DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI FAUX-FUYANT. s. m.

FAUX-FUYANT. s. m. Endroit détourné, écarté, par où l' on peut s' en aller sans être vu.

Il se dit, en termes de Chasse, d' Une sente dans le bois pour les gens de pied.

FAUX-FUYANT

FAUX-FUYANT signifie figurément, Une défaite, une échappatoire. Ce n' est qu' un faux-fuyant. User de faux-fuyant. Avoir recours à un faux-fuyant.

FAVEUR. s. f.

FAVEUR. s. f. Grâce, bienfait, marque d' amitié, de bienveillance. Grande faveur. Faveur signalée, extraordinaire, singulière. Faites-moi la faveur de... Combler quelqu' un de faveurs. Recevoir une faveur. Il tient à faveur que vous veniez loger chez lui. Il tient cela à faveur. C' est une faveur que je n' oublierai jamais. Ce sont des faveurs du ciel.

Dans les Théâtres, Entrée de faveur, Entrée gratuite accordée à une personne qui n' aurait point droit de l' exiger. Tour de faveur, Décision du comité ou du directeur qui fait passer la représentation d' une pièce avant celle d' autres ouvrages qui la précèdent dans l' ordre de réception. Suspendre les entrées de faveur. Il a obtenu un tour de faveur. Sa pièce eut un tour de faveur.

Fig., Les faveurs de la fortune, Les richesses, les honneurs, etc. Comblé des faveurs de la fortune.

FAVEUR

FAVEUR se dit particulièrement Des marques d' amour qu' une femme donne à un homme. Il n' a jamais obtenu d' elle la moindre faveur.

Les dernières faveurs, Les plus grandes marques d' amour qu' une femme puisse donner à un homme. Il l' abandonna après en avoir obtenu les dernières faveurs. On dit quelquefois absolument, dans le même sens, Elle lui a accordé ses faveurs.

FAVEUR

FAVEUR se dit encore, particulièrement, de La bienveillance, des bonnes grâces d' un prince, d' un personnage puissant, du public, etc. Gagner la faveur du prince, du ministre. C' est lui qui a la faveur. La faveur des grands est fort inconstante. Briguer la faveur du peuple. Il obtint un moment la faveur publique. On l' emploie quelquefois absolument. Il doit tout à la faveur, et rien au mérite. C' est la faveur qui l' a placé où il est.

Il se dit également Du crédit, du pouvoir qu' on a auprès d' un prince, d' un grand personnage, etc., dont on est aimé, préféré. Sa faveur est grande auprès du prince, auprès du ministre. Sa faveur diminue. Sa faveur augmente tous les jours. Abuser de sa faveur. Il est en faveur, en grande faveur. Du temps de sa faveur.

Il se prend, quelquefois, dans le sens de Recommandation et de crédit auprès d' une personne puissante. Trouver faveur auprès de quelqu' un.

Prendre faveur, S' accréditer. Cette marchandise, cette opinion, ce livre prend faveur.

S' attacher, se dévouer à la faveur, Rechercher les personnes puissantes, leur faire la cour. C' est un courtisan qui s' est toujours attaché à la faveur.

Lettres de faveur, Lettres de recommandation. Cette locution a vieilli.

Homme de faveur, gens de faveur, Homme, gens qui ne doivent leur élévation qu' à la faveur.

Place, emploi de faveur, Place, emploi qu' on accorde aux personnes qu' on veut favoriser.

FAVEUR

FAVEUR se dit encore par opposition à Rigueur, à sévérité. Les juges le traitèrent avec faveur. Je ne demande point faveur, mais justice. On a dit dans le même sens, C' est un cas de faveur, un arrêt de faveur.

Mois de faveur, Les deux mois de l' année où le collateur d' un bénéfice pouvait le conférer à celui des gradués qu' il en voulait gratifier. Les mois d' avril et d' octobre étaient des mois de faveur, et les mois de janvier et de juillet, des mois de rigueur.

Jours de faveur, Les dix jours que le débiteur d' une lettre de change avait autrefois, après l' échéance, pour payer.

FAVEUR

FAVEUR est aussi le nom d' Une sorte de ruban très-étroit. Border quelque chose avec de la faveur. Nouer avec une faveur, avec de la faveur.

EN FAVEUR DE. loc. prépositive

EN FAVEUR DE. loc. prépositive En considération d' une chose passée, en vue d' une chose à venir, en considération de quelqu' un. On lui pardonna en faveur des belles actions qu' il avait faites. Il a déclaré un tel son héritier en faveur de ce mariage.

Il signifie aussi, À l' avantage, au profit de. Il a fait son testament, il a testé en faveur d' un tel, en faveur d' un ami. Le jugement est en votre faveur. Je lui parlerai en votre faveur. Ce prince fit beaucoup en faveur des sciences et des arts.

Prévenir en faveur de quelqu' un, de quelque chose, En donner d' avance une opinion avantageuse. Cette conduite prévient en sa faveur. Il a su les prévenir en ma faveur. Ce que vous dites me prévient en faveur de la méthode de ce maître.

À LA FAVEUR DE. loc. prépositive

À LA FAVEUR DE. loc. prépositive Par le moyen, par l' aide de. Il s' est sauvé à la faveur de la nuit. Il ne s' est dérobé aux recherches de la justice qu' à la faveur de son déguisement.

FAVORABLE. adj. des deux genres

FAVORABLE. adj. des deux genres Propice, avantageux, tel qu' on le désire pour la fin qu' on se propose. Il se dit Des personnes et des choses. Se rendre quelqu' un favorable. Ses dispositions, ses sentiments vous sont très-favorables. Soyez-moi favorable. Tout le monde lui a été favorable. Il obtint une réponse favorable. Avoir un temps favorable, un vent favorable. Auspices favorables. Occasion favorable. Événement favorable. Endroit favorable pour aborder. Des circonstances favorables à l' exécution d' un projet.

Blessure favorable, Blessure qui n' est pas dangereuse. Coup favorable, Coup dont la blessure n' est pas dangereuse, mais qui est près d' un endroit où elle l' aurait été. Ces locutions ont vieilli.

FAVORABLE

FAVORABLE se dit aussi De certaines choses qui méritent d' être exceptées de la rigueur de la loi. Il a tué un homme, mais c' est en défendant son père; le cas est favorable. Sa cause est toute favorable.

Il signifie encore, Qui est à l' avantage de quelqu' un ou de quelque chose. J' ai de ce jeune homme l' opinion la plus favorable. Cela fait concevoir de lui une idée peu favorable. On lui présenta la chose du côté favorable.

FAVORABLEMENT. adv.

FAVORABLEMENT. adv. D' une manière favorable. Ils vous ont traité, ils vous ont reçu favorablement. On l' a écouté favorablement. Juger favorablement de quelqu' un. Interpréter favorablement quelque chose.

FAVORI, ITE. adj.

FAVORI, ITE. adj. Qui plait plus, qu' on affectionne plus que toute autre chose du même genre. Il se sert toujours de ce mot, c' est son mot favori. C' est sa lecture favorite. Horace est son auteur favori. L' ironie était la figure favorite de Socrate. Elle aime le bleu, c' est sa couleur favorite. Passion favorite. La sultane favorite. C' est son cheval, son chien, son oiseau favori.

Il s' emploie aussi comme substantif, et signifie, Celui, celle qui tient le premier rang dans la faveur, dans les bonnes grâces d' un roi, d' une reine, d' un grand prince, d' une grande princesse. Le favori d' un roi, d' un souverain. Un sage favori. Un favori insolent. On la regardait comme la favorite de la reine. Ce roi avait plusieurs favoris.

Il se dit de même de Tout objet d' une prédilection habituelle. Cette grand' mère aime bien tous ses petits-fils, mais le plus jeune est son favori. Cet acteur est le favori, cette actrice est la favorite du public. Voilà le cheval que je monte habituellement, c' est mon favori. Dans ce sens, il est ordinairement familier.

Fig. et dans le style soutenu: Les favoris de la fortune. Les favoris des Muses. Les favoris d' Apollon. Etc.

FAVORI

FAVORI se dit encore substantivement, au masculin, Des touffes de barbe que quelques personnes laissent croître de chaque côté du visage, de l' oreille au menton. Avoir des favoris. Laisser croître ses favoris. Soigner ses favoris.

FAVORISER. v. a.

FAVORISER. v. a. Traiter favorablement, accorder quelque préférence, appuyer de son crédit, protéger. Il est favorisé du prince. Être favorisé des dames. Il ne méritait point cette place, on l' a évidemment favorisé. Un juge ne doit jamais favoriser une partie au préjudice de l' autre. Il m' a favorisé en tout ce qu' il a pu. Il favorise leur parti. Favoriser une entreprise.

Favoriser quelqu' un de quelque chose, L' en gratifier, accorder à quelqu' un une chose qui lui est avantageuse, agréable, qui l' honore, etc. La confiance dont vous m' avez toujours favorisé. Elle n' a pas même daigné le favoriser d' un regard.

Fig., La nature l' a favorisé, ne l' a pas favorisé de ses dons, se dit en parlant, soit au physique, soit au moral, Des avantages naturels dont une personne est douée ou dépourvue.

FAVORISER

FAVORISER se dit aussi De tout ce qui est conforme à nos souhaits, et qui seconde nos desseins, nos désirs. Le temps nous a favorisés. Le vent nous a bien favorisés. Si le ciel, si la fortune nous favorise. Tout favorisait nos voeux. L' obscurité favorisait notre fuite.

Il signifie encore simplement, Aider à. Tout ce qui est propre à favoriser le développement de cette industrie. Favoriser la licence.

FAVORISÉ, ÉE. participe

FAVORISÉ, ÉE. participe C' est un homme peu favorisé des dons de la nature, des dons de la fortune.

FAYENCE, FAYENCERIE, FAYENCIER

FAYENCE, FAYENCERIE, FAYENCIER Voyez FAÛENCE, ETC.

FÉAGE. s. m.

FÉAGE. s. m. T. de Jurispr. féodale. Contrat d' inféodation; ou Tenure en fief. Un feage noble etait un héritage tenu en fief.

FÉAL, ALE. adj.

FÉAL, ALE. adj. Vieux mot qui signifie, Fidèle, et qui était usité dans les lettres royaux. À nos amés et féaux...

Fam. et substantiv., C' est mon féal, c' est son féal, C' est mon fidèle ami, son fidèle ami, mon intime, son intime.

FÉBRICITANT. adj.

FÉBRICITANT. adj. T. de Médec. Qui a la fièvre. Il se dit particulièrement De ceux qui ont des fièvres intermittentes. Un homme fébricitant.

Il est aussi substantif. C' est un pauvre fébricitant.

FÉBRIFUGE. adj. des deux genres

FÉBRIFUGE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des médicaments avec lesquels on combat les fièvres intermittentes. Un remède fébrifuge. Une plante fébrifuge.

Il se prend aussi substantivement, au masculin. Le quinquina est un excellent fébrifuge.

FÉBRILE. adj. des deux genres

FÉBRILE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui a rapport à la fièvre. Chaleur fébrile. Pouls fébrile. Mouvement fébrile.

FÉCALE. s. f.

FÉCALE. s. f. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Matière fécale, Les gros excréments de l' homme. Il y a des phosphores qui se tirent de la matière fécale.

FÈCES. s. f. pl.

FÈCES. s. f. pl. T. de Chimie et de Pharmacie. Sédiment qui se dépose au fond d' une liqueur qui a fermenté, ou au fond d' une liqueur trouble, lorsqu' on la laisse reposer.

FÉCIAL. s. m.

FÉCIAL. s. m. T. d' Antiq. romaine. Nom de chacun des prêtres ou hérauts dont la fonction principale était d' intervenir dans les déclarations de guerre et dans les traités de paix et d' alliance, et de consacrer ces actes publics par des formalités religieuses. Les féciaux étaient sacrés et inviolables. Le collége des féciaux.

FÉCOND, ONDE. adj.

FÉCOND, ONDE. adj. Qui produit, qui peut produire beaucoup par voie de génération. Il se dit proprement Des femmes, et des femelles des animaux. Les femmes de ce pays sont très-fécondes. Les poissons sont très-féconds.

OEuf fécond, OEuf dont le germe a été fécondé.

FÉCOND

FÉCOND signifie, par extension, Fertile, abondant. Une terre féconde. Un sol fécond.

Source féconde, Source qui donne de l' eau abondamment. On dit en un sens analogue, Mine féconde. Ces deux locutions s' emploient aussi et même plus souvent au figuré. C' est une source d' erreurs très-féconde. Ce sujet est une mine féconde de beautés poétiques.

FÉCOND

FÉCOND se dit figurément De tout ce qui produit beaucoup de certaines choses. Une ville, une famille féconde en grands hommes. Un siècle fécond en découvertes. Un événement fécond en résultats. Un esprit fécond en idées originales. Avoir l' esprit fécond, l' imagination féconde, la veine féconde. C' est un homme fécond en ressources. C' est un auteur, un écrivain fécond.

Sujet fécond, matière féconde, Sujet, matière qui fournit, qui peut fournir beaucoup à l' écrivain.

Principe fécond, Principe d' où naissent beaucoup de vérités qui s' enchaînent et se lient les unes aux autres.

FÉCOND

FÉCOND signifie quelquefois, Fécondant, qui fertilise. Chaleur féconde. La lumière féconde du soleil. Une pluie douce et féconde.

FÉCONDANT, ANTE. adj.

FÉCONDANT, ANTE. adj. Qui féconde. Matière fécondante. Principe fécondant. La poussière fécondante des végétaux. Chaleur, pluie fécondante.

FÉCONDATION. s. f.

FÉCONDATION. s. f. Action de féconder, ou Le résultat de cette action. Il ne se dit qu' en parlant Des êtres organisés. Rechercher comment s' opère la fécondation. Les oeufs qui n' ont pas reçu la fécondation ne produisent rien. Les étamines d' une fleur se flétrissent ordinairement après la fécondation.

FÉCONDER. v. a.

FÉCONDER. v. a. Communiquer à un germe le principe, la cause immédiate de son développement. Féconder un germe. Dès que la femelle a été fécondée. Les anciens croyaient qu' en Lusitanie il arrivait à des cavales d' être fécondées par le souffle du vent. Dans les végétaux, c' est la poussière des étamines qui féconde l' ovaire.

Il signifie aussi, Rendre fécond, fertile. Féconder un champ. La pluie a fécondé nos campagnes.

Il s' emploie également au figuré, dans ce dernier sens. La lecture des grands poëtes féconde l' imagination.

FÉCONDÉ, ÉE. participe

FÉCONDÉ, ÉE. participe Germe fécondé.

FÉCONDITÉ. s. f.

FÉCONDITÉ. s. f. Qualité de ce qui est fécond. Il se dit au propre et au figuré. La fécondité des animaux. Les femmes de ce pays sont d' une fécondité remarquable. La fécondité de la terre. La fécondité de l' esprit. Cet écrivain est d' une rare fécondité. La fécondité d' un sujet, d' une matière.

FÉCULE. s. f.

FÉCULE. s. f. Poudre blanche assez semblable à l' amidon, qui se précipite au fond du suc exprimé de certaines racines ou de certaines graines. Fécule de pommes de terre, de manioc, etc.

Il s' est dit aussi comme synonyme, ou plutôt comme diminutif de Fèces. Ce sens est vieux.

FÉCULENCE. s. f.

FÉCULENCE. s. f. T. didactique. Sédiment, lie, partie grossière des choses liquides. Ce mot, qui est vieux, se disait particulièrement Du sédiment des urines.

FÉCULENT, ENTE. adj.

FÉCULENT, ENTE. adj. T. didactique. Il se dit Des liqueurs qui sont chargées d' une lie, et qui n' ont pas la pureté qu' elles doivent avoir.

FÉDÉRAL, ALE. adj.

FÉDÉRAL, ALE. adj. Qui a rapport à une confédération. Gouvernement fédéral. Système fédéral. Constitution fédérale. Pacte fédéral.

FÉDÉRATIF, IVE. adj.

FÉDÉRATIF, IVE. adj. Il se dit en parlant De l' association politique de plusieurs États, unis entre eux par une alliance générale, et soumis en certains cas à des délibérations communes, mais dont chacun est régi par ses lois particulières. La Suisse, les États-Unis, sont des États fédératifs, sont des républiques fédératives.

Il se dit quelquefois dans le sens de Fédéral. Gouvernement fédératif. Pacte fédératif. Alliance fédérative.

FÉDÉRATION. s. f.

FÉDÉRATION. s. f. Alliance, union. Voyez CONFÉDÉRATION.

FÉDÉRÉ, ÉE. adj.

FÉDÉRÉ, ÉE. adj. Qui fait partie d' une fédération. Les États fédérés.

FÉE. s. f.

FÉE. s. f. Nom que l' on donne, dans les contes, dans les romans, etc., à une femme, à un être qui possède une puissance surnaturelle, qui a le don de connaître l' avenir et d' opérer des prodiges. La fée Alcine. La fée Urgande. Les enfants aiment les contes de fées. Palais de fées. La baguette d' une fée.

Fig. et fam., C' est une fée, se dit D' une femme qui charme par ses grâces, par son esprit, par ses talents. On dit aussi, C' est un ouvrage des fées, en parlant De certains ouvrages délicats, faits avec beaucoup de perfection. On dit de même, Travailler comme une fée, en parlant D' une femme qui travaille avec une adresse admirable.

FÉER. v. a.

FÉER. v. a. Enchanter, charmer. Vieux mot qui se disait autrefois en parlant De certains enchantements qu' on attribuait aux fées. Les vieux contes reproduisent souvent cette espèce de formule: «Je vous fée et refée.»

FÉÉ, ÉE. participe

FÉÉ, ÉE. participe Les vieux romans disent que Ferragus était féé, que les armes de Mambrin étaient féées.

FÉERIE. s. f.

FÉERIE. s. f. L' art des fées. Il fut transporté à Babylone par art de féerie.

Il se dit aussi Du merveilleux où figurent les fées, les génies, etc. Le merveilleux de la féerie. Introduire la féerie dans un opéra, dans un poëme.

Fig., C' est une féerie, une vraie féerie, se dit D' un très-beau spectacle.

FEINDRE. v. a.

FEINDRE. v. a. Simuler; se servir d' une fausse apparence pour tromper; faire semblant. Feindre une maladie. Feindre une entreprise. Feindre de la joie. En feignant d' aller à la chasse, il se sauva. Feindre d' être gai, d' être malade, d' être en colère. On l' emploie quelquefois absolument. Savoir feindre. Avoir l' art de feindre.

Il signifie aussi, Controuver, inventer, imaginer. Il feint des choses qui ne sont pas vraisemblables. Ce poëte a feint des héros qui n' ont jamais existé. Feindre des caractères qui n' ont point de vraisemblance.

FEINDRE

FEINDRE s' emploie aussi comme verbe neutre, et signifie, Hésiter à faire quelque chose, en faire difficulté. Dans ce sens, qui a vieilli, il ne se dit guère qu' avec la négation. Je ne feindrai point de vous dire. Il n' a pas feint de le lui déclarer. Il ne feignit pas de l' aborder.

Feindre en marchant, se dit D' une personne ou d' un cheval qui, après une indisposition, boite encore légèrement. Il est guéri de sa goutte, mais il feint encore un peu du pied gauche. Ce cheval feint d' un pied.

FEINT, EINTE. participe

FEINT, EINTE. participe Un mal feint. Une amitié feinte. Une feinte réconciliation. De feintes caresses. Une histoire feinte.

En Archit., Porte feinte, colonne feinte, fenêtre feinte, etc., Représentation d' une porte, d' une colonne, etc., que l' on fait pour la symétrie ou pour l' agrément.

FEINTE. s. f.

FEINTE. s. f. Déguisement, artifice par lequel on cache une chose sous une apparence contraire. Il paraît être de vos amis, mais ce n' est que feinte. Toute sa dévotion n' est que feinte. Parlez sans feinte. Il m' a surpris par ses feintes. Ses feintes n' ont pas réussi.

Il se dit, en termes d' Escrime, Lorsqu' on fait semblant de vouloir diriger le coup vers un endroit du corps, et qu' on le porte à un autre. Faire une feinte. Il fit une feinte en tierce, et porta sa botte en quarte.

FEINTE

FEINTE en termes d' Imprimerie, Défaut de touche dans une feuille imprimée, imperfection qui résulte de ce qu' une partie de la forme n' a pas reçu assez d' encre. Faire une feinte.

FEINTE

FEINTE en termes d' Art vétérinaire, Claudication d' un cheval, si légère, qu' elle est à peine sensible.

FEINTISE. s. f.

FEINTISE. s. f. Feinte, déguisement. Il a vieilli.

FELDSPATH. s. m.

FELDSPATH. s. m. T. de Minéralogie, emprunté de l' allemand. Pierre très-dure qui est composée de silice, d' alumine et de potasse, qui a une texture lamelleuse, et qui, fondue au chalumeau, se convertit en un émail blanc.

FÊLER. v. a.

FÊLER. v. a. Fendre un vase, un cristal, un verre, etc., de telle sorte que les pièces en demeurent encore jointes l' une avec l' autre. Il ne faut pas exposer ce vase à la gelée, elle le fêlerait.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce vase se fêlera, si on l' approche trop près du feu.

FÊLÉ, ÉE. participe

FÊLÉ, ÉE. participe Un pot fêlé. Une cloche fêlée. Un verre fêlé.

Prov. et fig., Les pots fêlés sont ceux qui durent le plus, se dit Des personnes qui, étant d' une santé délicate, se ménagent mieux que les autres.

Fig., Poitrine fêlée, Poitrine délicate et menacée.

Fig. et fam., Avoir la tête fêlée, le timbre fêlé, Être un peu fou.

FÉLICITATION. s. f.

FÉLICITATION. s. f. Action de féliciter; compliment qu' on fait à quelqu' un pour lui témoigner la part que l' on prend à ce qui lui est arrivé d' agréable. On lui a fait un compliment de félicitation. Je lui ai écrit une lettre de félicitation. Recevez mes félicitations. J' irai lui en faire mes félicitations.

FÉLICITÉ. s. f.

FÉLICITÉ. s. f. Béatitude, grand bonheur. La félicité éternelle. La souveraine félicité. La suprême félicité. La véritable félicité ne peut se trouver qu' en Dieu. Jouir d' une parfaite félicité. Une félicité que rien ne saurait troubler. Il met en cela toute sa félicité. Toute la félicité de la vie. Être au comble de la félicite.

Il se dit quelquefois, au pluriel, Des choses qui contribuent à la félicité. Les félicités de ce monde sont peu durables.

FÉLICITER. v. a.

FÉLICITER. v. a. Faire compliment à quelqu' un sur un succès, sur un événement agréable, lui exprimer que l' on prend part à sa joie. Je vous félicite du nouvel emploi qu' on vous a donné. Il a gagné son procès, il faut que j' aille l' en féliciter. Je l' ai félicité sur son mariage.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' applaudir, se savoir bon gré. Je me félicite d' avoir fait un si bon choix.

FÉLICITÉ, ÉE. participe

FÉLICITÉ, ÉE. participe

FÉLON, ONNE. adj.

FÉLON, ONNE. adj. Traître, rebelle. Il s' est dit proprement D' un vassal qui faisait quelque chose contre la foi due à son seigneur. Un vassal félon.

Il signifie aussi, Faux, méchant, cruel. Coeur félon. Regard félon. Il est vieux.

FÉLONIE. s. f.

FÉLONIE. s. f. Trahison. Il s' est dit proprement de La rébellion du vassal contre le seigneur. Crime de félonie. Atteint et convaincu de félonie.

FELOUQUE. s. f.

FELOUQUE. s. f. T. de Marine. Sorte de petit bâtiment léger, long et étroit, qui va à voiles et à rames, et qui est principalement en usage dans la Méditerranée. S' embarquer sur une felouque. Felouque armée en guerre.

FÊLURE. s. f.

FÊLURE. s. f. Fente d' une chose fêlée. La fêlure en est si légère, qu' on ne la voit point, qu' elle ne paraît point.

FEMELLE. s. f.

FEMELLE. s. f. Animal du sexe qui conçoit, porte et fait les petits ou les oeufs. Il ne se dit proprement qu' en parlant Des bêtes. Le mâle et la femelle. Dès que la femelle a conçu. La vache est la femelle du taureau. La biche est la femelle du cerf. La poule est la femelle du coq.

Il se dit cependant quelquefois en parlant Des femmes, par opposition à Mâle, quand il s' agit de Succession et de Généalogie. Dans plusieurs coutumes, les mâles excluaient les femelles de l' hérédité. Hors de là, Femelle ne se dit Des femmes qu' en plaisantant. Ne vous fiez point à cette femme, c' est une dangereuse femelle. C' est une fine, une adroite femelle. Une gentille femelle. Une agaçante petite femelle. Quelle étrange femelle!

FEMELLE

FEMELLE est aussi adjectif des deux genres. Un serin mâle, un serin femelle. Une perdrix mâle, une perdrix femelle.

Fig. et fam., C' est un démon femelle, se dit D' une femme très-méchante, très-emportée.

Duché femelle, Duché que les femmes peuvent posséder, et qui se transmet par elles.

FEMELLE

FEMELLE s' applique par extension, en Botanique, À l' organe sexuel qui, dans une fleur, est destiné à donner le fruit; ainsi qu' Aux plantes, aux fleurs ou assemblages de fleurs qui n' ont que cet organe. Le pistil est l' organe sexuel femelle. La plante femelle est fécondée par le pollen que lui envoie la plante mâle. Un palmier mâle, un palmier femelle. Du chanvre mâle, du chanvre femelle. Fleurs femelles. Épi, chaton femelle.

FÉMININ, INE. adj.

FÉMININ, INE. adj. Qui appartient aux femmes, qui est propre et particulier à la femme. Le sexe féminin. Les ruses féminines.

Il signifie aussi, Qui ressemble à la femme, ou qui tient de la femme. Cet homme a le visage féminin. La voix féminine. La marche féminine. Les manières féminines.

En Grammaire, Noms féminins, se dit Des noms substantifs ou adjectifs qui désignent ou qualifient soit les êtres femelles, soit ceux qu' on leur assimile, quant au genre, dans le langage. Poule, lettre, table, sont des substantifs féminins. Grande, belle, bonne, sont des adjectifs féminins. On appelle Genre féminin, Le genre de ces noms. On dit d' une manière analogue, La est l' article féminin, Elle est un pronom féminin, etc.

Terminaison féminine, Terminaison dont la dernière lettre est un E muet, ou dans laquelle les consonnes qui suivent l' E muet ne se prononcent point ordinairement. Les mots Belle, juge, disent, prennent, etc., ont une terminaison féminine. On dit dans le même sens, Rime féminine, vers féminin.

FÉMININ

FÉMININ se dit quelquefois, substantivement, Du genre féminin. Le masculin et le féminin. Cet adjectif ne s' emploie qu' au féminin. Le féminin de bon est bonne. Faux fait au féminin fausse.

FÉMINISER. v. a.

FÉMINISER. v. a. T. de Gram. Faire du genre féminin. Il se dit surtout en parlant De certains mots qui étaient originairement masculins, et que l' usage a rendus féminins. L' usage a féminisé les mots Affaire, épigramme, étude, etc.

FÉMINISÉ, ÉE. participe

FÉMINISÉ, ÉE. participe

FEMME. s. f.

FEMME. s. f. (On prononce Fame.) La femelle, la compagne de l' homme. Dieu tira la femme de la côte d' Adam. Les femmes sont naturellement timides. Il y a plus de femmes que d' hommes dans telle ville. Les maladies des femmes. Un caprice de femme. Une femme mariée. Une jolie femme. Une belle femme. Une grande femme. Une femme coquette. Une femme auteur. Une femme peintre. Une femme poëte. La parure d' une femme. Des habits de femme. Un homme habillé en femme. Ce sultan avait un grand nombre de femmes dans son harem. Il est fort amoureux de cette femme. Sa mère est une excellente femme. Une femme bonne et charitable. Elle n' est pas femme à se laisser séduire. Cet homme est adonné au vin et aux femmes.

Prov. et fig., Ce que femme veut, Dieu le veut, Les femmes veulent ardemment ce qu' elles veulent, et elles viennent ordinairement à bout de l' obtenir.

Bonne femme, outre sa signification ordinaire, veut dire aussi, Une femme âgée. La bonne femme n' en peut plus. Quelquefois même, Bonne femme, se dit par familiarité et par hauteur, en parlant À une femme du peuple ou de la campagne, quel que soit son âge.

Fam., C' est une maîtresse femme, se dit D' une femme habile, ferme, et qui sait se faire obéir.

Fam., Elle est femme, elle est bien femme, se dit Pour faire entendre que celle dont on parle a les penchants, les faiblesses, les défauts ordinaires à son sexe.

Femme de chambre, Celle qui est attachée, moyennant un salaire, au service intérieur et particulier d' une personne du sexe. On dit absolument, au pluriel, Femmes, en parlant de Plusieurs femmes de chambre attachées au service de la même personne. Elle appela ses femmes. Elle envoya une de ses femmes.

Femme de charge, Femme attachée au service d' une maison, pour avoir soin du linge, de la vaisselle d' argent, etc.

Femme de ménage, Femme du dehors, par laquelle on fait faire son ménage.

Femme de journée, Femme qu' on emploie à la maison pour un travail quelconque, et qu' on paye a tant la journée.

Femme publique, Femme prostituée. Femme de mauvaise vie, femme perdue, Femme livrée à la débauche.

Sage-femme, Accoucheuse. On fit venir la sage-femme.

Fig., C' est une femme, une vraie femme, se dit D' un homme sans force, sans courage.

FEMME

FEMME se dit quelquefois, dans un sens plus restreint, et familièrement, de Celle qui est nubile. La voilà bientôt femme.

Il se dit encore de Celle qui est on qui a été mariée; et, dans ce sens, il est opposé à Fille. Les femmes et les filles. Femme en puissance de mari. Mari et femme. Avoir une femme. Une jeune femme. Il aime beaucoup sa femme. Il rend sa femme heureuse. Femme infidèle. Femme sage. Femme de bien. Honnête femme. Femme grosse. Femme veuve. C' est sa femme légitime. Femme séparée de son mari. Femme commune en biens. Femme autorisée en justice.

Prendre femme, Se marier. Ce vieux garçon a enfin pris femme. On dit dans un sens analogue, Chercher femme.

Prov., Maison faite, et femme à faire, Il faut acheter une maison toute bâtie, et épouser une jeune femme qu' on puisse accoutumer à sa manière de vivre.

Envie, fantaisie de femme grosse, Désir subit et pressant, souvent même désordonné, que quelques femmes grosses ont de certaines choses. Il se dit quelquefois, figurément et familièrement, de Toute espèce de goût, de désir peu raisonnable.

Prov. et fig., Le diable bat sa femme, se dit Quand il pleut et qu' il fait soleil en même temps.

FEMMELETTE. s. f. diminutif

FEMMELETTE. s. f. diminutif (On prononce Famelette.) Terme de dédain, qui signifie, Une femme d' humeur légère et d' un esprit borné. Vous gouvernez-vous par les avis d' une femmelette?

Il se dit, figurément, d' Un homme faible, sans énergie. Cet homme-là n' est qu' une femmelette. Dans les deux sens, il est familier.

FÉMUR. s. m.

FÉMUR. s. m. T. d' Anat., emprunté du latin. L' os de la cuisse. Le fémur est le plus grand des os du corps humain. Il a une fracture au fémur. Les deux fémurs.

FENAISON. s. f.

FENAISON. s. f. Action de couper les foins. Le temps de la fenaison est bien avancé.

Il se dit aussi Du temps où on coupe les foins. Pendant la fenaison.

FENDANT. s. m.

FENDANT. s. m. Coup donné du tranchant d' une épée de haut en bas. Il fut blessé dangereusement d' un fendant qu' il reçut dans le combat. Ce mot est vieux.

Fig. et pop., Faire le fendant, Faire de grandes menaces, parler comme un fanfaron qui veut se faire craindre. Cet homme fait bien le fendant, quand il ne voit personne à combattre.

FENDERIE. s. f.

FENDERIE. s. f. T. des Forges de fer. L' art et l' action de fendre le fer et de le séparer en verges, après qu' il a été mis en barre. Un ouvrier qui entend bien la fenderie. Mettre du fer à la fenderie.

Il signifie aussi, Le lieu où se font toutes les opérations de la fenderie. Le maître de forge était dans la fenderie.

FENDEUR, EUSE. s.

FENDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fend. Fendeur de bois.

FENDEUR

FENDEUR se dit particulièrement, dans les Forges, de Celui qui préside à la fenderie; et, dans les Ardoisières, de Celui qui fend les pierres d' ardoise.

Prov. et fig., Un fendeur de naseaux, Un bravache, un fanfaron. Cette locution a vieilli.

FENDILLER (SE). v. pron.

FENDILLER (SE). v. pron. Il se dit Du bois ou d' une autre matière où il se forme de petites fentes, des gerçures. Du bois qui se fendille.

FENDILLÉ, ÉE. participe

FENDILLÉ, ÉE. participe

FENDOIR. s. m.

FENDOIR. s. m. Outil qui sert à fendre, à diviser. Fendoir de vannier, de tonnelier.

FENDRE. v. a.

FENDRE. v. a. Diviser, couper en long. Fendre un arbre. Fendre du bois. Fendre en deux. Fendre avec des coins, avec une cognée. Fendre la terre avec une charrue. Fendre la tête d' un coup de sabre. Fendre avec des ciseaux, avec un canif. Fendre la peau légèrement. Il avait les jambes tellement enflées, qu' on fut obligé de fendre ses bottes. Fendre une manche à son ouverture, pour laisser le poignet plus libre.

Fam., Il me semble qu' on me fend la tête, se dit Pour exprimer qu' on a un violent mal de tête.

Fig. et fam., Fendre la tête à quelqu' un, L' incommoder en faisant un grand bruit. Ils me fendent la tête avec leurs cris. On dit de même: Ce bruit, ce tapage me fend la tête. C' est un bruit qui fend la tête, un bruit à fendre la tête, à tête fendre.

Fig., Fendre le coeur, se dit De ce qui excite une très-vive compassion. Ce spectacle était à fendre le coeur, me fendait le coeur. Voyez plus bas, FENDRE, neutre.

Prov. et fig., Fendre un cheveu en quatre, Faire des distinctions, des divisions subtiles. On dit de même: C' est vouloir fendre un cheveu en quatre. Cet homme fendrait un cheveu en quatre.

FENDRE

FENDRE signifie également, Séparer, écarter les parties d' un corps, d' une masse quelconque, en les traversant avec un certain effort. Un navire qui fend l' eau, qui fend les vagues. Fendre l' eau en nageant. Un oiseau qui fend l' air. Fendre la presse, la foule.

Il signifie encore, Faire que les parties d' un corps continu se séparent, et laissent des intervalles entre elles. La trop grande sécheresse fend la terre. La gelée fend les pierres. Il a gelé à pierre fendre.

FENDRE

FENDRE est aussi neutre; mais alors il ne s' emploie que figurément et dans ces phrases, La tête me fend, le coeur me fend, pour marquer un violent mal de tête, un grand sentiment de compassion. La tête me fend du bruit que l' on fait. Le coeur me fend de douleur. Le coeur me fend de voir souffrir tant de pauvres gens.

FENDRE

FENDRE s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie alors, Devenir divisé, séparé, s' entr' ouvrir, se gercer. Ce bois se fend aisément. La terre se fend de chaleur. Les pierres se fendent par la gelée. La glace se fendit sous ses pieds. Cette plaque de marbre s' est fendue en plusieurs endroits. Une muraille qui commence à se fendre. Les eaux de la mer Rouge se fendirent en deux pour donner passage aux Israélites. Les lèvres se fendent par le grand froid. Un fruit qui se fend parce qu' il est trop mûr. Avec ellipse du pronom, Cela fait fendre le coeur, est à faire fendre le coeur.

Il signifie aussi, surtout en termes d' Escrime, Écarter les jambes de manière à porter en avant un pied loin de l' autre. Fendez-vous.

FENDU, UE. participe

FENDU, UE. participe Un verre fendu.

Il s' emploie aussi comme adjectif, surtout dans les phrases suivantes:

Des yeux bien fendus, Des yeux grands et un peu longs.

Par exagérat. et par plaisanterie, Avoir la bouche fendue jusqu' aux oreilles, Avoir une bouche fort grande.

Ce cheval a les naseaux bien fendus, Il a les narines fort ouvertes.

Être bien fendu, se dit D' un homme qui a les cuisses et les jambes longues. Cet homme est tellement fendu, qu' il doit être bien à cheval, qu' il doit bien embrasser le cheval.

FÊNE. s. f.

FÊNE. s. f. Voyez FAÚNE.

FENESTRÉ, ÉE. adj.

FENESTRÉ, ÉE. adj. T. d' Hist. nat. Percé à jour. Feuille fenestrée. Le fruit du pavot est fenestré.

FENÊTRAGE. s. m. coll.

FENÊTRAGE. s. m. coll. Toutes les fenêtres d' une maison. Le fenêtrage de ce palais est tout de glaces.

Il signifie aussi, L' ordre, la disposition pour les jours, pour les fenêtres d' une maison. Le fenêtrage de ce bâtiment est mal entendu, est mal ordonné.

FENÊTRE. s. f.

FENÊTRE. s. f. Ouverture faite dans certaines parties d' un bâtiment, pour donner du jour et de l' air à l' intérieur. Fenêtre basse. Fenêtre haute. Fenêtre carrée, ronde, ovale. Fenêtre à balcon. Avoir des pots de fleurs sur sa fenêtre. Se tenir à la fenêtre. Se mettre à la fenêtre. Mettre la tête à la fenêtre. Regarder par la fenêtre. Jeter par la fenêtre. Passer par la fenêtre. Sauter par la fenêtre. L' impôt des portes et fenêtres.

Il se dit aussi quelquefois Du bois et du vitrage qui composent la croisée. Ouvrir les fenêtres. Fermer les fenêtres. Il manque plusieurs carreaux de vitre à cette fenêtre.

Fig. et fam., Cette maison n' a ni portes ni fenêtres, se dit D' une maison fort délabrée.

Prov. et fig., Jeter tout par les fenêtres, Dissiper son bien en folles dépenses.

Prov. et fig., Si vous le faites sortir par la porte, il rentrera par la fenêtre, ou Chassez-le par la porte, il rentrera par la fenêtre, se dit D' un importun dont on ne peut se débarrasser.

FENÊTRE

FENÊTRE en termes d' Anatomie, se dit Des deux ouvertures placées à la paroi interne de la cavité du tympan. La fenêtre ronde. La fenêtre ovale.

FENIL. s. m.

FENIL. s. m. (On mouille l' L.) T. d' Agricult. Le lieu ou l' on serre les foins, à la campagne. Le fenil est plein.

FENOUIL. s. m.

FENOUIL. s. m. Plante aromatique de la famille des Ombellifères, qui porte des fleurs jaunes, et qui croit surtout dans le midi de l' Europe. Fenouil sauvage. Fenouil commun. Un brin de fenouil.

Il se prend aussi pour La graine de la même plante. Mettre du fenouil dans une sauce. Du fenouil confit.

FENOUILLET. s. m., ou FENOUILLETTE. s. f.

FENOUILLET. s. m., ou FENOUILLETTE. s. f. Espèce de pomme qui a le goût du fenouil. Fenouillette grise. Fenouillette jaune. Fenouillette rouge.

FENOUILLETTE. s. f.

FENOUILLETTE. s. f. Eau-de-vie rectifiée et distillée avec de la graine de fenouil. La fenouillette de l' île de Re.

FENTE. s. f.

FENTE. s. f. Petite ouverture en long. Regarder par la fente de la porte. La fente d' une muraille. Faire une fente. Il se fait là beaucoup de fentes. Certains os ont des fentes naturelles.

En termes de Jardinage, Enter ou greffer en fente, Enter ou greffer en introduisant et en fixant la greffe dans une fente pratiquée à l' arbre ou à l' arbuste qu' on veut greffer.

Bois de fente, Celui qu' on débite en le fendant pour en faire des échalas, des lattes, des cercles, du merrain, etc.

FENTE

FENTE se dit particulièrement, dans les Mines, Des gerçures ou intervalles qui accompagnent souvent les filons métalliques, et qui sont quelquefois remplis de mine.

FENTON. s. m.

FENTON. s. m. (Quelques-uns écrivent, Fanton.) T. d' Art. Sorte de ferrure qui sert à divers usages, et principalement à lier le chambranle d' une cheminée avec le reste de la maçonnerie.

FENUGREC. s. m.

FENUGREC. s. m. T. de Botan. Plante légumineuse dont la graine a l' odeur forte, quoique assez agréable, et qui passe pour émolliente et adoucissante.

FÉODAL, ALE. adj.

FÉODAL, ALE. adj. Il se dit De ce qui appartient, de ce qui a rapport à un fief, et De ce qui concerne les fiefs en général. Seigneur féodal. Bien féodal. Droit féodal. Droits féodaux. Saisie féodale. Retrait féodal. En matière féodale. Coutumes féodales. La hiérarchie féodale. Les guerres féodales.

Droit féodal, Le droit qui traite des fiefs, des matières féodales. Ce livre traite du droit féodal. Il entendait bien le droit féodal. On dit de même, Jurisprudence féodale.

Gouvernement féodal, Celui d' un pays qui est partagé en fiefs, c' est-à-dire, en domaines relevant les uns des autres, et dont les possesseurs exercent, en leur propre nom, certains droits souverains ou seigneuriaux, tels que le droit de rendre la justice, d' exiger des redevances, d' imposer des corvées, etc. Dans le gouvernement féodal, le roi n' est que le premier des seigneurs. On dit dans le même sens: Monarchie féodale. Régime, système féodal. Etc.

Temps féodaux, Temps, époque où le régime féodal était le plus en vigueur.

FÉODALEMENT. adv.

FÉODALEMENT. adv. En vertu du droit de fief. Saisir une terre féodalement.

FÉODALITÉ. s. f.

FÉODALITÉ. s. f. Qualité de fief; ou La foi et hommage qu' un vassal doit à son seigneur. La féodalité ne se prescrit point.

Il signifie aussi, Le régime féodal. L' établissement, l' abolition de la féodalité. Les premiers temps de la féodalité.

FER. s. m.

FER. s. m. Métal dur et malléable, d' un gris clair et brillant, dont l' emploi dans les arts est très-considerable, et qui, uni à un peu de charbon, donne l' acier et la fonte. Mine de fer. Minerai de fer. Fer fondu. Fer de fonte. Fonte de fer. Fer battu. Fer forgé. Fer doux. Fer aigre. Fer dur. Fer cassant. Écume de fer. Affiner le fer. Faire rougir du fer. Fer rouge, incandescent. Battre le fer. Souder le fer. Rouille de fer, ou Oxyde de fer. Fer rouillé, oxydé. Fer qui se rouille. Fer aimanté. Fil de fer. Anneau de fer. Barre, verge de fer. Cercle de fer. Crochet de fer. Chaîne de fer. Pont de fer. Porte de fer. Cage de fer. Des pierres liées avec des tenons de fer. On l' emploie quelquefois au pluriel, surtout en termes de Commerce et d' Administration. Les différentes sortes de fers. Il fait le commerce des fers. Marchand de fers. Droits sur les fers. Les fers français et les fers étrangers.

Fam., Cela ne tient ni à fer ni à clou, Cela est mal attaché. On le dit aussi D' une chose qui sert à meubler une maison, mais qui n' est point scellée dans le mur, et qu' il est facile d' ôter.

Fig. et fam., Cette affaire ne tient ni à fer ni à clou, Elle n' est pas solidement faite, conclue, arrêtée.

Prov. et fig., Il faut battre le fer pendant qu' il est chaud, Il ne faut point se relâcher dans la poursuite d' une affaire, quand elle est en bon train.

Fig. et fam., C' est un corps de fer, il a un corps de fer, se dit D' un homme robuste et qui résiste aux plus grandes fatigues. On dit de même, Une santé de fer, un tempérament de fer.

Fig. et fam., Avoir une main de fer, un bras de fer, Avoir la main, le bras très-vigoureux, très-fort. Cet homme a un bras de fer. Dans une acception plus figurée, Avoir un bras de fer, signifie, Exercer avec dureté, avec rigueur un pouvoir dont on est revêtu.

Prov., On n' est pas de fer, Il est des fatigues auxquelles le corps humain ne peut résister. On dit de même, Il faudrait être de fer pour résister à de telles fatigues, pour tenir à ce métier, etc.

Fig. et fam., C' est une tête de fer, se dit D' une personne infatigable dans les affaires, dans les études qui demandent une grande application, une grande contention d' esprit. On le dit aussi D' une personne extrêmement opiniâtre. Vous ne le ferez pas changer, c' est une tête de fer.

Prov., Cet homme est roide comme une barre de fer, ou fig., C' est une barre de fer, se dit D' un homme inflexible, intraitable, inébranlable.

Fam., Il userait du fer, Il use beaucoup ses habits, et en peu de temps.

Fig. et fam., Il digérerait le fer, Il a un excellent estomac.

Fig. Âge, siècle de fer, Le plus barbare, le plus corrompu des quatre âges que les poëtes distinguent dans les premiers temps du monde. Le siècle d' or, le siècle d' argent, le siècle d' airain, et le siècle de fer. On appelle aussi Siècle de fer, Un temps de malheurs, de guerres, de misères, etc. On peut dire que c' etait alors le siècle de fer.

Fig., Un sceptre de fer, Une autorité dure et despotique. On dit dans un sens analogue, Un joug de fer.

Au Jeu de billard, Avoir du fer, donner du fer, etc., se disait Lorsqu' une des deux branches de la passe gênait le joueur. Voyez PASSE.

Cette pièce de monnaie est entre deux fers, se dit D' une pièce de monnaie qui ne trébuche point lorsqu' on la pèse.

FER

FER se dit particulièrement de La pointe de fer ou d' autre métal, qui est au bout d' une pique, d' une lance, d' une flèche, etc. Le fer d' une pique. Le fer d' une lance. Le fer d' une flèche. On dit dans un sens analogue, Le fer d' une gaffe.

Se battre à fer émoulu, Se battre avec des armes affilées. Cela ne se dit proprement qu' en parlant Des joutes, des tournois dans lesquels on se battait avec des armes affilées, au lieu de n' employer, suivant l' usage ordinaire, que des armes émoussées et rabattues. On dit de même, Lance à fer émoulu.

Fig. et fam., Se battre à fer émoulu, Disputer, plaider, contester sans aucun ménagement. Ces deux auteurs, ces deux plaideurs se battent à fer émoulu.

Fer d' aiguillette, de lacet, Petite pièce de fer-blanc, de cuivre ou d' autre métal, dont une aiguillette, un lacet est garni par le bout.

FER

FER se dit quelquefois, en termes d' Escrime, Du fleuret, de l' épée. Croiser le fer. Engager le fer.

Fam., Battre le fer, Faire des armes, s' exercer à l' escrime avec des fleurets. Il y a longtemps qu' il bat le fer dans les salles d' armes.

Fig. et fam., Il y a longtemps qu' il bat le fer, se dit D' un homme qui s' adonne depuis longtemps à quelque étude, à quelque profession, à quelque exercice. On dit même: C' est à force de battre le fer qu' il est parvenu à ce degré d' habileté. Il faut avoir longtemps battu le fer avant que d' en être venu là.

FER

FER dans le style oratoire ou poétique, se prend pour Poignard, épée, sabre, et généralement pour toutes sortes d' armes semblables. Il tomba sous le fer d' un meurtrier. Un fer homicide. Il se plongea le fer dans le sein. Vaincre autant par la clémence que par le fer. Porter la flamme et le fer dans un pays. Tout périt sous le fer du vainqueur. Ceux que le fer avait épargnés.

Employer le fer et le feu, se dit Lorsque, dans une opération chirurgicale, on est obligé d' employer à la fois le secours des instruments et celui du feu ou des caustiques.

Fig. et fam., Employer le fer et le feu, Employer les remèdes, les moyens les plus violents.

FER

FER se dit également, dans les Arts, de Plusieurs instruments et outils de fer qui servent à divers usages. Un fer à friser. Un fer à faire des gaufres, des oublies. Fers pour découper. Fers à dorer. Ce relieur a de beaux fers. Une marque faite avec un fer rouge, avec un fer chaud.

Il se dit, particulièrement, d' Un instrument de fer pour repasser le linge. Fer à repasser. Passer le fer sur une dentelle.

Prov. et fig., Mettre les fers au feu, Commencer à s' occuper sérieusement d' une affaire. Il est temps de mettre les fers au feu. On dit aussi, Les fers sont au feu, en parlant D' une affaire à laquelle on travaille actuellement.

FER

FER signifie encore, Le demi-cercle de fer, plat, dont on garnit en dessous la corne des pieds des chevaux, des mulets, des ânes. Fer de cheval. Fer neuf. Fer usé. Relever les fers d' un cheval. Un fer qui loche. Mettre un fer à un cheval, à un mulet, à un âne. Mettre à un cheval des fers cramponnés, pour empêcher qu' il ne glisse sur la glace. On dit, par catachrèse, Fer d' argent, fer d' or, lorsque cette espèce de sole est d' argent ou d' or. Les chevaux de cet ambassadeur avaient des fers d' argent. artificielle

Prov. et fig., Quand on quitte un maréchal, il faut payer les vieux fers, Quand on quitte un ouvrier, il faut payer ce qu' on lui doit.

Tomber les quatre fers en l' air, se dit D' un cheval, d' un mulet, etc., qui se renverse et tombe sur le dos.

Fig. et fam., Cet homme est tombé les quatre fers en l' air, Il est tombé à la renverse; et, dans une acception plus figurée, Il a été frappé d' étonnement.

Fer de botte, Morceau de fer, en forme de fer à cheval, dont on garnit le dessous des talons de bottes.

Prov. et fig., Avoir toujours quelque fer qui loche, Être valétudinaire, et avoir souvent quelques petites incommodités.

Prov. et fig., Il y a quelque fer qui loche, Il y a quelque chose qui empêche cette affaire d' aller bien.

Prov. et fig., Cela ne vaut pas les quatre fers d' un chien, Cela ne vaut absolument rien.

En fer à cheval, En forme de croissant, de demi-cercle. Table en fer à cheval. On dit de même, Cela fait le fer à cheval, forme le fer à cheval, etc.

En termes de Fortification, Fer à cheval, Ouvrage fait en demi-cercle, au dehors d' une place. Le fer à cheval n' est plus guère en usage.

En termes d' Archit., Fer à cheval, Escalier qui a deux rampes, et qui est fait en demi-cercle. Il se dit, par extension, de Deux pentes douces qui sont en demi-cercle, dans les jardins.

FERS

FERS au pluriel, signifie, Des chaînes, des ceps, des menottes, etc. Être aux fers. Être dans les fers. Avoir les fers aux pieds. On lui mit les fers aux pieds. Il avait les fers aux pieds et aux mains. On le chargea de fers.

Fig., Jeter quelqu' un dans les fers, le retenir dans les fers, etc., Mettre, retenir quelqu' un en prison, le priver de sa liberté. On dit aussi, Gémir, languir dans les fers, etc.

FERS

FERS se dit encore, figurément et poétiquement, d' Un état d' esclavage, d' oppression. Ces peuples, qui avaient gémi longtemps sous la tyrannie, ne songèrent plus qu' à rompre, qu' à briser leurs fers. Il fut vaincu par le peuple auquel il voulait donner des fers.

Il se dit également de La tyrannie qu' exerce l' amour. Les amants se plaisent dans leurs fers, bénissent leurs fers. L' amour le tient dans ses fers.

FER. s.

FER. s. T. de Jurisprudence, qui s' emploie dans cette locution, Cheptel de fer, Celui par lequel le propriétaire d' une métairie la donne à ferme, à la charge qu' à l' expiration du bail le fermier laissera des bestiaux d' une valeur égale au prix de l' estimation de ceux qu' il aura reçus.

FER-BLANC. s. m.

FER-BLANC. s. m. Tôle recouverte d' étain. Fabrique de fer-blanc. Plaque de fer-blanc. Feuille de fer-blanc. Cafetière de fer-blanc.

FERBLANTIER. s. m.

FERBLANTIER. s. m. Celui qui travaille en fer-blanc, qui fait, qui vend des ouvrages de fer-blanc. La boutique d' un ferblantier. Marchand ferblantier.

FER-CHAUD. s. m.

FER-CHAUD. s. m. T. de Médec. Sentiment d' ardeur à l' épigastre, avec éructation d' un liquide très-âcre.

FÉRET. s. m.

FÉRET. s. m. T. de Minéralogie. Sorte d' hématite qui est une vraie mine de fer. Le féret se trouve principalement en Espagne. Féret d' Espagne.

FÉRIAL, ALE. adj.

FÉRIAL, ALE. adj. Qui regarde la férie, qui est de férie. Office férial.

FÉRIE. s. f.

FÉRIE. s. f. Terme dont l' Église se sert pour désigner Les différents jours de la semaine. Le lundi est appelé La seconde férie, le mardi La troisième férie, et ainsi de suite jusqu' au vendredi, qui s' appelle La sixième férie. Faire l' office de la férie, et par ellipse, Faire de la férie. On ne dit point, La première férie, ni La septième férie: on se sert des mots ordinaires de dimanche et de samedi.

FÉRIE

FÉRIE se disait, chez les anciens Romains, Des jours pendant lesquels il y avait cessation de travail prescrite par la religion. Les féries différaient des jours de fêtes, en ce que les fêtes se célébraient principalement par des sacrifices ou des jeux; au lieu que le repos suffisait pour constituer les féries. Féries votives. Féries anniversaires. Féries mobiles. Féries latines. Etc.

Il désignait aussi, Un jour de foire, parce que les foires se tenaient pendant les féries ou les fêtes.

FÉRIÉ. adj. m.

FÉRIÉ. adj. m. Il se dit Des jours où il y a cessation de travail prescrite par la religion. Le jour de Noël est un jour férié.

FÉRIR. v. a.

FÉRIR. v. a. Frapper. Vieux mot qui n' est plus usité que dans cette phrase: Sans coup férir, Sans se battre, sans en venir aux mains; ou, figurément et familièrement, Sans éprouver de résistance. On prit la ville sans coup férir. Il en est venu à bout sans coup férir.

FÉRU, UE. participe

FÉRU, UE. participe Blessé, frappé de quelque chose. Il n' est usité au propre qu' en termes d' Art vétérinaire. Ce cheval a le tendon féru.

Il s' emploie, figurément et par plaisanterie, dans ces phrases familières: Il est féru contre un tel, Il est indisposé contre lui. Il est féru de cette femme, Il en est éperdument amoureux.

FERLER. v. a.

FERLER. v. a. T. de Marine. Plier entièrement une voile, la serrer et l' attacher en paquet tout le long de sa vergue.

FERLÉ, ÉE. participe

FERLÉ, ÉE. participe Le navire avait ses voiles ferlées.

FERMAGE. s. m.

FERMAGE. s. m. Le prix convenu pour une ferme. Payer les fermages. Il me doit beaucoup de fermages.

FERMANT, ANTE. adj.

FERMANT, ANTE. adj. Qui se ferme. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Meuble fermant, Meuble qui se ferme à clef; À jour fermant, Quand le jour finit; et À portes fermantes, Quand on ferme les portes d' une place de guerre.

FERME. adj. des deux genres

FERME. adj. des deux genres Qui tient fixement. Ce plancher est ferme. La cloison n' est guère ferme. La durée du froid a rendu la glace très-ferme.

Il signifie aussi, Qui se tient fixement sans chanceler, sans reculer, sans s' ébranler. Être ferme à cheval. Tenir le corps ferme. Être ferme sur ses pieds. Être ferme sur ses étriers. Marcher d' un pas ferme.

Prov. et fig., Être ferme sur ses étriers, Défendre ses sentiments, persister dans ses résolutions avec fermeté, sans se laisser ébranler.

De pied ferme, Sans bouger d' un lieu. Il y a deux heures que je vous attends de pied ferme. On dit dans un sens particulier: Attendre l' ennemi de pied ferme, L' attendre dans la résolution de le bien recevoir s' il se présente; et, Combattre de pied ferme, Soutenir les attaques de l' ennemi sans reculer, sans s' ébranler.

Dans les Manoeuvres militaires, Conversion de pied ferme, Celle dont le pivot est fixe.

Fig. et fam., Attendre quelqu' un de pied ferme, Attendre quelqu' un dans la résolution de lui résister, témoigner qu' on ne le craint pas.

FERME

FERME signifie aussi, Qui est compacte et solide, et se dit par opposition à Mou. Le terrain est ferme. Du poisson qui a la chair ferme. De la pâte ferme.

Terre ferme, Le continent, et tout ce qui tient au continent, sans être environné d' eau; à la différence des îles. Passer d' une île en terre ferme. On le dit particulièrement de La partie des États de Venise qui' est située sur le continent de l' Italie, par opposition à Venise et aux îles. Les nobles de terre ferme.

FERME

FERME signifie encore, Vigoureux, fort. Avoir la main ferme, les reins fermes, le jarret ferme, le poignet ferme.

À la Paume, Avoir le coup ferme, Pousser vigoureusement la balle.

Avoir la main ferme, signifie aussi, Avoir la main sûre. Cet enfant, lorsqu' il écrit, n' a pas la main ferme.

Fig., Tracer d' une main ferme le tableau d' une époque, le portrait d' un personnage historique, etc., Raconter ces événements, faire ce portrait, etc., dans un style clair, énergique et rapide.

Fig., Avoir le jugement ferme, l' esprit ferme, la tête ferme, Avoir l' esprit droit et solide.

FERME

FERME se dit également, dans les Beaux-Arts, surtout dans les Arts du dessin et en Musique, D' une manière d' exécuter vigoureuse et hardie. La manière, le faire de ce peintre est ferme. Avoir un pinceau ferme, un burin ferme. Ce dessinateur a une touche très-ferme. Cela est peint d' un pinceau ferme. Cette gravure est exécutée d' un burin ferme. Ce musicien a un jeu ferme. Il a un coup d' archet très-ferme.

Fig., Style ferme, Style qui a de la concision et de la force.

FERME

FERME se dit figurément De la contenance, de la voix, du ton, du regard, etc., et signifie, Assuré. Avoir la contenance ferme. Il a la voix ferme, la parole ferme. Il lui dit d' un ton ferme... Ce ton ferme et résolu déconcerta l' adversaire. Il a le regard ferme.

Il se dit figurément, au sens moral, pour Constant, invariable, inébranlable. C' est un homme ferme dans ses résolutions, ou absolument, C' est un homme ferme. Il a une volonté ferme. Demeurer ferme dans sa résolution. Rester ferme dans la foi. Faire une ferme résolution, un ferme propos. Avoir une ferme croyance. Une ferme espérance. Une foi ferme. Une amitié ferme.

Il signifie particulièrement, Qui ne se laisse point abattre par l' adversité, qui ne peut être intimidé, ni ébranlé. Avoir l' âme ferme. Demeurer ferme dans le péril. Un courage ferme.

En termes de Bourse, Achat ou vente ferme, Achat ou vente d' effets publics payables à un terme fixe, lequel étant arrivé, on ne peut se dispenser de livrer ou de prendre les effets, quel qu' en soit le cours. On dit dans un sens analogue, Marché ferme.

FERME

FERME s' emploie aussi comme adverbe; et il signifie alors, Fortement, d' une manière ferme. Tenir quelque chose bien ferme. Frapper ferme. Cela tient ferme dans la muraille. Parler ferme. Il tient ferme pour telle opinion.

Fam., Soutenir une chose fort et ferme, nier une chose fort et ferme, La soutenir, la nier avec beaucoup d' assurance.

Tenir ferme, Résister courageusement, vigoureusement. Il se dit au propre et au figuré. Il tint ferme contre l' ennemi, contre les assauts de la critique. Tenez ferme. On disait autrefois, dans le même sens, Faire ferme.

FERME

FERME se dit quelquefois absolument, Lorsqu' on veut exciter, encourager. Allons, ferme, mes amis.

FERME. s. f.

FERME. s. f. Convention par laquelle le propriétaire d' un héritage, d' une terre, d' une rente, d' un droit, abandonne la jouissance de son héritage, de sa terre, de ses droits à quelqu' un, pour un certain temps et moyennant un certain prix. Donner ses terres à ferme. Faire un bail à ferme. Prendre à ferme. Prix de ferme. Quitter une ferme. La ferme des chaises d' une église.

Il s' est dit, particulièrement, Des conventions de ce genre par lesquelles le roi déléguait à des particuliers le droit de percevoir certains revenus publics. Les fermes du roi. Les fermes des droits du roi. Les cinq grosses fermes. La ferme générale des gabelles, des aides, etc.

Il s' est dit également Des administrations chargées de percevoir les revenus publics donnés à ferme. Il obtint un emploi dans la ferme générale, dans les fermes. Un employé des fermes.

FERME

FERME se prend aussi pour La chose donnée à ferme; et, dans ce sens, il se dit Des métairies et des autres héritages ruraux. Avoir une ferme. Acheter une ferme. Ce domaine comprend cinq ou six fermes. En Matière féodale, il ne se disait jamais Des terres nobles.

Il se dit encore de L' habitation du fermier, des bâtiments d' exploitation d' une terre donnée à ferme. La cour d' une ferme. Voilà une belle ferme. Rentrer à la ferme.

FERME

FERME au Théâtre, se dit de Toute décoration montée sur un châssis qui se détache en avant de la toile de fond, telle qu' une colonnade, un obélisque, un arbre, etc.

FERME

FERME en termes de Charpenterie, signifie, Un assemblage de pièces de bois qu' on place de distance en distance, pour porter le faîte et les chevrons d' un comble. La distance d' une ferme à l' autre est généralement de trois mètres au moins, et de quatre mètres au plus. Il y a des combles dont les fermes sont de fer.

FERMEMENT. adv.

FERMEMENT. adv. D' une manière ferme, avec force, avec vigueur. Attacher fermement. S' appuyer fermement.

Il signifie aussi, Avec assurance, constamment, invariablement. Persister fermement dans sa résolution, dans son opinion. Croire fermement une chose. Soutenir fermement son avis. Soutenir fermement un mensonge.

FERMENT. s. m.

FERMENT. s. m. Levain, substance qui a la propriété d' exciter une fermentation dans le corps auquel on la mêle. Cette matière sert de ferment. La levûre de bière est un bon ferment.

Il se dit quelquefois, au figuré, de Ce qui fait naître ou entretient sourdement les haines, l' esprit de discorde, de rébellion, etc. Un ferment de haine. Un ferment de discorde. Un ferment de sédition.

FERMENTATIF, IVE. adj.

FERMENTATIF, IVE. adj. T. didactique. Qui a la vertu de produire la fermentation. La levûre est une substance fermentative. Il vieillit.

FERMENTATION. s. f.

FERMENTATION. s. f. T. didactique. Mouvement interne qui se manifeste dans un liquide, dans un corps quelconque, et qui en agite et décompose les parties. La fermentation augmente le volume des corps. Fermentation spiritueuse, acide, putride. Exciter la fermentation dans un liquide en y mêlant de la levûre. Une substance, un liquide qui entre, qui se met en fermentation. Quand la fermentation commence à se développer. Les médecins humoristes disaient, dans le même sens, La fermentation des humeurs.

Il se dit, figurément, de La chaleur et de l' agitation des esprits. Les esprits étaient dans la plus grande fermentation. Une sourde fermentation. Calmer, apaiser la fermentation des esprits.

FERMENTER. v. n.

FERMENTER. v. n. T. didactique. Être en fermentation. La pâte fermente. Dans le langage des médecins humoristes, Les humeurs fermentent.

Il signifie figurément, surtout au moral, Être dans l' agitation, être en grand mouvement. Les têtes, les esprits fermentent. Toutes les passions qui fermentent dans la société.

Il se dit, particulièrement, Des passions dangereuses qui naissent et s' entretiennent secrètement. L' ambition fermentait dans son âme. La haine qui fermentait dans les coeurs. L' esprit de rébellion fermentait sourdement.

FERMENTÉ, ÉE. participe

FERMENTÉ, ÉE. participe Pain fermenté. Liqueur fermentée. Blé fermenté.

FERMER. v. a.

FERMER. v. a. Clore ce qui est ouvert, en boucher l' entrée ou l' ouverture avec une porte, un couvercle, une trappe, etc. Fermer une chambre. Fermer une armoire, un secrétaire, une malle. Fermer une boîte. Fermer une cour. Fermer une boutique. On dit absolument, dans le sens de cette dernière phrase: Les marchands ferment les jours de fête; etc.

Il se dit, au figuré, dans le sens de Cesser en un lien les exercices, les travaux, etc., qui s' y font habituellement. Fermer un théâtre. On ferme les théâtres pendant plusieurs jours de la semaine sainte. Fermer les églises. Fermer les tribunaux. Faire fermer un collége, une école. Cette maison de jeu, cette salle de bal a été fermée par ordre supérieur. Etc.

Fermer un bureau, Y faire cesser le travail des employés à une certaine heure; ou Cesser momentanément de le tenir ouvert aux personnes qui y ont affaire. On ferme les bureaux de telle administration à quatre heures. Vous venez trop tard, le secrétariat est toujours fermé, se ferme toujours à cette heure-ci.

Fermer boutique, Cesser de travailler ou de vendre en boutique, quitter le commerce. Il ne veut plus être marchand, il a fermé boutique.

FERMER

FERMER se dit également, au propre, en parlant De l' entrée, de l' ouverture même que l' on bouche, et en parlant Des objets qui servent à la clôture. Fermer la porte. Fermer la fenêtre, les contrevents, les persiennes. Fermer une trappe, un judas. Fermer une écluse. Fermer la porte à la clef, au verrou. La porte n' était fermée qu' au loquet. Fermer la porte en dedans, en dehors. On dit dans un sens analogue, Fermer un robinet.

Fermer un tiroir, Le faire rentrer dans le meuble où il est emboîté.

Fermer la porte sur quelqu' un, sur soi, Fermer la porte après que quelqu' un est entré ou sorti, en entrant ou en sortant. Fermer la porte à quelqu' un, L' empêcher d' entrer.

Fam., Fermer la porte au nez de quelqu' un, à quelqu' un, Pousser rudement la porte contre lui au moment où il se présente pour entrer. On lui a fermé la porte au nez.

Fig., Fermer sa porte à quelqu' un, Ne plus vouloir l' admettre chez soi. Toutes les portes lui sont fermées, Il n' est reçu nulle part. On dit absolument, Fermer sa porte, Ne plus recevoir de visites.

Fig., Fermer la porte aux mauvaises pensées, aux mauvais conseils, Les éloigner, les rejeter. Fermer la porte aux abus, aux désordres, etc., Empêcher les abus, etc., de naître, ou de se renouveler.

Fig., La porte des emplois, des honneurs, des grandeurs lui est fermée, se dit en parlant D' un homme qui n' a pas ou qui n' a plus les moyens d' obtenir des places, des dignités.

Fig. et poétiq., Fermer les portes du temple de Janus, les portes de la guerre, Faire la paix.

Prov. et fig., Il faut qu' une porte soit ouverte ou fermée, Il faut prendre un parti, il faut se déterminer d' une manière ou d' une autre.

Fermer les rideaux, Tirer les rideaux.

FERMER

FERMER se dit quelquefois absolument, pour Fermer la porte, les portes. On vient de fermer, personne ne sera plus admis.

Il signifie aussi, Interrompre un passage, le rendre impossible ou très-difficile. Fermer un chemin, un passage, une allée, une issue. Faire fermer des fenêtres avec des grilles. Des portes d' airain fermaient l' entrée du temple. L' avenue est fermée à chaque extrémité par des barrières. Fermer un port avec une chaîne. Des bancs de sable ferment l' entrée du port. Des broussailles fermaient l' entrée de la grotte.

Il signifie, par extension, Empêcher, par une résistance, par une défense quelconque, l' accès, l' entrée ou la sortie. Ils essayèrent de lui fermer les passages des Alpes. Une armée de trente mille hommes lui fermait le passage. Fermer les ports, les mers, les chemins. On dit figurément: Fermer à quelqu' un le chemin des honneurs. Cette carrière lui est à jamais fermée. Etc.

FERMER

FERMER signifie encore, Rapprocher l' une contre l' autre des parties dont l' écartement formait une ouverture. Fermer un sac, une bourse. Fermer la bouche. Fermer les yeux. Fermer la main. Fermer un livre. Fermer une veine. Fermer une plaie.

Fermer une lettre, un paquet, Plier et cacheter une lettre, un paquet.

Fermer les yeux à une personne qui vient d' expirer, Abaisser ses paupières pour que ses yeux ne demeurent pas ouverts.

Fig., Fermer les yeux de quelqu' un, à quelqu' un, L' assister à ses derniers moments. Il est arrivé assez à temps pour fermer les yeux de son père, pour lui fermer les yeux.

Fig., Ne pouvoir fermer l' oeil, n' avoir pas fermé l' oeil, les yeux de toute la nuit, Ne pouvoir dormir, n' avoir pu reposer de toute la nuit.

Fig., Fermer les yeux, Mourir. Lorsque mon père eut fermé les yeux, je songeai à remplir fidèlement ses dernières volontés.

Fig., Fermer les yeux sur quelque chose, Faire semblant de ne pas s' en apercevoir. Elle ferme les yeux sur les fautes de son fils. On est obligé de fermer les yeux sur cet abus.

Fig., Fermer les yeux à quelque chose, Se refuser à voir ce qui est évident, à croire ce qui est prouvé, certain. Il ferme les yeux à toutes les considérations qu' on lui expose. Fermer les yeux à la vérité, à l' évidence, à la lumière.

Fig., Fermer l' oreille à quelque discours, Ne vouloir pas l' écouter. Fermer l' oreille aux louanges. On dit dans un sens analogue, Fermer l' oreille à la calomnie, aux médisances, Ne point y ajouter foi.

Fermer la bouche, se dit particulièrement D' une cérémonie par laquelle le pape impose les doigts sur la bouche d' un nouveau cardinal, pour l' avertir qu' il n' a point encore voix délibérative.

Fig., Fermer la bouche à quelqu' un, Le faire taire d' autorité, ou Le réduire à ne savoir que répondre. Je ne souffrirai point qu' il s' oublie devant moi, et je saurai bien lui fermer la bouche. Cette raison, cet argument lui ferma la bouche. On dit aussi, Le respect me ferme la bouche, Le respect m' interdit de répondre, de parler. On dit également, Fermer la bouche à la médisance, à la calomnie, aux médisants, etc., Obliger les médisants, les calomniateurs à se taire.

Fig., Fermer le coeur de quelqu' un à un sentiment, Faire qu' il ne l' éprouve pas, ou qu' il ne l' éprouve plus. Ces habitudes cruelles ferment le coeur à tout sentiment de pitié. Fermer son coeur aux affections de la nature. Son coeur est fermé à la compassion. On dit aussi quelquefois, Fermer son coeur à quelqu' un, Cesser d' avoir de l' affection pour lui, ou Lui cacher les sentiments qu' on éprouve, les pensées que l' on a.

FERMER

FERMER s' emploie également, au figuré, pour Clore, arrêter, terminer. Fermer une session législative. Fermer une discussion. Fermer les débats. Le cours de la rente a été fermé à tant. Fermer une liste, un registre. Son nom ferme la liste.

Fermer une parenthèse, Marquer le crochet qui la termine.

Fig. et fam., Fermer la parenthèse, Terminer une digression trop longue, et revenir à son sujet.

Fermer la marche, Être le dernier d' un cortége, d' une troupe de gens qui sont en marche.

FERMER

FERMER signifie aussi, Enclore. Fermer une ville, un parc, un jardin. Fermer de murailles, de haies, de fossés. La grande muraille qui ferme la Chine au nord.

Il s' emploie avec le pronom personnel dans plusieurs des sens qui viennent d' être indiqués. Cette porte se ferme d' elle-même. L' entrée du port s' est fermée peu à peu par l' accumulation des sables, des galets. Mes yeux commençaient à se fermer. Les fleurs de cette plante se ferment dès que le soleil paraît. Cette plaie se fermera bientôt. Un coeur qui se ferme à la pitié.

Il s' emploie comme neutre dans quelques-uns de ces mêmes sens. Cela ferme à clef. Ces fenêtres ne ferment pas bien. Cette porte ferme bien. Les portes de la ville ne ferment qu' à telle heure. Ce magasin ferme de bonne heure. Les bureaux ferment à six heures. Les théâtres ferment le jour de telle fête.

FERMÉ, ÉE. participe

FERMÉ, ÉE. participe Marcher les yeux fermés. Je connais si bien cette bibliothèque, que j' irais y prendre un livre les yeux fermés.

Fig., Les yeux fermés, se dit, au sens moral, Lorsque, par confiance en quelqu' un, ou par déférence, on fait ce qu' il désire, sans vouloir rien examiner après lui. Je signai cet acte les yeux fermés.

FERMETÉ. s. f.

FERMETÉ. s. f. L' état de ce qui est ferme, difficile à ébranler, de ce qui ne chancelle point. Ne marchez pas sur la glace, elle n' a pas encore assez de fermeté. Ces pilotis ont trop peu de fermeté.

Il signifie aussi, La qualité d' un corps solide, compacte. C' est un terrain marécageux qui n' a aucune fermeté. Ce poisson a le goût et la fermeté de la sole. La fermeté des chairs.

Il signifie encore, Vigueur, force. La fermeté des reins, du jarret. Il n' a point de fermeté dans le poignet.

Fermeté de la main, Sûreté, assurance de la main pour exécuter quelque chose. Ce chirurgien n' a pas assez de fermeté dans la main.

Fig., Fermeté d' esprit, de jugement, etc., se dit de La rectitude et de la solidité de l' esprit, etc.

FERMETÉ

FERMETÉ se dit également, dans les Beaux-Arts, surtout dans les Arts du dessin et en Musique, d' Une exécution vigoureuse et hardie. La touche de ce peintre manque un peu de fermeté. Fermeté de pinceau, de burin, de crayon, etc. Le jeu de ce musicien a beaucoup de fermeté. La fermeté de son coup d' archet.

Fig., Fermeté de style, Qualité d' un style qui a constamment de la concision et de la force. La fermeté du style de Tacite. Son style a de l' éclat et de la fermeté.

FERMETÉ

FERMETÉ signifie figurément, Assurance, en parlant De la contenance, de la voix, du ton, du regard, etc. La fermeté de sa contenance leur imposait. Parler, répondre avec fermeté. Mettre de la fermeté, beaucoup de fermeté dans ses réponses. La fermeté de son regard.

Il signifie encore, Constance, énergie, force morale qui fait braver les obstacles, les périls, qui rend capable de supporter, sans se plaindre, les souffrances, les revers, etc. Cet homme n' a point de fermeté dans ses résolutions, de fermeté dans l' esprit. Il n' a nulle fermeté. Il mit beaucoup de fermeté dans l' exécution de ces mesures. Rien n' ébranle sa fermeté. Rappelez maintenant toute votre fermeté. Une grande fermeté de courage. Fermeté de coeur. Fermeté d' âme, de caractère. Sa fermeté ne s' est pas démentie un seul instant. Il montra une grande fermeté au milieu des tourments, dans les revers, dans le péril.

FERMETURE. s. f.

FERMETURE. s. f. Ce qui sert à fermer. Il se dit, particulièrement, en termes de Serrurerie et de Menuiserie. La fermeture d' une chapelle. La fermeture d' une boutique.

Il se dit aussi, dans les places de guerre, de L' action de fermer les portes. La garde prend les armes à la fermeture des portes.

FERMIER, IÈRE. s.

FERMIER, IÈRE. s. Celui, celle qui prend des héritages ou des droits à ferme. C' est le fermier de telle terre, le fermier de monsieur un tel. Le fermier et la fermière. Un gros, un riche fermier. Ses fermiers ne le payent pas. Fermier judiciaire. Le fermier des chaises d' une église. Fermier des jeux publics.

Il s' est dit, particulièrement, de Ceux auxquels les droits du roi étaient affermés. Fermier général des gabelles, des aides. Fermier des cinq grosses fermes. C' était un fermier général. Les fermiers généraux.

FERMOIR. s. m.

FERMOIR. s. m. Petite attache, agrafe d' argent ou d' autre métal, qui sert à tenir un livre fermé. Mettre des fermoirs à un in-folio. Des fermoirs d' or. Des fermoirs d' argent.

Il signifie aussi, Un outil tranchant dont les menuisiers et les sculpteurs se servent pour ébaucher leurs ouvrages.

FÉROCE. adj. des deux genres

FÉROCE. adj. des deux genres Qui est farouche et cruel. Il se dit proprement De certains animaux. Les bêtes féroces. On exposait les martyrs aux bêtes féroces. Les lions, les tigres sont des animaux féroces. Cet animal est d' un naturel féroce.

Fig., C' est une bête féroce, se dit D' un homme brutal et cruel.

FÉROCE

FÉROCE se dit Des personnes, par extension, surtout pour exprimer une cruauté réfléchie ou dans laquelle on semble se complaire. Un despote féroce. Un peuple féroce. Coeur féroce. Caractère féroce. Humeur féroce.

Il se dit également De certaines choses propres à un animal, à une personne féroce. Un regard féroce. Un air féroce. Des moeurs féroces. Une joie féroce.

FÉROCITÉ. s. f.

FÉROCITÉ. s. f. Qualité d' un animal féroce. La férocité est naturelle au lion, au tigre. La férocité du tigre.

Il se dit Des personnes, par extension. La férocité de ce barbare ne put être adoucie. Voyez jusqu' où va la férocité de ces peuples. Férocité de caractère. Il a une férocité d' humeur qu' il est impossible de dompter. Des regards où se peint la férocité.

FERRAILLE. s. f. coll.

FERRAILLE. s. f. coll. Vieux morceaux de fer usés ou rouillés. Ce n' est que de la ferraille. Vendeur de vieille ferraille.

FERRAILLER. v. n.

FERRAILLER. v. n. Faire du bruit avec des lames d' épée ou de sabre, en les frappant les unes contre les autres. Des filous tirèrent l' épée, et se mirent à ferrailler.

Il se dit, particulièrement, Des spadassins, des gens qui cherchent les occasions de se battre à l' épée. C' est un mauvais sujet, qui n' aime qu' à ferrailler.

Il se dit, au figuré, pour Disputer fortement, contester. Ils s' engagèrent dans une dispute et ferraillèrent longtemps. Ce mot est familier.

FERRAILLEUR. s. m.

FERRAILLEUR. s. m. Marchand de ferraille.

Il se dit, familièrement, d' Un homme qui se bat souvent à l' épée, qui en cherche les occasions. C' est un grand ferrailleur. C' est un ferrailleur de profession.

FERRANDINIER. s. m.

FERRANDINIER. s. m. Ouvrier qui fabrique les étoffes de soie, et surtout une espèce d' étoffe qu' on appelait autrefois Ferrandine.

FERRANT. adj. m.

FERRANT. adj. m. Qui ferre. Il n' est usité que dans cette locution, Maréchal ferrant, Artisan qui ferre les chevaux, les mulets, etc.

FERREMENT. s. m.

FERREMENT. s. m. Outil de fer. On le surprit avec des limes sourdes, des crochets de fer, et quantité d' autres ferrements. Les ferrements d' un chirurgien. Cette dernière locution ne s' emploie que dans le langage vulgaire, et se dit surtout en parlant Des forceps.

FERREMENTS

FERREMENTS au pluriel, se dit Des garnitures de fer qui entrent dans la construction d' un bâtiment, d' une machine, etc. De bons ferrements. Ces ferrements ne sont pas assez solides.

FERRER. v. a.

FERRER. v. a. Garnir de fer. Ferrer une porte. Ferrer un coffre, une fenêtre. Ferrer un lit. Ferrer une armoire. Ferrer une pique. Ferrer un bâton. Ferrer une aune. Ferrer des roues.

Il signifie particulièrement, Attacher des fers aux pieds d' un cheval, d' un mulet, etc., avec des clous. Ferrer un cheval des quatre pieds, le ferrer tout à neuf. Ferrer un âne, une mule. Un cheval difficile à ferrer.

Ferrer des chevaux à glace, Leur mettre des fers cramponnés, pour empêcher qu' ils ne glissent sur la glace.

Prov. et fig., Il n' est pas aisé à ferrer, se dit De quelqu' un qui est difficile à gouverner.

Prov. et fig., Ferrer la mule, Acheter une chose pour quelqu' un, et la lui compter plus cher qu' elle n' a coûté.

Ferrer des aiguillettes, un lacet, En garnir les extrémités de fer-blanc, de cuivre ou d' autre métal.

Par catachrèse, Ferrer d' or, ferrer d' argent, de cuivre, Garnir d' or, d' argent, etc., ce qui est ordinairement garni de fer Cette cassette est ferrée d' or. Ce cheval est ferré d' argent.

FERRÉ, ÉE. participe

FERRÉ, ÉE. participe Un bâton ferré.

Eau ferrée, Eau dans laquelle on a éteint un fer rouge, ou dans laquelle on a mis en dissolution des matières ferrugineuses.

Chemin ferré, Chemin dont le fond est ferme et pierreux, et où l' on n' enfonce point. Il se dit aussi, par opposition à Chemin pavé, d' Un chemin qu' on a construit avec des cailloux.

Fig., Style ferré, Style qui a de la dureté, qui manque de souplesse. Cette locution est peu usitée.

Fig. et fam., Cet homme est ferré, il est ferré à glace, Il est extrêmement habile dans telle matière, et très-capable de s' y bien défendre si on l' attaque. Il est ferré sur ce sujet, on ne peut aisément l' embarrasser. Il est ferré à glace sur le droit romain.

Fig. et pop., Il a la gueule ferrée, c' est une gueule ferrée, se dit D' un homme qui mange avidement des mets très-chauds. On le dit aussi De celui qui a souvent l' injure à la bouche, qui est dur en paroles.

Prov. et par exagérat., Il avalerait des charrettes ferrées, se dit D' un grand mangeur. On dit aussi, proverbialement et figurément, en parlant D' un fanfaron, C' est un mangeur, un avaleur de charrettes ferrées.

FERRET. s. m. Diminutif

FERRET. s. m. Diminutif Fer d' aiguillette ou de lacet. Un ferret d' aiguillette.

Prov., Je ne voudrais pas en donner un ferret d' aiguillette, se dit en parlant D' une chose de peu de valeur, et dont on ne fait nul cas.

FERREUR. s. m.

FERREUR. s. m. Celui qui ferre. Il n' est guère usité que dans cette locution, Ferreur d' aiguillettes.

FERRIÈRE. s. f.

FERRIÈRE. s. f. Sac de cuir dans lequel on porte tout ce qui est nécessaire pour ferrer un cheval, et autres choses propres à remédier aux accidents qui surviennent en voyage. Le cocher a oublié sa ferrière.

FERRONNERIE. s. f.

FERRONNERIE. s. f. Lieu où l' on vend, où l' on fabrique les gros ouvrages de fer.

FERRONNIER, IÈRE. s.

FERRONNIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend des ouvrages de fer. Acheter des chenets chez un ferronnier.

FERRUGINEUX, EUSE. adj.

FERRUGINEUX, EUSE. adj. Qui tient de la nature du fer, ou qui a des parties de fer. Une terre ferrugineuse. Des eaux ferrugineuses.

FERRURE. s. f.

FERRURE. s. f. Garniture de fer. La ferrure d' une porte. Belle ferrure. Ferrure bien faite. Ferrure délicate. La ferrure de ces roues n' est pas assez forte. La ferrure d' un vaisseau. Les ferrures du gouvernail.

Il signifie aussi, L' action de ferrer les chevaux, ou Le fer qu' on y emploie. Il en coûte tant par an pour la ferrure de deux chevaux.

Il signifie également, La manière dont on ferre un cheval. Ferrure à la française, à la hongroise, à la polonaise.

FERTILE. adj. des deux genres

FERTILE. adj. des deux genres Fécond, qui produit, qui rapporte beaucoup. Il se dit principalement D' un sol cultivé. Champ fertile. Terre fertile. Pays fertile. Fertile en blé, en vin, etc. On dit, dans un sens analogue, Année fertile.

Il se dit aussi figurément. Cet homme est fertile en expédients, en inventions.

Esprit, imagination, veine fertile, Esprit, imagination, etc., qui produit beaucoup et facilement. Sujet fertile, matière fertile, Sujet sur lequel il y a beaucoup de choses à dire, matière qui fournit abondamment des idées.

FERTILEMENT. adv.

FERTILEMENT. adv. Abondamment, avec fertilité. Il est peu usité.

FERTILISER. v. a.

FERTILISER. v. a. Rendre fertile. Les engrais fertilisent les terres. Le Nil, en se débordant, fertilise les terres qu' il inonde. Le ruisseau qui fertilisait la prairie.

FERTILISÉ, ÉE. participe

FERTILISÉ, ÉE. participe

FERTILITÉ. s. f.

FERTILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est fertile. La bonne culture est ce qui contribue le plus à la fertilité de la terre. Ces dernières années ont été d' une grande fertilité.

Il se dit aussi figurément, surtout en parlant De l' esprit, de l' imagination. C' est un homme qui a une grande fertilité d' esprit. Une grande fertilité d' imagination.

FÉRU, UE

FÉRU, UE Voyez le participe du verbe FÉRIR.

FÉRULE. s. f.

FÉRULE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes ombellifères qui croissent principalement dans les régions méridionales, et dont une espèce, originaire de Perse, fournit l' Assa foetida, employée souvent comme antispasmodique. Chez les anciens Romains, les maîtres d' école se servaient d' une tige de férule pour châtier leurs écoliers.

Il se dit, dans le langage ordinaire, d' Une petite palette de bois ou de cuir dont on se servait autrefois pour frapper dans la main des écoliers, lorsqu' ils avaient fait quelque faute. Un maître d' école qui a toujours la férule à la main.

Il se dit également d' Un coup de férule. Son régent lui a donné une férule. Il a eu une férule.

Fig. et fam., Être sous la férule de quelqu' un, Être sous son autorité, sous sa correction. Tenir la férule, Régenter, avoir autorité.

FERVEMMENT. adv.

FERVEMMENT. adv. Avec ferveur. Il prie fervemment. Il s' acquitte fervemment des devoirs de la religion. Ce novice s' acquitte fervemment de son devoir. On dit mieux, Avec ferveur.

FERVENT, ENTE. adj.

FERVENT, ENTE. adj. Qui a de la ferveur, qui est rempli de ferveur. C' est un homme extrêmement fervent dans la piété. Un religieux très-fervent.

Il se dit aussi Des choses où il y a de la ferveur, que l' on fait avec ferveur. Un zèle fervent. Une dévotion fervente. Une fervente prière.

FERVEUR. s. f.

FERVEUR. s. f. Ardeur, zèle, sentiment vif et affectueux avec lequel on se porte aux choses de piété, de charité, etc. Prier Dieu avec ferveur. Servir Dieu avec ferveur. La ferveur de sa dévotion, de son zèle. C' est un homme plein de ferveur, qui a une grande ferveur. Il est encore dans sa première ferveur. Il ne faut pas laisser refroidir, laisser ralentir sa ferveur. Une ferveur passagère.

Prov., Ferveur de novice ne dure pas long-temps.

FESCENNIN, INE. adj.

FESCENNIN, INE. adj. T. d' Antiq. Il se dit D' une sorte de poésie grossière et ordinairement licencieuse, inventée à Fescennie, ville de Toscane, d' où elle s' introduisit chez les Romains, qui l' employèrent longtemps dans leurs divertissements dramatiques. Il n' est guère usité qu' au pluriel, et dans ces locutions, Vers fescennins, poésies fescennines. Les vers fescennins, une fois bannis du théâtre, ne furent plus en usage que dans les triomphes, les mariages, etc.

FESSE. s. f.

FESSE. s. f. Chacune des deux parties charnues qui forment le derrière de l' homme et de quelques animaux quadrupèdes. La fesse, les fesses d' un homme. Donner sur la esse, sur les fesses. Serrer les fesses. La esse d' un cheval. Les fesses d' un singe.

Prov., fig. et pop., N' y aller que d' une esse, Agir mollement dans quelque affaire. Il n' y va que d' une fesse.

Prov., fig. et pop., Avoir chaud aux fesses, Être saisi d' une grande peur.

Fig. et bassem., Il en a eu dans les fesses, se dit D' un homme qui a fait quelque grande perte, qui a reçu quelque grand dommage.

Fig. et bassem., Je m' en bats les fesses, Je m' en moque.

En termes de Marine, Les fesses d' un bâtiment, Les parties de l' arrière d' un bâtiment qui s' arrondissent plus ou moins en s' élevant au-dessus de la flottaison. On dit dans ce sens, Ce vaisseau a la fesse ronde, a la fesse plate.

FESSE-CAHIER. s. m.

FESSE-CAHIER. s. m. On appelle ainsi, par mépris, Celui qui gagne sa vie à faire des rôles d' écriture. Il est familier.

FESSÉE. s. f.

FESSÉE. s. f. Coups de main ou de verges donnés sur les fesses. Il a eu la fessée. Ce mot est familier.

FESSE-MATHIEU. s. m.

FESSE-MATHIEU. s. m. On appelle ainsi, par mépris, Un usurier, un homme qui prête sur gage. Ce n' est qu' un fesse-mathieu. C' est un vrai fesse-mathieu. Des ladres et des fesse-mathieux. Il est familier.

FESSER. v. a.

FESSER. v. a. Fouetter, frapper sur les fesses avec des verges ou avec la main. Fesser un enfant.

Fig. et pop., Fesser bien son vin, Boire beaucoup, sans en être incommodé. Voilà un convive qui fesse bien son vin.

Fig. et fam., Fesser le cahier, S' attacher à faire diligemment des rôles d' écriture. Il gagne sa vie à fesser le cahier.

FESSÉ, ÉE. participe

FESSÉ, ÉE. participe

FESSEUR, EUSE. s.

FESSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fouette, qui aime à fouetter. Il est familier.

FESSIER. s. m.

FESSIER. s. m. Les fesses de l' homme. Il lui donna sur son fessier. Un gros fessier. Il est très-familier.

FESSIER, IÈRE. adj.

FESSIER, IÈRE. adj. T. d' Anat. Qui appartient ou qui a rapport aux fesses. Les muscles fessiers. Artère, veine fessière. Nerf fessier. On l' emploie aussi comme substantif, en parlant Des muscles fessiers. Le grand fessier. Le petit fessier.

FESSU, UE. adj.

FESSU, UE. adj. Qui a de grosses fesses. Il est familier.

FESTIN. s. m.

FESTIN. s. m. Banquet. Festin somptueux, splendide, solennel, superbe, magnifique. Grand festin. L' appareil d' un festin. Dresser, préparer, faire un festin. Inviter à un festin. Faire festin. Être toujours en festin. Manger en festin. Ordonner un festin. Le luxe des festins. Festin de noces.

Festin royal, Festin qu' un roi donne en certaines occasions solennelles.

Prov., Il n' est festin que de gens chiches, Ceux qui vivent avec une grande épargne, aiment à paraître magnifiques dans les occasions d' éclat.

Prov., Il n' y avait que cela pour tout festin, Il n' y avait que cela à manger.

FESTINER. v. a.

FESTINER. v. a. Faire festin. Festiner quelqu' un. Festiner ses amis. Il ne s' emploie qu' en plaisantant.

Il est aussi neutre. À cette noce, on dansa, on se réjouit, on festina pendant quatre jours.

FESTINÉ, ÉE. participe

FESTINÉ, ÉE. participe

FESTON. s. m.

FESTON. s. m. Guirlande ou faisceau de petites branches d' arbres, garnies de leurs feuilles, et entremêlées de fleurs, de fruits, etc., qui sert ordinairement de décoration, et que l' on suspend alors par les extrémités, de manière que le milieu retombe. Le portail de cette église était orné de festons le jour de telle fête. Les rues étaient décorées de festons. Des festons artificiels. Mettre, suspendre, attacher des festons autour d' une salle de bal.

Il se dit aussi Des ornements représentant des festons, que les architectes, les sculpteurs, les peintres, mettent dans leurs ouvrages, pour les orner, pour les embellir. Une corniche ornée de festons, de festons de fleurs. Enrichir de festons.

Il se dit également de Découpures en forme de festons. Découper en festons les bords d' une collerette. Ruban à festons.

FESTONNER. v. a.

FESTONNER. v. a. Dessiner, broder ou découper en festons. Festonner une collerette. Festonner les bords d' une draperie.

FESTONNÉ, ÉE. participe

FESTONNÉ, ÉE. participe

FESTOYER. v. a.

FESTOYER. v. a. Voyez FÉTOYER.

FÊTE. s. f.

FÊTE. s. f. Jour consacré particulièrement à des actes de religion; Cérémonies religieuses par lesquelles on célèbre ce jour. Fête solennelle. Célébrer, solenniser une fête. Les fêtes religieuses de l' antiquité. Les fêtes des Égyptiens, des Romains, des Juifs, etc. La fête d' Isis, d' Osiris, de Jupiter, de Junon, de Vénus, etc. Les païens célébraient la plupart de leurs fêtes par des sacrifices et des jeux.

Il se dit, dans la Religion catholique, De la célébration du service divin, en commémoration de quelque mystère, ou en l' honneur de quelque saint. Une grande fête. Une petite fête. Un jour de fête. Les fêtes reconnues par l' Église. Les fêtes de Pâques, de Noël. Les dimanches et fêtes. Les quatre grandes fêtes de l' année. Les fêtes mobiles. Fête annuelle, simple, double, semi-double. Il est fête. Chômer une fête. Garder les jours de fête. Faire la fête d' un saint.

La Fête-Dieu, ou La Fête du saint sacrement, La fête que l' on célèbre en l' honneur du saint sacrement. Le jour de la Fête-Dieu.

La fête des morts, Le jour que l' Église consacre à la commémoration des morts.

Fêtes fêtées, ou mieux, Fêtes chômées, Les fêtes où il est défendu de travailler, qui sont d' obligation; à la différence de Celles qui se célèbrent seulement dans l' Église et en quelques lieux particuliers, ou par quelques communautés. Fêtes de palais, Les fêtes où les tribunaux sont fermés, quoiqu' il ne soit point fête chômée.

Fam., Fête carillonnée, se dit Des grandes fêtes de l' Église catholique. Il ne met cet habit-là que les jours de fêtes carillonnées.

La fête d' une personne, Le jour de la fête du saint dont cette personne porte le nom. C' est demain votre fête. Souhaiter une bonne fête à quelqu' un. La fête du roi. Le jour de sa fête.

Payer sa fête, Faire un festin à ses amis le jour de sa fête.

La fête d' une compagnie, la fête d' un corps de métier, Le jour de la fête du patron de cette compagnie, de ce corps. On dit de même, en parlant Des anciens païens, La fête de la jeunesse, la fête des marchands, la fête des esclaves, etc., Le jour où l' on faisait des cérémonies religieuses à l' intention de la jeunesse, des marchands, etc.

La fête patronale, la fête d' un lieu, d' un village, Le jour de la fête du saint sous l' invocation duquel est l' église principale du lieu.

Prov. et fig., Deviner les fêtes quand elles sont venues, Dire des choses que tout le monde sait, annoncer des nouvelles qui sont déjà publiques.

Prov., Aux bonnes fêtes les bons coups, Les méchants prennent quelquefois l' occasion des bonnes fêtes pour exécuter leurs mauvais desseins.

Prov., Il ne faut point chômer les fêtes avant qu' elles soient venues, Il ne faut point se réjouir ni s' affliger d' un événement avant qu' il soit arrivé. On dit encore, dans ce sens, Quand la fête sera venue, nous la chômerons; ou Il sera assez à temps de chômer la fête quand elle sera venue.

FÊTE

FÊTE se dit aussi Des réjouissances publiques qui se font en certaines occasions extraordinaires; et, dans ce sens, on l' emploie souvent au pluriel. Les fêtes du mariage de ce prince, les fêtes qui eurent lieu à l' occasion de son mariage. Les fêtes données à l' occasion de la paix. On lui fit, on lui donna de très-belles fêtes, à son passage dans telle ville. Une fête brillante. La pompe des fêtes. Les fêtes ont duré trois jours. Une fête de village. Il vint beaucoup de monde à la fête. Un feu d' artifice termina la fête.

Il se dit également Des réjouissances qui se font dans des assemblées particulières. Je suis demain d' une grande fête. Vous serez tous de la fête. On leur donne demain une grande fête. Fête de famille. C' est un homme que l' on se dispute, il n' y a point de bonne fête, il n' y a pas de fête sans lui.

Fig. et fam., Il ne se vit jamais à telle fête, à pareille fête, se dit D' un homme à qui il est arrivé quelque aventure extraordinaire et surprenante.

Les garçons de la fête, se dit, chez le peuple, Des jeunes garçons, parents ou amis des mariés, qui se parent pour danser et faire les honneurs de la fête. Paré comme un des garçons de la fête.

Prov., Il n' y a pas de bonne fête sans lendemain, se dit Lorsque, après s' être diverti un jour, on propose de se divertir encore le jour suivant.

Prov., Il n' est pas tous les jours fête, On ne se réjouit pas tous les jours, on ne fait pas tous les jours bonne chère; on n' a pas tous les jours le même bonheur, le même avantage.

Troubler la fête, Troubler la joie, les plaisirs d' une réunion publique ou particulière. Aucun accident n' a troublé la fête. Ils se sont querellés dans le bal, cela a troublé la fête. On appelle, substantivement et familièrement, Trouble-fête, Un importun, un indiscret qui vient interrompre la joie, les plaisirs d' une réunion publique ou particulière; ou Une chose, un événement qui produit le même effet.

Fam., Faire fête d' une chose à quelqu' un, La lui faire espérer. Se faire une fête de quelque chose, S' en promettre beaucoup d' amusement, de plaisir, de joie. Il se faisait une fête de vous recevoir chez lui.

Fam., Faire fête à quelqu' un, Lui faire un accueil empressé.

Fig. et fam., Se faire de fête, S' entremettre de quelque affaire, et vouloir s' y rendre nécessaire, sans y avoir été appelé. C' est un homme qui s' empresse, qui se fait de fête. Je n' aime pas à me faire de fête.

FÊTER. v. a.

FÊTER. v. a. Chômer, célébrer une fête. On fête aujourd' hui tel saint.

Fam., Fêter quelqu' un, Célébrer la fête de quelqu' un, ou Lui donner une fête, des fêtes. Demain nous voulons le fêter. On l' a bien fêté dans telle ville. Il signifie, au figuré, Accueillir quelqu' un avec empressement. Quand il se présenta dans cette compagnie, tout le monde le fêta.

Prov. et fig., C' est un saint qu' on ne fête point, C' est un homme qui n' a ni crédit ni autorité. On dit de même, C' est un saint qu' on ne fête plus, en parlant D' un homme qui a perdu sa place et son crédit.

FÊTÉ, ÉE. participe

FÊTÉ, ÉE. participe Saint fêté. Fête fêtée.

Il se dit, figurément, D' une personne qui est bien reçue partout, à laquelle on fait beaucoup d' accueil. C' est un homme bien fêté. Elle est fêtée partout.

FETFA. s. m.

FETFA. s. m. Terme de Relation, qui signifie, Un mandement du muphti, fort respecté, même du Grand Seigneur.

FÉTICHE. s. m.

FÉTICHE. s. m. Nom qu' on donne aux objets du culte superstitieux des nègres. Dans la Nigritie, chaque tribu, chaque famille, chaque personne se choisit un fétiche, c' est-à-dire, une divinité tutélaire, parmi les arbres, les pierres, les animaux, etc. Porter un fétiche au cou. Le culte des fétiches.

Il se dit quelquefois adjectivement. Les dieux fétiches. Les divinités fétiches.

FÉTICHISME. s. m.

FÉTICHISME. s. m. Culte des fétiches. Ce peuple en est encore aux superstitions du fétichisme.

FÉTIDE. adj. des deux genres

FÉTIDE. adj. des deux genres Qui a une odeur forte et très-désagréable. Des émanations fétides. Huile fétide. On dit aussi, Odeur fétide.

FÉTIDITÉ. s. f.

FÉTIDITÉ. s. f. Qualité de ce qui est fétide, puant. Une fétidité insupportable. La fétidité d' une odeur.

FÉTOYER. v. a.

FÉTOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Bien recevoir quelqu' un, le bien traiter, lui faire bonne chère. Fétoyer ses amis. Il est familier.

FÉTOYÉ, ÉE. participe

FÉTOYÉ, ÉE. participe

FÉTU. s. m.

FÉTU. s. m. Brin de paille. Ramasser un fétu.

Prov. et par exagérat., Je n' en donnerais pas un fétu, cela ne vaut pas un fétu, se dit D' une chose dont on ne fait nul cas.

Fam., Tirer au court fétu, Tirer au sort avec plusieurs fétus, dont il y en a un plus court que les autres. Il restait tant à partager, on a tiré au court fétu à qui l' aurait. Cette phrase a vieilli: on dit aujourd' hui, Tirer à la courte paille.

Fig. et pop., Un cogne-fétu, Un homme qui se fatigue beaucoup à ne rien faire. On dit de même, Il ressemble à Cogne-fétu, il se tue et ne fait rien.

En Hist. nat., Fétu-en-cul, Oiseau de la grosseur d' un pigeon, dont la queue a deux longues plumes étroites. On lui donne plus communément le nom de Paille-en-cul ou en-queue, et celui d' Oiseau des tropiques, parce qu' il ne se trouve qu' entre les deux tropiques. Le fétu-en-cul vole fort loin des terres et très-haut.

FEU. s. m.

FEU. s. m. Fluide impondérable, formé de lumière et de chaleur, qui chauffe, brûle, calcine, amollit, rougit, etc., les corps exposés à son action. Les anciens regardaient le feu comme un des quatre éléments. Le culte du feu. Les adorateurs du feu. La nature, les propriétés du feu. Un feu subtil. Le feu est répandu dans toute la nature. L' action du feu sur un corps. Le feu volatilise l' eau. Faire sortir du feu d' un caillou. Une colonne de feu guidait les Israélites dans le désert, pendant la nuit. Un globe de feu parut dans les airs. Une pluie de feu. Il vit son nom tracé sur la muraille en caractères de feu. Le feu des volcans. Un feu souterrain. On le met quelquefois au pluriel. La montagne vomissait des feux. Des feux souterrains.

Les feux de l' été, Les chaleurs excessives de l' été. On dit de même, Les feux du soleil, les feux de la canicule, etc.

Prov. et fig., C' est le feu et l' eau, se dit De deux choses tout à fait contraires, de deux personnes qui ont de l' aversion l' une pour l' autre, ou qui sont d' opinions, de caractères fort opposés.

Fig. et fam., Faire feu des quatre pieds, Employer tous ses efforts pour réussir en quelque affaire.

Fig., Le feu lui sort par les yeux, Ses yeux sont étincelants de colère.

Fig. et pop., N' y voir que du feu, Être tellement ébloui, qu' on n' y voit rien. Cela signifie aussi, Ne rien comprendre à quelque chose.

FEU

FEU se dit particulièrement Du feu considéré comme agent de destruction. Le feu est à tel endroit. On a mis le feu à cette maison. Le feu d' un incendie. Le feu avait couvé durant plusieurs jours. Le feu a pris à ce lambris. Le feu a gagné le plancher, a gagné le toit. La ville était toute en feu. Crier au feu. Courir au feu. Éteindre le feu. Arrêter les progrès du feu. Se rendre maître du feu. Le feu a tout consumé, tout anéanti, tout dévoré. Les ravages du feu. Cette meule de foin prit feu d' elle-même. Le feu se mit à sa robe, dans ses cheveux.

Mettre le feu à un canon, Mettre le feu à l' amorce d' un canon chargé.

Prov., On y court comme au feu, se dit Des spectacles, et, en général, de tout ce qui attire un grand concours de monde.

Prov. et fig., Le feu est à telle marchandise, On la recherche avec empressement. Cette phrase vieillit.

Fig., Mettre un pays à feu et à sang, Exercer, dans ce pays, toutes les cruautés, toutes les inhumanités de la guerre.

Fig. et fam., Il se jetterait dans le feu pour lui, Il ferait tout pour lui prouver son affection, son dévouement.

Fig. et fam., Mettre le feu aux poudres, Exciter la haine, la discorde, la sédition, par ses discours, par ses conseils. Mettre le feu aux étoupes, Déterminer tout à coup un mouvement impétueux, une passion, comme la colère, un amour violent, etc. On dit dans un sens analogue, Le feu prend aux poudres, aux étoupes.

Fig. et fam., Prendre feu, S' émouvoir, s' enflammer, s' irriter. Vous prenez feu bien aisément. C' est un homme qui prend feu tout de suite, qui prend feu sur les moindres choses.

Fig. et fam., Jeter feu et flamme, Se livrer à de grands emportements de colère. Jeter son feu, jeter tout son feu, Faire et dire tout ce qu' inspire la colère, de manière qu' on est plus tôt apaisé.

Jeter son feu, signifie aussi, Faire d' abord preuve de talent, de génie, et ne pas réaliser ensuite les espérances qu' on avait données de soi. On dit dans un sens analogue, Cet auteur a jeté son feu, tout son feu dans le premier acte de sa tragédie, dans le premier volume de son ouvrage.

Prov. et fig., Le feu se met dans ses affaires, est dans ses affaires, se dit en parlant D' un homme dont les affaires sont dérangées, et qui est poursuivi par ses créanciers.

Armes à feu, Les mousquets, les fusils, les pistolets, etc. Coup de feu, Blessure que fait le coup d' une arme à feu.

Bouche à feu. Terme générique par lequel on désigne Les canons, les mortiers, les pierriers, etc. Cette place est défendue par tant de bouches à feu.

FEU

FEU se dit absolument Des coups que l' on tire avec des armes à feu, avec de l' artillerie. Faire feu sur quelqu' un. Il s' expose au feu des ennemis. Il était sous le feu des ennemis. À cette bataille, à cet assaut, les ennemis faisaient un feu terrible. On faisait feu partout. Soutenir le feu, essuyer le feu de la place, le feu du canon, de l' artillerie. Ils étaient à couvert du feu de la ville. Il se trouva entre deux feux. Feu rasant. Feu croisé. Feu de file ou de deux rangs. Feu roulant; etc. Feu très-vif. Feu bien nourri. En termes de Marine: Faire feu des deux bords. Feu de tribord. Feu de bâbord. Dans les commandements militaires, on dit elliptiquement Feu, pour ordonner aux soldats de tirer.

Accoutumer un cheval au feu, L' accoutumer à entendre tirer des coups de fusil, de canon, etc., sans en être effrayé.

Aller au feu, Aller à un combat où l' on se sert d' armes à feu. Voir le feu, Assister, prendre part à un combat de ce genre. Ce soldat n' a pas encore vu le feu.

Fam., Aller au feu comme à la noce, Aller, marcher gaiement au combat.

Faire long feu, se dit D' une arme à feu dont le coup est lent à partir. Mon fusil a fait long feu.

Fig. et fam., Faire long feu, se dit D' une affaire qui traîne en longueur.

Fig. et fam., Un feu roulant de saillies, d' épigrammes, etc., Plusieurs saillies, plusieurs épigrammes dites, lancées coup sur coup.

FEU

FEU se dit encore, particulièrement, Du feu que l' on fait avec du bois ou autres matières combustibles, ainsi que Des matières qui brûlent. Feu clair, vif, ardent. Bon feu. Beau feu. Feu de reculée. Feu à rôtir un boeuf. Feu de charbon, de gros bois, de tourbe, de paille. Les feux d' un bivouac. Une étincelle de feu. Une bluette, un charbon de feu. Un réchaud de feu. Le feu sacré qui brûlait dans le temple de Vesta. Faire du feu, bon feu, grand feu. Le feu commence à prendre, à s' allumer. Le feu ne brûle pas, ne veut pas brûler. Apportez un peu de feu. Allumer, souffler, attiser, entretenir, éteindre, couvrir le feu. Faire rougir un métal au feu. Faire cuire quelque chose à petit feu. S' approcher du feu pour se chauffer. Tourner le dos au feu. Avoir le ventre à table et le dos au feu. Tomber dans le feu. Mettre le pot au feu.

Couvre-feu, garde-feu. Voyez ces mots composés, à leur rang alphabétique.

Mettre le feu au four, Commencer à chauffer le four. Montrer une chose au feu, La présenter au feu pour la faire sécher, ou pour la faire chauffer légèrement. Passer une chose par le feu, La passer au travers de la flamme.

En termes de Cuisine, Donner le feu trop chaud, trop ardent à la viande, La faire rôtir à trop grand feu. Coup de feu, Action d' animer le feu, pour donner aux mets le dernier, le juste degré de cuisson. Manquer son coup de feu. Le cuisinier est dans son coup de feu.

Coup de feu, se dit aussi d' Un défaut causé par le feu à la porcelaine.

Prendre l' air du feu, prendre un air de feu, et populairement, Prendre une poignée de feu, Se chauffer à la hâte et comme en passant.

Le supplice du feu, ou simplement et absolument, Le feu, Supplice qui consiste à brûler le condamné. Le prétendu sorcier fut condamné au feu.

Le feu de l' enfer, Les tourments des damnés. Le feu du purgatoire, Les peines que souffrent les âmes qui sont dans le purgatoire.

Fig. et fam., Un feu d' enfer, Un feu très-grand, très-violent. Il y a toujours un feu d' enfer dans cette verrerie. En termes de Cuisine, Faire griller quelque chose au feu d' enfer, le mettre au feu d' enfer, Le faire griller à un feu de charbons très-ardent. Il faut faire griller ces cuisses au feu d' enfer. À l' armée, Faire un feu d' enfer, Tirer rapidement un grand nombre de coups de canon, de fusil. Les ennemis faisaient un feu d' enfer.

Couleur de feu, Rouge vif et éclatant. Un ruban couleur de feu.

Fig., Tache de feu, ou absolument, Feu, se dit de Certaines taches roussâtres qui se trouvent sur la tête ou sur le corps des chevaux, des chiens et d' autres animaux. Cet animal est marqué de feu.

Feux de joie, Feux qu' on allume dans les rues, dans les places publiques, en signe de réjouissance. Feu de la Saint-Jean, Feu de joie qu' on allume le jour de la Saint-Jean.

Feu d' artifice, Feu préparé avec art, en signe de réjouissance, dans la composition duquel il entre des matières qui s' enflamment aisément, et qui offrent en brûlant différentes formes agréables. Tirer un feu d' artifice.

Lance à feu, Sorte de fusée emmanchée qui sert à mettre le feu à une pièce d' artillerie ou d' artifice.

Pot à feu. Voyez POT.

Feu grégeois, Espèce d' artifice dont on se servait anciennement à la guerre, et qui brûlait dans l' eau. Lancer du feu grégeois.

Par exagérat., et par allusion aux anciennes épreuves judiciaires, J' en mettrais ma main, la main au feu, J' assure que la chose est ainsi, j' en répondrais à mes risques et périls. On dit dans le sens contraire, Je n' en mettrais pas ma main au feu.

Prov., Il n' est feu que de bois vert, Il n' y a point de meilleur feu que celui de bois vert, quand il est bien allumé; et, figurément, On a quelquefois besoin de l' activité des jeunes gens dans les grandes affaires. Il n' est feu que de gros bois, Le gros bois fait un bien plus grand feu que le menu bois.

Prov. et fig., Faire feu qui dure, Ménager son bien, ne pas faire trop de dépense. Cela se dit, dans un sens analogue, en parlant De la santé. Il faut faire feu qui dure.

Fig. et fam., C' est un feu de paille, ce n' est qu' un feu de paille, se dit D' une passion qui commence avec ardeur, avec véhémence, et qui est de peu de durée. Cet amour si violent ne sera qu' un feu de paille. On le dit aussi Des troubles passagers. La sédition n' était qu' un feu de paille.

Prov. et fig., Il n' y a point de fumée sans feu, de feu sans fumée. Voyez FUMÉE.

Prov. et fig., Mettre les fers au feu, Commencer à s' occuper sérieusement d' une affaire. Il est temps de mettre les fers au feu. On dit aussi, Les fers sont au feu, en parlant D' une affaire à laquelle on travaille actuellement.

Prov. et fig., Il n' y a, dans cette maison, ni pot au feu ni écuelles lavées, C' est une maison en désordre, où tout manque pour la cuisine, où il n' y a rien à manger.

Prov. et fig., Faire grande chère et beau feu, Faire une très-grande dépense.

Fig. et fam., Faire feu violet, du feu violet, Faire quelque chose qui éclate d' abord, où il paraît de la vivacité, mais qui se dément bientôt.

Fig., Faire mourir quelqu' un à petit feu, Le faire languir en prolongeant des peines d' esprit, des inquiétudes, des chagrins qu' on pourrait lui épargner ou lui abréger.

Prov. et fig., Jeter de l' huile dans le feu, sur le feu, Exciter une passion déjà très-vive, très-violente; aigrir des esprits qui ne sont déjà que trop aigris. On dit également, dans le dernier sens, Attiser le feu.

Prov. et fig., Mettre le feu sous le ventre à quelqu' un, L' exciter vivement à faire ce qu' on désire qu' il fasse.

Fam., Il court comme s' il avait le feu au derrière, se dit De celui qui, par peur, s' enfuit très-vite.

Fig., Le feu sacré, se dit, par allusion au feu que les anciens entretenaient dans quelques-uns de leurs temples, de Certains sentiments nobles et passionnés qui se conservent et se communiquent. Le feu sacré de la liberté. Nourrir, entretenir, rallumer le feu sacré des beaux-arts. On dit aussi: Ce poëte est animé du feu sacré, Il a du génie. Cet écrivain manque du feu sacré, n' a pas le feu sacré.

FEU

FEU se dit absolument d' Un corps en ignition ou d' un caustique que l' on applique sur quelque partie du corps de l' homme ou des animaux. Il faut appliquer le feu à cette plaie. Employer le fer et le feu pour quelque opération. Donner le feu, mettre le feu à un cheval. Ce cheval a eu le feu.

En Chirur., Bouton de feu, Instrument de fer en forme de bouton, qui sert à cautériser, après qu' on l' a fait rougir au feu. Feu potentiel, se dit de Toute substance caustique qui a, comme le feu, la propriété de produire une escarre sur les parties où on l' applique.

Fig. et fam., Employer le fer et le feu, Employer les remèdes, les moyens les plus violents.

FEU

FEU se prend aussi pour Cheminée. Chambre à feu. Il n' y a qu' un feu dans cet appartement. Plaque de feu.

Garniture de feu, ou simplement, Feu, Grille de métal avec la pelle, les pincettes, les chenets, etc. Un feu garni d' argent. Acheter un feu.

Le coin du feu, Un des deux côtés de la cheminée, où l' on s' assied ordinairement pour se chauffer.

Fig. et fam., Ne bouger du coin du feu, du coin de son feu, Garder presque toujours la maison. N' aimer que le coin de son feu, Aimer la vie retirée. On dit dans un sens analogue, Les plaisirs du coin du feu.

Fig. et fam., Il n' a jamais quitté le coin de son feu, se dit De celui qui n' a point voyagé.

Fig. et fam., Allez lui dire cela au coin de son feu, on Allez lui dire cela, et vous chauffer au coin de son feu, Vous ne seriez pas bien venu à lui tenir ce langage dans un lieu où il serait le maître.

FEU

FEU se prend encore pour Le feu qu' on entretient ordinairement dans une cheminée ou dans un poêle. Il a presque toujours dix feux dans sa maison.

Il signifie, par extension, Un ménage, une famille logée dans une maison. Il y a cent feux dans ce village. Cette ville est composée de tant de feux.

Prov., N' avoir ni feu ni lieu, Être vagabond, sans demeure assurée; ou Être extrêmement pauvre.

FEU

FEU se prend aussi pour La simple lueur des flambeaux, des torches, des fanaux, etc. Il est défendu de chasser au feu, de pêcher au feu. Il y avait des feux allumés sur la côte. Mettre des feux sur des vaisseaux.

Poétiq., Les feux du firmament, les feux de la nuit, Les astres. Les feux du jour, de l' aurore, etc., L' éclat du jour, de l' aurore, etc.

FEU

FEU se dit particulièrement, en termes de Palais, Des bougies qui, aux audiences des criées, sont allumées pour déterminer la durée du temps pendant lequel on peut enchérir. Aucune adjudication ne peut être faite qu' après l' extinction de trois feux.

Il se dit encore figurément, au Théâtre, de Ce qu' un acteur reçoit en sus de ses appointements fixes, chaque fois qu' il joue. Cet acteur a tant pour ses feux.

FEU

FEU se dit en outre Des météores enflammés et des éclairs. On vit des feux briller dans l' air. L' air était tout en feu pendant cet orage.

Feu Saint-Elme, se dit, parmi les marins, de Certains feux ou météores qui paraissent quelquefois en mer, dans les nuits obscures, lorsque le ciel est très-orageux, et qui parcourent l' extrémité des mâts, des vergues, etc., sous la forme d' aigrettes lumineuses. On croit que le feu Saint-Elme est dû à l' électricité.

Feu follet, Espèce de météore, d' exhalaison enflammée qui se montre quelquefois dans les endroits marécageux. Feu grisou: voyez GRISOU.

Fig. et fam., Cette passion, ce goût si vif cessera bientôt, ce n' est qu' un feu follet.

FEU

FEU se dit figurément Du brillant, de l' éclat de certaines choses. Il a les yeux vifs et pleins de feu. Le feu de ses regards. Ce diamant jette beaucoup de feu. Le feu d' un rubis.

FEU

FEU signifie aussi, Inflammation, vive chaleur, ou État de ce qui est extrêmement échauffé, animé. Le feu de la fièvre. Je sens un feu dans les entrailles. Le feu est encore à cette plaie. Avoir la bouche toute en feu, le palais tout en feu. Il était si fort en colère, qu' il avait les yeux tout en feu, que le feu lui montait au visage. Être tout en feu.

Feu volage, Sorte d' éruption qui vient au visage, et particulièrement aux lèvres, surtout chez les enfants.

Feu Saint-Antoine. Nom que l' on a donné à une espèce d' érésipèle ou de charbon pestilentiel.

FEU

FEU se dit figurément, dans le sens qui précède, pour Ardeur, violence, véhémence, en parlant Des sentiments, des passions, des grands mouvements de l' âme, etc. Le feu de la jeunesse. Le feu des passions. Le feu des désirs. Amortir le feu de la concupiscence. Quand le premier feu, quand le feu de sa colère sera passé. Le feu du courage. Cela parut diminuer le feu de son zèle.

Être de feu, tout de feu pour quelque chose, En être fort engoué. Il est tout de feu pour cette opinion.

Le feu de la composition, se dit, en Littérature et dans les Beaux-Arts, de L' espèce d' entraînement, d' application ardente avec laquelle on se livre à la composition d' un ouvrage, dans les moments d' inspiration. Ces fautes peuvent échapper à l' écrivain, à l' artiste dans le feu de la composition, lorsqu' il est dans le feu de la composition. On dit en un sens analogue, Dans le feu de l' action.

FEU

FEU se dit poétiquement, au figuré, en parlant De la passion de l' amour. Le feu de l' amour. Le feu dont il brûle. Rien n' a pu éteindre ses feux. Des feux constants. Nourrir dans son âme des feux criminels.

FEU

FEU se dit aussi, figurément, de La vivacité d' action, de mouvement, de geste, d' esprit, d' imagination, de style, etc. Cet orateur a du feu. Cet écrit est plein de feu. Ce peintre, ce poëte a beaucoup de feu dans l' imagination. Le feu de l' imagination. Ce cheval a beaucoup de feu. On dit dans un sens analogue: C' est un esprit tout de feu. Une âme de feu. Etc.

Ce vin, cette eau-de-vie, etc., a du feu, a trop de feu, Ce vin, cette eau-de-vie a beaucoup de chaleur, a trop de chaleur.

FEU

FEU se dit quelquefois, particulièrement, de L' inspiration. Être plein d' un beau feu. Il ne sait pas régler son feu.

FEU

FEU se dit encore, figurément, en parlant De la guerre, des séditions, des troubles civils, des mouvements populaires, etc. Rallumer le feu de la guerre. Cet événement allait mettre en feu toute l' Europe. Allumer le feu de la discorde. Éteindre le feu de la sédition. On fit courir de mauvais bruits qui mirent toute la ville en feu.

FEU, EUE. adj.

FEU, EUE. adj. Défunt. Feu mon père. Feu mon oncle. Quand on dit, Le feu pape, le feu roi, la feue reine, etc., on entend toujours Le pape dernier mort, le roi dernier mort, la reine dernière morte, etc. Cet adjectif n' a point de pluriel; et il ne prend pas la terminaison féminine lorsqu' il est placé avant l' article ou avant l' adjectif possessif: ainsi l' on doit dire, Feu la reine, feu ma soeur, feu ma tante, etc., et non, Feue la reine, feue ma soeur, etc.

FEUDATAIRE. s. des deux genres

FEUDATAIRE. s. des deux genres Vassal; celui ou celle qui possède un fief, et qui doit la foi et hommage au seigneur suzerain. Le comte de Flandre était feudataire de la couronne. Il était feudataire d' un tel. Les grands feudataires de l' Empire.

FEUDISTE. s. m.

FEUDISTE. s. m. Homme versé dans la matière des fiefs. Un savant feudiste.

Il est aussi adjectif. Un docteur feudiste.

FEUILLAGE. s. m. coll.

FEUILLAGE. s. m. coll. Toutes les feuilles d' un ou de plusieurs arbres. Le feuillage de cet arbre est très-beau. Feuillage vert. Feuillage touffu. Feuillage épais. Feuillage sombre. Se retirer, se mettre à couvert sous un feuillage, sous le feuillage.

Il se dit aussi de Branches d' arbres couvertes de feuilles, et même quelquefois d' Un amas de feuilles vertes détachées de l' arbre. Un arc de triomphe fait de feuillage. La porte était ornée de feuillage. Un lit de feuillage.

Il se dit également de Certaines représentations capricieuses de feuillage, soit en sculpture, soit en ouvrage de tapisserie, etc. Une bordure ornée de feuillages. Damas à grands feuillages.

FEUILLAISON. s. f.

FEUILLAISON. s. f. T. de Botan. Renouvellement annuel des feuilles, produit par le développement des bourgeons. L' époque de la feuillaison.

FEUILLANT, ANTINE. s.

FEUILLANT, ANTINE. s. Religieux, religieuse de l' étroite observance de Saint-Bernard. L' abbaye chef d' ordre des feuillants était au village de Feuillans, en Languedoc. Couvent de feuillantines.

FEUILLANTINE. s. f.

FEUILLANTINE. s. f. Sorte de pâtisserie feuilletée.

FEUILLARD. s. m.

FEUILLARD. s. m. Il se dit Des branches de châtaignier ou de saule, fendues en deux, dont les tonneliers font des cercles. Une botte, un paquet de feuillard. On appelle Feuillard de fer, Des bandes de fer, étroites et minces, qui servent au même usage.

FEUILLE. s. f.

FEUILLE. s. f. On appelle ainsi Les parties du végétal qui naissent des tiges et des rameaux, quelquefois de la racine, qui sont communément vertes, minces et planes, mais qui, dans beaucoup de plantes, offrent une grande variété de formes et de couleurs. La queue ou le pétiole d' une feuille. Les nervures d' une feuille. Le bord ou le limbe d' une feuille. Feuilles épaisses, charnues, cylindriques, pointues, épineuses, piquantes. Feuille large et longue. Le parenchyme d' une feuille. Feuilles sessiles. Feuilles pétiolées. Feuilles entières, dentées en scie, cordiformes, oblongues, lancéolées, lobées, digitées, etc. Feuilles de chêne, de noyer, de laurier, de palmier, de vigne, de lierre. Cet arbre est bien garni de feuilles, a perdu ses feuilles. Le bruit, le murmure des feuilles agitées par le vent. Un amas de feuilles sèches. Lit de feuilles. Feuilles de poirée, d' artichaut, de persil. Décoction de feuilles de mauve. Les feuilles de cette plante se mangent en salade.

Feuille composée, Celle qui est formée de plusieurs folioles attachées à un pétiole commun. Feuille simple, Celle qui est d' une seule pièce, soit entière, soit découpée sur ses bords. Les feuilles du marronnier sont composées, et celles du chêne sont simples.

La chute des feuilles, La saison où les feuilles tombent. Il mourut à la chute des feuilles.

Prov. et fig., Qui a peur des feuilles n' aille point au bois, Qui craint le péril ne doit pas aller où il y en a. On dit aussi, N' aille au bois qui a peur des feuilles.

Prov., Trembler comme la feuille, Avoir grand' peur.

Vin ou bois de deux feuilles, de trois feuilles, etc., Du vin, du bois de deux ans, de trois ans, etc.

FEUILLE

FEUILLE se dit aussi Des pièces qui forment la corolle de certaines fleurs. Une feuille de rose. Rose à cent feuilles. En Botanique, on dit toujours, Pétale.

Il se dit encore de Certains ornements qui imitent des feuilles d' arbres ou de plantes. Une broderie en feuilles d' olivier. Une bordure en feuilles de chêne.

En termes d' Archit., Feuilles d' acanthe, se dit Des ouvrages de sculpture qui font l' ornement du chapiteau corinthien.

FEUILLE

FEUILLE se dit, par extension, d' Un morceau de papier d' une certaine grandeur, fait ou taillé carrément, et qui se plie ordinairement en deux feuillets. Une feuille de papier. Une main de papier doit avoir vingt-cinq feuilles. Plier une feuille de papier. Un cahier de tant de feuilles. Une feuille de papier à lettre. On dit dans un sens analogue, Feuille de parchemin, de vélin, etc.

Il se dit particulièrement d' Une feuille d' impression, qui se plie en plus ou moins de feuillets, suivant le format du volume où elle doit entrer. Feuille blanche. Feuille imprimée. Imprimer une feuille. Feuille d' épreuve. Renvoyer la feuille à l' imprimeur. Tirer une bonne feuille. Plier une feuille en in-octavo, en in-douze. Demi-feuille. Ce volume a trente feuilles. Chaque numéro de ce journal se compose de trois feuilles d' impression. Cet ouvrage est encore en feuilles, on le fera brocher.

Il se dit aussi, dans les Colléges, Des feuilles imprimées de l' auteur qu' on explique aux écoliers, et sur lesquelles ils peuvent écrire, ou entre les lignes, ou à la marge. Ce sens a vieilli.

Feuille volante, Feuille imprimée ou écrite, qui est seule et détachée. Cet écrit n' est qu' une feuille volante qu' on vend dans les rues. Cela était écrit sur une feuille volante.

Feuille de route, Écrit qui indique les logements d' une troupe en voyage, et le chemin qu' elle doit tenir. Une feuille de route signée de l' inspecteur aux revues. Une feuille de route pour vingt hommes, pour vingt-cinq chevaux. Il se dit aussi d' Un écrit semblable délivré à un militaire qui voyage isolément. Délivrer, donner une feuille de route à un soldat. Faire viser sa feuille de route.

FEUILLE

FEUILLE se dit également d' Un journal, d' une feuille imprimée qui paraît tous les jours ou à des temps réglés. Les feuilles publiques. La feuille du département. Feuille périodique. Cette feuille a cessé de paraître.

Il se dit aussi de Certains cahiers volants sur lesquels on écrit tous les jours ce qui regarde le courant ou des affaires publiques ou de l' économie particulière. La feuille d' audience doit énoncer les noms et qualités des juges qui siégent à chaque audience. Le président n' a pas encore signé, arrêté, paraphé, visé la feuille. Être sur la feuille du payeur des rentes. Arrêter tous les soirs la feuille de son maître d' hôtel.

Feuille de présence, Celle que doivent signer les membres d' une société ou les employés d' une administration, pour constater leur présence.

La feuille des bénéfices, La liste des bénéfices vacants à la nomination du roi. On dit dans un sens analogue, La feuille des pensions.

FEUILLE

FEUILLE s' applique encore à Diverses choses larges, plates, et plus ou moins minces. Feuille de carton. Partager une pièce de bois d' acajou en feuilles, avec la scie à refendre. Feuille d' or, d' argent, de cuivre, d' étain, de fer-blanc, etc.

Il signifie particulièrement, en termes de Joaillerie, La petite lame de métal qu' on met sous les pierres précieuses pour leur donner plus d' éclat.

Il se dit aussi Des parties qui se détachent de certains corps en lames très-minces, comme l' ardoise, le talc et les pierres feuilletées. Le talc se lève, se détache par feuilles.

Il se dit dans un sens analogue, en Chirurgie, Des parties mortes qui se détachent d' un os, d' un tendon, d' un cartilage, etc., en petites écailles.

FEUILLE

FEUILLE se dit en outre Des châssis d' un paravent qui se plient l' un sur l' autre. Un paravent de trois feuilles, de quatre feuilles, de six feuilles.

FEUILLÉ, ÉE. adj.

FEUILLÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Garni de feuilles. Tige feuillée.

Il se dit aussi, en termes de Blason, Des feuilles des plantes, lorsqu' elles sont d' un émail différent de celui de la plante. D' argent aux trois tulipes tigées de sinople, et feuillées de gueules.

FEUILLÉ

FEUILLÉ s' emploie comme substantif, en termes de Peinture, et signifie, tantôt La partie d' un paysage qui représente le feuillage des arbres, tantôt La manière de feuiller. Le feuillé de ce paysage est léger, varié, pesant, monotone. Ce peintre entend bien le feuillé. Le feuillé de ce peintre est large.

FEUILLÉE. s. f.

FEUILLÉE. s. f. Couvert formé de branches d' arbres garnies de feuilles. Danser sous la feuillée.

FEUILLE-MORTE. adj. des deux genres

FEUILLE-MORTE. adj. des deux genres Il se dit D' une couleur qui tire sur celle des feuilles sèches, et Des choses qui ont cette couleur. Couleur feuille-morte. Ruban feuille-morte. Satin feuille-morte. Étoffe feuille-morte.

Il est aussi substantif masculin. Un beau feuille-morte.

FEUILLER. v. n.

FEUILLER. v. n. T. de Peinture. Représenter les feuilles d' arbres, le feuillage. C' est un talent rare que celui de bien feuiller.

FEUILLET. s. m.

FEUILLET. s. m. Chaque partie d' une feuille de papier qui a été pliée ou coupée en deux, en quatre, en huit, etc. Un feuillet contient deux pages. Dans le format in-quarto, la feuille a quatre feuillets, dans le format in-octavo huit, et ainsi de suite. Feuillet d' un in-folio. Feuillet d' un in-douze. Déchirer quelques feuillets d' un livre. Ce registre est de cent feuillets. Tourner le feuillet. Sauter un feuillet.

Il se dit quelquefois Des petites parties minces dont une chose est composée, et particulièrement, en Botanique, Des lames qui garnissent le dessous du chapeau des agarics.

FEUILLET

FEUILLET en termes d' Anatomie comparée, signifie, Le troisième estomac des animaux ruminants.

FEUILLETAGE. s. m.

FEUILLETAGE. s. m. Manière de feuilleter la pâtisserie.

Il se dit aussi de La pâtisserie feuilletée.

FEUILLETER. v. a.

FEUILLETER. v. a. Tourner les feuillets d' un livre, d' un manuscrit qu' on parcourt. Je n' ai pas lu ce livre, je n' ai fait que le feuilleter.

Il signifie aussi, Étudier, consulter des livres. Pour éclaircir cette question, il a fallu feuilleter bien des livres.

FEUILLETER

FEUILLETER se dit, dans un autre sens, en parlant De la pâte, lorsqu' on la prépare de manière qu' elle se lève comme par feuillets. Feuilleter de la pâte.

FEUILLETÉ, ÉE. participe

FEUILLETÉ, ÉE. participe Livre souvent feuilleté. Gâteau feuilleté, bien feuilleté.

FEUILLETON. s. m.

FEUILLETON. s. m. Partie de certains journaux, ordinairement imprimée en plus petits caractères au bas des pages, et contenant des articles de littérature, de critique, ou des annonces. Feuilleton du spectacle. Feuilleton d' annonces.

Feuilleton des pétitions, se dit, aux Chambres, d' Un imprimé qui se distribue aux membres de l' assemblée, et qui énonce sommairement l' objet des pétitions sur lesquelles il doit être fait un rapport.

FEUILLETTE. s. f.

FEUILLETTE. s. f. Vaisseau contenant un demi-muid de vin ou environ. Cette vigne a rendu tant de feuillettes de vin.

FEUILLU, UE. adj.

FEUILLU, UE. adj. Qui a beaucoup de feuilles. Arbre feuillu. Tige bien feuillue.

FEUILLURE. s. f.

FEUILLURE. s. f. Entaillure dans laquelle les fenêtres et les portes s' enfoncent un peu pour fermer juste. La feuillure de ce volet n' est pas assez large, assez profonde.

FEURRE. s. m.

FEURRE. s. m. (On disait autrefois, Foarre.) Paille de toute sorte de blé. Une gerbe de feurre.

Il se dit, particulièrement, de La paille longue qui sert à empailler les chaises.

FEUTRAGE. s. m.

FEUTRAGE. s. m. Action par laquelle on feutre le poil ou la laine.

FEUTRE. s. m.

FEUTRE. s. m. Espèce d' étoffe non tissue, qui se fait en foulant le poil ou la laine dont elle est composée. Semelle de feutre. Une balle de feutre dont on joue à la longue paume. Chapeau de feutre.

Il se dit, par dérision, d' Un méchant chapeau mal retapé. Ce sens vieillit.

FEUTRE

FEUTRE se dit encore de La bourre dont se servent les selliers pour rembourrer une selle.

FEUTRER. v. a.

FEUTRER. v. a. Mettre en feutre du poil ou de la laine. Feutrer le poil destiné à faire des chapeaux. Feutrer de la laine. Feutrer à chaud. Feutrer à froid.

Il signifie aussi, en termes de Sellier, Remplir de bourre. Feutrer une selle.

FEUTRÉ, ÉE. participe

FEUTRÉ, ÉE. participe

FEUTRIER. s. m.

FEUTRIER. s. m. Ouvrier qui fait, qui prépare le feutre.

FÈVE. s. f.

FÈVE. s. f. Plante de la famille des Légumineuses, qui produit des semences alimentaires. Semer des fèves. Un champ de fèves. Quand les fèves sont en fleur.

Il se dit également Des semences de cette plante, qui sont oblongues, un peu comprimées, et qui viennent dans des gousses laineuses intérieurement. Grosse fève. Petite fève. Fèves nouvelles. Fèves tendres. Écosser des fèves. Purée de fèves. Plat de fèves. On dit quelquefois, Fève de marais, par opposition à Fève de haricot. Voyez plus bas.

Roi de la fève, Celui à qui est échue la fève du gâteau qu' on partage, en famille ou avec ses amis, la veille ou le jour des Rois.

Prov. et fig., Trouver la fève au gâteau, Faire une bonne découverte, une heureuse rencontre; ou Trouver le noeud d' une affaire, d' une question.

Prov., fig. et pop., S' il me donne des pois, je lui donnerai des fèves, S' il me fait de la peine, s' il me donne du chagrin, je lui rendrai la pareille. On dit de même, Rendre pois pour fève.

Prov. et fig., Donner un pois pour avoir une fève, Donner une chose pour en obtenir une autre.

FÈVE

FÈVE se dit, quelquefois, Des semences de certaines autres plantes légumineuses, telles que le haricot. Fèves de haricot, ou simplement et mieux, Haricot.

Fève de Tonka, Fève odorante et brune qui est produite par un bel arbre de la Guyane (le coumarouna odorata), et que l' on met souvent dans le tabac pour le parfumer.

FÈVE

FÈVE se dit, par extension, de Certaines semences ou fruits qui n' appartiennent point à des plantes légumineuses, tels que les grains du café; et même de Certaines choses qui n' ont de rapport avec la fève que par la forme, comme les nymphes de vers à soie.

FÈVE

FÈVE s' emploie aussi, en termes d' Art vétérinaire, comme synonyme de Lampas. Voyez LAMPAS.

FÉVEROLE. s. f. diminutif

FÉVEROLE. s. f. diminutif Variété de la fève de marais, dont les graines sont plus petites et plus rondes, et qui sert principalement pour nourrir les animaux et pour amender les terres.

Il se dit quelquefois, particulièrement, Des fèves de haricot, lorsqu' elles sont sèches. Un plat de féveroles.

FÉVRIER. s. m.

FÉVRIER. s. m. Le second mois de l' année, lequel a vingt-huit jours seulement dans les années ordinaires, et vingt-neuf dans les années bissextiles. En février. Le cinq de février, du mois de février. Le cinq février.

Prov., on dit, Février le court, le pire de tous, parce que souvent le temps est plus rude et plus mauvais au mois de février qu' en aucun autre.

FI. Interjection

FI. Interjection familière, dont on se sert pour exprimer Le mépris, la répugnance, le dégoût qu' inspire quelqu' un ou quelque chose. Ah fi! que cela est mal! Fi, fi donc! Fi! le vilain, la vilaine!

Elle se construit aussi avec la préposition de. Fi du plaisir que quelque crainte accompagne.

Faire fi d' une chose, La dédaigner, la mépriser.

FIACRE. s. m.

FIACRE. s. m. Carrosse, voiture de louage et de place. Le mot de Fiacre vient de ce que les premiers carrosses de cette espèce logeaient à l' image Saint-Fiacre. Il y a une place pour les fiacres dans cette rue. Une place de fiacres. Le numéro d' un fiacre. Un cocher de fiacre. Il est venu dans un fiacre. Sa voiture se rompit, il fut obligé de prendre un fiacre. Monter dans un fiacre. Prendre un fiacre à la course, à l' heure.

Il se dit, par extension, Du cocher même d' un fiacre. Ce fiacre nous a bien menés. Donner pour boire à un fiacre.

Prov. et par mépris, Jouer, parler, chanter, etc., comme un fiacre, Fort mal.

FIACRE

FIACRE se dit quelquefois, par mépris, d' Un mauvais carrosse.

FIANÇAILLES. s. f. pl.

FIANÇAILLES. s. f. pl. Promesse de mariage en présence d' un prêtre. Faire les fiançailles. Célébrer les fiançailles. Le jour des fiançailles. Prier les parents et les amis d' assister aux fiançailles.

FIANCER. v. a.

FIANCER. v. a. Promettre mariage en présence du prêtre. Il avait fiancé cette fille. Prov., Tel fiance qui n' épouse pas.

Il se dit aussi en parlant De la cérémonie qui s' observe, qui se pratique par le prêtre en présence duquel se font les promesses de mariage. Après que le curé les eut fiancés.

Il se dit également Du père qui donne son fils ou sa fille. Un tel fiance aujourd' hui son fils, sa fille.

FIANCÉ, ÉE. participe

FIANCÉ, ÉE. participe Il se dit aussi substantivement. Le fiancé. La fiancée. C' est son fiancé, sa fiancée.

FIBRE. s. f.

FIBRE. s. f. Il se dit de Certains filaments déliés qui se trouvent dans toutes les parties charnues ou membraneuses du corps de l' homme ou de l' animal. L' allongement des fibres. Le relâchement des fibres. L' accourcissement des fibres. Cela relâche les fibres, la fibre. Les fibres des chairs, des muscles, des nerfs. La fibre charnue, musculaire, nerveuse. De longues fibres.

Il se dit quelquefois, figurément, de La disposition à s' émouvoir, à s' affecter; et, dans ce sens, on ne l' emploie guère qu' au singulier. Cet homme a la fibre délicate, sensible, chatouilleuse.

Il se dit également Des longs filets qui entrent dans la composition des végétaux. Les fibres d' une plante. Les fibres d' une racine. Les fibres du bois. Fibres ligneuses. Fibres corticales.

FIBREUX, EUSE. adj.

FIBREUX, EUSE. adj. Qui a des fibres. Les chairs sont fibreuses. Le bois est fibreux. L' écorce de cette plante est très-fibreuse.

En Botan., Racine fibreuse, Racine composée de filets plus ou moins longs et déliés. La racine du cresson est fibreuse.

FIBRILLE. s. f. diminutif

FIBRILLE. s. f. diminutif (On prononce Fibrile.) T. d' Anat. Petite fibre. Les fibres les plus déliées peuvent se partager en fibrilles.

FIBRINE. s. f.

FIBRINE. s. f. T. de Chimie. Substance animale blanche, insipide et inodore, qui constitue particulièrement la fibre musculaire. Séparer la fibrine du sang. La fibrine devient jaune et cassante, lorsqu' on la dessèche.

FIC. s. m.

FIC. s. m. T. de Médec. et de Chirur. Excroissance ou tumeur charnue, pédiculée, irrégulièrement arrondie, molle, indolente, qui se forme aux paupières, au menton, et plus ordinairement autour de l' anus et aux organes génitaux. Extirper un fic.

Il se dit également, en termes d' Art vétérinaire, d' Une certaine excroissance qui vient aux pieds des chevaux. Ce cheval a un fic.

FICELER. v. a.

FICELER. v. a. (Je ficelle. Je ficelais. J' ai ficelé. Je ficellerai. Ficelant.) Lier avec de la ficelle. Cela n' a pas été ficelé assez fort, assez serré. Il faut bien ficeler ce paquet.

FICELÉ, ÉE. participe

FICELÉ, ÉE. participe Paquet ficelé. Carotte de tabac bien ficelée, proprement ficelée.

FICELLE. s. f.

FICELLE. s. f. Sorte de petite corde qui est faite de plusieurs fils de chanvre, et dont on se sert ordinairement pour lier de petits paquets. Lier avec de la ficelle. Un bout de ficelle.

FICELLIER. s. m.

FICELLIER. s. m. Dévidoir sur lequel on met de la ficelle.

FICHANT, ANTE. adj.

FICHANT, ANTE. adj. T. de Fortification. Il se dit De la ligne de feu dont le projectile, partant du flanc d' un bastion, frappe la face du bastion voisin. La ligne de défense fichante est opposée à la ligne de défense rasante. Le feu fichant rencontre un point, et s' y arrête; le feu rasant insulte plusieurs points successivement.

FICHE. s. f.

FICHE. s. f. Petit morceau de fer ou d' autre métal servant à la penture des portes, des fenêtres, des armoires, etc. Fiche à gond.

FICHE

FICHE signifie aussi, Un morceau d' ivoire ou d' os, plat et ordinairement coloré, qui sert de monnaie au jeu, et qui vaut plus ou moins, selon les conventions faites entre les joueurs. Il a perdu douze fiches.

Fiches de consolation, Fiches qu' on donne, à certains jeux, en surcroît de bénéfice, à ceux qui gagnent.

Fig. et fam., Fiche de consolation, Dédommagement de quelque perte, adoucissement à quelque disgrâce, etc. Il était presque ruiné; mais il vient de recueillir un petit héritage: c' est une fiche de consolation.

FICHER. v. a.

FICHER. v. a. Faire entrer par la pointe. Ficher un clou. Ficher un pieu. Ficher en terre. Ficher bien avant.

FICHER

FICHER en termes de Maçonnerie, Mettre des cales entre les pierres, afin d' introduire du mortier ou du plâtre dans les joints.

FICHÉ, ÉE. participe

FICHÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Avoir les yeux fichés en terre, les yeux fichés sur quelque chose, Avoir les yeux baissés vers la terre, les avoir fixement arrêtés sur quelque chose.

FICHÉ

FICHÉ en termes de Blason, se dit Des croix et des croisettes qui ont le pied aiguisé.

FICHET. s. m.

FICHET. s. m. Petit morceau d' ivoire ou d' autre matière, qu' on met dans les trous d' un trictrac, et qui sert à marquer les parties à mesure qu' on les a gagnées.

FICHU, UE. adj.

FICHU, UE. adj. Terme de mépris, qui se dit De ce que l' on trouve mal fait ou impertinent. Voilà un fichu compliment. Voilà un fichu drôle. Il est bas.

FICHU. s. m.

FICHU. s. m. Petite pièce d' étoffe de forme triangulaire, dont les femmes se couvrent la gorge et les épaules. Acheter un fichu. Porter un fichu. Fichu brodé. Fichu de batiste.

FICOÛDE. s. m.

FICOÛDE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes à feuilles charnues, et à fleurs rayonnées, qui comprend un très-grand nombre d' espèces, la plupart originaires du cap de Bonne-Espérance.

FICTIF, IVE. adj.

FICTIF, IVE. adj. Qui est imaginaire ou feint, qui n' existe ou qui n' a telle ou telle qualité que par supposition. Des êtres fictifs. Valeur fictive. La pistole est une monnaie fictive. Titre fictif. Immeuble fictif. Propriété fictive. Entrepôt fictif.

En termes de Docimastique, Poids fictifs, Très-petits poids qui ont entre eux des rapports proportionnels à ceux des poids ordinaires, et dont on se sert dans les essais, lorsqu' on n' opère que sur de faibles quantités.

FICTION. s. f.

FICTION. s. f. Invention fabuleuse. Fiction poétique. Ce poëme est rempli de belles fictions. Il y a des fictions qui touchent plus que la vérité. La fiction est quelquefois plus agréable que la vérité même.

Il se prend quelquefois pour Mensonge, dissimulation, déguisement de la vérité. Il m' a dit telle chose, mais c' est une pure fiction. Je vous parle sans fiction.

En Jurispr., Fiction de droit, fiction légale, fiction de la loi, Fiction introduite ou autorisée par la loi en faveur de quelqu' un. L' ameublissement que l' on fait par contrat de mariage de partie des immeubles de la femme pour les faire entrer en communauté, est une fiction de droit. C' est par une fiction légale, par une fiction, par fiction, que l' enfant conçu est, dans certains cas, regardé comme né.

FICTIVEMENT. adv.

FICTIVEMENT. adv. Par fiction, par l' effet d' une fiction. Cela n' existe que fictivement, n' a telle qualité que fictivement.

FIDÉICOMMIS. s. m.

FIDÉICOMMIS. s. m. T. de Jurispr. Disposition par laquelle un testateur charge son héritier institué de conserver et de rendre à une personne désignée, la totalité ou une partie des biens qu' il lui laisse, soit au bout d' un certain temps, soit dans un certain cas. Fidéicommis universel. Fidéicommis particulier. Matière de fidéicommis. Tenir par fidéicommis. Le code civil prohibe les fidéicommis.

Fidéicommis tacite, Disposition par laquelle un testateur donne la totalité ou une partie de son bien à une personne de confiance, avec l' intention secrètement déclarée de bouche, qu' elle le remettra entre les mains d' une autre à qui le testateur n' eût pas pu le donner directement d' après la loi.

FIDÉICOMMISSAIRE. s. m.

FIDÉICOMMISSAIRE. s. m. T. de Jurispr. Celui qui est chargé d' un fidéicommis. Il n' est que fidéicommissaire. On l' emploie aussi comme adjectif des deux genres. Héritier fidéicommissaire. Substitution fidéicommissaire, Celle qui se fait par fidéicommis.

FIDÉJUSSEUR. s. m.

FIDÉJUSSEUR. s. m. T. de Jurispr. Caution, celui qui s' oblige de payer pour un autre qui ne payerait pas.

FIDÉJUSSION. s. f.

FIDÉJUSSION. s. f. Voyez CAUTIONNEMENT.

FIDÈLE. adj. des deux genres

FIDÈLE. adj. des deux genres Qui garde sa foi, qui remplit ses devoirs, ses engagements; qui est constant dans ses affections. Serviteur fidèle. Fidèle à son prince, à son maître. Messager fidèle. Guide fidèle. Dépositaire fidèle. Ministre fidèle. Fidèle en ses promesses. Être fidèle à sa promesse, à sa parole, à ses serments, à l' amitié. Fidèle à tenir sa parole. Rester fidèle. Ami fidèle. Mari fidèle. Femme fidèle. Amant fidèle. Le chien est l' animal le plus fidèle.

Être fidèle à des principes, à une habitude, etc., Ne pas s' en écarter, ne pas y renoncer.

FIDÈLE

FIDÈLE se dit particulièrement D' un employé, d' un domestique, etc., qui ne commet point de soustractions, qui ne dérobe rien. C' est un commis très-fidèle. Un domestique intelligent et fidèle.

Il se dit aussi, surtout dans le style élevé, Des choses qui prouvent de la fidélité. De fidèles services. Rendre un culte fidèle. Amitié fidèle. Amour fidèle.

Il se dit quelquefois, figurément, De certaines autres choses, pour en marquer la constance, la continuité. La fortune lui fut toujours fidèle. La victoire nous resta fidèle.

Il signifie encore, Qui professe la vraie religion. Le peuple fidèle. Le troupeau fidèle. La femme fidèle sanctifie le mari infidèle.

FIDÈLE

FIDÈLE signifie en outre, Exact, qui ne s' écarte point de la vérité; et il se dit alors Des personnes et des choses. Traducteur fidèle. Copiste fidèle. Historien fidèle. Témoin fidèle. Traduction fidèle. Copie fidèle. Rapport fidèle. Récit fidèle. Histoire fidèle. Portrait fidèle. C' est une peinture fidèle des moeurs du temps. Rendre un compte fidèle. On dit, à peu près dans le même sens, Miroir, glace fidèle.

Mémoire fidèle, Mémoire qui retient bien et avec beaucoup d' exactitude. Souvenir fidèle, Souvenir exact et durable que l' on a d' une chose.

FIDÈLE

FIDÈLE est aussi substantif, et se dit de Celui ou de celle qui montre beaucoup de constance dans son attachement pour une personne. C' est son fidèle. Venez, mes fidèles. Dans le premier exemple, il est familier.

Il se dit plus ordinairement de Celui qui a la vraie foi; et alors on l' emploie surtout au pluriel. Les fidèles. Les vrais fidèles. L' Église est l' assemblée des fidèles.

FIDÈLEMENT. adv.

FIDÈLEMENT. adv. D' une manière fidèle. Servir fidèlement. Rapporter fidèlement. Administrer fidèlement. Traduire fidèlement. Retenir fidèlement.

FIDÉLITÉ. s. f.

FIDÉLITÉ. s. f. Attachement à ses devoirs, régularité à remplir ses engagements; ou Constance dans ses affections. Fidélité inviolable. Fidélité éprouvée. Fidélité à toute épreuve. Garder fidélité à son prince. Prêter serment de fidélité. La fidélité d' un guide. La fidélité de ce dépositaire n' est point suspecte. Corrompre la fidélité de quelqu' un. Il est d' une grande fidélité dans ses promesses. Fidélité à tenir ses promesses. Vous lui devez fidélité. La fidélité conjugale. Douter de la fidélité de quelqu' un. La fidélité d' une femme. La fidélité d' un amant, d' une maîtresse. Donner des preuves de fidélité.

Ce commis, ce domestique est d' une grande fidélité, Il a beaucoup de probité, il n' abuse jamais de la confiance qu' on lui accorde.

FIDÉLITÉ

FIDÉLITÉ signifie aussi, Exactitude, vérité, sincérité, et se dit Des personnes et des choses. La fidélité d' un récit. On peut compter sur la fidélité de cet historien. Faire un rapport avec beaucoup de fidélité. La fidélité d' un témoin. Cet auteur est traduit avec fidélité. La fidélité d' une copie. La fidélité d' une traduction. Ce peintre met beaucoup de fidélité dans les détails, se pique de fidélité. C' est surtout la fidélité qu' on recherche dans les représentations de plantes et d' animaux. La fidélité des costumes contribue à l' illusion dramatique.

Il se dit également De la mémoire, quand elle retient bien et avec exactitude. Il ne faut pas trop compter sur la fidélité de sa mémoire. On pourrait mettre en doute la fidélité de ses souvenirs.

FIDUCIAIRE. adj. et s. m.

FIDUCIAIRE. adj. et s. m. T. de Jurispr. Celui qui est grevé d' un fidéicommis, c' est-à-dire, qui est chargé par le testateur de remettre à quelqu' un une succession en tout ou en partie. Héritier fiduciaire.

FIEF. s. m.

FIEF. s. m. Domaine noble dont le possesseur, appelé vassal, doit l' hommage et ordinairement aussi quelque redevance, quelque service, etc., au seigneur, au possesseur d' un autre domaine. On l' a dit également de Certaines autres choses et de certains droits, qui étaient possédés de la même manière. Fief de la couronne. Fief de l' Empire. Grand fief. Fief noble. Fief lige ou de corps. Fief qui relevait, qui était mouvant, qui était tenu de tel seigneur. Retirer un héritage par puissance de fief. Profit de fief. Tenir une terre, un office en fief. Posséder un fief. Le droit de chasse, les essaims d' abeilles, etc., pouvaient devenir fiefs.

Fief servant, se dit d' Un fief quelconque, par opposition Au domaine dont il relève, et qu' on nomme Fief dominant.

Arrière-fief, Fief mouvant d' un autre fief. Cette terre avait plusieurs arrière-fiefs.

Fief de dignité, Celui auquel est annexée une dignité, comme un duché, un comté, un marquisat.

Franc-fief, Fief possédé par un roturier, avec concession et dispense du roi, contre la règle commune, qui ne permettait pas aux roturiers de tenir des fiefs. On appelait Droits de francs-fiefs, taxe de francs-fiefs, Le droit domanial qui se levait de temps en temps sur les roturiers possesseurs de terres nobles.

FIEFFER. v. a.

FIEFFER. v. a. Donner en fief. Fieffer un domaine. Fieffer des marais. Fieffer des terres vaines et vagues.

FIEFFÉ, ÉE. participe

FIEFFÉ, ÉE. participe Il se disait anciennement, comme adjectif, De celui qui tenait quelque chose en fief. Homme fieffé, ou Vassal. Il y avait, dans certaines seigneuries, des coureurs fieffés.

Il s' est dit particulièrement, en termes de Palais, D' un officier dépendant d' un fief. Sergent fieffé. Il y avait au Châtelet de Paris quatre sergents fieffés.

Il s' emploie souvent encore, figurément et familièrement, avec des substantifs qui marquent un vice, un défaut, et il signifie que ce vice, que ce défaut est au suprême degré. Fripon fieffé. Ivrogne fieffé. Coquette fieffée.

FIEL. s. m.

FIEL. s. m. Nom que l' on donne quelquefois à la bile de l' homme ou des animaux, et plus ordinairement à celle du boeuf. La vésicule du fiel. Amer comme fiel. Fiel de boeuf préparé.

Il signifie figurément, Haine, animosité, humeur caustique. Un homme plein de fiel. Répandre son fiel. Vomir son fiel. Il y a bien du fiel dans cet écrit. Un discours plein de fiel.

Être sans fiel, n' avoir point de fiel, N' avoir point de ressentiment, point d' esprit de vengeance.

Se nourrir de fiel, Vivre dans le mécontentement, dans la jalousie, dans la haine, etc. On dit de même, S' abreuver de fiel.

FIENTE. s. f.

FIENTE. s. f. Il se dit Des excréments de certains animaux. Fiente de pigeon. Fiente de vache. Fiente de loup. Etc.

FIENTER. v. n.

FIENTER. v. n. Il ne se dit que Des animaux, et signifie, Pousser dehors, rendre la fiente par les voies naturelles. Un animal qui ne fiente pas, qui fiente bien.

FIER. v. a.

FIER. v. a. Commettre à la fidélité de quelqu' un. Fier son bien. Fier sa vie. Fier son honneur à son ami. Je lui fierais tout ce que j' ai au monde. Dans ce sens, il vieillit.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Mettre sa confiance en quelqu' un ou en quelque chose; compter, faire fond sur quelqu' un ou sur quelque chose. Se fier à quelqu' un, en quelqu' un. Il se fie à tout le monde. On ne sait plus à qui se fier. Je ne me fie qu' à vous, qu' en vous. Se fier aux discours de quelqu' un. Je me fie à votre discrétion. Vous pouvez vous y fier. Fiez-vous-y. Je ne m' y fie pas. Je me fierais de toute chose à lui. Je ne m' y fie que de la bonne sorte. Fiez-vous à lui du soin de vos affaires. Fiez-vous-en à moi. Je ne m' en fie qu' à mes propres yeux. Ne vous fiez point en de si faibles ressources. Je me fie en vos talents. Se fier à la fortune, à son crédit. Il se fie trop sur l' avenir. Se fier trop à soi-même. Se fier trop en ses propres forces. Je ne voudrais pas me fier à ce bateau qui ne vaut plus rien, à cette planche qui n' est pas solide.

Ironiq., Fiez-vous-y, fiez-vous à cela, On ne doit pas se fier à cela. Oui, oui, fiez-vous à ces belles promesses. On dit proverbialement, dans le même sens, Bien fou qui s' y fie.

Prov. et fig., Nage toujours, et ne t' y fie pas, se dit Pour faire entendre qu' il faut s' aider soi-même, sans trop compter sur autrui.

FIER, ÈRE. adj.

FIER, ÈRE. adj. (L' R se prononce fortement, et rend l' E ouvert.) Hautain, altier, superbe, arrogant. C' est un homme fier. Une femme très-fière. La noblesse de ce pays est extrêmement fière. Une beauté fière. Prov., Être fier comme un Écossais.

Fam., Faire le fier, Affecter de la fierté, témoigner de la fierté. Dans cette phrase, Fier est pris substantivement.

Être fier, se tenir, se montrer fier de quelqu' un, de quelque chose, En concevoir, en montrer de l' orgueil, en tirer vanité. Elle est fière de sa fille. Il se tient fier de ses amis, de ses richesses, de son crédit. Il est tout fier d' avoir réussi.

FIER

FIER signifie souvent, en bonne part, Qui a des sentiments nobles, élevés, qui n' est point disposé à souffrir le mépris, les humiliations, etc. Âme fière. Caractère fier. Humeur fière. Esprit fier. Coeur fier.

Il signifie quelquefois, surtout dans le style élevé, Audacieux, intrépide, qui méprise les périls. Les plus fiers et les plus habiles généraux. Courage fier. De fiers coursiers.

Il se dit encore, dans les divers sens qui précèdent, De la contenance, du ton, des actions, des discours, etc. Attitude fière. Ton fier et menaçant. Démarche noble et fière. Mine fière. OEil, regard fier. De fiers mépris. Une réponse fière et hardie.

En Peinture, Touche fière, Touche vigoureuse et hardie.

FIER

FIER se dit populairement pour Grand, fort, remarquable en son genre. Fière alerte. Fier orage. Fier coup de tonnerre. Il a reçu un fier coup à la tête. C' est une fière imprudence, une fière étourderie. Il faut avoir un fier courage pour cela. C' est un fier homme. Ironiquement: Voilà un fier marcheur, il ne peut faire une lieue sans être fatigué. Cinq mille hommes, voilà une fière armée.

FIER

FIER en termes de Blason, se dit D' un lion hérissé.

FIER-À-BRAS. s. m.

FIER-À-BRAS. s. m. Il se dit, familièrement, d' Un fanfaron qui fait le brave et le furieux, et qui veut se faire craindre par ses menaces.

FIÈREMENT. adv.

FIÈREMENT. adv. D' une manière fière. Il marche fièrement. Regarder quelqu' un fièrement. Traiter quelqu' un fièrement. Parler fièrement. Il s' avance fièrement.

En termes de Peinture, Ce tableau est fièrement touché, Les touches en sont fières, hardies.

FIÈREMENT

FIÈREMENT signifie quelquefois, Extrêmement, fortement. Je l' ai fièrement tancé. Ce sens est populaire.

FIERTE. s. f.

FIERTE. s. f. Vieux mot qui signifiait, La châsse d' un saint. Il s' est dit particulièrement de la châsse de saint Romain, archevêque de Rouen, en mémoire duquel le chapitre métropolitain faisait grâce, chaque année, le jour de l' Ascension, à un criminel convaincu de meurtre, qui devait lever la châsse du saint. Lever la fierte de saint Romain, ou absolument, Lever la fierte.

FIERTÉ. s. f.

FIERTÉ. s. f. Caractère de celui qui est fier, de ce qui est fier. On l' emploie dans la plupart des sens de l' adjectif Fier. Il n' a point la fierté ordinaire aux personnes de son rang. Il est sans fierté. C' est un homme plein de fierté. Il a trop de fierté. Il a une fierté naturelle qui lui fait tort. La fierté des manières, du maintien, du regard. Un peu de fierté ne sied pas mal aux femmes. Il mit beaucoup de fierté dans ses réponses. Parler avec fierté. La fierté d' un discours, d' une réponse. La fierté qu' inspire la victoire. Rabattre la fierté de quelqu' un. Il en conçoit une juste fierté. Il a une noble fierté. Fierté d' âme, de caractère. En Peinture, Fierté de touche, de pinceau.

FIÈVRE. s. f.

FIÈVRE. s. f. Mouvement déréglé de la masse du sang, avec fréquence permanente du pouls, ordinairement accompagné de chaleur. Les différentes sortes de fièvres. Fièvre idiopathique. Fièvre symptomatique. Fièvre continue, intermittente, rémittente, quotidienne, éphémère, tierce, quarte, double tierce, double-quarte. Fièvre bilieuse, muqueuse, inflammatoire, adynamique, aiguë, lente, étique, maligne, putride, pestilentielle, contagieuse, pourprée, scarlatine, miliaire, etc. Fièvre réglée. Fièvre ataxique. Grosse fièvre. Fièvre chaude. Fièvre ardente. Petite fièvre. Fièvre légère. Fièvre de rhume. Ressentir un mouvement de fièvre. Accès de fièvre. Redoublement de fièvre. Le froid de la fièvre. L' ardeur, le feu de la fièvre. Le chaud de la fièvre. Le frisson est l' avant-coureur de la fièvre. Le déclin de la fièvre. Le fort de la fièvre. Le jour de la fièvre. C' est son jour de fièvre. Avoir la fièvre. Trembler la fièvre. Il n' est pas tout à fait sans fièvre. Donner la fièvre. Causer la fièvre. Chasser la fièvre. Guérir la fièvre. Sa fièvre a cessé. La fièvre lui a repris ou l' a repris. La fièvre l' a quitté. Sortir de la fièvre. Il y a eu, il a couru beaucoup de ces fièvres-là cette année. Les fièvres qui règnent dans ce canton. Les fièvres ont cessé, ont disparu depuis le dessèchement de ce marais. La saison des fièvres.

Fam., Sentir la fièvre, Répandre cette odeur aigre et légèrement nauséabonde qui est particulière à la plupart des fiévreux. Il sent la fièvre à quatre pas.

Fig. et fam., Fièvre de cheval, Fièvre violente.

Pop., Avoir les fièvres, Avoir la fièvre, ou quotidienne, ou tierce, ou quarte.

Que la fièvre le serre! se dit, par imprécation, en parlant De quelqu' un dont on a à se plaindre. On a dit elliptiquement, en des sens analogues: Leur fièvre quartaine! Vos fièvres quartaines! Etc.

Prov. et fig., Tomber de fièvre en chaud mal, Tomber d' un état fâcheux dans un pire.

FIÈVRE

FIÈVRE se dit, par exagération et familièrement, d' Une émotion forte, d' un trouble violent de l' âme. L' attente de cette nouvelle me donne la fièvre. Rien que d' y penser, j' en ai la fièvre.

Il se dit quelquefois, dans le style élevé, de Toute agitation, de toute passion vive et désordonnée. Cette fièvre de rébellion n' était point encore apaisée.

FIÉVREUX, EUSE. adj.

FIÉVREUX, EUSE. adj. Qui cause la fièvre. L' automne est la saison de l' année la plus fiévreuse. Des aliments fiévreux. Pays, climat fiévreux, Pays, climat où les fièvres sont fréquentes.

Il signifie aussi, Qui est sujet à la fièvre. Tempérament fiévreux.

Il se dit substantivement, au masculin, Des personnes malades de la fièvre. Il y a beaucoup de fiévreux chaque année dans ce pays. La salle des fiévreux, dans un hôpital.

FIÉVROTTE. s. f.

FIÉVROTTE. s. f. Petite fièvre. Il est familier et peu usité.

FIFRE. s. m.

FIFRE. s. m. Sorte de petite flûte d' un son aigu: elle était autrefois en usage dans l' infanterie, et principalement dans l' infanterie suisse. Jouer du fifre. Joueur de fifre. Au son du fifre et du tambour.

Il se dit aussi de Celui qui joue du fifre. Le fifre de cette compagnie.

FIGEMENT. s. m.

FIGEMENT. s. m. Action par laquelle un liquide gras se fige, ou État de ce qui est figé.

FIGER. v. a.

FIGER. v. a. Congeler, épaissir, condenser par le froid, par le refroidissement. Il ne se dit guère qu' en parlant Des liquides gras. L' air froid fige la graisse des viandes. On a prétendu que certains poisons figeaient le sang dans les veines.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. La graisse se fige. Le beurre fondu se fige. L' huile se fige. Ce bouillon s' est figé.

FIGÉ, ÉE. participe

FIGÉ, ÉE. participe De l' huile figée.

FIGUE. s. f.

FIGUE. s. f. Sorte de fruit mou et sucré, plein de petits grains. Figues blanches. Figues violettes. Figues d' été. Figues d' automne. Les premières figues. Les secondes figues. Figue sèche. Figue grasse. Figue de Marseille. Un cabas de figues. Manger des figues.

Prov. et fig., Moitié figue, moitié raisin, Moitié de gré, moitié de force: Il y a consenti moitié figue, moitié raisin. En partie bien, en partie mal: Ils vivent ensemble moitié figue, moitié raisin. Il m' a fait un accueil moitié figue, moitié raisin. Partie sérieusement, partie en plaisantant: Il en a fait un éloge moitié figue, moitié raisin. Il lui a tourné un compliment moitié figue, moitié raisin.

Prov. et fig., Faire la figue, Mépriser quelqu' un, le braver, le défier, se moquer de lui. Il fait la figue à tous ses ennemis.

FIGUERIE. s. f.

FIGUERIE. s. f. Lieu destiné à la culture des figuiers. Une figuerie bien exposée.

FIGUIER. s. m.

FIGUIER. s. m. Arbre de la famille des Urticées, qui porte des figues, et dont le suc est laiteux. On connaît plus de cent espèces de figuiers. Les fleurs du figuier ne sont point apparentes, elles sont renfermées dans son fruit. Feuilles de figuier.

Figuier d' Inde, Espèce de cactier dont la tige est formée de parties ovales et aplaties jointes par des articulations, et dont le fruit, bon à manger, a la forme d' une figue. On le nomme aussi, vulgairement, Raquette, et, en Botanique, Opuntia.

FIGURANT, ANTE. s.

FIGURANT, ANTE. s. Danseur, danseuse qui figure dans les corps de ballets. Il y avait quatre figurants et quatre figurantes.

Il se dit aussi de Celui qui fait un personnage accessoire dans quelque pièce de théâtre que ce soit. Les figurants du Théâtre-Français, de l' Opéra-Comique.

FIGURATIF, IVE. adj.

FIGURATIF, IVE. adj. Qui est la représentation, la figure, le symbole de quelque chose. Tout était figuratif dans l' ancienne loi.

Plan figuratif, Carte topographique. Plan figuratif d' un lieu, d' un bois, d' une terre, d' une maison. On dit de même, Carte figurative.

En termes de Gram. grecque, Lettre figurative, ou simplement, Figurative, se dit de La lettre qui caractérise le futur ou le parfait d' un verbe. Dans [grec], futur de [grec], la figurative est [grec]. Dans [grec], parfait de [grec], la figurative est [grec]. La figurative du futur passe à l' aoriste, et celle du parfait passe au plus-que-parfait.

FIGURATIVEMENT. adv.

FIGURATIVEMENT. adv. D' une manière figurative. Tous les mystères de la nouvelle loi sont compris figurativement dans l' ancienne. Il n' est usité que dans le dogmatique.

FIGURE. s. f.

FIGURE. s. f. La forme extérieure d' un corps, d' un être. Un corps ne saurait exister sans avoir une certaine figure. La figure de la terre. La figure d' une pyramide. Les diverses figures qu' affectent les cristaux. Ce corps a telle figure, présente, offre telle figure. Une étrange figure d' homme. Il n' a pas figure d' homme. Il n' a pas figure humaine. Minerve, cachée sous la figure de Mentor. Le dieu prit la figure d' un cygne, d' un vieillard.

Il se dit souvent, en un sens particulier, Du visage de l' homme. Voilà un enfant d' une jolie figure. Voilà une jolie figure d' enfant. Avoir une belle figure, une laide figure, une plaisante, une sotte figure, une figure agréable. Être bien de figure. Sa figure a bien changé depuis deux ans. Je connais cette figure-là.

Il se dit, par extension, de L' air, de la contenance, des manières, etc. Je ne savais trop quelle figure je devais faire, quelle figure je devais prendre. Il fait une triste figure à table, car il est malade et souffrant.

Il signifie aussi, L' état bon ou mauvais dans lequel se trouve une personne à l' égard de ses affaires, de son crédit, etc. Cet homme fait une fort bonne figure à la cour, une fort bonne figure dans le monde. Il y fait une mauvaise figure, une pauvre figure. Il n' y fait aucune figure.

Absol., Faire figure, Être dans une situation avantageuse, paraître beaucoup, faire beaucoup de dépense.

Dans le style de la Chaire, La figure du monde passe, change, se dit Pour exprimer la courte durée des choses de ce monde.

FIGURE

FIGURE se dit en outre de La représentation de certains objets. Des figures de plantes, d' animaux. Figures symboliques. Leurs étendards portaient des figures bizarres et monstrueuses. Figures gravées, lithographiées. Il y a tant de figures dans chaque planche de cet ouvrage. Faire imprimer un livre avec des figures, avec figures. Figures coloriées. Figures noires.

Il se dit plus particulièrement Des personnages représentés dans les ouvrages de peinture, de sculpture, de gravure, etc. Il y a plusieurs figures dans ce tableau. Il n' y a qu' une figure. Cette figure est mal dessinée. Ces figures n' ont pas d' expression, de mouvement. Draper une figure. Dans toutes ces niches il y a des figures. Figure équestre. Figure de bronze, de marbre, de plâtre. Peindre, dessiner la figure. Figure de grandeur naturelle. L' ensemble de la figure a dix faces.

Demi-figure, Celle qui ne présente que le haut du corps, depuis la ceinture.

FIGURE

FIGURE dans un sens mystique, se dit de Ce qui est regardé comme représentation, comme image symbolique ou allégorique. Joseph et Salomon sont des figures de JÉSUS-CHRIST. L' agneau pascal était une figure de l' eucharistie.

FIGURE

FIGURE en Mathématique, se dit d' Un espace borné par une ou plusieurs lignes, soit que ces lignes existent naturellement ou fictivement, soit qu' on les ait tracées sur une surface plane pour faire une démonstration, une opération, etc. Figure plane. Figure carrée. Figure triangulaire. Figure circulaire. Le cercle, le trapèze, sont des figures de géométrie, des figures de mathématique. Tracer, faire une figure, des figures sur un tableau. On le dit également Des lignes qui n' enferment point un espace. La ligne spirale et la cycloïde sont des figures de mathématique.

Figure d' astrologie, Description de la position des astres par rapport à l' horoscope qu' on veut tirer. Figure de géomancie, Figure qui est composée de points jetés au hasard et disposés sur seize lignes rangées de quatre en quatre, et de laquelle on prétend tirer certaines prédictions.

FIGURE

FIGURE se dit pareillement, en termes de Danse, Des différentes lignes qu' on décrit en dansant. Il sait les différents pas de cette danse, mais il n' en sait pas la figure. Figure de contredanse. Connaître bien toutes les figures.

Figure de ballet, Les diverses situations où plusieurs personnes qui dansent une entrée de ballet, se mettent les unes à l' égard des autres dans les différents mouvements qu' elles font. Ce maître de ballets a inventé beaucoup de figures.

FIGURE

FIGURE en termes de Grammaire et de Rhétorique, se dit de Certaines formes de langage qui servent à donner au discours plus de grâce, de vivacité, d' éclat, d' énergie, etc. Les anciens rhéteurs attachaient une grande importance à l' étude des figures. Il y a autant et peut-être plus de figures dans le langage populaire que dans celui des écrivains et des orateurs. Prodiguer les figures. Cette figure n' est pas bien placée, bien amenée, n' est pas préparée, soutenue. Une belle figure. Une figure hardie.

Figures de mots, Celles qui consistent, soit à étendre ou à détourner la signification des mots (catachrèse, métonymie, métaphore, etc.); soit à faire des constructions qui s' écartent de l' ordre simple, naturel ou direct (ellipse, syllepse, hypallage, hyperbate, etc.); soit enfin à tirer quelque effet de l' arrangement ou de la forme matérielle des mots (répétition, onomatopée, etc.).

Figures de pensée, Celles qui consistent en certains tours de pensée ordinairement indépendants de l' expression, comme l' antithèse, la comparaison, l' apostrophe, l' interrogation, l' énumération, la prosopopée, etc. Les figures de pensée sont moins difficiles à traduire que les figures de mots.

Figures de rhétorique, se dit, en général, de Toutes les figures de pensée, et des figures de mots qui ne résultent pas d' une construction particulière de la phrase: les autres se nomment, par opposition, Figures de construction ou de grammaire.

FIGURÉMENT. adv.

FIGURÉMENT. adv. D' une manière figurée. Parler figurément. Cela ne se dit que figurément. Ce mot signifie proprement telle chose, et figurément il signifie telle autre. Employer, prendre un mot figurément.

FIGURER. v. a.

FIGURER. v. a. Représenter par la peinture, par la sculpture, etc. Dans le fond du tableau, le peintre avait représenté un paysage; et sur le devant, il avait figuré une danse de bergers et de bergères. Ces bas-reliefs sont si effacés, qu' on ne peut pas démêler ce que le sculpteur a voulu figurer. On a figuré à cet hôtel une seconde porte cochère, pour que la façade fût régulière.

Il se dit quelquefois Des choses. L' assemblage de ces verres de couleur figure un vase, une colonne, etc. La capucine est ainsi nommée parce que le prolongement de sa corolle figure un capuchon.

Il signifie aussi, Représenter par un symbole. Les Égyptiens figuraient l' année par un serpent qui mord sa queue. Par cette statue, le sculpteur a voulu figurer le peuple d' Athènes.

Il se dit, particulièrement, dans un sens mystique. L' immolation de l' agneau pascal de l' Ancien Testament, figurait l' immolation de JÉSUS-CHRIST sur l' arbre de la croix.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, régime indirect, et signifie, Se représenter dans l' imagination, s' imaginer. Figurez-vous deux armées prêtes à en venir aux mains. On se figure souvent les choses autrement qu' elles ne sont. Je me le figurais grand et maigre. Je m' étais figuré qu' il me rendrait ce service. Figurez-vous quelle joie pour une mère de revoir son fils, après l' avoir cru mort.

FIGURER

FIGURER s' emploie aussi comme neutre, et se dit Des choses qui ont de la convenance, qui symétrisent l' une avec l' autre. Ces deux tableaux figurent bien ensemble. Ces deux pavillons figurent fort bien l' un avec l' autre.

Il se dit, dans un sens analogue, De plusieurs personnes qui dansent en formant des figures. Ces danseurs ne savent pas figurer. Ces danseuses figurent bien ensemble.

Il se dit quelquefois De ceux qui, dans les pièces de théâtre, représentent des personnages accessoires et ordinairement muets. Vous n' aurez pas un mot à dire, vous ne serez là que pour figurer, vous ne ferez que figurer.

Il signifie aussi, Faire figure. Cet homme-là, tel que vous le voyez, a figuré autrefois à la cour.

Il se dit également, dans un sens plus général, pour Paraître, se trouver, être. Il n' a pas figuré d' une manière bien honorable dans ces derniers événements. Son nom ne figure plus, a cessé de figurer sur la liste des candidats.

FIGURÉ, ÉE. participe

FIGURÉ, ÉE. participe Plan figuré d' une maison, d' un jardin, etc., La représentation de cette maison, de ce jardin.

Copie figurée, Copie d' une écriture, dans laquelle on reproduit avec exactitude la forme des caractères, la disposition des lignes, les ratures, etc. Les fac-simile sont des copies figurées.

Pierres figurées, Pierres sur lesquelles il y a des figures d' animaux, de plantes, etc., empreintes naturellement. On le dit aussi Des pierres qui ont la figure de quelque corps.

Danse figurée, Danse composée de différents pas et de différentes figures. En Musique, Contre-point figuré. Voyez CONTRE-POINT.

Le sens figuré d' un mot, d' une expression, d' une phrase, L' emploi d' un mot, d' une expression, d' une phrase dans une signification détournée par rapport au sens propre. Terme figuré, expression, phrase figurée, Qui renferme une figure. Discours, langage, style figuré, Dans lequel il y a beaucoup de figures, soit de mots, soit de pensée.

FIGURÉ

FIGURÉ se dit substantivement Du sens métaphorique ou figuré. Le propre et le figuré. Ce mot est pris au figuré, ne s' emploie qu' au figuré. Le figuré s' emploie quelquefois pour adoucir une idée dont l' expression propre serait choquante ou trop dure.

FIGURÉ

FIGURÉ en termes de Blason, se dit Des pièces sur lesquelles on représente la figure humaine.

FIGURINE. s. f. diminutif

FIGURINE. s. f. diminutif Il se dit de Très-petites figures antiques de terre cuite, de bronze, d' argent, etc., dont la plupart représentent des divinités. Cet antiquaire a beaucoup de figurines dans son cabinet.

Il se dit aussi, en termes de Peinture, Des figures de petite dimension, et ordinairement accessoires, qui se placent dans un paysage, dans un fond, etc.

FIGURISME. s. m.

FIGURISME. s. m. Opinion de ceux qui regardent les événements de l' Ancien Testament comme des figures de ceux du Nouveau.

FIGURISTE. s. m.

FIGURISTE. s. m. Ouvrier qui coule des figures en plâtre.

FIGURISTE

FIGURISTE en Théologie, signifie, Celui qui embrasse le figurisme.

FIL. s. m.

FIL. s. m. (On prononce l' L, sans la mouiller.) Petite partie longue et déliée qu' on détache de l' écorce du chanvre, du lin, etc. Les fils de ce chanvre, de ce lin sont extrêmement déliés.

Il se dit aussi de Cette substance longue, flexible et très-déliée, que les chenilles et les araignées tirent de leur corps. La soie est le fil que produisent des chenilles qui vivent sur le mûrier, et qu' on appelle Vers à soie. Une araignée suspendue à son fil. Ôter les fils d' araignée. Les fils que font les chenilles.

Fig. et fam., Fils de la Vierge, Les filandres qui voltigent dans l' air en automne.

FIL

FIL se dit encore de Ce qui se forme des petits brins longs et déliés du chanvre, du lin, etc., tordus ensemble entre les doigts, avec le fuseau ou le rouet, et qu' on emploie principalement pour faire de la toile et pour coudre. Fil de chanvre, de lin. Fil délié. Fil fin. Gros fil. Fil retors. Fil de caret. Faire du fil. Dévider du fil. Retordre du fil. Les fils de la chaîne, de la trame d' une toile. Fil à coudre. Un écheveau, un peloton de fil. Une aiguillée de fil. Mon fil s' est cassé. Un bout de fil. Un brin de fil.

Il se dit également de Ce qui est fait de petits brins de soie, de laine, de coton, etc., tordus ensemble; mais on ne l' emploie guère alors que dans les locutions suivantes et autres semblables: Fil de laine, de coton, de soie, etc. Tendre les fils de la chaîne d' une étoffe de coton, de laine, etc.

Couper de droit fil, aller de droit fil, Couper une étoffe entre deux fils sans biaiser.

Fig. et fam., Aller de droit fil, Aller directement à son objet.

Prov. et fig., Donner du fil à retordre à quelqu' un, Lui causer de la peine, lui susciter des embarras. S' il m' attaque, je lui donnerai bien du fil à retordre.

Fig. et fam., De fil en aiguille, De propos en propos, en passant insensiblement d' une chose à une autre. Il m' a raconté toute l' histoire de fil en aiguille. De fil en aiguille, ils en vinrent à se quereller, jusqu' à se dire des injures.

Fig. et fam., Cela ne tient qu' à un fil, se dit De ce que la moindre cause peut aisément détruire, faire manquer, etc. La vie de l' homme ne tient qu' à un fil. On dit aussi, Il ne tient qu' à un fil, en parlant D' un homme qui est près de perdre sa place, son emploi.

Fig. et fam., Des finesses cousues de fil blanc, Des finesses grossières et qu' il est aisé de reconnaître.

Fig. et poétiq., Le fil de la vie, de nos destinées, de nos jours, etc., Le cours de la vie, de notre existence; par allusion à la fable païenne des Parques, qui filaient, dévidaient et coupaient le fil de la vie des hommes. La Parque a tranché le fil de ses jours.

Fig., Le fil d' Ariane, se dit, quelquefois, de Ce qui sert à diriger, à guider dans certaines recherches difficiles; par allusion au fil qu' Ariane donna secrètement à Thésée, pour qu' il retrouvât son chemin dans les détours du labyrinthe. Cette vérité, une fois trouvée, devint pour lui le fil d' Ariane. On dit même simplement Fil, dans le même sens. Je cherchais un fil qui me dirigeât dans cet immense dédale.

Fil de perles, Collier de perles enfilées.

Fil à plomb, Instrument de charpentier, de maçon, etc., qui consiste en un morceau de plomb suspendu à un cordonnet, et qui sert à mettre les ouvrages d' aplomb.

FIL

FIL se dit aussi Des métaux, lorsqu' ils sont tirés en long d' une manière si déliée, qu' il semble que ce soit du fil. Fil d' argent. Fil d' archal, ou Fil de fer. Fil de laiton. Faire mouvoir des marionnettes avec des fils de métal.

Il signifie en outre, Le tranchant d' un instrument qui coupe. Le fil d' un rasoir. Le fil d' une épée.

Passer au fil de l' épée, Tuer en passant l' épée au travers du corps. Il ne se dit guère qu' en parlant D' un grand nombre de personnes massacrées de cette manière dans une ville, dans une place de guerre qui vient d' être prise. La garnison fut passée au fil de l' épée.

Donner le fil à un rasoir, à un couteau, à une épée, etc., Les rendre tranchants. On dit dans un sens analogue, Ce couteau, cette épée, ce rasoir, etc., a le fil.

Ôter le fil à un rasoir, à un couteau, etc., Passer sur la pierre un rasoir, un couteau, etc., fraîchement repassé, pour enlever la partie faible et pliante du fil.

Fig. et pop., Avoir le fil, Être fin, rusé. C' est un gaillard qui a le fil.

FIL

FIL se dit également de Ces petites parties longues et déliées dont l' assemblage forme le corps des végétaux, et principalement des arbres. Suivre le fil du bois. Prendre le fil du bois.

Il s' applique, dans un sens analogue, Aux viandes. Couper une pièce de boeuf dans le fil.

FIL

FIL se dit quelquefois d' Un défaut de continuité dans le marbre ou dans la pierre. Il y avait un fil à l' endroit où cette table de marbre vient de se casser.

FIL

FIL se dit encore Du courant de l' eau. Suivre le fil de l' eau.

Fig. et fam., Aller contre le fil de l' eau, Entreprendre une chose à laquelle tout est contraire.

FIL

FIL se dit aussi figurément pour Suite, liaison, enchaînement. Perdre le fil d' une affaire. Le fil d' un discours. Interrompre le fil du discours, le fil de l' histoire, de la narration. Reprendre le fil des événements, dans un récit. Suivre le fil des idées. Il n' était pas facile de suivre, de saisir, d' apercevoir le fil de cette intrigue, tous les fils de cette intrigue, de ce complot. Renouer le fil d' une intrigue.

Le fil de l' analogie, La suite et la liaison des rapports que l' analogie indique.

FILAGE. s. m.

FILAGE. s. m. Action ou manière de filer le chanvre, le lin, la laine, la soie, etc. On a payé tant pour le filage. Le filage de la laine destinée pour faire la chaîne d' une étoffe, est différent de celui de la trame.

FILAGRAMME. s. m.

FILAGRAMME. s. m. Voyez FILIGRANE.

FILAMENT. s. m.

FILAMENT. s. m. Petit fil, petit brin long et délié, semblable à celui qui se tire de l' écorce du chanvre ou du lin. Les filaments des plantes. Les filaments d' une écorce. Cela est plein de filaments, n' est formé que de filaments. Les filaments de l' asbeste, de l' amiante. De longs filaments.

FILAMENT

FILAMENT est quelquefois synonyme de Fibrille, en termes d' Anatomie. Les filaments qui composent les nerfs, les muscles, etc. Filament nerveux, musculaire, cellulaire.

FILAMENTEUX, EUSE. adj.

FILAMENTEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Qui a des filaments. Écorce filamenteuse.

FILANDIÈRE. s. f.

FILANDIÈRE. s. f. Femme ou fille dont le métier est de filer. Une habile filandière. Il ne s' emploie guère que dans la poésie badine ou burlesque.

Adjectiv., Les soeurs filandières, Les Parques.

FILANDRES. s. f. pl.

FILANDRES. s. f. pl. Certains fils blancs et longs qui volent en l' air dans les beaux jours d' automne, et qui s' attachent au chaume, aux haies, aux herbes, etc. Toute la campagne était pleine de filandres. On croit que les filandres sont formées par de petites araignées.

Il se dit aussi Des fibres de la viande, lorsqu' elles sont longues et coriaces. C' est une viande pleine de filandres.

Il se dit, en termes d' Art vétérinaire, de Certains filets blancs qui se forment quelquefois sur les plaies des chevaux et qui s' opposent à la cicatrisation.

Il se dit encore de Petits vers qui se trouvent dans diverses parties du corps des oiseaux de proie.

FILANDREUX, EUSE. adj.

FILANDREUX, EUSE. adj. Rempli de filandres. Viande filandreuse.

FILANT, ANTE. adj.

FILANT, ANTE. adj. Qui file, qui coule doucement. Une matière filante. Un liquide onctueux et filant.

FILASSE. s. f.

FILASSE. s. f. Assemblage, amas de filaments tirés de l' écorce du chanvre, de celle du lin, etc. De la filasse de lin, de chanvre. Filasse à faire du fil. Charger une quenouille de filasse. Des mèches de filasse. Boucher une fente avec de la filasse. Les diverses qualités de filasse. Filasse à faire des câbles.

Fig. et fam., Ce n' est que de la filasse, se dit D' une viande insipide et filandreuse.

FILASSIER, IÈRE. s.

FILASSIER, IÈRE. s. Celui, celle qui façonne les filasses, ou qui en fait commerce.

FILATEUR. s. m.

FILATEUR. s. m. Celui qui tient, qui dirige une filature.

FILATURE. s. f.

FILATURE. s. f. Lieu, établissement où l' on file en grand la soie, la laine, le coton, etc. Filature de soie. Filature de laine. Filature de coton. Il a une riche filature. Le chef, les ouvriers d' une filature.

Il se dit, quelquefois, de L' action ou de l' art de filer en grand. Appliquer les machines à vapeur à la filature.

FILE. s. f.

FILE. s. f. Suite ou rangée de choses ou de personnes disposées en long et l' une après l' autre. Une longue file de gens qui vont un à un. Aller à la file, file à file. Prendre la file des voitures. Suivre la file. Se mettre à la file. Prenez garde de ne pas perdre la file. Rompre, couper la file.

Il se dit, en termes de Guerre, d' Une rangée de soldats disposés les uns derrière les autres à peu de distance et sur une même ligne. Ranger les files. Compter les files. Serrer les files. Par file à gauche. Par file à droite.

Chef de file, Celui qui est le premier d' une file. Dans la Tactique navale, il se dit Du vaisseau qui est le premier de la ligne de bataille, qui tient la tête de l' armée.

Serre-file, se dit Des officiers et des sous-officiers placés derrière une troupe en bataille, sur une ligne parallèle au front de cette troupe. Se placer en serre-file. Les serre-files. Dans la Tactique navale, il se dit Du vaisseau qui ferme la ligne, qui marche le dernier de tous. Être le serre-file.

Feu de file, Feu d' une troupe qui tire par file, et sans interruption. Un feu de file bien nourri. Techniquement, on dit, Feu de deux rangs.

FILÉ. s. m.

FILÉ. s. m. Il se dit de L' or ou de l' argent tiré à la filière et laminé, qu' on applique sur un fil de soie, de chanvre, etc. Du filé d' or. Du filé d' argent.

FILER. v. a.

FILER. v. a. Tordre ensemble plusieurs brins de chanvre, de lin, de soie, de laine, etc., pour qu' ils forment un fil. Souvent, on l' emploie absolument. Filer du lin, du chanvre, de la soie, de la laine, du coton. Filer gros. Filer fin. Filer menu. Filer au fuseau, au rouet. Filer sa quenouille. Machine à filer. On dit dans un sens analogue, Filer des cordes à boyau.

Il se dit aussi Des insectes qui tirent un fil de leur corps. Une araignée qui file sa toile. Les chenilles, les vers à soie filent.

Fig. et fam., Ce chat file, se dit D' un chat qui fait un certain bruit continu, semblable à celui du rouet.

Fig. et fam., Filer sa corde, Faire des actions qui peuvent mener au gibet.

Fig. et poétiq., Les Parques, les destinées lui filent une belle vie, lui filent de beaux jours, etc., se dit en parlant D' une personne qui a une vie glorieuse, une vie heureuse. Voyez PARQUE.

Prov. et fig., Filer le parfait amour, Nourrir longtemps un amour tendre et romanesque. Ils ont filé deux ans le parfait amour, avant de se marier. On le dit quelquefois en plaisantant. Il file le parfait amour auprès de cette femme, qui se moque de lui.

Fig., Filer une intrigue, une scène, une reconnaissance, etc., Les conduire, les développer progressivement et avec art. Cette intrigue, cette scène est bien filée.

Fig., fam. et par plaisanterie, Filer une période, Faire une période. Filer la période à quatre membres.

FILER

FILER signifie également, Tirer de l' or, de l' argent, etc., en les passant à la filière; ou Couvrir d' un fil d' or ou d' autre métal, ordinairement laminé, un fil de soie, de chanvre, etc. Filer de l' or, de l' argent. Filer sur soie, sur fil.

FILER

FILER en termes de Marine, signifie, Lâcher, larguer. Filer le câble. Filer du câble pour soulager l' ancre. Filer une manoeuvre. Filer les écoutes.

Filer la ligne de sonde, La laisser descendre librement dans l' eau.

Filer un noeud, deux noeuds, trois noeuds, etc., se dit D' un navire qui, dans l' espace de trente secondes, parcourt une fois, deux fois, trois fois, etc., la longueur qui sépare les noeuds de la ligne de loch. Voyez NOEUD.

Au Jeu, Filer ses cartes, Les découvrir lentement et peu à peu. Filer la carte, Escamoter une carte, donner une carte différente de celle qu' on devrait donner, et retenir cette dernière pour soi. Il a filé la carte pour se donner un as.

En Musique, Filer un son, En prolonger l' exécution en commençant piano, pour augmenter jusqu' au forte, et finir ensuite comme on a commencé. Il file bien les sons.

FILER

FILER est aussi neutre; et alors il se dit D' une matière molle et tenace qui s' allonge en filets. La glu file aisément.

Il se dit de même D' une liqueur qui coule doucement et sans se diviser en gouttes. Ce sirop, cette liqueur file. Ce vin tourne à la graisse, il file.

Fig. et fam., Filer doux, Demeurer dans la retenue, dans la soumission à l' égard de quelqu' un que l' on craint; souffrir patiemment une injure. Je me suis fâché, ils ont filé doux. Cet homme faisait le fanfaron, mais il fut obligé de filer doux.

FILER, neutre

FILER, neutre signifie encore, Aller de suite, l' un après l' autre et près à près. Faire filer les troupes sur un point. Faire filer le bagage. Il y a plus de six heures que les troupes filent. Faites filer toute cette infanterie. Pendant que les troupes filaient.

Faire filer des troupes dans un pays, Les y faire passer sans éclat.

FILER

FILER signifie quelquefois, populairement, S' en aller, se retirer. Il faut filer. Allons, filez.

Il signifie, au Brelan, Ne mettre au jeu précisément que ce qu' on est obligé d' y mettre. Il faut filer quand on est en malheur.

FILÉ, ÉE. participe

FILÉ, ÉE. participe Du lin, du coton bien filé. Les cotons filés. Des sons bien filés.

Fig. et poétiq., Des jours filés d' or et de soie, Une vie douce et heureuse.

FILERIE. s. f.

FILERIE. s. f. Lieu où l' on file le chanvre pour l' employer soit en fil, soit en corde.

FILET. s. m. diminutif

FILET. s. m. diminutif Fil délié, petit fil.

Fig. et fam., Sa vie ne tient plus qu' à un filet, se dit D' un infirme ou d' un malade qui est sur le point de mourir. On dit quelquefois dans le même sens, Il n' a qu' un filet de vie.

FILET

FILET se dit aussi de Ce qui ressemble à un petit fil, et surtout des petites fibres des plantes. Tout s' en va par filets. Cette herbe, cette racine est pleine de filets, de petits filets.

Il se dit particulièrement, en Botanique, de Cette partie de l' étamine qui supporte l' anthère, et qui est ordinairement plus ou moins déliée. Les filets de cette fleur sont velus. Filets plus longs que le tube de la corolle.

Il signifie, en termes d' Anatomie, Le pli membraneux qui est sous la langue, et dont le principal usage est de régler les mouvements de cet organe. Ce pli est quelquefois si long, dans les enfants nouveau-nés, qu' il les empêche de remuer la langue avec facilité et s' oppose à la succion; alors on le coupe avec des ciseaux. Couper le filet. Faire l' opération du filet.

Avoir le filet, se dit, improprement, De celui dont la langue est gênée dans ses mouvements par quelque vice dans la conformation du filet.

Prov., Il n' a pas le filet, se dit De quelqu' un qui parle beaucoup.

Le filet de la verge, Le ligament qui fixe le prépuce à la partie inférieure du gland.

FILET

FILET se dit, dans plusieurs Arts, de Certains ornements longs et déliés. Couverts d' argent à filets. Faire un filet sur le bord de la couverture d' un livre. Reliure de veau, avec filets. Orner une pièce de serrurerie d' un filet en relief, d' un filet. Cette moulure est accompagnée d' un filet.

Le filet d' une vis, La saillie en spirale qui règne autour de son cylindre.

FILET

FILET se dit particulièrement, en Imprimerie, de Certains traits qui ont diverses formes et divers usages. Séparer les colonnes d' un tableau par des filets. Mettre un filet au-dessous d' un titre. Filet double. Filet maigre. Filet d' ornement. On le dit également Des lames de métal qui servent à imprimer ces sortes de traits. Les filets sont d' acier, de cuivre, ou de métal à caractères.

FILET

FILET se dit encore, figurément, d' Un liquide, et particulièrement de l' eau qui coule, qui vient en très-petite quantité. Un ruisseau qui se divise en petits filets. Un maigre filet d' eau. Cette fontaine, cette pompe ne donne qu' un filet d' eau.

Un filet de vinaigre, Un peu de vinaigre. Mettre un filet de vinaigre dans une sauce.

Un filet de voix, Une petite voix. Ce chanteur n' a qu' un filet de voix.

FILET

FILET signifie aussi, Un rets pour prendre du poisson ou des oiseaux. Il a été pris au filet. Tendre des filets. Jeter le filet. Rompre les filets. Les mailles d' un filet. Il a pris tous ces poissons d' un seul coup de filet. Acheter un coup de filet.

Fig. et fam., Prendre d' un seul coup de filet plusieurs voleurs, plusieurs ennemis, etc., Envelopper et prendre à la fois plusieurs voleurs, etc. On dit dans un sens analogue, Voilà un beau coup de filet. Cette dernière phrase s' emploie aussi Lorsqu' on parle de quelque profit, de quelque gain considérable fait d' un seul coup.

FILET

FILET se dit quelquefois figurément, surtout au pluriel, en parlant De piéges, de séductions. Ils le firent aisément tomber dans leurs filets. Elle sut l' attirer dans ses filets.

FILET

FILET se dit encore, au propre, de Certains ouvrages à mailles qu' on emploie à divers usages. Un filet de soie retenait ses cheveux. Suspendre un filet dans l' intérieur d' une voiture de voyage.

Il se dit particulièrement Des rets d' un jeu de paume, qui sont au-dessus des murs. La balle est dans les filets. Mettre dans les filets.

FILET

FILET signifie aussi, Une espèce de petite bride. On mène ce cheval avec un simple filet. Tenir un cheval au filet, afin qu' il ne mange point.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un au filet, L' empêcher, le priver de manger; ou, dans un sens plus général, Lui faire longtemps espérer quelque chose, sans jamais lui rien donner; l' amuser, le faire attendre. Vous l' avez tenu trop longtemps au filet. Il m' a tenu tout le jour au filet. Dans l' un et l' autre sens, on dit aussi, Être au filet.

FILET

FILET en termes de Boucherie et de Cuisine, La partie charnue qui est le long de l' épine du dos de quelques animaux; et on ne l' appelle ainsi que quand ces animaux ont été dépecés pour être mangés. Filet de boeuf, de cerf, de sanglier, de chevreuil. Dans un sens analogue, Filets de merlan, de sole.

FILEUR, EUSE. s.

FILEUR, EUSE. s. Celui, celle qui file. Il se dit non-seulement Du fil, mais de la soie, de la laine, du coton, des boyaux, et des autres choses qui se préparent en longs fils ou filets. Fileuse au rouet. Fileuse à la quenouille. Fileur de coton.

FILIAL, ALE. adj.

FILIAL, ALE. adj. Qui appartient au fils, à l' enfant; qui est du devoir du fils, de l' enfant. Obéissance filiale. Crainte filiale. Respect filial. Amour filial. Tendresse filiale. Elle fut un modèle de piété filiale.

FILIALEMENT. adv.

FILIALEMENT. adv. D' une manière filiale.

FILIATION. s. f.

FILIATION. s. f. Suite continue de générations, dans une même famille; ligne directe qui descend des aïeux aux enfants, ou qui remonte des enfants aux aïeux. La filiation de cette famille est bien établie depuis trois siècles. Il prétend être d' une ancienne maison, mais sa filiation n' est point prouvée.

Il se dit, particulièrement, Du seul degré de génération des père et mère aux enfants. La filiation légitime se prouve par acte authentique, et à défaut d' acte, par la possession d' état. La filiation illégitime ne peut être établie, quant au père, que par une reconnaissance authentique émanée de lui.

Il s' est dit figurément en parlant D' une église, d' une abbaye qui devait son origine à une autre. Cette abbaye était de la filiation de Clairvaux.

Il s' est dit pareillement de L' adoption d' un corps par un autre. Les académies de Soissons et de Marseille étaient unies par filiation à l' Académie française.

Il se dit encore, figurément, en parlant Des choses qui naissent les unes des autres, qui se rattachent les unes aux autres. La filiation des idées. La filiation des mots.

FILICULE. s. f.

FILICULE. s. f. T. de Botan. Espèce de capillaire dont les feuilles sont semblables à celles de la fougère. La filicule est pectorale.

FILIÈRE. s. f.

FILIÈRE. s. f. Morceau d' acier percé d' un trou, ou de plusieurs trous inégaux, par lesquels on fait passer l' or, l' argent, le cuivre, etc., qu' on file. Il faut faire passer cet or, cet argent par la filière.

Il se dit également, en termes de Serrurerie, d' Arquebuserie, d' Horlogerie, etc., d' Un morceau d' acier percé de plusieurs trous inégaux taillés intérieurement en spirale, de manière que le bout de fer, de cuivre, etc., qu' on y fait passer en tournant, prend la forme d' une vis. La filière et les tarauds.

Fig. et fam., Passer par la filière, Subir une longue, une rude épreuve. On dit aussi, Faire passer quelqu' un par toutes les filières, Lui susciter toutes sortes de chicanes, de difficultés.

Fig. et fam., Une filière de gens, se dit d' Un grand nombre de gens par les mains desquels passe une même affaire. Il faudra que votre pétition passe par toute une filière de commis, d' employés.

FILIÈRE

FILIÈRE en termes de Charpenterie, se dit d' Une pièce de bois qui sert aux couvertures des bâtiments, et sur laquelle portent les chevrons. La filière de ce toit est rompue, il faut en remettre une autre.

FILIFORME. adj. des deux genres

FILIFORME. adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Délié comme un fil. Les antennes de certains insectes sont filiformes. Les pédoncules de ces fleurs sont filiformes. Feuilles filiformes.

FILIGRANE. s. m.

FILIGRANE. s. m. Ouvrage d' orfévrerie travaillé à jour, et fait en forme de petits filets. Un chapelet de filigrane.

FILIGRANE

FILIGRANE se dit aussi de Lettres ou figures de cuivre que l' on fixe sur la forme à fabriquer le papier, et dont la marque paraît sur la feuille de papier.

Il se dit également de Cette marque. Les billets de banque ont des filigranes.

FILIN. s. m.

FILIN. s. m. T. de Marine. Il se dit de Tout cordage qui n' est pas câble ou grelin. Les haubans, les écoutes, les amarres, etc., sont de filin.

FILIPENDULE. s. f.

FILIPENDULE. s. f. T. de Botan. Espèce de spirée qui croît dans les bois, et dont les racines ont des tubercules attachés comme par des fils.

FILLE. s. f.

FILLE. s. f. Terme qui exprime la relation d' une personne du sexe féminin avec son père et sa mère, ou avec l' un des deux seulement. Fille légitime. Fille naturelle. Fille aînée. Fille cadette. Fille unique. Fille adoptive. La mère et la fille. C' est la fille d' un tel. C' est votre fille. Il vient de marier sa fille. Elle est fille de roi.

Petite-fille, La fille du fils ou de la fille, par rapport à l' aïeul ou à l' aïeule.

Arrière-petite-fille, La fille du petit-fils ou de la petite-fille, par rapport au bisaïeul ou à la bisaïeule.

Belle-fille. Terme relatif, qui exprime l' alliance entre la fille née d' un premier mariage, et le second mari de sa mère ou la seconde femme de son père. C' est votre belle-fille, vous avez épousé son père. On le dit aussi d' Une bru, d' une femme par rapport au père ou à la mère de son mari. C' est ma belle-fille, elle a épousé mon fils.

Poétiq., Les filles de Mémoire, Les Muses. Les filles d' enfer, Les Furies.

FILLE

FILLE se dit quelquefois de Celle qu' on regarde ou qu' on aime comme sa fille. Elle a trouvé dans sa nièce une fille tendre et soumise.

Ma fille. Terme d' affection, de tendresse, dont les personnes d' un certain âge ou d' un caractère vénérable, se servent quelquefois envers une personne du sexe, qui n' est point leur fille. Ma fille, lui dit le bon vieillard, écoutez-moi.

La Fille aînée des rois de France. Titre que prenait l' université de Paris.

FILLE

FILLE en poésie et dans le style élevé, se prend pour Descendante, issue de telle ou telle race, native de tel ou tel pays. La fille des Césars. La fille de tant de princes. Les filles de Lesbos.

Fig., La vérité est fille du temps, l' admiration est souvent la fille de l' ignorance, etc., Le temps produit la vérité, l' admiration naît souvent de l' ignorance, etc.

FILLE

FILLE est aussi Le nom que l' on donne aux religieuses de certaines communautés. Les filles du Calvaire. Les filles de Saint-Thomas. Etc.

FILLE

FILLE s' est dit, au figuré, Des églises, abbayes et prieurés qui étaient de la fondation et de la dépendance d' une autre église. Ces abbayes sont filles de Cîteaux. C' est une fille, une des filles de Cîteaux.

Il s' est dit pareillement Des corps qui étaient adoptés par un autre. L' Académie de Soissons, celle de Marseille, etc., se disaient filles de l' Académie française.

FILLE

FILLE se dit aussi pour désigner simplement Le sexe féminin. Elle est accouchée d' une fille. Il y a dans cette famille plus de filles que de garçons. Une petite fille.

Il se dit, particulièrement, par opposition à Femme mariée. Elle est encore fille, elle n' est pas mariée. Fille à marier. Elle est déjà grande fille. Une petite fille. Une jolie fille. Une honnête fille. Une jeune fille. Une vieille fille. Mourir fille.

Filles d' honneur, Filles de qualité qui sont auprès des reines, des grandes princesses. Les filles d' honneur de la reine, ou simplement, Les filles de la reine.

Fille de boutique, Celle qui est employée dans une boutique, soit pour vendre, soit pour travailler.

Fille de chambre, Fille ou femme qui sert à la chambre auprès d' une dame. Cette dénomination a vieilli: on dit maintenant, Femme de chambre.

Fille de service, Fille ou femme employée a différents services, dans une maison. On dit quelquefois, absolument et familièrement, La fille, en parlant de La servante, surtout dans les hôtelleries et dans les auberges. Appeler la fille. Donner quelque chose pour la fille, lorsqu' on paye sa dépense.

Fille de joie, fille publique, ou simplement Fille. Noms que l' on donne aux prostituées. C' est un homme qui fréquente les filles.

Les filles repenties, ou simplement, Les Repenties, se dit de Certaines maisons religieuses où des filles qui ont vécu dans le désordre, se retirent ou sont renfermées pour faire pénitence.

FILLETTE. s. f. diminutif

FILLETTE. s. f. diminutif Petite fille, jeune fille. Ce n' est encore qu' une fillette. Gentille, jolie fillette.

Prov., Bonjour lunettes, adieu fillettes, Lorsqu' on commence à vieillir, il faut renoncer à faire le galant.

FILLEUL, EULE. s.

FILLEUL, EULE. s. Terme relatif, qui se dit de Celui ou de celle qui ont été tenus sur les fonts de baptême, par rapport au parrain et à la marraine qui les ont tenus. C' est mon filleul. C' est ma filleule.

FILOCHE. s. f.

FILOCHE. s. f. Espèce de tissu, de filet. Filoche de soie, de fil.

FILON. s. m.

FILON. s. m. Veine métallique ou fossile, souterraine ou à fleur de terre. Rencontrer un filon en creusant. Un filon d' argent, d' étain, de houille. Exploiter un filon. La direction d' un filon. Filon capital. Les branches, les rameaux d' un filon. Ce filon est riche, est pauvre.

FILOSELLE. s. f.

FILOSELLE. s. f. Espèce de grosse soie ou de fleuret. Des bas de filoselle.

FILOU. s. m.

FILOU. s. m. Celui qui vole avec adresse. Un filou lui a pris sa montre. Les gendarmes ont arrêté plusieurs filous. Un tour de filou.

Il se dit aussi de Celui qui trompe au jeu. Je ne veux point jouer avec lui, c' est un filou, un vrai filou.

FILOUTER. v. a.

FILOUTER. v. a. Voler avec adresse. Il m' a filouté ma bourse. Absol., Il passe sa vie à filouter.

Il signifie également, Tromper au jeu. On m' a filouté. Ne jouez pas avec lui, il vous filoutera.

Fam., Filouter quelqu' un de tant, Le tromper de tant. Il l' a filouté de cinquante francs.

FILOUTÉ, ÉE. participe

FILOUTÉ, ÉE. participe

FILOUTERIE. s. f.

FILOUTERIE. s. f. Action de filou. C' est une pure filouterie. Il ne vit que de filouteries.

FILS. s. m.

FILS. s. m. (On ne prononce point l' L.) Terme qui exprime la relation d' une personne du sexe masculin avec son père et sa mère, ou avec l' un des deux seulement. Fils légitime. Fils adoptif. Fils naturel. Fils aîné. Fils puîné. Fils unique. Fils posthume. Un fils de prince. Un bon fils. Un fils dénaturé. Il me traita comme si j' eusse été son propre fils. Il a trois fils. C' est le fils d' un tel. Son fils est avocat. Dubois père, et Dubois fils. On dit, pour désigner une maison de commerce tenue par un père et son fils conjointement, Un tel et fils, négociants.

Fils de famille, Celui qui vit sous l' autorité de son père et de sa mère, ou sous l' autorité d' un tuteur. Il n' est pas prudent de prêter aux fils de famille.

Dans l' Écriture sainte, JÉSUS-CHRIST est appelé Le Fils de l' homme.

Le fils de la maison, Le fils du maître de la maison.

Fils de maître, se disait autrefois de Celui qui, étant fils d' un maître dans quelque art, dans quelque métier, avait de certains droits, de certains priviléges par rapport à la maîtrise. Il fut préféré comme fils de maître.

Fig. et fam., Fils de maître, Celui qui a les mêmes qualités, les mêmes talents que son père, qui excellait en quelque chose. Il est fort éloquent, il est fils de maître.

Prov., Il est fils, il est bien fils de son père, se dit De celui qui ressemble beaucoup à son père, ou qui a les mêmes inclinations, les mêmes qualités, les mêmes défauts, etc., que son père.

Prov., Il n' est fils de bonne mère qui ne voulût avoir fait cette action, Il n' y a point d' honnête homme qui ne voulût, etc. Il n' est fils de bonne mère qui n' ait couru à ce spectacle, On a couru en foule à ce spectacle.

Fig., Il est le fils de ses oeuvres, se dit D' un homme qui ne doit qu' à son mérite la considération dont il jouit, le haut rang où il est élevé.

Petit-fils, Le fils du fils ou de la fille, par rapport à l' aïeul ou à l' aïeule.

Arrière-petit-fils, Le fils du petit-fils ou de la petite-fille, par rapport au bisaïeul ou à la bisaïeule.

Beau-fils. Terme relatif, qui exprime l' alliance entre l' enfant mâle né d' un mariage antérieur, et le second mari de sa mère, ou la seconde femme de son père. C' est votre beau-fils, puisque vous avez épousé sa mère. Elle a épousé un veuf, et elle a deux beaux-fils.

Fig. et fam., Faire le beau fils, Affecter du soin, de la recherche dans son ton, ses manières, ses vêtements. On dit de même, C' est un beau fils.

FILS

FILS se dit aussi de Celui qu' on regarde ou qu' on aime comme son fils. L' orphelin qu' il avait protégé devint son fils et son ami. Vous retrouverez en lui le fils que vous avez perdu.

Mon fils. Terme d' amitié dont les personnes d' un certain âge ou d' un caractère vénérable, se servent quelquefois envers un jeune homme ou un homme, qui n' est point leur fils. Mon fils, lui dit-elle, ne dédaignez pas mes avis. Venez, mon fils, que je vous embrasse.

Poétiq. et fig., Les fils de Mars, Les guerriers. Les fils de la victoire, Les guerriers que la victoire favorise. Les fils d' Apollon, Les poëtes. Les fils de l' harmonie, Les musiciens, et même les poëtes. Etc.

Le Fils aîné de l' Église. Qualification donnée au roi de France.

FILS

FILS en poésie et dans le style élevé, se prend pour Descendant, issu de telle ou telle race, né en tel ou tel pays. Les fils de saint Louis. Le fils de vingt rois. Les fils de l' Helvétie. Les fils de l' étranger.

Fig., Le luxe est fils de la vanité, les vices sont les fils de l' oisiveté, etc., La vanité produit le luxe, l' oisiveté fait naître les vices, etc.

FILS

FILS se dit aussi pour désigner simplement Le sexe masculin, et signifie, Un enfant mâle, un garçon. Elle est accouchée d' un fils. De ce mariage naquirent trois fils et deux filles.

FILTRANT, ANTE. adj.

FILTRANT, ANTE. adj. Qui sert à filtrer. On ne l' emploie guère que dans cette locution, Fontaine filtrante.

FILTRATION. s. f.

FILTRATION. s. f. Passage d' un liquide à travers un corps destiné à l' éclaircir, à le purifier. Filtration de l' eau par le sable, par des pierres poreuses.

Il se dit, en Chimie et en Pharmacie, d' Une opération qui consiste à faire passer un liquide contenant des matières étrangères, à travers un corps propre à les retenir. La filtration de ces sucs est fort longue à faire. La filtration en est lente.

Il s' est dit autrefois, en Physiologie, de L' action par laquelle la bile, la sueur, l' urine et les autres humeurs se séparent du sang. La filtration des humeurs.

FILTRE. s. m.

FILTRE. s. m. Papier, étoffe, linge, pierre, sable, charbon, éponge, etc., au travers de quoi on passe une liqueur qu' on veut clarifier. On a fait passer cette liqueur par le filtre. Filtre fin. Filtre délié.

Il s' est dit autrefois, en Physiologie, Des organes du corps qui séparent quelque humeur de la masse du sang.

FILTRE. s. m.

FILTRE. s. m. Breuvage. Voyez PHILTRE.

FILTRER. v. a.

FILTRER. v. a. Passer un liquide par le filtre. Filtrer de l' hypocras dans une chausse. Filtrer du petit-lait. Pierre à filtrer.

Il s' est dit autrefois, en Physiologie, Des organes qui élaborent les humeurs. Les organes qui filtrent les humeurs.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. L' eau se filtre dans une fontaine, dans le charbon.

Il est également neutre; et alors il se dit soit D' un liquide qui passe par un filtre, soit D' un liquide qui pénètre à travers les pores, les interstices d' un corps quelconque. Ce petit-lait filtre bien lentement. L' eau filtre au travers des terres, au travers de la muraille.

FILTRÉ, ÉE. participe

FILTRÉ, ÉE. participe Eau filtrée.

FILURE. s. f.

FILURE. s. f. Qualité de ce qui est filé. La filure de cette laine est trop grosse. On connaît le drap à la filure.

FIN. s. f.

FIN. s. f. Terme, ce qui termine, ce qui achève; ou L' extrémité d' une chose, la partie où elle se termine. Il est opposé à Commencement. À la fin, sur la fin, vers la fin du jour. La fin de l' année. La fin de la vie. La fin d' un règne. La fin du monde. Il a promis de payer à la fin du mois. La fin d' une séance. Il voulut rester jusqu' à la fin du spectacle. Écoutez-moi jusqu' à la fin. Une affaire qui va prendre fin. Cela tire à sa fin. Il me tarde d' en voir la fin. Tout prend fin en ce monde. Il n' y a que Dieu qui n' ait ni commencement ni fin. Discours sans fin. Disserter sans fin. La fin de ses travaux. La fin de son ouvrage. La fin d' un discours. Les notes ont été placées à la fin du volume. La fin de ce poëme vaut mieux que le commencement.

Mettre fin à une chose, La terminer, la faire cesser. Pour mettre fin à cette affaire. Mettez fin à vos propos. La nuit mit fin au combat. On dit aussi, Mettre une entreprise à fin, La terminer avec succès.

En termes de Commerce et de Banque, Fin courant, désigne La fin du mois qui court, et Fin prochain, Celle du mois prochain.

Prov., La fin couronne l' oeuvre, Ce n' est pas assez de bien commencer, il faut bien finir. Cela se dit aussi en parlant De quelqu' un qui, ayant bien ou mal commencé, finit encore mieux ou plus mal. Il a vécu en bon chrétien, et il est mort saintement: la fin couronne l' oeuvre. Après beaucoup de mauvaises actions, il en a fait une qui l' a conduit à l' échafaud: la fin a couronné l' oeuvre.

Fam., Faire une fin, Se fixer à un état. On le dit surtout De l' état du mariage. Il faut bien faire une fin.

Pop., À la fin des fins, en fin finale, Enfin.

FIN

FIN signifie particulièrement, Mort. Il a fait une belle, une bonne fin, une mauvaise fin, une fin malheureuse. Il voyait approcher sa fin. Il avait le pressentiment de sa fin prochaine. Je sens que ma fin est prochaine. Tirer à la fin, à sa fin.

En termes de Chasse, Le cerf est sur ses fins, Le cerf est bien las et près de se rendre. Nous arrivâmes que le cerf était sur ses fins.

En Théologie, Les quatre fins de l' homme, La mort, le jugement, le paradis et l' enfer.

FIN

FIN signifie aussi, Ce qu' on se propose pour but, ce pourquoi on agit. Fin prochaine. Fin éloignée. La fin dernière. Avoir sa fin. Il a ses fins. Quelle fin se propose-t-il? Aller, tendre à ses fins. Pour arriver à ses fins. En venir à ses fins. À quelle fin avez-vous fait cela? Prov., Qui veut la fin, veut les moyens.

Faire une chose à bonne fin, à mauvaise fin, À bonne, à mauvaise intention.

À telle fin que de raison, se dit, en style d' affaires, Pour exprimer qu' on fait une chose dans la pensée qu' elle pourra être utile, sans dire précisément à quoi elle servira. Faisons un procès-verbal de l' état des lieux, à telle fin que de raison. Cette locution signifie aussi, dans le langage familier, À tout événement.

En termes de Procéd., Fin de non-recevoir, Exception qui consiste à soutenir que la partie adverse n' est pas recevable dans sa demande. Alléguer, opposer la fin de non-recevoir. Il a été débouté par fin de non-recevoir. On dit aussi, Fin de non-procéder, en parlant de Toute exception dilatoire, déclinatoire, etc.

En Matière criminelle, Fins civiles, Les demandes présentées par la partie civile et qui ne tendent qu' à une condamnation pécuniaire.

À ces fins, Afin de remplir l' objet qu' on se propose.

À LA FIN. loc. adv.

À LA FIN. loc. adv. Enfin. À la fin il est convenu de tout.

FIN, INE. adj.

FIN, INE. adj. Qui est délié et menu en son genre. Il se dit par opposition à Gros, ou à Grossier. La pointe de cet instrument est trop fine. Un trait fin. Une écriture extrêmement fine. Ce fil est bien fin, est trop fin. Elle a les cheveux fins comme de la soie. Un poil doux et fin. Fin lin. Toile fine. Étoffe fine. Papier fin. Sable fin. Poudre fine. Pluie fine.

Plume fine, Plume à écrire dont la pointe ou le bec est fin. On dit dans un sens analogue, Pinceau fin, crayon fin.

Herbes fines, Certaines petites plantes qui sentent bon, comme le thym, la marjolaine, etc. Un bouquet d' herbes fines.

Fines herbes, Les herbes menues qui se mettent sur la salade, ou qui s' emploient dans les ragoûts, comme l' estragon, la pimprenelle, etc.

Avoir la taille fine, Avoir la taille déliée et bien faite. On dit dans un sens analogue, Avoir la jambe fine.

Prov. et fig., Fin contre fin n' est pas bon à faire doublure, ne vaut rien pour doublure, Il ne faut pas entreprendre de tromper aussi rusé que soi, ou si on le tente, on n' y réussit pas. Dans cette phrase, Fin est pris substantivement.

FIN

FIN se dit également De ce qui a de l' élégance et de la délicatesse. Les traits de la femme sont en général plus fins que ceux de l' homme. Des contours fins et gracieux. Cette dernière phrase, et ses analogues, s' emploient surtout en termes de Peinture et de Gravure.

Fig., Pinceau fin, burin fin, Manière de peindre, de graver, etc., qui a de la légèreté, de la délicatesse et de la grâce. On dit aussi, Touche fine.

Passage fin, Dégradation insensible et adroitement ménagée d' un ton, d' une couleur à une autre.

FIN

FIN signifie aussi, Recherché, qui n' est pas commun, qui est excellent en son genre. Épice fine. Couleur fine. Fin azur. Fine fleur de farine. Moutarde fine. Pâte fine. Porcelaine fine. Carte fine. Lame fine. Aiguille fine. Plumes fines. Fines balances. Martre fine. Cet homme n' a que des chevaux fins, que du vin fin. Des mets fins et recherchés.

Or fin, argent fin, Or, argent très-épuré.

Fig., dans les Romans de chevalerie, Fine fleur de chevalerie, se dit de L' élite des chevaliers, et quelquefois d' Un chevalier accompli.

Fig. et fam., C' est une fine lame, se dit D' une femme habile et rusée.

En termes de Marine, Fin voilier, se dit D' un bâtiment qui marche bien et qui porte bien la voile. Un navire fin voilier.

Fig. et pop., Le fin fond, L' endroit le plus profond, le plus reculé. Au fin fond de la mer. Il vient du fin fond de la Russie. On dit de même, familièrement, En fin fond de forêt, Dans l' endroit d' une forêt qui est le plus écarté.

Fig. et fam., Le fin mot, Le mot, les paroles par lesquelles une personne fait entièrement connaître ses vues, son intention. Ne nous faites plus attendre, dites-nous le fin mot. Cette locution signifie aussi, Le sens caché, le motif secret. Je n' entends pas le fin mot de tout cela. Je vais vous dire le fin mot de l' affaire. Il refuse cette place; c' est qu' il en voudrait une meilleure: voilà le fin mot.

Fig. et fam., Partie fine, Partie de plaisir où l' on met quelque mystère.

FIN

FIN se dit encore par opposition à Faux, en parlant D' ouvrages de broderie, de dentelle d' or et d' argent, ou De pierreries, de perles, etc. C' est une broderie d' or fin. Une dentelle d' argent fin. Diamant fin. Pierre fine. Un portrait orné de perles fines.

Il se dit, substantivement, de L' or ou de l' argent qui se trouve dans un alliage, surtout lorsqu' on parle De monnaies. Tirer tout le fin qui est contenu dans un alliage. Il y a tant de deniers de fin dans cette monnaie. On dit de même, Grain de fin, bouton de fin, en parlant De l' or ou de l' argent obtenu par la coupelle.

Fig. et fam., Le fin d' une affaire, Le point décisif et principal; ou Ce qu' il y a dans une affaire de mystérieux, de caché. Tirer le fin du fin, Tirer d' une affaire tout ce qui s' en peut tirer. Savoir le fort et le fin d' un art, le fin d' une science, le fin du jeu, etc., Connaître parfaitement un art, une science, etc.

FIN adjectif

FIN adjectif se dit aussi Des sens, lorsqu' ils perçoivent exactement jusqu' aux moindres impressions. Il faut avoir l' oreille, l' ouïe bien fine pour entendre de si loin. Il a le nez, l' odorat très-fin. Cet aveugle a le tact extrêmement fin. Il a le goût si fin, qu' il distingue non-seulement le cru des vins, mais encore l' année de leur récolte.

Avoir l' oreille fine, signifie quelquefois, Se connaître parfaitement en musique, et remarquer jusqu' aux moindres fautes de ceux qui chantent, ou qui jouent des instruments.

Fig. et fam., Avoir le nez fin, Avoir de la sagacité, prévoir les choses de loin. Cet homme a le nez fin, on ne le trompe pas aisément.

Un fin gourmet, se dit de Celui qui sait bien apprécier les vins, les liqueurs, etc. Les plus fins gourmets s' y trompent.

FIN

FIN s' applique aussi, figurément, À la subtilité, à la sagacité de l' esprit, du goût, du jugement, etc. Avoir l' esprit fin, le jugement fin, le goût fin, le tact fin. Avoir un tour d' esprit agréable et fin.

Il se dit, dans un sens analogue, Des choses faites pour être appréciées par le goût et par la pénétration d' esprit. Raillerie fine. Trait fin. Mot fin. Expression fine. Pensée fine. Louange fine. Ils n' ont pas senti tout ce qu' il y a de fin dans cette réponse. Cet acteur a le jeu fin et spirituel. Une observation fine. Des aperçus fins. Des vues fines. C' est une distinction très-fine, et que tous les esprits ne peuvent saisir.

FIN

FIN se dit encore Des personnes, et signifie, Habile, avisé, rusé. Il est fin. Il est très-fin. C' est un fin matois. On le dit aussi De certains animaux. Le renard est un animal très-fin.

Il se dit également, quelquefois, De ce qui est fait avec adresse, avec ruse. Le tour est fin. Sa conduite a été fine dans cette circonstance.

Prov., Plus fin que lui n' est pas bête, se dit D' un homme fort adroit et fort rusé. On dit aussi, Bien fin qui l' attrapera. On dit encore, figurément et familièrement, dans le même sens: C' est un fin renard. C' est une fine bête. C' est une fine mouche. Pop., C' est un fin merle.

Des yeux fins, un regard fin, une physionomie fine, etc., Des yeux, un regard, une physionomie qui annoncent de l' esprit.

Substantiv. et fam., Faire le fin d' une chose, en faire le fin, Ne vouloir point découvrir ce qu' on en sait, ce qu' on en pense. Je l' ai sondé sur cette affaire, mais il fait le fin. Vous en faites le fin. On dit aussi, Jouer au fin, au plus fin, Employer l' adresse et la ruse pour venir à bout de ses desseins.

Faire le fin, absolument, signifie aussi, Se piquer d' adresse, de ruse, de finesse. Ce lourdaud veut faire le fin.

Substantiv. et fam., Un gros fin, se dit, par dérision, d' Un homme simple qui veut faire le fin.

FINAGE. s. m.

FINAGE. s. m. T. d' ancienne Pratique. Étendue d' une juridiction ou d' une paroisse jusqu' aux confins d' une autre. Cette maison est dans le finage de telle paroisse. Il a tant d' arpents de terre dans notre finage.

FINAL, ALE. adj.

FINAL, ALE. adj. Qui finit, qui termine. État final. Compte final. Quittance finale. Jugement final. Point final. La cadence finale d' un air. La note finale. Substantivement, La finale d' un air, d' un morceau de musique.

Pop., En fin finale, Enfin, finalement.

Cause finale, Ce qu' on se propose pour but. La gloire de Dieu doit être la cause finale de toutes nos actions. Il se dit particulièrement de La fin, du but pour lequel on suppose que chaque chose a été faite, créée. La doctrine des causes finales. Rechercher les causes finales.

FINAL

FINAL se dit particulièrement Des dernières syllabes ou des dernières lettres d' un mot. Syllabe finale. Lettre finale. Voyelle, consonne finale. Le T final se prononce dans le mot Fat. L' F finale ne se prononce point dans le mot Clef.

Il s' emploie substantivement, au féminin, pour signifier, La dernière syllabe d' un mot. On met l' accent sur la finale de ce mot. Finale longue. Finale brève.

FINAL

FINAL signifie aussi, Qui dure jusqu' à la fin de la vie. En ce sens, il n' est usité que dans ces locutions de Théologie: Impénitence finale. Persévérance finale.

FINALE. s. m.

FINALE. s. m. T. de Musique, emprunté de l' italien. Morceau d' ensemble qui termine un acte d' opéra, et dans lequel le compositeur doit chercher surtout à produire de l' effet. Le finale du premier acte. Il y a un très-beau finale au deuxième acte. Ce compositeur a fait de beaux finales. On dit, dans un sens analogue, Finale de symphonie, finale de sonate.

FINALEMENT. adv.

FINALEMENT. adv. À la fin, en dernier lieu. Finalement il en vint à bout. Il est familier.

FINANCE. s. f.

FINANCE. s. f. Argent comptant. Il est un peu court de finance. Il n' a pas grande finance. Moyennant finance. Les finances commençaient à lui manquer.

Il se dit quelquefois, au pluriel, de L' état de fortune, des ressources pécuniaires d' une personne. Il est mal dans ses finances. Ses finances sont basses, sont fort dérangées. Dans ce sens et le précédent, il est familier.

Il signifiait autrefois, La somme d' argent qui se payait au roi, soit pour la levée d' une charge, soit pour quelque droit imposé. Acheter une charge pour le prix de la finance. Une charge de cent mille livres de finance. La première finance n' est que de tant. Augmentation de finance. Remboursement de finance. Rembourser sur le pied de la finance. Quittance de finance. La taxe de finance a été réglée.

FINANCES

FINANCES au pluriel, signifie particulièrement, L' argent et les revenus de l' État. L' administration des finances. Le maniement des finances. La loi des finances, ou Le budget de l' État. Le ministre des finances. Le ministère des finances. L' hôtel des finances. Receveur des finances. Inspecteur des finances. Dresser l' état des finances du royaume. Ménager les finances de l' État. Le fonds des finances. Cette dépense se prenait sur les finances du roi, sur les finances. En matière de finances. Il s' est longtemps employé dans plusieurs dénominations qui sont maintenant hors d' usage, telles que: Surintendant des finances. Contrôleur général des finances. Les intendants des finances. Le bureau des finances. Le conseil royal des finances.

Il signifie encore, L' art d' asseoir, de régir et de percevoir les impositions. Il sait bien les finances. Il n' entend rien aux finances.

FINANCE

FINANCE se dit, par extension, en parlant De ceux qui manient les deniers de l' État, ou De ceux qui font des opérations de banque, de grandes affaires d' argent. Entrer dans la finance. Un homme de finance. La haute finance. Il demeure dans le quartier de la finance.

Matières, affaires de finance, Matières, affaires relatives aux finances. Style de finance, termes de finance, etc., Le style, les termes usités dans les matières de finance. Écriture de finance, Écriture en lettres rondes. Chiffre de finance, Le chiffre romain.

FINANCER. v. n.

FINANCER. v. n. Fournir, débourser de l' argent. On l' a fait financer. Vous ne vous tirerez pas de cette affaire sans financer. Dans ce sens, il est familier.

Il se disait particulièrement, autrefois, en parlant De l' argent qu' on fournissait au roi; et, dans ce sens, il est verbe actif. Il finança quatre-vingt mille francs pour sa charge. Il finança telle somme pour tel domaine, pour tel greffe. Il fut obligé de financer pour conserver sa charge.

FINANCÉ, ÉE. participe

FINANCÉ, ÉE. participe

FINANCIER. s. m.

FINANCIER. s. m. Celui qui manie les deniers de l' État, ou qui fait des opérations de banque, de grandes affaires d' argent. Il se disait particulièrement, autrefois, de Ceux qui avaient la ferme ou la régie des droits du roi. Un gros, un riche financier. Les financiers et les traitants étaient sujets à recherche. Les exactions des financiers.

Il se dit encore, au Théâtre, Des rôles de financiers. Cet acteur joue les financiers.

Fam., Il est riche comme un financier, se dit D' un homme opulent, qui a fait une grande fortune. On dit figurément dans le même sens, C' est un financier, un gros financier.

FINANCIER

FINANCIER se dit aussi de Celui qui sait les finances, qui entend bien les affaires de finance. Un habile financier. Un bon financier.

FINANCIER

FINANCIER s' emploie quelquefois comme adjectif, en parlant De ce qui est relatif aux finances; et alors il fait au féminin Financière. Système financier. Opérations financières. Législation financière. Laissons de côté la question financière.

Écriture financière, Écriture en lettres rondes. On dit de même, Lettre financière.

En Cuisine, Vol-au-vent à la financière, Sorte de pâtisserie.

FINASSER. v. n.

FINASSER. v. n. Agir avec petite ou mauvaise finesse. Il ne fait que finasser. Il est familier.

FINASSERIE. s. f.

FINASSERIE. s. f. Petite ou mauvaise finesse. Il ne fait que des finasseries. Il est familier.

FINASSEUR, EUSE. s.

FINASSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui use de petite ou de mauvaise finesse. C' est un finasseur, une finasseuse. Il est familier.

FINAUD, AUDE. adj.

FINAUD, AUDE. adj. Qui est fin, rusé dans de petites choses. C' est un homme bien finaud. Une femme bien finaude. Il est familier, et ne se dit qu' en mauvaise part.

Il se prend aussi substantivement. C' est un finaud.

FINEMENT. adv.

FINEMENT. adv. Avec finesse, avec adresse d' esprit. Il faut faire cela finement. Il l' a attrapé bien finement. Cette entreprise a été conduite finement.

Il signifie aussi, Délicatement, ingénieusement. Cela est finement pensé. Il raille finement.

FINESSE. s. f.

FINESSE. s. f. Qualité de ce qui est fin, délié, menu. Le degré de finesse d' une chose. Le fil de l' araignée est d' une extrême finesse. La finesse des cheveux. La finesse d' une toile, d' une étoffe.

Il se dit aussi en parlant De ce qui a une forme délicate et agréable. La finesse des traits. La finesse des contours dans un dessin, dans une figure.

En termes de Peinture et de Gravure, Finesse de pinceau, de burin, de touche, etc., Manière de peindre, de graver, de dessiner légère, délicate et gracieuse; ou L' effet qui en résulte.

FINESSE

FINESSE se dit en outre pour Subtilité, sagacité, en parlant Des sens. Il a l' ouïe d' une grande finesse. Les aveugles acquièrent en général une grande finesse de tact.

Il se dit figurément, en parlant De l' esprit, du goût, du jugement, etc. La finesse de son esprit, de son jugement, le conduit souvent à des distinctions trop subtiles. Finesse de goût, de tact. Un esprit doué de beaucoup de finesse.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des choses faites pour être appréciées par le goût et par la pénétration d' esprit. Cela est dit, est exprimé, est tourné avec finesse. Il ne sentit pas d' abord toute la finesse de cette réponse. La finesse de ses railleries. Des jugements pleins de finesse. Il y a beaucoup de finesse dans le jeu de cet acteur. Finesse de vues, d' aperçus. La finesse d' une distinction.

Il se dit quelquefois de La chose même qui est difficile à sentir, à saisir, à pénétrer. C' est une finesse de langage que peu d' étrangers sont capables de sentir. Savoir toutes les finesses d' une langue, d' un art, etc.

FINESSE

FINESSE se dit encore, absolument, de La finesse d' esprit. Sa physionomie exprime la finesse. Il y a beaucoup de finesse dans ses yeux, dans son regard, dans sa physionomie. Ses yeux expriment la douceur et la finesse. On ne l' emploie guère que dans ces sortes de phrases.

Il signifie aussi, Ruse, artifice; et alors il se prend presque toujours en mauvaise part. Cet homme a beaucoup de finesse. Je connais sa finesse. Finesse de renard. User de finesse. Par finesse. Suppléer à l' habileté par la finesse.

Fam., Faire finesse d' une chose, Cacher, dissimuler ce qu' on ne devrait pas tenir caché, ce qu' on ne devrait pas dissimuler. Vous avez tort d' en faire finesse. Il fait finesse de tout.

Fam., Entendre finesse à quelque chose, Donner un sens fin et malin à quelque chose. Je ne sais pas quelle finesse vous entendez à cela. Je n' y entends pas finesse. Je n' y entends point de finesse. C' est un homme qui entend finesse à tout. On dit de même, Chercher finesse à une chose. Il ne faut pas chercher de finesse à ce qu' il vient de dire.

FINESSE

FINESSE se dit également d' Un acte de finesse, d' une ruse. Découvrir une finesse. Finesse grossière. Ses finesses ne trompent plus personne. Faire des finesses à quelqu' un.

Fam., Être au bout de ses finesses, Avoir employé tous ses moyens, toutes ses ressources pour faire réussir une chose, dont cependant on n' a pu venir à bout.

Prov. et fig., Des finesses cousues de fil blanc, Des finesses grossières et qu' il est aisé de reconnaître.

En termes de Peinture, Finesses de touche, finesses de ton, Effets de touche, de ton, remarquables par leur légèreté, leur grâce, leur délicatesse.

FINET, ETTE. adj.

FINET, ETTE. adj. Diminutif de Fin. Il est familier et peu usité.

FINETTE. s. f.

FINETTE. s. f. Étoffe légère de laine ou de coton. Bonnet de finette. Doublure de finette.

FINI. s. m.

FINI. s. m. Voyez le participe du verbe FINIR.

FINIMENT. s. m.

FINIMENT. s. m. T. de Peinture. Qualité d' un ouvrage soigné et fort travaillé. Le finiment de ces fleurs. Il est vieux; on dit maintenant, Le fini.

FINIR. v. a.

FINIR. v. a. Achever, terminer, cesser. Finir un discours. Finir un discours par une belle péroraison. Finir une affaire. Finir ses jours dans la pénitence. Finir un ouvrage. Finissons ce badinage.

Finir un ouvrage, Y mettre la dernière main. Finir un tableau.

FINIR

FINIR signifie également, Être la fin, le terme de quelque chose. La période qui finit son discours est remarquable. Cette campagne finira la guerre. L' instant qui doit finir sa vie, le cours de sa vie.

Il s' emploie aussi absolument, dans le premier sens. Il aura bientôt fini. J' ai commencé par où il avait fini. Je ne finirai pas sans dire un mot de... Finissez donc, vous êtes bien long. Finissez donc, vous me faites mal. Les chicaneurs ne veulent jamais finir. Cet enfant ne finira pas, si on ne le châtie. Faites-le donc finir. Savoir finir à propos.

Il s' emploie souvent avec la préposition de, suivie d' un infinitif indiquant l' action qu' on finit, qu' on cesse. Finir de parler, d' écrire, de jouer, etc.

Fam., En finir, se dit dans le sens de Finir, cesser, mais ordinairement en parlant De choses trop longues, ennuyeuses, désagréables, etc. Nous n' en finirions pas si nous voulions tout rapporter. Cette discussion a trop duré, il est temps d' en finir. Je suis pressé d' en finir avec cet homme. Par exagération: Dès qu' il s' y met, il n' en finit plus. C' est un homme qui n' en finit jamais.

FINIR

FINIR employé d' une manière absolue, se dit particulièrement, dans les Arts du dessin, pour exprimer une exécution minutieusement soignée. Ce peintre finit patiemment, finit trop. Il ne sait pas finir.

FINIR

FINIR s' emploie aussi neutralement, et signifie, Se terminer, ou Être terminé. Ce mur finit à tel endroit. C' est là que finit mon champ. Ce mot finit par une voyelle. Cela finit en pointe.

Il signifie également, Prendre fin, arriver à son terme. Le sermon finissait. Son bail finira, finit à Pâques. Tout finit en ce monde. Il est temps que cela finisse.

Il signifie encore, Avoir une certaine fin, une certaine issue, arriver à un certain résultat. Tout cela finira mal. Cela ne peut que bien finir. Ce règne a fini par des revers. Sa vie a fini bien tristement, a fini par une catastrophe bien malheureuse. C' est un méchant homme, il finira mal.

Il se dit particulièrement pour Mourir. Ainsi finit ce prince.

Il s' emploie souvent avec la préposition par, suivie d' un infinitif indiquant L' action qui est le terme ou le résultat de ce qui a précédé. Après s' être fait beaucoup prier, il a fini par y consentir. Cet homme finira par se faire mettre en prison. Cela peut finir par ennuyer, par déplaire.

FINI, IE. participe

FINI, IE. participe C' est une affaire finie. Voilà qui est fini. Plus d' espoir, tout est fini pour moi.

Prov. et fig., C' est un homme fini, C' est un homme affaibli, usé par l' âge, par les maladies, par les malheurs, et dont il n' y a plus rien à attendre.

FINI

FINI s' emploie aussi adjectivement, et signifie, surtout dans les Arts, Soigneusement terminé. C' est un tableau fini. On l' applique également, quelquefois, Aux ouvrages d' esprit. Cet auteur travaille vite, et pourtant ses ouvrages sont assez finis.

Il signifie encore, Limité, qui a des bornes. Un être fini. L' esprit de l' homme est fini. On dit substantivement, en termes de Philosophie, Le fini et l' infini, Ce qui a des bornes et ce qui n' en a pas.

En Gram., Sens fini, se dit par opposition à Sens incomplet ou suspendu. Mode fini, se dit Des modes du verbe indiquant personne, nombre et temps. L' indicatif, le subjonctif, etc., sont des modes finis.

Un nombre fini, Un nombre déterminé.

FINI

FINI s' emploie comme substantif, surtout dans les Arts, pour signifier, La qualité d' un ouvrage terminé avec soin, fort travaillé. Le beau fini de ce tableau. Un fini précieux. Ces fleurs sont d' un fini admirable. Cela manque de fini.

FIOLE. s. f.

FIOLE. s. f. Petite bouteille de verre. Le goulot d' une fiole. Petite fiole. Fiole à médecine. Une fiole de sirop. On écrivait autrefois, Phiole.

FIORITURES. s. f. pl.

FIORITURES. s. f. pl. T. de Musique, emprunté de l' italien. Il se dit, en général, de Toute espèce d' ornement, et en particulier de Certains traits composés de gammes diatoniques ou chromatiques, de traits en tierces ascendantes ou descendantes, etc. Ce chanteur fait trop de fioritures.

FIRMAMENT. s. m.

FIRMAMENT. s. m. Cette apparence de voûte circulaire qui environne la terre, et à laquelle les astres semblent attachés. Les étoiles du firmament. Les astres du firmament. Sous le firmament. Les astres qui brillent au firmament.

En poésie, Les feux du firmament, Les étoiles.

FIRMAN. s. m.

FIRMAN. s. m. Terme de relation, qui signifie, Un édit, un ordre, un permis du Grand Seigneur, ou de quelque autre souverain de l' Orient. Publier un firman. Le Grand Seigneur lui enjoignit, par un firman, de... Il obtint un firman. Montrer son firman.

FISC. s. m.

FISC. s. m. (On prononce l' S et le C.) Le trésor du prince, le trésor de l' État. L' intérêt du fisc. Les droits du fisc. L' amende appliquée au fisc. Applicable au fisc. L' administration du fisc.

Il signifie également, L' administration chargée de la conservation des droits du fisc. Les employés du fisc. Plaider pour le fisc.

FISCAL, ALE. adj.

FISCAL, ALE. adj. Qui appartient au fisc, qui regarde, qui concerne le fisc. Matières fiscales. En matière fiscale. Droits fiscaux. Édit fiscal. Lois fiscales.

Procureur fiscal, avocat fiscal, Officiers qui étaient institués par les seigneurs, et qui remplissaient les fonctions du ministère public dans les justices seigneuriales, veillaient à la conservation des droits du seigneur, et aux objets d' intérêt commun dans le ressort de la seigneurie. On disait quelquefois, par abréviation, Le fiscal.

FISCAL

FISCAL se dit aussi, quelquefois, De celui qui montre un grand zèle pour l' intérêt du fisc. C' est un homme très-fiscal, extrêmement fiscal. Dans ce sens, il ne se prend qu' en mauvaise part.

FISCALITÉ. s. f.

FISCALITÉ. s. f. Système des lois relatives au fisc, ou Connaissance de ces lois. Il entend bien la fiscalité. Ce sens a vieilli.

Il se dit, en mauvaise part, d' Une disposition à étendre, à augmenter les droits du fisc, la perception des impôts. Esprit de fiscalité. Cette prétention a un caractère odieux de fiscalité.

FISSIPÈDE. adj. des deux genres

FISSIPÈDE. adj. des deux genres Il se dit Des quadrupèdes qui ont le pied divisé en plusieurs doigts ou parties, tels que les chiens, les chats, les loups, etc.; par opposition à Solipède, qui se dit Des animaux dont le pied est d' une corne continue, tels que le cheval, l' âne, le mulet et le zèbre.

Il se dit également Des oiseaux dont les doigts ne sont pas réunis par une membrane.

Il s' emploie aussi substantivement. Les fissipèdes.

FISSURE. s. f.

FISSURE. s. f. Gerçure, petite fente, petite crevasse. Fissure de la peau. Les fissures que l' on remarque sur l' écorce de certains arbres. Voyez SCISSURE.

FISSURE

FISSURE en termes de Chirurgie, Fracture longitudinale d' un os qui est seulement fêlé ou fendu. Les fissures du crâne sont dangereuses.

FISTULE. s. f.

FISTULE. s. f. T. de Chirur. Ulcère dont l' entrée est étroite et le fond ordinairement large, et qui communique avec une cavité naturelle, ou avec un conduit excréteur. Avoir une fistule. Le siége d' une fistule. Fistule salivaire. Fistule lacrymale. Fistule urinaire. Fistule à l' anus, au fondement. Cette dernière s' appelle aussi simplement Fistule, dans le langage ordinaire. Faire l' opération de la fistule.

FISTULEUX, EUSE. adj.

FISTULEUX, EUSE. adj. T. de Chirur. Qui est de la nature de la fistule. Ulcère fistuleux.

Il s' emploie aussi en termes de Botanique, et se dit Des tiges et des feuilles qui sont creuses intérieurement comme une flûte. Tige fistuleuse. Les feuilles de l' oignon sont fistuleuses.

FIXATION. s. f.

FIXATION. s. f. Opération de chimie par laquelle un corps volatil ou facile à dissiper, est rendu fixe. La fixation de l' oxygène. La fixation du mercure.

Il signifie aussi, L' action de fixer, de déterminer, et quelquefois Le résultat de cette action. La fixation d' un terme pour le payement. La fixation du prix de certaines denrées. La fixation des droits d' octroi. Suivant la fixation qui en a été faite. On disait de même autrefois, La fixation du prix des charges, ou simplement, La fixation des charges.

FIXE. adj. des deux genres

FIXE. adj. des deux genres Qui ne se meut point, qui demeure toujours arrêté au même lieu, qui ne change point de place. Étoiles fixes. Point fixe. Le siége de la douleur était fixe.

Avoir la vue fixe, les yeux fixes, le regard fixe, Avoir la vue assurée et fermement arrêtée sur l' objet qu' on regarde. On dit dans le même sens, Regarder d' un oeil fixe.

Avoir le regard fixe, signifie aussi, Avoir les yeux ouverts et immobiles. Ce malade a le regard fixe.

Douleur fixe, Douleur qui se fait sentir toujours au même endroit, dont le siége est fixe.

Idée fixe, Idée dominante, dont l' esprit est sans cesse occupé, obsédé. Ce qui n' avait été d' abord qu' une simple velléité, devint en lui une idée fixe.

FIXE

FIXE signifie aussi, Qui ne varie point, certain, déterminé. Un prix fixe. Vendre à prix fixe. Une somme fixe. Donnez-moi une heure fixe, un jour fixe. S' assembler à jour fixe. Il n' y a point de terme, d' époque, de durée fixe pour cela. Il n' a point de demeure fixe. N' avoir point de route, de direction, de plan fixe. Il n' y a dans le monde rien de fixe.

Il se dit particulièrement par opposition À ce qui n' est que casuel. Revenu fixe. Dépense fixe. Émoluments, appointements fixes. On dit quelquefois substantivement et absolument, dans ce sens, Le fixe.

Le baromètre est au beau fixe, Il est au point qui indique la durée du beau temps.

Être à poste fixe dans un lieu, Y être à demeure, y être sédentaire.

FIXE

FIXE en termes de Chimie, se dit Des corps qui ne peuvent point être volatilisés par le feu. Corps fixes.

Alcali fixe, La potasse et la soude, dans l' ancienne nomenclature chimique.

Sel fixe, Produit cristallin que l' on obtient en lavant les cendres des végétaux. Il y a beaucoup de sel fixe dans cette plante.

FIXES

FIXES au pluriel, se dit substantivement, en Chimie, Des corps fixes; et, en Astronomie, Des étoiles fixes. Les fixes.

FIXE

FIXE en termes de Théorie, s' emploie comme une sorte d' adverbe, pour commander à une troupe de rester immobile, après qu' elle a exécuté certains mouvements.

FIXEMENT. adv.

FIXEMENT. adv. D' une manière fixe. Il n' est guère usité que dans la phrase, Regarder fixement. On ne peut regarder fixement le soleil.

FIXER. v. a.

FIXER. v. a. Attacher, affermir, arrêter. Fixez cela contre la muraille avec un clou. Fixer au moyen d' une vis, d' un clou, d' une épingle, etc. Fixez-le bien dans cette position. Fixer une persienne que le vent agite. Fixer une barque au rivage.

Il signifie particulièrement, en termes de Chimie, Faire que ce qui est volatil ou gazeux cesse de l' être. Fixer un corps volatil, une substance gazeuse. Fixer l' oxygène en le combinant avec le mercure. On dit de même, Fixer le mercure, Faire qu' il perde sa fluidité, qu' il devienne solide.

Fixer ses yeux, sa vue, ses regards sur quelqu' un, sur quelque chose, Les arrêter sur quelqu' un, sur quelque chose.

Fig., Fixer les regards de quelqu' un, Devenir l' objet de son attention, de sa passion.

Fig., Fixer quelque chose sur le papier, sur la toile, etc., L' écrire, le peindre, etc., en sorte qu' il se conserve, qu' il ait une certaine permanence. Fixer ses idées sur le papier. L' écriture est l' art de représenter et de fixer la parole.

Fig., Fixer une chose dans la mémoire, dans l' esprit, Faire que la mémoire la retienne toujours ou longtemps. Ces exercices servent à fixer les règles dans la mémoire.

FIXER

FIXER signifie aussi, Faire résider, faire demeurer en quelque lieu. Les familles qu' il voulait fixer dans cette ville, pour en augmenter la population. Ceux que le commerce avait fixés dans cette colonie.

Il signifie également, Établir, en parlant De résidence, de domicile, etc. Il a fixé sa résidence, son domicile, sa demeure en tel endroit.

FIXER

FIXER signifie encore, Régler, déterminer. Fixer la valeur des monnaies. Fixer le prix d' une marchandise. On n' a pas encore fixé la somme qui doit lui être allouée. Ses émoluments ont été fixés à tant. Fixer un jour. Fixer un délai. Il a fixé son départ au quinze du mois prochain. C' est lui qui doit fixer votre sort. Fixer l' état de la question. L' usage n' a pas encore bien fixé le sens de tel mot.

Il signifie aussi figurément, Faire qu' une personne ou une chose ne soit plus changeante, versatile, indécise, etc. C' est un esprit inquiet que l' on ne saurait fixer. Fixer une imagination vagabonde. Fixer les goûts, les désirs de quelqu' un. Fixer un inconstant, une coquette. Aucune femme ne saurait le fixer. Fixer l' opinion encore incertaine. Les grands écrivains qui ont fixé notre langue. On dit de même, Fixer les irrésolutions, les doutes, etc., de quelqu' un, Les faire cesser.

Fixer l' attention, Captiver l' attention. Cela est digne de fixer l' attention du public. Il ne put parvenir à fixer l' attention de ses auditeurs, à fixer l' attention. On dit aussi, Fixer son attention sur quelque chose, L' y appliquer. Je n' ai jamais bien fixé mon attention là-dessus.

Fixer les soupçons sur quelqu' un, Faire que les soupçons s' arrêtent sur lui. Fixer ses soupçons sur quelqu' un, Les arrêter sur lui. On dit, dans un sens analogue, Fixer ses vues sur quelqu' un, sur quelque chose.

FIXER

FIXER s' emploie avec le pronom personnel dans presque tous les sens qui viennent d' être indiqués. Les coquillages qui se fixent aux rochers. Mes regards se fixaient sur lui. Les règles ne se fixent dans la mémoire que lorsqu' on les a souvent appliquées. Le vent se fixe à l' est. Les vents ont de la peine à se fixer. Le baromètre s' est fixé au beau. L' humeur s' est fixée sur telle partie du corps. Il résolut de se fixer dans tel pays, dans telle ville. L' oxygène se fixe en se combinant avec le mercure. Il a résolu de se fixer, et de prendre femme. Lorsqu' une langue commence à se fixer. Leur attention se fixa sur tel objet. Les soupçons ne peuvent se fixer sur nous.

Se fixer à quelque chose, S' y arrêter, s' y déterminer. Fixez-vous à une certaine somme. Vous voulez tantôt une chose, tantôt une autre, fixez-vous à quelqu' une. Le parti auquel je me fixe. Son esprit ne peut se fixer à rien.

FIXÉ, ÉE. participe

FIXÉ, ÉE. participe Avoir les yeux fixés sur quelqu' un. Au jour fixé pour l' assemblée.

Être fixé, signifie quelquefois, N' avoir plus aucun doute, aucune incertitude sur quelque chose. Je suis bien fixé sur son compte. Il est fixé sur ce qu' il doit faire. Il suffit, je suis fixé maintenant.

FIXÉ

FIXÉ se dit substantivement, en termes de Peinture, d' Un petit tableau à l' huile ordinairement peint sur taffetas et appliqué à une glace, qui lui tient lieu de vernis.

FIXITÉ. s. f.

FIXITÉ. s. f. Qualité de ce qui est fixe. Il se dit particulièrement, en Chimie, de La propriété qu' ont certains corps de n' être point volatilisés par l' action du feu. La fixité de l' or.

Il se dit, figurément, en parlant De ce qui n' est point changeant, versatile, indécis. Ces institutions acquirent plus de fixité. C' est un esprit sans fixité. Ses idées n' ont aucune fixité. La fixité de ses opinions, de ses principes.

FLACCIDITÉ. s. f.

FLACCIDITÉ. s. f. T. de Physique et de Médecine. État d' une chose qui est molle, flasque, qui n' offre aucune résistance à la pression. La flaccidité des chairs.

FLACON. s. m.

FLACON. s. m. Espèce de bouteille qui se ferme avec un bouchon de même matière, ou avec un bouchon de métal. Flacon d' argent. Flacon d' étain. Un petit flacon d' or. Un petit flacon de cristal. Un flacon d' eau de senteur.

FLAGELLANT. s. m.

FLAGELLANT. s. m. Nom de certains fanatiques qui se flagellaient en public. La secte des flagellants prit naissance vers l' an 1260.

FLAGELLATION. s. f.

FLAGELLATION. s. f. Action de fouetter, de faire subir à quelqu' un le supplice du fouet. Il ne se dit guère qu' en parlant De Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST et des martyrs. La flagellation de Notre-Seigneur. La flagellation de saint Gervais.

Il se dit aussi de L' action de se flageller. Le pape Clément VI défendit les flagellations publiques.

Il se dit encore d' Un tableau représentant la flagellation de Notre-Seigneur. C' est la Flagellation de tel peintre.

FLAGELLER. v. a.

FLAGELLER. v. a. Fouetter, faire subir le supplice du fouet. Il se dit principalement en parlant De Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST et des martyrs. Pilate fit flageller Notre-Seigneur.

Fig., au sens moral, Il a été vigoureusement flagellé, Il a été cruellement maltraité, en discours ou par écrit.

FLAGELLER

FLAGELLER s' emploie aussi avec le pronom personnel, soit comme verbe réfléchi, soit comme verbe réciproque, et se dit alors De ceux qui se fouettent par esprit de mortification. On vit des fanatiques se flageller publiquement. Il se flagellait jusqu' au sang.

FLAGELLÉ, ÉE. participe

FLAGELLÉ, ÉE. participe

FLAGEOLER. v. n.

FLAGEOLER. v. n. Il se dit Des jambes du cheval, lorsque la faiblesse ou la fatigue les rend tremblantes. Les jambes lui flageolent.

FLAGEOLET. s. m.

FLAGEOLET. s. m. Petit instrument à vent, qui a un bec par lequel on l' embouche, et dont on peut varier les sons au moyen des trous dont il est percé. Jouer du flageolet. Danser au son du flageolet.

Prov. et fig., Être monté sur des flageolets, Avoir les jambes fort menues.

FLAGORNER. v. a.

FLAGORNER. v. a. Flatter souvent et bassement. Il est entouré de parasites qui le flagornent. Flagorner ses supérieurs.

Il s' emploie aussi comme neutre. Il va flagorner aux oreilles de son maître. Ce verbe est familier.

FLAGORNÉ, ÉE. participe

FLAGORNÉ, ÉE. participe

FLAGORNERIE. s. f.

FLAGORNERIE. s. f. Flatterie basse et fréquente. Il s' est insinué dans cette maison par ses flagorneries. Il est familier.

FLAGORNEUR, EUSE. s.

FLAGORNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui flagorne. C' est un vrai flagorneur, une grande flagorneuse. Il est familier.

FLAGRANT, ANTE. adj.

FLAGRANT, ANTE. adj. Qui a lieu, qui se fait, qui se commet actuellement. Il est principalement usité dans cette locution, Flagrant délit, Délit où l' on est pris sur le fait. Le voleur fut pris en flagrant délit. En cas de flagrant délit.

FLAIR. s. m.

FLAIR. s. m. T. de Chasse. Il se dit de L' odorat du chien. Ce chien a le flair excellent.

FLAIRER. v. a.

FLAIRER. v. a. Sentir par l' odorat. Quand les chiens flairent la bête. Flairez un peu cette rose.

Il se dit, figurément et familièrement, dans le sens de Pressentir, de prévoir. Il a flairé cela de loin.

FLAIRÉ, ÉE. participe

FLAIRÉ, ÉE. participe

FLAIREUR. s. m.

FLAIREUR. s. m. Celui qui flaire. Il ne se dit que dans ces locutions familières, Un flaireur de table, un flaireur de cuisine, Un parasite.

FLAMANT. s. m.

FLAMANT. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau de l' ordre des Échassiers, à taille élevée, qui habite les rivages des mers méridionales, et qui est ainsi nommé à cause de la belle couleur rouge de son plumage. On lui a donné aussi les noms de Phénicoptère et de Bécharu.

FLAMBANT, ANTE. adj.

FLAMBANT, ANTE. adj. Qui flambe. Un tison flambant. Une bûche flambante.

FLAMBANT

FLAMBANT en termes de Blason, se dit Des pals ou paux ondés et aiguisés en forme de flamme. D' argent à trois paux flambants de gueules.

FLAMBE. s. f.

FLAMBE. s. f. Nom vulgaire de la plante qu' on appelle autrement Iris des marais.

FLAMBEAU. s. m.

FLAMBEAU. s. m. Espèce de torche de cire qu' on porte à la main. Flambeau de cire jaune. Flambeau de cire blanche. Flambeau de poing. Allumer un flambeau. Aller sans flambeau. Porter le flambeau. Éteindre un flambeau. À la lueur d' un flambeau. À la clarté des flambeaux. Certaines divinités de la Fable, telles que l' Amour, l' Hymen, la Discorde, Bellone, etc., sont ordinairement représentées avec un flambeau à la main.

Il se dit également Des chandelles de cire ou de suif qu' on allume pour éclairer l' intérieur des maisons; et il se dit aussi, par extension, Des chandeliers. Allumez les flambeaux. Apportez des flambeaux. Dîner aux flambeaux. Flambeau d' argent. Flambeau de vermeil doré. Flambeau de cuivre. Une paire de flambeaux.

Poétiq. et fig., Le flambeau du jour, le flambeau du monde, Le soleil. Le flambeau, le pâle flambeau de la nuit, des nuits, La lune. Les flambeaux de la nuit, les célestes flambeaux, Les étoiles, les astres en général.

Poétiq. et fig., Allumer le flambeau, les flambeaux de l' hymen, Se marier.

Poétiq. et fig., Allumer le flambeau de la guerre, de la discorde, Causer, faire naître la guerre, la discorde. Le flambeau de ma vie, de mes jours est près de s' éteindre, Je sens que je suis près de mourir. Etc.

FLAMBEAU

FLAMBEAU se dit encore figurément, dans le style élevé, Des lumières de la raison, du génie, de la science, etc. Le flambeau de la raison, du génie. Le flambeau de l' expérience, de la vérité, de la science, de l' histoire, etc. Le flambeau de la foi.

FLAMBER. v. n.

FLAMBER. v. n. Jeter de la flamme. Ce bois ne flambe point. Faites flamber ce feu.

Il est aussi verbe actif; et alors il signifie, Passer par le feu ou par-dessus le feu. Flamber une chemise. Flamber les hardes qui viennent des lieux pestiférés ou suspects.

En termes de Cuisine, Flamber un chapon, flamber un cochon de lait, flamber des alouettes, etc., Les exposer à la flamme pour brûler les restes de plumes ou de poils. Il signifie aussi, Faire tomber sur un chapon, sur un cochon de lait, sur des alouettes, etc., quelques gouttes de lard fondu, qu' on allume et qu' on fait flamber.

FLAMBÉ, ÉE. participe

FLAMBÉ, ÉE. participe Il signifie figurément et par plaisanterie, Ruiné, perdu, dont il n' y a plus rien à attendre. Cet homme est flambé. Mon argent est flambé, je n' espère plus le ravoir. C' est une affaire flambée.

FLAMBERGE. s. f.

FLAMBERGE. s. f. Épée. Il ne se dit qu' en plaisantant, et ne s' emploie guère que dans cette phrase, Mettre flamberge au vent, Mettre l' épée à la main, tirer son épée du fourreau.

FLAMBOYANT, ANTE. adj.

FLAMBOYANT, ANTE. adj. Qui flamboie, qui brille beaucoup. Comète flamboyante. Astre flamboyant. Les éclairs rendaient le ciel tout flamboyant. Épée flamboyante. Éclat flamboyant.

Fig., en termes de Peinture, Contours flamboyants, Contours coulants, balancés et souples, que l' on peut comparer à l' effet de la flamme.

FLAMBOYER. v. n.

FLAMBOYER. v. n. Jeter une flamme brillante, ou Briller comme une flamme très-vive. Il se dit surtout De l' éclat des armes ou des pierreries. On voyait flamboyer les épées. Ces diamants semblent flamboyer.

FLAMINE. s. m.

FLAMINE. s. m. Prêtre, chez les Romains, ainsi nommé d' un voile couleur de feu qu' il avait droit de porter comme une marque de sa dignité. Il n' y eut d' abord que trois flamines, celui de Jupiter, celui de Mars, et celui de Romulus. Sous les empereurs, on créa de nouveaux flamines pour les princes qu' on avait mis au rang des dieux.

FLAMME. s. f.

FLAMME. s. f. (On prononce Flâme.) La partie la plus lumineuse et la plus subtile du feu, celle qui s' élève au-dessus de la matière qui brûle. Ce feu ne fait point de flamme. Un corps qui brûle sans donner de flamme. Passer quelque chose par la flamme. La flamme tend toujours à s' élever. Jeter une flamme. Éteindre la flamme. Amortir la flamme. Étouffer la flamme. La flamme d' un bûcher. Il fut dévoré par les flammes. Il fut livré aux flammes. Tout a été la proie des flammes. La maison était toute en flammes. Un volcan qui jette des flammes.

Les flammes éternelles, les flammes de l' enfer, Les tourments des damnés. Les flammes du purgatoire, Les souffrances de ceux qui sont dans le purgatoire.

Porter le fer et la flamme dans un pays, Y porter la guerre, le ravager.

Fig. et fam., Jeter feu et flamme, Se livrer à de grands emportements de colère.

Flammes du Bengale, Sorte d' artifice qui brûle sans bruit, et qui donne une lumière très-vive.

FLAMME

FLAMME se dit figurément et poétiquement, en parlant De la passion de l' amour. Une amoureuse flamme. Brûler d' une secrète flamme, d' une pudique flamme. Flamme criminelle, incestueuse, adultère. Nourrir, entretenir, éteindre sa flamme. Cacher sa flamme.

FLAMME

FLAMME en termes de Marine, se dit d' Une banderole longue et étroite qui va en diminuant en pointe jusqu' à son extrémité, et qu' on attache aux mâts ou aux vergues des navires. La flamme aux couleurs nationales ne peut être arborée que sur les vaisseaux de l' État: elle est le signe du commandement. Flamme d' ordre. Il y a des flammes de diverses couleurs, qui servent à faire des signaux.

FLAMME

FLAMME en termes d' Art vétérinaire, se dit d' Un instrument d' acier dont on se sert pour saigner les chevaux. Donner un coup de flamme à un cheval.

FLAMMÈCHE. s. f.

FLAMMÈCHE. s. f. Petite parcelle d' une matière combustible qui s' élève en l' air toute enflammée. Il ne faut qu' une petite flammèche pour causer un grand embrasement.

FLAN. s. m.

FLAN. s. m. T. de Monnayage. Pièce de métal qu' on a taillée et préparée pour en faire une pièce de monnaie, un jeton, une médaille. Un flan d' argent. Un flan d' or. Un flan de cuivre.

FLAN. s. m.

FLAN. s. m. T. de Pâtisserie. Sorte de tarte faite avec de la crème, etc.

FLANC. s. m.

FLANC. s. m. Côté de l' homme ou des animaux, la partie qui est depuis le défaut des côtes jusqu' aux hanches. Le flanc droit. Le flanc gauche. Il eut le flanc percé d' un coup de flèche. Il reçut un coup dans le flanc. Presser les flancs de son coursier. Un cheval qui bat du flanc. Un cheval qui a beaucoup de flanc, qui n' a guère de flanc. Le lion se bat les flancs avec sa queue.

Par le flanc droit, par le flanc gauche. Termes de commandement militaire dont on se sert pour ordonner aux soldats d' une troupe de se tourner chacun à droite ou à gauche. On dit de même, Faire par le flanc droit, par le flanc gauche; et, dans un sens analogue, La marche de flanc.

Fig. et fam., Se battre les flancs pour quelque chose, Faire beaucoup d' efforts pour y réussir. Il se dit principalement Des efforts qui n' ont point de succès.

FLANC

FLANC signifie quelquefois, Le ventre, ou la partie du ventre qui est comprise entre les deux flancs. Le fils que ses flancs ont porté. Le flanc qui t' a conçu. Interroger le flanc des victimes.

FLANC

FLANC signifie, par analogie, Le côté de diverses choses. Le flanc d' un vaisseau. Le flanc, les flancs d' une montagne. En termes de Fortification: Le flanc d' un bastion. Un flanc bas. Un flanc rasant. En termes de Guerre: Le flanc d' un bataillon, d' un escadron. Les flancs d' une colonne, d' une armée. Couvrir le flanc d' un bataillon. Prêter le flanc à l' ennemi. Découvrir le flanc. Montrer le flanc aux ennemis. Attaquer l' ennemi en flanc. Prendre les ennemis en flanc.

Fig. et fam., Prêter le flanc, Donner prise sur soi. Prêter le flanc à la critique, au ridicule, etc.

FLANCONADE. s. f.

FLANCONADE. s. f. T. d' Escrime. Botte de quarte forcée qu' on porte dans le flanc de son adversaire. Il reçut une terrible flanconade.

FLANDRIN. s. m.

FLANDRIN. s. m. Sobriquet que l' on donne aux hommes élancés, qui n' ont pas une contenance ferme. C' est un grand flandrin. Il est familier.

FLANELLE. s. f.

FLANELLE. s. f. Étoffe légère de laine. Flanelle d' Angleterre. Gilet de flanelle. Porter de la flanelle sur la peau. Flanelle de santé.

FLANQUANT, ANTE. adj.

FLANQUANT, ANTE. adj. T. de Fortification. On appelle Angle flanquant, bastion flanquant, Celui d' où l' on découvre le pied de quelque autre partie des fortifications d' une place, de manière qu' on peut en défendre les approches.

FLANQUEMENT. s. m.

FLANQUEMENT. s. m. T. d' Archit. militaire. Action de flanquer, ou Le résultat de cette action.

FLANQUER. v. a.

FLANQUER. v. a. T. d' Architecture militaire, qui se dit De la partie d' une fortification qui en voit une autre, et qui lui sert de défense. Des bastions qui flanquent la courtine. Des casemates qui flanquent un fossé.

Il signifie aussi, Construire, élever la partie d' une fortification qui doit en flanquer une autre. On a flanqué cette muraille de deux tours.

Il se dit également, en Architecture civile, Des ouvrages ou des ornements qui sont aux extrémités d' une façade. Des pilastres flanquent les encoignures de cette façade. Cette façade est flanquée d' avant-corps.

Il se dit encore, familièrement, D' objets placés en flanc, à côté de quelque chose. Trois ou quatre plats flanquaient cet énorme pâté.

FLANQUER

FLANQUER signifie quelquefois, populairement, Lancer, jeter brusquement. Flanquer une assiette par la figure. Elle a flanqué sa médecine par la fenêtre.

Pop., Flanquer un coup de poing, un soufflet, Appliquer un coup de poing, un soufflet.

Avec le pronom personnel, Se flanquer dans la boue, S' y laisser tomber, ou y marcher étourdiment. On dit dans un sens analogue: Se flanquer par terre. Se flanquer contre la muraille. Etc.

FLANQUÉ, ÉE. participe

FLANQUÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, Des pals, arbres, et autres figures qui en ont d' autres à leur côté.

FLAQUE. s. f.

FLAQUE. s. f. Petite mare d' eau qui croupit. Il y a des flaques d' eau dans ce chemin.

FLAQUÉE. s. f.

FLAQUÉE. s. f. Une certaine quantité d' eau ou d' autre liqueur qu' on jette avec impétuosité contre quelqu' un ou contre quelque chose. On lui a jeté une flaquée d' eau par le visage. Il est familier.

FLAQUER. v. a.

FLAQUER. v. a. Jeter avec impétuosité de l' eau ou une autre liqueur contre quelqu' un, contre quelque chose. Il lui a flaqué un verre d' eau au visage. Il est familier et peu usité.

FLAQUÉ, ÉE. participe

FLAQUÉ, ÉE. participe

FLASQUE. adj. des deux genres

FLASQUE. adj. des deux genres Mou, qui est sans force, sans vigueur. Un grand homme flasque. Le grand chaud rend le corps flasque. Les grands chevaux sont ordinairement flasques.

Il se dit aussi Des parties du corps qui ont perdu leur fermeté. Chair flasque.

Il se dit quelquefois, figurément, Du style, des ouvrages d' esprit où il n' y a point de force, de verve. Un style flasque. Une poésie flasque et sans couleur.

FLASQUE. s. m.

FLASQUE. s. m. T. d' Artillerie. Chacune des deux pièces principales d' un affût. Un des flasques de cet affût est cassé.

FLÂTRER. v. a.

FLÂTRER. v. a. Il ne se dit qu' en parlant Des chiens mordus de quelque animal enragé, auxquels on applique sur le front un fer chaud en forme de clef, pour les garantir, dit-on, de la rage. Flâtrer un chien. Faire flâtrer des chiens.

FLÂTRÉ, ÉE. participe

FLÂTRÉ, ÉE. participe

FLATTER. v. a.

FLATTER. v. a. Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire. Ceux qui flattent les princes les corrompent. Les hommes aiment ordinairement ceux qui les flattent. Elle aime à s' entendre flatter. Il ne sait point flatter.

En termes de Peinture, Flatter une personne, La peindre, la représenter plus belle ou moins laide qu' elle n' est. Le peintre l' a un peu flattée. Les peintres flattent toujours. On dit dans un sens analogue, Ce miroir flatte.

FLATTER

FLATTER signifie aussi, Excuser par une complaisance répréhensible. Il est trop homme de bien pour flatter le vice. Je ne saurais flatter les passions, les défauts de mes amis.

Il signifie encore, Tromper en déguisant la vérité, ou par faiblesse, ou par une mauvaise crainte de déplaire. Vous me flattez dans cette affaire-là. On ne flatte ordinairement que trop. Dites-moi sans me flatter ce qui vous en semble. Je ne veux point que mon médecin me flatte, je veux qu' il me dise nettement l' état de mon mal.

Il signifie quelquefois, figurément, Traiter avec trop de douceur et trop de ménagement ce qui a besoin d' être traité d' une autre manière. On ne guérit point les grands maux en les flattant.

Flatter une plaie, N' y appliquer que des remèdes trop doux. C' est entretenir une plaie que de la flatter. Si on flatte cet ulcère, on ne le guérira pas; il faut le traiter par des moyens énergiques.

FLATTER

FLATTER signifie aussi, Caresser. Flatter un enfant. Flatter un cheval de la main, avec la main. Flatter un chien. Le chien flatte son maître.

Flatter la corde d' un instrument de musique, La toucher doucement, avec délicatesse.

Flatter le dé, Jeter doucement les dés, en jouant, dans l' espoir de n' amener qu' un petit nombre de points. Ne flattez point le dé, jetez-le franchement.

Fig. et fam., Flatter le dé, Déguiser, adoucir quelque chose de fâcheux par des termes qui en cachent une partie, ou qui font le mal moins grand. Parlez-nous franchement, ne flattez point le dé, il ne faut pas flatter le dé. En lui annonçant cette nouvelle, il a flatté le dé.

FLATTER

FLATTER signifie encore, Délecter, charmer, tant au sens physique qu' au sens moral. La musique flatte l' oreille. Ce vin flatte le goût. Un spectacle qui flatte les yeux, les regards. Cela flatte l' imagination, flatte les sens.

Il signifie quelquefois, Causer un vif plaisir, une grande satisfaction. Cela doit bien le flatter. Voilà qui est bien capable de flatter le coeur d' une mère. Une telle préférence me flatte et m' honore. On dit dans un sens analogue, Flatter l' orgueil, la vanité, l' amour-propre, l' ambition, les désirs, les espérances, etc. Ce petit succès a flatté son amour-propre. Tout flatte vos désirs, votre ambition. Voici un événement qui flatte mes espérances.

Flatter les passions, les caprices, les goûts, etc., de quelqu' un, Complaire aux passions, aux caprices, aux goûts, etc., de quelqu' un, leur donner son approbation, ses louanges. Cet orateur flattait les passions de la multitude. Il flatte jusqu' aux caprices du prince. Il flatte tous ses goûts.

Flatter sa douleur, sa peine, son chagrin, En adoucir le sentiment par des pensées consolantes. On dit de même, Flatter la douleur, la peine, etc., de quelqu' un.

Flatter quelqu' un de quelque chose, Lui faire espérer quelque chose, l' amuser de l' espérance de quelque chose. On le flatte qu' il obtiendra ce qu' il désire. Il y a longtemps qu' on le flatte de cette espérance.

FLATTER

FLATTER avec le pronom personnel, signifie, Avoir ou vouloir donner une trop haute idée de soi-même, de son habileté, de ses ressources, etc. C' est un homme vain qui se flatte toujours. Il est ridicule de se flatter. Je ne me flatte point, je connais mes défauts. Je puis dire, sans me flatter, que...

Il signifie aussi, S' entretenir dans l' espérance, s' amuser de l' espérance de quelque chose. Elle s' était flattée de réussir. Il se flatte qu' on aura besoin de lui. C' est de quoi il s' est toujours flatté. J' y parviendrai, je m' en flatte.

Il signifie quelquefois, Se persuader. Il se flatte que vous approuverez sa conduite. Je me flatte que vous ne doutez point de mes sentiments.

FLATTÉ, ÉE. participe

FLATTÉ, ÉE. participe Portrait flatté, Portrait où la personne est peinte en beau. Cela se dit aussi figurément. Dans sa harangue, il a fait de son ami un portrait un peu flatté. Il a fait de ce prince un portrait qui n' est point flatté.

FLATTERIE. s. f.

FLATTERIE. s. f. Louange fausse ou exagérée, donnée dans le dessein de se rendre agréable. Lâche flatterie. Honteuse flatterie. Basse flatterie. Flatterie grossière. Une flatterie délicate. Il parvint à le séduire par ses flatteries. Dire quelque chose par flatterie. Parler sans flatterie. Haïr la flatterie. Être ennemi de la flatterie.

FLATTEUR, EUSE. adj.

FLATTEUR, EUSE. adj. Qui flatte, qui loue avec exagération. Je ne veux point d' amis flatteurs. Un esprit flatteur. Tenir des discours flatteurs. Un langage flatteur. Un ton flatteur.

Miroir flatteur, Miroir où l' on se voit plus beau qu' on n' est.

Avoir les manières flatteuses, Avoir les manières douces et insinuantes.

FLATTEUR

FLATTEUR signifie aussi, Qui témoigne l' approbation, la louange, la faveur. Un murmure flatteur s' éleva dans l' assemblée. La princesse lui adressa des paroles flatteuses. C' est une distinction très-flatteuse. De la part de ce critique de tels éloges sont bien flatteurs. Il reçut la récompense la plus honorable et la plus flatteuse.

Il signifie encore simplement, Agréable. Un espoir flatteur. Une espérance flatteuse. De flatteuses illusions. Le son flatteur de sa voix. Il a toujours quelque chose de flatteur à vous dire.

Il signifie quelquefois, Caressant. Le chien est un animal flatteur.

FLATTEUR

FLATTEUR est aussi substantif, et signifie, Adulateur, celui qui cherche à séduire, à se faire bien venir par de fausses louanges, ou par de basses complaisances. Les plus dangereux ennemis des princes sont les flatteurs. Un lâche flatteur. Flatteur à gages. Haïr les flatteurs.

Fam., Vous êtes un flatteur, une flatteuse, se dit Pour repousser doucement des éloges qui tiennent de la flatterie et que la modestie ne permet pas d' accepter. On dit de même, Taisez-vous, flatteur, flatteuse.

FLATTEUSEMENT. adv.

FLATTEUSEMENT. adv. D' une manière flatteuse. Il est peu usité.

FLATUEUX, EUSE. adj.

FLATUEUX, EUSE. adj. Venteux, qui cause des vents. Il ne se dit guère que De certains aliments. Aliment flatueux. Ces légumes sont flatueux.

FLATUOSITÉ. s. f.

FLATUOSITÉ. s. f. T. de Médec. Vents dans le corps. Il s' emploie surtout au pluriel. On dit que les fruits causent des flatuosités. Être sujet aux flatuosités.

FLÉAU. s. m.

FLÉAU. s. m. Instrument qui est composé de deux bâtons d' inégale longueur, attachés l' un au bout de l' autre avec des courroies, et qui sert à battre le blé. Battre le blé avec le fléau. Les gerbes sont sous le fléau. Se servir d' un fléau comme d' une arme. Jouer du fléau.

Il se dit, figurément, Des grandes calamités qui affligent le genre humain, et que l' on attribue souvent à quelque vue secrète de la Providence. Les fléaux que Dieu envoie aux hommes pour les châtier. Un fléau du ciel, de Dieu. Ce fléau désola, ravagea toute la contrée. La peste, la famine, la guerre, etc., sont de terribles fléaux. Le fléau de la peste, de la guerre, etc. Faire cesser un fléau.

Il se dit également de Ceux par qui l' on croit que la Divinité châtie les peuples. Attila est appelé le fléau de Dieu. Ce gouverneur est un fléau du ciel. Les conquérants, ces fléaux de la vengeance, de la colère céleste.

Il se dit, par extension, de Tout ce qui est nuisible, funeste, redoutable. Être le fléau de la société, de l' humanité. Hélène devint le fléau des Grecs et des Troyens. La calomnie est le fléau des gens de bien. C' est un grand fléau pour un père, pour un mari, qu' un mauvais fils, qu' une méchante femme, La goutte, la gravelle, et les autres fléaux dont le corps humain est menacé.

Il se dit quelquefois, par exagération, d' Une personne qui nous fait éprouver de grandes importunités, une sorte de persécution, etc. Cet homme-là me fait tous les jours de nouveaux procès; c' est mon fléau. Cet homme est un vrai fléau, je ne puis me délivrer de ses sollicitations. Cet éternel bavard est un grand fléau. Dans ce sens, il est ordinairement familier.

FLÉAU

FLÉAU se dit aussi de La verge de fer aux extrémités de laquelle sont suspendus les deux bassins d' une balance. Le fléau d' une balance.

Il se dit encore d' Une barre de fer qu' on met derrière les portes cochères, et qu' on tourne à demi pour ouvrir les deux battants. Le fléau d' une porte cochère.

FLÈCHE. s. f.

FLÈCHE. s. f. Trait qu' on lance avec un arc ou une arbalète. Le fer, le bois d' une flèche. Tirer une flèche. Flèche acérée. Flèche empoisonnée. Il fut tué à coups de flèches. Apollon perça de ses flèches le serpent Python. Les flèches dont les poëtes supposent que l' Amour est armé.

Cet objet a la forme d' un fer de flèche, est taillé en fer de flèche, se dit De ce qui ressemble à un triangle échancré à sa base, parce que le fer des flèches a ordinairement cette forme.

Prov. et fig., Faire flèche de tout bois, Mettre tout en oeuvre pour se tirer d' affaire, pour venir à bout de ce qu' on a entrepris. Ne savoir plus de quel bois faire flèche, Ne savoir plus à quel moyen recourir; ou Être dans une grande nécessité, ne savoir plus comment subsister. Tout bois n' est pas bon à faire flèche, Il faut savoir distinguer et choisir les personnes et les moyens qu' on veut employer.

FLÈCHE

FLÈCHE se dit également de Certaines choses qui sont faites en forme de flèche. Elle avait une flèche d' or dans ses cheveux. Des rideaux soutenus par une flèche. La flèche d' un lit.

Il se dit, particulièrement, de Certains signes représentant une flèche, dont on se sert dans les cartes géographiques, dans les plans, etc., pour indiquer le côté du nord ou la direction d' un courant d' eau.

Il se dit pareillement, en Astronomie, d' Une constellation de l' hémisphère boréal, qui est ordinairement représentée par la figure d' une flèche, dans les cartes astronomiques.

En Géom., La flèche d' un arc, La portion de ligne droite qui, menée perpendiculairement au milieu de la corde, est terminée à l' arc.

FLÈCHE

FLÈCHE se dit aussi d' Une longue pièce de bois cambrée qui joint le train de derrière d' un carrosse avec celui de devant. Un carrosse qui porte sur la flèche. La flèche se rompit.

Il signifie en outre, La partie d' un clocher qui surmonte la tour ou la cage, et qui est en pointe, en pyramide. Flèche de charpente. Flèche de pierre. On dit aussi, mais plus rarement, Aiguille.

Il se dit, en termes de Fortification, d' Un petit ouvrage composé de deux côtés, qu' on élève vis-à-vis les angles saillants ou rentrants du chemin couvert, à l' extrémité de son glacis. On dit aussi, Bonnette.

Il se dit, au Trictrac, de Chacune des languettes pointues, de deux couleurs, qui sont au fond du trictrac, et sur lesquelles on fait les cases. On dit aussi, mais plus rarement, Lame.

En termes de Charcuterie, Flèche de lard, Ce qu' on a levé de l' un des côtés d' un cochon, depuis l' épaule jusqu' à la cuisse. Acheter une flèche de lard.

FLÉCHIR. v. a.

FLÉCHIR. v. a. Ployer, courber. Fléchir quelque partie du corps. Le muscle qui fléchit la première phalange du petit doigt. Fléchir le genou, les genoux.

Fléchir les genoux devant les idoles, Adorer les idoles. On dit aussi dans ce sens, Fléchir le genou devant Baal.

Fig., Fléchir le genou, les genoux devant quelqu' un, S' abaisser, s' humilier devant lui. Cet homme est toujours prêt à fléchir les genoux devant le pouvoir.

FLÉCHIR

FLÉCHIR s' emploie aussi comme neutre. Cette poutre commence à fléchir. Ce bois rompra plutôt que de fléchir. Il faut que tout genou fléchisse au nom de Jésus.

Fig., Fléchir sous le joug, S' y soumettre. Tout fut obligé de fléchir sous le joug.

FLÉCHIR

FLÉCHIR se dit figurément, à l' actif, et signifie, Émouvoir à compassion, toucher de pitié, attendrir, adoucir. Fléchir ses juges. Se laisser fléchir aux prières, par les prières. Il est inexorable, rien ne le fléchit, ne peut le fléchir. Cela est capable de fléchir les coeurs les plus durs, les plus barbares. Fléchir la dureté, la cruauté d' un tyran, le courroux d' un maître.

Il s' emploie de même figurément au neutre, et signifie, Se soumettre, s' abaisser. Tout le monde fléchissait devant lui. Tout doit fléchir sous les lois de la destinée.

Il signifie également, Cesser de persister dans des sentiments de dureté ou de fermeté. C' est un homme doux, qui fléchit aisément. Quoi qu' on fasse, je ne fléchirai pas. Il est inébranlable, il ne fléchit point. Il ne sait ce que c' est que de fléchir. Il commence à fléchir.

Il signifie quelquefois, Céder, ne plus résister, ne plus combattre avec la même vigueur. L' aile droite de l' armée commençait à fléchir.

FLÉCHI, IE. participe

FLÉCHI, IE. participe

FLÉCHISSEMENT. s. m.

FLÉCHISSEMENT. s. m. Action de fléchir. Le fléchissement des genoux.

Il signifie aussi, L' état d' un corps qui fléchit. Le fléchissement d' une poutre, d' un mât, etc.

FLÉCHISSEUR. adj. m.

FLÉCHISSEUR. adj. m. T. d' Anat., qui se dit Des muscles destinés à faire fléchir certaines parties. Les muscles fléchisseurs du bras.

Il s' emploie aussi substantivement. Les fléchisseurs du genou. Les fléchisseurs sont opposés aux extenseurs.

FLEGMAGOGUE. adj. des deux genres

FLEGMAGOGUE. adj. des deux genres (On écrit aussi, Phlegmagogue.) T. de Médec. Il se disait autrefois Des médicaments qu' on croyait propres à purger la pituite.

Il se disait aussi substantivement, au masculin. Employer les flegmagogues.

FLEGMASIE. s. f.

FLEGMASIE. s. f. Voyez PHLEGMASIE.

FLEGMATIQUE. adj. des deux genres

FLEGMATIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Lymphatique, pituiteux; qui abonde en flegme, en pituite. C' est un homme extrêmement flegmatique, d' un tempérament flegmatique. Dans ce sens, on écrit aussi, Phlegmatique.

FLEGMATIQUE

FLEGMATIQUE se dit figurément, dans le langage ordinaire, D' une personne dont le caractère est froid, qui s' émeut difficilement; et alors il est quelquefois substantif. C' est un homme très-flegmatique. C' est un flegmatique.

FLEGME. s. m.

FLEGME. s. m. T. de Médec. Sérosité; humeur aqueuse, laquelle fait partie constituante du sang, du lait, etc. Dans ce sens, on écrit aussi, Phlegme.

FLEGME

FLEGME dans le langage ordinaire, se dit de La pituite, des matières aqueuses, épaisses et filantes, qu' on jette en crachant, en vomissant, etc. Dans ce sens, il s' emploie plus ordinairement au pluriel. Il a jeté beaucoup de flegmes, des flegmes sanguinolents.

Il se prend, au figuré, pour La qualité d' un esprit posé, patient, qui se possède; et, dans ce sens, il ne se dit point au pluriel. C' est un homme qui a un grand flegme, qui est d' un grand flegme. Il a du flegme où il n' en faudrait point avoir. Son flegme m' étonne. Il y a des occasions où il est bon d' avoir du flegme. Modérez votre bile, ayez un peu plus de flegme. Le flegme de cet homme me met au désespoir.

FLEGME

FLEGME dans l' ancienne Chimie, signifiait, La partie aqueuse, insipide et inodore que la distillation dégage des corps.

FLEGMON. s. m.

FLEGMON. s. m. (On écrit aussi, Phlegmon.) T. de Médec. Inflammation du tissu cellulaire, accompagnée de rougeur, de gonflement et de douleur, et qui se termine ordinairement par suppuration.

FLEGMONEUX, EUSE. adj.

FLEGMONEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du flegmon. Inflammation flegmoneuse. Érésipèle flegmoneux.

FLÉTRIR. v. a.

FLÉTRIR. v. a. Faner entièrement, ternir, ôter la couleur, la vivacité, la fraîcheur. Le vent de bise, le hâle flétrit les fleurs. Le grand air flétrit les couleurs. Le temps, l' âge flétrit le teint, flétrit la beauté.

Fig., Flétrir les lauriers d' un héros, d' un conquérant, d' un poëte, etc., Ternir la gloire qu' il s' était acquise.

FLÉTRIR

FLÉTRIR se dit figurément, au sens moral, De ce qui altère ou diminue la pureté, le mérite, l' agrément, etc., de certaines choses. Les chagrins ont flétri sa jeunesse. Flétrir les grâces du jeune âge.

Il signifie particulièrement, Abattre, ôter l' énergie, la vigueur, le courage. Le malheur flétrit l' âme.

FLÉTRIR

FLÉTRIR signifie encore, Diffamer, déshonorer, dégrader, ou traiter comme infâme. Flétrir quelqu' un. Flétrir l' innocence. Flétrir la réputation, la mémoire, la gloire de quelqu' un. Flétrir quelqu' un du nom de traître. Un homme que plusieurs condamnations ont déjà flétri. Il est à jamais flétri. Les tyrans que l' histoire a flétris.

Il signifie particulièrement, en Matière criminelle, Marquer une personne d' un fer chaud, en punition d' un crime. Il fut condamné à être flétri par la main du bourreau, à être flétri. Flétrir un criminel. En France, cette peine est abolie.

FLÉTRIR

FLÉTRIR s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans la plupart des sens qui viennent d' être indiqués. Les fleurs se flétrissent. Sa beauté commence à se flétrir. Leur jeunesse s' est flétrie dans les larmes. Une âme qui s' est flétrie dans le malheur. Sa gloire allait bientôt se flétrir.

FLÉTRI, IE. participe

FLÉTRI, IE. participe Pomme flétrie. Avoir la peau flétrie. Des charmes flétris. Un coeur flétri par de longs chagrins. C' est un homme flétri dans l' opinion publique.

FLÉTRISSANT, ANTE. adj.

FLÉTRISSANT, ANTE. adj. Qui flétrit, qui déshonore. Un arrêt flétrissant. Des imputations flétrissantes.

FLÉTRISSURE. s. f.

FLÉTRISSURE. s. f. L' altération qui arrive à la fraîcheur et à la vivacité des fleurs et des couleurs, ou à la beauté et à la délicatesse du teint, de la peau. La flétrissure des fleurs, des fruits. Le temps n' a pas causé la moindre flétrissure à la beauté de son teint.

Il signifie figurément, Tache à la réputation, à l' honneur. Voilà une grande flétrissure à son honneur, à sa réputation. Il a reçu une flétrissure qui ne s' effacera jamais. C' est une flétrissure à un homme que d' avoir fui dans le combat.

Il se dit, en Matière criminelle, de La marque d' un fer chaud, imprimé par ordre de justice sur l' épaule d' un criminel. On lai a trouvé une flétrissure sur l' épaule. En France, la peine de la flétrissure est abolie.

FLEUR. s. f.

FLEUR. s. f. Production des végétaux, ordinairement colorée, et quelquefois odorante, qui précède le fruit, et qui porte les organes de la reproduction. Le calice, la corolle d' une fleur. Une fleur qui manque de calice, de corolle, d' étamine ou de pistil, est incomplète. Fleur complète. Fleur hermaphrodite. Fleur mâle. Fleur femelle. Fleur stérile. Les fleurs de cette plante sont grandes, petites, jaunes, blanches, rouges, etc. Fleurs pédonculées. Fleurs sessiles. Fleurs solitaires. Fleurs en grappe, en panicule, en corymbe, en ombelle, en épi, etc. Fleur composée. Fleur radiée. Fleur simple. Fleur double. Fleur nouvelle. Fleur épanouie. Bouton de fleur. Bouton à fleur. Fleur éclose. Fleur printanière. Fleur d' été. Fleur d' automne. Fleur de pêcher. Fleur de jasmin. Fleur d' orange. Une fleur qui se fane, qui se passe, qui se flétrit. Un arbre qui donne des fleurs, qui pousse des fleurs, qui est en fleur. La vigne est en fleur. Les blés sont en fleur. Il n' y a point de fleurs apparentes dans les fougères, ni dans les champignons. Un arbre chargé de fleurs. Un papillon qui vole de fleur en fleur. Un bouquet, une guirlande, une couronne de fleurs. Des festons de fleurs. Semé, jonché de fleurs. Couvert de fleurs. Cueillir une fleur. Aimer les fleurs. Orner sa cheminée de fleurs. Vase de fleurs. On n' a pas laissé les queues de ces fleurs assez longues. Les fleurs des champs. Une prairie émaillée de fleurs. Le parfum des fleurs.

Fig., Semer, jeter, répandre des fleurs sur la tombe de quelqu' un, Donner des louanges à sa mémoire.

Prov. et fig., Le serpent est caché sous les fleurs, se dit en parlant De choses dangereuses dont les apparences sont séduisantes. On dit dans un sens analogue, Couvrir de fleurs, cacher sous des fleurs le bord du précipice, un piége, etc.

Fig., La fleur de la virginité, La virginité même. On dit quelquefois, absolument et un peu librement, Fleur. Elle a perdu sa fleur.

FLEUR

FLEUR se dit quelquefois, par extension, Des plantes à fleurs que l' on cultive pour l' agrément. C' est une fleur extrêmement recherchée. Planter, cultiver, arroser des fleurs. Avoir des pots de fleurs sur sa fenêtre. Marché aux fleurs.

Il a ce dernier sens dans les dénominations vulgaires de diverses plantes remarquables par la couleur ou la forme de leurs fleurs. Fleur de la passion (grenadille). Fleur de jalousie (amarante tricolore). Fleur de tous les mois (souci des jardins). Fleur de coucou (primevère à fleurs jaunes). Fleur du soleil (espèce de ciste). Etc. etc.

Il se dit également Des figures, des représentations de fleurs, et même de fruits, de feuilles, etc. Peindre des fleurs. Peintre de fleurs. Collection de fleurs lithographiées. On a gravé une fleur sur ce cachet. Broder une fleur, des fleurs sur une étoffe.

Étoffe à fleurs, Étoffe où il y a des figures de fleurs, etc., tissues ou brochées avec l' étoffe. Damas à fleurs. À fleurs d' or, à fleurs d' argent.

Fleurs artificielles, se dit de Certains ouvrages qui imitent des fleurs ou des plantes à fleurs, et qui servent à faire des bouquets, à orner les coiffures de femme, à décorer les appartements, etc. Fabricant, marchand de fleurs artificielles! Un bouquet de fleurs artificielles.

Fleur de lis. Voyez LIS.

FLEUR

FLEUR se dit figurément, en parlant De certaines choses, pour désigner Le temps où elles sont dans toute leur beauté, dans leur plus grand éclat, comme les arbres et les plantes lorsqu' ils sont en fleur. Être dans la fleur, à la fleur de ses jours. Il est dans la fleur de la jeunesse. Trente ans, c' est la fleur de l' âge pour un homme. Mourir à la fleur de l' âge, à la fleur de ses ans. Elle était alors dans la fleur de sa beauté, dans toute la fleur de sa beauté. La fleur de la beauté n' a qu' un temps.

Il se dit quelquefois, poétiquement et dans le style élevé, d' Une personne jeune, aimable, belle, ou même d' Un jeune enfant. Cette fleur si belle et qui fut sitôt moissonnée. Ce sont de tendres fleurs qu' il faut préserver du souffle impur des vices.

FLEUR

FLEUR se dit aussi figurément, surtout en parlant Des ouvrages d' esprit, pour signifier, Ornement, embellissement. Il a essayé de répandre quelques fleurs sur ce sujet aride.

Fleurs de rhétorique, Ornements, embellissements du discours. Il se prend souvent en mauvaise part, lorsqu' on veut parler D' un discours où les ornements sont placés sans goût, prodigués sans mesure, etc. Il nous a fait beaucoup de fleurs de rhétorique, et n' a rien dit sur la question qu' il devait traiter.

FLEUR

FLEUR se dit encore, figurément, d' Une légère blancheur qui paraît sur la peau de certains fruits, tels que les prunes, les raisins, etc., lorsqu' ils n' ont point encore été maniés. On servit quantité de fruits qui avaient encore toute leur fleur.

La fleur du teint, Cet éclat, cette fraîcheur de teint que donnent la jeunesse et la santé.

FLEUR

FLEUR se dit également, au figuré, Du lustre, de l' éclat, etc., de certaines choses qui durent peu. La beauté n' a qu' une fleur. Cette étoffe est d' une belle couleur, mais elle n' a que la fleur.

Il se dit de même au sens moral. Cette fleur d' innocence qui donne tant de charme au jeune âge.

Il signifie en outre, quelquefois, La première vue, le premier usage d' une chose nouvelle. Voilà une étoffe qu' on n' a encore montrée à personne, vous en aurez la fleur. Il a eu la fleur de cette tapisserie, de ce meuble.

FLEUR

FLEUR se dit aussi, figurément, pour Élite, choix, ce qu' il y a de meilleur, d' excellent. C' est la fleur de mes amis. Ces braves sont la fleur du régiment, de l' armée. Ne prendre que la fleur d' un sujet.

Fleur de chevalerie, fine fleur de chevalerie, s' est dit, dans les Romans de chevalerie, de L' élite des chevaliers, ou d' Un chevalier accompli. On dit encore quelquefois, familièrement, C' est fine fleur de chevalerie, en parlant D' un homme qui a beaucoup de valeur et de probité. On dit dans un sens analogue, C' est la fleur de la galanterie, en parlant D' un homme galant auprès des femmes, ou Des attentions délicates et des petits soins qu' on emploie pour leur plaire.

Fig. et fam., La fleur des pois, se dit, en plaisantant, d' Un homme à la mode, élégant, agréable.

Fleur de farine, La partie la plus fine, la plus belle de la farine. Un gâteau de fleur de farine.

FLEURS

FLEURS au pluriel, se dit quelquefois pour Flueurs, et signifie, Les règles, les purgations menstruelles des femmes. Une femme qui a ses fleurs. Ce sens a vieilli.

Fleurs blanches, Certaine maladie des femmes.

FLEURS

FLEURS s' est dit dans l' ancienne Chimie, et se dit quelquefois encore dans le langage médical, de Certaines substances solides ou volatiles, produites par sublimation ou décomposition. Fleurs de soufre, de zinc, d' arsenic, d' antimoine. Fleurs de benjoin. On dit de même, au singulier, Fleur de soufre.

Fleurs du vin, Petits flocons de moisissure qui paraissent sur le vin, dans les tonneaux ou dans les bouteilles, lorsqu' il vient à se gâter.

À FLEUR DE. loc. prépositive

À FLEUR DE. loc. prépositive Presque au niveau de. Les fondements de cet édifice sont déjà à fleur de terre. La digue n' était pas encore à fleur d' eau. Il a de gros yeux à fleur de tête.

Au Jeu de paume, La balle a passé à fleur de corde, Elle a légèrement effleuré la corde, en passant par-dessus, en sorte qu' il s' en est peu fallu que le coup ne fût perdu.

Fig. et fam., Cette affaire a passé à fleur de corde, Il s' en est peu fallu qu' elle ne manquât.

Cette médaille est à fleur de coin, Elle est parfaitement conservée.

FLEURAISON. s. f.

FLEURAISON. s. f. T. de Botan. Le développement et l' épanouissement des fleurs; L' époque où les plantes fleurissent; ou L' état des plantes en fleur. La gelée a retardé la fleuraison. Les fleurs de la seconde fleuraison sont ordinairement moins grandes et moins belles que celles de la première. Il faut attendre l' époque de la fleuraison. Pendant la fleuraison. La fleuraison de la vigne est belle. Observer une plante au moment de sa fleuraison. On dit aussi, Floraison.

FLEURDELISER. v. a.

FLEURDELISER. v. a. Marquer d' une fleur de lis avec un fer chaud. Ce voleur avait déjà été fleurdelisé.

FLEURDELISÉ, ÉE. participe

FLEURDELISÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement, en termes de Blason, De ce qui est orné, semé de fleurs de lis. Un écu fleurdelisé. Le bâton des maréchaux de France était alors fleurdelisé.

FLEURÉ, ÉE. adj.

FLEURÉ, ÉE. adj. T. de Blason, qui se dit Des pièces terminées en fleurs, ou bordées de fleurs. On dit aussi, Fleureté et Fleuronné.

FLEURER. v. n.

FLEURER. v. n. Répandre une odeur, exhaler une odeur. Cela fleure bon.

Prov. et fig., Cela fleure comme baume, Cela sent fort bon; et, figurément et familièrement, en matière d' intérêt, Cela offre des sûretés, cela paraît devoir être avantageux, lucratif. On dit aussi, Sa réputation fleure comme baume, ne fleure pas comme baume, Il a une excellente réputation, une mauvaise réputation.

FLEURET. s. m.

FLEURET. s. m. Certaine espèce de fil fait de la matière la plus grossière de la soie. Dans cette étoffe il entre beaucoup de fleuret. Le fond de cette étoffe est de fleuret.

Il se dit également d' Un ruban qui est fait de ce même fil. Une aune de fleuret.

Dans le Commerce, on nomme, au contraire, Fleuret de coton, de laine, de fil, Le coton, la laine, le fil de choix.

FLEURET

FLEURET se dit aussi d' Une épée à lame carrée, sans pointe et sans tranchant, qui est terminée par une espèce de bouton garni de cuir, et dont on se sert à l' escrime. Présenter le fleuret. Faire un coup de fleuret. Manier le fleuret. Je lui ai fait sauter le fleuret.

FLEURET

FLEURET se dit en outre d' Un certain pas de danse. Un fleuret, un coupé.

FLEURETÉ. adj.

FLEURETÉ. adj. Voyez FLEURÉ.

FLEURETTE. s. f. diminutif

FLEURETTE. s. f. diminutif Petite fleur. Cueillir les fleurettes des prés.

Il ne s' emploie plus guère que figurément, et signifie, Propos galant, cajolerie que l' on dit à une femme. Dire des fleurettes. Conter des fleurettes. Conter fleurette. Elle aime les fleurettes. Elle aime la fleurette.

FLEURIR. v. n.

FLEURIR. v. n. Pousser des fleurs, être en fleur. Quand les roses commencent à fleurir. Les anémones fleurissent de bonne heure. Cette plante fleurit en été, en automne.

Fig., Sa barbe va bientôt fleurir, se dit D' un jeune homme dont la barbe est près de pousser.

FLEURIR

FLEURIR signifie figurément, Être dans un état de prospérité, de splendeur; être en crédit, en honneur, en réputation. Alors il fait souvent Florissait à l' imparfait de l' indicatif, et toujours Florissant, au participe ou adjectif verbal, l' un et l' autre empruntés du verbe inusité Florir. Un prince qui s' attache à faire fleurir l' agriculture, l' industrie. Dans un siècle où fleurissent les arts. Les peintres et les poëtes qui fleurirent à cette époque. Les sciences et les beaux-arts fleurissaient ou florissaient sous le règne de ce prince. On dit toujours Florissait, lorsqu' on parle D' une personne ou d' une collection de personnes, comme d' un peuple, d' une ville, d' une république. Ronsard florissait en France à la fin du seizième siècle. Cet empire florissait encore par ses anciennes lois. Athènes florissait sous Périclès.

FLEURIR

FLEURIR est quelquefois actif, dans le langage familier, et signifie, Parer d' une fleur, d' un bouquet, etc. Qui vous a fleuri de la sorte? On l' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Vous ne sortirez point de mon jardin sans vous fleurir.

FLEURI, IE. participe

FLEURI, IE. participe Arbre fleuri. Pré fleuri.

Poétiq., La saison fleurie, Le printemps.

Pâques fleuries, Le dimanche des Rameaux, qui précède immédiatement celui de Pâques.

FLEURI

FLEURI s' emploie aussi, adjectivement et figurément, dans les locutions suivantes:

Teint fleuri, visage fleuri, mine fleurie, Teint, visage, etc., qui a de la fraîcheur et de l' éclat.

Discours fleuri, style fleuri, Discours, style rempli d' ornements. Il a un style très-fleuri, trop fleuri.

Esprit fleuri, Esprit remarquable surtout par l' éclat et par l' agrément.

En Peinture, Couleur fleurie, Couleur dont les tons brillants semblent tenir de l' éclat des fleurs.

En Musique, Contre-point fleuri ou figuré, Celui où les différentes parties procèdent par des valeurs et des rhythmes différents.

FLEURISSANT, ANTE. adj.

FLEURISSANT, ANTE. adj. Qui pousse des fleurs, qui est fleuri. Les prés fleurissants. Les plaines fleurissantes. Au figuré, on dit Florissant: voyez ce mot.

FLEURISTE. s. m.

FLEURISTE. s. m. Celui qui est curieux de fleurs, qui connaît, qui aime les fleurs, qui prend plaisir à les cultiver. C' est un fleuriste, un grand fleuriste. Ce jardinier est un bon fleuriste. Il y a beaucoup de gens qui se piquent d' être fleuristes.

Fleuriste artificiel, Celui qui fait ou qui vend des fleurs artificielles. On appelle absolument Fleuriste, Une ouvrière qui fait des fleurs artificielles.

Adjectiv., Marchand, marchande fleuriste, Marchand, marchande de fleurs, de plantes à fleurs. Jardinier fleuriste, Celui qui cultive des fleurs. Jardin fleuriste, Jardin principalement destiné à la culture des fleurs.

FLEURISTE

FLEURISTE se dit aussi d' Un peintre qui s' adonne particulièrement à peindre des fleurs. Ce peintre est un excellent fleuriste. Ce sens a vieilli: on dit maintenant, Peintre de fleurs.

FLEURON. s. m.

FLEURON. s. m. Espèce de représentation de fleur servant d' ornement. Les fleurons d' une couronne. Une étoffe où il y a des fleurons, de grands fleurons. Les fleurons qu' on taille sur les moulures et autres membres d' architecture.

Il se dit particulièrement, en termes d' Imprimerie, d' Un ornement que l' on met quelquefois à la fin des divisions d' un ouvrage ou sur le titre, et qui autrefois représentait ordinairement des fleurs. Ce fleuron représente les attributs du commerce. Le sujet d' un fleuron doit être approprié à la matière du chapitre qu' il termine.

Fig., C' est un des plus beaux fleurons de sa couronne, le plus beau fleuron de sa couronne, se dit D' une des principales prérogatives qu' ait un prince, d' un de ses plus grands revenus, d' une de ses meilleures provinces; et, par extension, De ce qu' une personne a de plus considérable, de plus avantageux. On dit de même: Ajouter un fleuron à sa couronne. Il a perdu le plus beau, les plus beaux fleurons de sa couronne. Etc.

FLEURON

FLEURON en termes de Botanique, se dit de Chacune des petites fleurs dont la réunion sur un seul réceptacle et dans un calice commun, forme une fleur composée. Il y a deux sortes de fleurons: le fleuron proprement dit, qui a la forme d' un tube ou d' un cornet, découpé à son ouverture en quatre ou cinq divisions régulières; et le demi-fleuron ou fleuron en languette, qui est un peu tubulé à sa partie inférieure et qui s' épanouit ensuite d' un seul côté, de manière à former une languette plane. Le chardon, l' artichaut, l' armoise, portent des fleurs à fleurons. Les fleurs du pissenlit, de la chicorée, etc., sont composées de demi-fleurons. La fleur du tournesol, de la pâquerette, a des fleurons au centre et des demi-fleurons à la circonférence.

FLEURONNÉ. adj.

FLEURONNÉ. adj. Voyez FLEURÉ.

FLEUVE. s. m.

FLEUVE. s. m. Grande rivière qui porte ses eaux et conserve son nom jusqu' à la mer. Grand fleuve. Fleuve profond. Fleuve rapide, impétueux. Fleuve navigable. Le bord, la rive d' un fleuve. Les eaux d' un fleuve. Le courant du fleuve. Le canal, le lit, le cours d' un fleuve. L' embouchure d' un fleuve. Fleuve qui coule doucement. Traverser, passer un fleuve à gué.

Il se dit quelquefois, en poésie, pour désigner Une rivière quelconque.

Fig. et poétiq., Le fleuve de la vie, Le cours de la vie. Descendre paisiblement le fleuve de la vie.

FLEUVE

FLEUVE se dit, en Mythologie, Des divinités qui président aux fleuves, et qu' on représente ordinairement sous la figure de vieillards couchés sur des roseaux, appuyés sur une urne, la tête ceinte d' une couronne de joncs, et quelquefois le front armé de cornes. Le peintre, le sculpteur a donné à ce fleuve des formes colossales. Les attributs d' un fleuve.

FLEXIBILITÉ. s. f.

FLEXIBILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est flexible. Il se dit au propre et au figuré. La flexibilité de l' osier. La flexibilité de la voix. La flexibilité de l' esprit, du caractère.

FLEXIBLE. adj. des deux genres

FLEXIBLE. adj. des deux genres Souple, qui plie aisément. Il n' y a rien de plus flexible que l' osier. Une branche flexible. Avoir un corps souple et flexible.

Fig., Voix flexible, Voix souple et aisée, qui passe facilement d' un ton à un autre. Ce chanteur a la voix très-flexible.

FLEXIBLE

FLEXIBLE signifie figurément, Qui cède aisément aux impressions qu' on veut lui donner. Un caractère flexible.

Esprit flexible, Esprit qui passe avec facilité d' un sujet, d' un travail à un autre.

FLEXION. s. f.

FLEXION. s. f. État de ce qui est fléchi. La flexion d' un ressort, d' une poutre, etc.

Il se dit, en termes d' Anatomie, de L' action des muscles fléchisseurs, du mouvement opéré par les muscles fléchisseurs dans les parties du corps qui se plient. La flexion est opposée à l' extension. La flexion du genou.

FLEXUEUX, EUSE. adj.

FLEXUEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Qui est fléchi, courbé plusieurs fois dans sa longueur. Tige flexueuse. Pédoncule flexueux.

FLEXUOSITÉ. s. f.

FLEXUOSITÉ. s. f. T. de Botan. État de ce qui est flexueux. Cette plante est remarquable par la flexuosité de ses tiges.

FLIBUSTIER. s. m.

FLIBUSTIER. s. m. Nom d' une sorte de pirates qui couraient les mers d' Amérique, et qui étaient de toute nation. Les flibustiers ont fait des entreprises qui demandaient une valeur extraordinaire.

FLIC FLAC

FLIC FLAC Onomatopée dont on se sert quelquefois, dans le langage familier, pour exprimer le bruit de plusieurs coups de fouet, celui de plusieurs soufflets donnés coup sur coup, etc.

Elle s' emploie aussi comme substantif masculin, en termes de Danse, pour désigner Une sorte de pas; et alors les deux mots se réunissent. Faire un flicflac, des flicflacs.

FLINT-GLASS. s. m.

FLINT-GLASS. s. m. T. emprunté de l' anglais. Verre de cristal, qui contient plus de plomb que le cristal ordinaire.

FLOCON. s. m.

FLOCON. s. m. Petite touffe, petit amas de laine, de soie, etc. Flocon de laine. Flocon de soie. Les brebis laissent des flocons de laine aux buissons.

Il se dit aussi en parlant De la neige. Un flocon de neige. Il tombait de la neige par flocons, à gros flocons.

Il se dit quelquefois, en Chimie, de L' état de certains précipités qui ressemblent à un amas de flocons. Ce corps se précipite en flocons.

Il se dit également, en Médecine, Des corps légers que quelques malades croient apercevoir devant leurs yeux, et qu' ils cherchent à saisir ou à éloigner.

FLOCONNEUX, EUSE. adj.

FLOCONNEUX, EUSE. adj. T. didactique. Qui ressemble à des flocons. Précipité floconneux. Substance floconneuse.

FLONFLON. s. m.

FLONFLON. s. m. Ancienne onomatopée qui s' employait comme refrain de chanson, et que l' on a depuis adoptée, comme substantif, pour désigner Les refrains, les couplets de vaudeville en général. Les joyeux flonflons. Ce mot est familier.

FLORAISON. s. f.

FLORAISON. s. f. Voyez FLEURAISON.

FLORAL, ALE. adj.

FLORAL, ALE. adj. T. de Botan. Qui appartient à la fleur, ou qui l' accompagne. Enveloppe florale. Feuille florale. On appelle nectaires certains appendices floraux.

En termes d' Antiq., Jeux floraux, Jeux qu' on célébrait à Rome, dans le mois d' avril, en l' honneur de Flore, déesse des fleurs. L' institution des jeux Floraux. On dit quelquefois substantivement, dans le même sens, au pluriel féminin, Les Florales.

Fig., Jeux Floraux, Assemblée qui se tient chaque année à Toulouse, pour la distribution de divers prix qui représentent des fleurs d' or et d' argent, et qu' on donne à ceux qui ont le mieux réussi en certains genres de poésie, ou dans un discours d' éloquence. Remporter un prix aux Jeux Floraux. On nomme Académie des Jeux Floraux, Le corps littéraire qui tient cette assemblée et qui décerne ces prix.

FLORE. s. f.

FLORE. s. f. T. de Botan. Livre contenant la description des plantes qui croissent naturellement dans un pays, dans un lieu déterminé. La Flore française. La Flore des environs de Paris. La Flore des Antilles.

FLORÉAL. s. m.

FLORÉAL. s. m. Le huitième mois du calendrier républicain.

FLORENCE. s. m.

FLORENCE. s. m. Petit taffetas léger qu' on tirait anciennement de Florence.

FLORENCÉ, ÉE. adj.

FLORENCÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit D' une pièce terminée en fleur de lis.

FLORÈS

FLORÈS (On prononce l' S.) T. emprunté du latin. Il n' est usité, en français, que dans cette phrase familière, Faire florès, Briller, faire une dépense d' éclat: cela se dit ordinairement De ceux qui n' ont pas de quoi la soutenir longtemps. Quand il a de l' argent, il fait florès.

Faire florès, signifie aussi, Obtenir des succès, se faire une réputation. Ce baladin a fait florès dans telle ville, fait florès au boulevard.

FLORIN. s. m.

FLORIN. s. m. Pièce de monnaie. Les premiers florins ont été battus à Florence, et étaient marqués d' une fleur. Florin d' or. Florin d' argent.

Il se prend aussi pour Une monnaie de compte, qui est de diverse valeur, suivant les différents pays où elle a cours.

FLORISSANT, ANTE. adj.

FLORISSANT, ANTE. adj. Qui est dans un état brillant, prospère; qui est en honneur, en crédit, en vogue. Empire, État florissant. Ville florissante. Le commerce était florissant. Une jeunesse florissante. Une religion florissante et respectée. Les lettres étaient alors très-florissantes. Voyez FLEURIR.

FLOSCULEUSE. adj. f.

FLOSCULEUSE. adj. f. T. de Botan. Il se dit D' une fleur composée qui ne renferme que des fleurons. Les fleurs de la centaurée sont flosculeuses.

Fleur semi-flosculeuse, Fleur composée qui n' est formée que de demi-fleurons, comme celles de la scorsonère, du pissenlit, etc.

FLOT. s. m.

FLOT. s. m. Vague, élévation qui se forme sur une eau agitée. Il est principalement d' usage au pluriel, surtout dans le style poétique; et il s' emploie quelquefois absolument, pour désigner La mer, un fleuve, etc. Les flots de la mer, d' un fleuve, d' un lac. Chaque flot qui vient se briser contre le rivage. Le vent soulève les flots. Rompre les flots. Fendre les flots. Le bruit des flots. Les flots blanchissants d' écume. Voguer à la merci des flots. Errer sur les flots. Les flots inconstants. Le rivage que la Seine baigne de ses flots, de son flot.

Être à flot, se dit D' un navire, d' un bateau, etc., qui ne touche point le fond, qui est porté par l' eau, qui a assez d' eau. Cette barque n' a pas assez d' eau pour être à flot. On dit dans un sens analogue, Mettre, remettre à flot.

Par extension, Le sang coulait à grands flots de sa blessure, Il coulait avec abondance. On dit dans un sens analogue: À flots pressés. À longs flots. Des flots de sang. Des flots de vin. Des flots de lumière. Des flots de poussière, de fumée, etc.

Par exagérat., Des flots d' encre ont coulé dans ce débat, On a beaucoup écrit pour et contre.

Fig., Des flots de bile, De violentes invectives dictées par la colère, l' indignation, le mépris. Des flots de bile coulèrent de sa plume satirique.

Poétiq., Les flots d' une chevelure, d' une crinière, etc., Les ondulations qu' elle forme.

FLOT

FLOT se dit encore, au figuré, Des mouvements d' une grande foule, d' une multitude, et s' applique souvent aussi à La foule, à la multitude même. Contenir les flots de la multitude irritée. La foule l' entraînait; un premier flot le porta vers l' entrée, un second l' en éloigna. Fendre les flots d' un nombreux auditoire. Au travers des flots du peuple assemblé.

FLOT

FLOT signifie aussi, Le flux et le reflux de la mer, la marée; et plus ordinairement, Le flux, la marée montante seulement, par opposition à Jusant, qui signifie, La marée descendante. Le flot de la mer. Le flot vient, monte jusque-là. Flot et jusant. Il y a flot. Voilà le flot. Le flot entre avec beaucoup d' impétuosité dans la Seine. Le flot remonte très-loin dans ce fleuve.

FLOT

FLOT dans l' Art du flottage, se dit d' Un train de bois qui flotte. Voyez TRAIN, qui est plus usité.

Il se dit aussi de La quantité de bois qu' on jette par bûches dans un courant pour qu' elle y flotte; et de L' action même de l' y jeter, de l' y faire flotter. Le flot va bientôt commencer.

Mettre du bois à flot, Le jeter dans l' eau pour qu' il descende le courant. On dit dans un sens analogue: Il y a tant de bûches à flot. Ce bois vient à flot par telle rivière.

À flot perdu, À bois perdu, à bûche perdue. Jeter du bois à flot perdu sur une rivière.

FLOTTABLE. adj. des deux genres

FLOTTABLE. adj. des deux genres Il se dit Des ruisseaux et des rivières sur lesquelles le bois peut flotter, soit à bûche perdue, soit en train. Ce canal, ce ruisseau est flottable dans toute sa longueur. Les rivières navigables et flottables.

FLOTTAGE. s. m.

FLOTTAGE. s. m. Transport du bois par eau, lorsqu' on le fait flotter. Cette rivière est commode pour le flottage. Flottage en train. Flottage à bûche perdue. L' art du flottage.

FLOTTAISON. s. f.

FLOTTAISON. s. f. T. de Marine. La partie du bâtiment qui est à fleur d' eau. On appelle Ligne de flottaison, La ligne qui sépare la partie submergée de celle qui ne l' est pas.

FLOTTANT, ANTE. adj.

FLOTTANT, ANTE. adj. Qui flotte. Des îles flottantes. Des arbres flottants. Les tiges, les feuilles de cette plante aquatique sont flottantes.

Il se dit, en termes de Blason, Des navires et des poissons qui sont sur l' eau. De gueules au navire équipé d' argent, flottant et voguant sur des ondes de même.

Il signifie aussi, Qui est ample, mobile, ondoyant. Une robe flottante. Un panache flottant.

Il signifie encore figurément, Incertain, irrésolu, vacillant. C' est un esprit flottant.

En Matière de finances, Dette flottante, Portion de la dette publique qui n' a point été consolidée, et qui est susceptible d' augmentation ou de diminution journalière, parce qu' elle se compose d' engagements à terme, de créances qui ne sont pas définitivement réglées, etc.

FLOTTE. s. f.

FLOTTE. s. f. Il se dit d' Un certain nombre de navires qui vont ensemble, soit pour la guerre, soit pour le commerce. Une flotte considérable. Une petite flotte. Une flotte de cent voiles. La flotte sortit du port. Tous les vaisseaux de la flotte. Les deux flottes se réunirent. La flotte française et la flotte anglaise. Une flotte marchande. Une flotte richement chargée.

FLOTTE

FLOTTE en termes de Marine, se dit aussi d' Une bouée, ou d' une barrique vide, qui soutient un câble à fleur d' eau et l' empêche de porter sur le fond.

FLOTTE

FLOTTE en termes de Pêche, signifie, Un morceau de liége ou autre corps léger qu' on attache à une ligne, de manière qu' en flottant sur l' eau, il serve à marquer où est l' hameçon, et à indiquer, par son mouvement, quand un poisson y mord.

FLOTTEMENT. s. m.

FLOTTEMENT. s. m. T. de Guerre. Mouvement d' ondulation que fait en marchant le front d' une troupe, et qui dérange son alignement.

FLOTTER. v. n.

FLOTTER. v. n. Être porté sur un liquide sans aller à fond. On voyait flotter les débris du naufrage. Leurs cadavres flottaient sur les eaux. Les tiges de cette plante aquatique flottent au gré du courant.

Il se dit particulièrement Du bois qu' on fait descendre sur un courant, sans bateau, par train, par radeau, ou à bois perdu. Ce ruisseau est trop étroit pour que le bois y puisse flotter. Le bois ne peut flotter en train qu' à partir de tel endroit. Faire flotter des bûches. Faire flotter du bois de corde.

FLOTTER

FLOTTER signifie aussi, S' agiter, voltiger en ondoyant. Ses longs cheveux flottaient sur ses épaules. Son voile flottait au gré du vent. Ces plaines qui virent flotter nos étendards. Le panache qui flottait sur son casque. Flotter dans les airs.

Il se dit, dans un sens analogue, De certaines choses qui sont lâches, qui ne sont pas tendues comme elles pourraient l' être. Laisser flotter les rênes de son coursier.

Il se dit pareillement, en termes de Guerre, D' une troupe dont les rangs ne conservent pas bien leur alignement dans la marche.

FLOTTER

FLOTTER signifie encore figurément, au sens moral, N' avoir aucune assiette fixe, aller, être emporté çà et là. Un esprit qui flotte au hasard. Mes idées flottaient dans une incertitude pénible.

Il signifie particulièrement, Changer, hésiter, être irrésolu, agité. Flotter entre diverses pensées, entre divers desseins, entre divers partis. Flotter entre l' espérance et la crainte. Mon esprit flotte encore incertain. La majorité flottait entre ces deux candidats.

FLOTTÉ, ÉE. participe

FLOTTÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif dans cette locution, Bois flotté, Bois à brûler qui est venu par le flottage. Une voie de bois flotté.

FLOTTEUR. s. m.

FLOTTEUR. s. m. Ouvrier qui fait, qui construit des trains de bois. Un maître flotteur.

FLOTTILLE. s. f.

FLOTTILLE. s. f. Petite flotte, ou Flotte de plusieurs petits bâtiments. On le dit, particulièrement, d' Une flotte de petits navires armés en guerre. Équiper une flottille.

FLOU. sorte d' adverbe

FLOU. sorte d' adverbe Terme de Peinture, qui s' emploie principalement dans cette phrase, Peindre flou, Peindre d' une manière tendre, légère, fondue, par opposition à La manière de peindre dure et sèche. On dit aussi, adjectivement, Un pinceau flou, ce tableau est flou, etc.; et substantivement, Le flou du pinceau. Cette expression est maintenant peu usitée.

FLUCTUATION. s. f.

FLUCTUATION. s. f. Balancement d' un liquide. Il se dit particulièrement, en Médecine, Du mouvement d' un fluide épanché dans quelque tumeur, ou dans quelque partie du corps. En touchant cette tumeur, on sent qu' il y a fluctuation.

Il se dit aussi, figurément, pour Variation, défaut de fixité, de permanence, etc. La fluctuation des opinions, des sentiments. La fluctuation du prix des denrées, des effets publics.

FLUCTUEUX, EUSE. adj.

FLUCTUEUX, EUSE. adj. Qui est agité de mouvements violents et contraires. Il est peu usité.

FLUER. v. n.

FLUER. v. n. Couler. Cette rivière flue vers le couchant. On le dit surtout en parlant Du mouvement par lequel la mer monte. La mer flue et reflue.

Il se dit, en Médecine, Des humeurs qui s' écoulent de quelque partie du corps, d' une plaie, d' un ulcère, etc., et Des parties mêmes d' où ces humeurs s' écoulent. L' humeur qui flue de ses oreilles, de sa plaie. La bile flue. Ses hémorroïdes fluent. Sa plaie flue toujours. Sa fistule lacrymale a cessé de fluer.

FLUET, ETTE. adj.

FLUET, ETTE. adj. Mince, délicat, de faible complexion. Corps fluet. Il est fluet. Constitution, complexion fluette. Mine fluette. Visage fluet.

FLUEURS. s. f. pl.

FLUEURS. s. f. pl. T. de Médec. Il n' est usité que dans cette locution, Flueurs blanches, Certaine maladie des femmes. On dit plus ordinairement et par corruption, Fleurs blanches.

FLUIDE. adj. des deux genres

FLUIDE. adj. des deux genres Opposé de Solide; coulant, dont les molécules ont si peu d' adhérence entre elles, qu' elles cèdent à la moindre pression, et tendent continuellement à se séparer. L' air et l' eau sont des corps, des substances fluides. Le mercure est fluide. Cette encre n' est pas assez fluide, est trop fluide.

Il est aussi substantif masculin. L' air est un fluide. On divise les fluides en liquides ou incompressibles, et en aériformes ou compressibles. Fluide électrique. Fluide magnétique.

FLUIDITÉ. s. f.

FLUIDITÉ. s. f. Qualité de ce qui est fluide. La fluidité de l' eau, de l' air. La fluidité du sang, des humeurs.

FLUOR. adj. m.

FLUOR. adj. m. T. de Minéralogie. On appelle Spath fluor, ou simplement Fluor, Une sorte de pierre précieuse qui s' offre sous des couleurs brillantes et variées, et dont on fait de petits meubles d' ornement, etc. Vase, candélabre de spath fluor.

FLÛTE. s. f.

FLÛTE. s. f. Sorte d' instrument à vent en forme de tuyau, et percé d' un certain nombre de trous, qui s' embouche par le côté, et duquel on obtient différents tons par le souffle, et par le remuement des doigts sur les trous. Jouer de la flûte. Joueur de flûte. Au son de la flûte. Accompagnement de flûte. Duo de flûte. On le nomme quelquefois Flûte traversière.

Flûte à bec, Instrument fait comme un gros flageolet, et qu' on embouche en plaçant entre les lèvres le bec qui le termine par en haut. Dans les Arts, on dit de certains ustensiles, qu' Ils sont terminés en bec de flûte, parce que leur extrémité ressemble à celle d' une flûte à bec.

Flûte à l' oignon, Petite flûte de roseau garnie de pelure d' oignon par les bouts, qui sert de jouet aux enfants. On dit aussi et plus ordinairement, Mirliton.

Jeu de flûtes, La partie d' un jeu d' orgues qui imite les sons de la flûte.

Fig. et pop., Il est du bois dont on fait les flûtes, se dit D' un homme qui, par complaisance ou par faiblesse, ne veut ou n' ose contredire personne.

Prov. et fig., Toujours souvient à Robin de ses flûtes, On se rappelle volontiers les goûts, les penchants de sa jeunesse; On revient facilement à d' anciennes habitudes.

Prov., fig. et fam., Ajuster ses flûtes, Préparer les moyens de faire réussir quelque chose. Il a bien de la peine à ajuster ses flûtes. Il a mal ajusté ses flûtes. On dit aussi, Ajustez vos flûtes, soit en parlant À un homme qui ne paraît pas d' accord avec lui-même dans ce qu' il dit, soit en parlant À plusieurs personnes qui ne conviennent pas des moyens de faire réussir quelque chose. Dans ce dernier sens, on dit également, Accordez vos flûtes.

Prov. et fig., Ils ne sauraient accorder leurs flûtes, Ils sont toujours en différend.

Prov. et fig., Ce qui vient de la flûte, s' en retourne au tambour, Le bien acquis trop facilement, ou par des voies peu honnêtes, se dissipe aussi aisément qu' il a été amassé.

Fig. et pop., Être monté sur des flûtes, Avoir des jambes longues et grêles.

FLÛTE

FLÛTE se dit aussi d' Un petit pain long. Manger une flûte à son déjeuner.

FLÛTE. s. f.

FLÛTE. s. f. T. de Marine. Sorte de gros bâtiment de charge dont on se sert ordinairement pour porter des vivres et des munitions. Une flûte hollandaise. Une flûte armée en guerre.

Équiper un vaisseau en flûte, se dit en parlant D' un vaisseau de guerre dont on fait un bâtiment de charge.

FLÛTÉ, ÉE. adj.

FLÛTÉ, ÉE. adj. Il s' emploie dans ces locutions: Des sons flûtés, Des sons qui par leur douceur imitent ceux de la flûte. Fig., Une voix flûtée, Une voix douce. Elle a une petite voix flûtée.

FLÛTEAU. s. m.

FLÛTEAU. s. m. Espèce de flûte grossière, ou de sifflet, qui sert principalement à amuser les enfants.

FLÛTEAU

FLÛTEAU en Botanique, est Le nom d' une plante qu' on appelle aussi Plantain aquatique.

FLÛTER. v. n.

FLÛTER. v. n. Jouer de la flûte. On ne le dit guère que par plaisanterie et par dénigrement. Il ne fait que flûter toute la journée.

Il signifie aussi, figurément et populairement, Boire. Aimer à flûter.

FLÛTEUR, EUSE. s.

FLÛTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui joue de la flûte. Il ne se dit guère que par plaisanterie et par dénigrement. C' est un flûteur, un mauvais flûteur.

FLUVIAL, ALE. adj.

FLUVIAL, ALE. adj. Qui appartient aux fleuves, aux rivières. La navigation fluviale. Pêche fluviale.

FLUVIATILE. adj. des deux genres

FLUVIATILE. adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Il se dit Des plantes et des coquillages d' eau douce.

FLUX. s. m.

FLUX. s. m. Mouvement réglé de la mer vers le rivage à certaines heures du jour. Le flux va jusqu' à tel lieu. Le flux et le reflux.

Il se dit quelquefois figurément, avec son opposé Reflux, en parlant De la vicissitude, du changement alternatif de certaines choses. Les choses du monde sont sujettes à un flux et reflux perpétuel. La fortune a son flux et reflux. Un flux et reflux de sentiments contraires.

FLUX

FLUX signifie aussi, Dévoiement, diarrhée. Avoir le flux de ventre. Il lui a pris un flux de ventre. Provoquer un flux de ventre. Arrêter un flux de ventre. Flux céliaque.

Flux de sang, Dyssenterie, dévoiement accompagné de sang. Arrêter, guérir le flux de sang. Le flux de sang était dans l' armée. Il est mort d' un flux de sang. On dit aussi, Flux dyssentérique.

Flux hépatique, Dévoiement provenant de ce que le foie ne fait pas bien ses fonctions.

Flux de bile, ou Flux bilieux, Évacuation de bile par haut ou par bas.

Flux d' urine, Évacuation d' urine trop fréquente et trop abondante. On dit de même, Flux de sueur, etc.

Flux de lait, Sécrétion de lait chez les femmes qui ne sont pas nourrices, ou Sécrétion trop abondante chez celles qui le sont.

Flux menstruel, Les règles des femmes.

Flux hémorroïdal, Le sang qui coule des hémorroïdes. Flux muqueux, purulent, Écoulement de mucosités, de pus.

Flux de bouche, de salive, ou Flux salivaire, Abondance inaccoutumée de salive.

Fig. et fam., Il a un flux de bouche, un grand flux de bouche, un flux de bouche continuel, C' est un grand parleur, un bavard. Ces phrases vieillissent.

Fig. et fam., Flux de paroles, Abondance superflue de paroles. Quel flux de paroles!

Fig. et pop., Il a un flux de bourse, se dit D' un prodigue qui se ruine en folles dépenses.

FLUX

FLUX en Chimie, se dit Des matières qui facilitent la fusion. Le flux blanc. Le flux noir. Le borax est un excellent flux.

FLUX

FLUX à certains Jeux de cartes, se dit d' Une suite de plusieurs cartes de même couleur. Avoir flux. Faire flux. Avoir grand flux. Être à flux.

FLUXION. s. f.

FLUXION. s. f. Congestion, afflux de liquides dans quelque partie du corps; et, dans un sens plus restreint, Gonflement, ordinairement indolent, souvent mobile, du tissu cellulaire, et particulièrement de celui de la face. Il est sujet aux fluxions. Avoir une fluxion sur le visage, sur les dents, sur les yeux. Arrêter la fluxion. Il faut que la fluxion ait son cours. Détourner la fluxion.

Fluxion de poitrine, Inflammation du poumon, pneumonie. Fluxion catarrhale, Inflammation catarrhale.

FLUXION

FLUXION est aussi un terme de Mathématique, usité seulement dans cette locution, Méthode des fluxions, Méthode de calcul où l' on considère les quantités finies comme engendrées par un flux continuel. La méthode des fluxions, inventée par Newton, est analogue au calcul différentiel de Leibnitz.

FLUXIONNAIRE. adj. des deux genres

FLUXIONNAIRE. adj. des deux genres Qui est sujet aux fluxions. Il est peu usité.

FOC. s. m.

FOC. s. m. T. de Marine. Il se dit de Voiles triangulaires qui se placent à l' avant du bâtiment, entre le mât de misaine et le beaupré, ou entre ce dernier et le grand mât, dans les bâtiments qui n' ont pas de mât de misaine. Grand foc. Petit foc. Etc.

FOERRE ou FOARRE. s. m.

FOERRE ou FOARRE. s. m. Paille longue de toute sorte de blé. Ce vieux mot s' est longtemps conservé dans la phrase proverbiale et figurée, Faire à Dieu barbe de foerre, Ne pas payer la dîme à son curé, ou La payer avec des gerbes où il y a peu de grains; et, par extension, Traiter les choses de la religion avec irrévérence.

FOETUS. s. m.

FOETUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Hist. nat. et d' Anat. L' animal qui est forme dans le ventre de la mère ou dans l' oeuf; et particulièrement, L' enfant qui est formé dans le ventre de la femme. Foetus de cheval, de chien, de poulet. Foetus humain. La formation du Foetus. Faire l' anatomie d' un Foetus. Un Foetus monstrueux. Un Foetus conservé dans de l' esprit-de-vin.

FOI. s. f.

FOI. s. f. Croyance aux vérités de la religion. La foi est la première des trois vertus théologales. La foi, l' espérance et la charité. Foi pure, ardente, ferme, inébranlable. Foi vive. Foi morte. Foi languissante. Foi chancelante. Acte de foi. Avoir la foi. La foi d' un chrétien. Être ferme dans la foi, dans sa foi. Manquer de foi. Pécher contre la foi. Vaciller en la foi. L' objet de la foi.

Il se prend aussi pour L' objet de la foi, pour les dogmes qu' une religion propose à croire comme révélés de Dieu; et souvent pour Cette religion même. Un article de foi. Cela est de foi. C' est une question de foi. Le symbole de la foi. C' est un article de foi. La foi de l' Église. Les lumières, le flambeau de la foi. Mourir pour la foi. Les confesseurs de la foi. La foi de JÉSUS-CHRIST. La propagation de la foi. Il s' est fait mahométan, il a renié la foi de ses pères, sa foi, ou absolument, la foi. Renoncer à sa foi. Changer de foi.

Fig., Planter la foi dans un pays, Y introduire la religion chrétienne. Saint Thomas a planté la foi dans les Indes.

N' avoir ni foi ni loi, Être sans religion et sans morale.

Foi divine, Celle qui est fondée sur la révélation. Foi humaine, Celle qui est fondée sur l' autorité des hommes.

Fam., Croire une chose comme un article de foi, La croire fermement. Croire tout comme article de foi, Être fort crédule. Ce n' est pas article de foi, se dit D' une chose qui ne mérite pas ou qui ne paraît pas mériter de créance.

Profession de foi, Déclaration publique de sa foi et des sentiments qu' on tient pour orthodoxes. Il se dit, par extension, de Toute déclaration de principes. Faire sa profession de foi politique. Dans le premier sens, on dit également, Confession de foi.

Ma foi, par ma foi. Façons de parler familières, dont on se sert, abusivement, Lorsqu' on affirme, ou lorsqu' on reconnaît, lorsqu' on avoue quelque chose. Ma foi, je n' en sais rien. Il a, ma foi, raison. Par ma foi, le tour est plaisant. On dit dans le même sens, Jurer sa foi.

FOI

FOI signifie encore, La fidélité, l' exactitude à tenir sa parole, à remplir ses promesses, ses engagements; ou L' assurance donnée de garder sa parole, sa promesse, etc. C' est un homme de peu de foi. Homme sans foi. Sa foi m' est un peu suspecte. La foi publique. S' en remettre à la foi de quelqu' un. Donner un gage de sa foi. Manquer de foi. Donner sa foi. Engager sa foi. Garder sa foi. Violer, trahir sa foi. Fausser sa foi. La foi que deux époux se sont jurée. La foi due au souverain. Être prisonnier sur sa foi. Prendre quelqu' un à foi et à serment.

Bonne foi, La qualité ou la conduite de celui qui agit, qui parle selon sa conscience, avec franchise, avec une intention droite. Il a mis beaucoup de bonne foi dans toute cette affaire. La bonne foi est rare parmi les hommes. La bonne foi préside à tous nos actes. Allons, soyez de bonne foi. Ayez un peu plus de bonne foi. Tout homme de bonne foi conviendra que..... C' est de la meilleure foi du monde qu' il soutient cette erreur. La bonne foi n' excuse pas toujours. Être dans la bonne foi. Faire une chose dans la bonne foi. Agir, traiter à la bonne foi. Y aller à la bonne foi. Je m' en remets à votre bonne foi. On dit dans le sens contraire, Mauvaise foi. Être de mauvaise foi. Une histoire altérée par l' ignorance ou la mauvaise foi. C' est mauvaise foi de votre part. Il est d' une insigne mauvaise foi.

Bonne foi, se dit particulièrement, en Jurisprudence, de La conviction où est une personne qu' elle agit, qu' elle contracte légalement, ou qu' elle acquiert, qu' elle possède légitimement. On dit également dans le sens contraire, Mauvaise foi. Lorsque le mariage a été contracté de bonne foi par l' un des époux. Acquérir, posséder de bonne foi. Possesseur de bonne, de mauvaise foi. La bonne foi est toujours présumée en ce cas. C' est à celui qui allègue la mauvaise foi à la prouver.

En bonne foi, de bonne foi. Façons de parler familières, dont on se sert Pour engager une personne à répondre, à s' exprimer franchement, ou à ne juger d' une chose que selon le bon sens, la conscience, etc. En bonne foi, le feriez-vous? De bonne foi, je ne pouvais accepter une pareille proposition.

Laisser quelqu' un sur sa bonne foi, sur sa foi, Le laisser maître de sa conduite. On laisse maintenant cette jeune fille, ce jeune homme sur sa foi. On dit dans le même sens, Être sur sa bonne foi, sur sa foi.

Foi conjugale, La promesse de fidélité que le mari et la femme se font mutuellement en s' épousant. Elle a violé la foi conjugale.

La foi des traités, des engagements, du serment, des serments, etc., L' obligation que l' on contracte, l' assurance que l' on donne de quelque chose par les traités, etc. Faire quelque chose contre la foi des traités. Il se reposait sur la foi des traités, des serments. Promettre une chose sous la foi du serment.

Par extension, Sur la foi de, En se confiant, en croyant à. Sur la foi d' un tel oracle, il ne douta plus du succès de l' entreprise. Oseriez-vous le condamner sur la foi de telles gens? Ne juger des choses que sur la foi de ses sens. Sur la foi d' une tradition incertaine.

Fig., Sur la foi des traités, Selon la confiance établie entre les honnêtes gens. Je suis venu sur la foi des traités. Il a agi sur la foi des traités.

Prov., Foi de bohème, La foi que les voleurs, les fripons, etc., se gardent entre eux.

Foi de gentilhomme, foi d' honnête homme, etc. Façons de parler dont on se sert Pour mieux assurer ou attester quelque chose. Je vous déclare, foi d' honnête homme, que je n' en savais rien.

FOI

FOI signifie aussi, Croyance, confiance. Ajouter foi, avoir foi à quelque chose, aux paroles, dans les paroles de quelqu' un, à quelqu' un. C' est un homme digne de foi. Accorder une foi pleine et entière à quelqu' un, à quelque chose. La foi due aux actes authentiques.

Il signifie également, Témoignage, assurance, preuve. Ce qui est arrivé depuis peu en fait foi. Faire foi d' une chose. Cette lettre fait foi qu' il est arrivé. Leur acte fait pleine foi de cette convention. Ces papiers ne peuvent faire foi contre lui. En foi de quoi j' ai signé les présentes. Cet acte fait foi en justice.

Il signifie, en Jurisprudence féodale, La promesse et le serment que le vassal fait d' être fidèle à son seigneur; et, dans ce sens, on ne le sépare pas ordinairement du mot hommage. Faire foi et hommage. Faute d' avoir rendu la foi et hommage. Faute d' avoir rendu les foi et hommage.

Homme de foi, Le vassal qui doit, qui a rendu foi et hommage au seigneur dont il relève.

FOIBLE

FOIBLE et ses dérivés. Voyez FAIBLE, ETC.

FOIE. s. m.

FOIE. s. m. T. d' Anat. Viscère d' un volume considérable, de couleur rougeâtre, convexe dans la partie supérieure et antérieure qui répond à la voûte des côtes et du diaphragme, d' une surface inégale à la partie postérieure, situé principalement dans l' hypocondre droit sous les fausses côtes, mais s' étendant aussi dans la région épigastrique, où il recouvre une partie de l' estomac. Le foie est l' organe sécréteur de la bile. Avoir un grand foie. Le ligament suspenseur du foie. Les lobes du foie. Les maladies du foie. Inflammation du foie. Il avait un squirre dans le foie, un abcès, un cancer au foie. Obstruction au foie.

Chaleur de foie, s' est dit de Certaines rougeurs qui viennent au visage, et qui étaient autrefois regardées comme indiquant une affection du foie. On l' a dit aussi, figurément et familièrement, Des mouvements de colère prompts et passagers. Ce sont des chaleurs de foie. C' est une petite chaleur de foie.

FOIE

FOIE se dit également Du viscère analogue au foie de l' homme, qu' on trouve dans les quadrupèdes, dans les oiseaux, dans les poissons, dans les reptiles, etc. Un foie de boeuf, de veau, de poulet, d' oie, de raie, etc. Les insectes, les vers n' ont point de foie. Les foies de certains animaux servent de mets. Aimer le foie. Manger un foie de canard. Foie de veau à la sauce, à l' italienne. Pâté de foies de canards, de foies gras.

FOIE

FOIE dans l' ancienne Chimie, se disait de Certaines combinaisons qui ont une couleur analogue à celle du foie. Foie de soufre. Foie d' antimoine. Foie d' arsenic.

FOIN. s. m.

FOIN. s. m. Herbe fauchée et séchée qui sert principalement à la nourriture des chevaux et des bestiaux. Vieux foin. Foin nouveau. Foin délié. Un cent de foin. Une botte de foin. Décharger du foin. Botteler du foin. Charretée de foin. Tas de foin. Meule de foin. Grenier à foin. Marché au foin, aux foins.

Il se dit aussi de L' herbe avant qu' elle soit fauchée. Une pièce de foin. Couper le foin. Dans ce sens, on l' emploie plus ordinairement au pluriel. Les foins sont beaux. On coupe les foins. La saison des foins. Faire ses foins.

Prov. et fig., Mettre du foin dans ses bottes, Amasser beaucoup d' argent dans un emploi, y faire bien ses affaires. Cela se dit ordinairement en parlant D' un gain illicite.

Prov. et fig., C' est chercher une aiguille dans une botte de foin, se dit en parlant D' une chose que l' on cherche parmi beaucoup d' autres, et qui est très-difficile à trouver, à cause de sa petitesse.

Foin d' artichaut, L' amas de barbes soyeuses qui garnit le fond d' un artichaut.

FOIN

FOIN Sorte d' interjection qui marque le dépit, la colère, la haine, le mépris. Foin! voilà un habit tout gâté. Foin de lui! Ce mot populaire a vieilli.

FOIRE. s. f.

FOIRE. s. f. Grand marché public où l' on vend toutes sortes de marchandises, et qui se tient régulièrement en certains temps, une ou plusieurs fois l' année. Foire franche. La foire Saint-Laurent. La foire de Beaucaire, de Francfort, de Leipsick. Il y a trois foires par an dans cette ville. Ouvrir la foire. Fermer la foire. La clôture de la foire. Tenir une foire. Cette foire est de quinze jours, dure quinze jours. Cette foire attire beaucoup de marchands étrangers. En temps de foire. Prolonger la foire. Aller à la foire. Voir toutes les curiosités de la foire.

Prov., Ils s' entendent comme larrons en foire, se dit De gens qui sont d' intelligence pour faire quelque chose de blâmable.

Prov. et fig., Il ne sait pas toutes les foires de Champagne, se dit D' un homme qui croit être bien informé de tout ce qui se passe dans une affaire, et qui ne l' est pas.

Prov. et fig., Il a bien hanté, il a bien couru les foires, C' est un vieux routier, un homme qui a une grande expérience.

Prov., fig. et pop., La foire n' est pas sur le pont, Il n' est pas nécessaire de se tant presser.

Prov., fig. et pop., La foire sera bonne, les marchands s' assemblent, se dit Quand on voit arriver plusieurs personnes dans une compagnie.

FOIRE

FOIRE se dit aussi Du présent qu' on fait au temps de la foire. Je lui ai donné sa foire. Que me donnerez-vous pour ma foire?

FOIRE. s. f.

FOIRE. s. f. Cours de ventre. Avoir la foire. Des fruits qui donnent la foire. Il est bas.

FOIRER. v. n.

FOIRER. v. n. Aller par bas, lorsqu' on a le cours de ventre. Il a foiré partout. Il est bas.

FOIREUX, EUSE. adj.

FOIREUX, EUSE. adj. Qui a la foire. On l' emploie quelquefois substantivement. Un foireux. Une foireuse. Il est bas.

Pop., Avoir la mine foireuse, Avoir le teint pâle, comme une personne qui a le cours de ventre.

FOIS. s. f.

FOIS. s. f. Il ne s' emploie guère qu' avec des mots qui indiquent un nombre, et se dit en parlant Des actions, des événements qui se réitèrent ou qui peuvent se réitérer. Une fois par an, une fois l' an. Deux fois par semaine. Deux fois la semaine. N' y retournez plus une autre fois. Je ne lui ai encore parlé que deux ou trois fois. C' est la seconde fois, c' est la troisième fois. Je l' ai vu pour la première, pour la dernière fois. Je ne l' ai vu qu' une fois, que cette fois-là. C' est la première fois que, c' est la seule fois que je l' ai vu, que je l' aie vu. Cela est bon pour une fois. Combien cette pièce a-t-elle été jouée de fois? Combien de fois vous l' ai-je dit, ne vous l' ai-je pas dit! Je l' ai dit bien des fois, beaucoup de fois. On ne peut le redire trop de fois, assez de fois. À chaque fois, chaque fois qu' on lui en parle. Toutes les fois qu' on lui en parle. On l' en a averti quantité de fois, plusieurs fois, par plusieurs fois. Il y est revenu à plusieurs fois. C' est un homme qui ne se fait pas dire les choses deux fois. Une fois n' est pas coutume. Cette fois-ci. Cette fois-là. Je lui en ai parlé maintes fois. J' ai été dans cet endroit plus de fois que vous ne dites.

Il se dit particulièrement en parlant De quantités, de nombres qu' on augmente, qu' on diminue, ou que l' on compare à d' autres; et alors il est souvent employé sans aucune relation au temps. Trois fois trois font neuf. Ce nombre pris quatre fois donne tel autre nombre. Ajoutez une fois, deux fois ce nombre à tel autre. En retranchant deux fois ce nombre de vingt, on a... Le nombre de fois qu' une quantité est renfermée dans une autre. J' ai fait cinq fois plus de chemin que vous. Il entre deux fois autant de monde dans cette salle que dans l' autre. Ce corps est un million de fois plus petit que tel autre. Il est une fois plus grand, plus long, etc. On dit quelquefois, en poésie, Ô jour trois fois heureux! etc., en parlant D' un jour où il arrive quelque chose de très-heureux, etc.

Fam., N' en pas faire à deux fois, Ne pas balancer, se décider tout de suite. On dit dans le sens contraire, Y regarder à deux fois, à plusieurs fois.

De fois à autre, De temps en temps. Il n' y va que de fois à autre.

D' autres fois, En d' autres moments, en d' autres occasions. Souvent il est doux comme un mouton; et, d' autres fois, il est brusque et emporté.

À la fois, tout à la fois, En même temps, ensemble. On ne peut pas tout faire à la fois. Il entreprend tout à la fois. Il est à la fois, tout à la fois habile, brave, et homme de bien. Prendre plusieurs plaisirs à la fois. Parler tous à la fois.

Fam., Toutes fois et quantes, toutes et quantes fois, Toutes les fois que. Cette locution a vieilli. Voyez QUANTES.

Elliptiq., Encore une fois, pour la dernière fois, etc., Je vous le demande, je vous le dis encore une fois, une dernière fois, etc. Encore une fois, pour la dernière fois, voulez-vous ou ne voulez-vous pas?

Fam. et par exagérat., Vingt fois, cent fois, cent et cent fois, mille fois, mille et mille fois; plus de vingt, de cent, de mille fois, etc., Un très-grand nombre de fois, fort souvent. Je l' ai vu vingt fois, cent et cent fois. On lui a dit mille fois de s' arrêter. Je l' en ai averti plus de vingt fois. On dit aussi, Vingt fois, cent fois, mille fois pour une, en parlant D' une chose qu' on a été trop souvent obligé de faire ou de dire. Je vous ai dit cela mille fois pour une, et il faut encore que je vous le répète?

Fam., Une bonne fois, une fois pour toutes, se dit en parlant D' une action faite complétement en une fois, ou avec le dessein, la résolution de ne point la faire de nouveau. Avouez-le donc une bonne fois. Je vous le dis une bonne fois. Une fois pour toutes, je vous en avertis. On dit quelquefois simplement, Une fois. Il faut pourtant que nous sachions une fois à quoi nous en tenir.

Une fois, signifie aussi, À une certaine époque, ou Dans une certaine occasion. La plupart des vieux contes commencent par cette phrase: «Il y avait ou Il était une fois un roi et une reine.» Une fois, entre autres, il arriva que... Une fois, que je passais près de lui, il feignit de ne point me voir. J' étais, une fois, à me promener, lorsque...

Une fois que, dès qu' une fois, lorsqu' une fois, etc., Dès que, lorsque, quand. Une fois qu' il s' est mis quelque chose dans l' esprit. Dès qu' une fois je le tiendrai, ne craignez point qu' il m' échappe. Lorsqu' une fois il se met en train de parler, il ne finit plus. On dit elliptiquement dans le même sens: Une fois parti, je ne reviendrai plus. Une fois en mouvement, il ne s' arrête plus. Etc. On emploie aussi la locution, Une fois, dans un sens adverbial. Si une fois je parviens à le découvrir, Dès que je serai parvenu à... Rien ne saurait l' empêcher de faire ce qu' il a une fois résolu, Dès qu' il a résolu quelque chose, rien ne saurait...

Prendre, saisir quelqu' un à fois de corps, Le prendre, le saisir par le milieu du corps. Cette locution a vieilli: on dit, À bras-lecorps.

FOISON. s. f.

FOISON. s. f. Abondance, grande quantité. Il ne prend jamais l' article et n' a point de pluriel. Il y aura foison de fruits cette année. Ce mot est familier.

À FOISON. adv.

À FOISON. adv. Abondamment. Il y a de tout à foison. On y trouve de tout à foison.

FOISONNER. v. n.

FOISONNER. v. n. Abonder. Cette province foisonne en blés, foisonne en vins. C' est une ville qui foisonne en bons ouvriers.

Prov., Cherté foisonne, Quand une denrée est chère dans un lieu, tout le monde en apporte; ce qui en procure l' abondance.

FOISONNER

FOISONNER signifie aussi, Multiplier, en parlant De certains animaux. Il n' y a point d' animal qui foisonne autant que les lapins. Ces animaux foisonnent beaucoup.

Il se dit encore Des viandes, des mets apprêtés de manière qu' ils paraissent davantage, qu' ils fournissent plus à manger. Une carpe à l' étuvée foisonne plus qu' une carpe sur le gril. Ce sens est peu usité.

FOL, OLLE. adj.

FOL, OLLE. adj. Voyez FOU.

FOLÂTRE. adj. des deux genres

FOLÂTRE. adj. des deux genres Qui aime à badiner, à jouer. Jeune et folâtre. Qu' il est folâtre! Elle est extrêmement folâtre.

Il se dit aussi De l' air, des manières, des actions, etc. Air folâtre. Manières folâtres. Gaieté folâtre. Jeux folâtres.

FOLÂTRER. v. n.

FOLÂTRER. v. n. Badiner, faire des actions folâtres. Ne vous amusez point à folâtrer. Il ne fait que folâtrer. Il ne demande qu' à folâtrer.

FOLÂTRERIE. s. f.

FOLÂTRERIE. s. f. Action folâtre, parole folâtre. Il fit mille folâtreries. Il dit mille folâtreries. Ce mot est peu usité.

FOLIACÉ, ÉE. adj.

FOLIACÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Qui est de la nature des feuilles, qui a l' apparence d' une feuille. Stipules foliacées.

FOLICHON, ONNE. adj.

FOLICHON, ONNE. adj. Folâtre, badin. Esprit folichon. Humeur folichonne. On l' emploie aussi substantivement. C' est un folichon. C' est une petite folichonne. Ce mot est familier.

FOLIE. s. f.

FOLIE. s. f. Démence, aliénation d' esprit. Sa folie me fait pitié. Sa folie approche de la fureur. Folie incurable. Un accès de folie. Un grain de folie. Un coin de folie. Trait de folie. Cela tient de la folie.

Par exagérat., Aimer à la folie, Aimer éperdument, avec excès. Il aime cette femme à la folie. J' aime ce spectacle à la folie.

FOLIE

FOLIE signifie aussi, Imprudence, extravagance, manque de jugement. La sagesse des hommes n' est souvent que folie. Quelle folie de ne point songer à l' avenir! Un luxe qui va jusqu' à la folie. Je plains son aveuglement et sa folie. Il taxe cette conduite de folie.

Il signifie quelquefois, Cette gaieté vive et ordinairement bruyante dans laquelle on fait ou on dit des choses peu raisonnables, mais propres à divertir. Une aimable folie. Être inspiré, guidé par la folie. Tous ces buveurs, joyeux enfants de la folie. On représente la Folie sous les traits d' une femme jeune et riante, qui tient une marotte, et dont les vêtements sont ornés de grelots.

FOLIE

FOLIE se dit encore Des actes d' imprudence, d' extravagance. Il a fait la folie de vendre sa maison. Je regarde cela comme une folie. C' est une grande folie, une vraie folie que de se marier si jeune. J' en ferai la folie. Entreprendre cela, c' est folie. Je m' attends à quelque nouvelle folie de sa part. Il n' a jamais fait que des folies. Prov., Les plus courtes folies sont les meilleures.

Il se dit particulièrement Des excès, des écarts de conduite; ou Des choses peu raisonnables qu' on fait par divertissement. Ils ont fait bien des folies dans leur jeunesse. Des folies de jeune homme. Ils se livrèrent, après le repas, à toutes sortes de folies.

Fam., Faire folie de son corps, se dit quelquefois D' une fille qui se livre au libertinage.

FOLIE

FOLIE se dit également Des propos gais, sans objet et sans suite; ou Des pensées, des idées bizarres, ridicules, absurdes. Il nous a dit mille folies. Il débite toutes les folies qui lui passent par l' esprit.

FOLIE

FOLIE se dit en outre d' Une passion excessive et déréglée pour quelque chose. Chacun a sa folie. Les fleurs, les tableaux sont sa folie. Il se ruine a faire bâtir, c' est sa folie. Satisfaire toutes ses folies.

Il se dit, par extension, de Maisons de plaisance construites d' une manière recherchée, bizarre, ou dans lesquelles on a fait des dépenses excessives, extravagantes. On y ajoute ordinairement le nom de celui qui les a fait bâtir, et quelquefois le nom du lieu où elles sont situées. La folie-Beaujon. La folie-Méricourt.

FOLIÉ, ÉE. adj.

FOLIÉ, ÉE. adj. T. de Chimie. Il se dit De certains produits dont les cristaux ressemblent, ou à peu près, à de petits feuillets. Tartre folié. Terre foliée de tartre (acétate de potasse).

FOLIO. s. m.

FOLIO. s. m. Mot emprunté du latin. Feuillet. Il ne se dit qu' en parlant De registres, de manuscrits, etc., numérotés par feuillets, et non par pages. On appelle Folio recto, ou simplement Recto, La première page du feuillet, et Folio verso, ou simplement Verso, Le revers. Voyez au folio premier, au folio six.

In-folio. Voyez ce mot composé, à son rang alphabétique.

FOLIO

FOLIO dans l' Imprimerie, signifie, Le chiffre numéral qui se met au haut de chaque page. Le folio de cette page est tombé. Vérifier les folios. Changer les folios.

FOLIOLE. s. f.

FOLIOLE. s. f. T. de Botan. Chacune des petites feuilles qui forment une feuille composée. La feuille du trèfle est formée de trois folioles. Dans plusieurs plantes à feuilles composées, les folioles se rapprochent deux à deux pendant la nuit. Foliole impaire ou terminale.

Il se dit aussi de Chaque pièce d' un calice ou d' un involucre. Calice à cinq folioles.

FOLLEMENT. adv.

FOLLEMENT. adv. Avec folie, d' une manière folle, imprudemment, témérairement. Entreprendre follement quelque chose. Il s' est conduit follement. Il a répondu follement.

FOLLET, ETTE. adj. diminutif

FOLLET, ETTE. adj. diminutif Qui fait ou dit par habitude de petites folies. Il est bien follet. C' est l' esprit du monde le plus follet. Ce mot est familier.

Esprit follet, ou substantivement, Follet, Sorte de lutin familier qui, selon le préjugé populaire, est plus malin que malfaisant. Il prétendait avoir vu des esprits follets. Un follet qui tressait la crinière des chevaux, et qui les pansait pendant la nuit.

Poil follet, Le poil rare et léger qui vient avant la barbe, et Le duvet des petits oiseaux. Ce jeune homme n' a encore que du poil follet. Le poil follet commence à lui venir.

Feu follet, Espèce de météore, d' exhalaison enflammée qui se montre quelquefois dans les endroits marécageux.

Fig. et fam., Cette passion, ce goût si vif, cessera bientôt; ce n' est qu' un feu follet.

FOLLICULAIRE. s. m.

FOLLICULAIRE. s. m. Celui qui rédige des feuilles périodiques. Il se prend d' ordinaire en mauvaise part. Les critiques d' un folliculaire. Un vil folliculaire.

FOLLICULE. s. m.

FOLLICULE. s. m. T. de Botan. Fruit capsulaire, membraneux et allongé, qui n' a qu' une seule valve, et qui s' ouvre par une suture longitudinale. Le fruit du laurier-rose, de l' apocyn, est un follicule.

En Pharmacie, Follicules de séné, se dit, abusivement, Des gousses purgatives du séné. Dans ce sens, il est plus ordinairement féminin.

FOLLICULE

FOLLICULE en termes d' Anatomie, est synonyme de Crypte. Follicules sébacés, muqueux, cérumineux.

FOMENTATION. s. f.

FOMENTATION. s. f. T. de Médec. Application d' un médicament liquide et chaud sur une partie malade, pour adoucir, fortifier, résoudre, etc.; ou Le médicament même qu' on applique. Les fomentations se font à l' aide d' une pièce de flanelle ou d' un morceau de linge plié en plusieurs doubles. Employer un médicament sous forme de fomentations. Adoucir, amollir par des fomentations. Ordonner, faire des fomentations.

FOMENTER. v. a.

FOMENTER. v. a. T. de Médec. Adoucir, fortifier, etc., une partie malade, en y appliquant quelque remède, en y faisant des fomentations. Fomenter une partie débilitée, la fomenter avec des cataplasmes.

Il signifie quelquefois simplement, Entretenir, faire durer; et alors il se prend en mauvaise part. Ce remède fomente le mal au lieu de le guérir.

Il se dit figurément, dans ce dernier sens, surtout en parlant De certaines choses qui regardent la société civile; et alors il se prend plus communément en mal. Fomenter l' union. Fomenter la division. Fomenter la mauvaise intelligence. Fomenter une querelle, une faction, une sédition. Fomenter les troubles.

FOMENTÉ, ÉE. participe

FOMENTÉ, ÉE. participe

FONCER. v. a.

FONCER. v. a. Mettre un fond à un tonneau, à une cuve, etc. J' ai fait foncer dix tonneaux à neuf.

FONCER

FONCER est aussi verbe neutre, et signifie alors, Fournir les fonds, l' argent. On ne l' emploie guère, en ce sens, que dans cette phrase familière, qui a vieilli, Foncer à l' appointement, Fournir aux dépenses nécessaires.

FONCÉ, ÉE. participe

FONCÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi comme adjectif, et signifie, Riche, qui a un grand fonds d' argent. Cet homme-là est foncé. Il est bien foncé. Un homme bien foncé. Ce sens est peu usité.

Fig. et fam., Être foncé, Être habile dans une science, dans une matière, la connaître à fond. Vous ne l' embarrasseriez pas facilement sur ces matières, car il y est bien foncé. Cette locution est peu usitée.

FONCÉ

FONCÉ se dit encore d' Une couleur, d' une teinte chargée, forte; par opposition À une couleur, à une teinte vive, claire. Couleur foncée. Bleu foncé. Violet foncé. Émeraude d' un vert foncé. Une teinte plus foncée.

FONCIER, IÈRE. adj.

FONCIER, IÈRE. adj. Il se dit De celui à qui le fonds d' une terre appartient. Propriétaire foncier. Seigneur foncier.

Il signifie aussi, Qui est établi sur le fonds d' une terre. Charges foncières. Rente foncière.

Il se dit également De ce qui est relatif à un immeuble quelconque, aux biens-fonds en général. Impôt foncier. Contribution foncière. Les richesses foncières.

FONCIER

FONCIER signifie en outre, Qui a de l' habileté, de la science dans son art, dans sa profession. Vous trouverez des avocats plus éloquents, mais vous n' en trouverez pas un plus foncier. Ce sens a vieilli.

FONCIÈREMENT. adv.

FONCIÈREMENT. adv. À fond. Si vous examinez cette affaire foncièrement. Il a traité ce point foncièrement.

Il signifie aussi, Dans le fond. Il est foncièrement honnête homme.

FONCTION. s. f.

FONCTION. s. f. Action qu' on fait pour s' acquitter des obligations, des devoirs d' un emploi, d' une charge; Pratique de certaines choses attachées de droit à une charge, à un emploi; et quelquefois, Cette charge, cet emploi même. Faire les fonctions de sa charge, de son ministère. Exercer les fonctions épiscopales. Des fonctions importantes. Une fonction publique. Des fonctions publiques. Fonctions civiles. Vaquer à ses fonctions. S' acquitter de ses fonctions. Remplir les fonctions, la fonction d' officier de l' état civil. Faire les fonctions de président, de secrétaire, etc. Ces fonctions lui ont été attribuées. La principale fonction de cet emploi consiste... Les fonctions en sont pénibles. Entrer en fonction. Je l' ai vu en fonction, dans ses fonctions. Être dans l' exercice de ses fonctions. Cesser ses fonctions.

Il signifie, dans l' économie animale, L' action des différents organes, exécutée conformément à leur destination naturelle. Les fonctions des sens. Les fonctions digestives. Cet organe n' exécute pas bien, n' exécute plus ses fonctions. Quand le foie, l' estomac, etc., font bien leurs fonctions, on jouit d' une bonne santé. La fonction de ce muscle, de cet organe est de... On dit dans un sens analogue, Les fonctions de l' entendement.

Faire bien toutes ses fonctions, Boire, manger, dormir, etc., comme fait une personne qui se porte bien.

Cela fait fonction de... Cela sert, est employé en guise, en manière de... Ce couvercle fait fonction de soupape.

FONCTIONNAIRE. s.

FONCTIONNAIRE. s. Celui ou celle qui remplit une fonction. Un fonctionnaire public. Les hauts fonctionnaires.

FONCTIONNER. v. n.

FONCTIONNER. v. n. Faire sa fonction, agir. Il ne se dit guère que dans les Arts, et en parlant Du mouvement d' une machine. Cette machine fonctionne bien.

FOND. s. m.

FOND. s. m. L' endroit le plus bas, le plus intérieur d' une chose creuse. Le fond d' un puits. Le fond d' un tonneau. Le fond d' une bouteille, d' un vase. Le fond d' une poche. Le fond du sac. Le fond du pot. À fond de cuve. Le fond d' une vallée. Une maison bâtie dans un fond. Il y a là un gouffre dont on ne saurait trouver le fond. Un abîme sans fond. Le fond des enfers. Au fond des abîmes. Du fond de l' estomac. Une voix qui sort du fond de la poitrine.

Le fond d' un tonneau, d' une bouteille, etc., se dit aussi pour La partie de liquide qui reste au fond. Le fond de cette bouteille est trouble, ne le buvez pas.

Fond de cale, La partie la plus basse dans l' intérieur d' un vaisseau, d' un navire. On mit les prisonniers à fond de cale.

Prov. et fig., Voir le fond du sac, Pénétrer dans ce qu' une affaire a de plus secret, de plus caché.

Prov., fig. et pop., Déjeuner, dîner à fond de cuve, Déjeuner, dîner amplement.

Fam., Le fin fond, se dit dans le même sens que Fond. Au fin fond des enfers.

FOND

FOND se dit particulièrement de La partie la plus basse de la mer, d' une rivière, etc., par rapport à la surface; et de La terre, du sable, de la vase, qui est immédiatement sous l' eau. Le fond de l' eau. Le fond de la rivière. Le fond de la mer. Aller au fond, à fond. Trouver le fond. Trouver fond. Prendre fond. Toucher le fond. Perdre fond. On l' emploie, surtout dans la seconde acception, en termes de Marine. Sonder le fond. Fond de vase, de sable, de gravier, de roches, etc. Fond de bonne tenue. Bon fond. Mauvais fond.

Il se dit également, en termes de Marine, de La hauteur de l' eau dans un endroit donné. Il y a vingt brasses de fond. Il y a grand fond partout dans cette baie. Il y a peu de fond. Il y a fond. Il n' y a pas fond.

Haut-fond, bas-fond. Voyez BAS-FOND, dans la lettre B.

Couler à fond un bâtiment, Le faire aller à fond, le submerger.

Couler à fond, se dit aussi, neutralement, D' un bâtiment qui va à fond, qui s' enfonce dans l' eau.

Fig. et fam., Couler quelqu' un à fond dans la dispute, dans la discussion, Le réduire à ne savoir que répondre.

Couler quelqu' un à fond, signifie aussi, Ruiner son crédit, sa fortune, etc. Cet homme avait un grand crédit, un poste brillant, etc., on l' a coulé à fond, il est coulé à fond. On dit de même, Il s' est coulé à fond.

Fig. et fam., Couler une matière à fond, L' épuiser, la traiter sans rien omettre. On dit aussi, Couler à fond une affaire, L' achever complétement, de manière qu' on ne doive plus y revenir, qu' il n' en soit plus question.

En termes de Jeu, Couler les cartes à fond, Tenir la main, avoir la main jusqu' à la dernière carte. Aller à fond, Écarter jusqu' à ce qu' il ne reste plus de cartes au talon.

Fig., C' est une mer sans fond et sans rive, se dit Des choses qui sont au-dessus de la portée de l' esprit humain. C' est une affaire, une question qui n' a ni fond ni rive, C' est une affaire, une question fort embrouillée, fort embarrassée.

FOND

FOND se dit quelquefois d' Un terrain considéré surtout par rapport à son degré de fermeté, à sa qualité, à sa composition. Bâtir sur un fond peu solide. Vous avez choisi là un bien mauvais fond. Un fond d' argile, de terre glaise.

En Archit., Tourelle montant de fond, tribune montant de fond, etc., Tourelle, tribune, etc., qui repose sur des fondations. Cela se dit par opposition Aux ouvrages en encorbellement.

De fond en comble, Entièrement, depuis le fondement jusqu' au faite. Démolir une maison de fond en comble; la rebâtir de fond en comble. On le dit, par extension, en parlant De la destruction d' une ville entière. Les ennemis ne quittèrent la ville qu' après l' avoir ravagée de fond en comble.

Fig. et fam., Ruiner quelqu' un de fond en comble, Le ruiner entièrement. Ruiner un système, une doctrine, etc., de fond en comble, En démontrer complétement l' erreur, la fausseté.

Fig. et fam., Faire fond sur quelqu' un, sur quelque chose, Compter sur quelqu' un, sur quelque chose. Je fais fond sur vous, sur votre amitié.

FOND

FOND se prend aussi pour Ce qu' il y a de plus éloigné de l' entrée, de l' abord; ce qu' il y a de plus reculé, de plus retiré dans un lieu, dans un pays. Le fond d' une boutique. Le fond d' une église, d' un cloître. Le fond d' un cachot. Le fond d' une baie, d' un port. Le fond de la scène. Le fond d' une allée, d' un jardin. Le fond d' un bois. Vivre solitaire au fond de son palais, au fond des forêts. Au fond d' un désert, des déserts. Dans le fond des montagnes. Du fin fond de l' Asie. Se retirer dans le fond d' un pays. Il s' est confiné dans le fond d' une province.

Le fond d' un cloître, se dit quelquefois, figurément, pour Un cloître, un couvent. Il quitta le trône pour aller mourir au fond d' un cloître.

Le fond d' un carrosse, La partie de l' intérieur opposée aux glaces qui sont sur le devant. Carrosse à deux fonds, Celui où le siége qui est sur le devant est égal au siége qui est sur le derrière.

En fin fond de forêt, Dans l' endroit d' une forêt qui est le plus écarté.

FOND

FOND se dit encore de Ce qui forme le côté d' une chose opposé à l' entrée, à l' ouverture. Le fond de ce coffre est percé. Les panneaux qui forment le fond d' une armoire. Enlever le fond d' un pâté. Le fond d' une tabatière. Le fond d' un chapeau, d' un bonnet, etc.

Mettre des fonds à un pantalon, à une culotte, Garnir avec des pièces la partie de derrière de ces vêtements, lorsqu' elle est usée.

Boîte à deux fonds, à double fond, qui a un double fond, Boite qui s' ouvre des deux côtés, ou qui a un premier fond sous lequel s' adapte un autre fond, de manière qu' on peut cacher quelque chose entredeux.

FOND

FOND dans le sens qui précède, se dit particulièrement de Cet assemblage de petites douves qui ferme les tonneaux et les futailles par l' un des deux bouts, ou par tous les deux. Mettre un fond à un tonneau. Ce vin est si violent, qu' il jettera les fonds, si on ne lui donne vent.

Il se dit également de Cet assemblage de petits ais, ou de Ce châssis garni de sangles, qui porte la paillasse et les matelas d' un lit. Le bois du fond du lit ne vaut rien. Les sangles du fond ne sont pas assez tendues.

FOND

FOND en parlant D' étoffes, signifie, La première ou plus basse tissure sur laquelle on fait quelque dessin, ou quelque nouvel ouvrage. Velours à fond d' or, à fond d' argent.

Il se dit aussi de L' étoffe même sur laquelle on ajoute quelque broderie. Une broderie sur un fond de satin, sur un fond de velours, sur un fond blanc, sur un fond vert.

FOND

FOND se dit également, en Peinture, Du champ sur lequel les figures d' un tableau sont peintes. Le fond du tableau est trop clair, est trop brun. Une figure qui se détache en brun sur un fond clair, en clair sur un fond brun.

Il signifie souvent, Les plans les plus reculés d' un paysage, ou La représentation du lieu de la scène dans un tableau d' histoire, etc. Des arbres occupent le fond du tableau. Le fond du tableau est un paysage. Un paysage sert de fond au tableau, fait fond aux figures du tableau. Fond de paysage. Fond d' architecture. Cela ne se détache pas assez bien du fond.

Il se dit, au Théâtre, de La décoration qui forme le fond de la scène. Toile de fond, ou simplement, Fond. Le fond représente une place publique, la mer, une forêt, etc. Le fond s' ouvre, se lève et laisse voir une flotte à l' ancre.

FOND

FOND signifie figurément, Ce qu' il y a d' essentiel dans une chose, ce qui la constitue principalement; par opposition à La forme, à l' apparence, à l' accessoire, etc. Voilà le fond de sa doctrine, ce qui fait le fond de sa doctrine. L' apparence est contre lui, mais le fond est bon. Le fond de ce roman, de ce drame est historique. Il a établi, brodé sur ce fond une intrigue assez peu vraisemblable. Le fond de cet ouvrage n' est pas neuf. Le fond de cette histoire peut être véritable, mais on l' a bien altéré. Le fond d' une matière, d' une affaire, d' une question. Il n' a pas touché au fond de la question. Il faut venir au fond. Nous sommes d' accord sur le fond, il ne s' agit plus que de s' entendre sur la forme. Aller au fond des choses. Connaître le fond des choses.

Un fond de raison, de vérité, etc., se dit de Ce qu' il y a de raisonnable, de vrai, etc., dans une chose. Il y a bien un fond de vérité dans ce qu' il nous a dit.

FOND

FOND dans le sens qui précède, se dit particulièrement, en termes de Procédure, de Ce qui fait la matière d' un procès; par opposition à Tout ce qui n' est que forme ou exception. Voilà quel est le fond du procès. Le tribunal rejeta le déclinatoire, et statua sur le fond. Le jugement du fond. Conclure, défendre, plaider au fond. Cette affaire était bonne par le fond, il l' a perdue par la forme. Quelquefois la forme emporte le fond.

FOND

FOND se dit encore, figurément, de Ce qu' il y a de plus intérieur, de plus intime, ou de plus caché, de plus secret dans le coeur, dans l' esprit, etc. Ce souvenir vit toujours au fond de mon âme. Je vous parle du fond du coeur. Dans le fond de la conscience. Dieu connaît le fond des coeurs, lit au fond de nos coeurs. Il voit le fond de nos pensées.

À FOND. loc. adv.

À FOND. loc. adv. Jusqu' au fond, entièrement, complétement, tout à fait. Traiter une matière à fond. Il possède cette science à fond. Je veux m' en instruire à fond. Il nous en a entretenus à fond. Refaire une chose à fond. Dîner à fond. Cette dernière phrase est familière.

AU FOND, DANS LE FOND. loc. adverbiales

AU FOND, DANS LE FOND. loc. adverbiales À juger des choses en elles-mêmes, et indépendamment de quelque circonstance légère. On le blâme de cela, mais au fond il n' a pas tort. Il a peut-être parlé avec trop de chaleur, mais dans le fond il a raison.

FONDAMENTAL, ALE. adj.

FONDAMENTAL, ALE. adj. Qui sert de fondement à un édifice, à une construction. Pierre fondamentale.

Il se dit aussi figurément. La loi fondamentale de l' État. Principe fondamental. Les points fondamentaux de la religion. La pièce fondamentale d' un procès.

En Musique, Son fondamental, Celui qui sert de fondement à l' accord ou au ton. Basse fondamentale, Celle qui sert de fondement à l' harmonie. Accord fondamental, Celui dont la basse est fondamentale, et dont les sons se trouvent arrangés selon l' ordre de leur génération.

FONDAMENTALEMENT. adv.

FONDAMENTALEMENT. adv. Sur de bons fondements, sur de bons principes. Une maxime fondamentalement établie. Il n' est guère usité que dans le didactique.

FONDANT, ANTE. adj.

FONDANT, ANTE. adj. Qui a beaucoup d' eau, et qui se fond dans la bouche. Ce sont des fruits fondants. Poire fondante.

Il se disait autrefois, en Médecine, Des remèdes que l' on croyait propres à fondre les humeurs, et à les rendre fluides. Ces remèdes sont fondants. En ce sens, il est aussi substantif. C' est un fondant. User de fondants.

FONDANT

FONDANT s' emploie également comme substantif, en termes de Chimie, pour désigner Les substances qui servent à accélérer la fusion de certains corps; et alors il est synonyme de Flux.

Il se dit de même, chez les Émailleurs, d' Un verre tendre que l' on mêle avec les couleurs qu' on veut appliquer sur les métaux.

FONDATEUR, TRICE. s.

FONDATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui a fondé quelque établissement, ou quelque religion, quelque doctrine. Cyrus est le fondateur de l' empire des Perses. Les fondateurs des empires, des républiques. Cette ville eut pour fondateur tel héros, tel prince. Les fondateurs des ordres religieux. C' est le fondateur de leur ordre. Sainte Thérèse est la fondatrice des carmélites. Ils le regardent comme le fondateur de cette compagnie. Louis XIII est le fondateur de l' Académie française. Le fondateur d' une religion. Bacon et Descartes sont les fondateurs de la philosophie moderne.

Il signifie particulièrement, Celui qui a fondé quelque église, quelque monastère, etc., avec un revenu fixe pour les faire subsister. Les établissements religieux dont ce prince est le fondateur. Cette reine est fondatrice de tel monastère, de telle église. Les droits du fondateur. Suivre l' intention du fondateur.

Il se dit pareillement de Ceux qui fondent des lits dans un hôpital, des bourses dans un collége, des messes dans une église, des prix dans une académie, etc.

Prov. et fig., Ce n' est pas là l' intention du fondateur, se dit en parlant Des choses qui se font contre l' intention de ceux qui en ont la direction, la disposition.

FONDATION. s. f.

FONDATION. s. f. Il se dit Des travaux qui se font pour asseoir les fondements d' un édifice, d' une construction; et quelquefois, abusivement, Des fondements mêmes. On l' emploie souvent au pluriel. Commencer la fondation d' un bâtiment. Faire les fondations d' un bâtiment. Pour faire une bonne fondation dans un terrain marécageux, il faut asseoir les fondements sur des pilotis. La fondation n' est pas achevée. On travaille encore aux fondations. Ce bâtiment a douze pieds de fondation.

Il se dit également Du fossé, de la tranchée que l' on fait pour y placer les fondements. Creuser la fondation, les fondations. Faire la fouille des fondations.

FONDATION

FONDATION se dit figurément de L' action de fonder, de créer quelque établissement. Depuis la fondation de cet empire. La fondation de cette ville date de telle époque. La fondation d' une colonie. La fondation d' une église, d' un couvent. La fondation d' un ordre religieux, d' une société savante. Au temps de la fondation.

Il se dit aussi en parlant D' un fonds légué pour des oeuvres de piété, ou pour quelque autre usage louable. Fondation pieuse. Ce prince fit plusieurs fondations. Des revenus qui sont de l' ancienne fondation d' un monastère. Il a laissé une somme pour la fondation d' un hôpital, d' une messe à perpétuité. La fondation d' un prix dans une académie.

FONDEMENT. s. m.

FONDEMENT. s. m. T. d' Archit. La maçonnerie qui sert de base à un édifice, à une construction, et qui se fait dans la terre jusqu' au rez-de-chaussée. Fondement sur le roc. Il s' emploie surtout au pluriel. Des fondements sur pilotis. Fondements profonds, solides. Les fondements en sont bas. Faire les fondements. Asseoir les fondements. Affermir les fondements. Ébranler, saper les fondements. Reprendre des fondements. Poser, jeter les fondements d' un édifice.

Il se dit quelquefois, au pluriel, Du creux, du fossé que l' on fait pour commencer à bâtir. Fouiller, creuser les fondements d' un édifice.

Poétiq. et par extension, Les fondements d' une montagne, La terre ou les rocs qui sont au-dessous de sa base, et qui la soutiennent. On dit quelquefois, abusivement, dans un sens analogue, Les fondements de la terre, de l' univers, etc. --- La montagne fut ébranlée jusque dans ses fondements. La terre, l' univers trembla sur ses vieux fondements.

Fig., Jeter, poser, établir les fondements d' un empire, d' un royaume, etc., En faire le premier établissement, le former, le constituer. Romulus a jeté les fondements de l' empire romain. On dit dans un sens analogue, Jeter les fondements d' une religion, d' une doctrine, etc.

FONDEMENT

FONDEMENT signifie encore, au figuré, Ce qui sert de base, de principal soutien, de principal appui. La justice, les lois, la fidélité des peuples, sont les plus sûrs fondements des trônes, des monarchies. Détruire la justice, c' est saper les fondements de l' État. Cette pièce fait le principal fondement de sa demande. La crainte de Dieu est le fondement de la sagesse. Cette hypothèse n' est établie que sur des fondements ruineux. Il attaqua les fondements de la philosophie d' Aristote. Il n' y a point de fondement à faire sur son amitié, sur sa parole.

Il signifie aussi, Cause, motif, sujet. Ce n' est pas sans fondement qu' il en use de la sorte. Ce qui a donné fondement à cela, c' est que... Sur quel fondement se plaint-il? Il se plaint avec fondement. Je ne dis pas cela sans fondement, sans quelque fondement. C' est un bruit sans fondement.

FONDEMENT

FONDEMENT signifie en outre, L' anus, l' ouverture par où sortent les gros excréments. Avoir mal au fondement.

FONDER. v. a.

FONDER. v. a. Mettre les premières pierres, les premiers matériaux pour la construction d' un bâtiment, d' un édifice. Fonder une maison sur le roc, la fonder sur pilotis, la fonder sur le sable.

Fonder une ville, Être le premier à la bâtir. Cette ville a été fondée à telle époque.

FONDER

FONDER signifie au figuré, Établir le premier quelque chose, créer, instituer. Fonder un empire, un royaume, un État, une république, une colonie, etc. Fonder un ordre religieux. Fonder une académie. Fonder un établissement, une grande manufacture. Il fonda des jeux annuels. Fonder une religion, une doctrine philosophique, un système, etc. On le dit quelquefois Des choses, mais seulement au figuré. Cet ouvrage fonda la réputation de tel écrivain.

Il signifie particulièrement, Donner un fonds suffisant pour l' établissement et l' entretien de quelque chose de louable, d' utile. Fonder une église, un couvent, une chapelle. Fonder un hôpital, un collége. Fonder une messe, un service, un obit, une lampe. Fonder un lit dans un hôpital. Fonder des prix dans une académie. Fonder une bourse dans un collége.

Fam. et par plaisanterie, Fonder la cuisine, Pourvoir à ce qui regarde la subsistance, la nourriture. Il faut avant tout fonder la cuisine.

FONDER

FONDER signifie encore figurément, Appuyer de raisons, de motifs, de preuves; établir sur des principes, sur des faits ou sur des données. Voilà sur quoi il fonde son opinion, ses prétentions, sa démarche. Cela est fondé en raison. Sur quoi fondez-vous une semblable conjecture, une telle supposition, de telles craintes? Je ne sais trop sur quoi ils fondent cette coutume. Fonder toute son espérance en Dieu. Les espérances que j' avais fondées sur lui. Il a fondé sa doctrine sur des faits. Cela est fondé sur l' analogie.

Fonder quelqu' un de procuration, Lui donner sa procuration.

FONDER

FONDER s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans le sens figuré qui précède. Je me fonde sur ce que.... Tout cela se fonde sur de faux bruits. Il se fonde sur de meilleurs titres. Il se fonde sur la possession. Toute son espérance se fonde en vous. Se fonder en autorité, en raison, en exemple. Se fonder sur l' analogie. Se fonder sur un article de loi, sur une maxime, sur un principe.

FONDÉ, ÉE. participe

FONDÉ, ÉE. participe Une morale fondée sur l' intérêt personnel. Un attachement fondé sur l' estime. Une personne fondée de procuration. On dit aussi, substantivement: Un fondé de procuration. Un fondé de pouvoir.

Fig., Un édifice fondé sur le sable, se dit d' Un édifice qui ne paraît pas devoir durer longtemps. On le dit, plus figurément encore, d' Un système spécieux, mais qui n' a rien de solide, d' un projet dont rien ne garantit l' exécution, etc.

Être fondé à croire, à dire, à faire, etc., quelque chose, Avoir de justes raisons, de justes motifs de croire, de dire, etc., quelque chose. N' étais-je pas fondé à croire que vous vouliez nous quitter?

FONDÉ

FONDÉ signifie adjectivement, Juste, légitime, raisonnable. Sa demande me paraît fondée, est fondée. Vos reproches sont bien fondés. Ce sont des craintes mal fondées. L' espoir le mieux fondé.

FONDERIE. s. f.

FONDERIE. s. f. Le lieu où l' on fond et où l' on purifie le métal tiré d' une mine. On a placé la fonderie en tel endroit.

Il se dit aussi d' Un lieu où l' on fabrique certains objets avec du métal fondu. Une fonderie de canons. Une fonderie de caractères.

Il se dit également, chez les Ciriers, Du lieu où l' on fond la cire.

FONDERIE

FONDERIE signifie en outre, L' art de fondre les métaux. Il entend bien la fonderie. Fonderie en bronze.

FONDEUR. s. m.

FONDEUR. s. m. Ouvrier en l' art de fondre les métaux. Il se dit principalement de Ceux qui fondent les canons, les cloches, les statues de bronze, etc. Fondeur de canons, de cloches. Fondeur sur métaux. Il est fondeur. Maître fondeur. On dit aussi, Fondeur en caractères d' imprimerie, ou simplement, Fondeur en caractères.

Prov., Être étonné, être penaud comme un fondeur de cloches, Être fort surpris de voir manquer une chose que l' on croyait infaillible, ou de voir arriver un malheur auquel on ne s' attendait pas.

FONDOIR. s. m.

FONDOIR. s. m. Lieu où les bouchers fondent leurs graisses et leurs suifs.

FONDRE. v. a.

FONDRE. v. a. Liquéfier ou rendre fluide par le moyen du feu, de la chaleur, une substance plus ou moins solide, telle qu' un métal, du verre, de la cire, du suif, etc. Fondre un métal, du plomb, de l' or. Fondre un lingot, des galons. Fondre de la cire, de la neige, de la glace. Le soleil a fondu la neige.

Fondre les métaux, signifie, particulièrement, Fabriquer, mouler certains objets avec des métaux que l' on fond à cet effet. L' art de fondre les métaux.

FONDRE

FONDRE signifie aussi, Jeter en moule. Fondre un canon, une cloche, une statue, un vase, des chandeliers, etc. On dit de même: Fondre des caractères d' imprimerie. Fondre des balles. Etc.

Prov., fig. et fam., Fondre la cloche, Prendre une dernière résolution sur une affaire qui a été longtemps agitée, en venir à l' exécution. Il est temps de fondre la cloche. Quand il vint à fondre la cloche.

FONDRE

FONDRE signifie quelquefois, Dissoudre. Un remède propre à fondre les calculs de la vessie.

En Médec., Fondre les humeurs, Les rendre plus fluides. Fondre une obstruction, La détruire, la faire disparaître.

FONDRE

FONDRE signifie au figuré, Unir et combiner une chose avec une autre; faire que deux ou plusieurs choses, auparavant distinctes, ne forment plus qu' un tout. Fondre un ouvrage avec un autre, le fondre dans un autre. Tycho-Brahé voulut fondre ensemble le système de Ptolémée et celui de Copernic. Fondre plusieurs lois en une seule.

Il se dit particulièrement, en termes de Peinture, Des couleurs, des teintes contiguës, lorsqu' on les joint et qu' on les mêle, de manière que le passage de l' une à l' autre soit ménagé. Fondre les couleurs, les teintes. Fondre une couleur, une teinte avec une autre, dans une autre.

FONDRE

FONDRE avec le pronom personnel, signifie, Se liquéfier par l' effet de la chaleur ou autrement, se dissoudre. Le beurre se fond aisément. La glace se fond au soleil. Les neiges se sont fondues depuis que la température est plus douce.

Fig., Le ciel se fond en eau, Il tombe une pluie abondante.

FONDRE

FONDRE s' emploie, dans un sens analogue, neutralement et absolument. Faire fondre du beurre. Le sucre fond dans l' eau. L' étain fond facilement.

Par exagérat., Fondre à vue d' oeil, se dit D' une personne ou d' un animal dont la force et l' embonpoint diminuent rapidement.

Par exagérat., Fondre en pleurs, fondre en larmes, Répandre beaucoup de larmes, pleurer excessivement. Il fond en larmes, quand on lui parle de la mort de son fils. On dit quelquefois figurément, dans le même sens, Fondre en eau.

Par exagérat. et fam., Fondre, se fondre en sueur, Suer abondamment par l' effet d' une chaleur excessive.

Fig. et fam., Il s' est fondu, il est fondu, se dit De quelqu' un ou de quelque chose qui a disparu tout à coup, sans que l' on sache ce qu' il est devenu. On dit aussi, Il n' est pas fondu, il n' a pas pu se fondre, pour exprimer que L' on ne conçoit pas qu' un objet ait disparu de manière qu' il soit impossible de le retrouver.

Fig. et fam., Tout ce qu' il tient fond entre ses mains, C' est un homme qui ne saurait rien garder, qui perd ou qui égare tout ce qu' il a.

FONDRE

FONDRE avec le pronom personnel, signifie également, Se mêler, s' unir, se lier, surtout en termes de Peinture. Ces deux teintes se fondent bien ensemble.

FONDRE, neutre

FONDRE, neutre signifie aussi, S' abîmer, s' écrouler. La terre a fondu sous ses pieds. La maison fondit tout à coup. Il y a des villes qui ont fondu tout d' un coup.

Il signifie encore, Tomber impétueusement, s' abattre, se lancer avec violence de haut en bas. Le ciel est tout couvert de nuages, et l' orage est près de fondre. L' orage fondit tout à coup. Je ne sais où ira fondre l' orage. Un milan qui fond sur sa proie.

Il signifie figurément, Assaillir, attaquer impétueusement et tout à coup. La cavalerie fondit sur l' aile gauche des ennemis. Il fondit sur lui l' épée à la main.

Il se dit aussi Des choses, dans un sens analogue à celui qui précède. Les maux qui fondirent sur nous.

FONDU, UE. participe

FONDU, UE. participe Plomb fondu. Cire fondue. Maison fondue.

Fig., Cette maison est fondue dans telle autre, se dit D' une maison dont les biens ont passé dans une autre par le mariage de quelque fille.

Cheval fondu, Sorte de jeu où plusieurs enfants sautent l' un après l' autre sur le dos d' un d' entre eux qui se tient courbé. Jouer au cheval fondu.

FONDRIÈRE. s. f.

FONDRIÈRE. s. f. Ouverture à la superficie de la terre, faite par des ravines d' eau, ou par quelque autre accident. La cavalerie ne put passer à cause d' une fondrière. Combler une fondrière.

Il se dit aussi d' Un terrain marécageux sous lequel les eaux croupissent faute d' écoulement, où l' on enfonce et l' on s' embourbe, et d' où l' on a beaucoup de peine à se tirer. Ce pays est plein de fondrières.

FONDS. s. m.

FONDS. s. m. Le sol d' une terre, d' un champ, d' un héritage. Le fonds d' une terre. Être riche en fonds de terre. Cultiver un fonds. Un mauvais fonds. Bâtir sur son fonds. Il ne faut pas bâtir sur le fonds d' autrui. Un fonds sujet à usufruit.

Absol., Biens-fonds, se dit Des biens immeubles, comme les terres, les maisons. Être riche en biens-fonds.

Fonds dotal, Immeuble constitué en dot à la femme.

Le fonds et le très-fonds. Sorte de pléonasme qui signifie, Le fonds et tout ce qui en dépend. Vendre le fonds et le très-fonds. On écrit aussi, Tréfonds.

Fig. et fam., Savoir le fonds et le très-fonds d' une affaire, La posséder parfaitement.

FONDS

FONDS se dit aussi d' Une somme plus ou moins considérable destinée à quelque usage. Les fonds du Trésor, de la Banque. Les fonds destinés pour la guerre, pour les bâtiments, pour l' artillerie, pour la marine. N' avoir point de fonds pour payer. Employer le fonds. Faire un fonds. Fonds social. Verser des fonds dans une caisse, à une caisse. Placer avantageusement ses fonds. Des fonds destinés à l' amortissement de la dette publique. Bailleur de fonds. Appel de fonds. Tous les fonds sont divertis. Trouver un fonds. Assigner sur un mauvais fonds. Dissiper un fonds. Avoir, posséder de gros fonds, des fonds considérables.

Il se dit quelquefois familièrement, au pluriel, d' Un avoir, d' un pécule en argent. Être en fonds. Avoir des fonds. Mes fonds sont bas. Ses fonds commencent à baisser.

Fonds publics, ou simplement, Fonds, Les fonds destinés à servir les intérêts des rentes ou des actions créées par les caisses publiques; et, plus ordinairement, Le prix de ces rentes, de ces actions. Spéculer sur les fonds publics. Les fonds ont baissé. Cette nouvelle a fait monter les fonds.

Fig. et fam., Être en fonds pour faire quelque chose, Être en état de le faire. On lui a joué un mauvais tour; mais il est en fonds pour prendre sa revanche.

FONDS

FONDS se dit aussi d' Un bien, d' un capital quelconque, par opposition Au revenu, aux intérêts qu' il produit. Il mange non-seulement le revenu, mais aussi le fonds.

Placer, mettre son argent à fonds perdus, à fonds perdu, Placer son argent en viager, c' est-à-dire, à condition d' en recevoir sa vie durant un intérêt convenu, en abandonnant le capital. On dit dans un sens analogue: Donner une maison à fonds perdu. Vendre un bien à fonds perdu.

FONDS

FONDS se dit encore d' Un établissement industriel ou commercial, avec ce qui en dépend, comme marchandises, ustensiles, etc. Ce marchand a vendu son fonds, et s' est retiré du négoce. Fonds de commerce. Un fonds de boulanger, d' épicier, de bijoutier, etc. Il a un excellent fonds de magasin, un fonds bien assorti.

FONDS

FONDS se dit figurément de Ce qu' une personne a d' esprit, de capacité, de savoir, de vertu, de probité, etc. C' est un homme qui a un grand fonds d' esprit. Cela prouve un grand fonds de savoir, un grand fonds d' érudition. Cela part d' un fonds de probité. Cela ne peut venir que d' un fonds de malice. Un fonds inépuisable de science. Il n' a point tiré cela de son propre fonds. J' ai pour lui un grand fonds d' estime.

Il se dit quelquefois, figurément, d' Une science, d' une matière, d' un sujet, par rapport à ce qu' ils peuvent fournir de ressources ou offrir de résultats. C' est un fonds très-riche, et qu' on n' a point encore exploité.

FONDUE. s. f.

FONDUE. s. f. T. de Cuisine. Mets qui se fait avec du fromage fondu au feu.

FONGIBLE. adj. des deux genres

FONGIBLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Il se dit Des choses qui peuvent être remplacées par d' autres de même nature, comme sont toutes celles qui se consomment par l' usage, et qui se règlent par nombre, poids ou mesure. Le blé, le vin, l' huile, etc., sont des choses fongibles. Une chose peut devenir fongible d' après la convention des parties.

FONGOSITÉ. s. f.

FONGOSITÉ. s. f. Terme de Chirurgie, synonyme de Fongus.

FONGUEUX, EUSE. adj.

FONGUEUX, EUSE. adj. T. de Chirur. Qui est de la nature du fongus. Il se dit Des chairs mollasses, des excroissances baveuses qui s' élèvent en forme de champignon sur les parties ulcérées, et Des parties mêmes où viennent ces chairs. Chairs fongueuses. Ulcère fongueux.

FONGUS. s. m.

FONGUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Chirur., emprunté du latin. Excroissance charnue, molle, spongieuse, qui a la forme d' un champignon, et qui s' élève sur la peau ou sur quelque autre membrane, sur une plaie, sur un ulcère. Un fongus de nature cancéreuse.

FONTAINE. s. f.

FONTAINE. s. f. Eau vive qui sort de terre. La source d' une fontaine. Le bassin d' une fontaine. Les bords d' une fontaine. Aller à la fontaine. Puiser dans la fontaine, à la fontaine. La fontaine est bien profonde. Fontaine claire, nette, limpide. Fontaine trouble, bourbeuse, froide. Eau de fontaine. Une fontaine jaillissante. Une fontaine artésienne. Le jet d' une fontaine. Faire une fontaine dans un jardin ou dans une place publique. Un regard de fontaine. La fontaine ne coule plus. Fontaine intermittente. On dit, dans un sens analogue, Fontaine de vin, de lait, etc.

Fontaine de Jouvence, Fontaine fabuleuse, qu' on suppose avoir la vertu de rajeunir. On dit figurément, Il a été à la fontaine de Jouvence, ou Il a bu de l' eau de la fontaine de Jouvence, en parlant D' un homme qui paraît rajeuni.

Prov. et fig., Il ne faut pas dire, fontaine, je ne boirai jamais de ton eau, Il ne faut jamais assurer qu' on n' aura pas besoin de telle personne ou de telle chose.

FONTAINE

FONTAINE se dit, par extension, de Tout le corps d' architecture qui sert pour l' écoulement, pour le jeu des eaux d' une fontaine. La fontaine des Innocents. La fontaine de Grenelle. Il y a de très-belles fontaines dans cette ville. La construction d' une fontaine. Une fontaine ornée de statues, de vases, etc.

Il se dit également d' Un vaisseau de cuivre, de grès, ou de quelque autre matière, dans laquelle on garde de l' eau, pour les usages domestiques, etc. Acheter une fontaine de grès pour une cuisine. Les fontaines de cuivre sont dangereuses. Fontaine à filtre. Le robinet d' une fontaine.

Il se dit, en Physique, de Certaines machines d' où l' on fait jaillir un liquide par la pression et la force élastique de l' air, telles que la Fontaine de compression, la Fontaine de Héron, etc.

Il se dit encore Du robinet et du canal de cuivre, d' étain, etc., par où coule l' eau d' une fontaine, ou le vin d' un tonneau, ou quelque autre liqueur que ce soit. Tourner la fontaine. La fontaine du muid.

Fontaine de la tête, Endroit au haut de la tête, où aboutissent les sutures. La fontaine de la tête est tendre et molle chez les enfants. Voyez FONTANELLE.

FONTAINIER. s. m.

FONTAINIER. s. m. Voyez FONTENIER.

FONTANELLE. s. f.

FONTANELLE. s. f. T. d' Anat. Il se dit de Certains espaces membraneux que présente le crâne, avant son entière ossification, aux points où les angles de plusieurs os contigus tendent à se réunir. Les fontanelles servent d' indication, lors de l' accouchement, pour déterminer la position de la tête du Foetus.

FONTANGE. s. f.

FONTANGE. s. f. Noeud de rubans que les femmes portaient autrefois sur leur coiffure.

FONTE. s. f.

FONTE. s. f. Action de fondre, de liquéfier, de résoudre en liquide; ou Action de ce qui fond, de ce qui se liquéfie. La fonte des métaux. Remettre à la fonte. La fonte des neiges fait déborder les rivières. La fonte des humeurs.

Fonte de galons, Action de brûler des galons pour en retirer l' or et l' argent qu' ils contiennent.

FONTE

FONTE se dit particulièrement de L' action ou de l' art de mouler certains objets qu' on fait avec du bronze ou avec quelque autre métal fondu. La fonte d' une statue, d' un vase, etc. Jeter une statue en fonte. Fonte en potée. Fonte en sable. Fonte d' un seul jet. L' opération de la fonte.

FONTE

FONTE se dit aussi Du fer fondu. Fonte brute. Fonte moulée. Ouvrage de fonte. Marmite de fonte. Contre-coeur de fonte. Tuyau de fonte. On dit dans le même sens, Fer de fonte.

Il se dit également d' Une certaine composition de métaux dont le cuivre fait la principale partie. Canon de fonte. Mortier de fonte. Pièce de fonte.

FONTE

FONTE en Imprimerie, se dit de L' ensemble de toutes les lettres et de tous les signes composant un caractère complet de telle ou telle grosseur. Une nouvelle fonte. Une fonte de petit-romain, de cicéro, etc., ou de neuf, de onze, etc. Une fonte de nouveaux caractères. Une fonte toute neuve.

En termes de Peinture, Ce tableau est d' une belle fonte, Les passages des teintes y sont bien liés, bien fondus.

FONTE. s. f.

FONTE. s. f. T. de Sellerie. Chacun des deux fourreaux de gros cuir que l' on attache à l' arçon d' une selle, pour y mettre des pistolets. Mettre des pistolets dans les fontes.

FONTENIER. s. m.

FONTENIER. s. m. (On dit et on écrit aussi, Fontainier.) Celui qui est chargé de conduire et de faire aller les fontaines, de les entretenir, de les faire jouer. Maître fontenier.

Il se dit aussi de Celui qui fait, qui vend des fontaines de grès, de cuivre, etc., pour les usages domestiques.

FONTICULE. s. m.

FONTICULE. s. m. T. d' Anat. Petit ulcère artificiel pratiqué par le chirurgien, soit avec un instrument tranchant, soit avec un caustique. On dit plus ordinairement, Cautère.

FONTS. s. m. pl.

FONTS. s. m. pl. Bassin, grand vaisseau de pierre, de marbre ou de bronze, où l' on conserve l' eau dont on se sert pour baptiser. Bénir les fonts. Les fonts baptismaux. Les fonts de baptême.

Tenir un enfant sur les fonts, En être le parrain ou la marraine.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un sur les fonts, S' en entretenir avec détail, en parler soit en bien, soit en mal; ou Questionner quelqu' un, le faire parler, l' examiner. Cette phrase a vieilli.

FOR. s. m.

FOR. s. m. Juridiction, tribunal de justice. Il ne s' emploie guère que dans les locutions suivantes:

Le for extérieur, L' autorité de la justice humaine qui s' exerce sur les personnes et sur les biens. Cela se dit, plus particulièrement, de La juridiction temporelle de l' Église, appelée aussi Le for ecclésiastique. Traduire au for ecclésiastique. Être absous dans le for extérieur.

Le for intérieur, L' autorité que l' Église exerce sur les âmes et sur les choses purement spirituelles; ou, figurément, Le jugement de la propre conscience, appelé aussi Le for de la conscience. Tel homme est absous dans le for extérieur, qui ne l' est pas dans le for intérieur, dans le for de la conscience.

FORAGE. s. m.

FORAGE. s. m. T. d' Arts. Action de forer, ou Le résultat de cette action. Le forage d' un canon. Le forage d' un puits artésien.

FORAGE. s. m.

FORAGE. s. m. T. de Coutume. Droit seigneurial qui se levait sur le vin.

FORAIN, AINE. adj.

FORAIN, AINE. adj. Qui est de dehors, qui n' est pas du lieu. On peut, sans commandement préalable, faire saisir les effets de son débiteur forain.

Propriétaire forain, ou simplement, Forain, Propriétaire qui n' a pas son domicile dans le lieu où ses biens sont situés, et où il est porté au rôle des contributions.

Marchand forain, ou simplement, Forain, Marchand qui parcourt avec ses marchandises les villes, les campagnes, les foires, les marchés. Il vient un grand nombre de marchands forains, de forains à ce marché.

Chemin forain, Chemin qui se trouve à l' entrée d' une ville, et dont la largeur doit être suffisante pour le passage de deux voitures.

En termes de Marine, Rade foraine, Rade mal fermée, ceinte en partie de terres plus ou moins élevées, et où les bâtiments ne sont pas en sûreté contre les grands vents du large.

Traite foraine, Droit d' impôt et de péage qu' on levait autrefois sur les marchandises qui entraient dans le royaume, ou qui en sortaient. Commis aux traites foraines.

FORBAN. s. m.

FORBAN. s. m. Corsaire qui exerce la piraterie sans commission d' aucun prince, et qui attaque également ami et ennemi. Les forbans sont traités comme voleurs.

Fig., Un forban littéraire, Celui qui s' approprie avec audace des ouvrages de littérature qui ne lui appartiennent point.

FORÇAGE. s. m.

FORÇAGE. s. m. T. de Monnayage. Excédant que peut avoir une pièce au-dessus du poids prescrit par les ordonnances.

FORÇAT. s. m.

FORÇAT. s. m. Homme condamné aux travaux forcés. Il y a tant de forçats dans ce bagne. La chaîne des forçats.

Forçat libéré, Forçat qui a été remis en liberté après avoir subi sa peine.

FORÇAT

FORÇAT se dit aussi de Ceux qui, chez certains peuples, sont employés, comme esclaves, au service des galères ou à d' autres travaux pénibles. On délivra les forçats.

Prov., Travailler comme un forçat, Travailler excessivement.

FORCE. s. f.

FORCE. s. f. Vigueur, faculté naturelle d' agir vigoureusement. Il se dit proprement en parlant De l' homme et des animaux. Force physique. Grande force. Force extraordinaire. Force de corps. Force de bras. Force de reins. La force d' un homme, d' un animal. Avoir beaucoup de force. Ces lutteurs ont autant de force l' un que l' autre. Frapper de toute sa force. Y aller de toute sa force. Manquer de force. Il est dans sa force, dans toute sa force. Lancer une chose avec force. Mettez-y moins de force. Il n' a seulement pas la force de marcher. Il n' eut pas la force d' en dire davantage. Crier de toute la force de ses poumons. Un estomac qui n' a plus de force. Perdre de sa force. Reprendre quelque force. Être sans force. Il n' est point de force humaine capable de... --- Comme l' exercice de cette faculté résulte ordinairement du concours de plusieurs forces différentes, on la désigne souvent par le pluriel. Les forces du corps. Réparer ses forces. Recouvrer ses forces. Reprendre ses forces. Sentir augmenter ses forces. Perdre ses forces. Prendre de nouvelles forces. Ses forces diminuent, reviennent. Les forces lui manquent. Ses forces s' épuisent. Vouloir faire plus que les forces ne permettent. Se fier à ses forces. Mesurer ses forces. Connaître ses forces. Etc.

À forces égales, à force égale, à égalité de force, de forces, Les forces étant supposées égales de part et d' autre.

La force de l' âge, L' âge où un être organisé est dans toute sa force. Il se dit surtout en parlant De l' homme. Être dans la force de l' âge.

La force du tempérament, Cette vigueur de tempérament qui rend capable de surmonter les grandes fatigues, de résister à de violentes maladies. Il faut une grande force de tempérament pour ne pas succomber à cette maladie.

Fam., N' avoir ni force ni vertu, Être d' une complexion délicate; ou N' être bon à rien, n' être capable de rien.

Fig., Tour de force, Action qui exige beaucoup de force. En portant ce fardeau jusque-là, vous avez fait un tour de force. On le dit également au sens moral. Si vous terminez ces deux affaires aujourd' hui, vous ferez un tour de force. Une si longue improvisation est un tour de force. C' est un vrai tour de force.

FORCE

FORCE se dit figurément en parlant De l' esprit, de l' imagination, du génie, etc., et signifie, L' aptitude à réfléchir, à concevoir, à produire. Avoir une grande force de tête La force, les forces de l' intelligence. Par la force de son génie. L' esprit humain n' a pas assez de force pour pénétrer tous les secrets de la nature. Il faut beaucoup de force d' esprit pour suivre cette démonstration. Ce poëte a une grande force d' imagination. Dans un sens analogue, La force de la mémoire, La ténacité de la mémoire. Il a une force de mémoire étonnante.

Il se dit également de L' habileté, du talent, de l' expérience qu' on a dans un art, dans un exercice, etc.; et, en général, Des ressources dont on peut disposer, des facultés, du bien, du crédit, du pouvoir, etc., dont on jouit. Ces deux joueurs, ces deux écoliers, sont d' égale force, sont de la même force, de même force. Ses adversaires ne sont pas de sa force. Il n' est pas de force à lutter, à se mesurer avec lui. Cet écrivain n' est pas de force à bien traiter un pareil sujet. Cette jeune personne est d' une grande force sur le piano. Consulter ses forces. Il a trop présumé de ses forces. Entreprendre au delà de ses forces. Cela est au-dessus des forces humaines. S' opposer de toutes ses forces à l' adoption d' une mesure dangereuse. Les forces d' un parti. Ce parti connaît sa force. Ce serait ôter au gouvernement ce qui fait sa force. On l' emploie quelquefois ironiquement, comme dans cette phrase, Tous écrivains de même force.

FORCE

FORCE se dit aussi de La puissance d' un peuple, d' un État, de tout ce qui contribue à le rendre ou à le maintenir puissant. La force de cet État consiste non-seulement dans le nombre de ses habitants, mais encore dans leur industrie. Les forces comparées de la France et de l' Angleterre. La force militaire d' un empire.

La force d' une armée, Ce qui la rend considérable, redoutable. La force numérique d' une armée. Voilà ce qui fait la principale force de nos armées. On dit aussi, La force d' un régiment, d' un bataillon, etc., Le nombre effectif des soldats qui le composent.

Être en force, Être en état de se défendre et d' attaquer. On dit de même, Venir en force, se présenter en force.

La force d' une place, Ses moyens de défense, ses fortifications, sa garnison, etc.

FORCES

FORCES au pluriel, se dit particulièrement Des troupes d' un État, d' un souverain, etc. Assembler ses forces. Toutes ses forces ne sont pas encore rassemblées. Combattre à forces égales. De nouvelles forces. Joindre ses forces. Combattre avec toutes ses forces. Les forces de terre et de mer. Les forces navales.

FORCE

FORCE signifie encore, Violence, contrainte, ou Pouvoir de contraindre. User de force. Employer la force. Régner par la force. Céder à la force. Opposer la force à la force. Repousser la force par la force. Avoir la force en main. L' empire de la force. La force publique.

Force armée, se dit de Tout corps de troupes, en tant qu' il peut être requis pour faire exécuter la loi ou les mesures des agents de l' autorité, lorsqu' il y a résistance de la part des citoyens. Ce rassemblement ayant fait résistance, on dut recourir à la force armée.

Force majeure, Force à laquelle on ne peut résister, événement qu' on ne peut empêcher, et dont on n' est pas responsable. Céder à la force majeure. C' est un cas de force majeure. Lorsqu' il y a force majeure. Cette locution est principalement usitée en Jurisprudence.

Force est demeurée à la loi, Les magistrats chargés de l' exécution de la loi, ont eu l' avantage sur ceux qui voulaient l' enfreindre.

Fam., Il est bien force, force m' est, force lui est, etc., s' emploient pour marquer La nécessité absolue et indispensable de faire quelque chose. Je voudrais bien demeurer, mais force m' est de partir. Force lui fut de se taire.

Maison de force, Maison où l' on enferme les gens de mauvaises moeurs qu' on veut corriger. On l' enferma dans une maison de force.

FORCE

FORCE se dit aussi, figurément, de La fermeté d' âme, de caractère, etc.; du courage qui fait braver les obstacles ou supporter le malheur, les maux, les tourments. Il lui manquait la force d' âme, la force d' esprit. Elle a une force de caractère qui étonne, une grande force de caractère. Il faut beaucoup de force pour soutenir de telles adversités. Il faut souvent plus de force pour soutenir la bonne fortune. La force est une des vertus cardinales.

N' avoir pas la force de faire une chose, Ne pouvoir pas se déterminer à la faire. Je n' eus pas, je ne me sentis pas la force de lui en dire davantage, tant il me parut affligé.

FORCE

FORCE en parlant Des choses, signifie, Solidité, pouvoir de résister. La force d' une poutre. La force d' un mur, d' une digue. La force de la toile. La force de ce drap vient de ce qu' il est extrêmement serré.

En Charpenterie, Jambes de force, se dit de Deux grosses pièces de bois qui, étant posées sur les extrémités de la poutre du dernier étage d' un bâtiment, vont se joindre dans le poinçon pour former le comble. Ces jambes de force sont trop grosses.

FORCE

FORCE se dit également de La propriété qu' ont certaines choses d' imprimer à d' autres une impulsion plus ou moins grande, de les mettre en mouvement. La force de la poudre à canon. La force d' une machine à vapeur. La force d' un levier, d' un ressort.

Il se dit, quelquefois, de L' impulsion qu' a reçue le corps poussé, lancé, jeté. La force d' une balle, d' un boulet de canon. On dit de même, La force d' un coup.

Il signifie particulièrement, Impétuosité. La force de l' eau, du courant. Le sang, l' eau jaillissait avec force. La force du vent.

La force du pouls, Le plus ou le moins de vitesse et d' élévation du pouls. On dit de même que Le coeur bat avec force, Quand les pulsations en sont rapides et violentes.

En termes de Marine, Faire force de rames, Ramer de toute sa force, ou Faire ramer les gens d' une barque, d' un bateau, etc., de toute leur force. Faire force de voiles, Se servir de toutes les voiles, afin de prendre plus de vent, et d' aller plus vite; ou, figurément et familièrement, Faire tous ses efforts pour réussir en quelque affaire.

FORCE

FORCE signifie aussi, Énergie, activité, intensité d' action, et s' emploie tant au propre qu' au figuré. La force d' un poison, d' un remède. La force d' un acide. Ce vinaigre a beaucoup de force. La force de la chaleur. S' il continue à geler de cette force. La force d' un mal. La force d' une passion, d' un sentiment. Son amour sembla renaître avec plus de force. S' élever avec force contre les abus. Cet homme semblait entraîné à sa perte par une force irrésistible.

La force de la séve, L' abondance et la vigueur de la séve. C' est la force de la séve qui a fait pousser ces rejetons.

FORCE

FORCE dans le sens qui précède, s' applique particulièrement à L' énergie du style, des expressions, etc. La force du style. Son style a beaucoup de force. Des vers pleins de force et d' éclat. Ce mot a beaucoup de force. Sentez-vous toute la force de ce mot, de cette expression?

Il se dit encore particulièrement de La valeur d' un raisonnement, d' une preuve, d' une raison, etc. Ce raisonnement n' est pas d' une grande force. Ce qui fait la force d' un raisonnement. La force d' un argument, d' une preuve, d' une objection. Toutes ces présomptions n' ont pas la force d' une preuve. L' accusation en tirait une nouvelle force. Il fallut céder à la force de ces raisons.

FORCE

FORCE se dit en outre, figurément, de L' autorité, de l' influence d' une chose. Les lois étaient sans force. Cette coutume avait force de loi. Décision passée en force de chose jugée. On ne peut lutter contre la force des choses. La force des événements. La force de l' éloquence. La force de l' évidence. La force de l' exemple, de l' habitude, du préjugé.

La force de la vérité, Le pouvoir que la vérité a sur l' esprit des hommes. La force de la vérité lui arracha cet aveu.

La force du sang, se dit Des mouvements secrets de la nature entre les personnes les plus proches.

FORCE

FORCE se dit en général, surtout dans le langage didactique, de Toute cause ou puissance à laquelle on attribue la propriété de produire ou de déterminer certains effets, certains phénomènes. Les diverses forces répandues dans la nature. La force centripète. La force centrifuge. La force de cohésion, d' attraction, etc. La force locomotive. La force d' inertie. La force digestive. Force vitale. Force secrète. Force intelligente. Force aveugle.

En Mécanique, Force mouvante ou motrice, Force qui produit un mouvement actuel; et, Force morte, Celle qui, étant développée ou employée, peut produire un tel mouvement, mais dont l' effet est actuellement neutralisé. On disait aussi autrefois, Force vive, par opposition à Force morte, pour exprimer L' action de forces combinées avec leur vitesse, comme dans le choc. Aujourd' hui cette locution n' est plus employée que pour désigner Le produit de la force motrice par le carré de la vitesse du point matériel auquel elle est appliquée.

Fig., Force d' inertie, Résistance passive, qui consiste principalement à ne pas obéir. Ils opposèrent la force d' inertie aux mesures de l' autorité.

FORCE

FORCE en Peinture et en Sculpture, se dit Du caractère ressenti dans les formes, Lorsqu' on parle du coloris, il signifie, L' emploi des couleurs les plus vigoureuses, distribuées avec intelligence.

Il s' applique aussi à l' effet total d' un tableau, et signifie que Les ombres les plus vigoureuses sont opposées aux lumières les plus brillantes, ce qui donne de la saillie et du mouvement aux objets.

FORCE

FORCE est aussi une espèce d' adverbe, qui signifie, Beaucoup, en grande quantité, et qui se met toujours immédiatement avant le substantif. Il a force argent, force pierreries, force amis, Il a beaucoup d' argent, de pierreries, d' amis. Cet emploi est familier.

À FORCE DE. locution prépositive

À FORCE DE. locution prépositive qui peut avoir pour complément un substantif, ou un verbe à l' infinitif. À force de soins, de peines, de sollicitations, d' empressements, d' importunités, etc., Par beaucoup de soins, de prières, de sollicitations, d' importunités, etc. À force de prier, de presser, d' agir; à force de pleurer, de crier, etc., En priant, en pressant, en agissant beaucoup; en pleurant, en criant beaucoup; etc.

À force de bras, se dit en parlant De travaux, de transports pour lesquels on n' emploie que la seule force des bras. Ils montèrent le canon à force de bras. Tirer, traîner à force de bras.

À force de rames, En faisant force de rames.

À TOUTE FORCE. loc. adv.

À TOUTE FORCE. loc. adv. Par toutes sortes de moyens. Il veut, à toute force, venir à bout de son entreprise.

Il signifie aussi, À tout prendre, absolument parlant. On pourrait, à toute force, lui accorder ce qu' il demande.

À FORCE. loc. adverbiale et familière

À FORCE. loc. adverbiale et familière Beaucoup, extrêmement. Travailler à force.

DE FORCE. locution adverbiale

DE FORCE. locution adverbiale qui sert à marquer diverses sortes d' efforts ou de violences, selon les différentes choses dont on parle. Ainsi on dit: Faire entrer de force une chose dans une autre, L' y faire entrer en frappant ou en poussant fortement. Prendre une fille de force, La violer. Prendre une ville de force, L' emporter d' assaut.

De gré ou de force, Volontairement ou par contrainte. Il faudra bien, de gré ou de force, qu' il paye le dommage.

PAR FORCE, À FORCE OUVERTE, DE VIVE FORCE. loc. adverbiales. En employant la force, la violence, par une violence manifeste. On le fit entrer par force dans la prison. Ils résolurent d' attaquer cette ville à force ouverte, de la prendre de vive force, après avoir inutilement essayé d' y entrer par surprise.

FORCÉMENT. adv.

FORCÉMENT. adv. Par force, par contrainte. Il a fait cette démarche forcément.

Il signifie au figuré, Par une conséquence rigoureuse. Ce fait reconnu, on doit forcément en conclure...

FORCENÉ, ÉE. adj.

FORCENÉ, ÉE. adj. Furieux et hors de sens. Il est forcené. Forcené de rage, de colère.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un forcené. Il se débattit comme un forcené.

FORCEPS. s. m.

FORCEPS. s. m. T. de Chirur., emprunté du latin. Nom générique de toutes les espèces de pincettes, ciseaux, tenettes, et autres instruments qui servent au chirurgien pour saisir et tirer les corps étrangers.

Il se dit particulièrement, et plus ordinairement, d' Un instrument en forme de grande et large tenette, dont on se sert dans les accouchements laborieux, pour l' extraction de l' enfant. Les branches d' un forceps.

FORCER. v. a.

FORCER. v. a. Briser, rompre, ouvrir quelque chose avec violence. Forcer une porte, une serrure. Forcer un coffre. Forcer les prisons.

Forcer une clef, forcer une serrure, Fausser, tordre quelque chose à une clef, aux ressorts d' une serrure, de manière qu' ils ne peuvent plus jouer.

FORCER

FORCER signifie aussi, Prendre par force. Forcer un corps de garde. Forcer un retranchement. Forcer une barricade. On dit dans un sens analogue: Forcer un passage. Forcer tous les obstacles. Etc.

Forcer des troupes dans leur camp, dans leurs retranchements, Forcer leur camp, leurs retranchements.

Fig., Forcer la porte de quelqu' un, Entrer chez quelqu' un, quoique sa porte soit défendue.

Forcer la consigne, Ne pas s' y conformer, l' enfreindre avec violence.

Forcer une fille, forcer une femme, La prendre de force, la violer.

En termes de Chasse, Forcer une bête, La prendre avec des chiens de chasse, après l' avoir courue et réduite aux abois. Forcer un lièvre. Forcer un cerf, un daim, un chevreuil.

FORCER

FORCER signifie en outre, Contraindre, obliger à quelque chose, violenter; et il se dit tant au propre qu' au figuré. Forcer quelqu' un à faire quelque chose, de faire quelque chose. Il la força de signer. Il fut forcé de partir. On voulait le forcer à partir. Vous me forcez à vous dire des vérités un peu dures. Forcer son adversaire à jouer. Forcer les ennemis au combat. Forcer la terre à produire. Forcer la nature à dévoiler ses secrets. Forcer les consciences. Forcer les volontés. Forcer son inclination, son humeur. Forcer son talent. Forcer la nature, le naturel. On dit aussi, Forcer le consentement, le vote, etc., de quelqu' un, Obliger quelqu' un à donner son consentement, etc.

Fig. et fam., Forcer la main à quelqu' un, Le contraindre à faire quelque chose. Je ne voulais pas lui donner cette place, mais on m' a forcé la main. On dit de même, Avoir la main forcée, Faire quelque chose malgré soi, par contrainte.

Forcer les respects, l' admiration, etc., Les obtenir de ceux mêmes qui ne sont pas disposés à les accorder.

Forcer nature, Vouloir faire plus qu' on ne peut.

Forcer sa voix, Faire des efforts de voix. Cela se dit surtout D' un chanteur.

Forcer un cheval, Le pousser trop, le faire trop courir, l' outrer.

Forcer le pas, la marche, Presser le pas, se mettre à marcher le plus vite que l' on peut.

En termes de Marine, Forcer de voiles, forcer de rames, Faire force de voiles, de rames. Dans ces phrases, Forcer est neutre.

FORCER

FORCER avec le pronom personnel, signifie, Faire quelque chose avec trop de force et de véhémence. Ne vous forcez point, vous vous ferez mal. Ne vous forcez pas tant.

Il signifie aussi, Se contraindre, faire effort sur soi-même. Je ne me décide pas à cette démarche sans me forcer un peu.

FORCÉ, ÉE. participe

FORCÉ, ÉE. participe Consentement forcé. Emprunt forcé. À marches forcées. Travaux forcés: voyez TRAVAUX.

Il s' emploie aussi adjectivement, et signifie, Qui manque de naturel, qui est contraint, affecté. Être forcé dans toutes ses manières. Elle n' a rien de gauche ni de forcé. Attitude forcée. Contenance forcée. Un ris, un sourire forcé. Des pleurs forcés.

Il s' emploie de même en parlant Des ouvrages d' esprit, et se dit De ce qui s' éloigne du naturel, de la vérité, et De ce qui est mal amené, tiré de trop loin, etc. Style forcé. Vers forcé. Il y a, dans cette pièce de théâtre, des situations forcées. Comparaison forcée. Rapprochement forcé. Donner à un passage, à une expression un sens forcé.

Il se dit pareillement Des figures d' un tableau, quand leur attitude est gênée sans nécessité; Du coloris, quand il est outré; et De l' effet, quand l' artifice dont le peintre peut se servir pour l' augmenter, est grossièrement employé.

FORCES. s. f. pl.

FORCES. s. f. pl. Espèce de grands ciseaux qui servent à tondre les draps, à couper des étoffes, à les tailler, à couper des feuilles de laiton, de fer-blanc, etc. Une paire de forces.

FORCLORE. v. a.

FORCLORE. v. a. T. de Pratique. Exclure de faire quelque acte, quelque production en justice, parce que le temps préfix en est passé. On ne l' emploie guère qu' à l' infinitif et au participe. Il s' est laissé forclore. Il a été forclos.

FORCLOS, OSE. participe

FORCLOS, OSE. participe Forclos de produire. Il fut déclaré forclos. La partie adverse fut déclarée forclose.

FORCLUSION. s. f.

FORCLUSION. s. f. T. de Pratique. Exclusion de faire une production en justice, faute de l' avoir faite dans le temps. Il a été jugé par forclusion. Les délais sont expirés, la forclusion est acquise.

FORER. v. a.

FORER. v. a. T. d' Arts. Percer. Forer une clef. Forer un canon. Forer un puits artésien.

FORÉ, ÉE. participe

FORÉ, ÉE. participe Clef forée, Clef dont la tige est percée, pour recevoir une broche fixée dans le trou de la serrure.

FORESTIER, IÈRE. adj.

FORESTIER, IÈRE. adj. Qui concerne les forêts. Code forestier. Lois forestières. Administration forestière. Service forestier.

Arbres forestiers, Arbres dont se composent les grandes forêts; par opposition Aux arbres qui forment les bois.

Villes forestières, se dit de Quatre villes d' Allemagne qui sont sur le Rhin au-dessus de Bâle, dans le voisinage de la forêt Noire; savoir: Rheinfeld, Waldshut, Seckingen et Lauffenbourg.

FORESTIER

FORESTIER signifie particulièrement, Qui a quelque charge, quelque fonction dans les forêts. Garde forestier. Agent forestier.

Il s' emploie quelquefois comme substantif, dans ce dernier sens. Un forestier.

Les forestiers de Flandre, Les anciens gouverneurs de Flandre, avant qu' il y eût des comtes.

FORÊT. s. f.

FORÊT. s. f. Grande étendue de terrain planté de bois; ou L' assemblage d' arbres qui occupent, qui couvrent cette étendue. Grande forêt. Forêt impraticable. Belle forêt. Épaisse forêt. Une forêt sombre. Les routes, les laies d' une forêt. Les faux-fuyants d' une forêt. L' entrée d' une forêt. Le milieu d' une forêt. Le fond d' une forêt. Vivre au fond des forêts. Être en fin fond de forêt. Traverser une forêt. Cette forêt couvre une grande étendue de pays. Un pays couvert de forêts. D' immenses forêts. La forêt des Ardennes. L' ancienne forêt Hercynie. La forêt Noire. Une forêt infestée par des brigands. Percer une forêt. Abattre une forêt. Couper une forêt. La coupe d' une forêt. Dépeupler une forêt. Dégrader une forêt.

Eaux et forêts, se dit Des forêts, des étangs, des rivières, etc., en tant qu' ils sont l' objet d' une surveillance exercée par le gouvernement. La législation des eaux et forêts. L' administration des eaux et forêts, ou absolument, Les eaux et forêts. En termes d' eaux et forêts. On dit dans un sens analogue: La direction générale des forêts. Conservateur, inspecteur des forêts, des bois et forêts. Etc.

Eaux et forêts, se disait spécialement autrefois d' Une juridiction qui connaissait de la chasse, de la pêche, des bois et des rivières, tant au civil qu' au criminel. Grand maître des eaux et forêts.

Fig. et fam., Vous étiez là dans une forêt, Vous étiez entouré de malhonnêtes gens, de fripons. C' est une forêt, C' est un lieu peu sûr.

Par extension, Une forêt de mâts, de lances, etc., se disent en parlant D' un grand nombre de vaisseaux réunis, d' une troupe nombreuse de soldats armés de lances, etc.

FORET. s. m.

FORET. s. m. T. d' Arts. Instrument de fer ou d' acier dont on se sert pour faire des trous dans le métal, dans le bois, etc. Foret de serrurier, de menuisier. La pointe d' un foret.

Il se dit, particulièrement, Du petit foret avec lequel on perce un tonneau. Mettre le foret dans un tonneau. Tirer du vin au foret.

FORFAIRE. v. n.

FORFAIRE. v. n. Faire quelque chose contre le devoir. Il ne se dit guère qu' en termes de Jurisprudence, et en parlant De la prévarication d' un magistrat. Si un juge vient à forfaire.

Forfaire à son honneur, se dit D' une fille ou d' une femme qui se laisse corrompre. Elle a forfait à son honneur.

En Droit féodal, Forfaire un fief, Le rendre confiscable de droit au profit du seigneur féodal, par quelque outrage, quelque trahison, etc. Dans cette phrase, Forfaire est actif.

FORFAIT. s. m.

FORFAIT. s. m. Crime énorme commis avec audace. Il a été puni de ses forfaits. Il a reçu le prix de ses forfaits. Commettre un forfait, un horrible forfait.

FORFAIT. s. m.

FORFAIT. s. m. Traité, marché par lequel une des parties s' oblige à faire ou à fournir quelque chose pour un certain prix, à perte ou à gain. Faire un forfait avec un architecte pour un bâtiment. Prendre à forfait. Traiter à forfait pour des travaux, pour le chauffage, pour l' éclairage d' un établissement public.

Vendre, acheter à forfait, Vendre, acheter plusieurs choses en masse, et sans estimation préalable du prix particulier de chacune.

FORFAITURE. s. f.

FORFAITURE. s. f. T. de Jurispr. Prévarication. On ne peut destituer un magistrat que pour forfaiture.

Il s' est dit, en Droit féodal, d' Un délit qui entraînait la confiscation du fief par le seigneur. Saisir, confisquer un fief pour forfaiture.

FORFANTE. s. m.

FORFANTE. s. m. Mot pris de l' italien. Hâbleur, charlatan, fanfaron. C' est un forfante. Il est familier et il a vieilli.

FORFANTERIE. s. f.

FORFANTERIE. s. f. Hâblerie, charlatanerie. On a dévoilé toutes ses forfanteries.

Il s' emploie plus ordinairement aujourd' hui dans le sens particulier de Fanfaronnade, ou de Fanfaronnerie. C' est un homme bien déplaisant avec ses forfanteries. Quelle ridicule forfanterie!

FORGE. s. f.

FORGE. s. f. Lieu où l' on fond le fer quand il est tiré de la mine, et où on le met en barre. Faire aller une forge. Entretenir une forge. Un maître de forges. Le fourneau d' une forge. Les soufflets d' une forge. Grosse forge.

Il se dit aussi Du fourneau où certains artisans chauffent le métal qu' ils emploient, et de l' enclume où ils le battent. La forge d' un maréchal. La forge d' un serrurier. La forge d' un armurier. La forge d' un orfévre. Etc.

Il se dit, particulièrement, de L' atelier d' un maréchal ferrant. Mener un cheval à la forge. Un cheval qui revient de la forge.

Forge de campagne, La forge portative et les outils qui servent aux maréchaux ferrants, dans les armées en marche.

Fig. et fam., Cet ouvrage est encore tout chaud de la forge, Il sort des mains de l' auteur, il a été achevé tout récemment.

FORGEABLE. adj. des deux genres

FORGEABLE. adj. des deux genres Qui peut se forger, qui peut se travailler à la forge. La fonte n' est pas forgeable.

FORGER. v. a.

FORGER. v. a. Donner une forme au fer, ou à quelque autre métal, par le moyen du feu et du marteau. Forger un fer de cheval. Forger une barre de fer. Forger une épée. Forger des armes. Forger une cuirasse. Forger des assiettes d' argent, des cuillers, des fourchettes. On l' emploie quelquefois absolument. Apprendre à forger.

Forger à froid, Travailler un métal avec le marteau, sur une enclume, sur un tas, etc., sans le faire chauffer. On dit par opposition, Forger à chaud, lorsqu' on veut parler de la manière ordinaire de forger.

En termes de Manége, Ce cheval forge, se dit D' un cheval qui, en marchant, touche les fers des pieds de devant avec les fers des pieds de derrière.

FORGER

FORGER signifie figurément et familièrement, Inventer, controuver. Il a forgé cela dans sa tête. Forger un mensonge. Forger une calomnie, une malice. Forger une histoire. Forger des mots. Forger des nouvelles. Il a forgé une fable qu' il voulait nous donner comme une vérité.

Se forger des chimères, S' imaginer des choses sans fondement. Se forger des monstres pour les combattre, Se former des difficultés, soit de bonne foi et par crainte ou par faiblesse d' esprit, soit à dessein et pour faire paraître son esprit en les surmontant.

FORGÉ, ÉE. participe

FORGÉ, ÉE. participe Un mot forgé, Un mot inventé, nouvellement fabriqué. Il se prend ordinairement en mauvaise part.

FORGERON. s. m.

FORGERON. s. m. Ouvrier qui travaille le fer au marteau, après l' avoir fait chauffer à la forge. Il se dit principalement de Ceux qui font les gros ouvrages de fer, comme barres, ancres, chaînes, instruments aratoires, etc. Un bon forgeron.

Prov. et fig., En forgeant on devient forgeron, À force de s' exercer à quelque chose, on y devient habile.

FORGEUR. s. m.

FORGEUR. s. m. Il se dit, dans plusieurs Arts, de Celui qui est employé aux travaux de la forge. Forgeur d' épées, de couteaux, de ciseaux, de lancettes, etc.

Il se dit, figurément et familièrement, de Celui qui invente, qui controuve quelque fausseté. C' est un forgeur de contes, un forgeur de nouvelles, un forgeur de calomnies.

FORHUIR. v. n.

FORHUIR. v. n. Terme de Chasse, qui s' emploie dans ces phrases, Forhuir du cor, du cornet, du huchet, Sonner du cor, etc., pour rappeler les chiens.

FORJETER. v. n.

FORJETER. v. n. T. d' Archit. Se jeter en dehors, sortir de l' alignement ou de l' aplomb. Ce mur forjette.

FORLANCER. v. a.

FORLANCER. v. a. T. de Chasse. Faire sortir une bête de son gîte.

FORLANCÉ, ÉE. participe

FORLANCÉ, ÉE. participe

FORLIGNER. v. n.

FORLIGNER. v. n. Dégénérer de la vertu de ses ancêtres, faire quelque action indigne de la vertu de ses aïeux. Il n' a pas suivi les traces de ses pères, il a forligné. Il est vieux.

Il se dit, familièrement et par plaisanterie, D' une fille qui forfait à son honneur. Elle a forligné.

FORLONGER. v. n.

FORLONGER. v. n. T. de Chasse. Il se dit proprement Des bêtes qui, étant chassées, s' éloignent du pays où elles font leur séjour ordinaire.

Il se dit également Du cerf, quand il a bien de l' avance sur les chiens. Ce cerf forlonge.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le cerf s' était forlongé.

FORMALISER (SE). v. pron.

FORMALISER (SE). v. pron. S' offenser, se piquer, trouver à redire. Il se formalise de tout. Je lui ai parlé franchement, il ne s' en est point formalisé. Elle s' est formalisée de la liberté qu' il a prise.

FORMALISTE. adj. des deux genres

FORMALISTE. adj. des deux genres Qui s' attache scrupuleusement aux formes, aux formalités. Ce juge est très-formaliste. Les Romains étaient extrêmement formalistes.

Il signifie aussi, Façonnier, vétilleux dans les moindres choses qui regardent les devoirs de la vie civile. On ne peut vivre avec lui, il est trop formaliste.

Il s' emploie également comme substantif, surtout dans le premier sens. Un formaliste sévère. C' est un formaliste, un grand formaliste.

FORMALITÉ. s. f.

FORMALITÉ. s. f. Formule prescrite on consacrée; manière formelle, expresse, ordinaire de procéder, de faire certains actes civils, judiciaires, administratifs, religieux. Les formalités nécessaires à la validité d' un contrat, d' un testament, d' un mariage. Il y manque une formalité. Les formalités qu' on observe pour la réception d' un chevalier. Cette formalité est requise, elle est de rigueur. Formalité qu' on doit remplir à peine de nullité. Manquer, s' attacher aux formalités.

Il se dit quelquefois pour Cérémonie, acte d' une civilité recherchée. Il attachait une grande importance aux moindres formalités de l' étiquette. Il entra, et s' assit, sans autre formalité, sans plus de formalités. Que signifient toutes ces formalités? Ce sens est ordinairement familier.

FORMAT. s. m.

FORMAT. s. m. T. d' Imprimerie et de Librairie. La dimension d' un volume en hauteur et en largeur: elle est déterminée par le nombre et la dimension des feuillets que chaque feuille renferme. Dans le format in-folio, la feuille n' a que deux feuillets, n' est pliée qu' en deux. Le format in-quarto a quatre feuillets ou huit pages; le format in-octavo, huit feuillets ou seize pages; etc. Format atlantique, ou mieux, Format in-plano. Grand format. Petit format. Le format d' un volume. Cet ouvrage a été imprimé en plusieurs formats.

FORMATION. s. f.

FORMATION. s. f. Action par laquelle une chose se forme, est produite. La formation de l' enfant dans le ventre de la mère. La formation des métaux dans le sein de la terre. La formation de ce terrain paraît due à des éruptions volcaniques. La formation d' un abcès.

Il se dit particulièrement, dans la Théorie militaire, Du mouvement par lequel une troupe prend une certaine disposition. Les principes de la formation en bataille.

Il signifie, en Géologie, L' ensemble des couches ou portions de terrains, de gîtes quelconques de substances minérales qui paraissent avoir été formés à la même époque et ensemble. Les terrains des environs de Paris sont de formation gypseuse. Des couches de même formation. Les formations schisteuses, calcaires.

Il se dit encore de L' action de former, d' organiser, d' instituer. La formation d' un régiment, d' une compagnie. La formation d' un établissement, d' une administration. Depuis la formation.

Il signifie aussi, en termes de Grammaire, La manière dont un mot se forme d' un autre mot, ou dont un mot passe par ses diverses formes. La formation d' un adjectif verbal. La formation du pluriel. La formation d' un temps, d' un mode. Règles de formation.

FORME. s. f.

FORME. s. f. Ce qui détermine la matière à être telle ou telle chose. La matière et la forme. La matière est susceptible de toutes sortes de formes, reçoit toutes sortes de formes.

En termes de Philosophie scolastique, Forme substantielle, Forme inhérente à la substance, forme qui détermine et complète l' être.

En Chimie, Sous forme gazeuse, liquide, solide, etc., À l' état de gaz, de liquide, de solide, etc.

En Théologie, La forme d' un sacrement, Les paroles sacramentelles que le prêtre prononce en le conférant, par opposition à La matière du sacrement. Les paroles, Je te baptise, etc., sont la forme du sacrement de baptême, et l' eau en est la matière.

En Grammaire, La forme d' un mot, se dit en parlant D' un mot considéré par rapport à sa composition, à ses modifications. Ce mot a eu d' abord telle forme. Ce mot a une forme grecque. La forme du singulier, du pluriel. Les formes actives, les formes passives d' un verbe.

FORME

FORME signifie en général, La figure extérieure d' un corps, la configuration d' une chose. La forme d' un homme. La forme d' un animal. La forme d' un oiseau. La forme d' un poisson. L' excellence de la forme humaine. Il est si défiguré, qu' il n' a presque pas forme humaine. La forme du visage. La forme de la tête, de la bouche, du nez, de l' oreille. Ils revêtent toutes sortes de formes. Le dieu prit la forme d' un vieillard. Changer de forme. L' ange apparut au jeune Tobie sous la forme d' un voyageur. Donner à un bâtiment la forme convenable. Une cour de forme carrée. Forme ronde, circulaire, ovale. Cette montagne est en forme de cône, a la forme d' un cône. Tailler quelque chose en forme de croissant. La forme d' un vase, d' un dôme. Cela est d' une belle forme, d' une forme agréable. Cela commence à prendre forme, à prendre une bonne forme, une meilleure forme.

Il se dit particulièrement, au pluriel, Des contours d' un objet. On l' emploie fréquemment, en ce sens, dans les Arts du dessin. Les formes du corps. Cet homme a des formes athlétiques. Cet animal a des formes sveltes, gracieuses. Étudier les belles formes. La beauté, l' élégance des formes. Les formes grêles de l' architecture gothique. Les formes sévères de l' architecture grecque. Des formes heurtées.

FORME

FORME s' emploie également au figuré, dans les deux sens qui précèdent. J' y ai vu la misère sous toutes ses formes. C' est toujours le même sentiment, sous une forme différente. La mort s' offrait à nous sous ses formes les plus hideuses.

Il s' applique souvent, dans une acception particulière, Aux tours du style, aux diverses façons d' exprimer la pensée. Varier les formes de son style. Cette forme est tout à fait poétique. Des formes élégantes. Les formes oratoires.

FORME

FORME se dit encore, figurément, de La constitution, du mode particulier de certaines choses. Changer la forme du gouvernement. La forme de l' administration n' était pas la même dans toutes les provinces.

FORME

FORME signifie en outre, La manière dont une chose est ou peut être faite, présentée, traitée; par opposition à Ce qui constitue essentiellement cette chose, à ce qui en fait le fond. La forme de cette critique pourrait être un peu plus polie. La forme d' un compliment. Donner au récit d' un voyage la forme d' un journal. Préceptes, instructions en forme de dialogue. Il a choisi la forme de l' apologue. Cela pèche par la forme. Le vice de la forme ne détruit pas le mérite du fond. Il a su donner à ce sujet une forme neuve et originale. La forme a rajeuni le fond. On changea la forme de l' acte, mais en conservant le fond.

Il signifie particulièrement, La formule usitée dans certains actes ou écrits, la manière dont on les rédige habituellement. La forme d' une quittance, d' un contrat de vente. La forme d' un billet à ordre, d' une lettre de change.

La forme d' un argument, La manière dont ses parties doivent être disposées pour qu' il soit conforme aux règles de la logique. Mettre un argument en forme. Votre argument n' est pas en forme.

Par forme de... En manière de... Dire quelque chose par forme d' avis, par forme de compliment.

FORME

FORME signifie aussi, Manière ou façon d' agir, de se conduire, de procéder, etc., conforme à certains usages, à certaines règles établies. Garder toujours une même forme de vivre. Prescrire une forme de conduite. Régler la forme des voeux. Rechercher une fille dans les formes, en faire la demande en forme. Le mariage a été fait dans les formes. Il n' y manquait aucune forme. Traiter une maladie dans les formes. Faire le procès à quelqu' un dans les formes. Formes légales. Formes judiciaires. Forme de justice. Il faut observer les formes. Les formes requises. Se tenir dans les formes. Ces formes ont été constamment suivies. Manquer, pécher dans la forme, par la forme. Défaut de forme. La forme n' en vaut rien. Sans aucune forme de procès. Sans autre forme de procès. Se dispenser des formes. Se tenir, s' en tenir aux formes. Contrat en bonne forme. En quelque forme et manière que ce soit. En la forme accoutumée. Un acte délivré en forme exécutoire.

Il se dit absolument, en termes de Procédure, Des formes judiciaires, par opposition à Ce qui fait la matière d' un procès, et qu' on nomme Le fond. L' affaire est bonne quant au fond, mais la forme n' en vaut rien. Il est des cas où la forme emporte le fond, où le vice de la forme nuit au fond.

Pour la forme, Afin d' observer les cérémonies ordinaires, afin de se conformer aux usages reçus, et de sauver les apparences. J' irai le voir seulement pour la forme. C' est une chose qu' il faut faire pour la forme. J' ai dit cela pour la forme.

FORMES

FORMES au pluriel, se dit quelquefois Des façons de s' exprimer ou d' agir propres à une personne. Il a des formes un peu rudes, mais c' est un excellent homme. Des formes grossières. Des formes polies, honnêtes. On l' emploie même, absolument et familièrement, dans le sens de Formes polies. C' est un homme qui a des formes. Avec des formes, en y mettant des formes, vous réussirez à le persuader.

FORME

FORME se dit, dans quelques Arts, Du modèle qui sert à donner à certaines choses la forme qu' elles doivent avoir. Mettre un chapeau en forme, sur la forme. Mettre une forme dans un soulier.

Forme brisée, Forme composée de pièces qui peuvent se séparer.

FORME

FORME se dit également de La partie d' un chapeau qui est faite sur le modèle de bois, et de La partie de dessus d' un soulier. La forme de ce chapeau est trop basse. La forme de ce soulier est toute gâtée.

FORME

FORME en termes d' Imprimerie, se dit d' Un châssis de fer qui contient des pages de caractères plus ou moins nombreuses, selon le format. Imposer une forme. Serrer les pages d' une forme avec des coins. Serrer une forme. Il faut deux formes pour composer une feuille. On a tiré la première forme. Une forme de quatre pages, de huit pages, etc.

FORME

FORME en termes de Papeterie, se dit d' Un châssis de bois, garni d' un tissu métallique, servant à fabriquer le papier.

FORME

FORME se dit aussi d' Un banc garni d' étoffe, et rembourré. Une forme de moquette. Une forme de velours.

Il se dit également Des stalles qui sont dans un choeur.

En termes de Chasse, Un lièvre en forme, Un lièvre au gîte.

FORME

FORME en termes de Marine, se dit d' Un bassin pratiqué dans un port, pour y faire entrer les bâtiments qu' on veut radouber ou réparer.

FORME

FORME en termes de Maréchalerie, se dit d' Une tumeur calleuse qui vient au paturon d' un cheval.

FORMEL, ELLE. adj.

FORMEL, ELLE. adj. Exprès, précis, positif, clair. Paroles formelles. Termes formels. Le texte formel de la loi. C' est une des clauses formelles du contrat. Par une disposition formelle de la charte, de la loi. Désaveu formel. Dénégation formelle. Contradiction formelle.

Cause formelle, se disait, dans l' ancienne Philosophie, de La cause qui fait qu' une chose est telle qu' elle est; par opposition à Cause matérielle.

FORMELLEMENT. adv.

FORMELLEMENT. adv. En termes exprès, précisément, clairement. La loi le dit formellement, le défend formellement. Le contrat porte formellement. Il s' y est opposé formellement. Il a nié formellement. Il a déclaré formellement que...

Il se disait, dans l' ancienne Philosophie, par opposition à Matériellement.

FORMER. v. a.

FORMER. v. a. Donner l' être et la forme. Dieu a formé l' univers. Dieu a formé l' homme à son image, il l' a formé du limon de la terre.

Il signifie aussi, en général, Produire, faire, opérer, ou Composer, constituer. Former un son. Former une voix articulée. Former des pas en dansant. Les eaux avaient formé un ravin profond. Le sang dont ce prince a été formé. Les vapeurs qui forment les nuages. À l' endroit où la route forme le coude. Ils formèrent un cercle autour de lui. Former le cercle. Leur troupe forma le carré, pour résister à la cavalerie. Former un concert de voix et d' instruments. Nous formions une société particulière. Les arbres qui forment une allée. Les lignes qui forment un triangle, un carré. Tant de bataillons forment un régiment. Les sons qui forment un accord. Les mots qui forment une phrase. Ces deux objets forment un contraste frappant. Cette dissertation forme à elle seule les deux tiers de l' ouvrage. Voilà ce qui forme le principal mérite de cet écrit.

Il se dit, particulièrement, en parlant De la manière de faire, de composer les mots, ou de les modifier, de les varier. Ce mot a été formé de tel autre par corruption. Former les temps d' un verbe. Du participe présent on forme l' imparfait, en changeant ant en ais.

FORMER

FORMER signifie aussi, Fabriquer, figurer, façonner, donner une certaine forme, une certaine figure. Le potier forme des vases, et leur donne telle figure qu' il veut. Former un noeud. Former un triangle. Former des caractères. Former bien ses lettres, ses caractères.

Fig., Former des noeuds, des liens, etc., S' engager dans quelque union. On dit dans le même sens, Former une liaison, etc.

FORMER

FORMER signifie en outre, Produire dans son esprit, concevoir dans son esprit. Former un dessein, une résolution. Former un projet. Se former des chimères. Se former une idée de quelque chose. Former des voeux, des souhaits, des désirs.

Il signifie également, Proposer, exposer ce qu' on a conçu, le mettre en avant. Former une objection. Former une difficulté. Former sa plainte, son opposition devant le juge. Former opposition.

FORMER

FORMER signifie encore, Organiser, instituer, établir. Former un bataillon, un escadron, un corps d' armée. Former une société, une académie. Former une république, une monarchie. Former un conseil. Former une cabale, une conspiration. Former une ligue. Former un établissement.

Former un siége, Commencer le siége d' une place, commencer à ouvrir la tranchée. Il a investi la place, mais il n' a pas encore formé le siége.

Former une entreprise, La concevoir et travailler à l' exécuter. Les grandes entreprises qu' il avait formées.

FORMER

FORMER signifie aussi, Instruire, façonner par l' instruction; faire contracter à quelqu' un certaines habitudes convenables. Former un jeune homme; lui former l' esprit, le caractère. Former la jeunesse d' un prince; le former à la vertu, aux bonnes moeurs. Former un apprenti, un disciple. La lecture des bons livres forme les moeurs. C' est l' expérience qui forme les hommes. On dit de même, Former des soldats, des marins, etc.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Du goût, du style, etc. Former son style sur celui d' un auteur. On forme son goût, on se forme le goût par l' étude des bons modèles.

FORMER

FORMER s' emploie avec le pronom personnel dans la plupart des sens qui viennent d' être indiqués. Le poulet se forme dans l' oeuf. Il s' est formé un gouffre en cet endroit. Les météores qui se forment dans l' air. Un orage se formait derrière nous. Des rassemblements se formèrent. Le futur des verbes français se forme ordinairement de l' infinitif. Les idées, les images qui se forment dans notre esprit. Cette république ne s' est formée que lentement. L' assemblée s' est formée en comité secret. Une ligue se forma contre lui. Il s' est bien formé depuis que je ne l' ai vu. Il se formera avec le temps. On se forme en voyant le monde. Le goût se forme par la lecture des bons auteurs. Se former sur de bons modèles.

Il se dit, particulièrement, Des choses dont la forme devient plus parfaite, plus prononcée. Les traits de son visage commencent à se former. Sa taille se forme.

Il signifie aussi, surtout dans la Théorie militaire, Prendre une certaine disposition, un certain arrangement. Une troupe qui se forme sur la droite ou sur la gauche en bataille. On le dit quelquefois, absolument, De la disposition, de l' ordonnance habituelle d' une troupe. Les régiments se formèrent devant les casernes.

FORMÉ, ÉE. participe

FORMÉ, ÉE. participe Avoir la taille bien formée. Avoir un goût formé.

FORMICA-LEO. s. m.

FORMICA-LEO. s. m. Voyez FOURMILION.

FORMICANT. adj. m.

FORMICANT. adj. m. T. de Médec. Il ne s' emploie que dans cette locution, Pouls formicant, Pouls petit, faible et fréquent.

FORMIDABLE. adj. des deux genres

FORMIDABLE. adj. des deux genres Redoutable, qui est à craindre, ou qui inspire une grande crainte. C' est un homme formidable. C' est la chose du monde la plus formidable. Cette armée avait un aspect formidable. Une puissance formidable. Des troupes formidables. Il s' est rendu formidable par la rapidité de ses conquêtes. Ils se rendirent formidables à leurs voisins.

FORMIER. s. m.

FORMIER. s. m. Ouvrier qui fait et vend des formes pour les chaussures.

FORMUER. v. a.

FORMUER. v. a. T. de Vénerie. Faire passer la mue à un oiseau.

FORMUÉ, ÉE. participe

FORMUÉ, ÉE. participe

FORMULAIRE. s. m.

FORMULAIRE. s. m. Livre, recueil de formules. Formulaire des notaires. Formulaire des actes de procédure. Formulaire pharmaceutique.

Il se dit aussi de Tout ce qui contient quelque formule, quelque formalité à observer, quelque profession de foi. Formulaire de dévotion. Signer un formulaire de foi.

Il s' est dit, particulièrement et absolument, Du bref émané de la cour de Rome au sujet du livre de Jansénius. Signer, refuser le Formulaire.

FORMULE. s. f.

FORMULE. s. f. Modèle qui contient les termes formels et exprès dans lesquels un acte authentique, solennel, religieux, etc., est ou doit être conçu. La formule d' un acte. Formule de serment. Formule de droit. Recueil de formules. La formule d' un mandement. Formule de prières.

Formule d' algèbre ou algébrique, se dit d' Un ensemble de termes algébriques qui compose l' expression la plus générale d' un résultat de calcul.

FORMULE

FORMULE se dit, en Médecine, Des recettes pharmaceutiques, des ordonnances de médecin, rédigées conformément aux règles et dans le langage de l' art. Dresser une formule. On use dans les formules de certains caractères, de certaines abréviations pour désigner les médicaments, leur dose, leur poids, etc. Médecine, collyre, looch, etc., suivant la formule.

Il s' emploie aussi dans le langage ordinaire, et se dit de Certaines façons de s' exprimer dont on se sert habituellement dans les diverses relations de la vie. Des formules de politesse. Laissons de côté ces vaines formules, et parlons avec franchise. La formule qui termine une lettre.

FORMULER. v. a.

FORMULER. v. a. T. de Médecine et de Pharmacie. Rédiger une ordonnance de médecine selon les règles et avec les termes de l' art. Cette ordonnance a été mal formulée. Ce médecin ne sait pas formuler.

En Jurispr., Formuler un acte, un jugement, etc., Le rédiger en la forme accoutumée.

FORMULER

FORMULER en termes d' Algèbre, Donner la formule qui exprime le résultat général d' un calcul.

FORMULÉ, ÉE. participe

FORMULÉ, ÉE. participe

FORNICATEUR, TRICE. s.

FORNICATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui commet le péché de fornication. L' Écriture dit que ni les fornicateurs ni les adultères n' entreront dans le royaume des cieux.

FORNICATION. s. f.

FORNICATION. s. f. Le péché de la chair entre deux personnes qui ne sont ni mariées ni liées par aucun voeu. Simple fornication. Le péché de fornication. Commettre fornication. Ce mot et celui de Fornicateur ne se disent guère que dans le dogmatique, et en matière de religion.

FORNIQUER. v. n.

FORNIQUER. v. n. Commettre le péché de fornication. Il est peu usité.

FORPAÚTRE ou FORPAISER. v. n.

FORPAÚTRE ou FORPAISER. v. n. T. de Chasse. Il se dit Des bêtes qui vont chercher leur pâture dans des lieux éloignés de leur séjour ordinaire.

FORS. préposition

FORS. préposition Excepté, hormis, à la réserve de. Ils sont tous morts, fors deux ou trois. «Tout est perdu, fors l' honneur», écrivait François Ier, après la bataille de Pavie. Il est vieux.

FORSENANT. adj.

FORSENANT. adj. T. de Chasse. Il se dit D' un chien courant qui a beaucoup d' ardeur.

FORT, ORTE. adj.

FORT, ORTE. adj. Robuste, vigoureux. Un homme fort, extrêmement fort. Un homme grand et fort. Un homme fort et ramassé. Avoir le bras fort, la main forte, les reins forts. Avoir une forte constitution. C' est un homme fort, et qui résiste au travail, à la fatigue. Il est plus fort, moins fort qu' un tel. Il n' est pas assez fort pour porter tout cela. Ce cheval est-il assez fort pour le carrosse? Un oiseau qui a l' aile forte.

Prov., Cet homme est fort comme un Turc, Il est extrêmement robuste, vigoureux.

FORT

FORT signifie aussi, Grand et puissant de corps, épais de taille. Un fort cheval. Un fort mulet. Un cheval fort du dessous. Un fort mulet porte six cents pesant. On dit dans un sens analogue, Avoir la jambe forte, la main forte, etc.

Il se dit également Des choses, et signifie, Gros et épais de matière, capable de porter un poids ou de résister au choc. De fortes murailles. Une forte digue. Cet arbre est déjà fort. Il faut une poutre plus forte. Ces solives-là sont trop fortes pour la poutre. Il faut une barre de fer plus forte. Une planche qui n' est pas assez forte. De la vaisselle d' argent extrêmement forte. Coffre-fort: voyez COFFRE.

Il se dit pareillement Des étoffes, des toiles, du cuir, etc. Un damas fort et plein de soie. Cette étoffe est forte, elle durera long-temps. Du ruban bien fort. Un cuir fort et qui résiste à l' eau.

Terre forte, Terre grasse, tenace, et difficile à labourer. Colle forte, Sorte de colle plus tenace que la colle ordinaire.

FORT

FORT se dit aussi Des villes et des places de guerre; et alors il signifie, Qui est en état de résister aux attaques de l' ennemi. Ville forte. Place forte. Le corps de la place est très-fort. Les dehors sont encore plus forts que le corps de la place.

Il se dit, quelquefois, Des troupes que leur nombre et leurs ressources mettent à même d' attaquer et de se défendre avec avantage. L' ennemi était plus fort que nous.

FORT

FORT en parlant Des bois, des blés, etc., signifie, Touffu, rangé près à près. Les blés sont forts cette année. Un bois extrêmement fort. La haie est trop forte pour qu' on y puisse passer.

FORT

FORT signifie encore, Rude, difficile, pénible. Un ressort qui est très-fort. Vous lui donnez là une forte tâche. Ils trouvèrent une montagne forte à monter. C' est un cheval fort à dompter.

Ce cheval a la bouche forte, est fort en bouche, Il n' obéit point au mors.

Fam., Le plus fort en est fait, Le plus difficile, le plus désagréable en est fait.

Prov., La jeunesse est forte à passer, Dans la jeunesse on a bien de la peine à modérer ses passions.

FORT

FORT se dit figurément De ce qui est considérable dans son genre. C' est une forte maison, on y fait beaucoup de dépense. Une forte dépense. Recevoir un fort salaire, de forts appointements. Une forte somme. Un nombre plus fort qu' un autre. Ils laissèrent un fort détachement à la garde du butin. Les journées de travail sont plus fortes dans telle saison. Poids fort. Mesure forte. Une forte dose.

Un ordinaire fort, Une table servie tous les jours copieusement. Une forte entrée, Une entrée copieuse; et, dans le même sens, Un plat fort, très-fort.

Voix forte, Voix pleine et qui se fait bien entendre.

FORT

FORT au figuré, signifie particulièrement, Impétueux, grand, violent, énergique dans son genre. Forte pluie. Vent fort. Sons forts. Forte gelée. Forte chaleur. Forte douleur. Médecine trop forte. Forte maladie. Forte fièvre. Son pouls est fort et élevé. Il faut donner le feu plus fort. Le coup de tonnerre fut si fort que les vitres en tremblèrent. Donner une forte impulsion. Faire une forte résistance. En Musique: La mesure se divise en temps faibles et en temps forts. Appuyer sur les temps forts. Etc.

Il s' applique également Aux choses morales. Avoir une forte inclination, une forte passion pour quelque chose. Cela fit une forte impression sur son esprit. Causer une forte émotion.

Fam., Cela est plus fort que moi, se dit D' une passion, d' une répugnance, d' une habitude, etc., qu' on ne peut vaincre, surmonter.

FORT

FORT se dit, dans une acception analogue à celle qui précède, De certaines choses qui font une vive impression sur le goût ou sur l' odorat. Liqueurs fortes. Vinaigre fort. Bière forte. Cidre fort. Le gingembre, le piment ont un goût très-fort. Cette eau de Cologne est bien forte, a une odeur bien forte. Ce tabac est trop fort pour moi.

Il se dit, particulièrement, De ce qui est excessivement âcre, désagréable au goût, à l' odorat. Du beurre fort. Avoir l' haleine forte.

Eau-forte. Nom que l' on donne ordinairement à l' acide nitrique, dans le commerce et dans les arts.

Graver à l' eau-forte, Graver sur une planche de cuivre avec le seul secours de l' eau-forte. On appelle par extension Eau-forte, Une estampe tirée sur une planche qui a été préparée à l' eau-forte, pour être ensuite terminée au burin, ou sur une planche entièrement gravée à l' eau-forte. Une belle eau-forte. Les eaux-fortes de Rembrandt.

FORT

FORT se dit aussi pour Chargé, en parlant D' un liquide, d' une couleur, etc. Lessive trop forte. Vin fort. Bouillon trop fort. Ce thé est bien fort. Ce café est trop fort. Couleur forte. Des teintes plus fortes.

FORT

FORT se dit en outre pour Puissant, tant au sens physique qu' au sens moral. Son parti est le plus fort. Vous aurez affaire à forte partie. Un homme est bien fort quand il a pour lui la justice. Céder au plus fort. C' est le plus fort qui fait la loi. Quand on n' est pas le plus fort, il faut céder. La raison du plus fort.

Main-forte. Voyez cette expression à son rang alphabétique, dans la lettre M.

FORT

FORT signifie encore, Qui est bien fondé, qui est appuyé sur de bons principes. Cette raison-là est bien plus forte que l' autre. C' est un des plus forts arguments pour prouver l' immortalité de l' âme. Une forte objection.

Par comparaison du plus au moins, À plus forte raison, Avec d' autant plus de raison. Si l' on est obligé de faire du bien aux étrangers, à plus forte raison doit-on en faire à sa famille.

FORT

FORT se dit également Des expressions, du style, etc., lorsqu' ils joignent l' énergie à la justesse, et qu' ils sont capables de frapper, d' entraîner. Une expression forte. Un style fort et concis. Une éloquence forte et rapide.

Il se dit aussi Des expressions, des termes, des propos durs et offensants. Cette expression-là est un peu forte. L' épithète est forte. Ce que vous dites là est un peu fort.

Fam., Cela est fort, paraît fort; voilà qui est fort, se dit D' une chose qui étonne désagréablement, qui paraît extraordinaire, ou difficile à croire.

FORT

FORT se dit souvent, au figuré, pour Habile, expérimenté, capable. C' est un homme fort. Il est fort sur ces matières-là, il y est fort plus que personne. Cet élève est fort sur la philosophie, sur l' histoire. Il n' est pas assez fort pour bien traiter un pareil sujet. Elle est très-forte sur le piano, sur la harpe. Être fort aux échecs, au piquet. Je ne joue pas contre vous, vous êtes beaucoup plus fort que moi. Il n' est pas fort.

C' est une tête forte, une forte tête, C' est un homme de beaucoup de jugement, de beaucoup de capacité. C' est une des plus fortes têtes du conseil, de l' assemblée. On appelle aussi Tête forte, Un homme qui porte bien le vin, qui peut en boire beaucoup sans s' incommoder.

Avoir l' esprit fort, Avoir de la vigueur, de la pénétration et de l' étendue d' esprit. Il a l' esprit fort, il n' est point accablé par la multitude des affaires.

Un esprit fort, se dit d' Une personne qui se pique de ne pas croire les dogmes de la religion; et, en général, de Quiconque veut se mettre au-dessus des opinions et des maximes reçues. C' est un esprit fort. Il fait l' esprit fort. Les prétendus esprits forts.

Très-fam., Il est fort pour parler, pour pérorer, etc., se dit, par une sorte de dénigrement, De celui qui sait beaucoup moins agir que parler, etc.

FORT

FORT se prend aussi, figurément, pour Courageux, magnanime, ferme. C' est un homme qui a un caractère fort, qui a l' âme grande et forte. La femme forte de l' Écriture. Cela est d' une âme forte.

Se faire fort, S' engager à quelque chose, se rendre caution, se rendre garant. Dans cette phrase, le mot Fort s' emploie toujours sans nombre ni genre. Je me fais fort d' en venir à bout. Il se fait fort de son ami. Elle se fait fort d' obtenir la signature de son mari. Ils se faisaient fort d' une chose qui ne dépendait pas d' eux. On dit dans le même sens, Se porter fort pour quelqu' un, Répondre du consentement de quelqu' un.

FORT

FORT se met souvent avec la préposition en, ou avec la préposition de, suivie d' un substantif qui indique le genre de force, la cause, la qualité, les ressources, etc., qui rendent fort. Être fort des reins. Une place forte d' assiette. Cette armée est forte en infanterie, forte d' infanterie. Il est fort en cavalerie. Les ennemis sont plus forts en nombre. Une armée forte de cent mille hommes. Être fort en raisons. Ils étaient forts de nos divisions. Être fort de la protection de quelqu' un. Être fort de sa conscience. Ce discours est très-fort de raisonnement, est très-fort de style.

Prov. et pop., Être fort en gueule, Parler beaucoup, avoir la repartie prompte et rude.

FORT

FORT se dit substantivement, surtout dans le style élevé, de Celui qui a la force ou la puissance. Protéger le faible contre le fort.

Les forts de la halle, Les portefaix qui font le service de la halle aux blés de Paris.

FORT

FORT s' emploie également, comme substantif, pour désigner, L' endroit le plus fort d' une chose. Mettre une poutre sur son fort. Le fort de la voûte. Le fort de la balance. Gagner le fort de l' épée. Le fort de la boule.

Il se dit aussi de L' endroit le plus épais et le plus touffu d' un bois. S' enfoncer dans le fort du bois. Courir dans le fort.

Il se dit, en termes de Chasse, Du repaire, de la retraite, de certains animaux qui se réfugient toujours dans l' endroit le plus épais du bois. Le sanglier est dans son fort. Relancer une bête dans son fort.

FORT substantif

FORT substantif se dit figurément et familièrement Du genre de mérite ou de savoir, de la qualité qui distingue une personne. Son fort, c' est l' histoire, la chronologie. C' est là son fort. La critique est son fort. C' est le tirer de son fort que de le tirer de là. C' est le prendre par son fort que de l' attaquer sur la géométrie. Tout le fort de cet homme est la mémoire. On dit dans un sens analogue: Connaître le fort et le faible d' une affaire. Savoir le fort et le fin d' un art.

Communément, Du fort au faible, le fort portant le faible, Toutes choses étant compensées, ce qui manque d' un côté étant suppléé de l' autre. Quatre chevaux porteront tout cela, du fort au faible. Des terres qui valent tant l' arpent, le fort portant le faible. Il a de bonnes et de mauvaises qualités; mais, le fort portant le faible, c' est un assez galant homme.

FORT substantif

FORT substantif signifie encore, Le temps où une chose est dans son plus haut point, dans son plus haut degré; et il se dit tant Des choses physiques que des choses morales. Dans le fort de l' hiver. Dans le fort de l' été. Au fort de la tempête. Dans le plus fort de la guerre. Il est dans le fort de sa maladie. Dans le fort de sa fièvre. Un homme dans le fort de sa passion, dans le fort de la colère, peut-il écouter la raison? Il ne faut pas lui en parler dans le fort de sa douleur, de son affliction.

FORT substantif

FORT substantif se dit en outre d' Un ouvrage de terre ou de maçonnerie, en état de résister aux attaques de l' ennemi. Bâtir un fort. Attaquer un fort. Prendre un fort. Il n' y a qu' un fort de terre qui défende l' entrée du pont.

FORT

FORT s' emploie aussi comme adverbe, et signifie, Vigoureusement, d' une manière forte et vigoureuse. Frappez fort. Heurtez plus fort. Poussez fort.

Il signifie aussi, Extrêmement, beaucoup; et alors, quand on le met devant un adjectif ou devant un adverbe, il marque le superlatif. Il pleut fort. Il gèle fort. Il vente fort. Elle lui plaît fort. Cette entreprise lui tient fort au coeur. J' ai cela fort à coeur. Je crois fort qu' il s' y opposera. Il nie fort et ferme. Il en a été fort surpris. Cet ouvrage est fort estimé des savants. Fort beau. Fort laid. Elle est fort aimable. Cela est fort inquiétant. Il n' est pas fort habile. Fort bien. Fort mal.

FORTE. adv.

FORTE. adv. (On prononce Forté.) T. de Musique, emprunté de l' italien. Fort. Il se met, dans une pièce de musique, aux endroits où le son doit être renforcé.

FORTEMENT. adv.

FORTEMENT. adv. D' une manière vigoureuse, ferme, solide. Il le saisit fortement par le milieu du corps, et l' enleva de terre. Attacher fortement une chose à une autre. Cela tient fortement à la muraille.

Il signifie figurément, Avec énergie, avec force, avec ardeur. Agir fortement. Il a insisté fortement sur ce point. C' est un ouvrage fortement pensé. Il a parlé fortement. Cet ouvrier a fortement travaillé. Se mettre fortement quelque chose en tête.

Des contours, des muscles, etc., fortement dessinés, Des muscles, des contours, etc., dont la forme ou la saillie est très-prononcée. On dit dans un sens analogue, en parlant Du visage, Des traits marqués fortement.

FORTE-PIANO. s. m.

FORTE-PIANO. s. m. (On prononce Forté.) T. de Musique. Espèce de clavecin dont la construction est telle, qu' on peut renforcer ou adoucir le son à volonté. Jouer du forte-piano.

FORTERESSE. s. f.

FORTERESSE. s. f. Lieu fortifié, destiné à recevoir une garnison et à défendre un pays. Cette forteresse tient tout le pays en respect. Attaquer une forteresse. Prendre une forteresse. Ils se retirèrent dans une forteresse.

FORTIFIANT, ANTE. adj.

FORTIFIANT, ANTE. adj. Qui augmente les forces. Il se dit Des remèdes et des aliments. Le vin est un remède et un aliment fortifiant.

Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin. Prendre des fortifiants.

FORTIFICATION. s. f.

FORTIFICATION. s. f. Ouvrage de terre ou de maçonnerie qui rend une place forte. La fortification de cette ville est excellente. Les fortifications n' en valent rien. Abattre, raser les fortifications. Démolir, réparer les fortifications. Dresser le plan des fortifications. Travailler aux fortifications. Fortification régulière, irrégulière.

Il signifie aussi, L' art de fortifier. Cet ingénieur entend bien la fortification. On le dit plus ordinairement au pluriel. Se connaître, s' entendre aux fortifications. Apprendre, étudier les fortifications.

Il signifie encore, L' action même de fortifier. On travaille à la fortification de cette place.

FORTIFIER. v. a.

FORTIFIER. v. a. Rendre fort, donner plus de force. Cet exercice est propre à fortifier le corps. Le bon vin fortifie l' estomac.

Il se dit souvent au sens moral. Ces méditations fortifient l' esprit. Fortifier le courage. Se fortifier l' âme. Fortifier son âme, son coeur. Je fortifiai ses espérances. Le temps fortifie l' amitié. Fortifier une preuve, un raisonnement. Cela fortifiait les soupçons. Fortifier une accusation.

Fortifier quelqu' un dans une résolution, L' y faire persister, l' y affermir.

En termes de Peinture, Fortifier une figure, les membres d' une figure, Leur donner plus de grosseur. Fortifier les teintes, Les rendre plus vigoureuses. Fortifier les ombres et les touches, Les rendre plus brunes et plus obscures.

FORTIFIER

FORTIFIER signifie particulièrement, Faire des ouvrages pour mettre une ville, une place, un poste, etc., en état de résister à l' ennemi. Fortifier une ville, une place, un poste, un château. Fortifier un camp. Ce côté de la place était mal fortifié.

FORTIFIER

FORTIFIER avec le pronom personnel, signifie, tant au propre qu' au figuré, Devenir fort, plus fort. Cet enfant se fortifie tous les jours. Ce convalescent commence à se fortifier un peu. L' esprit se fortifie par l' étude. Un sentiment qui se fortifie. Se fortifier dans la vertu. Se fortifier dans sa résolution.

Se fortifier dans un poste, S' y retrancher, y faire des dispositions qui mettent en état de tenir contre l' ennemi.

FORTIFIÉ, ÉE. participe

FORTIFIÉ, ÉE. participe Un lieu fortifié.

FORTIN. s. m. diminutif

FORTIN. s. m. diminutif Petit fort. Construire un fortin. On accompagna le grand fort de deux fortins.

FORTIORI (À)

FORTIORI (À) Expression latine, qui s' emploie en termes de Logique, et qui signifie, À plus forte raison. Raisonner à fortiori, conclure à fortiori, c' est-à-dire, D' après un rapport du moins au plus qui établit plus fortement ce qu' on veut prouver. Si je dois obliger mon cousin, à fortiori dois-je secourir mon frère.

FORTITRER. v. n.

FORTITRER. v. n. T. de Chasse. Il se dit Des cerfs ou d' autres bêtes qui évitent de passer dans les lieux où il y a des relais ou des chiens frais amenés pour les courre. Le cerf a fortitré deux fois.

FORTRAIT, AITE. adj.

FORTRAIT, AITE. adj. T. de Manége. Il se dit D' un cheval outré de fatigue. Un cheval fortrait.

FORTRAITURE. s. f.

FORTRAITURE. s. f. T. de Manége. Fatigue outrée d' un cheval.

FORTUIT, ITE. adj.

FORTUIT, ITE. adj. Qui arrive par hasard, d' une manière imprévue. Par cas fortuit. C' est un cas fortuit. C' est une chose fortuite. Rencontre fortuite. Événement fortuit. On n' est point tenu des cas fortuits.

FORTUITEMENT. adv.

FORTUITEMENT. adv. Par cas fortuit, par hasard. Je l' ai rencontré fortuitement. Cela est arrivé fortuitement.

FORTUNE. s. f.

FORTUNE. s. f. Hasard, chance. La fortune des armes. En cas de fortune. Il court fortune d' être un jour très-riche. Il court fortune d' y périr. Il court fortune de la vie. J' en courrai la fortune.

Fam., Courir la fortune du pot, S' exposer à faire mauvaise chère, en allant dîner dans une maison où l' on n' est point attendu.

Bonne fortune, Chance heureuse, heureux hasard. C' est une bonne fortune pour moi de vous rencontrer. Il lui est arrivé une bonne fortune depuis peu.

Bonne fortune, en termes de Galanterie, se dit Des faveurs d' une femme. Il se vante d' avoir eu cette bonne fortune. Il a eu beaucoup de bonnes fortunes. Un homme à bonnes fortunes. Aller en bonne fortune. Être en bonne fortune.

Tenter fortune, S' engager dans une entreprise dont le succès dépend en grande partie du hasard, d' événements qu' on ne peut régler ni prévoir. Chercher fortune, Être ou se mettre en quête des occasions qui peuvent procurer ce que l' on désire, comme le bien-être, les richesses, etc. Il est allé chercher fortune aux Indes. On disait autrefois, dans un sens analogue, Busquer fortune.

FORTUNE

FORTUNE se prend quelquefois pour Bonheur. Il est en fortune, il gagne tout ce qu' il veut.

Il se prend aussi pour Malheur, péril, danger, risque. Dieu vous préserve de mal et de fortune. C' est en ce sens qu' il est employé dans cette phrase de Pratique, À ses risques, périls et fortune.

Fig. et fam., Faire contre fortune bon coeur, contre mauvaise fortune bon coeur, Ne pas se laisser abattre par la contradiction, par les échecs, par les revers.

Fortune de mer, Les accidents qui arrivent à ceux qui naviguent sur mer, comme de faire naufrage, de rencontrer des pirates, etc.

FORTUNE

FORTUNE se dit encore de Tout ce qui arrive ou peut arriver de bien ou de mal à quelqu' un. Nous courons tous deux même fortune. Nous sommes compagnons de fortune. Courir la fortune de quelqu' un. S' attacher à la fortune de quelqu' un, suivre sa fortune. Il est le maître et l' arbitre de ma fortune. Changement de fortune. Cet événement allait changer sa fortune. Il a éprouvé l' une et l' autre fortune. Je partageai sa bonne et sa mauvaise fortune. Ma mauvaise fortune, ma bonne fortune a voulu que... On le dit également Des choses. Nous pouvons prédire quelle sera la fortune de ce livre, de cet ouvrage. La fortune des États, des empires. On l' emploie quelquefois au pluriel. Cet homme, cette doctrine a eu des fortunes très-diverses.

Revers de fortune, Disgrâce, accident qui change une bonne situation en une mauvaise. Un fâcheux revers de fortune. Éprouver un revers de fortune. Être à l' abri des revers de fortune. On dit aussi, Retour de fortune, Changement de fortune, vicissitude. Il y a d' étranges retours de fortune.

FORTUNE

FORTUNE se dit quelquefois de La bonne, de l' heureuse fortune de quelqu' un, des succès qu' il obtient. Des que sa fortune l' eut abandonné. Désespérer de sa fortune.

Il signifie aussi, dans une acception particulière, L' avancement et l' établissement dans les biens, dans les emplois, dans les honneurs, etc. Parvenir à une haute fortune. S' il vit, il portera, il poussera sa fortune bien loin. Vous êtes en bon chemin, poussez votre fortune. Faire fortune. Avancer sa fortune. Établir, affermir sa fortune. N' abusez pas de votre fortune. Sa fortune est encore chancelante. Il semble que sa fortune diminue, qu' elle baisse. Ses envieux tâchent de traverser, d' ébranler sa fortune. Faire la fortune de quelqu' un. Tenir sa fortune de quelqu' un. Il doit sa fortune à un tel. Il ne doit sa fortune qu' à son propre mérite. On a vu des fortunes bien étonnantes dans ces derniers temps. Les fortunes subites sont rarement durables.

Les biens de la fortune, Les richesses, les honneurs, les emplois, etc. Les biens de la fortune ne sont pas les vrais biens. Le sage ne recherche pas ardemment les biens de la fortune.

Homme de fortune, Celui qui, d' un fort petit commencement, est parvenu à de grands biens. Soldat de fortune, Homme de guerre qui, sans autre recommandation que son mérite, est parvenu des derniers rangs aux grades les plus élevés. On appelle de même Officier de fortune, Un soldat devenu officier par son seul mérite.

Faire fortune, se dit aussi Des choses, et signifie, Obtenir du succès, être accueilli, goûté. Cette doctrine a fait fortune dans le monde, a fait fortune.

Prov. et fig., Chacun est artisan de sa fortune, Généralement parlant, chacun peut se rendre heureux dans son état; notre bonheur dépend de notre conduite.

FORTUNE

FORTUNE signifie également, L' état, la condition où l' on est. Se contenter de sa fortune. Il s' est toujours tenu dans sa première fortune. Il n' a point changé sa fortune.

Il se dit encore simplement pour Biens, richesses, état d' opulence. Grande fortune. Belle fortune. Fortune immense. Fortune médiocre. Petite fortune. Sa fortune excite l' envie. Ménager sa fortune. Grossir, augmenter sa fortune. L' inégalité des fortunes. Partager sa fortune avec quelqu' un. Faire sa fortune. Ces pertes ont anéanti sa fortune. C' est un homme sans fortune. Il rassembla les débris de sa fortune. Mettre sa fortune à couvert. Acquérir de la fortune. Laisser de la fortune à ses enfants. N' avoir point de fortune. C' est là toute ma fortune.

FORTUNE

FORTUNE se dit aussi de La divinité païenne qui était censée faire, à son gré, le bonheur et le malheur, les bons et les mauvais succès. Le temple de la Fortune. La statue de la Fortune. Les Romains adoraient la Fortune, sacrifiaient à la Fortune.

Il s' emploie, par allusion au sens qui précède, dans un grand nombre de phrases figurées. La fortune est aveugle, inconstante, légère, variable, contraire, favorable, cruelle, bizarre, capricieuse, changeante, volage. Les caresses, les faveurs de la fortune. L' inconstance, le caprice, la bizarrerie, les revers, les rigueurs de la fortune. Les révolutions, les vicissitudes de la fortune. L' empire, la puissance de la fortune. La fortune distribue inégalement ses faveurs. Il est maltraité de la fortune. Il accuse la fortune de son malheur. La fortune lui rit. La fortune lui a tourné le dos. La fortune élève les uns, abaisse les autres. S' abandonner à la fortune. Donner, abandonner tout à la fortune. La roue de la fortune. La fortune préside à la guerre, au jeu. Cet homme de néant élevé si haut est un jeu de la fortune, un ouvrage du caprice de la fortune. Les hommes sont le jouet de la fortune. La fortune se joue de tout. La fortune a trompé leur espoir. Braver la fortune.

Les jeux, les coups, les caprices de la fortune, Les grands changements qui arrivent aux hommes ou aux États, et qui les élèvent ou les abaissent.

Brusquer la fortune, Tenter de réussir par des moyens prompts et hasardeux.

Prov. et fig., Attacher un clou à la roue de la fortune, Trouver moyen de fixer la fortune.

Fig., Adorer, encenser la fortune, sacrifier à la fortune, etc., S' attacher à ceux qui sont en faveur, en crédit.

FORTUNÉ, ÉE. adj.

FORTUNÉ, ÉE. adj. Heureux. Prince fortuné. Amants fortunés.

Il signifie aussi, Qui donne le bonheur, où l' on trouve le bonheur. Union fortunée. Siècle fortuné. Région, terre fortunée.

Úles Fortunées. Nom que les anciens donnaient aux îles que nous appelons maintenant les Canaries.

FORT-VÊTU. s. m.

FORT-VÊTU. s. m. Homme qui a un habit au-dessus de son état. Ce mot familier a vieilli.

FORUM. s. m.

FORUM. s. m. (On prononce Forome.) Mot emprunté du latin. Il se dit Des places où le peuple s' assemblait, à Rome, pour les affaires publiques, et de Celles où se tenait quelque marché. Le plus ancien forum, ou le Forum proprement dit, était situé entre le Capitole et le mont Palatin. Le forum de Nerva. Le forum de Trajan. Le peuple s' assemblait déjà dans le forum.

Il se dit également Des places où se tenaient les foires, dans les villes dépendantes de l' empire romain.

FORURE. s. f.

FORURE. s. f. T. de Serrurerie. Trou fait avec un foret. La forure de cette clef est ronde, est en trèfle, en étoile, etc.

FOSSE. s. f.

FOSSE. s. f. Creux dans la terre, fait par la nature ou par l' art, et qui est plus ou moins large et profond. Large fosse. Fosse creuse, profonde. Il y a une dangereuse fosse dans la rivière. Tomber dans une fosse. Daniel fut jeté dans la fosse aux lions. Creuser, faire une fosse pour un arbre. Faire une fosse d' asperges. Fosse à fumier. Fosse à chaux. Il est obligé par son bail de faire tant de fosses dans cette vigne. Creuser une fosse pour faire une citerne. Placer le moule d' un canon dans une fosse.

Fosse d' aisances, Excavation voûtée, destinée à recevoir les matières qui coulent d' une chausse d' aisances. Fosse inodore.

FOSSE

FOSSE signifie particulièrement, L' endroit que l' on creuse en terre pour y mettre un corps mort. On a fait sa fosse dans le cimetière. Mettre un corps dans la fosse. Prier Dieu sur la fosse de quelqu' un. Jeter de l' eau bénite sur sa fosse. Pleurer sur sa fosse.

Fig., Être sur le bord de sa fosse, avoir un pied dans la fosse, Être fort vieux ou extrêmement malade, n' avoir que peu de temps à vivre. Creuser sa fosse, Altérer sa santé, abréger sa vie par des excès, par des déréglements.

Prov. et fig., Mettre les clefs sur la fosse, Renoncer à la succession ou à la communauté d' une personne décédée. Cette veuve a mis les clefs sur la fosse de son mari.

Basse-fosse, Cachot très-profond dans une prison. Mettre dans les basses-fosses un condamné.

Cul de basse-fosse, Cachot souterrain, creusé dans la basse-fosse même. On le mit dans un cul de basse-fosse.

FOSSE

FOSSE en termes d' Anatomie, se dit de Certaines cavités, plus ou moins profondes, que présentent divers organes, et dont l' entrée est toujours plus évasée que le fond. Fosses nasales. Fosse coronale ou frontale. Fosse iliaque. Fosse lacrymale. Fosse temporale. Etc.

FOSSÉ. s. m.

FOSSÉ. s. m. Fosse creusée en long pour clore, pour enfermer quelque espace de terre, ou pour faire écouler les eaux, ou pour la défense d' une place. Entourer un pré de fossés. Relever les fossés d' une pièce de terre. C' est un pays tout coupé de fossés. Long fossé. Large fossé. Fossé profond. Fossé plein d' eau. Fossé sec. Sauter le fossé. Franchir un fossé. Les fossés d' une ville, d' une place de guerre. La crête d' un fossé. Le revers d' un fossé. Fossé à fond de cuve. Fossé taillé dans le roc. Fossé revêtu. Remplir le fossé. Combler le fossé. Percer le fossé. Descendre dans le fossé. Passer le fossé. Se loger dans le fossé. La descente du fossé.

Prov., Ce qui tombe dans le fossé est pour le soldat.

Prov. et fig., Faire de la terre le fossé, Tirer de la chose même de quoi subvenir aux dépenses nécessaires pour l' agrandir, ou pour l' entretenir. Il se dit plus souvent D' un dissipateur qui se ruine par des emprunts successifs, dont l' un rembourse l' autre.

Fig. et fam., Sauter le fossé, Prendre un parti hasardeux après avoir longtemps balancé.

Prov. et fig., Au bout du fossé la culbute, se dit Lorsque, se conduisant avec étourderie ou avec audace, on veut faire entendre que, s' il en résulte pour soi des suites fâcheuses, on ne se plaindra point, on les verra d' un oeil indifférent.

FOSSETTE. s. f. diminutif

FOSSETTE. s. f. diminutif Petit creux que les enfants font en terre, pour jouer à qui y fera tenir plus de noix, de noisettes, de billes, de petites pièces de monnaie, etc., en les y jetant d' une certaine distance. Jouer à la fossette.

FOSSETTE

FOSSETTE se dit aussi Du petit creux que certaines personnes ont au bout du menton, ou qui se forme au milieu de la joue quand elles rient.

FOSSILE. adj. des deux genres

FOSSILE. adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Il se dit Des substances qui se tirent de la terre, pour les distinguer Des substances de même nature qui se trouvent ailleurs. Du charbon fossile. Du sel fossile.

Il se dit également Des dépouilles, des débris, ou des formes, des empreintes de corps organisés, qu' on trouve dans les couches de la terre. Animal fossile. Ivoire fossile. Coquillage fossile. Plante fossile. Bois fossile.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin, et se dit de Toutes les substances qui se tirent de la terre, telles que minéraux, métaux, pétrifications, etc.; mais surtout Des animaux et des plantes fossiles. L' étude des fossiles. Il y a des fossiles dont on ne retrouve point les analogues parmi les espèces vivantes.

FOSSOYAGE. s. m.

FOSSOYAGE. s. m. Action de fossoyer, ou Travail du fossoyeur.

FOSSOYER. v. a.

FOSSOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Fermer avec des fossés. Faire fossoyer un pré, un champ.

FOSSOYÉ, ÉE. participe

FOSSOYÉ, ÉE. participe Maison fossoyée. Pré fossoyé.

FOSSOYEUR. s. m.

FOSSOYEUR. s. m. Celui qui creuse les fosses pour enterrer les morts. Payer le fossoyeur.

FOU ou FOL, FOLLE. adj.

FOU ou FOL, FOLLE. adj. (On emploie Fol devant un substantif, au singulier, commençant par une voyelle ou par une h non aspirée.) Qui a perdu le sens, l' esprit. Il a toujours été fou. Devenir fou. Être fou à courir les champs. Il est fou à lier. Il faudrait être fou pour ne pas juger que...

Prov. et par exagérat., Il m' a pensé faire devenir fou, Il m' a fait perdre patience par les choses qu' il a dites, qu' il a faites mal à propos. On dit de même, figurément et familièrement: Vous me feriez devenir fou avec vos sottes observations. Cet homme-là me rendra fou avec ses persécutions.

Fam. et par exagérat., Il est fou, il faut qu' il soit fou, se dit De celui qui fait ou qui dit des extravagances, quoiqu' il n' ait point l' esprit aliéné. Décidément cet homme-là est fou. Il faut que vous soyez folle, tout à fait folle pour vous conduire ainsi. Êtes-vous fou, dites-moi, de me faire une pareille demandé?

Fig., Être fou d' une personne, d' une chose, L' aimer avec une passion démesurée, y avoir un attachement excessif. Un mari qui est fou de sa femme. Une mère qui est folle de ses enfants. Il a acheté depuis peu ce tableau, et il en est fou.

Chien fou, Chien enragé. On dit, proverbialement et figurément, Être fait comme un chien fou, Être bizarrement accoutré, mal ajusté.

FOU

FOU signifie aussi, Simple, crédule, ou Malavisé, imprudent, extravagant. Vous êtes bien fou de croire cela. Vous êtes bien fou de vous en fâcher, de vous en tourmenter. Il a été assez fou pour lui dire... Que craindre de ce fol ennemi?

FOU

FOU se dit également De tout ce qui est contraire à la raison, à la prudence, à la modération. Fol amour. Fol espoir. Fol amusement. Fol entêtement. Folle entreprise. Action folle et extravagante. De folles dépenses.

Il se prend quelquefois pour Excessif, prodigieux. Il y avait à ce bal un monde fou. Cette tragédie a eu un succès fou. Il a dépensé un argent fou dans cette maison. Un luxe fou. Il en demandait un prix fou.

En termes de Procédure, Folle enchère, Enchère faite témérairement et à laquelle l' enchérisseur ne peut satisfaire. Vente, revente sur folle enchère, ou simplement, Folle enchère. Poursuivre la folle enchère. Frais de folle enchère. Il se dit aussi de La différence en moins entre le prix de la seconde adjudication et celui de la première; différence qui est à la charge de l' adjudicataire sur la folle enchère duquel on a revendu. Payer la folle enchère. On dit, dans un sens analogue, Fol enchérisseur. Dans l' ancienne Pratique, Fol appel, Appel mal fondé.

Prov. et fig., Payer la folle enchère de quelque chose, en payer la folle enchère, Porter la peine de sa témérité, de son imprudence. Il a fait une grande faute, mais il en a bien payé la folle enchère.

Fou rire, Rire dont on n' est pas le maître. Le fou rire m' a pris, en le voyant, en l' écoutant.

Fam., Avoir un mal de tête fou, Avoir un très-grand mal de tête.

Folle avoine, Espèce d' avoine qu' on nomme autrement Avoine stérile.

Folle farine, La plus subtile fleur de la farine.

FOU

FOU se dit quelquefois pour Extrêmement gai, badin, enjoué. Que vous êtes fou! Il a l' humeur folle. C' est une tête folle. Il est fou comme un jeune chien, comme un braque.

Gaieté folle, Gaieté qu' on manifeste sans retenue, ou par des actions, par des discours peu raisonnables. Il est d' une gaieté folle. Elle fut alors d' une gaieté folle.

FOU

FOU est aussi substantif, et signifie, Celui qui a perdu le sens, qui est tombé en démence. C' est un fou. C' est une folle. C' est un fou achevé. Un fou furieux. Un fou mélancolique. Un fou sérieux. Chaque fou a sa marotte. C' est un fou à lier. Il n' y a qu' un fou qui puisse répondre de la sorte. L' hôpital des fous.

Prov., on dit, Tête de fou ne blanchit jamais, soit parce qu' ordinairement les fous n' atteignent pas la vieillesse, soit parce qu' on les regarde comme exempts des inquiétudes, des soucis qui font assez souvent blanchir les cheveux.

FOU substantif

FOU substantif signifie également, par exagération, Celui qui fait, qui dit des extravagances, ou qui est crédule, imprudent, ou qui a une gaieté folle, turbulente. C' est un fou, un grand fou, un jeune fou, un vrai fou, un fou fieffé. Tais-toi, maître fou. Ils sont là un tas de fous qui raisonnent à perte de vue. Pauvre fou, ne vois-tu pas qu' on te joue? Prov. (dans les deux premières acceptions), Il y a plus de fous que de sages; tous les fous ne sont pas aux Petites-Maisons; et (dans la dernière), Plus on est de fous, plus on rit.

Il signifie aussi, Un bouffon; et on ne le dit guère alors que Des bouffons à gages, tels qu' en avaient autrefois les princes et quelques grands seigneurs. Le fou de François Ier. Les fous de cour avaient le privilége de dire impunément des vérités hardies. Les plaisanteries du fou. Il avait amené son fou.

Fam., Faire le fou, Faire le bouffon, contrefaire le fou; ou Faire quelque extravagance, quelque impertinence.

FOU

FOU au Jeu des échecs, se dit, par allusion aux anciens fous de cour, d' Une certaine pièce dont la marche est toujours par une ligne transversale, en coupant l' angle des carrés. Le fou blanc. Le fou noir. Le fou du roi. Le fou de la reine.

FOU

FOU en Histoire naturelle, Oiseau palmipède des Antilles, ainsi nommé parce qu' il se pose sans précaution sur les bâtiments, et s' y laisse quelquefois prendre à la main. Le fou vit de poisson.

FOUACE. s. f.

FOUACE. s. f. Sorte de pain fait de fleur de farine en forme de galette, et ordinairement cuit sous la cendre.

FOUAGE. s. m.

FOUAGE. s. m. Sorte de droit et de redevance qui se payait en certaines provinces par chaque feu ou maison. Droit de fouage.

FOUAILLE. s. f.

FOUAILLE. s. f. T. de Vénerie. Part que l' on fait aux chiens après la chasse du sanglier. C' est ce qu' on appelle Curée, à la chasse du cerf.

FOUAILLER. v. a. fréquentatif.

FOUAILLER. v. a. fréquentatif. Donner souvent des coups de fouet. Ce cocher ne fait que fouailler ses chevaux. Il est familier.

FOUAILLÉ, ÉE. participe

FOUAILLÉ, ÉE. participe

FOUDRE. s. f.

FOUDRE. s. f. Le feu du ciel, la matière électrique lorsqu' elle s' échappe de la nue en produisant une vive lumière et une violente détonation. La foudre sillonne les nues, brille dans les airs. Un coup de foudre. Être atteint, frappé de la foudre, touché de la foudre. L' éclat de la foudre. Lancer la foudre. La foudre est tombée. Les paratonnerres préservent les édifices de la foudre. La rapidité de la foudre. La foudre brûle, détruit les corps exposés à son action. Crime digne de la foudre. Il est quelquefois masculin, surtout en poésie et dans le style soutenu. Être frappé du foudre. Le foudre vengeur. Expirer sous les foudres vengeurs.

On le craint, il est craint comme la foudre, se dit D' un homme qui est fort redouté.

Par exagérat., Comme la foudre, avec la rapidité de la foudre, Avec une grande rapidité, avec une extrême impétuosité. Ce cheval va comme la foudre. Il s' élance avec la rapidité de la foudre. On dit dans le même sens: Aussi prompt, aussi rapide que la foudre. Plus prompt, plus rapide que la foudre. Etc.

Fig., Coup de foudre, se dit d' Un événement imprévu et fâcheux qui frappe quelqu' un tout à coup. Cette nouvelle fut pour lui un coup de foudre. Quel coup de foudre! On dit aussi: Cette nouvelle arriva comme un coup de foudre. Ce fut pour lui comme un coup de foudre. Etc.

Par extension, Les foudres de la guerre, Les canons, l' artillerie. On ne le dit qu' en poésie ou dans le style élevé.

Fig., Foudre de guerre, grand foudre de guerre, se dit d' Un grand prince, d' un grand général d' armée qui a remporté plusieurs victoires, et donné des preuves d' une valeur extraordinaire. Dans ce sens, Foudre est toujours masculin. On dit de même, figurément, Un foudre d' éloquence, Un grand orateur; mais cette locution est moins usitée.

FOUDRE

FOUDRE s' emploie aussi, figurément, en parlant Du courroux de Dieu, de l' indignation d' un souverain, etc. Les prières ferventes apaisent Dieu, et lui font tomber la foudre des mains. Le prince est en colère, et la foudre est près de tomber.

Les foudres de l' excommunication, L' excommunication. On dit de même: Les foudres de l' Église. Les foudres du Vatican. Les foudres des censures ecclésiastiques.

Les foudres de l' éloquence, Les raisonnements, les arguments victorieux par lesquels un orateur confond ses adversaires.

FOUDRE

FOUDRE se dit aussi de Cette représentation de la foudre que les peintres et les sculpteurs donnent ordinairement pour attribut à Jupiter, et qui consiste en une espèce de grand fuseau, du milieu duquel sortent plusieurs petits dards en zigzag. Dans ce sens, il est toujours masculin. Un foudre ailé. Une aigle tenant un foudre dans ses serres.

FOUDRE. s. m.

FOUDRE. s. m. Grande tonne, vaisseau d' une très-vaste capacité, qui peut contenir beaucoup de muids de vin ou de quelque autre liquide. Un foudre de vin.

FOUDROIEMENT. s. m.

FOUDROIEMENT. s. m. (On prononce Foudroîment.) Action par laquelle une personne, une chose est foudroyée. Le foudroiement de Phaéton. Le foudroiement des géants.

FOUDROYANT, ANTE. adj.

FOUDROYANT, ANTE. adj. Qui foudroie, ou Qui frappe avec la rapidité de la foudre. On ne l' emploie guère en ce sens que poétiquement. Jupiter foudroyant. Bras foudroyant. Épée foudroyante.

Apoplexie foudroyante, Violente attaque d' apoplexie qui cause promptement la mort.

FOUDROYANT

FOUDROYANT se dit aussi De ce qui exprime un grand courroux, une vive indignation. Il lançait sur moi des regards foudroyants. Il lui écrivit une lettre foudroyante.

Il se dit encore De ce qui épouvante, ou De ce qui interdit et confond. Nouvelle foudroyante. Réponse foudroyante. Le trait est foudroyant.

FOUDROYER. v. a.

FOUDROYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Frapper de la foudre. Jupiter foudroya les Titans.

Il signifie figurément, Battre, détruire à coups de canon, de mortier, etc. Foudroyer une ville. Foudroyer un bastion. Le feu de la place foudroyait les assiégeants.

Il se dit encore figurément, tant au sens physique qu' au sens moral, pour Terrasser, atterrer, confondre. Foudroyer la rébellion. Foudroyer l' hérésie. Cet orateur a foudroyé ses adversaires. Cet argument le foudroya.

Foudroyer les erreurs, les vices, etc., Les combattre avec véhémence, les frapper de réprobation par des discours ou des écrits éloquents.

FOUDROYÉ, ÉE. participe

FOUDROYÉ, ÉE. participe

FOUÉE. s. f.

FOUÉE. s. f. Sorte de chasse aux oiseaux, qui se fait la nuit à la clarté du feu.

FOUET. s. m.

FOUET. s. m. Cordelette de chanvre ou de cuir, qui est attachée à une baguette, à un bâton, et dont on se sert pour conduire et pour châtier les chevaux et autres animaux. Le fouet d' un cocher, d' un charretier, d' un messager, d' un postillon. Coup de fouet. Ce cheval est dur au fouet. Chasser des chiens à coups de fouet. Le charretier, le postillon fait claquer son fouet. Donner du fouet.

Il se dit aussi d' Une espèce de petite corde fort menue et fort pressée, dont les cochers et les charretiers se servent ordinairement pour mettre au bout de leurs fouets. Cela est fort comme du fouet. Ne prenez pas de la ficelle, prenez du fouet.

Fig. et fam., Faire claquer son fouet, Se faire bien valoir, faire valoir son autorité, son crédit, ses talents, etc.

Fig. et fam., Donner un coup de fouet, Menacer, presser, obliger quelqu' un de faire promptement ce que l' on désire de lui. On lui a donné un coup de fouet, il fera bientôt ce qu' on lui a demandé.

FOUET

FOUET se dit également d' Une lanière de cuir qui est attachée au bout d' un petit bâton, et dont les enfants se servent pour faire tourner un sabot.

Fig. et fam., Coup de fouet, se dit de Ce qui hâte une affaire. Cette affaire ne marche pas, elle a besoin d' un coup de fouet.

Fig., en termes d' Artillerie, Coup de canon tiré de plein fouet, Horizontalement, de but en blanc.

En Hist. nat., Le fouet de l' aile, Le bout de l' aile d' un oiseau.

FOUET

FOUET se dit aussi Des coups de verges dont on châtie les enfants. Donner le fouet à un enfant. Mériter le fouet. Avoir le fouet. Sujet au fouet. Craindre le fouet. Menacer du fouet.

Il se dit également Des coups de verges dont la justice fait châtier quelques criminels, en certains pays. Le supplice du fouet n' est plus usité en France. Être condamné au fouet. Avoir le fouet par les carrefours.

Fig., Il a eu le fouet sous la custode, se dit D' un criminel à qui la justice a fait donner le fouet dans la prison.

Prov. et fig., Donner le fouet sous la custode, Châtier, réprimander en secret.

FOUETTER. v. a.

FOUETTER. v. a. Donner des coups de fouet; ou Donner le fouet. Fouetter les chevaux. Fouetter les chiens. Fouetter un sabot. Fouetter un enfant. On fouettait autrefois les coupeurs de bourses.

Prov., Et puis fouette cocher, se dit, en plaisantant, Pour exprimer que l' on part en voiture avec une certaine rapidité. Nous montâmes en voiture, et puis fouette cocher.

Prov., Il n' y a pas là de quoi fouetter un chat, L' affaire, la faute dont il s' agit n' est qu' une bagatelle.

Prov. et fig., Il a bien d' autres chiens à fouetter, Il a bien d' autres affaires importantes à traiter.

Prov. et fig., Donner des verges pour se faire fouetter, pour se fouetter, Fournir des armes contre soi-même.

Fouetter de la crème, fouetter des oeufs, etc., Battre de la crème, battre des oeufs, etc., avec des verges, pour les faire mousser.

FOUETTER

FOUETTER se dit figurément, et neutralement, De la pluie, de la grêle, etc., quand elles frappent violemment contre quelque chose. La pluie, la grêle fouette contre les vitres. La neige fouette. On l' emploie dans un sens analogue en parlant Du vent. Le vent nous fouettait dans le visage. Le vent fouette à la campagne.

Il se dit pareillement Du canon, lorsqu' il donne en quelque lieu sans obstacle. Le canon fouette tout le long de la courtine. Il y avait une batterie qui fouettait sur la rivière.

En termes de Marine, on dit que Les voiles fouettent les mâts, Lorsque le vent n' est pas assez fort pour enfler les voiles, et que, par l' effet du tangage et du roulis, elles frappent avec violence contre les mâts. Dans cette phrase, Fouetter est actif.

FOUETTÉ, ÉE. participe

FOUETTÉ, ÉE. participe Crème fouettée.

Fig. et fam., Crème fouettée, se dit d' Un discours, d' un écrit dont le style a du brillant, mais où il n' y a point de substance, point de solidité. On dit, dans le même sens, Ce n' est que crème fouettée.

Ce pays, ce canton a été fouetté du mauvais vent, Le vent y a gâté les fruits.

FOUETTÉ

FOUETTÉ signifie adjectivement, Qui est marqué de petites raies comme de coups de fouet. On le dit surtout Des fleurs et des fruits. Une tulipe fouettée. Un oeillet fouetté. Une pêche fouettée. Fouetté de rouge, de bleu, etc.

FOUETTEUR, EUSE. s.

FOUETTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fouette. Il est familier, et ne s' emploie guère qu' avec quelque épithète. Ce maître d' école est un grand fouetteur.

FOUGASSE. s. f.

FOUGASSE. s. f. T. de Guerre. Espèce de petite mine ou de fourneau de mine. Faire une fougasse. La fougasse joua et fit sauter les soldats. Autrefois on disait aussi, Fougade.

FOUGER. v. n.

FOUGER. v. n. T. de Chasse. Il se dit Du sanglier qui arrache des plantes avec son boutoir.

FOUGÈRE. s. f.

FOUGÈRE. s. f. Plante herbacée dont les feuilles sont grandes et extrêmement découpées, et qui croît ordinairement dans les terrains sablonneux. Lieu plein de fougère. Danser sur la fougère. Se coucher sur la fougère. Sur la verte fougère. Brûler de la fougère. La cendre de fougère sert à faire du verre. Des verres de fougère.

Il se dit quelquefois absolument, en poésie, d' Un verre à boire. Quand le vin petille dans la fougère.

FOUGÈRES

FOUGÈRES au pluriel, se dit, en Botanique, de La famille de plantes cryptogames dont la fougère est le genre principal. La fructification des fougères.

FOUGON. s. m.

FOUGON. s. m. T. de Marine. Lieu où se fait la cuisine dans certains petits bâtiments de la Méditerranée.

FOUGUE. s. f.

FOUGUE. s. f. Mouvement violent et impétueux, ordinairement accompagné de colère. Il se dit Des hommes et des animaux. Être en fougue. Entrer en fougue. Apaiser sa fougue. Quand sa fougue lui prend. Il n' a que la première fougue. Dans la fougue. Quand la fougue est passée.

Il signifie aussi, Ardeur, impétuosité naturelle. La fougue de la jeunesse. La fougue des passions. Rien ne saurait maîtriser, dompter la fougue de son caractère. Il est plein de fougue. Un cheval qui a trop de fougue. On dit au pluriel, Les fougues de la jeunesse, pour exprimer L' emportement avec lequel les jeunes gens se livrent aux plaisirs.

Il se dit particulièrement pour Enthousiasme, feu, verve, surtout lorsqu' on parle D' un poëte ou d' un artiste qui est très-hardi dans ses conceptions, ou qui est sujet à des écarts. La fougue de ce poëte s' est éteinte, s' est ralentie bien promptement. S' abandonner à sa fougue, à la fougue de son imagination. On ne peut s' empêcher d' admirer la fougue, quelquefois excessive, de cet artiste.

En termes de Marine, Mât de fougue, vergue de fougue, perroquet de fougue, etc., Mât, vergue, perroquet d' artimon.

FOUGUEUX, EUSE. adj.

FOUGUEUX, EUSE. adj. Qui est sujet à entrer en fougue, ardent, impétueux. Cet homme est extrêmement fougueux. Cheval fougueux. Caractère fougueux. Esprit fougueux. Jeunesse fougueuse. Imagination fougueuse. Passions fougueuses. Désirs fougueux. De fougueux transports.

FOUILLE. s. f.

FOUILLE. s. f. Le travail qu' on fait en fouillant dans la terre. Faire une fouille, des fouilles. La fouille des terres. Les fouilles d' Herculanum, de Pompéi.

FOUILLE-AU-POT. s. m.

FOUILLE-AU-POT. s. m. Petit marmiton. Des fouille-au-pot. Il est bas.

FOUILLER. v. a.

FOUILLER. v. a. Creuser pour chercher quelque chose. Fouiller la terre. Fouiller des mines d' or, d' argent.

Fouiller quelqu' un, Chercher soigneusement dans ses poches, dans ses habits, s' il n' a point caché quelque chose. Fouiller un voleur.

En termes de Guerre, Fouiller un bois, Le faire visiter par des troupes.

FOUILLER

FOUILLER signifie, en Sculpture, Travailler avec le ciseau les parties renfoncées d' une statue, d' un bas-relief, etc., ou Pratiquer des enfoncements qui puissent produire des ombres fières et vigoureuses. Il signifie de même, en Peinture, Donner de la force aux touches et aux ombres qui représentent les enfoncements. Fouiller le marbre adroitement. Fouiller les rosaces des caissons. Cette draperie est bien fouillée.

FOUILLER

FOUILLER est aussi neutre, dans le premier sens. Fouiller dans un champ. Fouiller dans la terre. Fouiller dans les entrailles de la terre. Les sangliers, les cochons fouillent. La taupe a fouillé là.

Il signifie également, Chercher quelque chose en remuant, en déplaçant les objets qui peuvent le cacher. Fouiller partout. Fouiller dans une armoire. Fouiller au fond du coffre, jusqu' au fond du coffre.

Fouiller dans sa poche, dans sa bourse, etc., Mettre la main dans sa poche, dans sa bourse, etc., pour y chercher, pour y prendre quelque chose. On dit quelquefois, dans un sens analogue, Se fouiller.

FOUILLER

FOUILLER s' emploie aussi figurément, surtout comme verbe neutre, dans le sens de Consulter, examiner, rechercher curieusement. Fouiller dans les archives. Fouiller dans de vieilles chroniques. Fouiller dans l' histoire. Fouiller dans les secrets de la nature. Fouiller dans le passé, dans l' avenir. Fouiller dans sa mémoire. Fouiller dans les coeurs.

FOUILLÉ, ÉE. participe

FOUILLÉ, ÉE. participe

FOUINE. s. f.

FOUINE. s. f. Espèce de martre, animal carnassier, de la grosseur d' un chat, qui étrangle les petits oiseaux, les poulets, les pigeons, etc. La fiente de la fouine sent le musc.

FOUINE

FOUINE se dit aussi d' Un instrument de fer à deux ou trois fourchons, qu' on met au bout d' une perche, et qui sert à élever les gerbes sur le tas.

Il se dit encore d' Une espèce de trident propre à percer de gros poissons. Prendre des thons, des dorades, des bonites à la fouine.

FOUIR. v. a.

FOUIR. v. a. Creuser. Il ne se dit proprement qu' en parlant De la terre. Fouir la terre. Fouir un puits. Il faudra fouir bien avant pour trouver de l' eau en cet endroit.

FOUI, IE. participe

FOUI, IE. participe

FOULAGE. s. m.

FOULAGE. s. m. T. d' Arts et métiers. Action de fouler, ou Le résultat de cette action. Le foulage des cuirs. Les chapeaux se feutrent par le foulage. La régularité du foulage contribue à la beauté de l' impression.

FOULANT, ANTE. adj.

FOULANT, ANTE. adj. Qui foule. Il n' est guère usité que dans cette locution, Pompe foulante, Pompe qui élève l' eau en la pressant.

FOULARD. s. m.

FOULARD. s. m. Étoffe de soie, ou de soie et coton, fort légère, dont on fait des mouchoirs, des cravates, des fichus, etc., et qui offre ordinairement des dessins variés. Foulard des Indes. Un mouchoir de foulard.

Il se dit aussi d' Un mouchoir, d' une cravate, etc., de foulard. Se couvrir la tête d' un foulard. Un foulard bleu, jaune, rouge, etc.

FOULE. s. f.

FOULE. s. f. Presse, multitude de personnes qui s' entre-poussent. Une grande foule. Craindre la foule. Se jeter dans la foule. Se perdre, disparaître dans la foule. Se tirer de la foule. Faire la foule. Faire foule. Laisser écouler la foule. Laisser passer la foule. Il y a grande foule. La foule y est. Cette pièce attire la foule. Une foule de peuple, de spectateurs, etc.

Il se dit, par extension, pour Grand nombre, grande quantité, multiplicité; et alors on l' emploie même en parlant Des choses. Une foule de gens vous diront qu' il n' en est rien. Je connais une foule de personnes qui ont éprouvé le même accident. Une foule de solliciteurs. Cette foule d' écrits que chaque jour voit naître et mourir. Une foule de pétitions, de réclamations. La foule des affaires l' accable. J' ai une foule d' occupations. Avoir une foule d' idées, de souvenirs. Il allégua une foule de raisons.

Il signifie aussi, figurément, Le vulgaire, le commun des hommes, le grand nombre des personnes ou des choses ordinaires dans leur genre. La foule ignorante, inconstante. Se mettre, par ses talents, au-dessus de la foule. Se faire remarquer dans la foule. Se tirer de la foule. Sortir de la foule. Être confondu dans la foule.

FOULE

FOULE signifie en outre, L' action de fouler des draps, des chapeaux, etc. La foule des draps, des chapeaux, etc.

Il se dit plus ordinairement, chez les Fabricants de chapeaux, de L' atelier où l' on foule. Aller à la foule.

FOULE

FOULE signifie encore figurément, Oppression, vexation. Ces priviléges tendent à la foule des citoyens, de l' État, de la province. Ce sens a vieilli.

EN FOULE. loc. adv.

EN FOULE. loc. adv. En se pressant, ou En grande quantité, en grande multitude. Ils entrèrent, ils accoururent en foule. Les biens viennent en foule dans cette maison. Les idées se présentaient en foule à mon esprit. Alléguer des raisons en foule.

FOULÉE. s. f.

FOULÉE. s. f. T. de Manége. Temps pendant lequel, dans la marche, le pied du cheval pose sur le sol; ce qu' on nomme autrement Appui.

FOULÉES

FOULÉES en termes de Chasse, Traces légères que la bête laisse de son pied, en passant sur l' herbe ou sur les feuilles: on les nomme aussi Foulures, en parlant Du cerf. Les marques du pied sur terre nette se nomment Voie pour les bêtes fauves et le lièvre, Piste pour le loup et le renard, et Trace pour la bête noire.

FOULER. v. a.

FOULER. v. a. Presser quelque chose qui cède, qui ne résiste pas beaucoup. Fouler l' herbe. Fouler un lit. Fouler par mégarde une robe, un bonnet. Fouler des raisins pour en faire sortir le jus. Fouler la vendange. Fouler une cuve. On l' emploie souvent dans les Arts et métiers. Les corroyeurs, les hongroyeurs foulent le cuir avec les pieds pour l' amollir. Fouler des chapeaux dans de la lie de vinaigre, pour que leur étoffe se feutre. On foule le drap pour le rendre plus ferme, plus serré.

Fig., Fouler aux pieds, Traiter avec mépris. Un vrai chrétien foule aux pieds les vanités du monde. Fouler aux pieds les préjugés. Il foule aux pieds toutes les lois.

FOULER

FOULER signifie quelquefois, surtout en poésie et dans le style élevé, Marcher sur. Je foulais avec respect ce sol antique et sacré. Ils foulent avec indifférence la cendre des héros qui furent leurs ancêtres.

FOULER

FOULER signifie au figuré, Opprimer par des exactions, surcharger d' impôts. Fouler le peuple. Cette province a été extrêmement foulée.

FOULER

FOULER signifie encore, Blesser en foulant, en pressant fortement; et il se dit Des chevaux et des bêtes de voiture ou de somme. Les selles neuves foulent d' ordinaire les chevaux. Il ne faut rien pour fouler le pied à un cheval.

Il se dit également Des personnes, en parlant D' une entorse, d' un tiraillement violent de quelque partie. Cette chute lui a foulé le nerf. Je me suis foulé le pied, le poignet.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Dans cette chute, mon poignet s' est foulé.

FOULER

FOULER en termes de Vénerie, signifie, Faire battre ou parcourir un terrain par le limier ou par la mente.

FOULER

FOULER en Imprimerie, se dit, neutralement, De l' action de la presse sur les feuilles qui reçoivent l' impression. Cette presse foule bien; elle foule également, régulièrement.

FOULÉ, ÉE. participe

FOULÉ, ÉE. participe Une robe foulée. Avoir le poignet, le pied foulé.

Cette bête a les jambes foulées, se dit D' une bête de somme ou de trait qui a les jambes usées par un long et violent travail.

FOULERIE. s. f.

FOULERIE. s. f. Atelier où l' on foule les draps, les cuirs, etc. Porter les draps, les cuirs à la foulerie.

FOULOIR. s. m.

FOULOIR. s. m. T. d' Arts et métiers. Instrument avec lequel on foule.

FOULON. s. m.

FOULON. s. m. Artisan qui foule, qui apprête les draps et autres étoffes de laine. Envoyer des draps au foulon.

Moulin à foulon, Moulin qui sert à fouler les draps. Terre à foulon, Sorte de terre qui sert à dégraisser les draps. Chardon à foulon, Plante dont les têtes, armées de petits crochets, servent à carder les étoffes de laine, à rendre le poil des draps plus lisse et plus uni.

FOULQUE. s. f.

FOULQUE. s. f. Espèce de poule d' eau.

FOULURE. s. f.

FOULURE. s. f. Contusion, blessure d' une partie foulée. Guérir une foulure. Remède pour la foulure des nerfs.

FOULURE

FOULURE en parlant Du foulon et du corroyeur, signifie, L' action de fouler les étoffes de laine, les cuirs, etc.

FOULURES

FOULURES en termes de Chasse, Marques légères que le pied du cerf laisse sur l' herbe ou sur les feuilles.

FOUR. s. m.

FOUR. s. m. Ouvrage de maçonnerie voûté en rond, avec une seule ouverture par devant, et dans lequel on fait cuire le pain, la pâtisserie, etc. Four banal. Four à ban. Le four d' un boulanger, d' un pâtissier. La bouche, la gueule du four. L' air du four. Mettre le pain au four. Chauffer le four. Faire sécher des fruits au four. Des raisins cuits au four.

Four de campagne, Espèce de four portatif, fait ordinairement de cuivre rouge.

Pièce de four, Gâteau ou autre pièce de pâtisserie qui se cuit au four.

Donner le four trop chaud à du pain, à de la pâtisserie, Mettre cuire le pain ou des pâtisseries dans un four qui a été trop chauffé.

Prov. et pop., Il y fait chaud comme dans un four, se dit D' un lieu où il fait extrêmement chaud. Il y fait noir comme dans un four, se dit D' un lieu très-obscur.

Prov. et fig., Ce n' est pas pour vous que le four chauffe, Ce n' est pas pour vous que telle chose est préparée.

Prov., fig. et par menace, Vous viendrez cuire à mon four, Vous aurez quelque jour besoin de moi, et je trouverai l' occasion de me venger.

FOUR

FOUR se prend aussi pour Le lieu où est le four, et où se rendent ceux qui veulent cuire. Aller au four. Revenir du four.

Il se dit également Des lieux voûtés et ouverts par en haut, où l' on fait cuire la chaux, le plâtre, la brique, la tuile, etc. Four à chaux, à plâtre, à brique. Four de verrerie.

FOUR

FOUR se disait autrefois Du lieu où l' on cachait ceux que l' on enrôlait par force. Il a été deux jours dans un four, et il s' est sauvé.

Fam., Faire four, se disait autrefois Des comédiens, lorsque, au lieu de jouer, ils renvoyaient les spectateurs, parce qu' ils n' avaient pas assez de monde pour couvrir leurs frais.

FOURBE. s. f.

FOURBE. s. f. Tromperie basse et odieuse. Fourbe grossière, subtile. Découvrir une fourbe. Inventer une fourbe.

Il se dit plus ordinairement de L' habitude de tromper, de la disposition à tromper, à fourber. Ta fourbe sera démasquée.

FOURBE. adj. des deux genres

FOURBE. adj. des deux genres Qui emploie, pour tromper, des ruses odieuses, une adresse maligne et perfide. C' est un homme bien fourbe. Elle est bien fourbe. Il a l' esprit fourbe et rusé. C' est le plus fourbe de tous les hommes.

Il est aussi substantif. Un grand fourbe. Un maître fourbe. Une fourbe insigne.

FOURBER. v. a.

FOURBER. v. a. Tromper d' une manière basse et odieuse. Il m' a fourbé. Il fourbe tout le monde.

FOURBÉ, ÉE. participe

FOURBÉ, ÉE. participe

FOURBERIE. s. f.

FOURBERIE. s. f. Tromperie coupable, et qui tient de la fourbe. Faire une fourberie, des fourberies. Une fourberie insigne.

Il se dit quelquefois de La disposition à faire des fourberies. Sa fourberie est bien connue.

FOURBIR. v. a.

FOURBIR. v. a. Nettoyer, polir, rendre clair en frottant. Il ne se dit qu' en parlant De certains ouvrages de fer, de cuivre, etc., tels que les armes et les ustensiles de cuisine. Fourbir des armes. Fourbir une lame d' épée, un canon de fusil. Fourbir un casque, une cuirasse. Fourbir des chenets, une casserole, un poêlon. Fourbir avec du sable, avec du grès pilé.

FOURBI, IE. participe

FOURBI, IE. participe

FOURBISSEUR. s. m.

FOURBISSEUR. s. m. Artisan qui fourbit, et qui monte des sabres, des épées, etc. Acheter une épée chez un fourbisseur.

Prov. et fig., Se battre de l' épée qui est chez le fourbisseur, Disputer d' une chose qui n' est ni à l' un ni à l' autre de ceux qui contestent.

FOURBISSURE. s. f.

FOURBISSURE. s. f. Nettoiement, polissure. La fourbissure d' une lame.

FOURBU, UE. adj.

FOURBU, UE. adj. T. d' Art vétérinaire. Il se dit Des chevaux, des mulets, etc., qui perdent tout à coup l' usage de leurs jambes, soit pour avoir trop travaillé, soit pour avoir bu trop tôt après avoir eu chaud. Dessoler un cheval fourbu. Cette jument est fourbue.

FOURBURE. s. f.

FOURBURE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Maladie d' un cheval ou de quelque autre animal fourbu. Dessoler un cheval pour la fourbure.

FOURCHE. s. f.

FOURCHE. s. f. Instrument qui consiste en un long manche de bois terminé par deux ou trois branches ou pointes de bois, de fer, qui vont en s' écartant. Fourche de bois. Fourche de fer. La fourche est d' un grand usage dans les travaux de l' agriculture. Fourche d' étable. Fourche à faner. Chasser des maraudeurs à coups de fourche.

Fig. et fam., Faire une chose à la fourche, La faire négligemment ou grossièrement. Panser des chevaux à la fourche. Cela est fait à la fourche. On dit aussi, Être traité à la fourche, Être traité durement ou d' une manière humiliante. Ces phrases vieillissent.

Fourches patibulaires, Gibet à plusieurs piliers, élevé dans la campagne. Les fourches patibulaires étaient une marque de haute justice.

Fourches Caudines, Passage étroit et dangereux de la Campanie, près de l' ancienne Caudium, célèbre par l' affront que les Samnites y firent éprouver aux Romains, en les obligeant à passer sous le joug, l' an de Rome 433. Cette expression s' applique figurément À un général qui est obligé de faire une capitulation peu honorable, à un souverain qui fait un traité humiliant. Il a rencontré là ses Fourches Caudines.

Faire la fourche, une fourche, se dit D' une chose qui se divise en deux ou trois par l' extrémité, et principalement D' un chemin qui aboutit à deux ou à trois autres. Ce chemin fait la fourche, fait une fourche à tel endroit.

FOURCHER. v. n.

FOURCHER. v. n. Se partager, se diviser en deux ou trois par l' extrémité, en manière de fourche. Si on coupe la tête de ces arbres, ils fourcheront. Un chemin qui fourche. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans le même sens. Ses cheveux se fourchent, commencent à se fourcher.

Fig., Cette race, cette famille n' a point fourche, Elle n' a formé qu' une seule branche.

Fig. et fam., La langue lui a fourché, se dit en parlant D' une personne qui, par méprise, a prononcé un mot pour un autre à peu près semblable.

FOURCHÉ, ÉE. participe

FOURCHÉ, ÉE. participe Avoir les cheveux fourchés. Animaux qui ont les pieds fourchés.

Pied fourché, Droit d' entrée levé autrefois, dans certaines villes, sur les bêtes qui ont le pied fendu, comme boeufs, moutons, cochons, etc.

En termes de Blason, Croix fourchée, Celle dont les branches sont terminées par trois pointes qui font deux angles rentrants.

FOURCHETTE. s. f.

FOURCHETTE. s. f. Ustensile de table, qui a deux, trois ou quatre pointes ou dents par le bout, et dont on se sert pour prendre les viandes. Manger avec la fourchette. Se servir de la fourchette. Fourchette de bois, de fer, d' étain, d' argent. Les dents d' une fourchette.

Il se dit aussi d' Un instrument de même forme, mais plus long et plus gros, dont on se sert pour tirer la viande des grandes marmites.

Déjeuner à la fourchette, Manger de la viande à son déjeuner.

FOURCHETTE

FOURCHETTE se dit aussi d' Un instrument en forme d' Y dont les soldats se servaient autrefois pour appuyer leur mousquet en tirant. Mousquet à fourchette.

Il se dit également, dans certains Arts, d' Un instrument de même forme, qui sert à assujettir des cisailles.

Il se dit encore d' Un long morceau de bois à deux pointes de fer, qui est attaché à la flèche d' un carrosse, et que l' on baisse pour empêcher que le carrosse ne vienne à reculer, quand il est sur une pente. Abattre la fourchette.

Il se dit en outre Du petit os divisé en deux branches, qui est entre les deux ailes d' une volaille.

Pop., La fourchette de l' estomac, Le brechet.

FOURCHETTE

FOURCHETTE en termes d' Art vétérinaire, se dit d' Un certain endroit du pied du cheval, qui est plus élevé que le dedans du pied, et qui finit au talon. Un cheval blessé à la fourchette.

FOURCHETTE

FOURCHETTE en termes de Lingère, signifie, Cette partie de la manchette qui garnit l' ouverture de la manche d' une chemise d' homme.

FOURCHON. s. m.

FOURCHON. s. m. Une des pointes de la fourche ou de la fourchette. Fourche à trois fourchons. Fourchette à quatre fourchons.

Il signifie aussi, L' endroit d' où sortent les branches d' un arbre.

FOURCHU, UE. adj.

FOURCHU, UE. adj. Qui se fourche, fourché. Arbre fourchu. Barbe fourchue. Chemin fourchu.

Fig. et fam., Faire l' arbre fourchu, Mettre la tête en bas et les pieds en haut écartés l' un de l' autre.

Menton fourchu, Menton qui est marqué, à son milieu, d' un léger sillon ou renfoncement. Elle a le menton fourchu.

FOURGON. s. m.

FOURGON. s. m. Espèce de charrette couverte dont on se sert ordinairement dans les armées et dans les voyages. Mener un fourgon. Les fourgons sont ordinairement à quatre roues.

FOURGON. s. m.

FOURGON. s. m. Longue perche de bois garnie de fer par le bout, et servant à remuer, à arranger le bois et la braise dans le four.

Prov. et fig., La pelle se moque du fourgon, se dit Lorsqu' une personne se moque d' une autre qui aurait autant de sujet de se moquer d' elle.

FOURGONNER. v. n.

FOURGONNER. v. n. Remuer avec le fourgon du four.

Il signifie aussi, Remuer le feu sans besoin avec les pincettes, et le déranger en le voulant accommoder. Ne fourgonnez pas tant dans ce feu. Il ne fait que fourgonner.

Il signifie figurément, Fouiller maladroitement en brouillant et en mettant tout sens dessus dessous. Ne fourgonnez point dans ce coffre. Il est familier dans les deux derniers sens.

FOURMI. s. f.

FOURMI. s. f. Petit insecte qui vit en société, et qui fait ordinairement sa demeure sous terre. Une grosse fourmi. Des fourmis noires. Des fourmis rouges. Fourmi ailée. OEufs de fourmis. On a cru autrefois que les fourmis faisaient leurs provisions en été pour l' hiver.

Prov. et fig., Se faire plus petit qu' une fourmi devant quelqu' un, Se tenir dans un grand respect, dans une grande soumission devant lui.

Fig. et pop., Avoir des fourmis dans quelque partie du corps, Y éprouver des picotements. J' ai des fourmis dans les jambes.

Fig. et fam., Avoir des oeufs de fourmis sous les pieds, se dit D' une personne qui ne peut rester en place, qui piétine sans cesse.

FOURMILIER. s. m.

FOURMILIER. s. m. T. d' Hist. nat. Quadrupède de l' Amérique méridionale, qui se nourrit d' insectes et surtout de fourmis.

Il se dit également de Certains oiseaux des forêts de la Guyane, qui vivent de fourmis.

FOURMILIÈRE. s. f.

FOURMILIÈRE. s. f. Lieu où se retirent, où habitent les fourmis, et où elles pratiquent ordinairement des espèces de loges, de galeries et d' étages. Une fourmilière au pied d' un chêne. Fourmilière en forme de cône. Fourmilière souterraine.

Il se dit aussi de Toutes les fourmis qui habitent la même fourmilière. La fourmilière fut bientôt en mouvement. Nous vîmes sortir toute la fourmilière.

Il se dit figurément d' Une grande quantité de certains autres insectes ou animaux, et même d' Un grand nombre de personnes. Une fourmilière de vers, de souris, de serpents, etc. Une fourmilière de peuple. Il y a une fourmilière de pauvres dans ce quartier.

FOURMI-LION. s. m.

FOURMI-LION. s. m. T. d' Hist. nat. Insecte ainsi appelé parce qu' à l' état de larve il se nourrit de fourmis et d' autres petits insectes semblables qui tombent dans un trou en forme d' entonnoir, qu' il a pratiqué lui-même dans le sable, et où il se tient blotti.

FOURMILLEMENT. s. m.

FOURMILLEMENT. s. m. Picotement, comme si l' on sentait des fourmis courir sur la peau. Sentir un fourmillement par tout le corps.

FOURMILLER. v. n.

FOURMILLER. v. n. Abonder. Il ne se dit guère au propre que De ce qui a vie et mouvement. Ce pays fourmille de soldats. Ces rues fourmillent de peuple. Cette garenne fourmille de lapins. On lui donne quelquefois pour sujet le nom des personnes ou des animaux qui sont en grand nombre. Les solliciteurs fourmillent. Les vers fourmillent dans ce fromage.

Il se dit, par extension, De certaines choses qui sont réunies en très-grande quantité. Cet ouvrage fourmille de fautes. Les erreurs, les fautes fourmillent dans cet ouvrage. Cette traduction fourmille de contre-sens. On ne l' emploie guère que dans ces sortes de phrases.

FOURMILLER

FOURMILLER se dit aussi D' un picotement entre cuir et chair qu' on sent quelquefois à la peau, et principalement aux pieds et aux mains. Toute la main me fourmille.

FOURNAGE. s. m.

FOURNAGE. s. m. Ce que l' on paye au fournier pour la cuisson du pain.

FOURNAISE. s. f.

FOURNAISE. s. f. Sorte de grand four. Les trois enfants qui furent jetés dans la fournaise. Fournaise ardente.

Il a le sens de Creuset, dans cette phrase figurée, et dans quelques phrases semblables: La vertu s' éprouve et se perfectionne dans l' affliction, dans l' adversité, comme l' or, comme le métal dans la fournaise.

FOURNEAU. s. m.

FOURNEAU. s. m. Petite construction de maçonnerie ou de brique, soit portative, soit à demeure, et à plusieurs cavités, dans lesquelles on met du charbon, de la braise, pour cuire ou chauffer les mets. On le dit également d' Un ustensile, ordinairement de terre ou de fer, qui sert au même usage, dans les petites cuisines. Fourneau de cuisine. Grand, petit fourneau. Le foyer, la grille, le cendrier d' un fourneau. Mettre de la braise, du charbon dans le fourneau. Faire bouillir une marmite sur un fourneau. Allumer ses fourneaux. Fourneau de brique. Fourneau portatif. Fourneau de terre cuite, de fer. Marchand de fourneaux.

Il se dit aussi de Certains vaisseaux, et de Certaines constructions de maçonnerie ou de brique, qui servent, dans les arts, à soumettre diverses substances à l' action du feu. Fourneau d' apothicaire. Fourneau pour distiller. Fourneau de coupelle. Fourneau d' orfévre. Fourneau d' affineur. Fourneau de réverbère. Fourneau de forge. Fourneau à vent. Haut fourneau. Fourneau à moufle. Etc.

Il signifie encore, Un grand four où l' on fond le verre. Le fourneau d' une verrerie.

Il se dit également d' Un creux fait en terre, et chargé de poudre, pour faire sauter un rocher, une muraille, ou quelque ouvrage de fortification. Mettre le feu à un fourneau. Faire jouer un fourneau.

Le fourneau d' une pipe, Cette partie évasée d' une pipe, dans laquelle on fait brûler le tabac.

FOURNÉE. s. f.

FOURNÉE. s. f. La quantité de pain qu' on fait cuire ou qu' on peut faire cuire à la fois dans un four. Fournée de pain. La première, la seconde fournée. Demi-fournée. Fournée complète.

Il se dit aussi en parlant D' autres choses que l' on expose à l' action de la chaleur dans les fours. Une fournée de faïence. Une fournée de chaux. Une fournée de tuiles.

Prov., fig. et pop., Prendre un pain sur la fournée, se dit D' un homme qui, sur la foi du mariage, a commerce avec la femme qu' il doit épouser.

FOURNÉE

FOURNÉE se dit quelquefois, figurément et familièrement, d' Un certain nombre de personnes qui sont nommées à la fois aux mêmes fonctions, etc. Il ne sera pas de cette fournée. On annonce une nouvelle fournée pour le mois prochain. Dans ce sens, il ne s' emploie guère que par plaisanterie.

FOURNIER, IÈRE. s.

FOURNIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient un four public, et qui y fait cuire le pain. Le fournier du village. La fournière.

FOURNIER

FOURNIER se disait autrefois, au Jeu de billard, de Celui qui faisait passer sa bille sous l' archet ou la passe, par le côté du but. Vous êtes fournier, il faut repasser.

FOURNIL. s. m.

FOURNIL. s. m. (On ne prononce point l' L.) Le lieu où est le four et où l' on pétrit la pâte. Il est au fournil.

FOURNIMENT. s. m.

FOURNIMENT. s. m. Sorte d' étui dont les mousquetaires à pied se servaient, dans le XVIIe siècle, pour mettre leur poudre, et qui est également à l' usage des chasseurs. Chaque soldat avait un fourniment. Acheter un fourniment pour la chasse.

Il se dit aussi de Certains objets d' équipement à l' usage de chaque soldat, et particulièrement de la buffleterie. Nettoyer son fourniment.

FOURNIR. v. a.

FOURNIR. v. a. Pourvoir, approvisionner. On y joint souvent une idée d' habitude. Fournir l' armée de blé. Fournir de vivres. Ce marchand avait fourni cette maison de vin, de bois. C' est lui qui fournit cette maison. Neutralement, C' est lui qui fournit dans cette maison. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Se fournir des choses nécessaires. Il se fournit d' ordinaire chez ce marchand.

Il signifie particulièrement, Garnir. Fournir une maison de meubles. Fournir un magasin de toutes les marchandises nécessaires. Fournir un étui de toutes ses pièces.

Il signifie aussi, Livrer, donner, procurer, faire avoir. Fournir du blé à l' armée. C' est lui qui fournit le pain, la viande, etc. Un ouvrier qui s' oblige de fournir les matériaux. Fournir des armes. Fournir de l' argent à quelqu' un. Je fournirai les fonds nécessaires. Il est juste de lui rendre ce qu' il a fourni pour vous.

Il s' emploie figurément dans le même sens. Ce livre m' a fourni plusieurs autorités. Fournir des idées. Fournir des raisons. Il a promis de me fournir des renseignements. Je vous en fournirai les moyens. Cela peut nous fournir quelque lumière. Fournir un aliment à la curiosité publique. Fournir matière à des conjectures.

En Jurispr., Fournir et faire valoir une dette, une rente que l' on a transportée à quelqu' un, Garantir la dette, la rente, et la payer soi-même, au cas que le véritable débiteur devienne insolvable.

FOURNIR

FOURNIR signifie particulièrement, Produire, exposer, établir, surtout en termes de Pratique et d' Administration. Fournir ses défenses, ses griefs. Il n' a pas fourni toutes ses pièces. J' en fournirai la preuve quand on le voudra.

En termes d' Escrime, Fournir à quelqu' un un coup d' épée, Lui donner un bon coup d' épée.

FOURNIR

FOURNIR signifie aussi, Achever, parfaire. Il faut encore soixante francs pour fournir la somme entière.

En termes de Manége, Fournir la carrière, La parcourir tout entière. Ce cheval a bien fourni la carrière.

Fig., Il a bien fourni sa carrière, Il a vécu avec honneur et avec estime jusqu' à la fin.

FOURNIR

FOURNIR signifie aussi neutralement, Subvenir, contribuer en tout ou en partie. Fournir à la dépense. Fournir aux frais. Fournir à l' appointement, aux appointements.

Il signifie encore, Suffire. Il n' y peut fournir. On ne saurait fournir à tout.

FOURNI, IE. participe

FOURNI, IE. participe Être abondamment fourni de tout. Une boutique bien fournie. Une table bien fournie. Une bibliothèque bien fournie.

Lance fournie, s' est dit d' Un homme d' armes ayant tout son accompagnement, qui consistait en un certain nombre de soldats, de valets et de chevaux.

FOURNI

FOURNI se dit quelquefois, adjectivement, De ce qui est épais, touffu. Un bois bien fourni. Une barbe, une chevelure bien fournie.

FOURNISSEMENT. s. m.

FOURNISSEMENT. s. m. T. de Commerce. Fonds que chaque associé doit mettre dans une société. Compte de fournissement.

Il se dit aussi, en Jurisprudence, Des choses qui, dans un partage, doivent être respectivement comptées entre les copartageants, en dépense ou en recette, en rapports et retours. Procéder à la composition des lots et aux fournissements.

FOURNISSEUR. s. m.

FOURNISSEUR. s. m. Celui qui entreprend de faire la fourniture de quelque marchandise, de quelque denrée. Les fournisseurs des troupes. Fournisseur général de l' armée. Un tel est son fournisseur.

FOURNITURE. s. f.

FOURNITURE. s. f. Provision fournie ou à fournir. On le dit aussi de L' action même de fournir, d' approvisionner. Fourniture de blé, de vin, de bois, etc. Ce marchand fait les fournitures de telle maison. Il y a encore assez de blé, de vin et d' huile pour ma fourniture. La fourniture de l' armée. Entreprendre une fourniture. Faire une fourniture. Il est chargé de cette fourniture.

Il se dit quelquefois, dans le Commerce, de Ce qu' on livre, de ce qu' on donne. Ce banquier a fait depuis peu une grosse fourniture d' argent en Italie. Ce sens vieillit.

Il se dit aussi de Ce que les tailleurs, tapissiers, et autres semblables artisans, ont coutume de fournir en employant l' étoffe, la matière principale. Le tailleur veut tant pour ses fournitures. Le tapissier a pris tant pour façon et fourniture.

Il signifie encore, Les petites herbes dont on accompagne les salades. La fourniture de cette salade est excellente.

FOURRAGE. s. m. coll.

FOURRAGE. s. m. coll. La paille, le foin et toute autre espèce d' herbe qu' on donne pour nourriture aux bestiaux, aux chevaux, etc., lorsqu' on ne les fait point paître. Donner du fourrage au bétail. Ils ne nourrissent leurs vaches que de fourrage. Provision de fourrage. Fourrage vert. Fourrage sec. De bon, de mauvais fourrage. Cette plante donne un très-bon fourrage; on la cultive comme fourrage, pour le fourrage. Les diverses qualités de fourrage. Du beurre qui sent le fourrage. Ration de fourrage.

Il se dit particulièrement, de L' herbe qu' on coupe et qu' on amasse, à l' armée, pour la nourriture des chevaux. Une trousse de fourrage. Un pays abondant en fourrage. Faire provision de fourrage. L' armée manquait de fourrage.

Mettre de la cavalerie en quartier de fourrage, L' établir dans un quartier, dans un pays où il y a abondance de fourrage.

FOURRAGE

FOURRAGE se dit, par extension, de L' action même de couper le fourrage. Ordonner un fourrage général. On fit un grand fourrage en présence des ennemis. Il fut tué au fourrage. Envoyer au fourrage. Aller au fourrage. Faire un bon fourrage. Revenir du fourrage.

Il se dit également Des troupes commandées, tant pour faire le fourrage que pour le soutenir. L' officier qui commandait le fourrage. Les ennemis attaquèrent le fourrage.

FOURRAGE

FOURRAGE en termes d' Artillerie, se dit Du foin ou de l' herbe dont on se sert pour bourrer le canon, etc.

FOURRAGER. v. n.

FOURRAGER. v. n. Couper et amasser du fourrage. Il se dit principalement en termes de Guerre. Fourrager dans un champ, dans un village. L' armée a fourragé dans ce pays-là. On était contraint d' aller fourrager bien loin. Fourrager au vert. Fourrager au sec.

Fig. et fam., C' est un homme qui va fourrageant dans tous les livres, se dit D' un compilateur, ou D' un plagiaire.

FOURRAGER

FOURRAGER s' emploie aussi comme verbe actif, dans le sens de Ravager. Fourrager tout un pays. Le troupeau a fourragé dans cette pièce de blé. Les lapins ont fourragé mon jardin.

Fam., Fourrager des papiers, dans des papiers, Les mettre en désordre.

FOURRAGÉ, ÉE. participe

FOURRAGÉ, ÉE. participe

FOURRAGÈRE. adj. f.

FOURRAGÈRE. adj. f. T. d' Agricult. Il se dit Des plantes propres à être employées comme fourrage. Plantes fourragères.

FOURRAGEUR. s. m.

FOURRAGEUR. s. m. Celui qui va au fourrage. Soutenir les fourrageurs. Enlever des fourrageurs. Les ennemis tombèrent sur les fourrageurs.

FOURRÉ. s. m.

FOURRÉ. s. m. Endroit d' un bois, d' un bosquet, etc., où il y a un assemblage épais d' arbrisseaux, d' arbustes, de broussailles. Entrer, pénétrer dans le fourré d' un bois, ou absolument, dans le fourré. Se réfugier, se cacher dans un fourré.

FOURREAU. s. m.

FOURREAU. s. m. Gaîne, étui, enveloppe. Fourreau de velours. Fourreau de cuir. Fourreau d' épée. Le bout du fourreau. Tirer l' épée hors du fourreau. Tirer l' épée du fourreau. Fourreau de baïonnette. Fourreau de parapluie. Fourreau de siége. Fourreau de chaise. Fourreau de pistolet.

Faux fourreau, Sorte de fourreau dont on couvre le véritable fourreau d' une épée, d' un pistolet, etc., pour le garantir de la poussière ou de la pluie.

Prov. et fig., Coucher dans son fourreau comme l' épée du roi, ou simplement, Coucher dans son fourreau, Coucher tout vêtu.

Prov. et fig., L' épée, la lame use le fourreau, se dit Des personnes en qui une grande activité d' âme ou d' esprit altère la santé.

FOURREAU

FOURREAU se dit aussi de Certaines robes d' enfant.

Il se dit encore de La peau qui couvre le membre génital d' un cheval. Un cheval qui a mal au fourreau.

FOURRER. v. a.

FOURRER. v. a. Introduire, faire entrer, placer en quelque endroit, mettre parmi d' autres choses. Fourrer les bras dans le lit. Fourrer la main dans sa poche. Fourrer son bras dans un trou. Cette étoffe, cette tapisserie est toute perdue, il y a des trous à y fourrer la main. Elle lui fourre de gros morceaux dans la bouche. Il lui a fourré son épée dans le ventre. Il s' est fourré une écharde, une épine dans le doigt. Fourrez cela dans votre cassette. Fourrez vite cela dans votre poche. Il aura fourré cela dans un coin. Fourrez ce livre avec les autres. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Où s' est-il donc fourré? Se fourrer sous un lit. Le lièvre s' était fourré dans un trou.

Fig. et pop., Fourrer tout dans son ventre, Dépenser, dissiper tout ce qu' on a, pour satisfaire sa gourmandise.

Fig. et fam., Fourrer son nez où l' on n' a que faire, Se mêler indiscrètement de quelque chose. On dit dans un sens analogue, Fourrer son nez partout.

Fig. et fam., Chercher quelque trou à se fourrer, se dit De celui qui cherche quelque emploi, quelque condition, et qui a peine à en trouver.

Fig. et fam., Ne savoir où se fourrer, Ne savoir où se cacher, ne savoir comment se dérober à la confusion qu' on éprouve. Il est si honteux de ce qu' il vient de dire, qu' il ne sait où se fourrer.

Fig. et fam., Fourrer quelque chose dans l' esprit, dans la tête de quelqu' un, Parvenir à lui faire comprendre quelque chose. Il est si stupide, si hébété, qu' on ne saurait lui rien fourrer dans la tête, dans l' esprit. On eut bien de la peine à lui fourrer dans la tête qu' il fallait.... Cela signifie aussi, Faire croire une chose à quelqu' un, la lui persuader, la lui mettre dans la tête. Qui a pu lui fourrer cette sotte idée dans l' esprit? Vous vous fourrez dans la tête mille chimères, mille choses qui ne sont pas. On dit de même, avec le pronom personnel, qu' Une idée, une erreur, etc., s' est fourrée dans l' esprit, dans la tête de quelqu' un.

FOURRER

FOURRER signifie, par extension, Donner avec excès et sans réflexion. Elle gâte cet enfant, elle lui fourre toujours à manger. Cette mère fourre toujours en cachette de l' argent à son fils.

FOURRER

FOURRER signifie aussi figurément, Insérer hors de propos. Fourrer quelque chose dans son discours. Il a fait un livre où il a fourré tout ce qu' il savait. Il fourre toujours du latin dans ses plaidoyers, des proverbes dans la conversation.

Il signifie encore figurément, Introduire quelqu' un dans une maison, dans une société, etc.; ou Le faire entrer, l' engager dans une affaire. On le prend ordinairement en mauvaise part. Je ne sais qui l' a fourré dans cette maison, dans cette affaire.

Il s' emploie, dans ce dernier sens, avec le pronom personnel. Il se fourre partout. Il se fourre à la cour. Il se fourre dans toutes les compagnies. Il est allé se fourrer dans une société de gens qui le tromperont. Je ne sais comment il s' est fourré dans cette affaire. Il a commencé à se fourrer dans les affaires de finance. Il s' est fourré dans cette querelle, dans cette affaire jusqu' au cou, jusqu' aux oreilles. Il s' y est fourré bien avant. Pourquoi s' y fourrait-il? Où me suis-je fourré? Se fourrer dans l' embarras.

Dans toutes les acceptions qui précèdent, ce verbe est familier.

FOURRER

FOURRER signifie en outre, Garnir, doubler de peau avec le poil. Fourrer une robe de martre. Fourrer d' hermine. Fourrer de petit-gris.

Il signifie aussi, avec le pronom personnel, Se vêtir chaudement. Il s' est bien fourré. Il faut se bien fourrer en hiver.

FOURRÉ, ÉE. participe

FOURRÉ, ÉE. participe Habit fourré. Gants fourrés. Redingote fourrée. Fourré d' hermine, de petit-gris.

Langues fourrées, Langues de boeuf, de cochon, de mouton, recouvertes d' une autre peau que la leur, et avec laquelle on les fait cuire. Acheter une langue fourrée.

Médaille, pièce de monnaie fourrée, Médaille, pièce de monnaie dont le dessus est d' or ou d' argent, et le dedans d' un métal inférieur. Cette pièce d' or, d' argent est fourrée. On dit maintenant, Médaille plaquée.

Botte de paille, botte de foin fourrée, Botte dans laquelle, parmi de bonne paille ou de bon foin, on a mêlé de la paille ou du foin de moindre qualité.

En termes d' Escrime, Coup fourré, se dit Quand chacun des deux adversaires donne un coup et en reçoit un en même temps. On le dit, figurément et familièrement, Des mauvais offices que deux personnes se rendent mutuellement et en même temps. Ils ont fait un coup fourré.

Fig. et fam., Porter un coup fourré, Rendre en secret un mauvais office à quelqu' un.

Fig. et fam., Paix fourrée, Fausse paix, faite de mauvaise foi par les deux parties, chacune ayant intention de la rompre, lorsqu' elle le croira utile à ses intérêts.

Pays fourré, Pays rempli de bois, de haies, etc. L' armée se trouvait dans un pays fourré.

Bois fourré, Bois qui est fort garni de broussailles et d' épines. Voyez FOURRÉ, substantif.

Prov. et fig., Un innocent fourré de malice, se dit d' Un homme qui est malicieux, et qui feint d' être simple et bon.

FOURREUR. s. m.

FOURREUR. s. m. Marchand pelletier, artisan qui travaille en pelleterie. Marchand fourreur. La boutique d' un fourreur.

FOURRIER. s. m.

FOURRIER. s. m. Officier qui sert sous un maréchal des logis, et dont la fonction est de marquer le logement de ceux qui suivent la cour. Les fourriers de la maison du roi, de la cour. Les fourriers ont fait le logement, ont fait, ont marqué des logements.

Il signifie aussi, dans les troupes, Le sous-officier d' une compagnie qui est principalement chargé de pourvoir au logement des soldats quand ils passent dans quelque ville, et de répartir entre les escouades les vivres, les effets d' équipement, etc. Le fourrier de la compagnie. Le grade de fourrier.

FOURRIÈRE. s. f.

FOURRIÈRE. s. f. Office qui fournit le bois pour le chauffage de la maison du roi et des princes. La fourrière a fourni tant de bois. Chef de fourrière. Aide de fourrière. Garçon de fourrière.

Il se prend également pour Le lieu où l' on met ce bois. Il faut prendre ce bois dans la fourrière.

En Jurispr., Mettre un cheval, une vache, etc., en fourrière, Saisir un cheval, une vache, etc., pour cause de dégât, pour contravention, ou pour dette, et les mettre dans une écurie, dans une étable, où ils sont nourris, à tant par jour, aux dépens de celui à qui ils appartiennent, jusqu' à la réparation du dommage, jusqu' au payement de l' amende, ou jusqu' à ce qu' on les vende. Les chevaux de ce charretier ont été mis en fourrière. On dit de même qu' Un cheval, qu' une vache est en fourrière.

FOURRURE. s. f.

FOURRURE. s. f. Peau de certains animaux, précieuse par la couleur, la longueur, l' épaisseur du poil, et dont on se sert pour doubler, garnir ou orner les robes, les habits, etc.: on en fait aussi des manchons, des bonnets, etc. Une belle fourrure. Fourrure de martre zibeline, de petit-gris, d' hermine, de renard de Sibérie. Les belles fourrures viennent du Nord.

Il se dit également d' Une robe fourrée, ou garnie, ou ornée de fourrures. La fourrure d' un président. La fourrure d' un docteur.

Il signifie, en termes de Blason, Un fond de fourrure qui est ou d' hermine ou de vair. On ne met point fourrure sur fourrure.

FOURVOIEMENT. s. m.

FOURVOIEMENT. s. m. (On prononce Fourvoiment.) Erreur de celui qui s' égare de son chemin. Au point du jour ils s' aperçurent de leur fourvoiement.

Il se dit aussi figurément. Il est rare que l' on revienne d' un long fourvoiement. Il est tombé dans un étrange fourvoiement. Ce mot est peu usité.

FOURVOYER. v. a.

FOURVOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Égarer, détourner du chemin. Ce guide nous a fourvoyés.

Il se dit aussi figurément. Les mauvais exemples l' ont fourvoyé.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans l' un et l' autre sens. La nuit est cause qu' ils se sont fourvoyés. Plus on suit ses passions, plus on se fourvoie. Avec ellipse du pronom, Faire fourvoyer quelqu' un, Faire qu' il se fourvoie. Ces diverses routes les ont fait fourvoyer.

Il se dit, particulièrement, De méprises grossières. L' auteur de cet écrit s' est étrangement fourvoyé. Ce verbe est familier.

FOURVOYÉ, ÉE. participe

FOURVOYÉ, ÉE. participe

FOUTEAU. s. m.

FOUTEAU. s. m. C' est un des noms vulgaires de l' arbre qu' on appelle plus ordinairement Hêtre.

FOUTELAIE. s. f.

FOUTELAIE. s. f. Lieu planté de fouteaux ou de hêtres.

FOYER. s. m.

FOYER. s. m. Âtre, lieu où se fait le feu. Ôter la cendre du foyer.

Fig. et fam., Aimer à garder son foyer, Aimer le repos, et mener une vie retirée.

Le foyer d' un fourneau, La partie d' un fourneau où se place le feu, et dont le fond est garni d' une petite grille à travers laquelle la cendre tombe.

FOYER

FOYER se dit aussi de La dalle de pierre ou de marbre que l' on met au devant d' une cheminée, pour éloigner du feu le plancher et les parquets.

Il signifie, par extension, dans un Théâtre, La salle commune où se rassemblent les acteurs, et Celle où les spectateurs peuvent se réunir pour converser et pour se chauffer. Le foyer des acteurs. Le foyer du public. Le foyer de ce théâtre est fort beau. Entrer au foyer. Je n' ai point vu la pièce, je suis resté au foyer, dans les foyers.

Il se dit quelquefois figurément, surtout au pluriel, pour Maison, demeure, pays natal. Combattre pour ses foyers. Il a revu ses paisibles foyers. Rentrer dans ses foyers.

FOYER

FOYER en termes de Physique, se dit de L' endroit où se réunissent les directions des rayons lumineux qui, partant d' un même point, sont réfléchis ou réfractés par des surfaces courbes. La chaleur des rayons réfléchis par un miroir sphérique concave se concentre à son foyer. Faire brûler un corps en le plaçant au foyer d' un miroir ardent, d' un verre convexe sur lequel tombent les rayons solaires. Par extension de ce même sens, on appelle Foyer, dans les courbes, Certains points où la concentration des rayons lumineux peut s' opérer d' une manière absolument rigoureuse. Foyer de l' ellipse, de la parabole.

Foyer de lumière, Le point d' où part, d' où rayonne une lumière plus ou moins vive. Un foyer de lumière très-éclatant.

Fig. et fam., Le foyer d' une maladie contagieuse, Le lieu où elle exerce le plus de ravages, le lieu où elle se manifeste d' abord, et d' où elle se répand au loin. On dit dans un sens analogue, Le foyer de la rébellion, de la sédition, etc.

Fig., Cette ville est le foyer des lumières, Les arts et les sciences y fleurissent plus que partout ailleurs.

En Chirur., Foyer purulent, L' endroit où se forme le pus dans les abcès.

FRAC. s. m.

FRAC. s. m. Habit d' homme qui ne couvre par devant que la poitrine, et qui se termine par derrière en deux longues basques plus ou moins étroites.

FRACAS. s. m.

FRACAS. s. m. Rupture ou fracture avec bruit et violence. Horrible fracas. Épouvantable fracas. Le vent a fait un grand fracas dans cette forêt. Le tonnerre est tombé sur une église, et y a fait un grand fracas.

Il se dit, par extension, de Tout bruit semblable à celui d' une chose qui se fracasse. Le fracas du tonnerre. Le fracas des armes. Un torrent qui roule ses eaux avec fracas.

Il se dit également de Tout ce qui se fait avec tumulte, avec désordre et grand bruit. Quel fracas dans cette maison, dans cette assemblée! Ils firent leur entrée dans l' hôtel avec beaucoup de fracas. Ces plaisirs bruyants dont le fracas étourdit. Le fracas du monde.

En termes de Peinture, Il y a du fracas, un grand fracas dans ce tableau, dans cette composition, se dit en parlant D' un tableau qui frappe et fatigue la vue par la multitude et la confusion des objets, par le trop grand éclat des couleurs, etc.

FRACAS

FRACAS se dit figurément en parlant Des personnes qui cherchent et qui obtiennent une sorte de vogue, qui font du bruit dans le monde. Ce prédicateur fait fracas. Cette beauté fait du fracas dans le monde. Les hommes vains aiment le fracas.

Il se dit aussi en parlant Des choses qui excitent l' attention du public, qui font scandale. Ce livre fait fracas. La querelle de ces deux écrivains fait fracas. Cet article de journal cause bien du fracas, un grand fracas. Dans ce sens, il se prend le plus souvent en mauvaise part.

FRACASSER. v. a.

FRACASSER. v. a. Briser, rompre en plusieurs pièces. Un éclat de bombe lui fracassa la jambe. Il a fracassé toutes les porcelaines, toutes les glaces. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Toutes ces porcelaines se sont fracassées pendant le transport.

FRACASSÉ, ÉE. participe

FRACASSÉ, ÉE. participe

FRACTION. s. f.

FRACTION. s. f. Action par laquelle on rompt, on divise. En ce sens, il n' est usité que dans certaines phrases consacrées. Les pèlerins d' Emmaüs connurent Notre-Seigneur à la fraction du pain. Le corps de JÉSUS-CHRIST n' est point rompu par la fraction de l' hostie.

Il signifie quelquefois, Portion, partie. Le sou était une fraction de la livre. Les opposants ne formaient qu' une très-petite fraction de l' assemblée.

Il se dit particulièrement, en Arithmétique, Des quantités qui contiennent un certain nombre de parties de l' unité, et dont l' expression est généralement formée de deux termes, l' un, appelé Numérateur, exprimant le nombre des parties d' unité, et l' autre, appelé Dénominateur, indiquant combien il faudrait de ces parties pour former l' unité entière. Un demi (1/2), deux tiers (2/3), trois quarts (3/4), sont des fractions. Le calcul des fractions. Réduire plusieurs fractions au même dénominateur.

Fraction décimale, Fraction exprimée en parties décimales de l' unité, comme des dixièmes, des centièmes, des millièmes, etc., lesquels s' écrivent a la droite des unités simples selon leur rang de subdivision, en les séparant de ces unités par une virgule, pour indiquer où les subdivisions fractionnaires commencent. Les fractions décimales cinq dixièmes (0,5) et cinquante centièmes (0,50) répondent à un demi (1/2).

FRACTIONNAIRE. adj. des deux genres

FRACTIONNAIRE. adj. des deux genres T. d' Arithm. Il se dit De tout nombre, entier ou non, qui est actuellement présenté sous la forme d' une fraction, comme 16/8, qui vaut deux unités; 19/8, qui vaut deux unités plus 3/8; 1/10, qui vaut seulement la dixième partie d' une unité. Nombre, expression fractionnaire.

FRACTURE. s. f.

FRACTURE. s. f. Rupture avec effort. Fracture des portes.

Il signifie particulièrement, en termes de Chirurgie, Solution de continuité, ou division faite subitement dans les os ou les cartilages durs, par la violence de quelque cause externe. Le traitement des fractures. Réduire une fracture.

FRACTURER. v. a.

FRACTURER. v. a. T. de Chirur. Briser, casser. Fracturer l' avant-bras. Fracturer le crâne. Avec le pronom personnel, L' os se fractura en plusieurs endroits.

FRACTURÉ, ÉE. participe

FRACTURÉ, ÉE. participe Un os fracturé. Un membre fracturé.

FRAGILE. adj. des deux genres

FRAGILE. adj. des deux genres Aisé à rompre, sujet à se casser. Fragile comme un verre. Un vase fragile. La porcelaine est belle, mais elle est fragile.

Il signifie figurément, Qui n' est pas solidement établi, qui peut aisément être détruit Fortune fragile. Biens fragiles. Les grandeurs de ce monde sont des biens fragiles.

Il signifie aussi figurément, Sujet à tomber en faute. La nature est fragile. Esprit fragile. La chair est fragile. Sexe fragile.

FRAGILITÉ. s. f.

FRAGILITÉ. s. f. Disposition à être facilement cassé, brisé. La fragilité du verre. La fragilité de la porcelaine.

Il signifie figurément, Instabilité. La fragilité des choses humaines. La fragilité de sa fortune.

Il signifie encore figurément, Facilité à tomber en faute. La fragilité de notre nature. La fragilité humaine. Les péchés de fragilité.

FRAGMENT. s. m.

FRAGMENT. s. m. Morceau de quelque chose qui a été cassé, brisé. Il se dit surtout en termes de Chirurgie, ou en parlant De choses considérables par leur prix, par leur rareté. Les fragments d' un os. Les fragments d' un vase précieux, d' une statue antique, d' une colonne, d' une inscription.

Il se dit figurément d' Une petite partie qui est restée d' un livre, d' un traité, d' un ouvrage. Les fragments d' un poëme. Les fragments de Salluste, d' Ennius, etc. On n' a retrouvé que quelques fragments du grand ouvrage qu' il avait promis.

Il signifie également, Morceau d' un livre, d' un ouvrage qui n' est point encore terminé, ou qui n' a pu l' être. Il n' a laissé qu' un fragment du livre qu' il voulait faire. Publier des fragments. Fragments historiques, philosophiques, poétiques, etc.

FRAI. s. m.

FRAI. s. m. Action de frayer. Il se dit de L' action propre aux poissons pour la multiplication de leur espèce. Durant le frai les poissons sont maigres. Le temps du frai.

Il se dit aussi Des oeufs de poisson mêlés avec ce qui les rend féconds. Du frai de carpes, de tanches, de grenouilles, etc.

Il signifie encore, Le petit poisson. Ce n' est que du frai, il faut le remettre dans l' étang. Mettre du frai au bout de la ligne pour servir d' appât.

FRAI

FRAI signifie en outre, L' altération, la diminution de poids que l' usage et le frottement apportent à la monnaie. Cette pièce a beaucoup perdu par le frai.

FRAÚCHEMENT. adv.

FRAÚCHEMENT. adv. Avec un frais agréable. Marcher la nuit pour aller fraîchement. Être logé fraîchement.

Il se dit aussi pour Froidement, au figuré. Nous sommes un peu fraîchement ensemble. Accueillir fraîchement quelqu' un. Ce sens ne s' emploie plus que par plaisanterie, pour adoucir l' idée que réveille le mot Froidement.

Il signifie encore, Récemment, depuis peu. J' ai reçu fraîchement de ses nouvelles. Tout fraîchement arrivé. Ce sens et le précédent sont familiers.

FRAÚCHEUR. s. f.

FRAÚCHEUR. s. f. Froid doux et modéré, qui tempère la chaleur de l' atmosphère, et qui cause une sensation agréable. La fraîcheur du temps, de l' air. La fraîcheur de la nuit, des matinées. La fraîcheur des bois. Une fraîcheur délicieuse. La fraîcheur du printemps. Marcher à la fraîcheur. On dit de même: La fraîcheur de l' eau, d' une boisson, etc. La fraîcheur du marbre, etc.

Il signifie quelquefois, Froidure, froid. La fraîcheur du soir est perfide dans cette saison. Il fait quelquefois des fraîcheurs qui nuisent à la vigne.

Il se dit, par extension, d' Une douleur causée par un froid humide. Gagner, avoir une fraîcheur. Cela cause des fraîcheurs. Ce n' est point un rhumatisme, ce n' est qu' une fraîcheur.

FRAÚCHEUR

FRAÚCHEUR se dit, figurément, Du lustre, du brillant, de l' éclat agréable des fleurs, du teint, des couleurs, etc. La fraîcheur des fleurs. Cette rose a perdu sa fraîcheur. La fraîcheur du teint. La fraîcheur de la jeunesse, du jeune âge. Cette femme a un reste de fraîcheur, a encore de la fraîcheur. La fraîcheur du coloris, dans un tableau. Ces peintures ont conservé toute leur fraîcheur. La fraîcheur d' un costume neuf, d' une décoration nouvelle, etc.

Fig., La fraîcheur des pensées, de l' imagination, du style, se dit en parlant De la verve, jointe à la douceur et à la grâce, dans les conceptions de l' esprit.

FRAÚCHEUR

FRAÚCHEUR en termes de Marine, se dit d' Un vent très-faible qui suit ou qui précède le calme. Voilà un peu de fraîcheur. La brise est finie, il n' y a plus qu' une légère fraîcheur.

FRAÚCHIR. v. n.

FRAÚCHIR. v. n. T. de Marine. Il se dit Du vent qui devient plus fort. Le vent fraîchit. On dit aussi, impersonnellement, Il fraîchit, il commence à fraîchir.

FRAIRIE. s. f.

FRAIRIE. s. f. Partie de divertissement et de bonne chère. Être d' une frairie. Faire frairie. Être en frairie. Il est familier.

FRAIS, AÚCHE. adj.

FRAIS, AÚCHE. adj. Médiocrement froid, plus froid que chaud, et propre à tempérer une trop grande chaleur. Un vent frais. Une matinée fraîche. Nuit fraîche. Temps frais. Il fait un petit air frais. Eau fraîche. Boire d' un vin frais, ou adverbialement, Boire frais. Avoir les mains fraîches. Cette cave est très-fraîche. Ombrage frais. La terre est bien fraîche en cet endroit.

Il se prend aussi pour Froid. Au printemps les matinées sont encore fraîches. En automne les matinées commencent à être fraîches.

En termes de Marine, Vent frais, Vent médiocrement fort, et bon pour faire route. Nous partîmes par un vent frais. On dit de même, Une brise fraîche. On exprime aussi les différentes forces du vent, en ajoutant à Frais une épithète qui les distingue. Il vente beau frais, bon frais, grand frais, etc.

FRAIS

FRAIS signifie aussi, Récent, et se dit De ce qui est nouvellement produit, nouvellement cueilli, nouvellement arrivé, nouvellement fait, etc. Un oeuf frais. Du pain frais. Des figues fraîches. Donner de l' herbe fraîche à un cheval. De la marée fraîche. Du poisson frais. Ce beurre est bien frais. Les traces en sont encore toutes fraîches. Quand une plaie est encore fraîche.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Des lettres fraîches. Des nouvelles fraîches. De fraîche date. Pendant que j' en ai la mémoire fraîche, toute fraîche.

Fig., La plaie est encore fraîche, toute fraîche, L' affliction est encore toute récente.

Fig., Être frais de quelque chose, En avoir la mémoire récente. Je suis tout frais de cette lecture. Il était encore tout frais de ses leçons, de ses exercices, de sa philosophie. On dit à peu près de même, Il est encore tout frais du collége, Il ne fait que d' en sortir.

FRAIS

FRAIS signifie aussi, Qui n' a point été salé, fumé, etc. Du beurre frais. Du saumon frais. De la morue fraîche. Du porc frais. Des harengs frais.

Il se dit encore Des choses sujettes à se sécher ou à se corrompre, lorsqu' elles n' ont point encore souffert d' altération, malgré le laps de temps. Ces herbes sont encore fraîches, quoique cueillies depuis plusieurs jours. Le pain de seigle se conserve long-temps frais. Ce poisson est encore très-frais. Les oeufs que l' on conserve par ce procédé sont aussi frais au bout de six mois que le jour où ils ont été pondus.

Il se dit quelquefois figurément, dans le même sens. Quoique la chose ait eu lieu il y a longtemps, j' en ai le souvenir très-frais.

FRAIS

FRAIS signifie en outre, Qui a de la fraîcheur, de l' éclat, du lustre, etc., et se dit Des fleurs, du teint, des couleurs, des étoffes, etc. Mettre des fleurs dans un vase avec de l' eau, pour les tenir fraîches. Avoir le teint frais, le visage frais. Cette jeune personne est fraîche comme une rose. Une bouche fraîche. Des lèvres fraîches et vermeilles. Ces couleurs sont encore très-fraîches. Elle avait un costume très-frais et du meilleur goût. En Peinture, Coloris frais.

Être frais, en parlant Des personnes, signifie quelquefois, Avoir bon visage, avoir un air de vigueur, de santé. Être frais et gaillard. Ce vieillard est encore très-frais. Je ne vous ai jamais vu si frais. On le dit aussi, figurément, populairement et par moquerie, De quelqu' un à qui il est arrivé un accident, ou qui en est menacé. Vous avez perdu tout votre argent au jeu; vous voilà frais. Si votre père vient à savoir vos fredaines, vous êtes frais. Tu as fait là une belle affaire; te voilà fraîche, ma pauvre enfant. On le dit de même D' un ouvrage de la main qu' on trouve mal fait, et qu' on veut dénigrer. Voilà un bel ouvrage! il est frais.

Ce cheval a la bouche fraîche, Il a la bouche humide et écumeuse.

FRAIS

FRAIS signifie aussi, Délassé, qui a recouvré ses forces par le repos. Il est à présent tout frais. Il est frais et reposé. Frais et dispos. Nous prîmes des chevaux frais.

Troupes fraîches, Troupes qui ne sont point fatiguées, qui n' ont point encore donné.

FRAIS

FRAIS substantivement, se dit d' Un air frais, d' une température fraîche, d' un froid modéré. Un frais agréable. Donner du frais. Chercher le frais. Voyager au frais. Aller au frais. Se tenir au frais. Prendre le frais. Mettre du vin au frais. Il commence à faire frais. Il fait frais.

FRAIS, FRAÚCHE

FRAIS, FRAÚCHE s' emploient aussi adverbialement, et signifient, Nouvellement, récemment. Maison toute fraîche faite. Appartement tout frais décoré. Du beurre frais battu. Une fleur fraîche éclose. Des roses fraîches cueillies, toutes fraîches cueillies. Il est tout frais relevé de sa maladie. Frais venu. Frais arrivé. Frais émoulu. Il est tout frais émoulu de ses exercices.

FRAIS. s. m. pl.

FRAIS. s. m. pl. Dépense, dépens. Grands frais. Frais immenses. Menus frais. Les frais de la guerre. Les frais d' un procès, d' un voyage, etc. Frais de transport. Frais de chargement. Frais de bureau. Frais d' impression. Frais de tournée. Frais funéraires ou d' enterrement. Faire les frais. Faire des frais. Payer les frais. Avancer les frais. Fournir aux frais. Se consumer en frais. Se mettre en frais. Il en sera pour ses frais. Tous frais faits. Sur nouveaux frais. Déduire les frais. Les frais rabattus et déduits. Frais et loyaux coûts. À ses frais et dépens. À frais communs. À moitié de frais, ou elliptiquement, À moitié frais. À grands frais. À peu de frais. Tout s' en va en frais. Sans frais. Sans faire de frais. Frais ordinaires et extraordinaires. Frais privilégiés. Faux frais. Frais qui ne viennent point en taxe.

Fam., Être de grands frais, Coûter beaucoup à nourrir, à entretenir; ou, en général, Occasionner beaucoup de dépense à quelqu' un. Constituer quelqu' un en frais, Être cause qu' il fait des frais, des dépenses. Se mettre en frais, Faire en quelque occasion de la dépense plus que de coutume.

Fig. et fam., Se mettre en frais, en grands frais, se dit, par ironie, De celui qui ne fait qu' une petite partie de ce qu' il devrait faire, ou qui offre d' une chose beaucoup moins qu' elle ne vaut. Se mettre en frais, signifie aussi quelquefois, Faire des efforts pour réussir dans quelque entreprise, ou pour plaire en société, dans la conversation, etc.

Fig. et fam., Recommencer sur nouveaux frais, Recommencer un ouvrage, un travail, comme si rien n' en eût été fait; ou Faire de nouveau quelque chose avec plus d' ardeur que la première fois, après s' être reposé, après avoir pris de nouvelles forces.

Fig. et fam., À peu de frais, Sans beaucoup de peine, de travaux, de soins, etc. Il avait acquis de la réputation, de la gloire à peu de frais. On dit aussi, À moins de frais, Avec moins de peine, etc. Il est devenu célèbre à moins de frais.

Fig. et fam., Faire les frais de quelque chose, Fournir la matière ou le fond de quelque chose, contribuer le plus à quelque chose. Il se dit surtout en parlant Des ouvrages d' esprit, de la conversation, etc. Il se garde bien de citer l' auteur qui a fait presque tous les frais de son érudition. Je me vis obligé de faire les frais, tous les frais de la conversation.

FRAIS

FRAIS signifie particulièrement, au Billard, à la Paume, etc., La dépense que l' on fait dans le jeu. Il a joué les frais, et il les a perdus. Ils sont sortis à moitié de frais.

FRAISE. s. f.

FRAISE. s. f. Petit fruit qui est fort agréable au goût, et qui vient sur une plante dont la tige est très-basse. Fraises rouges. Fraises blanches. Fraises de bois. Fraises de jardin. De l' eau de fraises. Cueillir des fraises. Un panier de fraises. Un bassin de fraises.

FRAISE. s. f.

FRAISE. s. f. On appelle ainsi Le mésentère de veau et d' agneau. Fraise de veau. Fraise d' agneau.

FRAISE

FRAISE se dit aussi d' Une espèce de collet à plusieurs doubles et à plusieurs plis ou godrons, qui tourne autour du cou, et qui a, par sa forme, quelque ressemblance avec une fraise de veau. Les fraises étaient anciennement fort à la mode. Fraise effilée. Fraise empesée. Fraise à l' espagnole. Fraise à languettes. Fraise godronnée. Fraise fermée. Fraise à tuyaux d' orgue. Fraise de blonde, de tulle.

Il signifie encore, par analogie, Un rang de pieux qui garnit une fortification de terre par dehors, vers le milieu du talus, et qui présente la pointe à l' ennemi. Ouvrage de terre garni d' une fraise.

Il signifie, en termes de Vénerie, La forme des meules et des pierrures de la tête du cerf, du daim et du chevreuil.

FRAISER. v. a.

FRAISER. v. a. Plisser en manière de fraise. Fraiser des manchettes. Fraiser du papier.

Fraiser la pâte, La bien pétrir.

FRAISER

FRAISER en termes de Fortification, Garnir d' une fraise un bastion ou autre ouvrage de terre. Fraiser un chemin couvert, un retranchement.

FRAISÉ, ÉE. participe

FRAISÉ, ÉE. participe Des manchettes fraisées. De la pâte bien fraisée. Bastion fraisé et palissadé.

FRAISETTE. s. f.

FRAISETTE. s. f. Petite fraise. Les hommes portaient autrefois des fraisettes au lieu de manchettes, lorsqu' ils étaient en grand deuil.

FRAISIER. s. m.

FRAISIER. s. m. Petite plante de la famille des Rosacées, qui produit les fraises, et dont la fleur est blanche. Planter des fraisiers. Fleurs de fraisier. Racines de fraisier.

FRAISIL. s. m.

FRAISIL. s. m. (On ne prononce point l' L.) Cendre du charbon de terre, dans une forge.

FRAMBOISE. s. f.

FRAMBOISE. s. f. Petit fruit bon à manger, qui croît sur un arbrisseau épineux. Framboise rouge. Framboise blanche. Un panier de framboises. De l' eau de framboise. Pâte de framboise. Conserve de framboise. Du vin qui sent la framboise, qui a un goût de framboise.

FRAMBOISER. v. a.

FRAMBOISER. v. a. Accommoder avec du jus de framboise. Framboiser des groseilles. Framboiser des cerises.

FRAMBOISÉ, ÉE. participe

FRAMBOISÉ, ÉE. participe Gelée de groseille framboisée.

FRAMBOISIER. s. m.

FRAMBOISIER. s. m. Arbrisseau épineux à fleurs rosacées, qui porte les framboises.

FRAMÉE. s. f.

FRAMÉE. s. f. Arme des anciens Germains, des Francs. La framée était une espèce de lance.

FRANC. s. m.

FRANC. s. m. Unité monétaire du système métrique, laquelle se divise en dix parties appelées décimes, et en cent appelées centimes. La valeur du franc est à peu près équivalente à l' ancienne livre tournois. La pièce d' un franc pèse un gramme. Payer un franc. Deux francs. Trois francs. Cinq francs. Une pièce d' un franc, de deux francs, de cinq francs, de vingt francs. Un franc trente centimes. Payer le décime pour franc.

Il s' employait également, autrefois, pour désigner La livre tournois; mais il n' était d' usage ni au singulier, ni avec les nombres primitifs, un, deux, trois et cinq. On l' employait avec la plupart des autres nombres. Quatre francs. Six francs. Sept francs. Dix francs. Vingt francs. Vingt-deux francs. Cent francs. Mille francs. Etc. Cependant, lorsqu' il ne s' agissait pas d' une somme ronde, on préférait le mot de livre. Ainsi on ne disait pas, Quatre francs dix sous, mais Quatre livres dix sous.

Au marc le franc, se dit De la manière de répartir ce qui doit être reçu ou payé par chacun, en proportion de sa créance, ou de son intérêt dans une affaire. Les créanciers ont été payés au marc le franc. Les actionnaires ont contribué au marc le franc pour former la somme nécessaire.

FRANC, ANCHE. adj.

FRANC, ANCHE. adj. Libre. Cet esclave en entrant en France est devenu franc et libre. Il a fait cette action de sa pure et franche volonté. Franc arbitre.

Fam., Avoir ses coudées franches, les coudées franches, Avoir la liberté du mouvement des bras, des coudes. Cela se dit surtout De personnes qui sont à table. Il veut avoir ses coudées franches.

Fig. et fam., Avoir ses coudées franches, les coudées franches, N' être point contraint ni gêné dans ce qu' on veut faire. Il peut faire son parc, son bâtiment aussi grand qu' il voudra, il a ses coudées franches, les coudées franches. Personne ne contrôle plus ses actions, il n' est plus en tutelle, il a ses coudées franches.

Fig., Franc de toute passion, franc d' ambition, etc., Libre et exempt de toute passion, d' ambition, etc.

Franc-bord, L' espace de terrain laissé libre sur le bord d' une rivière, d' un canal. On le dit, en termes de Marine, de Tout le bordage extérieur d' un bâtiment, depuis la quille jusqu' à la première préceinte.

FRANC

FRANC signifie aussi, Exempt d' impositions, de charges, de dettes. Demeurer franc et quitte. Être franc de toutes charges. Il a marié son fils franc et quitte. On appelait autrefois Villes franches celles qui ne payaient pas la taille. Foire franche. Port franc. Il vendit sa terre franche et quitte de toutes dettes.

Francs archers. Nom d' une sorte de milice qui avait été créée par Charles VII.

Franc tenancier, Celui qui tenait des terres en roture, mais qui en avait racheté les droits.

Franc de port, se dit D' une lettre, d' un paquet, etc., dont le port est payé par celui qui en fait l' envoi. Lettre franche de port. Paquet franc de port.

Avoir ses ports francs, Être dispensé de payer le port des lettres qu' on reçoit par la poste.

Jouer part franche, se dit Lorsque plusieurs personnes, jouant à qui aura quelque étoffe, quelque bijou, etc., conviennent que celui qui gagnera ne payera rien pour sa part. On dit dans le même sens, Avoir part franche, Avoir sa part dans quelque affaire, quoiqu' on n' y ait fait aucune mise.

Fam., Franche lippée, Repas qui ne coûte rien. C' est un chercheur de franches lippées, C' est un parasite de profession.

FRANC

FRANC signifie aussi, Sincère, loyal, qui dit ce qu' il pense. Un homme franc. Un coeur franc. Un caractère franc. Une âme franche.

Fig. et fam., Un franc Gaulois, Un homme de bonne foi. Cela se dit quelquefois, en plaisantant, d' Un homme qui a de la simplicité et de la rudesse dans les manières.

Un cheval franc du collier, Un cheval qui tire de lui-même, sans qu' il soit besoin de lui donner des coups de fouet.

Prov. et fig., Être franc du collier, se dit De celui qui est toujours prêt à faire les choses que son devoir, son honneur, etc., exigent de lui. Il se dit aussi D' un homme brave, toujours prêt à marcher au combat.

En termes de Marine, Le vent est franc, Sa direction est telle, que le bâtiment peut, avec ses voiles orientées obliquément à la quille, suivre la route déterminée.

FRANC

FRANC se dit également Des choses où il y a de la sincérité, de la loyauté, de la candeur, etc. L' aveu est franc. Sa conduite dans cette affaire a été franche et droite. Des manières franches. Parler d' un ton franc et résolu.

Fam., Avoir son franc parler, S' être mis sur le pied de dire tout ce qu' on pense.

FRANC

FRANC en termes de Peinture, de Sculpture, etc., se dit en parlant D' un faire aisé, hardi, où il n' y a ni timidité ni tâtonnement. Pinceau franc. Ciseau franc. Burin franc. Un faire franc. Manière franche. Touche franche. Dessin, coloris franc.

FRANC

FRANC se dit aussi dans le sens de Vrai, et alors il précède ordinairement le substantif. Ce moineau est un franc mâle. Ce qu' il vous a dit est une franche défaite. Il parle son franc patois. On le joint à toutes sortes de termes injurieux, pour leur donner encore plus de force. Un franc sot. Un franc pédant. Une franche coquette. Un franc lourdaud. Un franc animal. Un franc coquin. Un franc menteur, etc. On dit de même: Une franche sottise. Une franche bévue. Etc.

Un franc Breton, un franc Picard, un franc Gascon, etc., Un Breton, un Picard, un Gascon, etc., qui a les qualités et les défauts communs à la plupart des gens de son pays.

Terre franche, Bonne terre, terre végétale qui n' est point mêlée de cailloux ni de sable.

FRANC

FRANC se dit également dans le sens d' Entier, de complet. Ils y arrivèrent le lundi et en partirent le jeudi, ils n' y ont été que deux jours francs. Dans les assignations à huitaine, il faut huit jours francs, sans compter celui de l' assignation, ni celui de l' échéance.

Sauter vingt-quatre semelles franches, Les sauter sans que rien y manque.

Courir à franc étrier, Courir la poste à cheval.

Franc carreau, Sorte de jeu où l' on jette en l' air une pièce de monnaie, et où celui dont la pièce tombe le plus loin des bords d' un carreau, gagne le coup. Jouer au franc carreau.

En termes de Marine, Franc-tillac, Pont, tillac de plain-pied, sans interruption. Il ne se dit que Du pont des bâtiments de commerce. Le capitaine du navire répond des objets chargés sous le franc-tillac, sous franc-tillac.

FRANC

FRANC se dit encore Des arbres qui portent du fruit doux sans avoir été greffés; par opposition à Sauvageon, qui se dit Des arbres qui ne portent que des fruits âpres, à moins qu' ils n' aient été greffés. Noisetier franc. Franc pêcher. On le dit quelquefois Des fruits mêmes. Noisettes franches. Pêche franche.

Enter franc sur franc, Enter un scion d' arbre franc sur un autre arbre franc. Enter franc sur sauvageon, Enter un scion d' arbre franc sur un sauvageon. Dans ces phrases, Franc est employé comme substantif.

FRANC

FRANC s' emploie aussi comme adverbe, et signifie, Ouvertement, résolument, sans déguiser, sans biaiser. Il lui parla franc. Il le démentit franc et net, tout franc. Il me l' a dit tout franc.

Il signifie quelquefois, Absolument, entièrement, sans qu' il y manque rien. Il sauta le fossé franc, tout franc. Il saute vingt-quatre semelles franc.

FRANC, ANQUE. s.

FRANC, ANQUE. s. Nom générique des Européens qui habitent ou commercent dans le Levant et en Barbarie, et qui ne sont point sujets à la capitation. Le quartier des Francs. Il se prit de querelle avec un Franc.

Adjectiv., Langue franque, Sorte de jargon mêlé de français, d' italien, d' espagnol, etc., qui est en usage parmi les Francs de la basse classe.

FRANÇAIS. adj. et s. m.

FRANÇAIS. adj. et s. m. On ne met pas ici ce mot comme un nom de nation, mais on le met comme un mot qui a une signification et une énergie particulière dans quelques façons de parler.

Fig., Cela n' est pas français, se dit D' un propos ou même d' une action contraire à l' honneur, à la délicatesse, à la galanterie.

Fig. et fam., Entendez-vous le français? Comprenez-vous bien mon avertissement, mes menaces, ma réprimande, etc.? On dit de même, J' entends le français, Je vous comprends très-bien. On dit aussi, Parler français, S' expliquer clairement, intelligiblement; et alors français est employé dans un sens adverbial.

Fig. et fam., Parler français, Expliquer nettement son intention sur quelque affaire. Parlez-nous français. On a bien de la peine à vous faire parler français.

Fig. et fam., Parler français à quelqu' un, signifie aussi, Parler à quelqu' un avec autorité, et d' un ton menaçant.

Fig. et fam., En bon français, Franchement et sans ménagement. Je vous le dis en bon français.

FRANC-ALLEU. s. m.

FRANC-ALLEU. s. m. Voyez ALLEU.

FRANCATU. s. m.

FRANCATU. s. m. Sorte de pomme qui se conserve longtemps.

FRANC-ÉTABLE (DE). loc. adv.

FRANC-ÉTABLE (DE). loc. adv. T. de Marine. On le dit Lorsque deux bâtiments se portent l' un sur l' autre de manière que leurs étraves ou éperons s' entre-choquent avec violence. Les deux navires s' abordèrent de franc-étable. Abordage de franc-étable.

FRANC-FIEF. s. m.

FRANC-FIEF. s. m. Voyez FIEF.

FRANC-FUNIN. s. m.

FRANC-FUNIN. s. m. Voyez FUNIN.

FRANCHEMENT. adv.

FRANCHEMENT. adv. Avec exemption de toutes charges, de toutes dettes. Dans ce sens, il est terme de Pratique, et ne s' emploie qu' avec le mot Quittement. Il lui a vendu sa terre franchement et quittement.

Il signifie aussi, Sincèrement, ingénument. J' avoue franchement. Parlons franchement. Parler franchement. Pour le dire franchement, je crois que... À parler franchement, je crois que vous avez tort. Parlez-moi franchement, pensez-vous que mon ouvrage obtiendra quelque succès?

Il signifie encore, Librement, avec hardiesse et précision, sans se retenir ni hésiter. Ces mouvements doivent être exécutés vivement et franchement. Ce cheval se porte franchement en avant.

Il s' emploie quelquefois au figuré, dans ce dernier sens. Se prononcer franchement pour une opinion.

FRANCHIR. v. a.

FRANCHIR. v. a. Sauter franc, passer en sautant par-dessus quelque chose. Franchir un fossé. Franchir une barrière.

Fig. et fam., Franchir le pas, Se décider à faire une chose, après avoir longtemps hésité. Il a balancé longtemps à se marier; enfin, il a franchi le pas. On dit aussi, Franchir le saut, mais plus ordinairement, Faire le saut.

En termes de Marine, Franchir la lame, S' élever sur la lame et la descendre facilement. Franchir une barre, un récif, un écueil, etc., Passer par-dessus sans y rester échoué, après avoir touché par quelque endroit de la carène.

FRANCHIR

FRANCHIR signifie aussi, Passer, traverser vigoureusement, hardiment des lieux, des endroits difficiles, de grands espaces, etc. Après avoir franchi les Alpes avec ses troupes, il entra en Italie. À peine l' armée eut-elle franchi les montagnes. Franchir les fleuves et les rivières. Franchir les mers. L' imagination franchit sans peine cet immense intervalle.

Franchir les limites, franchir les bornes, Passer au delà des bornes.

Fig., Franchir les bornes du devoir, de la pudeur, de la modestie, etc., Ne pas se contenir dans les bornes du devoir, de la pudeur, de la modestie, etc.

Fig., Franchir toutes sortes de difficultés, toutes sortes d' obstacles, N' être retenu par la considération d' aucune difficulté, surmonter toutes sortes d' obstacles.

Fig. et fam., Franchir le mot, Exprimer en propres termes une chose que la bienséance et l' honnêteté empêchaient de dire ouvertement. Il a franchi le mot, et lui a dit qu' il était un fripon. Cela signifie aussi, Dire le mot essentiel, prononcer enfin une chose à laquelle on avait eu de la peine à se résoudre. Il a franchi le mot, et a promis les vingt mille francs.

FRANCHI, IE. participe

FRANCHI, IE. participe

FRANCHISE. s. f.

FRANCHISE. s. f. Exemption, immunité. Jouir de certaines franchises. Les franchises d' une ville.

Il s' est dit, particulièrement, de La faculté accordée aux ouvriers qui n' étaient point passés maîtres, de travailler pour leur propre compte en certains lieux ou quartiers déterminés. Il n' est pas maître, mais il travaille dans un lieu de franchise. Jouir de la franchise.

Il a gagné sa franchise, se disait De celui qui, ayant terminé son apprentissage, pouvait s' établir comme ouvrier dans un lieu de franchise.

FRANCHISE

FRANCHISE se dit encore, particulièrement, Des droits d' asile attachés à certains lieux. Les franchises des églises. On ne put le prendre à cause de la franchise de l' église où il s' était retiré. À Rome, l' hôtel d' un ambassadeur est un lieu de franchise. Les franchises des ambassadeurs. Les franchises des églises ne sont point admises en France. Un lieu de franchise pour les débiteurs.

Il se dit également Du lieu même, et signifie, Asile. On ne saurait le prendre en ce lieu-là, c' est une franchise.

FRANCHISE

FRANCHISE signifie aussi, Sincérité, loyauté, candeur. Parler avec franchise, avec une trop grande franchise. C' est un homme plein de franchise. Ce ton de franchise me gagna. Il a mis beaucoup de franchise dans ses procédés. La franchise de son caractère. Un discours plein de franchise et de dignité.

Il signifie, en termes de Peinture, de Sculpture, etc., La qualité de ce qui est franc, hardi. La franchise du crayon, du pinceau, du ciseau. La franchise du dessin, du coloris.

FRANCISATION. s. f.

FRANCISATION. s. f. T. de Jurispr. commerciale. Acte qui constate qu' un navire est français. Avoir une francisation. Acte de francisation.

FRANCISCAIN. s. m.

FRANCISCAIN. s. m. Religieux de l' ordre de Saint-François d' Assise. Un couvent de franciscains.

FRANCISER. v. a.

FRANCISER. v. a. Donner une terminaison, une inflexion française à un mot d' une autre langue. L' usage a francisé beaucoup de noms propres latins ou grecs.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce mot a fini par se franciser.

Il se dit quelquefois D' une personne qui prend l' air, le maintien, les manières françaises. Cet étranger s' est bien francisé depuis trois mois qu' il est à Paris. Ce sens est familier et peu usité.

FRANCISÉ, ÉE. participe

FRANCISÉ, ÉE. participe

FRANCISQUE. s. f.

FRANCISQUE. s. f. Arme des anciens Francs, sorte de hache d' armes à deux tranchants.

FRANC-MAÇON. s. m.

FRANC-MAÇON. s. m. Celui qui est initié à la franc-maçonnerie. Il a été reçu franc-maçon. Une loge de francs-maçons.

FRANC-MAÇONNERIE. s. f.

FRANC-MAÇONNERIE. s. f. Association secrète qui fait un emploi symbolique des instruments à l' usage de l' architecte et du maçon, et dont les membres se réunissent dans des lieux qu' ils appellent Loges. On le dit aussi Des pratiques de cette association. L' origine de la franc-maçonnerie est fort incertaine. Être initié à la franc-maçonnerie.

FRANCO. adv.

FRANCO. adv. T. de Commerce, emprunté de l' italien. Sans frais. Vous recevrez ce paquet franco.

FRANCOLIN. s. m.

FRANCOLIN. s. m. T. d' Hist. nat. Sorte d' oiseau plus gros que la perdrix, et qui est bon à manger. Il y a beaucoup de francolins en Barbarie.

FRANC-QUARTIER. s. m.

FRANC-QUARTIER. s. m. T. de Blason. Le premier quartier de l' écu, qui est à la droite du côté du chef, et qui est moins grand qu' un vrai quartier d' écartelure, et d' un émail différent du reste de l' écu. D' azur à deux mains d' or, au franc-quartier échiqueté d' argent et d' azur.

FRANC-RÉAL. s. m.

FRANC-RÉAL. s. m. Sorte de poire, dont il y a deux espèces, l' une et l' autre peu estimées, le Franc-réal d' hiver, et le Franc-réal d' été.

FRANC-SALÉ. s. m.

FRANC-SALÉ. s. m. Droit de prendre à la gabelle certaine quantité de sel sans payer. Il avait tant de minots de sel pour son franc-salé.

FRANGE. s. f.

FRANGE. s. f. Tissu de quelque fil que ce soit, d' où pendent des filets, et dont on se sert pour orner les vêtements, les meubles, les draperies, etc. Frange d' or. Frange de soie. Frange de fil. Frange en campane. Vêtement à franges. Rideaux à franges.

FRANGER. v. a.

FRANGER. v. a. Garnir de frange. Franger une jupe.

FRANGÉ, ÉE. participe

FRANGÉ, ÉE. participe Des rideaux frangés.

Il se dit, en termes de Blason, Des gonfanons qui ont des franges d' un autre émail. D' or au gonfanon de gueules, frangé de sinople.

Il se dit, en Histoire naturelle, De ce qui a un bord découpé en manière de frange. Les ailes de ce papillon sont frangées. Pétales frangés.

FRANGER ou FRANGIER. s. m.

FRANGER ou FRANGIER. s. m. Artisan qui fait de la frange.

FRANGIPANE. s. f.

FRANGIPANE. s. f. Pièce de pâtisserie contenant une crème où il entre des amandes et d' autres ingrédients. Servir une frangipane. On dit de même: Tourte à la frangipane ou de frangipane. Crème de frangipane.

Il se dit aussi d' Une espèce de parfum. Pommade à la frangipane.

FRANGIPANIER. s. m.

FRANGIPANIER. s. m. T. de Botan. Arbuste des îles d' Amérique, qui a des rapports avec le laurier-rose, et qui donne un suc laiteux, épais et très-caustique.

FRANQUE. adj. f.

FRANQUE. adj. f. Voyez FRANC.

FRANQUETTE. s. f.

FRANQUETTE. s. f. Il n' est usité que dans cette locution populaire, À la bonne franquette, Franchement, ingénument.

FRAPPANT, ANTE. adj.

FRAPPANT, ANTE. adj. Qui fait une impression vive sur les sens, sur l' esprit, sur l' âme. Un spectacle frappant. Portrait frappant de ressemblance. Ressemblance frappante. Une vérité frappante. Un exemple frappant. Preuve frappante.

FRAPPE. s. f.

FRAPPE. s. f. Empreinte que le balancier fait sur la monnaie.

FRAPPE

FRAPPE signifie aussi, Un assortiment complet de matrices pour fondre des caractères d' imprimerie. Une frappe de romain, d' italique. Une frappe de cicéro.

FRAPPEMENT. s. m.

FRAPPEMENT. s. m. Action de frapper. Il ne se dit guère que de L' action de Moïse, frappant le rocher pour en faire sortir de l' eau. Le Frappement du rocher est un des beaux tableaux du Poussin.

FRAPPER. v. a.

FRAPPER. v. a. Donner un ou plusieurs coups. Frapper quelqu' un. Le frapper avec la main, avec un bâton. Pourquoi le frappez-vous? Frapper la terre du pied. Cette pièce de bois, en tombant, l' a frappé à la tête. La balle qui le frappa. Être frappé du tonnerre.

Il s' emploie aussi neutralement. Frapper dans la main pour conclure un marché. Frapper sur l' épaule par manière de jeu, par caresse. Frapper des mains pour applaudir. Frapper comme un sourd. Frapper fort. Frapper à la porte avec le marteau. Qui frappe? Frapper sur l' enclume. L' endroit où la balle est venue frapper. Le marteau a frappé sur le timbre. L' heure a frappé (a sonné).

Frapper quelqu' un d' un poignard, d' un couteau, etc., ou simplement, Frapper quelqu' un, Le percer d' un ou de plusieurs coups de poignard, etc. Il le frappa de son poignard. Il saisit un couteau, et la frappa dans le côté.

Frapper l' air de cris, de clameurs, etc., Pousser des cris, des clameurs qui retentissent au loin.

Fig. et fam., Frapper son coup, Produire l' effet qu' on se propose. Il a bien frappé son coup.

Fig. et fam., Frapper les grands coups, Se servir de moyens décisifs pour le succès d' une affaire.

En termes de Chasse, Frapper à route, Faire retourner les chiens, pour qu' ils relancent le cerf.

FRAPPER

FRAPPER signifie particulièrement, Donner une empreinte à quelque chose, au moyen d' une matrice ou autrement. Frapper de la monnaie. Frapper des médailles.

FRAPPER

FRAPPER se dit, par extension, en parlant De la lumière, et signifie, Se diriger vers, tomber sur. Les parties d' un objet que la lumière frappe, où la lumière frappe.

Il se dit aussi, figurément, De l' impression qui se fait sur les sens, sur l' esprit, sur l' âme. Tout ce qui frappe nos sens. Le son frappe l' oreille. Une grande lumière frappe la vue. Cette odeur est trop forte, elle frappe le cerveau. Cet objet m' a frappé l' imagination. Cet endroit de son discours m' a frappé. N' êtes-vous pas frappé de cette coïncidence remarquable? Il fut frappé de sa beauté.

Frapper d' étonnement, d' admiration, etc., Causer tout à coup un grand étonnement, etc. On dit en des sens analogues: Frapper d' aveuglement. Frapper de mort. Etc.

Frapper d' anathème, de réprobation, etc., Anathématiser, réprouver, etc. Il fut frappé d' anathème.

Frapper de glace, Rafraîchir, rendre extrêmement frais par le moyen de la glace.

FRAPPER

FRAPPER employé absolument, signifie, dans le style élevé, Faire périr, exterminer, ou Affliger par quelque grand malheur, par une calamité. La mort nous frappe quelquefois au milieu des plaisirs. Il frappa tous les premiers-nés. Dieu l' a frappé dans ce qu' il avait de plus cher.

FRAPPER

FRAPPER en Jurisprudence, signifie, Être établi, assigné sur. Une hypothèque qui frappe tous les biens du débiteur. Son hypothèque frappe sur tel immeuble.

FRAPPER

FRAPPER en termes de Marine, signifie, Attacher fortement et à demeure. Frapper une poulie, une manoeuvre.

FRAPPER

FRAPPER s' emploie aussi avec le pronom personnel, soit comme verbe réfléchi, soit comme verbe réciproque. Se frapper rudement contre quelque chose. Se frapper à la tête. Se frapper avec une discipline. Ils se sont frappés l' un l' autre.

Il signifie quelquefois, absolument et familièrement, Se remplir l' imagination de quelque pensée sinistre. C' est un homme qui se frappe aisément.

FRAPPÉ, ÉE. participe

FRAPPÉ, ÉE. participe De la monnaie frappée au coin du roi. Une médaille bien frappée. Du vin frappé de glace. Les objets frappés de lumière, dans un tableau.

Drap bien frappé, Drap fort et serré.

Fig., Un ouvrage frappé au bon coin, Un bon ouvrage. On dit dans un sens analogue, Cet ouvrage est frappé au coin du génie.

Fig., Vers bien frappé, passage, endroit bien frappé, etc., Vers, passage, etc., où il y a beaucoup de force et d' énergie.

Fig., Être frappé de quelque chose, En être atteint, attaqué, saisi. Être frappé d' une maladie, de la peste. Être frappé d' apoplexie. Être frappé de stupeur, d' étonnement, etc.

Être frappé à mort, Être malade à n' en pouvoir réchapper.

Fig., Avoir l' imagination frappée de quelque chose, ou simplement, Avoir l' imagination frappée, et même, familièrement, Être frappé, Avoir l' imagination remplie de quelque appréhension, de quelque idée sinistre. Ce malade a l' imagination frappée, est frappé.

Fig., Avoir l' esprit frappé d' une idée, être frappé d' une idée, Être obsédé, préoccupé de cette idée, ne pouvoir l' écarter.

FRAPPÉ

FRAPPÉ en termes de Musique, s' emploie comme substantif, et signifie, Le temps de la mesure où l' on baisse le pied ou la main, pour la marquer. Le levé et le frappé. On dit aussi, adjectivement, Temps frappé.

FRAPPEUR, EUSE. s.

FRAPPEUR, EUSE. s. Celui, celle qui frappe. Il est familier.

FRASQUE. s. f.

FRASQUE. s. f. Action extravagante, imprévue, et faite avec éclat. Il m' a déjà fait une frasque. Il m' a fait plusieurs frasques. La jeunesse est bien sujette à faire des frasques. Voilà de ses frasques ordinaires. Il est familier.

FRATER. s. m.

FRATER. s. m. (On prononce l' R finale.) Mot transporté du latin dans notre langue sans aucun changement, et dont on se servait autrefois pour désigner Un garçon chirurgien. On le dit quelquefois, en plaisantant, et d' une manière ironique, pour désigner Un mauvais chirurgien. Ce n' est qu' un frater. C' est un pauvre frater.

Il se dit encore, dans les troupes et sur les vaisseaux, de Celui qui est chargé de raser les hommes d' une compagnie ou de l' équipage.

FRATERNEL, ELLE. adj.

FRATERNEL, ELLE. adj. Qui est propre à des frères, tel qu' il convient entre des frères. Amour fraternel. Amitié fraternelle. Union fraternelle. Affection fraternelle. Il y a entre ces deux hommes une amitié fraternelle.

Charité fraternelle, La charité que les chrétiens, comme enfants du même père par le baptême, doivent avoir les uns pour les autres. Correction fraternelle, Correction qui se fait en secret et avec l' esprit de charité que l' on doit avoir pour ses frères.

FRATERNELLEMENT. adv.

FRATERNELLEMENT. adv. En frère, d' une manière fraternelle. Ils ont toujours vécu fraternellement.

FRATERNISER. v. n.

FRATERNISER. v. n. Vivre d' une manière fraternelle avec quelqu' un; ou Se promettre mutuellement une amitié fraternelle. Ces deux hommes, ces deux compagnies fraternisent ensemble. Les partis réconciliés fraternisèrent ensemble. Fraterniser avec quelqu' un.

FRATERNITÉ. s. f.

FRATERNITÉ. s. f. Relation de frère à frère. En ce sens, il n' est guère usité que dans le didactique. Vous avez beau le renoncer pour votre frère, vous ne détruirez pas la fraternité qui est entre vous.

Il signifie aussi, Union fraternelle, amitié fraternelle. Ils vivaient dans une grande fraternité. Il n' a point de sentiment de fraternité pour ses cadets.

Il se dit également de La liaison étroite que contractent ensemble ceux qui, sans être frères, ne laissent pas de se traiter réciproquement de frères. Il y a fraternité entre ces deux hommes, entre ces deux familles, entre ces deux républiques, entre ces deux compagnies.

Fraternité d' armes, Alliance, association d' armes de deux chevaliers qui s' étaient juré réciproquement d' être toujours unis, et de s' entr' aider envers et contre tous. Du Guesclin et Clisson s' étaient juré fraternité d' armes, en touchant les saints Évangiles.

FRATRICIDE. s. m.

FRATRICIDE. s. m. Celui qui tue son frère ou sa soeur. Caïn fut le premier fratricide.

Il signifie aussi, Le crime que commet celui qui tue son frère ou sa soeur. Il a commis un fratricide.

FRAUDE. s. f.

FRAUDE. s. f. Tromperie, action faite de mauvaise foi. Fraude grossière. Fraude subtile. Fraude manifeste. Fraude pieuse. Faire une fraude. Sans faire de fraude. Sans user de fraude. Sans fraude. Par fraude. Suspect de fraude. Trouver quelqu' un en fraude. Faire un contrat en fraude de ses créanciers.

Il se dit, particulièrement, de L' action de soustraire des marchandises ou des denrées aux droits de douanes, d' octroi, etc. Faire la fraude. Être condamné pour fraude. Fraude à main armée. Empêcher la fraude. Être pris en fraude.

EN FRAUDE. loc. adv.

EN FRAUDE. loc. adv. Frauduleusement. Du vin entré, introduit en fraude dans Paris.

FRAUDER. v. a.

FRAUDER. v. a. Tromper, décevoir. Frauder quelqu' un. Dans ce sens, il vieillit.

Il signifie aussi, Frustrer par quelque fraude. Il a fraudé ses créanciers, ses cohéritiers.

Frauder les droits, ou absolument, Frauder, Éluder par quelque ruse le payement des droits imposés sur une marchandise, sur une denrée. On disait autrefois, dans un sens analogue, Frauder la gabelle.

FRAUDÉ, ÉE. participe

FRAUDÉ, ÉE. participe

FRAUDEUR, EUSE. s.

FRAUDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fraude. On le dit principalement de Celui, de celle qui fait la fraude, la contrebande. C' est un fraudeur de profession.

FRAUDULEUSEMENT. adv.

FRAUDULEUSEMENT. adv. Avec fraude. Il a contracté frauduleusement, pour tromper ses créanciers.

FRAUDULEUX, EUSE. adj.

FRAUDULEUX, EUSE. adj. Enclin à la fraude. C' est un esprit frauduleux.

Il signifie aussi, Fait avec fraude. Contrat, traité frauduleux. Banqueroute frauduleuse.

Banqueroutier frauduleux, Celui qui fait une banqueroute frauduleuse.

FRAXINELLE. s. f.

FRAXINELLE. s. f. T. de Botan. Plante qui est ainsi nommée parce que ses feuilles approchent de celles du frêne (fraxinus), et qui a la propriété, lorsqu' elle est en pleine fleur, de rendre l' air environnant inflammable. La racine de fraxinelle est employée en médecine comme stimulante, etc. Cultiver des fraxinelles.

FRAYER. v. a.

FRAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Marquer, tracer, pratiquer. Il se dit en parlant D' un chemin, d' une route. Frayer un chemin, une route, un sentier, une voie.

Se frayer un passage, S' ouvrir un passage. Se frayer un passage dans le fourré. Ils se frayèrent un passage à travers les bataillons ennemis.

Fig., Se frayer le chemin à une dignité, à un emploi, Disposer les choses, se préparer les voies pour parvenir à une dignité, à un emploi. On dit de même: Se frayer le chemin des honneurs. Se frayer un chemin au trône. Etc.

Fig., Frayer la route, frayer le chemin, la voie à quelqu' un, Lui donner les moyens ou l' exemple de faire quelque chose. Les travaux des anciens nous ont frayé le chemin des grandes découvertes, aux grandes découvertes. Les anciens nous ont frayé la route.

FRAYER

FRAYER signifie aussi, Frôler, frotter contre quelque chose, toucher légèrement quelque chose en passant. Le cerf fraye sa tête aux arbres. Le coup n' a fait que lui frayer la botte. La roue m' a frayé la cuisse. Dans ces deux derniers exemples, on dit plus communément aujourd' hui, frôlé.

Il s' emploie souvent comme neutre, et se dit alors Des choses qui s' usent, qui diminuent de volume par le frottement. Il faut que cet écu ait beaucoup frayé.

Il se dit aussi Des poissons, quand ils s' approchent pour la génération. Dans la saison où les poissons frayent. On dit qu' il y a des serpents qui frayent avec les anguilles.

Il signifie encore, au figuré, Avoir habituellement des relations, ou Se convenir, s' accorder. C' est un homme avec lequel je ne fraye point, avec lequel je ne veux point frayer. Ces deux hommes ne frayent pas ensemble. Ce sens est familier.

FRAYÉ, ÉE. participe

FRAYÉ, ÉE. participe Il n' est guère usité que dans ces locutions: Chemin, sentier frayé. Route frayée.

En termes d' Art vétérinaire, Un cheval frayé aux ars, Qui a une inflammation, des gerçures au pli formé par la réunion des membres antérieurs et de la poitrine.

FRAYEUR. s. f.

FRAYEUR. s. f. Peur, crainte, émotion, agitation véhémente de l' âme, causée par l' image d' un mal véritable ou apparent. Grande frayeur. Frayeur mortelle. Il fut saisi de frayeur. La frayeur lui troubla l' esprit. Trembler de frayeur. Je ne suis pas encore bien revenu, bien remis de la frayeur que j' ai eue. Il est dans des frayeurs continuelles. Les frayeurs de la mort.

FRAYOIR. s. m.

FRAYOIR. s. m. T. de Chasse. Marques qui restent sur les baliveaux contre lesquels le cerf a bruni son bois nouveau, pour en détacher la peau velue qui le couvre.

FREDAINE. s. f.

FREDAINE. s. f. Trait de libertinage, folie de jeunesse. Faire une fredaine, des fredaines. Je sais de vos fredaines. Il est familier.

FREDON. s. m.

FREDON. s. m. Espèce de roulement et de tremblement de voix dans le chant. Faire un fredon. Faire des fredons. Il est vieux.

FREDONNEMENT. s. m.

FREDONNEMENT. s. m. Le chant de celui qui fredonne. Ce fredonnement continuel est insupportable.

FREDONNER. v. n.

FREDONNER. v. n. Faire des fredons. Dans ce sens, il est vieux.

Il signifie plus ordinairement, Chanter entre ses dents, et sans articuler d' une manière distincte. Elle fredonne sans cesse. Elle aime à fredonner.

Il s' emploie quelquefois activement. Fredonner un air, une chanson, une ariette.

FRÉGATE. s. f.

FRÉGATE. s. f. Bâtiment de guerre qui n' a qu' une seule batterie couverte, et qui porte moins de soixante bouches à feu. Armer une frégate. Équiper une frégate. Capitaine de frégate. Monter une frégate. Une frégate de trente-six canons. On appelle Corvettes les petites frégates qui n' ont que vingt à vingt-six canons.

FRÉGATE

FRÉGATE en Histoire naturelle, Oiseau de mer d' une très-grande envergure, et dont, le vol est très-rapide. Les frégates s' avancent fort loin en mer et s' élèvent très-haut.

FREIN. s. m.

FREIN. s. m. Mors, la partie de la bride qu' on met dans la bouche du cheval pour le gouverner. Un cheval qui se joue de son frein, qui mâche son frein, qui ronge son frein. Un cheval qui s' emporte, et qui prend le frein aux dents. Dans cette dernière phrase, on dit plus ordinairement, le mors.

Fig. et fam., Ronger son frein, Retenir son dépit, son ressentiment en soi-même, et n' en rien laisser éclater au dehors.

Fig., Mettre un frein à sa langue, La contenir, ménager ses paroles.

Prov., À vieille mule, frein doré, On pare une vieille bête pour la mieux vendre. Cela se dit aussi, figurément et familièrement, en parlant D' une vieille femme qui aime à se parer.

FREIN

FREIN en termes d' Anatomie, se dit de Ce qui bride ou retient quelque partie. Le frein ou filet de la langue. Le frein du prépuce, de la verge.

Il se dit figurément de Tout ce qui retient dans les bornes du devoir, de la raison. Une citadelle sert de frein à une ville, à une province. L' honneur, les lois, les bienséances, sont autant de freins qui retiennent les hommes, qui les empêchent de mal faire. Le frein des lois. La puissance du prince est un frein contre la licence des méchants. Aucun frein ne modère cette ardeur impétueuse. Sa passion ne connaissait plus de frein, n' avait plus de frein. Mettre un frein à ses désirs, à ses passions.

FRELAMPIER. s. m.

FRELAMPIER. s. m. Terme de mépris dont on se sert pour désigner Un homme de peu et qui n' est bon à rien. Ce n' est qu' un frelampier. Il est populaire et il a vieilli.

FRELATAGE. s. m., ou FRELATERIE. s. f.

FRELATAGE. s. m., ou FRELATERIE. s. f. Altération dans les liqueurs ou dans les drogues, pour les faire paraître meilleures ou plus agréables.

FRELATER. v. a.

FRELATER. v. a. Mêler quelque drogue dans une boisson, pour en déguiser les mauvaises qualités, pour la faire paraître plus agréable à la vue et au goût. Les cabaretiers sont sujets à frelater le vin.

FRELATÉ, ÉE. participe

FRELATÉ, ÉE. participe Vin frelaté. Eau-de-vie frelatée.

Fig. et fam., Cela n' est point frelaté, se dit D' une chose qu' on n' a point cherché à rendre plus belle en apparence qu' elle ne l' est en effet.

FRELATERIE. s. f.

FRELATERIE. s. f. Voyez FRELATAGE.

FRELATEUR. s. m.

FRELATEUR. s. m. Celui qui frelate. Frelateur de vin.

FRÊLE. adj. des deux genres

FRÊLE. adj. des deux genres Fragile, aisé à casser, à rompre. Une frêle barque. Un frêle édifice. Frêle comme un roseau. Un frêle appui.

Fig., C' est un frêle appui que le sien, C' est une bien faible protection que la sienne.

Fig., Une santé frêle, un corps frêle, Une santé faible, un corps faible.

FRELON. s. m.

FRELON. s. m. Sorte de grosse mouche-guêpe. Un frelon qui bourdonne. Il ne faut pas irriter les frelons.

En Botan., Houx-frelon. Voyez Houx.

FRELUCHE. s. f.

FRELUCHE. s. f. Petite houppe de soie, sortant d' un bouton, du bout d' une ganse, ou de quelque autre ouvrage. Bouton à freluche. Ganse à freluche.

FRELUQUET. s. m.

FRELUQUET. s. m. Homme léger, frivole et sans mérite. Ce n' est qu' un freluquet, un petit freluquet. Il est familier.

FRÉMIR. v. n.

FRÉMIR. v. n. Être ému avec quelque espèce de tremblement, par l' effet de la crainte, de l' horreur, de la colère ou de quelque autre passion. Je frémis quand j' y pense. Ce récit fait frémir. C' est à faire frémir. Je frémis du péril où tu cours. Je frémissais de l' entendre blasphémer ainsi. Frémir d' horreur. Frémir d' effroi. Frémir de crainte. Frémir de colère. Frémir d' indignation. J' en frémis d' horreur, d' effroi, etc. Frémir de plaisir. Un coursier qui frémit au bruit du canon, au son de la trompette.

Cela fait frémir la nature, se dit De ce qui inspire une horreur profonde.

FRÉMIR

FRÉMIR se dit, par analogie, D' une chose qui vibre, qui tremble rapidement et légèrement; et De ce qui produit, en s' agitant, un bruissement léger, un faible murmure. On l' emploie souvent, en ce sens, dans le style poétique. Une cloche frémit encore après qu' elle a cessé de se faire entendre. Une corde frémit lorsqu' elle est tendue subitement. Faire frémir les cordes d' un instrument. La terre semblait frémir sous nos pieds. J' entendais frémir le feuillage. La vague frémissait autour du vaisseau. Les flots se brisent contre les rochers en frémissant.

Il se dit particulièrement De l' eau et de toute autre liqueur, lorsqu' elle chauffe, et qu' elle est près de bouillir. Cette eau ne bout pas encore, elle ne fait que frémir. On dit dans un sens analogue, La mer frémit, Elle commence à s' agiter.

FRÉMISSANT, ANTE. adj.

FRÉMISSANT, ANTE. adj. Qui frémit. Frémissant de courroux, de rage. Un coursier frémissant. L' airain frémissant. Les vagues frémissantes. Il s' emploie surtout en poésie et dans le style élevé.

FRÉMISSEMENT. s. m.

FRÉMISSEMENT. s. m. Espèce d' émotion, de tremblement qui vient de quelque passion violente. Je ne puis m' en souvenir sans frémissement. Un long frémissement d' horreur agita l' assemblée. Des frémissements de rage. De sourds frémissements.

Il signifie aussi, Un tremblement dans les membres, qui précède ou accompagne une indisposition. Il m' a pris un grand frémissement par tout le corps. Son mal a commencé par un léger frémissement.

Il signifie encore, Un commencement d' agitation dans les corps naturels, ou Une agitation accompagnée d' un bruissement léger. Frémissement de l' air. Frémissement de la mer, des eaux, des vagues. Le frémissement du feuillage.

Il se dit également d' Une suite de vibrations rapides, surtout en parlant Des corps sonores. Le frémissement d' une cloche, des cordes d' un instrument, etc.

FRÊNE. s. m.

FRÊNE. s. m. Arbre forestier dont les deux espèces principales sont: le Frêne commun, qui s' élève à une grande hauteur, et qui fournit un bois sans noeuds propre au charronnage; et le Frêne de Calabre ou Frêne à manne, dont on tire la manne par incision. Du bois de frêne.

FRÉNÉSIE. s. f.

FRÉNÉSIE. s. f. Égarement d' esprit, aliénation d' esprit, fureur violente. Tomber en frénésie. Être en frénésie. Accès de frénésie. Il lui a pris une frénésie. Entrer en frénésie.

Il se dit, figurément, de Toutes sortes d' extrémités où l' on s' abandonne par l' emportement de quelque passion que ce soit. Quelle frénésie de violer ce qu' il y a de plus saint! La passion qu' il a pour le jeu est une frénésie. Amour qui va jusqu' à la frénésie. C' est une frénésie, une véritable frénésie.

FRÉNÉTIQUE. adj. des deux genres

FRÉNÉTIQUE. adj. des deux genres Atteint de frénésie, furieux. Un homme frénétique. Un malade frénétique. Elle devint frénétique.

Il se prend aussi substantivement. C' est un frénétique. Il agit en frénétique. Ils se portent à toutes sortes d' extrémités comme des frénétiques.

FRÉQUEMMENT. adv.

FRÉQUEMMENT. adv. Souvent. Il y va fréquemment. Cela arrive fréquemment.

FRÉQUENCE. s. f.

FRÉQUENCE. s. f. Réitération, répétition fréquente. La fréquence de ses visites importune. La fréquence de ses lettres. La fréquence de ses rechutes.

En Médec., La fréquence du pouls, La vitesse des battements du pouls. La fréquence de la respiration, La succession rapide des mouvements nécessaires à la respiration.

FRÉQUENT, ENTE. adj.

FRÉQUENT, ENTE. adj. Qui arrive souvent. Les tremblements de terre sont fréquents dans ce pays. Rendre de fréquentes visites. Ils eurent de fréquentes entrevues. Lettres fréquentes. Les fréquentes rechutes sont dangereuses. C' est un bon remède, mais il ne faut pas en faire un usage trop fréquent. L' usage fréquent des sacrements.

En Médec., Pouls fréquent, Pouls qui bat plus vite qu' à l' ordinaire. Respiration fréquente, Respiration courte et rapide.

FRÉQUENTATIF, IVE. adj.

FRÉQUENTATIF, IVE. adj. T. de Gram. Il se dit D' un mot dérivé qui exprime, outre l' idée primitive, l' idée accessoire de répétition, de fréquence. Verbe fréquentatif. Criailler et criaillerie sont des mots fréquentatifs.

Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin. Clignoter est le fréquentatif de Cligner. La langue italienne a beaucoup de fréquentatifs.

FRÉQUENTATION. s. f.

FRÉQUENTATION. s. f. Communication habituelle avec d' autres personnes. La fréquentation des gens de bien. Mauvaise fréquentation.

La fréquentation des sacrements, L' usage fréquent du sacrement de pénitence et de celui de l' eucharistie.

FRÉQUENTER. v. a.

FRÉQUENTER. v. a. Hanter, avoir un fréquent commerce, de fréquentes relations, voir souvent; ou Aller souvent dans un lieu. Fréquenter les gens de bien. Il ne fréquente que d' honnêtes gens. Fréquenter mauvaise compagnie. On prend les moeurs, les habitudes de ceux qu' on fréquente. Fréquenter les églises. Fréquenter le barreau. Fréquenter les hôpitaux. Fréquenter les spectacles, les promenades.

Fréquenter les sacrements, Aller souvent à confesse, et communier souvent.

FRÉQUENTER

FRÉQUENTER est aussi verbe neutre. Fréquenter avec les hérétiques. Il lui est défendu de fréquenter avec ces gens-là. Il fréquente au logis. Il y fréquente. Il fréquente chez un tel, dans la maison d' un tel.

FRÉQUENTÉ, ÉE. participe

FRÉQUENTÉ, ÉE. participe Il ne se dit guère que Des lieux où il y a, où il va ordinairement beaucoup de monde. Un jardin fréquenté, fort fréquenté. Ce spectacle est le plus fréquenté. Fuir les lieux fréquentés. Marché fréquenté. Église fréquentée.

Port fréquenté, Port où il vient d' ordinaire beaucoup de navires. On dit dans le même sens, Des parages fréquentés, etc.

FRÈRE. s. m.

FRÈRE. s. m. Celui qui est né de même père et de même mère, ou de l' un des deux seulement. Frère aîné. Frère puîné. Frère cadet. Nous sommes frères. Il est mon frère. L' union des frères. Traiter quelqu' un en frère. Il est pour moi comme un frère. Je le regarde comme un frère. Ils s' aiment comme deux frères. Partager, vivre en frères, comme frères. La discorde des frères, entre deux frères. Les rois de la chrétienté se donnent le titre de Frère en s' écrivant.

Frère de père et de mère, ou Frère germain, Celui qui est né de même père et de même mère qu' une autre personne. Frère de père, ou Frère consanguin, Celui qui n' est frère que du côté paternel. Frère de mère, ou Frère utérin, Celui qui n' est frère que du côté maternel. Les expressions Frère germain, frère consanguin et frère utérin, ne sont guère usitées qu' en Jurisprudence.

Fam., Demi-frère, Celui qui n' est frère que du côté paternel ou du côté maternel.

Frère naturel, frère bâtard, Celui qui est né du même père ou de la même mère, mais non en légitime mariage. On dit dans le même sens et familièrement, Frère du côté gauche.

Frères jumeaux, Ceux qui sont nés d' un même accouchement.

Frère par adoption, ou Frère adoptif, Celui qui a été adopté par le père naturel et légitime d' un autre enfant. Néron était frère adoptif de Britannicus.

Frère de lait, L' enfant de la nourrice et le nourrisson qu' elle a nourris du même lait. Clitus était frère de lait d' Alexandre.

Beau-frère. Voyez ce mot composé, à son rang alphabétique.

Frères d' armes, se disait autrefois Des chevaliers qui avaient contracté une alliance d' armes, en se promettant une mutuelle assistance, et qui se donnaient réciproquement le nom de Frère.

FRÈRE

FRÈRE se dit aussi de Tous les hommes en général, comme étant tous sortis d' un même père, comme étant tous de la même espèce. Tous les hommes sont frères en Adam. Il faut avoir pitié des pauvres, ce sont nos frères. Cet homme qui est dans la nécessité, c' est votre frère, vous êtes obligé de le secourir.

Il se dit plus particulièrement de Tous les chrétiens, comme étant tous enfants de Dieu par le baptême. Tous les chrétiens sont frères en JÉSUS-CHRIST. C' est dans ce sens que les prédicateurs, en parlant à leurs auditeurs, disent, Mes frères, mes chers frères.

Frères moraves. Voyez HERNUTES.

FRÈRE

FRÈRE est aussi Le titre que tout religieux prend dans les actes publics, et Le nom que l' on donne ordinairement à tout religieux qui n' est pas prêtre. Le frère un tel. Frère Antoine.

FRÈRES

FRÈRES au pluriel, est pareillement Un titre que l' on joint au nom de certains ordres religieux. Les frères prêcheurs. Les frères mineurs. Les frères de la Charité.

Frère lai, frère convers, Religieux qui n' est point dans la cléricature, et qui n' a été reçu dans un monastère que pour y vaquer aux oeuvres serviles. On dit aussi, dans quelques ordres religieux, Frère servant.

Dans l' Ordre de Malte, Frère servant, se dit de Celui qui entre dans l' ordre sans faire preuve de noblesse, et qui est d' un rang inférieur aux autres chevaliers. On l' appelle aussi Chevalier servant.

Faux frère, Celui qui trahit ou une société, ou quelqu' un de cette société.

FRESAIE. s. f.

FRESAIE. s. f. Espèce d' oiseau nocturne, que le peuple croit de mauvais augure, et qu' on appelle autrement Effraie.

FRESQUE. s. f.

FRESQUE. s. f. Manière de peindre avec des couleurs détrempées dans de l' eau de chaux, sur une muraille fraîchement enduite. La fresque exige une grande sûreté de pinceau. Peindre à fresque.

Il se dit également de Toute peinture, de tout tableau à fresque. Dans les lieux humides la fresque ne dure pas longtemps. Une église ornée de fresques. Les fresques de Michel-Ange.

FRESSURE. s. f. coll.

FRESSURE. s. f. coll. Il se dit de Plusieurs parties intérieures de quelques animaux prises ensemble, comme sont le foie, le coeur, la rate et le poumon. Fressure de cochon. Fressure de mouton. Fressure d' agneau. Fressure de veau. Etc.

FRET. s. m.

FRET. s. m. (Le T se prononce.) T. de Marine marchande. Louage d' un bâtiment, soit en totalité, soit en partie. Le fret d' un navire. Prendre un navire à fret. Charger à fret. Le prix du fret.

Il signifie aussi, Le prix du fret. Payer le fret. Le capitaine a touché son fret. Augmentation de fret. On dit de même, Payer le fret d' une marchandise, etc., En payer le port.

Il signifie encore, La cargaison, le chargement d' un navire de commerce. Prendre un fret. Avoir un fret. Débarquer son fret.

FRÉTER. v. a.

FRÉTER. v. a. T. de Marine marchande. Donner un bâtiment à loyer, en totalité ou en partie. Fréter un navire. Fréter au mois, au voyage, au tonneau.

FRÉTÉ, ÉE. participe

FRÉTÉ, ÉE. participe Bâtiment bien frété, mal frété.

FRÉTEUR. s. m.

FRÉTEUR. s. m. T. de Marine marchande. Celui qui donne un bâtiment à loyer.

FRÉTILLANT, ANTE. adj.

FRÉTILLANT, ANTE. adj. Qui frétille. Un poisson tout frétillant.

FRÉTILLEMENT. s. m.

FRÉTILLEMENT. s. m. Mouvement de ce qui frétille. Être dans un frétillement continuel.

FRÉTILLER. v. n.

FRÉTILLER. v. n. Se remuer, s' agiter par des mouvements vifs et courts. Cet enfant frétille sans cesse. Il ne fait que frétiller. Cette carpe était bien en vie, elle frétille encore. Le chien frétille de la queue.

Prov. et pop., Les pieds lui frétillent, Il a impatience d' aller. La langue lui frétille, Il a grande envie de parler.

FRETIN. s. m.

FRETIN. s. m. Le menu poisson. Il n' y a que du fretin dans cet étang.

Il se dit, figurément et familièrement, Des choses de rebut, et qui sont de nulle valeur, de nulle considération. Il a vendu ce qu' il avait de meilleur dans son magasin, il n' y a plus que du fretin. Tout ce qu' il avait de bons livres est vendu, ce qui lui reste n' est que du fretin.

FRETTE. s. f.

FRETTE. s. f. Lien ou cercle de fer dont on entoure l' extrémité du moyeu des roues, la tête des pilotis, etc., pour empêcher qu' ils n' éclatent, qu' ils ne se fendent. La frette de ce moyeu est rompue.

FRETTÉ, ÉE. adj.

FRETTÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit Des pièces convertes de bâtons en sautoir, qui forment des losanges.

FRETTER. v. a.

FRETTER. v. a. Mettre une frette. Fretter un moyeu. Fretter le manche d' un outil.

FRETTÉ, ÉE. participe

FRETTÉ, ÉE. participe

FREUX. s. m.

FREUX. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau qui ressemble beaucoup à la corneille, et qu' on nomme aussi Grolle.

FRIABILITÉ. s. f.

FRIABILITÉ. s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est friable.

FRIABLE. adj. des deux genres

FRIABLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut aisément être réduit en poudre. Le sel est friable. Les pierres calcinées sont friables.

FRIAND, ANDE. adj.

FRIAND, ANDE. adj. Qui aime la chère fine et délicate, et qui s' y connaît. Il n' est pas gourmand, mais il est friand. On l' emploie aussi comme substantif. C' est un friand. C' est une friande. Il est familier.

Avoir le goût friand, Avoir le goût délicat, et savoir bien juger des bons morceaux.

Un morceau friand, un mets friand, etc., Un morceau délicat, un mets délicat, etc. La chère était friande.

Être friand de quelque chose, En aimer le goût, aimer à en manger. Il est très-friand de sucreries. On dit aussi, figurément et familièrement, Être friand de nouveautés, de louanges, de musique, etc., Les aimer beaucoup, les rechercher avec empressement.

FRIANDISE. s. f.

FRIANDISE. s. f. Goût pour la chère fine et délicate. Il y a des personnes qui se vantent de leur friandise.

Il se dit, au pluriel, de Certaines choses délicates à manger, comme des sucreries et de la pâtisserie. Aimer les friandises. Donner des friandises à des enfants.

Fig. et fam., Elle a le nez tourné à la friandise, se dit D' une jeune femme qui a l' air coquet et éveillé, l' air d' aimer le plaisir. Cette manière de parler a vieilli.

FRICANDEAU. s. m.

FRICANDEAU. s. m. Morceau de veau lardé, qu' on sert en entrée de table. Un plat de fricandeaux. Un fricandeau à l' oseille, aux épinards.

Fricandeau de boeuf, de lapin, etc., Du boeuf, du lapin accommodé en fricandeau.

FRICASSEE. s. f.

FRICASSEE. s. f. Viande fricassée. Faire une fricassée. Manger une fricassée. Manger d' une fricassée de poulets. Une fricassée de pieds de mouton.

Fig. et pop., Une bonne fricassée de pain sec, se dit, par plaisanterie, d' Un morceau de pain sec.

FRICASSER. v. a.

FRICASSER. v. a. Faire cuire dans la poêle, dans une casserole, etc., quelque chose, après l' avoir coupé par morceaux. Fricasser des poulets, des tanches, etc. Fricasser des navets, des pommes de terre, etc.

Il signifie, figurément et populairement, Dissiper en débauches et en bonne chère. Il fricasse tout. Il a fricassé tout son bien.

FRICASSÉ, ÉE. participe

FRICASSÉ, ÉE. participe Fig. et pop., Cet argent est fricassé, c' est autant de fricassé, Cet argent est perdu, c' est autant d' argent de perdu.

FRICASSEUR. s. m.

FRICASSEUR. s. m. Celui qui fait des fricassées. On ne le dit que d' Un mauvais cuisinier. Il n' a qu' un fricasseur.

FRICHE. s. f.

FRICHE. s. f. Terrain qui ne rapporte point, soit que la culture en ait été négligée depuis longtemps, soit qu' on ne l' ait jamais cultivé. Il y a trois ans qu' il n' a fait travailler à sa vigne, ce n' est plus qu' une friche. Il y a beaucoup de friches dans cette province.

EN FRICHE. loc. adv.

EN FRICHE. loc. adv. Sans culture. Laisser une terre en friche. Une vigne en friche.

FRICTION. s. f.

FRICTION. s. f. T. de Chirur. Frottement que l' on fait sur quelque partie du corps, à sec ou autrement, avec les mains, avec une brosse, avec de la flanelle, etc. User de friction sur les épaules, sur les jambes. Faire une friction, des frictions. Prescrire des frictions. Les frictions dissipent l' humeur et ouvrent les pores. Friction légère. Friction violente. Frictions sèches. Frictions humides. Frictions mercurielles.

FRICTIONNER. v. a.

FRICTIONNER. v. a. T. de Chirur. Faire une friction, des frictions. Se faire frictionner. Frictionner une partie malade. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Se frictionner avec une brosse. Se frictionner avec une pommade, avec un liniment.

FRICTIONNÉ, ÉE. participe

FRICTIONNÉ, ÉE. participe

FRIGIDITÉ. s. f.

FRIGIDITÉ. s. f. T. de Médec. légale. État d' un homme impuissant.

Il se dit aussi, en Pathologie, d' Une sensation de froid.

FRIGORIFIQUE. adj. des deux genres

FRIGORIFIQUE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui cause le froid. Mélange frigorifique.

FRILEUX, EUSE. adj.

FRILEUX, EUSE. adj. Fort sensible au froid. Les vieillards sont frileux. Cette femme est très-frileuse.

FRIMAIRE. s. m.

FRIMAIRE. s. m. Le troisième mois du calendrier républicain.

FRIMAS. s. m.

FRIMAS. s. m. Grésil, brouillard froid et épais qui se glace en tombant. Un pays sujet au frimas. Le temps des frimas. Une montagne couverte de neige et de frimas. Des arbres couverts de frimas. Le frimas s' attache aux cheveux, aux crins des chevaux.

FRIME. s. f.

FRIME. s. f. Le semblant, la mine que l' on fait de quelque chose. Il n' en a fait que la frime. Ce n' est que pour la frime. Il est populaire.

FRINGALE. s. f.

FRINGALE. s. f. Faim subite et inopinée, dont on est saisi quelquefois hors de l' heure accoutumée des repas. Avoir la fringale. Quand la fringale le prend. Il est familier.

FRINGANT, ANTE. adj.

FRINGANT, ANTE. adj. Qui est fort alerte, fort éveillé, fort vif, et dont la vivacité se manifeste par des mouvements rapides et fréquents. Un homme fringant. Il a l' air fringant. Il a la mine fringante. Il a épousé une femme bien fringante. Ce cheval est fringant.

Fig. et fam., Ce jeune homme fait bien le fringant, Il se donne des airs pétulants, avantageux.

FRINGUER. v. n.

FRINGUER. v. n. Danser, sautiller en dansant. Il est vieux.

Il se dit encore quelquefois Des chevaux fringants. Ce cheval fringue continuellement.

FRIPER. v. a.

FRIPER. v. a. Chiffonner. Friper ses habits. Votre manteau est tout fripé. Vous avez fripé votre robe, votre collerette. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ma robe s' est toute fripée.

Il signifie, par extension, Gâter, user. Cet enfant fripe ses hardes en peu de temps. Avec le pronom personnel, Cette étoffe se fripe en moins de rien. Dans ce sens et dans celui qui précède, il est familier.

Il signifie aussi, figurément et populairement, Consumer, dissiper en débauches. Cet homme a fripé tout son bien.

Il signifie encore, Manger goulûment, avec avidité. On leur servit quantité de viandes, mais ils eurent bientôt tout fripé. Il aime à friper. Dans ce sens, il est bas.

FRIPÉ, ÉE. participe

FRIPÉ, ÉE. participe Hardes fripées. Livre fripé. Des meubles tout fripés.

FRIPERIE. s. f.

FRIPERIE. s. f. Il se dit Des habits, des meubles qui ont servi à d' autres personnes, et qui sont fripés et usés. Tous ses habits ne sont que friperie. Ce n' est que de la friperie. Vendre de la friperie. Un marchand de friperie. Il est familier.

Prov. et fig., Se jeter sur la friperie de quelqu' un, se ruer, se mettre, tomber sur sa friperie, Se jeter sur quelqu' un pour le maltraiter, pour le battre. Le peuple se jeta sur sa friperie, et le maltraita beaucoup. Cela signifie, dans une acception plus figurée, Se moquer de quelqu' un, en dire du mal. Il ne fut pas épargné dans la conversation, on se jeta sur sa friperie. On se remit sur sa friperie. On tomba sur sa friperie.

FRIPERIE

FRIPERIE signifie aussi, Le métier d' acheter, de raccommoder et de revendre de vieux habits et de vieux meubles. Il ne se mêle plus de friperie.

Il signifie encore, Le lieu où logent ceux qui font ce métier. Acheter un habit à la friperie. Il ne s' habille jamais qu' à la friperie. Voilà un habit qui sent la friperie.

FRIPE-SAUCE. s. m.

FRIPE-SAUCE. s. m. Goinfre, goulu. On le dit aussi d' Un mauvais cuisinier. C' est un vrai fripe-sauce. Il est bas.

FRIPIER, IÈRE. s.

FRIPIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait le métier d' acheter, de raccommoder et de revendre de vieux habits et de vieux meubles. Maître fripier. Marchand fripier. La boutique d' un fripier.

Fig. et fam., Fripier d' écrits, Plagiaire, compilateur maladroit et sans goût.

FRIPON, ONNE. s.

FRIPON, ONNE. s. Celui, celle qui vole adroitement. Un maître fripon. Un fripon fieffé. Ce domestique est un fripon. C' est une franche friponne.

Il se dit aussi d' Une personne fourbe, sans bonne foi, qui ne se fait aucun scrupule de tromper. Il ne fait pas bon avoir affaire à lui, c' est un fripon, un vrai fripon, un grand fripon. C' est un tour de fripon.

Il se dit quelquefois, par badinage, d' Un enfant vif et malin: C' est un petit fripon; d' Un jeune homme léger et étourdi: C' est un fripon qui se dérange; d' Une femme coquette, adroite et fine: Une aimable friponne. La friponne lui fait croire tout ce qu' elle veut.

Il se dit particulièrement, au masculin, d' Un homme trompeur et inconstant en amour. C' est un fripon, un grand fripon.

FRIPON

FRIPON s' emploie aussi comme adjectif. Cet homme-là est bien fripon. Est-elle friponne!

Il signifie souvent, Coquet, éveillé, et se dit De la mine, du regard, etc. Cette jeune personne a l' oeil fripon, la mine friponne, le minois fripon. Un petit air fripon.

FRIPONNEAU. s. m.

FRIPONNEAU. s. m. Diminutif familier de Fripon.

FRIPONNER. v. a.

FRIPONNER. v. a. Escroquer, dérober, attraper quelque chose par adresse. Il m' a friponné deux cents francs. Il a friponné cette montre. Friponner au jeu. On le dit aussi en parlant Des personnes. Il a friponné cinq ou six personnes de ma connaissance.

Il signifie absolument, Faire des tours, des actions de fripon. C' est un homme qui ne fait que friponner, qui passe sa vie à friponner.

FRIPONNÉ, ÉE. participe

FRIPONNÉ, ÉE. participe

FRIPONNERIE. s. f.

FRIPONNERIE. s. f. Action de fripon. Friponnerie signalée. Il y a de la friponnerie à cela. Faire une friponnerie. C' est une friponnerie.

FRIQUET. s. m.

FRIQUET. s. m. Moineau de la plus petite espèce.

FRIRE. v. a.

FRIRE. v. a. Faire cuire dans une poêle avec du beurre roux, ou du saindoux, ou de l' huile bouillante. Frire des soles. Frire des oeufs. Frire des côtelettes. Outre l' infinitif, il n' est usité qu' au singulier du présent de l' indicatif, Je fris, tu fris, il frit; au futur, Je frirai, tu friras, il frira, nous frirons, vous frirez, ils friront; au conditionnel présent, Je frirais, tu frirais, il frirait, nous fririons, vous fririez, ils friraient; à la deuxième personne du singulier de l' impératif, Fris; et aux temps formés du participe.

Prov., Il n' y a rien à frire, il n' y a pas de quoi frire dans cette maison, Il ne s' y trouve rien à manger. Dans le sens contraire, Voilà de quoi frire, Voilà de quoi manger.

Fig. et pop., N' avoir plus de quoi frire, Être ruiné. Il n' y a rien à frire dans cette affaire, Il n' y a rien à gagner dans cette affaire.

FRIRE

FRIRE est aussi neutre. Une sole qui frit. Le beurre frit dans la poêle. La cuisinière a fait frire une carpe.

FRIT, ITE. participe

FRIT, ITE. participe Poisson frit. Artichauts frits. Carpe frite.

Pop. et fig., Cet homme est frit, Il est ruiné, perdu. Tout est frit, Tout a été mangé, dissipé, il ne reste plus rien.

FRISE. s. f.

FRISE. s. f. T. d' Archit. Partie de l' entablement qui est entre l' architrave et la corniche. Frise plate. Frise dorée. Frise enrichie de sculptures.

Il se dit, par analogie, dans d' autres Arts, d' Une surface plate et continue formant un bandeau. Dans la décoration, les frises sont peintes ou sculptées; dans la menuiserie, elles encadrent les parquets et les panneaux; dans la serrurerie, elles font partie des grilles et des rampes d' escalier.

FRISE. s. f.

FRISE. s. f. Sorte d' étoffe de laine à poil frisé. Vêtu de frise. Manteau doublé de frise.

Il se dit aussi d' Une sorte de toile venant de Frise en Hollande.

En termes de Guerre, Cheval de frise, Grosse pièce de bois longue de dix ou douze pieds, traversée en sens divers par des pieux pointus et ferrés aux extrémités, pour défendre une brèche, ou pour couvrir un bataillon contre la cavalerie. Ce bataillon se retira à la faveur de ses chevaux de frise. La brèche était défendue par des chevaux de frise.

FRISER. v. a.

FRISER. v. a. Crêper, anneler, boucler. Il se dit principalement en parlant Des cheveux. Friser ses cheveux aux fers, au fer, avec des fers, avec le fer. Friser ses cheveux avec des papillotes. Fer à friser.

Il se dit aussi en parlant Du poil des étoffes. Friser de la ratine. Friser du drap.

Friser quelqu' un, Lui friser les cheveux. Se faire friser par un coiffeur. On dit de même, avec le pronom personnel, Se friser. Elle perd bien du temps à se friser. Se frise par boucles.

FRISER

FRISER signifie, figurément et familièrement, Raser, effleurer, ne faire que toucher superficiellement. Le vent frisait l' eau, et en ridait légèrement la surface. La balle n' a fait que lui friser le visage, lui a frisé la moustache.

Fig. et fam., Il a frisé la corde, se disait autrefois Pour faire entendre qu' un homme avait été bien près d' être condamné à être pendu, ou que c' était un fripon qui avait mérité la corde. (Voyez plus bas un autre sens de cette phrase.)

Au Jeu de la paume, Friser la corde, se dit De la balle quand elle passe à fleur de corde, c' est-à-dire, très-peu au-dessus de la corde, et qu' ainsi il s' en faut de très-peu qu' elle ne soit arrêtée par le filet, et que le coup ne soit perdu.

Fig. et fam., Il a frisé la corde, se dit, par une comparaison prise du jeu de paume, De quelqu' un qui a été bien près de perdre son procès, de succomber a une maladie, ou en général de tomber dans quelque malheur.

Fig. et fam., Friser la quarantaine, la cinquantaine, etc., Être fort près d' atteindre l' âge de quarante ans, de cinquante ans, etc. Cette femme frise la quarantaine.

Fig. et fam., Friser l' impertinent, le fat, etc., Faire des actions, tenir des discours qui sentent l' impertinence, la fatuité, etc.

FRISER

FRISER s' emploie aussi neutralement, et se dit Des cheveux, des poils qui se crêpent, qui se mettent en boucles. Ses cheveux frisent naturellement. Cela fait friser les cheveux. Le poil de cet animal frise beaucoup.

FRISER

FRISER en termes d' Imprimerie, se dit Des caractères qui doublent, qui papillotent, c' est-à-dire, qui paraissent doublement imprimés sur la feuille, par le défaut de la presse ou par quelque autre cause. Cette presse frise considérablement.

FRISÉ, ÉE. participe

FRISÉ, ÉE. participe Cheveux frisés. Ce chien a le poil frisé.

Drap d' or ou d' argent frisé, Celui qui est crêpé et inégal du côté qu' on appelle l' en droit.

Chou frisé, Sorte de chou dont la feuille est toute crêpée.

FRISOTTER. v. a.

FRISOTTER. v. a. Friser souvent et par menues boucles. Elle est toujours à frisotter sa fille. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Elle perd bien du temps à se frisotter. Il ne se dit guère que par plaisanterie ou par dénigrement.

FRISOTTÉ, ÉE. participe

FRISOTTÉ, ÉE. participe

FRISQUETTE. s. f.

FRISQUETTE. s. f. T. d' Impr. Châssis que les imprimeurs mettent sur la feuille blanche, afin d' empêcher que les marges et tout ce qui doit demeurer blanc ne soient maculés. Abattre la frisquette sur le tympan. Découper la frisquette.

FRISSON. s. m.

FRISSON. s. m. Tremblement causé par le froid qui précède la fièvre. Le frisson de la fièvre. Grand frisson. La fièvre est ordinairement précédée par le frisson, d' un frisson. Être dans le frisson. Le frisson m' a pris. Sentir les approches du frisson.

Il se dit, au figuré, Du saisissement qui naît de la peur, de l' horreur, ou de quelque autre émotion violente. Un frisson de terreur. Cette mauvaise nouvelle lui a causé des frissons. Éprouver des frissons. Cela donne le frisson. J' en ai le frisson. Un frisson me saisit.

Il se dit quelquefois en parlant D' émotions légères et même agréables. Sentir un doux frisson, de doux frissons.

FRISSONNEMENT. s. m.

FRISSONNEMENT. s. m. Léger tremblement causé par les approches de la fièvre. Il va avoir la fièvre, il sent déjà un frissonnement.

Il se dit, au figuré, d' Un frémissement soudain, d' un trouble causé par quelque émotion très-vive. Quand je pense à cela, il me prend un frissonnement.

FRISSONNER. v. n.

FRISSONNER. v. n. Avoir le frisson. La fièvre va le prendre, il commence à frissonner.

Il se dit, au figuré, en parlant Du frémissement soudain que cause une émotion très-vive. Frissonner de peur. Frissonner d' horreur. Quand je songe au péril où je me suis trouvé, je frissonne encore. Cette seule idée me fait frissonner.

FRISURE. s. f.

FRISURE. s. f. Façon de friser. Cette frisure est belle.

Il signifie aussi, L' état de ce qui est frisé. Le vent a dérangé sa frisure.

Il se dit encore de Cette sorte de petits grains que l' on forme sur les étoffes de laine, sur les draps, sur les ratines, etc., en frisant le poil.

FRITILLAIRE. s. f.

FRITILLAIRE. s. f. T. de Botan. Plante liliacée, dont la fleur, semblable par sa forme à celle de la tulipe, est parsemée de petits carreaux blancs et rouges imitant les cases d' un échiquier. On cultive la fritillaire dans les jardins à cause de sa beauté.

FRITTE. s. f.

FRITTE. s. f. T. de Verrerie. Mélange de substances terreuses et de substances salines, auquel on a fait éprouver un commencement de fusion pour en former le verre.

Il se dit aussi de L' action de cuire ce mélange.

FRITURE. s. f.

FRITURE. s. f. L' action ou la manière de frire. L' huile est bonne pour la friture. Friture au beurre. Friture à l' huile.

Il se dit aussi Du beurre ou de l' huile qui sert à frire, et qu' on garde ensuite pour le même usage. Acheter de la friture. De la friture trop vieille. Voilà de bonne friture.

Il se dit, par extension, Du poisson frit. Il ne mange point de friture.

FRIVOLE. adj. des deux genres

FRIVOLE. adj. des deux genres Vain et léger, qui n' a nulle importance, nulle solidité. Cette raison, ce prétexte est frivole. Excuse frivole. Discours frivole. Choses frivoles, vaines et frivoles. S' occuper sérieusement d' objets frivoles. Amusements frivoles. Un frivole espoir.

Il se dit aussi Des personnes. Homme frivole. Esprit frivole. Tête frivole.

Il s' emploie quelquefois substantivement au masculin, en parlant Des choses. Le goût du frivole. Il donne dans le frivole.

FRIVOLITÉ. s. f.

FRIVOLITÉ. s. f. Caractère de ce qui est frivole. La frivolité de ces amusements. Il y a bien de la frivolité dans cet ouvrage. La frivolité d' un jeune homme. Avoir beaucoup de frivolité dans l' esprit. Il est d' une extrême frivolité.

Il se dit aussi Des choses frivoles. Ne s' occuper que de frivolités. Ce ne sont que des frivolités.

FROC. s. m.

FROC. s. m. (On prononce le C.) La partie de l' habit monacal qui couvre la tête et tombe sur l' estomac et sur les épaules. Il se prend aussi pour Tout l' habit. Mettre son froc.

Prendre le froc, Se faire moine. Porter le froc, Être moine.

Quitter le froc, Sortir d' un monastère avant d' être profès.

Fig. et fam., Jeter le froc aux orties, Renoncer à la profession monacale; et, par extension, Renoncer à l' état ecclésiastique. On le dit aussi De toute personne qui, par inconstance, renonce à quelque profession que ce soit.

FROCARD. s. m.

FROCARD. s. m. Terme de mépris qui se dit d' Un moine. Il est familier.

FROID. s. m.

FROID. s. m. Privation, absence de chaleur; ou Sensation que fait éprouver l' absence, la perte, la diminution de la chaleur. Le froid de l' air, de l' eau, etc. Éprouver une sensation de froid. Transir de froid. Mourir de froid. Avoir froid. Il a froid à la tête, aux mains, etc. Geler de froid. Sentir du froid. Trembler de froid. Il est tout roide de froid. Le froid de la fièvre. Le froid de la mort. Poétiq., Le froid des ans, des années, de la vieillesse.

Prov. et fig., Souffler le chaud et le froid, Louer et blâmer une même chose, parler pour et contre une personne, être tour à tour d' avis contraires.

Fig. et fam., Cela ne lui fait ni froid ni chaud, se dit D' un homme qui reste indifférent sur une affaire.

Fig. et fam., Cela ne fait ni chaud ni froid, se dit De ce qui ne sert ni ne nuit à une affaire.

Faire froid, battre froid, etc. Voyez FROID, adjectif.

FROID

FROID se dit particulièrement Du froid de l' air, de l' état de la température quand elle est froide; et alors on le met quelquefois au pluriel. Durant le froid de l' hiver. Les premiers froids sont les plus sensibles. Grand froid. Froid cuisant, perçant, pénétrant, piquant, âpre, aigu. Froid humide. Froid sec. Froid noir. Un beau froid. Un froid gai. Le froid pique. La rigueur du froid. Sentir le froid. Être sensible au froid. Cela garde du froid. Se munir contre le froid. Il fait froid. Le froid l' avait saisi. Souffrir le froid. Supporter le froid. S' habituer au froid.

FROID

FROID se dit figurément d' Un air sérieux et composé, et qui ne marque nulle émotion. Cet homme est d' un froid qui glace tout le monde. Il lui répondit avec son froid ordinaire. Froid glacial.

Fig. et fam., Il y a du froid entre eux, se dit en parlant de Deux personnes dont l' amitié a souffert quelque altération.

FROID

FROID se dit aussi, figurément, Du manque de chaleur, de mouvement, d' intérêt dans les ouvrages d' esprit. Il y a un peu de langueur et de froid dans le quatrième acte de ce drame. Cela jette beaucoup de froid sur cette scène.

FROID, OIDE. adj.

FROID, OIDE. adj. Qui est privé de chaleur, qui communique ou qui ressent le froid. Pays froid. Climat froid. L' hiver a été bien froid. Temps froid. Air froid. Température froide. Vent froid. Matinée froide. Dans la saison froide. Froid comme glace. Froid comme du marbre. Eau froide. Bain froid. Boisson froide. Il a les mains froides. Le cadavre était déjà froid. On dit en des sens analogues: Tempérament froid. Cerveau froid. Etc.

Vêtement froid, Vêtement qui ne garantit pas assez du froid. Cet habit, ce manteau est froid.

Prov. et fig., La cuisine de cette maison est bien froide; il n' y a rien de si froid, de plus froid que l' âtre de cette maison, se dit D' une maison où l' on ne fait qu' un très-petit ordinaire, qu' une fort mauvaise cuisine.

Prov. et fig., Il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid, il n' y a rien de trop chaud ni de trop froid pour lui, se dit D' un homme avide qui veut tout avoir, qui prend de toutes mains.

Humeurs froides, Les scrofules ou écrouelles.

Fig., Sang-froid, L' état de l' âme lorsqu' elle est calme, lorsqu' elle se maîtrise. Quand il est dans son sang-froid. Agir de sang-froid. Il écoutait avec beaucoup de sang-froid. Il répondit avec le plus grand sang-froid. Être de sang-froid. Garder son sang-froid. Perdre son sang-froid.

Tuer quelqu' un de sang-froid, Le tuer de dessein prémédité, et sans être emporté par aucun de ces mouvements de colère qui peuvent diminuer l' atrocité du crime.

FROID

FROID se dit quelquefois pour Refroidi. Ce potage est froid. Tous les mets étaient froids. Si nous attendons encore, le dîner sera froid, tout froid.

Déjeuner froid, Déjeuner composé de mets froids.

Viandes froides, Viandes préparées pour être mangées froides. Les jambons, les langues fourrées, les daubes, etc., sont des viandes froides.

FROID

FROID se dit particulièrement De ce qui sert à corriger l' excès de la chaleur animale, ou De ce qui la détruit. Les quatre semences froides. Cette plante est froide. Il y a des poisons froids.

FROID

FROID signifie aussi figurément, Flegmatique, sérieux, indifférent, qui ne s' émeut point. C' est un homme froid. Caractère froid. Je l' ai trouvé bien froid là-dessus. Il croyait nous faire rire, mais tout le monde demeura froid. Un coeur froid. Une âme froide. La froide raison.

C' est une tête froide, se dit D' un homme sage et calme qui ne s' échauffe pas facilement ni sans motif. On dit dans le même sens, Un esprit froid.

Fam., Faire le froid, Faire le réservé, l' indifférent, ne témoigner nul empressement.

Ami froid, Celui qui ne se porte pas avec chaleur à secourir son ami.

Orateur froid, Orateur dont l' action n' est point animée, qui ne touche point ses auditeurs, et qui ne paraît pas lui-même touché.

Imagination froide, Imagination dépourvue de chaleur, d' activité, d' énergie.

FROID

FROID se dit De l' air, du ton, des discours, dans un sens analogue à celui qui précède. Cet homme a l' abord froid. Il leur fit un accueil très-froid. Faire froide mine à quelqu' un. Il répondit d' un ton froid. Sa réponse fut froide et réservée. On le dit même quelquefois Des sentiments et des actions qui marquent de l' insensibilité. Un froid mépris. Une haine froide et réfléchie. Une froide barbarie. De froides atrocités.

Fam., Battre froid, Recevoir une proposition d' une manière qui fait voir qu' on n' est pas disposé à l' accepter. Faire froid, et plus souvent, Battre froid à quelqu' un, Le recevoir avec moins d' empressement, avec un visage moins ouvert qu' à l' ordinaire.

FROID

FROID en parlant Des ouvrages ou des traits d' esprit, signifie figurément, Qui n' a rien d' animé, de touchant, d' intéressant, de piquant. Style froid. Cette tragédie est froide. Des vers froids. Une froide plaisanterie. Une froide raillerie. On dit dans un sens analogue, Un écrivain, un auteur froid, Dont le style est froid, dont les ouvrages sont froids.

FROID

FROID en Peinture, en Sculpture, etc., signifie, Qui manque de feu, d' âme, d' expression. Composition froide. Les têtes de ce tableau sont froides. Ce dessin est correct, mais il est froid.

Il se dit également Du manque d' éclat et de vivacité dans les tons, dans les couleurs, dans le coloris. Les couleurs froides. Les tons froids. Un coloris froid et monotone.

À FROID. loc. adv.

À FROID. loc. adv. Sans mettre au feu. Infuser une drogue à froid. Forger un fer à froid. Battre un fer à froid. De l' or, de l' argent battu à froid. Teindre à froid.

On l' emploie quelquefois figurément, pour exprimer l' absence de verve ou de passion. Faire de l' enthousiasme, de la colère à froid.

FROIDEMENT. adv.

FROIDEMENT. adv. De telle sorte qu' on est exposé au froid. Vous êtes logé, vêtu bien froidement.

Il est plus en usage au figuré, et signifie, D' une manière sérieuse et réservée. Il le reçut froidement. Il m' a répondu froidement.

Il signifie aussi, Sans passion, sans émotion, avec insensibilité. Il calcule froidement ce qui peut lui rester de vie. Il écouta froidement leurs injures.

FROIDEUR. s. f.

FROIDEUR. s. f. Qualité de ce qui est froid. La froideur de l' eau. La froideur du marbre. La froideur du temps. La froideur de la vieillesse.

Il se dit figurément, au sens moral. La froideur de l' âme, du caractère. La froideur de l' imagination.

Il signifie aussi figurément, Froid accueil, ou air froid, indifférence; et, dans ce sens, il peut s' employer au pluriel. Il m' a reçu avec froideur. Les froideurs d' une maîtresse. On dit dans un sens analogue, La froideur d' un accueil, d' une réception, d' une réponse, etc.

Il y a de la froideur entre eux, se dit en parlant De deux personnes qui ne vivent plus ensemble avec la même amitié qu' auparavant.

FROIDIR. v. n.

FROIDIR. v. n. Devenir froid après avoir été chaud. Ne laissez pas froidir le dîner. Votre bouillon froidit.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cela se froidit. Les viandes se froidissent. Ce mot a vieilli; on dit, Refroidir, se refroidir.

FROIDI, IE. participe

FROIDI, IE. participe

FROIDURE. s. f.

FROIDURE. s. f. Le froid répandu dans l' air. La froidure de la saison. La froidure d' un climat.

Il se dit aussi pour L' hiver; mais, dans ce sens, il n' est guère usité qu' en poésie.

FROIDUREUX, EUSE. adj.

FROIDUREUX, EUSE. adj. Sujet à avoir froid. Vous voilà bien vêtu pour la saison, vous êtes bien froidureux. Il est vieux et familier: on dit plus communément, Frileux.

FROISSEMENT. s. m.

FROISSEMENT. s. m. Action de froisser, ou L' effet, le résultat de cette action. Le froissement d' un membre contre une pierre. Cette étoffe a perdu sa fraîcheur par le froissement.

FROISSER. v. a.

FROISSER. v. a. Meurtrir par une pression violente. Ce cabriolet l' a pressé contre la muraille, et l' a tout froissé. Il s' est froissé tout le corps en tombant. Sa chute lui a froissé la cuisse.

Il signifie aussi, Frotter fortement. Froisser des cailloux l' un contre l' autre.

Il signifie encore, Chiffonner. Froisser du papier. Froisser du drap, du satin, à force de le manier. On dit en un sens analogue, Froisser des épis, des fleurs dans sa main.

Il signifie quelquefois figurément, Blesser, heurter, choquer, surtout en parlant D' intérêts, d' opinions, etc. Ces mesures froissent beaucoup d' intérêts différents. Il ne faut pas froisser les opinions de ceux qu' on veut persuader.

FROISSÉ, ÉE. participe

FROISSÉ, ÉE. participe Une robe froissée.

FROISSURE. s. f.

FROISSURE. s. f. Impression qui demeure à un corps qui a été froissé. Il sera bien difficile de guérir cette froissure. La froissure de cette étoffe ne disparaîtrait pas sous le fer.

FRÔLEMENT. s. m.

FRÔLEMENT. s. m. Action de frôler, ou L' effet d' une chose qui frôle. Le frôlement de la langue contre le palais. Je sentis le frôlement de sa robe.

FRÔLER. v. a.

FRÔLER. v. a. Toucher légèrement en passant. La balle lui frôla les cheveux. La langue frôle le palais quand on prononce l' L ou l' R.

FRÔLÉ, ÉE. participe

FRÔLÉ, ÉE. participe

FROMAGE. s. m.

FROMAGE. s. m. Sorte d' aliment qui se fait de lait séparé de sa sérosité, qu' on appelle petit-lait. Faire du fromage. Fromage frais. Fromage blanc. Fromage mou. Fromage à la pie. Fromage de Neufchâtel, de Brie, de Roquefort, de Hollande, de Gruyères, de Chester. Fromage parmesan. Fromage de lait de vache. Fromage de lait de chèvre. De la soupe au fromage. Il ne vit que de pain et de fromage. Le fromage ne se sert ordinairement qu' à la fin du repas. Un morceau de fromage. Ce fromage est d' une pâte fine.

Il se dit aussi d' Un pain, d' une masse de fromage. Acheter un fromage. Un navire chargé de fromages. Faire égoutter des fromages.

Prov. et fig., Entre la poire et le fromage, Sur la fin du repas, lorsque la gaieté que donne la bonne chère, fait qu' on parle librement. Ce fut entre la poire et le fromage qu' il nous fit cette confidence.

Fromage à la crème, Fromage fraîchement fait qu' on délaye avec de la crème de lait, et auquel on mêle ordinairement du sucre pulvérisé.

Fromage à la glace, ou Fromage glacé, Mets composé de crème et de sucre, auquel on joint ordinairement quelque autre substance agréable au goût, et dont le mélange est fortement frappé de glace.

En Charcuterie, Fromage de cochon, Chair de porc hachée, accommodée d' une certaine manière, et à laquelle on donne ordinairement la forme d' un fromage.

FROMAGER, ÈRE. s.

FROMAGER, ÈRE. s. Celui, celle qui fait on qui vend des fromages.

FROMAGER. s. m.

FROMAGER. s. m. Petit vaisseau percé de plusieurs trous, dans lequel on dresse le lait caillé pour en faire des fromages frais ou mous.

FROMAGER. s. m.

FROMAGER. s. m. T. de Botan. Genre d' arbres exotiques, qui portent des fruits très-gros, et dont plusieurs s' élèvent à une hauteur prodigieuse. On trouve des fromagers dans les Indes, en Afrique, au Brésil et aux Antilles.

FROMAGERIE. s. f.

FROMAGERIE. s. f. Manufacture de fromages. On a établi des fromageries dans cette province.

FROMENT. s. m.

FROMENT. s. m. La meilleure espèce de blé. Il se dit tant De la plante que Du grain. Froment barbu. Du blé-froment. Farine de pur froment. Terre à froment. Un boisseau de froment. Un hectolitre de froment.

Froment-locar. Voyez ÉPEAUTRE.

FROMENTACÉE. adj. f.

FROMENTACÉE. adj. f. T. de Botan. Il se dit Des plantes qui ont du rapport avec le froment par leur fructification, et par la disposition de leurs feuilles et de leurs épis. Les orges, les chiendents, sont des plantes fromentacées.

FRONCEMENT. s. m.

FRONCEMENT. s. m. Action de froncer, ou État de ce qui est froncé. Il se dit principalement en parlant Des sourcils. Le froncement des sourcils.

FRONCER. v. a.

FRONCER. v. a. Rider en contractant, en resserrant. Froncer le sourcil, les sourcils. Il en fronça le sourcil de chagrin, de colère. Froncer les lèvres. Cela fronce la peau.

Il signifie aussi, Plisser, et se dit De certains plis menus et serrés que l' on fait à du linge, à des étoffes. Il faut froncer davantage cette chemise, elle n' est pas assez froncée par le collet. Froncer des poignets. Froncer la robe d' un enfant. Froncer une jupe.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, surtout dans le premier sens. La peau de ce fruit commence à se froncer.

FRONCÉ, ÉE

FRONCÉ, ÉE Peau froncée.

Robe froncée, Sorte de robe que portent les docteurs, et qui est extrêmement froncée au haut des manches.

FRONCIS. s. m.

FRONCIS. s. m. Les plis que l' on fait à une robe, à une chemise, etc., en les fronçant. Faire un froncis à une manche, à une jupe, à une robe d' enfant.

FRONDE. s. f.

FRONDE. s. f. Instrument, fait de corde ou de cuir, avec lequel on lance des pierres, et même des balles. David tua Goliath d' un coup de fronde. Les anciens avaient dans leurs troupes des gens armés de frondes. Faire tourner une fronde.

FRONDE

FRONDE en termes de Chirurgie, Bandage à quatre chefs, qui ressemble par sa forme à une fronde.

FRONDE

FRONDE est aussi Le nom du parti qui prit les armes contre la cour, sous la minorité de Louis XIV. Le parti de la Fronde. Du temps de la Fronde. La guerre de la Fronde.

FRONDER. v. a.

FRONDER. v. a. Jeter, lancer avec une fronde. Fronder des pierres.

Il s' emploie aussi absolument. De petits garçons qui s' amusent à fronder.

Il se dit, par extension, en parlant De tout ce qu' on jette avec violence. Il lui fronda une assiette à la tête.

FRONDER

FRONDER signifie figurément, Blâmer, condamner, critiquer. Fronder le gouvernement, le ministère. Fronder la conduite d' une personne. Fronder avec amertume. Fronder les travers, les ridicules. Il n' eut pas sitôt ouvert la bouche, que tout le monde le fronda.

Il se dit quelquefois absolument, et signifie, Parler contre le gouvernement, ou, en général, Montrer une humeur morose, chagrine, désapprouver, blâmer tout. C' est un homme qui passe sa vie à fronder.

FRONDÉ, ÉE. participe

FRONDÉ, ÉE. participe

FRONDEUR. s. m.

FRONDEUR. s. m. Celui qui lance des pierres, des balles, avec une fronde. Les anciens avaient des frondeurs dans leurs armées. Les habitants des îles Baléares passaient pour être les plus habiles frondeurs.

Il se dit, au figuré, de Celui qui parle contre le gouvernement, ou de Celui qui montre une humeur morose, chagrine, qui désapprouve, qui blâme tout. C' est un des plus grands frondeurs, un frondeur déterminé. C' est un frondeur éternel.

Il signifie quelquefois simplement, Celui qui contredit, qui critique, qui blâme. Cet ouvrage a eu presque autant de frondeurs que d' approbateurs.

FRONT. s. m.

FRONT. s. m. La partie du visage qui est comprise entre la racine des cheveux et les sourcils. Grand front. Large front. Front élevé. Front ouvert. Front découvert. Front majestueux. Avoir un diadème, un bandeau sur le front. Avoir des rides au front, sur le front. Se faire une bosse au front. Être marqué sur le front.

Fig., N' avoir point de front, N' avoir ni honte ni pudeur.

FRONT

FRONT se dit, par extension, pour Tout le visage. Un front serein. Un front sévère. La jeunesse au front riant. On lit sur son front. On voit sur son front. La rougeur qui couvrait leur front. Dérider son front.

Il signifie même quelquefois, La tête, surtout en poésie et dans le style élevé. Courber son front. Humilier son front. Lever, relever le front. Il ne s' emploie guère que dans ces sortes de phrases, pour exprimer l' humiliation, l' abaissement, la servitude, ou la fierté, la révolte, etc.

FRONT

FRONT signifie aussi, Le devant de la tête de quelques animaux. Le front d' un cheval, d' un boeuf, d' un éléphant, etc. Un cheval qui a une étoile au milieu du front.

FRONT

FRONT signifie figurément, Trop grande hardiesse, impudence. Aura-t-il le front de soutenir ce qu' il a dit? Il eut le front de me dire... C' est avoir bien du front. De quel front ose-t-il se présenter devant vous?

Fig., Un front d' airain, Une extrême impudence. Il faut avoir un front d' airain pour oser soutenir une pareille fausseté. Cet homme a un front d' airain; ou, dans le même sens, C' est un front d' airain.

FRONT

FRONT signifie encore figurément, L' étendue que présente la face d' une armée, d' une troupe, d' un bâtiment. L' armée présentait un grand front. L' armée étendit son front. Ce bataillon avait tant de front. Le front d' un bâtiment. Le front d' un bastion.

Passer sur le front d' une troupe, Passer devant le front d' une troupe rangée en bataille.

Faire front, se dit D' une troupe qui était par le flanc, et dont les hommes se tournent de manière à présenter le front. On fait toujours front par le premier rang. Par ellipse, en termes de Commandement, Halte, front.

Front de bandière, La ligne des étendards et des drapeaux à la tête des corps campés. Les grand' gardes et les faisceaux d' armes sont placés en avant du front de bandière. L' armée était campée en front de bandière.

FRONT

FRONT se dit quelquefois, poétiquement, pour Cime, sommet. Ces rochers qui cachent leur front dans les nues.

DE FRONT. loc. adv.

DE FRONT. loc. adv. Par devant. Attaquer l' ennemi de front.

Fig., Heurter de front les préjugés, Les attaquer sans ménagement.

DE FRONT

DE FRONT signifie aussi, Côte à côte. Un défilé où il ne peut passer que deux hommes de front. Cette rue est assez large pour que deux carrosses y puissent passer de front. Ils marchaient tous trois de front.

Fig., Faire marcher, mener deux affaires, deux intrigues de front, S' occuper de deux affaires, de deux intrigues en même temps.

FRONTAL, ALE. adj.

FRONTAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport ou qui appartient au front. La veine frontale. Les muscles frontaux. Nerf frontal. Os frontal, ou Coronal. Sinus frontaux.

FRONTAL. s. m.

FRONTAL. s. m. T. de Chirur. Bandeau ou topique qu' on applique sur le front. Mettre un frontal pour apaiser le mal de tête.

FRONTAL

FRONTAL s' est dit aussi d' Un instrument de torture, fait d' une corde à plusieurs noeuds, dont on serrait le front de la personne à laquelle on voulait arracher quelque aveu.

FRONTEAU. s. m.

FRONTEAU. s. m. Sorte de bandeau applique sur le front. Il n' est guère usité qu' en parlant Des Juifs, qui avaient coutume de porter des bandeaux sur lesquels le nom de Dieu, ou quelque passage de l' Écriture sainte, était écrit. Les Pharisiens portaient des fronteaux où le nom de Dieu était écrit. Quand les juifs prient Dieu dans leurs synagogues, ils se mettent le fronteau.

FRONTEAU ou FRONTAL

FRONTEAU ou FRONTAL en parlant Des chevaux, se dit de Cette partie de la têtière qui passe au-dessus des yeux du cheval. Il se dit également Du morceau de drap noir dont on couvre le front d' un cheval, quand on l' enharnache de deuil.

FRONTIÈRE. s. f.

FRONTIÈRE. s. f. Les limites, les confins d' un pays, d' un État, en tant qu' ils le séparent d' un autre pays, d' un autre État. L' armée était sur la frontière. Passer la frontière. La frontière est bien garnie, bien défendue. Reculer les frontières d' un État.

Il est aussi adjectif, et signifie, Qui est limitrophe, qui est sur les limites d' un autre pays. Ville frontière. Place frontière. Province frontière.

FRONTISPICE. s. m.

FRONTISPICE. s. m. La face principale d' un grand bâtiment. Le frontispice d' un temple. Le frontispice de l' église de Saint-Pierre de Rome. Le frontispice du Louvre.

Il se dit aussi Du titre imprimé d' un livre, placé à la première page, et entouré ou accompagné d' ornements ou de vignettes. On avait mis des attributs, des arabesques, au frontispice de ce livre.

Il se dit encore d' Une gravure que l' on place en regard du titre d' un livre, et dont le sujet est analogue au but et à l' esprit de l' ouvrage. Le sujet d' un frontispice.

FRONTON. s. m.

FRONTON. s. m. Ornement d' architecture qui est fait ordinairement en triangle, et qui se met au haut de l' entrée d' un bâtiment, au-dessus des portes, des croisées, etc. Le fronton qui est au-dessus du portique d' un temple. Le fronton de l' entrée du Louvre. Fronton brisé. Fronton ouvert. Fronton orné de figures, de bas-reliefs.

Il se dit, en termes de Marine, de La partie sculptée du couronnement d' un vaisseau, au-dessus de sa galerie. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Tableau.

FROTTAGE. s. m.

FROTTAGE. s. m. Le travail de celui qui frotte. Le frottage d' un plancher. Le prix du frottage.

FROTTEMENT. s. m.

FROTTEMENT. s. m. Action de frotter, action de deux choses qui se frottent. Électriser un corps par le frottement. Le frottement de l' essieu use le moyeu de la roue. Empêcher, diminuer le frottement.

FROTTER. v. a.

FROTTER. v. a. Passer une chose sur une autre à plusieurs reprises, et en appuyant, en pressant. Frotter avec la main, avec les mains. Frotter fort. Frotter doucement, légèrement. Frotter la tête de quelqu' un. Se frotter les yeux. Se faire frotter après avoir joué à la paume, ou après avoir fait quelque autre exercice violent. Frotter les jambes d' un cheval. Frotter un métal avec de l' émeri, pour le polir. Frotter deux pierres l' une contre l' autre. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Se frotter avec la main. Se frotter en quelque partie du corps. Se frotter contre quelque chose. Se frotter l' un contre l' autre. Se frotter l' un l' autre.

Fig. et fam., Se frotter à quelqu' un, Avoir commerce, communication avec quelqu' un. Il fait bon se frotter aux savants, on apprend toujours quelque chose. Ne vous frottez pas à ces gens-là, ils pourraient vous corrompre. Il signifie aussi, S' attaquer à quelqu' un, le provoquer, le défier. Je ne vous conseille pas de vous frotter à lui. C' est un homme auquel il est dangereux de se frotter. Ne vous frottez pas à un tel, il est plus fort, plus adroit que vous. On dit de même, Ne vous y frottez pas, je ne vous conseille pas de vous y frotter, etc., lorsqu' on veut dissuader quelqu' un de faire une chose que l' on croit dangereuse pour lui.

Prov. et fig., Qui s' y frotte, s' y pique, se dit en parlant D' un homme qui ne se laisse pas attaquer impunément.

FROTTER

FROTTER signifie aussi, Oindre, enduire, en frottant. On lui frotta le bras avec du baume, avec de l' huile. Frotter des meubles, un parquet avec de la cire, pour les rendre luisants. Il s' emploie avec le pronom personnel. Les athlètes se frottaient d' huile avant que de lutter.

Il se dit quelquefois pour Frotter avec de la cire ou avec quelque autre chose semblable. Frotter des chaises. Frotter le parquet d' un appartement, ou Frotter un appartement. Employé sans régime, il s' entend presque toujours Des parquets, des planchers. Ce domestique sait frotter.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Battre, frapper, maltraiter. On l' a frotté comme il faut, frotté d' importance. Les ennemis ont été bien frottés dans cette rencontre. On dit de même, Frotter les oreilles à quelqu' un. Je me charge de lui frotter les oreilles.

FROTTER

FROTTER s' emploie quelquefois comme verbe neutre, et se dit D' une chose qui passe, qui glisse sur une autre ou contre une autre, en exerçant quelque pression. Une des roues frottait contre la caisse de la voiture.

FROTTÉ, ÉE. participe

FROTTÉ, ÉE. participe

FROTTEUR. s. m.

FROTTEUR. s. m. Celui qui frotte les planchers, les parquets. Payer le frotteur.

FROTTOIR. s. m.

FROTTOIR. s. m. Linge dont on se sert pour se frotter la tête et le corps. Un frottoir de toile. Chauffer un frottoir.

Il signifie aussi, Le linge dont les barbiers se servent pour essuyer leur rasoir en faisant la barbe.

FROUER. v. n.

FROUER. v. n. T. de Chasse. Faire une espèce de sifflement à la pipée, pour attirer les oiseaux.

FRUCTIDOR. s. m.

FRUCTIDOR. s. m. Le douzième mois du calendrier républicain.

FRUCTIFICATION. s. f.

FRUCTIFICATION. s. f. T. de Botan. Formation, production des fruits; ou Le résultat, le produit de cette formation. Quand la fructification s' opère. L' époque de la fructification. Fructification lente, précoce. Les parties, les organes de la fructification. La fructification des fougères. La fructification des algues est peu apparente.

FRUCTIFIER. v. n.

FRUCTIFIER. v. n. Rapporter du fruit. Quand les terres sont bien fumées, elles en fructifient davantage.

Il se dit plus ordinairement au figuré, et signifie, Produire un effet, un résultat avantageux. Dieu a béni leur travail et l' a fait fructifier. Faire fructifier la parole de Dieu. Les bons exemples fructifient. Vos avis, vos leçons ont bien fructifié.

FRUCTIFIER

FRUCTIFIER en Botanique, se dit D' un végétal qui produit son fruit, qui est en fructification. La manière dont un végétal fructifie. Cette plante ne fructifie qu' à telle époque.

FRUCTUEUSEMENT. adv.

FRUCTUEUSEMENT. adv. Avec fruit, utilement, avec progrès. Les missionnaires ont travaillé fructueusement en ce pays.

FRUCTUEUX, EUSE. adj.

FRUCTUEUX, EUSE. adj. Qui produit du fruit. Rameaux fructueux. Dans ce sens, il est poétique.

Il signifie figurément, Utile, profitable, lucratif. Un emploi fructueux. Une charge utile et fructueuse.

FRUGAL, ALE. adj.

FRUGAL, ALE. adj. Qui se contente de peu pour sa nourriture, qui vit de choses communes. Il est extrêmement frugal. On dit dans un sens analogue, Vie frugale. Mener une vie frugale. Ce mot n' a point de pluriel au masculin.

Repas frugal, table frugale, Repas, table où l' on ne sert que des mets simples et communs, et que ce qu' il en faut pour se nourrir. Une table propre et frugale.

FRUGALEMENT. adv.

FRUGALEMENT. adv. Avec frugalité. Vivre frugalement.

FRUGALITÉ. s. f.

FRUGALITÉ. s. f. Qualité de ce qui est frugal. Aimer la frugalité. Vivre avec frugalité. La frugalité rend le corps plus sain et plus robuste. La frugalité d' un repas.

FRUGIVORE. adj. des deux genres

FRUGIVORE. adj. des deux genres Qui se nourrit de fruits, de végétaux. Les animaux frugivores.

FRUIT. s. m.

FRUIT. s. m. Production des végétaux qui succède à la fleur, et qui sert a leur propagation. Fruit sec. Fruit pulpeux. Fruit capsulaire. L' enveloppe d' un fruit. Les fruits d' un grand nombre de plantes servent à la nourriture des hommes ou à celle des animaux. Le fruit de la balsamine. Le fruit du noyer, du chêne, de l' orme, du frêne, etc. La citrouille est le fruit d' une plante herbacée.

Il se dit, particulièrement, Des fruits charnus ou pulpeux qui viennent la plupart sur des arbres ou sur des arbrisseaux, tels que les poires, les pommes, les prunes, les cerises, etc. Fruit nouveau. Fruit noué. Fruit vert. Fruit mûr. Fruit précoce. Fruit hâtif. Fruit tardif. Fruit à noyau. Fruit à pepin. Fruit gâté, pourri. Cet arbre porte, rapporte de bon fruit. Cueillir du fruit. Cueillir le fruit en sa saison. On connaît l' arbre par le fruit, à son fruit. Les fruits de la saison. Une corbeille de fruits. Fruit de l' arrière-saison. Manger du fruit. Aimer le fruit. Il ne vit presque que de fruits. Conserver des fruits. Fruits secs. Fruits à l' eau-de-vie.

Fruits d' été, fruits d' automne, fruits d' hiver, Les fruits qui se mangent en été, en automne, en hiver. Fruits rouges, Les petits fruits de cette couleur qui viennent au printemps et en été, comme fraises, framboises, cerises, groseilles.

Fig. et fam., Le fruit défendu, se dit par allusion à la désobéissance du premier homme. On a du goût pour le fruit défendu, Nous avons du penchant à désirer ce qui nous est défendu.

FRUIT

FRUIT signifie aussi, Le dessert, tout ce qu' on sert au dernier service de table, après les viandes et entremets; et, dans ce sens, il n' a point de pluriel. Servir le fruit. On en est au fruit. Le fruit était beau.

Fruit monté, Fruit décoré avec des cristaux, des figures de sucre ou de porcelaine, posées sur un ou plusieurs plateaux.

FRUITS

FRUITS au pluriel, signifie, Tout ce que la terre produit pour la nourriture des hommes et des animaux. On fait des prières à Dieu pour la conservation des fruits de la terre, des fruits qui sont sur terre.

Il signifie, en Jurisprudence, Les produits, les revenus d' une terre, d' un immeuble, d' un fonds quelconque, d' une charge, etc. Avoir l' usage des fruits d' un fonds, d' une terre. Percevoir les fruits. C' est une maxime de droit, que tout possesseur de bonne foi fait les fruits siens. Rendre compte des fruits. Restitution de fruits. Les fruits échus. Les fruits, profits et émoluments d' une charge. Il lui céda une année des fruits de son bénéfice. Les gros fruits d' un bénéfice. Résigner avec rétention de fruits.

Fruits naturels, Les productions spontanées d' une terre, d' un fonds, comme le foin, le bois, le croît des animaux. Fruits industriels, Les productions qu' on obtient par la culture, comme le blé, le vin, etc. Fruits civils, Le loyer des maisons, les baux à ferme, les intérêts des sommes exigibles, etc.

Fruits pendants par les racines, par racines, Les blés, les raisins, et généralement tous les fruits, lorsqu' ils sont encore sur pied. Les fruits pendants par les racines font partie du fonds. On ne peut saisir les fruits pendants par racines qu' après telle époque.

FRUIT

FRUIT se dit, par extension, de L' enfant qu' une femme porte dans ses flancs, ou qu' elle vient de mettre au monde. Dans ce sens, il n' a point de pluriel. Une femme est obligée d' avoir soin de son fruit, de conserver son fruit. Dès qu' une femme s' est délivrée de son fruit. On condamne à mort une femme qui fait périr son fruit, qui détruit, qui défait son fruit.

Il se dit aussi, dans le style élevé, Des enfants déjà nés; et dans ce sens il reçoit le pluriel. Il est le seul fruit de leur union. Le fruit d' un amour illégitime. Les fruits de cet hymen.

FRUIT

FRUIT signifie encore figurément, Utilité, profit, avantage qu' on retire de quelque chose. Je n' ai tiré aucun fruit de cette affaire. Je n' en ai point encore recueilli le fruit. J' en ai perdu tout le fruit. Il en revient un grand fruit. Beaucoup de peine et peu de fruit. Le fruit de ses travaux, de ses veilles. Cet écolier a tiré en peu de temps un grand fruit de ses études. Travailler avec fruit. Travailler sans fruit. Lire un ouvrage avec fruit. On dit, au pluriel, dans un sens analogue, Les fruits d' un travail, d' une industrie, etc.

Il signifie également, L' effet, le résultat d' une cause, soit bonne, soit mauvaise. C' est un fruit de votre piété. C' est un fruit de vos soins. Ses infirmités sont le fruit de la guerre. La tranquillité d' esprit est un fruit de la bonne conscience. La honte et le repentir sont les fruits ordinaires des mauvaises actions. Les grandes découvertes sont le fruit d' une longue application. Ces mesures imprudentes ne tardèrent pas à porter leur fruit.

Faire du fruit, Produire des effets avantageux par des exhortations, par de bons exemples. Ce missionnaire a fait un grand fruit dans cette ville. Cet évêque a fait beaucoup de fruit dans son diocèse. Cette phrase vieillit.

FRUIT. s. m.

FRUIT. s. m. T. de Maçonnerie. Il se dit de La retraite ou diminution d' épaisseur qu' on donne à une muraille à mesure qu' on l' élève. Donner du fruit à une muraille. Il ne faut pas élever le mur tout à fait à plomb, il faut lui donner un peu de fruit, il faut qu' il ait un peu de fruit.

FRUITÉ, ÉE. adj.

FRUITÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit Des arbres chargés de fruits d' un émail différent. D' argent à l' oranger de sinople fruité d' or.

FRUITERIE. s. f.

FRUITERIE. s. f. Lieu où l' on garde, où l' on conserve le fruit. Porter du fruit à la fruiterie. Serrer du fruit dans la fruiterie. En ce sens, on dit plus ordinairement, Fruitier.

Il se dit également, dans la maison du roi, de L' office qui fournit le fruit aux tables de la maison, et qui fournit aussi la bougie et la chandelle. Chef de fruiterie chez le roi. Les officiers de la fruiterie.

FRUITERIE

FRUITERIE signifie encore, Le commerce du marchand fruitier. Quitter la fruiterie.

FRUITIER, IÈRE. adj.

FRUITIER, IÈRE. adj. Qui porte du fruit. Il n' est guère usité que dans les locutions, Arbre fruitier, jardin fruitier.

FRUITIER, IÈRE. s.

FRUITIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait métier et profession de vendre du fruit, des légumes, etc. La boutique d' un fruitier. Marchand fruitier. Marchande fruitière. Il s' est fait fruitier.

FRUITIER

FRUITIER se dit aussi d' Un jardin rempli uniquement d' arbres à fruits. Dans ce sens, Verger est plus usité.

Il se dit également d' Un lieu où l' on conserve le fruit pour l' hiver. Aller au fruitier.

FRUSQUIN. s. m.

FRUSQUIN. s. m. Ce qu' un homme a d' argent et de nippes. Il a perdu tout son frusquin, son saint-frusquin. Il est populaire.

FRUSTE. adj. des deux genres

FRUSTE. adj. des deux genres Il se dit D' une médaille, d' une monnaie effacée, altérée, ou défectueuse dans sa forme. Médaille fruste.

Il se dit également D' une pierre, d' un débris antique dont le temps a dépoli ou corrodé la surface; et, en Histoire naturelle, D' une coquille dont les pointes et les cannelures sont usées. Un marbre fruste. Une colonne fruste. Une coquille fruste.

FRUSTRATOIRE. adj. des deux genres

FRUSTRATOIRE. adj. des deux genres T. de Pratique. Fait pour frustrer, pour tromper, ou pour éluder, pour gagner du temps. Frais frustratoires. Acte frustratoire. Exception frustratoire. Appel frustratoire.

FRUSTRATOIRE. s. m.

FRUSTRATOIRE. s. m. Boisson sucrée ou aromatisée qu' on prend quelquefois après le repas, pour faciliter la digestion. Un frustratoire fait de vin, de sucre et de cannelle. Prendre de l' eau sucrée pour frustratoire.

FRUSTRER. v. a.

FRUSTRER. v. a. Priver quelqu' un de ce qui lui est dû, de ce qui doit lui revenir, ou à quoi il s' attend. Il m' a frustré de mes droits. Il a frustré ses créanciers. On l' a frustré de son salaire. Il l' a frustré de ses espérances. Être frustré dans ses espérances. On dit aussi, Frustrer l' attente, l' espoir, l' espérance, les espérances de quelqu' un.

FRUSTRÉ, ÉE. participe

FRUSTRÉ, ÉE. participe

FUCUS. s. m.

FUCUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Hist. nat., emprunté du latin. Il est synonyme de Varech.

FUGACE. adj. des deux genres

FUGACE. adj. des deux genres T. didactique. Il se dit, en Médecine, Des symptômes qui disparaissent aussitôt après s' être montrés. Symptômes fugaces. Frissons fugaces.

Il se dit, en Botanique, Des parties qui n' adhèrent pas longtemps à la plante, qui s' en détachent promptement. Calice fugace. Corolle fugace. Stipules fugaces.

FUGITIF, IVE. adj.

FUGITIF, IVE. adj. Qui fuit ou qui s' est enfui, qui a pris la fuite. Un criminel fugitif. Un esclave fugitif. Errant et fugitif. On l' emploie aussi comme substantif. C' est un fugitif. Errer en fugitif. On eut bientôt arrêté les deux fugitifs.

Il se dit figurément De ce qui court, passe ou se dérobe avec quelque rapidité. Ce sens et le suivant ne sont guère usités qu' en poésie et dans le style soutenu. L' onde fugitive. Une ombre fugitive.

Il signifie aussi figurément, Passager, peu durable. Éclat fugitif. Bonheur fugitif. Espoir fugitif. Des biens fugitifs. De fugitifs plaisirs. Rien n' est plus fugitif.

Pièces fugitives, Ouvrages ou écrits de peu d' étendue, et qu' il est facile de perdre, d' égarer. Il n' est plus guère usité dans ce sens.

Pièces fugitives, poésies fugitives, Pièces de poésie légère sur divers sujets. Recueil de poésies fugitives. Rassembler, recueillir des pièces fugitives. Les poésies fugitives de Voltaire.

FUGUE. s. f.

FUGUE. s. f. Morceau de musique, ou passage d' un morceau de musique, dans lequel différentes parties se suivent, se succèdent, en répétant le même sujet d' après des règles établies. Faire une fugue, une double fugue.

Fig. et fam., Faire une fugue, S' enfuir, prendre la fuite.

FUIE. s. f.

FUIE. s. f. Espèce de petit colombier. Il n' a point de colombier, mais il a une fuie.

FUIR. v. n.

FUIR. v. n. (Je fuis, tu fuis, il fuit; nous fuyons, vous fuyez, ils fuient. Je fuyais. Je fuis. J' ai fui. Je fuirai. Je fuirais. Fuis, qu' il fuie. Que je fuisse. Fuyant.) S' éloigner avec vitesse, par un motif de crainte. On ne lui reprochera jamais d' avoir fui. Quand il vit que les ennemis fuyaient. Fuis, sors d' ici. Fuir de son pays, hors de son pays.

Il signifie au figuré, Différer, éluder, empêcher qu' une chose ne se termine. Je ne puis terminer avec cet homme, il fuit toujours, il ne fait que fuir. Il fuit habilement, mais je l' atteindrai.

FUIR

FUIR se dit, par analogie, Des choses qui courent ou se meuvent avec quelque rapidité, qui s' éloignent ou semblent s' éloigner. Ce sens est employé surtout en poésie et dans le style soutenu. Un ruisseau qui fuit dans la prairie. Les nuages fuient, et le ciel reprend sa sérénité. Le rivage semblait fuir loin de nous, fuyait loin de nous.

Il se dit aussi figurément. L' hiver a fui. Nos beaux jours fuient rapidement. Hâtons-nous, le temps fuit.

Fam., Cela ne peut, ne saurait lui fuir, Cela doit lui échoir, lui arriver infailliblement. Cette succession ne peut me fuir, ne saurait me fuir.

FUIR

FUIR se dit, en Peinture, Des parties d' un tableau qui paraissent s' enfoncer et s' éloigner de la vue du spectateur. Cette partie ne fuit pas assez. Cela fuit bien. On fait fuir les objets en diminuant les proportions, en affaiblissant la couleur, etc.

FUIR

FUIR se dit encore D' un vase, d' un pot, d' un tonneau, etc., qui a quelque fêlure, quelque fente par où le liquide s' en va. Ce tonneau, ce pot, ce vase fuit. Il faut l' empêcher de fuir.

FUIR

FUIR s' emploie aussi comme verbe actif; et alors il signifie en général, tant au propre qu' au figuré, S' éloigner de quelqu' un ou de quelque chose, l' éviter, par crainte, par aversion, etc. Fuir l' ennemi. Tout le monde fuit cet homme. C' est un homme à fuir. Fuir un pestiféré. Fuir son pays. Fuir le châtiment. Fuir le danger. Fuir le péril. Fuir le vice. Fuir les mauvaises compagnies. Fuir les excès de tout genre. Fuir le mal. Fuir l' occasion du péché. Fuir le combat. Fuir le travail. Fuir le jeu. Je ne saurais le rencontrer, il me fuit. La paix a fui ce séjour. Le sommeil me fuit. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ils se fuyaient l' un l' autre.

Fig., Se fuir soi-même, Chercher à éviter les remords, l' ennui, etc. Un criminel cherche vainement à se fuir lui-même. Quand on ne sait pas s' occuper, on cherche à se fuir soi-même.

FUI, IE. participe

FUI, IE. participe

FUITE. s. f.

FUITE. s. f. Action de fuir. Fuite honteuse. Être en fuite. Prendre la fuite. Mettre en fuite. Il n' y avait de salut que dans la fuite. Sa retraite fut une fuite. Une prompte fuite. Il fut arrêté dans sa fuite. Je l' accompagnai dans sa fuite. La fuite en Égypte.

Il signifie figurément, L' action par laquelle on se retire, on s' éloigne d' une chose dangereuse, ou qui peut déplaire. La fuite du vice. La fuite de l' occasion.

Il signifie aussi figurément, Délai, échappatoire, retardement artificieux. C' est un chicaneur qui use de fuites. Toutes ces procédures ne sont que des fuites. Vous ne répondez point précisément, c' est une fuite.

FUITE

FUITE se dit encore, figurément et poétiquement, en parlant De choses qui passent, qui s' éloignent, qui s' écoulent avec quelque rapidité. La fuite des années.

FULGURATION. s. f.

FULGURATION. s. f. T. de Chimie, synonyme d' Éclair, dans la coupellation de l' argent, de l' or.

FULIGINEUX, EUSE. adj.

FULIGINEUX, EUSE. adj. T. didactique. Qui ressemble à de la suie, qui est couleur de suie. On ne le dit guère que De certaines vapeurs grossières chargées d' une espèce de crasse ou de suie; et Des lèvres, de la langue, des dents, lorsqu' elles sont devenues brunâtres par l' effet de quelque maladie. Vapeurs fuligineuses. Flamme fuligineuse. Langue fuligineuse. Lèvres, dents fuligineuses.

FULMINANT, ANTE. adj.

FULMINANT, ANTE. adj. Qui lance la foudre, qui est armé de la foudre. Jupiter fulminant.

Il se dit, en termes de Chimie, de Certaines compositions ou préparations qui détonent ou éclatent avec bruit lorsqu' on les chauffe légèrement ou qu' on les soumet à une pression plus ou moins vive. Or, argent fulminant. Poudre fulminante. Matière fulminante. Amorces fulminantes.

FULMINANT

FULMINANT signifie au figuré, Qui éclate en menaces, qui se livre à de grands emportements de colère. C' est un homme qui se met en colère pour la moindre chose, il est toujours fulminant.

Il se dit également De tout ce qui exprime ou dénote une violente colère. Lancer un regard fulminant. Écrit fulminant.

FULMINATION. s. f.

FULMINATION. s. f. T. de Chimie. Détonation subite, explosion d' une matière fulminante.

FULMINATION

FULMINATION est aussi un terme de Droit canon, qui signifie, L' action par laquelle on publie quelque chose avec certaines formalités. La fulmination des bulles. La fulmination d' une sentence ecclésiastique. La fulmination d' un monitoire.

FULMINER. v. n.

FULMINER. v. n. T. de Chimie. Il se dit Des matières fulminantes lorsqu' elles font explosion. Cette composition, cette poudre fulmine au moindre choc. La moindre pression la fait fulminer.

FULMINER

FULMINER signifie figurément, S' emporter, invectiver contre quelqu' un avec menaces. Il fulmine étrangement contre vous. Il est en colère, il fulmine, il tempête.

FULMINER

FULMINER s' emploie aussi comme verbe actif, en termes de Droit canon, et signifie, Publier quelque acte avec certaines formalités. Fulminer des bulles. Fulminer une sentence d' excommunication. La bulle n' a pas été dûment fulminée.

FULMINÉ, ÉE. participe

FULMINÉ, ÉE. participe Interdit fulminé. Bulles fulminées.

FUMAGE. s. m.

FUMAGE. s. m. Opération par laquelle on donne une fausse couleur d' or à l' argent filé, en l' exposant à la fumée de certaines compositions. Défendre le fumage.

FUMANT, ANTE. adj.

FUMANT, ANTE. adj. Qui fume, qui jette de la fumée ou quelque vapeur. Tison fumant. Cendres fumantes. Des viandes fumantes.

Fumant de sang, Plein, couvert d' un sang qui fume encore. Une épée fumante de sang. On dit dans un sens analogue, Fumant de carnage.

Fig., Fumant de courroux, de colère, Transporté de courroux, de colère.

FUMÉ. s. m.

FUMÉ. s. m. T. de Graveur en caractères. Épreuve d' un poinçon; empreinte que l' on fait sur une carte avec le poinçon d' une lettre noirci à la flamme d' une bougie, pour voir s' il est bien gravé.

FUMÉE. s. f.

FUMÉE. s. f. Vapeur plus ou moins épaisse qui sort des choses brûlées, ou extrêmement échauffées par le feu. Fumée épaisse. Fumée noire. Fumée puante. La fumée qui s' élève d' un champ de bataille. Des tourbillons de fumée. La fumée d' un volcan. La fumée du foyer. La fumée nous étouffait. La chambre était pleine de fumée. Le bois vert fait beaucoup de fumée. Il fait beaucoup de fumée dans cette chambre. On sent bien la fumée ici. Dissiper la fumée. Chasser la fumée. L' odeur de la fumée. Odeur de fumée. Du linge qui sent la fumée. Un ragoût qui sent la fumée. La fumée des flambeaux. La fumée d' une pipe. La fumée du tabac. Noirci de fumée. S' exhaler en fumée.

Noir de fumée, Suie très-noire et légère que donne la poix-résine, et que l' on recueille pour l' employer dans les arts. Le noir de fumée sert à faire l' encre d' imprimerie, le cirage, etc.

Prov. et fig., Il n' y a point de fumée sans feu, En général il ne court point de bruit qui n' ait quelque fondement.

Prov. et fig., Il n' y a point de feu sans fumée, Quelque soin qu' on prenne pour cacher une passion vive, on ne peut s' empêcher de la laisser paraître.

Fig., S' en aller en fumée, se dit Des choses qui ne produisent point l' effet attendu ou désiré. Tous ses projets s' en sont allés en fumée.

Fig. et fam., Il vend de la fumée, c' est un vendeur de fumée, se dit De celui qui n' a qu' un crédit apparent, dont il fait parade pour en tirer quelque utilité, quelque avantage.

FUMÉE

FUMÉE se dit également de La vapeur qui s' exhale des viandes chaudes. La fumée du rôt.

Prov. et pop., Manger son pain à la fumée du rôt, Être témoin, spectateur d' un divertissement, d' un plaisir auquel on ne peut avoir part.

FUMÉE

FUMÉE se dit aussi Des vapeurs qui s' exhalent des corps humides, lorsqu' ils viennent à être échauffés par quelque cause que ce soit. Il se leva une fumée de la rivière, des marécages.

FUMÉE

FUMÉE se dit au figuré, dans le style soutenu, Des choses vaines, frivoles, périssables, ou que l' on regarde comme telles. Cette fumée qu' on nomme la gloire. Tout n' est que fumée. Toutes les choses du monde ne sont que fumée.

Se repaître, s' enivrer de fumée, Se repaître de vaines espérances, ou de vains honneurs, d' une vaine gloire, etc.

FUMÉES

FUMÉES au pluriel, signifie, Les vapeurs qui montent de l' estomac ou des entrailles au cerveau. Les fumées du vin montent au cerveau, offusquent le cerveau. Abattre les fumées du vin. Les fumées noires qui lui troublent le cerveau.

Fig., Les fumées de l' orgueil, de l' ambition, etc., Les mouvements d' orgueil, les désirs ambitieux, etc.

FUMÉES

FUMÉES au pluriel, est aussi un terme que les chasseurs emploient pour désigner La fiente des cerfs et des autres bêtes fauves. Les fumées du cerf. Les fumées de la bête.

FUMER. v. n.

FUMER. v. n. Jeter de la fumée. Le volcan fumait encore. L' encens fumait sur les autels. Ce bois n' est pas sec, il fume beaucoup.

Cette chambre fume, cette cheminée fume, se dit Lorsque la fumée, au lieu de sortir par le tuyau de la cheminée, se rabat et entre dans la chambre. Empêcher une cheminée de fumer. On dit quelquefois impersonnellement, Il fume dans cette chambre.

Poétiq., Faire fumer les autels, Y brûler de l' encens, y offrir des sacrifices à la divinité. Il ne se dit guère qu' en parlant Du culte païen.

FUMER

FUMER se dit aussi en parlant Des vapeurs que la chaleur fait exhaler d' un corps humide. Au printemps on voit les marécages fumer, les prés fumer. Ce cheval a couru, il s' est échauffé, il fume. Leur sang fumait encore. On dit de même, La terre fumait encore de leur sang.

Fig. et fam., La tête lui fume, se dit D' une personne qui est fort en colère. Cette phrase a vieilli.

FUMER

FUMER signifie quelquefois, figurément et populairement, Avoir de la colère, du dépit, de l' impatience, etc. Il fume, mais il n' ose rien dire. Je l' ai fait fumer. Ce sens est très-populaire.

FUMER

FUMER s' emploie également comme verbe actif; et alors il signifie, Exposer des viandes à la fumée plus ou moins long-temps, pour les sécher et les conserver. Fumer des langues, des jambons, du boeuf salé, des harengs. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Mettre un jambon dans la cheminée pour qu' il se fume.

Il signifie aussi, Prendre en fumée, par la bouche, du tabac ou quelque autre substance. Fumer une pipe de tabac. Fumer du tabac. Fumer un cigare. Fumer de la sauge. On dit très-souvent sans régime, Fumer, pour dire, Prendre du tabac en fumée. Il a fumé toute la nuit. Les marins fument beaucoup.

FUMER

FUMER actif, signifie encore, Épandre du fumier sur une terre cultivée, pour l' engraisser, pour l' amender. Fumer un champ. Fumer une vigne.

FUMÉ, ÉE. participe

FUMÉ, ÉE. participe Jambon fumé. Langues fumées. Terre bien fumée.

FUMERON. s. m.

FUMERON. s. m. Morceau de charbon de bois qui, n' étant pas assez cuit, jette encore de la flamme et beaucoup de fumée.

FUMET. s. m.

FUMET. s. m. Vapeur qui s' exhale de certains vins et de certaines viandes, et qui frappe agréablement l' odorat et le goût. Ce vin a un bon fumet. Le fumet d' une perdrix. Un faisan qui a un grand fumet. Un fumet délicieux.

FUMETERRE. s. f.

FUMETERRE. s. f. T. de Botan. Plante fort commune dans les champs, très-amère, et souvent employée en médecine comme tonique. Sirop, extrait de fumeterre. Le suc de la fumeterre produit sur les yeux les mêmes effets que la fumée.

FUMEUR. s. m.

FUMEUR. s. m. Celui qui a l' habitude de prendre du tabac en fumée. C' est un grand fumeur. Une réunion de fumeurs.

FUMEUX, EUSE. adj.

FUMEUX, EUSE. adj. Qui envoie des vapeurs à la tête. Du vin fumeux. La bière de ce pays est extrêmement fumeuse.

FUMIER. s. m.

FUMIER. s. m. Paille qui a servi de litière aux chevaux, aux bestiaux, et qui est mêlée avec leur fiente. Ôter le fumier d' une écurie. Faire pourrir du fumier. Le fumier engraisse les terres. Fumier de cheval. Fumier de vache. Faire du fumier. Mettre du fumier dans un champ. Cette terre ne porte qu' à force de fumier. Épandre du fumier. Une mare, une fosse à fumier.

Il se dit, par extension, de Toute sorte d' engrais, comme les excréments d' animaux, les matières animales ou végétales en putréfaction, etc.

Fig. et fam., Ce n' est que du fumier, se dit De toute chose dont on ne fait nul cas, ou pour laquelle on veut témoigner un grand mépris.

FUMIER

FUMIER se dit aussi d' Un amas de fumier que l' on forme dans une mare, dans une fosse. Allez jeter cela sur le fumier. Il avait caché son argent dans un fumier.

Prov., Hardi comme un coq sur son fumier, se dit D' un homme qui se prévaut de ce qu' il est dans un lieu où il a de l' avantage. Par allusion à cette façon de parler proverbiale, on dit figurément, Il ne faut pas l' attaquer sur son fumier.

Prov. et fig., Mourir sur un fumier, Mourir misérable, après avoir perdu tout son bien.

Prov., Être comme Job sur son fumier, Être réduit à un état excessif de misère et de souffrance.

FUMIGATION. s. f.

FUMIGATION. s. f. T. de Chimie et de Médecine. Action de répandre dans un lieu la fumée d' une substance odorante, la vapeur d' un liquide, ou un gaz quelconque. Faire des fumigations de chlore pour purifier l' air.

Il se dit également de L' action d' appliquer un médicament, sous forme de fumée, de vapeur ou de gaz, à quelque partie du corps. Fumigations sulfureuses. Fumigations aromatiques. Fumigations aqueuses. Les fumigations sont quelquefois très-salutaires.

Il se dit aussi, en général, de L' action d' exposer un corps à la fumée.

FUMIGATOIRE. adj.

FUMIGATOIRE. adj. T. de Médec. Il s' emploie dans cette locution, Boîte fumigatoire, Boîte qui contient les objets nécessaires pour secourir, au moyen de fumigations, les noyés et les asphyxiés.

FUMIGER. v. a.

FUMIGER. v. a. T. de Chimie. Exposer un corps à la fumée d' un ou de plusieurs autres corps qui brûlent.

FUMIGÉ, ÉE. participe

FUMIGÉ, ÉE. participe

FUMISTE. s. m.

FUMISTE. s. m. Ouvrier dont la profession est d' empêcher que les cheminées ne fument. Un bon fumiste.

FUNAMBULE. s. m.

FUNAMBULE. s. m. Danseur de corde. Théâtre de funambules. On ne le disait autrefois qu' en termes d' Histoire ancienne.

FUNÈBRE. adj. des deux genres

FUNÈBRE. adj. des deux genres Qui appartient aux funérailles. Ornements funèbres. Pompe funèbre. Honneurs funèbres. Oraison funèbre. Convoi funèbre. Appareil funèbre. Chant funèbre.

Il signifie au figuré, Sombre, triste, lugubre, effrayant. Cri funèbre. Image funèbre.

Oiseaux funèbres, se dit de Certains oiseaux nocturnes, dont le cri a quelque chose de sinistre. Le hibou, le chat-huant, l' orfraie, sont des oiseaux funèbres.

FUNÉRAILLES. s. f. pl.

FUNÉRAILLES. s. f. pl. Obsèques et cérémonies qui se font aux enterrements. Funérailles magnifiques. Funérailles pompeuses. Funérailles superbes. Faire les funérailles de quelqu' un. Assister à des funérailles. Le jour des funérailles. La cérémonie des funérailles. La pompe des funérailles.

FUNÉRAIRE. adj. des deux genres

FUNÉRAIRE. adj. des deux genres Qui concerne les funérailles. Frais funéraires.

FUNESTE. adj. des deux genres

FUNESTE. adj. des deux genres Malheureux, sinistre, qui porte la calamité et la désolation avec soi. Événement funeste. Mort funeste. Voyage funeste. Conseil funeste. Entreprise funeste. Nouvelle funeste. La guerre lui a été funeste. Ce jour m' est bien funeste. Cela peut avoir des suites funestes.

FUNESTEMENT. adv.

FUNESTEMENT. adv. D' une manière funeste. Cela arriva le plus funestement du monde. Il est peu usité.

FUNGUS. s. m.

FUNGUS. s. m. Voyez FONGUS.

FUNIN. s. m.

FUNIN. s. m. T. de Marine. Nom générique des cordages blancs, ou faits de fil non goudronné, qui servent aux grands appareils employés dans les opérations des ports. On dit aussi, et plus ordinairement, Franc-funin. Les francs-funins sont de trois, quatre et cinq torons.

FUR. s. m.

FUR. s. m. Il n' est usité que dans la locution Au fur et à mesure, ou À fur et mesure, qui s' emploie en termes de Pratique et d' Administration, comme conjonction, comme préposition et comme adverbe, et qui signifie, À mesure que, à mesure de, à mesure. Nous vous ferons passer les marchandises au fur et à mesure qu' elles arriveront. On le paye au fur et à mesure de l' ouvrage. Travaillez, nous vous payerons au fur et à mesure, à fur et mesure.

FURET. s. m.

FURET. s. m. Petit animal du genre des Martres, dont on se sert pour prendre des lapins, et qui va les chercher dans leur terrier. Chasser avec le furet. Chasser au furet. Prendre des lapins au furet.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un homme qui a beaucoup d' habileté, de sagacité pour découvrir certaines choses, ou qui s' enquiert de tout, et qui s' applique à savoir tout ce qui se passe de plus particulier dans les familles. C' est un furet, un vrai furet, il est impossible de rien lui cacher.

FURETER. v. n.

FURETER. v. n. Chasser au furet. Fureter dans une garenne. Aller fureter. On dit aussi, activement, Fureter une garenne, un bois, un terrier.

Il signifie figurément, Fouiller, chercher partout avec soin, curieusement. Il va furetant partout. Qu' allez-vous fureter dans ce cabinet, dans cette bibliothèque?

Il signifie encore figurément, S' empresser à savoir des nouvelles de tout, chercher à satisfaire sa curiosité sur tout. Il ne fait que fureter partout pour savoir ce qui se passe. Il est sans cesse à fureter. On dit aussi, activement, Fureter des nouvelles. Ce sens et le précédent sont familiers.

FURETÉ, ÉE. participe

FURETÉ, ÉE. participe

FURETEUR. s. m.

FURETEUR. s. m. Celui qui chasse aux lapins avec un furet.

Il se dit, figurément et familièrement, de Celui qui fouille, qui cherche partout. Quel ennuyeux fureteur!

Il se dit également de Celui qui s' enquiert de tout, qui cherche à tout savoir, soit par curiosité, soit pour son profit. Cachez-vous de lui, c' est un fureteur. Quel indiscret fureteur!

Fureteur de nouvelles, Celui qui va furetant des nouvelles partout.

FUREUR. s. f.

FUREUR. s. f. Rage, manie, frénésie. Il est devenu fou, et de temps en temps il lui prend des accès de fureur. La fureur est une cause d' interdiction. Quand il entre en fureur. Lorsque la fureur lui prend. On dit, par exagération: C' est un homme extrême en toutes choses, il aime et il hait jusqu' à la fureur. Avec fureur. Etc.

En Médec., Fureur utérine, Maladie des femmes, qui consiste en un penchant insatiable et irrésistible à l' acte vénérien.

Par exagérat. et fam., Faire fureur, se dit D' une personne ou d' une chose qui est fort en vogue, qui excite, dans le public, un grand empressement, une vive curiosité. Cette actrice, cette pièce fait fureur.

FUREUR

FUREUR se dit aussi d' Une extrême colère. Être transporté de fureur. La fureur l' emporte. Un mouvement, un transport de fureur. Pour apaiser sa fureur. Irriter la fureur de quelqu' un. S' exposer à la fureur du peuple. La patience irritée, lassée, poussée à bout, se tourne, se change en fureur.

Il se dit quelquefois de La colère de Dieu, en termes de l' Écriture sainte. Seigneur, ne me reprenez pas dans votre fureur.

Il se dit aussi de L' agitation et de l' émotion qui paraît dans un animal irrité. Un lion en fureur. La fureur d' un taureau Mettre un taureau en fureur.

Il se dit encore de L' agitation violente de certaines choses inanimées. La fureur de la tempête. La fureur de l' orage. La fureur de la mer. La fureur des vents. La fureur des flammes.

FUREUR

FUREUR se prend quelquefois pour Passion démesurée. Il avait une fureur étrange pour les tulipes. Il a la fureur du jeu. Il a la fureur de rimer. La fureur des duels.

Il se dit, par exagération et par dépit de L' habitude importune, nuisible, etc. que quelqu' un a de faire une certain chose. Il a toujours la fureur de se mêler des affaires des autres. Cet enfant a la fureur de porter à sa bouche tout ce qu' il tient. Dans ce sens, il est familier.

Il se dit encore d' Un transport qui élève l' esprit au-dessus de lui-même, et qui fait faire ou dire des choses extraordinaires. Fureur prophétique. Fureur bachique. Fureur poétique. Fureur martiale. Il fut saisi d' une fureur divine. Une sainte fureur s' empara de lui.

FUREURS

FUREURS au pluriel, se dit Des transports frénétiques, des emportements, des excès auxquels on se livre dans la fureur dans la colère; des mouvements d' exaltation, etc. Les fureurs de l' amour. Les fureurs du désespoir. Les fureurs d' Oreste. Les fureurs de Roland. Les fureurs de la guerre civile. Les fureurs de la Ligue. Sauvez-nous de ses fureurs. De poétiques fureurs.

FURIBOND, ONDE. adj.

FURIBOND, ONDE. adj. Qui est sujet à de grands emportements de fureur, de colère. Un homme furibond. Une femme furibonde.

Il se dit également De celui dont les traits, les gestes, etc., annoncent une grande fureur. Il vint à nous tout furibond. On dit dans le même sens: Des yeux furibonds. Un regard furibond. Un visage furibond. Il avait un air furibond. Etc.

Il est aussi substantif. C' est un furibond. Un petit furibond.

FURIE. s. f.

FURIE. s. f. Fureur qui éclate avec violence, grand emportement de colère. Entrer en furie. Se mettre en furie. Être en furie. Plein de furie. Quand sa furie sera passée.

Il se dit aussi Du mouvement violent et impétueux d' un animal irrité. Le lion en furie se lança sur lui. La furie des bêtes sauvages.

Il se dit également de L' action impétueuse de certaines choses inanimées. La furie de la tempête. La furie des vents. La furie de l' orage.

FURIE

FURIE se dit quelquefois pour Ardeur, impétuosité de courage. C' est une nation qui va au combat avec furie. Il faut laisser passer cette première furie. Les troupes donnèrent avec furie sur l' ennemi.

Il signifie aussi, L' état le plus violent d' une chose, sa plus grande intensité. Dans la furie du combat, de la mêlée, il arriva que... Dans la furie de son mal. Dans la furie de la fièvre.

FURIE

FURIE se dit en outre, dans la Mythologie, de Ces divinités infernales qui avaient l' emploi de tourmenter les méchants, les criminels, soit dans les enfers, soit sur la terre. Les trois Furies étaient Alecton, Mégère et Tisiphone. Les Furies avaient aussi le nom d' Euménides. Être poursuivi, tourmenté par les Furies. Ce créancier est comme une Furie attachée à ses pas.

Il se dit figurément, par allusion au sens qui précède, d' Une femme extrêmement méchante et emportée. C' est une vraie furie, une furie d' enfer. Ce n' est pas une femme, c' est une furie.

FURIEUSEMENT. adv.

FURIEUSEMENT. adv. Avec furie. Il n' est guère usité dans ce sens.

Il se dit, au figuré, pour Prodigieusement, extrêmement, excessivement. Il est furieusement grand. Il est furieusement riche. Il ment furieusement. Elle est furieusement laide. Dans ce sens, il est familier.

FURIEUX, EUSE. adj.

FURIEUX, EUSE. adj. Qui est en fureur, en furie. Il est devenu furieux. C' est un fou furieux. Il était furieux de cette résistance. Un peuple furieux demandait leur tête. Tigre furieux. Lion furieux. Lionne furieuse.

Il se dit également De ce qui dénote ou exprime la fureur. Un visage furieux. Des regards furieux. Gestes furieux. Air furieux. Transports furieux. Cris furieux.

Il signifie encore, Impétueux, véhément, violent, et se dit tant Des personnes que des choses. Il est furieux dans le combat. Combat furieux. Attaque, charge furieuse. Vent furieux. Torrent furieux. Tempête furieuse. On dit de même, au sens moral: Passion furieuse. Ambition aveugle et furieuse. Etc.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Prodigieux, qui est excessif, extraordinaire dans son genre; et alors il précède toujours le substantif. C' est un furieux mangeur, un furieux menteur. Voilà un furieux travail. Il s' est donné un furieux coup, une furieuse entorse. Il fait une furieuse dépense. Voilà un furieux poisson.

Il se prend quelquefois substantivement en parlant Des personnes. Prononcer l' interdiction d' un furieux. C' est donner des armes à un furieux. Ce sont des furieux. Arrêtez ces furieux.

FURIEUX

FURIEUX en termes de Blason, se dit D' un taureau élevé sur ses pieds. D' azur au taureau furieux et levé en pieds d' or.

FUROLLES. s. f. pl.

FUROLLES. s. f. pl. Exhalaisons enflammées qui paraissent quelquefois sur terre et sur mer.

FURONCLE. s. m.

FURONCLE. s. m. Espèce de petit flegmon très-douloureux, qui a son siége dans la peau, et qu' on appelle vulgairement Clou. Il lui est venu un furoncle à l' aisselle, au dos, etc. Son furoncle a percé.

FURTIF, IVE. adj.

FURTIF, IVE. adj. Qui se fait à la dérobée, en cachette. Entrer d' un pas furtif. Un regard furtif. Une oeillade furtive. Des amours furtives. On dit dans un sens analogue, Une main furtive, etc.

FURTIVEMENT. adv.

FURTIVEMENT. adv. À la dérobée. Entrer furtivement. S' en aller furtivement.

FUSAIN. s. m.

FUSAIN. s. m. T. de Botan. Arbrisseau qui vient naturellement le long des haies, et dont le bois sert à faire des fuseaux, des lardoires, etc., ou s' emploie, réduit en charbon, pour tracer des esquisses légères. On le nomme vulgairement Bonnet à prêtre, parce que son fruit, qui est rouge, a quatre angles comme un bonnet carré. Le fruit du fusain est purgatif. Bois de fusain. Crayon de fusain, ou simplement, Fusain. Esquisse au fusain.

FUSAROLLE. s. f.

FUSAROLLE. s. f. T. d' Archit. Petit ornement taillé en forme de collier sous l' ove des chapiteaux.

FUSEAU. s. m.

FUSEAU. s. m. Petit instrument de bois de la longueur d' environ un demi-pied, qui est arrondi partout, renflé à son milieu, fort menu par les bouts, et dont les femmes se servent pour filer et tordre le fil. Tourner, remplir, vider le fuseau. On dit poétiquement, Le fuseau des Parques, parce que, selon la Fable, les Parques filaient la vie des hommes.

Prov. et fig., Avoir des jambes de fuseau, Avoir les jambes extrêmement menues.

FUSEAU

FUSEAU se dit aussi d' Un autre petit instrument dont on se sert pour faire les dentelles et les passements de fil et de soie. Passement au fuseau. Dentelle au fuseau.

Il se dit encore, dans les Arts et Métiers, de Certaines choses qui ont, ou à peu près, la forme, la figure d' un fuseau, telles que les broches ou dents d' un pignon à lanterne, les pièces d' une carte géographique ou astronomique destinées à être appliquées sur une boule pour former un globe terrestre ou céleste; etc.

FUSÉE. s. f.

FUSÉE. s. f. Le fil qui est autour du fuseau, quand la filasse est filée. Vider une fusée. Sa fusée est bien embrouillée.

Prov. et fig., Démêler une fusée, Débrouiller une intrigue, une affaire.

FUSÉE

FUSÉE signifie aussi, Une pièce de feu d' artifice faite avec du carton ou du papier rempli de poudre à canon. Il y en a de deux sortes: les unes très-petites, qui se jettent à la main; les autres très-grandes, qui sont attachées à une baguette, et qui s' élèvent d' elles-mêmes en l' air dès qu' on y a mis le feu. Jeter des fusées. Fusées volantes. Faire des fusées. Faites tirer les fusées. Fusée à étoiles. Fusée à serpenteaux. La fusée a crevé. La baguette d' une fusée.

Fusée à la Congrève, Sorte de fusée très-meurtrière, qui est employée surtout dans les siéges.

FUSÉE

FUSÉE en termes d' Horlogerie, se dit d' Un petit cône, cannelé en spirale, autour duquel se roule la chaîne d' une montre, quand on la monte.

FUSÉE

FUSÉE en termes d' Art vétérinaire, se dit de Plusieurs suros contigus.

En termes de Chirur., Fusée purulente, Conduit, trajet fistuleux que forme le pus d' un abcès, lorsqu' il tend à s' échapper au dehors.

FUSELÉ, ÉE. adj.

FUSELÉ, ÉE. adj. En forme de fuseau. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions: Colonne fuselée, Colonne dont le fût est un peu renflé vers le tiers de sa hauteur. Doigt fuselé, Doigt très-mince par son extrémité.

Il se dit, en termes de Blason, D' un écu chargé de fusées. Fuselé d' or et de sinople.

FUSER. v. n.

FUSER. v. n. T. didactique. S' étendre, se répandre. Il se dit particulièrement Des sels qui se liquéfient par l' action de la chaleur. Le salpêtre fuse lorsqu' il est sur les charbons.

FUSIBILITÉ. s. f.

FUSIBILITÉ. s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est fusible, ou Disposition à se fondre.

FUSIBLE. adj. des deux genres

FUSIBLE. adj. des deux genres Qui peut être fondu, liquéfié. Tous les métaux sont fusibles. Le plomb est très-fusible.

FUSIFORME. adj. des deux genres

FUSIFORME. adj. des deux genres T. de Botan. Qui a la forme d' un fuseau, c' est-à-dire, qui est allongé, renflé au milieu, et aminci aux deux extrémités. Racine fusiforme. Le follicule du laurier-rose est fusiforme.

FUSIL. s. m.

FUSIL. s. m. (On ne prononce point l' L.) Petite pièce d' acier avec laquelle on bat un caillou pour en tirer du feu. Pierre à fusil. Battre le fusil. Mèche à fusil.

Il se dit également de La pièce d' acier qui couvre le bassinet de certaines armes à feu, et contre laquelle donne la pierre qui est au chien. Fusil d' arquebuse. Fusil de pistolet. Arquebuse à fusil. Pistolet à fusil. Dans ce sens il a vieilli: on dit plus communément, Batterie.

Il se dit, par extension, d' Une arme à feu portative, longue de plusieurs pieds, et munie d' une batterie. Il le tua d' un coup de fusil. Tirer des coups de fusil. Un fusil de quatre pieds. Le calibre d' un fusil. Fusil brisé. Fusil carabiné. Fusil rayé. Fusil à deux coups. Fusil de chasse. Amorce de fusil. Charger un fusil. Un fusil chargé à poudre, à balle. Le canon, le bois ou le fût, la crosse, la platine, la baguette, etc., d' un fusil. Ce fusil porte loin.

Fusil de munition, Fusil de gros calibre, qui est l' arme ordinaire des soldats d' infanterie, et auquel s' adapte une baïonnette. Mettre la baïonnette au bout du fusil. Un fusil sans baïonnette.

Fusil à piston, Fusil dont le chien, fait en forme de marteau, frappe sur un grain de poudre fulminante qui enflamme la charge.

Fusil à vent, Espèce de fusil au moyen duquel on peut lancer des balles sans le secours de la poudre, et en n' employant que le ressort de l' air comprimé.

FUSIL

FUSIL se dit encore d' Un morceau de fer ou d' acier qui sert à aiguiser les couteaux.

FUSILIER. s. m.

FUSILIER. s. m. Soldat qui a pour arme un fusil. Il se dit principalement Des simples soldats qui forment les compagnies du centre, par opposition Aux grenadiers et aux voltigeurs. Une compagnie de fusiliers.

FUSILLADE. s. f.

FUSILLADE. s. f. Décharge de plusieurs fusils, dans un combat, dans un exercice militaire, etc. Une vive fusillade. Le bruit de la fusillade.

FUSILLER. v. a.

FUSILLER. v. a. Tuer à coups de fusil. Il ne se dit guère qu' en parlant D' une personne condamnée à être passée par les armes. On a fusillé trois déserteurs.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel; et alors il se dit De deux troupes qui se tirent mutuellement des coups de fusil. Ces deux troupes se sont fusillées long-temps.

FUSILLÉ, ÉE. participe

FUSILLÉ, ÉE. participe

FUSION. s. f.

FUSION. s. f. Fonte, liquéfaction. La fusion des métaux. Quand le métal entre en fusion. Mettre de l' or en fusion. Quand la fusion est complète.

Il se dit quelquefois, figurément, pour Alliance et mélange. La fusion de deux systèmes. La fusion des deux partis.

FUSTE. s. f.

FUSTE. s. f. T. de Marine. Sorte de bâtiment long et de bas bord, qui va à voiles et à rames. Une fuste légère. Il est vieux.

FUSTET. s. m.

FUSTET. s. m. T. de Botan. Espèce de sumac dont le bois, jaunâtre et veiné, sert en médecine et pour la teinture.

FUSTIGATION. s. f.

FUSTIGATION. s. f. Action de fustiger. La fustigation était autrefois le supplice des coupeurs de bourses.

FUSTIGER. v. a.

FUSTIGER. v. a. Battre, frapper à coups de fouet. Il fut condamné à être fustigé. Il faisait fustiger ses esclaves pour la moindre faute. Il faut le fustiger.

FUSTIGÉ, ÉE. participe

FUSTIGÉ, ÉE. participe

FÛT. s. m.

FÛT. s. m. Le bois sur lequel est monté le canon d' un fusil, d' une arquebuse, d' un pistolet, etc. Le fût d' une arquebuse, d' un pistolet, etc. On dit dans un sens analogue, Le fût d' un rabot de menuisier.

Il signifie, en Architecture, La tige de la colonne, la partie qui est entre la base et le chapiteau. Le fût de la colonne. Fût cannelé. Le fût de cette colonne a sept diamètres. On dit dans un sens analogue, Le fût d' un candélabre, etc.

FÛT

FÛT signifie aussi, Un tonneau où l' on met le vin. On rendra les vieux fûts.

Du vin qui sent le fût, Qui a un mauvais goût qu' il a contracté du tonneau.

FUTAIE. s. f.

FUTAIE. s. f. Bois, forêt composée de grands arbres. Une futaie. Une jeune futaie. Une vieille futaie. Une belle futaie. Laisser monter un bois en futaie. Une futaie de chênes, de hêtres, de sapins.

Demi-futaie, Futaie qui n' est parvenue qu' à la moitié de sa hauteur. Haute futaie, Futaie qui est parvenue à toute sa hauteur. On dit dans le même sens, Bois de haute futaie.

FUTAILLE. s. f.

FUTAILLE. s. f. Vaisseau de bois à mettre le vin ou d' autres liqueurs. Futaille vide. On appelle Futaille en botte, Les douves et les fonds préparés et non assemblés; et Futaille montée, Celle qui est reliée.

Double futaille, Futaille renfermée dans une autre qui est ordinairement d' un bois plus léger.

FUTAILLE

FUTAILLE se dit aussi, collectivement, d' Une grande quantité de tonneaux. Voilà bien de la futaille.

FUTAINE. s. f.

FUTAINE. s. f. Étoffe de fil et de coton. Futaine à grain d' orge. Acheter de la futaine. Brassière de futaine. Camisole de futaine. Futaine à poil.

FUTÉ, ÉE. adj.

FUTÉ, ÉE. adj. Fin, rusé, adroit. Cet homme est futé. Elle est bien futée. C' est un futé matois. Il est familier.

En termes de Blason, il se dit D' une javeline ou autre arme dont le fer et le bois sont de deux émaux différents. D' or à trois javelines de gueules, futées de sable.

FUTÉE. s. f.

FUTÉE. s. f. Espèce de mastic composé de sciure de bois et de colle-forte, propre à boucher les fentes et les trous des pièces de bois.

F-UT-FA

F-UT-FA Ancien terme de Musique, par lequel on désignait Le ton de fa. La clef de f-ut-fa. Le ton de f-ut-fa. Cet air est en f-ut-fa.

FUTILE. adj. des deux genres

FUTILE. adj. des deux genres Frivole, qui est de peu de conséquence, de peu de considération. Raisons futiles. Argument futile. Discours futiles. Un talent futile. Des écrits futiles. On le dit quelquefois Des personnes. C' est un homme futile. De vains et futiles esprits.

FUTILITÉ. s. f.

FUTILITÉ. s. f. Caractère de ce qui est futile. La futilité de ce raisonnement. La futilité d' esprit.

Il signifie aussi, Chose futile. Ce livre n' est plein que de futilités. S' attacher à des futilités. Nos journées se perdaient en futilités.

FUTUR, URE. adj.

FUTUR, URE. adj. Qui est à venir. Le temps futur. Les races futures. Les biens de la vie future. C' était comme un présage de sa grandeur future. L' incertitude des choses futures.

En style de Notaire, Le futur mariage, se dit Du mariage dont on dresse le contrat. En considération du futur mariage. On dit également, Les futurs époux, les futurs conjoints, Les deux personnes qui contractent ensemble, pour se marier ensuite. On dit de même, Le futur époux, la future épouse; son futur époux, sa future épouse, etc.; ou substantivement, Le futur, la future; son futur, sa future, etc. On dit aussi, dans le langage ordinaire: Son beau-père futur. Sa belle-mère future. Son gendre futur. Etc.

Substantiv., en Jurispr., Épouser par paroles de futur, se dit pour Fiancer; à la différence d' Épouser par paroles de présent.

FUTUR

FUTUR signifie, substantivement, en Grammaire, Le temps du verbe qui marque un état, une action à venir. Il y a trois temps dans les verbes: le présent, le passé et le futur. En français, les futurs de la plupart des verbes se forment de l' infinitif, en ajoutant à ce mode la terminaison ai. J' aimerai est le futur du verbe Aimer. Bénir fait à la première personne du futur Je bénirai. Employer le présent pour le futur. Dans cette phrase le verbe est au futur. Futur actif. Futur passif. Le futur du participe, ou adjectivement, Le participe futur.

Futur antérieur, Temps du verbe par lequel on exprime une action à venir qui doit précéder une autre action également à venir. Dans J' aurai fini quand il arrivera, l' expression J' aurai fini est un futur antérieur. On dit aussi, Futur passé.

En termes de Logique, Futur contingent, Ce qui peut arriver ou n' arriver pas. Cette locution s' emploie aussi quelquefois dans le langage ordinaire.

FUTURITION. s. f.

FUTURITION. s. f. T. didactique. La qualité d' une chose future, en tant que future.

FUYANT, ANTE. adj.

FUYANT, ANTE. adj. T. de Peinture. Il se dit De tout ce qui, comparé à un autre objet, paraît s' enfoncer dans le tableau. Les parties fuyantes d' un tableau.

En Perspective, Échelle fuyante, Celle qu' on trace pour trouver la diminution des objets, relativement à leur enfoncement.

FUYARD, ARDE. adj.

FUYARD, ARDE. adj. Qui s' enfuit, qui a coutume de s' enfuir. Animaux fuyards. Troupes fuyardes.

Il est aussi substantif, et il se dit principalement, au pluriel, de Gens de guerre qui s' enfuient du combat. Poursuivre les fuyards. Rallier les fuyards.

Il s' est dit également d' Un homme qui évitait de tirer à la milice. Quand un fuyard était arrêté, il était milicien de plein droit.

G. s. m.

G. s. m. Lettre consonne, la septième de l' alphabet, qu' on nomme Gé, suivant l' appellation ancienne et usuelle, et Ge, suivant la méthode moderne. Un grand G. Un petit g.

Devant A, O et U, il se prononce dur. Devant E et I, il s' amollit, et se prononce comme J. La différence de ces deux prononciations se remarque dans le mot Gage.

G avec N, forme une prononciation mouillée, comme dans ces mots, Digne, signal, agneau. Il faut en excepter quelques mots dérivés du grec ou du latin, où la prononciation est plus dure et plus sèche, comme Gnomonique, gnostiques, Progné, agnation, stagnant, igné, ignition.

G final, suivi d' un mot qui commence par une voyelle, se prononce ordinairement comme un C dur. Un sang aduste. Un long hiver.

À la fin de certains mots, tels que Seing, étang, il ne se prononce point, même devant une voyelle.

GABARE s. f.

GABARE s. f. Il se dit de Certaines embarcations qui vont à voile et à rames, et qui servent à naviguer sur les rivières, à charger et à décharger les bâtiments, etc. La plupart des gabares sont des bateaux plats. Gabare pontée. Charger une gabare. Gabare de pêcheur.

Il se dit aussi, dans la Marine royale, de Certains bâtiments de charge ou de transport. Les gabares sont à trois mâts, et du port de trois à quatre cents tonneaux.

GABARE

GABARE en termes de Pêche, Espèce de filet qui ne diffère de la seine que par la grandeur.

GABARIER s. m.

GABARIER s. m. Le maître ou patron d' une gabare.

Il se dit aussi, quelquefois, Des portefaix qui chargent et déchargent les gabares.

GABARIT s. m.

GABARIT s. m. T. de Marine. Modèle de construction sur lequel les charpentiers travaillent, en donnant aux pièces de bois qui doivent entrer dans la composition du bâtiment, la même forme, les mêmes contours et les mêmes proportions en grand, que ces pièces ont en petit dans le modèle. Le gabarit d' un vaisseau. Un bâtiment de tel gabarit est du port de cent, de deux cents, de cinq cents tonneaux. Le gabarit du maître couple, de l' étrave, du gouvernail, etc.

GABATINE s. f.

GABATINE s. f. Il ne s' emploie que dans cette locution familière et peu usitée, Donner de la gabatine à quelqu' un, Le tromper, lui en faire accroire.

GABELAGE s. m.

GABELAGE s. m. Espace de temps que le sel doit demeurer dans le grenier avant que d' être mis en vente.

Il signifie aussi, Certaine marque que les commis des greniers mettent parmi le sel, pour reconnaître si le sel est sel de grenier ou sel de faux-saunage.

GABELER. v. a.

GABELER. v. a. Faire sécher du sel dans les greniers de la gabelle pendant un temps convenable. Gabeler du sel.

GABELÉ, ÉE. participe

GABELÉ, ÉE. participe

GABELEUR s. m.

GABELEUR s. m. Homme employé dans la gabelle.

GABELLE s. f.

GABELLE s. f. Il se disait autrefois de L' impôt sur le sel. Ferme des gabelles. Receveur des gabelles. Les aides et gabelles.

Il signifiait aussi, Le grenier où l' on vendait le sel. Aller à la gabelle.

Pays de gabelle, Les provinces où l' impôt de la gabelle était établi.

Frauder la gabelle, Faire quelque fraude pour ne point payer les droits du sel. Il se dit, par extension, en parlant De toutes les fraudes que l' on fait pour ne pas payer quelque autre droit.

Fig. et fam., Frauder la gabelle, Se dispenser par adresse d' une chose qu' on est obligé de faire, et que tous les autres font. Vous étiez obligé d' aller là comme les autres, vous avez fraudé la gabelle.

GABIER s. m.

GABIER s. m. T. de Marine. Il se dit Des matelots qui se tiennent dans les hunes, et qui sont chargés spécialement de visiter et d' entretenir le gréement. On prend pour gabiers les matelots les plus habiles. Les gabiers de misaine, du grand mât, etc.

GABION s. m.

GABION s. m. Espèce de panier en forme de tonneau, qu' on remplit de terre, et dont on se sert dans les siéges pour couvrir les travailleurs, les soldats, etc. Faire des gabions. Dresser des gabions. Remplir des gabions. Pousser des gabions. Poser des gabions.

GABIONNER. v. a.

GABIONNER. v. a. Couvrir avec des gabions. Gabionner une batterie.

GABIONNÉ, ÉE. participe

GABIONNÉ, ÉE. participe

GÂCHE s. f.

GÂCHE s. f. Pièce de fer percée, dans laquelle entre le pêne de la serrure d' une porte. Attacher une gâche. Lever une gâche.

Il se dit aussi Des anneaux de fer qui sont scellés dans un mur pour soutenir et attacher un tuyau de descente, une boîte de lanterne, etc.

GÂCHER. v. a.

GÂCHER. v. a. Détremper, délayer. Il ne se dit qu' en parlant Du mortier ou du plâtre que l' on délaye pour maçonner. Gâcher du plâtre. Gâcher du mortier. Gâcher lâche. Gâcher serré.

Il signifie quelquefois au figuré, Faire un ouvrage grossièrement, négligemment, sans goût. Vous avez gâché cet ouvrage. Cela est gâché. Dans ce sens, il est très-familier.

GÂCHÉ, ÉE. participe

GÂCHÉ, ÉE. participe

GÂCHETTE s. f.

GÂCHETTE s. f. T. d' Armurier. Morceau de fer que la détente d' un fusil fait partir.

Il se dit aussi de La petite pièce d' une serrure qui se met sous le pêne.

GÂCHEUR s. m.

GÂCHEUR s. m. Ouvrier qui gâche le mortier, le plâtre.

Il se dit, figurément et populairement, d' Un homme qui travaille mal, négligemment, sans goût. Cet ouvrier n' est qu' un gâcheur.

GÂCHEUX, EUSE adj.

GÂCHEUX, EUSE adj. Détrempé d' eau, bourbeux. Chemin gâcheux. Terres gâcheuses.

GÂCHIS s. m.

GÂCHIS s. m. Ordure, saleté causée par de l' eau, ou par quelque autre chose liquide. Un grand gâchis. Voilà du gâchis. Le dégel cause bien du gâchis.

Il se dit, figurément et familièrement, de Quelque affaire désagréable dont il est difficile de se tirer. Nous voilà dans un beau gâchis!

GADE s. m.

GADE s. m. T. d' Hist. nat. Genre de poissons qui renferme plusieurs espèces estimées pour la délicatesse et la saveur de leur chair, tels que le merlan, la morue, la lotte.

GADOUARD s. m.

GADOUARD s. m. Celui qui tire la gadoue et la transporte. Voyez VIDANGEUR.

GADOUE s. f.

GADOUE s. f. La matière fécale qu' on tire des fosses d' aisances. La gadoue est un engrais.

GAFFE s. f.

GAFFE s. f. Perche munie d' un croc de fer à deux branches, dont l' une est droite et l' autre courbe. Pousser un bateau au large avec la gaffe.

GAFFER. v. a.

GAFFER. v. a. Accrocher quelque chose avec une gaffe.

GAFFÉ, ÉE. participe

GAFFÉ, ÉE. participe

GAGE s. m.

GAGE s. m. Nantissement, ce que l' on met entre les mains de quelqu' un pour sûreté d' une dette. Prêter sur gages. Mettre des pierreries en gage. Sa montre est en gage. Retirer un gage. Laisser quelque chose en gage. Laisser des gages. Prendre des gages. Prendre en gage. Vendre des gages. Avoir en gage. Laisser pour gage.

Il se dit, par extension, de Tout objet meuble ou immeuble qui assure le payement d' une dette. Les meubles qui garnissent une maison louée sont le gage du propriétaire. Cette terre, cette maison qui est affectée à ma dette, est mon gage.

Il se dit, à certains petits Jeux, Des objets que les joueurs déposent chaque fois qu' ils se trompent, et qu' ils ne peuvent retirer, à la fin du jeu, qu' après avoir subi une pénitence. Donner un gage. Rendre les gages. Jouer au gage touché. Qu' ordonnez-vous au gage touché?

Fig. et fam., Demeurer pour les gages, se dit De ceux qui sont pris ou tués dans quelque combat d' où les autres se sauvent. La moitié des siens sont demeurés pour les gages. Cela se dit aussi dans quelques occasions moins importantes, par exemple si dans une hôtellerie, dans un cabaret, on retient quelques gens d' une compagnie, afin qu' ils payent pour les autres qui se sont échappés. On le dit quelquefois en parlant D' une chose qu' on a perdue. J' eus peine à me tirer de cette foule, mon manteau, mon chapeau y demeura pour les gages. Ces phrases sont maintenant peu usitées.

Gage du combat, ou Gage de bataille, Le gantelet ou le gant que l' on jetait autrefois par manière de défi à celui contre qui l' on voulait combattre.

GAGE

GAGE signifie aussi, Ce que l' on consigne, ce que l' on met en main tierce, lorsque, dans une contestation entre deux ou plusieurs personnes, on est convenu que celui qui sera condamné, payera à l' autre une somme ou quelque autre chose. Mettons des gages entre les mains de quelqu' un. Emporter les gages. Donner des gages. Garder les gages. Rendre les gages.

GAGE

GAGE se dit figurément de Toute sorte de garantie, d' assurance, de preuve, de témoignage. Il m' a laissé un gage de sa foi. Cette alliance devint le gage de la paix. Ce prince a donné au roi telle place, pour gage de sa fidélité. Quel gage plus sûr puis-je désirer de votre amitié, que ce que vous avez fait pour moi? Cette lettre est un gage de son amour.

GAGES

GAGES au pluriel, signifie encore, Salaire, appointements, et se dit principalement de Ce que l' on donne aux domestiques par an pour payement de leurs services. Les gages d' un laquais, d' une servante. Payer les gages des domestiques. Retenir les gages. Gagner de gros gages. Que gagne-t-il de gages? Il est aux gages d' un tel. Se mettre aux gages de quelqu' un. Ses gages courent de tel jour. On dit cependant quelquefois, Les gages d' un capitaine de navire, d' un matelot, etc.

À gages, s' emploie comme une sorte d' épithète signifiant, Qui est gagé, payé pour faire une chose. Un homme à gages. Il se prend quelquefois en mauvaise part. Des applaudisseurs à gages.

Casser aux gages, Ôter à quelqu' un son emploi et les appointements qui y sont attachés. Cet homme a été cassé aux gages. On le dit aussi, figurément, D' un supérieur qui ôte sa confiance à un inférieur. Il avait beaucoup d' accès auprès du prince, auprès de ce ministre; mais depuis quelque temps il est cassé aux gages.

GAGES

GAGES au pluriel, se disait de même, autrefois, Du payement que le roi ordonnait par an aux officiers de sa maison, aux officiers de justice et de finance, etc. Le grand chambellan avait tant de gages. Recevoir ses gages. Saisir les gages. Augmentation de gages. Payeur, receveur des gages.

GAGE-MORT s. m.

GAGE-MORT s. m. Voyez MORT-GAGE.

GAGER. v. a.

GAGER. v. a. Parier; convenir avec quelqu' un, sur une contestation, que celui des deux qui sera condamné, payera à l' autre une somme ou quelque autre chose. Je gagerais cent francs que cela n' est pas. Je gage que cela est. Que voulez-vous gager? Je n' aime point à gager. Je gage le double contre le simple. Gager une discrétion. Gager avec quelqu' un, contre quelqu' un. Je gagerais ma vie. Je gage ma tête à couper.

Elliptiq. et fam., Gage que si, gage que non, Je gage que si, je gage que non.

GAGER

GAGER signifie aussi, Donner des gages, des appointements à quelqu' un. C' est un homme que j' ai gagé pour cela. Le gagez-vous pour cela?

Fam., Il semble qu' il soit gagé pour faire telle chose, Il semble qu' il soit payé pour cela.

GAGÉ, ÉE. participe

GAGÉ, ÉE. participe

GAGERIE s. f.

GAGERIE s. f. T. de Pratique. On appelle Saisie-gagerie, Une simple saisie de meubles sans transport, qui se fait sans condamnation, sans permission du juge, et même sans obligation par écrit, à l' effet que la chose ainsi arrêtée devienne le gage du créancier. La saisie-gagerie a lieu surtout pour les loyers et les fermages.

GAGEUR, EUSE. s.

GAGEUR, EUSE. s. Celui, celle qui gage, ou qui est dans l' habitude de gager souvent. Un grand gageur. Un gageur perpétuel. Il est familier et peu usité.

GAGEURE s. f.

GAGEURE s. f. (On prononce Gajure.) Promesse que les personnes qui gagent se font réciproquement de payer ce dont elles conviennent en gageant. Faire une gageure. Faire gageure contre un autre. Gagner une gageure, la gageure. Perdre une gageure, la gageure. Hasarder une gageure. Soutenir la gageure.

Fig. et fam., Soutenir la gageure, Persister, persévérer dans une entreprise, dans une opinion où l' on s' est une fois engagé. Cet homme a commencé à faire une grande dépense, il aura de la peine à soutenir la gageure. Cette dame s' est mise de bonne heure dans la retraite, et elle a bien soutenu la gageure.

Prov., Gager sa tête à couper, c' est la gageure d' un fou.

Fig. et fam., Cela ressemble à une gageure, se dit D' une action singulière, étrange, et dont on ne conçoit pas le motif.

GAGEURE

GAGEURE se prend quelquefois pour La chose gagée. Voilà la gageure que je vous dois. Quand me payerez-vous ma gageure?

GAGISTE s. m.

GAGISTE s. m. Celui qui est gagé de quelqu' un pour rendre certains services, sans être domestique. Gagiste de théâtre. Gagiste de bas choeur.

GAGNAGE s. m.

GAGNAGE s. m. Pâtis, pâturage, lieu où vont paître les troupeaux et les bêtes fauves. Il y a de beaux gagnages dans ce pays. Les bêtes entrent dans les gagnages, reviennent du gagnage.

GAGNANT s. m.

GAGNANT s. m. Celui qui gagne au jeu, à la loterie. Il est du nombre des gagnants. Les gagnants et les perdants.

Il est aussi adjectif. Billet, numéro gagnant.

GAGNE-DENIER s. m.

GAGNE-DENIER s. m. On appelle ainsi Tous ceux qui gagnent leur vie par le travail de leur corps, sans savoir de métier. Ceux qui travaillent sur les ports à décharger le bois ou à le tirer de l' eau, sont des gagne-deniers. Dans les actes publics, on comprenait autrefois, sous le nom de gagne-deniers, les porte-faix, les porteurs d' eau, etc.

GAGNE-PAIN s. m.

GAGNE-PAIN s. m. Ce qui fait subsister quelqu' un, ce dont il se sert principalement pour gagner sa vie, son pain. Le rabot d' un menuisier est son gagne-pain. La truelle d' un maçon est son gagne-pain.

GAGNE-PETIT s. m.

GAGNE-PETIT s. m. Rémouleur, celui dont le métier est d' aller par les rues pour aiguiser des couteaux, des ciseaux, etc. C' est un gagne-petit. Faites venir ce gagne-petit.

GAGNER. v. a.

GAGNER. v. a. Faire un gain, tirer un profit. Un bon ouvrier peut gagner tant par jour. Il a gagné cent mille francs sur sa charge. Une si forte somme ne se gagne pas en un jour. On l' emploie souvent absolument. Il a beaucoup gagné dans le commerce, dans cette entreprise. Je ne gagne point sur ce marché.

Gagner sa vie à filer, à chanter, etc., Gagner de quoi vivre en filant, en chantant, etc.

Absol., Gagner sa vie, Gagner de quoi vivre en travaillant. Il gagne bien sa vie. Ce pauvre homme a bien de la peine à gagner sa vie. On dit dans le même sens, Gagner son pain à la sueur de son corps, à la sueur de son front.

Prov. et fig., N' est pas marchand qui toujours gagne, On doit s' attendre à des contrariétés, à des vicissitudes, dans les affaires de la vie.

GAGNER

GAGNER se dit aussi en parlant Du gain que l' on fait au jeu ou aux loteries. Il a gagné deux cents francs à l' écarté. Gagner à la loterie. Gagner un extrait, un ambe, etc. Gagner un lot.

Gagner quelqu' un, Lui gagner son argent au jeu. Cet homme-là me gagne toujours. Je n' ai jamais pu le gagner. Il gagne tout le monde.

Jouer à qui perd gagne, Jouer à un jeu où l' on convient que celui qui perdra selon les règles ordinaires, gagnera la partie. Cela se dit, figurément et familièrement, Lorsqu' un désavantage apparent procure un avantage réel.

Au Jeu de la paume, Au dernier la balle la gagne, Pour gagner la chasse, il faut mettre la balle au dernier, ou plus près du fond du jeu.

À certains Jeux, Telle carte gagne, signifie que Celui qui a cette carte gagne ce qu' on y a mis.

Aux Loteries, Tel billet, tel numéro gagne, Il est échu un lot à tel billet, à tel numéro.

GAGNER

GAGNER signifie encore, Obtenir, remporter quelque chose que l' on désire. Il a gagné le prix de la course, de la lutte. Vous ne gagnerez rien à lui parler de cela. Je n' ai pu lui persuader cela, voyez si vous y pourrez gagner quelque chose. Vous vous tourmentez inutilement pour cette affaire, vous n' y gagnerez rien.

Il se dit, particulièrement, De l' avantage que l' on remporte dans une lutte ou un débat quelconque; et alors le régime indique l' espèce de lutte ou de débat. Gagner une bataille, la bataille. Gagner sa cause. Gagner son procès. Gagner une gageure, un pari. Gagner la partie.

Il se joint quelquefois avec la préposition Sur, pour marquer sur qui l' on remporte l' avantage. Il a gagné le prix sur un tel.

Gagner quelque chose sur quelqu' un, sur l' esprit de quelqu' un, Lui persuader quelque chose, en obtenir quelque chose. Je n' ai jamais pu gagner cela sur lui. On dit de même, Tâchez de gagner cela sur vous, Faites cet effort sur vous, faites-vous violence en cela, obtenez cela de vous.

Gagner temps, gagner du temps, Ménager le temps, employer le temps pour avancer ou pour différer. Écrivez par ce courrier pour gagner temps. Il fit mille chicanes pour gagner temps, pour gagner du temps.

GAGNER

GAGNER signifie aussi figurément, Mériter. Il l' a bien gagné. Il gagne bien l' argent qu' on lui donne. Il gagne bien son argent. Si je faisais cela pour cette somme, je la gagnerais bien.

Ironiq., Il l' a bien gagné, se dit De quelqu' un qui s' est exposé volontairement à un affront, à une déconvenue, etc. Il n' a pas à se plaindre, il l' a bien gagné.

Gagner le ciel, gagner le paradis, Mériter d' aller dans le ciel, d' aller en paradis.

Gagner le jubilé, les indulgences, Mériter les grâces qui y sont attachées.

Gagner les oeuvres de miséricorde, Faire des oeuvres de charité, gagner les récompenses que Dieu a promises. Servir les malades, visiter les prisonniers, c' est gagner les oeuvres de miséricorde.

GAGNER

GAGNER signifie encore figurément, Acquérir, en parlant Des coeurs, des esprits, etc. Gagner le coeur de quelqu' un. Il m' a gagné le coeur. Gagner le coeur des peuples. Sa bonté lui gagne tous les esprits. Ce ton de franchise me gagna. Gagner l' amitié, l' affection, la bienveillance de quelqu' un. Gagner les bonnes grâces du prince. Gagner les suffrages, les voix.

Il signifie également, Attirer quelqu' un à son parti, se le rendre favorable. Il faut gagner cet homme-là, à quelque prix que ce soit, et l' avoir pour nous.

Il se prend souvent en mauvaise part, dans le sens de Corrompre. Il avait gagné le geôlier. Il avait gagné les juges, les témoins, les gardes. Gagner quelqu' un à force d' argent.

GAGNER

GAGNER se dit aussi en parlant Des avantages, des qualités qu' une personne ou qu' une chose acquiert. Ce jeune homme gagne en modestie, ce qu' il perd en vivacité. Le langage perdit en naïveté ce qu' il gagnait en élégance et en finesse. L' art ne gagne rien à ces innovations bizarres. On l' emploie souvent absolument. Ce jeune homme a beaucoup gagné depuis que je ne l' ai vu. Cette femme gagne à être vue aux flambeaux. Cette statue gagne à être vue de ce côté. Cette pièce de théâtre gagne beaucoup à la représentation.

Il gagne beaucoup à être connu, Plus on le connaît, plus on l' estime. On dit dans le sens contraire, Il ne gagne pas à être connu.

GAGNER

GAGNER signifie en outre, Prendre quelque mal, tomber dans un inconvénient. Je dois bien me souvenir de ce voyage-là, j' y ai gagné un bon rhume. J' y gagnai une pleurésie. C' est un mal qui se gagne facilement. Il n' y a que des coups à gagner.

Gagner du mal, Prendre quelque maladie honteuse.

GAGNER

GAGNER signifie quelquefois, S' emparer, se rendre maître. Gagner la contrescarpe. Gagner la demi-lune, le bastion, etc. Gagner du terrain. Gagner le fort de l' épée.

Fam., Gagner chemin, gagner pays, Avancer, faire du chemin. Il est tard, gagnons chemin. Gagnons pays. On dit aussi, Gagner du chemin, gagner du pays.

En termes de Marine, Gagner le vent, le dessus du vent, Prendre le dessus du vent.

Fig. et fam., Gagner le dessus, Prendre l' avantage, avoir l' avantage, surmonter.

GAGNER

GAGNER signifie aussi, Se diriger vers quelque endroit, et y arriver, y parvenir. Gagner le rivage. Gagner la haute mer, le large. Gagner le gîte. Gagner le logis. Il faut gagner le grand chemin pour arriver à ce village. Il avait déjà gagné la frontière, lorsqu' on l' arrêta. On dit dans un sens analogue: Gagner le temps. Gagner l' heure. Etc.

Prov. et fig., Gagner au pied; gagner la guérite, le haut; gagner les champs, le taillis; gagner le large, S' enfuir.

Fam., Gagner la porte, Se diriger vers la porte pour s' enfuir.

Gagner le devant, gagner les devants, Partir avant quelqu' un, le dépasser en allant plus vite. Gagnons le devant, les devants, pour arriver plus tôt qu' eux.

Gagner quelqu' un de vitesse, Arriver avant lui, parce qu' on est allé plus vite. Gagner l' ennemi, gagner un vaisseau, etc., Le joindre, l' atteindre, ou même le dépasser. On dit, en des sens analogues: La nuit nous gagne. Hâtons-nous, le temps nous gagne.

Fig., Gagner quelqu' un de vitesse, Le prévenir. Je voulais avoir cette place, mais il m' a gagné de vitesse. On a dit aussi, dans le même sens, Gagner de la main.

GAGNER

GAGNER se dit encore, tant activement que neutralement, Des choses qui font du progrès, qui s' étendent, se propagent. Le feu gagnait déjà la maison voisine. Le feu a gagné jusqu' au toit. L' eau a gagné le second étage, jusqu' au second étage. La gangrène a gagné le dedans, au dedans. La contagion gagna plusieurs quartiers de la ville. La contagion gagna rapidement, gagna jusqu' à telle province. Ces doctrines gagnèrent les hautes classes, gagnèrent parmi le peuple.

Il se dit quelquefois Des besoins, des maux qui se font sentir par degrés. La faim me gagne. Le sommeil commençait à me gagner. Le froid m' avait déjà gagné.

En termes de Manége, Gagner l' épaule d' un cheval, Corriger par le secours de l' art quelque défaut dans cette partie. Gagner la volonté d' un cheval, Triompher, par la patience et par la douceur, de la résistance de l' animal. Votre cheval vous gagne, Vous n' en êtes plus le maître.

GAGNÉ, ÉE. participe

GAGNÉ, ÉE. participe Fam., Donner gagné, se dit D' une personne qui reconnaît que son adversaire l' emporte, qu' il a gagné. Je vous donne gagné. On dit aussi, Donner cause gagnée, et dans un sens analogue, Avoir cause gagnée.

Fig. et fam., Avoir ville gagnée, Avoir remporté l' avantage qu' on se promettait. Crier ville gagnée, Crier qu' on a remporté le prix, l' avantage.

GAGUI s. f.

GAGUI s. f. Fille ou femme qui a beaucoup d' embonpoint et qui est fort enjouée. C' est une grosse gagui. Il est populaire.

GAI, GAIE adj.

GAI, GAIE adj. Qui a de la gaieté. Un homme gai. Humeur gaie. Esprit gai. Être gai. Rendre gai. Se tenir gai. Devenir gai. Avoir l' esprit gai, l' oeil gai, un air gai et gaillard. Visage gai. Mine gaie.

Il se dit aussi De ce qui inspire la gaieté. Un air gai. Une chanson gaie. Une couleur gaie.

La gaie science. Nom que l' on donnait autrefois à la poésie des troubadours.

Chambre gaie, appartement gai, Chambre, appartement qui reçoit bien le jour et qui est eu bel aspect.

Temps gai, Temps serein et frais.

Vert gai, Vert qui n' est pas foncé.

Fam. et fig., Avoir le vin gai, Être ordinairement de belle humeur quand on a un peu bu. Cet homme a le vin très-gai.

Fam., Être un peu gai, Être en pointe de vin.

Fam., Propos, conte gai, se dit quelquefois de Propos, de contes un peu libres.

En termes de Blason, Cheval gai, Cheval qui n' a ni selle ni bride.

GAI

GAI en termes de Musique, se dit Du mouvement d' un air, et répond au mot italien Allegro.

GAI

GAI s' emploie aussi, adverbialement, pour exciter à la gaieté, au plaisir; et alors on peut le répéter, surtout dans les refrains de chansons. Allons gai.

GAÏAC s. m.

GAÏAC s. m. Arbre d' Amérique, dont le bois est dur, pesant et résineux. Le bois de gaïac est un bon sudorifique. Résine ou gomme de gaïac.

GAIEMENT ou GAÚMENT. adv.

GAIEMENT ou GAÚMENT. adv. Avec gaieté, joyeusement. Vivre gaiement. Aller gaiement. Chanter gaiement.

Il signifie aussi, De bon coeur. Faire gaiement quelque chose. Ces troupes allaient gaiement au combat.

Fam., Aller gaiement, Aller bon train.

GAIETÉ ou GAÚTÉ. s. f.

GAIETÉ ou GAÚTÉ. s. f. Joie, allégresse, belle humeur. Avoir de la gaieté. Perdre toute sa gaieté. Reprendre sa gaieté. Montrer de la gaieté. Témoigner une grande gaieté. Il est d' une gaieté folle. Il a de la gaieté dans l' esprit.

Avoir de la gaieté dans son style, Écrire d' une manière agréable et enjouée.

Fam., De gaieté de coeur, De propos délibéré et sans sujet. Il l' a offensé de gaieté de coeur. Quereller quelqu' un de gaieté de coeur.

GAIETÉ

GAIETÉ se dit aussi Des paroles ou des actions folâtres que disent ou que font les jeunes personnes. Ce sont de petites gaietés. Ce n' est qu' une gaieté.

En termes de Manége, Ce cheval a de la gaieté, Il a de la vivacité.

GAILLARD, ARDE adj.

GAILLARD, ARDE adj. Gai, joyeux avec démonstration. Il est toujours gaillard. Une humeur gaillarde. Une mine gaillarde.

Il se dit quelquefois Des discours, des propos un peu libres. Chanson gaillarde. Conte, propos gaillard.

GAILLARD

GAILLARD signifie aussi, Sain et délibéré. Un jeune homme gaillard et dispos. Frais et gaillard. Il se porte bien maintenant, il est gaillard.

Il se prend quelquefois en mauvaise part, pour Évaporé. Il est un peu gaillard. Ce sens est peu usité.

Il se dit aussi D' un homme qui est entre deux vins. Il sortit de ce festin, bien gaillard, un peu gaillard.

GAILLARD

GAILLARD se dit encore Des choses hardies, périlleuses, nouvelles, extraordinaires. Il attaqua lui seul trois hommes l' épée à la main, cela est gaillard. Le coup est gaillard. Ce sens a vieilli.

Vent gaillard, air gaillard, Le vent, l' air lorsqu' il est un peu froid. Nous fîmes route par un vent frais et gaillard.

GAILLARD

GAILLARD se prend aussi substantivement, en parlant Des personnes. C' est un gaillard. C' est une gaillarde. Le gaillard est adroit, rusé. C' est un gaillard vigoureux, déterminé. Au féminin, il ne se dit guère que d' Une femme peu scrupuleuse, trop libre.

Ce mot est familier dans toutes ses acceptions.

GAILLARD s. m.

GAILLARD s. m. T. de Marine. Élévation qui est sur le pont supérieur d' un vaisseau, à la proue et à la poupe. Le gaillard d' avant. Le gaillard d' arrière. Les deux gaillards.

GAILLARDE s. f.

GAILLARDE s. f. Espèce de danse qui n' est plus en usage depuis longtemps. Danser une gaillarde. Danser la gaillarde.

Il se dit aussi Des airs sur lesquels on dansait la gaillarde. Jouer une gaillarde.

GAILLARDE s. f.

GAILLARDE s. f. Caractère d' imprimerie, qui est entre le petit romain et le petit texte, et qui a une force de corps de huit points ou à peu près.

GAILLARDEMENT. adv.

GAILLARDEMENT. adv. Joyeusement, gaiement. Vivre gaillardement.

Il se dit aussi pour Légèrement, hardiment, témérairement. Il a fait cela gaillardement, un peu gaillardement. Il lui a répliqué gaillardement. Ce mot est familier.

GAILLARDISE s. f.

GAILLARDISE s. f. Gaieté. Il n' est guère usité que dans ces phrases familières: Il a fait cela par gaillardise, par pure gaillardise. Ce n' est qu' une gaillardise.

Il se dit aussi Des discours, des propos un peu libres. Dire des gaillardises. Ce mot est familier.

GAILLET s. m.

GAILLET s. m. T. de Botan. Voyez CAILLE-LAIT.

GAÚMENT. adv.

GAÚMENT. adv. Voyez GAIEMENT.

GAIN s. m.

GAIN s. m. Profit, bénéfice, lucre. Gain considérable. Petit gain. Gain médiocre. Gain illicite. Gain honnête. Travailler pour le gain. Faire à moitié de gain. Entrer avec quelqu' un dans une affaire à moitié de gain et de perte. À perte et à gain. Tirer du gain de quelque chose. Vivre de son gain. Il est âpre au gain. L' amour du gain. Un gain sordide. L' appât du gain. Faire grand gain. Gain du jeu. Il a dépensé en un mois tout le gain de dix années. Il a fait un gain de dix mille francs sur cette marchandise. C' est un gain tout clair. Être en gain. Jouer sur son gain.

Se retirer sur son gain, Quitter le jeu lorsqu' on a gagné.

GAIN

GAIN signifie aussi, L' heureux succès, la victoire, l' avantage que l' on a dans une entreprise, dans la poursuite d' une affaire. Le gain de la bataille. Cela lui a donné le gain de la bataille, le gain du combat. Le gain d' un procès. On dit de même, au Jeu, Le gain d' une partie, le gain de la partie.

Gain de cause, se dit de L' avantage que l' on obtient dans un procès, et, par extension, dans un débat quelconque. Il a eu, on lui a donné, il a obtenu gain de cause.

En Jurispr., Gains nuptiaux, ou mieux, Gains de survie, Avantages qui se font entre époux en faveur du survivant.

GAÚNE s. f.

GAÚNE s. f. Étui de couteau, ou de quelque autre instrument servant à couper, à percer, etc. Tirer un couteau de la gaîne, hors de la gaîne. La gaîne d' une paire de ciseaux. La gaîne d' un poignard. Mettre dans la gaîne. Remettre dans la gaîne.

Il se dit, en Architecture, d' Une espèce de support à hauteur d' appui, plus large du haut que du bas, sur lequel on pose des bustes. Placer une suite de bustes sur des gaînes. Quand la gaîne et le buste sont d' une seule pièce, on leur donne le nom de Terme.

GAÚNE

GAÚNE se dit, en Botanique, de L' espèce de tuyau que la base de certaines feuilles forme autour de la tige; et Du tube que les étamines ou anthères de certaines plantes forment autour du pistil, en se soudant les unes aux autres.

Il se dit également, en Anatomie, de Certaines parties qui servent d' enveloppe à d' autres.

GAÚNIER s. m.

GAÚNIER s. m. Ouvrier qui fait des gaînes, des étuis.

GAÚNIER s. m.

GAÚNIER s. m. T. de Botan. Arbre de la famille des Légumineuses, originaire des pays chauds, que l' on cultive dans les jardins à cause de la beauté de sa fleur, et qui est ainsi nommé parce que sa gousse ressemble à une gaîne. On lui donne aussi le nom d' Arbre de Judée.

GAÚTÉ s. f.

GAÚTÉ s. f. Voyez GAIETÉ.

GALA s. m.

GALA s. m. Terme qui signifie, dans plusieurs cours, Fête, réjouissance. Un jour de gala. Un habit de gala. La cour a été en gala.

Il se dit quelquefois, familièrement, d' Un repas splendide. Il y a eu gala chez votre père. Nous avons dîné en grand gala chez un tel.

GALAMMENT. adv.

GALAMMENT. adv. De bonne grâce. Il a fait galamment toutes les choses dont on l' a prié.

Il signifie aussi, D' une manière galante. Il s' est conduit galamment envers toutes les dames.

Il signifie quelquefois, Avec goût, élégamment. S' habiller galamment.

Il signifie encore, Habilement, adroitement, finement. Il s' est tiré galamment d' intrigue. Il a mené cette affaire-là fort galamment. Ce sens est familier.

GALANT, ANTE adj.

GALANT, ANTE adj. Qui a de la probité, civil, sociable; qui a des procédés nobles. C' est un galant homme, vous pouvez lui confier vos intérêts. Il s' est tiré de cette affaire en galant homme. Dans ce sens, on ne le dit jamais Des femmes.

Fam., Vous êtes un galant homme, se dit Pour témoigner à un homme la satisfaction qu' on éprouve de ce qu' il a fait. Vous êtes un galant homme d' être venu exprès pour nous voir. Vous seriez un galant homme, si vous me faisiez ce plaisir-là.

GALANT

GALANT se dit aussi D' un homme qui cherche à plaire aux femmes. Dans ce sens, on le met ordinairement après le substantif. C' est un homme galant, fort galant. Il s' est montré fort galant pour elle, envers elle, avec elle. On dit à peu près dans la même acception: Avoir l' esprit galant, l' humeur galante, l' air galant, les manières galantes. Discours galant. Style galant. Etc.

Femme galante, Femme qui est dans l' habitude d' avoir des commerces de galanterie. Intrigue galante, Commerce de galanterie.

GALANT

GALANT dans une acception générale, se dit De diverses choses, lorsqu' on les considère comme agréables et bien entendues dans leur genre. Un habit galant. Une mascarade galante. La fête qu' il donna était encore plus galante que magnifique. Tout ce qu' il a fait est galant. Rien de plus galant que ce boudoir.

GALANT

GALANT s' emploie aussi substantivement, et signifie, Amant, amoureux. Il fait toujours le galant auprès des dames. C' est le galant de toutes les dames. C' est un galant banal.

Il se dit, familièrement, d' Un homme éveillé, et à qui il ne faut pas trop se fier. Il était parvenu à s' échapper, mais on eut bientôt rattrapé le galant. Notre galant s' avisa de telle ruse. Dans ce sens, qui vieillit, on a dit au féminin, Galande. La galande fit chère lie.

C' est un vert galant, se dit D' un homme vif, alerte, qui aime beaucoup les femmes, et qui s' empresse à leur plaire.

GALANTERIE s. f.

GALANTERIE s. f. Qualité de celui qui est galant; agrément, politesse dans l' esprit et dans les manières. Cet homme a de la galanterie dans l' esprit. Il met de la galanterie dans tout ce qu' il fait. Il y a de la galanterie dans tout ce qu' il dit, dans tout ce qu' il fait. Dans ce sens, il vieillit.

Il se dit plus ordinairement Des respects, des soins, des empressements pour les femmes, qu' inspire l' envie de leur plaire. Il fait profession de galanterie. On remarque sa galanterie auprès des femmes. La galanterie française.

Il se dit également Des propos flatteurs qu' on tient à une femme. Dire des galanteries. Cette galanterie a paru lui plaire.

GALANTERIE

GALANTERIE se dit aussi d' Un commerce amoureux et illicite. Cette femme a une galanterie avec un tel. Elle a déjà eu plusieurs galanteries. Commerce de galanterie.

Il se dit encore, familièrement et par ironie, Des maladies secrètes. Donner, attraper une galanterie.

GALANTERIE

GALANTERIE se dit en outre Des petits présents qu' on se fait dans la société. Il fait tous les jours des galanteries à ses amis. Il m' a fait une jolie galanterie. Ce n' est qu' une galanterie.

Ironiq., La galanterie est un peu forte, se dit D' une action peu honnête, mais que l' on est disposé à pardonner.

GALANTIN s. m.

GALANTIN s. m. Homme ridiculement galant auprès des femmes. Il fait le galant, et n' est qu' un galantin. Il est familier.

GALANTINE s. f.

GALANTINE s. f. T. de Charcuterie. Sorte de mets fait avec de la chair de dindon désossée et lardée, ou avec de la chair de veau qu' on assaisonne de fines herbes et d' autres ingrédients. Galantine de volaille. Manger de la galantine.

GALANTISER. v. a.

GALANTISER. v. a. Être ridiculement galant auprès des femmes. Galantiser des dames. Il est vieux et familier.

GALANTISÉ, ÉE. participe

GALANTISÉ, ÉE. participe

GALAXIE s. f.

GALAXIE s. f. T. d' Astron. Nom de la voie lactée.

GALBANUM s. m.

GALBANUM s. m. (On prononce Galbanome.) Espèce de gomme tirée d' une plante du même nom.

Fig. et fam., Donner du galbanum, vendre du galbanum, Donner à quelqu' un de fausses espérances, l' amuser de vaines promesses. C' est un donneur de galbanum. Ces phrases vieillissent.

GALBE s. m.

GALBE s. m. T. d' Archit. Contour que l' on donne ordinairement au fût d' une colonne, à une feuille d' ornement, à un vase, à un balustre, etc. Le galbe de la colonne est agréable. La courbure extérieure de ce vase est d' un beau galbe.

GALE s. f.

GALE s. f. Maladie cutanée et contagieuse, caractérisée par une éruption de vésicules transparentes à leur sommet, qui se développent principalement au pli des articulations, et qui sont toujours accompagnées de démangeaison. Grosse gale. Gale sèche. Gale de chien. Gagner la gale. Prendre la gale. Avoir la gale. Donner la gale. Couvert de gale.

Prov., fig. et pop. Il n' a pas la gale aux dents, se dit D' un grand mangeur.

Pop., Être méchant comme la gale, Être fort méchant.

GALE

GALE se dit aussi d' Une maladie des végétaux, caractérisée par des rugosités qui s' élèvent sur l' écorce des branches, sur les feuilles et sur les fruits.

GALÉ s. m.

GALÉ s. m. T. de Botan. Genre de plan tes amentacées, dont les espèces les plus remarquables sont le Galé odorant, qui croît en Europe dans les endroits marécageux, et l' Arbre à cire (Gale cerifera), de la Caroline, dont on retire une cire qui sert à faire des bougies odorantes.

GALÉASSE ou GALÉACE. s. f.

GALÉASSE ou GALÉACE. s. f. T. de Marine ancienne. Vaisseau d' une construction particulière, qui allait à voiles et à rames comme une galère, mais qui était beaucoup plus grand. Les galéasses de Venise. Capitaine de galéasse. On ne construit plus de galéasses

GALÉE s. f.

GALÉE s. f. T. d' Impr. Espèce de planche carrée avec un rebord, où le compositeur met les lignes à mesure qu' il les compose.

GALÉGA s. m.

GALÉGA s. m. T. de Botan. Genre de plantes légumineuses, qui renferme un grand nombre d' espèces, toutes exotiques, à l' exception d' une seule (la Rue de chèvre), qui croit principalement en France et en Italie.

GALÈNE s. f.

GALÈNE s. f. T. de Minéralogie. Combinaison naturelle de soufre et de plomb, qui se divise en cubes, lorsqu' on la casse. On l' appelle, en Chimie, Sulfure de plomb. La galène sert à vernir les poteries communes.

GALÉNIQUE. adj. des deux genres

GALÉNIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit De la manière de traiter les maladies suivant les principes de Galien. La méthode, la doctrine galénique.

GALÉNISME s. m.

GALÉNISME s. m. T. de Médec. La doctrine de Galien.

GALÉNISTE s. m.

GALÉNISTE s. m. T. de Médec. Sectateur de Galien. La secte des galénistes. On dit aussi, adjectivement, Médecin galéniste.

GALÉOPSIS s. m.

GALÉOPSIS s. m. (On prononce l' S finale. ) T. de Botan. Nom donné à plusieurs espèces de plantes, et particulièrement à une labiée qu' on appelle aussi Chanvre bâtard.

GALER (SE). v. pron.

GALER (SE). v. pron. Se gratter. Il ne fait que se galer. Ce mot est populaire.

GALÈRE s. f.

GALÈRE s. f. T. de Marine. Sorte de bâtiment long et de bas bord, qui va ordinairement à rames et quelquefois à voiles avec des antennes, et dont on se servait beaucoup autrefois sur la Méditerranée. Construire une galère. Équiper une galère. Armer une galère. Le corps d' une galère. Un corps de galère. La poupe, la proue d' une galère. L' éperon d' une galère. Le coursier d' une galère. La chiourme d' une galère. Les forçats d' une galère. Le comite d' une galère. La galère capitane. Le général des galères. Chef d' escadre des galères. Monter une galère. Commander une galère. Un combat de galères. Couler une galère à fond.

Dans l' Ordre de Malte, Tenir galère, Armer une galère à ses dépens.

Prov. et fig., Vogue la galère, Arrive ce qui pourra.

GALÈRE

GALÈRE se dit aussi de La peine de ceux qui sont condamnés à ramer sur les galères. En ce sens, il n' est usité qu' au pluriel. Il fut condamné aux galères pour cinq ans, pour vingt ans, à perpétuité. Envoyer aux galères. Retirer un homme des galères. Racheter un forçat des galères. En France, les travaux forcés ont remplacé les galères.

Prov. et fig., C' est une galère, une vraie galère, c' est être en galère, se dit D' un lieu, d' un état, d' une condition où l' on a beaucoup à travailler, à souffrir.

GALERIE s. f.

GALERIE s. f. Pièce d' un bâtiment beaucoup plus longue que large, où l' on peut se promener à couvert. La grande galerie du Louvre. Faire une galerie. Se promener dans une galerie. Une galerie ouverte par arcades. Galerie vitrée.

Prov. et fig., Ce sont ses galeries, se dit D' un chemin qu' une personne a coutume de faire souvent. Aller de Paris à Saint-Cloud, ce sont ses galeries.

Galerie de tableaux de peintures. Galerie ou l' on a réuni des tableaux. Il se dit quelquefois de La collection même de tableaux que la galerie renferme. La galerie du Louvre. La galerie de Florence.

GALERIE

GALERIE se dit aussi, figurément, d' Une suite, d' une collection de portraits représentant des personnages célèbres qui appartiennent à une même époque, à un même pays, à une même profession. Galerie de portraits. Galerie des hommes célèbres de tel siècle. Galerie des orateurs, des peintres, etc.

GALERIE

GALERIE se prend quelquefois pour Corridor ou allée qui sert à la communication des appartements et à les dégager. Cette galerie règne tout le long des appartements. Cette chambre se dégage par une petite galerie.

Il se dit, dans un Jeu de paume, de L' espèce d' allée longue et couverte d' où l' on regarde les joueurs; et, par extension, Des spectateurs mêmes qui s' y trouvent. Faire juger un coup sous la galerie, par la galerie. Demander sous la galerie, à la galerie. La galerie a jugé que... La galerie ne lui est pas favorable.

Il se dit même, souvent, de Toute réunion de personnes qui en regardent d' autres jouer à quelque jeu que ce soit. La galerie qui entoure une table d' écarté. Ceux qui formaient, qui composaient la galerie. Consulter la galerie.

Il se dit encore, figurément et familièrement, Du monde, des hommes considérés comme jugeant les actions de leurs semblables. Je ne me soucie point d' amuser la galerie. On doit faire le bien, sans s' occuper de la galerie.

GALERIE

GALERIE dans les Théâtres, se dit de Ces espèces de balcons en encorbellement qui sont destinés à recevoir chacun deux ou plusieurs rangs de spectateurs. Dans ce sens, il se met ordinairement au pluriel. Premières galeries. Secondes galeries.

Galerie d' église, Espèce de tribune continue, avec balustrade, dans le pourtour de l' église.

GALERIE

GALERIE en termes de Marine, Sorte de balcon découvert qui est autour de la poupe d' un vaisseau. Les vaisseaux à trois ponts ont deux galeries.

GALERIE

GALERIE en termes de Fortification, Le travail que font les assiégeants dans le fossé d' une place assiégée, pour aller à couvert de la mousqueterie au pied de la muraille, et y attacher le mineur. Faire une galerie dans le fossé. Se servir de madriers pour faire une galerie.

GALERIE

GALERIE se dit également, dans les Mines, d' Une route que les ouvriers pratiquent sous terre pour découvrir des filons et en détacher le minerai.

GALÉRIEN s. m.

GALÉRIEN s. m. Celui qui est condamné aux galères, forçat. Conduire les galériens. La chaîne d' un galérien.

Prov., Souffrir comme un galérien, mener une vie de galérien, Avoir beaucoup à souffrir dans son état. On dit aussi, Travailler comme un galérien, Se livrer à un travail pénible.

GALERNE s. f.

GALERNE s. f. Vent entre le nord et l' ouest; nord-ouest. Un vent de galerne. La galerne donne de ce côté. Il ne s' emploie guère que dans certaines parties de la France.

GALET s. m.

GALET s. m. Il se dit de Certains cailloux polis et ronds, qui se trouvent en plusieurs endroits sur le bord de la mer. Une plage couverte de galets.

Il s' emploie très-souvent au singulier, dans un sens collectif, en parlant d' Un amas de galets. Se promener sur le galet. Un petit bâtiment échoué sur le galet. Lester un navire de galet.

GALET

GALET se dit aussi d' Un jeu où l' on pousse une espèce de caillou plat sur une longue table. Jouer au galet.

GALETAS s. m.

GALETAS s. m. Logement pratiqué sous les combles, et ordinairement lambrissé de plâtre. Petit galetas. Être logé au galetas. Chambre en galetas. Lambrisser un galetas.

Il se dit aussi de Tout logement pauvre et mal en ordre. Ce n' est pas une chambre, c' est un vrai galetas.

GALETTE s. f.

GALETTE s. f. Espèce de gâteau plat, que l' on fait ordinairement quand on cuit le pain. Manger de la galette. Galette au beurre.

Il se dit aussi, dans la Marine, Des pains de biscuit, durs et plats, dont on fait provision pour les voyages de long cours. Une galette de six onces.

GALEUX, EUSE. adj.

GALEUX, EUSE. adj. Qui a de la gale, qui a la gale. Cet enfant est si galeux, qu' il fait peur. Chien galeux. Brebis galeuse.

Prov. et fig., Il ne faut qu' une brebis galeuse pour gâter tout un troupeau, Un homme vicieux est capable de corrompre toute une société.

Prov., Éviter, fuir une personne comme une brebis galeuse, Éviter, fuir une personne dont le commerce est dangereux ou désagréable.

Prov. et fig., Qui se sent galeux se gratte, Celui qui se sent coupable de la chose qu' on blâme, peut ou doit s' appliquer ce qu' on en a dit.

GALEUX

GALEUX se dit aussi, par extension, Des arbres et des plantes. Arbre galeux.

Il est quelquefois substantif, en parlant Des personnes. C' est un galeux, une galeuse. La salle des galeux dans un hôpital.

GALHAUBAN s. m.

GALHAUBAN s. m. T. de Marine. Il se dit de Longs cordages qui servent à étayer latéralement les mâts de hune et de perroquet, et qui descendent de la tête de ces mâts jusqu' au bord du bâtiment, où ils sont fixés. Galhaubans de hune. Galhaubans de perroquet.

GALIMAFRÉE s. f.

GALIMAFRÉE s. f. Espèce de fricassée composée de restes de viande. Faire une galimafrée.

GALIMATIAS s. m.

GALIMATIAS s. m. Discours embrouillé et confus, qui semble dire quelque chose, et ne dit rien. Tout son discours n' est que galimatias. Tout ce qu' il dit, tout ce qu' il écrit n' est que galimatias. C' est un pur galimatias, un franc galimatias, un vrai galimatias. Un galimatias pompeux. Il nous donne du galimatias. Je n' entends rien à tout ce galimatias. Il est familier.

Galimatias double, Galimatias que ne comprend ni celui qui le fait, ni celui qui l' écoute ou qui le lit.

GALION s. m.

GALION s. m. T. de Marine. Il se dit Des grands bâtiments de charge que l' Espagne employait autrefois pour les voyages aux colonies d' Amérique, et qui servaient principalement à transporter en Europe les produits des mines du Pérou, du Mexique, etc. Charger les galions. Le retour des galions. Mettre sur les galions.

GALIOTE s. f.

GALIOTE s. f. Espèce de petit bâtiment qui va à rames et à voiles. Une galiote de Tunis, de Maroc.

Galiote à bombes, Bâtiment de moyenne grandeur, très-fort de bois, dont on se sert pour porter des mortiers et pour tirer des bombes sur mer.

GALIOTE

GALIOTE se dit aussi d' Un long bateau couvert dont on se sert pour voyager sur des rivières. La galiote de Saint-Cloud.

GALIPOT s. m.

GALIPOT s. m. Résine solide qu' on tire du pin par incision.

GALLE s. f.

GALLE s. f. T. de Botan. Il se dit de Certaines excroissances qui viennent sur les tiges et les feuilles de plusieurs plantes, par l' extravasation de leurs sucs, ce qui arrive lorsqu' elles ont été piquées par quelque insecte.

Il se dit surtout Des galles d' un chêne de l' Asie Mineure, qui sont appelées aussi Noix de galle, et qui servent à teindre en noir et à faire de l' encre. Une teinture passée en galle. La noix de galle est fort astringente.

GALLICAN, ANE. adj.

GALLICAN, ANE. adj. Français. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Le rit gallican. L' Église gallicane. Les libertés de l' Église gallicane.

GALLICISME s. m.

GALLICISME s. m. Construction propre et particulière à la langue française, contraire aux règles ordinaires de la grammaire, mais autorisée par l' usage. Les bonnes gens sont aisés à tromper, Il vient de mourir, Il va venir, Si j' étais que de vous, etc., sont des gallicismes.

Il se dit également Des façons de parler de la langue française, transportées dans une autre langue. Cet ouvrage latin est plein de gallicismes.

GALLINACÉS s. m. pl.

GALLINACÉS s. m. pl. T. d' Hist. nat. Ordre d' oiseaux qui comprend la plupart des oiseaux de basse-cour, tels que les poules, les dindons, les paons, les faisans, etc.

GALLIQUE. adj. m.

GALLIQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit D' un acide particulier qu' on prépare en exposant l' infusion de noix de galle à l' air. L' acide gallique produit un précipité d' un beau bleu dans les dissolutions de peroxyde de fer.

GALLIQUE. adj. des deux genres

GALLIQUE. adj. des deux genres Qui appartient aux anciens Gaulois ou Galls. Poésies galliques. Les peuplades galliques.

GALLON s. m.

GALLON s. m. Mesure anglaise, de capacité, pour les liquides. Le gallon vaut à peu près quatre litres et demi. Un gallon de bière.

GALOCHE s. f.

GALOCHE s. f. Espèce de chaussure de cuir que l' on porte par-dessous les souliers, pour avoir le pied sec. Une paire de galoches.

Il se dit aussi d' Une chaussure dont le dessus est de cuir, et la semelle de bois.

Fig. et fam., Menton de galoche, Menton long, pointu et recourbé.

GALON s. m.

GALON s. m. Tissu d' or, d' argent, de soie, de fil, de laine, etc., qui a plus de corps qu' un simple ruban, et que l' on met au bord ou sur les coutures des vêtements, des meubles, etc., soit pour les empêcher de s' effiler, soit pour servir d' ornement. Un galon d' or, d' argent, de soie. Un habit tout chamarré de galon, couvert de galon. Galon de livrée. Chapeau bordé d' un galon d' or.

Prov., Quand on prend du galon, on n' en saurait trop prendre, On ne saurait trop profiter d' une chose avantageuse, trop se procurer d' une chose utile ou agréable.

GALONNER. v. a.

GALONNER. v. a. Orner ou border de galon. Galonner un habit.

GALONNÉ, ÉE. participe

GALONNÉ, ÉE. participe Un habit galonné sur toutes les coutures. Un chapeau galonné.

Il est tout galonne, se dit D' un homme dont l' habit est couvert de galon.

GALOP s. m.

GALOP s. m. (On ne prononce pas le P.) La plus élevée et la plus diligente des allures du cheval, qui n' est proprement qu' une suite de sauts en avant. Un cheval qui va au galop. qui va bien le galop. Le petit galop. Le grand galop. Un cheval qui a le galop aisé, qui a le galop rude. Aller le galop, le petit galop, le grand galop. N' allons qu' au petit galop. Mettre un cheval au galop. Ils sont venus au galop. Son cheval prit le galop, se mit au galop.

Prov. et fig., S' en aller le grand galop à l' hôpital, Faire tout ce qu' il faut pour se ruiner promptement.

Fig. et pop., Il s' en va le grand galop, Il tire à sa fin, il se meurt.

Fig. et très-fam., Aller, courir le galop, le grand galop, se dit D' une personne qui marche, qui lit ou qui parle avec précipitation. Si vous courez ainsi le galop, je ne pourrai vous suivre. Il allait le grand galop, je n' ai pu rien entendre de son discours.

GALOP

GALOP se dit aussi d' Une danse hongroise à deux temps et d' un mouvement vif.

Il se dit également d' Un air sur lequel on danse le galop. Composer un galop.

GALOPADE s. f.

GALOPADE s. f. Action de galoper. Ce cheval a la galopade fort belle.

Il se dit aussi d' Un certain espace qu' on parcourt en galopant. D' ici là il n' y a qu' une galopade.

Faire une galopade, Faire une petite course au galop.

GALOPER. v. n.

GALOPER. v. n. Aller le galop. On le dit également Du cheval et du cavalier. Un cheval qui galope bien, qui galope sur le bon pied, qui galope sur les hanches. Un cheval qui galope près de terre. Nous avons galopé pendant deux heures.

Il signifie, figurément et familièrement, Faire beaucoup de démarches, courir beaucoup pour quelque affaire. Il galope jour et nuit. Il a galopé par tout Paris pour cette affaire.

Il se dit quelquefois, très-familièrement, D' une personne qui marche, qui parle ou qui lit avec précipitation. Comme vous galopez! c' est à peine si je peux vous suivre. Pourquoi galoper ainsi? lisez plus posément.

GALOPER

GALOPER est aussi verbe actif et signifie, Mettre au galop, faire aller au galop. Galoper un cheval.

Il signifie, figurément et familièrement, Poursuivre quelqu' un. Il l' a galopé long-temps. Les gendarmes l' ont galopé.

Il signifie particulièrement, Se rendre assidu dans tous les lieux où l' on peut voir quelqu' un, où l' on peut lui parler. Il le galope depuis longtemps sans pouvoir le joindre.

Fig. et pop., La peur le galope, Il est saisi d' une grande peur. La fièvre le galope, Il a un violent accès de fièvre.

GALOPÉ, ÉE. participe

GALOPÉ, ÉE. participe

GALOPIN s. m.

GALOPIN s. m. Petit garçon que l' on envoie çà et là pour différentes commissions. Il m' a envoyé un galopin. C' est un petit galopin. Il est familier.

Il se dit particulièrement, dans les Maisons royales, de Petits marmitons qui tournent les proches, et qui servent à courir çà et là pour les besoins de la cuisine.

Il se dit quelquefois, populairement et par mépris, d' Un petit garçon quelconque. Ce petit galopin a l' air bien effronté.

GALOUBET s. m.

GALOUBET s. m. T. de Musique. Petite flûte à trois trous, et de deux octaves plus élevée que la flûte traversière.

GALUCHAT s. m.

GALUCHAT s. m. Peau d' une espèce de raie, qu' on emploie pour couvrir des boîtes, des étuis, des fourreaux d' épée, etc. Galuchat à gros grains. Galuchat à petits grains. Un couteau avec une gaîne de galuchat.

GALVANIQUE. adj. des deux genres

GALVANIQUE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui appartient, qui a rapport au galvanisme. Fluide galvanique. Expériences galvaniques. Appareil, pile galvanique.

GALVANISME s. m.

GALVANISME s. m. T. de Physique. Nom donné à une classe de phénomènes électriques, qui consistent en des excitations musculaires produites, dans les substances animales, par le contact mutuel des muscles et des nerfs, ou par l' électricité qui se développe quand on met ces substances en communication, soit avec des métaux, soit entre elles, au moyen de conducteurs métalliques. Le galvanisme fut découvert par Galvani. Les applications du galvanisme ont été fort étendues par Volta.

Il se dit, quelquefois, de L' agent invisible qui produit les phénomènes galvaniques, et que l' on a tout lieu de croire être l' électricité en mouvement. Mesurer la force du galvanisme.

GALVAUDER. v. a.

GALVAUDER. v. a. Maltraiter quelqu' un de paroles, le réprimander avec aigreur ou avec hauteur. En ce sens, il a vieilli.

Il signifie aussi, Déranger, mettre en désordre, gâter. Il a galvaudé tout mon linge, tous mes habits. Il a galvaudé cette affaire. Galvauder sa fortune. Ce mot est très-familier.

GALVAUDÉ, ÉE. participe

GALVAUDÉ, ÉE. participe

GAMBADE s. f.

GAMBADE s. f. Espèce de saut sans art et sans cadence. Faire une gambade. Faire des gambades. Jamais homme ne fut si leste et si gai, il faisait mille gambades. Ce mot est familier.

Prov. et fig., Payer en gambades, se dit Lorsque à des demandes légitimes on ne répond que par des défaites, par des plaisanteries de mauvaise foi, sans donner aucune satisfaction. Je lui ai demandé l' argent qu' il me doit, il m' a payé en gambades. On dit de même, Payer en monnaie de singe, en gambades. Ces manières de parler proverbiales viennent de ce que les jongleurs s' exemptaient du droit de péage, en faisant danser leur singe devant le péager.

GAMBADER. v. n.

GAMBADER. v. n. Faire des gambades. Il gambade sans cesse. Il ne fait que gambader.

GAMBILLER. v. n.

GAMBILLER. v. n. Remuer les jambes de côté et d' autre, lorsqu' on est assis ou couché. Il ne se dit guère que Des enfants. Ce petit garçon ne peut rester tranquille, il ne fait que gambiller. Il est très-familier.

GAMBIT s. m.

GAMBIT s. m. T. du Jeu d' échecs. On dit, Jouer le gambit, Lorsque, après avoir poussé le pion du roi ou celui de la reine deux pas, on pousse encore celui de leur fou deux pas.

GAMELLE. s. f.

GAMELLE. s. f. Sorte de grande écuelle de bois ou de fer-blanc qui est en usage sur les vaisseaux et dans les armées, et dans laquelle plusieurs matelots ou plusieurs soldats mangent ensemble.

Être à la gamelle, manger à la gamelle, Être à l' ordinaire des matelots ou des soldats.

GAMIN s. m.

GAMIN s. m. Petit garçon. Il est populaire, et se dit ordinairement, par mépris, Des petits garçons qui passent leur temps à jouer et à polissonner dans les rues.

GAMME s. f.

GAMME s. f. La suite des sept notes principales de la musique, disposées selon leur ordre naturel, dans l' intervalle d' une octave. Les sept notes de la gamme. Commencer la gamme. Apprendre la gamme. Savoir la gamme.

Gamme chromatique, Gamme dans laquelle on procède par semi-tons, et qui a par conséquent douze notes.

Prov. et fig., Chanter à quelqu' un sa gamme, Lui faire une forte réprimande, ou lui dire ses vérités. Je lui chanterai sa gamme. On leur a bien chanté leur gamme.

Prov. et fig., Changer de gamme, Changer de ton, de langage, de conduite. Je lui ferai changer de gamme.

Prov. et fig., Être hors de gamme, Ne savoir plus où l' on en est, ne savoir plus ce qu' on doit faire. Mettre quelqu' un hors de gamme, Le déconcerter, lui rompre ses mesures, le réduire à ne savoir plus que répondre.

GANACHE s. f.

GANACHE s. f. La mâchoire inférieure du cheval.

Ce cheval est chargé de ganache, il a la ganache lourde, pesante, se dit D' un cheval qui a l' os de la mâchoire inférieure fort gros, et garni de beaucoup de chair.

Fig. et fam., Être chargé de ganache, avoir la ganache pesante, épaisse, Avoir l' esprit lourd.

GANACHE

GANACHE se dit aussi, figurément et populairement, d' Une personne qui est dépourvue de talent, de capacité. Cet homme n' est qu' une ganache. C' est une ganache, une lourde ganache.

GANER. v. n.

GANER. v. n. T. du Jeu de l' hombre. Laisser aller la main.

GANGLION s. m.

GANGLION s. m. T. d' Anat. Nom donné à divers organes qui ont l' apparence de petits pelotons, de glandes ou de noeuds, et dont on ignore en général les fonctions. Ganglions lymphatiques. Ganglions nerveux. Etc.

GANGLION

GANGLION en Chirurgie, se dit d' Une tumeur ronde ou oblongue, dure, indolente, et qui ne cause aucun changement de couleur à la peau.

GANGRÈNE s. f.

GANGRÈNE s. f. (On prononce Cangrène.) Mortification totale de quelque partie du corps, qui s' étend quelquefois avec rapidité. Avoir la gangrène. La gangrène gagne. Il a une blessure à la jambe, on craint que la gangrène ne s' y mette. Arrêter la gangrène.

Il se dit quelquefois figurément, en parlant Des doctrines pernicieuses, de la corruption des moeurs, etc.

GANGRENER (SE). v. pron.

GANGRENER (SE). v. pron. Se corrompre en sorte que la gangrène se forme. Cette jambe va se gangrener. Si on ne remédie à cette plaie, elle se gangrènera dans vingt-quatre heures.

GANGRENÉ, ÉE. participe

GANGRENÉ, ÉE. participe Où la gangrène s' est mise. Bras gangrené. Jambe gangrenée.

Fig., Avoir la conscience, l' âme gangrenée, Être tout à fait corrompu.

GANGRÉNEUX, EUSE. adj.

GANGRÉNEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature de la gangrène. Sang gangréneux. Ulcère gangréneux.

GANGUE s. f.

GANGUE s. f. T. de Minéralogie, emprunté de l' allemand. Il se dit Des substances pierreuses ou autres qui accompagnent ou enveloppent les métaux dans le sein de la terre. Une mine avec sa gangue. Un métal joint à sa gangue. La gangue d' un métal. Ce métal a pour gangue telle espèce de terre.

GANO

GANO T. du Jeu de l' hombre, qui signifie, Laissez-moi venir la main.

GANSE s. f.

GANSE s. f. Cordonnet de soie, d' or, d' argent, etc., qui sert ordinairement à attacher un bouton. Une aune de ganse de soie.

On le dit plus souvent de Ce cordonnet, quand il sert de boutonnière. La ganse est trop étroite, le bouton n' y saurait entrer.

Ganse de diamants, d' acier, Boutonnière faite en forme de ganse, et garnie de diamants ou de grains d' acier.

GANT s. m.

GANT s. m. Partie de l' habillement, qui couvre la main, et chaque doigt séparément. Gants d' homme. Gants de femme. Porter des gants. Mettre ses gants. Ôter ses gants. Tailler des gants. Coudre des gants. Des gants bien faits. Des gants bien apprêtés. Des gants lavés. Des gants blancs. Des gants noirs. Des gants jaunes. Des gants glacés. Des gants parfumés. Une paire de gants.

Il prend divers compléments, qui servent à indiquer, soit La matière dont les gants sont faits: Gants de peau. Gants de daim, de chamois. Gants de chien. Gants de poil de chèvre. Gants de fil, de soie, de laine, etc.; soit Les lieux où ils sont faits: Gants de Grenoble. Gants d' Espagne; soit enfin L' odeur qui domine dans l' apprêt qu' on leur donne: Gants d' ambre. Gants de fleur d' orange. Gants de jasmin.

Gants fournis, Ceux qui sont faits de peaux auxquelles on a laissé, dans l' intérieur, le poil ou la laine de l' animal.

Gant d' oiseau, Le gant que le fauconnier met à la main dont il porte l' oiseau.

Prov. et fig., Être souple comme un gant, Être d' une humeur facile et accommodante. Presque toujours cela se dit en mauvaise part, pour signifier une complaisance servile. On dit aussi, Rendre quelqu' un souple comme un gant, Le rendre traitable, de difficile qu' il était. Ces petites corrections l' ont rendu souple comme un gant.

Prov. et fig., Vous n' en avez pas les gants, se dit Pour faire entendre à quelqu' un qu' il n' est pas le premier à donner l' avis, à dire quelque chose, ou à faire la découverte dont il parle. On dit de même, quelquefois, Se donner les gants d' une chose, S' en attribuer mal à propos l' honneur, le mérite.

Prov. et fig., Cette fille a perdu ses gants, Elle a déjà eu quelque commerce de galanterie.

Prov., L' amitié passe le gant, s' est dit Lorsqu' en se saluant on se touchait la main sans se donner le loisir de se déganter.

Fig., Jeter le gant, Défier quelqu' un au combat. Ramasser le gant, relever le gant, Accepter le défi. Ces phrases s' emploient par allusion à la coutume des anciens chevaliers, qui jetaient leur gant ou gantelet, par manière de défi, à ceux contre qui ils voulaient combattre.

GANTELÉE s. f.

GANTELÉE s. f. T. de Botan. Espèce de campanule qui est assez commune dans les bois.

GANTELET s. m.

GANTELET s. m. Espèce de gant couvert de lames de fer par le dehors de la main, qui faisait autrefois partie de l' armure d' un homme armé de toutes pièces. Un coup de gantelet. Frapper avec le gantelet. Jeter le gantelet en signe de défi.

GANTELET

GANTELET en termes de Chirurgie, Espèce de bandage qui enveloppe la main et les doigts comme un gant.

GANTELET

GANTELET se dit également d' Un morceau de cuir dont certains artisans, tels que les bourreliers et les relieurs, se couvrent la paume de la main, quand ils travaillent.

GANTER. v. a.

GANTER. v. a. Mettre des gants. Il se dit en parlant D' une personne à qui l' on met, à qui l' on essaye des gants. Vous êtes bien difficile à ganter, votre main est fort grande. On dit aussi, avec le pronom personnel, Se ganter.

Ces gants gantent bien, Ils sont bien justes à la main.

GANTÉ, ÉE. participe

GANTÉ, ÉE. participe Être toujours bien ganté. Avoir une main nue, et l' autre gantée.

GANTERIE s. f.

GANTERIE s. f. L' art, le métier, ou le commerce du gantier.

GANTIER, IÈRE. s.

GANTIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait ou qui vend des gants. La boutique d' un gantier.

GARANCE s. f.

GARANCE s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Rubiacées, dont l' espèce commune est cultivée en grand dans le midi de la France, à cause de ses racines, qui fournissent une belle teinture rouge. La garance colore en rouge les os des animaux qui s' en nourrissent.

Il se dit aussi de La couleur rouge qu' on tire de cette plante. Une étoffe teinte en garance.

Il se dit, adjectivement, Des étoffes qui sont teintes en garance; et alors il est des deux genres. Drap garance. Pantalon garance. Veste garance.

GARANCER. v. a.

GARANCER. v. a. Teindre en garance. Garancer une étoffe. Garancer de la laine.

GARANCÉ, ÉE. participe

GARANCÉ, ÉE. participe

GARANT, ANTE. s.

GARANT, ANTE. s. Celui, celle qui répond de son propre fait ou du fait d' autrui. Tout homme est garant de ses faits et promesses. Je ne suis point garant de l' évènement. Cette puissance s' est rendue garante du traité.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, de Celui qui est caution d' un autre, qui répond de sa dette. Vous rendez-vous garant de cet homme, de cette dette? Il n' est pas prudent de se porter pour garant d' un autre. Être garant d' une dette, d' une obligation. Se rendre garant. On dit D' un créancier, qu' Il a un bon, un mauvais garant. Je n' aurais pas été payé si je n' avais eu un garant, un bon garant. Vous avez là un mauvais garant. Vous avez accepté un mauvais garant. Prendre pour garant.

Il se dit également de Celui qui est obligé de faire jouir un autre de la chose qu' il lui a vendue ou transportée à titre onéreux ou gratuit. Le vendeur est garant envers l' acquéreur de la propriété de la chose qu' il lui a vendue. On m' a attaqué en éviction, j' ai mis en cause mon garant.

GARANT

GARANT se dit figurément d' Un auteur dont on a tiré un fait, un principe qu' on avance, un passage que l' on cite; ou d' Une personne de qui on tient une nouvelle. Il cite pour garant tel historien, tel philosophe. Cette nouvelle paraît étrange, mais elle vient de bon lieu, et j' ai de bons garants.

Fig. et fam., Je vous suis garant, je vous suis garante que cela est vrai, Je vous l' assure, je vous en réponds. C' est un très-honnête homme, je vous en suis garant.

GARANT

GARANT se dit quelquefois Des choses, et signifie, Sûreté, garantie. Sa conduite passée vous est un sûr garant de sa fidélité pour l' avenir. Cette action est le meilleur garant que vous puissiez avoir de leur probité.

GARANTIE s. f.

GARANTIE s. f. Engagement par lequel on garantit. Il ne se dit guère qu' en matière de procès, d' affaires, et de négociation. Il lui a passé un acte de garantie. Il a vendu cet héritage sans garantie. Il m' a vendu cette montre avec garantie pour un an. La garantie que le vendeur doit à l' acquéreur. Ce traité fut conclu sous la garantie de telle puissance.

Il se dit aussi Du dédommagement auquel on s' oblige. S' obliger à garantie. Être tenu à garantie, à la garantie. N' être soumis à aucune garantie. Appeler quelqu' un en garantie. Il n' y a pas lieu à garantie.

Garantie formelle, Celle qui a lieu en matière réelle ou hypothécaire. Garantie simple, Celle qui a lieu en matière personnelle, et surtout entre la caution et le débiteur cautionné.

GARANTIE

GARANTIE signifie encore, Sûreté, ce qui garantit une chose, ce qui la rend sûre, indubitable. Je lui offre toutes les garanties possibles. Il veut des garanties plus sûres. Il a d' excellentes garanties. Cela vous servira de garantie. Vous me promettez d' être sage, mais quelle garantie en aurai-je? Donner des garanties pour l' avenir.

Bureau de garantie, Lieu où l' on constate le titre des matières, des ouvrages d' or et d' argent.

Garantie des fonctionnaires publics, La protection dont la loi couvre certains fonctionnaires publics, en défendant de les poursuivre, sans une autorisation spéciale, à raison des malversations qu' on leur impute.

Garantie individuelle, La protection que les lois doivent à tout citoyen. Traité des garanties individuelles.

GARANTIR. v. a.

GARANTIR. v. a. Se rendre garant, répondre d' une chose, du maintien, de l' exécution d' une chose. Il ne se dit guère qu' en matière de procès, d' affaires, et de négociation. Garantir une créance. Garantir la propriété d' une maison. Garantir un contrat, une vente, un traité entre puissances, etc.

Il signifie aussi, Assurer la bonté, la qualité d' une marchandise pour un certain temps, sous peine de dédommagement, ou de nullité de la vente. Je vous garantis cette montre pour six mois. On dit en des sens analogues: Je vous garantis ce cheval, cette montre de tout défaut. Le coutelier qui a vendu ces rasoirs les garantit de Londres, pour être de Londres. Etc.

Il signifie, par extension, Rendre sûr, certain, indubitable. Le contrôle garantit le titre des pièces d' or et d' argent. Ce qu' il vient de faire vous garantit sa fidélité. Qui me garantit que vous serez plus sage à l' avenir?

Il signifie encore, Affirmer, certifier. Je vous garantis que ce passage est de tel auteur. Je lui ai garanti le fait. Je vous garantis qu' il ne fera pas cela. On m' a assuré cela, mais je ne vous le garantis pas.

GARANTIR

GARANTIR signifie en outre, Défendre quelqu' un contre une demande, ou L' indemniser du tort qu' il souffre par une éviction, une condamnation, etc. Garantir quelqu' un de toutes poursuites. Garantir d' une éviction. Le débiteur doit garantir sa caution des condamnations qui peuvent être prononcées contre elle.

Il signifie, dans une acception plus générale, Mettre à l' abri, préserver de. Garantir quelqu' un du froid en le couvrant. Ce rideau nous garantira du soleil. Les paupières servent à garantir les yeux. Garantir quelqu' un du besoin. Personne ne saurait l' en garantir. Je vous garantirai du mal, mais je ne saurais garantir de la peur. Il sut garantir leur jeunesse de toute corruption. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se garantir du froid. Se garantir du châtiment. Se garantir des invasions de l' ennemi. Se garantir des préjugés.

GARANTI, IE. participe

GARANTI, IE. participe Il se dit substantivement, en Jurisprudence, de Celui qu' on est obligé de garantir. Le garanti exerce son recours contre le garant.

GARBURE s. f.

GARBURE s. f. T. de Cuisine. Espèce de potage épais fait de pain de seigle, de choux, de lard et autres ingrédients. La garbure est un mets des provinces du midi de la France.

GARCE s. f.

GARCE s. f. Il se dit, par injure, d' Une fille ou d' une femme débauchée et publique. C' est une expression libre et basse.

GARCETTE s. f.

GARCETTE s. f. T. de Marine. Tresse de bitord ou de fil de caret, plate, plus ou moins large, et terminée en pointe. Garcettes de ris. Donner des coups de garcette.

GARÇON s. m.

GARÇON s. m. Enfant mâle, par opposition à Fille. Il a des filles et des garçons de son mariage. Cette femme est accouchée d' un garçon. Petit garçon. Jeune garçon. Grand garçon.

Il se dit, familièrement, d' Un jeune homme, d' un homme. C' est un garçon brave et déterminé. C' est un garçon de talent. C' est un garçon discret. C' est un beau garçon, un joli garçon. un garçon de belle taille. C' est un bon garçon, un garçon fort aimable. Mon garçon, vous n' êtes pas assez prudent. Ce pauvre garçon me fait pitié.

Les garçons de la noce, de la fête, Les jeunes garçons qui sont chargés de faire les honneurs de la noce.

Déjeuner, dîner de garçons, Déjeuner, dîner où il n' y a que des hommes.

Brave garçon, se dit, par éloge, de Celui qui a fait une chose dont on est satisfait. C' est un brave garçon, je suis fort content de sa conduite. Vous êtes un brave garçon d' être venu.

Fam., Faire le mauvais garçon, Faire le brave, faire le méchant.

Fig. et par ironie, Beau garçon, joli garçon, se disent D' un homme que la débauche, le jeu ou une trop grande dépense ont jeté dans quelque excès honteux. Il s' est fait beau garçon. Vous voilà beau garçon, joli garçon. On le dit aussi D' un homme qui s' est enivré. Il était hier beau garçon, joli garçon.

Fig. et fam., Être bien petit garçon auprès de quelqu' un, Lui être fort inférieur. Il se croit un peintre fort habile, et n' est encore qu' un bien petit garçon auprès des grands maîtres de notre école.

GARÇON

GARÇON se dit aussi de Celui qui demeure dans le célibat, qui ne se marie point. Il veut mourir garçon. Rester garçon. C' est un vieux garçon. Ménage de garçon.

Fam., Faire vie de garçon, mener une vie de garçon, Mener la vie d' un homme indépendant, et qui n' est assujetti à aucun devoir.

GARÇON

GARÇON se dit encore Des ouvriers qui travaillent chez les maîtres. Garçon menuisier. Garçon tailleur. Ce bottier a tant de garçons.

Il se dit également de Ceux qui servent les acheteurs chez certains marchands; des domestiques de collége, de restaurant, de café, etc.; et des employés subalternes de certains établissements, de certaines administrations. Garçon épicier. Il est garçon chez un marchand de vin. Les garçons d' un collége, d' un restaurant, d' un café. Garçon limonadier. Garçon, donnez-nous telle chose. Il m' a envoyé son garçon. Garçon de magasin. Garçon de bureau. Garçon de caisse. Garçon de théâtre. Donner quelque chose aux garçons. N' oubliez pas les garçons.

Chez le Roi, Garçons de la chambre, garçons de la garde-robe, Valets qui font les bas offices dans la chambre et dans la garde-robe.

Garçon-major, se disait autrefois d' Un officier qui faisait le détail d' un régiment sous le major et sous l' aide-major.

GARÇONNIÈRE s. f.

GARÇONNIÈRE s. f. Jeune fille qui aime à hanter les garçons. C' est une petite garçonnière. Il est très-familier.

GARDE s. f.

GARDE s. f. Action ou commission de garder, de conserver, de défendre, de soigner, de surveiller quelqu' un ou quelque chose. Il m' a confié la garde de sa maison. Il lui a commis la garde de ses trésors. Avoir la garde d' une bibliothèque, d' un magasin, etc. Avoir la garde d' un poste. Ce corps de troupes est chargé de la garde des frontières. Ils furent laissés à la garde du camp. Il confia ses enfants à la garde d' un vieux serviteur. Cette jeune personne est sous la garde d' une sage gouvernante. Avoir, prendre, recevoir une chose en garde. Prendre en sa garde. Avoir, prendre quelqu' un sous sa garde. Donner une chose en garde. Être en la garde de quelqu' un. On le mit à la garde, et mieux, sous la garde d' un huissier. On lui a payé tant pour ses frais de garde.

Il signifie aussi, Protection, et ne se dit guère que dans ces phrases: À la garde de Dieu. Dieu vous ait en sa garde, en sa sainte garde, en sa sainte et digne garde.

Être de bonne garde, Garder longtemps ce qu' on possède. Il y a dix ans que vous avez ce bijou: vous êtes de bonne garde.

Être de bonne garde, ou simplement Être de garde, se dit plus ordinairement, Du vin, des fruits, etc., qui se conservent longtemps sans se gâter. Ces fruits, ces vins sont de garde, de bonne garde, ne sont pas de garde. On dit dans le sens contraire, Ces fruits, ces vins, etc., sont de mauvaise garde, de difficile garde.

GARDE

GARDE se dit, par extension, d' Un corps de troupes spécialement chargé de garder, de défendre un souverain, un prince, etc. Il se fit donner une garde. Ce corps fut destiné à former la garde du prince. Il était entouré de sa garde. Louis XI avait une garde écossaise. Garde royale. Garde impériale. Un officier, un soldat de la garde royale. Garde royale à pied. Garde royale à cheval. Les régiments de la garde royale, de la garde. Il est entré dans la garde.

Garde d' honneur, Troupe offerte à des personnages éminents, auxquels on rend les honneurs militaires. C' est quelquefois une réunion de citoyens qui, volontairement, servent de gardes à un souverain, à un prince, etc., pendant son séjour dans la ville, dans le pays. On offrit au prince, à la princesse, une garde d' honneur.

Garde nationale, Troupe non soldée, qui est composée de citoyens, et qui sert au maintien du bon ordre, ainsi qu' à la défense intérieure du royaume. La garde nationale sédentaire. La garde nationale mobile. La garde nationale de Paris, de Rouen. Officier de la garde nationale.

Garde municipale, Troupe sédentaire et soldée, qui est chargée d' une partie du service militaire et de police dans certaines villes du royaume. Garde municipale à pied, à cheval. La garde municipale de Paris.

GARDE

GARDE signifie aussi, Guet, action par laquelle on observe ce qui se passe, afin de n' être point surpris, de prévenir quelque danger, etc. Faire la garde. Faire bonne garde, mauvaise garde.

Il se dit surtout en parlant Des gens de guerre. Être de garde. Monter, descendre la garde. Officier de garde.

Il se dit encore Du service des pages, des gentilshommes, des valets de pied, des laquais, etc., qui, afin de se soulager entre eux, se tiennent les uns après les autres auprès du roi et des princes, pour les servir et faire ce qu' ils commandent. Ce page était de garde.

Ce chien est de bonne garde, Il garde bien, il avertit bien.

Les filles sont de difficile garde, On a une grande surveillance à exercer pour les garantir de la séduction.

Prendre garde, Avoir soin, avoir attention, avoir l' oeil sur quelque chose, sur quelqu' un. Prenez garde qu' on ne vous trompe, qu' on ne vous surprenne. Prends garde à cela. Prenez garde à cette clause de votre contrat. Prenez garde de tomber. Prenez garde à ne pas trop vous engager. On le trompera, s' il n' y prend garde. Prenez garde à vous. Prenez garde à cet enfant. Prenez garde, cela va tomber. Prenez donc garde, vous allez tout renverser.

Elliptiq., Garde à vous, se dit, dans les commandements militaires, pour Prenez garde à vous, faites attention.

Prendre garde à un sou, à un denier, Faire attention aux plus petits articles dans un compte de dépense; ou Être d' une grande parcimonie.

Se donner de garde, se donner garde, Se défier, se précautionner, éviter. Donnez-vous de garde qu' on ne vous trompe. Donnez-vous garde de cet homme, de ses chicanes. Donnez-vous garde de toucher à cela.

N' avoir garde de faire une chose, N' avoir pas la volonté ou le pouvoir de la faire, en être bien éloigné. Il n' a garde de tromper, il est trop honnête homme. Il n' a garde d' acheter cette charge, il n' a pas un sou. Irez-vous dans cette maison? Je n' ai garde, on s' y ennuie trop.

Avec le pluriel, Être sur ses gardes, se mettre, se tenir sur ses gardes, se dit De celui qui fait attention à ne pas se laisser surprendre, qui se tient prêt à empêcher qu' on ne prenne sur lui quelque avantage, qu' on ne lui fasse quelque tort.

GARDE

GARDE se dit également Des gens de guerre qui montent la garde. La garde des portes. Relever la garde. Renforcer la garde. Doubler la garde. Asseoir, poser la garde. Changer la garde. La garde montante. La garde descendante. On alla chercher la garde. Appeler la garde.

Elliptiq., À la garde! Exclamation dont on se sert pour appeler la garde, dans un moment de danger. Crier à la garde.

Corps de garde, Certain nombre de soldats placés en un lieu pour monter la garde. Corps de garde avancé. Poser, établir un corps de garde. Il surprit le corps de garde. On dit plus ordinairement Poste, en termes militaires.

Corps de garde, se dit aussi Du lieu où se tiennent les soldats qui montent la garde. Bâtir un corps de garde. Sa maison servit de corps de garde.

Grand' garde, Corps de cavalerie placé à la tête d' un camp, pour empêcher que l' armée ne soit surprise.

Garde avancée, Autre corps que l' on met encore au delà de la grand' garde pour plus de sûreté.

GARDE

GARDE en termes d' Escrime, se dit d' Une manière de tenir le corps et l' épée ou le fleuret, telle que l' on soit à couvert de l' épée ou du fleuret de son adversaire, et que l' on puisse aisément le frapper ou lui porter une botte. La garde haute. La garde basse. La garde à l' épée seule. La garde à l' épée et au poignard. La garde sur le pied gauche. Se mettre en garde. Se tenir en garde. Être en garde. Être hors de garde.

Elliptiq., En garde! Mettez-vous en garde.

Fig., Se mettre en garde, se tenir en garde, être en garde, Se défier; être si attentif, qu' on ne soit point surpris. Être en garde, se mettre en garde contre la séduction.

Fig., Être hors de garde, Ne savoir où l' on en est dans quelque affaire, dans quelque occasion.

GARDE

GARDE signifie encore, La partie d' une épée, d' un sabre ou d' un poignard, qui est entre la poignée et la lame, et qui sert à couvrir la main. Une garde d' épée. La garde d' un sabre, d' un poignard. Garde d' argent. Garde à coquille. Monter, démonter une garde. Fausser la garde. Les branches d' une garde. Enfoncer l' épée jusqu' à la garde.

Fig. et fam., Monter une garde à quelqu' un, Le réprimander vivement.

Prov. et fig., S' en donner jusqu' aux gardes, Faire un grand excès.

GARDE

GARDE aux Jeux de cartes, signifie, Une ou plusieurs basses cartes de la même couleur que la carte principale qu' on veut garder. Un bon joueur porte toujours des gardes. J' ai écarté la double garde.

Fig. et très-fam., Avoir toujours garde à carreau, Être prêt à répondre à toute objection, à parer à tout événement.

GARDES

GARDES au pluriel, se dit, en Serrurerie, de La garniture qui se met dans une serrure, pour empêcher que toutes sortes de clefs ne l' ouvrent. Il faut changer les gardes de la serrure, on a perdu la clef.

GARDE

GARDE se dit, en Librairie, d' Un feuillet blanc que l' on met au commencement et à la fin d' un livre.

GARDE s. m.

GARDE s. m. Gardien, surveillant, conservateur. Quand il est immédiatement suivi du nom qui désigne la chose donnée en garde, on le joint à ce nom par un tiret. Garde des archives. Garde du trésor royal. Garde de la bibliothèque du roi. Garde des meubles de la couronne. Il est employé dans l' administration des vivres comme garde-magasin. En parlant D' une surveillance qui exige du savoir ou qui entraîne une grande responsabilité, on dit plus ordinairement aujourd' hui, Conservateur.

Garde des sceaux, Le ministre auquel le roi confie les sceaux de l' État. Autrefois, la fonction de garde des sceaux était ordinairement jointe à celle de chancelier, comme elle l' est aujourd' hui à celle de ministre de la justice. Le garde des sceaux, ministre de la justice. On a dit dans un sens analogue, Le garde des sceaux de la chancellerie de telle cour, de tel présidial.

Garde des monnaies, Premiers juges des monnaies, dont les appellations ressortissaient aux cours des monnaies.

Garde-marteau, Officier d' une maîtrise des eaux et forêts, qui gardait le marteau avec lequel on marque le bois destiné à être coupé.

Garde-note. Qualité qui se joignait autrefois à celle de notaire. Par-devant les conseillers du roi, notaires, gardes-notes du roi au Châtelet de Paris. Il ne se dit plus que par plaisanterie.

Garde-rôle, Celui qui gardait les rôles des offices de France, qui en tenait registre, et qui en faisait sceller les provisions.

Garde-scel, Officier préposé, dans les anciennes juridictions, pour sceller les expéditions, etc.

Garde-sacs, greffier garde-sacs, Officier qui était chargé de garder les sacs des procès.

Garde-vaisselle, Celui qui a la vaisselle du roi en sa garde.

Garde-étalon, Celui qui a la garde de l' étalon que l' État donne pour les haras.

Garde champêtre, Agent préposé à la garde des récoltes et des propriétés rurales de toute espèce. Le garde champêtre dressa procès-verbal.

Garde des bois, garde-bois, garde forestier, Agent préposé pour veiller à la conservation des forêts.

Garde-vente, ou Facteur, Celui qu' un marchand de bois prépose à la garde et à l' exploitation des bois dont il s' est rendu adjudicataire.

Garde-chasse, Celui qui est commis pour veiller à la conservation du gibier dans une terre, dans un parc, etc.

Garde-pêche, Celui qui est chargé de veiller à l' exécution des ordonnances sur la police des fleuves, des rivières, etc., en ce qui concerne la pêche et la navigation.

Gardes-côtes, Milice particulièrement chargée de la garde des côtes. Il se dit également de Vaisseaux armés pour défendre les côtes. Adjectivement: Capitaine garde-côte. Vaisseau garde-côte.

Gardes des métiers, maîtres et gardes, Ceux qui étaient élus dans les corps de métiers pour avoir soin qu' il ne s' y fit rien contre les règlements et les statuts, et pour veiller à la conservation de leurs priviléges.

Gardes des priviléges des universités, Juges qui étaient spécialement chargés de veiller à la conservation des droits d' une université, et devant lesquels les membres de cette université avaient leurs causes commises. Le Châtelet de Paris était garde et conservateur des priviléges de l' université de Paris.

GARDE

GARDE s' emploie aussi comme substantif féminin, en parlant d' Une femme dont la profession est de garder et de soigner les malades. Il est malade, il lui faut une garde. On dit dans le même sens, Une garde-malade.

GARDE, substantif masculin

GARDE, substantif masculin se dit en outre de Ceux que l' on charge de garder, de surveiller une personne qu' on ne veut pas laisser échapper. Il n' est pas prisonnier, mais il a des gardes. Il a trompé ses gardes, il s' est évadé.

Gardes du commerce, se dit, à Paris et dans la banlieue, de Certains officiers qui ont le droit exclusif de mettre à exécution les contraintes par corps.

GARDE

GARDE se dit encore d' Un homme armé, qui fait partie de la garde d' un roi, d' un prince, d' un gouverneur, d' un officier général, etc. Il n' avait avec lui qu' un de ses gardes. Il appela ses gardes.

Gardes du corps, Ceux qui gardent la personne du roi. Un garde du corps. Capitaine, lieutenant des gardes du corps, ou simplement, des gardes.

Gardes de la manche, Ceux des gardes du corps qui, en certaines occasions, étaient debout aux deux côtés du roi, vêtus de hoquetons et armés de pertuisanes.

Gardes de la porte, Ceux qui montaient la garde aux portes de l' intérieur du palais où était le roi pendant le jour. Les gardes de la porte étaient relevés le soir par les gardes du corps, et les relevaient le matin.

Le régiment des gardes, s' est dit d' Un régiment d' infanterie française destiné à garder les avenues des lieux où le roi était logé. On disait aussi absolument, Les gardes, ou, en faisant Gardes féminin, les gardes françaises.

Capitaine aux gardes, lieutenant, enseigne aux gardes, sergent aux gardes, soldat aux gardes, Capitaine, lieutenant, etc., dans les gardes françaises. En parlant Des gardes du corps, on dit, Capitaine des gardes.

Le régiment des gardes suisses, ou absolument, Les gardes suisses, Régiment d' infanterie suisse qui faisait le même service que le régiment des gardes françaises.

Garde royal, garde municipal, Soldat de la garde royale, de la garde municipale. Des gardes royaux. Des gardes municipaux. On a dit, dans un sens analogue, Un garde française, Un soldat des gardes françaises, un soldat aux gardes.

Garde national, Citoyen qui fait partie de la garde nationale. Des gardes nationaux.

Gardes de la marine, ou Gardes-marine, s' est dit autrefois d' Un corps composé de jeunes gentilshommes nommés par le roi pour la garde de l' amiral, et pour s' instruire dans le service de mer. Ce jeune garde-marine est devenu enseigne de vaisseau. Il y a eu, plus anciennement, des Gardes de l' étendard, qui étaient, dans le corps des galères, ce que furent les gardes-marine dans celui de la marine.

GARDE-BOURGEOISE s. f.

GARDE-BOURGEOISE s. f. T. de Jurispr. C' était, à l' égard des bourgeois, le même droit que celui de garde-noble à l' égard des nobles. Voyez GARDE-NOBLE.

GARDE-BOUTIQUE s. m.

GARDE-BOUTIQUE s. m. On le dit de Tout objet que le marchand a depuis long-temps dans sa boutique, et qu' il ne peut vendre. Cette étoffe est un garde-boutique. Ces livres sont des garde-boutique. Il est familier.

GARDE-CORPS s. m.

GARDE-CORPS s. m. Il est synonyme de Garde-fou, et s' emploie surtout en termes de Marine.

GARDE-FEU s. m.

GARDE-FEU s. m. Grille de fer, ou plaque de fer-blanc, de tôle, etc., qu' on met devant une cheminée pour prévenir les inconvénients du feu.

GARDE-FOU s. m.

GARDE-FOU s. m. Balustrade, parapet ou barrière qu' on met au bord des ponts, des quais, des terrasses, etc., pour empêcher de tomber en bas. Il faudrait là un garde-fou. Mettre des garde-fous.

GARDE-MANCHE s. m.

GARDE-MANCHE s. m. Fausse manche que l' on met par-dessus la manche de l' habit, ou même de la chemise, quand on fait un travail qui peut les salir.

GARDE-MANGER s. m.

GARDE-MANGER s. m. Lieu pour garder ou serrer de la viande et autres choses servant à la nourriture.

Il se dit aussi d' Une petite armoire formée ordinairement de châssis garnis de toile, et destinée au même usage. Acheter un garde-manger. Des garde-manger.

GARDE-MEUBLE s. m.

GARDE-MEUBLE s. m. Lieu où l' on garde des meubles. Il faut mettre cette tapisserie dans le garde-meuble. Le garde-meuble de la couronne, ou absolument, Le garde-meuble. Des garde-meubles.

GARDE-NOBLE s. f.

GARDE-NOBLE s. f. T. de Jurispr. Droit qu' avait le survivant de deux époux nobles, de jouir du bien des enfants, venant de la succession du prédécédé, jusqu' à ce qu' ils eussent atteint un certain âge, à la charge de les nourrir, de les entretenir et de payer toutes les dettes, sans être tenu de rendre aucun compte. Avoir la garde-noble, le droit de garde-noble. Perdre la garde-noble.

GARDE-ROBE s. f.

GARDE-ROBE s. f. Chambre destinée à renfermer les habits, le linge, et toutes les hardes de jour et de nuit. Cet appartement est composé d' une antichambre, d' une chambre, d' une garde-robe, et d' un cabinet. Des garde-robes.

Il se dit, par extension, de Tous les habits et de toutes les autres hardes qui sont à l' usage d' une personne. C' est un homme qui a une garde-robe très-riche. En mourant il a donné sa garde-robe à son valet de chambre. On dit dans un sens analogue, La garde-robe d' un acteur.

Chez le Roi, Grand maître de la garde-robe, Grand officier qui a soin de tout ce qui regarde les habits et le linge du roi, et qui a sous lui divers officiers. Maître de la garde-robe. Officier de la garde-robe. Valet de garde-robe.

GARDE-ROBE

GARDE-ROBE signifie aussi, Le lieu où l' on met la chaise percée. La garde-robe de cet appartement est bien commode.

Aller à la garde-robe, Aller à la chaise percée. Sa médecine l' a fait aller quatre ou cinq fois à la garde-robe.

GARDE-ROBE s. m.

GARDE-ROBE s. m. Tablier de toile que mettent quelques femmes pour conserver leurs vêtements.

GARDE-ROBE s. f.

GARDE-ROBE s. f. Nom donné vulgairement à diverses plantes odorantes, telles que certaines armoises, qui éloignent ou font périr les insectes, et qu' on met, pour cette raison, parmi les habits et les autres hardes.

GARDER. v. a.

GARDER. v. a. Conserver une chose, l' empêcher de se perdre, de se gâter, etc. Ce vin-là est si délicat, qu' on ne pourra le garder. Dans les chaleurs on ne peut garder la viande, la viande ne peut pas se garder.

Il signifie aussi, Retenir quelque chose, ne pas s' en dessaisir; rester en possession de quelque chose. Garder copie d' une lettre, d' un acte, en garder un double. Je garde cela pour moi, Je veux garder cela à cause de la personne qui me l' a donné. C' est un homme qui ne peut rien garder, il donne tout. Il se garde tout, et ne donne rien aux autres. Gardez votre place, je serais fâché de vous en priver. Ce prince ne put garder ses conquêtes. Garder le pouvoir. On le dit quelquefois en parlant Des personnes. Elle voulut garder ses deux enfants auprès d' elle.

Garder la chambre, garder le lit, Se tenir dans sa chambre, dans son lit, pour cause de quelque incommodité. Garder la maison, Ne pas sortir, rester chez soi.

Garder prison, garder les arrêts, Rester en prison, rester aux arrêts.

En termes de Guerre, Garder les rangs, Demeurer dans les rangs. Gardez vos rangs.

Garder la fièvre, garder un rhume, L' avoir longtemps sans discontinuation. Il a gardé la fièvre quarte deux ans.

Garder une médecine, Ne pas la vomir. Garder un lavement, Ne pas le rendre promptement.

En termes de Chasse, Ces chiens gardent le change, Ils ne prennent pas le change.

GARDER

GARDER dans le sens de Conserver, de retenir, se dit aussi en parlant Des choses morales. Garder ses habitudes. Garder son caractère. J' avais peine à garder mon sérieux. Garder sa gravité. Il garde le ressentiment de cette injustice. Il lui garde une haine implacable. Garder rancune à quelqu' un.

Garder son rang, Soutenir avec dignité son rang, son état.

Garder un secret, Ne pas le révéler.

GARDER

GARDER signifie encore, Observer. Garder les commandements de Dieu. Garder la loi. Garder le silence. Garder le jeûne. Garder la chasteté. Garder le secret. Garder sa parole. Garder la foi des traités. Garder des mesures. Garder la bienséance. C' est un homme avec qui il faut garder de grandes mesures. Il a des mesures à garder en toutes choses. Il ne garde aucune bienséance. Il ne garde point le décorum.

Garder son ban, Accomplir le temps du bannissement auquel on a été condamné.

Proportion gardée, toute proportion gardée, En tenant compte de l' inégalité, de la différence relative des deux personnes, des deux choses dont il s' agit. Proportion gardée, toute proportion gardée, cette petite fille a plus d' intelligence que sa soeur aînée. Proportion gardée, ce petit jardin vaut mieux, vaut plus que ce grand parc.

GARDER

GARDER se dit quelquefois en parlant Des personnes que l' on continue d' employer pour les choses de leur profession. Je veux garder ce médecin, il m' a paru très-habile. C' est un excellent coiffeur, je le garderai. Il ne veut plus garder son secrétaire. Il n' a gardé que deux domestiques.

GARDER

GARDER signifie aussi, Réserver. Il faut garder cela pour demain. Je garde cet argent pour mon voyage. On lui gardera quelque chose pour son dîner. Je garde ce trait pour la fin, il y produira plus d' effet. Il lui gardait un châtiment terrible. Il garde ses faveurs pour ceux qui lui sont dévoués.

Prov. et fig., Garder une poire pour la soif, Ménager, réserver quelque chose pour les besoins à venir.

Prov., Vous ne savez pas ce que Dieu vous garde, ce que la fortune vous garde, se dit À une personne qui est dans l' affliction, dans le malheur, pour faire entendre qu' il peut lui arriver des consolations, que sa condition peut devenir meilleure.

Fig. et fam., La garder à quelqu' un, la lui garder bonne, Conserver du ressentiment contre quelqu' un, et attendre l' occasion de se venger. Il y a longtemps qu' il me la gardait. Je la lui garde bonne.

GARDER

GARDER se dit souvent en parlant Des personnes ou des choses à la conservation, au soin, à la surveillance desquelles on est commis. Garder un enfant. Je lui ai donne mon cheval, ma montre à garder. Je vais sortir un moment, veuillez garder ma place. Garder un magasin. Garder les bois. Garder les vignes. Garder un pays pour la chasse. Garder la chasse. Un chien qui garde bien la maison.

Garder les gages, les enjeux, En être dépositaire.

Prov. et fig., Garder le mulet, Être long-temps à attendre quelqu' un pendant qu' il est occupé à quelque affaire, à quelque divertissement. Ils ont gardé le mulet pendant trois heures. Il nous a fait garder le mulet.

Prov. et fig., Garder les manteaux, Faire le guet, ou demeurer à ne rien faire, pendant que ceux avec qui l' on est venu se divertissent, ou commettent quelque délit.

Fig. et fam., En donner à garder à quelqu' un, Lui en faire accroire. Vous voudriez m' en donner à garder.

GARDER

GARDER se dit particulièrement D' une personne qui se tient assidûment auprès d' un malade, auprès d' une femme en couche, pour les soigner et les servir. C' est une soeur de la Charité qui le garde. La femme qui la garde. Elle le garda jour et nuit.

Il signifie encore, Prendre garde que des prisonniers ne s' évadent. Garder des prisonniers à vue. Il fut étroitement gardé.

Il se dit également Du soin qu' on prend des troupeaux, lorsqu' on les mène paître. Garder les moutons. Garder les brebis. Garder les cochons. Garder les vaches. On dit dans un sens analogue, Garder les oies, les dindons.

Prov. et fig., Bonhomme, garde ta vache, se dit Pour avertir quelqu' un de prendre garde qu' on ne le trompe.

Prov. et fig., Quand chacun fait son métier, se mêle de son métier, les vaches sont bien gardées, en sont mieux gardées, Toutes choses vont bien lorsque chacun ne se mêle que de ce qu' il doit faire.

GARDER

GARDER signifie aussi, Défendre, protéger. Ce que Dieu garde est bien gardé.

Il signifie encore, Préserver, garantir. Dieu vous garde de pareils amis. On dit dans le même sens, par souhait: Dieu vous garde. Dieu vous veuille bien garder. Dieu vous garde de mal. Dieu vous en garde. Dieu m' en garde. Etc.

Fam., Dieu vous garde, se disait autrefois, par forme de salutation, À des inférieurs, lorsqu' on les abordait ou qu' on en était abordé. Il se disait aussi quelquefois, en riant, d' égal à égal.

GARDER

GARDER en parlant D' un roi, d' un prince, signifie, Veiller à sa sûreté, en prenant garde qu' on n' attente à sa personne. Les troupes qui gardent le roi, la personne du roi.

GARDER

GARDER se dit également en parlant D' un lieu, d' un poste que l' on est chargé de défendre. Garder un retranchement, des lignes. Ce corps de troupes est chargé de garder les côtes.

GARDER

GARDER avec le pronom personnel, signifie ordinairement, Prendre garde, se préserver de quelque chose. Gardez-vous bien de tomber. Il faut se garder de... Elle s' en serait bien gardée. Gardons-nous de rien faire qui puisse nous compromettre. Je me garderai bien d' en manger. Gardez-vous du soleil. Gardez-vous du serein. On dit quelquefois seulement, Garde, gardons, gardez, au lieu de Garde-toi, gardons-nous, gardez-vous. Gardez qu' on ne vous voie.

GARDÉ, ÉE. participe

GARDÉ, ÉE. participe Aux Jeux de cartes, Roi gardé, dame gardée, Roi, dame pour lesquels on a une ou plusieurs gardes.

GARDEUR, EUSE. s.

GARDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui garde. Il ne s' emploie que dans ces dénominations: Gardeur de cochons. Gardeuse de vaches. Gardeuse de dindons; et autres semblables.

GARDE-VUE s. m.

GARDE-VUE s. m. Sorte de visière, ordinairement garnie ou doublée de taffetas vert, qu' on place au-dessus des yeux, pour garantir la vue du trop grand éclat de la lumière. Porter un garde-vue.

GARDIEN, IENNE. s.

GARDIEN, IENNE. s. Celui, celle qui protége ou qui est commis pour protéger quelqu' un ou quelque chose. Dieu est notre meilleur gardien. Vous êtes le gardien de nos droits, de nos libertés. Vierge sainte, ma protectrice et ma gardienne. On dit adjectivement, en ce sens, Ange gardien.

Fig., Ange gardien, se dit d' Une personne qui veille sur une autre avec affection, et qui vient toujours la secourir dans les circonstances difficiles. Vous êtes mon ange gardien.

GARDIEN

GARDIEN se dit aussi de Celui qui garde quelque chose, qui est chargé de veiller à sa conservation. Le gardien d' un monument public. On a cru qu' il y avait des démons gardiens des trésors.

Il se dit particulièrement, en termes de Pratique, de Celui qui est commis par justice pour garder des meubles saisis, des scellés, etc. On l' a établi gardien, on l' a établie gardienne des meubles, des scellés. Il demeure gardien des effets saisis. Présenter un gardien solvable.

Gardien noble, Celui qui avait la garde-noble.

Adjectiv., Lettres de garde gardienne, Lettres par lesquelles le roi accordait à certaines communautés, à certains particuliers, le privilége d' avoir leurs causes commises devant certains juges. Demander, obtenir des lettres de garde gardienne.

GARDIEN

GARDIEN est aussi Le titre qu' on donne au supérieur d' un couvent de religieux de Saint-François. Le gardien des cordeliers, des capucins, etc. Le père gardien.

GARDON s. m.

GARDON s. m. Petit poisson blanc d' eau douce. Pêcher du gardon. Manger du gardon.

Prov., Être frais comme un gardon, Avoir un air de fraîcheur et de santé.

GARE. Impératif du verbe Garer

GARE. Impératif du verbe Garer, qui s' emploie par manière d' interjection, lorsqu' on avertit de se ranger, de se détourner pour laisser passer quelqu' un ou quelque chose. Crier gare. Gare, gare. Gare de là. Gare devant. Gare dessous. Gare donc. Gare l' eau. Gare la bombe. Il est familier.

En termes de Chasse, celui qui entend le cerf bondir de sa reposée, doit crier, Gare.

GARE

GARE se dit aussi Pour avertir quelqu' un du châtiment qu' il éprouvera s' il ne prend garde à lui, s' il ne fait pas mieux son devoir, etc. Gare le fouet. Gare le bâton. Gare les étrivières.

Frapper sans dire gare, Frapper sans avoir menacé auparavant.

GARE

GARE se dit également en parlant De ce qu' on appréhende pour soi ou pour les autres. Si vous faites cela, gare les conséquences. Jusqu' à présent il a résisté, mais gare qu' il ne cède.

GARE s. f.

GARE s. f. Lieu destiné, sur les rivières, pour y retirer les bateaux de manière qu' ils soient en sûreté, qu' ils soient à l' abri des glaces et des inondations, et n' embarrassent point la navigation. Les gares de Charenton. La gare de Saint-Ouen.

GARENNE s. f.

GARENNE s. f. Lieu à la campagne, où il y a des lapins, et où l' on prend soin de les conserver. Lapin de garenne. Faire une garenne. Bonne garenne. Mauvaise garenne. Avoir droit de garenne.

Garenne forcée, ou Garenne privée, Petit lieu clos de murailles, ou de fossés pleins d' eau, où l' on met et où l' on élève des lapins.

GARENNE

GARENNE s' est dit aussi, dans un sens plus étendu, d' Un lieu particulier près du château, que le seigneur faisait garder avec plus de soin. Dans certaines provinces, l' aîné n' avait pour tout avantage que le château, le vol du chapon et la garenne.

GARENNIER s. m.

GARENNIER s. m. Celui qui a soin d' une garenne, qui a une garenne en garde. Un bon garennier.

GARER. v. a.

GARER. v. a. T. de Rivière. Faire entrer, et attacher, amarrer un bateau dans une gare. Garer un bateau.

Garer un train de bois, Le lier.

GARER

GARER avec le pronom personnel, se dit Des bateaux qui se rangent de côté pour en laisser passer d' autres. Les bateaux qui montent doivent se garer vers la terre pour laisser passer les bateaux qui descendent.

Il signifie, par extension et familièrement, Se préserver, se défendre de quelqu' un, de quelque chose, l' éviter. Il faut se garer d' un fou. Garez-vous de cette voiture.

GARÉ, ÉE. participe

GARÉ, ÉE. participe

GARGARISER. v. a.

GARGARISER. v. a. Se laver la gorge avec de l' eau, ou avec quelque autre liqueur, en la faisant entrer le plus avant qu' il se peut, et en la repoussant à diverses reprises pour s' empêcher de l' avaler. Gargarisez-vous la gorge.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, régime direct. Je me suis gargarisé.

GARGARISÉ, ÉE. participe

GARGARISÉ, ÉE. participe

GARGARISME s. m.

GARGARISME s. m. Liqueur faite exprès pour guérir le mal de gorge, en s' en gargarisant. Faire un gargarisme. Gargarisme excellent.

Il se dit aussi de L' action de se gargariser. Il a été guéri de son mal de gorge après cinq ou six gargarismes.

GARGOTAGE s. m.

GARGOTAGE s. m. Repas malpropre, et viande mal apprêtée. Tout ce qu' on mange ici n' est que gargotage. Il est populaire.

GARGOTE s. f.

GARGOTE s. f. Petit cabaret où l' on donne à manger à bas prix. Tenir gargote. Méchante gargote. Ordinaire de gargote. Dîner à la gargote. Il ne prend ses repas que dans les gargotes.

Il se dit aussi, par mépris, de Tous les méchants petits cabarets, et de tous les lieux où l' on mange malproprement. On mange mal dans ce cabaret, dans cette maison, c' est une vraie gargote.

GARGOTER. v. n.

GARGOTER. v. n. Hanter les méchants petits cabarets, les gargotes. Il ne fait que gargoter.

Il signifie aussi, Boire et manger malproprement. Ils sont là à gargoter.

GARGOTIER, IÈRE. s.

GARGOTIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient une gargote. Prendre ses repas chez un gargotier.

Il se dit aussi, par mépris, de Tous les mauvais cabaretiers ou traiteurs, et de tous les cuisiniers qui apprêtent mal à manger. Ce n' est qu' un gargotier. C' est un vrai gargotier. C' est une franche gargotière.

GARGOUILLADE s. f.

GARGOUILLADE s. f. Pas de danse. Le mot et la chose ont vieilli.

GARGOUILLE s. f.

GARGOUILLE s. f. L' endroit d' une gouttière ou d' un tuyau par où l' eau tombe, et qui est souvent orné d' une figure de dragon, de lion ou de quelque autre animal. La gargouille d' une gouttière. La gargouille par où l' eau se dégorge. Gargouille de pierre. Gargouille de plomb.

GARGOUILLEMENT s. m.

GARGOUILLEMENT s. m. Bruit que fait quelquefois l' eau dans la gorge, dans l' estomac et dans les entrailles.

GARGOUILLER. v. n.

GARGOUILLER. v. n. Ce terme n' est usité qu' en parlant De ce que font de petits garçons lorsqu' ils s' amusent à barboter dans l' eau. Des petits garçons qui ne font que gargouiller. Il est populaire.

GARGOUILLIS s. m.

GARGOUILLIS s. m. Bruit que fait l' eau en tombant d' une gargouille. Il est familier.

GARGOUSSE s. f.

GARGOUSSE s. f. T. d' Artillerie. Charge pour un canon, enveloppée de papier fort ou de serge, etc. Charger à gargousse. Une gargousse pour une pièce de vingt-quatre.

GARIGUE s. f.

GARIGUE s. f. Il se dit, en quelques provinces, Des landes ou terres incultes.

GARNEMENT s. m.

GARNEMENT s. m. Mauvais sujet, libertin, vaurien. C' est un franc garnement. C' est un mauvais garnement. Il est familier.

GARNIR. v. a.

GARNIR. v. a. Fournir, pourvoir des choses nécessaires. Garnir une boutique, la garnir de marchandises. Garnir une maison, la garnir de meubles. Garnir une bibliothèque de livres, un buffet de vaisselle. Garnir un étui, un nécessaire. Il fit garnir de canons les remparts.

Garnir une place de guerre, La munir de tout ce qui est nécessaire pour la défendre.

GARNIR

GARNIR signifie aussi, avec le pronom personnel, Se munir, se pourvoir. Il se garnit de tout ce qu' il lui faut. Dans ce sens, il est familier.

Se garnir contre le froid, Se couvrir, se vêtir de manière à se préserver du froid.

GARNIR

GARNIR se dit souvent en parlant Des choses que l' on joint à une autre comme ornement, comme accessoire, etc. Garnir une robe de dentelle. Garnir un chapeau de fleurs. Garnir un portrait de diamants. Garnir une chambre de tableaux. Garnir un lit. Garnir de persil une pièce de boeuf. Garnir de treillages les murailles d' un jardin. Garnir de trottoirs une rue, un quai. Faire garnir une porte de bourrelets, pour empêcher le vent de pénétrer.

Garnir une épée, Y mettre une garde.

Garnir des fauteuils, un canapé, etc., Les rembourrer de crin, de laine, etc.

GARNIR

GARNIR se dit également Des choses mêmes qui sont le complément nécessaire ou l' ornement, l' accessoire d' une autre. Les meubles qui garnissent un appartement. Les statues qui garnissent une terrasse. Les cheveux qui garnissent le derrière de la tête.

GARNIR

GARNIR signifie aussi, Remplir, occuper un certain espace. Une foule de curieux garnissaient les deux côtés de la route. De nombreux vaisseaux garnissaient le port.

Il s' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. La salle se garnit, commence à se garnir de monde. Elle s' est garnie en un instant. Cette campagne commence à se garnir de beaux arbres.

GARNIR

GARNIR se dit encore en parlant Des choses qu' on double, qu' on renforce avec d' autres, pour les faire durer plus long-temps. Garnir des bas. Garnir une chemise. Garnir une robe, un jupon, etc. Garnir un chapeau, le garnir en dedans d' une coiffe et d' un cuir.

GARNI, IE. participe

GARNI, IE. participe La tige de cette plante est garnie d' épines. Les mâchoires du requin sont garnies de plusieurs rangées de dents. Une boîte garnie de diamants. Un étui garni d' or. Avoir la bourse bien garnie, le gousset bien garni.

Fam., Il est garni, se dit D' un homme qui, par poltronnerie, s' est muni de quelque vêtement propre à le garantir des coups d' épée dans un combat singulier.

Chambre garnie, maison garnie, etc., Chambre, maison, etc., qu' on loue fournie de toutes les choses nécessaires. Chambre garnie, appartement garni à louer. Il n' a point de meubles, il est obligé de loger en chambre garnie, ou substantivement, en garni.

Hôtel garni, se dit ordinairement d' Un hôtel, d' un établissement public où les voyageurs, les étrangers, etc., trouvent des chambres garnies à louer, et qui est sous la surveillance de l' autorité. Elle tient un hôtel garni dans telle rue. On dit quelquefois dans le même sens, Maison garnie.

En termes de Pratique, Plaider main garnie, plaider la main garnie, les mains garnies, Jouir, pendant le procès, de ce qui est en contestation. On lui fait un procès, mais il plaide main garnie.

La cour suffisamment garnie de pairs, La cour ayant un nombre de pairs suffisant pour délibérer.

En termes de Blason, Épée garnie, Épée dont la garde est d' un autre émail que la lame.

GARNISAIRE s. m.

GARNISAIRE s. m. Celui qu' on établit en garnison chez les contribuables en retard, pour les obliger à payer. Envoyer, établir un garnisaire, des garnisaires chez quelqu' un.

GARNISON s. f. coll.

GARNISON s. f. coll. Il se dit Des troupes qu' on met dans une place, dans une forteresse pour la défendre contre l' ennemi, pour tenir le pays en respect, ou simplement pour y faire un séjour de quelque durée. Garnison forte. Garnison faible. Il y a deux mille hommes de garnison dans cette place. Mettre garnison dans un château. Mettre des troupes en garnison. Ils furent envoyés en garnison à Troyes. Envoyer une garnison dans une ville. Tenir garnison dans une ville. La garnison de Lille, de Paris, etc. Changer une garnison. Renforcer la garnison. Les habitants ont désarmé la garnison, ont égorgé la garnison. La garnison fit une longue résistance.

Ville de garnison, Ville où l' on met ordinairement des troupes en garnison.

GARNISON

GARNISON se dit également d' Une ville de garnison, d' un lieu où les troupes sont en garnison. Les troupes rentrèrent dans les garnisons. Tous les officiers reçurent l' ordre de se rendre à leurs garnisons. Cette ville est une excellente garnison.

Fam., Mariage de garnison, Mariage ma assorti.

GARNISON

GARNISON se dit aussi d' Un ou de plusieurs hommes qu' on établit en quelque maison, pour contraindre un débiteur à payer, et pour y demeurer à ses frais jusqu' à ce qu' il ait payé, ou pour veiller à la conservation des meubles saisis sur lui, etc. Mettre garnison chez un contribuable. Il y a garnison chez lui. On a levé la garnison. En cas de rébellion, l' huissier doit établir garnison.

GARNITURE s. f.

GARNITURE s. f. Ce qui est mis à une chose pour la garnir, la compléter, l' orner. La garniture d' une chambre. La garniture d' une toilette. La garniture d' une épée. La garniture d' une serrure. Une garniture de cheminée. Ce portrait a une garniture de diamants, de perles. Une garniture de chemise, de robe. Mettre une garniture à quelque chose.

Il se disait particulièrement, autrefois, Des rubans que l' on mettait en certains endroits des habits, ou à la coiffure, pour les orner. Une belle garniture de rubans d' or, de rubans d' argent, de rubans couleur de feu. Une garniture verte, bleue, jaune.

Il se dit, en termes de Cuisine, Des accessoires qu' on ajoute à certains mets, pour les assaisonner ou les orner. Garniture de champignons, de jaunes d' oeufs, de persil, de capucines, etc.

GARNITURE

GARNITURE se dit quelquefois de Ce qui se met à une chose pour la renforcer, pour la faire durer plus longtemps. Mettre une garniture à des bas. La garniture d' un chapeau.

GARNITURE

GARNITURE se prend aussi pour Un assortiment complet de quelque chose que ce soit. Une garniture de dentelles. Une garniture de boutons d' or. Il a sur sa cheminée une belle garniture de porcelaines.

GARNITURE

GARNITURE en termes d' Imprimerie, se dit Des divers morceaux de bois ou de métal dont on se sert pour séparer les pages et former les marges. Garniture de bois. Garniture de fonte.

GAROU s. m.

GAROU s. m. Il n' est guère usité que dans l' expression Loup-garou. Voyez LOUP-GAROU.

GAROU s. m.

GAROU s. m. T. de Botan. Espèce de lauréole, appelée aussi Bois gentil, qui porte de petites baies rouges très-purgatives, et dont l' écorce, trempée dans le vinaigre, sert à faire des vésicatoires. Voyez SAINBOIS.

GAROUAGE s. m.

GAROUAGE s. m. Il ne s' emploie que dans ces phrases familières et peu usitées, Aller en garouage, être en garouage, Aller en partie de plaisir dans des lieux suspects.

GARROT s. m.

GARROT s. m. Partie du corps de certains quadrupèdes, et principalement du cheval, qui est située au-dessus des épaules, et qui termine le cou, l' encolure. Le garrot d' un cheval doit être haut et tranchant. Ce cheval a été blessé sur le garrot.

Fig. et fam., Cet homme est blessé sur le garrot, Son crédit, sa réputation a reçu quelque atteinte, on lui a rendu de mauvais offices qui l' empêchent de s' avancer.

GARROT s. m.

GARROT s. m. Morceau de bois court que l' on passe dans une corde, dans un lien quelconque, pour le serrer en tordant. Serrez davantage le garrot de cette malle, de cette scie. Les chirurgiens se servent d' un petit garrot pour comprimer les artères.

GARROTTER. v. a.

GARROTTER. v. a. Lier, attacher avec de forts liens. Il faut lier et garrotter ce prisonnier.

Fig. et fam., Garrotter quelqu' un, Prendre toutes les précautions, tous les moyens imaginables pour l' empêcher de manquer aux engagements qu' il contracte, aux obligations qui lui sont imposées. Je l' ai trop bien garrotté par ce contrat, pour que sa mauvaise foi me donne aucune inquiétude.

GARROTTÉ, ÉE. participe

GARROTTÉ, ÉE. participe

GARS s. m.

GARS s. m. Garçon. Un jeune gars. Un grand gars. Il est familier.

GARUS s. m.

GARUS s. m. (On prononce l' S.) Élixir dont on fait usage dans certaines affections de l' estomac. Le garus tire son nom de l' inventeur. On dit aussi, Élixir de Garus.

GASCON s. m.

GASCON s. m. On ne le met point ici comme un nom de nation, mais parce qu' il s' emploie, familièrement, dans le sens de Fanfaron, de hâbleur. Il se vante de telle et telle chose, mais c' est un gascon.

Il se dit aussi adjectivement; et alors il fait au féminin Gasconne. Humeur gasconne. Air gascon.

GASCONISME s. m.

GASCONISME s. m. Construction vicieuse usitée en Gascogne. Cela n' est pas français, c' est un gasconisme.

GASCONNADE s. f.

GASCONNADE s. f. Fanfaronnade, vanterie outrée. Cet homme se vante d' avoir été à trente combats, mais c' est une gasconnade. Il se vante d' être fort riche, mais c' est une gasconnade, une pure gasconnade. Dire, faire des gasconnades. Il dit qu' il se battrait contre dix hommes, c' est une gasconnade.

GASCONNER. v. n.

GASCONNER. v. n. Parler avec l' accent gascon, ou en imitant l' accent gascon.

GASPILLAGE s. m.

GASPILLAGE s. m. Action de gaspiller. Tout est au gaspillage dans cette maison. Il y a beaucoup de gaspillage dans cette administration. Quel gaspillage! Il est familier.

GASPILLER. v. a.

GASPILLER. v. a. Gâter, mettre en désordre. Gaspiller des papiers. Gaspiller du linge.

Il signifie aussi, Dissiper avec une folle prodigalité. Il a gaspillé son bien en peu de temps. Ils gaspillaient les trésors de l' État.

Il se dit quelquefois figurément, dans le second sens. Gaspiller son temps. Ce mot est familier.

GASPILLÉ, ÉE. participe

GASPILLÉ, ÉE. participe

GASPILLEUR, EUSE. s.

GASPILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui gaspille. Il est familier.

GASTER s. m.

GASTER s. m. (On prononce l' R.) T. de Médec., emprunté du grec. Le bas-ventre, et quelquefois L' estomac.

GASTRALGIE s. f.

GASTRALGIE s. f. T. de Médec. Douleur d' estomac.

GASTRIQUE. adj. des deux genres

GASTRIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. et de Médec. Qui appartient, qui a rapport à l' estomac. Artères gastriques. Nerfs gastriques. Liqueur, suc gastrique. Embarras gastrique.

Il se dit substantivement, au féminin, Des artères gastriques. La gastrique inférieure. La gastrique supérieure. Etc.

GASTRITE s. f.

GASTRITE s. f. T. de Médec. Inflammation de l' estomac. Gastrite aiguë. Gastrite chronique. Il est mort d' une gastrite.

GASTRONOME s. m.

GASTRONOME s. m. Celui qui aime la bonne chère, qui connaît l' art de faire bonne chère. C' est un gastronome. C' est un habile, un fameux gastronome. Il est familier.

GASTRONOMIE s. f.

GASTRONOMIE s. f. L' art de faire bonne chère. Il est très-versé dans la gastronomie. Il est familier.

GASTRONOMIQUE. adj. des deux genres

GASTRONOMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la gastronomie.

GASTRORAPHIE s. f.

GASTRORAPHIE s. f. T. de Chirur. Suture qu' on fait pour réunir les plaies du bas-ventre.

GASTROTOMIE s. f.

GASTROTOMIE s. f. T. de Chirur. Ouverture que l' on fait au ventre par, une incision qui pénètre dans sa capacité. L' opération césarienne est une espèce de gastrotomie.

GÂTEAU s. m.

GÂTEAU s. m. Espèce de pâtisserie faite ordinairement avec de la farine, du beurre et des oeufs. Gâteau feuilleté. Acheter des gâteaux. Une part de gâteau. Le gâteau des Rois. Petits gâteaux. Gâteau d' amandes. Gâteau de riz.

Prov. et par allusion à la fève qui se met dans le gâteau des Rois, Trouver la fève au gâteau, Faire une bonne découverte, une heureuse rencontre, trouver le noeud d' une affaire, d' une question.

Prov. et fig., Avoir part au gâteau, Avoir part à quelque affaire utile, avantageuse.

Fig., Partager le gâteau, Partager le profit. Il se prend le plus souvent en mauvaise part. Au lieu d' enchérir, ils se sont arrangés pour partager le gâteau.

Gâteau de miel, La gaufre où les mouches d' une ruche font leur miel et leur cire.

GÂTEAU

GÂTEAU en Sculpture, signifie, Un morceau de cire ou de terre dont les sculpteurs remplissent les creux et les pièces d' un moule où ils veulent mouler une figure.

GÂTE-ENFANT. s. des deux genres

GÂTE-ENFANT. s. des deux genres Celui ou celle qui par excès d' indulgence gâte un enfant. C' est un vrai gâte-enfant, une vraie gâte-enfant. Il est familier.

GÂTE-MÉTIER s. m.

GÂTE-MÉTIER s. m. Celui qui, en donnant sa marchandise ou sa peine à trop bon marché, diminue le profit de son métier. Il ne se fait pas assez bien payer, c' est un gâte-métier. Il est familier.

GÂTE-PÂTE s. m.

GÂTE-PÂTE s. m. Mauvais boulanger, ou mauvais pâtissier.

Il se dit, figurément, de Celui qui fait mal ce qui est de son métier, de sa profession. Ce mot est familier.

GÂTER. v. a.

GÂTER. v. a. Endommager, mettre en mauvais état, détériorer, donner une mauvaise forme, etc. La nielle a gâté les blés. La grêle a gâté les vignes. La petite vérole lui a gâté le teint. La lecture continuelle gâte la vue. La pluie a gâté les chemins. Il a gâté sa maison en la voulant embellir. Le tailleur a gâté votre habit. Il s' est avisé de retoucher ce tableau, et l' a gâté. J' ai gâté cinq plumes avant de pouvoir en tailler une qui allât bien.

Fig., L' âge a gâté la main à cet écrivain, à ce chirurgien, L' âge lui a rendu la main moins légère, moins sûre.

Fig. et fam., Se gâter la main, S' habituer à négliger les règles de l' art, en faisant des travaux peu soignés. Cet artiste s' est gâté la main.

GÂTER

GÂTER se dit figurément en parlant Des choses morales, des productions de l' esprit, des affaires, etc. Nous étions fort joyeux, quand il vint, par sa présence, gâter notre plaisir. L' affectation gâte les dons naturels. En voulant refaire son vers, il l' a gâté. Ce trait faux gâte tout le passage. Il a gâté ses affaires par sa mauvaise conduite.

Fam., Gâter les affaires, Empêcher, par malice ou par gaucherie, qu' un accommodement ait lieu; détruire le bon accord qui règne entre les personnes. C' est un homme sans talent qui gâtera les affaires. On dit à peu près de même: Cet événement pourrait bien gâter les affaires. Ils étaient sur le point de s' accommoder, mais il échappa à l' un d' eux un mot qui gâta tout.

Fig., Gâter le métier, Diminuer le profit de son métier, en donnant sa marchandise ou sa peine à trop bon marché. C' est gâter le métier, que de faire si bon marché de cette étoffe. Cela se dit aussi figurément. C' est un mari trop complaisant pour sa femme, il gâte le métier.

Gâter quelqu' un dans l' esprit d' un autre, Nuire à sa réputation, le desservir. On l' a bien gâté dans l' esprit des honnêtes gens. Sa dernière action l' a gâté dans le monde.

GÂTER

GÂTER signifie aussi, Salir, tacher. Un cheval m' a éclaboussé, et a gâté mon habit.

Fig., Gâter du papier, Écrire beaucoup et mal, ou Écrire des choses inutiles. C' est un homme qui a gâté bien du papier dans sa vie.

GÂTER

GÂTER signifie encore figurément, Être trop indulgent pour quelqu' un, entretenir ses défauts, ses vices par trop de complaisance, trop de douceur. Il ne faut point laisser cet enfant entre les mains de sa mère, elle le gâte. Vous êtes trop bon pour vos domestiques, vous les gâtez.

Il signifie également, Corrompre, dépraver l' esprit, les goûts, les moeurs, etc. La lecture des mauvais livres, des romans, la mauvaise compagnie, gâtent les jeunes gens, leur gâtent l' esprit. On l' a gâté par de fausses louanges.

GÂTER

GÂTER se joint aussi avec le pronom personnel, et signifie au propre, Se corrompre. La viande se gâte dans la chaleur. Ces confitures se gâtèrent à l' humidité. Ce vin commence à se gâter, il se gâte. Ces fruits se sont gâtés.

Il se dit, figurément, en parlant Des changements de bien en mal, de la dépravation des moeurs, du goût, etc. Ce jeune homme se gâte depuis qu' il fréquente un tel. Je l' ai connu doux et modeste, il s' est gâté dans le commerce de ses nouveaux amis. Chez ce peuple, le goût et les moeurs se gâtèrent en même temps.

Il s' est bien gâté, signifie aussi, Il s' est bien décrié, il a bien perdu de sa réputation par sa faute.

GÂTÉ, ÉE. participe

GÂTÉ, ÉE. participe Fruit gâté. Viande gâtée.

Cette femme, cette fille est gâtée, Elle a une maladie honteuse.

Enfant gâté, Jeune enfant que son père et sa mère gâtent par une trop grande indulgence.

GATTILIER s. m.

GATTILIER s. m. T. de Botan. Genre de plantes, dont plusieurs espèces sont des arbrisseaux indigènes ou exotiques. L' agnus-castus est une espèce de gattilier.

GAUCHE. adj. des deux genres

GAUCHE. adj. des deux genres Qui est opposé à droit. Il se dit, dans l' homme, Du côté où se font sentir les battements du coeur. Le côté gauche. La main gauche. Le pied gauche. L' oeil gauche. La rate est du côte gauche. À main gauche.

Il se dit aussi Des animaux, dans la même acception. Le pied gauche d' un cheval. Un cheval qui galope sur le pied gauche.

Il se dit substantivement, au féminin, pour La main gauche, le côté gauche. S' asseoir à la gauche de quelqu' un. Pour arriver à cet endroit, il faut prendre sur sa gauche, sur la gauche. Se diriger vers la gauche. Cette compagnie tient la droite, et telle autre la gauche dans les marches, dans les cérémonies. Il prit la droite et lui laissa la gauche.

Fig., en termes de l' Écriture sainte, Quand on fait l' aumône, il ne faut pas que la main gauche sache ce que fait la droite, ou simplement, Que votre gauche ne sache point ce que fait votre droite, Dans les bonnes oeuvres, il faut éviter l' ostentation.

GAUCHE

GAUCHE se dit aussi en parlant D' un bâtiment où l' on distingue deux parties, dont l' une répond au côté droit de l' homme, adossé à la façade du bâtiment, et l' autre au côté gauche. L' aile gauche d' un bâtiment.

Il se dit de même en parlant D' une armée, d' une troupe. L' aile gauche d' une armée. Le flanc gauche d' un bataillon, d' un peloton. Dans ce sens, on l' emploie souvent comme substantif féminin. La gauche d' un bataillon. La gauche d' une armée. Ce corps de cavalerie formait la gauche. Il couvrit sa gauche d' un marais. Des cris partirent de la gauche.

Il se dit encore D' une rivière relativement au côté gauche de celui qui en suivrait le cours. La rive gauche du fleuve.

Il se dit en outre De la partie, de l' extrémité d' un objet qui répond au côté gauche du spectateur placé en face. Les figures qui occupent le côté gauche, la partie gauche du tableau. On l' emploie également comme substantif féminin. La gauche d' un tableau. Écrire un chiffre à la gauche d' un nombre.

Il se dit particulièrement, dans certaines assemblées délibérantes, De la partie de l' assemblée qui répond au côté gauche du président. Le côté gauche de l' assemblée. Siéger au côté gauche. On l' emploie aussi très-souvent comme substantif féminin. Un membre de la gauche. Il fait partie de la gauche.

GAUCHE

GAUCHE se dit quelquefois De ce qui est de travers, de ce qui est mal fait et mal tourné. La taille de cette pierre est gauche. Cet escalier est mal tourné, il est gauche. Cette partie de la toiture est gauche. Ce morceau de bois est gauche.

Il signifie aussi figurément, Gêné, contraint, sans grâce. Ce grand garçon est bien gauche. Un air, un maintien gauche. Des manières gauches. Un compliment gauche.

Il signifie encore, Maladroit. Cet homme est gauche à tout ce qu' il fait. Il est bien gauche s' il ne profite pas de cette occasion. Il a fait une réponse bien gauche, et qui peut le compromettre.

À GAUCHE. loc. adv.

À GAUCHE. loc. adv. Du côté gauche, à main gauche. Sa maison est à droite, et la mienne est à gauche. Faire demi-tour à gauche. Tourner à gauche. Quand vous serez à tel endroit, prenez à gauche. Par file à gauche. Aller de droite à gauche. Appuyez un peu à gauche.

Fig. et fam., Donner à gauche, Se tromper, ou Se mal conduire.

Fig. et fam., Prendre une chose à gauche, La prendre de travers, la prendre autrement qu' il ne faut.

À droite et à gauche, De tous côtés, de côté et d' autre. Frapper à droite et à gauche.

Fam., Prendre à droite et à gauche, Recevoir de toutes mains; prendre, tirer de l' argent de l' un et de l' autre.

GAUCHEMENT. adv.

GAUCHEMENT. adv. D' une manière contrainte, gênée, ou maladroite. Cet homme se présente gauchement. Il porte cela fort gauchement. Il s' est conduit gauchement dans cette affaire.

GAUCHER, ÈRE. adj.

GAUCHER, ÈRE. adj. Qui se sert ordinairement de la main gauche au lieu de la droite. Il est gaucher. Elle est gauchère.

Il est quelquefois substantif. C' est un gaucher, une gauchère.

GAUCHERIE s. f.

GAUCHERIE s. f. Action d' une personne gauche, maladroite. Depuis huit jours que ce domestique est à mon service, il n' a fait que des gaucheries. Cet homme a fait une étrange gaucherie.

Il signifie aussi, Manque d' aisance, de grâce, d' adresse. Il a toute la gaucherie d' un nouveau débarqué. Ce mot est familier.

GAUCHIR. v. n.

GAUCHIR. v. n. Détourner tant soit peu le corps pour éviter quelque coup. Il aurait été blessé de ce coup, s' il n' eût un peu gauchi.

Il signifie, figurément et familièrement, Ne pas agir ou ne pas parler avec franchise. On n' aime point à traiter avec les gens qui gauchissent dans les affaires. Au lieu de me répondre nettement, il a gauchi.

GAUCHIR

GAUCHIR signifie encore, Perdre sa forme, se contourner. Ce panneau de menuiserie gauchit.

GAUCHISSEMENT s. m.

GAUCHISSEMENT s. m. Action de gauchir, ou Le résultat de cette action.

GAUDE s. f.

GAUDE s. f. T. de Botan. Espèce de réséda dont les teinturiers se servent pour teindre en jaune.

GAUDE s. f.

GAUDE s. f. Espèce de bouillie qu' on fait avec la farine du maïs ou blé de Turquie. On l' emploie souvent au pluriel. Un plat de gaudes. Il aime beaucoup les gaudes.

GAUDIR (SE). v. pron.

GAUDIR (SE). v. pron. Se réjouir; ou Se moquer. Se gaudir de quelqu' un. Il est vieux.

GAUDRIOLE s. f.

GAUDRIOLE s. f. Propos gai, plaisanterie sur quelque sujet un peu libre. Dire une gaudriole. Conter des gaudrioles. Aimer la gaudriole.

GAUFRE s. f.

GAUFRE s. f. Rayon de miel, gâteau de miel. Manger une gaufre de miel.

GAUFRE

GAUFRE se dit aussi d' Une espèce de pâtisserie mince et légère, cuite entre deux fers, et dont la surface présente ordinairement de petits carreaux ou des dessins en relief. Servir des gaufres. Manger des gaufres.

Fig. et fam., Être la gaufre dans une affaire, Se trouver entre deux extrémités fâcheuses, entre deux personnes puissantes et opposées; ou Être dans une affaire la victime, la dupe. Cette phrase est peu usitée.

GAUFRER. v. a.

GAUFRER. v. a. Empreindre, imprimer de certaines figures sur des étoffes, avec des fers faits exprès. Gaufrer du drap, du velours.

GAUFRÉ, ÉE. participe

GAUFRÉ, ÉE. participe

GAUFREUR s. m.

GAUFREUR s. m. Ouvrier qui gaufre les étoffes.

GAUFRIER s. m.

GAUFRIER s. m. Ustensile de fer dans lequel on fait cuire des gaufres.

GAUFRURE s. f.

GAUFRURE s. f. Empreinte que l' on met sur une étoffe en la gaufrant. La gaufrure de ce velours n' est pas agréable.

GAULE s. f.

GAULE s. f. Grande perche. Abattre des noix, des amandes, avec la gaule.

GAULE

GAULE se dit aussi d' Une houssine dont on se sert pour faire aller un cheval. Faire aller un cheval avec une gaule. Donner des coups de gaule à quelqu' un.

GAULER. v. a.

GAULER. v. a. Battre un arbre avec une gaule, pour en faire tomber le fruit. Gauler un pommier, un noyer.

Gauler des pommes, des noix, des châtaignes, etc., Abattre des pommes, des noix, des châtaignes, etc., avec la gaule.

GAULÉ, ÉE. participe

GAULÉ, ÉE. participe

GAULIS s. m.

GAULIS s. m. T. d' Eaux et Forêts. Il se dit Des branches d' un taillis qu' on a laissées croître. Lier des gaulis.

Il se dit également, en termes de Vénerie, Des menues branches d' arbre que les veneurs plient ou détournent, quand ils percent dans le fort d' un bois. Détourner des gaulis.

GAULOIS, OISE. adj. et s.

GAULOIS, OISE. adj. et s. Ce mot ne se met point ici comme un nom de nation, mais seulement parce qu' il est usité dans quelques phrases de la langue.

Fam., C' est un vrai Gaulois, un bon Gaulois, C' est un homme franc et sincère.

Probité gauloise, Probité sévère. Franchise gauloise, Grande franchise.

Avoir les manières gauloises, Avoir les manières du vieux temps.

Fam., C' est du gaulois, se dit D' un vieux mot, d' une vieille façon de parler. Vous parlez gaulois. On dit adjectivement, dans un sens analogue, Tournure, expression gauloise.

GAUPE s. f.

GAUPE s. f. Terme d' injure et de mépris, qui se dit d' Une femme malpropre et désagréable. Ô la vilaine gaupe, la sale gaupe! Il est très-familier.

GAURES s. m. pl.

GAURES s. m. pl. Nom synonyme d' Infidèles, qu' on donne, dans la Perse et aux Indes, aux restes encore subsistants de la secte de Zoroastre, c' est-à-dire, aux ignicoles ou adorateurs du feu, désignés souvent aussi par le nom de Guèbres.

GAUSSER (SE). v. pron.

GAUSSER (SE). v. pron. Se moquer, railler. Il se gausse de tout le monde. Vous vous gaussez de moi. Il est populaire.

GAUSSERIE s. f.

GAUSSERIE s. f. Moquerie, raillerie. Il l' a dit par gausserie. Il est populaire.

GAUSSEUR, EUSE. s.

GAUSSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui a coutume de se gausser des autres. C' est un gausseur.

Il s' emploie aussi adjectivement. Elle est naturellement gausseuse. Il est populaire.

GAVION s. m.

GAVION s. m. Gosier. Il a mangé comme un loup, il en a jusqu' au gavion. On lui a coupé le gavion. Il est populaire.

GAVOTTE s. f.

GAVOTTE s. f. Air de danse à deux temps, qui est composé de deux reprises, et dont le mouvement est quelquefois vif et gai, quelquefois tendre et lent. Jouer une gavotte.

Il se dit aussi de La danse dont les pas sont faits sur cet air. Danser la gavotte. Danser une gavotte.

GAYAC s. m.

GAYAC s. m. Voyez GAÏAC.

GAZ s. m.

GAZ s. m. (On prononce le Z.) T. de Chimie. Il se dit de Tout fluide aériforme. L' air atmosphérique se compose de gaz oxygène, de gaz azote, et de gaz acide carbonique. Gaz hydrogène, ou Gaz inflammable. Gaz délétères. Le gaz qui se dégage des cuves en fermentation asphyxie les animaux.

Gaz permanents, Ceux qui conservent l' état aériforme à toutes les températures connues. On appelle, par opposition, Gaz non permanents, ou Vapeurs, Ceux qu' un certain degré de froid réduit à l' état liquide.

GAZ

GAZ se dit absolument Du gaz hydrogène carboné que l' on emploie pour l' éclairage. Éclairage au gaz. Ce magasin, ce théâtre est éclaire au gaz. Le gaz se tire principalement du charbon de terre. Un conduit de gaz. La lumière du gaz est plus vive que celle des lampes.

Bec de gaz, Espèce de robinet en forme de bec de lampe, par lequel on donne issue au gaz distribué dans les conduits, lorsqu' on veut l' allumer pour qu' il éclaire. Payer tant par bec de gaz, tant par bec. Ouvrir, fermer un bec de gaz.

GAZE s. f.

GAZE s. f. Espèce d' étoffe fort claire, faite de soie ou de fil d' or et d' argent. Gaze de soie Gaze d' argent. Voile de gaze.

GAZÉIFIER. v. a.

GAZÉIFIER. v. a. T. de Chimie. Transformer en gaz. On l' emploie surtout avec le pronom personnel Se gazéifier.

GAZÉIFIÉ, ÉE. participe

GAZÉIFIÉ, ÉE. participe

GAZÉIFORME. adj. des deux genres

GAZÉIFORME. adj. des deux genres T. de Chimie. Qui est à l' état de gaz, qui ressemble à un gaz.

GAZELLE s. f.

GAZELLE s. f. T. d' Hist. nat. Sorte de bête fauve, du genre des Antilopes, qui est plus petite que le daim, et qui est d' une grande légèreté. La gazelle est un animal d' Asie.

GAZER. v. a.

GAZER. v. a. Mettre une gaze sur quelque chose.

Il signifie aussi figurément et familièrement, Adoucir, déguiser ce qu' il y aurait de trop libre, d' indécent dans un discours, dans un récit, etc. Gazer un conte, une histoire.

GAZÉ, ÉE. participe

GAZÉ, ÉE. participe

GAZETIER s. m.

GAZETIER s. m. Celui qui compose une gazette, qui publie une gazette. Il s' est fait gazetier. On ne le dit plus guère que par dénigrement, et il a été remplacé, dans l' usage ordinaire, par le mot de Journaliste.

Il s' est dit aussi de Celui qui vendait ou qui donnait à lire les gazettes. Appelez le gazetier.

GAZETIN s. m.

GAZETIN s. m. Petite gazette. Les gazetins sont ordinairement manuscrits. Il est peu usité.

GAZETTE s. f.

GAZETTE s. f. Journal, écrit, périodique, contenant les nouvelles politiques, littéraires ou autres. Gazette de France. Gazette littéraire. Gazette politique. Lire la gazette, les gazettes. Cette nouvelle a été mise dans les gazettes. Style de gazette. Il est aujourd' hui moins usité que Journal.

Il se dit, figurément et par dénigrement, d' Une histoire, d' un poëme où les événements sont racontés d' une manière sèche et dénuée d' intérêt. Cette histoire est une gazette fort sèche et fort ennuyeuse. Ce poëme n' est qu' une gazette rimée, est une vraie gazette.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, d' Une personne qui rapporte tout ce qu' elle entend dire. Cette femme est la gazette du quartier. C' est une vraie gazette.

GAZEUX, EUSE. adj.

GAZEUX, EUSE. adj. T. de Chimie. Qui est de la nature du gaz. Fluide gazeux. Substance gazeuse.

GAZIER s. m.

GAZIER s. m. Ouvrier en gaze.

GAZOMÈTRE s. m.

GAZOMÈTRE s. m. T. de Chimie. Instrument qui sert à mesurer la quantité de gaz employée dans une opération.

Il se dit, particulièrement, de L' appareil où l' on prépare le gaz hydrogène destiné à l' éclairage, et d' où il est distribué par des conduits aux divers endroits que l' on veut éclairer. Établir un gazomètre.

GAZON s. m.

GAZON s. m. Herbe courte et menue; ou La terre qui est couverte de cette herbe. Semer du gazon. Gazon épais, touffu. Gazon fleuri. Un lit de gazon. Un siége de gazon. Un bastion revêtu de gazon.

GAZONS

GAZONS au pluriel, se dit Des mottes de terre carrées et couvertes d' herbe courte et menue, dont on se sert pour faire des gazons artificiels, etc. Lever des gazons. Il faut porter là des gazons.

GAZONNEMENT s. m.

GAZONNEMENT s. m. Action de gazonner, ou L' emploi qu' on fait des gazons pour quelque ouvrage.

GAZONNER. v. a.

GAZONNER. v. a. Revêtir de gazon. Gazonner un bastion. Gazonner les bords d' un bassin.

GAZONNÉ, ÉE. participe

GAZONNÉ, ÉE. participe Un parterre gazonné.

GAZOUILLEMENT s. m.

GAZOUILLEMENT s. m. Petit bruit agréable que font les oiseaux en chantant, les ruisseaux en coulant. Le gazouillement des oiseaux. Le gazouillement d' un ruisseau.

GAZOUILLER. v. n.

GAZOUILLER. v. n. Faire un petit bruit doux et agréable, tel que celui que font de petits oiseaux en chantant. On entend le soir les oiseaux qui gazouillent. Ce jeune serin commence à gazouiller.

Il se dit aussi Du bruit que font les petits ruisseaux en coulant sur les cailloux. Ce ruisseau gazouille agréablement.

GAZOUILLIS s. m.

GAZOUILLIS s. m. Gazouillement. Il est vieux.

GEAI s. m.

GEAI s. m. Oiseau d' un plumage bigarré, qui est du genre de ceux auxquels on apprend à parler.

Prov. et fig., C' est le geai paré des plumes du paon, se dit, par allusion à une fable bien connue, D' une personne qui se fait honneur de ce qui ne lui appartient pas.

GÉANT, ANTE. s.

GÉANT, ANTE. s. Celui, celle qui excède de beaucoup la stature ordinaire des hommes. Grand comme un géant. À pas de géant. Taille de géant. Stature de géant. La guerre des géants contre les dieux. On voit à la foire une géante.

Fig., Aller, marcher à pas de géant, Aller fort vite, faire de grands progrès dans quelque chose que ce soit.

GÉANT

GÉANT se dit quelquefois, par extension, Des animaux qui se distinguent par des proportions colossales. L' éléphant, ce géant des animaux.

GÉHENNE s. f.

GÉHENNE s. f. Mot hébreu, qui se dit quelquefois, dans l' Écriture sainte, pour L' enfer. La géhenne de feu. Le feu de la géhenne.

GEINDRE. v. n.

GEINDRE. v. n. Gémir, ou se plaindre à diverses reprises, et d' une voix languissante et non articulée. Il ne s' emploie guère que pour blâmer ceux qui se plaignent de cette sorte pour la moindre incommodité. Il ne fait que geindre. Elle geint continuellement. Ce mot est familier.

GÉLATINE s. f.

GÉLATINE s. f. Substance que l' on obtient sous forme de gelée, quand on traite les parties molles et solides des animaux par l' eau bouillante, et qu' on laisse refroidir la solution. Du bouillon de gélatine. Des tablettes de gélatine. La gélatine desséchée constitue la colle forte. La gélatine ne fait jamais partie des humeurs des animaux; mais toutes leurs parties molles et solides contiennent la matière propre à la former.

GÉLATINEUX, EUSE. adj.

GÉLATINEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature de la gélatine, ou qui ressemble à la gélatine. Suc gélatineux. Substance gélatineuse.

GELÉE s. f.

GELÉE s. f. Grand froid qui pénètre les corps et qui glace l' eau. Une forte gelée. Ce temps nous promet de la gelée. Il y a eu de grandes gelées cet hiver. Beaucoup d' oliviers furent détruits par la gelée.

Prov., La gelée n' est bonne que pour les choux.

Gelée blanche, Couche très-blanche de glaçons menus, formée par la bruine, et qui paraît le matin sur les herbes, sur les toits, etc.

GELÉE

GELÉE se dit aussi d' Un suc de viande, ou de quelque autre substance animale, qui a pris, en se refroidissant, une consistance molle et tremblante. Gelée de veau. Un plat de gelée. Un pot de gelée. Gelée au rhum. Manger de la gelée. Gelée pour les malades. Gelée de poisson. Gelée de corne de cerf. Etc.

Il se dit également Du jus que l' on tire de quelques fruits cuits avec le sucre, et qui se congèle étant refroidi. Gelée de groseille. Gelée de pomme. Des gelées de toute espèce.

GELER. v. a.

GELER. v. a. Glacer, endurcir par le froid, pénétrer par un froid excessif. Le froid a gelé l' eau du bassin, a gelé jusqu' aux pierres. Le froid a gelé le vin dans les caves. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. L' eau se gèle. Il fait un si grand froid, que le vin se gèle dans le verre.

Il se dit particulièrement Du dommage que le froid cause aux vignes, aux arbres, etc., surtout lorsqu' ils sont en boutons ou en fleurs. Le froid a gelé mes vignes. Tous les poiriers ont été gelés.

GELER

GELER signifie, par exagération, Causer du froid. Voilà une porte qui nous gèle. Vous avez les mains si froides, que vous me gelez. Je suis gelé de froid. Je suis tout gelé.

Fig. et fam., Cet homme gèle ceux qui l' abordent, Son accueil est extrêmement froid.

GELER

GELER est aussi neutre La rivière a gelé. Les doigts, les pieds lui ont gelé. Les vignes ont gelé.

Il signifie, par exagération, Avoir extrêmement froid. Cette chambre est si froide, qu' on y gèle.

GELER

GELER s' emploie aussi impersonnellement. Il gèle très-fort. Il a gelé bien serré. Il a gelé à pierre fendre.

Prov. et fig., Plus il gèle, plus il étreint, Plus il arrive de maux, plus il est difficile de les supporter.

GELÉ, ÉE. participe

GELÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Il a le bec gelé, se dit D' un homme qui affecte de garder le silence. Dans le sens contraire, Il n' a pas le bec gelé, Il parle beaucoup.

GÉLIF. adj. m.

GÉLIF. adj. m. T. d' Eaux et Forêts. Il se dit Des bois qui ont été fendus par les grandes gelées. Arbres gélifs.

GELINE s. f.

GELINE s. f. Poule ou poularde. Il est vieux.

GELINOTTE s. f.

GELINOTTE s. f. Petite poule engraissée dans une basse-cour.

Gelinotte des bois, Espèce d' oiseau sauvage qui a beaucoup de ressemblance avec la perdrix, et dont la chair est fort délicate.

GÉLIVURE s. f.

GÉLIVURE s. f. T. d' Eaux et Forêts. Fente ou gerçure des arbres, causée par les grandes gelées. Cet arbre a des gélivures.

GÉMEAU s. m.

GÉMEAU s. m. Jumeau. Il n' est usité qu' au pluriel, pour signifier, L' un des douze signes du zodiaque. Le signe des Gémeaux. Le soleil entre dans les Gémeaux au mois de mai.

GÉMINÉ, ÉE.. adj.

GÉMINÉ, ÉE.. adj. T. de Palais. Réitéré. Il s' est dit principalement dans ces locutions: Commandements géminés. Arrêts géminés.

GÉMINÉ

GÉMINÉ en Botanique, se dit Des parties qui naissent deux ensemble, ou qui sont rapprochées deux à deux. Feuilles géminées.

GÉMIR. v. n.

GÉMIR. v. n. Exprimer sa peine, sa douleur, d' une voix plaintive et non articulée. Je l' entendis gémir toute la nuit. Gémir de douleur.

Il se dit figurément Des plaintes qu' excitent la tyrannie, l' injustice, le malheur, etc. Gémir sous la tyrannie, sous le joug. Gémir dans l' oppression, dans l' esclavage, dans les fers. La nation avait longtemps gémi sous le poids des impôts. Gémir sous le poids du malheur, des afflictions.

GÉMIR

GÉMIR signifie encore, Être péniblement affecté d' une chose, en éprouver une vive et profonde peine. Il gémissait de voir triompher l' injustice. Il a causé des malheurs dont il gémira longtemps. Je gémis de votre erreur. Il en gémit au fond du coeur. Gémir de ses péchés devant Dieu. Gémir sur les pécheurs.

GÉMIR

GÉMIR se dit aussi pour exprimer Le cri languissant et plaintif de certains oiseaux. La colombe gémit. La tourterelle gémit.

Il se dit quelquefois figurément, surtout en poésie, Des choses inanimées, lorsqu' elles font entendre quelque bruit, quelque murmure. L' enclume gémit sous le marteau. Le vent gémit dans les forêts.

Il se dit, particulièrement, Des choses qui s' affaissent sous le poids, sous la pression d' une autre, ou que l' on suppose ne pouvoir la soutenir qu' avec effort. Il fait gémir les coussins, les coussins gémissent sous le poids de son corps. La terre gémit sous ses pas.

Fig. et par plaisanterie, Faire gémir la presse, Faire beaucoup imprimer. Il se dit surtout Des écrivains qui sont plus remarquables par leur fécondité que par leur talent.

GÉMISSANT, ANTE. adj.

GÉMISSANT, ANTE. adj. Qui gémit. Voix gémissante. D' un ton gémissant. Un peuple gémissant.

GÉMISSEMENT s. m.

GÉMISSEMENT s. m. Lamentation, plainte douloureuse. Le gémissement des blessés, des mourants. Un long gémissement. Le gémissement de la colombe. Pousser des gémissements.

Il se dit, figurément, Des plaintes en général. Les gémissements du peuple. Dieu entend les gémissements de l' opprimé.

En termes de Dévotion, Gémissement de coeur, Sentiment de componction, vive et sincère douleur des péchés qu' on a commis.

GÉMISSEMENT

GÉMISSEMENT se dit quelquefois, en poésie, Du bruit, du murmure que certaines choses font entendre. Le sourd gémissement des forêts.

GEMMATION s. f.

GEMMATION s. f. (On fait sentir les deux M, et l' E conserve le son qui lui est propre.) Développement des bourgeons, dans les plantes ligneuses et vivaces; ou L' époque de ce développement.

GEMME. adj. m.

GEMME. adj. m. Il se dit Des pierres précieuses, et Du sel qui se tire des mines. Des pierres gemmes. Du sel gemme.

GÉMONIES s. f. pl.

GÉMONIES s. f. pl. T. d' Antiquité. Lieu qui était destiné chez les Romains au supplice des criminels, et principalement à exposer leurs corps après l' exécution. Son cadavre fut traîné aux gémonies.

GÉNAL, ALE. adj.

GÉNAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient aux joues. Les glandes génales.

GÊNANT, ANTE. adj.

GÊNANT, ANTE. adj. Qui contraint, qui incommode. Cet homme est fort gênant. Sa conversation est gênante. Cet emploi exige une assiduité bien gênante.

GENCIVE s. f.

GENCIVE s. f. La chair qui est autour des dents, et dans laquelle les dents sont comme enchâssées. Gencives vermeilles, saines, fermes, etc. Affermir les gencives. Avoir les gencives enflées.

GENDARME s. m.

GENDARME s. m. On appelait ainsi, anciennement, Un homme d' armes d' une compagnie d' ordonnance, qui était armé de toutes pièces, et qui avait sous ses ordres un certain nombre d' hommes à cheval.

GENDARME

GENDARME s' est dit, plus tard, Des cavaliers de certaines compagnies d' ordonnance, quoiqu' ils fussent armés à la légère. Les gendarmes de la garde. La compagnie des gendarmes du roi. Les gendarmes de la reine. Les gendarmes de Bourgogne, de Berry. Les gendarmes écossais. Capitaine-lieutenant des gendarmes.

Il se dit maintenant Des soldats d' un corps militaire qui a remplacé la maréchaussée, et qui est spécialement chargé de maintenir la sûreté et la tranquillité publique. Gendarme à pied. Gendarme à cheval. On a mis les gendarmes à ses trousses. L' accusé fut amené par des gendarmes.

Gendarmes d' élite ou des chasses. Voyez GENDARMERIE.

Fig., C' est un beau gendarme, se dit D' un homme qui a bonne mine à cheval, et qui manie bien un cheval. Cette phrase a vieilli.

Fig. et fam., C' est un gendarme, un vrai gendarme, se dit D' une grande et puissante femme, qui a l' air hardi.

GENDARME

GENDARME se dit encore, surtout au pluriel, Des bluettes qui sortent du feu.

Il se dit aussi de Certains points qui se trouvent quelquefois dans les diamants, et qui en diminuent l' éclat et le prix. Ce diamant n' est pas parangon, il y a des gendarmes.

GENDARMER (SE). v. pron.

GENDARMER (SE). v. pron. S' emporter mal à propos pour une cause légère. Pourquoi vous gendarmez-vous pour si peu de chose? Il se gendarme mal à propos là-dessus. Il n' y a pas de quoi se gendarmer tant. Elle s' est gendarmée à cette proposition. Il est familier.

GENDARMÉ, ÉE. participe

GENDARMÉ, ÉE. participe

GENDARMERIE s. f. coll.

GENDARMERIE s. f. coll. On comprenait autrefois sous ce nom Tout le corps des gendarmes et des chevau-légers des compagnies d' ordonnance, autres que les gendarmes et les chevau-légers de la garde du roi. La gendarmerie de France. Le corps de la gendarmerie. Les seize compagnies de la gendarmerie. Capitaine-lieutenant de gendarmerie.

GENDARMERIE

GENDARMERIE se dit aujourd' hui d' Un corps militaire qui a remplacé la maréchaussée, et qui est spécialement chargé de maintenir la sûreté et la tranquillité publique. Gendarmerie départementale. Gendarmerie des ports et arsenaux. Gendarmerie coloniale. Gendarmerie à pied. Gendarmerie à cheval. Caserne de gendarmerie. Officier de gendarmerie. Appeler la gendarmerie. La gendarmerie est à sa poursuite. Une légion, une compagnie, une brigade de gendarmerie.

Gendarmerie d' élite, Troupe d' élite qui était composée de gendarmes à cheval. Dans la garde royale, la Gendarmerie d' élite portait aussi le nom de Gendarmerie des chasses, à cause du genre de service qu' elle était plus particulièrement chargée de faire auprès du roi.

GENDRE s. m.

GENDRE s. m. Nom que l' on donne à un homme, par rapport au père et à la mère de la femme qu' il a épousée. C' est mon gendre. Prendre un gendre. Choisir quelqu' un pour gendre. Prendre pour gendre.

Prov., Quand la fille est mariée, il y a assez de gendres, Il se présente assez de gens qui l' auraient épousée. Cela se dit, figurément, De toutes sortes d' affaires, quand, après les avoir faites, on trouve encore de nouvelles occasions de les faire, dont on ne peut plus profiter.

GÊNE s. f.

GÊNE s. f. Torture, question, peine que l' on fait souffrir à quelqu' un pour l' obliger à confesser la vérité. Il souffrit la gêne sans rien avouer. La gêne est depuis longtemps abolie en France.

Il se dit, par extension, de Ce qu' on fait souffrir à quelqu' un injustement et par violence pour lui faire dire quelque chose, pour en tirer de l' argent, etc. Des soldats mirent ce paysan à la gêne pour lui faire avouer où était son argent. Ce sens vieillit.

Il se dit aussi en parlant de Ce qui met à l' étroit, mal à l' aise, de ce qui empêche d' agir librement. Ces souliers me mettent à la gêne. Cette femme est à la gêne dans son corset. Ce malade éprouve un sentiment de gêne dans telle partie. Il y a un peu de gêne dans la respiration.

Il se dit, quelquefois, de L' embarras que cause le séjour d' une personne chez une autre. Restez chez moi, il y aura place pour tout le monde, et vous ne me causerez aucune gêne.

GÊNE

GÊNE signifie figurément, Contrainte fâcheuse, état pénible où l' on se trouve. J' éprouve toujours un peu de gêne en sa présence. Les visites de certaines personnes mettent à la gêne. C' est une gêne cruelle, une terrible gêne, de n' oser jamais dire ce qu' on pense. C' est une gêne continuelle de passer sa vie avec des gens cérémonieux. La difficulté de la rime met l' esprit du poëte à la gêne.

Fam., Être sans gêne, se dit Des personnes qui prennent leurs aises, sans s' inquiéter de l' embarras ou du déplaisir qu' elles peuvent causer. Cet homme est tout à fait sans gêne. On dit dans un sens analogue, C' est un monsieur sans gêne.

Se donner la gêne, se mettre l' esprit à la gêne pour quelque chose, S' inquiéter, se tourmenter, faire de grands efforts d' esprit. Il se donne la gêne en faisant des vers. Il s' est mis l' esprit à la gêne pour trouver cette démonstration.

GÊNE

GÊNE signifie quelquefois, Pénurie d' argent, état voisin de la pauvreté. Éprouver quelque gêne. Être dans la gêne.

GÉNÉALOGIE s. f.

GÉNÉALOGIE s. f. Suite énoncée, dénombrement des ancêtres de quelqu' un, ou des autres parents. Longue, grande, ancienne généalogie. Généalogie obscure. Faire une généalogie. Faiseur de généalogies. Dresser une généalogie. Savant en généalogie. Arbre de généalogie. Chez les Arabes, les chevaux ont ordinairement une généalogie.

Fam., Être toujours sur sa généalogie, Parler toujours de sa maison, de sa noblesse.

GÉNÉALOGIQUE. adj. des deux genres

GÉNÉALOGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la généalogie. Arbre généalogique. Degrés généalogiques. Histoire généalogique. Table généalogique.

GÉNÉALOGISTE s. m.

GÉNÉALOGISTE s. m. Celui qui dresse les généalogies, ou qui les fait. C' est un grand généalogiste. Généalogiste de l' ordre du Saint-Esprit. Les généalogistes ont fait beaucoup de nobles.

GÊNER. v. a.

GÊNER. v. a. Incommoder, contraindre les mouvements du corps. Sa cuirasse le gêne beaucoup. Cette femme a un corset qui la gêne. Ce soulier me gêne. Nous étions bien gênés dans cette voiture. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. En vous gênant un peu, vous pourrez tous vous asseoir sur cette banquette.

Il signifie, par extension, Embarrasser, empêcher le libre mouvement de quelque chose que ce soit. Cela gêne la circulation du sang. Il y a dans cette machine quelque chose qui en gêne les mouvements. Cet espace resserré gênait les mouvements de notre armée. Gêner la circulation des voitures. Gêner la navigation.

Il signifie également, Causer quelque embarras chez une personne. En restant quelques jours à sa campagne, je craindrais de le gêner.

Il signifie encore figurément, Tenir en contrainte, mettre quelqu' un dans un état pénible en l' obligeant de faire ce qu' il ne veut pas, ou en l' empêchant de faire ce qu' il veut. Gêner le commerce, l' industrie. Cet homme-là me gêne dans mes projets, me gêne; je tâcherai de l' éloigner pour un temps. La présence de cet homme, de cette femme me gênait, m' embarrassait, et je perdais contenance. J' étais gêné par la crainte de lui déplaire. Si vous avez de la répugnance pour ce mariage, ne le faites pas, je ne veux point vous gêner. Je ne veux point gêner votre inclination, vos penchants. La rime gêne souvent les poëtes. Cet architecte, cet ingénieur est gêné par le terrain, par la situation de la place, il ne pourra pas exécuter tout ce qu' il voudrait. Cet orateur a été gêné par les circonstances dans lesquelles il parlait.

Il se dit, avec le pronom personnel, De quelqu' un qui ne prend pas ses aises, qui se contraint par discrétion ou par timidité. Pourquoi vous gêner? faites ici comme si vous étiez chez vous. Je n' aime pas que l' on se gêne chez moi. On ne doit pas se gêner entre amis. C' est un homme qui aime la liberté, il ne se gêne pour personne. Ne vous gênez point pour cela. Elle ne s' est point gênée pour lui dire tout ce qu' elle en pensait.

Ironiq., Ne vous gênez pas, se dit À une personne qui prend des libertés inconvenantes, ou incommodes pour les autres.

GÊNER

GÊNER signifie quelquefois, Réduire à une certaine pénurie d' argent. Cette dépense me gênera un peu. Je suis fort gêné dans ce moment-ci. Avec le pronom personnel: Elle s' est gênée pour vous obliger. Il est parvenu à payer ses dettes en se gênant beaucoup.

GÊNÉ, ÉE. participe

GÊNÉ, ÉE. participe Air gêné. Taille gênée. Démarche gênée.

GÉNÉRAL, ALE. adj.

GÉNÉRAL, ALE. adj. Universel, ou qui est commun, applicable à un très-grand nombre de personnes ou de choses. Assaut général. Chasse générale. Procession générale. Concile général. États généraux. Approbation générale. Consentement général. Deuil général. Désolation générale. Un cri général s' éleva dans l' assemblée. La volonté générale. Travailler au bien général. L' intérêt général exige souvent le sacrifice des intérêts particuliers. Traitez quelque matière d' un intérêt plus général. Règlement général. Principes généraux. Considérations générales. Maxime, règle générale. Employer un mot dans son acception la plus générale. Parler d' une manière générale, sans faire l' application de ce qu' on dit à une personne plutôt qu' à une autre. Article de loi rédigé en termes généraux.

Prov., Il n' y a point de règle si générale qui n' ait son exception.

Parler, répondre en termes généraux, Parler, répondre d' une manière vague et indécise, et qui ne satisfait pas précisément à la demande.

GÉNÉRAL

GÉNÉRAL se joint souvent à certains noms de charge, d' office, de dignité. Officier général. Lieutenant général des armées du roi. Procureur général. Avocat général. Lieutenant général de province, d' un bailliage, etc. Contrôleur général des finances. Contrôleur général de la maison du roi. Mestre de camp général de la cavalerie. Trésorier général. Les fermiers généraux. Receveur général. Le supérieur général d' un ordre.

Il s' emploie aussi comme substantif, et signifie, Chef, celui qui commande en chef une armée, un corps d' armée. Général d' armée. Général en chef. Général de division. Général de brigade. Bon, grand, illustre général. Des généraux expérimentés. Les devoirs du général.

Il se dit encore Du supérieur général d' un ordre religieux. Le général des dominicains. Le général de l' Oratoire. Le général de l' ordre de Saint-François. L' abbesse de Fontevrault était chef et général de tout l' ordre.

GÉNÉRAL

GÉNÉRAL se dit, substantivement et absolument, en Logique, Des faits, des principes généraux, par opposition Aux faits particuliers. On ne doit point conclure du particulier au général.

EN GÉNÉRAL. loc. adv.

EN GÉNÉRAL. loc. adv. D' une manière générale. En général et en particulier. Tant en général qu' en particulier. On peut dire, en général, que... Je parle en général.

Il se dit quelquefois pour Ordinairement, communément. En général, les méchants ne prospèrent pas.

GÉNÉRALAT s. m.

GÉNÉRALAT s. m. Dignité de général. Être promu au généralat.

Il se dit aussi Du temps que dure le généralat. Pendant le généralat d' un tel.

Il signifie plus ordinairement, L' emploi de celui qui est supérieur d' un ordre. Le généralat de l' Oratoire. Le généralat des dominicains.

GÉNÉRALE s. f.

GÉNÉRALE s. f. T. de Guerre. Batterie de tambour par laquelle on donne l' alarme aux troupes, soit lorsque l' ennemi approche, soit à l' occasion d' un incendie ou d' une révolte. Battre la générale. La générale bat.

GÉNÉRALEMENT. adv.

GÉNÉRALEMENT. adv. Universellement, en général, communément. Opinion généralement reçue, généralement approuvée. Ce bruit est généralement répandu. Un homme généralement aime, généralement estimé. Ils sont généralement doux et hospitaliers. On remarque assez généralement que...

Généralement parlant, À prendre la chose en général. Cela est vrai généralement parlant. Généralement parlant, cela est vrai.

GÉNÉRALISATION s. f.

GÉNÉRALISATION s. f. Action de généraliser.

GÉNÉRALISER. v. a.

GÉNÉRALISER. v. a. Rendre général. Généraliser une idée, un principe, une méthode. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Un principe, une idée qui se généralise dans l' esprit.

Il signifie particulièrement, en Mathématique et en Physique, Donner plus d' étendue à une hypothèse, à une formule. Généraliser une hypothèse. Généraliser une formule d' algèbre.

Il se dit aussi absolument. Notre esprit est naturellement porté à généraliser. Vous généralisez trop.

GÉNÉRALISÉ, ÉE. participe

GÉNÉRALISÉ, ÉE. participe

GÉNÉRALISSIME s. m.

GÉNÉRALISSIME s. m. Celui qui commande dans une armée, même aux généraux. Tel prince est généralissime des armées du roi. Il était généralissime, et avait sous lui tels et tels généraux.

GÉNÉRALITÉ s. f.

GÉNÉRALITÉ s. f. Qualité de ce qui est général. Cette proposition dans sa généralité est fausse. Elle a trop de généralité.

GÉNÉRALITÉS

GÉNÉRALITÉS au pluriel, se dit Des discours qui ne satisfont pas précisément à la demande de quelqu' un, qui n' ont pas un rapport précis au sujet. Il n' a pas voulu entrer en matière, il s' en est tenu à des généralités. Il n' a pas traité son sujet, il n' a dit que des généralités. Il s' est perdu dans des généralités.

GÉNÉRALITÉ

GÉNÉRALITÉ s' est dit aussi de L' étendue de la juridiction d' un bureau de trésoriers de France. Généralité de Paris, de Moulins. Il n' est pas de cette généralité.

GÉNÉRATEUR, TRICE. adj.

GÉNÉRATEUR, TRICE. adj. Qui engendre, ou Qui appartient à la génération. Le principe générateur. Puissance génératrice. Organe générateur.

Fig., Principe générateur, Principe d' où découlent un grand nombre de vérités, de conséquences importantes.

GÉNÉRATEUR

GÉNÉRATEUR se dit particulièrement, en Géométrie, De ce qui engendre quelque ligne, quelque surface, ou quelque solide, par son mouvement. Point générateur d' une ligne. Ligne génératrice d' une surface. Surface génératrice d' un solide.

GÉNÉRATIF, IVE. adj.

GÉNÉRATIF, IVE. adj. Qui a rapport à la génération. Faculté, vertu générative.

GÉNÉRATION s. f.

GÉNÉRATION s. f. Action d' engendrer, de produire son semblable. Traité de la génération des animaux. Propre à la génération. Inhabile à la génération. L' acte de la génération. Les organes de la génération. En Théologie, on dit, La génération éternelle du Verbe.

Il signifie, par extension, La chose engendrée, la postérité, les descendants d' une personne. La génération de Noé.

Lui et toute sa génération, se dit, par manière de plaisanterie ou d' injure, en parlant D' un père et de ses enfants.

GÉNÉRATION

GÉNÉRATION se prend aussi pour Chaque filiation et descendance de père à fils. Il y a une génération du père au fils; du père au petit-fils, il y en a deux. Depuis Hugues Capet jusqu' à saint Louis, il y a huit générations. De génération en génération. Cette inimitié entre les deux familles a duré jusqu' à la cinquième génération.

GÉNÉRATION

GÉNÉRATION se prend en outre pour La réunion, la collection de tous les hommes du même âge, ou à peu près, qui vivent dans le même temps. Les générations des hommes. La génération présente. La génération qui se forme. Les générations futures. Les générations qui doivent nous succéder.

Il se prend quelquefois pour L' espace de trente ans, qui est regardé comme la durée moyenne de chaque génération d' hommes. Il y a trois générations en cent ans, et quelque chose de plus.

GÉNÉRATION

GÉNÉRATION se prend, dans un sens plus général, pour Production. Génération des plantes. Génération des métaux, des minéraux. L' ancienne philosophie disait que la corruption de l' un est la génération de l' autre.

Il se dit aussi figurément, surtout dans le langage didactique, en parlant De certaines choses qui naissent les unes des autres. La génération des sons. La génération des idées.

Il se dit particulièrement, en Géométrie, de La formation d' une ligne, d' une surface ou d' un solide, par le mouvement d' un point, d' une ligne ou d' une surface. La génération de la cycloïde, de la spirale, etc.

GÉNÉREUSEMENT. adv.

GÉNÉREUSEMENT. adv. D' une manière noble, généreuse. En user généreusement. Pardonner généreusement. Traiter quelqu' un généreusement.

Il signifie aussi, Libéralement. Récompenser généreusement.

Il signifie encore, Vaillamment, courageusement. Combattre généreusement. Attaquer généreusement. Se défendre généreusement.

GÉNÉREUX, EUSE. adj.

GÉNÉREUX, EUSE. adj. Magnanime, de naturel noble. Homme généreux. Femme généreuse. Un ennemi généreux. Se montrer généreux. Âme généreuse. Coeur, caractère généreux.

Il se dit également Des choses qui sont l' indice d' une âme généreuse, qui partent d' une âme généreuse. Action généreuse. Procédé généreux. Parole généreuse. Mort généreuse. Sentiment généreux. Résolution généreuse. Conseil généreux.

GÉNÉREUX

GÉNÉREUX signifie aussi, Libéral. C' est un homme très-généreux, il récompense bien les services qu' on lui rend. Il aime à donner, il a l' âme généreuse. Les bienfaits que répand sa main généreuse.

Substantiv. et fam., Faire le généreux, Se montrer magnanime ou libéral, plutôt par ostentation que pour obéir à un mouvement naturel de générosité.

Don généreux, Don fait par générosité. Il ne se dit guère que Des dons un peu considérables.

Poétiq., Sol généreux, terre généreuse, etc., Sol, terre qui produit beaucoup.

Fig., Vin généreux, Vin agréable, de bonne qualité, et qui a du corps.

GÉNÉREUX

GÉNÉREUX se dit poétiquement De quelques animaux, et signifie, Hardi. Un lion généreux. Un aigle généreux. Un généreux coursier.

GÉNÉRIQUE. adj. des deux genres

GÉNÉRIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Qui appartient au genre. Terme générique. Nom générique. Différence générique. Caractères génériques.

GÉNÉROSITÉ s. f.

GÉNÉROSITÉ s. f. Magnanimité, grandeur d' âme. Il agit ainsi par pure générosité. La générosité de son caractère. Exercer sa générosité. Montrer sa générosité. Ce fut entre eux un combat de générosité.

Il signifie aussi, Libéralité, disposition à la bienfaisance. La vraie générosité épargne à un ami l' embarras d' expliquer ses besoins. Des actes de générosité.

GENÈSE s. f.

GENÈSE s. f. Nom du premier des livres de l' Ancien Testament, dans lequel Moïse a écrit l' histoire de la création du monde et celle des patriarches. Le premier chapitre de la Genèse.

GENESTROLLE s. f.

GENESTROLLE s. f. T. de Botan. Espèce de genêt, plante aussi nommée Genêt ou herbe des teinturiers, parce qu' on s' en sert pour teindre en jaune.

GENÊT s. m.

GENÊT s. m. T. de Botan. Genre de plantes légumineuses, qui renferme un grand nombre d' arbrisseaux et d' arbustes, la plupart à fleurs jaunes. Genêt d' Espagne. Genêt à balais. Genêt épineux, ou Ajonc. Genêt des teinturiers. Balai de genêt.

GENET s. m.

GENET s. m. Espèce de cheval d' Espagne entier. Monté sur un genet d' Espagne.

GÉNÉTHLIAQUE. adj. des deux genres

GÉNÉTHLIAQUE. adj. des deux genres Il se dit Des poëmes ou des discours composés sur la naissance d' un enfant. La quatrième églogue de Virgile adressée à Pollion, est un poëme généthliaque. Discours généthliaque.

Il se dit aussi de Certains astrologues qui dressaient l' horoscope d' un enfant au moment de sa naissance.

GENETTE s. f.

GENETTE s. f. T. d' Hist. nat. Espèce de civette, dont la peau s' emploie en fourrures.

GENETTE

GENETTE (À LA). loc. adv. On ne l' emploie que dans cette phrase, Aller à cheval à la genette, Aller à cheval avec les étriers fort courts. Les Turcs vont à cheval à la genette.

GENÉVRIER s. m.

GENÉVRIER s. m. T. de Botan. Genre de plantes conifères, qui comprend une vingtaine d' arbres ou d' arbrisseaux toujours verts. L' encens est produit par une espèce de genévrier. Voyez GENIÈVRE.

GÉNIE s. m.

GÉNIE s. m. L' esprit ou le démon, soit bon, soit mauvais, qui, selon l' opinion des anciens, accompagnait les hommes depuis leur naissance jusqu' à leur mort. Bon génie. Mauvais génie. Le génie de Socrate. Génie familier. Le mauvais génie de Brutus. Le génie d' Auguste était plus fort que celui d' Antoine. C' est votre bon génie qui vous a inspiré ce dessein. Poussé d' un mauvais génie. Je ne sais quel malin génie me poursuit.

Il se dit aussi de Ces esprits ou démons qui, selon l' opinion des anciens, présidaient à de certains lieux, à des villes, etc. Le génie du lieu. Le génie de Rome, du peuple romain. Génie tutélaire.

Le génie de la France, L' ange tutélaire de la France.

Le génie de la peinture, de la poésie, de la musique, etc., Le génie qu' on suppose présider à chacun de ces arts.

GÉNIE

GÉNIE se dit également, dans la Féerie, Des gnomes, des sylphes, des ondins, etc. Évoquer les génies. Il crut entendre la voix d' un génie. Un génie lui apparut.

GÉNIES

GÉNIES au pluriel, se dit, en termes d' Iconologie, de Figures d' enfants ou d' hommes ailés qui servent à représenter les vertus, les passions, les arts, etc., et auxquelles on donne, pour cet effet, différents attributs.

GÉNIE

GÉNIE signifie encore, Talent, disposition naturelle, aptitude pour une chose. Suivre son génie. S' abandonner à son génie. Forcer son génie. Faire quelque chose contre son génie. Il y a plusieurs sortes de génies. Avoir du génie pour les affaires, pour la poésie. Avoir le génie de la peinture, de la musique, etc. Le génie de la guerre. On le dit quelquefois en mauvaise part. Avoir le génie du mal, de la destruction. Son génie le porte à mal faire.

Il se dit, particulièrement, de Cette qualité des esprits supérieurs qui les rend capables de créer, d' inventer, d' entreprendre des choses extraordinaires, etc.; et, dans ce sens, on l' emploie souvent absolument. C' est un homme de génie. Cet homme a du génie. L' essor, le feu, l' enthousiasme du génie. Les écarts du génie. L' ascendant du génie. Étouffer le génie naissant. Être sans génie. Être dépourvu de génie. Beau, grand, vaste, étonnant, puissant, brillant génie. Génie actif. Génie universel. Il est doué d' un génie supérieur. Il a une grande supériorité de génie. Son génie sut maîtriser la fortune.

Il se joint quelquefois à des épithètes défavorables, pour exprimer Le peu de génie ou de capacité d' une personne. Génie étroit, borné. Pauvre génie. Petit génie. Génie médiocre.

Travailler de génie, Faire quelque chose de sa propre invention, et quelquefois en s' écartant des règles communes.

GÉNIE

GÉNIE se dit également de Celui qui a du génie. Cet homme est un beau génie, un génie supérieur. Les grands génies qui ont fait la gloire de ce règne.

Fam., Ce n' est pas un génie, c' est un pauvre génie, etc., se dit D' une personne qui a peu d' imagination, peu d' intelligence.

Le génie d' une langue, Le caractère propre et distinctif d' une langue. Le génie de notre langue est la clarté.

Le génie d' une nation, d' un peuple, Le caractère, la manière de voir, de penser qui lui est propre.

GÉNIE

GÉNIE signifie encore, L' art de fortifier, d' attaquer, de défendre une place, un camp, un poste. École d' artillerie et du génie. Le corps royal du génie, ou simplement, Le génie. L' arme du génie. Il est entré dans le génie. Officier du génie. Inspecteur du génie. Les troupes du génie. On dit souvent, Le génie militaire, par opposition Au corps des ingénieurs de la marine, qu' on nomme Le génie maritime.