu' on la louange depuis le matin jusqu' au soir.

LOUANGÉ, ÉE. participe

LOUANGÉ, ÉE. participe

LOUANGEUR, EUSE. s.

LOUANGEUR, EUSE. s. Celui, celle qui est dans l' habitude de donner des louanges sans discernement. C' est un fade louangeur, un louangeur à gages, un louangeur fastidieux. Une louangeuse éternelle.

Il s' emploie aussi adjectivement. Il n' est pas louangeur. Discours louangeur. Ton louangeur.

LOUCHE. adj. des deux genres

LOUCHE. adj. des deux genres Dont les yeux ont une différente direction. Il est louche. Cette femme est louche.

Il se dit aussi Des yeux mêmes et du regard. Avoir les yeux louches, le regard louche.

LOUCHE

LOUCHE signifie figurément, Qui n' est pas clair, net, transparent. Ce vin est louche. Ces perles ont un oeil louche.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral. Ainsi on dit: Cette phrase, cette expression est louche, Le sens n' en est pas clair, n' en est pas bien déterminé. Cette action est louche, L' intention en est équivoque.

Il se prend quelquefois substantivement, au masculin, dans le sens qui précède. Cela jette du louche dans la phrase. Il y a du louche dans cette affaire, dans la conduite de cet homme.

LOUCHER. v. n.

LOUCHER. v. n. Avoir des yeux dont l' un n' a pas la même direction que l' autre. Voilà un bel enfant, c' est dommage qu' il louche. Cette dame a les yeux beaux, mais elle louche un peu. Cet enfant louche par intervalles.

LOUCHET. s. m.

LOUCHET. s. m. Sorte de hoyau propre à fouir la terre.

LOUER. v. a.

LOUER. v. a. Donner à louage. Louer une maison à quelqu' un. Louer un appartement dans sa maison. Maison, chambre à louer. Louer une loge dans un théâtre. Louer des habits, des livres. Un tapissier qui loue des meubles. Louer des voitures, des chevaux.

Il signifie aussi, Prendre à louage. Il va quitter sa maison, il en a loué une autre. Louer un cabriolet, un cheval. Louer un ameublement. Louer des habits à la friperie, des ouvriers à la journée.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie alors, Se donner à louage, engager son service, son travail pour un salaire. C' est un pauvre homme qui se loue à la journée. Il se loue à qui plus lui donne.

Il s' emploie de la même manière en parlant Des choses qu' on prend à loyer. Les appartements se louent fort cher dans ce quartier.

LOUÉ, ÉE. participe

LOUÉ, ÉE. participe

LOUER. v. a.

LOUER. v. a. Honorer et relever le mérite de quelqu' un, de quelque action, de quelque chose, par des termes qui témoignent l' estime qu' on en fait. Louer hautement, dignement, finement, délicatement, grossièrement. Louer Dieu. Louer et remercier Dieu. Louer les belles actions. Il faut savoir louer et blâmer à propos. Louer quelqu' un en face. On l' a fort loué de son procédé. On le loue d' avoir fait, pour avoir fait cette démarche. Il en sera loué de tous les gens de bien, par tous les gens de bien.

Il s' emploie quelquefois absolument. Il ne sait pas louer. Il ne s' entend pas à louer.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Se donner des louanges. C' est un homme qui se loue à tout propos. Il est malséant de se louer soi-même. Ces deux auteurs se louent l' un l' autre sans pudeur.

Se louer de quelqu' un, de quelque chose, Témoigner qu' on en est satisfait. J' ai sujet de me louer de lui, il en a fort bien usé avec moi. Je n' ai pas eu à me louer de cette acquisition. Je me loue fort du cheval que vous m' avez prêté. Je me loue beaucoup, j' ai fort à me louer du remède que vous m' avez indiqué.

LOUÉ, ÉE. participe

LOUÉ, ÉE. participe Loge louée.

Dieu soit loué! Sorte d' exclamation par laquelle on témoigne son contentement de quelque chose. Dieu soit loué! me voilà délivré de cet importun.

LOUEUR, EUSE. s.

LOUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fait métier de donner quelque chose à louage. Un loueur de chevaux, de voitures, de chambres garnies. Loueuse de chaises dans une église, dans une promenade publique.

LOUEUR, EUSE. s.

LOUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui donne des louanges. Il ne se dit guère qu' en mauvaise part, et en parlant d' Un flatteur qui loue à tout propos. C' est un loueur perpétuel. Un loueur impertinent. Une loueuse à gages. Il vieillit.

LOUGRE. s. m.

LOUGRE. s. m. T. de Marine. Espèce de bâtiment marchand.

LOUIS. s. m.

LOUIS. s. m. Monnaie d' or, ainsi appelée, depuis Louis XIII, du nom des rois qui l' ont fait frapper. Le louis d' or fabriqué en 1640 valait dix francs. Quand on dit absolument, Un louis, on entend ordinairement Un louis d' or de vingt-quatre livres. Un louis. Un demi-louis. Un double louis. Payer en beaux, en bons louis. Dans notre nouveau système monétaire, le louis est remplacé par la pièce de vingt francs.

LOUP. s. m.

LOUP. s. m. Quadrupède sauvage et carnassier, qui ressemble à un grand chien. Grand, jeune, vieux loup. Loup gris. Peau de loup. Un loup qui emporte une brebis. La chasse du loup, au loup. Loup ravissant.

Fam., Il fait un froid de loup, Le temps est très-rigoureux.

Fam., Être enrhumé comme un loup, Être fort enrhumé.

Fam., Manger comme un loup, Manger beaucoup.

Marcher à pas de loup, Marcher sans bruit et à dessein de surprendre.

Fig. et fam., Être connu comme le loup gris, comme le loup blanc, Être extrêmement connu.

Prov. et fig., La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois, La nécessité détermine un homme à faire, même contre son inclination, beaucoup de choses pour se procurer de quoi vivre.

Prov., fig. et pop., Quand on parle du loup on en voit la queue, se dit Lorsqu' un homme survient au moment où l' on parle de lui.

Fig. et fam., Il a vu le loup, Il a vu le monde, il est aguerri et expérimenté.

Prov. et fig., Il faut hurler avec les loups, Il faut s' accommoder aux manières, aux moeurs, aux opinions de ceux avec qui l' on vit, ou avec qui l' on se trouve, quoiqu' on ne les approuve pas entièrement.

Prov. et fig., Le loup mourra dans sa peau, Rarement un méchant s' amende.

Prov. et fig., Qui se fait brebis, le loup le mange, Ceux qui ont trop de bonté, de douceur, encouragent les méchants à leur nuire.

Prov. et fig., Brebis comptées, le loup les mange, Les précautions ne garantissent pas toujours d' être trompé; l' excès de précaution est dangereux.

Prov. et fig., Les loups ne se mangent pas, Les méchants s' épargnent entre eux.

Fig. et fam., Entre chien et loup, Le moment du crépuscule pendant lequel on entrevoit les objets, sans pouvoir les distinguer. Il était entre chien et loup, quand nous crûmes apercevoir plusieurs personnes.

Fig. et fam., Se mettre à la gueule du loup, S' exposer à un péril évident qu' on pouvait éviter.

Fig. et fam., Tenir le loup par les oreilles, Être dans une situation difficile, pressante, et ne savoir comment en sortir.

Fig. et fam., Donner la brebis à garder au loup, Donner à garder quelque chose à une personne dont on devrait se défier.

Fig. et fam., Enfermer le loup dans la bergerie, Mettre, laisser quelqu' un dans un lieu, dans un poste où il peut faire aisément beaucoup de mal. Il signifie aussi, Laisser fermer une plaie avant qu' il en soit temps, ou Faire rentrer un mal qu' il fallait attirer au dehors.

Saut de loup, Fossé assez large pour n' être pas franchi par un loup, et qu' on creuse au bout des allées d' un parc pour les fermer sans ôter la vue de la campagne.

Loup marin, Espèce de phoque. Couteau à manche de peau de loup marin. Il se dit aussi d' Un certain poisson de mer à grosses dents coniques.

Fig. et fam., Loup de mer, Marin à qui un séjour constant sur mer a fait perdre tout usage du monde.

Broderie, découpure à dents de loup, Broderie, découpure qui forme une suite d' angles aigus.

En Astronomie, Le Loup, Constellation de l' hémisphère autral.

LOUP

LOUP se dit aussi d' Une espèce de masque de velours noir, que les dames portaient autrefois pour garantir leur visage du hâle.

LOUP-CERVIER. s. m.

LOUP-CERVIER. s. m. Quadrupède carnassier ressemblant à un grand chat, mais à queue courte, et avec des pinceaux de poils aux oreilles. Le loup-cervier est probablement le lynx des anciens. Manchon, fourrure de loup-cervier.

LOUPE. s. f.

LOUPE. s. f. T. de Méd. Tumeur enkystée qui vient sous la peau, qui s' élève en rond, et augmente quelquefois jusqu' à une grosseur prodigieuse. Il lui est venu une loupe à la tête, sous la gorge. Couper, extirper une loupe.

Il se dit, par analogie, en Botanique, d' Une excroissance ligneuse qui vient aux troncs et aux branches de quelques arbres. Les loupes d' orme servent à faire de jolis ouvrages de tabletterie.

LOUPE

LOUPE se dit aussi d' Un verre convexe des deux côtés, qui grossit les objets à la vue, et qu' on appelle autrement Lentille. Se servir d' une loupe pour lire de très-petits caractères.

LOUPE

LOUPE en termes de Joaillier, se dit d' Une pierre précieuse que la nature n' a pas achevée. Loupe de saphir, de rubis, etc.

LOUPEUX, EUSE. adj.

LOUPEUX, EUSE. adj. Qui a des loupes. Un arbre loupeux. Il est peu usité.

LOUP-GAROU. s. m.

LOUP-GAROU. s. m. Homme que des gens ignorants, superstitieux, accusent d' être sorcier, et de courir, la nuit, par les rues et les champs, transformé en loup. On a tort de faire peur du loup-garou aux enfants.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Un homme d' une humeur farouche, qui ne veut avoir de société avec personne. N' allons point chez cet homme-là, c' est un vrai loup-garou, un franc loup-garou.

LOURD, OURDE. adj.

LOURD, OURDE. adj. Pesant, difficile à remuer, à porter. En ce sens, il est opposé à Léger. Un fardeau bien lourd, trop lourd. Un lourd fardeau. Cette charge est trop lourde pour votre cheval. Cette arme est lourde à porter.

Fig., Avoir une maison bien lourde, Avoir une maison, un ménage très-coûteux. On dit de même, C' est une charge bien lourde, en parlant De ce qui occasionne beaucoup de dépense. Six enfants sont une charge bien lourde pour ce pauvre homme.

Fig. et fam., Une lourde tâche, une lourde besogne, etc., Une tâche, une besogne difficile et rude à faire.

LOURD

LOURD signifie aussi, Qui se remue avec peine, avec effort; et alors il est opposé à Dispos, agile. Les chevaux de Flandre sont lourds. Cet homme, qui était autrefois fort agile, est devenu bien lourd.

Faire une lourde chute, Tomber de haut, tomber de tout son poids.

Fig., Une lourde faute, une lourde bévue, Une faute, une bévue grossière.

LOURD

LOURD se dit figurément, en parlant De l' esprit, et signifie, Qui manque de légèreté, de facilité, de promptitude, de finesse, de grâce. C' est un homme lourd, bien lourd, un esprit lourd. Il a l' esprit lourd.

Il s' applique également À la manière de converser, au style, etc. Une conversation lourde. Un style lourd. Une plaisanterie lourde.

Il s' emploie souvent aussi, dans une acception analogue, en Peinture, en Sculpture, etc. La touche de ce peintre est lourde. Ses contours, ses ciels sont lourds. Sa composition est lourde. Lourd de couleur. Lourd de dessin. Draperie lourde. Cette statue a des formes trop lourdes. Les ornements de cet édifice sont bien lourds.

LOURDAUD, AUDE. s.

LOURDAUD, AUDE. s. Grossier et maladroit. C' est un lourdaud, un gros lourdaud, un vrai lourdaud. Un lourdaud de village. Une grosse lourdaude. Il est familier.

LOURDEMENT. adv.

LOURDEMENT. adv. Pesamment, rudement. Marcher, tomber lourdement.

Il se dit au figuré pour Gauchement, sans finesse. Plaisanter lourdement.

Il se dit aussi pour Grossièrement. Vous vous trompez lourdement, si vous croyez... Il a erré lourdement.

LOURDERIE. s. f.

LOURDERIE. s. f. Faute grossière contre le bon sens, contre la civilité, contre la bienséance. Il a fait une étrange lourderie. Il est familier et peu usité.

LOURDEUR. s. f.

LOURDEUR. s. f. Pesanteur. Il ne se dit guère qu' au figuré. La lourdeur de son ton. Lourdeur de style. Cet écrivain est d' une lourdeur assommante. Il y a de la lourdeur dans la draperie de cette figure. Cet édifice a bien de la lourdeur. Il est beaucoup plus usité dans les Arts du dessin qu' en Littérature.

LOURDISE. s. f.

LOURDISE. s. f. Sa signification est la même que celle de Lourderie. Il vieillit.

LOURE. s. f.

LOURE. s. f. T. de Musique. Sorte de danse grave dont l' air, qui porte le même nom, se bat à deux temps, et d' un mouvement marqué. Jouer, danser une loure.

LOURER. v. a.

LOURER. v. a. T. de Musique. Lier les notes en appuyant sur la première de chaque temps. Il faut lourer ces notes, cet air.

LOURÉ, ÉE. participe

LOURÉ, ÉE. participe

LOUTRE. s. f.

LOUTRE. s. f. Quadrupède carnassier, grand à peu près comme un renard, mais plus bas de jambes, et à tête plate et obtuse: il vit au bord des rivières. La loutre dépeuple les étangs. Chapeau fait de poil de loutre. Bonnet de peau de loutre.

LOUVE. s. f.

LOUVE. s. f. La femelle du loup. Rémus et Romulus furent, dit-on, allaités par une louve.

Fig. et fam., C' est une louve, se dit D' une femme très-adonnée à la débauche.

LOUVE. s. f.

LOUVE. s. f. Outil de fer qu' on place dans un trou fait exprès à une pierre, et qui sert à l' enlever.

LOUVER. v. a.

LOUVER. v. a. Faire un trou dans une pierre, pour y mettre la louve. Louver une pierre.

LOUVÉ, ÉE. participe

LOUVÉ, ÉE. participe

LOUVET, ETTE. adj.

LOUVET, ETTE. adj. Il ne se dit qu' en parlant De la couleur du poil d' un cheval, lorsqu' elle approche de la couleur du poil du loup. Cheval louvet. Jument louvette.

LOUVETEAU. s. m.

LOUVETEAU. s. m. Petit loup qui est encore sous la mère. Prendre la louve et ses louveteaux.

LOUVETER. v. n.

LOUVETER. v. n. Il se dit D' une louve qui fait ses petits.

LOUVETERIE. s. f.

LOUVETERIE. s. f. Équipage pour la chasse du loup. Officier de la louveterie. Les capitaines de louveterie sont chargés de la destruction des loups.

Il se dit aussi Du lieu destiné, dans quelques maisons royales, à loger cet équipage.

LOUVETIER. s. m.

LOUVETIER. s. m. Il ne s' employait guère autrefois que dans cette dénomination, Grand louvetier, Officier de la maison du roi, qui commande l' équipage pour la chasse du loup.

Il se dit, maintenant, d' Un propriétaire qui s' est engagé à entretenir un équipage pour chasser le loup.

LOUVIERS. s. m.

LOUVIERS. s. m. Sorte de drap fabriqué dans la ville de Louviers. Habit de louviers. Un beau louviers.

LOUVOYER. v. n.

LOUVOYER. v. n. T. de Mar. (Il se conjugue comme Employer.) Faire plusieurs routes en zigzag au plus près du vent, en lui présentant tantôt un côté du bâtiment, tantôt l' autre. Nous fûmes contraints de louvoyer. Notre vaisseau fut longtemps à louvoyer.

Il signifie figurément, dans le langage ordinaire, Prendre des détours pour arriver à un but où l' on ne peut aller directement. C' est une affaire difficile, on ne pourra réussir qu' en louvoyant.

LOUVRE. s. m.

LOUVRE. s. m. Il se dit Des maisons superbes et magnifiques, par allusion au palais qui porte ce nom à Paris. Ce n' est pas la maison d' un particulier, c' est un Louvre.

LOXODROMIE. s. f.

LOXODROMIE. s. f. T. de Mar. Chemin qu' un bâtiment fait sur mer, ou La ligne courbe qu' il décrit, en suivant toujours le même rumb de vent.

LOXODROMIQUE. adj. des deux genres

LOXODROMIQUE. adj. des deux genres T. de Mar. Qui a rapport à la loxodromie. Ligne loxodromique.

Tables loxodromiques, Tables par lesquelles on peut calculer le chemin que fait un bâtiment.

LOYAL, ALE. adj.

LOYAL, ALE. adj. Sans fraude, d' une qualité bonne et convenable. Marchandise bonne et loyale. Vin loyal et marchand. Il est peu usité dans cette acception.

En termes de Palais, Loyaux coûts, les frais et loyaux coûts, Les frais légitimement faits. Un bon et loyal inventaire, Un inventaire fait fidèlement et régulièrement.

LOYAL

LOYAL se dit figurément pour Fidèle, sincère, droit, franc, plein d' honneur et de probité. C' est un homme loyal. Un procédé loyal. Un procédé franc et loyal. Sa conduite est très-loyale. Un loyal chevalier. De bons et loyaux services.

LOYALEMENT. adv.

LOYALEMENT. adv. Avec fidélité, franchise, bonne foi. Vendre loyalement. Agir, se comporter loyalement.

LOYAUTÉ. s. f.

LOYAUTÉ. s. f. Fidélité, probité. C' est un homme qui a beaucoup de loyauté. Ce procédé est plein de loyauté.

LOYER. s. m.

LOYER. s. m. Le prix du louage d' une maison. Prendre une maison à loyer. Donner à loyer. Payer un gros loyer de maison. Payer son loyer. Il doit encore tous les loyers de l' année passée. On dit aussi, Donner une ferme à loyer; mais, en parlant Du prix qu' on paye ou qu' on reçoit pour le bail d' une ferme, on ne se sert point du mot de loyer: on dit fermage.

LOYER

LOYER signifie aussi, Salaire, ce qui est dû à un serviteur, à un ouvrier pour ses services, pour son travail. On ne doit point retenir le loyer du serviteur et du mercenaire. Dans ce sens, il est peu usité.

Il signifie encore, Récompense. Les bonnes actions trouvent leur loyer dans l' estime publique. Dans ce sens, il a vieilli et n' est point d' usage au pluriel.

LOZANGE. s. f.

LOZANGE. s. f. Voyez LOSANGE.

LUBIE. s. f.

LUBIE. s. f. Caprice extravagant. Il a des lubies. Il lui prend souvent des lubies. Il est familier.

LUBRICITÉ. s. f.

LUBRICITÉ. s. f. Lasciveté excessive. Rien ne lui coûte pour satisfaire sa lubricité. Lubricité insatiable.

LUBRIFIER. v. a.

LUBRIFIER. v. a. T. didactique. Oindre, rendre glissant. La mucosité des intestins sert à les lubrifier.

LUBRIFIÉ, ÉE. participe

LUBRIFIÉ, ÉE. participe

LUBRIQUE. adj. des deux genres

LUBRIQUE. adj. des deux genres Qui a ou qui exprime, qui inspire de la lubricité. Homme, femme lubrique. Ardeur lubrique. Mouvements, actions, postures, paroles, vers, tableaux, regards lubriques.

LUBRIQUEMENT. adv.

LUBRIQUEMENT. adv. D' une manière lubrique. Danser lubriquement. Il est peu usité.

LUCARNE. s. f.

LUCARNE. s. f. Ouverture, petite fenêtre pratiquée au toit d' une maison, pour donner du jour aux greniers, aux galetas, aux chambres du comble. Petite lucarne. Il a passé par la lucarne.

LUCIDE. adj. des deux genres

LUCIDE. adj. des deux genres Clair, lumineux. Il n' est guère d' usage qu' au figuré. Un esprit lucide. Des idées lucides. Des raisonnements lucides.

Avoir des intervalles lucides, se dit D' une personne dont la tête est dérangée, et à qui la raison revient par intervalles.

LUCIDITÉ. s. f.

LUCIDITÉ. s. f. Qualité, état de ce qui est lucide. On ne l' emploie guère qu' au figuré. Cet auteur est remarquable par sa lucidité, par la lucidité de son style.

LUCIFER. s. m.

LUCIFER. s. m. Chez les anciens païens, L' étoile de Vénus, quand elle précédait le soleil. Chez les chrétiens, Le chef des démons.

LUCRATIF, IVE. adj.

LUCRATIF, IVE. adj. Qui apporte du gain, du lucre. Un commerce lucratif. Un emploi fort lucratif. Une entreprise, une charge lucrative.

LUCRE. s. m.

LUCRE. s. m. Gain, profit qui se tire de l' industrie, d' un négoce, d' un travail mercenaire, de l' exercice d' une charge, d' un emploi. Travailler pour le lucre. Il travaille moins pour le lucre que pour l' honneur.

LUCUBRATION. s. f.

LUCUBRATION. s. f. Voyez ÉLUCUBRATION.

LUETTE. s. f.

LUETTE. s. f. Partie charnue, saillante, au milieu du voile du palais, à l' entrée du gosier. Il a la luette enflée, relâchée, engorgée. Se gargariser la luette. Remettre la luette.

LUEUR. s. f.

LUEUR. s. f. Lumière faible ou affaiblie. Lueur blafarde. Faible lueur. Lueur passagère. On commence à voir quelque lueur du côté de l' orient. Grande lueur. La lueur de la lune, des étoiles. La lueur du feu, des flambeaux, de la chandelle, de la lampe. Lire à la lueur du feu.

Il signifie figurément, Légère apparence. Il a quelque lueur d' esprit. Il y a quelque lueur de raison dans ce qu' il dit. Entrevoir quelque lueur de fortune. Avoir quelque lueur d' espérance. Une fausse lueur d' espérance, de faveur, etc. Il y a de fausses lueurs, de vaines lueurs, des lueurs trompeuses, qu' on prend souvent pour de véritables lumières.

LUGUBRE. adj. des deux genres

LUGUBRE. adj. des deux genres Funèbre, qui marque, qui inspire une sombre tristesse. Voix lugubre. Cris lugubres. Plainte, ton lugubre. Cette cloche a un son lugubre. Vous avez un air, une mine bien lugubre. Des habits lugubres. Contenance triste et lugubre. Spectacle lugubre. Appareil lugubre. Pensées, idées lugubres.

LUGUBREMENT. adv.

LUGUBREMENT. adv. D' une manière lugubre. Chanter lugubrement. Être vêtu lugubrement.

LUI. pronom

LUI. pronom de la troisième personne. Il est du nombre singulier, et presque toujours du genre masculin. Cependant, quand la préposition à est sous-entendue, comme dans cette phrase, Vous lui parlerez, il est commun aux deux genres, mais dans deux cas seulement. Le premier, lorsqu' il précède le verbe: J' ai rencontré votre soeur, et je lui ai parlé. Le second, quand le verbe est à l' impératif: Si vous voyez ma mère, remettez-lui ce livre. Hors de là, il n' appartient qu' au genre masculin. C' est lui qui me l' a donné, c' est de lui que je le tiens. C' est à lui que je le destine. Je le choisis, lui, de préférence à tout autre. Vous pensez ainsi, mais lui pense autrement. Il l' a dit lui-même. Il ne travaille que pour lui. Je n' arriverai qu' après lui. Vous ne devez plus penser à lui.

LUIRE. v. n.

LUIRE. v. n. (Je luis, tu luis, il luit; nous luisons, etc. Je luisais. Je luirai. Je luirais. Que je luise. Luisant. Lui.) Éclairer; jeter, répandre de la lumière. Quand le soleil luit. Le jour, la clarté qui nous luit. Dès que la lune commencera à luire. Dès que le jour luira. On entrevoit quelque chose qui luit au travers de ces arbres.

Prov., Le soleil luit pour tout le monde, Il est des avantages dont chacun a le droit de jouir.

LUIRE

LUIRE se dit aussi Des corps polis qui réfléchissent la lumière. Je vois luire dans ce sable quelque chose qui ressemble à de l' or. Tout luit dans cette maison, tout y est net et poli. On voyait luire de loin les épées, les cuirasses.

LUIRE

LUIRE signifie figurément, au sens moral, Paraître, briller. Le gouverneur de cette place ne s' est pas rendu, tant qu' il a vu luire quelque espoir de secours. Voilà un rayon d' espérance qui nous luit. Un nouveau jour nous luit, Notre destin change.

LUISANT, ANTE. adj.

LUISANT, ANTE. adj. Qui luit, qui jette quelque lumière. Un ver luisant. Une étoile luisante.

Il signifie aussi, Qui a quelque éclat, qui réfléchit quelque lumière. Des couleurs luisantes. Une étoffe, de l' encre luisante. Il a le visage tout luisant de sueur.

LUISANT

LUISANT est quelquefois substantif masculin. Le luisant d' une étoffe.

LUISANTE

LUISANTE s' emploie substantivement, en Astronomie, pour désigner Certaines étoiles qui brillent d' un éclat particulier. La luisante de la Lyre.

LUITES. s. f. pl.

LUITES. s. f. pl. T. de Vénerie. Les testicules d' un sanglier. Voyez SUITES.

LUMACHELLE. s. f.

LUMACHELLE. s. f. Espèce de marbre où se trouvent des débris de coquilles.

LUMBAGO. s. m.

LUMBAGO. s. m. (On prononce Lombago.) T. de Médec. Rhumatisme dans les lombes, dans les reins. Avoir un lumbago.

LUMIÕRE. s. f.

LUMIÕRE. s. f. Ce qui éclaire, et qui rend les objets visibles. Dieu dit: «Que la lumière soit,» et la lumière fut. Les physiciens ne s' accordent point sur la nature de la lumière. Grande lumière. Lumière éclatante, vive, pure, éblouissante, douce, faible, pâle, blafarde. L' éclat de la lumière. La réfraction, la réflexion, la réverbération de la lumière. Lumière directe, réfléchie. Un rayon de lumière. Cela rend, cela jette beaucoup de lumière. La lumière du soleil, du jour, des cieux. Le soleil donne la lumière au monde, répand sa lumière partout. La lune et les autres planètes empruntent leur lumière du soleil. Les étoiles fixes ont une lumière qui leur est propre, et qui les distingue des planètes. La lumière zodiacale. La lumière d' un flambeau, d' une bougie, d' une chandelle, d' une lampe, etc. Il a les yeux si malades, qu' il ne peut souffrir, supporter la lumière.

Il se dit absolument pour Bougie, chandelle, lampe allumée. Apportez-nous de la lumière, une lumière. On nous a laissés sans lumière. La salle était éclairée d' un grand nombre de lumières.

Dans le style de l' Écriture, Anges de lumière, enfants de lumière, se dit par opposition à Anges de ténèbres, enfants de ténèbres.

Poétiq., Commencer à voir la lumière, la lumière du jour, Naître. Jouir de la lumière, Vivre. Perdre la lumière, être privé de la lumière, Mourir, être mort.

Il a perdu la lumière, il est privé de la lumière, de la lumière du jour, Il est devenu aveugle.

Fig., Mettre un livre, un ouvrage en lumière, L' imprimer, le rendre public, le mettre en vente. Cet ouvrage n' a point encore vu la lumière, Il n' a point encore paru dans le public. Ces phrases sont peu usitées.

Fig., Mettre une vérité en lumière, La démontrer et la répandre.

LUMIÕRE

LUMIÕRE en Peinture, se dit Des effets de la lumière imités dans un tableau. Belle distribution, belle économie, belle intelligence de lumière. Un bel effet de lumière. Le clair-obscur est la juste distribution des ombres et de la lumière. Les lumières sont bien entendues, bien ménagées dans ce tableau. Ce peintre entend bien les lumières.

LUMIÕRE

LUMIÕRE se dit aussi de L' ouverture, du petit trou par où l' on met le feu à un canon, à un fusil, etc. La lumière de ce canon est bouchée. La lumière de ce fusil, de ces pistolets est trop large, trop étroite.

Il se dit, pour les instruments de mathématique à pinnules, Du petit trou à travers lequel on aperçoit l' objet observé.

Il signifie, en termes de Facteur d' orgues, L' ouverture par laquelle le vent entre dans un tuyau.

En termes de Marine, Lumière de la pompe, Ouverture pratiquée au corps de pompe, et par laquelle l' eau sort pour entrer dans la manche où le tuyau la conduit.

LUMIÕRE

LUMIÕRE signifie figurément, par allusion au premier sens, Publicité ou Examen. Les fripons, les fourbes craignent la lumière. N' ayant à rougir d' aucune des actions de sa vie, il ne redoute point la lumière.

Il signifie encore, Intelligence, clarté d' esprit, ou Savoir, connaissance, et en général tout ce qui éclaire et guide l' esprit. Lumière naturelle. Lumière acquise. Défaut de lumières. Dieu est la source de toute lumière, est le père des lumières. Cet homme a peu de lumières, n' a aucune lumière, est dépourvu de lumières, manque de lumières. Je soumets cette question à vos lumières. Je compte sur vos lumières pour me bien conduire dans cette affaire. Il a de grandes lumières en politique. Joindre les lumières de la science à de grands talents naturels. La lumière de la foi, de l' Évangile, de l' expérience, de la raison. Le progrès des lumières. L' état des lumières chez un peuple.

Il se dit aussi pour Éclaircissement, indice sur quelque affaire, sur quelque sujet. Je n' ai aucune lumière sur cette affaire. Il nous donnera, il nous fournira des lumières. Je pourrai tirer de ces pièces-là quelques lumières. La connaissance de ce fait a jeté une grande lumière dans cette affaire, sur cette affaire. Il a porté la lumière dans les ténèbres du moyen âge. La géographie et l' histoire se prêtent mutuellement des lumières.

LUMIÕRE

LUMIÕRE se dit en outre, figurément, d' Un homme d' un rare savoir, d' un mérite transcendant. Cet écrivain a été la lumière de son siècle, une des grandes lumières de son temps. Ce docteur a été une des lumières de l' Église.

LUMIGNON. s. m.

LUMIGNON. s. m. Bout de la mèche d' une bougie, d' une chandelle ou d' une lampe allumée. Quand j' ai voulu moucher la bougie, le lumignon est tombé.

Il signifie aussi, Ce qui reste d' un bout de bougie ou de chandelle qui achève de brûler. Voilà une bougie qui va finir, il ne reste plus qu' un petit lumignon.

LUMINAIRE. s. m.

LUMINAIRE. s. m. Corps naturel qui éclaire. Il n' est employé, en ce sens, que dans cette phrase de l' Écriture: Dieu fit deux grands luminaires, l' un pour présider au jour, et l' autre pour présider à la nuit.

LUMINAIRE

LUMINAIRE se dit aussi collectivement Des torches et des cierges dont on se sert à l' église pour le service divin. Il faut tant pour le luminaire, pour entretenir le luminaire. Le luminaire d' un enterrement.

LUMINEUX, EUSE. adj.

LUMINEUX, EUSE. adj. Qui a, qui jette de la lumière. Corps lumineux. Le soleil est lumineux. Les étoiles sont lumineuses. Trace lumineuse. Sillon lumineux. Des traits, des rayons lumineux.

LUMINEUX

LUMINEUX se dit figurément De l' esprit, et des productions de l' esprit. C' est un esprit lumineux. Il y a des traits lumineux dans ce discours, dans cet ouvrage. Une pensée, une idée lumineuse.

Un principe fécond et lumineux, Un principe dont on tire sans peine beaucoup de conséquences importantes.

LUNAIRE. adj. des deux genres

LUNAIRE. adj. des deux genres Qui appartient à la lune. Un mois, une année lunaire. L' année lunaire est de trois cent cinquante-quatre jours environ. Les Turcs comptent par années lunaires. Cycle lunaire. Influences lunaires. Atmosphère lunaire.

Cadran lunaire, Cadran qui marque les heures par le moyen de la lune.

LUNAIRE. s. f.

LUNAIRE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Crucifères. On mange en salade la racine de la lunaire annuelle.

LUNAISON. s. f.

LUNAISON. s. f. Le temps qui s' écoule depuis le commencement de la nouvelle lune, jusqu' à la fin du dernier quartier. Observer les lunaisons. Toute cette lunaison a été pluvieuse.

LUNATIQUE. adj. des deux genres

LUNATIQUE. adj. des deux genres Qui est soumis aux influences de la lune. Il ne s' emploie guère au propre qu' en parlant D' un cheval qui est sujet à une fluxion périodique sur les yeux, dont la diminution et l' augmentation ont été mal à propos attribuées au cours de la lune.

Il se dit, figurément et familièrement, pour Fantasque et capricieux. Il est lunatique. Elle est un peu lunatique.

Il se prend quelquefois substantivement, soit au propre, soit au figuré; et alors il ne se dit guère que Des personnes. Le lunatique de l' Évangile. C' est un lunatique, une lunatique.

LUNDI. s. m.

LUNDI. s. m. Le second jour de la semaine. Nous nous verrons lundi prochain. On s' assemble tous les lundis.

Lundi gras, Le lundi de la semaine où le carnaval finit. Lundi saint, Le lundi de la semaine sainte.

Pop., Faire le lundi, Continuer, le lundi, l' oisiveté du dimanche.

LUNE. s. f.

LUNE. s. f. Planète, plus petite que la terre, dont elle est satellite et autour de laquelle elle tourne à peu près en vingt-sept jours: elle l' éclaire, pendant la nuit, suivant ses phases, de la lumière qu' elle réfléchit du soleil. Le corps, l' orbite, le cercle, le globe, le disque, les phases, les quartiers, les taches de la lune. La lune est dans son apogée, dans son périgée. L' ombre de la lune. L' interposition de la lune entre la terre et le soleil. Le croissant de la lune, ou simplement, Le croissant. Le décours de la lune. La lune est en décours, dans son décours. Sur la fin de la lune. Au déclin de la lune. La lune est dans son plein. L' âge de la lune. Pleine lune. Nouvelle lune. C' est aujourd' hui nouvelle lune. Le premier, le dernier quartier de la lune. Clair de lune. Il fait un beau clair de lune. Danser, lire au clair de la lune. Une éclipse de lune. Quand la lune est éclipsée. La lune a tant de jours. La lune de mars, d' avril, etc. À quel quantième de la lune sommes-nous? Quelques chiens aboient la lune, aboient à la lune.

Lune rousse, La lune d' avril. On craint la lune rousse, à cause des vents froids et secs dont elle est ordinairement accompagnée, et qui font tort aux fruits.

Fig. et fam., Aboyer à la lune, Crier contre une personne à qui l' on ne peut faire de mal.

Fig., Ce cheval est sujet à la lune, Il a la vue grasse, sa vue se charge et s' obscurcit de temps en temps.

Prov. et fig., Vouloir prendre la lune avec les dents, Vouloir faire une chose impossible.

Fam., C' est une lune, un visage de pleine lune, se dit D' une personne qui a le visage fort plein et fort large.

Fig. et pop., Avoir des lunes, Être sujet à des fantaisies, à des caprices.

Fig. et fam., Prendre quelqu' un dans sa bonne lune, dans sa mauvaise lune, Avoir affaire à lui quand il est de bonne humeur, de mauvaise humeur.

Prov. et fig., Faire un trou à la lune, S' en aller furtivement, et sans payer ses créanciers.

LUNE

LUNE s' est dit aussi, poétiquement, pour Mois. Depuis quatre lunes.

Fig., La lune de miel, Le premier mois du mariage.

LUNE

LUNE est aussi Le nom que les anciens chimistes donnaient à l' argent.

LUNETTE. s. f.

LUNETTE. s. f. Instrument composé d' un ou de plusieurs verres, taillés de manière à faire voir les objets plus grands qu' à l' oeil nu, ou à rendre la vue plus nette et plus distincte. Regarder avec une lunette. Se servir d' une petite lunette.

Lunette convexe, Lunette qui grossit les objets. Lunette concave, Lunette qui diminue les objets.

Lunette d' approche, lunette de longue vue ou à longue vue, ou simplement Lunette, Lunette qui grossit ou qui rapproche les objets. Monter une lunette. Allonger, raccourcir, dresser une lunette. Une lunette de poche. Une lunette de seize, de cinquante, de soixante pieds. On appelle aussi cette espèce de lunette Longue-vue.

Lunette achromatique, Lunette qui laisse voir les objets sans couleur étrangère, sans iris.

Lunette d' Opéra, Lunette dont on se sert particulièrement dans les salles de spectacle. Il a vieilli.

LUNETTES

LUNETTES au pluriel, se dit de Deux verres de lunette assemblés dans une même enchâssure, de manière à pouvoir être placés au devant des deux yeux. Une paire de lunettes. Il y a de bonnes, de mauvaises lunettes. Des lunettes de différents âges. Les degrés de force des lunettes se marquent par des numéros. Les lunettes concaves servent aux myopes, et les lunettes convexes aux presbytes. Des lunettes bien nettes, bien claires. Lunettes vertes, bleues. Lunettes à branches. Étui à lunettes. Prendre, porter des lunettes. Se servir de lunettes. Mettre des lunettes sur son nez. Mettre ses lunettes. Lire sans lunettes.

Prov. et fig., Chacun voit avec ses lunettes, à travers ses lunettes, Chacun a sa manière de voir, de penser; chacun juge des choses suivant ses goûts, ses intérêts, ses préjugés.

Fig. et fam., Il n' a pas de bonnes lunettes, il a mis ses lunettes de travers, ses lunettes sont troubles, Il ne voit pas juste dans cette affaire.

LUNETTES

LUNETTES au pluriel, se dit par extension, Des petits ronds de feutre qu' on met, dans les manéges, à côté des yeux des chevaux ombrageux, pour les monter plus facilement. On ne saurait monter ce cheval, s' il n' a des lunettes.

Au Jeu de dames, Mettre dans la lunette, Placer une dame entre deux dames de son adversaire, en sorte que l' une des deux est forcée.

Au Jeu des échecs, Donner une lunette, Mettre son adversaire à même d' attaquer deux pièces avec un pion.

LUNETTE

LUNETTE en Architecture, Petit jour réservé dans le berceau d' une voûte.

Il se dit aussi, dans le même Art, d' Une petite baie voûtée pratiquée dans les côtés d' une voûte.

LUNETTE

LUNETTE en termes de Fortification, Petite demi-lune. On place ordinairement les lunettes des deux côtés d' une demi-lune, en manière de contre-garde. Voy. TENAILLON.

LUNETTE

LUNETTE en Horlogerie, La partie de la boîte d' une montre dans laquelle on place le verre.

LUNETTE

LUNETTE signifie aussi, L' ouverture ronde du siége d' un privé, ou d' une chaise percée.

LUNETTE

LUNETTE se dit encore de Cet os fourchu qui est au haut de l' estomac d' un poulet, d' une perdrix, etc. Lever la lunette d' un chapon.

LUNETTIER. s. m.

LUNETTIER. s. m. Faiseur de lunettes, marchand de lunettes.

LUNI-SOLAIRE. adj. des deux genres

LUNI-SOLAIRE. adj. des deux genres T. d' Astron. Il se dit De ce qui est composé de la révolution du soleil et de celle de la lune. Le cycle luni-solaire.

LUNULE. s. f.

LUNULE. s. f. T. de Géom. Figure qui a la forme d' un croissant.

LUPERCALES. s. f. pl.

LUPERCALES. s. f. pl. Fêtes annuelles, chez les Romains, en l' honneur de Pan.

LUPIN. s. m.

LUPIN. s. m. Plante légumineuse, à feuilles disposées en éventail. Farine de lupin.

LURON, ONNE. s.

LURON, ONNE. s. Le masculin se dit d' Un homme joyeux et sans souci, d' un bon vivant, ou même d' Un homme vigoureux et déterminé; et le féminin, d' Une femme réjouie, décidée, qui ne s' effarouche pas aisément. C' est un luron, un bon luron. Quelle luronne! Il est populaire.

LUSTRAL, ALE. adj.

LUSTRAL, ALE. adj. T. d' Antiq. Il n' est guère usité que dans deux locutions. Eau lustrale, Eau dont les païens se servaient pour faire des lustrations ou des ablutions, et qui n' était autre chose que de l' eau commune dans laquelle on avait plongé un tison ardent pris au foyer des sacrifices. Jour lustral, Jour où, chez les païens, un enfant nouveau-né recevait son nom, et où se faisait la cérémonie de sa lustration.

LUSTRATION. s. f.

LUSTRATION. s. f. T. d' Antiq. Cérémonies, sacrifices par lesquels les païens purifiaient une ville, un champ, une armée, ou les personnes souillées, soit par quelque crime, soit par quelque impureté.

Il se dit particulièrement de La cérémonie qui, chez les Romains, consistait à asperger d' eau lustrale un enfant nouveau-né.

LUSTRE. s. m.

LUSTRE. s. m. L' éclat que l' on donne à un objet, soit en le polissant, soit en faisant usage de quelque eau, de quelque composition. L' ébène poli a un grand lustre. Le vernis de la Chine est d' un beau lustre. Le lustre d' une étoffe. Cette étoffe n' a point de lustre, a perdu son lustre. Elle a bien du lustre. La moindre pluie ôte à ces chapeaux tout leur lustre.

Il signifie aussi, La composition même dont les fourreurs, les chapeliers et autres fabricants se servent pour donner du lustre aux fourrures, aux chapeaux, etc.

LUSTRE

LUSTRE signifie figurément, L' éclat que donne la parure, la beauté, le mérite, la dignité, etc. Les pierreries donnent du lustre à la beauté des femmes. Elle parut au bal dans tout son lustre. Cette charge lui donne un peu de lustre. Le malheur a donné un nouveau lustre à sa gloire. La vertu emprunte de la modestie son plus beau lustre.

Servir de lustre, se dit De ce qui, par le contraste de son imperfection, rehausse ou fait valoir l' agrément, le mérite d' une personne ou d' une chose. La laideur de cette femme sert de lustre à celles qui l' entourent. Ce tableau sert de lustre à ceux entre lesquels il est placé.

Dans toutes les acceptions qui précèdent, Lustre n' a point de pluriel.

LUSTRE

LUSTRE se dit aussi d' Un chandelier de cristal ou de bronze, à plusieurs branches, qu' on suspend au plafond pour éclairer. Un lustre de cristal. La salle était éclairée de douze lustres.

Il se dit particulièrement Du grand lustre garni de lampes qu' on suspend au milieu d' une salle de spectacle. Le lustre de l' Opéra. Se placer au parterre, sous le lustre.

LUSTRE. s. m.

LUSTRE. s. m. Espace de cinq ans. Il n' est guère usité qu' en poésie. Après trois lustres, Après quinze ans. Il est dans son huitième lustre, Son âge est entre trente-cinq et quarante ans.

LUSTRER. v. a.

LUSTRER. v. a. Donner le lustre à une étoffe, à une fourrure, à un chapeau, etc. Lustrer une étoffe, un chapeau.

LUSTRÉ, ÉE. participe

LUSTRÉ, ÉE. participe Étoffe lustrée.

LUSTRINE. s. f.

LUSTRINE. s. f. Étoffe, espèce de droguet de soie.

LUT. s. m.

LUT. s. m. (On prononce le T.) Matière molle que l' on applique sur les bouchons des vases, pour mieux fermer ceux-ci, ou autour des cornues, des tubes de verre, de porcelaine, pour les préserver de l' action trop vive du feu. Lut de terre grasse. Lut de blanc d' oeuf et de chaux. Lut de farine de graine de lin et d' empois. Lut gras ou d' argile et d' huile lithargirée. Faire un lut.

LUTER. v. a.

LUTER. v. a. Fermer avec du lut, enduire de lut les vaisseaux qu' on met au feu. Luter un vase. Il faut luter cette cornue.

LUTÉ, ÉE. participe

LUTÉ, ÉE. participe

LUTH. s. m.

LUTH. s. m. (On prononce le T.) Instrument de musique à cordes, qui n' est plus en usage. Accorder un luth. Jouer du luth. La guitare a remplacé le luth.

LUTH

LUTH de même que le mot Lyre, s' emploie dans certaines phrases figurées, où il désigne L' inspiration, le talent poétique, mais dans des genres moins élevés. Prendre son luth. Chanter sur son luth. Accorder son luth. Un luth harmonieux.

LUTHÉRANISME. s. m.

LUTHÉRANISME. s. m. Doctrine de Luther, religion des luthériens.

LUTHÉRIEN, IENNE. adj.

LUTHÉRIEN, IENNE. adj. Conforme à la doctrine de Luther. Opinion luthérienne. Sentiments luthériens.

Il se dit substantivement d' Un sectateur de Luther. Plusieurs princes d' Allemagne protégèrent les luthériens. Il avait épousé une luthérienne.

LUTHIER. s. m.

LUTHIER. s. m. Ouvrier qui fait des instruments de musique à cordes. C' est un bon luthier.

LUTIN. s. m.

LUTIN. s. m. Suivant l' opinion populaire et superstitieuse, Espèce de démon ou d' esprit follet qui vient la nuit tourmenter les vivants. On prétend qu' il y a un lutin dans cette maison. On dit que ce vieux château est plein de lutins.

Fig. et fam., C' est un lutin, c' est un vrai lutin, se dit D' une personne excessivement vive, pétulante, et particulièrement D' un enfant. On dit dans un sens analogue, Faire le lutin.

Fam., Il ne dort non plus qu' un lutin, se dit D' un homme fort agissant, qui donne très-peu de temps au sommeil.

LUTIN

LUTIN s' emploie quelquefois adjectivement pour Éveillé, agaçant, piquant; et alors il fait au féminin Lutine. Cet enfant a un air lutin. Cette actrice a la figure lutine. Ce jeune homme est d' une humeur lutine.

LUTINER. v. a.

LUTINER. v. a. Tourmenter quelqu' un comme le ferait un lutin. Il nous a lutinés toute la nuit. Il est familier.

Il s' emploie aussi figurément. J' ai une affaire qui me lutine sans cesse.

LUTINER

LUTINER est quelquefois neutre, et signifie alors, Faire le lutin. Il n' a fait que tempêter, que lutiner toute la nuit.

LUTINÉ, ÉE. participe

LUTINÉ, ÉE. participe

LUTRIN. s. m.

LUTRIN. s. m. Pupitre élevé dans le choeur d' une église, sur lequel on met les livres dont on se sert pour chanter l' office. Chanter au lutrin. Cet homme a une voix de lutrin.

Il se dit aussi, collectivement, de Ceux qui chantent au lutrin. C' est lui qui dirige le lutrin, qui donne le ton au lutrin.

LUTTE. s. f.

LUTTE. s. f. Sorte d' exercice, de combat, où deux hommes se prennent corps à corps, et cherchent à se terrasser l' un l' autre. L' exercice de la lutte. S' exercer à la lutte. Un bon tour de lutte. Être fort adroit à la lutte.

Il signifie figurément, Guerre, dispute, controverse, conflit. La paix mit fin à la lutte sanglante qui existait depuis vingt ans entre ces deux nations. La doctrine de Luther occasionna une lutte violente entre les théologiens. La lutte du jour et de l' ombre. La lutte du pouvoir arbitraire et de la liberté.

Fig. et fam., Emporter quelque chose de haute lutte, Venir à bout de quelque chose par autorité, par force. Faire quelque chose de bonne lutte, Sans employer de fraude.

LUTTER. v. n.

LUTTER. v. n. Se prendre corps à corps avec quelqu' un, pour le terrasser. Lutter avec quelqu' un, contre quelqu' un. Il est adroit, il lutte bien.

Il se dit figurément, en parlant De toute espèce de combat. Les deux armées luttèrent avec un égal courage. Il n' est pas de force à lutter contre un si habile dialecticien.

Fig., Lutter contre la tempête, contre les vents, contre les flots, contre les obstacles, contre la mort, contre la destinée, etc., Faire effort pour surmonter la tempête, les vents, les flots, les obstacles, la mauvaise fortune; se défendre contre la mort, contre la destinée, etc.

LUTTEUR. s. m.

LUTTEUR. s. m. Celui qui combat à la lutte. Les lutteurs qui combattaient aux jeux Olympiques. C' est un bon lutteur.

LUXATION. s. f.

LUXATION. s. f. T. de Chir. Déboîtement des os, sortie de la tête d' un os de la cavité où elle doit être.

LUXE. s. m.

LUXE. s. m. Somptuosité, excès de dépense dans le vêtement, la table, l' ameublement, etc. Le luxe des habits, de la table, etc. Un luxe ruineux, scandaleux. Étaler, déployer un grand luxe. Luxe d' ostentation.

Il se dit figurément, au sens physique et au sens moral, pour Grande abondance, profusion, superfluité. La nature déploie ici un grand luxe de végétation. Il y a dans ce poëme un grand luxe de figures, de comparaisons, etc.

Il signifie aussi, Parure, ornement, décoration. La beauté du linge et du drap est aujourd' hui le luxe des gens de bonne compagnie. Cet ouvrage est imprimé avec un grand luxe typographique.

LUXER. v. a.

LUXER. v. a. T. de Chir. Faire sortir un os de la place où il doit être naturellement. Sa chute lui a luxé l' os de la cuisse. On peut l' employer avec le pronom personnel. Il y a des os plus sujets à se luxer que d' autres.

LUXÉ, ÉE. participe

LUXÉ, ÉE. participe Os luxé. Membre luxé.

LUXURE. s. f.

LUXURE. s. f. Incontinence, lubricité. Le péché de luxure. La luxure est un des sept péchés capitaux. Il n' est guère usité que dans le style de la morale chrétienne.

LUXURIEUSEMENT. adv.

LUXURIEUSEMENT. adv. Avec luxure. Il est peu usité.

LUXURIEUX, EUSE. adj.

LUXURIEUX, EUSE. adj. Lascif, qui est adonné à la luxure; qui peut exciter à la luxure. Un homme luxurieux. Une femme luxurieuse. Des pensées, des paroles luxurieuses. Des regards luxurieux. Des peintures luxurieuses.

LUZERNE. s. f.

LUZERNE. s. f. Plante légumineuse à feuilles en trèfle et à gousses en spirale, qui est employée comme fourrage. Semer, couper de la luzerne. Un champ de luzerne.

LUZERNIÕRE. s. f.

LUZERNIÕRE. s. f. Terre semée en luzerne, champ de luzerne.

LYCANTHROPE. s. m.

LYCANTHROPE. s. m. Homme atteint de lycanthropie.

LYCANTHROPIE. s. f.

LYCANTHROPIE. s. f. Maladie mentale de celui qui se croit métamorphosé en loup, et qui imite le cri de cet animal. Par extension, La manie de ceux qui se croient métamorphosés en quelque autre animal.

LYCÉE. s. m.

LYCÉE. s. m. Lieu public où les Grecs s' assemblaient pour les exercices du corps.

Il signifie figurément, L' école d' Aristote, comme le Portique signifie, L' école de Zénon, parce que ces deux philosophes enseignaient leurs doctrines, l' un dans le Lycée d' Athènes, et l' autre sous le Portique.

Il se dit, par extension, de Certains établissements où l' on s' occupe de littérature et de sciences.

LYCOPODE. s. m.

LYCOPODE. s. m. T. de Bot. Plante cryptogame, de la famille des Mousses, dont les capsules sont remplies d' une poussière abondante qui prend feu comme la résine. Dans les théâtres, on fait souvent usage de lycopode pour imiter les éclairs.

LYMPHATIQUE. adj. des deux genres

LYMPHATIQUE. adj. des deux genres T. de Méd. Qui a rapport à la lymphe, où domine la lymphe. Vaisseaux lymphatiques. Ganglions lymphatiques. Tempérament, constitution, complexion, maladie lymphatique.

LYMPHE. s. f.

LYMPHE. s. f. T. de Méd. Humeur transparente qui circule dans des vaisseaux qui lui sont propres, et à laquelle on a long-temps attribué la cause de plusieurs maladies. Maladie de la lymphe. Avoir la lymphe épaissie, stagnante. Rendre de la fluidité à la lymphe.

LYMPHE

LYMPHE se dit par analogie, en Botanique, de L' humeur aqueuse qui circule dans les plantes.

LYNX. s. m.

LYNX. s. m. Quadrupède carnassier auquel les anciens poëtes attribuaient une vue perçante, capable de pénétrer les murs les plus épais; et que les naturalistes croient être l' animal appelé Loup-cervier.

Fam., Avoir des yeux de lynx, Avoir la vue très-perçante; et, figurément, Voir clair dans les affaires, dans les desseins, dans les pensées des autres.

LYRE. s. f.

LYRE. s. f. Instrument de musique à cordes, qui était en usage parmi les anciens. Jouer de la lyre. Chanter des vers sur la lyre. Les poëtes grecs, en chantant leurs vers, s' accompagnaient de la lyre. On donne quelquefois à la guitare la forme d' une lyre.

Il s' emploie aussi dans certaines phrases figurées, où il désigne, Le talent du poëte, l' action de faire des vers. Ainsi on dit: La lyre d' Anacréon chantait les plaisirs, celle de Pindare célébrait les vainqueurs, Anacréon, dans ses vers, chantait les plaisirs, etc. Prendre, accorder sa lyre, Se disposer à faire des vers. Quitter, déposer, suspendre sa lyre, Cesser d' en faire. Ce poëte a laissé reposer sa lyre, Il a été quelque temps sans composer de vers.

Les maîtres de la lyre, Les grands poëtes.

En Astronomie, La Lyre, Constellation de l' hémisphère septentrional.

LYRIQUE. adj. des deux genres

LYRIQUE. adj. des deux genres Il se dit De la poésie et des vers qui se chantaient autrefois sur la lyre, comme les odes, les hymnes. Poésie lyrique. Poëme lyrique. Genre lyrique. Vers lyriques.

Il se dit, par analogie, Des ouvrages en vers français qui sont faits pour être chantés ou propres à être mis en musique, tels que les cantates, les chansons, les opéras. Tragédie, drame, comédie lyrique. Les choeurs d' Esther et d' Athalie sont des chefs-d' oeuvre lyriques.

Il se dit, par extension, Des odes, quoiqu' on ne les chante pas. Les odes sont de petits poëmes lyriques.

Théâtre lyrique, Théâtre sur lequel on représente des ouvrages mis en musique.

Poëte, auteur lyrique, Celui qui compose des odes, ou des poésies propres à être mises en musique.

LYRIQUE

LYRIQUE s' emploie substantivement au masculin, et signifie, Auteur lyrique. Malherbe et Rousseau sont nos premiers lyriques.

Il signifie aussi absolument, Le genre, le talent lyrique. Il réussit principalement dans le lyrique.

M. s. f. et m.

M. s. f. et m. Consonne, la treizième lettre de l' alphabet. Lorsqu' on l' appelle Emme, suivant la prononciation ancienne et usuelle, le nom de cette lettre est féminin. Une M (emme). Lorsqu' on l' appelle Me, suivant la méthode moderne, ce nom est masculin. Un M (me) majuscule.

Quand cette lettre est à la fin d' un mot, elle ne rend qu' un son nasal. Ainsi on prononce, Nom, parfum, faim, comme s' il y avait, Non, parfun, fain. Mais dans la plupart des mots étrangers, Abraham, Jérusalem, Stockholm, Amsterdam, etc., elle se prononce comme si elle était suivie d' un e muet. Adam est une des exceptions à cet usage.

M, se prononce comme n, quand elle est au milieu d' un mot devant b ou p. Ainsi on prononce, Emblème, emploi, embarras, empire, impatience, comparaison, comme s' il y avait, Enblème, inpatience, conparaison.

Dans certains mots, où cette lettre est suivie de l' n, comme Amnistie, Memnon, somnifère, etc., on la prononce pleinement, tandis qu' on ne la prononce point dans les mots Damner, automne.

Lorsque cette lettre est redoublée dans les mots composés de la préposition En, la première m se prononce comme n. Ainsi on prononce, Emmener, emmaillotter, etc., comme si on écrivait, Enmener, enmaillotter. Hors de là, elle retient sa prononciation ordinaire, comme dans Immédiatement, immense, comminatoire, etc.

MA. adj. possessif féminin

MA. adj. possessif féminin dont le masculin est Mon. Ma soeur. Devant les mots féminins qui commencent par une voyelle ou par une h non aspirée, on dit, par euphonie, Mon, et non pas Ma. Mon âme. Mon épée. Mon haleine. Voyez MON.

MACAQUE. s. m.

MACAQUE. s. m. T. d' Hist. natur. Genre de singes à tête plate et à queue courte.

MACARON. s. m.

MACARON. s. m. Sorte de pâtisserie friande, dans laquelle il entre principalement des amandes et du sucre, et qu' on forme en petits pains ronds ou ovales. Un bon macaron. Faire, manger des macarons.

MACARONÉE. s. f.

MACARONÉE. s. f. Pièce de vers en style macaronique.

MACARONI. s. m.

MACARONI. s. m. Mot emprunté de l' italien. Pâte faite de farine très-fine, qui est en forme de petits cylindres creux, et qu' on assaisonne de différentes manières, surtout avec du fromage. Manger des macaronis, du macaroni. Macaroni au gratin.

MACARONIQUE. adj. des deux genres

MACARONIQUE. adj. des deux genres Il se dit D' une sorte de poésie burlesque, où l' on faisait entrer beaucoup de mots de la langue vulgaire, auxquels on donnait une terminaison latine. Vers macaroniques. Poésie macaronique.

MACÉDOINE. s. f.

MACÉDOINE. s. f. Mets composé d' un mélange de différents légumes, ou de différents fruits.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un livre, d' un ouvrage de littérature, où sont réunies et mêlées des pièces de différents genres. Ce livre est une macédoine, on y trouve de tout.

MACÉDOINE

MACÉDOINE terme de Jeu de cartes, signifie, Une suite de parties dans laquelle chacun des joueurs, lorsqu' il tient les cartes, prescrit l' espèce de jeu qu' on va jouer sous sa main. Faire une macédoine.

MACER. v. a.

MACER. v. a. Voyez MASSER.

MACÉRATION. s. f.

MACÉRATION. s. f. Opération chimique qui consiste à laisser séjourner dans un liquide, à la température de l' atmosphère, quelque substance dont on veut extraire les principes solubles. Cette plante est en macération. Mettre en macération.

Il signifie figurément, dans le langage ascétique, Mortification par jeûnes, disciplines et autres austérités. La macération de la chair. Ses grandes macérations ont abrégé ses jours.

MACÉRER. v. a.

MACÉRER. v. a. T. de Méd. et de Chim. Faire infuser à froid, dans l' eau ou dans quelque autre liquide, une substance qui doit y déposer ses principes solubles. Il faut macérer cette plante dans du vin pendant tant de jours.

MACÉRER

MACÉRER s' emploie figurément, dans le langage ascétique, et signifie, Affliger son corps par diverses austérités pour se rendre agréable à Dieu. Macérer son corps, sa chair. Ce saint macérait sa chair par les jeûnes, par les disciplines, etc.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout dans le dernier sens. Se macérer par les jeûnes, etc.

MACÉRÉ, ÉE. participe

MACÉRÉ, ÉE. participe

MACHABÉES. s. m. pl.

MACHABÉES. s. m. pl. (On prononce Makabées.) On nomme ainsi Les deux derniers livres de l' Ancien Testament, qui contiennent l' histoire des Juifs sous les premiers princes de la race des Asmonéens.

MÂCHE. s. f.

MÂCHE. s. f. Doucette, herbe potagère qu' on mange en salade. Planter de la mâche. Manger des mâches.

MÂCHECOULIS ou MÂCHICOULIS. s. m.

MÂCHECOULIS ou MÂCHICOULIS. s. m. T. de Fortific. On appelle ainsi Les galeries établies à la partie supérieure des fortifications anciennes, et dans lesquelles sont pratiquées des ouvertures pour voir et défendre immédiatement le pied des ouvrages.

Il se dit aussi de Ces ouvertures mêmes. Les mâchecoulis d' un château, d' une tour. Lancer des pierres sur les assiégeants, par les mâchecoulis.

MÂCHEFER. s. m.

MÂCHEFER. s. m. Scorie qui sort du fer à la forge, au fourneau, et lorsqu' on le bat rouge sur l' enclume. Le mâchefer pilé est très-bon à faire du ciment.

MÂCHELIÕRE. adj. f.

MÂCHELIÕRE. adj. f. Il se dit Des grosses dents qui sont aux deux côtés de la bouche, et qui servent principalement à broyer les aliments. Dent mâchelière. On les appelle aussi Molaires.

Il est quelquefois substantif. Les mâchelières d' en haut, d' en bas.

MÂCHER. v. a.

MÂCHER. v. a. Broyer avec les dents. Mâcher du pain, de la viande. Les viandes bien mâchées sont à demi digérées. Avaler sans mâcher.

Fam., Mâcher de haut, Manger sans appétit.

Fig. et fam., Mâcher à vide, Se repaître de fausses espérances.

Prov. et fig., Il faut lui mâcher tous ses morceaux, il faut tout lui mâcher, Il a besoin qu' on lui explique les choses les plus simples.

Fig. et fam., Mâcher à quelqu' un sa besogne, La préparer de façon qu' il puisse l' achever sans travail et sans peine.

Fig. et fam., Je ne le lui ai point mâché, Je le lui ai dit avec une pleine franchise, sans aucun ménagement.

Ce cheval mâche son frein, se dit D' un cheval qui joue avec son mors et qui le ronge.

MÂCHER

MÂCHER signifie aussi familièrement, Manger avec sensualité, avec gourmandise. Il aime à mâcher. Dans ce sens, il est vieux.

MÂCHÉ, ÉE. part.

MÂCHÉ, ÉE. part. Du pain mâché. Figurément: Ce sont morceaux tout mâchés. On lui a donné cette affaire, cette besogne toute mâchée.

MÂCHEUR, EUSE. s.

MÂCHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui mâche. Mâcheur de tabac.

Il signifie aussi populairement, Celui, celle qui mange beaucoup. C' est un grand mâcheur, une grande mâcheuse.

MACHIAVÉLIQUE. adj. des deux genres

MACHIAVÉLIQUE. adj. des deux genres Conforme ou analogue aux principes politiques de Machiavel. Doctrine, système, conduite machiavélique.

Il se dit, par extension, Des maximes et des actions étrangères à la politique, où il entre de la mauvaise foi, de la perfidie.

MACHIAVÉLISME. s. m.

MACHIAVÉLISME. s. m. Système politique de Machiavel. Le machiavélisme a toujours révolté les âmes honnêtes.

Il signifie aussi, Principes et actions conformes ou analogues au système politique de Machiavel. Il a mis, il a employé beaucoup de machiavélisme dans cette négociation.

Il s' emploie, par extension, en parlant Des affaires privées. Sa conduite envers ses associés a été d' un machiavélisme révoltant.

MACHIAVÉLISTE. s. des deux genres

MACHIAVÉLISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui adopte, qui pratique les maximes de Machiavel. Cet homme est un profond machiavéliste, un machiavéliste raffiné.

MÂCHICATOIRE. s. m.

MÂCHICATOIRE. s. m. Il se dit Du tabac, ou de quelque autre drogue qu' on mâche sans l' avaler. Prendre du tabac en mâchicatoire.

MÂCHICOULIS. s. m.

MÂCHICOULIS. s. m. Voyez MÂCHECOULIS.

MACHINAL, ALE. adj.

MACHINAL, ALE. adj. Qui est semblable au jeu d' une machine, qui est produit par le seul jeu des organes, sans intention ni réflexion. Mouvement, effet machinal. Action machinale. Agir d' une manière purement machinale. Le pluriel Machinaux est peu usité.

MACHINALEMENT. adv.

MACHINALEMENT. adv. D' une manière machinale. Agir machinalement.

MACHINATEUR. s. m.

MACHINATEUR. s. m. Celui qui fait quelque machination. Il fut le principal machinateur de ce complot.

Absolum., C' est un grand machinateur, C' est un homme habile à former des intrigues, à tramer des complots.

MACHINATION. s. f.

MACHINATION. s. f. Intrigue, menée secrète pour faire réussir quelque mauvais dessein, quelque complot, pour nuire à quelqu' un, pour le perdre. Machination sourde, infernale. Sa machination a tourné contre lui. Il fit tant par ses menées, par ses machinations secrètes, qu' il l' emporta sur son concurrent.

MACHINE. s. f.

MACHINE. s. f. Engin, instrument propre à faire mouvoir, à tirer, lever, traîner, lancer quelque chose, ou à mettre en jeu quelque agent naturel, comme le feu, l' air, l' eau, etc. Grande machine. Machine admirable, merveilleuse. Nouvelle machine. Machine fort ingénieuse. Machine fort simple, fort compliquée, sujette à se déranger, à se détraquer. Machine pour tirer de l' eau. Machine à élever des pierres sur le haut d' un bâtiment. Inventer une machine. Faire jouer une machine. Cette machine va bien, fonctionne bien. Monter, démonter, remonter une machine. L' effet d' une machine. Les pièces, les ressorts d' une machine. La théorie, le dessin, l' explication d' une machine. Une collection, un cabinet de machines.

Machine simple, Celle qui consiste en un seul moyen d' augmenter l' action des forces mouvantes. Le levier est une machine simple.

Machine composée, Celle qui est formée de plusieurs machines simples combinées ensemble.

Machine architectonique, Assemblage de pièces de bois disposées tellement, qu' au moyen de poulies et de cordes, on peut élever de grands fardeaux et les mettre en place.

Machine de compression, Machine destinée à comprimer l' air, à le condenser. On l' appelle aussi Machine de condensation.

Machine électrique, Machine destinée à produire et à démontrer les différents phénomènes de l' électricité.

Machines de guerre, Instruments servant à lancer des traits, des pierres, etc., à battre les murs en ruine et à faire brèche, etc. L' invention de la poudre à canon a fait renoncer aux machines de guerre employées par les anciens. Faire avancer la machine contre la place assiégée.

Machine hydraulique ou à eau, Machine qui sert à conduire ou à élever l' eau; ou Assemblage de diverses machines qui concourent à produire certains effets hydrauliques.

Machine pneumatique, Pompe destinée à raréfier l' air contenu dans un récipient.

Machine pyrique, Assemblage de pièces d' artifice disposées pour diriger la communication des feux.

Machines soufflantes, Soufflets métalliques dans lesquels l' air est comprimé fortement pour mieux entretenir la combustion, et rendre la réduction du minerai plus prompte et plus parfaite.

Machine à vapeur, Machine dont la pompe est mue par la dilatation et la condensation alternative de l' eau bouillante.

Machine de vingt, de trente chevaux, Machine dont la force équivaut à celle de vingt, de trente chevaux, etc.

Machine infernale, Sorte d' appareil destiné à produire une explosion meurtrière.

MACHINE

MACHINE se dit aussi de Tout assemblage de ressorts dont les mouvements et les effets se terminent à la machine même. Cette horloge est une belle machine. Certains automates sont des machines fort ingénieuses.

Par extension, L' homme est une machine admirable.

Poétiq., La machine ronde, L' univers, ou seulement La terre.

Prov. et fig., Ce n' est qu' une machine, c' est une pure machine, une machine ambulante, C' est une personne sans esprit, sans énergie.

MACHINE

MACHINE dans les Théâtres, se dit Des moyens mécaniques employés pour opérer des changements de décoration, exécuter des vols, faire mouvoir des simulacres d' animaux, etc.

Opéra, tragédie, comédie à machines, Opéra, tragédie, comédie dont la représentation exige des machines.

Fam., Le dénoûment de cette pièce arrive comme une machine, Il est brusque, forcé, et ne sort pas du fond du sujet.

Fig. et fam., Cela sent la machine, se dit D' un effet dramatique qui est amené peu naturellement.

MACHINE

MACHINE signifie figurément, Invention, intrigue, ruse dont on se sert dans quelque affaire. Voyez quelle machine il a fait jouer dans cette affaire. Il a remué toute sorte de machines pour parvenir à ses fins. Quelles machines n' a-t-on pas employées, n' a-t-il pas fallu pour réussir?

MACHINE

MACHINE se dit encore au figuré de Tout grand ouvrage de génie. L' église de Saint-Pierre de Rome est une étonnante machine. La chaire de Saint-Pierre est en sculpture une des plus grandes machines que l' on connaisse. La cène de Paul Véronèse est une grande, une belle machine. La tragédie d' Héraclius est une grande et belle machine.

MACHINER. v. a.

MACHINER. v. a. Former en secret quelque mauvais dessein contre quelqu' un, faire des menées sourdes pour lui nuire, pour le perdre. Il machine votre perte. Machiner une trahison. Il machinait je ne sais quoi contre eux.

MACHINÉ, ÉE. participe

MACHINÉ, ÉE. participe

MACHINISTE. s. m.

MACHINISTE. s. m. Celui qui invente, construit, ou conduit des machines. C' est un habile machiniste. Le machiniste de l' Opéra.

MÂCHOIRE. s. f.

MÂCHOIRE. s. f. Partie de la bouche dans laquelle les dents sont enchâssées. La mâchoire inférieure, supérieure. La mâchoire de dessous est mobile. Avoir la mâchoire démise. Un coup de poing dans la mâchoire. Il lui cassa la mâchoire. Un coup au travers des mâchoires.

Fig. et fam., Avoir la mâchoire pesante, la mâchoire lourde, S' exprimer lourdement et sans grâce.

Fig. et pop., C' est une mâchoire, C' est un homme d' un esprit lourd, un homme qui parle pesamment.

MÂCHOIRE

MÂCHOIRE se dit par analogie, dans plusieurs Arts, de Deux pièces de fer qui s' éloignent et se rapprochent pour assujettir un objet, pour le serrer, le tenir ferme et fixe.

Il signifie également, La partie du chien du fusil qui porte la pierre.

MÂCHONNER. v. a.

MÂCHONNER. v. a. Mâcher avec difficulté ou avec négligence. Il est familier.

Fig., Ne faire que mâchonner ses paroles, N' articuler qu' à moitié, ne pas parler distinctement.

MÂCHONNÉ, ÉE. participe

MÂCHONNÉ, ÉE. participe

MÂCHURER. v. a.

MÂCHURER. v. a. Barbouiller de noir. Mâchurer du papier, des habits, le visage, etc. Il est familier.

MÂCHURER

MÂCHURER en termes d' Imprimerie, Ne pas tirer sa feuille nette.

MÂCHURÉ, ÉE. participe

MÂCHURÉ, ÉE. participe Feuille mâchurée.

MACIS. s. m.

MACIS. s. m. Écorce intérieure de la noix muscade. Huile de macis.

MACLE ou MACRE. s. f.

MACLE ou MACRE. s. f. Fruit de la grosseur et presque de la forme d' une châtaigne, qui croît dans les marais, et qui flotte sur l' eau.

MACLE

MACLE se dit aussi d' Une pierre cristallisée, souvent disposée en croix.

MAÇON. s. m.

MAÇON. s. m. Ouvrier qui travaille à tous les genres de constructions, d' ouvrages pour lesquels on emploie principalement de la pierre, de la brique, du mortier, du plâtre. Un bon maçon. Un compagnon maçon. Avoir les maçons chez soi, des maçons à la journée. Journée de maçon. Un tablier de maçon.

Maître maçon, Artisan qui dirige les maçons, surveille leurs travaux et répond de leur ouvrage. Le mémoire du maître maçon. Le toisé du maître maçon. Le maître maçon a reçu l' ordre de l' architecte.

Aide-maçon, Manoeuvre qui sert et aide le maçon, qui bat et gâche le plâtre, et qui apporte les matériaux. On disait autrefois, Aide à maçon.

Prov. et fig., C' est un maçon, un vrai maçon, se dit D' un ouvrier qui travaille grossièrement sur des ouvrages délicats.

MAÇON

MAÇON se dit quelquefois pour Franc-Maçon. Voyez FRANC-MAÇON.

MAÇONNAGE. s. m.

MAÇONNAGE. s. m. Travail du maçon. Le maçonnage de ce mur, de cette façade est bon. On a payé tant pour le maçonnage de cette maison.

MAÇONNER. v. a.

MAÇONNER. v. a. Travailler à un bâtiment, à une construction, en employant de la pierre, de la brique, du mortier, du plâtre, etc. Il y a beaucoup à maçonner dans cette maison.

Il signifie aussi, Boucher une ouverture dans une muraille avec de la pierre, du mortier, du plâtre, etc. Il faut maçonner cette porte, cette fenêtre.

Il signifie figurément et familièrement, Travailler d' une façon grossière. Voyez comme il a maçonné cela.

MAÇONNÉ, ÉE. participe

MAÇONNÉ, ÉE. participe

MAÇONNERIE. s. f.

MAÇONNERIE. s. f. Ouvrage du maçon. Une bonne maçonnerie. Cloison de maçonnerie. Maçonnerie de blocage, de moellons, de limosinage. Maçonnerie en liaison.

MAÇONNERIE

MAÇONNERIE se dit aussi, quelquefois, pour Franc-Maçonnerie. Voyez FRANC-MAÇONNERIE.

MAÇONNIQUE. adj. des deux genres

MAÇONNIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la franc-maçonnerie. Société maçonnique. Emblèmes maçonniques.

MACRE. s. f.

MACRE. s. f. Voyez MACLE.

MACREUSE. s. f.

MACREUSE. s. f. Oiseau aquatique qui ressemble à un canard, et qui a la chair noire. L' Église permet de manger des macreuses en carême.

Prov. et fig., Il a un sang de macreuse, C' est un homme froid, qui ne s' émeut de rien.

MACULATURE. s. f.

MACULATURE. s. f. T. d' Impr. Feuille de papier gâtée ou tachée, dont on ne se sert que pour faire des enveloppes. Il faut envelopper ces feuilles avec des maculatures.

Il se dit aussi de Toute feuille imprimée qui ne sert que d' enveloppe. Ces ouvrages ont tellement vieilli, qu' il faut en faire des maculatures.

Par extension, Maculature grise, Feuille de gros papier gris qui sert d' enveloppe à une rame de papier.

MACULE. s. f.

MACULE. s. f. Tache, souillure. Ce papier est plein de macules.

Agneau sans macule, Agneau sans tache. Il se dit, dans le langage de la Théologie et de la Dévotion, pour désigner JÉSUS-CHRIST.

MACULE

MACULE en Astronomie, se dit d' Une tache obscure qu' on observe sur le disque du soleil.

MACULER. v. a.

MACULER. v. a. Tacher, barbouiller. Il ne se dit qu' en parlant Des feuilles imprimées et des estampes. Il ne faut pas battre des feuilles fraîchement imprimées, de peur de les maculer.

Il s' emploie quelquefois neutralement, comme dans cette phrase, Des feuilles nouvellement imprimées maculent.

MACULÉ, ÉE. participe

MACULÉ, ÉE. participe

MADAME. s. f.

MADAME. s. f. Titre d' honneur qu' on ne donnait autrefois qu' aux femmes de qualité, et que l' on donne aujourd' hui communément aux femmes mariées, soit en parlant d' elles, soit en leur parlant ou en leur écrivant. Madame la duchesse. Madame la marquise. Madame une telle. On dit au pluriel, Mesdames.

En parlant des reines, on ne dit pas, Madame la reine; on dit seulement, La reine; et on ne se sert du titre de Madame qu' en leur parlant ou en leur écrivant. Madame, si Votre Majesté...

Dans les tragédies, et quelquefois dans les comédies, on appelle les filles Madame, en leur adressant la parole; mais, dans la tragédie, on n' emploie pas le pluriel Mesdames.

MADAME

MADAME est aussi Le titre qu' on donne à toutes les filles de maison souveraine, lors même qu' elles ne sont pas mariées. Madame Élisabeth. Mesdames de France.

Il se donne également aux chanoinesses, aux abbesses, etc. Madame l' abbesse de Château-Châlons. Mesdames les chanoinesses de Remiremont. Madame la chanoinesse une telle.

MADAME

MADAME employé absolument, désignait autrefois La fille aînée du roi ou du dauphin, ou La femme de Monsieur, frère du roi.

Quoique le mot de Madame ne doive point recevoir d' article, on dit familièrement, Elle fait la madame, Elle se donne des airs.

Pop., C' est une grosse madame, C' est une femme riche.

Prov. et fam., Madame vaut bien monsieur, monsieur vaut bien madame, Le mari et la femme sont dignes l' un de l' autre, sont aussi riches, aussi beaux, aussi spirituels l' un que l' autre. Cette phrase proverbiale s' emploie le plus souvent dans un sens ironique.

Jouer à la madame, se dit Des petites filles qui s' amusent ensemble à contrefaire les dames, en se faisant des visites, des compliments les unes aux autres.

MADÉFACTION. s. f.

MADÉFACTION. s. f. T. de Pharm. Action de rendre humide, d' humecter.

MADÉFIER. v. a.

MADÉFIER. v. a. T. de Pharm. Humecter une substance, la rendre humide.

MADÉFIÉ, ÉE. participe

MADÉFIÉ, ÉE. participe

MADEMOISELLE. s. f.

MADEMOISELLE. s. f. Titre qu' on donne ordinairement aux filles, soit en parlant d' elles, soit en leur parlant ou en leur écrivant. On dit au pluriel, Mesdemoiselles.

MADEMOISELLE

MADEMOISELLE est aussi Le titre qu' on donnait autrefois à toute femme mariée qui n' était pas noble.

MADEMOISELLE

MADEMOISELLE employé absolument, désignait autrefois La fille aînée de Monsieur, frère du roi, ou La première princesse du sang, tant qu' elle était fille.

MADONE. s. f.

MADONE. s. f. Représentation de la Vierge. L' Italie est pleine de madones.

MADRAGUE. s. f.

MADRAGUE. s. f. T. de Pêche. Enceinte faite de câbles et de filets pour prendre des thons et autres poissons. Pêcher à la madrague. Affermer les madragues.

MADRAS. s. m.

MADRAS. s. m. Étoffe dont la chaîne est de soie et la trame de coton, et qui est ainsi nommée parce qu' elle a été fabriquée d' abord à Madras, ville de l' Inde. Une robe de madras. Un mouchoir de madras, ou simplement Un madras.

MADRÉ, ÉE. adj.

MADRÉ, ÉE. adj. Tacheté, marqué de diverses couleurs. Porcelaine madrée. On appelle Bois madré, Celui qui a de petites taches brunes. On dit aussi, Léopard madré. Il n' est guère d' usage au propre.

Il signifie, figurément et familièrement, Rusé, matois, raffiné, qui sait plus d' un tour. Il est madré. C' est un vieillard madré, bien madré. C' est un madré compère. Il s' emploie aussi substantivement. C' est un madré, une madrée.

MADRÉPORE. s. m.

MADRÉPORE. s. m. Genre de polypiers pierreux, dont les cellules ont une forme rayonnée ou étoilée.

MADRIER. s. m.

MADRIER. s. m. Espèce de planche de chêne fort épaisse. On emploie des madriers pour faire la plate-forme d' une batterie de canons. Le plancher de ce pont de bateaux est formé de madriers.

MADRIGAL. s. m.

MADRIGAL. s. m. Pièce de poésie qui renferme, dans un petit nombre de vers, une pensée ingénieuse et galante. Un madrigal bien tourné. Un joli madrigal. Faire des madrigaux.

Il se dit, par extension, Des paroles de galanterie qu' on adresse aux femmes. Il va débitant des madrigaux à toutes les dames.

MAÔSTRAL. s. m.

MAÔSTRAL. s. m. Voyez MISTRAL.

MAFFLÉ, ÉE. adj.

MAFFLÉ, ÉE. adj. Qui a de grosses joues. Un visage mafflé. Figure mafflée. Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est une grosse mafflée. On dit aussi, Mafflu, ue. Il est familier et peu usité.

MAGASIN. s. m.

MAGASIN. s. m. Lieu où l' on garde, où l' on serre un amas de marchandises. On a construit de grands magasins. J' ai loué cette maison pour en faire un magasin. Avoir des marchandises en magasin.

Il se dit également d' Un établissement de commerce plus ou moins considérable, où l' on vend certaines marchandises, soit en gros, soit en détail. Magasin de livres, d' étoffes, d' épiceries. Magasin de modes, de nouveautés. Il tient un magasin de draperie.

Marchand en magasin, Celui qui ne tient pas de boutique, et qui vend ses marchandises en gros. On dit dans un sens analogue, Vendre en magasin.

Garçon de magasin, Celui qui sert les chalands dans un magasin.

MAGASIN

MAGASIN se dit aussi d' Un lieu où sont déposées des munitions de guerre et de bouche, soit dans les places fortes, soit dans les pays occupés par une armée. Magasin d' armes, de poudre, etc. Magasin à poudre. Magasins de vivres, de fourrages. On l' emploie absolument, dans le même sens, surtout au pluriel. Le général avait établi ses magasins, avait ses magasins à tel endroit. Il faisait la guerre sans magasins. Garde-magasin.

Magasin des vivres, magasin des fourrages, se dit proprement, dans chaque place de guerre, de L' établissement où l' on distribue aux troupes le pain, les fourrages. Il gère le magasin des vivres de cette place.

MAGASIN

MAGASIN signifie, par extension, Provisions de ménage un peu considérables, amas d' objets. Cette bonne ménagère a fait un magasin de fruits pour l' hiver. Vous pouvez prendre de ces coquillages, j' en ai un magasin.

Il s' emploie, figurément et familièrement, dans un sens analogue. Ce prétendu recueil de bons mots n' est qu' un magasin de sottises.

Prov., Il en veut faire magasin, on dirait qu' il en veut faire magasin, se dit D' un homme qui achète un grand nombre d' objets de même nature.

MAGASIN

MAGASIN signifie aussi, Le grand panier qui est derrière certaines diligences publiques, et où l' on met les portemanteaux et les paquets.

MAGASIN

MAGASIN est aussi Le nom qu' on donne à certains ouvrages périodiques, à certains recueils de morceaux concernant la littérature ou les sciences. Le Magasin encyclopédique.

MAGASINAGE. s. m.

MAGASINAGE. s. m. T. de Commerce. Dépôt et séjour d' une marchandise dans un magasin, dans un entrepôt. Droit de magasinage. Payer tant pour le magasinage.

MAGASINIER. s. m.

MAGASINIER. s. m. Celui qui est chargé de la garde, du soin des objets renfermés dans un magasin.

MAGDALÉON. s. m.

MAGDALÉON. s. m. T. de Pharm. Masse d' emplâtre ou de toute autre composition pharmaceutique, à laquelle on a donné la forme cylindrique.

MAGE. s. m.

MAGE. s. m. Prêtre de la religion des anciens Perses.

Les trois mages, ou simplement Les mages, Les trois personnages qui vinrent de l' Orient à Bethléem, pour adorer JÉSUS-CHRIST. L' adoration des mages.

MAGE ou MAJE. adj. m.

MAGE ou MAJE. adj. m. Il n' est usité que dans cette expression, Juge mage, Titre qu' on donnait, dans plusieurs provinces, au lieutenant du sénéchal.

MAGICIEN, ENNE. s.

MAGICIEN, ENNE. s. Celui, celle qui fait profession de la magie, ou qui passe pour en faire usage. Grand, fameux magicien. Circé, Médée, étaient des magiciennes. Tout le village le croyait magicien.

Il se dit, par extension, de Celui qui, dans un art, a le talent de produire beaucoup de surprise ou de plaisir. Ce faiseur de tours, ce décorateur, ce peintre, ce musicien, ce poëte est un magicien, un vrai magicien.

MAGIE. s. f.

MAGIE. s. f. Art prétendu auquel on attribue le pouvoir d' opérer, par des moyens surnaturels, des effets surprenants et merveilleux. Opération de magie. Agrippa fut accusé de magie. On a cru longtemps à la magie. Plusieurs savants ont été accusés de magie.

Magie naturelle, ou Magie blanche, Celle qui, par des moyens naturels, mais inconnus au vulgaire, produit des effets qui semblent surnaturels et merveilleux; par opposition à Magie noire, Celle qui est censée opérer des effets vraiment surnaturels, avec le secours des êtres infernaux, et qui est la Magie proprement dite.

Prov. et fig., C' est la magie noire, se dit D' une chose qu' il est malaisé de pénétrer, et où l' on ne comprend rien. On dit au contraire D' une chose très-simple et très-facile à faire ou à comprendre, Ce n' est pas la magie noire, il ne faut point de magie pour cela.

MAGIE

MAGIE se dit, figurément, Du pouvoir qu' exercent sur les sens et sur l' âme les beaux-arts, la poésie, l' éloquence, les passions, les affections vives. La magie de la couleur, du clair-obscur. La magie du chant, de la musique, de la versification, de la parole, de la déclamation. La magie du jeu d' un acteur. Cet auteur séduit par la magie de son style. Cette pièce a dû son succès à la magie de la représentation. La magie de l' amour, de l' espérance.

MAGIQUE. adj. des deux genres

MAGIQUE. adj. des deux genres Appartenant à la magie. Art, vertu, pouvoir, illusion magique. Paroles magiques. Caractères magiques.

Baguette magique, Baguette, verge dont les prétendus magiciens se servent dans leurs opérations. Cercle magique, Cercle qu' ils tracent sur la terre avec leur baguette.

Lanterne magique, Instrument d' optique qui, au moyen de lentilles et de verres peints, fait voir différents objets sur une toile ou sur une muraille blanche.

Tableau magique, Tableau de verre, garni d' une feuille d' étain, dont on se sert pour donner la commotion électrique.

Carré magique, Carré formé de plusieurs cases, dans lesquelles on place des nombres, dont la somme, prise en tous sens, est la même.

MAGIQUE

MAGIQUE par extension et figurément, se dit De ce qui étonne, enchante, fait illusion. Décoration, pompe, palais, jardin magique. Poésie, versification magique. Cet homme lit, récite les vers d' une manière magique. Cela est d' un effet, produit un effet magique.

MAGISTER. s. m.

MAGISTER. s. m. (On fait sonner l' R finale. ) Mot emprunté du latin. Maître d' école de village. Un magister. C' est le magister du village. Il n' est plus en usage.

MAGISTÕRE. s. m.

MAGISTÕRE. s. m. La dignité du grand maître de l' ordre de Malte. Il prétendait au magistère.

Il signifie aussi, Le temps du gouvernement d' un grand maître. Rhodes fut prise par les Turcs pendant le magistère, sous le magistère de l' Isle-Adam.

MAGISTÕRE. s. m.

MAGISTÕRE. s. m. T. de Chimie et de Pharmacie. Préparation médicale, à laquelle on attribuait une grande vertu. Magistère d' étain, de plomb, de perles, de coraux, etc.

MAGISTRAL, ALE. adj.

MAGISTRAL, ALE. adj. Qui tient du maître, qui convient à un maître. Il ne se dit guère que D' une personne qui parle comme ayant droit d' enseigner. Il s' exprime d' un air, d' un ton magistral, d' une voix magistrale. Autorité magistrale.

Prébende magistrale, s' est dit, dans quelques églises cathédrales, d' Une prébende qui, dans d' autres, s' appelait préceptoriale.

Dans l' ordre de Malte, Commanderies magistrales, Celles qui étaient annexées à la dignité de grand maître. Il y avait, dans chaque grand prieuré, une commanderie magistrale.

Ligne magistrale, La ligne principale d' un plan.

En Pharmacie, Compositions magistrales, se dit Des médicaments composés sur-le-champ d' après l' ordonnance du médecin; par opposition à Ceux que l' on tient tout préparés, et qu' on nomme Compositions officinales.

MAGISTRALEMENT. adv.

MAGISTRALEMENT. adv. D' un ton, d' un air magistral. Parler magistralement.

MAGISTRAT. s. m.

MAGISTRAT. s. m. Officier civil revêtu d' une autorité administrative ou judiciaire. Ce mot s' emploie plus particulièrement pour désigner Les membres des cours de justice. C' est un digne magistrat. Un magistrat savant, intègre, incorruptible.

Magistrat de sûreté. Nom donné au magistrat chargé de la poursuite des délits.

MAGISTRAT

MAGISTRAT s' emploie, absolument et collectivement, dans quelques villes, pour désigner Le corps des officiers municipaux. Le magistrat de Francfort. Le magistrat fit une proclamation.

MAGISTRATURE. s. f.

MAGISTRATURE. s. f. La dignité, la charge de magistrat. Exercer la magistrature. Aspirer, parvenir à la magistrature. Être revêtu d' une grande magistrature. Il s' est distingué dans les hautes magistratures.

Il se dit aussi Du corps entier des magistrats. Cet homme fait honneur à la magistrature. Entrer dans la magistrature.

Il signifie aussi, Le temps durant lequel un magistrat exerce ses fonctions. Cela est arrivé durant sa magistrature.

MAGNANIME. adj. des deux genres

MAGNANIME. adj. des deux genres Qui a l' âme grande, qui a des sentiments élevés, généreux. Prince magnanime. Coeur magnanime. Se montrer magnanime.

Il se prend quelquefois substantivement. Le magnanime a toujours le coeur au-dessus de sa fortune.

MAGNANIMEMENT. adv.

MAGNANIMEMENT. adv. D' une manière magnanime.

MAGNANIMITÉ. s. f.

MAGNANIMITÉ. s. f. Vertu de celui qui est magnanime, grandeur d' âme. La magnanimité est la vertu des héros.

MAGNAT. s. m.

MAGNAT. s. m. Mot usité autrefois en Pologne, et encore aujourd' hui en Hongrie, pour désigner Un grand du royaume. Il se dit principalement au pluriel. Les magnats de Pologne, de Hongrie.

MAGNÉSIE. s. f.

MAGNÉSIE. s. f. T. de Chimie. Terre absorbante, blanche, insipide, insoluble dans l' eau, mais soluble dans les acides, et qu' on extrait, par la potasse ou la soude, d' un sulfate appelé Sulfate de magnésie.

MAGNÉTIQUE. adj. des deux genres

MAGNÉTIQUE. adj. des deux genres T. de Physiq. Qui appartient à l' aimant, qui dépend des propriétés de l' aimant, ou qui en est doué. Vertu, attraction magnétique. Matière magnétique. Courant, fluide magnétique. Barres, barreaux, lames magnétiques.

MAGNÉTISER. v. a.

MAGNÉTISER. v. a. Employer sur une personne les procédés indiqués par les adeptes de la doctrine appelée Magnétisme. Se faire magnétiser.

MAGNÉTISÉ, ÉE. participe

MAGNÉTISÉ, ÉE. participe

MAGNÉTISEUR. s. m.

MAGNÉTISEUR. s. m. Celui qui pratique les procédés du magnétisme.

MAGNÉTISME. s. m.

MAGNÉTISME. s. m. T. de Physiq. Nom générique, qui se dit Des propriétés de l' aimant. Les effets du magnétisme.

Magnétisme animal, ou simplement Magnétisme, Doctrine dont les partisans croient qu' on peut produire sur le corps humain, par des attouchements ou par certains mouvements, des impressions propres à guérir les maladies.

MAGNIFICAT. s. m.

MAGNIFICAT. s. m. (On prononce le G et le T.) T. de la Liturgie cathol. Cantique de la Vierge, qu' on chante à vêpres et au salut, et qui commence par le mot Magnificat. Entonner le Magnificat.

MAGNIFICENCE. s. f.

MAGNIFICENCE. s. f. Qualité de celui qui est magnifique. La magnificence des grands n' est souvent que de l' ostentation. Cet homme est d' une grande magnificence. Sa magnificence l' a ruiné. Ce prince les a reçus, les a fêtés, les a récompensés avec une magnificence royale, toute royale. Sa magnificence est de bon goût. Il vit avec magnificence. La nature étale ici toute sa magnificence. Il s' est montré, il a paru dans toute sa magnificence.

Il se dit souvent en parlant Des choses, et signifie, Éclat, richesse extraordinaire. La magnificence des oeuvres du Créateur. La magnificence d' un temple, d' un palais. Tout dans cette maison est d' une grande magnificence.

Il se dit aussi figurément, au sens moral. La magnificence du style, des idées, des expressions, des images.

MAGNIFICENCES

MAGNIFICENCES au pluriel, s' emploie quelquefois pour désigner Des objets magnifiques ou des dépenses éclatantes. Voilà bien des magnificences. Il nous a montré toutes ses magnificences. Il a fait des magnificences extraordinaires.

MAGNIFIER. v. a.

MAGNIFIER. v. a. Exalter, élever la grandeur de. Il ne se dit guère qu' en parlant De Dieu. Mon âme magnifie le Seigneur. Il est vieux.

MAGNIFIÉ, ÉE. participe

MAGNIFIÉ, ÉE. participe

MAGNIFIQUE. adj.des deux genres

MAGNIFIQUE. adj.des deux genres Splendide, somptueux dans ses dons, qui se plait à faire de grandes et éclatantes dépenses, principalement pour le public. Prince magnifique. Les Romains étaient magnifiques dans leurs monuments, dans leurs spectacles. Magnifique en habits, en meubles, dans ses meubles, dans ses habits. Il est fort magnifique chez lui.

Il se dit aussi Des choses dans lesquelles la magnificence éclate. Temple, bâtiment magnifique. Habits, meubles magnifiques. Repas, festin magnifique. Train, équipage magnifique. Réception magnifique. Présents magnifiques.

Fam., Un temps magnifique, Un très-beau temps. Il fait un temps magnifique. Le temps est magnifique.

MAGNIFIQUE

MAGNIFIQUE s' emploie figurément, au sens moral, comme dans ces expressions: Des titres magnifiques, Des titres pompeux, éclatants. Des termes, des paroles magnifiques, Des termes pompeux, des paroles brillantes. Un style magnifique, Un style pompeux, brillant, élevé. Des promesses magnifiques, Des promesses qui font espérer de grandes choses.

Magnifiques seigneurs. Titre donné au conseil souverain de quelques républiques suisses.

MAGNIFIQUE

MAGNIFIQUE s' emploie quelquefois substantivement, dans le premier sens. Ce que le libéral fait par générosité, le magnifique ne le fait souvent que par ostentation.

MAGNIFIQUEMENT. adv.

MAGNIFIQUEMENT. adv. Avec magnificence. Il bâtit magnifiquement. Il les traita magnifiquement. Il reçut magnifiquement cet ambassadeur. Il vit magnifiquement chez lui.

MAGNOLIER. s. m.

MAGNOLIER. s. m. Arbre d' Amérique, remarquable par la beauté de ses fleurs.

MAGOT. s. m.

MAGOT. s. m. Gros singe sans queue, du genre des Macaques. Un magot qui danse sur la corde.

Fig. et fam., Il est laid comme un magot; c' est un magot, un vrai magot, un laid magot, un vilain magot, se dit D' un homme fort laid.

C' est un magot, un vrai magot, se dit aussi D' un homme gauche et grossier dans ses manières.

MAGOT

MAGOT se dit aussi d' Une figure grotesque de porcelaine, de pierre, etc. Magot de la Chine.

MAGOT

MAGOT se dit encore, familièrement, d' Un amas d' argent caché. Il a un magot, un bon magot. Il s' est fait un magot. On a trouvé son magot. Il avait mis son magot dans la cave.

MAHALEB. s. m.

MAHALEB. s. m. Voy. Bois de Sainte-Lucie.

MAHOMÉTAN, ANE. s.

MAHOMÉTAN, ANE. s. Celui, celle qui professe la religion de Mahomet. Un dévot mahométan. Épouser une mahométane. Les mahométans font de fréquentes ablutions.

Il est aussi adjectif. Les peuples mahométans. Des tribus mahométanes. Le culte mahométan. La religion mahométane.

MAHOMÉTISME. s. m.

MAHOMÉTISME. s. m. La religion de Mahomet. Le mahométisme règne dans une partie de l' Asie.

MAI. s. m.

MAI. s. m. Le cinquième mois de l' année. Le mois de mai. Les arbres reverdissent au mois de mai. Le quinze mai. À la fin de mai. C' était en mai. Mai a trente et un jours.

Champ de mai, Assemblée que les principaux de la nation française tenaient au mois de mai.

MAI

MAI se dit aussi d' Un arbre qu' on a coupé et qu' on plante, le premier jour de mai, devant la porte de quelqu' un, en signe d' honneur. Planter le mai. Un grand, un beau mai.

MAÛDAN. s. m.

MAÛDAN. s. m. T. de Relation. Nom qu' on donne, dans l' Orient, aux places où se tiennent les marchés.

MAÛEUR. s. m.

MAÛEUR. s. m. Titre qui, dans quelques villes, répondait à celui de Maire.

MAIGRE. adj.des deux genres

MAIGRE. adj.des deux genres Qui n' a point de graisse, ou qui en a très-peu, qui est sec et décharné. Cet homme est fort maigre. Il devient maigre. Il est si maigre, que les os lui percent la peau. Chapon maigre. Il a acheté des boeufs maigres pour les engraisser. Viande maigre.

Pop., Maigre échine, Une personne très-maigre.

Prov., Aller du pied, courir, marcher comme un chat maigre, Marcher fort vite.

Jours maigres, Jours auxquels l' Église défend de manger de la viande. Il y a bien des jours maigres dans l' année, les vendredis, les samedis, tout le carême, etc. C' est demain jour maigre.

Repas maigre, Repas où l' on ne sert point de viande. Soupe maigre, Soupe où il n' entre pas de jus de viande.

Fig., Maigre chère, Mauvaise chère. Il nous a fait faire maigre chère. On dit dans le même sens, Un maigre repas.

MAIGRE

MAIGRE se dit, par analogie, D' un terroir aride qui rapporte peu. Ce pays, ce sol, ce terrain est bien maigre. Ces terres sont fort maigres.

MAIGRE

MAIGRE s' emploie aussi figurément, dans plusieurs acceptions. Ainsi on dit:

Fam., Un maigre sujet, Une cause bien légère. Il s' est fâché pour un maigre sujet. Voilà un maigre sujet de rire.

Un sujet maigre, Un sujet stérile, qui fournit peu à l' écrivain. Cet orateur a choisi un sujet bien maigre.

Un ouvrage maigre, Un ouvrage faible, où il y a peu d' idées.

Un style maigre, Un style sans agrément, sans ornement.

Fam., Un maigre divertissement, Un divertissement peu agréable.

Fam., Une maigre réception, Une mauvaise, une froide réception.

En termes de Peinture, Pinceau, crayon, trait maigre; couleur, touche maigre, etc. Dans ces locutions, Maigre est l' opposé de Moelleux, de large, de nourri.

En termes d' Architecture, Colonne maigre, moulure maigre, etc., Colonne dont le fût est trop allongé, moulure trop menue, etc.

En termes de Maître à écrire, Lettre, caractère, écriture maigre, Lettre, caractère, écriture grêle, dont les pleins ne sont pas assez prononcés. On dit aussi, en termes d' Imprimerie, Lettre, caractère maigre. On dit encore, dans le même Art, Filet maigre, Filet très-étroit et sans ornement.

MAIGRE

MAIGRE se dit adverbialement, dans cette phrase de Maréchalerie, Étamper maigre, Percer les trous ou étampures du fer d' un cheval, près du bord extérieur; par opposition à Étamper gras, Pratiquer les étampures près du bord intérieur. On dit de même, Étamper plus maigre en dehors qu' en dedans.

MAIGRE

MAIGRE s' emploie comme substantif, au masculin, et signifie alors, La partie de la chair où il n' y a aucune graisse. Je ne veux point du gras de ce jambon, je veux du maigre. Le gras, le maigre du saumon.

Il se dit aussi Des aliments maigres, de ceux où il n' entre ni viande, ni graisse, ni jus de viande. Le maigre me fait mal, m' échauffe.

Faire maigre, manger maigre, S' abstenir de manger de la chair. Traiter en maigre, Donner à manger sans faire servir aucune viande. Vous a-t-il traité en maigre ou en gras? On dit dans le même sens, Repas en maigre.

MAIGRE. s. m.

MAIGRE. s. m. Grand poisson de mer.

MAIGRELET, ETTE. adj.

MAIGRELET, ETTE. adj. Diminutif de Maigre. Il se dit seulement Des enfants et des jeunes personnes. Cet enfant est maigrelet. Il a épousé une femme jeune, un peu maigrelette. Il est familier.

MAIGREMENT. adv.

MAIGREMENT. adv. dérivé de Maigre. Il n' est guère usité au propre. Il se dit familièrement, au figuré, pour Petitement, chétivement. Il nous a traités fort maigrement. Il a de quoi vivre, mais bien maigrement.

MAIGRET, ETTE. adj.

MAIGRET, ETTE. adj. Diminutif de Maigre. Il est un peu maigret. Il est familier et peu usité.

MAIGREUR. s. f.

MAIGREUR. s. f. L' état du corps des personnes et des animaux maigres. Je ne vis jamais une si grande maigreur. Je ne croyais pas qu' il pût venir à un tel point de maigreur.

Il s' emploie, figurément, dans les Arts du dessin et en Littérature. La maigreur d' une colonne. Maigreur de touche. La maigreur du style rend cet ouvrage fort ennuyeux. La maigreur de son sujet l' a forcé d' avoir recours à des épisodes, à des déclamations, à des morceaux de remplissage.

MAIGRIR. v. n.

MAIGRIR. v. n. Devenir maigre. Il maigrit à vue d' oeil. Elle maigrit de jour en jour.

MAIGRI, IE. part.

MAIGRI, IE. part. Je le trouve bien maigri. Elle est bien maigrie.

MAIL. s. m.

MAIL. s. m. Espèce de petite masse cylindrique de bois, garnie d' un cercle de fer à chaque bout, qui a un long manche un peu pliant, et dont on se sert pour jouer en poussant, en chassant avec force une boule de buis. Votre mail est trop pesant. Il a rompu son mail. Donner un coup de mail. Voilà un beau coup de mail.

Il signifie aussi, Le jeu où l' on fait usage du mail. Le mail, le jeu de mail est maintenant peu en usage. Jouer au mail. Une partie de mail.

Il signifie encore, Le lieu, l' allée où l' on joue au mail. Un beau mail. Un mail planté d' arbres. Un mail bien entretenu. Ce mail est long de douze cents pas. C' est aussi, dans quelques villes, Le nom de la promenade publique, où l' on jouait autrefois au mail. Voulez-vous faire deux tours de mail?

Boule de mail, La boule avec laquelle on joue au mail.

MAILLE. s. f.

MAILLE. s. f. Chaque noeud que forme le fil, la soie, la laine, etc., dans des tissus serrés et sans intervalles. Il y a une maille rompue à votre bas. Voilà deux mailles de votre bas qui ont coulé, qui sont tombées, qui sont échappées. Rompre, reprendre, relever une maille. Il se dit également Des noeuds faits de corde, de fil, etc., dans des tissus lâches. Les mailles d' un filet. Il y a plusieurs mailles rompues à ce filet.

Il signifie aussi, L' ouverture que les noeuds laissent entre eux. Les mailles de ce filet, de ce rets, de cette raquette, sont trop grandes, trop larges.

Il se dit en outre de Petits annelets de fer dont on formait des armures, en les entrelaçant les uns dans les autres. Une chemise, une jaque, une cotte de mailles. Gants de mailles. Un haubergeon fait de mailles.

Prov. et fig., Maille à maille se fait le haubergeon, En travaillant peu à peu, mais constamment, à une chose, on parvient à l' achever.

MAILLE

MAILLE en termes de Tisserand, L' ouverture pratiquée dans les lisses du métier à tisser, et qui sert à recevoir les fils de la chaîne. Maille à noeuds, à crochets, à coulisses.

MAILLE

MAILLE se dit encore Des marques, des taches qui paraissent sur les plumes du perdreau, lorsqu' il devient fort.

Il se dit en outre d' Une certaine tache ronde qui vient sur la prunelle de l' oeil, et qui gêne la vue. Il lui est venu une maille à l' oeil.

MAILLE

MAILLE signifie aussi, Une espèce de monnaie de billon, au-dessous du denier, qui a depuis longtemps cessé d' être en usage, mais dont le nom sert encore, dans plusieurs phrases familières, à exprimer Une chose de très-petite valeur. Il n' a ni denier ni maille, ni sou ni maille. Il n' a pas une maille, pas la maille. Cela ne vaut pas une maille. Je n' en rabattrai pas la maille, une maille. Je sais à sou, maille et denier ce qu' il possède de bien.

Fig., Ils ont toujours maille à partir ensemble, Ils ont toujours quelque différend sur peu de chose, comme s' ils avaient une maille à partager.

MAILLER. v. n.

MAILLER. v. n. T. de Chasse. Il se dit Des perdreaux à qui les mailles viennent. Les perdreaux ne maillent pas encore.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les perdreaux commencent à se mailler.

MAILLÉ, ÉE. participe

MAILLÉ, ÉE. participe Perdreau maillé.

Fer maillé, Treillis de fer qui se met à une fenêtre. Les jours de servitude doivent être à fer maillé et à verre dormant.

MAILLET. s. m.

MAILLET. s. m. Espèce de marteau à deux têtes, qui est ordinairement de bois. Un gros, un petit maillet.

MAILLOCHE. s. f.

MAILLOCHE. s. f. Gros maillet de bois.

MAILLOT. s. m.

MAILLOT. s. m. Morceau de toile ou d' étoffe dans lequel on laçait un petit enfant pour le coucher. Les conseils de Jean-Jacques ont fait abandonner l' usage du maillot.

Il se dit, par extension, Des langes et des bandes dont on enveloppe un enfant au berceau. Un enfant en maillot. Il était encore au maillot.

MAILLURE. s. f.

MAILLURE. s. f. T. de Faucon. Il se dit Des taches ou mouchetures qui forment des espèces de mailles sur les plumes d' un oiseau de proie.

MAIN. s. f.

MAIN. s. f. Partie du corps humain, qui est à l' extrémité du bras, qui s' étend depuis le poignet jusqu' au bout des doigts, et que sa conformation rend propre à toute sorte d' actions et d' ouvrages. La main droite. La main gauche. Le creux, le dedans, la paume, le plat de la main. Le dessus de la main. Les doigts de la main. Les lignes de la main. Le mouvement de la main. Main longue, courte, sèche, grasse, décharnée, potelée, noire, blanche, rude, douce, sale, propre, nette. Belle main. Vilaine main. Main pote. Main gourde. Main estropiée. Avoir les mains froides, chaudes, glacées, gelées, brûlantes. Avoir les mains de glace, à la glace. Avoir froid, chaud aux mains. Avoir mal à la main. Être blessé à la main. Se laver les mains. Avancer, retirer la main. Prendre, serrer, baiser la main de quelqu' un, à quelqu' un. Présenter, donner la main à une femme pour la mener à table, à sa voiture. Donner, tendre la main à quelqu' un. Prendre, tenir, mener quelqu' un par la main. Prendre, saisir avec la main. Tenir avec la main, à la main. Mettre dans la main. Ouvrir, fermer la main. Joindre les mains. Lever les mains au ciel. Mettre la main à quelque chose. Avoir quelque chose dans la main. Mettre la main sur le côté, sur la hanche, sur la garde de son épée. Parer un coup avec la main. Un signe, un geste de la main. Vivre du travail de ses mains. J' ai reçu ce papier des mains d' un inconnu. Je dépose cette somme dans vos mains.

Lever la main sur quelqu' un, Se préparer, être prêt à le frapper.

Toucher dans la main à quelqu' un, Mettre sa main dans la sienne, en signe d' amitié, de réconciliation, d' accord, d' acquiescement. Ils se sont touché dans la main.

Changer de main, Après s' être servi d' une main, se servir de l' autre. Vous êtes fatigué de porter ce paquet, changez de main.

Battre des mains, Applaudir; rapprocher et frapper l' une par l' autre les deux mains, en signe de satisfaction.

Imposition des mains, Cérémonie que font les évêques dans la consécration des nouveaux évêques et dans l' ordination des prêtres: elle consiste à tenir les mains étendues sur la tête de celui qui reçoit la consécration, l' ordination. Imposer les mains.

Par exagérat., Grand comme la main, se dit D' une chose fort petite en son genre. Il a chez lui un théâtre grand comme la main. On dit dans le même sens, Il a un appartement qui tiendrait dans la main.

Fam., Elle a de la gorge comme sur la main, autant que sur la main, Elle a la poitrine plate.

Par exagérat., J' en mettrais ma main au feu, J' assure que la chose est ainsi, j' en répondrais à mes risques et périls.

Prov. et fig., Une main lave l' autre, On doit se rendre des services réciproques.

Prov., Froides mains, chaudes amours, La froideur des mains est, dit-on, le signe d' une complexion amoureuse.

Fig. et fam., Main morte, Main qu' on laisse aller au gré d' une personne qui l' agite, comme si elle était sans nerfs et sans vie. On dit en ce sens aux petits enfants, Faites main morte.

N' y pas aller de main morte, Frapper rudement, avec violence.

Fig. et fam., Il n' y va pas de main morte, se dit De celui qui, dans une discussion, dans une argumentation verbale ou par écrit, emploie des expressions fortes, rudes, violentes.

Main chaude, Jeu où une personne, ayant les yeux bouchés, reçoit des coups dans une de ses mains qu' elle tend derrière elle, et doit deviner qui l' a touchée. Jouer à la main chaude.

Main de justice, Espèce de sceptre que le roi portait le jour de son sacre, et au haut duquel était la figure d' une main, emblème de la puissance.

Fig. et fam., L' argent ne lui tient pas dans les mains, lui fond dans les mains, Il dépense sans nécessité, sans modération.

Fig. et fam., Les mains lui démangent, Il a grande envie de jouer, de frapper, de se battre, d' écrire.

Par exagérat., Les mains m' en tombent, m' en sont tombées, J' en éprouve, j' en ai éprouvé une grande surprise.

Prov. et fig., De telle personne à telle autre il n' y a que la main, se dit Pour exprimer le rapport étroit qui existe entre les personnes dont on parle. De larron à larron il n' y a que la main.

À LA MAIN

À LA MAIN Avec la main. Prendre des poissons à la main. Livre écrit à la main.

Acheter de la viande à la main, L' acheter sans la faire peser, en jugeant de son poids par la vue, et avec la main.

Fig. et fam., Une chose faite à la main, Une chose arrangée exprès, d' avance, de concert. Vous avez cru que leur rencontre était fortuite, c' était une chose faite à la main.

À LA MAIN

À LA MAIN signifie aussi, Dans la main. Avoir son chapeau à la main. Avoir l' épée, le sabre, la plume, le pinceau à la main.

Avoir sans cesse l' argent à la main, Dépenser, payer continuellement.

Mettre l' épée à la main, Tirer l' épée pour s' en servir.

Terminer une affaire le verre à la main, En buvant ensemble.

Ce maître lui a mis les armes, le fleuret, le violon à la main, Il lui a donné les premières leçons d' escrime, de violon.

Il a les armes bien à la main, belles à la main, Il a bonne grâce à faire des armes.

Cela est bien à la main, se dit D' une chose faite de manière qu' on peut s' en servir aisément, commodément. Cette raquette est bien à la main. Cette serpe, cette hache, ce manche n' est pas bien à la main.

Fig., Mettre à quelqu' un le marché à la main, Lui donner le choix de tenir ou de rompre un engagement, de le conclure ou d' y renoncer, et lui témoigner qu' on est indifférent sur le parti qu' il prendra. Je n' aime pas qu' on me mette le marché à la main.

Fig., Mettre à quelqu' un le pain à la main, Être l' artisan, la première cause de sa fortune, de son bien-être. C' est moi qui lui ai mis le pain à la main.

À LA MAIN

À LA MAIN signifie quelquefois, Sous la main, proche, à portée. Vous avez là toutes choses à la main, vous n' avez qu' à prendre.

Avoir un livre à la main, Le tenir.

Fig. et fam., Avoir la parole à la main, Parler avec facilité.

À deux mains, Avec les deux mains. Prendre, tenir son verre à deux mains.

Épée à deux mains, Longue et large épée qu' on tenait des deux mains, et avec laquelle on faisait le moulinet, de manière à parer à la fois tous les coups.

Cheval à deux mains, à toutes mains, Cheval qui sert à la selle et à la voiture.

Fig. et fam., Cet homme est à deux mains, Il remplit deux places, il occupe deux emplois, il fait deux services à la fois.

Fig. et fam., Cet homme est à toutes mains, c' est un homme à toutes mains, Il est prêt et apte à rendre toute sorte de services.

À pleines mains, Abondamment, libéralement. Prendre, donner, répandre de l' argent à pleines mains.

Fig. et fam., À belles mains, se dit à peu près dans le même sens. Il en a pris à belles mains, Autant qu' il en a voulu. J' en eus à belles mains, J' en eus autant que j' en voulus.

À main armée, Les armes à la main. Entrer à main armée dans un pays.

À main droite, à main gauche, Du côté droit, du côté gauche de la personne qui parle, à qui l' on parle, de qui l' on parle. Je suis allé jusqu' au bout de la rue, et j' ai tourné à main droite. Prenez à main gauche. Arrivé à la place, il a pris à main droite. On dit plus ordinairement, À droite, à gauche.

Aux mains, se dit en parlant De l' action de combattre. En venir aux mains, Commencer un combat. Être aux mains, en être aux mains, Combattre actuellement.

Fig., Mettre aux mains deux ou plusieurs personnes, Les engager dans quelque dispute, dans quelque discussion. Je les ai mis aux mains sur cette question. Je vous mettrai aux mains avec mon avocat.

DE MAIN

DE MAIN se joint à plusieurs substantifs, pour spécifier la nature ou l' emploi des personnes ou des choses qu' ils désignent.

Combat de main, combat de main à main, Combat qui a lieu de près, entre deux ou plusieurs personnes.

Fig., Coup de main, en termes de Guerre, Expédition, attaque faite à l' improviste, sans le matériel et les précautions nécessaires pour attaquer en règle. Ce château est bon, est à l' abri d' un coup de main. Ce fort a été emporté par un coup de main.

Fig., Coup de main, Entreprise hardie, dont l' exécution est prompte. Faire un coup de main.

Fig., Homme de main, Homme d' exécution, homme brave, hardi. Il avait des gens de main avec lui.

Jeu de main, Jeu de société, où l' on se frappe légèrement les uns les autres. La main chaude est un jeu de main. On appelle aussi Jeux de main, L' action de lutter, de se porter des coups réciproques en plaisantant. Les jeux de main finissent souvent par des querelles.

Prov., Jeux de main, jeux de vilain, ou, au singulier, Jeu de main, jeu de vilain, Les jeux de main ne conviennent qu' à des gens mal élevés.

Revers de main, Coup donné avec le revers de la main. D' un revers de main, il lui a jeté son chapeau dans la boue.

Fam., En un tour de main, En aussi peu de temps qu' il en faut pour tourner la main. Il change d' avis dans un tour de main. J' aurai fait en un tour de main. Quelques-uns disent et écrivent, En un tournemain.

Tour de main, Tour de subtilité, d' adresse. Cet escamoteur, ce joueur de gobelets fait des tours de main surprenants.

Une chose faite de main de maître, Une chose bien faite, faite par un homme habile. Ce meuble, cet instrument, ce tableau est fait de main de maître. On le dit aussi Des ouvrages d' esprit. Cette tragédie est faite de main de maître. On dit dans le même sens, Ouvrage de bonne main, d' une bonne main. On dit figurément, dans un sens analogue, Une intrigue ourdie de main de courtisan.

Une chose faite de main d' homme, se dit par opposition à Ce qui est l' ouvrage de la nature. Cette caverne est faite de main d' homme.

De main en main, De la main d' une personne à celle d' une autre, et de celle-ci à d' autres successivement, jusqu' à la dernière. Il est à l' autre bout de la salle, donnez-lui cela, faites-lui passer, faites-lui tenir cela de main en main. L' argent est fait pour passer de main en main.

De main en main, s' emploie aussi figurément. Cette tradition, cette nouvelle est arrivée jusqu' à nous de main en main.

Fig., De longue main, Depuis longtemps. Je le connais, nous nous connaissons de longue main.

DE LA MAIN

DE LA MAIN Avec la main. Parer un coup de la main. Écrire de la main gauche. Il lui a écrit de sa main.

Lettres de la main, Lettres censées écrites et signées par le roi, sans être contre-signées par un secrétaire d' État.

Les arts de la main, par opposition Aux arts de l' esprit, Les arts où la main est le principal instrument.

Fig. et fam., Gagner quelqu' un de la main, Le prévenir, le devancer dans quelque affaire.

DE LA MAIN

DE LA MAIN signifie aussi, figurément, De la part. Je reçois avec confiance tout ce qui vient de votre main, tout ce qui part de votre main. Ce domestique est sûr, vous pouvez le prendre de ma main. Je veux pour cet emploi un homme de votre main.

De la main à la main, Manuellement, sans formalité, sans écrit. Donner de l' argent de la main à la main.

De la première main, De la main de celui qui a le premier recueilli, fabriqué ou mis en vente la chose dont il s' agit. Pour avoir bon marché, il faut acheter les choses de la première main. J' ai eu ce meuble, ce drap, ce livre de la première main. On dit de même, De la seconde main, de la troisième main, etc.

Fig., Tenir une nouvelle de la première main, La savoir de source, la savoir de celui qui est censé en avoir été instruit le premier. On dit aussi, Ne tenir une nouvelle que de la seconde main, Ne l' avoir apprise que par un intermédiaire. La tenir de bonne main, D' un bon garant.

De toutes mains, Des mains de tout le monde, des mains de qui que ce soit. Il reçoit, il prend de toutes mains. Cela ne se dit qu' en mauvaise part.

DANS LA MAIN, DANS LES MAINS

DANS LA MAIN, DANS LES MAINS se dit souvent, au figuré, en parlant D' une chose dont on confie la garde, le soin ou l' exécution à quelqu' un. Cette somme sera déposée dans la main, dans les mains d' un tiers. Depuis que mon affaire est dans ses mains, elle marche un peu mieux. On dit aussi, Entre les mains.

EN MAIN

EN MAIN Dans la main. Il avait son sceptre en main. Il est représenté ayant en main un bâton de commandement.

En termes de Manége, Bride en main, se dit Quand on tient le cheval ferme dans la main.

Fig. et fam., Aller bride en main dans une affaire, S' y conduire avec retenue et circonspection.

Fig., Avoir quelqu' un ou quelque chose en main, L' avoir à sa disposition. J' avais alors en main un valet fort intelligent. Que n' ai-je en main seulement cent pistoles!

Fig., Prendre en main les intérêts, la cause de quelqu' un, Soutenir ses intérêts, se charger de sa défense.

Avoir preuve en main, Avoir la preuve écrite, la preuve matérielle de ce qu' on avance, et pouvoir l' exhiber.

Fig. et fam., Avoir la parole en main, S' exprimer avec facilité.

Être en main, Être à portée de faire quelque chose commodément, aisément. Je vais placer ce meuble, laissez-moi faire, je suis en main.

Au Billard, Être en main, Avoir sa bille dans la main et non sur le tapis. Je suis en main.

Fig., En bonne main, en bonnes mains, Dans les mains, à la disposition d' une personne honnête, sûre, intelligente, capable. Votre affaire, votre secret est en bonne main. Vous êtes heureux d' être tombé en si bonnes mains. Vous ne pouviez pas tomber en meilleures mains. On dit dans le même sens, Être en main sûre, en mains sûres; et dans le sens contraire, Tomber, être en mauvaise main, en mauvaises mains. Il est tombé en mauvaises mains.

En main tierce, Dans la main d' un tiers. Mettre, déposer de l' argent en main tierce.

En main propre, Dans la main même de la personne intéressée. Craignant que ce billet ne s' égarât, si je le lui envoyais, je le lui ai remis en main propre.

PAR LES MAINS

PAR LES MAINS Dans les mains. Tous les livres de cette bibliothèque m' ont passé par les mains. Il se dit aussi figurément. Toutes les affaires de cette succession lui ont passé par les mains. Il dirige seul cette négociation; tout lui passe par les mains. On dit D' une personne qui a exercé longtemps une profession, qui a manié beaucoup d' affaires, Il lui en a bien passé par les mains.

Par menace, Cet homme passera par mes mains, Je me vengerai de lui, je le punirai, je le traiterai comme il le mérite.

SOUS LA MAIN

SOUS LA MAIN Proche, à portée. Avoir quelque chose sous la main. Je n' ai pas ce papier sous la main, je le chercherai. Ce livre m' est tombé sous la main. Il signifie aussi, figurément, Sous l' autorité, sous la dépendance. J' ai cet homme sous la main, j' en dispose. On dit par menace, Qu' il ne me tombe jamais sous la main.

Être sous la main de l' autorité, sous la main de la justice, se dit D' une personne qui est arrêtée, dont on va instruire ou dont on instruit le procès. On dit aussi D' un immeuble saisi, d' un meuble séquestré, ou d' une somme arrêtée judiciairement, Il est, elle est sous la main et autorité de justice.

Fig., Sous main, Secrètement, en cachette. Faites-lui savoir cela sous main. On a négocié, intrigué sous main.

MAIN

MAIN s' emploie dans une foule d' autres locutions particulières, tant propres que figurées. Pour faciliter la recherche, on les a rangées selon l' ordre alphabétique.

En Musique, Avoir de la main, Avoir une exécution facile. Il compose bien sur le piano, mais il n' a pas de main.

Avoir la main rompue à l' écriture, à un instrument de musique, Avoir la main faite, exercée à écrire, à jouer d' un instrument.

Avoir la main bonne, Être adroit dans les ouvrages de la main. Cet ouvrier a la main bonne.

Fig., Avoir la main bonne, la main heureuse, Réussir ordinairement dans les choses qu' on entreprend. Cela est difficile, mais il en viendra à bout, il a la main bonne, la main heureuse.

Avoir la main heureuse, se dit aussi D' un joueur qui gagne souvent. On dit encore, dans un autre sens, à quelques Jeux de cartes, Ce joueur a la main bonne, la main heureuse, Il est avantageux d' être sous sa coupe, de lui donner à couper.

Avoir la main malheureuse. Voyez MALHEUREUX.

Avoir la main légère, se dit D' un cavalier qui se sert bien des aides de la main, d' un chirurgien qui opère avec habileté, d' un joueur d' instrument qui exécute avec aisance et prestesse, d' un homme qui met de la liberté et de la rapidité dans son écriture.

Par extension et fam., Avoir la main légère, être léger de la main, Être prompt à frapper.

Avoir la main légère, se dit encore D' un filou qui dérobe adroitement. On dit dans le même sens: Il a la main crochue. Il n' a pas les mains gourdes. Il est dangereux de la main, il n' est pas sûr de la main. Quand il va en quelque endroit, il n' oublie jamais ses mains, il faut plutôt regarder à ses mains qu' à ses pieds. Il n' a pas toujours les mains dans ses poches.

Avoir la main sûre, Avoir une main ferme, qui ne tremble point.

Fig. et fam., Avoir les mains nettes, Se conduire avec probité, administrer fidèlement, ne faire aucun profit illégitime. C' est un bon comptable, il a les mains nettes. Ce fonctionnaire a quitté sa place les mains nettes. On dit aussi, Avoir les mains nettes de quelque chose, N' avoir pas de reproche à se faire relativement à cette chose, n' y avoir pris aucune part. Dieu merci, j' en ai les mains nettes. J' ai les mains nettes de cette affaire.

Fig. et fam., Avoir le coeur sur la main, Être ouvert, franc, sans dissimulation.

Fig., en Musique, Avoir un passage, un morceau dans la main, Le savoir, être en état de le bien exécuter. Je n' ai pas encore ce passage, ce morceau dans la main.

Fig. et fam., Baiser les mains à quelqu' un, Lui faire ses compliments. Adieu, mesdames, je vous baise les mains. Et sur ce, je vous baise les mains. On dit en plaisantant, Oh! pour cela, je vous baise les mains, Je ne suis pas de votre avis, je ne ferai pas ce que vous demandez.

Changer de main, en parlant Des choses, Passer d' un propriétaire à un autre. Cette maison a souvent changé de main, avant d' être à moi.

Fig., Donner la main à quelqu' un, L' aider en quelque affaire, le favoriser. Je n' aurais pas réussi, s' il ne m' eût donné la main. C' est au premier qui parvient, à donner ensuite la main aux autres. On dit dans le même sens, Prêter la main à quelqu' un.

Fig., Donner les mains à quelque chose, Y consentir, y condescendre. Après s' être longtemps opposé à ce mariage, il a fini par y donner les mains.

Ensanglanter ses mains, Se rendre coupable de meurtre.

Fig., Être haut à la main, Être impérieux, violent, prompt à user de voies de fait.

En termes de Guerre, Faire main basse, N' épargner personne, passer tout au fil de l' épée. On fit main basse dans la ville prise d' assaut. On a fait main basse sur tous les prisonniers.

Faire main basse, signifie par extension, Piller. Les voleurs ont fait main basse sur tous les effets qu' ils ont pu trouver.

Fig. et fam., Faire sa main, Piller, dérober, faire des profits illicites. Il a bien fait sa main dans cette affaire.

Fam., Faire crédit de la main à la bourse, Ne point faire de crédit, ne vendre qu' argent comptant.

Faire valoir une terre, un champ, etc., par ses mains, Tenir, faire valoir une terre, etc., soi-même, sans fermier.

Fig., Faire tomber les armes des mains de quelqu' un, Apaiser sa colère.

Fig., Forcer la main à quelqu' un, Le contraindre à faire quelque chose. Avoir la main forcée, Faire une chose malgré soi, par contrainte.

Fig., Lier les mains à quelqu' un, Le réduire à l' inaction dans une affaire. Avoir les mains liées, Être empêché d' agir dans une affaire.

Fig. et fam., Manger dans la main, Avoir des manières trop familières. C' est un homme qui mange dans la main, qui vous mange dans la main.

Mettre la main sur quelqu' un, Le frapper. Suivant les anciens canons, quiconque mettait la main sur un prêtre était excommunié.

Mettre la main sur quelque chose, S' en saisir, ou simplement, La trouver. Il a mis la main sur l' argent, sur les papiers de la succession. Je cherche en vain ce livre, je ne puis mettre la main dessus.

Mettre à quelqu' un la main sur le collet, L' arrêter pour le conduire en prison.

Fig., Mettre la main à quelque chose, L' entreprendre, s' en mêler. Cette affaire ne réussira pas, si vous n' y mettez la main.

Fig. et fam., Mettre la main à la plume, Commencer à écrire une lettre, un ouvrage.

Mettre la main à l' oeuvre, à l' ouvrage, Commencer à s' occuper de quelque chose, à y travailler. Cela se dit au propre et au figuré. Il est temps de mettre la main à l' oeuvre.

Fig., Mettre la dernière main à un ouvrage, Le terminer, le corriger. On dit dans le même sens, Donner la dernière main, une dernière main.

Fig., Mettre la main à l' encensoir, S' ingérer dans des fonctions ecclésiastiques, quoiqu' on soit laïque. Plusieurs papes ont injustement accusé nos rois d' avoir mis la main à l' encensoir.

Fig. et fam., Mettre la main à la pâte, Travailler soi-même à quelque chose. On dit aussi, Avoir la main à la pâte, Être en train de faire quelque chose, avoir le maniement de quelque chose. On dit encore, proverbialement et figurément, Quand on a les mains à la pâte, il en reste toujours quelque chose aux doigts, au bout des doigts, Les gens qui ont un grand maniement d' argent, en retiennent toujours quelque peu.

Fig., Mettre la main sur la conscience, Examiner de bonne foi si l' on a fait tort à quelqu' un, si l' on a commis quelque injustice. On dit, dans le même sens, À une personne qu' on presse d' avouer la vérité, Allons, mettez la main sur la conscience, et dites-nous au juste ce qui en est.

Fig., Prêter la main à quelque chose, Aider à le faire, y participer. Il a prêté la main à ce vol, à cet enlèvement.

Fig., S' arracher des mains quelqu' un, quelque chose, Rechercher, se disputer le plaisir d' avoir telle personne, telle chose. C' est un homme aimable que l' on s' arrache des mains. Tout le monde s' arrache des mains cette nouvelle brochure.

Fig. et fam., Se laver les mains de quelque chose, Déclarer qu' on en est innocent, qu' on n' y a point participé. On a fait cette démarche contre mon avis, cet homme a été condamné contre mon sentiment, je m' en lave les mains.

Se présenter les mains vides, N' avoir pas d' argent à donner, de présent à faire, dans une occasion où l' argent, les présents seraient utiles pour obtenir ce qu' on sollicite.

Fig., Se tenir par la main, Être d' intelligence. Ils se tiennent tous par la main. On dit aussi, dans un sens analogue, Se donner la main.

Fig. et fam., Sortir des mains de quelqu' un, Échapper à quelqu' un par qui l' on est retenu. Cet homme en a toujours pour une heure à vous entretenir, on ne sort pas de ses mains. On dit dans le même sens, On ne peut pas s' arracher de ses mains.

Tendre la main, Demander l' aumône. On le dit, par extension, De celui qui mendie des places, des grâces.

Fig., Tendre la main à quelqu' un, Lui offrir du secours, le secourir.

Fig., Tenir la main à quelque chose, Veiller de près à ce qu' on l' exécute, à ce qu' on l' exécute bien.

MAIN

MAIN en termes d' Équitation, s' emploie dans plusieurs phrases ou locutions, dont quelques-unes passent du propre au figuré.

Ce cheval est bien fait de la main en avant, Il a la tête et l' encolure belles. Il est mal fait de la main en arrière, Il est mal fait de la croupe, du train de derrière.

Ce cheval est entier à une main, Il n' a de disposition à tourner que d' un côté. Il tourne à toutes mains, Il prend facilement toutes les allures, le pas, le trot, le galop.

Ce cheval est sous la main, se dit D' un cheval de carrosse attelé ou accoutumé de l' être, sous la main droite du cocher. Il est hors de la main, Il est sous la main gauche du cocher.

Cheval de main, Cheval mené par un valet monté sur un autre cheval.

Main de la lance, La main droite du cavalier. Main de la bride, La main gauche.

Changer de main, Porter la tête du cheval d' une main à l' autre, pour le faire aller à droite ou à gauche.

Tenir la main à un cheval, Hausser la main de la bride, pour le conduire à sa volonté.

Fig., Tenir la main haute à quelqu' un, Le traiter avec sévérité, sans lui rien passer. Tenir la main haute dans une affaire, Se rendre difficile sur les conditions.

Lâcher, rendre la main à un cheval, Lui lâcher la bride.

Fig., Lâcher la main à quelqu' un, Lui donner plus de liberté qu' à l' ordinaire. Lâcher la main dans une affaire, Céder de ses prétentions, rabattre du prix qu' on demandait.

Mener un cheval haut la main, Tenir la main des rênes haute, pour le soutenir, pour l' empêcher de butter, de tomber, ou pour lui donner la facilité de lever le devant, de faire des courbettes.

Fig. et adv., Haut la main, Avec autorité, en surmontant tous les obstacles, avec promptitude. J' en viendrai à bout haut la main. Il l' a emporté haut la main sur tous ses concurrents.

Partir de la main, se dit D' un cheval qui part légèrement et prend bien le galop. Un beau partir de la main, L' action d' un cheval qui part de la main, et court en ligne droite avec légèreté et vitesse.

Fig. et fam., Partir de la main, Exécuter avec promptitude, avec empressement, ce qui peut être utile ou agréable à quelqu' un.

Ce cheval bat à la main, Il secoue la tête et lève le nez. Il tire à la main, Il résiste aux efforts du cavalier. Il force la main, Il s' emporte malgré le cavalier. Il pèse à la main, Il a la tête pesante, ou Il s' appuie sur le mors de manière à lasser la main du cavalier. On dit, dans un sens analogue, Ce cheval est lourd, dur, pesant à la main; et, dans un sens contraire, Ce cheval est léger, est sensible à la main.

Fig. et fam., Peser à la main, Être à charge, ennuyeux, incommode par sa stupidité, par la pesanteur de son esprit.

MAIN

MAIN en Jurisprudence, s' emploie dans un certain nombre de phrases et de locutions.

Lever la main, Lever la main vers le ciel, pour jurer et affirmer par serment.

Saisir entre les mains de quelqu' un, S' opposer à la délivrance des deniers qui sont entre ses mains. Il a saisi entre les mains de tous les débiteurs.

Fig., Donner d' une main et retenir de l' autre, Faire donation de quelque chose, sans néanmoins s' en dessaisir.

Se payer par ses mains, S' indemniser sur ce qu' on a en sa possession, et qui appartient à un débiteur.

Vider ses mains, Se dessaisir d' une somme qu' on a entre les mains, et la payer à qui il est ordonné par la justice. Cet homme a été condamné à vider ses mains.

Plaider la main garnie, les mains garnies, Plaider pour une chose dont on jouit pendant le procès.

Sans main mettre, Sans travailler et sans faire de frais. C' est un bon revenu que les bois, que les prés, cela vient sans main mettre.

En Jurisprudence féodale, Ce vassal ne doit que la bouche et les mains à son seigneur, se disait D' un vassal qui ne devait à son seigneur que la foi et l' hommage, sans être tenu à aucune redevance. Réception par main souveraine, Jouissance provisoire d' un fief, que le juge royal accordait au vassal, quand la suzeraineté était litigieuse. Ce fief est dans la main du roi, du seigneur, se disait Lorsqu' un fief qui relevait du roi ou d' un seigneur suzerain, avait été saisi faute d' aveu.

MAIN

MAIN à certains Jeux de cartes, s' emploie figurément, dans diverses acceptions. Ainsi on dit:

Avoir la main, Être le premier à jouer.

Donner la main, Céder à son adversaire l' avantage de cette primauté.

Perdre la main, Perdre cet avantage, pour avoir mal donné les cartes.

Avoir la main, faire la main, Donner les cartes. Quand on fait une mauvaise main au vingt et un, on peut perdre beaucoup. Ma main ne m' a rien valu. J' ai gagné beaucoup sous votre main.

Fig. et pop., Il a la main chaude, se dit De celui qui gagne plusieurs mains de suite, à certains jeux où le gagnant fait toujours.

Faire une main, Faire une levée, prendre une carte de son adversaire avec une carte supérieure. J' ai fait deux mains, trois mains, quatre mains. On dit dans le même sens: Lever une main. Avoir une main, deux mains, trois mains, etc. Combien avons-nous de mains? Il a déjà trois mains, prenez garde qu' il ne fasse la quatrième. Etc.

MAIN

MAIN se dit figurément, pour Écriture, caractère d' écriture d' une personne. Avoir une belle main, une bonne main. Imiter la main de quelqu' un. Je reconnais sa main. Voyez, est-ce là sa main? Il n' a pas encore la main bien formée.

MAIN

MAIN se dit aussi en parlant De mariage, comme dans ces phrases: Offrir, proposer, donner sa main à quelqu' un, Lui proposer de l' épouser, l' épouser. Accepter, refuser la main de quelqu' un. Disposer de sa main.

Mariage de la main gauche, Mariage qu' un prince contracte avec une femme d' un état inférieur, à qui il donne, dans la cérémonie nuptiale, la main gauche au lieu de la main droite. Les enfants qui naissent de ce mariage, n' héritent pas de la dignité et du pouvoir de leur père. On dit, dans le même sens, Épouser une femme de la main gauche.

MAIN

MAIN se dit encore de Cette distinction qui consiste à donner la droite à quelqu' un, soit en s' asseyant, soit en marchant à côté de lui. Donner, ne pas donner, céder la main à quelqu' un. Prétendre la main sur quelqu' un. Ce sens a vieilli.

MAIN

MAIN s' emploie aussi dans plusieurs phrases figurées, où il marque Action, puissance. La main de Dieu se fait reconnaître ici. Il faut s' humilier, s' abaisser sous la main de Dieu. C' est un coup de la main de Dieu, de sa main toute-puissante. Il faut que la main de l' autorité ne se fasse pas trop sentir. Je suis l' oeuvre de ses mains, l' ouvrage de ses mains. Ma fortune, ma vie est dans vos mains, est entre vos mains.

Avoir une main de fer, Avoir une autorité dure et despotique.

Avoir la main légère, User de son pouvoir, de son autorité avec modération. Pour bien gouverner, il faut avoir la main légère.

Avoir la grande main, la haute main, Avoir, en quelque chose, l' autorité supérieure. Adressez-vous à lui pour être placé, c' est lui qui a la grande main, la haute main.

Avoir les mains longues, Avoir de grands moyens de servir ou de nuire. Il est dangereux d' offenser cet homme, il a les mains longues.

Tenir quelqu' un, quelque chose dans sa main, Les tenir en sa puissance, en disposer souverainement. Dieu tient le sort des hommes dans sa main. Il tient cet homme dans sa main, et en fait tout ce qu' il veut. Il tenait la paix dans sa main, il n' a pas voulu la faire.

MAIN

MAIN se dit aussi Des extrémités des animaux, quand il y a un pouce distinct des quatre autres doigts. Les singes ont des mains au lieu de pieds de derrière.

Il se dit même Des pieds de quelques oiseaux, comme les perroquets et les oiseaux de fauconnerie.

Il se dit quelquefois par analogie, en Botanique, Des filaments en forme de vrille par lesquels les plantes sarmenteuses et grimpantes s' attachent aux corps voisins.

MAIN

MAIN se dit aussi d' Une pelle de tôle, à manche de bois très-court, dont on se sert pour prendre et pour porter de la braise, de la cendre, etc.

Il se dit encore d' Une espèce d' anneau de fer à ressort, qui est au bout de la corde d' un puits, et dans lequel on passe l' anse du seau.

Il se dit également de Certains anneaux de fer qui tiennent à la caisse d' un carrosse, et auxquels les soupentes sont attachées.

Il se dit pareillement d' Une sorte d' anneau qui est au devant d' un tiroir, et qui sert à le tirer.

Il se dit en outre d' Un morceau de galon plat attaché au dedans d' un carrosse, et qu' on tient à la main pour se soutenir.

MAIN

MAIN se dit aussi d' Un assemblage de vingt-cinq feuilles de papier. Une main de papier. Le papier se vend à la feuille, à la main et à la rame. Vingt mains font une rame.

Main courante, se dit, dans la Tenue des livres, Du registre appelé autrement Brouillard.

MAIN-D' OEUVRE. s. f.

MAIN-D' OEUVRE. s. f. Façon, travail de l' ouvrier. La main-d' oeuvre de cette rampe, de cette grille a coûté beaucoup. La main-d' oeuvre est fort chère cette année. Ce bijou a plus coûté de main-d' oeuvre que de matière. Il y a plus de main-d' oeuvre que de matière dans ce bijou.

MAIN-FORTE. s. f.

MAIN-FORTE. s. f. Assistance qu' on donne à quelqu' un pour exécuter quelque chose. Il se dit plus ordinairement Du secours qu' on prête à la justice, afin que la force demeure à ses agents, et que ses ordres soient exécutés. Donner, prêter main-forte à l' exécution des lois, des jugements, des ordonnances. Demander main-forte.

MAINLEVÉE. s. f.

MAINLEVÉE. s. f. T. de Jurispr. Acte judiciaire ou volontaire qui lève l' empêchement résultant d' une saisie, d' une opposition, d' une inscription. Demander, obtenir, accorder mainlevée d' une saisie-arrêt, d' une saisie-exécution, d' une saisie réelle.

MAINMISE. s. f.

MAINMISE. s. f. T. de Jurispr. féod. Saisie. Il y avait mainmise par défaut de foi et hommage.

Fig. et fam., User de mainmise, Mettre la main sur quelqu' un, le frapper. Il a vieilli.

MAINMORTABLE. adj.des deux genres

MAINMORTABLE. adj.des deux genres T. de Jurispr. Qui est sujet au droit de mainmorte. Anciennement les paysans de quelques provinces de France étaient mainmortables.

Il se disait aussi Des corps et communautés dont les biens, étant inaliénables, ne donnent pas ouverture aux droits de mutation.

MAINMORTE. s. f.

MAINMORTE. s. f. T. de Jurispr. État des vassaux qui, en vertu d' anciens droits féodaux, étaient attachés à la glèbe, et privés de la faculté de disposer de leurs biens. La mainmorte, soit personnelle, soit réelle ou mixte, est abolie dans presque toute l' Europe.

Gens de mainmorte, se disait Des corps et des communautés qui, nonobstant les diverses manières dont les individus s' y succèdent, sont considérés comme perpétuels et formant toujours la même corporation. Les gens de mainmorte ne produisent aucun droit de mutation par mort.

Biens en mainmorte, tombés en mainmorte, Biens qui sont en la possession de gens de mainmorte.

MAINT, AINTE. adj. collectif

MAINT, AINTE. adj. collectif Plusieurs. Maint homme. Mainte femme. Dans quelques locutions, on l' emploie indifféremment au singulier ou au pluriel. Mainte fois. Maintes fois. Souvent il se répète. Par maints et maints travaux. Il m' a fait mainte et mainte difficulté. Il est familier.

MAINTENANT. adv. de temps

MAINTENANT. adv. de temps À présent, à cette heure, aujourd' hui, au temps où nous sommes. J' ai achevé l' ouvrage que vous m' aviez demandé; que voulez-vous maintenant que je fasse? Revenez, maintenant je ne puis vous recevoir.

MAINTENANT QUE. loc. conjonctive

MAINTENANT QUE. loc. conjonctive Maintenant que nous sommes seuls, je vais vous parler librement.

MAINTENIR. v. a.

MAINTENIR. v. a. Tenir ferme et fixe. Cette barre de fer maintient la charpente.

Il se dit plus ordinairement au sens moral, et signifie, Conserver dans le même état. Il vous a nommé à cette place, il vous y maintiendra. Il a été maintenu en possession par arrêt de la cour. Maintenir les lois, l' exécution des lois. Maintenir l' ordre, la discipline. Maintenir quelqu' un dans les bonnes grâces d' un autre. Que Dieu vous maintienne dans cette bonne disposition.

MAINTENIR

MAINTENIR signifie aussi, Affirmer, soutenir. Je vous maintiens que cela est vrai. Je le maintiendrai partout. Je maintiens que cette opinion est fausse.

MAINTENIR

MAINTENIR s' emploie souvent avec le pronom personnel; et alors il signifie, Demeurer dans le même état. Toutes ces pièces de charpente se maintiennent bien. Ce cheval ne maigrit point, il se maintient. Ce vieillard se maintiendra longtemps.

Il se dit aussi au sens moral. Toutes les lois se maintiennent en vigueur dans ce royaume. La discipline s' y est toujours maintenue. Se maintenir dans ses conquêtes. Se maintenir dans les bonnes grâces de quelqu' un.

MAINTENU, UE. participe

MAINTENU, UE. participe

MAINTENUE. s. f.

MAINTENUE. s. f. T. de Jurispr. Confirmation, par jugement, dans la possession d' un bien ou d' un droit litigieux. On voulait m' obliger à déguerpir, mais j' ai eu arrêt de maintenue.

Maintenue provisoire, ou Récréance, se dit par opposition à Pleine maintenue, ou Maintenue définitive.

MAINTIEN. s. m.

MAINTIEN. s. m. Conservation. Le maintien de l' ordre, de la discipline, de l' autorité publique. Veiller au maintien des lois. Les bonnes moeurs contribuent au maintien de la société.

MAINTIEN

MAINTIEN signifie aussi, Contenance, air du visage, habitude du corps. Grave, noble, bon maintien. Maintien sérieux. Prendre, avoir, garder, conserver un maintien décent, modeste, recueilli. On voit à son maintien qu' il a été bien élevé.

N' avoir point de maintien, Avoir l' air gauche et embarrassé.

MAIRAIN. s. m.

MAIRAIN. s. m. Voyez MERRAIN.

MAIRE. s. m.

MAIRE. s. m. Le premier officier municipal d' une ville, d' une commune. Le maire de Bordeaux. À Paris, il y a douze maires.

Adjoint du maire, Officier municipal qui assiste le maire dans ses fonctions, et qui peut le remplacer en cas d' absence ou de maladie.

Maire du palais, Le principal officier qui avait l' administration des affaires de l' État, sous les rois de la première race. Maire du palais d' Austrasie, de Neustrie. Il fut maire du palais sous tel roi.

MAIRIE. s. f.

MAIRIE. s. f. Office de maire. La mairie de Bordeaux.

Il signifie aussi, Le temps durant lequel on exerce cette fonction. Pendant sa mairie.

Il signifie encore, Le bâtiment où se tient l' administration municipale. Aller à la mairie pour demander un passe-port.

Mairie du palais, Dignité de maire du palais. Pépin avait été élevé à la mairie du palais.

MAIS. conjonct. adversative

MAIS. conjonct. adversative Il sert à marquer Opposition, exception, différence. Il est fort honnête homme, mais il est un peu brutal. Il est riche, mais avare. Vous pouvez faire ce marché, mais prenez garde qu' on ne vous trompe. Elle n' est pas aussi jolie que sa soeur, mais elle est plus spirituelle.

Il s' emploie aussi pour rendre raison de quelque chose dont on veut s' excuser. Il est vrai, je l' ai maltraité, mais j' en avais sujet.

Il sert encore à marquer L' augmentation ou la diminution. Non-seulement il est bon, mais encore il est généreux. Non-seulement il est pauvre, mais il est criblé de dettes, mais de plus il est criblé de dettes. Non-seulement il a eu ce tort, mais bien plus, mais, qui plus est, il s' en est vanté. Sa puissance n' est pas diminuée, mais bien plutôt elle est accrue. Cette femme est bien faite, mais elle n' est pas grande.

MAIS

MAIS s' emploie aussi, dans la conversation, au commencement d' une phrase qui a quelque rapport à ce qui a précédé. Mais, ne cesserez-vous jamais de parler de ces choses-là? Mais, dites-nous, quand est-ce que vous nous satisferez? Mais, ne vous ôterez-vous pas de là? Mais, pourquoi vous en prenez-vous à moi? Mais encore, mais enfin, que dites-vous de cela? Mais, qu' ai-je fait? Mais, qu' ai-je dit? Mais, qu' avez-vous dit, qu' avez-vous fait?

Il sert quelquefois de transition pour revenir à un sujet qu' on avait laissé, ou simplement pour quitter celui dont on parle. Mais revenons à notre propos. Mais c' est trop parler de cela. Mais il est temps de finir. Mais encore faut-il s' entendre.

Il est quelquefois adverbe, dans le langage familier; et alors il se joint toujours au verbe pouvoir par une négation ou par une interrogation. Je n' en puis mais, Ce n' est pas ma faute, je n' en suis pas la cause. Si le fils a fait une faute, le père n' en peut mais. En puis-je mais de vos sottises? Si cela est arrivé, en puis-je mais?

MAIS

MAIS se prend quelquefois substantivement, pour signifier, Objection, difficulté. Il ne loue guère sans quelque mais. Il y a toujours avec lui des si et des mais.

MAÛS. s. m.

MAÛS. s. m. Voyez Blé de Turquie.

MAISON. s. f.

MAISON. s. f. Bâtiment servant de logis, d' habitation, de demeure. Maison commode, bien logeable. Belle, grande maison. Maison à porte cochère. Maison basse. Maison élevée, exhaussée. Maison à un étage, à plusieurs étages. Maison neuve. Vieille maison. Maison de brique, de pierre de taille. Maison entre cour et jardin. Maison sur la rue. Voilà une maison bien placée. Une maison en bel air. Une maison située en telle rue. Bâtir, abattre, démolir une maison. Maison des champs. Maison de campagne, de plaisance, de ville. Maison à louer, à vendre. Les fondements, les gros murs, la couverture d' une maison. Le devant, le derrière d' une maison. Les divers appartements d' une maison. La distribution des appartements de cette maison est commode. Il occupe le haut de la maison. Au bout du terme il faut qu' il vide la maison. Il va de maison en maison. Sa maison est ouverte à tous venants. Il ne sort point, il ne bouge point de la maison.

Fam., Garder la maison, Rester chez soi, ne pas sortir.

Prov., Il est fait comme un brûleur de maisons, se dit D' un homme mal habillé et tout en désordre.

Prov. et fig., Charbonnier est maître dans sa maison, Chacun vit chez soi comme il lui plaît.

Prov. et fig., Par-dessus les maisons, se dit en parlant De choses exorbitantes, excessives, exagérées. Il fait des demandes, il a des prétentions par-dessus les maisons.

Maison royale, Maison qui appartient au roi, et où il peut habiter avec sa cour. Fontainebleau, Compiègne, sont des maisons royales.

Maison garnie, Maison où on loue des chambres, des appartements meublés. Tenir maison garnie. Loger en maison garnie.

Maison d' éducation, Maison où l' on prend en pension des enfants, pour les instruire.

Maison de santé, Maison où l' on prend en pension des malades ou des valétudinaires, pour les traiter.

Maison de jeu, Maison ouverte au public, où l' on joue à des jeux de hasard.

Maison de prêt, Maison où l' on prête de l' argent, sur des effets déposés en nantissement.

Maison de commerce, Maison où l' on fait le trafic de marchandises. Il vient d' ouvrir une maison de commerce. En ce sens, on dit quelquefois simplement Maison. Ce commerçant a une maison à Paris, et une à Bordeaux. On dit, Maison de banque, lorsqu' il s' agit Du trafic de l' argent.

Maison de commission, Maison d' un négociant qui fait la commission.

Maison de ville, maison commune, L' hôtel où s' assemblent les officiers municipaux. Il était allé à la maison de ville, à la maison commune.

Maison d' arrêt, maison de détention, maison de force, maison de correction, Lieux légalement et publiquement désignés pour recevoir ceux qu' on vient d' arrêter, ou ceux qui ont été condamnés à la détention.

Maison de charité, Maison où l' on donne des secours à la classe indigente.

La maison de Dieu, L' église. Il faut entrer avec respect dans la maison de Dieu.

Prov. et pop., C' est la maison de Dieu, on n' y boit ni on n' y mange, se dit D' une maison où l' on ne donne à manger à personne.

Petites-Maisons. Nom donné, autrefois, à un hôpital de Paris, où l' on renfermait des aliénés.

Prov., Il est à mettre aux Petites-Maisons, c' est un échappé des Petites-Maisons, C' est un homme sans raison, qui fait ou qui dit des choses folles.

Prov. et fig., Ce sont les Petites-Maisons ouvertes, se dit en parlant D' un trait de folie.

Petite maison, se disait autrefois d' Une maison ordinairement située dans un quartier peu fréquenté, et destinée à des plaisirs secrets. Il leur a donné à dîner dans sa petite maison.

Fig., en termes d' Astrologie, Les douze maisons du soleil, Les douze signes du zodiaque.

MAISON

MAISON signifie aussi, par extension, Le ménage, tout ce qui a rapport aux affaires domestiques. Tenir, lever maison. C' est elle qui tient la maison, qui a soin de la maison. Elle gouverne bien sa maison. Elle entend parfaitement tous les détails d' une maison. Ce petit revenu leur suffit pour faire aller, pour faire rouler la maison. Sa maison est bien ordonnée, bien réglée. Il a une maison bien dispendieuse, bien lourde.

Avoir une bonne maison, Donner souvent à manger. Avoir un grand état de maison, Avoir un grand luxe de table, d' ameublement, beaucoup de domestiques, de chevaux, etc.

Faire bien les honneurs de sa maison, Bien recevoir ceux qu' on invite.

Faire une bonne maison, Amasser beaucoup de bien, se mettre en état de bien établir sa famille.

MAISON

MAISON se dit encore de Ceux qui demeurent et vivent ensemble dans une maison, qui y composent une même famille. Il est aimé de toute la maison. Il est l' ami de la maison. Toute la maison s' est réjouie de son arrivée. Il est de la maison. Toutes les maisons honnêtes de la ville lui sont fermées. Il m' a introduit dans une maison fort agréable. Le maître, la maîtresse, l' enfant, le fils, la fille de la maison. Quitter la maison paternelle.

Il se prend, quelquefois, pour Les gens attachés au service d' une maison. Un valet et deux servantes composent toute sa maison.

Faire sa maison, Rassembler tout ce qui forme un état de maison, en domestiques, en chevaux, en équipages, etc. Cela ne se dit que Des princes et des personnes élevées en dignité. Cet ambassadeur s' occupe à faire sa maison. La maison de ce prince n' est pas encore faite.

Fam., Faire maison nette, Renvoyer à la fois tous ses domestiques; et, Faire maison neuve, En prendre d' autres.

Les gens de la maison, Les domestiques attachés au service d' une maison en particulier; et, Les gens de maison, en général, Les personnes dont l' état est de servir comme domestiques.

Maison du roi, Les officiers de la chambre, de la garde-robe, de la bouche, et autres, attachés au service personnel du roi.

Maison militaire du roi, maison du roi, ou simplement, La maison, Les troupes destinées à la garde de la personne du roi. La maison partit pour l' armée. Dans ce combat, la maison du roi décida la victoire.

MAISON

MAISON signifie figurément, Race, famille. Il ne se dit que Des familles nobles et illustres. Maison ancienne. Grande maison. Maison souveraine. La maison de France, d' Autriche, de Hanovre. Soutenir l' honneur de sa maison.

La maison royale, Les princes du sang. Un prince, une princesse de la maison royale.

Cette maison est éteinte, finie, Le dernier de la race est mort.

Relever sa maison, Acquérir des biens et des honneurs qui rendent à la famille dont on sort, les avantages qu' elle avait perdus.

Un homme, une femme, un enfant, une fille de bonne maison, De noble et ancienne race. Ce jeune homme sent son enfant de bonne maison, Il a les manières nobles.

Fig. et fam., Traiter, accommoder quelqu' un en enfant, en fils de bonne maison, Le châtier comme il le mérite.

MAISON

MAISON se dit aussi d' Une compagnie, d' une communauté d' ecclésiastiques, de religieux. Il était docteur de la maison et société de Sorbonne.

MAISONNÉE. s. f. collect.

MAISONNÉE. s. f. collect. Tous les gens d' une famille qui demeurent dans une même maison. On a mené en prison toute la maisonnée. Toute la maisonnée est venue dîner chez moi. Il est populaire.

MAISONNETTE. s. f.

MAISONNETTE. s. f. Diminutif de Maison. Maison basse et petite. Il a fait bâtir une maisonnette. Il est logé dans une maisonnette.

MAÚTRE. s. m.

MAÚTRE. s. m. Celui qui a des sujets, des domestiques, des esclaves. Bon maître. Mauvais maître. Rude maître. Maître fâcheux. Chercher maître. Servir son maître. Ce laquais a changé de maître. Il a perdu son maître. Cet esclave s' est sauvé de chez son maître.

Fam., Avoir bon maître, Être au service ou dans la dépendance d' un homme puissant par qui l' on peut être protégé.

Fig. et fam., Chercher maître, Ne pas savoir encore de quel parti on se rangera, quelle opinion on adoptera, soit en politique, soit en religion, etc. Ses sentiments ne sont pas encore arrêtés, il cherche maître.

Prov., par une façon de parler empruntée de l' Écriture, Nul ne peut servir deux maîtres, Il est difficile de vaquer à deux emplois à la fois, de mener de front deux affaires, etc.

Prov., Tel maître, tel valet, Les valets prennent les habitudes de leurs maîtres.

Prov. et fig., Qui a compagnon, a maître, On est souvent obligé de céder aux volontés de ses associés, des personnes avec qui l' on vit.

Mon maître, le roi mon maître, l' empereur mon maître, etc. Expressions qu' emploient ordinairement les ambassadeurs ou autres agents d' un souverain, en pays étranger, lorsqu' ils parlent de lui.

MAÚTRE

MAÚTRE signifie aussi, Celui qui commande, qui domine, soit de droit, soit de fait. Dieu est le maître de l' univers. César se rendit maître de la république. Ayant battu les ennemis, il fut le maître de la campagne, il resta maître du champ de bataille. Agir, parler en maître. Chacun est maître, le maître chez soi. Maître de maison. Le maître de la maison.

Heurter, frapper en maître, Frapper à la porte d' une maison plusieurs coups de suite, ou seulement un coup très-fort. On dit de même, Sonner en maître.

Se rendre maître d' une place, d' une province, d' un poste, S' en emparer par la force, par la conquête.

Se rendre maître des esprits, des coeurs, Prendre de l' empire sur les esprits, gagner les coeurs.

Se rendre maître de la conversation, Y jouer le principal rôle, la diriger sur le sujet qu' on préfère.

Se rendre maître du feu, Arrêter les progrès d' un incendie. Être maître du feu, S' être assuré que le feu ne fera plus de progrès.

Être maître de ses passions, Les dompter, les vaincre. Être maître de soi, Se posséder. Il a été bien maître de lui dans cette occasion.

Cet écrivain, cet orateur, ce poëte est maître de son sujet, est maître de sa matière, Il la possède, et il est en état de la bien traiter.

Ce chanteur est maître de sa voix, Il la dirige avec facilité.

Être le maître, être maître de faire quelque chose, Avoir la liberté, le pouvoir de faire quelque chose. Vous êtes maître de choisir. Vous êtes le maître de venir chez moi quand il vous plaira. Vous êtes le maître d' y aller ou de n' y pas aller. On dit absolument, Vous êtes bien le maître; et par civilité, Nous irons où il vous plaira, où vous voudrez, vous êtes le maître.

Prov., Trouver son maître, Avoir affaire à quelqu' un de plus fort, de plus habile que soi. C' était un querelleur, mais il a trouvé son maître. Il passait pour le plus habile joueur d' échecs de cette ville, mais il a trouvé son maître.

Vous êtes mon maître, se dit À celui par qui l' on a été vaincu, à un jeu, dans quelque exercice. On dit, à peu près dans le même sens: En musique, les Italiens sont nos maîtres. Les anciens sont nos maîtres en beaucoup de choses. Etc.

MAÚTRE

MAÚTRE signifie encore, Propriétaire. Il est maître de cette terre, de ce château. Qui est le maître de ce cheval? J' ai trouvé un cheval qui n' avait point de maître. Ce chien a tout de suite reconnu la voix de son maître.

Prov., L' oeil du maître, La surveillance, la sollicitude du propriétaire. Il n' y a rien de tel que l' oeil du maître. L' oeil du maître serait nécessaire.

Fam., Il trouvera maître, se dit D' un cheval égaré, d' un bijou perdu, etc., et signifie, Il y aura quelqu' un qui le réclamera, ou qui se l' appropriera.

Prov., L' argent n' a point de maître, Rien ne fait connaître à qui appartient une pièce de monnaie perdue.

MAÚTRE

MAÚTRE signifie en outre, Celui qui enseigne quelque art ou quelque science. Maître de langue, de langue française. Maître de français, de latin. Maître à danser. Maître de danse, de musique, de harpe, de violon, etc. Maître d' escrime, ou Maître d' armes. Maître de dessin. Il a appris d' un bon maître, sous un bon maître. Il n' a plus besoin de maître. C' est ce maître qui m' a montré les mathématiques. Le maître qui lui apprend à écrire.

Maître ès arts, Celui qui avait reçu, dans une université, les degrés qui donnaient pouvoir d' enseigner les humanités et la philosophie.

Maître de pension, Celui qui prend des enfants en pension pour les instruire.

Maître d' école, Celui dont l' école est destinée à donner aux enfants les connaissances les plus élémentaires. On dit aujourd' hui, Instituteur primaire.

Maître d' étude, Celui qui, dans un collége, surveille les élèves pendant les heures de travail et de récréation.

Fig., Le temps est un grand maître, Avec le temps on apprend beaucoup de choses qu' on ignore, qu' on ne peut prévoir.

Prov., Jurer sur la parole du maître, Adopter aveuglément et soutenir les opinions d' un homme à qui l' on a pour ainsi dire soumis sa raison.

MAÚTRE

MAÚTRE s' est dit aussi de Celui qui, après avoir été apprenti, était reçu avec les formes ordinaires dans quelque corps de métier. Maître cordonnier, tailleur, maçon, charron. Il n' est pas maître. Il est passé maître. Il est fils de maître.

Il se dit encore aujourd' hui Des artisans qui emploient ou dirigent plusieurs ouvriers, qui ont des ateliers, qui font des entreprises, etc. Le devis du maître maçon. Chez quel maître travaille-t-il?

Fig. et fam., Il est passé maître en fourberie, C' est un grand fripon, un grand fourbe.

Maître valet, maître garçon, maître clerc, Celui qui est le premier entre ses compagnons, dans une maison, dans une boutique, dans une étude.

En termes de Marine, Maître d' équipage, ou simplement Maître, Le premier sous-officier de manoeuvre, qui a autorité sur toutes les personnes de l' équipage. On dit aussi, dans des sens analogues, Maître canonnier; maître charpentier; maître calfat; etc. Le maître d' équipage a le pas sur les autres maîtres.

Maître des hautes oeuvres, L' exécuteur de la haute justice, le bourreau. Maître des basses oeuvres, Cureur de retraits, vidangeur.

MAÚTRE

MAÚTRE se joint quelquefois, par exagération et familièrement, à certains termes d' injure. Maître fou. Maître sot. Maître coquin. Maître fripon.

Fam., Un maître homme, un maître sire, Un homme entendu, habile, qui sait se faire obéir, se faire servir.

MAÚTRE

MAÚTRE signifie aussi, Savant, expert en quelque art. Il est grand maître, il est maître en éloquence, en poésie. Je m' en rapporte aux maîtres de l' art. Il écrit en maître. Coup de maître. Main de maître.

Il se dit, particulièrement, Des grands peintres. Les maîtres de l' école française, de l' école vénitienne. Les maîtres italiens et les maîtres flamands se ressemblent peu. Il a beaucoup étudié tel maître. Ce tableau est d' un grand maître. Ce maître est élève de Raphaël.

Les petits maîtres, Certain nombre de graveurs qui sont ainsi désignés dans les catalogues d' estampes.

MAÚTRE

MAÚTRE en termes de Palais et de Pratique, est aussi Un titre qu' on donne aux avocats, aux avoués et aux notaires. Maître N., n' avez-vous rien de plus à dire pour la défense de l' accusé? Par-devant maître un tel et son confrère, notaires à Paris.

Prov. et fig., Compter de clerc à maître (on prononce le C final), Rendre compte des recettes et des dépenses qu' on a faites, sans autre responsabilité que celle de l' exactitude.

Prov. et en mauvaise part, Maître gonin, Homme rusé, fin et adroit. Ce sont des tours de maître gonin.

Pop., Maître aliboron, Homme ignorant, stupide, ridicule, qui ne se connaît en rien. C' est un maître aliboron.

Fig. et fam., Maître Jacques, Homme qui réunit plusieurs emplois dans une maison. Il est à la fois cuisinier, valet de chambre, cocher; c' est un maître Jacques.

Fam., Petit-maître, Jeune homme qui se fait remarquer par une élégance recherchée dans sa parure, par des manières libres et un ton avantageux avec les femmes. C' est un petit-maître. Il fait le petit-maître.

MAÚTRE

MAÚTRE est aussi Le titre des personnes revêtues de certaines charges. Maître des requêtes. Maître des comptes. Maître des cérémonies. Maître de la garde-robe. Maître d' hôtel du roi. On dit aussi: Grand maître des cérémonies. Grand maître de la garde-robe. Grand maître des eaux et forêts. Voyez GRAND.

Maître du sacré palais. Titre d' un religieux dominicain, qui demeure dans le palais du pape, et qui a la principale autorité pour examiner les livres, et pour donner la permission d' imprimer. Ce livre porte l' approbation du maître du sacré palais.

Maître de chapelle, Celui qui est chargé de diriger le chant dans une église, et de former les enfants de choeur. Il se dit quelquefois pour Maître de musique, mais seulement en parlant Des orchestres d' Italie.

MAÚTRE

MAÚTRE est encore Un titre qu' on donne aux chefs des ordres militaires, des ordres de chevalerie. Grand maître de l' ordre de Malte.

Grand maître de l' université de France. Titre donné, à diverses époques, au chef de l' université de France.

MAÚTRE

MAÚTRE se prend quelquefois pour Premier ou principal, en parlant Des choses inanimées qui sont de même nature. Le maître autel. Le maître brin d' une plante.

MAÚTRESSE. s. f.

MAÚTRESSE. s. f. Ce mot a presque toutes les acceptions de celui de Maître. Cette femme est fort bonne maîtresse, elle traite bien ses domestiques. La maîtresse du logis. Elle est dame et maîtresse de ce lieu. La maîtresse d' une hôtellerie, d' une auberge. Rome fut la maîtresse du monde. Cette femme est maîtresse de ses passions, de ses sentiments. Maîtresse de piano, de chant, de dessin, etc. Maîtresse de pension. Maîtresse d' école. Maîtresse lingère. Maîtresse couturière. La maîtresse branche d' un arbre.

Fam., Une maîtresse femme, Une femme habile, intelligente, ferme, qui impose, qui sait prendre de l' ascendant.

Petite-maîtresse, Femme qui est d' une élégance recherchée dans son ton, dans ses manières, dans sa parure, dans son ameublement, etc. Elle a un appartement de petite-maîtresse.

MAÚTRESSE

MAÚTRESSE se dit aussi d' Une fille, d' une veuve recherchée ou promise en mariage, ou simplement aimée de quelqu' un. Il est fort assidu auprès de sa maîtresse.

Il signifie encore, Femme ou fille qui vit avec un homme dans un commerce d' amour et de galanterie. C' est sa maîtresse. Il a eu plusieurs maîtresses.

MAÚTRISE. s. f.

MAÚTRISE. s. f. Qualité de maître. Il se disait autrefois en parlant Des métiers. Il avait acheté la maîtrise.

MAÚTRISE, ou GRANDE MAÚTRISE

MAÚTRISE, ou GRANDE MAÚTRISE se dit de Certaines charges ou dignités. La grande maîtrise de Malte, de Saint-Lazare, de l' ordre Teutonique.

MAÚTRISE

MAÚTRISE se dit aussi, quelquefois, de L' emploi de maître de chapelle dans une église cathédrale.

MAÚTRISER. v. a.

MAÚTRISER. v. a. Gouverner en maître, avec une autorité absolue. C' est une injustice que de vouloir maîtriser ses égaux. Il ne faut pas se laisser maîtriser.

Fig., Maîtriser ses passions, ses sentiments, son coeur, Les dompter, les vaincre, s' en rendre le maître. On dit dans le même sens, avec le pronom personnel, Se maîtriser.

Fig., Maîtriser la fortune, Faire tourner les événements à son avantage, par la force de son caractère ou par l' habileté de sa conduite.

MAÚTRISÉ, ÉE. participe

MAÚTRISÉ, ÉE. participe

MAJESTÉ. s. f.

MAJESTÉ. s. f. Grandeur suprême, caractère auguste qui imprime le respect. La majesté divine. La majesté royale. La majesté des autels. La majesté du trône. La majesté de l' empire romain, du peuple romain. La majesté du sénat. La majesté des lois.

Il se dit, par extension, en parlant Des personnes et des choses qui ont un air de grandeur propre à inspirer de l' admiration, du respect. Elle a dans toute sa personne un air de majesté. N' admirez-vous pas la majesté de ce temple? La majesté de ce lieu. La majesté de son front. Une douce majesté. Il y a de la grandeur, de la majesté dans son style.

MAJESTÉ

MAJESTÉ est aussi Un titre particulier qu' on donne aux empereurs, aux rois, et à leurs épouses. On dit, en leur parlant, Votre Majesté, Vos Majestés; et en parlant d' eux, Sa Majesté, Leurs Majestés. Votre Majesté, sire, a ordonné. Sa Majesté partit de Paris tel jour. Par abréviation, on écrit, V. M., VV. MM., S. M., LL. MM.

Sa Majesté Impériale, L' empereur d' Autriche, que l' on qualifie aussi de Sacrée Majesté, mais seulement quand on lui parle. Sa Majesté Très-Chrétienne, Le roi de France. Sa Majesté Catholique, Le roi d' Espagne. Sa Majesté Très-Fidèle, Le roi de Portugal. Sa Majesté Britannique, Sa Majesté Suédoise, Sa Majesté Danoise, Le roi d' Angleterre, le roi de Suède, le roi de Danemark: on dit aussi, Sa Majesté le roi d' Angleterre, Sa Majesté le roi de Suède, etc.

MAJESTUEUSEMENT. adv.

MAJESTUEUSEMENT. adv. Avec majesté, avec grandeur. Il marche majestueusement. Ces globes qui roulent majestueusement sur nos têtes.

MAJESTUEUX, EUSE. adj.

MAJESTUEUX, EUSE. adj. Qui a de la majesté, de l' éclat, de la grandeur. Un port, un air majestueux. Une taille, une démarche majestueuse. Front majestueux. Temple, dôme majestueux. Style majestueux.

MAJEUR, EURE. adj. comparatif

MAJEUR, EURE. adj. comparatif Qui est plus grand, plus important, plus considérable. La majeure partie.

En Matière ecclésiastique, Ordres majeurs, La prêtrise, le diaconat, le sous-diaconat, par opposition Aux quatre ordres mineurs. Excommunication majeure, Excommunication qui retranche entièrement de l' Église, et de toute communion avec les fidèles, par opposition à Excommunication mineure.

En Musique, Tierce majeure, Tierce composée de deux tons. Ut mi est une tierce majeure. Sixte majeure, Intervalle tel que celui de sol à mi, et Septième majeure, Intervalle tel que celui d' ut à si. On appelle aussi Ton ou mode majeur, Celui où la tierce et la sixte au-dessus de la tonique sont majeures. Ton d' ut, mode majeur. On dit dans le même sens: Un air en majeur; passer du majeur au mineur, du mineur au majeur; et alors Majeur est pris substantivement.

Au Piquet, Tierce majeure, L' as, le roi et la dame de la même couleur. Quarte majeure ou quatrième majeure, quinte majeure, Les quatre, les cinq cartes de suite, à commencer par l' as. On disait autrefois, et l' on dit encore quelquefois, Tierce major, quinte major.

MAJEUR

MAJEUR signifie quelquefois, Grand, important, considérable, absolument et sans comparaison. Une affaire majeure. Un intérêt majeur. Une cause majeure. Cet événement tient à des causes majeures.

Force majeure, Force à laquelle on ne peut résister, événement qu' on ne peut empêcher et dont on n' est pas responsable. C' est un cas de force majeure. Il y a force majeure. Cette expression est principalement usitée en Jurisprudence.

MAJEUR

MAJEUR signifie aussi, en Jurisprudence, Qui a atteint l' âge prescrit par les lois, pour user et jouir de ses droits, et pour pouvoir contracter valablement. Il ne fallait avoir que vingt ans pour être majeur en Normandie. On n' était majeur dans la coutume de Paris qu' à vingt-cinq ans. Actuellement on est majeur à vingt et un ans; on ne peut toutefois contracter mariage, sans le consentement de ses père et mère, que lorsqu' on est majeur de vingt-cinq ans.

MAJEUR

MAJEUR s' emploie substantivement, au pluriel masculin, et signifie alors, Les ancêtres ou les prédécesseurs. Nos majeurs nous ont donné ces exemples de vertu. Dans cette acception, il est vieux.

MAJEURE. s. f.

MAJEURE. s. f. T. de Logique. La proposition d' un syllogisme, qui contient le grand terme ou l' attribut de la conclusion. Je vous accorde la majeure, et vous nie la mineure.

MAJEURE

MAJEURE s' est dit aussi de L' acte que soutenaient les étudiants en théologie, la deuxième année de leur licence, et qui durait depuis huit heures du matin jusqu' à six heures du soir.

MAJOR. s. m.

MAJOR. s. m. Officier supérieur qui dirige l' administration et la comptabilité d' un régiment, et qui est chargé en outre de tout ce qui concerne le recrutement et l' état civil du corps. Le major du régiment.

Major général, Officier général chargé de remplir ces mêmes fonctions pour toute une armée, ainsi que d' expédier tous les ordres du généralissime, et de rendre compte des opérations: il a immédiatement sous ses ordres des maréchaux de camp qui prennent la qualification d' Aides-majors généraux.

MAJOR

MAJOR se dit aussi d' Un officier supérieur qui, dans une place de guerre, est spécialement chargé des détails du service, sous l' autorité du commandant. Le major de la place. Major de place. L' aide-major de la place.

État-major, se dit, en général, Des officiers et sous-officiers sans troupes. Il se dit aussi Des officiers supérieurs d' un corps de troupes. État-major général, Le corps des officiers généraux de l' armée.

Chef d' état-major, Officier chargé de remplir auprès d' un officier général ayant un commandement supérieur, ou auprès d' un chef de service à l' armée, des fonctions analogues à celles que remplit le major général auprès du généralissime.

État-major de l' artillerie, du génie, Officiers d' artillerie, du génie, qui ne sont point attachés aux régiments de l' arme.

État-major des places, Corps des officiers, sous-officiers et caporaux ou brigadiers employés au commandement et au service des places de guerre.

Corps de l' état-major, Corps d' officiers destinés à remplir les fonctions de chefs d' état-major, d' aides-majors généraux et d' aides de camp, ou à seconder les officiers de ces divers grades.

État-major, signifie aussi, Le lieu où sont les bureaux de l' état-major. Aller faire viser sa feuille de route à l' état-major.

Adjudant-major, Officier chargé de commander et de surveiller le service dans un régiment, ainsi que de diriger l' exécution des manoeuvres.

Chirurgien-major, Le premier chirurgien d' un régiment. Aide-major, Chirurgien adjoint au chirurgien-major.

Tambour-major, Celui qui commande et dirige les tambours d' un régiment. On dit dans un sens analogue, Trompette-major.

Sergent-major, Le premier des sous-officiers d' une compagnie.

Ronde-major, Celle que fait le major.

Au Jeu de piquet, Tierce major, quinte major. Voyez MAJEUR.

MAJORAT. s. m.

MAJORAT. s. m. Immeuble inaliénable attaché à la possession d' un titre de noblesse, et qui passe avec ce titre à l' héritier naturel ou adoptif du titulaire. Constituer, fonder, établir un majorat.

MAJORDOME. s. m.

MAJORDOME. s. m. Mot tiré de l' italien, et qui signifie, Maître d' hôtel. On l' emploie en parlant Des officiers qui servent en cette qualité à la cour de Rome, dans les autres cours d' Italie, et en Espagne. Le majordome du pape. Le majordome du roi, de la reine d' Espagne.

MAJORITÉ. s. f.

MAJORITÉ. s. f. La pluralité des votants, des suffrages, dans une assemblée délibérante, dans un corps politique; des individus, dans un pays, dans une nation. Les questions se décident par la majorité des suffrages. La majorité des Français.

Majorité absolue, Celle qui se compose de la moitié des voix, plus une; Majorité relative, Celle qui se forme simplement de la supériorité du nombre des voix obtenues par un des concurrents.

MAJORITÉ

MAJORITÉ signifie aussi absolument, Le parti qui, dans une assemblée, réunit ordinairement le plus grand nombre de suffrages. Ce député est un membre de la majorité. Il vote toujours avec la majorité. Cette discussion a amené une division dans la majorité ordinaire de l' assemblée.

MAJORITÉ

MAJORITÉ en Jurisprudence, signifie, L' état de celui qui est majeur. Il a atteint l' âge de majorité, ou sa majorité. On remit cette affaire à la majorité du roi.

MAJORITÉ

MAJORITÉ signifie aussi, La place de major. Le roi lui donna la majorité de tel régiment. Aide-majorité. Dans ce sens, il est vieux.

MAJUSCULE. adj.des deux genres

MAJUSCULE. adj.des deux genres T. d' Écriture et d' Imprim. Il n' est usité que dans ces expressions, Lettre majuscule, caractère majuscule, Grande lettre, lettre capitale.

Il est quelquefois substantif féminin. La première lettre d' un nom propre doit toujours être une majuscule. Grande majuscule. Petite majuscule.

MAKI. s. m.

MAKI. s. m. Animal de l' ordre des Quadrumanes, qui ressemble au singe par le corps, les jambes et les pieds, et qui a le museau allongé comme le renard. Joli maki. Maki fort adroit.

MAL. s. m.

MAL. s. m. Ce qui est contraire au bien, ce qui est mauvais, nuisible, désavantageux, préjudiciable, etc. Il n' y a pas de bien sans quelque mélange de mal. Le mal et le bien ne sont pas toujours compensés l' un par l' autre. Dieu dispense les biens et les maux. L' esclavage est le plus grand des maux. La vie est un enchaînement de biens et de maux. L' amitié adoucit tous les maux. Mal physique. Mal moral. Les philosophes ne sont pas d' accord sur l' origine du mal. Il a souffert tous les maux du corps et de l' âme. Rendre le bien pour le mal. Faire du mal, souhaiter du mal, vouloir mal à quelqu' un. Il m' en veut mal, il m' en veut mal de mort. Je ne lui veux ni bien ni mal. Ce petit événement a causé un grand mal. Prévenir, arrêter, faire cesser, réparer le mal. On soulage ses maux en les racontant. Cela ne fait ni bien ni mal. Dieu vous garde, vous préserve de mal. Si vous le fréquentez, il vous en arrivera mal, il vous en prendra mal, mal vous en prendra. Quel mal lui ai-je fait en disant cela? De deux maux il faut éviter le pire. Il a eu plus de peur que de mal.

Prov., Mal d' autrui n' est que songe, On est peu touché du malheur des autres.

MAL

MAL signifie aussi, Ce qui est contraire à la vertu, à la probité, à l' honneur. Il faut éviter le mal et faire le bien. Il est enclin, endurci au mal. Il ne faut point faire un mal pour qu' il en arrive un bien. Il vaut mieux prévenir le mal que d' être réduit à le punir. Faire le bien et le mal sans discernement. Il y a du mal, il n' y a pas de mal, il n' y a pas grand mal à cela. Quel mal y a-t-il à cela? La science du bien et du mal.

Induire quelqu' un à mal, Le porter à malfaire.

Mettre une femme à mal, La séduire.

Penser à mal, Avoir quelque intention maligne ou mauvaise. J' ai dit cela sans penser à mal. Il se retirait sans penser à mal, quand on est venu l' entraîner dans cette fâcheuse affaire.

MAL

MAL signifie encore, Douleur physique, maladie. Je sens bien du mal. Vous me faites mal. Avoir mal à la tête, un grand mal à la tête, un grand mal de tête. La tête me fait mal. Mal aux yeux. Mal d' yeux. Mal aux dents. Mal de dents. Mal aux oreilles. Mal d' oreilles. Mal d' estomac, de ventre, d' entrailles. Mal de jambe. Mal à la jambe. Mal léger, grave, dangereux, invétéré, enraciné, incurable, contagieux, épidémique, endémique, héréditaire. Vieux mal. Où a-t-il pris ce mal? Ce remède guérit bien des maux. Il ne guérira jamais de ce mal-là. Ce n' est pas un petit mal. Chacun sent son mal. Montrez-moi où est votre mal. Depuis quand ce mal-là vous tient-il? Ce mal m' a pris tout à coup, est venu subitement. Ce mal s' en ira comme il est venu. Le remède est pire que le mal.

Mal vénérien, Mal contracté dans un commerce impur. On dit populairement, dans le même sens, Avoir, donner, gagner du mal.

Mal d' enfant, Les douleurs d' une femme qui accouche. Être en mal d' enfant.

Mal caduc, haut mal, L' épilepsie. Il tombe du haut mal.

Mal d' aventure, Mal qui vient ordinairement au bout des doigts, avec inflammation et abcès.

Mal de mer, Indisposition à laquelle beaucoup de personnes sont sujettes lorsqu' elles vont sur mer.

Mal de coeur, Envies de vomir, nausées.

Prov., Aux grands maux les grands remèdes. On le dit au propre et au figuré.

Prov. et fig., Tomber de fièvre en chaud mal, Voir empirer sa position; après un malheur, en éprouver un plus grand.

MAL

MAL signifie aussi, Peine, travail. Il a eu bien du mal à l' armée. On a trop de mal chez ce maître-là. Il a bien du mal à gagner sa vie. Il se donne bien du mal pour nourrir sa famille.

Au sens moral, Avoir du mal, bien du mal à faire une chose, La faire avec répugnance, avec chagrin. Il a eu bien du mal à vous quitter.

MAL

MAL signifie en outre, Dommage, perte, calamité. La gelée a tout perdu, il y a encore plus de mal que l' on ne croit. On disait que les ennemis avaient désolé toute la province, mais le mal n' est pas si grand qu' on le faisait.

Il signifie également, Inconvénient. C' est un mal que vous n' ayez pas écrit plus tôt cette lettre. Cette maison est agréable, le mal est qu' on y trouve quelquefois mauvaise compagnie.

MAL

MAL signifie, dans plusieurs locutions, Discours désavantageux tenu sur quelqu' un, ou Interprétation défavorable et fausse donnée à quelque chose. Dire du mal de son prochain. Il a dit du mal, beaucoup de mal de moi. C' est un homme qui prend tout en mal. Il a pris en mal, tourné en mal, expliqué en mal les choses obligeantes qu' on lui disait.

MAL

MAL s' emploie aussi comme adverbe, et alors il signifie, De mauvaise manière, autrement qu' il ne faut, qu' il ne convient, qu' on ne désirerait. Cette affaire va mal. Il a mal fait ses affaires. Il a mal réussi. Que cela est mal fait, mal tourné! J' ai mal entendu. Il chante, il écrit, il parle mal. Il est mal, il se tient mal à cheval. Il est mal dans ses affaires. Ses affaires vont de mal en pis. Mal vu, mal pensé, mal dit, mal interprété. Mal à propos.

Prendre mal une chose, S' en offenser. Il a mal pris la réponse qu' on lui a faite.

Prendre mal un passage, N' en pas saisir le véritable sens. Le traducteur a mal pris ce passage de Cicéron.

Se trouver mal, Tomber en faiblesse, en défaillance. Il signifie aussi, Éprouver du malaise; comme on dit, dans un sens contraire, Se trouver bien.

Se trouver mal d' une chose, En éprouver du dommage, de l' inconvénient. Il se trouvera mal de n' avoir pas suivi mes conseils.

Être mal avec quelqu' un, Être brouillé avec lui.

Être mal, Être sérieusement malade. Être fort mal, Être en grand danger de mourir. Être au plus mal, Être dans un état désespéré.

MAL

MAL est adjectif dans les locutions: Bon gré, mal gré; Bon an, mal an. Il a servi de même à former les mots Malheur, Malefaim, etc.

MALACHITE. s. f.

MALACHITE. s. f. (On prononce Malakite.) Pierre opaque, mamelonnée et d' un beau vert, qui est susceptible de poli. La malachite est un minerai de cuivre.

MALACIE. s. f.

MALACIE. s. f. T. de Médec. Dépravation du goût, désir plus ou moins grand de certains aliments inusités ou même dégoûtants. La malacie est une maladie des femmes grosses.

MALACTIQUE. adj.des deux genres

MALACTIQUE. adj.des deux genres T. de Médec. Il se dit Des médicaments émollients. Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin.

MALADE. adj.des deux genres

MALADE. adj.des deux genres Qui éprouve, qui souffre quelque altération dans sa santé. Bien malade. Fort malade. Légèrement, gravement, dangereusement malade. Malade à la mort, à mourir. Il est malade d' un mal incurable. Il s' est chagriné, il en est malade. Il est malade de la poitrine, de l' estomac. Il est tombé malade. Il est au lit malade. Il est plus malade de l' esprit que du corps. Il est malade d' imagination.

Avoir l' air malade, Paraître malade.

MALADE

MALADE se dit également Des animaux. J' ai un cheval malade. Mon chien est malade.

Il se dit aussi Des parties du corps. Ne touchez pas son bras malade. Il faut appliquer le remède à la partie malade.

Il se dit, par extension, De plusieurs choses inanimées. Ces plantes, ces arbres sont malades. Ce vin est malade, a la couleur malade.

Il se dit figurément Des corps politiques, des établissements publics ou autres, du coeur, de l' esprit, de l' imagination. Un État est bien malade, quand les citoyens ne s' intéressent plus à la chose publique. Depuis la retraite de cet acteur, le théâtre est bien malade. Cet homme a l' imagination, l' esprit, le coeur malade.

Ironiq. et fam., Vous voilà bien malade, Vous vous plaignez injustement, vous n' avez pas sujet de vous plaindre.

Fam., Il n' en mourra que les plus malades, se dit Pour se moquer d' un danger qui menace plusieurs personnes, et dont on croit pouvoir se tirer sans peine. On dit à peu près dans le même sens, Est bien malade qui en meurt.

MALADE

MALADE s' emploie substantivement, Je viens de voir un malade. C' est un bon, un mauvais malade. Elle est bonne malade. Visiter, guérir, garder les malades. Il y a tant de malades dans cet hôpital. Il fait le malade. Ce médecin a beaucoup de malades.

MALADIE. s. f.

MALADIE. s. f. Altération dans la santé. Maladie légère. Grande, fâcheuse, longue maladie. Maladie grave, dangereuse, incurable, mortelle, compliquée, contagieuse, épidémique, endémique, chronique, aiguë, interne, externe, héréditaire. Maladie cutanée. Maladie honteuse. La cause, les symptômes, le traitement, la crise, la cure, la guérison d' une maladie. Il est guéri de sa maladie. J' ai appris sa mort avant sa maladie. Il relevait de maladie. Il court de fâcheuses maladies cette année. Il a mauvais visage, il couve quelque maladie. Il s' est tellement échauffé, qu' il en a gagné une bonne maladie. Vivre exempt de maladies. Être sujet à une maladie.

Il s' emploie absolument, quand on parle D' une épidémie. Il a la maladie. La maladie est en tel lieu. N' allez pas dans cette ville-là, la maladie y est.

Maladie du pays, Mélancolie profonde et dangereuse, causée par le regret d' être éloigné de son pays. Les paysans suisses sont particulièrement sujets à la maladie du pays. Il a la maladie du pays. Il mourra de la maladie du pays.

MALADIE

MALADIE se dit aussi en parlant Des animaux. Les maladies des chevaux, des moutons, des oiseaux, etc.

Il se dit, par extension, en parlant Des plantes et de plusieurs autres objets inanimés. Les arbres, les plantes ont leurs maladies. Cette espèce de vin est sujette à plusieurs maladies.

Il se dit figurément, au sens moral. L' État était attaqué d' une maladie incurable. Les passions violentes sont les maladies de l' âme.

Il signifie quelquefois, Affection excessive pour quelque chose. Il aime excessivement les tableaux, c' est sa maladie. Il a la maladie des médailles, des pierres gravées, etc. Il aime passionnément les fleurs, c' est une maladie.

MALADIF, IVE. adj.

MALADIF, IVE. adj. Valétudinaire, qui est sujet à être malade. Il est très-maladif. Il a épousé une femme bien maladive. Un corps maladif. Une complexion maladive.

MALADRERIE. s. f.

MALADRERIE. s. f. Hôpital anciennement affecté aux personnes malades de la lèpre, et qu' on appelait aussi Léproserie.

MALADRESSE. s. f.

MALADRESSE. s. f. Défaut d' adresse. La maladresse de cet ouvrier. Ce domestique est d' une si grande maladresse, qu' il ne peut toucher à rien sans le briser.

Il s' emploie aussi au sens moral. Il y a bien de la maladresse dans ce discours, dans cette apologie. Il a mis bien de la maladresse dans cette démarche. Il a conduit cette affaire avec une extrême maladresse.

MALADROIT, OITE. adj.

MALADROIT, OITE. adj. Qui manque d' adresse. C' est un ouvrier fort maladroit. Il est maladroit dans tout ce qu' il fait. Avoir la main maladroite.

Il s' emploie aussi au sens moral. Il faut être bien maladroit pour avoir échoué dans une entreprise si facile. C' est un homme maladroit en affaires. Cette démarche est bien maladroite. Cela n' est pas maladroit, n' est pas d' un homme maladroit.

Il s' emploie substantivement, au propre et au figuré. C' est un maladroit. C' est un grand maladroit. Vous êtes une maladroite. Cette démarche n' est pas d' un maladroit.

MALADROITEMENT. adv.

MALADROITEMENT. adv. D' une manière maladroite. Cette machine est exécutée maladroitement. Cet homme se conduit bien maladroitement.

MALAGUETTE. s. f.

MALAGUETTE. s. f. Espèce de poivre qu' on nomme aussi Graine de paradis.

MALAI. s. m.

MALAI. s. m. Nom d' une langue très-répandue dans les îles de l' Inde orientale. Le malai, qui était la langue savante de l' Inde, y est devenu celle du commerce. Plusieurs écrivent Malais, et quelques-uns disent, La langue malaise.

MALAISE. s. m.

MALAISE. s. m. État incommode du corps, dans lequel les fonctions, sans être assez dérangées pour qu' il y ait maladie, ne s' exécutent pas avec une pleine liberté. Avoir du malaise. Sentir un grand malaise.

Fig., Être dans le malaise, Être à l' étroit, être mal dans ses affaires.

MALAISÉ, ÉE. adj.

MALAISÉ, ÉE. adj. Difficile. Cela n' est pas si malaisé que vous croyez. Il est malaise de faire telle chose. Il est malaisé à gouverner. Il est bien aisé de censurer cet ouvrage, mais malaisé de faire mieux.

Il signifie aussi, Incommode, dont on ne peut se servir avec facilité. Je ne saurais me servir de cet instrument, il est trop malaisé. Cet escalier est malaisé. Un chemin malaisé.

Il signifie encore, Qui est à l' étroit dans sa fortune. Riche malaisé. Prince malaisé. Il est malaisé par sa faute.

MALAISÉMENT. adv.

MALAISÉMENT. adv. Difficilement, avec peine. Vous réussirez malaisément à ce que vous entreprenez.

MALANDRE. s. f.

MALANDRE. s. f. T. de Médec. vétérinaire. Espèce de crevasse, de fente qu' on aperçoit aux plis du genou d' un cheval, et d' où découle une humeur séreuse et fétide. Les malandres n' intéressent que la peau du cheval.

MALANDRE

MALANDRE en termes de Charpenterie, se dit Des noeuds pourris dans les bois de construction. Cette pièce de bois est pleine de malandres.

MALANDREUX, EUSE. adj.

MALANDREUX, EUSE. adj. Il n' est usité que dans cette expression, Bois malandreux, Bois de construction où il y a des noeuds pourris.

MAL-APPRIS. adj. et s. masc.

MAL-APPRIS. adj. et s. masc. Voyez le participe d' APPRENDRE.

MALART. s. m.

MALART. s. m. Le mâle des canes sauvages.

MALAVISÉ, ÉE. adj.

MALAVISÉ, ÉE. adj. Imprudent, indiscret, qui parle ou agit mal à propos, et sans y prendre garde. C' est un homme malavisé. Il a été assez malavisé pour tomber dans le piége qu' on lui tendait.

Il est aussi substantif. C' est un malavisé, une malavisée. Vous êtes un malavisé de parler ainsi.

MALAXER. v. a.

MALAXER. v. a. T. de Pharm. Pétrir des drogues pour les rendre plus molles, plus ductiles. Malaxer un emplâtre.

MALAXÉ, ÉE. participe

MALAXÉ, ÉE. participe

MALBÂTI, IE. adj.

MALBÂTI, IE. adj. Mal fait, mal tourné. C' est un homme malbâti. On le dit aussi substantivement. Un grand malbâti. Il est familier.

MALCONTENT, ENTE. adj.

MALCONTENT, ENTE. adj. Qui n' est pas aussi satisfait qu' il espérait ou qu' il avait droit de l' être. Il est malcontent de ses voisins. Vous ne serez pas malcontent de moi. Il est vieux.

MALDISANT, ANTE. adj.

MALDISANT, ANTE. adj. Qui aime à dire du mal des autres. C' est un homme bien maldisant. On l' emploie aussi substantivement. Il est peu usité.

MÂLE. s. m.

MÂLE. s. m. Mot qui désigne le sexe de l' homme dans notre espèce, et le sexe masculin dans toutes les espèces d' animaux: il est corrélatif de Femelle. La loi salique ne donne qu' aux mâles le droit de succéder à la couronne. La plupart des substitutions étaient faites de mâle en mâle. Le mâle et la femelle. Voilà le mâle. La femelle n' a pas le riche plumage du mâle.

MÂLE

MÂLE est aussi adjectif des deux genres. Enfant mâle. Perdrix mâle.

En Botanique, Fleurs mâles, Celles qui n' ont que des étamines, sans pistil.

Encens mâle. Voyez OLIBAN.

MÂLE

MÂLE signifie, par extension, Fort, ayant l' apparence de la force qui convient au sexe masculin. Une figure mâle. Un air mâle. Une voix mâle. Des traits mâles.

Il se dit également au sens moral. Courage, résolution mâle. Vertu, discours, esprit mâle. Style, poésie mâle. Des pensées mâles.

Il se dit, dans le langage de l' art, De ce qui est très-expressif, énergique, ou grave, imposant. Des contours mâles. Un trait mâle. Des figures mâles. Une composition mâle. Un pinceau mâle. L' ordre dorique a un caractère mâle.

MALEBÊTE. s. f.

MALEBÊTE. s. f. Une personne dangereuse, et dont on doit se défier. C' est une malebête qu' un chicaneur. Ce sont des malebêtes. Il est familier et peu usité.

MALÉDICTION. s. f.

MALÉDICTION. s. f. Imprécation, voeu pour qu' il arrive du mal à quelqu' un. Ce père a donné sa malédiction à son fils. S' attirer des malédictions. Être chargé de malédictions.

Fam., La malédiction est sur cette maison, Le malheur paraît attaché à cette maison. Il y a de la malédiction sur cette affaire, On ne saurait y réussir, elle présente des difficultés insurmontables.

MALEFAIM. s. f.

MALEFAIM. s. f. Faim cruelle. Mourir de malefaim. Il est vieux.

MALÉFICE. s. m.

MALÉFICE. s. m. Action par laquelle on est censé causer du mal, soit aux hommes, soit aux animaux et aux fruits de la terre, en employant des moyens cachés et surnaturels. Faire mourir des troupeaux par maléfice. Il fut accusé de maléfice. Les hommes sensés ne croient point aux maléfices.

MALÉFICIÉ, ÉE. adj.

MALÉFICIÉ, ÉE. adj. Maltraité par l' effet de quelque maléfice. On le dit aussi, et plus ordinairement, D' une personne maltraitée par la nature, ou par quelque maladie. Cet homme est bien maléficié, tout maléficié. Il est familier.

MALÉFIQUE. adj.des deux genres

MALÉFIQUE. adj.des deux genres T. d' Astrologie judiciaire, qui se dit Des planètes et des étoiles auxquelles l' ignorance et la superstition attribuent de malignes influences. La tête de Méduse et le coeur du Scorpion ont été regardés comme des étoiles maléfiques.

MALEMORT. s. f.

MALEMORT. s. f. Mort funeste. Ce coquin mourra de malemort. Il est vieux.

MALENCONTRE. s. f.

MALENCONTRE. s. f. Mauvaise rencontre, accident. Par malencontre, il y trouva son rival. Il vous arrivera malencontre. Il est familier.

MALENCONTREUSEMENT. adv.

MALENCONTREUSEMENT. adv. Par malencontre. Il arriva malencontreusement. Il est familier.

MALENCONTREUX, EUSE. adj.

MALENCONTREUX, EUSE. adj. Qui est sujet à éprouver des revers, des accidents. Il est malencontreux dans toutes ses entreprises. Il est si malencontreux, que je n' ose aller en sa compagnie.

Il se dit aussi Des choses, et signifie, Qui annonce ou qui cause du malheur. Présage, sort, jour, événement malencontreux. Il est familier dans les deux acceptions.

MAL-EN-POINT. adv.

MAL-EN-POINT. adv. En mauvais état de santé, de fortune, dans une situation critique ou périlleuse. Cet homme a un procès fâcheux, il est bien mal-en-point. Il est familier et peu usité.

MALENTENDU. s. m.

MALENTENDU. s. m. Paroles ou actions prises dans un autre sens que celui où elles ont été dites ou faites. Ils ne s' expliquèrent pas bien clairement, et le malentendu causa une grande contestation. Il s' est cru insulté, c' était un malentendu, ce n' était qu' un malentendu. Ils se sont brouillés par un malentendu. Il y a du malentendu dans cette affaire. Les malentendus amènent quelquefois de grands malheurs.

MALEPESTE

MALEPESTE Espèce d' interjection qui exprime la surprise. Malepeste, que vous êtes difficile! Il est familier.

MAL-ÊTRE. s. m.

MAL-ÊTRE. s. m. État de langueur, indisposition vague et sourde. Avoir, sentir, éprouver du mal-être.

MALÉVOLE. adj.des deux genres

MALÉVOLE. adj.des deux genres Malveillant. Il est familier et peu usité.

MALFAÇON. s. f.

MALFAÇON. s. f. Ce qu' il y a de mal fait dans un ouvrage. Il y a de la malfaçon à cet habit-là, dans ce mur, dans cette charpente. Malfaçon par ignorance, par négligence.

Il se dit figurément pour Supercherie, mauvaise façon d' agir dans le commerce de la vie, dans la conduite. Il y a dans cette affaire quelque malfaçon que je n' entends pas bien. L' intendant de cette maison est accusé de quelque malfaçon. Dans les deux acceptions, il est familier et peu usité.

MALFAIRE. v. n.

MALFAIRE. v. n. Faire de méchantes actions. Il n' est usité qu' à l' infinitif. Être enclin à malfaire. Il ne se plaît qu' à malfaire.

MALFAISANCE. s. f.

MALFAISANCE. s. f. Disposition à faire du mal à autrui. Il a donné des preuves de malfaisance. Il est peu usité.

MALFAISANT, ANTE. adj.

MALFAISANT, ANTE. adj. Qui se plaît à nuire, à faire du mal aux autres. Homme, esprit malfaisant. Il est d' un naturel malfaisant, d' une humeur malfaisante.

Il se dit aussi Des choses nuisibles à la santé. Les vins frelatés, mixtionnés, sont malfaisants. Ce ragoût est malfaisant.

MALFAITEUR. s. m.

MALFAITEUR. s. m. Qui commet des crimes, qui fait de méchantes actions. Il faut punir les malfaiteurs. C' est un malfaiteur déjà repris de justice.

MALFAMÉ, ÉE. adj.

MALFAMÉ, ÉE. adj. Qui a mauvaise réputation. C' est un homme bien malfamé. On écrit aussi, Mal famé, en deux mots. Voyez FAMÉ.

MALGRACIEUSEMENT. adv.

MALGRACIEUSEMENT. adv. De mauvaise grâce, d' une manière malgracieuse. Parler, répondre malgracieusement. Il est familier et vieux.

MALGRACIEUX, EUSE. adj.

MALGRACIEUX, EUSE. adj. Rude, incivil. Il se dit Des personnes et Des choses. Cet homme est malgracieux. Réponse malgracieuse. Il est vieux.

MALGRÉ. préposition

MALGRÉ. préposition Contre le gré de. Il a fait ce mariage malgré son père, malgré père et mère.

Il se dit aussi par rapport Aux choses, dans le sens de Nonobstant. Il est parti malgré la rigueur du temps. Je l' ai reconnu malgré l' obscurité.

Malgré tout, Quoi qu' on fasse, quoi qu' il arrive. Malgré tout, vous ne réussirez pas.

Adv., Bon gré, mal gré, De gré ou de force. Dans cette expression, on écrit toujours Mal gré en deux mots. Bon gré, mal gré, vous viendrez avec moi.

MALGRÉ QUE. loc. conjonctive

MALGRÉ QUE. loc. conjonctive Quoique. On ne l' emploie qu' avec le verbe Avoir, et dans ces phrases, Malgré que j' en aie, malgré qu' il en ait, etc., En dépit de moi, en dépit de lui, etc. Malgré qu' il en ait, nous savons son secret.

MALHABILE. adj.des deux genres

MALHABILE. adj.des deux genres Qui n' est point intelligent, qui manque de capacité, d' adresse. Malhabile dans ses affaires, dans les négociations. Il a conduit cette affaire en malhabile homme, en homme malhabile. Vous êtes bien malhabile d' avoir dit, d' avoir fait telle chose.

MALHABILEMENT. adv.

MALHABILEMENT. adv. D' une manière malhabile. Il s' y est pris bien malhabilement.

MALHABILETÉ. s. f.

MALHABILETÉ. s. f. Manque d' habileté, de capacité, d' adresse. Sa malhabileté lui a fait perdre son emploi.

MALHEUR. s. m.

MALHEUR. s. m. Mauvaise fortune, mauvaise destinée. Le malheur lui en veut. Le malheur le poursuit, l' accable. Le malheur ne saurait l' abattre. Avoir du malheur, bien du malheur. C' est un effet de son malheur. J' attribue cela à mon malheur. On ne saurait éviter son malheur. Succomber sous le poids du malheur. Connaître le malheur. Supporter, soutenir le malheur avec constance. Triompher du malheur. Précipiter quelqu' un dans le malheur, dans un abîme de malheur. Une vie usée par le malheur. Tomber dans le malheur. Être dans le malheur. Pour surcroît de malheur. C' est un surcroît de malheur.

Jouer de malheur, Jouer malheureusement; et, figurément, Éprouver une contrariété qui résulte du hasard. Je suis venu deux fois chez vous sans vous trouver, j' ai joué de malheur.

Être en malheur, Avoir une mauvaise veine, au jeu ou en toute autre chose.

Porter malheur, se dit D' une personne dont la présence cause ou est censée causer du malheur à une autre. Cet homme m' a porté malheur. Il se dit aussi Des choses. Les joueurs prétendent que rien ne porte malheur comme de payer ses dettes.

Prov., Il n' y a qu' heur et malheur en ce monde, Tout y dépend des circonstances, et souvent ce qui cause la ruine des uns, fait la fortune des autres.

MALHEUR

MALHEUR signifie aussi, Désastre, infortune, accident fâcheux. Étrange malheur. Malheur extraordinaire, affreux, inouï. Malheur réel, imaginaire. Il lui est arrivé un malheur, un grand malheur. Il vous arrivera malheur. S' il lui arrive malheur, qu' il ne s' en prenne qu' à lui-même. C' est un grand malheur, c' est le plus grand des malheurs que de perdre ses amis. Prévenir, réparer un malheur. C' est une consolation dans mon malheur. Il est accablé de malheurs. Tous les malheurs de la vie ont fondu sur lui. J' ai essuyé, j' ai éprouvé bien des malheurs. Ne vous affligez pas de cela, c' est un petit malheur, ce n' est pas un malheur.

Prov., Un malheur ne vient jamais seul.

Prov., À quelque chose malheur est bon, Quelquefois une infortune nous procure des avantages que nous n' aurions pas eus sans elle.

MALHEUR

MALHEUR s' emploie quelquefois avec la préposition à, par imprécation. Malheur aux impies! Malheur à ceux qui prévariquent dans leur ministère! Malheur à moi, si jamais je cède à ses instances! On le met aussi avec la préposition sur. Malheur sur eux et sur leurs enfants!

Malheur aux vaincus! Les vaincus doivent subir la loi du vainqueur. Il signifie aussi, par extension, Tant pis pour ceux qui souffrent d' un accident auquel d' autres échappent.

PAR MALHEUR. loc. adv.

PAR MALHEUR. loc. adv. Par l' effet d' un accident, d' un hasard malheureux. Il est arrivé, par malheur, que sa voiture a versé. Par malheur, il rencontra son ennemi.

MALHEUREUSEMENT. adv.

MALHEUREUSEMENT. adv. D' une manière malheureuse. Il est mort malheureusement. Il a fini malheureusement. Il joue toujours malheureusement.

Il signifie aussi, Par malheur. Il est arrivé malheureusement que.... Malheureusement il est ruiné.

MALHEUREUX, EUSE. adj.

MALHEUREUX, EUSE. adj. Qui n' est pas heureux. Il est malheureux, bien malheureux. Il y a des hommes malheureux par leur faute. Il est né malheureux. Il a toujours été malheureux. Il est malheureux en tout, malheureux au jeu, en affaires, en amour, malheureux en amis, en parents. Je ne connais personne de plus malheureux que lui.

Prov., Être malheureux comme les pierres, Être habituellement malheureux, ou Être extrêmement malheureux.

MALHEUREUX

MALHEUREUX se dit également Des choses, et signifie, Misérable, affligeant, digne de pitié. Il est dans un état malheureux, dans une situation malheureuse. Il mène une vie fort malheureuse. Sa condition est des plus malheureuses.

Passion malheureuse, Passion dont l' objet ne répond pas aux désirs de celui qui l' éprouve.

MALHEUREUX

MALHEUREUX en parlant Des choses, signifie aussi, Funeste, désastreux, calamiteux, fâcheux, préjudiciable. C' est une malheureuse rencontre que celle qu' il a faite de cet homme-là. Il a fait là un choix bien malheureux. Il lui est arrivé un accident fort malheureux, une chose fort malheureuse. Événement malheureux. Voilà un coup malheureux. Cette affaire a eu des suites malheureuses. Entreprise malheureuse. Temps, règne malheureux. Guerre malheureuse. Il a la malheureuse habitude de jouer. Il est malheureux d' avoir affaire à un tel homme. Il vous a donné là un conseil malheureux.

Faire une fin malheureuse, Finir sa vie d' une manière cruelle ou déshonorante.

MALHEUREUX

MALHEUREUX signifie encore, Qui porte malheur, qui annonce ou qui cause du malheur. Il est né sous une malheureuse étoile. Il croit que le vendredi est un jour malheureux pour lui. Cette circonstance est d' un malheureux augure. Cet homme a la physionomie, la mine malheureuse. Il a quelque chose de malheureux dans la physionomie.

Ce joueur a la main malheureuse, On perd presque toujours après qu' il a donné les cartes ou qu' il les a coupées.

Avoir la main malheureuse, signifie aussi, Ne pouvoir toucher à rien sans le casser.

Fig., Avoir la main malheureuse, Réussir mal dans ce qu' on entreprend, ou Choisir mal entre les personnes ou entre les choses. Il a la main malheureuse, tous les mariages dont il s' est mêlé ont mal tourné.

MALHEUREUX

MALHEUREUX signifie, par exagération, Qui manque des qualités qu' il devrait avoir, qui est mauvais, méprisable dans son genre. Un malheureux écrivain. Un malheureux auteur.

Mémoire malheureuse, Mémoire qui retient difficilement, qui manque au besoin. Facilité malheureuse, Facilité dont on abuse, et qui ne produit que de mauvais ouvrages.

MALHEUREUX

MALHEUREUX exprime quelquefois la grande infériorité de la personne ou de la chose qu' il qualifie, à l' égard d' une autre personne ou d' une autre chose. Un procès qu' il a eu pour un malheureux arpent de terre, l' a ruiné totalement. Pour un malheureux écu qu' il a voulu épargner, il lui en coûtera cent en réparations. Il habite un palais, et son frère est réduit à une malheureuse chambre. Je ne puis vous aller voir si loin, je n' ai que deux malheureux chevaux. Avec vingt mille francs de rente, il n' a qu' un malheureux valet.

MALHEUREUX

MALHEUREUX est quelquefois substantif, et signifie, Un homme misérable. C' est un pauvre malheureux, un malheureux sans ressource. Il faut avoir compassion des malheureux. Secourir les malheureux.

Il signifie aussi, Un méchant homme, un homme vil et méprisable. Ce malheureux fera une mauvaise fin. C' est un malheureux que les honnêtes gens ne peuvent plus voir. Malheureux, qu' as-tu fait? Malheureux que vous êtes!

MALHEUREUSE

MALHEUREUSE féminin, s' emploie aussi quelquefois comme substantif, mais ne se dit guère que d' Une femme méprisable, d' une femme de mauvaise vie. C' est une malheureuse. Il ne hante que des malheureuses.

MALHONNÊTE. adj.des deux genres

MALHONNÊTE. adj.des deux genres Qui manque, qui est contraire à l' honneur, à la probité. Il se dit Des personnes et des choses. Cette action est d' un malhonnête homme. Il a eu avec moi un procédé malhonnête.

Il signifie aussi, Incivil. Voilà un enfant bien malhonnête. Un homme malhonnête. Il a un ton malhonnête, des manières malhonnêtes. Dans ce sens, il suit toujours les noms de personnes auxquels on le joint; dans le premier sens, au contraire, il les précède toujours.

MALHONNÊTEMENT. adv.

MALHONNÊTEMENT. adv. D' une manière contraire à la probité, à l' honneur. Agir malhonnêtement. En user malhonnêtement.

Il signifie aussi, Avec incivilité. Il m' a répondu fort malhonnêtement.

MALHONNÊTETÉ. s. f.

MALHONNÊTETÉ. s. f. Incivilité, manque de bienséance. Il y a de la malhonnêteté dans son procédé. Il est d' une malhonnêteté choquante. Il m' a parlé avec malhonnêteté.

Il se dit aussi Des paroles et des actions inciviles. Il m' a dit, il m' a fait une grande malhonnêteté. Il m' a dit des malhonnêtetés bien grossières.

MALICE. s. f.

MALICE. s. f. Inclination à nuire, à mal faire, à causer de la peine. Grande malice. Il a un fonds de malice. Cela procède d' une malice noire. Sa malice s' est décelée dans cette affaire. Il est plein de malice. Il a fait cela par malice. S' il ne fait pas bien, c' est pure malice. C' est un homme sans malice. Il n' a pas plus de malice qu' un enfant.

Il peut s' appliquer Aux choses. La malice d' une action. La malice de ses discours n' épargne personne.

Dans le langage des Casuistes, La malice du péché, La malignité du péché.

Fam., Ne pas entendre malice à quelque chose, Faire ou dire quelque chose sans mauvaise intention. L' offre qu' il vous faisait était désavantageuse pour vous, le discours qu' il vous tenait était offensant, mais il n' y a pas entendu malice.

Prov. et fig., Un innocent fourré de malice, Celui qui est malicieux et qui feint d' être simple et bon.

MALICE

MALICE se dit aussi d' Une action faite avec malice. Il m' a fait la plus grande malice du monde. On sait toutes les malices dont il est capable. C' est une malice noire, qui mérite châtiment.

MALICE

MALICE se prend souvent dans un sens qui n' a rien d' odieux, et il signifie alors, Une simple disposition à la gaieté et à la plaisanterie. Son esprit est plein de malice. Il y a de la malice dans sa physionomie, dans son sourire. Avez-vous senti toute la malice de cette réponse, de cette saillie? Ce bon homme a de la malice.

Il signifie aussi, Une action faite, une parole dite dans la seule intention de badiner, de se divertir. C' est une petite malice qu' on vous a faite. Elle fait sans cesse à ses compagnes des malices tout à fait plaisantes. Il nous a dit mille malices fort spirituelles.

Entendre malice à quelque chose, Y donner un sens détourné, un sens malin. Il entend malice aux propos les plus simples.

MALICIEUSEMENT. adv.

MALICIEUSEMENT. adv. Avec malice. Il l' a fait malicieusement. Il disait cela malicieusement. Il interprète tout malicieusement.

MALICIEUX, EUSE. adj.

MALICIEUX, EUSE. adj. Qui a de la malice, où il y a de la malice. Il est malicieux comme un vieux singe. Dessein malicieux. Intention malicieuse. Il est malicieux. C' est un esprit malicieux.

Il s' emploie aussi dans le sens de Gai, de plaisant. Un enfant malicieux. Son esprit malicieux égaye la conversation.

Cheval malicieux, Cheval qui rue de côté, qui use d' adresse contre celui qui le monte ou qui l' approche.

MALIGNEMENT. adv.

MALIGNEMENT. adv. Avec malignité. Interpréter malignement quelque chose.

MALIGNITÉ. s. f.

MALIGNITÉ. s. f. Inclination à faire, à penser, à dire du mal. Connaissez mieux la malignité de cet homme. C' est une étrange malignité. La malignité du siècle, du coeur humain.

Il se dit figurément De certaines choses. La malignité du sort, de la fortune. La malignité des astres.

MALIGNITÉ

MALIGNITÉ s' emploie aussi au sens physique, et signifie, Qualité nuisible, dangereuse. La malignité des humeurs. La malignité de cette fièvre a résisté à tous les remèdes. Corriger la malignité de l' air.

MALIN, IGNE. adj.

MALIN, IGNE. adj. Qui prend plaisir à nuire, à faire ou à dire du mal. C' est un esprit malin. Il est malin comme un vieux singe. C' est une maligne bête.

Il se prend plus souvent dans un sens qui n' a rien d' odieux, et il signifie alors, Qui se plaît à faire ou à dire des choses malicieuses, seulement pour s' amuser, se divertir. Il a l' esprit aussi malin qu' il a le coeur bon. C' est un enfant bien malin, bien espiègle.

Il se dit, dans les deux sens, en parlant Des choses. Discours malin. Interprétation maligne. Pensées malignes. Un regard, un oeil, un souris malin. Il a dit cela d' un ton, d' un air malin. Couplet, vaudeville malin.

Maligne joie, Joie que l' on a du mal d' autrui, et qu' on voudrait cacher.

Fam., Malin vouloir, Intention maligne, intention de nuire. Il a un malin vouloir, il a du malin vouloir contre moi.

L' esprit malin, le malin esprit, ou absolument Le malin, Le diable.

MALIN

MALIN en parlant Des personnes, signifie quelquefois, Fin, rusé. Il est trop malin pour se laisser attraper, pour se laisser prendre à ce piége.

Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est un malin. Vous êtes un petit malin.

MALIN

MALIN se dit aussi au sens physique, et signifie, Qui a quelque qualité mauvaise, nuisible. Un suc malin. Cette herbe a une vertu, une qualité maligne. Il faut corriger ce que cette substance a de malin.

Ulcère malin, plaie maligne, Ulcère, plaie qui ne guérissent point par les moyens curatifs ordinaires, et qui font souvent des progrès effrayants, malgré tous les remèdes qu' on leur oppose.

Fièvre maligne, Fièvre intermittente ou rémittente, accompagnée d' accidents graves, qui surviennent inopinément et qu' il est difficile de prévoir.

MALINE. s. f.

MALINE. s. f. T. de Marine. Il se dit Des grandes marées qui ont lieu à la nouvelle et à la pleine lune, et dont les plus considérables arrivent aux équinoxes. On l' emploie surtout au pluriel. À l' époque des grandes malines.

MALINES. s. f.

MALINES. s. f. Dentelle très-fine qui s' est fabriquée originairement dans la ville de Malines, en Flandre. De belle malines brodée. Des manchettes de malines.

MALINGRE. adj.des deux genres

MALINGRE. adj.des deux genres Qui a peine à recouvrer ses forces et sa santé après une maladie, ou qui est d' une complexion faible et sujette à se déranger. Il a bien de la peine à revenir de sa maladie, il est encore bien malingre. Je ne sais ce qu' a cet enfant, il est tout malingre. Il est familier.

MALINTENTIONNÉ, ÉE. adj.

MALINTENTIONNÉ, ÉE. adj. Qui a de mauvaises intentions. Ces personnes étaient très-malintentionnées. Il est malintentionné pour vous, malintentionné à votre égard.

Il se prend aussi substantivement. Des malintentionnés ont répandu ces nouvelles. Ce discours est d' un malintentionné.

MALITORNE. adj.des deux genres

MALITORNE. adj.des deux genres Grossier, maladroit et gauche. Il s' emploie ordinairement comme substantif. Ce valet n' est qu' un malitorne, un vrai malitorne. C' est une grosse malitorne. Voy. MARITORNE.

MAL-JUGÉ. s. m.

MAL-JUGÉ. s. m. Jugement défectueux, mais sans prévarication. Il faut prouver le mal-jugé, quand on appelle d' une sentence, d' un premier jugement. Le mal-jugé n' est pas un moyen de cassation.

MALLE. s. f.

MALLE. s. f. Coffre de bois de la forme d' un carré long, couvert de peau, fermant à clef, et servant à renfermer les hardes, les effets qu' on porte en voyage. Grande, petite malle. On a fouillé dans sa malle. Faire attacher une malle derrière sa voiture.

Faire sa malle, Mettre, ranger dans sa malle ce qu' on veut emporter pour son voyage. Défaire sa malle, En tirer les effets qu' elle contient. Il a fait ses malles. Il n' avait pas encore défait ses malles, qu' il a été obligé de repartir.

Malle-poste, ou simplement Malle, Voiture par laquelle l' administration des postes envoie les lettres aux bureaux de destination, et dans laquelle on reçoit des voyageurs. La malle est arrivée. Il s' est rendu à Lyon par la malle-poste.

Courrier de la malle, Préposé de l' administration des postes chargé d' accompagner les lettres, et de les remettre aux différents bureaux de la route qu' il parcourt.

MALLE

MALLE se dit aussi d' Une sorte de panier, dans lequel les petits merciers portent leurs marchandises.

Prov. et fig., Trousser en malle, Enlever par surprise et promptement. Il trouva de la vaisselle d' argent dans une chambre, et la troussa en malle. Cette locution et celle qui suit ont vieilli.

Fig. et fam., Il a été troussé en malle, Il est mort, en peu de temps, d' une maladie.

MALLÉABILITÉ. s. f.

MALLÉABILITÉ. s. f. (On fait sentir les deux L dans ce mot et dans le suivant.) Qualité de ce qui est malléable.

MALLÉABLE. adj.des deux genres

MALLÉABLE. adj.des deux genres Qui est dur et ductile, qu' on peut battre, forger et étendre à coups de marteau. Une des principales propriétés des métaux est d' être malléables.

MALLÉOLE. s. f.

MALLÉOLE. s. f. (On fait sentir les deux L.) T. d' Anat. Partie saillante du bas des os de la jambe, appelée autrement La cheville du pied. La malléole interne. La malléole externe.

MALLETTE. s. f.

MALLETTE. s. f. Diminutif de Malle. Petite malle. Il avait sa mallette sur le dos. Un petit mercier qui porte sa mallette.

MALLIER. s. m.

MALLIER. s. m. Le cheval qu' on met dans le brancard d' une chaise de poste. Bon, fort mallier.

MALMENER. v. a.

MALMENER. v. a. Réprimander, maltraiter de paroles ou d' actions. Il l' a bien malmené.

Il signifie aussi, Faire essuyer à quelqu' un un grand échec, une grande perte. L' ennemi a bien malmené leur avant-garde. On l' a bien malmené à ce jeu, dans ce procès.

MALMENÉ, ÉE. participe

MALMENÉ, ÉE. participe

MALOTRU, UE. s.

MALOTRU, UE. s. Terme d' injure et de mépris, par lequel on désigne Une personne maussade, mal faite, malbâtie, grossière. C' est un malotru, un franc malotru. Une grosse malotrue.

MALPEIGNÉ. s. m.

MALPEIGNÉ. s. m. Homme malpropre et mal vêtu. C' est un malpeigné.

MALPLAISANT, ANTE. adj.

MALPLAISANT, ANTE. adj. Désagréable, fâcheux. Il se dit plus ordinairement Des choses que des personnes. Aventure malplaisante. Il vieillit.

MALPROPRE. adj.des deux genres

MALPROPRE. adj.des deux genres Qui manque de propreté, qui est sale. C' est l' homme du monde le plus malpropre. Il est extrêmement malpropre sur lui, sur sa personne. Des meubles, des habits malpropres. Une chambre malpropre. Des mains malpropres.

MALPROPREMENT. adv.

MALPROPREMENT. adv. Salement, avec malpropreté. Il mange malproprement. Cela est fait bien malproprement.

Travailler malproprement, Travailler mal et grossièrement.

MALPROPRETÉ. s. f.

MALPROPRETÉ. s. f. Défaut de propreté, saleté. Sa chambre est d' une grande malpropreté. Il mange avec une malpropreté choquante.

MALSAIN, AINE. adj.

MALSAIN, AINE. adj. Qui est habituellement malade, qui n' est pas sain, qui a en soi le principe de quelque maladie. Cet homme est malsain. Cette femme est malsaine. Il est d' une complexion malsaine.

Il signifie aussi, en parlant Des choses, Qui est contraire à la santé. Cet air est malsain. Cette viande est malsaine. Les eaux de ce pays-là sont malsaines.

MALSÉANT, ANTE. adj.

MALSÉANT, ANTE. adj. Messéant, contraire à la bienséance. Cela est malséant. L' air dissipé est malséant pour un magistrat.

MALSONNANT, ANTE. adj.

MALSONNANT, ANTE. adj. T. de Théologie. Hasardé, téméraire, qui semble contraire à la véritable doctrine. Des propositions malsonnantes.

Cela est malsonnant, se dit, par extension, D' un discours, d' une expression qui semble contraire à la morale, à la bienséance.

MALT. s. m.

MALT. s. m. (On prononce l' L et le T.) T. emprunté de l' anglais. Drêche, orge préparée pour faire de la bière. En Angleterre, l' impôt sur le malt est considérable.

MALTÔTE. s. f.

MALTÔTE. s. f. Exaction, perception d' un droit qui n' est pas dû, qui n' est pas légal. Faire, exercer la maltôte. Par abus, on a appelé de ce nom Toute espèce de perception d' impôts. Cet homme a fait sa fortune dans la maltôte.

Il signifie aussi, familièrement, Le corps des maltôtiers. Être dans la maltôte. Être employé dans la maltôte. Il a vieilli dans les deux sens.

MALTÔTIER. s. m.

MALTÔTIER. s. m. Celui qui exige des droits qui ne sont pas dus, ou qui ne sont pas imposés légalement; et, par abus, Tout homme chargé de la perception des impôts. C' est un maltôtier. Il est vieux.

MALTRAITER. v. a.

MALTRAITER. v. a. Traiter durement en actions ou en paroles. Il l' a maltraité de coups. Il l' a maltraité de paroles. Ce mari maltraite sa femme.

Il signifie aussi, Faire préjudice à quelqu' un, ne pas le traiter favorablement, soit à tort, soit avec raison. Cet homme a bien maltraité son fils dans son testament. Cet arrêt a fort maltraité la partie plaignante. Cet auteur a été fort maltraité par la critique.

MALTRAITÉ, ÉE. participe

MALTRAITÉ, ÉE. participe

MALVACÉE. adj. f.

MALVACÉE. adj. f. T. de Bot. Il se dit Des plantes qui appartiennent à la famille des Mauves. Plantes malvacées.

Il s' emploie aussi substantivement. Les malvacées. C' est une malvacée.

MALVEILLANCE. s. f.

MALVEILLANCE. s. f. Mauvaise volonté pour les hommes en général, ou pour quelqu' un en particulier. Cet homme a un caractère disposé, enclin à la malveillance. On attribue cet incendie à la malveillance. La malveillance cherche à discréditer cette maison de commerce. Voilà des effets de sa malveillance. S' exposer à la malveillance du peuple.

MALVEILLANT, ANTE. adj.

MALVEILLANT, ANTE. adj. Qui a de la malveillance, où il y a de la malveillance. Caractère malveillant. Disposition, intention malveillante.

Il s' emploie souvent comme substantif, au masculin, et signifie, Celui qui veut du mal à quelqu' un, qui est malintentionné pour quelque chose. Les malveillants ont fait courir de fausses nouvelles. C' est quelque malveillant qui lui a donné ce conseil. Il ne faut pas ajouter foi aux propos des malveillants.

MALVERSATION. s. f.

MALVERSATION. s. f. Faute grave commise par cupidité, dans l' exercice d' une charge, d' un emploi, dans l' exécution d' un mandat. Commettre des malversations. Être coupable de malversation. On le recherche pour ses malversations. Il y a eu quelque malversation dans cette vente.

MALVERSER. v. n.

MALVERSER. v. n. Commettre une ou plusieurs malversations. Il est accusé d' avoir malversé dans son emploi, dans sa gestion.

MALVOISIE. s. f.

MALVOISIE. s. f. Vin grec, qui est fort doux. Boire de la malvoisie.

Il se dit aussi Du vin muscat, cuit, de quelque pays que ce soit. Malvoisie de Madère, de Provence.

MALVOULU, UE. adj.

MALVOULU, UE. adj. À qui l' on veut du mal, pour qui l' on est mal disposé. C' est un homme d' esprit, mais il est généralement malvoulu. On écrit aussi, Mal voulu. Il est peu usité.

MAMAN. s. f.

MAMAN. s. f. Terme dont les enfants, et ceux qui leur parlent, se servent au lieu du mot de Mère. Il commence à parler, il dit déjà papa et maman. Comment se porte votre maman?

Grand' maman, bonne maman, Grand' mère.

Fam., Une grosse maman, Une femme qui a de l' embonpoint.

MAMELLE. s. f.

MAMELLE. s. f. Téton, la partie charnue et glanduleuse du sein des femmes, où se forme le lait. Mamelle droite, gauche. Les deux mamelles. Sucer la mamelle. Les enfants à la mamelle. Il était encore à la mamelle.

Il se prend quelquefois, figurément, pour Le premier âge, l' âge de l' allaitement. L' éducation des enfants doit commencer à la mamelle.

MAMELLE

MAMELLE se dit aussi de La partie charnue qui, dans les hommes, est placée au même endroit que la mamelle des femmes. Il a été blessé deux doigts au-dessous de la mamelle.

Il se dit également Des organes qui, dans les animaux femelles, servent à l' allaitement. Les mamelles d' une vache, d' une jument, d' une baleine, etc.

MAMELON. s. m.

MAMELON. s. m. Le bout de la mamelle.

Il se dit, figurément, de Toute éminence arrondie. Mamelon d' une montagne. La peau, la langue, sont couvertes d' une infinité de petits mamelons.

MAMELONNÉ, ÉE. adj.

MAMELONNÉ, ÉE. adj. T. d' Hist. nat. Qui est couvert de mamelons ou petites tumeurs arrondies, qui a des proéminences approchant de la forme d' un mamelon. Dent mamelonnée. Racine mamelonnée.

MAMELU, UE. adj.

MAMELU, UE. adj. Qui a de grosses mamelles. Femme mamelue. Homme mamelu.

Il est aussi substantif. Gros mamelu. C' est une grosse mamelue. Il est populaire.

MAMELUK. s. m.

MAMELUK. s. m. (Prononcez Mam-louk.) Homme faisant partie, en Égypte, d' une milice à cheval, composée de soldats achetés dans leur enfance. Le corps des mameluks. Les mameluks ont longtemps dominé en Égypte.

MAMILLAIRE. adj.des deux genres

MAMILLAIRE. adj.des deux genres (On fait sentir les deux L.) T. d' Anat. Qui a la forme d' un mamelon. Éminence mamillaire.

MAMMAIRE. adj.des deux genres

MAMMAIRE. adj.des deux genres (On fait sentir les deux M.) T. d' Anat. Qui a rapport aux mamelles. Glande mammaire. Les artères, les veines mammaires.

MAMMIFÕRE. adj.des deux genres

MAMMIFÕRE. adj.des deux genres (On fait sentir les deux M.) T. d' Hist. nat. Il se dit Des animaux qui ont des mamelles. On l' emploie plus communément comme substantif masculin. La classe des mammifères. C' est un mammifère.

MAMMOUTH. s. m.

MAMMOUTH. s. m. Animal du genre de l' éléphant, dont l' espèce a disparu, et dont on retrouve les ossements en terre, surtout près des grandes rivières de Sibérie.

Il se dit souvent aussi d' Un autre genre d' animal fossile, à dents mamelonnées, autrement nommé Mastodonte.

MANANT. s. m.

MANANT. s. m. T. d' ancienne Pratiq. Habitant d' un bourg ou d' un village. Les manants et habitants de telle paroisse.

Il s' est dit aussi absolument, dans le langage ordinaire, d' Un paysan.

Il se dit, par extension, d' Un homme grossier, mal élevé. Il s' est conduit en vrai manant dans cette occasion. C' est un manant.

MANCENILLIER. s. m.

MANCENILLIER. s. m. Arbre du genre des Tithymales, qui croît aux Antilles, et dont le fruit et le suc sont des poisons très-subtils.

MANCHE. s. m.

MANCHE. s. m. La partie d' un instrument, d' un outil, par laquelle on le tient pour en faire usage. Le manche d' une cognée, d' un couteau, d' une raquette, d' un battoir, d' une étrille, d' un écouvillon, d' un marteau, etc. Long manche. Manche court. Gros manche. Couteau à manche d' ivoire, d' ébène, de corne, d' argent. Il tenait son marteau par le manche. Le manche de cette faux est cassé. Il faut mettre un manche à ce maillet. Cette cognée branle au manche, branle dans le manche. Manche à balai.

Le manche de la charrue, La partie de la charrue que tient le laboureur.

Le manche d' un gigot, d' une épaule de mouton, La partie par où on les prend pour les découper.

Le manche d' une basse, d' une contre-basse, d' un violon, d' une guitare, etc., La partie où l' on pose les doigts de la main gauche, pour former les tons différents. Savoir, connaître son manche, être sûr de son manche, Savoir toucher les cordes avec justesse et précision.

Prov. et fig., Branler au manche, dans le manche, N' être pas ferme dans le parti qu' on a embrassé, dans la résolution qu' on a prise. Il signifie plus ordinairement, Être menacé de perdre sa fortune ou sa place. Son état est bien douteux, il branle au manche. Ce ministre branle au manche.

Prov. et fig., Jeter le manche après la cognée, Abandonner une affaire, une entreprise par chagrin, par dégoût, par découragement. Il ne faut pas jeter le manche après la cognée.

En Hist. nat., Manche de couteau, Espèce de coquillage bivalve.

MANCHE. s. f.

MANCHE. s. f. Partie du vêtement dans laquelle on met le bras. La manche d' une robe, d' une soutane, d' un habit, d' une chemise. Grande manche. Manche étroite, large, courte, longue. Robe ouverte par les manches. Attacher les manches à un habit. Retrousser les manches de sa chemise. Un gilet à manches, sans manches. Fausse manche.

Manches pendantes, Bandes d' étoffe que l' on attache à de certaines robes de cérémonie. Les conseillers d' État portaient autrefois des robes à manches pendantes.

Prov. et fig., Avoir une personne dans sa manche, En disposer à son gré.

Prov. et pop., Du temps qu' on se mouchait sur la manche, Du temps qu' on était fort simple.

Prov. et fig., Il a la manche large, se dit D' un casuiste, d' un directeur relâché.

Fig. et fam., Il ne se fera pas tirer la manche, par la manche, Il fera volontiers telle chose.

Prov. et fig., C' est une autre paire de manches, C' est une autre affaire, ce n' est pas la même chose. Voici bien une autre paire de manches, Voici bien une autre affaire.

Gentilshommes de la manche, Gentilshommes dont la fonction était d' accompagner continuellement les fils de France, depuis qu' ils étaient sortis des mains des femmes, jusqu' à la fin de leur éducation.

Gardes de la manche, Ceux des gardes du corps qui, en certaines occasions, étaient aux deux côtés du roi, vêtus de hoquetons, et armés de pertuisanes.

Prov. et fig., Il s' est fait mon garde de la manche, Il ne me quitte pas, il m' obsède.

MANCHE

MANCHE en termes de Marine, se dit d' Un tuyau de cuir, drap, toile, ou autre étoffe rendue autant qu' il est possible imperméable, servant à conduire des liquides ou des gaz d' un lieu dans un autre. Il y a, à bord des bâtiments, des manches de cuir, ou de toile, goudronnée ou non goudronnée, destinées à remplir d' eau, de vin, etc., les futailles et barriques d' arrimage; à conduire hors du bord les eaux tirées de la cale par le moyen des pompes; à lancer l' eau à l' aide de pompes foulantes, soit pour éteindre un incendie, soit pour mouiller les voiles pendant le calme, etc.

Manches à vent, Manches qui font l' office de ventilateurs, et qui conduisent l' air extérieur dans les entre-ponts, à travers les sabords, les écoutilles, etc.

MANCHE

MANCHE en Géographie, se dit d' Un canal, d' un espace étroit de mer renfermé entre deux terres. La manche de Bristol. La manche de Tartarie. Etc.

Il se dit particulièrement Du canal compris entre les côtes de France et celles d' Angleterre, et qu' on nomme autrement Pas de Calais. Ce vaisseau est entré dans la Manche. Le département de la Manche.

MANCHETTE. s. f.

MANCHETTE. s. f. Ornement fait de mousseline, de batiste, de dentelle, qui s' attache au poignet de la chemise. Paire de manchettes. Ces manchettes sont trop hautes, trop grandes, ont trop de hauteur, trop de tour Manchettes à dentelle, de dentelle. Bâtir des manchettes. Porter des manchettes.

Prov. et fig., Vous m' avez fait là de belles manchettes, Vous avez fait une équipée, une étourderie qui me met dans l' embarras.

MANCHON. s. m.

MANCHON. s. m. Espèce de sac, ouvert par les deux bouts, ordinairement recouvert d' une fourrure, quelquefois d' une étoffe, et ouaté intérieurement, dans lequel on met les deux mains pour les garantir du froid. Manchon de martre, d' hermine, de petit-gris, de peau d' ours, de satin, de velours. Manchon d' homme, de femme. Gros, petit manchon.

MANCHOT, OTE. adj.

MANCHOT, OTE. adj. Estropié ou privé de la main ou du bras. Il est manchot de la main droite. Il reçut un coup de feu dont il est resté manchot.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un manchot fort adroit.

Prov. et fig., Cet homme n' est pas manchot, Il a de la finesse, de la dextérité.

MANCHOT. s. m.

MANCHOT. s. m. T. d' Hist. nat. Nom de certains oiseaux des mers australes, qui ont des ailes très-petites, et qui volent difficilement.

MANDANT. s. m.

MANDANT. s. m. Celui qui, par un mandat, donne pouvoir à un autre d' agir en son nom.

MANDARIN. s. m.

MANDARIN. s. m. Titre que l' on donne à tous les gens en place de la Chine, mais qui est étranger à la langue chinoise. Il y a des mandarins lettrés, et des mandarins militaires. Un grand mandarin est un vice-roi. Un petit mandarin est un huissier ou un geôlier.

MANDAT. s. m.

MANDAT. s. m. T. de Jurispr. Acte par lequel on commet le soin d' une affaire à quelqu' un qui s' en charge gratuitement. Il a bien rempli son mandat.

MANDAT

MANDAT en termes de Commerce, Écrit portant l' ordre de payer une certaine somme à la personne qui y est dénommée. Il m' a donné un mandat sur son notaire, sur son correspondant.

En style de Justice et de Police, Mandat de comparution, Ordonnance par laquelle le juge d' instruction enjoint à une personne de comparaître devant lui pour être interrogée. Mandat d' amener, Ordre de faire comparaître quelqu' un devant un tribunal, un magistrat. Mandat d' arrêt, Ordre d' arrêter, d' emprisonner. Mandat de dépôt, Ordonnance en vertu de laquelle un prévenu, contre qui il a été décerné un mandat d' amener, est retenu dans la maison d' arrêt.

MANDAT

MANDAT se dit aussi Des instructions spéciales que, dans quelques gouvernements, les électeurs donnaient aux députés qu' ils envoyaient à l' assemblée représentative. L' assemblée ne reconnut pas les mandats impératifs.

MANDAT

MANDAT signifie encore, Un rescrit du pape, par lequel il mandait à un collateur ordinaire de pourvoir celui qu' il lui nommait, du premier bénéfice qui vaquerait a sa collation. Mandat apostolique. Les mandats n' ont plus lieu en France.

MANDATAIRE. s. m.

MANDATAIRE. s. m. Celui qui est chargé d' un mandat, d' une procuration, d' une mission pour agir au nom d' un autre. Le mandataire ne doit agir que conformément à ses pouvoirs. Je ne puis rien prendre sur moi, je ne suis que mandataire.

MANDATAIRE

MANDATAIRE s' est dit aussi de Celui en faveur de qui le pape avait expédié un mandat.

MANDEMENT. s. m.

MANDEMENT. s. m. Ordre par écrit et rendu public, de la part d' une personne qui a autorité et juridiction; ordonnance d' un supérieur, d' un juge, etc. Le recteur de l' université de Paris donnait autrefois des mandements concernant les études et la discipline des colléges. Rollin a donné de bons mandements. Les jugements sont terminés par un mandement aux officiers de justice, pour leur ordonner de les mettre à exécution. Délivrer à chacun des créanciers utilement colloqués, un mandement pour toucher.

Si donnons en mandement. Formule que contenaient les lettres patentes du roi. Les lois se terminent encore aujourd' hui par une injonction analogue: Donnons en mandement à nos cours et tribunaux, préfets, etc.

MANDEMENT

MANDEMENT se dit particulièrement d' Un écrit qu' un évêque fait publier dans l' étendue de son diocèse, et par lequel il donne aux fidèles des instructions ou des ordres relatifs à la religion. Mandement de l' archevêque de Paris, de l' évêque de Meaux.

Il signifie aussi, La lettre, le billet qu' on donne à quelqu' un, portant ordre a un receveur ou fermier de payer quelque somme. Il a donné un mandement de telle somme sur son fermier. Accepter un mandement. J' ai payé selon votre mandement. En ce sens, il vieillit.

MANDER. v. a.

MANDER. v. a. Envoyer dire, faire savoir, par lettre, ou par message. Je lui ai mandé cette nouvelle. Je lui ai mandé par un de ses amis ce qui s' était passé. Ne voulez-vous rien mander à Paris? Je lui ai mandé qu' il vînt. Je lui ai mandé de venir.

Mandons et ordonnons. Premiers mots du mandement qui termine les actes publics faits ou rendus au nom du roi.

Prov., Je ne le lui ai point mandé, je le lui ai dit en face, Je le lui ai dit sans crainte, hardiment.

Mander quelqu' un, Lui donner avis ou ordre de venir. On a mandé tous les parents. Il a mandé son intendant. On a mandé le médecin, le notaire. Il fut mandé à la cour.

Il a mandé ses équipages, ses carrosses, ses chevaux, etc., Il a donné ordre qu' on les lui envoyât.

MANDÉ, ÉE. participe

MANDÉ, ÉE. participe

MANDIBULE. s. f.

MANDIBULE. s. f. T. d' Anat. Mâchoire. Il se dit surtout de La mâchoire inférieure.

MANDIBULE

MANDIBULE en Histoire naturelle, se dit de Chacune des deux parties qui forment le bec des oiseaux. La mandibule supérieure. La mandibule inférieure.

Il se dit aussi Des parties saillantes de la bouche des insectes, situées au-dessus des mâchoires.

MANDILLE. s. f.

MANDILLE. s. f. (On mouille les LL.) Sorte de casaque que les laquais portaient autrefois. Je l' ai vu laquais, il portait la mandille.

MANDOLINE. s. f.

MANDOLINE. s. f. Instrument de musique à cordes et à manche, dont on joue avec une plume. Jouer de la mandoline.

MANDORE. s. f.

MANDORE. s. f. Instrument de musique à cordes et à manche, dont on joue avec les doigts.

MANDRAGORE. s. f.

MANDRAGORE. s. f. Plante de la famille des Solanées, d' une odeur et d' une saveur désagréables.

MANDRIN. s. m.

MANDRIN. s. m. Poinçon dont les serruriers se servent pour percer le fer à chaud.

Il se dit aussi d' Une pièce sur laquelle les tourneurs et les tabletiers assujettissent les ouvrages qui ne peuvent être tournés entre les pointes.

MANDUCATION. s. f.

MANDUCATION. s. f. Action de manger. Il se dit, particulièrement, en parlant De l' eucharistie.

MANÉAGE. s. m.

MANÉAGE. s. m. T. de Mar. Travail gratuit que les matelots sont obligés de faire pour charger sur un navire, ou pour en décharger, les planches, le merrain, le poisson, etc.

MANÉGE. s. m.

MANÉGE. s. m. Exercice qu' on fait faire à un cheval pour le dresser. Un cheval propre au manége, dressé au manége, bon pour le manége. Mettre un cheval au manége. Faire le manége. Cheval de manége. Terme de manége.

Il signifie aussi, Un lieu où l' on exerce les chevaux pour les dresser, et où l' on donne des leçons d' équitation. Un beau manége. Un manége couvert, découvert. Nous avons loué, pour notre promenade, des chevaux du manége.

MANÉGE

MANÉGE se dit figurément de Certaines manières d' agir adroites et artificieuses. Je connais le manége de ces gens-là. Il y a un certain manége à la cour, qu' il faut savoir quand on veut y vivre. Je ne suis pas encore fait à ce manége. Voilà un étrange manége. Avoir du manége.

MÂNES. s. m. pl.

MÂNES. s. m. pl. Nom que les anciens donnaient à l' ombre, à l' âme des morts. Polyxène fut sacrifiée aux mânes d' Achille. Mânes plaintifs. Apaiser les mânes irrités. On ne l' emploie guère que poétiquement, et dans le style élevé.

MANGANÕSE. s. m.

MANGANÕSE. s. m. Métal cassant, très-oxydable, qui ne se trouve, pour ainsi dire, qu' à l' état d' oxyde dans la nature. Pour faire perdre au verre sa teinte verdâtre, on y mêle de l' oxyde de manganèse.

MANGEABLE. adj.des deux genres

MANGEABLE. adj.des deux genres Qui peut se manger sans dégoût. Ce potage n' est pas bon, mais il est mangeable. Ce pain n' est pas mangeable.

MANGEAILLE. s. f.

MANGEAILLE. s. f. Ce qu' on donne à manger à quelques animaux domestiques, à des oiseaux. Faire de la mangeaille pour les poulets, leur donner de la mangeaille.

Il se dit aussi, familièrement, de Ce que mangent les hommes. Cet homme est toujours occupé de mangeaille. Il se crève de mangeaille.

MANGEANT, ANTE. adj.

MANGEANT, ANTE. adj. Qui mange. Il est bien buvant et bien mangeant. Je l' ai laissée bien buvante et bien mangeante. Il est familier.

MANGEOIRE. s. f.

MANGEOIRE. s. f. L' auge où mangent les chevaux, les bêtes de somme. Mettre de l' avoine dans la mangeoire.

Prov. et fig., Tourner le dos à la mangeoire, Faire tout le contraire de ce qu' il faudrait pour arriver au but qu' on se propose.

MANGER. v. a.

MANGER. v. a. Mâcher et avaler quelque aliment. Manger du pain, de la viande, du fruit. Cela est bon à manger. Les chevaux mangent du foin, de l' avoine. Le loup mange la brebis. Les limaçons, les chenilles mangent les fruits. Les souris, les rats mangent les grains. Les hirondelles mangent les moucherons, les vermisseaux.

Il s' emploie absolument et sans régime. Il n' a mangé d' aujourd' hui. Il n' a ni bu ni mangé. Il a été trois jours sans manger. Il ne mange pas, il dévore. Manger chaud. Manger froid. Donnez à manger à cet enfant.

Pop., Manger comme un chancre, Manger excessivement. On dit dans le même sens, Manger comme quatre.

MANGER

MANGER signifie aussi, Prendre ses repas. Il ne mange jamais chez lui. Il mange tous les jours en ville. Manger chez le restaurateur, chez le traiteur, à l' auberge. Ils mangent ensemble. Salle à manger.

On mange bien chez cette personne, chez ce restaurateur, On y fait, on y prend de bons repas.

Donner à manger, Tenir une maison où les gens viennent prendre leurs repas en payant. Il donne à manger à la carte, à tant par tête. On le dit aussi D' un particulier qui reçoit à sa table ses amis, ses connaissances. C' est un avare qui ne donne jamais à manger, qui ne donne à manger à personne. Il donne souvent, il donne fort bien à manger.

MANGER

MANGER signifie aussi, figurément, Consumer, dissiper en débauches ou en folles dépenses. S' il continue ses prodigalités, il mangera tout son bien. Il mange tout en chicane, en procès. Il y mangera dix mille écus, ou il en aura raison. Il a mangé deux belles terres. Il a mangé son patrimoine, sa légitime, la dot de sa femme. Il a mangé bien de l' argent. Il a mangé plus d' or qu' il n' est gros. Il a mangé sa fortune à plaider.

Fig., Ses valets le mangent, ses chevaux et ses chiens le mangent, les femmes le mangent, etc., Le ruinent, l' entraînent à d' excessives dépenses.

MANGER

MANGER se dit, par extension, De plusieurs choses inanimées qui en consument, en absorbent, en rongent, en minent, en détruisent d' autres. Cette forge mange bien du charbon. Ces légumes mangent beaucoup de beurre. Ces fondations ont mangé bien de la pierre, bien du moellon. La rivière mange ses bords. Un ulcère lui mange la jambe. Le grand jour mange les couleurs. La rouille mange le fer. Les arbres mangent le suc de la terre. Un onguent, une poudre qui mange les chairs mortes. Cette écriture, cette planche gravée est mangée par le temps.

En Grammaire, Cette voyelle finale se mange, se dit D' une voyelle finale qui s' élide, qui ne se prononce pas, à cause de la rencontre d' une voyelle qui commence le mot suivant. En français, l' E muet se mange devant une voyelle.

Fam., Manger ses mots, la moitié de ses mots, se dit D' une personne qui ne prononce pas bien toutes les lettres ou toutes les syllabes des mots.

MANGER

MANGER s' emploie dans un grand nombre de phrases figurées et proverbiales.

L' appétit vient en mangeant, Le désir de s' enrichir ou de s' élever augmente à mesure qu' on acquiert de la fortune ou des honneurs.

À petit manger bien boire, Quand on a peu à manger, on s' en dédommage en buvant beaucoup.

Qui se fait brebis, le loup le mange, Qui a trop de bonté, trouve bientôt des gens qui en abusent.

Les gros poissons mangent les petits, Les puissants oppriment les faibles.

Il a mangé son pain blanc le premier, Il a été dans un état heureux, agréable, et il n' y est plus.

Les loups ne se mangent pas, Les méchants s' épargnent entre eux.

Savoir bien son pain manger, Entendre bien ses intérêts.

Manger dans la main, Avoir des manières trop familières. Cet homme mange dans la main, vous mange dans la main.

Il a mangé son blé en vert, son blé en herbe, se dit De celui qui a dépensé d' avance son revenu, qui a mangé d' avance une succession.

Manger de la vache enragée, Éprouver beaucoup de privations et de fatigues. Il sait ce que c' est que la peine, il a mangé de la vache enragée. Ce jeune homme aime trop ses aises, il faudra qu' il mange de la vache enragée.

Ils se sont mangé le blanc des yeux, Ils se sont fortement querellés.

Je n' ai garde de lui en parler, il me mangerait le blanc des yeux, il me mangerait, Il se courroucerait, il me querellerait.

Manger quelqu' un, quelque chose des yeux, Regarder avidement quelqu' un, quelque chose.

Manger quelqu' un de caresses, Lui faire de grandes caresses.

Être joli à manger, être à manger, se dit D' un joli enfant, d' une jolie personne. On dit plus ordinairement, à croquer.

Il y a à boire et à manger, se dit D' une affaire qui peut avoir à la fois de bons et de mauvais résultats, d' une question qui présente deux sens, d' un ouvrage où il y a du bon et du mauvais.

Par menace, Je le mangerais avec un grain de sel, à la croque au sel, se dit D' un homme à qui l' on se croit très-supérieur en force.

Manger les crucifix, se dit en parlant Des hypocrites, des dévots outrés qu' on voit sans cesse agenouillés dans les églises.

MANGÉ, ÉE. participe

MANGÉ, ÉE. participe

MANGER. s. m.

MANGER. s. m. Ce qu' on mange, ce dont on se nourrit. Son hôtesse lui accommode son manger. Un pâté de bécasses est un bon manger. Un manger délicat. Un friand, un délicieux manger. C' est un manger de roi. C' est le meilleur manger du monde.

Fam., Il en perd le boire et le manger, se dit De celui qui est entièrement absorbé par une occupation, par une passion.

Blanc-manger. Voyez BLANC.

MANGERIE. s. f.

MANGERIE. s. f. Action de manger, de manger beaucoup.

Il se dit figurément Des frais de chicane, des exactions. Les mangeries des gens de justice sont effroyables. C' est une pure mangerie. On invente tous les jours de nouvelles mangeries. Dans l' une et l' autre acception, il est populaire.

MANGE-TOUT. s. m.

MANGE-TOUT. s. m. Celui qui consume son bien en folles dépenses. C' est un mange-tout. Il est familier.

MANGEUR, EUSE. s.

MANGEUR, EUSE. s. Celui, celle qui est dans l' habitude de manger beaucoup. Il s' emploie ordinairement avec une épithète. C' est un grand mangeur, un beau mangeur, un petit mangeur. C' est une grande mangeuse. Il n' est pas mangeur.

Fig. et fam., Un mangeur, Un prodigue, un dissipateur.

Fig. et pop., Un mangeur de chrétiens, Un homme de chicane, un homme qui vexe, qui tourmente le peuple.

Fig. et pop., Un mangeur de charrettes ferrées, un mangeur de petits enfants, Un fanfaron.

Fam., Un mangeur de viandes apprêtées, de soupe apprêtée, Un fainéant qui aimerait à bien vivre, sans se donner la peine de gagner sa vie.

Fig. et fam., Un mangeur de crucifix, un mangeur d' images, un mangeur de saints, Un bigot, un faux dévot.

MANGEURE. s. f.

MANGEURE. s. f. (On prononce Manjûre.) Endroit mangé d' une étoffe, d' un pain, etc. Mangeure de vers. Mangeure de souris.

MANGOUSTE. s. f.

MANGOUSTE. s. f. Voyez ICHNEUMON.

MANGUE. s. f.

MANGUE. s. f. Le fruit du manguier. On prépare avec les mangues des gelées et des compotes.

MANGUIER. s. m.

MANGUIER. s. m. Grand arbre à cime étalée, que l' on cultive aux Indes et au Brésil, et dont les fruits, verdâtres, jaunes, rouges ou noirs, sont savoureux et d' une odeur agréable.

MANIABLE. adj.des deux genres

MANIABLE. adj.des deux genres Qui est aisé à manier, qui se prête à l' action de la main. Ce drap est doux et maniable. Le cuir bien apprêté en devient plus maniable. Ce marteau est trop lourd, il n' est pas maniable.

Il signifie aussi, Qui est aisé à mettre en oeuvre. Ce fer, ce cuir est doux et maniable.

Il signifie figurément, Traitable. Cet homme est maniable, n' est point du tout maniable. Son esprit, son caractère n' est pas maniable.

MANIAQUE. adj.des deux genres

MANIAQUE. adj.des deux genres Possédé de quelque manie. Il est maniaque. Elle est maniaque.

Il se prend aussi substantivement. C' est un maniaque, une maniaque.

MANICHÉEN, ENNE. s.

MANICHÉEN, ENNE. s. Celui, celle qui adopte la doctrine de Manès, qui admet deux premiers principes, un bon et un mauvais.

MANICHÉISME. s. m.

MANICHÉISME. s. m. Doctrine des manichéens.

MANICHORDION. s. m.

MANICHORDION. s. m. (On prononce Manicordion.) Sorte de clavecin, instrument de musique à clavier. Jouer du manichordion.

MANICLE. s. f.

MANICLE. s. f. Voyez MANIQUE.

MANIE. s. f.

MANIE. s. f. Folie qui n' est pas complète comme la démence, et qui se manifeste par des accès intermittents. Il est atteint de manie. La manie est fort difficile à guérir.

Il se dit, quelquefois, d' Une folie dans laquelle l' imagination est constamment frappée d' une idée particulière. Sa manie est de se croire de verre, de se croire le Grand Turc. Voyez MONOMANIE.

Il signifie, par extension, Habitude bizarre, contraire à la raison. Il a la manie de se faire toujours peindre en habit romain. Quelle manie à lui de se figurer que tout le monde le regarde!

Il signifie encore par extension, Goût porté jusqu' à l' excès. Sa manie pour les tulipes, pour les coquilles, l' a ruiné. Il a la manie des vers.

MANIEMENT. s. m.

MANIEMENT. s. m. (On prononce Manîment.) Action de manier. On connaît la bonté d' un drap au maniement.

Le maniement des armes, L' exercice de pied ferme qu' on fait faire aux soldats, pour leur apprendre à bien manier l' arme.

MANIEMENT

MANIEMENT se dit figurément pour Administration, gestion. Le maniement des deniers publics, des finances. Ce trésorier a beaucoup de maniement, un grand maniement, un grand maniement d' argent. Son maniement est de tant de millions. On lui a confié ce maniement. Ceux qui ont le maniement des affaires.

MANIER. v. a.

MANIER. v. a. Prendre, tâter, toucher avec la main. Manier un drap pour voir s' il est doux, s' il est fin. Manier une étoffe, des papiers, des livres, des hardes. J' ai manié beaucoup de livres dans ma vie. En maniant ce vase, il l' a brisé.

Prov., Je ne l' ai vu ni manié, Cela ne m' est tombé ni sous les yeux, ni sous les mains, je ne sais où cela est.

MANIER

MANIER signifie aussi, Se servir de quelque outil, de quelque instrument, de quelque arme. Il manie bien, il sait bien manier le ciseau, le burin, la pointe, la plume, le crayon, le pinceau, l' épée, le sabre, les armes. Il manie bien un fusil, un violon, une raquette.

Il signifie encore, Employer la matière propre à quelque ouvrage. Ce serrurier manie bien le fer, manie le fer comme si c' était du plomb. Ce boulanger manie bien la pâte, le levain. Ce peintre manie bien la couleur. Ce sculpteur manie bien la terre, le marbre.

Il s' emploie figurément, dans les deux sens qui précèdent, en parlant Des productions de l' esprit. Cet écrivain manie bien la plume, manie bien la langue. Cet homme manie bien la parole. Cet orateur a bien manié son sujet. Ce poëte dramatique manie bien les passions. Il manie finement l' ironie, la louange. Il manie bien l' épigramme.

Manier un esprit, un caractère, une personne, Les tourner, les gouverner à son gré. Il sait l' art de manier les esprits. Ce n' est pas un homme aisé à manier. On le manie comme on veut. Ce peuple ne se manie pas si facilement. Le caractère de cet homme est difficile à manier.

En termes de Manége, Manier un cheval, Le faire aller, le mener. Cet écuyer s' entend à bien manier un cheval.

Ce cheval manie bien sous l' homme, manie bien à droite et à gauche, Il exécute avec docilité tous les mouvements que veut le cavalier. En ce sens, Manier est neutre.

MANIER

MANIER signifie particulièrement, Avoir en sa disposition, administrer, gérer. Je n' ai pas encore manié un denier de cette recette. Il ne manie point d' argent. Il manie tous les biens de cette maison. Il manie tous les ans plus d' un million.

Manier une affaire, La diriger, la conduire. Il a tout ce qu' il faut pour manier les affaires publiques. Il a bien manié cette affaire. Il est habile à manier les affaires.

Fam., Cela ne se manie pas ainsi, cela n' est pas si aisé à manier, se dit À une personne qui, dans une affaire, s' avise de mauvais expédients.

MANIÉ, ÉE. participe

MANIÉ, ÉE. participe

AU MANIER. loc. adv.

AU MANIER. loc. adv. En maniant. Vous reconnaîtrez cette étoffe au manier.

MANIÕRE. s. f.

MANIÕRE. s. f. Façon, sorte. De toute manière, de quelque manière que cela soit, de manière ou d' autre. Je ne veux pas que cela soit de cette manière. Je lui écrirai de la manière la plus pressante. De quelle manière voulez-vous que je me conduise? Je m' y prendrai d' une autre manière. La manière dont je lui ai parlé l' a fait rentrer en lui-même. Se vêtir d' une manière décente. À la manière ordinaire et accoutumée. C' est sa manière d' agir, de parler. C' est sa manière d' être. Chacun vit à sa manière. Il a voulu faire cela à sa manière. Selon ma manière de voir, de penser. Il a une bonne manière de se présenter, de s' énoncer, de s' exprimer.

MANIÕRE

MANIÕRE employé absolument, signifie quelquefois, Façon d' agir habituelle. C' est sa manière. Chacun a sa manière. Il ne changera pas de manière.

Manière de parler, Expression, locution. Cette manière de parler est neuve, correcte, incorrecte, fort usitée. Il a des manières de parler qui lui sont particulières, qui n' appartiennent qu' à lui.

Prov., Manière de parler, Chose dite sans conséquence, ou avec une exagération sensible. Il m' a offert sa bourse, mais c' était une manière de parler. Quand vous dites qu' il est riche, c' est une manière de parler; il est tout au plus à son aise.

De la bonne manière, de la belle manière, s' emploie ironiquement et dans un sens défavorable. Il a été étrillé de la bonne manière, de la belle manière, Il a été battu outrageusement. Je l' ai traité, je lui ai écrit, je lui ai parlé de la bonne manière, Avec dureté, sans ménagement.

Prov., Faire quelque chose par manière d' acquit, Négligemment, et parce qu' on ne peut guère s' en dispenser. Je lui ai donné par manière d' acquit des conseils dont il ne profitera pas. Il remplit ses fonctions par manière d' acquit.

Par manière de dire, par manière d' entretien, de conversation, Sans avoir eu aucun dessein formé d' en parler; sans y mettre d' importance. Il ne fut question de cette affaire que par manière de conversation.

MANIÕRE

MANIÕRE signifie aussi, Espèce, apparence. Il vint une manière de demoiselle. Il fut abordé par une manière de valet de chambre. Nous lui avons fait une manière de fête. Nous avons imaginé une manière de stratagème. Dans ce sens, il est familier.

MANIÕRE

MANIÕRE en Peinture, se dit de La façon de composer et de peindre qui est propre à un artiste, à une école. La manière de ce peintre est grande. Raphaël a eu plusieurs manières. Ce tableau est peint dans la manière du Guide, dans la manière de l' école romaine, de l' école flamande, etc. Rembrandt s' est fait une manière propre à produire de grands effets. Sa manière est dangereuse à imiter. Une manière large, grande, maigre.

Il se dit, par extension, en parlant Des ouvrages de littérature. Cet écrivain a changé sa manière. Ce poëte s' est fait une manière expéditive.

MANIÕRE

MANIÕRE signifie aussi, Affectation, recherche, exagération. À force de soigner son style, on peut tomber dans la manière. Il a de la manière. Il n' a pas de manière. Cela sent un peu la manière. Il y a de la manière dans ce discours, dans ce tableau, dans la pose de cette statue.

MANIÕRES

MANIÕRES au pluriel, se dit de La façon d' être ou d' agir dans le commerce de la vie. Il a des manières agréables. Ses manières déplaisent à tout le monde. Il a de bonnes, d' excellentes manières. Manières rudes, étranges, grossières, désobligeantes. Manières douces, polies, insinuantes, aisées, obligeantes, engageantes. Il a conservé les manières de la province. Les manières des Orientaux diffèrent beaucoup des nôtres.

Ironiq., Avoir les belles manières, Affecter les manières d' un état au-dessus du sien.

DE MANIÕRE QUE. loc. conjonctive

DE MANIÕRE QUE. loc. conjonctive De sorte que. Il dit, il fit telle et telle chose, de manière que l' on vit clairement ses intentions. Il faut toujours se conduire de manière qu' on n' ait aucun reproche à se faire.

DE MANIÕRE À. loc. prépositive

DE MANIÕRE À. loc. prépositive De façon à. Il parla de manière à convaincre les juges de son innocence.

MANIÉRÉ, ÉE. adj.

MANIÉRÉ, ÉE. adj. Qui est remarquable par quelque affectation dans son maintien, dans ses manières. Acteur, danseur maniéré. Cet homme est fort maniéré. Cette femme est trop maniérée. On dit, dans un sens analogue, Air maniéré, contenance maniérée, etc.

Il signifie en Littérature, en Peinture, en Sculpture, etc., Qui a de la manière, où il y a de la manière. Auteur maniéré. Style maniéré. Pinceau maniéré. Pose maniérée. Des figures, des draperies maniérées. Une composition, une couleur maniérée. Cet édifice est d' un goût maniéré.

MANIEUR. s. m.

MANIEUR. s. m. Celui qui manie beaucoup. C' est un manieur d' argent. Il est familier.

MANIFESTATION. s. f.

MANIFESTATION. s. f. Action par laquelle on manifeste quelque chose. La parole sert à la manifestation de la pensée.

Il est plus particulièrement usité dans les matières de religion. Après une manifestation si évidente de la puissance de Dieu.

MANIFESTE. adj.des deux genres

MANIFESTE. adj.des deux genres Notoire, évident, connu de tout le monde. C' est une erreur manifeste. C' est une chose publique et manifeste. Rendre un crime manifeste. Cela est si manifeste, que personne n' en peut douter.

MANIFESTE. s. m.

MANIFESTE. s. m. Écrit public par lequel un prince, un État, un parti, une personne de grande considération, rend raison de sa conduite dans quelque affaire importante. Ce prince, avant de déclarer la guerre, fit publier un manifeste, donna un manifeste, donna son manifeste. Le manifeste des États-Unis d' Amérique. Vous en verrez les raisons dans son manifeste.

MANIFESTEMENT. adv.

MANIFESTEMENT. adv. Clairement, évidemment. Je vous ferai voir manifestement que votre nouvelle est fausse. Cet homme est manifestement coupable.

MANIFESTER. v. a.

MANIFESTER. v. a. Faire connaître, découvrir, mettre au grand jour. Dieu a manifesté son pouvoir. Manifester sa pensée, ses sentiments, ses volontés. Manifester son génie, son talent, par quelque production remarquable.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. JÉSUS-CHRIST se manifesta aux apôtres. Quand ce secret viendra à se manifester. La rébellion commençait à se manifester.

MANIFESTÉ, ÉE. participe

MANIFESTÉ, ÉE. participe

MANIGANCE. s. f.

MANIGANCE. s. f. Manoeuvre secrète, procédé artificieux, petite intrigue. Il y a de la manigance dans cette entreprise. Je ne sais pas leur manigance. Il y a là une manigance que je n' entends point. Il est familier.

MANIGANCER. v. a.

MANIGANCER. v. a. Tramer secrètement quelque petite intrigue. C' est lui qui a manigancé toute cette affaire. Il est familier.

MANIGANCÉ, ÉE. participe

MANIGANCÉ, ÉE. participe

MANILLE. s. f.

MANILLE. s. f. T. du Jeu d' hombre, du Quadrille et du Tri. C' est, en noir, Le deux, et, en rouge, Le sept de la couleur dans laquelle on joue. La manille est la seconde triomphe, c' est un matador.

MANIOC. s. m.

MANIOC. s. m. Arbrisseau d' Amérique, dont la racine sert à faire une sorte de pain qu' on nomme Cassave.

MANIPULAIRE. s. m.

MANIPULAIRE. s. m. T. d' Antiq. rom. Chef d' une des compagnies dont la cohorte romaine était composée.

Il est aussi adjectif des deux genres, et signifie alors, Qui appartient au manipule. Soldat, habit, enseigne manipulaire.

MANIPULATEUR. s. m.

MANIPULATEUR. s. m. T. de Chimie et de Pharmacie. Celui qui manipule. Habile manipulateur.

MANIPULATION. s. f.

MANIPULATION. s. f. T. de Chimie et de Pharmacie. Action de manipuler. La manipulation du minerai. Ce chimiste, ce pharmacien entend bien la manipulation. S' exercer aux manipulations chimiques.

MANIPULE. s. m.

MANIPULE. s. m. Ornement que le prêtre catholique porte au bras gauche lorsqu' il célèbre la messe, et que le diacre et le sous-diacre portent aussi quand ils servent à l' autel.

MANIPULE

MANIPULE signifie aussi, Chacune des compagnies dont était composée la cohorte, dans l' ancienne milice romaine.

MANIPULE

MANIPULE en termes de Pharmacie, se dit de L' ustensile qui sert à retirer un vase du feu sans se brûler.

Il se dit aussi d' Une poignée d' herbes, de fleurs, de graines, ou d' autres choses semblables. Prenez un manipule de fleurs d' orange.

MANIPULER. v. a.

MANIPULER. v. a. T. de Chimie et de Pharmacie. Opérer avec la main sur les substances qu' on extrait, qu' on décompose, qu' on mêle, etc. Manipuler le minerai. La bonté des médicaments dépend beaucoup du soin avec lequel on les a manipulés.

Il s' emploie aussi absolument. Ce chimiste, ce pharmacien manipule fort bien.

MANIPULÉ, ÉE. participe

MANIPULÉ, ÉE. participe

MANIQUE. s. f.

MANIQUE. s. f. Espèce de gant ou demi-gant que certains ouvriers se mettent à la main, pour qu' elle puisse résister au travail. Le peuple dit D' un savetier, Il est de la manique, c' est un homme de la manique.

MANIVEAU. s. m.

MANIVEAU. s. m. Petit plateau d' osier sur lequel on range certains comestibles pour les vendre. Maniveau d' éperlans, de champignons.

MANIVELLE. s. f.

MANIVELLE. s. f. Pièce de fer ou de bois qui se replie deux fois à angle droit, et qui, placée à l' extrémité d' un arbre ou essieu, sert à le faire tourner. La manivelle d' un moulin à café. La manivelle d' un gouvernail. Tourner une manivelle.

MANNE. s. f.

MANNE. s. f. (On prononce Mâne.) Espèce de suc concret, qui découle naturellement, ou par incision, de certains végétaux. Manne de Calabre. Bonne manne. Manne en sorte, en larmes. Prenez une once de manne. On purge les enfants avec de la manne.

MANNE

MANNE dans l' Écriture sainte, se dit de La nourriture que Dieu fit tomber du ciel pour nourrir les enfants d' Israël dans le désert.

Fig., C' est une bonne manne, une vraie manne, se dit D' un aliment qui est très-abondant, et est très-utile pour la nourriture du peuple.

Fig. et en style de Dévotion, La manne céleste, La parole de Dieu.

MANNE. s. f.

MANNE. s. f. (L' A est bref.) Panier d' osier plus long que large, qui a une anse à chaque extrémité, et où l' on met du linge, de la vaisselle, et d' autres objets. Mettre de la vaisselle dans une manne.

MANNEQUIN. s. m.

MANNEQUIN. s. m. Panier long et étroit, dans lequel on apporte des fruits ou de la marée au marché. Mannequin de marée. Mannequin de fruits.

Il se dit aussi d' Un panier d' osier à claire-voie, dans lequel on élève des arbres destinés à regarnir un jardin.

MANNEQUIN

MANNEQUIN se dit en outre d' Une figure imitant le corps humain, dont tous les membres ont des jointures brisées qui imitent le jeu des articulations, et sur laquelle les peintres et les sculpteurs ajustent des draperies, après lui avoir donné l' attitude de la figure qu' ils veulent représenter. Mannequin de grandeur naturelle. Petit mannequin.

Cette figure sent le mannequin, Elle manque de naturel.

Fig. et fam., C' est un vrai mannequin, C' est un homme nul, sans caractère, que l' on fait mouvoir comme on veut.

MANNEQUIN

MANNEQUIN se dit également Des figures imitant le corps humain, sur lesquelles les chirurgiens s' exercent à l' application des bandages et à la manoeuvre des accouchements.

MANNEQUINÉ, ÉE. adj.

MANNEQUINÉ, ÉE. adj. T. de Peinture. Qui sent le mannequin, qui est disposé avec affectation. Ces draperies, ces figures sont mannequinées.

MANOEUVRE. s. f.

MANOEUVRE. s. f. Action ou opération de la main. Il signifie principalement, en termes de Marine, L' action de gouverner, de conduire un vaisseau, de régler ses mouvements, de lui faire faire toutes les évolutions nécessaires, soit pour la route, soit pour le combat. Ce matelot, ce pilote, ce capitaine de vaisseau entend bien la manoeuvre. Bonne, mauvaise manoeuvre. Manoeuvre délicate, hardie. Ils firent une manoeuvre pour gagner le vent sur l' ennemi. Changer de manoeuvre. Commander la manoeuvre.

MANOEUVRES

MANOEUVRES au pluriel, se dit de Tous les cordages destinés à manier les voiles et à faire les autres services du vaisseau. On appelle Manoeuvres courantes, Les cordages mobiles qui servent à tout moment pour manoeuvrer le vaisseau; et Manoeuvres dormantes, Les cordages fixes dont on ne fait usage que rarement. On dit, au singulier, Amarrer une manoeuvre, etc.

MANOEUVRE

MANOEUVRE se dit aussi Des mouvements qu' on fait exécuter à des troupes. Il fit une manoeuvre qui déconcerta les ennemis. Une manoeuvre hardie. Les savantes manoeuvres de ce général ont décidé la victoire. Les manoeuvres de la dernière revue ont été fort bien exécutées.

Il se dit, figurément, Des moyens qu' on emploie pour arriver à ses fins; et alors il se prend le plus souvent en mauvaise part. Il a fait une manoeuvre qui a gâté ses affaires. Il a fait là une étrange manoeuvre. Une habile, une fine, une prudente manoeuvre. Il est parvenu, à force de manoeuvres, à supplanter ses concurrents.

MANOEUVRE. s. m.

MANOEUVRE. s. m. Celui qui travaille de ses mains. On ne l' emploie guère qu' en parlant De ceux qui servent sous les maçons, les couvreurs, etc. Il a tant de manoeuvres à payer par jour. C' est l' heure où les maçons et leurs manoeuvres quittent le travail.

Il se dit, figurément et par mépris, d' Un homme qui exécute grossièrement et par routine un ouvrage d' art. Ce n' est qu' un manoeuvre.

Il se dit aussi, figurément et en mauvaise part, d' Un homme subtil, rusé, disposé à tromper. Défiez-vous de lui, c' est un fin manoeuvre.

Fig., Travail, ouvrage de manoeuvre, se dit Des ouvrages d' art ou de littérature, qui n' exigent que du temps et de la patience. Compiler est un ouvrage de manoeuvre.

MANOEUVRER. v. n.

MANOEUVRER. v. n. T. de Mar. Faire la manoeuvre. L' équipage a bien manoeuvré. On dit activement, Manoeuvrer les voiles, manoeuvrer un vaisseau.

Ce vaisseau manoeuvre bien, Il exécute bien ses mouvements.

MANOEUVRER

MANOEUVRER se dit aussi en parlant Des mouvements que des troupes exécutent. Ces troupes ont bien manoeuvré. Faire manoeuvrer des troupes.

Il se dit, dans un sens plus étendu, en parlant De l' art qu' un général déploie pour réussir dans ses projets, soit qu' il veuille attaquer l' ennemi, soit qu' il veuille l' éviter. Les ennemis avaient résolu de différer le combat; mais notre général manoeuvra si habilement, qu' il les força d' en venir aux mains.

MANOEUVRER

MANOEUVRER signifie figurément, Prendre des mesures pour faire réussir une affaire. Il s' emploie ordinairement en mauvaise part. Il a manoeuvré habilement. Il a manoeuvré sourdement. Il a bien manoeuvré. Il a mal manoeuvré.

MANOEUVRÉ, ÉE. participe

MANOEUVRÉ, ÉE. participe Des galères manoeuvrées par des forçats.

MANOEUVRIER. s. m.

MANOEUVRIER. s. m. Celui qui entend bien la manoeuvre des vaisseaux. Un bon, un fin, un excellent manoeuvrier.

Il se dit aussi en parlant De la manoeuvre des troupes de terre. Cet officier est un bon manoeuvrier. Cette armée est bonne manoeuvrière.

MANOIR. s. m.

MANOIR. s. m. Demeure, maison. On est venu me visiter dans mon manoir. Il est surtout en usage au Palais. Le principal manoir. Le manoir abbatial. Le manoir épiscopal. Le manoir seigneurial. Il est aussi d' usage en poésie. Le manoir de Pluton. Les manoirs sombres.

MANOUVRIER. s. m.

MANOUVRIER. s. m. Ouvrier qui travaille de ses mains, et à la journée.

MANQUE. s. m.

MANQUE. s. m. Défaut, absence, privation. Un manque de foi. Un manque de parole. Le manque d' argent en est cause. C' est le manque de chaleur qui a fait retarder la moisson. Il y a là un manque de respect inexcusable.

Trouver quelque chose de manque, Le trouver de moins où il devrait être. Je trouvai dix écus de manque dans un sac de mille francs.

MANQUE

MANQUE s' emploie quelquefois en forme de préposition, et signifie, Faute. Ce n' est pas manque de soin s' il ne réussit pas dans cette affaire.

Au Billard, Un manque-à-toucher, se dit Lorsque le joueur n' atteint pas la bille sur laquelle il joue. Manque, dans cette expression, ne prend pas la marque du pluriel. Il a fait dix manque-à-toucher dans la partie.

MANQUEMENT. s. m.

MANQUEMENT. s. m. Faute d' omission. Ce fut un léger manquement. Il n' y a personne qui ne soit sujet à quelque manquement.

Il se dit aussi pour Défaut, manque. Manquement de parole. Manquement de foi. Manquement de respect. En ce sens, il est moins usité que Manque.

MANQUER. v. n.

MANQUER. v. n. Faillir, tomber en faute. Tous les hommes peuvent manquer, sont sujets à manquer. N' avez-vous jamais manqué?

Il se dit, à peu près dans le même sens, en parlant Des armes à feu, lorsqu' on veut tirer et que le coup ne part pas. Ses deux pistolets manquèrent. Son fusil manqua.

MANQUER

MANQUER signifie aussi, Tomber, périr. Cette maison manque par les fondements. Ce cheval manque par les jambes. Cet homme est bien malade; s' il vient à manquer, sa famille est ruinée.

Il signifie également, en parlant Des choses, Se dérober, s' affaisser. La terre manqua sous leurs pieds.

Le pied lui a manqué, Le pied lui a glissé.

MANQUER

MANQUER signifie figurément, Faillir, faire banqueroute. Ce banquier, ce négociant, ce marchand a manqué. Cette maison a manqué, a manqué de deux millions, etc.

Il signifie aussi, Défaillir. Il ne peut plus se soutenir, les jambes, les forces lui manquent. Elle va s' évanouir, le coeur lui manque. Je suis si effrayé, si interdit, que la parole me manque.

Il signifie encore, Faire faute. Il achèterait volontiers cette maison, mais l' argent lui manque. Le gibier manque cette année. Les vivres, les munitions manquaient aux assiégés. La poudre vint à leur manquer. Le courage lui a manqué. Le talent, la bonne volonté lui manque. Il ne lui manque rien. Tout lui manque à la fois. Vous nous avez bien manqué aujourd' hui. Vous manquiez seul à la fête qu' on avait préparée pour vous.

MANQUER

MANQUER en parlant D' une personne ou d' une chose, signifie aussi qu' Elle est de moins là où elle devrait se trouver. Il manque deux cents hommes dans ce régiment. Il manque beaucoup de livres dans cette bibliothèque. Il nous manque plusieurs décades de Tite-Live.

MANQUER

MANQUER suivi de la préposition de, signifie, Avoir faute de. Manquer d' argent, de vivres, de munitions, etc. Manquer du nécessaire. Manquer de mémoire. Manquer de coeur, de résolution. Manquer d' occasions. Il ne manque pas d' appétit. Il manque de tout. Il ne manque de rien.

Manquer de parole, manquer de foi, Ne pas tenir sa parole, n' avoir pas de bonne foi.

Il ne manque pas d' esprit, d' ambition, de bonne volonté, etc., Il a de l' esprit, de l' ambition, de la bonne volonté.

MANQUER

MANQUER avec de et un verbe à l' infinitif, signifie, Omettre, oublier de faire quelque chose. Je ne manquerai pas de faire ce que vous voulez. Ne manquez pas de vous trouver au rendez-vous.

Il signifie aussi, Courir quelque risque, être sur le point d' éprouver quelque accident. Nous avons manqué de verser. Il a manqué d' être tué. Dans ce sens, il est familier.

MANQUER

MANQUER suivi de la préposition à, signifie, Ne pas faire ce qu' on doit à l' égard de quelqu' un ou de quelque chose. Manquer à son devoir, à ses amis. Manquer à ses engagements, à l' honneur, à sa foi, à sa parole. Il a manqué à l' assignation, au rendez-vous.

Manquer à quelqu' un, Manquer aux égards, au respect qu' on lui doit. Il m' a manqué essentiellement.

Se manquer à soi-même, Compromettre son honneur. Par cette violence, il s' est manqué à lui-même encore plus qu' aux autres.

Au Billard, Manquer à toucher, Ne pas atteindre la bille sur laquelle on joue.

MANQUER

MANQUER est quelquefois actif, et signifie, en général, Ne pas réussir dans ce qu' on a entrepris, ne pas rencontrer ce qu' on cherchait, laisser échapper ce qu' on poursuivait, etc. Je suis arrivé trop tard, j' ai manqué cet homme. Je ne l' ai manqué que d' un quart d' heure. Il a manqué une belle occasion. Il a manqué son coup. Il a manqué son but. Il a manqué un bon mariage. J' ai manqué mon affaire. Il a manqué son projet. Cet auteur a manqué son sujet.

Manquer une pièce de gibier, La tirer et ne pas la tuer. J' ai manqué un lièvre qui était au bout de mon fusil.

Par menace, S' il me manque, je ne le manquerai pas, Il peut compter sur les effets de mon ressentiment.

Les chasseurs ont manqué le cerf, Ils ne l' ont pas pris. La gendarmerie a manqué les voleurs, Elle ne les a pas attrapés.

Fam., L' avoir manqué belle, Avoir échappé à un grand danger. La balle a percé votre chapeau, vous l' avez manqué belle. Il a fait une chute à se casser le cou, il l' a manqué belle. Il allait confier ses affaires à un fripon, il l' a manqué belle.

MANQUÉ, ÉE. participe

MANQUÉ, ÉE. participe Un ouvrage manqué, Défectueux. Un projet manqué, Avorté.

Fam., Un poëte, un peintre, un avocat manqué, Qui manque de talent.

MANSARDE. s. f.

MANSARDE. s. f. T. d' Archit. Fenêtre pratiquée dans la partie presque verticale d' un comble brisé. Le voleur s' est introduit par la mansarde. On dit aussi, Fenêtre en mansarde.

Il signifie aussi, Une chambre pratiquée sous un comble brisé. Il habite une mansarde. Il loge dans les mansardes. Les mansardes d' un hôtel.

Étage en mansarde, Étage dont les chambres sont des mansardes.

Comble, toit en mansarde, Comble, toit brisé.

MANSE. s. f.

MANSE. s. f. Voyez MENSE.

MANSUÉTUDE. s. f.

MANSUÉTUDE. s. f. Débonnaireté, douceur d' âme, bénignité, patience. La mansuétude est une vertu chrétienne. Il n' est guère usité que dans le langage de la dévotion.

MANTE. s. f.

MANTE. s. f. Espèce de vêtement de femme, ample et sans manches, qui se porte par-dessus les autres vêtements, dans les temps froids. Mante de mérinos doublée de soie. Prendre sa mante.

Il se dit aussi d' Un vêtement semblable, que les dames de la cour portent dans les deuils. Durant le deuil du feu roi, toutes les dames étaient en mante.

Il se dit aussi d' Un certain habit que portent quelques religieuses.

MANTEAU. s. m.

MANTEAU. s. m. Vêtement ample et sans manches qui se met par-dessus l' habit, et qui prend ordinairement depuis les épaules jusqu' au-dessous des genoux. Grand manteau. Manteau d' hiver, d' été. Manteau pour la pluie. Manteau de campagne. Manteau léger, pesant. Manteau de drap. Manteau noir, bleu. Manteau à l' espagnole. Manteau de deuil. Un collet de manteau. Un manteau ample et qui a bien du tour. Prendre, quitter son manteau. S' envelopper de son manteau, dans son manteau. Avoir son manteau sur le nez. Avoir le nez dans son manteau. Tirer quelqu' un par le manteau.

Fig., S' envelopper de son manteau, Se résigner, attendre son sort avec calme au milieu des dangers. Le sage est quelquefois réduit à s' envelopper de son manteau.

Fig., Vendre, débiter sous le manteau, Vendre clandestinement des livres défendus. C' est un libelle qui ne se vend que sous le manteau. On le dit aussi en parlant De toutes les choses défendues.

Fig. et fam., Garder les manteaux, Faire le guet, ou demeurer à ne rien faire, pendant que ceux avec qui l' on est venu se divertissent, ou commettent quelque délit.

Rôles à manteau, Rôles de certains personnages de comédie, pour lesquels, à raison de leur âge, de leur condition ou de leur caractère, le manteau était un vêtement d' usage. Il joue les rôles à manteau. On dit dans le même sens, Jouer les manteaux.

Manteau long, Espèce de manteau étroit, ordinairement fait de soie noire, que les ecclésiastiques portent avec la soutane. Il était en manteau long. On appelle par opposition Manteau court, Une espèce de petit manteau de soie noire, qui ne passe pas le genou, et que les ecclésiastiques mettent avec l' habit court, lorsqu' ils vont dans le monde. Se mettre en manteau court.

Manteau de deuil, Long manteau noir que portent aux enterrements les plus proches parents du défunt.

Manteau de cérémonie, Long manteau fourré ou doublé, et traînant, que les rois, les princes et les grands dignitaires portent dans certaines cérémonies. Le manteau impérial, le manteau royal, le manteau ducal, le manteau de pair, sont des manteaux de cérémonie.

Manteau de cour, Espèce de robe sans corsage, ouverte par devant et à queue traînante, qui s' attache au bas de la taille, et que portent les dames de la cour, les jours de présentation et de cercle.

Manteau de nuit, ou, plus ordinairement, Manteau de lit, Espèce de manteau fort court, ayant des manches, et dont on se sert dans la chambre et au lit.

MANTEAU

MANTEAU signifie figurément, Apparence, prétexte dont on se couvre. Sous le manteau de la dévotion, de la religion, on cache souvent de mauvais desseins.

MANTEAU

MANTEAU en termes de Blason, La fourrure herminée sur laquelle est posé l' écu.

MANTEAU

MANTEAU en termes de Fauconnerie, La couleur des plumes d' un oiseau de proie. Cet oiseau a un beau manteau.

Manteau de cheminée, La partie de la cheminée qui fait saillie dans la chambre, au-dessus de l' âtre, au-dessus du foyer.

MANTELET. s. m.

MANTELET. s. m. Espèce de petit manteau. Les évêques portent en cérémonie un mantelet violet par-dessus leur rochet. Les femmes ne portent presque plus de mantelets.

MANTELET

MANTELET se dit aussi d' Une grande pièce de cuir qui s' abat sur le devant et sur les côtés des calèches. Lever, abattre les mantelets.

MANTELET

MANTELET en termes de Guerre, se dit d' Une sorte de machine composée de plusieurs madriers, que l' on poussait devant soi, dans l' attaque des places, pour se mettre à couvert des coups de fusil. On remplace depuis longtemps les mantelets par des gabions très-élevés, remplis de fascines et de menu bois.

MANTELURE. s. f.

MANTELURE. s. f. Le poil du dos d' un chien, lorsqu' il n' est pas de la même couleur que celui des autres parties du corps.

MANTILLE. s. f.

MANTILLE. s. f. Petit manteau qui servait autrefois à l' habillement des femmes.

MANUEL, ELLE. adj.

MANUEL, ELLE. adj. Qui se fait avec la main. Ouvrage, travail manuel. Opération manuelle. On fit aux pauvres une distribution manuelle d' argent.

Distribution manuelle, se dit particulièrement de Ce que les chanoines reçoivent pour leur assistance à certains offices ou services particuliers.

MANUEL

MANUEL est aussi substantif, au masculin, et sert de Titre à certains livres ou abrégés, pour annoncer qu' on doit en faire un fréquent usage, et les avoir, pour ainsi dire, toujours à la main. Manuel de dévotion. Le Manuel de saint Augustin. Le Manuel d' Épictète. Manuel du cavalier, de l' artilleur. Manuel lexique. Ce livre devrait être le manuel de tous les administrateurs.

MANUELLEMENT. adv.

MANUELLEMENT. adv. Avec la main, de la main à la main. Donner, recevoir manuellement.

MANUFACTURE. s. f.

MANUFACTURE. s. f. La fabrication de certains produits de l' industrie. La manufacture des étoffes de laine et de soie est une source de richesses pour la France. Depuis un siècle, tous les genres de manufacture se sont perfectionnés. Il vieillit en ce sens: on dit plus ordinairement, Fabrication.

Il signifie aussi, Le bâtiment où l' on fabrique, et souvent Tout ce qui est nécessaire pour garnir les ateliers. Il a fait construire une fort belle manufacture. Aller à la manufacture. Élever, monter, établir une manufacture de draps, d' étoffes de soie, de chapeaux, de glaces, etc. La manufacture de tapisseries des Gobelins. La manufacture de porcelaines de Sèvres.

Il signifie encore, Les ouvriers de la manufacture. Toute la manufacture vint au-devant de nous, et prit part à la fête.

Il s' emploie quelquefois au figuré. Le bureau de ce journal est une manufacture de calomnies, de mensonges. Il a établi chez lui une manufacture de libelles.

MANUFACTURER. v. a.

MANUFACTURER. v. a. Fabriquer des ouvrages dans une manufacture. On a fait venir beaucoup de laines d' Espagne pour lès manufacturer. Ces étoffes ont été manufacturées à Lyon. On dit plus ordinairement, Fabriquer.

MANUFACTURÉ, ÉE. participe

MANUFACTURÉ, ÉE. participe

MANUFACTURIER. s. m.

MANUFACTURIER. s. m. Entrepreneur, propriétaire d' une manufacture. Manufacturier en laine, en soie, etc. Cet homme est un gros manufacturier.

Il se dit aussi d' Un ouvrier qui travaille dans une manufacture.

MANUMISSION. s. f.

MANUMISSION. s. f. Action d' affranchir les esclaves et autres personnes de condition serve. La manumission, qui était en usage chez les anciens Romains, avait passé dans le droit féodal.

MANUS (IN)

MANUS (IN) (On prononce Ine manuce.) Expression latine qui s' emploie dans cette phrase, Dire son in manus, Recommander son âme à Dieu, au moment de mourir.

MANUSCRIT, ITE. adj.

MANUSCRIT, ITE. adj. Qui est écrit à la main, par opposition à ce qui est imprimé. Il y a dans cette bibliothèque dix mille volumes, tant imprimés que manuscrits. Pièce, copie manuscrite.

Il est aussi substantif, au masculin. Il a remis, il a vendu son manuscrit à l' imprimeur. J' ai vu ce manuscrit. J' ai lu cette pièce en manuscrit. Il a fait courir cet ouvrage en manuscrit. Cet auteur m' a légué ses manuscrits.

Il se dit, particulièrement, de Certains écrits précieux par leur ancienneté, ou par leur objet, ou par leur matière et leur rareté. Il a plusieurs beaux manuscrits. Des manuscrits très-curieux, très-rares. Des manuscrits sur par chemin, sur vélin, sur papyrus. De vieux manuscrits. Des manuscrits anciens. Ce qu' on estime le plus de cette bibliothèque, ce sont les manuscrits. Manuscrits grecs, arabes.

MANUTENTION. s. f.

MANUTENTION. s. f. Administration, gestion. J' ai laissé à un homme sûr la manutention de mes affaires.

Il signifie aussi, en parlant Des choses morales, Maintien, conservation. La manutention des lois, des arrêts. La manutention de la discipline. Manutention des statuts et règlements d' une compagnie. Il est peu usité en ce sens.

MANUTENTION

MANUTENTION signifie encore, L' établissement où se fabrique le pain pour la troupe.

MAPPEMONDE. s. f.

MAPPEMONDE. s. f. Carte, à la fois hydrographique et géographique, représentant toutes les parties du globe terrestre divisé en deux hémisphères par un grand cercle. Grande mappemonde. Mappemonde enluminée.

MAQUEREAU. s. m.

MAQUEREAU. s. m. Poisson de mer a plusieurs petites nageoires sur la queue, qui vient en grandes troupes dans la Manche, au commencement de l' été. Maquereau frais, salé.

MAQUEREAU

MAQUEREAU se dit aussi de Certaines taches qui viennent aux jambes, quand on s' est chauffé de trop près.

MAQUEREAU, ELLE. s.

MAQUEREAU, ELLE. s. Celui, celle qui fait métier de débaucher et de prostituer des femmes ou des filles. On ne se sert pas de ce terme en bonne compagnie.

MAQUERELLAGE. s. m.

MAQUERELLAGE. s. m. Le métier, l' action de débaucher et de prostituer des femmes ou des filles. C' est un infâme métier que le maquerellage. Faire un maquerellage. C' est un terme déshonnête.

MAQUETTE. s. f.

MAQUETTE. s. f. T. de Sculpture. Modèle, informe et en petit, d' un ouvrage de ronde bosse. Maquette de cire, de terre.

MAQUIGNON. s. m.

MAQUIGNON. s. m. Marchand de chevaux. Bon, riche maquignon. J' ai été chez tous les maquignons pour trouver un bon cheval de selle. Les écuries des maquignons sont toutes dégarnies. Ce maquignon m' a trompé. Ce mot étant devenu une sorte d' injure, on dit maintenant, Marchand de chevaux.

Il se dit, par extension, d' Un homme qui, sans faire par état le commerce des chevaux, se mêle d' en revendre, d' en troquer, en les raccommodant, en corrigeant ou en faisant disparaître leurs défauts.

Il se dit, figurément et familièrement, de Celui qui, dans l' espoir de quelque profit, s' intrigue pour ménager des marchés de charges, d' offices, etc., pour faire des mariages. Maquignon de charges. Maquignon de mariages.

MAQUIGNONNAGE. s. m.

MAQUIGNONNAGE. s. m. Métier de maquignon; moyens que les maquignons emploient pour raccommoder leurs chevaux, pour les faire paraître meilleurs qu' ils ne sont. Il entend bien le maquignonnage.

Il se dit, figurément et familièrement, de Certains commerces secrets, illicites, et de certains moyens frauduleux qui servent à intriguer dans les affaires. Je n' entends rien à tout ce maquignonnage.

MAQUIGNONNER. v. a.

MAQUIGNONNER. v. a. Raccommoder un cheval, corriger ou cacher ses défauts, pour s' en mieux défaire. Il a maquignonné ce cheval.

Il signifie, figurément et familièrement, S' intriguer pour faciliter quelque marché, quelque mariage, etc., à dessein d' en tirer un profit. C' est lui qui a maquignonné ce mariage, la vente de cette charge.

MAQUIGNONNÉ, ÉE. participe

MAQUIGNONNÉ, ÉE. participe

MARABOUT. s. m.

MARABOUT. s. m. Nom donné, dans quelques contrées de l' Afrique, à un prêtre mahométan attaché au service d' une mosquée.

Il se dit, figurément et populairement, d' Un homme laid, malbâti.

MARABOUT

MARABOUT se dit aussi d' Une sorte de cafetière de cuivre battu et étamé, qui a le ventre très-large, et qu' on nomme autrement Cafetière du Levant.

MARABOUT

MARABOUT se dit encore d' Un oiseau dont la queue fournit des plumes, auxquelles on donne le même nom, et qui servent d' ornement à diverses coiffures de femmes. Un chapeau orné de marabouts. Elle avait des marabouts sur sa toque.

MARAÚCHER. s. m.

MARAÚCHER. s. m. Jardinier qui cultive un de ces terrains qu' à Paris on appelle Marais. Il faut s' adresser au maraîcher pour avoir des primeurs.

MARAIS. s. m.

MARAIS. s. m. Espace de terrain couvert ou abreuvé par des eaux qui n' ont point d' écoulement. Pays de marais. Cette place est au milieu d' un marais. Marais infect. Dessécher un marais. Odeur, goût de marais.

Prov. et fig., Se sauver par les marais, à travers les marais, Se tirer d' embarras par de mauvaises raisons.

Marais salant, Espace de terre, entouré d' une digue, situé sur le bord de la mer, qui le couvre dans les hautes marées, et y laisse, en se retirant, une eau qui s' évapore, et dépose le sel dont elle était chargée.

MARAIS

MARAIS signifie aussi, à Paris, Un terrain bas où l' on fait venir des herbages, des légumes, etc. Un arpent de marais. Un bon marais.

MARASME. s. m.

MARASME. s. m. Maigreur extrême, consomption. Tomber dans le marasme.

MARASQUIN. s. m.

MARASQUIN. s. m. Liqueur spiritueuse qui se fait avec une espèce de cerise appelée Marasca. Le meilleur marasquin est celui de Zara.

MARÂTRE. s. f.

MARÂTRE. s. f. Belle-mère. Ce mot ne s' emploie que dans un sens restreint, et se dit d' Une femme qui maltraite les enfants que son mari a eus d' un autre lit. Cruelle marâtre.

Il se dit, par extension, d' Une mère qui n' a point de tendresse pour ses enfants, qui les traite durement. Ce n' est pas une mère, c' est une marâtre. On dit quelquefois, dans un sens analogue, La nature a été marâtre envers cet homme.

MARAUD, AUDE. s.

MARAUD, AUDE. s. T. d' injure et de mépris. Vil et impudent coquin. C' est un franc maraud.

MARAUDE. s. f.

MARAUDE. s. f. T. de Guerre. Vol commis par des gens de guerre dans les environs du camp, ou en s' écartant de l' armée. Il va en maraude, à la maraude. La maraude est défendue.

Il se dit, par extension, en parlant Des écoliers qui vont à la picorée. Cet écolier a été pris en maraude.

MARAUDER. v. n.

MARAUDER. v. n. Aller en maraude. Ils sont allés marauder.

MARAUDÉ, ÉE. participe

MARAUDÉ, ÉE. participe Village maraudé, Village pillé par les maraudeurs.

MARAUDEUR. s. m.

MARAUDEUR. s. m. Celui qui va en maraude. Il tomba entre les mains des maraudeurs. On a saisi un maraudeur. Cet écolier est un maraudeur déterminé.

MARAVÉDIS. s. m.

MARAVÉDIS. s. m. Petite monnaie de cuivre, qui sert de monnaie de compte en Espagne, et qui vaut environ un centime et demi de France.

MARBRE. s. m.

MARBRE. s. m. Sorte de pierre calcaire, dure et solide, qui reçoit le poli, et sert principalement aux ouvrages de sculpture et d' architecture. Marbre blanc. Marbre noir. Marbre de plusieurs couleurs. Marbre veiné, jaspé. Scier, polir, travailler le marbre. Cela est dur, froid comme un marbre, comme marbre. Une figure, une statue, une colonne, un tombeau, une tombe, un chambranle de marbre. Des carreaux de marbre. Un bloc de marbre. Tout le dedans est incrusté de marbre. Le dehors de ce palais est enrichi d' incrustations de marbre. Une carrière de marbre. Marbre de Grèce, de Carrare, de Paros. Marbre antique. On tire de très-beaux marbres des montagnes de Gênes. Graver sur le marbre.

Marbre statuaire, Marbre propre à faire des statues, qui est sans tache ni veine, à la différence de celui qu' on emploie aux ouvrages d' architecture.

MARBRE

MARBRE se dit aussi d' Un morceau de marbre taillé et poli. On a gravé cette inscription sur un marbre. Il faut mettre un marbre sur cette commode, sur cette cheminée. Placez un marbre sur ces papiers pour les empêcher de voler.

MARBRES

MARBRES au pluriel, se dit Des ouvrages de marbre, et des échantillons de différents marbres. Il y a de beaux marbres dans ce cabinet.

Les marbres d' Arundel ou d' Oxford, Tables de marbre trouvées à Paros, sur lesquelles est gravée une ancienne chronique athénienne, et que l' on conserve dans le collége d' Oxford.

MARBRE

MARBRE en Imprimerie, se dit de La pierre sur laquelle on pose les pages, pour les imposer, et les formes, pour les corriger.

Il se dit également de Cette partie de la presse sur laquelle on place la forme. Un marbre de pierre. Un marbre de fonte.

MARBRE

MARBRE se dit aussi de La pierre qui sert à broyer les drogues et les couleurs.

Au Palais, Table de marbre, s' est dit de Chacune des juridictions de la connétablie, de l' amirauté, et des eaux et forêts. Le grand Corneille était, dans sa jeunesse, avocat du roi à la table de marbre de Rouen.

Fig. et fam., Être froid comme un marbre, être comme un marbre, Être extrêmement calme ou réservé, paraître ne s' émouvoir de rien. On dit dans le même sens, Il est de marbre, c' est un marbre. On dit aussi, par exagération, Pour entendre ces propos de sang-froid, il faudrait être de marbre.

MARBRER. v. a.

MARBRER. v. a. Imiter par la peinture le mélange et la disposition des différentes couleurs qui se trouvent dans certains marbres. Marbrer le chambranle d' une cheminée.

Il se dit aussi en parlant, soit Du papier sur lequel on imite le marbre, en y appliquant différentes couleurs, soit De la tranche et de la couverture des livres, que l' on tachète, en y appliquant de la couperose et d' autres substances colorantes. Marbrer du papier. Marbrer un livre sur tranche. Marbrer la couverture d' un livre.

MARBRÉ, ÉE. participe

MARBRÉ, ÉE. participe Du papier marbré. Tranche marbrée. Veau marbré.

Étoffes marbrées, Étoffes de soie ou de laine de différentes couleurs mêlées ensemble.

Truffes marbrées, Truffes qui sont grises et blanches en dedans.

MARBRERIE. s. f.

MARBRERIE. s. f. Métier de scier et de polir le marbre; Emploi du marbre à des ouvrages communs, tels que chambranles de cheminée, marches d' escalier, etc. Ouvrages de marbrerie.

MARBREUR. s. m.

MARBREUR. s. m. Artisan qui marbre du papier, ou des tranches, des couvertures de livres.

MARBRIER. s. m.

MARBRIER. s. m. Artisan qui travaille à scier, à polir le marbre, ou qui fait avec le marbre de ces ouvrages communs appelés Ouvrages de marbrerie.

Il se dit également de Celui qui fait le commerce du marbre.

MARBRIÕRE. s. f.

MARBRIÕRE. s. f. Carrière d' où l' on tire le marbre.

MARBRURE. s. f.

MARBRURE. s. f. L' imitation du marbre sur du papier, ou sur la tranche, sur la couverture d' un livre. Une belle marbrure.

Il se dit aussi de La peinture que l' on met sur les boiseries, lorsqu' elle imite le marbre.

MARC. s. m.

MARC. s. m. (Le C ne se prononce point.) Demi-livre, poids qui contient huit onces. Les ouvrages d' or et d' argent se vendent au marc. Cent marcs de vaisselle d' argent. Le marc d' argent, poinçon de Paris, vaut tant. Ce lingot pèse six marcs et quatre onces. On prend tant par marc pour la façon de la vaisselle d' argent.

Poids de marc, Huit onces, ou la moitié de la livre de Paris, telle qu' elle existait avant le système décimal. J' ai acheté trois livres de cette marchandise, poids de marc.

Au marc la livre, Manière de répartir ce qui doit être reçu ou payé par chacun, en proportion de sa créance, ou de son intérêt dans une affaire. Les créanciers ont été payés au marc la livre. Les actionnaires ont contribué au marc la livre pour former la somme nécessaire. Depuis l' établissement du système décimal, on dit, Au marc le franc.

Marc d' or, Certaine finance que le titulaire d' un office payait au roi avant d' en obtenir les provisions. Les chevaliers des ordres du roi avaient leurs pensions assignées sur le marc d' or.

MARC. s. m.

MARC. s. m. (Le C ne se prononce point.) Ce qui reste de plus grossier de quelque fruit, de quelque herbe, ou de quelque autre substance dont on a extrait le suc par expression, filtration, ébullition ou autrement. Marc de raisins, d' olives, de pommes. Le marc des herbes qui ont été pressées dans une serviette. Se mettre dans le marc de raisin pour fortifier un membre malade. Marc de café.

Il se dit aussi de Ce que l' on pressure à la fois de raisins, de pommes, d' olives, etc. Un petit, un gros marc. Il n' a pas assez de raisins pour en faire un marc. Tailler, retailler un marc.

MARCASSIN. s. m.

MARCASSIN. s. m. Petit sanglier au-dessous d' un an, qui suit encore sa mère. Les marcassins sont marqués de raies noires et blanches. Un marcassin de trois mois. On leur servit un marcassin, à dîner.

MARCASSITE. s. f.

MARCASSITE. s. f. Pyrite d' un bel éclat, qui se taille, et qui est susceptible de poli.

MARCATION. s. f.

MARCATION. s. f. Voy. Ligne de marcation.

MARCHAND, ANDE. s.

MARCHAND, ANDE. s. Celui, celle qui fait profession d' acheter et de vendre. Gros, riche, petit, bon marchand. Bon et loyal marchand. Marchand en gros, en détail. Marchand en magasin, en boutique. Vous en trouverez chez le marchand. Marchand drapier, épicier, mercier, quincaillier, etc. Marchand de drap, de soierie. Il y avait à Paris une corporation appelée les six corps des marchands. Marchande lingère. Marchande du Palais-Royal. La charge de prévôt des marchands de Paris, de Lyon, n' existe plus.

Marchand forain, Celui qui parcourt avec ses marchandises les villes, les campagnes, les foires, les marchés.

Prov., De marchand à marchand il n' y a que la main, Entre marchands il n' est pas besoin d' écrire, il suffit de se toucher dans la main pour conclure un marché.

Prov., Il faut être marchand ou larron, Un marchand doit être loyal.

Prov. et fig., N' est pas marchand qui toujours gagne, On doit s' attendre à des contrariétés, à des vicissitudes, dans les affaires de la vie.

Prov. et fig., Marchand qui perd ne peut rire, On n' est pas disposé à se réjouir quand on a éprouvé une perte, un revers.

Prov. et fig., Être mauvais marchand, se trouver mauvais marchand, n' être pas bon marchand d' une chose, S' en trouver mal. Vous avez eu tort de vous brouiller avec lui, vous en serez, vous vous en trouverez mauvais marchand. Il a mal fait d' intenter ce procès, il en sera mauvais marchand.

MARCHAND

MARCHAND se dit aussi, quelquefois, de Celui qui achète pour son usage, pour sa consommation. Attirer, faire venir, tromper les marchands. Trouver marchand.

Aux Ventes publiques, lorsque le crieur annonce telle marchandise à tant, on répond, Il y a marchand, Je la prends à ce taux.

MARCHAND

MARCHAND se prend quelquefois adjectivement, et signifie, Qui est de bon débit, de bonne qualité, qui a les qualités requises pour être vendu. Il lui a fourni tant de vin loyal et marchand. Ce blé n' est pas marchand.

Prix marchand, Le prix auquel les marchands vendent entre eux. J' ai eu le drap de cet habit au prix marchand.

Le sel est marchand, Il est permis à tout le monde d' en faire le commerce. Le sel n' est pas marchand, Il se vend au compte de l' État.

Place marchande, Place commode pour vendre de la marchandise. Si vous voulez vendre, mettez-vous en place marchande, choisissez une place marchande.

Quartier marchand, Quartier habité par un grand nombre de marchands.

Ville marchande, Ville où il y a un grand mouvement commercial.

Rivière marchande, se dit d' Une rivière navigable, lorsque les eaux ne sont ni trop hautes ni trop basses pour le transport des marchandises. La rivière n' est plus marchande depuis quinze jours.

Navire, bâtiment marchand, Navire, bâtiment qui n' est destiné qu' à porter des marchandises.

Marine marchande, Les bâtiments et les équipages employés par le commerce; par opposition à Marine militaire, qui signifie, La marine de l' État. On dit, dans le même sens, Navigation, flotte marchande, capitaine marchand.

MARCHANDER. v. a.

MARCHANDER. v. a. Demander le prix de quelque chose: plus souvent, Contester sur ce prix. Il a marchandé ce drap, ce cheval. Il a été longtemps à le marchander. Il a voulu acheter cette maison, et il l' a si long-temps marchandée, que l' affaire a manqué.

Il s' emploie aussi absolument. Il a marchandé sou à sou. Il a acheté ce meuble sans marchander. Il ne faut pas marchander avec lui.

Il se dit quelquefois au sens moral. Marchander la paix. Marchander la main d' une femme. Il perdit l' empire pour l' avoir marchandé.

Fig., Ne pas marchander sa vie, Ne pas hésiter à l' exposer, à en faire le sacrifice. Il faut savoir ne pas marchander sa vie, quand il s' agit de sauver celle d' un ami.

Fig. et fam., Ne pas marchander quelqu' un, Ne point l' épargner, l' attaquer brusquement, soit de fait, soit de paroles. Si je le rencontre, je ne le marchanderai pas.

MARCHANDER

MARCHANDER signifie aussi, figurément et familièrement, Hésiter, balancer. Il ne faut pas tant marchander, il n' y a pas à marchander, il faut se résoudre. Il fit cela sans marchander. En ce sens, il est neutre.

MARCHANDÉ, ÉE. participe

MARCHANDÉ, ÉE. participe

MARCHANDISE. s. f.

MARCHANDISE. s. f. Ce qui se vend, se débite, soit en gros, soit en détail, dans les boutiques, magasins, foires, marchés, etc. Belle, bonne marchandise. Marchandise du pays. Marchandise étrangère. Marchandise de traite, de pacotille. Un magasin de marchandises. On a arrêté, saisi ses marchandises. Étaler sa marchandise. Il est chargé de beaucoup de marchandises. Il a gagné beaucoup sur ses marchandises.

Marchandises de contrebande, Celles qu' on fait entrer dans un pays ou qu' on en fait sortir en fraude. On confisque les marchandises de contrebande.

Faire valoir sa marchandise, La vanter, en faire remarquer les qualités: et, figurément et familièrement, Louer ce qu' on dit, ce qu' on fait, ce qu' on possède; chercher à donner une haute idée de son mérite.

Prov. et fig., Bien débiter sa marchandise, Faire valoir ce qu' on dit par la manière dont on le dit.

Fig. et fam., Marchandise mêlée, Assemblage de bon et de mauvais. Sa société est composée de gens de toute espèce, c' est marchandise mêlée. Il a beaucoup de qualités estimables et presque autant de défauts, c' est marchandise mêlée.

MARCHANDISE

MARCHANDISE se dit quelquefois pour Trafic. Faire marchandise. Il est allé en marchandise.

Fig., Faire métier et marchandise d' une chose, Être accoutumé à la faire. C' est un conteur de sornettes, il en fait métier et marchandise. Il signifie aussi, Faire habituellement quelque chose dans des vues intéressées, en faire une espèce de trafic. Les hypocrites font métier et marchandise de dévotion.

Le pavillon couvre la marchandise, En temps de guerre, on ne doit pas visiter un vaisseau qui porte un pavillon neutre, sous prétexte qu' il s' y trouve des marchandises de l' ennemi.

Vaisseau équipé moitié guerre, moitié marchandise, Vaisseau chargé de marchandises, qui est armé et en état de se défendre.

Prov. et fig., Moitié guerre, moitié marchandise, se dit D' un procédé, d' une conduite équivoque et douteuse. Il a fait sa fortune moitié guerre, moitié marchandise. Il signifie aussi, Moitié de gré, moitié de force. Il l' a obligé à lui vendre sa maison, moitié guerre, moitié marchandise.

MARCHE. s. f.

MARCHE. s. f. Frontière militaire d' un État. Il n' est plus usité que dans le nom de certains pays, comme La Marche Trévisane, la Marche d' Ancône, la Marche de Brandebourg.

MARCHE. s. f.

MARCHE. s. f. Action, mouvement de celui qui marche. Marche lente, rapide, précipitée. Ralentir, retarder, accélérer sa marche. Il soutient bien, il supporte bien la marche.

Il se dit souvent de L' action de marcher, sous le rapport de la distance ou de la durée. Ils ont fait une grande, une longue marche. Il y a d' ici là trois heures de marche, quatre jours de marche. Après deux heures de marche. Nous avons été huit jours en marche.

Il se dit, principalement, en parlant Des troupes, des armées. L' armée est en marche, s' est mise en marche. Les troupes firent une grande marche. Pendant cette marche. Disposer, régler la marche des colonnes. Ordre de marche. L' ordre des marches et des campements. Cacher, couvrir sa marche. Dérober sa marche à l' ennemi. Il fatigua son ennemi par ses marches et contre-marches.

Marche forcée, par opposition à Marche ordinaire, Marche dans laquelle on fait faire à des troupes beaucoup plus de chemin qu' elles n' ont coutume d' en faire dans le même espace de temps.

Fausse marche, Le mouvement que fait une armée qui feint de marcher sur un point, et qui se porte sur un autre. Il trompa les ennemis par une fausse marche.

Sonner, battre la marche, Donner aux troupes, par le son des trompettes ou des tambours, le signal pour se mettre en marche.

Gagner une marche sur l' ennemi, Le devancer de quelque temps; et, figurément et familièrement, Obtenir sur son adversaire, par quelque manoeuvre habile, un avantage de temps et de position.

En termes de Marine, Ordre de marche, se dit de Certains ordres ou arrangements dans lesquels les bâtiments de guerre se placent pour éviter les abordages en faisant route. L' armée naviguait sur tel ordre de marche.

MARCHE

MARCHE se dit encore Des processions et des cérémonies solennelles. L' ordre de la marche fut fort beau. Un corps de troupes ouvrait, fermait la marche. La marche dura trois heures. Marche triomphale.

La marche d' un vaisseau, Le degré de sa vitesse. La marche d' un vaisseau s' évalue en lieues marines ou en degrés. Ce bâtiment a une marche avantageuse, il file dix noeuds à l' heure.

La marche des astres, des corps célestes, Leur mouvement réel ou apparent. Calculer, mesurer la marche des corps célestes.

En Musique, Marche harmonique, marche de l' harmonie, La succession des différents accords, et la manière dont la modulation passe d' un ton à un autre.

MARCHE

MARCHE au Jeu des échecs, se dit Du mouvement particulier auquel chaque pièce est assujettie. Je ne sais pas le jeu des échecs, je n' en sais que la marche.

Il se dit aussi, dans un sens analogue, au Jeu de dames et à quelques autres Jeux.

MARCHE

MARCHE signifie figurément, Conduite, manière d' agir, de procéder. Cet homme a une marche équivoque, incertaine, tortueuse, souterraine. Il cache habilement sa marche. La marche de la nature. La marche du coeur humain, de l' esprit humain. Il ne tient pas à certaines gens que la raison humaine n' ait une marche rétrograde. Observer, étudier la marche des passions, la marche des affaires.

La marche d' un poëme, d' un ouvrage, etc., Le progrès de l' action dans un poëme, la progression des idées dans un ouvrage.

MARCHE

MARCHE se dit encore d' Un air de musique composé pour régler et animer la marche des troupes. On le disait plus spécialement autrefois de Certains airs affectés à certains corps de troupes. La marche des Gardes-Françaises. La marche des Suisses.

Il se dit aussi d' Un air de musique qui a le mouvement d' un air militaire.

MARCHE. s. f.

MARCHE. s. f. Degré, partie d' un escalier sur laquelle on pose le pied pour monter ou pour descendre. Marche d' escalier. Les marches d' un perron. Marche d' autel. Marche de pierre, de marbre, de bois, de gazon. Vous avez encore deux marches à monter, deux marches à descendre.

Fig., Être sur les marches du trône, être assis, être placé sur les marches du trône, se dit D' un prince appelé par sa naissance à remplacer celui qui règne.

MARCHE

MARCHE se dit aussi Des pièces de bois sur lesquelles les tourneurs, les tisserands, etc., posent les pieds pour faire mouvoir leurs métiers.

MARCHÉ. s. m.

MARCHÉ. s. m. Lieu public où l' on vend les choses nécessaires pour la subsistance et pour les différents besoins de la vie. Cette ville a un beau marché. On a abattu les maisons pour faire un marché. Le grand, le petit marché. Le marché au blé, aux chevaux, aux herbes, aux veaux, au poisson, etc. Portez cela au marché. Fournir le marché. Aller au marché. Revenir du marché.

Marché franc, Marché où l' on ne paye pas de droit pour vendre.

MARCHÉ

MARCHÉ signifie aussi, La réunion de ceux qui vendent et qui achètent dans le marché. Il y a marché dans cette ville deux fois la semaine. Le marché du mercredi, du samedi. Il y a grand marché. C' est demain jour de marché. Le marché tient chaque jeudi.

MARCHÉ

MARCHÉ signifie encore, La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon, n' a rien valu aujourd' hui. C' est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché.

MARCHÉ

MARCHÉ se dit quelquefois de Ce qu' on a acheté, de ce qu' on rapporte du marché. Cette cuisinière gagne toujours sur son marché. Montrez-moi votre marché, que je voie si l' on ne vous a pas trompé.

MARCHÉ

MARCHÉ se dit en outre de Toute convention verbale ou écrite, renfermant les conditions d' une vente. J' en ai fait marché par écrit. Cela n' est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu' ils avaient fait ensemble. Il n' a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. C' est lui qui a fait notre marché. C' est un homme qui fait bien ses marchés. Si vous ne faites cela, marché nul. J' étais en marché avec lui pour son cheval. Conclure un marché. Faire un marché avantageux, un mauvais marché. Il fait souvent des marchés fous.

Aller, courir sur le marché d' un autre, Enchérir sur les offres d' un acheteur; et, figurément, Faire des démarches pour obtenir une place, un avantage qu' un autre sollicite.

Prov., Boire le vin du marché, Boire ensemble après la conclusion d' un marché, en signe de ratification.

Prov. et fig., Mettre à quelqu' un le marché à la main, Lui donner le choix de tenir ou de rompre un engagement, de le conclure ou d' y renoncer, et lui témoigner qu' on est indifférent sur le parti qu' il prendra. J' aurais traité avec lui, s' il ne m' eût mis le marché à la main. Il a un valet qui lui met le marché à la main, dès qu' il le gronde.

Fam., C' est un marché d' or, C' est un marché très-avantageux.

En termes de Bourse, Marché à prime. Voyez PRIME.

MARCHÉ

MARCHÉ signifie également, Le prix de la chose qu' on achète ou qu' on vend; et alors il ne s' emploie guère qu' avec les mots Bon, grand, meilleur, pour exprimer Un prix peu élevé, ou un prix inférieur à un autre. Avoir une chose à bon marché. Donner sa marchandise à bon marché, à trop bon marché. Cela ne vous coûte que dix francs, c' est bon marché, c' est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Le bon marché m' a tenté. Je l' ai eu à meilleur marché.

Vivre à bon marché, Vivre sans qu' il en coûte beaucoup d' argent. On vit à bon marché dans cette ville.

Fam., C' est un marché donné, se dit D' une chose qui a été vendue à très-bas prix.

Prov., On n' a jamais bon marché de mauvaise marchandise, La mauvaise marchandise coûte toujours trop cher relativement à ce qu' elle vaut.

Prov., Les bons marchés ruinent, On dépense trop d' argent lorsque, tenté par le bon marché, on achète des choses dont on n' a pas besoin.

Fig. et fam., En être quitte, en sortir à bon marché, Sortir d' un danger avec moins de perte, de dommage qu' on n' en avait à craindre.

À bon marché, s' emploie, figurément, dans plusieurs autres phrases, où il signifie, À peu de frais, sans beaucoup de peine. Ne donner que son superflu, c' est être généreux à bon marché. Dans ce temps-là, on se faisait une réputation d' esprit à bon marché.

Fig. et fam., Faire bon marché d' une chose, La prodiguer, ne pas l' épargner. Il ne craint aucun danger, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa peine.

Fig. et fam., Avoir bon marché de quelqu' un, Avoir facilement sur lui l' avantage. S' il trouve les ennemis en rase campagne, il aura bon marché d' eux. Vous aurez bon marché de lui à tel jeu. Cet avocat a mal plaidé, son adversaire aura bon marché de lui.

Prov., À grand marché faire, À mettre les choses au plus bas. À grand marché faire, il n' en sera pas quitte pour vingt mille francs.

Fam., Par-dessus le marché, En outre, de plus. Il m' a refusé ce que je lui demandais, et par-dessus le marché il m' a dit des injures.

MARCHEPIED. s. m.

MARCHEPIED. s. m. Degrés plus ou moins nombreux qui conduisent à une estrade. Marchepied du trône. Marchepied de l' autel.

Il se dit aussi d' Un escabeau, d' un petit meuble à deux ou trois degrés, dont on se sert pour atteindre à quelque chose. Il vous faut un marchepied pour atteindre à ce rayon de bibliothèque.

Marchepied d' une voiture, Espèce de degrés, ordinairement de fer, qui sont le plus souvent brisés, de manière à se replier l' un sur l' autre, et qui servent à monter dans une voiture.

MARCHEPIED

MARCHEPIED se dit quelquefois, figurément, d' Un moyen de parvenir à un poste plus élevé. Cette place lui a servi de marchepied pour arriver au ministère.

MARCHEPIED

MARCHEPIED se dit encore d' Un petit chemin sur le bord d' une rivière pour le halage des bateaux.

MARCHER. v. n.

MARCHER. v. n. Aller, s' avancer d' un lieu à un autre par le mouvement des pieds. Il se dit Des hommes et des animaux. Marcher en avant, en arrière, à reculons. Marcher posément, doucement, rapidement, fièrement. Marcher à grands pas, à petits pas, à pas comptés, à tâtons, sur la pointe du pied Marcher au hasard. Ce cheval marche mieux qu' il ne trotte. Cet homme marche beaucoup, marche bien. Cet enfant est si petit, qu' il ne marche pas encore. Il commence à marcher tout seul. Ce malade commence à marcher sans bâton.

Fam., Marcher comme un Basque, comme un chat maigre, Marcher fort vite.

Fam., Marcher à quatre pattes, Marcher sur les mains et sur les pieds, à peu près à la manière des quadrupèdes.

Fig. et fam., Marcher à pas de loup, Marcher avec précaution et sans faire de bruit; Marcher à pas de tortue, Marcher avec une excessive lenteur; et, Marcher à pas de géant, Marcher en faisant de grandes enjambées. Marcher à pas de géant, se dit encore figurément, pour exprimer un progrès rapide. Cet homme marche à pas de géant à la gloire, à la fortune, etc.

Marcher sur quelque chose, Mettre le pied dessus en marchant, ou simplement, Poser le pied dessus. Marcher sur le pavé, sur l' herbe, sur des tapis. Vous me marchez sur le pied. Marchez sur cette araignée. Prenez garde où vous marchez.

Fig., Marcher sur les pas, sur les traces de quelqu' un, Imiter ses actions, suivre ses exemples.

Fig. et fam., Marcher sur les talons de quelqu' un, Le suivre de très-près. Je vous annonce qu' il arrive; il marche sur mes talons.

Fam., Il marche, il est toujours sur mes talons, Il me suit partout, il m' importune en ne me quittant pas.

Marcher sur les talons de quelqu' un, s' emploie quelquefois dans un sens plus figuré, et signifie alors, Suivre quelqu' un de près pour l' âge, ou la fortune, ou les succès.

Fig., Marcher sur des épines, Être dans une conjoncture difficile. Marcher sur des charbons ardents, Passer vite sur un sujet délicat ou dangereux.

Fig. et fam., Il ne faut pas lui marcher sur le pied, se dit D' un homme susceptible qu' il est dangereux de choquer.

Fig. et fam., On marche sur les mauvais plaisants, sur les sots, Ils sont en très-grand nombre.

Prov. et fig., Il a marché sur quelque mauvaise herbe, Il lui est arrivé quelque chose qui le met de mauvaise humeur. On dit aussi D' un homme qui est de mauvaise humeur, sans qu' on sache pourquoi, Sur quelle herbe a-t-il marché aujourd' hui?

Fig., Marcher entre des précipices, Rencontrer de tous côtés des dangers.

MARCHER

MARCHER signifie aussi, S' avancer de quelque manière que ce soit, à pied, à cheval, ou autrement. Nous étions les uns à cheval, les autres en voiture, nous avons marché toute la nuit, nous avons marché de compagnie. Nous avons marché à la fraîcheur, pour ne pas fatiguer nos chevaux. Ce prince marchait toujours sans suite, sans escorte. Cet homme marche toujours bien accompagné.

Il se dit particulièrement Des troupes, des armées. L' armée commença à marcher. Les troupes marchent de ce côté-là, marchent à l' ennemi. Marcher de front. L' armée marchait en ordre de bataille, marchait sur trois colonnes. Bataillon, en avant, marche. Faire marcher la cavalerie, l' infanterie.

Ce régiment, ce corps marche, Il fait la campagne. La maison du roi marcha dans cette campagne.

MARCHER

MARCHER signifie encore, Tenir un certain rang dans les cérémonies. Ce corps marche avant tous les autres. Les ducs et pairs marchaient anciennement dans l' ordre de leur réception.

MARCHER

MARCHER se dit souvent Des choses inanimées qui se meuvent ou que l' on met en mouvement. Ce vaisseau marche bien. Cette voiture publique marche deux fois la semaine, marche la nuit et le jour. Saturne est une des planètes qui marchent le plus lentement. Cette horloge, cette montre marche bien, marche mal, ne marche plus.

MARCHER

MARCHER s' emploie figurément, en parlant Des personnes, et il exprime en général une idée de Progrès. Il marche hardiment à son but, vers son but. Marcher aux dignités, aux honneurs, à la fortune, à la gloire, à l' immortalité. Nous marchons tous d' un pas égal vers la mort. La cour est un terrain sur lequel les ambitieux ne marchent qu' en tremblant.

Marcher droit, Être irréprochable dans sa conduite, franc dans ses procédés. Il ne marche pas droit dans cette affaire, Il n' agit pas de bonne foi dans cette affaire. Je le ferai marcher droit, Je l' empêcherai de s' écarter de son devoir.

Marcher d' un même pas dans une affaire, Agir de concert, avec les mêmes sentiments.

Marcher à tâtons dans une affaire, Agir dans une affaire sans avoir les lumières nécessaires pour s' y bien conduire.

MARCHER

MARCHER se dit aussi figurément Des choses. Le temps marche avec rapidité. L' esprit humain marche sans cesse. Cet État marche à sa ruine, vers sa ruine. Les besoins et l' industrie marchent du même pas. Ces deux affaires marchent de front. Cette affaire marche toute seule, ne marche pas. Il faut que cette affaire-ci marche la première. Il faut que les affaires marchent avant les plaisirs.

Ce discours, ce poëme marche bien, L' ordre en est bon, l' intérêt se soutient, il n' y a pas de longueurs.

L' action de ce drame ne marche pas, marche lentement, Elle n' avance pas, ou n' avance pas assez vite vers le dénoûment.

Ces vers marchent bien, Le mouvement en est facile.

En termes de Chapelier, Marcher l' étoffe d' un chapeau, La fouler, la comprimer, soit à froid, soit à chaud. C' est à force de marcher l' étoffe qu' elle se feutre et se contracte. Dans cette phrase, Marcher est actif.

MARCHER. s. m.

MARCHER. s. m. La manière dont on marche. Je le reconnais à son marcher.

Il signifie aussi, L' endroit où l' on marche, relativement au plus ou au moins de facilité qu' on a d' y marcher. Un chemin pavé de cailloux est un marcher bien rude. Cette mousse, cette pelouse, ce gazon est un marcher aussi doux que les meilleurs tapis.

MARCHEUR, EUSE. s.

MARCHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui peut marcher beaucoup sans se fatiguer. C' est un marcheur, une marcheuse. Il est marcheur. Il n' est pas marcheur. On l' emploie le plus souvent avec une épithète. Un grand, un bon, un mauvais marcheur. Cette femme est une petite marcheuse. Il est familier.

MARCOTTE. s. f.

MARCOTTE. s. f. T. d' Agricult. Branche que l' on couche en terre à une certaine profondeur, sans la détacher de la plante, pour qu' elle prenne racine, et qu' on sèvre ensuite, c' est-à-dire, qu' on détache lorsqu' elle a des racines. Des marcottes de vigne, d' olivier, de figuier, d' oeillets. Un cent de marcottes. Voilà de belles marcottes. Planter des marcottes.

MARCOTTER. v. a.

MARCOTTER. v. a. T. d' Agricult. Coucher des branches ou des rejetons en terre, pour leur faire prendre racine. Marcotter des chèvrefeuilles, des oeillets, etc.

MARCOTTÉ, ÉE. participe

MARCOTTÉ, ÉE. participe

MARDELLE. s. f.

MARDELLE. s. f. Voyez MARGELLE.

MARDI. s. m.

MARDI. s. m. Le troisième jour de la semaine. Cela arriva un mardi. Tous les mardis.

Mardi gras, Le dernier jour du carnaval. Faire le mardi gras, son mardi gras.

MARE. s. f.

MARE. s. f. (On prononce Mâre.) Petit amas d' eau dormante, qui se forme naturellement par l' abaissement du sol, ou qu' on se procure artificiellement dans les villages et dans les fermes, pour des usages communs ou domestiques. Dans ce village, on abreuve les bestiaux à une mare, à la mare. La mare est à sec.

MARÉCAGE. s. m.

MARÉCAGE. s. m. Grande étendue de terrain humide et bourbeux, comme le sont les marais. Ce ne sont pas de bons prés, ce sont des marécages. Du gibier qui sent le marécage. Tout ce pays-là n' est qu' un grand marécage. Les saules, les oiseaux aquatiques se plaisent dans les marécages.

MARÉCAGEUX, EUSE. adj.

MARÉCAGEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du marécage. Pré, terrain marécageux. Terre, contrée marécageuse. Pays marécageux.

Air marécageux, Air qui s' élève ordinairement des marécages, ou Toute autre émanation de la même espèce.

Goût marécageux, Le goût du gibier ou des poissons qui sentent le marécage. Ce canard, cette carpe, cette anguille a un goût marécageux.

MARÉCHAL. s. m.

MARÉCHAL. s. m. Artisan dont le métier est de ferrer les chevaux, et de les traiter quand ils sont malades. Bon maréchal. Maréchal expert. Un cheval qui est entre les mains du maréchal. On dit quelquefois dans le même sens: Maréchal ferrant. Maréchal vétérinaire.

MARÉCHAL

MARÉCHAL désigne aussi Des grades, des titres, plus ou moins élevés, selon les compléments qu' on ajoute à ce mot.

Maréchal des logis, Sous-officier des troupes à cheval, chargé des détails du service, de la discipline intérieure d' une compagnie, et notamment de tout ce qui concerne le logement. Le grade de maréchal des logis répond à celui de sergent dans l' infanterie. Maréchal des logis chef.

Maréchal des logis, est aussi Le titre des officiers chargés de faire préparer les logements pour la cour en voyage. Maréchal des logis de quartier, ou servant par quartier. Grand maréchal des logis chez le roi. Premier maréchal des logis chez la reine.

Maréchal de camp, Officier général dont le grade est immédiatement au-dessus de celui de colonel. Ce titre répond à celui de Général de brigade. Un maréchal de camp commande sous les ordres d' un lieutenant général. Il y avait trois maréchaux de camp attachés à cette division. Autrefois un maréchal de camp prenait le titre de Maréchal des camps et armées du roi.

Maréchal de bataille, Officier général dont la fonction était de mettre une armée en bataille, et d' en disposer la marche et les campements, sous les ordres du général.

Maréchal de France, Celui qui occupe le grade militaire le plus élevé, et dont la fonction est de commander en chef les armées. On l' a fait maréchal de France. On lui a donné le bâton de maréchal, ou simplement le bâton. Le tribunal des maréchaux de France était juge des différends sur le point d' honneur. Il était doyen des maréchaux de France. La femme d' un maréchal de France s' appelle Madame la maréchale.

Prévôt des maréchaux, Officier qui commandait, sous l' autorité des maréchaux, une compagnie d' archers à cheval, pour la sûreté publique, dans les provinces.

MARÉCHAL

MARÉCHAL se dit aussi de Certains grands officiers, en divers royaumes. Grand maréchal du palais. L' électeur de Saxe était grand maréchal de l' Empire. Maréchal héréditaire. Le grand maréchal de Pologne. Maréchal de la diète.

MARÉCHALERIE. s. f.

MARÉCHALERIE. s. f. L' art du maréchal ferrant.

MARÉCHAUSSÉE. s. f.

MARÉCHAUSSÉE. s. f. On nommait ainsi La juridiction des maréchaux de France. Voyez CONNÉTABLIE.

MARÉCHAUSSÉE

MARÉCHAUSSÉE s' est dit aussi d' Un corps de gens à cheval, qui était établi pour la sûreté publique, et qu' on a remplacé par la gendarmerie. La maréchaussée était à ses trousses.

MARÉE. s. f.

MARÉE. s. f. Le flux et le reflux; le mouvement périodique des eaux de la mer, par lequel ces eaux s' élèvent et s' abaissent, généralement deux fois le jour, en se portant des pôles à l' équateur, et de l' équateur aux pôles. Haute, basse, pleine marée. On ne peut entrer dans ce port qu' à haute marée. Les marées sont hautes aux équinoxes. Un vaisseau qui a vent et marée. La marée monte, descend. Il est venu, il s' en est retourné avec la marée. Entrer, sortir de toute marée. Morte marée.

Prendre la marée, Prendre le temps où la marée est favorable, pour entrer dans un port, ou pour en sortir.

Fig. et fam., Avoir vent et marée, Avoir toutes choses favorables pour réussir dans ses desseins. Aller contre vent et marée, Poursuivre obstinément ses projets, malgré toutes les difficultés qui s' y opposent.

MARÉE

MARÉE se dit aussi Du poisson de mer qui n' est pas salé. Marée fraîche. Bonne marée. Vendeur de marée. Marchande de marée.

Prov. et pop., Arriver comme marée en carême, Arriver à propos.

MARELLE. s. f.

MARELLE. s. f. (On disait autrefois Mérelle.) Jeu d' enfants et d' écoliers, qui consiste en une sorte d' échelle tracée sur le pavé, dans laquelle on saute à cloche-pied, en poussant avec le bout du pied une espèce de palet. Jouer à la marelle.

MARGAY. s. m.

MARGAY. s. m. T. d' Hist. nat. Espèce de chat sauvage, qui est fort commun dans les diverses contrées de l' Amérique méridionale, et qu' on appelle aussi Chat-tigre.

MARGE. s. f.

MARGE. s. f. Le blanc qui est autour d' une page imprimée ou écrite; et principalement Le blanc qui est à droite du recto, à gauche du verso, et au bas des pages. Grande, belle, petite marge. Les marges d' un livre. Laissez-y bien de la marge. Il faut mettre, écrire, imprimer ces mots à la marge, en marge. Les marges de ce livre sont chargées de citations. On a trop rogné les marges.

Fig. et fam., Avoir de la marge, Avoir plus de temps ou plus de moyens qu' il n' en faut pour exécuter quelque chose. On dit, dans le même sens, Donner, laisser de la marge à quelqu' un.

MARGELLE. s. f.

MARGELLE. s. f. La pierre percée ou l' assise de pierres qui forme le rebord d' un puits. La margelle d' un puits.

MARGER. v. a.

MARGER. v. a. T. d' Imprimerie. Compasser les marges d' une feuille à imprimer, pour les mettre en rapport avec la forme.

MARGÉ, ÉE. participe

MARGÉ, ÉE. participe

MARGINAL, ALE. adj.

MARGINAL, ALE. adj. Qui est à la marge. Il n' est guère usité que dans cette expression, Note marginale. Les notes marginales des manuscrits ont souvent passé dans le texte.

MARGINER. v. a.

MARGINER. v. a. Écrire sur la marge d' un manuscrit, d' un livre imprimé. Il a l' habitude de marginer tous ses livres. J' ai marginé quelques pages de votre mémoire. Le roi a marginé de sa main le projet d' ordonnance qu' on lui avait présenté.

MARGINÉ, ÉE. participe

MARGINÉ, ÉE. participe

MARGOUILLIS. s. m.

MARGOUILLIS. s. m. Gâchis plein d' ordures. Mettre le pied dans le margouillis. Il est familier.

Fig. et pop., Mettre ou laisser quelqu' un dans le margouillis, Le mettre ou le laisser dans l' embarras, dans une mauvaise affaire.

MARGRAVE. s. m.

MARGRAVE. s. m. Titre de quelques princes souverains, en Allemagne. Le margrave de Bade.

MARGRAVIAT. s. m.

MARGRAVIAT. s. m. État, dignité, seigneurie d' un margrave.

MARGUERITE. s. f.

MARGUERITE. s. f. Petite fleur blanche, ou rouge, ou blanche et rouge, qui vient au commencement du printemps. Un bouquet de marguerites.

Il se dit aussi de La plante qui porte cette fleur. Il croît beaucoup de marguerites dans cette prairie.

Reine marguerite, Plante du genre des Asters, qui nous a été apportée de la Chine. On cultive la reine marguerite dans les jardins.

MARGUERITE

MARGUERITE se prend pour Perle, dans cette phrase de l' Écriture sainte, Il ne faut pas jeter les marguerites devant les pourceaux, Il ne faut pas publier devant les profanes les mystères des choses sacrées. Ce proverbe signifie aussi, Il ne faut pas dire des choses élevées devant ceux qui ne sont pas en état de les comprendre.

MARGUILLERIE. s. f.

MARGUILLERIE. s. f. Charge de marguillier. Briguer la marguillerie de sa paroisse. On lui a donné plusieurs voix pour la marguillerie. Il est sorti de la marguillerie. Il a passé par la marguillerie.

MARGUILLIER. s. m.

MARGUILLIER. s. m. Celui qui a le soin de tout ce qui regarde la fabrique et l' oeuvre d' une paroisse, ou les affaires d' une confrérie. Il a été marguillier. Les marguilliers de la paroisse. Les anciens marguilliers. Le banc des marguilliers. Premier marguillier. Marguillier d' honneur. Marguilliers comptables. Faire des marguilliers. Marguillier de confrérie.

MARI. s. m.

MARI. s. m. Époux, celui qui est uni à une femme par le lien conjugal. Bon mari. Mauvais mari. Mari empressé, fâcheux, jaloux. Vieux, jeune mari. On lui a destiné, donné un tel pour mari. Femme en puissance de mari. Femme autorisée par son mari. Le mari est le maître de la communauté.

Mari commode, Mari qui, par intérêt ou par quelque autre cause, laisse vivre sa femme peu régulièrement.

MARIABLE. adj.des deux genres

MARIABLE. adj.des deux genres Qui est en état d' être marié ou mariée. Elle n' est pas encore mariable. Il a une trop mauvaise santé, il n' est pas mariable. Cette veuve est encore mariable. Il est familier.

MARIAGE. s. m.

MARIAGE. s. m. Union d' un homme et d' une femme, par le lien conjugal. Le mariage est un contrat civil ordinairement béni par l' Église. Le sacrement de mariage. Heureux mariage. Mariage sortable, bien assorti. Mariage en face de l' Église. Mariage clandestin, secret, inégal. Mariage illicite, illégal, sans effet civil. Mariage d' inclination, de convenance, de raison, d' intérêt. Les liens du mariage. Les devoirs du mariage. Déclaration, promesse, contrat de mariage. Le registre des mariages. Les charges du mariage. On lui a porté les articles du mariage. Les biens du mariage. Premier, second mariage. Ce mariage est nul, a été déclaré nul. Demande en nullité de mariage. Opposition au mariage. Les empêchements du mariage. Un empêchement au mariage. Faire un mariage. Célébrer un mariage. Contracter un mariage. Contracter mariage. Casser, dissoudre, rompre un mariage. Demander, promettre, donner, prendre une fille en mariage. Consommer le mariage. Consommation du mariage. Les enfants qui naissent pendant le mariage. Garder, rompre, violer la foi du mariage.

Mariage de conscience, Mariage entre personnes qui ont eu ensemble un commerce illicite.

Fig. et fam., Mariage sous la cheminée, Union secrète contractée entre un homme et une femme, sans que les formalités légales aient été remplies.

Mariage in extremis, Union conjugale contractée dans un temps où l' une des parties est en danger de mort.

Fig. et fam., Mariage en détrempe, Commerce illicite sous quelque apparence de mariage. On dit proverbialement, dans le même sens, Mariage de Jean des Vignes, tant tenu, tant payé, ou simplement, Mariage de Jean des Vignes.

Mariage de la main gauche, Mariage qu' un prince ou seigneur contracte avec une femme d' un état inférieur, en lui donnant, dans la cérémonie nuptiale, la main gauche au lieu de la main droite. Les enfants qui naissent de ce mariage n' héritent pas de la dignité et du pouvoir de leur père.

MARIAGE

MARIAGE signifie aussi, La célébration des noces. Être invité, assister à un mariage.

Il signifie encore, Le bien que les parents donnent à leurs enfants en les mariant, et qu' on appelle Dot pour les filles. Elle a eu cent mille francs de mariage, en mariage. Il a donné un très-bon mariage à son fils. Sa femme étant morte sans enfant, il doit rapporter le mariage.

Prov., Un bon mariage payera tout, se dit en parlant D' un homme qui a l' espoir de rétablir ses affaires par un mariage avantageux.

MARIER. v. a.

MARIER. v. a. Unir un homme et une femme par le lien conjugal, selon les lois de l' État, ou leur administrer le sacrement de mariage. Dans cette acception, il ne se dit que De l' officier de l' état civil ou du prêtre qui remplit l' une ou l' autre de ces fonctions. L' adjoint les a mariés à défaut du maire. C' est cet ecclésiastique qui les a mariés.

Il se dit aussi De ceux qui font ou qui procurent un mariage, soit par autorité paternelle, soit par office d' amitié. Son père l' a marié avantageusement, l' a marié à la fille, avec la fille d' un de ses amis. Il a fort bien marié sa nièce. C' est un ami de son père qui l' a marié. Cet homme a la manie de marier tout le monde.

Cette fille est bonne à marier, Elle est en âge d' être mariée.

MARIER

MARIER joint au pronom personnel, signifie, lorsqu' on parle D' un homme, Prendre une femme, et lorsqu' on parle D' une femme, Prendre un mari. Il est d' âge à se marier. Quand vous marierez-vous? Il s' est marié richement. Il ne se mariera pas.

Il s' emploie aussi dans le sens réciproque. Quand nous marierons-nous? Ils se sont mariés l' an dernier.

MARIER

MARIER signifie figurément, Allier deux choses ensemble, les joindre l' une avec l' autre. Marier la vigne avec l' ormeau, à l' ormeau. Ces deux mots ne se marient pas bien. Sa voix se marie bien avec son instrument, à cet instrument, au son de cet instrument.

Marier des couleurs, Les assortir.

MARIÉ, ÉE. participe

MARIÉ, ÉE. participe Un homme marié. Une femme mariée.

Il est quelquefois substantif. Un nouveau marié. Une nouvelle mariée. De nouveaux mariés. Nous sommes déjà de vieux mariés.

Il s' emploie absolument pour désigner, La personne, homme ou femme, qui se marie ou qui s' est mariée le jour même. Où est le marié? Voilà la mariée.

Prov. et fig., Se plaindre que la mariée est trop belle, Se plaindre d' une chose dont on devrait se louer.

MARIEUR, EUSE. s.

MARIEUR, EUSE. s. Celui, celle qui aime à s' entremettre pour procurer des mariages. C' est un grand marieur, une grande marieuse. Il est familier.

MARIN, INE. adj.

MARIN, INE. adj. Qui est de mer. Monstre marin. Veau, loup, cheval marin. Conque marine. Plante marine. Sel marin.

En Mythologie, Les dieux marins, Les dieux de la mer.

MARIN

MARIN signifie aussi, Qui est spécialement destiné à la marine. Carte, aiguille marine. Montre marine.

Lieue marine, Lieue de vingt au degré.

Bâtiment, canot marin, Bâtiment, canot qui ont les qualités nécessaires pour bien naviguer.

Trompette marine, Instrument de musique qui n' avait qu' une seule corde, et dont on jouait avec un archet.

Aigue-marine, Pierre précieuse du même genre que l' émeraude, mais d' une couleur bleuâtre presque semblable à celle de l' eau de mer.

Avoir le pied marin, Savoir marcher sans difficulté à bord d' un vaisseau agité par le mouvement de la mer; et, figurément et familièrement, Ne pas se déconcerter, conserver son sang-froid dans une circonstance difficile.

MARIN

MARIN se dit substantivement, au masculin, d' Un homme de mer, de celui dont la profession est de servir à bord des bâtiments de mer, pour les gréer et les manoeuvrer. La vie des marins est périlleuse. Bon, grand, habile marin.

Fam., Marin d' eau douce, se dit, par mépris, d' Un homme qui a navigué seulement sur les rivières, ou qui a peu navigué sur mer.

MARINADE. s. f.

MARINADE. s. f. Viande marinée, enveloppée de pâte et frite à la poêle. Des poulets en marinade. Voilà une bonne marinade. Une poitrine de veau en marinade.

MARINE. s. f.

MARINE. s. f. Ce qui concerne la navigation sur mer; la science de la navigation. Il entend bien la marine.

Il signifie aussi, Le service de mer. Le corps de la marine. Officier de marine. Intendant de marine. Le conseil de marine. Les ordonnances de la marine. Servir dans la marine. La marine fut longtemps négligée en France.

Il signifie encore, La puissance navale d' une nation, le matériel et le personnel du service de mer. La marine de France. La marine royale. Marine puissante, formidable. Cet État n' a point de marine.

Marine marchande, Les bâtiments et les équipages employés par le commerce; par opposition à Marine militaire, La marine de l' État.

MARINE

MARINE signifie aussi, Le goût, l' odeur de la mer. Cela sent la marine, a un goût de marine.

Garde-marine. Voyez GARDE.

MARINE

MARINE en termes de Peinture, Tableau représentant un port de mer, ou quelque vue de la mer. Voilà une belle marine. Joseph Vernet a excellé dans les marines. Un peintre de marines.

MARINER. v. a.

MARINER. v. a. Faire cuire du poisson, et l' assaisonner de telle sorte, qu' il puisse se conserver très-longtemps. Mariner du thon, des anguilles.

Il signifie aussi, Assaisonner certaines viandes d' une manière qui les rend mangeables plus promptement. Mariner des poulets, une poitrine de veau.

Il signifie encore, Laisser tremper de la viande dans du vinaigre assaisonné d' ognons, d' ail, de thym, etc., afin de l' attendrir et de lui donner du goût. Mariner du chevreuil, du porc frais.

MARINÉ, ÉE. participe

MARINÉ, ÉE. participe Des huîtres marinées. Du thon mariné. Des poulets marinés.

Marchandises marinées, Marchandises altérées, gâtées par l' eau ou par l' air de la mer. Ce café, ce cacao, ce thé est mariné.

MARINGOUIN. s. m.

MARINGOUIN. s. m. Nom donné par les voyageurs à des insectes qui paraissent appartenir au genre des Cousins. Dans cette colonie on est fort incommodé des maringouins.

MARINIER. s. m.

MARINIER. s. m. Batelier, celui dont la profession est de conduire les bâtiments sur les rivières et les canaux navigables. C' est un marinier. Une bande de mariniers.

Officiers mariniers, Tous les bas officiers qui servent à la manoeuvre d' un vaisseau. Cette dénomination a vieilli: on dit maintenant, Sous-officiers de marine.

MARIONNETTE. s. f.

MARIONNETTE. s. f. On appelle ainsi de Petites figures de bois ou de carton, qui représentent des hommes ou des femmes, et que l' on fait mouvoir, ordinairement par des fils, quelquefois par des ressorts, quelquefois simplement avec la main. Il fait jouer les marionnettes. Donner les marionnettes. Aller aux marionnettes. Les marionnettes amusent le peuple et les enfants. Les grandes, les petites marionnettes.

Prov. et fig., Il a fait jouer les grandes marionnettes, Il a employé de grands moyens pour réussir.

Fig. et fam., C' est une marionnette, une vraie marionnette, ce n' est qu' une marionnette, C' est une personne légère, frivole, sans caractère, qui cède facilement aux impulsions étrangères.

MARITAL, ALE. adj.

MARITAL, ALE. adj. T. de Palais. Qui appartient au mari. Pouvoir marital. Puissance maritale.

MARITALEMENT. adv.

MARITALEMENT. adv. En mari, comme doit faire un mari. Le juge lui ordonna de traiter maritalement sa femme, de vivre maritalement avec elle.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, Comme on vit en mariage, comme on doit vivre en mariage. Ils ne sont pas mariés, mais ils vivent maritalement. Ils ont dîné, ils ont été se promener maritalement, en tête à tête.

MARITIME. adj.des deux genres

MARITIME. adj.des deux genres Qui est proche de la mer. Les provinces, les villes maritimes. Arrondissement maritime. Préfecture maritime.

Il signifie aussi, Qui est adonné à la navigation sur mer. Les peuples, les nations, les puissances maritimes.

Il signifie encore, Qui est relatif à la mer, à la navigation sur mer. Le commerce maritime. Les entreprises maritimes. La puissance maritime d' une nation. Le service maritime.

Les forces maritimes, Les forces navales ou de mer.

Législation maritime, code maritime, Le recueil des lois, ordonnances et règlements relatifs aux diverses branches du service de la marine.

MARITORNE. s. f.

MARITORNE. s. f. Fille hommasse, laide, malpropre; ainsi nommée par allusion à la Maritorne de Don Quichotte.

MARIVAUDAGE. s. m.

MARIVAUDAGE. s. m. Manière d' écrire, qui a été reprochée à Marivaux, et qui consiste dans des raffinements d' idées et d' expressions. C' est du marivaudage. C' est un pur marivaudage. Donner dans le marivaudage.

MARJOLAINE. s. f.

MARJOLAINE. s. f. Plante aromatique, de la famille des Labiées. La marjolaine s' emploie en médecine, comme céphalique, stomachique, etc.

MARJOLET. s. m.

MARJOLET. s. m. Petit homme qui fait le galant, qui fait l' entendu. C' est un plaisant marjolet. Il a vieilli.

MARLI. s. m.

MARLI. s. m. Espèce de gaze de fil à claire-voie, qui sert à des ouvrages de mode et à des ajustements. Marli simple. Marli double.

MARMAILLE. s. f. collectif

MARMAILLE. s. f. collectif Nombre de petits enfants. Voilà bien de la marmaille. Faites taire cette marmaille. Il est familier.

MARMELADE. s. f.

MARMELADE. s. f. Confiture de fruits presque réduits en bouillie. Marmelade d' abricots, de pommes, de prunes, de pêches. Bonne marmelade. Faire de la marmelade.

Fam., Cela est en marmelade, se dit D' une chose trop cuite et presque en bouillie; et, figurément, De ce qui est fracassé, broyé. Il a reçu un coup qui lui a mis la mâchoire en marmelade.

MARMENTEAU. adj.

MARMENTEAU. adj. T. d' Eaux et Forêts. Il se dit Des bois de haute futaie mis en réserve, qu' on ne coupe point, et qui servent à la décoration d' une terre. On ordonnait que les bois marmenteaux fussent abattus ou étêtés, quand le propriétaire était condamné pour crime de lèse-majesté. Il s' emploie quelquefois substantivement. Les marmenteaux.

MARMITE. s. f.

MARMITE. s. f. Vase de terre ou de métal, à trois pieds, où l' on fait ordinairement cuire les viandes dont le bouillon sert à faire le potage. Marmite de cuivre, d' argent, de fonte, de terre. Grande, petite marmite. Une marmite pleine. La marmite bout. Écumer la marmite. Couvercle, pied de marmite.

Il se dit aussi de Ce que la marmite contient. On leur distribua une grande marmite de soupe, de pois, de fèves.

Prov., La marmite bout, la marmite est bonne dans cette maison, On y fait bonne chère.

Prov. et fig., La marmite est renversée dans cette maison, Le maître de cette maison n' invite plus à dîner.

Fam., Cela fait bouillir, fait aller, sert à faire bouillir, aide à faire bouillir la marmite, se dit De ce qui contribue particulièrement à faire subsister une maison. L' emploi qu' il a depuis quelques jours aide à faire bouillir la marmite.

Fam., Avoir le nez en pied de marmite, Avoir le nez large par en bas et retroussé.

Fig. et fam., Un écumeur de marmites, Un parasite.

Marmite de Papin, Vase de métal très-épais, dont le couvercle ferme hermétiquement, et dans lequel on peut porter l' eau à la plus haute température.

MARMITEUX, EUSE. adj.

MARMITEUX, EUSE. adj. Piteux, qui est mal sous le rapport de la fortune ou de la santé, et qui s' en plaint habituellement. Il est tout marmiteux. Il est familier et très-peu usité.

Il est aussi substantif. Il fait le marmiteux. Un pauvre marmiteux.

MARMITON. s. m.

MARMITON. s. m. Celui qui est chargé du plus bas emploi dans une cuisine. C' est un marmiton. Il est sale comme un marmiton.

MARMONNER. v. a.

MARMONNER. v. a. Murmurer sourdement. Qu' est-ce que vous marmonnez là? Marmonner entre ses dents. Il est populaire.

MARMONNÉ, ÉE. participe

MARMONNÉ, ÉE. participe

MARMOT. s. m.

MARMOT. s. m. Espèce de singe qui a une barbe et une longue queue. Gros marmot. Laid comme un marmot.

MARMOT

MARMOT se dit aussi d' Une petite figure grotesque, de pierre, de bois, etc. Il a bien des marmots dans son cabinet.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un petit garçon: on en forme aussi le substantif féminin Marmotte, qui se dit d' Une petite fille. Vous êtes un beau marmot. Que nous veut cette marmotte?

Fig. et fam., Croquer le marmot, Attendre longtemps. Que voulez-vous que je fasse là à croquer le marmot? Il lui a fait croquer le marmot deux heures durant.

MARMOTTE. s. f.

MARMOTTE. s. f. Quadrupède de l' ordre des Rongeurs, qui vit dans les montagnes, et qui est en léthargie pendant l' hiver. Dormir comme une marmotte. Faire danser la marmotte.

MARMOTTER. v. a.

MARMOTTER. v. a. Parler confusément et entre ses dents. Qu' est-ce que vous marmottez entre vos dents? Marmotter ses prières, ses patenôtres. Il est familier.

MARMOTTÉ, ÉE. participe

MARMOTTÉ, ÉE. participe

MARMOUSET. s. m.

MARMOUSET. s. m. Petite figure grotesque. C' est un faiseur, un vendeur de marmousets.

Par dérision, Marmouset, visage de marmouset, Petit garçon, petit homme mal fait. Voilà un plaisant marmouset, un plaisant visage de marmouset.

MARMOUSET

MARMOUSET se dit aussi d' Une espèce de chenet de fonte, en forme de prisme triangulaire, dont une extrémité est ornée d' une figure quelconque.

MARNAGE. s. m.

MARNAGE. s. m. T. d' Agriculture. Action d' employer la marne comme engrais.

MARNE. s. f.

MARNE. s. f. Espèce de terre calcaire, mêlée d' argile, dont on se sert pour amender certains terrains. Marne blanche, rousse. Tirer de la marne. Une charretée de marne.

MARNER. v. a.

MARNER. v. a. T. d' Agriculture. Répandre de la marne sur un champ. Marner une terre.

MARNÉ, ÉE. participe

MARNÉ, ÉE. participe

MARNEUX, EUSE. adj.

MARNEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature de la marne. Terrain marneux. Terre marneuse.

MARNIÕRE. s. f.

MARNIÕRE. s. f. Espèce de carrière d' où l' on tire de la marne. On a trouvé dans cette ferme une marnière, une bonne marnière. Creuser, ouvrir une marnière. Tomber dans une marnière.

MARONITE. adj. et subst. des deux genres

MARONITE. adj. et subst. des deux genres Il se dit Des catholiques du rit syrien, dont la principale demeure est au mont Liban. Un prêtre maronite. Un couvent de maronites.

MAROQUIN. s. m.

MAROQUIN. s. m. Cuir de bouc ou de chèvre, apprêté avec de la noix de galle ou du sumac. Maroquin du Levant, de Barbarie, de Flandre, de Marseille, de Paris. Maroquin à gros, à petit grain. Peau de maroquin. Maroquin rouge, bleu, vert, noir, citron. Souliers, fauteuil de maroquin. Un livre relié en maroquin, couvert de maroquin.

Papier maroquin, Papier de couleur, apprêté de manière à ressembler au maroquin.

MAROQUINER. v. a.

MAROQUINER. v. a. Apprêter des peaux de veau ou de mouton, comme on apprête des peaux de bouc ou de chèvre, pour en faire du maroquin. Maroquiner des peaux de veau, de mouton. Maroquiner de la basane. On dit aussi, Maroquiner du papier.

MAROQUINÉ, ÉE. participe

MAROQUINÉ, ÉE. participe

MAROQUINERIE. s. f.

MAROQUINERIE. s. f. Art de faire le maroquin.

MAROQUINIER. s. m.

MAROQUINIER. s. m. Ouvrier qui façonne des peaux en maroquin.

MAROTIQUE. adj.des deux genres

MAROTIQUE. adj.des deux genres Qui est imité du vieux langage de Clément Marot. Style, langage, poésie marotique. Vers marotiques. Épître marotique.

MAROTTE. s. f.

MAROTTE. s. f. Espèce de sceptre qui est surmonté d' une tête coiffée d' un capuchon bigarré de différentes couleurs, et garnie de grelots. Ceux qui faisaient autrefois le personnage de fou, chez les rois et chez les grands seigneurs, portaient une marotte. On représente Momus et la Folie une marotte à la main.

Il devrait porter la marotte, C' est un extravagant.

MAROTTE

MAROTTE se dit, figurément et familièrement, de L' objet de quelque affection folle et déréglée. Il a pour cette femme un amour effréné, c' est sa marotte. Il est entêté de cette opinion, c' est sa marotte. Chacun a sa marotte. À chaque fou plaît sa marotte.

MAROUFLE. s. m.

MAROUFLE. s. m. T. de mépris, qui se dit d' Un malhonnête homme, d' un homme grossier. C' est un maroufle, un vrai maroufle.

MAROUFLE. s. f.

MAROUFLE. s. f. T. de Peinture. Espèce de colle très-forte et très-tenace, dont on se sert pour maroufler, et qui est faite avec le résidu de couleurs broyées à l' huile, que les pinceaux laissent dans le vase où on les nettoie.

MAROUFLER. v. a.

MAROUFLER. v. a. T. de Peinture. Coller la toile d' un tableau sur une autre toile, pour la renforcer, ou sur un panneau de bois, sur une muraille, etc., pour l' y fixer.

MAROUFLÉ, ÉE. participe

MAROUFLÉ, ÉE. participe Ce plafond est peint sur toile marouflée.

MARQUANT, ANTE. adj. verbal

MARQUANT, ANTE. adj. verbal Qui marque, qui se fait remarquer. On le dit Des personnes et des choses. Une personne, une idée, une couleur marquante. Un trait marquant.

Cartes marquantes, se dit, à l' Impériale et à quelques autres Jeux, Des cartes qui valent des points à celui qui les a.

MARQUE. s. f.

MARQUE. s. f. Empreinte, signe mis sur un objet pour le reconnaître, pour le distinguer d' un autre. J' ai mis ma marque à la pièce de toile que j' ai achetée, afin de la reconnaître. J' ai fait une marque à cet arbre, afin de le retrouver. Ce linge est à moi, je reconnais ma marque. Ces mouchoirs sont à votre marque. La marque des moutons de tel troupeau, des chevaux de tel haras.

Il se dit particulièrement, dans le Commerce, d' Un chiffre, d' un caractère, d' une figure quelconque appliquée par empreinte ou autrement sur différentes sortes de marchandises, soit pour désigner le lieu où elles ont été fabriquées, le fabricant qui les a faites, ou le marchand qui les vend; soit pour attester qu' elles ont été visitées par les préposés chargés de leur faire acquitter les droits. La marque de la fabrique. La marque de la douane. La marque de l' orfévre. La marque du contrôle. La marque du fabricant, du marchand, de l' ouvrier. La marque de l' or, de l' argent. Mettre la marque sur de la vaisselle. Ce papier porte la marque du fabricant. Cette marchandise est à la marque de tel marchand. L' ouvrier a mis sa marque à son ouvrage.

Droit de marque, Droit qu' on perçoit sur certaines marchandises qui doivent être marquées. Droit de marque et de garantie. Le droit de marque sur les cuirs, ou simplement, La marque des cuirs.

MARQUE

MARQUE se dit particulièrement de La flétrissure imprimée, avec un fer chaud, sur l' épaule d' une personne condamnée à cette peine. Il a subi l' exposition et la marque. En France, la peine de la marque est abolie.

MARQUE

MARQUE se dit aussi de L' instrument avec lequel on fait une empreinte sur de la vaisselle, sur du drap, etc. Apportez la marque pour marquer cette vaisselle.

MARQUE

MARQUE se dit en outre d' Une espèce de chiffre secret dont les marchands se servent pour indiquer sur leurs marchandises le prix qu' elles leur ont coûté. Ce libraire a consulté sa marque, avant de me dire ce qu' il voulait avoir de son volume.

Il se dit encore D' une croix, d' un signe par lequel un homme qui ne sait point écrire supplée au défaut de signature. Il a déclaré ne savoir signer, et a fait sa marque. Il a mis sa marque au bas de cet écrit.

MARQUE

MARQUE signifie aussi, La trace que laisse sur le corps une contusion, une blessure, une brûlure, ou une éruption à la peau. Il a été frappé, blessé au front, la marque y est encore. Il porte encore les marques des blessures qu' il a reçues à la guerre. Cette brûlure lui a laissé au bras une marque qui ne disparaîtra jamais. Les marques des griffes d' un chat. Il a eu la petite vérole, il lui en reste des marques.

Fam., Faire porter ses marques à quelqu' un, Le maltraiter de telle sorte, que les marques lui en restent.

MARQUE

MARQUE signifie également, La trace, l' impression qu' un corps laisse sur un autre à l' endroit où il l' a touché, où il a passé. Une voiture vient de passer ici, la marque des roues est toute fraîche. La marque de ses doigts est sur toutes les pages de ce livre. Ces murs portent encore les marques du feu, de l' incendie.

MARQUE

MARQUE se dit aussi d' Une tache ou autre signe qu' une personne ou un animal apporte en naissant. Cet enfant avait cette marque en venant au monde. Ce chien a de belles marques. Ce cheval a une marque au front.

MARQUE

MARQUE se dit quelquefois d' Un signe de dignité. Le mortier était la marque des présidents du parlement. Les faisceaux et la hache étaient la marque des grands magistrats romains.

Marques d' honneur, Certaines marques de distinction accordées par le souverain. La décoration de la Légion d' honneur, la croix de Saint-Louis, le cordon de Saint-Michel, sont des marques d' honneur. On dit dans ce sens, Porter les marques d' un ordre.

En Armoiries, Marques d' honneur, Les pièces qu' on met hors de l' écu, comme le bâton de maréchal de France, le collier d' un ordre, etc.

MARQUE

MARQUE se prend quelquefois dans le sens de Distinction. Un homme de marque. Il y avait à cette cérémonie beaucoup d' hommes, de personnages, de gens de marque.

MARQUE

MARQUE signifie aussi, Ce qu' on emploie pour se souvenir ou pour faire souvenir de quelque chose. Il a mis un papier dans sa tabatière pour lui servir de marque. Faire des marques pour indiquer la quantité d' objets qu' on a reçus ou donnés. J' avais mis une marque dans ce livre.

Il se dit particulièrement, à certains Jeux, Des jetons qui servent à marquer les points et les parties qu' on gagne. En ce sens, on dit ironiquement D' un homme qui est sujet à marquer plus qu' il ne faut, Il est heureux à la marque.

Il se dit également Des jetons, fiches, et autres signes que l' on met au jeu, au lieu d' argent. On convient, en se mettant au jeu, de la valeur des marques.

MARQUE

MARQUE se prend, dans une acception générale, pour Indice. C' est une marque de bonheur, de malheur. C' est bonne, c' est mauvaise marque. Quand un enfant est gai, c' est une marque, c' est marque qu' il se porte bien.

Il signifie plus spécialement, Présage. Le ciel rouge le soir est une marque de beau temps pour le lendemain.

Il signifie aussi, Témoignage, preuve. Donner à quelqu' un une marque, des marques d' estime, d' amitié, de son estime, de son amitié. Il a donné des marques de grandeur d' âme, des marques de courage, des marques de lâcheté, des marques d' ignorance. J' ai reçu des marques de sa bienveillance. Je suis sensible aux marques d' affection qu' il m' a prodiguées. Il a laissé en partant des marques de sa reconnaissance.

Fam., Une marque que j' ai fait cela, et absolument, Marque que j' ai fait cela, Une preuve que j' ai fait cela. On dit aussi, Marque de cela, Une preuve de cela.

Lettre de marque, Commission dont tout capitaine ou patron d' un navire armé en course doit être pourvu, sous peine d' être réputé pirate ou forban.

MARQUER. v. a.

MARQUER. v. a. Mettre une marque à une chose pour la distinguer d' une autre. Marquer de la vaisselle. Marquer des arbres. Marquer des serviettes, des draps. Marquer des moutons, des chevaux.

Il signifie particulièrement, Imprimer, avec un fer chaud, un signe flétrissant sur l' épaule de l' homme qui est condamné à cette peine. On vient de le marquer. Il a été marqué. En France, cette peine est abolie.

MARQUER

MARQUER signifie aussi, Faire une marque, une impression sur quelque partie du corps, par contusion, blessure, brûlure, etc. Il a reçu un coup de pierre qui lui a marqué le front, qui l' a marqué au front.

MARQUER

MARQUER signifie encore, Laisser des traces, des vestiges. Le torrent a marqué son passage par un grand dégât. Les armées marquent ordinairement leur passage par de grands désordres.

Il se dit au sens moral, dans cette dernière acception. Le commencement de son règne fut marqué par des proscriptions. De grands malheurs ont marqué la fin de sa vie.

MARQUER

MARQUER signifie aussi, Mettre une marque pour se souvenir ou faire souvenir. Marquer dans un livre l' endroit où l' on a cessé de lire. Je lui ai marqué ce passage avec le crayon. Marquer son jeu. Marquer les points qu' on gagne au trictrac, au piquet. Marquer une chasse au jeu de la paume, à la paume.

Marquer quelqu' un au piquet, au trictrac, etc., Avoir sur lui l' avantage d' un nombre quelconque de points, d' après le calcul des points obtenus de part et d' autre dans les deux coups qui font le pari. Je vous marque de dix points. Je l' ai marqué dix fois de suite. On dit aussi absolument, Marquer. Il a presque toujours marqué dans cette partie.

MARQUER

MARQUER se dit quelquefois, au sens moral, pour Fixer, déterminer, assigner. Il a marqué sa place parmi les grands écrivains. Dieu avait marqué le jour de leur chute.

MARQUER

MARQUER signifie aussi, Indiquer, donner lieu de connaître. Sa taille, sa bonne mine marquent bien ce qu' il est.

MARQUER

MARQUER signifie encore, Mander, indiquer, faire connaître, soit de bouche, soit par écrit. Marquer à quelqu' un ce qu' il doit faire. Je lui ai marqué expressément qu' il eût à faire telle chose. Ce que vous m' avez marqué dans votre lettre, par votre lettre, m' a fait grand plaisir.

MARQUER

MARQUER signifie, en outre, Témoigner, donner des marques. Marquer à quelqu' un sa reconnaissance, son amitié, sa tendresse, son estime, son affection, son respect, son attention, sa bonne volonté. Marquer du respect, de l' estime, de l' amitié pour quelqu' un. Je lui ai marqué mon mécontentement, mon indignation.

MARQUER

MARQUER s' emploie neutralement dans plusieurs acceptions. Ainsi on dit:

Cette nouvelle allée commence à marquer, Les arbres commencent à grandir.

Ce cheval marque encore, Les creux de ses dents paraissent encore, et font connaître qu' il n' a pas plus de huit ans. Il ne marque plus, Les creux de ses dents ont cessé de paraître.

Ce cadran solaire marque encore, ne marque plus, Le soleil y donne encore, n' y donne plus.

Fam., Cela marquerait trop, Cela serait trop remarqué; et, dans un autre sens, Cela décèlerait trop l' intention qu' il faut cacher.

Cet homme ne marque point, Il ne se fait pas remarquer. On ne trouve rien qui marque dans cet ouvrage, Rien n' y attire particulièrement l' attention.

MARQUÉ, ÉE. participe

MARQUÉ, ÉE. participe Sa figure est restée marquée d' une brûlure qu' il s' est faite.

Papier marqué, parchemin marqué, Papier, parchemin qui est marqué avec un timbre, pour servir aux actes qui font foi en justice.

Être marqué au front, à la joue, etc., Avoir quelque marque sur ces parties du corps. On dit aussi, Être marqué de petite vérole, Avoir sur le corps, et principalement au visage, des marques de petite vérole.

Être né marqué, Avoir apporté en naissant quelque signe.

Son fruit en sera marqué, se dit en parlant D' une femme qui désire avec ardeur une chose qu' elle ne saurait avoir.

Cheval marqué en tête, Cheval qui a l' étoile ou la pelote au front.

Fig., Ouvrage marqué au bon coin, Ouvrage bien fait.

Fig. et fam., Il est marqué au B, se dit D' un borgne, d' un boiteux, d' un bigle, d' un bossu.

Fouetté-marqué, se dit d' Un condamné qui a subi la peine du fouet et celle de la marque: ces deux peines ont été supprimées en France.

Fig., Être marqué sur le livre rouge, Être noté pour quelque faute.

Au Piquet, etc., Être marqué, Avoir perdu l' avantage des points dans un des paris qui composent la partie. On dit substantivement, dans un sens analogue, Un marqué, deux marqués, trois marqués.

Avoir les traits marqués, Avoir les traits du visage prononcés.

MARQUÉ

MARQUÉ au sens moral, signifie, Évident, remarquable. Avoir pour quelqu' un des attentions marquées. Avoir un goût marqué pour une personne, pour la poésie, pour la musique, pour la raillerie. Il y a là un dessein marqué, une intention marquée de vous offenser.

MARQUETER. v. a.

MARQUETER. v. a. Marquer de plusieurs taches. Marqueter une peau en manière de peau de tigre. Il vient d' avoir une ébullition qui lui a marqueté la peau.

MARQUETÉ, ÉE. participe

MARQUETÉ, ÉE. participe Il est quelquefois adjectif. Ce marbre, ce jaspe sont bien marquetés. Les faons de biche sont marquetés jusqu' à un certain âge.

MARQUETERIE. s. f.

MARQUETERIE. s. f. Ouvrage de bois de diverses couleurs, appliqués par feuilles minces sur de la menuiserie, de manière à former des compartiments. Une table de marqueterie. Un secrétaire de marqueterie. Un parquet de marqueterie. Travailler en marqueterie. Ouvrage de marqueterie.

Marqueterie de marbre, Ouvrage de marbre de diverses couleurs, formé de lames minces appliquées sur une dalle de pierre. Marqueterie sur les lambris, sur le sol d' une galerie, etc.

MARQUETERIE

MARQUETERIE se dit, figurément, Des ouvrages d' esprit composés de morceaux qui n' ont pas entre eux de véritable liaison. Ce discours est une marqueterie, une vraie marqueterie, un ouvrage de marqueterie. Ce poëte travaille en marqueterie.

MARQUETTE. s. f.

MARQUETTE. s. f. Pain de cire vierge. Une marquette de cire.

MARQUEUR. s. m.

MARQUEUR. s. m. Celui qui marque. Marqueur de cuirs, de draps, etc.

Il se dit, au Jeu de paume, au Billard, à la Balle, au Ballon, de Celui qui compte et marque les points de chaque joueur. Il faut demander au marqueur si le coup est bon.

MARQUIS. s. m.

MARQUIS. s. m. On appelait ainsi autrefois Un seigneur préposé à la garde des marches, des frontières d' un État; et c' est de là que vient le titre de Marquis de Brandebourg.

MARQUIS

MARQUIS était plus récemment Un titre de dignité qu' on donnait à celui qui possédait une terre érigée en marquisat par lettres patentes. C' est aujourd' hui Un simple titre de noblesse confirmé ou conféré par le roi.

MARQUIS

MARQUIS est aussi Un nom donné par dérision aux jeunes gens qui prennent des airs avantageux. Il fait le marquis. C' est un marquis.

Fig. et fam., C' est un marquis de Carabas, se dit D' un homme qui possède, ou qui se vante de posséder un grand nombre de terres.

MARQUISAT. s. m.

MARQUISAT. s. m. Titre de dignité qui était attaché à une terre dont la seigneurie s' étendait sur un certain nombre de paroisses. Terre érigée en marquisat.

Il se disait aussi de La terre même qui avait ce titre. Seigneur du marquisat de...

MARQUISE. s. f.

MARQUISE. s. f. Titre que l' on donne à la femme d' un marquis. Madame la marquise.

MARQUISE. s. f.

MARQUISE. s. f. Tente de toile dressée au-dessus d' une tente d' officier, de manière à l' entourer et à la rendre moins accessible aux injures de l' air. Tendre une marquise.

Il se dit également Des toiles tendues sur le pont d' arrière d' un vaisseau, ou dans un jardin, etc.

MARRAINE. s. f.

MARRAINE. s. f. Celle qui tient un enfant sur les fonts de baptême. Où est la marraine? Le parrain et la marraine. Cette fille porte le nom de sa marraine.

MARRI, IE. adj.

MARRI, IE. adj. Fâché, repentant. Être marri d' avoir offensé Dieu. Il en est fort marri. Il est vieux.

MARRON. s. m.

MARRON. s. m. Fruit de l' espèce de châtaignier appelé Marronnier. Marrons de Lyon. De gros marrons. Des marrons bouillis, rôtis, grillés.

Marron d' Inde, Fruit du marronnier d' Inde.

Marrons glacés, Marrons confits et couverts de caramel.

Prov. et fig., Se servir de la patte du chat pour tirer les marrons du feu, Se servir adroitement d' un autre pour faire une chose dangereuse, dont on espère de l' utilité, et qu' on n' ose faire soi-même.

Couleur marron, Couleur approchant de celle du marron. Un habit de couleur marron. On dit aussi, Un habit marron, du drap marron. Dans ces expressions, Marron est employé adjectivement.

MARRON

MARRON en termes d' Artificier, Espèce de pétard, de forme cubique, fait d' un fort carton entouré d' une ficelle enduite de goudron.

MARRON

MARRON en termes de Guerre, Pièce de cuivre ou petit anneau de fer que les rondes déposent, à chaque poste, dans une boîte destinée à cet usage. Les marrons servent à constater que le service des rondes s' est fait avec exactitude.

MARRON, ONNE. adj.

MARRON, ONNE. adj. Il se dit, dans plusieurs colonies, D' un nègre qui s' est enfui dans les bois, pour y vivre en liberté. Nègre marron. Négresse marronne. Il est marron. Il est devenu marron. On le dit également Des animaux qui, de domestiques, sont devenus sauvages. Cochon marron.

Il se dit aussi De celui qui exerce sans titre, sans commission, l' état d' agent de change, de courtier. C' est un courtier marron.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un marron.

MARRONNAGE. s. m.

MARRONNAGE. s. m. État d' un esclave fugitif. Réprimer le marronnage.

MARRONNER. v. a.

MARRONNER. v. a. Friser les cheveux en grosses boucles. Il a vieilli.

MARRONNÉ, ÉE. participe

MARRONNÉ, ÉE. participe

MARRONNIER. s. m.

MARRONNIER. s. m. Espèce de châtaignier cultivé, dont les fruits sont gros et bons à manger.

Marronnier d' Inde, Grand et bel arbre qui a été apporté en France de Constantinople, dont les fleurs sont en bouquets pyramidaux, et dont le fruit est âcre et amer.

MARRUBE. s. m.

MARRUBE. s. m. Plante labiée dont on distingue plusieurs sortes. Le marrube noir est appelé aussi Ballotte. Marrube blanc. Marrube aquatique.

MARS. s. m.

MARS. s. m. (Prononcez l' S.) On ne met ici ce nom, qui était celui du dieu de la guerre, chez les païens, que parce qu' il signifie La guerre, dans quelques phrases poétiques. Les travaux de Mars. Le métier de Mars.

Champ de Mars, Lieu consacré à des exercices militaires. (Voyez, dans l' article suivant, un autre sens de cette expression.)

MARS. s. m.

MARS. s. m. Une des planètes. La planète de Mars. Mars en conjonction avec la lune.

MARS

MARS dans l' ancienne nomenclature chimique, signifiait, Le fer; et l' on donnait le nom de Mars à tous les médicaments dans lesquels il entre du fer. Il prend de la teinture de Mars, du safran de Mars.

MARS

MARS signifie aussi, Le troisième des mois de l' année. Le deux de mars. Le deux mars. Le mois de mars. La lune de mars. À la mi-mars. Les giboulées de mars. Bière de mars. Les blés de mars.

Prov., Cela vient comme mars en carême, se dit D' une chose qui ne manque jamais d' arriver à une certaine époque.

Champ de mars, Assemblée que les principaux de la nation française tenaient au mois de mars, pour régler les affaires de l' État.

MARS

MARS se dit par extension, au pluriel, Des menus grains qu' on sème au mois de mars, tels que les orges, les avoines, les millets, etc. Le temps a été bon pour les mars de cette année. S' il ne pleut pas, tous les mars sont perdus.

MARSOUIN. s. m.

MARSOUIN. s. m. Cétacé du genre des Dauphins, mais à museau obtus. La pêche des marsouins. Du lard de marsouin.

Pop. et par injure, Gros marsouin, vilain marsouin, se dit d' Un homme laid, malbâti et malpropre.

MARSUPIAUX. s. m. pl.

MARSUPIAUX. s. m. pl. T. d' Hist. nat. Quadrupèdes ainsi nommés parce que, dans la plupart des espèces, les femelles ont sous le ventre un sac ou grand repli de la peau, qui renferme les mamelles, et où les petits sont réunis après leur naissance.

MARTAGON. s. m.

MARTAGON. s. m. Espèce de lis, dont les pétales sont renversés et recourbés.

MARTE. s. f.

MARTE. s. f. Voyez MARTRE.

MARTEAU. s. m.

MARTEAU. s. m. Outil de fer qui a un manche ordinairement de bois, et qui est propre à battre, à forger, à cogner. Gros, grand, petit marteau. Marteau d' orfévre, de maréchal, de bourrelier, de couvreur, de tailleur de pierres. Marteau de grosse forge. Tous les artisans qui travaillent du marteau. Battre avec le marteau, au marteau, à grands coups de marteau. La tête, le manche du marteau. Cogner avec un marteau. On frappait autrefois la monnaie avec un marteau. Cette vaisselle est faite au marteau.

Il se dit particulièrement, dans l' Administration forestière, d' Un marteau de fer dont le gros bout porte une marque en relief, que l' on imprime sur des arbres en les frappant. Les agents et gardes forestiers sont pourvus de marteaux particuliers. Déposer l' empreinte d' un marteau au greffe d' un tribunal. Marquer des arbres avec le marteau.

Marteau d' armes, Sorte d' arme offensive qui était faite à peu près comme un marteau.

Prov. et fig., Être entre l' enclume et le marteau, Se trouver froissé entre deux partis, entre deux personnes qui ont des intérêts contraires.

Prov. et fig., Il faut être enclume ou marteau, se dit dans des circonstances où il est presque inévitable de souffrir du mal ou d' en faire.

Marteau d' horloge, Marteau qui, dans une horloge, frappe sur le timbre pour annoncer les heures.

Marteau de porte, Espèce d' anneau ou de battant de fer qui est attaché au milieu d' une porte à l' extérieur, et avec lequel on frappe pour se faire ouvrir.

Fig. et fam., Graisser le marteau, Donner de l' argent au portier d' une maison, afin de s' en faciliter l' entrée.

Prov., N' être pas sujet au coup de marteau, N' être point assujetti à obéir sur-le-champ et au premier signal.

Fig. et fam., Avoir un coup de marteau, un petit coup de marteau, Avoir quelque manie, quelque bizarrerie.

Fig. et fam., Perruque à trois marteaux, Perruque qui avait une longue boucle entre deux noeuds.

MARTEAU

MARTEAU en termes de Facteur d' instruments, se dit Des petites tringles de bois que l' on fait mouvoir en touchant le clavier d' un piano, et dont une extrémité, garnie de peau, sert à frapper les cordes de l' instrument.

MARTEAU

MARTEAU en termes d' Anatomie, est Le nom d' un des quatre osselets de l' oreille.

MARTEL. s. m.

MARTEL. s. m. Marteau. Mot ancien, qui n' est plus en usage que dans cette locution figurée, Martel en tête, Inquiétude, ombrage, souci. Cette affaire lui donne, lui met martel en tête. Il en a martel en tête.

MARTELAGE. s. m.

MARTELAGE. s. m. T. d' Administration forestière. La marque que les agents des eaux et forêts font avec leur marteau aux arbres qu' on veut réserver dans les triages mis en vente. Les officiers présents au martelage.

MARTELER. v. a.

MARTELER. v. a. Battre à coups de marteau. Marteler de la vaisselle d' étain. Marteler sur l' enclume.

Il signifie figurément, Faire avec effort un travail d' esprit. Il martèle ses vers. Il martèle sa diction.

Il signifie aussi, Donner de l' inquiétude, du souci. Cette affaire me martèle le cerveau, ou simplement, me martèle.

MARTELÉ, ÉE. participe

MARTELÉ, ÉE. participe Vaisselle martelée, Vaisselle faite au marteau.

Médaille martelée, Celle dont on a effacé le revers, qui était commun, pour frapper à la place un revers rare.

En Musique, Trille martelé, Trille bien frappé, et dans lequel les deux sons se font entendre distinctement.

En Littérature, Vers martelés, Vers péniblement travaillés, qui sentent l' effort qu' ils ont coûté.

MARTELET. s. m.

MARTELET. s. m. Petit marteau dont quelques ouvriers se servent pour des ouvrages délicats.

MARTELEUR. s. m.

MARTELEUR. s. m. Celui qui, dans une forge, est chargé de faire travailler le marteau.

MARTIAL, ALE. adj.

MARTIAL, ALE. adj. Guerrier. Courage martial. Humeur martiale. Air martial.

Cour martiale, Sorte de tribunal militaire.

Loi martiale, Loi qui autorise l' emploi de la force armée dans certains cas, et en observant certaines formalités. On a proclamé la loi martiale.

MARTIAL

MARTIAL se disait autrefois, en Chimie et en Pharmacie, Des substances dans lesquelles il entre du fer. C' était un synonyme de Ferrugineux. On disait: La pyrite martiale. Terre martiale. Eau martiale. Les remèdes martiaux. Et substantivement, Les martiaux.

MARTIN-PÊCHEUR. s. m.

MARTIN-PÊCHEUR. s. m. Oiseau de l' ordre des Passereaux, qui a le plumage bleu, et qui se plaît dans les eaux, dans les marécages. Le martin ou martinet-pêcheur est une espèce d' alcyon.

MARTINET. s. m.

MARTINET. s. m. Espèce d' hirondelle à très-longues ailes.

MARTINET. s. m.

MARTINET. s. m. Espèce de petit chandelier plat qui a un manche. Se servir d' un martinet.

MARTINET. s. m.

MARTINET. s. m. Marteau qui est mû ordinairement par la force de l' eau, et qui sert dans les forges, dans les moulins à papier, à tan, à foulon, etc.

MARTINET. s. m.

MARTINET. s. m. Espèce de fouet qui est formé de plusieurs brins de corde attachés au bout d' un manche, et dont les maîtres d' école se servaient pour corriger les enfants.

MARTINGALE. s. f.

MARTINGALE. s. f. T. de Manége. Courroie qui tient par un bout à la sangle sous le ventre du cheval, et par l' autre à la muserolle, pour empêcher qu' il ne porte au vent et ne donne de la tête.

MARTINGALE

MARTINGALE en termes de Jeu, Manière de jouer qui consiste à ponter, à chaque coup, le double de ce qu' on a perdu sur le coup précédent. Jouer à la martingale. Jouer la martingale.

Il se dit, par extension, de Diverses manières de jouer son argent, que certains joueurs imaginent, et qu' ils suivent avec plus ou moins de persévérance. Il s' est ruiné par une martingale qu' il croyait excellente.

MARTINISME. s. m.

MARTINISME. s. m. Croyance particulière des Martinistes.

MARTINISTE. s. des deux genres

MARTINISTE. s. des deux genres Il se dit de Certains illuminés qui prétendent être en commerce avec les intelligences célestes et avec les âmes.

MARTRE. s. f.

MARTRE. s. f. Quadrupède carnassier qui a le poil roux, et qui se trouve dans les pays septentrionaux. Peau, queue, fourrure de martre. Les martres zibelines sont les plus belles. On dit aussi, Marte.

Il se dit aussi de La peau de cet animal, quand elle est employée en fourrure. Un manchon de martre. Une robe fourrée de martre. Il faut tant de douzaines de martres pour doubler cet habit.

Prov. et fig., Prendre martre pour renard, Se méprendre, se tromper, prendre une chose pour une autre, d' après une sorte de ressemblance.

MARTYR, TYRE. s.

MARTYR, TYRE. s. Celui, celle qui a souffert la mort pour attester la vérité de la religion chrétienne. Saint Étienne est le premier martyr. Sainte Cécile vierge et martyre. L' Église honore la mémoire des martyrs. Les sept frères Machabées sont honorés comme martyrs. Ce glorieux martyr de la foi.

Õre des martyrs, Õre qui commence à l' avénement de Dioclétien.

MARTYR

MARTYR se dit, par extension, de Celui qui a souffert des tourments ou la mort, soit pour une fausse religion, soit pour une doctrine quelconque. Toutes les religions ont leurs martyrs. L' erreur a ses martyrs ainsi que la vérité.

Prov. et fig., Être du commun des martyrs, Ne se faire distinguer par aucun talent, par aucune qualité.

MARTYR

MARTYR se dit aussi d' Une personne qui souffre beaucoup. Cette opération le fera mourir martyr. Il est martyr de la goutte.

Être le martyr de quelqu' un, Souffrir beaucoup de ses mauvais traitements, de sa tyrannie, de ses caprices. Il me maltraite, il me tourmente sans cesse, je suis son martyr. Il est le martyr de cette femme. On dit, dans un sens analogue, Faire de quelqu' un son martyr.

Être le martyr de son ambition, de ses opinions, du bien public, etc., S' exposer à beaucoup d' inconvénients, de dangers, pour satisfaire son ambition, pour soutenir ses opinions, pour servir le bien public, etc.

MARTYRE. s. m.

MARTYRE. s. m. La mort ou les tourments endurés pour la religion chrétienne. Souffrir, endurer le martyre. La couronne, la palme du martyre. L' Église célèbre, tel jour, le martyre de tel saint. Après de longs tourments, il consomma son martyre par une mort bienheureuse.

Il se dit aussi, figurément et par exagération, de Toute sorte de peines de corps et d' esprit. Il a souffert le martyre toute la nuit par une violente colique. Ce petit mal me fait souffrir le martyre. C' est un martyre que d' avoir affaire à des chicaneurs.

Il s' est dit particulièrement, dans le langage poétique, Des peines que l' amour fait souffrir aux amants. La beauté qui cause mon martyre. On dit encore en plaisantant, Il lui a conté son martyre, son amoureux martyre, son douloureux martyre.

MARTYRISER. v. a.

MARTYRISER. v. a. Faire souffrir le martyre. Saint Étienne fut martyrisé peu après la mort de JÉSUS-CHRIST. Dioclétien fit martyriser un grand nombre de chrétiens.

Il signifie aussi, figurément et par exagération, Faire souffrir de grandes douleurs, de grands tourments. Les voleurs le martyrisèrent pour avoir son argent. Les chirurgiens l' ont martyrisé. La goutte le martyrise.

MARTYRISÉ, ÉE. participe

MARTYRISÉ, ÉE. participe

MARTYROLOGE. s. m.

MARTYROLOGE. s. m. Catalogue où furent inscrits d' abord les noms des martyrs, et dans lequel on a inséré depuis les noms des autres saints dont l' Église fait commémoration. Le Martyrologe romain. Le Martyrologe d' Usuard, etc. Lire le Martyrologe.

MARUM. s. m.

MARUM. s. m. (On prononce Marome.) Plante aromatique, dont l' odeur est très-forte, et qui plaît extrêmement aux chats. On l' appelle aussi Germandrée maritime, et vulgairement Herbe aux chats.

MASCARADE. s. f.

MASCARADE. s. f. Déguisement d' une personne qui se masque pour quelque divertissement. Étrange, singulière mascarade. Imaginer une mascarade.

Il se dit aussi d' Une troupe de gens déguisés et masqués. Faire une mascarade. Une grande, une petite mascarade. Venez voir une belle, une plaisante mascarade. La mascarade est entrée chez lui.

Il s' est dit également d' Une danse exécutée par une troupe de gens masqués. Danser une mascarade.

Il s' est dit anciennement Des chansons composées pour les comédies-ballets où l' on dansait sous le masque. Marot a fait des mascarades.

MASCARADE

MASCARADE s' emploie quelquefois au figuré. Ce monde-ci n' est qu' une mascarade. Cette cérémonie peut s' appeler une pieuse mascarade.

MASCARET. s. m.

MASCARET. s. m. On appelle ainsi, sur la Gironde, Un flux violent de la mer. C' est ce qu' on nomme Barre, à l' embouchure de la Seine. Voyez BARRE.

MASCARON. s. m.

MASCARON. s. m. T. d' Archit. Tête ou masque fait de caprice, qu' on met pour ornement à la clef des arcades, aux fontaines, etc. Mascaron supportant des guirlandes de fruits. Mascaron jetant l' eau d' une fontaine. Sculpter des mascarons sur la façade d' un théâtre.

MASCULIN, INE. adj.

MASCULIN, INE. adj. Qui appartient, qui a rapport au mâle. Le sexe masculin. Succession, ligne masculine.

En Jurisprudence féodale, Fief masculin, Fief que les mâles seuls étaient capables de posséder.

En Grammaire, Noms masculins, Les noms substantifs ou adjectifs qui désignent ou qualifient les êtres masculins et ceux qu' on leur assimile, quant au genre, dans le langage. Homme, livre, sont des substantifs masculins. Grand, vertueux, sont des adjectifs masculins. On appelle Genre masculin, Le genre de ces noms. On dit dans le même sens: Le est l' article masculin; Il est le pronom masculin.

Terminaison masculine, La terminaison d' un mot dont l' e muet ne forme pas à lui seul la dernière syllabe, ou ne concourt pas à la former de manière à s' y faire sentir. Main et Maison ont la terminaison masculine, quoique ces mots soient du genre féminin. Homme a la terminaison féminine, quoiqu' il soit du genre masculin.

En Versification, Rimes masculines, Rimes qui ont une terminaison masculine, comme Yeux, cieux; et, Vers masculins, Ceux dont les rimes sont masculines.

MASCULIN

MASCULIN en Grammaire, est quelquefois substantif. Le masculin et le féminin, Le genre masculin et le genre féminin. Ce mot est un masculin. Cet adjectif a la même terminaison au féminin qu' au masculin.

MASCULINITÉ. s. f.

MASCULINITÉ. s. f. Caractère, qualité de mâle. La masculinité est nécessaire pour avoir droit à la couronne de France.

MASQUE. s. m.

MASQUE. s. m. Faux visage de carton ou d' autre matière, dont on se couvre la figure pour se déguiser. Masque commun, fin. Masque de Venise. Masque à barbe. Masque hideux, grotesque, difforme. Masque qui déguise bien. Ôtez votre masque. Arracher le masque à quelqu' un. On va en masque pendant le carnaval. Un masque de vieillard. Un masque d' arlequin, de docteur. Un comédien qui joue bien sous le masque. On a plus de hardiesse sous le masque qu' à visage découvert. Les voleurs qui l' ont attaqué portaient des masques.

Fig., Avoir un bon masque, se dit D' un acteur comique, dont la physionomie a beaucoup d' expression et de jeu.

Prov. et fig., Faire de quelque chose un masque à quelqu' un, Lui en couvrir le visage. Il prit de la boue, et lui en fit un masque.

MASQUE

MASQUE se dit également d' Un faux visage de velours noir doublé, que les dames se mettaient autrefois sur la figure pour se garantir du hâle ou du froid. Porter, mettre un masque. Ôter son masque. Masque sans mentonnière. Elle est belle sous le masque. Le masque lui sied bien. Avoir le masque sur le nez. Voyez LOUP.

MASQUE

MASQUE se dit encore d' Une personne qui porte un masque pour se déguiser pendant le carnaval. Une compagnie, une troupe, une bande de masques. Un joli, un beau, un vilain masque. Les masques ont beaucoup de liberté. Il faut laisser entrer les masques. Aller voir les masques. Courir les masques. Les enfants courent après les masques.

MASQUE

MASQUE signifie figurément, Apparence trompeuse sous laquelle on se cache, ou l' on s' efforce de se cacher. Sous le masque de la dévotion, il cache une vie fort dissolue. La générosité est le masque dont il se couvre. Se couvrir du masque de la piété. La raison prend, emprunte quelquefois le masque de la folie.

Il s' emploie souvent, absolument, dans la même signification. C' est un masque qu' il a pris. Il est toujours en masque, sous le masque. Ce fourbe, cet hypocrite n' avait pas encore levé, posé, quitté le masque. Son masque est tombé.

Arracher, ôter le masque à quelqu' un, Faire connaître sa fausseté, sa perfidie, etc.

MASQUE

MASQUE se dit encore d' Une sorte de terre préparée et appliquée sur le visage de quelqu' un, pour en prendre le moule. Son buste a été fait d' après le masque qu' on avait moulé sur son visage.

MASQUE

MASQUE se dit aussi d' Un visage d' homme ou de femme sculpté, qui sert d' ornement en architecture. On a mis des masques à toutes les clefs de ces arcades.

MASQUE

MASQUE s' emploie aussi comme Un terme d' injure, pour reprocher à une femme sa laideur ou sa malice: alors il est féminin. La masque! La laide, la vilaine masque! C' est une masque. Dans ce sens, il est populaire.

MASQUER. v. a.

MASQUER. v. a. Mettre un masque sur le visage de quelqu' un pour le déguiser; et, dans une acception plus étendue, Déguiser quelqu' un, en lui mettant, outre le masque, des habits qui ne soient pas les siens. Je vous masquerai, et vous ne serez pas reconnu. On le masqua en scaramouche, en arlequin.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Nous nous masquâmes pour aller au bal.

MASQUER

MASQUER sans régime, signifie, Aller en masque. Tout le monde se mêla de masquer cette année-là. Avec qui masquerez-vous ce soir? Dans ce sens, il est vieux.

MASQUER

MASQUER signifie figurément, Cacher quelque chose sous de fausses apparences. Masquer ses desseins. Il masque sa dépravation sous les dehors du rigorisme.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Un hypocrite qui se masque sous les dehors de la dévotion. Le vice se masque souvent sous l' apparence de la vertu.

MASQUER

MASQUER signifie, par extension, Couvrir, cacher une chose de manière à en ôter la vue. Il a élevé un bâtiment, un mur qui masque ma maison. J' ai fait planter une charmille le long de ce mur pour le masquer.

En termes de Guerre, Masquer une batterie, Placer des troupes ou élever un ouvrage devant une batterie, pour que l' ennemi ne l' aperçoive pas.

MASQUÉ, ÉE. participe

MASQUÉ, ÉE. participe Femme masquée. Des voleurs masqués.

Fig., Être toujours masqué, Avoir l' habitude de se contrefaire, de dissimuler.

Bal masqué, Bal où l' on va en masque et sous un déguisement.

MASSACRANTE. adj. f.

MASSACRANTE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution familière, Humeur massacrante, Humeur bourrue, grondeuse, menaçante. Il est aujourd' hui d' une humeur massacrante.

MASSACRE. s. m.

MASSACRE. s. m. Tuerie, carnage. Il se dit plus ordinairement en parlant Des hommes qu' on tue sans qu' ils se défendent. Grand, horrible massacre. Le massacre des Innocents. Le massacre de la Saint-Barthélemy. Le massacre des Vêpres siciliennes. La ville fut prise d' assaut, et on fit un grand massacre des habitants.

Il se dit aussi, quelquefois, d' Une grande tuerie de bêtes. Ils allèrent à la chasse, et firent un grand massacre de sangliers, de chevreuils.

Fig. et fam., C' est un massacre, se dit en parlant De quelque chose de rare, de précieux, qui a été gâté par mégarde ou autrement. On le dit aussi D' un homme qui travaille mal, qui exécute mal ce qu' il a à faire. Ne vous servez pas de cet ouvrier-là, c' est un massacre.

MASSACRE

MASSACRE en termes de Vénerie, La tête du cerf, du daim, du chevreuil, mise debout sur la peau de la bête, ou sur une nappe étendue par terre, lorsqu' on fait faire curée aux chiens. On a rapporté le massacre.

MASSACRER. v. a.

MASSACRER. v. a. Tuer, égorger des hommes qui ne se défendent point. On massacra quatre mille personnes dans cette nuit-là. Ils furent cruellement massacrés.

Par exagérat., Il a été massacré, Il a reçu un grand nombre de blessures.

Il se dit, quelquefois, en parlant Des animaux. Ce chasseur, dans une matinée, massacra tous les faisans du parc.

MASSACRER

MASSACRER signifie, figurément et familièrement, Gâter, mettre en mauvais état, défigurer. Massacrer des hardes, des meubles, des tableaux, des statues.

Il se dit aussi D' un mauvais ouvrier, d' un homme qui fait très-mal ce qu' il a à faire. Il massacre tout ce qu' il fait. Ce tailleur a massacré mon habit. Ce menuisier a massacré ma boiserie. Cet acteur a massacré son rôle.

MASSACRÉ, ÉE. participe

MASSACRÉ, ÉE. participe Des hommes massacrés. Un homme massacré. Des meubles massacrés. De la besogne massacrée.

MASSACREUR. s. m.

MASSACREUR. s. m. Celui qui massacre. Massacreur de gens. Massacreur de gibier. Il est peu usité.

MASSAGE. s. m.

MASSAGE. s. m. Action de masser les membres du corps pour les assouplir.

MASSE. s. f.

MASSE. s. f. (L' A est bref.) Amas de plusieurs parties de même ou de différente nature, qui font corps ensemble. La masse informe et confuse du chaos. La masse de l' univers. Ce bâtiment n' est qu' une grosse masse de pierres.

Il se dit aussi d' Un seul corps compacte. Une masse de plomb. Une masse de métal au sortir de la fournaise.

Il signifie aussi, Un corps informe. L' ours, en naissant, paraît n' être qu' une masse.

Fam., C' est une masse de chair, se dit D' une personne qui a le corps et l' esprit lourds, ou seulement dont le corps est très-gros, très-pesant.

MASSE

MASSE en Physique, signifie, La quantité de matière d' un corps, par opposition à Volume. On juge de la masse des corps par leur poids. Les masses de deux corps également pesants sont égales. L' accélération de la chute des corps est en raison composée de la masse et du volume.

MASSE

MASSE signifie aussi, La totalité d' une chose dont les parties sont de même nature. Ainsi on dit: La masse de l' air, Tout l' air qui pèse sur la terre. La masse du sang, Tout le sang qui est dans le corps.

Il se dit au sens moral. La masse des lumières. La masse des connaissances humaines.

La masse des créanciers, Tous les créanciers d' un failli. La masse des créanciers délibérera sur cette proposition.

MASSE

MASSE se dit encore de L' ensemble d' un ouvrage d' architecture considéré sous le rapport des proportions. Cet édifice présente une belle masse. Cette colonnade fait une belle masse avec le reste de l' édifice. Cet ensemble de bâtiments forme une masse imposante.

MASSE

MASSE en Peinture, signifie, La réunion de plusieurs parties considérées comme ne faisant qu' un tout. Masse d' ombre. Masse de lumières. Les lumières de ce tableau sont disposées par grandes masses. Les masses d' ombre soutiennent bien cette composition. Les figures bien groupées forment des masses agréables. Ces figures font masse. En peignant des arbres, on doit moins s' attacher aux détails qu' aux masses.

Il se dit de même figurément et au sens moral. Il faut moins considérer les détails que les masses.

MASSE

MASSE se dit particulièrement Des lits de pierre d' une carrière. Cette pierre a été prise dans la masse.

MASSE

MASSE en termes de Commerce, Une certaine quantité de marchandises semblables, dont le nombre ou le poids est fixé par l' usage. Une masse de plumes. Des soies, des plumes, des pelleteries en masse.

MASSE

MASSE signifie encore, Le fonds d' argent d' une succession, d' une société. Toute la masse est de cent mille écus. On a tiré tant de la masse. Il faut qu' il rapporte cela à la masse.

Il signifie, en termes d' Administration militaire, Une somme formée par les retenues faites sur la paye de chaque soldat, cavalier, etc., ou allouée, par abonnement, pour une dépense spéciale. Masse d' habillement. Masse de chaussure. Masse de ferrage.

MASSE

MASSE se dit en outre d' Un gros marteau de fer qui est carré des deux côtés, et emmanché de bois. Rompre des rochers avec une masse.

Masse d' armes, ou simplement Masse, Ancienne arme, faite de fer, fort pesante par un bout, qui ne pouvait ni percer ni trancher, mais avec laquelle on assommait. Il l' assomma d' un coup de masse.

MASSE

MASSE se dit aussi d' Une espèce de bâton à tête d' or, d' argent, etc., qu' on porte en certaines cérémonies. On portait des masses devant le chancelier de France. Dans les occasions solennelles, les appariteurs de chaque faculté de l' université portent des masses.

MASSE

MASSE se dit encore d' Un instrument particulier dont on se sert quelquefois pour jouer au billard, et, par extension, Du gros bout d' une queue ordinaire. Jouer de masse, de la masse, avec la masse.

Masse d' eau. Voyez MASSETTE.

EN MASSE. loc. adv.

EN MASSE. loc. adv. Tous ensemble, en totalité. Aller, se porter, se lever en masse. On a fait une levée en masse des citoyens, des habitants de tel département. À voir la chose en masse et sans s' arrêter aux détails, on doit en être satisfait.

MÂSSE. s. f.

MÂSSE. s. f. Ce qu' on met au jeu, lorsqu' on joue aux dés, et à quelques autres jeux de hasard. La seconde mâsse était de vingt pistoles. Mâsse en avant. Mâsse dix pistoles. Il vieillit.

MASSEPAIN. s. m.

MASSEPAIN. s. m. Sorte de pâtisserie faite avec des amandes pilées et du sucre. Massepain glacé.

MASSER. v. a.

MASSER. v. a. (L' A est bref.) T. de Peint. Disposer les masses d' un tableau. Il a bien massé les figures, les ombres, les lumières de son tableau. Il n' a pas bien massé le feuillage de cet arbre.

Il s' emploie aussi absolument. Ce peintre masse bien, mais il néglige l' exécution des détails.

MASSÉ, ÉE. participe

MASSÉ, ÉE. participe Ce tableau est bien massé.

MASSER. v. a.

MASSER. v. a. (L' A est bref.) Pétrir avec les mains les différentes parties du corps d' une personne qui sort du bain, de manière à rendre les articulations plus souples et la circulation des humeurs plus facile. L' usage de se faire masser est très-commun en Orient.

MASSÉ, ÉE. participe

MASSÉ, ÉE. participe

MÂSSER. v. a.

MÂSSER. v. a. T. de Jeu. Faire une mâsse. Il a mâssé six pistoles. Il n' a mâssé que son reste. Il vieillit.

Mâsse tout, mâsse à qui dit, mâsse la poste, Je mâsse tout, je mâsse à qui répondra, je mâsse autant qu' il y a déjà au jeu.

MÂSSÉ, ÉE. participe

MÂSSÉ, ÉE. participe

MASSETTE. s. f.

MASSETTE. s. f. Plante qui croît dans les rivières, les marais, les étangs, etc., et dont les fleurs sont réunies au haut de la tige en un chaton cylindrique et allongé. On nomme aussi la grande espèce Masse d' eau.

MASSICOT. s. m.

MASSICOT. s. m. Plomb uni à l' oxygène, oxyde de plomb d' un jaune plus ou moins vif.

MASSIER. s. m.

MASSIER. s. m. Officier qui porte une masse dans certaines cérémonies. Les massiers de l' université.

MASSIF, IVE. adj.

MASSIF, IVE. adj. Qui est ou qui paraît épais et pesant. Ce bâtiment est trop massif. Je ne veux pas avoir de la vaisselle si massive, des chenets si massifs. De la menuiserie trop massive. Cet homme a le corps trop massif, est trop massif.

Il signifie figurément, Grossier, lourd. Cet homme a l' esprit bien massif, l' esprit aussi massif que le corps.

MASSIF

MASSIF se dit aussi De certains ouvrages d' orfévrerie qui ne sont ni creux en dedans, ni fourrés. Une figure, une croix d' argent massif.

Il se dit encore Des bois précieux qui sont employés pleins, et non en placage. Une table d' acajou massif.

MASSIF

MASSIF s' emploie aussi comme substantif, au masculin; et alors il se dit d' Un ouvrage de maçonnerie destiné à porter un piédestal, un perron, etc., ou à recevoir un revêtement. Faire un massif de maçonnerie pour un perron, un piédestal, une muraille. Ce massif est recouvert de marbre, de stuc, de plâtre. Le massif qui supporte les marches d' un temple. Le massif de ce mur est de pierre, de brique, de moellon.

Il se dit, en termes de Jardinage, d' Un plein bois ou d' un bosquet qui ne laisse point de passage à la vue. Cette allée est terminée par un massif. Massif de verdure. Il y a dans ce jardin plusieurs massifs d' arbustes.

MASSIVEMENT. adv.

MASSIVEMENT. adv. D' une manière massive. Cet édifice est trop massivement bâti.

MASSORAH ou MASSORE. s. f.

MASSORAH ou MASSORE. s. f. Mot emprunté de l' hébreu. Examen critique du texte de l' Écriture sainte, fait par des docteurs juifs qui ont fixé les différentes leçons, le nombre des versets, des mots, des lettres, etc.

MASSORÉTIQUE. adj.des deux genres

MASSORÉTIQUE. adj.des deux genres Qui a rapport à la Massore. L' exemplaire massorétique est le texte dont on se sert aujourd' hui.

MASSORÕTES. s. m. pl.

MASSORÕTES. s. m. pl. Ceux qui ont travaillé à la Massore.

MASSUE. s. f.

MASSUE. s. f. Sorte de bâton noueux, beaucoup plus gros par un bout que par l' autre, et dont on se sert comme d' arme offensive. La massue d' Hercule. Il le tua d' un coup de massue.

Fig., Il a eu un coup de massue sur la tête, c' est un coup de massue pour lui, se dit en parlant D' un événement fâcheux et imprévu qui est arrivé à quelqu' un.

MASTIC. s. m.

MASTIC. s. m. Résine en larmes ou en grains jaunâtres, qui découle d' une espèce de pistachier appelé Lentisque. Mâcher du mastic.

Il se dit aussi d' Une composition ou ciment formé de cire, de résine et de poudre de briques, dont on se sert pour différents usages. Les lapidaires se servent de mastic pour assujettir les pierres qu' ils veulent tailler. Joindre avec du mastic les dalles d' une terrasse.

Il signifie encore, La composition formée de blanc de céruse et d' huile, dont les vitriers se servent pour fixer les vitres aux croisées, et empêcher le passage de l' air. Le mastic de ces vitres s' est détaché.

MASTICATION. s. f.

MASTICATION. s. f. T. de Médecine. Action de mâcher. Une bonne mastication prépare une bonne digestion.

MASTICATOIRE. s. m.

MASTICATOIRE. s. m. T. de Médecine. Sorte de médicament simple ou composé, que l' on mâche pour exciter l' excrétion de la salive. Le pyrèthre, le bétel, le tabac, sont des masticatoires. User de masticatoires. On l' emploie quelquefois adjectivement; et alors il est des deux genres. Préparation, remède masticatoire.

MASTIGADOUR. s. m.

MASTIGADOUR. s. m. T. d' Art vétérin. Espèce de mors garni d' anneaux et de patenôtres, qu' on met dans la bouche des chevaux pour exciter la salivation.

MASTIQUER. v. a.

MASTIQUER. v. a. Joindre, coller avec du mastic. Mastiquer les dalles d' une terrasse, des conduites de grès, des carreaux de vitre.

MASTIQUÉ, ÉE. participe

MASTIQUÉ, ÉE. participe

MASTODONTES. s. m. pl.

MASTODONTES. s. m. pl. Il se dit d' Un genre de grands quadrupèdes, à dents mamelonnées, qui ont beaucoup de rapport avec l' éléphant, et qu' on ne connaît que par leurs ossements trouvés en terre.

MASTOÛDE. adj. f.

MASTOÛDE. adj. f. T. d' Anat. Il se dit De l' apophyse ou éminence en forme de mamelon, qui est placée à la partie inférieure et postérieure de l' os temporal. Apophyse mastoïde.

MASTOÛDIEN, ENNE. adj.

MASTOÛDIEN, ENNE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport, qui appartient à l' apophyse mastoïde. Muscle mastoïdien. Ouverture mastoïdienne.

MASTURBATION. s. f.

MASTURBATION. s. f. Genre de pollution qui trompe le voeu de la nature, et qui a ordinairement les suites les plus funestes.

MASTURBER (SE). v. pron.

MASTURBER (SE). v. pron. Faire l' acte contre nature appelé Masturbation.

MASULIPATAN. s. m.

MASULIPATAN. s. m. Nom d' une toile de coton des Indes, qui s' emploie ordinairement en mouchoirs. Le masulipatan tire son nom de la ville où cette toile se fabrique.

MASURE. s. f.

MASURE. s. f. Ce qui reste d' un bâtiment tombé en ruine. Les hiboux, les oiseaux de nuit se retirent dans les vieilles masures. C' était autrefois une fort belle maison, mais ce n' est plus qu' une masure. Il n' y a plus que des masures.

Il se dit, figurément, d' Une méchante habitation qui semble menacer ruine. Il habite une masure, une chétive masure.

MAT, ATE. adj.

MAT, ATE. adj. (Le T se prononce.) Qui n' a point d' éclat. Il ne se dit guère que Des métaux qu' on met en oeuvre, sans y donner le poli. Or, argent mat. Vaisselle mate.

En Peinture, Coloris mat, couleur mate, Coloris, couleur qui n' a point d' éclat.

MAT

MAT signifie aussi, Lourd, compacte. L' orge employée seule donne un pain mat. Ce gâteau, ce biscuit est un peu mat.

Broderie mate, Broderie d' or ou d' argent qui est très-chargée. La broderie en est riche, mais elle est mate, trop mate.

MAT. s. m.

MAT. s. m. (Le T se prononce.) Il se dit, aux Échecs, Du coup qui fait gagner la partie, en réduisant le roi auquel l' échec est donné, à ne pouvoir sortir de sa place sans se mettre de nouveau en échec, en prise. Voilà un beau mat. Faire mat. Donner échec et mat.

Être échec et mat, ou simplement, Être mat, se dit Du joueur qui a perdu. On dit dans la même acception: Le voilà mat. Je vais le faire mat en deux coups. Dans tous ces exemples, Mat est pris adjectivement.

Fig. et fam., Donner échec et mat à quelqu' un, faire quelqu' un échec et mat, Emporter sur lui un avantage complet.

MÂT. s. m.

MÂT. s. m. Pièce de bois longue, ronde et droite, dressée sur un bâtiment, presque toujours perpendiculairement à la quille, et destinée à porter les voiles. Les mâts des grands vaisseaux sont ordinairement de plusieurs pièces. Le grand mât. Le mât d' avant, d' arrière, de misaine, d' artimon. Mât de hune. Vaisseau à trois mâts. Monter au haut du mât, le long du grand mât. Être enchaîné au pied du grand mât. Couper le mât durant la tempête. Un coup de vent abattit le mât, rompit le mât. L' amiral porte le pavillon au grand mât. Dans ce port il y avait tant de vaisseaux, qu' on eût dit que c' était une forêt de mâts. Mât de rechange.

Mât de beaupré, Espèce de mât qui est placé obliquement sur la proue du vaisseau, du navire.

Aller à mâts et à cordes, Cheminer par la seule impulsion du vent sur les mâts et le gréement, après que toutes les voiles ont été serrées.

Caler les mâts, Abaisser les mâts; et, Guinder les mâts, Les remettre à leur hauteur.

Mât de cocagne, Espèce de mât rond et lisse, planté en terre, au haut duquel sont suspendus des prix qu' il faut aller détacher, en grimpant sans aucun secours.

MATADOR. s. m.

MATADOR. s. m. Terme emprunté de l' espagnol. Celui qui, dans les combats de taureaux, doit mettre l' animal à mort.

MATADOR. s. m.

MATADOR. s. m. T. du Jeu de l' hombre. Il se dit Des cartes supérieures. Spadille, manille et baste sont les trois premiers matadors.

MATADOR

MATADOR se dit, figurément et familièrement, d' Un homme considérable dans son état, dans son corps. C' est un matador.

MATAMORE. s. m.

MATAMORE. s. m. Faux brave. Il fait le matamore, et n' est qu' un poltron.

MATASSINS. s. m. pl.

MATASSINS. s. m. pl. Nom d' une ancienne danse bouffonne. Danser les matassins.

Il se disait aussi Des danseurs. Une entrée de matassins.

MATELAS. s. m.

MATELAS. s. m. Une des principales pièces de la garniture d' un lit; espèce de grand coussin, piqué d' espace en espace, qui couvre toute l' étendue d' un lit, et qui est rempli de laine, ou de bourre, ou de crin, etc. Grand, petit, bon, mauvais matelas. Un matelas bien dur. Toile à matelas. Faire, piquer, rebattre, refaire un matelas. Il y a deux bons matelas à son lit. Coucher sur un matelas par terre. Des matelas pour un lit de repos.

MATELAS

MATELAS se dit encore Des petits coussins piqués qu' on met aux deux côtés d' un carrosse.

MATELASSER. v. a.

MATELASSER. v. a. Garnir de coussins rembourrés et piqués, en façon de matelas. Matelasser des chaises. Matelasser le fond d' un carrosse. Matelasser une chambre pour un fou furieux.

MATELASSÉ, ÉE. participe

MATELASSÉ, ÉE. participe

MATELASSIER, IÕRE. s.

MATELASSIER, IÕRE. s. Celui, celle qui fait et qui rebat des matelas.

MATELOT. s. m.

MATELOT. s. m. Il se dit, en général, de Tout homme qui fait partie de l' équipage manoeuvrier d' un bâtiment de mer. Il avait cent matelots sur son vaisseau. Enrôler, classer des matelots. Soixante mille matelots distribués par classes.

Il s' applique particulièrement Au marin qui, par ses services, son âge et son aptitude comme homme de mer, a obtenu une certaine solde déterminée par les règlements. Cet homme reçoit la paye de matelot. C' est un vieux matelot, un bon matelot.

MATELOT

MATELOT se dit, par analogie, dans la Tactique navale, de Chacun des vaisseaux d' une ligne considéré par rapport à celui qu' il précède ou qu' il suit immédiatement. Matelot d' avant. Matelot d' arrière. Chaque vaisseau doit serrer sur son matelot d' avant, pour empêcher l' ennemi de couper la ligne.

Il s' emploie aussi adjectivement, dans l' acception qui précède. Vaisseau matelot.

MATELOTE. s. f.

MATELOTE. s. f. Mets composé de plusieurs sortes de poissons apprêtés à la manière dont on prétend que les matelots les accommodent. On nous servit une matelote. Voilà une bonne matelote. Matelote à la marinière.

À LA MATELOTE. loc. adv.

À LA MATELOTE. loc. adv. À la mode, à la façon des matelots. Un pantalon, un bonnet à la matelote. Une sauce à la matelote.

MATER. v. a.

MATER. v. a. (L' A est bref.) T. du Jeu des échecs. Réduire le roi, par l' échec qu' on lui donne, à ne pouvoir sortir de sa place, ou à n' en pouvoir sortir sans se mettre de nouveau en échec. Je vous materai avec ce pion-là.

MATER

MATER se dit, au figuré, pour Mortifier, affaiblir. Mater son corps, sa chair par des jeûnes, par des austérités.

Il signifie encore, Humilier, abattre. Mater quelqu' un. Il a été bien maté par le mauvais succès de cette affaire. Je le materai si fort, qu' il reviendra à la raison. On a bien maté son orgueil. Il faut mater ce caractère opiniâtre.

MATÉ, ÉE. participe

MATÉ, ÉE. participe

MÂTER. v. a.

MÂTER. v. a. Garnir un navire de ses mâts. Mâter un vaisseau.

MÂTÉ, ÉE. participe

MÂTÉ, ÉE. participe Un vaisseau bien mâté.

MÂTEREAU. s. m.

MÂTEREAU. s. m. T. de Marine. Petit mât.

MATÉRIALISER. v. a.

MATÉRIALISER. v. a. Supposer matériel, considérer comme matériel. Les idolâtres matérialisaient la Divinité. Quelques philosophes matérialisent l' âme, l' esprit.

MATÉRIALISÉ, ÉE. participe

MATÉRIALISÉ, ÉE. participe

MATÉRIALISME. s. m.

MATÉRIALISME. s. m. Système de ceux qui pensent que tout est matière.

MATÉRIALISTE. s. des deux genres

MATÉRIALISTE. s. des deux genres Celui, celle qui n' admet que la matière.

Il s' emploie aussi adjectivement. Opinions, doctrines matérialistes. Un écrivain matérialiste.

MATÉRIALITÉ. s. f.

MATÉRIALITÉ. s. f. Qualité de ce qui est matière. La matérialité de l' âme est une opinion qui ne peut avoir que de funestes effets.

MATÉRIAUX. s. m. pl.

MATÉRIAUX. s. m. pl. Les différentes matières qui entrent dans la construction d' un bâtiment, comme la pierre, le bois, la tuile, etc. Il va bâtir, il a ses matériaux tout prêts. Il assemble ses matériaux. Les matériaux d' un bâtiment.

Il se dit aussi, figurément, de Tout ce qu' une personne qui se dispose à écrire l' histoire ou à composer quelque autre ouvrage d' esprit, rassemble de faits, d' idées, de réflexions, etc. Cet écrivain rassemble, prépare ses matériaux. Il a disposé, il a mis en ordre ses matériaux. Les matériaux d' une histoire, d' un dictionnaire, etc.

MATÉRIEL, ELLE. adj.

MATÉRIEL, ELLE. adj. Qui est formé de matière. Les substances, les choses matérielles. L' âme de l' homme n' est point matérielle.

Il signifie aussi, Qui a rapport à la matière, qui tient de la matière. Suivant quelques philosophes, les actions des animaux sont purement mécaniques et matérielles.

MATÉRIEL

MATÉRIEL signifie encore, Grossier, qui a ou qui paraît avoir beaucoup de matière. Cet ouvrage est trop matériel. Cette menuiserie est trop matérielle.

Fig., Il est matériel, fort matériel, c' est un esprit bien matériel, se dit D' un homme qui a l' esprit lourd, pesant.

MATÉRIEL

MATÉRIEL dans l' ancienne Philosophie scolastique, signifiait, Qui est opposé à Formel. La cause matérielle doit être distinguée de la cause formelle. En ce sens, il est aussi substantif. Distinguer le matériel du formel.

En Jurisprud., Faux matériel, Celui qui est commis innocemment, et sans intention coupable; par opposition à Faux formel, Celui que l' on commet sciemment et à mauvaise intention.

MATÉRIEL

MATÉRIEL pris substantivement, signifie, Les objets de toute nature qui sont employés à quelque service public; par opposition à Personnel, qui s' entend de Toutes les personnes attachées à ce même service. Le matériel de la guerre, de la marine, etc., a coûté cette année dix fois plus que le personnel.

Le matériel d' une armée, Les bagages, les munitions, les pièces d' artillerie, etc., par opposition Aux troupes qui composent l' armée. Le débarquement du matériel exigera beaucoup de temps. L' ennemi a perdu tout son matériel. Matériel de siége. On dit dans un sens analogue, Le matériel d' une imprimerie, d' une fabrique, etc.

MATÉRIELLEMENT. adv.

MATÉRIELLEMENT. adv. T. de l' ancienne Philosophie scolastique, qui signifie, Par rapport à la matière, et qui est opposé à Formellement. L' homme est mortel matériellement, et immortel formellement.

Il signifie, dans le langage ordinaire, Grossièrement. Cette table est faite bien matériellement.

MATERNEL, ELLE. adj.

MATERNEL, ELLE. adj. Qui est propre à la mère, qui est naturel à une mère. Amour maternel. Affection maternelle.

Côté maternel, ligne maternelle, La ligne de parenté du côté de la mère. Parents maternels, biens maternels, Les parents, les biens du côté de la mère.

Langue maternelle, La langue du pays où l' on est né. Il est honteux de mal parler sa langue maternelle.

MATERNELLEMENT. adv.

MATERNELLEMENT. adv. D' une manière maternelle. Cette femme a parlé à sa fille maternellement, a corrigé son enfant maternellement.

MATERNITÉ. s. f.

MATERNITÉ. s. f. L' état, la qualité de mère. La maternité a ses plaisirs et ses peines.

MATHÉMATICIEN. s. m.

MATHÉMATICIEN. s. m. Celui qui fait son étude principale des mathématiques, qui s' occupe d' ouvrages ou de travaux relatifs à cette science. Il est grand mathématicien. Je m' en rapporte aux mathématiciens.

MATHÉMATIQUE. s. f.

MATHÉMATIQUE. s. f. Science qui a pour objet les propriétés de la grandeur, en tant qu' elle est calculable ou mesurable. Il est plus usité au pluriel. On ne l' emploie jamais, au singulier, avec l' article. Étudier en mathématique. Il sait les mathématiques. Instrument de mathématique. La géométrie, l' optique, l' astronomie, etc., sont des parties des mathématiques. Principes, propositions, théorème, problème de mathématique. Cours de mathématiques.

Étui de mathématique, Étui dans lequel sont renfermés les instruments nécessaires aux mathématiciens.

Mathématiques pures, Celles qui considèrent les propriétés de la grandeur d' une manière abstraite; et, Mathématiques mixtes, Celles qui les considèrent dans certains corps ou sujets particuliers. La géométrie, l' algèbre, etc., appartiennent aux mathématiques pures; l' astronomie, la mécanique, font partie des mathématiques mixtes.

MATHÉMATIQUE. adj.des deux genres

MATHÉMATIQUE. adj.des deux genres Qui a rapport aux mathématiques, ou Qui résulte des procédés de cette science. Les sciences mathématiques. Démonstration, opération mathématique. Vérité mathématique. Justesse mathématique.

Point mathématique, Le point considéré abstractivement, comme n' ayant aucune étendue. Suivant les géomètres, le point mathématique est l' extrémité de la ligne.

MATHÉMATIQUEMENT. adv.

MATHÉMATIQUEMENT. adv. Selon les règles des mathématiques. Cela est vrai mathématiquement parlant.

MATIÕRE. s. f.

MATIÕRE. s. f. Ce dont une chose est faite. Le bois, la pierre, etc., sont la matière dont on fait les bâtiments. Le lin et le chanvre sont la matière dont on fait les toiles. Ces canons ne valent rien, la matière en est aigre. Cet ouvrage est beau, la matière en est riche, mais l' art surpasse encore la matière. La façon de l' ouvrage coûte plus que la matière.

Matières d' or et d' argent, Les espèces fondues, les lingots et les barres employés pour la fabrication des monnaies. On doit porter ces matières à la monnaie.

Dans les Manufactures, Matières premières, Les matières avant qu' elles soient mises en oeuvre.

MATIÕRE

MATIÕRE en termes de Philosophie, La substance étendue, divisible, impénétrable, et susceptible de toute sorte de formes et de mouvements. Les propriétés de la matière. La divisibilité de la matière. On ignore quelle est l' essence de la matière.

MATIÕRE

MATIÕRE en Physique, est Le nom donné à la cause inconnue de plusieurs espèces de phénomènes. Matière électrique. Matière magnétique. Matière subtile. Matière ignée.

Matière animale, végétale, minérale, Substance appartenant au règne animal, végétal, minéral.

MATIÕRE

MATIÕRE se dit aussi par opposition à Esprit. S' élever au-dessus de la matière. Dégagé de la matière. Cet homme n' est que matière.

Fam., Être enfoncé dans la matière, avoir la forme enfoncée dans la matière, Avoir l' esprit grossier.

MATIÕRE

MATIÕRE en termes de Médecine, se dit Des substances évacuées par haut ou par bas. La matière des vomissements. Matière cuite, crue, indigeste. Matière fécale. Les matières ne sont pas liées. Les matières sont louables.

La matière de la transpiration, La sueur.

Matière purulente, ou simplement Matière, Le pus qui sort d' une plaie, d' un abcès. Il est sorti beaucoup de matière de cette plaie.

Matière médicale, Connaissance des substances employées en médecine, et de la manière de les préparer et de les administrer. Il possède à fond la matière médicale. Traité de matière médicale.

MATIÕRE

MATIÕRE au sens moral, signifie, Le sujet sur lequel on écrit, on parle. Belle, ample, riche matière à traiter. Matière sèche, stérile. La matière d' un discours. Traiter à fond, approfondir, épuiser une matière. Posséder sa matière. Il ne faut pas embrasser tant de matière. La matière est toute disposée, toute préparée. Un auteur judicieux sait bien choisir sa matière. Il a bien divisé, bien distribué sa matière. Il travaille sur une belle matière, sur une matière ingrate. Entrer en matière. Une bonne table des matières à la fin d' un livre est d' un grand secours. La conversation a roulé sur toute sorte de matières.

Il signifie aussi, Cause, sujet, occasion. En ce sens, il s' emploie sans article. Il n' y a pas là matière à se fâcher. Donner, fournir matière à rire. Il n' y a pas matière de querelle, matière de procès, matière à procès. Il a donné matière à ce discours.

En Jurispr., Matière civile, Ce qui donne action au civil. Matière criminelle, Ce qui donne action au criminel. La matière d' un crime, d' un délit, Ce qui constitue un crime, un délit.

MATIÕRE

MATIÕRE se dit aussi en parlant De quelques-unes des parties qui composent la science du droit. Matière féodale, bénéficiale, commerciale. On l' emploie le plus souvent au pluriel. Les matières commerciales lui sont très-familières.

EN MATIÕRE DE. loc. prépositive

EN MATIÕRE DE. loc. prépositive En fait de, quand il s' agit de. En matière de religion, de finance, etc.

MÂTIN. s. m.

MÂTIN. s. m. Espèce de chien servant ordinairement à garder une cour, et à d' autres usages domestiques. Gros, petit mâtin.

MÂTIN

MÂTIN est aussi un terme d' injure populaire.

MATIN. s. m.

MATIN. s. m. (L' A est bref.) La première partie, les premières heures du jour. Il se lève de bon matin, de grand matin. L' étoile du matin. La prière du matin. Le crépuscule du matin. Dès le matin.

Il s' emploie aussi adverbialement. Il s' est levé matin, fort matin, très-matin. Matin et soir. Soir et matin. On dit, Demain au matin, et plus ordinairement, Demain matin.

Fam., Un de ces matins, un beau matin, se dit d' Un jour, d' un temps qui n' est pas déterminé. J' irai vous voir un de ces matins. Un beau matin on vint l' arrêter.

Fig. et poétiq., Les portes du matin, L' aurore ou le levant.

Fig. et poétiq., Le matin de la vie, Les premières années de la vie. On dit, dans le même sens, Être dans son matin, à son matin. Elle était encore dans son matin.

Prov. et fig., Il faudrait se lever bien matin pour le surprendre, Il est fin et précautionné.

Prov., Qui a bon voisin, a bon matin, Lorsqu' on a un bon voisin, on jouit de plus de sécurité et d' agrément.

Prov., Rouge au soir, blanc au matin, c' est la journée du pèlerin, Le ciel rouge le soir et blanc le matin, présage un beau temps.

MATIN

MATIN signifie aussi, Tout le temps qui s' écoule depuis le moment où on se lève, jusqu' à l' heure du dîner. Il travaille tout le matin, et l' après-dînée il se repose. À quoi employez-vous tout le matin? Il déjeune tous les matins avec du chocolat. Il vient me voir tous les matins.

Il signifie encore, Tout le temps qui s' écoule depuis minuit jusqu' à midi. Une heure, deux heures, trois heures du matin, et ainsi de suite, jusqu' à onze heures du matin.

MATINAL, ALE. adj.

MATINAL, ALE. adj. Qui s' est levé matin. Vous êtes bien matinal aujourd' hui. Elle n' est pas si matinale.

MÂTINEAU. s. m.

MÂTINEAU. s. m. Petit mâtin.

MATINÉE. s. f.

MATINÉE. s. f. La partie du matin qui s' écoule depuis le point du jour jusqu' à midi. Une belle, une longue matinée. Les matinées sont fraîches en automne. Il ne fait rien toute la matinée. Il n' a rien fait de toute la matinée. Passer la matinée à lire.

Fam., Dormir la grasse matinée, Dormir bien avant dans le jour.

MÂTINER. v. a.

MÂTINER. v. a. Il se dit D' un mâtin, et, par extension, de tous les chiens qui couvrent une chienne d' une espèce plus belle que la leur. Ce vilain chien a mâtiné cette levrette. Elle a été mâtinée, elle fera de vilains chiens.

Il signifie, figurément et populairement, Gourmander, maltraiter de paroles. Il le mâtina furieusement. Pourquoi vous laissez-vous ainsi mâtiner par cet homme-là?

MÂTINÉ, ÉE. participe

MÂTINÉ, ÉE. participe

MATINES. s. f. pl.

MATINES. s. f. pl. T. de Liturgie cathol. La première partie de l' office divin, contenant un certain nombre de psaumes et de leçons qui se disent ordinairement la nuit. Le premier, le second, le troisième nocturne des matines. Aller, assister à matines. Chanter matines. On a dit matines et laudes. Sonner les matines. Matines sont sonnées.

Prov., Être étourdi comme le premier coup de matines, Être fort étourdi.

Prov. et fig., Le retour est pire, est pis que les matines, que matines, se dit Pour exprimer que la suite d' une mauvaise affaire est pire encore que le commencement. Il croyait être hors de ce procès criminel, mais on le poursuit de nouveau; le retour est pis que matines. On dit dans un sens analogue, et en menaçant, Le retour vaudra bien matines; et dans un sens contraire, Le retour vaut mieux que matines.

MATINEUX, EUSE. adj.

MATINEUX, EUSE. adj. Qui est dans l' habitude de se lever matin. Il faut être plus matineux que vous n' êtes. Les belles dames ne sont guère matineuses.

MATINIER, IÕRE. adj.

MATINIER, IÕRE. adj. Qui appartient au matin. Il n' est guère usité que dans cette expression, L' étoile matinière.

MATIR. v. a.

MATIR. v. a. Rendre mat de l' or ou de l' argent, sans le polir, ni le brunir.

MATI, IE. participe

MATI, IE. participe

MATOIS, OISE. adj.

MATOIS, OISE. adj. Rusé. Il est bien matois. Elle est plus matoise que vous ne pensez. Il est familier.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un matois, un fin matois, un rusé matois. C' est une matoise.

MATOISERIE. s. f.

MATOISERIE. s. f. Qualité du matois. Vous ne connaissez pas sa matoiserie.

Il signifie aussi, Tromperie, fourberie. Voilà une fine matoiserie. Il est familier dans les deux acceptions.

MATOU. s. m.

MATOU. s. m. Chat mâle et entier. Gros matou. Un matou de gouttière.

Il se dit, figurément et populairement, d' Un homme désagréable par la figure et par le caractère. C' est un matou, un vilain matou.

MATRAS. s. m.

MATRAS. s. m. Vase de verre à long cou, dont se servent les chimistes et les pharmaciens.

MATRICAIRE. s. f.

MATRICAIRE. s. f. T. de Botan. Plante radiée, dont les fleurs sont en corymbe.

MATRICE. s. f.

MATRICE. s. f. T. d' Anat. Viscère de la femme, dans lequel le Foetus se nourrit et s' accroît jusqu' au terme de la gestation. Le col, les ligaments, l' orifice de la matrice. Cette femme a des maux de matrice. Chute, descente de matrice. Ulcère à la matrice.

Il se dit aussi en parlant Des animaux. La matrice d' une jument, d' une chienne.

MATRICE

MATRICE en Minéralogie, désigne soit Le lieu, soit La substance où se forment certains minéraux. Les marcassites sont les matrices des métaux.

MATRICE

MATRICE en termes d' Imprimerie, La pièce, ordinairement de cuivre, qui a reçu en creux l' empreinte de la lettre gravée sur un poinçon d' acier, et qui s' ajuste au fond du moule dans lequel on fond les caractères.

Il signifie également, Le carré d' une médaille ou d' une monnaie gravée avec le poinçon.

Il se dit aussi Des originaux ou étalons des poids et mesures.

MATRICE

MATRICE signifie encore, Le registre original d' après lequel sont établis les rôles de contributions. Matrice du rôle des contributions foncières.

MATRICE

MATRICE s' emploie quelquefois adjectivement. Ainsi on appelle:

Église matrice, Celle qui est comme la mère de quelques autres Églises.

Langue matrice, Celle dont quelques autres sont dérivées. On regarde l' arabe comme une langue matrice.

Couleurs matrices, Les couleurs simples qui servent à en composer d' autres.

MATRICULE. s. f.

MATRICULE. s. f. Le registre, la liste, le rôle sur lequel on écrit le nom des personnes qui entrent dans certaines sociétés, dans certaines compagnies. Le nom de cet avocat n' est point dans la matricule. Il a été rayé de la matricule. Il a vieilli.

Il signifie aussi, L' inscription sur la matricule. Du jour de sa matricule. Il a payé son droit de matricule.

Il signifie encore, L' extrait de la matricule, qui est délivré à la personne inscrite, afin qu' elle puisse prouver son inscription. Il faut qu' il montre sa matricule.

MATRIMONIAL, ALE. adj.

MATRIMONIAL, ALE. adj. T. de Jurispr. Qui appartient au mariage. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Questions matrimoniales, cause matrimoniale, conventions matrimoniales, droits matrimoniaux.

MATRONE. s. f.

MATRONE. s. f. Nom donné par les tribunaux aux sages-femmes qu' ils nomment, dans certains procès, pour visiter des femmes. On a jugé sur le rapport de la matrone. Les matrones ont été appelées.

MATRONE

MATRONE se dit aussi Des dames romaines. Les vierges et les matrones.

Il se dit quelquefois, par plaisanterie, d' Une femme d' un certain âge, d' une certaine gravité. C' est une respectable matrone.

MATTE. s. f.

MATTE. s. f. T. de Métallurgie. Substance métallique qui n' a subi qu' une première fonte, et qui n' est pas encore dans un état suffisant de pureté.

MATURATIF, IVE. adj.

MATURATIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui hâte la formation de la matière purulente dans les tumeurs, dans les plaies. Remède, onguent maturatif.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Un bon maturatif.

MATURATION. s. f.

MATURATION. s. f. Progrès successif des fruits vers la maturité. Ce temps est contraire à la maturation des fruits.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des tumeurs purulentes. La maturation d' un abcès.

MÂTURE. s. f. collectif

MÂTURE. s. f. collectif Tous les mâts d' un bâtiment. La mâture de ce vaisseau est très-bonne.

Il signifie aussi, Le bois propre à faire des mâts. On tire beaucoup de mâture de Norwége. Faire venir de la mâture du Canada. Bois propre à la mâture. Bois de mâture.

Il signifie encore, L' art de mâter les bâtiments. Ce constructeur entend bien la mâture.

Il signifie même quelquefois, La machine destinée dans les ports à mâter les bâtiments.

Il se dit également de L' atelier et des magasins établis pour confectionner, réparer, conserver les mâts et les bois de mâture. Je vais à la mâture.

MATURITÉ. s. f.

MATURITÉ. s. f. L' état où sont les fruits, les grains, les légumes, quand ils sont mûrs. Parfaite maturité. Ce fruit ne viendra pas à maturité. Le raisin est à son point de maturité. Ces blés sont en maturité, en pleine maturité.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des abcès et de la matière qu' ils contiennent. Cet abcès est ou n' est pas à son point de maturité. La maturité du pus.

Fig., Cette affaire est dans sa maturité, à sa maturité, Elle est en état d' être conclue, achevée.

La maturité de l' âge, L' état de développement complet de force intellectuelle et physique, où l' homme est communément vers le milieu de la durée ordinaire de la vie.

Maturité d' esprit, L' état d' un esprit mûr, formé, solide, etc. On dit aussi, Maturité de jugement, de réflexion.

Fig., Avec maturité, Avec circonspection et jugement. Après qu' on eut délibéré avec maturité, avec grande maturité, avec la maturité requise. Au lieu d' aller légèrement dans cette affaire, il faudra y procéder avec maturité.

MATURITÉ

MATURITÉ se dit aussi quelquefois, en parlant Du style, et signifie alors, Justesse d' expression, solidité de raisonnement. Son style acquerra de la maturité.

MATUTINAL, ALE. adj.

MATUTINAL, ALE. adj. Qui appartient au matin. Il est peu usité.

MAUDIRE. v. a.

MAUDIRE. v. a. (Je maudis, tu maudis, il maudit; nous maudissons, vous maudissez, ils maudissent. Je maudissais. Qu' il maudisse. Maudissant. Dans tout le reste, il se conjugue comme Dire.) Faire des imprécations contre quelqu' un. Le christianisme défend de maudire ses persécuteurs. Il maudit tous les jours ceux qui lui ont donné de mauvais conseils.

MAUDIRE

MAUDIRE quand il exprime une volonté de Dieu, signifie, Condamner, réprouver, abandonner. Caïn a été maudit de Dieu.

MAUDIRE

MAUDIRE signifie aussi, Détester une chose, exprimer l' horreur qu' on en a. Il maudit le jour et l' heure où il est né. Maudire sa destinée, sa vie.

MAUDIT, ITE participe

MAUDIT, ITE participe Il signifie quelquefois adjectivement, Très-mauvais. Un maudit chemin. Un temps maudit. Un maudit jeu. Un maudit livre. Un maudit métier.

Il se dit aussi quelquefois, en parlant Des personnes et des choses, pour s' en plaindre avec impatience ou colère. Ce maudit homme est cause que j' ai perdu mon procès. Ce maudit enfant a gâté mon habit. Il y a près de chez moi un forgeron dont le maudit marteau me rompt la tête.

Par imprécation: Maudit soit le butor, le maladroit! Maudit soit le jour où je suis né! Etc.

MAUDIT

MAUDIT est quelquefois substantif, comme dans cette phrase de l' Évangile, Allez, maudits, au feu éternel.

MAUDISSON. s. m.

MAUDISSON. s. m. Malédiction. Je me moque de tous vos maudissons. Il est familier et vieux.

MAUGRÉER. v. n.

MAUGRÉER. v. n. Pester, jurer. Il ne fait que maugréer quand il est en colère. Il jure, il maugrée. Il est peu usité.

MAUPITEUX, EUSE. adj.

MAUPITEUX, EUSE. adj. Vieux mot qui signifiait, Cruel, impitoyable; et qui depuis a pris un autre sens dans cette phrase familière, peu usitée, Faire le maupiteux, Faire le misérable, se plaindre, se lamenter, sans en avoir autant de sujet qu' on le veut faire croire.

MAURE

MAURE Voyez MORE.

MAURESQUE

MAURESQUE Voyez MORESQUE.

MAURICAUD

MAURICAUD Voyez MORICAUD.

MAUSOLÉE. s. m.

MAUSOLÉE. s. m. Grand et riche monument funéraire; par allusion à celui que la reine Artémise fit élever à Mausole, son mari. Le mausolée de l' empereur Adrien. On lui a dressé un superbe mausolée, un beau mausolée, un mausolée de marbre.

Il se dit quelquefois, improprement, Du simulacre de tombeau qu' on élève dans les églises pour les services funèbres des princes et autres personnes considérables. Le mausolée était entouré d' un grand nombre de cierges. Voyez CATAFALQUE.

MAUSSADE. adj.des deux genres

MAUSSADE. adj.des deux genres Désagréable, de mauvaise grâce. Cet homme est maussade. Il est maussade dans tout ce qu' il fait. Il est d' un caractère maussade, d' une humeur maussade. Une société maussade. Un travail maussade.

Le temps est maussade aujourd' hui, Le temps est sombre, couvert; il ne fait pas beau.

MAUSSADE

MAUSSADE se dit aussi De quelque ouvrage mal fait, mal construit. Cet habit est fort maussade. Ce bâtiment est maussade.

Il se dit aussi Des productions de l' esprit qui causent de l' ennui, du dégoût. Il a publié un livre assez maussade. Cette tragédie, cette comédie est fort maussade. Cet auteur nous a fait une lecture maussade.

MAUSSADEMENT. adv.

MAUSSADEMENT. adv. D' une manière maussade. Il fait tout maussadement.

MAUSSADERIE. s. f.

MAUSSADERIE. s. f. Mauvaise grâce, manières désagréables. Elle est belle, mais elle est d' une maussaderie insupportable.

MAUVAIS, AISE. adj.

MAUVAIS, AISE. adj. Le contraire de Bon. Il se dit Des choses, tant physiques que morales, qui ont quelque vice ou quelque défaut essentiel. Mauvais pain. Mauvais vin. Mauvaise eau. Mauvais repas. Mauvaise chère. Mauvais habit. Mauvais chemin. Mauvais temps. Mauvaise odeur. Mauvais goût. L' air est mauvais dans ce pays. Cet homme a mauvais air, mauvaise mine. Mauvaise cause. Mauvaise coutume. Mauvaise humeur. Mauvaise parole. Mauvaise action. Mauvaise habitude. Mauvais sentiment. Mauvais exemple. Mauvaise façon. Mauvaise grâce. Mauvaise rencontre. Mauvais métier. Mauvais ouvrage. Mauvais renom. Il est de mauvaise foi, de mauvais compte. Mauvaise phrase. Une mauvaise façon de parler. Il s' est tiré d' un mauvais pas. Mauvaise vue. Mauvaises jambes. Il est en mauvais état, en mauvaise santé, en mauvaise posture. Mauvaise nouvelle. Mauvais raisonnement. Mauvaise année. Mauvais jours. Mauvaise compagnie.

Mauvais livre, Livre dangereux.

Mauvais lieu, Lieu de prostitution. Hanter les mauvais lieux.

Femme de mauvaise vie, Prostituée.

Les temps sont mauvais, se dit Des temps de trouble, de disette, d' oppression.

Avoir mauvais visage, mauvaise mine, Avoir le visage défait. Je lui trouve bien mauvais visage. On dit, dans une acception différente, Faire mauvais visage, mauvaise mine à quelqu' un, Le recevoir, le traiter froidement, sèchement, etc.

Trouver une chose mauvaise, au sens physique et au sens moral, La trouver désagréable, la désapprouver. Je trouve cette sauce fort mauvaise. J' ai trouvé ce vin mauvais, cette médecine fort mauvaise. J' ai trouvé cette raison, cette plaisanterie fort mauvaise, ce procédé fort mauvais.

Prendre, interpréter, expliquer une chose en mauvaise part, La prendre en mal, lui donner un sens fâcheux, un sens malin, s' en fâcher.

Mauvais bruit, Bruit, propos désavantageux, défavorable. Faire courir de mauvais bruits sur le compte de quelqu' un.

MAUVAIS

MAUVAIS signifie quelquefois, Nuisible, incommode, qui cause du mal. L' excès d' application est mauvais à la santé. Le serein est mauvais aux vieillards. Le fruit est mauvais pour de certains estomacs.

Il signifie encore, Sinistre, malheureux, funeste, qui fait craindre quelque mal. Mauvais augure. Mauvais présage. Mauvaise physionomie. Mauvais pronostic.

MAUVAIS

MAUVAIS en parlant Des personnes, signifie, Dangereux, enclin à faire du mal. Il est mauvais. C' est un mauvais homme, une mauvaise femme. C' est un mauvais coeur, un mauvais esprit. Que cet enfant est mauvais! Il fait le fanfaron et le mauvais garçon.

Le mauvais ange, Le diable, le démon.

Pop., Mauvaise bête, Homme ou femme qui se plaît à dire ou à faire des méchancetés.

Fam., Faire le mauvais, Menacer de battre, de faire du désordre. Dans cette phrase, Mauvais est pris substantivement.

MAUVAIS

MAUVAIS signifie encore, Qui n' a pas les qualités qu' il doit avoir. Mauvais parent. Mauvais prêtre. Mauvais orateur. Mauvais poëte. Mauvais peintre. Mauvais musicien. Mauvais ouvrier. Mauvais plaisant.

Mauvaise tête, Personne sujette à beaucoup d' écarts et de travers, soit dans sa conduite, soit dans ses opinions. C' est une mauvaise tête. On dit dans le même sens, Avoir une mauvaise tête.

Mauvais garnement, mauvais sujet, Homme d' une mauvaise conduite, déréglé dans ses moeurs.

MAUVAIS

MAUVAIS signifie quelquefois, Malicieux, malin. Vous êtes bien mauvais, tous vos propos sont des épigrammes. On dit quelquefois substantivement, par forme de plainte légère et amicale, Oh! le mauvais! Oh! la mauvaise!

MAUVAIS

MAUVAIS avec la négative, en parlant Des personnes et des choses, signifie souvent, Assez bon, ou même Fort bon, selon le ton qu' on y donne. Ce n' est pas un mauvais écrivain, un mauvais poëte. Les vins ne sont pas mauvais cette année. Cela n' est pas mauvais pour la santé. Que vous semble de ce ragoût? Il n' est pas mauvais. J' ai vu des vers de sa façon, qui n' étaient pas mauvais. Cela n' est pas si mauvais.

MAUVAIS

MAUVAIS se prend substantivement, au masculin, pour signifier, Ce qu' il y a de mauvais dans la chose ou dans la personne dont il s' agit. Il faut prendre le bon et le mauvais d' une affaire. Il est difficile à contenter, et ne voit jamais que le mauvais d' un ouvrage. Il y a du bon et du mauvais dans cet homme.

MAUVAIS

MAUVAIS s' emploie aussi adverbialement. Ainsi l' on dit, Sentir mauvais, Rendre, exhaler une mauvaise odeur. Cette viande est corrompue, elle sent mauvais. Il sent bien mauvais ici.

Il fait mauvais, Il est dangereux de. Il fait mauvais marcher dans un temps de glace.

Il fait mauvais, Il fait vilain temps.

Trouver mauvais, Désapprouver. Ne trouvez pas mauvais que je prenne la liberté, si je prends la liberté de vous écrire. Je suis assuré qu' il ne le trouvera pas mauvais. Il m' a refusé la porte; son maître le trouvera mauvais.

MAUVE. s. f.

MAUVE. s. f. Plante qui a donné son nom à la famille des Malvacées, et qui est fréquemment employée en médecine, comme émolliente, relâchante et adoucissante. Une infusion de fleurs de mauve. Cataplasme de feuilles de mauve.

MAUVIETTE. s. f.

MAUVIETTE. s. f. Espèce d' alouette grasse. Une douzaine de mauviettes. Pâté de mauviettes.

Fig. et fam., C' est une mauviette, se dit D' une personne grêle, d' une chétive complexion, d' une faible apparence.

MAUVIS. s. m.

MAUVIS. s. m. Petite espèce de grive très-bonne à manger.

MAXILLAIRE. adj.des deux genres

MAXILLAIRE. adj.des deux genres (On prononce les deux L, mais sans les mouiller.) T. d' Anat. Qui appartient aux mâchoires, qui a rapport aux mâchoires. Os, nerfs, artères, glandes maxillaires.

MAXIME. s. f.

MAXIME. s. f. Proposition générale qui sert de principe, de fondement, de règle dans un art, dans une science, et particulièrement en matière de politique et de morale. Maxime générale, fondamentale. Bonne, mauvaise, fausse, dangereuse, pernicieuse maxime. Les maximes de la morale, de la politique. Maxime d' État. C' est une maxime reçue parmi les théologiens, parmi les casuistes. Il tenait pour maxime que... Suivre de certaines maximes. Changer de maximes. Chacun a ses maximes. C' est là sa maxime. Il a fait telle chose contre sa maxime ordinaire. Suivant, selon ses maximes.

MAXIME

MAXIME en termes de Musique, Note qui vaut elle seule quatre mesures.

MAXIMUM. s. m.

MAXIMUM. s. m. (On prononce Maximome.) T. de Mathématique, emprunté du latin. L' état le plus grand auquel une quantité variable puisse parvenir.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, La somme la plus forte dans l' ordre de celles dont il est question. Il a obtenu le maximum des pensions de son grade.

Il se dit, par extension, de La plus forte des peines prononcées par la loi contre un crime ou un délit. On lui a appliqué le maximum de la peine.

Il se dit également Du taux au-dessus duquel, à certaines époques, il a été défendu de vendre une denrée, une marchandise. Les effets du maximum ne pouvaient être que désastreux.

Il s' emploie quelquefois au sens moral, et signifie, Le plus haut point où une chose puisse être portée. Ce dévouement est le maximum de la vertu. Cette prétention est le maximum du ridicule.

MAZETTE. s. f.

MAZETTE. s. f. Mauvais petit cheval. Il était monté sur une mazette. Une petite, une vieille mazette. Piquer la mazette.

Il se dit, figurément et familièrement, de Celui qui manque de force ou d' ardeur, soit en marchant, soit en portant des fardeaux. Vous n' allez pas, vous êtes une mazette.

Il se dit aussi d' Une personne inhabile à quelque jeu qui demande de la combinaison ou de l' adresse. Il ne sait pas jouer, c' est une mazette.

ME. Pronom personnel des deux genres

ME. Pronom personnel des deux genres qui signifie la même chose que Je et Moi, mais qui s' emploie seulement comme régime du verbe. Tantôt il est régime direct: Vous me soupçonnez mal à propos; tantôt il est régime indirect, et signifie, À moi: Vous me donnez un sage conseil.

Il s' élide quand le verbe suivant commence par une voyelle. Vous m' aimez. Vous m' avez secouru.

Il s' élide aussi devant les particules y et en. Passons devant la porte d' un tel, vous m' y laisserez. Ne m' en parlez plus.

Le pronom Me se place devant le verbe. Cette règle n' a d' exception que lorsqu' il se trouve tout à la fois, 1° que le verbe est à l' impératif, 2° que la phrase est affirmative, 3° que la particule en suit immédiatement le pronom. J' ai besoin de sages conseils, donnez-m' en. Vous m' avez jeté dans l' embarras, faites-m' en sortir.

La particule y, unie au pronom Me, ne se met jamais après le verbe. Vous m' y attendrez, je vous prie de m' y mener. On ne dit pas, Attendez-m' y, menez-m' y. Grammaticalement, il ne serait pas incorrect de dire, Attendez-y-moi, menez-y-moi; mais on évite ces façons de parler bizarres.

MÉANDRE. s. m.

MÉANDRE. s. m. Il se dit, en poésie, par allusion au fleuve de ce nom, Des sinuosités d' un fleuve, d' une rivière; et, métaphoriquement, de Ce qui a du rapport avec ces sinuosités.

MÉAT. s. m.

MÉAT. s. m. T. d' Anat. Conduit. Le méat auditif. Le méat urinaire.

MÉCANICIEN. s. m.

MÉCANICIEN. s. m. Celui qui possède la science appelée Mécanique. Il faut qu' un mécanicien soit bon géomètre.

Il signifie aussi, Celui qui invente ou qui construit des machines. Cet automate est l' ouvrage d' un très-habile mécanicien.

MÉCANIQUE. s. f.

MÉCANIQUE. s. f. La partie des mathématiques qui a pour objet la connaissance et l' application des lois du mouvement, de celles de l' équilibre, des forces mouvantes, etc. Mécanique spéculative, pratique, analytique. Les lois, les principes de la mécanique. La mécanique mesure les forces. Les termes de mécanique.

Il signifie aussi, La structure naturelle ou artificielle d' un corps, d' une chose. La mécanique du corps humain. La mécanique des animaux. La mécanique d' une montre.

La mécanique céleste, La science du mouvement des astres.

MÉCANIQUE

MÉCANIQUE signifie quelquefois, Machine. Voilà une belle mécanique, une mécanique bien compliquée. Une étoffe fabriquée à la mécanique.

MÉCANIQUE. adj.des deux genres

MÉCANIQUE. adj.des deux genres Il se dit Des arts qui ont principalement besoin du travail de la main. On divise les arts en Arts libéraux et en Arts mécaniques. La menuiserie, la serrurerie, sont des arts mécaniques.

Il signifie aussi, Qui a rapport à la mécanique, qui est conforme aux lois de la mécanique. Puissances, propriétés, causes, lois, principes mécaniques. Explication mécanique de l' économie animale.

Fig., Actions mécaniques, Celles que l' habitude a rendues très-familières et auxquelles l' intelligence n' a, pour ainsi dire, point de part.

MÉCANIQUE

MÉCANIQUE se dit, figurément, De la partie la moins relevée et purement pratique d' un art libéral. Ce peintre a trop négligé la partie mécanique de son art.

MÉCANIQUEMENT. adv.

MÉCANIQUEMENT. adv. D' une façon mécanique.

MÉCANISME. s. m.

MÉCANISME. s. m. La structure d' un corps et l' action combinée de ses parties. Le mécanisme de l' univers, du corps humain, d' une montre.

Fig., Le mécanisme du langage, La structure matérielle des éléments de la parole, l' arrangement des mots et des phrases. On a écrit savamment sur le mécanisme du langage.

Fig., Le mécanisme des vers ou de la prose, La composition des parties du vers ou de la phrase, suivant le rhythme qui est propre à l' un ou à l' autre. Ce poëte a bien étudié, bien connu le mécanisme du vers.

Fig., Le mécanisme de la peinture, de la sculpture, etc., La partie mécanique et pratique de ces arts.

MÉCÕNE. s. m.

MÉCÕNE. s. m. Nom propre devenu appellatif, et servant à désigner Un homme qui encourage les sciences, les lettres et les arts, en donnant des récompenses et des marques d' estime à ceux qui les cultivent. Ce prince est le Mécène des gens de lettres, des artistes.

MÉCHAMMENT. adv.

MÉCHAMMENT. adv. Avec méchanceté. Il a dit cela méchamment. Ce fait est très-méchamment inventé.

MÉCHANCETÉ. s. f.

MÉCHANCETÉ. s. f. Penchant à faire du mal. La méchanceté de son caractère. Cet homme est plein de méchanceté. Il l' a fait par méchanceté, par pure méchanceté. Une action pleine de méchanceté.

Il se dit, familièrement, de L' opiniâtreté des enfants. Voyez la méchanceté de cet enfant.

Il signifie aussi, Action méchante. Il a fait, il a commis une horrible méchanceté. Méchanceté noire. Qui a jamais entendu parler d' une telle méchanceté? Il a fait mille méchancetés.

Il signifie encore, Parole médisante, parole dite dans l' intention de nuire, d' offenser. Ce propos n' est pas une plaisanterie, c' est une méchanceté. Il n' ouvre la bouche que pour dire des méchancetés.

MÉCHANT, ANTE. adj.

MÉCHANT, ANTE. adj. En parlant Des choses, tant physiques que morales, il signifie, Mauvais, qui ne vaut rien dans son genre. Méchante terre. Méchant bois. Méchant pays. Méchant chemin. Méchante viande. Méchant vin. Méchant repas. Méchant drap. Méchant habit. Méchante toile. Méchante cause. Voilà un méchant livre. On l' applique aussi Aux animaux. Un méchant cheval. Une méchante monture. Il vieillit, dans ce premier sens.

Il signifie aussi, Contraire à la probité, à la justice. Une méchante action. Une méchante intention. Un méchant dessein.

Il signifie encore, Chétif, insuffisant. Nous n' avions à souper qu' un méchant poulet.

MÉCHANT

MÉCHANT en parlant Des personnes, signifie, Qui manque de bonté, qui est porté à faire du mal. Méchant homme. Méchante femme. De méchantes gens. C' est un méchant esprit, un méchant sujet, un méchant garnement. Il est plus bête que méchant.

Avoir méchante physionomie, méchante mine, ou bien une physionomie méchante, la mine méchante, un caractère de physionomie méchant, Avoir la physionomie, la mine d' un méchant homme.

Avoir méchante mine, signifie quelquefois seulement, Avoir l' air ignoble et bas.

Être de méchante humeur, Être d' humeur chagrine.

Fam., Méchante langue, Homme ou femme qui se plaît à médire.

Fam., Trouver plus méchant que soi, Trouver plus fort, plus fier, plus puissant que soi.

MÉCHANT

MÉCHANT signifie aussi, Qui manque de mérite, de capacité, qui n' a pas les qualités qu' exige son état. Un méchant poëte. Un méchant orateur. Un méchant avocat. Un méchant musicien.

MÉCHANT

MÉCHANT se dit, par forme de plainte légère et obligeante, de Celui qui a fait quelque petite malice, ou qui est coupable de quelque petite négligence. Vous êtes bien méchant de m' avoir laissé si longtemps en peine, de m' avoir fait attendre si long-temps.

Le sens de Méchant varie, quelquefois, selon qu' il précède ou qu' il suit le substantif. Ainsi, Une méchante épigramme, de méchants vers, signifient, Une épigramme mal tournée, des vers mal faits, et Une épigramme méchante, des vers méchants, Une épigramme, des vers où il y a beaucoup de malignité. Méchant homme, se dit plus particulièrement d' Un homme qui fait de mauvaises actions, et Homme méchant, d' Un homme qui tient de mauvais discours.

MÉCHANT

MÉCHANT est quelquefois substantif, et se dit alors d' Un homme de mauvais caractère, d' un homme vicieux. C' est un méchant. Hanter les méchants. Il faut fuir les méchants. Dieu punira les méchants.

Fam., Faire le méchant, S' emporter en menaces.

MÕCHE. s. f.

MÕCHE. s. f. Assemblage de fils de coton, de chanvre, etc., qu' on met dans les lampes avec de l' huile, ou dont on fait des chandelles, des bougies, en les couvrant de suif ou de cire. La mèche d' une lampe, d' un cierge, etc. La mèche est trop grosse pour une si petite lampe. Lampe à deux mèches, à trois mèches.

Il se dit aussi d' Une matière préparée pour prendre facilement feu, comme linge demi-brûlé, éponge, amadou, etc. Il faut faire de la mèche pour votre briquet, celle-là ne vaut plus rien. Cette mèche prend bien.

Il se dit également de La corde faite d' étoupe broyée et sèche, dont les canonniers se servent pour mettre le feu au canon, et les mineurs à une mine. Un rouleau de mèche. Mettre la mèche sur le serpentin. Compasser la mèche. Souffler la mèche. Un bout de mèche. De la mèche qui brûle bien. Ils sortirent tambour battant, mèche allumée. Les soldats se servaient de mèche, autrefois, pour faire partir leurs mousquets.

En termes de Génie militaire et d' Artillerie, Découvrir, éventer la mèche, Découvrir, au moyen d' une contre-mine, l' endroit où une mine a été pratiquée, et enlever la mèche qui devait la faire jouer.

Fig. et fam., Découvrir, éventer la mèche, Découvrir le secret d' un complot.

MÕCHE

MÕCHE se dit encore Du bout de ficelle attaché à l' extrémité d' un fouet. La mèche de votre fouet, de votre cravache est usée.

Mèche de cheveux, Bouquet de cheveux séparé, en forme de mèche, du reste de la chevelure. Couper une mèche de cheveux.

MÕCHE

MÕCHE se dit aussi de La spirale de fer ou d' acier d' un tire-bouchon; et de La partie d' un vilebrequin, d' une vrille, et d' autres outils semblables, qui sert à percer. La mèche d' un tire-bouchon, d' un vilebrequin.

MÉCHEF. s. m.

MÉCHEF. s. m. Malheur, fâcheuse aventure. S' il n' y prend garde, il lui arrivera méchef. Il a vieilli.

MÉCHER. v. a.

MÉCHER. v. a. T. de Marchand de vin. Faire entrer dans un tonneau la vapeur du soufre brûlant, au moyen d' une mèche.

MÉCHÉ, ÉE. participe

MÉCHÉ, ÉE. participe

MÉCOMPTE. s. m.

MÉCOMPTE. s. m. Erreur dans un compte, dans une supputation. Il y a du mécompte dans votre calcul. J' ai recompté ce sac, il y avait du mécompte. J' y ai trouvé du mécompte. Voilà un grand mécompte, un étrange mécompte. On a trouvé de grands mécomptes dans la chronologie de Baronius.

Il signifie, par extension, Espérance trompée, idée fausse ou exagérée qu' on s' est faite d' une chose. Cet auteur se flattait de réussir, mais il a trouvé du mécompte, bien du mécompte, un grand mécompte. On le croit fort riche; mais, quand on viendra à connaître le fond de ses affaires, on trouvera du mécompte.

MÉCOMPTER (SE). v. pron.

MÉCOMPTER (SE). v. pron. Se tromper dans un calcul, dans un compte. Vous vous êtes mécompté dans votre calcul. Je me suis mécompté de tant. Prenez garde de vous mécompter.

Il signifie, par extension, Se tromper en quelque chose qu' on croit ou qu' on espère. Si vous croyez, si vous espérez telle chose, vous vous mécomptez. Il se mécompte fort dans cette affaire. Il s' est mécompté dans ses conjectures.

MÉCONIUM. s. m.

MÉCONIUM. s. m. (On prononce Méconiome.) T. de Médec., emprunté du latin. Excrément que rend l' enfant peu de temps après la naissance, et qui s' était accumulé dans les gros intestins durant la grossesse.

MÉCONNAISSABLE. adj.des deux genres

MÉCONNAISSABLE. adj.des deux genres Qu' on ne peut reconnaître qu' avec peine. Sa maladie l' a rendu méconnaissable. Cet homme a changé d' humeur, il est méconnaissable, méconnaissable à tous les yeux.

MÉCONNAISSANCE. s. f.

MÉCONNAISSANCE. s. f. Manque de reconnaissance, de gratitude. Il y a de la méconnaissance dans son procédé. La méconnaissance marque plus de légèreté et moins de vice que l' ingratitude.

MÉCONNAISSANT, ANTE. adj.

MÉCONNAISSANT, ANTE. adj. Qui manque de reconnaissance, qui oublie les bienfaits. Il est fort méconnaissant. Il ne sera pas méconnaissant du bien que vous lui ferez.

MÉCONNAÚTRE. v. a.

MÉCONNAÚTRE. v. a. Ne pas reconnaître. Il avait changé d' habit, je le méconnaissais. Cet homme, qui était maigre, est devenu si gras, qu' on le méconnaît.

Il signifie, par extension, Désavouer quelqu' un, affecter de ne pas le connaître. Il est devenu si glorieux, qu' il méconnaît ses parents, ses amis.

Il s' emploie au sens moral, et signifie, Ne pas rendre justice à une personne; ne pas apprécier une qualité, une chose, comme elle le mérite. Cet homme de génie a été méconnu de ses contemporains. On a méconnu ses talents, ses vertus, ses services, ses bienfaits.

MÉCONNAÚTRE

MÉCONNAÚTRE s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, Oublier ce qu' on a été ou ce qu' on est, ce qu' on doit aux autres. Les parvenus se méconnaissent aisément. Vous prenez un ton qui ne vous convient pas, vous vous méconnaissez.

MÉCONNU, UE. participe

MÉCONNU, UE. participe

MÉCONTENT, ENTE. adj.

MÉCONTENT, ENTE. adj. Qui n' est pas satisfait de quelqu' un, qui croit avoir sujet de s' en plaindre. Il est mécontent de vous. Il s' en est allé mécontent. Je ne veux pas que vous soyez mécontent. Il est fort mécontent de son fils. Être mécontent de soi-même.

Il se dit quelquefois Des choses. Il est mécontent de sa santé, de la conduite de son fils. Il est mécontent de n' avoir pas été récompensé. Je suis mécontent du résultat de cette affaire. Vous êtes mécontent de tout.

Il s' emploie aussi substantivement. Souvent pour obliger une seule personne, on fait plusieurs mécontents.

Il se dit, particulièrement, de Ceux qui ne sont pas satisfaits du gouvernement, de l' administration des affaires publiques. Il y a beaucoup de mécontents dans cet État. Le parti des mécontents. C' est un mécontent.

MÉCONTENTEMENT. s. m.

MÉCONTENTEMENT. s. m. Déplaisir, manque de satisfaction. Il a donné du mécontentement, de grands mécontentements, de grands sujets de mécontentement à ses parents. Le mécontentement qu' on lui a donné dans sa compagnie, l' a contraint à demander sa retraite. J' ai bien du mécontentement de votre conduite. Un mécontentement général se manifesta.

MÉCONTENTER. v. a.

MÉCONTENTER. v. a. Rendre mécontent, donner sujet d' être mécontent. Cet enfant mécontente ses maîtres, ses parents. Ce ministre mécontente tous ceux qui ont affaire à lui. Il mécontente tous les ouvriers qu' il emploie.

MÉCONTENTÉ, ÉE. participe

MÉCONTENTÉ, ÉE. participe

MÉCRÉANT. s. m.

MÉCRÉANT. s. m. Ce terme, qu' on employait autrefois en parlant De tous les peuples qui ne sont pas de la religion chrétienne, et principalement Des mahométans, ne se dit plus guère que par dénigrement, en parlant d' Un chrétien qui ne croit point les dogmes de sa religion, et qu' on regarde comme un impie. C' est un mécréant.

MÉCROIRE. v. n.

MÉCROIRE. v. n. Refuser de croire, ne pas croire. Il ne se dit plus guère que dans cette phrase proverbiale, Il est dangereux de croire et de mécroire.

MÉDAILLE. s. f.

MÉDAILLE. s. f. Pièce de métal fabriquée en l' honneur d' une personne illustre, ou pour conserver le souvenir d' une action mémorable, d' un événement, d' une entreprise. On comprend sous le nom de Médailles les anciennes monnaies des Grecs, des Romains, etc. Médaille d' or, d' argent, de cuivre, de bronze, de grand bronze, de moyen, de petit bronze. Médaille antique. Médaille des derniers temps. Médailles romaines, grecques. Médaille du Haut-Empire, du Bas-Empire. Médailles impériales, consulaires. Médaille bien conservée, entière. Médaille à fleur de coin. Médaille frappée, moulée, jetée en sable. Médaille de bas or. Il est savant en médailles. Il a la connaissance des médailles. Il connaît bien les médailles. Discerner les médailles antiques. Les anciens donnaient un grand relief à leurs médailles. Le coin ou le carré ou la matrice d' une médaille. Le poinçon d' une médaille. Le module d' une médaille. La légende, le champ, l' exergue, l' inscription d' une médaille. Découvrir des médailles. Suite de médailles. Cabinet de médailles. Battre, frapper une médaille, des médailles. Histoire par les médailles. La face ou la tête d' une médaille. Le revers d' une médaille.

Médaille fausse, Celle qui est contrefaite, et qu' on veut faire passer pour antique. Médaille saucée, Celle qui, ayant été battue en cuivre, a été ensuite argentée ou couverte d' une feuille d' étain. Médaille fruste, Celle qui est presque entièrement effacée. Médaille incuse, Celle qui n' a été frappée que d' un côté. Médaille fourrée, Celle dont l' extérieur seulement est d' or ou d' argent. Médaille martelée, Celle dont on a effacé le revers, qui était commun, pour frapper à la place un revers rare. Médaille restituée: voyez RESTITUTION.

Fig. et fam., Le revers de la médaille, Le mauvais côté, les mauvaises qualités d' une personne ou d' une chose. Ce que je viens de vous dire est fort agréable, mais voici le revers de la médaille. On vous a dit du bien de cet homme, mais voyez le revers de la médaille. On dit dans un sens analogue, Tournez la médaille.

Prov. et fig., Chaque médaille a son revers, Chaque chose a deux faces, chaque chose a un bon côté et un mauvais.

Prov. et fig., C' est une tête de médaille, se dit D' une personne dont les traits sont grands et fort marqués. C' est une vieille médaille, se dit D' une vieille femme.

MÉDAILLE

MÉDAILLE se dit aussi d' Une pièce d' or, d' argent, ou de cuivre, qui représente un sujet de dévotion, et que le pape a bénite. Médailles de tel saint. Le pape lui a envoyé des médailles. Il a cinq ou six médailles pendues à son chapelet.

MÉDAILLE

MÉDAILLE se dit encore de Certains prix qu' on donne aux poëtes, aux orateurs, aux artistes, aux manufacturiers qui ont obtenu les premiers rangs dans les concours ouverts par les académies ou par le gouvernement. Il a obtenu une médaille d' or, d' argent, de bronze à la dernière exposition des produits de l' industrie française. L' auteur couronné est venu recevoir la médaille des mains du directeur de l' académie.

MÉDAILLE

MÉDAILLE en Architecture, se dit d' Un bas-relief de forme ronde, sur lequel est représentée la tête de quelque personne illustre, ou quelque action mémorable.

MÉDAILLIER. s. m.

MÉDAILLIER. s. m. Meuble composé de plusieurs tablettes à tiroir, dans lesquelles il y a de petites enfonçures de forme ronde et de différentes grandeurs, propres à recevoir des médailles. Médaillier de bois d' acajou.

Il signifie aussi, Une collection de médailles. Son médaillier est le plus curieux que l' on connaisse en Europe.

MÉDAILLISTE. s. m.

MÉDAILLISTE. s. m. Celui qui est curieux de médailles, qui s' y connaît, qui en a traité par écrit. Grand, habile, fameux médailliste.

MÉDAILLON. s. m.

MÉDAILLON. s. m. Médaille qui surpasse en poids et en volume les médailles ordinaires. Médaillon d' or, d' argent, de bronze.

MÉDAILLON

MÉDAILLON en termes d' Architecture, a la même signification que Médaille.

MÉDAILLON

MÉDAILLON se dit aussi d' Un bijou, d' un cadre de forme circulaire ou ovale, dans lequel on enferme un portrait, des cheveux, etc. Médaillon d' or, d' écaille, etc.

MÉDECIN. s. m.

MÉDECIN. s. m. Celui qui exerce la médecine. Bon, excellent, grand, savant, jeune, vieux médecin. Médecin de la faculté de Paris, de la faculté de Montpellier. Premier médecin du roi. Appeler le médecin. Il est entre les mains des médecins. Il est abandonné des médecins, condamné des médecins. Se purger par ordonnance du médecin. Quand on a quarante ans, il faut être son médecin soi-même. On dit quelquefois, Docteur médecin.

Prov., La robe ne fait pas le médecin, Le titre ne suppose pas toujours la science.

Prov. et fig., Médecin d' eau douce, Médecin peu habile, ou qui n' ordonne que des remèdes fort communs et sans efficacité.

Prov. et fig., Médecin, guéris-toi toi-même, se dit À un homme qui se mêle de donner des conseils, et qui aurait besoin d' en recevoir.

Prov. et fig., Après la mort le médecin, se dit D' un secours qui vient lorsqu' on n' est plus en état d' en profiter.

MÉDECIN

MÉDECIN se dit quelquefois, figurément, de Ce qui est propre à rendre ou à conserver la santé. Le régime et l' exercice sont d' excellents médecins.

MÉDECIN

MÉDECIN s' emploie aussi figurément en parlant Des afflictions, des maladies morales. En certains cas, le médecin de l' âme est plus nécessaire que le médecin du corps. Le temps est un grand médecin.

MÉDECINE. s. f.

MÉDECINE. s. f. L' art qui enseigne les moyens de conserver la santé, et de traiter les maladies. La médecine est un art conjectural. Étudier en médecine. Il sait bien la médecine. Docteur, étudiant en médecine. La faculté, les écoles de médecine. Des livres, des thèses de médecine. Faire, pratiquer, exercer la médecine.

Il se dit quelquefois pour Système médical. La médecine d' Hippocrate. La médecine des Arabes.

Médecine agissante, Celle qui fait usage tout de suite des moyens qui tendent à guérir; par opposition à Médecine expectante, Celle des médecins qui ont pour principe d' attendre les opérations successives de la nature avant de se décider.

Médecine clinique, Celle qui se pratique auprès du lit des malades.

Médecine mentale, Celle qui s' occupe des maladies de l' esprit.

Médecine légale, Science de la médecine appliquée à différentes questions de droit, pour les éclaircir et servir à les résoudre.

Médecine vétérinaire, Celle qui a pour objet la santé des animaux domestiques.

MÉDECINE

MÉDECINE se dit encore d' Un remède, sous forme liquide ou solide, qu' on prend pour se purger. Forte médecine. Médecine légère, noire. Ordonner une médecine. Prendre une médecine. Préparer, faire une médecine. Cette médecine a bien opéré.

Médecine en lavage, Médecine étendue dans beaucoup d' eau.

Médecine douce, Médecine préparée de sorte qu' elle opère doucement.

Fam., Médecine de cheval, médecine comme pour un cheval, Médecine trop forte.

Médecine universelle, Médicament auquel on attribue la vertu de guérir toute sorte de maladies. Il croit avoir trouvé une médecine universelle, la médecine universelle.

Cela sent la médecine, se dit Des choses qui ont un goût de drogue.

Fig. et fam., Avaler la médecine, Prendre son parti, se résigner malgré ses dégoûts. Il lui fallut avaler la médecine.

Prov. et fig., Il ne faut pas prendre la médecine en plusieurs verres, Il faut faire sur-le-champ et d' un seul coup, une chose désagréable dont on ne peut se dispenser.

MÉDECINER. v. a.

MÉDECINER. v. a. Donner des breuvages purgatifs et autres remèdes. Je ne vous conseille pas de tant vous laisser médeciner. Ils l' ont trop médeciné. Ils l' ont tant médeciné, qu' il en est mort. Il est familier, et ne se dit guère qu' en mauvaise part.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Cet homme s' est usé le corps à force de se médeciner.

MÉDECINÉ, ÉE. participe

MÉDECINÉ, ÉE. participe

MÉDIAN, ANE. adj.

MÉDIAN, ANE. adj. T. d' Anat. Qui est placé au milieu. Il s' emploie principalement dans ces locutions: Ligne médiane, Ligne verticale qu' on suppose partager longitudinalement le corps en deux parties égales; et, Veines médianes, Veines, au nombre de trois, qui sont à la superficie de l' avant-bras.

MÉDIANOCHE. s. m.

MÉDIANOCHE. s. m. T. emprunté de l' espagnol. Repas en gras qui se fait après minuit sonné, particulièrement dans le passage d' un jour maigre à un jour gras. Il y eut grand médianoche samedi dernier. Faire médianoche. Nous nous trouverons au médianoche.

MÉDIANTE. s. f.

MÉDIANTE. s. f. T. de Musiq. La tierce au-dessus de la note tonique ou principale. Dans le mode majeur d' ut, mi est la médiante. Dans le mode mineur de la, ut est la médiante.

MÉDIASTIN. s. m.

MÉDIASTIN. s. m. T. d' Anat. Cloison membraneuse formée par l' adossement des deux plèvres, et qui sépare la poitrine en deux parties, l' une à droite, l' autre à gauche.

MÉDIAT, ATE. adj.

MÉDIAT, ATE. adj. Qui n' a rapport, qui ne touche à une chose que moyennant une autre qui est entre-deux. Il est opposé à Immédiat. Cause, autorité, juridiction médiate. Pouvoir médiat. Héritier médiat.

MÉDIATEMENT. adv.

MÉDIATEMENT. adv. D' une manière médiate. Cette cause n' agit que médiatement.

MÉDIATEUR, TRICE. s.

MÉDIATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui s' entremet pour opérer un accord, un accommodement entre deux ou plusieurs personnes, entre différents partis. Il a été médiateur dans cette affaire. Le médiateur de la paix, pour la paix. Il a été choisi, il s' est offert pour médiateur. Convenir d' un médiateur. Récuser un médiateur. Vous avez un bon médiateur. Les deux partis prirent cette princesse pour médiatrice. Elle se rendit médiatrice entre tels et tels. Le roi de France se rendit médiateur entre l' Autriche et l' Angleterre. JÉSUS-CHRIST est le médiateur entre Dieu et les hommes, est notre médiateur auprès de Dieu. On l' emploie quelquefois adjectivement Les puissances médiatrices déclarèrent que...

MÉDIATEUR

MÉDIATEUR se dit aussi d' Une sorte de jeu de quadrille. On ne joue plus le médiateur.

MÉDIATION. s. f.

MÉDIATION. s. f. Entremise. Cet accommodement a été fait par la médiation de tel prince. On s' est servi de sa médiation. Il a offert, on a accepté, on a refusé sa médiation.

MÉDIATISER. v. a.

MÉDIATISER. v. a. Faire qu' un prince, un pays, en Allemagne, ne relève plus immédiatement de l' Empire.

MÉDIATISÉ, ÉE. participe

MÉDIATISÉ, ÉE. participe Prince médiatisé.

MÉDICAL, ALE. adj.

MÉDICAL, ALE. adj. Qui appartient à la médecine. Cet ouvrage est purement médical. C' est là une question tout à la fois judiciaire et médicale. Instruction médicale.

Il signifie quelquefois, Propre à guérir. Les propriétés médicales d' une plante.

Matière médicale, Connaissance des substances employées en médecine, et de la manière de les préparer et de les administrer. Il possède à fond la matière médicale. Traité de matière médicale.

MÉDICAMENT. s. m.

MÉDICAMENT. s. m. Remède qu' on introduit dans l' intérieur du corps, ou qu' on applique extérieurement. Administrer des médicaments. Payer les médicaments à l' apothicaire. Il se ruine en médicaments.

MÉDICAMENTAIRE. adj. des deux genres

MÉDICAMENTAIRE. adj. des deux genres Qui traite des médicaments. Code médicamentaire.

MÉDICAMENTER. v. a.

MÉDICAMENTER. v. a. Donner des médicaments à un malade, appliquer des médicaments. Il serait mort, s' il n' eût été bien médicamenté. On dit aussi, Médicamenter un cheval, un chien, etc.

Il est quelquefois employé avec le pronom personnel. Cet homme n' aime pas à se médicamenter.

MÉDICAMENTÉ, ÉE. participe

MÉDICAMENTÉ, ÉE. participe

MÉDICAMENTEUX, EUSE. adj.

MÉDICAMENTEUX, EUSE. adj. Qui a la vertu d' un médicament. Le lait est un aliment médicamenteux. Substance médicamenteuse.

MÉDICINAL, ALE. adj.

MÉDICINAL, ALE. adj. Qui sert de remède. Herbe, plante, potion médicinale. Ces eaux sont médicinales.

MÉDIMNE. s. m.

MÉDIMNE. s. m. T. d' Antiq. Mesure grecque, pour les choses sèches, qui valait près de quatre de nos boisseaux ou cinquante et un litres soixante-dix-neuf centilitres.

MÉDIOCRE. adj.des deux genres

MÉDIOCRE. adj.des deux genres Qui est entre le grand et le petit, entre le bon et le mauvais. Une somme médiocre. Un cheval de médiocre taille, de taille médiocre. Faire médiocre chère. Du vin médiocre. Cela n' est que médiocre. Un esprit, un mérite, une beauté, une fortune médiocre. Un écrivain médiocre. Le style de cet ouvrage est médiocre.

Un homme médiocre, Un homme de peu d' esprit, de peu de talent, de peu de capacité, relativement à la place qu' il occupe, aux succès qu' il obtient, aux prétentions qu' il annonce. Un homme médiocre, qui est insinuant et adroit, l' emporte souvent sur un homme supérieur. Les gens médiocres sont ordinairement satisfaits d' eux-mêmes.

MÉDIOCRE

MÉDIOCRE précédé de l' un des adverbes Bien, fort, etc., se dit De ce qui est moins que médiocre. Il a un revenu bien médiocre, fort médiocre, très-médiocre. C' est un esprit bien médiocre, des plus médiocres.

Il est quelquefois substantif, au masculin. Dans les arts d' agrément, le médiocre est insupportable. Cet ouvrage est au-dessous du médiocre.

MÉDIOCREMENT. adv.

MÉDIOCREMENT. adv. D' une façon médiocre. Il est médiocrement riche, médiocrement savant. Cela n' est que médiocrement bien.

Il signifie quelquefois, Peu. Je suis médiocrement satisfait de ce que vous me dites. Les louanges le touchent médiocrement.

MÉDIOCRITÉ. s. f.

MÉDIOCRITÉ. s. f. État, qualité de ce qui est médiocre. La médiocrité de sa fortune, de son esprit.

Il se dit, absolument, de Cet état de fortune qui tient le milieu entre l' opulence et la pauvreté, entre l' élévation et la bassesse. Vivre dans la médiocrité, dans une heureuse médiocrité. La médiocrité satisfait les désirs du sage.

Il signifie aussi, Insuffisance du côté de l' esprit, du mérite. Cet homme est d' une grande médiocrité.

Il se dit, dans le même sens, en parlant Des ouvrages d' esprit. Ce livre, ce discours, ce poëme est d' une médiocrité insupportable. La médiocrité en poésie est rebutante.

Il signifie quelquefois, Modération, juste milieu. Il faut garder la médiocrité en toute chose. Il vieillit en ce sens, et l' on dit, Il faut garder en toute chose un juste milieu.

MÉDIRE. v. n.

MÉDIRE. v. n. (On dit à l' indicatif, seconde personne du pluriel, Vous médisez; et à l' impératif, Médisez. Quant au reste, il se conjugue comme Dire.) Dire du mal de quelqu' un, soit par imprudence, soit par malignité. Médire de son prochain. Vous médisez de tout le monde.

MÉDISANCE. s. f.

MÉDISANCE. s. f. Discours au désavantage de quelqu' un, tenu par imprudence ou par malignité. Grande, horrible médisance. La médisance est très-commune dans la société. Il se permet fréquemment la médisance. Dire une médisance, des médisances.

C' est une pure médisance, se dit D' une imputation avancée sans preuve.

MÉDISANCE

MÉDISANCE signifie quelquefois, Les gens médisants. Faire taire la médisance. La médisance ne l' a point épargné.

MÉDISANT, ANTE. adj.

MÉDISANT, ANTE. adj. Qui médit. C' est un homme bien médisant. Personne, langue médisante.

Il est quelquefois substantif. Vous êtes un médisant. Il ne faut pas croire les médisants.

MÉDITATIF, IVE. adj.

MÉDITATIF, IVE. adj. Qui est porté, livré à la méditation. C' est un esprit méditatif, fort méditatif. La vie méditative est contraire à la santé.

Il se prend quelquefois substantivement. Les méditatifs sont ordinairement distraits.

MÉDITATION. s. f.

MÉDITATION. s. f. Opération que fait l' esprit lorsqu' il veut approfondir un sujet, lorsqu' il s' applique fortement à la recherche de quelque vérité. Cette question exige une longue et profonde méditation. De longues, de profondes méditations. Être enseveli, plongé dans la méditation. Après une longue méditation.

Il se dit aussi de Certains écrits composés sur des sujets de dévotion ou de philosophie. Les Méditations de sainte Thérèse. Les Méditations de Descartes.

Il signifie aussi, Oraison mentale. Les religieux font la méditation. Entrer en méditation. Une heure de méditation. Une méditation d' une heure.

MÉDITER. v. a.

MÉDITER. v. a. Réfléchir sur quelque chose, l' examiner mûrement, de manière à l' approfondir. Méditer un sujet, une idée, une question, une difficulté. Méditer les principes d' un art, les vérités éternelles. C' est un livre à méditer. J' ai médité longtemps cette question. Méditez le sujet qui vous est donné.

Il s' emploie quelquefois sans régime. Ce philosophe passe sa vie à méditer. Il y a des gens qui sont incapables de méditer. Un esprit juste et prompt rencontre quelquefois aussi heureusement que s' il avait médité.

Il s' emploie, neutralement, avec la préposition Sur. Méditer sur un sujet, sur une question, sur une difficulté. Dans certains cas, il est indispensable que le verbe Méditer soit suivi de cette préposition. Méditer sur Dieu, sur l' âme, sur le monde, sur le flux et le reflux de la mer, sur le caractère d' un homme, sur l' instinct des animaux, etc.

MÉDITER

MÉDITER signifie aussi, Projeter, penser à faire une chose, réfléchir aux moyens de l' exécuter. Méditer un projet, une entreprise. Méditer une bonne, une mauvaise action. Méditer la ruine de quelqu' un. Méditer une vengeance éclatante.

Il s' emploie neutralement, dans ce sens, avec plusieurs prépositions, pronoms, adverbes, conjonctions. Méditer de réparer une faute, de reprendre une affaire interrompue. Je méditais qui je choisirais pour médecin, quel remède je pourrais employer. Je méditais comment j' éviterais ce danger. Je médite à qui je confierai ce dépôt, à quoi je bornerai mes demandes, à quel tribunal je pourrais avoir recours. Méditer où on ira d' abord, par où on passera. Méditer si on acceptera telle proposition.

MÉDITER

MÉDITER sans régime, signifie aussi, Faire une méditation pieuse. Les religieux, les séminaristes ont des heures réglées pour méditer en commun.

MÉDITÉ, ÉE. participe

MÉDITÉ, ÉE. participe Une entreprise longtemps méditée. Une réponse méditée.

MÉDITERRANÉ, ÉE. adj.

MÉDITERRANÉ, ÉE. adj. Qui est au milieu des terres, enfermé dans les terres. Les villes, les provinces méditerranées. Les pays méditerranés. Une mer méditerranée.

Absolument, La mer Méditerranée, ou substantivement, La Méditerranée, La mer qui est entre l' Europe, l' Afrique et l' Asie, et qui communique avec l' Océan par le détroit de Gibraltar. Naviguer sur la mer Méditerranée. Les îles, les ports de la Méditerranée.

MÉDIUM. s. m.

MÉDIUM. s. m. (On prononce Médiome.) T. emprunté du latin. Moyen d' accommodement, tempérament propre à concilier des prétentions opposées, à rapprocher des esprits divisés. Chercher, trouver un médium dans une affaire. Il est familier.

MÉDIUM

MÉDIUM en termes de Musique, se dit Des sons de la voix qui tiennent le milieu entre le grave et l' aigu. Ce chanteur a la voix belle dans le médium, sa voix a un beau médium.

MÉDULLAIRE. adj.des deux genres

MÉDULLAIRE. adj.des deux genres (On prononce les deux L.) Qui appartient à la moelle, ou qui en a la nature. Canal médullaire. La substance médullaire du cerveau, des plantes.

MÉFAIRE. v. n.

MÉFAIRE. v. n. Faire le mal, faire une mauvaise action. Il ne faut ni méfaire ni médire. Il est familier et peu usité.

MÉFAIT. s. m.

MÉFAIT. s. m. Mauvaise action. Il a été puni de ses méfaits, pour ses méfaits. Il est familier.

MÉFIANCE. s. f.

MÉFIANCE. s. f. Disposition à soupçonner le mal, crainte habituelle d' être trompé. La méfiance, portée trop loin, est une source de tourments. Un proverbe dit: Méfiance est mère de sûreté.

MÉFIANT, ANTE. adj.

MÉFIANT, ANTE. adj. Qui se méfie, qui est naturellement soupçonneux. C' est un esprit méfiant, un homme méfiant. On l' emploie aussi substantivement. Le méfiant se croit toujours entouré de piéges.

MÉFIER (SE). v. pron.

MÉFIER (SE). v. pron. Ne pas se fier à quelqu' un, à ce qu' il dit, à ce qu' il fait paraître, parce qu' on le soupçonne de peu de fidélité, de peu de sincérité. Se méfier de quelqu' un. Il se méfie de moi. Il se méfie de tout le monde. On se méfie des autres, on se défie de soi. Je me méfie de ses protestations, de ses caresses de ses intentions.

MÉGALANTHROPOGÉNÉSIE. s. f.

MÉGALANTHROPOGÉNÉSIE. s. f. Art prétendu de procréer des enfants de génie, des grands hommes.

MÉGARDE (PAR). loc. adv.

MÉGARDE (PAR). loc. adv. Faute d' attention, faute de prendre garde. Il a brisé ce vase par mégarde. Il lui est arrivé par mégarde de blesser son ami.

MÉGÕRE. s. f.

MÉGÕRE. s. f. Nom propre d' une des Furies, devenu nom commun, et signifiant, dans le discours ordinaire, Une femme méchante et emportée. C' est une vraie mégère. Il a épousé une mégère.

MÉGIE. s. f.

MÉGIE. s. f. Art de préparer en blanc les peaux de mouton et autres peaux délicates, et de les rendre propres à divers usages. Peau passée en mégie.

MÉGISSERIE. s. f.

MÉGISSERIE. s. f. Le métier et le trafic du mégissier.

MÉGISSIER. s. m.

MÉGISSIER. s. m. Artisan dont le métier est d' apprêter les peaux de mouton, de veau, etc., pour les rendre propres à différents usages autres que ceux qui concernent le métier de corroyeur et celui de pelletier.

MEILLEUR, EURE

MEILLEUR, EURE comparatif de Bon. Qui est au-dessus du bon, qui a un plus haut degré de bonté que la personne ou la chose à laquelle on le compare. Cet homme est bon, mais son frère est meilleur, encore meilleur. Je veux de meilleur pain, de meilleur vin. Le temps est meilleur qu' il n' était hier. Il n' y a rien de meilleur. Cela est un peu meilleur. Il est en meilleur état. L' affaire n' est pas en meilleurs termes qu' auparavant. Je n' ai pas connu un meilleur homme, une meilleure femme, de meilleures gens. Les lois rigoureuses ne rendent pas les peuples meilleurs.

MEILLEUR

MEILLEUR précédé de l' article le, est superlatif, et signifie, Qui est au-dessus de tout dans son genre, pour la bonté, l' utilité. C' est le meilleur ouvrage de cet auteur. C' est le meilleur homme du monde. C' est le meilleur de tous les hommes. C' est la meilleure leçon que vous puissiez recevoir.

Il se prend quelquefois substantivement. Le meilleur de l' affaire, le meilleur du conte, le meilleur est que... Quand on n' a rien à dire, le meilleur est de se taire. Prenez le meilleur, et laissez le reste. Il lui faut toujours le plus beau et le meilleur.

Fam., Boire du meilleur, tirer du meilleur, Du meilleur vin qu' il y ait ou qu' on ait.

Prov., Le meilleur n' en vaut rien, se dit De deux ou de plusieurs personnes presque également méchantes ou vicieuses.

MEISTRE ou MESTRE. s. m.

MEISTRE ou MESTRE. s. m. T. de Marine, usité dans la Méditerranée. Mât, arbre de meistre, Le grand mât des bâtiments à voiles latines.

MÉLANCOLIE. s. f.

MÉLANCOLIE. s. f. T. de Médecine. La bile noire; l' humeur sécrétée par le foie, lorsqu' elle devient épaisse et noire. Les anciens médecins regardaient la mélancolie comme capable de produire les affections, les maladies hypocondriaques.

Il signifie aussi, La disposition triste qu' on attribue à un excès de bile noire, ou qui provient de quelque cause morale. Grande, profonde, sombre mélancolie. Il se laisse aller à la mélancolie. Il est tombé dans une grande mélancolie. Accablé de mélancolie. Chasser la mélancolie.

Prov., Il n' engendre point la mélancolie, de mélancolie, se dit D' un homme qui vit sans souci, qui est extrêmement gai.

MÉLANCOLIE

MÉLANCOLIE signifie encore, Cette disposition de l' âme qui, se refusant aux vives impressions du plaisir ou de la joie, se plaît dans la rêverie, dans une méditation vague, et trouve du charme à s' occuper d' idées attendrissantes. Il a une mélancolie douce. La mélancolie a ses charmes. Une légère teinte de mélancolie rend sa figure plus attrayante. La mélancolie lui a inspiré des vers touchants. L' affectation de la mélancolie est un grand ridicule.

MÉLANCOLIQUE. adj.des deux genres

MÉLANCOLIQUE. adj.des deux genres En qui domine la mélancolie. Un homme mélancolique. Des gens mélancoliques. Humeur, affection, esprit, tempérament mélancolique. Dévotion mélancolique.

Il signifie aussi, Qui est triste, qui est chagrin. Qu' avez-vous? vous êtes tout mélancolique, je vous trouve bien mélancolique.

Il se dit également Des choses qui inspirent ou qui annoncent la mélancolie. Lieu, séjour, entretien mélancolique. Musique mélancolique. Des airs mélancoliques. Écrire sur des sujets mélancoliques. Un air, une physionomie mélancolique.

Il est quelquefois substantif. Laissons là ce mélancolique. Les rêveries d' un mélancolique.

MÉLANCOLIQUEMENT. adv.

MÉLANCOLIQUEMENT. adv. D' une manière triste et mélancolique. Nous avons passé quelques jours assez mélancoliquement. Il a chanté trop mélancoliquement.

MÉLANGE. s. m.

MÉLANGE. s. m. Ce qui résulte de plusieurs choses mêlées ensemble. Le mélange des liqueurs. Le mélange de plusieurs vins. Un mélange de toute sorte de gens. La vie est un mélange d' événements heureux et malheureux.

Un bonheur sans mélange, Un bonheur qui n' est troublé, interrompu par aucun événement fâcheux.

MÉLANGE

MÉLANGE signifie aussi, Le croisement des races, l' accouplement de deux êtres animés d' espèces différentes. Le mélange des blancs avec les noirs produit les mulâtres. Le mélange d' animaux de différentes espèces produit ordinairement d' autres animaux qui n' engendrent pas.

Mélange des couleurs, Union de plusieurs couleurs dont se forment les teintes qui sont nécessaires au peintre. Ce peintre entend bien le mélange des couleurs.

MÉLANGES

MÉLANGES au pluriel, est le titre de Certains recueils composés de pièces de prose ou de poésie, de petits ouvrages sur différents sujets. Mélanges de littérature. Mélanges littéraires, historiques, philosophiques.

MÉLANGES

MÉLANGES est aussi le titre qu' on donne quelquefois, dans les ouvrages périodiques, à Une réunion d' articles sur des objets variés. On donne ce même titre, dans les catalogues de livres, à La partie qui comprend les ouvrages qu' on n' a pas pu classer dans les autres divisions.

MÉLANGER. v. a.

MÉLANGER. v. a. Faire un mélange d' une chose avec une autre, ou de plusieurs choses ensemble. Mélanger des vins. Ce cabaretier mélange son vin. Mélanger les couleurs, les mélanger avec art. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ces deux liquides ne peuvent pas se mélanger.

MÉLANGÉ, ÉE. participe

MÉLANGÉ, ÉE. participe Du vin mélangé.

Drap mélangé, Drap dont la trame et la chaîne sont de laine de différentes couleurs.

MÉLASSE. s. f.

MÉLASSE. s. f. Sirop qui est le résidu du sucre après son extraction et sa cristallisation.

MÊLÉE. s. f.

MÊLÉE. s. f. Combat opiniâtre, où deux troupes de gens de guerre s' attaquent corps à corps et se mêlent. Affreuse, sanglante mêlée. Se jeter dans la mêlée, bien avant dans la mêlée.

Il signifie aussi, Batterie entre plusieurs individus. Il a perdu son chapeau dans la mêlée.

Il signifie encore, figurément et familièrement, Contestation vive entre plusieurs personnes. Comme je vis que la dispute s' échauffait, je me tirai de la mêlée.

MÊLER. v. a.

MÊLER. v. a. Mettre ensemble deux ou plusieurs choses, et les confondre. Mêler des grains ensemble. Mêler des drogues, des couleurs. Mêler l' eau avec le vin. Mêler diverses sortes de fleurs dans un bouquet. Mêler du cuivre dans de l' argent. La Marne mêle ses eaux avec celles de la Seine. J' ai mêlé mes livres, mes papiers, en sorte que je ne puis plus trouver ce que je cherche.

Mêler le vin, Mettre ensemble des vins de diverses sortes.

Mêler du fil, un écheveau, des écheveaux, Les brouiller de telle sorte qu' on ne puisse pas aisément les dévider ou les séparer. On dit de même, Mêler des cheveux, etc.

En termes de Jeu, Mêler les cartes, ou simplement Mêler, Battre les cartes. Mêlez les cartes. C' est à vous à mêler.

Fig. et fam., Mêler les cartes, Embrouiller les affaires. Il a bien mêlé les cartes.

Mêler une serrure, Fausser les gardes ou quelque ressort d' une serrure, en sorte que la clef ne puisse ouvrir.

Fig., Mêler quelqu' un dans une accusation, L' y comprendre. Être mêlé dans une mauvaise affaire, Y être impliqué. Mêler quelqu' un dans des discours, dans des propos, Parler de lui de manière à le compromettre ou à lui déplaire. Je vous prie de ne point me mêler dans vos discours, dans vos caquets.

Fig., Mêler ses larmes à celles de quelqu' un, Pleurer avec lui, partager son affliction.

MÊLER

MÊLER se dit aussi figurément, en parlant Des choses morales; et alors il signifie, Joindre, unir une chose avec une autre. Il sait mêler à propos la douceur à la sévérité. Cet auteur a mêlé l' agréable et l' utile dans tous ses ouvrages. Mêler les affaires aux plaisirs.

MÊLER

MÊLER se joint souvent au pronom personnel, réfléchi ou réciproque. L' huile ne se mêle pas avec l' eau. Se mêler dans la foule, parmi les ennemis. Les familles se mêlent par des mariages. Les animaux d' espèce différente qui se mêlent ensemble produisent des mulets. Mes cheveux se sont mêlés. Les deux troupes se sont mêlées avec fureur.

Se mêler d' une chose, En prendre soin. Il a réussi dans toutes les choses dont il s' est mêlé. Je ne me mêlerai plus de vos affaires. Se mêler d' un accommodement. Il ne se mêle de rien. Mêlez-vous de vos affaires, de votre métier.

Prov. et fig., Cette affaire se fera, à moins que le diable ne s' en mêle, si le diable ne s' en mêle, Cette affaire se fera malgré tous les obstacles. Cette affaire ne se fera pas, à moins, etc., Il est presque impossible que cette affaire réussisse.

Se mêler d' une chose, signifie aussi, S' occuper d' une chose étrangère à sa profession, à ses habitudes, à ses talents, à ses affaires. Il est médecin, et il se mêle d' astronomie. Il est homme de guerre, et il se mêle de peindre. Quand ce bon homme se mêle de railler, il est plus malin que personne.

Se mêler d' une chose, signifie encore, S' entremettre, s' ingérer mal à propos. Il se mêle toujours de ce qui ne le regarde pas. De quoi vous mêlez-vous? Ne vous mêlez pas de ce qui me regarde. Il se mêle de juger ce qu' il ne connaît pas. Il se mêle de tout Il se mêle de politique et n' y entend rien.

MÊLÉ, ÉE. participe

MÊLÉ, ÉE. participe Vins mêlés. Cheveux mêlés. OEuvres mêlées. Lettres mêlées de vers et de prose.

Compagnie mêlée, Compagnie moitié bonne, moitié mauvaise.

Fig. et fam., C' est marchandise mêlée, se dit D' une compagnie composée de personnes de différents états, de différents caractères. Cela se dit aussi D' une personne en qui l' on trouve autant de mauvaises qualités que de bonnes.

Fig. et fam., Il a les dents mêlées, se dit D' un homme qui, pour avoir trop bu, articule mal.

MÉLÕZE. s. m.

MÉLÕZE. s. m. Arbre de la famille des Conifères et de forme pyramidale, dont les feuilles étroites, et groupées en bouquet, tombent pendant l' hiver. On le nomme aussi Larix.

MÉLILOT. s. m.

MÉLILOT. s. m. Plante de la famille des Légumineuses, qui a beaucoup de rapport avec le trèfle.

MÉLISSE. s. f.

MÉLISSE. s. f. Plante aromatique de la famille des Labiées, dont on fait une eau spiritueuse, appelée Eau de mélisse ou des carmes, parce que ce sont des religieux carmes qui en ont fait les premiers.

MELLIFÕRES. s. m. pl.

MELLIFÕRES. s. m. pl. T. d' Hist. nat. Famille d' insectes qui ramassent avec leurs pieds la poussière des étamines.

MÉLODIE. s. f.

MÉLODIE. s. f. Suite de sons d' où résulte un chant agréable et régulier. Douce mélodie. Cet air a beaucoup de mélodie. Cet air manque de mélodie.

Il se dit quelquefois, dans un sens plus technique, de Tout arrangement de sons, exécutés, entendus successivement dans un même air, par opposition à L' harmonie, qui consiste dans l' accord de plusieurs parties exécutées, entendues simultanément. Les règles de la mélodie. La mesure est essentielle à la mélodie, et ne l' est point à l' harmonie.

MÉLODIE

MÉLODIE se dit par extension, en parlant De poésie ou de prose, et signifie, Un choix et une suite de mots, de phrases propres à flatter l' oreille. La mélodie du style. La mélodie des vers de Racine.

MELODIEUSEMENT. adv.

MELODIEUSEMENT. adv. D' une manière mélodieuse. Le rossignol chante mélodieusement.

MÉLODIEUX, EUSE. adj.

MÉLODIEUX, EUSE. adj. Rempli de mélodie. Chant, air, son mélodieux. Voix mélodieuse.

MÉLODRAME. s. m.

MÉLODRAME. s. m. Sorte de drame où le dialogue est coupé par une musique instrumentale.

MÉLOMANE. s.

MÉLOMANE. s. Celui, celle qui aime la musique à l' excès, avec passion. C' est un mélomane, une mélomane.

MÉLOMANIE. s. f.

MÉLOMANIE. s. f. Amour excessif de la musique. Toute cette famille est possédée de la mélomanie.

MELON. s. m.

MELON. s. m. Sorte de fruit d' un goût agréable, provenant d' une plante du même nom, qui est de la famille des Cucurbitacées, et dont la tige rampe sur terre. Melon de marais. Melon à côtes. Melon sucré ou sucrin. Melon vineux. Melon brodé. Bon melon. Couche de melons. Melon sur couche, en pleine terre, sous la cloche. Manger un melon. Une tranche, une côte de melon. Ce melon a une chair fine. L' eau de ce melon est fade. Sonder, ouvrir un melon.

Melon d' eau, Sorte de melon fort rafraîchissant, dont la chair est rouge, verdâtre ou blanche. On le nomme aussi Pastèque.

MÉLONGÕNE ou MELONGÕNE. s. f.

MÉLONGÕNE ou MELONGÕNE. s. f. Voyez AUBERGINE.

MELONNIÕRE. s. f.

MELONNIÕRE. s. f. Endroit où l' on cultive des melons. Il faut faire là une melonnière.

MÉLOPÉE. s. f.

MÉLOPÉE. s. f. T. de Musique. L' art, les règles de la composition du chant. On ne l' emploie qu' en parlant De la musique des anciens.

Il se dit aussi de La déclamation notée des anciens.

MÉLOPLASTE. s. m.

MÉLOPLASTE. s. m. Tableau représentant une portée de musique, sur laquelle le professeur indique avec une baguette les sons que l' élève doit entonner. La méthode du méloplaste. L' invention du méloplaste.

MÉMARCHURE. s. f.

MÉMARCHURE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Entorse que se donne un cheval en faisant un faux pas. Ce cheval est boiteux d' une mémarchure, a pris une mémarchure.

MEMBRANE. s. f.

MEMBRANE. s. f. T. d' Anat. Tissu mince et large du corps de l' animal, servant à former, à envelopper ou à tapisser des organes. Les fibres d' une membrane. La membrane qui enveloppe le muscle. Piquer la membrane. Les membranes des muscles. Les membranes du cerveau. La membrane pituitaire.

MEMBRANEUX, EUSE. adj.

MEMBRANEUX, EUSE. adj. T. d' Anat. Qui participe de la membrane. Partie membraneuse. Ligament membraneux.

MEMBRE. s. m.

MEMBRE. s. m. Partie extérieure du corps de l' animal, distinguée de toutes les autres par quelque fonction particulière. Il se dit principalement Des bras et des jambes: il ne se dit jamais de la tête. Membres forts, vigoureux, robustes, souples. Membre gangrené, amputé, paralysé. Il est entrepris de tous ses membres. Il ne peut s' aider d' aucun de ses membres. Cet homme a été saigné des quatre membres. Il sent de grandes douleurs dans tous les membres.

Membre viril, La partie de l' homme qui sert à la génération.

MEMBRE

MEMBRE signifie figurément, Chacune des parties d' un corps politique. La Pensylvanie est un membre de la république des États-Unis. Cet État est membre de la confédération germanique.

Il signifie plus souvent, Chacune des personnes qui composent un corps constitué dans l' État, une société littéraire ou savante, etc. Membre de la chambre des pairs, de la chambre des députés, de l' institut. L' injure faite à un simple citoyen fut ressentie par tous les membres de la république. Les membres d' une famille. On dit pareillement: Les fidèles sont les membres du corps mystique de l' Église. Les pauvres sont les membres de JÉSUS-CHRIST.

Fig., Membre pourri, gâté, gangrené, se dit d' Une personne qui fait honte à la compagnie, au corps dont elle fait partie. C' est un membre pourri qu' il faut retrancher.

MEMBRE

MEMBRE se dit aussi figurément de Chaque partie d' une période ou d' une phrase. Les membres d' une période. Une période de quatre membres, à quatre membres. Le premier, le second membre de la période. Il y a trop de symétrie dans les membres de cette phrase.

MEMBRE

MEMBRE signifie également, Chacune des parties grandes ou petites qui entrent dans la composition d' un ouvrage d' architecture. La frise est un membre de l' entablement. Le larmier est le principal membre de la corniche.

En termes de Marine, Membres d' un bâtiment, Les grosses pièces de bois qui forment les côtes ou les couples d' un bâtiment.

En Algèbre, Membre d' une équation, Chacune des deux quantités qui sont séparées par le signe d' égalité.

MEMBRÉ, ÉE. adj.

MEMBRÉ, ÉE. adj. Il ne s' emploie guère qu' avec l' adverbe Bien, et signifie, Qui a des membres bien faits, bien proportionnés. Il est bien membré.

MEMBRU, UE. adj.

MEMBRU, UE. adj. Qui a les membres fort gros. Il est bien membru. On l' emploie aussi substantivement. Un gros membru. Il est familier.

MEMBRURE. s. f.

MEMBRURE. s. f. T. de Menuiserie. Pièce de bois épaisse, dans laquelle on enchâsse les panneaux. Les panneaux de cette menuiserie sont d' un pouce, et les membrures de deux pouces.

MEMBRURE

MEMBRURE terme de Marine, signifie, La totalité des membres ou couples d' un bâtiment. Bois de membrure.

MEMBRURE

MEMBRURE se dit en outre d' Une sorte de mesure dans laquelle les voies de bois à brûler sont mesurées, sur le port et dans les chantiers.

MÊME. adj.des deux genres

MÊME. adj.des deux genres Qui n' est pas autre, qui n' est point différent. Il est ordinairement précédé de l' article Le, la, les, ou du nom de nombre Un, une. Pierre et Céphas, c' est le même apôtre. C' est le même homme, la même personne. Il a encore le même habit qu' il avait. Deux plantes de même espèce. Deux tonneaux de même cuvée. Ils ont pris tous deux le même sujet. Une même affaire. Les mêmes raisons. Ce sont les mêmes gens. Ce maître et son vieux domestique boivent le même vin. Ce n' est qu' une seule et même chose. Cet homme est toujours le même. Cette femme est toujours la même. De quelle affaire vous occupez-vous? Je travaille toujours à la même. Aristote a dit... Le même a soutenu que...

Cela revient au même, C' est la même chose. Dans cette locution, Même est employé substantivement.

MÊME

MÊME s' emploie sans article, immédiatement après les noms ou les pronoms, pour marquer plus expressément la personne ou la chose dont on parle. Moi-même. Vous-même. Soi-même. Lui-même. Nous-mêmes. Ceci même. Cela même. Celui-ci même. Celui-là même. C' est le roi même qui l' a dit Les Romains ne vainquirent les Grecs que par les Grecs mêmes.

Être soi-même, Ne pas démentir son caractère. Je l' ai trouvé tout abattu de ce revers, il n' était plus lui-même.

Faire une chose de soi-même, De son propre mouvement. Il a fait cela de lui-même. J' y suis allé de moi-même.

MÊME

MÊME se met aussi après les substantifs qui désignent quelques qualités, pour exprimer qu' elles sont au plus haut degré dans la personne dont on parle. Dieu est la sagesse même, la miséricorde même, la bonté même. Cet homme est la valeur même, la malice même. Cette femme est la fausseté même, la franchise même.

MÊME

MÊME signifie encore, Semblable, pareil. Donnez-nous du même vin. Il est habillé de la même couleur que vous. On vous fera le même traitement qu' on lui a fait. Vous nous avez servi de bon vin l' autre fois, donnez-nous du même.

MÊME

MÊME est souvent employé comme adverbe; alors il signifie, De plus, aussi, encore. Je vous dirai même. Quand même il me l' aurait dit. Lors même que je lui eus parlé. Les plus sages même. Il lui a tout donné, même ses habits. Il lui en coûta tout son bien, et la vie même, même la vie. Il lui dit des injures, et même le frappa.

Il entre quelquefois dans les phrases adversatives, pour les fortifier. Tant s' en faut qu' il l' ait voulu, que même il l' a défendu. Non-seulement il n' est point avare, mais même il est prodigue.

À MÊME. loc. adverbiale

À MÊME. loc. adverbiale qui s' emploie avec les verbes Être, mettre, laisser, etc.

Être à même, Être en état, être à portée, avoir la facilité de se procurer, de faire quelque chose qu' on désire. Ayant un si beau jardin, si vous aimez à vous promener, vous êtes à même. Souvent, Être à même, est suivi d' un complément. Vous êtes à même de vous procurer des plaisirs. Vous êtes à même de rendre service à cet honnête homme.

Mettre quelqu' un à même de faire quelque chose, Lui en procurer la facilité, les moyens. Je l' ai mis à même de travailler utilement.

DE MÊME, TOUT DE MÊME. loc. adverbiales

DE MÊME, TOUT DE MÊME. loc. adverbiales qui signifient, De même manière, de même sorte, et qui s' emploient avec ou sans complément. Si vous en usez bien, il en usera de même, tout de même. Faites de même. Il est sans conséquence, il n' en est pas de même de vous. Pour vous, il n' en est pas de même. Il en est de même de cela que de toutes les autres choses. J' ai cru, de même que vous, que... J' ai un bureau qui est fait tout de même que le vôtre. Ma chambre est tournée de même, est tout de même. Elles sont faites tout de même l' une et l' autre. Il fondit sur lui de même que l' oiseau fait sur la perdrix. Lorsqu' on emploie De même que, au commencement du premier membre d' une comparaison, on met assez souvent De même au commencement du second. De même que la cire molle reçoit aisément toute sorte d' empreintes et de figures, de même un jeune homme reçoit facilement toutes les impressions qu' on veut lui donner.

MÊMEMENT. adv.

MÊMEMENT. adv. Même, de même. Il est vieux.

MÉMENTO. s. m.

MÉMENTO. s. m. T. emprunté du latin. Marque destinée à rappeler le souvenir de quelque chose. J' ai mis un mémento dans ma tabatière. Il est familier.

Dans la Liturgie catholique, Le mémento des vivants, le mémento des morts, Deux prières du canon de la messe, l' une pour les vivants, l' autre pour les morts.

MÉMOIRE. s. f.

MÉMOIRE. s. f. Faculté par laquelle l' âme conserve et réveille en elle-même des souvenirs. Bonne, grande, heureuse mémoire. Mémoire prodigieuse, imperturbable. Sa mémoire n' est pas fidèle. Il n' a point de mémoire. Il manque de mémoire. Il a perdu la mémoire. Il a la mémoire sûre. La mémoire lui manque. Si ma mémoire ne me trompe. Il a beaucoup de mémoire, et peu de jugement. Mettez, imprimez, gravez, gardez cela dans votre mémoire. Il sera toujours présent à ma mémoire. Vous avez la mémoire courte. Cela m' est sorti, m' est échappé de la mémoire. Ma mémoire m' a trahi. Il me vient, il me revient en mémoire. Remettre quelque chose en mémoire à quelqu' un. Se remettre en mémoire. Il se charge la mémoire de tant de choses. Il a la mémoire pleine, remplie de tant de choses. Repasser quelque chose dans sa mémoire. Exercer, cultiver, enrichir sa mémoire. Écrire quelque chose de mémoire.

Fam., Cet homme a une mémoire de lièvre, il la perd en courant, Il n' a point de mémoire; une chose lui en fait aisément oublier une autre.

Mémoire locale, Celle qui retient particulièrement la disposition et l' état des lieux et des choses. Il a la mémoire locale.

Mémoire artificielle, Mnémonique, méthode destinée à aider la mémoire naturelle. La mémoire artificielle était fort en usage chez les anciens.

MÉMOIRE

MÉMOIRE signifie aussi, Souvenir, action de la mémoire, effet de la mémoire. Je n' ai point de mémoire, pas de mémoire de cela. J' en ai perdu, j' en conserverai, j' en garderai toujours la mémoire. Je vous en rafraîchirai la mémoire. Rappelez un peu votre mémoire. N' avez-vous point mémoire d' avoir vu.... Je n' ai point du tout mémoire de cela, je n' en ai pas la moindre mémoire. La mémoire de ses grandes actions ne mourra jamais. Il vivra dans la mémoire de tous les siècles. Il en sera mémoire à jamais. Il n' en est plus de mémoire, il n' en est plus mémoire, il n' en reste pas mémoire. Il a fait des choses dignes de mémoire, d' une mémoire éternelle, d' une mémoire immortelle. Des actions d' éternelle mémoire. Consacrer la mémoire de quelqu' un. Abolir, éteindre, renouveler la mémoire de quelque chose.

De mémoire d' homme on n' avait point vu pareille chose, il n' avait pas fait un si grand froid, etc., On n' a aucun souvenir d' une chose semblable, d' un froid si rigoureux.

En mémoire de, Pour transmettre et perpétuer le souvenir de. On a élevé un monument, on a frappé une médaille en mémoire de telle action. On a institué une fête publique en mémoire de cet événement.

En termes de Comptabilité, Pour mémoire. On écrit ces mots à côté de certains articles qui sont mentionnés, sans être portés en ligne de compte.

L' Église fait aujourd' hui mémoire de tel saint, Elle en fait commémoration dans l' office du jour.

MÉMOIRE

MÉMOIRE signifie encore, La réputation bonne ou mauvaise qui reste d' une personne après sa mort. La mémoire des bienfaiteurs de l' humanité doit être éternelle. La mémoire des tyrans est odieuse. Cela est injurieux à la mémoire d' un tel. Il ne faut pas déchirer la mémoire des morts. Épargner la mémoire des morts. Sa mémoire est en honneur, en bénédiction, en exécration. Condamner la mémoire, prendre soin de la mémoire de quelqu' un. Rendre, décerner des honneurs à la mémoire d' un grand homme. Cette action ternit, souille sa mémoire. Laisser une mémoire honorée. Calomnier la mémoire de quelqu' un. Faire le procès à la mémoire d' un homme; chérir, honorer, noircir, flétrir sa mémoire.

En Jurispr., Réhabiliter, purger la mémoire d' un défunt, Faire annuler, par voie de révision, le jugement qui l' a condamné.

À la mémoire, à l' heureuse mémoire, à l' immortelle mémoire de. Formules qu' on met quelquefois à la tête des inscriptions et des épitaphes, etc.

Tel prince d' heureuse mémoire, de vertueuse mémoire, de bienfaisante mémoire, de glorieuse mémoire, de triomphante mémoire. Espèce de formule employée dans certaines occasions, en parlant D' un prince, d' un souverain qui s' est illustré par ses vertus ou par ses victoires. On dit, en plaisantant, par allusion à cette formule, Tel homme de gourmande mémoire, de chicaneuse mémoire, d' avaricieuse mémoire, etc.

Poétiq., Les Filles de Mémoire, Les Muses.

Le Temple de Mémoire, Le temple où, suivant les poëtes, les noms des grands hommes sont conservés.

MÉMOIRE. s. m.

MÉMOIRE. s. m. Écrit sommaire qu' on remet à quelqu' un pour le faire ressouvenir de quelque chose, ou pour lui donner des instructions sur quelque affaire. Donnez-moi, remettez-moi un petit mémoire de votre affaire, si vous voulez que je m' en occupe. Mémoire instructif, exact. Dresser, faire un mémoire pour une affaire.

Il se dit particulièrement d' Un factum, d' un ouvrage imprimé contenant les faits et les moyens d' une cause qui doit être jugée. Faire signifier un mémoire.

MÉMOIRE

MÉMOIRE se dit aussi de L' état des sommes dues à un homme de justice pour ses vacations, ses écritures et ses déboursés dans une affaire. Mémoire de frais, de dépens. Arrêter, régler un mémoire.

Il signifie également, L' état de ce qui est dû à un marchand pour ses fournitures, à un artisan pour son ouvrage, à un domestique pour les emplettes qu' il a faites au compte de son maître. Mémoire du marchand de drap, de la marchande de modes, du tailleur, du charpentier, du maître d' hôtel, du cuisinier, etc.

Fig. et fam., Mémoire d' apothicaire, Mémoire dont les articles sont portés à un taux exagéré.

MÉMOIRE

MÉMOIRE se dit encore d' Une dissertation sur quelque objet de science, d' érudition, de littérature, etc. Il a lu, il a publié un excellent mémoire sur les phénomènes de l' électricité, sur la chronologie des rois égyptiens, sur les idiomes de l' Inde.

Il signifie, au pluriel, Recueil des dissertations lues dans une société savante ou littéraire. Mémoires de l' Académie des sciences, de l' Académie des inscriptions et belles-lettres.

Il se dit encore, au pluriel, Des relations écrites par ceux qui ont eu part aux affaires publiques, ou qui en ont été les témoins oculaires. Les Mémoires de Comines sont fort estimés. Les Mémoires de Sully, de Villeroi, de Bassompierre, etc., sont d' excellents matériaux pour écrire l' histoire du temps.

Il signifie aussi, Les divers documents d' après lesquels on écrit l' histoire. Cet historien a travaillé sur de bons, sur de mauvais mémoires.

Fig. et fam., Il a eu de bons, de mauvais mémoires, se dit D' un homme qui sait bien ou qui sait mal un fait qu' il raconte.

MÉMORABLE. adj.des deux genres

MÉMORABLE. adj.des deux genres Digne de mémoire, qui mérite d' être conservé dans la mémoire, remarquable. Action, chose, journée, fait, événement, siége mémorable. Il n' a rien fait de mémorable. Les actes, les faits mémorables. Paroles mémorables.

MÉMORATIF, IVE. adj.

MÉMORATIF, IVE. adj. Qui se souvient, qui a mémoire de quelque chose. Je n' en suis pas bien mémoratif. Soyez-en mémoratif, s' il vous plaît. Il n' est guère usité que dans la conversation familière.

MÉMORIAL. s. m.

MÉMORIAL. s. m. Mémoire, placet. Il se dit Des mémoires particuliers qui servent à instruire d' une affaire; et son principal usage est en parlant De la cour de Rome, de celle d' Espagne, etc. On a présenté plusieurs mémoriaux au pape. On présenta un mémorial au conseil des Indes.

MÉMORIAL

MÉMORIAL se dit aussi Du livre-journal sur lequel les banquiers et les commerçants sont tenus d' inscrire leurs affaires journellement et à mesure qu' elles se font.

Les mémoriaux de la chambre des comptes, Les registres de la chambre des comptes, sur lesquels étaient transcrites les lettres patentes de nos rois.

MENAÇANT, ANTE. adj.

MENAÇANT, ANTE. adj. Qui menace. Visage, air, oeil menaçant. Paroles menaçantes. Des regards, des gestes, des cris menaçants. Une voix menaçante. User de termes menaçants. Écrire une lettre menaçante.

Il se dit, par extension, Des choses qui pronostiquent, qui font craindre quelque malheur. Un présage, un avenir menaçant. Un temps menaçant. Une mer menaçante.

MENACE. s. f.

MENACE. s. f. Parole ou geste dont on se sert pour marquer à quelqu' un sa colère, son ressentiment, pour lui faire craindre le mal qu' on lui prépare. Grande, terrible, horrible, furieuse menace. Vaine menace. Menace impuissante. Faire des menaces. User de menaces envers quelqu' un. Il méprisa cette menace. Je ne crains guère ses menaces. Pense-t-il m' épouvanter avec ses menaces, par ses menaces? Je me ris de ses menaces. Des paroles de menace. Des discours pleins de menaces. Écrire des lettres remplies de menaces. L' effet a suivi de près la menace. Toute sa colère n' aboutit qu' à des menaces. Qu' ont produit toutes ces belles menaces? Je brave vos menaces. Ses menaces sont restées sans effet. Il employa tour à tour les caresses et les menaces. La menace l' irrite et ne l' effraye point.

Fig. et fam., Menaces en l' air, Menaces qui ne sont suivies d' aucun effet.

MENACER. v. a.

MENACER. v. a. Faire des menaces. Il me menace. Il m' est venu menacer chez moi. Menacer quelqu' un de l' oeil, de la main. Menacer avec la canne. Il l' a menacé de coups de bâton. Il l' a menacé du bâton. Il l' a menacé de le faire périr sous le bâton. On l' emploie aussi absolument. Il jure, il menace. Il est sorti tout en colère, il jurait et menaçait. Tel menace qui a grand' peur.

MENACER

MENACER signifie, par extension, Pronostiquer, faire craindre quelque malheur, quelque accident peu éloigné. La disposition de l' air nous menace d' un grand orage. Les divisions qui règnent dans ce pays, le menacent d' une guerre sanglante. Il a échappé aux périls, aux malheurs qui le menaçaient. De nombreuses embûches menaçaient sa vie. Ce torrent qui se déborde menace de tout submerger.

Être menacé de fièvre, d' apoplexie, de phthisie, etc., Avoir à craindre d' être atteint prochainement par une de ces maladies. On dit, dans un sens analogue, Être menacé d' une disgrâce, d' une banqueroute, etc.

Menacer ruine, se dit D' un bâtiment qui est près de tomber. Cet édifice menace ruine. Il se dit quelquefois figurément. Cet établissement, cet empire menace ruine.

Fig. et poétiq., Menacer le ciel, les cieux, se dit De certains objets fort élevés. Ces montagnes, ces arbres, ces tours menacent les cieux, le ciel.

MENACER

MENACER s' emploie quelquefois par antiphrase, dans le discours familier; et alors il signifie, Faire espérer. Il nous menace d' un excellent, d' un grand repas. Il y a longtemps que vous me menacez de venir dîner chez moi; venez-y donc demain.

MENACÉ, ÉE. participe

MENACÉ, ÉE. participe

MÉNADE. s. f.

MÉNADE. s. f. Bacchante; femme qui, chez les anciens, célébrait les fêtes de Bacchus, et se livrait à un délire qui allait jusqu' à la fureur. Une ménade échevelée. Les fureurs des ménades.

MÉNAGE. s. m.

MÉNAGE. s. m. Gouvernement domestique, et tout ce qui concerne la dépense et l' entretien d' une famille. Il a un gros ménage sur les bras. Être dans son ménage. Tenir ménage. C' est un ménage bien réglé que le leur. Il conduit bien son ménage. Il donne tant à sa femme pour faire aller le ménage, pour la dépense du ménage. Il faut régler votre ménage. Il faut bien des choses en ménage. C' est un vrai gouffre que le ménage. Ménage de ville, de campagne. Ménage de garçon. Il a le soin du ménage. Il donne ordre au ménage. Tout sert en ménage. Ils tiennent ménage, ils tiennent leur ménage ensemble. Ils font ménage ensemble. Ils font ménage commun. Le mari et la femme, ne demeurant pas ensemble, sont obligés d' avoir deux ménages. Il s' est mis en ménage depuis peu. Les détails du ménage.

Toile de ménage, Toile dont le fil est fait dans les maisons particulières, et qui a plus de corps que celle que les marchands vendent ordinairement.

Pain de ménage, Pain que l' on cuit dans les maisons particulières, et qui est ordinairement d' une farine moins fine, d' une pâte moins légère et d' une plus grande dimension que le pain de boulanger.

Liqueurs de ménage, Liqueurs qu' on fait chez soi et pour son usage particulier.

Fam., Avoir ménage en ville, Entretenir une maîtresse.

MÉNAGE

MÉNAGE se dit aussi Des meubles et ustensiles nécessaires à un ménage. Cette servante tient mon ménage bien propre. Son ménage s' en va pièce à pièce par la négligence et la maladresse de ses domestiques.

Il signifie encore, Le soin qu' on donne à l' arrangement et à la propreté des meubles d' un appartement. Cette servante est plus propre au ménage qu' à la cuisine. C' est elle qui fait le ménage.

Femme de ménage, Femme qui vient du dehors pour prendre soin des choses du ménage. On dit, dans un sens analogue, Faire des ménages. Cette femme gagne sa vie à faire des ménages.

MÉNAGE

MÉNAGE signifie aussi, Épargne, économie, conduite que l' on tient dans l' administration de son bien. Il entend bien le ménage. Il vit avec grand ménage.

Vivre de ménage, Vivre avec économie. Cela se dit aussi quelquefois, en plaisantant, D' une personne qui vend ses meubles pour vivre. Il vit de ménage.

Prov. et fig., Ménage de bouts de chandelles, Épargne sordide dans de petites choses.

MÉNAGE

MÉNAGE désigne collectivement, Toutes les personnes dont une famille est composée. Il y a trois ou quatre ménages logés dans cette maison.

Il se dit également de L' association d' un homme et d' une femme mariés ensemble. Mettre une fille en ménage. Elle est trop jeune pour qu' on la mette en ménage. Entrer en ménage. C' est un joli ménage, un bien jeune ménage. Troubler un ménage.

Ils font bon ménage, mauvais ménage, se dit D' un mari et d' une femme qui vivent en bonne, en mauvaise intelligence.

Prov., Il n' y a qu' un ménage de gâté, se dit en parlant De deux personnes aussi déraisonnables l' une que l' autre, et qui sont mariées ensemble.

MÉNAGEMENT. s. m.

MÉNAGEMENT. s. m. Circonspection, égard, précaution. Il est malheureux, il faut avoir de grands ménagements pour lui, il faut user de ménagements envers lui, employer, garder des ménagements avec lui. Cette affaire est délicate, il faut s' y conduire avec un grand ménagement, avec beaucoup de ménagement. C' est une santé délicate qui demande beaucoup de ménagement. On l' a traité sans ménagement.

Le ménagement des esprits, des affaires, L' art de les manier, de les conduire. Cette locution a vieilli.

MÉNAGER. v. a.

MÉNAGER. v. a. User d' économie, dépenser avec circonspection, avec prudence. Il ménage bien son revenu. Il ménage tout ce qu' il peut dans sa maison. Je vous laisse ma bourse, ménagez-la. On l' emploie aussi absolument. Il ménage pour l' avenir, pour sa vieillesse. Il ménage pour ses enfants.

Il est employé, figurément, dans les phrases suivantes:

Ménager ses paroles, Parler peu. Ménager les termes, les expressions, Parler avec une grande circonspection.

Ménager le temps, ménager son temps, Ne pas le perdre, en faire un bon emploi.

Ménager ses pas, Éviter de faire des démarches, en faire le moins qu' on peut. Il craint de se déranger, il ménage bien ses pas.

Ménager un terrain, une étoffe, Les employer si bien, qu' on en fasse tout ce qu' on en veut faire, et qu' il n' y ait rien de perdu.

Ménager sa santé, ses forces, son crédit, En user avec prudence, avec circonspection.

Ménager des troupes, Prendre garde de les fatiguer inutilement, de les exposer mal à propos.

Ménager un cheval, Être attentif à ne point le fatiguer.

Prov. et fig., Qui veut aller loin ménage sa monture, Il faut éviter les excès; il faut user avec ménagement des choses dont on veut se servir longtemps.

MÉNAGER

MÉNAGER signifie aussi, figurément, Manier, conduire, préparer avec ménagement, avec adresse. Cette affaire est délicate; si vous ne la ménagez pas habilement, vous échouerez. Il a ménagé un accommodement entre deux ennemis qui se croyaient irréconciliables. Il ménagera bien toutes choses. Ménager une trêve, une entrevue.

Ménager l' occasion, les occasions, Préparer le moment, la circonstance favorable pour faire quelque chose.

Ménager les intérêts de quelqu' un, Avoir soin de les conserver, de ne pas les compromettre.

N' avoir rien à ménager avec quelqu' un, N' avoir plus de mesures à garder avec lui.

Ce chanteur ménage bien sa voix, Il la conduit bien, il en tire tout le parti qu' il en peut tirer.

Ce poëte a bien ménagé les incidents de son épopée, de sa tragédie, de sa comédie, Il les a disposés avec art.

Ce peintre a bien ménagé l' ombre et la lumière dans son tableau, Il les a distribuées habilement.

Ménager un escalier dans un bâtiment, un cabinet dans un appartement, etc., Faire en sorte qu' il s' y trouve de la place pour un escalier, pour un cabinet, etc., sans gâter le dessin principal.

Ménager une chose à quelqu' un, La lui procurer, la lui réserver. Je lui ai ménagé une place, une pension. Vous m' avez ménagé une surprise agréable. Il lui a ménagé la bienveillance du ministre. Je me suis ménagé une entrevue avec lui. Se ménager la bienveillance de quelqu' un. Se ménager des ressources pour l' avenir.

MÉNAGER

MÉNAGER signifie encore figurément, en parlant Des personnes, Traiter avec ménagement, avec égard, de manière à ne point offenser, à ne point déplaire. C' est un homme qu' il faut ménager, qu' il importe de ménager. Il entend l' art de ménager les esprits. Puisqu' il en use ainsi, on ne le ménagera point.

Prov. et fig., Ménager la chèvre et le chou, User d' adresse pour se conduire entre deux partis, entre deux adversaires, de manière à ne blesser ni l' un ni l' autre.

Ménager quelqu' un, signifie aussi, L' épargner, user modérément de la supériorité, de l' avantage qu' on a sur lui. Vous êtes plus fort que lui, vous avez plus d' esprit que lui, ménagez-le. Je le ménage, sans cela je le gagnerais à tout coup.

MÉNAGER

MÉNAGER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Avoir soin de sa personne, de sa santé. Cet homme se ménage beaucoup. Vous n' êtes pas encore tout à fait guéri, et, si vous ne vous ménagez, vous retomberez.

Il signifie au sens moral, Se conduire avec adresse, avec circonspection. Il sait se ménager avec tout le monde. Nul n' entend mieux que lui à se ménager entre deux personnes ennemies, entre deux partis contraires.

MÉNAGÉ, ÉE. participe

MÉNAGÉ, ÉE. participe Incidents bien ménagés.

MÉNAGER, ÕRE. adj.

MÉNAGER, ÕRE. adj. Qui entend le ménage, l' épargne, l' économie. C' est un homme fort ménager, une femme fort ménagère. Les jeunes gens ne sont guère ménagers, ne sont pas assez ménagers.

Il est aussi substantif. C' est un mauvais ménager, un grand ménager. C' est le meilleur ménager du monde. Elle est bonne ménagère. C' est une grande ménagère.

Il s' emploie quelquefois au figuré. Il n' est pas bon ménager de sa santé. L' homme sage est ménager du temps et des paroles.

MÉNAGÕRE. subst. fém.

MÉNAGÕRE. subst. fém. se dit aussi d' Une servante qui a soin du ménage de quelqu' un. Il a chez lui une ménagère dont il est fort content. Parmi le peuple des campagnes, un mari appelle quelquefois sa femme Notre ménagère.

MÉNAGERIE. s. f.

MÉNAGERIE. s. f. Lieu bâti auprès d' une maison de campagne pour y engraisser, y élever des bestiaux, des volailles, etc. Il ne trouve rien de bon que ce qui vient de sa ménagerie. Il nous a fait manger d' un veau de sa ménagerie. Il est vieux en ce sens.

MÉNAGERIE

MÉNAGERIE se dit aussi d' Un lieu où l' on rassemble des animaux étrangers et rares. La ménagerie du Jardin du roi.

MENDIANT, ANTE. s.

MENDIANT, ANTE. s. Celui, celle qui fait profession de mendier. C' est un mendiant. La police surveille les mendiants. Atelier où l' on envoie travailler les mendiants. Une vieille mendiante.

Religieux mendiants, moines mendiants, Ceux qui vivent de quête, d' aumône. Les capucins, les franciscains sont des moines mendiants. Dans ces locutions, il est adjectif.

Les quatre mendiants, Les jacobins, les franciscains, les augustins et les carmes.

Fig., Les quatre mendiants, se dit de Quatre sortes de fruits secs, qui sont les figues, les avelines, les raisins et les amandes, et dont on fait des assiettes de dessert. Une assiette des quatre mendiants, ou simplement, Une assiette de mendiants. Nous n' avons eu que des mendiants à notre dessert.

MENDICITÉ. s. f.

MENDICITÉ. s. f. État d' indigence où l' on est réduit à mendier. Il est réduit à la mendicité.

Il signifie aussi, La profession de mendiant, et Les mendiants pris collectivement. Ordonnance contre la mendicité. Détruire, extirper la mendicité. Dépôt de mendicité.

MENDIER. v. a.

MENDIER. v. a. Demander l' aumône. Il mendie son pain. Mendier sa vie.

Il s' emploie aussi absolument. Être réduit à mendier. Aller mendiant de porte en porte.

Il signifie, par extension, Rechercher avec empressement, et avec quelque sorte de bassesse. Mendier des lettres de recommandation, des louanges. Il va mendier les suffrages des uns et des autres. Il mendie la faveur de tous ceux qui approchent des ministres. Mendier le secours, l' assistance de quelqu' un.

MENDIÉ, ÉE. participe

MENDIÉ, ÉE. participe

MENEAU. s. m.

MENEAU. s. m. T. d' Archit. Il se dit Des montants et des traverses de bois, de pierre ou de fer qui partagent l' ouverture d' une croisée. Les meneaux d' une fenêtre gothique.

MENÉE. s. f.

MENÉE. s. f. Pratique secrète et artificieuse dont on se sert pour faire réussir quelque dessein. Menée sourde. Dangereuse menée. Faire des menées. J' ai épié, j' ai découvert ses menées. Il a tant fait par ses menées, que...

En termes de Vénerie, Suivre la menée, être à la menée d' un cerf, Prendre la route d' un cerf qui fuit.

MENER. v. a.

MENER. v. a. Conduire, guider. Vous savez le chemin, menez-nous. Si vous n' y êtes jamais allé, je vous y mènerai. Le précepteur qui le menait au collége. Mener un enfant par la lisière. Mener la mariée à l' église. Mener une femme par la main.

Par extension, Ce chemin mène à tel endroit, On va, par ce chemin, à tel endroit.

Prov., Tout chemin mène à Rome, On peut arriver à un but par différents moyens.

Fig. et pop., Je le mènerai par un chemin où il n' y aura pas de pierres, Je le poursuivrai vivement, je ne lui ferai point de quartier.

Prov. et fig., C' est un aveugle qui mène l' autre, se dit Lorsqu' un homme de peu d' esprit et de sens, entreprend de conduire un autre homme qui n' en a pas plus que lui.

MENER

MENER signifie aussi, Conduire par force en quelque endroit. Mener en prison. On le menait au supplice. Mener des captifs en triomphe. Où menez-vous ces gens-là?

Prov. et fig., Mener quelqu' un à la baguette, Le traiter avec hauteur, lui faire faire par autorité ce qu' on veut.

MENER

MENER signifie quelquefois simplement, Introduire, donner accès. Menez-moi chez ce ministre. Il le mena chez son rapporteur.

MENER

MENER se dit aussi De ceux qui ont la conduite d' une troupe, et qui la font marcher et agir. Le capitaine mène sa compagnie. Mener des gens à la guerre. Mener au combat, à l' assaut. Cet officier mène bien une troupe.

Fig., Mener des troupes à la boucherie, Les exposer à une mort presque certaine.

Mener le deuil, dans une cérémonie funèbre, Être à la tête des parents, des amis, de toutes les personnes qui forment le cortége.

Mener la danse, Être à la tête de ceux qui dansent. Dans le même sens, Mener le branle.

Fig. et fam., C' est à vous de mener la danse, de mener le branle, C' est à vous de conduire les autres, de leur donner l' exemple.

Fam., Mener la bande, Être le chef d' une association d' intérêt ou de plaisir. C' est lui qui mène la bande. Dans le même sens, C' est lui qui mène les autres.

MENER

MENER se dit aussi en parlant Des animaux, et signifie, Les conduire. Mener les bêtes aux champs. Mener paître des vaches. Mener les chevaux boire, les mener à l' abreuvoir. Mener les chevaux au marché. Mener des chiens en laisse. Mener un cheval en main, à la main.

Mener de front trois chevaux, quatre chevaux, Guider trois chevaux, quatre chevaux attelés sur une même ligne.

Fig., Mener de front plusieurs affaires, Les conduire à la fois. Mener de front plusieurs sciences, Les cultiver en même temps. Il mène de front vingt travaux, vingt intrigues à la fois. On dit, dans un sens analogue, Il mène de front les affaires et les plaisirs.

MENER

MENER se dit également en parlant Des voitures de terre et d' eau. Mener une charrette, un carrosse, un cabriolet. Mener la diligence. Mener un bateau, une barque. En ce sens, il s' emploie absolument. J' ai un cocher qui mène bien, qui mène grand train.

Prov. et fig., Mener bien sa barque, Conduire bien ses affaires.

MENER

MENER signifie aussi, Voiturer. Mener du blé au marché, des marchandises à la foire, du bois par bateau. J' ai là mon cabriolet, voulez-vous que je vous mène quelque part?

MENER

MENER signifie en outre, Se faire accompagner de ou par. Il mène bien des gens à sa suite. Il mena tout son monde avec lui.

Il signifie quelquefois, Forcer à suivre. Ce voleur s' est enfui, il a mené loin les gendarmes qui le poursuivaient. Le cerf a mené bien loin la chasse; il l' a menée jusqu' à tel endroit.

MENER

MENER signifie figurément, Gouverner quelqu' un. Il le mène comme il veut. C' est un pauvre homme, il se laisse mener par un tel. Il va comme on le mène. C' est sa femme qui le mène.

Prov. et fig., Mener quelqu' un par la lisière, à la lisière, Le conduire, le gouverner comme un enfant.

Prov. et fig., Mener quelqu' un en laisse, En disposer à son gré, le conduire comme on veut.

Prov. et fig., Mener quelqu' un par le nez, Abuser de l' ascendant qu' on a sur quelqu' un, pour lui faire faire tout ce qu' on veut. Il se laisse mener par le nez. On dit aussi, C' est un homme à mener par le nez, C' est un homme faible, crédule, sans caractère.

Mener doucement quelqu' un, Le conduire avec ménagement, l' épargner, éviter de le fâcher, de le révolter. C' est un enfant timide, menez-le doucement.

Mener les ennemis battant, Les obliger à se retirer avec précipitation, et les poursuivre dans leur fuite.

Fig. et fam., Mener quelqu' un battant, tambour battant, le mener bien vite, le mener bon train, beau train, grand train, le mener rudement, Remporter l' avantage sur lui en peu de temps, le forcer à faire ce qu' on veut.

Mener loin quelqu' un, le mener comme il faut, le mener rudement, Lui donner bien de la peine, lui susciter bien des affaires.

Par extension, Cette médecine l' a mené doucement ou rudement, Elle l' a peu ou beaucoup tourmenté.

MENER

MENER signifie aussi, figurément, Amuser et entretenir de paroles, d' espérances. Il y a six mois que vous me menez sans que je voie aucun effet de vos promesses. Il le mène de jour en jour. Je ne veux plus me laisser mener de la sorte. Il le menait avec de belles paroles.

MENER

MENER signifie encore, en parlant Des choses, Diriger, conduire. Mener la maison, le négoce, le ménage. Mener une affaire, un procès, une négociation. Qui est-ce qui vous mène cette affaire-là? Comment va-t-elle? elle va comme on la mène. C' est lui qui mène tous les procès de la famille.

Fam., Mener rondement une affaire, La traiter avec activité, sans trop s' attacher aux détails.

Mener une vie sainte, une vie honnête, une vie scandaleuse, Vivre saintement, honnêtement, scandaleusement, etc.

Mener un train, un grand train, grand train, Faire beaucoup de dépense, vivre avec faste.

Fam., Mener grand deuil de quelque chose, En être fort attristé.

Fam., Mener beau bruit, grand bruit, Faire grand fracas.

MENER

MENER se dit aussi figurément De ce qui dirige, de ce qui détermine les hommes. L' ambition, l' intérêt le mène. Les préjugés mènent quelquefois les gouvernements comme les particuliers. Les talents mènent plus souvent à la réputation qu' à la fortune. Le crime mène à l' échafaud. La débauche mène à la misère. Le jeu, les femmes mènent loin, mènent bien loin. Le travail, l' activité et l' économie mènent à la fortune.

Cela ne mène à rien, On n' en saurait espérer aucun avantage.

Mener loin quelqu' un, lorsqu' il s' agit De choses qui se dépensent ou se consomment, signifie, Fournir longtemps du secours à quelqu' un, lui durer longtemps. Ces provisions peuvent encore nous mener loin. Il s' emploie plus ordinairement avec la négation. Cet argent ne le mènera pas loin, pas bien loin, guère loin. Ces munitions ne nous mèneront pas loin, ne peuvent nous mener bien loin.

MENÉ, ÉE. participe

MENÉ, ÉE. participe

MÉNESTREL. s. m.

MÉNESTREL. s. m. Nom de ces anciens poëtes et musiciens qui allaient, de châteaux en châteaux, chantant des vers et récitant des fabliaux. Jeune, aimable ménestrel. Les ménestrels étaient bien accueillis par les grands et par les dames.

MÉNÉTRIER. s. m.

MÉNÉTRIER. s. m. Homme qui joue du violon pour faire danser. Il avait des ménétriers à sa noce. Faire jouer les ménétriers. Ménétriers de village. Il s' emploie le plus souvent par dénigrement, par raillerie.

MENEUR. s. m.

MENEUR. s. m. Celui qui mène, qui conduit une femme par la main, dans certaines cérémonies. Il faut un meneur à cette quêteuse.

Meneur d' ours, Celui qui mène un ours dans les rues, et qui gagne sa vie à lui faire faire des tours pour le plaisir des passants.

MENEUR

MENEUR se dit aussi de Celui qui amène les nourrices aux bureaux des gens qui se chargent de leur procurer des nourrissons. Dans ce sens, il a un féminin: Meneuse.

MENEUR

MENEUR se dit, figurément et familièrement, de Celui qui, dans les affaires, prend de l' ascendant sur les autres, et leur fait faire sa volonté. C' est un meneur. C' est le meneur de la compagnie. C' est un grand meneur.

MÉNIANE. s. f.

MÉNIANE. s. f. T. d' Archit. Petite terrasse ou balcon en avant-corps, ménagé pour jouir de la vue du dehors, et ordinairement fermé de jalousies. Il n' est guère usité qu' en parlant Des édifices d' Italie.

MÉNIANTHE. s. m.

MÉNIANTHE. s. m. Plante à fleurs en bouquets et à feuilles semblables à celles du trèfle, qui croît dans les marais, et dont on fait usage en médecine. On la nomme aussi Trèfle d' eau.

MENIN. s. m.

MENIN. s. m. Chacun des six gentilshommes qui étaient attachés particulièrement à la personne du Dauphin.

MÉNINGE. s. f.

MÉNINGE. s. f. T. d' Anat. Nom donné spécialement aux membranes qui enveloppent le cerveau. Il y a trois méninges: la Dure-mère, la Pie-mère, et l' Arachnoïde.

MÉNISQUE. s. m.

MÉNISQUE. s. m. T. d' Optiq. Verre convexe d' un côté, et concave de l' autre.

MÉNOLOGE. s. m.

MÉNOLOGE. s. m. Martyrologe, ou calendrier de l' Église grecque, divisé en douze parties, pour les douze mois de l' année.

MENON. s. m.

MENON. s. m. Nom donné, dans le Levant, à l' espèce de chèvre dont la peau sert à faire le maroquin.

MENOTTE. s. f.

MENOTTE. s. f. Diminutif. Il se dit Des mains d' un enfant. Il a de jolies menottes, de petites menottes. Il est familier.

MENOTTES. s. f. pluriel

MENOTTES. s. f. pluriel Lien de fer ou de corde qu' on met aux poignets d' un prisonnier, d' un malfaiteur, pour lui ôter l' usage des mains. On lui a mis les menottes. Ôtez les menottes à ce prisonnier.

Fig. et fam., Mettre des menottes à quelqu' un, Le mettre dans l' impossibilité de se mêler d' une affaire, de s' en emparer, de nuire.

MENSE. s. f.

MENSE. s. f. Revenu d' une abbaye. Mense abbatiale, Le revenu qui est dans le partage de l' abbé; Mense conventuelle, Celui qui est dans le partage des religieux; et, Mense commune, Celui dont l' abbé et les religieux jouissent en commun.

MENSONGE. s. m.

MENSONGE. s. m. Discours contraire à la vérité, tenu avec dessein de tromper. Un grand, un impudent, un horrible mensonge. Dire, faire, inventer, forger un mensonge. Ce livre est plein de mensonges. Débiter des mensonges. Soutenir, réfuter, combattre un mensonge. Être dupe d' un mensonge. Discerner le mensonge d' avec la vérité.

Mensonge innocent, Mensonge sans conséquence, qui ne peut nuire à personne.

Mensonge officieux, Mensonge fait dans l' intention d' être utile ou agréable à quelqu' un.

Fig. et fam., Un mensonge puant, un puant mensonge, Un mensonge évident et grossier.

Dans le langage de l' Écriture, L' esprit du mensonge, le père du mensonge, Le diable.

MENSONGE

MENSONGE dans le langage poétique, signifie, Fable, fiction. La poésie vit de mensonges. Les aimables mensonges de la Fable.

MENSONGE

MENSONGE signifie aussi, figurément, Erreur, vanité, illusion. Le monde n' est que mensonge.

MENSONGER, ÕRE. adj.

MENSONGER, ÕRE. adj. Faux, trompeur. Il ne se dit que Des choses. Histoire mensongère. Discours mensonger. Les plaisirs mensongers. Promesse mensongère. Caresses mensongères. Douleur mensongère.

MENSTRUE. s. m.

MENSTRUE. s. m. T. de Chimie. Liqueur propre à dissoudre les corps solides. L' eau régale est le menstrue de l' or. Il vieillit.

MENSTRUEL, ELLE. adj.

MENSTRUEL, ELLE. adj. T. de Médec. Qui arrive tous les mois, qui a rapport aux menstrues des femmes. Le sang, le flux menstruel. Les purgations menstruelles.

MENSTRUES. s. f. pluriel

MENSTRUES. s. f. pluriel T. de Médec. L' écoulement de sang auquel les femmes qui ne sont point grosses sont sujettes tous les mois, depuis l' âge de la puberté jusqu' à celui où elles cessent ordinairement d' avoir des enfants.

MENSUEL, ELLE. adj.

MENSUEL, ELLE. adj. T. d' Administration. Qui se fait tous les mois. État mensuel de recette, de dépense.

MENTAL, ALE. adj.

MENTAL, ALE. adj. Qui se fait, qui s' exécute dans l' esprit, dans l' entendement. Oraison mentale, Oraison qui se fait sans proférer aucune parole. Restriction mentale, Réserve tacite qu' on fait d' une partie de ce qu' on pense, pour induire en erreur ceux à qui on parle.

Il signifie aussi, Qui a rapport à l' entendement. Aliénation mentale, Folie, démence. Maladies mentales, Celles qui dérangent les fonctions intellectuelles.

MENTALEMENT. adv.

MENTALEMENT. adv. D' une manière mentale. Prier, pécher mentalement.

MENTERIE. s. f.

MENTERIE. s. f. Discours par lequel on donne pour vrai ce qu' on sait être faux. Je l' ai surpris en menterie. Forger, méditer, dire une menterie. Il soutient effrontément une menterie. Ce ne sont que des menteries. Il est plus familier que Mensonge, et s' applique à des choses moins graves.

MENTEUR, EUSE. adj.

MENTEUR, EUSE. adj. Qui dit une chose fausse, et dont il connaît la fausseté. Il est menteur. Femme menteuse.

Prov., Il est menteur comme un arracheur de dents, comme un laquais, Il ment souvent et effrontément.

En termes de l' Écriture, Tout homme est menteur, Tout homme est sujet à se tromper.

MENTEUR

MENTEUR se dit aussi Des choses dont les apparences sont trompeuses. Visage, langage menteur. Mine, physionomie menteuse.

Il s' emploie souvent comme substantif, et signifie alors, Celui, celle qui ment, qui a l' habitude de mentir. C' est un menteur, un menteur fieffé, un grand, un hardi menteur, un menteur de profession. Il faut qu' un menteur ait bonne mémoire. C' est une grande menteuse.

MENTHE. s. f.

MENTHE. s. f. Plante de la famille des Labiées, qui est odoriférante, et qui sert à différents usages. Menthe poivrée. Eau, pastilles de menthe.

MENTION. s. f.

MENTION. s. f. Commémoration, témoignage, rapport fait de vive voix ou par écrit. Faire mention de quelqu' un, de quelque chose; en faire une mention honorable, une honorable mention; n' en faire qu' une légère mention; en faire mention dans un traité, dans un contrat, dans l' histoire, etc. Il n' a point été fait mention de lui dans toute cette affaire. Il est fait mention, il est mention de vous dans cet ouvrage. Mention honorable au procès-verbal.

Mention honorable, ou simplement Mention, Distinction accordée à un ouvrage de concours, qui n' a obtenu ni le prix ni l' accessit. Sa pièce de vers a obtenu une mention, la première mention.

MENTIONNER. v. a.

MENTIONNER. v. a. Faire mention. Il faut mentionner cette proposition au procès-verbal. Vous mentionnerez dans la quittance les espèces du payement. Ce qui a été mentionné ci-dessus. Cela est prouvé par les raisons ci-dessus mentionnées.

Mentionner honorablement, ou simplement Mentionner, Accorder à un ouvrage de concours l' espèce de distinction appelée Mention.

MENTIONNÉ, ÉE. participe

MENTIONNÉ, ÉE. participe

MENTIR. v. n.

MENTIR. v. n. Dire, affirmer pour vrai ce qu' on sait être faux. La loi de Dieu défend de mentir. Ne le croyez pas, il ment, il ne fait que mentir. Il ne ment pas. Il ment impudemment, effrontément. Ne pas mentir d' un mot, d' un seul mot. Mentir à sa conscience.

Mentir à Dieu, mentir au Saint-Esprit. Phrases tirées de l' Écriture. Ananias et Saphira mentirent au Saint-Esprit.

Il en a menti, Il a menti sur la chose dont il s' agit. Pour rendre cette injure plus atroce, on disait, Il en a menti par sa gorge. Ce dernier est vieux.

Adv., Sans mentir, à ne point mentir, En vérité, à dire vrai. Sans mentir, c' est un méchant homme.

Fam., Il n' enrage pas pour mentir, Il est dans l' habitude de mentir.

Faire mentir le proverbe, Faire une chose qui est contraire à l' opinion établie par quelque adage très-répandu.

Prov., On sait mentir sans parler, On peut vouloir induire en erreur par sa contenance, par ses gestes.

Prov., A beau mentir qui vient de loin, Un homme qui vient d' un pays éloigné peut facilement en imposer.

Prov. et fig., Bon sang ne peut mentir, Les personnes nées d' honnêtes parents ne dégénèrent point.

MENTON. s. m.

MENTON. s. m. La partie du visage qui est au-dessous de la bouche. Menton pointu, fourchu, long, court, rond, plat. Menton de galoche. Menton qui avance. Il a de la barbe au menton. On doit être sage quand on a de la barbe au menton.

Fig. et fam., Avoir deux mentons, double, triple menton, se dit D' une personne replète qui a le dessous du menton fort gras. On dit de même, Avoir un menton à double, à triple étage.

Fam., Être assis à table jusqu' au menton, Y être assis fort bas.

MENTON

MENTON se dit aussi Du dessous de la mâchoire inférieure, dans certains animaux. Le menton d' un cheval, d' une chèvre, d' un bouc.

MENTONNIÕRE. s. f.

MENTONNIÕRE. s. f. Bande de toile ou d' étoffe qui tenait autrefois aux masques, et dont on se couvrait le menton. Il n' y a plus que le masque d' Arlequin qui ait conservé la mentonnière.

MENTONNIÕRE

MENTONNIÕRE se dit aussi d' Une bande de toile dont on enveloppe son menton dans les cas de blessure ou de fluxion.

MENTOR. s. m.

MENTOR. s. m. (On prononce Mèntor.) Nom propre du gouverneur de Télémaque; ce nom est devenu appellatif, et se dit Du gouverneur, du guide, du conseil de quelqu' un. Il aurait besoin d' un mentor. Vous êtes bien jeune pour faire le mentor. Il est leur mentor. Il leur sert de mentor.

MENU, UE. adj.

MENU, UE. adj. Délié, qui a peu de volume, peu de grosseur, peu de circonférence. Homme menu. Femme menue. Elle a le corps fort menu. Ce bâton est trop menu. Cette corde est trop menue. Il a les bras, les doigts menus, les jambes menues. De l' écriture fort menue. Menu bois. Pluie, grêle menue. Menue dragée. Herbe menue.

Menu plomb, Celui dont on se sert pour tirer aux petits oiseaux.

Menu rôt, Les cailles, perdreaux, bécassines, ortolans, etc. Un service de menu rôt.

Menu gibier, par opposition à Gros gibier, se dit Des lièvres, perdrix, bécasses, etc.; mais, par opposition à Gibier ordinaire, il se dit Des cailles, grives, mauviettes, et autres petits oiseaux.

Menu bétail, Brebis, moutons, etc., par opposition à Gros bétail, Boeufs, vaches, etc.

Menus droits, Les issues ou extrémités d' un animal, dont on fait de certains ragoûts.

Menus grains, Les pois, les lentilles, la vesce, le millet, etc.

Menues dîmes, Les dîmes qui se prenaient sur les menus grains.

MENU

MENU signifie aussi, figurément, Qui est de peu de conséquence. Les menues réparations sont à la charge du locataire. La menue dépense de la maison revient d' ordinaire à tant. Menus frais. Menus détails. Menus coûts. Menues sommes. Menues denrées. Menus propos.

Menus plaisirs, Dépenses d' amusement et de fantaisie. Cet enfant, cette femme a tant par semaine, par mois, pour ses menus plaisirs.

Menus plaisirs. Nom qu' on donnait à certaines dépenses du roi, qui sont réglées par une administration particulière, et qui ont pour objet les cérémonies, les fêtes, les spectacles de la cour, etc. Intendant, trésorier des menus plaisirs, ou simplement, Intendant, trésorier des menus. On appelait aussi Menus Plaisirs ou Hôtel des Menus Plaisirs, Le lieu où étaient les bureaux, les magasins et ateliers de cette administration. Cette décoration a été peinte aux Menus Plaisirs.

Menus suffrages, dans la Liturgie catholique, signifie, Les oraisons qui se disent après l' office, pour la commémoration des saints; et, par extension, Certaines prières courtes qui se disent par dévotion. Il est vieux dans les deux sens.

Menus suffrages, Petits profits attachés à une charge, etc. Il tire tant de sa charge, sans les menus suffrages. Il a vieilli.

Menue monnaie, La monnaie de cuivre et de billon.

Menu peuple, Les dernières classes du peuple.

MENU

MENU se prend aussi substantivement. Compter par le menu, Avec un grand détail. Dans le même sens: Je vous dirai, je vous raconterai, je vous expliquerai la chose par le menu. Vous saurez tout par le menu.

Le menu d' un repas, La note de ce qui doit y entrer. Il y aura demain vingt personnes à table, il faut dresser le menu.

MENU. subst.

MENU. subst. signifie quelquefois, Menu linge. On a mis à la lessive tant de paquets de menu.

MENU

MENU s' emploie aussi comme adverbe, et signifie, En fort petits morceaux. Hachez cela menu.

Prov. et par menace, Vous serez hachés menu comme chair à pâté.

Écrire menu, Écrire en lettres fort petites.

MENU

MENU se joint quelquefois avec Dru, pris aussi adverbialement. Il pleuvait dru et menu. Les balles tombaient autour de lui dru et menu. Dans cet emploi, il est familier.

Marcher, trotter dru et menu, Marcher vite et à petits pas.

MENUAILLE. s. f.

MENUAILLE. s. f. Quantité de petites monnaies. Il a payé en menuaille.

Il signifie aussi, Une quantité de petits poissons. On a mis dans cette matelote beaucoup de menuaille.

Il se dit, généralement, de Toute sorte de petites choses qu' on met au rebut. Que voulez-vous faire de cette menuaille?

Ce mot est familier dans toutes ses acceptions.

MENUET. s. m.

MENUET. s. m. Air à danser, dont la mesure se bat à trois temps, dans lequel il y a un repos de quatre en quatre mesures, et qui est composé de deux reprises. Chanter, jouer un menuet. Air de menuet.

Il se dit aussi de La danse caractérisée par cet air. Un pas de menuet. La figure du menuet. Danser un menuet. Il danse bien le menuet.

MENUISER. v. a. et n.

MENUISER. v. a. et n. Travailler en menuiserie. Il aime à menuiser.

MENUISÉ, ÉE. participe

MENUISÉ, ÉE. participe

MENUISERIE. s. f.

MENUISERIE. s. f. L' art du menuisier. Il entend bien la menuiserie. Je lui ferai apprendre la menuiserie. Ouvrages de menuiserie.

Il se dit aussi Des ouvrages que fait un menuisier. Lambris de menuiserie. Voilà une belle menuiserie. Menuiserie bien travaillée.

MENUISIER. s. m.

MENUISIER. s. m. Artisan qui travaille en bois, et qui fait des ouvrages nécessaires dans l' intérieur des maisons, tels que portes, croisées, parquets, armoires, tables, lambris, etc. Maître menuisier. Excellent menuisier. Garçon menuisier.

MÉPHITIQUE. adj.des deux genres

MÉPHITIQUE. adj.des deux genres Il se dit Des exhalaisons gazeuses qui produisent des effets plus ou moins nuisibles. Dans l' usage ordinaire, il emporte toujours une idée de puanteur. Vapeur méphitique. Air méphitique.

MÉPHITISME. s. m.

MÉPHITISME. s. m. Exhalaison incommode et souvent pernicieuse.

MÉPLAT. s. m.

MÉPLAT. s. m. T. de Peinture. L' indication des différents plans d' un objet. Lorsqu' on peint une tête, il faut faire sentir les méplats, Il faut, par les masses de clairs et d' ombres, faire sentir les plans dans lesquels sont disposés les os qui forment la charpente de la tête.

Adjectiv., Lignes méplates, se dit Des lignes qui établissent le passage d' un plan à un autre. On dit de même, Formes méplates.

MÉPRENDRE (SE). v. pron.

MÉPRENDRE (SE). v. pron. qui se conjugue comme Prendre. Se tromper, se mécompter, prendre une personne ou une chose pour une autre. Je ne me suis jamais mépris au jugement que j' ai porté de cet homme. Ces jumeaux se ressemblent tellement, qu' il n' y a personne qui ne s' y méprenne. Je ne vous devais que tant, nous nous sommes mépris. Je crains que vous ne vous mépreniez. Vous vous êtes mépris. Vous vous êtes méprise. Prenez garde de vous méprendre. Il ne faut pas s' y méprendre, cette affaire aura des suites.

Il se dit quelquefois, figurément, à une personne qui semble s' oublier et manquer de respect. À qui pensez-vous parler? Vous vous méprenez.

MÉPRIS. s. m.

MÉPRIS. s. m. Sentiment par lequel on juge une personne, ou une chose, indigne d' estime, d' égard, d' attention. Mépris outrageant, injurieux, insupportable. Profond mépris. Il l' a traité avec le dernier mépris. Des paroles de mépris. Concevoir, témoigner, avoir du mépris pour quelqu' un. Souffrir le mépris. Sensible au mépris. Montrer du mépris pour les choses qui méritent le plus de respect. Le mépris que j' en faisais était trop grand. Il est digne de mépris. Il mérite le mépris de tous les gens de bien. S' exposer au mépris. Faire à quelqu' un un geste de mépris. Braver le mépris public.

Tomber dans le mépris, Tomber dans un état où on est méprise. Cet homme, qui était si considéré, est tombé dans le mépris.

Le mépris de la vie, le mépris de la mort, Le sentiment par lequel on s' élève au-dessus de l' amour de la vie, de la crainte de la mort. On dit dans un sens analogue, Le mépris des richesses, des grandeurs, des honneurs, des louanges, etc.

Prov., La familiarité engendre le mépris.

MÉPRIS

MÉPRIS au pluriel, signifie, Paroles ou actes de mépris. Je ne suis pas fait pour souffrir, pour endurer vos mépris. Les caresses et les mépris de la cour. Les mépris d' un tel homme valent des louanges.

AU MÉPRIS DE. loc. prépositive

AU MÉPRIS DE. loc. prépositive Au préjudice de, sans avoir égard à. Il a fait cela au mépris des lois, au mépris de sa parole.

EN MÉPRIS DE. loc. prépositive

EN MÉPRIS DE. loc. prépositive Par un sentiment de mépris pour. En mépris du devoir. Elle est beaucoup moins usitée que la précédente.

MÉPRISABLE. adj.des deux genres

MÉPRISABLE. adj.des deux genres Digne de mépris. Homme méprisable. Elle s' est rendue méprisable par sa mauvaise conduite. Il n' est rien de plus méprisable que de flatter les méchants. Le monde estime bien des choses qui sont fort méprisables. Habitudes méprisables.

MÉPRISANT, ANTE. adj.

MÉPRISANT, ANTE. adj. Qui marque du mépris. Un homme méprisant. Une femme méprisante. Des manières méprisantes. Un air méprisant. Il lui a parlé d' un ton méprisant. Humeur fière et méprisante.

MÉPRISE. s. f.

MÉPRISE. s. f. Inadvertance, erreur, faute de celui qui se méprend. Grande, lourde méprise. Méprise grossière. Cela a été fait par méprise. Il faut relire cet acte, de peur de méprise. Tomber dans une grande méprise.

MÉPRISER. v. a.

MÉPRISER. v. a. Avoir du mépris pour une personne, pour une chose, n' en point faire de cas. C' est un homme qui méprise tout le monde, qui méprise tout ce qui n' est pas lui, tout ce qui n' est pas à lui. Il ne faut mépriser personne. Il est horrible de mépriser les pauvres, les malheureux. Il méprise tous les conseils qu' on lui donne. Cet avis n' est pas à mépriser. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel, surtout dans le sens réciproque. Ils se méprisaient l' un l' autre.

MÉPRISER

MÉPRISER signifie aussi, S' élever au-dessus de l' amour qu' on a ordinairement pour une chose, ou de la crainte qu' elle inspire. Mépriser les richesses, les honneurs, la vie, la mort, la satire, la calomnie.

MÉPRISÉ, ÉE. participe

MÉPRISÉ, ÉE. participe C' est un homme méprisé.

MER. s. f.

MER. s. f. La vaste étendue d' eau salée qui baigne toutes les parties de la terre. On donne aussi le nom de Mer à Chacune des grandes portions de cette masse d' eau, et on les distingue les unes des autres par des qualifications tirées ordinairement de quelque circonstance locale. Le flux et reflux de la mer. Le rivage, le bord, l' eau, les sables, le sein, le fond, les gouffres, les abîmes de la mer. Le sein des mers. Les flots, les vagues de la mer. Poisson de mer. Eau de mer. Bains de mer. La mer Méditerranée. La mer Atlantique, Germanique, Britannique, Pacifique. La mer du Sud. La mer Glaciale. Mer orageuse, irritée, courroucée, en fureur. La mer était grosse, agitée, houleuse. Mer calme. Mer poissonneuse. Mer semée de bancs et d' écueils. Il a visité les côtes de cette mer. Une mer qui a beaucoup de courants. Plusieurs continents offrent des vestiges du séjour des mers. Aller sur mer, en mer. Faire voyage par mer. Mettre un vaisseau en mer, à la mer. Jeter des marchandises à la mer, pour alléger le navire. Ce capitaine, ce corsaire courait la mer avec tant de vaisseaux, infestait les mers. Nettoyer, purger la mer de pirates. Couvrir la mer de vaisseaux. Être en mer avec une escadre. Combattre sur terre et sur mer. Cette nation a eu longtemps l' empire de la mer. Ce prince, cet État est puissant sur mer. C' est un homme accoutumé à la mer.

Pleine mer, ou Haute mer, La partie de la mer qui est éloignée des rivages. Prendre la haute mer. Être en haute mer, en pleine mer.

Bras de mer, Partie de la mer qui passe entre deux terres assez proches l' une de l' autre.

Port de mer, Ville ou endroit situé sur le bord de la mer et ayant un port.

Écumeur de mer, Pirate, corsaire.

Homme de mer, Homme dont la profession est de naviguer sur mer. Il se dit plus particulièrement d' Un pilote ou d' un officier de marine qui entend bien la navigation.

Coup de mer, Tempête de peu de durée. Nous essuyâmes un coup de mer à telle hauteur. Il se dit aussi d' Une vague. Durant cette tempête, un coup de mer emporta notre gouvernail.

Armée de mer, Flotte composée de vaisseaux armés en guerre.

Absol., Mettre en mer, mettre à la mer, Mettre à la voile, quitter le port. Cet amiral, ce capitaine vient de mettre en mer.

Tenir la mer, Naviguer, courir en haute mer, loin des ports et des rades. Ce vaisseau a été fort endommagé dans le combat, il n' est plus en état de tenir la mer.

La mer est basse en cet endroit, Il n' y a pas beaucoup d' eau. La mer est basse à cette côte, On n' y trouve que deux ou trois brasses d' eau.

Il est basse mer, La mer est vers la fin de son reflux.

Fam., Cette viande, cette soupe, cette sauce est salée comme mer, Elle est trop salée.

Prov. et fig., C' est la mer à boire, se dit D' un travail difficile, immense, dont on ne prévoit pas la fin. Pour exprimer le contraire, on dit, Ce n' est pas la mer à boire.

Par exagérat., C' est un homme qui avalerait la mer et les poissons, se dit D' un homme qui a une grande soif ou un appétit désordonné; et, figurément, D' un homme très-cupide.

Prov. et fig., C' est porter l' eau à la mer, C' est porter une chose là où elle abonde.

Prov. et fig., C' est une goutte d' eau dans la mer, se dit en parlant D' une petite chose mise et comme perdue dans une grande, d' un faible secours porté où il en faudrait un très-considérable.

Fig. et fam., Chercher quelqu' un par mer et par terre, Le chercher en plusieurs lieux avec soin et empressement.

MER

MER se dit quelquefois, par exagération, d' Une grande étendue d' eau non salée. La rivière débordée couvrait la campagne, c' était une mer.

MER

MER se dit encore d' Une jarre, ou de quelque autre vase de terre dans lequel est une certaine quantité de vin, qu' on remplace, qu' on renouvelle à mesure qu' on y puise. Il a une mer de vin de Chypre.

MERCANTILE. adj.des deux genres

MERCANTILE. adj.des deux genres Qui concerne le commerce. Contrat, profession mercantile. Esprit mercantile. Cette dernière locution ne se prend qu' en mauvaise part.

MERCANTILLE. s. f.

MERCANTILLE. s. f. (On mouille les deux L.) Négoce de peu de valeur. Faire la mercantille. Il est peu usité.

MERCENAIRE. adj.des deux genres

MERCENAIRE. adj.des deux genres Qui se fait seulement pour le gain, pour le salaire. Labeur, travail mercenaire.

Il s' emploie au sens moral et en mauvaise part. Des louanges mercenaires. Une éloquence servile et mercenaire.

Il se dit aussi Des personnes, et signifie, Qui se laisse aisément corrompre par l' intérêt, à qui l' on fait faire tout ce qu' on veut pour de l' argent. Cet homme est mercenaire. C' est une âme, un esprit mercenaire.

Troupes mercenaires, Troupes étrangères dont on achète le service.

MERCENAIRE

MERCENAIRE s' emploie comme substantif, et se dit d' Un ouvrier, d' un artisan, d' un homme de journée, qui travaille pour de l' argent. Il ne faut pas retenir le salaire du mercenaire. Il vieillit en ce sens.

Il se dit également, surtout au pluriel, Des étrangers qui servent dans une armée pour de l' argent. Un corps de mercenaires.

Il signifie figurément, Un homme intéressé et facile à corrompre pour de l' argent. C' est un mercenaire, un vil mercenaire.

MERCENAIREMENT. adv.

MERCENAIREMENT. adv. D' une façon mercenaire. Agir mercenairement.

MERCERIE. s. f.

MERCERIE. s. f. Les diverses marchandises dont les merciers font trafic. Menue mercerie. Les merceries se sont bien vendues à la dernière foire.

MERCI. s. f.

MERCI. s. f. qui n' a point de pluriel. Miséricorde. Crier, demander merci. Prendre, recevoir à merci. C' est un homme sans merci, qui ne vous fera aucune merci, dont vous ne devez point attendre de merci. J' implore votre merci. Selon d' anciennes coutumes féodales, le peuple était réputé corvéable et taillable à merci et miséricorde. Il vieillit dans la plupart de ces phrases, où il se met sans article; et il n' est plus guère usité que dans cette phrase familière, Je vous crie merci, Je vous demande grâce.

Dans les vieux romans de chevalerie, Le don d' amoureuse merci, Les faveurs d' une femme.

Être, se mettre à la merci de quelqu' un, Être, se mettre à sa discrétion. Être à la merci du vainqueur. Je me mets à votre merci. On dit dans une acception à peu près semblable: Ce berger a laissé son troupeau à la merci des loups. Cet homme a passé la nuit dans un bois, à la merci des bêtes sauvages. Être à la merci des flots, à la merci de l' orage. Être exposé à la merci des vents, de la tempête, etc.

L' ordre de la Merci, de Notre-Dame de la Merci, Ordre de religieux institué pour racheter les captifs des mains des infidèles.

Merci de ma vie! Exclamation populaire qui annonce l' impatience, la colère.

MERCI

MERCI signifie aussi, Remercîment; en ce sens, il est masculin, et ne s' emploie guère que dans les locutions suivantes, qui sont du style familier.

Merci, grand merci, Je vous rends grâce. Vous me donnez cela, merci, grand merci. Il ne m' en a pas seulement dit merci.

Grand merci, s' emploie aussi substantivement dans le même sens. Cela vaut bien un grand merci. Ce tableau ne m' a coûté qu' un grand merci.

Voilà le grand merci que j' en ai, Voilà la reconnaissance qu' on me témoigne pour les services que j' ai rendus. Cela ne se dit que par manière de plainte.

Adverb., Dieu merci, Grâce à Dieu. Il est guéri, Dieu merci. Dieu merci, je n' ai rien à me reprocher.

MERCIER, IÕRE. s.

MERCIER, IÕRE. s. Marchand, marchande qui vend en gros ou en détail diverses marchandises qui, en général, servent pour l' habillement et la parure, comme le fil, les aiguilles, les épingles, les rubans, etc. Marchand mercier. Riche mercier. Petit, menu mercier.

MERCIER

MERCIER se dit aussi d' Un porte-balle qui va par les villes et par les villages, pour y vendre toute sorte de menues marchandises.

Prov. et fig., Petit mercier, petit panier, ou À petit mercier, petit panier, Il faut que ceux qui ont peu de bien proportionnent leur dépense à leur revenu; et plus particulièrement, lorsqu' il s' agit de commerce, Il ne faut pas faire des spéculations, des entreprises au-dessus de ses forces.

MERCREDI. s. m.

MERCREDI. s. m. Le quatrième jour de la semaine. C' est aujourd' hui mercredi. De mercredi en huit jours, en huit. Le mercredi saint. Le mercredi des Cendres. Il vient chez moi tous les mercredis.

MERCURE. s. m.

MERCURE. s. m. Dieu de la Fable, qui présidait à l' éloquence, au commerce, etc., et qui était le messager des autres dieux. On ne met ici ce nom propre que parce qu' il est quelquefois employé comme nom appellatif, pour désigner Un homme qui se charge de procurer ou de faciliter à un autre quelque commerce de galanterie.

Il a servi et sert encore de Titre à divers écrits périodiques traitant de politique, de littérature, et contenant des annonces, des nouvelles. Le Mercure français. Le Mercure galant. Le Mercure de France.

MERCURE. s. m.

MERCURE. s. m. La planète qui est la plus voisine du soleil, et qui met le moins de temps à faire sa révolution autour de cet astre. Mercure en conjonction. Mercure direct, stationnaire, rétrograde. Mercure opposé à Saturne. Les divers aspects de Mercure. Mercure est en quadrature avec telle ou telle planète.

MERCURE

MERCURE se dit aussi d' Une substance métallique qui est toujours fluide à notre température, et qu' on appelle communément Vif-argent. Deux onces de mercure. Du mercure dulcifié. Du mercure doux. Extraire le mercure de son minerai. Frotter avec du mercure. Mobile comme le mercure. Congélation du mercure.

Fixer le mercure, L' unir avec quelque autre corps, de telle sorte qu' il ne puisse redevenir coulant. On n' a pu encore trouver le moyen de fixer le mercure.

MERCURIALE. s. f.

MERCURIALE. s. f. Plante dioïque de la famille des Tithymales, dont une espèce est une mauvaise herbe très-commune dans les jardins et les terrains cultivés. Les feuilles de la mercuriale, en se décomposant, donnent un bleu que l' on n' est point encore parvenu à fixer. On tire du suc de cette plante une espèce de miel, qu' on appelle Miel mercurial.

MERCURIALE. s. f.

MERCURIALE. s. f. Assemblée des cours souveraines qui se tenait toujours un mercredi, et dans laquelle le premier président, ou le procureur général, ou l' un des avocats généraux, parlait contre les abus qui pouvaient s' être introduits dans l' administration de la justice.

Il se disait aussi Des discours mêmes qui étaient prononcés dans ces occasions, et se dit encore, par extension, de Ceux que les officiers du ministère public prononcent à la rentrée des cours et des tribunaux. Le premier président fit une belle mercuriale. La mercuriale des gens du roi fut applaudie. Sa mercuriale n' a roulé que sur des lieux communs.

Il se dit, figurément, d' Une réprimande qu' on fait à quelqu' un. On lui a fait une bonne, une sévère, une rude mercuriale.

MERCURIALE

MERCURIALE signifie en outre, L' état du prix des grains, des fourrages, etc., qui ont été vendus au marché. Le registre des mercuriales.

MERCURIEL, ELLE. adj.

MERCURIEL, ELLE. adj. Qui contient du mercure. Onguent mercuriel. Pilules mercurielles.

Frictions mercurielles, Frictions faites avec un onguent qui contient du mercure.

MERDE. s. f.

MERDE. s. f. Excrément, matière fécale de l' homme et de quelques animaux, tels que le chien, le chat, etc. On évite d' employer ce mot dans la conversation.

Prov., fig. et bassem., Plus on remue la merde, plus elle pue, Plus on approfondit une mauvaise affaire, plus on déshonore ceux qui y ont participé.

Prov., fig. et bassem., Il y a de la merde au bâton, au bout du bâton, se dit D' une affaire où il y a quelque chose de honteux.

Couleur merde d' oie, Couleur entre le vert et le jaune. Un taffetas merde d' oie.

MERDEUX, EUSE. adj.

MERDEUX, EUSE. adj. Souillé, gâté de merde. Un lange merdeux. Chemise merdeuse.

Prov., fig. et bassem., Il sent son cas merdeux, se dit D' un homme qui se sent coupable de quelque chose.

Fig. et fam., C' est un bâton merdeux, on ne sait par quel bout le prendre, se dit D' un homme difficultueux, peu traitable.

MÕRE. s. f.

MÕRE. s. f. Femme qui a mis un enfant au monde. Bonne, mauvaise mère. Mère tendre. Mère dénaturée. Voilà votre mère. Elle est la mère d' un tel. Elle est mère de tant d' enfants. Les devoirs d' une mère. Remplir bien ses devoirs d' épouse et de mère. Il est parent du côté de la mère. Ils sont frères de père et de mère.

Il se dit aussi Des femelles des animaux, lorsqu' elles ont des petits. La mère qui nourrit ses petits. La mère de ce poulain. La mère de ces chiens. La mère et les poussins. Un faon qui suit sa mère.

Mère de famille, Femme mariée qui a des enfants.

Notre première mère, Õve, la femme d' Adam.

Mère nourrice, La femme qui donne à téter à un enfant, au lieu de la véritable mère.

Grand' mère, Aïeule. Grand' mère du côté paternel, du côté maternel. Grand' mère paternelle, maternelle. Populairement, on dit quelquefois, Mère-grand.

Belle-mère. Terme relatif. C' est, à l' égard des enfants, La femme que leur père a épousée après la mort de leur mère; à l' égard d' un gendre, La mère de sa femme; et, à l' égard d' une bru, La mère de son mari.

Fig., Notre mère commune, La terre.

Fig.: L' Église est la mère des fidèles. Notre mère sainte Église.

Fig., Cette femme est la mère des pauvres, Elle fait de grandes charités; elle donne des soins aux pauvres.

Prov. et fig., Contes de ma mère l' oie, Contes dont on amuse les enfants. Faire des contes de ma mère l' oie, Dire des choses où il n' y a nulle apparence de raison et de vérité.

Fig. et fam., La mère une telle, se dit d' Une femme du peuple un peu âgée. La mère Boby. Venez çà, la mère, la bonne mère, qu' on vous parle.

MÕRE

MÕRE est aussi La qualification qu' on donne à une religieuse professe. La mère une telle. La mère prieure. La mère abbesse.

MÕRE

MÕRE se prend quelquefois, figurément, pour Cause. L' ambition est la mère de beaucoup de désordres. L' oisiveté est mère de tous vices. La nécessité est la mère des inventions.

Il se dit aussi Des lieux, des établissements où une chose a commencé et s' est perfectionnée. La Grèce a été la mère des beaux-arts.

MÕRE

MÕRE s' emploie quelquefois adjectivement, comme dans les locutions suivantes:

La reine mère, La reine douairière.

La mère patrie, L' État, le pays qui a fondé une colonie, et qui la gouverne.

Langue mère, Langue qui ne paraît dérivée d' aucune autre, et dont quelques-unes sont dérivées. L' hébreu est une langue mère.

L' idée mère d' un ouvrage, La principale idée d' un ouvrage, l' idée dont il est le développement.

Mère branche, Grosse branche d' où sortent plusieurs autres branches.

Mère perle, Grosse coquille qui renferme quelquefois un grand nombre de perles.

En Chimie, Eau mère, Eau saline d' où se sont déposés des cristaux, et qui est quelquefois assez épaisse pour ne plus en fournir. L' eau mère du nitre, etc.

En termes d' Anat., Dure-mère et Pie-mère, Deux des membranes qui enveloppent le cerveau. Voyez MÉNINGE.

MÕRE. adj. f.

MÕRE. adj. f. Pure. Il n' est usité que dans les deux locutions suivantes: Mère goutte, Le vin qui coule de la cuve ou du pressoir, sans que l' on ait pressuré le raisin; et, Mère laine, La laine la plus fine qui se tond sur une brebis.

MÉRELLE. s. f.

MÉRELLE. s. f. Jeu d' enfants. Voyez MARELLE.

MÉRIDIEN. s. m.

MÉRIDIEN. s. m. T. de Géogr. astronomique. Grand cercle de la sphère, qui passe par le zénith et le nadir et par les pôles du monde; et qui divise le globe terrestre en deux hémisphères, l' un oriental, l' autre occidental. Chaque lieu a son méridien. Le méridien de Paris, de Stockholm. Le passage du soleil au méridien d' un lieu, marque le midi de ce lieu. C' est sur le méridien que l' on compte la latitude, à partir de l' équateur. C' est à partir d' un méridien convenu, appelé premier méridien, que l' on compte sur l' équateur la longitude, en allant de l' est à l' ouest. Les Français ont adopté pour premier méridien celui qui passe par l' observatoire de Paris.

Méridien terrestre, La section du plan du méridien sur le plan de l' horizon. C' est ce qu' on appelle aussi Méridienne.

MÉRIDIENNE. adj. f.

MÉRIDIENNE. adj. f. T. de Géogr. astronomique. Qui a rapport au méridien.

Ombre méridienne, Celle que projettent les objets saillants, au moment de midi.

Hauteur méridienne du soleil ou d' une étoile, Leur hauteur au-dessus de l' horizon, au moment où ils sont dans le méridien du lieu où on les observe.

Ligne méridienne, ou simplement Méridienne, Ligne droite tirée du nord au sud dans le plan du méridien. Il se dit aussi d' Une ligne tirée depuis l' extrémité la plus méridionale d' un pays, jusqu' à son extrémité la plus septentrionale. La ligne méridienne, la méridienne de la France.

MÉRIDIENNE

MÉRIDIENNE se dit aussi, substantivement, d' Une ligne qui est la section du plan du méridien sur un autre plan quelconque, horizontal, vertical ou incliné. Quand on a tracé une portion de la méridienne sur le terrain ou sur un plan fixe, le point de lumière ou la ligne d' ombre qui passe dessus, marque l' heure de midi.

MÉRIDIENNE. s. f.

MÉRIDIENNE. s. f. Le sommeil auquel les habitants des pays chauds se livrent ordinairement vers l' heure de midi. La méridienne est d' un usage général en Espagne et en Italie. Faire la méridienne, sa méridienne.

MÉRIDIONAL, ALE. adj.

MÉRIDIONAL, ALE. adj. Qui est du côté du midi. Un pays méridional. Les régions méridionales. Les peuples méridionaux. Le pôle méridional. L' Amérique méridionale.

Distance méridionale, La différence de longitude entre le méridien sous lequel un vaisseau se trouve, et celui d' où il est parti.

Cadran méridional, Celui qui est dans le plan qui va du levant au couchant, et qui est directement tourné vers le midi.

MERINGUE. s. f.

MERINGUE. s. f. Espèce de pâtisserie fort délicate faite avec des blancs d' oeufs et du sucre en poudre, et que l' on garnit de crème fouettée ou de confitures.

MÉRINOS. s. m.

MÉRINOS. s. m. Mouton de race espagnole, dont la laine est très-fine. Un mérinos. Un troupeau de mérinos. Laine de mérinos. On dit adjectivement, Bélier mérinos, brebis mérinos.

Il se dit aussi de L' étoffe faite avec de la laine de mérinos. Une robe, un châle de mérinos. Acheter une aune de mérinos.

MERISE. s. f.

MERISE. s. f. Fruit du merisier. Cueillir des merises.

MERISIER. s. m.

MERISIER. s. m. Cerisier sauvage. Bois de merisier. Table, couchette de merisier.

MÉRITANT, ANTE. adj. verbal

MÉRITANT, ANTE. adj. verbal Qui a du mérite. C' est un homme fort méritant. Une femme méritante.

MÉRITE. s. m.

MÉRITE. s. m. Ce qui rend une personne digne d' estime. Grand mérite. Mérite supérieur, éminent, distingué. Faux mérite. Mérite superficiel. Mérite personnel. Un homme de mérite, d' un grand mérite, d' un vrai mérite, d' un mérite rare. Ce sont des gens de mérite. Avoir du mérite. Avoir un mérite réel. Être plein de mérite. Je connais son mérite. Cet homme-là a son mérite. Il n' est pas sans mérite. Cela est dû a son mérite. Il a peu de mérite. Son peu de mérite est cause que... J' estime son mérite. Reconnaître, considérer, accueillir, honorer le mérite. Il faut donner les emplois au mérite, et non à la faveur. Produire le mérite, le mettre dans son jour. La modestie doit accompagner le mérite. Il a plus de bonheur que de mérite. Il réunit tous les genres de mérite. Cet écrivain a le mérite du style, mais non celui de l' invention. Son grand mérite est de savoir ce qui lui manque et de se taire à propos. Il a le mérite de savoir se taire et parler à propos. Il n' y a pas grand mérite à être libéral, quand on est riche. Il y a beaucoup de mérite à sentir et à confesser ses torts.

MÉRITE

MÉRITE en parlant Des choses, se dit de Ce qu' elles ont de bon et d' estimable. Le temps seul décide du mérite des ouvrages. Ce qu' il a fait est d' un grand mérite. Cette tragédie n' est pas sans mérite, a beaucoup de mérite, bien du mérite. Sa modestie relève le mérite de sa belle action.

MÉRITE

MÉRITE ne s' emploie qu' au singulier, quand il est pris dans un sens collectif, comme dans tous les exemples précédents; mais, pris dans un sens distributif, il peut avoir un pluriel. César et Pompée avaient chacun leur mérite, mais c' étaient des mérites différents. L' un de ces peintres excelle dans le dessin, et l' autre dans le coloris; deux mérites qui se balancent et trouvent chacun de nombreux partisans.

MÉRITE

MÉRITE signifie aussi, Ce qui rend digne de récompense ou de punition; dans cette acception, le pluriel est aussi usité que le singulier. Dieu nous jugera selon le mérite de nos oeuvres. Dieu récompense ou châtie suivant le mérite. Dieu nous traitera suivant nos mérites. Cette dernière locution a passé dans la conversation, où elle se prend d' ordinaire en mauvaise part. Il sera traité selon ses mérites.

Les mérites de la passion de JÉSUS-CHRIST, Ses souffrances et sa mort, en tant qu' elles ont satisfait pour nous à la justice divine. Les mérites des saints, Les bonnes oeuvres des saints.

Par dérision, Faire valoir tous ses mérites, Exagérer ses services.

Se faire un mérite de quelque chose, Tirer gloire, tirer avantage d' avoir fait quelque chose. On dit dans un sens analogue: Se faire un mérite de quelque chose auprès de quelqu' un. Se donner le mérite d' une chose, s' en donner le mérite auprès de quelqu' un.

MÉRITER. v. a.

MÉRITER. v. a. Être digne, se rendre digne de. Il mérite récompense. Il mérite sa grâce, son pardon. Mériter l' estime, l' amitié, les bonnes grâces de quelqu' un. Il a mérité le prix. Je n' ai pas mérité cet honneur. Il faut lui donner cette place, il l' a bien méritée. Il mérite des louanges. Il mérite d' être loué. Il mérite qu on ait soin de lui.

Il se prend aussi en mauvaise part, et signifie alors, Encourir, attirer sur soi. Il mérite punition, châtiment. Je n' ai pas mérité de vous un si mauvais traitement. Il mérite d' être puni. Il mérite qu' on le punisse.

Bien mériter de son prince, de l' État, de sa patrie, des lettres, etc., Rendre de grands services à son prince, à l' État, à sa patrie, aux lettres.

Absolum., Mériter beaucoup, Être digne de récompense par ses talents, par ses services.

MÉRITER

MÉRITER se dit aussi Des choses, et il se prend de même en bonne et en mauvaise part. Cette action mérite récompense, mérite punition. Ce tableau mérite une belle bordure. Ce présent mérite bien un grand merci. Ce crime mérite le supplice, mérite d' être puni, mérite qu' on le punisse. Cet ouvrage mérite vos regards, votre attention. Cela mérite qu' on y songe. Cela mérite réflexion. Cela ne mérite pas qu' on en parle.

Cette nouvelle mérite confirmation, Elle n' est pas sûre, elle a besoin d' être confirmée.

Mériter quelque faveur à quelqu' un, se dit De ce qui fait obtenir une faveur à quelqu' un, de ce qui est cause qu' on la lui accorde. Les services de son père lui ont mérité cet accueil favorable. La mort de Notre-Seigneur nous a mérité le ciel.

MÉRITÉ, ÉE. participe

MÉRITÉ, ÉE. participe Châtiment mérité. Récompense méritée.

MÉRITOIRE. adj.des deux genres

MÉRITOIRE. adj.des deux genres Qui mérite. Il est particulièrement d' usage en parlant Des bonnes oeuvres que Dieu récompense dans le ciel. Cela est méritoire envers Dieu, devant Dieu. L' aumône est méritoire. Les bonnes oeuvres sont méritoires.

Il s' applique souvent Aux actions qui n' ont point de motif religieux, mais qui sont louables, dignes d' estime ou de reconnaissance. En défendant cet homme injustement accusé, vous avez fait une action méritoire. Il a fait preuve en cette circonstance d' une modération bien méritoire.

MÉRITOIREMENT. adv.

MÉRITOIREMENT. adv. D' une manière méritoire. Il est peu usité.

MERLAN. s. m.

MERLAN. s. m. Poisson de mer du genre des Gades, dont la chair est extrêmement légère. Petit merlan. Gros merlan. Merlan à frire. Frire des merlans. Des merlans au gratin. Des filets de merlan.

MERLE. s. m.

MERLE. s. m. Oiseau de l' ordre des Passereaux, à bec comprimé et échancré, dont l' espèce la plus commune en France a le plumage noir et le bec jaune. Siffler un merle. Apprendre à un merle à parler. Dénicher des merles.

Fig. et fam., C' est un fin merle, C' est un homme fin et rusé. Jaser comme un merle, Parler beaucoup.

Prov., fig. et pop., C' est un dénicheur de merles, se dit D' un homme fort appliqué à rechercher et à découvrir tout ce qui peut lui être agréable ou utile, et fort adroit à en profiter. À d' autres, dénicheur de merles, se dit À une personne à qui l' on ne se fie pas.

Prov., fig. et pop., Si vous faites cela, je vous donnerai un merle blanc, se dit Pour défier quelqu' un de faire une chose qu' on regarde comme impossible.

MERLETTE. s. f.

MERLETTE. s. f. T. de Blason. Petit oiseau représenté sans pieds, ni bec. Il porte d' or à trois merlettes de sable.

MERLIN. s. m.

MERLIN. s. m. Long marteau ou espèce de massue dont les bouchers se servent pour assommer les boeufs.

Il se dit aussi d' Une espèce de hache à fendre le bois.

MERLON. s. m.

MERLON. s. m. T. de Fortific. La partie du parapet qui est entre deux embrasures.

MERLUCHE. s. f.

MERLUCHE. s. f. Nom qu' on donne, en général, aux poissons du genre Gade, après qu' ils ont été desséchés au soleil; et particulièrement à La morue sèche. Bonne merluche. Dessaler de la merluche. C' est de la merluche de cette année.

MERRAIN. s. m.

MERRAIN. s. m. Bois de chêne fendu en menues planches, dont on fait des panneaux, des douves de tonneaux, et d' autres ouvrages. Acheter du merrain. Employer de beau merrain.

MERRAIN

MERRAIN en termes de Vénerie, La matière de la perche et du bois du cerf.

MERVEILLE. s. f.

MERVEILLE. s. f. Chose qui cause de l' admiration. Grande, rare merveille. Les merveilles de la nature. Une merveille de l' art. Il regarde cela comme une merveille. Il nous a dit des merveilles. Il nous raconta des merveilles de ce pays-là. Il fut surpris à la vue de tant de merveilles. Il a payé ses dettes, c' est merveille, c' est grande merveille. Ce n' est pas une grande merveille. Ce n' est pas merveille. Où est la merveille? La merveille est en ce que... C' était une merveille de voir avec quelle adresse il exécutait ses tours de gibecière. C' était merveille de l' entendre. C' est une merveille qu' il soit si promptement sorti d' embarras. La merveille de nos jours, de notre siècle.

Il se dit quelquefois Des personnes. Cet enfant est vraiment une merveille. Pic de la Mirandole fut regardé comme la merveille de son siècle.

Les sept merveilles du monde, Les murailles et les jardins de Babylone, ouvrages de Sémiramis; les pyramides d' Égypte; le phare d' Alexandrie; le tombeau qu' Artémise fit élever pour Mausole, son mari; le temple de Diane à Éphèse; celui de Jupiter Olympien à Pise, en Élide; et le colosse de Rhodes.

Prov. et par exagérat., C' est une des sept merveilles du monde, se dit D' un superbe édifice, ou de quelque autre chose semblable, étonnante en son genre. On dit de même, C' est la huitième merveille du monde.

Fam., Ce n' est pas grande merveille, ou, par ironie, Voilà une belle merveille, se dit Pour rabaisser une chose, une action que quelqu' un veut faire passer pour admirable.

Fam., C' est une merveille, c' est merveille de vous voir, c' est une merveille que de vous voir, se dit Pour faire un reproche d' amitié à quelqu' un qu' on avait coutume de voir, et qu' on ne voit plus que rarement.

Fam., Faire merveilles, faire des merveilles, Se distinguer dans quelque circonstance par un zèle, un courage, une adresse, un talent extraordinaires. Je l' ai vu faire merveilles à ce siége, à cette bataille. Il fit des merveilles ce jour-là.

Prov. et fig., Promettre monts et merveilles, Faire de très-grandes promesses, des promesses exagérées.

À MERVEILLE. loc. adv.

À MERVEILLE. loc. adv. Très-bien, parfaitement. Il prêche à merveille. Il peint à merveille. Il danse, il chante à merveille. Cet habit vous va à merveille.

PAS TANT QUE DE MERVEILLE. loc. adv. et fam.

PAS TANT QUE DE MERVEILLE. loc. adv. et fam. Pas beaucoup. Il ne l' aime pas tant que de merveille. Il n' y en a pas tant que de merveille. A-t-il beaucoup d' esprit? Pas tant que de merveille. Cette locution a vieilli.

MERVEILLEUSEMENT. adv.

MERVEILLEUSEMENT. adv. D' une façon merveilleuse, à merveille. Elle est merveilleusement belle. Une imagination merveilleusement féconde. Il s' acquitte de son devoir merveilleusement bien. Il peint merveilleusement.

MERVEILLEUX, EUSE. adj.

MERVEILLEUX, EUSE. adj. Admirable, surprenant, étonnant, qui est digne d' admiration, qui cause de l' admiration. Un esprit merveilleux. C' est un homme merveilleux. Je ne vis jamais rien de plus merveilleux. C' est une pièce merveilleuse. Cela a produit un effet, obtenu un succès merveilleux. Un événement merveilleux. Un récit accompagné, orné, chargé de circonstances merveilleuses.

Il signifie aussi, Excellent en son espèce. Les muscats ont été merveilleux cette année. Voilà du vin merveilleux. Les draps de cette fabrique sont merveilleux.

Fam. et par ironie, Vous êtes un merveilleux homme, Vous êtes un homme étrange, extraordinaire par vos sentiments, par vos manières.

MERVEILLEUX

MERVEILLEUX est souvent substantif, et signifie, L' intervention des êtres surnaturels dans un poëme épique ou dramatique. Le merveilleux de la mythologie. Il a fondé le merveilleux de son épopée sur la magie, sur la féerie. Le merveilleux de son poëme consiste en personnages allégoriques. L' emploi du merveilleux devient de jour en jour plus difficile.

Il signifie aussi, Ce qui, dans un événement, dans un récit, s' éloigne de l' ordre naturel et du cours ordinaire des choses. Voilà le merveilleux de l' aventure, de l' histoire. Le merveilleux disparaît dès qu' on l' examine et qu' on le discute.

MERVEILLEUX

MERVEILLEUX employé substantivement, se dit, dans le langage familier, d' Une personne qui affecte de belles manières, et qui a beaucoup de prétentions. C' est un merveilleux. C' est une merveilleuse.

MES. pluriel de l' adjectif possessif

MES. pluriel de l' adjectif possessif Mon, Ma. Voyez ces mots.

MÉSAIR ou MÉZAIR. s. m.

MÉSAIR ou MÉZAIR. s. m. T. de Manége. Allure d' un cheval, qui tient le milieu entre le terre à terre et les courbettes.

MÉSAISE. s. m.

MÉSAISE. s. m. Malaise. Éprouver du mésaise par tout le corps. Il est peu usité.

MÉSALLIANCE. s. f.

MÉSALLIANCE. s. f. Alliance, mariage avec une personne d' une condition fort inférieure à celle de la personne qui l' épouse. Il a fait une mésalliance. Il ne veut pas souffrir de mésalliance dans sa famille.

MÉSALLIER. v. a.

MÉSALLIER. v. a. Marier à une personne d' une naissance ou d' un rang fort inférieur. Ce tuteur refuse un parti fort riche, pour ne point mésallier sa pupille.

Il est plus souvent employé avec le pronom personnel. Je n' ai pas voulu me mésallier. Jamais on ne s' est mésallié dans cette maison.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, S' abaisser, déroger. Cet homme craindrait de se mésallier s' il fréquentait ses égaux, quand ils sont moins riches que lui.

MÉSALLIÉ, ÉE. participe

MÉSALLIÉ, ÉE. participe

MÉSANGE. s. f.

MÉSANGE. s. f. Petit oiseau de l' ordre des Passereaux, qui est remarquable par sa forme élégante et son plumage varié. Mésange à longue queue. Petite mésange. Mésange huppée.

MÉSARRIVER. v. n. impersonnel

MÉSARRIVER. v. n. impersonnel Il se dit D' un accident fâcheux qui est amené par quelque faute, par quelque imprévoyance. Entreprenez hardiment cette affaire, il ne peut vous en mésarriver. Si vous ne changez de conduite, il vous en mésarrivera. S' il vous mésarrive, ne vous en prenez qu' à vous.

MÉSAVENIR. s. f.

MÉSAVENIR. s. f. Il a le même sens que Mésarriver. Votre cause est bonne, il ne saurait vous en mésavenir. De peur qu' il ne lui en mésavînt, il a pris toutes les sûretés convenables. Il est peu usité.

MÉSAVENTURE. s. f.

MÉSAVENTURE. s. f. Accident, événement fâcheux. Cela est arrivé par une mésaventure étrange. Sans cette mésaventure, nous serions arrivés deux heures plus tôt. Il m' est arrivé une singulière mésaventure.

MÉSENTÕRE. s. m.

MÉSENTÕRE. s. m. T. d' Anat. Membrane qui est un repli du péritoine, et à laquelle le canal intestinal est suspendu.

MÉSENTÉRIQUE. adj.des deux genres

MÉSENTÉRIQUE. adj.des deux genres T. d' Anat. Qui appartient au mésentère. Vaisseaux, glandes mésentériques.

MÉSESTIMER. v. a.

MÉSESTIMER. v. a. Avoir mauvaise opinion de quelqu' un, n' avoir point d' estime pour lui. Depuis qu' il a fait cette action, je l' ai toujours mésestimé. Cette action l' a fait mésestimer de tout le monde.

Il signifie aussi, Apprécier une chose au-dessous de sa valeur, la dépriser. Vous mésestimez ce diamant, cette étoffe.

MÉSESTIMÉ, ÉE. participe

MÉSESTIMÉ, ÉE. participe

MÉSINTELLIGENCE. s. f.

MÉSINTELLIGENCE. s. f. Mauvaise intelligence, défaut d' accord, brouillerie, dissension entre personnes qui ont été ou qui devraient être bien ensemble. Ils sont en mésintelligence. Il y a de la mésintelligence entre eux. Entretenir, fomenter la mésintelligence. Causer de la mésintelligence.

MESMÉRISME. s. m.

MESMÉRISME. s. m. Doctrine de Mesmer sur le magnétisme animal. Le mesmérisme a été longtemps en grande vogue. Il ne croit pas au mesmérisme.

MÉSOFFRIR. v. n.

MÉSOFFRIR. v. n. Offrir d' une marchandise beaucoup moins qu' elle ne vaut. Les marchands surfont, et les acheteurs mésoffrent. Il est peu usité.

MESQUIN, INE. adj.

MESQUIN, INE. adj. Chiche, qui fait une dépense fort au-dessous de sa fortune et de sa condition. Cet homme est fort mesquin. Elle est trop mesquine. On accuse quelquefois les gens raisonnables et économes d' être mesquins.

Il se dit aussi Des choses dans lesquelles on met plus de parcimonie qu' il ne convient, eu égard à sa fortune et à son état. Il fait une dépense bien mesquine. Son ordinaire est bien mesquin. Il a des meubles bien mesquins. Ses habits sont trop mesquins. Il n' y a rien de si mesquin. Mener une vie mesquine. Équipage mesquin.

Avoir l' air mesquin, la mine mesquine, Avoir l' air pauvre, la mine chétive.

MESQUIN

MESQUIN se dit aussi, quelquefois, Des choses morales qui n' ont point les qualités qu' elles doivent avoir dans leur genre. Politique mesquine. Idée mesquine. Ce plan, ce système est bien mesquin.

MESQUIN

MESQUIN dans les Arts du dessin, signifie, Maigre, pauvre, de mauvais goût. Ce contour est mesquin. Cette figure est mesquine, est d' un caractère mesquin, est d' un dessin sec et mesquin. La manière de ce peintre, la composition de ce tableau est mesquine. Architecture, décoration mesquine.

MESQUINEMENT. adv.

MESQUINEMENT. adv. D' une façon mesquine. Il nous donna à dîner fort mesquinement. Il est toujours vêtu mesquinement. Il vit mesquinement. Cette figure est bien mesquinement dessinée, drapée.

MESQUINERIE. s. f.

MESQUINERIE. s. f. Économie poussée trop loin. Avez-vous jamais vu une plus grande mesquinerie? Cet homme est d' une mesquinerie odieuse, ridicule.

Il se dit aussi Des choses faites avec une excessive économie. La mesquinerie de ce spectacle, de ces décorations.

MESSAGE. s. m.

MESSAGE. s. m. Charge, commission de dire ou de porter quelque chose. Vous vous êtes chargé d' un mauvais, d' un fâcheux message. Voulez-vous mander quelque chose? je ferai votre message. Je ferai mon message moi-même. Il s' est bien acquitté de son message.

Il signifie aussi quelquefois, La chose que le messager est chargé de dire ou de porter. C' est lui qui portait ce message, vos messages. J' ai reçu votre message.

MESSAGER, ÕRE. s.

MESSAGER, ÕRE. s. Toute personne qui fait un message, qui vient annoncer quelque chose, soit d' elle-même, soit de la part d' une autre. Messager fidèle. Je lui ai envoyé messager sur messager. Donnez-moi cette lettre, je serai votre messagère.

Messager d' État, Fonctionnaire chargé de porter les messages d' un des grands pouvoirs de l' État, d' une assemblée politique.

Poétiq., Le messager des dieux, Mercure.

Prov., Messager de malheur, Celui qui apporte, ou qui est dans l' habitude d' apporter de mauvaises nouvelles.

MESSAGER

MESSAGER signifie aussi, figurément, dans le style élevé, Annonce, avant-coureur. Les hirondelles sont les messagères du printemps. Ces prodiges effrayants étaient regardés comme des messagers de la colère céleste.

MESSAGER

MESSAGER se dit particulièrement de Celui qui est établi pour porter ordinairement les paquets et les hardes d' une ville à une autre. Messager à pied, à cheval, en charrette. Portez ce paquet au messager. Il s' en est allé par le messager, par la voie du messager.

MESSAGERIE. s. f.

MESSAGERIE. s. f. Établissement où l' on fait partir, à jour et à heure fixes, pour une ou plusieurs villes, des voitures dont on loue les places à des voyageurs. Les messageries royales. Entrepreneur de messagerie. Établir une messagerie, des messageries. On doit à l' université de Paris l' invention des postes et messageries.

Il se dit aussi Du lieu où la messagerie a son bureau et ses voitures. Aller à la messagerie.

Il se dit encore Des voitures mêmes établies pour ce service. Aller par la messagerie. Prendre la messagerie. Dans ce sens et dans celui qui précède, on l' emploie quelquefois au pluriel. Passer aux messageries. Envoyer par les messageries.

MESSALINE. s. f.

MESSALINE. s. f. Nom propre employé quelquefois, par allusion à la femme de l' empereur Claude, pour signifier, Une femme extrêmement dissolue. C' est une Messaline.

MESSE. s. f.

MESSE. s. f. Dans le langage de l' Église, Le sacrifice du corps et du sang de JÉSUS-CHRIST, qui se fait par le ministère du prêtre à l' autel, suivant le rit prescrit. Messe paroissiale, ou Messe de paroisse. Dire, célébrer la messe, la sainte messe. Entendre, ouïr la messe. Aller à la messe. Le canon de la messe. Une messe des morts, des trépassés, ou de Requiem. Une messe du Saint-Esprit, de la Vierge. On dit trois messes le jour de Noël. La messe de minuit. La messe du point du jour. Faire dire, fonder une messe, des messes pour quelqu' un. Sonner la messe. La messe est-elle bien avancée? La messe est à l' évangile. Après la messe. Au sortir de la messe. Il n' a plus trouvé de messe. Il a perdu, il a manqué la messe. Chanter, servir, répondre la messe. La messe est dite. Un livre de messe.

Messe basse, ou Petite messe, Celle qui se dit sans chant, et où les prières sont seulement récitées. Messe haute, ou Grande messe, ou Grand' messe, Celle qui est chantée par des choristes, et que l' on célèbre quelquefois avec diacre et sous-diacre.

La première messe, Celle qui se dit au point du jour. Il s' est levé de grand matin, et a entendu la première messe.

La première messe d' un prêtre, La première qu' il dit, après son ordination. J' ai assisté à sa première messe.

Messe ambrosienne, Messe suivant le rit de l' Église de Milan.

Messe grecque, Messe suivant le rit grec et en langue grecque.

Messe votive, Messe pour quelque dévotion particulière, et qui n' est point de l' office du jour.

Messe rouge, Messe que les cours souveraines de justice faisaient célébrer après les vacances pour leur rentrée, et à laquelle elles assistaient en robes rouges.

Fam., Il a chanté messe tel jour, Il a dit sa première messe tel jour.

Fam., Voilà une messe qui sort de la sacristie, Voilà un prêtre qui sort de la sacristie pour aller dire la messe.

Fam., Voilà une messe qui sonne, Voilà qu' on sonne une messe.

Fam., Ce prêtre vit de ses messes, il n' a que ses messes pour vivre, Il vit des rétributions qu' il reçoit pour célébrer la messe.

Prov., Il ne faut pas se fier à un homme qui entend deux messes, Il faut se défier des hypocrites.

Prov., Il ne va ni à messe ni à prêche, Il n' a point de religion.

MESSE

MESSE se dit quelquefois de La musique composée pour une grand' messe. Ce musicien a fait, a composé une belle messe. Cette messe est un chef-d' oeuvre.

MESSÉANCE. s. f.

MESSÉANCE. s. f. Manque de bienséance, le contraire de la bienséance. Il y a de la messéance à s' habiller de la sorte. Il y aurait de la messéance à un magistrat, de la part d' un magistrat à dire ou à faire telle chose.

MESSÉANT, ANTE. adj.

MESSÉANT, ANTE. adj. Malséant, qui est contraire à la bienséance. Il est messéant à un ecclésiastique d' être recherché dans ses habits. C' est une chose messéante dans un magistrat. Posture messéante.

MESSEOIR. v. n.

MESSEOIR. v. n. N' être pas convenable, n' être pas séant. Ce verbe n' est plus en usage à l' infinitif. Il s' emploie dans les mêmes temps que Seoir (voyez SEOIR. dans le sens d' Être convenable). Cette couleur messied à votre âge. Cet ajustement ne vous messiéra point.

MESSER. s. m.

MESSER. s. m. (L' R se fait sentir.) Vieux mot qui signifie Messire, et qui n' a guère été d' usage que dans la poésie marotique. Messer Gaster, L' estomac.

MESSIDOR. s. m.

MESSIDOR. s. m. Le dixième mois du calendrier républicain.

MESSIE. s. m.

MESSIE. s. m. Le Christ promis de Dieu dans l' Ancien Testament. JÉSUS-CHRIST est le vrai Messie. La venue du Messie. Les Juifs attendent encore le Messie. Il a paru plusieurs faux Messies.

Fig. et fam., Il est attendu comme le Messie, on l' attend comme les Juifs attendent le Messie, On l' attend avec une grande impatience.

MESSIER. s. m.

MESSIER. s. m. Homme commis pour garder les fruits de la terre, avant qu' on en fasse la récolte. Il a été pris par les messiers en cueillant des raisins. Les messiers d' une commune.

MESSIEURS

MESSIEURS pluriel de Monsieur. Voyez ce mot.

MESSIRE. s. m.

MESSIRE. s. m. Titre d' honneur qui se donnait anciennement, dans les actes, à des personnes distinguées, mais qui, depuis, ne s' est plus donné qu' au chancelier de France.

Poire de Messire Jean, Poire de couleur rousse, qui est cassante et fort sucrée, et qui est mûre en octobre ou en novembre. Compote de poires de Messire Jean.

MESTRE. s. m.

MESTRE. s. m. T. de Marine. Voy. MEISTRE.

MESTRE DE CAMP. s. m.

MESTRE DE CAMP. s. m. (On prononce l' S.) Ce mot, qui signifiait autrefois, Commandant en chef d' un régiment d' infanterie ou de cavalerie, s' employait aussi dans les deux dénominations suivantes: Mestre de camp général de la cavalerie, Officier qui était après le colonel général de la cavalerie; La mestre de camp, La première compagnie d' un régiment, soit de cavalerie, soit d' infanterie.

MESURABLE. adj.des deux genres

MESURABLE. adj.des deux genres Qui se peut mesurer. L' infini n' est pas mesurable.

MESURAGE. s. m.

MESURAGE. s. m. Action de mesurer. J' ai acheté deux sacs de blé; je suis content du mesurage.

MESURAGE

MESURAGE parmi les Arpenteurs, signifie, Le procès-verbal de l' arpenteur, auquel est ordinairement annexé le plan figuré de l' arpentage.

MESURE. s. f.

MESURE. s. f. Ce qui sert de règle pour déterminer la durée du temps, ou l' étendue de l' espace, ou la quantité de la matière. Le mouvement sert à la mesure du temps. Mesures linéaires, itinéraires, agraires, géodésiques. Mesures de longueur, de capacité, de solidité. Mesures pour le bois. Mesure juste. Fausse, mauvaise mesure. Vendre à faux poids et à fausse mesure. Faire bonne mesure. Mesure rase, comble. Les mesures du blé, du vin, etc., étaient différentes selon les différentes provinces. On a établi en France l' unité des poids et des mesures, l' unité de poids et de mesures. Les mesures de toute espèce ont été assujetties au système décimal, et ont reçu de nouvelles dénominations. Le système des poids et mesures. Étalonner des mesures.

Il se dit particulièrement d' Une longue bande de papier, de parchemin, avec laquelle les tailleurs, les couturières, déterminent toutes les longueurs et les largeurs de l' habit, du vêtement qu' ils ont à faire.

Fig., Avoir deux poids et deux mesures, Juger des mêmes choses par des règles différentes et avec partialité. On dit dans le même sens, Changer de poids et de mesure.

Prov. et fig., De la mesure dont nous mesurons les autres, nous serons mesurés, Nous serons traités comme nous aurons traité les autres.

Fig., Il a comblé la mesure, la mesure est comble, se dit en parlant De celui qui, par ses crimes ou par ses fautes réitérées, s' est rendu coupable au point de ne devoir plus espérer de pardon. Il a été puni, la mesure était comble.

Fig. et fam., Faire tout avec poids et mesure, Agir avec une extrême circonspection.

MESURE

MESURE signifie aussi, La quantité que peut contenir le vaisseau qui sert de mesure pour vendre en détail certaines denrées. Une mesure de sel, d' avoine. Acheter une mesure de sel. Faire donner deux mesures d' avoine à son cheval.

MESURE

MESURE signifie encore, Dimension. Prendre les mesures d' une colonne, d' un bâtiment. Il a pris la mesure des plus beaux palais d' Italie. Il en sait, il en connaît toutes les mesures. Prendre la mesure d' un meuble et de la place qu' il doit occuper. Prendre la mesure d' un homme. Prendre mesure à un homme pour lui faire un habit. Prendre la mesure, prendre mesure, se faire prendre mesure d' un habit. Prendre la mesure du pied pour faire des souliers.

MESURE

MESURE en Géométrie et en Arithmétique, se dit d' Une certaine quantité qu' on prend pour unité, et dont on exprime les rapports avec d' autres quantités homogènes. Vingt et quarante ont des mesures communes, qui sont cinq, quatre, deux.

MESURE

MESURE en Versification, se dit Du nombre et de l' arrangement de pieds, ou seulement de syllabes, propres à chaque espèce de vers. La mesure de l' hexamètre latin est de six pieds, dont les deux derniers sont un dactyle et un spondée. La mesure de l' alexandrin français est de douze syllabes, avec un repos nommé césure entre la sixième et la septième syllabe. Ce vers-là est trop court d' une syllabe, d' un pied, la mesure n' y est pas. Ce vers-là n' a point de mesure ni de repos. Il manque quelque chose à la mesure. On retient plus facilement les vers que la prose, à cause de la mesure.

MESURE

MESURE en termes de Musique, signifie, La division de la durée d' un air en parties égales, qui sont indiquées d' une manière plus ou moins sensible dans l' exécution. Battre, marquer la mesure. Observer la mesure. Sentir, ne pas sentir la mesure.

Il se dit aussi de Chacune des parties égales d' un air, qui sont indiquées ordinairement, dans la musique écrite, par des lignes verticales. Chaque mesure se divise en deux, trois ou quatre temps. Mesure à deux temps, à trois temps, à quatre temps. Cette espèce d' air est ordinairement à huit mesures. La première, la seconde mesure.

Chanter, danser, jouer en mesure, de mesure, Observer exactement la mesure dans le chant, dans la danse, ou en jouant de quelque instrument. On dit aussi: Aller en mesure. Hâter, presser, ralentir la mesure. Être hors de mesure. Manquer à la mesure. Manquer, perdre la mesure.

En termes de Manége, La mesure, la cadence d' un cheval, se dit, dans une signification analogue à celle qui précède, en parlant Des allures d' un cheval. Ce cheval fournit son air avec toute la mesure et la précision possible.

MESURE

MESURE en termes d' Escrime, signifie, La distance convenable pour parer ou pour porter un coup de fleuret ou d' épée. Être à la mesure. Être hors de mesure.

Rompre la mesure, Se mettre hors de portée de recevoir un coup de fleuret ou d' épée.

Serrer la mesure, Avancer sur son adversaire. Lâcher la mesure, Reculer devant lui.

Fig. et fam., Serrer la mesure, Presser vivement son adversaire dans la discussion.

Fig., Être en mesure de faire une chose, Avoir les facilités, les moyens nécessaires pour faire une chose, se trouver dans les circonstances convenables pour l' entreprendre, pour y réussir. Je ne suis pas en mesure de demander cette place. Vous êtes en mesure d' appuyer mes démarches.

Fig., Être hors de mesure, N' être plus à portée de faire une chose, n' en avoir plus les moyens.

Fig., Mettre quelqu' un hors de mesure, Le déconcerter, déranger ses projets.

MESURE

MESURE signifie, figurément, Précaution, moyen qu' on prend pour arriver au but qu' on se propose. Le gouvernement a pris une sage, une bonne, une excellente mesure pour prévenir, pour réprimer cet abus. Cette mesure a été mal exécutée, est restée sans exécution. Il a pris des mesures de longue main pour avoir cette place. Il avait pris des mesures pour cela, de fausses mesures. Il a mal pris ses mesures. Cet événement a dérangé, a déconcerté ses mesures.

Rompre les mesures de quelqu' un, Traverser les desseins de quelqu' un, et empêcher qu' ils ne réussissent.

MESURE

MESURE signifie aussi, figurément, Bornes, limites, capacité. Régler ses pensées selon la mesure du sens commun, de la raison. L' imagination passe souvent la mesure du possible. Nos vrais besoins sont la mesure naturelle du nécessaire. Cette idée passe la mesure de son esprit. Tâchez de vous accommoder à la mesure de son esprit.

Il signifie encore, Modération, retenue, sentiment et observation des bienséances. Avoir de la mesure, beaucoup de mesure. N' avoir pas de mesure. N' avoir aucune mesure. Être sans mesure, sans règle ni mesure. Manquer de mesure. Ne garder la mesure en rien, aucune mesure sur rien. Être plein de mesure. Être toujours dans la mesure. Garder la mesure en tout. Ce que vous lui avez dit est hors de toute mesure, passe toute mesure. Il lui a écrit, il lui a parlé avec beaucoup de mesure. Il n' a gardé aucune mesure avec moi, envers moi.

À MESURE QUE. loc. conjonctive

À MESURE QUE. loc. conjonctive Selon que, suivant que, à proportion et en même temps que. On vous payera à mesure que vous travaillerez. À mesure que l' un avançait, l' autre reculait.

Il s' emploie aussi absolument sans que, et alors il se met toujours à la fin des phrases. Vous n' avez qu' à travailler, et on vous payera à mesure.

Il s' emploie aussi avec de, comme locution prépositive. Cet État semble se fortifier à mesure de ses pertes. Vous serez payé à mesure de votre travail.

A FUR ET À MESURE, À FUR ET MESURE. Locution

A FUR ET À MESURE, À FUR ET MESURE. Locution qui s' emploie, en termes de Pratique et d' Administration, comme conjonction, comme préposition, et comme adverbe. À mesure que, à mesure de, à mesure. On les payait à fur et à mesure qu' ils travaillaient, à fur et à mesure de l' ouvrage. Travaillez, vous serez payé à fur et à mesure, à fur et mesure.

OUTRE MESURE, SANS MESURE. loc. adverbiales

OUTRE MESURE, SANS MESURE. loc. adverbiales Avec excès. Il a été battu outre mesure. Il dépense sans mesure.

MESURER. v. a.

MESURER. v. a. Chercher à connaître, ou déterminer une quantité par le moyen d' une mesure. Mesurer un espace, un lieu, un champ. Mesurer les degrés de froid, de chaleur, etc. Mesurer au mètre, au litre. Mesurer du blé, du vin, du bois. Mesurer ras, comble. Mesurer la distance d' un lieu à un autre. Mesurer une colonne.

Mesurer des yeux, Juger, à la simple vue, de la distance ou de la grandeur d' un objet. Mesurer des yeux la hauteur d' une tour, la profondeur d' un précipice.

Fig., Mesurer quelqu' un des yeux, Le regarder de la tête aux pieds, par manière de menace ou de provocation. Dans cette phrase, Mesurer s' emploie quelquefois avec le pronom réciproque. Ils se sont d' abord mesurés des yeux.

Fig., Mesurer son épée avec quelqu' un, avec celle de quelqu' un, Se battre en duel contre lui.

Fig., Mesurer ses forces contre quelqu' un, Faire épreuve de ses forces contre celles d' une autre personne.

Avec le pron. réfléchi, Se mesurer avec quelqu' un, Lutter contre lui; se comparer à lui, vouloir s' égaler à lui. Il ne faut pas se mesurer avec son maître. Ce n' est pas à vous de vous mesurer avec lui.

Prov. et fig., Mesurer les autres à son aune, Juger des sentiments d' autrui par les siens. Cela se dit plus ordinairement en mal qu' en bien. Il me croit de mauvaise foi, il mesure tout le monde à son aune.

Prov. et fig., À brebis tondue, Dieu mesure le vent, Dieu proportionne à notre faiblesse les maux qu' il nous envoie.

MESURER

MESURER signifie figurément, Proportionner. Mesurer sa dépense à son revenu, sur son revenu. Mesurer ses entreprises à ses forces. La gloire d' un souverain doit se mesurer au bien-être du peuple.

Il signifie encore, figurément, Régler avec sagesse, avec circonspection. Il n' entreprend rien sans avoir bien mesuré toutes choses. Prenez garde à ce que vous direz, mesurez bien vos discours, vos paroles. C' est un homme qui sait mesurer ses discours et ses actions.

MESURÉ, ÉE. participe

MESURÉ, ÉE. participe Termes peu mesurés. Paroles, expressions, démarches mesurées. Ton mesuré. Un homme très-mesuré dans ses discours.

MESUREUR. s. m.

MESUREUR. s. m. Officier public qui a droit, dans quelques marchés, de mesurer certaines marchandises. Mesureur de grains, de sel, de charbon. Juré mesureur.

MÉSUSER. v. n.

MÉSUSER. v. n. Mal user, abuser, faire un mauvais usage. Il a mésusé de vos bienfaits. N' allez pas mésuser du secret que je vous confie.

MÉTABOLE. s. f.

MÉTABOLE. s. f. Figure de rhétorique, qui consiste à accumuler plusieurs expressions synonymes pour peindre une même idée.

MÉTACARPE. s. m.

MÉTACARPE. s. m. T. d' Anat. La partie de la main qui est entre les doigts et le carpe ou le poignet. Les os du métacarpe.

MÉTACHRONISME. s. m.

MÉTACHRONISME. s. m. Anachronisme qui consiste à placer un événement dans un temps antérieur à celui où il est arrivé.

MÉTAIRIE. s. f.

MÉTAIRIE. s. f. Bien-fonds affermé sous la condition que le colon retiendra pour ses travaux la moitié des fruits, ou telle autre portion qui est réglée entre les contractants. Bonne, belle métairie. Pauvre, chétive métairie. Il est propriétaire de plusieurs métairies. Cette métairie est affermée à moitié fruits.

MÉTAIRIE

MÉTAIRIE s' applique souvent à Une petite ferme, c' est-à-dire, à une terre de médiocre étendue, dont le fermier paye une redevance annuelle déterminée, en argent ou en fruits.

MÉTAL. s. m.

MÉTAL. s. m. Corps simple, brillant, tantôt ductile et malléable, comme le fer et l' argent, tantôt cassant, comme l' antimoine: on le trouve dans les entrailles de la terre, quelquefois pur, mais le plus souvent uni à d' autres substances, avec lesquelles il forme des oxydes, des sulfures, des sels. L' or est le plus beau et le plus précieux des métaux. Extraire le métal de la mine. Purifier, fondre, mettre en oeuvre un métal. Doreur sur métaux.

Métal natif ou vierge, Celui qui se présente à l' état pur, dans la mine.

MÉTAL

MÉTAL en termes de Blason, se dit de L' or et de l' argent, qu' on représente par le jaune et le blanc. Des armes sont fausses lorsque l' écu porte métal sur métal.

MÉTALEPSE. s. f.

MÉTALEPSE. s. f. Figure de rhétorique, par laquelle on prend l' antécédent pour le conséquent, ou le conséquent pour l' antécédent. Il a vécu, pour dire, Il est mort: c' est l' antécédent pour le conséquent. Nous le pleurons, pour dire, Il est mort: c' est le conséquent pour l' antécédent.

MÉTALLIQUE. adj.des deux genres

MÉTALLIQUE. adj.des deux genres (On prononce les deux L.) Qui est de métal, qui concerne le métal. Corps, substance, partie métallique. État, apparence métallique. Couleur, saveur métallique. L' art métallique.

Il s' emploie substantivement, au féminin, dans le sens de Métallurgie. S' occuper, traiter de la métallique. Un traité de métallique. Dans ce sens, il a vieilli.

MÉTALLIQUE. adjectif

MÉTALLIQUE. adjectif signifie aussi, Qui concerne les médailles. Science métallique.

Histoire métallique, Histoire où les événements sont constatés par une suite de médailles. L' histoire métallique de Louis XIV.

MÉTALLISATION. s. f.

MÉTALLISATION. s. f. T. de Chimie. Opération par laquelle un oxyde passe à l' état de métal.

MÉTALLISER. v. a.

MÉTALLISER. v. a. T. de Chimie. Faire prendre l' état métallique à un oxyde.

MÉTALLISÉ, ÉE. participe

MÉTALLISÉ, ÉE. participe

MÉTALLOGRAPHIE. s. f.

MÉTALLOGRAPHIE. s. f. Description des métaux.

Il signifie aussi, La science, la connaissance des métaux.

MÉTALLURGIE. s. f.

MÉTALLURGIE. s. f. Art qui a pour objet l' extraction et la purification des métaux.

MÉTALLURGIQUE. adj.des deux genres

MÉTALLURGIQUE. adj.des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la métallurgie.

MÉTALLURGISTE. s. m.

MÉTALLURGISTE. s. m. Celui qui s' occupe de la métallurgie, qui écrit sur cette matière.

MÉTAMORPHOSE. s. f.

MÉTAMORPHOSE. s. f. Transformation, changement d' une forme en une autre. Au propre, il ne se dit que Des changements de cette nature que les païens croyaient avoir été faits par les dieux. La métamorphose de Daphné en laurier. La plupart des métamorphoses cachent un sens allégorique. Ovide a fait un poëme intitulé les Métamorphoses.

Il se dit particulièrement, en Histoire naturelle, Des divers changements de forme qu' on observe dans le plus grand nombre des insectes, et dans quelques autres animaux, tels que les grenouilles. Les métamorphoses des chenilles, des vers à soie.

Il signifie, par extension, Changement dans la forme extérieure ou dans l' habillement d' une personne. Je l' ai vu court et replet, le voilà mince et élancé; quelle métamorphose! L' an dernier, vous portiez la soutane et le rabat, cette année vous portez l' uniforme et les épaulettes; c' est une grande métamorphose.

Il signifie, figurément, Changement extraordinaire dans la fortune, dans l' état, dans le caractère d' une personne. Cet homme autrefois si emporté, est devenu doux et modéré; voilà une grande métamorphose. Il était pauvre, il est riche à présent; c' est une heureuse métamorphose.

MÉTAMORPHOSER. v. a.

MÉTAMORPHOSER. v. a. Transformer, changer une forme en une autre. Les poëtes racontent que Diane métamorphosa Actéon en cerf, que Latone métamorphosa des paysans en grenouilles. Narcisse fut métamorphosé en la fleur qui porte son nom.

Il s' emploie figurément, et signifie, Changer l' extérieur ou le caractère de quelqu' un. Le mariage l' a métamorphosé en un homme grave et rangé, lui qui était si étourdi et si dissipé. Il était simple et modeste avant son élévation, les honneurs l' ont métamorphosé.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Jupiter se métamorphosa en cygne. Une chenille qui s' est métamorphosée en papillon. Je ne reconnais plus sa personne ni son caractère, il s' est entièrement métamorphosé.

MÉTAMORPHOSÉ, ÉE. participe

MÉTAMORPHOSÉ, ÉE. participe

MÉTAPHORE. s. f.

MÉTAPHORE. s. f. Figure de rhétorique: espèce de comparaison abrégée, par laquelle on transporte un mot du sens propre au sens figuré. Belle métaphore. Métaphore heureuse, juste, hardie, outrée, forcée. Une harangue remplie de métaphores. C' est par métaphore qu' on dit d' un homme courageux, C' est un lion. Faire des métaphores. Prodiguer les métaphores.

MÉTAPHORIQUE. adj.des deux genres

MÉTAPHORIQUE. adj.des deux genres Qui tient de la métaphore, qui appartient à la métaphore. Cela se doit entendre dans un sens métaphorique. Discours, terme, expression, façon de parler métaphorique.

Il signifie aussi, Qui abonde en métaphores. Style métaphorique.

MÉTAPHORIQUEMENT. adv.

MÉTAPHORIQUEMENT. adv. D' une manière métaphorique. Métaphoriquement parlant. Beaucoup de passages de l' Écriture doivent être expliqués métaphoriquement.

MÉTAPHYSICIEN. s. m.

MÉTAPHYSICIEN. s. m. Celui qui fait son étude de la métaphysique. Il est bon métaphysicien. C' est un subtil métaphysicien. Locke et Condillac sont des métaphysiciens illustres.

MÉTAPHYSIQUE. s. f.

MÉTAPHYSIQUE. s. f. Science qui traite des facultés de l' entendement humain, des premiers principes de nos connaissances, et des idées universelles. Traité, cours de métaphysique. Il y a une bonne, une saine métaphysique dans cet ouvrage. S' enfoncer dans les profondeurs de la métaphysique. La métaphysique des langues, du langage.

Il se prend quelquefois en mauvaise part, pour désigner L' abus des abstractions. Il y a bien de la métaphysique dans ce traité de littérature, de morale, de politique.

MÉTAPHYSIQUE

MÉTAPHYSIQUE est aussi adjectif des deux genres, et signifie, Qui appartient à la métaphysique. Connaissance, science métaphysique. Principes, idées, preuves métaphysiques.

Il signifie quelquefois, Trop abstrait. Ce que vous nous dites là est bien métaphysique.

Certitude métaphysique, Celle qui est fondée sur l' évidence.

MÉTAPHYSIQUEMENT. adv.

MÉTAPHYSIQUEMENT. adv. D' une manière métaphysique. Cela est traité métaphysiquement. Cela est métaphysiquement certain.

MÉTAPHYSIQUER. v. n.

MÉTAPHYSIQUER. v. n. Parler, écrire sur un sujet d' une manière trop abstraite. Ce raisonneur, à force de métaphysiquer, ne s' entendra pas lui-même. Il est familier.

MÉTAPLASME. s. m.

MÉTAPLASME. s. m. T. de Grammaire. Changement qui se fait dans un mot, en retranchant, ajoutant ou changeant une lettre ou une syllabe.

MÉTASTASE. s. f.

MÉTASTASE. s. f. T. de Médec. Transport ou passage d' une maladie, d' une partie du corps dans une autre partie. La métastase est quelquefois une crise.

MÉTATARSE. s. m.

MÉTATARSE. s. m. T. d' Anat. La partie du pied qui est entre les orteils et le tarse ou le cou-de-pied.

MÉTATHÕSE. s. f.

MÉTATHÕSE. s. f. Figure de grammaire, qui consiste dans la transposition d' une lettre.

MÉTAYER, ÕRE. s.

MÉTAYER, ÕRE. s. Celui, celle qui fait valoir une métairie. Mon métayer est intelligent et honnête; je souhaite qu' il fasse de bonnes affaires.

MÉTEIL. s. m.

MÉTEIL. s. m. Froment et seigle mêlés ensemble. Le méteil viendrait bien dans cette terre. Semer du méteil. Un setier de méteil. Du pain de méteil. On dit quelquefois adjectivement, Blé méteil. Le revenu de cette terre se paye en blé méteil.

Passe-méteil, Blé dans lequel il y a deux tiers de froment contre un tiers de seigle. C' est du passe-méteil.

MÉTEMPSYCOSE. s. f.

MÉTEMPSYCOSE. s. f. T. de Philosophie. Passage d' une âme dans un corps autre que celui qu' elle animait. Pythagore a soutenu l' opinion de la métempsycose. La métempsycose est encore un dogme religieux chez quelques peuples de l' Asie.

MÉTÉORE. s. m.

MÉTÉORE. s. m. Phénomène atmosphérique. Le tonnerre, les éclairs, la pluie, la neige, la grêle, sont des météores. L' arc-en-ciel est un météore. Météore aérien, aqueux, lumineux, igné ou enflammé.

Il se dit quelquefois, au figuré, Des personnes qui ont une renommée éclatante, mais passagère, et Des choses qui font une impression vive, mais peu durable. Ce conquérant fut un météore qui épouvanta le monde.

MÉTÉORIQUE. adj.des deux genres

MÉTÉORIQUE. adj.des deux genres Qui appartient au météore.

MÉTÉORISÉ, ÉE. adj.

MÉTÉORISÉ, ÉE. adj. T. de Médec. Il n' est guère usité que dans cette locution, Ventre météorisé, Ventre enflé et tendu par des flatuosités, par des gaz.

MÉTÉOROLOGIE. s. f.

MÉTÉOROLOGIE. s. f. Partie de la physique qui traite des météores, et des variations de l' atmosphère. Il a des connaissances en météorologie.

MÉTÉOROLOGIQUE. adj.des deux genres

MÉTÉOROLOGIQUE. adj.des deux genres Qui concerne les météores et les variations de l' atmosphère. Observations météorologiques, Observations que font les physiciens sur tous les changements qui s' opèrent dans l' atmosphère pendant un temps déterminé. Tables météorologiques, Tables où ces observations sont inscrites. Instruments météorologiques, Instruments destinés à ces observations, tels que les thermomètres, les hygromètres, les baromètres, etc.

MÉTHODE. s. f.

MÉTHODE. s. f. Manière de dire ou de faire quelque chose suivant certains principes et avec un certain ordre. Bonne méthode. Méthode facile, aisée, courte. Mauvaise méthode. Méthode analytique, synthétique. Imaginer, inventer, créer une méthode. Il se sert d' une très-bonne méthode. Sa méthode ne vaut rien. On a trouvé une nouvelle méthode plus simple et plus abrégée. Chanter avec méthode. Cette femme a la voix belle, mais elle n' a pas de méthode. La méthode qu' il observe pour sa santé n' est pas mauvaise à suivre. Il fait tout avec méthode. Il y a une méthode pour tout. Méthodes astronomiques. Le perfectionnement des méthodes.

MÉTHODE

MÉTHODE en parlant Des productions de l' esprit, signifie, Disposition des matières et des pensées dans l' ordre le plus conforme à la raison et le plus propre à faciliter l' intelligence de l' ouvrage. Il n' y a point de méthode, il y a beaucoup de méthode dans cet ouvrage. Cet ouvrage, ce discours est sans méthode.

MÉTHODE

MÉTHODE en Histoire naturelle, se dit d' Une distribution des êtres de même nature en plusieurs divisions servant à les faire reconnaître avec plus de facilité. Chaque branche de l' histoire naturelle a sa méthode particulière. Méthode de botanique, de minéralogie. Méthode de Jussieu.

Méthode naturelle, Celle qui se fonde sur l' ensemble des rapports que les êtres ont entre eux. Méthode artificielle, Celle qui n' est établie que d' après quelques caractères particuliers et convenus.

MÉTHODE

MÉTHODE est aussi Le titre de certains livres élémentaires, et particulièrement de ceux qui concernent l' étude des langues. La Méthode grecque, la Méthode latine de Port-Royal.

MÉTHODE

MÉTHODE se dit quelquefois pour Usage, coutume, habitude, manière d' être. Il ne salue jamais le premier, c' est sa méthode. Chacun a sa méthode. Cet homme a une étrange méthode. Selon sa méthode, il est allé dormir après dîner.

MÉTHODIQUE. adj.des deux genres

MÉTHODIQUE. adj.des deux genres Qui a de la règle et de la méthode. Homme, esprit méthodique.

Il se prend souvent en mauvaise part, pour qualifier un homme trop compassé, qui n' agit que par poids et par mesure.

Il signifie aussi, Qui est fait avec méthode, avec règle, où il y a de la méthode. Discours, traité méthodique. Ordre méthodique.

Médecins méthodiques, s' est dit Des médecins qui s' attachaient exactement à la méthode prescrite par les règles de la médecine; par opposition à Médecins empiriques, Ceux qui ne s' attachaient qu' à l' expérience.

MÉTHODIQUEMENT. adv.

MÉTHODIQUEMENT. adv. Avec méthode. Il a traité cette matière méthodiquement. Procéder méthodiquement.

MÉTHODISME. s. m.

MÉTHODISME. s. m. Doctrine des méthodistes.

MÉTHODISTE. s. des deux genres

MÉTHODISTE. s. des deux genres Nom des partisans d' une secte religieuse qui prétend à une grande rigidité de principes. La secte des méthodistes a pris naissance en Angleterre.

MÉTICULEUX, EUSE. adj.

MÉTICULEUX, EUSE. adj. Susceptible de petites craintes, de petits scrupules. Sa dévotion, la faiblesse de sa santé, de son esprit, le rend méticuleux. C' est un écrivain méticuleux qui n' ose rien se permettre, de peur d' offenser la grammaire ou le bon goût. Caractère, esprit méticuleux.

MÉTIER. s. m.

MÉTIER. s. m. Profession d' un art mécanique. Bon, mauvais métier. Apprendre, savoir, avoir, exercer un métier. Faire l' apprentissage d' un métier. Quel est son métier? Son père l' a mis en métier. Le métier de cordonnier, de tailleur, de serrurier, de menuisier, de tisserand, etc. Ce métier ne vaut plus rien. Le métier va bien. Un homme de métier. Gens de métier. Il apprend le métier de son père. Il est maçon de son métier.

Arts et métiers, L' ensemble des métiers, des arts mécaniques. Il y avait autrefois des corps d' arts et métiers. École des arts et métiers. Conservatoire des arts et métiers.

MÉTIER

MÉTIER s' emploie quelquefois par opposition au mot Art. C' est faire d' un art un métier.

MÉTIER

MÉTIER se dit, par extension, de Plusieurs professions non mécaniques. Le métier des armes. Le métier de la guerre. Le métier d' un homme de guerre. Cet officier aime son métier, s' attache à son métier, a vieilli dans le métier. S' il faut s' en rapporter aux gens du métier, ce tableau, cette musique, ce poëme ne vaut rien. Consultez-le sur votre tragédie, il est du métier. Cet avocat fait bien son métier, est habile homme en son métier. Que chacun fasse son métier. Chacun son métier. Mêlez-vous de votre métier.

MÉTIER

MÉTIER se dit figurément de Ce qu' on a coutume de faire; et, dans ce sens, il se prend ordinairement en mauvaise part. Le métier des coquettes est de tromper leurs amants. Il fait métier de duper tout le monde. Il fait le métier d' oisif sur le pavé de Paris. C' est un rude métier que d' être sans cesse en représentation devant le public. Il fait le métier de délateur, d' espion, de parasite, etc. Médire est un méchant métier. Il a fait son métier de délateur en dénonçant un tel. Il est plaisant de son métier.

Jalousie de métier, Jalousie qu' une rivalité d' intérêt ou de réputation fait naître entre personnes qui exercent la même profession, qui suivent la même carrière.

Faire métier et marchandise d' une chose, La faire habituellement. Cet homme ne dit que des mensonges, il en fait métier et marchandise. Il signifie aussi, Faire habituellement quelque chose dans des vues intéressées, en faire une espèce de trafic. Les hypocrites font métier et marchandise de dévotion.

Avoir coeur, le coeur au métier, Travailler avec zèle, avec ardeur; affectionner ce qu' on fait, ce qu' on doit faire.

Prov., Gâter le métier, se dit D' un marchand ou d' un ouvrier qui donne sa marchandise ou sa peine à un prix que les autres marchands ou les autres ouvriers trouvent trop modique. On le dit aussi figurément. C' est un mari trop complaisant pour sa femme; il gâte le métier.

Prov., C' est un homme de tous métiers, C' est un homme intrigant et capable de se prêter à tout, selon les conjonctures.

Prov. et fig., Quand chacun fait son métier, les vaches sont bien gardées, en sont mieux gardées, Toutes choses sont bien réglées, quand chacun ne se mêle que de ce qu' il doit faire.

Prov., Donner, servir un plat de son métier, Faire ou dire quelque chose qui tienne du caractère qu' on a ou de la profession qu' on exerce. C' est un menteur, qui nous a donné, qui nous a servi un plat de son métier.

Prov., Jouer un tour de son métier, se dit dans un sens analogue au précédent. Ce fripon nous a joué un tour de son métier.

MÉTIER

MÉTIER se dit aussi d' Une espèce de machine qui sert à certaines fabrications, à certains ouvrages. Un métier de brodeur, de tisserand, de passementier, etc. Métier à faire de la tapisserie. Métier à broder. Sa toile est sur le métier. Monter, démonter un métier. Il a quatre ou cinq sortes d' étoffes sur le métier. Des bas faits au métier. Ce fabricant a tant de métiers montés, tant de métiers battants.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant Des productions de l' esprit. Il a une tragédie sur le métier. Il faut remettre cet ouvrage sur le métier. Son poëme est depuis longtemps sur le métier.

MÉTIS, ISSE. adj.

MÉTIS, ISSE. adj. (On prononce l' S de Métis.) Qui est né d' un blanc et d' une Indienne, ou d' un Indien et d' une blanche. Les Espagnols naturels et les Espagnols métis. Une femme métisse. Quelques-uns disent Métif, et au féminin Métive.

Il se dit aussi De certains animaux qui sont engendrés de deux espèces. Ce chien n' est pas franc lévrier, il est métis. Ses mérinos ne sont pas tous de race pure, il a aussi un troupeau métis.

Il se dit encore Des fleurs et des fruits nés du mélange de deux espèces. Cet oeillet est métis. Cette poire est métisse.

Il s' emploie substantivement en parlant Des hommes et des animaux. C' est un métis. C' est une métisse. Troupeau de métis. Donner des métis en cheptel.

MÉTONOMASIE. s. f.

MÉTONOMASIE. s. f. T. didact. Changement de nom propre par la voie de la traduction, comme Mélanchton, fait de deux mots grecs, pour Schwarzerd, qui, en allemand, signifie, Terre noire; Ramus, pour la Ramée; Métastase, fait aussi de deux mots grecs, pour Trapassi.

MÉTONYMIE. s. f.

MÉTONYMIE. s. f. Figure de rhétorique, par laquelle on met la cause pour l' effet, le sujet pour l' attribut, le contenant pour le contenu, etc., comme dans ces exemples: Il vit de son travail, Il vit de ce qu' il gagne en travaillant. La flotte était de cent voiles, De cent vaisseaux.

MÉTOPE. s. f.

MÉTOPE. s. f. T. d' Archit. Intervalle carré qui est entre les triglyphes de la frise dorique, et dans lequel on met ordinairement des ornements.

Demi-métope, Portion de métope qui termine une frise.

MÉTOPOSCOPIE. s. f.

MÉTOPOSCOPIE. s. f. Art de conjecturer, par l' inspection des traits du visage, ce qui doit arriver à quelqu' un. Faire une prédiction fondée sur la métoposcopie. La métoposcopie n' est qu' une science chimérique.

MÉTOPOSCOPIQUE. adj.des deux genres

MÉTOPOSCOPIQUE. adj.des deux genres Qui a rapport à la métoposcopie. Observations métoposcopiques.

MÕTRE. s. m.

MÕTRE. s. m. Il se dit, dans la Versification grecque et dans la Versification latine, d' Un pied déterminé par la quantité, comme le dactyle, le spondée, etc. Le dactyle est un mètre que l' on multiplie lorsqu' on veut exprimer la légèreté, la rapidité.

Il se dit aussi de La nature et du nombre de pieds nécessaires à la formation de chaque genre de vers. On a fait un traité sur les mètres employés par Horace. Le mètre du vers français de dix syllabes est favorable au récit familier. Il y a une harmonie propre à chaque mètre. Vers du même mètre. Changement de mètre.

MÕTRE

MÕTRE se dit encore de L' unité fondamentale des nouvelles mesures, laquelle est égale à la dix-millionième partie de l' arc du méridien terrestre, compris entre le pôle boréal et l' équateur, et à peu près équivalente à trois pieds onze lignes et demie des anciennes mesures. Mètre carré. Mètre cube. Le mètre est l' élément de toutes les autres mesures, et même des poids.

MÉTRÕTE. s. f.

MÉTRÕTE. s. f. Mesure des anciens pour les liquides: c' était, chez les Romains, la même mesure que l' amphore.

MÉTRIQUE. adj.des deux genres

MÉTRIQUE. adj.des deux genres Composé de mètres. Les vers grecs et les vers latins sont métriques. On a essayé de faire des vers métriques en français. La poésie métrique.

MÉTRIQUE

MÉTRIQUE signifie aussi, Qui a rapport à la nouvelle mesure appelée Mètre. Système métrique. Quintal métrique.

MÉTRIQUE

MÉTRIQUE en Philologie, s' emploie comme substantif féminin, et signifie, La connaissance de la quantité, et celle des différentes espèces de vers, dans les langues prosodiques. Il connaît à fond la métrique grecque.

MÉTROMANE. s. des deux genres

MÉTROMANE. s. des deux genres Celui, celle qui a la manie de faire des vers. C' est un métromane, une métromane.

MÉTROMANIE. s. f.

MÉTROMANIE. s. f. La manie de faire des vers.

MÉTROPOLE. s. f.

MÉTROPOLE. s. f. Il s' est dit primitivement de La ville principale d' une province, et se dit maintenant d' Une ville avec siége archiépiscopal. Paris, Bordeaux, Toulouse, sont des métropoles.

Église métropole, Église métropolitaine ou archiépiscopale. Dans cette locution, Métropole est adjectif.

MÉTROPOLE

MÉTROPOLE se dit aussi d' Un État considéré relativement aux colonies qu' il possède. Les colonies doivent être protégées par leur métropole.

MÉTROPOLITAIN, AINE. adj.

MÉTROPOLITAIN, AINE. adj. Archiépiscopal. Église métropolitaine. Siége métropolitain.

Il est aussi substantif, au masculin; et alors il signifie, Archevêque. Il a appelé de la décision de l' évêque au métropolitain.

METS. s. m.

METS. s. m. Chacun des aliments apprêtés qu' on sert pour les repas. Il nous a fait bonne chère, tous les mets étaient excellents. Tous ces mets sont exquis. Un mets délicat, simple, recherché, mal apprêté. Il ne nous a donné que des légumes pour' tout mets. Je ne ferai pas mon mets de cette espèce de poisson.

METTABLE. adj.des deux genres

METTABLE. adj.des deux genres Qu' on peut mettre. Il ne se dit guère que Des vêtements. Cet habit, ce linge, ce manteau n' est pas mettable, n' est plus mettable, On ne peut pas le mettre, parce qu' il est mal fait, parce qu' il est trop vieux, parce qu' il est hors de mode. Dans le sens opposé, Cet habit, etc., est encore mettable.

METTEUR. s. m.

METTEUR. s. m. Il ne s' emploie guère que dans les locutions suivantes:

Metteur en oeuvre, Ouvrier dont la profession est de monter des pierres fausses. On le dit quelquefois, figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit. Cet écrivain est un habile metteur en oeuvre des idées d' autrui.

En Imprim., Metteur en pages, Ouvrier chargé de rassembler les différents paquets de composition, pour en former des pages et des feuilles.

METTRE. v. a.

METTRE. v. a. (Je mets, tu mets, il met; nous mettons, vous mettez, ils mettent. Je mettais. Je mis. Je mettrai. Mets. Que je misse. Mettant. Mis.) Placer une personne, ou un animal, ou une chose dans un lieu déterminé. Mettre un malade dans une baignoire. Mettre un cadavre dans une fosse. Mettre un mort en terre. Mettre un cheval dans l' écurie, à l' écurie; un oiseau dans une cage, en cage. Mettre du foin dans le grenier, au grenier. Mettre du bois dans la cheminée. Il faut mettre chaque chose en son lieu, à sa place. Par extension: Mettre de l' eau dans du vin, du sel dans un ragoût, du bois dans le feu, au feu. Etc.

Mettre le pied dans une maison, Y entrer. Je n' ai jamais mis le pied dans cette maison.

METTRE

METTRE signifie aussi, Placer dans un certain rapport de position, un être animé avec un autre, ou une chose avec une autre, ou un être animé avec une chose. On m' a mis à côté de lui à table. Mettre un enfant à terre, par terre. Mettre quelqu' un hors d' une maison, ou simplement, le mettre dehors. Mettre un gigot à la broche. Mettre des marchandises à bord d' un navire. Mettre la main à la plume. Mettre les chevaux à la voiture. Mettre un mors, une bride, une selle à un cheval. Mettez vos livres avec les miens. Mettez ces livres ensemble. Mettre un écran devant le feu. Mettre ses pieds sous la table. Mettre l' adresse à une lettre. Mettre la main sur quelqu' un, sur le collet à quelqu' un. Mettre un tableau dans son jour, à son jour. Mettre de la toile à la rosée. Mettre pied à terre. Mettre le pied sur quelque chose.

Il ne saurait mettre un pied devant l' autre, Il est si faible, si languissant, qu' il ne saurait marcher.

METTRE

METTRE s' emploie au sens moral dans les deux significations précédentes. Mettre un homme dans l' embarras, dans son tort. Mettre son bonheur, sa gloire dans la vertu. Mettre son espérance dans les bontés de quelqu' un. Mettre en quelqu' un ses affections, ses complaisances. Mettre un homme au-dessus, au-dessous, à côté d' un autre. Mettre quelqu' un au nombre, au rang de ses amis. Mettre quelqu' un à la tête d' une affaire. Mettre des obstacles, des bornes à quelque chose. Mettre le comble à ses bienfaits, à son ingratitude, etc.

Il s' emploie aussi, dans les mêmes significations, en un grand nombre de phrases figurées et proverbiales. Mettre la main à l' oeuvre, à la pâte. Mettre la main au bon endroit. Mettre la main à l' encensoir. Mettez la main sur la conscience. J' en mettrais ma main au feu. Vous avez mis le doigt sur la plaie, sur le mal. Mettre un homme sous ses pieds, l' honneur sous ses pieds. Mettre le feu sous le ventre à quelqu' un. Mettre à quelqu' un le poignard sur la gorge. Se mettre la tête dans le guêpier. Mettre les fers au feu. Mettre le feu aux affaires, aux étoupes. Mettre le nez dans les affaires, dans les livres. Mettre une question sur le tapis. Mettre quelqu' un sur son testament. Mettre quelqu' un au tombeau. Cette nouvelle l' a mis aux champs. Mettre quelqu' un hors de combat, hors des gonds. Mettre quelque chose sur le compte, sur le dos de quelqu' un. Mettre la charrue devant les boeufs. Mettre écu sur écu. Mettre au jour un livre, une vérité. Mettre quelqu' un sur la voie. Mettre un homme sur les dents. Mettre un homme sur le bon pied, sur un bon pied. Mettre une armée sur pied. Mettre quelqu' un en pied. Mettre le marché à la main à quelqu' un. Etc. Voir, pour l' explication, les mots MAIN, DOIGT, PIED, FEU, ETC.

METTRE

METTRE en parlant Des personnes, signifie souvent, Envoyer, conduire en un lieu, y faire entrer, y établir. Mettre un enfant dans un collége, au collége; dans une pension, en pension; dans une école, à l' école. Il a mis son fils chez le notaire, chez l' avoué. On m' a mis dans une chambre bien froide.

Par extension, Mettre un enfant en nourrice, en apprentissage, en métier.

Fig., Mettre un prince sur le trône, L' y établir. Mettre quelqu' un dans un poste, Lui conférer un emploi. Mettre quelqu' un dans le monde, L' introduire dans la société. Mettre au monde un enfant, Lui donner la naissance.

METTRE

METTRE se dit aussi en parlant De certaines peines qu' on inflige, qu' on fait subir. Mettre un homme en prison, au cachot, aux galères, au carcan, au pilori, aux fers, à la chaîne, à la torture, à la question, aux arrêts, à l' amende. Mettre un enfant en pénitence.

Mettre un prince, une ville au ban de l' Empire, Déclarer qu' ils ont encouru les peines de confiscation ou autres, prononcées par les lois de l' Empire.

METTRE

METTRE en parlant Des personnes, s' emploie aussi dans le sens de Réduire. Mettre un homme à la besace, à l' aumône, à la mendicité, en chemise, à sec. Mettre un homme au pied du mur, aux abois, à quia, à bout de voie, à bout. Mettre un homme à la retraite, à la réforme, à la pension. Mettre un militaire à la demi-solde.

Il s' emploie quelquefois, dans le même sens, en parlant Des choses. Mettre une fontaine à sec. Mettre une marchandise au rabais. Mettre une appellation au néant.

METTRE

METTRE en parlant De ce qui sert à l' habillement, à la parure, signifie, Le revêtir, le mettre sur soi. Mettre sa chemise, son habit, ses souliers, ses gants, son épée, son chapeau, etc.

Il signifie quelquefois, Porter habituellement sur soi. Il ne met pas de manchettes. Il ne met plus que des bottes.

Mettre sur soi tout ce qu' on gagne, Le dépenser en parures.

METTRE

METTRE en parlant Des choses qui se mangent, signifie, Les accommoder, les apprêter d' une certaine façon. Mettre une carpe à l' étuvée, au bleu, en matelote; un poulet en fricassée; un lièvre en pâté; des épinards au jus; des oeufs à la poulette; des fruits en compote.

METTRE

METTRE en parlant De l' argent qu' on possède, signifie, Le placer, l' employer d' une certaine manière. Mettre son argent, ses fonds dans une manufacture. Mettre son argent en fonds de terre, en rentes, en viager, à fonds perdu. Il a mis beaucoup d' argent en chevaux, en bijoux, etc. Je suis dupé dans cette affaire, j' y ai mis du mien. Il a mis beaucoup d' argent au jeu, à la loterie.

Mettre de l' argent à la grosse aventure, Placer de l' argent sur un navire marchand, au risque de le perdre, si ce navire périt.

Absolument, Mettre au jeu, Déposer son enjeu. Mettre à la loterie, Prendre un billet de loterie.

METTRE

METTRE en parlant Des terres, signifie Les ensemencer, les planter, les employer d' une certaine manière. Mettre une terre en blé, en orge, en seigle, en avoine. Il a mis vingt arpents en vigne, en bois. J' ai mis toute cette île en osier.

METTRE

METTRE se dit encore, au sens physique et au sens moral, en parlant De certaines choses dont on change la forme, qu' on fait passer d' un état à un autre. Mettre une chose en morceaux, en pièces, en poudre, en poussière, en cendre. Mettre un champ en jachère, en prairie artificielle. Il a mis une partie de ce terrain en verger, et l' autre en potager. On a mis cette viande en charbon, en la laissant trop longtemps au feu. Mettre ses souliers en pantoufles. Mettre une vigne en espalier. Mettre une chambre en couleur. Mettre une armée en bataille, en ligne. Mettre une pensée en vers, du latin en français. Mettre des paroles en musique. Mettre ses idées par écrit.

METTRE

METTRE signifie quelquefois, Ajouter à quelque chose une partie qui y manque. Mettre un manche à un balai, un pied à une table, une corde à un violon, un bouton à un habit, une roue à un carrosse, un fer à un cheval. Mettre le comble à un bâtiment.

METTRE

METTRE en parlant De qualités et de dispositions morales, signifie, Les employer, les manifester dans ses actions, dans ses discours, dans ses ouvrages. Mettre de la bonne foi, de l' adresse, de la réserve, de la modération, du mystère, de la discrétion dans sa conduite. Mettre de la passion, de la haine, du ressentiment, de la colère, de l' injustice dans une action. Mettre de la douceur, de la sévérité, de l' aigreur, de la dureté dans ses discours, dans ses réprimandes. Mettre de la chaleur, de la vivacité dans ses paroles. Mettre de l' ardeur, de la nonchalance dans ses démarches. Mettre de l' esprit, du jugement, du goût, de l' imagination, de l' art, du sentiment dans ses écrits. Mettre de l' âme, de l' expression dans son chant, de l' accent, du feu dans son langage.

METTRE

METTRE dans quelques phrases, a pour complément direct un substantif non précédé de l' article. Mettre fin à une affaire, à un ouvrage. Mettre ordre à ses affaires. J' y mettrai bon ordre. Mettre obstacle, mettre empêchement à quelque chose.

METTRE

METTRE suivi des prépositions en ou à, s' emploie, tant au propre qu' au figuré, en parlant Des personnes ou des choses, dans un nombre considérable de phrases faites, où il a un sens plus ou moins rapproché, plus ou moins éloigné de sa signification primitive. Nous allons en citer un certain nombre d' exemples.

METTRE

METTRE avec en. Mettre quelqu' un en colère, en fureur, en peine, en gaieté, en joie, en bonne ou en mauvaise humeur. Mettre quelqu' un ou quelque chose en danger, en péril. Cette action l' a mis en faveur, en crédit, en honneur, en réputation, en vogue. Mettre sa conscience en repos. Mettre ses affaires en ordre. Mettre quelqu' un en jeu, en avant, en frais, en dépense. Mettre un État en feu, en combustion. Mettre une armée en campagne, en déroute, en fuite, en désordre, en désarroi. Mettre une terre en valeur, une maison en vente, une parole en oubli. Mettre une chose en oeuvre, en ligne de compte, en état, en évidence, en sûreté, en question, en doute, en délibération, en fait. Mettre un homme en cause, en jugement. Mettre quelqu' un ou quelque chose en mouvement, en train, en repos. Mettre de l' argent en dépôt, des effets en gage. Mettre en état de siége. Mettre quelque chose en tête à quelqu' un. Je ne sais quelle chimère il s' est mise en tête. Je lui ai mis en tête un rude adversaire. On dit, aux Échecs, Mettre une pièce en prise. Voir, pour l' explication, les mots COLÕRE, FUREUR, PEINE, GAIETÉ, JOIE, HUMEUR, DANGER, ETC.

METTRE

METTRE avec à. Mettre une affaire à jour. Mettre une ville à contribution. Mettre une chose à profit, à exécution. Mettre quelqu' un à bien, à mal. Mettre quelqu' un à même de.... à portée de... Mettre quelqu' un à couvert. Mettre à fin une entreprise. Mettre à prix la tête de quelqu' un. Mettre une chose à haut prix, à bas prix. Mettre un homme à terre, un homme à mort, etc. Voir, pour l' explication, les mots JOUR, CONTRIBUTION, PROFIT, EXÉCUTION, BIEN, MAL, ETC.

METTRE

METTRE avec à, suivi de l' article. Mettre un homme à la raison, à l' épreuve. Mettre quelque chose au hasard. Mettre une ville au pillage. Mettre un cheval au pas, au trot, au galop. Mettre un écrit au net. Mettre les choses au pis. Mettre quelqu' un au fait. Mettre deux personnes aux mains, aux prises. Mettre quelqu' un ou quelque chose à l' abri, à l' écart. Mettre une chose à l' enchère, à l' encan. Mettre quelque chose à la discrétion de quelqu' un. Voir, pour l' explication, les mots RAISON, ÉPREUVE, HASARD, ETC.

METTRE

METTRE avec à, suivi d' un verbe à l' infinitif, signifie, Faire consister. Mettre sa gloire, son plaisir, son bonheur à faire quelque chose. Je mets mon orgueil à vous imiter.

Mettre quelqu' un au pis, au pis faire, Le défier de faire tout le mal qu' il a le pouvoir ou l' intention de faire. Mettre quelqu' un à pis faire, Le défier de faire plus mal qu' il n' a déjà fait.

METTRE

METTRE se construit quelquefois avec l' infinitif d' un autre verbe, sans que cet infinitif soit précédé d' aucune préposition. Mettre sécher du linge, chauffer de l' eau, cuire des pois, etc., Mettre du linge en un lieu, pour qu' il sèche; mettre de l' eau auprès du feu, pour qu' elle chauffe; etc.

METTRE

METTRE se construit aussi avec certains adverbes, de manière à former un sens particulier. Ils avaient de la peine à se rapprocher, je les ai mis bien ensemble, Je les ai réconciliés. La jalousie les a mis mal ensemble, Les a brouillés. Cette chienne a mis bas, Elle a fait des petits. Ce cerf a mis bas, a mis sa tête bas, Il s' est dépouillé de son bois, son bois est tombé. Mettre habit bas, Ôter son habit. Mettre ses habits bas, Se déshabiller. Mettre bas son chapeau, ou Mettre chapeau bas, Ôter son chapeau. Mettre pavillon bas, Baisser le pavillon pour annoncer qu' on se rend. Il a mis bas son orgueil, Il a déposé son orgueil, il s' est humilié.

METTRE

METTRE s' emploie quelquefois sans complément direct. Mettre sur table, Poser les plats sur la table. Mettre de côté, Épargner son revenu, amasser de l' argent.

Prov., Je n' y prends, ni n' y mets, La chose dont il s' agit m' est indifférente; ou bien, Je ne retranche ni n' ajoute rien à l' histoire que je raconte, mais je n' en garantis pas la vérité.

METTRE

METTRE s' emploie dans plusieurs phrases affectées à la marine. Mettre un vaisseau en mer, à la mer, à flot, à la cape, en panne. Mettre tout au vent. Mettre vent en poupe. Mettre les voiles dedans. Mettre les voiles dehors, toutes voiles dehors. Mettre le cap en route. Etc. Voir, pour l' explication, les mots MER, FLOT, CAPE, PANNE, ETC.

Absol.: Mettre en mer, à la mer. Mettre à la voile.

METTRE

METTRE s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans la plupart des acceptions où il a pour sujet un nom de personne. Se mettre dans une baignoire. Se mettre à la place de quelqu' un, au-dessus de quelqu' un. Se mettre à table. Se mettre au soleil, au jour, devant la cheminée, derrière la porte. Se mettre en mer. Se mettre dans les remèdes, dans les affaires. Se mettre aux pieds de quelqu' un. Je me mettrais au feu, je me mettrais en quatre pour lui. Se mettre en danger, en évidence, en sûreté, à l' abri, à l' écart, à couvert. Se mettre en garde, en défense. Se mettre à la suite d' une personne, d' une affaire. Se mettre en pension, en apprentissage, en service. Se mettre en eau, en sueur, en nage. Se mettre en crédit, en renom, en réputation. Se mettre en colère, en fureur, en peine. Se mettre de mauvaise humeur. Se mettre en humeur de faire quelque chose. Se mettre en repos, en mouvement, en train, en avant, en frais, en jeu. Se mettre en feu, en haleine. Se mettre à portée, à même, en état de faire une chose. Se mettre au fait d' une chose. Se mettre sur les rangs. Se mettre bien, se mettre mal avec quelqu' un. Se mettre en course, en route, en chemin, en voyage. Se mettre sur le pied de faire telle chose. Etc.

Se mettre à quelque chose, S' en occuper. Je me suis mis au travail, à l' étude. Je n' ai pas renoncé à cet ouvrage, je m' y mettrai incessamment.

Se mettre à tout, Se rendre utile en toute occasion, ne se refuser à rien.

Se mettre au régime, se mettre au lait, au petit-lait, Commencer à user de régime, à faire usage du lait, du petit-lait, etc.

Se mettre à, suivi d' un infinitif, marque ordinairement le commencement d' une action. Dès qu' on lui en parle, il se met à pleurer. Aussitôt il se mit à parler tout bas. Dès qu' ils furent à table, ils se mirent à boire. Tout le monde se mit à rire, à crier. Il s' est mis tout de bon à étudier. Depuis qu' il s' est mis à jouer, il a entièrement quitté l' étude. Quand on s' est mis une fois à ne rien faire, on a bien de la peine à reprendre le travail.

METTRE

METTRE employé avec le pronom personnel et absolument, signifie, S' habiller. Cet homme se met singulièrement. Il ne sait pas se mettre. Votre frère se met décemment, avec goût. Cette femme se met mal, se met bien. Il se met ordinairement en noir.

MIS, MISE. participe

MIS, MISE. participe Bien mis, mal mis, Bien vêtu, mal vêtu.

MEUBLANT, ANTE. adj. verbal

MEUBLANT, ANTE. adj. verbal Qui est propre à meubler, qui s' emploie en tenture, en garniture de meubles. Le damas est bien meublant, est une étoffe bien meublante.

En Jurispr., Meubles meublants, Ce qui sert à garnir, à orner une maison, une chambre, sans en faire partie.

MEUBLE. adj.des deux genres

MEUBLE. adj.des deux genres Qui est aisé à remuer. Il s' emploie surtout dans les deux locutions suivantes:

Terre meuble, Terre légère, ou Terre brisée et divisée par les labours.

En Jurispr., Biens meubles, Les choses qui peuvent être facilement transportées d' un lieu dans un autre, sans détérioration. Obliger tous ses biens meubles et immeubles. Les choses incorporelles sont réputées biens meubles.

MEUBLE

MEUBLE est aussi substantif masculin, et se dit alors Des différents objets qui servent à garnir, à orner un appartement, une chambre, sans en faire partie. Il a de beaux meubles, des meubles superbes, magnifiques. Il est riche en meubles. Un locataire doit garnir son logement de meubles. Cette commode, ce secrétaire est un beau meuble. Un meuble d' acajou. Acheter des meubles à un inventaire. On l' a contraint de déloger, on a mis ses meubles sur le carreau. On a saisi ses meubles. On a vendu ses meubles à l' encan.

Se mettre dans ses meubles, Acheter des meubles pour garnir la chambre, l' appartement qu' on veut occuper. On dit de même, Être dans ses meubles.

Mettre une femme dans ses meubles, L' entretenir, lui donner des meubles pour garnir son appartement.

MEUBLE

MEUBLE au singulier, signifie, dans un sens collectif, Toute la garniture d' un appartement, d' une chambre, d' un cabinet, etc., comme tapisseries, lits, siéges, etc., principalement lorsqu' elle est assortie pour les formes et pour les couleurs. Il a un beau meuble dans son salon. Il a fait faire depuis peu un meuble magnifique. Meuble de tapisserie.

MEUBLE

MEUBLE se dit aussi quelquefois, par extension, de Certains ustensiles qu' on peut porter sur soi. Ce couteau à plusieurs lames est un meuble fort commode. On dit dans ce sens, Meuble de voyage.

MEUBLE

MEUBLE en termes de Jurisprudence, Bien meuble. Les meubles suivent la personne. Les meubles n' ont point de suite par hypothèque. L' argent comptant, les bijoux, les pierreries, la vaisselle d' argent, sont regardés comme meubles. Les billets à terme, les effets publics sont aussi regardés comme des meubles.