DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI GENIÈVRE s. m.

GENIÈVRE s. m. Nom vulgaire du Genévrier commun, arbuste odoriférant dont les feuilles sont cylindriques, un peu longues, et pointues par le bout, et qui porte, comme le laurier, un petit fruit rond et noir. Bois de genièvre. Graine de genièvre. Brûler du bois de genièvre. Des lapins qui sentent le genièvre.

Il signifie aussi, La graine même du genièvre. Manger du genièvre. Eau-de-vie de genièvre. Extrait de genièvre. Grain de genièvre.

Il se dit également de La liqueur faite avec du grain de genièvre. Boire du genièvre. Fabrique de genièvre.

GÉNISSE s. f.

GÉNISSE s. f. Jeune vache qui n' a point porté. Génisse blanche. Génisse noire.

GÉNITAL, ALE. adj.

GÉNITAL, ALE. adj. T. didactique. Qui sert à la génération. Vertu, faculté génitale. Parties génitales. Organes génitaux.

GÉNITIF s. m.

GÉNITIF s. m. T. de Gram. Il se dit, dans les langues où les noms se déclinent, Du cas qui sert principalement à marquer appartenance, dépendance. Génitif singulier. Génitif pluriel La désinence du génitif. En grec, il y a des prépositions qui régissent le génitif.

GÉNITOIRES s. m. pl.

GÉNITOIRES s. m. pl. Testicules, parties qui servent à la génération dans les mâles. Il se dit Des hommes et des animaux. Couper les génitoires. On a cru autrefois que le castor, pour se sauver des chasseurs, se coupait les génitoires. Il est vieux.

GÉNITURE s. f.

GÉNITURE s. f. Ce qu' un homme a engendré. Ainsi un père en montrant son fils dit, Voilà ma géniture, ma chère géniture. Il est vieux, et ne se dit plus que par plaisanterie.

GENOU s. m.

GENOU s. m. Partie du corps humain qui joint la cuisse avec la jambe par devant. L' os du genou. Avoir les genoux souples, les genoux faibles, les genoux fermes, les genoux tremblants. Mes genoux fléchissent. Les genoux lui manquent. Tenir un enfant sur ses genoux. Embrasser les genoux de quelqu' un, en lui faisant une prière. Avoir les genoux en dedans. Plier le genou. Fléchir le genou, les genoux devant quelqu' un, en signe de respect. Mettre un genou, mettre les genoux en terre. Parler à quelqu' un le genou en terre.

À genoux, Les genoux en terre. Être à genoux, se mettre à genoux pour prier. Tomber, se jeter à genoux devant quelqu' un. Parler à genoux. Elliptiq., À genoux, monsieur.

Être, tomber, se prosterner, etc., aux genoux de quelqu' un, Être ou se mettre en posture de suppliant devant quelqu' un. Il s' emploie au propre et au figuré. Je tombe à vos genoux. Soupirer aux genoux d' une belle. Son repentir le ramènera bientôt à vos genoux.

Fig., Demander une chose à genoux, la demander à deux genoux, La demander avec instance. Je vous le demande à genoux.

Fig., Fléchir les genoux devant les idoles, Adorer les idoles. On dit de même, Fléchir le genou devant Baal.

Fig., Fléchir le genou, les genoux devant quelqu' un, S' abaisser, s' humilier devant lui. On dit dans le même sens, Être à genoux devant quelqu' un. C' est un homme qui est toujours à genoux devant le pouvoir.

GENOU

GENOU se dit aussi en parlant De quelques animaux. Le genou du cheval, du chameau, de l' éléphant, etc.

GENOU

GENOU en termes de Mécanique, se dit d' Une boule de cuivre ou d' autre matière solide que l' on serre, avec une faible pression, entre deux capsules sphériques de même diamètre, de sorte qu' elle conserve la liberté de tourner en tous sens autour de son centre.

GENOUILLÈRE s. f.

GENOUILLÈRE s. f. La partie de l' armure qui servait autrefois à couvrir le genou.

Il signifie aussi, La partie de certaines bottes qui couvre le genou. Les écuyers et les postillons portent des bottes à genouillère. Genouillère de botte. Grandes genouillères. Hausser les genouillères. Rabattre les genouillères.

Il se dit également de Tout ce qu' on attache sur le genou pour le garantir. Les ramoneurs, les couvreurs se mettent ordinairement des genouillères de feutre ou de cuir.

GÉNOVÉFAIN s. m.

GÉNOVÉFAIN s. m. Chanoine régulier de Sainte-Geneviève.

GENRE s. m.

GENRE s. m. Il se dit, en général, de Ce qui est commun à diverses espèces, de ce qui renferme plusieurs espèces différentes. Sous le genre d' animal, il y a deux espèces comprises, celle de l' homme, celle de la bête. Genre supérieur. Genre subalterne. En termes de Logique, La définition est composée du genre et de la différence.

Il se dit particulièrement, en Histoire naturelle, d' Une collection, d' un groupe d' espèces analogues entre elles, et qui peuvent se réunir par des caractères communs. Dans le système de Linné, les classes se divisent en ordres, les ordres en genres, et les genres en espèces. Cet animal, cette plante est de tel genre, appartient à tel genre. Cette espèce est la seule du genre. Créer, fonder, établir un genre. Les caractères de tel genre sont... Toute plante a deux noms, celui du genre et celui de l' espèce.

Il se prend quelquefois simplement pour Espèce, dans le langage ordinaire. Il y a divers genres d' animaux, divers genres de plantes, etc.

Le genre humain, Tous les hommes pris ensemble.

GENRE

GENRE se prend encore pour Espèce, mais dans une acception plus générale; et il signifie à peu près, Sorte, manière. Ce genre d' ornement me plaît moins que tel autre. Marchandises de tous les genres, de tout genre. En tout genre. Cela est excellent dans son genre. Cela est parfait en son genre. Ces deux affaires ne sont pas de même genre. Des difficultés d' un autre genre se présentèrent. Ce genre de plaisanterie n' est pas de bon goût. Il mène un genre de vie que l' on ne saurait approuver. Embrasser un genre de vie. Ce genre de mort est horrible. Ce genre d' occupation ne saurait vous convenir.

Il signifie quelquefois, Mode, goût. Vous ne connaissez pas le bon genre. Cette parure est d' un nouveau genre. Dans ce sens, il est souvent familier.

Il se dit également en parlant Des écrivains, des artistes, et signifie, Style, manière d' écrire, de travailler, d' exécuter. Cet écrivain a un genre d' écrire assez bizarre. Son genre est simple, élégant. Il s' est créé un nouveau genre, un genre original. Adopter un genre. Ce tableau est dans le genre du Corrége. Ce peintre travaille dans le genre de l' Albane. Genre maniéré. Genre faux. Ce musicien a un genre gracieux. Cet acteur a un genre qui lui est propre, un genre à lui. Il a introduit ce genre de déclamation.

Il se dit encore, dans les Beaux-Arts, de Chacune de leurs parties ou divisions. Cet écrivain a excellé dans plusieurs genres. Il voudrait embrasser tous les genres. Le genre épique. Le genre didactique. Le genre descriptif. La rhétorique divise le discours oratoire en trois genres, le démonstratif, le délibératif et le judiciaire. Ce peintre s' est distingué dans le genre historique, dans le genre du paysage. Cet acteur joue tous les genres. Le genre comique. Le genre tragique. Être le créateur d' un genre. Cette danse est du genre noble.

Il se dit absolument, en Peinture, De tout ce qui n' est pas tableau d' histoire ou paysage, comme les portraits, les représentations d' animaux, d' ustensiles de ménage, de fruits, etc. Peintre de genre. Tableau de genre. Étudier le genre.

En Musique, Genre diatonique, genre chromatique, genre enharmonique, Le genre dans lequel on procède par tons, ou par semi-tons, ou par quarts de ton.

GENRE

GENRE en Grammaire, se dit Du rapport des noms à ce qui est mâle ou femelle, ou considéré abusivement comme tel. Le genre masculin et le genre féminin. Plusieurs langues, telles que le grec, le latin, l' allemand, etc., divisent les noms en trois genres, le masculin, le féminin et le neutre. La langue française n' a point de genre neutre. Indiquer le genre d' un nom. Adjectif des deux genres, de tout genre. Ce nom est du genre féminin. On appelle quelquefois Genre commun, Celui des mots dont la terminaison est la même au féminin qu' au masculin. Poëte est un nom du genre commun. Fidèle, sage, sont des adjectifs du genre commun.

En Physiologie, Le genre nerveux, L' ensemble des nerfs distribués par tout le corps, ou La sensibilité physique en général. L' irritation du genre nerveux. Cette odeur attaque le genre nerveux.

GENT s. f.

GENT s. f. Nation, race. En ce sens, il ne s' emploie au singulier que dans la poésie familière. La gent qui porte le turban, Les Turcs, la nation des Turcs. La gent moutonnière, Les moutons; ou, figurément, Les personnes qui font ce qu' elles voient faire, qui suivent aveuglément l' exemple des autres. Au pluriel, il n' est usité que dans cette locution, Le droit des gens, Le droit des nations. Violer le droit des gens. Respecter le droit des gens. Un traité du droit des gens.

Hors de là, il signifie, Personnes, et il n' a point de singulier. Il veut au féminin les adjectifs ou les participes qui le précèdent, et au masculin ceux qui le suivent. Ce sont de fines gens. Voilà des gens bien fins. De fort dangereuses gens. Ce sont des gens fort dangereux. Quelles méchantes gens! Ce sont des gens de bon sens. Des gens de bien. Des gens qui pensent bien. Ce sont tous des gens à talents, des gens d' esprit. Ils se sont conduits en gens de coeur. Des gens d' honneur. Ce sont des gens de marque. Des gens de condition. Des gens de qualité. Des gens de néant. Des gens sans aveu. Des gens de sac et de corde. Des gens de peu de considération. De petites gens. Il y a parmi eux beaucoup de gens en place. Les gens de la campagne. Les gens de la ville. Les gens de ce village. Il avait avec lui des gens de main. Adressez-vous aux gens de service. Quelles gens êtes-vous? Vous êtes de bonnes gens. Vous autres, bonnes gens, vous croyez cela. Il s' accommode de toutes gens. De telles gens sont à plaindre. Voilà de mes gens. Voilà bien de mes gens. Voilà de sottes gens. Ce sont de belles gens, ma foi. Les vieilles gens sont soupçonneux. Les jeunes gens sont imprudents. Ce sont les meilleures gens que j' aie jamais vus, les meilleures gens du monde.

Lorsque Gens est précédé d' un adjectif des deux genres, on met Tous au masculin. Tous les honnêtes gens. Tous les habiles gens. Quand au contraire l' adjectif qui précède Gens est féminin, on met Toutes. Toutes les vieilles gens.

On met aussi Tous au masculin, lorsque Gens est suivi d' une épithète ou de quelque autre mot déterminatif. Tous les gens sensés, raisonnables pieux, etc. Tous les gens qui raisonnent. Tous les gens de bien. Tous les gens à talents. Tous les gens en place. Tous ces gens-ci. Tous ces gens-là. Tous gens bien connus. Tous gens d' esprit et de mérite.

Fam., Il y a gens et gens, Il y a grande différence entre certaines personnes.

Fam., Se connaître en gens, Avoir un discernement pour connaître le fort et le faible des hommes, leurs bonnes et leurs mauvaises qualités.

Prov., Vous vous moquez des gens, vous nous prenez pour des gens de l' autre monde, Vous nous prenez pour des ignorants, pour des idiots.

Prov., Il n' y a ni bêtes ni gens, se dit D' un lieu très-solitaire.

Bêtes et gens, se dit dans quelques phrases familières. L' espace était étroit, mais nous trouvâmes le moyen de nous y loger tous, bêtes et gens.

GENS

GENS ne se dit jamais en parlant D' un nombre déterminé de personnes, à moins qu' il ne soit précédé de certains adjectifs, comme dans ces exemples: Il y vint quatre pauvres gens. Nous étions dix honnêtes gens. Ces quatre frères étaient quatre braves gens.

Fam., Mille gens, des milliers de gens, etc., Beaucoup de gens en nombre indéterminé. Plus de mille gens me l' ont dit. Il y a des milliers de gens qui voudraient être à votre place.

GENS

GENS suivi de la préposition de et d' un substantif qui désigne une profession, un état quelconque, signifie, Tous ceux d' une nation, d' une ville, etc., qui sont de cet état, de cette profession, soit qu' ils forment en effet un corps particulier dans la société générale, soit que l' esprit les rassemble sous une seule et même idée. Dans cette acception et dans celles qui suivent, il ne veut jamais l' adjectif ou le participe au féminin. Les gens de robe. Les gens d' Église. Les gens de guerre. Les gens d' épée. Les gens de loi. Les gens de mer. Les gens de lettres. Les gens de finance. Les gens d' affaires. Les gens de pied, de cheval.

Il peut également ne comprendre qu' une partie de ceux qui sont du même état, de la même profession. On y voyait des gens de robe, des gens d' épée. Une réunion de gens de lettres. Certains gens d' affaires. Quelques gens de pied.

Gens d' armes, s' écrit quelquefois pour Gendarmes, employé dans son acception primitive. Une compagnie de gens d' armes.

GENS

GENS se dit encore de Ceux qui sont d' un parti, par opposition à ceux de l' autre. Nos gens ont battu les ennemis. Nos gens ont été repoussés. Je craignais que ce ne fussent des ennemis, et c' étaient de nos gens. Nos gens battirent les vôtres. Dix de nos gens y périrent.

Il se dit également Des personnes qui sont d' une même partie de promenade, de jeu, de festin, etc. Tous nos gens sont arrivés, faites servir le dîner. Tous nos gens sont au rendez-vous. Ce sens est très-familier.

Il s' est dit, dans les ordonnances, dans les édits, etc., Des parlements et autres compagnies de justice. Les gens tenants la cour de parlement. Les gens tenants la chambre des comptes, la cour des aides, le présidial de tel lieu, etc.

Les gens du roi, Les procureurs et avocats généraux, les procureurs et avocats du roi.

GENS

GENS veut encore dire, Les domestiques. Tous vos gens vous ont quitté. Tous mes gens sont malades. Un de ses gens. Tous les gens de monsieur sont venus. Appeler ses gens.

GENT, ENTE. adj.

GENT, ENTE. adj. Gentil, joli. On ne s' en sert aujourd' hui qu' en imitant le style de nos vieux poëtes. Une fille au corps gent. La gente pucelle.

GENTIANE s. f.

GENTIANE s. f. T. de Botan. Genre de plantes vivaces, qui sont la plupart indigènes. La racine de la grande gentiane est tonique.

GENTIL. adj. m.

GENTIL. adj. m. Païen, idolâtre. Il était fils d' un père gentil et d' une mère chrétienne.

Il est plus ordinairement substantif, et ne s' emploie guère alors au singulier. Les Juifs appelaient Gentils tous ceux qui n' étaient pas de leur nation. La vocation des gentils. Saint Paul est appelé l' Apôtre des gentils.

GENTIL, ILLE. adj.

GENTIL, ILLE. adj. Joli, agréable, mignon, gracieux, qui plaît, qui a de l' agrément, de la délicatesse. Il est gentil. Un gentil enfant. Elle est bien gentille. Ses enfants sont bien gentils. Un gentil cavalier. Ce bijou est gentil. Des manières gentilles. Une chanson fort gentille. Gentille invention. Il est familier.

Substantiv., Faire le gentil, Affecter des manières gentilles, agréables. On dit quelquefois de même, en parlant D' une chose grande et belle, Cela passe le gentil. Cette locution vieillit.

GENTIL

GENTIL se dit quelquefois ironiquement. Vous faites là un gentil personnage, un gentil métier, Vous faites là un vilain personnage, un vilain métier.

Il se dit encore, ironiquement, Des gens que l' on veut traiter d' impertinents et de ridicules. Je vous trouve gentil. Vous êtes un gentil personnage, un gentil garçon, un gentil compagnon.

GENTILHOMME s. m.

GENTILHOMME s. m. (La lettre L se mouille dans ce mot et dans les suivants. Au pluriel on y ajoute une S après l' L, Gentilshommes; et cette S se prononce, mais l' L ne se prononce point.) Celui qui est noble de race. Gentilhomme de bon lieu. Un pauvre gentilhomme. Gentilhomme de campagne. Simple gentilhomme. Gentilhomme verrier. Un vrai gentilhomme. Un bon gentilhomme. Foi de gentilhomme. Faire le gentilhomme. Vivre en gentilhomme. Gentilhomme de nom et d' armes. Un gentilhomme d' ancienne extraction. Un gentilhomme de marque. Il est bien, il est véritablement gentilhomme. Gentilhomme de province. Gentilhomme ou soi-disant tel. En franc gentilhomme. Il ne s' est pas conduit en gentilhomme. Traiter quelqu' un en gentilhomme. Ce n' est pas une action de gentilhomme.

Il se dit quelquefois, particulièrement, Des hommes nobles qui s' attachent à quelque prince. C' est un des gentilshommes de ce prince. Ce prince a tant de gentilshommes.

Par plaisanterie, Gentilhomme à lièvre, Simple gentilhomme de campagne qui a peu de bien.

Prov. et fig., Troc de gentilhomme, Troc où de part et d' autre on ne fait qu' échanger les choses, sans donner ni recevoir aucun retour en argent.

GENTILHOMME

GENTILHOMME est quelquefois Un titre de charge. Premier gentilhomme de la chambre. Gentilhomme ordinaire. Gentilhomme servant. Gentilhomme au bec de corbin.

GENTILHOMMERIE s. f.

GENTILHOMMERIE s. f. La qualité de gentilhomme. On ne fait pas grand cas de sa gentilhommerie. Il est familier et ne se dit que par dénigrement.

GENTILHOMMIÈRE s. f.

GENTILHOMMIÈRE s. f. Petite maison de gentilhomme à la campagne. Une jolie gentilhommière. Ce n' est pas une grande maison, ce n' est qu' une gentilhommière. Il est familier.

GENTILITÉ s. f. coll.

GENTILITÉ s. f. coll. Les nations païennes. Toute la gentilité.

Il se dit aussi pour signifier, La profession d' idolâtrie. Il reste encore des marques de gentilité dans ce pays-là.

GENTILLÂTRE s. m.

GENTILLÂTRE s. m. Il ne se dit que par plaisanterie et par mépris, d' Un petit gentilhomme dont on fait peu de cas.

GENTILLESSE s. f.

GENTILLESSE s. f. Grâce, agrément. La gentillesse d' un enfant. Il a de la gentillesse dans l' esprit, dans les manières.

Il se dit aussi de Certains tours de souplesse agréables. Il a fait mille gentillesses devant nous. Il a dressé son chien à mille gentillesses.

Il se dit également de Certaines saillies agréables, spirituelles. Dire des gentillesses.

Il signifie, par ironie, Trait de mauvaise conduite, de malice, etc. Il a fait là une gentillesse dont il pourrait bien se repentir. Cette gentillesse est un peu forte. Voilà de vos gentillesses. Quand mettrez-vous fin à toutes ces gentillesses?

Il se dit en outre de Certains petits ouvrages délicats, de certaines petites curiosités. Il a mille petites gentillesses dans son cabinet. Ce sens vieillit.

Ce mot est familier dans toutes ses acceptions.

GENTIMENT. adv.

GENTIMENT. adv. Joliment, d' une manière gentille. Cet enfant est gentiment habillé.

Il s' emploie plus ordinairement en plaisantant et par une espèce de dérision. Ainsi pour se moquer d' un homme tout éclaboussé, on dit, Vous voilà gentiment accommodé; et d' une femme mal coiffée, Vous voilà gentiment coiffée. Ces manières de parler sont très-familières.

GÉNUFLEXION s. f.

GÉNUFLEXION s. f. Acte du culte religieux, qui se fait en fléchissant le genou. Faire une génuflexion devant le saint sacrement. Il fit plusieurs génuflexions.

GÉOCENTRIQUE. adj. des deux genres

GÉOCENTRIQUE. adj. des deux genres T. d' Astron. Qui appartient à une planète vue de la terre. Lieu géocentrique. Latitude géocentrique.

GÉODÉSIE s. f.

GÉODÉSIE s. f. Partie de la géométrie qui enseigne à mesurer et à diviser les terres. Traité de géodésie.

GÉODÉSIQUE. adj. des deux genres

GÉODÉSIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la géodésie. Opérations géodésiques.

GÉOGNOSIE s. f.

GÉOGNOSIE s. f. Terme d' Histoire naturelle, synonyme de Géologie.

GÉOGRAPHE s. m.

GÉOGRAPHE s. m. Celui qui sait la géographie, qui écrit sur la géographie. C' est un grand géographe, un bon géographe, un savant géographe.

Ingénieur-géographe, Celui qui dresse des cartes de géographie. Le corps des ingénieurs-géographes.

GÉOGRAPHIE s. f.

GÉOGRAPHIE s. f. Science qui enseigne la position de toutes les régions de la terre, les unes à l' égard des autres, et par rapport au ciel, avec la description de ce qu' elles contiennent de remarquable. La géographie est nécessaire pour bien savoir l' histoire. Traité, cours de géographie. Cartes de géographie. On dit de même, La géographie d' un pays, d' une province, etc.

Il est souvent accompagné de compléments qui indiquent le point de vue particulier sous lequel on considère cette science. Géographie ancienne. Géographie du moyen âge. Géographie moderne. Géographie physique. Géographie astronomique. Géographie civile, historique, politique, etc.

Il se dit, quelquefois, d' Un traité de géographie. Acheter une géographie.

GÉOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

GÉOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la géographie. Description géographique. Cartes géographiques. Dictionnaire géographique.

GEÔLAGE s. m.

GEÔLAGE s. m. (Dans ce mot et dans les trois suivants, on prononce Jô.) Droit qu' on paye au geôlier à l' entrée et à la sortie de chaque prisonnier. Droit de geôlage. Payer le geôlage.

GEÔLE s. f.

GEÔLE s. f. Prison. Les droits de la geôle. Le maître de la geôle. Registre de la geôle.

Il se dit plus ordinairement de La demeure du geôlier. Aller à la geôle.

GEÔLIER s. m.

GEÔLIER s. m. Celui qui garde les prisonniers, le concierge de la prison.

GEÔLIÈRE s. f.

GEÔLIÈRE s. f. La femme du geôlier.

GÉOLOGIE s. f.

GÉOLOGIE s. f. T. d' Hist. nat. Science qui a pour objet la connaissance de la forme extérieure du globe terrestre, de la nature des matériaux qui le composent, de la manière dont ces matériaux ont été formés et placés dans leur situation actuelle. Traité, cours de géologie. Professeur de géologie.

GÉOLOGIQUE. adj. des deux genres

GÉOLOGIQUE. adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Qui a rapport à la géologie. Recherches géologiques.

GÉOLOGUE s. m.

GÉOLOGUE s. m. T. d' Hist. nat. Celui qui est savant en géologie, qui s' occupe de géologie. Un habile géologue.

GÉOMANCE ou GÉOMANCIE. s. f.

GÉOMANCE ou GÉOMANCIE. s. f. Art prétendu de deviner par des points que l' on marque au hasard sur la terre ou sur du papier, dont on forme des lignes, et dont on observe ensuite le nombre ou la situation, pour en tirer certaines conséquences. Figure de géomance. La géomance n' a aucun fondement raisonnable.

GÉOMANCIEN, IENNE. s.

GÉOMANCIEN, IENNE. s. Celui, celle qui pratique la géomancie.

GÉOMÉTRAL, ALE. adj.

GÉOMÉTRAL, ALE. adj. Il se dit D' un dessin d' architecture qui donne la position, la dimension et la forme exacte des différentes parties d' un objet, d' un ouvrage, abstraction faite des illusions de la perspective. Plan géométral. Élévation géométrale. Coupe géométrale.

GÉOMÉTRALEMENT. adv.

GÉOMÉTRALEMENT. adv. D' une manière géométrale. Un dessin tracé géométralement.

GÉOMÈTRE s. m.

GÉOMÈTRE s. m. Celui qui sait la géométrie. Excellent géomètre. Arpenteur-géomètre.

Il signifie, dans une acception plus étendue, Mathématicien. Newton fut un grand géomètre. Fig., L' éternel géomètre, Dieu.

GÉOMÉTRIE s. f.

GÉOMÉTRIE s. f. Science qui a pour objet tout ce qui est mesurable, les lignes, les superficies, les corps solides. La géométrie est le fondement des autres parties des mathématiques. La géométrie contribue à rendre l' esprit méthodique et conséquent. Axiome de géométrie. Traité de géométrie.

Il se dit souvent d' Un traité de géométrie. La Géométrie de Legendre.

GÉOMÉTRIQUE. adj. des deux genres

GÉOMÉTRIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la géométrie. Méthode géométrique. Démonstration géométrique. Proportion géométrique.

Esprit géométrique, Esprit qui est propre à la géométrie, qui est juste, méthodique, et qui procède géométriquement. On dit dans un sens analogue, Exactitude géométrique.

GÉOMÉTRIQUEMENT. adv.

GÉOMÉTRIQUEMENT. adv. D' une manière géométrique, d' une manière exacte et rigoureuse. Cela est démontré géométriquement. Procéder géométriquement.

GÉORGIQUE s. f.

GÉORGIQUE s. f. Il ne se dit guère qu' au pluriel, et en parlant Des ouvrages qui ont rapport à la culture de la terre. Les Géorgiques de Virgile.

GÉRANIUM s. m.

GÉRANIUM s. m. (On prononce Géraniome.) T. de Botan. Genre de plantes qu' on nomme aussi Bec-de-grue: il renferme un très-grand nombre d' espèces, cultivées la plupart dans les jardins d' agrément, et remarquables par la forme de leur capsule, qui figure un bec de grue. Géranium musqué. Cultiver des géraniums.

GÉRANT s. m.

GÉRANT s. m. Celui qui gère, qui administre pour le compte d' autrui. Établir un gérant à l' exploitation d' un domaine dont les animaux et les ustensiles ont été saisis. Le titulaire de ce bureau de loterie a pris un gérant. Le gérant d' une société de commerce. Le gérant d' un journal. Un gérant infidèle.

Il se dit quelquefois adjectivement. Procureur gérant.

GERBE s. f.

GERBE s. f. Faisceau de blé coupé. Lier en gerbe. Faire des gerbes. Lier des gerbes. Entasser des gerbes. Battre des gerbes.

Il s' est dit absolument Des gerbes que l' on prélevait pour la dîme. Disputer la gerbe. Lever la gerbe. Enlever la gerbe.

Fig., Gerbe d' eau, Assemblage de plusieurs jets d' eau, qui, en s' élevant, forment comme une espèce de gerbe.

Fig., dans les Feux d' artifice, Gerbe de feu, ou simplement Gerbe, Assemblage de plusieurs fusées, qui, partant toutes ensemble, représentent une espèce de gerbe.

GERBÉE s. f.

GERBÉE s. f. Botte de paille où il reste encore quelque grain. Gerbée de froment. Il faut donner de la gerbée à ces chevaux. Ces chevaux ne sont nourris que de gerbées.

GERBER. v. a.

GERBER. v. a. Mettre en gerbe. Il faut gerber ce froment.

GERBER

GERBER signifie aussi, Mettre dans une cave, dans un cellier les pièces de vin les unes sur les autres. Pour faire tenir toutes les pièces dans la cave, il faudra les gerber.

GERBÉ, ÉE. participe

GERBÉ, ÉE. participe

GERBOISE s. f.

GERBOISE s. f. T. d' Hist. nat. Genre de mammifères rongeurs qui ont les pattes de devant fort courtes, et dont la queue est garnie de poils longs à son extrémité.

GERCE s. f.

GERCE s. f. L' un des noms vulgaires des teignes qui rongent les étoffes.

GERCER. v. a.

GERCER. v. a. Faire de petites fentes ou crevasses à la peau. Il se dit en parlant Des lèvres, des mains, du visage et autres parties du corps, dont la peau est fendue par le vent, le froid, la gelée, la fièvre, ou par quelque humeur âcre, etc. Gercer le visage. Le froid, la bise, gercent les lèvres, gercent les mains.

Il se dit, par extension, en parlant De la terre, du bois, des murs, des enduits de plâtre, etc., qui se fendent par l' effet de la chaleur, de la sécheresse, etc. Ces grandes chaleurs ont gercé la terre. L' écorce de cet arbre est toute gercée.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les lèvres se gercent à la grande gelée. La terre se gerce.

Il est quelquefois neutre. Les lèvres gercent au grand froid. La sécheresse fait gercer la terre, le bois, etc.

GERCÉ, ÉE. participe

GERCÉ, ÉE. participe

GERÇURE. s. f.

GERÇURE. s. f. Il se dit Des fentes qui se font à certaines parties du corps, et principalement de Celles que le froid ou la bise fait aux lèvres et aux mains. Pommade bonne pour les gerçures.

Il se dit, par extension, Des fentes qui se font à la terre, dans le bois, dans les ouvrages de maçonnerie, etc. Le tronc de cet arbre est sillonné de longues gerçures.

GÉRER. v. a.

GÉRER. v. a. Gouverner, conduire, administrer. Il a géré longtemps les affaires d' un tel. Il a mal géré ses affaires. Gérer une tutelle. Gérer un domaine. Gérer un établissement.

GÉRÉ, ÉE. participe

GÉRÉ, ÉE. participe

GERFAUT s. m.

GERFAUT s. m. Oiseau de proie du genre des faucons, dont on se sert à la volerie. Tiercelet de gerfaut. Le gerfaut a le bec et les jambes bleuâtres.

GERMAIN, AINE. adj.

GERMAIN, AINE. adj. Il se joint ordinairement avec Cousin ou Cousine; et il se dit De deux personnes qui sont sorties des deux frères ou des deux soeurs, ou du frère et de la soeur. Cousin germain. Cousine germaine.

Issu de germain, se dit Des personnes qui sont sorties de deux cousins germains. Cousin issu de germain. Ils sont issus de germain. Elles sont issues de germain.

Il a le germain sur moi, Il est cousin germain de mon père ou de ma mère.

GERMAIN

GERMAIN en Jurisprudence, se dit Des frères ou soeurs nés d' un même père et d' une même mère, par opposition à Consanguin et à Utérin. Frères germains. Soeurs germaines. Il a un frère germain et deux frères consanguins. Elle a deux soeurs germaines et un frère utérin.

Il s' emploie aussi substantivement dans ce dernier sens, surtout au pluriel. Les germains, les utérins et les consanguins.

GERMANDRÉE s. f.

GERMANDRÉE s. f. T. de Botan. Genre de plantes labiées, composé d' un très-grand nombre d' espèces, parmi lesquelles on distingue la Germandrée aquatique, ou Scordium, qui passe pour stimulante, et la Germandrée officinale, ou Petit chêne vert, dont les feuilles amères et aromatiques sont employées comme fébrifuges.

GERMANIQUE. adj. des deux genres

GERMANIQUE. adj. des deux genres Qui appartient aux Allemands, à l' Allemagne. Constitution germanique. Le corps germanique. Droit germanique.

GERMANISME s. m.

GERMANISME s. m. Façon de parler propre à la langue allemande.

Il se dit aussi Des façons de parler empruntées à la langue allemande et transportées dans une autre langue. Cet ouvrage est plein de germanismes.

GERME s. m.

GERME s. m. T. de Physiologie et d' Histoire naturelle. Il se dit Des rudiments d' un nouvel être, encore adhérent à la mère et non développé par la fécondation. Féconder un germe. Les physiologistes nomment embryon le germe fécondé.

Abusiv., Faux germe, La matière informe qui provient d' une conception défectueuse. Cette femme est accouchée d' un faux germe.

Le germe d' un oeuf, se dit, communément, d' Une certaine partie compacte et glaireuse qui se trouve dans l' oeuf.

GERME

GERME se dit quelquefois, en Botanique, pour L' ovaire, la partie de la fleur qui devient le fruit lorsque la fécondation s' est opérée. Le germe est ordinairement à la partie inférieure du pistil.

Il signifie aussi, surtout dans le langage ordinaire, La partie de la semence dont se forme la plante. Le germe du blé. Le germe du gland, de l' amande, etc.

Il se dit également de La partie d' une racine bulbeuse ou tubéreuse qui produit une nouvelle plante. Le germe d' un oignon. Une pomme de terre a ordinairement plusieurs germes.

Il se prend encore pour Cette première pointe qui sort d' une graine, d' une bulbe, etc., lorsqu' elle commence à pousser. Les fourmis rongent le germe du blé.

GERME

GERME se dit figurément de Ce qui est le principe, la cause, l' origine de quelque chose. Développer les germes de la vie. Il avait depuis longtemps en lui le germe de cette maladie. Apporter les germes de la peste.

Il se dit pareillement Des choses morales. Un germe de division, de procès, de querelle. Ces germes de rébellion couvaient depuis longtemps. Le germe d' une grande pensée. Étouffer le germe des vices. Les germes de la corruption. Faire éclore, développer le germe des vertus.

GERMER. v. n.

GERMER. v. n. Il se dit Des semences, des racines bulbeuses ou tubéreuses qui poussent leur germe au dehors. Le blé commence à germer. Le blé a germé dans la grange. L' humidité de l' air a fait germer ces oignons. Ces pommes de terre germent.

Il signifie figurément, Se développer, s' accroître, produire ses effets. Faire germer les vertus dans le coeur d' un jeune homme. L' esprit de révolte germait en secret. Ces idées commencent à germer dans les esprits. La parole de Dieu a germé dans son coeur.

GERMÉ, ÉE. participe

GERMÉ, ÉE. participe Du blé germé. Des marrons, des oignons germés.

GERMINAL s. m.

GERMINAL s. m. Le septième mois du calendrier républicain.

GERMINATION s. f.

GERMINATION s. f. T. de Botan. Il se dit Du premier développement des parties qui sont contenues dans le germe d' une semence. La chaleur et l' humidité avancent la germination des semences. Il est curieux d' observer les progrès de la germination des plantes. L' époque de la germination.

GÉROFLE s. m.

GÉROFLE s. m. Voyez GIROFLE.

GÉRONDIF s. m.

GÉRONDIF s. m. T. de Grammaire latine. Il se dit Des cas du participe passif en dus, lorsqu' on les emploie comme cas de l' infinitif. Il y a trois gérondifs: le gérondif en di, le gérondif en do et le gérondif en dum.

Il se dit abusivement, dans notre langue, Du participe actif, précédé de la préposition en, exprimée ou sous-entendue. En allant. En faisant. Il allait courant.

GERZEAU s. m.

GERZEAU s. m. L' un des noms vulgaires de la nielle, plante qui croît parmi les blés et qui leur est très-nuisible.

GÉSIER s. m.

GÉSIER s. m. Le second ventricule de certains oiseaux qui se nourrissent de grains, comme les poules, les pigeons, etc. Le gésier d' une poule.

GÉSINE s. f.

GÉSINE s. f. Vieux mot, pour dire, Les couches d' une femme, ou Le temps qu' elle est en couche. Être en gésine.

En termes de Palais, Payer les frais de gésine.

GÉSIR. v. n.

GÉSIR. v. n. Vieux mot. Voyez GÚT.

GESSE s. f.

GESSE s. f. T. de Botan. Genre de plantes légumineuses, dont quelques espèces sont cultivées comme fourrage, et même comme aliment. Semer des gesses. Les semences de la gesse domestique sont anguleuses et blanchâtres.

Il se dit aussi Des semences de la gesse domestique. Manger des gesses.

GESTATION s. f.

GESTATION s. f. Sorte d' exercice en usage chez les Romains, qui consistait à se faire porter en chaise ou en litière, à se faire traîner rapidement dans un chariot ou dans un bateau, afin de donner au corps un mouvement et des secousses salutaires. La gestation est très-utile à la santé, suivant Celse.

GESTATION

GESTATION signifie plus ordinairement, L' état d' une femelle qui porte son fruit, et Le temps que dure cet état. La durée de la gestation varie suivant les espèces. La gestation de la femme est de neuf mois. Il ne faut pas fatiguer une jument pendant la gestation, dans le temps de la gestation.

GESTE s. m.

GESTE s. m. L' action et le mouvement du corps, et principalement des bras et des mains dans la déclamation, dans la conversation. Avoir le geste beau, noble, aisé. Avoir le geste forcé. Son geste n' est pas naturel. Le geste est une des principales parties de l' orateur et de l' acteur. Exprimer par le geste. Avoir le geste expressif. Menacer quelqu' un du geste. Encourager de la voix et du geste.

Il se dit aussi d' Un simple mouvement du bras, de la main, et même de la tête, surtout quand on le fait pour exprimer quelque sentiment. Un geste menaçant. Faire un geste de la main. Un geste expressif Un geste négatif. Des gestes animés. Cet orateur, cet acteur fait beaucoup trop de gestes. Il n' a que des gestes faux. Si vous faites le moindre geste, vous êtes mort.

GESTES s. m. pl.

GESTES s. m. pl. Belles, grandes, mémorables actions, principalement des généraux et des princes. Les gestes d' Alexandre, de Scipion. Les dits et gestes des anciens. Il est vieux.

Fam. et en plaisantant, Les faits et gestes d' une personne, Ses actions, sa conduite. Il n' a rien oublié des faits et gestes de son héros. On sait vos faits et gestes.

GESTICULATEUR s. m.

GESTICULATEUR s. m. Celui qui fait trop de gestes. Cet avocat parle assez bien, mais c' est un grand gesticulateur.

GESTICULATION s. f.

GESTICULATION s. f. Action de gesticuler. Gesticulation ridicule.

GESTICULER. v. n.

GESTICULER. v. n. Faire trop de gestes en parlant. Il parle assez bien, mais il gesticule toujours. Il gesticule trop. Il ne fait que gesticuler.

GESTION s. f.

GESTION s. f. Action de gérer, administration. Rendre compte de sa gestion. Le temps de sa gestion. Durant sa gestion. Avoir la gestion des biens d' une personne.

GIBBEUX, EUSE. adj.

GIBBEUX, EUSE. adj. (On prononce les B dans ce mot et dans le suivant.) T. didactique. Bossu, élevé. La partie gibbeuse du foie. Pétales gibbeux. Les parties gibbeuses de la lune sont les plus éclairées.

GIBBOSITÉ s. f.

GIBBOSITÉ s. f. T. de Médec. et d' Hist. nat. Bosse, courbure de l' épine du dos.

GIBECIÈRE s. f.

GIBECIÈRE s. f. Espèce de bourse large et plate que l' on portait anciennement à la ceinture.

Il se dit aujourd' hui d' Une grande bourse, ordinairement de cuir, où les chasseurs mettent le plomb, la poudre, et les autres choses dont ils se servent à la chasse. Porter une gibecière. La gibecière d' un chasseur.

Il signifie aussi, L' espèce de sac dans lequel les escamoteurs, les joueurs de gobelets mettent leurs instruments, et qu' ils attachent devant eux quand ils font leurs tours. Tour de gibecière, Escamotage.

GIBELET s. m.

GIBELET s. m. Petit foret dont on se sert pour percer une pièce de vin ou de quelque autre liquide qu' on veut déguster. Les essayeurs de vin ont toujours un gibelet dans leur poche.

Prov., fig. et pop., Avoir un coup de gibelet, Avoir l' esprit léger, la tête un peu éventée.

GIBELIN s. m.

GIBELIN s. m. Partisan d' une faction attachée aux empereurs, et opposée aux Guelfes, partisans des papes en Italie, dans les XIIe, XIIIe et XIVe siècles. La faction des Gibelins. Ce prince était gibelin. Les Guelfes et les Gibelins.

GIBELOTTE s. f.

GIBELOTTE s. f. T. de Cuisine. Espèce de fricassée de lapins, etc. Gibelotte de lapereau.

GIBERNE s. f.

GIBERNE s. f. Partie de l' équipement d' un soldat, boite recouverte de cuir dans laquelle sont placées les cartouches et quelques menus objets pour l' entretien des armes.

GIBET s. m.

GIBET s. m. Potence où l' on exécute ceux qui sont condamnés à être pendus. Attacher à un gibet. Mener au gibet. Pendre au gibet. Dresser un gibet. Destiné au gibet. Condamné au gibet.

Il se dit aussi Des fourches patibulaires, où l' on expose les corps de ceux qui ont été pendus.

Prov., Le gibet n' est que pour les malheureux, Les richesses et le crédit sauvent ordinairement les grands criminels.

Prov., Le gibet ne perd point ses droits, Les criminels sont punis tôt ou tard.

GIBIER s. m.

GIBIER s. m. Il se dit De certains animaux sauvages bons à manger, qu' on prend à la chasse. Un pays plein de gibier. Tuer du gibier. Une pièce de gibier. Manger du gibier. Gibier à plume.

Gros gibier, se dit Des cerfs, daims, chevreuils, sangliers, etc.

Menu gibier, se dit, par opposition Au gros gibier, Des lièvres, perdrix, bécasses, etc.; et, par opposition Au gibier ordinaire, Des cailles, grives, mauviettes et autres sortes de petits oiseaux.

Fig. et fam., Cela n' est pas de son gibier, se dit Des choses qui passent les connaissances, la capacité d' une personne, qui ne lui conviennent pas, qui ne sont pas de son goût. Les romans ne sont point gibier de dévotes, gibier à dévotes.

Fig. et fam., Gibier de potence, se dit d' Un ou de plusieurs hommes dont les actions semblent mériter d' être punies en justice. Cet homme est un gibier de potence. Ces gens-là sont du gibier de potence. On a dit dans le même sens, Gibier à prévôt.

GIBOULÉE s. f.

GIBOULÉE s. f. Guilée, pluie grande, soudaine, de peu de durée, et quelquefois mêlée de grêle. Giboulée de mars.

GIBOYER. v. n.

GIBOYER. v. n. Chasser, prendre du gibier. Aimer à giboyer. Il est familier.

Arquebuse à giboyer, Longue arquebuse dont on se sert pour tirer de loin.

Poudre à giboyer, Poudre beaucoup plus fine que la poudre ordinaire.

GIBOYEUR s. m.

GIBOYEUR s. m. Celui qui chasse beaucoup. C' est un grand giboyeur. Il est familier et peu usité.

GIBOYEUX, EUSE. adj.

GIBOYEUX, EUSE. adj. Qui abonde en gibier. Parc giboyeux. Terre giboyeuse.

GIGANTESQUE. adj. des deux genres

GIGANTESQUE. adj. des deux genres Qui tient du géant. Taille gigantesque. Figure gigantesque. Des formes gigantesques.

Il se dit également Des animaux et des choses qui sont remarquables par leur grandeur, par leur élévation. Des animaux gigantesques. Arbre gigantesque.

Il se dit figurément, surtout au sens moral. Projet, entreprise gigantesque.

Il se dit substantivement, au masculin Des choses gigantesques en général. Certains esprits n' aiment que l' extraordinaire et le gigantesque.

GIGANTOMACHIE s. f.

GIGANTOMACHIE s. f. T. d' Antiquité. On désigne par ce mot Le prétendu combat des géants de la Fable contre les dieux, et Les descriptions poétiques ou représentations pittoresques de ce combat. Dans cette seconde acception, on dit: La Gigantomachie de Claudien. La Gigantomachie de Scarron.

GIGOT s. m.

GIGOT s. m. Cuisse de mouton séparée du corps de l' animal, pour être mangée. Un gigot tendre. Un gigot de bon goût. Manger un gigot. Mettre un gigot à la daube.

GIGOTS

GIGOTS au pluriel, se dit Des jambes de derrière du cheval. Ce cheval a de bons gigots.

Il se dit quelquefois Des jambes d' une personne. Étendre ses gigots. Dans ce sens, il est populaire et ne s' emploie que par plaisanterie.

GIGOTTER. v. n.

GIGOTTER. v. n. Il se dit principalement D' un lièvre, ou d' un autre animal semblable, qui secoue les jarrets en mourant.

Il se dit encore Des enfants qui remuent continuellement les jambes. Cet enfant ne fait que gigotter. Ce sens est familier.

GIGOTTÉ, ÉE. participe

GIGOTTÉ, ÉE. participe Adjectiv., en termes de Manége, Un cheval bien gigotté, Dont les membres sont bien fournis, et annoncent de la force. En termes de Vénerie, Un chien bien gigotté, Qui a les cuisses rondes et les hanches larges. On dit plus ordinairement, Bien membré.

GIGUE s. f.

GIGUE s. f. Terme populaire qui se dit pour Jambe, et qu' on emploie surtout au pluriel. Avec vos grandes gigues, vous empêchez tout le monde de se chauffer. Il ne se dit guère qu' en plaisantant.

GIGUE s. f.

GIGUE s. f. T. de Musique. Sorte d' air dont le mouvement est vif et gai. Jouer une gigue.

Il se dit aussi d' Une danse faite sur cet air. Danser une gigue.

GILET s. m.

GILET s. m. Sorte de veste courte, sans pans et sans manches, qui se porte sous l' habit ou la redingote. Gilet de piqué, de casimir, de cachemire. Les poches d' un gilet.

Il se dit aussi d' Une sorte de camisole de laine, de coton, etc., que l' on porte ordinairement sur la chemise ou sur la peau. Gilet de flanelle, de coton, etc. Un gilet chaud.

GILLE s. m.

GILLE s. m. (On ne mouille pas les L.) Nom d' un personnage du théâtre de la foire. Jouer les rôles de Gille, ou elliptiquement, Jouer les Gilles.

Il se dit quelquefois d' Un homme qui a l' air et le maintien d' un niais. C' est un Gille, un vrai Gille. Ce sens est familier.

Pop., Faire gille, Se retirer, s' en aller, s' en fuir.

GIMBLETTE s. f.

GIMBLETTE s. f. Petite pâtisserie dure et sèche, faite en forme d' anneau.

GINGAS s. m.

GINGAS s. m. Toile de fil à carreaux bleus et blancs, que l' on emploie ordinairement pour faire les matelas.

GINGEMBRE s. m.

GINGEMBRE s. m. T. de Botan. Plante, espèce de balisier qui vient des Indes orientales, et dont la racine, appelée aussi Gingembre, est d' un goût approchant de celui du poivre. De la racine de gingembre. Broyer du gingembre. Conserve de gingembre.

GINGUET, ETTE. adj.

GINGUET, ETTE. adj. Qui a peu de force, peu de valeur; court. Du vin ginguet. Un ouvrage bien ginguet. Un habit ginguet. Il est familier.

Fig. et fam., Esprit ginguet, Esprit médiocre, frivole, qui a peu de fond.

GINGUET

GINGUET s' emploie aussi substantivement en parlant Du vin. Boire du ginguet.

GINSENG s. m.

GINSENG s. m. T. de Botan. Plante qui croît dans la Tartarie et dans le Canada, et dont la racine, appelée du même nom, est tonique et stimulante. L' expérience n' a point confirmé en Europe les propriétés merveilleuses que les Chinois attribuent au ginseng.

GIRAFE s. f.

GIRAFE s. f. T. d' Hist. nat. Quadrupède ruminant de l' intérieur de l' Afrique, qui a une très-grande taille, le cou et les jambes de devant fort longs, la croupe très-basse, la tête petite, surmontée de deux espèces de cornes, et le poil ras, tacheté de jaune fauve et de blanc. On lui a donné aussi le nom de Caméléopard, à cause de certaine ressemblance qu' il présente avec le chameau pour les formes, et avec le léopard pour le pelage. La girafe est d' un naturel fort doux.

GIRAFE

GIRAFE en Astronomie, est Le nom d' une constellation de l' hémisphère boréal.

GIRANDE s. f.

GIRANDE s. f. T. de Fontainier. Faisceau de plusieurs jets d' eau.

Il se dit également, en Pyrotechnie, d' Un assemblage de fusées volantes qui partent en même temps.

GIRANDOLE s. f.

GIRANDOLE s. f. Il signifie la même chose que Girande, surtout en termes d' Artificier. La girandole du château Saint-Ange.

Il se dit aussi d' Un chandelier à plusieurs branches que l' on met sur une table, sur des guéridons. Girandole de cristal, d' argent, etc.

Il se dit encore d' Un assemblage de diamants ou d' autres pierres précieuses, qui sert à la parure des femmes, et qu' elles portent à leurs oreilles.

Il se dit, en Jardinage, de Quelques plantes dont les fleurs forment des espèces de bouquet; et, en Botanique, de Certaines plantes aquatiques dont les feuilles sont disposées en verticilles.

GIRASOL s. m.

GIRASOL s. m. (L' S se prononce comme dans Soleil.) Pierre précieuse chatoyante, sorte d' opale.

GIRATOIRE. adj. des deux genres

GIRATOIRE. adj. des deux genres T. didactique. Il se dit D' un mouvement de rotation, et Du point autour duquel ce mouvement s' exécute. Mouvement giratoire. Point giratoire.

GIRAUMONT s. m.

GIRAUMONT s. m. (On écrit aussi, Giraumon.) T. de Botan. Espèce de courge, qui porte un fruit bon à manger, auquel on donne le même nom.

GIROFLE s. m.

GIROFLE s. m. (Plusieurs disent, Gérofle.) Sorte d' épicerie qui est à peu près de la figure d' un petit clou à tête. Le girofle n' est autre chose que le bouton des fleurs du giroflier. Huile de girofle. Cela sent le girofle.

Il s' emploie assez ordinairement avec le mot de Clou. Clou de girofle. Essence de clou de girofle. Un citron piqué de clous de girofle.

GIROFLÉE. adj. f.

GIROFLÉE. adj. f. Il ne s' emploie que dans cette locution, Cannelle giroflée, L' écorce du giroflier, lorsqu' elle est dans le commerce.

GIROFLÉE s. f.

GIROFLÉE s. f. T. de Botan. Genre de plantes crucifères, dont plusieurs espèces sont cultivées dans les jardins, à cause du parfum et de la beauté de leurs fleurs. Un bouquet de giroflée. Un beau pied de giroflée.

Il se dit également Des fleurs de ces plantes. Giroflée blanche, rouge, violette, jaune, panachée. Giroflée double, simple. La Giroflée jaune s' appelle aussi Violier.

GIROFLIER s. m.

GIROFLIER s. m. T. de Botan. Arbre de la famille des Myrtes, qui porte le clou de girofle. Le giroflier croît dans les îles Moluques.

GIRON s. m.

GIRON s. m. Il se dit de Cet espace qui est depuis la ceinture jusqu' aux genoux, dans une personne assise. Cacher dans son giron. Cet enfant dormait dans le giron de sa mère.

Fig., Le giron de l' Église, La communion de l' Église catholique. Ramener au giron de l' Église. Revenir au giron de l' Église.

GIRON

GIRON en termes d' Architecture, La partie de la marche sur laquelle on pose le pied en montant ou en descendant. Les marches les plus commodes ont quatorze pouces de giron.

GIRON

GIRON en termes de Blason, Espèce de triangle dont la base est aussi large que la moitié de l' écu, et dont la pointe est au centre de l' écu. Il porte d' or au giron d' azur.

GIRONNÉ. adj.

GIRONNÉ. adj. T. de Blason. Il se dit D' un écu où il y a quatre girons d' un émail, et quatre d' un autre. Il porte gironné d' argent et de gueules.

GIROUETTE s. f.

GIROUETTE s. f. Pièce de fer-blanc ou d' autre matière fort mince, et ordinairement taillée en forme de banderole ou de flèche empennée, mise sur un pivot en un lieu élevé, de manière qu' elle tourne au moindre vent, et que par sa position elle indique la direction du vent. Girouette de fer-blanc, de tôle, etc. Pour savoir d' où vient le vent, il faut regarder la girouette.

Il se dit également, en termes de Marine, de Bandes de toile ou d' étamine qu' on place au haut des mâts, pour indiquer la direction du vent, et dont une partie est tendue sur un cadre de bois tournant sur un axe, tandis que l' autre partie est pendante, ou flotte au gré du vent.

Fig. et fam., C' est une girouette, se dit D' un homme qui change souvent d' avis, de sentiment, de parti. On dit dans le même sens, Tourner à tout vent comme un girouette.

GISANT, ANTE. adj.

GISANT, ANTE. adj. Couché, étendu. Gisant dans son lit malade. Un cadavre gisant dans la poussière. Il ne s' emploie guère que dans les cas indiqués par ces exemples.

GISEMENT s. m.

GISEMENT s. m. T. de Marine. Il se dit de La situation des côtes de la mer. Les bons pilotes doivent connaître le gisement des côtes où ils veulent aborder.

GISEMENT

GISEMENT en Minéralogie, se dit de La position des masses de minéraux dans la terre. Ce minéral a tel gisement. Gisement interrompu.

GÚT

GÚT Troisième personne du présent de l' indicatif du verbe neutre Gésir, qui n' est plus usité, et qui signifiait, Être couché. On dit encore, Nous gisons, vous gisez, ils gisent. Je gisais, tu gisais, il gisait; nous gisions, vous gisiez, ils gisaient. Gisant. Quelques-uns doublent l' s. On ne l' emploie guère qu' en parlant De personnes malades ou mortes, et de choses renversées par le temps ou la destruction. Nous gisions tous les deux sur le pavé d' un cachot, malades et privés de secours. Cet homme qui remplissait l' univers de son nom, gît maintenant dans le tombeau. Son cadavre gît sur la terre, privé de sépulture. Des monuments détruits qui gisent dans la poussière. Des colonnes gisant éparses.

Ci-gît. Formule ordinaire par laquelle on commence les épitaphes. Ci-gît un tel.

Prov. et fig., C' est là que gît le lièvre, C' est là le secret, le noeud de l' affaire. Dans le sens contraire, Ce n' est pas là que gît le lièvre.

En termes de Marine, La côte gît nord et sud, est et ouest, etc., S' étend du nord au sud, de l' est à l' ouest, etc.

GÚT

GÚT signifie figurément et familièrement, Consiste. Tout gît en cela. Toute la difficulté gît en ce point. Cela gît en fait. Cela gît en preuve.

GÚTE s. m.

GÚTE s. m. Le lieu où l' on demeure, où l' on couche ordinairement. N' avoir point de gîte assuré. Un pauvre homme qui n' a pas de quoi payer son gîte.

Il se dit ordinairement Du lieu où couchent les voyageurs. Il faut gagner le gîte de bonne heure. Il y a sur la route un bon gîte. Arriver au gîte. Manquer de gîte. Chercher un gîte. Payer cher un mauvais gîte.

Il signifie, particulièrement, Le lieu où le lièvre repose, et où il est en forme. Un lièvre au gîte. Il est retourné au gîte. Attendre un lièvre au gîte.

Prov. et fig., Un lièvre va toujours mourir au gîte, Après avoir beaucoup voyagé, on est bien aise de retourner dans son pays. On dit dans un sens analogue, Cet homme ressemble au lièvre, il vient mourir au gîte.

GÚTE

GÚTE signifie aussi, Celle des deux meules d' un moulin qui est immobile. La meule tournante et le gîte.

GÚTE

GÚTE en Minéralogie, se dit Des masses ou couches de minéraux considérées par rapport à leur gisement et aux substances qu' elles renferment.

GÚTER. v. n.

GÚTER. v. n. Demeurer, coucher. Où gîtez-vous? Nous avons été mal gîtés. Il est gîté fort à l' étroit. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. J' ignore où il a été se gîter, où elle s' est gîtée. Il est populaire.

GÚTÉ ÉE. participe

GÚTÉ ÉE. participe

GIVRE s. m.

GIVRE s. m. Espèce de glace, de frimas qui s' attache aux arbres, aux buissons, etc. Les arbres étaient couverts de givre. Cette nuit il est tombé du givre.

GIVRE s. f.

GIVRE s. f. Terme de Blason, qui signifie, Un serpent. Les Visconti ducs de Milan portaient une givre dans leurs armes.

GLABRE. adj. des deux genres

GLABRE. adj. des deux genres T. de Botan. Qui est sans poils, sans duvet. Tige, feuille glabre.

GLAÇANT, ANTE. adj.

GLAÇANT, ANTE. adj. Qui glace. Un froid glaçant. Une bise glaçante.

Il se dit aussi au figuré. Abord glaçant. Politesse glaçante.

GLACE s. f.

GLACE s. f. Eau congelée et durcie par le froid. Glace épaisse de deux doigts, d' un pied. Il a gelé à glace. Il a bien gelé, la glace porte. Passer la rivière sur la glace. Glisser sur la glace avec des patins. Morceau, bloc de glace. Banc de glace. Les glaces du pôle. Leur navire fut arrêté par les glaces. Briser, rompre la glace. Rafraîchir l' eau, le vin avec de la glace. Du vin frappé de glace. Boire à la glace. Des cerises, des fraises à la glace. Fromage à la glace. Froid comme glace.

Il se dit particulièrement Du degré qui, dans les thermomètres, indique la température de la glace fondante, et qui est marqué d' un zéro, parce que c' est de ce degré que l' on commence à compter.

Ferrer des chevaux à glace, Leur mettre des fers cramponnés, pour empêcher qu' ils ne glissent sur la glace.

Fig. et fam., Cet homme est ferré à glace, Il est extrêmement habile dans telle matière, et très-capable de s' y bien défendre si on l' attaque. Il est ferré à glace sur ce sujet, on ne peut aisément l' embarrasser. Il est ferré à glace sur le droit romain.

Prov. et fig., Rompre la glace, Faire les premiers pas dans une affaire, dans une découverte, etc., en surmonter les premières difficultés. Personne n' osait lui faire cette proposition, un tel se hasarda à rompre la glace. L' affaire était délicate, c' est un tel qui a rompu la glace. Ce mathématicien est celui qui a rompu la glace, et qui a ouvert le chemin à toutes ces découvertes.

Fig., Avoir un coeur de glace, Avoir le coeur insensible. On dit aussi, Être de glace, N' être nullement touché de ce qui devrait émouvoir.

Fig. et poétiq., Les glaces de l' âge, de la vieillesse.

GLACE

GLACE se dit également, au figuré, d' Un certain air de froideur qui paraît sur le visage et dans les actions de quelques personnes. Recevoir quelqu' un avec un visage de glace, avec un air de glace.

GLACE

GLACE se dit aussi de Certaines liqueurs, des sucs de certains fruits que l' on fait congeler en les frappant de glace, et qui se prennent comme rafraîchissement. Glace à la crème, à la vanille, au citron, au chocolat, etc. Prendre une glace. Servir des glaces dans un bal.

GLACE

GLACE se dit en outre Des plaques de verre ou de cristal dont on fait des miroirs, des vitrages, etc. Glace fine. Glace de Venise. Uni, brillant comme une glace. Ce métal se polit comme une glace. Manufacture de glaces. Couler une glace. Étamer une glace.

Il se dit, particulièrement, Des miroirs de grande dimension. Cet appartement est orné de glaces. Se regarder dans une glace.

Il se dit aussi Des vitres mobiles d' une voiture. Lever la glace, les glaces d' une voiture. Baisser la glace.

GLACE

GLACE dans un diamant, se dit d' Une petite tache qui en diminue considérablement le prix.

GLACER. v. a.

GLACER. v. a. Il ne se dit proprement que De l' action par laquelle le froid fait congeler l' eau ou d' autres liquides. Le grand froid glace les rivières, glace le vin même. Faire glacer du sorbet.

Il s' emploie également avec le pronom personnel. L' étang, le bassin commence à se glacer.

Il est aussi neutre. Les fontaines d' eau vive ne glacent jamais. L' esprit de vin ne glace point dans les climats tempérés.

Fig., Glacer le sang, Causer une émotion désagréable, et si forte, que le mouvement du sang en est comme suspendu. La peur me glaça le sang dans les veines. À cette vue, mon sang se glaça.

GLACER

GLACER se dit, par extension, Des choses qui causent une sensation de froid très-vive. Ce vent glace le visage. Cette eau glace les mains. Il tombait une pluie qui nous glaçait.

Il se dit quelquefois, surtout en poésie, pour exprimer La diminution, la perte de la chaleur naturelle, causée par la vieillesse, la mort, etc. La vieillesse glace le sang. Des membres que la mort a glacés.

Fig., Un coeur que les ans ont glacé, un coeur glacé par l' âge, etc., Un coeur auquel la vieillesse a fait perdre de sa sensibilité.

GLACER

GLACER signifie encore figurément, Déconcerter, décourager, abattre, frapper de stupeur. Il a un abord, un sérieux qui glace. Sa réponse me glaça. Glacer l' imagination. Glacer la verve d' un poëte. Son regard effrayant me glaça. Quel effroi vous glace? La crainte avait glacé les courages. Cette nouvelle a glacé tous les esprits. Glacer quelqu' un d' effroi, de terreur. Ce récit nous glaça d' horreur.

Cet orateur a un débit qui glace, Il a un débit monotone et sans chaleur, qui fatigue et qui ennuie.

GLACER

GLACER en termes de Peinture, Appliquer une couleur brillante et transparente sur une autre qui est déjà sèche et à laquelle on veut donner ainsi plus d' éclat, de vigueur, etc. Il est difficile d' atteindre au ton des velours d' un beau bleu, ou de couleur de rubis, sans les glacer.

Glacer des confitures, glacer des pâtes, des massepains, des cerises, des marrons, etc., Les couvrir d' une croûte de sucre qui est lissée comme de la glace.

Glacer des viandes, Les couvrir d' une gelée de viande lisse et transparente. Glacer des fricandeaux.

Glacer une doublure de taffetas sur une étoffe, La coudre de telle manière qu' elle soit entièrement jointe, et qu' elle paraisse unie comme de la glace.

GLACÉ, ÉE. participe

GLACÉ, ÉE. participe Eau glacée. Marrons glacés.

Gants glacés, Gants cirés et unis comme de la glace. Taffetas glacé, Taffetas de deux couleurs, et extrêmement lustré.

En Botan., Plante glacée, ou substantivement, Glacée. Voyez GLACIALE.

GLACÉ

GLACÉ se dit aussi pour Très-froid. Climat glacé. Vous avez bien froid, vos mains sont glacées.

Fig. et poétiq., La main glacée, les mains glacées de la mort.

GLACÉ

GLACÉ se dit encore, figurément, De ce qui déconcerte et refroidit. Abord glacé. Réponse glacée.

GLACEUX, EUSE. adj.

GLACEUX, EUSE. adj. T. de Joaillier. Il se dit Des pierreries qui ont des glaces, ou qui ne sont pas absolument nettes. Diamant glaceux. Pierre glaceuse.

GLACIAL, ALE. adj.

GLACIAL, ALE. adj. Glacé, qui est extrêmement froid. Vent, air glacial. Il n' a point de pluriel au masculin.

Mer Glaciale, Mer qui est vers le pôle et qui est pleine de glaces. Zone glaciale, La zone qui enferme le pôle arctique ou le pôle antarctique.

GLACIAL

GLACIAL s' emploie aussi figurément. Air glacial. Réception glaciale. Style glacial. Cet acteur a un jeu glacial.

GLACIALE s. f.

GLACIALE s. f. T. de Botan. Espèce de ficoïde dont les feuilles sont parsemées de vésicules transparentes. On l' appelle aussi Plante glacée, ou simplement Glacée.

GLACIER s. m.

GLACIER s. m. Limonadier qui prépare et vend des glaces.

GLACIER s. m.

GLACIER s. m. Grand amas de glace, qui couvre le sommet d' une haute montagne. Le glacier du Mont-Blanc est le plus remarquable de la Suisse.

Il s' emploie plus ordinairement au pluriel. Les glaciers de la Savoie. Il y a des glaciers dans les Cordillères.

GLACIÈRE s. f.

GLACIÈRE s. f. Grand creux fait en terre, ordinairement maçonné, voûté et recouvert de terre et de paille, dans lequel on conserve de la glace ou de la neige, pour rafraîchir les boissons, pour faire des glaces, etc. Une glacière pleine. Remplir sa glacière. Faire une glacière.

Fig., Cette chambre, cette salle est une glacière, une vraie glacière, Elle est extrêmement froide.

GLACIS s. m.

GLACIS s. m. Talus, pente douce et unie. Le glacis d' un étang.

En termes de Fortification, Le glacis de la contrescarpe, ou simplement, Le glacis, Pente douce qui part de la crête du chemin couvert, et se perd dans la campagne. On dit dans ce sens, Le glacis, les glacis d' une place, d' une forteresse.

En Archit., Glacis de corniche, Pente qu' on donne à la surface supérieure d' une cymaise, pour faciliter l' écoulement des eaux.

GLACIS

GLACIS en termes de Peinture, se dit Des couleurs légères et transparentes que les peintres appliquent quelquefois sur les couleurs déjà sèches d' un tableau, pour leur donner ainsi plus d' éclat, de vigueur, etc.

GLAÇON s. m.

GLAÇON s. m. Morceau de glace. Gros glaçon. La rivière charrie, elle est couverte de glaçons. Avoir les mains froides comme un glaçon.

GLADIATEUR s. m.

GLADIATEUR s. m. Celui qui, pour le plaisir du peuple, combattait sur l' arène, volontairement ou de force, contre un autre homme ou contre une bête féroce, avec une arme meurtrière. Un combat de gladiateurs. La religion chrétienne a aboli les combats de gladiateurs.

GLAÏEUL s. m.

GLAÏEUL s. m. T. de Botan. Plante dont il existe un grand nombre d' espèces, et qui est ainsi nommée du mot latin Gladius (glaive), parce que ses feuilles sont longues, étroites et pointues. Le glaïeul commun est le seul qui croisse naturellement en Europe.

Glaïeul des marais, glaïeul puant. Noms vulgaires de deux espèces d' iris.

GLAIRE s. f.

GLAIRE s. f. Sorte d' humeur visqueuse. Avoir l' estomac plein de glaires. Cette médecine lui a fait rendre des glaires. Des glaires teintes de sang. Avoir des glaires dans la vessie.

GLAIRE

GLAIRE signifie aussi, Le blanc de l' oeuf, quand il n' est pas cuit.

GLAIRER. v. a.

GLAIRER. v. a. T. de Relieur. Frotter la couverture d' un livre avec une éponge trempée dans des blancs d' oeufs, pour y donner du lustre.

GLAIRÉ, ÉE. participe

GLAIRÉ, ÉE. participe

GLAIREUX, EUSE. adj.

GLAIREUX, EUSE. adj. Qui est de la nature de la glaire, qui est plein de glaires. Chair glaireuse. Les pieds de veau, les pieds de mouton sont glaireux. Humeur glaireuse. Matière glaireuse.

GLAISE s. f.

GLAISE s. f. Sorte de terre grasse et compacte que l' eau ne pénètre point, et dont on se sert pour faire de la poterie, des batardeaux, pour enduire des bassins de fontaine, etc. Faire un corroi de glaise à un bassin, afin qu' il tienne l' eau. Creuser jusqu' à la glaise. On dit aussi, adjectivement, Terre glaise.

GLAISER. v. a.

GLAISER. v. a. Faire un corroi de terre glaise. Glaiser un bassin de fontaine.

Glaiser des terres, Engraisser avec de la glaise des terres maigres et sablonneuses.

GLAISÉ, ÉE. participe

GLAISÉ, ÉE. participe Une citerne glaisée.

GLAISEUX, EUSE. adj.

GLAISEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature de la glaise. Les terres glaiseuses sont peu propres à la végétation.

GLAISIÈRE s. f.

GLAISIÈRE s. f. Endroit d' où l' on tire de la glaise.

GLAIVE s. m.

GLAIVE s. m. Coutelas, épée tranchante. Il n' est guère usité qu' en poésie et dans le style soutenu. Il lui plongea son glaive dans le sein. Tout périt alors sous le tranchant du glaive. Mille glaives furent aussitôt levés sur lui.

Il se dit dans certaines phrases figurées, en parlant De la guerre, des combats. Le glaive peut seul décider entre nous. C' est vous qui, les premiers, avez tiré le glaive. Remettre le glaive dans le fourreau.

Il se dit de même en parlant Du droit de vie et de mort. Le souverain a la puissance du glaive. Dieu lui a mis le glaive entre les mains. Le glaive des lois, de la justice. Le glaive vengeur.

Dans l' Écriture, Celui qui frappera du glaive, périra par le glaive.

Fig., Le glaive spirituel, La juridiction de l' Église, le pouvoir que l' Église a d' excommunier.

Fig., Le glaive de la parole, Le pouvoir de l' éloquence.

GLAMA s. m.

GLAMA s. m. T. d' Hist. nat. Voyez LAMA.

GLANAGE s. m.

GLANAGE s. m. Action de glaner. Le glanage n' est permis qu' après que les gerbes ont été levées.

GLAND s. m.

GLAND s. m. Le fruit que porte le chêne. Semer du gland. Ramasser du gland. Il y aura bien du gland cette année. Il n' y a pas cinquante glands sur ce chêne. Engraisser des cochons, des poulets d' Inde avec du gland. On a dit que les premiers hommes vivaient de gland.

En Botan., Gland de terre, ou Gesse sauvage, Plante qui croît sur les grands chemins, et qui est ainsi nommée parce que ses racines sont des tubercules en forme de gland.

En Hist. nat., Gland de mer, Espèce de coquille.

GLAND

GLAND se dit aussi de Certain ouvrage de fil, de soie, ou d' autre matière, qui est composé d' une espèce de tête et de filets pendants, et dont on se sert pour attacher ou orner les vêtements, les tentures, etc. Des glands de rideaux, de draperies. Les glands d' un coussin. Des glands de botte. Les glands d' un manteau. Gros glands. Glands de fil, de soie, d' or, d' argent, d' acier, de perles, etc. Des glands à graine d' épinards.

GLAND

GLAND en termes d' Anatomie, se dit de L' extrémité de la verge, et de Celle du clitoris.

GLANDE s. f.

GLANDE s. f. T. d' Anat. Partie spongieuse ou vasculaire, destinée à sécréter certaines liqueurs ou humeurs du corps. Les glandes du sein. Les glandes de l' aine. Une glande enflée. Glande lacrymale. Glande pituitaire. Glandes cérumineuses. Glandes conglomérées. Glandes conglobées. Glandes sébacées. Glandes miliaires. Glandes synoviales. Glande pinéale. Etc.

Il se dit aussi de Certaines tumeurs accidentelles qui se forment en quelque partie du corps. Il lui est survenu une grosse glande à la gorge, au sein.

GLANDE

GLANDE se dit, par analogie, en termes de Botanique, de Petits mamelons arrondis ou ovales, destinés à sécréter les sucs particuliers à diverses espèces de plantes Glandes écailleuses, lenticulaires, miliaires, etc.

GLANDÉ, ÉE.. adj.

GLANDÉ, ÉE.. adj. T. d' Art vétérinaire. Il se dit D' un cheval qui a les glandes de dessous la ganache enflées, lorsqu' il est près de jeter sa gourme. Un cheval glandé. Une jument glandée.

GLANDÉ

GLANDÉ en termes de Blason, se dit Des chênes chargés de glands d' un émail différent de celui des chênes.

GLANDÉE s. f.

GLANDÉE s. f. La récolte du gland. La glandée fut abondante cette année-là.

Aller à la glandée, Aller ramasser des glands. Envoyer des cochons à la glandée, Les envoyer dans la forêt manger du gland.

GLANDULAIRE. adj. des deux genres

GLANDULAIRE. adj. des deux genres Terme d' Anatomie, synonyme de Glanduleux, euse.

GLANDULE s. f.

GLANDULE s. f. T. d' Anat. Petite glande. Les amygdales sont des glandules.

GLANDULEUX, EUSE. adj.

GLANDULEUX, EUSE. adj. T. d' Anat. Qui a l' aspect, la forme ou la texture des glandes. Les mamelles sont des corps glanduleux. Tissu glanduleux. On dit aussi, Glandulaire.

GLANE s. f.

GLANE s. f. Poignée d' épis que l' on ramasse dans le champ après que le blé en a été emporté, ou que les gerbes sont liées. Grosse glane. Cette femme a fait tant de glanes dans ce champ. Ses glanes lui suffisent pour la nourrir.

Prov. et fig., Il y a encore champ, beau champ pour faire glane, se dit Lorsqu' on peut encore travailler à une chose sur laquelle un autre a déjà travaillé.

GLANE

GLANE se dit aussi de Plusieurs petites poires qui sont rangées près à près sur une même branche, et de Plusieurs oignons attachés de la même manière à une torche de paille. Voilà une belle glane de poires de blanquette. Acheter une glane d' oignons.

GLANER. v. a.

GLANER. v. a. Ramasser des épis de blé après la moisson. Dans l' Ancien Testament, Dieu défend aux propriétaires de glaner leurs champs. Cette paysanne a glané plus d' un setier de blé durant la moisson. Il n' a pas voulu permettre à ces pauvres gens de glaner dans son champ.

Il s' emploie figurément en parlant Du profit que l' on peut encore tirer d' une affaire où un autre a beaucoup gagné, ou bien en parlant De ce qui reste à dire sur une matière, sur un sujet qu' un autre a déjà traité. C' est un habile homme, mais il a laissé à glaner après lui. On trouve difficilement à glaner dans une matière que tant d' autres ont déjà traitée. Nous ne faisons guère que glaner après les anciens.

GLANÉ, ÉE. participe

GLANÉ, ÉE. participe

GLANEUR, EUSE. s.

GLANEUR, EUSE. s. Celui, celle qui glane. Il y a bien des glaneurs et des glaneuses dans ce champ. Les glaneurs ont recueilli assez de blé pour leur hiver.

GLANURE s. f.

GLANURE s. f. Ce que l' on glane après la moisson faite.

GLAPIR. v. n.

GLAPIR. v. n. Il ne se dit proprement que De l' aboi aigre des petits chiens, et des renards.

Il se dit, figurément, Du son aigre de la voix d' une personne quand elle parle ou qu' elle chante. Cette femme ne fait que glapir. Elle glapit en chantant. Au lieu de chanter, elle glapit.

GLAPISSANT, ANTE. adj.

GLAPISSANT, ANTE. adj. Qui glapit. Elle parla d' un ton glapissant. Une voix glapissante.

GLAPISSEMENT s. m.

GLAPISSEMENT s. m. Le cri des renards et des petits chiens quand ils glapissent. Il se dit figurément en parlant Des personnes.

GLAS s. m.

GLAS s. m. Le son d' une cloche que l' on tinte pour une personne qui vient d' expirer. Sonner le glas. Le glas funèbre.

GLAUCOME s. m.

GLAUCOME s. m. T. de Médec. Maladie des yeux, où l' humeur vitrée devient opaque, et semble prendre une couleur glauque. Le glaucome n' est pas incurable, lorsqu' on y remédie de bonne heure.

GLAUQUE. adj. des deux genres

GLAUQUE. adj. des deux genres Qui est de couleur vert de mer, c' est-à-dire, d' un vert blanchâtre ou bleuâtre. Il s' emploie principalement en Botanique. Vert glauque. Les feuilles de la capucine sont glauques. Les feuilles, les fruits de certains végétaux sont couverts d' une poussière glauque qui les préserve de l' humidité.

GLÈBE s. f.

GLÈBE s. f. Mot tiré du latin, qui signifie, Une terre, un fonds. Les esclaves attachés à un domaine, à une métairie, chez les Romains, s' appelaient Esclaves de la glèbe, attachés à la glèbe.

GLÈBE

GLÈBE s' est dit pareillement, dans la Jurisprudence féodale, en parlant Des serfs attachés à un héritage, et qu' on vendait avec le fonds. Serfs de la glèbe. Les gens attachés à la glèbe n' avaient pas la faculté de disposer de leurs biens.

Droit de la glèbe, droit annexé à la glèbe, se disait de Certains droits incorporels attachés à une terre, comme le droit de patronage et le droit de justice.

GLÈBE

GLÈBE se dit, poétiquement, Du champ, de la terre que l' on travaille, que l' on cultive. Être penché sur la glèbe. Arroser la glèbe de ses sueurs.

Il se dit quelquefois pour Motte de terre. Écraser les glèbes.

GLÈNE s. f.

GLÈNE s. f. T. d' Anat. Cavité de moyenne grandeur creusée dans un os, et dans laquelle un autre os s' emboîte. La glène a moins de profondeur et de diamètre que le cotyle, autre espèce de cavité destinée à la même fonction. On dit plus ordinairement, Cavité, fosse glénoïde ou glénoïdale.

GLÉNOÏDALE. adj. f.

GLÉNOÏDALE. adj. f. T. d' Anat. Il se dit De toute cavité qui sert à l' emboîtement d' un os dans un autre, lorsqu' elle a peu de profondeur et de superficie. Cavité, fosse glénoïdale.

GLÉNOÏDE. adj.

GLÉNOÏDE. adj. T. d' Anatomie, synonyme de Glénoïdale. Fosse, cavité glénoïde.

GLETTE s. f.

GLETTE s. f. Mot emprunté de l' allemand, et dont on se sert en français, dans l' affinage, pour désigner L' oxyde de plomb ou la litharge.

GLISSADE s. f.

GLISSADE s. f. Action de glisser involontairement, le mouvement que l' on fait en glissant. Faire une glissade. Il fit une glissade et tomba.

GLISSANT, ANTE. adj.

GLISSANT, ANTE. adj. Sur quoi l' on glisse facilement. Le chemin, le pavé est fort glissant. Un pas glissant. Quand il y a du verglas, il fait bien glissant.

Fig., C' est un pas glissant, le pas est glissant, se dit D' une affaire hasardeuse, d' une circonstance où il faut beaucoup d' adresse pour se conduire.

Fig., C' est un terrain glissant, se dit Pour exprimer la difficulté qu' il y a de se maintenir quelque part en faveur, en crédit. La cour est un terrain glissant.

GLISSÉ s. m.

GLISSÉ s. m. Pas de danse, qui consiste à passer le pied doucement devant soi, en touchant légèrement le plancher.

GLISSEMENT s. m.

GLISSEMENT s. m. Action de glisser. Il est peu usité.

GLISSER. v. n.

GLISSER. v. n. Il se dit Des choses qui coulent, que l' on fait couler sur une autre, ou le long d' une autre. Tenez le pied de l' échelle, de crainte qu' elle ne glisse. Ce châssis ne glisse pas bien dans sa coulisse. Il saisit la corde et se laissa glisser jusqu' à terre. Il y a des pas de danse qui s' exécutent en glissant, en faisant glisser le pied. Glisser sur la glace par amusement. Se donner un élan pour glisser. Glisser avec des patins. Les enfants se plaisent à glisser.

Prov. et fig., C' est à vous à glisser, c' est votre tour à glisser, C' est votre tour à faire telle ou telle chose. Cela se dit ordinairement quand il s' agit de quelque chose où il y a de la peine, du péril, de la dépense, etc.

Glisser des mains, se dit D' une chose qui échappe des mains en glissant. Cela m' a glissé des mains.

Fig. et fam., Glisser des mains à quelqu' un, se dit D' une personne qui trahit sa parole, qui change subitement de résolution, de sentiments, d' opinions. C' est un homme qui vous glissera des mains au moment que vous y songerez le moins.

GLISSER

GLISSER se dit particulièrement Lorsque le pied vient tout d' un coup à couler sur quelque chose de gras ou d' uni. Glisser sur le pavé. La terre est grasse, on ne saurait s' empêcher de glisser. Quand il fait du verglas, on glisse. Le pied lui glissa, et il tomba.

Prov. et fig., Le pied lui a glissé, se dit Lorsqu' il est arrivé un accident fâcheux à quelqu' un, ou par son imprudence, ou par malheur. On dit de même, Prenez garde que le pied ne vous glisse.

GLISSER

GLISSER signifie, figurément, Passer légèrement sur quelque matière. C' est une matière délicate qu' il ne faut pas trop approfondir, il faut glisser légèrement dessus. L' orateur a glissé sur ce fait.

Il se dit également, au sens moral, Des choses qui ne font qu' une impression légère, ou qui n' en font aucune. Mes remontrances n' ont fait que glisser sur lui.

GLISSER

GLISSER est aussi verbe actif et signifie, Mettre, couler adroitement quelque chose en quelque endroit. Glisser sa main dans la poche de quelqu' un. Il lui glissa une pièce de cinq francs dans la main. Glisser un papier dans un dossier.

Il se dit quelquefois figurément, en ce sens. Glisser une clause dans un contrat. Glisser un mot dans un discours.

Glisser quelque chose à l' oreille de quelqu' un, Le lui dire tout bas et furtivement. Je lui en ai glissé deux mots à l' oreille.

GLISSER

GLISSER signifie encore figurément, Insinuer dans les esprits. C' est lui qui a glissé cette erreur parmi le peuple.

GLISSER

GLISSER avec le pronom personnel, signifie, Se couler doucement et presque sans être aperçu. Les troupes se glissèrent le long de la contrescarpe. Il se glissa doucement dans le cabinet.

Il se dit aussi figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. Il s' est glissé beaucoup de fautes dans cet ouvrage. Une infinité d' abus s' étaient glissés dans l' administration. La mésintelligence ne tarda pas à se glisser entre eux. Cette opinion s' est glissée insensiblement dans les esprits. Les erreurs se glissent facilement.

GLISSÉ, ÉE. participe

GLISSÉ, ÉE. participe

GLISSEUR s. m.

GLISSEUR s. m. Celui qui glisse sur la glace.

GLISSOIRE s. f.

GLISSOIRE s. f. Chemin frayé sur la glace, pour y glisser par amusement. Les enfants font des glissoires sur les ruisseaux gelés.

GLOBE s. m.

GLOBE s. m. Corps sphérique, corps tout rond, sphère. Le centre d' un globe. Le diamètre d' un globe. La circonférence d' un globe. La superficie d' un globe. Le globe de la terre, le globe terrestre. Le globe terraqué. Les globes célestes, Les astres. Certains météores se présentent sous la forme d' un globe de feu. Le globe de l' oeil. Un globe de métal, de verre, de papier.

Il se dit souvent absolument Du globe terrestre. La formation du globe. Faire le tour du globe. Voyages autour du globe. Mesurer le globe. Décrire toutes les parties du globe. On dit aussi, dans ce sens, Notre globe, le globe que nous habitons; etc.

Globe terrestre, Globe de cuivre, de carton, etc., sur la superficie duquel les diverses régions de la terre sont représentées avec leurs situations et leurs dimensions relatives. Globe céleste, Celui sur lequel sont représentées les constellations avec les étoiles qui les composent.

GLOBE

GLOBE se dit particulièrement de La boule d' or, surmontée d' une croix, que l' empereur d' Allemagne et quelques rois portent dans la main, pour marque de leur dignité.

GLOBULAIRE s. f.

GLOBULAIRE s. f. T. de Botan. Genre de plantes qui tirent leur nom de ce que leurs fleurs sont ramassées en forme de petites boules.

GLOBULE s. m. diminutif

GLOBULE s. m. diminutif Petit globe, petit corps sphérique. Des globules d' eau. Les globules du sang. Du mercure qui se divise en globules.

GLOBULEUX, EUSE. adj.

GLOBULEUX, EUSE. adj. Qui est composé de globules. Matière globuleuse.

Il se dit aussi De ce qui a une forme ronde, sphérique. Cette substance, vue au microscope, présente de petits corps globuleux.

GLOIRE s. f.

GLOIRE s. f. L' honneur, l' estime, les louanges, la réputation que les vertus, le mérite, les grandes qualités, les grandes actions ou les bons ouvrages attirent à quelqu' un. Aimer la gloire. Chercher la gloire. Être avide de gloire. Acquérir de la gloire. Travailler pour la gloire. L' amour de la gloire. Tous les genres de gloire. La gloire militaire. La gloire littéraire. Gloire éclatante, immortelle. La vraie gloire. La fausse gloire. Marcher à la gloire. Faire une ample moisson de gloire. Être comblé de gloire. Étendre bien loin, porter bien loin la gloire de son nom, de ses armes. Combattre, mourir avec gloire. Se couvrir de gloire. Cela ferait tort à sa gloire. Être jaloux de sa gloire. Avoir soin de sa gloire. Il y va de la gloire de l' État. Cette ville éclipsa bientôt la gloire de sa rivale. Ternir, obscurcir, souiller, flétrir la gloire de quelqu' un. Il s' efforce de rabaisser leur gloire. Il a toute la gloire de cette action. Il eut la gloire d' être le libérateur de son pays. La gloire de ses exploits, de ses conquêtes. Ce lieu fut jadis le théâtre de notre gloire. Mettre sa gloire à telle ou telle chose. Tirer sa gloire de telle ou telle chose. C' est une triste gloire que celle-là. Quelle gloire, d' accabler un si faible ennemi! La gloire du monde passe vite.

Il se dit aussi de L' honneur, des hommages qu' on rend à Dieu. La gloire n' appartient proprement qu' à Dieu seul. Il faut que toutes nos actions tendent à la gloire de Dieu, à la plus grande gloire de Dieu. Gloire soit à Dieu. Il ne cherche que la gloire de Dieu. Dieu est jaloux de sa gloire.

Être la gloire de son pays, de son siècle, etc., se dit D' une personne dont les actions, les talents, les ouvrages, etc., sont un sujet de gloire pour son pays, pour son siècle, etc. Newton fut la gloire de son siècle. Ce prince, la gloire de l' Italie...

Dire, publier quelque chose à la gloire de quelqu' un, Dire, publier une chose qui lui fait honneur. Il faut dire, à la gloire de ce prince, que jamais il ne commit sciemment l' injustice.

Rendre gloire à la vérité, Rendre témoignage à la vérité. On dit quelquefois dans un sens analogue, Rendre gloire à Dieu.

Faire gloire de quelque chose, S' en faire honneur, ou en faire vanité. Il fait gloire de vous servir. Il est assez impudent pour faire gloire du vice. On dit aussi quelquefois, Se faire une gloire de quelque chose.

GLOIRE

GLOIRE se dit encore pour Éclat, splendeur. Le fils de Dieu viendra dans sa gloire, dans la majesté de sa gloire. J' ai vu la gloire de cette cour autrefois si brillante.

GLOIRE

GLOIRE se prend quelquefois en mauvaise part, dans le sens d' Orgueil, de vanité. La gloire le perdra. Sotte gloire. Ce sens est peu usité.

Vaine gloire, signifie particulièrement, Le sentiment trop avantageux de soi-même que la vanité inspire. La vaine gloire corrompt le mérite des meilleures actions. Cette acception est peu usitée.

Fausse gloire, Fausse opinion de l' honneur, ambition déplacée. L' amour des conquêtes ne produit qu' une fausse gloire.

GLOIRE

GLOIRE signifie aussi, La béatitude dont on jouit dans le paradis. Les âmes qui jouissent de la gloire, de la gloire éternelle. Il est dans le séjour de la gloire. La gloire que Dieu a préparée à ses élus.

GLOIRE

GLOIRE en termes de Peinture, signifie, La représentation du ciel ouvert, avec les personnes divines, les anges et les bienheureux. Une gloire du Titien, du Tintoret. La gloire du Val-de-Grâce.

Il se dit pareillement, en Sculpture, d' Un assemblage de rayons divergents, entourés de nuages, et au centre desquels on figure ordinairement la Trinité sous la forme d' un triangle.

Il se dit encore, dans les décorations de théâtre, d' Une machine suspendue et entourée de nuages, sur laquelle se placent les personnages qui doivent descendre de l' Empyrée ou y monter. On fait descendre et monter les gloires au moyen de contre-poids. Descendre dans une gloire.

Il se dit quelquefois dans le même sens qu' Auréole. Voyez AURÉOLE.

GLORIEUSEMENT. adv.

GLORIEUSEMENT. adv. D' une manière glorieuse, qui mérite louange. Il s' est tiré glorieusement de cette affaire. Il est mort glorieusement.

GLORIEUX, EUSE. adj.

GLORIEUX, EUSE. adj. Qui s' est acquis, qui mérite beaucoup de gloire, beaucoup de louange et d' honneur. Il revient glorieux et triomphant. Cette glorieuse maison qui a donné tant de grands hommes. Combat glorieux. Une glorieuse paix. Un nom glorieux. Règne glorieux. C' est une belle et glorieuse action de délivrer sa patrie. De glorieuses fatigues. De glorieux travaux. Les glorieuses veilles de cet homme de génie. Il est bien glorieux pour lui d' avoir... Je ne vois dans cette action rien de glorieux. Il n' y a rien là de si glorieux. Il a fait une fin glorieuse. Préférer une mort glorieuse à une longue vie. Tel prince, de glorieuse mémoire.

Être glorieux de quelque chose, S' en faire honneur, en tirer vanité. Ce prince doit être bien glorieux d' avoir fait une si belle campagne. Il est tout glorieux de voir sa fille recherchée par un si grand personnage. Ne soyez pas si glorieux de ce que vous avez fait. Elle est glorieuse de sa fille.

En parlant De la sainte Vierge et des saints, on dit: La glorieuse Vierge Marie. Les glorieux apôtres saint Pierre et saint Paul. Les glorieux martyrs...

En Théologie, Corps glorieux, se dit en parlant De l' état où seront les corps des bienheureux après la résurrection. L' impassibilité, l' agilité, sont les qualités des corps glorieux. On le dit, abusivement et familièrement, d' Une personne qui est longtemps sans éprouver certains besoins corporels. C' est un corps glorieux. Il n' est pas corps glorieux.

GLORIEUX

GLORIEUX signifie aussi, Qui est plein de vanité, de bonne opinion de lui-même. Il a du mérite, mais il est un peu glorieux. Il est sot et glorieux. C' est un esprit glorieux.

Il s' emploie quelquefois substantivement, dans un sens analogue. Les glorieux se font haïr. C' est un glorieux. C' est une petite glorieuse.

Prov., Il fait bon battre glorieux, il ne s' en vante pas, ou simplement, Il fait bon battre un glorieux, On n' a pas à craindre d' être puni, parce qu' il garde le silence sur son aventure; ou, dans un sens plus général, Un homme vain aime mieux endurer des humiliations secrètes que de s' en plaindre.

GLORIFICATION s. f.

GLORIFICATION s. f. Élévation de la créature à la gloire éternelle. Il n' est guère usité que dans cette locution, La glorification des élus.

GLORIFIER. v. a.

GLORIFIER. v. a. Honorer, rendre honneur et gloire. Il ne se dit qu' en parlant De la gloire qu' on rend à Dieu. Glorifier Dieu. Notre-Seigneur soit loué et glorifié de tout. Dieu est glorifié dans ses saints.

Dieu glorifie les saints, Il les rend participants de la gloire, de la béatitude éternelle.

GLORIFIER

GLORIFIER avec le pronom personnel, signifie, Faire gloire de quelque chose, et tirer vanité. Se glorifier de sa noblesse, de ses richesses. Se glorifier mal à propos. Se glorifier du vice. Se glorifier de son ignorance. Se glorifier d' avoir fait une chose.

Lorsqu' il est suivi de la préposition dans, il signifie, Mettre son honneur, sa gloire en quelqu' un, en quelque chose. Dieu se glorifie dans ses saints. Un père se glorifie dans ses enfants. Un véritable chrétien ne doit se glorifier que dans la croix de JÉSUS-CHRIST.

GLORIFIÉ, ÉE. participe

GLORIFIÉ, ÉE. participe

GLORIOLE s. f. diminutif

GLORIOLE s. f. diminutif Vanité qui a pour objet de petites choses. Être sensible à la gloriole.

GLOSE s. f.

GLOSE s. f. Explication de quelques mots obscurs d' une langue, par d' autres mots plus intelligibles de la même langue. Ce passage est plein de mots obscurs, il aurait besoin de glose. Glose interlinéaire. Il est souvent arrivé que la glose a passé dans le texte, a été insérée dans le texte, est entrée, s' est introduite dans le texte.

Glose ordinaire, La glose faite sur le latin de la Vulgate.

GLOSE

GLOSE se prend également pour Commentaire, ou notes servant à l' éclaircissement d' un texte. La Glose d' Accurse. La Glose du Droit canon. La glose vaut mieux que le texte.

Prov. et fig., C' est la glose d' Orléans, qui est plus obscure que le texte, se dit D' une explication qui n' est pas assez claire, ou qui embrouille le texte au lieu de l' éclaircir.

GLOSE

GLOSE se dit aussi d' Un petit ouvrage de poésie, qui est une espèce de parodie de la pièce d' un autre auteur, dont on répète un vers à la fin de chaque stance; en sorte que la glose a autant de stances que le texte a de vers. La glose de Sarrasin sur le sonnet de Job. Les poëtes espagnols ont fait beaucoup de gloses.

GLOSE

GLOSE se dit, figurément et familièrement, Des réflexions, des critiques, des interprétations ajoutées à un récit. Dites le fait simplement: point de glose.

GLOSER. v. a.

GLOSER. v. a. Faire une glose, expliquer par une glose. Les auteurs qui ont glosé la Bible. Il a glosé tel auteur.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Donner un mauvais sens à quelque action, à quelque discours, les censurer, les critiquer. Il n' y a rien à gloser. Que trouvez-vous à gloser là-dessus?

Il est plus ordinairement neutre, dans ce dernier sens. Vous glosez sur tout. Pourquoi toujours gloser sur mes actions, sur mes paroles? Il n' y a point à gloser sur sa conduite. On en glose partout.

GLOSÉ, ÉE. participe

GLOSÉ, ÉE. participe Bible glosée.

GLOSEUR, EUSE. s.

GLOSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui glose sur tout, qui interprète tout en mal. C' est un gloseur perpétuel. Une gloseuse insupportable.

GLOSSAIRE s. m.

GLOSSAIRE s. m. Dictionnaire servant à l' explication de certains mots moins connus d' une langue, par d' autres termes de la même langue plus connus. Le vieux Glossaire. Les Glossaires de du Cange.

Il se dit quelquefois d' Un simple vocabulaire.

GLOSSATEUR s. m.

GLOSSATEUR s. m. Auteur qui a glosé un livre. Il s' emploie principalement dans cette locution, Les glossateurs de la Bible.

GLOSSITE s. f.

GLOSSITE s. f. T. de Médec. Inflammation de la langue.

GLOSSOPÈTRE s. m.

GLOSSOPÈTRE s. m. T. d' Hist. nat. Dent de poisson pétrifiée. On a cru longtemps que les glossopètres étaient des langues de serpent pétrifiées.

GLOTTE s. f.

GLOTTE s. f. T. d' Anat. Nom d' une petite fente du larynx, par laquelle l' air qu' on respire descend et remonte, et qui sert à former et à modifier la voix.

GLOUGLOTER ou GLOUGLOUTER. v. n.

GLOUGLOTER ou GLOUGLOUTER. v. n. Il se dit Du cri des dindons. La poule piaule, le dindon glouglote.

GLOUGLOU s. m.

GLOUGLOU s. m. Le bruit que fait le vin ou quelque autre liqueur, lorsqu' on la verse d' une bouteille. Le glouglou de la bouteille. Il n' est guère usité que dans les chansons à boire.

GLOUME s. f.

GLOUME s. f. T. de Botan. Voyez GLUME.

GLOUSSEMENT s. m.

GLOUSSEMENT s. m. Cri de la poule qui glousse.

GLOUSSER. v. n.

GLOUSSER. v. n. Il se dit proprement Du cri de la poule qui veut couver, ou qui appelle ses poussins. Une poule qui glousse.

GLOUTERON s. m.

GLOUTERON s. m. T. de Botan. Nom que l' on a donné à la bardane.

GLOUTON, ONNE. adj.

GLOUTON, ONNE. adj. Qui mange avec avidité et avec excès. Cet homme est fort glouton. Le loup est un animal glouton.

Il est aussi substantif. C' est un vilain glouton.

Il se dit, en Histoire naturelle, d' Un genre de mammifères de l' ordre des Carnassiers.

GLOUTONNEMENT. adv.

GLOUTONNEMENT. adv. Avec avidité, avec gourmandise. Manger gloutonnement.

GLOUTONNERIE s. f.

GLOUTONNERIE s. f. Vice de celui qui est glouton. Cet homme est d' une gloutonnerie dégoûtante.

GLU s. f.

GLU s. f. Matière visqueuse et tenace, avec laquelle on prend les oiseaux. L' écorce du houx fournit de la glu. Cette glu est bien forte. Un pot de glu. Prendre les oiseaux à la glu.

GLUANT, ANTE. adj.

GLUANT, ANTE. adj. Qui est de la nature de la glu, visqueux. Il n' est rien de si gluant que la poix, que la gomme. Matière gluante. Sueur gluante. La décoction de guimauve est gluante.

Avoir les mains gluantes, Avoir les mains salies de quelque chose de gluant.

GLUAU s. m.

GLUAU s. m. Petite branche, petite verge enduite, frottée de glu pour prendre des oiseaux. Paquet de gluaux. Tendre des gluaux.

GLUER. v. a.

GLUER. v. a. Frotter de glu. Gluer de petites branches pour en faire des gluaux.

Il signifie aussi, Poisser, salir avec quelque chose de gluant. Ces confitures lui ont glué les mains.

GLUÉ, ÉE. participe

GLUÉ, ÉE. participe

GLUI s. m.

GLUI s. m. Grosse paille de seigle dont on couvre les toits.

GLUME s. f.

GLUME s. f. T. de Botan. Il se dit Des paillettes ou écailles sèches qui forment l' enveloppe de chaque fleur des graminées, et qu' on nomme autrement Bâle.

GLUTEN s. m.

GLUTEN s. m. (On prononce EN comme dans Amen.) T. d' Hist. nat., emprunté du latin. Matière qui sert à lier ensemble les parties qui composent un corps solide, tel que les pierres, etc.

Il signifie plus ordinairement, La matière visqueuse et grisâtre qui reste après qu' on a enlevé tout l' amidon de la farine des céréales, et particulièrement de la farine de froment.

GLUTINATIF. adj.

GLUTINATIF. adj. Terme de Médecine, synonyme d' Agglutinatif. Voyez ce mot.

GLUTINEUX, EUSE. adj.

GLUTINEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du gluten; gluant, visqueux. Suc glutineux. Matière glutineuse.

GLYCONIEN ou GLYCONIQUE. adj. m.

GLYCONIEN ou GLYCONIQUE. adj. m. T. de Versification grecque et de Versification latine. Vers composé d' un spondée et de deux dactyles. Un vers glyconien ou glyconique.

GLYPTIQUE s. f.

GLYPTIQUE s. f. L' art de graver en pierres fines, soit en creux, soit en relief. La glyptique comprend l' art de graver en acier les poinçons et les coins des médailles.

GNOME s. m.

GNOME s. m. Nom que les cabalistes donnent à certains génies ou peuples invisibles, qu' ils supposent habiter dans la terre, où ils sont les gardiens des trésors, des mines, des pierres précieuses. Les gnomes sont réputés amis des hommes.

GNOMIDE s. f.

GNOMIDE s. f. Femelle d' un gnome.

GNOMIQUE. adj. des deux genres

GNOMIQUE. adj. des deux genres Sentencieux. Il se dit Des poëmes qui contiennent des maximes. Les Distiques de Caton sont un poëme gnomique.

GNOMON s. m.

GNOMON s. m. T. d' Astron. Il se dit de Tout instrument qui marque les heures par la direction de l' ombre qu' un corps solide porte sur un plan, ou sur une surface courbe. Les cadrans solaires sont des gnomons où le corps qui projette son ombre est une verge de métal appelée Style. Le style des gnomons modernes est ordinairement terminé par une plaque circulaire de métal percée à son centre d' un petit trou de même figure, pour laisser passer l' image bien définie du disque solaire.

GNOMONIQUE s. f.

GNOMONIQUE s. f. L' art de tracer des cadrans au soleil, à la lune et aux étoiles; mais surtout des cadrans solaires sur un plan, et même sur la surface d' un corps donné quelconque. La gnomonique est une partie des mathématiques.

GNOSTIQUES s. m. pl.

GNOSTIQUES s. m. pl. Espèce d' hérétiques des premiers siècles de l' Église, qui se vantaient d' avoir des connaissances et des lumières surnaturelles.

GO (TOUT DE). loc. adv.

GO (TOUT DE). loc. adv. Librement, sans façon, ou Sans obstacle. Il est entré tout de go. Cela va tout de go. Il est populaire.

GOBBE s. f.

GOBBE s. f. Sorte de composition en forme de bol, qu' on donne aux animaux pour les empoisonner.

GOBELET s. m.

GOBELET s. m. Vase à boire, rond, sans anse, et ordinairement sans pied, moins large et plus haut qu' une tasse. Gobelet d' or, d' argent, etc.

Il se dit absolument, chez le Roi, Du lieu où l' on fournit le pain, le vin et le fruit pour la bouche du roi. Il signifie aussi, collectivement, Les officiers qui servent au gobelet. Le gobelet a reçu ordre de faire telle chose. Chef de gobelet ou du gobelet. Officier du gobelet. Les officiers du gobelet font le premier essai pour le roi.

GOBELET

GOBELET se dit aussi d' Ustensiles en forme de gobelets à boire, et ordinairement de fer-blanc, dont le dessous est concave, et qui servent à escamoter, à faire des tours de gibecière. Faire passer une muscade sous un gobelet. Jouer des gobelets. Joueur de gobelets.

Fig. et fam., Joueur de gobelets, se dit d' Un fourbe, d' un homme qui ne cherche qu' à tromper ceux avec qui il traite. Prenez garde à lui, c' est un joueur de gobelets, un fin joueur de gobelets, il vous trompera, il vous surprendra. On dit quelquefois, dans un sens analogue, Jouer des gobelets.

GOBELINS s. m. pl.

GOBELINS s. m. pl. Nom d' une célèbre manufacture de teinture et de tapisseries à Paris. La manufacture des Gobelins tire son nom de Gilles Gobelin, qui, sous François Ier, établit la teinture en écarlate. La teinture des Gobelins. Tapisserie des Gobelins.

GOBELOTTER. v. n. fréquentatif

GOBELOTTER. v. n. fréquentatif Buvotter, boire à plusieurs petits coups. On ne l' emploie guère qu' en mauvaise part. C' est un homme de crapule, qui n' aime qu' à gobelotter. Il est très-familier.

GOBE-MOUCHES s. m.

GOBE-MOUCHES s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau qui se nourrit de mouches et d' autres insectes volants.

Il se dit également de Quelques plantes dont la tige visqueuse ou certaines parties irritables retiennent ou emprisonnent les mouches et autres insectes qui viennent s' y poser. Voyez APOCYN, DIONÉE.

GOBE-MOUCHES

GOBE-MOUCHES se dit figurément de Celui qui n' a point d' avis à lui, et qui paraît être de l' avis de tout le monde. C' est un vrai gobe-mouches. Dans ce sens et dans les deux suivants, il est familier.

Il se dit aussi de Celui qui croit sans examen toutes les nouvelles que l' on débite. On a forgé cette nouvelle pour se moquer des gobe-mouches.

Il se dit encore d' Un homme qui s' occupe niaisement de bagatelles.

GOBER. v. a.

GOBER. v. a. Avaler avec avidité et sans savourer ce qu' on avale. Gober une huître. Gober une couple d' oeufs frais. Il est familier.

Prov. et fig., Gober des mouches, Perdre le temps à attendre, à ne rien faire, à niaiser. Il ne fait que gober des mouches. On dit dans le même sens, Gober du vent.

GOBER

GOBER signifie, figurément et familièrement, Croire légèrement. C' est un homme qui gobe tout ce qu' on lui dit. Il gobe les louanges les plus grossières. Il a gobé cette nouvelle comme un fait certain.

Il signifie aussi, populairement, Prendre quelqu' un, se saisir de quelqu' un lorsqu' il s' y attend le moins. On l' a gobé au sortir de chez lui pour le mener en prison.

GOBÉ, ÉE. participe

GOBÉ, ÉE. participe

GOBERGER (SE). v. pron.

GOBERGER (SE). v. pron. Se moquer. Il se gobergeait de ces gens-là.

Il signifie aussi, Se divertir. Depuis deux jours, ils se gobergent à la campagne.

Il signifie encore, Prendre ses aises. Il se gobergeait dans un bon fauteuil.

Ce mot est familier dans ses trois acceptions.

GOBERGES s. f. pl.

GOBERGES s. f. pl. Petits ais de bois qui se mettent en travers sur le bois de lit, pour soutenir la paillasse.

GOBET s. m.

GOBET s. m. Morceau que l' on gobe. Il est familier.

Fig. et fam., Prendre un homme au gobet, Le prendre lorsqu' il y pense le moins. Il y avait des gens apostés qui le prirent au gobet en sortant de chez toi. On vint dès le matin le prendre au gobet pour le mener à la campagne.

GOBET

GOBET se dit, populairement, d' Une espèce de cerise. Des gobets à courte queue.

GOBETER. v. a.

GOBETER. v. a. T. de Maçonnerie. Jeter du plâtre avec la truelle pour le faire entrer dans les joints des murs de moellon ou de plâtras. Gobeter un mur.

GOBETÉ, ÉE. participe

GOBETÉ, ÉE. participe

GOBIN s. m.

GOBIN s. m. Bossu. Un petit gobin. Il est familier et peu usité.

GODAILLER. v. n.

GODAILLER. v. n. Boire avec excès et à plusieurs reprises. C' est un ivrogne, il ne fait que godailler. Il est populaire.

GODELUREAU s. m.

GODELUREAU s. m. Jeune homme qui fait l' agréable et le galant auprès des femmes. On ne le dit qu' en mauvaise part. C' est un jeune godelureau. Il est familier.

GODENOT s. m.

GODENOT s. m. Petite figure de bois ou d' ivoire qui représente un homme, et dont les joueurs de gibecière se servent pour amuser les spectateurs. Faire jouer godenot. Montrer godenot.

Fam. et par mépris, Il est fait comme un godenot, voilà un plaisant petit godenot, se dit D' un petit homme mal fait.

GODER. v. n.

GODER. v. n. Il se dit D' un vêtement qui fait de faux plis, soit parce que la coupe en est mauvaise, soit parce que les parties en sont mal assemblées. Voilà une manche qui gode.

GODET s. m.

GODET s. m. Sorte de petit vase à boire, qui n' a ni pied ni anse. Boire dans un godet.

Il se dit aussi Des augets attachés à des roues, dont on se sert pour élever de l' eau.

Il se dit encore de Certaines choses, naturelles ou artificielles, qui ont, ou à peu près, la forme de godets à boire. Les peintres mettent leurs couleurs dans des godets. Le gland de chêne est supporté par une espèce de petit godet.

GODIVEAU s. m.

GODIVEAU s. m. T. de Cuisine. Pâté chaud composé d' andouillettes, de hachis de veau, et de béatilles. On a servi un excellent godiveau. Pâté de godiveau.

GODRON s. m.

GODRON s. m. Certains plis ronds qu' on faisait autrefois aux fraises, et qu' on fait encore aux jabots de chemise, à certaines coiffures des femmes, etc. Dans ce premier sens, il a vieilli.

GODRON

GODRON en termes d' Orfévrerie, se dit de Certaines façons qu' on fait aux bords de la vaisselle d' argent, et qui ont la forme d' un oeuf allonge. Vaisselle à gros godrons, à petits godrons.

Il se dit encore de Certains ornements de même forme qu' on fait aux ouvrages de sculpture et de menuiserie.

GODRONNER. v. a.

GODRONNER. v. a. Faire des godrons. Godronner de la vaisselle d' argent. Godronner une coiffure. Dans cette dernière phrase et autres semblables, il a vieilli.

GODRONNÉ, ÉE. participe

GODRONNÉ, ÉE. participe Vaisselle godronnée.

En Botan., Feuille godronnée, Feuille dont les bords sont plissés naturellement.

GOÔLAND s. m.

GOÔLAND s. m. T. d' Hist. nat. Nom donné à certains oiseaux de mer qui sont de grandes mouettes.

GOÔLETTE s. f.

GOÔLETTE s. f. T. de Marine. Bâtiment à deux mâts, du port de cinquante à cent tonneaux. Goëlette anglaise. Goëlette américaine.

GOÔMON s. m.

GOÔMON s. m. Nom que l' on donne, en certains lieux, aux varechs ou herbes marines qui croissent le long des côtes, sur les rochers. Le goëmon pourri est un excellent engrais. Couper du goëmon.

GOÉTIE s. f.

GOÉTIE s. f. (On prononce Goécie.) Espèce de magie par laquelle on invoquait les génies malfaisants, pour nuire aux hommes. C' est l' opposé de Théurgie.

GOFFE. adj. des deux genres

GOFFE. adj. des deux genres Vieux mot emprunté de l' italien, pour signifier, Mal fait, malbâti, grossier, maladroit. Cet homme-là est goffe. Voilà une architecture bien goffe. Une statue bien goffe. Un habit goffe. Il est familier.

GOGAILLE s. f.

GOGAILLE s. f. Repas joyeux. Faire gogaille. Être en gogaille. Il est populaire.

GOGO (À). loc. adv.

GOGO (À). loc. adv. À son aise, dans l' abondance. Vivre à gogo. Être à gogo. Il est très-familier.

GOGUENARD, ARDE. adj.

GOGUENARD, ARDE. adj. Plaisant, railleur. Il se prend ordinairement en mauvaise part. Cet homme est goguenard. Être d' humeur goguenarde. Avoir l' esprit goguenard. Ton, air goguenard.

Il est quelquefois substantif. C' est un goguenard. Il fait le goguenard. Ce mot est familier.

GOGUENARDER. v. n.

GOGUENARDER. v. n. Faire de mauvaises plaisanteries. Il ne fait que goguenarder. Ils riaient et goguenardaient ensemble. Il n' aime qu' à goguenarder. Il est familier.

GOGUENARDERIE s. f.

GOGUENARDERIE s. f. Mauvaise plaisanterie. Il ne répond que par des goguenarderies. Il est familier.

GOGUETTES s. f. pl.

GOGUETTES s. f. pl. Propos joyeux. Conter goguettes. Il est familier.

Fam., Être en goguettes, être en ses goguettes, Être en belle humeur.

Fam., Chanter goguettes à quelqu' un, Lui dire des injures, des choses offensantes, fâcheuses.

GOINFRE s. m.

GOINFRE s. m. Celui qui met tout son plaisir à manger. C' est un goinfre. Il est populaire.

GOINFRER. v. n.

GOINFRER. v. n. Manger beaucoup et avidement. Il est populaire.

GOINFRERIE s. f.

GOINFRERIE s. f. Gourmandise sans goût. Être adonné à la goinfrerie. Il est populaire.

GOÚTRE s. m.

GOÚTRE s. m. Tumeur qui se forme au devant de la trachée-artère et du larynx. Le goître est endémique dans certaines vallées des Alpes. Les femmes sont en général plus sujettes aux goîtres que les hommes.

GOÚTREUX, EUSE. adj.

GOÚTREUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du goître. Tumeur goîtreuse.

Il se dit aussi De ceux qui sont atteints du goître. Les habitants de cette vallée sont presque tous goîtreux.

Il se dit substantivement, dans ce dernier sens. Un goîtreux.

GOLFE s. m.

GOLFE s. m. Partie de mer plus ou moins vaste, qui entre, qui avance dans les terres, et dont l' ouverture du côté de la mer est ordinairement fort large. Golfe de Venise, de Gascogne, du Mexique, etc. La mer forme un golfe dans cet endroit. Grand golfe. Petit golfe.

GOMME s. f.

GOMME s. f. Substance visqueuse qui découle de certains arbres, qui s' épaissit à l' air, et qui est soluble dans l' eau. Gomme de cerisier, de prunier, etc. Un écoulement de gomme trop abondant nuit aux arbres fruitiers. La gomme est adoucissante. Gomme adragant ou adragante. Gomme arabique.

Gomme copal, Résine qui s' emploie dans la préparation des vernis.

Gomme élastique, ou Caoutchouc, Substance végétale qui a beaucoup d' élasticité, et qui, dans le commerce, est ordinairement brunâtre et assez semblable à du cuir. La gomme élastique est apportée d' Amérique en Europe le plus souvent sous forme de poire. Poire de gomme élastique. La gomme élastique se gonfle et se dissout dans l' éther. Fil de gomme élastique. Bretelles, jarretières de gomme élastique. Les vernis qui contiennent de la gomme élastique ont l' avantage de ne point s' écailler.

GOMME-GUTTE s. f.

GOMME-GUTTE s. f. Gomme-résine, jaune, âcre, amère, qui s' emploie en médecine comme purgative, mais surtout en peinture, pour l' aquarelle. La gomme-gutte se recueille dans l' île de Ceylan et dans la presqu' île de Camboge. La gomme-gutte est une des couleurs jaunes les plus pures.

GOMME-RÉSINE s. f.

GOMME-RÉSINE s. f. Suc végétal principalement composé de gomme et de résine, dont une partie se dissout dans l' eau, et l' autre dans l' esprit-de-vin. La gomme-résine est un suc laiteux qui découle de certains végétaux auxquels on fait des incisions. L' assa foetida, la myrrhe, l' encens, sont des gommes-résines.

GOMMER. v. a.

GOMMER. v. a. Enduire de gomme. Gommer de la toile, du taffetas.

Gommer une couleur, Y mêler un peu de gomme, afin que la couleur ait plus de corps, et qu' elle tienne mieux sur la toile, sur le papier, etc.

GOMMÉ, ÉE. participe

GOMMÉ, ÉE. participe

GOMMEUX, EUSE. adj.

GOMMEUX, EUSE. adj. Qui jette de la gomme. Il y a dans ce pays beaucoup d' arbres gommeux et résineux.

Il signifie aussi, Qui est ou qui tient de la nature de la gomme. Suc gommeux. Matières gommeuses. Parties gommeuses.

GOMMIER s. m.

GOMMIER s. m. T. de Botan. Arbre d' Amérique, espèce d' acacia qui donne beaucoup de gomme. Gommier blanc. Gommier rouge.

GOMPHOSE s. f.

GOMPHOSE s. f. T. d' Anat. Espèce d' articulation immobile, par laquelle les os sont emboîtés l' un dans l' autre, comme un clou et une cheville dans un trou: telle est l' insertion des dents dans les mâchoires.

GOND s. m.

GOND s. m. (Le D ne se prononce pas.) Morceau de fer coudé et rond par la partie d' en haut, sur lequel tournent les pentures d' une porte. Il manque un gond à cette porte. Sceller les gonds d' une porte. Gonds à bois. Gonds à plâtre. Fiche à gonds. La porte s' est baissée, parce que les gonds ont lâché.

Prov. et fig., Faire sortir, mettre quelqu' un hors des gonds, Exciter tellement sa colère, qu' il soit comme hors de lui-même. Ne vous opiniâtrez pas contre lui, vous le mettriez hors des gonds.

GONDOLE s. f.

GONDOLE s. f. Petit bateau plat et fort long, qui est particulièrement en usage à Venise pour naviguer sur les canaux, et qui ne va qu' à rames.

GONDOLE

GONDOLE se dit aussi d' Un petit vaisseau à boire, long et étroit, qui n' a ni pied ni anse, et que l' on nomme ainsi à cause de sa ressemblance avec les gondoles de Venise.

GONDOLIER s. m.

GONDOLIER s. m. Celui qui mène les gondoles. Les gondoliers de Venise sont fort adroits.

GONFALON s. m.

GONFALON s. m. Bannière d' église à trois ou quatre fanons, qui sont des pièces pendantes. Il est principalement usité dans le Blason. On dit aussi, Gonfanon.

GONFALONIER s. m.

GONFALONIER s. m. Celui qui porte le gonfalon. On a longtemps donné ce titre aux chefs de quelques-unes des républiques modernes d' Italie. On dit aussi, Gonfanonier.

GONFLEMENT s. m.

GONFLEMENT s. m. Enflure. Gonflement de rate. Gonflement d' estomac. Cela cause un gonflement à la peau.

GONFLER. v. a.

GONFLER. v. a. Rendre enflé, faire devenir enflé. Gonfler une vessie. Gonfler un ballon avec du gaz hydrogène. Un pigeon qui gonfle sa gorge. L' eau a gonflé cette éponge.

Il se dit, particulièrement, Des enflures causées par des flatuosités. La plupart des légumes gonflent l' estomac.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Un ballon qui se gonfle. Ses veines se gonflaient. Quand la rate vient à se gonfler.

Il est aussi neutre. Cette pluie fera gonfler le raisin. Cette pâte gonfle beaucoup lorsqu' on la met dans la friture. Dès qu' il a mangé, l' estomac lui gonfle.

GONFLER

GONFLER se dit quelquefois au figuré. Sa fortune l' a gonflé d' orgueil. Le bon succès qu' il vient d' avoir le gonflera d' orgueil.

GONFLÉ, ÉE. participe

GONFLÉ, ÉE. participe Ventre gonflé. Avoir les yeux gonflés. Être gonflé de la bonne opinion qu' on a de soi-même.

GONIN s. m.

GONIN s. m. Il n' est usité que dans cette phrase populaire, C' est un maître gonin, C' est un fripon adroit et rusé. Voilà un tour de maître gonin. Il m' a joué cent tours de maître gonin.

GONIOMÈTRE s. m.

GONIOMÈTRE s. m. T. de Cristallographie. Instrument qui sert à mesurer les angles des cristaux naturels.

GONIOMÉTRIE s. f.

GONIOMÉTRIE s. f. T. de Mathém. Art de mesurer les angles.

GONORRHÉE s. f.

GONORRHÉE s. f. T. de Médec. Écoulement par le canal de l' urètre, qui est dû le plus souvent à une affection vénérienne. Gonorrhée simple. Gonorrhée virulente.

GORD s. m.

GORD s. m. Pêcherie composée de deux rangs de perches plantées dans le fond de la rivière, qui forment un angle, au sommet duquel est un filet où les deux rangs de perches conduisent le poisson. Établir un gord.

GORDIEN. adj. m.

GORDIEN. adj. m. Voyez NOEUD.

GORET s. m.

GORET s. m. Petit cochon. La peau d' un goret. On ne le dit guère que par plaisanterie.

GORGE s. f.

GORGE s. f. La partie antérieure du cou. Il a la gorge enflée. Se couper la gorge avec un rasoir. Tenir quelqu' un à la gorge, lui serrer la gorge, le prendre à la gorge. Mettre, tenir le pied sur la gorge à quelqu' un. Mettre à quelqu' un le pistolet sur la gorge. On le dit aussi en parlant Des animaux. Un chien qui prend un taureau à la gorge. Pigeon à grosse gorge. Ce moineau est un mâle, il a la gorge noire.

Couper la gorge à quelqu' un, L' égorger, le tuer. Des voleurs lui coupèrent la gorge. Ce valet coupa la gorge à son maître dans son lit. Il coupait la gorge aux passants, à ses hôtes. Ces troupes entrèrent dans la ville et coupèrent la gorge à toute la garnison.

Se couper la gorge l' un à l' autre, S' entretuer. Si vous n' allez pas apaiser la querelle, ils se couperont la gorge.

Se couper la gorge avec quelqu' un, Se battre en duel avec lui. Il veut se couper la gorge avec son rival.

Fig., Couper la gorge à quelqu' un, Faire quelque chose qui le ruine, qui le perd. Si vous ne payez ce pauvre homme, si vous le mettez en prison, vous lui coupez la gorge. Ce procès, cette mauvaise affaire lui a coupe la gorge, à lui et à ses enfants.

Fig. et fam., Cet argument, cette pièce, etc., lui coupe la gorge, Cet argument, cette pièce ruine sa cause, détruit ses prétentions. On dit dans le même sens, Vous vous coupez la gorge par cette pièce, par cet argument.

Fig., Tendre la gorge, Livrer sa vie, sans résistance, à un assassin.

Fig., Tenir quelqu' un à la gorge, Le réduire dans un état à ne pouvoir faire aucune résistance à ce qu' on veut de lui.

Fig., Prendre quelqu' un à la gorge, Le contraindre avec violence à faire quelque chose. S' il n' a point d' argent pour vous payer, le prendrez-vous à la gorge? On dit dans le même sens, Tenir le pied sur la gorge à quelqu' un; lui mettre, lui tenir le pistolet, le couteau, le poignard sur la gorge; et, dans un sens analogue, Avoir le poignard, le couteau sur la gorge, en parlant De la personne qui est l' objet d' une violence.

GORGE

GORGE signifie quelquefois, Le cou et le sein d' une femme. Elle a la gorge belle. Elle a la gorge plate. Montrer, découvrir sa gorge. Cacher, couvrir sa gorge. Avoir la gorge découverte. Elle a trop de gorge.

Il signifie, par extension, La partie supérieure de la chemise d' une femme.

GORGE

GORGE se prend aussi pour Le gosier. Le noeud de la gorge. Mal à la gorge. Mal de gorge. Il lui est demeuré une arête, un os dans la gorge. Ces fruits sont bien âpres, ils prennent à la gorge.

Dans la Musique vocale, Chanter de la gorge, se dit D' un chanteur qui ne sait modifier sa voix qu' en resserrant la gorge avec effort. On dit dans le même sens, Voix de la gorge.

En termes de Chasse, Ce chien a bonne gorge, Il a la voix forte.

Fam., Ce ris ne passe pas le noeud de la gorge. Il n' est pas naturel, il est forcé.

Rire à gorge déployée, crier à pleine gorge, Rire, crier de toute sa force.

Il en a menti, il a menti par sa gorge, se dit Pour donner fortement un démenti à quelqu' un. Vous en avez menti par la gorge. Cette phrase a vieilli.

Fig. et fam., Faire rentrer à quelqu' un les paroles dans la gorge, L' obliger à désavouer les propos offensants qu' il a tenus. Il s' est permis sur mon compte des propos que je saurai bien lui faire rentrer dans la gorge.

Pop., Rendre gorge, Vomir après avoir trop bu ou trop mangé. Il signifie, figurément et familièrement, Restituer par force ce qu' on a pris, ce qu' on a acquis par des voies illicites. Il avait volé les deniers publics, mais on lui a fait rendre gorge. Il faut tôt ou tard qu' il rende gorge.

En termes de Fauconnerie, Gorge chaude, La chair des animaux vivants que l' on donne aux oiseaux de proie.

Prov. et fig., Faire une gorge chaude de quelque chose, Se l' approprier, en profiter. Il comptait avoir cette succession, et en faire une gorge chaude, une bonne gorge chaude. En ce sens, cette manière de parler vieillit: on l' emploie plus ordinairement pour signifier, Faire des plaisanteries sur quelque chose en société. C' est un homme qui recueille tout ce qu' il entend dire, et qui en fait des gorges chaudes.

GORGE

GORGE désigne, par analogie, L' entrée, l' ouverture, l' orifice de certaines choses. La gorge d' une cloche. La gorge d' une tabatière. Une boîte à gorge d' or. La gorge d' une cheminée. La gorge d' une corolle monopétale.

Il signifie, en termes de Fortification, L' entrée d' une fortification du côté de la place. La gorge du bastion. La gorge de la demi-lune. Attaquer une demi-lune par la gorge.

Il se dit encore d' Un détroit, d' un passage entre deux montagnes. Les gorges des Pyrénées, des Alpes. L' armée souffrit beaucoup en traversant les gorges étroites de ces montagnes.

GORGE

GORGE en termes d' Architecture, signifie, Une moulure concave.

La gorge d' une poulie, La cannelure, le creux demi-circulaire qui règne sur la circonférence d' une poulie.

La gorge d' un bassin à barbe, Son échancrure.

GORGE

GORGE se dit aussi d' Un bâton ou morceau de bois tourné auquel on attache les estampes, les cartes de géographie, etc., pour pouvoir les rouler.

GORGÉ, ÉE.. adj.

GORGÉ, ÉE.. adj. T. de Blason. Il se dit D' un lion, d' un cygne, ou autre animal, qui a le cou ceint d' une couronne dont l' émail est différent de celui de l' animal.

GORGE-DE-PIGEON. adj. invariable

GORGE-DE-PIGEON. adj. invariable Il se dit D' une couleur composée et mélangée, qui paraît changer suivant les différents aspects du corps coloré, comme celle de la gorge des pigeons. Du taffetas gorge-de-pigeon. Une robe gorge-de-pigeon.

Il est aussi substantif masculin. Le gorge-de-pigeon.

GORGÉE s. f.

GORGÉE s. f. La quantité de liqueur que l' on peut avaler en une seule fois. Ce malade n' a pu prendre que deux gorgées de bouillon. Boire à petites gorgées.

GORGER. v. a.

GORGER. v. a. Soûler, donner à manger avec excès. On les a gorgés de vin et de viandes. Gorger de la volaille.

Il signifie figurément, Combler, remplir; et il ne se dit guère qu' en parlant Des richesses. On les a gorgés de biens. Ils sont gorgés d' or et d' argent.

Il s' emploie dans l' un et dans l' autre sens avec le pronom personnel. Ils se gorgèrent de boire et de manger. Les soldats se gorgèrent de butin.

Au Jeu de reversi, Gorger le quinola, Contraindre à le jouer.

GORGÉ, ÉE. participe

GORGÉ, ÉE. participe En termes d' Art vétérinaire, Ce cheval a les jambes gorgées, Il les a enflées et pleines de mauvaises humeurs.

GORGERETTE s. f.

GORGERETTE s. f. Espèce de collerette servant à couvrir la gorge des femmes. Il est vieux.

GORGERIN s. m.

GORGERIN s. m. Pièce de l' armure qui servait autrefois pour couvrir et défendre la gorge d' un homme d' armes.

GORGERIN

GORGERIN en termes d' Architecture, Partie du chapiteau dorique, au-dessus de l' astragale de la colonne.

GORGONE s. f.

GORGONE s. f. T. de Mythologie. Selon la Fable, il y avait trois Gorgones, Méduse, Euryale et Sthényo; elles avaient le pouvoir de pétrifier ceux qui les regardaient.

GOSIER s. m.

GOSIER s. m. La partie intérieure de la gorge, par où les aliments passent de la bouche dans l' estomac. Gosier large. Gosier étroit. Avoir le gosier écorché, le gosier tout en feu. Il lui est demeuré une arête dans le gosier.

Fig. et fam., Avoir le gosier pavé, se dit D' une personne qui mange ou boit extrêmement chaud, sans éprouver de sensation désagréable, ou qui fait un grand usage soit d' épices, soit de liqueurs fortes.

Fig. et fam., Avoir le gosier sec, Aimer à boire, avoir toujours soif.

GOSIER

GOSIER se dit aussi Du canal par où sort la voix, et qui sert à la respiration. Le gosier d' un oiseau. Le gosier d' un rossignol.

Fig., Cette femme a un beau gosier, un gosier brillant, un gosier de rossignol, Elle a une belle voix.

Dans la Musique vocale, Coup de gosier, se dit d' Une seule émission de voix, de son. Lier plusieurs notes d' un seul coup de gosier.

GOSSAMPIN s. m.

GOSSAMPIN s. m. T. de Botan. Espèce de fromager, grand arbre de la famille des Malvacées, qui croit dans les Indes, en Afrique et en Amérique. On le nomme ainsi parce qu' il a quelque ressemblance avec le pin, et que son fruit renferme une sorte de coton.

GOTHIQUE. adj. des deux genres

GOTHIQUE. adj. des deux genres Qui vient des Goths, qui est fait a l' imitation des Goths. Il se dit surtout De l' architecture des monuments du moyen âge, et D' une écriture ancienne dont les caractères sont remarquables par leurs formes roides et anguleuses. Architecture gothique. Sculptures, ornements gothiques. Cette église est bâtie dans le genre, dans le style gothique. Édifice gothique. Écriture gothique. Lettres gothiques. Caractères gothiques.

GOTHIQUE

GOTHIQUE se dit familièrement, par une sorte de mépris, De ce qui paraît trop ancien, hors de mode. Cela est gothique. Un habillement gothique. Il a les manières gothiques.

GOTHIQUE

GOTHIQUE s' emploie comme substantif masculin, dans le premier sens. Le gothique domine dans cette architecture. Beau gothique. Gothique ancien. Gothique moderne. Il y a du gothique dans cette écriture. On dit au féminin, La gothique, pour L' écriture gothique.

GOUACHE s. f.

GOUACHE s. f. Genre de peinture où l' on emploie des couleurs détrempées avec de l' eau mêlée de gomme. Peindre à la gouache, à gouache. L' usage de la gouache est fort ancien. Paysage à la gouache.

Il se dit, par extension, Des petits tableaux de genre peints à la gouache. Voilà une jolie gouache. Les gouaches de ce peintre sont fort estimées.

GOUDRON s. m.

GOUDRON s. m. Matière noirâtre, liquide et gluante, que l' on retire des arbres résineux, en les faisant brûler, et qui est d' un grand usage dans la marine pour enduire les bâtiments, les cordages, etc. Faire du goudron. Faire chauffer du goudron. Enduire quelque chose de goudron. Odeur de goudron. Du vin de Chypre qui sent le goudron. Eau de goudron.

GOUDRONNER. v. a.

GOUDRONNER. v. a. Enduire ou imbiber de goudron. Goudronner un mât, des cordages, etc.

GOUDRONNÉ, ÉE. participe

GOUDRONNÉ, ÉE. participe Toile goudronnée.

GOUET s. m.

GOUET s. m. T. de Botan. Voyez ARUM.

GOUFFRE s. m.

GOUFFRE s. m. Abîme, trou large et profond. Gouffre profond, épouvantable. Dans les endroits de la rivière où l' eau tournoie, il y a d' ordinaire un gouffre. Tomber dans un gouffre. Les volcans sont des gouffres de feu.

Il se dit quelquefois figurément, dans le style soutenu. Le gouffre de l' oubli. Le gouffre du passé. Le gouffre de l' éternité.

Il se dit encore, au figuré, de Toutes les choses où l' on fait des frais, des sacrifices, des pertes immenses. Ce procès est un gouffre. Paris est un gouffre. Les maisons de jeu sont des gouffres pour les jeunes gens. Ce pays devint un gouffre où s' engloutissaient nos armées et nos trésors. On dit dans ce sens, C' est un gouffre que cet homme-là, en parlant D' un grand dissipateur.

Il se dit aussi d' Un grand nombre de malheurs, de misères, de chagrins, qui accablent à la fois une personne, une famille, etc. Dans quel gouffre d' horreurs cet événement nous a plongés! Tomber dans un gouffre de malheurs, dans un gouffre de misères.

GOUGE s. f.

GOUGE s. f. Espèce de ciseau servant aux menuisiers, aux sculpteurs et à d' autres ouvriers.

GOUINE s. f.

GOUINE s. f. Terme d' injure, qui se dit d' Une coureuse, d' une femme de mauvaise vie. C' est une vraie gouine. Il ne hante que des gouines. Il est bas.

GOUJAT s. m.

GOUJAT s. m. Valet d' armée. Les goujats de l' armée. Un petit goujat.

Fam., Il a l' air d' un goujat, c' est un vrai goujat, etc., se dit D' un homme sale et grossier.

GOUJON s. m.

GOUJON s. m. Petit poisson blanc qu' on prend ordinairement à la ligne. Pêcher du goujon. Des goujons frits. Un plat de goujons.

Fig. et fam., Faire avaler le goujon à quelqu' un, Faire tomber quelqu' un dans un piége; ou Lui faire croire, par plaisanterie, par malice, une chose qui n' est pas.

GOUJON

GOUJON dans les Arts mécaniques, se dit d' Une cheville de fer qui sert à lier les pièces de certains ouvrages, de certaines machines. Assembler des planches avec des goujons. Goujon de poulie.

GOULÉE s. f.

GOULÉE s. f. Grosse bouchée. Il est bas, et ne se dit guère qu' en parlant D' un homme qui mange avidement de gros morceaux. Il n' en a fait qu' une goulée.

Prov. et fig., Brebis qui bêle perd sa goulée, Quand on parle beaucoup à table, on perd le temps de manger; et, plus figurément, En parlant beaucoup, on perd le temps d' agir.

GOULET s. m.

GOULET s. m. Le cou d' une bouteille, ou de quelque autre vase dont l' entrée est étroite. En ce sens, il est vieux, et on ne dit plus que Goulot.

GOULET

GOULET se dit maintenant, par analogie, de L' entrée étroite d' un port, d' une rade. On n' entre dans ce port que par un goulet. Le goulet de Brest rend l' entrée de la rade très-difficile.

GOULETTE s. f.

GOULETTE s. f. Voyez GOULOTTE.

GOULOT s. m.

GOULOT s. m. Le cou d' une bouteille, d' une cruche, ou de quelque autre vase dont l' entrée est étroite. Goulot étroit. Goulot trop large. Une bouteille qui a le goulot cassé.

GOULOTTE s. f.

GOULOTTE s. f. T. d' Archit. Petite rigole pour servir à l' écoulement des eaux.

Il se dit aussi d' Un petit canal de pierre ou de marbre, qui a une pente douce, et qui est interrompu de distance en distance par de petits bassins, pour le jeu des eaux. Dans ce sens, on dit aussi, Goulette.

GOULU, UE.. adj.

GOULU, UE.. adj. Qui aime à manger, et qui mange d' ordinaire avec avidité. C' est un homme extrêmement goulu. Le loup est un animal goulu. Le canard est un oiseau très-goulu.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un goulu, un vilain goulu.

GOULÛMENT. adv.

GOULÛMENT. adv. Avidement. Manger goulûment.

GOUPILLE s. f.

GOUPILLE s. f. Petite fiche, petite cheville de laiton ou d' autre métal, dont on se sert pour arrêter quelques parties d' une montre ou d' autres ouvrages semblables.

GOUPILLON s. m.

GOUPILLON s. m. Aspersoir, petit bâton au bout duquel il y a des soies de cochon, et qui sert à l' église pour prendre de l' eau bénite, et pour la répandre sur les objets qu' on bénit, ou la présenter à quelqu' un. Prendre de l' eau bénite avec un goupillon. Asperger avec un goupillon.

Il se dit aussi d' Un instrument destiné au même usage, qui consiste en une boule de métal creuse, percée de petits trous, et placée au bout d' un manche de même métal ou de bois. Présenter, répandre de l' eau bénite avec un goupillon d' argent.

Il se dit, dans quelques Arts, de Certaines brosses qui ont de la ressemblance avec un goupillon de bois.

GOURD, OURDE. adj.

GOURD, OURDE. adj. Qui est devenu comme perclus par le froid. Il n' est guère usité qu' au féminin, et en parlant Des mains. Avoir les mains gourdes.

Fig. et fam., Il n' a pas les mains gourdes, se dit D' un filou; et, par extension, D' un homme qui est âpre au gain.

GOURDE s. f.

GOURDE s. f. Monnaie d' argent, qu' on nomme plus ordinairement Piastre.

GOURDE s. f.

GOURDE s. f. Calebasse, courge séchée et vidée, dont les soldats, les pèlerins, etc., se servent pour porter de l' eau, du vin ou quelque autre boisson. Avoir sa gourde pleine.

GOURDIN s. m.

GOURDIN s. m. Gros bâton court. Des coups de gourdin. Il prit un gourdin et lui en donna plusieurs coups. Il est populaire.

GOURE s. f.

GOURE s. f. Terme de Droguiste, qui se dit de Toute drogue falsifiée.

GOUREUR s. m.

GOUREUR s. m. Celui qui falsifie les drogues.

Il se dit aussi de Celui qui trompe dans un petit commerce, dans un échange. Ne faites pas de marché avec lui, c' est un goureur. Ce mot est populaire.

GOURGANDINE s. f.

GOURGANDINE s. f. Coureuse, femme de mauvaise vie. C' est une franche gourgandine. Il est très-familier.

GOURGANE s. f.

GOURGANE s. f. Petite fève de marais qui est douce et de bonne qualité.

GOURGOURAN s. m.

GOURGOURAN s. m. Étoffe de soie travaillée en gros de Tours, et qui vient des Indes.

GOURMADE s. f.

GOURMADE s. f. Coup de poing. Il lui donna deux ou trois gourmades. Une gourmade dans les dents, sur le nez. Il est familier.

GOURMAND, ANDE. adj.

GOURMAND, ANDE. adj. Qui mange avec avidité et avec excès. Il est extrêmement gourmand. Une femme gourmande. Un oiseau gourmand. Le brochet est un poisson fort gourmand.

Il s' emploie aussi comme substantif, en parlant d' Un homme ou d' une femme. C' est un gourmand, un vilain gourmand, une grosse gourmande.

Il se dit quelquefois pour Gastronome. Les gourmands recherchent beaucoup ce mets.

En Jardinage, Branches gourmandes, Branches d' un arbre fruitier qui poussent avec trop de vigueur, et qui absorbent la nourriture des autres branches.

GOURMANDER. v. a.

GOURMANDER. v. a. Réprimander avec dureté, avec des paroles rudes et impérieuses. Souffrez-vous qu' on vous gourmande? Vous l' avez gourmandé comme s' il était votre valet. Il est fort impérieux, il veut gourmander tout le monde. C' est en vain que je gourmande sa paresse.

Il se dit quelquefois figurément. Ces philosophes chagrins accusent et gourmandent sans cesse la nature.

Fig., Gourmander ses passions, S' en rendre le maître, les tenir assujetties à la raison.

En termes de Manége, Gourmander un cheval, Le manier rudement de la main.

GOURMANDÉ, ÉE. participe

GOURMANDÉ, ÉE. participe En termes de Cuisine, Un carré de mouton gourmandé de persil, Lardé de persil.

GOURMANDISE s. f.

GOURMANDISE s. f. Vice de celui qui est gourmand. Gourmandise insatiable. Le péché de gourmandise. Satisfaire sa gourmandise.

GOURME s. f.

GOURME s. f. Il se dit Des mauvaises humeurs qui surviennent aux jeunes chevaux. C' est un poulain, il n' a pas encore jeté sa gourme. On l' a fait travailler trop jeune, la gourme lui est tombée sur les jambes.

Fig., Jeter sa gourme, se dit en parlant Des enfants qui ont quelque maladie de la peau.

Fig. et fam., Il jette sa gourme, il n' a pas encore achevé de jeter sa gourme, se dit D' un jeune homme qui vient d' entrer dans le monde, et qui y fait beaucoup de folies, d' extravagances.

GOURMER. v. a.

GOURMER. v. a. Mettre la gourmette à un cheval. Il faut gourmer ce cheval plus court. Si un cheval n' est gourmé, il ne se ramène pas bien.

GOURMER

GOURMER signifie aussi, familièrement, Battre à coups de poing. On l' a bien gourmé. Il s' emploie avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Des écoliers qui se gourment.

GOURMÉ, ÉE. participe

GOURMÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Être gourmé, Affecter un maintien composé et trop grave. C' est un homme qui est toujours gourmé.

GOURMET s. m.

GOURMET s. m. Celui qui sait bien connaître et goûter le vin. Bon gourmet. Les plus fins gourmets y seraient trompés.

GOURMETTE s. f.

GOURMETTE s. f. T. de Manége. Petite chaînette de fer qui tient à un des côtés du mors d' un cheval, et qu' on accroche à l' autre côté en la faisant passer sous la ganache. La gourmette de votre cheval est défaite. Cette gourmette est trop grosse, trop courte. Attacher une gourmette jusqu' à la dernière maille. Le cheval rompit sa gourmette, et emporta son homme.

Fig. et fam., Rompre sa gourmette, S' abandonner à ses passions, après s' être contraint quelque temps, après avoir vécu dans la retenue. Ce jeune homme a rompu sa gourmette.

Fig. et fam., Lâcher la gourmette à quelqu' un, Lui donner plus de liberté qu' il n' en avait auparavant.

GOUSSAUT ou GOUSSANT. s. m.

GOUSSAUT ou GOUSSANT. s. m. T. de Manége. Cheval court de reins, et dont l' encolure et la conformation annoncent de la force.

Il s' emploie aussi comme adjectif. Un cheval goussaut.

GOUSSE s. f.

GOUSSE s. f. T. de Botan. Cosse, enveloppe des graines, des semences dans les plantes légumineuses. Gousse allongée. Gousse de pois. Gousse de fève. Les gousses n' ont que deux valves.

Gousse d' ail, Petite tête d' ail. Frotter du pain avec une gousse d' ail.

GOUSSES

GOUSSES au pluriel, se dit d' Un ornement d' architecture particulier au chapiteau ionique.

GOUSSET s. m.

GOUSSET s. m. Le creux de l' aisselle. Se frotter le gousset avec de la poudre d' alun.

Il se dit plus ordinairement de La mauvaise odeur qui vient du gousset. Sentir le gousset.

Il signifie, par extension, Cette petite pièce de toile qu' on met à la manche d' une chemise à l' endroit de l' aisselle. Mettre des goussets à une chemise.

GOUSSET

GOUSSET se dit aussi d' Une petite poche qui est en dedans de la ceinture d' une culotte, d' un pantalon. Fouiller dans son gousset. Tirer sa montre du gousset.

Fam., Avoir le gousset garni, bien garni, Être pourvu d' argent.

GOUSSET

GOUSSET se dit encore d' Une espèce de petite console de menuiserie, servant à soutenir des tablettes.

GOÛT s. m.

GOÛT s. m. Celui des cinq sens par lequel on discerne les saveurs. Le sens du goût. Avoir le goût bon, le goût fin, le goût sûr, le goût exquis, le goût mauvais, le goût dépravé, le goût usé. Cela plaît au goût, chatouille le goût, flatte le goût.

Il signifie aussi, Saveur. Viande de bon goût, de mauvais goût. Cela est d' un goût excellent, d' un goût fin, d' un goût délicat, d' un goût exquis, d' un goût relevé. Goût amer, aigre, plat, fade, sucré, etc. Ce pain a un goût de noisette. Ce vin a un goût de terroir. Cela donne un bon goût aux sauces.

Cette sauce est de haut goût, Elle est salée, épicée. Cette sauce n' a point de goût, Elle ne sent rien, elle est fade.

GOÛT

GOÛT se prend quelquefois pour Odeur. On sent ici un goût de renfermé. Ce tabac a un goût de pourri.

GOÛT

GOÛT se dit encore de L' appétence des aliments, du plaisir qu' on trouve à boire et à manger. Ce malade ne trouve goût à rien, ne prend goût à rien. Il a entièrement perdu le goût. Il commence à entrer en goût. Le goût commence à lui revenir.

Prov., Le coût en fait perdre le goût, se dit en parlant D' une chose trop chère.

GOÛT

GOÛT signifie figurément, La faculté de sentir, de discerner les beautés et les défauts qui se trouvent dans les ouvrages d' esprit, dans les productions des arts. Il a le goût sûr, fin, délicat, exquis. C' est avoir le goût fort mauvais que de trouver de l' esprit à cela. Finesse de goût. Délicatesse de goût. Le bon goût réprouve de telles innovations. Le goût particulier d' une nation. Le goût français. Le mauvais goût, le faux goût faisait chaque jour des progrès.

Il se dit souvent absolument, pour Le bon goût. Les lois, les règles du goût. Les arbitres, les oracles du goût. Consulter l' oreille et le goût. C' est un critique plein de goût. Avoir du goût en peinture. Manquer de goût. Un écrivain, un peintre sans goût, dépourvu de goût. Le goût s' épure de jour en jour. La décadence du goût.

GOÛT

GOÛT se dit, en général, pour Le sentiment agréable ou avantageux qu' on a de quelque chose. Chacun a son goût. Tous les goûts ne se rapportent pas. Il ne faut point disputer des goûts. Les différents goûts. Satisfaire tous les goûts. Cet ouvrage est au goût de tout le monde. Cela n' est pas de mon goût. C' est une affaire de goût. Si cette femme ne vous plaît pas, vous avez le goût bien difficile.

Il se dit aussi de L' inclination qu' on a pour certaines personnes, pour certaines choses, de l' empressement avec lequel on les recherche, et du plaisir qu' on y trouve. Avoir du goût pour les choses honnêtes. Avoir le goût du grand et du beau. Il n' a pas de goût pour les vers, pour la musique. Avoir le goût des vers, de la musique. Le goût de la solitude. Inspirer à quelqu' un le goût d' une chose. Prendre goût à une chose. Il n' a point goût au travail qu' on lui impose. Son goût le porte à ce genre d' études, vers ce genre d' études. Avoir des goûts honnêtes, des goûts bas. Satisfaire ses goûts. Il a beaucoup de goût pour cette personne-là. Ce n' est point de l' amour, c' est un goût passager.

Faire une chose par goût, La faire pour son plaisir.

Ouvrages de goût, Ouvrages, objets qui ne sont faits que pour l' agrément, pour l' ornement.

En Musiq., Notes de goût. Voyez NOTE.

GOÛT

GOÛT se dit encore de La manière dont une chose est faite, du caractère particulier de quelque ouvrage. Cet ouvrage est de bon goût. Des ornements d' un goût recherché, d' un goût mesquin. Ce meuble est de bon goût, de mauvais goût, d' un goût nouveau. Le goût du pour. Voilà une plaisanterie d' assez mauvais goût. Une galanterie de bon goût. Cet homme travaille dans un fort mauvais goût. Les pointes et les jeux de mots sont presque toujours de mauvais goût. Des tableaux d' un goût sévère, de grand goût. Le goût gothique.

Il se dit quelquefois absolument, pour Bon goût, agrément, grâce, élégance. Un ouvrage fait avec goût. Il y avait dans cette parure plus de luxe que de goût. La magnificence et le goût présidaient à ces fêtes. Le goût brillait dans ses moindres ouvrages.

Il se dit particulièrement Du caractère d' un auteur, d' un peintre, d' un sculpteur, et même Du caractère général d' un siècle. Ces vers sont dans le goût de Racine. Ce tableau est dans le goût de Michel-Ange, de Raphaël. Je reconnais le goût du Titien. Cette pièce est bien du goût du quinzième siècle. Il a écrit dans le goût de son siècle.

GOÛTER. v. a.

GOÛTER. v. a. Exercer le sens du goût sur ce qui a de la saveur. Il goûte bien ce qu' il mange. Boire du vin lentement, afin de le mieux goûter. Il avale sans goûter.

Il signifie, particulièrement, Examiner, vérifier la saveur, la qualité d' une chose, en mettant dans la bouche une petite partie, une petite quantité de cette chose. Le cuisinier n' a pas goûté cette sauce. Goûter du sucre. Ce courtier goûte bien le vin, les vins.

Il signifie aussi, Boire ou manger quelque peu d' une chose dont on n' a pas encore bu ou mangé; et, dans ce sens, il est ordinairement neutre. Voulez-vous goûter à notre vin, de notre vin? Ce n' est que pour en goûter, pour y goûter. Goûtez de cette volaille, elle est excellente.

Il se dit quelquefois, tant activement que neutralement, en parlant Des choses dont on ne juge que par l' odorat. Goûtez bien ce tabac. Goûtez de ce tabac.

GOÛTER, neutre

GOÛTER, neutre signifie figurément, Essayer, éprouver. Il a goûté du métier, il en est las. C' est un homme qui veut goûter de tous les plaisirs.

GOÛTER, actif

GOÛTER, actif signifie figurément, Approuver, trouver bon, agréable. Je goûte ce que vous dites. Je n' ai pu lui faire goûter vos raisons. Le public goûte peu ces sortes d' ouvrages. Son avis ne fut point goûté. Il ne goûte ni les vers ni la musique.

Il se dit de même en parlant Des personnes. Je n' ai jamais pu goûter cet homme-là. Je n' ai jamais pu goûter ses manières, son ton, son esprit. Elle goûte beaucoup votre société.

Il signifie aussi, Sentir quelque chose, en jouir. Goûter la fraîcheur du matin. Goûter les douceurs du sommeil. Goûter les plaisirs de la table. Goûter le repos. Il faut une conscience pure, pour bien goûter les plaisirs de la vie.

GOÛTÉ, ÉE. participe

GOÛTÉ, ÉE. participe

GOÛTER. v. n.

GOÛTER. v. n. Manger légèrement entre le dîner et le souper. Il fait ses quatre repas: il déjeune, il dîne, il goûte, il soupe. Donnez à goûter à ces enfants.

GOÛTER s. m.

GOÛTER s. m. Petit repas qu' on fait entre le dîner et le souper. On lui a donné des confitures et du fruit pour son goûter. Il ne faut point donner de viande aux enfants pour leur goûter.

GOUTTE s. f.

GOUTTE s. f. Petite partie d' une chose liquide. Petite goutte. Grosse goutte. Goutte d' eau, de vin, de bouillon, d' huile, d' encre, de suif, etc. Ce vin se conservera bon jusqu' à la dernière goutte. Il n' y en a pas une goutte. Des gouttes de pluie commençaient à tomber. Suer à grosses gouttes.

Il se prend quelquefois pour Une quantité peu considérable. Prenez une goutte de vin, une goutte de bouillon.

Prov. et fig., C' est une goutte d' eau dans la mer, C' est ajouter fort peu à une grande abondance; C' est porter un faible secours où il en faudrait un très-considérable.

Mère goutte, Le vin qui coule de la cuve ou du pressoir sans que l' on ait pressuré le raisin.

Prov., Ces deux personnes se ressemblent comme deux gouttes d' eau, Elles se ressemblent parfaitement.

Par exagérat.: Tant qu' il me restera une goutte de sang dans les veines, je vous défendrai, je les combattrai. Je répandrai jusqu' à la dernière goutte de mon sang. Etc.

Fig., Il n' a pas une goutte de sang dans les veines, se dit D' un homme qui est saisi d' effroi, d' épouvante, d' horreur.

GOUTTE

GOUTTE en termes de Pharmacie, se dit de La mesure de certaines liqueurs qui s' emploient à très-petite dose. On évalue la goutte à peu près au poids d' un grain.

Il se dit, au pluriel, de Certains remèdes liquides qui ne s' administrent ordinairement qu' a très-petite dose, à cause de leur énergie. Gouttes d' Angleterre. Gouttes d' Hoffmann. Gouttes d' or du général Lamotte.

GOUTTE

GOUTTE en termes de Fondeur, Petite partie tirée d' une fonte d' or ou d' argent, qu' on remet à l' essayeur pour avoir le rapport du titre.

GOUTTE

GOUTTE en Architecture, se dit de Petits ornements de forme conique placés dans le plafond de l' ordre dorique ou sous les triglyphes. Les gouttes de la corniche.

GOUTTE

GOUTTE s' emploie adverbialement dans ces phrases familières, Ne voir goutte, n' entendre goutte, pour donner plus de force à la négation. Il fait bien obscur ici, je ne vois goutte, je n' y vois goutte. C' est un homme qui ne voit goutte dans ses affaires. Je n' entends goutte (Je ne comprends rien) à ce qu' il dit. Cette affaire est fort embrouillée, je n' y entends goutte.

GOUTTE À GOUTTE. loc. adv.

GOUTTE À GOUTTE. loc. adv. Goutte après goutte. Il faut verser cette liqueur goutte à goutte. Le sang ne venait que goutte à goutte.

GOUTTE s. f.

GOUTTE s. f. Maladie qui affecte particulièrement les articulations, et qui est caractérisée par la douleur, la rougeur et le gonflement de ces parties. Goutte chaude. Goutte froide. Goutte vague. Cela donne, cause, engendre la goutte. Il a cruellement la goutte. Il a la goutte aux pieds, aux genoux, aux mains, aux bras, etc. Attaque de goutte. La goutte lui est remontée dans la poitrine, dans la tête, etc. Il est mort d' une goutte remontée. Être travaillé, être tourmenté de la goutte. Il est perdu de gouttes, mangé de gouttes.

Goutte-crampe. Voyez CRAMPE.

Goutte sciatique, ou simplement, Sciatique, Douleur qui a son siége le long du nerf sciatique. Être tourmenté d' une goutte sciatique.

Goutte sereine, Affection caractérisée par la perte complète ou incomplète de la vue, sans altération appréciable des parties constituantes du globe de l' oeil. Les médecins la nomment Amaurose. Il perdit tout d' un coup la vue par une goutte sereine.

GOUTTELETTE s. f. diminutif

GOUTTELETTE s. f. diminutif Petite goutte de quelque liqueur. Je n' en pris qu' une gouttelette. Une petite gouttelette. Il est peu usité.

GOUTTEUX, EUSE. adj.

GOUTTEUX, EUSE. adj. Qui est sujet à la goutte. Il est bien goutteux. Il est devenu goutteux. Il n' y a guère de femmes goutteuses.

Il se dit aussi substantivement. Un goutteux.

GOUTTIÈRE s. f.

GOUTTIÈRE s. f. Petit canal par où les eaux de la pluie coulent de dessus les toits. Gouttière de bois, de plomb. On préfère maintenant les tuyaux de descente aux gouttières.

Il se dit quelquefois, par extension et familièrement, pour désigner Le toit même. Dans ce sens, on le met ordinairement au pluriel. Se promener sur les gouttières. Des chats qui se battent dans les gouttières?

Il se dit aussi d' Une bande de cuir qui avance autour de l' impériale d' un carrosse, et qui sert à empêcher que la pluie n' y entre par les portières. Les gouttières d' un carrosse.

GOUTTIÈRE

GOUTTIÈRE en termes de Relieurs, signifie, La coupe creuse qu' ils donnent à la tranche du livre opposée au dos.

GOUTTIÈRE

GOUTTIÈRE en termes de Chasse, se dit Des fentes ou raies creuses qui sont le long de la perche du merrain de la tête du cerf.

GOUTTIÈRE

GOUTTIÈRE en termes d' Anatomie, se dit de Certains enfoncements que présentent les os. Les gouttières des malléoles. La gouttière sagittale.

En Botan., Creusé en gouttière, Qui a sur sa longueur et d' un seul côté un demi-canal, une espèce de rainure. Pétiole creusé en gouttière.

GOUVERNAIL s. m.

GOUVERNAIL s. m. Pièce de bois attachée à l' arrière d' un vaisseau, d' un navire, d' un bateau, et qui sert à le gouverner, à le faire aller du côté qu' on veut. Tenir le gouvernail d' un vaisseau. Être au gouvernail. Un coup de mer rompit le gouvernail. Le gouvernail d' une chaloupe. La barre du gouvernail. Ce navire est sensible au gouvernail, obéit au gouvernail. Des gouvernails.

Il s' emploie figurément dans certaines phrases, en parlant Du gouvernement d' un État. Les affaires allaient bien tandis que ce ministre tenait le gouvernail. Saisir le gouvernail. Abandonner le gouvernail.

GOUVERNANCE s. f.

GOUVERNANCE s. f. Juridiction qui existait autrefois dans quelques villes des Pays-Bas, et à la tête de laquelle était le gouverneur de la place. La gouvernance d' Arras. de Lille, etc.

GOUVERNANTE s. f.

GOUVERNANTE s. f. La femme du gouverneur d' une province, d' une place. Madame la gouvernante.

Il se dit aussi d' Une femme qui a le gouvernement d' une province, d' une ville. Plusieurs princesses de la maison d' Autriche ont été gouvernantes des Pays-Bas. La reine Anne d' Autriche a été gouvernante de Bretagne.

GOUVERNANTE

GOUVERNANTE se dit, plus ordinairement, d' Une femme à laquelle on confie l' éducation d' un ou de plusieurs enfants. La gouvernante des enfants de France. La gouvernante de vos enfants. Cette jeune personne ne sort jamais qu' avec sa gouvernante.

Il se dit encore d' Une femme qui a soin du ménage d' un homme veuf ou d' un célibataire.

GOUVERNE s. f.

GOUVERNE s. f. T. de Commerce. Ce qui doit servir de règle de conduite dans une affaire. Cette lettre vous servira de gouverne.

Il s' emploie quelquefois familièrement, dans le langage ordinaire. Je vous dis cela pour votre gouverne.

GOUVERNEMENT s. m.

GOUVERNEMENT s. m. Action, charge, ou manière de gouverner, de régir, d' administrer. Le gouvernement d' un État. Se reposer des fatigues du gouvernement. Pendant la durée de son gouvernement, pendant son gouvernement. Sous son gouvernement. Gouvernement doux. Gouvernement dur et tyrannique. Le gouvernement d' une banque. Cette femme n' entend rien au gouvernement d' une maison. Je lui ai laissé le gouvernement de mes affaires.

Il se dit absolument Du gouvernement des États. La science du gouvernement. Maximes de gouvernement.

Avoir quelque chose en son gouvernement, Être chargé d' en avoir soin. Un officier qui a la vaisselle et le linge en son gouvernement. Il a les vivres, les provisions en son gouvernement, il en est responsable.

GOUVERNEMENT

GOUVERNEMENT se dit aussi de La constitution d' un État. La forme, la nature d' un gouvernement. Établir un bon gouvernement. Le gouvernement de la France est monarchique et représentatif. Le gouvernement d' un seul. Le gouvernement de Venise était aristocratique.

Il se dit quelquefois, dans un sens collectif, de Ceux qui gouvernent un État. Le gouvernement a pris telles mesures. Faire une demande au gouvernement. Ces deux gouvernements étaient d' accord.

GOUVERNEMENT

GOUVERNEMENT se dit particulièrement de La charge de gouverneur dans une province, dans une ville, dans une place forte, dans une maison royale. Le roi lui donna le gouvernement de Normandie. Le gouvernement de telle place. Gouvernement militaire. Son gouvernement lui vaut tant. Il eut le gouvernement du château de Compiègne.

Il signifie aussi, La ville et le pays qui sont sous le pouvoir du gouverneur. Un gouvernement d' une grande étendue.

Il signifie encore, L' hôtel du gouverneur. J' ai dîné au gouvernement.

GOUVERNER. v. a.

GOUVERNER. v. a. Diriger, conduire. Gouverner un vaisseau, un navire, une barque. On n' est point encore parvenu à gouverner les aérostats. Ce cocher ne sait pas gouverner ses chevaux. On l' emploie quelquefois absolument, surtout en parlant Des vaisseaux, etc. Ce pilote gouverne bien, gouverne mal. Gouverner à la lame. Gouverner au plus près. Gouverner sur son ancre. Etc.

Ce bâtiment, ce bateau gouverne bien, gouverne mal, Il obéit ou il résiste aux mouvements du gouvernail.

Fig. et fam., C' est lui qui gouverne la barque, C' est lui qui a la conduite de l' entreprise.

Prov. et fig., Gouverner bien sa barque, Conduire bien ses affaires, ou Se conduire sagement. Il a bien gouverné sa barque pendant son ministère.

GOUVERNER

GOUVERNER signifie aussi, tant au propre qu' au figuré, Régir, conduire avec autorité. Dieu gouverne l' univers. Ce prince gouverne sagement son royaume. Il gouverne ses États avec justice. Cet État, ces peuples sont bien gouvernés. Ce père de famille gouverne bien sa maison. C' est au père à gouverner ses enfants. Gouverner ses passions. L' âme gouverne le corps. On l' emploie souvent absolument. Les ministres gouvernent sous l' autorité du prince. Celui qui gouverne dans ce royaume, gouverne avec douceur et modération. L' art de gouverner. Dans cette maison, c' est la femme qui gouverne.

Il signifie, particulièrement, Avoir grand crédit, grand pouvoir sur l' esprit de quelqu' un. Vous pouvez me rendre de bons offices auprès de lui, vous le gouvernez. Personne ne le gouverne. Cette femme gouverne son mari. Ce n' est pas un homme à se laisser gouverner. Tel croit gouverner un autre qui en est gouverné. Gouverner à son gré les volontés de quelqu' un. Gouverner les esprits. Gouverner l' opinion publique. L' opinion gouverne le monde. On le dit aussi Des choses morales. Les préjugés gouvernent la plupart des hommes.

Fam., Comment gouvernez-vous un tel? Comment êtes-vous, de quelle façon vivez-vous avec lui? le voyez-vous souvent? On dit à peu près dans le même sens, Comment gouvernez-vous la fortune, le jeu, les plaisirs?

GOUVERNER

GOUVERNER signifie encore, Avoir l' administration, la conduite de quelque chose. C' est lui qui gouverne toute la maison, il en gouverne les affaires. Il gouverne la bourse du maître. C' est elle qui gouverne tout le ménage.

Il signifie, particulièrement, Administrer avec épargne. Vous n' avez pas beaucoup de provisions, gouvernez-les bien. Je gouvernerai ces munitions de sorte qu' elles suffiront. Il n' a qu' un très-petit revenu, mais il le gouverne si sagement, qu' il en a assez.

Il se dit également Du soin qu' on a qu' une chose soit en bon état, qu' elle ne périsse pas. Il entend à gouverner le vin, à gouverner une cave.

Il se dit aussi Du soin que l' on prend des enfants ou des malades. C' est une femme qui s' entend à gouverner les enfants, les malades.

Il se dit même De la manière d' élever, de soigner toutes sortes d' animaux. Il a toute sa vie élevé des chevaux, il sait bien les gouverner. Cette femme gouverne bien ma basse-cour.

GOUVERNER

GOUVERNER en Grammaire, a le même sens que Régir. Ce verbe gouverne l' accusatif.

GOUVERNER

GOUVERNER avec le pronom personnel, se dit D' un État démocratique, d' un gouvernement où le pouvoir est exercé par le peuple. Ils résolurent de se gouverner eux-mêmes, et de se constituer en république.

Il signifie plus ordinairement, Tenir une conduite bonne ou mauvaise dans sa vie, dans ses moeurs, dans ses affaires. Il s' est toujours gouverné sagement. Cette femme se gouverne mal. Il s' est mal gouverné dans cette affaire. Il s' est bien gouverné avec tout le monde, avec ses égaux.

GOUVERNÉ, ÉE. participe

GOUVERNÉ, ÉE. participe

GOUVERNEUR s. m.

GOUVERNEUR s. m. Celui qui commande en chef dans une province, dans une place forte, dans une maison royale. Le gouverneur de la province. Le gouverneur de Namur. Gouverneur de la citadelle de... Le gouverneur du château de Fontainebleau.

Le gouverneur de la banque de France, Le directeur en chef de cet établissement.

GOUVERNEUR

GOUVERNEUR signifie aussi, Celui qui est commis pour avoir soin de l' éducation et de l' instruction d' un jeune seigneur, d' un jeune prince. Gouverneur de M. le dauphin. Sage gouverneur.

GOYAVE s. f.

GOYAVE s. f. Fruit du goyavier. Cueillir des goyaves.

GOYAVIER s. m.

GOYAVIER s. m. T. de Botan. Grand arbre d' Amérique et des Indes orientales, appelé aussi Poirier des Indes, qui porte un fruit long ou ovale, à peu près gros comme une pomme de reinette.

GRABAT s. m.

GRABAT s. m. Méchant lit, tel que ceux des pauvres gens. On trouva quatre ou cinq petits enfants couchés sur un méchant grabat. Ils sont dans une extrême misère, ils n' ont qu' un pauvre grabat.

Prov., Être sur le grabat, Être malade au lit.

GRABATAIRE. s. des deux genres

GRABATAIRE. s. des deux genres Il se dit, dans l' Histoire ecclésiastique, de Ceux qui différaient jusqu' à la mort à recevoir le baptême. La secte des grabataires.

GRABATAIRE

GRABATAIRE se dit aussi, adjectivement, D' une personne habituellement malade ou alitée. Il est devenu grabataire. Ce sens est familier.

GRABUGE s. m.

GRABUGE s. m. Querelle, différend, noise. Ils ont eu quelque grabuge ensemble. Ces grabuges durent longtemps. Il y a du grabuge entre eux. Il y a du grabuge au ménage. Il est familier.

GRÂCE s. f.

GRÂCE s. f. Faveur qu' on fait à quelqu' un sans y être obligé. S' il vous accorde telle chose, ce sera une pure grâce. Je vous demande cette grâce. Accordez-moi cette grâce. C' est la seule grâce que je vous demande. Je vous demande cela en grâce. Faire une chose par grâce. Faites-moi la grâce de... Il tient cela de votre grâce, de votre pure grâce. J' ai reçu plusieurs grâces de ce prince. Il m' a comblé de grâces. Solliciter, obtenir des grâces. Répandre, distribuer des grâces.

Prov. et fig., Cela lui vient de la grâce de Dieu, lui vient de Dieu grâce, se dit De tout ce qui arrive d' avantageux à quelqu' un sans qu' il y ait contribué par ses soins ou par son travail. Cela m' est venu de Dieu grâce.

Par la grâce de Dieu. Formule que des princes souverains ont coutume de mettre dans leurs titres.

Grâce expectative, se dit Des provisions que la cour de Rome donne par avance du bénéfice d' un homme vivant.

Chevaliers de grâce, se dit, dans les Ordres de chevalerie où il faut faire preuve de noblesse, Des chevaliers qui, ne pouvant faire cette preuve, sont reçus par grâce dans l' ordre.

Commanderies de grâce, Celles dont le grand maître d' un ordre a la libre disposition; par opposition à Commanderies de rigueur, Celles que les chevaliers obtiennent à leur rang.

Coup de grâce, Le dernier coup que l' exécuteur donnait sur l' estomac à un homme roué vif, afin de terminer ses souffrances. On le dit figurément de Ce qui achève de perdre, de ruiner quelqu' un. Cet événement fut son coup de grâce. Vous lui avez porté le coup de grâce, il ne s' en relèvera jamais.

En termes de Commerce, Jours de grâce, Dix jours de délai qu' on accordait autrefois à celui sur lequel une lettre de change était tirée. On disait dans le même sens, Délai de grâce.

Trouver grâce aux yeux de quelqu' un, devant les yeux de quelqu' un, devant quelqu' un, Lui plaire, gagner sa bienveillance. Cela ne se dit que D' une personne extrêmement inférieure à l' égard d' une autre.

Être en grâce auprès du prince ou de quelque personne puissante, Y être en considération, en faveur. On dit dans le même sens, Rentrer en grâce, être remis en grâce.

Bonnes grâces, au pluriel, se dit pareillement de La faveur ou de la bienveillance, de l' amitié qu' une personne accorde à une autre. Il est dans les bonnes grâces du roi. Il a perdu les bonnes grâces du prince. Rechercher, gagner, obtenir, posséder les bonnes grâces de quelqu' un. Comment est-il dans vos bonnes grâces? Conservez-moi vos bonnes grâces, l' honneur de vos bonnes grâces.

Être dans les bonnes grâces d' une femme, avoir ses bonnes grâces, En être aimé.

GRÂCE

GRÂCE signifie aussi, Pardon, indulgence. Cette action ne mérite aucune grâce. Son extrême jeunesse doit lui faire trouver grâce auprès de vous. Point de grâce au menteur. On fait peu de grâce aux écrivains ennuyeux. Demander grâce au lecteur pour les hardiesses que l' on s est permises. Elliptiquement, Grâce, grâce!

Il se dit, particulièrement, Du pardon que le prince accorde de son autorité souveraine à un criminel, en lui remettant la peine que méritait son crime. Il a obtenu sa grâce. Il n' appartient qu' au prince de faire grâce. Crier grâce. Se pourvoir en grâce auprès du roi. Demande en grâce.

Lettres de grâce, ou simplement, Grâce, Lettres par lesquelles le souverain accorde la grâce d' un criminel. Entériner des lettres de grâce. Signer une grâce. Un exprès fut chargé de lui porter sa grâce. Leur grâce arriva trop tard.

Faire grâce à quelqu' un, Lui accorder, lui remettre ce qu' il ne pouvait pas demander avec justice. Quand on vous a accordé cela, on vous a fait grâce. On dit, ironiquement et familièrement: Vous me faites là une belle grâce. Voilà une belle grâce. Etc.

Faire grâce à quelqu' un d' une chose, Ne pas l' exiger de lui, ou La lui épargner. Il me devait mille écus, mais je lui ai fait grâce de la moitié. Ils enlevèrent tout ce qu' il possédait, ne lui faisant grâce que de la vie. Il me récita tout son poëme, sans me faire grâce d' un hémistiche. Faites-moi grâce de vos observations.

GRÂCE

GRÂCE en termes de Théologie et de Dévotion, signifie, L' aide et le secours que Dieu donne aux hommes pour faire leur salut. On ne peut se sauver sans la grâce. Grâce prévenante. Grâce suffisante. Grâce efficace. Grâce actuelle. Grâce habituelle. Coopérer à la grâce. Manquer à la grâce. Grâce sanctifiante. Les sacrements confèrent la grâce. La grâce du baptême. Être en grâce, en état de grâce. Perdre la grâce. Conserver la grâce. Persévérer dans la grâce. Mourir dans la grâce de Dieu. Demander la grâce de Dieu, sa sainte grâce. Dieu m' a retiré ses grâces.

An de grâce, se dit de Chacune des années de l' ère chrétienne. Calendrier pour l' an de grâce 1836. Hors de cette phrase, il ne se dit guère qu' en plaisantant.

GRÂCE

GRÂCE signifie aussi, Remercîment, témoignage de reconnaissance. Il s' emploie ordinairement, dans ce sens, avec le verbe Rendre. Je vous rends grâce, je vous rends mille grâces. Je vous rends grâces de ce que vous avez fait pour moi. Il est sauvé: rendons-en grâce au ciel, à Dieu. Rendre des actions de grâces, mille actions de grâces. Chanter un Te Deum en action de grâces.

Elliptiq., Grâce à Dieu, grâce au ciel, etc., se dit Pour marquer que c' est de la bonté de Dieu qu' on tient la chose dont il s' agit. Il se porte mieux, grâce à Dieu. On dit en des sens analogues: Grâce à vous. Grâce à votre bonté. Grâce à vos soins. Grâce à ce prince. Grâce à son courage, à sa prudence. Etc. Ironiquement: Grâce à votre étourderie. Grâce à leur négligence. Etc.

GRÂCES

GRÂCES au pluriel, se dit particulièrement, d' Une prière que l' on fait à Dieu après le repas, pour le remercier de ses biens. Dire grâces. Dites vos grâces.

GRÂCE

GRÂCE se dit encore d' Un certain agrément dans les personnes et dans les choses. Cette femme est belle, mais elle n' a aucune grâce. Elle a mauvaise grâce. Elle n' a pas de grâce. Elle est sans grâce. Cette femme a des grâces. Le temps l' a dépouillée de ses grâces. Être parée de mille grâces. Des grâces touchantes. Des grâces piquantes. La grâce touche plus que la beauté. Danser, marcher, se présenter de bonne grâce, de mauvaise grâce. Il a bonne grâce, mauvaise grâce à faire telle chose. Il a, il met de la grâce à tout ce qu' il fait. Il fait tout avec grâce. Il n' a grâce à rien. Un geste, un sourire plein de grâce. Être habille de bonne grâce. Des figures drapées avec grâce. Cette statue manque de grâce. Cet habit n' a point de grâce. Ce cheval a de la grâce dans les mouvements. La grâce et la légèreté du cerf. Cela est dit avec grâce et délicatesse. Une grâce naturelle accompagne ses moindres discours. Les grâces du style, de la diction. Parler, s' exprimer avec grâce. Les grâces d' un esprit cultivé.

Cette expression a de la grâce, Elle donne de l' agrément, du charme à la phrase où elle est placée.

N' avoir pas bonne grâce, avoir mauvaise grâce de faire telle ou telle chose, se dit en parlant De ce qu' une personne fait contre la raison ou contre la bienséance. Il aurait mauvaise grâce de se plaindre d' une chose qu' il a lui-même désirée. Un fils n' a pas bonne grâce de plaider contre son père. Ironiquement, Vraiment, il a, vous avez bonne grâce de prétendre que...

De bonne grâce, de mauvaise grâce, signifient aussi, De bonne volonté, sans répugnance; de mauvaise volonté, avec répugnance. Puisque vous ne pouvez vous dispenser de cela, je vous engage à le faire de bonne grâce. Il s' y est prêté de fort bonne grâce, de la meilleure grâce du monde. Il a fait la chose d' assez mauvaise grâce.

En termes de Tapissier, Les bonnes grâces d' un lit, Lés d' étoffe qu' on attache vers le chevet et vers les pieds d' un lit, pour accompagner les grands rideaux. Cela ne se dit qu' en parlant Des lits à l' ancienne mode.

GRÂCES

GRÂCES au pluriel, se dit, en Mythologie, de Trois déesses qui étaient les compagnes de Vénus, et dont le pouvoir s' étendait à tout ce qui fait l' agrément, le charme de la vie. Les trois Grâces sont Aglaé, Euphrosine et Thalie. Ce groupe représente les Grâces, les trois Grâces.

Fig., Sacrifier aux Grâces, Acquérir ou mettre de la grâce dans ses manières, dans ses discours, dans son style. Il n' a pas sacrifié aux Grâces. Il sera d' un mérite accompli, quand il aura sacrifié aux Grâces.

Fig. et poétiq., Les Grâces présidèrent à sa naissance, les Grâces ont pris soin de la former, etc., se dit D' une femme qui a beaucoup de grâces naturelles. On dit, en des sens analogues: Les Grâces accompagnent ses pas. Les écrits de cet auteur semblent dictés par les Grâces. Les Grâces l' ont inspiré. Etc.

GRÂCE

GRÂCE est aussi Un titre d' honneur que l' on donne aux ducs, en Angleterre. Sa Grâce le duc de...

DE GRÂCE. loc. adv.

DE GRÂCE. loc. adv. Par grâce, par pure bonté. De grâce, secourez-moi. De grâce, faites-moi ce plaisir-là. Modérez-vous, de grâce.

GRACIABLE. adj. des deux genres

GRACIABLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui est rémissible, digne de pardon. Il n' est guère usité que dans les locutions, Fait graciable, cas graciable.

GRACIER. v. a.

GRACIER. v. a. T. de Jurispr. Faire grâce à un criminel, lui remettre sa peine. On l' emploie surtout au passif. Il a été gracié.

GRACIÉ, ÉE. participe

GRACIÉ, ÉE. participe

GRACIEUSEMENT. adv.

GRACIEUSEMENT. adv. D' une manière gracieuse. Il reçoit gracieusement ceux qui ont affaire à lui. Vous devriez lui parler plus gracieusement.

GRACIEUSER. v. a.

GRACIEUSER. v. a. Faire des démonstrations d' amitié ou de bienveillance à quelqu' un. Cette femme l' a fort gracieusé. Il est familier.

GRACIEUSÉ, ÉE. participe

GRACIEUSÉ, ÉE. participe

GRACIEUSETÉ s. f.

GRACIEUSETÉ s. f. Honnêteté, civilité. Il m' a fait une gracieuseté à laquelle je ne m' attendais pas. Il m' a fait mille gracieusetés.

Il signifie aussi, Gratification, ce que l' on donne à quelqu' un au delà de ce qu' on lui doit, par-dessus ce qu' on lui doit. S' il me sert bien dans cette affaire, je lui ferai quelque gracieuseté. Il est familier dans les deux sens.

GRACIEUX, EUSE. adj.

GRACIEUX, EUSE. adj. Agréable, qui a beaucoup de grâce et d' agrément. Il se dit au propre et au figuré. Visage gracieux. Geste, sourire gracieux. Air, maintien gracieux. Manières gracieuses. Il y a quelque chose de gracieux dans ce tableau. Ce peintre a le pinceau gracieux. Le genre gracieux.

Il signifie quelquefois, Poli, doux, civil. Cette dame est fort gracieuse. Il est gracieux pour tout le monde. Réception gracieuse. Paroles gracieuses.

Juridiction gracieuse, Celle que les évêques exerçaient par eux-mêmes; par opposition à La juridiction contentieuse, qu' ils exerçaient par leurs officiaux.

En style de Chancellerie romaine, on dit que Les provisions d' un bénéfice sont expédiées en forme gracieuse, quand elles dispensent l' impétrant de l' examen et du visa de l' ordinaire.

GRACILITÉ s. f.

GRACILITÉ s. f. Qualité de ce qui est grêle. Il ne se dit guère que De la voix, et il est peu usité.

GRADATION s. f.

GRADATION s. f. Augmentation successive et par degrés. La gradation de la lumière est sensible depuis la pointe du jour jusqu' au lever du soleil. Gradation lente. Gradation insensible. Cette méthode conduit par gradation aux vérités les plus abstraites.

Il se dit aussi d' Une figure de rhétorique, par laquelle on assemble plusieurs idées, plusieurs expressions qui enchérissent les unes sur les autres. Va, cours, vole, est une gradation.

GRADATION

GRADATION en Peinture, signifie, Le passage insensible d' une couleur à une autre.

Il se dit plus ordinairement, en Peinture et en Sculpture, de Cet artifice de composition qui consiste à faire saillir le personnage ou le groupe principal, en affaiblissant graduellement l' expression, la lumière, etc., dans les autres figures, à mesure qu' elles s' éloignent du centre de l' action. Une gradation savante.

Il se dit aussi, en Architecture, de La disposition de plusieurs parties qui sont rangées par degrés on les unes au-dessus des autres, et qui symétrisent par leurs formes et leurs ornements. Gradation vicieuse.

GRADE s. m.

GRADE s. m. Dignité, degré d' honneur, d' avancement. Il fut élevé au plus haut grade. Il est monté à un nouveau grade. Passer par tous les grades militaires. Le grade de caporal, de sergent. Le grade de capitaine, de colonel, de général. On lui a ôté, il a perdu son grade.

GRADE

GRADE se dit aussi Des différents degrés que l' on acquiert dans les universités. Le baccalauréat est un grade. Le grade de docteur, de licencié, etc. Acquérir, prendre des grades dans l' université.

Il se dit également Des lettres qu' on obtenait en vertu des grades qu' on avait acquis; et c' est dans ce sens qu' on disait autrefois, Signifier, jeter ses grades sur une abbaye, sur un évêché.

GRADÉ. adj.

GRADÉ. adj. Qui a un grade dans l' armée. Un militaire gradé. On ne le dit guère qu' en parlant Des grades inférieurs.

GRADIN s. m.

GRADIN s. m. Petit degré qu' on met sur des autels, sur des cabinets, sur des buffets, etc., pour y poser des chandeliers, des vases de fleurs, des porcelaines, etc. Un salon rempli de pots de fleurs étagés par gradins.

Il se dit aussi Des bancs élevés graduellement les uns au-dessus des autres, pour placer plusieurs personnes, dans les grandes assemblées, dans les théâtres, dans les écoles, etc. Il a fallu mettre plusieurs gradins. Le premier, le second gradin. Le gradin le plus élevé. Des gradins circulaires.

En termes de Jardinage, Gradins de gazon, Marches ou degrés revêtus de gazon.

GRADUATION s. f.

GRADUATION s. f. Division en degrés. Il n' est usité que dans le didactique. La graduation d' un thermomètre, d' un baromètre, d' une échelle.

GRADUATION

GRADUATION ou Chambre graduée, se dit, dans les salines, d' Un bâtiment destiné à faire évaporer l' eau dans laquelle le sel est dissous.

GRADUEL, ELLE. adj.

GRADUEL, ELLE. adj. Qui va par degrés. Développement graduel. Augmentation, diminution graduelle. Marche graduelle. En Jurisprudence, Substitution graduelle.

Psaumes graduels, Certains psaumes que les Hébreux chantaient sur les degrés du temple.

GRADUEL

GRADUEL s' emploie aussi comme substantif; et, dans cette acception, il désigne Des versets qui se disent entre l' épître et l' évangile, et qui se chantaient autrefois au jubé, comme cela se pratique encore dans quelques églises. Chanter le graduel.

Il se dit pareillement d' Un livre qui comprend tout ce qui se chante au lutrin pendant la messe. Acheter un graduel.

GRADUELLEMENT. adv.

GRADUELLEMENT. adv. D' une manière graduelle, par gradation. Augmenter, diminuer graduellement.

GRADUER. v. a.

GRADUER. v. a. Marquer des degrés de division. Graduer un thermomètre, un baromètre, les cercles d' une sphère, les cartes de géographie, une échelle.

Il signifie aussi, Augmenter par degrés. Graduer le feu, dans une opération de chimie. Graduer les peines, dans un code criminel. Graduer l' intérêt, dans un ouvrage dramatique, dans un poëme, dans un roman. Graduer les difficultés d' une science.

GRADUER

GRADUER signifie en outre, Conférer des degrés dans quelqu' une des facultés de théologie, de droit, de médecine, etc. Se faire graduer en théologie.

GRADUÉ, ÉE. participe

GRADUÉ, ÉE. participe Carte graduée. Cours de thèmes gradué. En Chimie, Feu gradué.

Chambre graduée. Voyez GRADUATION.

GRADUÉ

GRADUÉ est aussi substantif et il signifie, Celui qui a pris des degrés dans quelqu' une des facultés de théologie, de droit, de médecine, etc. C' est un gradué. Les gradués de l' université.

Gradué nommé, se disait autrefois d' Un gradué qui avait une nomination sur un bénéfice, en vertu de ses grades.

GRAILLEMENT s. m.

GRAILLEMENT s. m. Son cassé ou enroué de la voix.

GRAILLER. v. n.

GRAILLER. v. n. T. de Chasse. Sonner du cor sur un ton qui sert à rappeler les chiens.

GRAILLON s. m.

GRAILLON s. m. Les restes ramassés d' un repas. Une marchande de graillons. Beaucoup de pauvres gens vivent de graillons.

Goût de graillon, odeur de graillon, Goût, odeur de viande ou de graisse brûlée. On dit dans le même sens, Cela sent le graillon.

GRAIN s. m.

GRAIN s. m. Le fruit et la semence du froment, du seigle, de l' orge, de l' avoine, etc. Le grain de ces froments est fort gros, est plein, est pesant, est menu. Voilà de beau grain. Ce blé est mal battu, il y a encore beaucoup de grain dans la paille. Il a vendu tout son blé, il ne lui en reste pas un grain.

Il se dit souvent absolument, surtout au pluriel. La récolte des grains. Battre, serrer les grains, loger les grains. Le commerce des grains. Permettre l' importation des grains étrangers.

Gros grains, Le froment. le méteil et le seigle. Menus grains, Les grains qu' on sème en mars, comme l' orge, l' avoine, le mil, la vesce, etc.

Poulets de grain, Les petits poulets qu' on nourrit de grain.

Fig. et pop., Être dans le grain, Être entré dans quelque affaire utile. Il est intéressé dans telle entreprise, le voilà dans le grain.

GRAIN

GRAIN se dit aussi Du fruit de certaines plantes et de certains arbrisseaux. Grain de raisin. Grain de verjus. Grain de grenade. Grain de sureau. Grain de genièvre. Grain de laurier. Grain de poivre. Grain de moutarde.

Il se dit, par analogie, de Certaines choses faites à peu près en forme de grain. Grain de chapelet. Les grains d' un collier d' ambre. Un grain d' encens.

Fig. et fam., Un catholique à gros grain, Un catholique qui se permet beaucoup de choses défendues par la religion.

GRAIN

GRAIN se dit également Des petites parties de certains amas ou monceaux. Grain de sable, de blé, d' orge, de mil, de sel, de poudre à canon.

Grains d' or, Morceaux d' or très-purs qui se trouvent dans les rivières, ou sur la surface de la terre. On les nomme ainsi, quel que soit leur volume.

Grain de fin. Voyez FIN, INE.

Fig. et fam., Il n' y a pas un grain de sel dans cet ouvrage, Il est insipide, on n' y trouve rien de piquant, d' agréable.

GRAIN

GRAIN se dit quelquefois, figurément et familièrement, au sens moral. N' avoir pas un grain de bon sens, un grain de jugement, etc., En être tout a fait dépourvu. Elle a un petit grain de coquetterie, Un peu de coquetterie. Chacun a son petit grain d' amour-propre. Etc.

Avoir un grain de folie dans la tête, ou quelquefois absolument, Avoir un grain, Être un peu fou.

GRAIN

GRAIN se dit encore d' Un petit poids qui, dans les anciennes divisions de mesure, vaut la soixante et douzième partie d' un gros. Cela pèse tant de grains. Cette pièce d' or est légère d' un grain, de deux grains. Quelquefois il ne faut qu' un grain pour faire trébucher la balance.

GRAIN

GRAIN se dit aussi Des petites aspérités qui couvrent la surface de certaines étoffes, de certains cuirs, etc. Ce basin a le grain plus gros, plus menu que l' autre. De la soie d' un beau grain. Ce maroquin est d' un beau grain.

Il se dit également Des parties tenues, et serrées entre elles, qui forment la masse des pierres, des métaux, etc., et que l' on aperçoit aisément à l' endroit où ils sont cassés ou coupés. Ce marbre est d' un grain plus gros que l' autre. L' acier a le grain plus fin, plus serré que le fer.

Grain d' orge, ou Toile, linge grain d' orge, de grain d' orge, à grain d' orge, Toile semée de points ressemblants à des grains d' orge. Service de linge de grain d' orge, à grain d' orge. On dit aussi, Futaine, broderie à grain d' orge.

Grain de petite vérole, Pustule que la petite vérole pousse au dehors.

GRAIN

GRAIN se dit en outre d' Une averse, d' une pluie soudaine et de peu de durée. Nous allons avoir un grain. Ce grain sera bientôt passé.

En termes de Marine, Grain de vent, ou simplement, Grain, Certain tourbillon qui se forme tout à coup, et qui, à proportion de sa violence, fatigue plus ou moins le navire. Voilà un grain de vent. Nous avons essuyé plusieurs grains. Il se dit aussi Du nuage qui annonce le grain de vent. Voilà un grain bien noir.

GRAINE s. f.

GRAINE s. f. La semence de quelques plantes. Graine de laitue, de pourpier, d' épinards, de pavots, etc. Graine de genêt, de genièvre, de cyprès, de laurier. Graine de chou, de melon, de concombre. Cela vient de graine. Des herbes montées en graine, qui sont en graine. Recueillir la graine, les graines d' une plante. J' en ai de la graine. Semer les graines en décours. Acheter de la graine pour des oiseaux.

Fig. et fam., C' est une mauvaise graine, se dit en parlant De laquais, de pages, d' écoliers, de jeunes gens malins. Méfiez-vous de cette mauvaise graine.

Fig. et fam., Cette fille monte en graine, Elle avance en âge, et ne trouvera bientôt plus à se marier.

Prov., fig. et pop., C' est de la graine de niais, C' est une chose qui ne peut tromper que des gens simples. On dit dans le même sens, Donner de la graine de niais.

Frange, épaulette, gland à graine d' épinards, Frange, etc., dont les filets ressemblent à un assemblage de graines d' épinards. Dans l' armée française, les épaulettes à graine d' épinards indiquent un grade supérieur.

Graines d' Avignon. Voyez GRENETTES.

GRAINETIER s. m.

GRAINETIER s. m. Voyez GRÈNETIER.

GRAINIER, IÈRE. s.

GRAINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend en détail toutes sortes de grains.

GRAISSAGE s. m.

GRAISSAGE s. m. Action de graisser. Le graissage des roues d' une voiture.

GRAISSE s. f.

GRAISSE s. f. Substance onctueuse et aisée à fondre, répandue en diverses parties du corps de l' homme ou de l' animal. La graisse l' incommode. Être chargé de graisse. Graisse molle. Il est gras, mais ce n' est pas d' une bonne graisse. Graisse humaine. Graisse de boeuf, de chapon, etc. Cette poularde a un doigt de graisse. Faire fondre de la graisse. Graisse figée, fondue. Graisse rance. Il y a trop de graisse dans ce potage, dans cette sauce. Faire cuire quelque chose dans de la graisse. Frotter de graisse. Il est tombé de la graisse sur son habit. Tache de graisse.

Fig. et fam., C' est un peloton de graisse, se dit D' un petit oiseau extrêmement gras, comme sont d' ordinaire les ortolans et les becfigues. Il se dit aussi D' un enfant fort gras.

Fam., La graisse ne l' empêche pas de courir, la graisse ne l' étouffe pas, se dit D' une personne maigre.

Ce vin tourne à la graisse, Il commence à filer comme de l' huile.

Fig., La graisse de la terre, La substance la plus onctueuse, et qui contribue le plus à la fertilité de la terre. Les grandes ravines emportent la graisse de la terre.

En termes de l' Écriture, La graisse de la terre, se dit pour La fertilité de la terre. La graisse de la terre et la rosée du ciel.

GRAISSER. v. a.

GRAISSER. v. a. Frotter, oindre de graisse, de quelque chose d' onctueux. Graisser des bottes, des souliers. Graisser les roues d' une charrette, d' un carrosse. Graisser les pieds d' un cheval.

Fig. et pop., Graisser le couteau, Manger de la viande à déjeuner ou à goûter.

Prov. et fig., Graisser ses bottes, Se préparer à partir pour quelque voyage; et, dans un sens plus figuré, Se disposer à mourir. Ce malade fera bien de graisser ses bottes.

Prov. et fig., Graissez les bottes d' un vilain, il dira qu' on les lui brûle, Un avare, pour se dispenser de la reconnaissance, se plaint même des services qu' on lui rend; et, dans un sens plus étendu, Un malhonnête homme paye ordinairement d' ingratitude les services qu' on lui rend.

Prov. et fig., Graisser la patte à quelqu' un, Donner de l' argent à quelqu' un pour le gagner, pour le corrompre. Graisser le marteau, Donner de l' argent au portier d' une maison, afin de s' en faciliter l' entrée.

Fig. et pop., Graisser les épaules à quelqu' un, Lui donner des coups de bâton.

GRAISSER

GRAISSER signifie aussi, Souiller de graisse. Cela vous graissera les mains.

Il signifie encore, Rendre sale et crasseux. Graisser son linge, ses habits.

Ce vin graisse, Il file comme l' huile, lorsqu' on le verse. Dans cette phrase, Graisser est neutre.

GRAISSÉ, ÉE. participe

GRAISSÉ, ÉE. participe

GRAISSEUX, EUSE. adj.

GRAISSEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature de la graisse. Corps graisseux. Membrane graisseuse.

GRAMEN s. m.

GRAMEN s. m. (MEN se prononce comme dans Amen.) Mot emprunté du latin, qui se dit quelquefois pour Graminée. Des touffes de gramen et de lierre couvrent ces vieilles murailles.

GRAMINÉE. adj. des deux genres

GRAMINÉE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit D' une famille de plantes fort nombreuse, à laquelle appartiennent le blé, le seigle, l' avoine, l' orge, le chiendent, et toutes les autres plantes analogues. Les plantes graminées ont, en général, les feuilles longues, étroites et pointues, et les fleurs disposées en épi ou en panicule.

Il s' emploie souvent comme substantif féminin. La famille des graminées. Le riz est une graminée.

GRAMMAIRE s. f.

GRAMMAIRE s. f. L' art qui enseigne à parler et à écrire correctement. Les règles de la grammaire. Faire une faute de grammaire, contre la grammaire. La grammaire hébraïque, grecque, latine. Grammaire française, allemande, anglaise. Grammaire raisonnée. Enseigner la grammaire. Savoir fort bien la grammaire. La grammaire est le commencement de toutes les études. La syntaxe est la partie principale de la grammaire.

Grammaire générale, La science raisonnée des principes communs à toutes les langues. On dit par opposition, Grammaire particulière.

GRAMMAIRE

GRAMMAIRE se dit aussi d' Un livre où sont exposées les règles d' une langue, du langage. Acheter une grammaire. La Grammaire de Port-Royal.

GRAMMAIRIEN s. m.

GRAMMAIRIEN s. m. Celui qui sait, qui enseigne la grammaire, qui a écrit sur la grammaire. C' est un excellent grammairien. C' est un mauvais grammairien.

Il se disait, chez les Anciens, dans une acception plus étendue, de Ceux qui s' adonnaient a l' étude ou à l' enseignement des lettres en général. Les anciens grammairiens. Les grammairiens grecs, latins.

GRAMMATICAL, ALE. adj.

GRAMMATICAL, ALE. adj. Qui appartient à la grammaire, qui est selon les règles de la grammaire. Discussion grammaticale. Journal grammatical. Notes grammaticales. Exactitude, correction grammaticale. Principes grammaticaux. Construction grammaticale. Cette façon de parler est grammaticale, mais elle n' est pas élégante.

GRAMMATICALEMENT. adv.

GRAMMATICALEMENT. adv. Selon les règles de la grammaire. Cette phrase est bonne grammaticalement, mais elle manque d' élégance.

GRAMMATISTE s. m.

GRAMMATISTE s. m. Celui qui enseigne, qui fait profession d' enseigner la grammaire. Il ne s' emploie guère que par dénigrement.

GRAMME s. m.

GRAMME s. m. Il se dit de L' unité de poids des mesures métriques, équivalente à un peu moins de dix-neuf grains. Le gramme est contenu cent fois dans l' hectogramme, mille fois dans le kilogramme, etc. Le gramme est égal au poids d' un centimètre cube d' eau distillée prise à la température du maximum de condensation.

GRAND, ANDE. adj.

GRAND, ANDE. adj. Qui a beaucoup de hauteur, de profondeur, de longueur, de largeur, de volume, ou de capacité. Homme grand. Grande femme. Être de grande taille. Grand cheval. Grand arbre. Grande maison. Grande distance. Faire de grands pas. Marcher à grands pas. Une grande ouverture. Il y a de grands jours dans cette muraille. Un grand trou. Un grand précipice. Avoir les yeux grands et bien fendus. Un grand fleuve. Le grand chemin. Une grande rue. Un grand vase. Un grand espace de terre. Une grande salle. Une grande ville. Une grande voiture. Un grand panier.

Le grand Océan, La mer Atlantique. Les grandes Indes, Les Indes orientales, par opposition à l' Amérique.

En Papeterie, Grand aigle, grand raisin. Voyez AIGLE, RAISIN.

Fig. et fam., Ouvrir de grands yeux, Voir, regarder avec surprise, avec curiosité.

GRAND

GRAND se dit aussi Pour marquer simplement différence ou égalité de dimension entre les objets que l' on compare. Votre fils est plus grand que le mien. Sa maison est moins grande, est aussi grande que celle d' un tel. Ce trou n' est pas si grand que l' autre. La salle n' est pas assez grande pour contenir tant de monde. Ce vase est trop grand.

Fig. et pop., Avoir les yeux plus grands que la panse, Croire qu' on va manger plus qu' on ne mange en effet, être plus tôt rassasié qu' on n' avait cru.

GRAND

GRAND se dit particulièrement De la taille d' une personne qui prend de la croissance. Cette femme a des enfants déjà grands. Cet enfant se fait grand. On vous donnera cela quand vous serez plus grand, quand vous serez grand. Vous n' êtes pas encore assez grand pour sortir seul. Elle est déjà grande fille. Il est déjà grand garçon.

Il se dit pareillement Des animaux et des plantes. Ce jeune chien est déjà grand. Ce bois commence à devenir grand. Les blés sont déjà grands.

Fam., Une grande personne, se dit d' Une personne faite, par opposition Aux enfants. Les enfants veulent imiter les grandes personnes.

GRAND

GRAND se dit quelquefois Des choses qui passent un peu la mesure déterminée qu' elles ont ordinairement. Il y a deux grandes lieues d' ici là, Plus de deux lieues. Nous attendîmes deux grandes heures, Plus de deux heures. Marcher à grandes journées, Voyager en faisant chaque jour plus de chemin qu' un homme, qu' une troupe n' en fait ordinairement dans une journée. Etc.

GRAND

GRAND se dit, dans un sens plus général, Des choses physiques ou morales qui surpassent la plupart des autres choses du même genre, de celles qui sont considérables, extraordinaires, étonnantes, distinguées, etc. Porter de grands fardeaux. Ce domestique a servi dans plusieurs grandes maisons. Gouverner un grand empire. Avoir une grande fortune, de grandes richesses, de grands biens. Faire une grande dépense. Cela ne peut se faire qu' à grands frais. Écrire une grande lettre. Une grande composition musicale. Faire de grands changements dans un ouvrage. Grand nombre. Grande quantité. Grande armée. Grand peuple. Grand concours de peuple. Grande réunion. Grand bal. Grand concert. Grand dîner. Grande cérémonie. Grande fête. Grand appareil. En grande pompe. Pièce à grand spectacle. Être en grande toilette, en grande tenue. Faire de grand compliments. Tirer un grand coup de chapeau à quelqu' un. Grande vitesse. Grand effort. Grande douleur. Grande frayeur. Grand étonnement. Grande fatigue. Grand cri. Grand bruit. Grand silence. Grand froid. Grand chaud. Grande pluie. Grand vent. Grand orage. Grande inondation. Grand fléau. Grand malheur. Grande perte. Ce remède lui a fait grand bien. Je ne vois pas grand mal à cela. Aller grand train. Avoir une grande force. Cette femme est d' une grande beauté. Cela est d' une grande dureté, d' une grande élasticité. C' est un grand remède. Éprouver de grandes difficultés. Concevoir une grande pensée. Avoir de grands desseins. Laisser de grands souvenirs. Faire quelque chose de grand. Se signaler par de grandes actions. Avoir un grand mérite, de grands talents, de grandes vertus, de grands vices. Commettre un grand crime. Grande méchanceté. Grande dissimulation. Grande avarice. Être d' une grande douceur, d' une grande faiblesse, etc. Avoir de grands chagrins. Il est parti, à mon grand regret. Être animé d' un grand zèle. Grand amour. Grande amitié. Il a passé l' âge des grandes passions. Faire grand cas d' une chose. Je vous en ai de grandes obligations. Être en grande vénération. Avoir une grande puissance, un grand crédit, une grande réputation. Occuper de grandes places. Avoir un grand nom. Être d' une grande naissance. Dans ce tableau, tout est d' un grand caractère. Ce peintre a une grande manière. C' est là de la grande éloquence.

Il signifie quelquefois, Qui est en grande quantité. Il n' a pas grand argent. Il n' y avait pas grand monde à ce spectacle. Le grand monde le fatigue, il préfère un petit cercle d' amis.

Grandes eaux, se dit en parlant De la crue extraordinaire des fleuves, des rivières. À l' époque des grandes eaux.

Fig. et fam., Nager en grande eau, Être dans l' abondance, jouir d' une grande fortune, se trouver dans de grandes occasions d' avancer ses affaires.

Prov., Petite pluie abat grand vent, Ordinairement, quand il vient à pleuvoir, le vent s' apaise; et, figurément, Peu de chose suffit quelquefois pour calmer une grande querelle.

Grand jour, La lumière du jour, lorsque le soleil est tout à fait levé; Le jour aux endroits où rien ne l' obscurcit, ne l' affaiblit. Attendons le grand jour. Il fait déjà grand jour. Examiner une étoffe au grand jour. On le dit, figurément, d' Une grande publicité. Mettre au grand jour les actions de quelqu' un. Il n' ose se produire, il craint le grand jour. On dit aussi, Le grand jour de la publicité, le grand jour de l' impression.

Dans l' ancienne organisation judiciaire, Grands jours, et Grand conseil. Voyez JOUR, CONSEIL.

Le grand air, L' atmosphère dans un lieu découvert, par opposition à L' air renfermé dans les habitations, qui ne peut circuler et se renouveler que lentement. Les médecins ont défendu à ce malade de s' exposer au grand air, d' aller au grand air. Je vais à la campagne respirer le grand air.

Un homme du grand air. Pour cette locution et celles qui lui sont analogues, voyez AIR.

Prov., Aux grands maux les grands remèdes. Cela se dit au propre et au figuré.

Le grand remède, les grands remèdes, Les préparations mercurielles qu' on emploie pour guérir les maladies vénériennes.

Fig. et fam., De grands mots, Des expressions exagérées, emphatiques. Tous ces grands mots ne sauraient m' imposer.

Faire une chose de grand coeur, La faire volontiers, avec empressement, avec plaisir.

Fam., Ils sont grands amis, Extrêmement amis.

Grand merci. Voyez MERCI.

GRAND

GRAND signifie aussi, Important, principal. Le jour d' une bataille est un grand jour pour le général. Un des grands principes de la philosophie. Une grande maxime de jurisprudence. C' est un grand point de savoir bien prendre son temps. Il m' a donné une grande leçon par son exemple.

En termes d' Alchimie, Le grand oeuvre, La pierre philosophale, la prétendue transmutation des métaux en or.

GRAND

GRAND se dit également Des personnes qui sont fort au-dessus des autres par leur naissance, leur pouvoir, leur dignité, leur richesse, leur génie, etc. Être grand en naissance, en mérite, en autorité. Les grands officiers de la couronne. Les grands dignitaires. Un grand personnage. Un grand seigneur. Les plus grands seigneurs la recherchaient. C' est une grande dame. C' est un grand roi, un grand prince. Cette grande reine, cette grande princesse n' était occupée que de soulager l' infortune. Un grand génie. Un grand esprit. Un grand homme. Être au rang des grands hommes. Un grand capitaine. Un grand politique. Un grand médecin. Un grand poëte. Un grand peintre. Un grand artiste. Le grand Corneille. Le grand Montesquieu. Étudier les ouvrages des grands maîtres. On l' emploie souvent en mauvaise part. Grand poltron. Grand lâche. Grand ignorant. Grand sot. Grand criminel. Grand menteur. Grand joueur. Grand buveur. Grande bavarde.

Il se dit quelquefois pour Courageux, magnanime, noble. Il fut grand dans l' adversité. Il voulut se montrer grand et généreux. Un grand coeur. Une grande âme. Déployer un grand caractère.

Fig. et fam., Promettre, jurer ses grands dieux, Promettre, jurer avec de grands serments.

Grand Dieu! Exclamation d' étonnement, de crainte, etc. Les païens disaient de même, au pluriel, Grands dieux!

Fam., Les grands parents, Les plus considérables d' entre les proches parents. J' ai ouï dire à mes grands parents. On consulta les grands parents.

Le grand monde, La société distinguée par les richesses, par les dignités de ceux qui la composent. Voir le grand monde. Aller dans le grand monde.

Fam., Trancher du grand seigneur, Faire le grand seigneur. On dit ironiquement, dans le même sens: Il est devenu grand seigneur. C' est maintenant un grand seigneur. Etc.

Absol., Trancher du grand, Affecter la grandeur, la magnificence.

GRAND

GRAND est devenu Le surnom de quelques princes et de quelques personnages illustres, qui se sont élevés au-dessus des autres par leurs actions héroïques, par leur mérite extraordinaire. Dans ce sens, il est toujours précédé de l' article, et à la suite du substantif. Alexandre le Grand. Henri le Grand. Saint Grégoire le Grand. Albert le Grand.

GRAND

GRAND est aussi Le titre de certains dignitaires, de certains officiers qui en ont d' autres sous eux. Grand maître de l' université. Grand chancelier de la Légion d' honneur. Grand référendaire. Il y avait autrefois, en France, un grand maître de la maison du roi, un grand maître de l' artillerie, un grand maître des eaux et forêts, un grand prévôt, etc. Grand maître des cérémonies. Grand chambellan. Grand aumônier. Grand écuyer. Grand veneur. Etc. On dit dans un sens analogue: Grand prêtre. Grand pontife. Grande prêtresse. Etc.

Absol., Monsieur le Grand, désignait autrefois Le grand écuyer du roi.

GRAND

GRAND est également Le titre de divers princes souverains. Le Grand Seigneur. Le Grand Turc. Le Grand Kan. Le Grand Mogol. Le grand-duc de Toscane. On dit dans un sens analogue, Le grand-duché de Toscane.

On donne ce même titre Aux chefs de certains ordres. Grand maître de Malte. Grand maître de l' ordre Teutonique. Grand maître de Saint-Lazare. Le roi est le chef souverain et le grand maître de la Légion d' honneur. On dit dans un sens analogue, Grande maîtrise.

Il se donne pareillement à Certains officiers principaux des mêmes ordres. Grand prieur de France. Grand officier de la Légion d' honneur. Grand-croix. Grand cordon.

Il se dit aussi en parlant De certaines charges de divers monastères d' hommes ou de femmes. Grand prieur de Cluny. La grande prieure de telle abbaye.

GRANDE

GRANDE placé devant un substantif féminin qui commence par une consonne, perd quelquefois l' e dans la prononciation, et même dans l' écriture, et l' on marque ce retranchement par une apostrophe, comme dans ces phrases: À grand' peine. Faire grand' chère. C' est grand' pitié. Ce n' est pas grand' chose. La grand' chambre. La grand' messe; etc. Il hérite de sa grand' mère, de sa grand' tante.

GRAND

GRAND s' emploie aussi comme substantif, et se dit Des principaux d' un État, des grands seigneurs d' un royaume. À Rome, les grands eurent souvent à lutter contre la multitude. Tous les grands du royaume. Le service des grands. S' attacher à un grand.

Il désigne particulièrement, en Espagne, Ceux d' entre les seigneurs titrés qui ont le privilége de se couvrir devant le roi. Un grand d' Espagne de la première classe. Le roi d' Espagne l' a fait grand.

Prov., Service de grands n' est pas héritage, On n' est pas toujours assuré de faire fortune auprès des grands. On dit aussi, dans un sens analogue, Promesse de grands n' est pas héritage.

GRAND, substantif

GRAND, substantif signifie absolument, Le sublime. Il y a du grand dans cette action. On le dit surtout en parlant Des pensées, du style. Il y a du grand dans cette pensée, dans ce projet. Ce n' est pas là du grand, c' est du gigantesque. Cet auteur, pour trop affecter le grand, tombe dans le galimatias. Les sources du grand.

Prov., Du petit au grand, Par comparaison des petites choses aux grandes.

EN GRAND. loc. adv.

EN GRAND. loc. adv. De grandeur naturelle. Il s' est fait peindre en grand.

Faire une chose en grand, l' exécuter en grand, La faire d' une grandeur convenable sur un modèle en petit. Les petites machines ne réussissent pas toujours en grand.

Travailler en grand, Travailler sur un vaste plan, d' après une vue générale et complète. Cet homme ne sait pas travailler en grand, il ne s' entend qu' aux détails.

Fig., Penser, agir en grand, D' une manière grande, noble, élevée.

À LA GRANDE. loc. adv.

À LA GRANDE. loc. adv. À la manière des grands seigneurs. Vivre à la grande. Cette locution vieillit.

GRANDELET, ETTE. adj.

GRANDELET, ETTE. adj. Diminutif de Grand. Cette femme a déjà des enfants assez grandelets. Sa fille est toute grandelette. Il est familier.

GRANDEMENT. adv.

GRANDEMENT. adv. Avec grandeur. Il pense, il agit grandement.

Il se prend aussi pour Beaucoup, extrêmement. Il se trompe grandement. Vous avez grandement raison. Ce sens est familier.

GRANDESSE s. f.

GRANDESSE s. f. Dignité du grand d' Espagne. Tel favori mit la grandesse dans cette maison. Il y a trois grandesses dans cette maison. Il y a diverses classes de grandesses La grandesse donne en France les honneurs de la cour.

GRANDEUR s. f.

GRANDEUR s. f. Étendue en hauteur, en longueur, en largeur, etc. Ces deux hommes sont de même grandeur. Cela est de la grandeur d' un pied, d' un mètre. Ce vase est de la grandeur convenable. Des tableaux de différentes grandeurs. de toutes les grandeurs, de toute grandeur. La grandeur d' un logis, d' un bois, d' un étang, d' un parc. La grandeur d' une province.

Il se dit absolument, en Mathématique, de Tout ce qui est susceptible d' augmentation et de diminution.

Fig. et fam., Regarder quelqu' un du haut de sa grandeur, Le regarder avec une fierté dédaigneuse. Il me regardait du haut de sa grandeur.

GRANDEUR

GRANDEUR se dit aussi en parlant De certaines choses physiques ou morales qui surpassent la plupart des autres choses du même genre. La grandeur d' une entreprise. La grandeur d' une perte, d' un sacrifice. La grandeur du péril ne put l' émouvoir. Le châtiment doit répondre à la grandeur du forfait, du crime. La grandeur du courage. La grandeur des actions, des victoires de ce prince. La grandeur de cette conception étonne.

Il se dit, particulièrement, de La puissance unie à la splendeur, à la majesté. La grandeur, les grandeurs de Dieu. La grandeur des rois. La grandeur souveraine. Il travaillait dès lors à sa future grandeur. Grandeur naissante. Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains.

Il se dit absolument, dans une acception plus restreinte, Du pouvoir, des dignités, des honneurs; et alors on l' emploie très-souvent au pluriel. Les soucis, les ennuis de la grandeur. Mépriser les grandeurs de ce monde. Les grandeurs humaines. L' éclat, le néant des grandeurs. Naître au sein des grandeurs.

Il se dit encore, au sens moral, pour Noblesse, élévation, dignité. Grandeur d' âme. Il n' y a, dans cette conduite, ni sagesse ni grandeur. Il a un air de grandeur qui impose. Il est de la grandeur d' un État de soutenir ses alliés. Les expressions ne répondent pas à la grandeur du sujet.

GRANDEUR

GRANDEUR est quelquefois Un titre d' honneur qu' on donne, en parlant, en écrivant à un grand seigneur, aux évêques, etc. Monseigneur, il plaira à Votre Grandeur Il a suivi les ordres de Votre Grandeur.

GRANDIOSE. adj. des deux genres

GRANDIOSE. adj. des deux genres T. emprunté de l' italien. Il se dit, surtout dans les Beaux-Arts, De ce qui impose, le ce qui frappe l' imagination par un caractère de grandeur, de noblesse, de majesté. Composition grandiose. Cette architecture est d' un style grandiose.

Il s' emploie souvent comme substantif masculin. Il y a du grandiose dans les traits de cette personne, dans cette statue, dans cet édifice.

GRANDIR. v. n.

GRANDIR. v. n. Devenir grand, croître en hauteur. Cet enfant a bien grandi en peu de temps. Ces pluies ont fait grandir les blés.

Il se dit aussi figurément. Grandir en sagesse. Grandir en renommée. Son courage grandissait au milieu des revers. Son pouvoir grandit de jour en jour. Un empire qui grandit.

Il s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Se grandir en s' élevant sur la pointe des pieds. La médiocrité croit se grandir en rabaissant le mérite.

GRANDI, IE. participe

GRANDI, IE. participe

GRANDISSIME. adj. des deux genres

GRANDISSIME. adj. des deux genres Superlatif de Grand. Vous me ferez un grandissime plaisir. Il est familier.

GRAND' MÈRE s. f.

GRAND' MÈRE s. f. Aïeule. Grand' mère du côté paternel, du côté maternel. Grand' mère paternelle, maternelle. Ses deux grand' mères. Populairement, on dit quelquefois, Mère-grand.

GRAND-ONCLE s. m.

GRAND-ONCLE s. m. Le frère du grand-père ou de la grand' mère. Son grand-oncle du côté paternel, du côté maternel.

GRAND-PÈRE s. m.

GRAND-PÈRE s. m. Aïeul. Grand-père du côté paternel, du côté maternel. Grand-père paternel, maternel. Ses deux grands-pères.

GRAND' TANTE s. f.

GRAND' TANTE s. f. La soeur du grand-père ou de la grand' mère. Grand' tante du côté paternel, du côté maternel.

GRANGE s. f.

GRANGE s. f. Bâtiment où l' on serre les blés en gerbes. Une grange de tant de travées. Tous ses blés sont dans la grange, sont en grange. Entasser des gerbes dans la grange. Batteur en grange. L' aire de la grange.

GRANIT s. m.

GRANIT s. m. (On prononce ordinairement le T.) Pierre fort dure, qui est composée naturellement d' un assemblage d' autres pierres de différentes couleurs. Des roches de granit. Des colonnes de granit.

GRANITELLE. adj.

GRANITELLE. adj. Il se dit Du marbre ressemblant au granit. Marbre granitelle.

GRANITIQUE. adj. des deux genres

GRANITIQUE. adj. des deux genres Qui est formé de granit. Roche granitique. Masses granitiques.

GRANULATION s. f.

GRANULATION s. f. Opération par laquelle on réduit les métaux en petits grains, que l' on nomme Grenaille.

GRANULATIONS

GRANULATIONS au pluriel, se dit, en Médecine, d' Une lésion organique consistant en de petites tumeurs arrondies, fermes, souvent demi-transparentes et luisantes, qui se rencontrent surtout dans les poumons.

GRANULER. v. a.

GRANULER. v. a. Mettre un métal en petits grains. Granuler du plomb, de l' étain.

GRANULÉ, ÉE. participe

GRANULÉ, ÉE. participe Marbre granulé, Qui est comme formé de petits grains.

GRANULEUX, EUSE. adj.

GRANULEUX, EUSE. adj. T. didactique. Qui est divisé en petits grains. Terre granuleuse.

Il signifie, en termes de Médecine, Qui a, qui présente des granulations. Poumon granuleux.

GRAPHIQUE. adj. des deux genres

GRAPHIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Il se dit particulièrement Des descriptions, des opérations qui, au lieu d' être simplement énoncées par le discours, sont données par une figure. Description graphique d' une éclipse de soleil, de lune, etc. Représentation graphique du passage de Vénus sur le disque du soleil. Opération graphique.

Il signifie aussi, Qui a rapport à l' écriture, à la manière de représenter le langage par des signes. Caractères, signes graphiques. Le système graphique des Arabes diffère beaucoup du nôtre.

GRAPHIQUEMENT. adv.

GRAPHIQUEMENT. adv. D' une manière graphique. Il se dit, en Astronomie, Des choses dont on donne une description graphique.

GRAPHOMÈTRE s. m.

GRAPHOMÈTRE s. m. Instrument de mathématique, dont on se sert pour mesurer les angles, dans les opérations de l' arpentage.

GRAPIN s. m.

GRAPIN s. m. Voyez GRAPPIN.

GRAPPE s. f.

GRAPPE s. f. Il se dit proprement de L' assemblage des grains qui composent le fruit de la vigne, le raisin; et, par extension, de Tout assemblage de grains, de fleurs ou de fruits qui ont naturellement la même disposition. Grappe de raisin. Grappe de muscat. Grappe de verjus. La vigne est fort avancée, on voit déjà des grappes. La vigne a coulé, il y a beaucoup de grappes, mais peu de grains. Grappe de groseille. Grappe de lierre. Grappe longue, grosse, menue. Les cytises portent leurs fleurs en grappe, ont les fleurs disposées en grappe. Cette espèce d' arbre porte son fruit par grappes.

Vin de grappe, Vin qui coule naturellement du raisin sans qu' on le presse.

Prov. et fig., Mordre à la grappe, Saisir avidement une proposition, croire aveuglément à une promesse. Dès qu' on lui eut parlé de cette affaire, il mordit à la grappe.

Fam., Quand cet homme parle de telle chose, il semble qu' il morde à la grappe, Il prend un extrême plaisir à ce qu' il dit. Cette phrase a vieilli.

GRAPPE

GRAPPE en termes d' Art vétérinaire, se dit de Petites excroissances molles, et ordinairement rouges, qui viennent aux pieds des chevaux, des ânes, des mulets, et dont l' assemblage forme une espèce de grappe. Ce mulet, ce cheval a des grappes aux jambes.

En termes d' Artillerie, Grappe de raisin, Assemblage de balles ou de biscaïens enfermés dans un sachet, et qui se tirent comme mitraille.

GRAPPILLER. v. n.

GRAPPILLER. v. n. Cueillir ce qui reste de raisins dans une vigne, après qu' elle a été vendangée. Dès que les vendangeurs ont achevé, il est permis d' aller grappiller. La loi de Moïse défendait au propriétaire de grappiller dans sa vigne, et de glaner dans son champ.

Il signifie figurément et familièrement, Faire quelque petit gain; et, dans ce sens, il est quelquefois actif. Il n' y a plus à grappiller. Il a grappillé quelque chose dans cette affaire. Il va grappillant partout et sur tout. On le prend ordinairement en mauvaise part.

GRAPPILLÉ, ÉE. participe

GRAPPILLÉ, ÉE. participe

GRAPPILLEUR, EUSE. s.

GRAPPILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui grappille. Voilà bien des grappilleurs dans cette vigne.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un homme qui grappille, qui fait de petits profits illicites. C' est un grappilleur.

GRAPPILLON s. m. diminutif

GRAPPILLON s. m. diminutif Petite grappe de raisin prise d' une plus grande.

GRAPPIN s. m.

GRAPPIN s. m. T. de Marine. (Plusieurs écrivent, Grapin.) Petite ancre qui a quatre ou cinq branches recourbées, et dont on se sert pour les embarcations telles que chaloupes, canots, etc.

Il se dit aussi d' Un instrument de fer à plusieurs pointes recourbées, dont on se sert pour accrocher un bâtiment ennemi, soit pour l' aborder, soit pour y attacher un brûlot. Grappin d' abordage. Grappin de brûlot. Suspendre des grappins à l' extrémité des basses vergues. Grappins à main. Lancer le grappin. Jeter le grappin dans les cordages d' un navire.

Fig. et fam., Jeter le grappin, mettre le grappin, son grappin sur quelqu' un, Se rendre maître de son esprit.

GRAS, ASSE. adj.

GRAS, ASSE. adj. Qui est formé de graisse, ou Qui est onctueux. Les parties grasses du corps. Matières grasses. Corps gras. L' huile, le beurre, sont des substances grasses.

Il signifie plus ordinairement, Qui a beaucoup de graisse. Il est gros et gras. Il est gras par tout le corps. Boeuf gras. Pourceau gras. Il est gras à lard. Chapon gras. Oie grasse. Poularde grasse. Poulet gras. Cette carpe est fort grasse. Le poisson est gras ou maigre selon les différentes saisons. Viande grasse.

Prov. et fig., Tuer le veau gras, Faire quelque régal, quelque fête extraordinaire pour marquer la joie qu' on a du retour de quelqu' un. Voilà votre fils arrivé, il faut tuer le veau gras.

Absol., Le boeuf gras, Boeuf très-gras que les bouchers promènent avec pompe par la ville, pendant les derniers jours du carnaval. Le cortége du boeuf gras.

Prov., Être gras comme un moine, être gras à lard, Être fort gras.

Fig. et pop., Sortir bien gras, sortir fort gras d' un emploi, d' une affaire, se dit D' un homme qui s' est enrichi dans un emploi, dans une affaire. Ne le plaignez pas tant de ce qu' il a perdu sa place, il en sort assez gras.

Prov. et fig., En serez-vous plus gras, en sera-t-il plus gras? se dit en parlant Des choses qui ne peuvent être d' aucun avantage pour celui qui les fait, et signifie, En serez-vous, en sera-t-il plus riche, plus content, plus heureux? On dit de même, Je n' en suis pas plus gras pour cela, il n' en est pas plus gras, etc.

Avoir la langue grasse, Avoir la langue épaisse, éprouver quelque embarras dans la prononciation, prononcer mal certaines consonnes, et principalement les r. On dit plus ordinairement et adverbialement, Parler gras.

Fig. et fam., Dormir la grasse matinée, Dormir bien avant dans le jour, se lever fort tard.

Fig., Ce cheval a la vue grasse, Sa vue s' obscurcit.

GRAS

GRAS se dit aussi Des mets où il y a plus ou moins de graisse. Ce bouillon est trop gras. Cette soupe n' est pas assez grasse. Cette sauce est trop grasse.

Prov. et fig., Faire ses choux gras de quelque chose, En faire ses délices, en faire son profit.

GRAS

GRAS se dit particulièrement Des mets, des aliments qui consistent en viande, ou qui sont préparés avec de la viande. Un mets gras. Bouillon gras. Soupe grasse. Dîner gras.

Jour gras, se dit, chez les Catholiques, Des jours où l' on mange de la viande, à la distinction Des jours où il n' est pas permis d' en manger, et qu' on appelle Jours maigres. Il y a cinq jours gras dans la semaine. Le lundi est un jour gras.

Les jours gras, signifie particulièrement, Les derniers jours du carnaval, qui sont le jeudi, le dimanche, le lundi et le mardi. Pendant les jours gras. Passer les jours gras, faire les jours gras en quelque endroit. On dit aussi, dans ce sens, Le jeudi gras, le dimanche gras, le lundi gras, le mardi gras.

GRAS

GRAS signifie encore, Sali, imbu de graisse ou de quelque matière onctueuse. Essuyez-vous, vous avez le menton gras. Il a les mains toutes grasses. Son habit, son chapeau est gras. Cheveux gras. Cuir gras.

Il se dit, par analogie, De certaines liqueurs qui s' épaississent trop avec le temps. De l' huile grasse. Du vin gras. De l' encre grasse.

Fromage gras, Fromage mou, qui n' a pas plus de consistance que le beurre.

Adverbial., Pain gras-cuit, Pain qui n' a pas levé, qui est pâteux faute de cuisson.

Figues grasses, Les figues qui, avec le temps, ont contracté une espèce de graisse.

Terre grasse, Terre forte, tenace, fangeuse. Cette plante demande une terre grasse. Ces terres sont fort grasses.

Terre grasse, se dit aussi de L' argile dont on se sert pour dégraisser les habits, et pour en ôter les taches.

Terres grasses, au pluriel, se dit souvent Des terres fertiles et abondantes. On dit de même, Ce sol, ce terroir, ce pays est gras, Il abonde en blés et en pacages.

De gras pâturages, Des lieux qui produisent en abondance les herbages propres à nourrir et engraisser les bestiaux. Cette locution ne s' emploie guère que dans le style poétique.

Fam., Le pavé est gras, Il est couvert d' une boue épaisse et qui fait glisser. Il fait mauvais marcher, le pavé est fort gras.

En termes de Peinture, Peindre gras, avoir le pinceau gras, Peindre par couches épaisses. Couleur grasse, Couleur qui est couchée avec abondance. Substantivement, Peindre à gras, Retoucher avant que la couleur soit sèche; ce qui produit un très-bon effet.

GRAS

GRAS signifie quelquefois, figurément et familièrement, Sale, obscène, licencieux. Il se plaît à tenir des discours un peu gras. Cette comédie, cette farce est un peu grasse. Conte gras.

Cause grasse, Cause que les clercs du palais choisissaient ou inventaient pour plaider entre eux, aux jours gras, et dont le sujet était plaisant.

GRAS

GRAS se dit substantivement Des parties grasses de la viande. Le gras et le maigre d' un jambon. Il aime le gras. Je veux du gras.

Le gras de la jambe, L' endroit le plus charnu de la jambe.

Riz au gras, Riz qu' on a fait crever dans du bouillon gras.

En termes d' Art vétérinaire, Ce cheval est gras-fondu, Il est malade de gras-fondure. Voyez GRAS-FONDU.

GRAS, substantif

GRAS, substantif se dit particulièrement, chez les Catholiques, de La viande, des mets gras. Servir en gras et en maigre.

Manger gras, faire gras, Manger de la viande les jours maigres. Son confesseur lui a permis de faire gras.

GRAS-DOUBLE s. m.

GRAS-DOUBLE s. m. T. de Cuisine. La membrane de l' estomac du boeuf. Un plat de gras-double. Gras-double à la poulette, à la bourgeoise.

GRAS-FONDU. s. m., ou GRAS-FONDURE. s. f.

GRAS-FONDU. s. m., ou GRAS-FONDURE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Maladie des chevaux, qui consiste en une inflammation du bas-ventre, principalement du mésentère et des intestins, et qui est ordinairement produite par l' excès du chaud ou du travail. Ces chevaux sont morts de gras-fondu, de gras-fondure.

Prov., Il ne mourra pas de gras-fondu, se dit D' un homme fort maigre.

GRASSEMENT. adv.

GRASSEMENT. adv. Il n' est usité que dans ces phrases familières, dont la première vieillit: Vivre grassement, Vivre commodément et à son aise. Payer grassement, récompenser grassement, Payer, récompenser généreusement, au delà de ce qu' on doit.

GRASSET, ETTE. adj. diminutif

GRASSET, ETTE. adj. diminutif Qui est un peu gras. Il est grasset, un peu grasset. Elle est grassette. Il est familier.

GRASSETTE s. f.

GRASSETTE s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Personnées. On la nomme ainsi parce que ses feuilles sont grasses, luisantes, et qu' elles paraissent comme frottées de suif.

GRASSEYEMENT s. m.

GRASSEYEMENT s. m. Manière dont prononce une personne qui grasseye. Le grasseyement affecté est le plus désagréable. Cette femme a un grasseyement qui ne déplaît pas.

GRASSEYER. v. n.

GRASSEYER. v. n. Parler gras, prononcer mal certaines consonnes, et principalement les r. Cette femme grasseye agréablement. Il affecte de grasseyer.

GRASSOUILLET, ETTE. adj.

GRASSOUILLET, ETTE. adj. Diminutif de Grasset. Un enfant grassouillet et potelé. Il est familier.

GRATERON s. m.

GRATERON s. m. T. de Botan. Plante dont les tiges et les fruits sont hérissés de petits crochets, et s' attachent aux vêtements. On la nomme autrement Rièble.

GRATICULER. v. n.

GRATICULER. v. n. T. de Peinture et de Dessin. Il se dit Du moyen employé par les peintres et les dessinateurs pour conserver exactement dans une copie les proportions de l' original. Ce moyen consiste à diviser l' original en un nombre quelconque de petits carrés égaux entre eux, et le papier ou la toile sur laquelle on veut faire la copie en un pareil nombre de carrés. On dit aussi, Craticuler.

GRATIFICATION s. f.

GRATIFICATION s. f. Don, libéralité qu' on fait à quelqu' un; récompense surérogatoire. Il a reçu bien des gratifications. Ce qu' on lui donne n' est pas une pension réglée, ce n' est qu' une gratification, une simple gratification. Il ne faut point regarder cela comme le payement d' une dette, mais comme une simple gratification. Gratification annuelle, ordinaire, extraordinaire. Une gratification de deux cents francs, de cent écus.

GRATIFIER. v. a.

GRATIFIER. v. a. Favoriser quelqu' un en lui faisant quelque don, quelque libéralité. Le roi l' a gratifié d' une charge, d' une pension, d' un don de cent mille francs. Il est le maître, il gratifie qui il lui plaît.

Il se dit quelquefois, ironiquement et familièrement, dans le sens d' Attribuer mal à propos quelque chose à quelqu' un. Vous me gratifiez là d' une qualité que je n' eus jamais. Il veut charitablement me gratifier de ses bévues.

GRATIFIÉ, ÉE. participe

GRATIFIÉ, ÉE. participe

GRATIN s. m.

GRATIN s. m. La partie de certains mets liquides, farineux, etc., qui reste attachée au fond des vases où on les a fait cuire, et qui est souvent rousse et brûlée. Le gratin d' une bouillie. Le gratin d' une bisque, d' une soupe mitonnée, du riz, etc.

Il se dit, en termes de Cuisine, d' Une manière d' apprêter certains mets avec de la chapelure de pain. Merlan, sole au gratin. Boeuf au gratin.

GRATIOLE s. f.

GRATIOLE s. f. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Personnées. L' espèce officinale, qui croit dans nos marais, a reçu le nom vulgaire d' Herbe à pauvre homme, à cause de ses propriétés fortement purgatives, qui en font un remède économique pour les pauvres gens.

GRATIS. adv.

GRATIS. adv. (On prononce l' S.) Mot emprunté du latin. Gratuitement, par pure grâce, sans qu' il en coûte rien. On lui a donné ses bulles gratis. On lui a expédié ses provisions, ses lettres gratis. On écrivit sur son arrêt, Gratis. On a donné la comédie gratis. Spectacle gratis. Ce médecin traite les pauvres gratis.

Il est quelquefois substantif. Il a obtenu le gratis de ses bulles.

Dans l' ancienne Université de Paris, L' établissement du gratis, L' établissement de l' instruction gratuite.

Fig., Dire une chose gratis, Avancer une proposition ou un fait, sans en apporter la preuve. Cette phrase a vieilli: voyez GRATUITEMENT.

GRATITUDE s. f.

GRATITUDE s. f. Reconnaissance d' un bienfait reçu. Témoigner, faire voir sa gratitude. Donner des marques de sa gratitude, de gratitude. Soyez assuré de ma gratitude.

GRATTE-CUL s. m.

GRATTE-CUL s. m. Le fruit en forme de bouton rouge et allongé, qui succède à la rose. Il se dit particulièrement Du fruit de l' églantier ou rosier sauvage. Cueillir des gratte-culs. De la conserve de gratte-cul.

Prov., fig. et pop., Il n' est point de si belle rose, il n' est si belle rose qui ne devienne gratte-cul, Il n' y a point de si belle femme qui ne devienne laide en vieillissant.

GRATTELEUX, EUSE. adj.

GRATTELEUX, EUSE. adj. Qui a de la grattelle. Il est devenu gratteleux.

GRATTELLE s. f.

GRATTELLE s. f. Menue gale. Il a le sang échauffé, il lui vient de la grattelle.

GRATTE-PAPIER s. m.

GRATTE-PAPIER s. m. Il se dit, par dénigrement, Des copistes de bureau, des clercs d' avoué, de notaire, etc. Un ignorant gratte-papier. Il est familier.

GRATTER. v. a.

GRATTER. v. a. Râcler, ratisser. Gratter une muraille. Gratter des souliers avec un couteau, pour en enlever la crotte. Gratter du parchemin. Gratter une écriture pour l' enlever de dessus le papier. Ce mot a été gratté.

Gratter à une porte, Y faire un petit bruit avec les ongles, pour avertir que l' on désire entrer. On gratte à la porte du roi par respect, on n' y heurte pas.

Fig. et fam., Gratter le papier, le parchemin, Gagner sa vie en travaillant dans la basse pratique.

GRATTER

GRATTER signifie particulièrement, Passer les ongles ou quelque chose de semblable, un peu fortement et à plusieurs reprises, sur quelque endroit du corps. Gratter où il démange. Se gratter la tête, les pieds. Se gratter l' oreille, le front, en signe d' embarras.

Il s' emploie souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel. Se gratter où il démange. Un singe, un chien qui se gratte.

Il signifie quelquefois simplement, Frotter la partie où il démange. Un cheval qui se gratte contre la muraille. Deux ânes qui se grattent l' un l' autre.

Prov. et fig., Gratter quelqu' un où il lui démange, Faire ou dire quelque chose qui lui plaît et à quoi il est fort sensible.

Fig. et fam., Gratter l' épaule à quelqu' un, Chercher à se le rendre favorable.

Prov., Trop gratter cuit, trop parler nuit.

Prov. et fig., Ce sont deux ânes qui se grattent, se dit, par dérision, De deux personnes qui se flattent l' une l' autre.

Prov., fig. et pop., Qui se sent galeux se gratte, Celui qui se sent coupable de la faute qu' on blâme, peut ou doit s' appliquer ce qu' on en dit.

GRATTER

GRATTER se dit encore Des animaux qui, avec leurs ongles, remuent la terre. Les poules grattent la terre, grattent le fumier pour chercher de la pâture.

Par exagérat., J' aimerais mieux gratter la terre avec les ongles, que de... Il n' y a point d' extrémité où je ne me réduise plutôt que de...

GRATTÉ, ÉE. participe

GRATTÉ, ÉE. participe

GRATTOIR s. m.

GRATTOIR s. m. Instrument propre à gratter le parchemin, le papier, etc., pour en enlever l' écriture ou les taches. Effacer des mots avec un grattoir.

Il se dit aussi, dans plusieurs Arts, de Certains instruments qui servent à gratter, à creuser, à nettoyer, etc.

GRATUIT, UITE. adj.

GRATUIT, UITE. adj. Qu' on donne gratis, sans y être tenu. Consultations gratuites. Leçons gratuites. Ce que je lui donne au-dessus de ses gages, est purement gratuit.

École gratuite, École où l' instruction est gratuite. École gratuite de dessin.

Don gratuit, Certaine somme, plus ou moins grande, que le clergé de France et quelques provinces du royaume octroyaient de temps en temps au roi, pour subvenir aux besoins de l' État.

Supposition gratuite, Supposition qui n' a aucun fondement.

Insulte gratuite, méchanceté gratuite, etc., Insulte, méchanceté, etc., faite sans motif et sans intérêt.

GRATUITÉ s. f.

GRATUITÉ s. f. T. de Théologie. Caractère de ce qui est gratuit. La gratuité de la prédestination.

GRATUITEMENT. adv.

GRATUITEMENT. adv. Gratis, d' une manière gratuite, de pure grâce. Il lui a donné cela gratuitement. Traiter un malade gratuitement.

Il signifie aussi, Sans fondement, sans motif. Cela est supposé gratuitement. Vous avancez cela gratuitement. Il l' insulte bien gratuitement.

GRAVATIER s. m.

GRAVATIER s. m. Charretier payé pour enlever les gravois dans un tombereau.

GRAVATIF, IVE. adj.

GRAVATIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se dit Des douleurs qui consistent dans un sentiment de pesanteur, ou qui en sont accompagnées. Douleur gravative.

GRAVATS s. m. pl.

GRAVATS s. m. pl. Voyez GRAVOIS.

GRAVE. adj. des deux genres

GRAVE. adj. des deux genres Pesant. Il n' est usité, au sens propre, que dans le langage didactique. Les corps graves. On dit quelquefois, substantivement, Les graves.

Il signifie figurément, Sérieux, qui agit, qui parle avec un air sage, avec circonspection et dignité. Un homme grave. Un grave magistrat. Il est grave dans ses discours. Il ne se hâte point, il ne s' échauffe point, il est toujours grave.

Il se dit, dans une acception analogue, Du maintien, de l' air, du ton, etc. Contenance grave. Maintien grave. Mine grave. Démarche grave. Marcher d' un pas grave. Ton grave. Paroles graves.

Il se dit, par extension, Des choses qui excluent toute idée d' enjouement, de plaisanterie, de gaieté. Ce peuple a des moeurs graves et simples. Il essaya de donner un tour moins grave à la conversation. Des pensées graves. Le style de Tacite est grave. Une harmonie grave et solennelle. Passer du grave au doux. Dans cette dernière phrase, Grave est employé substantivement.

Auteur grave, autorité grave, Auteur, autorité qui est d' un grand poids, d' une grande considération dans la matière dont il s' agit. Il se dit surtout dans les matières de morale, de jurisprudence et de théologie.

GRAVE

GRAVE signifie aussi, Important, qui est de conséquence. Matière grave. Il ne faut point badiner sur un sujet si grave. Faute grave. Motif grave. Circonstances graves. Le cas est grave.

Il se dit, particulièrement, De ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses. Maladie grave. Blessure grave. L' affaire devint très-grave.

GRAVE

GRAVE se dit encore Des sons, des notes basses, par opposition Aux sons, aux notes aiguës. On ne l' emploie guère qu' en Musique, ou en parlant De la déclamation théâtrale. Son grave. Ton grave. Note grave. Voix grave. La voix de ce chanteur est assez belle dans les cordes graves. On dit substantivement, Passer de l' aigu au grave, du grave à l' aigu, etc.

En termes de Gram., Accent grave, Accent qui va de gauche à droite (`), et qui se met sur les voyelles a, e, u, dans certains cas déterminés. L' e ouvert est marqué d' un accent grave, comme dans Procès, succès. L' accent grave sert à distinguer certains mots de leurs homonymes, commeadverbe de la article,adverbe de ou conjonction. On dit quelquefois de même: Un è grave. Un à grave. Un ù grave.

GRAVELÉE. adj. f.

GRAVELÉE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Cendre gravelée, Cendre faite de lie de vin calcinée. La cendre gravelée s' emploie dans plusieurs arts.

GRAVELEUX, EUSE. adj.

GRAVELEUX, EUSE. adj. Qui est mêlé de gravier. Terre graveleuse. Crayon graveleux.

Fruit graveleux, Fruit dont le coeur est formé d' une espèce de gravier.

GRAVELEUX

GRAVELEUX signifie aussi, Qui est relatif à la gravelle, ou Qui la dénote. Affection graveleuse. Urine graveleuse.

Il signifie également, Qui est sujet à la gravelle. Être goutteux et graveleux.

Il est quelquefois substantif, dans le sens qui précède. Les goutteux et les graveleux sont à plaindre.

GRAVELEUX

GRAVELEUX se dit encore, figurément et familièrement, Des propos, des discours trop libres. Conte graveleux. Conversation graveleuse.

GRAVELLE s. f.

GRAVELLE s. f. Maladie causée par de petites concrétions semblables à du sable ou à du gravier, qui se développent dans les voies urinaires, et se déposent au fond ou sur les parois du vase dans lequel l' urine est rendue. Avoir la gravelle. Être attaqué de la gravelle. Être sujet à la gravelle.

GRAVELURE s. f.

GRAVELURE s. f. Discours, propos trop libre et approchant de l' obscénité. Il y a un peu de gravelure dans ce discours. Il y a bien des gravelures, bien de la gravelure dans ce vaudeville.

GRAVEMENT. adv.

GRAVEMENT. adv. Il ne se dit point dans le sens de Pesamment, et ne s' emploie que pour signifier, D' une manière grave et composée. Parler gravement. Marcher gravement.

GRAVEMENT

GRAVEMENT en Musique, indique Un mouvement lent, mais moins lent que celui qui est indiqué par le mot Lentement.

GRAVER. v. a.

GRAVER. v. a. Tracer quelque trait, quelque figure avec le burin, avec le ciseau, sur du cuivre, sur du marbre, etc. Graver une inscription. Graver une planche de cuivre. Graver des caractères. Cela mériterait d' être gravé en lettres d' or. Graver une épitaphe sur une tombe. Graver sur l' airain, sur le bronze. Graver sur des agates, sur des pierres précieuses. Graver en creux. Graver en relief. Graver des armes. Faire graver son chiffre sur un cachet. Graver un poinçon.

Il se dit particulièrement De l' action de graver, sur une planche de cuivre ou d' autre matière, la copie d' un tableau, d' un dessin, pour la reproduire ensuite plusieurs fois sur le papier, sur la toile, etc., par le moyen de l' impression. Graver en taille-douce. Graver sur le cuivre au burin. Graver en bois. Graver à l' eau-forte. Graver à la manière noire. On dit en ce sens: Graver un tableau, un dessin. Graver de la musique, des exemples d' écriture, des adresses, etc.

Graver une médaille, une monnaie, Graver le poinçon avec lequel on frappe le coin d' une médaille, d' une monnaie. Graver des caractères d' imprimerie, Graver les poinçons avec lesquels on frappe les matrices qui servent à fondre des caractères d' imprimerie.

Fig., Graver quelque chose dans l' esprit, dans la mémoire, dans le coeur, L' imprimer fortement dans l' esprit, dans la mémoire, etc. Graver profondément un bienfait, une injure dans sa mémoire. Vos bontés resteront à jamais gravées dans nos coeurs. Dans ces sortes de phrases, Graver s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ces idées se gravent promptement dans l' esprit, dans la mémoire.

GRAVÉ, ÉE. participe

GRAVÉ, ÉE. participe Ce livre est orné de planches gravées, d' un titre gravé.

Avoir le visage gravé de petite vérole, être tout gravé de petite vérole, En être extrêmement marqué.

GRAVEUR s. m.

GRAVEUR s. m. Celui dont la profession est de graver. Bon, excellent graveur. Graveur en pierres fines et en médailles. Graveur en caractères d' imprimerie. Graveur sur métaux. Graveur en acier. Graveur en taille-douce, en eau-forte, en bois. Graveur à la manière noire.

GRAVIER s. m.

GRAVIER s. m. Gros sable mêlé de fort petits cailloux. Le lit de ce ruisseau est formé de gravier. Il n' y a point de terre franche en cet endroit-là, ce n' est que du gravier. Des herbes pleines de gravier.

Il se dit, particulièrement, Du sable qui se trouve dans le sédiment des urines; et, en ce sens, on l' emploie quelquefois au pluriel. Son urine est chargée de graviers.

GRAVIR. v. n.

GRAVIR. v. n. Grimper, monter avec effort à quelque endroit roide et escarpé, en s' aidant des pieds et des mains. Gravir contre un rocher, sur des rochers. Gravir au haut d' une muraille.

Il se prend aussi activement. Gravir une muraille, un retranchement.

Il ne signifie souvent que Monter avec effort. Nous gravîmes jusqu' au sommet de la colline. Gravir une côte. Gravir une pente escarpée, un sentier.

GRAVI, IE. participe

GRAVI, IE. participe

GRAVITATION s. f.

GRAVITATION s. f. T. de Physique. Action de graviter, ou Tendance que les corps ont naturellement les uns vers les autres. La gravitation d' une planète vers une autre. Les lois de la gravitation.

GRAVITÉ s. f.

GRAVITÉ s. f. Pesanteur. La gravité fait descendre les corps vers la terre.

Centre de gravité, est, dans chaque corps solide, Un point tel que, s' il est soutenu contre l' effort de la gravité, le corps l' est aussi, de même que si toute sa masse était concentrée en ce point-là.

GRAVITÉ

GRAVITÉ signifie figurément, La qualité d' une personne ou d' une chose grave; l' air, le ton grave et sérieux. La gravité d' un magistrat. Il impose par la gravité de son maintien, de ses discours. J' eus beaucoup de peine a garder ma gravité. Parler avec gravité. Prendre un air de gravité. La gravité de son ministère ne lui permet pas de... Gravité de moeurs. Gravité de style.

Il se dit encore de L' importance des choses. La gravité de cette matière. La gravité du sujet. Il ne voit pas toute la gravité du mal. Cette faute est d' une telle gravité, que... Ces raisons, ces motifs ont beaucoup de gravité.

GRAVITÉ

GRAVITÉ se dit aussi en parlant D' un son quelconque par rapport aux sons plus élevés, dans l' échelle générale. Un son a plus ou moins de gravité selon que la corde qui le rend a plus ou moins de grosseur, plus ou moins de longueur.

GRAVITER. v. n.

GRAVITER. v. n. T. de Physique. Tendre et peser vers un point. Les planètes gravitent vers le soleil.

GRAVOIS s. m. pl.

GRAVOIS s. m. pl. La partie la plus grossière qui reste du plâtre, après qu' on l' a sassé. Battre les gravois. On dit quelquefois, Gravats.

Il signifie aussi, Les menus débris d' une muraille qu' on a démolie ou d' un bâtiment que l' on fait. Un tombereau de gravois.

GRAVURE s. f.

GRAVURE s. f. L' art ou la manière de graver. S' adonner à la gravure. Gravure en bois, en pierres fines. Gravure en taille-douce, à la manière noire, etc.

Il se dit aussi de L' ouvrage du graveur. La gravure de ces planches est fort soignée.

Il se dit encore pour Estampe. Marchand de gravures. Belle gravure. Gravure avant la lettre. Un livre orné de gravures.

GRÉ s. m.

GRÉ s. m. Volonté, caprice, fantaisie. Se marier contre le gré de ses parents. Donner les emplois et les retirer à son gré. Vous pouvez, à votre gré, partir ou rester.

Il se dit figurément, au sens physique et au sens moral. Errer sur les mers au gré des vents et des flots, au gré de la tempête. Se laisser aller au gré du courant. Sa chevelure voltige au gré du zéphyr. Il change d' opinion au gré des événements. Aller sans règle au gré de ses passions. Tout s' arrange au gré de nos voeux, de nos désirs.

GRÉ

GRÉ signifie particulièrement, Bonne, franche volonté qu' on a de faire quelque chose. Il y est allé de son gré, de son bon gré, contre son gré. Ce n' a pas été de son gré, de son plein gré. Il le fera de gré ou de force.

Bon gré, mal gré, De gré ou de force.

GRÉ

GRÉ se prend aussi pour Goût, sentiment, opinion. Cela est-il à votre gré, selon votre gré? On ne peut pas être au gré de tout le monde. À mon gré, ce discours est très-beau. Selon mon gré, c' est ce que vous pouvez faire de mieux.

Avoir quelque chose en gré, le recevoir, le prendre en gré, Agréer, trouver bon quelque chose, y prendre plaisir. Prenez en gré l' avis que je vous donne. Cela se dit aussi en parlant Des personnes. Il m' a pris fort en gré.

Dans le langage ascétique, Prendre en gré, Recevoir avec patience, avec résignation. Il faut prendre en gré les afflictions que Dieu nous envoie.

Savoir gré, savoir bon gré, beaucoup de gré, savoir mauvais gré, peu de gré à quelqu' un, Être satisfait, être mal satisfait d' une chose qu' il a dite ou faite; être content ou mécontent de sa conduite, de son procédé. Je lui sais gré de ce qu' il a fait. Je lui en sais bon gré, beaucoup de gré. Je lui en sais le meilleur gré du monde.

Se savoir bon gré d' avoir fait quelque chose, S' en applaudir.

De gré à gré, À l' amiable, d' un commun accord. Ils ont fait cela de gré à gré. Marché fait de gré à gré.

GRÈBE s. m.

GRÈBE s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau aquatique dont le plumage est d' un blanc argenté. Un manchon de grèbe.

GREC, ECQUE. adj.

GREC, ECQUE. adj. Il ne se met pas ici comme un nom de nation, mais seulement à cause des usages particuliers qu' il a dans notre langue.

Y grec, La pénultième des lettres de l' alphabet français.

L' Église grecque, Toute l' Église d' Orient, par opposition à L' Église romaine ou d' Occident. Le rit grec, Le rit de l' Église grecque.

GREC

GREC se dit substantivement de Ceux qui sont de l' Église grecque. Les Latins et les Grecs diffèrent de croyance et de pratique en plusieurs points.

Un Grec latinisé, Un Grec qui adopte les sentiments de l' Église latine.

Fig. et fam., Être grec en quelque chose, Y être fort habile, trop habile. Cet homme n' est pas grand grec, Il n' est pas fort habile.

GREC

GREC se dit encore, substantivement, de La langue grecque. Enseigner, apprendre le grec. Savoir le grec. Le grec ancien. Le grec moderne. Composer, écrire en grec. Parler le grec. Parler grec.

Prov. et fig., Passé cela, c' est du grec pour lui, pour moi, Il n' y entendra rien, je n' y entendrai rien.

GRÉCISER. v. a.

GRÉCISER. v. a. Donner une forme grecque à un mot d' une autre langue. Plusieurs savants ont grécisé leurs noms.

GRÉCISÉ, ÉE. participe

GRÉCISÉ, ÉE. participe Métastase est le nom de Trapasso grécisé.

GRECQUE s. f.

GRECQUE s. f. Ornement composé d' une suite de lignes droites qui reviennent sur elles-mêmes, en formant toujours des angles droits. Cette frise est ornée d' une grecque.

GREDIN, INE. s.

GREDIN, INE. s. Mendiant, gueux de profession. Ce n' est qu' un gredin. Dans ce sens, il est vieux.

Il se dit figurément d' Une personne qui n' a ni bien, ni bonnes qualités, ni considération. C' est un franc gredin. C' est un gredin honni de tout le monde. Ce mot est familier.

GREDIN s. m.

GREDIN s. m. Espèce de petit chien à longs poils.

GREDINERIE s. f.

GREDINERIE s. f. Misère, gueuserie. Vivre dans une honteuse gredinerie. Il est familier et il vieillit.

GRÉEMENT s. m.

GRÉEMENT s. m. (Plusieurs écrivent Grément.) T. de Marine. L' ensemble de toutes les choses nécessaires pour gréer un bâtiment; et quelquefois La manière dont elles sont arrangées, disposées. Le gréement de notre vaisseau était fort endommagé. Entretenir le gréement. Les goëlettes ont un gréement particulier. On dit dans un sens analogue, Le gréement d' un mât, d' une vergue, d' une chaloupe, etc.

Il signifie aussi, L' art ou l' action de gréer les bâtiments. Traité du gréement. Le gréement de ce navire est achevé.

GRÉER. v. a.

GRÉER. v. a. T. de Marine. Garnir un bâtiment de toutes les voiles, manoeuvres, poulies, etc., dont il a besoin pour être en état de naviguer. On a reçu ordre de gréer tel vaisseau. Ce navire est gréé en brick, en goëlette, etc. On dit dans un sens analogue, Gréer un mât, une vergue, etc.

GRÉÉ, ÉE. participe

GRÉÉ, ÉE. participe

GRÉEUR s. m.

GRÉEUR s. m. Celui qui fait métier de gréer les bâtiments.

GREFFE s. m.

GREFFE s. m. Le lieu d' un tribunal où sont déposées les minutes des jugements, des arrêts, celles de divers actes de procédure, comme enquêtes, rapports d' experts, etc., et où se font certaines déclarations, certains dépôts. Les greffes au parlement, du Châtelet, etc. Greffe civil. Greffe criminel. Greffe du tribunal de première instance, de la cour royale. Les grosses, les expéditions des jugements, etc., se font au greffe. Mettre un arrêt au greffe pour l' expédier. Les pièces sont au greffe. Retirer un procès du greffe. Communication par la voie du greffe. Produire au greffe. Mettre sa production au greffe. Ordonner l' apport, le dépôt au greffe. Consigner de l' argent au greffe. Faire sa déclaration, sa soumission au greffe. Droit de greffe.

Il se disait autrefois, par extension, Des droits du greffe, des émoluments qu' on tirait du greffe. Avoir les greffes de tel lieu. Vendre le greffe.

GREFFE s. f.

GREFFE s. f. T. d' Agricult. et de Jardinage. Petite branche que l' on coupe, ou oeil qu' on lève à la branche d' un arbre qui est en séve, et que l' on ente dans un autre arbre, afin que la branche ou l' oeil reprenne, et que l' arbre sur lequel on ente porte le fruit de l' arbre d' où la branche ou l' oeil a été tiré. Lever des greffes. Enter des greffes. Greffe de pommier, de poirier, de pêcher.

Il se dit aussi de L' opération par laquelle on ente une greffe sur un arbre, et Du résultat de cette opération. L' opération de la greffe. Faire une greffe. Greffe en fente, en flûte, en couronne, en écusson, etc. De belles greffes. Cette greffe n' a pas réussi.

Greffe en approche ou par approche, Manière de greffer qui consiste ordinairement à rapprocher et à mettre en contact des branches voisines, de manière qu' elles se soudent et adhèrent l' une à l' autre.

GREFFER. v. a.

GREFFER. v. a. T. d' Agricult. et de Jardinage. Faire une greffe, enter. Greffer en fente, en flûte, en écusson, en approche, etc. Greffer sur franc, sur sauvageon, sur paradis, sur cognassier. L' abricotier, le pêcher, se greffent sur l' amandier, sur le prunier; les arbres à noyau, sur des arbres à noyau.

GREFFÉ, ÉE. participe

GREFFÉ, ÉE. participe

GREFFEUR s. m.

GREFFEUR s. m. Celui qui greffe, qui sait greffer. Ce jardinier est un bon greffeur.

GREFFIER s. m.

GREFFIER s. m. Fonctionnaire qui tient le greffe: il est en outre chargé d' écrire, à l' audience, les minutes des jugements, des arrêts, et d' assister le juge dans certaines occasions, comme pour les descentes, enquêtes, etc. Greffier du parlement, du Châtelet, etc. Greffier civil. Greffier criminel. Greffier par commission. Le greffier d' une justice de paix. Le greffier en chef d' un tribunal de première instance, d' une cour royale. Une charge de greffier. Commis greffier. Un juge accompagné, assisté d' un greffier. Un jugement, un arrêt signé par le président et le greffier.

Greffier à peau, à la peau, se disait autrefois du commis greffier qui écrivait sur parchemin les expéditions des arrêts et des sentences.

GREFFOIR s. m.

GREFFOIR s. m. Petit couteau dont on se sert pour greffer.

GRÉGE. adj.

GRÉGE. adj. Il se dit De la soie quand elle est tirée de dessus le cocon. Soie grége.

GRÉGEOIS. adj. m.

GRÉGEOIS. adj. m. Il n' est usité que dans cette locution, Feu grégeois, Espèce d' artifice dont on se servait anciennement à la guerre, et qui brûlait dans l' eau. On attribue aux Grecs du moyen âge l' invention du feu grégeois.

GRÉGORIEN, ENNE. adj.

GRÉGORIEN, ENNE. adj. Il se dit Du chant d' église ordonné par Grégoire Ier, et Du calendrier réformé par Grégoire XIII en 1582. Chant, office grégorien. Calendrier grégorien. Année grégorienne.

GRÈGUE s. f.

GRÈGUE s. f. Espèce de haut-de-chausses, de culotte. Il est vieux. On ne le dit plus qu' au pluriel, et dans quelques phrases figurées et populaires.

Il a bien mis de l' argent dans ses grègues, Il s' est bien enrichi.

Il en a dans ses grègues, se dit D' un homme à qui il est arrivé quelque perte ou quelque accident fâcheux.

Tirer ses grègues, S' enfuir. Laisser ses grègues en quelque occasion, Y mourir.

GRÊLE. adj. des deux genres

GRÊLE. adj. des deux genres Long et menu. Des jambes grêles. Une taille grêle. La tige de cette plante est fort grêle.

En termes d' Anat., Intestins grêles, Ceux des intestins qui ont moins de diamètre que les autres. On dit dans un sens analogue, Muscles grêles, etc.

GRÊLE

GRÊLE se dit aussi D' une voix aiguë et faible. Avoir la voix grêle.

Ton grêle, Le ton le plus haut d' un cor ou d' une trompette. On dit substantivement, en ce sens, Sonner du grêle.

GRÊLE s. f.

GRÊLE s. f. Eau qui, étant congelée en l' air par le froid, tombe par grains. Grosse grêle. Menue grêle. Grêle épouvantable. Il est tombé de la grêle. La grêle a désolé, a ravagé tout ce canton, toute cette contrée. Un orage mêlé de pluie et de grêle. Dans la tranchée, les coups de fusil pleuvaient dru et menu comme grêle.

Fig., Une grêle de traits, de balles, de boulets, etc., Une grande quantité de flèches, de balles, de boulets, etc., qui tombent à la fois, qui se succèdent rapidement. Ils furent assaillis par une grêle de traits, par une grêle de pierres. On dit familièrement, dans le même sens, Une grêle de coups.

Fig. et fam., Il est pire que la grêle, on le craint comme la grêle, se dit D' un méchant homme qui fait beaucoup de mal dans un pays, dans une ville. On dit aussi, Cet enfant est méchant comme la grêle.

GRÊLE

GRÊLE en termes de Médecine, se dit d' Une petite tumeur arrondie et ferme qui se développe dans le tissu des paupières.

GRÊLER, verbe impersonnel

GRÊLER, verbe impersonnel se dit Quand il tombe de la grêle. Il a grêlé aujourd' hui. Il grêle souvent dans ce pays-là.

Il est aussi verbe actif, et signifie, Gâter par la grêle. Je crains que cet orage ne grêle nos vignes. Toute cette province a été grêlée.

Ce propriétaire a été grêlé, Ses terres ont été ravagées par la grêle. On dit quelquefois, figurément et familièrement, Cet homme a été grêlé, Il a fait de grandes pertes, il a eu de grandes infortunes.

Prov. et fig., Grêler sur le persil, Exercer son autorité, son pouvoir, ses talents, sa critique contre des gens faibles, ou sur des choses qui n' en valent pas la peine.

GRÊLÉ, ÉE. participe

GRÊLÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Avoir l' air grêlé, Être mal vêtu, avoir l' air misérable. Ce pauvre diable a l' air bien grêlé. On dit aussi, Ce prédicateur est grêlé, Il est peu suivi.

GRÊLÉ

GRÊLÉ signifie encore, figurément et familièrement, Qui a beaucoup de marques de petite vérole. Cet homme est facile a reconnaître, il est fort grêlé. Avoir le visage grêlé, tout grêlé.

GRELIN s. m.

GRELIN s. m. T. de Marine. Nom des cordages commis deux fois, dont la grosseur n' excède pas onze pouces. Au-dessus de cette grosseur, le grelin prend le nom de Câble. Le grelin a cent vingt brasses comme le câble.

GRÊLON s. m.

GRÊLON s. m. Grain de grêle fort gros. Il tombe quelquefois des grêlons qui pèsent une demi-livre.

GRELOT s. m.

GRELOT s. m. Espèce de sonnette, petite boule de métal creuse et percée de trous, dans laquelle il y a un morceau de métal qui la fait résonner dès qu' on la remue. Grelot de cuivre, d' argent. Ce chien a un collier avec des grelots. Les hochets d' enfants ont des grelots. On représente la Folie tenant une marotte ornée de grelots.

Fig. et fam., Attacher le grelot, Faire le premier pas dans une entreprise difficile et hasardeuse. L' avis est bon, mais qui est-ce qui attachera le grelot? La difficulté est d' attacher le grelot.

Fig. et pop., Trembler le grelot, Trembler si fort, que les dents claquent l' une contre l' autre.

En Botan., Fleurs en grelot, Fleurs qui ont la forme d' un grelot. Plusieurs espèces de bruyères ont les fleurs en grelot.

GRELOTTER. v. n.

GRELOTTER. v. n. Trembler de froid. Entrez donc, que faites-vous là dans la rue à grelotter? Ce pauvre enfant grelottant de froid. Ce malade a le frisson, il grelotte.

GRELUCHON s. m.

GRELUCHON s. m. Nom qu' on donne à l' amant aimé et favorisé secrètement par une femme qui se fait payer par d' autres amants. Il est familier et libre.

GRÉMENT s. m.

GRÉMENT s. m. Voyez GRÉEMENT.

GRÉMIAL s. m.

GRÉMIAL s. m. T. de Liturgie. Morceau d' étoffe qui fait partie des ornements pontificaux, et qu' on met sur les genoux du prélat officiant, pendant qu' il est assis.

GRÉMIL s. m.

GRÉMIL s. m. T. de Botan. Genre de plantes, dont l' espèce officinale a reçu le nom vulgaire d' Herbe aux perles, parce que ses semences sont blanches et approchent de la figure d' une perle.

GRENADE s. f.

GRENADE s. f. Fruit bon à manger et qui contient quantité de grains rouges, chacun renfermé dans une petite cellule. Grenade douce. Grenade aigre. Fleur de grenade. Grain de grenade.

GRENADE

GRENADE se dit aussi d' Un petit globe de fer, creux, qu' on charge de poudre et qu' on jette avec la main, ou avec des fusées, etc. Jeter des grenades. Être blessé d' un éclat de grenade.

Il se dit encore de Certains ornements militaires qui représentent une grenade. Grenades brodées.

GRENADIER s. m.

GRENADIER s. m. Petit arbre, originaire d' Afrique, qui produit de belles fleurs, et dont quelques espèces portent le fruit que l' on nomme Grenade. Grenadier sauvage. Grenadier à fleurs doubles. Grenadier à fruit.

GRENADIER

GRENADIER se dit aussi Des soldats d' élite qui forment la première compagnie des bataillons d' infanterie, et qui originairement étaient chargés de jeter des grenades. Compagnie de grenadiers. Capitaine de grenadiers. Un détachement de grenadiers. On donne ordinairement le nom de Carabiniers aux grenadiers de l' infanterie légère.

Grenadiers à cheval, s' est dit autrefois d' Une compagnie de grenadiers montés, créée par Louis XIV, qui servait avec la maison du roi, et qui marchait en tête. Il s' est dit aussi d' Un corps de cavalerie de la garde impériale et de la garde royale, dont les soldats portaient des bonnets à poil.

Fam., Jurer comme un grenadier, Jurer habituellement en parlant.

Fig. et fam., C' est un franc grenadier, c' est un grenadier, se dit D' une femme de haute taille qui a des manières libres et hardies.

GRENADIÈRE s. f.

GRENADIÈRE s. f. Gibecière qui faisait autrefois partie de l' équipement d' un grenadier, et dans laquelle il portait les grenades.

GRENADIÈRE

GRENADIÈRE en termes d' Arquebuserie, Celle des capucines d' un fusil de munition à laquelle s' attache la bretelle.

Mettre son fusil à la grenadière, Le placer sur les épaules, en lâchant la bretelle; ce qui se fait quand on veut se servir du sabre.

GRENADILLE s. f.

GRENADILLE s. f. T. de Botan. Plante d' Amérique dont les semences ont un goût approchant de celles de la grenade. Elle est aussi nommée Fleur de la Passion, parce qu' on a cru voir dans les différentes parties de sa fleur quelque rapport avec divers instruments de la passion du Sauveur, tels que la couronne, les trois clous, etc. Les fruits de la grenadille ne mûrissent que dans les pays chauds.

GRENADIN s. m.

GRENADIN s. m. T. de Cuisine. Petit fricandeau.

GRENADINE s. f.

GRENADINE s. f. Soie qu' on emploie dans la fabrication de la dentelle noire.

GRENAILLE s. f.

GRENAILLE s. f. Métal réduit en menus grains. Charger un fusil avec de la grenaille. L' argent en grenaille est le plus épuré.

Il se dit aussi Des rebuts de graine qui servent principalement à nourrir la volaille. Halle aux grains et grenailles.

GRENAILLER. v. a.

GRENAILLER. v. a. Mettre un métal en petits grains.

GRENAILLÉ, ÉE. participe

GRENAILLÉ, ÉE. participe

GRENAT s. m.

GRENAT s. m. Sorte de pierre précieuse dont la couleur est très-variable, mais qui est le plus ordinairement d' un rouge analogue à celui des semences de la grenade.

GRENAUT s. m.

GRENAUT s. m. T. d' Hist. nat. Espèce de poisson qui a la tête fort grosse.

GRENELER. v. a.

GRENELER. v. a. Préparer une peau ou quelque autre chose semblable, de manière qu' elle paraisse couverte de grains. Greneler du cuir.

GRENELÉ, ÉE. participe

GRENELÉ, ÉE. participe

GRENER. v. n.

GRENER. v. n. Produire de la graine, rendre beaucoup de grains. Cette herbe grène bien. Les blés ont bien grené cette année.

Il s' emploie aussi comme verbe actif, et signifie, Réduire en petits grains. Grener du tabac. Grener de la poudre à canon. Grener du sel.

Il a quelquefois le même sens que Greneler. Grener une peau.

GRENÉ, ÉE. participe

GRENÉ, ÉE. participe Il se dit quelquefois substantivement, dans les Arts du dessin, Des parties d' un dessin, d' une gravure, etc., qui offrent une multitude de petits points fort rapprochés les uns des autres. Un beau grené.

GRÈNETERIE s. f.

GRÈNETERIE s. f. Commerce que fait un marchand grènetier.

GRÈNETIER, IÈRE. s.

GRÈNETIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend des graines. Marchand grènetier. Marchande grènetière. Ce grènetier m' a vendu de la graine de telle plante.

GRÈNETIER

GRÈNETIER s' est dit aussi d' Un officier au grenier à sel, qui jugeait en première instance des différends relatifs aux gabelles. Grènetier au grenier à sel de Paris.

GRÈNETIS s. m.

GRÈNETIS s. m. On appelle ainsi Ce tour fait de petits grains relevés en bosse au bord des médailles, des monnaies. Lorsqu' il y a un grènetis à une pièce, on ne saurait la rogner sans qu' il y paraisse.

Il se dit aussi Du poinçon qui sert à marquer ces petits grains.

GRENETTES s. f. pl.

GRENETTES s. f. pl. Petites graines qu' on fabrique à Avignon, et dont les peintres en miniature se servent pour la couleur jaune. On les nomme aussi Graines d' Avignon.

GRENIER s. m.

GRENIER s. m. Partie la plus haute d' un bâtiment, destinée à serrer les grains ou les fourrages. Avoir du blé en grenier. Tous mes greniers sont pleins. Grenier à blé. Grenier à foin. Le grenier au foin.

Greniers publics, ou Greniers d' abondance, Vastes magasins, ordinairement à plusieurs étages, où l' on tient des grains en réserve pour les temps de disette publique.

Grenier à sel, Lieu où l' on serre et où l' on débite le sel par autorité publique. Prendre du sel au grenier à sel.

Grenier à sel, s' est dit aussi d' Une juridiction où l' on jugeait en première instance les matières qui regardaient la gabelle, la ferme du sel. Président au grenier à sel.

Prov. et fig., C' est du blé en grenier, se dit Des choses dont la garde est bonne, et peut même être avantageuse.

Fig. et pop., C' est un grenier à coups de poing, se dit D' un polisson querelleur, qui se fait toujours battre. On le dit aussi D' une affaire dont il est dangereux de se mêler.

GRENIER

GRENIER signifie, par extension, L' étage d' une maison qui est immédiatement sous le comble. Mettre de vieux meubles au grenier. Ces pauvres gens étaient logés au grenier, dans un grenier. Il mourut de faim dans un grenier.

Fam., Chercher quelqu' un ou quelque chose depuis la cave jusqu' au grenier, Le chercher dans tous les endroits de la maison. Ils le cherchèrent inutilement depuis la cave jusqu' au grenier.

Prov. et fig., Aller du grenier à la cave, de la cave au grenier, Tenir des propos sans ordre et sans liaison.

GRENIER

GRENIER se dit figurément d' Une province, d' un pays fertile, dont on tire beaucoup de blé. La Sicile est le grenier de l' Italie. La Beauce est un des greniers de Paris.

GRENIER

GRENIER se dit aussi en parlant Des grains, du sel, du charbon, etc., qu' on charge sur un navire, sur un bateau, sans les mettre dans des sacs, dans des caisses ou dans des paniers. Charger un navire, un bateau de grains en grenier. Charger en grenier du blé, du sel, du charbon, etc. Les blés, les avoines de cette province nous arrivent en grenier. Un grenier de blé, d' avoine, etc.

GRENOUILLE s. f.

GRENOUILLE s. f. Petit animal quadrupède et ovipare qui vit ordinairement dans les marais. Grenouille verte. Grenouille de marais. Les grenouilles coassent. Il fera beau temps, les grenouilles font grand bruit. Du frai de grenouilles. Pêcher, manger des grenouilles. Fricassée de grenouilles. Grenouilles frites.

GRENOUILLE

GRENOUILLE en termes d' Imprimerie, signifie, La partie creuse qui est placée sur la platine d' une presse, et qui reçoit le pivot de la vis. Il n' y a plus de grenouille qu' aux anciennes presses de bois.

GRENOUILLER. v. n.

GRENOUILLER. v. n. Ivrogner. C' est un homme qui ne fait que grenouiller tout le long du jour. Il est populaire et vieux.

GRENOUILLÈRE s. f.

GRENOUILLÈRE s. f. Lieu marécageux où les grenouilles se retirent.

Il se dit, par dénigrement, d' Un lien dont la situation est humide et malsaine. Cette maison est bâtie dans une grenouillère. Ce jardin est une grenouillère.

GRENOUILLET s. m.

GRENOUILLET s. m. T. de Botan. Espèce de muguet qui croît sur les montagnes et les collines, et dont les feuilles ont quelque ressemblance avec celles du laurier. On lui donne aussi le nom de Sceau de Salomon.

GRENOUILLETTE s. f.

GRENOUILLETTE s. f. T. de Botan. Espèce de renoncule qui croît dans les marais.

GRENOUILLETTE

GRENOUILLETTE en termes de Médecine, Tumeur qui se forme sous la langue par l' accumulation de la salive dans ses conduits excréteurs.

GRENU, UE.. adj.

GRENU, UE.. adj. Qui a beaucoup de grains. Il se dit Des froments, seigles, orges, etc. Un épi bien grenu.

Il se dit aussi De certains cuirs dont le grain est beau et pressé. Du maroquin bien grenu.

Il se dit encore, surtout en Histoire naturelle, De ce qui est ou semble composé de petits grains. Les antennes de cet insecte sont grenues.

Huile grenue, Celle qui est figée en petits grains et qui est la meilleure.

GRÈS s. m.

GRÈS s. m. Pierre formée de grains de sable plus ou moins fins. Pavé de grès. Des marches de grès. Casser du grès. Aiguiser des couteaux sur un grès.

Il se dit aussi d' Une sorte de poterie de terre, fabriquée avec une glaise naturellement mêlée d' un sable fin. Cruche de grès. Pot de grès. Bouteille de grès.

GRÉSIL s. m.

GRÉSIL s. m. Petite grêle fort menue et fort dure. Ce n' est pas de la neige qui tombe, c' est du grésil.

GRÉSILLEMENT s. m.

GRÉSILLEMENT s. m. Action de grésiller, ou État de ce qui est grésillé.

GRÉSILLER. v. impersonnel

GRÉSILLER. v. impersonnel Il n' est d' usage qu' en parlant Du grésil qui tombe. Il grésille.

GRÉSILLER

GRÉSILLER est aussi verbe actif et signifie, Faire que quelque chose se fronce, se rétrécisse, se racornisse, se retire. Le feu a grésillé ce parchemin. Le soleil grésillera toutes ces fleurs, si vous ne les couvrez.

GRÉSILLÉ, ÉE. participe

GRÉSILLÉ, ÉE. participe

G-RÉ-SOL

G-RÉ-SOL Ancien terme de Musique, par lequel on désignait le ton de sol. Le ton de g-ré-sol. Cet air est en g-ré-sol.

GRESSERIE s. f. coll.

GRESSERIE s. f. coll. Pierres de grès mises en oeuvre. Les fossés de ce château sont revêtus de gresserie. Cette tour est faite de gresserie.

Il signifie aussi, Des pots, des cruches, des vases, etc., faits de grès. Cette gresserie vient de Beauvais.

GRESSERIE

GRESSERIE se dit encore de La roche ou carrière d' où l' on tire le grès.

GRÈVE s. f.

GRÈVE s. f. Lieu uni et plat, couvert de gravier, de sable, le long de la mer ou d' une grande rivière. Les vagues se déploient sur a grève. La grève était couverte de débris.

Absol., La Grève, se dit, à Paris, d' Une place publique qui est située sur le bord de la Seine, et où l' on faisait autrefois les exécutions. Le coupable fut décapité en Grève, en place de Grève.

GREVER. v. a.

GREVER. v. a. Léser, faire tort, apporter du dommage. En quoi vous a-t-on grevé?

Il signifie particulièrement, Charger, surtout en matière de contributions et d' hypothèques. La province est grevée d' impôts. Les hypothèques qui grèvent un immeuble.

GREVÉ, ÉE. participe

GREVÉ, ÉE. participe Un immeuble grevé d' hypothèques.

En termes de Jurispr., Être grevé de substitution, Être héritier ou légataire à charge de substitution. On dit aussi, substantivement, Le grevé. Les enfants du grevé.

GRIANNEAU s. m.

GRIANNEAU s. m. Jeune coq de bruyère.

GRIBLETTE s. f.

GRIBLETTE s. f. Petit morceau de porc frais ou salé, de veau, de volaille, etc., mince, haché, battu et enveloppé de petites tranches de lard, qu' on met rôtir sur le gril. Manger des griblettes.

GRIBOUILLAGE s. m.

GRIBOUILLAGE s. m. Mauvaise peinture; écriture mal formée. Il est familier.

GRIBOUILLER. v. n.

GRIBOUILLER. v. n. Faire du gribouillage. Il est familier.

GRIBOUILLETTE s. f.

GRIBOUILLETTE s. f. Jeu d' enfants. On dit, Jeter une chose à la gribouillette, La jeter au milieu d' une troupe d' enfants, qui cherchent à s' en saisir. Il est familier.

GRIÈCHE. adj. des deux genres

GRIÈCHE. adj. des deux genres Il ne se joint guère qu' avec ces deux substantifs, Ortie et Pie.

Ortie-grièche, Ortie dont la piqûre est douloureuse.

Pie-grièche, Oiseau de l' ordre des Passereaux, dont le bec a la pointe recourbée, et armée de chaque côté d' une petite dent.

Fig. et fam., Pie-grièche, Femme d' humeur aigre et querelleuse. C' est une pie-grièche que cette femme-là, une vraie pie-grièche.

GRIEF, IÈVE. adj.

GRIEF, IÈVE. adj. Grand, considérable, énorme. Griève maladie. Il est défendu, sous de grièves peines, de... Le crime, le cas n' est pas si grief que vous le faites. Une faute griève. Péché fort grief. Il ne se dit qu' en mauvaise part.

GRIEF s. m.

GRIEF s. m. Dommage que l' on reçoit, lésion que l' on souffre en quelque chose. Il se plaint de plusieurs griefs qu' il a reçus. Cette sentence ne lui fait aucun grief. Redresser les griefs.

Il signifie aussi, La plainte que l' on fait pour le dommage reçu. Il s' est emparé de mon bien, voilà mon grief, c' est là mon grief. Exposer ses griefs. J' ai plusieurs griefs contre lui. Les princes et les villes de l' Empire donnèrent les cahiers de leurs griefs à la diète.

GRIEFS

GRIEFS au pluriel, se dit, en termes de Pratique, Des écritures que l' on fait pour montrer en quoi on a été lésé par un jugement dont on est appelant. Donner des griefs. Griefs et contredits. Réponse à griefs. Griefs d' appel.

GRIÈVEMENT. adv.

GRIÈVEMENT. adv. D' une manière griève, excessivement. Il est grièvement malade, grièvement blessé. Offenser Dieu grièvement. Offenser, injurier, insulter grièvement quelqu' un.

GRIÈVETÉ s. f.

GRIÈVETÉ s. f. Énormité. La grièveté du fait. La grièveté de son crime. Selon la grièveté du péché.

GRIFFADE s. f.

GRIFFADE s. f. Coup de griffe. Il se dit, en Fauconnerie, de La blessure qu' un oiseau onglé fait avec ses serres.

GRIFFE s. f.

GRIFFE s. f. Ongle crochu, pointu et mobile de certains animaux, tels que le tigre, le lion, le chat, etc., ou d' un oiseau de proie, comme l' épervier, le faucon, etc. Les pattes de cet animal sont armées de griffes. On représente ordinairement le démon avec des griffes aux mains et aux pieds.

Il signifie plus communément, L' extrémité de la patte des animaux pourvus de griffes. Tomber entre les griffes d' un lion. Cet oiseau est mort entre les griffes de l' épervier. La griffe d' un chat, d' un tigre. Son chat lui a donné un coup de griffe.

Fig. et fam., Donner un coup de griffe à quelqu' un, lui donner de la griffe, Lui rendre quelque mauvais office, surtout par des discours malveillants.

GRIFFE

GRIFFE se dit, figurément et familièrement, Du pouvoir qu' une personne exerce injustement ou avec dureté sur une autre, de la rapacité des gens de chicane, etc. Je suis sous sa griffe. Je me suis échappe de sa griffe. Si je puis jamais me tirer de ses griffes, d' entre ses griffes.

GRIFFE

GRIFFE en termes de Jardinage, se dit Des caïeux de renoncule, d' anémone, etc., à cause de la ressemblance qu' ils ont avec les griffes d' animaux.

GRIFFE

GRIFFE se dit encore d' Une empreinte imitant la signature d' une personne, et de L' instrument qui sert à faire cette empreinte. Tous les exemplaires de cet ouvrage sont revêtus de la griffe de l' éditeur. Apposer une griffe. Faire faire sa griffe.

GRIFFER. v. a.

GRIFFER. v. a. T. de Fauconnerie. Prendre avec la griffe. Les oiseaux qui griffent.

GRIFFÉ, ÉE. participe

GRIFFÉ, ÉE. participe

GRIFFON. s. m.

GRIFFON. s. m. Espèce d' oiseau de proie semblable à l' aigle.

Il se dit aussi d' Un animal fabuleux, moitié aigle et moitié lion. On l' emploie souvent, en ce sens, dans le Blason. Il porte d' or au griffon de sable.

GRIFFON

GRIFFON se dit aussi d' Une espèce de chiens qui ont les poils du corps durs et peu nombreux, et ceux de la tête longs, hérissés et mêlés. Les griffons, les chiens griffons sont très-lestes. Un joli griffon.

GRIFFONNAGE s. m.

GRIFFONNAGE s. m. Écriture si mal formée, qu' il est presque impossible de la lire. Je ne saurais lire ce griffonnage. Il est familier.

GRIFFONNER. v. a.

GRIFFONNER. v. a. Écrire mal, et d' un caractère très-difficile à lire, tel qu' est ordinairement celui des gens de pratique. Il n' écrit pas, il griffonne. Il a griffonné sur ce papier je ne sais quoi qu' on ne saurait lire.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Composer, rédiger avec précipitation et négligence. Je vous griffonne cette lettre à la hâte. Ce rédacteur est obligé de griffonner tous les jours quelque article pour son journal. C' est un homme qui ne sait que griffonner, C' est un mauvais écrivain.

Il signifie aussi, Dessiner grossièrement quelque chose. Ce dessin n' est encore que griffonné.

GRIFFONNÉ, ÉE. participe

GRIFFONNÉ, ÉE. participe

GRIFFONNEUR s. m.

GRIFFONNEUR s. m. Celui qui griffonne. Il se dit surtout, par dénigrement, d' Un auteur qui écrit beaucoup et vite, ou d' Un auteur sans talent. Quel infatigable griffonneur! C' est un misérable griffonneur. Il est familier.

GRIGNON s. m.

GRIGNON s. m. Morceau de l' entamure du pain du côté qu' il est le plus cuit. Il a de bonnes dents, il prend toujours le grignon. Un grignon de pain.

GRIGNOTER. v. n.

GRIGNOTER. v. n. Manger doucement en rongeant. Il s' amuse à grignoter. Il ne mange pas, il ne fait que grignoter.

Il signifie, figurément et populairement, Faire quelque petit profit dans une affaire. Il n' y a pas grand profit pour lui dans cette affaire, mais il y a de quoi grignoter. Il y trouve à grignoter.

GRIGNOTÉ, ÉE. participe

GRIGNOTÉ, ÉE. participe

GRIGNOTIS s. m.

GRIGNOTIS s. m. T. de Gravure. Travail du graveur, qui consiste en points, en tailles courtes, en traits tremblés. Le grignotis est particulièrement propre à rendre les vieilles murailles, les arbres couverts de mousse, etc.

GRIGOU s. m.

GRIGOU s. m. Un misérable qui n' a pas de quoi vivre; ou Celui qui, ayant de quoi vivre, fait le gueux et vit d' une manière sordide. C' est un grigou, un franc grigou, un vrai grigou. Il vit comme un grigou. Il est populaire.

GRIL s. m.

GRIL s. m. (L ne se prononce point dans le langage familier, et se mouille quand on la prononce.) Ustensile de cuisine qui est fait de plusieurs verges de fer parallèles, attachées à quelque distance l' une de l' autre, et sur lequel on fait rôtir de la viande ou du poisson. Côtelettes de mouton rôties sur le gril. Mettre du boudin sur le gril, etc. La queue du gril.

Fig. et fam., Être sur le gril, Souffrir beaucoup de corps ou d' esprit. Pendant cette conversation, j' étais sur le gril.

GRILLADE s. f.

GRILLADE s. f. Manière d' apprêter certaines viandes en les grillant. Mettre des côtelettes de mouton, des cuisses de perdrix à la grillade.

Il se dit aussi Des viandes grillées. Voilà une bonne grillade.

Faire grillade, Mettre sur le gril des cuisses de dinde, de poularde, et autres choses semblables qui sont déjà rôties.

GRILLAGE s. m.

GRILLAGE s. m. Opération de métallurgie, qui consiste à faire passer le minéral par plusieurs feux, avant que de le faire fondre.

GRILLAGE

GRILLAGE se dit aussi d' Une garniture de fil de fer en treillis qu' on met aux fenêtres, aux portes vitrées, etc. Fermer le soupirail d' une cave avec un grillage.

Il se dit, en Architecture, d' Un assemblage de pièces de charpente croisées carrément, qu' on établit sur un terrain où l' on veut bâtir. Grillage sur pilotis.

GRILLE s. f.

GRILLE s. f. Assemblage à claire-voie de barreaux de fer ou de bois, se traversant les uns les autres, et servant à fermer une fenêtre ou quelque autre ouverture. Mettre une grille à une fenêtre. Les notaires avaient autrefois des grilles en saillie aux fenêtres de leurs études. Fermer l' entrée d un égout avec une grille. Les verrous et les grilles d' une prison.

Il se dit, particulièrement, d' Une sorte de grille en petits carreaux fort serrés, qui est dans les parloirs de religieuses. La grille du parloir. On ne parle à ces religieuses qu' au travers de la grille. Il y a double grille à ce parloir.

Il se dit absolument Du parloir même. Ces religieuses sont toujours à la grille, ne bougent de la grille.

Il se dit également d' Un treillis de fer maillé, de trois à quatre pouces de jour, qui sépare le choeur des religieuses d' avec le choeur ou la nef de leur église.

GRILLE

GRILLE se dit aussi de Certaines clôtures ou séparations qui sont formées principalement de barreaux montants et parallèles, et qui ont quelquefois des ornements. La grille du Carrousel, du palais de justice. Les barreaux de cette grille sont terminés en fer de lance. Escalader une grille. La porte d' une grille. L' entrée de ce passage est fermée par une grille. La clef de la grille. Ouvrir, fermer la grille.

GRILLE

GRILLE se dit encore Des barres de fer sur lesquelles on place le charbon dans un fourneau au-dessus du cendrier.

Grille de jeu, ou simplement Grille, se dit de Trois ou quatre chenets attachés ensemble, à quelque distance l' un de l' autre, avec une barre de fer.

GRILLE

GRILLE en termes de Blason, se dit de Certains barreaux qui sont à la visière d' un heaume, et qui empêchaient que les yeux du chevalier ne fussent offensés.

GRILLE

GRILLE signifie aussi, La plaque de fer trouée qui est sur une râpe, et qui sert à pulvériser le tabac.

GRILLE

GRILLE en termes de Chancellerie, se disait d' Un paraphe en forme de grille, que les secrétaires du roi, qui avaient à signer quelques lettres, mettaient au devant des paraphes dont ils se servaient dans leur signature particulière.

GRILLE

GRILLE dans un Jeu de paume, se dit d' Une espèce de fenêtre carrée, qui est sous le bout du toit hors du service, et élevée à deux pieds de terre. Faire un beau coup de grille.

GRILLER. v. a.

GRILLER. v. a. Rôtir sur le gril. Griller des saucisses, des cuisses de dindon.

Il se dit aussi en parlant De ce qui est brûlé pour avoir été trop près du feu. Ces pincettes étaient toutes rouges, elles m' ont grillé les mains. Il s' est chauffé de si près, qu' il s' est grillé les jambes.

Il se dit également De la chaleur du soleil. La grande ardeur du soleil a grillé les vignes les herbes.

Il se dit, par exagération et familièrement, De toute chaleur qui se fait trop vivement sentir. Ce feu est si vif, qu' il me grille les jambes. Le soleil nous grillait.

Il s' emploie souvent, dans ces trois derniers sens, avec le pronom personnel. Mes cheveux se sont grillés. Ces fleurs se grilleront au soleil, si vous ne les mettez à l' abri. Vous êtes bien près du feu, vous devez vous griller.

Il s' emploie aussi neutralement, même dans le premier sens. Faites griller, laissez griller ces côtelettes. Ce feu est trop ardent, je grille.

Fig. et fam., Griller de faire une chose, Avoir un grand désir, une extrême impatience de la faire. Je grille de vous voir. On dit aussi, Griller d' impatience, ou absolument, Griller, Brûler d' impatience; et populairement, Griller dans sa peau.

GRILLÉ, ÉE. participe

GRILLÉ, ÉE. participe

GRILLER. v. a.

GRILLER. v. a. Fermer avec une grille. Il faut griller la fenêtre de ce cabinet.

Fam., Griller une fille, La faire religieuse. Il avait trois filles; il en a grillé deux.

GRILLÉ, ÉE. participe

GRILLÉ, ÉE. participe Fenêtre grillée. Louer une loge grillée, à l' Opéra.

GRILLET. s. m., ou GRILLETTE. s. f.

GRILLET. s. m., ou GRILLETTE. s. f. T. de Blason. Sonnette ronde qu' on met au cou des chiens et aux jambes des oiseaux de proie.

GRILLETÉ, ÉE.. adj.

GRILLETÉ, ÉE.. adj. T. de Blason. Il se dit Des oiseaux de proie qui ont des sonnettes aux pieds.

GRILLON s. m.

GRILLON s. m. Petit insecte qui aime les lieux chauds, et qui fait un bruit aigu et perçant. Les grillons sont de la même famille que les sauterelles. Il y a des grillons dans cette cheminée. Les grillons font du bruit toute la nuit dans ce jardin.

GRIMAÇANT, ANTE. adj.

GRIMAÇANT, ANTE. adj. Qui grimace. Un visage grimaçant. Figure grimaçante.

GRIMACE s. f.

GRIMACE s. f. Contorsion du visage faite souvent à dessein. Laide grimace. Vilaine, horrible grimace. Faire une grimace, des grimaces. Faire la grimace à quelqu' un.

Fig. et fam., Faire la grimace à quelqu' un, Lui faire mauvaise mine, mauvais accueil.

Fig. et fam., Faire la grimace, se dit aussi Des habits, des étoffes, etc., qui font quelque mauvais pli. Cet habit, ce collet fait la grimace.

GRIMACE

GRIMACE signifie figurément, Feinte, dissimulation. Ce qu' il en fait, ce n' est que par grimace. S' il n' est pas homme de bien, il en fait la grimace, les grimaces. Les politesses ne sont souvent que des grimaces.

GRIMACE

GRIMACE se dit aussi d' Une boîte destinée à contenir des pains à cacheter, et dont le dessus est une espèce de pelote où l' on met des épingles.

GRIMACER. v. n.

GRIMACER. v. n. Faire une grimace, des grimaces. Il ne saurait s' empêcher de grimacer.

Il se dit quelquefois De l' expression outrée de la physionomie. Les figures de ce tableau grimacent.

Il se dit encore, figurément, Des habits, des étoffes, etc., qui font quelque mauvais pli. Cet habit, ce collet grimace.

GRIMACIER, IÈRE. adj.

GRIMACIER, IÈRE. adj. Qui fait ordinairement des grimaces. Cet enfant est grimacier.

Il signifie, par extension, Qui minaude souvent. Cette femme est fort grimacière.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est une grimacière.

Il signifie figurément, Hypocrite, et s' emploie substantivement ou adjectivement. Vous croyez cet homme dévot, et ce n' est qu' un grimacier. Il n' a qu' une dévotion grimacière.

GRIMAUD s. m.

GRIMAUD s. m. On appelait ainsi, par mépris, dans les colléges, Les écoliers des basses classes. C' est un petit grimaud. Il s' amuse toujours avec des grimauds.

Il se dit quelquefois d' Un mauvais écrivain.

GRIME s. m.

GRIME s. m. Terme de mépris qui se dit Des petits écoliers. Dans ce sens, il est familier et vieux.

Il se dit, au Théâtre, Des personnages de vieillards ridicules, par opposition à Père noble. Jouer les grimes, ou adjectivement, les pères grimes. On dit dans le même sens, Cet acteur est un excellent grime.

GRIMELIN s. m.

GRIMELIN s. m. Terme qui se dit, par mépris, d' Un petit garçon.

Il se dit aussi d' Un joueur qui joue toujours fort petit jeu et fort mesquinement. Ce n' est pas un beau joueur, ce n' est qu' un grimelin, un franc grimelin. Il est familier et vieux dans les deux sens.

GRIMELINAGE s. m.

GRIMELINAGE s. m. Petit jeu où l' on ne fait que griméliner. On joue fort petit jeu dans cette maison-là, ce n' est qu' un grimelinage.

Il signifie aussi, Petit gain qu' on fait, qu' on ménage dans une affaire, dans un marché. Il songe toujours à faire quelque grimelinage. Il est familier et vieux dans les deux sens.

GRIMELINER. v. n.

GRIMELINER. v. n. Jouer mesquinement et petit jeu. Il a quitté le gros jeu, il ne fait plus que grimeliner.

Il signifie aussi, Faire quelque petit gain, ménager quelque petit profit dans un marché, dans une affaire. Il n' est pas dans les grandes affaires, il ne fait que grimeliner. Il s' amuse à grimeliner. On le fait quelquefois actif. Il tâche à grimeliner quelque chose sur cette affaire. Il est familier et vieux dans les deux sens.

GRIMELINÉ, ÉE. participe

GRIMELINÉ, ÉE. participe

GRIMER (SE). v. pron.

GRIMER (SE). v. pron. T. de Théâtre. Se peindre des rides sur le visage, et prendre les airs et les manières convenables pour représenter un vieillard, une duègne, etc. Cet acteur se grime bien.

GRIMÉ, ÉE. participe

GRIMÉ, ÉE. participe

GRIMOIRE s. m.

GRIMOIRE s. m. Livre dont on dit que les magiciens se servent pour évoquer les démons, etc. Consulter le grimoire.

Fig. et pop., Savoir le grimoire, entendre le grimoire, Être habile dans les choses dont on se mêle.

GRIMOIRE

GRIMOIRE se dit, figurément et familièrement, Des discours obscurs, et Des écritures difficiles à lire. Expliquez-vous, je n' entends point ce grimoire. C' est du grimoire pour moi. Cette lettre est un grimoire que je n' ai jamais pu déchiffrer.

GRIMPANT, ANTE. adj.

GRIMPANT, ANTE. adj. Qui grimpe, qui a l' habitude de grimper. Il se dit principalement, en Botanique, Des plantes dont la tige, trop faible pour se soutenir par elle-même, monte le long des corps voisins et s' y attache à l' aide de vrilles ou d' autres appendices. Le lierre est une plante grimpante. Arbrisseau grimpant.

GRIMPER. v. n.

GRIMPER. v. n. Gravir, monter à quelque endroit en s' aidant des pieds et des mains. Grimper au haut d' un arbre. Grimper à une muraille.

Il se dit souvent Des animaux, dans un sens analogue. Un chat qui grimpe à un arbre, le long d' un arbre. Les perroquets aiment à grimper.

Il se dit aussi, quelquefois, Des plantes dont la tige s' élève en s' accrochant aux corps voisins. Cette vigne a grimpé jusqu' au premier étage.

GRIMPER

GRIMPER se dit, figurément et familièrement, Des lieux hauts, où l' on monte avec peine. Il y a bien à grimper pour arriver chez vous.

GRIMPEREAU s. m.

GRIMPEREAU s. m. T. d' Hist. nat. Petit oiseau qui grimpe le long des arbres.

GRIMPEURS s. m. pl.

GRIMPEURS s. m. pl. T. d' Hist. nat. Ordre d' oiseaux qui ont les doigts disposés et conformés de manière à pouvoir monter facilement le long des arbres, des murailles, etc., tels que les perroquets et les pics.

GRINCEMENT. s. m.

GRINCEMENT. s. m. Action de grincer les dents. Notre-Seigneur a dit qu' en enfer il y aura des pleurs et des grincements de dents.

GRINCER. v. a.

GRINCER. v. a. Il n' est usité que dans cette phrase, Grincer les dents, Les serrer les unes contre les autres, ou de douleur, ou de colère, en retirant les lèvres, et avec quelque frissonnement. Le bruit de la scie fait grincer les dents. On dit aussi, Grincer des dents; et alors Grincer est neutre.

GRINGOLÉ, ÉE.. adj.

GRINGOLÉ, ÉE.. adj. T. de Blason. Il se dit Des pièces terminées en têtes de serpent.

GRINGOTTER. v. n.

GRINGOTTER. v. n. Il se dit proprement Des petits oiseaux, et signifie, Fredonner. Il y a du plaisir à entendre gringotter ce petit oiseau. Il ne fait que gringotter.

Il se dit quelquefois, très-familièrement, Des personnes qui fredonnent mal; et ou peut l' employer comme verbe actif. Il nous a gringotté un air.

GRINGUENAUDE s. f.

GRINGUENAUDE s. f. Petite ordure qui s' attache aux émonctoires et ailleurs par malpropreté. Il est bas.

GRIOTTE s. f.

GRIOTTE s. f. Espèce de cerise à courte queue, grosse et noirâtre, plus douce que les autres. Griottes à confire.

GRIOTTE s. f.

GRIOTTE s. f. Marbre tacheté de rouge et de brun. La griotte d' Italie.

GRIOTTIER s. m.

GRIOTTIER s. m. Arbre qui porte des griottes. Les griottiers fleurissent beaucoup, et ne rapportent guère.

GRIPPE s. f.

GRIPPE s. f. Fantaisie, goût capricieux. Il se ruine à nourrir beaucoup de chevaux qui ne lui servent pas, c' est sa grippe. C' est la grippe de bien des gens d' acheter beaucoup de livres qu' ils ne lisent point. Dans ce sens, il est familier et peu usité.

Fam., Se prendre de grippe contre quelqu' un, ou Prendre quelqu' un en grippe, Se prévenir défavorablement contre lui, sans pouvoir rendre raison de sa prévention.

GRIPPE

GRIPPE se dit aussi d' Une espèce de catarrhe épidémique. Avoir la grippe.

GRIPPER. v. a.

GRIPPER. v. a. Attraper, saisir subtilement. Il se dit proprement Du chat et de quelques autres animaux. Ce chat a grippé un morceau de viande. Il a grippé la souris à la sortie du trou. Dans ce sens, il est familier.

Il se dit, par extension et populairement, Des personnes qui dérobent, qui ravissent le bien d' autrui. On lui a grippé sa bourse. Cette femme lui a grippé son argent.

Pop., Gripper quelqu' un, L' arrêter pour le mettre en prison. Les gendarmes ont grippé cet homme.

GRIPPER

GRIPPER avec le pronom personnel, se dit Des étoffes qui se retirent en se fronçant. Ce taffetas s' est tout grippé. Ces étoffes se grippent aisément.

Il signifie aussi, familièrement, Se prévenir défavorablement et sans raison. C' est un homme sujet à se gripper.

GRIPPÉ, ÉE. participe

GRIPPÉ, ÉE. participe

GRIPPE-SOU s. m.

GRIPPE-SOU s. m. Il se disait autrefois de Celui qui était chargé par les rentiers de recevoir leurs rentes, moyennant une légère remise. C' est un grippe-sou très-fidèle.

Il se dit quelquefois aujourd' hui, par mépris, d' Un homme qui fait de petits gains sordides. Ce mot est familier.

GRIS, ISE. adj.

GRIS, ISE. adj. Qui est de couleur mêlée plus ou moins de blanc et de noir. Drap gris. Étoffe grise. Yeux gris. Cheveux gris. Barbe grise. Un homme à barbe grise, à cheveux gris, à tête grise. Cheval gris. Plumage gris. Couleur grise.

Fam., Être tout gris, Avoir les cheveux gris.

Papier gris, Papier qui est ordinairement sans colle, et qui sert à faire des enveloppes de paquets, à filtrer des liqueurs, etc.

Il fait un temps gris, ou simplement, Il fait gris, Le temps est couvert et froid.

Prov. et fig., La nuit tous chats sont gris, La nuit, il est aisé de se méprendre, de ne pas reconnaître ceux à qui on parle. Cela signifie aussi que, Dans l' obscurité, il n' y a nulle différence, pour la vue, entre une personne laide et une belle personne.

Fig. et fam., Faire grise mine à quelqu' un, Lui faire mauvaise mine.

Fig. et fam., Patrouille grise, Troupe d' agents de police qui exerce une surveillance secrète pendant la nuit. Il fut arrêté par la patrouille grise.

Fig. et fam., Être gris, un peu gris, Être à demi ivre. À la fin du repas, nous étions tous un peu gris. Cette femme est grise.

Vin gris, Vin fort paillet.

En termes d' Impr., Lettre grise, Grande lettre capitale ornée de certaines figures, et ordinairement gravée sur du bois ou sur du cuivre.

GRIS

GRIS signifie aussi, La couleur grise; et alors il est substantif masculin. Gris blanc. Gris cendré. Gris pommelé. Gris brun. Gris de More. Gris sale. Gris de minime. Gris de souris. Gris mêlé. Gris de perle. Gris de lin. Gris de fer. Gris moucheté. Cela tire sur le gris. S' habiller de gris. On dit aussi, adjectivement: Couleur gris-de-perle. Étoffe gris-de-lin. Habit gris-brun. Etc.

Vert-de-gris, Rouille verte qui s' engendre sur le cuivre. Le vert-de-gris est un poison. On le dit aussi Du verdet. (Voyez VERT-DE-GRIS, dans la lettre V.)

Petit-gris, Sorte de fourrure dont la couleur est grise, et qui est faite de la peau d' un écureuil du Nord. Manchon de petit-gris. Vêtement fourré de petit-gris.

GRISAILLE s. f.

GRISAILLE s. f. Peinture qui se fait avec deux couleurs, l' une claire, l' autre brune, et qui représente des objets supposés blancs. Faire de la grisaille. Travailler en grisaille. Peindre en grisaille. Ces grisailles imitent très-bien le bas-relief. Il y a d' assez belles grisailles dans cette galerie.

Il se dit aussi d' Un mélange de cheveux bruns et de cheveux blancs dont on fait des perruques.

GRISAILLER. v. a.

GRISAILLER. v. a. Barbouiller de gris. Faire grisailler un plancher, un lambris.

GRISAILLÉ, ÉE. participe

GRISAILLÉ, ÉE. participe

GRISÂTRE. adj. des deux genres

GRISÂTRE. adj. des deux genres Qui tire sur le gris. Couleur grisâtre. Étoffe grisâtre. Marbre grisâtre.

GRISER. v. a.

GRISER. v. a. Faire boire quelqu' un jusqu' à le rendre à demi ivre. Si vous le faites boire davantage, vous le griserez.

Il se dit quelquefois Des liqueurs enivrantes, de la fumée du tabac, etc., et signifie, Porter à la tête, étourdir. Un verre de vin suffit pour le griser. La fumée du tabac l' a grisé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Pour peu qu' il boive, il se grise.

GRISÉ, ÉE. participe

GRISÉ, ÉE. participe

GRISET s. m.

GRISET s. m. Jeune chardonneret qui est encore gris, qui n' a pas encore pris son rouge et son jaune vif.

GRISETTE s. f.

GRISETTE s. f. Vêtement d' étoffe grise de peu de valeur, que portent les femmes du commun. Elle a une jolie grisette.

GRISETTE

GRISETTE se dit aussi d' Une jeune fille ou d' une jeune femme de médiocre condition; et, plus particulièrement, d' Une jeune ouvrière coquette et galante. Il n' y avait que des grisettes à ce bal. Il ne voit que des grisettes. Ce sens est familier.

GRISOLLER. v. n.

GRISOLLER. v. n. Il se dit Du chant de l' alouette. L' alouette grisolle.

GRISON, ONNE. adj.

GRISON, ONNE. adj. Qui est gris. On ne le dit que Du poil, ou Des personnes par rapport au poil. Il devient grison. Poil grison. Barbe grisonne.

Il est aussi substantif. C' est un vieux grison.

GRISON, substantif

GRISON, substantif se disait autrefois d' Un homme de livrée qu' on faisait habiller de gris pour l' employer à des commissions secrètes. On le fit suivre par des grisons. On lui détacha un grison.

Il signifie encore, populairement, Un âne, un baudet. Être monté sur un grison.

GRISONNER. v. n.

GRISONNER. v. n. Devenir grison. On ne le dit guère que Des personnes. Il commence à grisonner. La tête commence à lui grisonner. La barbe lui grisonne.

GRISOU s. m.

GRISOU s. m. Il se dit, dans les Mines, Du gaz inflammable qui se dégage de certaines espèces de houilles, et qui s' allume quelquefois avec explosion par le contact des chandelles ou des lampes. Le grisou produit souvent des accidents funestes. On dit adjectivement, dans le même sens, Le feu grisou.

GRIVE s. f.

GRIVE s. f. Oiseau bon a manger, dont le plumage est mêlé de blanc et de brun, et qui est à peu près de la grosseur d' un merle. Chasser, tirer aux grives. Les grives s' engraissent dans la saison des vendanges. Il y a des grives qui sont oiseaux de passage.

Fam., Être soûl comme une grive, Être complétement ivre.

GRIVELÉ, ÉE.. adj.

GRIVELÉ, ÉE.. adj. Qui est tacheté, mêlé de gris et de blanc. Un oiseau qui a le plumage grivelé.

GRIVELÉE s. f.

GRIVELÉE s. f. Petit profit illicite et secret qu' on fait dans un emploi. Il est familier et vieux.

GRIVELER. v. a. ou n.

GRIVELER. v. a. ou n. Faire quelques petits profits illicites dans un emploi, dans une charge. Il n' a recherché cet emploi que dans l' espérance d' y trouver quelque chose à griveler. Il a bien grivelé dans cette charge, sur cette affaire. Il est familier.

GRIVELÉ, ÉE. participe

GRIVELÉ, ÉE. participe

GRIVÈLERIE s. f.

GRIVÈLERIE s. f. Action de griveler. Il est familier et vieux.

GRIVELEUR s. m.

GRIVELEUR s. m. Celui qui fait des grivelées. C' est un griveleur, un franc griveleur. Il est familier et vieux.

GRIVOIS, OISE. s.

GRIVOIS, OISE. s. Qui est alerte, éveillé, d' une humeur libre et hardie. Il se dit particulièrement Des soldats, et des vivandières ou autres femmes d' armée. C' est un grivois, un bon grivois. Cette vivandière est une bonne grivoise.

Il s' emploie aussi adjectivement. Il est grivois. Elle est grivoise. On dit de même: Il a le ton grivois. Expression grivoise. Chanson grivoise. Ce mot est familier.

GROG s. m.

GROG s. m. T. emprunté de l' anglais. Boisson à l' usage des marins, qui est composée ordinairement d' une partie d' eau-de-vie et de trois parties d' eau. Faire du grog. Boire un coup de grog. Distribuer du grog.

GROGNARD, ARDE. adj.

GROGNARD, ARDE. adj. Qui est dans l' habitude de grogner. Cet homme est bien grognard. Cette femme est grognarde.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un grognard, une grognarde. Un vieux grognard. Ce mot est familier.

GROGNEMENT s. m.

GROGNEMENT s. m. Cri des pourceaux. Il se dit aussi, figurément, Des personnes, dans le langage familier.

GROGNER. v. n.

GROGNER. v. n. Il se dit proprement Du cri du cochon. Les cochons grognent quand on leur donne à manger.

Il signifie, figurément et familièrement, Murmurer, témoigner par un bruit sourd et entre ses dents qu' on a quelque mécontentement. Grogner entre ses dents. Cette femme ne fait que grogner.

GROGNEUR, EUSE. adj.

GROGNEUR, EUSE. adj. Qui grogne souvent par chagrin, par mécontentement. Ce domestique est grogneur. Il est d' humeur ou d' une humeur grogneuse.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un grogneur. C' est une grogneuse. Ce mot est familier.

GROGNON. adj. des deux genres

GROGNON. adj. des deux genres Grogneur, grondeur. C' est l' homme le plus grognon, la vieille la plus grognon que je connaisse.

Il est aussi substantif. Laissez là ce vieux grognon, cette vieille grognon. Ce mot est très-familier.

GROIN s. m.

GROIN s. m. Museau de cochon. Les cochons fouillent avec leur groin. Un groin de cochon.

GROLLE s. f.

GROLLE s. f. Voyez FREUX.

GROMMELER. v. n.

GROMMELER. v. n. Murmurer, se plaindre entre ses dents quand on est fâché. Qu' avez-vous à grommeler? Il grommelle toujours. Il est familier.

GRONDEMENT s. m.

GRONDEMENT s. m. Bruit sourd. Le grondement du tonnerre se fit entendre.

GRONDER. v. n.

GRONDER. v. n. Murmurer, se plaindre entre ses dents. Il n' est pas content, il gronde. Il gronde contre vous. Il faut le laisser gronder. Il s' en va grondant.

Il se dit quelquefois Des animaux. Mon chien se mit à gronder.

Il se dit aussi Des choses qui produisent un bruit sourd, et particulièrement Du tonnerre et du vent. Le tonnerre, l' orage gronde, commence à gronder. Le vent gronde dans la cheminée. J' entends gronder le canon.

GRONDER, est quelquefois actif

GRONDER, est quelquefois actif et signifie, Réprimander avec humeur, avec colère. Gronder ses valets. Si vous tardez trop, vous serez grondé. Grondez-le bien sur sa paresse.

GRONDÉ, ÉE. participe

GRONDÉ, ÉE. participe

GRONDERIE s. f.

GRONDERIE s. f. Réprimande faite avec humeur, avec colère. Ses valets sont accoutumés à ses gronderies. Ce sont des gronderies perpétuelles.

GRONDEUR, EUSE. adj.

GRONDEUR, EUSE. adj. Fâcheux, qui aime à gronder, à réprimander. Il est grondeur. Il est d' une humeur grondeuse.

Il est aussi substantif. C' est un vieux grondeur, une vieille grondeuse.

GRONDIN s. m.

GRONDIN s. m. Poisson. Voy. ROUGET.

GROS, OSSE. adj.

GROS, OSSE. adj. Qui a beaucoup de circonférence et de volume. Il est opposé à Menu et à Petit. Gros arbre. Grosse boule. Gros homme. Une grosse femme. Il est gros et gras. Elle est grosse et grasse. Gros bras. Grosse tête. Grosse jambe. Gros ventre. Grosse bedaine. Un gros réjoui. Une grosse réjouie. Gros luron. Gros compère. Un gros garçon. De gros yeux. Les grosses dents. Un gros volume in-folio. Un gros paquet. Une grosse corde. Un gros navire.

Il se dit aussi pour marquer simplement Différence ou égalité de volume entre les objets que l' on compare. Cette boule-ci est plus grosse que celle-là. Les souris sont moins grosses que les rats. Ces deux arbres sont aussi gros l' un que l' autre. Le gros bout et le petit bout. Il n' est pas plus gros qu' un ciron. Prenez-en gros comme une noix.

Prov. et fig., Grosse tête, peu de sens, La grosseur de la tête n' augmente pas la capacité de l' esprit.

Fig. et fam., Cet homme est gros comme un boeuf, Il est corpulent.

Prov. et fig., Il a plus dépensé, il a plus coûté d' or et d' argent qu' il n' est gros, se dit D' un homme qui a fait beaucoup de folles dépenses, qui a coûté beaucoup à ses parents, à sa famille, etc.

Fig. et fam., Il a plus d' esprit qu' il n' est gros, Il a beaucoup d' esprit.

Fig. et fam., Parler des grosses dents à quelqu' un, Le réprimander, lui parler avec menaces.

Fig. et fam., Toucher la grosse corde, Parler de ce qu' il y a de principal, de plus essentiel dans une affaire. Vous avez touché la grosse corde.

Fam., Faire le gros dos, se dit Des chats lorsqu' ils relèvent leur dos en bosse. Ce chat est irrité, il fait le gros dos.

Prov. et fig., Faire le gros dos, faire gros dos, Faire l' homme important, le capable. Depuis qu' il est devenu riche, il fait le gros dos.

Prov. et fig., Les gros poissons mangent les petits, D' ordinaire les puissants oppriment les faibles.

Fig. et fam., C' est un des gros colliers de l' ordre, se dit De celui qui a une grande autorité, un grand pouvoir dans une compagnie.

Fig. et fam., Un gros bonnet, Un personnage important. C' est un de nos gros bonnets. C' est le plus gros bonnet de la compagnie.

Fam., Un gros lourdaud, un gros animal, une grosse bête, un gros butor, Un homme fort stupide, fort maladroit, fort grossier.

En Archit., Les gros murs d' un bâtiment, Ceux qui en forment l' enceinte, et qui portent les combles, les voûtes, etc.; par opposition Aux murs de refend et de cloison.

De grosses lettres, de gros caractères, Des lettres, des caractères formés de traits plus longs et plus larges que ceux des caractères ordinaires. On dit dans un sens analogue, en termes d' Imprimerie: Gros canon, gros romain, gros texte, etc. Cicéro gros oeil, etc.

GROS

GROS se dit quelquefois pour Grossi, enflé accidentellement. Avoir la joue grosse d' une fluxion Avoir les yeux gros, parce qu' on a mal dormi ou parce qu' on a pleuré. La rivière est très-grosse depuis plusieurs jours.

Avoir les yeux gros de larmes, se dit Lorsque les larmes viennent aux yeux en abondance, et qu' on veut les retenir.

Fig., Avoir le coeur gros de soupirs, Avoir besoin de se soulager le coeur en soupirant.

Fig. et fam., Avoir le coeur gros, Avoir quelque dépit, quelque chagrin. Il a le coeur gros de l' injustice qu' on lui a faite, il en a encore le coeur tout gros.

Fig. et fam., Être gros de savoir, de faire, de dire quelque chose, etc., En avoir une extrême envie. Il est gros de vous voir. Je suis gros de savoir le succès de cette affaire. Cette manière de parler vieillit.

Fig., L' avenir est gros de malheurs, se dit Lorsque l' avenir semble menacer de beaucoup de malheurs.

En termes de Manége, Gros d' haleine, se dit D' un cheval qui souffle extraordinairement quand il galope, quoiqu' il ne soit pas poussif.

En termes de Marine, La mer est grosse. Elle est fort agitée. Gros temps, se dit Lorsque le vent est violent et la mer très-élevée.

GROSSE

GROSSE au féminin, se dit particulièrement D' une femme enceinte. Sa femme est grosse. Elle est grosse de six mois. Une envie de femme grosse. Lorsqu' elle était grosse de son premier enfant. Être grosse d' enfant. Être grosse à pleine ceinture.

GROS

GROS signifie aussi, Épais, grossier, et s' oppose alors à Fin, délié, délicat. Gros fil. Grosse toile. Gros drap. Gros souliers. Gros pain. Gros vin. Ce n' est que de la grosse besogne.

Grosse viande, La viande de boucherie. Il n' aime que la grosse viande.

Fig. et fam., N' avoir qu' un gros bon sens, Avoir le sens bon et droit, mais peu délicat. On dit quelquefois de même, Le gros bon sens devait vous dire cela, devait vous en avertir.

Fig. et fam., Gros rire, Rire bruyant et prolongé. On dit, dans un sens analogue, Grosse gaieté.

Fig. et fam., Gros mots, Jurements. Il a dit de gros mots, des gros mots. Il signifie aussi, Menaces, paroles offensantes; et, dans ce sens, on dit également, De grosses paroles. De la raillerie, ils ont passé, ils en sont venus aux gros mots. Ils se sont dit de grosses paroles.

Fig. et fam., Gros juron, Jurement, blasphème grossier. Lâcher de gros jurons.

Fig. et fam., Grosses vérités, Vérités si palpables que tout esprit peut les saisir. Ce sont là de ces grosses vérités qu' il est inutile de démontrer. Il signifie quelquefois, Reproches graves et mérités. Dire à quelqu' un de grosses vérités.

Fig. et fam., Un gros fin, se dit, par dérision, d' Un homme simple qui veut faire le fin.

Gros vert, gros bleu, etc., Vert foncé, bleu foncé, etc.

GROS

GROS se dit, dans un sens plus général, De certaines choses qui surpassent la plupart des autres choses du même genre, en étendue, en volume, en nombre, en valeur, en importance, etc. Un gros bourg. Une grosse rivière. Un gros ruisseau. Avoir un gros bagage. Une grosse armée. Ce prince avait une très-grosse cour. Une grosse abbaye. De grosses dettes. Une grosse somme d' argent. Faire une grosse dépense. Jouer gros jeu. Prêter à grosse usure, à gros denier.

Gros bétail, se dit Des boeufs, vaches, etc.; par opposition Au menu bétail, comme brebis, moutons, etc.

Gros gibier, se dit Des cerfs, daims, chevreuils, etc.; par opposition Au menu gibier, tel que lièvres, perdrix, bécasses.

Gros grains, se dit Du froment, du méteil et du seigle; par opposition Aux grains que l' on sème en mars, tels que l' orge, l' avoine, le mil, la vesce, etc., et qu' on appelle Menus grains.

Gros bagage, lorsqu' il s' agit d' une armée, d' une troupe quelconque de gens en marche, se dit Du bagage qui ne peut être transporté que sur des voitures; par opposition à Celui qui peut être transporté sur des bêtes de somme, et qu' on appelle Menu bagage.

Grosse cavalerie, La cavalerie pesamment armée, telle que les cuirassiers, les carabiniers, etc.; par opposition à La cavalerie légère.

Grosses réparations, Les réparations considérables que l' on fait à un bâtiment, telles que le rétablissement des gros murs, des voûtes, des couvertures, etc.; par opposition Aux menues réparations, aux réparations de simple entretien. Les grosses réparations sont à la charge du propriétaire, et les menues à celle du locataire.

Grosse voix, Voix grave et forte. On dit familièrement, Faire la grosse voix, Contrefaire sa voix en lui donnant un ton grave et sonore.

Gros péché, Péché grave. Grosse fièvre, Fièvre violente: on dit de même, Un gros rhume.

Fam., Grosse querelle, Grande querelle. Ils ont eu une grosse querelle ensemble.

La grosse faim, La faim la plus pressante. Il mangea deux ou trois morceaux pour apaiser, pour étourdir la grosse faim.

Mettre à la grosse aventure, ou elliptiquement, à la grosse, Mettre une somme d' argent sur quelque navire de commerce, au hasard de la perdre si le navire périt. Les négociants disent, Prêter à la grosse; et en des sens analogues, Contrat à la grosse, prêt à la grosse.

Fig. et fam., Jouer gros jeu, S' engager dans une affaire où l' on hasarde beaucoup pour sa réputation, pour sa fortune, pour sa vie.

GROS

GROS en parlant Des personnes, signifie quelquefois, Riche, opulent. Un gros marchand. Un gros bourgeois. Un gros financier. C' est un de nos plus gros messieurs. Dans ce sens, il est ordinairement familier.

GROS

GROS est aussi substantif et signifie, La partie la plus grosse. Ainsi on dit, Le gros de l' arbre, La partie la plus grosse de l' arbre, le tronc de l' arbre.

Prov. et fig., Se tenir au gros de l' arbre, Demeurer attaché à ce qui est le plus ancien, ou le plus généralement établi. Je m' en rapporte à ce que l' Église a décidé, je me tiens au gros de l' arbre. Dans les guerres civiles, il n' a jamais quitté le service du roi, il s' est toujours tenu au gros de l' arbre.

Le gros d' une armée, d' une troupe, La principale partie d' une armée, d' une troupe. Un gros de cavalerie, un gros d' infanterie, un gros de cavaliers, un gros de fantassins, etc., Une grande troupe de cavalerie, une grande troupe d' infanterie, etc.

Le gros du monde, La plus grande partie du monde. Le gros du monde est de cette opinion.

En termes de Marine, Le gros de l' eau, La pleine mer, au temps des syzygies de la lune.

GROS, substantif

GROS, substantif signifie encore, Ce qu' il y a de principal et de plus considérable; et il est opposé à Détail. Il est chargé du gros et du détail des affaires. On lui a donné le gros de la besogne à faire. Faites seulement le plus gros, je me charge du reste. Le gros de cet ouvrage, de cette pièce, est passable.

Il se dit, par opposition à Casuel, Du revenu fixe et certain d' une cure; et, par opposition à Distribution manuelle, Du revenu principal qu' un chanoine tire de sa prébende. Le casuel de cette cure est plus considérable que le gros. Le gros de ce canonicat était considérable.

Il s' est dit aussi Du droit que l' on payait aux fermiers des aides pour chaque muid de vin que l' on vendait en gros. Les bourgeois ne payaient point le gros du vin de leur cru à l' entrée de la ville. Prendre tant pour le gros.

Gros de Naples, gros de Tours. Noms de certaines étoffes de soie que l' on fait à Naples, à Tours, et qui sont un peu plus fortes que le taffetas ordinaire.

GROS, substantif

GROS, substantif désigne en outre Une des subdivisions de l' ancienne livre poids de marc, valant la cent vingt-huitième partie de cette livre, ou la huitième partie d' une once. Un gros d' argent. Un gros d' or. Un gros de soie. Un gros de séné.

GROS

GROS s' emploie aussi adverbialement, dans le sens de Beaucoup. Gagner gros.

Au Jeu, Coucher gros, Jouer gros jeu. Cette locution, qui a vieilli, signifiait aussi, figurément et familièrement, Risquer beaucoup. Tenter une pareille entreprise, c' est coucher gros. Elle signifiait encore, Avancer quelque chose d' extraordinaire, d' excessif. Il couche gros, car il ne parle que de millions. Il dit bien des gasconnades, il couche gros.

Prov. et fig., Il y a gros à parier que, Il y a de fortes raisons de croire que. Il y a gros à parier qu' il ne viendra pas.

EN GROS locution adverbiale

EN GROS locution adverbiale qui se dit proprement en parlant De marchandises qu' on vend ou qu' on achète en pièces, en ballots, en futailles, etc. Marchand en gros. Vendre en gros et en détail. Acheter en gros. Faire le commerce en gros.

On l' emploie aussi en parlant Des circonstances principales d' un événement, d' une affaire, etc. Raconter une histoire en gros, et sans s' arrêter au détail. Dire les choses en gros. Je vous ai rendu compte de cela en gros. Voilà en gros comme les choses se sont passées.

TOUT EN GROS loc. adverbiale et populaire

TOUT EN GROS loc. adverbiale et populaire Seulement. La compagnie n' était pas nombreuse, il n' y avait que six personnes tout en gros.

GROS-BEC s. m.

GROS-BEC s. m. T. d' Hist. nat. Genre d' oiseaux qui ont le bec court, gros et dur.

GROSEILLE s. f.

GROSEILLE s. f. Espèce de petit fruit bon a manger, un peu acide, qui vient par grappes. Groseille rouge. Groseille blanche. Cueillir, manger des groseilles. Gelée de groseille. Sirop de groseille. Groseilles de Hollande, de Bar. Groseilles confites.

Groseille à maquereau, ou Groseille verte, Fruit vert ou rougeâtre, plus gros que les groseilles ordinaires, qui vient sur un arbuste épineux. Compote de groseilles vertes.

GROSEILLIER s. m.

GROSEILLIER s. m. Arbrisseau qui porte des groseilles. Les groseilliers rouges n' ont point d' épines. Groseillier à maquereau.

Groseillier noir. Voyez CASSIS.

GROSSE s. f.

GROSSE s. f. Douze douzaines de certaines marchandises. Une grosse de boutons. Vendre une marchandise à la grosse.

Une grosse de soie, Douze douzaines d' écheveaux de soie.

GROSSE s. f.

GROSSE s. f. T. de Calligraphie. Écriture en gros caractères, qui est principalement usitée comme exercice pour les commençants. Écrire la grosse. Cet enfant en est encore à la grosse. Grosse anglaise.

GROSSE

GROSSE en termes de Pratique, signifie, L' expédition d' une obligation, d' un contrat, etc., ou d' un jugement, d' un arrêt, qui est délivrée en forme exécutoire par un notaire, par un greffier, et qui est ordinairement écrite en plus gros caractères que la minute. La grosse d' un contrat. Première grosse. Seconde grosse. Le notaire garde la minute, et m' en a délivré une grosse. Un notaire ne peut délivrer de seconde grosse sans autorisation. La grosse d' un jugement, d' un arrêt.

Il se dit également de Certaines écritures dont les unes sont des copies et les autres des originaux. Pour les procès-verbaux, la grosse est la copie; pour les requêtes, elle est l' original. La grosse d' un rapport d' experts, d' une requête, etc. Cette grosse a tant de rôles.

GROSSERIE s. f.

GROSSERIE s. f. Nom générique des gros ouvrages que font les taillandiers.

Il se dit aussi Du commerce en gros. Ce marchand ne fait que la grosserie.

GROSSESSE s. f.

GROSSESSE s. f. L' état d' une femme enceinte, et La durée de cet état. Heureuse grossesse. Dangereuse grossesse. Elle est dans le septième, dans le neuvième de sa grossesse. Elle est à la fin de sa grossesse. Elle a déclaré sa grossesse. Elle a celé sa grossesse.

GROSSEUR s. f.

GROSSEUR s. f. La circonférence, le volume de ce qui est gros. Grosseur énorme, prodigieuse. Médiocre grosseur. La grosseur d' une personne, d' un arbre, d' une boule. Cette colonne n' est pas assez haute pour sa grosseur. Cet arbre est de la grosseur de mon corps. Une baguette de la grosseur du petit doigt.

Il signifie quelquefois, Tumeur. Il lui est venu une grosseur à la gorge, au bras, etc.

GROSSIER, IÈRE. adj.

GROSSIER, IÈRE. adj. Épais, qui n' est pas délié, qui n' est pas délicat. Ce drap est bien grossier. Des vêtements grossiers. Cette femme a la taille grossière. Elle a les traits grossiers. Séparer une liqueur de ses parties les plus grossières. Vapeurs grossières.

Il se dit aussi Des aliments peu recherchés, communs, de basse ou de mauvaise qualité. Aliments grossiers. Nourriture grossière. Pain grossier.

Les plaisirs grossiers, Les plaisirs des sens, par opposition Aux plaisirs de l' âme. On dit de même, Des désirs grossiers, des appétits grossiers, etc.

GROSSIER

GROSSIER se dit encore Des ouvrages qui ne sont pas proprement et délicatement faits. Cet ouvrage de menuiserie est bien grossier, le travail en est grossier. Des meubles grossiers. Voila de la sculpture extrêmement grossière. Ce bâtiment est d' une architecture grossière. On dit à peu près de même: Ébauche imparfaite et grossière. Imitation grossière. Etc.

GROSSIER

GROSSIER signifie aussi figurément, Rude, mal poli, peu civilisé. Peuple rude et grossier. Siècle grossier. Moeurs grossières. Esprit grossier. Langage grossier. Des dehors grossiers.

Il se dit particulièrement pour Malhonnête, incivil. Vous êtes bien grossier. Voilà une réponse fort grossière. Dire à quelqu' un les injures les plus grossières. Il a les manières grossières, le ton brutal et grossier. En ce sens, il est quelquefois substantif dans le langage familier. Vous êtes un grossier, une grossière.

Discours, propos grossiers, Discours, propos contraire à la bienséance, à la pudeur.

GROSSIER

GROSSIER se dit encore figurément, au sens moral, De ce qui suppose beaucoup d' ignorance, de sottise, de déraison ou de maladresse. Erreur grossière. Faute grossière. Contradiction grossière. Illusion grossière. Mensonge grossier. Artifice grossier.

Ignorance grossière, Grande, profonde ignorance.

N' avoir de quelque chose qu' une idée grossière, que des notions grossières, N' en avoir qu' une idée imparfaite, que des notions vagues et mal comprises. On dit dans un sens analogue, Ne donner qu' une idée grossière de quelque chose, etc.

Marchand grossier, Marchand qui vend des marchandises en gros. Cette locution a vieilli: on dit, Marchand en gros.

GROSSIÈREMENT. adv.

GROSSIÈREMENT. adv. D' une manière grossière. Cela est travaillé grossièrement. Une pierre grossièrement taillée. Des mets grossièrement apprêtés. Il parle, il répond, il fait tout grossièrement.

Il se dit quelquefois pour Sommairement, imparfaitement. Voilà grossièrement ce qu' il a dit sur ce sujet.

GROSSIÈRETÉ s. f.

GROSSIÈRETÉ s. f. Caractère de ce qui est grossier, rude; manque de délicatesse. La grossièreté d' une étoffe, d' un drap, d' une toile. La grossièreté des traits donne un air commun. La grossièreté de cette architecture.

Il se dit, figurément, de La rudesse qui vient du défaut de civilisation. La grossièreté d' un peuple barbare. Dans ces temps d' ignorance et de grossièreté. Grossièreté de moeurs.

Il signifie aussi, Impolitesse, défaut de civilité dans ce qu' on dit ou ce qu' on fait. Il en a usé avec beaucoup de grossièreté. Il y a de la grossièreté a parler de la sorte. Admirez la grossièreté de cet homme

Il signifie également, Parole grossière, rude, malhonnête Dire une grossièreté à quelqu' un. Il lui a dit des grossièretés.

Il se dit encore au sens moral, en parlant De ce qui suppose beaucoup d' ignorance, de sottise, de déraison ou de maladresse. Cela fait mieux ressortir la grossièreté de cette faute, de cette bévue. La grossièreté d' une erreur, d' une illusion. Ce mensonge est d' une telle grossièreté, qu' on ne peut pas en être dupe.

GROSSIR. v. a.

GROSSIR. v. a. Rendre gros Il a pris un habit qui le grossit, qui lui grossit la taille. Les pluies ont grossi la rivière. Les arrérages ont grossi la somme. La jonction de telles et telles troupes a grossi son armée d' un quart, de la moitié. Ces notes grossiront beaucoup le volume

Il signifie aussi, Faire paraître gros. Lunette qui grossit les objets.

Il signifie quelquefois figurément, Exagérer. Il cherche à grossit mes torts. La renommée grossit tout.

Prov. et fig., La peur grossit les objets, On s' exagère ce qu' on craint.

Grossir sa voix, Lui donner plus de volume et de gravité, faire la grosse voix

GROSSIR

GROSSIR s' emploie avec le pronom personnel, dans ses divers sens. Le nuage s' épaissit, se grossit. La foule se grossissait Son armée s' est grossie d' une foule de transfuges. Le nouvelle s' est grossie de mille détails absurdes.

Il s' emploie aussi neutralement, et signifie, Devenir gros. Je trouve que vous avez bien grossi depuis un an. Après cette pluie, les raisins vont grossir à vue d' oeil. La somme était petite, mais en vingt ans elle a bien grossi, à cause des intérêts. Je trouve que la rivière a grossi. Son armée grossit tous les jours. Aller en grossissant.

Prov. et fig., La pelote grossit, se grossit, Le nombre grossit; le trouble, la sédition, le péril augmente. On le dit aussi en parlant De torts, de profits, d' intérêts d' argent qui s' accumulent.

GROSSI, IE. participe

GROSSI, IE. participe Un torrent grossi par les pluies.

GROSSISSEMENT s. m.

GROSSISSEMENT s. m. Action de grossir, de rendre ou de faire paraître gros; Le résultat de cette action. Il ne se dit guère qu' en parlant Des objets vus avec des verres qui grossissent. Ces verres produisent un grossissement prodigieux.

GROSSOYER. v. a.

GROSSOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Faire la grosse d' un acte, d' un contrat, d' un jugement, d' une requête, etc. Grossoyer une obligation, un contrat. Faire grossoyer un jugement, un arrêt. Grossoyer une requête.

GROSSOYÉ, ÉE. participe

GROSSOYÉ, ÉE. participe

GROTESQUE. adj. des deux genres

GROTESQUE. adj. des deux genres Il se dit Des figures bizarres et chargées, imaginées par un peintre, et dans lesquelles la nature est outrée et contrefaite. Figures grotesques. Dans ce sens, on l' emploie plus ordinairement comme substantif, et l' on ne s' en sert guère qu' au pluriel. Faire des grotesques. C' est un excellent peintre en grotesques.

Il signifie figurément, Ridicule, bizarre, extravagant. Un habit grotesque. Mine grotesque Cet homme est grotesque. Imagination grotesque. Genre grotesque.

Il se dit aussi, substantivement, de Ce qui est dans le genre grotesque, surtout en Littérature et dans les Beaux-Arts. Mêler le grotesque au sublime. Tomber dans le grotesque. Cela est d' un grotesque ignoble.

Il se dit encore, substantivement, de Certains danseurs bouffons, dont les pas et les gestes sont outrés.

GROTESQUEMENT. adv.

GROTESQUEMENT. adv. D' une manière ridicule et extravagante. Vêtu grotesquement. Danser grotesquement.

GROTTE s. f.

GROTTE s. f. Antre, caverne naturelle ou faite de main d' homme. Grotte profonde. À l' entrée de la grotte. Au fond de la grotte. Faire une grotte dans un jardin. Une grotte de rocailles et de coquillages. La grotte de Fingal.

GROUILLANT, ANTE. adj.

GROUILLANT, ANTE. adj. Qui grouille, qui remue. Il a six enfants tout grouillants. Ce mot est populaire.

Tout grouillant de vers, de vermine, Tout plein de vers, de vermine.

GROUILLEMENT s. m.

GROUILLEMENT s. m. Mouvement et bruit de ce qui grouille. Le grouillement des intestins.

GROUILLER. v. n.

GROUILLER. v. n. Remuer. Il y a quelque chose qui grouille là dedans. En ce sens, on dit: Personne ne grouille-t-il ici? Personne ne grouille encore, Personne ne bouge-t-il? Personne ne bouge encore.

La tête lui grouille, se dit en parlant D' une personne à qui la tête tremble de vieillesse et de faiblesse.

GROUILLER

GROUILLER se dit aussi en parlant Du bruit que les flatuosités causent quelquefois dans les intestins. Le ventre lui grouille.

Il se dit encore dans le sens de Fourmiller; et alors il se construit toujours avec la préposition de. Ainsi on dit, Ce fromage grouille de vers, ce chien grouille de puces, etc., Ce fromage est plein de vers, ce chien a beaucoup de puces, etc.

Dans toutes ses acceptions, ce verbe est populaire.

GROUP s. m.

GROUP s. m. T. de Commerce. Sac cacheté plein d' or ou d' argent, qu' on envoie d' une ville à une autre.

GROUPE s. m.

GROUPE s. m. T. de Sculpture et de Peinture. Assemblage d' objets tellement rapprochés ou unis, que l' oeil les embrasse à la fois. Un groupe d' enfants. Ces figures font un beau groupe. Un groupe d' animaux. Un groupe de fruits. Groupe de sculpture. Groupe de marbre. Le groupe de Laocoon.

Il se dit également, dans le langage ordinaire, d' Un certain nombre de personnes réunies et rapprochées. Des groupes se formèrent sur la place publique. Disperser les groupes. Un groupe de cinq personnes. Un groupe de curieux. Un groupe de danseurs.

Il se dit aussi d' Une réunion quelconque d' objets formant un tout distinct. Cette mer est semée de plusieurs groupes d' îles. Un groupe d' arbres. Un groupe de collines.

GROUPER. v. a.

GROUPER. v. a. T. de Peinture et de Sculpture. Mettre en groupe. Ce peintre sait bien grouper les figures. Ce peintre a manqué l' unité dans son tableau, parce qu' il n' a point groupé ses figures.

En Archit., Grouper des colonnes, Les disposer deux à deux.

GROUPER

GROUPER se dit également, dans le langage ordinaire, pour Réunir, rassembler, surtout en parlant Des choses. Grouper les mots par familles. Grouper les faits, les exemples analogues, pour en déduire un principe, une règle générale.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel; et alors il se dit surtout Des personnes. Les passants se groupèrent autour de lui. Ces danseurs se groupent bien.

Il est quelquefois neutre, mais seulement en termes de Peinture et de Sculpture. Ces figures groupent bien ensemble.

GROUPÉ, ÉE. participe

GROUPÉ, ÉE. participe Colonnes groupées. Ils étaient groupés autour de lui.

GRUAU s. m.

GRUAU s. m. Grain mondé et moulu grossièrement. Gruau d' avoine, d' orge, de froment. Farine de gruau. Bouillie de gruau. L' eau, la tisane de gruau est rafraîchissante.

Il se dit aussi de La bouillie de gruau, et de L' eau ou tisane de gruau. Le gruau engraisse. Boire du gruau.

Pain de gruau, Pain de qualité supérieure, qui se fait avec la fleur de farine.

GRUE s. f.

GRUE s. f. Sorte de gros oiseau de passage qui vole fort haut et par bandes. La grue a le bec et le cou fort longs. Le passage des grues, des bandes de grues. Une bande de grues qui volent présente la figure d' un triangle.

Prov. et fig., Faire le pied de grue, Attendre longtemps sur ses pieds.

Fig. et fam., Cou de grue, Cou long et grêle. Il allongeait un grand cou de grue.

GRUE

GRUE se dit, figurément et familièrement, pour Niais, sot, qui n' a point d' esprit, qui se laisse tromper. Nous prenez-vous pour des grues?

GRUE

GRUE en Astronomie, se dit d' Une constellation de l' hémisphère austral, qui n' est point visible dans nos climats.

GRUE s. f.

GRUE s. f. Grande machine de bois qui sert à élever de grosses pierres pour les bâtiments, et d' autres grands fardeaux. La roue de la grue. Le moulinet de la grue. La corde de la grue. L' invention de la grue est fort utile.

GRUERIE s. f.

GRUERIE s. f. Juridiction où les officiers commis pour la garde des bois, des forêts, jugeaient des délits et des dommages qui s' y commettaient. Donner une assignation à la gruerie, pour raison de dommage de bestiaux dans les bois.

Il s' est dit aussi Du lieu où s' exerçait cette juridiction.

Il s' est dit également Du droit de justice que le roi avait dans les bois de quelqu' un, et qui, outre les profits de la justice, tels que les amendes, lui assurait dans les coupes une part appelée Tiers et danger. Bois tenus en gruerie, tiers et danger.

GRUGER. v. a.

GRUGER. v. a. Briser quelque chose de dur ou de sec avec les dents. Gruger des croûtes, des macarons, du sucre.

Il se prend simplement pour Manger, et alors il ne se dit qu' en plaisantant. Trois ou quatre qu' ils sont, auront bientôt grugé cela.

Fig. et fam., Gruger son fait, se dit D' une personne qui a peu de bien, et qui fait plus de dépense que son bien ne le comporte. Il gruge son fait. Il aura bientôt grugé son petit fait. Cette manière de parler a vieilli.

Fig. et fam., Gruger quelqu' un, Lui manger son bien. Cet homme a chez lui des hôtes qui le grugent. Les procureurs l' ont grugé.

GRUGÉ, ÉE. participe

GRUGÉ, ÉE. participe

GRUME s. f.

GRUME s. f. T. d' Eaux et Forêts. Il se dit Du bois coupé qui a encore son écorce. Vendre les bois en grume.

GRUMEAU s. m.

GRUMEAU s. m. Petite portion durcie ou caillée de sang, de lait ou de quelque autre matière liquide. Vomir des grumeaux de sang. Il rendait le sang par grumeaux. Le lait se convertit quelquefois en grumeaux dans l' estomac. Ce lait est tourné, il s' est mis tout en grumeaux. Cette colle, cette bouillie est pleine de grumeaux.

GRUMELER (SE). v. pron.

GRUMELER (SE). v. pron. Se mettre en grumeaux. Le lait tourné se grumelle.

GRUMELÉ, ÉE. participe

GRUMELÉ, ÉE. participe

GRUMELEUX, EUSE. adj.

GRUMELEUX, EUSE. adj. Qui est composé de grumeaux. Sang grumeleux.

Il signifie, par extension, Qui a de petites inégalités dures, au dehors ou au dedans. Caillou grumeleux. Bois grumeleux. Poires grumeleuses.

GRUYER, ÈRE. adj.

GRUYER, ÈRE. adj. Qui a rapport à la grue. Il ne s' emploie que dans ces dénominations: Faucon gruyer, Qui est dressé à voler la grue. Faisan gruyer, Qui ressemble à une grue.

GRUYER. adj. m.

GRUYER. adj. m. Il s' est dit D' un seigneur qui avait un certain droit sur les bois de ses vassaux. Seigneur gruyer.

Il s' est dit aussi, substantivement, d' Un officier qui connaissait en première instance des délits commis dans les forêts et dans les rivières de son département.

GRUYÈRE s. m.

GRUYÈRE s. m. Sorte de fromage qui tire son nom d' un lieu de la Suisse où il se fait.

GUÉ s. m.

GUÉ s. m. Endroit d' une rivière où l' eau est si basse et le fond si ferme, qu' on y peut passer sans nager et sans s' embourber. Chercher un gué. Le gué est bon, est sûr en cet endroit. Il y a gué. Passer la rivière à gué. Abreuver un cheval au gué. Sonder le gué.

Fig. et fam., Sonder le gué, Faire quelque tentative sous main dans une affaire, pressentir les dispositions où peuvent être ceux de qui elle dépend.

GUÉABLE. adj. des deux genres

GUÉABLE. adj. des deux genres Que l' on peut passer à gué. La rivière est guéable dans cet endroit.

GUÈBRES s. m. pl.

GUÈBRES s. m. pl. Nom que portent les restes de l' ancienne nation persane, épars aujourd' hui en diverses contrées de la Perse et des Indes, où ce peuple, soumis aux mahométans, conserve encore la religion de Zoroastre. Voyez GAURES.

GUÈDE s. f.

GUÈDE s. f. T. de Botan. Plante crucifère, dont les feuilles servent à teindre en bleu foncé, et qui est principalement cultivée dans le nord de la France. La guède est bisannuelle. On l' appelle aussi, et plus ordinairement, Pastel.

GUÉDER. v. a.

GUÉDER. v. a. Soûler, faire manger avec excès. Ce mot familier a vieilli: on ne l' employait guère qu' au participe ou aux temps qui en sont formés. Le voilà bien guèdé. Il s' est bien guédé.

GUÉDÉ, ÉE. participe

GUÉDÉ, ÉE. participe

GUÉER. v. a.

GUÉER. v. a. Baigner, laver dans l' eau. Guéer un cheval, Le faire entrer dans la rivière, et l' y promener pour le laver et le rafraîchir. Guéer du linge, Le laver et le remuer quelque temps dans l' eau, avant de le tordre.

GUÉÉ, ÉE. participe

GUÉÉ, ÉE. participe

GUELFE s. m.

GUELFE s. m. Partisan d' une faction qui soutint longtemps en Italie les prétentions des souverains pontifes, contre celles des empereurs. La faction des Guelfes. La querelle des Guelfes et des Gibelins a longtemps déchiré l' Italie. Ce prince était guelfe.

GUENILLE s. f.

GUENILLE s. f. Haillon, chiffon. Que voulez-vous faire de cette guenille, de ces guenilles?

Il se dit par extension, surtout au pluriel, de Toutes sortes de hardes vieilles et usées. Cet homme ne porte que des guenilles. Porter des guenilles à la friperie.

Il se dit quelquefois, au figuré, Des choses de peu d' importance. Selon lui, le corps n' est qu' une guenille, dont il est honteux de s' occuper. Ce mot est familier.

GUENILLON s. m. diminutif

GUENILLON s. m. diminutif Petite guenille. Je n' ai que faire de ce guenillon. Il est familier.

GUENIPE s. f.

GUENIPE s. f. Femme malpropre, maussade, et de la lie du peuple. Qui nous a amené cette guenipe, cette grande guenipe?

Il signifie plus ordinairement, Une coureuse, une femme de mauvaise vie. Ne hantez pas cette femme-là, c' est une guenipe, une franche guenipe. Il ne voit que des guenipes. Ce mot est très-familier.

GUENON s. f.

GUENON s. f. T. d' Hist. nat. Genre de singes de l' ancien continent, qui ont une longue queue.

Il signifie, dans le langage ordinaire, La femelle d' un singe. Une petite guenon.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une femme très-laide. C' est une guenon, une franche guenon. Que me veut cette guenon, cette laide guenon? Un visage de guenon. Une vieille guenon.

Il se dit aussi d' Une femme de mauvaise vie. Ce n' est qu' une guenon. Il ne hante que des guenons.

GUENUCHE s. f.

GUENUCHE s. f. Petite guenon. Une jolie guenuche.

Fig. et fam., C' est une guenuche coiffée, se dit D' une femme laide et fort parée.

GUÊPE s. f.

GUÊPE s. f. Grosse mouche presque semblable à une abeille, qui a un aiguillon, et qui fait de mauvais miel. Plusieurs espèces de guêpes vivent en société comme les abeilles. Grosse guêpe. Mouche-guêpe. Il a été piqué d' une guêpe.

GUÊPIER s. m.

GUÊPIER s. m. Lieu où les guêpes construisent des gâteaux et des alvéoles qui forment un groupe revêtu d' une enveloppe en tout ou en partie.

Prov. et. fig., Tomber, donner dans le guêpier, dans un guêpier, Se trouver, sans le vouloir, au milieu de gens dont on n' a que de mauvais traitements à attendre. Se mettre la tête dans le guêpier, S' engager dans une affaire où l' on court risque d' être dupé. On dit dans un sens analogue: Ne vous engagez pas dans cette affaire, c' est un guêpier. Il eut beaucoup de peine à sortir de ce guêpier. Etc.

GUERDON s. m.

GUERDON s. m. Loyer, salaire, récompense. Il est vieux.

GUERDONNER. v. a.

GUERDONNER. v. a. Récompenser. Il est vieux.

GUERDONNÉ, ÉE. participe

GUERDONNÉ, ÉE. participe

GUÈRE ou GUÈRES Adverbe

GUÈRE ou GUÈRES Adverbe (On n' écrit Guères que dans les vers, lorsqu' il est nécessaire à la rime ou à la mesure.) qui s' emploie toujours avec la négative, et qui signifie, Pas beaucoup, peu. Il n' y a guère de gens tout à fait désintéressés. Il n' y a guère de bonne foi dans le monde. Il n a guère d' argent. Il n' a guère de voix. Elle n' a guère moins de trente ans. Il ne s' en faut de guère que ce vase ne soit plein. Il n' est guère sage. Ce vin n' est guère bon. Vous ne venez guère nous voir. Il ne s' en soucie guère. La paix ne dura guère. Il n' a plus guère à vivre. Il ne s' en est guère fallu.

Il s' emploie quelquefois dans le sens de Presque point; et alors il est toujours suivi de que. Je ne vois guère que lui qui soit capable de faire cela. Il n' y a guère que les rois qui puissent... Cela n' arrive guère qu' en hiver. Ce mot ne s' emploie guère, n' est guère usité que dans telle phrase.

GUÉRET s. m.

GUÉRET s. m. Terre labourée et non ensemencée. Relever les guérets. Cette pièce de terre est demeurée en guéret. Au bout d' un guéret.

Il se dit quelquefois, en poésie, de Toutes les terres propres à porter des grains, qu' elles soient ensemencées ou qu' elles ne le soient pas. Des guérets couverts d' abondantes moissons.

GUÉRIDON s. m.

GUÉRIDON s. m. Sorte de meuble qui n' a qu' un pied, et qui sert principalement à soutenir des chandeliers, des flambeaux. Un guéridon de bois. Un guéridon d' argent. Mettre des flambeaux sur des guéridons.

GUÉRIR. v. a.

GUÉRIR. v. a. Délivrer de maladie, faire revenir en santé, redonner la santé. Ce médecin l' a guéri d' un mal qui paraissait incurable. Guérir quelqu' un de la fièvre.

Il se dit aussi en parlant Des maux, des maladies. Guérir la fièvre. Guérir une plaie. Cette pommade guérit les engelures.

Il se dit quelquefois absolument. L' art de guérir.

Prov. et fig., C' est un saint qui ne guérit de rien, se dit D' un homme qui a peu de mérite ou peu de crédit, qui ne peut être d' aucun secours.

Prov. et fig., Cela ne me guérira de rien, Cela ne me servira de rien. On dit de même: De quoi guérira, de quoi me guérira cela?

GUÉRIR

GUÉRIR s' emploie aussi avec le pronom personnel. Guérissez-vous. Songez seulement à vous guérir. Votre mal commence à se guérir.

Prov., Médecin, guéris-toi toi-même. Cette phrase, prise figurément, signifie, Gardez pour vous-même les avis que vous donnez aux autres.

GUÉRIR est souvent neutre

GUÉRIR est souvent neutre et signifie, Recouvrer la santé. Il est malade, mais il en guérira. J' espère guérir bientôt. Guérira-t-il de cette maladie?

Il se dit quelquefois Des maux, et des parties affectées de quelque mal. Sa blessure guérit. Son oeil ne guérit pas, il est menacé de le perdre.

GUÉRIR

GUÉRIR se dit figurément, soit comme verbe actif, soit comme verbe pronominal ou neutre, en parlant Des maux du coeur, de l' esprit ou de l' imagination, tels que les afflictions, les passions, les vices, les travers, etc. Il est difficile de guérir un esprit si malade. Comment guérir cette passion cruelle? On l' a guéri de l' erreur où il était, de la fantaisie qu' il avait. Cela le guérira peut-être de son indiscrétion. Il était fort attaché à cette opinion, mais il en est guéri maintenant. Il est guéri de son ambition. Il avait une passion extrême pour le jeu, il s' en est guéri, l' en voilà tout à fait guéri. Se guérir d' un préjugé. On ne guérit point de la peur. Son coeur a trop souffert pour guérir jamais.

GUÉRI, IE. participe

GUÉRI, IE. participe

GUÉRISON s. f.

GUÉRISON s. f. Recouvrement de la santé. Guérison entière, parfaite, imparfaite. Prompte guérison. La guérison d' un malade. On travaille à sa guérison. Il doit sa guérison à tel médecin, à tel remède. C' est de Dieu seul qu' il doit attendre sa guérison.

Il se dit aussi en parlant Des maux, des maladies, qui guérissent naturellement ou avec le secours de l' art. La guérison de ces sortes de maux, de maladies est lente, est difficile.

GUÉRISSABLE. adj. des deux genres

GUÉRISSABLE. adj. des deux genres Qu' on peut guérir, qui n' est pas incurable. Ce mal est guérissable.

GUÉRITE s. f.

GUÉRITE s. f. Petite loge de bois ou de maçonnerie, petit réduit où une sentinelle se met à couvert contre les injures du temps. Un boulet de canon donna dans la guérite, et tua la sentinelle.

Prov. et fig., Gagner la guérite, S' enfuir.

GUÉRITE

GUÉRITE se dit aussi de Certains petits cabinets ouverts de tous côtés, qu' on fait quelquefois au haut des maisons, pour y prendre l' air, et découvrir de loin. Il a fait faire une petite guérite au haut de sa maison.

GUERRE s. f.

GUERRE s. f. Querelle, différend entre deux princes ou deux nations, qui se vide par la voie des armes; Action d' un prince, d' un peuple qui en attaque un autre, ou qui résiste à une agression, à une invasion, etc. Guerre sanglante. Guerre juste. Guerre injuste. Guerre offensive. Guerre défensive. Longue guerre. La guerre de la succession d' Espagne. La guerre de trente ans. Les guerres d' Italie, d' Allemagne, etc. Gens de guerre. Le métier de la guerre. Les lois de la guerre. Le droit de la guerre. Ruse de guerre. Munitions de guerre et de bouche. Préparatifs de guerre. Machine de guerre. Place de guerre. Conseil de guerre. Ministre de la guerre. Vaisseau de guerre. Bâtiment armé en guerre. C' est un grand homme de guerre. Les malheurs, les ravages, les horreurs de la guerre. Les fruits de la guerre. En temps de guerre. Avoir guerre. Avoir la guerre. Déclarer la guerre. Entreprendre la guerre. Soutenir la guerre. Entretenir la guerre. Ces deux princes sont en guerre, en guerre ouverte, se font la guerre. Aller à la guerre. Allumer la guerre dans un État. Faire la guerre à feu et à sang. Porter la guerre dans le coeur d' un pays. Cette province devint le théâtre de la guerre. Le fort de la guerre est en tel endroit, en telle province.

Il signifie aussi, L' art militaire, la connaissance des moyens que l' on doit employer pour faire la guerre avec avantage. Savoir bien la guerre. Entendre bien la guerre, l' art de la guerre, la guerre de campagne, la guerre de siége, la guerre de chicane. C' e un homme qui entend bien la guerre, qui a le génie de la guerre.

Guerre civile, guerre intestine, Guerre qui s' allume entre les citoyens d' un même État. Guerre étrangère, Guerre contre les étrangers. Le double fléau de la guerre civile et de la guerre étrangère.

Guerres de religion, Celles que les dissensions religieuses allument dans un pays. Guerre sainte, se dit de La guerre qui s' est faite autrefois contre les infidèles pour reconquérir la terre sainte.

Guerre à mort, Guerre dans laquelle on ne fait aucun quartier. On dit à peu près de même, Guerre d' extermination, guerre à outrance.

Petite guerre, Celle qui se fait par détachements ou par partis, dans le dessein d' observer les démarches de l' ennemi, de l' incommoder, de le harceler. Faire la petite guerre. Aller à la petite guerre. Il se dit aussi d' Un simulacre de guerre, dans lequel des corps d' une même armée manoeuvrent et feignent de combattre les uns contre les autres, en tirant seulement à poudre.

Obtenir les honneurs de la guerre, se dit D' une garnison assiégée qui n' est pas forcée, avant de quitter la place, d' y laisser ses armes.

Fig. et poétiq., Foudre de guerre, Grand homme de guerre qui a remporté plusieurs victoires et donné des preuves d' une valeur extraordinaire.

Faire bonne guerre, Garder dans la guerre toute l' humanité et toute l' honnêteté que les lois de la guerre permettent.

Fig., Faire bonne guerre à quelqu' un, En user honnêtement et sans supercherie dans la discussion des intérêts qu' on a à démêler avec lui, quoiqu' on le poursuive vivement.

Cela est de bonne guerre, Cela est conforme aux lois et aux usages de la guerre. On le dit figurément en parlant De toutes les actions de la vie civile où l' on prend ses avantages, sans blesser aucune des bienséances et des règles que l' honnêteté prescrit. Usez hardiment de ce moyen, il est de bonne guerre. Ce procédé ne me semble pas de bonne guerre.

Faire la guerre avec quelqu' un, Servir avec lui en temps de guerre dans les armées du même souverain, de la même nation, du même parti. Il a fait avec moi la guerre d' Espagne. Nous avons fait la guerre ensemble.

Nom de guerre, Nom que chaque soldat prenait autrefois en s' enrôlant, tel que, la Tulipe, Sans-quartier, etc. Il se dit quelquefois, figurément, d' Un nom supposé que l' on prend pour n' être pas connu. Il se dit aussi d' Un sobriquet donné à quelqu' un par plaisanterie.

Prov. et fig., La guerre nourrit la guerre, Ce qu' on prend sur les ennemis sert à entretenir les armées.

Prov., Guerre et pitié ne s' accordent pas ensemble, Ordinairement, à la guerre, on a peu de pitié, et même il serait quelquefois dangereux d' en avoir.

Prov. et fig., À la guerre comme à la guerre, Il faut s' accommoder au temps où l' on est, quelque fâcheux qu' il puisse être.

GUERRE

GUERRE se dit, par extension, tant au propre qu' au figuré, de Toute espèce de débat, de démêlé, d' attaque, de lutte. Cet homme est toujours en guerre avec ses voisins. Déclarer, faire la guerre aux abus, aux préjugés. Si l' on m' attaque, je rendrai guerre pour guerre. Cette guerre de plume cessa bientôt. Il faut faire la guerre à ses passions. Il y a guerre perpétuelle entre l' esprit et la chair, entre les sens et la raison, etc.

Prov. et fig., Qui terre a, guerre a, Qui a du bien, est sujet à avoir des procès.

Fig. et fam., Faire la guerre à quelqu' un, Lui faire souvent des réprimandes sur quelque chose. Il conserve toujours l' accent de sa province, faites-lui-en un peu la guerre. Comme j' ai su qu' il allait dans cette maison-là, je lui en ai fait la guerre.

Fig. et fam., Faire la guerre aux mots, Critiquer minutieusement le style et les mots dans un ouvrage d' esprit.

Fig. et fam., Faire la guerre à l' oeil, Observer avec soin toutes les démarches de ceux avec qui on a quelque chose à démêler, afin de profiter des conjonctures.

Fig. et fam., Faire quelque chose de guerre lasse, Le faire après avoir longtemps résisté. Je lui ai cédé de guerre lasse. Il s' est longtemps refusé à cet arrangement; enfin, de guerre lasse, il y a consenti.

Poétiq., Faire la guerre aux habitants de l' air, des forêts, etc., Chasser.

GUERRE

GUERRE se dit aussi en parlant Des bêtes qui en attaquent d' autres pour en faire leur proie. Le loup fait la guerre aux brebis. Le renard fait la guerre aux poules.

GUERRE

GUERRE est encore le nom d' Un jeu qui se joue sur un billard.

GUERRIER, IÈRE. adj.

GUERRIER, IÈRE. adj. Qui appartient à la guerre. Actions guerrières. Travaux guerriers. Exploits guerriers.

Il signifie aussi, Qui est porté, qui est propre à la guerre. Humeur guerrière. Nation guerrière. Courage guerrier.

Avoir l' air guerrier, la mine guerrière, Avoir l' air, le maintien, la contenance d' un homme de guerre.

GUERRIER

GUERRIER est aussi substantif et signifie, Celui qui fait la guerre, et qui s' y plaît. C' est un grand guerrier. Les plus fameux guerriers. On l' emploie de même quelquefois au féminin. Une vaillante guerrière.

Il se dit souvent, dans le style soutenu, pour Soldat. Il rassemble autour de lui ses guerriers.

GUERROYER. v. n.

GUERROYER. v. n. Faire la guerre. Aimer à guerroyer. Il est familier.

GUERROYEUR s. m.

GUERROYEUR s. m. Celui qui se plaît à faire la guerre. Il est familier.

GUET s. m.

GUET s. m. Action par laquelle on observe, on épie ce qui se passe, ce qui se fait. Être au guet. Avoir l' oeil au guet, l' oreille au guet. Mettre quelqu' un au guet. Faire le guet.

Il se dit en parlant De quelques animaux. Ce chat est au guet d' une souris. Ce chien aboie à propos, il est de très-bon guet.

GUET

GUET se dit particulièrement de La surveillance qu' on exerce, pendant la nuit, dans une place de guerre pour prévenir les surprises de l' ennemi, ou dans une ville quelconque pour maintenir le bon ordre, etc. Dans cette ville, ce sont les bourgeois qui font le guet. Sa charge l' exemptait de guet et de garde. Celui qui faisait le guet au haut du beffroi. Ce sens a vieilli.

Droit de guet et garde, Droit qu' avaient certains seigneurs de faire garder leurs châteaux ou leurs villes par leurs vassaux.

GUET

GUET se disait également, autrefois, d' Un soldat placé en sentinelle pour faire le guet. Asseoir le guet. Poser le guet.

Il se disait plus souvent de La troupe chargée de faire le guet ou la ronde pendant la nuit. Guet à pied. Guet à cheval. Le guet vient de passer. Le guet a pris cette nuit tant de voleurs. On cria au guet. Les archers du guet. Le chevalier du guet. Le lieutenant du guet.

Mot du guet, Le mot donné à ceux qui font le guet, afin que les gens du même parti se puissent reconnaître.

Fig. et fam., Ils se sont donné le mot du guet, Ils sont de concert et d' intelligence ensemble.

GUET

GUET chez le roi, signifiait, Le détachement des gardes du corps qui demeurait, la nuit, près de la personne du roi pour le garder.

GUET-APENS s. m.

GUET-APENS s. m. Embûche dressée pour assassiner quelqu' un, ou pour lui faire quelque grand outrage. Ce n' est point une rencontre ni un duel, c' est un guet-apens. On l' a tué de guet-apens.

Il se dit, figurément, de Tout dessein prémédité de nuire. C' est une affaire qu' il m' a faite de guet-apens. On prit le temps de son absence pour faire juger son procès: c' est un guet-apens, un vrai guet-apens.

GUÊTRE s. f.

GUÊTRE s. f. Sorte de chaussure qui sert à couvrir la jambe et le dessus du soulier, et qui se ferme ordinairement sur le côté avec des boutons. Guêtre de grosse toile, de cuir, de drap, etc. Porter des guêtres au lieu de bottes. Boutonner ses guêtres.

Fig. et pop., Tirer ses guêtres, S' en aller. Il a tiré ses guêtres. Tirez vos guêtres.

Fig. et fam., Laisser ses guêtres quelque part, Y mourir. L' action fut chaude, et plus d' un y laissa ses guêtres.

GUÊTRER. v. a.

GUÊTRER. v. a. Mettre des guêtres à quelqu' un. On dit aussi, avec le pronom personnel, Se guêtrer.

GUÊTRÉ, ÉE. participe

GUÊTRÉ, ÉE. participe Par ironie, Juge guêtré, Juge de village qui porte des guêtres. Cette locution est maintenant peu usitée.

GUETTER. v. a.

GUETTER. v. a. Épier, observer à dessein de surprendre, de nuire. Les voleurs guettent les passants. Les assassins le guettaient. Des gendarmes le guettent. On sait tous les endroits où il va, on le guette. On le prit sur le fait, car on le guettait. Le chat guette la souris.

Il signifie, figurément et familièrement, Attendre quelqu' un à un endroit où il ne croit pas qu' on le cherche, ou L' attendre simplement à un endroit où il doit passer. Je guette ici le ministre pour lui présenter ma pétition. Il guettait son débiteur pour lui demander de l' argent.

Guetter l' occasion de faire une chose, Se tenir prêt à saisir l' occasion de faire une chose. On dit de même, Guetter le moment, l' instant favorable, etc.

GUETTÉ, ÉE. participe

GUETTÉ, ÉE. participe

GUETTEUR s. m.

GUETTEUR s. m. T. de Marine. Nom que l' on donne aux hommes placés sur des hauteurs le long des côtes, pour signaler les bâtiments qui paraissent au large, leurs manoeuvres, etc.

GUEULARD, ARDE. s.

GUEULARD, ARDE. s. Celui, celle qui a l' habitude de parler beaucoup et fort haut. C' est un franc gueulard. Une grande gueularde. Il est populaire.

GUEULE s. f.

GUEULE s. f. La bouche, dans la plupart des quadrupèdes carnassiers et des poissons. La gueule d' un chien, d' un loup, d' un lion, d' un crocodile, d' un requin, etc. Grande gueule. Gueule béante. Le lion emportait sa proie dans sa gueule. Il ouvrit une grande gueule. Il avait la gueule ouverte pour l' engloutir.

Prov. et fig., Mettre, laisser quelqu' un à la gueule du loup, Exposer, abandonner quelqu' un à un péril certain.

Fig. et fam., En un tour de gueule, se dit D' un animal qui mange quelque chose avec promptitude et voracité. Ce chien a mangé sa pâtée en un tour de gueule.

GUEULE

GUEULE se dit quelquefois, populairement et par mépris, en parlant Des personnes. Il a une vilaine gueule. Il a la gueule fendue jusqu' aux oreilles.

Bassem., Il en a menti par la gueule, par sa gueule.

Prov. et fig., Venir la gueule enfarinée, Venir inconsidérément et avec une sotte confiance.

Pop., Donner sur la gueule à quelqu' un lui paumer la gueule, Lui donner un soufflet, lui donner un coup de poing sur le visage.

Pop., Il a toujours la gueule ouverte, se dit D' un homme qui est grand crieur.

Fig. et pop., Il a la gueule morte, se dit D' un médisant, d' un fanfaron, d' un grand parleur qui se trouve réduit au silence.

Prov. et fig., La gueule du juge en pétera, il faut que la gueule du juge en pète, se dit Lorsque, dans une affaire, on ne veut point d' accommodement, et qu' on veut qu' elle soit jugée.

Fig. et bassem., Il n' a que de la gueule, C' est un grand hâbleur.

Prov. et pop., Être fort en gueule, Parler beaucoup, avoir la repartie prompte et peu mesurée.

Fig. et pop., Il a la gueule ferrée, c' est une gueule ferrée, se dit D' un homme qui a souvent l' injure à la bouche, qui est dur en paroles. On le dit aussi De celui qui mange avidement des mets très-chauds. Dans ce dernier sens, on dit également, Avoir la gueule pavée.

Fig. et bassem., Mots de gueule, Paroles sales, déshonnêtes.

Fig. et fam., Gueule fraîche, se dit d' Une personne de bon appétit et toujours prête à manger.

GUEULE

GUEULE se dit encore, par analogie, de L' ouverture de plusieurs choses. La gueule d' un four. La gueule d' une cruche. La gueule d' un sac. Charger un canon jusqu' à la gueule.

Futaille à gueule bée, Tonneau vide défoncé par un des bouts.

En Botan., Fleur, corolle en gueule, se dit quelquefois d' Une fleur, d' une corolle labiée.

GUEULÉE s. f.

GUEULÉE s. f. Grosse bouchée ou goulée; ce qui tient dans la bouche d' une personne, d' un animal, etc.

Il signifie aussi, Paroles sales, déshonnêtes. Il a dit beaucoup de gueulées. Ce mot est bas.

GUEULER. v. n.

GUEULER. v. n. Parler beaucoup et fort haut; ou Se plaindre en criant. Cet avocat ne dit rien qui vaille, il ne fait que gueuler. Après qu' il eut longtemps gueulé. Ne faire que gueuler. Il est bas.

GUEULER

GUEULER se dit activement, en termes de Chasse, D' un lévrier qui saisit bien le lièvre avec sa gueule. Ce chien gueule très-bien son lièvre.

GUEULÉ, ÉE. participe

GUEULÉ, ÉE. participe

GUEULES s. m.

GUEULES s. m. T. de Blason. La couleur rouge. Dans la gravure, le gueules se marque par une suite de lignes parallèles et verticales. Il porte de gueules à la bande d' or.

GUEUSAILLE s. f.

GUEUSAILLE s. f. Canaille, multitude de gueux. Voilà bien de la gueusaille. Chassez cette gueusaille. Ce n' est que de la gueusaille. Il est populaire.

GUEUSAILLER. v. n.

GUEUSAILLER. v. n. Faire métier de gueuser. Il pourrait faire quelque chose, et il s' amuse à gueusailler. Il est populaire.

GUEUSANT, ANTE. adj.

GUEUSANT, ANTE. adj. Qui gueuse actuellement. Il ne s' emploie que dans ces phrases familières, qui ont vieilli, C' est un gueux gueusant, c' est une gueuse gueusante.

GUEUSARD s. m.

GUEUSARD s. m. Gueux, coquin. Cet homme est un gueusard. Il est très-familier.

GUEUSE s. f.

GUEUSE s. f. Pièce de fer fondu, qui n' est point encore purifiée. Couler la gueuse. Fer en gueuse.

Au Jeu de billard, Être en gueuse, avoir de la gueuse, se dit Lorsque les deux billes sont du même côté de la passe, et que celle du joueur est placée de façon que l' une des branches du fer l' empêche de pousser sa bille en ligne droite sur l' autre. Ces phrases ont vieilli, parce qu' il n' y a plus guère de billards qui aient une passe.

GUEUSER. v. n.

GUEUSER. v. n. Mendier, faire métier de demander l' aumône. Il s' est mis à gueuser. On le trouva qui gueusait.

Il est quelquefois actif. Gueuser son pain. Ce verbe est familier.

GUEUSÉ, ÉE. participe

GUEUSÉ, ÉE. participe

GUEUSERIE s. f.

GUEUSERIE s. f. Indigence, misère, pauvreté. Il y a bien de la gueuserie dans cette province, dans cette maison.

Il se dit particulièrement pour Mendicité. Être adonné à la gueuserie.

Il se dit quelquefois, figurément, d' Une chose vile et de peu de prix. On disait qu' il y avait de beaux meubles à cette vente, mais ce n' est que de la gueuserie. Il n' a acheté que de la gueuserie. Ce n' est qu' une bagatelle, qu' une gueuserie. Ce mot est familier.

GUEUX, EUSE. adj.

GUEUX, EUSE. adj. Indigent, nécessiteux, qui est réduit à mendier. Ces gens-là sont si gueux, qu' ils n' ont point de pain. C' est une famille fort gueuse. Il est familier, et il marque plus de mépris que de pitié.

Prov., Être gueux comme un peintre, être gueux comme un rat d' église, comme un rat, Être fort pauvre.

Fig., en Archit., Cette corniche est gueuse, Elle est trop dénuée d' ornements.

GUEUX

GUEUX se dit, particulièrement, D' une personne qui n' a pas de quoi vivre selon son état, selon ses désirs. Pour un homme de sa condition, il est bien gueux. C' est un gentilhomme fort gueux. Tel est riche avec un petit revenu, tel est gueux avec des monceaux d' or. On dit dans un sens analogue, Cet homme a un équipage bien gueux, fort gueux.

Prov., Un avare est toujours gueux, Un avare se refuse jusqu' au nécessaire.

GUEUX

GUEUX est aussi substantif et se dit de Celui qui demande l' aumône, qui fait le métier de quémander. C' est un vrai gueux, un gueux fieffé, un gueux de profession. Mener une vie de gueux.

Fam., C' est un gueux revêtu, se dit D' un homme de rien qui a fait fortune, et qui en est devenu arrogant.

GUEUX, substantif

GUEUX, substantif signifie quelquefois, Coquin, fripon. Ne vous fiez pas à cet homme-là, c' est un gueux.

GUEUSE, substantif féminin

GUEUSE, substantif féminin a vieilli dans le sens de Mendiante; mais il se dit quelquefois, bassement, d' Une femme de mauvaise vie. C' est une gueuse, une vieille gueuse.

GUI s. m.

GUI s. m. T. de Botan. Plante parasite qui naît sur les branches de certains arbres, du poirier, de l' aubépine, du chêne, etc. Les Gaulois faisaient grand cas du gui de chêne, ils cueillaient le gui de chêne avec beaucoup de cérémonies. Les feuilles du gui de chêne ont été préconisées comme antispasmodiques. Un chapelet de gui de chêne. Le gui donne de la glu.

GUICHET s. m.

GUICHET s. m. Petite porte pratiquée dans une grande. Il n' est guère usité qu' en parlant Des petites portes d' une ville, d' une forteresse, d' un château, d' une prison. La porte de la ville est fermée, mais le guichet est ouvert. Le guichet d' une prison. Les gendarmes le prirent et lui firent passer le guichet. On l' amena entre les deux guichets pour traiter d' accommodement avec son créancier

Fig. et fam., Être pris au guichet, Être pris au moment où l' on allait s' évader.

À Paris, Les guichets du Louvre, Les portes qui servent de passage aux voitures et aux gens de pied sous la galerie.

GUICHET

GUICHET se dit encore Des portes d' une armoire, d' un buffet. Armoire à quatre guichets, à six guichets. Dans ce sens, il vieillit, et ne s' emploie guère qu' en parlant d' armoires à l' ancienne mode.

Il se dit aussi d' Une petite ouverture ou fenêtre pratiquée dans une porte, et par laquelle on peut parler à quelqu' un ou lui faire passer quelque chose, sans être obligé d' ouvrir la porte. Il vint me parler au guichet. On fait passer la nourriture à ce prisonnier par un guichet. Un guichet grillé. Ouvrir, fermer le guichet.

GUICHETIER s. m.

GUICHETIER s. m. Valet de geôlier, qui ouvre et ferme les guichets, et qui a soin d' empêcher que les prisonniers ne s' évadent. Les guichetiers de la Conciergerie, de la Force, etc.

GUIDE s. m.

GUIDE s. m. Celui ou celle qui conduit une personne, et l' accompagne pour lui montrer le chemin. Bon, fidèle, sûr guide. Avoir un guide. Prendre un guide. Servir de guide. Elle voulut être mon guide.

Payer les guides, payer les guides doubles, Payer au postillon le droit prescrit pour chaque poste, ou le double de ce droit.

GUIDE

GUIDE se dit particulièrement, en termes de Guerre, Des personnes du pays qui connaissent les routes et dirigent la marche des détachements. On avait autrefois organisé des guides de cette espèce en compagnies. Compagnie de guides. Capitaine des guides.

Dans les dernières guerres, on a appelé Guides, Des compagnies ou des escadrons qui étaient comme les gardes du corps d' un général en chef.

GUIDES

GUIDES se dit aussi, en termes de Théorie, Des hommes d' une troupe sur lesquels tous les autres doivent régler leurs mouvements dans les évolutions. Guides généraux. Le guide d' un peloton. Guide à droite, à gauche.

GUIDE

GUIDE signifie figurément, Celui ou celle qui donne des instructions pour la conduite de la vie, ou pour celle d' une affaire. Ce jeune homme a besoin d' un guide pour sa conduite et pour ses affaires. Il fut le guide et le protecteur de ma jeunesse. Une jeune fille ne peut avoir de meilleur guide que sa mère.

Il se dit également de Tout ce qui dirige ou inspire quelqu' un dans ses travaux, dans ses études, dans ses actions, etc. Ce manuel est un bon guide pour ceux qui ont peu de pratique. Cet auteur est un guide sûr. Il n' avait, dans ses recherches, d' autre guide que les renseignements incomplets donnés par tel auteur. Prendre la sagesse pour guide. La loi seule est mon guide. Ne prendre que sa haine, que sa fureur pour guide. La passion est un guide bien dangereux.

Il sert aussi de titre à Divers ouvrages qui renferment des conseils sur la manière d' accomplir certains devoirs, des instructions sur un art, des renseignements sur un pays, etc. Le Guide des mères. Le Guide de l' arpenteur. Le Guide du voyageur en Suisse. Le Guide de l' étranger à Paris. Anciennement, on le faisait féminin dans ce sens. La Guide des pécheurs. La Guide des chemins.

GUIDE s. f.

GUIDE s. f. Lanière de cuir, espèce de rêne qu' on attache à la bride d' un cheval attelé à une voiture, à un chariot, et qui sert à conduire le cheval. La guide du côté droit de ce cheval s' est rompue. Les guides lui échappèrent de la main. Petites guides. Grandes guides. Conduire à grandes guides.

GUIDE-ÂNE s. m.

GUIDE-ÂNE s. m. Petit livre qui contient l' ordre des fêtes, et celui des offices relatifs à chaque fête.

Il se dit aussi de Tout ce qui contient des instructions, des règles propres à guider dans un travail, dans l' exercice d' un art, d' une profession, etc. Il a peu de pratique, il lui faut un guide-âne. Ce mot est familier.

GUIDER. v. a.

GUIDER. v. a. Accompagner quelqu' un pour lui montrer le chemin. Prenez un homme qui sache les chemins, afin qu' il vous guide. Vous nous avez mal guidés.

Il se dit quelquefois Des choses qui mettent sur la voie. L' étoile qui guida les mages. Ses traces nous guidèrent jusqu' à l' endroit où il s' était caché. Une faible clarté nous guidait à peine.

Il s' emploie aussi dans certaines phrases figurées. Guider quelqu' un dans le chemin de la gloire, de la vertu, etc. Guider à la gloire.

GUIDER

GUIDER signifie encore simplement, Faire aller, diriger, gouverner. Il sait bien guider un vaisseau. Ce cheval obéit à la main qui le guide.

Il se dit figurément dans le même sens. C' est lui qui me guide dans cette affaire. C' est son intérêt, son ambition qui le guide. Cet animal n' est guidé que par son instinct. Une aveugle fureur le guide.

GUIDÉ, ÉE. participe

GUIDÉ, ÉE. participe

GUIDON s. m.

GUIDON s. m. Petit drapeau d' une compagnie. Autrefois, les compagnies de gendarmes avaient un guidon. C' est un tel qui porte le guidon.

Il signifie aussi, Celui qui porte le guidon. Dans l' ancienne gendarmerie, le guidon avait le titre d' officier. Ce gentilhomme était guidon, avait la charge de guidon des gendarmes.

Il signifie également, La charge de guidon. Il acheta le guidon de telle compagnie de gendarmes. Guidon de gendarmerie.

GUIDON

GUIDON se dit encore de Petits drapeaux qui servent pour l' alignement dans les manoeuvres de l' infanterie.

Il se dit, en termes de Marine, de Banderoles plus courtes et plus larges que la flamme, et fendues à leur extrémité, qui servent ordinairement à faire des signaux. Arborer un guidon à la tête du grand mât.

GUIDON

GUIDON s' est dit autrefois dans le sens de Guide, en parlant De certains manuels ou traités. Le Guidon des finances.

GUIDON

GUIDON en Musique, signifie, Une marque que l' on fait au bout d' une ligne, pour indiquer l' endroit où doit être placée la note qui commence la ligne suivante.

Guidon de renvoi, Marque, signe que l' on fait en ajoutant quelque chose à un écrit, pour indiquer l' endroit où l' addition doit être placée, et que l' on répète au commencement de cette addition.

GUIGNARD s. m.

GUIGNARD s. m. T. d' Hist. nat. Espèce de pluvier de la grosseur d' un merle, bon a manger et fort délicat. On ne trouve guère de guignards que dans le pays Chartrain. Le guignard est un oiseau de passage.

GUIGNE s. f.

GUIGNE s. f. Espèce de cerise douce, assez approchante du goût et de la forme du bigarreau. Guigne noire. Guigne rouge. Guigne blanche. Un panier de guignes.

GUIGNER. v. n.

GUIGNER. v. n. Fermer à demi les yeux, en regardant du coin de l' oeil. Guigner de l' oeil. Guigner d' un oeil.

Il signifie aussi, Lorgner, regarder sans faire semblant. Guigner le jeu de son voisin. Dans ce sens et le suivant, il est actif.

Il signifie, figurément, Former quelque dessein sur quelque personne, sur quelque chose. Il y a longtemps qu' il guigne cette héritière. Il guigne cet emploi. Ce mot est familier dans tous les sens.

GUIGNÉ, ÉE. participe

GUIGNÉ, ÉE. participe

GUIGNIER s. m.

GUIGNIER s. m. Arbre qui porte les guignes.

GUIGNON s. m.

GUIGNON s. m. Malheur. Il se dit principalement au jeu. Avoir du guignon. Quel guignon! C' est un grand guignon. Porter guignon à quelqu' un. Jouer de guignon. Être en guignon. Il est familier.

GUILDIVE s. f.

GUILDIVE s. f. Eau-de-vie, esprit tiré du sucre. On dit plus ordinairement, Tafia.

GUILÉE s. f.

GUILÉE s. f. Pluie soudaine et de peu de durée. Guilée de mars. Il a fait trois ou quatre guilées aujourd' hui. On l' appelle plus ordinairement Giboulée.

GUILLAGE s. m.

GUILLAGE s. m. T. de Brasserie. Fermentation par le moyen de laquelle la bière récemment entonnée pousse hors du tonneau cette écume que les brasseurs nomment Levûre.

GUILLAUME s. m.

GUILLAUME s. m. Sorte de rabot. Guillaume à ébaucher. Guillaume à plates-bandes.

GUILLEDOU s. m.

GUILLEDOU s. m. Il ne se dit guère que dans cette phrase, Courir le guilledou, Aller souvent, et principalement pendant la nuit, dans des lieux suspects. C' est un débauché qui ne fait que courir le guilledou. C' est une malheureuse qui court le guilledou. Il est populaire.

GUILLEMET s. m.

GUILLEMET s. m. Signe ressemblant à une double virgule (&ao;exp⁡,,&ao;/exp⁡), qui se met au commencement et à la fin d' une citation, et souvent même au commencement de chacune des lignes qui la composent. Mettez là un guillemet. Il faut distinguer ce passage par des guillemets.

GUILLEMETER. v. a.

GUILLEMETER. v. a. Distinguer par des guillemets. Il faut guillemeter ce passage.

GUILLEMETÉ, ÉE. participe

GUILLEMETÉ, ÉE. participe

GUILLERET, ETTE. adj.

GUILLERET, ETTE. adj. Éveillé, léger. Il a l' air guilleret. Il est familier.

Fig. et fam., Habit guilleret, Habit trop léger pour la saison. Ouvrage guilleret, Ouvrage peu solide.

GUILLERET

GUILLERET se dit aussi Des discours, des propos un peu libres. Le conte est assez guilleret.

GUILLERI s. m.

GUILLERI s. m. Chant du moineau. Le guilleri de ce moineau est réjouissant.

GUILLOCHER. v. a.

GUILLOCHER. v. a. Faire un guillochis sur quelque chose. Guillocher une tabatière.

GUILLOCHÉ, ÉE. participe

GUILLOCHÉ, ÉE. participe

GUILLOCHIS s. m.

GUILLOCHIS s. m. Ornement composé de lignes, de traits ondés qui s' entrelacent ou se croisent avec symétrie. Orner une plinthe d' un guillochis. Faire un guillochis sur une tabatière.

GUILLOTINE s. f.

GUILLOTINE s. f. Instrument de supplice, qui tranche la tête par une opération purement mécanique et très-prompte. Le couteau de la guillotine.

GUILLOTINER. v. a.

GUILLOTINER. v. a. Trancher la tête au moyen de la guillotine. Il fut guillotiné.

GUILLOTINÉ, ÉE. participe

GUILLOTINÉ, ÉE. participe

GUIMAUVE s. f.

GUIMAUVE s. f. Espèce de mauve qui a la tige plus haute et les feuilles plus petites que les mauves ordinaires. La guimauve est émolliente. Racine de guimauve. Pâte de guimauve. Sirop de guimauve.

GUIMBARDE s. f.

GUIMBARDE s. f. Sorte de chariot long et couvert, à quatre roues, qui sert de coche ou de fourgon.

GUIMBARDE

GUIMBARDE se dit aussi d' Un petit instrument sonore, de fer ou de laiton, composé de deux branches, entre lesquelles est une languette qui vibre lorsqu' on la touche. On joue de la guimbarde en mettant ses deux branches entre les dents, et en touchant la languette avec le bout du doigt.

GUIMPE s. f.

GUIMPE s. f. Morceau de toile dont les religieuses se servent pour se couvrir le cou et le sein. Porter la guimpe. Mettre sa guimpe.

GUINDAGE s. m.

GUINDAGE s. m. Action d' élever les fardeaux au moyen d' une machine.

GUINDANT s. m.

GUINDANT s. m. T. de Marine. La hauteur d' un pavillon du côté où il est attaché; par opposition à sa longueur, qu' on nomme Le battant. Le guindant et le battant d' un pavillon. On dit dans un sens analogue, Le guindant d' une voile d' étai, d' un foc, etc.

GUINDER. v. a.

GUINDER. v. a. Hausser, lever en haut par le moyen d' une machine. Guinder un fardeau. Guinder des pierres avec une poulie, avec une grue. Il se fit guinder avec une corde au haut de la tour. En termes de Marine, Guinder un mât de hune, de perroquet, etc.

Il se dit figurément en parlant De l' esprit, et des choses d' esprit où l' on affecte trop d' élévation. Il ne faut point se guinder l' esprit. Guinder son style.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cet orateur se guinde si fort, qu' on le perd de vue, qu' on a peine à le suivre.

GUINDÉ, ÉE. participe

GUINDÉ, ÉE. participe Discours guindé. Esprit guindé. Cet auteur est guindé. Style guindé.

Cet homme est toujours guindé, Il a l' air contraint, il veut paraître toujours grave.

GUINGAN s. m.

GUINGAN s. m. Sorte de toile de coton.

GUINÉE s. f.

GUINÉE s. f. Monnaie d' or qui se fabrique en Angleterre, et qui vaut vingt-six francs quarante-sept centimes de notre monnaie. Charles II a fait frapper les premières guinées avec de l' or venu de Guinée. Cinquante guinées.

Il se dit aussi d' Une sorte de toile de coton.

GUINGOIS s. m.

GUINGOIS s. m. Travers, ce qui n' est point droit, ce qui n' a point la figure, la situation qu' il devrait avoir. Il y a un guingois dans ce jardin. On a tâché de cacher le guingois de cette chambre par une cloison.

Il se dit quelquefois figurément et familièrement. Il y a dans cet esprit un guingois qui choque tout le monde.

DE GUINGOIS. loc. adv. et fam.

DE GUINGOIS. loc. adv. et fam. De travers. Cette chambre est toute de guingois. Ce jardin est de guingois. S' habiller de guingois. Se mettre de guingois, tout de guingois. Il marche de guingois. Fig., Avoir l' esprit de guingois.

GUINGUETTE s. f.

GUINGUETTE s. f. Cabaret hors de la ville, où le peuple va boire, les jours de fêtes. Aller à la guinguette. Tenir une guinguette.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une petite maison de campagne. Venez me voir à ma guinguette.

GUIPURE s. f.

GUIPURE s. f. Espèce de dentelle de fil ou de soie, où il y a de la cartisane. Guipure de fil, de soie. Les femmes portaient autrefois des guipures sur leurs jupes.

GUIRLANDE s. f.

GUIRLANDE s. f. Couronne, chapeau de fleurs, festons de fleurs. Former, composer une guirlande. Faire des guirlandes. Guirlande de fleurs. La salle était ornée de guirlandes.

Il se dit aussi de Certaines choses qui, par la manière dont elles sont assemblées ou disposées, imitent des festons, des guirlandes. Une guirlande de pierreries. Des guirlandes naturelles de vigne vierge ornaient l' entrée de cette grotte.

Il se dit encore Des ornements de feuillages ou de fleurs dont les sculpteurs et les peintres décorent les bâtiments.

GUISE s. f.

GUISE s. f. Manière, façon. Chaque pays a sa guise. Chacun vit, se gouverne à sa guise. Il a voulu faire la chose à sa guise.

EN GUISE DE. loc. prépositive

EN GUISE DE. loc. prépositive À la façon, à la ressemblance de, en manière de. Prendre de la sauge en guise de thé.

GUITARE s. f.

GUITARE s. f. Instrument de musique qui a six cordes, et dont on joue en pinçant les cordes. Jouer de la guitare. Prendre une leçon de guitare. Accompagnement de guitare.

GUITARISTE s. m.

GUITARISTE s. m. Celui qui joue de la guitare. Un bon guitariste.

GUMÈNE s. f.

GUMÈNE s. f. T. de Blason. Le câble d' une ancre.

GUSTATIF. adj.

GUSTATIF. adj. T. d' Anat. Il se dit Du nerf qui transmet au cerveau la sensation du goût. Nerf gustatif.

GUSTATION s. f.

GUSTATION s. f. T. didactique. Sensation du goût, perception des saveurs.

GUTTE

GUTTE Voyez GOMME-GUTTE.

GUTTURAL, ALE. adj.

GUTTURAL, ALE. adj. (On prononce les deux T.) T. d' Anat. et de Médec. Qui appartient au gosier. Artère gutturale. Toux gutturale.

GUTTURAL

GUTTURAL signifie aussi, Qui vient du gosier, qui se prononce du gosier. Son guttural. Sons gutturaux. G et K sont des lettres gutturales. La langue espagnole et la langue allemande ont beaucoup de lettres gutturales.

Il s' emploie aussi comme substantif féminin, et se dit d' Une lettre gutturale. Les labiales, les dentales et les gutturales. La gutturale K.

GYMNASE s. m.

GYMNASE s. m. Lieu où les Grecs s' exerçaient, nus ou presque nus, à lutter, à jeter le disque, et à d' autres jeux propres à développer et à fortifier le corps. Les exercices du gymnase. Les portiques extérieurs des gymnases étaient particulièrement destinés aux conférences philosophiques et aux exercices littéraires.

Il se dit également, chez les modernes, de Certains établissements où l' on forme la jeunesse aux exercices du corps. Le gymnase d' un collége. Les gymnases d' Allemagne.

GYMNASIARQUE. s. m.

GYMNASIARQUE. s. m. T. d' Antiq. Chef du gymnase; officier qui avait la surintendance du gymnase. La dignité de gymnasiarque était une espèce de magistrature religieuse.

GYMNASTE s. m.

GYMNASTE s. m. T. d' Antiq. Officier particulier préposé, dans le gymnase, à l' éducation des athlètes, et chargé du soin de les former aux exercices auxquels leur complexion les rendait le plus propres.

GYMNASTIQUE. adj. des deux genres

GYMNASTIQUE. adj. des deux genres Appartenant aux exercices du corps. Les exercices gymnastiques.

GYMNASTIQUE s. f.

GYMNASTIQUE s. f. L' art, l' action d' exercer le corps pour le fortifier. La gymnastique des Grecs. La gymnastique moderne. Leçons de gymnastique. École de gymnastique. La gymnastique militaire. La gymnastique médicale.

GYMNIQUE. adj. des deux genres

GYMNIQUE. adj. des deux genres T. d' Antiq. Il se dit Des jeux publics où les athlètes combattaient nus. Combats gymniques. Les jeux célébrés à Olympie de quatre ans en quatre ans, étaient des jeux gymniques.

GYMNIQUE s. f.

GYMNIQUE s. f. T. d' Antiq. La science des exercices qu' on apprenait aux athlètes de profession. Professer la gymnique.

GYMNOSOPHISTE s. m.

GYMNOSOPHISTE s. m. Nom donné par les anciens à des philosophes indiens, qui allaient presque nus, s' abstenaient de viandes, renonçaient à toutes les voluptés, et s' adonnaient à la contemplation des choses de la nature. La secte des gymnosophistes.

GYMNOSPERME. adj. des deux genres

GYMNOSPERME. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes qui appartiennent à la gymnospermie.

GYMNOSPERMIE s. f.

GYMNOSPERMIE s. f. T. de Botan. Il se dit, dans le système de Linné, Du premier ordre de la didynamie, lequel renferme les plantes dont les fleurs ont quatre graines nues au fond du calice. La gymnospermie répond à la famille naturelle des labiées.

GYNANDRIE s. f.

GYNANDRIE s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes dont les étamines naissent sur le pistil.

GYNÉCÉE s. m.

GYNÉCÉE s. m. T. d' Antiq. Appartement des femmes chez les Grecs.

Il se dit quelquefois, parmi nous, d' Un lieu où se réunissent, où travaillent habituellement plusieurs femmes.

GYNÉCOCRATIE s. f.

GYNÉCOCRATIE s. f. État où les femmes peuvent gouverner. L' Angleterre est une gynécocratie.

GYNÉCOCRATIQUE. adj. des deux genres

GYNÉCOCRATIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à la gynécocratie.

GYPSE s. m.

GYPSE s. m. Plâtre. Il se dit proprement, en Minéralogie, de La pierre à plâtre ou sulfate de chaux.

GYPSEUX, EUSE. adj.

GYPSEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du gypse, qui y ressemble. Pierre gypseuse.

GYRATOIRE. adj.

GYRATOIRE. adj. Voyez GIRATOIRE.

GYROMANCIE s. f.

GYROMANCIE s. f. Sorte de divination qui se pratique en marchant en rond.

GYROVAGUE s. m.

GYROVAGUE s. m. Nom d' une espèce de moines qui n' étaient attachés à aucune maison, et qui, différant en ce point des cénobites, erraient de monastère en monastère. La régularité des moeurs est peu compatible avec l' indépendance dans laquelle vivaient les gyrovagues.

H. s. f. et m.

H. s. f. et m. La huitième lettre de l' alphabet. Lorsqu' on l' appelle Ache, suivant la prononciation ancienne et usuelle, son nom est féminin. Une H (ache). Une grande H. Une petite h. Il est masculin, lorsque, suivant la méthode moderne, on prononce cette lettre comme une simple aspiration, telle qu' elle est dans la première syllabe de Héros.

Dans la prononciation, H s' aspire, ou reste nul, ou se combine avec la consonne qui le précède.

H, n' a aucun son et ne s' aspire point au commencement de la plupart des mots qui viennent du latin, et qui dans le latin ont un H initial, comme: Habile, habitude, hérédité, héritier, hébété, histoire, heure, homme, humain, honneur, honnête, humble, etc. Il faut excepter de cette règle plusieurs mots, comme: Haleter, hennir, héros, harpie, etc.

Cette lettre n' a pareillement aucun son dans certains mots français qui ont un H initial, quoique les mots latins d' où ils viennent n' en aient pas. Par exemple, on ne la prononce point dans ces mots: Huile, huître, huis, huissier, etc.

H, s' aspire au commencement des autres mots français qui viennent des mots latins sans H, comme dans ces mots: Hache, haut, hérisson, huit, huppe.

Dans tous les mots qui ne viennent point du latin, H initial s' aspire et se prononce, comme: Hâbler, hanter, hanche, honte, hâter, hâtif, haricot, haïr, haie, hardi, hasard, harangue, happer, hallebarde, hâle, etc.

H initial aspiré empêche l' élision des voyelles, ou la liaison des consonnes avec la voyelle qui le suit. Ainsi, on écrit et on prononce, Le hasard, la haine, etc. Dans Belle harangue, j' aurais honte, quel hasard, les mots Belle, j' aurais, quel, se prononcent comme s' ils terminaient une phrase.

Devant les mots féminins qui commencent par un H aspiré, l' adjectif possessif ne prend jamais la forme du masculin. Ainsi, on dit: Ma haine, ta honte, ta hauteur.

H, placé au milieu d' un mot, entre deux voyelles, est ordinairement aspiré, comme dans ces mots: Aheurter, cohue, cohorte.

Quand H est après un T ou une R, ce qui n' arrive que dans les mots tirés du grec ou de quelque autre langue, cette lettre n' a aucun son particulier. Ainsi, Théologie, Athènes, Démosthène, Bithynie, Thrace, gothique, rhéteur, rhume, rhythme, etc., se prononcent comme s' ils étaient écrits, Téologie, Atènes, Trace, rytme, etc.

Quand H est après un C, dans les mots pris du grec, de l' hébreu ou de l' arabe, C et H ensemble se prononcent ordinairement comme un K. Ainsi, Achéloüs, Achmet, archange, archiépiscopal, catéchumène, Chersonèse, Melchisédech, Chalcédoine, Chaldéen, chaos, eucharistie, chiromancie, chrétien, se prononcent comme s' ils étaient écrits, Akéloüs, arkiépiscopal, arkange, Kersonèse, Melkisédec, kaos, krétien, etc.

L' usage a excepté de cette règle les mots suivants: Achille, Chypre, Achéron, chérif, chérubin, archevêque, chimie, chirurgie, archiduc, architecte, Michel, où CH se prononce à peu près comme le J fortement articulé. Dans Michel-Ange, on prononce Mikel.

Dans tous les mots purement français, ou qui ne viennent que du latin, C et H ensemble se prononcent toujours comme l' articulation forte du J. Exemples: Chose, chercher, choir, chute, cher, chair, charité, chétif, vache, cacher, rocher, cocher, etc.

Quand H se trouve après un P dans les mots d' origine grecque ou hébraïque, ces deux lettres ensemble se prononcent comme un F: Séraphin, Japhet, Joseph, Philippe, Phalaris, physique, philosophie, sphinx, etc.; prononcez Sérafin, Josef, etc.

HA

HA (H s' aspire.) Interjection de surprise, d' étonnement. Ha! vous voilà! Ha! ha! Il se confond quelquefois avec l' interjection Ah!

HABILE. adj. des deux genres

HABILE. adj. des deux genres Capable, intelligent, adroit, savant. C' est un homme extrêmement habile. C' est un habile homme. C' est une habile femme. Être habile à profiter de ses avantages. Un homme habile dans les affaires, habile dans son métier. Il est habile en toutes choses. J' ai fait choix d' un habile avocat. Les plus habiles médecins furent appelés. Un habile général. Un habile ouvrier. Cet artiste est habile à manier le ciseau. C' est un habile peintre, un habile musicien, un habile horloger. Les plus habiles s' y trompent. On le dit quelquefois en mauvaise part. Être habile à tromper. C' est un habile fripon.

Il se dit populairement pour Diligent, expéditif. Ce copiste est habile, il aura bientôt écrit ce mémoire.

HABILE

HABILE en termes de Jurisprudence, signifie, Qui est capable ou qui a droit de faire une chose. Être habile à contracter mariage. Être habile à succéder. Être habile à se porter héritier.

Fig. et fam., Être habile à succéder, Être vif et alerte pour ses intérêts.

HABILEMENT adv.

HABILEMENT adv. D' une manière habile, avec adresse, avec intelligence, avec diligence, avec esprit. Manier habilement le pinceau. Il a fait cela fort habilement. Il s' est tiré habilement d' affaire. Il démêle habilement le vrai du faux. Des négociations habilement conduites.

HABILETÉ s. f.

HABILETÉ s. f. Qualité de celui qui est habile; capacité, intelligence. Cet artiste est d' une grande habileté. Il a beaucoup d' habileté. Il a déployé beaucoup d' habileté dans cette affaire. Avec toute son habileté, il a été pris pour dupe. Cet homme a plus d' adresse que d' habileté.

HABILITÉ s. f.

HABILITÉ s. f. Aptitude. Il n' est guère d' usage qu' en termes de Jurisprudence et dans cette locution, Habilité à succéder.

HABILITER v. a.

HABILITER v. a. T. de Jurispr. Rendre quelqu' un capable de faire une chose, lever les obstacles qui l' en empêchaient. Habiliter un mineur à contracter, une femme à ester en justice, etc.

HABILITÉ, ÉE. participe

HABILITÉ, ÉE. participe

HABILLAGE s. m.

HABILLAGE s. m. (On mouille les L.) T. de Rôtisseur. Préparation des volailles ou du gibier pour les mettre en broche. J' ai payé tant pour l' habillage de ces perdrix.

HABILLEMENT s. m.

HABILLEMENT s. m. (On mouille les L.) Vêtement, habit, tout ce dont on est vêtu. Habillement de goût. Magnifique habillement. Les diverses parties de l' habillement.

Habillement de tête, Casque, armure de tête. Dans ce sens, il est vieux.

HABILLEMENT

HABILLEMENT se dit quelquefois, surtout en termes d' Administration, de L' action d' habiller, de pourvoir d' habits. Fabriquer du drap pour l' habillement des troupes. Capitaine d' habillement. Dépenses d' habillement. L' habillement des élèves d' un collége.

HABILLER v. a.

HABILLER v. a. (On mouille les L.) Vêtir quelqu' un, lui mettre des habits. Habiller un enfant. Un valet de chambre qui habille son maître. Il n' est pas encore achevé d' habiller. Cette dernière phrase se dit également D' une personne qui met elle-même ses habits.

Fig. et fam., Habiller quelqu' un de toutes pièces, Lui faire un mauvais parti, le maltraiter; ou En dire beaucoup de mal. Dans cette compagnie, on l' a habillé de toutes pièces.

HABILLER

HABILLER signifie aussi, Donner, faire faire des habits à quelqu' un. Habiller les pauvres. Habiller sa livrée. Habiller des troupes.

Il signifie également, Faire des habits à quelqu' un. C' est tel tailleur qui l' habille. Absolument, Ce tailleur habille bien.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant De la manière dont un peintre ou un sculpteur drape et revêt les figures. Ce peintre, ce sculpteur ne sait pas habiller ses figures. Habiller bien ses figures.

Il signifie figurément, Donner un certain caractère à un personnage; et, dans cette acception, il se dit ordinairement en mauvaise part. Ce poëte habille à la française les héros de l' antiquité. On dit dans un sens analogue, Ce traducteur a habillé Démosthène à la française, à la moderne.

HABILLER

HABILLER se dit encore De l' effet que font les habits lorsqu' on les a sur soi. Cette redingote vous habille bien. Cette robe l' habille à ravir.

Absol., Cette étoffe habille bien, Elle est souple et maniable, et elle prend bien les formes.

HABILLER

HABILLER signifie quelquefois, par extension, Couvrir, envelopper. Il faut habiller de ronces le tronc de cet arbre, pour que les passants ne l' endommagent pas. Ses vers iront chez l' épicier habiller le sucre et la cannelle. Ce sens est ordinairement familier.

Il se dit, figurément, dans un sens analogue. Habiller une pensée en vers, La mettre en vers.

Habiller un conte, Couvrir, par la manière de conter, ce qu' il peut y avoir d' indécent dans le fond. Le sujet de ce conte est un peu libre, mais il est habillé de manière à ne choquer personne.

HABILLER

HABILLER se dit en parlant De certains animaux qu' on écorche et qu' on vide pour les mettre en état de pouvoir être accommodés à la cuisine. Habiller un veau, un mouton, un lapin. On dit de même, Habiller du poisson, de la volaille, etc.

HABILLER

HABILLER avec le pronom personnel, signifie, Mettre des habits, se vêtir. Je le trouvai qui s' habillait. On ne lui donna pas le temps de s' habiller. Le prêtre s' habille pour aller à l' autel.

Il signifie quelquefois, Se pourvoir d' habits. Il s' est habillé tout de neuf. S' habiller à la friperie.

Il se dit aussi en parlant De la manière dont une personne s' habille, du goût qu' elle met dans le choix et l' arrangement de ses habits. Cet homme ne sait pas s' habiller. S' habiller de blanc, de bleu, etc. Elle s' habille toujours avec goût.

HABILLÉ, ÉE. participe

HABILLÉ, ÉE. participe Bien habillé, mal habillé. Un homme habillé de noir.

Habit habillé, Habit d' homme que l' on met en grande toilette.

HABIT s. m.

HABIT s. m. Vêtement, ce qui est fait pour couvrir le corps. Il se dit principalement de Ce qui est l' ouvrage du tailleur ou de la couturière, et s' emploie souvent au pluriel en parlant d' Un habillement complet. Habit d' homme. Habit de femme. Habit décent. Habit modeste. Être en habit décent. Habit d' été. Habit d' hiver. Habit léger. Habit du matin. Habit habillé. Habit de campagne. Habit de ville. Habit de chasse. Habit de cheval. Habit complet. Habit neuf. Habit vieux. Vieux habit. Vieil habit. Habit à la mode, à la vieille mode. Habit de deuil. Porter des habits de deuil. Méchant habit. Mauvais habit pour la saison. Habit à l' antique. Habit de friperie. Habit de parade. Habit de cérémonie. Habit de fête. Habit de gala. Habit de noce. Elle avait encore ses habits de noce. Habit de bal. Habit d' Arlequin, de Polichinelle, etc. Habit de comédien. Habit à la française, à l' espagnole. L' habit militaire. L' habit bourgeois. L' habit ecclésiastique. L' habit de religieux, de religieuse. Habits sacerdotaux. Habits pontificaux. Faire dépense en habits. Être somptueux, magnifique en habits. Le luxe des habits. Changer d' habits. Se dépouiller de ses habits. Pendant qu' il se baignait, on lui vola ses habits. Marchand d' habits, de vieux habits.

Habit court, L' habit noir que portent les ecclésiastiques quand ils ne sont pas en soutane. Par opposition, on appelle Habit long, La soutane.

Prov. et fig., L' habit ne fait pas le moine, On ne doit pas juger des personnes par les apparences, par les dehors. Il se dit aussi en parlant D' un homme dont la conduite, les discours ne sont pas conformes à son état.

Absol., Prendre l' habit, Prendre l' habit de religieux ou de religieuse. On dit en des sens analogues: Porter l' habit. Quitter l' habit. Donner l' habit. Recevoir l' habit. Prise d' habit.

HABIT

HABIT se dit, en un sens particulier, de Cette partie de l' habillement des hommes, qui couvre les bras et le corps et qui est ouverte par devant. Habit bien fait. Boutonner son habit. Habit qui prend bien la taille. Le collet, les manches, les pans, les poches, la doublure d' un habit. Habit de couleur. Habit noir. Habit uni. Habit chamarré, galonné. Habit brodé. Habit déchiré, usé, râpé. Habit, veste et culotte de même étoffe. Mettre un habit. Changer d' habit. Faire faire un habit. Faire retourner un habit. Prendre la mesure d' un habit. Tailler, couper un habit. La façon d' un habit. Le patron d' un habit.

HABITABLE adj. des deux genres

HABITABLE adj. des deux genres Qui peut être habité, où l' on peut habiter. Ce logement n' est pas habitable. Ce bâtiment est maintenant habitable. Ce pays n' est pas habitable.

Toute la terre habitable, Toute la terre qui est habitée, ou qu' on présume être habitée. Dans toute la terre habitable on pense ainsi. Cela se pratique dans toute la terre habitable.

HABITACLE s. m.

HABITACLE s. m. Habitation, demeure. Il ne se dit guère qu' en quelques phrases de l' Écriture, et dans le style soutenu. L' habitacle du Très-Haut. Les habitacles éternels.

HABITACLE

HABITACLE en termes de Marine, Espèce d' armoire faite entièrement de bois, sans aucun fer, et placée devant le poste du timonier vers l' artimon. On renferme dans l' habitacle la boussole, la lumière et l' horloge.

HABITANT, ANTE. s.

HABITANT, ANTE. s. Celui, celle qui habite, qui fait sa demeure en quelque lieu. Les habitants de la campagne. On assembla les habitants de la ville, les habitants de ce bourg. Les habitants d' un quartier, d' une rue. Tous les habitants furent passés au fil de l' épée. Est-il habitant de ce pays? Les habitants de cette contrée sont hospitaliers.

Poétiq., Les habitants des forêts, les habitants de l' air, les habitants des eaux, de l' onde, Les bêtes sauvages, les oiseaux, les poissons. Les habitants de l' Olympe, Les dieux.

HABITANT

HABITANT se dit particulièrement de Celui qui possède un domaine, une habitation dans une colonie. Un habitant de la Martinique. De riches habitants.

Il s' emploie aussi adjectivement, en termes de Pratique, pour Domicilié. Elle a établi sa demeure en tel endroit, où elle est encore habitante. Ce sens vieillit.

HABITATION s. f.

HABITATION s. f. Action d' habiter un lieu, séjour que l' on y fait habituellement. On lui a donné cette maison pour son habitation. L' habitation de cette maison est malsaine. L' habitation n' en vaut rien. On le dit quelquefois Des animaux. Le tigre fait son habitation dans les contrées brûlantes de l' Afrique et de l' Asie.

En Jurispr., Droit d' habitation, Droit de demeurer dans la maison d' autrui sans payer de loyer. Le droit d' habitation ne peut être ni cédé ni loué.

Avoir habitation avec une femme, Avoir avec elle un commerce charnel. Il ne se dit guère qu' en Jurisprudence.

HABITATION

HABITATION signifie également, L' endroit où l' on demeure, domicile, maison. Il n' a point d' habitation. C' est là mon habitation. Une jolie habitation. Ils entourent leurs habitations de palissades. Des habitations abandonnées.

L' habitation d' un animal, Les lieux qu' il fréquente habituellement. Connaître les diverses habitations des quadrupèdes, des poissons, etc.

L' habitation d' une plante, Son site ordinaire.

HABITATION

HABITATION signifie encore, La portion de terre qu' un particulier cultive et fait valoir, dans une colonie. Il a deux habitations à la Martinique.

Il s' est dit aussi de L' établissement qu' une colonie forme dans un pays éloigné. Les Français établirent une habitation dans le Canada.

HABITER v. a.

HABITER v. a. Faire sa demeure, faire son séjour en quelque lieu. Habiter un lieu. Habiter un palais, une maison. Quel quartier habitez-vous? Les peuples qui habitent ce pays. On le dit aussi Des animaux. Le renne habite les contrées du Nord.

Il se dit quelquefois figurément. La paix habite ce séjour.

Il est souvent neutre. Habiter dans un lieu, dans un palais. Les peuples qui habitent vers la ligne, sous la ligne. Habiter sous des tentes. Il a longtemps habité parmi nous.

Habiter charnellement avec une femme, ou simplement, Habiter avec une femme, Avoir avec elle un commerce charnel. L' un et l' autre ne s' emploient guère qu' en Jurisprudence.

HABITÉ, ÉE. participe

HABITÉ, ÉE. participe Les lieux habités.

HABITUDE s. f.

HABITUDE s. f. Coutume, disposition acquise par des actes réitérés. Bonne habitude. Mauvaise habitude. Vieille habitude. Une longue, une grande habitude. Avoir l' habitude du cheval. Péché d' habitude. Former une habitude. La répétition des actes forme l' habitude. Contracter une habitude. Prendre, perdre une habitude. Prendre, perdre l' habitude de faire une chose. Se défaire d' une habitude. Vieillir dans une habitude. Habitude enracinée, invétérée. Habitude au bien, au mal. L' habitude du crime. Quitter une habitude. Cela devient une habitude. Cela se tourne en habitude. Je m' en suis fait une douce habitude. Faire quelque chose par habitude. Être dans l' habitude de faire une chose.

Prov. et fig., L' habitude est une autre nature, une seconde nature, se dit Pour marquer le pouvoir de l' habitude.

C' est un homme d' habitude, Il tient beaucoup à ses habitudes, le moindre changement dans ses habitudes le trouble et lui déplaît. Je suis homme d' habitude, je suis femme d' habitude, je n' aime pas les visages nouveaux. On dit figurément et familièrement, dans le même sens, C' est un animal d' habitude.

En termes de Médec., Habitude extérieure, habitude du corps, L' aspect, la disposition extérieure du corps. Cette maladie a changé toute l' habitude du corps. Il s' est manifesté un changement dans l' habitude extérieure de ce malade.

Habitude du corps, dans le langage ordinaire, signifie, L' air qui résulte généralement du maintien, de la démarche et des attitudes les plus ordinaires d' une personne. Je l' ai reconnu de loin à la seule habitude du corps.

HABITUDE

HABITUDE signifie aussi, Connaissance, accès auprès de quelqu' un, fréquentation ordinaire. Avoir habitude auprès de quelqu' un ou avec quelqu' un, en quelque lieu, en quelque maison. Avoir des habitudes dans une maison, dans une ville, à la cour. Il a de grandes, de bonnes habitudes. Faire des habitudes. Perdre toutes ses habitudes. Conserver, cultiver, entretenir ses habitudes. Acquérir des habitudes. Ce sens vieillit, surtout dans les derniers exemples.

Fam., Avoir une habitude, Avoir un commerce de galanterie.

HABITUEL, ELLE adj.

HABITUEL, ELLE adj. Qui s' est tourné en habitude, qui est passé en habitude. Mal habituel. Fièvre habituelle. Péché habituel. La disposition habituelle du corps.

En Théologie, Grâce habituelle, Celle qui réside toujours dans le sujet.

HABITUELLEMENT adv.

HABITUELLEMENT adv. Par habitude. Il s' enivre habituellement. Mentir habituellement. Les lieux qu' il fréquente habituellement.

HABITUER v. a.

HABITUER v. a. Accoutumer, faire prendre l' habitude. Il faut habituer de bonne heure les enfants à l' obéissance. Habituer les jeunes gens à la fatigue, à supporter le froid et le chaud.

Il se met plus ordinairement avec le pronom personnel. S' habituer au bien. S' habituer au mal, au froid, au chaud, au travail. S' habituer à l' air, au climat, aux moeurs, aux coutumes d' un pays. S' habituer à courir. S' habituer à mentir, à jouer, etc.

HABITUÉ, ÉE. participe

HABITUÉ, ÉE. participe Il se dit, particulièrement, D' un ecclésiastique qui n' a point de charge ni de dignité dans une église, mais qui assiste à l' office divin, et est employé aux fonctions d' une paroisse. Prêtre habitué. Il est habitué à Saint-Eustache, etc.

Il s' emploie aussi substantivement, dans le même sens. Un habitué de paroisse. Un simple habitué. Il y a tant d' habitués dans cette église.

HABITUÉ

HABITUÉ se dit encore, substantivement, de Celui qui va fréquemment et habituellement dans un lieu. C' est un habitué de la maison. Les habitués d' un café, d' un spectacle. Les habitués de l' orchestre.

HÂBLER v. n.

HÂBLER v. n. (H s' aspire.) Parler beaucoup et avec vanterie, avec exagération et ostentation. Cet homme ne fait que hâbler, ne croyez pas tout ce qu' il dit.

HÂBLERIE s. f.

HÂBLERIE s. f. (H s' aspire.) Discours plein de vanterie, d' exagération et d' ostentation. Tout ce qu' il vous a dit n' est que hâblerie, que franche hâblerie.

HÂBLEUR, EUSE. s.

HÂBLEUR, EUSE. s. (H s' aspire.) Celui, celle qui hâble, qui aime à débiter des mensonges. C' est un grand hâbleur. Une grande hâbleuse.

HACHE s. f.

HACHE s. f. (H s' aspire.) Instrument de fer tranchant, qui a un manche, et dont on se sert pour couper et pour fendre du bois et autres choses. Abattre un arbre avec une hache. Donner un coup de hache. Il lui fendit la tête d' un coup de hache. Il eut la tête tranchée d' un coup de hache. Ils mirent la porte à bas à coups de hache. Être armé d' une hache. La hache d' un sapeur. Il faudra bientôt mettre la hache, porter la hache dans ce bois.

Hache à main, Petite hache dont le manche est court.

Hache d' armes, Sorte de hache dont on se servait autrefois à la guerre, et qui est encore d' usage dans les combats de mer, quand on va à l' abordage.

Hache de pierre, Hache dont se servent quelques peuples sauvages, et qui est faite d' une pierre très-dure, au lieu de fer.

Fig. et fam., Cet ouvrage est fait à coups de hache, Il est grossièrement fait.

Fig. et fam., Avoir un coup de hache à la tête, ou simplement, Avoir un coup de hache, un petit coup de hache, Être un peu fou.

En termes d' Impr., Ce livre est imprimé en hache, Il est à deux colonnes, qui devraient naturellement être d' égale longueur, mais dont l' une, se trouvant plus abondante que l' autre, occupe toute la largeur de la page au-dessous de celle qui a fini la première. Cette phrase a vieilli, et ne se dit qu' en parlant D' anciennes éditions.

En termes d' Arpentage, Cette pièce de terre fait hache sur telle autre, Elle s' enclave, elle est engagée en partie dans telle autre.

HACHE-PAILLE s. m.

HACHE-PAILLE s. m. (H s' aspire.) Instrument dont on se sert pour hacher la paille que l' on donne aux chevaux et au bétail.

HACHER v. a.

HACHER v. a. (H s' aspire.) Couper en petits morceaux. Hacher du veau. Hacher du mouton. Hacher de la paille. Hacher menu.

Prov., Hacher menu comme chair à pâté, Mettre en pièces, hacher par morceaux. On dit de même, par menace, Vous serez hachés menu comme chair à pâté.

HACHER

HACHER signifie quelquefois, Couper maladroitement. Il ne découpe pas cette viande, il la hache.

Il se dit, par extension, Du dommage que la grêle fait quelquefois aux blés et aux arbres. Mes blés ont été hachés par la grêle. La grêle a été si forte, qu' elle a haché jusqu' aux bois des vignes, jusqu' aux branches des arbres.

Par exagérat., Hacher quelqu' un en pièces, le hacher en morceaux, Le frapper de plusieurs coups d' une arme tranchante.

Ce bataillon, cet escadron, etc., s' est fait hacher en pièces, ou simplement, s' est fait hacher, Il s' est défendu jusqu' à ce qu' il ait été entièrement détruit.

Il se ferait hacher en pièces, ou simplement, Il se ferait hacher pour cela, pour cette personne, Il soutiendrait cela, il y persisterait, il défendrait cette personne au péril de sa vie. Je me ferais hacher en pièces plutôt que de céder. Il lui est entièrement dévoué, il se ferait hacher pour elle. Familièrement, dans un sens analogue. Je m' y ferais hacher. On dit de même, Vous le feriez hacher, on le hacherait, qu' il ne céderait pas.

HACHER

HACHER en termes de Dessinateur et de Graveur, signifie, Faire des traits qui se croisent les uns les autres. Hacher avec le burin, avec le crayon, avec la plume. Cette estampe est bien hachée.

HACHÉ, ÉE. participe

HACHÉ, ÉE. participe Fig., Style haché, Style coupé en trop petites phrases, sans liaisons grammaticales.

HACHEREAU s. m. diminutif

HACHEREAU s. m. diminutif (H s' aspire. ) Petite cognée.

HACHETTE s. f. diminutif

HACHETTE s. f. diminutif (H s' aspire.) Petite hache, marteau tranchant d' un côté.

HACHIS s. m.

HACHIS s. m. (H s' aspire.) T. de Cuisine. Mets fait avec de la viande ou du poisson, qu' on hache extrêmement menu. Hachis de perdrix. Hachis de mouton. Hachis de carpe. Du gigot en hachis.

HACHOIR s. m.

HACHOIR s. m. (H s' aspire.) Petite table de chêne sur laquelle on hache les viandes. Un hachoir est nécessaire dans une cuisine.

Il se dit aussi d' Un grand couteau pour hacher les viandes.

Il se dit quelquefois d' Un hache-paille.

HACHURE s. f.

HACHURE s. f. (H s' aspire.) T. de Dessin et de Gravure. Il se dit Des traits ordinairement croisés les uns sur les autres, par lesquels on forme les demi-teintes et les ombres. Des hachures larges. Dessiner par hachures. Faire des hachures.

Il se dit, en termes de Blason, Des traits ou des points dont on se sert pour marquer la différence des couleurs et des métaux. La hachure en pal, ou de haut en bas, désigne le gueules (le rouge); la hachure en fasce, qui traverse l' écu, signifie l' azur (le bleu); la hachure en pal, contre-hachée en fasce, marque le sable (le noir); etc. Les pièces d' argent n' ont point de hachure, et sont tout unies.

HAGARD, ARDE adj.

HAGARD, ARDE adj. (H s' aspire.) Farouche, rude. Avoir l' oeil hagard, les yeux hagards, le visage hagard, la mine hagarde. La mine farouche et hagarde.

En termes de Fauconnerie, Faucon hagard, Faucon qui a été pris après plus d' une mue, et qui ne s' apprivoise pas aisément.

HAGIOGRAPHE adj. des deux genres

HAGIOGRAPHE adj. des deux genres Il se dit Des livres de la Bible, autres que ceux de Moïse et les Prophètes.

Il est aussi substantif, et se dit Des auteurs qui traitent de la vie et des actions des saints. Les Bollandistes sont des hagiographes célèbres. Un savant hagiographe.

HAGIOLOGIQUE adj. des deux genres

HAGIOLOGIQUE adj. des deux genres Qui concerne les saints, les choses saintes. Discours hagiologique. Vocabulaire hagiologique.

HAHA s. m.

HAHA s. m. (H s' aspire.) Ouverture qu' on fait au mur d' un jardin, avec un fossé en dehors, afin de laisser la vue libre. Il y a un haha au bout de cette allée.

HAHÉ

HAHÉ (H s' aspire.) Terme de Chasse, dont on se sert pour arrêter les chiens qui prennent le change, ou qui s' emportent trop.

HAIE s. f.

HAIE s. f. (H s' aspire.) Clôture faite d' épines, de ronces, de sureau, etc., ou seulement de branchages entrelacés. Une haie fort épaisse. Le long de la haie. Au travers de la haie. Derrière la haie. Couper une haie. La haie était bordée de tirailleurs.

Haie vive, Haie formée d' arbustes, ordinairement épineux, qui ont pris racine et qui sont en pleine végétation; par opposition à Haie morte ou sèche, Celle qui est formée d' épines ou d' autres bois morts entrelacés.

HAIE

HAIE se dit figurément d' Une ou de deux files de personnes qui marchent ou sont postées, rangées quelque part pour une cérémonie. Les reliques furent portées, dans cette procession, au milieu d' une double haie de pénitents. Se ranger en haie. Ranger, mettre des soldats en haie. Former la haie.

Border la haie, se dit De troupes qui se rangent, qui sont rangées en longue ligne sur un des côtés ou de chaque côté d' une rue, d' un chemin où doit passer un personnage important, un cortége, etc. Quand le prince passe, les troupes bordent la haie. Nous bordâmes la haie sur un rang, sur deux rangs.

HAIE s. f.

HAIE s. f. (H s' aspire.) T. de Laboureur. Pièce de bois arrondie qui règne tout le long de la charrue.

HAÏE

HAÏE (H s' aspire.) Cri que font les charretiers pour animer leurs chevaux. Haïe, haïe.

Prov. et fig., Et haïe au bout, Et quelque chose par-dessus. Son emploi lui vaut par an mille francs, et haïe au bout. Cette locution a vieilli.

HAILLON s. m.

HAILLON s. m. (H s' aspire.) Guenillon, vieux lambeau de toile ou d' étoffe. Couvert de vieux haillons, de méchants haillons. Que voulez-vous faire de ces haillons?

HAINE s. f.

HAINE s. f. (H s' aspire.) Action de haïr, inimitié; passion qui fait haïr. Haine invétérée. Haine mortelle. Haine implacable. Haine enracinée. Vieille haine. Haine couverte. Haine déclarée. Sujet de haine. Avoir de la haine pour quelqu' un, contre quelqu' un. L' Évangile nous défend d' avoir de la haine pour notre prochain, même pour nos ennemis. Porter de la haine à quelqu' un. Accable quelqu' un de sa haine. Nourrir de la haine contre quelqu' un. Il a dissimulé sa haine. Couvrir, cacher sa haine. Entretenir une haine secrète. Faire éclater sa haine. Fomenter, exciter les haines. Assoupir les haines. Concevoir de la haine. S' attirer la haine de quelqu' un. Être l' objet, devenir l' objet de la haine publique, de la haine générale. Braver la haine de quelqu' un. Prendre quelqu' un en haine. Avoir quelqu' un en haine. La haine est aveugle. Cela engendre la haine dans les familles.

La haine de quelqu' un, se dit quelquefois de La haine qu' on a pour quelqu' un. La haine du prochain. Inspirez-lui la haine des flatteurs.

HAINE

HAINE se dit aussi en parlant Des choses pour lesquelles on a de l' aversion, de la répugnance. Avoir de la haine pour le vice, pour le péché, pour le mensonge, pour la flatterie. Prendre la vie en haine. J' ai pour les procès une telle haine, que... Il leur inspire la haine du vice, la haine du mensonge, etc. Dans ce sens, il n' est pas d' un usage aussi étendu que le verbe Haïr. On dit, Haïr le froid; mais on ne dit pas, La haine du froid, etc.

EN HAINE DE. loc. prépositive

EN HAINE DE. loc. prépositive Par aversion, par vengeance, par animosité, par ressentiment. Il fait cela en haine d' un tel, en haine de ce qu' on lui a refusé telle chose. Cet ouvrage a été écrit en haine de la religion, en haine de nos institutions.

HAINEUX, EUSE adj.

HAINEUX, EUSE adj. (H s' aspire.) Qui est naturellement porté à la haine. Ce sont des gens haineux et vindicatifs. Caractère haineux. Âme haineuse.

HAÏR v. a.

HAÏR v. a. (H s' aspire.) [Je hais, tu hais, il hait; nous haïssons, vous haïssez, ils haïssent. Je haïssais. J' ai haï. Je haïrai. Je haïrais. Hais. Que je haïsse. Haïssant.] Vouloir mal à quelqu' un. Haïr ses ennemis. Haïr son prochain. Haïr quelqu' un sans raison, sans sujet. Haïr quelqu' un à mort, le haïr à la mort, le haïr mortellement. Haïr les méchants. Je le haïssais bien cordialement. On l' emploie avec le pronom personnel. Il déteste son crime, il se hait lui-même. Ces deux hommes, ces deux peuples se haïssent depuis longtemps.

Il signifie aussi, Avoir de l' éloignement, de la répugnance, de l' aversion. Je hais les gens cérémonieux. Haïr les compliments, les façons, les cérémonies. Haïr les livres. Haïr le travail. Haïr à travailler. Haïr la solitude. Haïr le vice. Haïr le péché. Haïr l' erreur. Haïr le mensonge. Il hait naturellement le vin, il n' en saurait boire. Il ne hait pas qu' on le flatte. Je ne hais pas les longs détails.

Il se dit quelquefois en parlant Des choses dont on reçoit quelque incommodité. Haïr le froid. Haïr le chaud.

Prov., Haïr quelqu' un ou quelque chose comme la peste, comme la mort, Haïr extrêmement quelqu' un ou quelque chose.

HAÏ, ÏE. participe

HAÏ, ÏE. participe

HAIRE s. f.

HAIRE s. f. (H s' aspire.) Espèce de petite chemise faite de crin ou de poil de chèvre, que l' on met sur la peau par esprit de mortification et de pénitence. Rude haire. Porter la haire. La haire et le cilice.

HAÏSSABLE adj. des deux genres

HAÏSSABLE adj. des deux genres (H s' aspire.) Qui mérite d' être haï, qui inspire la haine. Il se dit également Des personnes et des choses. C' est un homme fort haïssable. Les procès sont bien haïssables. Le vice est haïssable.

HALAGE s. m.

HALAGE s. m. (H s' aspire.) L' action de haler, de tirer un bateau. Il faut sur le bord des rivières qu' il y ait un espace, un chemin pour le halage. Chemin de halage. Chevaux de halage.

HALBRAN s. m.

HALBRAN s. m. (H s' aspire.) Jeune canard sauvage. Ragoût de halbrans. Potage de halbrans.

HALBRENÉ, ÉE. adj.

HALBRENÉ, ÉE. adj. (H s' aspire.) T. de Fauconnerie. Il se dit D' un oiseau de proie qui a quelques plumes rompues.

Il signifie, figurément et familièrement, Qui est fatigué, mouillé, déguenillé, en mauvais ordre, en mauvais équipage. Je suis tout halbrené. Dans ce sens, il est vieux.

HÂLE s. m.

HÂLE s. m. (H s' aspire.) Certaine constitution de l' air, chaude et sèche, qui fait impression sur le teint, en le rendant brun et rougeâtre; sur les herbes à la campagne, en les flétrissant; et sur le pain, sur la viande, en les desséchant. Le grand hâle. Il fait un grand hâle. Aller au hâle. Les femmes craignent le hâle, sont sujettes au hâle. Elle ne sort point à cause du hâle, de peur du hâle. Cela préserve, cela garde du hâle. Le hâle fane les herbes. Le hâle dessèche la viande.

HALEINE s. f.

HALEINE s. f. Le souffle de la respiration, l' air attiré et repoussé par les poumons. Avoir l' haleine bonne. Avoir l' haleine douce comme un enfant. L' haleine mauvaise, l' haleine forte, l' haleine puante. Haleine aigre. Haleine de malade. Haleine vineuse. Cela adoucit l' haleine, rend l' haleine douce. Cela gâte l' haleine. Ternir un verre, un miroir avec son haleine. Se réchauffer les doigts avec son haleine. Retenir son haleine. Prendre haleine.

Donner haleine à son cheval, Le mener quelque temps au pas, après l' avoir mené au galop.

En termes de Manége, Un cheval gros d' haleine, Qui souffle extraordinairement quand il galope, quoiqu' il ne soit pas poussif.

Poétiq., L' haleine des vents, Le souffle des vents. L' haleine du zéphyr, des zéphyrs.

Haleine de vent, se dit, dans le langage ordinaire, d' Un petit souffle de vent. Il ne fait pas une haleine de vent.

HALEINE

HALEINE se dit aussi de La faculté de respirer. Perdre haleine. Courir à perte d' haleine. Il y a dans ce livre des périodes à perte d' haleine. Être hors d' haleine. Se mettre hors d' haleine.

Fig., Faire des discours, tenir des discours à perte d' haleine, Faire des discours vains et vagues, et d' une longueur importune.

Reprendre son haleine, Recommencer à respirer après une interruption accidentelle plus ou moins longue; et, figurément, Reprendre haleine, Se reposer pour se mettre en état de recommencer à parler, à marcher, à travailler, etc.

HALEINE

HALEINE se dit encore de La faculté d' être un certain temps sans respirer. Il faut qu' un plongeur, qu' un coureur ait beaucoup d' haleine. Cet orateur, ce lecteur a beaucoup d' haleine, a une bonne haleine. Ce cheval a beaucoup d' haleine. C' est un cheval d' haleine. Il a peu d' haleine. Il n' a point d' haleine.

Boire un grand coup tout d' une haleine, Le boire tout d' un trait, sans reprendre haleine.

Réciter, débiter une tirade, un discours, etc., tout d' une haleine, Sans se reposer, et sans que la mémoire bronche.

Fig., Tout d' une haleine, Sans intermission. J' ai écrit quatre grandes pages tout d' une haleine. Il a dormi depuis hier au soir jusqu' à ce matin tout d' une haleine.

Courte haleine, Essoufflement, respiration difficile et fréquente. Avoir la courte haleine. On dit aussi, Avoir l' haleine courte.

Fig. et fam., Cet auteur a la courte haleine, Il n' a ni facilité ni abondance.

Fig., Affaire, ouvrage de longue haleine, Affaire de longue discussion, ouvrage qui demande beaucoup de temps. Cela est de longue haleine. Un poëme épique est un ouvrage de longue haleine.

EN HALEINE. loc. adv.

EN HALEINE. loc. adv. En exercice, en habitude de travailler, de faire bien et facilement quelque chose. Il se dit Des exercices du corps, et De ceux de l' esprit. Il faut tenir les soldats en haleine. Mettre, tenir un cheval en haleine. Quand on veut être bon chasseur, il faut se tenir en haleine. Il fait quelques vers par-ci par-là, pour se tenir en haleine. Pour le mettre en haleine, je lui donnai un long mémoire à copier. En écrivant cet ouvrage, il n' a voulu que se mettre en haleine pour une composition plus importante.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un en haleine, signifie quelquefois, Tenir quelqu' un dans un état d' incertitude mêlé d' espérance et de crainte.

Être en haleine, Être en train de faire quelque chose. Il faut achever cette besogne, tandis que les ouvriers sont encore en haleine. Il signifie aussi, Être en humeur, en disposition de faire quelque chose. Je ne suis pas en haleine aujourd' hui, je ne me sens pas en haleine, il m' est impossible d' écrire une seule ligne, de faire un seul vers.

HALENÉE s. f.

HALENÉE s. f. L' air qu' on souffle par la bouche en une seule respiration, lorsqu' il est accompagné d' odeur. Il se prend ordinairement en mauvaise part. Il m' a donné une halenée de vin, d' ail, une dangereuse halenée.

HALENER v. a.

HALENER v. a. (H s' aspire.) Sentir l' haleine de quelqu' un. Je ne l' eus pas plutôt halené, que je vis bien qu' il avait pris du vin. Dans ce sens, il est populaire et il vieillit.

Il se dit aussi Des chiens de chasse qui prennent l' odeur, le sentiment d' une bête. Dès que ses chiens eurent halené la bête.

Il signifie encore, figurément et familièrement, Découvrir ce qu' une personne a dans l' âme, reconnaître son faible. Dès que ces fripons eurent halené ce jeune homme, ils sentirent qu' il n' était pas leur fait. Dans ce sens, il est vieux; on dit maintenant, Flairer.

HALENÉ, ÉE. participe

HALENÉ, ÉE. participe

HALER v. a.

HALER v. a. (H s' aspire.) T. de Marine. Tirer à soi avec force, et presque horizontalement, un cordage, ou un objet quelconque à l' aide d' un cordage. Haler un cordage, une manoeuvre. Haler la bouline. Haler un palan. Haler une bouée à bord. Haler des canons dedans.

Haler à la cordelle, Faire avancer un bâtiment, un bateau le long d' une rivière, d' un canal, etc., au moyen d' une corde tirée ordinairement à force de bras ou par des chevaux. Haler un bateau. Les bateliers criaient, hale, hale.

Se haler dans le vent, Se diriger le plus près qu' il est possible vers l' endroit d' où vient le vent.

HALER

HALER dans le langage ordinaire, signifie, Exciter: il ne se dit qu' en parlant Des chiens qu' on excite à se jeter sur quelque autre chien ou sur quelque personne. Haler les chiens après quelqu' un.

HALÉ, ÉE. participe

HALÉ, ÉE. participe

HÂLER v. a.

HÂLER v. a. (H s' aspire.) Faire impression sur le teint en le rendant brun et rougeâtre. Il se dit principalement De l' action du soleil et du grand air sur le teint. Le soleil hâle en été ceux qui voyagent.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Être noirci par le hâle. Les dames portaient autrefois des masques, de peur de se hâler.

HÂLÉ, ÉE. participe

HÂLÉ, ÉE. participe Il est tout hâlé. Elle est toute hâlée. Visage hâlé. Teint hâlé.

HALETANT, ANTE adj.

HALETANT, ANTE adj. (H s' aspire.) Qui souffle comme quand on est hors d' haleine. Il arriva tout haletant à force d' avoir couru.

HALETER v. n.

HALETER v. n. (H s' aspire.) Respirer fréquemment, souffler comme quand on a couru, et qu' on est hors d' haleine. Ce chien ne fait que haleter.

HALEUR s. m.

HALEUR s. m. (H s' aspire.) T. de Rivière. Celui qui hale un bateau. Il faut plus de trente haleurs pour remonter ce bateau.

HALITUEUX, EUSE adj.

HALITUEUX, EUSE adj. T. de Médec. Il se dit De la peau lorsqu' elle est couverte d' une douce moiteur. Peau halitueuse. On dit aussi, Chaleur halitueuse, Chaleur à la peau, accompagnée de moiteur.

HALLAGE s. m.

HALLAGE s. m. (H s' aspire.) Droit levé sur les marchandises qui s' étalent dans les halles et les foires.

HALLALI

HALLALI Cri de chasse qui annonce que le cerf est sur ses fins.

HALLE s. f.

HALLE s. f. (H s' aspire.) Place publique, ordinairement couverte, qui sert à tenir le marché ou la foire. Grande halle. Halle aux blés. Halle aux draps, aux cuirs, etc. On a fait une halle dans ce bourg. En pleine halle. Aux halles. Sous la halle. Aller à la halle.

Langage des halles, Langage grossier, tel que celui qu' on parle communément dans les marchés de Paris.

HALLEBARDE s. f.

HALLEBARDE s. f. (H s' aspire.) Sorte d' arme d' hast, garnie par en haut d' un fer long, large et pointu, traversé d' un autre fer en forme de croissant. Un coup de hallebarde. La hampe d' une hallebarde. Autrefois la hallebarde était l' arme du sergent, dans les compagnies de gens de pied. Porter la hallebarde. La hallebarde n' est plus en usage dans nos armées. Les suisses d' église portent des hallebardes.

HALLEBARDIER s. m.

HALLEBARDIER s. m. (H s' aspire.) Sorte de garde à pied, qui portait la hallebarde.

HALLEBREDA s. f.

HALLEBREDA s. f. (H s' aspire.) Terme de mépris, qui se dit d' Une grande femme malbâtie. C' est une grande hallebreda.

Il se dit aussi quelquefois d' Un homme. C' est un grand hallebreda. Il est populaire et vieux.

HALLIER s. m.

HALLIER s. m. (H s' aspire.) Réunion de buissons fort épais. Un hallier épais. Parmi les halliers.

HALLIER s. m.

HALLIER s. m. (H s' aspire.) Celui qui garde une halle, qui en garde les marchandises.

Il se dit aussi d' Un marchand qui étale aux halles.

HALLUCINATION s. f.

HALLUCINATION s. f. T. de Médec. Erreur, illusion d' une personne qui croit avoir des perceptions qu' elle n' a pas réellement. Il est sujet à des hallucinations.

HALO s. m.

HALO s. m. (H s' aspire.) T. didactique. Couronne lumineuse que l' on voit quelquefois autour des astres, et principalement du soleil et de la lune, lorsqu' ils brillent à travers une atmosphère vaporeuse.

Il se dit, par analogie, Du cercle rouge qui est autour du mamelon.

HALOIR s. m.

HALOIR s. m. (H s' aspire.) Lieu où l' on sèche le chanvre par le moyen du feu, pour le disposer à être broyé ou tillé.

HALOT s. m.

HALOT s. m. (H s' aspire.) Trou dans une garenne, où se retirent les lapins.

HALOTECHNIE s. f.

HALOTECHNIE s. f. (H s' aspire.) Partie de la chimie qui traite de la préparation des sels.

HALTE s. f.

HALTE s. f. (H s' aspire.) Pause, station que font des gens de guerre dans leur marche. Faire halte. Une longue halte. Pendant la halte.

Il signifie, par extension, Le lieu fixé pour la halte, ou Le repas que l' on fait pendant la halte. Dans ces deux acceptions, on le dit aussi en parlant Des chasseurs. Nous arriverons à notre halte avant la nuit. Il a fait préparer une bonne halte. Halte de chasse.

HALTE

HALTE est encore un terme militaire, dont on se sert pour commander à une troupe de s' arrêter. Au commandement de halte. Peloton, halte.

Halte-là, Arrêtez-vous là, n' avancez pas davantage. Il est principalement usité en termes de Guerre. Crier à une patrouille, halte-là.

Halte-là, s' emploie dans le langage familier, Lorsqu' une personne s' émancipe et va au delà de ce qui convient, et qu' on veut l' arrêter, ou lui imposer silence. Halte-là, de telles libertés m' offensent. Halte-là, monsieur; vos propos sont inconvenants.

HALURGIE s. f.

HALURGIE s. f. (H s' aspire.) Art d' extraire ou de fabriquer les sels.

HAMAC s. m.

HAMAC s. m. (H s' aspire. On prononce le C.) Sorte de lit formé d' un morceau de toile ou d' un filet, suspendu horizontalement à deux points fixes par ses extrémités, de manière à pouvoir se balancer. On se sert principalement de hamacs sur les vaisseaux. Coucher dans un hamac. Le hamac d' un matelot.

HAMADRYADE s. f.

HAMADRYADE s. f. T. de Mythologie. Nymphe des bois qui naissait et mourait avec l' arbre dont la garde lui était confiée, et qui ne pouvait jamais le quitter. Les dryades, au contraire, étaient des nymphes immortelles qui présidaient aux arbres en général, et qui pouvaient errer en liberté autour de ceux qui leur étaient particulièrement consacrés.

HAMEAU s. m.

HAMEAU s. m. (H s' aspire.) Petit village. Il se dit, particulièrement, d' Un petit nombre de maisons écartées du lieu où est la paroisse. Ce n' est pas un village, ce n' est qu' un hameau. Cette paroisse est composée de quantité de hameaux. Cette route est couverte de bourgs et de hameaux.

HAMEÇON s. m.

HAMEÇON s. m. Petit crochet de fer ou de fil d' archal, armé de pointes en dessous, et qu' on met au bout d' une ligne avec de l' appât, pour prendre du poisson. Prendre du poisson à l' hameçon. Le poisson a pris à l' hameçon, a mordu à l' hameçon.

Prov. et fig., Mordre à l' hameçon, Se laisser séduire par quelque artifice, se laisser surprendre par l' apparence de quelque chose d' utile ou d' agréable. Dès qu' on lui eut proposé cette affaire, il mordit à l' hameçon.

HAMEÇON

HAMEÇON en termes de Botanique, se dit d' Une épine crochue ou d' un poil recourbé.

HAMPE s. f.

HAMPE s. f. (H s' aspire.) Le bois d' une hallebarde, d' une pertuisane, d' un épieu, etc. La hampe d' une hallebarde. Donner de la hampe. Un coup de hampe. La hampe d' un écouvillon, d' un refouloir. On dit, dans un sens analogue, La hampe d' un pinceau.

Il se dit, en Botanique, d' Une tige herbacée sans feuilles ni rameaux, et destinée seulement à porter la fleur et le fruit. La tige du pissenlit, de la jacinthe, est une hampe.

HAN s. m.

HAN s. m. (H s' aspire.) T. de Relation, emprunté de l' arabe. Sorte de caravansérail.

HAN

HAN (H s' aspire.) Terme populaire, onomatopée servant à exprimer Le cri sourd et guttural d' un homme de peine qui frappe un coup avec effort.

HANAP s. m.

HANAP s. m. (H s' aspire.) Vieux mot qui signifie, Un grand vase à boire. Vider un hanap.

HANCHE s. f.

HANCHE s. f. (H s' aspire.) La partie du corps humain, dans laquelle le haut de la cuisse est emboîté. L' articulation de la hanche. Avoir de grosses hanches. Cette femme n' a point de hanches, a trop de hanches.

Fam., Être, se mettre sur la hanche, Avoir, prendre le maintien d' un brétailleur.

HANCHE

HANCHE en termes de Manége, signifie, Le train de derrière d' un cheval, depuis les reins jusqu' au jarret. Ce cheval a de belles hanches, a les hanches hautes.

Mettre un cheval sur les hanches, Le dresser, en sorte qu' il se soutienne sur le derrière en galopant. On dit dans un sens analogue, Ce cheval va sur les hanches, pare bien sur les hanches; et dans le sens contraire, Ce cheval traîne les hanches.

HANCHE

HANCHE en termes de Marine, signifie, La partie de l' arrière d' un bâtiment qui est entre la poupe et les haubans du grand mât. Aborder un vaisseau par la hanche, le canonner par la hanche, etc.

HANEBANE s. f.

HANEBANE s. f. Nom vulgaire de la plante que les botanistes appellent Jusquiame noire.

HANGAR s. m.

HANGAR s. m. (H s' aspire.) Construction en appentis ou isolée, formée d' un toit élevé sur des piliers de pierre ou sur des poteaux, et ordinairement destinée à servir de remise pour des chariots, pour des charrettes. Construire un hangar dans la cour d' une ferme. Un grand hangar. Placer une charrette sous le hangar. Mettre des marchandises sous un hangar, sous des hangars.

HANNETON s. m.

HANNETON s. m. (H s' aspire.) Insecte coléoptère d' un rouge brun, qui a des antennes courtes, frangées à leur extrémité, et qui paraît au printemps. Prendre des hannetons. Les enfants s' amusent à faire voler des hannetons, en les tenant attachés au bout d' un fil. Les hannetons font beaucoup de dégât en dévorant les feuilles des arbres.

Fam., Il est étourdi comme un hanneton, se dit D' un jeune homme fort étourdi. On dit figurément, dans le même sens, C' est un hanneton.

En Passementerie, Soucis d' hanneton, Franges qui portent de petites houppes. (Dans cette locution, H n' est pas aspiré.)

HANSCRIT s. m.

HANSCRIT s. m. (H s' aspire.) Voyez SANSCRIT.

HANSE s. f.

HANSE s. f. (H s' aspire. Quelques-uns écrivent, Anse.) On appelle Hanse teutonique, ou simplement Hanse, Une confédération de plusieurs villes d' Allemagne et du Nord, qui étaient unies ensemble pour le commerce, sous de certaines constitutions.

HANSÉATIQUE adj.

HANSÉATIQUE adj. (Quelques-uns écrivent, Anséatique.) Il se dit Des villes d' Allemagne et du Nord qui faisaient partie de la Hanse teutonique. Hambourg, Brême, Lubeck, sont des villes hanséatiques.

HANSIÈRE s. f.

HANSIÈRE s. f. (H s' aspire.) T. de Marine. Voyez HAUSSIÈRE.

HANTER v. a.

HANTER v. a. (H s' aspire.) Fréquenter, visiter souvent et familièrement. Hanter quelqu' un. Hanter les bonnes compagnies. Hanter mauvaise compagnie. Hanter les savants.

Il se dit Des lieux aussi bien que des personnes. Hanter le barreau, le palais. Hanter les foires. Hanter les cabarets. Hanter les mauvais lieux.

Prov., Dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es, On juge aisément des moeurs de quelqu' un par les personnes qu' il fréquente.

Prov. et fig., Cet homme a hanté les foires, a bien hanté les foires, C' est un vieux routier, un homme qui a une grande expérience.

HANTER

HANTER s' emploie aussi neutralement. Hanter chez quelqu' un. Hanter en bon lieu. Hanter en de mauvais lieux.

HANTÉ, ÉE. participe

HANTÉ, ÉE. participe

HANTISE s. f.

HANTISE s. f. (H s' aspire.) Fréquentation, commerce familier avec quelqu' un. Il ne se dit guère qu' en mauvaise part. La hantise d' un tel ne vaut rien. La hantise n' en vaut rien. Il est familier, et il a vieilli.

HAPPE s. f.

HAPPE s. f. (H s' aspire.) Demi-cercle de fer dont on garnit un essieu pour le conserver.

Il se dit aussi d' Une espèce de crampon qui attache et lie deux pièces de bois, deux pierres, etc. Les pierres de ce pont sont liées avec des happes.

HAPPELOURDE s. f.

HAPPELOURDE s. f. (H s' aspire.) Il se dit proprement d' Une pierre fausse qui a l' éclat et l' apparence d' une pierre précieuse.

Il se dit, figurément et familièrement, Des personnes qui ont une belle apparence, un bel extérieur, et qui n' ont point d' esprit. C' est une vraie happelourde, une belle happelourde.

Il se dit aussi d' Un cheval qui a belle apparence, mais qui n' a point de vigueur. On lui a vendu une happelourde. Ces deux dernières acceptions vieillissent.

HAPPER v. a.

HAPPER v. a. (H s' aspire.) Il se dit proprement D' un chien, lorsqu' il prend avidement avec la gueule ce qu' on lui jette. On lui jeta un morceau, et il le happa.

Il signifie figurément, Attraper, saisir, surprendre à l' improviste. Il s' est laissé happer par les huissiers. Les gendarmes l' ont happé. Ce mot est familier.

HAPPÉ, ÉE. participe

HAPPÉ, ÉE. participe

HAQUENÉE s. f.

HAQUENÉE s. f. (H s' aspire.) Cheval ou jument de moyenne taille, facile au montoir, et qui va ordinairement l' amble. Une belle haquenée. Monter une haquenée. Il a vieilli.

Ce cheval va la haquenée, Il va l' amble.

Prov. et fig., Aller sur la haquenée des cordeliers, Aller à pied un bâton à la main.

Fig. et pop., C' est une grande haquenée, se dit D' une grande femme mal faite et dégingandée.

HAQUET s. m.

HAQUET s. m. (H s' aspire.) Espèce de charrette étroite, longue et sans ridelles, qui sert à voiturer du vin, des ballots de marchandises, etc. Mener, traîner des marchandises dans un haquet, sur un haquet. Un haquet traîné par un cheval. Un petit haquet traîné par des hommes.

HAQUETIER s. m.

HAQUETIER s. m. (H s' aspire.) Conducteur de haquet.

HARANGUE s. f.

HARANGUE s. f. (H s' aspire.) Discours fait à une assemblée, à un prince ou à quelque autre personne élevée en dignité. Belle harangue. Longue harangue. Courte harangue. Harangue séditieuse. Harangue militaire. Les harangues de Thucydide. La tribune aux harangues. Faire, composer, méditer une harangue. Prononcer une harangue.

Il se dit quelquefois, familièrement, d' Un discours ennuyeux, d' une longue remontrance. Il leur a fait une longue harangue là-dessus. C' est une mauvaise harangue à lui faire. Quand aura-t-il fini sa harangue?

HARANGUER v. a.

HARANGUER v. a. (H s' aspire.) Adresser une harangue à une assemblée, à quelqu' un. Haranguer le peuple. Haranguer les soldats. Il harangua le roi.

Il est aussi neutre. Haranguer devant le roi, devant une assemblée nombreuse. Haranguer bien. Haranguer mal.

Il se dit encore D' un homme qui a coutume de parler beaucoup et avec emphase. Il harangue toujours. Il ne fait que haranguer. Il est toujours à haranguer.

HARANGUÉ, ÉE. participe

HARANGUÉ, ÉE. participe

HARANGUEUR s. m.

HARANGUEUR s. m. (H s' aspire.) Celui qui harangue. Un bon, un excellent harangueur.

Il se dit plus ordinairement en mauvaise part et en raillerie. Un mauvais harangueur. Un pauvre harangueur. Un froid harangueur.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un grand parleur, ou d' Un homme qui a coutume de faire des remontrances sur toutes choses. C' est un grand harangueur, un harangueur éternel.

HARAS s. m.

HARAS s. m. (H s' aspire.) Lieu destiné à loger des étalons et des juments, pour élever des poulains. De grands haras. Faire des haras. Avoir des haras. Tenir des haras. Un bon haras. Peupler un haras. Dépeupler un haras. Établir un haras. Le haras du roi. Directeur des haras.

Il se dit aussi d' Un nombre de juments avec leurs étalons, qu' on tient aux champs pour en tirer de la race. Cheval de haras. Cheval de tel haras.

HARAS s. m.

HARAS s. m. T. d' Hist. nat. Gros perroquet à longue queue. On écrit plus souvent, Ara.

HARASSER v. a.

HARASSER v. a. (H s' aspire.) Lasser, fatiguer à l' excès. Harasser un cheval. Le train du cheval l' a extrêmement harassé. Ce long discours harassa l' auditoire. Un travail forcé harasse l' esprit.

HARASSÉ, ÉE. participe

HARASSÉ, ÉE. participe Je suis harassé de fatigue. Las et harassé, recru et harassé du chemin. Des troupes harassées. Un cheval harassé. Il a l' esprit harassé.

HARCELER v. a.

HARCELER v. a. (H s' aspire.) Agacer, provoquer, exciter jusqu' à importuner, jusqu' à tourmenter. Harceler quelqu' un dans la conversation. Il le harcèle toujours. Il est naturellement très-paresseux, il faut le harceler pour le faire agir.

Harceler les ennemis, Les inquiéter, les fatiguer par de fréquentes attaques, par de fréquentes escarmouches. Nos troupes n' ont point cessé de harceler l' ennemi dans sa marche.

HARCELÉ, ÉE. participe

HARCELÉ, ÉE. participe

HARDE s. f.

HARDE s. f. (H s' aspire.) T. de Chasse. Troupe de bêtes fauves. Une harde de cerfs, de daims. Plusieurs hardes de bêtes.

Il se dit aussi Du lien qui attache les chiens six à six ou quatre à quatre.

HARDER v. a.

HARDER v. a. (H s' aspire.) T. de Chasse. Attacher des chiens six à six ou quatre à quatre.

HARDÉ, ÉE. participe

HARDÉ, ÉE. participe

HARDES s. f. pl.

HARDES s. f. pl. (H s' aspire.) Il se dit généralement de Tout ce qui est d' un usage nécessaire et ordinaire pour l' habillement. De bonnes hardes. De vieilles hardes. Un paquet de hardes. Il fut obligé de vendre une partie de ses hardes.

HARDI, IE. adj.

HARDI, IE. adj. (H s' aspire.) Qui se hasarde courageusement, qui ose beaucoup; entreprenant. Un homme très-hardi. Il est hardi comme un lion. C' est un hardi voleur. De hardis aventuriers. Il est très-hardi auprès des femmes. Il fut très-hardi dans ses réponses. Cet écrivain hardi ne ménage aucun amour-propre. C' est un hardi réformateur. C' est un esprit hardi, une imagination hardie. Un artiste hardi dans ses conceptions. On dit de même, Être hardi à parler, à entreprendre, etc.

C' est un hardi joueur, se dit D' un homme qui joue ordinairement gros jeu, ou qui joue avec un petit jeu. On dit dans le même sens, Être hardi au jeu.

HARDI

HARDI se dit quelquefois pour Ferme, intrépide, assuré. Avoir la mine hardie, la contenance hardie.

Il se dit aussi pour Insolent, impudent, effronté. Il faut que ce domestique soit bien hardi pour répondre de la sorte. Cette fille a l' air hardi. Manières hardies. Ton hardi. C' est un hardi coquin, un hardi menteur, etc.

HARDI

HARDI se dit encore, surtout dans le premier sens, Des choses que fait ou que dit une personne hardie. Action hardie. Attaque hardie. Entreprise hardie. De hardis projets. Il a fait un tour bien hardi, un coup bien hardi. Discours hardi. Le mot est hardi. Réponse, parole hardie.

Il se dit particulièrement Des propositions, des opinions, des doctrines, etc., qu' il est difficile ou dangereux de soutenir. Cette proposition me paraît bien hardie. Ces doctrines hardies ne laissèrent pas de trouver des partisans. Il mit en avant les idées les plus hardies.

Il se dit également, dans les ouvrages d' esprit, De ce qui est heureusement hasardé, de ce qui s' élève au-dessus des règles communes. Pensée hardie. Figure, métaphore hardie. Expression hardie. Le style de cet auteur est hardi. Avoir un style hardi, le style hardi.

Cela est bien hardi, se dit quelquefois D' une licence, d' une alliance de mots, etc., que la critique ne saurait approuver, mais qu' elle n' ose condamner.

HARDI

HARDI se dit aussi, dans certains Arts, en parlant De la manière d' exécuter, d' opérer, et signifie, Libre, franc, aisé, qui ne marque point d' hésitation, de timidité. Ce maître d' écriture a une plume hardie, la plume hardie, la main hardie. Avoir une écriture hardie. Des traits hardis. Ce peintre a le pinceau hardi, la main hardie, une manière hardie, la touche hardie. Dessin hardi. Ce musicien a le jeu hardi. Son jeu est hardi. Exécution hardie.

Fig., C' est une plume hardie, il a la plume hardie, sa plume est hardie, etc., se dit D' un auteur qui a un style hardi, qui emploie souvent des expressions hardies; ou D' un auteur qui écrit librement sur des matières délicates.

HARDI

HARDI se dit encore De certains ouvrages de l' art qui ont quelque chose d' extraordinaire et de grand. Il y a dans ce tableau des poses très-hardies.

Il se dit particulièrement Des ouvrages d' architecture qui sont d' une légèreté, d' une élégance que leur masse, ou leur élévation, etc., ne semble pas comporter. Voilà une voûte bien hardie. Le trait de cette voûte est hardi. Un escalier, un clocher hardi. L' élégance hardie des monuments gothiques.

HARDIESSE s. f.

HARDIESSE s. f. (H s' aspire.) Qualité de celui qui est hardi, entreprenant, assuré. Grande hardiesse. Noble hardiesse. Sage hardiesse. Manquer de hardiesse. Avoir de la hardiesse. Montrer, témoigner de la hardiesse. Parler avec hardiesse et fermeté. La hardiesse à monter à l' assaut. La hardiesse avec laquelle il publie ses doctrines. Une imagination pleine de hardiesse. Hardiesse de conception. Ce peintre a beaucoup de hardiesse. La hardiesse de l' architecte ne fut pas rebutée par cet obstacle.

Il se prend quelquefois pour Témérité, insolence, impudence. La hardiesse de ses manières me déplut. Je suis indigné de la hardiesse avec laquelle il parle à son père. Ce soldat eut la hardiesse de tirer le sabre contre son officier.

Il s' emploie quelquefois pour Licence; et c' est dans ce sens qu' on dit familièrement, Excusez si je prends la hardiesse de...

HARDIESSE

HARDIESSE se dit aussi en parlant Des choses faites ou dites avec hardiesse. La hardiesse de cette entreprise, de cette action étonne. Cette réponse est d' une grande hardiesse. Cette proposition est d' une telle hardiesse, que... La hardiesse de ces opinions, de ces doctrines devait surprendre.

Fam., Cet homme prend des hardiesses qui ne lui appartiennent pas, Il s' émancipe trop. Il y a des hardiesses dans cet ouvrage, Il y a, dans cet ouvrage, des choses hasardées.

HARDIESSE

HARDIESSE se dit également en parlant Du style, des expressions, etc. Une grande hardiesse de style. La hardiesse des pensées, des expressions.

Il se dit, dans certains Arts, en parlant D' une exécution hardie. Cet artiste exécute avec beaucoup de hardiesse. Attaquer la note avec hardiesse. Il y a beaucoup de hardiesse dans ce dessin, dans la touche de ce peintre, dans le jeu de ce musicien. Une grande hardiesse de pinceau, de crayon.

Il se dit aussi en parlant Des ouvrages de l' art qui présentent quelque chose d' extraordinaire, de grand. Les figures de ce groupe ont des poses pleines de hardiesse et de grâce. Cette partie de l' édifice est d' une hardiesse remarquable. La hardiesse des constructions gothiques.

Il se dit en outre Des licences que se permet un écrivain, un artiste; et, dans ce sens, on l' emploie souvent au pluriel. Ce tour n' est pas grammatical, mais c' est une hardiesse que l' usage permet. Il y a des hardiesses heureuses dans cet ouvrage, dans ce tableau, dans cette musique.

HARDIMENT adv.

HARDIMENT adv. (H s' aspire.) Avec hardiesse. Parler hardiment. Mentir hardiment. Marcher hardiment à l' ennemi. Décider hardiment une question.

Il signifie aussi, Librement, sans hésiter, sans barguigner. Dites-lui hardiment que je n' y consens pas.

Il signifie quelquefois, familièrement, Sans crainte de se tromper, d' aller au delà de ce qui est nécessaire, convenable. Vous pouvez hardiment porter cet article à mille écus.

HAREM s. m.

HAREM s. m. (H s' aspire.) T. emprunté de l' arabe. Il se dit, chez les mahométans, de L' appartement des femmes. Elle fut conduite au harem. Les femmes d' un harem.

Il se dit également de La réunion des femmes qui habitent un harem. Un harem nombreux.

HARENG s. m.

HARENG s. m. (H s' aspire. Le G ne se prononce point.) Poisson de moyenne grosseur, qui ne se pêche que dans l' Océan et en certaines saisons de l' année, où il arrive par troupes. Hareng frais. Hareng salé. Hareng blanc. Hareng saur. Hareng sauret. Hareng pec, ou Hareng en caque. Caque de harengs. La pêche des harengs, du hareng.

Prov., Être rangés, serrés, pressés comme des harengs en caque, se dit De plusieurs personnes ou de plusieurs choses rangées et pressées l' une contre l' autre.

Prov. et fig., La caque sent toujours le hareng, Il reste toujours quelques traces de l' état où l' on s' est trouvé, des mauvaises impressions qu' on a reçues dans sa jeunesse. Il a porté la livrée, il y paraît encore à ses manières; la caque sent toujours le hareng. Il a passé sa jeunesse en mauvaise compagnie, vous n' en ferez rien de bon; la caque sent toujours le hareng.

HARENGAISON s. f.

HARENGAISON s. f. (H s' aspire.) Temps de la pêche du hareng. En France, la harengaison est depuis la fin de septembre jusqu' en décembre.

Il signifie aussi, La pêche du hareng. La harengaison a été bonne cette année.

HARENGÈRE s. f.

HARENGÈRE s. f. (H s' aspire.) Celle qui fait métier de vendre des harengs, et toute autre sorte de poisson en détail. Les harengères de la halle.

Fig. et fam., C' est une harengère, C' est une femme qui se plaît à quereller et à dire des injures. On dit en des sens analogues: Crier comme une harengère. Dire des injures comme une harengère. Parler comme une harengère. Etc.

HARGNEUX, EUSE adj.

HARGNEUX, EUSE adj. (H s' aspire.) Qui est d' humeur chagrine, querelleuse et insociable. Un homme hargneux. Une femme hargneuse. Il a le caractère, l' esprit hargneux, l' humeur hargneuse.

HARGNEUX

HARGNEUX se dit aussi Des animaux, comme des chevaux qui mordent ou qui ruent: C' est un cheval très-hargneux; et des chiens qui mordent: Un chien hargneux.

Prov. et fig., Chien hargneux a toujours l' oreille déchirée, Il arrive toujours quelque accident aux gens querelleurs.

HARICOT s. m.

HARICOT s. m. (H s' aspire.) Plante de la famille des Légumineuses, dont les semences sont alimentaires. Semer des haricots. Il y a plusieurs espèces de haricots. Haricots grimpants. Haricots nains. Quand les haricots sont en fleur.

Il se dit aussi Des semences mêmes de cette plante, qui ressemblent ordinairement à des fèves, et qui viennent dans des gousses lisses intérieurement. Haricots blancs. Haricots rouges. Plat de haricots. Manger des haricots. Gigot aux haricots. Purée de haricots. Haricots à l' huile. On dit quelquefois, Fève de haricot, par opposition à Fève de marais.

Haricots verts, Gousses de haricots encore vertes et assez tendres pour pouvoir être mangées. Assaisonner des haricots verts.

HARICOT

HARICOT se dit aussi, en termes de Cuisine, d' Une espèce de ragoût fait ordinairement avec du mouton et des navets. Manger un haricot, un excellent haricot.

HARIDELLE s. f.

HARIDELLE s. f. (H s' aspire.) On appelle ainsi Un mauvais cheval maigre. Vieille haridelle. Méchante haridelle. Piquer sa haridelle. Il est familier.

HARMONICA s. m.

HARMONICA s. m. Instrument de musique composé de cloches ou tasses de verre, de différents timbres, qu' on fait résonner en passant le doigt mouillé sur les bords, et qui rendent des sons à peu près semblables à ceux de la voix humaine. Jouer de l' harmonica. Les sons de l' harmonica.

Il se dit, en général, Des divers instruments à touches, où le verre remplace les cordes de métal.

HARMONIE s. f.

HARMONIE s. f. Concours et accord de divers sons. Douce harmonie. Parfaite harmonie. Harmonie agréable. Merveilleuse harmonie. Harmonie céleste. L' harmonie des instruments. Les platoniciens prétendaient que les cieux, dans leur mouvement, faisaient entendre une harmonie parfaite. Le pouvoir de l' harmonie.

Il se dit plus particulièrement, en termes de Musique, d' Une succession d' accords, par opposition à Mélodie. L' harmonie musicale. Harmonie savante. Il y a plus d' harmonie que de chant dans ce choeur. Connaître les lois, les règles, les principes de l' harmonie, ou simplement, l' harmonie. Leçons, cours, traité d' harmonie. Morceaux d' harmonie. Avoir le sentiment de l' harmonie.

Il se dit aussi d' Un ensemble d' instruments à vent. Musique d' harmonie.

Il se dit quelquefois, ou D' une voix seule, lorsqu' elle est sonore, nette et douce; ou D' un instrument qui rend un son agréable. L' harmonie de sa voix. L' harmonie de son instrument. L' harmonie d' une flûte.

Table d' harmonie, Cette partie d' un piano sur laquelle les cordes sont tendues.

HARMONIE

HARMONIE en parlant Du langage, du style, signifie, Concours de sons, de mots qui flattent l' oreille; nombre, cadence. Un langage dépourvu d' harmonie. L' harmonie du style, du discours. L' harmonie des périodes. Ces vers n' ont point d' harmonie.

Harmonie imitative, Artifice de style qui consiste à peindre les objets par les sons des mots.

HARMONIE

HARMONIE signifie figurément, Un accord parfait, et une entière correspondance de plusieurs parties qui forment un tout, ou qui concourent à une même fin. L' harmonie de l' univers. L' harmonie des éléments. L' harmonie du corps humain. L' harmonie des couleurs. Il règne une belle, une savante harmonie entre toutes les parties de ce tableau. Ce qui fait la beauté d' un bâtiment, c' est la parfaite harmonie de toutes les parties qui le composent. Ces lois n' étaient plus en harmonie avec les institutions nouvelles. Établir l' harmonie entre plusieurs choses. Mettre plusieurs choses en harmonie. Mettre une chose en harmonie avec une autre. Déranger, détruire l' harmonie du corps politique. L' harmonie des pouvoirs.

Il se dit aussi pour Concorde, en parlant Des personnes. Ils vivent dans la plus parfaite harmonie. Cet événement a dû troubler l' harmonie qui régnait entre eux.

HARMONIE

HARMONIE en termes d' Anatomie, se dit d' Une articulation dans laquelle les os sont liés ensemble par des dentelures presque imperceptibles. Cette articulation se remarque surtout à un os de la face.

HARMONIEUSEMENT adv.

HARMONIEUSEMENT adv. Avec harmonie. Ils chantaient harmonieusement.

HARMONIEUX, EUSE adj.

HARMONIEUX, EUSE adj. Qui a de l' harmonie. Musique harmonieuse. Chant harmonieux. Voix harmonieuse. Langage harmonieux. Mots harmonieux. Vers harmonieux. Période harmonieuse.

Couleurs harmonieuses, Couleurs dont la réunion flatte l' oeil, qui concourent bien à une même fin.

HARMONIQUE adj. des deux genres

HARMONIQUE adj. des deux genres T. de Musique. Qui appartient à l' harmonie. Marche harmonique.

Il se dit, en termes d' Acoustique, Des sons considérés comme s' engendrant les uns les autres suivant des lois et des rapports constants. Sons harmoniques ou concomitants. Intervalles, rapports harmoniques. Génération harmonique des sons. Les divisions harmoniques du monocorde.

Échelle harmonique, La succession des sons dans l' ordre harmonique.

Sons harmoniques, se dit quelquefois Des sons flûtés que l' on tire d' un instrument par divers procédés.

Proportion harmonique, Proportion dans laquelle le premier terme est au troisième, comme la différence du premier et du second est à la différence du second et du troisième.

HARMONIQUE

HARMONIQUE se dit substantivement, au masculin, Des sons harmoniques, des sons accessoires qui naissent d' un son quelconque. Les harmoniques d' un son. Un son et ses harmoniques.

HARMONIQUEMENT adv.

HARMONIQUEMENT adv. Suivant les lois de l' harmonie, ou suivant les rapports harmoniques des sons.

HARMONISTE s. m.

HARMONISTE s. m. Musicien qui connaît les règles de l' harmonie. Ce compositeur est un grand harmoniste, un bon harmoniste.

HARNACHER v. a.

HARNACHER v. a. (H s' aspire.) Mettre le harnais à un cheval de trait. Harnacher les chevaux.

HARNACHÉ, ÉE. participe

HARNACHÉ, ÉE. participe On le dit, tant Des chevaux de selle que des chevaux de trait. Un cheval bien harnaché. Une mule richement harnachée.

HARNOIS ou HARNAIS. s. m.

HARNOIS ou HARNAIS. s. m. (H s' aspire. Lorsqu' on parle des chevaux, Harnois ne se dit qu' en poésie ou dans le discours soutenu.) On appelait anciennement Harnois, L' armure complète d' un homme d' armes. Ce mot est encore usité dans quelques façons de parler figurées. Endosser le harnois, Embrasser la profession des armes. Blanchir sous le harnois, Vieillir dans le métier des armes.

Fig. et en plaisantant, Endosser le harnois, se dit D' un homme d' Église ou de robe qui revêt les habits de sa profession.

Fig. et en plaisantant, S' échauffer en son harnois, Parler de quelque chose avec beaucoup de véhémence et d' émotion.

HARNOIS ou plutôt HARNAIS

HARNOIS ou plutôt HARNAIS se dit de Tout l' équipage d' un cheval de selle. Le harnais de son cheval était enrichi de pierreries.

Il se prend plus particulièrement pour Le poitrail, le collier, et tout le reste de ce qui sert à atteler des chevaux de carrosse ou de charrette. Une paire de harnais dorés. Des harnais de cuir de Russie. Harnais de volée. Des harnais de charrette.

Il se dit, par extension, Des chevaux et de tout l' attirail d' un voiturier, d' un roulier, etc. C' est un chemin trop étroit pour les harnais. Dans ce sens, on dit, Cheval de harnais, Cheval de charrette.

HARNAIS

HARNAIS se dit aussi de Tout l' équipage qui sert à prendre de petits oiseaux, à pêcher des poissons d' eau douce. Ce sens vieillit.

HARO

HARO (H s' aspire.) Terme de Pratique dont on se servait, suivant la coutume de Normandie, pour faire arrêt sur quelqu' un ou sur quelque chose, et pour aller procéder sur-le-champ devant le juge. Faire haro sur quelqu' un. Clameur de haro.

Fig. et fam., Crier haro sur quelqu' un, Se récrier avec indignation sur ce qu' il fait ou dit mal à propos. Dès qu' il eut parlé, tout le monde cria haro sur lui.

HARPAILLER (SE). v. réciproque

HARPAILLER (SE). v. réciproque (H s' aspire.) Se quereller avec aigreur, avec indécence. Il est familier et vieux.

HARPE s. f.

HARPE s. f. (H s' aspire.) Instrument de musique à plusieurs cordes de longueur inégale, que l' on pince avec les deux mains. Jouer de la harpe. Pincer la harpe ou de la harpe. Joueur de harpe. Accompagnement de harpe. Clef de harpe. Les pédales d' une harpe. Au son de la harpe. On représente souvent David jouant de la harpe.

Harpe éolienne, Instrument à cordes, monté de manière qu' il rend des sons harmonieux lorsqu' on le suspend et que le vent vient à le frapper.

HARPE

HARPE en termes de Maçonnerie, Pierre d' attente qui sort d' un mur.

Il se dit également Des pierres qui sont dans les chaînes des murs, et qui sont plus larges que celles de dessus et de dessous.

HARPE

HARPE se disait aussi d' Une espèce de pont-levis, dans l' ancienne fortification.

HARPÉ, ÉE. adj.

HARPÉ, ÉE. adj. (H s' aspire.) Ce mot n' est usité qu' en parlant D' un lévrier dont le corps a quelque ressemblance avec la forme d' une harpe, parce que son estomac est fort avancé et fort bas, et son ventre fort étroit et fort élevé. Un lévrier bien harpé. Une levrette bien harpée.

HARPÉGE s. m.

HARPÉGE s. m. Voyez ARPÉGE.

HARPÉGER v. n.

HARPÉGER v. n. Voyez ARPÉGER.

HARPER v. a.

HARPER v. a. (H s' aspire.) Prendre et serrer fortement avec les mains. Il l' a harpé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ils se querellèrent et se harpèrent. Elles se sont harpées. Ce mot est familier et peu usité.

HARPÉ, ÉE. participe

HARPÉ, ÉE. participe

HARPER v. n.

HARPER v. n. (H s' aspire.) T. de Manége. Il se dit D' un cheval qui lève une des jambes de derrière plus haut que l' autre sans plier le jarret, ou qui les lève toutes deux en même temps et avec précipitation, comme s' il allait à courbettes. Ce cheval harpe d' une jambe, harpe des deux jambes.

HARPIE s. f.

HARPIE s. f. (H s' aspire.) Monstre ailé et fabuleux, extrêmement vorace, qui avait un visage de femme, un corps de vautour, et des ongles crochus et tranchants. Les harpies étaient au nombre de trois, Aëllo, Ocypète et Céloeno.

Il se dit, figurément, de Ceux qui ravissent le bien d' autrui, ou qui sont âpres au gain. Ces gens-là sont des harpies, de vraies harpies.

Il se dit aussi, familièrement, d' Une méchante femme, criarde et acariâtre. C' est une harpie, une franche harpie.

HARPISTE. s. des deux genres

HARPISTE. s. des deux genres (H s' aspire. ) Celui ou celle qui sait jouer de la harpe. C' est un de nos harpistes les plus distingués.

HARPON s. m.

HARPON s. m. (H s' aspire.) Espèce de dard qui a une pointe tournante accompagnée de deux crocs recourbés, et dont on se sert ordinairement à la pêche des baleines, des cachalots, des marsouins, etc. Jeter, lancer le harpon.

HARPONNER v. a.

HARPONNER v. a. (H s' aspire.) Darder avec le harpon, accrocher avec le harpon. Harponner une baleine.

HARPONNÉ, ÉE. participe

HARPONNÉ, ÉE. participe

HARPONNEUR s. m.

HARPONNEUR s. m. (H s' aspire.) Pêcheur, matelot choisi pour lancer le harpon.

HART s. f.

HART s. f. (H s' aspire.) Espèce de lien fait d' osier, ou d' autre bois fort pliant, dont on lie les fagots, les bourrées, etc. Délier la hart d' un fagot.

Il se dit aussi de La corde dont on étrangle les criminels. Dans ce sens, il était principalement d' usage autrefois en certaines formules d' ordonnances. À peine de la hart. On l' emploie quelquefois encore dans le langage familier. Mériter la hart. Digne de la hart. La hart au cou.

HARUSPICE s. m.

HARUSPICE s. m. Voyez ARUSPICE.

HASARD s. m.

HASARD s. m. (H s' aspire.) Fortune, sort; cas fortuit, imprévu. S' en remettre au hasard. S' abandonner au hasard. Donner, mettre quelque chose au hasard. C' est un pur effet du hasard. Le hasard voulut que... Coup de hasard. Ce sera un grand hasard si telle chose arrive, s' il en réchappe. Par un singulier hasard. Par un heureux hasard. Par un hasard malheureux.

Jeu de hasard, Jeu où le hasard seul décide, tel que la roulette, le trente et quarante, etc. Interdire les jeux de hasard.

Fig., Corriger le hasard, Tromper au jeu.

À certains Jeux de dés, Les hasards, se dit de Certains points fixes qui sont toujours favorables à celui qui tient le dé.

À la Paume, La balle fait hasard, se dit Quand la balle ne fait pas l' effet qu' elle devait faire, soit par le défaut du carreau, soit par quelque autre cause.

Meuble de hasard, livre de hasard, etc., se dit d' Un meuble, d' un livre, ou de quelque autre objet qu' on trouve à acheter à bon marché, et qui quelquefois a déjà servi. On dit dans le même sens: Trouver un bon hasard. C' est un hasard qui vaut du neuf. Etc.

HASARD

HASARD signifie aussi, Péril, risque. Courir le hasard de... Courir hasard. Se mettre, s' exposer au hasard de... Il a couru hasard de sa personne, de sa vie, de son honneur. Il ne court point de hasard. J' en prends le hasard sur moi. Il en arrivera ce qui pourra, j' en prends le hasard.

Il s' emploie souvent au pluriel, dans ce dernier sens, surtout en poésie et dans le style soutenu. Les hasards de la guerre. Il a été nourri parmi les hasards. Au milieu des hasards. Affronter, maîtriser les hasards. Braver les hasards d' une expédition lointaine.

AU HASARD. loc. adv.

AU HASARD. loc. adv. Sans dessein, à l' aventure; ou Sans réflexion, inconsidérément. Ne connaissant pas la route, ils étaient obligés d' aller, de marcher au hasard. Il ne sait pas jouer, il jette ses cartes au hasard. Répondre au hasard. C' est un écervelé qui parle toujours au hasard.

À TOUT HASARD. loc. adv.

À TOUT HASARD. loc. adv. À tout événement, quoi qu' il puisse arriver. Vous ferez bien, à tout hasard, de vous tenir prêts.

Jeter des propos au hasard, à tout hasard, Mettre des propos en avant, pour voir comment ils seront reçus.

Dire quelque chose au hasard, à tout hasard, Sans être sûr de la vérité de ce qu' on dit, ou sans y attacher aucune importance.

PAR HASARD. loc. adv.

PAR HASARD. loc. adv. Fortuitement. Cela est arrivé par hasard. Si, par hasard, vous veniez à le rencontrer.

HASARDER v. a.

HASARDER v. a. (H s' aspire.) Risquer, exposer à la fortune, exposer au péril. Hasarder son argent au jeu. Hasarder tout son bien dans le commerce. Hasarder sa vie. Hasarder sa réputation, son honneur. Hasarder sa personne. Hasarder un combat. Vous hasardez trop. Hasarder de faire une chose.

Il se dit aussi en parlant Des propositions, des opinions, etc., qu' on met en avant, pour voir de quelle manière elles seront reçues. Hasarder une parole, une proposition. Hasarder une motion. Hasarder une plaisanterie. Hasarder une humble remontrance.

Hasarder une phrase, une façon de parler, une expression, Se servir d' une phrase, d' une façon de parler, d' une expression nouvelle ou dont l' usage n' est pas encore bien établi.

Prov. et fig., Hasarder le paquet, S' abandonner au hasard, s' engager dans une affaire douteuse.

HASARDER

HASARDER s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ce général se hasarde trop. Les périls où il se hasarde. Je me hasarderai à faire cette proposition.

HASARDÉ, ÉE. participe

HASARDÉ, ÉE. participe Propos hasardé. Expression hasardée.

Il signifie quelquefois adjectivement, Qui ne paraît pas bien fondé, qu' il serait difficile de justifier. Inductions hasardées. Conjectures hasardées.

HASARDÉ

HASARDÉ se dit aussi D' une pièce de boucherie, ou d' une pièce de gibier qu' on a gardée longtemps pour la rendre plus tendre, ou pour lui donner plus de fumet, et qui commence à se gâter, à sentir. Gigot hasardé. Cette perdrix est hasardée.

HASARDEUSEMENT adv.

HASARDEUSEMENT adv. (H s' aspire.) Avec risque, avec péril, d' une manière hasardeuse. Il a entrepris cela bien hasardeusement.

HASARDEUX, EUSE adj.

HASARDEUX, EUSE adj. (H s' aspire.) Hardi, qui hasarde volontiers sa personne, sa fortune, etc. Ce pilote est trop hasardeux. Un joueur hasardeux. Un marchand hasardeux. Un écrivain hasardeux.

Il signifie aussi, Périlleux, et se dit Des choses où il y a du péril, du danger. Un coup hasardeux. Cela est bien hasardeux. Une entreprise hasardeuse.

HASE s. f.

HASE s. f. (H s' aspire.) La femelle d' un lapin, d' un lièvre. Une hase pleine. Mettre des hases de lièvre dans une plaine.

HAST s. m.

HAST s. m. Ce mot n' est guère usité que dans la locution, Arme d' hast, qui se dit de Toute arme emmanchée au bout d' un long bâton. La pique, la hallebarde, sont des armes d' hast.

HASTAIRE s. m.

HASTAIRE s. m. T. d' Antiq. Soldat qui portait une arme d' hast, un javelot.

HASTE s. f.

HASTE s. f. (H s' aspire.) T. d' Antiq. Longue lance que portaient originairement les hastaires.

Il se dit particulièrement, en Numismatique, Du javelot sans fer, ou sceptre long, qui est l' attribut des divinités bienfaisantes.

HASTÉ, ÉE. adj.

HASTÉ, ÉE. adj. (H s' aspire.) T. de Botan. Qui s' élargit subitement à la base en deux lobes aigus et divergents. Feuilles hastées.

HÂTE s. f.

HÂTE s. f. (H s' aspire.) Précipitation, diligence, promptitude. La hâte, la grande hâte avec laquelle il fait toutes choses, est cause qu' il ne fait jamais rien de bien.

Avoir hâte, avoir une grande hâte, avoir grande hâte, avoir extrêmement hâte, Être extrêmement pressé de faire quelque chose. J' ai hâte d' en finir. C' est un homme qui a toujours hâte, qui n' a jamais hâte. On dit aussi, Faire hâte, Se hâter.

AVEC HÂTE, EN HÂTE. loc. adverbiales

AVEC HÂTE, EN HÂTE. loc. adverbiales Promptement, avec diligence. Dépêcher un courrier en hâte. Il a fait cela avec hâte, avec beaucoup de hâte. Se rendre quelque part en grande hâte, en toute hâte.

À LA HÂTE. loc. adv.

À LA HÂTE. loc. adv. Avec précipitation. Écrire à la hâte. Faire quelque chose à la hâte. On voit bien que cela a été fait à la hâte. On a dépêché cette affaire à la hâte.

HÂTER v. a.

HÂTER v. a. (H s' aspire.) Presser, avancer, accélérer. Hâter son départ. Hâter son retour. Les pluies ont hâté la végétation. Hâter la maturité des fruits. Des travaux pénibles ont hâté sa fin, ont hâté sa mort. Ces événements ont hâté sa ruine, sa chute. Hâter le supplice de quelqu' un. Hâter l' heure, le jour, le moment où quelque chose doit se faire, doit arriver. Hâter les progrès de la civilisation.

Hâter le pas, Presser sa marche.

Hâter les fruits, En avancer la maturité. Le soin que l' on prend de cultiver les arbres, et le fumier qu' on y met, hâtent les fruits. Ces chaleurs ont hâté les fruits.

HÂTER

HÂTER signifie aussi, Faire dépêcher. Hâter la besogne. Hâtez le dîner. Faites hâter le dîner. Hâtez un peu ces gens-là.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie alors, Faire diligence. Hâtez-vous. Dites-leur qu' ils se hâtent. Il s' est trop hâté. Je ne me hâterai pas d' aller là. Je me hâte de vous en donner avis. Il ne se hâte pas trop de payer. Il ne faut point trop se hâter dans ses jugements.

Prov., On l' a bien hâté d' aller, On lui a fait une rude réprimande.

En termes de Chasse, Le cerf hâte son erre, se dit D' un cerf qui fuit fort vite.

HÂTÉ, ÉE. participe

HÂTÉ, ÉE. participe La saison est un peu hâtée, Elle est plus avancée qu' elle ne devrait l' être.

HÂTÉ

HÂTÉ signifie quelquefois, Qui a hâte. Il est extrêmement hâté.

HÂTEUR s. m.

HÂTEUR s. m. (H s' aspire.) Officier des cuisines royales, dont l' emploi est d' avoir soin des viandes qui sont à la broche, et de faire qu' elles soient rôties à propos. Hâteur de la bouche du roi.

HÂTIER s. m.

HÂTIER s. m. (H s' aspire.) Sorte de grand chenet de cuisine, qui a plusieurs crochets de fer, placés les uns au-dessus des autres, sur lesquels on appuie les broches pour les faire tourner.

HÂTIF, IVE adj.

HÂTIF, IVE adj. (H s' aspire.) Précoce, par opposition à Tardif. Il se dit proprement, en termes de Jardinage, Des fruits, des fleurs, etc., qui viennent avant le temps ordinaire. Fruit hâtif. Pois hâtifs. Cerises hâtives. Fleurs hâtives. On dit en des sens analogues: Croissance hâtive. Terrain hâtif.

Il s' applique, dans une acception plus étendue, À tout ce qui est susceptible d' accroissement. Le développement du corps ne doit pas être trop hâtif. Les esprits hâtifs ne sont pas toujours ceux qui réussissent le mieux dans la suite.

HÂTIVEAU s. m.

HÂTIVEAU s. m. (H s' aspire.) Sorte de poire lisse et d' un jaune brun, qui mûrit des premières. Du hâtiveau. Une poire de hâtiveau. On le dit aussi Des pois hâtifs.

HÂTIVEMENT adv.

HÂTIVEMENT adv. (H s' aspire.) Avant le temps ordinaire. Il ne se dit que Des fruits hâtifs et des fleurs hâtives. Il a l' art de faire venir des fleurs et des fruits plus hâtivement qu' aucun autre jardinier.

HÂTIVETÉ s. f.

HÂTIVETÉ s. f. (H s' aspire.) Croissance hâtive. Il ne se dit que Des fruits, des fleurs et des plantes qui viennent avant le temps ordinaire. Le plus ou le moins de hâtiveté des fleurs et des fruits dépend du plus ou du moins de soin qu' on apporte à les cultiver. Il est peu usité.

HAUBANS s. m. pl.

HAUBANS s. m. pl. (H s' aspire.) T. de Marine. Gros cordages qui vont, en forme d' échelles, de la tête des mâts au bord du navire ou des hunes, où ils sont fixés avec la roideur convenable, et qui servent principalement à soutenir les mâts contre l' effort du roulis. Les grands haubans ou haubans du grand mât. Haubans de misaine, d' artimon, de hune, etc.

HAUBERGEON s. m. diminutif

HAUBERGEON s. m. diminutif (H s' aspire. ) Petit haubert.

Prov. et fig., Maille à maille se fait le haubergeon, En travaillant peu à peu, mais constamment, à une chose, on parvient à l' achever.

HAUBERT s. m.

HAUBERT s. m. (H s' aspire.) Sorte de cuirasse ancienne, ou de cotte de mailles.

En Jurispr. féodale, Fiefs de haubert, Fiefs qui obligeaient ceux qui les possédaient d' aller servir le roi à la guerre, avec droit de porter le haubert.

HAUSSE s. f.

HAUSSE s. f. (H s' aspire.) Ce qui sert à hausser. Mettre une hausse à des souliers, à des bottes. Mettre des hausses aux pieds d' une table, d' une armoire, etc.

Il signifie figurément, Augmentation, en parlant Du cours des changes, de la valeur des effets publics. La hausse des effets publics. Les fonds tendent à la hausse, sont à la hausse, sont en hausse. Une hausse de fonds. Une hausse subite.

Jouer à la hausse, Acheter et promettre de payer au prix du cours actuel, à une époque déterminée, des effets ou papiers de crédit public, dans l' espoir de les revendre alors à un prix supérieur.

HAUSSE-COL s. m.

HAUSSE-COL s. m. (H s' aspire.) Ornement imité d' une des pièces de l' ancienne armure; petite plaque en forme de croissant et bombée, ordinairement de cuivre doré, que les officiers d' infanterie portent au-dessous du cou, lorsqu' ils sont de service actuel. Des hausse-cols.

HAUSSEMENT s. m.

HAUSSEMENT s. m. (H s' aspire.) Action d' élever, de hausser quelque chose. Il se dit particulièrement Du mouvement qu' on fait des épaules, pour marquer de l' indignation ou du mépris. Il a fait un haussement d' épaules.

Fig., Le haussement des monnaies, L' augmentation de leur valeur numéraire. Le haussement du prix des denrées, Leur renchérissement. Ces locutions sont maintenant peu usitées.

HAUSSER v. a.

HAUSSER v. a. (H s' aspire.) Élever, exhausser, rendre plus haut. Hausser une muraille. J' ai fait hausser ma maison. Je l' ai haussée d' un étage.

Il signifie aussi, Lever en haut. Hausser le bras, la jambe. Hausser les épaules. Cela se baisse et se hausse à volonté. Haussez-le d' un cran.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se hausser sur la pointe des pieds.

Hausser les épaules, signifie particulièrement, Témoigner en haussant les épaules qu' une chose déplaît, qu' elle choque, et plus souvent qu' elle n' inspire que du mépris. Quand il dit cela, tout le monde haussa les épaules. Cela fait hausser les épaules. Il n' y a rien à répondre à cela, il n' y a qu' à hausser les épaules. On dit quelquefois, Hausser les épaules de pitié, de mépris.

Prov. et pop., Hausser le coude, Boire beaucoup. Il aime à hausser le coude. On voit bien qu' il a haussé le coude, il n' est pas ferme sur ses jambes. On a dit dans le même sens, Hausser le temps.

Fig., Hausser le coeur, hausser le courage à quelqu' un, Lui donner du coeur, lui élever le courage. Cette alliance, cette place, cette succession lui a bien haussé le coeur. Ces phrases vieillissent.

Prov. et fig., C' est un homme qui ne se hausse ni ne se baisse, Il ne s' émeut de rien, il est toujours égal.

Le temps se hausse, Il commence à s' éclaircir.

HAUSSER

HAUSSER se dit aussi en parlant De la voix, du son des instruments. Hausser la parole. Hausser sa voix. Hausser la voix, le ton. Cette guitare est montée trop bas, il faut la hausser.

Fig., Hausser le ton, Prendre, dans ses discours, un ton de menace ou de supériorité; élever ses prétentions. Loin de fléchir, il hausse le ton. On dit aussi, familièrement, Hausser d' un ton.

HAUSSER

HAUSSER signifie figurément, Augmenter. Hausser la paye du soldat, les gages d' un domestique. Hausser les impôts. Hausser le prix du pain.

Hausser la monnaie, le prix des monnaies, En augmenter la valeur numéraire.

HAUSSER

HAUSSER est aussi verbe neutre, et signifie, Devenir ou être plus haut. La rivière a haussé cette nuit.

Avoir une épaule qui hausse, Avoir une épaule plus haute que l' autre.

Fig. et fam., Hausser d' un cran, se dit De certaines choses qui augmentent d' une très-petite quantité. Sa fortune, son crédit n' a pas haussé d' un cran.

HAUSSER neutre

HAUSSER neutre se dit figurément, Des choses dont la valeur, dont le prix augmente. Le prix du blé a bien haussé. Le change hausse. Les actions haussent. Le cours du change, des actions, de la rente a haussé depuis quelques jours.

HAUSSÉ, ÉE. participe

HAUSSÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, Du chevron et de la fasce, quand ils sont placés plus haut qu' à l' ordinaire.

HAUSSIÈRE s. f.

HAUSSIÈRE s. f. (On écrit aussi, et même plus ordinairement, Aussière.) Cordage qui est composé de trois ou quatre torons, et dont la grosseur varie de trois à six pouces. L' haussière s' emploie spécialement pour le touage, l' évitage et l' amarrage des navires.

HAUT, HAUTE adj.

HAUT, HAUTE adj. (H s' aspire.) Élevé. Il est opposé à Bas et à Petit, et se dit D' un objet considéré par rapport à tous les autres objets du même genre, ou seulement par comparaison à un ou à plusieurs autres. Une haute montagne. Les plus hautes montagnes. Haute tour. Haut clocher. Cet arbre est très-haut. Cette chaise-ci est moins haute, est aussi haute que celle-là. Cette table n' est pas assez haute. Porter des talons hauts. La forme de ce chapeau est très-haute. Avoir le front haut et découvert. Un mur haut de sept pieds. Il est plus haut que moi d' un pouce. Être de haute stature, de haute taille. Avoir une haute taille, une haute stature. Le chameau est haut de jambes.

Il se dit également De certaines choses qui sont situées au dessus d' autres. Le plus haut étage d' une maison. Les hautes voiles d' un vaisseau. Au plus haut degré. Le plus haut point. Loger dans une chambre haute. Les hautes régions de l' air. On dit dans un sens analogue: L' aigle a le vol très-haut, Les oiseaux de haut vol.

Arbres à haute tige, ou simplement. Hautes tiges, se dit de Certains arbres fruitiers dont on laisse la tige s' élever.

Haute futaie, se dit Des bois de grands chênes, de grands hêtres, etc., qui ne sont pas réglés en coupe ordinaire, comme les bois taillis. Bois de haute futaie. Arbres de haute futaie.

Haut dais, Endroit élevé où le roi et la reine sont assis dans les assemblées publiques, soit qu' il y ait un dais, soit qu' il n' y en ait point.

Hauts lieux, se dit, dans l' Écriture sainte, Des collines, des montagnes où l' on sacrifiait à Baal. Sacrifier sur les hauts lieux.

En termes de Marine, Ce bâtiment est haut de bord, Son bord supérieur est fort élevé au-dessus de l' eau.

Vaisseau de haut bord, se disait autrefois de Tout bâtiment qui naviguait au long cours. On ne le dit plus aujourd' hui que d' Un bâtiment de guerre à plusieurs ponts.

Fig., Prendre un vol trop haut, S' élever plus qu' on ne doit, prendre des manières au-dessus de son état, de sa condition, faire plus de dépense qu' on ne doit ou qu' on ne peut. Il a pris un vol trop haut.

Le carême est haut, se dit Lorsque le carême ne commence qu' au mois de mars.

Fig. et fam., Mettre le carême bien haut, Exiger des choses trop difficiles. Ce docteur débite une morale sévère, il nous met le carême bien haut. Il signifie aussi, Promettre une chose qui n' arrivera pas de longtemps. Nous faire attendre jusque-là, c' est nous mettre le carême bien haut. Dans ces phrases, Haut est pris adverbialement.

HAUT

HAUT se dit particulièrement De certains pays qui sont plus éloignés de la mer, ou plus proches de la source de quelque grande rivière. Le haut pays. La haute Allemagne. La haute Égypte. Le haut Languedoc. La haute Bretagne. Le haut Poitou. La haute Alsace.

Le haut allemand, Celui que l' on parle en Misnie, province de la haute Saxe.

Prov. et fig., C' est du haut allemand pour lui, Il n' y comprend, il n' y entend rien.

Les hautes Pyrénées, Celles qui forment le milieu de la chaîne, qui sont à peu près à égale distance de l' Océan et de la Méditerranée. Les hautes Alpes, Celles qui sont loin de la Méditerranée. Quand ces dénominations indiquent les départements où sont situées les hautes Pyrénées, les hautes Alpes, on écrit, Les Hautes-Pyrénées, les Hautes-Alpes.

Le haut Rhin, la haute Loire, la haute Garonne, la haute Marne, etc., La partie de ces fleuves, de ces rivières qui est plus voisine de la source que de l' embouchure. Quand il s' agit des départements qui en prennent le nom, il faut écrire, Le Haut-Rhin, la Haute-Marne, etc. Préfet du Haut-Rhin.

La haute Seine, Toute la partie de la Seine qui est au-dessus de Paris, en allant vers la source de ce fleuve; par opposition à La partie qui est au-dessous de Paris, et qu' on nomme La basse Seine.

Le haut bout d' une chambre, le haut bout d' une table, La place la plus honorable. Être au haut bout d' une table. Prendre le haut bout.

HAUT

HAUT signifie aussi, Levé, relevé. Le connétable portait l' épée haute et nue devant le roi. Marcher, courir sur son adversaire l' épée haute, la lance haute, etc. Marcher la tête haute. Ce cheval porte la tête haute. Il a juré, la main haute, qu' il ne vous avait fait aucun tort. Le chevalier se présenta la visière haute. Tapisserie de haute lisse: voyez LISSE.

Fig., Il peut aller partout la tête haute, Il peut aller partout sans craindre, sans appréhender aucun reproche, aucun affront.

En termes de Blason, Épée haute, Épée droite.

En termes de Manége, Tenir la bride haute à un cheval, Lui tenir la bride courte.

Fig. et fam., Tenir la bride haute à un jeune homme, Lui laisser peu de liberté, le tenir de court. On dit de même, Tenir la main haute à quelqu' un, Le traiter avec sévérité, sans lui rien passer. Tenir la main haute dans une affaire, Se rendre difficile sur les conditions.

HAUT

HAUT signifie quelquefois, Profond. L' eau est fort haute en tel endroit.

La marée, la mer est haute, se dit De la marée au moment où elle arrive à son plus haut point. On ne peut entrer dans ce port qu' à haute marée, qu' à la mer haute, etc.

Les eaux sont hautes, la rivière est haute, se dit D' une rivière qui est plus grosse qu' à son ordinaire. Dans la même acception, on dit, Les hautes marées.

La mer est haute, signifie aussi que La mer est agitée.

La haute mer, La pleine mer. Aller en haute mer. Gagner la haute mer.

HAUT

HAUT en termes de Musique, se dit Des sons élevés, aigus. Sons hauts. Ton haut. Le ton de l' orchestre est trop haut, n' est pas assez haut.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des instruments. Votre violon est bien haut. Cette flûte est beaucoup trop haute.

HAUT

HAUT se dit aussi De la voix, lorsqu' elle est sonore, éclatante, et qu' elle se fait entendre de loin. Avoir la voix haute, le verbe haut. Cet homme a la parole trop haute. Parlez d' un ton plus haut, d' un ton moins haut. Réciter, lire à haute voix, à haute et intelligible voix. Crier à haute voix. Jeter, pousser les hauts cris.

Fig. et fam., Prendre le haut ton; le prendre d' un ton haut, sur un ton haut, sur le haut ton; etc., Prendre un ton fier, menaçant, arrogant. On dit dans le même sens, Être haut en parole, avoir le verbe haut.

Fig. et fam., Jeter, pousser les hauts cris, Se récrier, se plaindre hautement. Cette innovation fit d' abord jeter les hauts cris.

Fam., Nous n' avons jamais eu ensemble une parole plus haute que l' autre, Nous avons toujours vécu en parfaite intelligence, nous n' avons jamais eu de querelle ensemble.

Messe haute, Messe chantée.

HAUT

HAUT signifie aussi figurément, Grand, supérieur, excellent, éminent, distingué dans son genre. Il se dit Des personnes et des choses. La haute administration. De hauts emplois. De hautes fonctions. Hauts fonctionnaires. La haute magistrature. Le haut commerce. Parvenir aux plus hautes dignités. Une personne de haut rang, de haut parage, de la haute volée. Les hautes classes de la société. Une haute naissance. Les hauts faits. De hauts faits d' armes. Il a le courage haut. Haute fortune. Haute vertu. Haute piété. Les hautes spéculations de la philosophie. De hautes pensées. De hautes conceptions. Haute protection. Haute recommandation. Haute estime. Haute considération. Haute réputation. Avoir une haute opinion, une haute idée de quelqu' un.

Haute justice, La juridiction d' un seigneur dont le juge pouvait connaître de toutes causes, tant civiles que criminelles, excepté des cas royaux. Le seigneur auquel appartenait cette juridiction avait le titre de Seigneur haut justicier.

L' exécuteur de la haute justice, ou Le maître des hautes oeuvres, Le bourreau.

Haut et puissant seigneur, haute et puissante dame; très-haut et très-puissant seigneur, très-haute et très-puissante dame. Titres donnés, dans les actes et dans les monuments publics, aux grands seigneurs, aux personnes d' une qualité relevée.

Très-haut et très-puissant prince, très-haute et très-puissante princesse. Titres donnés, dans les actes et dans les monuments publics, aux princes et aux princesses.

Substantiv. et absol., Le Très-Haut, Dieu.

En Diplomatie, Les hautes puissances contractantes, se dit Des princes souverains entre lesquels se conclut un traité.

Absol., Hautes puissances. Titre que prenaient les états généraux des Provinces-Unies.

La chambre haute, se dit de La chambre des lords, des pairs, dans le parlement d' Angleterre.

Les hautes sciences, La théologie, la philosophie, et les mathématiques. Les hautes classes d' un collége, La philosophie, la rhétorique, et les mathématiques élémentaires et spéciales.

Le haut style, se dit d' Un style oratoire, élevé, soutenu. Ouvrage écrit dans le haut style. Il se prend quelquefois, ironiquement, pour Un style ampoulé et guindé. C' est là du haut style.

Le haut mal, L' épilepsie ou le mal caduc. Il tombe du haut mal.

Haut appareil, Grande magnificence. Ce prince fit son entrée dans le plus haut appareil qu' on ait jamais vu.

Haut appareil, se dit, en Chirurgie, d' Une des manières de faire l' opération de la taille.

Haute pression, Pression considérable. Machine à vapeur à haute pression.

En parlant Des cartes à jouer, Hautes cartes, Celles qui ont le plus de valeur. Au piquet, l' as est la plus haute carte. Il a toutes les hautes cartes.

Haut prix, Valeur considérable, extraordinaire. On le dit au propre et au figuré. Les denrées sont à très-haut prix. Au plus haut prix. Il met ses services à très-haut prix. La grandeur n' est pas d' un si haut prix, qu' on doive lui sacrifier le repos.

Haute paye. Voyez PAYE.

En termes de Commerce, Les cafés, les blés, les vins, etc., sont hauts, Sont à haut prix. On dit dans un sens analogue, Le change est haut, les fonds sont hauts, etc.

L' argent est haut, On ne le prête qu' à un gros intérêt.

Fam., C' est un cadet de haut appétit, C' est un jeune homme à qui tout semble bon, ou qui aime à faire beaucoup de dépense.

Ce mets est de haut goût, Il est d' un goût relevé, il est poivré, salé, épicé.

Être haut en couleur, Avoir le visage rouge, coloré.

Fig. et fam., Emporter quelque chose de haute lutte, Venir à bout de quelque chose, par autorité, par force.

Une haute antiquité, Une antiquité fort reculée. Dans la haute antiquité. Dès la plus haute antiquité.

HAUT

HAUT se dit, en mauvaise part, De ce qui est excessif dans son genre. Haute insolence. Haute effronterie. Haute injustice. Il a fait une haute sottise.

Haute trahison, se dit Des crimes qui intéressent au premier chef la sûreté de l' État. Il fut accusé de haute trahison, de crime de haute trahison. On a souvent abusé du mot haute trahison. Les crimes de haute trahison doivent être définis par la loi.

HAUT

HAUT signifie quelquefois particulièrement, Fier, orgueilleux, impérieux. C' est un homme haut. C' est une femme haute. Avoir un air haut.

Être haut à la main, Être impétueux, violent, prompt à user de voies de fait. Cette façon de parler a vieilli.

HAUT

HAUT s' emploie substantivement, et signifie, Élévation, hauteur. Cette maison a tant de toises de haut. Ce tableau a six pieds de haut sur cinq de large.

Tomber de son haut, se dit D' une personne qui tombe de toute sa hauteur. On le dit aussi, figurément et familièrement, D' une personne qui est extrêmement surprise de quelque chose. Il est tombé de son haut, quand je lui ai dit cela. On dit quelquefois, dans le même sens, Il a pensé tomber de son haut.

Fig. et fam., Il y a du haut et du bas, des hauts et des bas dans la vie, La vie est mêlée de biens et de maux. Il y a du haut et du bas, des hauts et des bas dans l' humeur, dans l' esprit, dans la conduite, dans les ouvrages de cet homme, On y remarque de grandes inégalités. Dans le même sens, Avoir du haut et du bas, des hauts et des bas dans l' humeur, dans sa vie, dans sa fortune, etc.

HAUT substantif

HAUT substantif signifie souvent, Le faîte, le sommet, la partie supérieure. Le haut d' une tour, d' une montagne, d' un clocher. Il est tombé du haut de la maison en bas. Regarder de haut en bas. Le canon tirait de haut en bas. Du haut des cieux. Le haut du corps. Le haut de cette façade est orné d' un fronton. Ils ne portent qu' une touffe de cheveux sur le haut de la tête. Le haut d' une feuille de papier, d' une page, d' un tableau. Écrivez cela en haut de la feuille, de la page. Le haut d' un tableau. Vers le haut.

En Impr., Haut de casse. Voyez CASSE.

En Musique, La voix de ce chanteur est belle dans le haut, Elle est propre à bien rendre les sons aigus, les notes élevées.

Sur le haut du jour, Vers le midi. Cette façon de parler a vieilli.

Le haut du pavé, La partie du pavé des rues qui borde les maisons. Prendre le haut du pavé. Céder le haut du pavé à une dame.

Fig. et fam., Crier du haut de sa tête, Crier de toute sa force.

Prov. et fig., Gagner le haut, S' enfuir.

Fig. et fam., Traiter quelqu' un du haut en bas, de haut en bas, Le traiter avec dédain, avec hauteur.

Fig. et fam., Regarder quelqu' un du haut en bas, Le regarder avec un air de mépris. On dit dans le même sens, Regarder quelqu' un du haut de sa grandeur.

HAUT

HAUT s' emploie aussi adverbialement, et signifie, Dans la partie haute, à la partie supérieure. Monter haut, bien haut, plus haut. Des oiseaux qui volent haut. Être haut perché, haut monté. La rivière monta très-haut en peu de temps. Vous avez placé cela trop haut. Élever une muraille assez haut pour qu' on ne puisse l' escalader. Cet arbre monte trop haut. Il demeure deux étages plus haut. Le coup est parti de plus haut.

Plus haut, signifie quelquefois, Ci-dessus, dans ce qui précède. Nous avons vu plus haut que... Ainsi qu' il a été dit plus haut.

Cheval monté haut ou haut monté, Cheval dont les jambes sont trop hautes, et ne sont point proportionnées.

Fam., Être pendu haut et court, Être exécuté à la potence.

Prov., Haut le pied, Allons, partons; allez, partez. On dit dans un sens analogue, Faire haut le pied, Disparaître tout d' un coup, s' enfuir.

Haut-le-pied, s' emploie aussi substantivement, et signifie, Un homme qui ne tient à rien, qui n' a point d' établissement fixe, et qui peut disparaître d' un moment à l' autre. Ne lui prêtez point d' argent, c' est un haut-le-pied. Cette expression est familière.

Renvoyer des chevaux haut le pied, Les renvoyer sans être attelés ni montés.

En termes de Manége, Mener un cheval haut la main, Tenir la main des rênes haute, pour soutenir le cheval, pour l' empêcher de butter, de tomber, ou pour lui donner la facilité de lever le devant, de faire des courbettes.

Fig. et fam., Haut la main, Avec autorité, ou En surmontant tous les obstacles, avec promptitude. J' en viendrai à bout haut la main. Il l' a emporté haut la main sur tous ses concurrents.

Fig. et fam., Cet homme le porte haut, Il se prétend de grande qualité; ou Il se prévaut de l' avantage que son rang, sa dignité, ses richesses, sa capacité, lui donnent.

HAUT

HAUT pris adverbialement, s' emploie dans certaines phrases figurées, telles que les suivantes: Son génie ne s' était pas encore élevé si haut. La fortune semblait ne l' avoir placé si haut, que pour rendre sa chute plus éclatante. Pour découvrir les vrais coupables, il faut remonter plus haut. Quelque haut qu' on remonte dans l' histoire.

Monter haut, S' élever à un prix considérable. Faire monter bien haut des meubles, des livres, en les enchérissant. On le dit aussi D' une dépense considérable. La dépense monte haut. Il ne croyait pas que le compte, que le mémoire montât si haut.

Reprendre une chose de plus haut, une histoire de plus haut, La raconter en la commençant d' un temps plus éloigné, pour mieux éclaircir le fait, pour rendre la narration plus claire. Pour bien vous instruire de cet événement, je reprendrai la chose de plus haut. Reprenons cette histoire de plus haut. On dit quelquefois dans le même sens, Remonter plus haut.

Reprendre les choses de plus haut, Remonter à des principes généraux, à des vérités antérieures.

HAUT adverbe

HAUT adverbe signifie aussi, À haute voix, fort, d' un ton intelligible. Vous ne parlez pas assez haut. Parlez plus haut, ou elliptiquement, Plus haut. Il a dit cela tout haut. Crier très-haut.

Fig., Parler haut, le prendre haut, très-haut, Parler, répondre sans ménagement, arrogamment. Je saurai bien l' empêcher de parler si haut. Vous le prenez bien haut.

Fig., Penser tout haut, Faire connaître avec franchise, sans détour, sans réserve, ce qu' on a dans l' esprit.

Fig., Haut et clair, Franchement, nettement, sans chercher d' adoucissement, de détours. Parler haut et clair. Il a dit son sentiment haut et clair. Il s' en est expliqué haut et clair.

HAUT adverbe

HAUT adverbe signifie également, en termes de Musique, Dans un ton haut. Vous l' avez pris trop haut en commençant. Sa voix ne peut pas monter plus haut. Ce violon n' est pas monté assez haut.

EN HAUT, LÀ-HAUT. loc. adverbiales

EN HAUT, LÀ-HAUT. loc. adverbiales Dans le lieu qui est plus haut, qui est au-dessus. La locution Là-haut rend ordinairement la désignation plus précise. Aller, monter en haut. Je loge en haut, et lui en bas. Ne laissez monter personne là-haut. Il est là-haut. Le coup est parti d' en haut, de là-haut. Je viens d' en haut. Mouvement de bas en haut.

Par en haut, Par le haut. Passer par en haut.

Tirer en haut, pousser en haut, Vers le haut.

LÀ-HAUT

LÀ-HAUT signifie quelquefois, Dans le ciel. Là-haut réside un juge incorruptible. On dit aussi, D' en haut, Du ciel. C' est un ordre d' en haut. Les grâces qui nous viennent d' en haut.

EN HAUT

EN HAUT s' emploie aussi comme locution prépositive. Il est tout en haut de la maison. Écrivez ceci en haut de la page.

PAR HAUT. loc. adv.

PAR HAUT. loc. adv. On dit, en termes de Manége, Ce cheval va par haut, Il fait un manége élevé.

Aller par haut et par bas, Vomir et aller à la selle. Cette drogue fait aller par haut et par bas, purge par haut et par bas.

HAUT-À-BAS s. m.

HAUT-À-BAS s. m. (H s' aspire.) Porte-balle, petit mercier qui porte sur son dos une balle où sont ses marchandises. Il est vieux.

HAUT-À-HAUT s. m.

HAUT-À-HAUT s. m. (H s' aspire.) Cri de chasse que l' on fait pour appeler son camarade, et lui faire revoir la voie de son cerf pendant un défaut, ou pour l' appeler le matin au bois.

HAUTAIN, AINE adj.

HAUTAIN, AINE adj. (H s' aspire.) Fier, orgueilleux. C' est un homme hautain. Une humeur hautaine. Avoir l' air hautain, la mine et les manières hautaines. Paroles hautaines. Ton hautain.

HAUTAINEMENT adv.

HAUTAINEMENT adv. (H s' aspire.) D' une manière hautaine. Il est peu usité.

HAUTBOIS s. m.

HAUTBOIS s. m. (H s' aspire.) Instrument à vent et à anche, dont le ton est fort clair. Jouer du hautbois.

Il se dit aussi de Celui qui joue du hautbois. C' est un excellent hautbois.

Prov. et en jouant sur le mot, Jouer du hautbois, Abattre une futaie qu' il ne faudrait pas encore couper.

HAUT-DE-CHAUSSE ou HAUT-DECHAUSSES. s. m.

HAUT-DE-CHAUSSE ou HAUT-DECHAUSSES. s. m. (H s' aspire.) La partie du vêtement de l' homme, qui le couvre depuis la ceinture jusqu' aux genoux. Mettre son haut-de-chausse. Au pluriel, Hauts-de-chausse, ou Hauts-de-chausses. Il est vieux: on dit maintenant, Culotte.

Prov. et fig., Cette femme porte le haut-de-chausse, Elle est plus maîtresse, elle a plus-de pouvoir dans la maison que son mari.

HAUTE-CONTRE s. f.

HAUTE-CONTRE s. f. (H s' aspire.) T. de Musique. Celle des quatre parties de la musique qui est entre le dessus et la taille ou ténor. Chanter la haute-contre. Une voix de haute-contre.

Il se dit aussi de Celui qui a une voix de haute-contre. C' est une haute-contre, une belle haute-contre. De belles hautes-contre.

HAUTEMENT adv.

HAUTEMENT adv. (H s' aspire.) Il n' est guère d' usage au propre; mais au figuré il signifie, Hardiment, librement, résolument. Il ne le dissimula point, il le dit hautement. Je vous le déclare hautement. Je lui soutins hautement que vous aviez raison. Je lui dis hautement ses vérités.

Il signifie aussi, Avec hauteur, avec vigueur, à force ouverte. Il le protége hautement. Il prend hautement les intérêts d' un tel. Se déclarer hautement pour quelqu' un.

HAUTESSE s. f.

HAUTESSE s. f. (H s' aspire.) Titre qu' on donne au sultan. Un firman de Sa Hautesse.

HAUTE-TAILLE s. f.

HAUTE-TAILLE s. f. (H s' aspire.) T. de Musique. Voix moyenne entre la taille et la haute-contre. Il a vieilli.

HAUTEUR s. f.

HAUTEUR s. f. (H s' aspire.) Dimension d' un corps en tant qu' il est haut. La hauteur d' une montagne, d' un clocher. Grande hauteur. La hauteur d' un mur. Une palissade, un mur à hauteur d' appui. De la hauteur d' un pied. De trois pieds de hauteur. La hauteur de la marée. Les eaux s' élevèrent à une hauteur considérable. Les eaux atteignaient déjà la hauteur du premier étage.

Tomber de sa hauteur, se dit D' une personne qui, étant debout, vient à tomber de son long. Il est tombé de sa hauteur sur le pavé.

HAUTEUR

HAUTEUR se dit aussi de L' élévation d' un corps placé, suspendu au-dessus de la terre ou de quelque autre surface horizontale. Cet oiseau vole à une très-grande hauteur. Cela est placé à une telle hauteur, que je ne puis y atteindre. Parvenus à telle hauteur, nous fîmes nos observations barométriques. À la hauteur des nuages. La hauteur des cieux.

Il se dit, en Astronomie, de L' angle compris entre le plan de l' horizon et le rayon visuel mené au point du ciel que l' on veut désigner. La hauteur d' un astre. La hauteur du pôle.

Prendre la hauteur du soleil, ou simplement, Prendre hauteur, Observer avec un instrument la hauteur angulaire du soleil sur l' horizon.

Être à la hauteur d' une île, d' une ville, etc., Être dans le même parallèle, dans le même degré de latitude. On l' emploie surtout en termes de Marine. Nous étions à la hauteur de Malte, de Lisbonne. Nous rencontrâmes un corsaire à la hauteur du cap Saint-Vincent.

HAUTEUR

HAUTEUR signifie aussi, Profondeur. Ils jetèrent la sonde pour prendre la hauteur de la mer en cet endroit-là. Elle avait tant de brasses de hauteur.

La hauteur d' un bataillon, d' un escadron, etc., La quantité des rangs dont il est composé. Ce bataillon était à six, sur six de hauteur. Cet escadron était à trois, sur trois de hauteur.

HAUTEUR

HAUTEUR signifie encore, Colline, éminence. Les ennemis gagnèrent une hauteur. Il y avait une hauteur qui commandait la place. La campagne était inondée, il prit son chemin par les hauteurs. Il fallut gagner les hauteurs.

HAUTEUR

HAUTEUR se dit figurément, au sens moral, en parlant De ce qui est supérieur, éminent, d' un ordre élevé. Son génie ne parvint à cette hauteur qu' après de longs efforts. La hauteur de ses conceptions.

Être à la hauteur de quelqu' un, Être en état de le comprendre. Peu d' esprits sont à la hauteur de ce grand génie.

Être à la hauteur du siècle, N' être pas étranger aux connaissances, aux idées, aux opinions du temps où l' on vit, en suivre le progrès. On dit de même, Être à la hauteur des connaissances, des idées actuelles, etc.; et cela peut s' appliquer également Aux ouvrages d' esprit. Ce livre n' est point à la hauteur des connaissances actuelles.

HAUTEUR

HAUTEUR signifie en outre figurément, Fermeté, fierté. L' ambassadeur soutint les intérêts de son maître avec beaucoup de hauteur. Dans ce sens, il est aujourd' hui peu usité.

Il se dit presque toujours en mauvaise part, et signifie, Arrogance, orgueil. Il a parlé avec hauteur. Il s' est conduit en cette occasion avec une hauteur insupportable. Il le traite avec hauteur et mépris.

HAUTEURS

HAUTEURS au pluriel se dit Des actions, des paroles qui marquent de l' arrogance. Je ne puis supporter ses hauteurs. Ses hauteurs ne m' imposent point. Ses hauteurs lui ont fait beaucoup d' ennemis.

HAUT-FOND s. m.

HAUT-FOND s. m. (H s' aspire.) T. de Marine. Voyez BAS-FOND.

HAUT-LE-CORPS s. m.

HAUT-LE-CORPS s. m. (H s' aspire.) T. de Manége. Saut, bond que fait un cheval. Ce cheval fait des haut-le-corps.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, Des premiers mouvements d' un homme auquel on fait des propositions qui le révoltent, ou D' un homme qui éprouve une grande surprise. Cette proposition lui fit faire un haut-le-corps. Il fit un haut-le-corps en me voyant paraître.

HAUTURIER, IÈRE adj.

HAUTURIER, IÈRE adj. (H s' aspire.) Ancien terme de Marine, qui s' employait dans ces deux locutions: Pilote hauturier, par opposition à Pilote côtier, Pilote qui sait se conduire en pleine mer, par l' observation des astres. Navigation hauturière, par opposition à Cabotage, Navigation de long cours.

HÂVE adj. des deux genres

HÂVE adj. des deux genres (H s' aspire.) Pâle, maigre et défiguré. Avoir le visage hâve. Il était horriblement hâve.

HAVIR v. a.

HAVIR v. a. (H s' aspire.) Il se dit en parlant De la viande, lorsqu' on la fait rôtir à un grand feu, qui la dessèche et la brûle par-dessus, sans qu' elle soit cuite en dedans. Le trop grand feu havit la viande.

Il s' emploie aussi neutralement, ou avec le pronom personnel. La viande havit à un trop grand feu, ne fait que se havir. Ce mot est peu usité.

HAVI, IE. participe

HAVI, IE. participe

HAVRE s. m.

HAVRE s. m. (H s' aspire.) Il se disait autrefois d' Un port de mer quelconque. Havre assuré. Surgir au havre. Gagner le havre. Sortir du havre. Havre d' entrée. Havre de barre. Havre de toutes marées. On ne le dit maintenant que de Certains ports qui restent la plupart sans eau à marée basse.

HAVRE-SAC s. m.

HAVRE-SAC s. m. (H s' aspire.) Sac de peau dans lequel chaque fantassin renferme les effets à son usage, et qui se porte sur le dos à l' aide de deux bretelles. Le havre-sac d' un soldat. Faire la revue des havre-sacs.

Il se dit aussi Du sac que les gens de métier, en courant le pays, portent sur le dos avec des bretelles, et où ils mettent leurs provisions, leurs ustensiles, leurs outils. Le havre-sac d' un garçon de métier.

HÉ (H s' aspire.) Interjection qui sert principalement à appeler. Hé! l' ami! Hé! viens çà. Ces sortes de phrases ne s' emploient qu' en parlant À des personnes fort inférieures, ou avec lesquelles on vit très-familièrement.

HÉ se dit également, soit pour avertir de prendre garde à quelque chose: Hé! qu' allez-vous faire? soit pour témoigner de la commisération: Hé, mon Dieu! Hé, pauvre homme, que je vous plains! soit pour marquer du regret, de la douleur: Hé, qu' ai-je fait! Hé, que je suis misérable! soit pour exprimer quelque étonnement: Hé, bonjour! il y a longtemps qu' on ne vous a vu. Hé, vous voilà? je ne vous attendais pas sitôt. Hé quoi! vous n' êtes pas encore parti!

Il se répète quelquefois, dans la conversation familière, pour exprimer Une sorte d' adhésion, d' approbation, etc. Hé, hé, je ne dis pas non. Hé, hé, pourquoi pas?

HEAUME s. m.

HEAUME s. m. (H s' aspire.) Casque, habillement de tête d' un homme d' armes. Il est vieux, et ne s' emploie plus que dans le Blason.

HEBDOMADAIRE adj. des deux genres

HEBDOMADAIRE adj. des deux genres Qui se renouvelle chaque semaine. Recueil, journal hebdomadaire. Publications hebdomadaires.

HEBDOMADIER s. m.

HEBDOMADIER s. m. Celui qui est en semaine, dans un chapitre ou dans un couvent, pour faire l' office et y présider.

HÉBERGE s. f.

HÉBERGE s. f. T. de Palais. Le point jusqu' où un mur est censé être commun entre deux bâtiments contigus et de hauteur inégale.

HÉBERGER v. a.

HÉBERGER v. a. Recevoir chez soi, loger. Il nous hébergea. Nous avons été mal hébergés. Il est familier.

HÉBERGÉ, ÉE. participe

HÉBERGÉ, ÉE. participe

HÉBÉTER v. a.

HÉBÉTER v. a. Rendre stupide. La trop grande rudesse des maîtres est capable d' hébéter les enfants, de leur hébéter l' esprit. L' ivrognerie l' a tout hébété.

HÉBÉTÉ, ÉE. participe

HÉBÉTÉ, ÉE. participe Il est aussi substantif. C' est un hébété. Il parle, il agit comme un hébété.

HÉBRAÏQUE adj. des deux genres

HÉBRAÏQUE adj. des deux genres Qui appartient aux Hébreux. Il se dit surtout par rapport à la langue. La langue hébraïque. Caractères hébraïques. Phrase hébraïque. Grammaire hébraïque. Bible hébraïque.

HÉBRAÏSANT s. m.

HÉBRAÏSANT s. m. Nom que l' on donne aux savants qui s' attachent particulièrement à l' étude de la langue hébraïque et du texte hébreu de l' Écriture. C' est un bon hébraïsant.

HÉBRAÏSME s. m.

HÉBRAÏSME s. m. Façon de parler propre et particulière à la langue hébraïque.

HÉBREU s. m.

HÉBREU s. m. Langue hébraïque. Il sait l' hébreu parfaitement.

Fig. et fam., Ce que vous dites est de l' hébreu pour moi, vous me parlez hébreu, Je n' entends rien à ce que vous dites.

HÉBREU

HÉBREU se dit quelquefois adjectivement pour Hébraïque, mais sans genre féminin. Le texte hébreu. Les livres hébreux.

HÉCATOMBE s. f.

HÉCATOMBE s. f. Sacrifice de cent boeufs, ou de plusieurs animaux de différente espèce, que faisaient les anciens. Offrir une hécatombe. Apaiser le ciel par des hécatombes.

HECTARE s. m.

HECTARE s. m. Nouvelle mesure agraire ou de superficie qui contient cent ares et qui surpasse de très-peu deux arpents anciens, à la mesure de vingt-deux pieds pour perche. Une pièce de terre de six hectares.

HECTIQUE adj. f.

HECTIQUE adj. f. T. de Médec. Il se dit D' une fièvre lente et continue, accompagnée d' une diminution progressive de l' embonpoint et des forces. Fièvre hectique essentielle. Fièvre hectique symptomatique.

HECTISIE s. f.

HECTISIE s. f. T. de Médec. État de ceux qui ont la fièvre hectique.

HECTOGRAMME s. m.

HECTOGRAMME s. m. Nouvelle mesure de poids qui contient cent grammes, et qui équivaut à peu près à trois onces deux gros et onze grains, ancienne mesure. L' hectogramme est le dixième du kilogramme.

HECTOLITRE s. m.

HECTOLITRE s. m. Nouvelle mesure de capacité qui contient cent litres ou environ sept boisseaux et sept dixièmes, ancienne mesure. Deux cents hectolitres de blé, de vin.

HÉGIRE s. f.

HÉGIRE s. f. Terme pris de l' arabe, où il signifie, Fuite. Il se dit, parmi nous, de L' ère des mahométans, qui commence à l' époque où Mahomet s' enfuit de la Mecque. La première année de l' hégire répond à l' année 622 de JÉSUS-CHRIST.

HEIDUQUE s. m.

HEIDUQUE s. m. Volontaire esclavon, ou Fantassin hongrois. On donnait autrefois ce nom, en France, à Certains domestiques qui étaient vêtus à la hongroise, et qui portaient la livrée de leurs maîtres.

HEIN

HEIN (H s' aspire.) Interjection familière dont on accompagne quelquefois une interrogation, ou une phrase qui exprime l' étonnement. Voulez-vous, hein? Hein, que dites-vous donc là?

HÉLAS. Interjection de plainte

HÉLAS. Interjection de plainte Hélas! que deviendrons-nous? Hélas! ayez pitié de moi. Hélas! quel malheur! que je vous plains!

Il s' emploie quelquefois, familièrement, comme substantif. Il fit de grands hélas. Voyez le bel hélas.

HÉLER v. a.

HÉLER v. a. (H s' aspire.) T. de Marine. Appeler, faire un cri à la rencontre d' un navire, pour demander d' où il est, où il va, ou pour faire d' autres questions à l' équipage. Héler un navire. On nous héla. Absolument, On hèle avec un porte-voix.

HÉLÉ, ÉE. participe

HÉLÉ, ÉE. participe

HÉLIANTHE s. m.

HÉLIANTHE s. m. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Composées, auquel appartiennent le tournesol et le topinambour.

HÉLIANTHÈME s. m.

HÉLIANTHÈME s. m. T. de Botan. Genre de plantes, dont l' espèce la plus connue porte des fleurs d' un jaune luisant disposées en épi.

HÉLIAQUE adj.

HÉLIAQUE adj. T. d' Astron. Il se dit Du lever et du coucher d' un astre, lorsque ces phénomènes s' opèrent à une époque de l' année où le soleil se trouve abaissé sous l' horizon exactement autant qu' il le faut pour que l' astre soit visible à l' instant précis auquel il se lève ou se couche. Le lever, le coucher héliaque d' une étoile.

HÉLIASTES s. m. pl.

HÉLIASTES s. m. pl. T. d' Antiq. grecque. Nom que portaient, à Athènes, Les membres d' un tribunal très-nombreux, dont les assemblées, tenues en plein air, commençaient au lever du soleil. Le tribunal des héliastes.

HÉLICE s. f.

HÉLICE s. f. T. de Géom. et d' Archit. Ligne tracée en forme de vis autour d' un cylindre. Un escalier en hélice est composé de marches qui tournent avec une même inclinaison autour d' un pilier cylindrique.

Il se dit aussi de Petites volutes qui entrent dans la composition du chapiteau corinthien.

Il se dit, en Conchyliologie, de Certains coquillages univalves, contournés en spirale. Le limaçon est une hélice.

HÉLICON s. m.

HÉLICON s. m. Montagne de Béotie, qui était consacrée à Apollon et aux Muses, et dont les poëtes emploient le nom dans certaines phrases figurées. Ainsi on dit, Il est au sommet de l' Hélicon, il est au bas de l' Hélicon, C' est un grand poëte, c' est un mauvais poëte.

HÉLIOCENTRIQUE adj. des deux genres

HÉLIOCENTRIQUE adj. des deux genres T. d' Astron. Il se dit Du lieu où paraîtrait une planète, si elle était vue du soleil, c' est-à-dire, si l' oeil de l' observateur était au centre du soleil. La latitude, la longitude héliocentrique d' une planète.

HÉLIOSCOPE s. m.

HÉLIOSCOPE s. m. T. d' Astron. Lunette destinée à regarder le soleil, et garnie à cet effet d' un verre coloré d' une teinte sombre, pour affaiblir la trop grande vivacité de la lumière transmise.

HÉLIOTROPE s. m.

HÉLIOTROPE s. m. T. de Botan. Genre de plantes qui contient une cinquantaine d' espèces: les plus connues sont l' Héliotrope du Pérou, fort recherché à cause de l' odeur suave de ses fleurs, qui lui a fait donner aussi le nom de Vanille par les jardiniers; et l' Héliotrope d' Europe, appelé vulgairement Herbe aux verrues, parce qu' on lui a longtemps attribué la propriété de faire tomber ces sortes d' excroissances.

HÉLIOTROPE

HÉLIOTROPE se dit aussi de Quelques plantes dont la fleur suit le cours du soleil, comme le Tournesol. Voyez TOURNESOL.

Il s' emploie également comme adjectif des deux genres, dans le sens qui précède. Plantes héliotropes.

HÉLIOTROPE

HÉLIOTROPE se dit encore d' Une pierre précieuse qui est une espèce de jaspe.

HÉLIX s. m.

HÉLIX s. m. T. d' Anat. Le grand bord, le tour de l' oreille externe. La rainure de l' hélix.

HELLANODICES ou HELLANODIQUES. s. m. pl.

HELLANODICES ou HELLANODIQUES. s. m. pl. T. d' Antiq. grecque. Officiers qui présidaient aux jeux Olympiques.

HELLÉBORE s. m.

HELLÉBORE s. m. Voyez ELLÉBORE.

HELLÉBORINE s. f.

HELLÉBORINE s. f. Voyez ELLÉBORINE.

HELLÉNIQUE adj. des deux genres

HELLÉNIQUE adj. des deux genres T. d' Antiq. grecque. Qui appartient à la Grèce. Il s' emploie particulièrement dans cette locution, Corps hellénique, La confédération que formaient entre elles les différentes cités grecques qui avaient droit d' amphictyonie.

Il se dit quelquefois De la langue grecque ancienne, par opposition à la langue grecque moderne. La langue hellénique. Dans le même sens, Tour, construction hellénique. On dit aussi substantivement, L' hellénique.

HELLÉNISME s. m.

HELLÉNISME s. m. Tour, expression, manière de parler empruntée du grec, ou qui tient au génie de cette langue. Les Grecs faisaient des hellénismes en parlant latin, comme nous faisons souvent des gallicismes en parlant une autre langue que la nôtre.

HELLÉNISTE s. m.

HELLÉNISTE s. m. Nom qui, chez les anciens, désignait en même temps les Juifs d' Alexandrie, les Juifs qui parlaient la langue des Septante, les Juifs qui s' accommodaient aux usages des Grecs, et les Grecs qui embrassaient le judaïsme.

Il signifie, parmi nous, Un érudit versé dans la langue grecque. Un savant helléniste.

HÉLOSE s. f.

HÉLOSE s. f. T. de Médec. Renversement des paupières avec convulsion des muscles de l' oeil.

HELVÉTIQUE adj. des deux genres

HELVÉTIQUE adj. des deux genres Qui appartient à la nation suisse. Corps helvétique. Cantons helvétiques. Diète helvétique. Constitution helvétique.

HEM

HEM (H s' aspire.) Interjection dont on se sert pour appeler. Hem, hem, venez çà.

HÉMATITE s. f.

HÉMATITE s. f. Sanguine, mine de fer d' un rouge brun. On dit aussi adjectivement, Pierre hématite.

HÉMATOCÈLE s. f.

HÉMATOCÈLE s. f. T. de Chirur. Tumeur formée par un épanchement plus ou moins considérable de sang dans le scrotum.

HÉMATOSE s. f.

HÉMATOSE s. f. T. de Physiologie. Sanguification, action ou fonction naturelle par laquelle le chyle se convertit en sang.

HÉMATURIE s. f.

HÉMATURIE s. f. T. de Médec. Pissement de sang.

HÉMÉROCALLE s. f.

HÉMÉROCALLE s. f. T. de Botan. Genre de plantes liliacées, dont le nom, qui en grec signifie Beauté d' un jour, vient de ce que la plupart des espèces, et notamment l' Hémérocalle jaune, portent des fleurs remarquables par leur élégance, mais de très-peu de durée.

HÉMI

HÉMI Mot qui commence plusieurs termes de sciences et d' arts, et qui signifie Demi.

HÉMICYCLE s. m.

HÉMICYCLE s. m. Demi-cercle. Il se dit principalement d' Un lieu formé en amphithéâtre, pour une assemblée d' auditeurs et de spectateurs.

HÉMINE s. f.

HÉMINE s. f. T. d' Antiq. Mesure de capacité chez les Romains. Traité de l' hémine.

HÉMIPLÉGIE ou HÉMIPLEXIE. s. f.

HÉMIPLÉGIE ou HÉMIPLEXIE. s. f. T. de Médec. Paralysie de la moitié du corps.

HÉMIPTÈRES adj. et s. m. pl.

HÉMIPTÈRES adj. et s. m. pl. T. d' Entomologie. Nom d' un ordre d' insectes qui comprend tous ceux dont la bouche est en suçoir, et dont les élytres sont en partie coriaces et en partie membraneux. La cigale, la cochenille, sont des insectes hémiptères.

HÉMISPHÈRE s. m.

HÉMISPHÈRE s. m. La moitié d' une sphère. Il se dit principalement de La moitié du globe terrestre. L' hémisphère supérieur. L' hémisphère inférieur. Hémisphère austral. Hémisphère boréal. Hémisphère oriental. Hémisphère occidental. Notre hémisphère. L' autre hémisphère. L' un et l' autre hémisphère. Dans les deux hémisphères. Quand le soleil paraît sur notre hémisphère.

En termes d' Anat., Les hémisphères du cerveau, Les deux moitiés du cerveau.

HÉMISPHÉRIQUE adj. des deux genres

HÉMISPHÉRIQUE adj. des deux genres Qui a la forme d' une moitié de sphère, d' un hémisphère.

HÉMISTICHE s. m.

HÉMISTICHE s. m. La moitié d' un vers héroïque ou alexandrin. Il y a une césure, un repos à la fin du premier hémistiche.

HÉMOPTOÏQUE adj. des deux genres

HÉMOPTOÏQUE adj. des deux genres T. de Médec. Qui crache du sang, qui est atteint d' hémoptysie.

HÉMOPTYSIE s. f.

HÉMOPTYSIE s. f. T. de Médec. Crachement de sang, hémorragie de la membrane muqueuse qui tapisse les voies aériennes, le larynx, la trachée-artère et les bronches.

HÉMORRAGIE s. f.

HÉMORRAGIE s. f. T. de Médec. Écoulement du sang hors des vaisseaux qui doivent le contenir, avec ou sans rupture de leurs parois. Mourir d' une hémorragie. Après qu' on lui eut coupé le bras, il lui survint une hémorragie qu' on ne put arrêter.

Hémorragie cérébrale, Épanchement de sang dans l' intérieur du crâne.

HÉMORROÏDAL, ALE adj.

HÉMORROÏDAL, ALE adj. T. de Médec. Il se dit Des vaisseaux sanguins de l' anus, qui est le siége des hémorroïdes. Veine hémorroïdale. Artère hémorroïdale. Vaisseaux hémorroïdaux.

Il se dit aussi Des tumeurs qui forment les hémorroïdes, et Du sang qui en coule. Tumeurs hémorroïdales. Sang hémorroïdal. Flux hémorroïdal.

Il s' emploie comme substantif féminin, en parlant Des artères hémorroïdales. L' hémorroïdale supérieure. L' hémorroïdale inférieure.

HÉMORROÏDES s. f. pl.

HÉMORROÏDES s. f. pl. T. de Médec. Tumeurs arrondies et douloureuses qui se forment au pourtour de l' anus, et qui ordinairement laissent échapper de temps à autre une certaine quantité de sang. Hémorroïdes internes. Hémorroïdes externes. Ses hémorroïdes fluent. Ses hémorroïdes sont ouvertes, et il perd beaucoup de sang. Avoir les hémorroïdes. Être sujet aux hémorroïdes.

Hémorroïdes sèches, Hémorroïdes qui ne coulent point.

HÉMORROÏSSE s. f.

HÉMORROÏSSE s. f. Il se dit de La femme malade d' un flux de sang, qui fut guérie en touchant la robe de Notre-Seigneur. Notre-Seigneur guérit l' hémorroïsse. L' hémorroïsse de l' Évangile.

HÉMOSTATIQUE adj. des deux genres

HÉMOSTATIQUE adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui arrêtent les hémorragies.

Il se prend aussi substantivement, au masculin.

HENDÉCAGONE adj. des deux genres

HENDÉCAGONE adj. des deux genres T. de Géom. Qui a onze angles et onze côtés. Figure hendécagone.

Il est aussi substantif masculin. Un hendécagone régulier.

HENDÉCASYLLABE adj. des deux genres

HENDÉCASYLLABE adj. des deux genres (L' S se prononce fortement.) Il se dit Des vers de onze syllabes. Il n' y a guère de vers hendécasyllabes qu' en latin et en italien. On les appelle aussi Phaleuques ou Phaleuces, dans la Versification latine.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Un hendécasyllabe.

HENNIR v. n.

HENNIR v. n. (H s' aspire. On prononce Hanir.) Il se dit Du cheval quand il fait son cri ordinaire. Ils furent découverts parce qu' un cheval se mit à hennir. Un cheval qui hennit après les juments, qui hennit après l' avoine.

HENNISSEMENT s. m.

HENNISSEMENT s. m. (H s' aspire. On prononce Hanissement.) Le cri ordinaire du cheval. Le bruit des trompettes et le hennissement des chevaux.

HÉPAR s. m.

HÉPAR s. m. Nom que les anciens chimistes donnaient au foie de soufre ou sulfure alcalin.

HÉPATIQUE adj. des deux genres

HÉPATIQUE adj. des deux genres T. d' Anat. et de Médec. Il se dit Des parties qui appartiennent au foie, et De certaines affections qui ont leur siége dans le foie. Veines hépatiques. Artères hépatiques. Canal hépatique. Colique hépatique. Flux hépatique.

HÉPATIQUE s. f.

HÉPATIQUE s. f. T. de Botan. Il se dit de Certaines plantes acotylédones, formées d' une membrane herbacée et rampante, qui croissent en général dans les lieux humides. La famille des hépatiques.

Il se dit aussi d' Une espèce d' anémone printanière, dont la fleur a de la ressemblance avec la marguerite double.

HÉPATITE s. f.

HÉPATITE s. f. T. de Médec. Inflammation du foie. Hépatite aiguë. Hépatite chronique.

HÉPATITE s. f.

HÉPATITE s. f. Pierre précieuse, ainsi nommée parce qu' elle est de la couleur du foie.

HEPTACORDE s. m.

HEPTACORDE s. m. T. de Musiq. Il se dit de La lyre ou cithare à sept cordes des anciens.

Il se dit aussi d' Un système de sons composé de sept notes, tel que la gamme.

HEPTAGONE adj. des deux genres

HEPTAGONE adj. des deux genres T. de Géom. Qui a sept angles et sept côtés. Une figure heptagone.

Il est aussi substantif masculin. Un heptagone régulier.

Il se dit particulièrement, en termes de Fortification, d' Un ouvrage composé de sept bastions.

HEPTAMÉRON s. m.

HEPTAMÉRON s. m. Ouvrage composé de parties distribuées en sept journées. L' Heptaméron de la reine de Navarre. L' Heptaméron rustique.

HEPTANDRIE s. f.

HEPTANDRIE s. f. T. de Botan. Classe du système sexuel de Linné, qui renferme les plantes dont la fleur a sept étamines.

HÉRALDIQUE adj. des deux genres

HÉRALDIQUE adj. des deux genres Qui a rapport au blason, aux armoiries. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions, Science héraldique, art héraldique.

HÉRAUT s. m.

HÉRAUT s. m. (H s' aspire.) Officier d' un prince ou d' un État souverain, dont l' emploi principal est de faire certaines publications solennelles, certains messages importants, et qui remplit en outre diverses fonctions dans les cérémonies publiques. Les hérauts d' Agamemnon. Chez les anciens, la personne des hérauts était sacrée. Le roi dénonça la guerre par un héraut. Un héraut vint sommer la place de se rendre. Les hérauts dénoncèrent la joute, le tournoi à tous les seigneurs du royaume. Les hérauts du moyen âge étaient juges des armoiries et des blasons. Héraut d' armes. Héraut du titre de Bourgogne, du titre de Bretagne, etc. La cotte d' armes, le caducée d' un héraut. Deux hérauts marchaient devant le roi.

HERBACÉ, ÉE. adj.

HERBACÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit, par opposition à Ligneux, Des plantes dont la tige est tendre et périt après la fructification. Plante herbacée. Tige herbacée.

De consistance herbacée, De la consistance d' une plante herbacée: cela ne se dit qu' en parlant Des parties tendres de quelque autre plante.

HERBAGE s. m.

HERBAGE s. m. Toutes sortes d' herbes; mais, en ce sens, il n' est usité que dans quelques phrases. Toutes sortes d' herbages. Vivre d' herbages.

Il signifie plus ordinairement, L' herbe des prés, où l' on met les animaux pour les engraisser. Les herbages sont meilleurs dans ce canton que dans tel autre.

HERBAGE

HERBAGE se dit particulièrement d' Un pré qu' on ne fauche jamais, et qui ne sert qu' à y mettre des boeufs et des vaches, pour les engraisser. Les herbages de Normandie. Cet herbage est d' un très-grand revenu. Vendre, acheter un herbage. Faire enclore, faire enfermer des herbages. Conduire les bestiaux à l' herbage.

HERBE s. f.

HERBE s. f. Plante herbacée, toute plante vivace ou annuelle qui perd sa tige dans l' hiver. Herbe médicinale. Herbe vénéneuse. Herbes vulnéraires. Herbes odoriférantes. Herbes potagères. Jus d' herbes. Bouillon aux herbes. Potage aux herbes. Salade d' herbes. Bonnes herbes. Herbes fortes. Herbes fines. Champ couvert d' herbes. Arracher, détruire les mauvaises herbes. Des herbes sauvages couvrent ces ruines.

Ce cheval aura, prendra quatre ans aux herbes, cinq ans aux herbes, etc., Au printemps, il aura quatre ans, cinq ans, etc.

Prov. et fig., Méchante herbe, mauvaise herbe croît toujours, se dit par plaisanterie Des enfants qui croissent beaucoup.

Prov. et fig., Il a marché sur quelque mauvaise herbe, Il lui est arrivé quelque chose qui le met de mauvaise humeur. On dit aussi D' un homme qui est de mauvaise humeur, sans qu' on sache pourquoi, Sur quelle herbe a-t-il marché aujourd' hui?

HERBE

HERBE se dit au singulier, dans un sens collectif, Des herbes qui couvrent les pâturages, les prairies, les lieux peu fréquentés, etc., et que l' on coupe ordinairement pour la nourriture des chevaux et des bestiaux. Donner de l' herbe à un cheval. Herbe nouvelle. Herbe verte. Herbe sèche. Herbe fraîche. Herbe tendre. Herbe molle. Herbe menue. Herbe touffue, épaisse, haute. Un brin d' herbe. Se coucher sur l' herbe. L' herbe commence à poindre. L' herbe est encore bien courte. Mettre un cheval à l' herbe. Mettre, blanchir les toiles sur l' herbe. L' herbe croissait dans les rues, dans les places publiques.

Blé en herbe, avoine en herbe, etc., Le blé, l' avoine, etc., lorsqu' ils sont encore verts et qu' ils s' élèvent peu au-dessus des sillons. Le blé, l' avoine, l' orge est encore en herbe.

Prov. et fig., Manger son blé en herbe, Dépenser son revenu d' avance.

Prov. et fig., C' est un avocat en herbe, un docteur en herbe, etc., se dit D' un jeune homme qui étudie pour devenir avocat, médecin, etc. On emploie quelquefois le même proverbe en parlant De ceux qui paraissent destinés à être élevés à quelque dignité, à quelque emploi. C' est un ministre en herbe.

Fig. et fam., L' herbe sera bien courte, s' il ne trouve de quoi brouter, se dit D' un homme industrieux qui sait trouver à subsister aisément où d' autres auraient peine à vivre.

Prov. et fig., Couper l' herbe sous le pied à quelqu' un, Le supplanter dans quelque affaire.

Prov. et fig., À chemin battu il ne croît point d' herbe, Il n' y a point de profit à faire dans un négoce dont trop de gens se mêlent.

Prov. et fig., Employer toutes les herbes de la Saint-Jean, Employer, pour réussir en quelque affaire, tous les moyens dont on peut s' aviser.

HERBE

HERBE entre comme terme générique dans plusieurs des noms vulgaires donnés aux plantes usuelles ou très-communes. Voici quelques-unes de ces dénominations, dont la plupart ont vieilli:

Herbe à l' ambassadeur, herbe à la reine. Voyez TABAC.

Herbe aux charpentiers, herbe à la coupure, herbe militaire. Voyez MILLE-FEUILLE.

Herbe aux chats. Voyez CATAIRE.

Herbe aux chantres. Voyez VÉLAR.

Herbe aux cuillers. Voyez COCHLÉARIA.

Herbe aux écus. Voyez NUMMULAIRE.

Herbe aux gueux. Voyez CLÉMATITE.

Herbe aux patagons. Voy. HYDROCOTYLE.

Herbe au pauvre homme. Voy. GRATIOLE.

Herbe aux perles. Voyez GRÉMIL.

Herbe du siége. Voyez SCROFULAIRE.

Herbe aux verrues. Voyez HÉLIOTROPE.

HERBEILLER v. n.

HERBEILLER v. n. T. de Chasse. Il se dit D' un sanglier qui va paître l' herbe. Le sanglier a herbeillé ici.

HERBER v. a.

HERBER v. a. Exposer sur l' herbe. Herber de la toile, des cheveux, etc.

HERBÉ, ÉE. participe

HERBÉ, ÉE. participe

HERBETTE s. f. diminutif

HERBETTE s. f. diminutif L' herbe courte et menue de la campagne. Il ne se dit guère qu' en poésie et dans le style pastoral. Danser sur l' herbette.

HERBEUX, EUSE adj.

HERBEUX, EUSE adj. Il se dit Des lieux où il croît de l' herbe. Clairière herbeuse.

HERBIER s. m.

HERBIER s. m. Collection de plantes desséchées et mises entre des feuilles de papier. Un herbier des plantes d' Amérique. Il a un bel herbier, un herbier très-riche.

Il se dit quelquefois, par extension, d' Une collection d' estampes contenant des figures de plantes. Herbier artificiel.

HERBIER

HERBIER signifie aussi, Le premier ventricule du boeuf et des autres animaux qui ruminent. Dans ce sens, il a vieilli: on dit mieux, Panse.

HERBIÈRE s. f.

HERBIÈRE s. f. Vendeuse d' herbes. Herbière des halles.

HERBIVORE adj. des deux genres

HERBIVORE adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Il se dit en général Des animaux qui se nourrissent de substances végétales, et plus particulièrement De ceux qui paissent l' herbe des prairies, tels que le cheval, le boeuf, etc. Les animaux herbivores. On dit aussi substantivement, Les herbivores.

HERBORISATION s. f.

HERBORISATION s. f. Action d' herboriser; promenade, course que l' on fait dans l' intention de recueillir des plantes. Ce botaniste a fait de fréquentes herborisations aux environs de Paris.

Il signifie quelquefois, Le dessin d' une pierre herborisée.

HERBORISÉ, ÉE. adj.

HERBORISÉ, ÉE. adj. Synonyme peu usité d' Arborisé. Voyez ARBORISÉ.

HERBORISER v. n.

HERBORISER v. n. Aller dans les champs recueillir des herbes, des plantes, soit pour apprendre à les connaître ou pour en former des collections, soit pour les employer aux usages qu' elles ont en médecine. Aller herboriser par un beau jour. Herboriser aux environs d' une ville, sur une montagne, etc.

HERBORISEUR s. m.

HERBORISEUR s. m. Celui qui herborise. Une troupe d' herboriseurs. Il est familier.

HERBORISTE s. m.

HERBORISTE s. m. Celui qui connaît les simples. C' est un grand herboriste. Il est peu usité en ce sens.

Il se dit plus ordinairement de Celui qui vend des simples, des herbes médicinales. Acheter des vulnéraires chez un herboriste.

HERBU, UE. adj.

HERBU, UE. adj. Couvert d' herbe. Un chemin herbu. Un champ herbu. Un pré fort herbu.

HERCOTECTONIQUE s. f.

HERCOTECTONIQUE s. f. Art de fortifier les places, de retrancher un camp, un poste, etc.

HERCULE s. m.

HERCULE s. m. Nom d' un demi-dieu de la Fable, célèbre par sa force et par ses travaux. Il n' est mis ici qu' à cause de l' emploi qu' on en fait, dans le langage familier, en parlant D' un homme fort et robuste. C' est un Hercule. Il est fort comme un Hercule. Il est taillé en Hercule.

HERCULE

HERCULE en Astronomie, se dit d' Une constellation de l' hémisphère boréal.

HÈRE s. m.

HÈRE s. m. (H s' aspire.) Terme familier qui se dit par dérision d' Un homme sans mérite, sans considération, sans fortune. On ne l' emploie guère que dans la locution, Pauvre hère. C' est un pauvre hère.

HÈRE s. m.

HÈRE s. m. (H s' aspire.) Espèce de jeu de cartes qui se joue entre plusieurs personnes, et où il n' y a qu' un seul des joueurs qui gagne. On appelle aussi ce jeu l' As qui court.

HÉRÉDITAIRE adj. des deux genres

HÉRÉDITAIRE adj. des deux genres Qui se transmet, qui vient par droit de succession. Possessions héréditaires. Part héréditaire. Biens héréditaires.

Il se dit particulièrement Des charges, des offices, des titres, etc., qui passent aux héritiers de ceux qui en sont pourvus. Le roi avait rendu cet office héréditaire par sa déclaration du... Cette charge est héréditaire. La pairie était héréditaire dans cette famille. Titre héréditaire.

Cette charge, cette dignité, etc., est comme héréditaire dans cette famille, dans cette maison, se dit Des charges, des dignités qui ont été longtemps dans une même maison, dans une même famille. Le bâton de maréchal de France était comme héréditaire dans cette maison. La charge de conseiller est comme héréditaire dans cette famille.

HÉRÉDITAIRE

HÉRÉDITAIRE se dit souvent par opposition à Électif. Royaume héréditaire. Couronne héréditaire. Les pays, les États héréditaires. On dit en des sens analogues: Prince héréditaire. Empereur héréditaire.

Chambre héréditaire, s' est dit de La chambre des pairs, par opposition à Chambre élective ou des députés.

HÉRÉDITAIRE

HÉRÉDITAIRE se dit également De ceux qui sont revêtus de certaines grandes charges dont le titre a été conservé, quoiqu' elles soient présentement sans fonction. Connétable héréditaire de Castille.

HÉRÉDITAIRE

HÉRÉDITAIRE se dit figurément Des maladies qui passent des parents aux enfants. Maladie héréditaire. Mal héréditaire. La goutte, la folie est héréditaire dans cette famille.

Il se dit, en un sens analogue, Des vertus, des vices, des passions, etc. Vertu héréditaire. La valeur est héréditaire dans cette maison. Vice héréditaire. Haine héréditaire. Inimitié héréditaire.

HÉRÉDITAIREMENT adv.

HÉRÉDITAIREMENT adv. Par droit d' hérédité. Tenir, posséder héréditairement une terre, une charge.

HÉRÉDITÉ s. f.

HÉRÉDITÉ s. f. T. de Jurispr. Droit de recueillir la totalité ou une partie des biens qu' une personne laisse à son décès. Accepter l' hérédité. Renoncer à l' hérédité. Répudier une hérédité.

Il se dit quelquefois absolument, en parlant De la succession au trône. Attaquer, défendre le principe de l' hérédité.

Il s' est dit aussi Du privilége accordé à un office que le roi rendait héréditaire, sans que le titulaire fût assujetti au payement du droit de prêt et d' annuel. Les offices des secrétaires du roi jouissaient du droit d' hérédité.

HÉRÉDITÉ

HÉRÉDITÉ se dit encore de Tous les biens qu' une personne laisse en mourant. Son hérédité fut partagée entre plusieurs collatéraux. Envahir l' hérédité.

HÉRÉSIARQUE s. m.

HÉRÉSIARQUE s. m. Auteur d' une hérésie, chef d' une secte hérétique. Luther et Calvin sont des hérésiarques.

HÉRÉSIE s. f.

HÉRÉSIE s. f. Doctrine contraire à la foi, erreur condamnée par l' Église en matière de religion. L' hérésie d' Arius. L' hérésie de Luther. L' hérésie de Calvin. Enseigner, semer une hérésie. Adhérer à l' hérésie. Abjurer l' hérésie. Combattre l' hérésie.

Prov., Il ne fera point d' hérésie, se dit D' un homme sans esprit.

HÉRÉSIE

HÉRÉSIE se dit quelquefois, par extension et familièrement, d' Une doctrine, d' une maxime quelconque, lorsqu' elle est en opposition avec les idées reçues. Hérésie littéraire. Tous ces principes sont autant d' hérésies en littérature, en médecine, etc. On ne l' emploie guère, en ce sens, que par plaisanterie.

HÉRÉTICITÉ s. f.

HÉRÉTICITÉ s. f. T. dogmatique. Qualité d' une proposition opposée à la foi catholique. Il faut être théologien pour apercevoir l' héréticité de cette proposition.

HÉRÉTIQUE adj. des deux genres

HÉRÉTIQUE adj. des deux genres Qui appartient à l' hérésie. Proposition hérétique. Dogme hérétique.

Il se dit aussi De celui qui professe, qui soutient quelque hérésie, qui est engagé dans quelque hérésie. Un prince hérétique.

Il est plus ordinairement employé comme substantif en ce dernier sens. Les hérétiques sont rejetés de l' Église. Convaincre les hérétiques. Convertir les hérétiques.

HÉRISSER v. a.

HÉRISSER v. a. (H s' aspire.) Dresser. Il se dit proprement Des animaux qui dressent leur poil ou leurs plumes. Le lion hérisse sa crinière, quand il est irrité. Ce coq hérisse les plumes de son cou.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie absolument, Dresser son poil ou ses plumes. Ce sanglier, ce coq est furieux, il se hérisse.

Il se dit plus ordinairement Des cheveux, du poil, des plumes qui se dressent. D' horreur ses cheveux se hérissèrent. Les cheveux lui hérissèrent à la tête. Le poil des sangliers se hérisse, quand ils sont irrités. Cet oiseau est irrité, les plumes de son cou se hérissent.

HÉRISSER

HÉRISSER se dit, par analogie, De certaines choses droites, saillantes, aiguës, etc., qui couvrent ou garnissent une surface. Les piquants qui hérissent la tige du rosier. Les épines, les buissons qui hérissent le bord d' un sentier. Les rockers qui hérissent les flancs d' une montagne. On dit de même, Hérisser de pieux un bastion, etc.

Il se dit quelquefois au figuré. Hérisser son style de pointes, d' antithèses, de néologismes.

Il s' emploie également avec le pronom personnel. Ces champs incultes se hérissent d' épines.

HÉRISSÉ, ÉE. participe

HÉRISSÉ, ÉE. participe Cheveux hérissés. Poil hérissé.

Fig. et fam., C' est un homme hérissé, toujours hérissé, C' est un homme si difficile, qu' on ne sait par où le prendre.

HÉRISSÉ

HÉRISSÉ se dit adjectivement D' un corps, d' une surface couverte ou garnie de certaines choses droites, saillantes, aiguës, etc. Un retranchement hérissé de pieux. Un bataillon hérissé de piques. Une côte hérissée d' écueils. Un pays hérissé de montagnes. Poétiq. , L' hiver hérissé de glaçons.

Il se dit quelquefois au figuré. Une science, une affaire hérissée de difficultés. La vie est hérissée d' épines.

Fig., Un pédant hérissé de grec, de latin, Qui cite à tout propos du grec, du latin.

HÉRISSÉ

HÉRISSÉ en Botanique, se dit Des plantes qui sont couvertes de poils rudes et fort apparents. Tige hérissée.

HÉRISSON s. m.

HÉRISSON s. m. (H s' aspire.) Petit quadrupède dont la peau est toute couverte d' une sorte de poil long, dur, piquant et fort hérissé. Le hérisson se met tout en un peloton, tout en une boule, quand on l' approche.

HÉRISSON

HÉRISSON en termes de Mécanique, se dit d' Une roue dont les dents ou rayons sont plantées sur la circonférence extérieure, et ne peuvent s' engager que dans une lanterne.

Il se dit aussi, en termes de Guerre, d' Une poutre portée par le milieu sur un pivot et garnie de quantité de pointes de fer, qui sert, aux portes des villes, pour ouvrir et fermer le passage selon qu' il est nécessaire.

HÉRISSONNÉ, ÉE. adj.

HÉRISSONNÉ, ÉE. adj. (H s' aspire.) T. de Blason. Il se dit D' un chat ou d' un autre animal ramassé et accroupi.

HÉRITAGE s. m.

HÉRITAGE s. m. Ce qui vient par voie de succession. Recueillir l' héritage de ses pères. Il n' en a eu que quelques tableaux pour tout héritage. Faire un grand héritage, Le recueillir.

Prov. et fig., Promesse de grand n' est pas héritage, Il ne faut pas trop compter sur les promesses des grands seigneurs. Service de grand n' est pas héritage, On n' est pas toujours assuré de faire fortune auprès des grands.

HÉRITAGE

HÉRITAGE se dit aussi figurément. Il tient cette maladie de son père, c' est un triste héritage. Il n' a reçu de ses ancêtres qu' un grand nom pour héritage. Il sut conserver l' héritage de gloire qu' il tenait de ses aïeux. Cet héritage de haine se transmit jusqu' à la cinquième génération.

HÉRITAGE

HÉRITAGE se dit, dans une acception plus étendue, pour signifier, Les immeubles réels, comme terres, maisons. C' est l' héritage de ses pères. Vendre un héritage. Il a acheté un bon héritage. Améliorer un héritage. Faire valoir un héritage par ses mains. Acquérir un héritage. Enclore un héritage. Les limites d' un héritage.

En style de l' Écriture, Les méchants n' auront point de part à l' héritage céleste, à l' héritage du Seigneur, À la gloire éternelle.

HÉRITER v. n.

HÉRITER v. n. Recueillir une succession. Il hérita de son oncle. Vous pourrez hériter d' un tel.

Il signifie aussi, Devenir propriétaire d' une chose par droit de succession. Cet homme a hérité d' une grande fortune, d' une grande succession. Il a hérité d' une maison, d' une bibliothèque.

Il se dit souvent au figuré. Il a hérité des vertus de son père. Il a hérité de la gloire de ses ancêtres. Vous hériterez de sa puissance. Il a hérité de leur ressentiment.

Il est également verbe actif, dans ces deux derniers sens. Il n' a rien hérité de son père. Voilà tout ce qu' il en a hérité. Il en a hérité de grands biens. C' est une maladie qu' il a héritée de sa mère. La vertu est le seul bien qu' il ait hérité de son père.

HÉRITÉ, ÉE. participe

HÉRITÉ, ÉE. participe

HÉRITIER, IÈRE. s.

HÉRITIER, IÈRE. s. Celui, celle que la loi appelle à recueillir une succession, qui hérite ou qui doit hériter de quelqu' un. Héritier naturel, légitime, institué, testamentaire, universel, nécessaire. Héritier bénéficiaire, ou sous bénéfice d' inventaire. Héritier pur et simple. Héritier mobilier. On lui conteste la qualité d' héritier. Se porter héritier, ou Se porter pour héritier. Faire acte d' héritier. Il est censé héritier. Héritier présomptif. Héritier en ligne directe, en ligne collatérale. Faire un héritier. Instituer un héritier. Faire institution d' héritier. Il est héritier d' un tel. Principal héritier.

Il se dit quelquefois par rapport à la chose dont on hérite. Héritier d' une grande fortune. L' héritier présomptif de la couronne. Être héritier des biens et des droits d' une personne.

Il se dit aussi figurément. Il voulait avoir un héritier de son nom, de sa puissance. Héritier de la vertu de ses ancêtres. Héritier des talents de son père.

Il se dit quelquefois, simplement, Des enfants d' une personne, parce qu' ils sont ses héritiers naturels. Sa femme ne lui a point encore donné d' héritier. Voilà mon héritier. Ce prince n' ayant point laissé d' héritier, la couronne fut dévolue à son frère.

HÉRITIÈRE féminin

HÉRITIÈRE féminin se dit, particulièrement, d' Une fille unique qui doit hériter d' une grande succession. C' est une héritière, une riche, une grande héritière. Épouser une riche héritière.

HERMAPHRODISME s. m.

HERMAPHRODISME s. m. T. didactique. Réunion des deux sexes dans un seul individu.

HERMAPHRODITE s. m.

HERMAPHRODITE s. m. Il se dit d' Une personne qui a les deux sexes. Il n' y a point de parfaits hermaphrodites.

Il se dit aussi De certains animaux; et alors il s' emploie plus ordinairement comme adjectif des deux genres. Animal hermaphrodite. Les vers de terre sont hermaphrodites.

Il se dit pareillement, en Botanique, Des fleurs qui renferment les organes des deux sexes, c' est-à-dire, les étamines et le pistil. Fleurs hermaphrodites. Le jasmin, la valériane, l' épine-vinette, et un très-grand nombre d' autres plantes, sont hermaphrodites.

HERMÉNEUTIQUE adj. des deux genres

HERMÉNEUTIQUE adj. des deux genres T. de Philologie. Qui interprète. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, L' art herméneutique, L' art d' interpréter les livres sacrés. On dit substantivement, dans le même sens, L' herméneutique sacrée.

HERMÈS s. m.

HERMÈS s. m. (On fait sentir l' S.) T. de Sculpt. Gaîne portant une tête de Mercure. Les anciens plaçaient des hermès dans les carrefours.

HERMÉTIQUE adj. des deux genres

HERMÉTIQUE adj. des deux genres Il s' est dit, en termes d' Alchimie, De ce qui avait rapport à la science du grand oeuvre, c' est-à-dire, aux recherches et à la connaissance de la transmutation des métaux, et de la médecine universelle. Science hermétique. Philosophie hermétique. OEuvre hermétique. Chimie hermétique.

En Archit., Colonne hermétique, Colonne qui a une tête d' homme, au lieu de chapiteau.

HERMÉTIQUEMENT adv.

HERMÉTIQUEMENT adv. T. de Chimie et de Physique. Il se dit De la manière de boucher un vase, qui consiste à le sceller de sa propre matière, par le moyen du feu. Un vaisseau scellé hermétiquement.

Il se dit, par extension, en parlant De tout ce qui est bien fermé. Cela est fermé hermétiquement. Un vase hermétiquement fermé.

HERMINE s. f.

HERMINE s. f. Petit animal blanc, du genre des Martres, dont le poil est très-fin, et qui a le bout de la queue noir. Peau d' hermine.

Il se dit égaiement de La fourrure que l' on fait avec la peau d' hermine. Robe fourrée d' hermine. Manteau doublé d' hermine.

HERMINE

HERMINE est aussi un terme de Blason qui se dit d' Une des deux fourrures du blason. Les ducs de Bretagne portaient d' hermine.

HERMINÉ, ÉE. adj.

HERMINÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit Des pièces dont le fond est d' argent moucheté de noir. Il porte de gueules à la croix herminée.

HERMINETTE s. f.

HERMINETTE s. f. Voyez ERMINETTE.

HERMITAGE s. m.

HERMITAGE s. m. Voyez ERMITAGE.

HERMITE s. m.

HERMITE s. m. Voyez ERMITE.

HERNIAIRE adj. des deux genres

HERNIAIRE adj. des deux genres (H s' aspire.) T. de Chirur. Qui appartient, qui a rapport aux hernies. Sac herniaire. Tumeur herniaire. Bandage herniaire.

Chirurgien herniaire, Chirurgien qui se livre particulièrement au traitement des hernies, des descentes.

HERNIE s. f.

HERNIE s. f. (H s' aspire.) T. de Chirur. Tumeur molle, ordinairement élastique, sans changement de couleur à la peau, située à la circonférence ou à la surface de l' une des cavités splanchniques, et formée par la sortie partielle ou totale de quelqu' un des viscères qui y sont contenus. Hernie du cerveau, du poumon. Hernies abdominales. Hernies inguinales, crurales, etc.

Il ne se dit vulgairement que Des hernies abdominales ou descentes. Hernie étranglée. Être sujet à la hernie. Avoir une hernie. Être incommodé d' une hernie.

HERNIOLE s. f.

HERNIOLE s. f. T. de Botan. Petite plante à fleurs verdâtres, qu' on appelle aussi Turquette.

HERNUTES s. m. pl.

HERNUTES s. m. pl. (H s' aspire.) Sectaires chrétiens qui forment entre eux une espèce de société religieuse, et qui se distinguent par une grande pureté de moeurs. Les hernutes sont répandus dans le nord de l' Allemagne. On les nomme aussi Frères moraves.

HÉRODIENS s. m. pl.

HÉRODIENS s. m. pl. Sectaires juifs dont il est fait mention dans l' Évangile de saint Matthieu et dans celui de saint Marc.

HÉROÏ-COMIQUE adj. des deux genres

HÉROÏ-COMIQUE adj. des deux genres Qui tient de l' héroïque et du comique. Il se dit Des poëmes ou autres ouvrages d' esprit. Le Lutrin est un poëme héroï-comique.

HÉROÏDE s. f.

HÉROÏDE s. f. Épître en vers composée sous le nom de quelque héros ou personnage fameux. Les héroïdes d' Ovide. L' héroïde de Didon à Énée, par Gilbert.

HÉROÏNE s. f.

HÉROÏNE s. f. Femme courageuse, qui a de l' élévation et de la noblesse dans les sentiments, dans la conduite. C' est une héroïne.

L' héroïne d' un conte, d' un roman, d' une pièce de théâtre, etc., Celle dont on raconte, ou dont on représente la vie, les aventures, les actions, dans un roman, etc.

HÉROÏQUE adj. des deux genres

HÉROÏQUE adj. des deux genres Qui appartient au héros, ou à l' héroïne. Vertu héroïque. Courage héroïque. Actions héroïques. Sentiments héroïques. Patience héroïque.

Il se dit, quelquefois, Des personnes qui montrent de l' héroïsme. Une femme héroïque. Dans un sens analogue, Âme héroïque.

HÉROÏQUE

HÉROÏQUE se dit aussi D' une poésie noble et élevée. La poésie héroïque. Le genre héroïque.

Poëme héroïque, Poëme épique. Vers héroïques, Les vers alexandrins ou de douze syllabes.

Âge héroïque, siècles, temps héroïques, Les temps où vivaient les anciens héros, et dont l' histoire est mêlée de fables.

HÉROÏQUE

HÉROÏQUE se dit quelquefois, en Médecine, pour Très-puissant, très-efficace, en parlant Des propriétés de certains médicaments. On attribuait jadis à cette plante, à ce remède des propriétés héroïques. Remède héroïque.

HÉROÏQUEMENT adv.

HÉROÏQUEMENT adv. D' une manière héroïque. Il s' est comporté héroïquement le jour de l' action.

HÉROÏSME s. m.

HÉROÏSME s. m. Ce qui est propre et particulier au héros, et qui en fait le caractère. Un acte, un trait d' héroïsme. Cette action est au-dessus de la vertu commune, c' est de l' héroïsme. Héroïsme de sagesse, de générosité, etc.

HÉRON s. m.

HÉRON s. m. (H s' aspire.) Grand oiseau de l' ordre des Échassiers, qui a le bec fort long et les jambes fort hautes, et qui vit principalement de poisson. Un faucon dressé pour le héron. Voler le héron. Le vol du héron. Le bec du héron. Plumes de héron.

Masse de héron, Amas ou bouquet des plumes de la queue du héron.

HÉRONNEAU s. m. diminutif

HÉRONNEAU s. m. diminutif (H s' aspire. ) Petit héron.

HÉRONNIER, IÈRE adj.

HÉRONNIER, IÈRE adj. (H s' aspire.) T. de Fauconnerie. On appelle Faucon héronnier, Celui qui est dressé à la chasse du héron; et Oiseau héronnier, Celui qui est sec, vite, et aussi peu chargé de graisse que le héron.

Fig. et fam., Cuisse héronnière, Cuisse rude, sèche et maigre. Femme héronnière, Femme maigre et sèche, qui a les hanches fort hautes. Cette dernière locution a vieilli.

HÉRONNIÈRE s. f.

HÉRONNIÈRE s. f. (H s' aspire.) Lieu où les hérons se retirent et font leurs petits. On a fait une héronnière dans ce parc, dans cette forêt.

HÉROS s. m.

HÉROS s. m. (H s' aspire.) Nom donné, dans l' antiquité païenne, à ceux qui passaient pour être nés d' un dieu ou d' une déesse, et d' une personne mortelle. Les héros de la Fable. Hercule, Achille, Énée, étaient des héros.

Il se dit plus ordinairement de Ceux qui se distinguent par une valeur extraordinaire, qui obtiennent à la guerre des succès éclatants, qui exécutent de grandes et périlleuses entreprises. Les héros de l' Iliade. Les héros de l' antiquité. Alexandre fut un héros. Vaillant héros. Héros magnanime. Il mourut en héros. Il fit de tous ses soldats autant de héros. Il est le héros de notre âge. Le modèle des héros. Fin digne d' un héros. Je chante ce héros qui...

Il se dit, dans un sens plus général, de Tout homme qui se distingue par l' élévation et la force du caractère, par une grande noblesse d' âme, par quelque haute vertu. Il s' est comporté en héros. C' est un héros de sagesse, de désintéressement, de constance, etc. On l' emploie quelquefois en ce sens par plaisanterie.

Le héros d' un poëme, d' un conte, d' un roman, d' une pièce de théâtre, etc., Le principal personnage d' un poëme, d' un conte, etc. Achille est le héros de l' Iliade. Énée est le héros de l' Énéide. L' auteur n' oublie aucune des actions de son héros. Pour que le lecteur n' ignore aucun des faits et gestes de mon héros... Le héros de ce drame passe par toutes sortes d' épreuves.

Fam., Le héros d' une aventure, Celui à qui elle est arrivée, qui en a été le principal acteur. Il a été le héros de plus d' une aventure. C' est le héros de l' aventure que je vous ai contée.

Fig. et fam., Vous êtes son héros, Vous êtes l' objet de son admiration. C' est son héros, il ne cesse de le vanter.

HERPES s. f. pl.

HERPES s. f. pl. On appelle Herpes marines, Certaines matières que la mer jette sur ses rivages. L' ambre gris, l' ambre jaune, sont des herpes marines.

HERSAGE s. m.

HERSAGE s. m. (H s' aspire.) Action de herser.

HERSE s. f.

HERSE s. f. (H s' aspire.) Instrument de labourage, qui a d' un côté divers rangs de dents, lesquelles, étant tournées vers la terre, servent à rompre les mottes d' une terre labourée, ou à recouvrir les grains nouvellement semés. On n' a pas encore passé la herse sur ce champ.

HERSE

HERSE se dit aussi d' Une espèce de grille ou de treillis à grosses pointes de bois ou de fer, qui est ordinairement placée entre le pont-levis et la porte d' une ville, d' un château, pour en défendre l' entrée, et qui se lève et s' abat selon les occasions. Quand une partie des ennemis fut entrée, on abattit la herse, on fit tomber la herse.

HERSE

HERSE se dit, dans les Églises, d' Une sorte de chandelier fait en triangle, et sur les pointes duquel on met des cierges.

HERSER v. a.

HERSER v. a. (H s' aspire.) Passer la herse dans un champ, pour en rompre les mottes après qu' il a été labouré, ou pour recouvrir les grains qu' on y a semés. On n' a pas hersé ce champ.

HERSÉ, ÉE. participe

HERSÉ, ÉE. participe

HERSÉ

HERSÉ en termes de Blason, se dit D' un château représenté avec une herse. Il porte de gueules au château d' or hersé de sable.

HERSEUR s. m.

HERSEUR s. m. (H s' aspire.) Celui qui herse.

HÉSITATION s. f.

HÉSITATION s. f. Incertitude dans l' énonciation. Réciter sans hésitation, sans la moindre hésitation. Parler, répondre avec hésitation. Ses fréquentes hésitations fatiguaient l' auditoire.

Il se dit aussi Du doute, de l' indécision qu' une personne manifeste par ses mouvements, par sa conduite, etc. Mouvement d' hésitation. Longue hésitation. Ses perpétuelles hésitations rendirent sa bonne foi suspecte.

HÉSITER v. n.

HÉSITER v. n. Ne pas trouver facilement ce qu' on veut dire, soit que cela vienne de crainte, d' un défaut de mémoire, ou du peu de netteté d' esprit. Il n' avait pas bien appris son sermon, il hésita dès le commencement. Il hésitait dans ses réponses. La présence des juges le fit hésiter sur ce qu' il avait à dire.

Il signifie aussi, Être incertain sur le parti, sur la résolution que l' on doit prendre. Hésiter dans les affaires. Il n' hésita point à répondre. Il a longtemps hésité sur le choix de l' état, de la profession qu' il doit suivre. Doit-on hésiter entre le vice et la vertu? Il n' y a pas à hésiter là-dessus. Je n' hésite pas à vous le confier.

HÉTÉROCLITE adj. des deux genres

HÉTÉROCLITE adj. des deux genres T. de Gram. Qui s' écarte des règles communes de l' analogie grammaticale. Nom, adjectif hétéroclite.

Il signifie, figurément et familièrement, Ridicule, bizarre, fantasque, et se dit surtout en parlant Des personnes, et des choses qui leur sont propres. Mine hétéroclite. Visage hétéroclite. Manières hétéroclites. Humeur hétéroclite. Esprit hétéroclite. C' est un homme fort hétéroclite. Conduite, action hétéroclite.

Il se dit aussi De certaines choses qui s' écartent des règles ordinaires de l' art. Un bâtiment hétéroclite.

HÉTÉRODOXE adj. des deux genres

HÉTÉRODOXE adj. des deux genres T. dogmatique. Qui est contraire aux sentiments reçus dans la religion catholique. Il est opposé à Orthodoxe. Docteur hétérodoxe. Opinion hétérodoxe.

HÉTÉRODOXIE s. f.

HÉTÉRODOXIE s. f. T. dogmatique. Opposition aux sentiments orthodoxes. Il est suspect d' hétérodoxie. On ne saurait nier l' hétérodoxie de cette proposition.

HÉTÉROGÈNE adj. des deux genres

HÉTÉROGÈNE adj. des deux genres T. didactique. Qui est de différente nature. Corps composé de parties hétérogènes. Éléments hétérogènes.

Il s' emploie quelquefois au figuré. Une société formée d' éléments hétérogènes.

HÉTÉROGÉNÉITÉ s. f.

HÉTÉROGÉNÉITÉ s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est hétérogène.

HÉTÉROSCIENS s. m. pl.

HÉTÉROSCIENS s. m. pl. T. de Géographie. On donne ce nom aux habitants des zones tempérées, qui à midi ont leur ombre de côté différent: savoir, les habitants de la zone tempérée septentrionale, du côté du nord, et ceux de la zone tempérée méridionale, du côté du midi.

HETMAN s. m.

HETMAN s. m. Titre de dignité chez les Cosaques. Hetman des Cosaques.

HÊTRE s. m.

HÊTRE s. m. (H s' aspire.) Grand arbre de la famille des Amentacées, dont l' écorce est lisse, et qui porte une sorte de fruit appelé Faîne. Bois de hêtre. Bûches de hêtre. À l' ombre des hêtres. Sous un hêtre touffu. Le hêtre sert à divers ouvrages de menuiserie.

HEUR s. m.

HEUR s. m. Bonne fortune, chance heureuse. Il est satisfait, puisqu' il a l' heur de vous plaire. Ce vieux mot n' est plus guère usité que dans le proverbe suivant: Il n' y a qu' heur et malheur en ce monde, Tout y dépend des circonstances, et souvent ce qui cause la ruine des uns, fait la fortune des autres.

HEURE s. f.

HEURE s. f. Espace de temps qui fait la vingt-quatrième partie du jour naturel. On divise ordinairement le jour en deux parties, de douze heures chacune, la première commençant à minuit, et la seconde à midi. Une heure. Une heure et demie. Un quart d' heure. Trois quarts d' heure. Une demi-heure. L' heure se divise en soixante minutes. Il ne rentrera que dans une heure. Il arriva deux heures après. Ils mirent une heure pour venir. Ils firent le voyage en trente-six heures. Il lui fut enjoint de sortir de la ville dans les vingt-quatre heures. Il n' eut que deux fois vingt-quatre heures pour faire ses préparatifs. Un intervalle d' une heure. Faire tant de lieues par heure, à l' heure. Cette lecture a duré une heure, une grande heure. J' ai été deux heures à vous attendre. Deux heures entières, deux grosses heures, deux bonnes heures, deux mortelles heures. Il s' écoula deux heures, trois heures, etc. Vous prendrez d' heure en heure, de demi-heure en demi-heure, une cuillerée de cette potion. Toutes les heures, toutes les deux heures, etc. Ce sont les trois heures les plus agréables que j' aie passées de ma vie. Les heures délicieuses, les heures agréables que nous passions chaque jour ensemble. J' ai passé, loin de vous, de bien tristes heures, de bien cruelles heures. Elle passa deux heures en prière. Deux heures bien employées. Donner trois heures par jour à un travail. Après six heures de résistance, ils furent contraints de se rendre. Vous avez encore pour une heure de chemin, ou simplement, Vous avez encore une heure de chemin. Si vous avez une heure de temps à perdre, venez la passer avec nous.

Fig. et fam., Passer un mauvais quart d' heure, Éprouver quelque chose de fâcheux. Il passera, il a passé un mauvais quart d' heure. On lui a fait passer un mauvais quart d' heure.

Fig. et fam., Avoir de bons et de mauvais quarts d' heure, Être d' une humeur inégale et bizarre.

Heure de grâce, quart d' heure de grâce, Délai accordé au delà du temps fixé pour faire quelque chose, pour terminer une affaire. Si je ne puis arriver à temps, vous m' accorderez bien l' heure de grâce. Pourquoi ne vient-il pas? mettons-nous à table: le quart d' heure de grâce est passé.

Prov. et fig., Le quart d' heure de Rabelais, Le moment où il faut payer son écot; et, par extension, Tout moment fâcheux, désagréable.

Fam., N' avoir pas une heure à soi, N' avoir pas de temps dont on puisse librement disposer. On dit à peu près de même, N' avoir pas une heure de repos, de relâche, etc.

Fam., D' heure en heure, d' heure à autre, d' une heure à l' autre, D' un moment à l' autre.

Poétiq., La fuite des heures, Le cours rapide du temps.

Prendre un ouvrier, un homme de peine, un fiacre, un cabriolet à l' heure, L' employer, s' en servir à condition de le payer tant par heure. On dit de même, Être à l' heure, Être employé à condition d' être payé à tant par heure.

Dans la Liturgie catholique, Les prières de quarante heures, des quarante heures, ou elliptiquement, Les quarante heures, Certaines prières extraordinaires que l' on fait devant le saint sacrement, dans les calamités publiques, et pendant le jubilé. On fit les prières de quarante heures pour la maladie du roi.

HEURE

HEURE se dit aussi Des époques, des divers moments du jour, considérés par rapport au temps, aux heures écoulées depuis que l' une des deux parties du jour a commencé. Dites-moi l' heure qu' il est. Quelle heure est-il? À quelle heure viendrez-vous? Je vous attends demain à cette heure-ci. Vous êtes sûr de le trouver chez lui à cette heure-là. Venez à telle heure. Se tromper d' heure. Se tromper sur l' heure. Il est une heure, deux heures, trois heures, etc. Il était une heure après minuit. Deux heures après minuit. Il est arrivé à trois heures après midi. J' irai chez vous à cinq heures du soir. Il s' est levé à trois heures du matin. À toutes les heures du jour et de la nuit. À toute heure. À la même heure. À pareille heure. Aux heures où tout repose.

Fam., Être sujet à l' heure, N' être pas maître de son temps. Je ne suis point sujet à l' heure.

À deux heures de nuit, Deux heures après le coucher du soleil. À deux heures de jour, Deux heures après le lever du soleil. Le bal dura jusqu' à deux heures de jour.

En termes de Pratique, À l' heure de midi, À midi. À deux heures, à trois heures de relevée, À deux heures, à trois heures après midi.

Dans le langage des assemblées délibérantes, dans les procès-verbaux, etc., Attendu, vu l' heure avancée, Attendu, vu qu' il est tard. La délibération fut remise au lendemain, attendu l' heure avancée.

Heure indue, Heure de la nuit où tout le monde est ordinairement retiré. Rentrer à heure indue. On le dit aussi, en général, de Toute heure qui ne convient point.

Fig., L' heure du berger, L' heure, le moment favorable aux amants.

Bonne heure, Moment convenable, commode, favorable pour faire quelque chose. Voici la bonne heure pour faire telle chose. On dit dans le même sens, Heure favorable, heure propice, etc.; et dans le sens contraire, Mauvaise heure. C' est une mauvaise heure pour lui parler.

Fam., Arriver à la bonne heure, Arriver à propos.

Adverbial., De bonne heure, Tôt, par opposition à Tard. Il se dit non-seulement Des époques du jour, mais aussi Des époques du temps en général. Se lever de bonne heure. Tâchez de venir de bonne heure. Il est encore de bonne heure. Ces arbres fleurissent de bonne heure. Il s' est de bonne heure habitué à la fatigue. Les arts ont fleuri de bonne heure chez ces peuples. On dit dans un sens à peu près pareil: Venez une autre fois de meilleure heure. Venez un peu de bonne heure. Il est venu d' assez bonne heure. Il est de trop bonne heure pour dîner.

Ironiq., Vous venez à une belle heure, à belle heure; il est belle heure pour venir; la belle heure pour arriver, se dit À une personne qui arrive tard dans un lieu où on l' attend.

Fam., À la bonne heure, sert quelquefois à marquer une sorte d' approbation. Vous le voulez: à la bonne heure, je ne m' y oppose point. On l' emploie aussi pour exprimer l' indifférence. Il me menace, dites-vous: à la bonne heure, Passe, je ne m' en inquiète point.

Fam., À cette heure, Maintenant, présentement. À cette heure, vous pouvez entrer.

Tout à l' heure, Dans un moment, ou Il n' y a qu' un moment. Je suis à vous tout à l' heure. Vous disiez tout à l' heure que... On dit aussi, mais plus rarement, Tout à cette heure.

À l' heure qu' il est, à l' heure où je vous parle, Dans le moment actuel. Mon procès se juge, à l' heure qu' il est.

À l' heure qu' il est, signifie quelquefois, Présentement, au temps où nous sommes. Cela n' est plus à la mode à l' heure qu' il est.

Sur l' heure, À l' instant même. Rendez-vous-y sur l' heure. Autrefois on disait aussi, Tout sur l' heure.

Fam., Pour l' heure, Pour le présent. Je n' en ai point pour l' heure.

HEURE

HEURE se dit encore de L' indication de l' heure qu' il est, donnée par une horloge, par une montre, etc. Il est trois heures, trois heures vingt minutes à ma montre, à l' horloge, au cadran. L' heure vient de sonner. L' horloge a sonné deux heures. Cette pendule ne sonne pas l' heure que l' aiguille indique. Il est deux heures sonnées. Compter l' heure. Je ne puis voir l' heure au cadran, le soleil ne paraît pas.

Avancer l' heure, retarder l' heure, Avancer, retarder l' horloge.

Mettre une montre à l' heure, Faire qu' elle indique l' heure qu' il est actuellement. On dit dans le même sens, Prendre l' heure.

Prov. et fig., Chercher midi à quatorze heures, Chercher des difficultés où il n' y en a point.

HEURE

HEURE se dit quelquefois Des signes d' un cadran qui servent à l' indication des heures. Les heures de ce cadran sont en chiffres romains, en chiffres arabes. Les heures de ce cadran sont effacées. La petite aiguille est sur telle heure, et la grande sur telle autre.

HEURE

HEURE se dit en outre Du moment qu' on indique, qu' on fixe pour un rendez-vous, pour une affaire, etc.; et, dans ce sens, il est quelquefois précédé de l' adjectif possessif. Prendre une heure. Prendre heure. Prendre jour et heure. Choisir une heure. Fixer une heure. Convenir d' une heure. Donner heure. Donner son heure. Demander à quelqu' un son heure. Il m' a donné telle heure. Il m' a donné heure à cinq heures. Se rendre à l' heure, à l' heure marquée. À l' heure dite.

Il se dit aussi Du moment de la journée où l' on fait habituellement quelque chose. Il est heure de dîner. Il est heure de se coucher. Il est heure de se retirer. Avancer l' heure du dîner. L' heure de l' assemblée, L' heure de la récréation. L' heure de la promenade. À l' heure de vêpres. Aux heures des repas. J' irai chez lui à l' heure de son lever. Les heures d' audience d' un ministre.

Fam., Il ne veut travailler, il ne veut manger qu' à ses heures, il ne fait rien qu' à ses heures, se dit D' un homme qui ne veut pas se déranger de son train de vie ordinaire.

HEURE

HEURE se dit encore Des divers moments de la journée, par rapport à la manière dont on les passe, dont on les emploie. Dans ce sens, on le met ordinairement au pluriel, et il est souvent précédé de l' adjectif possessif. Passer les heures entières à quelque chose. Passer agréablement les heures. Employer bien, employer mal les heures. Régler, ménager ses heures. Avoir ses heures d' étude, ses heures de récréation. Je ne puis disposer d' un moment, toutes mes heures sont prises, sont remplies. Il n' a point de temps à perdre, toutes ses heures sont précieuses, lui sont précieuses.

Toutes ses heures sont marquées, se dit D' une personne occupée à différentes choses dont chacune a son temps marqué.

Heures de loisir, heures perdues, Les moments de loisir d' une personne qui est ordinairement fort occupée. Je lirai cet ouvrage à mes heures de loisir. Je vous irai voir à vos heures perdues.

Faire quelque chose à ses heures dérobées, Prendre sur ses occupations ordinaires le temps de faire une chose. Je ferai ce mémoire à mes heures dérobées.

En termes de Liturgie, Heures canoniales, se dit de Diverses parties du bréviaire, que l' Église a coutume de réciter selon les diverses heures du jour, comme matines, laudes, vêpres, etc.

Les petites heures, Prime, tierce, sexte et none.

Livre d' heures, ou simplement, Heures, Livre où ces prières sont contenues. Heures bien reliées. De belles heures. Acheter des heures. Heures en français. Heures en latin.

Pop., Une paire d' heures, Un livre d' heures.

HEURE

HEURE se dit, dans une acception plus étendue, d' Un temps, d' un moment, d' une époque quelconque. Elle n' attend plus que l' heure d' accoucher. L' heure est venue de vous révéler ce mystère. Les chagrins avancèrent l' heure de sa mort. L' heure de sa ruine allait sonner. L' heure fatale est proche. J' ai vu l' heure que...

Fig. et fam., C' est un homme, un ami de toutes les heures, se dit D' un homme qu' on est toujours bien aise de voir, et avec lequel on n' est jamais embarrassé. Il se dit également D' un homme qui est toujours prêt à obliger.

Dernière heure, heure dernière, heure suprême, L' heure, le moment de la mort. Quand la dernière heure est venue. Voyant que sa dernière heure approchait. Quand nous serons à l' heure dernière, à l' heure suprême, à notre heure dernière.

HEURE

HEURE s' emploie quelquefois absolument, avec l' adjectif possessif, pour signifier, Le temps, le moment où quelque chose doit arriver à quelqu' un. Il y avait longtemps qu' il sollicitait; enfin son heure est venue, on lui a donné telle place. Il y a longtemps qu' on parlait de la marier, mais son heure n' était pas encore venue.

Il se dit, particulièrement, Du moment De la mort. Il est réchappé d' une grande maladie, son heure n' était pas encore venue. Mon heure est arrivée.

HEUREUSEMENT adv.

HEUREUSEMENT adv. D' une manière heureuse. Être né heureusement. Être heureusement né. Jouer heureusement. Échapper heureusement d' un péril. Je l' ai rencontré fort heureusement. Rimer heureusement. Cela est heureusement exprimé. Versifier heureusement.

Il signifie aussi, Par bonheur. J' étais inquiet de son retard, heureusement il arriva. Heureusement pour moi, je ne l' ai pas rencontré. Heureusement qu' il n' a rien vu.

HEUREUX, EUSE adj.

HEUREUX, EUSE adj. Qui jouit du bonheur, qui possède ce qui peut le rendre content. Tous les hommes veulent être heureux. Il n' y a que la vertu qui puisse rendre un homme heureux. Ils travaillent à rendre les hommes meilleurs et plus heureux. Nous ne serons parfaitement heureux que dans le ciel. Il n' est pas fort riche, et il ne laisse pas de se croire heureux, d' être heureux, de vivre heureux. Cette famille n' est pas heureuse. Il se trouve fort heureux. Il rend sa femme très-heureuse. Ce monarque rendit ses peuples heureux. Cela le rend heureux. Il n' est heureux qu' auprès de vous. Je suis heureux de votre bonheur. Nous sommes heureux d' avoir pu vous plaire. Vous devez être bien heureux d' avoir de tels enfants. Heureux celui qui craint le Seigneur! Heureux qui peut vaincre ses passions! Trop heureux si je pouvais lui plaire! Prov., Est heureux qui croit l' être.

Fam., Être heureux comme un roi, Être très-heureux.

Amant heureux, Amant qui est écouté, favorisé.

HEUREUX

HEUREUX s' applique également À la condition, à la situation, à la vie de celui qui est heureux. Il est dans un état heureux, dans une condition heureuse, dans une situation heureuse. Il jouit d' un sort très-heureux. Mener une vie heureuse. Une heureuse vieillesse.

Faire une fin heureuse, Mourir dans les sentiments d' un homme de bien et d' un bon chrétien.

HEUREUX

HEUREUX se dit encore De celui que la fortune favorise, qui est bien partagé du sort. Il est né heureux. Il est plus heureux que sage. Il est bon de s' associer avec des gens heureux. Il fut assez heureux pour réussir. Il est fort heureux d' en être quitte à si bon marché. Nous sommes heureux qu' il n' en ait rien su. Il est heureux en tout. Être heureux à la guerre. Être heureux au jeu. Être heureux en femme. Être heureux en enfants. Vous êtes une heureuse mère. Vous êtes un heureux mortel.

Il signifie aussi, Qui rend fortuné, qui procure du plaisir, ou qui est favorable et avantageux. Heureux sort. Heureuse destinée. Laissez-la dans cette heureuse ignorance. L' heureuse simplicité de nos pères. L' âge heureux de l' enfance. Tout promettait un heureux avenir. Règne heureux. Climat heureux. Séjour heureux. Année heureuse. Jour heureux. Moment heureux. Occasion heureuse. Événement heureux. Heureux changement. Heureux ascendant. Heureuse influence. Chance heureuse. Hasard heureux. Coup heureux. Il est heureux que vous l' ayez évité. C' est heureux, c' est fort heureux pour vous.

Fam. et ironiq., C' est très-heureux, c' est fort heureux, se dit Lorsqu' une personne adhère ou se détermine à quelque chose après avoir longtemps hésité, ou parce qu' elle ne peut faire autrement. Vous en convenez donc: c' est très-heureux. Il s' est enfin déterminé à venir: c' est fort heureux.

Fig., Être né sous une heureuse étoile, Être heureux dans tout ce qu' on entreprend.

Choix heureux, conseil heureux, Choix, conseil qui est suivi d' un bon succès.

Faire une heureuse rencontre, une rencontre heureuse, Trouver par hasard ce que l' on cherchait, et que l' on n' espérait pas trouver sitôt. On dit dans le même sens, C' est une rencontre heureuse, surtout en parlant D' un bon mot, d' un trait d' esprit, d' une pensée ingénieuse.

Fig., Avoir la main heureuse, Réussir ordinairement dans les choses qu' on entreprend. Cela est difficile; mais il en viendra à bout, il a la main heureuse.

Avoir la main heureuse, se dit aussi D' un joueur qui gagne souvent. On dit encore, dans un autre sens, à quelques Jeux de cartes, Ce joueur a la main heureuse, Il est avantageux d' être sous sa coupe, de lui donner à couper.

HEUREUX

HEUREUX signifie aussi, Qui annonce de la prospérité, qui promet de la bonne fortune, ou qui prévient favorablement. Un heureux présage. Un heureux pronostic. Il a la physionomie heureuse. Il a quelque chose d' heureux dans la physionomie.

Il se dit encore Des choses sujettes à quelque danger, lorsqu' elles arrivent sans accident. Des couches heureuses. La traversée, la navigation fut très-heureuse. Notre voyage fut heureux. Heureux retour. Heureuse tentative.

Il se dit, quelquefois, D' une chute ou de quelque autre chose de fâcheux qui n' a pas eu de mauvaise suite. C' est une chute heureuse. Un coup heureux.

HEUREUX

HEUREUX signifie, dans une acception plus étendue, Bon, excellent, distingué, rare en son genre. Heureux naturel. Un génie heureux. Il a la mémoire heureuse. Heureuse invention. Repartie heureuse. Heureuse expression. Vers heureux. Rime heureuse. Il a un tour heureux dans ses vers. Un heureux choix de mots.

D' heureuse mémoire. Formule de louange dont on se sert quelquefois en parlant Des rois et des princes qui sont morts. Tel prince d' heureuse mémoire.

HEUREUX

HEUREUX se prend quelquefois substantivement, en parlant Des personnes; et alors il s' emploie surtout au pluriel. Faire des heureux. Un petit nombre d' heureux.

Les heureux du monde, les heureux de la terre, Les hommes riches, puissants. Les heureux du jour, Les hommes en place, en crédit, en faveur. On dit également, dans le langage de la Chaire, Les heureux du siècle.

Prov., À l' heureux l' heureux, La fortune vient ordinairement à celui qui est heureux.

HEURT s. m.

HEURT s. m. (H s' aspire.) Choc, coup donné en heurtant contre quelque chose. Éviter le heurt. Le heurt de deux vaisseaux qui se choquent. Le heurt d' un vaisseau contre un rocher. Le heurt des charrettes.

Il se dit, quelquefois, de La marque que le coup a laissée. Ce cheval a un heurt à un pied de devant.

HEURTER v. a.

HEURTER v. a. (H s' aspire.) Choquer, toucher, ou rencontrer rudement. Heurter quelqu' un. Un crocheteur l' a heurté en passant, l' a heurté rudement. Il m' a heurté avec le meuble qu' il portait. Ce vaisseau a heurté l' autre. Se heurter la tête contre un mur.

Il signifie au figuré, Blesser, léser, offenser, contrarier. On ne peut agir ainsi sans heurter beaucoup de gens. Heurter les intérêts, heurter l' amour-propre de quelqu' un. Il ne faut pas heurter de front l' opinion d' un homme qu' on veut persuader. Cela heurte la raison, le sens commun. Heurter les préjugés.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se cogner contre quelque chose, ou, dans le sens réciproque, Se heurter l' un l' autre en se rencontrant. Se heurter à la tête. Il alla se heurter, il se heurta contre la table. Ils se heurtent les uns les autres en courant. Lorsque les escadrons vinrent à se heurter. Les deux vaisseaux étant venus à se heurter, s' étant heurtés. Des vagues qui se heurtent.

HEURTER

HEURTER est aussi neutre, mais seulement au propre. Heurter contre une pierre. Heurter contre un rocher. Heurter de la tête contre la muraille.

Prov. et fig., C' est heurter de la tête contre la muraille, c' est se heurter la tête contre un mur, que de lui vouloir persuader quelque chose, se dit en parlant D' un homme difficile à persuader.

HEURTER neutre

HEURTER neutre signifie absolument, Frapper à la porte. Heurtez. On heurte à la porte. On heurte fort. Heurter doucement. Heurter en maître. On a heurté trois coups. On a heurté par trois fois. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Frapper.

Fig. et fam., Heurter à toutes les portes, Solliciter tout le monde, employer toutes sortes de moyens dans une affaire. Il a heurté à toutes les portes pour faire réussir son affaire.

HEURTÉ, ÉE. participe

HEURTÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Peinture, D' un dessin où l' artiste a négligé de fondre les teintes avec soin, et d' adoucir les contours, mais qui est large, facile et vigoureux. Dessin heurté. Manière heurtée. Touche heurtée. Contours heurtés. On l' emploie dans un sens analogue en termes de Sculpture.

HEURTOIR s. m.

HEURTOIR s. m. (H s' aspire.) Le marteau dont on se sert pour frapper à une porte. Envelopper le heurtoir d' une porte avec du linge. Ce mot a vieilli; on dit, Marteau.

HEXAÈDRE adj. des deux genres

HEXAÈDRE adj. des deux genres T. de Géom. Qui a six faces. Ce sel cristallise en prismes hexaèdres.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin, et se dit particulièrement d' Un corps régulier dont chaque face est un carré. Un dé à jouer est un hexaèdre ou un cube.

HEXAGONE adj. des deux genres

HEXAGONE adj. des deux genres T. de Géom. Qui a six angles et six côtés. Une citadelle hexagone. Un plan hexagone. Un bassin hexagone. Une figure hexagone.

Il est aussi substantif masculin. Tracer un hexagone. Un hexagone régulier.

Il se dit particulièrement, en termes de Fortification, d' Un ouvrage composé de six bastions.

HEXAMÈTRE adj. des deux genres

HEXAMÈTRE adj. des deux genres T. de Versification grecque et de Versification latine. Il se dit Des vers qui ont six pieds ou six mesures. L' Iliade et l' Énéide sont en vers hexamètres. On l' a quelquefois appliqué Aux vers alexandrins français, qui ont six pieds de deux syllabes chacun.

Il s' emploie aussi substantivement. Ce poëme est en hexamètres. Les distiques grecs et latins sont ordinairement composés d' un hexamètre et d' un pentamètre.

HEXANDRIE s. f.

HEXANDRIE s. f. T. de Botan. Classe du système sexuel de Linné, qui comprend les plantes dont la fleur a six étamines.

HEXAPLES s. m. pl.

HEXAPLES s. m. pl. Ouvrage publié par Origène, qui contient, en six colonnes, six versions grecques du texte hébreu de la Bible; savoir: la version des Septante, celles d' Aquila, de Théodotion, de Symmaque, une version trouvée à Jéricho, et une à Nicopolis.

HIATUS s. m.

HIATUS s. m. (On prononce l' S.) T. emprunté du latin. Sorte de bâillement produit par la rencontre, par la succession immédiate de deux voyelles. Il désigne particulièrement La rencontre, sans élision, de deux voyelles dont l' une finit un mot, et dont l' autre commence le mot suivant. Les hiatus font souvent un mauvais effet dans la prose. L' hiatus n' est point admis dans notre poésie. Cet hiatus blesse l' oreille.

HIBOU s. m.

HIBOU s. m. (H s' aspire.) Espèce d' oiseau nocturne. Tous les oiseaux en veulent au hibou, poursuivent le hibou de leurs cris.

Fam., C' est une retraite de hiboux, un nid de hiboux, se dit D' une vieille masure, d' un vieux château inhabité.

Fig. et fam., C' est un hibou, un vrai hibou, se dit D' un homme mélancolique et qui fuit la société. Il se dit également en parlant D' un homme qui, dans une compagnie, se tient à l' écart sans rien dire. Dans ce dernier sens, on dit aussi, Il fait le hibou.

HIC s. m.

HIC s. m. (H s' aspire.) Mot familier qui se dit Du noeud ou de la principale difficulté d' une affaire. Voilà le hic. C' est là le hic.

HIDALGO s. m.

HIDALGO s. m. Titre que prennent en Espagne les nobles qui se prétendent descendus d' ancienne race chrétienne, sans mélange de sang juif ou more. Un noble hidalgo. Les hidalgos.

HIDEUSEMENT adv.

HIDEUSEMENT adv. (H s' aspire.) D' une manière hideuse. Il est hideusement laid. Hideusement défiguré.

HIDEUX, EUSE adj.

HIDEUX, EUSE adj. (H s' aspire.) Difforme à l' excès, très-désagréable à voir, affreux et repoussant. Un monstre hideux. Un visage hideux. Une femme hideuse. Cela est hideux à voir. C' est une chose hideuse. Faire de quelqu' un un portrait hideux, une peinture hideuse.

HIE s. f.

HIE s. f. (H s' aspire.) Sorte d' instrument dont on se sert pour battre, pour enfoncer le pavé, et qu' on appelle autrement Une demoiselle.

Il se dit aussi d' Une autre sorte d' instrument dont on se sert pour enfoncer les pilotis en terre, et qu' on appelle autrement Un mouton.

HIÈBLE s. f.

HIÈBLE s. f. T. de Botan. Espèce de sureau dont la tige est herbacée.

HIER adv. de temps

HIER adv. de temps Il se dit Du jour qui précède immédiatement celui où l' on est. Hier au soir. Hier au matin. Hier matin. Il partit hier. Il n' est parti que d' hier, que du jour d' hier.

Avant-hier, Le jour d' avant celui d' hier. Il est parti avant-hier.

D' hier en huit, en quinze, etc., Dans huit jours, dans quinze jours, etc., à compter d' hier.

HIER

HIER se dit quelquefois, figurément, D' une époque indéterminée, mais qui n' est passée que depuis peu. Nous ne nous connaissons que d' hier, et il me traite déjà comme un vieil ami. Il n' est que d' hier dans cette place. Ce qui fut bien hier peut-il être mal aujourd' hui?

HIÉRARCHIE s. f.

HIÉRARCHIE s. f. (H s' aspire.) On appelle ainsi L' ordre et la subordination des différents choeurs des anges. La hiérarchie céleste. La hiérarchie des anges. Les anges de la première hiérarchie, de la seconde, de la troisième hiérarchie.

Il se dit également de L' ordre et de la subordination des divers degrés de l' état ecclésiastique. La hiérarchie de l' Église. La hiérarchie ecclésiastique. Cette opinion est destructive de la hiérarchie de l' Église, tend à la destruction de la hiérarchie.

Il se dit, par extension, en parlant De toutes sortes de pouvoirs, d' autorités, de rangs subordonnes les uns aux autres. La hiérarchie politique. La hiérarchie des pouvoirs. La hiérarchie militaire. Le plus haut degré de la hiérarchie sociale.

HIÉRARCHIQUE adj. des deux genres

HIÉRARCHIQUE adj. des deux genres (H s' aspire.) Qui est de la hiérarchie, qui appartient à la hiérarchie. Ordre hiérarchique. État hiérarchique. Gouvernement hiérarchique.

HIÉRARCHIQUEMENT adv.

HIÉRARCHIQUEMENT adv. (H s' aspire. ) D' une manière hiérarchique. L' Église a toujours été gouvernée hiérarchiquement.

HIÉRATIQUE adj. des deux genres

HIÉRATIQUE adj. des deux genres Qui concerne les choses sacrées, qui appartient aux prêtres. Il ne se dit que De certains caractères égyptiens, d' une écriture dont on pense que les prêtres seuls s' étaient réservé l' intelligence; par opposition aux Caractères démotiques, qui étaient ceux que le peuple pouvait lire et comprendre.

HIÉROGLYPHE s. m.

HIÉROGLYPHE s. m. Caractère, figure qui contient quelque sens mystérieux. Il s' applique particulièrement Aux caractères de ce genre dont les anciens Égyptiens se servaient dans les choses qui regardaient la religion, les sciences et les arts. Hiéroglyphes ingénieux. Toute la théologie des Égyptiens était exprimée par des hiéroglyphes, enveloppée sous des hiéroglyphes. Une inscription en hiéroglyphes. Traduire les hiéroglyphes.

HIÉROGLYPHIQUE adj. des deux genres

HIÉROGLYPHIQUE adj. des deux genres Qui appartient à l' hiéroglyphe. Caractère hiéroglyphique. Figure hiéroglyphique. Symbole hiéroglyphique.

HIÉRONIQUE adj. des deux genres

HIÉRONIQUE adj. des deux genres T. d' Antiq. Il se dit De certains jeux qui se célébraient chez les Romains en l' honneur des dieux.

Il se dit aussi, substantivement, de Ceux qui avaient été vainqueurs aux jeux Hiéroniques.

HIÉROPHANTE s. m.

HIÉROPHANTE s. m. T. d' Antiq. Titre du prêtre qui présidait aux mystères d' Éleusis et de quelques autres temples de la Grèce, et qui enseignait les choses sacrées aux initiés.

HILARITÉ s. f.

HILARITÉ s. f. Joie douce et calme. Une physionomie pleine d' hilarité. Son visage a de l' hilarité.

Il se dit aussi d' Une gaieté subite, inattendue. Cet incident causa de l' hilarité, un mouvement d' hilarité dans l' assemblée. Hilarité bruyante.

HILE s. m.

HILE s. m. T. de Botan. (H s' aspire.) Espèce de cicatrice que porte une graine, et qui indique le point par lequel elle tenait à la plante qui l' a produite. Le hile d' une fève, d' un haricot.

HIPPIATRIQUE s. f.

HIPPIATRIQUE s. f. Art de connaître et de guérir les maladies des animaux, et en particulier celles des chevaux.

HIPPOCENTAURE s. m.

HIPPOCENTAURE s. m. Animal fabuleux qu' on suppose être moitié homme et moitié cheval. On l' appelle plus ordinairement Centaure.

HIPPOCRAS s. m.

HIPPOCRAS s. m. Voyez HYPOCRAS.

HIPPOCRÈNE s. f.

HIPPOCRÈNE s. f. Fontaine du mont Hélicon, qui était consacrée aux Muses, et que, selon la Fable, le cheval Pégase avait fait jaillir d' un coup de pied. On ne met ici ce mot qu' à cause de ses emplois figurés dans la poésie. Par exemple, Il a bu des eaux de l' Hippocrène, Il a le talent de la poésie.

HIPPODROME s. m.

HIPPODROME s. m. Lieu, cirque disposé pour les courses de chevaux et de chars. Il se dit surtout en parlant Des exercices et des jeux publics de l' antiquité. Parcourir l' hippodrome. Un vaste hippodrome. L' hippodrome de Constantinople.

HIPPOGRIFFE s. m.

HIPPOGRIFFE s. m. Animal fabuleux qu' on suppose être un cheval ailé, dont la tête ressemble à celle d' un griffon.

HIPPOLITHE s. f.

HIPPOLITHE s. f. Pierre jaune qui se trouve dans la vésicule du fiel, dans les intestins et dans la vessie du cheval.

HIPPOMANE s. m.

HIPPOMANE s. m. Il se disait, chez les anciens, de La liqueur blanchâtre qui s' écoule des parties génitales de la jument lorsqu' elle est en chaleur, et à laquelle on attribuait une vertu aphrodisiaque très-puissante.

Il se disait également d' Une partie de l' arrière-faix de la jument.

HIPPOPOTAME s. m.

HIPPOPOTAME s. m. T. d' Hist. nat. Gros quadrupède amphibie, qui n' habite que les grands fleuves de l' Afrique.

HIRONDELLE s. f.

HIRONDELLE s. f. Oiseau de passage, qui paraît ordinairement au printemps, qui fait son nid dans les cheminées, sous les combles, etc., et qu' on ne voit plus en hiver. Petite hirondelle. Grosse hirondelle. Au retour des hirondelles. Tirer aux hirondelles.

Prov. et fig., Une hirondelle ne fait pas le printemps, Il n' y a point de conséquence à tirer d' un seul exemple.

Hirondelle de mer, se dit de Certains oiseaux de mer qui ont quelque ressemblance avec les hirondelles. Il se dit également d' Une espèce de poisson.

Pierre d' hirondelle. Nom d' une pierre qui s' employait autrefois dans les maladies des yeux.

HISPIDE adj. des deux genres

HISPIDE adj. des deux genres T. de Botan. Couvert de poils rudes et épars. Tige hispide.

HISSER v. a.

HISSER v. a. (H s' aspire.) Élever, hausser. Il se dit surtout en termes de Marine. Hisser une voile. Hisser son pavillon.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans le langage ordinaire. Je me hissai jusqu' à la fenêtre.

HISSÉ, ÉE. participe

HISSÉ, ÉE. participe

HISTOIRE s. f.

HISTOIRE s. f. Récit d' actions, d' événements, de choses dignes de mémoire. Histoire universelle. Histoire générale. Histoire particulière. Histoire ancienne. Histoire moderne. Histoire profane. Histoire sacrée. Histoire sainte. Histoire ecclésiastique. Histoire romaine. Histoire grecque. L' histoire de France, d' Espagne, etc. L' histoire du Bas-Empire. L' histoire byzantine. L' histoire d' une province, d' une ville. Histoire d' Alexandre, de Charlemagne, etc. Histoire des empereurs romains. Histoire du parlement de Paris. Histoire des révolutions romaines. Histoire de la guerre de trente ans. Histoire des guerres d' Allemagne. L' histoire des arts, des sciences, etc. Histoire de l' astronomie. Des livres, des ouvrages d' histoire. Morceau d' histoire. Mémoires pour servir à l' histoire de France. Composer l' histoire d' un pays. Écrire une histoire. Les faits d' une histoire. Histoire secrète. Histoire fabuleuse. Histoire impartiale. Histoire généalogique, politique, philosophique, etc. L' histoire littéraire d' une époque. L' histoire contemporaine. L' histoire des derniers temps. L' histoire du temps présent. L' histoire de ces premiers temps est fort obscure. Raconter l' histoire d' un personnage célèbre. À toutes les époques de notre histoire.

L' Histoire de Salluste, l' Histoire d' Hérodote, l' Histoire de Polybe, etc., L' Histoire écrite par Salluste, par Hérodote, etc.

HISTOIRE

HISTOIRE se dit également d' Un récit quelconque d' actions, d' événements, de circonstances qui offrent plus ou moins d' intérêt. Il me conta toute son histoire, l' histoire de sa vie, l' histoire de ses amours. Histoire de deux amants. Telle est l' histoire de ce malheureux procès. Il me demanda l' histoire de notre voyage.

Il se dit même Du récit de quelque aventure particulière. Je veux vous conter, vous faire une petite histoire. Une plaisante histoire. Une histoire comique. Une histoire tragique. Une histoire mémorable. Une histoire scandaleuse. Cette femme sait toutes les histoires du quartier. Que d' histoires ne sait-il pas? Ce sens est ordinairement familier.

Fam., Je sais bien son histoire, C' est un homme dont la vie et les actions me sont bien connues.

Fig. et fam., C' est mon histoire que vous contez là; voilà mon histoire, se dit Pour faire entendre qu' il y a une grande conformité entre ce qu' une personne raconte, et ce qu' on a fait ou éprouvé soi-même. On dit dans un sens analogue, Cet homme a fini misérablement: c' est l' histoire de tous les joueurs, de tous les débauchés, etc., C' est ce qui arrive à tous les joueurs, etc.

Fig. et fam., Ce n' est pas le plus bel endroit de son histoire, le plus beau de son histoire, Ce fait, cette action n' est pas ce qu' il y a de plus honorable pour lui. Ce n' est pas le plus beau de son histoire, signifie aussi, quelquefois, Ce n' est pas ce qu' il y a de plus avantageux, de plus agréable pour lui.

Fam., Le plus beau de l' histoire, Le fait le plus remarquable, le plus bizarre, etc., d' une aventure, d' une affaire. Vous ne savez pas le plus beau de l' histoire.

Fam., C' est une histoire, ce sont des histoires, C' est un mensonge, je ne crois point ce que vous dites, ce qu' il dit. Dans le même sens: Histoire que tout cela! On vous a fait une histoire. Il me fit là-dessus je ne sais quelle histoire. Etc.

Fig. et fam., C' est une autre histoire, C' est une autre chose, ce n' est pas de cela qu' il s' agit. Voilà bien une autre histoire, Voilà un nouvel embarras, une nouvelle difficulté, un nouvel incident qu' on n' avait pas prévu.

Fig. et fam., Voilà bien des histoires, se dit À une personne qui forme des difficultés et des embarras sur quelque chose, ou qui fait trop de cérémonies, trop de façons. On dit aussi, Que d' histoires!

HISTOIRE

HISTOIRE se dit absolument Des ouvrages d' histoire en général, et de La connaissance des faits que rapportent les historiens. Lire l' histoire. Étudier l' histoire. S' adonner à l' histoire, à l' étude de l' histoire. Savoir l' histoire. Avoir de profondes connaissances en histoire. Leçons d' histoire. Cours d' histoire. Professeur d' histoire. La philosophie de l' histoire. La muse de l' histoire. On l' emploie souvent par une sorte de personnification. Interroger l' histoire. Invoquer le témoignage de l' histoire. L' inexorable histoire. On a dit que la géographie et la chronologie étaient les deux yeux de l' histoire. L' histoire nous apprend que... Les leçons, les enseignements de l' histoire. Les conquérants que l' histoire a célébrés. Les fastes de l' histoire. Le burin de l' histoire.

Fam., À ce que dit l' histoire, À ce que l' on raconte. Il partit, à ce que dit l' histoire, ou simplement, dit l' histoire, accompagné d' un brillant cortége.

HISTOIRE

HISTOIRE se dit encore absolument par opposition à La Fable, aux fictions en général. La Fable et l' histoire. Ce poëte n' a pas assez respecté l' histoire. Ce romancier a su embellir l' histoire de fictions ingénieuses.

Peintre d' histoire, Peintre qui s' attache à représenter des sujets, ou historiques, ou fabuleux, ou imaginés; par opposition Aux peintres de portraits ou de paysages, de fleurs, etc. On dit dans un sens analogue: Peindre l' histoire. Tableau, sujet d' histoire. Etc.

HISTOIRE

HISTOIRE se dit encore de Toutes sortes de descriptions des choses naturelles, comme plantes, minéraux, etc. L' Histoire naturelle de Pline. Histoire des animaux. Histoire des plantes. Histoire des minéraux.

Histoire naturelle, signifie absolument, La science, la connaissance des divers êtres, des diverses productions de la nature, et particulièrement des animaux. Traité, leçons, cours d' histoire naturelle. Les diverses branches de l' histoire naturelle. Professeur d' histoire naturelle. Étudier l' histoire naturelle. Cabinet d' histoire naturelle. Termes d' histoire naturelle.

HISTORIAL, ALE adj.

HISTORIAL, ALE adj. Qui marque quelques points d' histoire. On ne le trouve guère que dans quelques phrases qui ont vieilli. Le Miroir historial de Vincent de Beauvais.

HISTORIEN s. m.

HISTORIEN s. m. Celui qui écrit l' histoire, qui a écrit une histoire, des histoires. Bon historien. Historien digne de foi. Fidèle, sage historien. Les historiens anciens. Les historiens grecs. Les historiens latins. Les historiens d' Alexandre. Les historiens modernes. Les historiens français.

Il se dit quelquefois de Celui qui se borne à raconter des faits, sans les accompagner de réflexions. Je ne suis qu' historien.

HISTORIER v. a.

HISTORIER v. a. Enjoliver de divers petits ornements. Ce lambris est trop nu, il faudrait un peu le faire historier. Son plus grand usage est au participe.

HISTORIÉ, ÉE. participe

HISTORIÉ, ÉE. participe Bible historiée. Un cabinet historié. Un lambris trop historié.

HISTORIETTE s. f. diminutif

HISTORIETTE s. f. diminutif Récit de quelque aventure galante ou plaisante, ou d' autres choses de peu d' importance. Une petite historiette. Il nous a fait une jolie historiette. C' est un faiseur d' historiettes.

HISTORIOGRAPHE s. m.

HISTORIOGRAPHE s. m. Celui qui est nommé par un brevet du prince pour écrire l' histoire du temps. Il n' y a plus d' historiographe de France, d' historiographe du roi.

HISTORIQUE adj. des deux genres

HISTORIQUE adj. des deux genres Qui a rapport, qui appartient à l' histoire. Style historique. Narration historique. Recueil historique. Éclaircissements historiques. Tableau, précis historique. Mémoires historiques. Dictionnaire historique. Études historiques. Faits historiques.

Nom historique, Nom qui a quelque célébrité dans l' histoire. Il porte un nom historique.

Cela est historique, se dit D' actions, d' événements qui ne sont point imaginaires, de faits qui ont réellement eu lieu. Le fond de ce roman est historique. Sujet historique.

Pièce historique, roman historique, Pièce de théâtre, roman dont le sujet est tiré de l' histoire, dont le fond est historique. On dit dans un sens analogue, Personnage historique.

Les temps historiques, se dit par opposition Aux temps fabuleux.

HISTORIQUE

HISTORIQUE se dit substantivement, au masculin, d' Une simple narration des faits dans leur ordre et leurs circonstances. L' historique des événements qui ont amené cette guerre. Voici l' historique de cet étrange procès.

HISTORIQUEMENT adv.

HISTORIQUEMENT adv. D' un style historique, en historien, sans aucun ornement étranger. Il est opposé à Oratoirement. Narrer une chose, un fait historiquement.

Il se dit aussi par opposition à Fabuleusement. Suivant la fable reçue, Didon vivait du temps d' Énée; mais, à en parler historiquement, elle était plusieurs siècles avant ce héros.

HISTRION s. m.

HISTRION s. m. Il se disait, chez les Romains, de Toutes sortes d' acteurs, de comédiens, et particulièrement des pantomimes. On ne l' emploie, chez les modernes, que comme un terme de mépris, analogue à ceux de Baladin, de bateleur, etc. Il est toujours avec des histrions. Un misérable, un vil histrion.

HIVER s. m.

HIVER s. m. Celle des quatre saisons de l' année qui est la plus froide, et qui commence, selon les astronomes, vers le vingt-deux de décembre, et finit vers le vingt et un de mars. Hiver pluvieux. Hiver venteux. Hiver sec. Hiver bien doux. Hiver bien rude. Hiver fâcheux. Hiver malsain. Hiver humide. Il a passé son hiver dans telle ville. Habit, vêtement d' hiver. Être bien vêtu pour son hiver. Appartement d' hiver. Dans la rigueur de l' hiver. Dans le fort de l' hiver. Au milieu de l' hiver. Passer l' hiver à la campagne. Des provisions pour l' hiver. En hiver. Durant l' hiver. Cela arriva l' hiver dernier. Que ferez-vous cet hiver? Les longues soirées d' hiver.

Fruits d' hiver, Fruits qu' on ne mange ordinairement qu' en hiver. Poires de bon-chrétien d' hiver. Bergamote d' hiver.

Semestre d' hiver, Semestre qui commence le premier octobre, le premier janvier, ou à quelque autre époque de l' hiver, selon les différents corps, les différentes compagnies où il est d' usage de faire le service par semestre.

En termes de Guerre, Quartier d' hiver, L' intervalle de temps compris entre deux campagnes. Le quartier d' hiver sera long. Il signifie aussi, Le lieu où on met les troupes en cantonnement pendant l' hiver. L' armée va prendre ses quartiers d' hiver. Mettre des troupes en quartier d' hiver.

Prov. et fig., Il n' a pas besoin d' un fort hiver, se dit D' un homme d' une complexion faible et délicate. On le dit aussi D' un homme qui est si mal dans ses affaires, que le moindre accident peut le ruiner.

Poétiq. et fig., L' hiver de l' âge, l' hiver de nos ans, etc., La vieillesse.

HIVER

HIVER se dit quelquefois seulement par rapport au froid qu' il fait en hiver. L' hiver est avancé. L' hiver est tardif. L' hiver est long. L' hiver se fait sentir. L' année du grand hiver.

Il n' y a point eu d' hiver, L' hiver ne s' est point fait sentir, il n' y a point eu de grands froids cette année.

Prov. et fig., Mi-mai, queue d' hiver, Le froid se fait souvent sentir au mois de mai.

HIVER

HIVER se dit souvent, en poésie, pour Année, en parlant Des personnes d' un âge avancé. Il comptait déjà soixante hivers.

HIVERNAGE s. m.

HIVERNAGE s. m. T. de Marine. Le temps que les bâtiments passent en relâche pendant la mauvaise saison. Passer son hivernage dans tel port.

Il se dit également d' Un port bien abrité où les bâtiments peuvent relâcher pendant la mauvaise saison. Un bon hivernage.

HIVERNAGE

HIVERNAGE se dit, en Agriculture, d' Un labour qu' on donne, avant l' hiver, aux terres ou aux vignes.

HIVERNAL, ALE adj.

HIVERNAL, ALE adj. Qui appartient à l' hiver. Il n' est guère usité.

HIVERNER v. n.

HIVERNER v. n. Passer l' hiver, la mauvaise saison. Il se dit Des troupes, des navires. Les troupes hivernent dans tel pays. La flotte hiverna dans tels ports.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, S' exposer aux premiers froids, afin de s' y endurcir et d' y être moins sensible. C' est une chose fort saine que de s' hiverner.

Activem., en termes d' Agricult., Hiverner les terres, Leur donner un dernier labour avant l' hiver.

HIVERNÉ, ÉE. participe

HIVERNÉ, ÉE. participe

HO

HO (H s' aspire.) Interjection qui sert tantôt pour appeler, tantôt pour témoigner de l' étonnement ou de l' indignation. Ho! venez un peu ici. Ho! quel coup! Ho! que me dites-vous là!

Quand il est interjection d' étonnement ou d' indignation, il se confond quelquefois avec Oh; le plus souvent on le redouble. Ho! ho! vous le prenez par là! Ho! ho! vous faites bien l' entendu!

HOBEREAU s. m.

HOBEREAU s. m. (H s' aspire.) Espèce de petit oiseau de proie.

Il se dit, figurément et par mépris, d' Un petit gentilhomme campagnard. Il n' y a que des hobereaux dans ce voisinage. Ce n' est qu' un hobereau.

HOC s. m.

HOC s. m. (H s' aspire.) Sorte de jeu de cartes. Jouer au hoc.

Au jeu du Hoc, les quatre rois, la dame de pique, le valet de carreau, et toutes les cartes au-dessus desquelles il ne s' en trouve point d' autres, comme les six quand tous les sept sont joués, sont Hoc; et, parce qu' en jouant ces sortes de cartes on a coutume de dire Hoc, de là vient que, dans le discours familier, pour dire qu' Une chose est assurée à quelqu' un, on dit, Cela lui est hoc.

HOCA s. m.

HOCA s. m. (H s' aspire.) On appelle ainsi Un certain jeu de hasard. Jouer au hoca.

HOCHE s. f.

HOCHE s. f. (H s' aspire.) Coche, entaillure. Il se dit plus ordinairement de La marque qu' on fait sur une taille pour tenir le compte du pain, du vin, de la viande, etc., qu' on prend à crédit. Faire une hoche.

HOCHEMENT s. m.

HOCHEMENT s. m. (H s' aspire.) Action de hocher. Il ne se dit guère que dans cette locution, Hochement de tête.

HOCHEPIED s. m.

HOCHEPIED s. m. (H s' aspire.) Nom qu' on donne, en Fauconnerie, au premier des oiseaux qui attaque le héron dans son vol, ou qu' on jette seul après le héron pour le faire monter.

HOCHEPOT s. m.

HOCHEPOT s. m. (H s' aspire.) T. de Cuisine. Espèce de ragoût fait de boeuf haché, et cuit sans eau dans un pot, avec des marrons, des navets et autres assaisonnements. Un bon hochepot.

HOCHEQUEUE s. m.

HOCHEQUEUE s. m. (H s' aspire.) T. d' Hist. nat. Sorte de petit oiseau, ainsi appelé parce qu' il remue continuellement la queue.

HOCHER v. a.

HOCHER v. a. (H. s' aspire.) Secouer, branler. Il n' est guère usité que dans certaines phrases, telles que les suivantes: Hocher un prunier pour en faire tomber les prunes. Hocher le mors, hocher la bride à un cheval.

Fam., Hocher la tête, Marquer, en levant subitement la tête en haut, qu' on désapprouve quelque chose ou qu' on ne s' en soucie guère. Il se mit à hocher la tête. Il s' en alla en hochant la tête.

Fig. et fam., Hocher le mors, hocher la bride à quelqu' un, Essayer de l' animer, de l' exciter à faire quelque chose.

HOCHER

HOCHER se dit neutralement, en termes de Manége, D' un cheval qui lève et baisse fréquemment le nez pour faire mouvoir le mors dans sa bouche.

HOCHÉ, ÉE. participe

HOCHÉ, ÉE. participe

HOCHET s. m.

HOCHET s. m. (H s' aspire.) Jouet qu' on met entre les mains d' un petit enfant, pour qu' il le porte à sa bouche et le presse entre ses gencives, pendant le travail de la dentition. Un hochet de corail. Un hochet de cristal garni de grelots d' argent.

Il se dit, figurément, Des choses futiles qui flattent quelque passion, qui amusent l' esprit; et, dans ce sens, il se met souvent au pluriel. Les riches parures, les bijoux coûteux et inutiles sont des hochets pour la vanité. Les esprits faibles et légers ont besoin d' un hochet, ont besoin de hochets.

Prov. et fig., Il y a des hochets pour tout âge, Chaque âge a ses plaisirs ses amusements, ses illusions.

HOGNER v. n.

HOGNER v. n. (H s' aspire.) Gronder, murmurer, se plaindre. Il est populaire et peu usité.

HOIR s. m.

HOIR s. m. Héritier. Il n' est guère usité qu' en termes de Pratique, et se dit ordinairement Des enfants, des héritiers en ligne directe. Ses hoirs et ayants cause. Hoirs procréés en légitime mariage. Il est mort sans hoirs.

HOIRIE s. f.

HOIRIE s. f. T. de Pratique. Héritage, succession qui appartient à l' héritier. Accepter l' hoirie. Cela lui est acquis par droit d' hoirie. Donné en avancement d' hoirie.

HOLÀ

HOLÀ (H s' aspire.) Interjection dont on se sert pour appeler. Holà ho! Holà! qui est là?

Il est aussi adverbe, et signifie, Tout beau, c' est assez. Holà, ne faites pas tant de bruit.

Il est quelquefois substantif invariable, comme dans ces phrases familières, Mettre le holà, mettre les holà, Faire cesser des gens qui se querellent, qui se battent.

HOLLANDER v. a.

HOLLANDER v. a. (H s' aspire.) Il se dit De là préparation que l' on donne aux plumes à écrire, et qui consiste à les passer dans la cendre chaude, pour les dépouiller d' une pellicule grasse qui empêcherait l' encre de couler.

HOLLANDÉ, ÉE. participe

HOLLANDÉ, ÉE. participe Batiste hollandée, Batiste plus forte et plus serrée que la batiste ordinaire.

HOLOCAUSTE s. m.

HOLOCAUSTE s. m. Sorte de sacrifice parmi les Juifs, où la victime était entièrement consumée par le feu. Offrir en holocauste. L' autel des holocaustes.

Il se prend aussi pour La victime ainsi sacrifiée. Mettre l' holocauste sur l' autel.

Il se prend quelquefois pour Sacrifice en général; et dans ce sens on dit, JÉSUS-CHRIST s' est offert en holocauste pour nos péchés.

HOLOGRAPHE adj.

HOLOGRAPHE adj. Voyez OLOGRAPHE.

HOM

HOM (H s' aspire.) Exclamation qui exprime le doute, la défiance. Hom! il est encore bien jeune.

HOMARD s. m.

HOMARD s. m. (H s' aspire.) Grosse écrevisse de mer. Pêcher des homards.

HOMBRE s. m.

HOMBRE s. m. Sorte de jeu de cartes qui nous est venu d' Espagne. Jouer à l' hombre. Faire une partie d' hombre. Une reprise d' hombre.

Il se dit également, à ce jeu, de Celui qui fait jouer. Qui est l' hombre? C' est lui qui est l' hombre. L' hombre a perdu. L' hombre a gagné.

HOMÉLIE s. f.

HOMÉLIE s. f. Discours fait pour expliquer au peuple les matières de la religion, et principalement l' Évangile. Les homélies de saint Chrysostôme sur saint Matthieu. Les homélies de saint Augustin.

Il se dit absolument, au pluriel, de Certaines leçons du bréviaire qui sont des extraits des homélies des Pères, et qu' on chante au troisième nocturne des matines.

HOMÉLIE

HOMÉLIE se dit quelquefois, figurément et par dénigrement, d' Un ouvrage d' esprit, d' un discours où se montre l' affectation de moraliser, et qui cause de l' ennui. Quand aura-t-il fini son ennuyeuse homélie? Ce discours est une véritable homélie.

HOMICIDE s. m.

HOMICIDE s. m. Meurtrier, celui qui tue un homme. Il est dit dans l' Évangile, que ni les adultères, ni les fornicateurs, ni les homicides, n' entreront dans le royaume des cieux. Être homicide de soi-même.

Fig., Être homicide de soi-même, se dit quelquefois D' une personne qui ne ménage pas sa santé, qui la ruine par des excès.

HOMICIDE

HOMICIDE est quelquefois adjectif des deux genres; mais alors il n' est guère usité que dans le style soutenu. Son bras homicide. Sa main homicide. Dessein, complot homicide. Un fer homicide. Des regards homicides. Etc.

HOMICIDE

HOMICIDE signifie aussi, Meurtre, action de tuer un homme. Commettre un homicide. Il a fait un homicide. Un homicide volontaire, involontaire. L' homicide prémédité. Il est coupable d' homicide.

HOMICIDER v. a.

HOMICIDER v. a. Tuer, commettre un homicide sur quelqu' un. Il est vieux.

HOMICIDÉ, ÉE. participe

HOMICIDÉ, ÉE. participe

HOMMAGE s. m.

HOMMAGE s. m. T. de Jurispr. féodale. Le devoir que le vassal est tenu de rendre au seigneur dont son fief relève. Rendre l' hommage. Faire la foi et hommage. Il fut reçu à rendre la foi et hommage. Tenir à foi et hommage. La terre fut saisie faute d' hommage rendu. Il lui donna cette terre à la charge de l' hommage, en se réservant l' hommage. Hommage lige. Hommage franc.

Il signifie figurément, Soumission, vénération, respect; et, dans ce sens, il s' emploie souvent au pluriel. Toutes les créatures doivent hommage au Créateur, doivent lui rendre hommage. Rendre hommage aux vertus de quelqu' un. Un hommage sincère. Adresser des hommages à la Divinité. Rejeter, mépriser les hommages de quelqu' un. Être entouré d' hommages. Elle reçoit les hommages de mille adorateurs.

Rendre ses hommages à quelqu' un, Lui rendre ses respects, ses devoirs. On dit aussi: Offrir, présenter ses hommages. Faire agréer ses hommages.

Rendre hommage à la vérité, Dire, déclarer la vérité.

HOMMAGE

HOMMAGE signifie aussi, Don respectueux, offrande. Faire hommage à quelqu' un d' une chose. Je lui ai fait hommage de mon livre. Hommage de reconnaissance. Daignez agréer ceci comme un hommage de ma reconnaissance. Recevez l' hommage de mon respect, de ma reconnaissance, etc.

HOMMAGÉ, ÉE. adj.

HOMMAGÉ, ÉE. adj. T. de Jurispr. féodale. Qui est tenu en hommage. Terre hommagée.

HOMMAGER s. m.

HOMMAGER s. m. T. de Jurispr. féodale. Celui qui doit l' hommage. On dit aussi, adjectivement, Vassal hommager.

HOMMASSE adj. des deux genres

HOMMASSE adj. des deux genres Il ne se dit qu' en parlant D' une femme dont les traits, le son de voix, la taille, tiennent plus de l' homme que de la femme. Elle a le visage hommasse, la taille hommasse. Elle est hommasse. On le prend toujours en mauvaise part.

HOMME s. m.

HOMME s. m. Animal raisonnable, être formé d' un corps et d' une âme. Dans ce sens, il se dit en parlant De l' un et de l' autre sexe, et on l' emploie souvent au singulier pour désigner L' espèce humaine en général. Dieu créa l' homme à son image. Le corps de l' homme. L' homme est sujet à beaucoup d' infirmités. Les diverses races d' hommes. Tous les hommes sont égaux devant Dieu. La condition de l' homme ici-bas. Tous les hommes sont sujets à la mort. Tous les hommes ont été rachetés par JÉSUS-CHRIST. Attester quelque chose devant Dieu et devant les hommes. Fuir la société des hommes. Vivre loin des hommes. Faire du bien aux hommes. Son souvenir vivra longtemps dans la mémoire des hommes. De mémoire d' homme, on n' avait vu pareille chose. Connaître, étudier les hommes. Connaître l' homme, le coeur de l' homme. Les hommes du Nord. Les hommes du Midi. Les hommes de notre siècle. On le dit souvent de JÉSUS-CHRIST, par allusion au mystère de l' Incarnation. Le Fils de Dieu s' est fait homme. Il s' appelle lui-même, dans l' Évangile, le Fils de l' homme. Il est aussi appelé l' Homme de douleur. Il est vrai Dieu et vrai homme. Il est Homme-Dieu.

Les hommes de couleur, Les mulâtres, les hommes provenant du mélange de la race blanche et de la race noire.

Prov., L' homme propose et Dieu dispose, Les desseins des hommes ne réussissent qu' autant qu' il plaît à Dieu; souvent nos entreprises tournent d' une manière opposée à nos vues et à nos espérances.

Fam., Il n' y a tête d' homme qui ose entreprendre de faire telle chose, Il n' y a aucun homme assez hardi pour... On dit dans le même sens, Homme vivant, homme qui vive n' oserait, etc.

Prov., Tout homme est menteur.

Dans le style de l' Écriture, Les enfants des hommes, Les hommes: cela se dit principalement de Ceux qui vivent dans l' iniquité.

Dans le style mystique, Dépouiller le vieil homme, se dépouiller du vieil homme, signifie, Se défaire des inclinations de la nature corrompue; et, dans le langage familier, Renoncer à ses vieilles habitudes.

HOMME

HOMME se dit souvent par rapport aux sentiments, aux passions, aux vicissitudes, aux infirmités qui sont communes à tous les hommes, inhérentes à leur nature. Avoir un coeur d' homme. Au milieu des grandeurs, il n' a point oublié qu' il est homme. Il est homme, et doit craindre les retours de la fortune. Ses douleurs lui rappelèrent qu' il était homme.

Prov., Il y a toujours de l' homme, il se mêle toujours de l' homme dans nos actions, etc., Quelque sage qu' on soit, on montre toujours quelque faiblesse.

Il entre bien de l' homme dans ce qu' il fait, dans ce qu' il dit, etc., s' emploie en parlant De celui qui, faisant profession de sagesse ou de piété, se livre néanmoins à des mouvements de passion ou d' intérêt.

HOMME

HOMME se dit spécialement Du sexe masculin. Dieu a créé l' homme et la femme. Le premier homme. Il y avait autant d' hommes que de femmes. Dans ces assemblées, les femmes sont séparées des hommes. Elle fut séduite par cet homme. Elle ne veut épouser que l' homme de son choix. Je vis un homme s' introduire dans la maison. Arrêtez cet homme. Il a tant d' hommes sous ses ordres. Les hommes qui composent une troupe, un régiment, etc. Faire manoeuvrer, exercer des hommes. Six hommes furent commandés pour ce service. Une compagnie de cent hommes. Une armée forte de cent mille hommes. Il y eut trois mille hommes de tués. Les hommes qui composent l' équipage d' un bâtiment. Il y a plusieurs hommes malades à bord de ce vaisseau. Homme maigre. Gros homme. Homme grand. Petit homme. Jeune homme. Homme marié. Homme veuf. Homme d' âge. Vieux homme. Méchant homme. Honnête homme. Digne homme. Homme sage. Homme franc, sincère, loyal. Homme brave. Homme sans foi, sans honneur, sans probité. Homme laborieux, entreprenant. Homme habile. Un homme tel que vous, tel que moi, etc.

Fam., C' est un homme sans façon, se dit D' un homme aisé à vivre; et aussi D' un homme qui ne se gêne pas assez avec les autres.

En termes de Dévotion, C' est un homme fort intérieur, Très-recueilli. On dit aussi, L' homme intérieur, pour L' homme spirituel, par opposition à L' homme charnel.

Fam., C' est un pauvre homme, un petit bout d' homme, un plaisant homme. Termes de raillerie et de mépris. Voyez PAUVRE, BOUT, ETC.

Prov. et fig., C' est le roi des hommes, se dit D' un homme très-bienfaisant, très-obligeant.

C' est un bon coeur d' homme, une bonne tête d' homme, une bonne pâte d' homme. Façons de parler familières dont on se sert pour louer quelqu' un de la bonté de son coeur, de la force de son esprit, de la facilité de son humeur.

Bon homme, a deux sens fort différents. Dans l' un, il se dit, par éloge, d' Un homme d' esprit, plein de droiture, de candeur, d' affection. C' est un homme de mérite, et un très-bon homme. C' est un si bon homme! La première qualité dans la société est d' être un bon homme. Dans l' autre sens, il se dit, par dérision, d' Un homme simple, peu avisé, qui se laisse dominer et tromper; et alors les deux mots se réunissent ordinairement pour n' en former qu' un seul. C' est un bonhomme à qui l' on fait croire tout ce qu' on veut. Un bonhomme de mari.

Un faux bonhomme, Celui qui, par finesse et pour son intérêt, affecte la bonté, la simplicité, le désintéressement. Ne vous fiez pas à son air patelin; ce n' est qu' un faux bonhomme. On dit de même, Faire le bonhomme.

Fam., Un bonhomme, signifie souvent, Un homme qui est déjà dans un âge avancé. Le bonhomme se porte encore bien. Un vieux bonhomme. Par familiarité et par hauteur, on dit quelquefois, Bonhomme, en parlant À un homme du peuple ou de la campagne, quel que soit son âge.

Prov. et fig., Bonhomme, garde ta vache, se dit Pour avertir quelqu' un de prendre garde qu' on ne le trompe.

Absol., Le bonhomme, se disait autrefois, parmi les gens de guerre, Des paysans en général. Vivre aux dépens du bonhomme.

Un petit bonhomme, se dit quelquefois d' Un petit garçon. Ce petit bonhomme est bien turbulent.

Fig. et fam., Aller son petit bonhomme de chemin, Vaquer à ses affaires, poursuivre ses entreprises tout doucement et sans éclat.

Fam., Brave homme, se dit d' Un honnête homme, d' un homme bon, obligeant. C' est un brave homme. Vous êtes un brave homme d' être venu ici.

Ce n' est pas être homme, C' est être barbare, c' est n' avoir nul sentiment d' humanité.

Fig., Ce n' est pas un homme, c' est un ange, se dit D' un homme qui a une extrême douceur, une touchante et pieuse résignation, etc. On dit dans le sens contraire, Ce n' est pas un homme, c' est un diable.

C' est le dernier des hommes, C' est le plus vil, le plus méprisable de tous les hommes.

Prov., Tant vaut l' homme, tant vaut sa terre ou la terre, Les terres, les fonds de commerce, etc., rapportent en proportion de la capacité de celui qui les possède, de l' art de les faire valoir; et, en général, Chacun réussit dans son état en proportion de sa capacité personnelle.

Fig., Un grand homme, Un homme distingué par des qualités éminentes. Ainsi mourut ce grand homme. Les grands hommes de l' antiquité. Être mis au rang des grands hommes.

Un homme nouveau, Celui qui a fait fortune, qui n' a pas de naissance; le premier de sa race qui se fasse remarquer. Cicéron était un homme nouveau. On appelle aussi Nouvel homme ou Homme nouveau, Le chrétien régénéré par la grâce.

Prov., Il y a grande différence d' homme à homme.

Prov., Face d' homme porte vertu, La présence d' un homme sert bien à ses affaires.

Prov., Jamais cheval ni méchant homme n' amenda pour aller à Rome, On ne se corrige pas de ses vices en voyageant.

HOMME

HOMME joint à un substantif par la préposition de, sert à marquer la profession, l' état ou les qualités bonnes ou mauvaises d' un homme. Homme de guerre. Homme d' épée. Homme d' Église. Homme de robe. Homme de lettres. Homme de métier. Homme de journée. Homme de peine. Grand homme de guerre. Homme de mer. Homme de bien. Homme d' honneur. Homme de courage. Homme d' esprit. Homme de talent. Homme de génie. Homme de goût. Homme de tête. Homme de coeur. Homme d' ordre. Homme de savoir. Homme de qualité. Homme de naissance, de grande naissance. Homme de basse extraction. Homme de néant. Homme de rien. Homme de peu. Homme d' État. Homme de parti. Homme de poids. Homme de probité. Homme de parole. Homme de main. Homme d' exécution. Homme de résolution. Homme d' accommodement. Homme d' expédient. Un homme de bonne volonté. Un homme d' une force prodigieuse. C' est un homme d' une grande sagesse, d' une prudence consommée, d' un talent supérieur. C' est un homme de bon conseil. Un homme de votre rang devrait ne donner que de bons exemples. Un homme de la plus basse classe. Un homme du commun.

Homme du jour, Homme à la mode.

Homme du vieux temps, du temps passé, Homme qui conserve les manières, les moeurs anciennes.

Homme du monde, Homme qui vit dans le grand monde. Il se dit quelquefois par opposition Aux savants, aux artistes, etc. Le savant et l' homme du monde liront cet ouvrage avec plaisir.

Un homme de sac et de corde, Un scélérat, un filou, un mauvais garnement.

Homme de pied, Fantassin. Deux mille hommes de pied. Six mille hommes de pied.

Hommes de recrue, Soldats de nouvelle levée.

Homme d' armes, se disait anciennement d' Un cavalier armé de toutes pièces.

C' est un bon homme de cheval, un bel homme de cheval, Il manie bien un cheval, il a bonne grâce à cheval.

Fig. et fam., Cela sent son homme de qualité, Cela marque un homme de qualité, c' est une chose digne d' un homme de qualité.

D' homme d' honneur, en homme d' honneur. Façons de parler dont on se sert en affirmant quelque chose.

C' est un homme de Dieu, tout de Dieu, tout en Dieu, se dit D' un homme fort pieux, fort dévot.

Fig. et fam., Homme de paille, Homme de néant, de nulle considération. Il se dit plus particulièrement de Ces gens qui prêtent leur nom, et qu' on fait intervenir dans une affaire, quoiqu' ils n' y aient point de véritable intérêt. C' est lui qui a signé le marché pour cette fourniture, mais il n' est qu' un homme de paille.

Homme de chambre, se disait autrefois d' Un domestique employé au service de la chambre, et qu' on appelle aujourd' hui Valet de chambre.

Homme d' affaires, se disait autrefois d' Un homme employé dans les affaires de finance et dans les fermes du roi. Il épousa la fille d' un homme d' affaires. On le dit maintenant d' Un agent d' affaires. J' ai confié le soin de mon procès à un homme d' affaires intelligent. Il se dit aussi d' Un homme qui a soin des affaires domestiques d' un grand seigneur, etc. Parlez à l' homme d' affaires d' un tel. Il lui envoya son homme d' affaires.

Homme des bois. Nom donné vulgairement à l' orang-outang, et qu' on applique aussi à d' autres grands singes.

Homme marin. Nom donné, par ignorance, à des phoques et à des lamentins.

HOMME

HOMME joint avec un infinitif ou avec un substantif par la préposition à, sert ordinairement à marquer, en bien ou en mal, De quoi un homme est capable. Il n' est pas homme à souffrir, à endurer un affront. Il est homme à tout entreprendre, à tout faire, à tout hasarder. Il est homme à s' en venger.

Fam., C' est un homme à tout, se dit D' un homme qui est propre à différents genres de travaux, de services. Ce domestique est fort intelligent; c' est un homme à tout.

HOMME

HOMME s' emploie, avec le même complément, pour marquer De quoi un homme est digne, soit en bien, soit en mal; et alors au lieu de dire, Il est homme à, on dit plus ordinairement, C' est un homme à. Ainsi l' on dit: C' est un homme à noyer, à pendre. Un homme à nasardes, à étrivières. C' est un homme à parvenir aux premières places. C' est un homme à ménager, à employer.

HOMME

HOMME avec les adjectifs possessifs, signifie souvent, Un homme propre et convenable à ce qu' on veut, l' homme dont on a affaire, un homme tel qu' il faut. C' est mon homme. Si vous pensez ainsi, vous n' êtes pas mon homme. Je ne suis pas leur homme. Je suis votre homme. On dit en ce sens, mais en plaisantant: Vous avez bien trouvé votre homme. Il a bien trouvé son homme.

Il se dit également d' Hommes soumis aux ordres d' un autre, et plus particulièrement Des soldats et des hommes de peine. Rassemblez vos hommes. Il ne manque aucun de nos hommes. Je donne tant à mes hommes par jour. Envoyez-moi un de vos hommes.

Il se dit aussi pour L' homme dont il s' agit, dont on parle. N' ayant pas trouvé son homme où il l' avait laissé... Mon homme était déjà parti. Notre homme ne se le fit pas répéter.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant De la manière dont certaines personnes traitent quelqu' un, dont certaines choses agissent sur quelqu' un. C' est un habile spadassin qui ne manque jamais son homme, qui vous a bientôt expédié son homme. Cette maladie emporte bientôt son homme.

Il se dit, populairement, pour Mari. J' irai avec mon homme souper chez vous.

HOMME

HOMME en Jurisprudence féodale, se dit pour Vassal. Le seigneur féodal pouvait, par faute d' homme, mettre en sa main le fief qui relevait de lui. On dit dans lé même sens: Homme lige. Homme vivant, mourant et confiscant. Homme de mainmorte.

Homme du roi, s' est dit autrefois de Celui qui avait quelque commission du roi, soit au dedans du royaume, pour assister à quelque assemblée, ou pour quelque autre fonction; soit au dehors, auprès de quelque prince souverain. Il était l' homme du roi aux états de Languedoc. L' homme du roi à Gênes.

Par extension, Il est l' homme d' un tel, Il est présenté, commis, délégué, rétribué par lui.

HOMME

HOMME se dit absolument pour Homme de coeur, homme de fermeté. Se montrer homme. Il a montré qu' il était homme. Soyez homme. C' est un homme que cet homme-là.

Par mépris, Ce n' est pas un homme, C' est un homme faible. Si vous agissez ainsi, vous n' êtes pas un homme.

HOMME

HOMME se dit encore de Celui qui est parvenu à l' âge de virilité. Ce n' est encore qu' un enfant; quand il sera homme... S' il vit âge d' homme. C' est un homme fait. Il se fait homme.

N' être pas homme, Être impuissant, être incapable de procréer des enfants.

HOMOCENTRIQUE adj. des deux genres

HOMOCENTRIQUE adj. des deux genres T. d' Anat. Il se dit Des cercles qui ont un centre commun, et que l' on nomme aussi Concentriques.

HOMOGÈNE adj. des deux genres

HOMOGÈNE adj. des deux genres T. didactique. Qui est de même nature. Les parties homogènes. L' eau était regardée comme composée de parties homogènes.

Il signifie quelquefois, Qui est formé de parties homogènes. Un tout homogène. Substance homogène.

HOMOGÉNÉITÉ s. f.

HOMOGÉNÉITÉ s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est homogène.

HOMOLOGATION s. f.

HOMOLOGATION s. f. T. de Jurispr. Action d' homologuer. L' homologation d' un avis de parents. Poursuivre une homologation. Jugement d' homologation.

HOMOLOGUE adj. des deux genres

HOMOLOGUE adj. des deux genres T. de Géom. Il se dit Des côtés qui, dans des figures rectilignes semblables, se correspondent et sont opposés à des angles égaux. Dans les triangles semblables, les côtés homologues sont proportionnels.

HOMOLOGUER v. a.

HOMOLOGUER v. a. T. de Jurispr. Il se dit Du juge qui donne à un acte fait par des particuliers la force d' un acte fait en justice. Homologuer une sentence arbitrate, une transaction de mineurs, un avis de parents.

HOMOLOGUÉ, ÉE. participe

HOMOLOGUÉ, ÉE. participe

HOMONYME adj. des deux genres

HOMONYME adj. des deux genres T. de Gram. Il se dit Des choses qui ont un même nom, quoiqu' elles soient de nature différente; et plus ordinairement Des mots pareils qui expriment des choses différentes. Les différentes choses exprimées par le mot Canon sont homonymes. Mule, animal, et Mule, chaussure, Chêne et Chaîne, Sain et Sein, sont homonymes, sont des mots, des termes homonymes.

Il se dit aussi substantivement, au masculin. Ce mot a pour homonyme tel autre mot. Dictionnaire des homonymes.

Il se dit quelquefois Des personnes qui portent le même nom, sans être parentes. Il ne faut pas confondre cet auteur avec son homonyme.

HOMONYMIE s. f.

HOMONYMIE s. f. T. de Gram. Qualité de ce qui est homonyme. L' homonymie des termes.

HOMOPHONIE s. f.

HOMOPHONIE s. f. Concert de plusieurs voix qui chantent à l' unisson.

HONCHETS s. m. pl.

HONCHETS s. m. pl. (H s' aspire.) Sorte de jeu d' enfants. Voyez JONCHETS.

HONGRE adj. m.

HONGRE adj. m. (H s' aspire.) Châtré. Il ne se dit que Des chevaux. Un cheval hongre.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un hongre. Il a deux beaux hongres. Un attelage de six hongres de même robe.

HONGRER v. a.

HONGRER v. a. (H s' aspire.) Châtrer. Il ne se dit qu' en parlant Des chevaux. Hongrer un cheval. Ce cheval est trop vicieux, il faut le hongrer.

HONGRÉ, ÉE. participe

HONGRÉ, ÉE. participe

HONGROYEUR s. m.

HONGROYEUR s. m. (H s' aspire.) Ouvrier qui façonne le cuir appelé Cuir de Hongrie. Les tanneurs de Paris sont aussi hongroyeurs. On dit aussi, Hongrieur.

HONNÊTE adj. des deux genres

HONNÊTE adj. des deux genres Vertueux, conforme à la probité, à l' honneur et à la vertu. Âme honnête. Coeur honnête. C' est un honnête homme. Un très-honnête homme. Il ne hante que d' honnêtes gens. Cela n' est pas d' un honnête homme. Amour honnête. Honnête amitié. Honnête émulation. Conduite sage et honnête. Action louable et honnête. Ne tenir que des discours honnêtes. Plaisirs honnêtes. Pensées honnêtes. Il n' a sur cette fille que des vues honnêtes.

Famille honnête, honnête famille, Famille à laquelle il n' y a rien à reprocher. C' est une famille honnête. Il est né d' une honnête famille. Il est d' honnête famille. On dit de même, Être né de parents honnêtes, etc. (Voyez plus bas un autre sens de la locution Famille honnête.)

Honnête homme, outre sa signification principale et ordinaire, exprime aussi toutes les qualités sociales et agréables qu' un homme peut avoir dans la vie civile. Il faut bien des qualités pour faire un honnête homme. Cette acception a vieilli.

Honnête homme, se dit quelquefois, par civilité, d' Un homme qu' on ne connaît pas, ou dont on ne dit pas le nom, et qui paraît d' une condition honorable. Le hasard m' a placé auprès d' un honnête homme. C' était un honnête homme qui me demandait. Il y a là-bas un honnête homme qui veut vous parler.

Honnêtes gens, se dit dans tous les sens d' Honnête homme.

Prov., Il y a des honnêtes gens, il y a d' honnêtes gens partout, Dans tous les pays, dans toutes les professions, on trouve des honnêtes gens.

Fam., Honnête garçon, se dit proprement d' Un garçon bien né, bien élevé, dont les moeurs et les inclinations sont honnêtes et douces.

Fam., Honnête débauché, se dit d' Un homme qui aime le plaisir, mais qui ne s' emporte point dans la débauche, et qui y garde des mesures. Ironiquement, Honnête fripon, honnête usurier, etc.

Honnête femme, honnête fille, se dit proprement d' Une femme, d' une fille qui est irréprochable dans sa conduite, qui a toujours été chaste.

HONNÊTE

HONNÊTE signifie aussi, Conforme à la raison, bienséant, convenable à la profession et à l' âge des personnes. Il n' est pas honnête de se louer soi-même. Croyez-vous qu' il soit honnête d' en user de la sorte? Cela n' est pas honnête à une personne de votre caractère, de votre profession, de votre âge. Ces paroles ne sont pas honnêtes dans la bouche d' une femme. Maintien honnête. Après avoir été longtemps dans le grand monde, il a fait une honnête retraite.

Excuse honnête, prétexte, refus honnête, etc., Excuse, prétexte, refus plausible, spécieux, fondé sur quelque apparence de raison, de bienséance.

Don, présent honnête, Qui convient à celui qui le fait et à celui qui le reçoit.

Prix honnête, Prix convenable, proportionné à la juste valeur de la chose. On dit de même, Récompense honnête, traitement honnête, dédommagement honnête, etc.

Longueur honnête, Longueur suffisante. Il faut que votre discours soit d' une longueur honnête. On dit en des sens analogues, Cela est d' une largeur honnête, d' une grosseur honnête, etc.

Habit honnête, Habit convenable et bienséant à la condition et à l' âge de celui qui le porte. On dit en des sens analogues: Équipage honnête. Ce meuble n' est pas magnifique, mais il est honnête. Faire une dépense honnête. Etc.

Cet habit est honnête, encore honnête, Il est encore bon pour être porté.

Naissance honnête, condition honnête, Naissance qui n' a rien de bas ni de fort élevé. Il est d' une naissance, d' une condition honnête. On dit dans le même sens, Famille honnête.

Honnête aisance, fortune honnête, Aisance, fortune qui permet de vivre agréablement, et avec une certaine indépendance. Il jouit d' une honnête aisance. Dix mille francs de rente sont une fortune honnête.

HONNÊTE

HONNÊTE signifie encore, Civil, poli. Il a l' air honnête, les manières honnêtes. Il lui a fait la réception du monde la plus honnête. Accueil honnête. Il lui a parlé d' une manière très-honnête. Le procédé est honnête, cependant il ne faut pas trop s' y fier. Dans ce sens, quand on le joint à un nom de personne, il se met toujours après. C' est un homme fort honnête. L' homme du monde le plus honnête. Il n' y a personne, il n' y a rien de si honnête que lui.

HONNÊTE

HONNÊTE se prend aussi substantivement, et on dit absolument L' honnête, pour Ce qui est moral, vertueux. L' honnête, l' utile et l' agréable. Préférer l' honnête à l' utile.

HONNÊTEMENT adv.

HONNÊTEMENT adv. D' une manière honnête. Il a toutes les significations de l' adjectif. Il faut vivre honnêtement avec tout le monde. Il l' a toujours aimée honnêtement. Elle s' est toujours conduite honnêtement. C' est un homme qui a toujours vécu fort honnêtement. Se divertir honnêtement. C' est un homme qui en use fort honnêtement. Il s' en est tiré honnêtement. Il est honnêtement meublé, honnêtement vêtu. Il l' a reçu fort honnêtement. Il lui a parlé le plus honnêtement du monde.

Il signifie quelquefois, Suffisamment, passablement; et par ironie, Beaucoup, extrêmement. C' est honnêtement vendu. Il en a honnêtement mangé. Elle est honnêtement laide. Il est honnêtement crotté.

HONNÊTETÉ s. f.

HONNÊTETÉ s. f. Conformité à l' honneur, à la probité, à la vertu. Des actions d' une grande honnêteté. L' honnêteté de son âme, de sa conduite. L' honnêteté de ses principes.

Il signifie aussi, Bienséance. Il n' est pas de l' honnêteté d' en user si familièrement avec des gens à qui on doit du respect. Cela est contre les règles de l' honnêteté publique. Blesser les règles de l' honnêteté.

Il signifie encore, Civilité. Il n' a pas eu l' honnêteté de l' aller voir. Il a beaucoup d' honnêteté pour tous ceux qui ont affaire à lui. C' est l' honnêteté même.

Il se dit également Des actes de civilité, des politesses que l' on fait. Il ne lui a pas fait la moindre honnêteté. Il le reçut, il le traita avec toute sorte d' honnêtetés. Il lui a fait mille honnêtetés, toutes les honnêtetés imaginables.

Il signifie aussi, Manière d' agir obligeante et officieuse. Il en a usé avec la plus grande honnêteté. L' honnêteté de son procédé.

Il se dit, quelquefois, d' Un présent qu' on fait par reconnaissance. Il m' avait rendu un service... et je lui ai fait une honnêteté. Cela mérite bien une honnêteté.

HONNÊTETÉ

HONNÊTETÉ signifie en outre, Chasteté, pudeur, modestie. Des paroles contre l' honnêteté, contraires à l' honnêteté. Cela répugne à l' honnêteté. Cela blesse, cela choque l' honnêteté. L' honnêteté des moeurs.

HONNEUR s. m.

HONNEUR s. m. La gloire, l' estime, la considération qui suit la vertu, le courage, les talents. Acquérir de l' honneur. Vivre sans honneur. Il est dans un haut degré d' honneur. Vous y aurez de l' honneur. Il en est sorti à son honneur. Il s' en est tiré avec honneur. On doit dire, à l' honneur de ce prince, que... Il eut tout l' honneur de la victoire. C' est à lui que tout l' honneur doit en revenir. L' honneur d' achever cette entreprise vous était réservé. Honneur aux braves! Il s' est fait honneur, beaucoup d' honneur par cette action. Cet ouvrage lui fait honneur. De tels sentiments vous font honneur. L' honneur du nom français.

Il n' y a ni honneur ni profit à cela, Cela n' est ni honorable ni utile.

Être en honneur, Être honoré, favorisé, protégé. Sous ce prince éclairé, les vertus, les talents furent en honneur, les lettres étaient en honneur. On dit dans le même sens, Il mit les lettres, les sciences en honneur.

Champ d' honneur, se dit de Tout champ de bataille. Mourir au champ d' honneur. Il est mort au champ d' honneur.

Mourir au lit d' honneur, se dit D' un homme qui meurt à la guerre pour le service de l' État. On le dit aussi, figurément, De tout homme qui meurt dans l' exercice actuel d' une profession honorable. On le dit quelquefois, en plaisantant, D' un ivrogne qui meurt en buvant, d' un joueur qui meurt les cartes à la main, etc.

Faire honneur à son siècle, à son pays, à sa famille, etc., Lui acquérir de la gloire, de la réputation, de l' estime, par ses talents, par ses actions. Faire honneur à sa naissance, En soutenir l' éclat.

Faire honneur à son éducation, Répondre aux soins qui y ont été donnés. Faire honneur à ses affaires, à ses engagements, Remplir ses engagements. On dit dans le même sens, Faire honneur à une lettre de change, faire honneur à sa signature, etc.

Être l' honneur de son siècle, de son pays, de sa famille, etc., En être la gloire et l' ornement. Il est l' honneur de la magistrature. Elle est l' honneur de son sexe.

Faire honneur à quelqu' un d' une chose, La lui attribuer. On lui fait honneur d' un sentiment qu' il ne connut jamais. Il se faisait honneur d' un ouvrage qui n' était point de lui.

Se faire honneur de quelque chose, signifie aussi, S' en tenir honoré, s' en honorer. Scipion se faisait honneur d' être ami de Térence. Il se fait honneur d' être allié de telle maison. On dit dans le même sens, Tenir à honneur. Je tiens à honneur de lui être présenté.

HONNEUR

HONNEUR signifie aussi, L' estime, la réputation dont une personne jouit dans le monde. Attaquer, blesser, flétrir, déchirer l' honneur de quelqu' un. Défendre, venger son honneur. Ménager l' honneur, sauver l' honneur de quelqu' un. Soutenir l' honneur de sa famille. Donner, porter atteinte à l' honneur de quelqu' un. Engager, hasarder son honneur. Son honneur y est intéressé, y est engagé. Mettre son honneur en compromis. Être jaloux de son honneur. Réparer l' honneur de quelqu' un. Rendre l' honneur à quelqu' un. Perdre l' honneur. C' est un homme perdu d' honneur. Faire réparation d' honneur. Je vous engage ma foi et mon honneur. C' est le toucher en son honneur. Il est délicat sur ce qui regarde l' honneur. Il ne faut mettre son honneur qu' en des choses louables. Il met son honneur à ne point céder. C' est une tache à son honneur. Il y va de son honneur. Un procès d' honneur. Si vous souffrez cela, où est l' honneur? Vous devriez, pour votre honneur, ne pas céder si promptement. Je consens à cela, l' honneur sauf.

Piquer d' honneur une personne, Lui persuader qu' il y va de son honneur de faire ou de ne pas faire quelque chose. Se piquer d' honneur, Montrer dans quelque occasion plus d' habileté, plus de courage, plus de générosité, etc., qu' on n' a coutume d' en faire paraître. On voit qu' il s' est piqué d' honneur, son ouvrage est beaucoup mieux fait qu' à l' ordinaire.

Point d' honneur, Ce qu' on regarde comme touchant à l' honneur, comme intéressant l' honneur. Il est trop délicat sur le point d' honneur. Il s' est fait sur cela un point d' honneur. Différends, disputes sur le point d' honneur. Ils se sont battus pour un point d' honneur. Autrefois les maréchaux de France étaient juges du point d' honneur.

Prendre tout au point d' honneur, Étendre trop loin sa délicatesse sur le point d' honneur.

Affaire d' honneur, Débat, démêlé, querelle où les parties croient leur honneur compromis. Il se dit, particulièrement, d' Un duel, d' un combat singulier. Ils ont eu ensemble une affaire d' honneur.

Au Jeu, La partie d' honneur, La troisième partie que l' on joue, lorsque chacun des deux joueurs en a gagné une. Jouer la partie d' honneur. Gagner la partie d' honneur.

Fam. et en plaisantant, Ne jouer que pour l' honneur, ne jouer que l' honneur, Jouer sans intéresser le jeu, et seulement pour passer le temps.

HONNEUR

HONNEUR signifie encore, Vertu, probité; qualité qui nous porte à faire des actions nobles, courageuses, loyales, etc. C' est un homme d' honneur, un vrai homme d' honneur. C' est un homme plein d' honneur. L' honneur lui est plus cher que la vie. Il aime l' honneur, ne craignez point qu' il fasse une mauvaise action. Ce sont des gens d' honneur. L' honneur français. Il faisait consister l' honneur à... Il n' a ni coeur ni honneur. Il est sans honneur. Il n' a aucun sentiment d' honneur. Manquer à l' honneur. Avoir l' honneur en recommandation. Écouter la voix de l' honneur. Faire ce que l' honneur commande, exige. Allez où l' honneur vous appelle. Satisfaire à l' honneur. Les lois de l' honneur.

Par manière de serment, Sur l' honneur, sur mon honneur. Je l' atteste sur l' honneur. Je vous en réponds sur mon honneur. On dit de même, Foi d' homme d' honneur, je le ferai, ou simplement D' homme d' honneur, ou absolument D' honneur, mais seulement dans le langage familier. Je le ferai, d' honneur. D' honneur, je vous le promets. On dit aussi quelquefois, En honneur. En honneur, je ne le puis.

Parole d' honneur, Promesse faite ou assurance donnée sur l' honneur. Il m' a donné sa parole d' honneur.

Ma parole d' honneur, ou Parole d' honneur, se dit quelquefois, dans la conversation, Pour affirmer fortement. Ma parole d' honneur, cela s' est passé comme je vous le dis.

Prov., En tout bien et en tout honneur, ou En tout bien et tout honneur, À bonne fin, à bonne intention. Il voit cette fille en tout bien et tout honneur.

HONNEUR

HONNEUR en parlant Des femmes, signifie, Pudicité, chasteté. C' est une femme d' honneur, sans honneur. Elle tient à son honneur. Elle a fait faux bond à son honneur. Elle a forfait à son honneur. Ces deux dernières phrases sont familières.

HONNEUR

HONNEUR signifie en outre, L' action, la démonstration extérieure par laquelle on fait connaître la vénération, le respect, l' estime qu' on a pour la dignité ou pour le mérite de quelqu' un. Dans ce sens, on l' emploie souvent au pluriel. Il faut rendre honneur à qui il appartient, à qui il est dû. On lui a fait des honneurs extraordinaires, de grands honneurs. Il fut reçu avec tous les honneurs dus à son rang. Les honneurs militaires. Accompagner quelqu' un par honneur. Porter honneur et respect. Il lui a fait tout l' honneur, tous les honneurs imaginables. Quel excès d' honneur! Il ne faut pas rendre aux hommes des honneurs qui ne sont dus qu' à Dieu. Auguste souffrit qu' on lui rendît les honneurs divins. Rendre de grands honneurs à la mémoire de quelqu' un. Décerner les honneurs du triomphe. Faire quelque chose en l' honneur de quelqu' un, en l' honneur de Dieu. Les fêtes célébrées en son honneur. Ironiq., Vous me croyez capable d' une telle action, vous me faites bien de l' honneur, vous me faites là un bel honneur, c' est beaucoup d' honneur, c' est trop d' honneur que vous me faites, etc.

Honneurs funèbres, Les honneurs qu' on rend aux morts, les cérémonies des funérailles. On dit aussi, Les honneurs de la sépulture, les honneurs suprêmes, etc.

En termes de Guerre, Obtenir les honneurs de la guerre, se dit D' une garnison assiégée qui n' est pas forcée, avant de quitter la place, d' y laisser ses armes. Autrefois, ces honneurs consistaient à sortir par la brèche, enseignes déployées, mèche allumée, balle en bouche. Maintenant ils consistent à sortir avec armes et bagages, soit en conservant les armes jusqu' aux avant-postes, soit en les déposant sur le glacis.

Garde d' honneur, Troupe offerte à des personnages éminents, auxquels on rend les honneurs militaires. C' est quelquefois une réunion de citoyens distingués qui, volontairement, servent de gardes à un souverain, à un prince, etc., pendant son séjour dans la ville, dans le pays. On offrit au prince, à la princesse une garde d' honneur.

Place d' honneur, se dit, dans une cérémonie, dans une réunion, dans un repas, etc., de La place réservée à un personnage éminent, à une personne qu' on veut honorer d' une distinction particulière. Il avait la place d' honneur. Des places d' honneur leur avaient été réservées.

Légion d' honneur, Ordre institué en France pour récompenser les services et les talents distingués. Membre, chevalier de la Légion d' honneur. Grand officier de la Légion d' honneur. Le grand chancelier de la Légion d' honneur. La décoration de la Légion d' honneur. Être dégradé de la Légion d' honneur. On dit aussi, mais seulement dans le langage familier, La croix d' honneur, La croix de cet ordre.

Chevalier d' honneur, dame d' honneur, fille d' honneur, se dit de Certaines personnes de qualité qui remplissent diverses fonctions auprès d' une reine, d' une princesse. Enfants d' honneur, Jeunes gens de qualité qui étaient nourris auprès d' un prince, pendant son bas âge.

Chevalier d' honneur, s' est dit aussi de Conseillers d' épée qui avaient séance et voix délibérative dans les cours souveraines.

Conseillers d' honneur, Conseillers qui avaient séance et voix délibérative dans certaines compagnies, quoiqu' ils n' eussent point de charge. La plupart des gouverneurs, beaucoup d' évêques étaient conseillers d' honneur dans les siéges des lieux de leur résidence.

Marguillier d' honneur, Marguillier d' un état supérieur à celui des marguilliers ordinaires. Le marguillier d' honneur n' est point comptable.

Les honneurs du Louvre, se disait de Certaines distinctions, et particulièrement du droit d' entrer à cheval ou en carrosse dans la cour du Louvre, et dans celle des autres maisons où le roi était logé. Il y avait des charges qui donnaient les honneurs du Louvre.

Les honneurs de l' Église, Les prééminences et les droits honorifiques qu' on a dans l' Église.

Absol., Les honneurs, se dit, en certaines grandes cérémonies, telles que le sacre des rois, leur baptême, leurs funérailles, etc., Des pièces principales qui servent à la cérémonie, comme le sceptre, la couronne, etc. Les honneurs étaient portés par...

À certains Jeux de cartes, Les honneurs, se dit Des figures d' atout.

Faire les honneurs d' une maison, Recevoir, selon les règles de politesse établies, ceux qui viennent dans la maison.

Fig., Faire les honneurs d' une personne, d' une chose, En parler ou en disposer comme d' une personne ou d' une chose qui nous appartient.

Fam., Faire honneur à un repas, Y bien manger, et témoigner par là qu' on le trouve bon.

Prov., À tous seigneurs tous honneurs, ou À tout seigneur tout honneur, Il faut rendre honneur à chacun selon son rang et sa qualité.

Pop. et par civilité, Sauf votre honneur, Sauf le respect que je vous dois.

Votre Honneur, est, en Angleterre, Le titre qu' on donne par respect à certaines personnes de qualité.

HONNEUR

HONNEUR se joint souvent à un infinitif et quelquefois à un substantif, par la préposition de: alors il se prend ordinairement dans le sens de Grâce, faveur, distinction. Le roi lui a fait l' honneur de le choisir pour... Il mérita l' honneur d' être appelé le Père de la patrie. Il a l' honneur d' être admis souvent à la table du prince. L' honneur de siéger dans cette assemblée. Il ne m' a pas seulement fait l' honneur de me regarder. Réclamer l' honneur du pas, c' est-à-dire, La préséance.

Il se dit très-souvent, en ce dernier sens, par civilité et par compliment. Lorsque j' aurai l' honneur de vous voir. La lettre que vous m' avez fait l' honneur de m' écrire. Faites-moi l' honneur de me dire... J' ai l' honneur d' être...

HONNEUR

HONNEUR se prend aussi pour Dignité, charge; et, en ce sens, il n' est d' usage qu' au pluriel. Aspirer aux honneurs. Être élevé aux honneurs. Les honneurs de la république. Briguer les honneurs. Il est parvenu aux plus grands honneurs par tous les degrés. Parvenir au comble des honneurs. La porte des honneurs fut ouverte au mérite.

Prov., Les honneurs changent les moeurs, On s' oublie dans la prospérité.

HONNIR v. a.

HONNIR v. a. (H s' aspire.) Couvrir de honte, déshonorer. Il est honni partout. Ce mot est ordinairement familier.

HONNI, IE. participe

HONNI, IE. participe La devise de l' ordre de la Jarretière en Angleterre porte ces mots: Honni soit qui mal y pense.

HONORABLE adj. des deux genres

HONORABLE adj. des deux genres Qui fait honneur, qui attire de l' honneur et du respect. Être dans un poste honorable. Profession, condition, emploi, rang, caractère honorable. Capitulation honorable. Ils ne veulent se rendre qu' à des conditions honorables. Faire une retraite honorable. Recevoir des blessures honorables. Il a fait une fin honorable et glorieuse. Mort honorable. Action honorable. Vie honorable. Parvenir à une vieillesse honorable. Il lui est honorable d' avoir été choisi pour cette mission. Accueil, réception honorable. Faire une mention honorable de quelqu' un, de quelque chose. Cette pièce de vers a obtenu une mention honorable, la première mention honorable, au jugement de l' Académie. On lui donna la place la plus honorable. Il occupe un rang honorable parmi nos écrivains du second ordre.

Il signifie aussi, Qui mérite d' être honoré, considéré. Il appartient à une famille honorable. C' est une des maisons les plus honorables de notre ville. Il est usité en ce sens dans le langage parlementaire. L' honorable préopinant. Mon honorable collègue, mon honorable ami vous a dit, messieurs, que... L' honorable membre. L' honorable orateur qui m' a précédé à cette tribune.

Il se dit, particulièrement, De celui qui emploie sa fortune à tenir une bonne maison et à bien recevoir. C' est un homme très-honorable, fort honorable. On dit en des sens analogues: Il tient une maison honorable. Il fait les choses d' une manière honorable. Etc.

Honorable homme. Qualité que les simples bourgeois prenaient autrefois dans les actes publics.

Amende honorable, Sorte de peine infamante qui était ordonnée par justice, et qui consistait à reconnaître publiquement son crime, et à en demander pardon. Il fit amende honorable nu en chemise, la torche au poing et la corde au cou.

Fig., Faire amende honorable à quelqu' un, Lui faire une espèce de réparation d' honneur, et reconnaître qu' on a eu tort à son égard.

HONORABLEMENT adv.

HONORABLEMENT adv. D' une manière honorable. Il a été reçu honorablement. Faire les choses honorablement. C' est un homme qui a toujours vécu honorablement, très-honorablement. Parler honorablement de quelqu' un.

Il signifie aussi, D' une manière splendide, magnifique. Il a été enterré très-honorablement.

HONORAIRE adj. des deux genres

HONORAIRE adj. des deux genres Il se dit Des personnes qui, après avoir exercé longtemps certains emplois, certaines charges, en conservent le titre et les prérogatives honorifiques. Conseiller honoraire. Maître des requêtes honoraire.

Il se dit aussi Des personnes qui portent un titre honorifique sans fonctions. Académicien honoraire.

Chanoine honoraire, s' emploie dans les deux sens, et se dit, tantôt de Chanoines qui se sont démis de leur canonicat; tantôt de Personnes notables qui, sans être chanoines, ni l' avoir été, ont la place et les honneurs de chanoine. Chanoine honoraire de Saint-Denis.

Tuteur honoraire, Celui qui est préposé pour veiller aux intérêts d' un pupille, mais qui, à la différence du tuteur ordinaire, ne prend aucune part à l' administration des biens.

HONORAIRE s. m.

HONORAIRE s. m. Ce que l' on donne à un avocat pour avoir plaidé ou écrit dans une cause. On l' emploie ordinairement au pluriel. J' ai donné tant à mon avocat pour ses honoraires.

Il se dit également Des rétributions qu' on donne à quelques autres personnes de professions honorables. Les honoraires d' un médecin. Les honoraires d' un curé.

HONORER v. a.

HONORER v. a. Rendre honneur et respect. Honorer Dieu. Honorer les saints. Honorer les reliques. Honorer Dieu dans ses saints. Honorer son père et sa mère. Honorer ses supérieurs. Honorer la mémoire de quelqu' un.

Il signifie aussi simplement, Avoir beaucoup d' estime pour quelqu' un. C' est un homme que j' honore extrêmement. Croyez que personne ne vous honore plus que moi. J' honore son mérite et sa vertu.

Il signifie encore, Faire honneur à. Il honore son pays, son siècle. Il honore sa profession. Elle honore son sexe. Il honore plus sa place que sa place ne l' honore. Une telle conduite vous honore.

Il signifie en outre, Donner, accorder une chose qui est regardée comme une faveur, comme une grâce, comme une distinction. Dans ce sens, il n' est souvent qu' un terme de respect ou de civilité. Vous honorez du titre de sage un homme qui le mérite bien peu. Elle n' a pas daigné l' honorer d' un regard, d' une réponse. Il daigne m' honorer de son amitié, de sa confiance, de sa protection. La lettre dont vous m' avez honoré.

Il se dit également, quelquefois, De la chose donnée, accordée. Votre confiance m' honore.

HONORER

HONORER avec le pronom personnel, signifie, Acquérir de l' honneur, faire une chose honorable. C' est s' honorer que d' agir si généreusement.

Il signifie plus ordinairement, Se faire honneur d' une chose, en tirer vanité. Je m' honore d' être son ami. Je m' honore de son estime. C' est un titre dont elle s' est toujours honorée.

HONORÉ, ÉE. participe

HONORÉ, ÉE. participe Cette profession est bien moins honorée qu' elle n' est honorable.

Il s' emploie adjectivement dans le commerce épistolaire. Ainsi on écrit, quelquefois, à un homme de la même profession que soi, Mon honoré confrère; et lorsqu' on veut témoigner de la déférence à quelqu' un, à cause de son âge, ou de sa science, ou de son talent, Mon cher et honoré maître, etc.

HONORES (AD)

HONORES (AD) [On prononce Honorèsse.] Expression empruntée du latin, dont on se sert en français, dans le langage familier, en parlant D' un titre sans fonction et sans émoluments. C' est une place, un titre ad honores.

HONORIFIQUE adj. des deux genres

HONORIFIQUE adj. des deux genres Qui procure des honneurs, des respects. Titre honorifique. Priviléges honorifiques.

Il se dit, particulièrement, Des droits qui appartenaient aux seigneurs et aux patrons dans les églises. Droits honorifiques.

HONTE s. f.

HONTE s. f. (H s' aspire.) Confusion, trouble, sentiment pénible excité dans l' âme par l' idée de quelque déshonneur qu' on a reçu ou qu' on craint de recevoir, ou qu' on aurait seulement à ses propres yeux. Avoir honte de mentir. Il a honte d' avoir fait cette mauvaise action. Il a honte de se montrer. La honte le retient. Il y a une bonne et une mauvaise honte. Il ne faut pas avoir honte de bien faire. J' éprouvais à leur aspect une sorte de honte. C' est une mauvaise honte, une fausse honte. Rougir de honte. Pleurer de honte. Vous devriez mourir de honte. N' avez-vous point honte de manquer de parole, de vous comporter avec cette indécence? J' en ai honte pour vous. J' aurais honte de rapporter les propos indécents qu' il tenait. Je ne puis, sans quelque honte, vous faire cet aveu. Je puis l' avouer sans honte.

Faire honte à quelqu' un, Lui causer de la honte, être un sujet de honte pour lui. Ils tirent vanité de ce qui devrait leur faire le plus de honte. Vous me faites honte lorsque je vous entends parler ainsi. Cet écolier fait honte à tous les autres par son application. Votre activité fait honte à ces paresseux.

Faire honte à quelqu' un, signifie encore, Faire à quelqu' un des reproches qui lui causent de la honte, de la confusion; et alors honte est souvent accompagné d' un complément. Faites-lui honte, il le mérite bien. Faites-lui honte de sa paresse. On lui en a bien fait honte. On lui en a fait la honte tout entière.

Prov., Que honte ne vous fasse dommage, Il ne faut pas qu' une mauvaise honte empêche de faire une chose qui n' est point blâmable, et qui peut être utile.

Prov. et fig., Avoir perdu toute honte, Être sans pudeur, être insensible au déshonneur. On dit dans le même sens, Avoir toute honte bue, mettre bas toute honte. C' est un homme qui a mis bas toute honte. C' est une femme qui a perdu toute honte, qui a toute honte bue.

Prov., Revenir, s' en retourner avec sa courte honte, Revenir, s' en retourner après avoir essuyé un affront, un refus, ou sans avoir rien fait de ce qu' on s' était promis de faire.

HONTE

HONTE signifie encore, Déshonneur, ignominie, opprobre. Essuyer la honte d' un refus, d' une disgrâce. La honte doit en retomber sur lui. Il n' en recueillera que de la honte. Cette action imprime à sa mémoire une honte éternelle. Il veut laver sa honte dans leur sang. Couvrir quelqu' un de honte. Effacer la honte d' une mauvaise action. Regarder comme une honte. Tenir à honte. Il s' est engagé dans une entreprise, dans une affaire dont il ne sortira qu' à sa honte. Il y a de la honte à se conduire ainsi. Il n' y a pas de honte à être pauvre. La honte suit les mauvaises actions. Il alla cacher sa honte au fond d' une retraite ignorée. Elle se vit contrainte d' avouer sa honte. Pleurer sa honte. Quelle honte pour nous! À la honte de la raison, du bon sens, on voit encore les erreurs les plus grossières s' accréditer.

Être la honte, faire la honte de sa famille, etc., Lui faire un grand déshonneur. Les mauvais ouvrages, les ouvrages immoraux font la honte de leurs auteurs. De tels hommes sont la honte de l' humanité.

HONTEUSEMENT adv.

HONTEUSEMENT adv. (H s' aspire.) Avec honte et ignominie. Fuir honteusement. Mourir honteusement.

HONTEUX, EUSE adj.

HONTEUX, EUSE adj. (H s' aspire.) Qui a de la honte, de la confusion. N' êtes-vous pas honteux de vous être emporté de la sorte? Ne sont-ils pas honteux de mener une telle vie? Il devrait être honteux d' avoir manqué de parole. Il est tout honteux de sa faiblesse. Elle est toute honteuse quand on lui parle de cela. Vous l' avez rendu honteux par les reproches que vous lui avez faits.

Il se dit également Des personnes qui sont timides et embarrassées dans la société. Ce jeune homme a besoin de se former, il est encore tout honteux. La plupart des enfants sont honteux devant les personnes qu' ils ne connaissent pas. Il a l' air honteux, bien honteux. Ne soyez donc pas si honteux.

Prov., Il n' y a que les honteux qui perdent, Faute de hardiesse et de confiance, on manque de bonnes occasions.

Prov., Jamais honteux n' eut belle amie, En amour il faut être entreprenant.

Pauvres honteux, Pauvres qui n' osent demander l' aumône publiquement.

HONTEUX

HONTEUX se dit aussi De ce qui cause ou doit causer de la honte, du déshonneur. C' est une chose honteuse. Une conduite honteuse. Une fuite honteuse. Une action honteuse. Un crime honteux. Un honteux trafic. Un procédé honteux. Ce qu' il y a de plus honteux dans son procédé, c' est que... Cela est honteux. Il est moins honteux de convenir de ses torts, que de chercher à les justifier.

Mal honteux, maladie honteuse, se dit Du mal vénérien.

Fam., Le morceau honteux, Le morceau qui reste le dernier sur le plat.

Les parties honteuses, Les parties qui servent à la génération.

Fig., Il est la partie honteuse de ce corps, de cette compagnie, Il fait déshonneur au corps, à la compagnie dont il est membre.

HÔPITAL s. m.

HÔPITAL s. m. Maison de charité établie pour recevoir et traiter gratuitement les malades indigents. Hôpital général. Hôpital Saint-Louis. Hôpital de la Pitié. Administrateur de l' hôpital. Les médecins d' un hôpital. Fonder un hôpital. Visiter les hôpitaux. On l' a porté à l' hôpital. Il est mort à l' hôpital.

Hôpital militaire, Établissement où sont reçus et traités les militaires malades. L' hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Hôpital ambulant, se dit d' Une réunion de personnes et d' un matériel qui suivent une armée dans ses mouvements, pour recevoir et traiter les malades et les blessés qui ne peuvent être transportés dans les hôpitaux fixes.

Vaisseau-hôpital, se dit, dans les flottes et les escadres, d' Un vaisseau disposé pour recevoir et traiter les malades.

Fig. et fam., Prendre le chemin de l' hôpital, courir en poste à l' hôpital, etc., Se ruiner par les procès, par le jeu, ou par d' autres folles dépenses. On dit dans le même sens, Il sera dans peu réduit à l' hôpital; la passion du jeu ne peut manquer de le conduire à l' hôpital; et dans un sens analogue, Mettre quelqu' un à l' hôpital, Le réduire à la dernière misère.

Fig. et fam., C' est un hôpital, se dit D' une maison où il y a plusieurs personnes malades.

HÔPITAL

HÔPITAL se disait également, autrefois, de Certains établissements auxquels on donne aujourd' hui le nom d' Hospice, tels que l' Hôpital des orphelins, l' Hôpital des fous, etc.

Mettre une fille de mauvaise vie à l' hôpital, La mettre dans une maison de force.

HOQUET s. m.

HOQUET s. m. (H s' aspire.) Mouvement convulsif de l' estomac, qui se fait avec une espèce de son non articulé. Avoir le hoquet. Faire passer le hoquet. Faire perdre le hoquet.

Hoquet de la mort, Le hoquet qui survient ordinairement aux mourants. Il a le hoquet de la mort.

HOQUETON s. m.

HOQUETON s. m. (H s' aspire.) Sorte de casaque brodée que portaient les archers du grand prévôt, du chancelier, etc. Porter le hoqueton.

Il se dit aussi de La casaque que portaient les gardes de la manche.

HOQUETON

HOQUETON se dit, par extension, de L' archer qui portait le hoqueton. Il était suivi de deux hoquetons. Les hoquetons du chancelier de France. Les hoquetons d' un intendant de province.

HORAIRE adj. des deux genres

HORAIRE adj. des deux genres Qui a rapport aux heures, qui est mesuré par une heure, qui se fait par heure. Cercles horaires. Les lignes horaires d' un cadran. Mouvement horaire.

HORDE s. f.

HORDE s. f. (H s' aspire.) Peuplade errante; troupe nombreuse d' hommes qui vivent en société, mais sans avoir d' établissement fixe. Des hordes de barbares fondirent sur l' empire romain. Une horde de Tartares, de Bédouins. Le chef d' une horde de sauvages, d' une horde sauvage.

Il se dit, par extension et par mépris, d' Une troupe d' hommes indisciplinés, qui se plaisent au carnage, à la dévastation, etc. Une horde sanguinaire. Une horde indisciplinée. Une horde de brigands.

HORION s. m.

HORION s. m. (H s' aspire.) Coup rudement déchargé sur la tête ou sur les épaules. Ce mot est vieux, et ne se dit plus qu' en plaisantant. Il a reçu un vilain horion.

HORIZON s. m.

HORIZON s. m. T. d' Astron. et de Géographie. C' est, en chaque point de la surface terrestre, Le plan qui est tangent à cette surface et perpendiculaire à la verticale. Le plan de l' horizon, rapporté au centre de la terre et prolongé indéfiniment dans l' espace, s' appelle Horizon rationnel. Il partage en même temps la terre et la sphère céleste en deux hémisphères, dont l' un, s' étendant au-dessus de la surface terrestre, est appelé supérieur, et l' autre, l' enveloppant par-dessous, est appelé inférieur. Dans cette acception, l' on dit: Prendre la hauteur d' un astre sur l' horizon. Le soleil est à l' horizon. Il doit y avoir une éclipse sur notre horizon. Etc.

HORIZON

HORIZON s' emploie aussi, usuellement, pour désigner Les parties de la surface terrestre où se termine notre vue, où le ciel et la terre semblent se joindre; et souvent La partie du ciel qui en est voisine. C' est ce qu' on appelle autrement Horizon sensible. Un horizon borné. Horizon étendu. De cette colline on découvre tout l' horizon. On apercevait une voile à l' horizon. L' horizon est chargé de nuages.

Il signifie, en Peinture, L' endroit d' un tableau, où, selon l' ordre des plans, le ciel succède à la terre; et, par extension, La hauteur à laquelle le peintre a placé le point de vue. On dit, en ce dernier sens, L' horizon est trop haut, est trop bas, etc.

HORIZON

HORIZON se dit quelquefois au figuré. L' horizon politique se rembrunit, se couvre de nuages. L' horizon commence à s' éclaircir. L' horizon des connaissances humaines s' étend, s' agrandit de jour en jour.

HORIZONTAL, ALE adj.

HORIZONTAL, ALE adj. Parallèle à l' horizon. Ligne horizontale. Plan horizontal. Cadran horizontal. Se mettre dans une position horizontale.

HORIZONTALEMENT adv.

HORIZONTALEMENT adv. Parallèlement à l' horizon. Un cadran placé horizontalement.

HORLOGE s. f.

HORLOGE s. f. Machine placée dans un endroit apparent de quelque édifice, et destinée à marquer et à sonner les heures. Une bonne horloge. Une grosse horloge. L' horloge d' une église, d' un palais, d' un collége. L' horloge va bien. L' horloge va mal. L' horloge a sonné. L' horloge sonne midi. Quelle heure est-il à l' horloge? L' horloge avance. L' horloge retarde. Horloge détraquée. Les roues d' une horloge. Le poids d' une horloge. Le balancier d' une horloge. Le timbre d' une horloge. Le mouvement de l' horloge. La sonnerie de l' horloge. L' aiguille de l' horloge. Le cadran de l' horloge. Ces horloges ne s' accordent pas. Les heures, les minutes de l' horloge.

Monter, remonter une horloge, En bander les ressorts, ou en hausser les poids. Démonter une horloge, En désassembler les pièces.

Horloge solaire, Cadran solaire. On disait aussi, Horloge au soleil.

Horloge de sable, ou Sablier, Espèce d' horloge de verre composée de deux fioles ajustées de manière que du sable fin qui est dans l' une, s' écoule dans l' autre par une petite ouverture, et sert à mesurer un certain espace de temps.

Horloge d' eau, Clepsydre, machine qui indique de même la marche du temps par l' écoulement d' une certaine quantité d' eau. Les anciens se servaient principalement d' horloges d' eau.

En Botan., Horloge de Flore, Table des heures du jour auxquelles s' épanouissent certaines fleurs.

HORLOGER s. m.

HORLOGER s. m. Celui qui fait, qui répare des horloges, des pendules, des montres. C' est un bon horloger. Des outils d' horloger. La boutique d' un horloger. Porter une montre chez l' horloger.

On appelle Horlogère, La femme d' un horloger.

HORLOGERIE s. f.

HORLOGERIE s. f. Art de faire des horloges, des pendules, des montres. Entendre bien l' horlogerie. Des ouvrages d' horlogerie. Atelier d' horlogerie.

Il se dit aussi Des ouvrages d' horlogerie. Faire le commerce de l' horlogerie.

HORMIS. préposition

HORMIS. préposition Il signifie la même chose que Hors dans le sens d' Excepté. Hormis deux ou trois. Tout y est entré, hormis tels et tels.

HOROGRAPHIE s. f.

HOROGRAPHIE s. f. Synonyme de Gnomonique. Voyez GNOMONIQUE.

HOROSCOPE s. m.

HOROSCOPE s. m. Observation qu' on fait de l' état du ciel au moment de la naissance de quelqu' un, et par laquelle les astrologues prétendent juger de ce qui doit arriver au nouveau-né dans le cours de sa vie. Tirer, faire l' horoscope de quelqu' un; dresser son horoscope. Faiseur d' horoscope. On ne croit plus aux horoscopes. Bon, mauvais horoscope. Fâcheux horoscope. Horoscope favorable.

Il se dit, figurément et familièrement, de Ce qu' on prédit par simple conjecture sur le sort de quelqu' un ou sur le résultat de quelque chose. Je vais dresser votre horoscope. L' horoscope de ce libertin n' est pas difficile à tirer; on peut prédire qu' il finira ses jours à l' hôpital. Cette entreprise n' a pas réussi, j' en avais fait l' horoscope.

HORREUR s. f.

HORREUR s. f. (On prononce les deux R.) Mouvement de l' âme accompagné de frémissement, et causé par quelque chose d' affreux, de révoltant ou de terrible. Je frémis d' horreur. Être saisi d' horreur. Pâlir d' horreur. Ce spectacle nous glaça d' horreur. Un cri d' horreur. J' ai horreur de le dire. Cela fait horreur. Vous me faites horreur. Cela fait horreur à penser. On n' y saurait penser sans horreur, qu' avec horreur. L' horreur de la mort, l' horreur du supplice ébranla son courage.

L' horreur d' un supplice, signifie aussi, La cruauté d' un supplice. L' horreur d' un tel supplice, l' horreur de ces tourments n' émut point son courage.

Fam., Cela fait horreur, est à faire horreur, se dit, par exagération, D' une chose extrêmement laide dans son genre, ou faite sans goût, sans habileté.

Fam., C' est une horreur, se dit D' une personne extrêmement laide. Vous disiez que c' était une jolie femme, c' est une horreur. Il se dit également D' une chose extrêmement laide ou défectueuse dans son genre. Vous vantiez ce logement comme agréable et commode, mais c' est une horreur.

Fam., Fi! l' horreur! se dit quelquefois, Lorsqu' on veut marquer la répugnance qu' on a pour quelqu' un ou pour quelque chose.

C' est une belle horreur, se dit Des choses qui font éprouver un sentiment d' effroi mêlé d' admiration, comme une grande tempête, un vaste incendie, etc.

HORREUR

HORREUR signifie aussi, Détestation, abomination, haine violente. Avoir horreur du vice, du péché. Avoir, concevoir de l' horreur pour quelqu' un, pour quelque chose. Avoir, prendre une chose en horreur. Inspirer l' horreur du vice. On ne saurait inspirer trop d' horreur pour le mensonge. C' est un objet d' horreur.

Être en horreur à quelqu' un, être l' horreur de quelqu' un, Lui inspirer une haine mêlée d' horreur. Ce tyran est en horreur à toute la terre. L' existence lui est en horreur. Il est l' horreur de ses semblables. C' est l' horreur du genre humain.

HORREUR

HORREUR signifie encore, Un certain saisissement de crainte ou de respect. En entrant dans cette forêt, on sent, on éprouve une certaine horreur, une secrète horreur. Quand on entre dans cette église, on est saisi d' une sainte horreur, d' une horreur religieuse. Une divine horreur s' emparait de la prêtresse.

Il se dit également de Ce qu' ont d' horrible, d' effrayant ou de sinistre certains lieux ou certains objets. L' horreur d' un cachot. Dans l' horreur des ténèbres. L' horreur de la solitude. L' horreur des combats. Partout régnaient le carnage et l' horreur. Un silence plein d' horreur. Quel spectacle d' horreur!

Il se dit aussi figurément, en ce dernier sens. Il comprit alors toute l' horreur de sa situation. Quand vous connaîtrez toute l' horreur de ma misère. Pour comble d' horreur.

Il se dit souvent, au pluriel, Des choses horribles ou désastreuses, des maux extrêmes, des privations cruelles, etc. Les horreurs de la guerre. Les horreurs du carnage. Les horreurs de la captivité. Cette ville éprouva toutes les horreurs de la famine. Être en proie aux horreurs de la misère.

Les horreurs de la mort, Les angoisses que l' on éprouve ordinairement au moment de mourir. Au milieu des horreurs de la mort, il souriait encore à ses amis.

HORREUR

HORREUR se prend encore pour L' énormité d' une mauvaise action, d' une action cruelle, infâme, etc. L' horreur du crime, du vice, du péché, est telle que... Pour vous faire comprendre l' horreur de cette action, il suffit de dire que...

Il se dit également Des choses mêmes qui sont atroces, infâmes, etc. Ce qu' il a fait est une horreur. La vie de ce tyran n' est qu' un tissu d' horreurs. Le récit de tant d' horreurs épouvante. Il a fait, il a dit, il a vomi des horreurs, mille horreurs. On prétend qu' il se commet des horreurs dans ce lieu-là. De telles horreurs se conçoivent à peine.

Il se dit, particulièrement, Des choses déshonorantes qu' on attribue à quelqu' un; et alors il s' emploie toujours au pluriel. On m' a dit des horreurs de cet homme-là. Ces deux hommes publient des horreurs l' un contre l' autre.

HORRIBLE adj. des deux genres

HORRIBLE adj. des deux genres (On prononce les deux R.) Qui fait horreur, qui soulève, qui révolte. Laideur horrible. Objet horrible. Cela est horrible à voir, Cela est horrible. Cette mort est horrible. Une horrible cruauté. Une horrible méchanceté. Supplice horrible. Monstre horrible. Action horrible. Pensée horrible. Votre conduite est horrible.

Il signifie quelquefois, Très-mauvais. Les chemins sont horribles. Il fait un temps horrible.

Il signifie encore, Extrême, excessif; et il ne se dit que De certaines choses, mauvaises ou bonnes, qui excèdent les bornes ordinaires. Il a fait une horrible faute. Il est dans une inquiétude horrible. Faire une horrible dépense. Il fait un froid horrible.

HORRIBLEMENT adv.

HORRIBLEMENT adv. (On prononce les deux R.) D' une manière horrible. Cet homme est horriblement défiguré. Cette femme est horriblement laide. Il s' est horriblement conduit à mon égard.

Il se prend quelquefois pour Extrêmement, excessivement. Il y avait une grande foule, et on y était horriblement pressé. Il a souffert horriblement. Il est horriblement fâché contre vous.

HORRIPILATION s. f.

HORRIPILATION s. f. (On prononce les deux R.) T. de Médec. Frissonnement accompagné de froid, qui fait hérisser les poils.

HORS

HORS (H s' aspire.) Préposition de lieu, servant à marquer exclusion du lieu et des choses qui sont considérées comme ayant quelque rapport au lieu. Hors de la ville. Hors du royaume. Hors d' ici. Hors de là. Hors de la maison. Être hors de chez soi. Hors de la prison. Hors de l' eau. Être hors de sa place. Hors de rang. Hors de ligne. Ils sont hors de table. Parler hors de son rang. Un domestique qui est hors de condition. Être hors de la portée du canon, du mousquet, hors d' atteinte, etc. Une place qui est hors d' insulte.

Elliptiq., Hors d' ici, Sortez d' ici. Hors d' ici, canaille.

Dans certaines façons de parler familières, on l' emploie sans la particule de. Ainsi on dit, Il est logé hors la barrière.

Être hors de page, Avoir accompli le temps de son service dans les pages; et, figurément et familièrement, Être tout à fait son maître. Il n' est plus en puissance de tuteur, il est hors de page. On dit de même: Il s' est mis hors de page. On l' a mis hors de page. Etc.

Substantiv., Le hors de page, La récompense accordée aux pages qui sortaient de service.

En Joaillerie, Ce diamant, ce rubis, etc., est hors d' oeuvre, hors de l' oeuvre, se dit D' un diamant, etc., qui n' est pas encore monté, ou qui est sorti de sa monture.

En Archit., Hors d' oeuvre, se dit en parlant D' une pièce qui est en saillie, qui est détachée du corps d' un bâtiment, et qui ne fait pas partie de l' ordonnance générale. Un cabinet hors d' oeuvre. (Voyez plus bas Hors-d' oeuvre, substantif.)

Hors d' oeuvre, se dit aussi en parlant De la mesure d' un bâtiment, prise depuis l' angle extérieur d' un mur jusqu' à l' angle extérieur de l' autre mur. Ce bâtiment a tant de toises et de pieds hors d' oeuvre. Dans ce sens, on dit aussi, Hors oeuvre.

Hors d' oeuvre, se dit figurément, dans le langage ordinaire, en parlant Des choses qui, dans un ouvrage de littérature ou d' art, ne font point partie essentielle du sujet, qu' on semble avoir ajoutées après coup, et qu' on pourrait retrancher sans nuire à l' ensemble. Cette description est hors d' oeuvre. C' est une chose hors d' oeuvre dans son tableau que ce groupe, que cette figure.

Il s' emploie quelquefois substantivement, tant au propre qu' au figuré; et alors on joint les deux mots par un tiret. Cette partie de l' édifice est un hors-d' oeuvre. Cet épisode est un hors-d' oeuvre. Les hors-d' oeuvre plaisent quelquefois, mais il y en a trop dans cet ouvrage.

Hors-d' oeuvre, substantif, est aussi un terme de Cuisine, qui se dit de Certains mets qu' on sert avec le potage. On servit plusieurs hors-d' oeuvre. Ce hors-d' oeuvre est fort appétissant. Les radis, les figues, le beurre, les anchois, le melon, etc., se servent en hors-d' oeuvre.

En termes de Palais, Mettre hors de cour, hors de cour et de procès, Renvoyer les parties, ou une des parties, comme n' y ayant pas lieu de prononcer juridiquement, comme n' y ayant pas sujet de plaider. Autrefois, en matière criminelle, la locution Hors de cour, signifiait qu' Il n' y avait pas assez de preuves pour asseoir une condamnation. On dit aussi, Mettre hors de cause, Déclarer qu' une personne ne doit point être partie au procès. Il fut mis hors de cause. Et dans un sens analogue, Être hors de cause.

Substantiv., Un hors de cour, Un jugement qui met hors de cour. Prononcer un hors de cour. Cette locution a vieilli.

Mettre quelqu' un hors la loi. Formule qui a été employée dans des actes arbitraires par lesquels on proscrivait, en telle sorte que les proscrits devaient être envoyés au supplice sans jugement, dès que leur identité avait été reconnue. Un gouvernement qui met hors la loi est un gouvernement tyrannique.

HORS

HORS s' emploie aussi, en parlant De plusieurs choses, sans rapport au lieu, et marque toujours exclusion de la chose indiquée par le complément. Être hors de son bon sens. Hors d' embarras. Hors d' intrigue. Hors de difficulté. Hors de danger, de péril, etc. Il est hors d' état de nuire. Hors de garde. Hors de cadence. Hors de mesure. Hors de proportion. Hors de pair ou du pair. Cela est hors de mode. Être hors de soupçon. Hors de doute. Hors d' haleine. Hors de propos. Tout est hors de prix.

Être hors de soi, se dit D' une personne violement agitée par quelque passion. Il est hors de lui. On dit aussi, Cela le met hors de lui.

Ce malade est hors d' affaire, Il ne court plus aucun danger.

Être hors de combat, N' être plus en état de combattre. On dit aussi, Mettre quelqu' un hors de combat. Ces deux phrases s' emploient au propre et au figuré.

Être hors de service, N' être plus en état de servir. Cet habit est tout à fait hors de service.

HORS

HORS est quelquefois préposition de temps, et sert à marquer exclusion du temps. Cela est hors de saison. Nous voilà hors de l' hiver.

HORS

HORS signifie encore, Excepté. Ils y sont tous allés, hors deux ou trois. Hors cela, je suis de votre sentiment.

Il s' emploie, dans ce sens, devant les verbes à l' infinitif avec la préposition de, et devant les autres modes des verbes avec la particule que. Hors de le battre, il ne pouvait le traiter plus mal. Il lui a fait toutes sortes de mauvais traitements, hors qu' il ne l' a pas battu.

HORTENSIA s. m.

HORTENSIA s. m. T. de Botan. Arbrisseau du Japon, qui est cultivé comme plante d' agrément: il porte des fleurs d' un rose tendre, qui naissent, à l' extrémité des rameaux, en boules, en corymbes touffus. Cultiver des hortensias.

HORTICULTEUR s. m.

HORTICULTEUR s. m. Celui qui s' occupe de perfectionner la culture des jardins.

HORTICULTURE s. f.

HORTICULTURE s. f. L' art de cultiver les jardins. Traité d' horticulture.

HOSPICE s. m.

HOSPICE s. m. Maison où des religieux donnent l' hospitalité aux pèlerins, aux voyageurs. L' hospice du mont Saint-Bernard.

Il se disait, particulièrement, d' Une petite maison religieuse établie pour recevoir les religieux du même ordre qui voyageaient, et où il n' y avait pas assez de religieux pour faire régulièrement le service.

Il se disait également d' Une maison bâtie dans une grande ville pour y retirer pendant la guerre les religieux ou les religieuses des couvents bâtis dans la campagne. L' hospice de Lille. L' hospice d' Anchin à Tournai.

Donner l' hospice à quelqu' un, Le recevoir chez soi. Cette phrase a vieilli.

HOSPICE

HOSPICE se dit plus ordinairement, aujourd' hui, de Certaines maisons de charité où l' on nourrit des pauvres, des gens hors d' état de gagner leur vie, à cause de leur âge ou de leurs infirmités. Les hospices civils. L' administration des hospices. Hospice de la vieillesse. Hospice des incurables. Hospice des enfants trouvés. Hospice des aliénés. Etc.

HOSPITALIER, IÈRE adj.

HOSPITALIER, IÈRE adj. Qui exerce volontiers l' hospitalité. C' est un homme fort hospitalier. C' est un peuple doux et hospitalier.

Il s' est dit aussi De certains ordres militaires, institués originairement pour recevoir les pèlerins. Les chevaliers de Malte sont religieux hospitaliers. On dit substantivement en ce sens, Les hospitaliers.

Religieuses hospitalières, Religieuses qui reçoivent des malades.

HOSPITALIER

HOSPITALIER se dit quelquefois, surtout en poésie, Des lieux où l' on reçoit l' hospitalité, où l' on trouve un refuge, etc. Demeure hospitalière. Asile hospitalier.

HOSPITALITÉ s. f.

HOSPITALITÉ s. f. Charité, libéralité qu' on exerce en recevant et logeant gratuitement les étrangers, les passants. Exercer l' hospitalité. L' hospitalité se trouve souvent parmi les barbares. L' hospitalité était fort en usage chez les anciens Germains, et elle est sacrée chez les musulmans. Les lois de l' hospitalité. Donner l' hospitalité à quelqu' un. Je reçus partout une hospitalité généreuse.

Il se dit aussi de L' obligation où sont certaines abbayes de recevoir les voyageurs pendant quelques jours. Il y a hospitalité dans telle abbaye.

HOSPITALITÉ

HOSPITALITÉ en parlant Des anciens, se dit d' Un droit réciproque de loger les uns chez les autres; droit qui s' exerçait non seulement de particulier à particulier, et de famille à famille, mais encore de ville à ville. Droit d' hospitalité. Il y avait hospitalité entre ces deux familles. Violer les droits de l' hospitalité. Il y avait droit d' hospitalité entre Athènes et Lacédémone.

HOSPODAR s. m.

HOSPODAR s. m. Titre de dignité qui se donne à certains princes vassaux du Grand Seigneur. L' hospodar de Valachie.

HOSTIE s. f.

HOSTIE s. f. On appelle ainsi Toute victime que les anciens Hébreux offraient et immolaient à Dieu. Hostie de paix. Hostie pacifique. Hostie vivante. Hostie immaculée. Immoler des hosties à Dieu.

Il signifie, par extension, Ce pain très-mince et sans levain, que le prêtre offre et consacre à la messe. Le prêtre prit autant d' hosties qu' il y avait de communiants, et les consacra. Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST est réellement dans l' hostie, quand le prêtre a prononcé les paroles sacramentales. La substance de l' hostie se change au corps de JÉSUS-CHRIST. À l' élévation de l' hostie. Recevoir la sainte hostie.

HOSTILE adj. des deux genres

HOSTILE adj. des deux genres Qui est d' un ennemi, qui annonce, qui caractérise un ennemi. Action, entreprise hostile. Des vues hostiles. Des projets, des procédés hostiles.

HOSTILEMENT adv.

HOSTILEMENT adv. En ennemi, en faisant des actes d' ennemi. Il entra hostilement sur les terres de ce prince.

HOSTILITÉ s. f.

HOSTILITÉ s. f. Acte d' ennemi. Il se dit particulièrement Des agressions, des courses de gens de guerre, des pillages et des exactions qu' un prince ou un État souverain fait exercer contre un autre prince ou un autre État. Commettre des hostilités, des actes d' hostilité. La guerre est déclarée, mais il n' y a encore eu aucun acte d' hostilité de part ni d' autre. Ce prince commença par des actes d' hostilité, sans avoir déclaré la guerre. Un commencement d' hostilités. Commencer les hostilités. Suspendre les hostilités.

Il se prend quelquefois pour Disposition à faire des actes d' ennemi, pour disposition hostile. L' hostilité persévérante de cette nation contre la France.

HÔTE, ESSE. s.

HÔTE, ESSE. s. Celui, celle qui tient un cabaret, une hôtellerie, une auberge, etc., et qui donne à manger et à loger pour de l' argent. L' hôte de la Croix blanche. L' hôte de l' Écu de France. Faire venir l' hôtesse pour compter.

Table d' hôte, Table servie à heure fixe, dans une hôtellerie ou ailleurs, et où l' on peut aller manger moyennant un prix réglé. Vivre à table d' hôte. Manger à table d' hôte. Tenir table d' hôte.

Prov. et fig., Qui compte sans son hôte, compte deux fois, On se trompe ordinairement quand on compte sans celui qui a intérêt à l' affaire, quand on espère ou qu' on promet une chose qui ne dépend pas absolument de soi. On dit quelquefois, simplement, Compter sans son hôte. Le pauvre diable avait compté sans son hôte.

Prov. et fig., Il est l' hôte et l' hôtellerie, se dit D' un homme qui fait presque en même temps toutes sortes de fonctions dans une maison, qui se mêle de toutes sortes d' affaires.

HÔTE

HÔTE se dit également de Celui qui vient manger dans un cabaret, ou loger dans une hôtellerie, dans une auberge, etc. Avoir dans sa maison des hôtes exigeants, fâcheux, désagréables.

Il se dit pareillement, tant de Celui qui loue à quelqu' un une portion de sa maison, que de Celui qui la tient à loyer. Dans la première acception, on dit, L' hôte est tenu des grosses réparations; et dans la seconde, Ce propriétaire a chez lui des hôtes commodes, incommodes. Ces deux sens ont vieilli: on dit, Propriétaire et Locataire.

HÔTE

HÔTE se dit aussi de Toute personne qui donne l' hospitalité, qui héberge, qui traite quelqu' un sans rétribution et par humanité, par amitié, par bienveillance; et aussi de Celui qui est reçu, traité de cette manière. Nous remerciâmes notre hôte du bon accueil qu' il nous avait fait. J' ai dans ma maison des hôtes fort aimables. Un hôte importun. Régaler ses hôtes.

Fam., Il n' y en a point de plus foulé que l' hôte, se dit en parlant De certaines parties de plaisir où chacun porte son plat pour aller souper chez quelqu' un de la société.

Prov., Bon visage d' hôte, Bon accueil de celui qui donne à manger chez lui.

HÔTE

HÔTE se dit quelquefois, par extension et familièrement, Des animaux qui fréquentent, qui habitent ordinairement la demeure de l' homme. Les rats sont des hôtes fort incommodes.

Il se dit, figurément et poétiquement, pour Habitant. Les hôtes des bois, Les animaux qui y font leur demeure.

HÔTEL s. m.

HÔTEL s. m. Grande maison, demeure somptueuse d' une personne de qualité, d' un personnage éminent, d' un riche particulier. L' hôtel du duc de... L' hôtel du président de la chambre des députés. Avoir un hôtel. Acheter, louer un hôtel. La cour d' un hôtel. Les domestiques d' un hôtel.

Il se disait autrefois, absolument, de La maison du roi. Grand prévôt de l' hôtel. Maître des requêtes de l' hôtel. Il eut un procès aux requêtes de l' hôtel. Il avait ses causes commises aux requêtes de l' hôtel.

Il se dit pareillement, en style de Pratique et dans les procès-verbaux, de La demeure d' un conseiller ou d' un autre officier de justice.

Hôtel abbatial, se disait autrefois, dans certains actes, de La maison destinée au logement de l' abbé.

Maître d' hôtel, Officier préposé pour avoir soin de ce qui regarde la table d' un prince, d' un grand seigneur, ou de riches particuliers, et qui sert ou fait servir sur table. Premier maître d' hôtel du roi, de la reine. Maître d' hôtel ordinaire du roi, de chez le roi. Maître d' hôtel de quartier. Il acheta une charge de maître d' hôtel chez le roi. Il envoya son maître d' hôtel pour faire préparer le dîner. En parlant Du premier maître d' hôtel du roi, on dit, Le premier maître de l' hôtel.

HÔTEL

HÔTEL se dit aussi de Certains grands édifices destinés à des établissements publics. L' hôtel du ministère des finances. L' hôtel des Monnaies. L' hôtel des Invalides.

Hôtel-Dieu. Nom donné à l' hôpital principal de plusieurs villes. Administrateur de l' Hôtel-Dieu. Chirurgien, médecin, aumônier de l' Hôtel-Dieu. Religieuse de l' Hôtel-Dieu. Il est malade à l' Hôtel-Dieu. Tous les Hôtels-Dieu du royaume.

Hôtel de ville, L' hôtel, la maison où siége l' autorité municipale. Aller à l' hôtel de ville.

HÔTEL

HÔTEL se dit encore d' Une grande maison garnie. L' hôtel de Venise. L' hôtel d' Angleterre. Venez me voir à mon hôtel. Il loge à l' hôtel de Lyon. Tenir un hôtel, un hôtel garni. Le maître d' un hôtel.

HÔTELIER, IÈRE. s.

HÔTELIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient hôtellerie. Un bon hôtelier.

Il se dit particulièrement, dans quelques abbayes, d' Un religieux chargé de recevoir et de nourrir les hôtes, les passagers.

HÔTELLERIE s. f.

HÔTELLERIE s. f. Maison où les voyageurs et les passants sont logés et nourris pour leur argent. Grande hôtellerie. Être logé à l' hôtellerie. Il est allé descendre à cette hôtellerie.

Il se dit particulièrement, dans les grosses abbayes, Du corps de logis destiné à recevoir les étrangers.

HOTTE s. f.

HOTTE s. f. (H s' aspire.) Sorte de panier qui est ordinairement d' osier, et qu' on met sur le dos avec des bretelles, pour porter diverses choses. Hotte à porter de la terre, à porter du pain, à porter de la viande. Porter du linge dans une hotte. Porter la hotte. La hotte d' un chiffonnier.

Hotte poissée, Hotte enduite de poix, qui sert pour porter le vin du pressoir dans les tonneaux.

Hotte de cheminée, La pente du tuyau de cheminée en forme de hotte renversée, depuis la barre jusqu' au haut du plancher.

HOTTÉE s. f.

HOTTÉE s. f. (H s' aspire.) Plein une hotte. Hottée de terre. Hottée de pain. Hottée de fruits. Hottée de vin.

HOTTEUR, EUSE. s.

HOTTEUR, EUSE. s. (H s' aspire.) Celui, celle qui porte la hotte. En vendanges, le hotteur gagne le double des coupeurs. Il y a cent hotteurs qui portent tous les jours de la terre dans son jardin. Les hotteuses de la halle.

HOUBLON s. m.

HOUBLON s. m. (H s' aspire.) Plante grimpante qui croît naturellement en Europe, et dont on fait principalement usage dans la composition de la bière. Planter des perches pour appuyer le houblon. Le houblon s' élève à la hauteur des plus hautes perches. Manger du houblon en salade. Cueillir du houblon.

HOUBLONNER v. a.

HOUBLONNER v. a. (H s' aspire.) Mettre du houblon dans une boisson. On a trop houblonné cette bière, on ne l' a pas assez houblonnée.

HOUBLONNÉ, ÉE. participe

HOUBLONNÉ, ÉE. participe

HOUBLONNIÈRE s. f.

HOUBLONNIÈRE s. f. (H s' aspire.) Champ planté de houblon. Une grande houblonnière. Entrer dans une houblonnière.

HOUE s. f.

HOUE s. f. (H s' aspire.) Instrument de fer, large et recourbé, qui a un manche de bois, et avec lequel on remue la terre en la tirant vers soi. Vigne labourée à la houe. Faire un fossé avec une houe. Labourer des arbres avec une houe.

HOUER v. a.

HOUER v. a. (H s' aspire.) Labourer une terre avec la houe. Il faut houer cette terre, ce jardin.

Il est aussi neutre. Ce vigneron ne fait que houer toute la journée.

HOUÉ, ÉE. participe

HOUÉ, ÉE. participe

HOUILLE s. f.

HOUILLE s. f. (H s' aspire.) Sorte de charbon de terre; charbon fossile. Mine de houille. Tirer de la houille. Brûler de la houille. Un bateau de houille.

HOUILLER adj. m.

HOUILLER adj. m. (H s' aspire.) T. de Géologie. Il se dit Des terrains qui renferment des couches de houille. Terrains houillers. Dépôt houiller.

HOUILLÈRE s. f.

HOUILLÈRE s. f. (H s' aspire.) Mine de houille. Les houillères de la Belgique. Les houillères de New-Castle, en Angleterre.

HOUILLEUR s. m.

HOUILLEUR s. m. (H s' aspire.) Ouvrier qui travaille aux mines de houille.

HOUILLEUX, EUSE adj.

HOUILLEUX, EUSE adj. (H s' aspire.) T. de Géologie. Qui contient de la houille. Roche houilleuse.

HOULAN s. m.

HOULAN s. m. (H s' aspire.) Voyez UHLAN.

HOULE s. f.

HOULE s. f. (H s' aspire.) T. de Marine. Mouvement d' ondulation que les eaux de la mer conservent après une tempête, mais qui les agite sans bruit et sans former d' écume. Il y a de la houle, beaucoup de houle. Petite houle. Grosse houle. La houle était encore fort grosse.

Il se dit aussi Des grosses ondes d' une mer agitée par la houle. Les houles de la mer après une tempête.

HOULETTE s. f.

HOULETTE s. f. (H s' aspire.) Bâton que porte un berger, et au bout duquel est une plaque de fer faite en forme de gouttière, pour jeter des mottes de terre aux moutons qui s' écartent et les faire revenir. La houlette d' un berger, d' une bergère.

Fig., Depuis le sceptre jusqu' à la houlette, Depuis les rois jusqu' aux bergers.

Fig., Porter la houlette, Être berger, être réduit à la condition de berger.

HOULETTE

HOULETTE se dit, en termes de Jardinage, d' Un ustensile qui est fait en forme de petite houlette, et dont on se sert pour lever de terre les oignons de fleurs.

Il se dit également, dans quelques autres Arts, de Certains instruments en forme de houlette, de pelle ou de spatule.

HOULEUX, EUSE adj.

HOULEUX, EUSE adj. (H s' aspire.) T. de Marine. Il se dit De la mer, lorsqu' elle est agitée par la houle. La mer est encore très-houleuse.

HOUPER v. a.

HOUPER v. a. (H s' aspire.) T. de Chasse Appeler son compagnon.

HOUPÉ, ÉE. participe

HOUPÉ, ÉE. participe

HOUPPE s. f.

HOUPPE s. f. (H s' aspire.) Assemblage de plusieurs filets de laine, de soie, etc., liés ensemble de manière à former un bouquet, une touffe, un flocon. La houppe d' un bonnet carré. La houppe d' une pomme de lit à l' ancienne mode. La houppe d' une ceinture. Mettre des houppes à des chevaux de carrosse. Une houppe à poudrer.

En Hist. nat., Houppe de poils, Petite touffe de poils plus ou moins divergents. Cette graine est surmontée d' une houppe de poils, d' une houppe.

En Anat., Houppes nerveuses, Petits mamelons nerveux répandus dans le tissu de la peau.

HOUPPELANDE s. f.

HOUPPELANDE s. f. (H s' aspire.) Sorte de vêtement large qui se met par-dessus l' habit. Houppelande grise. Houppelande de gros drap.

HOUPPER v. a.

HOUPPER v. a. (H s' aspire.) Faire des houppes. Houpper de la laine, La peigner.

HOUPPÉ, ÉE. participe

HOUPPÉ, ÉE. participe En Botan., Graine houppée, Graine surmontée d' une houppe de poils.

HOURA s. m.

HOURA s. m. Voyez HOURRA.

HOURAILLER v. n.

HOURAILLER v. n. (H s' aspire.) T. de Chasse. Chasser avec des hourets.

HOURAILLIS s. m.

HOURAILLIS s. m. (H s' aspire.) T. de Chasse. Meute de mauvais chiens de chasse.

HOURDAGE s. m.

HOURDAGE s. m. (H s' aspire.) Maçonnage grossier de moellons ou de plâtras. On dit aussi, Hourdis.

Il signifie également, La première couche de gros plâtre qu' on met sur un lattis pour former l' aire d' un plancher.

HOURDER v. a.

HOURDER v. a. (H s' aspire.) Maçonner grossièrement, faire un hourdage. Hourder une cloison.

HOURDÉ, ÉE. participe

HOURDÉ, ÉE. participe Une cloison hourdée.

HOURDIS s. m.

HOURDIS s. m. (H s' aspire.) Voyez HOURDAGE.

HOURET s. m.

HOURET s. m. (H s' aspire.) On appelle ainsi Un mauvais petit chien de chasse. Il n' avait pour chiens de chasse que trois ou quatre hourets galeux.

HOURI s. f.

HOURI s. f. (H s' aspire.) Nom que les mahométans donnent aux femmes qui doivent contribuer aux plaisirs des élus, dans le paradis de Mahomet.

HOURQUE s. f.

HOURQUE s. f. (H s' aspire.) Sorte de navire hollandais à fond plat, dont l' avant et l' arrière sont arrondis. Comme cette espèce de bâtiment navigue fort mal, les marins donnent par mépris le nom de hourque à tout navire qui est mal construit et qui ne marche pas bien.

HOURRA s. m.

HOURRA s. m. (H s' aspire. Plusieurs écrivent, Houra.) Cri de joie que poussent les marins anglais, en l' honneur de leurs commandants, ou de quelque grand personnage qui visite un vaisseau. L' amiral, en montant sur son bord, fut salué par un hourra universel.

HOURRA

HOURRA se dit aussi de L' attaque imprévue que font des troupes indisciplinées, ou des troupes légères, des Cosaques, des hussards, etc., en poussant des cris. Nous eûmes à essuyer trois hourras de Cosaques.

HOURVARI s. m.

HOURVARI s. m. (H s' aspire.) Terme dont les chasseurs se servent pour faire revenir les chiens sur leurs premières voies, quand ils sont tombés en défaut.

Il se dit aussi, familièrement, pour Un grand bruit, un grand tumulte. Il y a eu là un étrange hourvari.

HOUSARD s. m.

HOUSARD s. m. (H s' aspire.) Voyez HUSSARD.

HOUSÉ, ÉE. adj.

HOUSÉ, ÉE. adj. (H s' aspire.) Crotté, mouillé. Il est arrivé tout housé. Crotté, housé. Il est vieux.

HOUSEAUX s. m. pl.

HOUSEAUX s. m. pl. (H s' aspire.) Sorte de chaussure de jambes contre la pluie et la crotte, comme sont les guêtres, etc. Il est vieux, et ne s' emploie que dans cette phrase proverbiale et figurée, Laisser ses houseaux quelque part, Y mourir.

HOUSPILLER v. a.

HOUSPILLER v. a. (H s' aspire.) Tirailler et secouer quelqu' un pour le maltraiter, pour le tourmenter. Il est toujours à le houspiller.

Il signifie figurément, Maltraiter quelqu' un de paroles, le critiquer, le réprimander avec aigreur ou avec malice. Il a été bien houspillé, on l' a bien houspillé dans ce dernier pamphlet.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, comme verbe réciproque, tant au propre qu' au figuré. Ils se houspillèrent l' un l' autre. Ils sont continuellement à se houspiller dans leurs écrits.

HOUSPILLÉ, ÉE. participe

HOUSPILLÉ, ÉE. participe

HOUSSAGE s. m.

HOUSSAGE s. m. (H s' aspire.) Action de housser.

HOUSSAIE s. f.

HOUSSAIE s. f. (H s' aspire.) Lieu où il croît quantité de houx.

HOUSSARD s. m.

HOUSSARD s. m. (H s' aspire.) Voyez HUSSARD.

HOUSSE s. f.

HOUSSE s. f. (H s' aspire.) Sorte de couverture qu' on attache à la selle d' un cheval, et qui couvre la croupe. Housse de drap, de velours. Housse brodée d' or et d' argent.

Housse de pied, et Housse en souliers, Housse qui non-seulement couvre en partie la croupe du cheval, mais dont les côtés descendent plus bas que la jambe du cavalier.

Housse traînante, Housse de cheval qui pend presque jusqu' à terre par les côtés. Un cheval couvert d' une housse traînante. Dans les cérémonies de deuil, on couvre les chevaux de carrosse et les chevaux de selle de housses de drap noir traînantes.

HOUSSE

HOUSSE se dit aussi Des couvertures d' étoffe légère dont on se sert pour couvrir les meubles de prix. Housse de lit. Housse de fauteuil, de canapé, etc.

Housse de carrosse, Couverture de velours ou d' écarlate dont les princesses et les duchesses couvraient l' impériale de leur carrosse. On dit en ce sens, Carrosse à housse.

HOUSSE

HOUSSE signifie également, La couverture du siége du cocher. Housse en broderie. Housse à frange. Housse à écusson.

HOUSSER v. a.

HOUSSER v. a. (H s' aspire.) Nettoyer avec un houssoir. Housser une tapisserie. Housser des meubles. Absolument, A-t-on balayé, houssé partout?

HOUSSÉ, ÉE. participe

HOUSSÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, D' un cheval qui a sa housse.

HOUSSINE s. f.

HOUSSINE s. f. (H s' aspire.) Verge, baguette de houx ou d' autre arbre, dont on se sert pour faire aller un cheval, ou pour battre des habits, des meubles, etc. Donner un coup de houssine à un cheval. Il n' avait qu' une houssine. Batte un habit, un tapis avec une houssine.

HOUSSINER v. a.

HOUSSINER v. a. (H s' aspire.) Battre avec une houssine. Faire houssiner ses habits.

Il signifie, figurément et familièrement, Battre quelqu' un avec violence. Il a été houssiné. Je le houssinerai si bien, que...

HOUSSINÉ, ÉE. participe

HOUSSINÉ, ÉE. participe

HOUSSOIR s. m.

HOUSSOIR s. m. (H s' aspire.) Balai de houx ou d' autre branchage, et le plus souvent de plumes. Donnez un coup de houssoir à ce tapis.

HOUSSON s. m.

HOUSSON s. m. (H s' aspire.) Voyez l' article suivant.

HOUX s. m.

HOUX s. m. (H s' aspire.) Arbre toujours vert, dont les feuilles sont luisantes et armées de piquants, et dont le fruit est une baie d' un très-beau rouge. Les houx viennent dans les bois, dans les haies. Planter des houx dans un jardin. Tailler un houx en pyramide.

Houx panaché, Espèce de houx dont la feuille est vergetée de jaune.

Houx-frelon, Petit houx, et Housson, Sous-arbrisseau dont les feuilles, toujours vertes, sont semblables à celles du myrte, pointues et piquantes, et dont les racines passent pour diurétiques et apéritives. Le houx-frelon croît ordinairement dans les bois.

HOYAU s. m.

HOYAU s. m. (H s' aspire.) Sorte de houe à deux fourchons, qui sert à fouir la terre.

HUARD s. m.

HUARD s. m. (H s' aspire.) Nom d' oiseau, synonyme d' Aigle de mer ou Orfraie.

HUBLOT s. m.

HUBLOT s. m. (H s' aspire.) T. de Marine. Petit sabord, petite ouverture carrée qu' on perce dans la muraille d' un vaisseau, pour donner du jour et de l' air à l' entrepont.

HUCHE s. f.

HUCHE s. f. (H s' aspire.) Grand coffre de bois, dont on se sert principalement pour y pétrir le pain, et pour le serrer. La huche au pain. Pétrir du pain dans la huche.

La huche d' un moulin, Le coffre où tombe la farine.

HUCHER v. a.

HUCHER v. a. (H s' aspire.) Appeler à haute voix ou en sifflant. Il est vieux, et n' est plus guère usité qu' à la chasse.

HUCHÉ, ÉE. participe

HUCHÉ, ÉE. participe

HUCHET s. m.

HUCHET s. m. (H s' aspire.) Cornet avec lequel on appelle ou on avertit de loin.

HUE

HUE (H s' aspire.) Mot dont se servent les charretiers pour faire avancer les chevaux, et particulièrement pour les faire tourner à droite. Ils emploient de même les termes Huhau et Hurhau. Voyez DIA.

Prov., fig. et pop., L' un tire à hue et l' autre à dia, se dit Lorsque deux personnes, dans la conduite de l' affaire dont elles sont chargées, prennent des moyens qui se contrarient.

HUÉE s. f.

HUÉE s. f. (H s' aspire.) Le bruit que des paysans assemblés pour une battue font après le loup, soit pour le faire lever, soit pour le pousser vers les chasseurs.

Il se dit, figurément, Des cris de dérision qu' une réunion de gens fait contre quelqu' un. Il fut accueilli par une longue huée. On lui fit de grandes huées. La canaille le poursuivit de ses huées. Pousser des huées. S' attirer des huées. Cette pièce excita les huées du parterre.

HUER v. a.

HUER v. a. (H s' aspire.) Faire des huées après le loup. Huer le loup.

Il se dit, figurément, Des cris de dérision qu' une réunion de gens fait contre quelqu' un. À peine eut-il ouvert la bouche pour parler, qu' on le hua. Il se fit huer de tout le monde. Huer un auteur, une pièce.

HUÉ, ÉE. participe

HUÉ, ÉE. participe

HUETTE s. f.

HUETTE s. f. Voyez HULOTTE.

HUGUENOT, OTE. s.

HUGUENOT, OTE. s. (H s' aspire.) Sobriquet que les catholiques de France donnèrent autrefois aux calvinistes.

Il se dit aussi adjectivement. Le parti huguenot. La faction huguenote.

HUGUENOTE s. f.

HUGUENOTE s. f. (H s' aspire.) T. de Cuisine. Petit fourneau de terre ou de fer avec une marmite dessus, propre à faire cuire quelque chose à peu de frais.

Il se dit aussi d' Un vaisseau de terre sans pieds, propre à être mis sur le fourneau.

OEufs à la huguenote, OEufs cuits dans du jus de mouton.

HUGUENOTISME s. m.

HUGUENOTISME s. m. (H s' aspire.) Doctrine, profession de la religion réformée. Voyez HUGUENOT.

HUHAU

HUHAU (H s' aspire.) Voyez HUE.

HUI. Adverbe de temps

HUI. Adverbe de temps servant à marquer Le jour où l' on est. Ce mot est vieux, et ne s' emploie qu' en style de Pratique. Ce jour d' hui, ou en un seul mot, Cejourd' hui, les chambres assemblées. D' hui en un an. D' hui en un mois. Ces deux dernières locutions sont maintenant peu usitées.

HUILE s. f.

HUILE s. f. Nom donné à des substances inflammables, ordinairement liquides, qui sont de deux sortes: les huiles grasses, douces ou fixes; et les huiles volatiles ou essentielles, qu' on appelle autrement Essences. Les huiles grasses s' extraient par la compression, exercée à froid, si elles doivent être employées comme aliments ou comme médicaments; à chaud, si elles doivent servir seulement à l' éclairage, etc. Huile végétale. Huile animale. Huile siccative. Huile d' olive. Huile de faîne. Huile de noix. Huile d' amandes douces. Huile de chènevis. Huile de navette. Huile de colza. Huile de ricin. Huile de lin. Huile d' oeillette. Huile de poisson. L' huile de lin et l' huile d' oeillette sont les huiles les plus siccatives. Couleurs broyées à l' huile. Couleurs à l' huile. Huile ou essence de térébenthine. Huile essentielle ou essence de lavande. Huile essentielle de rose, de citron. C' est aux huiles essentielles que les plantes doivent leur odeur. Les huiles essentielles s' obtiennent en distillant de l' eau sur les plantes ou parties de plantes odorantes. Les huiles essentielles sont bien plus inflammables que les huiles grasses.

Huile de pétrole, Sorte d' huile qui coule naturellement de certaines pierres, dans le Levant.

Peindre à l' huile, Peindre avec des couleurs broyées à l' huile. On dit dans le même sens: Peinture à l' huile. Tableau à l' huile.

HUILE

HUILE dans le langage ordinaire, se dit particulièrement Des huiles grasses. Faire le commerce des huiles. Frotter d' huile. Tache d' huile. Huile épurée. Éclairage à l' huile. Huile de lampe. Huile à brûler. Mettre de l' huile dans une lampe.

Il se dit plus particulièrement encore de L' huile d' olive. De bonne huile. D' excellente huile. L' huile d' Aix. Huile fine. Huile douce. Huile amère. Huile qui sent le fruit. De l' huile qui graisse. Huile rance. Huile figée. Huile bouillante. Baril d' huile. Il y a trop d' huile dans cette salade. Assaisonner avec de l' huile et du vinaigre. Des rôties à l' huile. Un potage à l' huile. Friture à l' huile. Morue à l' huile.

Huile vierge, La première huile qui sort du pressoir, avant qu' on ait jeté l' eau bouillante sur les olives.

Prov. et par exagérat., Il tirerait de l' huile d' un mur, se dit D' un homme qui sait tirer profit de tout. On tirerait plutôt de l' huile d' un mur, que de l' argent de cet homme-là, se dit D' un homme avare et tenace.

Fig., Jeter de l' huile dans le feu, ou, plus ordinairement, sur le feu, Exciter une passion déjà très-vive, très-violente; aigrir des esprits qui ne sont déjà que trop aigris.

Fig., Les écrits de cet auteur sentent l' huile, Ils paraissent lui avoir coûté beaucoup de peine, beaucoup de veilles.

Prov. et fig., C' est une tache d' huile, se dit D' une flétrissure, d' une atteinte à la réputation, qui ne peut pas s' effacer, se réparer. On dit aussi, C' est une tache d' huile qui s' étend toujours, en parlant De certaines choses qu' on regarde comme un mal qui va toujours en augmentant.

Fig. et fam., Il n' y a plus d' huile dans la lampe, se dit en parlant D' une personne qui se meurt d' épuisement, dont les forces naturelles s' éteignent.

Fig. et pop., De l' huile de cotret, Des coups de bâton. On l' a frotté d' huile de cotret.

Les saintes huiles, Les huiles dont on se sert pour le chrême et pour l' extrême-onction. Il est bien malade, il a reçu les saintes huiles, c' est-à-dire, L' extrême-onction.

HUILE

HUILE se dit aussi de Différentes compositions que l' on obtient en faisant macérer des fleurs ou d' autres substances dans de l' huile d' olive, d' oeillette, etc., et qui sont employées comme médicaments ou comme parfums. Huile d' absinthe. Huile de camomille. Huile de castor. Huile de scorpion. Huile de fleurs d' orange. Huile rosat ou de roses de Provins. Huile de marjolaine. Etc.

Il se disait fort improprement, dans l' ancienne Chimie, de Substances très-différentes des véritables huiles. Huile de vitriol. Huile de tartre. Huile de Mars. Etc.

HUILER v. a.

HUILER v. a. Oindre, frotter avec de l' huile. Huiler une serrure. Huiler des ressorts, afin qu' ils aillent bien. Huiler du papier à châssis. Huiler du papier pour copier plus exactement un tableau, une estampe.

HUILÉ, ÉE. participe

HUILÉ, ÉE. participe Papier huilé.

HUILEUX, EUSE adj.

HUILEUX, EUSE adj. Qui est de nature d' huile, gras, onctueux. Substance huileuse. Baume huileux.

Il signifie aussi, Qui est comme imbibé ou frotté d' huile. Avoir les cheveux gras et huileux. Avoir le teint huileux, la peau huileuse.

Sauce huileuse, Sauce mal liée, et qui est devenue grasse en chauffant.

HUILIER s. m.

HUILIER s. m. Espèce de vase destiné à contenir les burettes où l' on met l' huile et le vinaigre qu' on sert sur la table. Huilier d' argent. Huilier d' ébène. Huilier de cristal. Huilier de porcelaine.

HUIS s. m.

HUIS s. m. Vieux mot qui signifie, Forte, et qui n' est plus guère usité qu' au Palais, dans la locution, À huis clos, À portes fermées et sans que le public soit admis. Audience à huis clos. On dit quelquefois substantivement, Le huis clos. Demander le huis clos, Demander, requérir qu' une affaire soit jugée à huis clos.

HUISSERIE s. f.

HUISSERIE s. f. Assemblage de pièces de bois qui forment la baie, l' ouverture d' une porte. Poteau d' huisserie.

HUISSIER s. m.

HUISSIER s. m. Officier dont la principale charge est d' ouvrir et de fermer la porte du cabinet, de la chambre du roi, etc. Huissier du cabinet. Huissier de la chambre. Huissier de l' antichambre. Huissier de salle.

Il se dit également de Ceux qui se tiennent dans l' antichambre des ministres, des hauts fonctionnaires, etc., pour introduire les personnes qu' ils reçoivent. Huissier au ministère de l' intérieur, de la justice, etc. Se faire annoncer par l' huissier.

Il se dit pareillement de Gens préposés pour faire le service des séances de certains corps, de certaines assemblées délibérantes. Les huissiers de la chambre des pairs, de la chambre des députés. Les huissiers de l' Institut.

Il se dit encore Des officiers publics qui sont principalement chargés de signifier les actes de justice, de mettre à exécution les jugements, etc., et dont plusieurs font le service des audiences du tribunal auquel ils appartiennent. Huissier du parlement. Huissier de la cour des comptes, de la cour de cassation. Huissier près la cour royale, près le tribunal de première instance de Paris. L' huissier d' une justice de paix. Un acte signifié par huissier. Cet huissier instrumente bien. Un huissier vint faire la saisie de ses meubles. Huissier audiencier. Huissier, faites faire silence, faites sortir les perturbateurs. Un huissier ouvrit les portes de l' auditoire. L' huissier qui appelle les causes.

Huissiers à verge, se disait autrefois Des sergents royaux reçus au Châtelet; et Huissiers à cheval, de Ceux qui avaient coutume d' exploiter à la campagne.

Huissiers de la chaîne, Huissiers à la suite du conseil, qui étaient chargés d' en exécuter les arrêts, et qu' on appelait ainsi parce qu' ils portaient une chaîne d' or au cou, avec la médaille du roi.

HUIT adj.

HUIT adj. (H s' aspire.) Nombre pair contenant deux fois quatre. Le T ne se prononce point quand le mot Huit est suivi immédiatement d' un mot qui commence par une consonne. Huit compagnies. Huit cavaliers. Huit bonnes poires. Huit gros poissons. Tous les huit jours. Il me doit huit mille francs. Dans tous les autres cas, le T se prononce. Huit et huit et huit font seize. Huit écus. Nous étions huit à table. De douze qu' ils étaient, il en reste huit. Cinquante-huit. Soixante et dix-huit.

D' aujourd' hui en huit, Dans huit jours. De lundi, de mardi en huit.

HUIT

HUIT s' emploie aussi dans le sens de huitième. Page huit. Article huit. Henri huit, roi d' Angleterre. Le pape Grégoire huit. On écrit plus ordinairement, Henri VIII, Grégoire VIII.

Il est quelquefois substantif masculin, dans le premier sens; et alors le T se prononce toujours. Le produit de huit multiplié par six. On dit de même, Le nombre huit.

Le huit du mois, ou simplement, Le huit, Le huitième jour du mois. On dit de même, Le huit de la lune.

HUIT

HUIT s' emploie également, comme substantif, pour désigner Le chiffre qui marque huit. Un huit de chiffre. Le chiffre huit (8). Ce huit est mal fait. Huit cent quatre-vingt-huit s' écrit par trois huit (888). On dit de même, Le numéro huit.

Aux Jeux de cartes, Huit de coeur, de trèfle, etc., Carte sur laquelle sont peints huit coeurs, huit trèfles, etc. Il avait brelan d e huit. Il lui est rentré trois huit.

HUITAIN s. m.

HUITAIN s. m. (H s' aspire.) Petite pièce de poésie composée de huit vers; ou Stance de huit vers, dans un plus long ouvrage.

HUITAINE s. f. coll.

HUITAINE s. f. coll. (H s' aspire) Nombre collectif de huit ou environ. Il n' est guère usité qu' en parlant De jours. Nous avons passé chez lui une huitaine de jours, ou simplement et plus ordinairement, une huitaine. Je laisserai passer une huitaine, la huitaine, avant de retourner chez lui. Il a promis de me payer dans la huitaine.

Il s' emploie surtout en style de Pratique. La cause a été remise à huitaine, À huit jours. À la huitaine. Assigné à huitaine. Les parties en viendront à la huitaine. Dans huitaine. Huitaine après.

HUITIÈME adj. des deux genres

HUITIÈME adj. des deux genres (H s' aspire.) Nombre ordinal de huit. Le huitième siècle. Il a la huitième place. Il est le huitième, elle est la huitième sur la liste. Il arriva le huitième jour. Le huitième jour du mois, ou elliptiquement, Le huitième du mois.

La huitième partie, ou absolument, Le huitième, Chaque partie d' un tout qui est o u que l' on conçoit divisé en huit parties égales. Il en doit un huitième. Avoir part à une affaire pour un huitième. Les trois huitièmes.

Droit de huitième, Droit d' aide qui se levait autrefois sur les vins en détail.

HUITIÈMEMENT adv.

HUITIÈMEMENT adv. (H s' aspire.) En huitième lieu. Sixièmement, septièmement, huitièmement.

HUÚTRE s. f.

HUÚTRE s. f. Mollusque de mer à coquille bivalve irrégulière. Huître à l' écaille. Pêcher des huîtres. Manger des huîtres. Une cloyère d' huîtres. Une douzaine d' huîtres. Huîtres bien fraîches. Huîtres vertes. Ouvrir des huîtres. Écailler des huîtres. Des huîtres bien écaillées, mal écaillées. Déjeuner d' huîtres. Huîtres marinées. Huîtres frites. Faire parquer des huîtres pour les engraisser. On dit L' écaille et non La coquille d' une huître.

Prov. et fig., C' est une huître à l' écaille, se dit D' une personne très-stupide. Chanter, raisonner, jouer comme une huître, Chanter, raisonner, jouer très-mal.

HULAN s. m.

HULAN s. m. (H s' aspire.) Voyez UHLAN.

HULOTTE ou HUETTE. s. f.

HULOTTE ou HUETTE. s. f. (H s' aspire. ) Espèce de hibou, de gros oiseau nocturne. Le cri de la hulotte est triste.

HUMAIN, AINE adj.

HUMAIN, AINE adj. Qui est de l' homme, qui concerne l' homme, qui appartient à l' homme en général. Le genre humain. L' espèce humaine. Le corps humain. L' esprit humain. L' entendement humain. La raison humaine. La nature humaine. La condition humaine. La vie humaine. Les misères, les infirmités humaines. Les passions humaines. L' industrie humaine. La sagesse humaine. La faiblesse humaine. Voix humaine. Figure humaine. Fragilité humaine. Les faiblesses humaines. Les faiblesses du coeur humain. Aucune puissance humaine ne serait capable de... Cela est au-dessus du pouvoir humain, des forces humaines. Il est dépourvu de tout secours humain. Tous les secours humains lui manquent.

Les choses humaines, Les affaires du monde, toutes les choses auxquelles l' homme est sujet, les accidents qui arrivent dans la vie. Le cours des choses humaines.

Moyens humains, voies humaines, Tous les moyens, toutes les voies dont les hommes se peuvent servir. Tenter toutes les voies humaines, toutes sortes de moyens humains.

Lettres humaines, La connaissance de la grammaire, de la poésie, de la rhétorique, de l' histoire, de l' antiquité, et des auteurs anciens qui en traitent. Il est plus versé dans les lettres humaines que dans la théologie.

Plus qu' humain, se dit De ce qui excède la portée ordinaire de l' homme. Une pénétration, une intelligence plus qu' humaine. Une valeur plus qu' humaine.

Fig. et fam., N' avoir pas figure humaine, forme humaine, Être mal fait, difforme; ou être extrêmement défiguré par quelque accident, par quelque maladie.

HUMAIN

HUMAIN signifie aussi, Sensible à la pitié, secourable, bienfaisant. Un prince humain. Vainqueur humain. Cet homme est très-humain et fort sensible aux misères d' autrui. Je ne connais pas de coeur plus humain. On dit dans un sens analogue, Avoir, montrer des sentiments humains.

N' avoir rien d' humain, Être dur et impitoyable.

HUMAIN

HUMAIN se dit substantivement et au pluriel pour Les hommes. Il n' est guère usité que dans le style poétique ou soutenu. Le maître des humains. Il regarde avec mépris tout le reste des humains. Cela n' est pas au pouvoir des humains.

Il se dit quelquefois au singulier et familièrement pour Homme. C' est un bon humain, le meilleur humain du monde.

HUMAINEMENT adv.

HUMAINEMENT adv. Suivant la portée, la capacité, le pouvoir de l' homme. Cela est humainement impossible. On ne saurait humainement faire davantage. Humainement cela ne se peut faire.

Il signifie aussi, Avec humanité, avec bonté. Il le reçut humainement. Traiter humainement les vaincus.

Humainement parlant, En parlant selon les idées communes.

HUMANISER v. a.

HUMANISER v. a. Rendre bon, humain; civiliser. Le commerce des Européens humanisa ces peuples sauvages.

Il signifie aussi, familièrement, Rendre plus traitable, plus favorable. Il se montre fort contraire à vos intérêts, mais on trouvera moyen de l' humaniser. Il ne pouvait vivre avec personne, la société et l' expérience l' ont humanisé.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Il commence à s' humaniser. Elle n' est plus aussi revêche, elle s' humanise.

HUMANISER

HUMANISER avec le pronom personnel, signifie particulièrement, Se dépouiller de certains sentiments et d' une certaine façon de vivre trop austère. Il s' était jeté dans la retraite, mais il commence à s' humaniser.

Il signifie quelquefois, Se conformer, s' accommoder à la portée des autres. C' est un homme d' un génie supérieur; mais il s' humanise avec les esprits ordinaires.

HUMANISÉ, ÉE. participe

HUMANISÉ, ÉE. participe

HUMANISTE s. m.

HUMANISTE s. m. Celui qui étudie les humanités dans un collége. Il se dit aussi, mais ordinairement avec une épithète, de Celui qui sait, qui enseigne les humanités. C' est un excellent humaniste. C' est un médiocre humaniste.

HUMANITÉ s. f.

HUMANITÉ s. f. Nature humaine. Les faiblesses de l' humanité. JÉSUS-CHRIST s' est revêtu de notre humanité. Il a pris notre humanité. L' humanité de JÉSUS-CHRIST. La sainte humanité de JÉSUS-CHRIST.

Cela est au-dessus de l' humanité, Cela passe la portée ordinaire des forces de l' homme.

Prov. et fig., Payer le tribut à l' humanité, Mourir. Cette phrase signifie aussi, Se laisser aller à quelque faiblesse humaine.

HUMANITÉ

HUMANITÉ se prend souvent pour Le genre humain, les hommes en général. Les maux qui accablent l' humanité. Être inspiré par l' amour de l' humanité. Les bienfaiteurs de l' humanité. Les services qu' il a rendus à l' humanité. Pour le bien de l' humanité.

HUMANITÉ

HUMANITÉ signifie encore, Bonté, sensibilité, compassion pour les malheurs d' autrui. Traiter quelqu' un avec humanité. Il l' a reçu avec humanité. Il est plein d' humanité. C' est un homme sans humanité. Il faut avoir renoncé à l' humanité, à toute humanité, à toute espèce d' humanité, pour n' être pas touché de... Il n' a aucun sentiment d' humanité.

HUMANITÉS

HUMANITÉS au pluriel, signifie, Ce qu' on apprend ordinairement dans les colléges jusqu' à la philosophie exclusivement. Il a fait ses humanités. Il a achevé ses humanités. Enseigner les humanités.

HUMBLE adj. des deux genres

HUMBLE adj. des deux genres Qui a de l' humilité. Être humble devant Dieu. Ceux qui sont véritablement humbles ne s' offensent point des mépris d' autrui. JÉSUS-CHRIST a dit: Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur. Avoir d' humbles sentiments de soi-même. Les âmes humbles.

Il se prend quelquefois substantivement, surtout au pluriel. Dieu résiste aux superbes, et donne sa grâce aux humbles.

HUMBLE

HUMBLE en parlant De ce qui regarde la vie civile, signifie, Qui porte trop loin la déférence et le respect. Il est toujours humble et soumis devant lui. Être humble devant les grands. En termes de civilité: Votre très-humble serviteur. Votre très-humble servante.

Il se dit plus ordinairement Des choses; et, dans cette acception, il signifie, Qui marque du respect et de la déférence. Faire une humble prière. Faire un humble aveu de sa faute. Garder un humble silence. Présenter une très-humble requête. Faire une très-humble supplication. Faire de très-humbles remontrances au roi. En termes de civilité: Rendre de très-humbles grâces. Faire de très-humbles remercîments. Assurer de ses très-humbles respects. Etc.

Il se dit quelquefois pour Modeste. Avoir une humble défiance de soi-même. D' humbles vertus.

HUMBLE

HUMBLE se dit figurément De ce qui a peu d' élévation, peu d' apparence, peu d' éclat. L' humble violette. Les humbles fougères. Les superbes palais et les humbles cabanes. Un humble asile. Dans mon humble retraite.

Il signifie aussi figurément, Médiocre, peu relevé. Remplir les fonctions les plus humbles. Être réduit à l' humble condition de valet. Le sort le plus humble. Une humble fortune.

HUMBLEMENT adv.

HUMBLEMENT adv. Avec des sentiments d' humilité. Se prosterner humblement devant Dieu. S' approcher humblement de la sainte table. Recevoir humblement les réprimandes. Souffrir humblement les injures, les affronts.

En parlant De ce qui regarde la vie civile, il signifie, Avec soumission, avec respect, avec modestie. Demander humblement pardon. Supplier très-humblement. Répondre humblement. S' incliner humblement. En termes de civilité, Je vous salue très-humblement.

HUMBLEMENT

HUMBLEMENT s' emploie aussi, en poésie, dans le sens qu' on donne à Humble, quand on dit, L' humble violette. Elle croît humblement dans le fond des vallées.

HUMECTANT, ANTE adj.

HUMECTANT, ANTE adj. Qui humecte. Il n' est guère usité qu' en parlant Des aliments et des boissons qui rafraîchissent. Donner des choses humectantes à un malade, à un homme d' un tempérament sec. Les fruits sont humectants.

Il se dit aussi substantivement, au masculin. Prendre des humectants.

HUMECTATION s. f.

HUMECTATION s. f. Action d' humecter; action des médicaments humectants.

HUMECTER v. a.

HUMECTER v. a. Rendre humide, mouiller. Humecter la terre. La rosée humecte la terre. Des larmes humectaient ses paupières.

Il signifie aussi, Rafraîchir, en parlant Des personnes. S' humecter les entrailles par des remèdes rafraîchissants. S' humecter la poitrine.

Il s' emploie, dans l' un et dans l' autre sens, avec le pronom personnel. La terre s' est bien humectée. Les gens d' un tempérament sec doivent s' humecter.

HUMECTÉ, ÉE. participe

HUMECTÉ, ÉE. participe

HUMER v. a.

HUMER v. a. (H s' aspire.) Avaler quelque chose de liquide en retirant son haleine. Humer un bouillon. Humer un oeuf. Humer une couple d' oeufs frais.

Humer l' air, humer le vent, humer le brouillard, etc., S' exposer à l' air, au vent, au brouillard, etc., de telle sorte qu' il entre, qu' il pénètre dans les poumons. On dit par extension, Humer l' odeur des mets, Les flairer avec délices.

HUMÉ, ÉE. participe

HUMÉ, ÉE. participe

HUMÉRAL, ALE adj.

HUMÉRAL, ALE adj. T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport au bras ou à l' humérus. Muscle huméral. Artère humérale.

HUMÉRUS s. m.

HUMÉRUS s. m. (On prononce l' S.) T. d' Anat., emprunté du latin. L' os du bras, depuis l' épaule jusqu' au coude.

HUMEUR s. f.

HUMEUR s. f. Toute substance fluide qui se trouve dans un corps organisé. Humeur subtile. Humeur grossière. Humeur visqueuse. Il découle de cet arbre une humeur visqueuse. Les humeurs du corps humain sont la lymphe, le sang, le chyle, la bile, etc. La circulation des humeurs. Cela vicie les humeurs. Cela met les humeurs en mouvement. L' altération des humeurs cause diverses maladies. Le mal n' est pas dans le sang, il est dans les humeurs.

Il se dit aussi, vulgairement, Des humeurs du corps que l' on croit viciées. Humeur âcre. Humeur mordicante. Humeur maligne. Humeur dartreuse. Humeur goutteuse. Humeurs corrompues. Humeurs peccantes. Humeurs superflues. Mauvaises humeurs. Être plein d' humeurs. Abonder en humeurs. Être chargé d' humeurs. Engendrer des humeurs. Affluence, abondance d' humeurs. Débordement d' humeurs. Émouvoir les humeurs. Adoucir les humeurs. Nourrir les humeurs. Fondre les humeurs. Évacuer, résoudre, purger les humeurs.

Humeurs froides. Nom vulgaire des écrouelles. Avoir les humeurs froides, des humeurs froides. Être attaqué d' humeurs froides, des humeurs froides.

HUMEUR

HUMEUR se dit figurément d' Une certaine disposition du tempérament ou de l' esprit, soit naturelle, soit accidentelle. Il a une humeur noire, une humeur atrabilaire, une humeur mélancolique. Être d' humeur douce, d' humeur fâcheuse, d' humeur égale, d' humeur inégale, d' humeur enjouée, d' humeur chagrine, d' humeur complaisante. Il est aujourd' hui en bonne humeur, en belle humeur, de bonne humeur, de mauvaise humeur, d' une humeur agréable, d' une humeur sombre, d' une humeur chagrine, d' une humeur aigre, d' une humeur inquiète, d' une humeur bourrue, etc. Il est toujours de même humeur. Il n' a point changé d' humeur. De quelle humeur êtes-vous aujourd' hui? Quand il est en mauvaise humeur. Quand sa mauvaise humeur lui prend, le tient. Ce sont deux humeurs bien différentes, bien incompatibles. Incompatibilité d' humeurs. C' est une humeur impérieuse.

Être en humeur de faire quelque chose, et Être d' humeur à faire quelque chose, signifient, Être en disposition de le faire: avec cette différence, qu' Être en humeur, se dit toujours De la disposition actuelle; au lieu qu' Être d' humeur, se dit plus ordinairement D' une disposition habituelle. Il est en humeur de faire tout ce qu' on veut. Êtes-vous en humeur de vous aller promener, de travailler, de faire quelque chose? Il n' est pas d' humeur à se laisser gouverner. Je ne suis pas d' humeur à souffrir vos injures.

Être en humeur de bien faire, se dit particulièrement De l' heureuse disposition d' esprit où se trouvent quelquefois ceux qui travaillent d' imagination et de génie, comme les poëtes, les peintres, les musiciens, etc. On dit dans le sens contraire, N' être pas en humeur. Ces façons de parler vieillissent.

HUMEUR

HUMEUR se dit encore, absolument, de L' humeur chagrine, de la mauvaise humeur. Cet homme a toujours de l' humeur. Cela lui donna beaucoup d' humeur. Il y a de l' humeur dans son procédé, dans sa réponse. Il met de l' humeur à ce qu' il fait. Prendre de l' humeur. Être sujet à l' humeur. Par menace, Je lui ferai bien passer son humeur.

Il se prend quelquefois pour Fantaisie, caprice. Chacun a ses humeurs. C' est une mauvaise humeur qui lui a pris. Essuyer les mauvaises humeurs de quelqu' un.

Fam., C' est un homme d' humeur, C' est un homme capricieux et d' humeur inégale. On dit dans le sens contraire, C' est un homme qui n' a point d' humeur, qui est sans humeur, qui a une grande égalité d' humeur.

Fam., N' avoir ni humeur ni honneur, se dit D' une personne que les affronts ne touchent plus, et qui a perdu tout sentiment d' honneur.

HUMEUR

HUMEUR se disait autrefois dans le sens de Penchant à la plaisanterie, d' originalité facétieuse. Cette acception a vieilli, mais on recommence à l' employer.

HUMIDE adj. des deux genres

HUMIDE adj. des deux genres Qui est d' une substance aqueuse, qui tient de la nature de l' eau. Il est opposé à Sec, et ne s' emploie guère qu' en poésie. L' humide élément, L' eau. Les humides plaines, l' humide sein de l' onde, l' humide empire, La mer.

HUMIDE

HUMIDE signifie plus ordinairement, Moite, qui est abreuvé, qui est imprégné, chargé de quelque substance ou vapeur aqueuse. La terre est encore toute humide. Un linge humide. Un lieu humide. Une chambre humide. Avoir les mains humides. Avoir les yeux humides de larmes. Il a pleuré, il a encore les yeux tout humides. La température, le temps est humide. Un air humide. Ce climat, ce pays est froid et humide. L' hiver a été fort humide. Dans les temps humides. Après la saison humide.

Cerveau humide, se dit, par une erreur vulgaire, de La membrane pituitaire, lorsqu' elle abonde en sérosités. Il est obligé de se moucher souvent, il a le cerveau très-humide.

Tempérament humide, Tempérament qui abonde en pituite. Il est d' un tempérament fort humide.

HUMIDE

HUMIDE s' emploie aussi substantivement au masculin, et se prend, dans la physique d' Aristote, pour Une des quatre premières qualités. L' humide est opposé au sec.

En Médec., L' humide radical, Sorte de fluide imaginaire qu' un préjugé médical supposait être le principe de la vie dans le corps humain.

HUMIDEMENT adv.

HUMIDEMENT adv. Il n' est guère usité que pour signifier, Dans un lieu humide. Être logé humidement.

HUMIDITÉ s. f.

HUMIDITÉ s. f. Qualité de ce qui est humide. L' humidité de la terre, de l' air, du temps. L' humidité du cerveau. Un lieu bas, sujet aux humidités de l' air et de la terre.

HUMILIANT, ANTE adj.

HUMILIANT, ANTE adj. Qui humilie, qui mortifie, qui cause de la confusion, de la honte. Cela est humiliant. C' est une chose bien humiliante pour son amour-propre. C' est une chose bien humiliante d' être... que d' être... Il est bien humiliant d' être... Il lui fit des reproches humiliants, une réprimande humiliante. Refus humiliant. Punition humiliante. Défaite humiliante. Un revers humiliant. Ces aveux humiliants ont dû lui coûter beaucoup.

HUMILIATION s. f.

HUMILIATION s. f. Action par laquelle on s' humilie, on est humilié; ou État d' une personne humiliée, mortifiée. Je n' ai pu le voir dans une si grande humiliation sans lui pardonner. Les infirmités humaines sont un grand sujet d' humiliation. C' est le comble de l' humiliation.

Il se dit aussi Des choses qui donnent de la confusion, de la mortification. Recevoir les humiliations que Dieu nous envoie. Il a essuyé une grande humiliation. C' est une grande humiliation pour lui, de se voir traiter de cette manière.

HUMILIER v. a.

HUMILIER v. a. Abaisser, mortifier, donner de la confusion. Dieu humilie les superbes. Humilier l' orgueil, la fierté, l' audace de quelqu' un. On l' a humilié. Il a été bien humilié. En termes de piété: Humilier son coeur. Humilier son esprit devant Dieu. Etc.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il voudrait que tout s' humiliât devant lui. Dois-je m' humilier à ce point? S' humilier devant Dieu. Humiliez-vous devant les décrets du ciel. Un coeur qui s' humilie. Quiconque s' humilie sera exalté.

HUMILIÉ, ÉE. participe

HUMILIÉ, ÉE. participe

HUMILITÉ s. f.

HUMILITÉ s. f. Vertu qui nous donne le sentiment de notre faiblesse, qui réprime en nous les mouvements de l' orgueil. Grande humilité. Profonde humilité. L' humilité est le fondement de toutes les vertus chrétiennes. Faire des actes d' humilité. La véritable humilité ne consiste point dans les dehors. L' humilité chrétienne va jusqu' au mépris de soi-même. Pratiquer l' humilité. Avoir de grands sentiments d' humilité. Souffrir les mépris, les affronts avec humilité. Il est plein d' humilité. Rempli d' humilité. Donner de grands exemples d' humilité. Son air d' humilité ne m' en impose point. Les païens n' ont guère connu la vertu d' humilité.

Il se dit quelquefois, familièrement, pour Déférence, soumission, abaissement. Je l' en ai prié en toute humilité. Il m' a demandé grâce en toute humilité. Je confesse, en toute humilité, que...

HUMORAL, ALE adj.

HUMORAL, ALE adj. T. de Médec. Qui a rapport aux humeurs. Vice humoral. Fièvre humorale.

HUMORISME s. m.

HUMORISME s. m. T. de Médec. La doctrine des médecins humoristes. L' humorisme n' a presque plus de partisans.

HUMORISTE adj. des deux genres

HUMORISTE adj. des deux genres Qui a souvent de l' humeur sans sujet, qui est difficile à vivre. Un homme, une femme humoriste. Dans ce sens, il est familier.

HUMORISTE

HUMORISTE se dit aussi Des médecins qui attribuent principalement aux humeurs les divers phénomènes de la vie, soit dans l' état de santé, soit dans l' état de maladie. Médecin humoriste.

Il s' emploie comme substantif, dans l' un et dans l' autre sens. C' est un humoriste. La doctrine des humoristes.

HUMUS s. m.

HUMUS s. m. (On prononce l' S.) T. didactique, emprunté du latin. Terre végétale. Une couche d' humus. L' humus est ordinairement en plus grande quantité dans les vallées que sur les lieux élevés.

HUNE s. f.

HUNE s. f. (H s' aspire.) T. de Marine. Sorte de plate-forme élevée qui est en saillie autour des mâts, et sur laquelle, quand on est en mer, on fait monter ordinairement un matelot pour découvrir de plus loin. Les hunes d' un navire. Monter à la hune. Mât de hune. Grande hune. Hune de misaine. Hune d' artimon. Garnir de pierriers, de tromblons, etc., les hunes d' un vaisseau de guerre.

HUNE

HUNE se dit aussi d' Une grosse pièce de bois terminée par deux tourillons, et à laquelle une cloche est suspendue.

HUNIER s. m.

HUNIER s. m. (H s' aspire.) T. de Marine. Voile qui se place au mât de hune. Grand hunier. Petit hunier.

HUPPE s. f.

HUPPE s. f. (H s' aspire.) Oiseau de la grosseur d' un merle, qui a une petite touffe de plumes sur la tête.

Il se dit aussi de La touffe de plumes que portent cet oiseau et quelques autres. La huppe d' une alouette.

HUPPÉ, ÉE. adj.

HUPPÉ, ÉE. adj. (H s' aspire.) Il ne se dit proprement que Des oiseaux qui ont une huppe sur la tête. Alouette huppée.

Il se dit, figurément et familièrement, D' une personne riche, notable, de haut parage; mais alors on ne l' emploie guère qu' avec le mot Plus. Il s' y est trouvé plusieurs gentilshommes, et des plus huppés, des plus haut huppés. Il y avait quantité de femmes, et des plus huppées.

Prov. et fig., Les plus huppés y sont pris, Ceux qui se croient les plus habiles y sont attrapés.

HURE s. f.

HURE s. f. (H s' aspire.) Nom que l' on donne à la tête de quelques animaux, particulièrement lorsqu' elle est coupée. Une hure de sanglier. La hure d' un saumon, d' un brochet.

Fig. et fam., Il a une vilaine hure, se dit D' un homme qui a les cheveux mal peignés et fort hérissés.

HURHAU

HURHAU (H s' aspire.) Voyez HUE.

HURLEMENT s. m.

HURLEMENT s. m. (H s' aspire.) Le cri prolongé que fait le loup, et que fait aussi quelquefois le chien. On entendait toute la nuit le hurlement des loups. Le hurlement des chiens. Les chiens poussaient des hurlements affreux.

Il se dit, par analogie, Des cris aigus et prolongés que l' on pousse dans la douleur, dans la colère, etc. Elle fit des hurlements lorsqu' on lui apprit la mort de son fils. Il poussait des hurlements de rage.

HURLER v. n.

HURLER v. n. (H s' aspire.) Il se dit Des loups et des chiens lorsqu' ils font un cri prolongé. On entend les loups hurler. Ce chien a hurlé toute la nuit.

Prov. et fig., Il faut hurler avec les loups, Il faut s' accommoder aux manières, aux moeurs, aux opinions de ceux avec qui l' on vit, ou avec qui l' on se trouve, quoiqu' on ne les approuve pas entièrement.

HURLER

HURLER se dit, par analogie, Des cris aigus et prolongés que l' on pousse dans la douleur, dans la colère, etc. Il ne crie pas, il hurle. Hurler de rage.

Il signifie quelquefois, par exagération, Parler avec emportement, avec le ton de la fureur. Cet avocat a tant hurlé, qu' il en a perdu la voix. Une tourbe fanatique hurlait sans cesse contre lui.

HURLUBERLU s. m.

HURLUBERLU s. m. Terme familier, qui signifie, Inconsidéré, brusque, étourdi. C' est un hurluberlu. Agir en hurluberlu.

HUSSARD s. m.

HUSSARD s. m. (H s' aspire.) Cavalier hongrois. On donne aujourd' hui ce nom aux soldats des corps de cavalerie légère dont l' uniforme ressemble à celui de la cavalerie hongroise. Colonel, capitaine de hussards. Il a servi dans les hussards. Des hussards furent envoyés à la découverte. Le shako, la sabretache, le dolman d' un hussard. Les hussards de la garde. On disait autrefois et quelques-uns disent encore, Houssard; d' autres, en plus grand nombre, disent, Housard.

Couper les crins des chevaux à la hussarde, Les laisser depuis le bas de l' encolure jusqu' à la moitié, et couper le reste jusqu' à la tête.

Prov., Vivre à la hussarde, Vivre de pillage.

HUTTE s. f.

HUTTE s. f. (H s' aspire.) Petite loge faite grossièrement avec de la terre, du bois, de la paille, etc. La hutte d' un berger. La hutte d' un pauvre paysan. Des huttes de sauvages. Les huttes des soldats. On dit plus ordinairement, Les baraques des soldats. Voyez BARAQUE.

HUTTER (SE). v. pron.

HUTTER (SE). v. pron. (H s' aspire.) Faire une hutte pour se loger. À peine les soldats eurent-ils le temps de se hutter. Ils se huttèrent comme ils purent. En parlant Des soldats, on dit plus ordinairement, Se baraquer.

HUTTÉ, ÉE. participe

HUTTÉ, ÉE. participe

HYACINTHE s. f.

HYACINTHE s. f. Plante. Voyez JACINTHE.

HYACINTHE

HYACINTHE se dit aussi d' Une pierre précieuse qui est ordinairement d' un jaune tirant sur le rouge. Hyacinthe d' Orient. Hyacinthe d' Allemagne.

En Pharmacie, Confection d' hyacinthe, Sorte d' électuaire, dans la composition duquel il entre des pierres d' hyacinthe avec beaucoup d' autres ingrédients.

HYADES s. f. pl.

HYADES s. f. pl. T. d' Astron. Assemblage d' étoiles placées sur le front du Taureau céleste. Les anciens croyaient que le lever et le coucher des Hyades étaient toujours accompagnés de pluie.

En Poésie: Les sombres, les tristes Hyades. Les froides, les pluvieuses Hyades. Ces images, qui étaient vraies au temps des plus grands poëtes de la Grèce et de Rome, ont cessé de l' être aujourd' hui sous leur climat même, le lever de ces étoiles s' opérant dans d' autres saisons qu' alors.

HYBRIDE adj. des deux genres

HYBRIDE adj. des deux genres Qui est né, provenu de deux espèces différentes. Les mulets sont des animaux hybrides. Il se dit plus souvent Des plantes que des animaux. Plante hybride. Variétés hybrides. On l' emploie aussi substantivement. Les hybrides sont stériles.

HYDATISME s. m.

HYDATISME s. m. T. de Médec. Bruit causé par la fluctuation d' un liquide renfermé dans un abcès.

HYDRAGOGUE adj. des deux genres

HYDRAGOGUE adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des médicaments auxquels on attribuait la propriété de faire écouler la sérosité épanchée dans les différentes cavités du corps ou dans le tissu cellulaire. Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Donner des hydragogues à un malade.

HYDRATE s. m.

HYDRATE s. m. T. de Chimie. Nom générique Des corps composés d' eau et d' un autre corps, tels qu' un oxyde métallique. La pierre à cautère est un hydrate de potasse. Les oxydes sont précipités des sels par les bases alcalines à l' état d' hydrate.

HYDRATÉ, ÉE. adj.

HYDRATÉ, ÉE. adj. T. de Chimie. Qui est combiné avec l' eau. Minerai de fer hydraté.

HYDRAULIQUE adj. des deux genres

HYDRAULIQUE adj. des deux genres Il n' est guère usité qu' en parlant De la science, de l' art qui enseigne à conduire et à élever les eaux, ou Des machines qui servent à cet objet. Science hydraulique. Machine hydraulique.

Orgue hydraulique, Orgue qui joue par le moyen de l' eau.

HYDRAULIQUE

HYDRAULIQUE s' emploie aussi comme substantif féminin, et signifie, La science hydraulique. Cet homme entend parfaitement l' hydraulique.

HYDRE s. f.

HYDRE s. f. Nom donné par quelques auteurs à une sorte de serpent qui vit dans les rivières et dans les étangs. Les hydres mangent le petit poisson.

Il se dit plus ordinairement d' Un serpent fabuleux que les poëtes feignaient avoir sept têtes, et à qui il en renaissait plusieurs dès qu' on lui en avait coupé une. Hercule tua l' hydre de Lerne.

Il se dit, figurément, dans le style élevé, d' Un mal qui augmente à proportion des efforts qu' on fait pour le détruire. En ce sens, il n' est guère usité que lorsqu' on parle Des maux du corps politique. L' hydre des factions. Cette faction est une hydre à cent têtes. C' est une hydre toujours renaissante.

HYDRE

HYDRE en Astronomie, est Le nom d' une constellation de l' hémisphère austral.

HYDROCÈLE s. f.

HYDROCÈLE s. f. T. de Médec. Tumeur due à l' accumulation de la sérosité dans le tissu cellulaire du scrotum, ou dans quelqu' une des enveloppes du testicule et du cordon spermatique. Avoir une hydrocèle. Guérir une hydrocèle. Faire la ponction pour guérir une hydrocèle.

HYDROCÉPHALE s. f.

HYDROCÉPHALE s. f. T. de Médec. Hydropisie de la tête. Hydrocéphale chronique. Hydrocéphale aiguë.

HYDROCHLORATE s. m.

HYDROCHLORATE s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels formés d' acide hydrochlorique et d' une base quelconque. Hydrochlorate d' ammoniaque. Hydrochlorate de morphine, de quinine. On dit aussi, Muriate.

HYDROCHLORIQUE adj.

HYDROCHLORIQUE adj. T. de Chimie. Il se dit D' un acide gazeux formé de parties de chlore et d' hydrogène égales en volume. L' acide hydrochlorique. On le nomme aussi, Acide muriatique.

HYDROCOTYLE s. f.

HYDROCOTYLE s. f. T. de Botan. Genre de plantes ombellifères, dont plusieurs espèces croissent dans les lieux humides ou marécageux. Voyez Écuelle-d' eau.

HYDRODYNAMIQUE s. f.

HYDRODYNAMIQUE s. f. Science du mouvement, de la pesanteur et de l' équilibre des fluides.

HYDROGÈNE s. m.

HYDROGÈNE s. m. T. de Chimie. Générateur de l' eau. Il ne se dit que de La substance aériforme autrefois connue sous le nom d' Air ou de Gaz inflammable, et dont la combinaison avec le gaz oxygène forme de l' eau. L' hydrogène est toujours à l' état de gaz. Gaz hydrogène. Le gaz hydrogène est quatorze fois et demie aussi léger que l' air. L' extrême légèreté du gaz hydrogène le rend très-propre aux expériences aérostatiques. Remplir un aérostat de gaz hydrogène.

Hydrogène carboné, sulfuré, etc., Hydrogène qui tient en dissolution du carbone, du soufre, etc. Le gaz hydrogène carboné sert à l' éclairage.

HYDROGÈNE

HYDROGÈNE se dit aussi, dans le langage ordinaire, Du gaz hydrogène carboné que l' on emploie à l' éclairage. L' hydrogène, le gaz hydrogène donne une lumière très-vive. Éclairage au gaz hydrogène. Voyez GAZ.

HYDROGÉNÉ, ÉE. adj.

HYDROGÉNÉ, ÉE. adj. T. de Chimie. Qui est combiné avec de l' hydrogène.

HYDROGRAPHE s. m.

HYDROGRAPHE s. m. Celui qui est versé dans l' hydrographie.

HYDROGRAPHIE s. f.

HYDROGRAPHIE s. f. Connaissance ou description des mers; Art de naviguer. L' hydrographie enseigne à pointer les cartes, à diriger les routes, à faire des observations astronomiques, etc. Professeur d' hydrographie. Cartes d' hydrographie.

HYDROGRAPHIQUE adj. des deux genres

HYDROGRAPHIQUE adj. des deux genres Qui appartient à l' hydrographie. Description hydrographique. Carte hydrographique.

HYDROLOGIE s. f.

HYDROLOGIE s. f. Partie de l' histoire naturelle qui traite des eaux et de leurs différentes espèces.

HYDROMEL s. m.

HYDROMEL s. m. Sorte de breuvage fait d' eau et de miel. Faire de l' hydromel. L' hydromel est adoucissant et laxatif.

Hydromel vineux, Hydromel qui a éprouvé une espèce de fermentation, et qui est plus fort que l' hydromel ordinaire.

HYDROMÈTRE s. m.

HYDROMÈTRE s. m. Instrument qui sert à mesurer la pesanteur, la densité, la vitesse ou la force des fluides.

HYDROMÉTRIE s. f.

HYDROMÉTRIE s. f. Science qui apprend à faire usage de l' hydromètre.

HYDROPHOBE. s. et adj. des deux genres

HYDROPHOBE. s. et adj. des deux genres T. de Médec. Celui ou celle qui a l' eau et tous les liquides en horreur. On le dit particulièrement de Ceux qui sont attaqués de la rage. Il est hydrophobe. Un hydrophobe.

HYDROPHOBIE s. f.

HYDROPHOBIE s. f. T. de Médec. Horreur de l' eau et des autres liquides. L' hydrophobie est un symptôme de la rage.

Il se dit aussi de La rage même. Être atteint d' hydrophobie.

HYDROPIQUE adj. des deux genres

HYDROPIQUE adj. des deux genres T. de Médec. Qui est malade d' hydropisie. Devenir hydropique. Mourir hydropique. Il est hydropique.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un hydropique.

HYDROPISIE s. f.

HYDROPISIE s. f. T. de Médec. Accumulation de sérosité dans quelque partie du corps où il ne devrait point y en avoir. Hydropisie générale. Hydropisie de poitrine. Hydropisie de la tête, des yeux, etc.

Il se dit surtout, dans le langage ordinaire, de L' hydropisie du bas-ventre, qui produit une enflure plus ou moins considérable. Dans l' hydropisie, on est toujours altéré. Être menacé d' hydropisie. Mourir d' hydropisie. On soulage l' hydropisie par la ponction.

HYDROPNEUMATIQUE adj. des deux genres

HYDROPNEUMATIQUE adj. des deux genres T. de Chimie. Il se dit De l' appareil qui sert à recueillir les gaz, et dont la pièce principale est une cuve remplie d' eau. Appareil hydropneumatique. Cuve hydropneumatique.

HYDROSCOPE s. m.

HYDROSCOPE s. m. Celui que l' on suppose avoir la faculté de sentir les émanations des eaux souterraines.

HYDROSCOPIE s. f.

HYDROSCOPIE s. f. Prétendue faculté de sentir les émanations des eaux souterraines.

HYDROSTATIQUE s. f.

HYDROSTATIQUE s. f. Partie de la mécanique qui considère la pesanteur des corps liquides, et surtout de l' eau, ou celle des corps solides posés sur des corps liquides, en les comparant les uns aux autres.

Il est aussi adjectif des deux genres. Balance hydrostatique.

HYDROSULFATE ou HYDROSULFURE. s. m.

HYDROSULFATE ou HYDROSULFURE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels formés d' acide hydrosulfurique et d' une base quelconque. Hydrosulfate d' ammoniaque, etc.

HYDROSULFURIQUE adj.

HYDROSULFURIQUE adj. T. de Chimie. Il se dit D' un acide formé de soufre et d' hydrogène, qui est gazeux, incolore, et d' une odeur fétide analogue à celle des oeufs pourris. L' acide hydrosulfurique se trouve dans quelques eaux minérales, dans les fosses d' aisances, etc.

HYDROTIQUE adj. des deux genres

HYDROTIQUE adj. des deux genres Terme de Médecine, synonyme d' Hydragogue.

HYDRURE s. m.

HYDRURE s. m. T. de Chimie. Nom que l' on donne aux composés d' hydrogène et de tout autre corps simple que l' oxygène, lorsqu' ils ne sont ni acides ni gazeux. Hydrure d' arsenic, de potassium, de soufre, etc.

HYÉMAL, ALE adj.

HYÉMAL, ALE adj. Qui appartient à l' hiver. Il se dit principalement Des plantes qui croissent en hiver. Plantes hyémales.

HYÈNE s. f.

HYÈNE s. f. T. d' Hist. nat. Quadrupède de l' Asie et de l' Afrique méridionales, qui a beaucoup de rapport avec le loup par son naturel carnassier, par sa taille et par la forme de sa tête, mais qui en diffère principalement en ce qu' il n' a que quatre doigts à chaque pied, et qu' il a, comme le blaireau, une poche entre l' anus et la queue. L' hyène fouille les tombeaux pour se repaître de la chair des cadavres. La tanière d' une hyène.

HYGIÈNE s. f.

HYGIÈNE s. f. Partie de la médecine qui traite de la manière de conserver la santé. Professer l' hygiène. Traité d' hygiène. L' hygiène publique.

HYGIÉNIQUE adj. des deux genres

HYGIÉNIQUE adj. des deux genres Qui a rapport à l' hygiène. Soins hygiéniques.

HYGROMÈTRE. s. m.

HYGROMÈTRE. s. m. Instrument de physique servant à mesurer le degré d' humidité ou de sécheresse de l' air. Un hygromètre à cheveu.

HYGROMÉTRIE s. f.

HYGROMÉTRIE s. f. Science qui s' occupe de déterminer l' état d' humidité ou de sécheresse de l' air.

HYGROMÉTRIQUE adj. des deux genres

HYGROMÉTRIQUE adj. des deux genres Il se dit Des corps qui sont particulièrement sensibles aux changements accidentels d' humidité ou de sécheresse de l' air. Ce corps possède des propriétés hygrométriques fort remarquables.

HYMEN et HYMÉNÉE. s. m.

HYMEN et HYMÉNÉE. s. m. (L' N finale se fait sentir dans Hymen.) Noms de la divinité païenne qui présidait aux noces, au mariage. Ils s' emploient l' un et l' autre dans plusieurs phrases poétiques et figurées qui se disent en parlant Du mariage. Le flambeau de l' hymen. Allumer les flambeaux d' hyménée. Les chastes feux de l' hymen. Les autels de l' hyménée. Le joug de l' hyménée. Vivre sous les lois de l' hymen. On dit aussi, Le dieu d' hymen, le dieu d' hyménée.

Ils s' emploient, par extension, dans le style poétique, pour Union, mariage. Heureux hyménée. Hymen bien assorti. Les fruits de notre hymen.

HYMEN

HYMEN en termes d' Anatomie, Repli membraneux qui se trouve ordinairement, chez les vierges, à l' entrée du vagin.

HYMÉNOPTÈRE adj. des deux genres

HYMÉNOPTÈRE adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Il se dit Des insectes qui ont quatre ailes membraneuses, nues, à nervures longitudinales, telles que les abeilles, les guêpes, les fourmis, etc. Insecte hyménoptère.

Il s' emploie souvent aussi comme substantif masculin. L' ordre des hyménoptères.

HYMNE s. m.

HYMNE s. m. Cantique en l' honneur de la Divinité. Seigneur, quels hymnes sont dignes de vous?

Il signifiait, chez les anciens, Une sorte de poëme en l' honneur des dieux ou des héros. Hymne en l' honneur d' Apollon, en l' honneur de Cérès. Callimaque a fait des hymnes en l' honneur de quelques dieux. L' hymne d' Apollon, de Cérès. Hymne à Cérès, à Vénus.

Il s' emploie ordinairement au féminin, en parlant Des hymnes qu' on chante dans l' église. Entonner une hymne. Chanter une hymne. Une belle hymne.

HYOÏDE adj. et s. m.

HYOÏDE adj. et s. m. T. d' Anat. Il se dit De l' os qui est à la racine de la langue, et qui a une certaine ressemblance de forme avec l' Upsilon des Grecs ([grec]). L' os hyoïde, ou substantivement, L' hyoïde.

HYPALLAGE s. f.

HYPALLAGE s. f. T. de Grammaire. Figure par laquelle on paraît attribuer à certains mots d' une phrase, ce qui appartient à d' autres mots de cette phrase, sans cependant qu' il soit possible de se méprendre au sens. C' est ainsi qu' on dit: Il n avait point de souliers dans ses pieds, au lieu de, Il n' avait point ses pieds dans des souliers; et, Enfoncer son chapeau dans sa tête, au lieu de, Enfoncer sa tête dans son chapeau.

HYPERBATE s. f.

HYPERBATE s. f. Figure de grammaire, qui consiste à intervertir, à renverser l' ordre naturel du discours.

HYPERBOLE s. f.

HYPERBOLE s. f. Figure de rhétorique, qui consiste à augmenter ou à diminuer excessivement la vérité des choses. Discours rempli d' hyperboles. Ce que je vous dis est vrai, ce n' est point une hyperbole. Je vous le dis sans hyperbole. L' hyperbole est un peu forte.

HYPERBOLE

HYPERBOLE en termes de Mathématique, signifie, La section faite dans un cône du second degré par un plan qui, étant prolongé, rencontre les deux nappes de cette surface.

HYPERBOLIQUE adj. des deux genres

HYPERBOLIQUE adj. des deux genres Qui exagère beaucoup au delà du vrai. Discours, langage hyperbolique. Expressions hyperboliques.

Il se dit quelquefois D' une personne qui est sujette à exagérer dans tout ce qu' elle dit. Cet homme est fort hyperbolique.

HYPERBOLIQUE

HYPERBOLIQUE en termes de Mathématique, signifie, Qui a la forme de l' hyperbole, ou qui dépend de ses propriétés. Figure hyperbolique. Verre hyperbolique. Miroir hyperbolique.

HYPERBOLIQUEMENT adv.

HYPERBOLIQUEMENT adv. Avec exagération. Parler hyperboliquement. Cela est dit hyperboliquement.

HYPERBORÉE adj. des deux genres

HYPERBORÉE adj. des deux genres Il se dit Des peuples, des pays très-septentrionaux. Les nations hyperborées. Les mers hyperborées. On dit aussi, dans le même sens, Hyperboréen, enne.

HYPERCRITIQUE s. m.

HYPERCRITIQUE s. m. Censeur outré, critique qui ne laisse passer aucune faute, qui ne pardonne rien.

HYPERDULIE s. f.

HYPERDULIE s. f. Terme de Théologie, qui n' est usité que dans cette locution, Le culte d' hyperdulie, Le culte qu' on rend à la sainte Vierge, par opposition au Culte de dulie, Le culte qu' on rend aux saints.

HYPÈTHRE adj. et s. m.

HYPÈTHRE adj. et s. m. T. d' Archit. Édifice, temple découvert. Les temples de Jupiter, du Ciel, du Soleil, étaient hypèthres.

HYPNOTIQUE adj. des deux genres

HYPNOTIQUE adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui provoquent le sommeil. On dit plus communément, Narcotique.

HYPOCONDRE s. m.

HYPOCONDRE s. m. T. d' Anat. On appelle ainsi Les parties latérales de la région supérieure du bas-ventre. L' hypocondre droit. L' hypocondre gauche.

HYPOCONDRE

HYPOCONDRE se dit aussi pour Hypocondriaque. C' est un hypocondre. Dans ce sens, on l' emploie également comme adjectif. Il est, il devient hypocondre.

HYPOCONDRIAQUE adj. des deux genres

HYPOCONDRIAQUE adj. des deux genres T. de Médec. Qui appartient à l' hypocondrie. Affection hypocondriaque.

Il signifie aussi, Qui est atteint d' hypocondrie. La trop grande solitude peut rendre hypocondriaque. Il est hypocondriaque. Elle est hypocondriaque.

Il s' emploie souvent comme substantif. Les hypocondriaques sont mélancoliques et visionnaires. C' est un hypocondriaque.

HYPOCONDRIE s. f.

HYPOCONDRIE s. f. T. de Médec. Sorte de maladie, ordinairement de longue durée, qui rend bizarre et morose, et dans laquelle on se plaint de douleurs variées, de souffrances excessives, malgré les apparences d' une santé assez bonne. Des chagrins profonds, des habitudes sédentaires, etc., prédisposent à l' hypocondrie. Être atteint d' hypocondrie.

Il se dit, par extension, de Toute espèce de mélancolie ou de tristesse habituelle. Une sombre hypocondrie.

HYPOCRAS s. m.

HYPOCRAS s. m. Espèce de liqueur faite avec du vin, du sucre, de la cannelle, et d' autres ingrédients.

HYPOCRISIE s. f.

HYPOCRISIE s. f. Vice qui consiste à affecter une piété, une vertu, un sentiment louable qu' on n' a pas. L' hypocrisie est détestable devant Dieu et devant les hommes. Être dévot sans hypocrisie. Il fait l' homme de bien, mais toute sa conduite n' est qu' hypocrisie. Son hypocrisie sera démasquée. Il a l' hypocrisie en horreur.

HYPOCRITE adj. des deux genres

HYPOCRITE adj. des deux genres Qui a de l' hypocrisie; qui affecte des apparences de piété, de probité, de douceur, etc. Cet homme est hypocrite au dernier point. Cette femme est bien hypocrite.

Il s' applique également Aux manières aux actions, etc., d' une personne hypocrite. Avoir l' air hypocrite, la contenance, la mine hypocrite, une gravité hypocrite, un ton hypocrite. Une déférence hypocrite. Un zèle hypocrite.

Il s' emploie aussi comme substantif, en parlant Des personnes. Il fait le dévot, l' homme de bien, mais c' est un hypocrite, un franc hypocrite, un vil hypocrite.

HYPOGASTRE s. m.

HYPOGASTRE s. m. T. d' Anat. La partie inférieure du bas-ventre.

HYPOGASTRIQUE adj. des deux genres

HYPOGASTRIQUE adj. des deux genres T. d' Anat. Qui appartient à l' hypogastre. La région hypogastrique.

HYPOGÉE s. m.

HYPOGÉE s. m. T. d' Archit. Souterrain. Il se dit, particulièrement, Des excavations et des constructions souterraines où les anciens déposaient leurs morts. On trouve beaucoup d' hypogées aux environs de Thèbes.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Temple hypogée.

HYPOGLOSSE adj. et s. m.

HYPOGLOSSE adj. et s. m. T. d' Anat. Il se dit Des nerfs qui se distribuent à la langue, et qui servent à la rendre l' organe du goût. Nerf hypoglosse. Le grand hypoglosse. Les hypoglosses.

HYPOSTASE s. f.

HYPOSTASE s. f. T. de Théologie. Suppôt, personne. Il y a en Dieu trois hypostases et une seule nature.

HYPOSTASE

HYPOSTASE en termes de Médecine, se dit Du sédiment des urines.

HYPOSTATIQUE adj. des deux genres

HYPOSTATIQUE adj. des deux genres T. de Théologie. Il n' est usité que dans cette locution, Union hypostatique, L' union du Verbe avec la nature humaine.

HYPOSTATIQUEMENT adv.

HYPOSTATIQUEMENT adv. T. de Théologie. D' une manière hypostatique. Le Verbe s' est uni hypostatiquement à la nature humaine.

HYPOTÉNUSE s. f.

HYPOTÉNUSE s. f. T. de Géom. Le côté qui est opposé à l' angle droit dans un triangle rectangle. L' hypoténuse est le plus grand des trois côtés d' un triangle rectangle. Le carré construit sur l' hypoténuse d' un triangle rectangle, est égal à la somme des carrés construits sur les deux autres côtés.

HYPOTHÉCAIRE adj. des deux genres

HYPOTHÉCAIRE adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui a droit d' hypothèque. Créancier hypothécaire.

Dette hypothécaire, Dette qui donne hypothèque.

Inscription hypothécaire, Inscription d' hypothèque. Voyez INSCRIPTION.

HYPOTHÉCAIREMENT adv.

HYPOTHÉCAIREMENT adv. T. de Jurispr. Avec hypothèque; ou Par rapport à l' hypothèque, aux hypothèques. S' obliger hypothécairement. L' héritier est tenu des dettes personnellement pour sa part héréditaire, et hypothécairement pour le tout.

HYPOTHÈQUE s. f.

HYPOTHÈQUE s. f. T. de Jurispr. Droit réel qui grève les immeubles affectés à la sûreté, à l' acquittement d' une obligation, d' une dette, et qui les suit en quelques mains qu' ils passent. Les priviléges et hypothèques. Hypothèque légale. Hypothèque judiciaire. Hypothèque conventionnelle. Hypothèque privilégiée. Hypothèque générale. Hypothèque spéciale. Ancienne hypothèque. Avoir hypothèque, avoir droit d' hypothèque sur tous les biens de quelqu' un, sur une terre, sur un immeuble. Une femme a hypothèque sur tous les biens de son mari, du jour de son mariage. Un bien chargé, grevé d' hypothèques. Un bien libre d' hypothèques. Consentir une hypothèque. Supplément d' hypothèque. Réduction d' hypothèque. Être premier en hypothèque. Être subrogé à l' hypothèque. Donner une terre en hypothèque, pour hypothèque. Purger les hypothèques. Éteindre une hypothèque. Une promesse sous seing privé ne porte point d' hypothèque, n' emporte point, ne donne point hypothèque. Déroger à son hypothèque. Bureau de la conservation des hypothèques. Conservateur des hypothèques. Déclaration d' hypothèque. Inscription d' hypothèque. Le registre des hypothèques. L' inscription conserve l' hypothèque pendant dix années.

HYPOTHÈQUE s. f.

HYPOTHÈQUE s. f. Composition faite avec de l' eau-de-vie, du sucre, des fruits, etc., qu' on boit après le repas. Boire de l' hypothèque. Prendre de l' hypothèque. Hypothèque de muscat, de coing, etc. Ce mot populaire a vieilli.

HYPOTHÉQUER v. a.

HYPOTHÉQUER v. a. T. de Jurispr. Soumettre à l' hypothèque, donner pour hypothèque. Hypothéquer tous ses biens.

HYPOTHÉQUÉ, ÉE. participe

HYPOTHÉQUÉ, ÉE. participe Un immeuble hypothéqué.

Fig. et fam., Être hypothéqué, Avoir une santé fort délabrée, avoir plusieurs infirmités graves. Il est bien hypothéqué.

HYPOTHÈSE s. f.

HYPOTHÈSE s. f. T. de Philosophie. Supposition d' une chose soit possible, soit impossible, de laquelle on tire une conséquence. Faire une hypothèse. Établir une hypothèse. J' argumente sur votre hypothèse, de l' hypothèse que vous posez. Dans cette hypothèse, dans votre hypothèse, il serait impossible de...

Il se dit aussi de L' assemblage de plusieurs choses qu' on imagine et qu' on suppose pour parvenir plus facilement à l' explication de certains phénomènes; ce qu' on appelle autrement et plus communément Système. L' hypothèse de Ptolomée. L' hypothèse de Ticho-Brahé.

Il se dit pareillement d' Une proposition particulière comprise sous la thèse générale. Réduire la thèse à l' hypothèse. Venons de la thèse à l' hypothèse. Appliquer la thèse à l' hypothèse.

HYPOTHÉTIQUE adj. des deux genres

HYPOTHÉTIQUE adj. des deux genres Qui est fondé sur une hypothèse. Proposition, raisonnement hypothétique.

HYPOTHÉTIQUEMENT adv.

HYPOTHÉTIQUEMENT adv. Par hypothèse, par supposition. Cela n' est vrai qu' hypothétiquement.

HYPOTYPOSE s. f.

HYPOTYPOSE s. f. Figure de rhétorique: description animée, peinture vive et frappante. Cette hypotypose produit un grand effet.

HYSOPE s. f.

HYSOPE s. f. T. de Botan. Plante aromatique de la famille des Labiées.

Fig., Il connaît tout, depuis le cèdre jusqu' à l' hysope, se dit D' un homme fort instruit dans les sciences naturelles, et signifie qu' Il connaît depuis les plus grandes choses jusqu' aux plus petites.

HYSTÉRIE s. f.

HYSTÉRIE s. f. T. de Médec. Maladie chronique particulière aux femmes: elle est due à l' extrême sensibilité du système nerveux, et se manifeste par des convulsions générales, plus ou moins fréquentes, accompagnées de suffocation et d' une perte presque complète de connaissance. Une attaque d' hystérie.

HYSTÉRIQUE adj. des deux genres

HYSTÉRIQUE adj. des deux genres T. de Médec. Qui appartient à l' hystérie. Affection hystérique. Vapeurs hystériques. Phénomènes hystériques.

Il se dit aussi D' une femme attaquée d' hystérie. Cette femme est hystérique.

HYSTÉRITE s. f.

HYSTÉRITE s. f. T. de Médec. Inflammation de la matrice.

HYSTÉROCÈLE s. f.

HYSTÉROCÈLE s. f. T. de Médec. Hernie de matrice.

HYSTÉROLITHE s. f.

HYSTÉROLITHE s. f. Pierre ou pétrification qui offre une représentation assez exacte des parties naturelles de la femme.

HYSTÉROTOME s. m.

HYSTÉROTOME s. m. T. de Chirur. Instrument propre à ouvrir la matrice.

HYSTÉROTOMIE s. f.

HYSTÉROTOMIE s. f. T. de Chirur. Dissection de la matrice.

Il se dit aussi de L' opération césarienne.

DICTIONNAIRE DE L' ACADÉMIE FRANÇAISE

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INSTITUT DE FRANCE.

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DICTIONNAIRE

DE

L' ACADÉMIE FRANÇAISE,

Sixième Edition.

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INSTITUT DE FRANCE

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DE

L' ACADÉMIE FRANÇAISE

SIXIÈME ÉDITION

Publiée en 1835.

TOME SECOND.

Paris.

IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES,

Imprimeurs de l' Institut de France.

1835.

I. s. m.

I. s. m. La neuvième lettre de l' alphabet, et La troisième des voyelles. La lettre I. Faire un i, un petit i, un grand I. Deux i. On met un point au-dessus de l' i, excepté quand il est majuscule: Isaac, Italie. On met un tréma sur l' i, pour indiquer que, dans la prononciation, il doit se séparer de la voyelle qui précède ou qui suit: Achaïe, faïence, Moïse, ambiguïté, ïambe. Un ï tréma. Un î circonflexe. La voyelle I. Il prononce mal les i. Un i long. Un i bref.

I, s' unit avec a, e, u et ou pour former des diphtongues, comme dans Mail, bataille, meilleur, beignet, nuit, buis, oui, rouir, etc.

Il se joint souvent aux voyelles a, e et o pour représenter des sons très-différents du son qui lui est propre. Ainsi, dans Faire peine, ai et ei se prononcent è; dans Aimer, peiner, ils se prononcent é.

On distinguait autrefois deux sortes d' I: l' I voyelle, qui est l' I proprement dit; et l' I consonne, ou J, qui est devenu la dixième lettre de l' alphabet.

Prov. et fig., Il n' est bon qu' à mettre les points sur les i, se dit D' un homme qui, dans les ouvrages d' esprit, ne s' attache qu' à remarquer des minuties. On le dit aussi De ceux qui n' ont qu' une exactitude minutieuse et inutile.

Prov. et fig., Il faut avec cet homme mettre les points sur les i, Il faut être avec lui d' une exactitude scrupuleuse; et, dans un autre sens, Il faut prendre avec lui les plus grandes précautions.

Fam., Droit comme un I, Très-droit. Malgré son grand âge, cet homme est encore droit comme un I.

ÏAMBE. s. m.

ÏAMBE. s. m. T. de Versification grecque et de Versification latine. Pied dont la première syllabe est brève, et la dernière longue. Ce vers n' est composé que d' ïambes. Le dernier pied de ce vers est un ïambe.

Il se dit également d' Un vers dont le second, le quatrième et le sixième pied sont toujours des ïambes. Les poëtes grecs et les poëtes latins ont employé les ïambes dans leurs drames.

Il se prend aussi adjectivement, dans ce dernier sens. Les vers ïambes sont propres à exprimer les passions.

ÏAMBIQUE. adj.

ÏAMBIQUE. adj. Composé d' ïambes. Vers ïambique.

IBIDEM

IBIDEM Mot emprunté du latin, dont on se sert ordinairement dans les citations, pour signifier que le mot, la phrase, etc., que l' on cite se trouve à l' endroit déjà indiqué dans la citation précédente. On écrit souvent par abréviation, Ibid. ou Ib.

IBIS. s. m.

IBIS. s. m. (On prononce l' S.) Oiseau, espèce de courlis, qui était fort révéré des Égyptiens, parce que, se nourrissant de serpents, il en détruit une grande quantité. Dans l' ancienne Égypte, l' ibis était un oiseau sacré.

ICELUI, ICELLE. adj. démonstratif, ou pronom.

ICELUI, ICELLE. adj. démonstratif, ou pronom. Vieux mot employé quelquefois encore dans le style de Pratique, et dans le langage familier. Icelle dame. Dans la maison d' icelui.

ICHNEUMON. s. m.

ICHNEUMON. s. m. (On prononce Ikneu.) Quadrupède de la taille d' un chat et de la forme d' une martre, que les Égyptiens révéraient parce qu' il détruit les serpents et les jeunes crocodiles. L' ichneumon se nomme aussi Rat de Pharaon, et Mangouste.

Il se dit encore d' Un genre d' insectes hyménoptères, qui sont pourvus d' un aiguillon comme les abeilles, et qui déposent leurs oeufs dans le corps des chenilles.

ICHNOGRAPHIE. s. f.

ICHNOGRAPHIE. s. f. (On prononce Ikno.) T. d' Archit. Plan horizontal et géométral d' un édifice. L' ichnographie d' un édifice.

ICHNOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

ICHNOGRAPHIQUE. adj. des deux genres (On prononce Ikno.) Qui appartient à l' ichnographie. Plan, dessin ichnographique.

ICHOREUX, EUSE. adj.

ICHOREUX, EUSE. adj. (On prononce Iko.) T. de Chirur. Il se dit d' Une espèce de sanie ou de pus séreux et âcre qui dé coule de certains ulcères. Pus ichoreux. Humeur, matière ichoreuse.

ICHTHYOLITHE. s. m.

ICHTHYOLITHE. s. m. (On prononce Ikty.) Poisson pétrifié, ou Pierre qui porte l' empreinte d' un poisson.

ICHTHYOLOGIE. s. f.

ICHTHYOLOGIE. s. f. (On prononce Ikty.) Partie de l' histoire naturelle qui traite des poissons. Cours d' ichthyologie.

ICHTHYOLOGIQUE. adj. des deux genres

ICHTHYOLOGIQUE. adj. des deux genres (On prononce Ikty.) Qui appartient, qui a rapport à l' ichthyologie ou aux poissons.

ICHTHYOLOGISTE. s. m.

ICHTHYOLOGISTE. s. m. (On prononce Ikty.) Celui qui étudie, qui connaît l' histoire des poissons. Un savant ichthyologiste.

ICHTHYOPHAGE. adj. des deux genres

ICHTHYOPHAGE. adj. des deux genres (On prononce Ikty.) Qui se nourrit principalement de poisson. Il ne se dit guère qu' en parlant D' un peuple. Un peuple, une peuplade ichthyophage.

Il s' emploie aussi substantivement. Les ichthyophages.

ICI. adv. de lieu

ICI. adv. de lieu En ce lieu-ci. Il est souvent opposé à l' adverbe Là. Venez ici. Je voudrais bien qu' il fût ici. Sortez d' ici. Hors d' ici. Il a passé par ici. Venez jusqu' ici. Ici et là. Demeurez là, n' approchez pas d' ici. En partant d' ici vous irez là. D' ici là nous comptons deux lieues. Par ellipse, en appelant un chien, Ici.

Il se met quelquefois au commencement d' un membre de période, et il marque la différence des lieux, sans aucun rapport au plus ou au moins de distance. Dans ce cas, il est ordinairement corrélatif de l' adverbe Là. Ici il y a une forêt, là une montagne. Ici Alexandre gagna une bataille, là il passa une rivière.

Il s' emploie aussi de la même manière dans l' énumération, pour marquer les circonstances. Ici il pardonne, là il punit.

ICI

ICI signifie également, Dans ce pays-ci, dans cette ville-ci, etc., par opposition à un autre pays, à une autre ville, désignés quelquefois par l' adverbe Là-bas. On se conduit là-bas, on se conduit chez vous plus sagement qu' ici. C' est l' usage dans votre pays, à Londres, à Rome, mais ici on fait autrement.

Ici-bas, Dans ce bas monde, sur la terre. Tout périt ici-bas. Les choses, les affaires d' ici-bas.

ICI

ICI signifie quelquefois, Un endroit qu' on désigne dans un discours, dans une narration, dans un livre, etc. Ici il commence à parler de telle guerre. Ici finit tel traité. Jusqu' ici j' ai parlé des coutumes.

ICI

ICI devient quelquefois adverbe de temps, et signifie, Le moment présent. Cela ne s' était pas vu jusqu' ici. Revenez demain; d' ici là, j' aurai arrangé votre affaire.

ICOGLAN. s. m.

ICOGLAN. s. m. Page du Grand Seigneur. Un jeune icoglan.

ICONOCLASTE. s. m.

ICONOCLASTE. s. m. Briseur d' images; celui qui brise, qui détruit les saintes images. L' iconomaque combattait le culte des images, et l' iconoclaste les brisait. L' hérésie des iconoclastes.

ICONOGRAPHE. s. m.

ICONOGRAPHE. s. m. Celui qui est savant en iconographie, qui s' occupe d' iconographie.

ICONOGRAPHIE. s. f.

ICONOGRAPHIE. s. f. Description des images, des tableaux, etc. Il se dit particulièrement de La connaissance des monuments antiques, tels que les bustes, les peintures, etc.

ICONOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

ICONOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' iconographie.

ICONOLÂTRE. s. m.

ICONOLÂTRE. s. m. Nom que les iconoclastes donnaient aux catholiques, qu' ils accusaient d' adorer les images.

ICONOLOGIE. s. f.

ICONOLOGIE. s. f. Interprétation, explication des images, des monuments antiques.

ICONOMAQUE. s. m.

ICONOMAQUE. s. m. Celui qui combat le culte des images.

ICOSAÈDRE. s. m.

ICOSAÈDRE. s. m. T. de Géom. Corps solide qui a vingt faces. La surface de l' icosaèdre est composée de vingt triangles équilatéraux.

ICOSANDRIE. s. f.

ICOSANDRIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes dont les fleurs ont vingt étamines au moins, attachées sur le calice. Les roses appartiennent à l' icosandrie.

ICTÈRE. s. m.

ICTÈRE. s. m. T. de Médec. Maladie caractérisée par la couleur jaune que prennent les téguments, et qu' on peut attribuer à la présence de la bile dans le sang. On la nomme vulgairement Jaunisse.

ICTÉRIQUE. adj. des deux genres

ICTÉRIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes contre l' ictère ou jaunisse.

Il signifie aussi, Qui tient de l' ictère, ou Qui est affecté d' ictère. Affection ictérique. Cet homme est ictérique.

IDE. s.

IDE. s. T. de Jeu. Il se dit, au Piquet à écrire, de Chacun des deux coups que l' on joue pour la décision d' un pari.

IDÉAL, ALE. adj.

IDÉAL, ALE. adj. Qui existe dans l' idée; qui n' existe ou ne peut exister que dans l' entendement, dans l' imagination. Les choses que désignent les mots abstraits, n' ont qu' une existence idéale. Un être idéal. Le héros de ce poëme est un personnage idéal.

Il signifie aussi, dans les Arts d' imagination et d' imitation, Qui réunit toutes les perfections, ou qui est plus beau que les modèles offerts par la nature. Beau idéal. Beauté, perfection idéale. Formes idéales. On dit quelquefois substantivement, en ce sens, L' idéal.

Il signifie encore, Chimérique. Pouvoir idéal. Richesses idéales.

IDÉE. s. f.

IDÉE. s. f. Représentation d' une chose dans l' esprit; notion que l' esprit reçoit ou se forme de quelque chose. L' idée d' une montagne, d' un arbre. L' idée du blanc, du rouge. L' idée du juste et de l' injuste. Idée simple. Idée complexe. Idée innée. Idée acquise. Idée claire et nette. Idée distincte. Idée vague. Idée confuse. Avoir une idée, des idées dans l' esprit. Avoir l' esprit plein d' idées. Les premières idées. L' origine, le développement, la génération des idées. Quelle idée attachez-vous à ce mot? Ce signe réveille telle idée. Une fausse idée. Ils n' ont aucune idée de nos arts, de nos usages. Pour vous donner une juste idée de cela. Pour que vous puissiez en prendre une juste idée. Cela ne peut vous en donner qu' une faible idée. Ce que j' en ai vu ne répond pas à l' idée que je m' en étais faite. J' en avais conçu une haute idée. J' en avais une tout autre idée. Vous ne sauriez vous faire l' idée de tout ce que j' ai souffert.

Par exagérat. et fam., On n' a pas d' idée de cela, se dit en parlant D' une chose qui paraît extraordinaire, excessive en son genre. On n' a pas d' idée d' une telle insolence.

IDÉE

IDÉE se dit quelquefois, dans un sens particulier, pour Souvenir. J' ai vu cet homme-là autrefois, j' en ai quelque idée. Il ne me souvient point de cela, je n' en ai aucune idée. Cela m' en a rappelé l' idée. Le temps en a complétement effacé l' idée dans mon esprit.

Il se prend aussi, en parlant de Dieu, pour Les types, les modèles éternels de toutes les choses créées, qui sont dans la pensée de Dieu. Les idées de toutes choses sont en Dieu. On dit également dans ce sens, Les idées de Platon.

Il se dit, par extension, Des pensées, des conceptions de l' esprit, des opinions, des réflexions, etc. Une idée sublime. Une belle, une noble, une grande idée. C' est lui qui m' a donné l' idée de faire cela. Il a pris l' idée de sa pièce dans tel roman. Idée mère. Idée fondamentale. Idée dominante. Idée première. Ma première idée avait été de.... J' ai change d' idée. Plein de cette idée, il voulut.... C' est une idée heureuse. Quelle sotte idée! Votre idée me paraît bonne. C' est une idée fort simple. L' idée ne m' en était pas venue. Faites à votre idée. Je suis tourmenté de l' idée qu' il est encore fâché contre moi. La seule idée du péril l' épouvante. Communiquer ses idées à quelqu' un. Faites-moi part de vos idées là-dessus. Avoir des idées tristes. Mettre ses idées sur le papier. On trouve dans cet ouvrage beaucoup d' idées ingénieuses, originales. Cet auteur n' a point d' idées neuves. Avoir des idées saines. Cela fait venir les idées. Suivre le fil de ses idées. Cela brouille toutes mes idées. Mettre en avant des idées hardies. C' est un partisan des idées nouvelles. Des idées d' un ordre élevé.

Idée fixe, Idée dominante, dont l' esprit est sans cesse occupé, obsédé.

IDÉE

IDÉE signifie particulièrement, Invention, en parlant D' une production des arts. L' idée de ce tableau est gracieuse. On l' emploie quelquefois au pluriel, dans un sens analogue; et alors il s' applique également Aux ouvrages d' esprit. Il n' y a point d' idées dans cet ouvrage, dans ce tableau, etc. Cet auteur, cet artiste manque d' idées, n' a point d' idées.

Il signifie quelquefois, en Littérature et dans les Arts d' imitation, L' esquisse, l' ébauche rapide d' un ouvrage. Il en a jeté l' idée sur le papier. C' est une première idée. On le dit aussi, en mauvaise part, d' Un ouvrage trop peu achevé. Ce n' est qu' une première idée, qu' une idée informe.

IDÉE

IDÉE se dit encore Des visions chimériques, des choses qui ne sauraient avoir lieu, qui ne peuvent se réaliser. Ce ne sont que des idées, des idées creuses, de belles idées. Il veut donner ses idées pour des choses réelles. Il se repaît d' idées. Il nous a entretenus de ses idées. Quelle idée avez vous là? Vous croyez qu' il ne viendra pas: quelle idée!

IDÉE

IDÉE signifie en outre, surtout dans le langage familier, La pensée, l' esprit, l' imagination. J' ai dans l' idée qu' il ne viendra pas. Ils vont se mettre dans l' idée que.... Je ne sais ce qu' il a dans l' idée. Il me revient en idée, à l' idée que.... On ne peut lui ôter cela de l' idée. Il n' est riche qu' en idée. L' histoire nous fait assister en idée aux événements du passé.

IDEM

IDEM Mot emprunté du latin, qui signifie, Le même, et qu' on emploie pour éviter de répéter ce qui vient d' être dit ou écrit. Il est principalement en usage dans les comptes, les inventaires, les tables, les citations, etc. Par abréviation, on écrit souvent, Id.

IDENTIFIER. v. a.

IDENTIFIER. v. a. Comprendre deux choses sous une même idée. La définition doit toujours être identifiée avec le défini, ou, pronominalement, doit s' identifier avec le défini. Ce sens n' est usité que dans le didactique.

Il se dit plus ordinairement, surtout au sens moral, pour exprimer qu' Une chose prend le caractère d' une autre, lui devient comme pareille. Son plus grand usage est avec le pronom personnel. La législation avait fini par s' identifier avec les moeurs.

Il se dit, particulièrement, D' une personne qui se pénètre bien des sentiments d' une autre. Un poëte doit s' identifier avec les personnages qu' il fait agir et parler.

IDENTIFIÉ, ÉE. participe

IDENTIFIÉ, ÉE. participe

IDENTIQUE. adj. des deux genres

IDENTIQUE. adj. des deux genres Qui est le même qu' un autre, qui ne fait qu' un avec un autre, ou qui est compris sous une même idée. Deux et deux sont identiques avec quatre. Vous croyez avancer deux propositions différentes, mais elles sont identiques, parfaitement identiques. Ces deux articles de loi sont identiques.

IDENTIQUEMENT. adv.

IDENTIQUEMENT. adv. D' une manière identique.

IDENTITÉ. s. f.

IDENTITÉ. s. f. Ce qui fait qu' une chose est la même qu' une autre, que deux ou plusieurs choses ne sont qu' une ou sont comprises sous une même idée. Identité de raisons. Identité de nature. Identité de pensées en divers termes. Il y a identité parfaite entre ces deux choses. On ne peut nier l' identité de cette chose avec telle autre.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, en parlant De la reconnaissance d' une personne en état d' arrestation, d' un prisonnier évadé, d' un mort, etc. Établir l' identité d' un condamné. L' identité de ce prisonnier avec l' homme signalé à la police, n' a pas encore été bien constatée, bien reconnue, bien prouvée.

IDÉOLOGIE. s. f.

IDÉOLOGIE. s. f. Science des idées, des opérations de l' entendement. Traité d' idéologie.

IDÉOLOGIQUE. adj. des deux genres

IDÉOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport, qui appartient à l' idéologie. Connaissances, vérités idéologiques.

IDÉOLOGUE. s. m.

IDÉOLOGUE. s. m. Celui qui s' occupe d' idéologie. Un profond idéologue. On dit aussi quelquefois, Idéologiste.

IDES. s. f. pl.

IDES. s. f. pl. Le quinzième jour des mois de mars, de mai, de juillet et d' octobre dans le calendrier des anciens Romains, et le treizième des autres mois. Les ides de mars furent fatales à Jules César.

Le second, le troisième, le quatrième, etc., des ides, Le premier, le second, le troisième jour, etc., avant les ides.

IDIOME. s. m.

IDIOME. s. m. Langue propre à une nation. L' idiome français. L' idiome allemand. Etc.

Il signifie, par extension, Le langage particulier d' une province. L' idiome gascon. L' idiome provençal. Ce mot est moins usité dans le langage ordinaire que dans le didactique.

IDIOPATHIE. s. f.

IDIOPATHIE. s. f. T. de Médec. Il se dit de Toute maladie primitive, c' est-à-dire, qui n' est point le symptôme d' une autre maladie, qui n' en dépend pas.

IDIOPATHIE

IDIOPATHIE en termes de Morale, signifie, L' inclination particulière qu' on a pour une chose.

IDIOPATHIQUE. adj. des deux genres

IDIOPATHIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit D' une affection qui n' est liée à aucune autre, qui n' en dépend pas. Cette migraine n' est point idiopathique; elle n' est qu' un symptôme du dérangement de l' estomac. Maladie idiopathique.

IDIOT, IOTE. adj.

IDIOT, IOTE. adj. Stupide, imbécile. C' est l' homme du monde le plus idiot. Cette femme-là n' est pas si idiote que vous pensez.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un idiot. Un pauvre idiot. Une pauvre idiote.

IDIOTISME. s. m.

IDIOTISME. s. m. T. de Médec. L' espèce d' aliénation mentale qui rend idiot, stupide. Être atteint d' idiotisme. Tomber dans l' idiotisme.

IDIOTISME

IDIOTISME en Grammaire, signifie, Une construction, une locution contraire aux règles communes et générales, mais propre et particulière à une langue. Cette construction, ce pléonasme est un idiotisme de la langue française. Il y a est un idiotisme. Chaque langue a ses idiotismes. Un idiotisme grec, italien, etc. Traité des idiotismes.

IDOINE. adj. des deux genres

IDOINE. adj. des deux genres Propre à quelque chose. Apte et idoine. Il est vieux.

IDOLÂTRE. adj. des deux genres

IDOLÂTRE. adj. des deux genres Qui adore les idoles, et leur rend des honneurs qui n' appartiennent qu' à Dieu. Toute la terre était idolâtre. Les nations idolâtres. Les peuples idolâtres.

Il se dit aussi De tous ceux qui rendent un culte divin à des créatures. Les Perses qui adoraient le feu, les Égyptiens qui adoraient les crocodiles, étaient idolâtres.

Il se dit également Du culte même. Rendre un culte idolâtre. Faire des sacrifices idolâtres. Offrir un encens idolâtre.

Il se dit, figurément, D' une personne qui en aime une autre avec excès, ou qui estime trop une chose, qui en raffole. Cette femme l' a subjugué, il en est idolâtre, il en devient idolâtre. Cette mère est idolâtre de ses enfants. Il est idolâtre de ses pensées, de ses opinions, de ses ouvrages. Cette femme est idolâtre de sa beauté.

IDOLÂTRE

IDOLÂTRE s' emploie aussi comme substantif; mais, dans cette acception, il n' est d' usage qu' en parlant de Ceux qui adorent les idoles ou les autres fausses divinités. Les idolâtres des Indes. Prêcher les idolâtres. Convertir les idolâtres.

IDOLÂTRER. v. n.

IDOLÂTRER. v. n. Adorer les idoles. Les Hébreux idolâtrèrent dans le désert. Les femmes portèrent Salomon à idolâtrer.

Il est aussi verbe actif, et signifie figurément, Aimer avec trop de passion. Il idolâtre cette femme. Elle est folle de ses enfants, elle les idolâtre. Cette femme veut être idolâtrée.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, soit comme verbe réfléchi, soit comme verbe réciproque. C' est un homme qui s' idolâtre. Ces amants s' idolâtrent.

IDOLÂTRÉ, ÉE. participe

IDOLÂTRÉ, ÉE. participe Il n' est d' usage qu' au figuré.

IDOLÂTRIE. s. f.

IDOLÂTRIE. s. f. Adoration des idoles, culte des faux dieux. Ces peuples étaient encore dans l' idolâtrie, adonnés à l' idolâtrie.

Il se dit figurément d' Un amour, d' un attachement excessif. Il l' aime jusqu' à l' idolâtrie. Aimer avec idolâtrie.

IDOLE. s. f.

IDOLE. s. f. Figure, statue représentant une fausse divinité, et exposée à l' adoration. Idole d' or, d' argent, de pierre. L' idole de Jupiter, de Mercure, etc. Le culte des idoles. Les prêtres des idoles. Adorer une idole. Offrir de l' encens aux idoles. Renverser les idoles, les temples des idoles.

Fig. et fam., Il se tient là comme une idole, se dit D' un homme qui se tient debout à ne rien faire. Pourquoi vous tenir là comme une idole?

Fig. et fam., C' est une idole, une vraie idole, se dit D' une belle personne sans grâce, sans maintien, et qui ne paraît point animée. Elle est belle, mais c' est une idole, une vraie idole. On le dit aussi D' une personne stupide.

IDOLE

IDOLE se dit encore, figurément, d' Une personne à laquelle on prodigue les honneurs, les louanges, les flatteries. Il est l' idole du jour.

Il se dit également de Ce qui fait le sujet de l' affection, de la passion de quelqu' un. Cet enfant est l' idole de sa mère. L' intérêt est leur idole. L' avare fait son idole de son argent.

IDYLLE. s. f.

IDYLLE. s. f. Petit poëme dont le sujet est ordinairement pastoral ou amoureux, et qui tient de l' églogue. Composer une idylle. Une belle idylle. Les idylles de Théocrite, de Bion, de Moschus. Les idylles de Gessner.

IF. s. m.

IF. s. m. Arbre toujours vert, qui a la feuille fort étroite et un peu longue, et qui porte un petit fruit rouge et rond. Planter des ifs. Une palissade d' ifs. Tondre des ifs. Tailler des ifs en boule, en pyramide, etc.

Il se dit aussi d' Une pièce de charpenterie, de forme triangulaire, employée dans les illuminations, et destinée à porter plusieurs lampions dont l' assemblage imite un if taillé en pyramide. Planter des ifs sur une place publique, devant la porte d' un hôtel, etc. Les lampions de cet if sont presque tous éteints.

IGNAME. s. f.

IGNAME. s. f. T. de Botan. Genre de plantes grimpantes, et toutes exotiques. L' espèce la plus remarquable est l' Igname ailée, plante des Indes orientales, dont la racine, qui pèse quelquefois jusqu' à trente livres, est farineuse et alimentaire.

IGNARE. adj. des deux genres

IGNARE. adj. des deux genres Qui n' a point étudié, qui n' a point de lettres. Il n' est usité que dans certaines phrases du langage familier, comme: Gens ignares et non lettrés. C' est l' homme du monde le plus ignare.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un ignare.

IGNÉ, ÉE. adj.

IGNÉ, ÉE. adj. (On prononce le G dur.) T. didactique. Qui est de feu, qui a les qualités du feu. Substance ignée. D' une nature ignée. Les parties ignées. Corpuscules ignés. Matière ignée.

Il signifie quelquefois, Qui est produit par l' action du feu. Ainsi on dit, en Géologie, Couche de formation ignée, par opposition à Couche de formation aqueuse.

IGNICOLE. adj. des deux genres

IGNICOLE. adj. des deux genres (On prononce le G dur.) Il se dit Des adorateurs du feu.

IGNITION. s. f.

IGNITION. s. f. (On prononce le G dur.) T. de Chimie. État des corps en combustion. Un corps en ignition, dans l' état d' ignition.

Il se dit également en parlant D' un corps incombustible rougi par l' action du feu. Un métal en ignition. Cette brique est en ignition.

IGNOBLE. adj. des deux genres

IGNOBLE. adj. des deux genres Qui est bas, sans noblesse, qui marque une âme dépourvue de sentiments nobles. Langage ignoble. Expressions ignobles. Avoir l' air ignoble. Le maintien ignoble. La physionomie ignoble. Les manières ignobles. Les sentiments ignobles. Il n' y a rien de plus ignoble qu' un pareil procédé. On dit dans un sens analogue, Il se cacha dans un ignoble réduit.

IGNOBLEMENT. adv.

IGNOBLEMENT. adv. D' une manière ignoble. Il parle ignoblement. Il s' est conduit ignoblement dans cette affaire.

IGNOMINIE. s. f.

IGNOMINIE. s. f. Infamie, grand déshonneur. Être couvert d' ignominie. Chargé d' opprobres et d' ignominie. C' est une éternelle ignominie pour lui. C' est une grande ignominie pour son nom. Souffrir de grandes ignominies. Être exposé à l' ignominie, aux affronts.

IGNOMINIEUSEMENT. adv.

IGNOMINIEUSEMENT. adv. Avec ignominie. On l' a traité ignominieusement.

IGNOMINIEUX, EUSE. adj.

IGNOMINIEUX, EUSE. adj. Qui porte ignominie, qui cause de l' ignominie. Mort ignominieuse. Supplice ignominieux. Traitement ignominieux. Cela est ignominieux à toute sa race, pour toute sa race.

IGNORAMMENT. adv.

IGNORAMMENT. adv. Avec ignorance. Il parle de ces matières-là fort ignoramment. Il est peu usité.

IGNORANCE. s. f.

IGNORANCE. s. f. Défaut de connaissance, manque de savoir. Ignorance grossière. Ignorance crasse. Grande ignorance. Profonde ignorance. Ignorance excusable. Ignorance invincible. Ignorance volontaire. Ignorance affectée. Durant les siècles d' ignorance. C' était un siècle d' ignorance. Croupir dans l' ignorance. Laissez-lui son heureuse ignorance. Vivre dans une extrême ignorance de toutes choses. Ignorance du droit. Ignorance du fait. J' avoue mon ignorance sur ce point. J' étais dans l' ignorance de ce qui se passait.

Il se dit quelquefois Des fautes qui marquent une ignorance grossière. Ce livre est plein d' ignorances impardonnables. On y trouve autant d' ignorances que de mots.

Prétendre cause d' ignorance, signifie, en termes de Pratique, Alléguer son ignorance pour excuse. Afin que nul n' en prétende, n' en puisse prétendre cause d' ignorance. Il signifie aussi, dans le langage familier, Prétendre ignorer quelque chose; et cela ne se dit ordinairement que Des choses qu' on veut faire semblant d' ignorer.

IGNORANT, ANTE. adj.

IGNORANT, ANTE. adj. Qui est sans lettres, sans étude, qui n' a point de savoir. Être ignorant. Il est extrêmement ignorant. Elle est ignorante au dernier point. Tous ces peuples-là sont très-ignorants. Il a le sens droit, mais du reste il est fort ignorant. Il s' avoue ignorant. Il est si ignorant, qu' il ne sait pas lire.

Il s' emploie aussi relativement, en parlant De celui qui n' est pas instruit de certaines choses, qui ignore certaines choses. Il sait beaucoup de choses, mais il est fort ignorant en géographie. Il est ignorant sur ces matières-là. C' est un homme fort ignorant des choses du monde. En termes de Palais, Être ignorant du fait.

Prov., J' en suis aussi ignorant que l' enfant qui est à naître, se dit Pour marquer qu' on ne sait rien de quelque chose qui est arrivé.

Un médecin ignorant, un magistrat ignorant, etc., Un médecin, un magistrat, etc., qui n' a pas le savoir, l' habileté que sa profession exige. Il fut estropié par un chirurgien ignorant.

IGNORANT

IGNORANT s' emploie aussi comme substantif, dans tous les sens de l' adjectif. C' est un ignorant. C' est un franc ignorant. Il n' y a que des ignorants qui puissent parler de la sorte. L' ignorant a le ton décisif, faute de savoir douter. Il fait l' ignorant là-dessus, mais personne n' est mieux informé que lui.

IGNORANTIN. adj. m.

IGNORANTIN. adj. m. Il ne s' emploie que dans cette dénomination, Les frères ignorantins, Les frères de la congrégation de Saint-Yon, qui tiennent des écoles élémentaires. Un frère ignorantin; et, par ellipse, Un ignorantin.

IGNORER. v. a.

IGNORER. v. a. Ne savoir pas, ne pas connaître. C' est une chose qu' il ignore. J' en ignore la cause. J' ignorais ce fait. Je n' ignore pas qu' il a voulu me nuire. J' ignorais qu' il fût arrivé. J' ignore s' il est arrivé. Nous ignorons quand il partira. J' ignore quels sont ses parents. Ignorez-vous donc qui elle est? Ignorer les premiers principes des sciences, les premiers principes de sa religion. Ignorer les choses les plus nécessaires à savoir. Il est si savant, qu' il n' ignore rien.

Fam. et neutralement, C' est un homme qui n' ignore de rien.

Ignorer les hommes, Ne pas connaître le coeur humain.

Avec le pron. personnel, S' ignorer soi même, N' avoir point une juste idée de soi-même, de ses forces, etc. Ce grand génie s' ignorait encore lui-même.

IGNORER

IGNORER en poésie et dans le style soutenu, signifie quelquefois, Ne point pratiquer une chose. Elle ignora toujours l' imposture. J' ignore l' art de flatter.

IGNORÉ, ÉE. participe

IGNORÉ, ÉE. participe Il se dit souvent pour Inconnu, caché. Un peuple ignoré. Il vit ignoré du monde. C' est un homme ignoré. Il mène une vie obscure et ignorée. Dans une retraite ignorée.

IL. Pronom masculin

IL. Pronom masculin qui désigne la troisième personne. Votre frère va venir, il est prêt. J' ai lu cet ouvrage, il est bien écrit. Ces gens-là sont pressés, ils courent.

Il se met ordinairement avant le verbe, dans les phrases affirmatives, sans qu' il y ait rien entre-deux, si ce n' est des particules et des pronoms, comme: Il nous dit. Il lui parle. Il ne veut pas. Il n' en veut pas. Il y veut aller.

Il se met immédiatement après le verbe dans les interrogations et dans certaines phrases exclamatives. Que fait-il? Où sont-ils? Dort-il? Boit-il! Est-il barbare! Avec le t euphonique: Qu' a-t-il dit? Viendra-t-il? Aime-t-il le jeu?

Il se met également après le verbe dans certaines phrases affirmatives, telles que les suivantes: Alors, dit-il, nous résolûmes d' agir. Quoi? répondit-il, s' écria-t-il. Dût-il s' en fâcher. Aussi furent-ils sages. Aussi est-il vrai. Toujours est-il certain que j' étais excusable.

Quand une phrase interrogative contient le nom masculin qui est le sujet du verbe, on n' en met pas moins, ordinairement, le pronom Il après le verbe. Jean est-il venu? Ce fruit est-il bon? Ce livre vous a-t-il plu? Cette sorte de pléonasme s' emploie même dans certaines phrases qui expriment une supposition. Ce projet dût-il échouer, il sera toujours beau de l' avoir conçu.

Dans certaines phrases, au contraire, le verbe est précédé du pronom Il, et suivi du nom masculin auquel ce pronom se rapporte. Il me fuit, le perfide. Ils sont rares, les hommes constamment désintéressés. Ils ne reviendront plus, ces jours heureux. Sont-ils moins coupables, ceux qui...

Le pronom Il se met aussi avec les verbes impersonnels ou employés impersonnellement; et alors il n' est point relatif à un sujet exprimé. Il faut que... Il est bon... Il est probable que... Il est certain que... Il pleut. Il neige. Il tonne. Il fait mauvais temps. Il y a des hommes qui... Il se répandit un écrit, une nouvelle. Il fut un temps où nous n' étions pas riches.

ÚLE. s. f.

ÚLE. s. f. Espace de terre entouré d' eau de tous côtés. Úle déserte. Úle peuplée, fertile, inaccessible, sablonneuse. Úle flottante. Les îles qui sont dans la mer, dans les rivières. La rivière fait une île, des îles. Il y a une petite île dans ce lac. Un groupe d' îles. Les habitants d' une île. Ce n' est pas un continent, c' est une île. Les îles d' Amérique. L' île de Malte, de Saint-Domingue, etc. Les îles Canaries. Les îles Philippines. Aborder dans une île. Les îles nouvellement découvertes.

Il se dit quelquefois absolument, au pluriel, Des îles qui forment l' archipel du Mexique. Il fit un voyage aux Úles. Cacao des Úles.

ILÉON ou ILÉUM. s. m.

ILÉON ou ILÉUM. s. m. (Iléum se prononce Iléome.) T. d' Anat. Le dernier et le plus long des intestins grêles. On dit aussi, adjectivement, L' intestin iléon.

ILES. s. m. pl.

ILES. s. m. pl. T. d' Anat. Les flancs, les parties latérales et inférieures du bas-ventre.

Os des iles, Os larges et plats qui forment les hanches. On dit aussi, Os iliaques.

ILÉUS. s. m.

ILÉUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Médec. Voyez l' article suivant.

ILIAQUE. adj. des deux genres

ILIAQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. et de Médec., qui s' emploie dans les locutions suivantes:

Os iliaques, Os des iles. On appelle Fosses iliaques, crête iliaque, Les fosses, la crête des os iliaques.

Muscle iliaque, Muscle qui sert à faire mouvoir l' os de la cuisse sur le bassin.

Artères iliaques, Artères qui sont formées par la bifurcation de l' aorte descendante.

Passion iliaque, ou Iléus (on prononce l' S), Maladie caractérisée par une douleur profonde dans l' abdomen, une constipation opiniâtre, et le vomissement des matières contenues dans l' estomac et dans l' intestin.

ILION. s. m.

ILION. s. m. T. d' Anat. Nom d' un des trois os qui forment les os des hanches ou os iliaques.

ILLÉGAL, ALE. adj.

ILLÉGAL, ALE. adj. (Dans ce mot et dans les suivants, on prononce les deux L.) Qui est contre la loi. Convention illégale. Assemblée illégale. Formes illégales. Des actes illégaux. Mesure illégale.

ILLÉGALEMENT. adv.

ILLÉGALEMENT. adv. D' une manière illégale. Agir illégalement.

ILLÉGALITÉ. s. f.

ILLÉGALITÉ. s. f. Caractère, vice de ce qui est illégal. L' illégalité d' une convention. L' illégalité d' une destitution.

ILLÉGITIME. adj. des deux genres

ILLÉGITIME. adj. des deux genres Qui n' a pas les conditions, les qualités requises par la loi pour être légitime. Enfant illégitime. Mariage illégitime.

Il signifie aussi, Injuste, déraisonnable. Désirs illégitimes. Prétention illégitime.

ILLÉGITIMEMENT. adv.

ILLÉGITIMEMENT. adv. Injustement, sans fondement, sans raison. Il prétend cela illégitimement. Posséder illégitimement.

ILLÉGITIMITÉ. s. f.

ILLÉGITIMITÉ. s. f. Défaut de légitimité. L' illégitimité d' un titre. L' illégitimité de sa naissance. L' illégitimité d' un enfant.

ILLETTRÉ, ÉE. adj.

ILLETTRÉ, ÉE. adj. Qui n' a point de connaissances en littérature, ignorant. C' est un homme illettré. Il est tout à fait illettré.

ILLICITE. adj. des deux genres

ILLICITE. adj. des deux genres Qui est défendu par la morale ou par la loi. Action illicite. Plaisir illicite. Amour illicite. Pratique illicite. Conventions illicites. Des assemblées illicites. Des attroupements illicites. Acquérir par des moyens illicites.

ILLICITEMENT. adv.

ILLICITEMENT. adv. Contre le droit et la justice. Il est vrai que cela s' est fait, mais toujours illicitement.

ILLIMITÉ, ÉE. adj.

ILLIMITÉ, ÉE. adj. Qui n' a point de bornes, de limites, de terme. Espace illimité. Étendue illimitée. Autorité illimitée. Ces ambassadeurs ont un pouvoir illimité. Liberté illimitée. Congé illimité.

ILLISIBLE. adj. des deux genres

ILLISIBLE. adj. des deux genres Qu' on ne saurait lire. Cette écriture est illisible. Voyez INLISIBLE.

ILLUMINATEUR. s. m.

ILLUMINATEUR. s. m. Celui qui illumine, qui se charge de faire des illuminations.

ILLUMINATIF, IVE. adj.

ILLUMINATIF, IVE. adj. Qui illumine. Il n' est usité qu' en termes de Dévotion mystique. La vie illuminative.

ILLUMINATION. s. f.

ILLUMINATION. s. f. Action d' illuminer, ou État de ce qui est illuminé. L' illumination de la terre par le soleil. Dans ce sens, il est peu usité.

Il se dit plus ordinairement d' Une grande quantité de lumières disposées avec symétrie, à l' occasion d' une réjouissance. Une belle illumination. Une grande illumination. Faire une illumination dans un palais, dans une place publique, dans des jardins. Il y avait des illuminations à toutes les fenêtres, dans toutes les rues. L' illumination de cet hôtel est brillante. Allons voir les illuminations.

ILLUMINATION

ILLUMINATION se dit figurément, en termes de Dévotion, de La lumière extraordinaire que Dieu répand quelquefois dans l' âme. Une illumination divine. Par illumination du Saint-Esprit.

ILLUMINER. v. a.

ILLUMINER. v. a. Éclairer, répandre de la lumière sur quelque chose. Toute la ville était illuminée par les feux de joie qu' on avait allumés dans les rues.

Il signifie quelquefois, Faire des illuminations. On ordonna d' illuminer. On avait illuminé la façade du palais.

ILLUMINER

ILLUMINER signifie figurément, et en matière de Religion, Éclairer l' esprit, éclairer l' âme. Priez Dieu qu' il les illumine, et qu' il les convertisse. Ce pays-là n' avait pas encore été illuminé par l' Évangile. Seigneur, illuminez mon âme, mon entendement.

ILLUMINÉ, ÉE. participe

ILLUMINÉ, ÉE. participe Toute la ville était illuminée.

Il s' emploie substantivement, au figuré, pour signifier, Un visionnaire en matière de religion. C' est un homme qui a des visions ridicules, c' est un illuminé. Cette femme est une illuminée.

Il se dit aussi de Certains hérétiques qui se prétendaient éclairés de Dieu d' une manière particulière. La secte des illuminés.

ILLUMINISME. s. m.

ILLUMINISME. s. m. Opinions chimériques des illuminés. L' illuminisme a fait beaucoup de progrès dans ce pays.

ILLUSION. s. f.

ILLUSION. s. f. Apparence trompeuse; erreur des sens ou de l' esprit qui fait voir les choses autrement qu' elles ne sont, ou qui fait prendre l' apparence pour la réalité. Quand on est dans un bateau et que le rivage semble marcher, quand un bâton paraît rompu dans l' eau, c' est une illusion des sens. Le relief dans la peinture est une illusion. Illusion d' optique. Illusion théâtrale. L' illusion est complète. Être dans l' illusion. Se prêter à l' illusion. Cela détruit l' illusion. Faire illusion à quelqu' un.

Il s' est dit, particulièrement, Des fausses apparences que l' on attribuait au démon ou à la magie. Illusion diabolique. Illusion magique. Ce sont des illusions du démon.

Se faire illusion à soi-même, S' abuser soi-même. Je cherchai longtemps à me faire illusion sur ses défauts.

ILLUSION

ILLUSION se dit aussi Des pensées et des imaginations chimériques. C' est un homme plein d' illusions, sujet à des illusions, qui se repaît d' illusions. Cela dissipera toutes ses illusions. Les illusions de l' amour-propre. Ses prétentions sont une pure illusion. Être séduit par quelque illusion.

Il se dit pareillement de Certains songes, de certains fantômes qui flattent ou qui troublent l' imagination. Une illusion agréable. De douces illusions. Le jour vint dissiper les illusions qui avaient enchanté, qui avaient troublé mon sommeil.

ILLUSOIRE. adj. des deux genres

ILLUSOIRE. adj. des deux genres Captieux, qui tend à tromper sous une fausse apparence. Il s' emploie surtout dans le langage didactique. Une proposition illusoire. Contrat illusoire.

Il se dit aussi, dans le langage ordinaire, De ce qui est sans effet, de ce qui ne se réalise point. Une promesse illusoire. Une espérance illusoire. Un projet illusoire.

ILLUSOIREMENT. adv.

ILLUSOIREMENT. adv. D' une façon illusoire. Il n' est guère usité qu' en termes de Pratique.

ILLUSTRATION. s. f.

ILLUSTRATION. s. f. Action d' illustrer, ou État de ce qui est illustre. Cette ville leur doit son illustration. Les victoires qui contribuèrent à l' illustration de son règne, à l' illustration du nom français.

Il se dit, particulièrement, Des marques d' honneur dont une famille est illustrée. C' est une famille noble et ancienne, mais sans illustration, où il n' y a eu aucune illustration. Acquérir de l' illustration, une grande illustration.

ILLUSTRATIONS

ILLUSTRATIONS au pluriel, se dit aussi pour Explications, éclaircissements, commentaires ajoutés à un ouvrage. Il ne s' emploie guère, dans ce sens, que parmi les savants. Cette nouvelle édition de Tite-Live est enrichie des illustrations de tel savant.

ILLUSTRE. adj. des deux genres

ILLUSTRE. adj. des deux genres Éclatant, célèbre par le mérite, par la noblesse, par quelque chose de louable et d' extraordinaire. Un homme illustre. Les hommes illustres de Plutarque. Une race illustre. Une maison illustre. Famille illustre. Il est né d' un sang illustre. Un corps illustre. Une compagnie illustre. Une assemblée illustre. Un homme qui s' est rendu illustre. Illustre par ses grandes actions, par sa vertu. Il a donné d' illustres marques de son courage. Il est illustre dans sa profession. Un illustre artiste. Un auteur illustre. D' illustres proscrits. C' est un des illustres monuments qui nous restent de l' antiquité. Des faits illustres. Une illustre infortune. Une origine illustre. Porter un nom illustre.

Il se dit quelquefois, substantivement, d' Une personne qui excelle en quelque chose, et principalement en quelque art. Ce peintre est un illustre. C' est un des illustres de son temps.

ILLUSTRER. v. a.

ILLUSTRER. v. a. Rendre illustre. Les victoires qui ont illustré ce règne. Cet auteur a illustré son pays par ses ouvrages. Illustrer son nom. De grandes charges avaient illustré cette famille.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est illustré par de grandes actions.

ILLUSTRÉ, ÉE. participe

ILLUSTRÉ, ÉE. participe Une ville illustrée par la naissance de plusieurs grands hommes. Maison, famille illustrée.

ILLUSTRISSIME. adj. des deux genres

ILLUSTRISSIME. adj. des deux genres Titre qu' on donne par honneur à quelques personnes élevées en dignité, et principalement aux ecclésiastiques. Illustrissime et révérendissime seigneur.

ÚLOT. s. m.

ÚLOT. s. m. Très-petite île. Les îles, îlots et atterrissements. Il y a un îlot à côté de cette île.

ILOTE. s. m.

ILOTE. s. m. Nom que les Spartiates donnaient à leurs esclaves. Les ilotes étaient réduits à la condition la plus abjecte.

ILOTISME. s. m.

ILOTISME. s. m. La condition d' ilote. Il se dit, par extension, de L' état d' abjection et d' ignorance où quelque partie d' un peuple est réduite par ceux qui la dominent. Ils tenaient les classes pauvres dans un véritable ilotisme.

IMAGE. s. f.

IMAGE. s. f. Représentation de quelque chose en sculpture, en peinture, en gravure, en dessin, etc. Cette statue est l' image d' un grand homme. Dans les pompes triomphales, on portait les images des villes conquises. Image ressemblante. Image fidèle.

Il se dit, particulièrement, Des images qui sont l' objet d' un culte religieux; et, en ce sens, on l' emploie souvent absolument, au pluriel. Les images des faux dieux. Briser, abattre les images. Léon l' Isaurien fut appelé Briseur d' images. Honorer les images des saints. Le culte des images. Une image de la Vierge.

Il se dit aussi de Certaines estampes représentant des sujets pieux ou autres, et qui sont ordinairement gravées et coloriées grossièrement. Il y a de belles images dans ce livre. Un marchand d' images. Amuser les enfants avec des images. Ce sens est familier.

Fig. et fam., C' est une belle image, se dit D' une femme qui est belle mais froide, et sans physionomie.

Prov. et pop., Il est sage comme une image, se dit D' un enfant fort retenu et fort posé.

Prov. et par plaisanterie, Vous avez bien fait, vous aurez une image.

IMAGE

IMAGE signifie encore, Ressemblance. Dieu a fait l' homme à son image. L' homme est l' image de Dieu. Cet enfant est l' image de son père, sa véritable, sa vivante image. Ce tableau présente bien l' image de la nature. Une image vaine, trompeuse, fidèle, etc.

Il se dit, particulièrement, en parlant D' un objet qui se répète dans un miroir, dans l' eau, etc. Voir son image dans un miroir, dans l' eau. Les nues réfléchissent quelquefois l' image de l' arc-en-ciel.

Il se dit figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. Un roi juste est l' image de Dieu sur la terre. Ces jeux sont une image de la guerre. Ses écrits sont l' image de son âme. La parole est l' image de la pensée, et l' écriture l' image de la parole.

IMAGE

IMAGE se dit encore de La représentation des objets dans l' esprit, dans l' âme. Les sens transmettent à l' âme l' image des objets. Il nous reste dans l' esprit des images de ce que nous avons vu. Il ne peut effacer de son coeur l' image de celle qu' il a tant aimée. Son image me suit en tous lieux.

Il se prend aussi pour Idée. Se faire une image agréable de quelque chose. Je m' en fais une bien douce image. Avoir l' image de la mort présente à l' esprit. L' image du péril.

Il signifie quelquefois figurément, Description, en parlant Des ouvrages d' esprit. Opposer l' image des combats au tableau de la vie pastorale.

Il se dit également d' Une métaphore par laquelle on rend une idée plus vive et plus sensible, en prêtant à l' objet dont on parle des formes, des apparences, des qualités empruntées à d' autres objets. Ce sont les images qui donnent du coloris au style. Image noble, sublime, hardie, riante. Image confuse. Cette image n' est pas claire. C' est une belle image. Cela fait image.

IMAGER, ÈRE. s.

IMAGER, ÈRE. s. Celui, celle qui vend des images, des estampes. Cet imager a un beau choix d' estampes. Il est vieux.

IMAGINABLE. adj. des deux genres

IMAGINABLE. adj. des deux genres Qui peut être imaginé, conçu. Cela est-il imaginable? On lui a fait tous les remèdes imaginables. Tous les malheurs imaginables lui sont arrivés. On a fait tous les efforts imaginables pour le sauver.

IMAGINAIRE. adj. des deux genres

IMAGINAIRE. adj. des deux genres Qui n' est que dans l' imagination, qui n' est point réel. Un honneur imaginaire. Des maux, des biens imaginaires. Une dignité imaginaire. Il se repaît de choses imaginaires. Ce papier n' a qu' une valeur imaginaire.

Espaces imaginaires, Espaces créés par l' imagination, hors du monde réel, pour y placer des chimères.

Fig. et fam., Être, voyager, se perdre dans les espaces imaginaires, Se former des visions, se repaître d' idées chimériques.

Malade imaginaire, se dit d' Une personne qui a l' imagination blessée au point de se croire malade, quoiqu' elle ne le soit pas.

IMAGINAIRE

IMAGINAIRE en Algèbre, signifie, Impossible. La racine paire d' une quantité négative est imaginaire. Substantivement, Faire évanouir l' imaginaire.

IMAGINATIF, IVE. adj.

IMAGINATIF, IVE. adj. Qui imagine aisément, qui a une grande fertilité d' imagination. Avoir l' esprit imaginatif. C' est une personne fort imaginative.

La faculté, la puissance imaginative, ou substantivement et familièrement, L' imaginative, La faculté, la puissance par laquelle on imagine. N' admirez-vous pas son imaginative?

IMAGINATION. s. f.

IMAGINATION. s. f. Faculté d' imaginer, de se représenter quelque chose dans l' esprit. Avoir l' imagination vive, ardente, sombre, riante. Son imagination va toujours au delà de la réalité. Son imagination lui fait voir tout en beau. Se transporter quelque part en imagination. Ce danger n' existe que dans votre imagination. Une imagination troublée, blessée, malade. Il a l' imagination frappée de cela. La force de l' imagination. Voyez ce que peut l' imagination. C' est un effet de l' imagination. Cela m' est venu à l' imagination.

Il se dit particulièrement, en Littérature et dans les Beaux-Arts, de La faculté d' inventer, de concevoir, jointe au talent de rendre vivement ses conceptions. Ce poëte, ce peintre a beaucoup d' imagination. Une imagination créatrice. Avoir l' imagination fertile, riche, heureuse, brillante, forte, hardie, fougueuse. Une grande vivacité d' imagination. Les écarts de l' imagination. S' abandonner à son imagination. Cela refroidit l' imagination. Le feu de l' imagination. Imagination stérile. Les arts de l' imagination.

Il se dit aussi en parlant Des ouvrages dont l' auteur a fait preuve d' imagination. Sa poésie est pleine d' imagination. Il y a beaucoup d' imagination dans cet ouvrage.

Il signifie encore, Pensée, conception. Voilà une belle imagination. Une agréable imagination. Ce sens vieillit.

Il se dit en outre de La croyance, de l' opinion qu' on a de quelque chose sans beaucoup de fondement. La plaisante imagination, que de vouloir nous persuader cela. C' est une pure imagination.

Il signifie pareillement, Fantaisie bizarre, idée folle et extravagante. C' est un homme qui a d' étranges imaginations. Imaginations folles, vaines, creuses, extravagantes. Se repaître d' imaginations.

IMAGINER. v. a.

IMAGINER. v. a. Se représenter quelque chose dans l' esprit. La faculté d' imaginer. On ne peut rien imaginer de plus surprenant. Cela est au delà de tout ce qu' on peut imaginer. Qu' imaginez-vous là-dessus? Je n' en imagine rien de bon.

Il signifie aussi, Inventer. C' est un homme qui a imaginé de fort belles choses. Imaginer un divertissement, une machine. Il a imaginé un autre expédient, un autre moyen. Pour réussir, j' ai imaginé de m' y prendre de telle manière. Il ne sait qu' imaginer pour sortir d' embarras.

IMAGINER

IMAGINER avec le pronom personnel, régime indirect, signifie tantôt, Se représenter quelque chose dans l' esprit; tantôt, Se figurer quelque chose sans beaucoup de fondement. Imaginez-vous un homme qui soit riche, savant, etc. Que l' on s' imagine le pays le plus désert, le plus sauvage. Il s' imagine qu' il viendra à bout de cela. Il s' imagine être un grand docteur. C' est un homme glorieux qui s' imagine que tout lui est dû. Vous vous imaginez cela. Vous vous l' êtes imaginé. Il s' est imaginé que je voulais le tromper. On n' est jamais si heureux ni si malheureux qu' on se l' imagine. Cela n' est pas aussi difficile que vous vous l' imaginez.

Il signifie quelquefois simplement, Croire, se persuader. Je ne saurais m' imaginer que cela soit comme on le raconte.

IMAGINÉ, ÉE. participe

IMAGINÉ, ÉE. participe Cela est fort bien imaginé, n' est pas mal imaginé.

IMAN. s. m.

IMAN. s. m. Ministre de la religion mahométane. Un iman est une espèce de curé de mosquée.

IMARET. s. m.

IMARET. s. m. Hôpital chez les Turcs.

IMBÉCILE. adj. des deux genres

IMBÉCILE. adj. des deux genres Qui est dans l' imbécillité. Le grand âge et les infirmités l' ont rendu imbécile. Il devient imbécile. Un vieillard imbécile.

Il se dit quelquefois, par exagération, D' une personne dépourvue d' esprit, ou qui parle, qui agit sottement. Peut-on être plus imbécile! Il faut que cet homme soit bien imbécile pour... Quel air imbécile! Ce sens est très-familier.

Imbécile de corps et d' esprit, se dit D' une personne à qui l' âge ou les indispositions ont ôté les forces du corps et affaibli la raison.

IMBÉCILE

IMBÉCILE s' emploie aussi substantivement. Prononcer l' interdiction d' un imbécile. C' est un imbécile, un grand imbécile. Quel imbécile! Taisez-vous, imbécile.

IMBÉCILEMENT. adv.

IMBÉCILEMENT. adv. Avec imbécillité. Il s' est conduit bien imbécilement dans cette affaire.

IMBÉCILLITÉ. s. f.

IMBÉCILLITÉ. s. f. (On fait sentir les deux L.) Faiblesse d' esprit qui ôte plus ou moins la faculté de raisonner, de comprendre, etc. L' imbécillité de l' enfance. L' imbécillité de l' âge. Être, tomber dans l' imbécillité. Être dans un état habituel d' imbécillité. Faire quelque chose par imbécillité, par pure imbécillité. Des actes d' imbécillité.

Il se dit quelquefois, par exagération, pour Sottise, niaiserie. Cet homme est d' une imbécillité rare. Ce sens est très-familier.

IMBERBE. adj. des deux genres

IMBERBE. adj. des deux genres Qui est sans barbe. Plusieurs nations de l' Amérique sont imberbes. Ce jeune homme est encore imberbe. Menton imberbe.

Il signifie quelquefois, par dénigrement, Très-jeune. Ces docteurs imberbes veulent tout régenter.

IMBIBER. v. a.

IMBIBER. v. a. Abreuver, pénétrer d' eau ou de quelque autre liquide. La pluie a imbibé la terre suffisamment. Imbiber une compresse, l' imbiber d' eau-de-vie, de vinaigre. Imbiber une éponge.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir imbibé d' eau ou de quelque autre liquide. La terre s' imbibe d' eau. Quand on arrose, il faut donner le temps à la terre de s' imbiber.

IMBIBÉ, ÉE. participe

IMBIBÉ, ÉE. participe Une pièce de terre imbibée d' eau. Un linge imbibé d' huile.

IMBIBITION. s. f.

IMBIBITION. s. f. L' action d' imbiber, ou L' action, la faculté de s' imbiber.

IMBRIQUÉ, ÉE. adj.

IMBRIQUÉ, ÉE. adj. T. d' Hist. nat. Il se dit Des parties qui se recouvrent les unes les autres comme les tuiles d' un toit. Les écailles des poissons, les plumes des oiseaux, sont imbriquées. Le calice de cette fleur est formé d' écailles imbriquées.

IMBROGLIO. s. m.

IMBROGLIO. s. m. (Mot italien qui se prononce Imbroillo à l' italienne, ou Imbroille à la française, sans faire sentir l' i, et en mouillant les l.) Embrouillement, confusion. Il y a de l' imbroglio dans cette affaire, dans cette pièce de théâtre.

Il se dit aussi d' Une pièce de théâtre dont l' intrigue est fort compliquée. Cette comédie est un imbroglio à l' espagnole, un imbroglio fort amusant. Les imbroglios italiens.

IMBU, UE. participe passé

IMBU, UE. participe passé de l' ancien verbe Imboire (Imbiber). Il ne se dit guère qu' au figuré, et signifie, Qui est rempli, pénétré. On l' applique Aux opinions, aux doctrines, aux préjugés, aux principes. Imbu, imbue de bons, de mauvais principes, de sages, de fausses doctrines.

IMITABLE. adj. des deux genres

IMITABLE. adj. des deux genres Qui peut être imité, qui doit être imité. Cela n' est pas imitable. Cette action est plus admirable qu' imitable.

IMITATEUR, TRICE. adj.

IMITATEUR, TRICE. adj. Qui imite, qui s' attache à imiter. Le singe est un animal imitateur. Un esprit imitateur. Le peuple est imitateur.

Il s' emploie très-souvent comme substantif, et se dit alors principalement d' Une personne qui règle sa conduite, ses actions sur celles d' une autre. Il est imitateur des vertus de ses ancêtres. Tous les chrétiens doivent être les imitateurs de JÉSUS-CHRIST. Cette fille est fidèle imitatrice des vertus de sa mère.

Il se dit particulièrement d' Un écrivain ou d' un artiste qui imite le style, la manière, le genre d' un autre. Cet écrivain, cet artiste a eu beaucoup d' imitateurs. Les imitateurs d' un romancier, d' un peintre. Ils se sont faits les imitateurs des anciens. Servile imitateur.

IMITATIF, IVE. adj.

IMITATIF, IVE. adj. Qui imite. Sons imitatifs. Harmonie imitative.

IMITATION. s. f.

IMITATION. s. f. Action d' imiter, de quelque manière que ce soit; ou Le résultat de cette action. Avoir l' instinct, le goût, la manie de l' imitation. L' imitation des vertus, des vices. Se proposer l' imitation des plus grands hommes. Les arts d' imitation. La peinture et la sculpture sont des arts d' imitation. Il n' a pas d' invention, mais il a le talent de l' imitation. Cet artiste s' attache à l' imitation de la nature. Il se borne à l' imitation des anciens. Servile imitation. On croirait que ces fleurs sont naturelles, tant l' imitation est parfaite. L' imitation ne saurait aller plus loin.

Cela est au-dessus de toute imitation, se dit D' une chose qu' il est impossible de bien imiter.

IMITATION

IMITATION se dit, particulièrement en Littérature et dans les Beaux-Arts, Des ouvrages où l' on s' est proposé d' en imiter d' autres. Cette pièce de vers est une imitation de telle ode d' Horace. C' est plutôt une imitation qu' une traduction. Ce tableau est une imitation de la Nativité du Corrége.

Cet ouvrage est une imitation de l' allemand, de l' anglais, etc., Est l' imitation d' un ouvrage écrit en allemand, en anglais, etc.

IMITATION

IMITATION se dit, par ellipse, pour l' Imitation de JÉSUS-CHRIST, livre de piété très-estimé. Une belle édition de l' Imitation. L' Imitation a été mise en vers par P. Corneille. Acheter une Imitation.

À L' IMITATION DE. loc. prépositive

À L' IMITATION DE. loc. prépositive À l' exemple de, sur le modèle, etc. Faire quelque chose à l' imitation de quelqu' un. Cet édifice a été fait à l' imitation de tel autre.

IMITER. v. a.

IMITER. v. a. Faire ou s' efforcer de faire exactement la même chose que fait une personne, un animal; contrefaire, copier. Imitez-le dans tout ce que vous lui verrez faire. Il imite tout ce qu' il voit faire. Le singe imite l' homme. Imiter les manières, la voix de quelqu' un. Il imite parfaitement le chant du rossignol. Il imite le rossignol à s' y tromper. Imiter l' écriture, la signature d' une personne. Ils s' efforcent d' imiter les produits de nos fabriques. Cela est bien imité, heureusement imité.

Il signifie particulièrement, Prendre la conduite, les actions d' une personne pour modèle. Imiter les grands hommes. Imiter ses ancêtres. Imiter les actions des grands hommes. Imiter leurs vertus. Imiter l' exemple, la conduite de quelqu' un. Imitez leur prudence. Imitons la nature.

Il signifie aussi, dans les Beaux-Arts, Faire l' image, la ressemblance d' une chose. Ce peintre, ce sculpteur s' attache à bien imiter la nature. La musique imite le bruit du tonnerre, les gémissements, les cris, etc.

Il se dit encore D' un écrivain, d' un artiste qui s' efforce de prendre, dans ses compositions, le style, le genre, la manière d' un autre, ou qui fait un ouvrage dont l' idée principale, le plan, etc., lui ont été suggérés par l' ouvrage d' un autre. Imiter les anciens. Imiter Cicéron, Virgile, etc. Imiter le Poussin. Imiter les tableaux des grands maîtres. Cela est imité de tel auteur, de tel ouvrage. Ce tableau est imité de Raphaël.

Cet ouvrage est imité de l' anglais, de l' allemand, etc., Est imité d' un ouvrage écrit en anglais, en allemand, etc.

IMITER

IMITER se dit aussi Des choses, et signifie alors, Ressembler. Cette composition imite bien le diamant. Ce papier peint imite le velours. Le bruit de cette cataracte imite celui du tonnerre.

IMITÉ, ÉE. participe

IMITÉ, ÉE. participe Drame imité de l' allemand. Roman imité de l' anglais.

IMMACULÉ, ÉE. adj.

IMMACULÉ, ÉE. adj. (Dans ce mot et dans les suivants, on prononce les deux M, et l' I conserve le son qui lui est naturel.) Qui est sans tache de péché. Il n' est guère usité que dans cette phrase, L' immaculée conception de la Vierge, ou simplement, La conception immaculée.

IMMANENT, ENTE. adj.

IMMANENT, ENTE. adj. T. de Philosophie scolastique. Qui est continu, constant. Les actions immanentes sont opposées aux actions transitoires.

IMMANGEABLE. adj. des deux genres

IMMANGEABLE. adj. des deux genres Qui ne peut pas se manger. Ce ragoût est si mauvais qu' il est immangeable.

IMMANQUABLE. adj. des deux genres

IMMANQUABLE. adj. des deux genres Qui ne peut manquer d' être, qui ne peut manquer d' arriver, de réussir. Le gain de sa cause est immanquable. C' est une affaire immanquable. L' effet de sa parole est immanquable. Cela est immanquable.

IMMANQUABLEMENT. adv.

IMMANQUABLEMENT. adv. Infailliblement, sans manquer. Cela arrivera immanquablement.

IMMARCESSIBLE. adj. des deux genres

IMMARCESSIBLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui ne peut se flétrir.

IMMATÉRIALITÉ. s. f.

IMMATÉRIALITÉ. s. f. Qualité, état, manière d' être de ce qui est immatériel. L' immatérialité de l' âme.

IMMATÉRIEL, ELLE. adj.

IMMATÉRIEL, ELLE. adj. Qui est sans aucun mélange de matière. Les substances immatérielles. Les formes immatérielles.

IMMATÉRIELLEMENT. adv.

IMMATÉRIELLEMENT. adv. D' une manière immatérielle, en esprit.

IMMATRICULATION. s. f.

IMMATRICULATION. s. f. Action d' immatriculer, ou État de ce qui est immatriculé.

IMMATRICULE. s. f.

IMMATRICULE. s. f. Enregistrement. Il s' est dit particulièrement, autrefois, en parlant Des rentes sur l' hôtel de ville. Immatricule d' une partie de rente.

Il ne se dit guère aujourd' hui que de L' inscription d' un huissier parmi ceux qui ont le droit d' instrumenter près d' un tribunal, et de La patente qui lui confère ce droit. Un exploit d' ajournement doit contenir les noms, demeure et immatricule de l' huissier.

IMMATRICULER. v. a.

IMMATRICULER. v. a. Mettre dans la matricule, insérer dans le registre. On l' a immatriculé. Il s' est fait immatriculer.

IMMATRICULÉ, ÉE. participe

IMMATRICULÉ, ÉE. participe Huissier immatriculé.

IMMÉDIAT, ATE. adj.

IMMÉDIAT, ATE. adj. Qui agit, qui est produit sans intermédiaire. Cause immédiate. Action immédiate. Pouvoir immédiat. Effet immédiat.

Il signifie aussi, Qui suit ou précède sans intermédiaire. Successeur immédiat. Prédécesseur immédiat. On a dit de même: Vassal immédiat. Seigneur immédiat.

IMMÉDIATEMENT. adv.

IMMÉDIATEMENT. adv. D' une manière immédiate. Dans les républiques, c' est du peuple que les magistrats tiennent immédiatement leur autorité. Ce village est situé immédiatement au-dessous, immédiatement au-dessus de tel autre. Mon champ est immédiatement après le sien. Dans la hiérarchie ecclésiastique, l' évêque est immédiatement après l' archevêque, est immédiatement au-dessous de l' archevêque.

Immédiatement après, signifie quelquefois, Aussitôt après, incontinent après.

IMMÉMORIAL, ALE. adj.

IMMÉMORIAL, ALE. adj. Qui est si ancien qu' on n' en sait pas l' origine, qu' il n' en reste aucune mémoire. Temps immémorial. Cela est d' un usage immémorial. Possession immémoriale.

IMMENSE. adj. des deux genres

IMMENSE. adj. des deux genres Qui est sans bornes, sans mesure; dont l' étendue, la grandeur est infinie. En ce sens, il ne se dit que De Dieu. Dieu est immense. C' est un être immense.

Il signifie aussi, Qui est d' une très-grande étendue; et, par extension, Qui est très-considérable en son genre. Il y a un espace immense de la terre aux étoiles fixes. Une grandeur immense. Un océan immense. Un désert immense. Une somme immense. Des richesses immenses. Des frais immenses. Cette ville fait un commerce immense.

Il se dit également Des choses morales La bonté de Dieu est immense. Une gloire immense. Un immense pouvoir. D' immenses désirs. Il a une immense érudition, un savoir immense.

IMMENSÉMENT. adv.

IMMENSÉMENT. adv. D' une manière immense. Il est immensément riche. J' ai perdu immensément. Il en a coûté immensément pour achever cet édifice.

IMMENSITÉ. s. f.

IMMENSITÉ. s. f. Grandeur infinie, sans bornes. Il ne se dit proprement que De Dieu. L' immensité est un attribut de Dieu.

Il se dit aussi d' Une très-vaste étendue. L' immensité de la nature. L' immensité de l' univers. L' immensité des cieux. L' immensité de l' Océan.

Il se dit, par extension, Des choses physiques ou morales, qui sont très-considérables dans leur genre. L' immensité de ses richesses, de sa fortune. Rien ici-bas ne peut répondre à l' immensité de nos désirs. L' immensité de la miséricorde de Dieu.

IMMERSION. s. f.

IMMERSION. s. f. Action par laquelle on plonge dans l' eau ou dans quelque autre liquide. Dans les premiers siècles du christianisme, on baptisait par immersion, par trois immersions.

IMMERSION

IMMERSION en termes d' Astronomie, se dit de L' entrée d' une planète dans l' ombre d' une autre planète. L' immersion de la lune dans l' ombre de la terre. L' immersion des satellites de Jupiter dans l' ombre de Jupiter.

IMMEUBLE. adj. des deux genres

IMMEUBLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui ne peut être transporté d' un lieu à un autre. Il se dit Des biens-fonds, et de certaines autres choses qui leur sont assimilées par une fiction de la loi. Les fonds de terre et les bâtiments sont immeubles par leur nature. Les animaux attachés à la culture, les instruments aratoires, etc., sont immeubles par leur destination. Certains droits, tels que les servitudes, sont immeubles par l' objet auquel ils s' appliquent. Obliger tous ses biens meubles et immeubles.

Il est aussi substantif. On a saisi tous ses immeubles. La vente d' un immeuble.

Immeuble fictif, Toute chose que l' on considère comme immeuble, quoiqu' elle ne le soit pas de sa nature. Les immeubles par destination, les rentes immobilisées, etc., sont des immeubles fictifs.

IMMINENCE. s. f.

IMMINENCE. s. f. Qualité de ce qui est imminent. L' imminence du péril.

IMMINENT, ENTE. adj.

IMMINENT, ENTE. adj. Qui est près de tomber sur quelqu' un, sur quelque chose. Il ne s' emploie guère que figurément et dans certaines phrases. Une ruine, une disgrâce imminente. Péril imminent.

IMMISCER

IMMISCER (S' ). v. pron. T. de Jurispr. Se mêler. Il se dit De celui qui est appelé à une succession, et qui jouit des biens qui la composent comme propriétaire. Celui qui s' est immiscé dans une succession n' y peut plus renoncer.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, S' ingérer mal à propos dans quelque affaire, se mêler de quelque chose sans en avoir l' autorisation, le droit. Il s' est immiscé fort imprudemment dans cette querelle. S' immiscer illégalement dans l' administration du pays. On dit quelquefois, surtout au Barreau, S' immiscer de faire quelque chose.

IMMIXTION. s. f.

IMMIXTION. s. f. T. de Jurispr. Action de s' immiscer dans une succession. Les actes conservatoires n' emportent point immixtion.

IMMOBILE. adj. des deux genres

IMMOBILE. adj. des deux genres Qui ne se meut pas. On a cru longtemps que la terre était immobile. Demeurer immobile comme une statue.

Il se dit figurément, au sens moral, pour Ferme, inébranlable. À cette nouvelle, loin de s' affliger, il est resté calme et immobile.

IMMOBILIER, IÈRE. adj.

IMMOBILIER, IÈRE. adj. T. de Jurispr. Immeuble, ou composé de biens immeubles. Succession immobilière. Effets immobiliers. Droit immobilier. Fonds immobilier.

Il signifie aussi, Qui concerne, qui a pour objet un immeuble, des immeubles. Vente immobilière. Saisie immobilière. Action immobilière. On appelait autrefois Héritier immobilier, Celui qui héritait des immeubles d' une succession.

IMMOBILIER

IMMOBILIER se dit quelquefois substantivement, pour désigner Les biens immeubles. Il hérita de tout l' immobilier de cette succession. Ce sens a vieilli.

IMMOBILISATION. s. f.

IMMOBILISATION. s. f. T. de Jurispr. Action d' immobiliser, ou Le résultat de cette action. Immobilisation de rentes sur l' État.

IMMOBILISER. v. a.

IMMOBILISER. v. a. T. de Jurispr. Donner à un effet mobilier la qualité d' immeuble, le convertir fictivement en immeuble. Immobiliser des rentes sur l' État.

IMMOBILISÉ, ÉE. participe

IMMOBILISÉ, ÉE. participe Des rentes immobilisées.

IMMOBILITÉ. s. f.

IMMOBILITÉ. s. f. L' état d' une chose qui ne se meut point. On a cru longtemps à l' immobilité de la terre. Il est dans un état d' immobilité complète.

Il signifie aussi, L' état d' un homme qui ne se donne aucun mouvement sur rien. Il est dans une inaction, dans une immobilité étonnante, pendant que tout le monde agit.

IMMODÉRÉ, ÉE. adj.

IMMODÉRÉ, ÉE. adj. Excessif, violent. Chaleur immodérée. Ardeur immodérée. Passion immodérée. Ris immodéré. Dépense immodérée. Luxe immodéré. Désir immodéré. Zèle immodéré.

IMMODÉRÉMENT. adv.

IMMODÉRÉMENT. adv. Sans modération, avec excès. Boire immodérément. Travailler immodérément.

IMMODESTE. adj. des deux genres

IMMODESTE. adj. des deux genres Qui manque à la modestie, à la pudeur, aux bienséances. Être immodeste à l' église. C' est la personne du monde la plus immodeste. Une personne immodeste.

Il se dit aussi Des choses qui sont contraires à la modestie, à la pudeur. Discours immodestes. Regards immodestes. Posture immodeste. Action immodeste. Avoir un air immodeste.

IMMODESTEMENT. adv.

IMMODESTEMENT. adv. D' une manière immodeste. S' habiller immodestement. Parler immodestement.

IMMODESTIE. s. f.

IMMODESTIE. s. f. Manque de modestie, de bienséance. C' est une chose honteuse que l' immodestie de la plupart des chrétiens à l' église.

Il signifie aussi, Manque de pudeur. L' immodestie dans les discours. L' immodestie des regards. L' immodestie dans la manière de s' habiller.

IMMOLATION. s. f.

IMMOLATION. s. f. Action d' immoler. L' immolation de la victime. Pendant l' immolation. Il ne se dit qu' au propre.

IMMOLER. v. a.

IMMOLER. v. a. Offrir en sacrifice. Il se dit en parlant Des victimes qu' on tuait chez le peuple juif, pour les offrir en sacrifice à Dieu, et De celles que les païens offraient aux idoles. Immoler une victime. Immoler sur l' autel. Immoler à Dieu. Immoler des taureaux, des agneaux, etc. Immoler des victimes humaines.

Il se dit également, dans la Religion chrétienne, en parlant Du sacrifice sanglant et du sacrifice non sanglant de JÉSUS-CHRIST. Dans ce sens, on l' emploie souvent avec le pronom personnel. JÉSUS-CHRIST est la victime qui a été immolée pour le salut des hommes. Sur cet autel où JÉSUS-CHRIST s' est tant de fois immolé pour nous.

Fig., Immoler quelqu' un à sa rage, à sa fureur, etc., Le tuer dans un transport de rage, de fureur, etc.

IMMOLER

IMMOLER signifie quelquefois, surtout dans le style poétique, Tuer, massacrer, égorger. On les immola tous. Elle fut immolée par le vainqueur sous les yeux mêmes de son père.

IMMOLER

IMMOLER signifie encore figurément, Ruiner, perdre quelqu' un, ou détruire une chose, y renoncer, s' en priver, pour satisfaire quelque passion, pour obéir à quelque nécessité, à quelque devoir, etc. Immoler quelqu' un à sa haine, à son ambition, à la haine, à l' ambition d' un autre. Il immolerait tout à sa gloire. J' immolai tout pour lui, richesses, honneurs, etc. Je vous ai tout immolé. Immoler son amour au devoir. Immoler ses intérêts au bien de l' État.

Fig. et fam., Immoler quelqu' un, Le railler, le tourner en ridicule. Ils l' ont immolé par mille épigrammes.

IMMOLER

IMMOLER avec le pronom personnel, signifie aussi, Exposer, sacrifier sa fortune, son bien-être ou sa vie pour quelqu' un, pour quelque chose. S' immoler pour quelqu' un. S' immoler pour la patrie, pour le bien de la patrie, pour la cause publique. S' immoler au bien de l' État, au bien public.

Fig. et en plaisantant, Je m' immole, Je surmonte ma répugnance, je fais ce qu' on veut, et que je ne voulais pas faire. On dit aussi, dans un autre sens, Il s' est immolé de bonne grâce, Il s' est laissé railler, il a entendu raillerie.

IMMOLÉ, ÉE. participe

IMMOLÉ, ÉE. participe

IMMONDE. adj. des deux genres

IMMONDE. adj. des deux genres Sale, impur. Il se dit surtout en parlant Des choses que certains législateurs ont déclarées impures. S' abstenir des choses immondes. Un animal immonde. Le pourceau était déclaré immonde par la loi des Juifs. Parmi les Juifs, un homme qui avait touché un corps mort, était immonde. Devenir immonde.

Dans l' Écriture sainte, L' esprit immonde, les esprits immondes, Le démon, les diables.

IMMONDICE. s. f.

IMMONDICE. s. f. Ordure, boue, saletés entassées dans les maisons, dans les rues. Dans ce sens, il ne se dit guère qu' au pluriel. Emporter, enlever, nettoyer les immondices. Les rues sont pleines d' immondices.

En termes de l' Écriture, Immondice légale, L' impureté légale dans laquelle les Juifs tombaient, lorsqu' il leur était arrivé de toucher quelque chose d' immonde.

IMMORAL, ALE. adj.

IMMORAL, ALE. adj. Qui est sans principes de morale, sans moeurs. Caractère immoral. C' est l' homme le plus immoral que je connaisse.

Il se dit aussi Des choses contraires à la morale. Ouvrage immoral.

IMMORALITÉ. s. f.

IMMORALITÉ. s. f. Opposition aux principes de la morale, absence de ces principes. Cet homme est d' une immoralité révoltante.

IMMORTALISER. v. a.

IMMORTALISER. v. a. Rendre immortel dans la mémoire des hommes. Immortaliser son nom, sa mémoire. Ses exploits l' ont immortalisé. Les poètes immortalisent les héros, les actions des héros.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Un prince qui s' est immortalisé par ses grandes actions. S' immortaliser par ses ouvrages.

IMMORTALISÉ, ÉE. participe

IMMORTALISÉ, ÉE. participe

IMMORTALITÉ. s. f.

IMMORTALITÉ. s. f. Qualité, état de ce qui est immortel. L' immortalité de l' âme. L' immortalité des esprits. L' immortalité des bienheureux. L' immortalité bienheureuse.

Il signifie aussi, Une espèce de vie perpétuelle dans le souvenir des hommes. Un auteur qui travaille pour l' immortalité. Des actions dignes de l' immortalité. Les grands poëtes donnent l' immortalité, consacrent les noms à l' immortalité. Aspirer à l' immortalité. Aller à l' immortalité.

IMMORTEL, ELLE. adj.

IMMORTEL, ELLE. adj. Qui n' est point sujet à la mort. Dieu est immortel. Les anges sont immortels. L' âme est immortelle. Les anciens appelaient leurs dieux, les Dieux immortels. Déesse immortelle.

Il se dit quelquefois, dans le style poétique, Des choses qui ne peuvent point périr. Le trône immortel de Dieu. L' éclat immortel qui l' environne.

Il se dit, figurément, De ce qu' on suppose devoir être d' une très-longue durée. Un monument immortel. Une haine, une inimitié immortelle.

Il se dit également Des choses dont on suppose que la mémoire doit toujours durer. Il a fait des ouvrages immortels. Faire des actions immortelles, des exploits immortels. S' acquérir un nom immortel, une gloire immortelle, un honneur immortel. Sa mémoire sera immortelle.

IMMORTEL

IMMORTEL s' emploie aussi substantivement, surtout en parlant Des divinités du paganisme. L' Olympe, séjour des immortels. Il fut mis au rang des immortels. Une immortelle.

IMMORTELLE. s. f.

IMMORTELLE. s. f. Plante de la famille des Composées, qui est ainsi nommée parce que ses fleurs ne se fanent jamais. Les fleurs de l' immortelle sont ordinairement jaunes.

Il se dit plus souvent, dans le langage ordinaire, Des fleurs mêmes de cette plante. Une couronne d' immortelles. Immortelles jaunes. Colorer des immortelles en rouge, en vert.

IMMORTIFICATION. s. f.

IMMORTIFICATION. s. f. État d' une personne qui n' est pas mortifiée. Il n' est que du style ascétique.

IMMORTIFIÉ, ÉE. adj.

IMMORTIFIÉ, ÉE. adj. Qui n' est point mortifié. Esprit immortifié. Vie immortifiée. Une âme immortifiée. Il n' est que du style ascétique.

IMMUABLE. adj. des deux genres

IMMUABLE. adj. des deux genres Qui n' est point sujet à changer. Dieu seul est immuable. Une immuable volonté. Les décrets immuables de la volonté de Dieu.

IMMUABLEMENT. adv.

IMMUABLEMENT. adv. D' une manière immuable. Personnes immuablement et indissolublement unies par le mariage.

IMMUNITÉ. s. f.

IMMUNITÉ. s. f. Exemption d' impôts, de devoirs, de charges, etc. Il jouit de cette immunité. Le roi confirma les immunités de cette ville, lui accorda de grandes immunités. Les immunités de l' Église.

Immunités ecclésiastiques, Les exemptions et les priviléges dont les ecclésiastiques jouissent.

IMMUTABILITÉ. s. f.

IMMUTABILITÉ. s. f. État, qualité de ce qui est immuable. L' immutabilité des décrets de Dieu.

IMPAIR, AIRE. adj.

IMPAIR, AIRE. adj. T. d' Arithm., opposé à Pair. Il se dit Des nombres entiers qui ne sont pas composés de couples complets d' unités. Trois, cinq, sept, etc., sont des nombres impairs. Tout nombre impair, étant divisé par deux, donne l' unité pour reste. Nous sommes ici nombre impair, en nombre impair. Tout nombre est pair ou impair.

Années impaires, Celles qui sont exprimées par un nombre impair.

IMPAIRE féminin

IMPAIRE féminin se dit, en Botanique, de La foliole terminale de certaines feuilles pinnées, et s' emploie principalement dans ces locutions, Feuille ailée avec impaire, feuille ailée sans impaire.

IMPALPABLE. adj. des deux genres

IMPALPABLE. adj. des deux genres Il se dit De ce qui est si ténu, si fin, si délié, qu' il ne fait aucune impression sensible au toucher. On a réduit ces perles, ce corail en poudre impalpable.

IMPANATION. s. f.

IMPANATION. s. f. T. dogmatique et de Théologie. Il n' est d' usage qu' en parlant De l' opinion des luthériens, qui croient que la substance du pain n' est pas détruite dans le sacrement de l' eucharistie, et que le corps de JÉSUS-CHRIST y est avec le pain. Les luthériens croient l' impanation.

IMPARDONNABLE. adj. des deux genres

IMPARDONNABLE. adj. des deux genres Qui ne mérite point de pardon, qui ne doit pas être pardonné. Une faute impardonnable. Un outrage, un affront impardonnable.

IMPARFAIT, AITE. adj.

IMPARFAIT, AITE. adj. Qui n' est pas achevé. Laisser un ouvrage imparfait. Cette construction est demeurée imparfaite.

Il signifie aussi, À qui il manque quelque chose pour être parfait. Une guérison imparfaite. Il n' eut qu' une joie imparfaite.

Livre imparfait, Livre imprimé où il manque quelque feuille.

Prétérit ou passé imparfait, ou substantivement et plus ordinairement, Imparfait, Temps du verbe qui sert principalement à indiquer une action considérée comme présente par rapport à un temps passé; et qu' on emploie quelquefois aussi, dans les suppositions, par rapport à un temps présent ou même à un temps futur. L' imparfait de l' indicatif. L' imparfait du subjonctif. Je chantais est l' imparfait de l' indicatif du verbe Chanter, et je chantasse, l' imparfait du subjonctif. Dans les phrases suivantes, les mots en romain sont des verbes à l' imparfait, sont des imparfaits: Je lisais quand vous êtes arrivé. Il voulait que j' allasse avec lui. C' était un prince vertueux. Si je le pouvais, je vous aiderais. Supposons qu' il consentît à partir. Si monsieur un tel venait en mon absence, vous le feriez attendre.

IMPARFAITEMENT. adv.

IMPARFAITEMENT. adv. D' une manière imparfaite. Il n' est guéri qu' imparfaitement. Il n' a traité cette matière que fort imparfaitement. Je ne connais qu' imparfaitement cette affaire.

IMPARISYLLABIQUE. adj. des deux genres

IMPARISYLLABIQUE. adj. des deux genres (S se prononce fortement, comme dans Syllabe.) T. de Gram. grecque. Il se dit Des noms qui ont, au génitif singulier, une syllabe de plus qu' au nominatif. Noms imparisyllabiques. Déclinaison imparisyllabique.

IMPARTABLE. adj. des deux genres

IMPARTABLE. adj. des deux genres T. de Palais. Qui ne peut être partagé. Il faut liciter cet immeuble, il est impartable. Ce mot a vieilli.

IMPARTAGEABLE. adj. des deux genres

IMPARTAGEABLE. adj. des deux genres Qui ne peut être partagé, qui n' est pas susceptible de partage. Il est peu usité.

IMPARTIAL, ALE. adj.

IMPARTIAL, ALE. adj. Exempt de partialité, qui ne sacrifie point la justice ou la vérité à des préventions, à des affections, à des considérations particulières. Un juge impartial. Un historien impartial. Une impartiale équité. Juger d' une manière impartiale. On dit dans un sens analogue: Un examen impartial. Un jugement impartial.

IMPARTIALEMENT. adv.

IMPARTIALEMENT. adv. Sans partialité. Discuter impartialement une affaire, une cause, une question. Juger impartialement.

IMPARTIALITÉ. s. f.

IMPARTIALITÉ. s. f. Qualité, caractère de celui qui est impartial. L' impartialité est une qualité essentielle à un juge, à un historien. Juger une opinion avec impartialité.

IMPASSE. s. f.

IMPASSE. s. f. Cul-de-sac, petite rue qui n' a point d' issue.

IMPASSIBILITÉ. s. f.

IMPASSIBILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est impassible. Le don d' impassibilité. L' impassibilité des corps glorieux. Impassibilité stoïque.

IMPASSIBLE. adj. des deux genres

IMPASSIBLE. adj. des deux genres Qui n' est pas susceptible de souffrance. Les corps glorieux sont impassibles.

Il se dit, par extension, De celui qui, par la force de son caractère, s' est mis au-dessus de la douleur. Ils se montrèrent impassibles au milieu des plus cruels tourments.

Il se dit aussi, figurément, De celui qui ne se laisse déterminer dans ses jugements par aucune considération particulière. Un juge impassible.

IMPASTATION. s. f.

IMPASTATION. s. f. T. de Maçonnerie. Composition faite de substances broyées et mises en pâte. Le stuc est une impastation.

IMPATIEMMENT. adv.

IMPATIEMMENT. adv. Avec impatience, avec inquiétude d' esprit, avec chagrin. Il supporte fort impatiemment ce revers. Il souffre impatiemment qu' on lui ait refusé justice. Il attend impatiemment.

IMPATIENCE. s. f.

IMPATIENCE. s. f. Manque de patience; sentiment d' inquiétude que l' on éprouve, soit dans la souffrance d' un mal, soit dans l' attente de quelque bien. L' impatience dans les maux, dans les douleurs. Souffrir avec impatience la maladie, la mauvaise fortune. Il ne souffre qu' avec impatience qu' on le contredise. Attendre avec impatience. Il meurt d' impatience que cela soit achevé. Il est dans une étrange, dans une mortelle impatience de savoir ce qui lui arrivera. L' impatience le prend. Cela redouble son impatience. Donner des signes d' impatience. Témoigner de l' impatience. Faire un mouvement d' impatience. Éprouver une vive impatience. Il a une grande impatience, il est dans l' impatience de vous voir.

Il se dit quelquefois, au pluriel, de L' espèce d' irritation nerveuse que cause l' impatience. Avoir des impatiences. Cet homme parle avec une lenteur qui donne des impatiences, qui cause des impatiences à ceux qui l' écoutent. Ce sens est familier.

IMPATIENT, ENTE. adj.

IMPATIENT, ENTE. adj. Qui manque de patience, soit dans la souffrance de quelque mal, soit dans l' attente de quelque bien. C' est un homme fort impatient dans ses maux. Un malade impatient. Vous êtes trop impatient. Il est d' un naturel impatient. Il est impatient de son naturel. C' est un esprit impatient. Je suis fort impatient de savoir ce qui en arrivera. Il est impatient de partir, de combattre, etc.

En Poésie, Impatient du joug, impatient du frein, etc., Qui ne peut supporter, souffrir le joug, le frein, etc.

IMPATIENTANT, ANTE. adj.

IMPATIENTANT, ANTE. adj. Qui impatiente. Rien n' est plus impatientant que d' attendre. Cette bavarde est impatientante. Les enfants mal élevés sont impatientants. Il est familier.

IMPATIENTER. v. a.

IMPATIENTER. v. a. Faire perdre patience. Il dit de si mauvaises raisons, que cela impatiente tous ceux qui l' entendent. Il m' impatiente avec sa lenteur. Vous m' impatientez par vos discours. Rien n' impatiente plus que d' attendre. Cela m' impatiente au dernier point.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Perdre patience. S' impatienter dans les maux. Ne vous impatientez pas, il va revenir.

IMPATIENTÉ, ÉE. participe

IMPATIENTÉ, ÉE. participe

IMPATRONISER (S' ). v. pron.

IMPATRONISER (S' ). v. pron. Acquérir tant de crédit, tant d' autorité dans une maison, qu' on y gouverne tout. Il s' est impatronisé dans cette maison. Il est familier, et se prend ordinairement en mauvaise part.

IMPATRONISÉ, ÉE. participe

IMPATRONISÉ, ÉE. participe Il est déjà impatronisé dans la maison.

IMPAYABLE. adj. des deux genres

IMPAYABLE. adj. des deux genres Qui ne se peut trop payer. Voilà un tableau impayable, un ouvrier impayable.

Il se dit, figurément, De ce qui est extraordinaire, très-bizarre, très-plaisant. Le trait, l' aventure est impayable. Ce mot est familier.

IMPECCABILITÉ. s. f.

IMPECCABILITÉ. s. f. T. de Théologie. État de celui qui est incapable de pécher. L' impeccabilité par nature n' appartient qu' à Dieu seul. Les anges confirmés en grâce et les saints dans le ciel, sont dans l' état d' impeccabilité.

IMPECCABLE. adj. des deux genres

IMPECCABLE. adj. des deux genres T. de Théologie. Incapable de pécher. Il n' y a que Dieu qui soit impeccable par nature. La Vierge n' a pu être impeccable que par grâce. Il n' y a point d' homme impeccable.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, Incapable de faillir. J' ai pu manquer, je ne suis pas impeccable.

IMPÉNÉTRABILITÉ. s. f.

IMPÉNÉTRABILITÉ. s. f. État de ce qui est impénétrable. L' impénétrabilité de la matière. L' impénétrabilité des corps.

Il se dit quelquefois figurément. L' impénétrabilité des conseils de Dieu, des secrets de la nature.

IMPÉNÉTRABLE. adj. des deux genres

IMPÉNÉTRABLE. adj. des deux genres Qui ne peut être pénétré; au travers duquel on ne peut passer, pénétrer. Une cuirasse impénétrable aux coups de mousquet. Un cuir impénétrable à l' eau. Des ombrages impénétrables aux rayons du soleil. Un bois, une forêt impénétrable.

Il se dit, particulièrement, en parlant De cette propriété qui fait que deux corps ne peuvent jamais occuper ensemble le même espace. Les corps sont impénétrables. La matière est impénétrable.

IMPÉNÉTRABLE

IMPÉNÉTRABLE se dit plus ordinairement, au figuré, De ce que l' on ne peut connaître, expliquer. Les conseils, les desseins de Dieu sont impénétrables. Il n' y a rien d' impénétrable aux yeux de Dieu. La prédestination est un abîme impénétrable. Un mystère impénétrable. C' est un homme d' un secret impénétrable.

Il se dit également D' une personne qui cache soigneusement ses opinions, ses sentiments, ses desseins. C' est un homme impénétrable. Être impénétrable dans ses desseins.

IMPÉNÉTRABLEMENT. adv.

IMPÉNÉTRABLEMENT. adv. D' une manière impénétrable. Il est peu usité.

IMPÉNITENCE. s. f.

IMPÉNITENCE. s. f. État d' un homme impénitent, endurcissement dans le péché. Vivre, mourir dans l' impénitence.

Impénitence finale, L' impénitence dans laquelle on meurt.

IMPÉNITENT, ENTE. adj.

IMPÉNITENT, ENTE. adj. Qui est endurci dans le péché, et n' a aucun regret d' avoir offensé Dieu. C' est un état déplorable que celui d' un homme impénitent. On l' emploie aussi substantivement. Un impénitent. Les impénitents.

Mourir impénitent, se dit D' un homme qui, après avoir mené une vie scandaleuse, meurt sans donner aucune marque de repentir et de pénitence.

IMPENSES. s. f. pl.

IMPENSES. s. f. pl. T. de Jurispr. Dépenses qu' on fait pour entretenir une maison, une terre, un héritage, ou pour les mettre en meilleur état. Rembourser les impenses et améliorations. Tenir compte des impenses.

IMPÉRATIF, IVE. adj.

IMPÉRATIF, IVE. adj. Impérieux. Vous prenez un ton bien impératif. Il parle d' un air impératif. On ne l' emploie guère que dans le langage familier.

En Jurispr., Loi, disposition impérative, Celle qui exprime un ordre absolu.

IMPÉRATIF

IMPÉRATIF se dit particulièrement, en Grammaire, Du mode des verbes qui exprime commandement, exhortation, défense, etc. Le mode impératif. On dit de même: Forme impérative. Phrase impérative.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif, dans le même sens. Un verbe à l' impératif. Cours est l' impératif du verbe Courir. Les formes de l' impératif. Chante, taisez-vous, recevons, sont des impératifs. Le présent de l' impératif d' un verbe grec.

IMPÉRATIVEMENT. adv.

IMPÉRATIVEMENT. adv. D' une manière impérative. La loi prescrit impérativement cela. Parler impérativement.

IMPÉRATOIRE. s. f.

IMPÉRATOIRE. s. f. T. de Botan. Plante ombellifère, ainsi nommée à cause des grandes vertus qu' on attribuait à la racine de l' espèce appelée vulgairement Angélique française.

IMPÉRATRICE. s. f.

IMPÉRATRICE. s. f. La femme d' un empereur; ou La princesse qui, de son chef, possède un empire. L' impératrice d' Autriche. L' impératrice de Russie.

IMPERCEPTIBLE. adj. des deux genres

IMPERCEPTIBLE. adj. des deux genres Qui ne peut être aperçu. Cela est imperceptible. Émanations imperceptibles. Animalcules imperceptibles. Changement imperceptible. Des nuances presque imperceptibles.

Il se dit aussi De ce qui a rapport à d' autres sens que la vue. Une odeur si légère et si délicate, qu' elle est presque imperceptible. Le frémissement d' une cloche devient comme imperceptible sur la fin.

Il se dit pareillement Des choses que l' esprit ne peut apercevoir, qui échappent à l' attention. Les transitions sont d' autant plus heureuses dans cet ouvrage, qu' elles y sont imperceptibles.

IMPERCEPTIBLEMENT. adv.

IMPERCEPTIBLEMENT. adv. D' une manière imperceptible, peu à peu, insensiblement. Cela se fait imperceptiblement.

IMPERDABLE. adj. des deux genres

IMPERDABLE. adj. des deux genres Qu' on ne saurait perdre, dont le gain est sûr. Il ne se dit guère que dans ces locutions familières: Un procès, une cause imperdable. Une partie imperdable.

IMPERFECTION. s. f.

IMPERFECTION. s. f. État de ce qui n' est point achevé, parfait. L' état d' imperfection dans lequel cet ouvrage est resté. L' imperfection de notre nature.

Il signifie aussi, Défaut, ce qui fait qu' une personne ou une chose n' est point parfaite. Imperfection de corps. Imperfection d' esprit. Tous les hommes sont pleins d' imperfections. On doit supporter les imperfections de ses amis. On ne découvre aucune imperfection dans ce tableau. Les imperfections qui déparent un ouvrage, un écrit. Cet auteur a beaucoup d' imperfections. Corriger une imperfection.

IMPERFECTIONS

IMPERFECTIONS en Librairie, se dit de Toutes les feuilles imprimées qui ne suffisent pas pour faire un volume parfait, et que, par cette raison, on met au rebut. Ce sens a vieilli: on dit maintenant, Défets.

IMPERFORATION. s. f.

IMPERFORATION. s. f. T. de Médec. Vice de conformation qui consiste en ce qu' une partie qui devrait être ouverte ne l' est pas. L' imperforation est ordinairement congéniale. L' imperforation de la bouche, du vagin, etc.

IMPERFORÉ, ÉE. adj.

IMPERFORÉ, ÉE. adj. T. de Médec. Qui n' est pas ouvert, et qui devrait l' être. Anus imperforé. Bouche imperforée.

IMPÉRIAL, ALE. adj.

IMPÉRIAL, ALE. adj. Qui appartient à un empereur ou à un empire. Couronne impériale. Manteau impérial. Les ornements impériaux. La dignité impériale. Sa Majesté Impériale. Armée impériale. Les troupes impériales.

Villes impériales, Les villes libres qui composaient le troisième collége du corps de l' empire d' Allemagne.

En termes d' Armoiries, Aigle impériale, Les armes de l' empire d' Autriche, qui sont une aigle à deux têtes.

Eau impériale, Espèce d' eau-de-vie distillée.

Couronne impériale, ou simplement, Impériale, Espèce de fritillaire panachée qui fleurit au printemps.

Prune impériale, ou simplement, Impériale, Espèce de grosse prune longue.

Serge impériale, ou simplement, Impériale, Espèce de serge faite de laine fine.

IMPÉRIAUX

IMPÉRIAUX au pluriel, s' emploie substantivement, pour signifier, Les troupes de l' empereur d' Allemagne. Les Impériaux campèrent sur une hauteur.

Il se dit quelquefois Des ministres de l' empereur d' Allemagne, dans une assemblée. Les impériaux proposèrent, à telle assemblée, de....

IMPÉRIALE. s. f.

IMPÉRIALE. s. f. Jeu de cartes qui tient du piquet et de la triomphe, et où l' on nomme également Impériale, Une certaine séquence de cartes. Jouer à l' impériale. Jouer l' impériale. L' as, le roi, la dame et le valet de la même couleur, font une impériale. Impériale de coeur. Impériale de cartes blanches.

IMPÉRIALE. s. f.

IMPÉRIALE. s. f. Le dessus d' un carrosse. L' impériale de ce carrosse est ornée de bronzes. L' impériale d' une diligence. Monter sur l' impériale. On dit, dans un sens analogue, L' impériale d' un lit, surtout en parlant Des lits à l' ancienne mode.

IMPÉRIEUSEMENT. adv.

IMPÉRIEUSEMENT. adv. Avec orgueil, avec hauteur, superbement. Parler impérieusement. Traiter quelqu' un impérieusement.

IMPÉRIEUX, EUSE. adj.

IMPÉRIEUX, EUSE. adj. Altier, hautain, qui commande avec orgueil. Homme impérieux. Femme impérieuse. Humeur impérieuse. Esprit impérieux. Avoir la mine impérieuse, le geste, l' air, le ton impérieux.

Il se dit quelquefois, poétiquement, Des animaux, et même Des choses. L' aigle impérieux. Les flots impérieux.

Il se dit figurément Des choses pressantes, des choses auxquelles on ne peut résister. Nécessité impérieuse. Besoin impérieux. Un instinct plus impérieux que la raison le portait à suivre cette carrière.

IMPÉRISSABLE. adj. des deux genres

IMPÉRISSABLE. adj. des deux genres Qui ne saurait périr. Les anciens philosophes soutiennent que la matière est impérissable.

Il se dit, par extension, Des choses qu' on suppose devoir durer très-longtemps. Monument impérissable. Souvenir impérissable. Gloire impérissable.

IMPÉRITIE. s. f.

IMPÉRITIE. s. f. (T se prononce comme C.) Incapacité, inhabileté; ignorance de ce qu' on doit savoir dans sa profession. L' impéritie d' un chirurgien. Il fit voir une grande impéritie dans cette occasion.

IMPERMÉABILITÉ. s. f.

IMPERMÉABILITÉ. s. f. T. de Physique. Qualité de ce qui est imperméable.

IMPERMÉABLE. adj. des deux genres

IMPERMÉABLE. adj. des deux genres T. de Physique. Il se dit Des corps qui ne se laissent point traverser par certains autres corps. Le verre est perméable à la lumière, et imperméable à l' eau. Cette étoffe est imperméable à la pluie.

Il se dit absolument D' un cuir, d' une étoffe, etc., apprêtés de manière que l' eau ne saurait les traverser. Drap, cuir imperméable. Chaussure imperméable.

IMPERSONNEL, ELLE. adj.

IMPERSONNEL, ELLE. adj. T. de Gram. Il se dit Des verbes qui sont employés à la troisième personne du singulier, sans relation à un sujet déterminé. Les verbes impersonnels proprement dits, sont ceux qui n' ont que l' infinitif et la troisième personne du singulier, tels que Falloir, pleuvoir, neiger, etc., qui font, Il faut, il pleut, il neige, etc. Certains verbes personnels deviennent quelquefois impersonnels, comme, Être, avoir, convenir, etc., dans ces phrases, Il est juste que... il y a des hommes qui... il convient de faire cela, etc. --- On dit quelquefois substantivement, Un impersonnel, les impersonnels, mais seulement en parlant Des verbes impersonnels de leur nature.

Il se dit aussi Des modes du verbe qui ne reçoivent pas d' inflexions indiquant les personnes. L' infinitif et le participe sont des modes impersonnels. Les formes impersonnelles du verbe.

IMPERSONNELLEMENT. adv.

IMPERSONNELLEMENT. adv. T. de Gram. D' une manière impersonnelle. Il se dit en parlant Des verbes personnels qui deviennent accidentellement impersonnels. Le verbe Avoir est employé impersonnellement dans cette phrase, Il y a bien loin d' ici là; et le verbe Arriver, dans cette autre, Il arrive souvent que...

IMPERTINEMMENT. adv.

IMPERTINEMMENT. adv. Avec impertinence. Il lui répondit impertinemment. Il se conduisit fort impertinemment. Il en usa fort impertinemment.

IMPERTINENCE. s. f.

IMPERTINENCE. s. f. Caractère d' une personne ou d' une chose impertinente. L' impertinence de cet homme est si grande, que chacun le déteste. J' admire l' impertinence de ce discours.

Il se dit aussi Des paroles et des actions qui sont contre la bienséance, ou contre le bon sens. Les grands parleurs sont sujets à dire beaucoup d' impertinences.

Il se dit également Des paroles et des actions offensantes. Il m' a fait cent impertinences. Il m' a écrit une lettre remplie d' impertinences.

IMPERTINENT, ENTE. adj.

IMPERTINENT, ENTE. adj. Qui parle ou qui agit contre la bienséance, ou contre le bon sens. C' est l' homme du monde le plus impertinent. L' impertinent auteur?

Il signifie également, Qui parle ou qui agit d' une manière offensante pour quelqu' un. Elle est bien impertinente d' avoir dit cela. Je vous trouve bien impertinent d' oser...

Il se dit encore Des actions, des discours contraires à la bienséance, à la raison. Un discours impertinent. Une action impertinente.

Il signifie aussi, Offensant, insolent. Cette réponse est fort impertinente. Ton impertinent. Mine impertinente.

En termes de Pratique, Fait, article impertinent, Fait, article qui n' a rien de commun avec la chose dont il s' agit. Il est vieux.

IMPERTINENT

IMPERTINENT s' emploie aussi comme substantif, en parlant Des personnes. C' est un fat, un impertinent. C' est une impertinente. Quand je lui ai dit cela, l' impertinent m' a répondu que...

IMPERTURBABILITÉ. s. f.

IMPERTURBABILITÉ. s. f. État de ce qui est imperturbable. L' imperturbabilité de son âme. L' imperturbabilité de sa mémoire.

IMPERTURBABLE. adj. des deux genres

IMPERTURBABLE. adj. des deux genres Que rien ne peut troubler, ébranler, émouvoir. Il est imperturbable dans les résolutions qu' il a prises, dans les desseins qu' il a formés. Sa mémoire est imperturbable. Il déduisit ses raisons avec un sang-froid imperturbable.

IMPERTURBABLEMENT. adv.

IMPERTURBABLEMENT. adv. D' une manière imperturbable. Savoir par coeur imperturbablement.

IMPÉTRABLE. adj. des deux genres

IMPÉTRABLE. adj. des deux genres T. de Droit. Qu' on peut impétrer. Les lettres que vous sollicitez ne sont point impétrables.

Bénéfice impétrable, Bénéfice vacant par mort, ou qu' on peut obtenir par dévolu. Cet abbé avait commis un crime qui rendait son bénéfice vacant et impétrable. L' arrêt déclara ses bénéfices impétrables.

IMPÉTRANT, ANTE. s.

IMPÉTRANT, ANTE. s. T. de Droit. Celui, celle qui a obtenu des lettres du prince, ou quelque bénéfice. L' affaire fut jugée en faveur de l' impétrant, de l' impétrante. Les lettres de l' impétrant ont été enregistrées.

IMPÉTRATION. s. f.

IMPÉTRATION. s. f. T. de Droit. Obtention. Il ne se dit que de L' action par laquelle on obtient des lettres du prince, ou quelque bénéfice. L' impétration d' une grâce. Après l' impétration de ses lettres au grand sceau. L' impétration d' un bénéfice.

IMPÉTRER. v. a.

IMPÉTRER. v. a. T. de Droit. Obtenir en vertu d' une supplique, d' une requête. Impétrer des lettres du prince. Impétrer un bénéfice.

IMPÉTRÉ, ÉE. participe

IMPÉTRÉ, ÉE. participe

IMPÉTUEUSEMENT. adv.

IMPÉTUEUSEMENT. adv. Avec impétuosité. Le vent soufflait impétueusement. Ce fleuve coule impétueusement. Parler, agir impétueusement.

IMPÉTUEUX, EUSE. adj.

IMPÉTUEUX, EUSE. adj. Violent, véhément, rapide. Un vent impétueux. Torrent impétueux.

Il signifie au figuré, Qui ne sait point se contenir, vif, bouillant, fougueux. C' est un homme impétueux, un caractère impétueux. Colère impétueuse. Il n' a que des passions impétueuses. Désirs impétueux. Ardeur impétueuse. Éloquence impétueuse.

IMPÉTUOSITÉ. s. f.

IMPÉTUOSITÉ. s. f. Action, qualité de ce qui est impétueux. L' impétuosité des flots, du vent, de la tempête. L' impétuosité d' un torrent. L' impétuosité de la course d' un cheval Un oiseau qui fond avec impétuosité sur sa proie. Soutenir l' impétuosité d' une attaque. Une source qui sort avec impétuosité. Le sang sortait avec impétuosité.

Il se dit, figurément, d' Une extrême vivacité dans l' esprit, dans le caractère, dans les manières. L' impétuosité française. L' impétuosité de son humeur. Parler, agir avec impétuosité. L' impétuosité du premier mouvement.

IMPIE. adj. des deux genres

IMPIE. adj. des deux genres Qui n' a point de religion, qui a du mépris pour les choses de la religion. C' est un homme impie. Un esprit impie. On le dit aussi, dans le style poétique ou soutenu, De ce qui appartient aux personnes impies. Leur bouche impie a vomi ce blasphème. Il osa porter sur eux ses mains impies.

Il se dit également De tout ce qui est contraire à la religion. Des sentiments impies. Des discours impies. Pensées impies. Paroles impies. Ouvrage impie. Actions impies. Culte impie.

IMPIE

IMPIE est aussi substantif. C' est un impie. La fin malheureuse des impies.

IMPIÉTÉ. s. f.

IMPIÉTÉ. s. f. Mépris pour les choses de la religion. Dieu voulut les punir de leur impiété. Il affiche l' impiété. Acte d' impiété.

Il s' applique également Aux actions et aux discours impies. L' impiété de cette action révolte. Des discours pleins d' impiété.

Il signifie souvent, Action, parole, sentiment contraire à la religion. Soutenir le contraire, est une impiété. Commettre des impiétés. Dire des impiétés. Cet ouvrage renferme des impiétés.

IMPITOYABLE. adj. des deux genres

IMPITOYABLE. adj. des deux genres Qui est insensible à la pitié, qui est sans pitié, qui ne fait aucune grâce. C' est un homme impitoyable. Une âme, un coeur impitoyable. Juge impitoyable. Censeur, critique impitoyable. Il est impitoyable sur les fautes les plus légères.

IMPITOYABLEMENT. adv.

IMPITOYABLEMENT. adv. D' une manière impitoyable, sans aucune pitié. On l' a traité impitoyablement. On l' a dépouillé impitoyablement. Il fut impitoyablement rançonné.

IMPLACABLE. adj. des deux genres

IMPLACABLE. adj. des deux genres Qui ne peut être apaisé. C' est un homme implacable. Un ennemi implacable. Être implacable dans sa colère. Une colère implacable. Une haine implacable.

IMPLANTATION. s. f.

IMPLANTATION. s. f. Action d' implanter, ou de s' implanter.

IMPLANTER. v. a.

IMPLANTER. v. a. Insérer dans, ficher, planter une chose dans une autre. En ce sens, il est peu usité.

Il ne s' emploie ordinairement qu' avec le pronom personnel, et il se dit alors Des corps qui adhèrent spontanément à un autre corps sans en faire essentiellement partie, comme des excroissances et des boutures naturelles, des cheveux de l' homme, du poil des animaux. Les longues branches de quelques arbres retombent, et s' implantent dans la terre par leur extrémité. Le gui s' implante sur le chêne. Le lichen s' implante jusque dans les pores du rocher.

IMPLANTÉ, ÉE. participe

IMPLANTÉ, ÉE. participe Il se prend aussi adjectivement. Les poils sont implantés dans la peau.

IMPLEXE. adj. des deux genres

IMPLEXE. adj. des deux genres Il se dit Des ouvrages dramatiques où il y a reconnaissance ou péripétie, ou l' un et l' autre; et s' emploie surtout en parlant Du théâtre des anciens.

IMPLICATION. s. f.

IMPLICATION. s. f. T. de Jurispr. Action d' impliquer, état d' une personne impliquée dans une affaire criminelle. L' implication dans une affaire criminelle rend incapable de posséder un bénéfice.

Il se dit aussi en termes d' École; et alors il signifie, Contradiction; mais on ne l' emploie qu' en parlant Des propositions contradictoires. Il y a de l' implication, il y a implication dans ces deux propositions.

IMPLICITE. adj. des deux genres

IMPLICITE. adj. des deux genres T. didactique. Qui est contenu dans un discours, dans une clause, dans une proposition, non pas en termes clairs, exprès et formels, mais qui s' en tire naturellement par induction, par conséquence. Il se dit par opposition à Explicite. Cela est contenu dans le contrat d' une manière implicite. Conditions implicites.

Volonté implicite, Celle qui se manifeste moins par des paroles que par certaines actions, par certains faits.

Foi implicite, Celle d' un homme qui. sans être instruit en détail de tout ce que l' Église a décidé, se soumet à tout ce qu' elle croit. Il se dit, par extension, d' Une confiance absolue dans l' opinion, dans les paroles de quelqu' un. J' ai une foi implicite en tout ce qu' il dit.

IMPLICITEMENT. adv.

IMPLICITEMENT. adv. T. didactique. D' une manière implicite. Cette proposition n' est dans ce livre-là qu' implicitement. Cette clause est contenue implicitement dans le contrat. Cela fut implicitement convenu.

IMPLIQUER. v. a.

IMPLIQUER. v. a. Envelopper, engager, embarrasser. Il se dit en parlant De crime ou de quelque affaire fâcheuse. On a voulu l' impliquer dans ce crime. On l' a impliqué dans cette accusation. C' est une affaire dans laquelle il ne veut point être impliqué.

Il se dit aussi Des choses qui en font supposer d' autres, qui les renferment, les comprennent implicitement. L' idée d' homme implique les idées d' intelligence et de volonté. La déclaration que vous avez faite implique nécessairement que vous connaissiez cette personne.

Cela implique contradiction, se dit Des propositions, des discours où il y a contradiction. Vous dites qu' il est sage, et vous avouez qu' il fait des folies; cela implique contradiction. Cet auteur a dit telle chose dans tel chapitre, et dans tel autre il dit que... cela n' implique-t-il pas contradiction? Cela me semble impliquer contradiction. On dit aussi absolument, surtout en termes d' École: Cela implique. Il implique de dire que... Il implique que...

IMPLIQUÉ, ÉE. participe

IMPLIQUÉ, ÉE. participe Se trouver impliqué dans une affaire désagréable.

IMPLORER. v. a.

IMPLORER. v. a. Demander humblement et avec instance quelque secours, quelque faveur, quelque grâce. Implorer l' assistance de Dieu. Implorer le secours du ciel. Implorer la miséricorde, la grâce du Saint-Esprit. Implorer la clémence du vainqueur. Implorer la protection d' un grand prince. Implorer Dieu dans son affliction. Il l' implorait à genoux. J' implore de vous cette grâce.

Implorer le bras séculier, Recourir à la justice séculière, à la puissance temporelle, pour faire mettre à exécution les sentences de la justice ecclésiastique.

IMPLORÉ, ÉE. participe

IMPLORÉ, ÉE. participe

IMPOLI, IE. adj.

IMPOLI, IE. adj. Qui est sans politesse. Il se dit Des personnes et des choses. Homme impoli. Manières impolies. Réponse impolie.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Vous êtes un impoli.

IMPOLIMENT. adv.

IMPOLIMENT. adv. Avec impolitesse. Il m' a répondu fort impoliment.

IMPOLITESSE. s. f.

IMPOLITESSE. s. f. Manque de politesse, ignorance ou mépris des règles de la politesse. L' école du monde corrige l' impolitesse. La fierté et le manque d' éducation sont les sources ordinaires de l' impolitesse. N' êtes-vous pas choqué de son impolitesse?

Il s' applique également Aux actions et aux paroles d' une personne impolie. L' impolitesse de ce procédé. Cette réponse est pleine d' impolitesse, est d' une impolitesse grossière.

Il signifie aussi, Action, procédé contraire à la politesse. Il m' a fait une impolitesse. Je n' ai reçu de lui que des impolitesses.

IMPOLITIQUE. adj. des deux genres

IMPOLITIQUE. adj. des deux genres Qui est contraire à la bonne, à la saine politique. Cette mesure, cet acte impolitique lui aliéna tous les esprits. Conduite impolitique.

IMPOLITIQUEMENT. adv.

IMPOLITIQUEMENT. adv. D' une manière impolitique. C' est agir bien impolitiquement.

IMPONDÉRABLE. adj. des deux genres

IMPONDÉRABLE. adj. des deux genres T. de Physique. Il sert à qualifier Diverses substances dont la matérialité est constatée, mais dont le poids spécifique échappe à nos déterminations, de sorte qu' on ne peut affirmer que ces substances obéissent à l' action de la pesanteur. Les principes électriques et magnétiques sont impondérables.

IMPOPULAIRE. adj. des deux genres

IMPOPULAIRE. adj. des deux genres Qui n' est pas conforme aux désirs du peuple. Acte impopulaire. Lois impopulaires.

Il se dit aussi Des personnes, et signifie, Qui déplaît au peuple, qui n' a pas l' affection du peuple. Prince impopulaire. Ministre impopulaire.

IMPOPULARITÉ. s. f.

IMPOPULARITÉ. s. f. Défaut de popularité, défaut de l' affection du peuple. Il est tombé dans une grande impopularité.

IMPORTANCE. s. f.

IMPORTANCE. s. f. Ce qui fait qu' une chose est d' un grand intérêt, est considérable par elle-même, ou par les circonstances qui l' accompagnent, ou par les suites qu' elle peut avoir. L' importance d' une question, d' une affaire. L' affaire est d' une très-grande importance; elle est de plus d' importance qu' on ne croit. La chose n' est d' aucune importance en ce moment, mais elle peut devenir d' une extrême importance dans la suite. En toutes choses, il est d' une grande importance de bien commencer.

Mettre, attacher de l' importance à une chose, La considérer comme ayant beaucoup d' importance. Il met, il attache de l' importance à tout ce qu' il fait. Il met de l' importance aux plus petites choses.

IMPORTANCE

IMPORTANCE signifie aussi, Autorité, crédit, influence. Cette place lui donne beaucoup d' importance dans le monde. C' est un homme d' importance.

Il se dit en mauvaise part, et s' applique À ceux qui montrent de l' orgueil, de la vanité, qui veulent paraître plus considérables qu' ils ne le sont réellement. Faire l' homme d' importance. Prendre un ton d' importance. Il se donne des airs d' importance qui choquent tout le monde.

D' IMPORTANCE. loc. adv.

D' IMPORTANCE. loc. adv. Très-fort, extrêmement. Il ne se dit guère que Des mauvais traitements. Je l' ai querellé d' importance. Nous les avons étrillés d' importance.

IMPORTANT, ANTE. adj.

IMPORTANT, ANTE. adj. Qui importe, qui est de conséquence, qui est considérable, d' un grand intérêt. Avis, conseil important. Service important. Dans les occasions importantes. Mot important. Parole importante. Question importante. Cette affaire est fort importante. La faute que vous avez faite est plus importante que vous ne pensez. Il est important pour la république que les méchants soient connus. Il était important pour le bien de ses affaires qu' il fît ce voyage. Cela n' est pas fort important. Il est important d' y mettre ordre au plus tôt.

Il se dit quelquefois Des personnes qui jouissent d' une certaine autorité, d' un grand crédit, d' une grande influence. C' est un homme important, un personnage important. Il a su se rendre important.

IMPORTANT

IMPORTANT pris substantivement, signifie, La chose importante, l' essentiel. En toute affaire, l' important est de savoir ce qu' on veut.

Il se dit aussi d' Un homme vain qui cherche à donner aux autres et qui a souvent lui-même une opinion exagérée de sa qualité, de son mérite, de son crédit. Faire l' important. C' est un important. Ce sont des importants dont il faut se moquer.

IMPORTATION. s. f.

IMPORTATION. s. f. T. de Commerce. Action d' importer. L' importation de ces marchandises est prohibée. Permettre l' importation des blés étrangers. On lui doit l' importation de cette utile industrie. Brevet d' importation.

Il se dit aussi Des marchandises importées. Les importations ont été beaucoup moins considérables que les exportations.

IMPORTER. v. a.

IMPORTER. v. a. T. de Commerce. Apporter, introduire dans un pays des productions étrangères, une industrie créée à l' étranger, etc. Importer des marchandises dans un pays. Cette industrie fut importée en France par un tel.

IMPORTÉ, ÉE. participe

IMPORTÉ, ÉE. participe

IMPORTER. v. n.

IMPORTER. v. n. (Il n' est d' usage qu' à l' infinitif et aux troisièmes personnes.) Être d' importance, de conséquence. Cela ne lui importe en rien. En quoi cela peut-il lui importer? Ce sont des choses qui ne m' importent guère. Cela m' importait plus qu' à lui. Que vous importe cela? Cela m' importe beaucoup. Qu' importent ses menaces?

Il se prend aussi comme verbe impersonnel. Il importe pour la sûreté publique, à la sûreté publique. Il lui importe beaucoup de faire ce voyage. Il m' importait que vous fussiez présent.

Il s' emploie dans un grand nombre de phrases, la plupart négatives ou interrogatives, qui servent à marquer L' indifférence que l' on a ou que l' on doit avoir pour quelque chose, le peu de cas que l' on en fait ou que l' on en doit faire. Qu' importe la puissance, la gloire, si elle ne rend point heureux? Qu' importent des critiques injustes, de mauvaises plaisanteries? Il importe peu, peu importe que ce soit vous ou lui. Que ce soit eux ou vous, il n' importe, peu importe, n' importe. Que lui importe que cela soit ou ne soit pas? Qu' importe de son amour ou de sa haine? Qu' importe du beau ou du mauvais temps? N' importe qui, n' importe quoi, n' importe lequel, etc. N' importe par quel moyen. N' importe comment. Peu importe sur qui tombera le sort. J' y périrai, n' importe. Il refuse: qu' importe? Il n' est pas satisfait: que m' importe? que t' importe? que nous importe?

IMPORTUN, UNE. adj.

IMPORTUN, UNE. adj. Fâcheux, incommode, qui déplaît, qui ennuie, qui fatigue par ses assiduités, par ses discours, par ses demandes, etc. Il craint de vous être importun, de se rendre importun, de devenir importun. C' est un demandeur importun, un solliciteur importun. Une foule importune de courtisans, de flatteurs. Il est importun par ses questions.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un importun. Ce sont des importuns.

IMPORTUN

IMPORTUN se dit également, tant au sens physique qu' au sens moral, Des choses qui deviennent incommodes par leur continuité, leur fréquence, etc. Un vent importun. Une pluie importune. Il a un babil importun. Le bruit des cloches est importun. Les cloches sont importunes. Les mouches sont importunes. Ses fréquentes visites sont importunes. Demandes importunes. Cela devient importun à la longue. La vérité lui est importune. D' importuns souvenirs. Une idée importune.

IMPORTUNÉMENT. adv.

IMPORTUNÉMENT. adv. D' une manière importune. Il revient importunément à la charge. Presser importunément. Il est peu usité.

IMPORTUNER. v. a.

IMPORTUNER. v. a. Incommoder, fatiguer par ses assiduités, par ses demandes, par ses questions, etc. Je crains de vous importuner. Il ne faut pas importuner ses amis. On ne peut rien obtenir de lui qu' à force de l' importuner. Ils m' ont tant importuné de leurs demandes, qu' ils n' obtiendront rien. Je suis honteux de vous importuner de tant de sollicitations.

Fig. et poétiq., Importuner les dieux, le ciel de ses prières, de ses voeux, Implorer souvent et mal à propos la Divinité.

IMPORTUNER

IMPORTUNER se dit également, tant au sens physique qu' au sens moral, Des choses qui incommodent, qui lassent, qui causent de l' ennui. Ses fréquentes visites m' importunent. Un bruit qui importune. Ces cloches importunent. Ce souvenir l' importunait. Il est de si mauvaise humeur, que tout l' importune. Elle est importunée de leurs hommages. Il est importuné de demandes, de visites.

IMPORTUNÉ, ÉE. participe

IMPORTUNÉ, ÉE. participe

IMPORTUNITÉ. s. f.

IMPORTUNITÉ. s. f. Action d' importuner. Grande importunité. Importunité continuelle. Obtenir quelque chose par importunité, à force d' importunité, d' importunités. Essuyer des importunités. Il est d' une importunité sans égale. Il fallut céder à l' importunité de leurs demandes.

IMPOSABLE. adj. des deux genres

IMPOSABLE. adj. des deux genres Qui doit, qui peut être imposé; qui est sujet aux impositions, aux droits.

IMPOSANT, ANTE. adj.

IMPOSANT, ANTE. adj. Qui impose, qui est propre à s' attirer de l' attention des égards, du respect. Un ton imposant. Une gravité imposante. Une figure imposante. Regard, aspect imposant. Attitude imposante. C' est un homme imposant. Assemblée imposante.

Il se dit aussi Des choses qui élèvent l' âme et qui la remplissent d' une admiration mêlée de respect. Un spectacle imposant. Un édifice dont l' architecture est imposante. Une cérémonie imposante.

Force imposante, forces imposantes, Forces militaires considérables. Ce prince mit sur pied des forces imposantes.

IMPOSER. v. a.

IMPOSER. v. a. Mettre dessus. En ce sens, il ne se dit guère au propre que dans cette phrase, Imposer les mains. L' évêque impose les mains en donnant la prêtrise. Les apôtres donnaient le Saint-Esprit en imposant les mains.

Fig., Imposer un nom, Donner un nom, donner une dénomination. Il est dit dans l' Écriture qu' Adam imposa des noms à tous les animaux. Imposer le nom à une ville nouvellement bâtie.

IMPOSER

IMPOSER signifie aussi, figurément, Charger quelqu' un d' une chose incommode, pénible ou difficile; prescrire, infliger. En lui donnant cette commission, on lui a imposé une tâche difficile à remplir. Imposer un joug insupportable. Imposer des conditions très-dures. Le vainqueur impose la loi aux vaincus. Imposer une servitude au propriétaire d' un héritage. Le devoir si doux que vous impose la nature. Le sacrifice que lui impose la raison. Cela vous impose de grandes obligations. S' imposer une tâche. C' est s' imposer une grande gêne. Imposer des peines. Imposer une pénitence. S' imposer une peine, une pénitence.

Imposer silence, Ordonner qu' on se taise, faire qu' on se taise.

Fig., Imposer silence aux passions, Les réprimer, empêcher qu' elles ne troublent l' âme, qu' elles ne l' agitent.

Fig., Imposer silence aux médisants, à la calomnie, au mensonge, etc., Les réduire au silence, faire que les médisances, que les calomnies, etc., ne trouvent plus de crédit, et que ceux qui les répandent soient par là forcés de se taire.

IMPOSER

IMPOSER se dit particulièrement en parlant Des tributs dont on charge les peuples, des droits, des contributions que le gouvernement exige des particuliers dans l' intérêt commun. Imposer un tribut sur une province conquise. Il leur imposa un tribut annuel de tant. Imposer des droits sur tout ce qui entre dans un royaume, et sur tout ce qui en sort. Imposer de nouvelles contributions, de nouvelles charges. Imposer un pays, une commune. Une loi autorise ce département à s' imposer extraordinairement deux centimes additionnels. On dit dans le même sens, Imposer quelqu' un à tant; et avec le pronom personnel régime direct, S' imposer. Autoriser un département à s' imposer extraordinairement.

Il signifie quelquefois, Faire une espèce de violence à quelqu' un pour qu' il accueille une personne, pour qu' il accepte une chose. Il voulait nous imposer ses créatures. Je ne prétends pas vous imposer mon opinion.

Imposer du respect, Imposer du respect. La présence du général imposa du respect aux mutins. Sa figure impose le respect.

Absol., Imposer, Inspirer du respect, de l' admiration, de la crainte. Sa présence m' impose. C' est un homme dont la présence impose. Il impose par la fierté de son regard, par son aspect majestueux. Notre fière contenance imposa aux ennemis. Ces bravades ne peuvent imposer qu' aux âmes faibles.

En imposer, a été pris souvent dans le sens précédent; mais il signifie plus exactement, Tromper, abuser, surprendre, en faire accroire. Vous voulez en imposer à vos juges, à vos auditeurs. Vous nous en imposez. Ne le croyez pas, il en impose. Il m' en avait imposé par son air de douceur. Il ne faut pas que ses manières doucereuses vous en imposent, c' est un homme au fond très-malin.

IMPOSER

IMPOSER signifie aussi, Imputer à tort. On lui a imposé un crime dont il est innocent. Ce sens a vieilli.

IMPOSER

IMPOSER en termes d' Imprimerie, Ranger, disposer les pages qui doivent composer une forme, de telle sorte qu' elles se trouvent dans l' ordre convenable sur la feuille imprimée et pliée. Ces pages sont composées, il faut les imposer. Imposer une feuille.

IMPOSÉ, ÉE. participe

IMPOSÉ, ÉE. participe Le tribut imposé. Être imposé à tant. Pénitence, peine imposée. Tâche imposée. Devoir imposé.

IMPOSITION. s. f.

IMPOSITION. s. f. Action d' imposer. Il n' est d' usage au propre que dans cette phrase, L' imposition des mains. Les apôtres ont fait plusieurs miracles par l' imposition des mains. Les fidèles reçoivent le Saint-Esprit par l' imposition des mains. Les prêtres se font par l' imposition des mains.

Il se dit, figurément, en parlant Des noms qu' on donne. La première imposition des noms a été faite par Adam.

Il se dit aussi, figurément, de L' action d' imposer quelque chose de pénible, d' onéreux, comme une peine, un tribut, un droit, des contributions. L' imposition d' une peine, d' une pénitence. L' imposition des droits d' octroi. Faire l' imposition de la contribution foncière. L' imposition d' un nouveau droit. L' imposition d' un nouveau subside. L' imposition d' un tribut.

Il s' emploie souvent absolument; et alors il signifie, Droit, contribution imposée sur les choses ou sur les personnes. Imposition nouvelle. Imposition modérée. Imposition excessive. Lever les impositions. Faire payer les impositions. Receveur des impositions.

IMPOSITION

IMPOSITION en termes d' Imprimerie, Action ou manière d' imposer les pages d' une forme. Faire l' imposition d' une forme. L' imposition de l' in-octavo est très-facile. Les divers genres d' impositions.

IMPOSSIBILITÉ. s. f.

IMPOSSIBILITÉ. s. f. Défaut de possibilité. Il y a de l' impossibilité à cela. Il est de toute impossibilité de faire ce que vous désirez. Il est de toute impossibilité que cela soit. Mettre quelqu' un dans l' impossibilité de faire une chose. Cela est impossible, de toute impossibilité. Impossibilité absolue. Impossibilité relative.

Impossibilité métaphysique, se dit De ce qui implique contradiction. Il y a impossibilité métaphysique qu' une chose soit et ne soit pas, qu' un cercle soit carré.

Impossibilité physique, se dit D' une chose qui est impossible selon l' ordre de la nature. Il y a impossibilité physique qu' un fleuve remonte vers sa source.

Impossibilité morale, se dit D' une chose qui est vraisemblablement impossible. Il y a impossibilité morale qu' un homme de bien fasse une mauvaise action.

IMPOSSIBLE. adj. des deux genres

IMPOSSIBLE. adj. des deux genres Qui ne peut être, qui ne se peut faire. Le mouvement perpétuel, la quadrature du cercle, etc., sont des problèmes dont la solution est regardée comme impossible. Il n' y a rien d' impossible à Dieu. Cela est moralement impossible, physiquement impossible. Il m' est impossible, tout à fait impossible de vous satisfaire. Il est impossible qu' il soit mort. L' exécution d' une telle entreprise est impossible.

Il se dit quelquefois par extension, et seulement pour signifier, Qui est très-difficile. Il lui est impossible de rester longtemps chez lui.

Il est quelquefois substantif. Je ne puis pas faire l' impossible. C' est entreprendre, c' est tenter l' impossible.

Par exagérat., Je ferais l' impossible pour vous, pour lui, etc., Il n' y a rien que je ne fisse pour vous obliger, etc.

Réduire quelqu' un à l' impossible, En exiger ce qu' il ne peut faire; ou, en termes de Logique, Le réduire à ne pouvoir répondre sans tomber en contradiction.

Prov., À l' impossible nul n' est tenu.

Fig. et fam., Gagner l' impossible, perdre l' impossible, etc., Gagner beaucoup, perdre beaucoup, etc.

PAR IMPOSSIBLE

PAR IMPOSSIBLE Formule dont on se sert, dans le discours, lorsqu' on suppose une chose qu' on sait bien être impossible. Si, par impossible, on redevenait jeune.

IMPOSTE. s. f.

IMPOSTE. s. f. T. d' Archit. La dernière pierre du pied-droit d' une porte ou d' une arcade, faisant saillie sur les autres pierres, ayant ordinairement quelques moulures, et sur laquelle on pose la première pierre qui commence à former le cintre de la porte, de l' arcade. Cette imposte a trop de saillie.

IMPOSTEUR. s. m.

IMPOSTEUR. s. m. Il signifie en général, Celui qui en impose, qui trompe. C' est le plus grand imposteur qui fut jamais.

Il se dit en particulier d' Un calomniateur qui impute faussement à quelqu' un quelque chose de préjudiciable et d' odieux. C' est un lâche, un vil imposteur. On ne saurait trop punir les imposteurs.

Il se dit aussi de Celui qui invente, qui débite une fausse doctrine pour séduire les hommes, pour faire secte. Cet imposteur eut de nombreux partisans. Mahomet était un habile imposteur.

Il se dit encore de Celui qui tâche de tromper, soit par de fausses apparences de piété, de sagesse, de probité, soit en voulant se faire passer pour un autre homme qu' il n' est. Il veut passer pour un homme de bien, pour un grand dévot, mais ce n' est qu' un imposteur. Démasquer les imposteurs. Ce prétendu fils de roi n' était qu' un imposteur.

Il est quelquefois adjectif. Un éloge imposteur. Des oracles imposteurs.

IMPOSTURE. s. f.

IMPOSTURE. s. f. Action de tromper, d' en imposer. Grossière imposture. On découvrit bientôt l' imposture. Par cette habile imposture, il s' empara des esprits.

Il signifie particulièrement, Calomnie, ce que l' on impute faussement à quelqu' un dans le dessein de lui nuire. Imposture manifeste, horrible. Réfuter une imposture. Il est aisé de détruire cette imposture.

Il signifie aussi, Hypocrisie, déguisement, tromperie dans ses moeurs, dans sa conduite. Toute sa vie n' a été qu' une imposture continuelle. Démasquer l' imposture. L' imposture des faux Démétrius.

Il se dit figurément, en parlant Des choses qui font illusion, qui causent des illusions. Il est difficile de se défendre de l' imposture des sens. Les arts séduisent par une imposture agréable.

IMPÔT. s. m.

IMPÔT. s. m. Charge publique, droit imposé sur certaines choses. Impôt territorial. Impôt foncier. Impôt sur les personnes. Nouvel impôt sur les vins, sur les fers, etc. Asseoir les impôts. Lever, percevoir les impôts. Prélever un impôt. Augmenter les impôts. Diminuer les impôts. Établir un nouvel impôt. Mettre un impôt sur quelque chose.

Il se dit absolument, en Législation, Des impôts en général, et de La manière de les établir. Le vote de l' impôt. L' assiette de l' impôt. La théorie de l' impôt.

Il se dit quelquefois, figurément, de Ce que l' on paye pour des besoins imaginaires, pour des plaisirs. Les dépenses que font faire la vanité, la débauche, sont le plus lourd de tous les impôts. Le luxe est un impôt que la vanité paye à l' industrie.

IMPOTENCE. s. f.

IMPOTENCE. s. f. T. de Médec. État de celui qui est impotent.

IMPOTENT, ENTE. adj.

IMPOTENT, ENTE. adj. Estropié, qui est privé de l' usage d' un bras, d' une jambe, etc., soit par vice de nature, soit par accident. La goutte l' a rendu impotent. Il est impotent d' un bras. Elle est impotente. On dit de même, Un bras impotent, une jambe impotente, etc.

Il s' emploie aussi substantivement. Un impotent.

IMPRATICABLE. adj. des deux genres

IMPRATICABLE. adj. des deux genres Qui ne peut se faire, s' exécuter. Ce que vous me proposez est tout à fait impraticable. Ce projet est beau, mais il est impraticable dans l' état où sont les choses.

Il se dit aussi Des lieux où l' on ne peut passer, où l' on ne passe qu' avec beaucoup de difficulté. Les chemins sont impraticables. Rendre un passage impraticable. Des marais impraticables.

Il se dit encore D' une maison, d' un appartement, d' une chambre qui a des inconvénients tels, qu' on ne peut l' habiter. Cet appartement bas est impraticable pendant l' hiver. La fumée rend cette chambre impraticable.

Il se dit figurément pour Insociable, très-difficile à vivre. Cette personne est impraticable. Être d' un caractère, d' un esprit, d' une humeur impraticable.

IMPRÉCATION. s. f.

IMPRÉCATION. s. f. Malédiction, souhait qu' on fait contre quelqu' un. Quelle horrible imprécation! Faire des imprécations, vomir des imprécations contre quelqu' un, le charger d' imprécations, de mille imprécations. Il nous en assura avec mille serments et mille imprécations, en faisant mille imprécations contre lui-même.

Il se dit particulièrement, en Rhétorique, de Cette figure par laquelle on souhaite des malheurs à celui dont on parle ou à qui l' on parle.

IMPRÉGNER. v. a.

IMPRÉGNER. v. a. Il se dit en parlant D' un corps solide ou fluide dans lequel pénètrent et se répandent les particules d' une substance. Imprégner une liqueur de sels, de parties ferrugineuses. Imprégner une étoffe d' une matière colorante. Vos habits sont imprégnés de cette odeur.

Il s' emploie quelquefois figurément, en parlant Des opinions, des principes, etc., inculqués dans l' esprit. Dès sa jeunesse, il a été imprégné de ces doctrines.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Les balles de coton s' imprègnent quelquefois de miasmes pestilentiels. Les préjugés dont leur esprit s' était imprégné.

IMPRÉGNÉ, ÉE. participe

IMPRÉGNÉ, ÉE. participe Une eau imprégnée de parties ferrugineuses. Une terre imprégnée de nitre.

IMPRENABLE. adj. des deux genres

IMPRENABLE. adj. des deux genres Qui ne peut être pris. Il ne se dit qu' en parlant De villes et de places de guerre. Il n' y a guère de places imprenables. Ce fort avait toujours passé pour imprenable.

Il signifie quelquefois, Très-difficile à prendre. Ce poste, cette place est imprenable.

IMPRESCRIPTIBILITÉ. s. f.

IMPRESCRIPTIBILITÉ. s. f. T. de Droit. Qualité de ce qui est imprescriptible. L' imprescriptibilité de son droit.

IMPRESCRIPTIBLE. adj. des deux genres

IMPRESCRIPTIBLE. adj. des deux genres T. de Droit. Qui n' est pas susceptible de prescription. Droits imprescriptibles.

Il s' emploie quelquefois dans le langage ordinaire. Les droits de la nature sont imprescriptibles.

IMPRESSES. adj.

IMPRESSES. adj. Voy. INTENTIONNELLES.

IMPRESSION. s. f.

IMPRESSION. s. f. Action par laquelle une chose appliquée sur une autre y laisse une empreinte, des traits, etc.; ou Le résultat de cette action. L' impression d' un corps sur un autre corps. L' impression d' un cachet sur de la cire. L' impression d' un sceau. Ses pas étaient si légers, que le sable en recevait à peine l' impression.

En termes d' Anat., Impressions digitales, Légères dépressions qu' on observe à la face interne des os du crâne, et qu' on dirait faites par l' impression des doigts.

IMPRESSION

IMPRESSION se dit particulièrement de L' action ou de la manière de tirer des empreintes d' une surface où il y a des creux ou des saillies propres à se charger d' une couleur qui, par compression, se reporte sur une autre surface. On obtient les épreuves d' une gravure, d' une lithographie au moyen de l' impression. L' impression de cette étoffe a été manquée.

Il se dit encore, plus particulièrement, de L' action d' imprimer un livre, etc., ou Du résultat de cette action. Diriger, surveiller l' impression d' un ouvrage. Livrer, envoyer un mémoire à l' impression. Soigner l' impression d' un livre. Demander l' impression d' un rapport. L' impression du discours fut votée à l' unanimité. L' impression sera bientôt terminée. Publier un mémoire par la voie de l' impression. Frais d' impression. Belle impression. Vilaine impression. Impression correcte. Impression fautive.

Il se dit quelquefois dans le sens d' Édition. Les anciennes impressions sont aujourd' hui fort recherchées.

IMPRESSION

IMPRESSION se dit aussi de L' effet que l' action d' une chose quelconque produit sur un corps. Il est sensible aux moindres impressions de l' air, aux moindres impressions du changement de temps. L' impression que les objets font sur nos sens, que les couleurs font sur la vue. Les impressions de la douleur, du plaisir.

Il se dit, quelquefois, de Ce qui reste de l' action qu' une chose a exercée sur un corps. L' alambic laisse toujours une impression de feu dans les eaux distillées. Il n' a plus de fièvre, mais il lui reste encore une légère impression de chaleur. Cette colique m' a laissé quelque impression de douleur.

IMPRESSION

IMPRESSION se dit figurément de L' effet qu' une cause quelconque produit dans le coeur ou dans l' esprit. Cet événement fit une telle impression, une si forte impression sur lui, qu' il s' en rappelait jusqu' aux moindres circonstances. Les premières impressions sont ordinairement les plus durables. Affaiblir, détruire, effacer l' impression qu' une personne a reçue de quelque chose. Éprouver une impression désagréable. La peine, le châtiment, les caresses ne font aucune impression sur ces âmes-là. Pensez-vous que ce discours ait fait impression, grande impression sur son esprit? On a voulu me donner de mauvaises impressions de vous, de votre conduite. Je ne prends pas si facilement ces impressions-là. Il a laissé une mauvaise impression de lui dans toute la province. La vue de ce monument a fait sur moi une grande impression.

IMPRESSION

IMPRESSION en termes de Peinture, signifie, La couleur qui se met sur la toile ou sur un panneau, soit à l' huile, soit en détrempe, et qui sert de première couche à l' ouvrage.

Peinture d' impression, La peinture à couches plates que font les peintres en bâtiments.

IMPRÉVOYANCE. s. f.

IMPRÉVOYANCE. s. f. Défaut de prévoyance. L' imprévoyance des jeunes gens. Une coupable imprévoyance.

IMPRÉVOYANT, ANTE. adj.

IMPRÉVOYANT, ANTE. adj. Qui manque de prévoyance. Cet homme était imprévoyant. La jeunesse est imprévoyante.

IMPRÉVU, UE. adj.

IMPRÉVU, UE. adj. Qu' on n' a pas prévu, et qui arrive lorsqu' on y pense le moins. Un accident imprévu. Une chose imprévue. Retour imprévu. Mort imprévue.

IMPRIMER. v. a.

IMPRIMER. v. a. Faire ou laisser une empreinte sur quelque chose, y marquer des traits, une figure. Imprimer un sceau sur de la cire. Le balancier imprime mieux les figures et les caractères sur la monnaie, que le marteau. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Leurs pas s' imprimaient sur la neige.

Il se dit particulièrement de L' impression, à l' encre noire ou en couleur, qui se fait par l' application et la pression d' une surface sur une autre. Imprimer en taille-douce. Imprimer en taille de bois. Imprimer des lithographies. Imprimer des toiles, des indiennes, etc.

Il signifie encore plus particulièrement, Marquer, empreindre des lettres sur du papier ou sur quelque autre chose semblable, avec des caractères fondus ou gravés, que l' on a chargés d' encre; et, par extension, Faire tous les travaux nécessaires pour la confection d' un livre, etc. Imprimer nettement. Imprimer sur papier fin, sur vélin. Cette feuille est bien imprimée. Imprimer un livre, un mémoire, une circulaire, une affiche. Faire imprimer un ouvrage. On imprime correctement chez cet imprimeur. Permis d' imprimer. Imprimer in-folio, in-quarto, in-octavo, etc. Ce journal s' imprime chez un tel.

Il se dit également dans le sens de Faire imprimer, publier par la voie de l' impression. Il n' a encore rien imprimé. Il n' a pas encore imprimé. Il a imprimé que... Non-seulement il a dit cela, mais il l' a imprimé.

Se faire imprimer, Mettre au jour quelque ouvrage. Mon travail est fini, je me fais imprimer.

IMPRIMER

IMPRIMER s' emploie aussi figurément. Il imprime à tous ses ouvrages un cachet original. Cette cérémonie leur imprime un caractère sacré. Cette action imprime à sa mémoire une honte éternelle.

Il se dit particulièrement Des sentiments, des images, etc., qui font impression dans l' esprit, dans la mémoire, dans le coeur. Ce spectacle lui imprima une grande terreur. Il faut imprimer de bonne heure la crainte de Dieu, les sentiments de la vertu dans le coeur des jeunes gens. La présence du souverain imprime du respect. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Les images, les représentations des objets s' impriment dans l' imagination. Ce qu' on apprend lorsqu' on est jeune, s' imprime mieux dans l' esprit, dans la mémoire.

IMPRIMER

IMPRIMER se dit aussi en parlant Du mouvement, de la vitesse, etc., qu' un corps communique à un autre corps. Le mouvement, la force, la vitesse qu' un corps imprime à un autre.

Il s' emploie quelquefois figurément, dans un sens analogue. Cette découverte imprimait aux idées une direction nouvelle.

IMPRIMER

IMPRIMER signifie, en Peinture, Donner à une toile ou à un panneau la préparation nécessaire pour y peindre un tableau.

Il signifie aussi, parmi les Peintres en bâtiments, Enduire d' une ou de plusieurs couches de couleur des ouvrages de serrurerie, de menuiserie, etc.

IMPRIMÉ, ÉE. participe

IMPRIMÉ, ÉE. participe Copie imprimée. Circulaire imprimée. Un livre imprimé en gros caractères.

Il se dit quelquefois substantivement, en parlant de Petites brochures ou de feuilles volantes. Il court un imprimé. Distribuer des imprimés.