DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI DÎNER. s. m.

DÎNER. s. m. (Quelques-uns écrivent, Dîné.) Repas qu' on fait vers le milieu ou vers la fin du jour. Faire un bon dîner. Grand dîner. Dîner splendide, magnifique. J' étais de ce dîner. J' étais à ce dîner. Durant le dîner. À l' heure du dîner. Il mange beaucoup à son dîner, au dîner. Après dîner. Après le dîner. À l' issue de dîner. Assister au dîner du roi.

Déjeuner-dîner. Voyez DÉJEUNER.

DÎNER

DÎNER se dit aussi Des mets qui composent ce repas, ou de La nourriture qu' on y prend. Faire le dîner. Le dîner est prêt. Le dîner se gâte, se refroidit, est froid. Apporter le dîner. Servir le dîner. Le dîner est sur la table. Voilà en quoi consiste notre dîner. Son dîner lui pèse. Avoir de la peine à digérer son dîner.

DÎNETTE. s. f.

DÎNETTE. s. f. Petit repas, ordinairement simulé, que des enfants font entre eux ou avec une poupée. Faire la dînette. Il est familier.

DÎNEUR. s. m.

DÎNEUR. s. m. Celui qui est d' un dîner. J' étais un des dîneurs.

Il se dit aussi de Celui dont le repas principal est le dîner. Je suis dîneur, je ne soupe point.

Il signifie encore, Mangeur; en ce sens, on ne l' emploie guère que dans cette phrase, C' est un beau dîneur, C' est un grand mangeur. Ce mot est familier dans ses trois acceptions.

DIOCÉSAIN, AINE. s.

DIOCÉSAIN, AINE. s. (Les voyelles IO font deux syllabes dans ce mot et dans le suivant. ) Celui, celle qui est du diocèse. Diocésain de Paris, d' Orléans, etc. Les mandements d' un évêque sont adressés à ses diocésains.

Il s' emploie aussi adjectivement. Clergé diocésain. Catéchisme, bréviaire diocésain.

Évêque diocésain, L' évêque du diocèse dont on parle.

DIOCÈSE. s. m.

DIOCÈSE. s. m. Certaine étendue de pays sous la juridiction d' un évêque. Grand diocèse. Le diocèse de Paris. Faire la visite d' un diocèse. Diocèse bien réglé. Il y a tant de paroisses dans ce diocèse.

DIOECIE. s. f.

DIOECIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes dont les fleurs mâles sont sur un pied et les fleurs femelles sur un autre. La mercuriale, le chanvre, le saule, appartiennent à la dioecie.

DIOÏQUE. adj. des deux genres

DIOÏQUE. adj. des deux genres (Les voyelles IO font deux syllabes, dans ce mot et dans les suivants.) T. de Botan. Il se dit Des plantes qui appartiennent à la dioecie. Plantes dioïques.

DIONÉE. s. f.

DIONÉE. s. f. T. de Botan. Plante remarquable par l' extrême irritabilité de ses feuilles, dont les lobes, garnis de poils, se rejoignent quand un insecte vient s' y poser, et le retiennent comme dans un piége. La dionée croît dans les lieux humides de la Caroline.

DIONYSIAQUES. s. f. pl.

DIONYSIAQUES. s. f. pl. T. d' Antiq. Fêtes, chez les Grecs, en l' honneur de Bacchus.

DIOPTRIQUE. s. f.

DIOPTRIQUE. s. f. T. de Physique. Partie de l' optique, qui détermine les directions que prennent les diverses parties des faisceaux lumineux, après qu' ils ont traversé des surfaces et des milieux de forme et de nature données. Un traité de dioptrique.

Il est quelquefois adjectif des deux genres, et se dit alors De ce qui a rapport à la dioptrique. Télescope dioptrique.

DIPHTHONGUE. s. f.

DIPHTHONGUE. s. f. T. de Gram. Syllabe qu' on prononce en faisant entendre, d' une seule émission de voix, le son de deux voyelles, comme ie, ui, oui, dans Ciel, nuit, fouine.

Il se dit quelquefois, improprement, de La réunion, dans l' écriture, de deux ou plusieurs voyelles qui ne forment qu' un son unique dans la prononciation, comme ai, au, eau, eu, au. Pour indiquer que deux voyelles ne forment point diphthongue, on met un tréma sur la seconde, comme dans faïence.

DIPLOMATE. s. m.

DIPLOMATE. s. m. Celui qui est versé dans la diplomatie, qui s' occupe de diplomatie, ou qui est dans la diplomatie. Un habile diplomate. Cet événement trompa les calculs des diplomates. On peut l' employer adjectivement. Un ministre diplomate, c' est-à-dire, Qui entend bien la diplomatie.

DIPLOMATIE. s. f.

DIPLOMATIE. s. f. Science des rapports mutuels, des intérêts respectifs des États et des souverains entre eux. Étudier la diplomatie.

Il se dit aussi, collectivement, de Ces rapports et de ces intérêts mêmes, ainsi que Des ministres, des ambassadeurs, etc., qui les règlent, qui les traitent. La diplomatie européenne. Il se destine à la diplomatie. Être dans la diplomatie.

DIPLOMATIQUE. s. f.

DIPLOMATIQUE. s. f. Art de reconnaître les diplômes ou chartes authentiques. La diplomatique a été bien perfectionnée dans le dernier siècle. La diplomatique donne lieu à de grandes disputes entre les savants.

DIPLOMATIQUE. adj. des deux genres

DIPLOMATIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la diplomatique. Recueil diplomatique.

Il signifie aussi, et plus ordinairement, Qui appartient, qui a rapport à la diplomatie. Langage diplomatique. Science diplomatique. Relations diplomatiques. Documents diplomatiques. Agent diplomatique.

Corps diplomatique, Les ambassadeurs et ministres étrangers qui résident auprès d' une puissance.

DIPLÔME. s. m.

DIPLÔME. s. m. Chartre, titre, acte public. On ne le dit guère que De chartres, d' actes, de titres anciens émanés de princes ou de seigneurs, et relatifs à des privilèges, à des fondations, etc. Un diplôme de Charlemagne.

DIPLÔME

DIPLÔME se dit encore de L' acte qu' un corps, une faculté, une société littéraire, etc., délivre à chacun de ses membres, à chacun de ceux qu' elle s' agrége, pour qu' il puisse au besoin justifier de son titre, de la qualité qui lui a été conférée. Diplôme de docteur. Diplôme d' avocat. Diplôme de licencié. Diplôme de bachelier ès lettres. Diplôme de sage-femme: Il a reçu le diplôme de membre de telle société. Montrer son diplôme.

DIPTÈRE. s. m.

DIPTÈRE. s. m. Il se dit, en Histoire naturelle, Des insectes à deux ailes, tels que les cousins et les mouches. L' ordre des diptères. On l' emploie quelquefois adjectivement. Insectes diptères.

DIPTÈRE

DIPTÈRE se dit aussi, en Architecture, d' Un édifice qui a deux rangs de colonnes de chaque côté, ou deux ailes.

DIPTYQUES. s. m. pl.

DIPTYQUES. s. m. pl. Registre où l' on inscrivait, chez les anciens, les noms des consuls, des magistrats, etc., et qui était formé de plusieurs tablettes de bois, d' ivoire, etc., se repliant les unes sur les autres.

Il se dit aussi de Registres à peu près semblables qu' on tenait anciennement dans les églises, pour y inscrire les noms des bienfaiteurs, des évêques, etc., dont il devait être fait mémoire, à la messe, en différentes circonstances.

DIRE. v. a.

DIRE. v. a. (Je dis, tu dis, il dit; nous disons, vous dites, ils disent. Je disais; nous disions. Je dirai, tu diras, il dira; nous dirons. Je dirais. Dis. Que je dise. Que je disse. Disant.) Exprimer, énoncer, expliquer, faire entendre par la parole. Dire un mot. Ne dire mot. J' ai quelque chose à vous dire. Dire le nom de quelqu' un. Voici ce qu' il a dit. Qui vous dit le contraire? Vous dis-je le contraire? Comme disait Socrate. On a dit de ce prince qu' il était le plus honnête homme de son royaume. Que vous a-t-il dit de moi? Dire du bien, du mal de quelqu' un. Dire son avis, son sentiment. Dire ses raisons. Il ne dit pas tout ce qu' il pense. Dire la vérité. On ne dit pas les choses si crûment. Je lui ai tout dit. Il dit tout ce qu' il sait. Il ne sait ce qu' il dit. Quoi que vous me disiez, je ne puis croire que... Je vous l' avais bien dit. Que ne le disiez-vous? Ce n' est pas là ce que j' ai voulu dire. Je ne sais ce qu' il veut dire. Faites attention à ce que vous dites. Dire beaucoup en peu de mots. Dire un secret. Dire des duretés, des injures, des extravagances, des saletés, des impiétés. Ils se sont dit des injures. C' est le vin qui lui fait dire tout cela. Qui vous a dit de le faire? Allez lui dire que je l' attends. Partez, vous dis-je. Il a, m' a-t-on dit, l' intention de partir. Oui, dit-il, j' y consens. Dites-moi, quand partez-vous? Dis, cela ne te plairait-il point? Je l' aime plus que je ne puis dire. Nous lui fîmes ce reproche, il sortit sans mot dire. On l' emploie quelquefois absolument. Laissez dire, et allez toujours votre train.

Il s' emploie également en parlant De ce qu' on énonce par écrit. Je vous ai dit, dans ma dernière lettre, que... Ainsi que nous l' avons dit plus haut. Cet auteur a dit là-dessus d' excellentes choses. On supposa un écrit dans lequel on lui faisait dire que...

Il peut avoir pour sujet le nom de la chose qui renferme les paroles, le passage que l' on cite ou auquel on fait allusion. Que dit la loi? À ce que dit l' histoire. Comme dit le proverbe, la chanson. L' Évangile nous dit...

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans le sens passif. Ce sont là de ces choses qui ne doivent point se dire. J' ai un besoin de repos qui ne peut se dire. Il est surtout usité en parlant De la signification ou de l' emploi d' un mot, d' une locution, d' une phrase. Ce mot se dit de telle chose. Ce proverbe se dit en parlant d' une personne qui... Cela ne se dit qu' en mauvaise part. Cela ne se dit plus.

Que veut dire ce mot, cette phrase, etc.? Quel en est le sens?

C' est-à-dire, s' emploie Lorsque, après avoir dit, exprimé, désigné quelque chose d' une certaine manière, on va le dire, l' exprimer, le désigner autrement, afin d' être plus exact, plus clair, etc. L' âme, c' est-à-dire, le principe intelligent et immortel. Vous serez parfaitement libre; c' est-à-dire que vous travaillerez à votre aise, et que nul n' aura le droit de vous contrôler. On emploie quelquefois dans le même sens, la phrase, Je veux dire.

C' est-à-dire, s' emploie aussi quelquefois Pour faire entendre que ce qu' on va dire est la conséquence de ce qu' une autre personne a fait ou dit, ou l' explication qu' il faut y donner. Vous refusez mes offres; c' est-à-dire que tout ce qui vient de moi vous est odieux. C' est donc à dire que vous ne voulez pas obéir.

Ce n' est pas à dire pour cela que... à dire que... Il ne faut pas croire pour cela que...

Pour ainsi dire, s' emploie Lorsqu' on veut affaiblir ce qu' il peut y avoir d' exagéré dans l' expression dont on se sert, ou faire excuser ce qu' elle a d' extraordinaire, d' inusité. Ils sont, pour ainsi dire, morts à toutes les joies d' ici-bas.

Disons-le, s' emploie souvent Lorsqu' on va dire quelque vérité dure et fâcheuse, mais qu' on ne peut se résoudre à taire. Disons-le: ces mesures violentes ne peuvent qu' aigrir les esprits.

Disons mieux, s' emploie comme une sorte de complément ou de correctif. Il est l' avocat des pauvres; disons mieux, il en est le père. On emploie dans le même sens les locutions, Pour mieux dire, et Que dis-je? Il ne régnait que par ses favoris, ou, pour mieux dire, il ne régnait plus. Je l' aime; que dis-je? je l' adore.

Que voulez-vous dire? se dit quelquefois Pour exprimer la surprise agréable ou pénible que causent les paroles de quelqu' un, et marque une sorte de doute, d' incrédulité. Il est parti: que voulez-vous dire? parti sans moi!

Prov., Cela va sans dire, C' est une chose tellement certaine, incontestable, ou tellement claire, naturelle, qu' il est inutile de la dire, de l' expliquer, d' en donner la preuve. On dit, dans le même sens, Il va sans dire que...

On dit, C' est la commune opinion, ou C' est le bruit qui court. On dit que nous allons avoir la guerre. C' est, dit-on, ce qui l' a déterminé à partir. Cette locution s' emploie quelquefois substantivement dans un sens analogue. Ce n' est qu' un on dit. Croire sur un on dit, sur des on dit. Condamner quelqu' un sur un on dit, sur des on dit.

On dit, s' emploie aussi Lorsqu' il s' agit d' une expression ou d' une façon de parler ordinaire. On dit métaphoriquement, Cet homme est un lion, pour dire que c' est un homme plein de courage.

Qui vous dit, qui vous a dit que... Quelle raison avez-vous de croire que... Êtes-vous sûr que... Qui vous dit que j' ai cette intention? Qui vous a dit que rien ne s' opposerait à vos desseins?

Dire la bonne aventure, Prédire par la chiromancie, ou de toute autre manière, ce qui doit arriver à quelqu' un. Elles faisaient profession de dire la bonne aventure. Dire à quelqu' un sa bonne aventure. Se faire dire sa bonne aventure.

Dire des douceurs, des fleurettes à une femme, La louer sur sa beauté, sur son mérite, lui parler d' une manière flatteuse.

Fam., Dire à quelqu' un son fait, Lui parler vertement, avec force, lui dire ses vérités.

Fig. et fam., Dire pis que pendre de quelqu' un, en dire le diable, Dire de lui toute sorte de mal.

Se dire quelque chose à soi-même, Faire telle ou telle réflexion, avoir telle ou telle pensée, faire en soi-même tel ou tel raisonnement. Heureux qui peut se dire, Je n' ai point d' ennemis. Je me dis que bien d' autres sont plus malheureux que moi. C' est là ce que je me suis dit vingt fois.

Fig., Le coeur me le disait bien, me l' avait bien dit, J' en avais un pressentiment.

Fig. et fam., Si le coeur vous en dit, Si vous êtes d' humeur à faire cela. Nous irons là, si le coeur vous en dit. Le coeur vous en dit-il?

Trouver à dire, S' apercevoir de l' absence d' une personne, du manque de quelque chose. On vous a trouvé à dire dans cette compagnie. On a trouvé à dire à cette somme. Il s' y est trouvé à dire un écu. Cette manière de parler a vieilli.

Trouver à dire, signifie encore, Trouver à reprendre, à blâmer. Que trouvez-vous à dire à cette action? Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Trouver à redire.

Il y a bien à dire, beaucoup à dire là-dessus, Il y a bien des critiques, des objections, des observations, etc., à faire là-dessus. On dit en des sens analogues ou contraires: Qu' en voulez-vous dire? Qu' avez-vous encore à dire? Il n' y a vraiment rien à dire, cela est fort bien. Je n' ai rien à dire. On ne peut certainement rien dire sur sa conduite. Etc.

Fam., Il y a bien à dire, signifie quelquefois, Il s' en faut de beaucoup. Il y a bien à dire que je n' aie mon compte. Il signifie aussi, Il y a grande différence. Il y a bien à dire entre ces deux personnes. On dit dans un sens analogue, Il y a tout à dire.

Fam., Il n' y a pas à dire, Il n' y a pas de refus, de résistance à faire. Il n' y a pas à dire, il faut marcher.

Il a beau dire, Malgré tout ce qu' il peut dire, alléguer, etc. Vous avez beau dire, je n' en crois rien. Il eut beau dire, on le conduisit en prison.

Fam., Cela soit dit en passant, ou elliptiquement, Soit dit en passant, se dit en parlant D' une chose qu' on mentionne seulement à propos d' une autre, et plus ordinairement Lorsqu' on fait quelque légère plainte, quelque léger reproche en peu de mots. Soit dit en passant, vous êtes quelquefois un peu brusque.

Fig. et fam., S' il vient à bout de ce qu' il a entrepris, je l' irai dire à Rome, Je crois qu' il lui sera impossible ou très-difficile de réussir.

Fam., S' il ne dit mot, il n' en pense pas moins, se dit D' un homme de sens qui écoute et ne parle point, et quelquefois aussi D' un homme qui cache son mécontentement, son dépit.

Prov., Qui ne dit mot, consent, En certains cas, se taire, c' est consentir.

C' est tout dire, pour tout dire, pour dire en un mot, signifient qu' Il n' y a rien de ce qu' on veut dire qui ne soit renfermé dans la phrase ou dans l' expression dont on se sert.

À vrai dire, à dire vrai, Pour s' exprimer d' une manière exacte, conforme à la vérité.

Fam., Cela vous plaît à dire, sert à exprimer que L' on ne convient pas de ce qui vient d' être dit, ou à énoncer un refus. Vous prétendez que je suis l' auteur de cet ouvrage, qu' un tel est plus habile que vous; cela vous plaît à dire. Il veut que je fasse cette démarche; mais cela lui plaît à dire.

Fig. et fam., Il dit d' or, Il dit ce qu' il y a de mieux à dire dans la circonstance, ou de plus satisfaisant pour celui ou ceux à qui il parle.

Il dit, s' emploie souvent, en poésie, à la fin d' un discours, et signifie, Ce fut ainsi qu' il parla, après qu' il eut ainsi parlé. Il dit, et leur courroux fut apaisé.

J' ai dit, s' emploie quelquefois, dans la conversation, Pour marquer qu' on n' a plus rien à dire.

L' art de bien dire, L' art de bien parler.

DIRE

DIRE s' emploie souvent, en poésie, dans le sens de Célébrer, chanter, raconter. Je dirai vos exploits.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, Débiter, réciter. Dire sa leçon. Dire des vers. Dire un rôle. Dire sa harangue par coeur. Dire ses heures, son chapelet, son bréviaire. On l' emploie quelquefois absolument, en parlant De la manière dont quelqu' un récite un discours, des vers, etc. Cet acteur dit bien.

Dire la messe, Célébrer la messe. Faire dire une messe, des messes pour quelqu' un.

DIRE

DIRE signifie encore, Offrir, proposer. J' ai trouvé toutes ces étoffes si chères, que je n' en ai rien dit. Nous ne pouvons convenir du prix de ce drap, si vous n' en dites rien. Dites-en un prix raisonnable, si vous voulez que j' achète.

Il se prend aussi quelquefois pour Juger, croire, penser. Les avis sont si partagés sur cette affaire, qu' on ne sait qu' en dire. Je ne sais que dire de cela. Qu' en dites-vous? cela n' est-il pas ravissant? On dirait, à l' entendre, qu' il peut tout faire. On eût dit qu' il était mort. Qui dirait que cet homme est un savant? Qui eût dit, qui l' eût dit qu' elle changerait sitôt? Que dire d' une telle conduite? Que va-t-on dire de moi, si je fais cela?

Qu' est-ce à dire? Qu' est-ce que cela signifie? que faut-il penser de cela? Qu' est-ce à dire? vous murmurez? Cette façon de parler marque ordinairement surprise ou mécontentement.

Fam., On dirait d' un fou, d' un homme ivre, etc., À en juger par ses actions, par ses discours, on le croirait ivre, on le prendrait pour un fou. On eût dit d' un démoniaque, quand il récitait ses vers.

Fam., Se moquer du qu' en dira-t-on, être au-dessus du qu' en dira-t-on, braver le qu' en dira-t-on, Mépriser l' opinion, mépriser tout ce que les gens pourront dire. Il se moque du qu' en dira-t-on. On dit dans le sens contraire, Être sensible au qu' en dira-t-on.

DIRE

DIRE s' emploie figurément en parlant Des actions, des gestes, des regards, etc., qui manifestent la pensée de quelqu' un. Mes yeux, mes regards vous disent que je vous aime. Sa contenance, son trouble, sa confusion, disent assez qu' il est coupable. Leur silence vous en dit assez.

Cette femme a de beaux yeux, mais ils ne disent rien, Elle a de beaux yeux, mais ils sont dépourvus de vivacité, d' expression.

DIRE

DIRE se prend aussi dans le sens de Dénoter, signifier, indiquer, marquer. Que veut dire ce retard? Cela veut dire que... Cela dit beaucoup, dit plus qu' on ne pense. Cela ne dit rien. Que veut dire ceci? je ne retrouve pas mon argent. Ce mot seul dit tout. Je ne sais ce que cela veut dire, mais j' éprouve depuis hier une certaine difficulté de respirer. Vous me regardez bien froidement; que voulez-vous dire par là?

Fam., Cela ne dit rien, se dit quelquefois D' une chose qui importe peu, qui ne prouve rien. Cela ne dit rien, vous deviez toujours continuer vos démarches.

Cette chose ne dit rien, Elle ne produit aucun effet à la place qu' elle occupe. Il y a dans ce tableau des ornements qui ne disent absolument rien.

Cela ne dit rien au coeur, à l' âme, Cela ne touche point, n' émeut point.

DIRE

DIRE avec le pronom personnel, signifie, Prétendre, assurer qu' on a une certaine qualité. Il se dit votre parent, votre ami. Il se dit fort habile en ces matières, et il n' y entend rien. Ils se disaient envoyés par lui.

DIRE

DIRE se prend quelquefois substantivement; et alors il signifie, Ce qu' une personne dit, rapporte, avance, déclare. Dans cette acception, il est souvent usité en termes de Pratique. Le dire des témoins. Prouver son dire. Au dire de tout le monde, de chacun. Au dire des anciens. Hors du style de Pratique, il est ordinairement familier.

Au dire des experts, Selon l' avis des experts.

À dire d' experts, D' après une décision d' experts, en soumettant la chose à des experts. Le prix en est ordinairement réglé à dire d' experts.

DIRE, substantif

DIRE, substantif se dit particulièrement Des moyens, des réponses ou déclarations d' une partie pour le soutien de sa cause. On a inséré dans le procès-verbal le dire du défendeur. Faire ses dires et réquisitions.

Le bien-dire, L' élégance dans le discours.

Fam., Être sur son bien-dire, sur son beau dire, Être en train de parler. Cela se dit ordinairement D' une personne qui affecte de bien parler, ou qui parle avec plaisir sur un sujet de prédilection. On dit aussi, Se mettre sur son bien-dire.

Prov., Le bien-faire vaut mieux que le bien-dire, Les bonnes actions valent mieux que les beaux discours.

Un homme bien-disant, se dit D' un homme qui parle bien et avec facilité, ou d' Un homme qui n' est pas médisant. Cette locution est peu usitée.

En termes de Pratique, Soi-disant, s' emploie Quand on ne veut pas reconnaître la qualité que prend quelqu' un. Un tel, soi-disant légataire, soi-disant héritier. Il se dit aussi, dans le langage ordinaire, par mépris ou par raillerie. Un tel, soi-disant docteur, soi-disant gentilhomme. De soi-disant docteurs.

DIT, ITE. participe

DIT, ITE. participe Fam., Tout est dit, ou Voilà qui est dit, c' est une chose dite, N' en parlons plus, c' est une chose convenue, conclue, décidée.

Fam., C' est bien dit, s' emploie Pour marquer approbation de ce que quelqu' un vient de dire.

Fam., C' est bientôt dit, s' emploie Pour faire entendre que la chose dont parle quelqu' un, ou qu' il conseille, n' est pas si facile, ne s' exécute pas si aisément qu' il paraît le croire. Partez: c' est bientôt dit; et qui me fournira l' argent nécessaire au voyage?

DIT

DIT signifie quelquefois, Surnommé. Charles V, dit le Sage.

Il se joint aussi avec les articles et les pronoms, et a la force du relatif pour les choses ou pour les personnes dont on a parlé. Il n' est guère d' usage qu' en style de Pratique, de formule. Ledit tel. Ladite maison. Audit lieu. Mondit seigneur. Sondit procès-verbal. Dans le même sens, il se joint également aux adverbes Sus, dessus, devant, après, etc. Susdit. Ci-dessus dit. Ci-devant dit. Ci-après dit. Etc. Ces dernières locutions, Susdit excepté, ont vieilli.

DIRECT, ECTE. adj.

DIRECT, ECTE. adj. Droit, qui ne fait aucun détour. Mouvement direct. Chemin direct. Voie, route directe. En ligne directe.

Il s' emploie aussi figurément. Attaque directe. Reproche direct. Argument direct.

Il signifie particulièrement, Immédiat, qui a lieu, qui se fait sans intermédiaire. Rapport direct. Correspondance directe. Communication directe. Action directe.

Contributions directes. Voyez CONTRIBUTION.

En Astron., Mouvements directs, Ceux qui sont dirigés de l' occident vers l' orient, comme le sont les mouvements de toutes les planètes et de leurs satellites dans le système solaire.

En Optique, Rayon direct, Celui qui arrive directement du corps lumineux, sans avoir été dévié par la réflexion.

En Généalogie, Ligne directe, se dit de La ligne des ascendants et des descendants, pour la distinguer de La ligne collatérale. Il descend d' un tel en ligne directe. Succession en ligne directe. On dit dans un sens analogue, Héritier direct.

En Jurispr. féodale, Seigneur direct, Le seigneur immédiat dont une terre relevait. Seigneurie directe, Les droits d' un seigneur sur un héritage qui relevait directement de lui.

En Grammaire, Construction directe, ordre direct, se dit d' Une construction qui place le nominatif, le verbe et le régime dans l' ordre de la relation grammaticale. La construction est directe dans ces phrases: Dieu est juste; Dieu créa le monde en six jours; Dieu, qui voit toutes nos actions, récompensera chacun selon ses mérites. L' ordre direct est conforme au génie de la langue française.

Dans le même langage, Régime direct, ou Complément direct, Celui sur lequel tombe directement l' action du verbe, qui est l' objet immédiat de cette action, comme Paul, dans la phrase, J' aime Paul.

Preuve directe, se dit de Toute preuve qui résulte immédiatement d' un fait, par opposition Aux simples inductions ou conjectures.

Être en contradiction, en opposition directe, Être tout à fait en contradiction, en opposition.

Harangue directe, discours direct, dans une histoire, dans un poëme, se dit de Ce qu' on suppose être prononcé par le personnage lui-même. L' Écriture sainte est remplie de discours directs, de harangues directes. Homère, Virgile, et les anciens historiens, sont pleins de harangues directes.

En Logique, Proposition directe, Toute proposition considérée par opposition à Celle qui résulte du renversement de ses termes, et qu' on nomme, pour cette raison, Proposition inverse. Dans la proposition inverse, l' attribut de la proposition directe est mis à la place du sujet, et vice versâ.

En Mathém. et en Physique, La raison directe de deux quantités, Le rapport de la première à la seconde, dans l' ordre direct où on les énonce; par opposition à La raison inverse, qui intervertit l' ordre suivi dans l' énoncé. La raison directe de six à trois est deux, et la raison inverse de ces mêmes nombres est une demi. Les forces attractives de deux points matériels sur un troisième sont en raison directe de leurs masses, et en raison inverse de leurs distances à ce point.

DIRECTE. s. f.

DIRECTE. s. f. T. de Féodalité. L' étendue du fief d' un seigneur direct. Cette maison était dans la directe d' un tel.

DIRECTEMENT. adv.

DIRECTEMENT. adv. Tout droit, en ligne directe, sans faire de détour. Aller directement. Je vais me rendre directement à Paris.

Il s' emploie souvent au figuré. Aller directement à son but. Attaquer directement.

Il signifie particulièrement, D' une manière immédiate, sans intermédiaire, sans aucune entremise. Tout ce qui se rapporte directement à la question. Agir directement, exercer directement son influence sur quelque chose. Communiquer, correspondre directement avec quelqu' un. Il s' adressa directement au roi. Ils étaient nommés directement par le prince.

Directement opposé, directement contraire, se dit, tant au propre qu' au figuré, Des choses qui sont entièrement opposées, comme les deux extrémités d' une ligne droite. Les deux pôles sont directement opposés. Ce point est directement opposé à tel autre. Des opinions directement contraires. Ces deux hommes sont directement opposés dans leurs sentiments.

Directement en face, Juste en face, tout à fait vis-à-vis.

DIRECTEUR, TRICE. s.

DIRECTEUR, TRICE. s. Celui, celle qui conduit, qui administre. Le directeur d' une entreprise, d' un ouvrage, d' une affaire. Directeur de la Banque. Le directeur d' une compagnie d' assurance. Le directeur, la directrice d' un théâtre, d' une troupe de comédiens. La directrice d' une maison d' éducation. Directeur des douanes. Directeur des domaines. Directeur des créanciers d' une succession. Directeur général des postes.

Il se dit, particulièrement, de La personne qui préside dans certaines compagnies. Le directeur de l' Académie française.

Il s' est dit également de Chacun des cinq membres du Directoire exécutif. Voyez DIRECTOIRE.

Directeur de conscience, ou simplement, Directeur, Celui qui règle, qui dirige la conscience d' une personne en matière de religion. Consulter son directeur. Elle prit un directeur.

DIRECTION. s. f.

DIRECTION. s. f. Conduite, action de celui qui dirige, qui règle. Sous la direction d' un tel. Être préposé à la direction de certains travaux. Prendre la direction de quelque affaire. On lui a confié la direction de cet établissement, de ce théâtre, etc. Pendant sa direction.

Il se dit aussi de Certaines administrations publiques ou particulières, ainsi que de L' emploi de directeur dans ces administrations. La direction générale des postes. La direction des domaines, des douanes. La direction d' une compagnie d' assurance, d' un théâtre. S' adresser au bureau de la direction, à la direction. Solliciter, obtenir une direction.

Il se dit quelquefois, par extension, Du territoire administré par une direction publique. Les limites d' une direction.

Direction de créanciers, Régie que des créanciers font, par le moyen de syndics ou directeurs, des biens qui leur ont été abandonnés par leur débiteur commun. On appelle également Direction, La réunion des syndics ou directeurs.

Biens en direction, Ceux dont l' administration est confiée à des syndics ou directeurs nommés par une assemblée de créanciers.

DIRECTION

DIRECTION se dit encore Du côté vers lequel une personne ou une chose se dirige, est dirigée ou tournée, et Du mouvement de quelqu' un ou de quelque chose dans un certain sens. Quelle direction ont-ils prise en partant? On envoya des éclaireurs dans toutes les directions. Regardez dans cette direction, dans la direction de mon bras. Changer de direction. Abandonner sa première direction. Suivre toujours la même direction.

Il s' emploie au figuré, dans le même sens. Donner à une affaire la direction convenable. Mes idées prirent alors une autre direction.

Prendre une bonne, une mauvaise direction, Adopter une bonne, une mauvaise manière de se conduire.

En termes de Dévotion, Direction de l' intention ou d' intention, Action par laquelle on dirige son intention.

Direction de l' aimant, La propriété que l' aimant possède de se tourner spontanément dans une direction déterminée, lorsqu' il est libre de se mouvoir. Les aiguilles aimantées, librement suspendues, prennent en chaque lieu la même direction que les pôles des aimants naturels.

Être dans la direction d' un objet, Être exactement vis-à-vis de cet objet. Être dans la direction d' une batterie.

DIRECTOIRE. s. m.

DIRECTOIRE. s. m. Conseil ou tribunal chargé d' une direction publique. Le directoire fédéral de la Suisse.

Directoire exécutif, ou simplement, Directoire, Conseil de cinq membres auquel la constitution française de 1795 avait délégué le pouvoir exécutif. Membre du Directoire. Sous le Directoire. À l' époque du Directoire.

DIRECTOIRE

DIRECTOIRE signifie aussi, L' ordre qui règle la manière de dire l' office et la messe pour l' année courante. Voyez BREF, substantif.

DIRECTORIAL, ALE. adj.

DIRECTORIAL, ALE. adj. Qui appartient à un directoire. Pouvoir directorial. Puissance directoriale.

DIRIGEANT, ANTE. adj.

DIRIGEANT, ANTE. adj. Qui dirige. Il ne s' emploie guère que dans cette dénomination, Ministre dirigeant, Ministre chargé du gouvernement en l' absence du chef de l' État.

DIRIGER. v. a.

DIRIGER. v. a. Conduire, régler. Diriger des travaux, une compagnie, une maison religieuse, une entreprise, un théâtre. Diriger quelqu' un dans un travail. Diriger les études d' un jeune homme. Diriger quelqu' un. En termes de Dévotion, Diriger la conscience de quelqu' un, ou simplement, Diriger quelqu' un.

Il signifie aussi, Faire aller, conduire dans un certain sens, tourner d' un certain côté; et il se dit tant au propre qu' au figuré. Diriger dans la bonne voie. Diriger quelqu' un dans les détours d' un labyrinthe. Diriger ses pas, sa course, son vol vers quelque endroit. Diriger ses regards sur un objet, vers un objet. Diriger son attention sur quelque chose. Des poursuites furent dirigées contre lui. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Il se dirigea vers la maison. L' aiguille aimantée se dirige vers le nord.

En termes de Dévotion, Diriger son intention, Rapporter ses actions, ses vues à une fin déterminée, et plus ordinairement à une bonne fin.

DIRIGÉ, ÉE. participe

DIRIGÉ, ÉE. participe

DIRIMANT, ANTE. adj.

DIRIMANT, ANTE. adj. T. de Droit canon. Il se dit De ce qui emporte la nullité d' un mariage. Empêchement dirimant.

DISCALE. s. f.

DISCALE. s. f. T. de Commerce. Déchet dans le poids d' une marchandise, produit par l' évaporation de son humidité, La discale d' une botte de soie qui est séchée.

DISCERNEMENT. s. m.

DISCERNEMENT. s. m. Distinction qu' on fait d' une chose d' avec une autre. On ne saurait faire de si loin le discernement des couleurs.

Il signifie plus ordinairement, La faculté de bien distinguer les choses, et d' en juger sainement. Esprit de discernement. Il a beaucoup de discernement. Juste discernement. Il y a du discernement dans cette critique. Avoir un discernement exquis. Manquer de discernement.

Agir sans discernement, Agir sans savoir si l' on fait bien ou mal. Cela se dit surtout en Matière criminelle. Le jury décida que l' accusé avait agi sans discernement.

DISCERNER. v. a.

DISCERNER. v. a. Distinguer un objet d' avec un autre, le voir distinctement. L' obscurité de la nuit empêche de discerner les objets. À l' aide du microscope, on discerne les plus petits objets. Au sens propre, on dit plus ordinairement, Distinguer.

Il signifie figurément, Découvrir, connaître par quelles qualités une chose ou une personne diffère d' une autre. Discerner le bon du mauvais, le vrai du faux, le bien d' avec le mal. Discerner le flatteur d' avec l' ami.

DISCERNÉ, ÉE. participe

DISCERNÉ, ÉE. participe

DISCIPLE. s. m.

DISCIPLE. s. m. Celui qui apprend d' un maître quelque science ou quelque art libéral. C' est mon disciple. Exercer, instruire ses disciples.

Il se dit également de Celui qui suit la doctrine d' un autre, qui s' attache à ses principes, à ses sentiments. Les disciples de Platon, d' Aristote. Les disciples de saint Augustin, de saint Thomas. On dit de même, Les disciples de JÉSUS-CHRIST. On dit figurément, dans un sens analogue, Les disciples de la vérité, de la foi, etc.

Les disciples de JÉSUS-CHRIST, se dit quelquefois plus particulièrement Des apôtres.

DISCIPLINABLE. adj. des deux genres

DISCIPLINABLE. adj. des deux genres Docile, capable d' être discipliné, aisé à discipliner. Cet homme n' est pas disciplinable. L' éléphant est de tous les animaux le plus disciplinable.

DISCIPLINAIRE. adj. des deux genres

DISCIPLINAIRE. adj. des deux genres Qui concerne la discipline. Mesure disciplinaire. Peine disciplinaire.

DISCIPLINE. s. f.

DISCIPLINE. s. f. Institution, instruction, éducation. Vous êtes sous la discipline d' un bon maître. Élevé sous une bonne discipline. Il y a des animaux capables de discipline.

Il signifie aussi, Règlement, ordre, règle de conduite commune à tous ceux qui font partie d' un corps, d' un ordre, etc. La discipline ecclésiastique et religieuse. La discipline militaire. Discipline académique. Rigoureuse, exacte discipline. Ancienne discipline. Rétablir, maintenir la vigueur de l' ancienne discipline. Vivre dans la discipline. Se conformer à la discipline. Conseil de discipline. Cette compagnie garde, observe scrupuleusement sa discipline. Ces religieux se sont maintenus dans leur ancienne discipline.

DISCIPLINE

DISCIPLINE se dit en outre d' Un fouet de cordelettes ou de petites chaînes, dont se servent des dévots, et surtout des religieux, pour se mortifier, ou pour châtier ceux qui sont sous leur conduite. Des coups de discipline. Ces pénitents avaient leurs disciplines à la main.

Il se dit également Des coups de discipline. Ordonner la discipline. Donner la discipline. Se donner une rude discipline. Prendre la discipline. Il a mérité la discipline.

DISCIPLINER. v. a.

DISCIPLINER. v. a. Former, habituer, assujettir à des règles convenues. Discipliner les gens de guerre. Discipliner une maison.

Il signifie aussi, Donner la discipline. Il fut discipliné en plein chapitre.

Il s' emploie aussi, avec le pronom personnel, dans l' un et dans l' autre sens. Cette armée commence à se discipliner. Certains religieux se disciplinent deux fois la semaine.

DISCIPLINÉ, ÉE. participe

DISCIPLINÉ, ÉE. participe Soldats bien disciplinés, mal disciplinés. Une troupe bien disciplinée.

DISCOBOLE. s. m.

DISCOBOLE. s. m. T. d' Antiq. Athlète qui faisait profession de l' exercice du disque ou du palet. Cette statue représente un discobole.

DISCONTINUATION. s. f.

DISCONTINUATION. s. f. Interruption, suspension, cessation, pour un temps, de quelque action ou de quelque ouvrage. Travailler à quelque chose sans discontinuation. La discontinuation des travaux. La discontinuation de la guerre, du commerce. Les travaux de la chaussée furent suspendus, et cette discontinuation fit du tort au pays.

DISCONTINUER. v. a.

DISCONTINUER. v. a. Interrompre, suspendre, cesser pour un temps quelque action ou quelque ouvrage. Discontinuer un ouvrage, un bâtiment. Discontinuer ses études. Discontinuer de faire une chose, de parler, de travailler.

Il se dit neutralement Des choses et des actions qui cessent pour un temps. La pluie a discontinué seulement quelques jours, puis elle a recommencé. La guerre n' a pas discontinué pendant vingt ans.

DISCONTINUÉ, ÉE. participe

DISCONTINUÉ, ÉE. participe

DISCONVENANCE. s. f.

DISCONVENANCE. s. f. Défaut de convenance, de rapport, de proportion; inégalité, différence. Il y a une grande disconvenance entre eux. Disconvenance d' âge, de qualité, d' humeur, etc.

DISCONVENIR. v. n.

DISCONVENIR. v. n. Ne pas convenir, ne pas demeurer d' accord d' une chose. Vous ne sauriez disconvenir qu' il ne vous ait parlé, ou qu' il vous a parlé. Vous ne sauriez disconvenir de m' avoir dit cela. Disconvenez-vous du fait? Peut-on disconvenir d' une chose si évidente? Il n' en est pas disconvenu.

DISCORD. s. m.

DISCORD. s. m. Discorde. Être en discord. De longs discords. Il vieillit.

DISCORD. adj. m.

DISCORD. adj. m. T. de Musiq. Qui n' est point d' accord. Un piano discord.

DISCORDANCE. s. f.

DISCORDANCE. s. f. Vice de ce qui est discordant. Il se dit au sens physique et au sens moral. Discordance des sons, des couleurs, des parties d' un édifice. Discordance des esprits, des caractères. Que de discordance dans les opinions des hommes!

DISCORDANT, ANTE. adj.

DISCORDANT, ANTE. adj. T. de Musique. Qui n' est point d' accord, ou qu' on ne peut que difficilement accorder. Voix discordante. Instrument discordant. Ton discordant. On dit dans un sens analogue, Chant discordant.

Il se dit quelquefois, par extension, Des choses qui ne vont pas bien ensemble. Des couleurs discordantes. Les diverses parties de ce bâtiment sont un peu discordantes.

Il s' emploie également au sens moral. Opinions discordantes. Humeurs discordantes. Caractères discordants.

DISCORDE. s. f.

DISCORDE. s. f. Dissension, division entre deux ou plusieurs personnes. Une cruelle discorde. Perpétuelle discorde. La discorde se mit parmi eux. Semer la discorde. Nourrir, entretenir, fomenter la discorde. Ce sont des discordes perpétuelles. Discordes civiles.

DISCORDE

DISCORDE est aussi Le nom de la divinité fabuleuse qui est censée causer et entretenir les dissensions. Les flambeaux de la Discorde. La Discorde jeta au milieu des dieux une pomme d' or qui devint un sujet de débats entre eux.

Fig., Pomme de discorde, Sujet de division entre des personnes qui étaient bien ensemble. Cette question de préséance fut pour eux la pomme de discorde, une pomme de discorde.

DISCORDE

DISCORDE au Jeu de l' hombre, se dit de La réunion des quatre rois.

DISCORDER. v. n.

DISCORDER. v. n. T. de Musique. Être discordant.

DISCOUREUR, EUSE. s.

DISCOUREUR, EUSE. s. Grand parleur, grande parleuse. Il se dit surtout d' Une personne qui parle longuement de choses vaines, ou qui promet ce qu' elle ne tiendra pas. C' est un grand discoureur. Quel ennuyeux discoureur! Ce n' est qu' un discoureur, qu' une discoureuse. Il est familier.

C' est un beau discoureur, un agréable discoureur, C' est un homme qui parle assez agréablement, mais sans beaucoup de solidité.

Faire le beau discoureur, Affecter de bien parler, ou Se plaire à parler longtemps.

DISCOURIR. v. n.

DISCOURIR. v. n. (Il se conjugue comme Courir.) Parler sur une matière avec quelque étendue. Discourir d' une affaire, sur une affaire. Socrate passa le dernier jour de sa vie à discourir de l' immortalité de l' âme, sur l' immortalité de l' âme.

Absol., Ne faire que discourir, Ne dire que des choses frivoles et inutiles. Il avait promis de discuter à fond cette affaire, mais il n' a fait que discourir.

DISCOURS. s. m.

DISCOURS. s. m. Suite, assemblage de mots, de phrases qu' on emploie pour exprimer sa pensée, pour exposer ses idées. Le discours familier, oratoire, soutenu, fleuri, etc. Dans le discours écrit, de pareilles négligences ne sont guère tolérées. Discours d' un père mourant à son fils. Discours direct. Discours indirect. Interrompre le discours. Reprendre le fil du discours.

Il se dit particulièrement, et souvent au pluriel, Des propos de la conversation, des choses que l' on dit dans le commerce habituel de la vie. Discours sensé. Discours impertinent, extravagant. Discours à perte de vue. Long discours. Discours frivole. De vains discours. Point de discours superflus. Trêve de discours. Changeons de discours. Il tient d' étranges discours. J' ai compris par votre discours. Faire des discours en l' air. Tenir des discours offensants. Cela fera plus d' effet sur lui que tous les discours. Où veut-il en venir avec ces discours? Où tend ce discours? Des discours sans suite.

Il signifie quelquefois, dans le langage familier, Discours frivoles, discours en l' air. Vous me promettez monts et merveilles: discours que tout cela, ce n' est que discours.

Fam., C' est un autre discours, Il ne s' agit pas de cela.

Cela est bon pour le discours, Ce sont de ces choses que l' on dit dans la conversation, mais que l' on n' exécute pas.

DISCOURS

DISCOURS se dit particulièrement d' Une harangue, d' une oraison, d' une pièce ou composition sur quelque sujet, soit en prose, soit en vers. Il a fait un beau discours sur cette matière. Écrire, composer un discours. Le discours d' un général à ses soldats. Discours académique. Discours de réception. Discours d' ouverture. Prononcer, lire un discours. Écouter un discours. Recueil de discours. La chambre ordonna l' impression du discours. Un discours écrit, préparé. Un discours improvisé. Discours en vers. Discours en prose.

DISCOURTOIS, OISE. adj.

DISCOURTOIS, OISE. adj. Qui n' est pas courtois, qui est impoli. Il vieillit et ne s' emploie guère que dans ces locutions: Chevalier discourtois. Langage discourtois.

DISCOURTOISIE. s. f.

DISCOURTOISIE. s. f. Manque de courtoisie, de politesse. Il vieillit.

DISCRÉDIT. s. m.

DISCRÉDIT. s. m. Diminution, perte de crédit. Il se dit Des personnes et Des choses, au propre et au figuré. Les billets d' un tel tombent dans le discrédit, en discrédit. Les lettres de change de ce négociant sont dans le discrédit. Le discrédit des billets de Law, des assignats, a ruiné beaucoup de gens. Le discrédit d' un négociant. Le discrédit où tombe un système, une opinion. Ce ministre fut dès lors en discrédit auprès du roi.

DISCRÉDITER. v. a.

DISCRÉDITER. v. a. Faire tomber en discrédit. Discréditer une marchandise, un papier-monnaie.

DISCRÉDITÉ, ÉE. participe

DISCRÉDITÉ, ÉE. participe Papier discrédité. Actions de banque discréditées.

DISCRET, ÈTE. adj.

DISCRET, ÈTE. adj. Avisé, prudent, judicieux, retenu dans ses paroles et dans ses actions, qui sait se taire et ne parler qu' à propos. Il est extrêmement discret. En sage et discrète personne, elle s' abstint de... Cette dernière phrase ne s' emploie que dans le langage familier.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, Des actions, de la conduite. Sa conduite a été fort discrète. Il en a usé d' une manière tout à fait discrète.

DISCRET

DISCRET signifie aussi, Qui sait garder un secret. Un homme discret. Une femme discrète.

Père discret, mère discrète, Religieux ou religieuse qui entre dans le conseil du supérieur ou de la supérieure. Il y avait, dans ce monastère, tant de pères discrets, tant de mères discrètes.

Vénérable et discrète personne. Titre d' honneur qu' on donnait jadis aux prêtres et aux docteurs.

En Mathém., Quantité discrète, se dit, par opposition à Quantité continue, de L' assemblage de plusieurs choses distinctes les unes des autres, comme les nombres, les grains d' un tas de blé. L' arithmétique a pour objet la quantité discrète.

En Médec., Petite vérole discrète, Celle dont les boutons ne se touchent point.

DISCRÈTEMENT. adv.

DISCRÈTEMENT. adv. D' une manière discrète, réservée. En user discrètement. Parler discrètement.

DISCRÉTION. s. f.

DISCRÉTION. s. f. Réserve, retenue, circonspection dans les actions et dans les paroles. Agir, parler avec discrétion. Il a beaucoup de discrétion. Il n' a point de discrétion. Son zèle est sans prudence, sans discrétion.

Se remettre à la discrétion de quelqu' un dans une affaire, S' en rapporter à son jugement pour une affaire, dans la confiance qu' on a en sa justice et en sa sagesse. On dit dans un sens analogue, Laisser quelque chose à la discrétion de quelqu' un.

Se mettre à la discrétion de quelqu' un, Se livrer entièrement à la volonté de quelqu' un.

DISCRÉTION

DISCRÉTION signifie aussi, Ce qu' on gage ou ce qu' on joue, sans le déterminer précisément, et qu' on laisse à la volonté de celui qui perdra. Gagner, perdre une discrétion.

À DISCRÉTION. loc. adv.

À DISCRÉTION. loc. adv. qui se dit en parlant Des choses dont on a autant que l' on veut. Pour le pain, vous en aurez à discrétion. On leur donna du vin à discrétion.

Vivre à discrétion quelque part, se dit Des soldats qui ont été envoyés dans un village, dans une ville, pour se faire traiter à leur gré par les habitants.

Se rendre à discrétion, Se mettre à la merci du vainqueur.

DISCRÉTIONNAIRE. adj.

DISCRÉTIONNAIRE. adj. T. de Palais. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Pouvoir discrétionnaire, Faculté donnée à un juge, et particulièrement au président d' une cour d' assises, d' agir, en certains cas, selon sa volonté particulière, mais avec sagesse et modération. En vertu de son pouvoir discrétionnaire, le président fit assigner tel témoin.

DISCRÉTOIRE. s. m.

DISCRÉTOIRE. s. m. Lieu où se tiennent les assemblées des supérieurs ou supérieures de certaines communautés.

DISCULPER. v. a.

DISCULPER. v. a. Justifier d' une faute imputée. Ses amis le disculpèrent de ce qu' on lui imputait. Cette dernière action l' a pleinement disculpé dans le public.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Elle s' en est disculpée. Je veux me disculper à ses yeux.

DISCULPÉ, ÉE. participe

DISCULPÉ, ÉE. participe

DISCURSIF, IVE. adj.

DISCURSIF, IVE. adj. T. de Logique. Qui tire une proposition d' une autre par le raisonnement. L' homme a la faculté discursive. Il est peu usité.

DISCUSSIF, IVE. adj.

DISCUSSIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se disait autrefois Des médicaments qu' on appliquait à l' extérieur pour dissiper des engorgements.

DISCUSSION. s. f.

DISCUSSION. s. f. Action de discuter, de débattre; Examen, débat. Il n' est jamais embarrassé dans la discussion. Cela peut fournir matière à discussion. Cela est sujet à discussion. L' objet d' une discussion. S' engager dans une discussion. Longue discussion. Discussion littéraire. Les discussions d' une assemblée législative. La discussion d' un projet de loi, d' une loi. Commencer, ouvrir la discussion. Fermer la discussion. Sans entrer dans de nouvelles discussions.

En Jurispr., Discussion de biens, Recherche des biens d' un débiteur pour les faire vendre en justice. Après discussion faite. On appelle Bénéfice de discussion, L' exception par laquelle la caution, assignée en payement par le créancier, requiert la discussion préalable des biens du débiteur principal.

En termes de Pratique, Sans division ni discussion, Solidairement l' un pour l' autre, et un seul pour le tout.

DISCUSSION

DISCUSSION se prend aussi pour Dispute, contestation. Ils ont eu une grande discussion ensemble. Il a eu une discussion au jeu. Ils sont toujours en discussion. Discussion d' intérêts. Je ne veux pas entrer en discussion avec lui.

DISCUTER. v. a.

DISCUTER. v. a. Examiner, débattre une question, une affaire avec soin, avec exactitude, et en bien considérer le pour et le contre. Discuter un fait. Discuter un point de droit. Il a bien discuté la vérité de ce fait. Discuter une affaire, une question. Cette affaire a été bien discutée. Discuter un projet de loi, une loi. On l' emploie quelquefois absolument. Nous avons longtemps discuté là-dessus. Discutons, et ne disputons pas.

En Jurispr., Discuter les biens d' un débiteur, Les rechercher et les faire vendre en justice. On dit aussi, Discuter un débiteur en ses biens, dans ses biens, ou simplement, Discuter un débiteur, Discuter les biens d' un débiteur. Il faut discuter le principal obligé avant que d' attaquer la caution.

DISCUTÉ, ÉE. participe

DISCUTÉ, ÉE. participe

DISERT, ERTE. adj.

DISERT, ERTE. adj. Qui parle aisément, et avec quelque élégance. Il est plutôt disert qu' il n' est éloquent. Il est fort disert. On dit aussi, Un discours disert.

DISERTEMENT. adv.

DISERTEMENT. adv. D' une manière diserte. Il a parlé disertement. Il est peu usité.

DISETTE. s. f.

DISETTE. s. f. Manque de quelque chose nécessaire. Il se dit proprement en parlant Des choses essentielles à la vie. Disette de vivres. Grande disette. Cette longue disette causa bien des souffrances. Nous étions dans une année de disette.

Il se dit, par extension, Du manque de certaines autres choses utiles. Dans la langue de ces insulaires, il y a une grande disette de mots. On publie beaucoup de romans, de brochures, mais nous sommes dans la disette de bons ouvrages. Il y a dans les livres de cet auteur une grande disette d' idées, de pensées.

DISETTEUX, EUSE. adj.

DISETTEUX, EUSE. adj. Qui manque des choses nécessaires. Il a vieilli.

DISEUR, EUSE. s.

DISEUR, EUSE. s. Celui, celle qui dit. Diseur de bons mots. Diseur de nouvelles. Diseur de riens. Diseur, diseuse de bonne aventure. Diseur de sornettes. Diseuse de bagatelles. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions et autres semblables.

Fam., Un beau diseur, Un homme qui affecte de bien parler.

Prov., L' entente est au diseur, signifie que Celui qui parle entend bien ce qu' il veut dire, ou que ses paroles ont un sens caché que lui seul entend.

DISGRÂCE. s. f.

DISGRÂCE. s. f. Perte, privation des bonnes grâces d' une personne puissante. On ne sait d' où vient sa disgrâce. On ignore la cause, le sujet de sa disgrâce. Tomber en disgrâce. Encourir la disgrâce du prince. Être en disgrâce. Durant sa disgrâce. Il fut enveloppé dans la disgrâce de son protecteur.

Il signifie aussi, Infortune, malheur. Il lui est arrivé une disgrâce. Voilà une étrange, une cruelle disgrâce. Pour comble de disgrâce. Que de disgrâces!

DISGRÂCE

DISGRÂCE signifie encore, Mauvaise grâce dans le maintien, la démarche, la manière de parler. Cette femme est jolie, mais elle a de la disgrâce dans le maintien. Cette actrice est pleine de disgrâce.

Il se dit également Des actions morales. Cet homme met de la disgrâce jusque dans le bien qu' il fait.

DISGRACIER. v. a.

DISGRACIER. v. a. Cesser de favoriser quelqu' un, le priver de ses bonnes grâces. Le roi l' a disgracié. Son imprudence le fit disgracier.

DISGRACIÉ, ÉE. participe

DISGRACIÉ, ÉE. participe Un ministre, un courtisan disgracié.

Être disgracié de la nature, ou simplement, Être disgracié, Avoir quelque chose de défiguré, de difforme en sa personne. Il est fort disgracié de la nature. On ne saurait voir une personne plus disgraciée.

DISGRACIÉ

DISGRACIÉ s' emploie aussi substantivement. Les disgraciés occupent souvent les autres du récit de leurs disgrâces.

DISGRACIEUSEMENT. adv.

DISGRACIEUSEMENT. adv. D' une manière disgracieuse.

DISGRACIEUX, EUSE. adj.

DISGRACIEUX, EUSE. adj. Qui est désagréable, fâcheux. Un homme disgracieux. Une aventure disgracieuse. Cela est bien disgracieux.

DISJOINDRE. v. a.

DISJOINDRE. v. a. Séparer des choses qui étaient jointes. La sécheresse a disjoint les jantes de cette roue. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Ces ais, ces planches commencent à se disjoindre. Dans ce sens, on dit aussi, Déjoindre.

Il signifie, en termes de Procédure, Séparer deux ou plusieurs causes ou instances, afin de les juger chacune à part. Les deux instances furent disjointes. Sauf à disjoindre, s' il y échet.

DISJOINT, OINTE. participe

DISJOINT, OINTE. participe En Musique, Degré disjoint, Intervalle d' une note à une autre qui ne la suit pas immédiatement dans la gamme, comme de ut à mi.

DISJONCTIF, IVE. adj.

DISJONCTIF, IVE. adj. T. de Gram. Il se dit De toute conjonction qui, en unissant les membres de la phrase ou de la période, sépare les choses dont on parle, c' est-à-dire, qui unit les expressions et sépare les idées. Ou, soit, ni, sont des mots disjonctifs, des conjonctions disjonctives.

Il s' emploie aussi comme substantif, au féminin. La disjonctive ou.

DISJONCTION. s. f.

DISJONCTION. s. f. T. de Procédure. Séparation. La disjonction de deux instances.

DISLOCATION. s. f.

DISLOCATION. s. f. Déboîtement, luxation d' un os.

En termes de Guerre, La dislocation d' une armée, La séparation des différents corps d' une armée, lorsqu' on les répartit dans plusieurs cantonnements ou garnisons.

DISLOQUER. v. a.

DISLOQUER. v. a. Démettre, déboîter. Il se dit en parlant Des pièces d' une machine, ou des os qu' on fait sortir de leur place. Disloquer une machine. Disloquer les os. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. La machine s' est disloquée. Des os qui se disloquent.

Disloquer le bras, le pouce, le poignet, etc., Disloquer les os du bras, du pouce, etc. Il s' est disloqué le poignet.

DISLOQUÉ, ÉE. participe

DISLOQUÉ, ÉE. participe Des os disloqués. Une machine disloquée.

Fam., Être disloqué, tout disloqué, Être infirme d' un ou de plusieurs membres, par suite de quelque dislocation.

DISPARAÎTRE. v. n.

DISPARAÎTRE. v. n. Cesser de paraître, d' être visible, d' être aperçu. L' ange disparut après lui avoir parlé. Le fantôme a disparu à nos yeux. Les traces n' en ont point encore disparu. Cette comète, ce météore a disparu. Le jour commence à disparaître. Bientôt le rivage disparut à nos yeux. Je les vis disparaître dans l' épaisseur de la forêt.

Il se dit quelquefois figurément, au sens moral, De ce qui cesse d' être, d' exister. Les anciennes moeurs avaient alors totalement disparu. Avec lui disparut la gloire de cet empire. Ces fautes ont disparu de l' ouvrage.

Par exagérat., Toute autre gloire disparaît devant la sienne, Est éclipsée ou affaiblie par la sienne.

DISPARAÎTRE

DISPARAÎTRE signifie aussi, S' en aller de quelque endroit et ne plus s' y montrer, n' y plus revenir, ou Se retirer promptement, se cacher. Il a disparu de son domicile, du lieu qu' il habitait. Il a disparu de la cour. Il disparut subitement, et l' on supposa qu' il avait été assassiné. On le pressait de payer, il disparut. Un tel a fait banqueroute, et a disparu. À l' approche de nos troupes, les ennemis disparurent. Elle est disparue avec lui.

Fig., Disparaître du monde, de la terre etc., Mourir, cesser d' être. Disparaître de la scène du monde, Se confiner dans la retraite, après avoir joué un rôle dans le monde.

DISPARAÎTRE

DISPARAÎTRE se dit figurément D' une chose qu' on avait, et qui tout d' un coup ne se trouve plus. J' avais des gants, ils ont disparu. Qui a pris l' argent qui était sur cette table? je n' ai fait que tourner la tête, et il a disparu, il est disparu, le voilà disparu.

DISPARU, UE. participe

DISPARU, UE. participe

DISPARATE. s. f.

DISPARATE. s. f. Défaut très-sensible de rapport, de conformité, de parité; ou L' effet, ordinairement désagréable, qui en résulte. Ses actions et ses discours forment une étrange disparate. Quelle disparate choquante! Il y a trop de disparate entre ces couleurs, entre ces idées. Ces choses font disparate.

Il est aussi adjectif des deux genres, et se dit Des choses qui font disparate. Voilà des choses bien disparates, des ornements bien disparates.

DISPARITÉ. s. f.

DISPARITÉ. s. f. Inégalité, différence qui se rencontre entre des choses qui se peuvent comparer. Il y a bien de la disparité, trop de disparité entre ces choses. La disparité est grande entre ces personnes.

DISPARITION. s. f.

DISPARITION. s. f. Action de disparaître. La disparition d' une comète. La disparition subite de cette personne alarma sa famille.

DISPENDIEUX, EUSE. adj.

DISPENDIEUX, EUSE. adj. Qui exige beaucoup de dépense. Une entreprise dispendieuse. Un emploi dispendieux. Une maison dispendieuse.

DISPENSAIRE. s. m.

DISPENSAIRE. s. m. T. de Médec. Codex, livre qui traite de la manière de préparer les remèdes.

Il se dit aussi Des établissements de charité où l' on distribue gratuitement des remèdes aux pauvres. Il y a dans Paris plusieurs dispensaires.

DISPENSATEUR, TRICE. s.

DISPENSATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui distribue. Sage, juste dispensateur des bienfaits du prince. Bonne dispensatrice.

DISPENSATION. s. f.

DISPENSATION. s. f. Distribution. Sage dispensation. Juste dispensation. Dispensation des grâces, des récompenses.

DISPENSE. s. f.

DISPENSE. s. f. Exemption, acte par lequel on dispense une personne de quelque chose. Dispense de la loi, de la coutume. Dispense de tutelle. Dispense d' âge. Dispense de bans. Dispense de résider. Demander, accorder dispense, une dispense, des dispenses. Obtenir dispense en cour de Rome. Il a eu sa dispense de Rome. Dispense du pape.

Il signifie quelquefois, Permission. Dispense de manger de la viande. Dispense d' épouser une parente.

DISPENSER. v. a.

DISPENSER. v. a. Exempter de la règle ordinaire, faire une exception en faveur de quelqu' un; ou simplement, Exempter de quelque chose une personne. Dispenser de la loi commune, de la règle. Sont dispensées de la tutelle les personnes qui... Être dispensé de quelque formalité. Dispenser du jeûne. Dispenser quelqu' un de faire son service. Dispenser d' aller à la guerre. Il m' a dispensé de l' accompagner. Se faire dispenser.

Il se prend quelquefois figurément, avec un nom de chose pour sujet. Croit-il que son rang le dispense de cette obligation? Rien ne peut vous en dispenser.

Dispensez-moi de faire telle chose, se dit Pour s' excuser poliment de faire une chose.

Je vous en dispense, se dit quelquefois Pour prier quelqu' un de ne pas faire une chose, ou même Pour lui défendre de la faire. Je vous dispense d' en dire davantage.

DISPENSER

DISPENSER s' emploie souvent avec le pronom personnel, dans le sens de S' exempter soi-même de quelque chose. Se dispenser de ses devoirs. Se dispenser de faire une chose. Se dispenser d' aller à son bureau. Je ne saurais m' en dispenser. Elle s' en est dispensée.

DISPENSER

DISPENSER signifie en outre, Départir, distribuer. Dispenser les grâces du prince. Dispenser les trésors du ciel. Dispenser des bienfaits. Le soleil dispense à tous sa lumière. En ce sens, on l' emploie surtout dans le style soutenu.

DISPENSÉ, ÉE. participe

DISPENSÉ, ÉE. participe

DISPERSER. v. a.

DISPERSER. v. a. Répandre, jeter çà et là. Disperser les débris de quelque chose. Disperser de l' argent, des pièces de monnaie, etc.

Il signifie aussi, Séparer des personnes ou des choses qui formaient un assemblage, et les mettre, les envoyer, les porter en divers lieux. Disperser des troupes, des soldats, dans différents villages. Sa bibliothèque va être dispersée, on doit en commencer la vente tel jour.

Il signifie encore, Forcer à s' enfuir de différents côtés, mettre en désordre, dissiper. Disperser des troupes, un corps de troupes, une multitude. Disperser un troupeau. Les Juifs furent dispersés après la destruction du temple.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. La boîte tomba, et les objets qu' elle contenait se dispersèrent de tous côtés. Nous nous sommes dispersés pour trouver à nous loger. À leur aspect, les ennemis prirent la fuite et se dispersèrent. Les nuages se dispersent.

DISPERSÉ, ÉE. participe

DISPERSÉ, ÉE. participe Un troupeau dispersé.

DISPERSION. s. f.

DISPERSION. s. f. Action de disperser, de se disperser, ou Le résultat de cette action. La dispersion des matériaux d' un édifice. La dispersion des rayons lumineux. La dispersion d' une armée, d' une flotte. La dispersion des Juifs.

DISPONDÉE. s. m.

DISPONDÉE. s. m. T. de Versification grecque et de Versification latine. Double spondée. Voyez SPONDÉE.

DISPONIBILITÉ. s. f.

DISPONIBILITÉ. s. f. Qualité, état de ce qui est disponible. Il ne se dit qu' en parlant Des militaires qui ne sont point ou ne sont plus en activité de service, mais qui peuvent, au besoin, être appelés sous les drapeaux. Être en disponibilité. Officier en disponibilité.

DISPONIBLE. adj. des deux genres

DISPONIBLE. adj. des deux genres Que l' on a à sa disposition, dont on peut disposer. Un revenu disponible. Une somme disponible. Les fonds disponibles. La moitié des officiers disponibles viennent d' être appelés sous les drapeaux.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, De la portion ou quotité de biens dont la loi permet de disposer par donation ou par testament. Portion, quotité disponible.

DISPOS. adj. m.

DISPOS. adj. m. Léger, agile. Il ne se dit proprement que Des hommes. On ne peut pas être plus dispos à son âge. Gaillard et dispos. Frais et dispos.

DISPOSER. v. a.

DISPOSER. v. a. Arranger, mettre dans un certain ordre. L' architecte a bien disposé les appartements de cette maison. Dieu a disposé dans un ordre merveilleux toutes les parties de l' univers. Il a bien disposé, mal disposé les parties de son discours. Il avait bien disposé ses troupes, son artillerie. Il a disposé le tout assez mal.

Il signifie aussi, Préparer à quelque chose; et, dans une acception particulière, Engager quelqu' un à faire ce qu' on souhaite de lui. Rien ne dispose mieux le corps à supporter la fatigue. Disposer quelqu' un à la mort. Je l' ai disposé à vous bien recevoir. Je crois l' avoir bien disposé pour vous, l' avoir disposé en votre faveur. Disposer favorablement les esprits. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Se disposer à la mort. Se disposer à un voyage. Je les ai laissés qui se disposaient à venir vous voir. Il se disposait à sortir quand je l' arrêtai. On vint annoncer que l' ennemi approchait; nous nous disposâmes à le bien recevoir.

Disposer quelqu' un pour le bain, pour la purgation, pour ou à une opération, à prendre les eaux, etc., Le préparer, par des remèdes, par un régime, à prendre des bains, à se purger, à subir quelque opération, etc.

Disposer les affaires, Les mettre dans un certain état, pour une certaine fin. J' ai disposé les affaires de telle sorte, que toutes ses intrigues échoueront.

DISPOSER

DISPOSER se dit également en parlant Des lieux que l' on prépare pour quelque occasion. On a disposé cette salle pour le bal, pour la comédie. On a tout disposé. On a disposé toutes choses. On a disposé les appartements de ce château pour y recevoir le prince.

DISPOSER

DISPOSER est aussi neutre, et signifie, Faire de quelque chose ou de quelqu' un ce que l' on veut. Disposer de ses enfants. Je ne dispose pas de moi comme je voudrais. Vous croyez qu' on dispose de lui comme on veut, et vous vous trompez. Il dispose de tout dans cette maison. Disposez de ma vie, de mon bien. Vous en pouvez absolument disposer. Je n' ai plus besoin de cela, vous pouvez en disposer. Si je pouvais seulement disposer de mille écus. Je ne puis disposer que de ce qui m' appartient.

Dieu a disposé de lui, se dit Pour faire entendre que celui dont on parle est mort. Il a été quinze jours malade, et Dieu a disposé de lui.

DISPOSER, neutre

DISPOSER, neutre se prend quelquefois dans le sens de Régler, prescrire, décider. La loi ne dispose que pour l' avenir. La Providence en a autrement disposé.

Prov., L' homme propose et Dieu dispose, Les desseins des hommes ne réussissent qu' autant qu' il plaît à Dieu; souvent nos entreprises tournent d' une manière opposée à nos vues et à nos espérances.

DISPOSER, neutre

DISPOSER, neutre signifie particulièrement, Aliéner, soit par vente, soit par donation, ou autrement. Il a disposé de cette terre, de sa maison, de tout son bien. Les mineurs ne peuvent disposer de leur bien. Disposer de son bien par testament.

DISPOSÉ, ÉE. participe

DISPOSÉ, ÉE. participe Être disposé à quelque chose, Y être porté. Il est fort disposé à vous servir. Je ne me sens point disposé au travail, à travailler.

Être bien disposé, mal disposé pour quelqu' un, Être bien intentionné, mal intentionné à son égard.

DISPOSITIF, IVE. adj.

DISPOSITIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui prépare, qui dispose à quelque chose. Remède dispositif. Il a vieilli.

DISPOSITIF. s. m.

DISPOSITIF. s. m. T. de Droit. La partie d' une loi, d' un édit, d' une ordonnance, d' un arrêté, d' un jugement, d' un arrêt, etc., qui en contient les dispositions, par opposition Au préambule, aux motifs, etc. Le dispositif d' une ordonnance, d' un édit. Le préambule de cet arrêté ne s' accorde guère avec le dispositif. Le dispositif d' un jugement, d' un arrêt.

DISPOSITION. s. f.

DISPOSITION. s. f. Arrangement, situation. La disposition des parties du corps, des organes. La disposition des lieux était telle. La disposition des différentes parties d' un jardin, d' un tableau, d' un édifice, ou simplement, La disposition d' un jardin, d' un tableau, etc. La disposition des troupes. La disposition de la bataille. La disposition de son discours. Dans cette tragédie, la disposition des scènes est assez heureuse. La disposition d' un poëme.

En Stratégie, Faire une belle disposition, de belles dispositions, des dispositions savantes, etc., Disposer habilement son armée pour combattre.

DISPOSITION

DISPOSITION signifie absolument, en Rhétorique, L' arrangement des parties dont un discours est composé. La rhétorique a trois parties, l' invention, la disposition, et l' élocution.

DISPOSITIONS

DISPOSITIONS au pluriel, se dit quelquefois pour Préparatifs. Faire toutes les dispositions nécessaires pour recevoir quelqu' un. Faire ses dispositions pour partir. Il est bien lent dans ses dispositions.

DISPOSITION

DISPOSITION se dit aussi pour Tendance, acheminement à quelque chose de plus ou de moins prochain, à quelque modification ou altération. La taille de cet enfant a quelque disposition à se contourner. On appelle Diathèse, en médecine, la disposition du corps à contracter telle ou telle maladie. Voilà un pouls qui marque de la disposition à la fièvre. Ces douleurs annoncent des dispositions à la goutte. Il paraît dans l' air de la disposition à la pluie.

Il se dit particulièrement de L' état du tempérament ou de la santé. Le climat influe beaucoup sur la disposition habituelle du corps. On dit familièrement en ce sens: Être en bonne disposition, Se porter bien; et, Être en mauvaise disposition, Se porter mal.

En termes de Philosophie scolastique, Disposition prochaine, État prochain où est une chose pour recevoir une nouvelle qualité, une nouvelle forme. On dit dans un sens contraire, Disposition éloignée.

DISPOSITION

DISPOSITION signifie encore, Inclination, aptitude. C' est un enfant qui a beaucoup de disposition au bien. Il a de grandes dispositions à l' étude, à la danse, pour la danse, à la musique, pour la musique. Naturellement on n' a que trop de disposition au mal. On l' emploie souvent absolument; et alors il se prend toujours en bonne part. Cet enfant a des dispositions, beaucoup de dispositions, de grandes dispositions. Cultiver les dispositions d' un élève.

Il se dit également Des sentiments où l' on est à l' égard de quelqu' un ou de quelque chose. C' est un homme qui a de très-bonnes dispositions pour vous. Il est toujours à leur égard dans les mêmes dispositions. Je l' ai laissé dans une disposition très-favorable, dans les meilleures dispositions pour ce qui vous regarde. La disposition des esprits est telle qu' on peut la désirer. Je veux d' abord m' assurer de leurs dispositions. Sonder les dispositions de quelqu' un.

Il se dit aussi Du dessein, de l' intention que l' on a de faire quelque chose, de l' état où l' on est par rapport à quelque chose. Assurément, c' est là une disposition très-louable. Je l' ai laissé dans la disposition de sortir. Il était en disposition de venir vous voir. Il se mettait en disposition de travailler. Quand il vit ses troupes en si bonne disposition, il ne balança plus à livrer bataille.

DISPOSITION

DISPOSITION signifie en outre, L' action de régler quelque chose, d' en disposer, ou Le résultat de cette action. Il a laissé la disposition de ses affaires à un tel. Il en a fait une sage disposition. Par une disposition particulière de la Providence.

Il se dit, en Jurisprudence, de L' action de disposer de son bien, ainsi que de Tout acte par lequel on en dispose; et, dans ce sens, il s' emploie très-souvent au pluriel. Par la disposition qu' il a faite de son bien, ou simplement, Par la disposition de son bien. Selon la disposition qu' il avait faite en mourant. Dispositions entre-vifs. Dispositions gratuites. Dispositions onéreuses. Dispositions à cause de mort. Disposition testamentaire. Faire ses dispositions testamentaires, ses dernières dispositions.

Il se dit encore de Chacun des points que règle ou que décide une loi, une ordonnance, un arrêté, un jugement, un arrêt, etc. Les dispositions d' une loi, d' une ordonnance. C' est une des dispositions de cet arrêté, de ce règlement. Disposition formelle. La disposition que renferme cet article est très-claire. Déroger à une disposition. Les dispositions de ce jugement ont été réformées. Cette seconde disposition de l' arrêt est fort remarquable. Les juges ne peuvent prononcer par voie de disposition générale et réglementaire.

Absol., La disposition de la loi, Ce que la loi ordonne, prescrit; et par opposition, La disposition de l' homme, Ce qu' une personne peut prescrire par acte entre-vifs où à cause de mort. C' est une maxime, que la disposition de l' homme fait cesser la disposition de la loi.

DISPOSITION

DISPOSITION signifie aussi, Pouvoir, faculté de disposer de quelqu' un ou de quelque chose. Dans ce sens, il ne prend jamais le pluriel, et on l' emploie surtout avec les prépositions à et en. Ce ministre a la disposition de beaucoup d' emplois. Il n' est pas en ma disposition de vous servir dans cette affaire. Cela est en ma disposition entière, en ma disposition absolue. Cela n' est pas en ma disposition. Je vous offre tout ce qui est en ma disposition. Tout est en la disposition de Dieu. Il est entièrement à la disposition d' un tel. Cela est à ma disposition. Il a des gens à sa disposition. Tout est à votre disposition. Mettre une somme d' argent à la disposition de quelqu' un.

DISPROPORTION. s. f.

DISPROPORTION. s. f. Inégalité, disconvenance, manque de proportion entre différentes choses, ou entre les parties d' une même chose. Il y a une grande disproportion entre ces deux choses-là. Quelle disproportion y trouvez-vous? Il y a entre eux une grande disproportion de taille, d' âge, de mérite, de fortune. Disproportion choquante.

DISPROPORTIONNÉ, ÉE. adj.

DISPROPORTIONNÉ, ÉE. adj. Qui manque de proportion, qui n' a pas de convenance. Leurs âges sont fort disproportionnés. Un mariage disproportionné. Ces partages sont bien disproportionnés.

DISPUTABLE. adj. des deux genres

DISPUTABLE. adj. des deux genres Qui peut être disputé. Cette question est disputable. Cela n' est pas disputable.

DISPUTE. s. f.

DISPUTE. s. f. Débat, contestation. Grande dispute. Ils sont toujours en dispute. Avoir dispute ensemble. Avoir dispute contre quelqu' un. Opiniâtre dans la dispute. La chaleur de la dispute. Les disputes de religion.

Il se dit aussi Des actes, ou discussions publiques, qui se font dans les écoles, pour débattre des questions de théologie, de philosophie, etc. Disputes publiques. Ouvrir la dispute. Assister aux disputes. Les disputes de l' école.

DISPUTER. v. n.

DISPUTER. v. n. Être en débat, avoir contestation. Disputer contre quelqu' un. Disputer ensemble. Il ne faut pas disputer des goûts. Ils disputent perpétuellement. Il aime à disputer.

Il signifie particulièrement, Raisonner, argumenter pour ou contre sur un sujet donné. Disputer sur telle proposition. Ce bachelier a disputé en Sorbonne.

Prov. et fig., Disputer sur la pointe d' une aiguille, Élever une contestation sur un très-léger sujet, sur des choses sans importance.

Prov. et fig., Disputer de la chape à l' évêque, Disputer à qui appartiendra une chose qui n' est et ne peut être à aucun de ceux qui veulent l' avoir.

DISPUTER

DISPUTER s' emploie figurément, avec la préposition de, Pour exprimer que les choses ou les personnes dont il s' agit paraissent avoir des qualités si égales, que l' on ne sait laquelle l' emporte. Ces deux femmes disputent de beauté, d' esprit, de laideur. Ces deux maisons disputent de noblesse. Néron et Domitien disputent de cruauté.

DISPUTER

DISPUTER est aussi verbe actif, et signifie, Contester pour obtenir ou pour conserver quelque chose. Disputer un prix, une chaire de professeur. Disputer un rang, une qualité. Il lui dispute le pas, la préséance. Disputer l' empire. Disputer son bien, sa vie, son honneur. Disputer la victoire. Disputer un poste.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel complément indirect. Deux rivaux se disputent sa main. Plusieurs villes se disputent l' honneur de lui avoir donné le jour. Les deux armées se disputèrent longtemps la victoire. On le dit quelquefois, figurément, Des choses. Mille objets divers se disputaient nos regards, notre attention.

Disputer le terrain, Se défendre pied à pied. Les assiégés disputèrent longtemps le terrain. Il signifie figurément, Soutenir avec force son opinion, ses intérêts, ou ceux d' autrui, dans quelque contestation que ce soit. Son adversaire lui a bien disputé le terrain.

DISPUTER

DISPUTER se construit quelquefois avec un régime direct sous-entendu et représenté par le pronom indéterminé le. Le disputer à quelqu' un, Prétendre l' égaler en quelque chose. Le disputer à quelqu' un en valeur, en érudition, en richesse, etc. On le dit également Des choses. Tyr pouvait le disputer aux cités les plus opulentes.

DISPUTÉ, ÉE. participe

DISPUTÉ, ÉE. participe

DISPUTEUR. s. m.

DISPUTEUR. s. m. Celui qui aime à disputer, à contredire. Grand disputeur. Ardent disputeur. Disputeur opiniâtre.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Cet homme est très-disputeur.

DISQUE. s. m.

DISQUE. s. m. Sorte de palet que les anciens, dans leurs jeux et dans leurs exercices, jetaient au loin, pour faire paraître leur force et leur adresse. Lancer le disque. Un disque de cuivre, de plomb, etc.

Il se dit, par analogie, de Ce qui ressemble à un disque, et surtout de La surface visible des grands astres, qui, à nos yeux, paraissent ronds et plats. Le disque du soleil. Le disque de la lune.

Il se dit, par extension, en Botanique, de La partie des fleurs radiées qui en occupe le centre, ou de La partie élargie et membraneuse d' une feuille. Le disque d' une fleur. Le disque d' une feuille est ordinairement traversé dans sa longueur par la nervure principale.

DISQUISITION. s. f.

DISQUISITION. s. f. T. didactique. Examen, recherche exacte de quelque vérité dans les sciences. Se livrer à des disquisitions philosophiques, mathématiques, etc. Dans le langage ordinaire, on dit Recherche, et quelquefois Investigation.

DISSECTION. s. f.

DISSECTION. s. f. Action de disséquer un corps organisé, ou L' état d' un corps disséqué. Faire une dissection. Assister à une dissection. Dissection anatomique.

DISSEMBLABLE. adj. des deux genres

DISSEMBLABLE. adj. des deux genres Qui n' est point semblable, qui est différent. Ces deux frères sont bien dissemblables. Ces deux caractères sont fort dissemblables. Qu' il est dissemblable à lui-même! Les hommes sont souvent dissemblables d' eux-mêmes. Il est bien dissemblable de ce qu' il était.

DISSEMBLANCE. s. f.

DISSEMBLANCE. s. f. Manque de ressemblance. Il y a une grande dissemblance entre ces deux frères, quoiqu' ils soient jumeaux. Dissemblance de forme.

DISSÉMINATION. s. f.

DISSÉMINATION. s. f. Action de disséminer, ou Le résultat de cette action. On ne l' emploie qu' au propre. La dissémination des graines.

DISSÉMINER. v. a.

DISSÉMINER. v. a. Semer, éparpiller, répandre çà et là. Il se dit au propre et au figuré. Le vent dissémine les graines de certains végétaux. On dissémina les troupes dans les différentes villes de la province. Disséminer les erreurs par des écrits.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les graines des végétaux se disséminent naturellement.

DISSÉMINÉ, ÉE. participe

DISSÉMINÉ, ÉE. participe

DISSENSION. s. f.

DISSENSION. s. f. Discorde, querelle causée par l' opposition, par la diversité des sentiments ou des intérêts. Cela causa de grandes dissensions dans l' État. Vivre en dissension. Apaiser les dissensions. Dissension domestique. Dissensions civiles.

DISSENTIMENT. s. m.

DISSENTIMENT. s. m. Différence de sentiments, d' opinions. Le dissentiment qui existe entre nous vient de ce que la question a été mal posée. Cette explication a fait cesser tout dissentiment. En cas de dissentiment.

DISSÉQUER. v. a.

DISSÉQUER. v. a. T. de Chirur. Diviser et ouvrir les différentes parties d' un cadavre, ou quelque partie seulement, soit pour en étudier ou en démontrer la structure, soit pour connaître les causes et le siége d' une maladie. Disséquer un cadavre, un bras, une jambe. On le dit également en parlant Des animaux. Disséquer un chien, un cheval.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des végétaux. Disséquer une plante, une fleur, un fruit. Ce dernier emploi est plus rare.

Fig. et fam., Disséquer un ouvrage d' esprit, En faire une analyse minutieuse, et le critiquer dans ses moindres parties.

DISSÉQUÉ, ÉE. participe

DISSÉQUÉ, ÉE. participe

DISSÉQUEUR. s. m.

DISSÉQUEUR. s. m. Celui qui dissèque. Il ne se dit guère qu' avec un adjectif. Un bon, un habile disséqueur. Disséqueur très-adroit.

DISSERTATEUR. s. m.

DISSERTATEUR. s. m. Celui qui disserte. Il ne se prend guère qu' en mauvaise part. C' est un ennuyeux dissertateur.

DISSERTATION. s. f.

DISSERTATION. s. f. Discours ou écrit dans lequel on examine soigneusement quelque matière, quelque question, quelque ouvrage d' esprit, etc. Savante, exacte, judicieuse dissertation. Faire une dissertation sur quelque point d' histoire, d' érudition.

DISSERTER. v. n.

DISSERTER. v. n. Faire une dissertation. Il a savamment disserté sur ce point de chronologie. Disserter longuement et ennuyeusement.

DISSIDENCE. s. f.

DISSIDENCE. s. f. Scission; action ou état de ceux qui s' éloignent de la doctrine ou de l' opinion du plus grand nombre sur quelque matière. Dissidence d' opinions. L' assemblée paraissait unanime; cette proposition y a fait naître une dissidence fâcheuse.

DISSIDENT, ENTE. adj.

DISSIDENT, ENTE. adj. Qui professe une doctrine, une opinion différente de celle du plus grand nombre. On l' emploie surtout en matière de religion et de politique. Secte, faction dissidente. Parti dissident. Membres dissidents.

Il s' emploie souvent comme substantif. Les presbytériens sont des dissidents, en Angleterre. Les dissidents de Pologne.

DISSIMILAIRE. adj. des deux genres

DISSIMILAIRE. adj. des deux genres T. didactique. Qui n' est pas de même genre, de même espèce. Il se dit par opposition à Similaire. Parties dissimilaires, comme les os, les artères, les muscles.

DISSIMULATEUR. s. m.

DISSIMULATEUR. s. m. Celui qui dissimule. Ces hommes vieillis dans les cours, sont de profonds dissimulateurs. Il est peu usité.

DISSIMULATION. s. f.

DISSIMULATION. s. f. Action de dissimuler, conduite de celui qui dissimule. Dissimulation artificieuse, perfide. La feinte est encore pire que la dissimulation. Une sage dissimulation.

Il se dit aussi Du caractère de celui qui est dissimulé. Il est d' une dissimulation profonde.

DISSIMULÉ, ÉE. adj.

DISSIMULÉ, ÉE. adj. Couvert, artificieux, qui ne laisse pas apercevoir ses sentiments, ses desseins. Homme dissimulé, profondément dissimulé. Esprit dissimulé. Caractère dissimulé.

Il est quelquefois substantif. C' est un dissimulé, une dissimulée.

DISSIMULER. v. a.

DISSIMULER. v. a. Cacher ses sentiments, ses desseins; ou, par une conduite réservée, artificieuse, ne pas les laisser apercevoir. Dissimuler sa haine, son amour, sa douleur. Je ne vous dissimulerai pas que j' en éprouve quelque dépit.

Il se prend aussi absolument. Savoir dissimuler. L' art de dissimuler. La prudence veut qu' on dissimule quelquefois. À quoi bon dissimuler?

Il signifie encore, Faire semblant de ne pas remarquer, de ne pas ressentir quelque chose. Dissimuler une injure, un affront, etc.

Se dissimuler quelque chose à soi-même, Ne pas se l' avouer, ou Ne pas le reconnaître. Le sentiment qu' elle cherchait encore à se dissimuler. Je ne me dissimule pas qu' il y aura des difficultés à vaincre.

DISSIMULER

DISSIMULER signifie quelquefois, Rendre moins apparent. Dissimuler par quelque artifice les défauts d' un ouvrage. Cette robe dissimule les défauts de sa taille.

DISSIMULÉ, ÉE. participe

DISSIMULÉ, ÉE. participe

DISSIPATEUR, TRICE. s.

DISSIPATEUR, TRICE. s. Dépensier, prodigue, qui dépense beaucoup. Un grand dissipateur. C' est un dissipateur, une dissipatrice.

DISSIPATION. s. f.

DISSIPATION. s. f. Évaporation, déperdition. Dans ce sens, il ne se dit guère qu' en parlant De ce qu' on appelait Esprits animaux. Ces docteurs dissertèrent sur la dissipation des esprits animaux.

Il signifie, dans un sens plus général, Action par laquelle une chose est dissipée ou se dissipe; et se dit surtout de L' action de consumer un bien par de grandes dépenses, et de Ces dépenses mêmes. La dissipation d' un patrimoine. La dissipation des finances. Il s' est ruiné par ses dissipations.

DISSIPATION

DISSIPATION signifie aussi, L' état d' une personne dissipée, d' une personne qui vit au milieu des plaisirs. Être dans la dissipation. Vivre dans la dissipation. La dissipation ne sied guère à un magistrat. Aimer la dissipation.

Il signifie encore, Distraction, récréation. Il vous faut de la dissipation.

DISSIPER. v. a.

DISSIPER. v. a. Disperser, écarter, défaire, détruire. Dissiper une armée. Le soleil dissipe les nuages, les brouillards, les ténèbres.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Dissiper les factions, les cabales, etc. Dissiper de faux bruits. Dissiper les craintes, les terreurs de quelqu' un. Dissiper des illusions, des doutes, des incertitudes, des préventions.

DISSIPER

DISSIPER signifie particulièrement, Consumer par des dépenses excessives, par des profusions. Dissiper son bien, son patrimoine. Il a tout dissipé. Dissiper en folles dépenses.

Il s' emploie quelquefois figurément, dans un sens analogue. Dissiper son temps en de frivoles occupations. Dissiper sa jeunesse au milieu des plaisirs bruyants du monde.

DISSIPER

DISSIPER signifie encore, Distraire, procurer de la récréation. Ce jeu dissipe l' esprit. Absol., La promenade dissipe.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans la plupart de ses acceptions. Leur armée se dissipa. Ces vapeurs se sont dissipées. Le brouillard se dissipe. Mes craintes, mes illusions se dissipèrent. Vous auriez besoin de vous dissiper un peu. J' ai travaillé toute la semaine, j' ai besoin de me dissiper.

DISSIPÉ, ÉE. participe

DISSIPÉ, ÉE. participe Avoir l' esprit dissipé, être dissipé, N' avoir point d' attention à ce qu' on fait, à ce qu' on entend, ou à ce qu' on dit soi-même. Ce jeune homme a l' esprit dissipé, est fort dissipé.

Être dissipé, signifie aussi, Être trop répandu dans le monde, et plus occupé de ses plaisirs que de ses devoirs. C' est un homme fort dissipé. On dit de même, Une vie dissipée.

DISSOLU, UE. adj.

DISSOLU, UE. adj. Impudique, débauché. C' est un homme fort dissolu. C' est une femme très-dissolue. Dissolu dans ses moeurs. Dissolu dans ses paroles.

Il se dit aussi Des choses, dans un sens analogue. Vie dissolue. Moeurs dissolues. Chansons dissolues. Paroles dissolues.

DISSOLUBLE. adj. des deux genres

DISSOLUBLE. adj. des deux genres T. de Chimie. Qui peut être dissous. Ce métal est dissoluble. La gomme est une substance dissoluble dans l' eau. On dit plus ordinairement, Soluble.

DISSOLUMENT. adv.

DISSOLUMENT. adv. D' une manière dissolue. Vivre dissolument. Il est peu usité.

DISSOLUTIF, IVE. adj.

DISSOLUTIF, IVE. adj. T. de Médec. et de Chimie. Qui a la vertu de dissoudre. Remèdes dissolutifs. On dit aussi, Vertu dissolutive. Il a vieilli.

DISSOLUTION. s. f.

DISSOLUTION. s. f. Séparation des parties d' un corps naturel qui se dissout. La dissolution d' un composé. La dissolution des corps. La dissolution des végétaux, des matières animales. La corruption du corps s' opère par la dissolution des parties. Tomber en dissolution. Dissolution complète.

La dissolution des humeurs, du sang, La trop grande fluidité du sang, des humeurs. Cette façon de parler n' est usitée que dans le langage des médecins humoristes.

La dissolution du corps et de l' âme, La séparation du corps et de l' âme.

DISSOLUTION

DISSOLUTION s' emploie aussi figurément. La corruption des moeurs amène la dissolution de l' ordre social. Les causes de la dissolution de l' empire romain. L' État parut menacé d' une entière dissolution. Le roi a prononcé la dissolution de la chambre.

La dissolution d' un mariage, La rupture du lien conjugal. L' adultère est, chez ce peuple, une cause légitime de la dissolution du mariage.

En Jurispr., Dissolution de communauté, Cessation de la communauté de biens entre conjoints. Dissolution de société, Cessation d' une société de commerce.

DISSOLUTION

DISSOLUTION signifie encore figurément, Débauche, déréglement de moeurs; et il se dit surtout De ce qui regarde l' incontinence. Se livrer à la plus honteuse dissolution. La dissolution dans laquelle il vit. Il s' est plongé dans toutes sortes de dissolutions. La dissolution des moeurs.

DISSOLUTION

DISSOLUTION se dit particulièrement, en Chimie, de L' opération qui consiste à séparer les unes des autres les parties d' un corps solide, au moyen d' un fluide avec lequel elles se combinent. Mettre en dissolution. Faire une dissolution.

Il se dit aussi Du résultat de cette opération. Une substance tenue en dissolution dans un liquide. Une dissolution de savon.

DISSOLVANT, ANTE. adj.

DISSOLVANT, ANTE. adj. Qui a la vertu de dissoudre. De ces acides, il faut prendre le plus dissolvant. C' est une des substances les plus dissolvantes. On dit de même, Vertu, qualité dissolvante.

Il s' emploie souvent comme substantif, au masculin; et il est alors synonyme de Menstrue, qui vieillit. L' eau est le dissolvant des sels. L' eau est un grand dissolvant. Un dissolvant très-actif. L' eau régale est le dissolvant de l' or.

DISSONANCE. s. f.

DISSONANCE. s. f. T. de Musique. Faux accord, relation d' un son à un autre avec lequel il n' est pas consonnant. La septième est une dissonance.

Sauver une dissonance, La faire suivre d' un accord convenable qui empêche qu' elle ne blesse l' oreille. On dit en un sens analogue, Préparer une dissonance.

Fig., Dissonance de ton dans le style, Le mélange disparate du ton sérieux et du badin, du noble et du trivial.

DISSONANT, ANTE. adj.

DISSONANT, ANTE. adj. T. de Musique. Qui forme dissonance. Sons dissonants. Notes dissonantes. Intervalle dissonant.

Il signifiait aussi, Qui n' est point d' accord, qui n' est pas dans le ton. Cette voix est dissonante. Cet instrument est dissonant. Ce sens n' est plus usité.

DISSONER. v. n.

DISSONER. v. n. T. de Musique. Former dissonance. Deux notes qui dissonent entre elles.

DISSOUDRE. v. a.

DISSOUDRE. v. a. (Je dissous; nous dissolvons. Je dissolvais. J' ai dissous. Je dissoudrai. Je dissoudrais. Dissous; dissolvez. Que je dissolve. Dissolvant.) Opérer la séparation des parties d' un corps solide. Il se dit surtout en parlant De l' action d' un fluide qui pénètre un corps solide et s' empare de ses molécules. L' eau régale dissout l' or. L' eau dissout le sucre, dissout le sel. Ces acides dissolvent les métaux. On dissout ces drogues avant de les faire entrer dans la composition de tel remède. Dissoudre une substance dans de l' eau.

Il se dit particulièrement, en Médecine, De ce qui fait disparaître une obstruction, un engorgement, de ce qui détruit une concrétion. Dissoudre un engorgement. Dissoudre une concrétion.

Il signifie figurément, Rompre, diviser, faire cesser d' exister. Parmi les catholiques, il n' y a que la mort qui puisse dissoudre le mariage. Dissoudre la communauté conjugale. Dissoudre une société de commerce. Dissoudre une assemblée législative, une chambre élective, la déclarer dissoute. Après la mort d' Alexandre, son empire fut dissous.

DISSOUDRE

DISSOUDRE s' emploie aussi avec le pronom personnel; et alors il se dit non-seulement De ce qui est dissous par un fluide, mais aussi De tout corps dont les parties cessent de rester agrégées, par quelque cause que ce soit. Le sucre se dissout dans l' eau. Ce sel se dissout promptement. Un cadavre qui se dissout et qui tombe en poussière. Avec ellipse du pronom, Faire dissoudre quelque chose dans de l' eau, dans un acide, etc.

Il s' emploie également avec le pronom personnel dans le sens figuré. Une société de commerce qui se dissout par la retraite de l' un des associés. Le mariage se dissout par la mort de l' un des conjoints. Ce vaste empire allait bientôt se dissoudre. À les entendre, le corps social est près de se dissoudre.

DISSOUS, OUTE. participe

DISSOUS, OUTE. participe

DISSUADER. v. a.

DISSUADER. v. a. Détourner quelqu' un de l' exécution d' un dessein, le porter à ne pas exécuter une résolution prise. Il avait quelque envie d' entreprendre ce voyage, mais ses amis l' en ont dissuadé. Il allait s' engager dans un procès, si ses parents ne l' en avaient dissuadé. On l' a dissuadé de partir.

DISSUADÉ, ÉE. participe

DISSUADÉ, ÉE. participe

DISSUASION. s. f.

DISSUASION. s. f. Effet des discours, des raisons qui dissuadent. L' orateur, dans le genre délibératif, a deux principaux objets, la persuasion et la dissuasion. Il est peu usité.

DISSYLLABE. adj. des deux genres

DISSYLLABE. adj. des deux genres T. de Gram. Qui est de deux syllabes. Mot dissyllabe.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Ce vers est composé de dissyllabes.

DISSYLLABIQUE. adj. des deux genres

DISSYLLABIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des vers dont tous les mots sont des dissyllabes, et Des vers qui n' ont que deux syllabes. Vers dissyllabique.

DISTANCE. s. f.

DISTANCE. s. f. L' espace, l' intervalle d' un lieu à un autre, d' un objet à un autre. La distance des lieux. La distance d' une ville à l' autre. On doit, en écrivant, mettre une certaine distance entre les mots. Les distances que des soldats gardent entre eux lorsqu' ils sont en rang. Se tenir à la distance convenable, à une distance respectueuse. J' étais à quelque distance de lui. À une grande distance. À égale distance les uns des autres. De distance en distance. Calculer, mesurer une distance. Une distance de vingt mètres, de cent lieues. La distance qui nous sépare. Parcourir une distance.

Tenir à distance, Empêcher d' approcher. Le général tenait toujours l' ennemi à distance. Cela se dit aussi, figurément, Pour exprimer une certaine réserve d' orgueil ou de dignité, qui repousse la familiarité. Ce prince, quoique affable et bon, sait tenir à distance ceux qui l' approchent.

DISTANCE

DISTANCE se dit, par extension, d' Un intervalle de temps. La distance des temps. Du siége de Troie à la naissance de JÉSUS-CHRIST, il y a une distance d' environ douze siècles. La distance qui sépare ces deux époques.

Il s' emploie souvent au figuré, surtout pour exprimer Différence. Du Créateur à la créature, la distance est infinie. La distance qui sépare l' homme civilisé de l' homme sauvage. Il y a trop de distance entre vous, entre sa condition et la vôtre. L' amour rapproche les distances.

DISTANT, ANTE. adj.

DISTANT, ANTE. adj. Éloigné. Ces deux villes ne sont distantes l' une de l' autre que de huit lieues.

Il se dit aussi en parlant Du temps. Ces deux époques ne sont pas fort distantes l' une de l' autre.

DISTENDRE. v. a.

DISTENDRE. v. a. T. de Médec. Causer une tension considérable. Son estomac est distendu par des gaz.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Quand la peau se distend.

DISTENDU, UE. participe

DISTENDU, UE. participe

DISTENSION. s. f.

DISTENSION. s. f. T. de Médec. Tension considérable, comme est, par exemple, celle de l' estomac et de l' utérus quand des matières plus ou moins abondantes s' y accumulent. La distension de l' estomac, de l' utérus.

DISTILLATEUR. s. m.

DISTILLATEUR. s. m. (On ne prononce qu' une L dans ce mot et dans les quatre suivants. ) Celui qui fait des distillations. Il se dit particulièrement de Celui dont la profession est de fabriquer par la distillation toutes sortes d' eaux, d' huiles, d' essences, de liqueurs, etc. Bon, habile distillateur.

DISTILLATION. s. f.

DISTILLATION. s. f. T. de Chimie, de Pharmacie, etc. Action, opération par laquelle on sépare, à l' aide du feu, les principes volatils d' un corps d' avec ses principes fixes, les premiers se dégageant sous forme de vapeurs ou de gaz, que l' on recueille, et les autres restant au fond du vase. La distillation se fait dans des alambics, dans des cornues, ou dans des matras. Mettre une plante en distillation. Faire une distillation. On obtient cette liqueur par distillation.

Il se dit aussi de Ce qui est obtenu par distillation. Distillations précieuses. Voilà de belles distillations. Ce sens a vieilli.

DISTILLATOIRE. adj. des deux genres

DISTILLATOIRE. adj. des deux genres T. de Chimie, de Pharmacie, etc. Qui sert à distiller, propre aux distillations. Un vase distillatoire. Appareil distillatoire.

DISTILLER. v. a.

DISTILLER. v. a. T. de Chimie, de Pharmacie, etc. Faire une distillation, des distillations; ou Soumettre à la distillation. Distiller au bain-marie, au bain de sable, à feu nu. Distiller de l' eau de rivière. Distiller du vin pour en faire de l' eau-de-vie. Distiller des herbes, des fleurs dans une cornue.

Poétiq. et par extension, Le miel que l' abeille distille, Qu' elle extrait du suc des fleurs.

DISTILLER

DISTILLER s' emploie aussi dans certaines phrases figurées du langage ordinaire, pour dire, Épancher, répandre, verser. Distiller sa rage. Distiller sur quelqu' un le poison, le venin de la calomnie. Le fiel que sa bouche distille.

Il est quelquefois neutre, et signifie, Dégoutter, couler. Des gouttes d' eau distillaient de la voûte. Distiller lentement, goutte à goutte.

DISTILLÉ, ÉE. participe

DISTILLÉ, ÉE. participe Les chimistes emploient très-souvent l' eau distillée, dans leurs expériences.

DISTILLERIE. s. f.

DISTILLERIE. s. f. Lieu où l' on fait des distillations en grand. Une belle distillerie.

DISTINCT, INCTE. adj.

DISTINCT, INCTE. adj. Différent, séparé d' un autre. Ce sont deux choses entièrement distinctes. Il faut que les articles d' un compte soient bien distincts. Les étamines de cette plante sont distinctes, et non réunies.

Il se dit également Des objets dont la forme est bien aperçue, ou qui ne paraissent pas confondus avec d' autres. Peu à peu les objets devinrent plus distincts.

Il signifie aussi, tant au propre qu' au figuré, Clair et net. Un son distinct. Une voix distincte. Une vue distincte. En termes clairs et distincts. Idée distincte. Notion distincte.

DISTINCTEMENT. adv.

DISTINCTEMENT. adv. Nettement, clairement, d' une manière distincte. Voir distinctement les objets. Il prononce, il parle distinctement. Il vous a déclaré son intention assez distinctement.

DISTINCTIF, IVE. adj.

DISTINCTIF, IVE. adj. Qui distingue. Caractère, signe distinctif. Marque distinctive.

DISTINCTION. s. f.

DISTINCTION. s. f. Division, séparation. Écrire tout de suite, sans distinction de chapitres. Bible imprimée sans distinction de versets. Tout y est pêle-mêle sans distinction.

Il signifie aussi, L' action de mettre une différence entre des personnes ou des choses, ou d' avoir égard à la différence qui est entre elles. Faire distinction des personnes. Faire distinction de l' ami et de l' ennemi. Recevoir tout le monde sans distinction. Je fais grande distinction entre l' un et l' autre. Tout fut passé au fil de l' épée, sans distinction d' âge ni de sexe. Faites la distinction de mes droits d' avec les siens.

Il se dit également de Ce qui établit ou indique une différence entre des personnes ou des choses. Créer des distinctions entre les personnes. La distinction des rangs. Les distinctions sociales. Toutes ces distinctions disparurent. Je ne vois point de distinction entre l' un et l' autre. Cette distinction n' est qu' apparente.

Il signifie particulièrement, L' explication, l' indication des divers sens qu' une proposition peut recevoir. Il y a ici une distinction importante à faire. Bonne, mauvaise distinction. Il se tira d' affaire par une distinction subtile.

DISTINCTION

DISTINCTION signifie encore, Prérogative, honneur, marque de préférence, d' estime, d' égard. Il aime les distinctions. Les distinctions plaisent à celui qui les reçoit, et souvent offensent les autres. Distinction très-flatteuse. Traiter quelqu' un avec distinction.

DE DISTINCTION. Locution

DE DISTINCTION. Locution qu' on emploie comme une sorte de qualificatif, en parlant D' une personne qui s' est distinguée dans son état par son mérite. Un officier de distinction, de grande distinction. Cela se dit également Des personnes distinguées par la naissance ou par les dignités. Des personnes de distinction. Un personnage de la plus haute distinction. On le dit aussi quelquefois Des choses qui distinguent, qui honorent. Emploi, charge de distinction, d' une grande distinction.

DISTINGUER. v. a.

DISTINGUER. v. a. Discerner par la vue, par l' ouïe, ou par les autres sens. Il était si tard, qu' on ne pouvait plus distinguer les objets. Je le distinguai dans la foule. Distinguer un chien d' avec un loup, un chien d' un loup. Nous étions si éloignés, que nous ne pouvions distinguer la cavalerie d' avec l' infanterie. Distinguer la fausse monnaie d' avec la bonne. Il se connaît si bien en monnaie, qu' il distinguerait une pièce fausse entre mille. Distinguer les sons, les voix, les odeurs.

Il signifie aussi, Discerner par l' opération de l' esprit. Distinguer le bien et le mal. Distinguer l' ami d' avec le flatteur. Je sais vous distinguer de lui.

DISTINGUER

DISTINGUER signifie en outre, Diviser, séparer, reconnaître la différence, ou y avoir égard. Distinguer les divers sens d' un mot. Il faut distinguer les différents chefs d' accusation. Il faut bien distinguer les intérêts de chacun. Distinguer les temps, les qualités, les âges, les lieux.

Distinguer une proposition, ou absolument, Distinguer, Marquer les divers sens qu' une proposition peut recevoir. Je vous accorde le principe; mais, avant de tirer les conséquences, distinguons.

DISTINGUER

DISTINGUER signifie aussi, Rendre distinct, différent. Distinguer les conditions. La nature a distingué les différents êtres par des caractères particuliers. Distinguer les objets par des noms différents. C' est la raison qui distingue l' homme des animaux. Les qualités qui distinguent une chose d' une autre.

Il signifie particulièrement, Élever au-dessus des autres, tirer du commun, rendre remarquable. Les talents qui vous distinguent. Voilà ce qui distingue ce grand siècle.

Il s' emploie très-souvent avec le pronom personnel, dans les deux acceptions qui précèdent. Cet animal se distingue de tel autre par tels caractères. Cet écrivain se distingue surtout par la clarté. Son style se distingue par l' élégance. Chercher à se distinguer. Se distinguer entre tous ses rivaux. Se distinguer dans une profession. Se distinguer par des moeurs pures, par une conduite irréprochable. Il s' est distingué par sa valeur, par son mérite, par son éloquence, etc.

DISTINGUER

DISTINGUER signifie encore, Remarquer, préférer, ou Traiter avec distinction. Il sut bientôt se faire distinguer. Dès qu' il parut à la cour, le prince le distingua d' une manière flatteuse. Il aime qu' on le distingue et qu' on le flatte.

DISTINGUÉ, ÉE. participe

DISTINGUÉ, ÉE. participe Un personnage distingué. Mérite distingué. Qualité distinguée. Emploi distingué. Naissance distinguée. C' est un de nos savants les plus distingués.

DISTIQUE. s. m.

DISTIQUE. s. m. T. de Versification. On appelle ainsi Deux vers qui renferment un sens complet. Distique grec, latin, italien, français, etc. Voilà un beau distique. Ce distique a été fait pour servir d' inscription.

DISTORSION. s. f.

DISTORSION. s. f. État d' une partie du corps qui se tourne d' un seul côté par le relâchement des muscles opposés, ou par la contraction des muscles correspondants. Distorsion de la bouche, des yeux.

Il signifie aussi, La torsion, le déplacement d' une partie du corps, d' un membre. Distorsion d' un bras.

DISTRACTION. s. f.

DISTRACTION. s. f. Démembrement, séparation d' une partie d' avec son tout. Dans cette acception, il ne s' emploie guère qu' en termes de Pratique. On a demandé distraction de cette terre. On demanda qu' il fût fait distraction d' une partie des objets saisis. Demande en distraction. Faire distraction d' une somme en faveur de quelqu' un.

Distraction de dépens, Action d' adjuger à un avoué les dépens qu' il affirme avoir avancés pour sa partie.

Distraction de juridiction, Action d' ôter à un juge la connaissance d' une affaire, pour l' attribuer à un autre.

DISTRACTION

DISTRACTION signifie aussi, L' inapplication aux choses dont on devrait s' occuper. Il est d' une telle distraction, que... Faire une chose par distraction. Sa distraction est quelquefois plaisante.

Il se dit également Des effets de cette disposition d' esprit, et en général de Tout relâchement d' attention causé par quelque chose d' étranger à ce dont on devrait s' occuper. Il nous donnait la comédie avec ses distractions. Voilà une distraction un peu forte. Il est sujet à des distractions dans ses prières. Il a de fréquentes distractions. Cela lui cause des distractions.

Il se dit encore de Ce qui amuse, délasse ou distrait l' esprit. Vous auriez besoin de distraction. Procurer à quelqu' un toutes sortes de distractions. C' est une distraction à sa douleur. Les distractions du voyage me procurèrent un peu de calme.

DISTRAIRE. v. a.

DISTRAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Traire.) Tirer, séparer une partie d' un tout, etc. Dans ce sens, il n' est guère usité qu' en termes de Pratique. De ces papiers, il en faut distraire ceux qui regardent telle succession. Cette terre fut distraite de tel apanage. Il fit distraire des objets saisis tous ceux qui lui appartenaient. Sur cette somme, il faut distraire tant.

Opposition à fin de distraire, Opposition que l' on forme pour demander qu' un immeuble compris mal à propos dans une saisie immobilière, en soit distrait, retiré.

Distraire quelqu' un de ses juges naturels, L' obliger à comparaître devant d' autres juges que ceux qui lui sont donnés par la loi. D' après la charte, nul ne peut être distrait de ses juges naturels.

DISTRAIRE

DISTRAIRE signifie figurément, Détourner de quelque application. Il m' est venu distraire de mes études. Il cherche la solitude, afin qu' on ne puisse le distraire de son travail, le distraire dans ses prières. La moindre chose le distrait.

Il signifie également, Éloigner l' esprit de ce qui le fatigue ou l' obsède; amuser, divertir. Il chercha par toutes sortes de moyens à la distraire de sa douleur, à la distraire. Distraire un enfant.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, dans les deux sens qui précèdent. Se distraire de son travail. Vous auriez besoin de vous distraire un peu. Chercher à se distraire.

DISTRAIRE

DISTRAIRE signifie encore, Détourner d' un dessein, d' une résolution. Il est tellement résolu à faire ce voyage, que rien ne l' en peut distraire. Dans ce sens, on dit plus ordinairement et mieux, Détourner.

DISTRAIT, AITE. participe

DISTRAIT, AITE. participe Il est aussi adjectif, et signifie, Qui n' a point d' attention à ce qu' il dit ou à ce qu' il fait, ou qui n' est point à ce qu' on lui dit. C' est un homme distrait. Il est toujours distrait. Femme distraite. Esprit distrait.

Il se dit également De ce qui dénote que l' on est distrait. Air distrait. Des yeux, des regards distraits.

Il se dit quelquefois substantivement, en parlant Des personnes. La Bruyère a peint le distrait, dans ses Caractères. La comédie du Distrait, de Regnard.

DISTRIBUER. v. a.

DISTRIBUER. v. a. Départir, répartir, partager. Distribuer une somme d' argent. Distribuer entre des créanciers le prix d' un immeuble vendu en justice. Distribuer des aumônes. Distribuer des vivres aux soldats. Distribuer un travail entre des ouvriers. Ils se distribuèrent les rôles. Ces conduits distribuent l' eau dans les différentes parties de la ville. Distribuer le blâme et la louange. Distribuer des grâces, des récompenses, des emplois, des honneurs. Distribuer des prix à des écoliers. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Le sang se distribue du coeur dans les artères. Cette source se distribue dans tous les quartiers de la ville.

En termes de Palais, Distribuer un procès, Commettre un juge pour examiner les pièces, les écritures d' un procès, et en faire son rapport. Le président a distribué votre procès à tel conseiller.

DISTRIBUER

DISTRIBUER en termes d' Imprimerie, Replacer dans leurs cassetins les différentes lettres, qui ont servi à faire une composition. Distribuer de la lettre. Une forme à distribuer. On l' emploie souvent sans régime. Ce compositeur distribue fort vite, ne sait pas distribuer.

DISTRIBUER

DISTRIBUER signifie aussi, Diviser, ou disposer, ranger. Distribuer par chapitres. Cet auteur a distribué avec art toutes les parties de son sujet. Distribuer par ordre. Distribuer avec méthode. Distribuer avec goût les ornements d' un édifice. La lumière est bien distribuée, les jours et les ombres sont bien distribués dans ce tableau.

Distribuer un appartement, l' intérieur d' un édifice, Le partager en diverses pièces affectées chacune à un usage particulier.

DISTRIBUÉ, ÉE. participe

DISTRIBUÉ, ÉE. participe Un appartement bien distribué.

DISTRIBUTEUR, TRICE. s.

DISTRIBUTEUR, TRICE. s. Celui, celle qui distribue. Distributeur des grâces, des récompenses.

DISTRIBUTIF, IVE. adj.

DISTRIBUTIF, IVE. adj. Qui distribue, qui répartit. La justice distributive est celle qui ordonne des peines et des récompenses.

Il se dit, en termes de Grammaire et de Logique, par opposition à Collectif. Sens distributif. Chacun est un pronom distributif, et Chaque un adjectif distributif. Particule distributive. Tantôt est quelquefois particule distributive, comme dans cette phrase: Tantôt il lit, tantôt il écrit. Les jeunes gens sont inconsidérés, est une proposition vraie dans le sens collectif, mais fausse dans le sens distributif, parce qu' elle n' est pas sans exception.

DISTRIBUTION. s. f.

DISTRIBUTION. s. f. Action de distribuer, ou Le résultat de cette action. Distribution de vivres. Distribution du butin. Distribution des rôles d' une pièce de théâtre. Distribution du travail, des travaux. Distribution de deniers. Distribution des prix. La distribution des troupes dans leurs quartiers d' hiver. La distribution des eaux d' une fontaine. La distribution du sang dans les artères.

Il signifie particulièrement, en termes de Procédure, La répartition entre créanciers des deniers provenant d' une saisie faite sur leur débiteur commun. La distribution du prix des meubles saisis. Distribution par contribution. État, procès-verbal de distribution. En matière de saisie immobilière, Ordre et distribution.

DISTRIBUTION

DISTRIBUTION en termes d' Imprimerie, Action de replacer des lettres dans leurs cassetins. La distribution exige beaucoup d' habitude et de soin. On le dit aussi, collectivement, Des lettres mêmes qui sont à replacer, à distribuer. Voici de la distribution.

DISTRIBUTION

DISTRIBUTION se dit encore de Ce que l' on distribue à des chanoines pour leur droit de présence au service divin. Recevoir double distribution. Distribution manuelle.

DISTRIBUTION

DISTRIBUTION signifie en outre, Division, disposition, arrangement, ordonnance. Cette acception est souvent usitée en Littérature et dans les Arts. La distribution d' une matière par chapitres. La distribution d' un discours, des parties d' un discours. Distribution méthodique. La distribution symétrique des ornements d' un édifice. Ce tableau est remarquable par une belle distribution. La distribution des jours et des ombres, de la lumière et des ombres, ou simplement, de la lumière, dans un tableau.

Il se dit particulièrement, en Architecture, de La division intérieure d' un appartement, d' un édifice en plusieurs pièces qui servent à différents usages. La distribution de cet appartement est bien entendue, est commode. Une mauvaise distribution.

DISTRIBUTIVEMENT. adv.

DISTRIBUTIVEMENT. adv. T. de Logique. Dans un sens distributif.

DISTRICT. s. m.

DISTRICT. s. m. T. de Pratique ancienne. Étendue de juridiction. Un juge ne peut juger hors de son district.

Fig. et fam., Cela n' est pas de mon district, Cela n' est pas de ma compétence, il ne m' appartient pas d' en connaître.

DISTRICT

DISTRICT s' est dit aussi de Chacune des divisions principales d' un département. Chef-lieu de district.

DIT. s. m.

DIT. s. m. Mot, propos, maxime, sentence. Il ne s' emploie guère que dans les locutions suivantes: Un dit notable, remarquable, mémorable. Les dits et faits, les dits et gestes des anciens.

Prov., Avoir son dit et son dédit, Être sujet à se dédire, à se rétracter, à changer aisément d' avis.

DITHYRAMBE. s. m.

DITHYRAMBE. s. m. Espèce de poëme lyrique qui se distingue de l' ode par un enthousiasme plus impétueux, et par l' irrégularité des mesures et des stances. Le dithyrambe était originairement consacré à Bacchus.

DITHYRAMBIQUE. adj. des deux genres

DITHYRAMBIQUE. adj. des deux genres Qui appartient au dithyrambe, qui tient du dithyrambe. Poésie dithyrambique. Chant dithyrambique.

DITO

DITO Mot invariable emprunté de l' italien. Il s' emploie dans les livres de commerce, dans les factures, etc., à peu près de la même manière que le mot latin Idem, lorsqu' on ne veut pas répéter le nom d' une espèce de marchandise déjà désignée. Vingt sacs de café, à tant; trente dito, à tant.

DITON. s. m.

DITON. s. m. T. de Musique. Tierce majeure ou mineure, intervalle composé de deux tons, ou d' un ton et d' un semi-ton.

DIURÉTIQUE. adj. des deux genres

DIURÉTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Apéritif, qui fait uriner. Remède diurétique. Le vin blanc est diurétique. Les racines d' asperges sont diurétiques.

Il se dit quelquefois substantivement, au masculin. C' est un bon diurétique.

DIURNAL. s. m.

DIURNAL. s. m. Livre de prières qui contient l' office canonial de chaque jour, à l' exception des matines, et quelquefois des laudes. Diurnal romain. Diurnal à l' usage de Paris.

DIURNE. adj. des deux genres

DIURNE. adj. des deux genres D' un jour, ou De jour. Il se dit en Astronomie: Le mouvement diurne de la terre. Arc diurne (voyez ARC); et en Histoire naturelle: Plantes diurnes. Les lépidoptères diurnes, ou substantivement, Les diurnes.

DIVAGATION. s. f.

DIVAGATION. s. f. T. de Jurispr. Action de laisser divaguer. La divagation des animaux malfaisants est punie d' une amende.

DIVAGATION

DIVAGATION dans le langage ordinaire, signifie, L' action de s' écarter de la question, du sujet sur lequel on parle ou on écrit. Dans cette acception, il s' emploie surtout au pluriel. Se perdre dans des divagations. Se jeter dans des divagations qui font perdre le sujet de vue.

DIVAGUER. v. n.

DIVAGUER. v. n. T. de Jurispr. Errer çà et là. Il se dit Des animaux féroces ou malfaisants, des fous et des furieux, livrés à eux-mêmes par l' imprudence ou la négligence de ceux qui devraient les surveiller. Laisser divaguer un furieux.

DIVAGUER

DIVAGUER dans le langage ordinaire, signifie, S' écarter de la question, du sujet sur lequel on parle ou on écrit. Cet homme ne suit aucun raisonnement, il ne fait que divaguer.

DIVAN. s. m.

DIVAN. s. m. Terme employé dans le Levant pour désigner, Un conseil suprême, un tribunal, une assemblée de notables. Les divans se tiennent dans des salles autour desquelles règne une sorte d' estrade ou de vaste sofa qui sert de siége aux membres de l' assemblée.

Le divan impérial, ou absolument, Le divan, Le conseil du Grand Seigneur; Le ministère ottoman. Assembler le divan. Cela fut propose au divan. Le grand vizir est le chef du divan.

DIVAN

DIVAN signifie, par extension, Une estrade, un sofa, tel que celui où s' asseyent les membres d' un divan. Il alla se mettre sur le divan. S' étendre sur un divan.

DIVE. adj. f.

DIVE. adj. f. Vieux mot qui signifiait, Divine.

Il se dit encore, substantivement, d' Une sorte de déesse subalterne, dans la mythologie orientale. Les dives et les péris.

DIVERGENCE. s. f.

DIVERGENCE. s. f. T. de Géom. et d' Optique. Situation de deux lignes, de deux rayons, qui vont en s' écartant.

Il s' emploie aussi figurément, et se dit surtout en parlant Des opinions. Il y a une grande divergence dans les opinions du public à ce sujet. Divergence d' opinions.

DIVERGENT, ENTE. adj.

DIVERGENT, ENTE. adj. T. de Géom. et d' Optique. Il se dit Des lignes, des rayons qui vont en s' écartant l' un de l' autre. Lignes divergentes. Rayons divergents.

Il s' emploie aussi figurément. Des opinions divergentes. Des principes divergents.

DIVERGER. v. n.

DIVERGER. v. n. T. de Géom. et d' Optique. Il se dit Des lignes, des rayons qui vont en s' écartant l' un de l' autre. Ces deux lignes divergent. Une direction qui diverge d' une autre. Aller en divergeant.

DIVERS, ERSE. adj.

DIVERS, ERSE. adj. Différent, dissemblable, qui est de nature ou de qualité différente. Ils sont de divers sentiments, d' opinions diverses. Les divers tempéraments. Les divers sens d' un mot. On continua la campagne avec des succès divers.

Il signifie quelquefois, au pluriel, Plusieurs. Il a parlé à diverses personnes. On m' a fait diverses propositions. À diverses fois. En divers temps. En divers lieux.

DIVERSEMENT. adv.

DIVERSEMENT. adv. En diverses manières, différemment. Les historiens en parlent diversement. On peut expliquer cela diversement. Cette nouvelle a été reçue diversement dans le monde.

DIVERSIFIER. v. a.

DIVERSIFIER. v. a. Varier, changer de plusieurs façons. Diversifier les mets. Diversifier les attitudes des figures dans un tableau. Diversifier ses études, ses exercices. Diversifier l' entretien, la conversation. Ces broderies sont agréablement diversifiées. Diversifier un poëme par d' heureux épisodes.

Il est employé quelquefois avec le pronom personnel. Des nuances qui se diversifient à l' infini.

DIVERSIFIÉ, ÉE. participe

DIVERSIFIÉ, ÉE. participe

DIVERSION. s. f.

DIVERSION. s. f. Action par laquelle on détourne, on oblige à se détourner; ou L' effet de cette action. Il se dit tant au propre qu' au figuré. Il est entré dans le pays ennemi pour faire diversion. Ce fut pour le général une utile diversion. Ces deux amis commençaient à disputer aigrement, un tiers a parlé de nouvelles pour faire diversion. On vient plus aisément à bout des passions extrêmes par la diversion, que par l' opiniâtreté à les combattre directement. Ce jeune homme a été guéri de son amour par la diversion que fait dans son coeur le désir de la gloire. Voyez vos amis, cela fera diversion à votre douleur.

DIVERSITÉ. s. f.

DIVERSITÉ. s. f. Variété, différence. Diversité de religion, de vie, de fortune. Diversité d' objets, d' occupations, d' esprits, d' humeurs, d' opinions, etc. Il y a une très-grande diversité dans les caractères. Étrange diversité. Agréable diversité. Quelle diversité!

DIVERTIR. v. a.

DIVERTIR. v. a. Détourner, distraire. Divertir quelqu' un de ses occupations. Il avait tel dessein, je l' en ai diverti. En ce sens, il vieillit.

Il signifie plus ordinairement, Soustraire, dérober, s' approprier illégitimement. Il avait diverti plusieurs des effets de la succession. Divertir des papiers importants. On l' accuse d' avoir diverti les fonds qui lui étaient confiés.

Divertir des fonds, des deniers, une somme, etc., signifie quelquefois simplement, Les appliquer à un usage différent de celui auquel ils étaient destinés, les dilapider. Divertir les fonds de l' État. Ce tuteur a diverti les revenus de son pupille. Cette somme a été divertie.

DIVERTIR

DIVERTIR signifie encore, Désennuyer, amuser, récréer. Il faut le divertir. Allons le divertir.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans le sens de Se réjouir, prendre du plaisir, s' ébattre. Ces jeunes gens se divertissent à jouer à la paume. Divertissez-vous à quelque chose. Nous nous sommes bien divertis. Divertissons-nous.

Il signifie quelquefois, Plaisanter, se moquer. Ces messieurs voulaient se divertir à mes dépens. Ce que vous dites là n' est pas sérieux, vous voulez vous divertir.

DIVERTI, IE. participe

DIVERTI, IE. participe Deniers divertis. Somme divertie. Fonds, effets divertis. Il n' est guère usité qu' en ce sens.

DIVERTISSANT, ANTE. adj.

DIVERTISSANT, ANTE. adj. Qui divertit, qui réjouit, qui récrée. Ce spectacle est fort divertissant. Esprit divertissant. Humeur divertissante. C' est un homme très-divertissant.

DIVERTISSEMENT. s. m.

DIVERTISSEMENT. s. m. Récréation, plaisir, amusement. Il se dit ordinairement d' Un plaisir honnête. La chasse est pour lui un grand divertissement. La musique est un divertissement fort agréable. L' étude est pour vous un divertissement. Les divertissements du carnaval.

Il se dit particulièrement Des danses, quelquefois mêlées de chant, qui font partie d' un opéra ou de quelque autre pièce de théâtre. Les divertissements de cet opéra sont bien amenés. Une pièce avec des divertissements, terminée par un divertissement. Il y a un divertissement au quatrième acte de cette comédie.

DIVERTISSEMENT

DIVERTISSEMENT signifie aussi, L' action de divertir des effets, des fonds, etc. Le divertissement de quelques-uns des effets d' une succession ou d' une communauté conjugale. Divertissement de deniers, de fonds.

DIVIDENDE. s. m.

DIVIDENDE. s. m. T. d' Arithm. Nombre à diviser selon la règle de division. Le dividende s' écrit à la gauche du diviseur, dont on le sépare par un trait.

DIVIDENDE

DIVIDENDE en termes de Commerce et de Finance, La portion d' intérêt ou de bénéfice qui revient à chaque actionnaire d' une compagnie de commerce ou de finance, et qui se paye, soit à la fin de l' année, soit à d' autres époques convenues. Le dividende est de tant. Toucher, recevoir son dividende. Un faible dividende.

Il se dit également de La portion afférente à chaque créancier sur la somme qui reste à partager après la liquidation d' une maison en faillite. Cette faillite ne présente qu' un dividende de cinq pour cent.

DIVIN, INE. adj.

DIVIN, INE. adj. Qui est de Dieu, d' un dieu; qui appartient à Dieu, à un dieu. Les attributs divins. Une nature divine. La puissance divine. La providence divine. La bonté, la miséricorde divine. La grâce divine.

Un être divin, Un être dont la nature est divine.

Les personnes divines, Les trois personnes de la Trinité. Le Verbe divin, Le Fils de Dieu.

DIVIN

DIVIN se dit également De ce qui est relatif à Dieu, à un dieu. Le culte divin. Le service divin. L' office divin. Cela est de droit divin. Les Romains rendaient des honneurs divins à leurs empereurs. Déférer, décerner les honneurs divins.

DIVIN

DIVIN se dit figurément De ce qui semble être au-dessus des forces de la nature. Il y a là quelque chose de divin.

Il se dit aussi De ce qui est excellent, parfait dans son genre. Ouvrage divin. Beauté divine. Le divin Platon. C' est un homme divin.

DIVINATION. s. f.

DIVINATION. s. f. Art prétendu de deviner, de prédire l' avenir. La divination a toujours été condamnée par l' Église.

Il se dit aussi Des moyens employés pour deviner et prédire. Les païens avaient plusieurs sortes de divinations, la divination par le vol des oiseaux, la divination par l' inspection des entrailles des victimes, etc.

DIVINATOIRE. adj. des deux genres

DIVINATOIRE. adj. des deux genres Il se dit De la science prétendue des devins, et Des choses qu' ils emploient pour mettre cette science en pratique. Art, science divinatoire. Baguette divinatoire.

DIVINEMENT. adv.

DIVINEMENT. adv. Par la vertu divine, par la puissance de Dieu, d' un dieu. Les prophètes divinement inspirés. La conception du Fils de Dieu a été opérée divinement dans le sein de la sainte Vierge.

Il signifie figurément et par exagération, Excellemment, parfaitement. Ce sculpteur travaille divinement. Cette femme chante divinement. Il écrit divinement. Il joue du violon divinement. Divinement bien.

DIVINISER. v. a.

DIVINISER. v. a. Reconnaître pour divin, mettre au rang des dieux. Les païens divinisaient les héros. Auguste fut divinisé.

Il signifie figurément, Exalter, préconiser outre mesure. C' est un enthousiaste qui divinise tout ce qu' il aime.

DIVINISÉ, ÉE. participe

DIVINISÉ, ÉE. participe

DIVINITÉ. s. f.

DIVINITÉ. s. f. Essence divine, nature divine. La divinité du Verbe.

Il se prend aussi pour Dieu même. Honorer la Divinité. Nier la Divinité, ne point reconnaître la Divinité, c' est abjurer toute raison.

Il se dit également Des dieux et des déesses du paganisme. Les divinités fabuleuses. Les divinités des eaux. La divinité du lieu. Les divinités des forêts. Les divinités du Styx. Les divinités allégoriques.

Il s' emploie figurément et par exagération, en poésie, quand on parle d' Une belle femme. C' est une divinité. La divinité que j' adore.

DIVIS. s. m.

DIVIS. s. m. Il est opposé à Indivis. Posséder par divis, Posséder par suite d' un partage. Il est peu usité.

DIVISER. v. a.

DIVISER. v. a. Partager, séparer réellement ou fictivement une chose en deux ou plusieurs parties. Diviser un corps, les parties d' un corps avec un instrument tranchant. Diviser un mot dont toutes les lettres ne peuvent entrer dans une même ligne. Diviser une ville en arrondissements, par arrondissements. La France est divisée en tant de départements. Il divisa l' armée en trois corps principaux. Diviser une grandeur, une quantité. Diviser un discours. Diviser une somme entre plusieurs personnes, en plusieurs parties. On divise l' année ou l' année se divise en douze mois. Diviser la circonférence en trois cent soixante degrés.

Il signifie particulièrement, en Arithmétique, Chercher combien de fois un nombre est contenu dans un autre. Si l' on divise cent par vingt-cinq, on a quatre pour quotient. Le nombre à diviser s' écrit à la gauche de celui par lequel on doit le diviser.

Il signifie figurément, Mettre en discorde, désunir. L' intérêt a divisé cette famille. Ils sont divisés en sectes, en factions. Diviser les esprits.

Il s' emploie aussi quelquefois avec le pronom personnel. Ils se divisèrent en petits groupes. Là, le fleuve se divise en deux branches principales. Les esprits ne tardèrent pas à se diviser.

DIVISÉ, ÉE. participe

DIVISÉ, ÉE. participe Être divisés d' intérêt.

Il se dit quelquefois adjectivement, surtout en Botanique, De ce qui est naturellement fendu, partagé profondément en deux ou plusieurs parties. Limbe des pétales divisé en trois lobes.

DIVISEUR. s. m.

DIVISEUR. s. m. T. d' Arithm. Nombre par lequel on en divise un plus grand. Quand on divise cent par dix, dix est le diviseur, et cent est le dividende. Le plus grand commun diviseur de deux nombres.

Il se prend quelquefois adjectivement. Le nombre diviseur.

DIVISIBILITÉ. s. f.

DIVISIBILITÉ. s. f. T. didactique. Qualité de ce qui peut être divisé. La divisibilité de la matière.

DIVISIBLE. adj. des deux genres

DIVISIBLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut être divisé. Plusieurs philosophes disent que la matière est divisible à l' infini. Ce nombre n' est pas exactement divisible par tel autre.

DIVISION. s. f.

DIVISION. s. f. Séparation réelle ou fictive, partage. La division des parties d' un corps. La division d' un régiment en bataillons, d' un bataillon en compagnies. Les experts déclarèrent que l' immeuble n' était pas susceptible de division. La division d' un héritage. La division d' un sermon. La division d' un discours doit être claire, et renfermer tout le sujet. Division par livres, par chapitres. La nouvelle division territoriale. La division de la France en départements. La division d' une ville par arrondissements. La division de la circonférence en degrés.

Il se dit particulièrement, dans les assemblées délibérantes, de La séparation que l' on fait des propositions contenues dans une motion, dans une question, dans un amendement, etc., pour les discuter séparément, et les adopter ou les rejeter l' une après l' autre. On a demandé la division de la question, de l' amendement, ou simplement, la division.

En Jurispr., Bénéfice de division, Exception par laquelle une caution poursuivie pour toute la dette, quoiqu' il y ait d' autres cautions, oppose qu' elle ne peut être recherchée que pour sa part et portion.

En termes de Pratique, Sans division ni discussion, Solidairement l' un pour l' autre, et un seul pour le tout.

DIVISION

DIVISION signifie aussi, dans une acception particulière, Celle des quatre premières règles ou opérations d' arithmétique par laquelle on divise, c' est-à-dire, par laquelle on cherche combien de fois un nombre est contenu dans un autre. Les quatre premières règles d' arithmétique sont, l' addition, la soustraction, la multiplication, et la division. Il sait la multiplication, mais il ne sait pas encore la division. Il ne sait pas faire la division. La division des nombres entiers. La division des fractions. Faire une division.

DIVISION

DIVISION signifie encore figurément, Désunion, discorde. Il y a division, de la division entre eux. Mettre de la division, mettre la division dans une famille. Des frères en division. Semer la division. Fomenter, entretenir la division, les divisions. Des divisions éclatèrent dans cette ville. Divisions intestines.

DIVISION

DIVISION se dit en outre de Chacune des parties d' un tout divisé. Les divisions d' une ligne. Marquer des divisions. On nomme bataillons les divisions principales d' un régiment. Les divisions d' un livre. Les divisions d' un territoire. Les divisions sont indiquées, sont marquées sur la carte. Établir des divisions.

Division militaire, Partie du territoire français gouvernée par un officier général pour ce qui concerne l' administration militaire. La plupart des divisions militaires comprennent chacune plusieurs départements. Le général commandant la division. Paris est dans la première division.

DIVISION

DIVISION se dit particulièrement, en termes de Guerre, Des parties principales d' une armée ou d' un corps d' armée. Une division se compose de brigades. La division de la droite. La division de la gauche. La division du centre. Général de division. La division d' un général. Ce corps fait partie de telle division. Cette division a beaucoup souffert.

Il se dit encore de La réunion de deux compagnies ou pelotons. Former les divisions. Rompre les divisions. Le plus ancien capitaine commande la division. Défiler par divisions.

DIVISION

DIVISION en termes de Marine, se dit également d' Un certain nombre de vaisseaux d' une armée navale, qui sont ordinairement commandés par un officier général. Un tel commandait notre division.

DIVISION

DIVISION se dit encore, dans les grandes Administrations, d' Un certain nombre de bureaux placés sous la direction d' un commis principal que l' on nomme Chef de division. La division du contentieux. La division du personnel.

DIVISION

DIVISION en Botanique, se dit Des parties d' une chose qui est fendue ou partagée naturellement. Les divisions d' un calice. Corolle à cinq divisions.

DIVISION

DIVISION en termes d' Imprimerie, est synonyme de Tiret, parce que le tiret sert à marquer, à la fin des lignes, qu' un mot est divisé.

DIVISIONNAIRE. adj. m.

DIVISIONNAIRE. adj. m. De division. Il ne s' emploie guère que dans ces dénominations:

Inspecteur divisionnaire, Celui qui est chargé d' une inspection dans une certaine étendue de territoire. Inspecteur divisionnaire des ponts et chaussées, des douanes.

Capitaines divisionnaires, Ceux qui commandent les divisions quand elles marchent ou défilent de front, ou quand elles opèrent isolément.

DIVORCE. s. m.

DIVORCE. s. m. Rupture légale du mariage du vivant des époux. Le divorce était en usage parmi les Juifs et parmi les Romains. Demander le divorce. Demande en divorce. Divorce par consentement mutuel.

Il se dit quelquefois, figurément, Des simples dissensions qui naissent entre époux. Ce mari et cette femme sont dans un continuel divorce.

Il s' applique même Aux dissensions entre les amis, les concitoyens, etc. Cet homme est de si mauvaise humeur, qu' il est en divorce avec tous ses amis.

Il se prend aussi, figurément, pour Une séparation volontaire d' avec les choses auxquelles on était fort attaché. Il a fait divorce avec les plaisirs, avec le monde, avec le genre humain.

DIVORCER. v. n.

DIVORCER. v. n. Faire divorce. Ils ont divorcé. Elle a divorcé d' avec lui.

DIVORCÉ, ÉE. participe

DIVORCÉ, ÉE. participe Homme divorcé, femme divorcée, Homme, femme qui a fait divorce.

DIVULGATION. s. f.

DIVULGATION. s. f. Action de divulguer, ou État d' une chose divulguée. La divulgation d' un secret.

DIVULGUER. v. a.

DIVULGUER. v. a. Rendre public ce qui n' était pas su. Divulguer un secret. Une heure après que la nouvelle fut arrivée, on la divulgua par toute la ville, elle fut divulguée partout.

DIVULGUÉ, ÉE. participe

DIVULGUÉ, ÉE. participe

DIX. adj. numéral des deux genres

DIX. adj. numéral des deux genres Nombre pair qui se compose de deux fois cinq, et qui suit immédiatement le nombre neuf. L' X se prononce comme un Z devant une voyelle. Dix arpents. Dix écus. Dix hommes. Devant une consonne ou une lettre aspirée, il ne se prononce point. Dix cavaliers. Dix fantassins. Dix femmes. Les dix commandements de Dieu. Dix héros. Quand il est final, ou qu' il est suivi d' un repos, il se prononce fortement comme une S initiale. Nous sommes dix. Ils étaient dix, tous de bonne humeur. Il se prononce de même dans Dix-sept, dix-huit, dix-neuf.

Fam. et par exagérat., Plus de dix fois, dix fois pour une, Souvent, plusieurs fois. Je vous l' ai déjà répété plus de dix fois.

DIX

DIX s' emploie quelquefois pour Dixième. Page dix. Article dix. Chapitre dix. Le pape Léon dix. Louis dix. On écrit ordinairement, Léon X, Louis X.

Il est aussi substantif masculin, dans le premier sens. Dix, multiplié par trois. On dit de même: Le nombre dix. Le numéro dix (10). Un dix en chiffre romain (X).

Le dix du mois, Le dixième jour du mois. Il doit arriver le dix de ce mois, ou simplement, le dix. Le dix janvier. On dit en des sens analogues: Le dix de la lune. Le dix de sa maladie.

DIX, substantif

DIX, substantif signifie encore, Une carte à jouer marquée de dix points. Un dix de coeur, de trèfle, etc. Au Piquet, Quatorze de dix.

DIXIÈME. adj. des deux genres

DIXIÈME. adj. des deux genres (On prononce Dizième.) Nombre ordinal de Dix. Le dixième jour. La dixième fois. J' étais le dixième.

La dixième partie, ou substantivement, Le dixième, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en dix parties égales. Il est héritier pour un dixième. Il a un dixième dans cette affaire. Les neuf dixièmes. On a dit dans un sens analogue, Le dixième denier d' intérêt.

DIXIÈMEMENT. adv.

DIXIÈMEMENT. adv. (On prononce Dizièmement.) En dixième lieu.

DIXME. s. f.

DIXME. s. f. Voyez DÎME.

DIZAIN. s. m.

DIZAIN. s. m. (On écrivait autrefois Dixain, ainsi que Dixaine et Dixenier.) Ce qui est composé de dix parties. Il se dit principalement Des pièces de poésie et des stances ou strophes composées de dix vers. Faire un dizain. Cette ode contient tant de dizains.

Il se dit aussi d' Un chapelet composé de dix grains. Dire tous les jours son dizain.

Un dizain de cartes, Dix jeux de cartes dans un paquet.

DIZAINE. s. f.

DIZAINE. s. f. Total de choses ou de personnes composé de dix. Une dizaine d' écus. Une dizaine de personnes. Compter par dizaine. Le chapelet est composé de cinq dizaines. Autrefois la ville de Paris était divisée en tant de quartiers, et chaque quartier en tant de dizaines.

Il se dit particulièrement, en Arithmétique, d' Une collection de dix unités. Nombre, dizaine, centaine, mille, dizaine de mille. La colonne des dizaines.

DIZEAU. s. m.

DIZEAU. s. m. Il se dit d' Un tas de dix gerbes, de dix bottes. Un dizeau.

DIZENIER. s. m.

DIZENIER. s. m. (On dit aussi, Dizainier.) Chef d' une dizaine, ou qui a dix personnes sous sa charge. C' était autrefois Le nom de certains officiers de ville. Les quarteniers, les dizeniers, etc., de Paris.

D-LA-RÉ

D-LA-RÉ Ancien terme de Musique, par lequel on désignait le ton de ré. Le ton de d-la-ré. Cet air est en d-la-ré.

DOCILE. adj. des deux genres

DOCILE. adj. des deux genres Qui a de la disposition à se laisser conduire et diriger. Naturel docile. Esprit docile. Humeur docile. Enfant docile. Rendre docile. Être docile. Un élève fort docile aux leçons de ses maîtres.

Il se dit, par extension, Des animaux. Le cheval, le chien, sont des animaux dociles. Un boeuf docile au joug.

DOCILEMENT. adv.

DOCILEMENT. adv. Avec docilité. Écouter docilement. Recevoir docilement un conseil.

DOCILITÉ. s. f.

DOCILITÉ. s. f. Qualité par laquelle on est docile, disposition naturelle à se laisser diriger. Il a une grande docilité. Cet enfant est d' une docilité exemplaire. Il reçoit mes avis avec beaucoup de docilité.

DOCIMASTIQUE ou *DOCIMASIE. s. f.

DOCIMASTIQUE ou *DOCIMASIE. s. f. T. de Métallurgie. Art d' essayer en petit les minerais, pour connaître la qualité et la quantité des métaux qu' ils contiennent. La docimastique diffère de la métallurgie, qui s' occupe du travail des minerais en grand.

DOCTE. adj. des deux genres

DOCTE. adj. des deux genres Savant, érudit. Un docte jurisconsulte. Un docte antiquaire.

Il s' applique également Aux choses. Un livre docte. De doctes leçons. De doctes veilles.

Il se prend quelquefois substantivement, surtout au pluriel. Les doctes ne sont pas de cet avis.

DOCTEMENT. adv.

DOCTEMENT. adv. Savamment, d' une manière docte. Traiter doctement une matière.

Ironiq., Il nous a prouvé doctement les vérités les plus triviales.

DOCTEUR. s. m.

DOCTEUR. s. m. Celui qui est promu, dans une université, au plus haut degré de quelque faculté. Docteur en théologie. Docteur en droit. Docteur en médecine de la faculté de Paris. Docteur-médecin. Docteur ès lettres. Prendre le bonnet de docteur. Être reçu docteur. Passer docteur. Le grade, le diplôme de docteur.

Docteur-régent, se disait autrefois d' Un docteur qui enseignait publiquement.

DOCTEUR

DOCTEUR se dit quelquefois absolument pour Médecin. Consulter son docteur. Docteur, que pensez-vous de mon état? Ce sens et les deux suivants sont familiers.

Il se dit aussi d' Un homme docte, quoiqu' il n' ait pas été reçu docteur; et quelquefois, par extension, d' Un homme habile en quelque chose que ce soit. Il a beaucoup étudié cette science, il y est docteur. Ce n' est pas un grand docteur. C' est un grand docteur aux échecs.

Il se dit encore, en mauvaise part, de Quiconque se donne l' air capable. Faire le docteur. Prendre un ton de docteur.

DOCTEUR

DOCTEUR signifie en outre, Celui qui donne des enseignements, maître. En ce sens, on l' applique surtout Aux hommes qui se sont illustrés dans la philosophie scolastique, et il est ordinairement accompagné d' une épithète. Saint Thomas était appelé le Docteur angélique, saint Bonaventure le Docteur séraphique, Roger Bacon le Docteur admirable, etc.

Les docteurs de l' Église, se dit de Ceux qui enseignent les vérités du christianisme, et particulièrement des Pères de l' Église qui ont le plus écrit, et dont les doctrines ont dominé, tels que saint Athanase, saint Jean Chrysostome, saint Jérôme et saint Augustin. C' est ce qu' enseignent les docteurs.

Les docteurs de la loi, se dit, dans le Nouveau Testament, de Ceux qui enseignaient et interprétaient la loi judaïque.

DOCTORAL, ALE. adj.

DOCTORAL, ALE. adj. Appartenant au docteur. Robe doctorale. Bonnet doctoral.

Fig. et dans un sens de critique, Ton doctoral, morgue doctorale, etc., se disent Du ton tranchant, de la suffisance ridicule de certains savants.

DOCTORAT. s. m.

DOCTORAT. s. m. Degré, qualité de docteur. Il est parvenu au doctorat.

DOCTORERIE. s. f.

DOCTORERIE. s. f. Acte qu' on fait en théologie pour être reçu docteur.

DOCTRINAIRE. s. m.

DOCTRINAIRE. s. m. Prêtre ou clerc séculier de la Doctrine chrétienne, père de la Doctrine chrétienne. On dit aussi, adjectivement, Un prêtre doctrinaire.

DOCTRINAL, ALE. adj.

DOCTRINAL, ALE. adj. T. de Théol. Il se dit Des avis, des sentiments que les docteurs, les universités, donnent en matière de doctrine, de morale, etc. Avis doctrinal. Jugement doctrinal. Les universités donnaient des avis doctrinaux sur les livres.

DOCTRINE. s. f.

DOCTRINE. s. f. Savoir, érudition. Grande doctrine. Profonde doctrine. Doctrine consommée. Cet homme a beaucoup de doctrine. Ce livre est plein de doctrine.

Il signifie plus ordinairement, Ce que l' on croit ou qu' on enseigne, les maximes, les opinions qu' on professe ou qu' on adopte sur quelque matière. On le dit surtout en matière de Religion et de Philosophie. Doctrine orthodoxe, fausse, dangereuse. Il enseigne, il professe une bonne, une saine doctrine. Doctrine religieuse. Doctrine théologique. Doctrine philosophique. Des doctrines impies. Comparer des doctrines. Doctrine politique, littéraire, médicale, etc. Cela est conforme à la doctrine de l' Évangile. La doctrine de Platon. La doctrine d' Aristote. La doctrine de saint Augustin, de saint Thomas, etc. La doctrine du concile de Trente. La doctrine de Luther. Un point de doctrine. La doctrine de l' immortalité de l' âme. La doctrine de la métempsycose. La doctrine de l' intérêt personnel.

Doctrine chrétienne. Nom de deux congrégations religieuses, instituées, l' une en France et l' autre en Italie, pour enseigner la doctrine chrétienne et catéchiser les peuples. Congrégation de la Doctrine chrétienne. Les prêtres, les pères de la Doctrine chrétienne.

DOCUMENT. s. m.

DOCUMENT. s. m. Titre, preuve par écrit, renseignement. Vieux documents. Anciens documents. Titres et documents. Un document précieux. Recueillir les documents qui peuvent servir à la composition d' une histoire.

DODÉCAÈDRE. s. m.

DODÉCAÈDRE. s. m. T. de Géom. Corps solide régulier dont la surface est formée de douze pentagones réguliers.

DODÉCAGONE. s. m.

DODÉCAGONE. s. m. T. de Géom. Figure rectiligne qui a douze côtés. Dodécagone régulier.

DODÉCANDRIE. s. f.

DODÉCANDRIE. s. f. T. de Botan. Il se dit de La classe du système de Linné qui renferme les plantes dont les fleurs ont douze étamines.

DODINER (SE). v. pron.

DODINER (SE). v. pron. Avoir beaucoup de soin de sa personne. Ce paresseux ne fait que se dodiner. Il est familier et peu usité.

DODINER

DODINER s' emploie comme neutre en termes d' Horlogerie, et signifie, Avoir un certain mouvement. Ce balancier dodine bien.

DODO. s. m.

DODO. s. m. Mot du langage familier, dont on se sert en parlant aux enfants, et qui n' est guère usité que dans ces phrases: Faire dodo, Dormir. Aller à dodo, Aller dormir, aller se coucher.

DODU, UE. adj.

DODU, UE. adj. Gras, potelé, qui a beaucoup d' embonpoint. Il est dodu. Cette femme est dodue. Des pigeons dodus. Il est familier.

DOGARESSE. s. f.

DOGARESSE. s. f. La femme d' un doge.

DOGAT. s. m.

DOGAT. s. m. La dignité de doge, ou La durée de cette dignité. Le dogat de Venise était à vie. Le dogat de Gênes était de deux ans.

DOGE. s. m.

DOGE. s. m. On appelait ainsi Le chef de la république de Venise, et Celui de la république de Gênes. Le doge de Venise, de Gênes. Le palais des doges.

DOGMATIQUE. adj. des deux genres

DOGMATIQUE. adj. des deux genres Qui appartient au dogme, qui concerne le dogme; et plus ordinairement, par extension, Qui est consacré, usité dans l' école. Terme dogmatique. Style dogmatique.

Il s' emploie absolument, comme substantif masculin, pour signifier, Le style dogmatique. Tel mot n' est d' usage que dans le dogmatique.

DOGMATIQUE, adjectif

DOGMATIQUE, adjectif signifie aussi, Qui dogmatise, qui exprime ses opinions d' une manière impérieuse et tranchante. C' est un esprit dogmatique. Il est très-dogmatique.

Ton dogmatique, Le ton d' une personne qui dogmatise. Il parle toujours d' un ton dogmatique.

Philosophie dogmatique, se dit, par opposition à Philosophie sceptique, de Celle qui établit des dogmes. On dit dans le même sens, Un philosophe dogmatique.

DOGMATIQUEMENT. adv.

DOGMATIQUEMENT. adv. D' une manière dogmatique, selon les règles de l' école. Traiter une matière dogmatiquement.

Il signifie aussi, D' un ton décisif et sentencieux. Parler dogmatiquement.

DOGMATISER. v. n.

DOGMATISER. v. n. Enseigner une doctrine fausse ou dangereuse. Il se dit principalement en matière de Religion. Il dogmatise. Il se mêle de dogmatiser. Il fut défendu de dogmatiser.

Il signifie aussi, Exprimer, débiter ses opinions, ses raisonnements d' un ton décisif, sentencieux et tranchant, et en homme qui veut régenter. Il dogmatise perpétuellement. Il dogmatise sur tout. On est ennuyé de l' entendre dogmatiser.

DOGMATISEUR. s. m.

DOGMATISEUR. s. m. Celui qui a l' habitude de prendre un ton dogmatique. Il se dit toujours en mauvaise part. C' est un grand dogmatiseur.

DOGMATISTE. s. m.

DOGMATISTE. s. m. Celui qui établit des dogmes, qui dogmatise.

DOGME. s. m.

DOGME. s. m. Point de doctrine, proposition ou principe établi, ou regardé comme une vérité incontestable. Il se dit surtout en matière de Religion et de Philosophie. Les dogmes de la religion. Des dogmes religieux. Les dogmes de la foi sont immuables, mais la discipline peut recevoir des changements. Les dogmes de la philosophie. Des dogmes philosophiques. Établir des dogmes. Adopter un dogme. Le dogme de l' immortalité de l' âme. Par extension, Des dogmes politiques, littéraires, etc.

Il se dit absolument, au singulier, Des dogmes d' une religion. Attaquer le dogme. Disputer sur le dogme. Fixer le dogme.

DOGRE. s. m.

DOGRE. s. m. T. de Marine, emprunté du hollandais Dogger-boot. Bâtiment de commerce qui sert ordinairement à la pêche du hareng et du maquereau, dans la Manche et dans les mers du Nord.

DOGUE. s. m.

DOGUE. s. m. Espèce de chien ordinairement gros et fort, qui a le museau noir et écrasé, les lèvres épaisses et pendantes, et dont on se sert pour garder les maisons, les basses-cours, etc. Gros dogue. Dogue d' Angleterre.

Fig. et fam., Être d' une humeur de dogue, Être de fort mauvaise humeur. On dit aussi, Il a de l' humeur comme un dogue.

DOGUIN, INE. s.

DOGUIN, INE. s. Mâle et femelle de petits dogues.

DOIGT. s. m.

DOIGT. s. m. (On ne prononce point le G.) Chacune des parties mobiles et distinctes qui terminent la main ou le pied de l' homme. Doigts longs, courts, menus, etc. Les cinq doigts de la main. Les quatre doigts et le pouce. Les doigts du pied. Le gros doigt. Le petit doigt. Le doigt du milieu. Le doigt annulaire. Les ongles des doigts. Les jointures, les articulations des doigts. Remuer les doigts. Faire craquer ses doigts. Avoir mal au doigt, à un doigt. Un mal de doigt. Il a une bague au doigt. Compter par ses doigts, sur ses doigts. Toucher du bout du doigt. Presser quelque chose du doigt. Je voudrais qu' il m' en eût coûté un doigt, un doigt de la main, et que cela fût arrivé, ne fût pas arrivé. Il s' en fallait à peine d' un travers de doigt que le coup ne fût au coeur. Cette sauce est excellente, on s' en lèche les doigts.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant De quelques animaux. La main, les doigts du singe. Doigt de canard, de bécasse, etc.

Les doigts d' un gant, Les parties d' un gant dans lesquelles entrent les doigts.

Fig. et fam., À lèche-doigts, se dit en parlant Des choses à manger qui sont données en trop petite quantité. Il nous a fait servir d' assez bonnes choses, mais il n' y en avait qu' à lèche-doigts.

Fig., Montrer quelqu' un au doigt, S' en moquer publiquement, s' en moquer comme d' une personne décriée ou ridicule. C' est un homme qu' on montre au doigt. Il se fait montrer au doigt.

Fig. et fam., Donner sur les doigts à quelqu' un, Le châtier, lui faire souffrir quelque peine, quelque dommage, quelque confusion. Avoir sur les doigts, Recevoir la punition, le châtiment de quelque faute, de quelque imprudence.

Prov. et fig., S' en mordre les doigts, Se repentir de quelque chose. Vous avez trop de confiance en lui, vous pourriez bien un jour vous en mordre les doigts.

Prov. et fig., C' est une bague au doigt, se dit D' une chose de prix dont on peut toujours se défaire avec avantage. Il se dit aussi D' une place, d' un emploi qui donne un traitement et peu d' occupation. Votre place vous laisse du loisir, c' est une bague au doigt.

Fig., Avoir des yeux au bout des doigts, Avoir le tact très-fin, faire avec habileté des ouvrages de la main très-délicats.

Fig. et fam., Avoir de l' esprit au bout des doigts, Être adroit aux ouvrages de la main. Avoir de l' esprit jusqu' au bout des doigts, Avoir beaucoup d' esprit, faire paraître de l' esprit jusque dans les plus petites choses.

Fam., Il y met les quatre doigts et le pouce, se dit D' un homme qui prend avidement et malproprement dans un plat ce qui est à sa portée. Cela se dit, par extension, en parlant De tout ce qu' une personne fait sans ménagement et sans délicatesse.

Prov. et fig., Ils sont comme les deux doigts de la main, ce sont les deux doigts de la main, se dit De deux personnes extrêmement unies d' amitié.

Prov. et fig., Il ne faut pas mettre le doigt entre le bois et l' écorce, ou Entre l' arbre et l' écorce, il ne faut pas mettre le doigt, Il ne faut pas s' ingérer mal à propos dans les différends des personnes naturellement unies, comme frère et soeur, mari et femme.

Fam., Ne faire oeuvre de ses dix doigts, Ne faire rien du tout, ne point travailler.

Prov. et fig., Savoir une chose sur le bout du doigt, La savoir parfaitement de mémoire. Savoir sa leçon sur le bout du doigt, sur le bout de son doigt.

Fig. et fam., Toucher du bout du doigt, Toucher légèrement, ne pas trop appuyer. Il ne faut toucher cela que du bout du doigt. On dit aussi figurément, en parlant D' une chose qui est sur le point d' arriver, qu' On y touche du bout du doigt, qu' On la touche du doigt.

Fig., Faire toucher une chose au doigt, au doigt et à l' oeil, La démontrer clairement, en convaincre par des preuves indubitables, telles que sont ordinairement celles que l' on acquiert par la vue et par le toucher.

Fig. et fam., Mettre le doigt sur quelque chose, Deviner, découvrir une chose. C' est cela, vous avez mis le doigt dessus. Il a mis le doigt sur la difficulté.

Fig. et fam., Être servi au doigt et à l' oeil, Être servi ponctuellement, avec grande exactitude et au premier signe.

Fam. et par plaisanterie, Cette montre va au doigt et à l' oeil, Elle est fort mauvaise, et il faut toucher souvent à l' aiguille pour la mettre sur l' heure.

Fig. et fam., Il croit que, pour réussir, il ne faut que souffler et remuer les doigts, C' est un homme avantageux qui croit que tout lui est facile.

Fig. et fam., Mon petit doigt me l' a dit. Phrase qu' on emploie quelquefois avec les enfants, pour leur faire croire que l' on sait la vérité de quelque chose qu' ils ne veulent pas avouer. Je sais ce que vous avez fait, mon petit doigt me l' a dit.

Fig., Le doigt de Dieu, se dit, dans certaines phrases du style élevé, pour désigner Ce qui est ou paraît être une manifestation de la volonté particulière de Dieu. Le doigt de Dieu est ici. On y voit, on y reconnaît le doigt de Dieu.

DOIGT

DOIGT se dit aussi pour indiquer Une petite mesure qui équivaut plus ou moins exactement à un travers de doigt. Il s' en faut seulement deux doigts qu' il y en ait une aune. L' épée lui entra de trois doigts dans le corps. Il n' a pas grandi d' un doigt depuis trois ans. La rivière est crue, est plus haute de quatre doigts qu' elle n' était hier. Il n' y avait qu' un doigt de vin dans le verre. Boire un doigt de vin, un petit doigt de vin. Donnez-m' en encore un doigt. Je n' en veux boire qu' un doigt.

Par exagérat., Cette femme se met un doigt, deux doigts de rouge sur le visage, Elle se met beaucoup de rouge.

Fig. et fam., Faire un doigt de cour à une femme, Lui dire des galanteries, lui faire un moment la cour.

À deux doigts, se dit quelquefois Pour exprimer une très-petite distance. Être à deux doigts d' un précipice. Il est tombé une tuile qui a passé à deux doigts de ma tête.

Fig., Être à deux doigts de sa ruine, de sa perte, etc., En être fort proche.

DOIGT

DOIGT signifie, en termes d' Astronomie, La douzième partie du diamètre apparent du soleil ou de la lune. Cette éclipse de lune ne fut que de quatre doigts.

DOIGTER. v. n.

DOIGTER. v. n. T. de Musique. Placer, poser, faire agir les doigts, selon une certaine méthode, sur l' instrument dont on joue. Il se dit surtout en parlant Des instruments à touches ou à manche, tels que le piano et le violon. Il a une manière de doigter fort vicieuse. Il commence à bien doigter.

DOIGTER

DOIGTER est aussi substantif masculin, et signifie, La méthode, la manière de doigter. Un bon doigter. Un mauvais doigter. Ce maître a un excellent doigter. L' étude du doigter. Indiquer le doigter.

DOIGTIER. s. m.

DOIGTIER. s. m. Ce qui sert à couvrir un doigt. Un doigtier de cuir. Un doigtier de linge.

DOIT

DOIT T. de Commerce. Voyez DEVOIR.

DOL. s. m.

DOL. s. m. T. de Jurispr. Tromperie, fraude. Sans dol ni fraude. Il y a eu dol dans le contrat.

DOLCE. adv.

DOLCE. adv. T. de Musique, emprunté de l' italien. Il sert à indiquer une expression douce dans l' exécution.

DOLÉANCE. s. f.

DOLÉANCE. s. f. Plainte. Il est principalement usité au pluriel. Faire ses doléances. Conter ses doléances. De grandes doléances.

DOLÉANCES

DOLÉANCES se disait autrefois Des demandes ou représentations contenues dans les cahiers des états généraux ou provinciaux, pour demander le redressement de quelque grief, la diminution ou la suppression d' un impôt, etc.

DOLEMMENT. adv.

DOLEMMENT. adv. D' une manière dolente. Parler dolemment. Il est familier.

DOLENT, ENTE. adj.

DOLENT, ENTE. adj. Triste, affligé, plaintif. On ne l' emploie guère que par moquerie. Il est toujours dolent. Un visage dolent. Une mine dolente. Un ton dolent. Une voix dolente. Faire le dolent. Dans cette dernière phrase, Dolent est pris substantivement.

DOLER. v. a.

DOLER. v. a. Aplanir un morceau de bois, le rendre uni, ou le réduire à l' épaisseur convenable avec la doloire. Il faut doler ces planches. Ces douves n' ont pas été bien dolées.

DOLÉ, ÉE. participe

DOLÉ, ÉE. participe

DOLIMAN. s. m.

DOLIMAN. s. m. Robe longue, ouverte par devant, qui se met par-dessus les autres vêtements, et qui est en usage chez les Turcs.

DOLLAR. s. m.

DOLLAR. s. m. Monnaie des États-Unis, dont le cours ordinaire du commerce fixe la valeur à cinq francs, terme moyen.

DOLMAN. s. m.

DOLMAN. s. m. Veste de hussard dont les manches restent pendantes, et qui n' est retenue sur les épaules que par un cordon. Mettre son dolman.

DOLOIRE. s. f.

DOLOIRE. s. f. Instrument de tonnelier à lame très-large, qui sert à unir le bois ou à le réduire à l' épaisseur convenable. Aplanir le bois avec une doloire. Tailler des douves avec la doloire.

DOM

DOM Titre d' honneur qui vient du latin Dominus (Seigneur), et que l' on joint aux noms propres des membres de certains ordres religieux, tels que les bénédictins et les feuillants. Dom Calmet. Voyez DON

DOMAINE. s. m.

DOMAINE. s. m. Possession, propriété d' une chose réputée Bien. Il y a plusieurs manières d' acquérir le domaine d' une chose. Cela est du domaine d' un tel. Celui qui payait le cens au seigneur de la terre avait le domaine utile, et le seigneur auquel on payait le cens avait le domaine direct.

Il se dit plus ordinairement pour Bien, fonds, héritage. Cela fait partie de son domaine. Voilà où finit son domaine. Un beau domaine. De vastes domaines. La vente d' un domaine.

Le domaine public, le domaine de l' État, et absolument, Le domaine ou Les domaines, Les biens qui appartiennent à l' État, et dont les revenus se versent au Trésor. Les chemins, les rues, les ports, les fleuves, et en général toutes les choses qui ne sont pas susceptibles d' une possession privée, appartiennent au domaine public. Le domaine de l' État, le domaine est inaliénable. Direction ou administration générale de l' enregistrement et des domaines. Receveur des domaines.

Être dans le domaine public, tomber dans le domaine public, se disent particulièrement Des ouvrages littéraires et des autres productions de l' esprit ou de l' art, qui, après un certain temps déterminé par les lois, cessent d' être la propriété des auteurs ou de leurs héritiers. Cette pièce de théâtre, ce livre est dans le domaine public. Les ouvrages de ce genre tombent dans le domaine public tant d' années après la mort de leur auteur, de l' inventeur.

Le domaine de la couronne, Les biens qui font partie de la liste civile, et dont les revenus se versent au trésor de la couronne.

Le domaine privé, Les biens qui sont la propriété privée du souverain, à quelque titre que ce soit.

Domaine extraordinaire. On nommait ainsi, sous l' empire, Le produit des biens de conquêtes qui ne figurait pas au budget de l' État.

Le domaine, signifie aussi quelquefois, L' administration des domaines, ou Celle du domaine de la couronne. Plaider contre le domaine. Les causes qui intéressent le domaine.

DOMAINE

DOMAINE se dit figurément de Tout ce qu' embrasse un art, une science, une faculté de l' intelligence, etc., de tout ce qui s' y rapporte ou en dépend. Agrandir, étendre le domaine d' un art, d' une science. Cette question est du domaine de la politique. Ce sujet est du domaine de l' imagination.

Cela n' est point de mon domaine, Cela n' est pas de ma compétence.

DOMANIAL, ALE. adj.

DOMANIAL, ALE. adj. Qui est du domaine de l' État ou de la couronne. Biens domaniaux. Droit domanial. Rentes domaniales.

DÔME. s. m.

DÔME. s. m. Ouvrage d' architecture en forme de coupe renversée, qui surmonte un grand édifice; et, par extension, Tout autre ouvrage de même forme. Le dôme d' une église. Le dôme du Val-de-Grâce. Le dôme des Invalides. Le comble de ce pavillon, ce ciel de lit est fait en dôme. Dôme surbaissé. Dôme à pans, Celui dont le plan est un polygone.

Dôme de verdure, de feuillage, Voûte de verdure, couvert de feuillage.

DOMERIE. s. f.

DOMERIE. s. f. Nom que prenaient autrefois certaines abbayes qui étaient des espèces d' hôpitaux.

DOMESTICITÉ. s. f.

DOMESTICITÉ. s. f. Condition d' une personne qui est au service d' une autre. Ce témoin n' a pas été reçu à déposer en faveur de son maître, à cause de la domesticité.

Il se dit quelquefois, collectivement, de Tous les domestiques d' une maison. La domesticité d' une maison, d' un palais.

DOMESTICITÉ

DOMESTICITÉ se dit aussi en parlant Des animaux qu' on parvient a apprivoiser, par opposition à ceux qui demeurent dans l' état sauvage. La plupart des animaux dégénèrent dans l' état de domesticité.

DOMESTIQUE. adj. des deux genres

DOMESTIQUE. adj. des deux genres Qui est de la maison, qui appartient à la maison; ou Qui a rapport au ménage, à l' intérieur de la famille. Économie domestique. La vie domestique. Le bonheur domestique. Affaires domestiques. Chagrins domestiques. Les travaux domestiques. Les dieux domestiques. Le culte domestique.

Il se dit aussi Des animaux qui vivent dans la demeure de l' homme, qui y sont élevés et nourris, par opposition à ceux qui vivent dans l' état sauvage. Le chien, le cheval, sont des animaux domestiques. Le chat domestique et le chat sauvage.

État domestique, État d' une personne qui sert, moyennant des gages, dans la maison d' une autre. Il signifie aussi, L' état d' un animal domestique ou rendu domestique. On dit dans un sens analogue au premier: Emploi domestique. Fonction domestique. Services domestiques. Etc.

DOMESTIQUE

DOMESTIQUE se dit encore par opposition à Étranger. Exemples domestiques. Troubles domestiques. Guerres domestiques. Ennemi domestique.

DOMESTIQUE

DOMESTIQUE s' emploie aussi comme substantif masculin, et se dit de Tout serviteur à gages. Il a un bon domestique, un mauvais domestique, un domestique fidèle. Il a renvoyé ses domestiques. Prendre un domestique. On doit répondre de ses domestiques.

Il s' emploie de même, au féminin, pour Servante. J' ai envoyé ma domestique au marché. Il a une domestique intelligente et fidèle.

DOMESTIQUE, substantif masculin

DOMESTIQUE, substantif masculin se dit collectivement de Tous les serviteurs d' une maison. Il a changé tout son domestique. Il a un nombreux domestique. Mon domestique se réduit à un valet et une servante.

Il se dit encore pour L' intérieur de la maison, du ménage. Je ne veux point qu' on se mêle de mon domestique. Je ne veux pas qu' on sache ce qui se passe dans mon domestique.

DOMESTIQUEMENT. adv.

DOMESTIQUEMENT. adv. En qualité de domestique, à la manière d' un domestique. Servir quelqu' un domestiquement.

Il signifie aussi quelquefois, Familièrement. Il vit domestiquement avec nous. Ce mot est peu usité.

DOMICILE. s. m.

DOMICILE. s. m. La demeure d' une personne, le lieu qu' elle a choisi pour son habitation ordinaire, et où elle a fixé son principal établissement. On l' emploie surtout en termes de Jurisprudence et d' Administration. Changement de domicile. La femme n' a point d' autre domicile que celui de son mari. Signifié à sa personne, en son domicile. Il a établi son domicile à Paris. C' est un homme sans domicile. Violation du domicile. Domicile de droit. Domicile de fait.

Domicile élu, Domicile fictif qu' une personne a déclaré choisir pour y recevoir certaines notifications ou significations. On dit dans un sens analogue, Élire domicile, faire élection de domicile en tel endroit, etc.; et on appelle par opposition Domicile réel, Le lieu où la personne habite réellement.

Domicile politique, Le lieu où une personne exerce ses droits politiques. On appelle par opposition Domicile civil, Le domicile ordinaire. Le domicile politique et le domicile civil sont ordinairement réunis.

À DOMICILE. loc. adv.

À DOMICILE. loc. adv. Au domicile, à la demeure de la personne à laquelle ce dont on parle est adressé, destiné. Un exploit signifié à domicile. Secours à domicile. Bains à domicile.

DOMICILIAIRE. adj. des deux genres

DOMICILIAIRE. adj. des deux genres Qui concerne le domicile. On ne l' emploie guère que dans cette locution, Visite domiciliaire, Visite faite dans le domicile de quelqu' un par autorité de justice.

DOMICILIER (SE). v. pron.

DOMICILIER (SE). v. pron. T. de Jurispr. Prendre une habitation fixe dans un lieu. Ce verbe était autrefois d' usage à ses temps composés. Il s' est domicilié dans cette ville. On ne l' emploie guère aujourd' hui qu' au participe.

DOMICILIÉ, ÉE. participe

DOMICILIÉ, ÉE. participe Qui a un domicile, une demeure certaine. Il est domicilié dans telle commune. Il est domicilié. Domicilié et patenté.

DOMINANT, ANTE. adj.

DOMINANT, ANTE. adj. Qui domine, qui a la prépondérance, qui prévaut. Il se dit au propre et au figuré. Parti dominant. Religion dominante. Passion dominante. Humeur dominante. Goût dominant. Couleur dominante. Il y a dans cet ouvrage une idée dominante à laquelle tout est subordonné. Cet homme est obsédé d' une idée dominante qu' il applique à tout.

En Droit féodal, Fief dominant, seigneur dominant, Fief, seigneur de qui relève un autre fief ou un autre seigneur.

En Jurispr., Fonds dominant, Celui en faveur duquel une servitude est établie sur un fonds voisin; par opposition à Fonds servant, Celui sur lequel la servitude est établie.

DOMINANTE. s. f.

DOMINANTE. s. f. T. de Musiq. La note qui fait la quinte au-dessus de la note tonique ou fondamentale. Dans le ton d' ut, sol est la dominante. La tonique et la dominante déterminent le ton.

Sous-dominante, La note qui fait la quarte au-dessus de la tonique. Dans le ton d' ut, fa est la sous-dominante.

DOMINATEUR, TRICE. s.

DOMINATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui domine, qui s' arroge une grande autorité, qui exerce un grand empire. Dominateur de l' univers. Les dominateurs des nations. Cette nation fut longtemps la dominatrice des mers. Insolent dominateur. Ces passions deviennent les dominatrices de l' âme.

Il s' emploie aussi adjectivement. Esprit dominateur. Pouvoir dominateur. Force dominatrice.

DOMINATION. s. f.

DOMINATION. s. f. Puissance, empire, autorité souveraine. Il se dit tant au propre qu' au figuré. Domination tyrannique, injuste, absolue. Vivre sous la domination française, anglaise, etc. Usurper la domination. L' esprit de domination. Étendre sa domination. Affermir sa domination. Jamais domination plus dure n' avait pesé sur eux. La domination de l' âme sur le corps, sur les sens.

DOMINATIONS

DOMINATIONS au pluriel, et dans le langage mystique, désigne Un des ordres de la hiérarchie des anges. Les Puissances, les Trônes et les Dominations.

DOMINER. v. n.

DOMINER. v. n. Commander souverainement, avoir une puissance absolue. Alexandre domina sur l' Asie. Ce peuple, cette puissance domine sur les mers.

Il signifie aussi, tant au propre qu' au figuré, Exercer de l' empire, de l' influence sur quelqu' un ou sur quelque chose, ou Avoir de la prépondérance, prévaloir. Il domine au conseil, dans sa compagnie. Il veut dominer sur tout le monde. Il aime à dominer. Il veut toujours dominer. La raison doit dominer sur les passions. Un coeur où l' ambition domine. Le goût qui domine maintenant.

Il se dit, particulièrement, De ce qui paraît le plus parmi d' autres choses, de ce qui se fait le plus remarquer, de ce qui est le plus fort. Cette figure domine dans le tableau. Le bleu domine dans cette étoffe. Le poivre domine dans cette sauce. La bile domine dans son tempérament. Une grande pensée domine dans cet ouvrage.

Il se dit encore, figurément, Des choses plus élevées que d' autres, et surtout Des lieux élevés d' où l' on découvre une plus ou moins grande étendue de pays, ou qui en tiennent d' autres en sujétion. Il domine, sa tête domine au-dessus de la foule. Ce château, cette tour domine sur toute la plaine. La citadelle domine sur la ville.

Il s' emploie aussi comme verbe actif, dans l' acception précédente. Une colline dominait la plaine. La citadelle domine la ville.

Il s' emploie également comme verbe actif, dans le sens de Maîtriser, gouverner, tant au propre qu' au figuré. Ce ministre domine le prince. Il s' est toujours laissé dominer par les femmes. Cet homme veut dominer tout le monde. Un homme que la passion domine. Il faut que la raison domine les passions. Savoir dominer les événements, les circonstances.

DOMINÉ, ÉE. participe

DOMINÉ, ÉE. participe

DOMINICAIN, AINE. s.

DOMINICAIN, AINE. s. Religieux, religieuse de l' ordre de Saint-Dominique.

DOMINICAL, ALE. adj.

DOMINICAL, ALE. adj. Qui appartient au Seigneur. On l' emploie surtout dans ces deux locutions: L' oraison dominicale, le Pater, prière que Notre-Seigneur enseigna à ses disciples. Lettre dominicale, La lettre qui marque, dans le calendrier, le jour du Seigneur, c' est-à-dire, le dimanche. Le cycle des lettres dominicales est de vingt-huit ans.

DOMINICALE

DOMINICALE s' emploie aussi comme substantif féminin, et se dit Des sermons prêchés les dimanches qui n' appartiennent ni à l' avent ni au carême. Prêcher les dominicales ou la dominicale. Les dominicales de Bourdaloue.

DOMINO. s. m.

DOMINO. s. m. Camail noir que les ecclésiastiques portent aux offices, pendant l' hiver. Les prêtres ont quitté leur domino. On dit plus ordinairement, Camail.

Il se dit aussi d' Un habillement ou costume de bal, composé d' une robe ouverte, descendant jusqu' aux talons, et d' une espèce de capuchon ou camail. Domino de taffetas bleu. Elle était en domino.

Il se dit, par extension, d' Une personne en domino. Je n' ai pu reconnaître le domino qui m' a parlé. Des dominos.

DOMINO

DOMINO se dit encore d' Un jeu qui se joue avec des espèces de dés d' ivoire ou d' os, très-plats et plus longs que larges, où les points ne sont marqués que sur une des faces. Jouer au domino. Jouer aux dominos.

Il se dit également de Chacune des pièces de ce jeu, ou de La réunion de ces pièces. Les points de ce domino sont effacés. Apportez-nous un domino.

Faire domino, Placer son dernier dé, lorsqu' il en reste encore à l' adversaire; ce qui fait gagner la partie. On dit elliptiquement, Domino, pour annoncer que l' on fait domino.

DOMINOTERIE. s. f.

DOMINOTERIE. s. f. Nom que l' on donnait autrefois à Toutes sortes de papiers marbrés et autres papiers colorés, et que l' on donne encore Aux papiers imprimés de diverses couleurs, qui servent à différents jeux, tels que le loto, le jeu de l' oie, etc.

DOMINOTIER. s. m.

DOMINOTIER. s. m. Marchand de dominoterie.

DOMMAGE. s. m.

DOMMAGE. s. m. Perte, détriment, préjudice. Grand, notable dommage. Causer du dommage. Cela me porte dommage. Cela lui fait dommage de cent mille francs. Faire du dommage. Recevoir du dommage. Éprouver un grand dommage. Réparer un dommage. Le dommage n' est pas grand.

Il se dit particulièrement pour Dégât. La grêle, l' inondation a causé beaucoup de dommage. Des moutons sont entrés dans ce champ, et y ont fait un grand dommage.

C' est dommage, c' est grand dommage, c' est bien dommage, c' est un grand dommage, etc., C' est une chose fâcheuse, désagréable, affligeante, c' est un grand malheur, une grande perte. Ce jeune homme se perd, et c' est dommage, c' est vraiment dommage, c' est bien dommage, car il promettait beaucoup. C' est dommage que vous n' ayez point appris cela plus tôt. Il est bien dommage que nous ayons perdu une si grande partie des ouvrages de Tacite et de Tite-Live. Quel dommage que vous ne soyez pas venu ce jour-là?

C' est dommage, c' est vraiment dommage, se disent quelquefois familièrement, dans un sens ironique. Il ne m' accuse pas, c' est dommage. On dit aussi, ironiquement et comme par une espèce de défi, C' est dommage qu' il ne fasse cela, c' est dommage qu' il ne se joue à moi, S' il osait faire cela, s' il osait se jouer à moi, il s' en repentirait.

En Jurispr., Dommages et intérêts, ou Dommages-intérêts, L' indemnité qui est due à quelqu' un pour le dommage, pour le préjudice qu' on lui a causé. Adjuger, se faire adjuger des dommages et intérêts. À peine de tous dépens, dommages et intérêts. La liquidation des dommages-intérêts.

DOMMAGEABLE. adj. des deux genres

DOMMAGEABLE. adj. des deux genres Qui cause, qui apporte du dommage. Dommageable au public. Cette entreprise lui a été fort dommageable.

DOMPTABLE. adj. des deux genres

DOMPTABLE. adj. des deux genres (Dans ce mot et dans les trois suivants, on ne fait pas sentir le P, et OM se prononce ON.) Qu' on peut dompter, qu' on peut adoucir. L' adresse rend domptables les animaux les plus farouches. Ce cheval est domptable maintenant. Il s' emploie plus ordinairement avec la négation. Ce cheval n' est pas domptable. Ce jeune homme, ce caractère n' est plus domptable.

DOMPTER. v. a.

DOMPTER. v. a. Subjuguer, réduire sous son obéissance, vaincre, surmonter. Dompter une nation. Dompter des peuples. Hercule dompta les monstres.

Il se dit aussi en parlant Des animaux, et signifie, Les assujettir, leur faire perdre le naturel indépendant qu' ils avaient dans l' état sauvage. Dompter un cheval, un taureau.

Il s' emploie aussi figurément. Dompter ses passions. Dompter sa colère.

Il se met quelquefois avec le pronom personnel, comme dans cette phrase, Apprendre à se dompter, c' est-à-dire, À dompter ses passions.

DOMPTÉ, ÉE. participe

DOMPTÉ, ÉE. participe

DOMPTEUR. s. m.

DOMPTEUR. s. m. Celui qui dompte. Hercule est appelé le dompteur des monstres. Dompteur des nations. Il ne se dit point absolument.

DOMPTE-VENIN. s. m.

DOMPTE-VENIN. s. m. T. de Botan. Plante ainsi nommée parce qu' on la regardait autrefois comme un préservatif contre les venins. Le dompte-venin est une espèce d' asclépias.

DON. s. m.

DON. s. m. Présent, gratification qu' on fait à quelqu' un. Faire un don à quelqu' un. Lui faire don de quelque chose. Les dons faits à une église, à un hospice. Recevoir un don. Donner en pur don. Je n' ai pas acheté ce livre, c' est un don de l' auteur. Don irrévocable.

Il se disait autrefois, dans un sens particulier, de Certaines grâces utiles accordées par le prince. Il eut l' avis de cette aubaine, et il en demanda le don au roi, il en obtint le don du roi. Il en eut le don. Enregistrer un don.

Don gratuit, Don que les assemblées du clergé, ou les états des provinces, faisaient au roi, pour subvenir aux besoins de l' État.

Don mutuel, Donation mutuelle que se font le mari et la femme de l' usufruit de leur bien, pour que le survivant en jouisse.

Prov., Il n' y a pas de plus bel acquêt, il n' y a si bel acquêt que le don, Il n' y a point de bien plus agréablement, plus aisément acquis que celui qui nous est donné.

Fig., Les dons de la terre, Les productions de la terre.

Poétiq. et fig., Les dons de Cérès, Les moissons, les blés; Les dons de Flore, les dons du printemps, etc., Les fleurs; Les dons de Bacchus, Les raisins, la vendange, le vin; Etc.

DON

DON se dit figurément Des biens, des qualités physiques ou morales, des avantages qu' on reçoit de la Divinité, de la nature, du sort, etc. L' amitié, don du ciel. Tous les dons que Dieu nous a faits. Le ciel, la nature l' enrichit, le combla de ses dons, de ses plus beaux dons. C' est un beau don de la nature qu' une heureuse mémoire. Il était pourvu des dons les plus heureux.

Il se dit pareillement Des biens spirituels que l' on tient de Dieu, de la grâce, du Saint-Esprit, etc. La foi est un don de Dieu. Les dons de la grâce doivent être préférés à tous les biens de ce monde. C' est un don du Saint-Esprit. Le don de prophétie. Le don des langues.

Les dons de la fortune, La richesse, l' opulence.

DON

DON se dit aussi, particulièrement, d' Une certaine aptitude que l' on a à quelque chose. Il a le don de bien parler. Le don de la parole. Le don de l' éloquence. Il a le don de plaire à tout le monde, le don de plaire. Je n' ai pas le don de deviner. On l' emploie quelquefois ironiquement. Il a le don de déplaire, le don de se faire haïr de tout le monde.

Par plaisanterie, Avoir le don des larmes, Pleurer à volonté.

DON

DON Titre d' honneur particulier aux nobles d' Espagne et de Portugal, et qui se met ordinairement devant le nom de baptême de celui à qui on le donne. Don Juan de Tolède. Don Luis de Haro. Le Don est devenu presque aussi commun en Espagne que le mot de Monsieur en France. Voyez DOM.

DONATAIRE. s. des deux genres

DONATAIRE. s. des deux genres T. de Jurispr. Celui ou celle à qui on a fait une donation.

DONATEUR, TRICE. s.

DONATEUR, TRICE. s. T. de Jurispr. Celui, celle qui a fait une donation.

DONATION. s. f.

DONATION. s. f. Don qui se fait par acte public. Donation entre-vifs. Donation à cause de mort. Donation pure et simple. Donation conditionnelle. Donation irrévocable. Faire une donation. Révoquer une donation. Casser une donation. Accepter une donation. Acte de donation. Traité des donations.

Il se dit aussi de L' acte par lequel on fait une donation. La donation n' est pas revêtue de toutes les formalités requises.

DONATISTE. s. m.

DONATISTE. s. m. Nom d' anciens schismatiques, dont le chef était l' évêque Donat, et selon lesquels il n' y avait plus d' Église qu' en Afrique. Le schisme des donatistes commença en 311.

DONC. Conjonction

DONC. Conjonction qui sert à marquer la conclusion d' un raisonnement. Il respire, donc il vit. Je pense, donc j' existe.

On l' emploie également Pour marquer toute autre espèce d' induction, pour exprimer qu' une chose est ou doit être la conséquence, le résultat d' une autre, qu' elle a lieu en conséquence d' une autre. Ainsi donc vous refusez. Vous êtes donc bien décidé. Il faut donc vous obéir. Vous serez donc toujours le même. Vous voyez donc bien que j' avais raison. Votre père est donc arrivé. Ils partirent donc secrètement.

Cette conjonction sert encore à marquer une sorte d' étonnement, la surprise que l' on éprouve d' une chose à laquelle on ne s' attendait point, etc. J' étais donc destiné à lui survivre! Voilà donc tout le fruit que j' ai retiré de mes soins! Qu' avez-vous donc? Que dit-il donc là? Qu' ai-je donc fait pour que vous me traitiez de la sorte? Quoi donc! il me résisterait?

Elle sert aussi quelquefois à rendre plus pressante une demande, une injonction, etc. Dites-nous donc comment la chose s' est passée. Répondez donc. Donnez-moi donc cela. Gare donc!

DONDON. s. f.

DONDON. s. f. Femme ou fille qui a beaucoup d' embonpoint et de fraîcheur. Une grosse dondon. Une bonne grosse dondon. Il est familier.

DONJON. s. m.

DONJON. s. m. Partie la plus forte et la plus élevée d' un château, et qui est ordinairement en forme de tour. Le donjon de Vincennes. Un vieux donjon.

Il se dit, par extension, d' Une tourelle en forme de guérite, élevée sur la plate-forme d' une tour.

Il se dit encore d' Un petit pavillon élevé au-dessus du comble d' une maison, et d' où la vue s' étend au loin.

DONJONNÉ, ÉE. adj.

DONJONNÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit Des tours ou châteaux qui ont des tourelles.

DONNANT, ANTE. adj.

DONNANT, ANTE. adj. Qui aime à donner. On l' emploie surtout avec la négation. Il n' est pas donnant. La bonne femme n' est pas donnante. Il est familier.

Prov., Donnant donnant, se dit Pour exprimer qu' on ne veut donner une chose qu' en recevant une autre chose. On dit aussi, En donnant donnant.

DONNE. s. f.

DONNE. s. f. Action de distribuer les cartes au jeu. Il ne faut pas changer sa donne. Perdre sa donne.

DONNER. v. a.

DONNER. v. a. Faire don à quelqu' un de quelque chose, l' en gratifier, lui en transmettre gratuitement la propriété ou la jouissance. Donner de l' argent, une terre, une maison. Donner en toute propriété. Il lui donna une fort belle dot. C' est un homme qui donne tout ce qu' il a. Il donne tout son bien aux pauvres. Donner quelque chose pour étrennes. Donner les étrennes. Donner une bague, des rubans, etc. Ce livre se donne et ne se vend pas. Le roi lui a donné une pension. La libéralité consiste moins à donner beaucoup qu' à donner à propos. Il donne de fort mauvaise grâce.

En Jurispr., Donner et retenir ne vaut, Celui qui fait une donation ne peut, sous peine de nullité de l' acte, y ajouter une clause qui en détruise l' effet. Cela a passé en proverbe, pour dire qu' On ne peut retenir ce que l' on donne.

Donner l' aumône, Donner de l' argent ou quelque autre chose par aumône, par charité.

Fam. et par exagérat., Il donnerait jusqu' à sa chemise, se dit D' un homme extrêmement charitable et libéral.

Prov., On ne donne rien pour rien.

Prov., À donner donner, à vendre vendre, Quand on vend, il n' est point question d' user de libéralité; et quand on donne, il ne faut point faire acheter ce qu' on donne.

Prov., Qui donne tôt, donne deux fois, C' est ajouter au prix d' une grâce que de l' accorder promptement.

Prov. et fig., Il n' en donnerait pas sa part aux chiens, se dit D' un homme qui se croit bien fondé dans les prétentions qu' il a sur quelque chose.

Fig. et fam., Donner au diable, et Se donner au diable. Voyez DIABLE.

Donner sa vie, ses jours, son sang pour quelqu' un, pour quelque chose, Sacrifier sa vie, répandre son sang par dévouement pour quelqu' un, pour quelque chose. Il est prêt à donner sa vie pour eux. Donner son sang pour la patrie.

Fig., Donner un précepteur, un gouverneur à un enfant; lui donner un maître de dessin, de danse, etc.; Donner un chef, un général à des soldats; Donner un roi à une nation etc., Mettre un enfant sous la direction d' un précepteur, d' un gouverneur; lui faire prendre des leçons de dessin, de danse, etc.; Nommer un chef, un général à des soldats; Désigner celui qui régnera sur un peuple, etc. Ils croyaient n' avoir élu qu' un chef, ils s' étaient donné un maître, un tyran. On dit de même, Donner pour chef, pour maître, pour roi, etc.

Donner une fille en mariage à quelqu' un, La lui accorder pour femme. Il lui a donné sa fille. On dit de même, Donner pour époux, pour épouse, etc.

Avec le pron. pers., Se donner à quelqu' un, S' attacher, se dévouer à lui. Il s' est donné à un bon maître. Ce chien s' est donné à moi. Il signifie aussi, Se mettre sous la domination de quelqu' un. Ces peuples se donnèrent aux Romains. Les Génois se donnèrent à Charles VI. Il signifie encore, Vouer à quelqu' un toute son affection. Un coeur qui se donne tout entier. Il signifie quelquefois, en parlant D' une femme, Accorder les dernières faveurs. Elle s' est donnée à lui.

DONNER

DONNER signifie encore simplement, Livrer, mettre entre les mains, remettre, confier. Donner un paquet au messager. Donner des papiers à un homme d' affaires, à un notaire. Donner de l' argent pour aller au marché. Donner en dépôt. Donner en garde. Donner à crédit, à intérêt. Donner de l' argent à la grosse. Il lui en a donné la garde, le soin. Donner de l' ouvrage à faire.

Donner une chose à l' essai, à l' épreuve, La donner à quelqu' un pour qu' il l' essaye, pour qu' il l' éprouve avant que de l' acheter. On m' a donné ce cheval à l' essai. On m' a donné cette montre à l' épreuve.

Prov. et fig., Donner du fil à retordre, Causer bien de la peine à quelqu' un, lui susciter bien des embarras. S' il m' attaque, je lui donnerai bien du fil à retordre.

Par exagérat. et fam., Je donnerais ma tête à couper que cela est ainsi, se dit Pour exprimer une vive persuasion, une grande conviction, pour assurer fortement.

Fig. et fam., En donner à garder à quelqu' un, Vouloir lui en faire accroire. Vous m' en donnez bien à garder. On dit aussi, populairement, Il lui en a donné d' une, il lui en a donné d' une bonne, Il lui en a fait accroire.

Fig. et fam., En donner à quelqu' un, signifie, Le tromper, et quelquefois, Le battre.

Fam., Le donner au plus habile à mieux faire, Défier le plus habile de mieux faire. On dit de même, Donner quelque chose à deviner, Défier de le deviner. Je le donne au plus fin à deviner. Je vous le donne à deviner en dix fois, en vingt fois, en dix, en vingt. On dit aussi, Donner en dix, en vingt, en cent, etc., à faire une certaine chose, Défier de la faire une fois sur dix, sur vingt, etc. Voilà un coup bien heureux, je vous donne en dix, en vingt, à en faire un semblable, ou simplement, je vous le donne en dix.

En termes de Chasse, Donner le cerf aux chiens, Lancer le cerf. On dit dans le même sens, Donner les chiens, la meute. On donna les chiens à propos. On donna la vieille meute.

DONNER

DONNER signifie aussi, Céder, transmettre, payer en échange, en retour de quelque chose, de quelque service. Donner une chose pour une autre, en échange, en retour d' une autre. Il n' a pas voulu me le donner pour moins de six francs, à moins de six francs. On donne cela, cela se donne partout au plus bas prix. On lui donne pour cela mille francs, le logement et la nourriture. Donner des appointements. Combien donnez-vous à vos gens par mois? Combien leur donnez-vous de gages, pour leurs gages? Combien voulez-vous que je vous en donne? Je n' en veux pas donner plus de trente francs.

Par exagérat. et fam., Je n' en donnerais pas une obole, un fétu, etc., Je ne fais aucun cas de cela, je n' en donnerais pas le moindre prix.

Par exagérat., Je donnerais tout au monde, je donnerais je ne sais combien, je ne sais quoi, etc., pour que cela fût, pour que cela ne fût pas, se dit Quand on veut exprimer que l' on serait disposé à faire de grands sacrifices pour qu' une chose fût ou ne fût pas. On dit de même, Que ne donnerais-je pas pour le revoir, pour le sauver! etc.

DONNER

DONNER signifie quelquefois, Fournir, surtout en parlant De garanties, de gages, de preuves, etc. Donner des assurances, des gages, des sûretés. Donner des otages. Donner caution. Donner un répondant. Donnez-nous-en la preuve.

Donner assurance, Assurer quelqu' un de quelque chose.

Donner des preuves, des marques, Manifester, faire connaître par les effets. Il a donné des preuves de son courage, des marques de sa fidélité. On dit de même, Donner des témoignages d' estime, d' amitié, etc.

Donner des signes d' embarras, d' inquiétude, etc., Paraître inquiet, troublé, etc.

Donner signe de vie, des signes de vie, se dit D' une personne qui vit, qui respire encore, bien qu' elle soit presque inanimée, ou qu' on ait pu d' abord croire qu' elle était morte. Il ne donne plus aucun signe de vie.

Fig., Ne pas donner signe de vie, le moindre signe de vie, ne donner aucun signe de vie, se dit D' une personne absente qui n' écrit point, qui ne donne aucune marque de son souvenir dans les occasions où elle pourrait le faire.

DONNER

DONNER se prend aussi pour Apporter, présenter, offrir. Donner à laver. Donner à boire. Donnez-nous à manger. Donner des siéges. Donnez-moi un couteau, une serviette. On ne donne plus de billets au bureau. Donner une chose pour une autre, au lieu d' une autre. Donnez-moi mes habits. Donner un bouillon. Donner une prise de tabac. Donner de l' avoine à un cheval.

Prov. et fig., Donner des verges pour se fouetter, pour se faire fouetter, Fournir des armes contre soi-même.

Aux Jeux de cartes, Donner les cartes, ou simplement Donner, Distribuer aux joueurs le nombre de cartes qu' il faut à chacun d' eux. A qui est-ce à donner? Je viens de faire, c' est à vous à donner. On dit aussi, Donner beau jeu, Donner des cartes qui font un jeu favorable; et dans le sens contraire, Donner vilain jeu.

Fig. et fam., Donner beau jeu à quelqu' un, Lui présenter une occasion favorable de faire ce qu' il souhaite. Son adversaire lui donnait beau jeu, il n' a pas su en profiter.

Elliptiq., au Jeu de paume, Donner beau, Jouer la balle de manière qu' elle soit facile à prendre. Donner beau sur les deux toits, Envoyer la balle à son adversaire de manière qu' elle porte sur les deux toits, ce qui la rend aisée à prendre.

Fig. et fam., Donner beau ou la donner belle à quelqu' un, Donner à quelqu' un une occasion de dire ou de faire quelque chose. Donner beau ou la donner belle à ses ennemis, Leur donner des moyens, des occasions de nuire.

Ironiquement, Vous me la donnez belle, Vous me trompez, vous vous moquez, etc. On dit dans le même sens, Vous me la donnez bonne.

Donner la main, Tendre la main. Donnez un peu votre main. On dit dans un sens analogue, en parlant D' un animal, Donner la patte.

Donner la main à une femme, Lui aider à marcher en la tenant par la main. On dit dans un sens analogue, Donner le bras à quelqu' un. On dit aussi, Se donner la main, se donner le bras, Se tenir l' un l' autre par la main, etc. Voyez BRAS.

Fam., Donner une poignée de main, Serrer affectueusement la main à quelqu' un.

Fig., Donner la main, sa main à quelqu' un, L' épouser. Il est prêt à lui donner la main. On dit de même, Donner la main d' une femme à quelqu' un, Lui donner cette femme en mariage. Je vous donne la main de ma fille.

Donner la main, signifie aussi, Céder le pas, la place d' honneur. Donner la main chez soi. On dit aussi dans le même sens, et plus ordinairement, Donner le pas.

Fig., Donner les mains à quelque chose, Y acquiescer, y consentir.

Donner à téter, donner le sein à un enfant, Le faire téter.

Donner à boire et à manger, signifie quelquefois, Tenir auberge. Ici on donne à boire et à manger.

Donner un festin, une collation, une fête, un bal, un concert, la comédie, des jeux, etc., Régaler d' un festin, d' une collation, d' une fête, d' un bal, etc. On dit dans le même sens, Donner à dîner, à souper, etc. Il donne à dîner, demain, à de grands personnages. Pour les sens figurés de Donner la comédie, voyez COMÉDIE.

Donner une pièce de théâtre, La représenter devant le public. Que donne-t-on aujourd' hui à ce théâtre? Les comédiens français donneront demain Britannicus et le Médecin malgré lui.

Donner une pièce de théâtre, signifie aussi, La faire représenter. Racine a donné Britannicus en 1669.

Donner un livre, un ouvrage au public, Le publier, le faire imprimer. Il a donné une relation de son voyage.

Fam., Donner le bonjour, le bonsoir, Souhaiter le bonjour, le bonsoir. Je vous donne le bonjour, le bonsoir.

Fig. et fam., Donner une cassade, des cassades, Faire accroire quelque chose de faux.

Fig. et fam., Donner une baie, des baies, Faire accroire à quelqu' un une chose absurde pour se moquer de lui.

Avec le pron. pers., Se donner en spectacle, S' offrir, s' exposer à tous les regards.

Fig., Donner une personne ou une chose pour telle ou telle, comme telle ou telle, L' annoncer, la présenter comme telle. Je vous donne cet homme-là pour le plus grand fourbe. Il me l' a donné pour ce qu' il y avait de meilleur, comme ce qu' il y avait de meilleur. On dit de même, avec le pronom personnel, Se donner pour riche, pour savant, etc., Se faire passer pour riche, etc. Se donner pour ce qu' on n' est pas.

DONNER

DONNER se dit aussi, dans un sens particulier, pour Administrer quelque chose. Donner des remèdes. Donner une douche. Donner les sacrements. Donner le viatique, l' extrême-onction.

Il se dit également dans le sens d' Infliger, en parlant De supplices, de châtiments, de mauvais traitements. Donner la question. Donner le fouet, les étrivières. Donner la bastonnade. Donner la cale.

Fig. et fam., En donner du long et du large à quelqu' un, lui en donner tout du long de l' aune, Le battre violemment, ou Se moquer beaucoup de lui.

Donner la chasse, Poursuivre. Donner la chasse à l' ennemi, à des corsaires.

En termes de Marine, Donner chasse, Poursuivre un navire, un vaisseau qu' on veut reconnaître, ou dont on veut s' emparer.

Donner un assaut, une bataille, un combat, Livrer un assaut, une bataille, etc. Il résolut de donner l' assaut pendant la nuit. La bataille se donna le troisième jour.

DONNER

DONNER signifie encore, Diriger, appliquer l' action, l' impression, l' effet de quelque chose sur un objet. Donner un coup de poing, un coup de pied, un soufflet. Donner un baiser. Donner atteinte, une atteinte. Donner un coup de sabre, de baïonnette. Donner un coup de bistouri, de lancette.

Fam., Donner un coup de pied jusqu' à tel endroit, Aller jusqu' à cet endroit. Cela ne se dit guère qu' en parlant D' un endroit peu éloigné. Donnez un coup de pied jusque-là.

Donner un coup de rabot, un coup de lime, un coup de balai, un coup de peigne, etc., Passer plus ou moins légèrement le rabot, la lime, le balai, etc., une ou plusieurs fois sur quelque chose.

Fig. et fam., Donner un coup de collier, Faire un effort pour réussir dans quelque entreprise. Nous avons donné un bon coup de collier.

Fig. et fam., Donner un coup d' épaule, Aider à quelque chose, venir au secours de quelqu' un. L' affaire ne marchera point si vous n' y donnez un coup d' épaule. Il vous a donné un bon coup d' épaule dans cette affaire.

Donner une couche, Appliquer, étendre une couche de couleur sur un objet. On n' a donné encore que la première couche à cette porte.

Donner le feu trop chaud, trop ardent à la viande, La faire rôtir à trop grand feu. On dit dans le même sens, Donner le four trop chaud à du pain, à de la pâtisserie.

DONNER

DONNER signifie en outre, Accorder, octroyer. Donner permission. Donner congé. Donner audience. Il ne saurait vous payer, si vous ne lui donnez du temps. Donner du délai, un délai. Donner du répit. Donner terme. Donner mainlevée. Donner quittance et décharge. Donnez-moi quelque relâche. Donnez-lui un peu de repos. Donnez-moi le loisir d' y penser. Donner la préférence. Donner son amitié. Donner sa foi. Je lui donne ma voix, mon suffrage. Je vous donne gain de cause, ou Je vous donne gagné. Donner des secours. Donner la vie à son ennemi. On lui a donné la place, l' emploi qu' il sollicitait. Donner un titre, une décoration. Donner des récompenses. Le roi lui a donné sa grâce. Il ne m' a pas été donné de voir ce beau jour. Il n' est pas donné à l' homme de tout connaître. Je vous donne la liberté du choix, ou Je vous en donne le choix. Je vous donne à choisir des deux, ou simplement, Je vous donne à choisir. Donner tout aux apparences. Il ne faut rien donner au hasard. Donner trop aux conjectures. Donner des larmes à la mémoire de quelqu' un. C' est un homme qui donne beaucoup à son plaisir. Il donne tout à son plaisir. C' est un juge incorruptible, il ne donne rien aux sollicitations, à la faveur.

Donner croyance, Croire, ajouter foi. Donner attention, Être attentif, écouter.

Donner parole, donner sa parole, Promettre, engager sa foi. Il ne faut pas donner sa parole, si on ne veut pas la tenir. Il m' a donné sa parole d' honneur. On dit aussi, Donner des paroles, de belles paroles, Faire de belles promesses qu' on n' a pas dessein de tenir. Pour des paroles, il vous en donnera autant que vous voudrez.

Donner la bénédiction, Bénir. Donner l' absolution, Absoudre.

Donner des louanges, Louer. On dit figurément dans le même sens, Donner de l' encens.

Donner à quelqu' un son congé, signifie quelquefois, Renvoyer quelqu' un, l' éconduire (voyez CONGÉ). On dit dans un sens analogue, Donner l' exclusion, Exclure.

Fam., Se donner quelque chose, L' acheter, faire la dépense nécessaire pour l' avoir, pour en jouir. Je veux me donner un manteau pour cet hiver. Le jour de ma fête, je me suis donné le spectacle.

Fam., Se donner du bon temps, Se divertir, mener joyeuse vie.

Prov., Se donner au coeur joie de quelque chose, s' en donner à coeur joie, En jouir pleinement et abondamment, s' en rassasier. On dit aussi absolument, S' en donner, dans le même sens. Il va bien s' en donner. Il s' en est donné tout son soûl, tout du long de l' aune.

En termes de Manége, Donner carrière à un cheval, Le laisser libre de courir, lui lâcher la bride.

Fig., au sens moral, Donner carrière, Laisser pleine liberté d' agir. Donner carrière à son esprit, à son imagination. Donner carrière à sa méchanceté. On dit aussi, figurément et familièrement, Se donner carrière, Se réjouir, se laisser emporter à l' envie qu' on a de dire ou de faire quelque chose. Se donner carrière aux dépens de quelqu' un, S' en amuser par des railleries.

Donner un libre cours à ses larmes, Laisser couler ses larmes, ne plus faire d' effort pour les retenir. Donner un libre cours à ses transports, à sa fureur, à sa douleur, etc., S' y abandonner, ne plus les retenir.

Donner sa journée, sa soirée, etc., à quelqu' un, La passer avec lui. Vous êtes bien aimable de nous donner votre soirée.

Donner du temps à quelque chose, Y employer, y consacrer du temps. Donner la matinée aux affaires. Il donne tout son temps à l' étude. Je donne deux heures par jour à ce travail.

DONNER

DONNER se dit également en parlant De ce qu' on expose, qu' on énonce, de ce que l' on communique, de ce que l' on fait connaître par le discours ou autrement. Donner de longs détails. Donner la description de quelque chose. Donner des renseignements de vive voix. Donner des avis, des conseils. Donner son avis, son opinion. Donner son avis par écrit. Donnez-en un exemple. Donner une explication, des explications. Donner ses raisons. Donner pour prétexte. Donner une réponse. Donner un démenti en face. Donner le signalement de quelqu' un. Donner des ordres, des instructions. Donner le mot d' ordre. Donner avis, donner connaissance de quelque chose. Donner une nouvelle. Se donner le mot. On dit en des sens analogues: Donner la figure d' une plante, d' un animal. Donner la représentation d' un monument. Donner la carte d' un pays. Donner les dimensions d' un objet. Etc.

Donner un arrêt, une sentence, etc., Rendre un arrêt, porter une sentence, les prononcer.

DONNER

DONNER se dit aussi en parlant De ce qu' on impose ou qu' on prescrit, de ce qu' on établit ou qu' on indique. Donner la loi. Donner des lois. Donner des règles. Donner une pénitence. Donner un pensum. Donner une tâche. Le chef d' orchestre donne le mouvement du morceau qui va être exécuté. Donner le ton dans un orchestre. C' est lui qui donne le ton dans la ville. C' est moi qui en ai donné le plan. Donner un nom à quelqu' un, à une plante, à un animal. Donner un titre à un ouvrage. Les principes qu' il donne pour fondement à sa doctrine.

Donner ordre à quelque chose, Y pourvoir.

Donner des bornes à ses désirs, à son ambition, etc., Borner ses désirs, son ambition.

Se donner de garde, se donner garde, Se défier, se précautionner, éviter. Donnez-vous garde de cet homme, de ses chicanes. Il faut se donner de garde de tomber dans ce piége.

Donner exemple, donner l' exemple, Être le premier à faire quelque chose que d' autres font ensuite. Cela se dit en bien et en mal.

Donner bon exemple, le bon exemple, Avoir une conduite exemplaire.

Donner le nom à un enfant, Le tenir sur les fonts baptismaux.

Donner jour, donner heure, Assigner, marquer un certain jour, une certaine heure. Je lui ai donné jour à mardi. Il m' a donné heure à l' issue du dîner. On dit de même, Donner rendez-vous, un rendez-vous.

En termes de Procédure, Donner assignation, Assigner par un exploit à comparaître par-devant le juge.

DONNER

DONNER signifie aussi, Attribuer. À qui en donne-t-on la faute? Tout le monde lui donne le tort, lui donne tort. À qui donne-t-on cet ouvrage? On lui donne un tel pour père. On donne un tel pour amant à cette femme. On lui donne tout le blâme, tout l' honneur, toute la gloire. Se donner l' honneur, la gloire d' une chose qu' on n' a pas faite, et figurément et familièrement, S' en donner les gants.

Quel âge donnez-vous à cette personne? Quel âge croyez-vous qu' elle ait? On ne lui donnerait pas plus de trente ans.

DONNER

DONNER signifie encore, Causer, procurer, faire avoir. Cette grande fatigue lui a donné la fièvre. Donner du chagrin, du dépit. Donner du plaisir, de la satisfaction, de la joie. Donner de la jalousie, de l' émulation. Donner de l' amour, de l' aversion, de la haine. Cela lui donna envie d' étudier. Donner de l' appétit, du dégoût. Donner des espérances. Cela donna du coeur, du courage aux troupes. Donner de la hardiesse, de l' assurance. Cela lui a donné de l' esprit. Donner une bonne habitude à quelqu' un. Donner de l' éducation à ses enfants. Donner des talents à un jeune homme (les lui faire acquérir). Il a su se donner des talents agréables. Les manières polies que donne l' usage du monde. Donner une mauvaise idée, une fausse idée de quelque chose. Donner bonne opinion de soi. Donner de bonnes impressions. Donner occasion. Donner sujet. Donner lieu. Donner matière de discourir, à discourir. Ce vent nous donnera de la pluie. Cet arbre donne beaucoup d' ombre. Cette porte nous donne bien du froid. Ouvrez les fenêtres, cela nous donnera un peu d' air, donnera de l' air à la chambre. Donner du jour à un appartement. Donner l' être, la vie, le jour, la naissance. Donner naissance à un schisme. Donner la mort. Donner de l' occupation, de la besogne. Cette affaire lui a donné bien de la peine. Je vous demande pardon si je vous donne la peine de venir. Donnez-vous la peine d' entrer. Se donner beaucoup de mal pour réussir. Je veux m' en donner le plaisir. Je me donnerai cette satisfaction. Cela lui donnera des affaires, de fâcheuses affaires. Donner des résultats. Donner part à quelqu' un dans une affaire d' intérêt. Donner prise sur soi. Donner place. Sa charge lui donne rang, lui donne séance, lui donne voix délibérative. Donner de la réputation, du crédit. L' ascendant, l' autorité que lui donne son grand âge. Cela donne plus de force à mon raisonnement. Cela donne plus de prix au bienfait.

Il se dit particulièrement, dans le même sens, en parlant De la situation, de la forme, de la dimension, de l' apparence, des qualités qu' on fait prendre à une chose par un travail, par une action, par un moyen quelconque. Donner de la pente à un terrain. Donner de l' ampleur à une robe. Donner dix pieds de hauteur à un mur. Donner une direction oblique. Donner une forme ovale à une fenêtre. Donner de la solidité à un édifice. Donner le poli à une pièce de métal. Donner du lustre à une étoffe. Ce peintre donne toujours à ses personnages des attitudes forcées. Donner un tour piquant à sa pensée.

Donner la peste, la gale, la petite vérole, etc., Communiquer à quelqu' un la peste, la gale, etc., dont on est soi-même attaqué.

Donner ses goûts, ses inclinations, son humeur, etc., à quelqu' un, Lui faire contracter les goûts, les inclinations, etc., que l' on a soi-même.

Donner la vie, signifie quelquefois, Rendre à la santé; et figurément, Causer une vive joie à une personne qui était inquiète, abattue. Cette bonne nouvelle lui donnera la vie.

Donner la mort, signifie quelquefois, Causer une douleur poignante. Ne lui dites pas cela, vous lui donneriez la mort.

Fam., Se donner patience, Patienter. Donnez-vous patience.

Donner l' alarme, Avertir de l' approche de l' ennemi; et figurément, Avertir de quelque danger, ou, Alarmer, inspirer quelque crainte. Les sentinelles donnèrent l' alarme. Il leur donna l' alarme bien chaude, une alarme bien chaude, ou elliptiquement et familièrement, Il la leur donna bien chaude. Quelle alarme ils nous ont donnée là! On dit figurément, dans une acception analogue, Donner l' éveil.

Donner bien de l' exercice, Susciter des embarras, des affaires. Je crains que ses adversaires ne lui donnent bien de l' exercice.

Donner à courir, à travailler, etc., Mettre dans la nécessité de faire beaucoup de démarches, de courses, de travailler beaucoup, etc.

Donner à penser, à songer, Donner à quelqu' un sujet de penser. Cela lui donna fort à penser.

Donner à rire, Donner sujet de rire par quelque chose de ridicule. Ne voyez-vous pas que, par cette conduite, vous donnez à rire à tout le monde? On dit de même, Donner la comédie. Voyez COMÉDIE.

Donner à discourir, donner à parler, etc., Donner sujet de discourir, de parler. Cela se prend toujours en mauvaise part. Cette femme, par ses imprudences, donne à parler d' elle.

Donner à entendre, Faire entendre, faire comprendre, insinuer. On lui donna à entendre qu' il ferait bien de se retirer.

Donner cours à une nouvelle, à une opinion, La divulguer, la faire courir.

Fig. et fam., Donner le branle, Mettre en mouvement, donner l' impulsion. Voyez BRANLE.

Donner jour à une affaire, Faire naître l' idée ou l' occasion d' une affaire, d' une entreprise.

Fam., Donner un bon tour à quelque chose, L' exprimer, l' expliquer heureusement, l' exposer d' une manière favorable.

Se donner l' air gai, l' air triste, l' air humble, etc., Affecter, prendre un air gai, un air triste, un air humble, etc.

Fam., Se donner des airs, de grands airs, Affecter un ton, des manières au-dessus de son état, de sa condition, de sa fortune.

Se donner des airs de maître, de savant, de bel esprit, etc., Vouloir s' attribuer sans raison une autorité de maître, affecter de passer pour savant, pour bel esprit, quoiqu' on ne le soit pas.

DONNER

DONNER se dit encore, dans un sens particulier qui est analogue au précédent, en parlant De tout ce qu' une chose fournit, pousse, jette au dehors par son action ou son développement naturel; et, en général, De tout ce qu' une chose quelconque rend, produit ou rapporte. Dans ce sens, on l' emploie souvent absolument. Cette fontaine a cessé de donner de l' eau. Cette source donne de l' eau à toute la ville. Cette plante a donné de nombreux rejetons. Ce pommier donnait autrefois beaucoup de fruits, donnait beaucoup; maintenant il ne donne rien, il ne donne plus, il ne donne pas. Ces terres ont donné l' année dernière quarante boisseaux de blé. Les terres à blé ont beaucoup donné cette année. Cet impôt donne tant annuellement. Les profits que cette entreprise a donnés. Son petit commerce lui donne de quoi vivre. On dit de même, Le blé, le vin, etc., a donné, n' a pas donné.

Absol., en Chirur., Sa plaie, son vésicatoire donne, ne donne pas, ne donne plus, Sa plaie, son vésicatoire suppure, ne suppure pas, etc.

DONNER

DONNER se dit également pour Enfanter, procréer. Sa femme lui a donné un fils. Elle lui a donné beaucoup d' enfants. Donner des citoyens à la patrie, des défenseurs à l' État.

Il s' emploie aussi figurément, dans cette dernière acception. Les grands hommes que cette ville a donnés à la France. Cette école a donné des peintres célèbres.

DONNER

DONNER s' emploie souvent comme verbe neutre; et alors il signifie, Heurter, frapper, toucher. Donner, se donner de la tête contre la muraille en tombant. Donner du pied dans le derrière à quelqu' un. Donner d' estoc et de taille. Donner contre un écueil, contre un banc de sable. Ils tiraient au blanc, il n' y en eut qu' un qui donna au but.

Fig., Donner au but, Rencontrer juste, trouver la difficulté d' une affaire, deviner l' intention de quelqu' un.

Prov. et fig., C' est vouloir donner de la tête contre les murs, C' est tenter une entreprise où il est impossible de réussir. On dit aussi, C' est se donner la tête, c' est donner de la tête contre un mur.

Fig. et fam., Ne savoir où donner de la tête, Ne savoir que faire, que devenir, ne voir aucun remède à ses affaires.

Fig. et pop., Donner de cul et de tête, Employer toutes ses forces, toute son industrie, tous ses moyens.

Fam., Donner du nez en terre, Tomber la face contre terre; et, figurément, Échouer dans une entreprise.

Prov., fig. et pop., Se donner des talons, du talon dans le derrière, Donner de grandes marques de joie, se moquer de tout ce qui peut arriver; ou, Vivre en toute liberté, perdre son temps en promenades, en parties de plaisir.

Donner des éperons à un cheval, donner des deux, Piquer son cheval des deux éperons à la fois.

Donner de l' épée dans le ventre, Percer quelqu' un d' un coup d' épée dans le ventre.

Prov. et fig., Donner de l' encensoir par le nez, Donner en face des louanges outrées.

Donner de l' altesse, de l' excellence, du monseigneur à quelqu' un, etc., Traiter quelqu' un d' altesse, d' excellence, de monseigneur, etc., lui attribuer ces titres. On dit aussi, Donner l' altesse à quelqu' un; alors Donner est actif.

Donner du respect à quelqu' un, Terminer la lettre qu' on lui écrit, par des formules qui expriment le respect.

Le vent donne dans les voiles, Il souffle dans les voiles.

Le soleil donne à plomb, Il darde ses rayons à plomb. On dit dans un sens analogue, Le soleil lui donne dans les yeux.

Fig., Donner dans les yeux de quelqu' un, à quelqu' un, L' éblouir, le tenter, le séduire par un certain éclat. Depuis que la fortune de son voisin lui a donné dans les yeux, il brûle de s' enrichir.

Fig. et fam., Donner dans l' oeil à quelqu' un, Faire une impression vive sur lui par des agréments extérieurs. Avouez que cette jeune personne vous a donné dans l' oeil.

Donner dans la tête, Porter à la tête. Le vin que j' ai bu m' a un peu donné dans la tête.

Fig. et fam., Donner sur les oreilles à quelqu' un, Le frapper, le maltraiter. Donner sur les doigts à quelqu' un, Le châtier, lui faire souffrir quelque dommage, quelque confusion. On dit à peu près de même, Donner sur le nez à quelqu' un.

En termes de Musique, Donner du cor, Jouer, sonner du cor.

DONNER, neutre

DONNER, neutre signifie aussi, Tomber, se jeter, se porter dans ou vers. Donner dans le piége, dans le panneau. Donner dans une embuscade. Il battait la campagne avec trente chevaux, et il donna sans y penser dans un gros d' ennemis. Le brouillard les empêcha de s' apercevoir qu' ils donnaient dans la flotte ennemie. Un navire qui donne à la côte.

Fig. et fam., Donner dans le piége, dans le panneau, Se laisser attraper, tromper. Il a donné dans le piége. Il a donné dans le panneau qu' on lui avait tendu. On dit aussi, dans le même sens, Donner dedans. On voulut lui faire croire telle chose, il donna dedans. On dit encore, Donner dans quelque chose, S' y laisser engager ou déterminer. Il n' est pas homme à donner là dedans.

En termes de Guerre, Donner sur les ennemis, ou absolument et plus ordinairement, Donner, Aller à la charge contre l' ennemi. Ils donnèrent sur les ennemis, et les enfoncèrent. Dès qu' on eut entendu le signal, on donna de toutes parts. Les troupes donnèrent tête baissée. Ces troupes n' avaient pas encore donné.

Fig. et fam., Donner sur un plat, sur un mets, Y revenir à plusieurs fois, en manger beaucoup. Il donna sur le poisson comme il avait fait sur tout le reste.

Fig. et fam., Donner tête baissée dans quelque chose, S' y porter avec ardeur, sans rien examiner, sans rien craindre. Aussitôt qu' on lui eut proposé cette affaire, il y donna tête baissée. Cela se dit aussi D' une personne qui donne complétement dans un piége.

Donner à tout, Entreprendre indifféremment toutes choses. C' est un homme qui ne s' attache à rien en particulier, qui n' a point de but certain, il donne à tout. On le dit aussi D' une personne qui dépense en toutes sortes de curiosités. Cette façon de parler est peu usitée.

Fig., Donner à pleines voiles dans un parti, etc., Y entrer, l' embrasser avec chaleur. Donner dans le sens de quelqu' un, Se rencontrer de son sentiment, ou S' y conformer.

Fig., Donner dans un ridicule, Y tomber. Donner dans le ridicule, Se rendre ridicule.

Donner dans le libertinage, dans la crapule, dans le jeu, dans le luxe, dans la dépense, etc., Se livrer au libertinage, à la crapule, au goût du jeu, du luxe, etc. On dit de même, Donner dans la dévotion.

DONNER, neutre

DONNER, neutre signifie encore, Avoir vue sur. Mes fenêtres donnent sur la rue.

Il signifie également, Avoir issue. Ma maison donne d' un côté dans telle rue, et de l' autre dans un passage.

DONNÉ, ÉE. participe

DONNÉ, ÉE. participe Billet donné. À un signal donné.

Prov. et fig., À cheval donné on ne regarde point à la bouche, à la bride, Quand on reçoit un présent, il ne faut pas le déprécier.

Prov. et fig., C' est un marché donné, c' est marché donné, se dit D' une chose qui a été vendue à très-bas prix.

Dans un temps donné, dans un espace donné, etc., Pendant une certaine durée, dans un certain espace, etc., que l' on fixe, que l' on détermine.

En Mathém., Quantités données, ou simplement, Données, Quantités connues, dont on se sert, dans la solution d' un problème, pour trouver les quantités inconnues.

DONNÉE

DONNÉE pris substantivement, se dit aussi, en général, Des suppositions, des notions, des probabilités, etc., qui servent de base à une recherche, à un examen quelconque. En partant de cette donnée, de ces données. Des données fausses, incertaines.

DONNEUR, EUSE. s.

DONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui donne. Donneur d' eau bénite. Donneur d' eau bénite de cour. Donneur de galbanum. Donneur de baies, de bourdes, de billevesées. Donneur d' avis. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions, et il est familier dans les quatre dernières.

En termes de Commerce, Donneur d' aval, Celui qui donne son aval au bas d' une lettre de change, d' un billet à ordre. Donneur à la grosse, Celui qui fait un prêt à la grosse.

DONT. pronom des deux nombres et des deux genres

DONT. pronom des deux nombres et des deux genres Il se dit Des personnes et des choses, et s' emploie, dans une foule de cas, au lieu des pronoms De qui, duquel, de laquelle, de quoi, desquels, desquelles. Dieu, dont nous admirons les oeuvres. La nature, dont nous ignorons les secrets. Les pays dont nous n' avons point de connaissance. L' affaire dont je vous ai entretenu. C' est vous, et non lui, dont il s' agit. Ce dont je vous ai parlé. Voilà ce dont il s' agit. Il n' est rien dont je sois plus certain. L' arme dont il l' a frappé. La maladie dont il est mort. De l' humeur dont elle est. La famille dont il est sorti. Les héros dont il tire son origine. La matière dont une chose est faite.

DONZELLE. s. f.

DONZELLE. s. f. T. de mépris qui signifie, Une fille ou une femme d' un état médiocre, et dont les moeurs sont suspectes. Il est familier.

DONZELLE

DONZELLE en Histoire naturelle, est Le nom d' un poisson de mer dont les couleurs sont très-variées.

DORADE. s. f.

DORADE. s. f. Sorte de poisson de mer, qui a des écailles de couleur d' or.

DORADE

DORADE est aussi Le nom d' une constellation australe. Voyez XIPHIAS.

DORADILLE. s. f.

DORADILLE. s. f. Voyez CÉTÉRAC.

DORÉNAVANT. adv. de temps

DORÉNAVANT. adv. de temps Désormais, à l' avenir. Il veut que dorénavant il y ait plus d' ordre dans sa maison. Je serai dorénavant plus circonspect. Soyez plus exact dorénavant. Je suis résolu de vivre dorénavant dans la retraite.

DORER. v. a.

DORER. v. a. Appliquer de l' or moulu ou des feuilles d' or sur quelque chose. Dorer un calice, de la vaisselle, un plafond, la bordure d' un tableau, etc. Dorer un livre sur tranche. Dorer sur cuir. Dorer à petits fers, à petits filets. Dorer en plein or. Dorer une pilule. Dorer au feu.

Fig. et fam., Dorer la pilule, Employer des paroles flatteuses pour déterminer une personne à faire quelque chose qui excite sa répugnance. On lui a si bien doré la pilule, qu' il s' est résolu à faire ce qu' on voulait. Il signifie aussi, Consoler d' une disgrâce, d' un refus, en l' accompagnant de promesses et de paroles bienveillantes. On lui a doré la pilule, pour lui adoucir ce refus. Il sait dorer la pilule.

Poétiq. et fig., Le soleil dore la cime des montagnes, des arbres, etc., Il l' éclaire de ses rayons. Cela se dit surtout Lorsque la cime des montagnes, etc., est éclairée, tandis que le reste ne l' est pas encore ou ne l' est plus. On dit aussi, Le soleil dore les moissons, etc., Le soleil jaunit les moissons, etc., en les faisant mûrir; et dans un sens analogue, avec le pronom personnel, Les moissons commencent à se dorer.

DORER

DORER en termes de Pâtissier, signifie, Mettre, étendre sur de la pâtisserie du jaune d' oeuf délayé. Dorer un pâté, un gâteau.

DORÉ, ÉE. participe

DORÉ, ÉE. participe Ceinture dorée. Tapisserie de cuir doré. Le vermeil est de l' argent doré.

Prov., Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, Il vaut mieux avoir l' estime publique que d' être riche.

Prov., Être doré comme un calice, Avoir des habits chargés de galon ou de broderie d' or. Il est doré comme un calice.

Fig. et fam., Il a la langue dorée, c' est une langue dorée, se dit De quelqu' un qui tient des discours faciles, élégants, propres à séduire.

DORÉ

DORÉ se dit, adjectivement, Des choses qui sont d' un jaune brillant. Des cheveux d' un blond doré. Du pourpier doré. Des carpes dorées. On dit de même, Un jaune doré.

En termes de Vénerie, Fumées dorées, Fumées de cerf qui sont jaunes.

DOREUR, EUSE. s.

DOREUR, EUSE. s. Celui, celle dont le métier est de dorer. C' est un bon doreur. Doreur sur bois, en cuivre, en fer, sur métaux. Doreur de livres.

DORIEN. adj. m.

DORIEN. adj. m. Propre à la Doride, petite contrée de la Grèce ancienne. Il se dit D' un des modes de la musique des anciens, et D' un dialecte de la langue grecque ancienne. Le mode dorien était fort grave. Le dialecte dorien était parlé dans tout le Péloponèse.

Il se dit, substantivement et absolument, Du dialecte dorien. Pindare et Théocrite ont employé le dorien. Voyez DORIQUE.

DORIQUE. adj. des deux genres

DORIQUE. adj. des deux genres Dorien. Il se dit D' un des cinq ordres d' architecture, et De ce qui appartient à cet ordre. L' ordre dorique. Une colonne d' ordre dorique, ou Une colonne dorique. L' entablement dorique a sa frise ornée de triglyphes et de métopes.

Il se dit aussi Du dialecte dorien, et surtout De ce qui appartient à ce dialecte. Le dialecte dorique. Génitif dorique. Forme dorique.

DORIQUE

DORIQUE se dit substantivement et absolument, au masculin, de L' ordre dorique. Il y a le dorique grec et le dorique romain.

DORLOTER. v. a.

DORLOTER. v. a. Traiter délicatement, avec complaisance. Cette mère dorlote son enfant. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. C' est un homme qui se dorlote, qui aime à se dorloter. Il est familier.

DORLOTÉ, ÉE. participe

DORLOTÉ, ÉE. participe

DORMANT, ANTE. adj.

DORMANT, ANTE. adj. Qui dort. Il s' emploie surtout au figuré, et se dit Des choses qui sont de nature à se mouvoir, à être mues, et qui cependant restent arrêtées ou fixées en quelque endroit. Ainsi on appelle Eau dormante, Une eau qui ne coule point, comme celle des fossés, des marais, des étangs; Verre dormant, châssis dormant, Un carreau de vitre, un châssis qui ne s' ouvre point; Pont dormant, Un pont-levis qui ne se lève point; Pêne dormant, Un pêne qui ne peut s' ouvrir ni se fermer qu' avec la clef; Ligne dormante, Une ligne qui demeure fixée dans l' eau, sans que le pêcheur la tienne; Manoeuvres dormantes, Les manoeuvres d' un navire qui ne sont jamais dérangées, telles que les haubans.

Il se dit, substantivement, Du châssis fixe et immobile auquel tient et dans lequel vient s' emboîter une porte ou le châssis mobile d' une croisée. Un dormant de croisée. Poser, sceller un dormant.

Il se dit pareillement d' Une espèce de plateau garni de cristaux, de fleurs, etc., autour duquel on range les plats, et qu' on n' enlève qu' à la fin du repas.

DORMEUR, EUSE. s.

DORMEUR, EUSE. s. Celui, celle qui dort, ou qui aime à dormir. Il faut réveiller ce dormeur. C' est un grand dormeur. Il est familier.

DORMEUSE. s. f.

DORMEUSE. s. f. Sorte de voiture de voyage construite de manière qu' on peut s' y étendre comme dans un lit, et y dormir à son aise.

DORMIR. v. n.

DORMIR. v. n. (Je dors, tu dors, il dort; nous dormons, vous dormez, ils dorment. Je dormais. Je dormis. J' ai dormi. Je dormirai. Dors. Que je dorme. Que je dormisse. Dormant.) Reposer, être dans le sommeil. Dormir d' un profond sommeil. Dormir le jour, la nuit, de jour, de nuit, jour et nuit. Il ne dort ni jour ni nuit. Il dort profondément. Avoir envie de dormir. Faire semblant de dormir. Dormir sur un lit, sur un canapé, dans un fauteuil. Le lièvre dort ordinairement les yeux ouverts.

Dormir d' un bon somme, de bon somme, Dormir d' un sommeil tranquille; et, Dormir un bon somme, Dormir longtemps. Dans cette dernière phrase, Dormir s' emploie activement.

Fam., Dormir la grasse matinée, Dormir bien avant dans le jour, se lever fort tard.

Par exagérat., Dormir debout, tout debout, Éprouver le besoin du sommeil au point de s' assoupir même sans être couché ou assis.

Fig. et fam., Conte à dormir debout, Récit ennuyeux ou qui ne mérite aucune attention.

Fig. et fam., Dormir sur une affaire, Prendre du temps pour en délibérer.

Prov. et fig., Qui dort dîne, Le sommeil tient lieu de nourriture.

Prov. et fig., Le bien, la fortune lui vient en dormant, se dit en parlant D' une personne qui devient riche sans rien faire.

Prov. et fig., Éveiller le chat qui dort, Réveiller une mauvaise affaire qui était assoupie, ou Chercher un danger qu' on pouvait éviter. Il ne faut pas éveiller le chat qui dort. N' éveillez pas le chat qui dort.

Fig. et fam., Cette toupie, ce sabot dort, se dit D' une toupie, d' un sabot qui tourne si vite, que le mouvement en est imperceptible.

Prov. et pop., Dormir comme un sabot, Dormir profondément et sans aucun mouvement.

Fam., Dormir comme une marmotte, Dormir longtemps et profondément.

Fig. et fam., Dormir sur les deux oreilles, sur l' une et l' autre oreille, Être en pleine sécurité. Je veillerai à votre affaire, dormez sur les deux oreilles.

Fig., Laisser dormir ses capitaux, ses fonds, Ne pas les faire valoir.

Fig., Laisser dormir un ouvrage, Le garder pendant quelque temps, pour en juger mieux quand l' imagination sera refroidie.

Fig., Laisser dormir une affaire, Ne pas y donner suite, ne pas la réveiller.

Fig., Laisser dormir noblesse, se disait autrefois Lorsqu' un gentilhomme qui voulait faire le commerce, déclarait, pour ne point perdre sa noblesse, qu' il n' entendait faire le commerce que durant un certain temps.

DORMIR

DORMIR se dit encore figurément Des eaux qui n' ont point de mouvement, ou dont le mouvement est imperceptible. Il fait beau pêcher où l' eau dort.

Prov. et fig., Il n' y a point de pire eau que l' eau qui dort, Les gens sournois et taciturnes sont ceux dont il faut le plus se défier.

DORMIR

DORMIR signifie aussi, figurément, Ne point agir quand on le devrait, agir négligemment. Il devrait faire des démarches très-actives, mais il dort. Tu dors, Brutus.

En Matière féodale, on disait, Quand le vassal dort, le seigneur veille, et Le vassal veille quand le seigneur dort, pour exprimer que, Quand l' un des deux négligeait d' user de ses droits, l' autre en profitait.

Fam., Cet homme ne dort pas, Non-seulement il ne néglige pas ses intérêts, mais encore il cherche à profiter de toutes les occasions qui peuvent le servir.

DORMIR

DORMIR s' emploie quelquefois substantivement, dans le sens propre. Cette affaire l' occupe à un tel point, qu' il en perd le dormir.

DORMITIF, IVE. adj.

DORMITIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui provoque à dormir. On lui a donné dans sa maladie des remèdes confortatifs et dormitifs. Une potion dormitive.

Il est aussi substantif, au masculin. L' opium est un dangereux dormitif.

DORONIC. s. m.

DORONIC. s. m. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs radiées, dont une espèce est cultivée dans les jardins à cause de sa floraison précoce.

DORSAL, ALE. adj.

DORSAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient au dos. L' épine dorsale. La région dorsale. Les vertèbres dorsales. Les muscles dorsaux. On dit aussi substantivement, Le grand dorsal, Le muscle grand dorsal.

La région dorsale du pied, de la main, etc., Celle qui occupe le dos du pied, de la main, etc.

En Médec., Consomption ou phthisie dorsale, Dépérissement cause par des évacuations excessives de sperme.

DORTOIR. s. m.

DORTOIR. s. m. Il se dit, dans les communautés religieuses, dans les maisons d' éducation, et dans certains hospices, d' Une grande salle où l' on couche et où il y a plusieurs lits. Un beau dortoir. Coucher au dortoir. Un dortoir partagé en petites chambres ou cellules. Les dortoirs d' un collége.

DORURE. s. f.

DORURE. s. f. Or fort mince appliqué sur la superficie de quelque ouvrage. Voilà de belles dorures. Il entre beaucoup d' or dans toutes ces dorures. On a dépensé beaucoup pour la dorure de ces plafonds, pour la dorure de ce carrosse. La dorure en est belle.

Il se prend aussi pour L' art ou l' action de dorer. Cet ouvrier entend bien la dorure. Dorure à l' huile. Dorure en détrempe. Dorure au feu.

DOS. s. m.

DOS. s. m. Partie du corps de l' homme ou de l' animal, depuis le cou jusqu' aux reins. Le dos d' un homme. Il était couché sur le dos. Dos courbé, voûté. L' épine du dos. Il portait un homme sur son dos. Il a eu tout le jour les armes sur le dos. Il me tournait le dos, et ne pouvait m' apercevoir. Danser dos à dos. Le dos d' un cheval, d' un mulet, d' un âne.

Par exagérat., N' avoir pas une chemise à mettre sur son dos, Être extrêmement pauvre.

Fig. et fam., Avoir le dos au feu et le ventre à table, ou Être le dos au feu, le ventre à table, se dit De quelqu' un qui prend toutes ses aises en mangeant.

Fam., Faire le gros dos, se dit Des chats lorsqu' ils relèvent leur dos en bosse.

Prov. et fig., Faire le gros dos, faire gros dos, Faire l' homme important, le capable.

Prov. et fig., Se laisser manger la laine sur le dos, Se laisser maltraiter, souffrir tout, ne pas savoir se défendre. Il se laisse, il ne se laisse pas manger la laine sur le dos.

Fig. et pop., Mettre tout sur le dos de quelqu' un, Se décharger sur lui de tout le faix, de tout le blâme, rejeter sur lui tous les torts. On dit dans un sens analogue: Avoir quelque chose sur le dos. Cela est sur son dos.

Prov., Battre quelqu' un dos et ventre, Le battre avec excès.

Fam., Tourner le dos à quelqu' un, Tourner le dos du côté où il a le visage, lui présenter le dos. Il se dit, figurément et familièrement, Lorsqu' on quitte quelqu' un et qu' on le laisse là par mépris, par indignation, ou Lorsqu' on abandonne ses intérêts. Dans la mauvaise fortune, la plupart des amis vous tournent le dos. On dit de même, La fortune lui a tourné le dos, La fortune lui est devenue contraire.

Tourner le dos aux ennemis, à l' ennemi, ou simplement, Tourner le dos, Fuir. Tourner le dos dans une bataille. La plupart des siens ont tourné le dos.

Prov., fig. et pop., Tourner le dos à la mangeoire, Se mettre dans une situation contraire à celle que demande la chose qu' on veut faire.

Fam., Il tourne le dos où il veut aller, se dit D' un homme qui, au lieu d' aller où il veut, prend un chemin tout opposé.

Fam., Tourner le dos, signifie encore, S' en aller. Vous n' aurez pas tourné le dos, vous n' aurez pas le dos tourné, qu' il ne se souviendra plus de vous.

Fig. et fam., Porter quelqu' un sur son dos, En être importuné, fatigué. Avoir toujours quelqu' un sur le dos, En être sans cesse obsédé, poursuivi.

Fig. et fam., Avoir bon dos, Être en état de supporter une perte, une dépense considérable sans se trouver gêné; ou Être insensible aux railleries, aux mortifications. On lui a imposé une forte taxe, mais il a bon dos. Il ne s' embarrasse guère des injures dont on le charge, il a bon dos.

Fig. et fam., Avoir quelqu' un à dos, se mettre quelqu' un à dos, L' avoir pour ennemi, s' en faire un ennemi. Se mettre tout le monde à dos.

Fig. et fam., Mettre des gens dos à dos, Renvoyer chacune de leur côté deux personnes qui sont en différend, sans donner à l' une aucun avantage sur l' autre.

Fig. et fam., Le dos lui démange, se dit D' une personne qui fait tout ce qu' il faut pour qu' on en vienne à la battre.

En dos d' âne, se dit en parlant De certaines choses qui sont ou qui semblent formées de deux parties réunies ensemble de manière à présenter une pente, un talus de chaque côté. Le dessus de ce coffre est en dos d' âne. Toit en dos d' âne. Chemin en dos d' âne.

Pont en dos d' âne, Pont extrêmement arqué.

Dos, désigne aussi, par analogie, La partie de certaines choses qui par sa destination, par sa position ou par sa forme, offre quelque rapport avec le dos de l' homme ou de l' animal. Ainsi on dit:

Le dos d' un habit, d' une robe, etc., La partie d' un habit, d' une robe, qui sert à couvrir le dos.

Le dos d' une chaise, d' un fauteuil, etc., La partie d' une chaise, etc., contre laquelle on s' appuie le dos. Siége à dos.

Le dos d' un couteau, La partie opposée au tranchant.

Le dos d' un livre, La partie opposée à la tranche, et sur laquelle on met ordinairement le titre.

Le dos d' un papier, d' un billet, d' un acte, etc., Le revers. Mettre un ordre au dos d' un billet. Ce titre est coté au dos.

Le dos de la main, Le côté extérieur de la main, la partie opposée à la paume de la main.

DOSE. s. f.

DOSE. s. f. Quantité et proportion déterminées des ingrédients qui entrent dans la composition d' un remède. On ne saurait bien composer un remède, si on n' en connaît la dose. Prescrire la dose.

Il signifie plus ordinairement, La quantité de chacun des ingrédients qui entrent dans un remède. On a mis là dedans une trop forte dose d' opium.

Il se dit également en parlant Des choses qui entrent dans un composé quelconque. Dans le métal dont on fait les cloches, on met une certaine dose de zinc. La dose de sucre, de poivre, etc., qu' on doit mettre dans une sauce.

DOSE

DOSE se dit encore de Chaque prise d' un remède, de la quantité qu' on en doit prendre en une fois. Donner le quinquina à forte dose. Augmenter la dose. Prendre une dose de rhubarbe. Il faut partager ce bol, ce remède en plusieurs doses.

Il se dit même, familièrement, d' Une quantité déterminée de quelque chose que ce soit, des aliments par exemple. Nous n' avons guère à manger, il faut augmenter la dose, doubler la dose.

Il se dit aussi en parlant Des choses morales. Une dose d' amour. Une dose de jalousie. Une dose d' ennui. Avoir une forte dose d' amour-propre, une légère dose d' esprit.

DOSER. v. a.

DOSER. v. a. Régler, indiquer la quantité et la proportion des ingrédients qui entrent dans une composition médicinale. Cette médecine est bien dosée. Savoir doser.

DOSÉ, ÉE. participe

DOSÉ, ÉE. participe

DOSSIER. s. m.

DOSSIER. s. m. La partie d' un siége contre laquelle on s' appuie le dos. Le dossier d' une chaise, d' un banc, d' un canapé.

Le dossier d' un lit, La traverse ou la planche qui soutient le chevet de certains lits. Il se dit également de La pièce d' étoffe qui sert à couvrir cette planche.

DOSSIER

DOSSIER se dit aussi d' Un assemblage, d' une liasse de pièces relatives à une même affaire, à un même objet. On l' emploie surtout en parlant Des pièces d' un procès. Les dossiers des parties ont été communiqués au procureur du roi. Le dossier d' une procédure. L' étiquette d' un dossier. Examiner un dossier. Dépouiller un dossier. Porter un dossier sous le bras.

DOT. s. f.

DOT. s. f. (Le T se prononce tant au pluriel qu' au singulier.) Le bien qu' une femme apporte en mariage. Avoir une belle dot. Apporter une dot considérable. Cette pauvre fille n' a point de dot. Fournir une dot. Assigner la dot. Donner en dot. Payer la dot. Elle n' apporte rien en dot. Il a donné de très-riches dots à ses filles.

Il se dit particulièrement, surtout en Jurisprudence, d' Une dot qui reste la propriété de la femme, quoique le mari en partage la jouissance et en ait l' administration. Des biens constitués en dot. Constitution de dot. Les immeubles qui font partie de la dot ne peuvent être aliénés ou hypothéqués qu' en certains cas. La dot peut comprendre tous les biens présents et à venir de la femme. Restitution de dot.

DOT

DOT se dit aussi de Ce qu' une fille apporte au couvent où elle se fait religieuse. La dot de cette religieuse fut de tant. Les dots des religieuses.

DOTAL, ALE. adj.

DOTAL, ALE. adj. T. de Jurispr. Qui est relatif ou qui appartient à la dot. Il ne se dit guère qu' en parlant D' une dot qui reste la propriété de la femme. Constitution dotale. Bien, fonds dotal. Deniers dotaux.

Régime dotal, Le régime d' association conjugale où la dot de la femme ne devient pas la propriété commune des époux, quoique le mari en partage la jouissance et en ait l' administration. Se marier sous le régime dotal. Se soumettre au régime dotal.

DOTATION. s. f.

DOTATION. s. f. Action de doter un établissement d' utilité publique, un corps, etc.; et Le fonds, le revenu assigné à cet effet. Il a laissé tant pour la dotation de cette église. La dotation de la Légion d' honneur. La dotation de cet hôpital est en fonds de terre.

DOTATION

DOTATION se dit aussi Des biens d' un majorat réversible à la couronne à défaut de mâle. Dotation d' un prince du sang.

DOTER. v. a.

DOTER. v. a. Donner à une fille un bien, un revenu, une somme, lorsqu' elle se marie. Ce père a doté sa fille de trente mille francs. Doter de pauvres filles. Il ne marie pas ses filles parce qu' il ne peut pas les doter.

Il se dit aussi en parlant Des filles qui se font religieuses. Cette fille en entrant en religion a été dotée de vingt mille francs.

Il signifie encore, Assigner, assurer un certain revenu à un établissement d' utilité publique, à un corps, etc. Doter une église, un monastère. Doter un hôpital, un collége. Doter une académie.

Il signifie quelquefois, dans le style élevé, Favoriser, gratifier de quelque chose d' avantageux. Les grâces dont la nature l' avait dotée.

DOTÉ, ÉE. participe

DOTÉ, ÉE. participe

DOUAIRE. s. m.

DOUAIRE. s. m. T. de Droit. Ce que le mari donne à sa femme en faveur du mariage qu' il contracte, et pour qu' elle en jouisse en cas qu' elle lui survive. Assigner le douaire. Elle réclama son douaire.

Douaire coutumier, Douaire établi et ordonné par la coutume. Douaire préfix ou conventionnel, Celui qui consiste en une certaine somme déterminée par les conventions matrimoniales. Le douaire coutumier se trouve implicitement aboli par le code civil.

DOUAIRIER. s. m.

DOUAIRIER. s. m. T. de Droit ancien. Il se disait D' un enfant qui se tenait au douaire de sa mère, en renonçant à la succession de son père. Un enfant ne peut être douairier et héritier tout ensemble.

DOUAIRIÈRE. adj. f.

DOUAIRIÈRE. adj. f. Veuve qui jouit d' un douaire. Il ne se dit que Des personnes d' un rang distingué. Reine douairière. Princesse douairière. Duchesse douairière.

Il s' emploie aussi substantivement. Une douairière. Une vieille douairière.

DOUANE. s. f.

DOUANE. s. f. Administration chargée de percevoir les droits imposés sur l' entrée et la sortie des marchandises, et de veiller à ce que les importations ou les exportations prohibées n' aient pas lieu. Directeur général des douanes. Droits de douane. La douane du Havre. Commis de la douane, à la douane. Les préposés de la douane. Les bureaux, les magasins de la douane.

Il se dit également Du lieu, de l' édifice où une douane est établie. Aller à la douane. Acquitter un ballot à la douane. Les ballots furent saisis à la douane. Une belle douane.

Ligne de douanes, Ligne de bureaux de douane établis sur la frontière d' un pays.

DOUANE

DOUANE se dit aussi Des droits de douane. Payer la douane. Les douanes sont excessives en certains pays. Les bagages des ambassadeurs sont exempts de douanes. Augmenter les douanes. En matière de douanes.

DOUANIER. s. m.

DOUANIER. s. m. Celui qui est préposé pour visiter les marchandises importées ou exportées, et pour recevoir les droits qu' elles doivent payer. Les douaniers sont armés. Les douaniers procédèrent à la visite de son bagage.

DOUBLAGE. s. m.

DOUBLAGE. s. m. T. de Marine. Revêtement de feuilles de cuivre, ou de planches, qu' on met aux bâtiments destinés à des voyages de long cours. Doublage de cuivre. Bon doublage.

DOUBLE. adj. des deux genres

DOUBLE. adj. des deux genres opposé à Simple. Qui vaut, qui pèse, qui contient une fois autant. Double louis. Double ducat. Double portion. Double dose. Double charge. Une valeur, une force double d' une autre. Celui qui néglige de faire enregistrer un acte dans le délai prescrit, paye double droit.

En Mathém., Raison double, Rapport de deux quantités dont l' une est double de l' autre. Seize est à huit en raison double.

DOUBLE

DOUBLE se dit également D' une chose composée de deux autres choses pareilles, ou analogues entre elles, ou seulement de même nature, de même espèce. Feuillet double. Fruit double. Le calice de cette fleur est double. Les objets lui paraissent doubles. Un double rang de colonnes. Corps de logis double. Cette maison a une double entrée. Double porte. Double croisée. Double châssis. Double semelle. Soulier à double couture. Une boîte à double fond. Nouer à double noeud. Fermer une porte, une cassette à double tour. Un double signal. C' est un double service. Un doub le tort. Ce fut un double malheur. Il se vit chargé d' un double crime. Il lui fallut répondre à cette double accusation. Ce mot, cette phrase a un double sens. La double autorité qu' il exerce.

Mot, phrase à double entente, à double sens, Mot, phrase qui a deux sens, qui est susceptible de deux interprétations.

Au Domino, Double-as, double-deux, double-trois, etc., Dé sur lequel l' as, le point deux, etc., est répété.

Acte double, Celui dont on fait deux originaux semblables, pour en laisser un entre les mains de chacune des parties intéressées. On met à la fin de pareils actes, Fait double entre nous.

En termes de Commerce et de Banque, Tenue des livres en partie double ou à partie double, Manière de tenir les livres qui consiste à reconnaître à la fois un débiteur et un créancier, dans la rédaction d' un article quelconque, soit de recette, soit de dépense. On dit dans le même sens: Tenir les livres en partie double, à partie double. Comptes en partie double. Etc.

En termes de Comptabilité, Double emploi, Ce qui a été employé, porté deux fois en recette ou en dépense dans un compte. Il se dit également, dans le langage ordinaire, de Tout ce qui fait inutilement répétition. Cela fait double emploi.

Au Trictrac, Gagner partie double, Prendre douze points de suite.

En Jurispr., Double lien, se dit de La parenté entre enfants d' un même père et d' une même mère, c' est-à-dire, entre frères et soeurs germains.

En Botan., Fleur double, Celle qui a acquis par la culture un plus grand nombre de pétales qu' elle n' en aurait eu dans l' état naturel. Un cerisier à fleurs doubles. Des jacinthes, des violettes doubles.

En Médec., Fièvre double, Fièvre intermittente dont les accès deviennent deux fois aussi nombreux qu' ils l' étaient dans un temps donné. Fièvre double-quarte, Celle dont les accès prennent successivement deux jours de suite et ne paraissent pas le troisième, l' accès du quatrième jour étant différent de celui du second, et semblable à celui du premier. Fièvre double-tierce, Celle dont les accès reviennent tous les jours, de manière que le troisième est semblable au premier et le quatrième au second.

En Musiq., Double croche, Note qui ne vaut que la moitié d' une croche, et dont la queue porte deux barres ou crochets. Intervalle double, Intervalle qui excède l' étendue de l' octave. Double fugue, désigne Ce qu' on nomme plus exactement Fugue à deux sujets.

DOUBLE

DOUBLE se dit figurément Des choses plus fortes, de qualité supérieure, de vertu plus efficace que les autres choses de même nature. Encre double. Double bière. Eau de fleurs d' orange double.

Double bidet, Bidet qui est de plus haute taille que les bidets ordinaires.

Fêtes doubles, se dit, dans les Rubriques ecclésiastiques, de Certaines fêtes dont l' office est plus solennel que celui des autres; et on appelle Fêtes semi-doubles, Celles qui tiennent le milieu entre les fêtes doubles et les simples.

Fam., Double coquin, double fripon, etc., Grand coquin, grand fripon.

DOUBLE

DOUBLE signifie quelquefois, Qui a de la duplicité. C' est un homme double. Méfiez-vous de cette femme, c' est un caractère double. C' est une âme double. On dit dans le même sens, C' est un homme à double face.

DOUBLE

DOUBLE est aussi substantif masculin, et signifie, Toute chose qui équivaut à deux fois une autre chose. Ce nombre est le double de tel autre. Sa fortune est augmentée du double. Plus du double. Gagner, perdre le double. Payer le double. Être condamné au double.

Jouer à quitte ou à double, à quitte ou double, et plus ordinairement, Jouer quitte ou double, Jouer une dernière partie qui doit acquitter celui qui a déjà perdu, ou doubler le gain de celui qui a déjà gagné. Jouons à quitte ou double, ou elliptiquement, Quitte ou double. Cela signifie aussi, figurément et familièrement, Risquer, hasarder tout pour se tirer d' une mauvaise affaire.

Parier double contre simple, Parier deux contre un.

Le double d' un corps de logis, Une des moitiés d' un corps de logis dans son épaisseur. On a mis toutes les garde-robes dans le double.

Le double d' un acte, d' un traité, d' une note, etc., L' un des originaux, ou seulement La copie d' un acte, d' un traité, etc.

Double de compte, Celui des originaux de compte que le comptable garde entre ses mains.

En Peinture, Le double d' un tableau, La copie d' un tableau faite par l' auteur même du tableau.

Avoir des doubles dans sa bibliothèque, dans son herbier, etc., Avoir deux ou plusieurs exemplaires du même ouvrage, deux ou plusieurs échantillons d' une même plante, etc.

En Musique, Le double d' un air, Le même air, qu' on figure sur le simple par l' addition de plusieurs notes qui varient et ornent le chant. Le double des Folies d' Espagne. Cette locution a vieilli: on dit maintenant, Variations.

Mettre une chose en double, en plusieurs doubles, La replier sur elle-même une ou plusieurs fois. Mettre une serviette en double.

Fig. et fam., Mettre les morceaux en double, Manger à la hâte.

DOUBLE, substantif

DOUBLE, substantif se dit, au Théâtre, Des acteurs et actrices qui remplacent dans les rôles ceux qui en sont chargés en premier. Cet acteur n' est qu' un double, n' est que le double d' un tel. La pièce a été jouée par les doubles. On dit dans un sens analogue, Donner un rôle en double.

DOUBLE

DOUBLE se dit en outre d' Une espèce de monnaie ancienne qui valait deux deniers, et dont les six faisaient un sou. Un double. Donner un double. Double tournois.

Il s' emploie figurément, dans certaines phrases familières, pour exprimer Une très-petite valeur. J' en donnerai tant, et pas un double avec. Cela ne vaut pas un double, je n' en donnerais pas un double.

DOUBLE

DOUBLE s' emploie aussi quelquefois adverbialement, comme dans ces phrases: Voir double, Voir les objets comme s' ils étaient doubles; Payer double, Payer deux fois la valeur.

AU DOUBLE. loc. adv.

AU DOUBLE. loc. adv. Une fois plus. Payer, acheter au double. On l' emploie aussi figurément. Il m' a fait un déplaisir, il le payera au double. Je vous suis redevable de ce bon office, je vous le rendrai au double.

DOUBLEAU. s. m.

DOUBLEAU. s. m. T. de Charpenterie. Il se dit de Certaines solives d' un plancher qui sont plus fortes que les autres, telles que les solives d' enchevêtrure.

En Archit., Arc-doubleau, Espèce d' arcade formant une saillie ou plate-bande sur la courbure intérieure d' une voûte, qu' elle semble fortifier et soutenir. Dans cette locution, Doubleau est adjectif.

DOUBLEMENT. adv.

DOUBLEMENT. adv. Pour deux raisons, en deux manières. Il est doublement coupable. Il en est doublement puni. Doublement obligé.

DOUBLEMENT. s. m.

DOUBLEMENT. s. m. T. de Pratique ancienne, qui était principalement usité dans les affaires de finances, et dont on se servait dans les enchères, pour dire, Une fois autant. Enchérir par doublement et tiercement.

DOUBLEMENT

DOUBLEMENT se disait aussi, en termes de Guerre, de L' augmentation des rangs et des files d' un bataillon.

DOUBLER. v. a.

DOUBLER. v. a. Mettre le double, augmenter du double, d' une fois autant. Doubler le nombre. Doubler la dépense. Doubler la somme. Doubler les gardes. Tous les postes furent doublés. Doubler ses capitaux. Doubler la dose. Doubler l' étape. Il double ses torts envers moi.

En termes de Guerre, Doubler les rangs, doubler les files, Y mettre le double de ce qui a coutume d' y être. Cette espèce de manoeuvre a depuis longtemps cessé d' être usitée.

Doubler le pas, Marcher plus vite.

En termes de Marine, Doubler le sillage, Faire plus de chemin. Doubler les manoeuvres, En augmenter le nombre, afin que, si l' une est rompue, une autre puisse la remplacer. Doubler un cap, une pointe, etc., Passer au delà d' un cap, d' une pointe de terre, etc. Doubler un autre bâtiment, Le surpasser en vitesse, le devancer. Doubler une ligne de vaisseaux ennemis, La mettre entre deux feux.

DOUBLER

DOUBLER signifie aussi, Appliquer une étoffe contré l' envers d' une autre. Doubler un manteau, une robe, une jupe. Doubler de soie, de toile, de taffetas.

En termes de Marine, Doubler des voiles, Les fortifier par de nouveaux lés de toile cousus sur ceux dont elles sont déjà composées. Doubler un navire, Lui faire un doublage de feuilles de cuivre ou de planches.

Doubler un corps de logis, Joindre un autre corps de logis à la face de derrière de celui qui est déjà fait.

Au Théâtre, Doubler un rôle, un acteur, Jouer un rôle au défaut de l' acteur qui en est chargé en premier.

DOUBLER

DOUBLER signifie quelquefois, Mettre double, et Mettre en double. Doubler du fil, de la laine, de la soie. Doubler une serviette, une feuille de papier.

Au Jeu de billard, Doubler une bille, La faire frapper contre une des bandes du billard pour qu' elle revienne au côté opposé. Doubler une bille au milieu, au coin. On dit absolument, dans le même sens, Doubler; doubler au milieu, au coin.

Au Jeu de paume, La balle a doublé, Elle a touché deux fois la terre. Dans cette phrase, le verbe est neutre.

DOUBLER

DOUBLER s' emploie aussi, neutralement, dans le sens de Devenir double. Leur nombre a plus que doublé. La population de cette ville est maintenant doublée.

DOUBLÉ, ÉE. participe

DOUBLÉ, ÉE. participe En Mathém., Raison doublée, Raison de carrés. Seize est à quatre en raison doublée de quatre à deux, c' est-à-dire, comme le carré de quatre est au carré de deux.

En Médec., Fièvre doublée, Fièvre intermittente dont les accès, après avoir été uniques, ont lieu deux fois dans le même jour.

DOUBLÉ

DOUBLÉ au Jeu de billard, se dit substantivement de L' action de doubler, et de Toute disposition des billes qui permet de doubler. Faire un doublé. Jouer le doublé. Voilà un beau doublé. Quelques-uns écrivent, Doublet; mais on prononce toujours Doublé.

DOUBLET. s. m.

DOUBLET. s. m. Deux morceaux de cristal mis l' un sur l' autre, avec une feuille colorée entre-deux, pour imiter les émeraudes, les rubis, etc. Ce n' est pas une émeraude, c' est un doublet.

DOUBLET

DOUBLET au Jeu de trictrac, se dit Lorsque chacun des deux dés amène le même point. Il ne peut gagner que par des doublets. Il n' amène que des doublets. Deux six, deux quatre font un doublet. Doublet d' as, de deux, etc.

DOUBLET

DOUBLET au Jeu de billard. Voyez DOUBLÉ.

DOUBLETTE. s. f.

DOUBLETTE. s. f. T. de Musiq. Un des jeux de l' orgue, qui sonne l' octave au-dessus du prestant.

DOUBLEUR, EUSE. s.

DOUBLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui, dans les fabriques, double la laine, la soie sur le rouet. Doubleur, doubleuse de laine, de soie.

DOUBLON. s. m.

DOUBLON. s. m. Monnaie d' or espagnole qui a différentes valeurs. Doublon d' Espagne. Le doublon de huit écus, ou absolument, Le doublon vaut quatre-vingt-un francs cinquante et un centimes; le doublon de quatre écus vaut quarante francs soixante et quinze centimes, et le doublon de deux écus vaut vingt francs trente-sept centimes. On dit aussi, Pistole.

DOUBLON

DOUBLON en termes d' Imprimerie, Faute qui consiste à composer deux fois de suite un ou plusieurs mots.

DOUBLURE. s. f.

DOUBLURE. s. f. Étoffe dont une autre est doublée. La doublure d' un manteau, d' une robe.

Prov. et fig., Fin contre fin n' est pas bon à faire doublure, ne vaut rien pour doublure, Il ne faut pas entreprendre de tromper aussi fin que soi, ou, si on le tente, on n' y réussit pas.

DOUBLURE

DOUBLURE au Théâtre, se dit dans le même sens que Double. Ce comédien est la doublure d' un tel. Le spectacle a été fort ennuyeux, nous n' avions que les doublures.

DOUCE-AMÈRE. s. f.

DOUCE-AMÈRE. s. f. T. de Botan. Espèce de solanum à tige grimpante, qui est d' un grand usage en médecine, surtout comme antidartreux. Sirop de douce-amère.

DOUCEÂTRE. adj. des deux genres

DOUCEÂTRE. adj. des deux genres (On prononce Douçâtre.) Qui est d' une douceur fade. Cela a quelque chose de douceâtre. Un goût douceâtre. C' est une eau douceâtre.

DOUCEMENT. adv.

DOUCEMENT. adv. D' une manière douce. Cet adverbe a des acceptions très-variées, dont voici les principales et les plus usitées:

--- Lentement. Vous marchez bien doucement. Allez doucement. Le cocher allait doucement dans les mauvais chemins. La voiture allait si doucement, que nous fûmes deux heures à faire une lieue. Il faut rapporter à cette acception la phrase familière, Aller doucement en besogne, Travailler mollement, ne pas avancer son ouvrage autant qu' on le pourrait; ou Mener une affaire sagement, sans rien précipiter.

--- Avec ménagement, délicatement. Allez-y plus doucement. Poser une chose à terre doucement. Cette affaire veut être conduite doucement. Il faut s' y prendre doucement.

--- Légèrement, faiblement. Frapper doucement. Bercer doucement.

--- Sans bruit, avec peu de bruit. Il faut marcher doucement dans la chambre d' un malade. Entrez doucement. Je me glissai doucement auprès de lui.

--- À voix basse. Ils parlaient très-doucement, et je les entendais à peine.

--- Sourdement, sans éclat. C' est une chose qu' il faut faire doucement.

--- Sans éprouver d' agitation, avec calme. Sommeiller doucement. Vivre doucement dans la solitude. Mourir doucement au milieu de ses amis.

--- Paisiblement, sans qu' il y ait de trouble. On craignait qu' il n' arrivât quelque désordre dans l' assemblée, mais tout s' y est passé fort doucement.

--- Avec humanité, avec bonté. Un vainqueur généreux traite doucement les vaincus. Il en use doucement avec ses domestiques.

--- Sans sévérité, sans aigreur. Châtier doucement. Reprendre quelqu' un doucement de ses fautes. Je lui fis doucement la guerre sur sa négligence.

--- Sans emportement. Nous nous expliquâmes doucement, et il fut convenu que...

--- Dans une certaine aisance. On peut vivre assez doucement à la campagne avec peu de chose.

--- Commodément, agréablement. Passer le temps doucement dans son cabinet, avec ses livres, avec ses amis.

--- Médiocrement bien. Comment va le malade? Assez doucement, tout doucement, fort doucement. Cette affaire marche-t-elle? Tout doucement.

DOUCEMENT

DOUCEMENT s' emploie d' une façon particulière, Lorsqu' on veut contenir ou réprimer la vivacité, la pétulance, l' impatience, l' emportement, etc., de quelqu' un. Doucement, monsieur; vous oubliez les égards qui sont dus à mon âge. Oh! doucement, il me reste encore des objections à vous faire. Doucement, doucement, ne nous échauffons point. Cet emploi est familier.

DOUCEREUX, EUSE. adj.

DOUCEREUX, EUSE. adj. Qui est doux sans être agréable, qui est d' une douceur fade. Vin doucereux. Liqueur doucereuse. Fruits doucereux.

Il signifie figurément et familièrement, Qui paraît doux, complaisant, poli, bienveillant, soumis, mais avec affectation. C' est un homme doucereux. Il a l' air doucereux, la mine doucereuse, le ton doucereux. Dans un sens analogue: Des vers doucereux. Une lettre doucereuse. Dire des choses doucereuses.

Il s' emploie aussi comme substantif, en parlant Des personnes. C' est un doucereux. Faire le doucereux auprès des femmes.

DOUCET, ETTE. adj. et s.

DOUCET, ETTE. adj. et s. Diminutif de Doux. Il ne se dit que Des personnes. Elle semble doucette, mais c' est un petit démon. Air doucet. Mine doucette. Faire le doucet. Faire la doucette. C' est une petite doucette. Il est familier.

DOUCETTE. s. f.

DOUCETTE. s. f. Plante, sorte de mâche. Voyez MÂCHE.

DOUCETTEMENT. adv.

DOUCETTEMENT. adv. Il s' emploie populairement dans le même sens que Doucement. Il s' en allait tout doucettement.

DOUCEUR. s. f.

DOUCEUR. s. f. Qualité de ce qui est doux; et quelquefois, La chose même qui a cette qualité. Il s' emploie au propre et au figuré, dans la plupart des sens de Doux. La douceur du sucre, du lait, du miel, d' un fruit. Douceur exquise. Douceur fade. Cet enfant aime beaucoup les douceurs. La douceur de la peau. La douceur d' un parfum. La douceur de l' haleine. La douceur de la voix. Donner de la douceur à son chant. La douceur du style. La douceur du temps, de l' air. La douceur du sommeil, du repos. Douceur d' esprit, de moeurs, de caractère. Un naturel plein de douceur. Il est d' une douceur admirable. C' est la douceur même. Douceur affectée. La douceur des yeux, des regards. Une grande douceur de visage. Une physionomie pleine de douceur. Elle fut séduite par la douceur de son langage. Goûter la douceur, les douceurs de la vie. Les douceurs de la société. Les douceurs de la liberté. La douceur de commander. La douceur du commandement. Ces peines ne sont pas sans quelque douceur. C' est une grande douceur de vivre avec ses amis. La solitude a ses douceurs.

Il se prend plus particulièrement, et d' une manière absolue, pour Façon d' agir douce et éloignée de toute sorte de violence. Naturel enclin à la douceur. Tout par douceur, et rien par force. Employer la douceur. Traiter quelqu' un avec douceur. Gouverner les peuples avec douceur, avec un esprit de douceur. Prendre quelqu' un par la douceur.

Prov., Plus fait douceur que violence.

DOUCEURS

DOUCEURS au pluriel, signifie quelquefois, Les choses flatteuses et galantes qu' un homme dit à une femme pour tâcher de lui plaire, de s' en faire aimer. Conter, dire des douceurs à une femme. Prêter l' oreille aux douceurs des galants.

DOUCEUR

DOUCEUR signifie encore, Profit, gratification, dédommagement. Cela lui a valu quelque douceur. Il en a eu quelque douceur. Les domestiques ont bien de la peine dans cette maison, mais ils y ont aussi beaucoup de douceurs.

EN DOUCEUR. loc. adv. et fam.

EN DOUCEUR. loc. adv. et fam. Doucement, lentement, avec ménagement, avec précaution. Quand vous soulèverez ce meuble, allez-y bien en douceur.

Prendre les choses en douceur, Ne point se formaliser de ce qu' il peut y avoir de désobligeant dans les procédés ou les discours d' autrui.

DOUCHE. s. f.

DOUCHE. s. f. Eau naturelle ou minérale qu' on fait jaillir avec quelque force sur une partie malade, pour la soulager, pour la guérir. Donner la douche, une douche. Recevoir la douche. Prendre la douche, des douches. Douche d' eau froide, d' eau chaude. Douche froide. Douche chaude. Douche d' eau minérale. Douche descendante. Douche ascendante. Douche horizontale.

DOUCHER. v. a.

DOUCHER. v. a. Donner la douche. Je me ferai doucher. On m' a douché le genou.

DOUCHÉ, ÉE. participe

DOUCHÉ, ÉE. participe

DOUCINE. s. f.

DOUCINE. s. f. T. d' Archit. Moulure ondoyante, concave par le haut et convexe par le bas.

DOUCIR. v. a.

DOUCIR. v. a. T. employé dans les Manufactures de glaces. Donner le poli à une glace. Doucir à la roue. Doucir au moellon.

DOUCI, IE. participe

DOUCI, IE. participe

DOUELLE. s. f.

DOUELLE. s. f. T. d' Archit. Le parement intérieur ou extérieur d' un voussoir.

Il signifie aussi, La courbure d' une voûte.

DOUER. v. a.

DOUER. v. a. T. de Droit. Donner, assigner un douaire. Il a doué sa femme de telle somme, de tel revenu.

DOUER

DOUER dans le langage ordinaire, signifie, Avantager, favoriser, pourvoir, orner. Il ne se dit qu' en parlant Des avantages, des grâces qu' on reçoit du ciel, de la nature. Dieu l' a doué d' une grande vertu, d' une grande sagesse, d' une grande patience. La nature l' a doué d' un grand caractère, d' heureuses facultés, a doué cette fille d' une grande beauté.

DOUÉ, ÉE. participe

DOUÉ, ÉE. participe C' est un homme heureusement doué, C' est un homme pourvu de certains avantages naturels qu' il est rare de posséder.

DOUILLE. s. f.

DOUILLE. s. f. Partie creuse et cylindrique d' une baïonnette, du fer d' une pique, d' une bêche, etc., qui sert à l' adapter au canon du fusil, au bois, au manche, etc. La douille d' une baïonnette, d' une bêche.

DOUILLET, ETTE. adj.

DOUILLET, ETTE. adj. Doux et mollet, tendre et délicat. Un lit douillet. Un oreiller bien douillet. Il a la peau douillette.

Il se dit aussi D' une personne trop délicate, qu' un rien incommode, qui est sensible à la plus légère douleur. Elle est fort douillette. Il est si douillet.

Il a encore le pied douillet, se dit D' un homme qui a éprouvé des douleurs de goutte au pied, et qui y sent encore de la faiblesse.

DOUILLET

DOUILLET est aussi substantif, dans la seconde acception. Faire le douillet. C' est un douillet, une douillette.

DOUILLETTE. s. f.

DOUILLETTE. s. f. Vêtement de soie ouaté, qu' on met par-dessus les autres, en hiver.

DOUILLETTEMENT. adv.

DOUILLETTEMENT. adv. D' une manière douillette. Douillettement couché sur un bon lit.

DOULEUR. s. f.

DOULEUR. s. f. L' effet d' un mal qu' éprouve, que souffre le corps. Douleur de tête, d' estomac. Les douleurs de la goutte, de l' enfantement. Douleur rhumatismale. Douleur néphrétique. Douleur vive, aiguë, violente, brûlante, cuisante, déchirante, insupportable, atroce. Sentir, éprouver une douleur, de la douleur en quelque partie du corps. Causer de la douleur. Calmer, dissiper, faire passer une douleur. Un cri de douleur. Résister à la douleur. Ses traits expriment la douleur. Les douleurs du corps.

Il se dit également de L' effet que causent les peines de l' esprit ou du coeur. La douleur que je ressentis de cette perte. D' amères douleurs. Une douleur mortelle. Je vois avec douleur que rien ne peut le corriger. Être accablé, pénétré, navré de douleur. Être plongé dans la douleur. Apaiser, soulager, modérer la douleur de quelqu' un. La perte de son fils lui a causé une affreuse douleur. Faire éclater sa douleur. L' accent de la douleur.

Prov., Pour un plaisir, mille douleurs, Si l' on a quelque plaisir dans la vie, il est suivi de mille amertumes.

Prov., À la Chandeleur les grandes douleurs, C' est ordinairement à la Chandeleur que le grand froid se fait sentir.

DOULOIR (SE). v. pron.

DOULOIR (SE). v. pron. Se plaindre. Il est vieux.

DOULOUREUSEMENT. adv.

DOULOUREUSEMENT. adv. Avec douleur, d' un ton douloureux. Il se plaignait douloureusement.

DOULOUREUX, EUSE. adj.

DOULOUREUX, EUSE. adj. Qui cause de la douleur, ou Qui marque de la douleur. Une plaie douloureuse. Un mal douloureux. Cris douloureux. Plainte douloureuse.

Il se dit aussi Des parties du corps, lorsqu' elles deviennent tellement sensibles, qu' on n' y saurait toucher sans causer de la douleur. Il a le pied douloureux.

DOULOUREUX

DOULOUREUX signifie également, Qui cause de la peine, du chagrin, de l' affliction. Cette perte m' a été douloureuse. Souvenir douloureux. La séparation douloureuse de deux amis. L' histoire douloureuse de ses malheurs. Le spectacle douloureux des souffrances d' autrui.

DOUTE. s. m.

DOUTE. s. m. Incertitude, ou Ce qui cause l' incertitude. Être en doute. Laisser en doute. Il n' y a point de doute. Cela est hors de doute. Le doute est un état pénible. Flotter dans le doute. Doute bien ou mal fondé. Il lui reste encore quelque doute. N' avoir aucun doute. Lever un doute. Résoudre un doute. Éclaircir un doute. Proposer ses doutes. Former un doute. Laisser un doute. Tirer, ôter, délivrer quelqu' un d' un doute. Nul doute, point de doute que cela ne soit.

Il se prend quelquefois pour Soupçon, conjecture. Quant au fait dont il s' agit, j' ai bien quelque doute, mais je n' ai aucune certitude.

Mettre une chose en doute, la révoquer en doute, En contester la certitude.

Prov., Dans le doute, abstiens-toi, Quand on doute si une action est bonne ou mauvaise, utile ou nuisible, il ne faut pas agir.

Le doute philosophique ou méthodique, ou absolument, Le doute, Cette disposition de l' esprit par laquelle il ne reçoit pour vrai que ce qui est évidemment prouvé. C' est en ce sens qu' on dit proverbialement, Le doute est le commencement de la sagesse.

DOUTE

DOUTE signifie quelquefois, Crainte, appréhension. Dans le doute d' un accident fâcheux, il faut prendre ses précautions.

Il a aussi quelquefois le sens de Scrupule. Ce cas de conscience n' a pas été si bien éclairci, qu' il ne me reste encore quelque doute.

SANS DOUTE. loc. adv.

SANS DOUTE. loc. adv. Assurément, certes. Viendrez-vous demain? Sans doute. C' est là sans doute une très-belle action.

Il signifie aussi, Selon toutes les apparences. Il arrivera sans doute aujourd' hui. On le joint quelquefois avec que. Sans doute qu' il n' a pas songé à ce qu' il faisait.

DOUTER. v. n.

DOUTER. v. n. Être dans l' incertitude, n' être pas sûr. Douter de quelque chose. Doutez-vous de mon zèle, de ma probité? Doutez-vous de moi? Douter du succès. N' en doutez pas, il emploiera tout pour nous perdre. Douter de tout. Ne douter de rien. Je doute fort que cela soit? J' en doute. Je doute si je partirai demain. Je doute qu' il vienne. Je ne doute pas qu' il ne vienne bientôt. Doutez-vous qu' il ne vienne? Doutez-vous que je sois malade? Doutez-vous que je ne tombe malade, si je fais cette imprudence?

Fam., Ne douter de rien, Être hardi à décider sur des matières de doctrine ou sur des affaires importantes; ou Faire avec confiance des entreprises hasardeuses. On dit de même, absolument, Cet homme ne doute jamais.

DOUTER

DOUTER avec le pronom personnel, signifie, Croire sur quelque apparence, conjecturer, soupçonner. Se douter de quelque chose. Pouvais-je m' en douter? Il se doutait bien qu' on en viendrait là. Je m' en suis toujours douté. Il a été pris dans le temps qu' il ne se doutait de rien, lorsqu' il s' en doutait le moins. Elle s' en est bien doutée. Il ne se doutait pas qu' on eût des preuves contre lui.

Fam., Il se dit fort habile dans cet art, mais il ne s' en doute pas, Il ne le connaît que fort imparfaitement.

DOUTEUSEMENT. adv.

DOUTEUSEMENT. adv. Avec doute. Il en a parlé douteusement. Ce mot est peu usité.

DOUTEUX, EUSE. adj.

DOUTEUX, EUSE. adj. Incertain, dont il y a lieu de douter. Un succès douteux. Une affaire douteuse. Son droit est fort douteux. Réputation douteuse. Probité douteuse.

Il se dit aussi Des personnes sur qui l' on ne peut pas trop compter, dont on n' est pas trop sûr. Trois des membres du comité sont pour moi, trois contre, et les quatre autres douteux.

Il se prend aussi pour Équivoque, ambigu. Une réponse douteuse.

Pièce d' or ou d' argent douteuse, Celle qu' on peut soupçonner d' être fausse ou de bas aloi.

Jour douteux, Jour faible, ce degré de lumière qui forme le passage du jour à la nuit ou de la nuit au jour. On dit dans un sens analogue, Lumière, clarté douteuse.

En Grammaire, Noms douteux, Ceux que les uns mettent au masculin, et d' autres au féminin.

Dans la Prosodie, Voyelle douteuse, syllabe douteuse, Celle qui est longue ou brève dans le vers, à la volonté du poëte. I final est douteux dans les mots latins mihi, tibi, etc.

DOUTEUX

DOUTEUX se prend quelquefois substantivement dans le premier sens. Risquer le certain pour le douteux.

DOUVAIN. s. m.

DOUVAIN. s. m. Bois propre à faire des douves. Un millier de douvain.

DOUVE. s. f.

DOUVE. s. f. Planche qui entre dans la construction d' un tonneau ou de quelque autre ouvrage de tonnellerie. Ces arbres-là sont bons à faire des douves. Tailler une douve. Les douves d' un tonneau.

DOUVE. s. f.

DOUVE. s. f. T. de Botan. Nom vulgaire de deux espèces de renoncules qui croissent dans les marais, et qui sont très-nuisibles aux bestiaux. La grande douve. La petite douve.

DOUX, OUCE. adj.

DOUX, OUCE. adj. Dont la saveur est ordinairement agréable au goût, et n' a rien d' aigre, d' amer, d' âpre, ou de salé. Le lait, le miel, le sucre, sont doux. Orange douce. Amande douce. Huile d' amandes douces. La plupart des vins d' Italie sont doux. On le prend quelquefois substantivement. L' amer et le doux sont deux qualités contraires.

Vin doux, se dit aussi Du vin qui n' a pas encore cuvé.

Mets trop doux, Mets trop sucré. Cette crème, cette compote est trop douce. On dit aussi D' un potage, d' une sauce où il n' y a pas assez de sel ou d' épices, qu' Il est trop doux, qu' Elle est trop douce.

Sauce douce, Sauce faite avec du sucre et du vinaigre.

Eau douce, se dit de L' eau des rivières, des lacs, des étangs et des fontaines, par opposition à L' eau de la mer, qui est salée. Poisson d' eau douce.

Fam., Marin d' eau douce, se dit par raillerie d' Un homme qui a navigué seulement sur les rivières, ou qui a peu navigué sur mer.

Fig. et fam., Médecin d' eau douce, Médecin qui ne donne que des remèdes faibles, inefficaces. Il s' est dit aussi d' Un médecin qui donnait peu de remèdes.

Prov., Ce qui est amer à la bouche est doux au coeur.

DOUX

DOUX se dit, par extension, De tout ce qui fait une impression agréable sur les autres sens, et qui n' a rien de rude, d' aigre, de piquant, ou de brusque, de trop vif, de trop éclatant, etc. Cela est doux au toucher, à la vue, à l' odorat, à l' ouïe. Avoir la peau douce. Le poil de cet animal est fort doux. Doux comme du satin. Un jour doux. Une lumière douce. De doux reflets. Un doux éclat. Le vert est une couleur douce. L' effet de ces couleurs, de ces teintes est très-doux à l' oeil. Des mouvements, des contours doux et gracieux. Un doux balancement. Odeur douce. Haleine douce. Doux parfum. Voix douce. Son doux. Un parler doux. Langue douce et harmonieuse. Douce harmonie. Doux ramage. Le doux murmure des eaux.

En Médec., Purgation, médecine douce, Purgation, médecine peu active, qui agit sans causer des tranchées. On dit dans le même sens, Un purgatif doux.

Lime douce, Celle dont les aspérités sont fines et peu saillantes.

Gravure en taille-douce, ou simplement, Taille-douce, Gravure qui se fait sur des planches de cuivre avec le burin ou l' eau-forte; L' art de faire ce genre de gravure. On le dit également Des estampes tirées sur ces sortes de planches. On dit aussi, Graveur en taille-douce, et Graver en taille-douce.

Vue douce, Vue où il y a d' agréables repos, comme des prairies, de petits bois qui sont à une médiocre distance.

Cheval doux, monture douce, Cheval, monture qui ne fatigue point le cavalier. On dit dans le même sens, Ce cheval a une allure douce, les allures fort douces, des mouvements doux, etc.

Cheval doux, se dit aussi d' Un cheval qui n' est pas fringant ni ombrageux. Cette jument est une bête fort douce.

Voiture douce, Voiture qui ne fatigue point, qui ne fait pas éprouver de secousses, de cahots. Une voiture n' est pas assez douce pour un blessé, il faut une litière ou un brancard. Les carrosses à ressorts sont bien plus doux que ceux qui n' ont que des soupentes.

Escalier doux, pente, montée douce, Escalier, pente, etc., qui ne sont pas rudes, qu' il est facile de monter, de gravir. On dit dans un sens analogue, Une descente douce.

Style doux, Style qui n' a rien de rude, qui est aisé et coulant. Cet auteur a le style doux. Cela est assez bien écrit, le style en est doux. Ses vers ne sont pas si doux que sa prose. Il y a dans cette poésie quelque chose de doux et d' harmonieux qui séduit. On dit aussi, Une éloquence douce, Une éloquence où il y a peu de grands mouvements, mais qui plaît à l' esprit et qui s' insinue dans le coeur. Il avait une éloquence douce et persuasive. On dit encore, Une douce onction.

En Grammaire grecque, Esprit doux, Signe en forme de virgule (' ) qui se place au-dessus d' une lettre, pour indiquer l' absence d' aspiration, comme dans [grec] (il est).

DOUX

DOUX en parlant De l' état de l' atmosphère, signifie, Qui est d' une température agréable, qui n' est ni trop chaud, ni trop froid, et qui est calme. Un air doux. Un temps doux. Il fait bien doux. Une douce température de l' air.

Un doux zéphyr, Un petit vent frais et agréable. On dit poétiquement, dans le même sens, La douce haleine des vents, du zéphyr.

Pluie douce, Pluie menue, plus chaude que froide, qui tombe sans orage.

Chaleur douce, Chaleur modérée: cela se dit en parlant De la température d' un corps quelconque. On dit dans le même sens, en Chimie, Un feu doux.

Douce influence, Influence agréable, salutaire, etc., qui agit avec quelque lenteur. La douce influence du printemps. Fig., La douce influence de sa parole.

DOUX

DOUX se prend quelquefois pour Calme, tranquille. Un doux sommeil. Le doux silence des bois. Un doux repos. De doux loisirs. De douces occupations. Mener une vie douce. Il n' a plus ni fièvre ni douleur, il est maintenant dans un état plus doux, dans une situation assez douce. Gaieté douce. Une douce mélancolie. Une douce langueur. Une mort douce.

DOUX

DOUX signifie aussi figurément, Humain, traitable, affable, bénin, clément; et alors il est opposé à Rude, cruel, farouche, fâcheux, sévère, violent. Un peuple doux et hospitalier. Caractère doux. Humeur douce. Naturel doux. Homme doux et traitable, doux et affable. Il a les inclinations douces. Des moeurs douces. Il est doux comme un agneau. C' est un homme doux et complaisant. Cet animal est fort doux. Elle est douce et caressante. Les esprits doux se font aimer de tout le monde. Un gouvernement doux. On dit dans le même sens: Une douce bienveillance. Une douce affabilité. Une douce piété. Etc.

Il se dit également De ce qui est peu pénible, peu difficile à supporter, à endurer, à observer, de ce qui n' est pas imposé ou infligé avec trop de rigueur. Le service est fort doux dans cette maison. C' est, après tout, une condition assez douce. Est-il un joug plus doux? C' est un devoir bien doux à remplir. Une religion, une philosophie, une morale douce. Des peines douces. Un châtiment doux. C' est un supplice trop doux. Une raillerie douce.

Il se dit encore De ce qui dénote ou semble exprimer une disposition bienveillante, affectueuse, ou la candeur, la sérénité, la bonté habituelle de l' âme. Un doux sourire. De doux regards. Parler d' un ton doux. Une physionomie, une mine douce. Avoir les yeux doux, le regard doux et caressant. Un doux maintien. Un air doux et insinuant.

Fam., Faire les yeux doux, les doux yeux, Regarder en donnant à ses yeux une expression de tendresse. Faire les yeux doux à une femme.

Fam., Entre doux et hagard, Moitié rude et moitié doux. Des yeux entre doux et hagard. Cela signifie aussi, Ni bien ni mal, et plus souvent encore, Avec un mécontentement déguisé sous une apparence de douceur. Comment l' a-t-il reçu? Entre doux et hagard. Cette locution vieillit.

De douces paroles, Des paroles obligeantes, flatteuses, ou Des propos tendres, galants. Dans ce dernier sens, on dit aussi, De doux propos.

Billet doux, Billet d' amour, de galanterie.

DOUX

DOUX se dit encore, au figuré, De tout ce qui émeut agréablement, de tout ce qui flatte ou qui touche agréablement l' esprit, le coeur, l' imagination. Un doux baiser. Un doux embrassement. Une douce étreinte. De doux entretiens. De douces jouissances. De douces illusions. Un doux sentiment. Une douce émotion. De doux transports. De douces larmes. Une douce surprise. Un doux souvenir. Une douce espérance. Un doux pressentiment. Une douce punition. De doux reproches. De doux liens. Une douce union. Le doux penchant qui l' entraîne. C' est un homme dont le commerce est fort doux. Il n' y a rien de si doux que de vivre avec ses amis. C' est une chose bien douce que l' indépendance. C' est quelque chose de bien doux que la liberté. Il est doux d' être en état de rendre des services. Il m' est doux de voir que... d' avoir à vous annoncer que... Rien ne nous rend la vie si douce que la société et le commerce de nos amis. Passer du grave au doux. Dans cette dernière phrase, Doux est employé substantivement.

DOUX

DOUX se dit aussi Des métaux dont les parties sont bien liées, et qui se plient aisément sans se casser. Le cuivre fin est doux, mais l' alliage le rend aigre. Le fer le plus doux est le plus propre à faire de l' acier.

DOUX

DOUX s' emploie adverbialement dans les deux phrases familières et figurées qui suivent:

Filer doux, Demeurer dans la retenue, dans la soumission à l' égard de quelqu' un que l' on craint; souffrir patiemment une injure. C' est un homme avec qui il faut filer doux. Je le ferai bien filer doux. Quand il s' entendit menacer, il fila doux.

Il avale cela doux comme lait, se dit D' un homme à qui l' on a fait quelque offense, et qui n' en témoigne aucun ressentiment. On le dit aussi D' un homme vain qui ajoute aisément foi aux flatteries; et D' un homme simple à qui l' on fait accroire les choses les plus éloignées de la vérité.

TOUT DOUX. loc. adverbiale et familière

TOUT DOUX. loc. adverbiale et familière dont on se sert Pour reprendre quelqu' un qui s' emporte, qui s' échauffe trop, etc. Tout doux, tout doux, s' il vous plaît.

DOUZAINE. s. f. coll.

DOUZAINE. s. f. coll. Nombre de douze, assemblage de choses de même nature au nombre de douze. Une douzaine de chemises. Une douzaine d' assiettes. Vendre des serviettes par douzaine, à la douzaine. À tant la douzaine. Par douzaines. Nous étions une douzaine à table.

Il se prend quelquefois pour Un nombre indéterminé, mais qui n' est pas considérable. Une douzaine d' amis, de personnes. Ce sens est familier.

Fig. et fam., À la douzaine, se dit en parlant D' une chose, d' une personne commune, de peu de considération. Un poëte à la douzaine. Un peintre à la douzaine.

Fig. et fam., Il ne s' en trouve pas à la douzaine, ou Il n' y en a pas treize à la douzaine, Il ne s' en trouve pas communément.

DOUZE. adj. numéral des deux genres

DOUZE. adj. numéral des deux genres Dix et deux. Douze hommes. Douze femmes. Les douze apôtres. Les douze mois de l' année. Les douze signes du zodiaque. Ils étaient au nombre de douze. Nous étions douze à table.

Il se dit quelquefois pour Douzième. Page douze. Article douze. Chapitre douze. Louis douze. Charles douze. On écrit plus ordinairement, Louis XII, Charles XII.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Le produit de douze multiplié par cinq. On dit de même: Le nombre douze. Le numéro douze. Douze est sorti au dernier tirage de la loterie.

Le douze du mois, Le douzième jour du mois. Nous partirons le douze de ce mois, ou simplement, le douze. Le douze mai. On dit en des sens analogues: Le douze de la lune. Le douze de sa maladie.

In-douze. Voyez ce mot à son rang alphabétique.

DOUZIÈME. adj. des deux genres

DOUZIÈME. adj. des deux genres Nombre d' ordre. Qui est immédiatement après le onzième. Le douzième siècle. La douzième année. Il était le douzième de la troupe. Le douzième jour du mois, ou elliptiquement, Le douzième du mois.

La douzième partie, ou absolument, Le douzième, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en douze parties égales. Il est pour un douzième dans cette affaire. Les cinq douzièmes.

DOUZIÈMEMENT. adv.

DOUZIÈMEMENT. adv. En douzième lieu.

DOYEN. s. m.

DOYEN. s. m. Le plus ancien suivant l' ordre de réception dans un corps, dans une compagnie. Le doyen de la cour royale. Le doyen des avocats. Le doyen des maréchaux de France. Le doyen de l' Académie française.

Doyen du sacré collége, Le premier cardinal-évêque.

DOYEN

DOYEN est plus particulièrement Un titre de dignité ecclésiastique. Le doyen d' un chapitre. Doyen d' une collégiale. Le doyen de Notre-Dame. Le doyen est le président-né du chapitre.

C' est également Un titre de dignité dans les facultés de l' université. Doyen de la faculté des lettres, de la faculté de médecine, etc. Adresser une réclamation au doyen.

Il signifie quelquefois, Le plus ancien en âge. Si vous n' avez que soixante ans, je suis votre doyen. On dit aussi en ce sens, Doyen d' âge, mais seulement dans les assemblées ou compagnies délibérantes. Il présidait l' assemblée, comme doyen d' âge.

DOYENNÉ. s. m.

DOYENNÉ. s. m. Dignité de doyen dans une église. Un ecclésiastique pourvu d' un doyenné.

Il s' est dit, par extension, en quelques endroits, de La demeure du doyen. Aller au doyenné.

En termes de Jardinage, Poire de doyenné, ou simplement, Doyenné, Espèce de poire très-fondante et peu parfumée, qui se cueille en automne. C' est un doyenné, du doyenné.

DRACHME. s. f.

DRACHME. s. f. (On prononce, et même quelques-uns écrivent, Dragme.) Ancienne monnaie grecque, qui était d' argent, et qui pesait la huitième partie d' une once. Maintenant on emploie quelquefois ce mot pour désigner Un huitième d' once, c' est-à-dire, Un gros. Une drachme de casse. Deux drachmes de séné.

DRAGÉE. s. f.

DRAGÉE. s. f. Amande, pistache, aveline ou autre petit fruit couvert de sucre très-dur et ordinairement très-blanc. Un cornet de dragées. Une boîte de dragées.

Dragées d' attrape, Dragées dans lesquelles on a mis quelque chose d' un goût désagréable, pour attraper ceux à qui on les offre. On dit quelquefois, figurément et familièrement, Vous m' avez donné une dragée d' attrape.

Fig. et fam., La dragée est amère, Cela est dur à supporter. Avaler la dragée, Se résigner à quelque chose de fâcheux.

Fig. et fam., Tenir la dragée haute à quelqu' un, Lui faire attendre longtemps ce qu' il désire, ce qu' on lui a promis; ou Lui faire acheter cher quelque avantage, quelque plaisir.

DRAGÉE

DRAGÉE se dit aussi Du menu plomb dont on se sert pour tirer aux oiseaux. Grosse dragée. Petite dragée. Menue dragée.

Ce fusil écarte la dragée, Il ne porte pas, il ne lance pas son plomb bien serré et bien ensemble.

DRAGÉE

DRAGÉE en Agriculture, se dit d' Un mélange de divers grains, tels que pois, vesces, fèves, lentilles, qu' on laisse croître en herbe pour les donner aux chevaux.

DRAGEOIR. s. m.

DRAGEOIR. s. m. Espèce de soucoupe à rebords élevés, et ordinairement d' argent, dans laquelle on servait autrefois des dragées, sur la fin du repas.

DRAGEON. s. m.

DRAGEON. s. m. T. de Botan. et d' Agricult. Rejeton qui naît de la racine d' un arbre ou d' une plante, et que l' on peut en détacher pour le replanter ailleurs. Drageon de vigne, de prunier. Détacher un drageon de l' arbre qui l' a produit. Planter des drageons. Cette plante se multiplie au moyen de drageons et de boutures.

DRAGEONNER. v. n.

DRAGEONNER. v. n. T. de Botan. et d' Agricult. Pousser des drageons.

DRAGOMAN. s. m.

DRAGOMAN. s. m. Voyez DROGMAN.

DRAGON. s. m.

DRAGON. s. m. Animal fabuleux qu' on représente avec des griffes, des ailes et une queue de serpent. Le dragon qui gardait le jardin des Hespérides. Figurément, Le dragon infernal, Le démon.

Il se dit, par analogie, en Histoire naturelle, de Certains petits lézards des pays chauds, qui ont une aile membraneuse de chaque côté du corps, et qui voltigent avec légèreté d' un arbre à un autre.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une femme vive, turbulente, acariâtre, ou d' Un enfant mutin et déterminé. Cette femme est un vrai dragon. C' est un vrai dragon, un petit dragon.

Fig. et fam., Un dragon de vertu, Une femme dont la vertu est austère et farouche.

DRAGON

DRAGON en termes d' Astronomie, se dit d' Une constellation de l' hémisphère boréal.

La tête et la queue du Dragon, Les deux points opposés où l' écliptique est coupée par l' orbite de la lune.

DRAGON

DRAGON se dit encore Des soldats d' un corps de cavalerie qui combat quelquefois à pied, et dont l' uniforme, en France, est ordinairement de drap vert. Il est dans les dragons. Le premier régiment de dragons. Une compagnie de dragons. Colonel de dragons. Capitaine de dragons. Le casque d' un dragon.

DRAGON

DRAGON se dit aussi d' Une tache qui vient dans la prunelle des hommes et des chevaux. Il a un dragon dans l' oeil.

DRAGONNADE. s. f.

DRAGONNADE. s. f. Il se dit Des persécutions exercées sous Louis XIV contre les protestants, pour les forcer à embrasser la religion catholique, et qui furent ainsi nommées parce qu' on y employait des dragons. Il n' est guère usité qu' au pluriel. Les dragonnades des Cévennes. Au temps des dragonnades.

DRAGONNE. s. f.

DRAGONNE. s. f. Cordon ou galon d' or, d' argent, de laine, etc., qui est ordinairement terminé par un gland, et dont on garnit la poignée d' une épée ou d' un sabre. Détacher sa dragonne. Dragonne de laine, de cuir, de buffle.

DRAGONNIER. s. m.

DRAGONNIER. s. m. T. de Botan. Genre de plantes exotiques: l' espèce principale est un grand et gros arbre qui a le port des palmiers, et d' où découle, pendant les fortes chaleurs, une substance résineuse appelée Sang-de-dragon ou Sang-dragon.

DRAGUE. s. f.

DRAGUE. s. f. Instrument fait en pelle recourbée, et emmanché d' une longue perche, qui sert à tirer le sable des rivières, etc., et à curer des puits.

DRAGUE

DRAGUE signifie aussi, L' orge ou tout autre grain qui a servi à faire de la bière. On donne la drague à manger aux chevaux.

DRAGUER. v. a.

DRAGUER. v. a. Nettoyer le fond d' une rivière, d' un canal, etc., avec l' instrument appelé Drague, ou avec un bateau dragueur.

DRAGUÉ, ÉE. participe

DRAGUÉ, ÉE. participe

DRAGUEUR. adj. et s. m.

DRAGUEUR. adj. et s. m. Il se dit D' un bateau d' une construction particulière, qui porte une machine propre à tirer le sable du fond des rivières, des canaux, etc. Bateau dragueur. Établir un dragueur à l' entrée d' un port.

DRAMATIQUE. adj. des deux genres

DRAMATIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des ouvrages faits pour le théâtre, et qui représentent une action tragique ou comique. Poëme dramatique. Ouvrage dramatique. Composition dramatique.

Il se dit également De ce qui a rapport ou de ce qui est propre aux ouvrages dramatiques. Le genre dramatique. L' art dramatique. Censure dramatique. Style, poésie dramatique. On l' applique, dans un sens analogue, Aux personnes. Poëte, auteur dramatique. Censeur dramatique.

Forme dramatique, Celle d' un ouvrage, autre qu' une pièce de théâtre, dans lequel l' auteur, au lieu de raconter ou de décrire, met en scène et fait parler entre eux les personnages mêmes qu' il introduit. Il donne souvent à ses récits une forme dramatique. Employer les formes dramatiques.

DRAMATIQUE

DRAMATIQUE se dit encore, dans un sens particulier, De ce qui intéresse ou émeut vivement le spectateur. Cette scène est fort dramatique. Situation dramatique. Intérêt dramatique. Ce sujet me paraît assez dramatique.

Il se dit, par extension, lorsqu' on parle D' un poëme épique, d' une histoire, d' un discours, etc., et signifie, Qui offre une peinture vive et animée de l' action, des événements, soit que l' auteur ait ou n' ait pas fait usage des formes dramatiques. Ce récit est dramatique. Cet endroit est fort dramatique. Il y a, dans ce discours, des mouvements admirables et très-dramatiques. L' oraison funèbre de Marc-Aurèle, par Thomas, est placée dans un cadre fort dramatique.

Il s' applique dans le même sens Aux poëtes épiques, aux orateurs, aux historiens, etc., dont les ouvrages ont ce genre de mérite. Homère est éminemment dramatique. Tite-Live et Salluste sont souvent dramatiques.

DRAMATIQUE

DRAMATIQUE est quelquefois substantif masculin, et signifie alors, Le genre dramatique, la forme dramatique. Il réussit dans le dramatique. Le dramatique donne beaucoup d' intérêt aux ouvrages de Platon.

Il désigne quelquefois, Ce qui excite particulièrement l' émotion dans une pièce de théâtre, dans un récit, etc. Il y a bien du dramatique dans cette scène.

DRAMATISTE. s. des deux genres

DRAMATISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui compose des ouvrages de théâtre. Il est peu usité.

DRAMATURGE. s. des deux genres

DRAMATURGE. s. des deux genres Auteur de drames, de pièces qui tiennent à la fois de la comédie et de la tragédie. Il ne s' emploie guère que par dénigrement.

DRAME. s. m.

DRAME. s. m. Pièce de théâtre représentant une action, soit comique, soit tragique. L' unité d' action, l' unité de temps, et l' unité de lieu, sont les principales règles du drame.

Drame lyrique, Pièce entièrement mise en musique ou mêlée de chant, et que l' on nomme aussi Opéra ou Opéra-comique.

DRAME

DRAME dans un sens plus restreint, Pièce de théâtre, en vers ou en prose, d' un genre mixte entre la tragédie et la comédie, dont l' action, sérieuse par le fond, souvent familière par la forme, admet toutes sortes de personnages, ainsi que tous les sentiments et tous les tons. Les drames de cet auteur sont froids. Un long drame. Un drame historique.

Il se dit quelquefois figurément, dans le style élevé, d' Une suite d' événements qui agitent une ville, un pays. Le drame de cette révolution.

DRAP. s. m.

DRAP. s. m. Sorte d' étoffe de laine. Bon drap. Drap fin. Gros drap. Drap d' Angleterre. Drap de Louviers, d' Elbeuf. Drap pagnon. Une aune de drap. Une pièce de drap. Acheter, vendre du drap. Faire du drap. Habit de drap. Tailler en plein drap.

Drap d' or, drap de soie, Étoffe dont le tissu est d' or ou de soie. Quand le mot Drap est employé seul, il s' entend presque toujours du drap de laine.

Prov. et fig., Il peut tailler en plein drap, il a de quoi tailler en plein drap, Il a amplement et abondamment tout ce qui peut servir à l' exécution de son dessein. Il a taillé en plein drap, Il a été en pouvoir de faire tout ce qu' il a voulu.

Prov. et fig., La lisière est pire que le drap, se dit Pour exprimer que les habitants des frontières d' une province à laquelle on attribue certains défauts, sont encore pires que ceux de l' intérieur du pays.

Prov. et fig., Au bout de l' aune faut le drap, Toutes choses ont leur fin; il ne faut ni s' étonner ni s' affliger de voir qu' elles viennent à manquer, quand on en a usé autant qu' on le pouvait.

Prov. et fig., Il veut avoir le drap et l' argent, se dit D' un homme qui ne paye pas une chose qu' il a achetée, ou qui retient une chose qu' il a vendue.

Drap de pied, Pièce de drap, de velours, etc., qu' on étend sur le prie-Dieu des personnes du premier rang, et qui déborde en avant de manière à leur servir de marchepied.

Drap mortuaire, Pièce de drap ou de velours noir, etc., dont on couvre la bière ou le cénotaphe, au service des morts.

DRAP

DRAP signifie aussi, Une grande pièce de toile qu' on met dans le lit pour y coucher. Drap de dessus. Drap de dessous. Draps très-fins. Une paire de draps. Draps blancs. Draps blancs de lessive. Chauffer des draps. Drap de deux lés. Draps sans couture.

Fam., Se mettre entre deux draps, Se coucher, se mettre au lit.

Prov., Le plus riche n' emporte qu' un drap en mourant, non plus que le plus pauvre.

Prov. et fig., Mettre quelqu' un en de beaux draps blancs, Dire beaucoup de mal de lui; et, dans un sens plus général, Le mettre dans une situation embarrassante, lui susciter des affaires. On dit de même, Être, se mettre dans de beaux draps blancs, ou simplement, dans de beaux draps. Vous vous êtes mis dans de beaux draps blancs. Le voilà dans de beaux draps.

Fig. et fam., Ce malade, cet enfant ne se soutient non plus qu' un drap mouillé, Il ne peut se soutenir.

DRAPEAU. s. m.

DRAPEAU. s. m. Haillon, vieux morceau de linge ou d' étoffe. Le papier se fait avec de vieux drapeaux de linge. Ramasser des drapeaux. Ce sens vieillit: on dit, Chiffon.

DRAPEAUX

DRAPEAUX au pluriel, se dit de Ce qui sert à emmaillotter un enfant. Sécher les drapeaux d' un enfant. On dit plus communément, Les langes.

DRAPEAU

DRAPEAU signifie en outre, Étendard, bannière, pièce d' étoffe qu' on attache à une espèce de lance, de manière qu' elle puisse se déployer et flotter, et qui sert à donner un signal, à indiquer un point de ralliement, à distinguer la nation qui l' arbore, etc. Le drapeau national. Le drapeau tricolore. Le drapeau américain. Drapeau rouge. Attacher un mouchoir au bout d' une perche en guise de drapeau. Arborer un drapeau blanc, pour annoncer que l' on veut capituler. Dans les villes assiégées, on place un drapeau noir sur les hôpitaux. En termes de Marine, on dit, Pavillon.

Il se dit particulièrement de L' enseigne d' une troupe, d' un régiment d' infanterie. Le drapeau du régiment. Donner un drapeau à un régiment. Bénir un drapeau. La cravate d' un drapeau. Ils se rallièrent autour du drapeau. Saluer un chef en inclinant les drapeaux. Un porte-drapeau. Des drapeaux pris aux ennemis, sur les ennemis.

Il se disait également autrefois de L' enseigne de chaque compagnie, et de L' emploi de celui qui la portait. Ainsi, Les drapeaux d' un régiment, signifiait, Le drapeau de tout le régiment et les enseignes des diverses compagnies dont le régiment était composé. La bénédiction des drapeaux d' un régiment. Il obtint, on lui donna un drapeau, c' est-à-dire, Un emploi d' enseigne dans l' infanterie.

Être sous les drapeaux, Être en activité de service, être à son régiment, à son corps. On dit en des sens analogues: Appeler la réserve sous les drapeaux. Se ranger sous le drapeau. Se rendre au drapeau. Combattre sous le drapeau. Abandonner son drapeau. Etc.

Se ranger, servir, combattre sous les drapeaux d' un prince, Servir dans ses troupes. On dit figurément, Se ranger sous les drapeaux de quelqu' un, Prendre, embrasser son parti.

DRAPER. v. a.

DRAPER. v. a. Couvrir de drap. Il ne se dit guère qu' en parlant Des voitures, des chaises à porteurs, etc., qu' on couvre de drap noir ou de quelque autre couleur sombre, en signe de deuil. Draper un carrosse de noir, de violet. On l' emploie quelquefois absolument. Le roi drape de violet. Les princes drapent.

DRAPER

DRAPER en termes de Peinture et de Sculpture, signifie, Habiller une figure, ou en représenter les vêtements; mais il ne se dit qu' en parlant De vêtements amples et formant des plis. Draper une figure. Le talent de bien draper est très-rare.

Il s' emploie dans un sens analogue, avec le pronom personnel, en parlant De la manière dont un acteur arrange ses vêtements, lorsqu' il est habillé à la grecque ou à la romaine. Cet acteur se drape bien. Il sait bien se draper.

DRAPER

DRAPER signifie encore, figurément et familièrement, Censurer, railler fortement quelqu' un, en dire du mal. Il ne faut pas draper les absents. On l' a bien drapé.

DRAPÉ, ÉE. participe

DRAPÉ, ÉE. participe Un carrosse drapé. Être drapé à l' antique.

Bas drapés, Bas de laine préparés de manière qu' ils ressemblent à du drap.

DRAPÉ

DRAPÉ en termes de Botanique, se dit quelquefois adjectivement Des parties couvertes de poils courts et tellement serrés, qu' ils forment un tissu plus ou moins semblable à celui du drap. Les feuilles du bouillon-blanc et les fruits de la pivoine sont drapés.

DRAPERIE. s. f.

DRAPERIE. s. f. Manufacture de drap; Le métier de celui qui fabrique du drap. Établir une draperie. Travailler en draperie.

Il se dit également Des diverses sortes de draps, et Du commerce des draps. Il se fait un grand trafic de draperie dans cette ville.

DRAPERIE

DRAPERIE en termes de Peinture et de Sculpture, signifie, La représentation d' une étoffe, d' un vêtement ample et formant des plis. Une draperie bien jetée. Le mouvement d' une draperie. Il faut que les draperies indiquent les formes, accusent le nu.

Il se dit aussi Des ornements de tapisserie qui ont une certaine ampleur et qui forment des plis. De riches draperies. Des tentures disposées en draperies, relevées en draperies.

DRAPIER. s. m.

DRAPIER. s. m. Marchand ou fabricant de draps. Marchand drapier.

DRASTIQUE. adj. des deux genres

DRASTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit des purgatifs qui agissent avec violence. On l' emploie aussi comme substantif masculin. La résine de jalap est drastique, est un drastique.

DRÊCHE. s. f.

DRÊCHE. s. f. Marc de l' orge qui a été employée pour faire de la bière.

DRESSER. v. a.

DRESSER. v. a. Lever, tenir droit, faire tenir droit. Dresser la tête. Ce cheval dresse les oreilles. Dresser un mât. Dresser des quilles.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Un cheval qui se dresse sur les pieds de derrière. Ce petit homme se dresse sur la pointe des pieds. Vous vous courbez, dressez-vous.

Fig., Cela fait dresser les cheveux à la tête, ou simplement, Cela fait dresser les cheveux, Cela fait horreur. Ou dit de même, neutralement, Les cheveux me dressent à la tête. Dans les deux premières phrases, il y a seulement ellipse du pronom.

En termes de Marine, Dresser un navire, un bateau. Lui donner une situation droite, faire qu' il ne soit pas plus incliné d' un côté que de l' autre. Dresser les vergues, Leur donner la position horizontale, lorsque le bâtiment est à l' ancre. Dresser la barre du gouvernail, La mettre ou la ramener parallèlement à la quille du bâtiment.

DRESSER

DRESSER signifie aussi, Ériger, élever. Dresser des statues. Dresser des autels. Dresser un trophée.

Il signifie encore, Monter, tendre, construire. Dresser un lit. Dresser une tente. Dresser un échafaud.

DRESSER

DRESSER signifie par extension, Préparer, arranger, mettre en état. Dresser le potage. Dresser le fruit. Dresser le dessert. Dresser une volaille pour la mettre à la broche. Dresser des batteries de canon. Dresser un piége pour prendre des loups. Dresser une embuscade.

Dresser du linge, Le repasser en lui donnant la forme qu' il doit garder. Dresser une cravate, un jabot. Les chapeliers disent dans un sens analogue, Dresser un chapeau.

Dresser un buffet, L' arranger, le garnir de sa vaisselle.

Fig. et fam., Dresser une batterie, ses batteries, Prendre des mesures pour faire réussir un projet. Dresser ses batteries contre quelqu' un, pour quelqu' un. On dit aussi, Dresser de bonnes batteries, Employer de puissants moyens pour réussir dans une affaire.

Fig., Dresser un piége à une personne, Faire ou dire quelque chose pour tâcher de faire tomber cette personne dans quelque embarras. On dit dans le même sens, Dresser des embûches.

DRESSER

DRESSER se dit quelquefois dans le sens de Faire, surtout en parlant De choses qui exigent du soin, de l' exactitude. Dresser un plan. Dresser le plan d' un ouvrage. Dresser une carte de géographie. Dresser un tableau statistique.

Il signifie particulièrement, Rédiger dans la forme prescrite ou ordinaire. Dresser la minute d' un acte. Dresser des articles. Dresser un contrat, une obligation. Dresser une requête, un mémoire. On dit de même, Dresser une instruction pour un ambassadeur.

DRESSER

DRESSER signifie en outre, dans plusieurs Arts, Unir, aplanir, rendre droit. Dresser les côtés d' une pierre, ou simplement, Dresser une pierre. Dresser une planche. Dresser une règle.

En termes de Jardinage, Dresser une allée, une terrasse, un parterre, etc., Les aplanir, les mettre de niveau. Dresser une palissade, une haie, Les tondre avec le croissant.

DRESSER

DRESSER signifie aussi, Tourner, diriger. Dresser sa route vers le nord. Ce sens vieillit.

Fig., Dresser son intention, Diriger son intention, la tourner vers une bonne fin.

DRESSER

DRESSER signifie encore, Instruire, former, façonner. Dresser un écolier; le dresser à la vertu, à la piété. Cet enfant est dressé de bonne main. Dresser un valet à sa mode. Dresser un soldat. Dresser un cheval. Dresser un cheval pour le manége, pour la guerre. Dresser un chien couchant; le dresser à rapporter; le dresser à la chasse, pour la chasse. Ce chien est bien dressé. Ce sens n' est plus guère usité qu' en parlant Des animaux.

DRESSÉ, ÉE. participe

DRESSÉ, ÉE. participe Il s' emploie souvent comme adjectif, en termes de Botanique: ainsi on nomme Tige dressée, Celle qui s' élève verticalement; Feuilles dressées, rameaux dressés, Les feuilles, les rameaux qui forment un angle très-aigu avec la tige; Etc.

DRILLE. s. m.

DRILLE. s. m. (On mouille les L.) Vieux mot qui signifiait, Soldat, et qui ne s' emploie aujourd' hui que dans certaines locutions très-familières, telles que les suivantes: Un bon drille, Un bon compagnon, un homme jovial; Un pauvre drille, Un pauvre diable, un pauvre malheureux; Un vieux drille, Un soldat qui a de l' expérience, qui a vieilli dans le service. Cette dernière locution se dit aussi en parlant d' Un vieux libertin, et quelquefois d' Un homme vieux et rusé.

DRILLES. s. f. pl.

DRILLES. s. f. pl. Vieux chiffons de toile qui servent à faire du papier.

DRISSE. s. f.

DRISSE. s. f. T. de Marine. Cordage qui sert à élever, à hisser une voile, un pavillon, une flamme, etc., à la hauteur où ces objets doivent être placés. La drisse du pavillon.

DROGMAN. s. m.

DROGMAN. s. m. Nom qu' on donne aux interprètes dans les échelles du Levant. Les drogmans d' un ambassadeur. Premier drogman. Les drogmans de la Porte.

DROGUE. s. f.

DROGUE. s. f. Nom générique de diverses marchandises qui s' emploient surtout en médecine ou pour la teinture, et qui se vendent chez les pharmaciens et les épiciers. Vendre des drogues. Acheter des drogues. La plupart des bonnes drogues viennent du Levant. Le séné est une drogue qui entre dans plusieurs remèdes. C' est une drogue fort chère. Drogues simples.

Fig. et fam., Il fait bien valoir sa drogue, il débite bien ses drogues, Il sait bien faire valoir ce qu' il dit, ce qu' il fait, ce qu' il vend.

DROGUE

DROGUE se dit encore, figurément et familièrement, de Ce qui est mauvais en son espèce. J' ai donné de bon argent, et il ne m' a envoyé que de méchante drogue, que de la drogue. Ces tableaux ont très-peu de valeur, c' est de la drogue, ce n' est que de la drogue.

Fig. et ironiq., Voilà de bonne drogue, se dit Pour exprimer que ce qu' on veut nous donner pour bon ne vaut rien.

DROGUE

DROGUE se dit en outre d' Une sorte de jeu de cartes en usage parmi les soldats et les matelots: à ce jeu, le perdant est obligé de se mettre sur le nez un morceau de bois fourchu, qu' on appelle également Drogue, et de le garder jusqu' à ce qu' il soit parvenu à gagner. Le jeu de la drogue. Jouer à la drogue.

DROGUER. v. a.

DROGUER. v. a. Médicamenter, donner beaucoup de remèdes, purger avec des drogues. Il y a longtemps qu' on le drogue, qu' on ne fait que le droguer. On l' a trop drogué. Ce verbe s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il se drogue trop, c' est ce qui ruine sa santé. Il est familier.

DROGUÉ, ÉE. participe

DROGUÉ, ÉE. participe

DROGUERIE. s. f.

DROGUERIE. s. f. Il se dit collectivement Des diverses sortes de drogues. Les impôts mis sur la droguerie et sur l' épicerie.

Il se dit aussi Du commerce des drogues. Faire la droguerie.

DROGUET. s. m.

DROGUET. s. m. Espèce d' étoffe faite ordinairement de laine et de fil, et quelquefois de soie. Droguet rayé. Habit de droguet. Être vêtu de simple droguet. Droguet de soie.

DROGUIER. s. m.

DROGUIER. s. m. Cabinet, armoire où l' on met différentes sortes de drogues. Il a un beau droguier.

Il se dit aussi d' Une boîte portative destinée à contenir des drogues, des médicaments, et qu' on appelle autrement Pharmacie. Il faut garnir ce droguier pour le porter en voyage.

DROGUISTE. s. m.

DROGUISTE. s. m. Marchand de drogues. Marchand droguiste. Épicier droguiste. J' ai acheté cela chez le droguiste.

DROIT, OITE. adj.

DROIT, OITE. adj. Qui n' est pas courbe, qui va d' un point à un autre par le plus court chemin. Ligne droite. Cette rue est fort droite. De droit fil. En droite ligne. Avoir la taille droite et bien prise. La rivière est droite depuis tel village jusqu' à telle ville. Voilà le droit chemin, le plus droit chemin.

Fam., Être droit comme un jonc, Avoir la taille fort droite. Cette jeune fille est droite comme un jonc.

Fig., La droite voie, en termes de Dévotion, La voie du salut.

DROIT

DROIT signifie aussi, Perpendiculaire à l' horizon, qui ne penche d' aucun côté. Se tenir droit. Ce mur n' est pas droit, il penche d' un côté.

Fam., Être droit comme un cierge, comme un I, comme une statue, Se tenir extrêmement droit. Malgré son grand âge, cet homme est encore droit comme un I.

En Géom., Angle droit, Angle formé par deux lignes perpendiculaires l' une à l' autre. L' angle droit est de quatre-vingt-dix degrés. Deux lignes qui se coupent à angles droits.

En Astron., Sphère droite, Celle où l' équateur et ses parallèles coupent l' horizon à angles droits.

DROIT

DROIT signifie quelquefois, Qui n' est pas couché, qui est debout. Se tenir droit sur ses pieds. Demeurer droit sur son séant. Cette figure serait mieux droite que couchée.

DROIT

DROIT signifie figurément, Juste, équitable, sincère. Un homme droit. Avoir l' intention droite, l' âme droite, le coeur droit.

Il signifie aussi, Sain, judicieux. Cela est contraire à la droite raison. Cet homme a l' esprit droit, le sens droit.

DROIT

DROIT se dit en outre par opposition à Gauche, pour indiquer la position relative d' un objet (voyez GAUCHE). La main droite. Le bras droit. Le pied droit. Le côté droit. Le flanc droit. L' aile droite d' une armée. L' aile droite d' un bâtiment. La rive droite d' un fleuve. La partie droite d' un tableau. Le côté droit d' une assemblée délibérante.

Fig., Être le bras droit de quelqu' un, Être son principal agent.

DROITE

DROITE s' emploie souvent comme substantif féminin, pour désigner Le côté droit, la main droite, la partie, l' aile ou l' extrémité droite. Prendre sur la droite, sur sa droite. La droite d' une armée. La droite de l' ennemi était protégée par un bois. Les figures qui occupent la droite du tableau. La droite d' une assemblée. Un membre de la droite.

L' Évangile dit, Quand on fait l' aumône, il ne faut pas que la main gauche sache ce que fait la droite, ou simplement, Que votre gauche ne sache point ce que fait votre droite, Dans les bonnes oeuvres, il faut éviter l' ostentation.

Donner la droite à quelqu' un, Le mettre à sa droite pour lui faire honneur. On dit en des sens analogues: Disputer la droite. Céder la droite. Prendre la droite. Tenir la droite. Etc.

Fig., en termes de l' Écriture sainte, JÉSUS-CHRIST est assis à la droite de Dieu son Père, Dieu son Père l' a glorifié, et lui a communiqué tout son pouvoir.

DROIT

DROIT s' emploie souvent comme adverbe, et signifie alors, En droite ligne, directement, par le plus court chemin. Il écrit très-droit. Marcher droit. Aller droit devant soi. Aller droit au but. Aller tout droit. Ce chemin mène tout droit à Paris. Tirer, viser droit. Il m' a donné droit dans l' oeil, tout droit dans l' oeil.

Il se dit aussi figurément. Cet homme va droit à ses fins. Il va droit en besogne. Il ne va pas droit. Cette doctrine mène droit à l' athéisme. Ses folles dépenses le mèneront droit à l' hôpital.

Fig., Marcher droit, Se bien conduire, agir comme l' on doit, s' acquitter de son devoir. Il ne marche pas droit dans cette affaire. Je vous ferai bien marcher droit.

À DROITE. loc. adv.

À DROITE. loc. adv. Du côté droit, à main droite. Prendre à droite. Tourner à droite. Par file à droite. Se placer à droite.

À droite et à gauche, De tous côtés, de côté et d' autre. Frapper à droite et à gauche.

Fam., Prendre à droite et à gauche, Recevoir de toutes mains; prendre, tirer de l' argent de l' un et de l' autre.

DROIT. s. m.

DROIT. s. m. Faculté de faire quelque chose, d' en jouir, d' en disposer, d' y prétendre, de l' exiger, soit que cette faculté résulte naturellement des rapports qui s' établissent entre les personnes, soit qu' on la tienne seulement du pacte social, des lois positives, des conventions particulières. Les droits de l' homme en société. Traité des droits et des devoirs. Les droits de l' hospitalité. Droit de représailles. Droit imprescriptible. Reconnaître, consacrer des droits. Les droits d' un père sur ses enfants. Le droit de commander. Les Romains avaient droit de vie et de mort sur leurs esclaves. Droits civils. Droits politiques. Avoir droit de voter. Avoir droit de parler. Il a droit, il est en droit de faire cette réclamation. J' ai droit là-dessus. J' ai droit sur cette terre. Droit litigieux. Droit d' hypothèque. Droit de survie. Droit de propriété. Renoncer à son droit. Céder, transporter ses droits. Jouir de ses droits. Priver quelqu' un de son droit, de ses droits. Poursuivre son droit. Revendiquer ses droits. Soutenir, défendre ses droits. Défendre le bon droit. Exercer ses droits. Faire valoir ses droits. Négliger ses droits. Se relâcher de ses droits. Relâcher de son droit. Avoir droit à une place, à une succession, à une indemnité. Accumulation de droit. User de son droit. Léser les droits des tiers. Conserver le droit des parties. Droit d' aînesse. Droit de bourgeoisie. Droit de cité. Droits seigneuriaux, féodaux, honorifiques. Droits curiaux. Droit d' aubaine. Droit de pêche. Droit de chasse.

Abusivement, Le droit du plus fort, Le pouvoir oppressif que procure la force. On dit dans un sens analogue, Droit de conquête.

Prov., Bon droit a besoin d' aide, Quelque bonne que soit une affaire, quelque titre qu' on ait pour obtenir une place, une récompense, il ne faut pas négliger de se faire recommander.

Prov., en Jurispr., Abondance, surabondance de droit ne nuit pas.

En termes de Pratique, Chacun en droit soi, Chacun pour ce qui le concerne et selon les droits qu' il a. Une fille usante et jouissante de ses droits, Qui est majeure, et qui a la disposition de son bien.

Prov. et fig., Où il n' y a rien le roi perd ses droits, Il est inutile de demander à des gens insolvables le payement de ce qu' ils doivent.

Prov. et fig., C' est le droit du jeu, C' est l' ordre, c' est l' usage.

DROIT

DROIT se dit quelquefois, dans une acception moins rigoureuse, de Ce qui fait qu' une personne peut moralement exiger quelque chose d' une autre, ou se permettre quelque chose envers elle. Les droits du sang. Les droits de l' amitié. La nature ne perd jamais ses droits. Fouler aux pieds les droits les plus saints, les plus sacrés. Avoir, acquérir des droits à la reconnaissance de quelqu' un, à son amitié, à son estime. J' ai quelque droit de vous faire ces reproches. Vous le mettez en droit de se plaindre.

DROIT

DROIT se dit aussi dans le sens d' Imposition. Droit de péage. Droit d' ancrage. Droits d' entrée. Droits d' octroi. Droits réunis. Droit sur le vin, sur le bois. Payer les droits. Frauder les droits. Droit d' enregistrement. Double droit. Percevoir un droit. Receveur des droits. Mettre, établir un droit sur quelque chose. On disait autrefois en ce sens, Les droits du roi.

Il se dit également d' Un salaire alloué à quelqu' un par la taxe, par un règlement, etc. Droit de greffe. Droit d' expédition. Droit de dépôt. Droit de rédaction. Le droit alloué à un officier ministériel pour ses vacations. Droit fixe. Droit de signature. Droit de consultation. Droit de présence.

Droit d' avis, Ce que l' on donne à une personne qui a fourni des instructions utiles pour faire une chose. Cette locution a vieilli.

DROIT

DROIT signifie en outre, Ce qui est juste. Cette manière d' agir est contre tout droit et raison. J' ai pour moi le droit et la raison.

Il signifie aussi, Justice. Faire droit à chacun. Faire droit à une demande. Se faire droit sur une chose.

En Procéd., Avant faire droit, Avant de juger définitivement. Le tribunal a ordonné, avant faire droit, que... On le dit quelquefois substantivement d' Un jugement provisoire ou interlocutoire. Prononcer un avant faire droit.

Donner droit à quelqu' un, Lui donner raison.

DROIT

DROIT se dit encore de L' ensemble de certaines lois écrites ou non écrites, d' Une législation, de La loi en général. Cela est de droit divin, de droit humain, de droit positif, de droit commun. Être, se placer hors du droit commun. Le droit naturel. Le droit des gens. Le droit civil. Le droit canon. Le droit coutumier. Le droit écrit. Le droit romain. Le droit français. L' ancien droit. Le droit nouveau. Maxime de droit. Point de droit. Question de droit. Distinguer le droit et le fait. En fait et en droit. En droit, vous avez raison.

Cela est de droit étroit, Cela doit être observé à la rigueur.

DROIT

DROIT signifie également, Jurisprudence, science des lois. Étudier le droit. Savoir le droit. Enseigner le droit. Docteur, étudiant en droit. L' école de droit. La faculté de droit. Cours de droit. Les termes de droit.

DE DROIT, DE PLEIN DROIT. loc. adv.

DE DROIT, DE PLEIN DROIT. loc. adv. Sans qu' il puisse y avoir matière à contestation, sans qu' il soit nécessaire de recourir à la justice, à l' autorité, etc. Cela lui appartient, lui revient de droit, de plein droit. Il est héritier de droit. Cela va de droit.

À qui de droit, par qui de droit, À qui on doit s' adresser, recourir, par qui a le droit de décider, d' ordonner.

À BON DROIT. loc. adv.

À BON DROIT. loc. adv. Avec raison, avec justice. C' est à bon droit qu' il se plaint.

À TORT ET À DROIT. loc. adv.

À TORT ET À DROIT. loc. adv. Sans examiner si la chose est juste ou injuste. Il veut ce qu' il veut, à tort et à droit.

À TORT OU À DROIT. loc. adv.

À TORT OU À DROIT. loc. adv. Avec droit ou sans droit. À tort ou à droit, il se prétend lésé.

DROITEMENT. adv.

DROITEMENT. adv. Équitablement, avec droiture. Agir droitement. Marcher droitement en toute affaire.

Il signifie aussi, Judicieusement. Il pense droitement. Il juge droitement de tout.

DROITIER, IÈRE. adj.

DROITIER, IÈRE. adj. Qui se sert de la main droite. Il est opposé à Gaucher.

DROITURE. s. f.

DROITURE. s. f. Équité, justice, rectitude. Grande droiture. Agir avec droiture. Renommé par sa droiture. Droiture de coeur. Droiture d' intention. Je ne doute point de la droiture de ses intentions. Sa conduite est pleine de droiture et d' honneur. Cela est contre toute sorte de droiture et d' équité.

EN DROITURE. loc. adv.

EN DROITURE. loc. adv. Directement, sans intermédiaire, par la voie la plus prompte. Il faut lui envoyer cela en droiture. Je lui ai fait tenir toutes vos lettres en droiture. Écrire en droiture. Cet avis ne nous est pas venu en droiture.

DRÔLE. adj. des deux genres

DRÔLE. adj. des deux genres Gaillard, plaisant, original. Cet homme-là est bien drôle. C' est un drôle d' homme, un drôle de corps. Avoir une tournure drôle, une drôle de tournure. Voilà qui est drôle. Un conte fort drôle.

DRÔLE

DRÔLE s' emploie aussi comme substantif masculin, et se dit d' Un homme, d' un enfant, lorsqu' on leur attribue quelque qualité dont il faut plus ou moins se défier, lorsqu' ils font ou qu' on leur impute quelque chose dont on est contrarié, mécontent, etc. C' est un drôle bien rusé. C' est un petit drôle bien éveillé. Je surpris le drôle au moment où... Ah! monsieur le drôle, vous osez...

Il se dit, dans un sens tout à fait injurieux, d' Un polisson, d' un mauvais sujet, d' un homme qu' on méprise. C' est un drôle, un petit drôle, qui se fait chasser de partout. Vous êtes un drôle, un grand drôle.

Ce mot est familier dans ses trois acceptions.

DRÔLEMENT. adv.

DRÔLEMENT. adv. D' une manière drôle. Il s' est tiré drôlement d' affaire. Il est familier.

DRÔLERIE. s. f.

DRÔLERIE. s. f. Trait de gaillardise, de bouffonnerie. Voilà une plaisante drôlerie. Il a fait cent drôleries. Il est familier.

DRÔLESSE. s. f.

DRÔLESSE. s. f. Fille ou femme méprisable. C' est une drôlesse. Il est très-familier.

DROMADAIRE. s. m.

DROMADAIRE. s. m. Espèce de chameau qui a une seule bosse sur le dos, et qui va fort vite.

DROME. s. f.

DROME. s. f. T. de Marine. Faisceau, assemblage flottant de plusieurs pièces de bois, telles que mâts, vergues, bouts-de-hors, etc. Mettre des pièces de bois en drome. Une drome de vieux mâts. On dit dans un sens analogue, Une drome de futailles, etc.

Il se dit particulièrement de La réunion des mâts, vergues, bouts-dehors, etc., qui sont embarqués pour servir de rechange sur un bâtiment.

DRU, UE. adj.

DRU, UE. adj. Il se dit Des petits oiseaux qui sont prêts à s' envoler du nid. Ces moineaux sont drus, ils sont drus comme père et mère.

Il signifie, figurément et familièrement, Gaillard, vif, gai. Ces enfants sont drus. Cette petite fille est déjà drue. Vous voilà bien dru aujourd' hui.

DRU

DRU se dit encore Des choses dont les parties sont en grande quantité et près à près. Ces blés sont fort drus. L' herbe est bien drue dans cette prairie. Une pluie drue et menue.

Il se prend quelquefois adverbialement, dans le même sens. Ces blés sont semés bien dru. La pluie tombait dru et menu. Les balles pleuvaient dru et menu, ou proverbialement et par exagération, pleuvaient dru comme mouches.

DRUIDE. s. m.

DRUIDE. s. m. Nom des anciens prêtres gaulois. Les druides étaient tout-puissants dans les Gaules.

DRUIDESSE. s. f.

DRUIDESSE. s. f. Il se dit de Femmes qui étaient affiliées à l' ordre des druides, et qui passaient pour magiciennes et prophétesses.

DRUIDIQUE. adj. des deux genres

DRUIDIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport aux druides, à la religion des anciens Gaulois. Cérémonies druidiques. Autel druidique. Culte druidique.

DRUIDISME. s. m.

DRUIDISME. s. m. Le culte druidique. Les Romains anéantirent le druidisme.

DRUPE. s. m.

DRUPE. s. m. T. de Botan. Il se dit Des fruits charnus et la plupart succulents, qui renferment un seul noyau, comme les prunes, les cerises, les pêches.

DRYADE. s. f.

DRYADE. s. f. T. de Mythologie. Nymphe des bois. Voyez HAMADRYADE.

DRYADE

DRYADE en Botanique, est Le nom d' une petite plante des Alpes, remarquable par l' élégance de ses fleurs et de son feuillage.

DU

DU Mot qui tient lieu de la préposition de et de l' article le. À la sortie du bois. Les richesses du Pérou. Le colonel du régiment. Du temps de Cicéron. Manger du pain.

DÛ. s. m.

DÛ. s. m. Ce qui est dû. Je vous demande mon dû. J' ai fait saisir sa terre pour la sûreté de mon dû.

Il signifie aussi, Devoir, ce à quoi on est obligé. C' est le dû de ma charge. Pour le dû de ma conscience. Ce sens vieillit.

DUBITATIF, IVE. adj.

DUBITATIF, IVE. adj. Qui sert à exprimer le doute. Proposition dubitative. Si est quelquefois conjonction dubitative.

DUBITATION. s. f.

DUBITATION. s. f. Figure de rhétorique par laquelle l' orateur feint de douter de la proposition qu' il veut prouver, afin d' aller au-devant des objections qu' on pourrait lui faire.

DUC. s. m.

DUC. s. m. (On prononce le C.) Titre qui est le plus élevé parmi la noblesse de France et de quelques autres États. Monsieur le duc. Les ducs et pairs avaient séance au parlement. Les fils des empereurs de Russie prennent le titre de Grand-duc.

C' est aussi Le titre de quelques princes souverains. Le duc de Parme. Le grand-duc de Toscane.

DUC. s. m.

DUC. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau nocturne qui a des plumes en forme de cornes aux deux côtés de la tête. Les fauconniers portaient des ducs pour attirer les corneilles, les milans.

DUCAL, ALE. adj.

DUCAL, ALE. adj. Qui appartient, qui est propre à un duc, à une duchesse. Couronne ducale. Manteau ducal. Palais ducal.

DUCAT. s. m.

DUCAT. s. m. Pièce d' or fin dont la valeur diffère suivant les différents pays. Le ducat de Prusse vaut onze francs soixante et dix-sept centimes; le ducat de Saxe, onze francs quatre-vingt-six centimes; le ducat de Hollande, onze francs quatre-vingt-treize centimes; etc. Il avait mille ducats de pension. Il y a aussi des ducats d' argent.

Adjectiv., Or ducat, L' or qui est au titre des ducats.

DUCATON. s. m.

DUCATON. s. m. Espèce de monnaie d' argent. Le ducaton de Hollande vaut six francs quatre-vingt-un centimes; et celui de Venise, cinq francs quatre-vingt-onze centimes.

DUCHÉ. s. m.

DUCHÉ. s. m. Terre, seigneurie, principauté à laquelle le titre de duc est attaché. Les anciens duchés d' Orléans et de Bretagne. Le roi avait érigé cette terre en duché, en duché-pairie. Il n' y a plus de duchés en France. Un duché souverain. Le duché de Savoie. Le duché de Milan. L' expression duché-pairie est ordinairement employée comme substantif masculin; quelques-uns l' emploient comme substantif féminin. Un duché-pairie. Une duché-pairie.

Duché femelle, Duché que les femmes peuvent posséder et qui se transmet parelles.

DUCHESSE. s. f.

DUCHESSE. s. f. Il se dit de La femme d' un duc. On le dit également de Celle qui a un duché, ou la même dignité que si elle était la femme d' un duc. Madame la duchesse de... La grande-duchesse de Toscane. Duchesse douairière.

DUCHESSE

DUCHESSE signifie en outre, Une espèce de lit de repos, qui a un dossier.

DUCTILE. adj. des deux genres

DUCTILE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut être battu, étendu, tiré, allongé, sans se rompre. L' or est le plus ductile de tous les métaux. Le verre est très-ductile quand on l' échauffe à un certain degré.

DUCTILITÉ. s. f.

DUCTILITÉ. s. f. T. didactique. Propriété de certains corps en vertu de laquelle ils peuvent être battus, étendus, tirés, allongés, sans se rompre. La ductilité de l' or. La ductilité du verre. La ductilité de la gomme.

DUÈGNE. s. f.

DUÈGNE. s. f. Mot emprunté de l' espagnol. Gouvernante ou vieille femme chargée de veiller sur la conduite d' une jeune personne. Sa duègne ne la quitte pas un moment. Cette actrice joue les mères et les duègnes. Il est familier.

DUEL. s. m.

DUEL. s. m. Combat singulier, combat assigné d' homme à homme. Se battre en duel. Appeler quelqu' un en duel. Offrir le duel. Recevoir, accepter le duel. Refuser le duel. Les seconds, les témoins, dans un duel. Tuer un homme en duel. Il y eut un duel de quatre contre quatre. Ce ne fut pas un duel, ce fut une rencontre. La défense des duels. Les édits contre les duels. Loi sur le duel.

DUEL

DUEL en termes de Grammaire grecque et de Grammaire sanscrite, Nombre qui, dans les déclinaisons et les conjugaisons, sert à désigner deux personnes, deux choses. Comment ce nom, ce verbe fait-il au duel?

DUELLISTE. s. m.

DUELLISTE. s. m. Celui qui se bat en duel. Il fut condamné comme duelliste. Les rois de France juraient, à leur sacre, de ne point faire grâce aux duellistes.

Il se dit, particulièrement et plus ordinairement, de Celui qui se bat souvent en duel, qui cherche les occasions de se battre en duel. C' est un duelliste, un grand duelliste. Un duelliste de profession.

DUIRE. v. n.

DUIRE. v. n. Convenir, plaire, être à la convenance de quelqu' un. Cela ne vous duit-il pas? Cela ne me duit pas. Il est familier et vieux.

DULCIFICATION. s. f.

DULCIFICATION. s. f. T. de Chimie. Action de dulcifier, ou Le résultat de cette action.

DULCIFIER. v. a.

DULCIFIER. v. a. T. de Chimie. Tempérer par quelque mélange la violence d' un acide. On dulcifie les acides minéraux au moyen de l' alcool.

DULCIFIÉ, ÉE. participe

DULCIFIÉ, ÉE. participe

DULCINÉE. s. f.

DULCINÉE. s. f. Il se dit familièrement de La maîtresse d' un homme sur la passion duquel on plaisante; par allusion à la dame des pensées de don Quichotte. Il était aux pieds de sa Dulcinée.

DULIE. s. f.

DULIE. s. f. Il n' est usité que dans cette locution, Le culte de dulie, Le culte de respect et d' honneur que l' on rend aux saints; par opposition au Culte de latrie, Le culte d' adoration que l' on rend à Dieu seul.

DÛMENT. adv.

DÛMENT. adv. D' une manière convenable; selon la raison, selon les formes. Il s' emploie surtout en termes de Pratique. Il a été dûment averti. Dûment autorisé. Dûment atteint et convaincu. La chose a été dûment constatée, bien et dûment constatée.

DUNE. s. f.

DUNE. s. f. On appelle ainsi Des monticules ou collines de sable qui s' étendent le long des bords de la mer. Son plus grand usage est au pluriel. On a aplani cette dune. Les dunes de Calais, de Dunkerque.

DUNETTE. s. f.

DUNETTE. s. f. T. de Marine. Demi-gaillard qui forme la partie la plus élevée de l' arrière d' un vaisseau, et sous lequel se trouvent les logements des officiers et la chambre du conseil. Les officiers étaient sur la dunette.

DUO. s. m.

DUO. s. m. T. de Musique. Morceau de musique fait pour être chanté par deux voix ou exécuté par deux instruments. Un beau duo. De beaux duos. Chanter, exécuter un duo. Duo de flûte, de violon.

Fig. et fam., Duo d' injures, de compliments, etc., Conversation où deux personnes se disent des injures, se font des compliments, etc.

DUODENUM. s. m.

DUODENUM. s. m. (On prononce Duodénome.) T. d' Anatomie emprunté du latin. La première portion des intestins grêles, ainsi nommée parce que sa longueur est ordinairement de douze travers de doigt.

DUODI. s. m.

DUODI. s. m. Le deuxième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

DUPE. s. f.

DUPE. s. f. Il se dit d' Une personne qui a été trompée, jouée, ou qui est facile à tromper. C' est une dupe, une vraie, une franche dupe, une bonne dupe. C' est la dupe d' un tel. C' est sa dupe. Il en a été la dupe. Être pris pour dupe. Passer pour dupe. Il n' a pas trouvé sa dupe. Il fut la dupe de leurs simagrées. Ils ont fait bien des dupes. Ô la bonne dupe! On le met ordinairement au singulier lorsqu' il se rapporte à un nom ou pronom au pluriel qui désigne plusieurs personnes trompées en même temps par le même moyen, ou qui est employé dans un sens générique et collectif. Nous en fûmes la dupe. Les personnes de bonne foi sont souvent la dupe des gens intéressés. Mais quand il s' agit de plusieurs personnes trompées successivement, il est mieux de lui donner le pluriel. Nous en fûmes les dupes.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Il n' est pas si dupe que vous le pensez.

Être la dupe d' une affaire, d' un marché, N' y pas trouver son compte. On dit dans un sens analogue, Être la dupe de sa complaisance, de sa bonne foi, etc.

DUPE

DUPE se dit encore d' Une sorte de jeu de cartes, appelé quelquefois Jeu du Florentini. Jouer à la dupe. Tenir la dupe.

DUPER. v. a.

DUPER. v. a. Tromper, en faire accroire. Duper quelqu' un. Se laisser duper. Être dupé comme un sot.

DUPÉ, ÉE. participe

DUPÉ, ÉE. participe

DUPERIE. s. f.

DUPERIE. s. f. Tromperie, fourberie, ce qui fait que l' on est dupe. C' est une franche duperie. Prendre tant de peine pour rien, c' est une duperie.

DUPEUR. s. m.

DUPEUR. s. m. Trompeur. Il est peu usité.

Fam., C' est un dupeur d' oreilles, se dit D' un écrivain, mais surtout d' un poëte ou d' un orateur, dont le style ou le langage flatte l' oreille de manière à empêcher de juger ce qui manque à ses pensées.

DUPLICATA. s. m.

DUPLICATA. s. m. Double d' une dépêche, d' un brevet, d' une quittance, d' un acte quelconque. La dépêche fut envoyée à l' ambassadeur par le courrier extraordinaire, et le duplicata par une autre voie. On lui a envoyé les duplicata de plusieurs dépêches. Expédier un acte en duplicata, par duplicata.

DUPLICATION. s. f.

DUPLICATION. s. f. T. de Géom. Action de doubler. Il n' est guère usité que dans cette locution, La duplication du cube, Le problème par lequel on demande de trouver un cube double d' un autre.

DUPLICITÉ. s. f.

DUPLICITÉ. s. f. Il se dit en parlant Des choses qui sont doubles, et qui devraient être uniques. Ce verre est taillé de façon qu' il cause une duplicité d' image du même objet. Il y a duplicité d' action dans cette tragédie.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré, dans le sens de Mauvaise foi. Il y a de la duplicité dans son coeur, dans ses actions, dans ses paroles. Duplicité de coeur.

DUPLIQUE. s. f.

DUPLIQUE. s. f. T. de Pratique ancienne. Réponse à une réplique. Les dupliques furent abolies par l' ordonnance de 1667.

DUPLIQUER. v. n.

DUPLIQUER. v. n. T. de Pratique ancienne. Fournir des dupliques. Il n' était d' usage qu' avec le verbe Répliquer. Après qu' on eut répliqué, dupliqué, la cause fut plaidée, fut appointée.

DUPONDIUS. s. m.

DUPONDIUS. s. m. (On fait sentir l' S finale.) T. d' Antiq. romaine. Poids de deux livres, ou Monnaie valant deux as.

DUQUEL

DUQUEL Mot formé de la préposition de et du pronom relatif lequel. Voyez LEQUEL.

DUR, URE. adj.

DUR, URE. adj. Ferme, solide, difficile à pénétrer, à entamer. Dur comme marbre. Dur comme fer. Le porphyre est plus dur que le marbre.

Il est quelquefois simplement opposé à Tendre, mou. Pain dur. OEuf dur. Viande dure. Un lit dur. Chaise fort dure. Pouls dur.

Prov. et fig., Quand l' un veut du mou, l' autre veut du dur, se dit en parlant De deux personnes qui ne s' accordent jamais. Dans cette phrase, Dur est employé substantivement.

Coucher sur la dure, Coucher sur la terre, sur le plancher, ou sur des planches: cela se dit plus particulièrement Des religieux qui, pour observer leur règle, couchent durement. Dans cette phrase, Dure est employé substantivement.

Fig., Avoir l' oreille dure, être dur d' oreille, N' entendre pas bien, être un peu sourd.

Fig. et fam., Tête dure, Esprit peu ouvert, qui ne comprend que très-difficilement. On dit aussi, Intelligence dure, entendement dur, etc.

DUR

DUR signifie aussi, Rude, insensible, inhumain, très-sévère. Cet homme est dur et sec. Il est fort dur pour ses domestiques. Il a un caractère dur, l' âme dure, le coeur dur. Des lois dures.

Il se dit, dans un sens analogue, Des dehors, des manières, des discours, etc. Il a les traits durs, la mine dure, le regard dur et farouche. Ton dur. Manières dures. Paroles dures et offensantes. Termes durs. Réponse dure et sèche.

Il se dit encore De ce qui est fâcheux, affligeant, difficile à supporter. Il est dur de se voir calomnier. Il a reçu un traitement bien dur. C' est une dure nécessité. Une vérité dure.

Il signifie également, Pénible, austère. Les soldats mènent une vie fort dure. Les chartreux mènent une vie dure.

Le temps est dur, Il fait extrêmement froid. Cela se dit aussi, et plus ordinairement, Des temps où le peuple a de la peine à vivre, soit à raison de la cherté des denrées, soit par le défaut de travail. Les temps sont bien durs.

Vin dur, Vin qui a beaucoup d' âpreté.

DUR

DUR signifie en outre, Rude et désagréable à l' oreille, sans harmonie. Une voix dure. Des vers durs. Un style dur. Cette modulation est dure à l' oreille, est bien dure. Prononciation dure. C' est un versificateur dur et sec.

Il se dit, dans les Arts du dessin et en Calligraphie, De ce qui est marqué trop fortement, de ce qui est très-roide ou heurté. Son dessin est correct, mais dur. Ces contours sont durs. Le trait de ce morceau d' architecture est dur. Les traits de cette écriture sont fort durs. On dit dans un sens analogue, Avoir le crayon dur, le pinceau dur, etc.

Il s' emploie quelquefois substantivement, dans ce dernier sens. Le dur est le contraire du moelleux.

Tableau dur, Tableau dont le dessin est dur, ou dans lequel les ombres et les lumières contrastent beaucoup trop fortement. On dit aussi, dans le dernier sens, que L' effet d' un tableau est dur, que Les tons en sont durs, etc.

DUR

DUR se prend quelquefois dans le sens de Difficile. Être dur à émouvoir. Cela est dur à digérer, est de dure digestion.

Fig. et fam., Cela est dur à digérer, ou Cela est de dure digestion, Cela est difficile à endurer, ou difficile à croire. La seconde de ces deux phrases se dit également De ce qui donne beaucoup d' ennui, de fatigue. Ce livre, cet ouvrage est de dure digestion, est un morceau de dure digestion.

Ce fusil, ce pistolet, etc., est dur à la détente, se dit D' un fusil, d' un pistolet, etc., dont la détente ne part que difficilement.

Fig. et pop., Être dur à la détente, Être avare, avoir de la peine à donner de l' argent, à payer. On dit dans le même sens, Être dur à la desserre.

Cette marchandise est dure à la vente, Elle n' est pas de débit.

DUR

DUR s' emploie aussi adverbialement, comme dans ces phrases: Il entend dur, Il a l' oreille dure, il est un peu sourd; et, figurément et familièrement, Il croit dur comme fer tout ce qu' on lui dit, Il est extrêmement crédule.

DURABLE. adj. des deux genres

DURABLE. adj. des deux genres Qui est de nature ou fait de manière à durer long-temps. Ouvrage durable. Paix durable. Ce n' est pas là une chose durable. Bonheur, félicité durable.

DURACINE. s. f.

DURACINE. s. f. Espèce de pêche de bon goût, et dont la chair est plus ferme que celle des autres pêches.

DURANT. Préposition

DURANT. Préposition servant à marquer la durée du temps. Durant l' hiver. Durant toute sa vie.

Il se met quelquefois après le nom qu' il régit. Sa vie durant. Six ans durant.

DURCIR. v. a.

DURCIR. v. a. Rendre dur. La grande chaleur durcit la terre. L' air durcit le corail.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, dans le sens de Devenir dur, plus dur. La boue se durcit au soleil. La pierre se durcit à l' air.

Il est aussi neutre, dans le même sens. Faire durcir des oeufs. Le chêne durcit dans l' eau.

DURCI, IE. participe

DURCI, IE. participe

DURCISSEMENT. s. m.

DURCISSEMENT. s. m. Action de se durcir, ou État de ce qui est durci. Le durcissement des oeufs dans l' eau bouillante. Le durcissement des os par le progrès de l' âge.

DURÉE. s. f.

DURÉE. s. f. L' espace de temps pendant lequel une chose dure. La durée du monde. La vie de l' homme est de courte durée. Son règne fut de peu de durée, de longue durée. Cette mode eut peu de durée. Éternelle durée. Un état violent n' est pas de durée.

Il se dit quelquefois absolument Du temps, de la succession non interrompue des moments. L' espace et la durée. Mesurer la durée.

DUREMENT. adv.

DUREMENT. adv. D' une manière dure, avec dureté. Être couché durement. Il lui parla durement. On l' a traité durement. Écrire durement. Peindre durement.

DURE-MÈRE. s. f.

DURE-MÈRE. s. f. T. d' Anat. Membrane forte et épaisse qui tapisse la cavité intérieure du crâne et enveloppe le cerveau. Il a reçu à la tête un coup qui offense la dure-mère.

DURER. v. n.

DURER. v. n. Continuer d' être. Toutes les choses de ce monde durent peu. Rien ici-bas ne dure éternellement. Il y a un an que sa fièvre dure, que la fièvre lui dure. Leur amitié n' a guère duré. Leur querelle dure encore. Le spectacle dura cinq heures. Certaines fleurs ne durent qu' un jour.

Il signifie absolument, Durer long-temps. Voilà une étoffe à durer. Cela ne durera pas.

Le temps lui dure, se dit D' une personne à qui l' impatience, l' ennui, ou quelque autre cause, fait paraître le temps long. Le temps nous a bien duré pendant votre absence.

Prov., Il faut faire vie qui dure, ou figurément, faire feu qui dure, Il faut ménager son bien, ne pas faire trop de dépense. Cela se dit, dans un sens analogue, en parlant De la santé.

Fam., Ne pouvoir durer en place, Être si inquiet, si tourmenté, qu' on ne peut demeurer dans le même lieu, dans la même situation.

Fam., Ne pouvoir durer dans sa peau, Être inquiet, agité, tourmenté par quelque désir.

Fam., Ne pouvoir durer de chaud, de froid, ou au chaud, au froid, etc., Être extrêmement incommodé du chaud, du froid, etc. Il fait si chaud dans cette chambre, qu' on n' y saurait durer. Je ne peux durer à ce froid-là. Il ne saurait durer du mal de tête. C' est un bruit à tête fendre, on n' y peut durer, on n' y saurait durer.

Fam., Ne pouvoir durer avec quelqu' un, Ne pouvoir vivre avec lui, ne pouvoir le supporter. On ne peut durer avec cet homme-là, tant il est fâcheux et difficile.

DURET, ETTE. adj.

DURET, ETTE. adj. Diminutif de Dur. Ce mouton est un peu duret. Cette poularde est durette. Il est familier et peu usité.

DURETÉ. s. f.

DURETÉ. s. f. Qualité de ce qui est dur, ferme, solide, difficile à entamer, à pénétrer. La dureté du fer. La dureté du marbre.

Il se dit quelquefois simplement par opposition à La qualité de ce qui est tendre, mou. La dureté de la viande. La dureté d' un lit.

Il se dit aussi d' Une tumeur dure qui se forme en quelque partie du corps. Il lui est venu une dureté au sein. Cette acception et la suivante ne sont point usitées dans le langage médical.

Dureté d' oreille, Difficulté d' entendre, commencement de surdité. Cet homme a une dureté d' oreille.

DURETÉ

DURETÉ se dit encore, figurément, Du défaut de ce qui est rude et désagréable à l' oreille. Dureté de prononciation. La dureté d' une modulation. Dureté de style.

Il se dit, dans les Arts du dessin et en Calligraphie, De ce qui est marqué trop fortement, ou de ce qui a une grande roideur. La dureté des contours. Les traits de cette écriture ont de la dureté. Dureté de crayon, de pinceau.

Il se dit particulièrement, en Peinture, de La crudité des tons. Cela donne à l' effet général du tableau quelque peu de dureté.

DURETÉ

DURETÉ se dit en outre, figurément, pour Rudesse, insensibilité, inhumanité, extrême sévérité. Il l' a traité avec dureté. C' est un homme qui a une grande dureté de coeur. Il a beaucoup de dureté pour les pauvres. La dureté d' un gouvernement.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des dehors, des manières, des discours, etc. La dureté de sa physionomie, de son regard. La dureté de cette réponse le consterna.

Il se dit également Des discours durs et offensants, etc., et s' emploie surtout au pluriel. Il lui a dit beaucoup de duretés.

DURILLON. s. m.

DURILLON. s. m. Sorte de petit calus, dureté qui se forme principalement aux pieds et aux mains, par l' épaississement de la peau. Avoir un durillon à la main. Avoir des durillons aux pieds.

DURIUSCULE. adj. des deux genres

DURIUSCULE. adj. des deux genres Un peu dur. Le pouls est duriuscule. Il ne se dit plus guère que par plaisanterie.

DUUMVIR. s. m.

DUUMVIR. s. m. (Dans ce mot et dans le suivant, Duum se prononce Duome.) Titre que les anciens Romains donnaient à différents magistrats, ordinairement au nombre de deux, et quelquefois plus nombreux, tels que les juges établis pour connaître des crimes de trahison, les intendants de la navigation, les principaux chefs des villes municipales, etc. Le tribunal des duumvirs.

DUUMVIRAT. s. m.

DUUMVIRAT. s. m. T. d' Hist. romaine. Dignité, charge de duumvir.

Il signifie également, L' exercice des fonctions de duumvir. Cela s' était passé sous le duumvirat de P. C.

DUVET. s. m. coll.

DUVET. s. m. coll. Sorte de plume courte, molle et frisée qui garnit quelques parties du corps de certains oiseaux, tels que les cygnes, les oies, etc. Un oreiller de duvet. Un édredon de duvet de cygne. Le duvet est fort chaud. Coucher sur le duvet.

Il se dit aussi Des premières plumes des jeunes oiseaux. Ces petits moineaux ont encore leur duvet.

Il se dit par extension, surtout en poésie, Du premier poil qui vient au menton et aux joues des jeunes gens. À peine un léger duvet paraissait-il sur son visage.

Il se dit également d' Une espèce de coton qui vient sur certains fruits. Les pêches, les coings sont couverts d' un petit duvet.

DUVETEUX, EUSE. adj.

DUVETEUX, EUSE. adj. Qui a beaucoup de duvet. Il se dit surtout Des oiseaux et des fruits. Cet oiseau est duveteux. Une pêche duveteuse. Il est peu usité.

DYNAMIQUE. s. f.

DYNAMIQUE. s. f. Partie des mathématiques mixtes qui s' applique à calculer les mouvements des corps matériels soumis à l' action de forces mécaniques quelconques. Traité de dynamique.

Il s' emploie aussi comme adjectif des deux genres, en parlant De ce qui a rapport à la dynamique. Pouvoir dynamique.

DYNAMOMÈTRE. s. m.

DYNAMOMÈTRE. s. m. T. de Physiq. Instrument qui sert à comparer, à mesurer les forces.

DYNASTE. s. m.

DYNASTE. s. m. T. d' Hist. ancienne. Petit souverain, c' est-à-dire, prince dont les États étaient peu considérables, ou qui ne régnait qu' à titre précaire ou sous le bon plaisir des grandes puissances, telles que les Romains, les Parthes, etc.

DYNASTIE. s. f.

DYNASTIE. s. f. Descendance, succession des souverains d' une même famille qui ont régné dans un pays. Les dynasties d' Égypte sont fort embrouillées. Sous la première dynastie. La révolution d' Angleterre, en 1688, a amené un changement de dynastie. Un dynastie nouvelle s' est établie dans ce royaume. Le fondateur d' une dynastie. Le premier roi d' une dynastie.

DYSCOLE. adj. des deux genres

DYSCOLE. adj. des deux genres Il se dit D' une personne avec qui il est difficile de vivre, ou D' une personne qui s' écarte des opinions reçues. Il est peu usité.

DYSPEPSIE. s. f.

DYSPEPSIE. s. f. T. de Médec. Difficulté de digérer.

DYSPNÉE. s. f.

DYSPNÉE. s. f. T. de Médec. Difficulté de respirer.

DYSSENTERIE. s. f.

DYSSENTERIE. s. f. T. de Médec. Dévoiement avec douleur d' entrailles, dans lequel la matière des évacuations est en grande partie formée de mucosités sanguinolentes. Causer la dyssenterie. Avoir la dyssenterie. Arrêter la dyssenterie. Le cours de ventre dégénère souvent en dyssenterie. La dyssenterie se mit dans l' armée. Il est mort d' une dyssenterie. Dyssenterie aiguë. Dyssenterie chronique.

DYSSENTÉRIQUE. adj. des deux genres

DYSSENTÉRIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui appartient à la dyssenterie. Flux dyssentérique.

DYSURIE. s. f.

DYSURIE. s. f. T. de Médec. Difficulté d' uriner.

E. s. m.

E. s. m. La cinquième lettre de notre alphabet, et la seconde des voyelles. Un grand E. Un petit e. Un e accentué.

On distingue trois sortes d' E: l' E ouvert, l' E fermé, l' E muet. Ainsi, dans sévère, le premier e est fermé, le second est ouvert, et le troisième est muet.

L' E ouvert est long ou bref: par exemple, il est long dans fête, et bref dans trompette.

L' E muet final s' élide ordinairement dans la prononciation quand il est suivi d' une voyelle ou d' une h muette: Grande étendue, riche héritière (prononcez Grand' étendue, rich' héritière).

E, marqué d' un tréma (Ô, ë), doit, dans la prononciation, se séparer de la voyelle qui le précède: Ambiguë, Noël.

EAU. s. f.

EAU. s. f. Substance liquide, transparente, sans saveur et sans odeur, qui se durcit par le froid, et se vaporise par la chaleur. L' eau est formée de deux fluides aériformes, l' oxygène et l' hydrogène. L' eau a été longtemps regardée comme un des quatre éléments dont on supposait que la matière était composée. Eau naturelle. Eau de source. Eau de fontaine, de puits, de citerne, de ruisseau, de rivière, de mare. Eau de pluie, ou pluviale. Eau de roche. Clair comme eau de roche. Eau du ciel. Eau de neige. Eau de mer. Eau claire. Eau clarifiée. Eau distillée. Eau de vaisselle. Bonne eau. Eau bonne à boire. Eau fade. Eau vive. Eau fraîche. Eau chaude. Eau bouillante. Eau courante. Eau dormante. Eau croupie. Eau bourbeuse. Eau légère. Eau pesante. Eau puante. Goutte d' eau. Verre d' eau. Seau d' eau. Porteur d' eau. Puiser, tirer de l' eau. Boire de l' eau. Il ne boit que de l' eau rougie. Il boit le vin sans eau. Mettre de l' eau dans son vin. Il est si vilain, si avare, qu' il ne donnerait pas seulement un verre d' eau. L' eau d' une source. L' eau, les eaux d' une rivière. Des eaux insalubres. Les eaux qui s' écoulent par un tuyau de descente. Fouillez en cet endroit, vous trouverez de l' eau. Un cours d' eau. Une source d' eau. Une ligne, un pouce d' eau. Filet d' eau. L' eau sert à l' embellissement des jardins. Il y a de fort belles eaux dans ce parc. Jet d' eau. Nappe d' eau. Réservoir d' eau. Rond d' eau. Carré d' eau. Pièce d' eau de tant d' arpents. Il entend la conduite des eaux. Eau jaillissante. Faire jouer les eaux.

Fam., Buveur d' eau, Celui qui ne boit que de l' eau, ou du vin fort trempé.

Jeûner au pain et à l' eau, Ne manger que du pain et ne boire que de l' eau. On dit dans un sens analogue, Mettre un prisonnier au pain et à l' eau.

Rompre l' eau à un cheval, Interrompre un cheval quand il boit, l' obliger à boire à différentes reprises. Rompez l' eau à votre cheval, qui a trop chaud.

Prov., Il ne vaut pas l' eau qu' il boit, se dit D' un homme qui ne vaut guère, et principalement D' un valet qui manque d' intelligence et d' activité.

Fig. et fam., Il n' y a pas de l' eau à boire, se dit D' un marché, d' un travail où il n' y a rien à gagner.

Fig. et fam., Mettre de l' eau dans son vin, Se modérer sur quelque affaire, sur quelque prétention, montrer moins de chaleur, d' animosité, etc.

Prov. et fig., Il se noierait dans un verre d' eau, Il est si malheureux ou si malhabile, que le moindre accident est capable de le perdre.

Prov. et fig., Il n' est pire eau que l' eau qui dort, Les gens sournois et taciturnes sont ceux dont il faut le plus se défier.

Prov., Ces deux personnes se ressemblent comme deux gouttes d' eau, Elles se ressemblent parfaitement.

Prov. et fig., C' est le feu et l' eau, se dit De deux choses tout à fait contraires, de deux personnes qui ont de l' aversion l' une pour l' autre, ou qui sont d' opinions, de caractères fort opposés.

En termes de Marine, Faire de l' eau, Se pourvoir d' eau bonne à boire. Nous abordâmes à cette île pour y faire de l' eau. Dans le même langage, on dit, Faire eau, en parlant D' un navire où l' eau entre par quelque ouverture faite à la carène. Notre bâtiment faisait eau de toutes parts.

Voie d' eau, Les deux seaux d' eau que porte un homme. En termes de Marine, Voie d' eau, signifie, Une ouverture accidentelle faite à la carène d' un bâtiment, et par laquelle l' eau entre. Ce navire a une voie d' eau, a plusieurs voies d' eau. Étancher, boucher une voie d' eau.

Eau douce, se dit de L' eau des rivières, des lacs, des étangs et des fontaines, par opposition à L' eau de la mer. Poisson d' eau douce.

Fam., Marin d' eau douce, se dit, par plaisanterie, d' Un homme qui a navigué seulement sur les rivières, ou qui a peu navigué sur mer.

Prov. et fig., Médecin d' eau douce, Médecin qui ne donne que des remèdes faibles, inefficaces. Il s' est dit aussi d' Un médecin qui donnait peu de remèdes.

Eau ferrée, Eau dans laquelle on a éteint un fer rouge, ou dans laquelle on a mis en dissolution des matières ferrugineuses.

Eau panée, Eau dans laquelle on a fait tremper du pain grillé, pour en ôter la crudité, et pour la rendre plus nourrissante. Il ne boit que de l' eau panée.

Eau battue, Eau que l' on a versée plusieurs fois d' un vase dans un autre.

Eau blanche, Eau dans laquelle on a jeté du son pour la faire boire aux chevaux. Il se dit, en Médecine, d' Une liqueur blanchâtre et styptique, formée d' un mélange d' eau et d' extrait de Saturne. Faire des lotions avec de l' eau blanche.

Eau de savon, Eau dans laquelle on a fait dissoudre du savon.

Eau d' empois, Eau dans laquelle on a mis de l' empois. Passer du linge à l' eau d' empois.

Eau lustrale, Eau dont les païens se servaient pour faire des lustrations ou des ablutions, et qui n' était autre chose que de l' eau commune dans laquelle on avait plongé un tison ardent pris au foyer des sacrifices.

Eau baptismale, Eau dont on se sert en donnant le sacrement de baptême.

Eau bénite, Eau qui se bénit dans l' église, les dimanches, avec des cérémonies particulières, et plus solennellement à Pâques et à la Pentecôte. Donner, jeter, présenter de l' eau bénite.

Faire l' eau bénite, Faire la cérémonie de la bénédiction de l' eau.

Prov. et fig., De l' eau bénite de cour, De vaines protestations de service et d' amitié. Donner de l' eau bénite de cour. On dit dans un sens analogue, C' est un donneur d' eau bénite.

Prov. et fig., Porter de l' eau à la mer, à la rivière, ou Porter l' eau à la mer, etc., Porter des choses en un lieu où il y en a déjà une grande abondance. On dit de même, C' est porter de l' eau à la mer, à la rivière, que de donner à une personne très-riche. On dit aussi, C' est une goutte d' eau dans la mer, C' est ajouter fort peu à une grande abondance.

Prov. et fig., Il ne trouverait pas de l' eau à la rivière, se dit D' une personne malhabile qui ne trouve pas les choses les plus faciles à trouver.

Fig., Ce fruit, ce ragoût, etc., ne sent que l' eau, Il ne sent rien, il est insipide.

EAU

EAU se dit particulièrement de La pluie. Si le vent dure, nous aurons de l' eau. Il est tombé bien de l' eau. Le temps, le vent est à l' eau. L' été a été trop sec, tout a séché faute d' eau. Les blés ont grand besoin d' eau.

Il signifie en outre, Mer, rivière, lac, étang. Au bord de l' eau. Se jeter à l' eau. Tomber dans l' eau. Aller par eau. Passer l' eau. Il ne saurait souffrir l' eau, il va toujours par terre. Ce barbet va bien à l' eau. S' en aller à vau-l' eau. Nager, flotter sur l' eau. Aller au fond de l' eau. Revenir sur l' eau. Craindre l' eau. Lancer un navire à l' eau. Nager entre deux eaux. Couper l' eau en nageant. Le navire fendait les eaux. Eaux débordées. Il avait de l' eau jusqu' au cou; il n' en avait qu' à mi-jambes. Battre l' eau pour prendre du poisson. Rat d' eau. Poule d' eau.

Eaux et forêts, se dit Des forêts, des rivières, des étangs, etc., en tant qu' ils sont l' objet d' une surveillance exercée au nom du gouvernement. Inspecteur, conservateur des eaux et forêts. La législation des eaux et forêts. L' administration des eaux et forêts, ou absolument, Les eaux et forêts. En termes d' eaux et forêts.

Eaux et forêts, se disait spécialement autrefois d' Une juridiction qui connaissait de la chasse, de la pêche, des bois et des rivières, tant au civil qu' au criminel. Grand maître des eaux et forêts.

Poisson de bonne eau, Poisson qui ne sent point la bourbe, la vase.

À fleur d' eau, Au niveau de la superficie de l' eau. Batterie à fleur d' eau. Coup à fleur d' eau.

Prov. et fig., Revenir sur l' eau, Rétablir sa fortune, recouvrer du crédit, rentrer en faveur. On dit dans le même sens, Revenir à fleur d' eau.

Les eaux sont grandes, grosses, hautes, etc., Les eaux des rivières sont grandes, etc. Pendant les grosses eaux.

Les eaux sont basses, Il y a peu d' eau dans les rivières.

Par extension et fam., Les eaux sont basses, Il reste peu de vin, de liqueur dans le tonneau, dans la bouteille.

Fig. et fam., Les eaux sont basses chez un tel, L' argent commence à lui manquer.

Prov. et fig., Battre l' eau avec un bâton, Se donner beaucoup de peine, sans espoir raisonnable de succès. On dit de même, C' est battre l' eau, C' est prendre une peine inutile.

Fig. et fam., C' est un coup dans l' eau, un coup d' épée dans l' eau, se dit D' un effort inutile, d' une tentative qui n' a point de suite, d' effet.

Fig. et fam., Nager entre deux eaux, se dit D' une personne qui, entre deux factions, entre deux partis, se conduit de manière à les ménager l' un et l' autre.

Fig. et fam., Tomber dans l' eau, Manquer, n' avoir pas lieu. Ce projet est tombé dans l' eau. Notre partie de campagne est tombée dans l' eau.

Prov. et fig., L' entreprise, l' affaire est allée à vau-l' eau, est à vau-l' eau, Elle n' a pas réussi, on n' en espère plus rien.

Fig. et fam., Nager en grande eau, en pleine eau, Être dans l' abondance, jouir d' une grande fortune, se trouver dans de grandes occasions d' avancer ses affaires.

Prov. et fig., Il faut laisser couler l' eau, Il faut laisser aller les choses comme elles vont, et ne point s' en mettre en peine.

Prov., Il passera bien de l' eau sous les ponts entre ci et là, ou d' ici à ce temps-là, se dit en parlant D' une chose qu' on croit ne devoir pas arriver sitôt.

Prov. et fig., Faire venir l' eau au moulin, Procurer à soi ou aux siens des avantages, du profit, par son industrie, par son adresse.

Prov. et fig., Pêcher en eau trouble, Se prévaloir du désordre des affaires publiques ou particulières, pour en tirer son profit, son avantage. Dans les désordres de l' État, il ne songeait qu' à pêcher en eau trouble. Il a profité du désordre de cette maison, dont il maniait les affaires, pour pêcher en eau trouble.

Être comme le poisson dans l' eau, Se trouver bien, être à son aise en quelque lieu. Être comme le poisson hors de l' eau, Être hors du lieu où l' on voudrait être.

Prov. et par exagérat., Il jouerait les pieds dans l' eau, se dit De quelqu' un qui a la passion du jeu.

Fig. et fam., On dirait qu' il ne sait pas troubler l' eau, qu' il ne sait pas l' eau troubler, se dit D' un homme qui paraît simple, et qui ne l' est pas.

Prov. et fig., Tenir quelqu' un le bec dans l' eau, Le laisser toujours dans l' attente de quelque chose qu' on lui fait espérer; Le tenir dans l' incertitude, en ne lui donnant pas de réponse positive.

Prov. et fig., Tant va la cruche à l' eau qu' à la fin elle se casse, qu' enfin elle se brise, Quand on retombe souvent dans la même faute, on finit par s' en trouver mal; ou, Quand on s' expose trop souvent à un péril, on finit par y succomber.

En termes de Marine, Les eaux d' un navire, La trace qu' un navire laisse après lui à mesure qu' il avance. On dit qu' Un bâtiment est, se tient, se met dans les eaux d' un autre, Lorsqu' il gouverne ou qu' il entre dans le même sillage; et de même, Prendre, suivre les eaux d' un bâtiment, etc.

EAU

EAU se dit aussi de Certaines eaux qui, en passant au travers des minéraux, contractent quelque vertu médicinale, et dont on fait usage, soit en se baignant, soit en les prenant comme boisson. Eau minérale. Eaux thermales. Eaux chaudes. Eaux froides. Eaux ferrugineuses, sulfureuses, etc. Eau de Baréges, de Plombières, de Spa, de Bourbonne. Prendre les eaux. Il prend tous les matins une bouteille d' eau de Seltz. Les eaux ne lui seront pas bonnes. Il ne rend point ses eaux. Les eaux ne passent point.

Il se dit, par extension, mais au pluriel seulement, Du lieu où l' on va prendre les eaux. Aller aux eaux. Il est revenu des eaux.

Eau minérale artificielle, Eau commune à laquelle on a donné les propriétés d' une eau minérale naturelle, en y faisant dissoudre quelque substance.

EAU

EAU se dit encore, vulgairement, de Certaines humeurs ou sérosités qui se trouvent, qui se forment dans le corps de l' homme ou de l' animal. Quand il fut mort, on lui trouva la poitrine pleine d' une eau rousse, d' une eau verdâtre. Les vésicatoires font des ampoules pleines d' eau. Cette médecine lui a fait rendre des eaux. On lui a tiré du mauvais sang, ce n' était que de l' eau.

Prov., L' eau vient à la bouche, cela fait venir l' eau à la bouche, se dit D' une chose agréable au goût, et dont l' idée excite l' appétit quand on en parle ou qu' on en entend parler. Quand vous lui parlez de ce ragoût, l' eau lui vient à la bouche, ou vous lui faites venir l' eau à la bouche. Cela se dit aussi, figurément, De tout ce qui peut exciter les désirs. Ce que vous avez dit sur les avantages de cette entreprise, lui a fait venir l' eau à la bouche.

Par exagérat., Fondre en eau, Verser des larmes en abondance.

En Médec., Les eaux de l' amnios, Liquide qui est exhalé par l' amnios et qui environne le foetus, pendant toute la durée de la gestation. Cette femme accouchera bientôt, les eaux ont percé.

En termes d' Art vétérinaire, Eaux aux jambes, Maladie qui attaque les pieds des chevaux, et qui consiste en un suintement de sérosités à travers la peau de ces parties. Ce cheval a les eaux aux jambes.

EAU

EAU se prend quelquefois dans le sens de Sueur. Il s' est échauffé à courir, il est tout en eau. L' eau lui dégouttait du visage.

Fig. et fam., Suer sang et eau, Faire de grands efforts, se donner beaucoup de peine; ou Souffrir beaucoup, éprouver un grand déplaisir de quelque chose. J' ai sué sang et eau pour venir à bout de cette affaire. Je suais sang et eau de voir l' embarras où il était. Ce prédicateur qui avait tant de peine à parler, me faisait suer sang et eau.

EAU

EAU se dit particulièrement de L' urine. Faire de l' eau. Lâcher de l' eau. Retenir son eau. Laisser aller son eau. Garder de l' eau d' un malade pour la montrer au médecin. Ce sens est très-familier.

Prov. et fig., Il n' y fera que de l' eau claire, que de l' eau toute claire, se dit D' un homme qui entreprend quelque chose où l' on croit qu' il ne réussira pas.

EAU

EAU se dit encore d' Une liqueur artificielle, obtenue, extraite de quelque substance par expression, distillation ou décoction, ou composée de différents sucs. Eau rose. Eau de plantain. Eau de chicorée. Eau de groseilles. Eau de fraises. Eau de cerises. Eau de fleur d' orange. Eau-de-vie. Eau de veau. Eau de poulet. Eau d' orge. Eau de senteur. Eau de Cologne. Eau de mélisse ou des carmes. Eau de Luce. Eau vulnéraire. Eau cordiale.

Il se dit également de Certains produits, de certaines préparations chimiques. Eau-forte. Eau seconde. Eau de départ. Eau régale. Eau de chaux. Eau mercurielle.

Graver à l' eau-forte, Graver sur une planche de cuivre avec le seul secours de l' eau-forte. On appelle par extension Eau-forte, Une estampe tirée sur une planche qui a été préparée à l' eau-forte, pour être ensuite terminée au burin, ou sur une planche entièrement gravée à l' eau-forte. Une belle eau-forte. Les eaux-fortes de Rembrandt.

EAU

EAU signifie aussi, Suc, en parlant De quelques fruits, particulièrement de la pêche et de la poire. Cette pêche, cette poire a une bonne eau, une eau fort agréable, a beaucoup d' eau.

EAU

EAU se dit en outre Du lustre, du brillant qu' ont les perles, les diamants et quelques autres pierreries. Ces perles sont d' une belle eau. Ces diamants sont de la première eau.

Donner eau à un drap, à un chapeau, Lui donner du lustre.

Couleur d' eau, Couleur bleuâtre qu' on donne au fer poli. Il faut mettre ces pistolets, ces éperons en couleur d' eau.

Vert d' eau, Couleur vert-clair.

ÉBAHIR (S' ). v. pron.

ÉBAHIR (S' ). v. pron. S' étonner, être surpris. Il n' y a point là de quoi s' ébahir. Il est familier.

ÉBAHI, IE. participe

ÉBAHI, IE. participe Je fus ébahi. Je restai tout ébahi.

ÉBAHISSEMENT. s. m.

ÉBAHISSEMENT. s. m. Étonnement, surprise. Il est familier.

ÉBARBER. v. a.

ÉBARBER. v. a. Ôter les parties excédantes et superflues de certaines choses. Ébarber du papier, des plumes, des pièces de monnaie.

Il signifie particulièrement, dans l' Art de la gravure en taille-douce, Enlever avec un outil ce qui reste au bord de la taille, afin que le trait paraisse net.

ÉBARBÉ, ÉE. participe

ÉBARBÉ, ÉE. participe

ÉBARBOIR. s. m.

ÉBARBOIR. s. m. T. d' Arts. Outil qui sert à ébarber.

ÉBAT. s. m.

ÉBAT. s. m. Passe-temps, divertissement. Prendre ses ébats. Il est familier, et ne s' emploie guère qu' au pluriel.

ÉBATTEMENT. s. m.

ÉBATTEMENT. s. m. Il est synonyme d' Ébat, et ne se dit guère qu' en plaisantant. S' il veut plaider, je lui en donnerai l' ébattement. Il est vieux.

En termes de Carrossier, L' ébattement d' une voiture, Le jeu qu' elle a dans ses balancements entre les brancards. Cette voiture a tant de pouces d' ébattement.

ÉBATTRE (S' ). v. pron.

ÉBATTRE (S' ). v. pron. (Il se conjugue comme Battre.) Se réjouir, se divertir. Allez vous ébattre dans la campagne, à la campagne. Il est familier.

ÉBAUBI, IE. adj.

ÉBAUBI, IE. adj. Étonné, surpris. Vous voilà bien ébaubi. Il est familier, et ne s' emploie guère qu' en plaisantant.

ÉBAUCHE. s. f.

ÉBAUCHE. s. f. Ouvrage de peinture ou de sculpture, qui n' est que commencé, mais où les parties principales sont indiquées. Ce n' est qu' une légère ébauche, que la première ébauche. Ébauche grossière.

Il se dit, figurément, Des productions de l' esprit. Cette tragédie n' est pas achevée, ce n' est qu' une ébauche.

ÉBAUCHER. v. a.

ÉBAUCHER. v. a. T. de Peinture et de Sculpture. Commencer un ouvrage, lui donner les premiers traits en indiquant les parties principales. Ébaucher une statue, un tableau.

Il se dit également, dans quelques Métiers, pour Dégrossir.

Il se dit figurément, en parlant Des productions de l' esprit. Cet auteur n' a fait encore qu' ébaucher son ouvrage.

ÉBAUCHÉ, ÉE. participe

ÉBAUCHÉ, ÉE. participe

ÉBAUCHOIR. s. m.

ÉBAUCHOIR. s. m. Outil de bois ou d' ivoire, dont les sculpteurs se servent pour ébaucher, pour modeler.

ÉBAUDIR (S' ). v. pron.

ÉBAUDIR (S' ). v. pron. Se réjouir avec excès, et témoigner sa joie en dansant, en sautant, ou de quelque autre manière semblable. Il est vieux, et ne s' emploie qu' en plaisantant.

ÉBAUDISSEMENT. s. m.

ÉBAUDISSEMENT. s. m. Action de s' ébaudir. Il est vieux.

ÉBÈNE. s. f.

ÉBÈNE. s. f. Bois de l' ébénier. Armoire d' ébène. Bordure d' ébène. Travailler en ébène. Il y a diverses sortes d' ébène. Ébène noire. Ébène verte. De l' ébène grise. De l' ébène rouge et noire, blanche et noire. Noir d' ébène.

Fig., Des cheveux d' ébène, Des cheveux très-noirs. Poétiq., L' ébène de ses cheveux.

ÉBÉNER. v. a.

ÉBÉNER. v. a. Donner à du bois la couleur de l' ébène.

ÉBÉNÉ, ÉE. participe

ÉBÉNÉ, ÉE. participe

ÉBÉNIER. s. m.

ÉBÉNIER. s. m. T. de Botan. Arbre des Indes, dont le bois est fort dur et ordinairement noir. Il y a des forêts d' ébéniers dan s ces pays-là.

Faux ébénier, Arbrisseau que l' on cultive dans les jardins d' agrément, et qui porte aussi le nom de Cytise des Alpes.

ÉBÉNISTE. s. m.

ÉBÉNISTE. s. m. Ouvrier qui travaille en ébène et autres bois précieux, ou qui fait des ouvrages de marqueterie.

ÉBÉNISTERIE. s. f.

ÉBÉNISTERIE. s. f. Le métier, l' art de l' ébéniste. Il se dit aussi Des ouvrages que fait l' ébéniste. Travailler en ébénisterie. Magasin d' ébénisterie.

ÉBLOUIR. v. a.

ÉBLOUIR. v. a. Frapper les yeux par un éclat très-vif qu' ils ne peuvent soutenir. Le soleil éblouit la vue, éblouit les yeux, nous éblouit. L' éclat des diamants éblouit. La neige, la blancheur de la neige éblouit.

Fig., Une beauté qui éblouit, Une femme d' une éclatante beauté.

ÉBLOUIR

ÉBLOUIR signifie figurément, Surprendre l' esprit par quelque chose de vif, de brillant, de spécieux. On se laisse souvent éblouir par l' éclat du style. Son éloquence éblouit plus qu' elle n' éclaire. Ne pas se laisser éblouir par les apparences.

Il signifie aussi, Tenter, séduire. Les grandeurs l' ont ébloui. Il s' est laissé éblouir. Être ébloui de l' éclat des richesses, par les richesses. Les promesses qu' on lui a faites l' ont ébloui.

Être ébloui de quelque chose, signifie quelquefois, En être ridiculement fier, orgueilleux. Il est ébloui de sa fortune.

ÉBLOUI, IE. participe

ÉBLOUI, IE. participe

ÉBLOUISSANT, ANTE. adj.

ÉBLOUISSANT, ANTE. adj. Il a des significations analogues à celles du verbe Éblouir, tant au propre qu' au figuré. Éclat éblouissant. Couleur éblouissante. La neige est éblouissante. Un teint éblouissant. Beauté éblouissante.

ÉBLOUISSEMENT. s. m.

ÉBLOUISSEMENT. s. m. État de la vue troublée par trop de lumière, par un éclat trop vif. Il est impossible de regarder le soleil sans éblouissement.

Il signifie aussi, Altération de la faculté de voir, occasionnée par une cause interne. Il me prit un tel éblouissement, que je n' y voyais plus. Cette affection est souvent accompagnée de vertiges et d' éblouissements.

ÉBORGNER. v. a.

ÉBORGNER. v. a. Rendre borgne, priver d' un oeil. Une branche d' arbre l' a éborgné à la chasse. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est éborgné en tombant.

Par exagérat. et fam., Éborgner quelqu' un, Lui faire grand mal à l' oeil.

ÉBORGNÉ, ÉE. participe

ÉBORGNÉ, ÉE. participe

ÉBOUILLIR. v. n.

ÉBOUILLIR. v. n. (Il se conjugue comme Bouillir, mais on ne l' emploie guère qu' à l' infinitif et au participe.) Diminuer à force de bouillir. Ne laissez point tant ébouillir le pot.

ÉBOUILLI, IE. participe

ÉBOUILLI, IE. participe Le pot est trop ébouilli. Cette sauce est trop ébouillie.

ÉBOULEMENT. s. m.

ÉBOULEMENT. s. m. Chute de la chose qui s' éboule, ou État de la chose éboulée. L' éboulement de la muraille. L' éboulement d' un bastion. L' éboulement des terres.

ÉBOULER. v. n.

ÉBOULER. v. n. Tomber en ruine. Il se dit Des amas de terre, de certaines constructions, etc., qui tombent, qui se dérangent, qui se renversent. Le torrent a fait ébouler cette butte. Ces terres sont près d' ébouler.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. La terrasse, la muraille s' est éboulée. Cette pile de bois va s' ébouler.

ÉBOULÉ, ÉE. participe

ÉBOULÉ, ÉE. participe

ÉBOULIS. s. m.

ÉBOULIS. s. m. Amas de matières éboulées. Un éboulis de sable, de terre, etc.

ÉBOURGEONNEMENT. s. m.

ÉBOURGEONNEMENT. s. m. T. d' Agricult. Retranchement de bourgeons superflus des arbres fruitiers, pour les soulager, les conserver, et leur faire porter de plus beaux fruits. Ce jardinier entend bien l' ébourgeonnement.

ÉBOURGEONNER. v. a.

ÉBOURGEONNER. v. a. T. d' Agricult. Ôter les bourgeons ou les nouveaux jets superflus. Voici le temps d' ébourgeonner les vignes.

ÉBOURGEONNÉ, ÉE. participe

ÉBOURGEONNÉ, ÉE. participe

ÉBOURIFFÉ, ÉE. adj.

ÉBOURIFFÉ, ÉE. adj. Il se dit Des personnes dont le vent ou quelque autre cause a mis en désordre les cheveux ou la perruque, la coiffure. Vous êtes tout ébouriffé. Elle arriva tout ébouriffée. Il est familier.

Il s' applique, dans un sens analogue, Aux cheveux, à la coiffure même. Avoir les cheveux ébouriffés. Votre coiffure est tout ébouriffée.

Il se dit, figurément, D' une personne agitée, troublée, et qui laisse voir son trouble, son agitation. Que vous est-il donc arrivé? vous voilà tout ébouriffé, vous avez l' air tout ébouriffé.

ÉBOUSINER. v. a.

ÉBOUSINER. v. a. T. de Maçonnerie. Ôter le bousin d' une pierre, c' est-à-dire, cette croûte tendre qui tient autant de la terre que de la pierre. Il faut ébousiner les pierres avant que de les tailler pour les employer.

ÉBOUSINÉ, ÉE. participe

ÉBOUSINÉ, ÉE. participe

ÉBRANCHEMENT. s. m.

ÉBRANCHEMENT. s. m. Action d' ébrancher un arbre, ou Le résultat de cette action.

ÉBRANCHER. v. a.

ÉBRANCHER. v. a. Dépouiller un arbre d' une partie de ses branches, en les coupant ou en les rompant. Il faut ébrancher cet arbre. Le vent a tout ébranché ce chêne.

ÉBRANCHÉ, ÉE. participe

ÉBRANCHÉ, ÉE. participe

ÉBRANLEMENT. s. m.

ÉBRANLEMENT. s. m. Secousse, action par laquelle une chose est ébranlée. Après un si grand ébranlement, il est à craindre que cette muraille ne tombe. L' ébranlement de cerveau causé par cette chute lui affaiblit l' esprit. L' ébranlement des dents.

Il se dit aussi figurément. L' ébranlement de sa fortune inquiète sa famille. Les guerres civiles causent de grands ébranlements dans les fortunes. L' ébranlement du crédit. L' ébranlement des trônes, des États.

ÉBRANLER. v. a.

ÉBRANLER. v. a. Donner des secousses à une chose, en sorte qu' elle ne soit plus dans une ferme assiette. Cette mine, cette batterie a ébranlé le bastion. Les vents ont ébranlé cette maison. Ce coup lui a ébranlé le cerveau.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Un empire que les discordes ont ébranlé. Ébranler le pouvoir de quelqu' un. Ébranler le crédit public.

Il se dit aussi figurément en parlant Des personnes, et signifie, Émouvoir quelqu' un, l' étonner, faire qu' il soit moins ferme dans la situation d' esprit où il était, dans ses opinions, dans ses résolutions. Ces raisons l' ont fort ébranlé. Les menaces ne sauraient m' ébranler. Les malheurs, les disgrâces n' ont point ébranlé son courage, sa constance. On dit de même, Ébranler la résolution de quelqu' un, ébranler son espoir, etc.

ÉBRANLER

ÉBRANLER s' emploie souvent avec le pronom personnel. Les voûtes du temple s' ébranlèrent. La montagne s' ébranle. Un empire qui s' ébranle. Une fermeté qui ne s' ébranle jamais.

Il signifie particulièrement, en termes de Guerre, Se mettre en mouvement. Des troupes qui commencent à s' ébranler. La première ligne s' ébranla pour charger les ennemis.

Il se dit également De troupes qui commencent à faire quelque mouvement pour prendre la fuite. Ce régiment était exposé à un si grand feu, qu' il commençait à s' ébranler; la présence du général le rassura.

ÉBRANLÉ, ÉE. participe

ÉBRANLÉ, ÉE. participe Un empire ébranlé.

ÉBRASEMENT. s. m.

ÉBRASEMENT. s. m. T. d' Archit. Action d' ébraser, ou Le résultat de cette action. L' ébrasement d' une porte, d' une fenêtre.

ÉBRASER. v. a.

ÉBRASER. v. a. T. d' Archit. Élargir en dedans la baie d' une porte ou d' une fenêtre, suivant un plan oblique.

ÉBRASÉ, ÉE. participe

ÉBRASÉ, ÉE. participe Porte, fenêtre ébrasée.

ÉBRÉCHER. v. a.

ÉBRÉCHER. v. a. Faire une brèche à un instrument tranchant. Ébrécher un couteau, un rasoir, etc.

S' ébrécher une dent, se casser une partie d' une dent.

ÉBRÉCHER

ÉBRÉCHER se dit quelquefois, figurément et familièrement, en parlant De la fortune d' une personne. La perte d' un procès vient d' ébrécher sa fortune. Ses folles dépenses ont ébréché sa fortune.

ÉBRÉCHÉ, ÉE. participe

ÉBRÉCHÉ, ÉE. participe Couteau ébréché. Dent ébréchée.

ÉBRENER. v. a.

ÉBRENER. v. a. Ôter les matières fécales d' un enfant. Cette nourrice a ébrené son enfant. Il est bas.

ÉBRENÉ, ÉE. participe

ÉBRENÉ, ÉE. participe

ÉBROUEMENT. s. m.

ÉBROUEMENT. s. m. T. d' Art vétérinaire. Il se dit de L' éternument de certains animaux domestiques.

Il se dit aussi, en termes de Manége, Du ronflement d' un cheval à la vue des objets qui le surprennent ou qui l' effrayent.

ÉBROUER. v. a.

ÉBROUER. v. a. Laver, passer dans l' eau, en parlant Des toiles, des étoffes. Ébrouer une pièce d' étoffe, de toile.

ÉBROUER

ÉBROUER s' emploie aussi avec le pronom personnel, en termes d' Art vétérinaire, et se dit Des animaux domestiques lorsqu' ils font une espèce d' éternument, comme pour dégager leurs naseaux de ce qui y cause de la gêne ou de l' irritation.

Il se dit aussi, en termes de Manége, D' un cheval qui fait un ronflement à la vue des objets qui le surprennent ou qui l' effrayent. Les chevaux vifs s' ébrouent facilement.

ÉBROUÉ, ÉE. participe

ÉBROUÉ, ÉE. participe

ÉBRUITER. v. a.

ÉBRUITER. v. a. Divulguer, rendre public. Il ne faut pas ébruiter cette affaire.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il faut prendre garde que cette affaire, que cette nouvelle ne s' ébruite, ne vienne à s' ébruiter. Cette nouvelle commence à s' ébruiter.

ÉBRUITÉ, ÉE. participe

ÉBRUITÉ, ÉE. participe Affaire ébruitée.

ÉBUARD. s. m.

ÉBUARD. s. m. Coin de bois fort dur, qui sert à fendre des bûches.

ÉBULLITION. s. f.

ÉBULLITION. s. f. Mouvement d' un liquide qui bout sur le feu. De l' eau en ébullition. Pendant l' ébullition.

Il se dit aussi, en Chimie, d' Un dégagement de bulles d' air qui a lieu quand on mélange certaines substances. Toutefois ce dernier phénomène est plus ordinairement désigné par le nom d' Effervescence.

ÉBULLITION

ÉBULLITION en Médecine, se dit de Toute espèce d' éruption passagère qui survient à la peau. Il a une ébullition par tout le corps.

ÉCACHER. v. a.

ÉCACHER. v. a. Écraser, froisser. Écacher une noix, un limaçon, en marchant dessus. Il s' est écaché le doigt. Il est familier.

ÉCACHÉ, ÉE. participe Fam.

ÉCACHÉ, ÉE. participe Fam. Un nez écaché, Un nez camus et aplati.

ÉCAILLE. s. f.

ÉCAILLE. s. f. Il se dit Des petites lames minces et plates qui couvrent la peau de certains poissons et de certains reptiles. Les écailles d' une carpe, d' un saumon, d' une morue. Grandes écailles. Petites écailles. Écailles dures, rondes, transparentes.

Il se dit également Des petites plaques cornées ou osseuses qui garnissent les pattes des oiseaux, la queue de certains mammifères, etc.

Il signifie aussi, L' enveloppe dure et calcaire qui couvre et protége le corps des mollusques bivalves. On le dit plus particulièrement Des huîtres. L' écaille d' une huître. Huître à l' écaille.

Écaille de tortue, ou absolument Écaille, L' enveloppe dure qui couvre le dos de la tortue, et dont on fait de petits objets précieux. Tablettes couvertes d' écaille. Tabatière d' écaille. Ce que vous prenez pour de la corne est de l' écaille.

ÉCAILLE

ÉCAILLE se dit pareillement, en Botanique, de Productions plates et plus ou moins sèches, qui composent ou accompagnent certaines parties des végétaux. Les bulbes du lis, les cônes du sapin, sont formés d' écailles. Les boutons du marronnier d' Inde, la tige de l' orobanche, sont garnis d' écailles.

Il se dit encore, par analogie, de Tout ce qui se détache des corps en petites parties minces et légères. Sa peau se levait par écailles.

Fig. et fam., Les écailles lui sont tombées des yeux, Ses yeux sont dessillés.

En termes de Peinture, Ce tableau tombe en écailles, par écailles, se dit D' un vieux tableau dont les couleurs desséchées se gercent et se détachent de la toile par petites plaques.

ÉCAILLER. v. a.

ÉCAILLER. v. a. Ôter, enlever les écailles d' un poisson. Vous n' avez pas bien écaillé cette carpe, ce brochet.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, Se lever, se détacher par écailles, par plaques minces. Ce tableau commence à s' écailler. Cet enduit s' écaille. Cette émaillure s' est écaillée.

ÉCAILLÉ, ÉE. participe

ÉCAILLÉ, ÉE. participe Carpe écaillée.

Il s' emploie aussi dans un sens contraire, pour dire, Qui est couvert d' écailles. Animaux écaillés.

ÉCAILLER, ÈRE. s.

ÉCAILLER, ÈRE. s. Celui, celle qui vend et qui ouvre des huîtres à l' écaille. Voilà l' écailler qui passe. Appelez l' écaillère.

ÉCAILLEUX, EUSE. adj.

ÉCAILLEUX, EUSE. adj. Qui se lève par écailles, par plaques minces. Peau dure et écailleuse. Une ardoise écailleuse.

Il signifie aussi, en Histoire naturelle et en Botanique, Qui est couvert, garni, ou formé d' écailles. Le corps de ce mammifère est écailleux. La bulbe du lis est écailleuse.

ÉCALE. s. f.

ÉCALE. s. f. Enveloppe extérieure qui renferme la coque dure de certains fruits, comme les noix. Écale de noix, etc.

Il se dit aussi Des coquilles d' oeufs, et de La peau des pois qui se lève quand ils cuisent. Écales d' oeufs. Des écales de pois.

ÉCALER. v. a.

ÉCALER. v. a. Ôter l' écale. Écaler des noix.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les pois s' écalent quand ils ont bouilli.

ÉCALÉ, ÉE. participe

ÉCALÉ, ÉE. participe

ÉCARBOUILLER. v. a.

ÉCARBOUILLER. v. a. Écacher, écraser. Il lui a écarbouillé la tête, la cervelle. Il est populaire.

ÉCARBOUILLÉ, ÉE. participe

ÉCARBOUILLÉ, ÉE. participe

ÉCARLATE. s. f.

ÉCARLATE. s. f. Couleur rouge et fort vive. Teint en écarlate. Une belle écarlate. Écarlate des Gobelins. Rouge comme écarlate, comme de l' écarlate. On l' emploie souvent comme adjectif des deux genres. Une robe écarlate. Du drap écarlate.

Il signifie aussi, L' étoffe même teinte de cette couleur. J' ai acheté vingt aunes d' écarlate. Manteau d' écarlate.

Fig. et fam., Avoir les yeux bordés d' écarlate, Avoir le bord des paupières très-rouge.

ÉCARLATINE. adj. f.

ÉCARLATINE. adj. f. Voyez SCARLATINE.

ÉCARQUILLEMENT. s. m.

ÉCARQUILLEMENT. s. m. Action d' écarquiller. L' écarquillement des jambes. Il est familier.

ÉCARQUILLER. v. a.

ÉCARQUILLER. v. a. Écarter, ouvrir. Il ne se dit que dans ces phrases familières: Écarquiller les jambes. Écarquiller les yeux.

ÉCARQUILLÉ, ÉE. participe

ÉCARQUILLÉ, ÉE. participe

ÉCART. s. m.

ÉCART. s. m. Action de s' écarter. On porta un coup à cet homme, et pour l' éviter il fit un écart. Son cheval eut peur, fit un écart, et le renversa dans le fossé.

En termes d' Art vétérinaire, Ce cheval a pris, s' est donné un écart, Il s' est estropié en faisant un écart.

En termes de Danse, Faire un écart, Porter le pied de côté.

ÉCART

ÉCART signifie figurément, L' action de s' écarter du sujet que l' on traite; et, dans une acception plus étendue, Toute action par laquelle on s' écarte de la raison, de la morale, des bienséances, etc. Faire un écart dans un discours. Les écarts de l' imagination. Se permettre des écarts. C' est un homme qui est sujet à faire des écarts, à des écarts. Les écarts de la jeunesse. Entraîner dans des écarts.

ÉCART

ÉCART à certains Jeux de cartes, signifie, Les cartes qui ont été écartées. Où est votre écart? Ne touchez point à votre écart.

À L' ÉCART. loc. adv.

À L' ÉCART. loc. adv. En un lieu détourné, en un lieu écarté. Les voleurs le trouvèrent à l' écart et le dépouillèrent. Mener, prendre quelqu' un à l' écart.

Il signifie aussi, À part. Tirer quelqu' un à l' écart. Se mettre, se tenir, demeurer à l' écart.

Mettre à l' écart, Réserver. Il met à l' écart une partie de son revenu, pour les besoins imprévus.

Fig., Mettre à l' écart, Faire abstraction. Mettons cette considération à l' écart. Mettons nos intérêts à l' écart.

Fig., Mettre quelqu' un à l' écart, Ne pas le faire participer à quelque avantage. Quoique la promotion ait été nombreuse, on l' a mis à l' écart.

ÉCARTÉ. s. m.

ÉCARTÉ. s. m. Jeu de cartes analogue à la triomphe, et qui se joue à deux. Le jeu de l' écarté. Jouer a l' écarté. Table d' écarté.

ÉCARTÈLEMENT. s. m.

ÉCARTÈLEMENT. s. m. Action d' écarteler.

ÉCARTELER. v. a.

ÉCARTELER. v. a. Mettre en quatre quartiers: sorte de supplice qu' on faisait souffrir à des criminels de lèse-majesté au premier chef, en les tirant à quatre chevaux. Il fut condamné à être écartelé.

ÉCARTELER

ÉCARTELER en termes de Blason, signifie, Partager l' écu en quatre. Il écartèle de telles et telles armes, de tels et tels émaux.

ÉCARTELÉ, ÉE. participe

ÉCARTELÉ, ÉE. participe

ÉCARTELURE. s. f.

ÉCARTELURE. s. f. T. de Blason. Division de l' écu en quatre quartiers.

ÉCARTEMENT. s. m.

ÉCARTEMENT. s. m. Action d' écarter, de séparer, de s' écarter, de se séparer; ou Le résultat de cette action. L' écartement des jambes. L' écartement de deux lignes.

Il signifie particulièrement, Disjonction, séparation de choses qui doivent être jointes. Il y a eu de l' écartement dans ce mur.

ÉCARTER. v. a.

ÉCARTER. v. a. Séparer, éloigner. Écarter les jambes. Écarter les branches qui empêchent de passer. J' écartai les cheveux qui lui couvraient le visage. Écarter le voile qui cache la vue d' un objet. Écartez ce qui vous gêne, écartez-le de vous. Cet enfant va se brûler, écartez-le de la cheminée.

Il signifie aussi, Disperser. Le vent a écarté les nuages. Écarter la foule. Écarter les ennemis. La tempête a écarté les vaisseaux.

Ce fusil écarte le plomb, la dragée, ou simplement, Ce fusil écarte, Il ne porte pas, il ne lance pas son plomb bien serré et bien ensemble.

ÉCARTER

ÉCARTER signifie encore, Détourner. Écarter quelqu' un du droit chemin. Il écarta le coup avec son bâton.

Il s' emploie aussi figurément. Écarter les malheurs. Écarter la tempête. Écarter les mauvaises pensées. Il a écarté tous ceux qui lui nuisaient. Sa demande en justice fut écartée par une fin de non-recevoir. Pour écarter les soupçons.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Deux lignes qui vont en s' écartant. Écartez-vous de lui. La foule s' écarta pour le laisser passer. Leurs vaisseaux s' écartèrent pendant la nuit. Vous vous écarteriez trop si vous preniez ce chemin-là. S' écarter du but. S' écarter de son devoir, du respect que l' on doit à quelqu' un. S' écarter du droit sens. S' écarter de son sujet dans un discours.

Fam., Ne vous écartez pas, Restez ici près.

ÉCARTER

ÉCARTER à certains Jeux de cartes, Mettre à part, rejeter des cartes dont on ne veut point se servir, s' en défaire. Écarter un as. Écarter un roi. Je n' ai point encore écarté.

ÉCARTÉ, ÉE. participe

ÉCARTÉ, ÉE. participe

ÉCARTILLEMENT. s. m. *ÉCARTILLER. v. a.

ÉCARTILLEMENT. s. m. *ÉCARTILLER. v. a. Voyez ÉCARQUILLEMENT, ÉCARQUILLER.

ECCE HOMO. s. m.

ECCE HOMO. s. m. Expression tirée du latin. (On prononce Exé). Tableau ou statue du Christ couronné d' épines.

Fig. et fam. C' est un ecce homo, se dit D' un homme pâle et fort maigre.

ECCHYMOSE. s. f.

ECCHYMOSE. s. f. (On prononce Ékymose.) T. de Chirur. Extravasation de sang dans le tissu de nos organes, due ordinairement à une cause violente. On le dit surtout de L' extravasation qui a lieu dans le tissu cellulaire sous-cutané, et qui paraît à la peau. Les ecchymoses sont ordinairement le résultat d' une contusion.

ECCLÉSIASTE. s. m.

ECCLÉSIASTE. s. m. Nom d' un des livres sapientiaux de l' Ancien Testament. L' Ecclésiaste est attribué à Salomon.

ECCLÉSIASTIQUE. adj. des deux genres

ECCLÉSIASTIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' Église, au clergé, ou Qui concerne l' Église, le clergé. L' ordre ecclésiastique. Personne ecclésiastique. Dignités ecclésiastiques. Pairs ecclésiastiques. Les censures ecclésiastiques. Biens, revenus ecclésiastiques. Auteur ecclésiastique. L' histoire ecclésiastique.

Il se dit substantivement, au masculin, d' Un homme attaché à l' Église. Un ecclésiastique. Un jeune ecclésiastique, Un bon ecclésiastique. Un honnête ecclésiastique.

ECCLÉSIASTIQUE. s. m.

ECCLÉSIASTIQUE. s. m. Nom d' un des livres sapientiaux de l' Ancien Testament. Les préceptes de l' Ecclésiastique. L' Ecclésiastique n' est pas la même chose que l' Ecclésiaste.

ECCLÉSIASTIQUEMENT. adv.

ECCLÉSIASTIQUEMENT. adv. En ecclésiastique. Il vit ecclésiastiquement.

ECCOPROTIQUE. adj. des deux genres

ECCOPROTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des purgatifs doux et légers. On l' emploie quelquefois substantivement, au masculin.

ECCRINOLOGIE. s. f.

ECCRINOLOGIE. s. f. Partie de la médecine qui traite des sécrétions.

ÉCERVELÉ, ÉE. adj.

ÉCERVELÉ, ÉE. adj. Qui a l' esprit léger, évaporé, qui est sans jugement. Tête écervelée. Il faut être bien écervelé pour agir ainsi.

Il se prend quelquefois substantivement. C' est un jeune, un franc écervelé. Que veut dire cette petite écervelée? Agir en écervelé.

ÉCHAFAUD. s. m.

ÉCHAFAUD. s. m. Assemblage de pièces de bois, qui forme une espèce de plancher, sur lequel les ouvriers montent pour travailler aux lieux où ils ne peuvent atteindre autrement. On ne peut plus travailler à cette muraille sans échafaud. Ce bâtiment est achevé, il faut ôter les échafauds.

Il se prend aussi pour Des ouvrages de charpenterie, élevés ordinairement par degrés, en forme d' amphithéâtre, pour voir plus commodément des cérémonies publiques ou d' autres spectacles. On avait dressé des échafauds pour la cour, pour les ambassadeurs, pour la musique.

Il se dit également d' Une espèce de plancher qu' on élève pour l' exposition ou l' exécution des criminels. Dresser un échafaud. Mourir sur un échafaud. Porter sa tête sur l' échafaud. Monter à l' échafaud.

ÉCHAFAUDAGE. s. m.

ÉCHAFAUDAGE. s. m. Action d' établir des échafauds pour bâtir, pour peindre, ou pour faire quelque autre chose semblable; ou L' assemblage de ces échafauds. Il en a coûté beaucoup pour l' échafaudage. Son échafaudage est mal dressé.

Il s' emploie aussi figurément, et se dit de Grands préparatifs qu' on fait pour peu de chose. Voilà un grand échafaudage pour rien, pour une chose qui n' en vaut pas la peine.

Il signifie encore figurément, Grand raisonnement inutile ou vain, grand étalage de sentiments, de maximes sur un sujet de peu d' importance. À quoi bon cet échafaudage pour prouver ce que tout le monde sait? Tout ce bel échafaudage s' écroule devant les faits. Un échafaudage de grandes maximes.

ÉCHAFAUDER. v. n.

ÉCHAFAUDER. v. n. Dresser des échafauds. Il ne se dit que De ce qui regarde la construction ou la décoration des bâtiments. Il a fallu échafauder pour terminer ce mur, pour travailler à ce dôme. Il en coûtera beaucoup pour échafauder.

Il s' emploie quelquefois au figuré, avec le pronom personnel; et alors il signifie, Faire de grands préparatifs pour peu de chose. Ces charlatans furent longs à s' échafauder. Ce sens est familier.

ÉCHAFAUDÉ, ÉE. participe

ÉCHAFAUDÉ, ÉE. participe

ÉCHALAS. s. m.

ÉCHALAS. s. m. Bâton de quatre ou cinq pieds de long que l' on fiche en terre pour soutenir un cep de vigne, un petit arbre, un arbuste. Échalas de vigne. Échalas de quartier. Échalas rond. Botte d' échalas. Planter, ficher, arracher des échalas.

Fam., Se tenir droit comme un échalas, Affecter de se tenir fort droit.

Fig. et fam., C' est un échalas, se dit D' une personne grande, maigre et sèche.

ÉCHALASSEMENT. s. m.

ÉCHALASSEMENT. s. m. Action d' échalasser une vigne.

ÉCHALASSER. v. a.

ÉCHALASSER. v. a. Garnir une vigne d' échalas. Échalasser une vigne.

ÉCHALASSÉ, ÉE. participe

ÉCHALASSÉ, ÉE. participe

ÉCHALIER. s. m.

ÉCHALIER. s. m. Clôture d' un champ faite avec des branches d' arbre, pour en fermer l' entrée aux bestiaux.

ÉCHALOTE. s. f.

ÉCHALOTE. s. f. Espèce d' ail qui a une saveur moins forte que l' ail ordinaire. De bonnes échalotes. Sauce à l' échalote. Il faut mettre des échalotes dans ce ragoût.

ÉCHAMPIR. v. a.

ÉCHAMPIR. v. a. Voyez RÉCHAMPIR.

ÉCHANCRER. v. a.

ÉCHANCRER. v. a. Tailler, évider, couper en dedans en forme de croissant, de portion de cercle. Il se dit en parlant Des étoffes, de la toile, du cuir, du bois, etc. Échancrer le collet d' un manteau. Échancrer une housse de cheval, une table.

ÉCHANCRÉ, ÉE. participe

ÉCHANCRÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement, surtout en Botanique, Des objets dont les bords sont entamés comme si on en avait emporté une pièce avec des ciseaux. Des feuilles échancrées en forme de croissant, en coeur, en pointe. Pétales échancrés.

ÉCHANCRURE. s. f.

ÉCHANCRURE. s. f. Coupure faite en dedans en forme de croissant, de portion de cercle. Il faut un peu plus d' échancrure à cette manche. Les bassins de barbier ont une échancrure qui s' appelle aussi gorge.

Il se dit, en termes de Botanique et d' Anatomie, d' Une entaille naturelle qui ressemble à une échancrure. Ces feuilles ont une échancrure à leur sommet. L' échancrure d' un os.

ÉCHANGE. s. m.

ÉCHANGE. s. m. Troc que l' on fait d' une chose pour une autre. Échange avantageux. En échange de son domaine, il lui a donné des rentes, une maison. Je lui ai cédé mon cheval, il m' a donné un tableau en échange. Faire un échange. L' échange d' une chose contre une autre.

Commerce d' échange ou par échange, Commerce où l' on fait seulement échange de marchandises, sans employer la monnaie. Il ne se fait, dans ce pays, qu' un commerce d' échange.

Échange des prisonniers, Remise réciproque des prisonniers faits de part et d' autre, à la guerre. Cartel d' échange.

ÉCHANGE

ÉCHANGE signifie encore, Remise, communication ou envoi réciproque, surtout dans le langage diplomatique. L' échange des pouvoirs qui se fait entre plénipotentiaires. L' échange des ratifications de ce traité a eu lieu tel jour. Un échange de notes diplomatiques. Il y a un échange fréquent, un échange continuel de courriers entre ces deux cabinets.

Il prend quelquefois, dans le langage ordinaire, une acception figurée analogue à celle qui précède. Un échange de bons offices, de services. Un échange de compliments, de civilités, d' injures, d' invectives, etc.

ÉCHANGEABLE. adj. des deux genres

ÉCHANGEABLE. adj. des deux genres Qui peut être échangé. Cette denrée, ces effets sont échangeables. Ce prisonnier est échangeable contre un autre.

ÉCHANGER. v. a.

ÉCHANGER. v. a. Faire un échange. Échanger une propriété contre une autre. On a échangé les prisonniers.

Il signifie particulièrement, dans le langage diplomatique, Se remettre, se communiquer ou s' envoyer réciproquement des pouvoirs, un acte, etc. Les plénipotentiaires ont échangé leurs pouvoirs. On a échangé les ratifications du traité. Il fallut échanger plusieurs notes diplomatiques avant de s' entendre.

Il se dit quelquefois figurément, dans ce dernier sens. Ces deux vaisseaux ont échangé quelques coups de canon. Après avoir échangé quelques politesses, nous en vînmes à l' objet de notre entrevue. Ils échangèrent quelques injures, quelques coups de poing, et la querelle en resta là.

ÉCHANGÉ, ÉE. participe

ÉCHANGÉ, ÉE. participe

ÉCHANSON. s. m.

ÉCHANSON. s. m. Officier chargé de servir à boire à un roi, à un prince, etc. Il ne s' emploie guère qu' en parlant Des dieux de la Fable, des princes souverains de l' antiquité, etc. Ganymède est l' échanson des dieux. L' office d' échanson. L' échanson de Pharaon, d' Astyage. Le roi de Bohême était grand échanson de l' Empire.

Il se dit quelquefois, par plaisanterie, de Toute personne qui sert à boire. Je serai votre échanson. Vous êtes un échanson bien maladroit.

ÉCHANSONNERIE. s. f.

ÉCHANSONNERIE. s. f. Corps des officiers qui servent à boire à un roi, à un prince, etc.; et Le lieu où l' on tient les boissons, dans le palais d' un roi, d' un prince. Chef d' échansonnerie. Officiers d' échansonnerie.

ÉCHANTILLON. s. m.

ÉCHANTILLON. s. m. Petit morceau d' étoffe, de toile ou d' autres choses semblables, qui sert de montre pour faire connaître la pièce. Montrer un échantillon. Donner un échantillon. Ce n' est qu' un échantillon de la pièce. La pièce ne se rapporte pas à l' échantillon. Juger de la pièce par l' échantillon. L' échantillon d' une étoffe. On dit, par extension, Échantillon de vin, de blé, etc.

Prov. et fig., Juger de la pièce par l' échantillon, Juger de quelqu' un ou de quelque chose par le peu qu' on en sait ou qu' on en a vu.

ÉCHANTILLON

ÉCHANTILLON en termes de Marine, désigne La force, la dimension des pièces de bois qui servent aux constructions navales. Cette pièce de bois est d' un grand, d' un moyen, d' un petit échantillon. Ces deux pièces sont de même échantillon, d' échantillon différent. On dit de même, Ce bâtiment est d' un grand échantillon, d' un faible échantillon, La charpente de sa muraille, de son bord, a beaucoup, a peu d' épaisseur.

ÉCHANTILLON

ÉCHANTILLON se dit figurément Des choses d' esprit, comme lorsqu' on montre un fragment de poëme, quelques pages de prose, pour donner une idée de l' ouvrage dont ils font partie. On vante l' ouvrage qu' il doit publier, je voudrais en voir un échantillon.

Fig. et fam., Donner un échantillon de son savoir-faire, Montrer ce que l' on sait faire. On dit de même, Ce n' est là qu' un échantillon de son savoir-faire, Son habileté ne se borne pas à cela.

ÉCHANTILLONNER. v. a.

ÉCHANTILLONNER. v. a. Confronter un poids, une mesure avec sa matrice originale. Les poids de ce trébuchet ont été marqués et échantillonnés à la Monnaie.

ÉCHANTILLONNÉ, ÉE. participe

ÉCHANTILLONNÉ, ÉE. participe

ÉCHAPPADE. s. f.

ÉCHAPPADE. s. f. T. de Gravure en bois. Accident qui arrive lorsque, en forçant la résistance du bois, l' outil échappe et va tracer un sillon sur une partie déjà gravée.

ÉCHAPPATOIRE. s. f.

ÉCHAPPATOIRE. s. f. Défaite, subterfuge, moyen adroit et subtil pour se tirer d' embarras. Trouver une échappatoire. Il a ses échappatoires toutes prêtes. Il est familier.

ÉCHAPPÉE. s. f.

ÉCHAPPÉE. s. f. Action imprudente par laquelle on s' écarte de son devoir. C' est une échappée de jeune homme. Il a fait plusieurs échappées. Il est familier.

Faire quelque chose par échappées, Faire quelque chose par intervalles, et comme à la dérobée.

ÉCHAPPÉE

ÉCHAPPÉE en termes d' Architecture, se dit de L' espace ménagé pour le tournant des voitures à leur entrée dans une cour ou dans une remise, et de Celui qu' on laisse entre un escalier et la voûte ou le plafond. Dans ce sens, on dit aussi, Échappement.

En termes de Peinture, Échappée de lumière, Lumière qu' on suppose passer entre deux corps très-proches l' un de l' autre, et qui éclaire quelque partie du tableau, laquelle sans cela serait dans l' ombre ou dans la demi-teinte.

Échappée de vue, Vue resserrée entre des collines, des bois, des maisons. Il y a de belles échappées de vue dans ce village.

ÉCHAPPEMENT. s. m.

ÉCHAPPEMENT. s. m. T. de Mécanique. Il se dit en général de L' espèce de mécanique par laquelle le régulateur reçoit le mouvement de la dernière roue d' une machine, et ensuite modère le mouvement de cette roue même. On l' emploie surtout en termes d' Horlogerie. Échappement à recul. Échappement à repos.

ÉCHAPPEMENT

ÉCHAPPEMENT est aussi un terme d' Architecture, synonyme d' Échappée.

ÉCHAPPER. v. n.

ÉCHAPPER. v. n. S' évader, s' esquiver, se sauver des mains de quelqu' un, d' une prison, de quelque péril, etc. Laisser échapper un prisonnier. Tous ses compagnons furent massacrés, et lui-même n' échappa qu' à grand' peine. Il s' emploie ordinairement avec la préposition de, quand il signifie, Cesser d' être où l' on était, sortir de, etc. Échapper des mains des ennemis. Échapper du naufrage, du feu. Échapper d' un danger. Il s' emploie au contraire avec la préposition à, quand il signifie, Se soustraire, se dérober à, être préservé de. Échapper à la fureur, à la poursuite des ennemis. Il ne peut m' échapper. Échapper à la tempête. Échapper au danger. Échapper à la mort.

Il s' emploie aussi figurément, surtout avec la préposition à. Il ne put échapper au dilemme pressant de son adversaire.

Il signifie plus particulièrement, tant au sens physique qu' au sens moral, N' être pas saisi, aperçu, découvert, ou seulement remarqué; et alors il se conjugue toujours avec l' auxiliaire Avoir. Des étoiles si éloignées, des insectes si petits, échappent à la vue, aux yeux. La cause de ce phénomène échappe à toutes les recherches. Bien des choses échappent à notre attention. Rien n' échappe à sa pénétration. Le véritable sens avait échappé à tous les traducteurs. Votre observation m' avait d' abord échappé. Il a dit une sottise qui n' a point échappé à ses auditeurs.

Il se dit encore, figurément, Des choses dont on est frustré, ou que l' on ne saurait conserver, fixer, qui se perdent, s' évanouissent, se dissipent. Cet emploi, cet héritage lui échappe au moment où il croyait le tenir. Laisser échapper une place. Laisser échapper l' occasion, une bonne occasion. Cet avantage pourrait bien lui échapper. Son autorité lui échappe. La vie, le temps nous échappe. Ce dernier espoir allait aussi lui échapper.

La patience lui échappe, lui a échappé, Il commence à perdre patience, il a témoigné de l' impatience; ou Il s' emporte, il s' est emporté, après s' être longtemps contenu.

Échapper de la mémoire, se dit Des choses dont on perd le souvenir, que l' on oublie. Cela m' avait, m' était échappé de la mémoire.

Échapper de la main, des mains, se dit Des choses qu' on laisse aller ou tomber involontairement. Sa canne lui échappa des mains, lui a échappé, lui est échappée des mains. On dit dans un sens analogue, Laisser échapper ce que l' on tient.

Laisser échapper un cri, un soupir, etc., Pousser un cri, un soupir, etc. Dans un sens analogue, Un cri, un soupir, etc., lui échappa, lui a échappé, lui est échappé, vint à lui échapper. Cela se dit surtout quand les actions dont il s' agit sont involontaires, et qu' on a fait quelque effort pour s' en abstenir.

ÉCHAPPER

ÉCHAPPER s' applique particulièrement À ce qu' on dit, à ce qu' on fait par imprudence, par indiscrétion, par mégarde, par négligence, etc.; et alors il se conjugue toujours avec l' auxiliaire Être. À peine cette parole me fut-elle échappée, que je sentis mon imprudence. Son secret lui échappa. Il est impossible qu' une pareille bévue lui soit échappée. Quelques fautes, quelques négligences vous sont échappées par-ci par-là. On dit dans un sens analogue, Laisser échapper un mot, un secret, une bévue, des fautes, etc.

Il s' emploie souvent dans le même sens comme verbe impersonnel. Il lui est échappé un mot inconvenant. Il m' est échappé, il lui est échappé de dire, de faire, etc. Il lui échappe souvent de dire des choses déplacées. Il lui est échappé des fautes, des négligences.

ÉCHAPPER

ÉCHAPPER est quelquefois verbe actif, et signifie alors, Éviter. Échapper le danger. Échapper la potence. Il ne l' échappera pas. Échapper la côte.

Prov., L' échapper belle, Éviter heureusement un péril dont on était menacé. Il l' a échappé belle.

ÉCHAPPER

ÉCHAPPER avec le pronom personnel, signifie, S' évader, s' enfuir, s' esquiver; et alors il ne peut jamais être suivi que de la préposition de. S' échapper de prison, des mains de quelqu' un. S' échapper à toutes jambes. L' oiseau que j' avais pris s' est échappé. L' animal rompit son lien et s' échappa.

Il signifie aussi, figurément, S' emporter inconsidérément à dire ou à faire quelque chose contre la raison ou la bienséance. Il est sujet à s' échapper. Il s' échappe souvent. Il s' est échappé jusqu' à injurier ce vieillard.

Il se dit encore, par extension, D' une chose qui d' elle-même sort d' un lieu, d' un endroit, d' une autre chose où elle était retenue, enfermée, contenue. L' eau s' échappe par une fente du rocher. La fumée ne s' échappait que par une étroite ouverture. Des pleurs s' échappèrent de mes yeux. Des sanglots s' échappaient de ma poitrine. Le glaive s' échappa de mes mains, Échappa de mes mains.

Il se dit quelquefois figurément, au sens moral, pour Se dissiper, s' évanouir. Elle vit s' échapper le dernier espoir qui lui restait.

ÉCHAPPÉ, ÉE. participe

ÉCHAPPÉ, ÉE. participe Fig. et fam., C' est un cheval échappé, se dit D' un jeune homme vif, emporté, qui se soustrait à l' obéissance, à la discipline.

ÉCHAPPÉ

ÉCHAPPÉ s' emploie quelquefois substantivement, comme dans les phrases suivantes:

Fig. et fam., Un échappé des Petites-Maisons, Un fou. Un échappé des galères, Un homme qui a été aux galères, ou qui les a méritées. Un échappé de prison, Un homme qui sort de prison, ou qui est si mal vêtu, qu' il semble s' être échappé de prison.

Un échappé de barbe, Un cheval engendré d' un barbe et d' une cavale du pays.

ÉCHARDE. s. f.

ÉCHARDE. s. f. Piquant de chardon ou petit éclat de bois qui est entré dans la chair. On lui a tiré une écharde du pied. Il lui entra une écharde sous l' ongle.

ÉCHARDONNER. v. a.

ÉCHARDONNER. v. a. Ôter, couper, arracher les chardons d' un champ, d' un jardin, etc. Échardonner un champ, une prairie. Il a fait échardonner ses blés.

ÉCHARDONNÉ, ÉE. participe

ÉCHARDONNÉ, ÉE. participe

ÉCHARNER. v. a.

ÉCHARNER. v. a. T. de Corroyeur. Ôter d' une peau de bête, d' un cuir, la chair qui y est restée.

ÉCHARNÉ, ÉE. participe

ÉCHARNÉ, ÉE. participe

ÉCHARNOIR. s. f.

ÉCHARNOIR. s. f. T. de Corroyeur. Instrument avec lequel on écharne.

ÉCHARNURE. s. f.

ÉCHARNURE. s. f. T. de Corroyeur. Reste de chair qui s' ôte d' un cuir que l' on prépare; ou Façon qu' on donne en écharnant.

ÉCHARPE. s. f.

ÉCHARPE. s. f. Large bande de taffetas, de mousseline, de dentelle ou de quelque autre tissu, que l' on portait autrefois de la droite à la gauche en forme de baudrier, et qu' on a portée depuis en forme de ceinturon. Écharpe de taffetas. Écharpe de point d' Espagne. Écharpe en broderie. Écharpe brodée. La couleur de l' écharpe servait autrefois, parmi les gens de guerre, à distinguer les différentes nations ou les différents partis. Les Français portaient l' écharpe blanche, les Espagnols l' écharpe rouge. Les officiers municipaux, les commissaires de police, etc., ont une écharpe tricolore.

Fig. et fam., Changer d' écharpe, Changer de parti.

Dans les Romans de chevalerie, Porter une écharpe aux couleurs de sa dame.

ÉCHARPE

ÉCHARPE se dit aussi d' Une bande de quelque étoffe qu' on porte passée au cou, pour soutenir un bras blessé ou malade. Avoir le bras en écharpe. Porter le bras en écharpe.

Prov. et fig., Le lit est l' écharpe de la jambe, Il faut qu' une personne qui a la jambe malade se tienne au lit.

ÉCHARPE

ÉCHARPE se dit encore d' Une sorte de vêtement ou d' ornement que portent les femmes. Écharpe de soie. Écharpe de gaze. Écharpe de dentelle.

EN ÉCHARPE. loc. adv.

EN ÉCHARPE. loc. adv. Obliquement, de biais, de travers. Un coup d' épée qui va en écharpe. Le canon tirait en écharpe. Le grand cordon de plusieurs ordres se porte en écharpe. On ne l' emploie guère que dans ces phrases.

ÉCHARPER. v. a.

ÉCHARPER. v. a. Faire une grande blessure avec un coutelas, un sabre, etc. Il lui a écharpé le visage, écharpé le bras.

Il se dit quelquefois au figuré, en parlant D' une troupe qui est fort maltraitée, presque entièrement détruite dans un combat. Ce régiment fut écharpé. On les a écharpés.

ÉCHARPÉ, ÉE. participe

ÉCHARPÉ, ÉE. participe

ÉCHASSE. s. f.

ÉCHASSE. s. f. Il n' est guère usité qu' au pluriel, et se dit de Deux longs bâtons, à chacun desquels il y a une espèce d' étrier attaché, ou un fourchon du bois même, dans lequel on met les pieds, soit pour marcher dans les marais, dans les sables, comme font les pâtres des Landes, soit pour paraître plus grand et divertir le peuple, comme font les bateleurs. Être monté sur des échasses. Marcher avec des échasses.

Fam., Il semble être sur des échasses, se dit De quelqu' un qui a de trop longues jambes.

Prov. et fig., Être toujours monté sur des échasses, Avoir l' esprit guindé, parler d' une manière emphatique, et employer de grands mots; ou Affecter de grands airs pour se faire remarquer.

ÉCHASSIER. s. m.

ÉCHASSIER. s. m. T. d' Hist. nat. Il ne s' emploie guère qu' au pluriel, et se dit d' Un ordre d' oiseaux qui ont les jambes longues, ce qui les fait paraître comme montés sur des échasses. Les cigognes, les hérons, les vanneaux, appartiennent à l' ordre des échassiers.

ÉCHAUBOULÉ, ÉE. adj.

ÉCHAUBOULÉ, ÉE. adj. Qui a des échauboulures.

ÉCHAUBOULURE. s. f.

ÉCHAUBOULURE. s. f. Il se dit de Petites élevures rouges qui viennent sur la peau et qui causent un picotement plus ou moins vif. Il lui est venu des échauboulures. Il a le corps plein d' échauboulures.

ÉCHAUDÉ. s. m.

ÉCHAUDÉ. s. m. Sorte de pâtisserie très-légère, faite de pâte échaudée. Échaudé au sel et à l' eau. Échaudé au beurre. Échaudé aux oeufs.

ÉCHAUDER. v. a.

ÉCHAUDER. v. a. Laver avec de l' eau très-chaude, bouillante. Échauder un pot de terre.

Il signifie également, Tremper dans l' eau bouillante. Échauder un cochon de lait. Échauder de la volaille pour la plumer.

Il signifie aussi, Jeter de l' eau chaude sur quelque chose. Échauder de la pâte.

Il signifie encore, Endommager quelque partie du corps par l' action d' un liquide très-chaud, bouillant. S' échauder la main, le pied. De l' huile bouillante m' est tombée sur la jambe, et me l' a toute échaudée. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Elle s' est échaudée, en voulant retirer la marmite du feu.

Fig. et fam., Être échaudé, ou avec le pronom personnel, S' échauder, Être attrapé, éprouver quelque dommage, quelque mal, dans une affaire. Il ne s' engagera plus dans de pareilles affaires, il s' y est échaudé, il y a été échaudé. Il craint d' être échaudé, de s' y échauder.

ÉCHAUDÉ, ÉE. participe

ÉCHAUDÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Chat échaudé craint l' eau froide, Quand une chose nous a causé une vive douleur, nous a été fort nuisible, nous en craignons même l' apparence.

ÉCHAUDOIR. s. m.

ÉCHAUDOIR. s. m. Lieu où l' on échaude. Il se dit aussi Des vaisseaux qui servent à cet usage.

ÉCHAUFFAISON. s. f.

ÉCHAUFFAISON. s. f. Indisposition qui se manifeste par quelque éruption à la peau. Ce n' est pas une maladie, ce n' est qu' une échauffaison.

ÉCHAUFFANT, ANTE. adj.

ÉCHAUFFANT, ANTE. adj. Qui échauffe. Il ne se dit que Des aliments, des remèdes, etc., qui augmentent trop ou qui peuvent trop augmenter la chaleur animale. Aliments échauffants. Remèdes échauffants. Les épiceries sont échauffantes.

ÉCHAUFFEMENT. s. m.

ÉCHAUFFEMENT. s. m. Action d' échauffer, ou Le résultat de cette action. Il se dit surtout en parlant D' un excès de chaleur animale. Il a un grand échauffement. Échauffement de poitrine. L' échauffement du sang.

ÉCHAUFFER. v. a.

ÉCHAUFFER. v. a. Donner de la chaleur, rendre chaud. Il faut faire bon feu dans cette chambre pour l' échauffer. Il avait un si grand frisson, qu' on ne pouvait l' échauffer. Les oiseaux échauffent leurs petits sous leurs ailes.

Il se dit, particulièrement, De ce qui cause un excès de chaleur animale. Cette course m' a beaucoup échauffé. Ces veilles prolongées lui ont échauffé la poitrine. Le vin, les épiceries échauffent le sang.

Fig., Échauffer le sang, la bile à quelqu' un, Le mettre en colère, l' impatienter. On dit dans un sens analogue, S' échauffer la bile.

Fig. et fam., Échauffer les oreilles à quelqu' un, Le mettre en colère par quelque discours. Ne m' échauffez pas les oreilles. Si vous lui échauffez les oreilles, vous vous en repentirez.

ÉCHAUFFER

ÉCHAUFFER s' emploie aussi avec le pronom personnel. La chambre s' échauffe, commence à s' échauffer. Ne courez pas tant, vous vous échaufferez. Il s' est échauffé à marcher. Il a pris une pleurésie pour s' être trop échauffé.

Fig. et par plaisanterie, S' échauffer en son harnois, Parler de quelque chose avec beaucoup de véhémence et d' émotion.

En termes de Chasse, S' échauffer sur la voie, se dit Des chiens qui suivent la voie avec trop d' ardeur.

ÉCHAUFFER

ÉCHAUFFER s' emploie aussi figurément, avec le pronom personnel, pour dire, Se mettre en colère, s' emporter ou se passionner, s' animer beaucoup. Vous ne sauriez lui parler de cela, qu' aussitôt il ne s' échauffe. Ne vous échauffez pas tant. Il s' échauffe trop au jeu. Une imagination qui s' échauffe trop, exagère tout. Leur courage s' échauffe dans la mêlée.

Le jeu s' échauffe, commence à s' échauffer, On commence à jouer avec chaleur, et plus gros jeu.

La querelle, la dispute, la conversation, la guerre s' échauffe, est fort échauffée, Elle s' anime de plus en plus, elle est très-animée.

ÉCHAUFFÉ, ÉE. participe

ÉCHAUFFÉ, ÉE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement, mais alors il n' est guère usité que dans cette phrase, Sentir l' échauffé, Exhaler une certaine odeur causée par une chaleur excessive ou par un commencement de fermentation.

ÉCHAUFFOURÉE. s. f.

ÉCHAUFFOURÉE. s. f. Entreprise mal concertée, téméraire, malheureuse. Il a fait une étrange échauffourée.

Il se dit aussi de Certaines rencontres imprévues à la guerre. Ce ne fut pas un combat, ce fut une échauffourée. Il est familier dans les deux sens.

ÉCHAUFFURE. s. f.

ÉCHAUFFURE. s. f. Petite rougeur, petite élevure qui vient sur la peau, dans une échauffaison. Ce n' est qu' une échauffure.

ÉCHAUGUETTE. s. f.

ÉCHAUGUETTE. s. f. Guérite, petite loge placée dans quelque lieu d' une place forte, pour découvrir ce qui se passe aux environs. Il y a toujours un homme à l' échauguette, pour observer s' il paraît quelqu' un dans la campagne.

ÉCHAULER. v. a.

ÉCHAULER. v. a. Voyez CHAULER.

ÉCHÉANCE. s. f.

ÉCHÉANCE. s. f. Le terme où échoit le payement d' une chose due. L' échéance du premier payement. À l' échéance du terme. L' échéance d' une lettre de change.

Il signifie également, en Procédure, Le terme d' un délai quelconque. Le délai d' un ajournement ne comprend pas le jour de l' échéance.

ÉCHEC. s. m.

ÉCHEC. s. m. Terme qui s' emploie au jeu des échecs, lorsqu' on attaque le roi, en sorte qu' il est obligé de se retirer ou de se couvrir. Donner échec. Mettre le roi en échec. Le roi est en échec. Échec au roi et à la dame.

Échec et mat, se dit Quand le roi, étant attaqué par quelque pièce, ne peut plus se couvrir ni se retirer. Donner échec et mat.

Fig., Tenir des troupes, une armée en échec, Empêcher des troupes, une armée d' agir, de rien entreprendre.

Fig., Tenir une place en échec, La tenir en crainte d' être assiégée. L' armée se posta de manière qu' elle tenait les principales places des ennemis en échec.

Fig., Tenir quelqu' un en échec, L' empêcher d' agir, de se déterminer. Il a tenu longtemps sa partie adverse en échec.

ÉCHEC

ÉCHEC se dit figurément d' Une perte considérable que fait une armée, un corps de troupes dans un combat, dans une attaque, dans une retraite. Les ennemis reçurent un grand échec dans cette occasion, éprouvèrent un rude échec. Ce général reçut un échec en se retirant.

Il se dit également d' Une atteinte, d' un dommage, d' un désappointement, d' un mauvais succès quelconque. C' est un grand échec à sa faveur, à sa fortune, à son honneur. Il a reçu un terrible échec en son honneur. Souffrir un grand échec en sa réputation. Tant d' échecs ne découragèrent point cet auteur. Essuyer un nouvel échec.

ÉCHECS. s. m. pl.

ÉCHECS. s. m. pl. (Le dernier C ne se prononce point.) Jeu qui se joue par deux personnes sur un tablier ou damier, avec huit pièces et huit pions de chaque côté. Le jeu des échecs. Jouer aux échecs. On ne perd aux échecs que par sa faute. Une partie d' échecs. Un grand joueur d' échecs.

Il se dit aussi Des pièces avec lesquelles on joue à ce jeu, considérées toutes ensemble. Des échecs d' ivoire, de buis, d' ébène, qui sont de diverses couleurs. Une des pièces de ce jeu d' échecs est perdue.

Prov., Au jeu des échecs, les fous sont les plus proches des rois.

ÉCHELETTE. s. f.

ÉCHELETTE. s. f. Sorte de petite échelle que l' on attache à côté du bât d' une bête de somme pour y placer, y accrocher ce qu' on veut transporter, comme des gerbes, des bottes de foin, de paille, etc.

Il se dit aussi de Cette espèce de ridelle qu' on met sur le devant d' une charrette, et qui sert à retenir le foin, la paille, etc., dont la charrette est chargée.

ÉCHELLE. s. f.

ÉCHELLE. s. f. Machine composée de deux longues pièces de bois traversées d' espace en espace par des bâtons disposés de manière qu' on peut s' en servir pour monter et pour descendre. Grande échelle. Petite échelle. Monter avec une échelle. Monter à une échelle, à l' échelle. Tenir l' échelle, tenir le pied de l' échelle, de peur qu' elle ne glisse. L' échelle rompit. Échelle double. Échelle brisée.

Il se dit également, dans les Vaisseaux, de Tout degré, de tout escalier fixe ou volant. Échelles d' entre-pont. Échelle de dunette. Etc.

Échelle de corde, Sorte d' échelle qui est formée de cordes, et qui s' attache avec un crochet de fer à l' endroit où l' on veut monter. Jeter une échelle de corde. Monter à la fenêtre par une échelle de corde. En termes de Marine, Échelle de corde, se dit d' Une échelle dont les deux montants sont de corde, et dont les échelons sont faits de rouleaux de bois. On la nomme autrement Échelle de poupe, parce qu' il y en a toujours une de ce genre pendue à l' arrière des bâtiments.

Prov. et fig., Après lui il faut tirer l' échelle, se dit D' un homme qui a si bien fait en quelque chose, que personne ne peut faire mieux. On dit dans le même sens, Il a tire l' échelle après lui, il a tiré l' échelle.

Faire la courte échelle, se dit De plusieurs personnes qui montent les unes sur les autres, pour aider quelqu' un à escalader un mur, à atteindre un point élevé.

Fig. et fam., Faire à quelqu' un la courte échelle, Lui faciliter les moyens d' arriver au but qu' il se propose.

Fam., Escalader un mur à la courte échelle, Escalader un mur en s' aidant de plusieurs personnes qui font la courte échelle.

Fig., L' échelle sociale, La hiérarchie sociale, l' ensemble des diverses conditions sociales. Être au dernier degré de l' échelle sociale. On dit dans un sens analogue, L' échelle des êtres.

ÉCHELLE

ÉCHELLE en termes de Géographie, d' Architecture, etc., Ligne divisée en parties qui représentent des kilomètres, des mètres, des lieues, des milles, des toises, des pieds, etc., et placée dans une carte, dans un plan, dans un dessin, pour servir de commune mesure à toutes les distances, à toutes les dimensions, pour indiquer le rapport des distances ou des dimensions marquées sur la carte, sur le plan, etc., avec les distances et les dimensions réelles. Échelle de dix lieues. Échelle de dix milles. Échelle de dix mètres, de dix toises, etc. Prendre la distance sur l' échelle. Mesurer sur ou d' après l' échelle.

Échelle d' une ligne pour toise, d' un centimètre pour mètre, etc., Échelle où chaque division d' une ligne, d' un centimètre, représente une longueur d' une toise, d' un mètre, etc. Le plan de cet édifice est sur une échelle d' une ligne pour toise. On dit dans un sens analogue, Cette carte, ce plan est sur une grande échelle, sur une échelle moyenne, sur une petite échelle, L' étendue, la distance y sont représentées sur une grande, une moyenne ou une petite proportion.

Fig., Faire quelque chose, opérer, travailler sur une grande échelle, En embrassant un grand nombre d' objets, en appliquant l' action dont il s' agit à des choses considérables, importantes, à de grandes masses. On dit dans le sens contraire, Opérer, travailler sur une petite échelle.

L' échelle d' un thermomètre, d' un baromètre, La série des divisions ou degrés qu' on trace sur ces instruments pour mesurer les dilatations ou les mouvements éprouvés par les liquides qu' ils contiennent. On dit dans un sens analogue, L' échelle d' un aréomètre, etc.

Échelle de proportion, Tableau graphique, ou numérique, indiquant par des divisions linéaires, ou par des nombres, les variations successives de hausse et de baisse éprouvées par des valeurs commerciales. Réduire à l' échelle de proportion une somme prêtée en assignats, pour apprécier sa valeur en espèces métalliques.

ÉCHELLE

ÉCHELLE se dit également, en Musique, de La succession des sons dans l' ordre diatonique, ou dans l' ordre harmonique.

ÉCHELLE

ÉCHELLE signifie encore, Une place de commerce sur les côtes, dans les mers du Levant. Dans toutes les échelles du Levant. C' est la plus fameuse échelle du Levant. C' est une échelle franche. Il a visité toutes les échelles. Trafiquer dans les échelles du Levant.

Faire échelle, se dit D' un bâtiment qui relâche dans quelque port du Levant. On dit plus ordinairement, Faire escale.

ÉCHELON. s. m.

ÉCHELON. s. m. Petite pièce de bois qui traverse l' échelle, et sert de degré pour monter. Il posait le pied sur le premier, sur le dernier échelon.

Il se dit, figurément et familièrement, de Ce qui sert à mener d' un rang, d' un grade à un autre plus haut. Cette petite charge était un échelon pour monter à une plus grande. Monter un échelon. Il est arrivé par échelons, d' échelon en échelon, au grade de général, c' est-à-dire, En passant successivement par tous les grades qui sont au-dessous.

Descendre d' un échelon, descendre un échelon, Descendre d' un rang, d' un grade quelconque au rang, au grade immédiatement inférieur.

En termes d' Art militaire, Disposer des troupes par échelons, les ranger en échelons, Les disposer sur divers plans, de façon que les unes puissent soutenir et remplacer successivement les autres. On dit dans un sens analogue, Marcher en échelons.

ÉCHELONNER. v. a.

ÉCHELONNER. v. a. T. d' Art militaire. Ranger en échelons. Échelonner un corps d' infanterie.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. Ce corps alla s' échelonner sur la route de Valenciennes à Cambray.

ÉCHELONNÉ, ÉE. participe

ÉCHELONNÉ, ÉE. participe

ÉCHENILLAGE. s. m.

ÉCHENILLAGE. s. m. T. d' Agricult. Action d' écheniller.

ÉCHENILLER. v. a.

ÉCHENILLER. v. a. T. d' Agricult. Ôter les chenilles. Si vous n' échenillez pas vos arbres, il n' y restera pas une feuille.

ÉCHENILLÉ, ÉE. participe

ÉCHENILLÉ, ÉE. participe

ÉCHENILLOIR. s. m.

ÉCHENILLOIR. s. m. T. d' Agricult. Instrument dont on se sert pour écheniller les arbres.

ÉCHEOIR. v. n.

ÉCHEOIR. v. n. Voyez ÉCHOIR.

ÉCHEVEAU. s. m.

ÉCHEVEAU. s. m. Assemblage de fils de chanvre, de soie, de laine, repliés en plusieurs tours, afin qu' ils ne se mêlent point. Écheveau de fil blanc. Écheveau de soie. Dévider un écheveau. La centaine ou sentène d' un écheveau.

ÉCHEVELÉ, ÉE. adj.

ÉCHEVELÉ, ÉE. adj. Qui a les cheveux épars et en désordre. Une femme échevelée. Cet enfant est tout échevelé. Tête échevelée.

ÉCHEVIN. s. m.

ÉCHEVIN. s. m. Magistrat, ordinairement élu par les bourgeois, qui était chargé de la police et des affaires de la commune, pendant un certain temps. Premier, second échevin. Le prévôt des marchands et les échevins de Paris. Les maire et échevins d' Orléans. À Paris, les échevins étaient deux ans en charge.

ÉCHEVINAGE. s. m.

ÉCHEVINAGE. s. m. Fonction d' échevin. Briguer l' échevinage.

Il se disait également de L' exercice même de cette fonction. Durant l' échevinage d' un tel. Sous son échevinage.

ÉCHIMOSE. s. f.

ÉCHIMOSE. s. f. Voyez ECCHYMOSE.

ÉCHINE. s. f.

ÉCHINE. s. f. L' épine du dos, la partie de l' homme ou de l' animal qui prend depuis la nuque jusqu' au croupion. Il a une douleur le long de l' échine. Il s' est rompu l' échine. Il était crotté jusqu' à l' échine.

Pop., Longue échine, maigre échine, se dit d' Une personne fort maigre.

ÉCHINE

ÉCHINE se dit en outre d' Un membre d' architecture convexe taillé en quart de cercle, et que l' on nomme aussi Ove.

ÉCHINÉE. s. f.

ÉCHINÉE. s. f. Morceau du dos d' un cochon. Manger une échinée aux pois.

ÉCHINER. v. a.

ÉCHINER. v. a. Rompre l' échine. Il lui a donné sur les reins un coup de bâton qui l' a échiné. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Cet homme s' est échiné pour avoir voulu porter un fardeau trop pesant.

Il signifie figurément, Tuer, assommer dans une mêlée, dans un combat, dans une déroute. Il veut aller à la guerre se faire échiner. Les paysans échinèrent tous les fuyards.

Échiner de coups, Battre outrageusement.

ÉCHINER

ÉCHINER signifie encore figurément, avec le pronom personnel, S' excéder de fatigue, se donner beaucoup de peine. Ces gens-là sont bien fous de s' échiner pour si peu de chose.

Ce verbe est familier dans toutes ses acceptions.

ÉCHINÉ, ÉE. participe

ÉCHINÉ, ÉE. participe

ÉCHIQUETÉ, ÉE. adj.

ÉCHIQUETÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Qui est divisé en carrés semblables à ceux d' un échiquier. Un écu échiqueté d' or et d' azur, d' argent et de sable. Un lion échiqueté d' argent et d' azur.

ÉCHIQUIER. s. m.

ÉCHIQUIER. s. m. Tableau sur lequel on joue aux échecs, et qui est divisé en plusieurs carrés ou cases de deux couleurs.

Planter des arbres en échiquier, Les planter de manière que leur disposition offre plusieurs carrés rangés comme ceux d' un échiquier.

ÉCHIQUIER

ÉCHIQUIER se dit aussi d' Un certain ordre de marche des armées navales. Se mettre, se former en échiquier. Courir, marcher en échiquier.

ÉCHIQUIER

ÉCHIQUIER se disait autrefois, en Normandie, d' Une juridiction où l' on décidait souverainement des différends importants entre les particuliers.

Il se dit encore d' Une juridiction anglaise qui règle toutes les affaires de finances. La cour de l' Échiquier. Le chancelier de l' Échiquier.

ÉCHIQUIER

ÉCHIQUIER en termes de Pêche, Filet carré soutenu par deux demi-cerceaux qui se croisent au milieu, auquel est attachée une perche, et dont on se sert à Paris pour pêcher de petits poissons.

ÉCHO. s. m.

ÉCHO. s. m. (On prononce Éco.) Répétition du son lorsqu' il frappe contre un corps qui le renvoie plus ou moins distinctement; ou Ce qui produit cette répétition, le lieu où elle se fait. Entendre un écho. Il y a de l' écho ici. Échos redoublés. Faire écho. Un bon écho. Les échos des bois, des forêts, des vallons, des montagnes. Les échos d' alentour. Les échos répondaient à sa voix. On construit certaines voûtes de manière qu' elles ont beaucoup d' écho. Écho qui répète plusieurs fois. Il y a des échos qui répètent jusqu' à sept fois. Chanter à l' écho. L' écho de l' observatoire de Paris.

Il se dit, figurément, d' Une personne qui répète ce qu' une autre a dit. La calomnie trouve ordinairement des échos. Cet homme n' est que l' écho d' un tel. Se faire l' écho des sottises d' autrui.

ÉCHO

ÉCHO se dit quelquefois, par analogie, en termes de Musique, de La répétition adoucie ou affaiblie d' une ou de plusieurs notes. Faire un écho sur l' orgue. Choeur en écho. Il y a, dans l' orgue, un jeu qu' on nomme Le jeu d' écho.

Vers en écho, Sorte de vers dont la dernière syllabe ou les deux ou trois dernières, étant répétées, font un mot qui, ajouté aux paroles précédentes, en achève le sens ou leur sert de réponse. Les exemples en sont fréquents dans les anciennes pastorales. Pour vous en dire plus, il faudrait vous pouvoir... voir... Aura-t-elle pitié de mon mal inouï?... oui.

En Peinture, Échos de lumière, Rappels de lumière à des plans différents. Il y a dans ce tableau des échos de lumière qui ajoutent du piquant à son effet.

ÉCHO

ÉCHO se dit, dans la Mythologie, d' Une nymphe, fille de l' Air, qui, étant devenue éperdument amoureuse de Narcisse, dont elle ne put se faire aimer, fut métamorphosée en rocher, et ne conserva que la voix. Dans ce sens, il est féminin. La nymphe Écho. La triste Écho.

ÉCHOIR. v. n.

ÉCHOIR. v. n. (Au présent de l' indicatif, il n' est guère usité qu' à la troisième personne du singulier, Il échoit, qu' on prononce et qu' on écrit même, quelquefois, Il échet. J' échus. J' écherrai. J' écherrais. Que j' échusse. Échéant.) Il se dit ordinairement Des choses qui sont dévolues par le sort ou qui arrivent par cas fortuit. Il espère que le bon lot lui écherra. Cela lui est échu en partage. Il lui est échu une succession du chef de sa femme.

En termes de Pratique, Si le cas y échoit, y échet, le cas échéant, ou simplement, S' il y échet, Si l' occasion arrive, si l' occasion s' en présente, s' il y a lieu. Ces locutions s' emploient également dans le langage familier.

ÉCHOIR

ÉCHOIR se dit aussi Du temps préfix auquel on doit faire certaines choses, et Des choses mêmes qui doivent se faire à des temps préfix. Le premier terme échoit à la Saint-Jean. Le premier payement doit échoir le dix du mois prochain. Cette lettre de change est échue.

Il s' est dit autrefois, en termes de Palais, Des peines imposées à ceux qui contrevenaient aux lois; et alors il ne s' employait guère qu' impersonnellement. À cela il y échoit amende. Il n' y échoit aucune peine afflictive.

Il se construit quelquefois avec les adverbes bien et mal; alors il se dit particulièrement Des personnes, et signifie, Rencontrer fortuitement. Vous ne sauriez que bien échoir. Vous ne sauriez mal échoir. Je suis mal échu. Ce sens est familier, et il a vieilli.

ÉCHU, UE. participe

ÉCHU, UE. participe Payer le terme échu.

ÉCHOPPE. s. f.

ÉCHOPPE. s. f. Petite boutique ordinairement en appentis, et adossée contre une muraille. On a fait abattre les échoppes qui étaient autour de cette église. Il n' a qu' une échoppe pour boutique.

ÉCHOPPE. s. f.

ÉCHOPPE. s. f. Pointe dont se servent plusieurs artistes et ouvriers.

ÉCHOPPER. v. a.

ÉCHOPPER. v. a. Travailler avec l' échoppe.

ÉCHOPPÉ, ÉE. participe

ÉCHOPPÉ, ÉE. participe

ÉCHOUAGE. s. m.

ÉCHOUAGE. s. m. T. de Marine. Situation d' un bâtiment qui, n' ayant pas assez d' eau pour flotter, porte sur le fond. Ce navire a fatigué pendant son échouage.

Lieu d' échouage, Celui où un bâtiment peut être échoué sans danger, tel qu' une plage unie, un fond de sable.

ÉCHOUEMENT. s. m.

ÉCHOUEMENT. s. m. Action d' échouer un bâtiment. On l' emploie surtout en termes de Jurisprudence commerciale. Échouement volontaire, forcé. Le dommage causé par l' échouement au navire et aux marchandises. Échouement avec bris.

ÉCHOUER. v. n.

ÉCHOUER. v. n. Être porté, poussé dans un endroit de la mer où il n' y a pas assez d' eau pour flotter; donner sur le sable, sur un écueil, etc. Il se dit proprement Des vaisseaux, des navires, etc. Notre vaisseau échoua, nous échouâmes sur un banc de sable. La frégate échoua contre un rocher, contre les brisants.

Il se dit aussi Des baleines. On trouva une baleine qui avait échoué à la côte, échoué sur la côte.

Il est quelquefois actif. Ce pilote échoua son bâtiment. Échouer une barque, un canot dont on veut nettoyer la carène. Il nous échoua par malice. On l' emploie même avec le pronom personnel. Le capitaine aima mieux s' échouer que de se laisser prendre.

ÉCHOUER

ÉCHOUER signifie figurément, Ne pas réussir dans ce qu' on entreprend. N' entreprenez pas cette affaire, vous y échouerez. Ce genre d' écrire est fort difficile, il y a peu de gens qui n' y échouent.

Il se dit également Des affaires, des entreprises, des tentatives qui ne réussissent point. Cette affaire a échoué. Ses desseins échouèrent. Leur tentative échoua complétement.

ÉCHOUÉ, ÉE. participe

ÉCHOUÉ, ÉE. participe Un navire échoué. On trouva une baleine échouée à la côte. Un projet échoué.

ÉCIMER. v. a.

ÉCIMER. v. a. T. d' Agricult. Couper la cime des arbres. Écimer les saules. On dit aussi et plus communément, Étêter.

ÉCIMÉ, ÉE. participe

ÉCIMÉ, ÉE. participe

ÉCLABOUSSEMENT. s. m.

ÉCLABOUSSEMENT. s. m. Action d' éclabousser.

ÉCLABOUSSER. v. a.

ÉCLABOUSSER. v. a. Faire rejaillir de la boue sur quelqu' un ou sur quelque chose. Un cabriolet m' a éclaboussé. Un cheval qui galopait m' a éclaboussé, a éclaboussé mon manteau.

ÉCLABOUSSÉ, ÉE. participe

ÉCLABOUSSÉ, ÉE. participe

ÉCLABOUSSURE. s. f.

ÉCLABOUSSURE. s. f. Boue qui a rejailli sur quelqu' un ou sur quelque chose. Il y a une éclaboussure à votre collet. Votre manteau est couvert d' éclaboussures.

ÉCLAIR. s. m.

ÉCLAIR. s. m. Lumière vive et soudaine qui brille entre les nuages au moment de l' explosion électrique, et qui précède le bruit du tonnerre. Les éclairs brillent. Il a fait toute la nuit de grands éclairs. On ne voyait qu' à la lueur des éclairs.

Il se dit, dans un sens plus général, de Toute apparition subite de lumière qui ne dure presque qu' un instant. Les météores appelés Éclairs de chaleur sont des phénomènes dont la cause est ignorée.

Prompt, rapide comme un éclair, comme l' éclair, Très-prompt, très-rapide.

Passer comme un éclair, Passer vite, ne durer guère. Il ne s' est point arrêté ici, il a passé comme un éclair. La gloire du monde passe comme un éclair. On dit figurément, dans le même sens, C' est un éclair, ce n' est qu' un éclair, mais seulement en parlant Des choses. Sa prospérité ne fut qu' un éclair. Il y a dans cet ouvrage quelques éclairs de génie.

Fig. et poétiq., Les éclairs de ses yeux, L' éclat de ses yeux, la vivacité de ses regards.

ÉCLAIR

ÉCLAIR se dit, en Chimie, d' Une lumière étincelante et mobile qui paraît à la surface du bouton d' or ou d' argent qui reste sur la coupelle.

ÉCLAIRAGE. s. m.

ÉCLAIRAGE. s. m. Illumination habituelle d' une ville, d' une salle de spectacle, d' un établissement quelconque. Il en coûte tant par an pour l' éclairage de la ville, de ce théâtre. L' entreprise de l' éclairage.

ÉCLAIRCIE. s. f.

ÉCLAIRCIE. s. f. T. de Marine. Endroit clair qui paraît au ciel en temps de brume ou entre des nuages.

ÉCLAIRCIE

ÉCLAIRCIE se dit aussi Des espaces découverts, dans un bois. En ce sens, on dit plus ordinairement, Clairière.

ÉCLAIRCIR. v. a.

ÉCLAIRCIR. v. a. Rendre clair, rendre plus clair. Le vent a éclairci le temps, l' horizon. Cela sert à éclaircir la vue.

Éclaircir la voix, La rendre plus nette, plus pure. Éclaircir de la vaisselle, des armes, etc., Les rendre luisantes, plus brillantes. Éclaircir le teint, Le rendre plus net et plus pur.

ÉCLAIRCIR

ÉCLAIRCIR signifie aussi, Rendre moins épais, et se dit en parlant Des choses liquides. Éclaircir un sirop. Éclaircir une sauce.

Il signifie également, en termes de Teinturier, Rendre la couleur d' une étoffe moins foncée.

Il signifie encore, Diminuer le nombre. Éclaircir un bataillon, un escadron. Éclaircir un corps. Le canon a fort éclairci les rangs. Éclaircir une forêt.

ÉCLAIRCIR

ÉCLAIRCIR signifie aussi figurément, Rendre évident, intelligible, débrouiller. Cet auteur éclaircit bien des vérités. Éclaircir un point de doctrine, un fait. Le temps éclaircit la vérité. Éclaircir une matière, une question, une affaire. Cela demande à être éclairci, a besoin d' être éclairci.

Éclaircir un doute, une difficulté, Résoudre un doute, mettre une difficulté dans tout son jour, ou quelquefois La faire disparaître.

Éclaircir quelqu' un de quelque chose, L' instruire d' une vérité, d' une chose dont il doutait. Il doutait de la vérité du fait, je l' en ai éclairci.

ÉCLAIRCIR

ÉCLAIRCIR s' emploie souvent avec le pronom personnel, dans la plupart des sens indiqués. Le temps, le ciel s' éclaircit. La vérité s' éclaircit par la discussion. Je doute de cette nouvelle, je veux m' en éclaircir. Il faut s' éclaircir sur cette affaire.

Fig., L' horizon s' éclaircit, commence à s' éclaircir, semble s' éclaircir, L' avenir ne semble plus aussi menaçant, aussi inquiétant. Cela se dit surtout en parlant Des événements politiques.

ÉCLAIRCI, IE. participe

ÉCLAIRCI, IE. participe Il y eut un peu d' éclairci, Le ciel s' éclaircit pendant quelques moments.

ÉCLAIRCISSEMENT. s. m.

ÉCLAIRCISSEMENT. s. m. Explication d' une chose obscure, mal connue. Je n' entendais pas ce passage, mais vous m' en avez donné l' éclaircissement. Éclaircissement d' un doute, d' une difficulté. Je ne pus tirer de lui aucun éclaircissement. J' ai demandé des éclaircissements.

Il signifie aussi, Une explication que l' on demande à quelqu' un, pour savoir s' il a dit ou fait telle chose, ou si, en la disant, en la faisant, il a eu intention d' offenser. Demander, donner un éclaircissement. En venir à un éclaircissement. Avoir un éclaircissement avec quelqu' un.

ÉCLAIRE. s. f.

ÉCLAIRE. s. f. Nom vulgaire de la plante que les botanistes nomment Grande chélidoine.

ÉCLAIRER. v. a.

ÉCLAIRER. v. a. Illuminer, jeter, répandre de la clarté. Le soleil éclaire la terre. Le jour qui nous éclaire. Ce flambeau éclaire toute la salle. On l' emploie souvent absolument. Le soleil éclaire. La lune n' éclairait plus. Cette bougie n' est pas bonne, elle n' éclaire pas, elle éclaire mal.

Il signifie aussi, Marcher, se tenir auprès de quelqu' un avec de la lumière, lui apporter de la lumière, afin qu' il y voie clair. Vous m' éclairez mal. Éclairez monsieur. Éclairer une personne qui descend un escalier. Dites au domestique qu' il vienne nous éclairer. On l' emploie quelquefois absolument. Allez éclairer. Éclairez. On disait autrefois dans le même sens, Éclairer à quelqu' un.

Il signifie encore figurément, Donner de l' intelligence, instruire, ou faire voir clair en quelque chose. Cette étude lui a bien éclairé l' esprit. Seigneur, éclairez mon entendement. Être éclairé des lumières de la foi. L' expérience nous éclaire. Cette découverte éclaira les esprits. Il faut que je l' interroge, il pourra nous éclairer là-dessus. On l' emploie souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel. Les esprits commençaient à s' éclairer.

Il signifie en outre, Surveiller, épier, observer. Vous allez dans un monde où vous serez éclairé de près. Éclairer la conduite de quelqu' un. Cet homme est suspect, on éclaire toutes ses actions, toutes ses démarches.

En termes d' Art militaire, Éclairer sa marche, Faire visiter et bien observer les endroits où l' on veut se porter.

ÉCLAIRER

ÉCLAIRER en termes de Peinture, signifie, Distribuer les lumières d' un tableau, y répandre des clairs avec intelligence.

ÉCLAIRER

ÉCLAIRER est quelquefois neutre; et alors il signifie, Étinceler, jeter une lueur. Les yeux des chats, les vers luisants éclairent pendant la nuit.

Il s' emploie impersonnellement, dans le sens de Faire des éclairs. Il éclaire. Il n' a fait qu' éclairer toute la nuit.

ÉCLAIRÉ, ÉE. participe

ÉCLAIRÉ, ÉE. participe Une salle de bal bien éclairée.

Cet appartement, cet escalier est bien éclairé, n' est pas suffisamment éclairé, est mal éclairé, Le jour y pénètre bien, n' y pénètre pas assez, n' y entre pas dans la direction convenable.

Cette maison, ce jardin sont trop éclairés, On y est exposé à la vue de trop de monde.

Être logé, nourri, éclairé, etc., Avoir le logement, la nourriture, la chandelle, etc.

ÉCLAIRÉ

ÉCLAIRÉ signifie particulièrement au figuré, Qui a de grandes lumières, beaucoup de connaissances, beaucoup d' expérience. C' est un homme fort éclairé, un esprit fort éclairé. Un juge éclaire. Un public éclairé. Une raison éclairée. Une sagesse éclairée. Une amitié éclairée. On dit de même: Un jugement éclairé. Une critique éclairée. Etc.

ÉCLAIREUR. s. m.

ÉCLAIREUR. s. m. T. de Guerre. Celui qui va à la découverte. Il s' emploie ordinairement au pluriel, et se dit de Petits détachements qu' on envoie pour visiter le pays dans lequel on veut s' avancer. On envoya des éclaireurs en avant.

ÉCLANCHE. s. f.

ÉCLANCHE. s. f. T. de Boucherie et de Cuisine. Épaule de mouton séparée du corps de l' animal. Grosse éclanche. Éclanche tendre, mortifiée. Jus d' éclanche. Éclanche à la daube.

ÉCLAT. s. m.

ÉCLAT. s. m. Partie d' un morceau de bois qui est brisé, rompu en long. On a fendu cette bûche par éclats. Un éclat de bois. Les lances des deux chevaliers volèrent en éclats. Il fut blessé d' un éclat de lance.

Il se dit aussi en parlant Des pierres, de la brique, des bombes, des grenades, etc. Le canon, donnant dans la muraille, en fit voler des éclats. Un éclat de pierre le blessa au visage. Il fut blessé d' un éclat de bombe, d' un éclat de grenade.

ÉCLAT

ÉCLAT se dit également d' Un son, d' un bruit plus ou moins violent qui se fait entendre tout à coup. Un éclat de tonnerre. Les éclats de la foudre. Un éclat de voix, un grand éclat de voix. J' entendis un éclat de rire. Ils firent de grands éclats de rire. Rire aux éclats.

Il signifie aussi figurément, Bruit, rumeur, scandale. Cette affaire fait éclat, fait de l' éclat, grand éclat, beaucoup d' éclat. Cet homme est emporté, il est à craindre qu' il ne fasse quelque éclat mal à propos. Craindre l' éclat. Il fallait assoupir cette affaire pour éviter l' éclat, pour prévenir l' éclat, pour empêcher l' éclat. Il devait s' épargner l' éclat.

En venir à un éclat, En venir à une mesure violente, à un parti extrême.

ÉCLAT

ÉCLAT se dit en outre d' Une lueur brillante, de l' effet d' une vive lumière, et en général de Ce qui produit sur la vue, par une apparence brillante, un effet analogue à celui de la lumière. On ne saurait soutenir l' éclat du soleil. Ces pierreries ont bien de l' éclat. L' or mat n' a point d' éclat. L' éclat des yeux, du teint, des fleurs. L' éclat de sa beauté. Cette femme a beaucoup d' éclat. Le coloris de ce tableau a de l' éclat.

Il s' applique figurément, dans un sens analogue, Au style, aux pensées. Cette pensée a moins de solidité que d' éclat. Le style de ce discours a de l' éclat. L' éclat et la pompe de son style.

Il se dit encore figurément de La gloire, de l' illustration, de la splendeur, de la magnificence. Cela répandit un grand éclat sur sa famille. L' éclat de ses belles actions. Action d' éclat. Cette ville jetait encore un vif éclat. Il a paru avec éclat à la cour. Il n' aime point le luxe et l' éclat. Être ébloui par l' éclat des grandeurs, des richesses.

ÉCLATANT, ANTE. adj.

ÉCLATANT, ANTE. adj. Qui a de l' éclat. Pierreries, couleurs éclatantes. Lumière éclatante. Tout éclatant de lumière. Blancheur éclatante.

Il signifie aussi, Qui fait un bruit perçant. Son éclatant. Voix éclatante.

Il se dit figurément De certaines choses qui se font remarquer, entre toutes les autres choses semblables, par leur importance, leur grandeur, leur célébrité, leur publicité, etc. Services éclatants. Malheurs éclatants. Vengeance éclatante. Témoignage éclatant. Vertu éclatante. Faits éclatants. Action éclatante. Gloire éclatante. Un éclatant désaveu.

Éclatant de gloire, Qui s' est acquis une grande gloire.

ÉCLATER. v. n.

ÉCLATER. v. n. Se rompre, se briser par éclats. Ce bois a éclaté. La bombe éclata en tombant. La chaudière de ce bateau à vapeur a éclaté. Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce bois s' est éclaté.

Il signifie encore, Faire entendre tout à coup un bruit violent ou perçant. Le tonnerre vient d' éclater. Éclater de rire.

Il se dit figurément De ce qui se manifeste tout à coup, après avoir été quelque temps caché. L' incendie, le feu éclata pendant la nuit. Leur haine, longtemps dissimulée, vient enfin d' éclater. Il faut empêcher que la division qui est dans cette famille n' éclate. Sa colère a éclaté. Faire éclater son ressentiment. La conspiration était prête à éclater. L' orage est près d' éclater.

Il se dit aussi figurément Des personnes, et signifie, Montrer son ressentiment à découvert et avec force, après s' être contenu quelque temps. Ce fut alors qu' il éclata.

Éclater en injures, en invectives, en reproches, S' emporter jusqu' à des injures, des invectives, des reproches. Éclater contre une injustice, La blâmer avec force.

ÉCLATER

ÉCLATER signifie aussi, Avoir de l' éclat, briller, frapper les yeux. L' or et les pierreries éclataient de toutes parts. Il n' y a point de pierreries qui éclatent plus que le diamant.

Il se dit figurément, dans ce sens, en parlant De l' esprit, de la gloire, etc. Le génie qui éclate dans ses ouvrages. Sa gloire éclate aux yeux du monde entier.

ÉCLATÉ, ÉE. participe

ÉCLATÉ, ÉE. participe Pierre éclatée. Bois éclaté.

ÉCLECTIQUE. adj. des deux genres

ÉCLECTIQUE. adj. des deux genres Il se dit De la doctrine des philosophes qui, sans adopter de système particulier, choisissent, dans les divers systèmes, les opinions qui leur paraissent les plus vraisemblables. La philosophie éclectique.

Il se dit également De ceux qui professent cette doctrine. Les philosophes éclectiques. On dit aussi substantivement, Un éclectique, les éclectiques.

ÉCLECTISME. s. m.

ÉCLECTISME. s. m. La philosophie éclectique. L' éclectisme a, de nos jours, beaucoup de partisans.

ÉCLIPSE. s. f.

ÉCLIPSE. s. f. T. d' Astron. Disparition apparente d' un astre, causée par l' interposition d' un autre corps céleste entre cet astre et l' observateur. Il se dit principalement de L' obscurcissement du soleil à notre égard par l' interposition du corps de la lune, et de L' obscurcissement de la lune par l' interposition de la terre. Éclipse de soleil. Éclipse de lune. L' éclipse du soleil. L' éclipse de la lune. Éclipse partielle. Éclipse totale, centrale, annulaire. La durée d' une éclipse. Prédire les éclipses. Rectifier la chronologie par les éclipses. La lune a ses éclipses, souffre des éclipses. Éclipse d' un satellite de Jupiter.

Fig. et fam., Faire une éclipse, S' absenter tout d' un coup, disparaître. Il a fait une longue éclipse.

ÉCLIPSE

ÉCLIPSE s' emploie figurément en parlant De l' intelligence, de la gloire, etc. Sa raison, son intelligence, est sujette à des éclipses. Il n' y a point de gloire qui ne souffre quelquefois des éclipses.

ÉCLIPSER. v. a.

ÉCLIPSER. v. a. Cacher, couvrir en tout ou en partie. Il se dit au propre D' un astre qui, par son interposition, en cache un autre, en intercepte la lumière. La lune éclipse quelquefois le soleil.

Il se dit figurément en parlant Du mérite, des talents, de la gloire, etc. Corneille éclipsa les poëtes tragiques qui l' avaient précédé. Son nom éclipsait tous les autres. Sa gloire éclipsa toutes les renommées contemporaines.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit D' un astre qui souffre éclipse. Le soleil s' éclipsa, commença à s' éclipser à telle heure. La lune s' éclipse par l' interposition de la terre.

Il signifie figurément, S' absenter, disparaître, s' évanouir. Il s' éclipsa tout d' un coup, tout à coup. Il s' éclipsa de la ville. Les biens de ce dissipateur se sont éclipsés en peu de temps. Tant de gloire peut-elle s' éclipser en un jour?

Il se dit, particulièrement, De certaines choses qui viennent comme à disparaître tout d' un coup. J' avais mis là des papiers, je ne les retrouve plus, ils se sont éclipsés. Il gagnait au jeu des sommes immenses, en trois coups tout son argent s' est éclipsé.

ÉCLIPSÉ, ÉE. participe

ÉCLIPSÉ, ÉE. participe Le soleil demeura éclipsé pendant une heure.

ÉCLIPTIQUE. s. f.

ÉCLIPTIQUE. s. f. T. d' Astron. L' orbite que le soleil paraît décrire annuellement, autour de la terre considérée comme fixe. On l' a ainsi appelée parce que les éclipses, soit de soleil, soit de lune, ne peuvent arriver qu' aux époques où la lune se projette sur cette orbite du côté du soleil, ou au point diamétralement opposé. L' écliptique est une courbe presque plane. Le plan de l' écliptique se déplace lentement dans le ciel de siècle en siècle. La déclinaison de l' écliptique est l' angle formé par le plan de l' écliptique avec le plan de l' équateur terrestre.

Il est aussi adjectif des deux genres, et signifie, Qui a rapport aux éclipses. Conjonction écliptique. Termes écliptiques. Les pleines lunes ne sont pas toutes écliptiques, Il n' y a pas toujours éclipse de lune, lorsque la lune est dans son plein.

ÉCLISSE. s. f.

ÉCLISSE. s. f. Petite plaque de bois ou de carton, que l' on applique le long d' un membre fracturé pour contenir les os dans une situation fixe. Mettre une éclisse, des éclisses. On n' ôte les éclisses qu' après un certain temps.

Il se dit aussi Du bois de fente qui sert à faire des seaux, des minots, des tambours, etc.

Il se dit encore d' Un petit rond d' osier ou de jonc sur lequel on met égoutter le lait caillé pour en faire des fromages.

ÉCLISSER. v. a.

ÉCLISSER. v. a. Mettre des éclisses à un membre fracturé. On lui a éclissé le bras, la jambe, etc.

ÉCLISSÉ, ÉE. participe

ÉCLISSÉ, ÉE. participe

ÉCLOGUE. s. f.

ÉCLOGUE. s. f. Voyez ÉGLOGUE.

ÉCLOPPÉ, ÉE. participe

ÉCLOPPÉ, ÉE. participe du verbe Éclopper, qui n' est point en usage. Boiteux, estropié, dont la marche est pénible à cause de quelque incommodité. Être tout écloppé. Un cheval écloppé. Il est familier.

ÉCLORE. v. n.

ÉCLORE. v. n. (Ce verbe n' est guère usité qu' à l' infinitif, et aux troisièmes personnes de quelques temps. On le conjugue avec l' auxiliaire Être. Il éclôt, ils éclosent. Il est éclos. Il éclôra. Il éclôrait. Qu' il éclose.) Il se dit de quelques animaux qui naissent d' un oeuf. Voilà des poussins qui viennent d' éclore. La chaleur fait éclore les vers à soie. Mettre des oeufs de vers à soie au soleil, afin qu' ils éclosent. Les petits sont éclos.

Il se dit aussi Des fleurs qui commencent à s' ouvrir. Le soleil fait éclore les fleurs. Ces fleurs éclôront bientôt. Un bouton qui vient d' éclore. Ces fleurs sont écloses cette nuit.

Par analogie, Le jour est près d' éclore, vient d' éclore, commence à éclore, Le jour va paraître, vient de paraître, commence à paraître.

ÉCLORE

ÉCLORE se dit figurément De tout ce qui naît, est produit, se développe, se manifeste. Les grands génies que ce siècle vit éclore. Faire éclore les talents. On vit éclore vingt systèmes à la fois. Les écrits que la circonstance a fait éclore. Ses desseins éclôront quelque jour. Son projet était près d' éclore.

ÉCLOS, OSE. participe

ÉCLOS, OSE. participe Une fleur fraîche éclose.

ÉCLOSION. s. f.

ÉCLOSION. s. f. Action d' éclore. Il est peu usité.

ÉCLUSE. s. f.

ÉCLUSE. s. f. Clôture, barrière faite de terre, de pierre, de bois, sur une rivière, sur un canal, etc., ayant une ou plusieurs portes qui se lèvent et se baissent ou qui s' ouvrent et se ferment, pour retenir et pour lâcher l' eau. Bâtir une écluse. Les écluses sont ruinées. L' écluse d' un moulin. Raccommoder l' écluse. Chambre d' écluse.

Il se dit, particulièrement, de La porte qui se hausse et se baisse ou qui s' ouvre et se ferme, dans ces sortes de constructions. Lever, baisser l' écluse ou les écluses. Fermer, ouvrir, lâcher les écluses. L' écluse est rompue. L' eau passe par-dessus les écluses, a entraîné les écluses. Écluses de chasse.

ÉCLUSÉE. s. f.

ÉCLUSÉE. s. f. La quantité d' eau qui coule depuis qu' on a lâché l' écluse jusqu' à ce qu' on l' ait refermée. La première, la seconde éclusée. Ce moulin ne moud que par éclusées. Il y a des canaux, des rivières qui ne sont navigables que par éclusées.

ÉCLUSIER. s. m.

ÉCLUSIER. s. m. Celui qui gouverne une écluse.

ÉCOFRAI ou *ÉCOFROI. s. m.

ÉCOFRAI ou *ÉCOFROI. s. m. Grosse table dont se servent plusieurs artisans, pour tailler et préparer leur ouvrage.

ÉCOINÇON ou *ÉCOINSON. s. m.

ÉCOINÇON ou *ÉCOINSON. s. m. Pièce de maçonnerie ou de menuiserie qui cache et dissimule les angles que forment les parois d' une chambre. Faites-moi là une armoire en écoinçon.

Il se dit aussi d' Une pierre qui fait l' encoignure de l' embrasure d' une porte, d' une fenêtre.

ÉCOLÂTRE. s. m.

ÉCOLÂTRE. s. m. Il se disait autrefois de L' ecclésiastique qui dirigeait l' école attachée ordinairement à la cathédrale, et qui plus tard fut chargé d' exercer une surveillance sur les maîtres d' école du diocèse.

ÉCOLE. s. f.

ÉCOLE. s. f. Lieu, établissement où l' on enseigne une ou plusieurs sciences, un ou plusieurs arts, etc. École de médecine. École de théologie. École de droit. École de commerce. École normale. École des langues orientales. École militaire. École polytechnique. École de marine. École d' artillerie. École de peinture, de sculpture, d' architecture, de musique. École d' équitation. École de natation. Ouvrir une école. Les élèves, les professeurs d' une école. Camarade d' école. Au sortir de l' école.

Il se dit particulièrement Des écoles où l' on montre à lire, à écrire, où l' on enseigne la grammaire et le calcul, et qui sont désignées aussi sous le nom de Petites écoles ou d' Écoles primaires. Maître, maîtresse d' école. Aller, envoyer à l' école. École d' enseignement mutuel. Une école de village.

Prov. et fig., Faire l' école buissonnière, se dit D' un écolier qui manque à aller en classe. On le dit aussi, dans une acception plus figurée, D' une personne qui manque à des exercices, à des fonctions qu' elle doit remplir avec d' autres personnes.

Prov. et fig., Prendre le chemin de l' école, Prendre le chemin le plus long. On dit plus ordinairement, Prendre le chemin des écoliers.

Prov. et fig., Dire les nouvelles de l' école, Découvrir quelque chose qui s' est passé dans une compagnie, et qu' il serait à propos de taire. Il ne faut pas dire les nouvelles de l' école.

Prov. et fig., Renvoyer quelqu' un à l' école, Lui faire sentir son manque d' instruction, son ignorance.

ÉCOLE

ÉCOLE désigne quelquefois, Tous les élèves d' une école, ou les professeurs et les employés d' une école. Cela mit toute l' école en rumeur. Cette école a été transférée de telle ville dans telle autre.

Il se dit aussi d' Un vaisseau armé pour l' instruction des élèves de marine.

ÉCOLE

ÉCOLE se dit souvent au figuré, tant en bonne qu' en mauvaise part, de Ce qui est propre à former, à donner de l' expérience en quelque chose, à instruire. Souvent on devient sage à l' école du malheur, de l' expérience. Le grand monde, pour un bon esprit, est la meilleure école de sagesse et de vertu. Il s' était formé à l' école des plus grands généraux. Il y a deux pièces de Molière intitulées, l' une l' École des femmes, et l' autre l' École des maris. Tenir école de mauvaises moeurs, de mauvais goût.

Fam., Il faut aller à votre école pour apprendre cela, Il faut apprendre cela de vous.

Fam., Être en bonne école, à bonne école, Être avec des gens capables de bien instruire sur certaines choses.

Au Jeu de trictrac, Faire une école, Oublier de marquer les points qu' on gagne, ou En marquer mal à propos. Mettre à l' école, marquer l' école, Marquer pour soi autant de points que l' adversaire a oublié d' en marquer, ou qu' il en a marqué de trop.

Fig. et fam., Faire une école, Faire une faute, une sottise par ignorance, par méprise, par étourderie. Dieu, quelle école!

En termes de Manége, Ce cheval a de l' école, Il a été dressé au manége.

ÉCOLE

ÉCOLE signifie encore, absolument, L' enseignement de la théologie et de la philosophie, suivant la méthode et les principes reçus dans la plupart des anciennes universités. Saint Thomas d' Aquin est appelé l' Ange de l' école. Ce sont des termes de l' école. La philosophie de l' école. C' est ainsi que l' école parle. Cela sent l' école. La philosophie moderne a banni le langage de l' école.

Il se dit aussi de La secte ou doctrine de quelque philosophe ou docteur célèbre. L' école d' Épicure, de Platon, d' Aristote. L' école de saint Thomas. L' école de Scot. On dit dans un sens analogue, L' école d' Hippocrate, l' école de Galien, etc.

Il se dit également, dans les Beaux-Arts, et surtout en Peinture, d' Une classe d' artistes qui travaillent ou qui ont travaillé selon les principes, à l' imitation d' un même maître, ou suivant les habitudes propres à certaines époques de l' art, à certains lieux. L' école florentine a eu pour chefs Léonard de Vinci et Michel-Ange; l' école romaine, Raphaël; l' école vénitienne, le Titien; l' école lombarde, le Corrége et les Carrache. L' école de Michel-Ange, de Raphaël, etc. L' école flamande. L' école de Rubens. L' école française. Ce tableau est de telle école. Cette école se distingue par telles qualités. Cet ouvrage est d' une bonne école.

Il se dit dans un sens analogue, en Littérature, Des imitateurs d' un écrivain, prosateur ou poëte, et Des partisans d' un certain style, d' un certain genre d' écrire. L' école de Port-Royal. L' école de Voltaire.

Faire école, se dit D' un artiste ou d' un écrivain qui trouve beaucoup d' imitateurs.

ÉCOLIER, IÈRE. s.

ÉCOLIER, IÈRE. s. Celui, celle qui va, qui est à l' école, au collége. Petit écolier. Écolier de l' université. Écolier de sixième. Écolier de rhétorique, de philosophie, etc.

Il signifie aussi, Celui, celle qui prend des leçons d' un maître. Le maître et les écoliers. J' ai été son écolier. Il fait de bons écoliers. Ce maître de danse a beaucoup d' écoliers. C' est une de ses bonnes écolières.

Fig. et fam., Ce n' est qu' un écolier, il est encore écolier, se dit D' un homme peu habile, peu avancé dans une profession, dans un art.

Fam., Faire une faute d' écolier, Faire une faute qui marque beaucoup d' incapacité ou d' inexpérience. Ce général, cet ambassadeur a fait une faute d' écolier.

Prov. et fig., Prendre le chemin des écoliers, Prendre le chemin le plus long, selon la coutume des écoliers qui vont en classe.

Fig. et fam., Tour d' écolier, malice d' écolier, Espièglerie du genre de celles que font les écoliers.

ÉCONDUIRE. v. a.

ÉCONDUIRE. v. a. Conduire dehors; éloigner avec ménagement quelqu' un de chez soi, d' une maison ou d' une société. Il s' était introduit dans cette société, il en a été éconduit.

Il signifie, par extension, Refuser à quelqu' un avec ménagement ce qu' il demande. Je lui avais fait une prière, mais j' ai été éconduit. Il nous éconduit poliment.

Prov., Vous ne serez pas battu et éconduit tout à la fois, se dit Pour exciter une personne à faire une demande.

ÉCONDUIT, UITE. participe

ÉCONDUIT, UITE. participe

ÉCONOMAT. s. m.

ÉCONOMAT. s. m. Charge, emploi, office d' économe; et Le lieu où se tient l' économe, où il a ses bureaux. Il a obtenu l' économat de tel collége, de tel hospice. Aller à l' économat.

Il s' est dit particulièrement de L' administration des revenus d' un évêché, d' une abbaye et autres bénéfices, pendant la vacance. Il jouissait des revenus de son bénéfice par économat, en vertu de ses lettres d' économat.

Il s' est dit également, au pluriel, Du bureau établi pour l' administration des bénéfices vacants, qui étaient à la nomination du roi. Ce bénéfice était aux Économats.

ÉCONOME. adj. des deux genres

ÉCONOME. adj. des deux genres Ménager, ménagère, qui sait épargner la dépense. Il est fort économe. C' est une femme économe.

Fig., Être économe de louanges, de paroles, etc., Ne pas prodiguer les louanges, parler peu, etc.

ÉCONOME

ÉCONOME s' emploie aussi comme substantif, et alors il signifie, Celui ou celle qui a soin de la conduite d' un ménage, de la dépense d' une maison. Un sage économe. Un habile économe. C' est une bonne économe. Adressez-vous à l' économe, à mon économe.

Il signifie particulièrement, dans les hospices, dans les colléges, etc., Celui qui est chargé de la recette et de la dépense, et en général de tout ce qui concerne l' administration du matériel. L' économe des Invalides. L' économe d' un hospice, d' un collége. On dit de même adjectivement, dans les communautés religieuses, Le père économe, la mère économe.

Il s' est dit autrefois de Celui qui était nommé par le roi pour administrer les revenus d' un évêché, d' une abbaye, etc., pendant la vacance. Établir un économe dans un évêché. Le roi nomma un économe à cette abbaye.

Économe séquestre, Celui entre les mains duquel on mettait des biens en séquestre.

ÉCONOMIE. s. f.

ÉCONOMIE. s. f. Ordre, règle qu' on apporte dans la conduite d' un ménage, dans la dépense d' une maison, dans l' administration d' un bien. Entendre l' économie. On voit régner chez lui une économie admirable. L' économie domestique.

Il signifie plus ordinairement, Épargne dans la dépense. Avoir de l' économie. Vivre avec économie, avec une grande économie. Vivre avec trop d' économie. Vivre d' économie. Il a de l' économie dans sa dépense. Il n' a point d' économie. Une économie mal entendue. Une mauvaise économie. La plus stricte économie.

Il s' emploie quelquefois au pluriel, et alors on l' applique surtout à La chose même qui est épargnée, mise en réserve. Faire des économies. Le montant de ses petites économies.

Prov. et fig., C' est une économie de bouts de chandelles, se dit D' une épargne sordide en de petites choses.

Économie domestique, se dit aussi quelquefois Des usages domestiques en général. Cela est très-souvent employé dans l' économie domestique.

Économie rurale, Administration des propriétés rurales. Traité d' économie rurale.

Économie politique, Science qui traite de la formation, de la distribution et de la consommation des richesses. Un homme habile en économie politique. Traité d' économie politique.

ÉCONOMIE

ÉCONOMIE se dit figurément de L' harmonie qui existe entre les différentes parties, les différentes qualités d' un corps organisé. Cela trouble toute l' économie du corps humain. L' économie animale. L' économie végétale.

Il signifie encore figurément, La disposition des parties d' un dessin, d' un tableau, la distribution ou le plan d' un ouvrage d' esprit, et en général Toute coordination de parties, quel que soit l' ensemble qu' elles contribuent à former. L' économie d' un tableau, d' un discours, d' une pièce de théâtre. Cela détruisait toute l' économie de son système. C' est renverser toute l' économie d' un État. L' économie du corps social.

ÉCONOMIQUE. adj. des deux genres

ÉCONOMIQUE. adj. des deux genres Qui concerne l' économie, le gouvernement d' un ménage, d' une maison, etc. Prudence économique. Sagesse économique. Science économique.

Il signifie plus ordinairement, Qui diminue les frais, la dépense. Un procédé économique. Cheminée économique.

ÉCONOMIQUE

ÉCONOMIQUE est aussi substantif féminin, et signifie, Cette partie de la philosophie morale qui concerne le gouvernement d' une famille, d' un État, etc. C' est une règle d' économique aussi bien que de politique.

ÉCONOMIQUEMENT. adv.

ÉCONOMIQUEMENT. adv. Avec économie. Vivre économiquement.

ÉCONOMISER. v. a.

ÉCONOMISER. v. a. Gouverner, administrer avec économie. Il a bien économisé les revenus de cette terre.

Il signifie plus ordinairement, Épargner. Économiser un écu. Économiser le bois, la chandelle. On l' emploie aussi neutralement. Économiser sur ses revenus. Cet homme s' applique à économiser.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Économiser ses forces, son temps.

ÉCONOMISÉ, ÉE. participe

ÉCONOMISÉ, ÉE. participe Des revenus bien économisés.

ÉCONOMISTE. s. m.

ÉCONOMISTE. s. m. Écrivain qui s' occupe spécialement d' économie politique. Un savant économiste.

ÉCOPE. s. f.

ÉCOPE. s. f. T. de Marine. Voyez ESCOPE.

ÉCORCE. s. f.

ÉCORCE. s. f. Enveloppe d' un arbre ou d' une plante ligneuse. La première, la grosse écorce. La seconde, la petite écorce. Cet arbre a l' écorce tendre, l' écorce mince. Peler l' écorce. On fait des cordes avec des écorces de tilleul. On fait des étoffes avec l' écorce de certains arbres. La filasse est l' écorce du chanvre, du lin.

Prov. et fig., Il ne faut point mettre le doigt entre le bois et l' écorce, ou Entre l' arbre et l' écorce il ne faut pas mettre le doigt, Il ne faut pas s' ingérer mal à propos dans les différends des personnes naturellement unies, comme frère et soeur, mari et femme.

ÉCORCE

ÉCORCE se dit également de L' enveloppe de certains fruits, quand elle est épaisse. Écorce de citron. Écorce d' orange. Écorce de grenade. L' écorce de citron est bonne à confire.

En Géologie, L' écorce du globe terrestre, L' espèce d' enveloppe que forment les couches et les amas de matières minérales, dont le globe terrestre est recouvert extérieurement.

ÉCORCE

ÉCORCE signifie figurément, Superficie, apparence. Vous vous arrêtez à l' écorce, il faut pénétrer plus avant.

ÉCORCER. v. a.

ÉCORCER. v. a. Ôter l' écorce. Écorcer un arbre. On écorce le bois en mai, parce que la séve, qui est alors fort abondante, facilite la séparation de l' écorce. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Un arbre qui s' écorce.

ÉCORCÉ, ÉE. participe

ÉCORCÉ, ÉE. participe Des arbres écorcés. Le bois écorcé s' appelle Bois pelard.

ÉCORCHÉE. s. f.

ÉCORCHÉE. s. f. Nom vulgaire d' un coquillage fort élégant.

ÉCORCHER. v. a.

ÉCORCHER. v. a. Dépouiller un animal de sa peau. Écorcher un cheval, un boeuf, une anguille, etc.

Prov. et fig., Il faut tondre les brebis, et non pas les écorcher, On doit ne pas trop charger le peuple d' impôts.

Fam., Il crie comme si on l' écorchait, Il jette de grands cris. Cela se dit aussi D' une personne qui se plaint beaucoup pour peu de chose.

Prov. et fig., Il ressemble aux anguilles de Melun, il crie avant qu' on l' écorche, Il a peur sans sujet; ou Il se plaint avant de sentir le mal.

Fig. et fam., Écorcher l' anguille par la queue, Commencer par l' endroit le plus difficile, et par où l' on devrait finir. Il n' y a rien de plus difficile à écorcher que la queue, Souvent, dans les affaires, c' est au moment de les terminer que se présentent les plus grandes difficultés. On dit dans un sens analogue, La queue en sera difficile à écorcher.

Prov. et fig., Autant vaut, autant fait celui qui tient que celui qui écorche, Le complice d' un crime est aussi coupable que celui qui en est l' auteur.

ÉCORCHER

ÉCORCHER signifie aussi, Emporter, déchirer, enlever une partie de la peau d' une personne, d' un animal, ou de l' écorce d' un arbre. Vous m' avez écorché la jambe. Je me suis écorché le bras. La selle a tout écorché ce cheval. Les charrettes en passant ont écorché cet arbre. On l' emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel régime direct. Je me suis écorché à la main.

Fig. et fam., Écorcher une langue, La parler mal, en prononcer mal les mots. On dit de même, Écorcher un mot, le nom de quelqu' un.

ÉCORCHER

ÉCORCHER se dit, par analogie, D' un aliment, d' une boisson, etc., qui est rude au palais, à la gorge. Le pain de son, le pain dur écorche le gosier. Ce vin est si âpre, qu' il écorche le palais.

Prov. et fig., Jamais beau parler n' écorcha la langue, Il est toujours bon de parler honnêtement.

Fig. et fam., Écorcher l' oreille, les oreilles, se dit De l' impression désagréable que font sur l' ouïe les sons rudes, aigres ou discordants. Un jargon barbare qui écorche les oreilles. Une voix, une musique qui écorche les oreilles.

ÉCORCHER

ÉCORCHER en termes de Sculpture, signifie, Ôter du noyau d' une figure qu' on se propose de couler en plâtre, en bronze, etc., autant d' épaisseur qu' on veut en donner au plâtre, etc.

ÉCORCHER

ÉCORCHER signifie, figurément et familièrement, Exiger beaucoup plus qu' il ne faut pour des droits, des salaires, des vacations, pour des marchandises, des fournitures, etc. Ce procureur écorchait ses clients. Ce marchand est raisonnable, il n' écorche pas le monde. C' est une hôtellerie où l' on écorche les gens.

À ÉCORCHE-CUL. loc. adv. et fam.

À ÉCORCHE-CUL. loc. adv. et fam. En glissant, en se traînant sur le derrière. Ces enfants jouent à écorche-cul.

Il signifie figurément et bassement, Par force, de mauvaise grâce, avec répugnance. Il ne fait jamais les choses qu' à écorche-cul.

ÉCORCHÉ, ÉE. participe

ÉCORCHÉ, ÉE. participe Il se dit substantivement, en termes de Peinture et de Sculpture, d' Une figure sans peau, dont on voit les muscles. L' écorché de Michel-Ange, de Houdon. Dessiner d' après l' écorché. Étudier l' écorché.

ÉCORCHERIE. s. f.

ÉCORCHERIE. s. f. Lieu où l' on écorche les bêtes. Envoyer, traîner un cheval, un chien à l' écorcherie.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une hôtellerie où l' on fait payer plus cher qu' il ne faut. C' est une vraie écorcherie. Ce sens est peu usité.

ÉCORCHEUR. s. m.

ÉCORCHEUR. s. m. Celui dont le métier est d' écorcher les bêtes mortes. Ce cheval n' est plus bon que pour l' écorcheur, qu' à envoyer à l' écorcheur.

Fig. et fam., C' est un écorcheur, se dit D' un aubergiste, d' un procureur, d' un marchand, etc., qui fait payer trop cher.

ÉCORCHURE. s. f.

ÉCORCHURE. s. f. Enlèvement de la peau en quelque partie du corps. Il a une grande écorchure. Je me suis fait une petite écorchure à la jambe.

ÉCORNER. v. a.

ÉCORNER. v. a. Rompre une corne, les cornes à un animal. Écorner un taureau. Ce boeuf fut écorné. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Cette vache s' est écornée en tombant.

Prov. et par exagération, Il fait un vent à écorner les boeufs, Le vent souffle avec violence.

ÉCORNER

ÉCORNER signifie, par extension, Casser, abattre, émousser un angle, des angles. Écorner un bastion. Écorner une table. Écorner une pierre. Ces dés sont écornés. Écorner un livre.

Fig. et fam., Écorner quelque chose, Le diminuer, en ôter quelque partie. On écorna leurs priviléges. On a écorné sa terre, son bien, son traitement, sa pension.

ÉCORNÉ, ÉE. participe

ÉCORNÉ, ÉE. participe

ÉCORNIFLER. v. a.

ÉCORNIFLER. v. a. Chercher à manger aux dépens d' autrui, prendre part à un repas auquel on n' est pas invité. Il va écornifler un dîner où il peut. Il a su que nous étions en tel endroit, il est venu nous écornifler Il est familier.

ÉCORNIFLÉ, ÉE. participe

ÉCORNIFLÉ, ÉE. participe Repas écorniflé.

ÉCORNIFLERIE. s. f.

ÉCORNIFLERIE. s. f. Action d' écornifler. Il ne vit que d' écornifleries. Il est familier et peu usité.

ÉCORNIFLEUR, EUSE. s.

ÉCORNIFLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui écornifle, parasite. C' est un écornifleur de profession. Il est familier.

ÉCORNURE. s. f.

ÉCORNURE. s. f. Éclat emporté de l' angle d' une pierre, d' un marbre, etc.

ÉCOSSER. v. a.

ÉCOSSER. v. a. Tirer de la cosse. Écosser des pois, des fèves.

ÉCOSSÉ, ÉE. participe

ÉCOSSÉ, ÉE. participe Pois écossés. Fèves écossées.

ÉCOSSEUR, EUSE. s.

ÉCOSSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui écosse. Écosseuse de pois.

ÉCOT. s. m.

ÉCOT. s. m. Quote-part que doit chaque personne pour un repas commun. J' ai payé mon écot, payez le vôtre. Chacun son écot.

Fig. et fam., Il a bien payé son écot, se dit De quelqu' un qui, dans un repas, a diverti les convives. Il s' emploie aussi en d' autres occasions. Il nous a apporté d' agréables nouvelles, il a bien payé son écot.

ÉCOT

ÉCOT signifie aussi, La totalité de la dépense que l' on fait pour un repas chez un traiteur, ou dans une auberge, dans un cabaret. Gros écot. Écot de dix, de vingt francs. Un seul a payé l' écot pour tous.

Il se dit encore d' Une compagnie de gens qui mangent ensemble dans une auberge, dans un cabaret. Il y a trois écots dans le jardin.

Prov. et fig., Parlez à votre écot, se dit À une personne qui se mêle de parler à des gens qui ne lui adressent point la parole.

ÉCOT

ÉCOT en termes d' Eaux et Forêts, signifie, Un tronc d' arbre où il reste encore des bouts de branches coupées.

ÉCOULEMENT. s. m.

ÉCOULEMENT. s. m. Flux, mouvement de ce qui s' écoule. L' écoulement de l' eau, des eaux, etc. Écoulement des humeurs. L' écoulement des corpuscules qui s' exhalent des corps.

Il s' emploie quelquefois au figuré, et se dit surtout de L' exportation, de la vente, du débit des marchandises, des produits de l' agriculture ou des fabriques. Ouvrir un débouché qui favorise l' écoulement des produits, des marchandises.

ÉCOULER (S' ). v. pron.

ÉCOULER (S' ). v. pron. Couler hors de quelque endroit. L' eau s' écoule. Le vin s' est écoulé du tonneau. Le torrent s' est écoulé. Avec ellipse du pronom, Faire écouler l' eau, etc.

ÉCOULER

ÉCOULER se dit, par analogie, D' une foule qui se retire. La foule, la presse s' écoule. Avec ellipse du pronom, Il faut laisser écouler la foule.

Il signifie figurément, Diminuer, passer, se dissiper, et s' applique surtout Aux richesses et au temps. L' argent s' écoule vite. Le temps s' écoule. La vie s' écoule. Les jours s' écoulaient pour lui trop lentement. Les années qui se sont écoulées depuis.

Il se dit encore, figurément, Des marchandises, des produits agricoles, etc., et signifie, Se débiter, se vendre, être exporté. Les produits de ce département s' écoulent par plusieurs débouchés. Avec ellipse du pronom, Faire écouler des marchandises.

ÉCOULÉ, ÉE. participe

ÉCOULÉ, ÉE. participe L' eau est entièrement écoulée.

Fig., Le temps est écoulé, Le temps préfix est expiré.

ÉCOURGEON. s. m.

ÉCOURGEON. s. m. Orge carré qu' on appelle aussi Orge d' automne ou de prime.

ÉCOURTER. v. a.

ÉCOURTER. v. a. Rogner, couper trop court. Écourter des cheveux. Écourter un manteau, une jupe.

Cet habit est écourté, bien écourté, Il est un peu court, trop court.

Écourter un chien, un cheval, Leur couper la queue et les oreilles.

ÉCOURTER

ÉCOURTER se dit figurément en parlant Des ouvrages d' esprit où l' on ne met pas ou dont on retranche les développements nécessaires. Il fallait abréger cette scène, mais vous l' avez écourtée. Ce cinquième acte est écourté.

ÉCOURTÉ, ÉE. participe

ÉCOURTÉ, ÉE. participe

ÉCOUTANT, ANTE. adj.

ÉCOUTANT, ANTE. adj. Qui écoute. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Avocat écoutant, Avocat qui ne plaide point; et cela ne se dit que par plaisanterie.

ÉCOUTANTS

ÉCOUTANTS au pluriel, se dit quelquefois substantivement pour Auditeurs, surtout dans la poésie badine. Ce beau discours ravit les écoutants.

ÉCOUTE. s. f.

ÉCOUTE. s. f. Lieu où l' on écoute sans être vu. Il s' emploie ordinairement au pluriel. Il y avait en Sorbonne des écoutes où se tenaient les docteurs pour entendre les disputes publiques. La tribune aux écoutes.

Fig. et fam., Être aux écoutes, Être attentif à remarquer, à recueillir ce qui se dit ou ce qui se passe dans une affaire, afin d' en tirer avantage. On parle de telle affaire, il y a bien des gens qui sont aux écoutes.

Soeur écoute, Religieuse qui accompagne au parloir une autre religieuse, ou une pensionnaire.

ÉCOUTE. s. f.

ÉCOUTE. s. f. T. de Marine. Cordage attaché au coin inférieur d' une voile, pour servir à la déployer et à la tendre de manière qu' elle reçoive l' impulsion du vent. Écoutes de grande voile, ou Grandes écoutes. Écoutes de misaine, de hunier, de perroquet, etc. Border les écoutes. Larguer les écoutes.

ÉCOUTER. v. a.

ÉCOUTER. v. a. Ouïr avec attention, prêter l' oreille pour ouïr. Ne parlez pas si haut, on nous écoute. Il était à la porte pour écouter ce qu' on disait. Écouter quelqu' un, les paroles de quelqu' un. Nous écoutions le murmure de la cascade, les roulements du tonnerre.

Écoute, écoutez, à l' impératif, s' emploient souvent Pour appeler quelqu' un, ou pour éveiller fortement son attention. Un tel, écoutez, j' ai quelque chose à vous dire.

Un écoute s' il pleut, se dit d' Un moulin qui ne va que par des écluses.

Prov. et fig., C' est un écoute s' il pleut, se dit D' un homme faible qui se laisse arrêter par les moindres obstacles. On le dit aussi D' une promesse illusoire, d' une mauvaise défaite, d' une espérance très-incertaine.

Fig. et fam., N' écouter que d' une oreille, Ne prêter qu' une faible attention aux choses qu' on nous dit. J' ai beau lui faire des remontrances, il ne m' écoute que d' une oreille.

ÉCOUTER

ÉCOUTER signifie aussi, Donner audience à quelqu' un. Parlez, je vous écoute. On les renvoya sans les écouter. On dit dans un sens analogue, Écouter la défense, les raisons, etc., de quelqu' un. On dit aussi, Écouter la prière, les voeux, etc., de quelqu' un, Les exaucer. Le ciel écouta nos voeux.

ÉCOUTER

ÉCOUTER signifie encore, Donner quelque croyance ou quelque consentement à ce qu' une personne propose, ou prendre plaisir à l' entendre. Ce prince écoute les flatteurs. Cette jeune personne écoute trop les amants. On ne voulait pas écouter la proposition de paix qu' il faisait. S' il me propose cela, je l' écouterai volontiers. Il parla d' accommodement, mais il ne fut pas écouté. Écoutez la voix, les inspirations de Dieu.

Il signifie quelquefois, Obtempérer, obéir à quelqu' un, suivre ses avis, s' y conformer. Cet enfant ne veut écouter personne. On dit de même, Écouter les conseils, les avis, etc., de quelqu' un.

Il s' emploie figurément, dans ce dernier sens, en parlant De choses morales, comme la raison, les sentiments, les passions, l' intérêt. Écouter la raison. Écouter la voix de la nature. N' écouter que sa passion, sa colère, son désespoir.

N' écoutez que vous-même, Ne consultez que vos propres inspirations.

ÉCOUTER

ÉCOUTER s' emploie avec le pronom personnel dans les phrases familières qui suivent:

Il s' écoute parler, ou absolument, Il s' écoute, se dit D' un homme qui parle lentement, et qui croit bien dire.

Il s' écoute trop, Il s' inquiète trop de sa santé. On dit dans le même sens, Il écoute trop son mal.

ÉCOUTÉ, ÉE. participe

ÉCOUTÉ, ÉE. participe En termes de Manége, Des mouvements écoutés, Des mouvements faits avec justesse et précision.

ÉCOUTEUR. s. m.

ÉCOUTEUR. s. m. Celui qui a l' habitude d' écouter, par une curiosité indiscrète, ce qu' on ne veut pas lui faire connaître. Il ne s' emploie guère que dans cette phrase familière, C' est un écouteur aux portes.

ÉCOUTEUX. adj.

ÉCOUTEUX. adj. T. de Manége. Il se dit D' un cheval distrait par les objets qui le frappent.

ÉCOUTILLE. s. f.

ÉCOUTILLE. s. f. T. de Marine. Sorte de trappe, ouverture carrée pratiquée au pont d' un bâtiment, pour descendre dans l' intérieur. La grande écoutille. L' écoutille d' avant. L' écoutille d' arrière. Fermer les écoutilles.

ÉCOUVILLON. s. m.

ÉCOUVILLON. s. m. Vieux linge attaché à un long bâton, avec lequel on nettoie le four, lorsqu' on veut enfourner le pain.

Il se dit aussi d' Un instrument à peu près semblable, avec lequel on nettoie le canon lorsqu' il a tiré, et qu' on veut le recharger ou le rafraîchir. L' écouvillon dont on se sert dans l' artillerie se fait maintenant d' une peau de mouton. Le manche d' un écouvillon.

ÉCOUVILLONNER. v. a.

ÉCOUVILLONNER. v. a. Nettoyer avec l' écouvillon. Écouvillonner le four, une pièce de canon.

ÉCOUVILLONNÉ, ÉE. participe

ÉCOUVILLONNÉ, ÉE. participe

ÉCRAN. s. m.

ÉCRAN. s. m. Sorte de meuble dont on se sert pour se garantir de l' ardeur du feu. Écran monté sur un pied. Écran qui se hausse et se baisse. Écran qu' on tient à la main. Mettez cela devant la cheminée en guise d' écran. Il se mit devant moi pour me servir d' écran.

ÉCRASER. v. a.

ÉCRASER. v. a. Aplatir, briser quelque chose par un grand poids, par une forte compression, par un coup violent. La poutre tomba et lui écrasa la tête. Il fut écrasé par la chute d' une muraille. Écraser une araignée, un insecte avec le pied. Écraser des groseilles, du verjus. Écraser des raisins dans un pressoir. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Un fruit qui s' écrase en tombant.

Il signifie, par exagération, Fatiguer excessivement. Cet homme est écrasé sous le poids de ce fardeau. Ce travail m' écrase.

Il s' emploie au figuré dans le sens d' Importuner extrêmement. Je suis écrasé de demandes. On l' écrase de visites.

Écraser d' impôts, Surcharger d' impôts.

ÉCRASER

ÉCRASER signifie encore figurément, Perdre quelqu' un, détruire entièrement ses moyens de fortune, de considération, etc. Ne vous jouez pas à un homme si puissant, il vous écraserait. Je l' écraserai comme un ver. Des pertes multipliées ont écrasé ce négociant.

Écraser quelqu' un dans une discussion, dans un débat, etc., Avoir un grand avantage sur lui.

ÉCRASER

ÉCRASER se dit aussi figurément pour Détruire, anéantir, réduire à rien. La puissance romaine écrasa toutes les autres.

ÉCRASÉ, ÉE. participe

ÉCRASÉ, ÉE. participe Il signifie figurément, Trop aplati, trop bas, trop court. Il a le nez écrasé. Le comble de cette maison n' a point de grâce, il est trop écrasé.

Taille écrasée, Taille trop courte et engoncée.

ÉCRÉMER. v. a.

ÉCRÉMER. v. a. Ôter la crème de dessus le lait. Écrémer le lait, du lait.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant Des choses dont on tire ce qu' il y a de meilleur. Il a écrémé cette bibliothèque, ce cabinet de médailles. Il a écrème la cargaison de ce navire, qui était richement chargé.

ÉCRÉMÉ, ÉE. participe

ÉCRÉMÉ, ÉE. participe Du lait écrémé.

ÉCRÊTER. v. a.

ÉCRÊTER. v. a. T. de Guerre. Enlever, à coups de canon, la crête, le sommet d' un ouvrage de fortification, tel qu' une muraille, un bastion, une palissade, etc. Le canon a déjà écrêté le bastion.

ÉCRÊTÉ, ÉE. participe

ÉCRÊTÉ, ÉE. participe

ÉCREVISSE. s. f.

ÉCREVISSE. s. f. Animal de la classe des crustacés, qui vit dans l' eau, et qui, selon l' opinion vulgaire, va presque toujours à reculons. Pêcher des écrevisses. Écrevisse d' eau douce. Écrevisse de mer. Bouillon d' écrevisses. Soupe aux écrevisses.

Buisson d' écrevisses, Plat d' écrevisses arrangées en forme de buisson.

Yeux d' écrevisse, Petites concrétions blanches et pierreuses, qu' on trouve sous le corselet des écrevisses, et dont on fait quelquefois usage en médecine. Poudre d' yeux d' écrevisse.

Fam., Aller à reculons comme les écrevisses, ou simplement, Aller comme les écrevisses, se dit De quelqu' un dont les affaires reculent au lieu d' avancer.

Pop., Être rouge comme une écrevisse, Avoir le visage trop haut en couleur, ou Rougir beaucoup.

En Astron., Le signe de l' Écrevisse, Un des signes du zodiaque, dont le commencement répond au solstice, et qu' on nomme autrement le Cancer. Le soleil entre dans le signe de l' Écrevisse vers la fin de juin.

ÉCRIER (S' ). v. pron.

ÉCRIER (S' ). v. pron. Faire un grand cri, une exclamation. Quand il vit cet homme venir à lui l' épée nue, il s' écria. Il s' est écrié de douleur. S' écrier d' admiration, de frayeur.

Il signifie plus ordinairement, Prononcer quelques paroles en criant, en élevant beaucoup la voix. Je m' écriai que c' était une injustice. Eh quoi! s' écria-t-elle, vous auriez la barbarie de...

ÉCRILLE. s. f.

ÉCRILLE. s. f. Clôture de clayonnage qu' on pratique à la décharge d' un étang, pour empêcher le poisson d' en sortir.

ÉCRIN. s. m.

ÉCRIN. s. m. Petit coffret où l' on met des bagues, des pierreries. Elle apporta l' écrin où étaient ses pierreries.

Il se dit aussi Des joyaux contenus dans un écrin. Un bel écrin. Un riche écrin.

ÉCRIRE. v. a.

ÉCRIRE. v. a. (J' écris, tu écris, il écrit; nous écrivons, vous écrivez, ils écrivent. J' écrivais. J' ai écrit. J' écrivis. J' écrirai. Écris. J' écrirais. Que j' écrive. Que j' écrivisse. Écrivant.) Tracer, former, figurer des lettres, des caractères. Dans ce sens, on l' emploie toujours absolument. Il sait lire et écrire. Il passe sa vie à écrire. Maître à écrire. Enseigner à écrire. Montrer à écrire. Les anciens écrivaient sur des tablettes enduites de cire. Il écrit bien. Il écrit mal. Écrire avec un crayon, avec du charbon. Écrire sur le sable. Écrire sur la muraille. Écrire en grosses lettres, en lettres capitales. Écrire avec son sang.

Il signifie particulièrement, Représenter, indiquer, noter par le moyen de l' écriture. Écrivez cela sur une feuille de papier, dans votre journal, sur vos tablettes. Cela est écrit de sa main. Il l' a écrit sous ma dictée. Écrire sa dépense de chaque jour. Écrire son nom, son adresse. Écrire un discours après qu' il a été improvisé. Écrire des conventions. On dit dans un sens analogue, Écrire un morceau de musique, un air, etc.

Se faire écrire à la porte de quelqu' un, ou Se faire écrire chez quelqu' un, Faire mettre son nom sur la liste du portier, pour marquer qu' on est venu voir le maître ou la maîtresse de la maison. Je n ai pas trouvé monsieur un tel, je me suis fait écrire. On dit aussi, S' écrire à la porte de quelqu' un.

ÉCRIRE

ÉCRIRE se dit aussi en parlant De la manière d' orthographier. Comment écrivez-vous tel mot? Comment votre nom s' écrit-il?

Il signifie quelquefois absolument, S' engager par écrit. Il ne suffit pas de donner des paroles, il faut écrire.

ÉCRIRE

ÉCRIRE signifie figurément, Composer, en écrivant à mesure ce que l' on compose, ou en faisant écrire sous sa dictée. Écrire une lettre, un billet, un discours. Écrire un mémoire. Je lui ai écrit dix lettres sans obtenir de réponse. Écrire un ouvrage, une histoire, un traité. Cet auteur a écrit de nombreux ouvrages, a beaucoup écrit. Tous les auteurs qui ont écrit sur cette matière. Écrire en prose, en vers. Écrire en latin, en grec. Il est sans cesse à écrire. Passer la nuit à écrire. Il se mêle d' écrire.

Fam., Écrire des volumes, Écrire beaucoup. On a écrit des volumes sur cette question.

Écrire au courant de la plume, Écrire rapidement, sans mettre beaucoup de temps ni de réflexion.

Absol., Écrire à quelqu' un, Lui écrire une lettre, des lettres. Je lui ai écrit deux ou trois fois, il ne me fait point de réponse. Je n' écris point dans ce pays-là. Je lui ai écrit sur la naissance de son fils, sur la perte qu' il a faite. Je vous écrirai de Naples. Je lui ai écrit de mon lit.

Écrire quelque chose à quelqu' un, Lui faire savoir, lui faire connaître quelque chose par lettre. Je lui ai écrit la mort de son père. Je lui écrirai toutes les nouvelles.

Fig. et fam., Écrire de bonne encre, de la bonne encre à quelqu' un, Lui écrire d' un ton ferme et sévère, soit pour lui faire des reproches, soit pour lui intimer un ordre.

ÉCRIRE

ÉCRIRE se dit particulièrement Du genre de style. Il est savant, mais il ne sait pas écrire. Il écrit clairement, élégamment. Il écrit mal, platement. Tous ceux qui écrivent bien. Cet homme parle bien, mais il écrit mal. L' art d' écrire.

Il signifie encore figurément, Avancer quelque proposition, enseigner une doctrine par écrit. Aristote a écrit que les animaux...

ÉCRIRE

ÉCRIRE se dit également Des compositeurs de musique. Grétry, Paesiello, ont beaucoup écrit.

ÉCRIRE

ÉCRIRE en termes de Pratique, Exposer ses raisons dans une requête, dans un mémoire, etc., pour défendre sa cause. Ils furent appointés à écrire et produire. Cet avocat a écrit dans telle affaire, il a écrit pour un tel. Il plaide bien, mais il écrit mal. Il écrit et ne plaide pas.

Fig. et fam., À mal exploiter bien écrire, se dit Lorsqu' un homme, ayant manqué à quelque formalité, écrit ensuite la chose, non pas comme il l' a faite, mais comme il devait la faire. Cette phrase vieillit.

ÉCRIT, ITE. participe

ÉCRIT, ITE. participe Conventions écrites. Discours écrit. La langue parlée et la langue écrite.

Prov., Ce qui est écrit est écrit, Il ne sera rien changé à ce qui a été écrit, à ce qui a été décidé ou convenu par écrit.

Fig., Cela était écrit au ciel, La Providence avait résolu que cela serait. On dit de même, La destinée des hommes est écrite au ciel. On dit pareillement, Cela était écrit dans le livre du destin. On dit encore, absolument et impersonnellement, dans le même sens, Il est écrit que... surtout en parlant De quelque contrariété ou de quelque guignon constant. Il est écrit que je ne gagnerai pas.

ÉCRIT

ÉCRIT se dit aussi D' un papier, d' un parchemin, etc., sur lequel on a écrit. Ce n' est pas un papier blanc, c' est un papier écrit. Papier écrit des deux côtés.

Il signifie quelquefois figurément, Marqué. Cet homme porte le malheur écrit sur son visage. Il portait son crime écrit sur son visage, sur son front, sa condamnation écrite sur le front.

ÉCRIT. s. m.

ÉCRIT. s. m. Ce qui est écrit sur du papier, sur du parchemin, etc. Quel écrit est-ce-là? Il tira un écrit de sa poche.

Il se dit principalement d' Un acte, d' un mémoire portant promesse, convention. Signer un écrit. Faire un écrit. Écrit sous seing privé. Écrit double. Il est homme de mauvaise foi, il plaide contre son écrit. Vous ne pouvez pas le nier, j' en ai votre écrit.

Mettre par écrit, rédiger par écrit, exposer par écrit, etc., Écrire quelque chose, ou le consigner, l' exposer dans un écrit, dans un mémoire, etc. Mettez-moi cela, cette adresse par écrit. Il voulut que ces instructions fussent rédigées par écrit. Exposer ses raisons par écrit. On dit de même populairement, Coucher par écrit.

En Procédure, Instruction par écrit, Instruction dans laquelle les parties exposent leurs moyens seulement par écrit; après quoi, il est fait rapport à l' audience par un des juges du tribunal. On dit dans le même sens, Procès par écrit, et dans un sens analogue, Instruire une affaire par écrit.

En Jurispr., Preuve par écrit, Preuve qui résulte d' un écrit, par opposition à Preuve testimoniale.

Mettre une chose en écrit, par écrit, pour s' en ressouvenir, En prendre note, l' écrire sur ses tablettes, sur quelque morceau de papier.

ÉCRIT

ÉCRIT se dit en outre d' Un ouvrage d' esprit de peu d' étendue. C' est un écrit plein de goût. Écrit politique. Des écrits séditieux.

Il se dit aussi, mais seulement au pluriel, Des ouvrages d' esprit quelconques. Ses écrits ne seront imprimés qu' après sa mort. Les écrits de Voltaire, de J. J. Rousseau.

ÉCRITEAU. s. m.

ÉCRITEAU. s. m. Certaine inscription en grosses lettres, qu' on met sur un papier, sur du bois, etc., pour faire connaître quelque chose au public. Écriteau de maison, de chambre à louer. Il a mis écriteau sur sa porte pour annoncer que sa maison est à louer, est à vendre. Il a mis un écriteau pour faire savoir qu' il montre à lire, qu' il prend des pensionnaires. On pendit le condamné avec un écriteau devant et derrière, qui marquait son crime.

ÉCRITOIRE. s. f.

ÉCRITOIRE. s. f. Petit meuble qui contient ou renferme les choses nécessaires pour écrire, encre, papier, plume, canif, etc. Écritoire qu' on porte avec soi. Écritoire de corne, d' ivoire, de cuivre. Écritoire de cabinet. Écritoire de bureau. Écritoire d' argent, de verre. Écritoire bien garnie.

Il se dit quelquefois abusivement d' Un vase où l' on met de l' encre, et qu' on appelle plus ordinairement Encrier.

ÉCRITURE. s. f.

ÉCRITURE. s. f. L' art d' écrire, de retracer la parole par des signes convenus. On leur attribue l' invention de l' écriture.

Il se dit aussi de Caractères écrits. On a voulu effacer l' écriture. C' est de vieille écriture. Belle écriture. Mauvaise écriture. Écriture difficile à lire. Écriture bâtarde, ronde, coulée, etc. Écriture en lettres. Écriture en chiffres. Écriture hiéroglyphique. Faux en écriture publique ou authentique. Faux en écriture privée.

Il se dit également de La manière de former les caractères. J' ai vu de son écriture. Il a une belle écriture. Les experts nommés pour vérifier les écritures. Il a reconnu son écriture.

ÉCRITURES

ÉCRITURES au pluriel, se dit, en termes de Palais, Des écrits qu' on fait à l' occasion d' un procès, d' une affaire litigieuse. Quel est l' avoué qui a fait vos écritures? Ces écritures ne passent point en taxe.

Tenir les écritures, Tenir les livres, les registres d' un négociant, d' un banquier, etc. Cette façon de parler a vieilli: on dit, Tenir les livres.

Commis aux écritures, dans les administrations, Expéditionnaire, commis employé à écrire, à copier.

L' Écriture sainte, ou simplement, L' Écriture, et Les saintes Écritures, ou simplement, Les Écritures, L' Ancien Testament et le Nouveau. Nous lisons dans l' Écriture sainte. Il a cité plusieurs passages de l' Écriture. C' est aux pasteurs à nous expliquer les Écritures, les saintes Écritures.

Prov. et fig., Concilier les Écritures, Accorder les choses qui paraissent contraires.

ÉCRIVAILLEUR. s. m.

ÉCRIVAILLEUR. s. m. Mauvais auteur qui écrit beaucoup. On dit quelquefois, Écrivassier. L' un et l' autre sont familiers.

ÉCRIVAIN. s. m.

ÉCRIVAIN. s. m. Celui dont la profession, dont l' occupation habituelle est d' écrire ou de montrer à écrire. Il y avait autrefois des écrivains jurés. C' est un écrivain fort habile. On l' emploie rarement en ce sens.

Il se disait autrefois, sur les Vaisseaux de l' État, de L' agent comptable chargé de tenir les registres en ordre, de veiller aux consommations, et de les porter sur les livres.

Il se dit encore Du commis embarqué sur les grands bâtiments de commerce par les armateurs, pour y remplir des fonctions analogues. L' écrivain a qualité pour recevoir les testaments faits sur mer.

Écrivain public, Celui qui écrit pour le public des lettres, des mémoires, des pétitions, etc.

ÉCRIVAIN

ÉCRIVAIN se dit aussi d' Un homme qui compose des livres. Un bon, un mauvais écrivain. Un écrivain médiocre. C' est un excellent écrivain, un écrivain célèbre. Les meilleurs écrivains du XVIIIe siècle. Les grands écrivains.

Absol., Un écrivain, Un auteur distingué par les qualités de son style. Il faut de solides études pour former un écrivain. Il aspire à devenir un écrivain. C' est un écrivain.

ÉCRIVASSIER. s. m.

ÉCRIVASSIER. s. m. Terme de mépris pour désigner, Un auteur qui écrit beaucoup et très-mal. On dit plus ordinairement, Écrivailleur.

ÉCROU. s. m.

ÉCROU. s. m. Pièce de bois, de fer ou de toute autre matière solide, percée en spirale, et dans laquelle entre la vis en tournant. Cette vis n' est pas assez grosse pour l' écrou. Elle s' est rompue dans l' écrou. L' écrou d' un pressoir.

ÉCROU. s. m.

ÉCROU. s. m. Article du registre des emprisonnements, indiquant le jour où une personne a été mise en prison, la cause pour laquelle elle a été arrêtée, et par l' ordre de qui s' est faite l' arrestation. Dresser un écrou. L' arrêt portait que son écrou serait rayé et biffé.

ÉCROUELLES. s. f. pl.

ÉCROUELLES. s. f. pl. Maladie chronique dans laquelle le système lymphatique est particulièrement affecté: elle se manifeste par la dégénérescence tuberculeuse des glandes superficielles, et spécialement des glandes du cou. Les médecins disent plus ordinairement, Scrophules. Avoir les écrouelles. Le roi de France touchait les écrouelles en certaines occasions, d' après l' opinion populaire qu' en les touchant il les guérissait.

ÉCROUER. v. a.

ÉCROUER. v. a. Écrire sur le registre des emprisonnements le jour où une personne est mise en prison, la cause pour laquelle elle a été arrêtée, et par l' ordre de qui s' est faite l' arrestation. On l' a écroué tel jour. Il a été arrêté et écroué. Il fut écroué à Sainte-Pélagie.

ÉCROUÉ, ÉE. participe

ÉCROUÉ, ÉE. participe

ÉCROUES. s. f. pl.

ÉCROUES. s. f. pl. États ou rôles de la dépense de bouche de la maison du roi. Les écroues n' étaient pas encore signées et arrêtées.

ÉCROUIR. v. a.

ÉCROUIR. v. a. T. d' Arts. Battre un métal à froid, pour le rendre plus dense, et pour lui donner du ressort.

ÉCROUI, IE. participe

ÉCROUI, IE. participe

ÉCROUISSEMENT. s. m.

ÉCROUISSEMENT. s. m. Action d' écrouir, eu Le résultat de cette action.

ÉCROULEMENT. s. m.

ÉCROULEMENT. s. m. Chute, éboulement, en tout ou en partie, de terres, de murailles, d' édifices mal soutenus, etc. L' écroulement d' une partie de la muraille.

ÉCROULER (S' ). v. pron.

ÉCROULER (S' ). v. pron. Tomber en s' affaissant. Cet édifice vint tout d' un coup à s' écrouler. La maison s' écroula. Avec ellipse du pronom, Vous ferez écrouler la maison.

Il se dit quelquefois figurément. Cet empire s' écroulait de toutes parts.

ÉCROULÉ, ÉE. participe

ÉCROULÉ, ÉE. participe Mur écroulé.

ÉCROÛTER. v. a.

ÉCROÛTER. v. a. Ôter la croûte. Il faut écroûter le pain pour ceux qui n' ont pas de dents.

ÉCROÛTÉ, ÉE. participe

ÉCROÛTÉ, ÉE. participe

ÉCRU, UE. adj.

ÉCRU, UE. adj. T. de Manufacture, qui s' emploie principalement dans ces locutions: Soie écrue, Celle qui n' a point été mise à l' eau bouillante; Fil écru, Celui qui n' a point été lavé; Toile écrue, Celle qui n' a point été blanchie.

ECTROPION. s. m.

ECTROPION. s. m. T. de Médec. Renversement des paupières en dehors. Dans le langage ordinaire, on dit Éraillement.

ECTYPE. s. f.

ECTYPE. s. f. T. d' Antiquaire. Copie, empreinte d' une médaille, d' un cachet; ou Copie figurée d' une inscription. Il a vieilli.

ÉCU. s. m.

ÉCU. s. m. Espèce de bouclier que portaient autrefois les cavaliers. Il avait son écu percé de traits. Combattre avec la lance et l' écu.

Il se prend aussi pour La figure de ce bouclier, sur laquelle se peignent les armoiries. Son écu est parti, coupé, tranché, écartelé, etc. L' écu de France.

ÉCU

ÉCU se dit en outre d' Une certaine monnaie d' argent. Écu de trois livres, ou Petit écu. Écu de six livres ou de six francs. Un écu de cinq francs. La monnaie d' un écu. Payer en écus. Un écu de France. Un écu de Bavière.

Il signifie également, Une monnaie de compte de la valeur de trois livres ou soixante sous tournois. Mille écus. Cent mille écus. Il a mille écus de rente.

Fam., Mettre écu sur écu, Thésauriser.

Prov. et fig., C' est le père aux écus, se dit D' un homme qui a beaucoup d' argent comptant.

Par exagérat. et fam., Avoir des écus à remuer à la pelle, Être fort riche.

Fam., N' avoir pas un écu vaillant, Être fort pauvre.

Prov., Les vieux amis et les vieux écus sont les meilleurs, ou plus brièvement, Vieux amis, vieux écus.

Prov. et fig., Voici le reste de notre écu, et plus ordinairement, Voici le reste de nos écus, se dit, en plaisantant, D' une personne qu' on voit arriver dans une compagnie.

Écu d' or, Ancienne monnaie d' or qui a eu diverses valeurs selon les temps et les pays. L' écu d' or a valu le plus ordinairement cent quatorze sous. Par opposition, on appelait L' écu d' argent Écu blanc.

Écu-quart, Ancienne monnaie de compte valant soixante-quatre sous. On payait les épices de messieurs du parlement en écus-quarts.

Quart d' écu, Ancienne monnaie d' argent qui valait d' abord quinze ou seize sous, et qui, plus tard, en a valu souvent davantage. On ne voit plus de quarts d' écu.

ÉCUBIER. s. m.

ÉCUBIER. s. m. T. de Marine. Trou rond percé à l' avant d' un bâtiment, pour y faire passer les câbles. Il y a ordinairement deux écubiers de chaque côté de l' étrave.

ÉCUEIL. s. m.

ÉCUEIL. s. m. (On prononce Ékeuil.) Rocher dans la mer. Dangereux écueil. Naviguer dans une mer pleine d' écueils. Éviter un écueil. Donner sur un écueil. Ce vaisseau s' est brisé contre un écueil. Ce port est fermé par des écueils.

Il se dit, figurément, Des choses dangereuses pour la vertu, l' honneur, la fortune, la réputation, etc. Le monde est plein d' écueils. Il faut éviter cela comme un écueil. C' est un écueil où les plus avisés font naufrage.

ÉCUELLE. s. f.

ÉCUELLE. s. f. (Les lettres U E font une seule syllabe dans ce mot et dans le suivant. ) Pièce de vaisselle d' argent, d' étain, de bois, de terre, etc., qui sert le plus communément à mettre du bouillon, du potage, etc. Écuelle couverte. Écuelle à oreilles. Laver les écuelles. Laveuse d' écuelles. Dans cette dernière locution, écuelles se prend pour toutes sortes de vaisselles.

Fig. et bass., Rogner l' écuelle à quelqu' un, Lui retrancher de sa subsistance, de son revenu.

Bass., Cela est propre comme une écuelle à chat, se dit De quelque chose de sale.

Fig. et pop., Il a bien plu dans son écuelle, se dit D' une personne à qui il est arrivé beaucoup de bien.

Prov., Il n' y a, dans cette maison, ni pot au feu, ni écuelles lavées, se dit D' une maison en désordre où tout manque pour la cuisine, où il n' y a rien à manger.

Prov. et fig., Mettre tout par écuelles, Ne rien épargner pour faire grand' chère à quelqu' un. Quand il traite ses amis, il met tout par écuelles.

Prov. et fig., Qui s' attend à l' écuelle d' autrui a souvent mal dîné, Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances.

Prov. et fig., Ils se raccommoderont à l' écuelle, comme les gueux, Ils se réconcilieront en buvant ensemble.

Archer de l' écuelle, Archer qui était chargé d' arrêter les mendiants et de les mener à l' hôpital.

En Botan., Écuelle-d' eau, Plante ombellifère qui croît dans les marécages, et dont les feuilles font souvent le godet en dessus.

ÉCUELLÉE. s. f.

ÉCUELLÉE. s. f. Plein une écuelle. Une écuellée de soupe, de bouillon. Il en a mangé une bonne écuellée, une grande écuellée.

ÉCUISSER. v. a.

ÉCUISSER. v. a. Faire éclater un arbre en l' abattant.

ÉCUISSÉ, ÉE. participe

ÉCUISSÉ, ÉE. participe

ÉCULER. v. a.

ÉCULER. v. a. Il se dit en parlant Des bottes et des souliers qui s' abaissent par derrière sur le talon. Éculer des souliers. Éculer des bottes. Cet enfant marche mal, il écule ses souliers.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Quand un soulier est trop court, il s' écule facilement.

ÉCULÉ, ÉE. participe

ÉCULÉ, ÉE. participe Des souliers éculés.

ÉCUMANT, ANTE. adj.

ÉCUMANT, ANTE. adj. Qui écume, qui jette de l' écume. La mer écumante. Un coursier écumant. Les vagues écumantes.

ÉCUME. s. f.

ÉCUME. s. f. Espèce de mousse blanchâtre qui se forme et qui surnage sur l' eau ou sur quelque autre liquide agité, échauffé, ou en fermentation. L' écume de la mer. L' écume des flots. L' écume d' un pot qui bout. L' écume de la bière.

Il se dit aussi de La bave de quelques animaux, lorsqu' ils sont échauffés ou en colère. L' écume d' un cheval, d' un chien, etc. On le dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des personnes. Quand cet homme est en colère, l' écume lui sort de la bouche.

Il se dit également de La sueur qui s' amasse sur le corps du cheval. Ce cheval était couvert d' écume.

Abusiv., Écume de mer, Espèce de terre très-blanche, fine et onctueuse, dont les Orientaux font des pipes à fumer. Une pipe d' écume de mer.

ÉCUME

ÉCUME se dit encore, figurément, d' Un ramas de gens vils et méprisables. C' est l' écume de la société, de l' espèce humaine.

ÉCUMÉNICITÉ, *ÉCUMÉNIQUE, *ÉCUMÉNIQUEMENT

ÉCUMÉNICITÉ, *ÉCUMÉNIQUE, *ÉCUMÉNIQUEMENT Voyez OECUMÉNICITÉ, ETC.

ÉCUMER. v. n.

ÉCUMER. v. n. Se couvrir d' écume, jeter de l' écume. La mer écume. Ce vin, cette bière écume. Son cheval commençait à écumer. Cet homme écumait de colère, de rage.

Prov. et bass., Il écume comme un verrat, se dit D' un homme qui écume de colère.

ÉCUMER

ÉCUMER s' emploie aussi comme verbe actif, et alors il signifie, Ôter l' écume qui se forme sur un liquide en ébullition. Écumer le pot, la marmite. Écumer du sucre, des confitures, du sirop.

Fig. et fam., Écumer les marmites, Vivre en parasite, écornifler.

Fig., Écumer les mers, écumer les côtes, Exercer la piraterie.

ÉCUMER

ÉCUMER signifie quelquefois, figurément et familièrement, Prendre ça et là. Il va partout écumer des nouvelles.

ÉCUMÉ, ÉE. participe

ÉCUMÉ, ÉE. participe

ÉCUMEUR. s. m.

ÉCUMEUR. s. m. Celui qui écume. Il n' est point usité au propre; mais on dit figurément, Un écumeur de marmites, Un parasite, et Un écumeur de mer, Un corsaire, un pirate. La première de ces deux locutions est familière.

ÉCUMEUX, EUSE. adj.

ÉCUMEUX, EUSE. adj. Qui est chargé d' écume, qui jette beaucoup d' écume. Flots écumeux. Bouche écumeuse. Il ne s' emploie guère qu' en poésie.

ÉCUMOIRE. s. f.

ÉCUMOIRE. s. f. Ustensile de cuisine fait en forme de cuiller plate, percée de plusieurs petits trous, et qui sert à écumer. Écumoire d' argent, de cuivre, d' étain, de fer-blanc, etc.

ÉCURER. v. a.

ÉCURER. v. a. Nettoyer, frotter, éclaircir avec du sablon, de la lie, ou autre chose semblable. Il se dit en parlant De la vaisselle, de la batterie de cuisine, ou autres ustensiles de même nature. Écurer de la vaisselle. Il faut écurer ces chaudrons, ces poêlons, ces chenets. Écurer avec de la lie, avec du sablon. On dit aussi, Écurer un puits. Voyez CURER.

ÉCURÉ, ÉE. participe

ÉCURÉ, ÉE. participe

ÉCUREUIL. s. m.

ÉCUREUIL. s. m. Petit quadrupède de la famille des Rongeurs, vivant dans les bois, et doué d' une telle agilité, qu' il saute de branche en branche comme les oiseaux. L' écureuil se couvre, s' ombrage de sa queue. Nourrir un écureuil en cage. L' écureuil est aisé à apprivoiser. Les écureuils aiment les noisettes.

Fig. et fam., C' est un écureuil, il est vif comme un écureuil, se dit D' un jeune homme vif, sémillant, qui ne tient pas en place.

ÉCUREUR, EUSE. s.

ÉCUREUR, EUSE. s. Celui, celle qui écure la vaisselle et la batterie de cuisine.

ÉCURIE. s. f.

ÉCURIE. s. f. Lieu destiné à loger des chevaux, des mulets, etc. Mettez ces chevaux à l' écurie. Au sortir de l' écurie. Écurie bien garnie. La cour des écuries. Les écurie du roi.

Prov. et fig., Fermer l' écurie quand les chevaux sont dehors, Prendre des précautions quand le mal est arrivé, quand il n' est plus temps de l' éviter.

Prov. et fig., C' est un cheval à l' écurie, se dit D' une chose qui nécessite des frais d' entretien, sans être d' aucune utilité.

ÉCURIE

ÉCURIE signifie aussi, Train, équipage qui comprend écuyers, pages, carrosses, chevaux, mulets, etc., d' un prince, d' un grand seigneur. L' écurie du prince est partie. La grande écurie, la petite écurie du roi. Les pages de la grande, de la petite écurie. Avoir le soin, l' inspection de l' écurie, des écuries. Il dépense beaucoup pour ses écuries.

ÉCUSSON. s. m.

ÉCUSSON. s. m. Écu d' armoiries. Il ne se dit qu' en termes de Blason. L' écusson de France, d' Autriche.

ÉCUSSON

ÉCUSSON en termes de Jardinage, signifie, Un morceau d' écorce portant un oeil ou un bouton, que l' on enlève, au moment de la séve, à une jeune branche d' arbre, pour l' insérer entre le bois et l' écorce d' un autre arbre. Greffer en écusson. Ce jardinier fait très-bien un écusson.

ÉCUSSONNER. v. a.

ÉCUSSONNER. v. a. T. d' Agricult. Greffer, enter en écusson. Tous les arbres que ce jardinier a écussonnés sont bien venus.

ÉCUSSONNÉ, ÉE. participe

ÉCUSSONNÉ, ÉE. participe

ÉCUSSONNOIR. s. m.

ÉCUSSONNOIR. s. m. T. d' Agricult. Petit couteau dont on se sert pour écussonner.

ÉCUYER. s. m.

ÉCUYER. s. m. Il se disait anciennement d' Un gentilhomme qui suivait et accompagnait un chevalier, qui portait son écu et lui aidait à prendre ses armes et à se désarmer. Un chevalier accompagné de son écuyer.

ÉCUYER

ÉCUYER est aussi Le titre que portaient anciennement les jeunes gens de la plus haute qualité, jusqu' à ce qu' ils eussent été armés chevaliers avec les cérémonies d' usage.

ÉCUYER

ÉCUYER est également Le titre que portaient autrefois, en France, les simples gentilshommes et les anoblis. Il était défendu de prendre la qualité d' écuyer, si l' on n' était pas noble. Cette qualification est encore fort usitée en Angleterre. Un tel, écuyer (' squire).

ÉCUYER

ÉCUYER signifie en outre, Celui qui a la charge, l' intendance de l' écurie d' un prince, d' un grand seigneur. Le grand écuyer de France. Le premier écuyer. Cela n' est pas de la charge de l' écuyer. Écuyer cavalcadour.

Il signifie aussi, Celui qui enseigne à monter à cheval, qui dresse les chevaux au manége. Les écuyers du roi. Écuyer de la grande, de la petite écurie. Il apprend à monter à cheval chez tel écuyer. Quel est l' écuyer qui tient ce manége?

Cet homme est bon écuyer, Il monte bien à cheval, il sait bien mener, bien dresser un cheval.

Bottes à l' écuyère, Bottes dont on se sert pour monter à cheval, surtout dans les exercices du manége et dans la cavalerie: la tige, plus haute par devant que le genou, est fortement échancrée sous le jarret.

ÉCUYER

ÉCUYER se dit encore de Celui qui donne la main à une dame pour la mener. On ne l' emploie guère, dans ce sens, qu' en parlant D' une reine, d' une princesse, etc. Le premier écuyer de la reine. L' écuyer de la princesse.

Écuyer de main, par opposition à Écuyer cavalcadour, Celui qui donne la main au roi, pour l' aider à monter en voiture, etc.

Écuyer tranchant, Officier qui coupe les viandes à la table des rois et des princes.

Écuyer de bouche, de cuisine, Le maître cuisinier d' un prince ou d' un grand seigneur.

ÉCUYER

ÉCUYER se dit, par analogie, d' Une perche de bois fixée le long du mur d' un escalier, pour servir d' appui aux personnes qui montent ou qui descendent.

EDDA. s. f.

EDDA. s. f. Nom d' un célèbre recueil mythologique des anciens peuples du Nord. Un commentaire de l' Edda. L' Edda est un ouvrage de poésie plutôt qu' une histoire.

ÉDEN. s. m.

ÉDEN. s. m. (On prononce Édèn.) Nom que l' Écriture sainte donne au Paradis terrestre.

ÉDENTER. v. a.

ÉDENTER. v. a. User, rompre les dents d' une scie, d' un peigne, etc. Il a édenté son peigne. Vous édenterez votre scie. On l' emploie avec le pronom personnel. Un peigne qui s' édente.

ÉDENTÉ, ÉE. participe Fam.

ÉDENTÉ, ÉE. participe Fam. Une vieille édentée, Une vieille qui n' a plus de dents.

ÉDIFIANT, ANTE. adj.

ÉDIFIANT, ANTE. adj. Qui porte à la vertu et à la piété par l' exemple ou par le discours. Cela est édifiant. Il mène une vie, il a une conduite très-édifiante. C' est un livre édifiant. Il a fait un sermon fort édifiant. Il prêche d' une manière très-édifiante. Cela n' est guère édifiant. Rien n' est plus édifiant. Des paroles édifiantes.

ÉDIFICATEUR. s. m.

ÉDIFICATEUR. s. m. Celui qui élève, qui construit un édifice. Il est peu usité.

ÉDIFICATION. s. f.

ÉDIFICATION. s. f. Action de bâtir. Il ne se dit guère au propre qu' en parlant Des temples. L' édification du temple de Jérusalem fut réservée à Salomon.

Il se dit, au figuré, Des sentiments de piété et de vertu que l' on inspire par l' exemple ou par le discours. Il mène une vie pleine d' édification. Cela est de peu d' édification, de grande édification. Faire les choses pour la gloire de Dieu et pour l' édification du prochain. Dire un mot d' édification.

ÉDIFICE. s. m.

ÉDIFICE. s. m. Bâtiment. On ne l' emploie guère qu' en parlant Des temples, des palais et autres grands bâtiments. Bel édifice. Grand édifice. Superbe édifice. Les édifices publics. Élever un édifice. Construire un édifice. La structure d' un édifice.

Il se dit, figurément, de Certaines choses formées par l' assemblage, le concours, la combinaison de plusieurs autres. L' édifice social. L' édifice féodal s' écroulait de toutes parts. Un seul échec renversa tout l' édifice de sa fortune.

ÉDIFIER. v. a.

ÉDIFIER. v. a. Bâtir. On ne le dit guère qu' en parlant Des temples et autres grands bâtiments publics. Édifier un temple, un palais, etc.

Il signifie figurément, User de son autorité pour établir l' ordre et la paix; et alors on l' oppose ordinairement à Détruire, pris dans le sens de Bouleverser, mettre le désordre. Vous êtes envoyé pour édifier, et non pas pour détruire. Il détruit au lieu d' édifier.

ÉDIFIER

ÉDIFIER signifie aussi figurément, Porter a la piété, à la vertu, par l' exemple ou par le discours. Édifier le prochain. Édifier ses domestiques. Édifier tout le monde par son exemple. Sa vie, ses actions, ses paroles, tout édifie en lui. La lecture de ce livre édifie beaucoup. Cet homme prêche d' une manière qui édifie.

Il signifie encore, Satisfaire par un bon procédé, donner bonne opinion de soi. La conduite qu' il a tenue dans cette affaire m' édifie extrêmement. Ce sens vieillit.

ÉDIFIÉ, ÉE. participe

ÉDIFIÉ, ÉE. participe Touché. Il s' en retourna édifié, très-édifié du sermon. N' êtes-vous pas édifié de cette conduite? Avec la négation ou avec l' adverbe mal, il signifie, Scandalisé. Il sortit mal édifié d' un pareil discours. Il n' est pas trop édifié, fort édifié, il est assez mal édifié de ce qu' un tel a fait.

ÉDILE. s. m.

ÉDILE. s. m. Magistrat romain qui avait inspection sur les édifices publics, sur les jeux, etc. Édile curule. Édile plébéien.

ÉDILITÉ. s. f.

ÉDILITÉ. s. f. Magistrature de l' édile. Obtenir l' édilité. Exercer l' édilité. La durée de l' édilité.

Il se dit également de L' exercice de cette magistrature. Pendant son édilité.

ÉDIT. s. m.

ÉDIT. s. m. Loi, ordonnance, constitution du souverain. Édit du prince. Les édits des empereurs romains. Un édit de Justinien.

Il s' est dit plus particulièrement, dans l' ancien régime, de Celles des ordonnances de nos rois qui ne statuaient que sur un seul point ou une seule matière. Vérifier, enregistrer un édit. Faire un édit. Révoquer un édit. Retirer un édit. Renouveler un édit. Interpréter un édit par une déclaration. Les édits du roi. La révocation de l' édit de Nantes. L' édit des contrôles, des duels, etc. Les déclarations étaient datées du jour, du mois et de l' année; les édits ne l' étaient que du mois et de l' année.

Chambre de l' édit, se disait, dans les anciens parlements, d' Une chambre instituée par l' édit de Nantes, pour connaître des affaires des protestants, et qui était mi-partie de catholiques et de calvinistes.

ÉDITEUR. s. m.

ÉDITEUR. s. m. Celui qui fait imprimer l' ouvrage d' autrui en se donnant quelques soins pour l' édition. Cet ouvrage paraît avec une préface de l' éditeur. Un éditeur anonyme. Par extension, les libraires prennent quelquefois le titre d' éditeurs des ouvrages qu' ils publient à leurs frais.

Éditeur responsable, Celui sous la responsabilité duquel paraît un journal, une feuille périodique.

ÉDITION. s. f.

ÉDITION. s. f. Impression et publication d' un livre, soit qu' il paraisse pour la première fois, soit qu' il ait déjà été imprimé; ou La collection des exemplaires qu' on imprime pour cette publication. La première, la seconde édition d' un ouvrage. Le saint Augustin de l' édition d' Érasme, de l' édition des bénédictins. Le Racine de l' édition de Didot. Le Tasse de l' édition de Florence. L' Homère, édition de 1488. Cet ouvrage a eu cinq éditions, en est à sa troisième édition, n' a eu qu' une seule édition. Nouvelle édition. Toute l' édition a été saisie. Une belle édition. Une édition fautive. Mauvaise édition. Édition correcte.

Édition princeps, La première édition d' un auteur ancien. L' édition princeps de Virgile Consulter une édition princeps.

ÉDREDON. s. m.

ÉDREDON. s. m. Duvet d' une espèce de canard des pays septentrionaux, qui sert à faire des couvre-pieds, des couvertures. Un couvre-pied d' édredon.

Il se dit aussi d' Un couvre-pied d' édredon. Acheter un édredon.

ÉDUCATION. s. f.

ÉDUCATION. s. f. Action d' élever, de former un enfant, un jeune homme, de développer ses facultés physiques, intellectuelles et morales. Il signifie aussi, Le résultat de cette action. Éducation physique. Éducation morale. La première éducation. Éducation nationale. Système d' éducation. Traité d' éducation. Règle d' éducation. Se livrer, se consacrer à l' éducation de la jeunesse. Prendre soin de l' éducation des enfants. Bonne éducation. Éducation soignée. Mauvaise éducation. Faire l' éducation d' un jeune homme. Donner de l' éducation à ses enfants. Il n' a guère profité de son éducation. Son éducation a été négligée. Il se sent de la bonne éducation qu' il a reçue. La bonne éducation rectifie les dispositions vicieuses.

Maison d' éducation, Maison où l' on prend en pension des enfants, pour les instruire. Tenir une maison d' éducation pour les jeunes demoiselles.

ÉDUCATION

ÉDUCATION signifie quelquefois, La connaissance et la pratique des usages de la société, relativement aux manières, aux égards, à la politesse. Il n' a point d' éducation. Il est sans éducation. Il manque tout à fait d' éducation.

ÉDUCATION

ÉDUCATION se dit, par extension, en parlant De certains animaux, tels que le cheval, le chien, etc., et signifie, L' action de les dresser à certains exercices. L' éducation d' un cheval.

Il se dit également, surtout en Économie rurale, Du soin qu' on prend pour élever certains animaux, de l' art de les multiplier, et d' en tirer le plus grand avantage qu' il est possible. L' éducation des troupeaux. L' éducation des abeilles, des vers à soie. Ce fermier entend bien l' éducation des bêtes à laine.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des végétaux. L' éducation de cette plante est difficile.

ÉDULCORATION. s. f.

ÉDULCORATION. s. f. T. de Chimie et de Pharmacie. Action d' édulcorer.

ÉDULCORER. v. a.

ÉDULCORER. v. a. T. de Chimie. Verser de l' eau sur des substances en poudre, pour les dépouiller des parties salines, alcalines, acides, etc., qu' elles peuvent contenir.

ÉDULCORER

ÉDULCORER en termes de Pharmacie, Adoucir un médicament en y ajoutant du sucre ou quelque sirop.

ÉDULCORÉ, ÉE. participe

ÉDULCORÉ, ÉE. participe Tisane édulcorée.

ÉFAUFILER. v. a.

ÉFAUFILER. v. a. Tirer la soie d' un ruban ou d' une étoffe, pour juger de sa qualité, ou pour en faire de la ouate.

ÉFAUFILÉ, ÉE. participe

ÉFAUFILÉ, ÉE. participe

EFENDI. s. m.

EFENDI. s. m. Voyez EFFENDI.

EFFAÇABLE. adj. des deux genres

EFFAÇABLE. adj. des deux genres Qui peut être effacé. Cette écriture est effaçable avec de l' eau-forte.

EFFACER. v. a.

EFFACER. v. a. Ôter, enlever la figure, l' image, le caractère, les couleurs, les traits, l' empreinte de quelque chose; rayer, raturer. Le temps a effacé les traits et les couleurs de ce tableau. Effacer l' empreinte d' une médaille, ou simplement, Effacer une médaille. Effacer une ligne, deux lignes d' écriture. Il faut effacer ces mots-là.

Il se dit, par extension, en parlant De la beauté des femmes. Cette femme était belle, mais le temps a effacé sa beauté. Elle avait des couleurs, mais la maladie les a effacées.

Il se dit figurément, au sens moral, pour Faire disparaître, faire oublier. Effacer le souvenir d' un événement, l' effacer de la mémoire des hommes. Effacer ses péchés par ses larmes. Ses dernières actions ont effacé les taches de sa vie passée.

Il se dit encore figurément pour Surpasser, éclipser. Cet homme a effacé la gloire de ses ancêtres, il a effacé tous ceux qui l' ont précédé. Ce général a effacé tous les grands capitaines de son temps. Dans ce bal, elle effaçait par sa beauté toutes les autres femmes. Il effaça par sa magnificence tous ceux qui parurent à ce carrousel. Ce poëte a effacé tous ses contemporains.

Effacer le corps, effacer une épaule, etc., dans certains exercices, comme l' escrime, la danse, le manége, Tenir le corps, une épaule, dans la position qui donne le moins de prise, le plus de grâce. Effacez l' épaule gauche.

EFFACER

EFFACER s' emploie souvent avec le pronom personnel. Une empreinte qui s' efface par le frottement. Des couleurs qui s' effacent. Vos bienfaits ne s' effaceront jamais de ma mémoire. Toute autre gloire s' efface devant la sienne.

Il signifie particulièrement, Effacer le corps, l' épaule, etc. Effacez-vous un peu plus. Il s' effaça pour éviter le coup. On l' emploie quelquefois figurément. Il s' effaçait pour faire briller son ami.

EFFACÉ, ÉE. participe

EFFACÉ, ÉE. participe Écriture effacée, tout effacée.

Il est aussi adjectif, dans un sens analogue à la seconde acception de S' effacer. Ce soldat a les épaules bien effacées.

EFFAÇURE. s. f.

EFFAÇURE. s. f. Ce qui est effacé, soit par accident, soit à dessein. L' effaçure n' empêche pas qu' on ne lise encore quelque chose de ce qui était écrit. Cette page était pleine d' effaçures.

EFFANER. v. a.

EFFANER. v. a. T. d' Agricult. Il a le même sens qu' Effeuiller; mais on ne le dit guère qu' en parlant Des blés.

EFFANÉ, ÉE. participe

EFFANÉ, ÉE. participe

EFFARER. v. a.

EFFARER. v. a. Troubler tellement une personne, que son air et ses yeux ont quelque chose de hagard Qu' a-t-on pu vous dire qui vous ait si fort effaré?

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Un homme sujet à s' effarer. Pourquoi vous effarer de si peu de chose?

EFFARÉ, ÉE. participe

EFFARÉ, ÉE. participe Qui est tout troublé, tout hors de lui. Il était tout effaré. Il est venu tout effaré nous dire cette nouvelle. On dit dans un sens analogue, Visage effaré, air effaré.

EFFAROUCHER. v. a.

EFFAROUCHER. v. a. Épouvanter, effrayer et faire fuir. Effaroucher des pigeons. Effaroucher le gibier.

Prov. et fig., Effaroucher les pigeons, Éloigner d' une maison ceux qui y apportent du profit. Un marchand qui surfait trop effarouche les pigeons.

EFFAROUCHER

EFFAROUCHER signifie figurément et familièrement, Rendre moins traitable, donner de l' éloignement. Si vous lui faites cette proposition, vous l' effaroucherez.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans l' un et dans l' autre sens. Mon cheval s' est effarouché. C' est un homme qui s' effarouche aisément.

EFFAROUCHÉ, ÉE. participe

EFFAROUCHÉ, ÉE. participe

EFFECTIF, IVE. adj.

EFFECTIF, IVE. adj. Qui est réellement et de fait. Une armée de trente mille hommes effectifs. Il a dix mille écus effectifs dans sa caisse. Il a payé en deniers effectifs.

Fam., C' est un homme effectif, sa parole est effective, C' est un homme qui fait ce qu' il dit, qui ne promet rien qu' il ne tienne.

EFFECTIF

EFFECTIF s' emploie aussi comme substantif masculin, en termes d' Administration militaire, pour désigner, Le nombre réel des soldats d' une armée, d' une troupe, par opposition Au nombre que les règlements, etc., lui assignent, ou qu' on lui suppose. L' effectif de son armée n' était que de vingt mille hommes. L' effectif d' une compagnie.

EFFECTIVEMENT. adv.

EFFECTIVEMENT. adv. Réellement, en effet. Il ne vous fait point un conte, cela est effectivement vrai. Cela est arrivé effectivement. Il prétend avoir droit sur cette terre, et effectivement il a de bons titres. Il paraît moins touché qu' il ne l' est effectivement.

EFFECTUER. v. a.

EFFECTUER. v. a. Mettre à effet, à exécution. Il a effectué ses promesses. Ce n' est pas tout que de promettre, il faut effectuer. Effectuer un payement. Ces projets ne tarderont pas à être effectués, ou, avec le pronom personnel, ne tardèrent pas à s' effectuer.

EFFECTUÉ, ÉE. participe

EFFECTUÉ, ÉE. participe

EFFÉMINER. v. a.

EFFÉMINER. v. a. Rendre faible comme l' est ordinairement une femme, amollir. Les voluptés efféminent l' âme et le corps. Le luxe effémine une nation. Il n' y a rien qui soit si capable d' efféminer le courage que l' oisiveté et les délices.

EFFÉMINÉ, ÉE. participe

EFFÉMINÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et signifie, Qui tient de la faiblesse de la femme. Homme efféminé. Coeur efféminé. Mine efféminée. Visage efféminé. Air efféminé. Naturel efféminé. Moeurs efféminées.

Il est aussi substantif. C' est un efféminé. Il n' y a que des efféminés qui puissent avoir de ces sentiments-là.

EFFENDI. s. m.

EFFENDI. s. m. (Quelques-uns écrivent, Efendi.) Mot turc emprunté du grec. Seigneur, maître: titre des fonctionnaires civils, des ministres de la religion et des savants.

Reis-effendi, ministre des affaires étrangères, en Turquie.

EFFERVESCENCE. s. f.

EFFERVESCENCE. s. f. Mouvement intestin qui ressemble à l' ébullition, et qui s' excite par le contact ou le mélange de deux substances. Être en effervescence. Faire effervescence. Les alcalis font effervescence avec les acides. Il ne faut point confondre l' effervescence avec la fermentation, ni avec l' ébullition. On dit quelquefois en Médecine, dans un sens analogue, L' effervescence des humeurs.

Il s' emploie souvent au figuré, et se dit surtout d' Une émotion vive et passagère dans les âmes, dans les esprits. Calmer l' effervescence des esprits, des passions. L effervescence populaire. La plus grande effervescence régnait parmi le peuple, régnait dans la ville. Dans un moment d' effervescence.

EFFERVESCENT, ENTE. adj.

EFFERVESCENT, ENTE. adj. T. de Chimie. Qui est susceptible de faire effervescence, ou Qui est en effervescence. Matières effervescentes. Liquide effervescent.

Il se dit quelquefois au figuré, dans le langage ordinaire. Une tête effervescente.

EFFET. s. m.

EFFET. s. m. Ce qui est produit par quelque cause. Bon effet. Mauvais effet. Effet extraordinaire. Ôtez la cause, vous ôterez l' effet. Remonter des effets aux causes. Il n' y a point d' effet sans cause. Un bon effet d' une mauvaise cause. Cela ne saurait faire un bon effet. Cela produisit un bon, un mauvais effet. L' effet d' une machine. L' effet d' une médecine. L' effet d' une mine. Les effets de la lumière qui se joue dans le feuillage.

En Jurispr., Effet rétroactif, Effet d' une loi dont on ferait remonter l' application à un temps où elle n' existait pas encore. La loi ne doit jamais avoir d' effet rétroactif.

En Jurispr., Effets civils, Droits, avantages qu' assure la loi civile, et dont ne jouissent point ceux qui sont morts civilement, comme le droit de tester, etc.

EFFET

EFFET se dit particulièrement, dans les Beaux-Arts et en Littérature, de Ce qui frappe, de ce qui attire ou captive les regards, l' attention. Il y a de beaux effets de lumière, de clair-obscur dans ce tableau. Cet artiste sacrifie souvent la convenance à l' effet. Cette scène produit beaucoup d' effet à la représentation. On dit dans un sens analogue, en Peinture: Mettre un tableau, un dessin à l' effet. Ce tableau est à l' effet.

EFFET

EFFET se prend aussi pour L' exécution d' une chose. En venir à l' effet. Des paroles, ils en vinrent aux effets. Voilà de belles propositions, mais il faut les mettre à effet. Il faut que l' effet s' ensuive. Il faut en voir l' effet. La chose a eu son effet, son plein et entier effet, est demeurée sans effet.

Pour cet effet, à cet effet, Pour l' exécution de quoi, ou En vue de quoi.

À quel effet? À quelle intention? Pourquoi?

À l' effet de, Pour l' exécution, pour l' accomplissement de, ou Afin de. Cette locution n' est guère usitée qu' en style de Pratique.

EFFET

EFFET se dit aussi d' Un billet, d' une lettre de change, d' un papier de crédit. Cette lettre de change n' est pas un fort bon effet. Un effet de commerce. Il a beaucoup d' effets en portefeuille. Souscrire un effet. Effet payable au porteur, ou simplement, Effet au porteur.

Les effets publics, Les rentes sur l' État, les billets ou papiers d' État introduits dans la banque et dans le commerce.

Effets mobiliers, ou simplement et plus ordinairement, Effets, Biens, objets meubles, ou censés tels d' après la loi. Les effets d' une succession. Il n' a pas assez d' effets pour payer ses créanciers. Ses dettes surpassent ses effets de plus de la moitié. Il abandonna ses effets à ses créanciers. C' est un banqueroutier, il a détourné, caché, soustrait ses effets.

EFFETS

EFFETS au pluriel, se dit quelquefois, dans un sens particulier, Des objets meubles qui sont à l' usage d' une personne. Emporter ses effets. On lui a pris quelques-uns de ses effets, tous ses effets, le peu d' effets qui lui restaient. La note des effets qui sont dans une malle.

EN EFFET. loc. adv.

EN EFFET. loc. adv. Réellement. Ce n' est point un conte, cela est en effet. Il a raison en effet. Il le mérite en effet.

EN EFFET

EN EFFET au commencement d' une phrase, annonce le plus souvent qu' on va donner une preuve de ce qu' on vient de dire.

Il s' emploie aussi par manière de conjonction, et pour servir de liaison au discours. Il maintient que telle chose est: en effet, peut-on en douter après tant d' expériences?

EFFEUILLAISON. s. f.

EFFEUILLAISON. s. f. Action d' effeuiller. L' effeuillaison de la vigne.

EFFEUILLER. v. a.

EFFEUILLER. v. a. Ôter les feuilles, dépouiller de feuilles. Effeuiller une branche d' arbre. Dans certaines contrées, on effeuille la vigne lorsque le raisin est presque mûr. On dit de même, Effeuiller une rose, des roses, etc., En détacher les pétales.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les roses épanouies s' effeuillent bientôt.

EFFEUILLÉ, ÉE. participe

EFFEUILLÉ, ÉE. participe

EFFICACE. adj. des deux genres

EFFICACE. adj. des deux genres Qui produit son effet. Ce remède est efficace contre les poisons. Moyen efficace. Discours efficace. La parole de Dieu est efficace.

En Théologie, Grâce efficace, La grâce qui a toujours son effet.

EFFICACE. s. f.

EFFICACE. s. f. Il signifie la même chose qu' Efficacité; mais il est beaucoup moins en usage. L' efficace d' un remède. L' éloquence, quand on sait bien s' en servir, est d' une grande efficace, a une grande efficace. L' efficace de la grâce.

EFFICACEMENT. adv.

EFFICACEMENT. adv. D' une manière efficace. Travailler efficacement à quelque chose. Vouloir efficacement quelque chose.

EFFICACITÉ. s. f.

EFFICACITÉ. s. f. Force, vertu de quelque cause, pour produire son effet. L' efficacité d' un remède. L' efficacité des prières. L' efficacité de la grâce.

EFFICIENT, ENTE. adj.

EFFICIENT, ENTE. adj. Qui produit certain effet. Il n' est guère usité qu' au féminin, et dans cette locution, Cause efficiente. Le soleil est la cause efficiente de la chaleur.

EFFIGIE. s. f.

EFFIGIE. s. f. Figure, représentation d' une personne, soit en relief, soit en peinture. Cette médaille est à l' effigie, porte l' effigie de tel prince. On doit porter respect à l' effigie du prince. Exposer en public l' effigie d' un roi, d' un prince qui vient de mourir. Effigie de cire. Il n' est guère usité que dans ces sortes de phrases et dans les suivantes:

Exécuter un criminel en effigie, Exposer en public un tableau où le condamné qui est en fuite est représenté subissant la peine prononcée contre lui, et au bas duquel son nom et l' arrêt sont écrits; ou seulement, comme cela se pratique aujourd' hui, Attacher à l' instrument du supplice un écrit indiquant les noms et qualités du condamné, et contenant l' extrait de son jugement. Il fut exécuté en effigie. Il fut pendu, il eut la tête tranchée en effigie. On dit de même, Exécution en effigie.

EFFIGIER. v. a.

EFFIGIER. v. a. Exécuter en effigie. Effigier un criminel condamné par contumace. Il a vieilli.

EFFIGIÉ, ÉE. participe

EFFIGIÉ, ÉE. participe

EFFILÉ. s. m.

EFFILÉ. s. m. Voyez le participe d' EFFILER.

EFFILÉ, ÉE. adj.

EFFILÉ, ÉE. adj. Mince et long, étroit et allongé. Avoir la taille effilée, le visage effilé.

Cheval effilé, Cheval qui a l' encolure fine et déliée.

EFFILER. v. a.

EFFILER. v. a. Défaire un tissu fil à fil. Effiler une toile. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Bougier le bord d' une étoffe, de crainte qu' elle ne s' effile.

Effiler les cheveux, Les dégarnir en les coupant en pointe.

EFFILÉ, ÉE. participe

EFFILÉ, ÉE. participe Il se dit substantivement, au masculin, Du linge qui est effilé par le bout en forme de frange, et qu' on porte dans les grands deuils durant un nombre de jours déterminé. Porter de l' effilé. Porter le deuil en effilé.

EFFILOQUER. v. a.

EFFILOQUER. v. a. Effiler une étoffe de soie, pour faire de la ouate.

EFFILOQUÉ, ÉE. participe

EFFILOQUÉ, ÉE. participe

EFFLANQUER. v. a.

EFFLANQUER. v. a. Il se dit proprement en parlant Des chevaux que l' excès du travail ou le défaut de nourriture a maigris jusqu' à leur rendre les flancs creux et décharnés. Efflanquer un cheval à force de le faire travailler. Le travail l' a tout efflanqué. La mauvaise nourriture l' a efflanqué.

EFFLANQUÉ, ÉE. participe

EFFLANQUÉ, ÉE. participe Un cheval efflanqué. Une bête efflanquée.

EFFLEURER. v. a.

EFFLEURER. v. a. Ne faire qu' enlever la superficie. Le coup n' a fait que lui effleurer la peau. Il s' est effleuré la jambe en tombant. Cet homme laboure mal, il ne fait qu' effleurer la terre.

Il signifie, par extension, Raser, passer tout près, atteindre légèrement. La barque effleurait le rivage. La balle a effleuré le mur.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral. Il ne souffre pas un mot qui puisse effleurer son honneur. Les reproches effleurent à peine ce coeur endurci.

Il signifie encore au figuré, Toucher légèrement une question, une matière sans l' approfondir. Il n' a fait qu' effleurer la matière. Il ne va jamais au fond des choses, il ne fait que les effleurer.

EFFLEURER

EFFLEURER en termes de Fleuriste, signifie, Ôter les fleurs. Effleurer un rosier.

EFFLEURÉ, ÉE. participe

EFFLEURÉ, ÉE. participe

EFFLEURIR (S' ). v. pron.

EFFLEURIR (S' ). v. pron. T. de Chimie et de Minéralogie. Tomber en efflorescence. Un minéral qui s' effleurit, c' est-à-dire, Qui perd son eau de cristallisation et tombe en poudre. On dit quelquefois neutralement, Effleurir.

EFFLEURI, IE. participe

EFFLEURI, IE. participe

EFFLORESCENCE. s. f.

EFFLORESCENCE. s. f. T. de Chimie et de Minéralogie. Changement qui arrive à une substance minérale, quand, exposée à l' air, elle se recouvre d' une matière pulvérulente. Il y a des pyrites qui tombent en efflorescence.

En Médec., Avoir des efflorescences sur la peau, Y avoir des élevures.

EFFLORESCENT, ENTE. adj.

EFFLORESCENT, ENTE. adj. T. de Chimie et de Minéralogie. Qui tombe en efflorescence.

EFFLUENCE. s. f.

EFFLUENCE. s. f. T. de Physique. Émanation réelle ou supposée d' un fluide ou de corpuscules invisibles. Il se dit surtout en parlant Du fluide électrique. Effluences électriques.

EFFLUENT, ENTE. adj.

EFFLUENT, ENTE. adj. T. de Physique. Il n' est guère usité que dans cette locution, Matière effluente, Les émanations invisibles qui sortent ou qui sont supposées sortir d' un corps.

EFFONDREMENT. s. m.

EFFONDREMENT. s. m. T. d' Agricult. Action d' effondrer, de fouiller des terres à la profondeur de plusieurs pieds.

EFFONDRER. v. a.

EFFONDRER. v. a. T. d' Agricult. Remuer, fouiller des terres profondément, en y mêlant de l' engrais. Les terres pierreuses doivent être souvent effondrées.

EFFONDRER

EFFONDRER dans le langage ordinaire, signifie, Enfoncer, Rompre, briser. Effondrer un coffre, une armoire, un buffet.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans ce dernier sens. Le feu ayant gagné la chambre à coucher, le plancher s' effondra.

Effondrer une volaille, La vider avant de la mettre cuire. Cette locution vieillit.

EFFONDRÉ, ÉE. participe

EFFONDRÉ, ÉE. participe

EFFONDRILLES. s. f. pl.

EFFONDRILLES. s. f. pl. Les parties grossières qui restent au fond d' un vase dans lequel on a fait cuire ou infuser quelque chose. Ce bouillon est plein d' effondrilles.

EFFORCER (S' ). v. pron.

EFFORCER (S' ). v. pron. Employer toute sa force à faire quelque chose; ne pas assez ménager ses forces en faisant quelque chose. S' efforcer de soulever un fardeau. Ne vous efforcez point à parler. Il s' est efforcé à courir. Ne vous efforcez pas, vous vous blesserez.

Il signifie figurément, Employer son industrie ou faire tout ce qu' on peut pour venir à bout de quelque chose, pour arriver à un but. S' efforcer de parvenir. Efforcez-vous de lui plaire. S' efforcer de gagner les bonnes grâces de quelqu' un, de le contenter. Il s' efforçait de paraître calme.

EFFORT. s. m.

EFFORT. s. m. Emploi plus qu' ordinaire des forces physiques ou morales. Grand effort. Léger effort. Faire le dernier effort. Vain effort. Effort inutile. Employer tous ses efforts. Il en est venu à bout sans beaucoup d' efforts. Faire beaucoup d' efforts, de nouveaux efforts, des efforts impuissants. Les ennemis ont fait un grand effort pour emporter cette place. Faites-y vos efforts, tous vos efforts. Faites un effort pour vous procurer de l' argent. Il fit tous ses efforts pour mériter cette récompense. Cela n' exige pas de grands efforts. Le bel effort, vraiment! Nous unirons, nous réunirons nos efforts. Le succès couronna leurs efforts. Effort d' esprit. Effort d' imagination. Effort de mémoire. Effort de vertu.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des choses. L' effort de l' eau a rompu cette digue. Cet arbre n' a pu résister à l' effort, aux efforts du vent. Tout l' effort de cette voûte, tout son faix porte sur les contre-murs. L' effort des arches d' un pont sur les culées.

Il se dit aussi figurément. Tout l' effort de la guerre va se porter sur cette province.

Il se dit, par extension, d' Un ouvrage produit par une action où l' on s' est efforcé de faire tout ce qu' on pouvait. Ce sens n' est guère usité qu' en parlant Des productions de l' esprit ou de l' art. Ce morceau d' éloquence, la solution de ce problème, etc., est un effort d' esprit, le dernier effort de l' esprit. Cette statue, ce tableau, etc., est un effort de l' art, un des plus grands efforts de l' art.

Il se dit également Des choses qui demandent un sacrifice. Il a fait un effort pour l' établissement de son fils, pour marier sa fille. Je ferai volontiers cet effort.

Faire un effort sur soi-même, Se déterminer à faire quelque chose, malgré l' extrême répugnance qu' on éprouve.

EFFORT

EFFORT se dit en outre d' Une hernie produite par quelque effort violent, ou d' Un tiraillement douloureux de quelque muscle, produit par une cause semblable. La première de ces acceptions n' appartient qu' au langage vulgaire; la seconde s' applique tant Aux personnes qu' à certains animaux et particulièrement aux chevaux. Se donner un effort en soulevant un fardeau. Ce cheval a un effort. Effort de reins.

EFFRACTION. s. f.

EFFRACTION. s. f. T. de Jurispr. criminelle. Fracture, rupture que fait un voleur pour dérober. Il y a eu vol avec effraction. Effraction extérieure. Effraction intérieure.

EFFRAIE. s. f.

EFFRAIE. s. f. Voyez FRESAIE.

EFFRAYANT, ANTE. adj.

EFFRAYANT, ANTE. adj. Qui donne de la frayeur. Un songe effrayant. Un spectacle effrayant. Une figure effrayante.

EFFRAYER. v. a.

EFFRAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Donner de la frayeur, épouvanter. Effrayer un enfant, des pigeons, etc. Vous m' avez effrayé par cette nouvelle. Cet événement a effrayé tout le monde.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' étonner, être saisi de frayeur. Il s' effraye de peu de chose.

EFFRAYÉ, ÉE. participe

EFFRAYÉ, ÉE. participe

EFFRÉNÉ, ÉE. adj.

EFFRÉNÉ, ÉE. adj. Qui est sans frein, sans retenue. Il ne se dit qu' au figuré. Licence effrénée. Langue effrénée. Ambition effrénée. Luxe effréné. Passion effrénée.

EFFRITER. v. a.

EFFRITER. v. a. T. d' Agricult. User, épuiser une terre. Effriter un champ.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. La terre s' effrite, si l' on n' y met pas d' engrais.

EFFRITÉ, ÉE. participe

EFFRITÉ, ÉE. participe

EFFROI. s. m.

EFFROI. s. m. Grande frayeur, terreur, épouvante. Porter, répandre l' effroi. Trembler d' effroi. Pâlir d' effroi. Inspirer l' effroi. Un effroi mortel.

EFFRONTÉ, ÉE. adj.

EFFRONTÉ, ÉE. adj. Impudent, qui n' a honte de rien. Il est bien effronté. Un homme effronté. Une femme effrontée.

Il se dit quelquefois De l' air, du regard, etc. Un air effronté. Des regards effrontés. Répondre d' un ton effronté.

Prov., Effronté comme un page de cour, comme un page, Hardi jusqu' à l' impudence.

EFFRONTÉ, ÉE

EFFRONTÉ, ÉE, est aussi substantif. C' est un effronté. C' est une effrontée.

EFFRONTÉMENT. adv.

EFFRONTÉMENT. adv. D' une manière effrontée, impudemment. Il est entré effrontément. Parler effrontément. Regarder effrontément. Soutenir effrontément un mensonge.

EFFRONTERIE. s. f.

EFFRONTERIE. s. f. Impudence. Étrange effronterie. Il n' a que de l' effronterie. Il a eu l' effronterie de le menacer.

EFFROYABLE. adj. des deux genres

EFFROYABLE. adj. des deux genres Qui cause de l' effroi, de l' horreur. Un spectacle effroyable. Il faisait des serments effroyables.

Il signifie, par exagération, Extrêmement difforme, laid. Cette femme est effroyable.

Il signifie aussi, Excessif, étonnant, prodigieux. Elle est d' une laideur effroyable. Il fait une dépense effroyable. C' est une chose effroyable, il est effroyable combien elle a perdu au jeu. Il y avait un monde effroyable à leur assemblée.

EFFROYABLEMENT. adv.

EFFROYABLEMENT. adv. D' une manière excessive et prodigieuse. Elle est effroyablement laide. Il dépense effroyablement.

EFFUSION. s. f.

EFFUSION. s. f. Épanchement. L' effusion du vin dans les sacrifices. Il y eut une grande effusion de sang dans ce combat.

Fig., Effusion de coeur, Vive et sincère démonstration de confiance et d' amitié. Parler avec effusion de coeur, ou simplement, Parler avec effusion. On dit de même, Effusion de tendresse.

ÉFOURCEAU. s. m.

ÉFOURCEAU. s. m. Machine composée d' un essieu, de deux roues et d' un timon, qui sert à transporter des fardeaux très-pesants, tels que des troncs d' arbres, etc.

ÉGAL, ALE. adj.

ÉGAL, ALE. adj. Pareil, semblable, le même, soit en nature, soit en quantité, soit en qualité. Deux lignes égales. Deux poids égaux. Deux choses égales à une troisième, sont égales entre elles. Deux personnes d' une fortune égale, d' une condition égale, d' égale condition. Toutes choses égales d' ailleurs. Des droits égaux. Les Français sont égaux devant la loi. Ces deux ouvrages sont d' une égale perfection. L' honneur de cette action est égal entre vous, l' honneur est égal entre vous.

Faire tout égal, Tenir la même conduite entre deux ou plusieurs personnes, ne pas favoriser l' une plus que l' autre. On dit figurément et plus ordinairement, dans le même sens, Tenir la balance égale.

Fam., Tout lui est égal, Tout lui est indifférent, peu lui importe que les choses soient, se passent de telle manière ou de telle autre. Qu' on l' approuve, qu' on le blâme, tout lui est égal. On dit de même, Cela m' est égal, pour exprimer que, Des deux choses en question, des deux partis proposés, on n' aime pas plus l' un que l' autre. Qu' il reste ou qu' il s' en aille, cela m' est égal, m' est parfaitement égal.

Prov. et pop., Cela est égal comme deux oeufs, se dit De deux choses d' une égalité parfaite.

ÉGAL

ÉGAL signifie aussi, Uni, qui n' est point raboteux, qui est de niveau. Une aire bien égale. Un chemin bien égal. Une allée bien égale.

Il signifie encore, Qui est toujours le même, qui ne varie point, uniforme. Un mouvement toujours égal. Son pouls est très-égal. Un esprit égal. Une âme égale. Une humeur égale. Un caractère égal. Style égal. Il a toujours tenu une conduite égale dans toutes les affaires. Il a toujours marché d' un pas égal.

ÉGAL

ÉGAL est quelquefois substantif, dans le premier sens seulement, et surtout en parlant Des personnes. Il est son égal en mérite. Elle est votre égale. Vivre avec ses égaux. Cela est bon entre égaux. D' égal à égal.

À l' égal de, Autant que, de même que. Il est craint à l' égal du tonnerre.

ÉGALEMENT. s. m.

ÉGALEMENT. s. m. T. de Jurispr. ancienne. Distribution préalable faite avant partage entre des enfants héritiers de leur père ou de leur mère, qui avait donné en avancement d' hoirie aux uns plus qu' aux autres. Donner à ceux qui ont reçu moins un également tel, qu' ils aient autant que celui qui a reçu le plus.

ÉGALEMENT. adv.

ÉGALEMENT. adv. D' une manière égale. Il les traite tous également. Il les estime également. Ils ont été partagés également. Il en a toujours usé également bien avec tout le monde.

Il signifie encore, Autant, pareillement. Il est chéri et respecté également. Cet établissement sera également glorieux et utile. Tel mot se dit également des personnes et des choses.

ÉGALER. v. a.

ÉGALER. v. a. Rendre égal. Égaler les parts, les portions. La mort égale tous les hommes, égale tous les rangs.

Il signifie aussi, Être égal à. La recette égale la dépense. Cinq, multiplié par quatre, égale vingt. En Arithmétique et en Algèbre, il est ordinairement représenté par ce signe =.

Il signifie encore, Être ou devenir pareil, comparable à, atteindre au même degré. Ce prince égale Alexandre. Cet auteur a égalé les anciens. Égaler quelqu' un en mérite, en beauté, en talents, etc. Les exploits de Gengis Kan égalent-ils ceux d' Alexandre? Sa prudence égale son courage. Rien n' égale sa beauté. Cela est d' une perfection que rien n' égale.

Égaler quelqu' un à un autre, Prétendre qu' il lui est égal. Il n' y a personne qu' on puisse lui égaler.

ÉGALER

ÉGALER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se rendre l' égal ou se prétendre l' égal d' un autre. Il s' est égalé, par cet exploit, aux plus illustres capitaines. Il se veut égaler à un tel. Il prétend s' égaler à tout ce qu' il y a de plus grand.

ÉGALER

ÉGALER signifie en outre, Rendre uni, plan. Cette allée est raboteuse, il faut l' égaler. En ce sens, on dit plus ordinairement, Égaliser.

ÉGALÉ, ÉE. participe

ÉGALÉ, ÉE. participe

ÉGALISATION. s. f.

ÉGALISATION. s. f. T. de Jurispr. Action par laquelle on égalise les lots, dans un partage. Égalisation des lots. Il n' est plus guère usité.

ÉGALISER. v. a.

ÉGALISER. v. a. Rendre égal. Il ne se dit qu' en parlant Des choses. Égaliser les lots d' un partage. L' amour égalise toutes les conditions.

Il signifie aussi, Rendre uni, plan. Égaliser un terrain, un chemin.

ÉGALISÉ, ÉE. participe

ÉGALISÉ, ÉE. participe

ÉGALITÉ. s. f.

ÉGALITÉ. s. f. Rapport entre des choses égales, conformité, parité. L' égalité de deux lignes, de deux nombres. Égalité d' âge. L' égalité des conditions est une chimère. L' égalité des droits. Égalité de mérite. Égalité parfaite. À égalité de mérite, le plus âgé doit avoir la préférence.

Distribuer avec égalité, Distribuer en parties égales, par portions égales.

ÉGALITÉ

ÉGALITÉ signifie aussi, Uniformité. L' égalité d' un mouvement. L' égalité du pouls. Égalité d' esprit et d' humeur. Grande égalité de conduite. Égalité de style, de ton.

L' égalité d' un terrain, d' une surface, se dit en parlant D' un terrain, d' une surface plane et unie, sans aspérités.

ÉGARD. s. m.

ÉGARD. s. m. Action de prendre quelque chose en considération, d' y faire attention, d' en tenir compte. Il aura quelque égard à ma prière. Vous n' avez eu nul égard à mes représentations. Il faut avoir égard au mérite des personnes. Sans avoir égard, aucun égard aux prières, aux sollicitations. Sans aucun égard, sans le moindre égard pour les raisons alléguées. Les juges ont prononcé sans avoir égard à la requête.

Eu égard à, En considération de. Eu égard à la nature de l' affaire.

ÉGARD

ÉGARD signifie particulièrement, Déférence, marque d' estime, de considération; et, dans cette acception, on l' emploie souvent au pluriel. Je ne le fais que par égard pour vous. Avoir de grands égards pour quelqu' un. Un homme fort circonspect, tout rempli d' égards. C' est un homme sans égards. La connaissance des égards est une partie essentielle de la bonne éducation. Les hommes se doivent des égards réciproques. Manquer aux égards que l' on doit à quelqu' un. C' est un manque d' égards que rien ne saurait excuser.

À L' ÉGARD DE. loc. prépositive

À L' ÉGARD DE. loc. prépositive Relativement à, quant à ce qui regarde, pour ce qui concerne. À l' égard de ce que vous disiez. À l' égard des propositions que vous faites, elles ne sauraient être accueillies. À mon égard. À son égard.

À cet égard-là, à cet égard, Par rapport à cet objet.

À différents égards, sous divers égards, à certains égards, Sous différentes vues, sous certains points de vue.

À tous égards, Sous tous les rapports. C' est, à tous égards, ce qui vous convient le mieux. Il mérite à tous égards votre estime, votre amitié.

À L' ÉGARD DE

À L' ÉGARD DE signifie aussi, Par comparaison, en proportion de. La terre est petite à l' égard du soleil.

ÉGARD. s. m.

ÉGARD. s. m. Tribunal qui siégeait à Malte, et qui jugeait par commission les procès entre les chevaliers.

ÉGAREMENT. s. m.

ÉGAREMENT. s. m. Méprise de celui qui s' écarte de son chemin. Après un long égarement, ils revinrent dans leur chemin. Dans ce sens, il a vieilli.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré. Les égarements des sophistes. Égarement d' esprit. Le coeur a ses égarements comme l' esprit.

Il se dit particulièrement Du déréglement de moeurs. Il est revenu des égarements de sa jeunesse.

Égarement d' esprit, signifie aussi, Aliénation d' esprit.

ÉGARER. v. a.

ÉGARER. v. a. Fourvoyer, mettre, tirer hors du droit chemin. Notre guide nous égara.

Il signifie figurément, Jeter dans l' erreur. Défiez-vous de ce faux ami, il pourrait vous égarer. La prospérité nous égare.

En termes de Manége, Égarer la bouche d' un cheval, Lui gâter la bouche en le menant mal.

Égarer l' esprit, Le troubler, l' aliéner. Ce terrible événement lui a égaré l' esprit.

ÉGARER

ÉGARER se dit aussi en parlant D' une chose qu' on ne trouve pas, et que néanmoins on ne croit pas perdue. J' ai égaré ces papiers, ils ne sont pas perdus. Égarer ses lunettes, ses gants.

ÉGARER

ÉGARER avec le pronom personnel, signifie, S' écarter involontairement de son chemin, se fourvoyer. Il s' est égaré de son chemin. Je m' égarai dans la forêt. Je me suis égaré d' une lieue.

Il s' emploie quelquefois figurément, dans un sens analogue. Il se perd, il s' égare dans son discours. S' égarer dans ses pensées.

Il signifie particulièrement, Tomber dans l' erreur. Beaucoup de philosophes se sont égarés dans la recherche de la vérité. La présomption fait souvent que l' homme s' égare.

Il signifie aussi, Se troubler, délirer. Son esprit s' égara. Je sens que ma tête s' égare. Je sens que je m' égare.

ÉGARÉ, ÉE. participe

ÉGARÉ, ÉE. participe Brebis égarée. Ce cheval a la bouche égarée. C' est un esprit égaré, une tête égarée.

Avoir les yeux égarés, l' air égaré, etc., se dit D' une personne dont l' air ou les regards semblent annoncer quelque trouble d' esprit.

Fig., Brebis égarée, se dit, dans le style de la chaire, de Celui qui est sorti du sein de l' Église pour embrasser l' hérésie, et, par extension, d' Un pécheur qui ne s' amende pas. Ramener les brebis égarées.

ÉGAYER. v. a.

ÉGAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Réjouir, rendre gai. Égayer la conversation. Il faut faire ce qu' on pourra pour égayer ce malade. Tâchez de vous égayer l' esprit.

Égayer un ouvrage, égayer son style, son sujet, Le rendre plus agréable, y répandre certains ornements. Cet ouvrage est trop sec, il fallait égayer la matière. On dit dans un sens analogue, Égayer un tableau, etc.

Égayer un bâtiment, un appartement, Lui donner plus de jour.

Égayer son deuil, Commencer à porter un deuil moins grand, moins exact, moins régulier.

ÉGAYER

ÉGAYER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il faut s' égayer un peu.

Cet auteur s' égaye quelquefois, Il dit quelquefois des choses agréables qui ne sont pas tout à fait de son sujet.

S' égayer sur le compte de quelqu' un, s' égayer à ses dépens, Se permettre des plaisanteries sur son compte.

ÉGAYER

ÉGAYER en termes de Jardinage, signifie, Ôter les branches qui étouffent un arbre.

Égayer du linge. Voyez AIGUAYER.

ÉGAYÉ, ÉE. participe

ÉGAYÉ, ÉE. participe

ÉGIDE. s. f.

ÉGIDE. s. f. C' est ainsi qu' on nomme particulièrement Le bouclier ou la cuirasse de Pallas. La tête de Méduse était sur l' égide de Pallas.

Il signifie figurément, dans le style soutenu, Ce qui met à couvert. Sa protection m' a servi d' égide contre mes ennemis. Il me sert d' égide. Il est mon égide.

ÉGILOPS. s. m.

ÉGILOPS. s. m. T. de Médec. Voyez ANCHILOPS.

ÉGLANTIER. s. m.

ÉGLANTIER. s. m. Sorte de rosier sauvage, qui vient dans les buissons et dans les haies.

ÉGLANTINE. s. f.

ÉGLANTINE. s. f. La fleur de l' églantier.

ÉGLISE. s. f.

ÉGLISE. s. f. L' assemblée des chrétiens en général; et, dans un sens plus restreint, Toute assemblée ou communion de personnes unies par une même foi chrétienne. À la naissance de l' Église. L' Église primitive. L' Église universelle. Histoire de l' Église. Les Pères de l' Église. L' Église s' est partagée, divisée en plusieurs communions. L' Église catholique, apostolique et romaine. L' Église arménienne. L' Église réformée. L' Église luthérienne. L' Église anglicane. Les Églises protestantes.

Il se dit, par excellence, de L' Église catholique, apostolique et romaine. Le pape est le chef visible de l' Église. Notre mère sainte Église. Participer aux prières de l' Église. Ramener quelqu' un au giron de l' Église. Il fut retranché de la communion de l' Église. Croire ce que l' Église croit, prescrit, enseigne. La croyance de l' Église. L' autorité de l' Église. Les commandements de l' Église. Les cérémonies de l' Église. Les canons de l' Église. L' Église célèbre la fête de... Mourir enfant de l' Église. L' Église est l' épouse de JÉSUS-CHRIST.

L' Église militante, L' assemblée des fidèles sur la terre. L' Église souffrante, Les âmes des fidèles qui sont dans le purgatoire. L' Église triomphante, Les bienheureux qui sont dans le ciel.

En face de l' Église, Avec toutes les cérémonies et toutes les solennités de l' Église. Se marier en face de l' Église.

ÉGLISE

ÉGLISE se dit aussi Des parties de l' Église universelle primitive, et de celles de l' Église catholique. L' Église d' Orient, ou L' Église grecque. L' Église d' Occident, ou L' Église latine. Un schisme a séparé l' Église d' Orient de l' Église d' Occident. L' Église d' Afrique. L' Église gallicane. Il fut appelé par la Providence au gouvernement de l' Église de Milan. Il passa de l' Église de Noyon à celle de Reims. Selon l' usage de l' Église de Paris.

ÉGLISE

ÉGLISE signifie par extension, Un temple consacré à Dieu, un lieu destiné à la célébration du service divin. Bâtir une église. Église gothique. La nef, la voûte, le choeur de l' église. Le portail d' une église. Le clocher d' une église. Les fonts d' une église. L' orgue d' une église. Le chant de l' église. Chant d' église. Église paroissiale. Église collégiale. Église métropolitaine. Église cathédrale. Consacrer une église. Bénir une église. Rebénir une église. La dédicace d' une église. Aller à l' église. Sortir de l' église.

Prov., Près de l' église et loin de Dieu, se dit en parlant D' une personne qui loge près d' une église, et qui s' acquitte mal du devoir d' un bon chrétien.

Prov., Il est gueux comme un rat d' église, Il est très-pauvre.

Fig. et fam., C' est un pilier d' église, se dit D' un dévot qui est toujours dans les églises.

ÉGLISE

ÉGLISE se prend encore pour L' état ecclésiastique, et même pour Le clergé en général. C' est un homme d' Église. Les gens d' Église. Il fut destiné de bonne heure à l' Église. Entrer dans l' Église. Posséder du bien de l' Église. Donner le pas à l' Église, dans une cérémonie. Rendre honneur à l' Église.

Cour d' Église, La juridiction de l' archevêque ou de l' évêque.

Se faire d' Église, Entrer dans l' état ecclésiastique. Cette locution a vieilli.

ÉGLOGUE. s. f.

ÉGLOGUE. s. f. Sorte de poésie pastorale, où l' on fait ordinairement parler des bergers. Les Églogues de Virgile.

ÉGOÏSER. v. n.

ÉGOÏSER. v. n. Parler trop de soi. Il est peu usité.

ÉGOÏSME. s. m.

ÉGOÏSME. s. m. Vice de l' homme qui rapporte tout à soi. Un sot égoïsme. Les calculs de l' égoïsme.

Il s' est dit aussi de L' opinion de certains philosophes qui prétendaient qu' on ne peut être sûr que de sa propre existence.

ÉGOÏSTE. s. des deux genres

ÉGOÏSTE. s. des deux genres Celui ou celle qui a le vice de l' égoïsme. C' est un égoïste, une égoïste.

Il s' emploie aussi comme adjectif. C' est un homme fort égoïste. Elle est très-égoïste.

ÉGORGER. v. a.

ÉGORGER. v. a. Couper la gorge. Égorger un boeuf, un mouton, etc.

Il signifie, par extension, Tuer, massacrer; et il peut s' employer alors avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Les habitants égorgèrent toute la garnison. Ces deux hommes se sont égorgés pour un mot.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Ruiner la fortune, les affaires de quelqu' un, lui porter un préjudice considérable. Dans l' embarras où je suis, me demander de l' argent, c' est m' égorger.

ÉGORGÉ, ÉE. participe

ÉGORGÉ, ÉE. participe

ÉGOSILLER (S' ). v. pron.

ÉGOSILLER (S' ). v. pron. Se faire mal à la gorge à force de crier. Il s' égosille, il s' est égosillé à force de crier.

Il se dit aussi D' un oiseau qui chante beaucoup et fort haut. Cette fauvette s' égosille.

ÉGOUT. s. m.

ÉGOUT. s. m. La chute et l' écoulement des eaux qui viennent de quelque endroit. Il a recueilli l' égout de plusieurs sources, et en a fait de belles fontaines. Il a l' égout des eaux de cette terre, et il les a conduites dans son jardin.

Il se dit aussi de La chute et de l' écoulement des eaux de pluie. Il n' est pas permis de laisser tomber l' égout de ses eaux chez son voisin. On fait des canaux de plomb pour recevoir l' égout des eaux.

Il signifie encore, Cloaque, conduit par où s' écoulent les eaux et les immondices d' une ville. L' égout est bouché, les eaux regorgent.

Fig., Cette ville, ce lieu est l' égout du pays, C' est l' endroit où se rendent tous les mauvais sujets, tous les gens de mauvais renom, etc.

ÉGOUTTER. v. n.

ÉGOUTTER. v. n. Il se dit De certaines choses dont on fait peu à peu écouler l' eau. Il faut laisser égoutter, faire égoutter ce lait caillé, ce fromage. Mettre égoutter de la vaisselle qu' on vient de laver. Mettre égoutter des cardes, des asperges, de la morue, etc.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce fromage s' égouttera peu à peu.

Il se prend quelquefois activement. Faire des saignées pour égoutter les terres basses.

Égoutter une glace, En faire écouler le vif-argent superflu, quand on l' étame.

Égoutter la chandelle, La mettre sur l' établi, afin qu' elle y sèche.

ÉGOUTTÉ, ÉE. participe

ÉGOUTTÉ, ÉE. participe

ÉGOUTTOIR. s. m.

ÉGOUTTOIR. s. m. Planche, treillis, etc., sur lequel on met égoutter quelque chose.

ÉGOUTTURE. s. f.

ÉGOUTTURE. s. f. Reste de liqueur si petit, qu' il ne tombe que goutte à goutte, quand on le verse. Ils ont bu tout le vin, je n' ai eu que l' égoutture, que les égouttures, que des égouttures. Il est familier.

ÉGRAINER. v. a.

ÉGRAINER. v. a. Voyez ÉGRENER.

ÉGRAPPER. v. a.

ÉGRAPPER. v. a. T. d' Agricult. Détacher les grains de raisin de la grappe.

ÉGRAPPÉ, ÉE. participe

ÉGRAPPÉ, ÉE. participe

ÉGRATIGNER. v. a.

ÉGRATIGNER. v. a. Déchirer légèrement la peau avec les ongles, avec une épingle ou quelque chose de semblable. Le chat l' a égratigné. On l' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout comme verbe réciproque. Ces deux enfants ne sauraient jouer ensemble qu' ils ne s' égratignent.

Prov. et fig., S' il ne peut mordre, il égratigne, se dit De celui qui cherche, de manière ou d' autre, à satisfaire sa méchanceté, sa malice.

ÉGRATIGNER

ÉGRATIGNER se dit aussi D' une certaine façon que l' on donne à quelques étoffes de soie avec la pointe d' un fer. Égratigner du satin.

Il se dit, en Peinture, D' une certaine manière de peindre à fresque.

ÉGRATIGNÉ, ÉE. participe

ÉGRATIGNÉ, ÉE. participe En Peinture, La manière égratignée. Voyez SGRAFFITE.

En Gravure, Cette planche, cette gravure n' est qu' égratignée, Le cuivre n' a pas été coupé avec hardiesse et netteté.

ÉGRATIGNURE. s. f.

ÉGRATIGNURE. s. f. Légère blessure qui se fait en égratignant. Une égratignure sur le visage. Se faire une égratignure. Recevoir des égratignures.

Ce n' est qu' une égratignure, se dit quelquefois De toute autre blessure légère et peu dangereuse.

Prov. et fig., Ne pouvoir souffrir la moindre égratignure, Être peu endurant ou trop délicat.

ÉGRATIGNURE

ÉGRATIGNURE signifie aussi, La marque qui demeure quand on a été égratigné. Qui vous a fait cette égratignure?

ÉGRAVILLONNER. v. a.

ÉGRAVILLONNER. v. a. T. de Jardinage. Ôter la plus grande partie de la terre d' entre les racines d' un arbre qui a été levé en motte, et qu' on veut replanter. On égravillonne afin que les racines puissent profiter des sucs nourriciers de la nouvelle terre.

ÉGRAVILLONNÉ, ÉE. participe

ÉGRAVILLONNÉ, ÉE. participe

ÉGRENER. v. a.

ÉGRENER. v. a. Faire sortir le grain de l' épi, la graine des plantes, détacher les grains de raisin de la grappe. Égrener des épis. Égrener du blé. Égrener du fenouil, de l' anis. Égrener du raisin.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce blé est trop mûr, il s' égrène. Quand on tarde trop à vendanger, le raisin s' égrène. La sécheresse fait égrener le raisin.

ÉGRENÉ, ÉE. participe

ÉGRENÉ, ÉE. participe

ÉGRILLARD, ARDE. adj.

ÉGRILLARD, ARDE. adj. Vif, éveillé, gaillard. Il a l' air bien égrillard. Il est d' une humeur égrillarde.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un égrillard, une égrillarde. Ce mot est familier.

ÉGRISER. v. a.

ÉGRISER. v. a. Ôter les parties brutes d' un diamant.

ÉGRISÉ, ÉE. participe

ÉGRISÉ, ÉE. participe

ÉGRUGEOIR. s. m.

ÉGRUGEOIR. s. m. Sorte de petit vaisseau ordinairement de buis, dans lequel on égruge, on brise du sel, du sucre, etc., avec un pilon. Mettez ce sel dans l' égrugeoir.

ÉGRUGER. v. a.

ÉGRUGER. v. a. Casser, briser, mettre en poudre dans l' égrugeoir. Égruger du sel, du sucre.

ÉGRUGÉ, ÉE. participe

ÉGRUGÉ, ÉE. participe

ÉGUEULEMENT. s. m.

ÉGUEULEMENT. s. m. T. d' Artillerie. Altération à la bouche des pièces d' artillerie, qui provient le plus souvent des battements du boulet lorsqu' il sort du canon, ou bien de ce que l' alliage de la pièce se trouve trop doux.

ÉGUEULER. v. a.

ÉGUEULER. v. a. Casser le haut du goulot d' un vaisseau de terre ou de verre. Elle a égueulé sa cruche, son pot.

Fig. et bass., avec le pronom personnel, S' égueuler de crier, à force de crier, Se faire mal à la gorge à force de crier.

En termes d' Artillerie, Cette pièce de canon s' égueule, se dit D' une pièce de canon dont la bouche vient à changer de forme, parce qu' elle a éprouvé quelque accident, ou parce qu' elle a trop servi.

ÉGUEULÉ, ÉE. participe

ÉGUEULÉ, ÉE. participe Une pièce de canon égueulée.

Il se dit quelquefois, substantivement et figurément, d' Une personne qui est fort grossière dans ses propos. C' est un égueulé. C' est une franche égueulée. Ce sens est bas.

ÉGYPTIEN, IENNE. s.

ÉGYPTIEN, IENNE. s. Sorte de vagabonds qu' on appelle aussi Bohémiens. Voyez BOHÈME.

EH. Interjection

EH. Interjection d' admiration, de surprise. Eh! qui aurait pu croire cela?

Eh bien, s' emploie souvent de même, et quelquefois aussi pour donner plus de force à ce qu' on dit. Eh bien, que faites-vous donc? Eh bien, le croiriez-vous? il n' a pas voulu y consentir. Eh bien, soit.

ÉHANCHÉ, ÉE. adj.

ÉHANCHÉ, ÉE. adj. Voyez DÉHANCHÉ.

ÉHERBER. v. a.

ÉHERBER. v. a. T. de Jardinage. Voyez SARCLER.

ÉHONTÉ, ÉE. adj.

ÉHONTÉ, ÉE. adj. Qui est sans honte, sans pudeur. C' est un homme éhonté, une femme éhontée. On dit aussi, Déhonté.

ÉHOUPER. v. a.

ÉHOUPER. v. a. T. d' Eaux et Forêts. Couper la cime d' un arbre.

ÉHOUPÉ, ÉE. participe

ÉHOUPÉ, ÉE. participe

ÉJACULATEUR. adj. m.

ÉJACULATEUR. adj. m. T. d' Anat. Qui sert, qui contribue à l' éjaculation. Conduits ou canaux éjaculateurs. Muscles éjaculateurs.

ÉJACULATION. s. f.

ÉJACULATION. s. f. T. de Physiologie. Émission du sperme avec une certaine force.

Il se dit également, en Histoire Naturelle, de L' action par laquelle certains animaux font jaillir de leur corps une matière liquide.

ÉJACULATION

ÉJACULATION se dit quelquefois figurément, en langage mystique, d' Une prière fervente, et qui part du coeur.

ÉJACULER. v. a.

ÉJACULER. v. a. T. de Physiologie et d' Hist. nat. Lancer avec force hors de soi. Certains reptiles éjaculent une humeur caustique sur les personnes ou les animaux qui veulent les saisir.

ÉJACULÉ, ÉE. participe

ÉJACULÉ, ÉE. participe

ÉLABORATION. s. f.

ÉLABORATION. s. f. T. didactique. Action d' élaborer, de s' élaborer. L' élaboration du chyle. L' élaboration de la séve, dans les végétaux. Une lente élaboration.

ÉLABORER. v. a.

ÉLABORER. v. a. T. didactique. Préparer un produit par un long travail. Il se dit principalement Des opérations cachées qui s' accomplissent dans les corps vivants, et par lesquelles certains produits composés sont graduellement transformés en d' autres combinaisons. L' estomac élabore les aliments. Le foie élabore la bile.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. La séve liquide, absorbée par les racines des plantes, s' élabore dans leurs parties foliacées.

On le dit quelquefois figurément, dans le langage ordinaire. Il élabore péniblement ses idées.

ÉLABORÉ, ÉE. participe

ÉLABORÉ, ÉE. participe

ÉLAGAGE. s. m.

ÉLAGAGE. s. m. Action d' élaguer. L' élagage de ce bosquet s' est fait trop tard, les arbres en souffriront. Il en a coûté tant pour l' élagage de cette allée.

Il signifie aussi, Les branches qu' on a retranchées en élaguant. On a donné au jardinier l' élagage pour son payement.

ÉLAGUER. v. a.

ÉLAGUER. v. a. Ébrancher, dépouiller un arbre de ses branches jusqu' à une certaine hauteur; éclaircir un arbre en coupant une partie de ses branches. Élaguer des arbres. Il faut faire élaguer ces arbres.

Il signifie figurément, Retrancher dans quelque ouvrage d' esprit, ce qui l' allonge inutilement, et nuit à sa force, à son éclat. Cet exorde a besoin d' être élagué. Il faudrait élaguer cette scène. Élaguer un discours, un poëme.

Il a quelquefois pour régime, dans l' un et l' autre sens, le nom de la chose à retrancher. Élaguer plusieurs branches. Élaguez ces détails inutiles.

ÉLAGUÉ, ÉE. participe

ÉLAGUÉ, ÉE. participe

ÉLAGUEUR. s. m.

ÉLAGUEUR. s. m. Celui qui élague.

ÉLAN. s. m.

ÉLAN. s. m. Espèce de cerf qui se trouve dans les pays septentrionaux. Corne d' élan. Pied d' élan. Une bague faite de corne d' élan.

ÉLAN. s. m.

ÉLAN. s. m. Mouvement subit avec effort. Il fit un grand élan et se sauva d' entre les mains de ceux qui le tenaient. Un cheval qui ne va que par élans. Les élans du cerf. Le cerf fit deux ou trois élans. Prendre son élan pour sauter.

Il se dit quelquefois figurément. Rien ne pouvait arrêter cet élan des esprits.

Il se dit, particulièrement, Des mouvements subits auxquels l' âme s' abandonne quand elle est pénétrée d' une vive affection, remplie d' un grand enthousiasme, ou saisie d' une extrême douleur. Un élan de zèle. Des élans de patriotisme. Les élans du coeur. Des élans de dévotion, d' amour de Dieu. On ne saurait lui parler de la mort de son fils, qu' il ne lui prenne des élans de douleur.

ÉLANCEMENT. s. m.

ÉLANCEMENT. s. m. Impression que fait en quelque partie du corps une douleur subite, aiguë et de peu de durée, provenant de quelque cause interne. Cela me cause de grands élancements, des élancements redoublés, des élancements fort douloureux. Sentir des élancements.

ÉLANCEMENT

ÉLANCEMENT se dit aussi d' Un mouvement affectueux et subit de l' âme; et, en ce sens, il n' est guère usité qu' au pluriel et dans cette locution, Les élancements de l' âme vers Dieu.

ÉLANCER. v. a.

ÉLANCER. v. a. Pousser, lancer en avant avec impétuosité. On ne l' emploie guère qu' avec le pronom personnel. Il s' élança au travers des ennemis. Le chien s' élança sur lui. Les serpents s' élancent. Son cheval s' étant élancé...

Il se dit quelquefois figurément, en un sens analogue, dans le langage ascétique. Mon âme s' élançait vers Dieu.

ÉLANCER

ÉLANCER est aussi verbe neutre, et signifie alors, Faire éprouver des élancements douloureux. Le doigt m' élance. Je sens quelque chose qui m' élance.

ÉLANCÉ, ÉE. participe

ÉLANCÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement D' un cheval dont le corps est efflanqué. Un cheval élancé et haut sur jambes.

En parlant Des personnes, on appelle quelquefois Taille élancée, Une taille svelte, dégagée et bien prise. Avoir une taille élancée.

Arbre élancé, Arbre dont le tronc n' est point chargé de branches, et s' élève très-haut. Branche élancée, Branche longue, menue, et dégarnie d' autres branches.

ÉLARGIR. v. a.

ÉLARGIR. v. a. Rendre plus large. Élargir un habit, une robe, un corset, des souliers. Élargir une chambre, une allée, un parc, un fossé.

En termes de Gravure, Élargir les tailles, Rendre plus larges les espaces qui sont entre les tailles.

ÉLARGIR

ÉLARGIR signifie aussi, Mettre hors de prison. Il avait été mis en prison pour dettes, on l' a élargi. Il a été élargi en donnant caution, moyennant caution, sous caution.

ÉLARGIR

ÉLARGIR s' emploie aussi avec le pronom personnel; et alors il signifie, Devenir plus large. Mes souliers se sont trop élargis. Le chemin, le fleuve s' élargit en cet endroit, va en s' élargissant.

Il se dit, dans un sens particulier, De quelqu' un qui prend plus de terrain, d' espace, qui étend, qui agrandit sa terre, son parc, etc., soit par acquisition ou autrement. Il s' est élargi du côté de la rivière. Le grand chemin l' empêche de s' élargir.

ÉLARGI, IE. participe

ÉLARGI, IE. participe

ÉLARGISSEMENT. s. m.

ÉLARGISSEMENT. s. m. Augmentation de largeur. L' élargissement d' un canal, d' une rivière, d' une allée, d' une route dans une forêt, d' un chemin, d' une rue. Il n' est guère usité que dans ces sortes de phrases.

Il signifie aussi, Délivrance de prison. Il a obtenu son élargissement, l' élargissement de sa personne. Élargissement provisoire.

ÉLARGISSURE. s. f.

ÉLARGISSURE. s. f. Ce qu' on ajoute à un vêtement, à un meuble, etc., pour le rendre plus large. L' élargissure d' un corset, d' une robe, d' un tapis, etc.

ÉLASTICITÉ. s. f.

ÉLASTICITÉ. s. f. Propriété de certains corps en vertu de laquelle ils résistent plus ou moins à la pression et se rétablissent dans l' état où ils étaient, aussitôt que la force comprimante cesse d' agir. L' élasticité d' une lame d' acier. L' élasticité de l' air.

ÉLASTIQUE. adj. des deux genres

ÉLASTIQUE. adj. des deux genres Qui a de l' élasticité, du ressort, qui fait ressort. Corps élastique. Les gaz sont très-élastiques.

Il signifie aussi, Qui produit l' élasticité, le ressort. Force ou vertu élastique.

ELBEUF. s. m.

ELBEUF. s. m. Il se dit Du drap qui se fabrique à Elbeuf, ville de Normandie. Voilà de bel elbeuf, un bon elbeuf.

ÉLECTEUR. s. m.

ÉLECTEUR. s. m. Celui qui élit, qui a le droit de concourir à une élection. Il se dit principalement Des citoyens qui concourent à la nomination des députés des départements. Les électeurs d' un département. Les électeurs s' assembleront demain pour élire les députés. On lui a envoyé sa carte d' électeur. Les conditions requises pour être électeur.

Il se disait plus particulièrement autrefois Des princes d' Allemagne qui avaient le droit d' élire l' Empereur. Les électeurs de l' Empire. L' électeur de Cologne. L' électeur de Mayence. L' électeur de Bavière. L' électeur de Saxe. On appelait Électrice, La femme d' un électeur de l' Empire. Madame l' électrice.

ÉLECTIF, IVE. adj.

ÉLECTIF, IVE. adj. Qui est nommé par élection. Roi électif. Le pape est électif. La chambre élective, La chambre des députés.

Il signifie également, Qui se donne par élection. Royaume électif. Couronne élective. Emploi électif. La papauté est élective.

ÉLECTION. s. f.

ÉLECTION. s. f. Action d' élire, choix fait en assemblée par la voie des suffrages. Faire une élection. Approuver, confirmer une élection. L' élection de l' Empereur se fit tel jour. Le mode d' élection. Il donna sa voix pour l' élection d' un tel. Assister à une élection. L' élection des députés. L' élection d' un président, d' un secrétaire, etc. L' élection d' un académicien. Procès-verbal d' élection. Employé absolument et au pluriel, il s' entend ordinairement de La nomination des députés. L' époque des élections. Loi sur les élections.

En Jurispr., Faire élection de domicile, Assigner un lieu certain et connu, où tous les actes de justice puissent être signifiés. Il a fait élection de domicile chez son avoué.

En Chirur., Temps d' élection, lieu d' élection, etc., Temps, lieu, etc., qu' on choisit pour faire une opération.

ÉLECTION

ÉLECTION désignait particulièrement autrefois, Un tribunal établi pour juger les différends qui concernaient les tailles, les aides et les gabelles. Il fut assigné à l' élection, condamné par l' élection. Sentence de l' élection.

Il signifiait aussi, Toute l' étendue de pays qui était du ressort de ce tribunal. Le département des tailles se faisait par élections. Cette élection était composée de tant de paroisses.

Pays d' élection, par opposition aux Pays d' états, se disait Des provinces dont toute l' administration était soumise à l' intendant, et où il y avait des généralités et des élections établies.

ÉLECTORAL, ALE. adj.

ÉLECTORAL, ALE. adj. Qui est relatif au droit d' élire, ou aux élections. Il se dit surtout en parlant De l' élection des députés. Cens électoral. Loi électorale. Droit électoral.

Il s' est dit aussi De ce qui appartenait, de ce qui était propre à un électeur de l' Empire. Palais électoral. Bonnet électoral. La dignité électorale. On traitait l' électeur d' Altesse électorale.

Collége électoral, Assemblée d' électeurs. Il se dit particulièrement d' Une assemblée d' électeurs convoqués pour élire des députés. La convocation des colléges électoraux. Le président d' un collége électoral.

Prince électoral. Titre que l' on donnait au fils aîné d' un électeur de l' Empire.

ÉLECTORAT. s. m.

ÉLECTORAT. s. m. La dignité d' électeur de l' Empire. L' électorat était, dans l' Empire, la plus haute dignité après celle de l' Empereur et du roi des Romains.

Il signifie aussi, L' étendue de pays à laquelle était attaché un titre d' électorat. Dans tout l' électorat de Trèves.

ÉLECTRICITÉ. s. f.

ÉLECTRICITÉ. s. f. T. de Physique. Propriété qu' ont certains corps, lorsqu' ils sont frottés, chauffés, ou seulement mis en contact entre eux, d' attirer d' abord et de repousser ensuite les corps légers, de lancer des étincelles et des aigrettes lumineuses, d' opérer certaines décompositions, et de faire éprouver des commotions plus ou moins fortes au système nerveux. On le dit également Des fluides invisibles et impondérables que l' on suppose exister combinés dans tous les corps, et y devenir la cause ou plutôt les causes de ces effets, quand on parvient à les désunir. Théorie de l' électricité. L' accumulation de l' électricité dans un corps. Électricité vitrée. Électricité résineuse. Électricité positive. Électricité négative. La combinaison des deux électricités produit une explosion. Électricité galvanique. L' électricité atmosphérique. L' éclair et l' explosion de la foudre sont des phénomènes de l' électricité.

ÉLECTRIQUE. adj. des deux genres

ÉLECTRIQUE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui a rapport à l' électricité, qui la produit, ou qui en provient. Phénomènes électriques. Fluide, vertu électrique. Étincelle électrique. Courant électrique. Commotion électrique. Frictions électriques.

Il se dit également De ce qui sert à électriser ou à faire des expériences sur l' électricité. Machine électrique. Batterie électrique. Carreau électrique. Pistolet électrique.

Il se disait fort souvent autrefois pour désigner spécialement Les corps dans lesquels les propriétés électriques peuvent être développées par le frottement. Le verre et la résine sont des corps électriques. Cette dénomination, fondée sur une hypothèse particulière relative à la nature de l' électricité, n' est plus usitée parmi les savants.

ÉLECTRISATION. s. f.

ÉLECTRISATION. s. f. T. de Physique. Action d' électriser, ou État de ce qui est électrisé.

ÉLECTRISER. v. a.

ÉLECTRISER. v. a. T. de Physique. Développer dans un corps la vertu électrique, ou la lui communiquer. Électriser un corps positivement, négativement. Électriser une personne.

Il signifie figurément, dans le langage ordinaire, Faire une impression vive et profonde, enflammer. Le discours de leur chef les électrisa tellement, qu' à la première attaque tous les retranchements furent emportés.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout au propre. Il y a des corps qui s' électrisent par eux-mêmes.

ÉLECTRISÉ, ÉE. participe

ÉLECTRISÉ, ÉE. participe

ÉLECTROMÈTRE. s. m.

ÉLECTROMÈTRE. s. m. T. de Physique. Instrument qui sert à mesurer la force répulsive de l' électricité rendue libre à la surface d' un corps.

ÉLECTROPHORE. s. m.

ÉLECTROPHORE. s. m. T. de Physique. Instrument sur lequel l' électricité développée reste adhérente, de manière qu' il la porte partout où on veut la faire agir.

ÉLECTUAIRE. s. m.

ÉLECTUAIRE. s. m. Préparation pharmaceutique d' une consistance un peu supérieure à celle du miel, qui porte le nom d' Opiat quand il y entre une certaine quantité d' opium, et qui ne diffère point d' ailleurs des confections. Électuaire laxatif, émollient, etc. L' orviétan était une espèce d' électuaire.

ÉLÉGAMMENT. adv.

ÉLÉGAMMENT. adv. Avec élégance. Être élégamment paré. Écrire, parler élégamment.

ÉLÉGANCE. s. f.

ÉLÉGANCE. s. f. Il se dit d' Une certaine grâce dans les formes des productions de la nature et de l' art. L' élégance des formes, des contours. L' élégance de la taille. Parmi les animaux, le chevreuil, le lévrier, et parmi les fleurs, la rose, la tubéreuse, la renoncule, ont de l' élégance. L' élégance d' une parure. Il y a dans sa parure plus d' élégance que de richesse. L' élégance d' un meuble, d' un ameublement.

Il se dit, dans les Arts du dessin, Des formes sveltes et délicates. L' élégance est l' opposé d' une lourdeur disgracieuse. Il y a de l' élégance dans la Vénus de Médicis, dans la Diane, dans l' Apollon. L' élégance des figures de Raphaël. L' élégance du dessin plaît plus que la régularité.

ÉLÉGANCE

ÉLÉGANCE se dit particulièrement Du choix de mots et de tours, d' où résulte la grâce et la facilité du langage. Parler avec élégance, sans élégance. Élégance sans affectation. L' élégance du style. L' élégance résulte de la justesse et de l' agrément.

ÉLÉGANCE

ÉLÉGANCE en Mathématique, signifie, Simplicité et facilité, netteté. L' élégance d' une solution.

ÉLÉGANT, ANTE. adj.

ÉLÉGANT, ANTE. adj. Qui a de l' élégance. Il se dit dans tous les sens d' Élégance. Cet animal a des formes très-élégantes. Costume élégant. Parure élégante. Contours élégants. Taille élégante. Architecture élégante. Des arabesques élégantes. Un discours élégant. Façon de parler élégante. Tour élégant. Tournure élégante. Mot élégant. Style élégant. Termes élégants. Auteur élégant. Solution, démonstration élégante.

Il se dit, substantivement, d' Une personne recherchée dans son ton, ses manières et sa parure. C' est un élégant. Il a toute la tournure de nos élégants, d' un élégant. C' est un de nos élégants, une de nos élégantes.

ÉLÉGIAQUE. adj. des deux genres

ÉLÉGIAQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' élégie. Genre élégiaque. Ton élégiaque. Vers élégiaques. Poésies élégiaques.

Poëte, auteur élégiaque, Poëte, auteur qui a composé des élégies. Tibulle, Ovide et Properce sont les plus connus des anciens poëtes élégiaques.

ÉLÉGIE. s. f.

ÉLÉGIE. s. f. Espèce de poésie dont le sujet est triste et tendre. Élégie amoureuse. Composer une élégie. Élégie tendre, plaintive.

ÉLÉMENT. s. m.

ÉLÉMENT. s. m. Dans l' ancienne Physique, ce mot était employé pour désigner principalement quatre substances, L' air, le feu, la terre et l' eau, que l' on croyait simples, parce qu' on ne savait pas les décomposer, et que l' on supposait être les principes constituants de tous les corps. Les quatre éléments. Le mélange des éléments. Le combat des éléments. Les cartésiens n' admettaient que trois éléments. On dit souvent encore, par allusion à ce sens, surtout dans le style poétique: La mer est un élément infidèle. Le feu est un élément destructeur. Etc.

Dans la Physique et la Chimie modernes, on appelle en général Éléments d' un corps, Les substances, composées ou simples, qui constituent ce corps, en se combinant les unes avec les autres sans se décomposer. Le soufre et l' oxygène sont les éléments de l' acide sulfurique. L' acide nitrique et la potasse sont les éléments du salpêtre. Séparer les éléments d' un corps.

ÉLÉMENT

ÉLÉMENT se dit, par extension, de Toute chose qui entre dans la composition d' une autre, qui contribue à la former. Les éléments du langage. Il y a là tous les éléments d' un bon ouvrage. Des éléments de prospérité. Le principal élément. L' élément indispensable.

ÉLÉMENT

ÉLÉMENT signifie encore, Le milieu dans lequel vit et se meut un animal. L' élément du poisson est l' eau.

Fig., Être dans son élément, Être dans un lieu, dans une société où l' on se plaît, qui convient aux goûts, au caractère que l' on a. Être hors de son élément, se dit dans le sens contraire. Quand il est à Paris, il est dans son élément. Dès qu' il a quitté la campagne, il est hors de son élément.

Fig., C' est son élément, se dit D' une occupation à laquelle une personne s' adonne et se plaît le plus. La guerre est son élément. L' étude est son élément.

ÉLÉMENTS

ÉLÉMENTS au pluriel, se dit aussi Des principes d' un art ou d' une science. Les éléments de la grammaire, de la géométrie. Apprendre les éléments d' une science. Il en est aux éléments, aux premiers éléments.

N' avoir pas les premiers éléments d' une science, N' en avoir aucune notion, y être extrêmement ignorant.

ÉLÉMENTAIRE. adj. des deux genres

ÉLÉMENTAIRE. adj. des deux genres Qui appartient à un élément, qui constitue l' élément. Les anciens chimistes admettaient des corps élémentaires, un feu élémentaire, des parties élémentaires, des qualités élémentaires.

Corps, substance élémentaire, signifie plus ordinairement aujourd' hui, Une substance indécomposable, dans l' état actuel de la science.

ÉLÉMENTAIRE

ÉLÉMENTAIRE signifie aussi, Qui concerne les éléments de quelque science, ou Qui les contient, les expose, les enseigne. La géométrie élémentaire. Ouvrage, livre élémentaire. On dit dans un sens analogue, Classe élémentaire.

ÉLÉPHANT. s. m.

ÉLÉPHANT. s. m. Le plus grand des quadrupèdes, qui a une trompe, et dont les dents principales, quand elles sont détachées de la bouche de l' animal, s' appellent Ivoire. Monter un éléphant. Gouverner un éléphant. Dresser un éléphant. La trompe d' un éléphant. On se servait autrefois des éléphants à la guerre, et on s' en sert encore dans les Indes orientales au même usage.

Prov. et fig., Faire d' une mouche un éléphant, Exagérer extrêmement une petite chose.

ÉLÉPHANTIASIS. s. f.

ÉLÉPHANTIASIS. s. f. (On prononce l' S finale.) Espèce de lèpre qui couvre la peau de rugosités semblables à celles de la peau de l' éléphant.

ÉLÉVATEUR. adj. et s. m.

ÉLÉVATEUR. adj. et s. m. T. d' Anat. Il se dit Des muscles qui ont pour usage d' élever certaines parties. Le muscle élévateur de l' oeil. Le muscle élévateur, l' élévateur de la lèvre supérieure.

ÉLÉVATION. s. f.

ÉLÉVATION. s. f. Exhaussement, hauteur. Il faut donner plus d' élévation à ce plancher, à cette muraille. Une élévation de quinze à seize pieds sous poutre. Quand on est parvenu à cette élévation, le baromètre marque tant de degrés.

L' élévation de l' hostie, ou simplement L' élévation, Le moment de la messe où le prêtre élève l' hostie. On était à l' élévation. Sonner l' élévation.

Élévation de terrain, ou simplement Élévation, Terrain élevé, éminence. Il monta sur une élévation. Une élévation bornait la vue de ce côté.

En Astron., Élévation du pôle, L' angle formé avec le plan de l' horizon par un rayon visuel mené de chaque point de la terre au pôle visible de la sphère céleste. À tant de degrés d' élévation du pôle.

En Médec., L' élévation du pouls, Le mouvement du pouls, lorsqu' il est plus fréquent et plus fort qu' à l' ordinaire.

Élévation de la voix, Ton de voix plus haut que celui qu' on prend habituellement. On pouvait juger à l' élévation de sa voix qu' il était fort en colère.

Élévation de voix, Passage d' un ton a un ton plus haut. Il y a des élévations de voix nécessaires dans la déclamation.

ÉLÉVATION

ÉLÉVATION en Architecture, signifie, La représentation d' une face de bâtiment. Élévation géométrale, ou absolument et plus ordinairement, Élévation. Élévation perspective. L' élévation du portail d' une église. Élévation de la face principale d' un palais, d' une maison.

ÉLÉVATION

ÉLÉVATION signifie encore figurément, Augmentation, hausse. Cette élévation subite du prix des denrées est due à telle cause.

Il signifie en outre, Constitution en dignité. Depuis qu' il est dans ce degré d' élévation. Dans cette prodigieuse élévation. Il lui doit son élévation.

Il signifie également, L' action de s' élever. Il a vaincu tous les obstacles qui s' opposaient à son élévation.

Il se dit aussi Des mouvements vifs et affectueux de l' âme vers Dieu, et de Certaines prières qui excitent ces mouvements. L' élévation des âmes. L' élévation du coeur à Dieu. Bossuet a fait un ouvrage sous le titre d' Élévations à Dieu sur les mystères.

Il signifie encore, Grandeur d' âme, noblesse de sentiments. Il a beaucoup d' élévation dans l' âme. On remarque une grande élévation dans ses sentiments, dans ses pensées. Cela vient d' une grande élévation d' âme. L' élévation manquait à son caractère.

Avoir beaucoup d' élévation dans l' esprit, une grande élévation d' esprit, etc., Avoir un esprit élevé, de la grandeur dans les idées, être capable de former des plans vastes, de créer de beaux ouvrages.

ÉLÉVATION

ÉLÉVATION se dit quelquefois de La noblesse et de la pompe du style. Il y a beaucoup d' élévation dans son style. Un discours simple et sans élévation.

ÉLÈVE. s. des deux genres

ÉLÈVE. s. des deux genres Celui ou celle qui reçoit, qui a reçu les leçons, les instructions de quelqu' un. Ce précepteur ne quitte jamais son élève. Son élève s' est montré fort reconnaissant envers lui. Elle a été mon élève. C' est la plus jeune de mes élèves.

Il se dit également pour Écolier, écolière, surtout dans les colléges et les maisons d' éducation. Les élèves d' un collége. Cet élève a obtenu plusieurs prix. Conduire les élèves à la promenade.

Il se dit encore, dans un sens plus restreint, d' Une personne qui est ou qui a été instruite, formée dans un art par quelque maître; et alors on l' emploie surtout en parlant Des arts du dessin. C' est l' élève de tel peintre, de tel sculpteur, de tel architecte. Raphaël fut élève du Pérugin. Faire de bons élèves, de bonnes élèves. Former des élèves.

ÉLEVER. v. a.

ÉLEVER. v. a. Hausser, mettre plus haut, porter plus haut, rendre plus haut, faire monter plus haut. Ce tableau est trop bas, il faudrait l' élever. Élevez davantage ce dais, ce chandelier, cette lampe. Ce mur n' a que sept pieds, il faut l' élever encore de trois pieds. Élever des eaux pour faire des jets d' eau, des cascades.

Le soleil élève les vapeurs, Il les attire en haut.

Élever la voix, Parler plus haut qu' à l' ordinaire; et, figurément, Parler avec plus de hauteur, plus d' assurance qu' on n' en a le droit. Il ne vous convient pas d' élever ici la voix.

Fig., Élever la voix pour quelqu' un, en faveur de quelqu' un, contre quelqu' un, Parler hautement, ouvertement en faveur de quelqu' un, ou à son désavantage.

En Musique, Élever le ton d' un morceau, Transposer un morceau pour qu' il soit exécuté sur un ton plus haut que celui dans lequel il a été composé.

Fig., Élever son coeur, son esprit, son âme à Dieu, Porter ses pensées, ses désirs vers Dieu. On dit également, Élever son âme, ses pensées vers Dieu.

ÉLEVER

ÉLEVER signifie figurément, Investir de quelque dignité, placer dans un haut rang, rendre supérieur en pouvoir, en fortune, en gloire, etc. La faveur l' a élevé de bien bas. Dieu élève les uns et abaisse les autres. On dit dans le même sens, Élever quelqu' un aux charges, aux dignités, aux honneurs; l' élever au plus haut rang; etc.

Fig., Élever quelqu' un au-dessus des autres, Lui attribuer la supériorité, l' avantage sur les autres. Il l' a élevé au-dessus de tous les autres. On dit hyperboliquement dans un sens analogue, Élever quelqu' un jusqu' aux nues, l' élever jusqu' au ciel, Lui donner des louanges excessives.

Élever une chose au rang d' une autre, Lui attribuer, ou lui donner une importance égale, le même mérite. Il a par ses découvertes élevé cette science au rang des sciences exactes.

Fig., Élever l' âme, l' esprit, Les fortifier, les ennoblir. La lecture de cet ouvrage élève l' âme. On dit dans un sens analogue, Élever les sentiments, le courage, etc.

Fig., Élever son style, Prendre un ton plus noble dans son style.

ÉLEVER

ÉLEVER signifie encore figurément, Augmenter. Élever le prix des denrées. Élever le taux de l' intérêt. Élever la valeur d' une monnaie. Élever la température d' un lieu, d' un liquide, etc.

En Mathém., Élever un nombre à la seconde puissance, à la quatrième puissance, etc., Le carrer, le cuber, etc.

ÉLEVER

ÉLEVER signifie en outre, Construire, bâtir, dresser, ériger. Élever un bâtiment, un mur, un pavillon. Élever un parapet à hauteur d' appui. Élever des autels. Élever une statue. Élever une pyramide, un obélisque. Élever des trophées.

Fig., Élever autel contre autel, Faire un schisme dans l' Église, ou dans quelque communauté. Il signifie, par extension, Opposer son crédit, sa puissance, au crédit, à la puissance d' une autre personne; ou faire une entreprise rivale d' une autre déjà formée.

En Géom., Élever une perpendiculaire, D' un point pris sur une ligne, tracer une perpendiculaire à cette ligne.

ÉLEVER

ÉLEVER signifie aussi figurément, Opposer, proposer ou faire naître, en parlant De doutes, de scrupules, de difficultés, etc. Vous élevez là une difficulté, une chicane bien étrange. Élever des doutes sur la réalité d' un fait. La lecture de ce livre a élevé des doutes, des scrupules dans mon esprit.

ÉLEVER

ÉLEVER signifie encore, Nourrir un enfant jusqu' à ce qu' il ait acquis une certaine force. Cette femme a eu plusieurs enfants, mais elle n' a pu en élever aucun. Cet enfant est faible, il sera malaisé à élever. Élever par charité.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des animaux, et même des arbres et des plantes. Les paons sont difficiles à élever. On ne saurait élever de ces animaux, de ces oiseaux-là dans un pays froid. J' ai pris de la peine à élever ces plantes, ces fleurs, ces arbres.

Il signifie figurément, Instruire, donner de l' éducation. Élever la jeunesse, l' élever dans la crainte de Dieu. C' est un tel qui a élevé ce prince. Son père l' a fait élever par des hommes instruits et vertueux. Il a été élevé dans la religion catholique. Il a été élevé avec un tel. Il fut élevé au collége de...

ÉLEVER

ÉLEVER s' emploie souvent avec le pronom personnel, dans la plupart des acceptions qui précèdent. Ce terrain s' élève en amphithéâtre. S' élever en l' air. Nous vîmes s' élever un nuage de poussière. Les vapeurs qui s' élèvent de la terre. Les fumées du vin s' élèvent au cerveau. Leur voix s' est élevée en faveur de l' innocent. Une âme qui s' élève à Dieu. S' élever à force d' intrigues. S' élever par son mérite aux plus éminentes dignités. Dans la contemplation de la nature, l' âme s' élève. Son style n' est pas toujours humble, et s' élève quelquefois. Le prix de cette marchandise s' est élevé à cent francs. Le thermomètre s' est élevé à vingt degrés.

Il signifie particulièrement, S' enorgueillir. Celui qui s' élève sera abaissé.

Fig., S' élever à de hautes considérations sur un sujet, Présenter, développer sur un sujet de hautes considérations.

Fig., S' élever à la connaissance de Dieu, aux notions, aux idées d' ordre, de justice, etc., se dit De ceux que le perfectionnement de l' intelligence et l' habitude de la réflexion ont mis en état de comprendre l' existence de la Divinité, le besoin de l' ordre, de la justice, etc. Ces esprits grossiers n' étaient pas encore capables de s' élever aux idées d' ordre et de justice. On dit aussi, L' esprit de l' homme ne peut s' élever jusque-là, Il n' est point donné à l' homme de comprendre cela.

Fig., Cette somme, ce nombre, etc., s' élève à tant, Monte à tant, est de tant. Le total s' élève à plus de vingt mille francs. Leur nombre ne s' élevait pas à plus de dix mille.

ÉLEVER

ÉLEVER avec le pronom personnel, signifie encore, tant au propre qu' au figuré, Se former, survenir, naître. Il s' éleva une tempête. Un orage s' est élevé tout à coup. Il s' éleva un bruit dans l' assemblée. Une dispute, une sédition s' est élevée. En ce temps-là il s' éleva des sectes nouvelles, des hérésies, etc. Il parvint à dissiper les soupçons qui s' étaient élevés. Des doutes s' élevèrent dans mon esprit.

S' élever contre quelqu' un, Se déclarer contre lui, contre ce qu' il propose. Dès qu' il eut ouvert son avis, tout le monde s' éleva contre lui. Cela signifie aussi, dans le langage de l' Écriture, Accuser quelqu' un, porter témoignage contre lui. Les Ninivites s' élèveront au jugement contre les Juifs. Mon péché s' élèvera contre moi. Les preuves qui s' élèvent contre l' accusé.

ÉLEVER

ÉLEVER avec le pronom personnel, se dit aussi De la peau, lorsqu' il y survient des bubes, des pustules. La moindre chose fait que toute sa peau s' élève, lui fait élever toute la peau. Dans la seconde phrase, le pronom est sous-entendu.

ÉLEVÉ, ÉE. participe

ÉLEVÉ, ÉE. participe Un enfant bien élevé. Un homme bien élevé.

Il s' emploie très-souvent comme adjectif, pour Haut. Un lieu élevé, fort élevé. Les montagnes les plus élevées. À un taux élevé. Une température élevée.

En Médec., Avoir le pouls élevé, Avoir le mouvement, le battement du pouls plus vif, plus fréquent, plus fort qu' à l' ordinaire.

ÉLEVÉ adjectif

ÉLEVÉ adjectif se dit aussi, figurément, pour Éminent, supérieur. Un homme élevé en dignité. Être né dans un rang élevé. Être d' une condition élevée. Des idées, des considérations d' un ordre très-élevé.

Il se dit encore pour Noble, grand, généreux. Âme élevée. Esprit élevé. Sentiments élevés.

Style élevé, Style noble. Cette expression ne s' emploie que dans le style élevé.

ÉLEVURE. s. f.

ÉLEVURE. s. f. Petite bube qui vient sur la peau. Il a le visage plein d' élevures. Avoir des élevures sur la peau.

ÉLIDER. v. a.

ÉLIDER. v. a. T. de Gram. Faire une élision, retrancher une voyelle finale, la supprimer dans l' écriture ou dans la prononciation. On met une apostrophe dans l' écriture à la place de la voyelle qu' on élide. On élide dans la prononciation l' e féminin, quand il est suivi d' une voyelle ou d' une h muette.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, Souffrir élision. Cette lettre s' élide dans la prononciation. L' i de si s' élide toujours devant il (s' il).

ÉLIDÉ, ÉE. participe

ÉLIDÉ, ÉE. participe

ÉLIGIBILITÉ. s. f.

ÉLIGIBILITÉ. s. f. Réunion des conditions requises pour pouvoir être élu. Son éligibilité était contestée. Conditions d' éligibilité. Cens d' éligibilité.

ÉLIGIBLE. adj. des deux genres

ÉLIGIBLE. adj. des deux genres Qui peut être élu, qui a les conditions nécessaires pour être élu. On l' emploie surtout en parlant Des fonctions de député. Il n' est pas éligible, il ne paye point le cens, il n' a point l' âge requis.

il se dit aussi substantivement. Combien y a-t-il d' éligibles dans ce département?

ÉLIMER (S' ). v. pron.

ÉLIMER (S' ). v. pron. S' user à force d' être porté. Cette étoffe s' est élimée en moins de rien. Il est très-peu usité.

ÉLIME, ÉE. participe

ÉLIME, ÉE. participe Cet habit, ce linge est tout élimé.

ÉLIMINATION. s. f.

ÉLIMINATION. s. f. Action d' éliminer, ou État de ce qui est éliminé.

ÉLIMINER. v. a.

ÉLIMINER. v. a. Expulser, mettre dehors.

Il ne s' emploie guère qu' au figuré, et signifie, Retrancher, ôter de. On a éliminé plusieurs noms de la liste des candidats.

ÉLIMINÉ, ÉE. participe

ÉLIMINÉ, ÉE. participe

ÉLIRE. v. a.

ÉLIRE. v. a. (Il se conjugue comme Lire.) Choisir, prendre par préférence, nommer à une dignité, à une fonction, à une place par la voie des suffrages. Élire à la pluralité des voix. Élire un pape, un roi, un empereur. Élire le plus digne. Élire un député. Élire un tuteur. On dit quelquefois, Élire au sort.

Il se dit aussi, dans le style de l' Écriture, en parlant De ceux que Dieu a prédestinés à la vie éternelle. Ceux que Dieu a élus jouiront de la béatitude éternelle.

Élire sa sépulture, Marquer le lieu où l' on veut être enterré.

En Jurispr., Élire domicile, Assigner un lieu certain et connu, où tous les actes de justice puissent être signifiés. Il a élu domicile chez son avoué.

ÉLU, UE. participe

ÉLU, UE. participe Domicile élu. Dans le style de l' Écriture, Beaucoup d' appelés et peu d' élus.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Le nouvel élu. Les élus du peuple.

Il se disait autrefois Des officiers d' une élection, dont la principale fonction était de juger en première instance des contestations sur le fait des tailles, aides et autres impositions. Les élus de telle ville. Une charge d' élu. Un office d' élu. On appelait Élue, La femme d' un élu. Madame l' élue.

Il se dit Des prédestinés à la vie éternelle. Être au nombre des élus. Le bonheur, la gloire des élus.

ÉLISION. s. f.

ÉLISION. s. f. T. de Gram. Suppression d' une voyelle finale à la rencontre d' une autre voyelle. L' élision se marque en français par une apostrophe, comme dans ces mots, L' âme, qu' elle, j' ai, s' il, s' entr' aider, s' entr' ouvrir. Dans la prononciation, il se fait beaucoup d' élisions qui ne se marquent pas dans l' écriture, comme Une heure, quatre ans (prononcez, Un' heure, quatr' ans). La prononciation familière admet plusieurs élisions qui n' ont pas lieu dans la prononciation soutenue.

ÉLITE. s. f.

ÉLITE. s. f. Ce qu' il y a de meilleur et de plus digne d' être choisi. Troupe d' élite. Soldats d' élite. L' élite de la noblesse. L' élite de l' armée. Il a eu l' élite de toutes ces marchandises. J' ai eu l' élite de ses livres, de sa bibliothèque.

ÉLIXIR. s. m.

ÉLIXIR. s. m. Liqueur spiritueuse extraite d' une ou de plusieurs substances; la substance la plus pure que l' on tire de certaines choses, et que l' on nomme aussi Teinture, quintessence, extrait. --- Excellent élixir. Précieux élixir. L' esprit-de-vin ou alcool entre dans la plupart des élixirs. Tirer l' élixir de quelque chose.

ELLE Pronom personnel féminin

ELLE Pronom personnel féminin de la troisième personne. Elle fait. Elle dit. Elles vont. Elles parlent. Elles viennent.

Il se met ordinairement avant le verbe, sans qu' il y ait rien entre-deux, si ce n' est des particules et des pronoms, comme: Elle nous dit. Elle lui parla. Elles ne veulent pas. Elles n' oseraient. Elle n' en veut pas. Elle y veut aller.

Quelquefois aussi on le sépare du verbe par une phrase incidente. Elle, qui se prétend si sage, a pourtant fait là une étourderie.

Il se met immédiatement après le verbe dans les interrogations et dans certaines phrases exclamatives. Que fait-elle? Où sont-elles? Dort-elle? Rient-elles? Est-elle bonne! Avec le t euphonique: Qu' a-t-elle dit? Viendra-t-elle?

Il se met également après le verbe dans certaines phrases affirmatives, telles que les suivantes: Venez, dit-elle. Quoi? répondit-elle. Aussi est-elle fort irritée. Dût-elle s' en fâcher.

Quand une phrase interrogative contient le nom féminin qui est le sujet du verbe, on n' en met pas moins, ordinairement, le pronom Elle après le verbe. Julie est-elle venue? Cette poire est-elle bonne? Cette histoire vous a-t-elle plu? Cette sorte de pléonasme s' emploie même dans certaines phrases qui expriment une supposition. L' entreprise dût-elle échouer, il sera toujours beau de l' avoir tentée.

Dans certaines phrases, au contraire, le verbe est précédé du pronom Elle et suivi du nom féminin auquel ce pronom se rapporte. Est-elle moins à plaindre, celle qui... Elles sont rares, les femmes qui...

ELLÉBORE. s. m.

ELLÉBORE. s. m. Plante qui est employée en médecine comme purgative, et que les anciens croyaient propre à guérir la folie. Ellébore blanc. Ellébore noir.

Prov. et fig., Avoir besoin d' ellébore, Avoir l' esprit troublé, n' être pas dans son bon sens.

ELLÉBORINE. s. f.

ELLÉBORINE. s. f. Genre de plantes, ainsi nommé parce que plusieurs de ses espèces ont les feuilles semblables à celles de l' ellébore.

ELLIPSE. s. f.

ELLIPSE. s. f. T. de Gram. Retranchement d' un ou de plusieurs mots qui seraient nécessaires pour la régularité de la construction, mais que l' usage permet de supprimer. C' est par ellipse qu' on dit, La Saint-Jean, au lieu de La fête de Saint-Jean; Il prit sur lui d' attaquer, au lieu de Il prit sur lui le risque d' attaquer. Cette figure de grammaire est fréquemment usitée dans les réponses qui suivent immédiatement la demande, l' interrogation: Quand viendra-t-il? Demain; on sous-entend, Il viendra. --- L' ellipse d' un mot. Il y a une ellipse dans cette phrase. Traité des ellipses de la langue grecque.

ELLIPSE

ELLIPSE en termes de Géométrie et d' Astronomie, se dit d' Une courbe qu' on forme en coupant obliquement un cône droit par un plan qui le traverse. Les propriétés de l' ellipse. L' ellipse a deux foyers. Le grand axe, le petit axe d' une ellipse. L' orbite de la terre est une ellipse dont le soleil occupe un foyer.

ELLIPSOÏDE. s. m.

ELLIPSOÏDE. s. m. T. de Géom. Solide engendré par la révolution de la moitié d' une ellipse autour de l' un ou de l' autre de ses axes.

ELLIPTICITÉ. s. f.

ELLIPTICITÉ. s. f. T. de Géom. et d' Astron. Qualité d' une figure elliptique. L' ellipticité de l' orbite de la terre est démontrée.

ELLIPTIQUE. adj. des deux genres

ELLIPTIQUE. adj. des deux genres T. de Gram. Qui renferme une ellipse. Façon de parler, tour elliptique.

Langue elliptique, Langue qui fait un fréquent usage de l' ellipse.

ELLIPTIQUE

ELLIPTIQUE en termes de Géométrie et d' Astronomie, signifie, Qui tient de l' ellipse, qui en a la figure. Forme, figure elliptique. Orbite elliptique.

ELLIPTIQUEMENT. adv.

ELLIPTIQUEMENT. adv. T. de Gram. Par ellipse, en faisant une ellipse. On dit quelquefois elliptiquement Du tout, pour Pas du tout ou Point du tout.

ELME (SAINT-)

ELME (SAINT-) T. de Marine. Il ne s' emploie que dans la locution Feu Saint-Elme, par laquelle on désigne Certains feux ou météores qui paraissent quelquefois, dans les nuits obscures, lorsque le ciel est très-orageux, et qui parcourent l' extrémité des mâts, des vergues, etc., sous la forme d' aigrettes lumineuses. Les anciens les nommaient Castor et Pollux. On croit que le feu Saint-Elme est dû à l' électricité.

ÉLOCUTION. s. f.

ÉLOCUTION. s. f. Partie de la rhétorique qui a pour objet le choix et l' arrangement des mots. Il se prend communément pour La manière dont on s' exprime. Élocution nette, facile, élégante, belle, noble, simple, sublime, figurée, pure, claire. Cet orateur a beaucoup de noblesse dans son élocution. Élocution faible, languissante, triviale, embarrassée, confuse. Traité de l' élocution.

ÉLOGE. s. m.

ÉLOGE. s. m. Discours à la louange de quelqu' un. Éloge pompeux, magnifique. Il a fait l' éloge d' un tel. Éloge funèbre. Éloge historique. Éloge académique. L' éloge de Bossuet, de Racine, etc.

Il se prend quelquefois pour de simples Louanges. On a fait de grands éloges de lui. En prétendant le blâmer, vous faites son éloge. Donner des éloges à quelqu' un.

Il se dit également en parlant Des choses. Synésius a fait l' éloge de la pauvreté, Favorinus de la laideur, Érasme de la folie, etc. C' est le plus bel éloge que l' on puisse faire de cet ouvrage. Faire l' éloge d' un mets, dans un repas.

ÉLOIGNEMENT. s. m.

ÉLOIGNEMENT. s. m. Action par laquelle on éloigne, on s' éloigne; ou Le résultat de cette action. Il s' emploie au propre et au figuré. Ce prince a rétabli ses affaires par l' éloignement du ministre qui le trompait. Vivre dans la retraite, dans l' éloignement du monde. L' éloignement des occasions du péché.

Il signifie aussi, Antipathie, répugnance, aversion, soit pour les personnes, soit pour les choses. Il a de l' éloignement pour cet homme-là. Il a de l' éloignement pour ce mariage. Avoir de l' éloignement pour le travail.

En termes de Dévotion, Vivre dans un grand éloignement de Dieu, dans un grand éloignement des choses de Dieu, Vivre dans une grande inattention pour les choses de son salut.

ÉLOIGNEMENT

ÉLOIGNEMENT se dit, dans un sens particulier, pour Absence. Depuis son éloignement de Paris. Triste et fâcheux éloignement. Son éloignement n' a pas duré. Je ne me console point de votre éloignement.

Il signifie aussi, Distance, soit de lieu, soit de temps. L' éloignement de nos demeures nous empêche de nous voir souvent. Cette maison de campagne est dans un éloignement raisonnable de Paris. Il faut regarder cette statue, cette perspective dans un certain éloignement. L' éloignement des temps rend incertaines les causes de ce grand événement.

Il se dit également en parlant Des objets qui terminent la vue à une distance fort éloignée. La vue est admirable en ce lieu-là; on y voit des coteaux, des prairies, la rivière qui serpente, et Paris en éloignement, ou mieux, dans l' éloignement.

Fig., Voir de grands biens en éloignement, se dit D' une personne qui n' est pas riche, mais qui a une grande succession à espérer.

ÉLOIGNEMENT

ÉLOIGNEMENT se dit quelquefois, dans une acception analogue à la précédente, pour désigner Les derniers plans d' un tableau. Dans l' éloignement on voit des bergers.

ÉLOIGNER. v. a.

ÉLOIGNER. v. a. Écarter une chose ou une personne d' une autre; mettre, porter, ou envoyer loin de. Éloignez cette chaise du feu. Éloignez cette table de la fenêtre. Éloignez-les l' un de l' autre. Il faut éloigner ce jeune homme des mauvaises compagnies qu' il fréquente. Éloigner quelqu' un de ses parents, de son pays. Éloigner quelqu' un de la cour. Le roi éloigna ce favori de sa présence, a éloigné ce valet de chambre d' auprès de lui. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Ne vous éloignez pas, on aura besoin de vous. On veut vous jouer un mauvais tour, éloignez-vous pour quelque temps. Cette compagnie ne me convenait pas, je m' en suis éloigné. S' éloigner de son pays. S' éloigner du rivage. L' orage s' éloigne, va bientôt s' éloigner.

Il peut s' appliquer Au temps. Chaque jour nous éloigne de cette époque fortunée. Plus le temps où il vécut s' éloigne de nous, plus sa renommée grandit.

En termes de Peinture, Cette figure s' éloigne bien, ne s' éloigne pas assez, s' éloigne trop, etc., Elle paraît fort éloignée dans le tableau, elle ne paraît pas assez éloignée, elle paraît trop éloignée.

ÉLOIGNER

ÉLOIGNER s' emploie aussi figurément. L roi l' a éloigné des affaires. Éloigner les soupçons. Éloignez de vous ces mauvaises pensées. Prions Dieu qu' il éloigne ce malheur de dessus nos têtes. Avec le pronom personnel: S' éloigner des occasions du péché. S' éloigner des principes établis. S' éloigner des usages reçus. S' éloigner de son but.

S' éloigner de son devoir, s' éloigner du respect qu' on doit à quelqu' un, etc., Manquer à son devoir, manquer au respect qu' on doit à quelqu' un, etc. On dit dans un sens analogue, S' éloigner des vues, des intentions, etc., de quelqu' un.

S' éloigner de quelque chose, signifie quelquefois, Avoir de la répugnance pour quelque chose, n' y être pas disposé. Il ne s' éloigne pas beaucoup de consentir à ce qu' on lui demande. Il ne paraît pas qu' il s' éloigne fort de la proposition qu' on lui fait.

S' éloigner de, avec un nom de chose pour sujet, signifie, Différer de. Leur doctrine s' éloignait peu de la sienne. Leurs doctrines s' éloignent peu l' une de l' autre. Cette opinion ne s' éloigne pas beaucoup de la mienne. Cela s' éloigne beaucoup de la vérité.

ÉLOIGNER

ÉLOIGNER au figuré, signifie particulièrement, Aliéner, repousser, en parlant D' affection, d' attachement. Rien n' est plus capable d' éloigner les coeurs, les esprits, l' affection. Cette conduite éloignera de vous tous les coeurs.

ÉLOIGNER

ÉLOIGNER signifie aussi, Retarder, différer. Il a éloigné cet accommodement, ce mariage. Toutes ces difficultés éloignent la paix. Les chicanes ont éloigné le jugement de ce procès. Éloigner un payement.

ÉLOIGNÉ, ÉE. participe

ÉLOIGNÉ, ÉE. participe Il s' emploie souvent comme adjectif, et signifie, Qui est loin, soit au propre, soit au figuré. Pays éloigné. Temps éloigné. Postérité éloignée. Ce récit est bien éloigné de la vérité. Cela est fort éloigné de ma pensée.

Fig., Être bien éloigné de faire une chose, N' en avoir pas l' intention ou le pouvoir. Il est bien éloigné de faire ce que vous dites, ce que vous souhaitez; il en est bien éloigné.

Fig. et fam., Ils sont bien éloignés de compte, Ils sont bien éloignés de s' accorder, leurs calculs ne s' accordent nullement.

Fig. et fam., Être éloigné de son compte, Se tromper dans quelque pensée, dans quelque projet, dans quelque prétention.

ÉLOIGNÉ

ÉLOIGNÉ signifie aussi, Qui n' est point immédiat, et se dit De causes, de conséquences, etc. Causes éloignées. Conséquences éloignées. Résultats éloignés.

ÉLOQUEMMENT. adv.

ÉLOQUEMMENT. adv. Avec éloquence. Parler éloquemment. Écrire éloquemment.

ÉLOQUENCE. s. f.

ÉLOQUENCE. s. f. L' art, le talent de bien dire, d' émouvoir, de persuader. Haute, sublime éloquence. Éloquence mâle, rapide. Douce éloquence. Éloquence naturelle. Éloquence persuasive. Les charmes de l' éloquence. La force, le pouvoir de l' éloquence. La vraie éloquence. La fausse éloquence. L' éloquence de la chaire. L' éloquence du barreau. L' éloquence de la tribune. Cet homme a beaucoup d' éloquence. Un discours plein d' éloquence.

Il signifie quelquefois, par extension, La qualité de ce qui produit ou peut produire sur l' auditeur ou le spectateur, les mêmes effets, les mêmes impressions que l' éloquence. Il y avait, dans le ton de sa voix, dans son regard, je ne sais quelle éloquence, plus forte que ses paroles mêmes. La physionomie, le geste, ont leur éloquence.

ÉLOQUENT, ENTE. adj.

ÉLOQUENT, ENTE. adj. Qui a de l' éloquence. Homme éloquent. Démosthène, Cicéron, sont les plus éloquents orateurs de l' antiquité. Il y a des gens qui sont naturellement éloquents.

Il se dit aussi Des discours et des ouvrages d' esprit, ainsi que du style. Ce discours est fort éloquent. Il prononça un panégyrique fort éloquent. Style éloquent.

Il se dit également Des termes dont on se sert pour s' exprimer; et alors il signifie, Noble, persuasif, choisi, etc., S' exprimer en termes éloquents.

Fig., La colère est éloquente, Elle rend quelquefois éloquent.

ÉLOQUENT

ÉLOQUENT se dit souvent, par extension, De tout ce qui est capable de faire la même impression, de produire les mêmes effets qu' un discours éloquent. Des larmes éloquentes. Silence éloquent. Geste éloquent. Regard éloquent.

ÉLU. s. m.

ÉLU. s. m. Voyez le participe d' ÉLIRE.

ÉLUCUBRATION. s. f.

ÉLUCUBRATION. s. f. Il se dit d' Un ouvrage composé à force de veilles et de travail. On ne l' emploie guère qu' au pluriel et pour désigner Des ouvrages d' érudition. Il va bientôt publier ses doctes élucubrations.

Il se dit quelquefois Des veilles, des travaux mêmes qu' un ouvrage a coûté. Mettre au jour le fruit de ses élucubrations. Dans l' un et dans l' autre sens, mais surtout dans le second, il s' emploie souvent par plaisanterie et par dénigrement.

ÉLUDER. v. a.

ÉLUDER. v. a. Éviter avec adresse. Au lieu de répondre nettement, il a éludé la difficulté. Éluder une question. Éluder une promesse. Éluder les traités. Éluder les poursuites, les artifices de quelqu' un. Éluder la loi.

ÉLUDÉ, ÉE. participe

ÉLUDÉ, ÉE. participe

ÉLYSÉE. s. m.

ÉLYSÉE. s. m. T. de Mythologie. Séjour des héros et des hommes vertueux, après leur mort. Entrer dans l' Élysée. On dit dans le même sens, Les champs Élysées; et alors ce mot est adjectif.

Fig., C' est un Élysée, se dit D' un lieu agréable arrosé par des eaux limpides et planté de beaux arbres.

ÉLYSÉEN, ENNE. adj.

ÉLYSÉEN, ENNE. adj. Qui appartient à l' Élysée, aux champs Élysiens. Repos élyséen. Ombres élyséennes.

ÉLYSIENS. adj. m. pl.

ÉLYSIENS. adj. m. pl. T. de Mythologie. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Les champs Élysiens, Les champs Élysées.

ÉLYTRE. s. m.

ÉLYTRE. s. m. (Quelques-uns le font féminin.) T. d' Entomologie. Nom que l' on donne aux ailes supérieures des insectes à quatre ailes, lorsqu' elles sont coriaces, peu flexibles, et qu' elles protégent les ailes inférieures, comme une espèce de gaîne ou d' étui. Les élytres d' un scarabée.

ÉMAIL. s. m.

ÉMAIL. s. m. Matière vitrifiée et plus ou moins opaque, qui peut recevoir différentes couleurs, et qu' on applique, à l' aide du feu, sur certains ouvrages d' or, d' argent, de cuivre, etc., pour les orner. Appliquer de l' émail. Émail noir, bleu, vert, rouge, blanc, etc. Peintre en émail. Portrait en émail. Les émaux doivent être très-fusibles. On imite le jais avec de l' émail. Un oeil d' émail. Les couleurs de l' émail sont inaltérables.

Émail usé, Celui qu' on a usé pour le rendre égal et poli. Il est opposé à Émail en relief.

L' émail de la porcelaine, L' enduit vitreux dont on la recouvre, et qui est souvent orné de diverses couleurs. Cette porcelaine est d' un bel émail. On dit dans un sens analogue, L' émail de la faïence.

Par analogie, L' émail des dents, La superficie ordinairement blanche et luisante qui couvre la partie osseuse des dents.

ÉMAIL

ÉMAIL se prend quelquefois pour L' ouvrage émaillé; et, en ce sens, on l' emploie surtout au pluriel. Des émaux de Nevers. Il est connaisseur en émaux. Ce peintre ne réussit pas également bien dans les différents émaux.

ÉMAIL

ÉMAIL désigne figurément et poétiquement, La variété, la diversité des fleurs. L' émail d' un parterre. L' émail d' une prairie.

ÉMAUX

ÉMAUX au pluriel, se dit, en termes de Blason, Des couleurs et des métaux dans les armoiries. Les pièces de ces deux écus sont les mêmes, mais les émaux en sont différents.

ÉMAILLER. v. a.

ÉMAILLER. v. a. Orner, embellir avec de l' émail, appliquer de l' émail sur quelque chose. Émailler une bague.

Émailler de la porcelaine, La recouvrir d' un enduit vitreux.

ÉMAILLER

ÉMAILLER signifie figurément et poétiquement, Orner, embellir, et se dit surtout Des fleurs. Le printemps a émaillé ces prairies d' une admirable variété de fleurs. Les fleurs qui émaillent la prairie.

ÉMAILLÉ, ÉE. participe

ÉMAILLÉ, ÉE. participe Une montre émaillée. Une prairie émaillée des plus belles couleurs. Un parterre émaillé. Des prés émaillés de fleurs.

ÉMAILLEUR. s. m.

ÉMAILLEUR. s. m. Ouvrier qui travaille en émail. Lampe d' émailleur.

ÉMAILLURE. s. f.

ÉMAILLURE. s. f. Art d' émailler. Il excelle dans l' émaillure.

Il se prend aussi pour L' ouvrage de l' émailleur. Émaillure délicate, grossière. Cette émaillure s' est écaillée.

ÉMANATION. s. f.

ÉMANATION. s. f. Action d' émaner. L' émanation du Verbe. L' émanation de la lumière. L' émanation des corpuscules odorants. Par voie d' émanation.

Il se prend quelquefois pour La chose qui émane. Les odeurs sont des émanations de certains corps. Des émanations fétides, pestilentielles. L' autorité de ce corps est une émanation de la puissance souveraine.

ÉMANCIPATION. s. f.

ÉMANCIPATION. s. f. T. de Jurispr. Action d' émanciper un mineur, ou État du mineur qui est émancipé. L' émancipation d' un mineur. Révoquer une émancipation.

Il se dit quelquefois au figuré, dans le langage ordinaire. L' émancipation des colonies.

ÉMANCIPER. v. a.

ÉMANCIPER. v. a. T. de Jurispr. Mettre un fils ou une fille hors de la puissance paternelle; ou mettre un mineur en état de jouir de ses revenus, à l' âge et suivant les formes déterminés par la loi. Se faire émanciper. Ce père a émancipé son fils. Ce mineur a été émancipé par le conseil de famille. Un mineur est émancipé de plein droit par le mariage.

Il se dit quelquefois figurément, dans le langage ordinaire. Avant d' émanciper cette multitude, il eût fallu l' instruire.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie ordinairement, Se donner trop de licence, sortir des bornes du devoir, de la bienséance; Ne pas garder la mesure nécessaire ou convenable. Vous vous émancipez trop. Il s' est un peu émancipé. Il s' est extrêmement émancipé dans cette occasion. S' émanciper en quelque chose. Il s' est émancipé à lui parler peu respectueusement. Vous vous émancipez beaucoup pour un homme qui relève de maladie.

ÉMANCIPÉ, ÉE. participe

ÉMANCIPÉ, ÉE. participe Mineur émancipé.

ÉMANER. v. n.

ÉMANER. v. n. Provenir, sortir, découler de. Le Verbe émane du Père éternel, et le Saint-Esprit émane du Père et du Fils. Il y a des corpuscules qui émanent des corps odorants, et qui produisent les odeurs. Un acte qui émane de la puissance, de la volonté souveraine.

ÉMANÉ, ÉE. participe

ÉMANÉ, ÉE. participe Un ordre émané du prince, émané de l' autorité.

ÉMARGEMENT. s. m.

ÉMARGEMENT. s. m. Action d' émarger; ou Ce qui est porté, arrêté en marge d' un compte, d' un mémoire, etc. L' émargement des sommes énoncées. L' émargement d' un compte.

ÉMARGER. v. a.

ÉMARGER. v. a. Signer, écrire, en marge d' un compte, d' un inventaire, d' un état, etc. Émarger un état d' appointements. Émarger les différentes sommes d' une imposition.

ÉMARGÉ, ÉE. participe

ÉMARGÉ, ÉE. participe

EMBABOUINER. v. a.

EMBABOUINER. v. a. Engager quelqu' un par des caresses, par des paroles flatteuses, à faire ce qu' on souhaite de lui. Cette femme l' a embabouiné. Il s' est laissé embabouiner. Il est très-familier.

EMBABOUINÉ, ÉE. participe

EMBABOUINÉ, ÉE. participe

EMBALLAGE. s. m.

EMBALLAGE. s. m. Il se dit de L' action de celui qui emballe, et Des choses qui servent à emballer. Travailler à l' emballage. Il s' est chargé de l' emballage de ces marchandises. L' emballage a coûté tant. Frais d' emballage.

Toile d' emballage, Sorte de toile grossière qui sert à emballer.

EMBALLER. v. a.

EMBALLER. v. a. Empaqueter, mettre dans une balle. Emballer des hardes, des livres, des meubles, etc.

Fig. et par plaisanterie, Emballer quelqu' un dans une voiture, Le faire partir en voiture, ou le voir monter en voiture pour quelque voyage.

EMBALLÉ, ÉE. participe

EMBALLÉ, ÉE. participe

EMBALLEUR. s. m.

EMBALLEUR. s. m. Celui dont la profession est d' emballer des marchandises, etc. Allez chercher un emballeur.

Il signifie figurément et populairement, Un hâbleur, un homme qui en veut faire accroire. Ne croyez pas ce qu' il dit, ne vous fiez pas à ses promesses, c' est un emballeur. Ce sens est peu usité.

EMBARCADÈRE. s. m.

EMBARCADÈRE. s. m. T. de Marine, emprunté de l' espagnol. Espèce de cale, de jetée qui, du rivage, s' avance un peu dans la mer, et qu' on nomme aussi Débarcadère, parce qu' elle sert au débarquement comme à l' embarquement.

EMBARCATION. s. f.

EMBARCATION. s. f. T. de Marine. Dénomination générique sous laquelle on comprend tous les bateaux à rames, tels que chaloupes, canots, yoles, etc., et quelquefois même les petites barques à un ou à deux mâts. Nous ne trouvâmes qu' une mauvaise embarcation. Louer une embarcation.

EMBARGO. s. m.

EMBARGO. s. m. T. de Marine, emprunté de l' espagnol. Défense faite aux navires marchands qui sont dans un port ou sur une rade, d' en sortir sans permission. Mettre un embargo. Mettre embargo. Lever l' embargo.

EMBARQUEMENT. s. m.

EMBARQUEMENT. s. m. Action de s' embarquer, ou d' embarquer quelque chose. Depuis notre embarquement, nous avons été un mois sur mer. Embarquement de troupes. Embarquement de marchandises.

Il se dit aussi Des frais qu' il en coûte pour embarquer des marchandises. Cet embarquement a coûté six cents francs.

EMBARQUER. v. a.

EMBARQUER. v. a. Mettre dans une barque, dans un navire, dans un vaisseau. Il se dit en parlant Des hommes, des armes, des vivres, des marchandises, etc. Embarquer l' armée. Embarquer des marchandises. Embarquer en grenier du sel, du blé, du charbon de terre, etc.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Entrer dans un vaisseau ou dans quelque autre bâtiment, pour faire route. Nous nous embarquâmes à Toulon.

Prov. et fig., S' embarquer sans biscuit, Entreprendre un voyage sans être pourvu de ce qui est nécessaire; et, plus figurément, S' engager dans une entreprise sans avoir les moyens nécessaires pour la faire réussir, ou sans s' être prémuni contre les obstacles qu' elle pourrait éprouver.

EMBARQUER

EMBARQUER signifie en outre figurément, Engager à quelque chose, ou dans quelque affaire; et alors il se dit ordinairement en mauvaise part. On l' a embarqué dans une méchante affaire.

Il s' emploie aussi, dans le même sens, avec le pronom personnel. S' embarquer dans une méchante affaire. S' embarquer dans une fausse démarche.

EMBARQUÉ, ÉE. participe

EMBARQUÉ, ÉE. participe

EMBARRAS. s. m.

EMBARRAS. s. m. Obstacle qu' on rencontre dans un chemin, dans un passage; encombrement. Il y a toujours de l' embarras dans cette rue. L' embarras des carrosses et des charrettes. Grand embarras. Faire de l' embarras. Faire, causer un embarras. Se tirer d' un embarras. Éviter les embarras.

Fig. et fam., Faire de l' embarras, Se donner de grands airs, ou Afficher de grandes prétentions. Cet homme fait bien de l' embarras.

Causer de l' embarras à quelqu' un, Être de trop chez lui, faire qu' il soit obligé de se mettre à l' étroit pour vous recevoir.

EMBARRAS

EMBARRAS signifie figurément, La confusion de plusieurs choses difficiles à débrouiller. Il y a de l' embarras dans ce procès, dans cette succession. Il y a de l' embarras dans ses affaires.

Il signifie aussi, La peine que donne une multitude d' affaires qui surviennent toutes à la fois. Je me trouve dans un embarras d' affaires le plus grand du monde.

Il signifie encore, L' irrésolution dans laquelle on se trouve lorsqu' on ne sait quel parti prendre, ni par quelle voie se tirer de quelque pas difficile. Je me suis vu dans un étrange embarras. Sortir, se tirer d' embarras.

Il signifie également, La gêne, le malaise que cause la nécessité d' agir ou de parler, lorsqu' on ne sait que faire ni que dire. Il ne pouvait cacher son embarras. Tout le monde s' aperçut de son embarras. Tout trahit son embarras.

Embarras d' esprit, Peine d' esprit, irrésolution d' esprit.

EMBARRAS

EMBARRAS en parlant De maladie, se dit d' Un commencement d' obstruction, et surtout d' une accumulation de matières dans l' estomac ou dans les intestins. Il y a un peu d' embarras. Embarras gastrique. Embarras intestinal.

EMBARRASSANT, ANTE. adj.

EMBARRASSANT, ANTE. adj. Qui cause de l' embarras, qui est incommode, gênant. Les bagages sont embarrassants dans une marche. Cela est embarrassant à porter. Ce choix est embarrassant. Ces choses-là sont embarrassantes. Situation, position embarrassante. Question embarrassante.

Il se dit aussi Des personnes. Cet enfant est embarrassant. Cette femme est embarrassante.

EMBARRASSER. v. a.

EMBARRASSER. v. a. Causer de l' embarras, encombrer, obstruer. Embarrasser le chemin. Embarrasser les rues. Cette charrette embarrasse le chemin. Voilà un lit qui embarrasse cette chambre. Ces moulins embarrassent le cours de la rivière.

Il signifie aussi, Empêcher la liberté du mouvement. Ôtez votre manteau, il ne fait que vous embarrasser. Ces grosses bottes embarrassent à marcher.

Fig., Embarrasser une affaire, embarrasser une question, etc., La rendre obscure et pleine de difficultés, la rendre malaisée à démêler, à éclaircir.

EMBARRASSER

EMBARRASSER signifie encore figurément, Mettre en peine, donner de l' irrésolution, causer du trouble d' esprit. Ce que vous dites m' embarrasse fort. On l' a fort embarrassé, il ne sait quel parti prendre. Cette question l' a embarrassé. Il est fort embarrassé de répondre.

EMBARRASSER

EMBARRASSER s' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout au figuré. Ainsi on dit: Il s' embarrasse de tout, Les moindres choses lui font de la peine. C' est un homme qui ne s' embarrasse de rien, Rien ne lui fait de la peine, ne lui donne de l' inquiétude. S' embarrasser dans ses discours, Perdre la suite de ses discours, et ne savoir plus par où en sortir. Ne vous embarrassez point dans cette affaire-là, Ne vous en mêlez pas, car vous vous y trouveriez embarrassé. Ne vous embarrassez point de cette affaire-là, Ne vous en inquiétez pas.

Sa langue s' embarrasse, se dit en parlant D' une personne que la maladie, la crainte ou quelque autre cause empêche d' articuler distinctement.

Sa tête s' embarrasse, se dit en parlant D' une personne malade, lorsque le transport au cerveau commence à se déclarer, ou lorsqu' on appréhende qu' il ne se déclare.

Sa poitrine s' embarrasse, Sa poitrine commence à s' emplir, et il ressent de l' oppression.

EMBARRASSÉ, ÉE. participe

EMBARRASSÉ, ÉE. participe Chemin embarrassé. Affaire embarrassée. Fortune embarrassée. Il a la tête, la langue embarrassée.

Air embarrassé, contenance embarrassée, L' air, la contenance d' une personne qui éprouve de l' embarras.

Prononciation embarrassée, Prononciation lente et mal articulée.

EMBASEMENT. s. m.

EMBASEMENT. s. m. T. d' Archit. Espèce de piédestal continu sous la masse d' un bâtiment.

EMBATAGE. s. m.

EMBATAGE. s. m. T. de Charron. Action d' appliquer des bandes de fer sur une roue.

EMBÂTER. v. a.

EMBÂTER. v. a. Faire un bât pour une bête de somme. Embâter un cheval, un âne. Cet ouvrier est fort adroit à bien embâter les mulets.

Il signifie, figurément et familièrement, Charger quelqu' un d' une chose qui l' incommode. On l' a embâté d' une affaire bien désagréable. Il se dit aussi en parlant Des personnes. Qui est-ce qui m' a embâté d' un pareil imbécile?

EMBÂTÉ, ÉE. participe

EMBÂTÉ, ÉE. participe

EMBÂTONNER. v. a.

EMBÂTONNER. v. a. Armer d' un bâton. Il est familier et peu usité.

EMBÂTONNÉ, ÉE. participe

EMBÂTONNÉ, ÉE. participe

EMBATRE. v. a.

EMBATRE. v. a. T. de Charron. Couvrir une roue avec des bandes de fer.

EMBATU, UE. participe

EMBATU, UE. participe

EMBAUCHAGE. s. m.

EMBAUCHAGE. s. m. Action d' embaucher. Il se dit surtout dans le troisième sens d' Embaucher. Le crime d' embauchage est puni de mort.

EMBAUCHER. v. a.

EMBAUCHER. v. a. Engager un jeune garçon pour un métier dans une boutique; et plus ordinairement, Faire entrer, admettre un ouvrier dans un atelier. Ce compagnon est embauché depuis huit jours.

Il signifie aussi, Enrôler par adresse. Il l' a embauché fort adroitement. Ce sens et le précédent sont familiers.

Il signifie encore, Éloigner ou chercher à éloigner des soldats de leurs drapeaux, pour les faire passer à l' ennemi, ou dans un parti de rebelles. On l' accuse d' avoir embauché plusieurs soldats.

EMBAUCHÉ, ÉE. participe

EMBAUCHÉ, ÉE. participe

EMBAUCHEUR. s. m.

EMBAUCHEUR. s. m. Celui qui embauche. Il est ordinairement familier, et ne se dit plus guère que d' Un homme qui embauche des soldats.

EMBAUCHOIR. s. m.

EMBAUCHOIR. s. m. T. de Bottier. Instrument de bois en forme de jambe, dont on se sert pour élargir les bottes ou pour empêcher qu' elles ne se rétrécissent: il est composé de deux pièces entre lesquelles on chasse un coin. Une paire d' embauchoirs. Mettre les embauchoirs à une paire de bottes. Mettre des bottes à l' embauchoir.

EMBAUMEMENT. s. m.

EMBAUMEMENT. s. m. Action d' embaumer un corps mort. Les embaumements se font avec des baumes liquides et des plantes aromatiques.

EMBAUMER. v. a.

EMBAUMER. v. a. Remplir un cadavre de substances balsamiques, de drogues odorantes et dessiccatives, pour empêcher qu' il ne se corrompe. Embaumer un corps mort. On l' a embaumé.

Il signifie aussi simplement, Parfumer, remplir de bonne odeur. Il vient de ces orangers une odeur qui embaume toute la maison. Ces fleurs ont embaumé ma chambre. Cela m' embaume.

Cette liqueur embaume la bouche, Elle a une saveur exquise. On dit quelquefois absolument, Ce vin embaume.

EMBAUMÉ, ÉE. participe

EMBAUMÉ, ÉE. participe

EMBÉGUINER. v. a.

EMBÉGUINER. v. a. Coiffer d' un béguin. Il est peu usité en ce sens.

Il signifie plus ordinairement, Envelopper la tête de linge ou d' autre chose, en forme de béguin. Qui vous a si plaisamment embéguiné?

Il signifie figurément, Entêter de quelque chose, infatuer. On l' a embéguiné de cette femme. Il s' est laissé embéguiner de cette opinion. Son plus grand usage est au passif, ou avec le pronom personnel. Il est embéguiné, il s' est embéguiné d' une étrange opinion. Il est embéguiné de cette femme. Dans ce sens, on le prend toujours en mauvaise part.

Ce mot est familier dans ses trois acceptions.

EMBÉGUINÉ, ÉE. participe

EMBÉGUINÉ, ÉE. participe

EMBELLIE. s. f.

EMBELLIE. s. f. T. de Marine. Moment de ralentissement dans l' agitation de la mer ou dans la violence du vent. Profiter d' une embellie pour passer une barre.

EMBELLIR. v. a.

EMBELLIR. v. a. Rendre beau, orner. Cette eau embellit le teint. Embellir une maison. Embellir un ouvrage, Cette fontaine embellit votre jardin. La parure embellit cette femme. Les plaisirs qui embellissent notre existence.

Embellir un conte, embellir une histoire, Les orner aux dépens de la vérité, ou les rendre plus agréables par des détails intéressants.

EMBELLIR

EMBELLIR s' emploie aussi avec le pronom personnel, pour Devenir beau. La campagne s' embellit, commence à s' embellir. Cette ville s' embellit de jour en jour. Dans le bonheur, tout s' embellit à nos yeux.

Il s' emploie également comme neutre, dans le même sens. Cette jeune fille embellit de jour en jour.

Prov., Ne faire que croître et embellir, se dit D' une jeune personne qui devient tous les jours plus grande et plus belle. Cette jeune fille ne fait que croître et embellir. On le dit, par plaisanterie, Des choses qui augmentent, soit en bien, soit en mal. Il se débauche tous les jours de plus en plus, cela ne fait que croître et embellir.

EMBELLI, IE. participe

EMBELLI, IE. participe Elle est fort embellie depuis que je ne l' ai vue.

EMBELLISSEMENT. s. m.

EMBELLISSEMENT. s. m. Action par laquelle on embellit. Cet homme travaille beaucoup à l' embellissement de sa maison. Faire un embellissement.

Il signifie aussi, La chose même qui sert à embellir. Ce jardin est un grand embellissement à votre maison. Les embellissements d' une ville. De nouveaux embellissements. Ce discours est sec, j' y voudrais quelques embellissements.

EMBERLUCOQUER (S' ). v. pron.

EMBERLUCOQUER (S' ). v. pron. Se coiffer d' une opinion, s' en préoccuper tellement, qu' on en juge aussi mal que si on avait la berlue. Il est très-familier.

EMBERLUCOQUÉ, ÉE. participe

EMBERLUCOQUÉ, ÉE. participe

EMBESOGNÉ, ÉE. participe

EMBESOGNÉ, ÉE. participe du verbe inusité Embesogner. Occupé à quelque besogne, à quelque affaire. Un homme embesogné. Il est familier et ne se dit que par plaisanterie.

EMBLAVER. v. a.

EMBLAVER. v. a. T. d' Agricult. Semer une terre en blé. Emblaver une terre.

EMBLAVÉ, ÉE. participe

EMBLAVÉ, ÉE. participe

EMBLAVURE. s. f.

EMBLAVURE. s. f. T. d' Agricult. Terre ensemencée de blé.

EMBLE. s. m.

EMBLE. s. m. Voyez AMBLE.

EMBLÉE (D' ). loc. adv.

EMBLÉE (D' ). loc. adv. Du premier effort, du premier coup, de plein saut. On ne l' emploie guère que dans ces phrases: Prendre une ville d' emblée. Emporter une ville d' emblée. Il a été élu, nommé d' emblée.

Fig. et fam., Emporter une affaire d' emblée, emporter quelque chose d' emblée, En venir à bout promptement et sans difficulté.

EMBLÉMATIQUE. adj. des deux genres

EMBLÉMATIQUE. adj. des deux genres Qui tient de l' emblème. Figure emblématique.

EMBLÈME. s. m.

EMBLÈME. s. m. Espèce de figure symbolique, qui est d' ordinaire accompagnée de quelques paroles en forme de sentence. Les emblèmes d' Alciat. Emblème ingénieux. Expliquer un emblème. Composer un emblème.

Il se dit quelquefois, simplement, pour Symbole. Un serpent qui se mord la queue était chez les Égyptiens l' emblème de l' éternité. Le coq est l' emblème de la vigilance.

Il se dit également pour Attribut. Les emblèmes de la royauté. Les emblèmes de la force, de la prudence.

EMBOIRE (S' ). v. pron.

EMBOIRE (S' ). v. pron. T. de Peinture. Il se dit D' un tableau dont les couleurs et les différentes touches deviennent ternes, mates, et se confondent. Ce tableau s' emboit, ses couleurs s' emboivent.

En Sculpture, et sans le pronom personnel, Emboire d' huile ou de cire un moule de plâtre, Le frotter d' huile ou de cire fondue, pour empêcher la matière qu' on y coulera de s' y attacher.

EMBU, UE. participe

EMBU, UE. participe Tableau embu. Couleurs embues.

EMBOISER. v. a.

EMBOISER. v. a. Engager quelqu' un par de petites flatteries, par des cajoleries et par des promesses, à faire ce qu' on souhaite de lui. Il ne voulait pas faire cela, mais ils l' emboisèrent. Il est populaire.

EMBOISÉ, ÉE. participe

EMBOISÉ, ÉE. participe

EMBOISEUR, EUSE. s.

EMBOISEUR, EUSE. s. Celui, celle qui emboise. C' est un emboiseur, une emboiseuse. Il est populaire.

EMBOÎTEMENT. s. m.

EMBOÎTEMENT. s. m. État, position d' une chose qui s' emboîte dans une autre, de deux choses qui s' emboîtent l' une dans l' autre. L' emboîtement des os, d' un os dans un autre.

EMBOÎTER. v. a.

EMBOÎTER. v. a. Enchâsser une chose dans une autre. C' est une merveille de voir comme la nature emboîte les os les uns dans les autres.

Il se dit aussi en parlant Des assemblages de menuiserie, et d' autres ouvrages de bois ou de métal. Ces ais sont bien emboîtés l' un dans l' autre.

Emboîter des tuyaux, Faire entrer le bout d' un tuyau dans un autre tuyau.

Emboîter le pas, se dit, dans les exercices de l' infanterie, Lorsque les soldats, marchant les uns derrière les autres, se rapprochent tellement, que le pied de chaque homme vient se poser à la place où était celui de l' homme qui le précède.

EMBOÎTER

EMBOÎTER s' emploie aussi avec le pronom personnel, soit comme verbe réfléchi, soit comme verbe réciproque. La tête de cet os s' emboîte dans la cavité de tel autre. Ces deux os s' emboîtent l' un dans l' autre. Ces pièces de bois s' emboîtent exactement.

EMBOÎTÉ, ÉE. participe

EMBOÎTÉ, ÉE. participe

EMBOÎTURE. s. f.

EMBOÎTURE. s. f. L' endroit où les choses s' emboîtent. L' emboîture des os.

Il signifie aussi, L' insertion d' une chose dans une autre. Emboîture bien juste, bien faite.

Les emboîtures d' une porte, d' un volet, etc., Les deux ais de travers en haut et en bas, dans lesquels les autres ais sont emboîtés. Il faut mettre une emboîture à cette porte.

EMBOLISME. s. m.

EMBOLISME. s. m. T. de Chronologie. Intercalation.

EMBOLISMIQUE. adj. des deux genres

EMBOLISMIQUE. adj. des deux genres T. de Chronologie. Intercalaire. Il se dit Des mois surajoutés dans certaines années par les chronologistes, pour former le cycle lunaire de dix-neuf ans. Mois embolismique. Année embolismique.

EMBONPOINT. s. m.

EMBONPOINT. s. m. Bon état ou bonne habitude du corps. Il se dit surtout Des personnes un peu grasses. Avoir de l' embonpoint. Avoir trop d' embonpoint. Un embonpoint excessif. Prendre de l' embonpoint. Reprendre, recouvrer son embonpoint. Il a beaucoup perdu de son embonpoint. On l' emploie aussi quelquefois en parlant Des animaux. Ces boeufs, ces chevaux, etc., ont repris leur embonpoint.

EMBORDURER. v. a.

EMBORDURER. v. a. Mettre une bordure à un tableau, à une estampe. Il a fait embordurer richement ce tableau. Il est peu usité.

EMBORDURÉ, ÉE. participe

EMBORDURÉ, ÉE. participe

EMBOSSAGE. s. m.

EMBOSSAGE. s. m. T. de Marine. Action d' embosser, de s' embosser; ou L' état d' un vaisseau embossé.

EMBOSSER. v. a.

EMBOSSER. v. a. T. de Marine. Amarrer un vaisseau de l' avant et de l' arrière, pour le fixer contre le vent ou le courant. Il se dit surtout en parlant D' un ou de plusieurs vaisseaux qu' on amarre ainsi, pour qu' ils présentent le travers et puissent faire usage de leur artillerie. Embosser une frégate sous un fort que l' on veut canonner. On dit dans le même sens, avec le pronom personnel, S' embosser.

EMBOSSÉ, ÉE. participe

EMBOSSÉ, ÉE. participe

EMBOUCHER. v. a.

EMBOUCHER. v. a. Mettre à sa bouche un instrument à vent, afin d' en tirer des sons. Emboucher une trompette, une flûte, un cor.

Fig., Emboucher la trompette, Prendre le ton élevé, sublime. Cela ne se dit guère que Des poëtes.

En termes de Manége, Emboucher un cheval, Lui faire un mors convenable à sa bouche. Cet éperonnier s' entend à bien emboucher un cheval.

Fig. et fam., Emboucher quelqu' un, Le bien instruire de ce qu' il a à dire. Il l' a bien embouché. On l' a mal embouché.

EMBOUCHER

EMBOUCHER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit alors D' une rivière qui se jette dans une autre, ou qui se décharge dans la mer. Cette rivière, après avoir passé le long des murailles de la ville, va s' emboucher dans la mer. La Marne s' embouche dans la Seine, à deux lieues au-dessus de Paris.

EMBOUCHÉ, ÉE. participe

EMBOUCHÉ, ÉE. participe Fig. et pop., Être mal embouché, Avoir l' habitude de parler impertinemment, de dire ou des injures ou des paroles indécentes. Cet homme est mal embouché. Cette femme est assez mal embouchée.

EMBOUCHÉ

EMBOUCHÉ se dit aussi D' un bateau, d' un train de bois qui commence à passer dans quelque endroit resserré. Ce train de bois, ce bateau est embouché dans le pertuis, dans la troisième arche du pont.

EMBOUCHOIR. s. m.

EMBOUCHOIR. s. m. Bout d' une trompette ou d' un cor, qui se sépare de l' instrument, et qu' on y adapte lorsqu' on veut en tirer des sons.

EMBOUCHOIR

EMBOUCHOIR en termes de Bottier, se dit quelquefois pour Embauchoir: voyez ce mot.

EMBOUCHURE. s. f.

EMBOUCHURE. s. f. L' entrée d' un fleuve dans la mer, d' une rivière dans un fleuve ou dans une autre rivière. L' embouchure de la Seine. L' embouchure de la Loire. Ce fleuve a une lieue de large à son embouchure dans la mer, à son embouchure. L' embouchure de la Saône dans le Rhône est à Lyon.

EMBOUCHURE

EMBOUCHURE se dit aussi de La partie du mors qui entre dans la bouche du cheval. Embouchure rude, aisée. Avoir diverses embouchures pour toutes sortes de chevaux.

EMBOUCHURE

EMBOUCHURE se dit encore de La manière dont on embouche certains instruments à vent. Ce joueur de flûte a l' embouchure excellente. Une des grandes difficultés de la flûte traversière, c' est l' embouchure.

Embouchure de trompette, de flûte, de flageolet, La partie de ces instruments que l' on met dans la bouche pour en jouer.

EMBOUER. v. a.

EMBOUER. v. a. Couvrir, salir de boue. Il est populaire.

EMBOUÉ, ÉE. participe

EMBOUÉ, ÉE. participe

EMBOUQUEMENT. s. m.

EMBOUQUEMENT. s. m. T. de Marine. Entrée d' une passe étroite, d' un canal entre des terres, entre des îles.

EMBOUQUER. v. n.

EMBOUQUER. v. n. T. de Marine. Entrer dans une passe étroite, dans un canal qui est entre des terres, entre des îles. C' est le contraire de Débouquer.

EMBOURBER. v. a.

EMBOURBER. v. a. Mettre dans un bourbier. Ce cocher nous a embourbés.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. La voiture s' est embourbée. Nous nous sommes embourbés.

Ce cocher, ce charretier s' est embourbé, Il a embourbé sa voiture.

Fig. et fam., Embourber quelqu' un dans une mauvaise affaire, L' y engager si avant, qu' il ne peut s' en tirer que difficilement. Il l' a embourbé dans cette affaire. On dit de même, avec le pronom personnel, S' embourber dans une méchante affaire.

EMBOURBÉ, ÉE. participe

EMBOURBÉ, ÉE. participe Qui est enfoncé dans la bourbe. Cheval embourbé. Voiture embourbée.

Prov., Jurer comme un charretier embourbé, Jurer beaucoup, avec emportement.

EMBOURRER. v. a.

EMBOURRER. v. a. Garnir de bourre, de crin, de laine. Embourrer un fauteuil. Embourrer une selle. On dit plus communément, Rembourrer.

EMBOURRÉ, ÉE. participe

EMBOURRÉ, ÉE. participe Selle bien embourrée.

EMBOURSER. v. a.

EMBOURSER. v. a. Mettre en bourse. J' ai dépensé l' argent que j' avais reçu, je n' en ai rien emboursé. Ce que nous jouons est pour les pauvres, et non pour embourser.

EMBOURSÉ, ÉE. participe

EMBOURSÉ, ÉE. participe Argent emboursé.

EMBOUTIR. v. a.

EMBOUTIR. v. a. T. d' Archit. Revêtir de plomb étamé une corniche ou tout autre ornement de bois, pour les préserver de la pourriture.

EMBOUTI, IE. participe

EMBOUTI, IE. participe

EMBRANCHEMENT. s. m.

EMBRANCHEMENT. s. m. Position d' un tuyau qui se joint à un autre, comme une branche d' arbre se joint au tronc. Embranchement de tuyaux.

Il se dit aussi Du point de rencontre de deux ou de plusieurs chemins. Il y a une auberge à l' embranchement de ces deux routes.

EMBRASEMENT. s. m.

EMBRASEMENT. s. m. Action ou effet d' un feu violent qui consume en jetant des flammes. L' embrasement de Troie. Une légère étincelle peut causer un grand embrasement.

Il se dit figurément pour Combustion, désordre, grand trouble dans un État. Cet embrasement allait gagner les provinces, on parvint à l' arrêter. Ce fut un embrasement général.

EMBRASER. v. a.

EMBRASER. v. a. Mettre en feu. Embraser une maison, une ville.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette matière s' embrase facilement.

EMBRASER

EMBRASER se dit figurément De la guerre, de l' amour, de l' enthousiasme, etc. La guerre embrasa l' Europe. L' amour de Dieu embrasait les coeurs. Mon imagination s' embrasait à de tels récits. Ce discours avait embrasé les esprits.

EMBRASÉ, ÉE. participe

EMBRASÉ, ÉE. participe Par exagérat., Air embrasé, atmosphère embrasée, Air, atmosphère dont la chaleur est excessive et brûlante.

EMBRASSADE. s. f.

EMBRASSADE. s. f. Action de deux personnes qui s' embrassent. Ils se firent mille embrassades. Il est familier.

EMBRASSEMENT. s. m.

EMBRASSEMENT. s. m. Action d' embrasser, ou de s' embrasser. Un long, un tendre embrassement. Leur contestation finit par des embrassements.

Il signifie quelquefois, La conjonction de l' homme et de la femme; et, en ce sens, il ne se dit qu' au pluriel. Embrassements légitimes. Embrassements illégitimes. Achille naquit des embrassements de Thétis et de Pélée.

EMBRASSER. v. a.

EMBRASSER. v. a. Serrer, étreindre avec les deux bras. Embrasser étroitement. Se jeter aux pieds de son père, et lui embrasser les genoux. Cet arbre est si gros, que deux personnes ne sauraient l' embrasser.

Il signifie particulièrement, Serrer quelqu' un avec les deux bras, et lui donner un baiser, des baisers; souvent même il n' exprime que cette dernière action. Embrasser un enfant, une dame. Embrasser tendrement. On termine souvent par ces mots les lettres écrites à un ami: Je vous embrasse. Je vous embrasse de tout mon coeur. Etc.

Il s' emploie avec le pronom personnel dans l' acception précédente, comme verbe réciproque. On les réconcilia, et ils s' embrassèrent. Nous nous sommes embrassés.

Fig., en termes de Manége, Embrasser bien son cheval, Le serrer avec les cuisses, pour être plus ferme.

EMBRASSER

EMBRASSER signifie figurément, Environner, ceindre. Le lierre qui embrasse un ormeau. La mer embrasse la terre. Cette rivière se sépare en deux, et embrasse une grande étendue de pays. Il y a vingt bastions à cette place, cela embrasse bien du terrain.

Il signifie aussi figurément, Contenir, renfermer, comprendre. Ce projet embrasse bien des choses. Cette question embrasse bien des matières. C' est un génie, un esprit capable d' embrasser toutes sortes de sciences. Embrasser d' un coup d' oeil toutes les parties d' un système.

Il signifie encore figurément, Entreprendre quelque chose, s' en charger. N' embrassez pas tant de choses à la fois. Il embrasse toutes les affaires qu' on lui propose; il en embrasse trop.

Prov. et fig., Qui trop embrasse mat étreint, Qui entreprend trop de choses à la fois, ne réussit à rien.

EMBRASSER

EMBRASSER signifie en outre figurément, Choisir, préférer quelque chose et s' y attacher. Embrasser un parti. Embrasser un état, une profession. Embrasser la défense, la cause de quelqu' un; embrasser sa querelle. Embrasser la vie religieuse. Embrasser la profession des armes.

EMBRASSÉ, ÉE. participe

EMBRASSÉ, ÉE. participe Ils se tenaient embrassés.

EMBRASURE. s. f.

EMBRASURE. s. f. Ouverture qu' on pratique dans les batteries, dans les bastions, ou sur les murailles des places fortes, pour tirer le canon. Les embrasures d' un bastion, d' une muraille, etc.

Il se dit également Des ouvertures pratiquées dans l' épaisseur des murs d' une maison, d' un appartement, pour y placer les portes et les fenêtres. Il m' a parlé dans l' embrasure de la fenêtre. Il faut lambrisser cette embrasure.

Il signifie aussi, Le biais qu' on donne à l' épaisseur des murs à l' endroit des fenêtres. Les côtés de cette fenêtre n' ont pas assez d' embrasure.

EMBRENER. v. a.

EMBRENER. v. a. Salir de bran, de matière fécale. Il est bas.

Fig. et bass., avec le pronom personnel, S' embrener dans quelque affaire, S' engager mal à propos dans une vilaine affaire.

EMBRENÉ, ÉE. participe

EMBRENÉ, ÉE. participe

EMBROCATION. s. f.

EMBROCATION. s. f. T. de Chirur. Fomentation faite, sur une partie malade, avec un liquide gras, huileux.

EMBROCHER. v. a.

EMBROCHER. v. a. Mettre en broche ou à la broche. Bien embrocher la viande, la mal embrocher. Embrocher un gigot, une volaille.

Fig. et pop., Embrocher quelqu' un, Lui donner un coup d' épée au travers du corps.

EMBROCHÉ, ÉE. participe

EMBROCHÉ, ÉE. participe

EMBROUILLEMENT. s. m.

EMBROUILLEMENT. s. m. Embarras, confusion. Embrouillement d' affaires. Embrouillement d' esprit. L' embrouillement des idées.

EMBROUILLER. v. a.

EMBROUILLER. v. a. Mettre de la confusion, de l' obscurité. Il a embrouillé l' affaire. Il m' a embrouillé l' esprit. C' est un esprit obscur qui embrouille tous les sujets qu' il traite.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. L' affaire s' embrouille.

Il signifie particulièrement, Perdre le fil de ses idées, de son discours. Il s' embrouille aisément. On dit de même: Son esprit s' embrouille. Ses idées s' embrouillent.

EMBROUILLÉ, ÉE. participe

EMBROUILLÉ, ÉE. participe Esprit embrouillé. Affaire embrouillée. Écrivain embrouillé. Style embrouillé. Paroles embrouillées. Idées embrouillées.

EMBRUMÉ, ÉE. adj.

EMBRUMÉ, ÉE. adj. Qui est chargé de brouillard, de brume. Il s' emploie surtout en termes de Marine. Un horizon embrumé. Des terres embrumées.

EMBRYON. s. m.

EMBRYON. s. m. T. d' Anat. Foetus qui commence à se former dans le ventre de la mère.

Fig. et par mépris, Ce n' est qu' un embryon, se dit D' un fort petit homme.

EMBRYON

EMBRYON se dit par analogie, en Botanique, Des plantes qui ne sont pas encore développées, qui sont en germe ou en bouton.

EMBÛCHE. s. f.

EMBÛCHE. s. f. Entreprise secrète pour surprendre quelqu' un, pour lui nuire. Il est plus usité au pluriel qu' au singulier. Dresser, tendre des embûches. Échapper à des embûches. Il s' est sauvé des embûches qu' on lui avait dressées. Il lui avait dressé une embûche qui a été découverte.

EMBUSCADE. s. f.

EMBUSCADE. s. f. T. de Guerre. Troupe de gens armés cachés dans un bois, dans un ravin, ou dans quelque autre lieu couvert, pour surprendre les ennemis. Dresser une embuscade. Faire une embuscade. Donner dans une embuscade. Tomber dans une embuscade. Éviter une embuscade. Découvrir une embuscade.

Se mettre, se tenir, être en embuscade, Se cacher, se tenir caché, de manière à pouvoir surprendre quelqu' un au passage. Cela peut se dire D' une seule personne comme de plusieurs. Ils se mirent en embuscade dans un ravin. J' étais en embuscade au coin de la rue, prêt à le saisir dès qu' il paraîtrait.

EMBUSQUER. v. a.

EMBUSQUER. v. a. Mettre en embuscade. Il embusqua une partie de sa troupe dans un bois voisin. On l' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. Ils s' étaient embusqués dans un ravin.

EMBUSQUÉ, ÉE. participe

EMBUSQUÉ, ÉE. participe Nous les trouvâmes embusqués derrière un rocher.

ÉMENDER. v. a.

ÉMENDER. v. a. T. de Palais. Corriger, réformer. La cour, émendant, ordonne...

ÉMENDÉ, ÉE. participe

ÉMENDÉ, ÉE. participe

ÉMERAUDE. s. f.

ÉMERAUDE. s. f. Pierre précieuse et diaphane de couleur verte. Émeraude d' Orient ou orientale. Émeraude qui a des taches, des nuages. Table d' émeraude. Bracelet, collier d' émeraudes. Émeraude bien taillée. Un vert d' émeraude. Émeraude brute.

ÉMERGENT. adj.

ÉMERGENT. adj. T. de Physique. Il n' est guère usité que dans cette locution, Les rayons émergents, Les rayons de lumière qui sortent d' un milieu après l' avoir traversé.

ÉMERI. s. m.

ÉMERI. s. m. Pierre fort dure qui contient des parcelles de fer, et dont on se sert pour polir les métaux et les pierres fines, après l' avoir pulvérisée. Polir un diamant avec de la poudre d' émeri.

ÉMERILLON. s. m.

ÉMERILLON. s. m. Oiseau de proie qui est des plus petits et des plus vifs. On chassait autrefois aux alouettes avec l' émerillon.

ÉMERILLON. s. m.

ÉMERILLON. s. m. T. de Marine. Sorte de croc tournant sur un bout de chaîne, dont on fait principalement usage, en pleine mer, pour pêcher les requins.

ÉMERILLONNÉ, ÉE. adj.

ÉMERILLONNÉ, ÉE. adj. Gai, vif, éveillé comme un émerillon. Je vous trouve bien émerillonné aujourd' hui. Qu' elle est émerillonnée! Elle a l' oeil émerillonne. Il est familier.

ÉMÉRITE. adj.

ÉMÉRITE. adj. Il se dit De celui qui, ayant exercé un emploi pendant un certain temps, le quitte pour jouir des honneurs et de la récompense dus à ses services. Professeur émérite.

ÉMERSION. s. f.

ÉMERSION. s. f. T. d' Astron. Il se dit en parlant Des planètes, lorsque, après avoir été cachées par l' ombre ou par l' interposition d' une autre planète, elles commencent à reparaître. L' émersion des satellites de Jupiter.

ÉMÉRUS. s. m.

ÉMÉRUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Botan. Séné bâtard. Voyez SÉNÉ.

ÉMERVEILLER. v. a.

ÉMERVEILLER. v. a. Donner de l' admiration, étonner. Cela a émerveillé tout le monde. Il s' emploie plus ordinairement au passif. J' en suis tout émerveillé. Tout le monde en a été émerveillé. Qui n' en serait émerveillé?

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel; et alors il signifie, Avoir de l' admiration, s' étonner. Il n' y a pas de quoi s' émerveiller. Ne vous en émerveillez pas. Qui ne s' en émerveillerait? Il est familier dans les deux sens.

ÉMERVEILLÉ, ÉE. participe

ÉMERVEILLÉ, ÉE. participe

ÉMÉTIQUE. s. m.

ÉMÉTIQUE. s. m. Vomitif dans la composition duquel il entre de l' antimoine. On lui a donné de l' émétique. Prendre de l' émétique. L' émétique l' a sauvé.

Il se dit également de Toute autre substance propre à faire vomir. L' ipécacuana, le sulfate de zinc, sont des émétiques.

Il s' emploie aussi comme adjectif des deux genres. Poudre émétique. Vin émétique. Tartre émétique.

ÉMÉTISER. v. a.

ÉMÉTISER. v. a. Mêler de l' émétique dans quelque boisson. Émétiser une tisane.

ÉMÉTISÉ, ÉE. participe

ÉMÉTISÉ, ÉE. participe

ÉMETTRE. v. a.

ÉMETTRE. v. a. Mettre en circulation. Le gouvernement émit du papier-monnaie. La banque n' émettra pas de nouveaux billets.

ÉMIS, ISE. participe

ÉMIS, ISE. participe En termes de Jurispr. canonique, Des voeux non valablement émis, Des voeux qui ne sont point valides.

ÉMEUTE. s. f.

ÉMEUTE. s. f. Tumulte séditieux, soulèvement dans le peuple. Grande émeute. Dangereuse émeute. Émeute populaire. D' où vient cette émeute? Qui a causé cette émeute? Apaiser une émeute.

ÉMIER. v. a.

ÉMIER. v. a. Froisser un corps entre les doigts, de manière à le mettre en petites parties. Émier du pain, de la cassonade, de l' alun. Prenez garde d' émier cela.

ÉMIÉ, ÉE. participe

ÉMIÉ, ÉE. participe

ÉMIETTER. v. a.

ÉMIETTER. v. a. Réduire du pain en petits morceaux, en miettes.

ÉMIETTÉ, ÉE. participe

ÉMIETTÉ, ÉE. participe

ÉMIGRANT. s. m.

ÉMIGRANT. s. m. Celui qui sort de son pays pour aller s' établir ailleurs. Le grand nombre des émigrants annonce la misère d' un pays. Plusieurs émigrants se sont embarqués pour l' Amérique.

Il est aussi adjectif; et alors il a pour féminin Émigrante. Troupe émigrante.

ÉMIGRATION. s. f.

ÉMIGRATION. s. f. Action de sortir de son pays pour aller s' établir ailleurs; et quelquefois, L' état qui résulte de cette action. Les émigrations se multiplièrent, malgré les défenses de l' autorité. Pendant son émigration.

Il se dit, particulièrement, en parlant D' un nombre plus ou moins considérable de personnes qui émigrent, qui ont émigré en même temps par suite de quelque événement politique. L' émigration qui suivit la révocation de l' édit de Nantes. Durant l' émigration.

ÉMIGRER. v. n.

ÉMIGRER. v. n. (Il se conjugue avec l' auxiliaire Avoir.) Quitter son pays pour aller s' établir dans un autre. Une foule de cultivateurs ont émigré d' Europe en Amérique. Cette loi est trop dure, elle fera émigrer bien du monde.

ÉMIGRÉ, ÉE. participe

ÉMIGRÉ, ÉE. participe Il s' emploie souvent comme substantif, surtout au masculin. C' est un émigré. Loi contre les émigrés. Les émigrés protestants.

ÉMINCER. v. a.

ÉMINCER. v. a. Couper de la viande en tranches fort minces. Il ne s' emploie guère qu' au participe.

ÉMINCÉ, ÉE. participe

ÉMINCÉ, ÉE. participe Du mouton émincé.

Il s' emploie aussi substantivement. Un émincé de gigot, de poularde. Cet émincé est excellent.

ÉMINEMMENT. adv.

ÉMINEMMENT. adv. Excellemment, par excellence, au plus haut point, au souverain degré. Il possède éminemment cette qualité, cette science, cette vertu.

Il se dit aussi, en termes de Philosophie scolastique, par opposition à Formellement. L' effet est contenu éminemment dans la cause. Toutes choses sont éminemment en Dieu.

ÉMINENCE. s. f.

ÉMINENCE. s. f. Lieu éminent, hauteur, monticule. Monter sur une éminence. Les ennemis s' étaient logés, postés sur une éminence. Il s' est saisi de toutes les éminences. S' emparer d' une éminence.

Il se dit, en termes d' Anatomie, pour Saillie. Les éminences des os.

ÉMINENCE

ÉMINENCE est aussi Un titre d' honneur qu' on donne aux cardinaux, et au grand maître de Malte. Votre Éminence est-elle allée à la cour? Son Éminence le cardinal un tel. On lui donne de l' Éminence.

ÉMINENT, ENTE. adj.

ÉMINENT, ENTE. adj. Haut, élevé. Un lieu éminent.

Il signifie figurément, Excellent et surpassant tous les autres. Un homme éminent en doctrine, en piété, d' un savoir éminent. Qui a des qualités éminentes. D' une éminente vertu. Dans un degré éminent. Occuper un poste éminent, une place éminente à la cour. Personnage éminent.

Danger, péril éminent, Danger, péril très-grand. Un danger éminent peut n' être pas imminent.

ÉMINENTISSIME. adj. superlatif des deux genres

ÉMINENTISSIME. adj. superlatif des deux genres Titre qu' on donne aux cardinaux, et au grand maître de Malte. Altesse éminentissime.

ÉMIR. s. m.

ÉMIR. s. m. Titre de dignité que les mahométans donnent à ceux qui sont de la race de Mahomet. Les émirs descendent de Mahomet par les femmes.

ÉMISSAIRE. s. m.

ÉMISSAIRE. s. m. Celui qui est envoyé secrètement pour découvrir quelque chose, pour semer des bruits, pour donner des avis, pour tramer quelque intrigue, etc. On le prend ordinairement en mauvaise part. Il a fait semer ce bruit, donner cet avis par ses émissaires. On vient de découvrir leurs émissaires.

Dans le Lévitique, Bouc émissaire, Bouc que l' on chassait dans le désert, après l' avoir chargé des malédictions qu' on voulait détourner de dessus le peuple. Dans cette locution, émissaire est pris adjectivement.

Fig. et fam., Bouc émissaire, se dit d' Un homme sur lequel on fait retomber les torts des autres. Ils l' ont pris pour leur bouc émissaire.

ÉMISSION. s. f.

ÉMISSION. s. f. T. didactique. Action par laquelle une chose est poussée, lancée au dehors. L' émission des rayons du soleil. L' odeur est l' impression que fait sur nous l' émission des corpuscules émanés de certains corps. Émission de voix.

ÉMISSION

ÉMISSION signifie aussi, L' action d' émettre de la monnaie, etc. Émission de nouvelles pièces de monnaie. Émission de papier-monnaie, de billets de banque.

En termes de Jurispr. canonique, Émission des voeux, Prononciation solennelle des voeux. On avait cinq ans pour réclamer, à compter du jour de l' émission des voeux.

EMMAGASINAGE. s. m.

EMMAGASINAGE. s. m. Action d' emmagasiner.

EMMAGASINER. v. a.

EMMAGASINER. v. a. Mettre en magasin. Emmagasiner des marchandises.

EMMAGASINÉ, ÉE. participe

EMMAGASINÉ, ÉE. participe

EMMAIGRIR. v. a.

EMMAIGRIR. v. a. Voyez AMAIGRIR.

EMMAILLOTTER. v. a.

EMMAILLOTTER. v. a. Mettre un petit enfant dans un maillot, l' envelopper de langes qui le serrent. Les sauvages n' emmaillottent point les enfants.

EMMAILLOTTÉ, ÉE. participe

EMMAILLOTTÉ, ÉE. participe

EMMANCHEMENT. s. m.

EMMANCHEMENT. s. m. T. de Peinture et de Sculpture. Il se dit de La manière dont les membres sont joints au tronc, ou dont les parties d' un membre tiennent les unes aux autres.

EMMANCHER. v. a.

EMMANCHER. v. a. Mettre un manche à quelque instrument, etc. Emmancher une cognée. Emmancher des couteaux. Emmancher d' ivoire, de corne. Voilà un couteau que l' on a bien emmanché. Emmancher une faux.

Prov. et fig., avec le pronom personnel, Cela ne s' emmanche pas ainsi, ne s' emmanche pas comme vous le pensez, Cela n' est pas si aisé que vous le pensez; ou bien, Cela ne s' ajuste pas de cette sorte.

EMMANCHÉ, ÉE. participe

EMMANCHÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, Des haches, faux, etc., qui ont un manche d' un émail différent. D' azur à trois faux d' argent emmanchées d' or.

En termes de Peinture, Membre bien emmanché, mal emmanché, Membre qui se joint bien, qui se joint mal au corps dont il fait partie. Ce bras est fort mal emmanché.

EMMANCHEUR. s. m.

EMMANCHEUR. s. m. Celui qui emmanche. Un emmancheur de couteaux.

EMMANCHURE. s. f.

EMMANCHURE. s. f. Il se dit Des ouvertures d' un habit, d' une robe, d' une chemise, etc., auxquelles on adapte les manches. Les emmanchures d' un habit. Cette emmanchure est trop étroite, est trop large.

EMMANNEQUINER. v. a.

EMMANNEQUINER. v. a. T. de Jardinage. Mettre des arbustes ou des plantes, avec la terre qui tient à leurs racines, dans des paniers, dans des mannequins. Le jardinier a soin d' emmannequiner les arbustes précieux et délicats.

EMMANNEQUINÉ, ÉE. participe

EMMANNEQUINÉ, ÉE. participe

EMMANTELÉ, ÉE. adj.

EMMANTELÉ, ÉE. adj. Enveloppé, couvert d' un manteau. Il n' est guère usité que dans cette locution figurée, Corneille emmantelée, Espèce de corneille qui a une partie du corps noir, et le reste grisâtre.

EMMÉNAGEMENT. s. m.

EMMÉNAGEMENT. s. m. Action de ranger des meubles dans une maison, dans un appartement où l' on va loger. Il m' en a coûté tant pour mon emménagement.

EMMÉNAGEMENTS

EMMÉNAGEMENTS au pluriel, se dit, en termes de Marine, Des compartiments et logements qu' on pratique dans l' intérieur d' un vaisseau, d' un navire. Les soutes, les faux ponts, les chambres d' officiers, etc., sont des emménagements. Ce navire a des emménagements très-commodes, de bons emménagements. Dans ce sens, quelques-uns écrivent, Aménagements.

EMMÉNAGER. v. n.

EMMÉNAGER. v. n. Mettre ses meubles en place, quand on les a transportés d' une maison dans une autre. J' ai fini d' emménager.

Il s' emploie également avec le pronom personnel. Il lui a fallu huit jours pour s' emménager.

EMMÉNAGER

EMMÉNAGER avec le pronom personnel, signifie aussi, Se pourvoir de meubles de ménage. Il s' emménage peu à peu.

EMMÉNAGÉ, ÉE. participe

EMMÉNAGÉ, ÉE. participe Je ne suis pas encore emménagé, tout à fait emménagé.

En termes de Marine, Ce bâtiment est bien emménagé, Il est bien distribué intérieurement.

EMMENER. v. a.

EMMENER. v. a. Mener quelqu' un avec soi du lieu où il est en quelque autre. Emmenez cet homme, je vous prie. Il l' a emmené dans sa voiture. Il quitta l' armée et emmena deux régiments avec lui.

Il se dit aussi en parlant Des animaux et des choses. Voilà des soldats qui emmènent vos bestiaux. Il a emmené ses marchandises.

EMMENÉ, ÉE. participe

EMMENÉ, ÉE. participe

EMMENOTTER. v. a.

EMMENOTTER. v. a. Mettre des fers ou des menottes aux mains d' un prisonnier, d' un esclave. On emmenotte les criminels.

EMMENOTTÉ, ÉE. participe

EMMENOTTÉ, ÉE. participe

EMMIELLER. v. a.

EMMIELLER. v. a. Enduire de miel. Emmieller les bords d' un vase. Emmieller le mors aux jeunes poulains pour les y accoutumer.

Fig., Emmieller les bords du vase, Faire, par des paroles séduisantes, par quelque artifice, que ce qui est naturellement pénible paraisse facile, agréable.

EMMIELLER

EMMIELLER signifie aussi, Mettre du miel dans une liqueur. Emmieller du cidre. Emmieller du vin d' Espagne.

EMMIELLÉ, ÉE. participe

EMMIELLÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Paroles emmiellées, Paroles flatteuses et d' une douceur affectée.

EMMIELLURE. s. f.

EMMIELLURE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Sorte de cataplasme dont les maréchaux se servent pour guérir les enflures et les foulures des chevaux.

EMMITOUFLER. v. a.

EMMITOUFLER. v. a. Envelopper quelqu' un de fourrures, de vêtements, surtout au cou et à la tête, pour le tenir chaudement. Il faut bien emmitoufler ce vieillard par le froid qu' il fait. On l' emploie avec le pronom personnel. Elle aime à s' emmitoufler. Ce verbe est familier.

EMMITOUFLÉ, ÉE. participe

EMMITOUFLÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Jamais chat emmitouflé ne prit souris, Pour faire une chose qui demande quelque liberté d' action, il ne faut être embarrassé de rien qui empêche d' agir.

EMMORTAISER. v. a.

EMMORTAISER. v. a. T. d' Arts. Faire entrer dans une mortaise le bout d' une pièce de bois ou de métal. Cela est bien emmortaisé.

EMMORTAISÉ, ÉE. participe

EMMORTAISÉ, ÉE. participe

EMMOTTÉ, ÉE. adj.

EMMOTTÉ, ÉE. adj. Il se dit Des arbres dont la racine est entourée d' une motte de terre. Les Génois vendent de jeunes orangers, de jeunes citronniers emmottés.

EMMUSELER. v. a.

EMMUSELER. v. a. Mettre une muselière à un animal. Emmuseler un cheval. Emmuseler un veau pour l' empêcher de téter. On dit aussi et plus ordinairement, Museler.

EMMUSELÉ, ÉE. participe

EMMUSELÉ, ÉE. participe

ÉMOI. s. m.

ÉMOI. s. m. Émotion, souci, inquiétude. Grand émoi. Être en émoi. Mettre en émoi. Un doux émoi.

ÉMOLLIENT, ENTE. adj.

ÉMOLLIENT, ENTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes, employés à l' extérieur ou à l' intérieur, qui ont pour effet de ramollir, de relâcher les parties enflammées. Remède émollient. Emplâtre, cataplasme émollient. La farine de graine de lin est émolliente.

Il se prend aussi substantivement, au masculin. Faire usage des émollients.

ÉMOLUMENT. s. m.

ÉMOLUMENT. s. m. Profit, avantage. Tirer un grand émolument, de grands émoluments de quelque chose. Il n' a reçu aucun émolument de cette affaire.

ÉMOLUMENTS

ÉMOLUMENTS au pluriel, se dit pour Appointements, traitement, salaire. Ce précepteur a de bons émoluments. Toucher, recevoir ses émoluments. Quels sont les émoluments attachés à cette place?

Il s' est dit, plus particulièrement, Des profits et avantages casuels qui proviennent d' une charge, d' un emploi, par opposition Aux revenus fixes et certains. Il s' était réservé les gages de cet office, de cette charge, et il en laissait les émoluments à ceux qui travaillaient sous lui.

ÉMOLUMENTER. v. n.

ÉMOLUMENTER. v. n. Gagner, faire quelque profit. Cet homme ne cherche qu' à émolumenter. Il est vieux et ne se dit qu' en mauvaise part.

ÉMONCTOIRE. s. m.

ÉMONCTOIRE. s. m. Il se dit Des orifices du corps par lesquels se rejettent les humeurs surabondantes ou nuisibles. Les pores, les narines, les oreilles, la bouche, etc., sont des émonctoires: on les appelle naturels par opposition aux émonctoires artificiels, tels que le cautère, le vésicatoire, etc.

ÉMONDER. v. a.

ÉMONDER. v. a. T. de Jardinage. Couper, retrancher d' un arbre les branches nuisibles ou inutiles. On émonde les arbres fruitiers et les arbres d' ornement.

ÉMONDÉ, ÉE. participe

ÉMONDÉ, ÉE. participe

ÉMONDES. s. f. pl.

ÉMONDES. s. f. pl. T. de Jardinage. Branches superflues qu' on retranche des arbres. On fait des fagots avec les émondes.

ÉMOTION. s. f.

ÉMOTION. s. f. Altération, trouble, mouvement excité dans les humeurs, dans l' économie. Il a de l' émotion dans le pouls. J' ai peur d' avoir la fièvre, j' ai senti quelque émotion. Il n' a plus la fièvre, mais je lui trouve encore quelque émotion, de l' émotion. Il a trop marché, cela lui a donné, lui a causé de l' émotion.

Il se dit également de L' agitation causée dans l' âme par quelque passion. Émotion vive, forte, légère. De douces, de tendres émotions. Éprouver beaucoup d' émotion. Parler avec émotion. Ce discours le fâcha, on vit de l' émotion sur son visage. Il n' en eut pas la moindre émotion. Il attendit le coup sans émotion. Les émotions du coeur. Cet orateur excite de grandes émotions dans ses auditeurs.

Il se dit quelquefois Des mouvements populaires qui annoncent une disposition au soulèvement, à la révolte. Il y a de l' émotion dans le peuple. Calmer l' émotion populaire.

ÉMOTTER. v. a.

ÉMOTTER. v. a. T. d' Agricult. Briser les mottes d' un champ, avec un maillet, une herse, un rouleau, etc. On émotte les terres, quand il n' a pas plu depuis longtemps.

ÉMOTTÉ, ÉE. participe

ÉMOTTÉ, ÉE. participe

ÉMOUCHER. v. a.

ÉMOUCHER. v. a. Chasser les mouches. Émoucher un cheval. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Les chevaux s' émouchent avec leur queue.

ÉMOUCHÉ, ÉE. participe

ÉMOUCHÉ, ÉE. participe

ÉMOUCHET. s. m.

ÉMOUCHET. s. m. Oiseau de proie semblable à l' épervier, mais plus petit.

ÉMOUCHETTE. s. f.

ÉMOUCHETTE. s. f. Sorte de caparaçon fait de treillis ou de réseau, et garni tout autour de petites cordes pendantes qui s' agitent au moindre mouvement du cheval, et servent ainsi à le garantir des mouches. Mettre une émouchette sur un cheval.

ÉMOUCHOIR. s. m.

ÉMOUCHOIR. s. m. Queue de cheval attachée à un manche, et dont on se sert pour chasser les mouches. Quand on ferre un cheval, on se sert de l' émouchoir pour chasser les mouches.

ÉMOUDRE. v. a.

ÉMOUDRE. v. a. (Il se conjugue comme Moudre.) Aiguiser sur une meule. Émoudre, faire émoudre des couteaux, des ciseaux, etc.

ÉMOULU, UE. participe

ÉMOULU, UE. participe Combattre, se battre à fer émoulu, Se battre avec des armes affilées. Cela ne se dit proprement qu' en parlant Des joutes, des tournois dans lesquels on se battait avec des armes affilées, au lieu de n' employer, suivant l' usage ordinaire, que des armes émoussées et rabattues. On dit de même, Lance à fer émoulu.

Fig. et fam., Se battre à fer émoulu, Disputer, plaider, contester sans aucun ménagement. Ces plaideurs se battent à fer émoulu.

Fig. et fam., Un jeune homme frais émoulu du collége, Un jeune homme sorti tout nouvellement du collége. On dit aussi D' un homme qui a tout récemment approfondi quelque matière, qu' Il en est frais émoulu.

ÉMOULEUR. s. m.

ÉMOULEUR. s. m. Celui qui fait le métier d' émoudre, d' aiguiser les couteaux, les ciseaux et autres instruments tranchants. Portez ces couteaux à l' émouleur.

ÉMOUSSER. v. a.

ÉMOUSSER. v. a. Rendre mousse, c' est-à-dire, moins tranchant, moins aigu; ôter la pointe ou le tranchant à un instrument qui perce, qui coupe. Émousser la pointe d' une épée. Émousser un rasoir.

Il se dit figurément, au sens moral, pour Amortir, affaiblir, diminuer. La volupté émousse le courage. Les longues peines émoussent l' esprit. Le spectacle continuel des infirmités humaines émousse la sensibilité. L' habitude émousse le plaisir.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. La pointe de ce couteau s' est émoussée. L' acier de Damas coupe le fer sans s' émousser. Les lancettes s' émoussent facilement. Le courage s' émousse dans l' oisiveté. Leur sensibilité s' était émoussée.

ÉMOUSSÉ, ÉE. participe

ÉMOUSSÉ, ÉE. participe Pointe émoussée. Instrument émoussé. Un esprit émoussé. Des sens émoussés.

ÉMOUSSER. v. a.

ÉMOUSSER. v. a. Ôter la mousse. Il se dit en parlant Des arbres. On émousse les arbres pour en favoriser la végétation.

ÉMOUSSÉ, ÉE. participe

ÉMOUSSÉ, ÉE. participe Un arbre bien taillé, bien émoussé.

ÉMOUSTILLER. v. a.

ÉMOUSTILLER. v. a. Exciter à la gaieté, mettre en bonne humeur. Le vin de Champagne émoustille. Il est familier.

ÉMOUSTILLÉ, ÉE. participe

ÉMOUSTILLÉ, ÉE. participe

ÉMOUVOIR. v. a.

ÉMOUVOIR. v. a. (Il se conjugue comme Mouvoir.) Mettre en mouvement, agiter, troubler. Il se dit en parlant D' une agitation inaccoutumée dans les humeurs, dans l' économie animale. Cette drogue émeut les humeurs, la bile, et ne purge pas. Cette médecine n' a fait que l' émouvoir, elle ne l' a pas purgé. Émouvoir les sens. Il est facile, difficile à émouvoir.

Fig. et fam., Émouvoir la bile de quelqu' un, Exciter sa colère. C' est un homme dont il est aisé d' émouvoir la bile, On dit de même, Sa bile est aisée à émouvoir; et, avec le pronom personnel, Sa bile s' émeut aisément, promptement.

ÉMOUVOIR

ÉMOUVOIR signifie également, Exciter, soulever, en parlant Des flots de la mer, d' une tempête, etc.; et, dans cette acception, on l' emploie souvent avec le pronom personnel. Il ne faut que le moindre vent pour émouvoir les flots. La mer commence à s' émouvoir.

Fig., Émouvoir une sédition, une querelle, une dispute, etc., Exciter, faire naître une sédition, une querelle, etc. On dit de même, familièrement, C' est lui qui a ému la noise.

Impersonnellement, Il s' émut une grande tempête, une grande querelle.

ÉMOUVOIR

ÉMOUVOIR signifie encore figurément, Exciter quelque mouvement, quelque passion dans le coeur, causer du trouble, de l' altération dans l' âme. Il sait l' art d' émouvoir les passions. Émouvoir la colère. Émouvoir de compassion. C' est un homme que rien ne peut émouvoir. Ce spectacle émeut fortement. Émouvoir le coeur. Elle sut l' émouvoir (le toucher) par ses larmes et ses prières.

Il signifie quelquefois, Agiter, disposer à la sédition. Les factieux tentèrent d' émouvoir la multitude. Émouvoir les esprits.

Émouvoir à compassion, émouvoir à sédition, Toucher de compassion, exciter à la sédition. Ces manières de parler ont vieilli.

Prov. et fig., Il ne faut pas émouvoir les frelons, Il ne faut point se faire d' ennemis, quelque petits qu' ils soient.

ÉMOUVOIR

ÉMOUVOIR s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans les deux sens qui précèdent. Il s' émeut à la vue du péril. Il ne saurait voir cet homme sans s' émouvoir. C' est un homme qui ne s' émeut de rien. Il lui répondit, sans s' émouvoir, que... Le peuple commençait à s' émouvoir.

ÉMU, UE. participe

ÉMU, UE. participe Des sens émus. Être ému de compassion. Être ému de joie. Être fort ému.

EMPAILLAGE. s. m.

EMPAILLAGE. s. m. Action ou art d' empailler les animaux pour les conserver.

EMPAILLER. v. a.

EMPAILLER. v. a. Garnir de paille. Empailler des chaises.

Il signifie aussi, Envelopper de paille. Il faut bien empailler ces ballots, ces boîtes, ces porcelaines.

Il signifie particulièrement, en termes de Jardinage, Mettre de la paille autour d' une plante, d' un jeune arbre. Empaillez vos figuiers. Nos cardons d' Espagne sont empaillés.

Il signifie encore, Remplir de paille. On empaille la peau de quelques animaux qu' on veut conserver par curiosité, etc.

Par extension, Empailler des animaux, Préparer des animaux morts de manière à leur conserver plus ou moins l' apparence de la vie. Ce naturaliste empaille fort bien les oiseaux.

EMPAILLÉ, ÉE. participe

EMPAILLÉ, ÉE. participe Un oiseau empaillé.

EMPAILLEUR, EUSE. s.

EMPAILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui empaille. Empailleuse de chaises. Empailleur d' oiseaux.

EMPALEMENT. s. m.

EMPALEMENT. s. m. Action d' empaler, ou Etat de celui qui est empalé. L' empalement est un des plus cruels supplices.

EMPALER. v. a.

EMPALER. v. a. Il se dit en parlant D' un supplice barbare, usité chez les Turcs, qui consiste à ficher un pal aigu dans le fondement d' un condamné. Empaler un criminel. Il fut empalé.

EMPALÉ, ÉE. participe

EMPALÉ, ÉE. participe

EMPAN. s. m.

EMPAN. s. m. Sorte de mesure de longueur, qui se forme de l' intervalle existant entre l' extrémité du pouce et celle du petit doigt, quand ces deux extrémités sont aussi éloignées l' une de l' autre qu' elles peuvent l' être. Long d' un empan, de deux empans.

EMPANACHER. v. a.

EMPANACHER. v. a. Garnir, orner d' un panache. Empanacher un casque.

EMPANACHÉ, ÉE. participe

EMPANACHÉ, ÉE. participe

EMPANNER. v. a.

EMPANNER. v. a. T. de Marine. Mettre un bâtiment en panne. Empanner le vaisseau pour prendre hauteur.

EMPANNÉ, ÉE. participe

EMPANNÉ, ÉE. participe

EMPAQUETER. v. a.

EMPAQUETER. v. a. Mettre en paquet. Empaquetez tous ces habits. Empaqueter du linge, des livres, etc.

Il signifie figurément, en parlant Des personnes, Envelopper soigneusement. S' empaqueter la tête. On l' emploie surtout, dans ce sens, avec le pronom personnel régime direct. Il s' empaqueta dans son manteau. Elle s' était empaquetée dans deux ou trois châles.

Il se dit aussi figurément, et ordinairement avec le pronom personnel, De personnes entassées, pressées dans une voiture, dans un coche, etc. Ils s' étaient empaquetés dans le carrosse comme ils avaient pu. Ce sens et le précédent sont familiers.

EMPAQUETÉ, ÉE. participe

EMPAQUETÉ, ÉE. participe Un homme empaqueté dans un manteau. Des gens empaquetés dans une voiture.

EMPARER (S' ). v. pron.

EMPARER (S' ). v. pron. Se saisir d' une chose, s' en rendre maître, l' occuper, l' envahir. Les ennemis s' emparèrent de la place par surprise. S' emparer d' un héritage. Il s' est emparé de tous les papiers, de tous les titres. S' emparer d' une maison. S' emparer du trône.

Il s' emploie aussi figurément. Ne vous emparez pas de la conversation. S' emparer de l' esprit de quelqu' un.

Il se dit surtout des passions qui nous maîtrisent. L' amour s' est emparé de mon coeur. La peur s' empara de moi. Quand l' ambition, la jalousie, la haine, la colère, se sont une fois emparées de quelqu' un, etc.

EMPATEMENT. s. m.

EMPATEMENT. s. m. T. d' Archit. Épaisseur de maçonnerie qui sert de pied à un mur.

Il se dit aussi Des pièces de bois qui servent de base à une grue.

EMPÂTEMENT. s. m.

EMPÂTEMENT. s. m. État de ce qui est empâté ou pâteux. L' empâtement des mains. L' empâtement de la langue, de la bouche.

Il signifie, en termes de Peinture, L' action d' empâter un tableau, ou Le résultat de cette action. Bon empâtement. Empâtement de couleurs.

Il se dit encore de L' action d' empâter la volaille. L' empâtement des dindons.

Il signifie, en termes de Chirurgie, Un gonflement oedémateux du tissu cellulaire, c' est-à-dire, non inflammatoire et qui conserve l' impression des doigts.

EMPÂTER. v. a.

EMPÂTER. v. a. Remplir de pâte, ou de quelque autre matière pâteuse. On ne l' emploie guère que dans cette phrase. Empâter les mains. Cela m' a empâté les mains.

Il signifie aussi, Rendre pâteux; et alors il ne se dit guère que dans ces phrases, Empâter la langue, empâter la bouche. Cela empâte la langue. Cela m' a empâté la bouche.

En termes de Peinture, Empâter un tableau, En coucher les couleurs avec l' abondance et la consistance nécessaires pour qu' elles puissent être maniées d' une façon moelleuse. Empâter une figure, etc., En mettre les couleurs chacune à leur place, sans d' abord les mêler ou les fondre ensemble. Cette figure n' est qu' empâtée.

EMPÂTER

EMPÂTER signifie de plus, Engraisser de la volaille avec une certaine pâtée. Empâter des chapons, des dindons.

EMPÂTÉ, ÉE. participe

EMPÂTÉ, ÉE. participe Avoir les mains empâtées, la langue empâtée. Un tableau bien empâté.

En termes de Gravure, Des chairs bien empâtées, Des chairs qui ont le moelleux de la peinture.

EMPAUMER. v. a.

EMPAUMER. v. a. Recevoir une balle, un éteuf à plein dans le milieu de la paume de la main, de la raquette ou du battoir, et le pousser fortement. Empaumer la balle. Quand il empaume un éteuf, il le pousse à perte de vue.

Il signifie, figurément et familièrement, Se rendre maître de l' esprit d' une personne pour lui faire faire tout ce qu' on veut. C' est un intrigant; s' il empaume une fois ce jeune homme, il le ruinera. Ils l' ont empaumé, ils lui font croire et faire tout ce qu' ils veulent. Il s' est laissé empaumer comme un sot.

Fig. et fam., Empaumer une affaire, La bien saisir, la bien entendre.

Fig. et fam., Empaumer la parole, S' emparer de la parole.

En termes de Chasse, Empaumer la voie, se dit Des chiens qui, rencontrant la piste, la suivent et l' annoncent par leurs aboiements.

EMPAUMÉ, ÉE. participe

EMPAUMÉ, ÉE. participe

EMPAUMURE. s. f.

EMPAUMURE. s. f. La partie d' un gant qui couvre la paume de la main. Une empaumure bien faite.

EMPAUMURE

EMPAUMURE en termes de Vénerie, Le haut de la tête du cerf ou du chevreuil, où il y a trois ou quatre andouillers.

EMPÊCHEMENT. s. m.

EMPÊCHEMENT. s. m. Obstacle, opposition. Apporter de l' empêchement à quelque chose. Je n' y mets point d' empêchement. Mettre empêchement à un mariage. Il y a empêchement. Empêchement légitime. Empêchement dirimant. Empêchement canonique. Lever tous les empêchements.

EMPÊCHER. v. a.

EMPÊCHER. v. a. Apporter de l' opposition, faire ou mettre obstacle. Empêcher le jugement d' un procès, un mariage. Empêcher la délivrance d' une somme. Cette muraille empêche la vue. Cette digue empêche les inondations. Je n' empêche pas qu' il ne fasse ou qu' il fasse ce qu' il voudra. Je l' empêcherai bien de faire ce qu' il dit. La pluie empêche d' aller se promener, empêche qu' un n' aille se promener.

EMPÊCHER

EMPÊCHER avec le pronom personnel, et suivi de la préposition de, signifie, Se défendre de, s' abstenir de. Je ne puis m' empêcher de vous donner cet avis. Il ne saurait s' empêcher de jouer, de médire. Il ne put s' empêcher de rire.

EMPÊCHÉ, ÉE. participe

EMPÊCHÉ, ÉE. participe Il signifie aussi, familièrement, Embarrassé, gêné. Il a les mains empêchées. Il se trouva fort empêché de lui répondre. Voilà un homme bien empêché à rendre ses comptes.

Substantiv., Faire l' empêché, Affecter l' embarras, la préoccupation que donnent les grandes affaires.

Prov., Être empêché de sa personne, de sa contenance, Ne savoir comment se tenir; ou figurément, Être dans un grand embarras d' esprit.

EMPEIGNE. s. f.

EMPEIGNE. s. f. Ce qui forme le dessus d' un soulier. L' empeigne de ce soulier est trop dure.

EMPENNER. v. a.

EMPENNER. v. a. (Les lettres EN se prononcent comme dans Amen.) Il se dit en parlant Des flèches, et signifie, Les garnir de plumes. Empenner une flèche. Il vieillit.

EMPENNÉ, ÉE. participe

EMPENNÉ, ÉE. participe Flèche empennée.

EMPEREUR. s. m.

EMPEREUR. s. m. Le chef, le souverain d' un empire. Les empereurs romains. Empereur d' Orient. Empereur d' Occident. L' empereur de la Chine. L' empereur du Japon. L' empereur de Russie. L' empereur d' Autriche.

Il s' est dit autrefois, absolument, de L' empereur d' Allemagne. Les troupes de l' Empereur. Il fit un traité avec l' Empereur.

EMPESAGE. s. m.

EMPESAGE. s. m. Action d' empeser. L' empesage lui a gâté les mains. Payer l' empesage.

Il signifie aussi, La façon dont une chose est empesée. Voilà un bel empesage, un vilain empesage.

EMPESER. v. a.

EMPESER. v. a. Accommoder, apprêter le linge avec de l' empois, pour lui donner une sorte de roideur. Empeser un jabot, un mouchoir. Empeser de la dentelle. Cela n' est pas bien empesé. Cela est empesé trop ferme.

En termes de Marine, Empeser une voile, La mouiller parce qu' elle est trop claire et que le vent passe au travers. On empèse la voile pour que le tissu se resserre. Cette locution vieillit.

EMPESÉ, ÉE. participe

EMPESÉ, ÉE. participe Il se dit, figurément et familièrement, Des personnes qui ont une attitude roide, un air composé, des manières affectées. Cet homme est bien empesé. Quelle femme empesée! On dit de même, Un air empesé, des manières empesées, etc.

Style empesé, Style où il y a une grande affectation d' arrangement, d' exactitude et de purisme.

EMPESEUR, EUSE. s.

EMPESEUR, EUSE. s. Celui, celle qui empèse.

EMPESTER. v. a.

EMPESTER. v. a. Infecter de la peste, d' un mal contagieux. On ouvrit des ballots qui venaient d' un lieu pestiféré, et qui empestèrent toute la ville. Les corps morts qui étaient demeurés sur le champ de bataille, avaient empesté l' air.

Il signifie, par extension, Empuantir, infecter de mauvaise odeur. Il empeste tout le monde de son haleine. On l' emploie quelquefois absolument. Ce cadavre empeste.

EMPESTÉ, ÉE. participe

EMPESTÉ, ÉE. participe

EMPÊTRER. v. a.

EMPÊTRER. v. a. Embarrasser, engager. Il se dit proprement en parlant Des pieds, des jambes. Il s' est empêtré les pieds. On l' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel régime direct. Ce cheval s' est empêtré dans ses traits. Il s' est empêtré.

Il se prend aussi figurément; et alors il peut être plus souvent employé sans le pronom personnel. Empêtrer quelqu' un dans une méchante affaire. Pourquoi m' avez-vous empêtré de cet homme-là? S' empêtrer dans une mauvaise affaire. S' empêtrer sottement. Ce sens est familier.

EMPÊTRÉ, ÉE. participe

EMPÊTRÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Avoir l' air empêtré, tout empêtré, Avoir le maintien embarrassé.

EMPHASE. s. f.

EMPHASE. s. f. Pompe affectée dans le discours ou dans la prononciation. Cet homme parle avec emphase. Déclamer avec emphase.

EMPHATIQUE. adj. des deux genres

EMPHATIQUE. adj. des deux genres Qui a de l' emphase. Discours emphatique. Prononciation emphatique. Ton emphatique. Il a parlé d' un air emphatique.

EMPHATIQUEMENT. adv.

EMPHATIQUEMENT. adv. D' une manière emphatique. Cet homme parle emphatiquement.

EMPHYSÈME. s. m.

EMPHYSÈME. s. m. T. de Médec. Tuméfaction causée par l' introduction de l' air ou par le développement d' un gaz quelconque dans le tissu cellulaire.

EMPHYTÉOSE. s. f.

EMPHYTÉOSE. s. f. T. de Jurispr. Bail à longues années, qui peut durer jusqu' à quatre-vingt-dix-neuf ans. Les emphytéoses sont des espèces d' aliénations, à cause de leur longue durée.

EMPHYTÉOTE. s. des deux genres

EMPHYTÉOTE. s. des deux genres T. de Jurispr. Celui ou celle qui jouit d' un fonds par bail emphytéotique.

EMPHYTÉOTIQUE. adj. des deux genres

EMPHYTÉOTIQUE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui appartient à l' emphytéose. Bail emphytéotique. Redevance emphytéotique.

EMPIÉTEMENT. s. m.

EMPIÉTEMENT. s. m. Action d' empiéter, ou Le résultat de cette action. Les empiétements donnent lieu à beaucoup de procès. Les empiétements de la mer sur les terres. Empiétement d' une autorité sur une autre.

EMPIÉTER. v. a.

EMPIÉTER. v. a. (Les lettres I E font une diphthongue.) Usurper dans ou sur la propriété d' autrui. Il a empiété sur moi plus d' un arpent. Ce laboureur empiète tous les ans quelques sillons sur l' héritage de son voisin. Il s' emploie plus souvent absolument. Vous avez empiété sur mon terrain.

Il se dit, par analogie, D' une chose qui s' étend, qui déborde sur une autre, et principalement Des eaux qui viennent à couvrir un terrain voisin. La mer empiète sur les côtes. La rivière empiète tous les jours de ce côté.

Il signifie encore figurément, S' arroger, exercer sur quelqu' un ou sur quelque chose des droits qu' on n' a pas. Vous avez empiété sur ma charge, sur mon emploi, sur mes attributions. Il empiète sur moi. Il empiète autant qu' il peut.

EMPIÉTER

EMPIÉTER en termes de Fauconnerie, se dit De l' autour qui arrête le gibier avec la serre.

EMPIÉTÉ, ÉE. participe

EMPIÉTÉ, ÉE. participe

EMPIFFRER. v. a.

EMPIFFRER. v. a. Faire manger excessivement. Vous empiffrez cet enfant. Empiffrer un enfant de confitures, de pâtisseries.

Il signifie encore, Rendre excessivement gras et replet. Trop manger et trop dormir l' ont empiffré à un tel point, qu' il n' est pas reconnaissable. Ce sens est moins usité que le précédent.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Manger avec excès. Il s' empiffra tellement à ce repas, qu' il en fut malade.

Il signifie encore, Devenir excessivement gras et replet. Il s' est bien empiffré depuis peu. Vous vous empiffrez à la vie que vous menez. Ce sens est peu usité.

Ce verbe est familier dans toutes ses acceptions.

EMPIFFRÉ, ÉE. participe

EMPIFFRÉ, ÉE. participe

EMPILEMENT. s. m.

EMPILEMENT. s. m. Action d' empiler.

EMPILER. v. a.

EMPILER. v. a. Mettre en pile. Empiler du bois. Empiler des livres, des paquets. Empiler du fumier. Empiler des boulets, des bombes. Empiler des écus.

EMPILÉ, ÉE. participe

EMPILÉ, ÉE. participe

EMPIRE. s. m.

EMPIRE. s. m. Commandement, puissance, autorité, ascendant. Exercer un empire despotique dans sa maison, sur ses domestiques, sur sa femme, sur ses enfants. Il exerce un empire tyrannique sur ses amis. Vous avez un empire absolu sur moi. Il a pris empire, de l' empire, beaucoup d' empire sur un tel, sur l' esprit d' un tel.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. L' empire de la raison. L' empire des passions. L' empire de l' amour. L' empire de la mode.

Traiter quelqu' un avec empire, Le traiter avec orgueil, avec hauteur, avec rudesse.

Avoir, prendre de l' empire sur soi-même, Savoir commander à ses passions.

EMPIRE

EMPIRE se dit aussi pour Domination, puissance politique. L' empire des Assyriens. L' empire des Perses. L' empire des Grecs, des Romains. Tenir les rênes de l' empire. Il aspirait à l' empire de toute la terre. Les empires que le temps a détruits. La chute des empires.

Le siége d' un empire, La résidence du souverain qui est à la tête d' un empire. Cette ville fut longtemps le siége de l' empire. Transférer le siége de l' empire d' une ville dans une autre.

EMPIRE

EMPIRE se dit également pour Le règne d' un empereur. Cet auteur vivait sous l' empire d' Auguste. Cet événement se passa sous l' empire de Charlemagne.

EMPIRE

EMPIRE signifie encore, L' étendue des pays qui sont sous la domination d' un empereur. L' empire d' Orient. L' empire d' Occident. L' empire de Russie. L' empire romain s' étendait depuis l' Océan occidental jusqu' à l' Euphrate. Étendre, reculer les bornes d' un empire. La capitale d' un empire. Le démembrement d' un empire.

Il se dit, par extension, Des pays placés sous la domination d' un souverain puissant qui a un autre titre que celui d' empereur. L' empire d' Alexandre fut partagé entre ses généraux. Le vaste empire que ce roi gouverne.

Le Bas-Empire, L' empire romain à son temps de décadence, que les uns font commencer au règne de Valérien, et les autres à celui de Constantin. L' histoire du Bas-Empire. Auteur du Bas-Empire. Médaille du Bas-Empire.

Prov. et fig., Il ne céderait pas pour un empire, Rien n' est capable de le faire céder.

EMPIRE

EMPIRE s' est dit particulièrement et absolument de L' empire d' Allemagne. Les électeurs de l' Empire. Les princes de l' Empire. Feudataire de l' Empire. C' était un fief de l' Empire. Relever de l' Empire. Terre d' Empire ou de l' Empire. Les cercles de l' Empire. Prince du saint-empire. Comte du saint-empire. Marquis du saint-empire.

EMPIRE

EMPIRE se dit aussi quelquefois pour désigner Les peuples d' un empire. L' empire se souleva.

EMPIRÉE. s. m.

EMPIRÉE. s. m. Voyez EMPYRÉE.

EMPIRER. v. a.

EMPIRER. v. a. Rendre pire, faire devenir de pire qualité, de pire condition, mettre en pire état. Les remèdes n' ont fait qu' empirer son mal. Au lieu de rendre votre condition meilleure, vous ne faites que l' empirer. Cela ne fait qu' empirer votre marché.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir pire, tomber en pire état. Ses affaires empirent tous les jours, empirent de jour en jour. Sa maladie empire, a beaucoup empiré, est empirée. Ce malade empire à vue d' oeil.

EMPIRÉ, ÉE. participe

EMPIRÉ, ÉE. participe

EMPIRIQUE. adj. des deux genres

EMPIRIQUE. adj. des deux genres Qui ne s' attache qu' à l' expérience, sans suivre la méthode ordinaire de l' art. Il se dit surtout De la médecine et des médecins. Médecine empirique. Médecin empirique.

Il est quelquefois substantif, et se dit communément d' Un charlatan, d' un homme qui traite les maladies par de prétendus secrets, sans avoir aucune connaissance de la médecine. C' est un empirique qui le traite.

EMPIRISME. s. m.

EMPIRISME. s. m. Médecine qui est fondée uniquement sur l' expérience, et qui rejette toute théorie. Les partisans de l' empirisme.

Il se dit plus particulièrement de La pratique des charlatans. Un aveugle empirisme.

EMPLACEMENT. s. m.

EMPLACEMENT. s. m. Lieu, place considérée comme propre à y construire un bâtiment, à y faire un jardin, etc. Il se dit plus ordinairement Des espaces de terrain environnés de rues, de bâtiments. Voilà un bel emplacement pour une maison. Choisir un bon emplacement. L' emplacement de son jardin est très-beau. Il a un grand emplacement. Emplacement à vendre.

EMPLÂTRE. s. m.

EMPLÂTRE. s. m. Il se dit de Médicaments solides et glutineux, qui se ramollissent par la chaleur, et qu' on emploie à l' extérieur du corps, après les avoir étendus sur de la toile ou sur de la peau. Appliquer, mettre, ôter, lever un emplâtre.

Prov., Où il n' y a point de mal, il ne faut point d' emplâtre.

Fig. et fam., Mettre un emplâtre à une affaire, Couvrir, réparer ce qu' il y a de mauvais, de défectueux dans une affaire. Il ne sait quel emplâtre mettre à cette affaire. On n' y saurait mettre un bon emplâtre.

EMPLÂTRE

EMPLÂTRE se dit, figurément et familièrement, d' Une personne qui est ordinairement infirme. C' est un emplâtre. Elle a un emplâtre de mari.

Il se dit également d' Une personne qui n' a aucune vigueur d' esprit, qui est incapable d' agir comme il convient, qui ne fait qu' apporter de l' embarras dans les affaires dont elle se mêle. C' est un pauvre emplâtre. Quel emplâtre que cet homme-là!

EMPLETTE. s. f.

EMPLETTE. s. f. Achat de quelque marchandise, d' un meuble, d' un vêtement, d' un livre, etc. Bonne emplette. Mauvaise emplette. Grande emplette. Faire emplette de quelque chose. Faire des emplettes.

Il se dit aussi de La chose achetée. Voyez mon emplette. Je vais vous montrer mes emplettes.

EMPLIR. v. a.

EMPLIR. v. a. Rendre plein. Emplir un coffre, une armoire de hardes. Emplir un vase, un verre de quelque liqueur. Emplir une bouteille. Emplir un sac.

Fam., Il emplit bien son pourpoint, se dit D' un homme gros et gras. Cela se dit aussi, figurément, D' un homme qui mange beaucoup.

EMPLIR

EMPLIR avec le pronom personnel, signifie, Devenir plein. Le navire s' emplissait tellement d' eau, qu' il était près de couler bas.

EMPLI, IE. participe

EMPLI, IE. participe

EMPLOI. s. m.

EMPLOI. s. m. L' usage qu' on fait de quelque chose. Faire un bon emploi, un mauvais emploi de ses revenus, de son temps. L' emploi de ce moyen n' est pas sans danger. L' emploi du fer dans les constructions. Faire un noble emploi de ses talents. L' emploi du mot propre.

Il se dit particulièrement, en termes de Jurisprudence et de Finance, de La collocation de certains deniers ou capitaux. Régler l' emploi des deniers qui proviennent d' une vente. Il n' a pu justifier de l' emploi de ces fonds. L' emploi d' une dot, des capitaux d' un mineur, etc. Être garant du défaut d' emploi ou de remploi. Quittance d' emploi.

L' emploi d' une somme, L' action d' employer une somme, d' en faire mention dans un compte, soit en dépense, soit en recette. Faire l' emploi d' une somme dans un compte. Faux emploi. Double emploi.

Double emploi, se dit également, dans le langage ordinaire, de Tout ce qui fait inutilement répétition.

L' emploi d' un mot, d' une expression, La manière dont on l' emploie, dont on peut l' employer. L' emploi d' un verbe avec le pronom personnel. Ce mot, cette expression a divers emplois.

EMPLOI

EMPLOI signifie aussi, L' occupation, la fonction d' une personne qu' on emploie. Grand emploi. Bel emploi. Emploi honorable. Emploi ruineux. Pénible emploi. Donner de l' emploi. Être sans emploi. Demeurer sans emploi. C' est un homme qui cherche de l' emploi. Se bien acquitter de son emploi. Il a eu de grands emplois. Il a eu les plus beaux emplois dans l' épée, dans la robe. N' avoir qu' un petit emploi. Quel est votre emploi dans la maison?

Il se dit particulièrement, au Théâtre, Des rôles dont un acteur est spécialement chargé. Cet acteur a l' emploi, tient l' emploi des rois, des valets, etc. Les rôles d' un emploi.

Chef d' emploi, Acteur qui joue en chef les rôles de son emploi.

EMPLOYER. v. a.

EMPLOYER. v. a. (J' emploie, tu emploies, il emploie; nous employons, vous employez, ils emploient. J' employais; nous employions, vous employiez, ils employaient. J' emploierai. J' emploierais. Que j' emploie; que nous employions, que vous employiez. Que j' employasse. Employant.) Mettre en usage; faire usage, se servir de. Employer de l' étoffe. Employer de l' argent. Employer son bien à de folles dépenses. Employer la plus grande partie de son revenu en charités, en aumônes. Cet argent a été employé aux nécessités de l' État. Les remèdes qu' on doit employer. Ce terrain ne peut être employé à telle culture. Employer du bois, de la pierre à bâtir. Employer le temps à s' instruire. Bien employer le temps, son temps. Employer la douceur. Employer les châtiments, la contrainte. Employer tout son esprit, tout son art, toute son industrie, tous ses soins, toute son éloquence. Il emploie toutes sortes de moyens. Employer ses bons offices. Employer le crédit de ses amis. Employer ses amis. Il emploie tout le monde pour obtenir cette place.

Prov. et fig., Employer le vert et le sec, Employer toutes sortes de moyens pour réussir à quelque chose.

Employer une phrase, un mot, une locution, S' en servir en parlant ou en écrivant. Employer les termes propres, les tours les plus élégants.

Employer une raison, une pièce, S' en servir pour en tirer quelque preuve.

Employer une partie dans un compte, La mettre, la tirer en ligne de compte. On dit de même, Employer une somme en recette, en dépense.

Employer quelqu' un sur l' état, Le mettre sur l' état de dépense, sur l' état de ceux qui doivent être payés. Cette manière de parler a vieilli.

EMPLOYER

EMPLOYER signifie aussi, Donner de l' occupation, de l' emploi à quelqu' un. Employer un grand nombre d' ouvriers. On a employé cet homme dans les pays étrangers. On l' a employé dans de grandes affaires, à de grandes négociations. C' est un homme qui mérite d' être employé. Il est employé dans les finances. Cet officier est employé cette année dans l' armée d' Afrique. Il est employé sur la frontière, employé sur les côtes, employé dans les bureaux de tel ministère.

EMPLOYER

EMPLOYER avec le pronom personnel, signifie, S' occuper, s' appliquer, agir. Je m' y emploierai avec joie. Il ne s' emploie qu' à cela. Il s' est employé pour moi de la manière la plus bienveillante.

EMPLOYÉ, ÉE. participe

EMPLOYÉ, ÉE. participe C' est de l' argent bien employé. Un temps mal employé.

EMPLOYÉ

EMPLOYÉ se dit substantivement d' Un homme employé dans une administration, dans un bureau, etc. Un employé dans la régie des tabacs. Un employé du ministère de l' intérieur, de l' octroi. Il y a beaucoup d' employés dans cette administration. Mettre un employé à la retraite.

EMPLUMER. v. a.

EMPLUMER. v. a. Garnir de plumes. Il n' est guère usité qu' en parlant Des petits morceaux de plumes dont on garnit un clavecin. Emplumer un clavecin.

EMPLUMÉ, ÉE. participe

EMPLUMÉ, ÉE. participe

EMPOCHER. v. a.

EMPOCHER. v. a. Mettre en poche. Il se dit proprement De l' argent ou de quelque autre chose qu' on serre dans sa poche avec une sorte d' empressement, d' avidité. À mesure qu' il gagne de l' argent au jeu, il l' empoche. Il empoche tout ce qu' il gagne. Empocher des fruits, des gâteaux. Il est familier.

EMPOCHÉ, ÉE. participe

EMPOCHÉ, ÉE. participe

EMPOIGNER. v. a.

EMPOIGNER. v. a. Prendre et serrer avec le poing. Il l' empoigna par le bras. Il l' empoigna par les cheveux. Cela est trop gros, on ne saurait l' empoigner. Pour bien jouer à la paume, il faut bien empoigner sa raquette.

Il s' emploie populairement avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ils se sont empoignés, on a eu beaucoup de peine à les séparer.

EMPOIGNÉ, ÉE. participe

EMPOIGNÉ, ÉE. participe

EMPOIS. s. m.

EMPOIS. s. m. Espèce de colle faite avec de l' amidon, et dont on se sert pour rendre le linge plus ferme. Empois blanc. Empois bleu. Eau d' empois. Mettre de l' empois. Passer du linge à l' eau d' empois.

EMPOISONNEMENT. s. m.

EMPOISONNEMENT. s. m. Action d' empoisonner. L' empoisonnement est un crime capital.

EMPOISONNER. v. a.

EMPOISONNER. v. a. Donner, faire prendre du poison. Il se dit surtout lorsque le poison est donné à dessein de faire mourir. Le bruit est qu' on l' empoisonna. Empoisonner une personne, un chien. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Il s' empoisonna avec de l' arsenic.

Il signifie aussi, Infecter de poison. Empoisonner des viandes, des fruits. Empoisonner une fontaine, un puits, une source. Empoisonner une plaie. Empoisonner des armes, un poignard, des flèches.

Empoisonner un étang, une rivière, Y jeter des substances propres à faire mourir le poisson.

Empoisonner des terres, Jeter dans des terres des choses propres à faire mourir les chiens, afin d' empêcher la chasse.

EMPOISONNER

EMPOISONNER se dit également Des choses qui font mourir par une qualité vénéneuse. La noix de galle empoisonne les chiens. Il y a des champignons qui empoisonnent.

Il se dit, par extension, Des vapeurs qui sont extrêmement infectes. Lorsqu' on eut commencé à remuer la terre, il en sortit une vapeur qui empoisonna tous les travailleurs. Cet homme a une haleine qui empoisonne. Ce poisson est pourri, il empoisonne.

Il se dit figurément, au sens moral, pour Troubler, altérer, remplir d' amertume. Ce souvenir empoisonnait mon existence. Des plaisirs que la crainte empoisonne.

Il se dit, particulièrement, De ce qui corrompt l' esprit et les moeurs. Cette doctrine a empoisonné beaucoup d' esprits. Ces maximes sont capables d' empoisonner la jeunesse. Il lui empoisonna l' esprit par ses flatteries.

Il signifie encore, Rapporter une chose en y donnant un tour malin, défavorable, dangereux, contre l' intention de celui qui l' a dite. C' est un mauvais esprit qui empoisonne les choses les plus innocentes, qui empoisonne tout ce qu' on dit. Les médisants empoisonnent tout.

EMPOISONNÉ, ÉE. participe

EMPOISONNÉ, ÉE. participe Un mets empoisonné. Des flèches empoisonnées.

Fig., Dons empoisonnés, louanges empoisonnées, Dons faits, louanges données à dessein de nuire.

EMPOISONNEUR, EUSE. s.

EMPOISONNEUR, EUSE. s. Celui, celle qui empoisonne. Il fut condamné comme empoisonneur.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un mauvais cuisinier, d' un mauvais traiteur. C' est un empoisonneur.

Il se dit aussi, figurément, d' Un homme qui débite une doctrine pernicieuse. C' est un empoisonneur public.

EMPOISSER. v. a.

EMPOISSER. v. a. Voyez POISSER.

EMPOISSONNEMENT. s. m.

EMPOISSONNEMENT. s. m. Action d' empoissonner. Faire l' empoissonnement d' un étang.

EMPOISSONNER. v. a.

EMPOISSONNER. v. a. Peupler, garnir de poisson. Empoissonner un étang, des fossés, un canal.

EMPOISSONNÉ, ÉE. participe

EMPOISSONNÉ, ÉE. participe

EMPORTÉ, ÉE. adj.

EMPORTÉ, ÉE. adj. Qui se laisse entraîner par sa passion, qui se fâche aisément, qui est prompt à dire des injures. C' est un homme emporté avec qui on ne saurait vivre en paix. C' est une femme emportée au dernier point. Un caractère violent et emporté.

Il se prend quelquefois substantivement. C' est un emporté. C' est une folle, une emportée.

EMPORTEMENT. s. m.

EMPORTEMENT. s. m. Mouvement déréglé, violent, causé par quelque passion. Emportement de colère, de haine. Emportement d' amour, de joie. Employé absolument, il s' entend d' Un emportement de colère. Grand, violent, terrible emportement. D' horribles emportements. Dans ses emportements, il ne ménage personne. Il est sujet à des emportements, à l' emportement.

EMPORTE-PIÈCE. s. m.

EMPORTE-PIÈCE. s. m. Instrument propre à découper, et qui enlève la pièce.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un satirique qui se permet l' injure et les personnalités.

EMPORTER. v. a.

EMPORTER. v. a. Enlever, ôter d' un lieu. Il a fait emporter tous ses meubles de la maison. Emporter un malade, un homme blessé.

Il signifie particulièrement, Prendre une chose en un lieu, et la porter, l' avoir avec soi. La proie qu' un aigle emporte dans son aire. Emportez ce livre, vous le lirez à loisir. Emportez-le chez vous. Emporter des provisions. Je n' emporterai, pour mon voyage, que très-peu de hardes. Il prit la fuite, en emportant les fonds qui lui avaient été confiés. On a dit figurément, sous la législation qui reconnaissait le droit d' aînesse, L' aîné emporte les deux tiers du bien, Les deux tiers du bien sont dévolus à l' aîné.

Il se dit quelquefois, figurément, en parlant Des choses morales. Je n' emporterai de ces lieux qu' un souvenir agréable. Le secret qu' il emporte avec lui dans la tombe.

EMPORTER

EMPORTER signifie encore, Entraîner, arracher, enlever, emmener avec effort, avec rapidité, avec violence. Son cheval prit le mors aux dents, et l' emporta à travers les champs, ou absolument, l' emporta. Les courants emportèrent le vaisseau. Le vent a emporté mon chapeau. Le carrosse entra si vite, qu' il faillit emporter la borne. Ce coup de canon lui a emporté une jambe. La rivière a emporté les ponts, les chaussées, etc. Un coup de fouet qui emporte la pièce.

Fig. et fam., Emporter la pièce, Railler, médire d' une manière cruelle. C' est un homme qui emporte la pièce.

Prov. et fig., Autant en emporte le vent, se dit en parlant De promesses auxquelles on n' ajoute pas foi, ou De menaces dont les effets ne sont point à craindre. Il me promet monts et merveilles, autant en emporte le vent. Ne vous alarmez pas de ses menaces, autant en emporte le vent.

Fam., Que le diable vous emporte, se dit Pour exprimer son dépit, sa mauvaise humeur, sa colère contre quelqu' un. Pour les autres locutions analogues, voyez DIABLE.

EMPORTER

EMPORTER se dit aussi, figurément, D' une maladie qui cause la mort. La peste emporte les gens en peu de jours. Cette maladie l' emportera. La fièvre l' a emporté.

Il signifie également, surtout en parlant De couleurs, de taches, etc., Détruire, faire disparaître. Le jus de citron emporte les taches d' encre, emporte la couleur des étoffes sur lesquelles il tombe.

Ce remède emporte la fièvre, Il la guérit.

EMPORTER

EMPORTER se dit encore figurément Des passions, et signifie, Tirer l' âme de sa situation ordinaire, jeter dans quelque excès blâmable. La colère l' emporta bien loin. Se laisser emporter à sa vengeance. La douleur l' a emporté jusqu' à dire, jusqu' à faire... La jeunesse se laisse emporter aux plaisirs.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, Se fâcher violemment, S' abandonner à la colère. S' emporter contre quelqu' un. Il s' emporte pour rien. Il s' emporte pour peu qu' on le contredise.

Il se dit également, D' un cheval qui se livre à sa vivacité, à sa fougue, et qui ne peut être retenu par celui qui le monte ou qui le conduit. Son cheval s' emporta. Les chevaux s' emportèrent, et la voiture versa. On dit quelquefois, dans un sens analogue, qu' Un chien de chasse s' emporte.

EMPORTER

EMPORTER signifie aussi figurément, Gagner, obtenir, mais avec l' idée d' une sorte de violence. Cet homme a tant de crédit, qu' il emporte tout ce qu' il veut. Il emporta cette affaire à force de sollicitations.

Prov. et fig., Emporter quelque chose de haute lutte, L' emporter rapidement, malgré toute opposition.

Emporter une place, S' en rendre maître en peu de temps. Il emporta la place en quinze jours de tranchée ouverte. Emporter une place d' assaut, l' emporter d' emblée. On dit de même, Emporter un ouvrage l' épée à la main; emporter un retranchement; etc.

Prov. et fig., Emporter quelque chose à la pointe de l' épée, L' emporter avec de grands efforts.

EMPORTER

EMPORTER signifie encore, Avoir la supériorité, le dessus, prévaloir; et alors il se joint avec le pronom le. Ce vin l' emporte sur tous les autres vins. Le diamant l' emporte sur toutes les autres pierreries. Virgile et Horace l' emportent sur tous les poëtes latins. Il l' a emporté sur ses concurrents. L' amour l' emporte quelquefois sur la raison. Cet avis l' emporta. Sa fierté l' emporta sur ses intérêts.

EMPORTER

EMPORTER joint au même pronom, signifie aussi, Peser davantage. À volume égal, l' or l' emporte de beaucoup sur l' argent.

Fig., Emporter la balance, Déterminer la préférence. Cette considération emporta la balance.

EMPORTER

EMPORTER signifie aussi, Entraîner par une suite nécessaire; Comprendre, impliquer. Dans quelques pays, la condamnation à mort emporte la confiscation des biens. La proposition générale emporta la proposition particulière. Le mot de vertu emporte presque toujours l' idée d' effort fait sur soi-même.

En termes de Procédure, La forme emporte le fond, se dit Pour exprimer que, dans le jugement d' un procès, la forme prévaut sur le fond, c' est-à-dire, qu' un simple défaut de forme peut faire échouer dans les prétentions les mieux fondées. On dit, dans le sens contraire, Le fond emporte la forme, Le fond prévaut sur la forme.

EMPORTÉ, ÉE. participe

EMPORTÉ, ÉE. participe

EMPOTER. v. a.

EMPOTER. v. a. T. de Jardinage. Mettre en pot. Ces plantes doivent être empotées et rentrées en serre avant la gelée.

EMPOTÉ, ÉE. participe

EMPOTÉ, ÉE. participe

EMPOURPRER. v. a.

EMPOURPRER. v. a. Colorer de pourpre ou de rouge. Il est poétique.

EMPOURPRÉ, ÉE. participe

EMPOURPRÉ, ÉE. participe Des raisins empourprés. Des fleurs empourprées.

EMPREINDRE. v. a.

EMPREINDRE. v. a. Imprimer une figure, un dessin, des traits, sur une surface. Empreindre une figure. Empreindre une marque. Empreindre des caractères. On l' emploie avec le pronom personnel. Leurs pas s' étaient empreints sur la neige, sur le sable.

Il s' emploie aussi figurément. Un caractère de grandeur est empreint sur tous les monuments de cette époque. La douceur, la tristesse, la majesté qui est empreinte sur son visage. Ce sont des sentiments que la nature a empreints dans le coeur de tous les hommes.

EMPREINT, EINTE. participe

EMPREINT, EINTE. participe

EMPREINTE. s. f.

EMPREINTE. s. f. Figure empreinte, impression, marque. Empreinte en creux. Empreinte en relief. L' empreinte d' un cachet, d' un sceau, d' une pierre gravée, d' une médaille. On a reconnu la route des voleurs à l' empreinte de leurs pas sur la neige. La balle avait laissé son empreinte sur la cuirasse.

Il s' emploie aussi figurément. L' empreinte du doigt de Dieu se reconnaît dans tous les ouvrages de la nature. Tous les écrits de cet auteur portent l' empreinte de son génie.

EMPREINTE

EMPREINTE se dit particulièrement, en Histoire naturelle, Des figures de plantes, d' insectes, de poissons, etc., qu' on trouve empreintes sur certaines pierres. Empreintes de fougère. Empreintes de poissons. On trouve beaucoup d' empreintes de poissons qui n' ont point leurs analogues vivants.

EMPRESSÉ, ÉE. adj.

EMPRESSÉ, ÉE. adj. Qui agit avec ardeur, qui se donne beaucoup de mouvement pour le succès de ce qu' il a entrepris. C' est un homme fort empressé.

Il se dit particulièrement D' une personne qui cherche par beaucoup de prévenances à se faire bien venir d' une autre. Il paraît fort empressé auprès d' elle.

Il se dit encore simplement De celui qui met une sorte de hâte, de précipitation à faire quelque chose. On les vit empressés à se ranger sous sa domination.

Il se dit, en des sens analogues, De l' air, des manières, des actions, des sentiments, etc. Il a l' air empressé, les manières empressées. Rechercher quelque chose avec une ardeur empressée. Des voeux, des désirs empressés. Des soins empressés.

Il s' emploie quelquefois substantivement en parlant Des personnes, dans les deux premiers sens; et alors il est familier. Il fait l' empressé auprès de cette femme.

EMPRESSEMENT. s. m.

EMPRESSEMENT. s. m. Action d' une personne qui s' empresse; mouvement que se donne celui qui recherche une chose avec ardeur. Agir avec empressement. Marquer de l' empressement. Accueillir quelqu' un avec empressement. Avoir beaucoup d' empressement pour quelque chose. Témoigner beaucoup d' empressement auprès d' une personne. Il a beaucoup d' empressement à vous servir.

EMPRESSER (S' ). v. pron.

EMPRESSER (S' ). v. pron. Agir avec ardeur, se donner beaucoup de mouvement, s' agiter, se mettre en avant pour faire réussir quelque entreprise, quelque affaire. C' est un homme qui s' empresse fort. Il n' aime pas à s' empresser mal à propos. S' empresser à faire sa cour.

Il se dit quelquefois simplement pour Se hâter. S' empresser de parler, de prendre la parole. Je m' empressai de l' avertir.

EMPRESSÉ, ÉE. participe

EMPRESSÉ, ÉE. participe

EMPRISONNEMENT. s. m.

EMPRISONNEMENT. s. m. Action par laquelle quelqu' un est mis en prison, ou État de celui qui est emprisonné. Le jour de son emprisonnement. Depuis son emprisonnement.

EMPRISONNER. v. a.

EMPRISONNER. v. a. Mettre en prison. On l' a emprisonné. On l' a fait emprisonner.

Il signifie, par extension, Retenir comme dans une prison. Les eaux débordées nous emprisonnèrent dans un étroit espace.

EMPRISONNÉ, ÉE. participe

EMPRISONNÉ, ÉE. participe

EMPRUNT. s. m.

EMPRUNT. s. m. Action d' emprunter, ou La chose qu' on emprunte. Faire un emprunt. Recourir à la voie des emprunts. Emprunt forcé. C' est un homme qui est toujours aux emprunts, qui ne vit que d' emprunt. Argent d' emprunt. Cheval d' emprunt. Aller aux emprunts. Érudition d' emprunt. Esprit d' emprunt. Cet auteur a soin de cacher les emprunts qu' il se permet.

Fig., Beauté d' emprunt, vertus d' emprunt, etc., Beauté qui n' est point naturelle, vertus dont on n' a que l' apparence.

EMPRUNTER. v. a.

EMPRUNTER. v. a. Demander et recevoir en prêt. Emprunter de l' argent. Emprunter à gros intérêt. Emprunter sur gages, sur hypothèque. Emprunter un cheval. Emprunter des livres. Emprunter de quelqu' un, à quelqu' un. J' emprunterai cette somme à un de mes amis. J' ai emprunté de mon oncle dix mille francs.

Il signifie figurément, Recevoir, tirer de, devoir à. Les magistrats empruntent leur autorité du pouvoir qui les institue. Ce raisonnement emprunte de la circonstance présente une nouvelle force.

La lune emprunte sa lumière du soleil, Elle ne luit point d' une lumière qui lui soit propre, elle la reçoit du soleil.

EMPRUNTER

EMPRUNTER signifie aussi figurément, Se servir, user, tirer parti de ce qui est à un autre ou de ce qu' un autre fournit. Emprunter une pensée à un auteur. Il a emprunté cela d' Homère, de Virgile. Cette langue n' a presque rien emprunté aux autres. Emprunter le nom, le bras, la plume, le crédit, le secours de quelqu' un.

EMPRUNTÉ, ÉE. participe

EMPRUNTÉ, ÉE. participe Argent emprunté. Lumière empruntée. Érudition empruntée. Un mot emprunté du latin.

Il se dit souvent, adjectivement, De ce qui n' est pas propre à la personne ou à la chose dont il s' agit, de ce qui n' est pas naturel. Beauté empruntée. Charmes empruntés. Éclat emprunté. Ornements empruntés.

Avoir un air emprunté, des manières empruntées, Avoir un air embarrassé, contraint, des manières peu naturelles, affectées.

Ce livre a paru sous un nom emprunté, Il a paru sous un autre nom que celui de son auteur.

Conter une histoire sous des noms empruntés, La conter sous des noms déguisés, sous de faux noms.

EMPRUNTEUR, EUSE. s.

EMPRUNTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui emprunte. Le prêteur et l' emprunteur.

Il se dit plus ordinairement de Quelqu' un qui a l' habitude d' emprunter. C' est un hardi emprunteur. C' est une emprunteuse.

EMPUANTIR. v. a.

EMPUANTIR. v. a. Infecter, répandre une mauvaise odeur, la communiquer. Ce cloaque, cet égout empuantit tout le quartier. Empuantir quelqu' un. Cet homme empuantit tout le monde de son haleine.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir puant, infect. Les eaux de cette mare s' empuantissent, commencent à s' empuantir.

EMPUANTI, IE. participe

EMPUANTI, IE. participe

EMPUANTISSEMENT. s. m.

EMPUANTISSEMENT. s. m. État d' une chose qui s' empuantit. Il faut craindre l' empuantissement des eaux.

EMPYÈME. s. m.

EMPYÈME. s. m. T. de Médec. Amas de pus dans quelque cavité du corps, et particulièrement dans la poitrine. Guérir de l' empyème.

Il se dit aussi de L' opération chirurgicale par laquelle on fait une ouverture au bas de la poitrine pour donner une issue au pus, au sang épanché dans cette cavité. L' empyème est une opération dangereuse.

EMPYRÉE s. m.

EMPYRÉE s. m. Il se dit de La partie du ciel la plus élevée, que les anciens regardaient comme le séjour des divinités célestes, et où les théologiens placent celui des bienheureux. Les dieux de l' Empyrée. Jusque dans l' Empyrée.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Le ciel empyrée.

EMPYREUMATIQUE. adj. des deux genres

EMPYREUMATIQUE. adj. des deux genres T. de Chimie. Tenant de l' empyreume. Une odeur empyreumatique. Une huile empyreumatique.

EMPYREUME. s. m.

EMPYREUME. s. m. T. de Chimie. Qualité désagréable au goût et à l' odorat, que contractent certaines substances soumises à l' action d' un feu violent.

ÉMULATEUR. s. m.

ÉMULATEUR. s. m. Qui est animé d' un sentiment d' émulation. Émulateur de la gloire d' autrui. Il a eu plus d' envieux de sa fortune que d' émulateurs de sa vertu. Il est peu usité et ne s' emploie que dans le style soutenu.

ÉMULATION. s. f.

ÉMULATION. s. f. Sentiment qui excite à égaler ou à surpasser quelqu' un en quelque chose. Il se dit surtout en parlant De choses louables. Noble, belle, louable émulation. Avoir de l' émulation. L' émulation a augmenté son ardeur pour l' étude. Ils étudieront mieux par émulation. Il y a une honnête émulation. Exciter l' émulation de quelqu' un. Donner de l' émulation. L' émulation porte à imiter les grandes actions.

ÉMULE. s. m.

ÉMULE. s. m. Concurrent, rival. Il est l' émule d' un tel. C' est son émule. Surpasser tous ses émules.

Il se dit aussi Des personnes qui sont regardées comme étant d' un mérite égal en quelque art, en quelque profession. Ces deux peintres étaient émules.

Il s' emploie quelquefois comme substantif féminin. Carthage était l' émule de Rome, la digne émule de Rome.

ÉMULGENT, ENTE. adj.

ÉMULGENT, ENTE. adj. T. d' Anat. Il se dit Des artères qui portent le sang dans les reins, et des veines qui le reportent au coeur. Artères émulgentes. Veines émulgentes.

ÉMULSIF, IVE. adj.

ÉMULSIF, IVE. adj. Il se dit Des graines, des semences dont on peut tirer de l' huile par expression. Le chènevis est émulsif. Les graines de melon sont émulsives.

Il est aussi substantif, au masculin. Les émulsifs.

ÉMULSION. s. f.

ÉMULSION. s. f. Nom donné à diverses préparations pharmaceutiques liquides et d' un blanc de lait. Faire une émulsion avec des amandes. On lui fait prendre des émulsions. L' orgeat est une émulsion.

ÉMULSIONNER. v. a.

ÉMULSIONNER. v. a. T. de Médec. et de Pharm. Mêler une émulsion avec une tisane ou avec une boisson quelconque. Émulsionner une tisane.

ÉMULSIONNÉ, ÉE. participe

ÉMULSIONNÉ, ÉE. participe

EN. Préposition

EN. Préposition qui sert à marquer, soit au propre, soit au figuré, La relation d' une chose avec le dedans, l' intérieur, le milieu d' une autre. Elle se prend dans une acception moins déterminée que Dans, et son régime ne s' emploie que très-rarement avec l' article défini. Mettre quelqu' un en prison. Monter en voiture. Être en pleine mer. Mettre un mort en terre. Chasser en plaine. Un ouvrier qui travaille en chambre, en boutique. Loger en chambre garnie. Mettre un enfant en pension. Avoir de l' argent en poche, en caisse. Être en lieu sûr. En ce lieu-ci. En tous pays. Être en France. Passer en Espagne. Voyager en Italie. Vivre en pays étranger. Aller de province en province. En haut. En bas. En avant. En arrière. En dedans. En dehors. Dîner en ville. Se mettre en chemin. Rester en place. Être bien en selle. Pêcher en eau trouble. Voir en songe. Avoir preuve en main. Avoir martel en tête. Avoir un dessein en tête. Dire en pleine assemblée. Une affaire jugée en plein parlement. Tomber de fièvre en chaud mal. Aller de mieux en mieux. Ce mot ne s' emploie guère qu' en poésie, qu' en jurisprudence, qu' en tel sens. Mettre en ligne de compte. Exceller en quelque chose. On doit, en toute chose, se conduire prudemment. Que faire, en un tel danger? Que feriez-vous en pareille occasion? En cas que cela arrive. En tout cas. Il n' est pas en mon pouvoir de faire cela; il n' est pas en moi de le faire. J' ai mis en vous tout mon espoir. Il n' a de confiance qu' en lui. Descendre en soi-même. --- Souvent l' idée de relation avec l' intérieur d' une chose, s' affaiblit, ou même s' efface entièrement, et En paraît alors équivaloir aux prépositions À ou Vers, comme dans ces phrases: Avoir le casque en tête. Être armé de pied en cap. Marcher en tête. Suivre en queue. Prendre en flanc. Donner du nez en terre. Voltiger de fleur en fleur. Courir de belle en belle. De fil en aiguille, il nous conta toute l' histoire. De point en point.

Fig. et fam., Avoir quelqu' un en tête, L' avoir pour concurrent, pour adversaire.

Cette préposition a divers emplois spéciaux, dont nous indiquerons les plus remarquables. Ainsi très-souvent elle régit un mot qui indique ou détermine L' état absolu ou relatif, la manière d' être, la disposition, la modification d' une personne ou d' une chose. Il a tant couru, qu' il est tout en eau, qu' il est tout en nage. Une femme en couche. Du blé en herbe. Une vigne en fleur. Mettre en couleur. Teindre, colorer en bleu, en rouge, etc. Mettre des vers en musique. Un portrait en pied. Une allée en pente, qui va en pente. Mettre en pièces. Un habit en lambeaux. Une terre en friche. Des cheveux en désordre. Ranger une armée en bataille. Les ennemis sont en pleine déroute. Être en pénitence. Un enfant en nourrice. Être en apprentissage. Un officier en retraite. Il n' est plus en fonction. Se tenir en garde. Se mettre en mesure de... Être en possession d' un bien. Être en belle passe. Tout le pays était en armes. Être en guerre avec quelqu' un. Vivre en paix, en repos. Être en liberté. Les lois en vigueur. Ce mot n' est plus en usage. Un arrêt passé en force de chose jugée. Être en vogue, en réputation, en faveur, en disgrâce. Être en chance, en bonheur. Être en danger. Être en vie, en bonne santé, en appétit. Être en bonne humeur, en colère, en verve. Un homme en fureur. Un liquide en effervescence, en ébullition. Une bête en chaleur. Se tenir en haleine, en exercice. Être en crainte, en espérance, en doute. Être, revenir en son bon sens. Être en extase. Tomber en défaillance. Aller, tomber en décadence. Mettre en oubli. Être en rapport avec quelqu' un. Être en fond, en reste. Être en avance.

Cette préposition régit également le mot qui indique ou détermine:

1 À quoi une personne est occupée, appliquée. Être en affaire, en oraison, en prières. C' est un homme tout en Dieu.

2 Le résultat d' un changement de nature. Narcisse fut métamorphosé en fleur. Se résoudre en pluie. S' en aller en fumée, en vapeur. Son amour se convertit en haine. Par exagération, Fondre en larmes.

3 La forme. Des arbres taillés en buisson. Des perles en poire. Une fenêtre en ogive. Mettre quelque chose en boule. S' élever en pyramide, en forme de pyramide. Se terminer en pointe.

4 Le genre de culture. Cet arpent est en vigne. Ce terrain a été mis en potager, est en potager.

5 Le mode de division. Partager une armée en deux corps. Diviser en deux, en trois, en quatre parties, ou simplement, Diviser en deux, en trois, etc. Un poëme en quatre chants. Une comédie en cinq actes.

6 L' espèce de vêtement qu' une personne a sur elle. Être en veste, en chemise, en manteau, en habit de chasse. Être en bottes. Elle était en blanc. Être en deuil.

7 Le costume. Une femme habillée, travestie en homme. Un espion déguisé en ermite. Se costumer en Turc.

EN

EN régit aussi très-fréquemment le mot qui détermine À quoi est relative, à quoi est restreinte, ou sous quel point de vue est considérée la chose, la qualité, l' action, etc., dont il s' agit. La récolte en vin n' a pas été fort abondante. Une terre fertile en blé. Être riche en biens-fonds. Sa fortune consiste en rentes sur l' État. Il possédait tant en argent et en billets. Il y a six mille francs en tout. Vendre son bien en tout ou en partie. Nous ne différons qu' en un seul point. Il n' a rien perdu en vivacité. Elle les surpasse en attraits. En quoi vous ai-je fait tort? Je n' ai fait en cela que me conformer à ses ordres. Ce qui est juste en soi. Il lui ressemble, mais en beau. Parler de quelqu' un en bien, en mal. Les habitants de ce pays sont en général très-hospitaliers. En fait et en droit. On doit ranger ici les locutions telles que: Docteur en médecine. Maître en fait d' armes. Menuisier en bâtiments. Ouvrier en soie. Tourneur en bois, en ivoire. Peintre en miniature. Etc.

Ce mot sert encore, particulièrement, à marquer Conformité. En bonne philosophie. En bonne politique. En bonne justice. En conscience. Je vous le dis en vérité. On voit, en effet, que...

En tant que, Selon que, autant que. Cette locution est principalement usitée en termes de Pratique. En tant que je puis. En tant qu' il m' appartient. En tant que besoin sera. On l' emploie aussi quelquefois, dans le langage ordinaire, pour Comme. En tant qu' homme, il les plaint; mais, en tant que juge, il les condamne.

En qualité de, Comme, à titre de. Il procède en qualité de tuteur. En sa qualité de mari. En quelle qualité agissez-vous? En cette qualité, j' ai droit de... Il voulut servir en qualité de volontaire.

En son nom, De son chef, personnellement. Cela se dit surtout en termes de Pratique. Agir tant en son nom qu' au nom d' un autre. On dit de même, En son propre et privé nom.

EN

EN et son régime, servent pareillement à indiquer:

1 La manière dont se fait une action. En trois sauts, je fus chez lui. Je vous expliquerai la chose en deux mots. Se ruiner en folles dépenses. S' épuiser en efforts inutiles. Réprimander en vain. Ils s' y rendirent en toute hâte. Voyager en poste. Se promener en long et en large. Voir quelqu' un en secret. Lui parler en cachette. Je suis venu chez vous en droiture. À cet emploi se rapportent les phrases où En peut ordinairement se résoudre par À la manière, à la façon de. Vivre en homme de bien, en bon chrétien, en libertin. Agir en roi, en maître. Parler en étourdi, en écervelé. En homme prudent, je me retirai. Commander en chef, En qualité de chef. On dit de même, Général en chef, etc.

2 Le langage ou le genre d' écriture qu' on emploie. Écrire un ouvrage en grec, en français, en latin, etc. Traduire en prose. Improviser en vers. Une comédie en vers, en prose. Ils s' entretenaient en anglais. Écrire en ronde, en bâtarde, en grosses lettres, etc. Une inscription en caractères grecs, en hiéroglyphes, etc.

3 La destination. Armer en course, en guerre. Mettre en vente. Mettre en gage, en dépôt. Donner en otage. Livrer en proie. Arborer un drapeau noir en signe de deuil. On peut rapporter à cet emploi les phrases, Poser en fait, établir en principe, mettre en question, etc., Présenter ou avancer quelque chose comme un fait, comme un principe, etc.

4 Le motif qui fait agir, ou La fin qu' on se propose. Il l' a fait en haine d' un tel. En considération de ses services. En reconnaissance de vos bienfaits. En vue de lui plaire. En mémoire de moi. En faveur dudit mariage. En exécution de tel arrêt. Payer une somme en déduction d' une autre. Donner une chose en échange d' une autre. En foi de quoi je lui ai délivré le présent certificat.

EN

EN sert encore à former plusieurs autres locutions, pour l' explication desquelles nous renvoyons aux différents articles des mots qu' il régit. Prendre son mal en patience. Avoir en horreur. Prendre quelqu' un en amitié, en grippe, en haine. Prendre quelque chose en bonne, en mauvaise part. En revanche. En tiers. En comparaison. En définitive. En conséquence. En outre. Etc. Voyez PATIENCE, HORREUR, ETC.; REVANCHE, TIERS, ETC.

EN

EN sert de plus à marquer Le rapport au temps, et signifie, Durant, pendant. En hiver. En été. En tout temps. En temps de paix. En temps de guerre. En ces temps de calamité. En votre absence. En plein jour.

Il se met également devant l' indication d' une époque. En 1830. En l' an 700 de l' hégire. En l' an 500 de la fondation de Rome.

Il sert aussi pour marquer Le temps qu' on emploie à faire quelque chose. Il arrivera en trois jours. Avec la préposition Dans, la phrase signifierait, Il arrivera au bout de trois jours.

EN

EN précède fort souvent le participe actif; et alors il sert principalement à marquer Le temps, l' époque, comme dans ces phrases: On apprend en vieillissant. Il donna ordre, en partant, de... Il leur dit, en les recevant, que... Il l' a déclaré en mourant; ou La manière, comme dans celles-ci: Parler en tremblant. Un mal qui va en augmentant. Un ruisseau qui va en serpentant.

Lorsque cette préposition régit un nom, elle n' est presque jamais suivie de l' article pluriel les, ni de l' article singulier le ou la, a moins que le nom ne commence par une voyelle ou une h muette. Ainsi on ne dit point, En les lieux, en les temps; mais on dit fort bien, En l' honneur des saints, en l' absence d' un tel. On dit néanmoins, par exception, En la présence de Dieu. Il y a aussi quelques formules où En reçoit immédiatement après lui l' article la. Ce procès a été jugé en la chambre du conseil. Président en la chambre des comptes.

EN

EN sert encore à former des mots, et surtout des verbes, qui signifient, Garnir de, mettre dans, etc. Cette préposition, lorsqu' elle fait ainsi partie d' un mot composé, s' écrit avec une m, toutes les fois qu' elle est suivie d' un b, d' un p, ou d' une m. Ainsi on écrit, Embarquer, empenner, emmaillotter, au lieu de, Enbarquer, enpenner, enmaillotter.

EN. Pronom relatif, ou particule relative

EN. Pronom relatif, ou particule relative qui tient lieu de la préposition De et d' un mot déjà exprimé, ou d' une phrase, d' une proposition déjà énoncée, qu' on ne veut pas répéter. Vient-il de la ville? Oui, il en vient, Oui, il vient de la ville. On ne doit jamais se repentir d' avoir bien fait, aussi ne s' en repent-il pas, Aussi ne se repent-il pas d' avoir bien fait. Cette affaire est délicate, le succès en est douteux, Le succès de cette affaire est douteux. Cette maladie est dangereuse, il pourrait en mourir. C' est un événement bien triste, j' en suis très-affligé. On voulait lui donner une commission difficile, il s' en est dispensé. Donnez-moi cela, J' en ai besoin. C' est un véritable ami, je n' oublierai jamais les services que j' en ai reçus. J' aurai moins de complaisance qu' ils n' en ont eu. Il a élevé plus de monuments que d' autres n' en ont détruit.

Quelquefois on applique ce pronom à une phrase qui va suivre ou qui n' a pas encore été complétement exprimée. Ainsi on dit: N' en doutez pas, ils céderont si vous montrez de la fermeté, c' est-à-dire, Ne doutez pas de cela, de ce que je vais dire, etc. C' est là, soyez-en certain, la cause de son refus, c' est-à-dire, C' est là (soyez certain de ce que je dis) la cause, etc.

Lorsque En est suivi d' un adjectif se rapportant au mot que ce pronom rappelle, on peut ordinairement le résoudre par ce mot seul, sans la préposition de. A-t-il des protecteurs? Il en a de très-puissants, Il a des protecteurs très-puissants. A-t-il des amis? Il n' en a qu' un seul, Il n' a qu' un seul ami. C' est la seule récompense qu' il ambitionne, il n' en veut point d' autre, Il ne veut point d' autre récompense.

EN

EN s' emploie souvent sans aucune relation avec ce qui précède; mais il ne laisse pas de marquer quelque chose de sous-entendu. Par exemple: En est-il un seul parmi vous qui consentît... En est-il parmi vous qui consentissent... signifient, Est-il parmi vous un seul homme qui consentît. .. des hommes, des gens qui consentissent. .. Il en veut depuis longtemps à un tel, Il veut du mal à un tel depuis longtemps. À qui en voulez-vous? signifie, dans une autre acception, À qui voulez-vous parler? qui demandez-vous? À qui en avez-vous? Contre qui avez-vous de la colère? --- On peut expliquer d' une manière analogue toutes ces autres façons de parler: Comment vous en va? Il s' en faut beaucoup. Il s' en est peu fallu. Il ne sait où il en est. Cela n' en est pas. Il m' en a donné à garder. Je t' en souhaite. Il en tient. Il en a dans l' aile. Je n' en reviens pas. Il en est venu à ce point, que... Il en est logé là. C' en est trop. C' en est fait. Je n' en pouvais croire mes yeux. S' en prendre à quelqu' un. Quoi qu' il en soit. Etc.

En termes de Pratique, Les parties en viendront au premier jour, Les parties viendront plaider au premier jour sur l' affaire dont il s' agit. Cette phrase est maintenant peu usitée.

EN

EN se met quelquefois sans relation à aucune chose ni exprimée, ni sous-entendue, mais seulement par une certaine rédondance que l' usage autorise. Il en est de cela comme de la plupart des choses du monde. En venir aux mains, aux coups, aux injures. Je m' en tiens à cela.

Ce mot est employé d' une façon analogue avec certains verbes dont il modifie plus ou moins le sens. En imposer. N' en pouvoir plus. Etc. Voyez IMPOSER, POUVOIR, etc.

Il s' emploie de la même manière avec quelques verbes qui désignent le mouvement local, et immédiatement après les pronoms personnels. Je m' en vais partir. Vous en allez-vous à tel endroit? Il s' en retourne dans son pays. Nous nous en allons à la promenade. Ils s' en vinrent l' épée à la main; etc., c' est-à-dire: Je vais partir. Allez-vous à tel endroit? Il retourne dans son pays. Nous allons à la promenade. Ils vinrent l' épée à la main.

Il n' en est pas de même lorsque les verbes Aller, retourner, venir, joints à la particule et au pronom personnel, s' emploient dans la signification de Partir, sortir, se retirer, et qu' ils n' ont aucun régime après eux: alors, la particule et le pronom personnel sont absolument nécessaires pour rendre le sens parfait, et ne peuvent se retrancher. Adieu, je m' en vais. Si vous avez affairé, je m' en irai. Allons-nous-en. Voulez-vous vous en retourner? Veux-tu t' en venir?

ÉNALLAGE. s. f.

ÉNALLAGE. s. f. Figure de grammaire, qui consiste à employer un temps ou un mode pour un autre, et qu' on peut ordinairement expliquer par une ellipse, comme dans cette phrase, Ainsi parla le prince, et courtisans d' applaudir, Et les courtisans s' empressèrent d' applaudir.

ENARRHEMENT. s. m.

ENARRHEMENT. s. m. Voyez ARRHEMENT.

ENARRHER. v. a.

ENARRHER. v. a. Voyez ARRHER.

ENCABLURE. s. f.

ENCABLURE. s. f. T. de Marine. Distance de cent vingt brasses. Nous étions à deux encablures de terre.

ENCADREMENT. s. m.

ENCADREMENT. s. m. Action d' encadrer, ou Ce qui sert à encadrer. L' encadrement de ce tableau coûtera tant. Un bel encadrement.

ENCADRER v. a.

ENCADRER v. a. Mettre dans un cadre, etc. Faire encadrer une estampe, un tableau.

Il se dit quelquefois, figurément, en parlant De ce qu' on insère dans un ouvrage d' esprit comme digression ou autrement. Cette anecdote est fort intéressante, mais l' auteur l' a mal encadrée. Il a fort habilement encadré l' éloge du prince dans son discours.

ENCADRÉ, ÉE. participe

ENCADRÉ, ÉE. participe Une estampe encadrée.

ENCAGER. v. a.

ENCAGER. v. a. Mettre en cage. Il faut encager ces oiseaux.

Il se dit, figurément et familièrement, dans le sens de Mettre en prison. On l' a encagé.

ENCAGÉ, ÉE. participe

ENCAGÉ, ÉE. participe

ENCAISSEMENT. s. m.

ENCAISSEMENT. s. m. Action d' encaisser, ou Le résultat de cette action. Il lui en coûtera beaucoup pour l' encaissement de ses marchandises. Cet encaissement n' est pas solide.

Ces orangers, ces grenadiers ont besoin d' un encaissement, Ils ont besoin d' être mis dans des caisses nouvelles, remplies de bonne terre.

Faire un chemin par encaissement, Y faire des tranchées qu' on remplit de cailloux. Faire un jardin par encaissement, Y planter des arbres dans des trous qu' on a remplis de bonne terre.

Faire un pont par encaissement, Le construire sans épuisement, en descendant les piles par assises toutes faites.

ENCAISSER. v. a.

ENCAISSER. v. a. Mettre dans une caisse. Encaisser des marchandises.

En termes de Commerce et de Finances, Encaisser de l' argent, des fonds, Mettre dans sa caisse de l' argent, des fonds qu' on a reçus.

Encaisser des orangers, des grenadiers, Les mettre dans une caisse remplie de terre.

ENCAISSÉ, ÉE. participe

ENCAISSÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement D' un fleuve, d' une rivière dont les bords sont escarpés et fort élevés au-dessus de la surface de l' eau. Ce fleuve est encaissé. Une rivière encaissée.

ENCAN. s. m.

ENCAN. s. m. Vente publique à l' enchère, au plus offrant et dernier enchérisseur. On ne l' emploie guère que lorsqu' il s' agit D' une vente d' effets mobiliers. Il y aura un encan demain, dans telle rue. Vendre à l' encan. Mettre à l' encan. Acheter quelque chose à un encan.

ENCANAILLER. v. a.

ENCANAILLER. v. a. Mêler avec de la canaille; introduire dans une compagnie une ou plusieurs personnes qui ne sont pas faites pour y être admises. En introduisant cet homme dans notre société, vous nous avez encanaillés.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie alors, Hanter de la canaille; avoir commerce, se lier avec de la canaille. Gardez-vous de vous encanailler. Il s' est encanaillé. Ce verbe est familier dans ses deux acceptions.

ENCANAILLÉ, ÉE. participe

ENCANAILLÉ, ÉE. participe

ENCAPUCHONNER (S' ). v. pron.

ENCAPUCHONNER (S' ). v. pron. Se couvrir la tête d' une sorte de capuchon. Vous vous êtes plaisamment encapuchonné. Il est familier.

Il se dit figurément, en termes de Manége, D' un cheval qui ramène l' extrémité de sa tête contre son poitrail.

ENCAPUCHONNÉ, ÉE. participe

ENCAPUCHONNÉ, ÉE. participe

ENCAQUER. v. a.

ENCAQUER. v. a. Mettre dans une caque. Encaquer des harengs.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant De gens qui sont pressés et entassés dans une voiture. Ils sont encaqués là comme des harengs.

ENCAQUÉ, ÉE. participe

ENCAQUÉ, ÉE. participe

ENCAQUEUR, EUSE. s.

ENCAQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui encaque.

ENCARTER. v. a.

ENCARTER. v. a. T. d' Impr. Mettre, insérer un carton à l' endroit d' une feuille où il doit être. Ces quatre pages doivent être encartées, doivent s' encarter entre ces deux-là.

ENCARTÉ, ÉE. participe

ENCARTÉ, ÉE. participe

ENCASTELER (S' ). v. pron.

ENCASTELER (S' ). v. pron. T. d' Art vétérinaire. Il se dit D' un cheval dont le talon devient trop serré. Ce cheval commence à s' encasteler.

ENCASTELÉ, ÉE. participe

ENCASTELÉ, ÉE. participe Cheval encastelé.

ENCASTELURE. s. f.

ENCASTELURE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Douleur dans le pied de devant d' un cheval, causée par l' étrécissement de la corne des quartiers, qui, resserrant les deux côtés du talon, fait boiter l' animal.

ENCASTREMENT. s. m.

ENCASTREMENT. s. m. Action d' encastrer, ou Le résultat de cette action.

ENCASTRER. v. a.

ENCASTRER. v. a. Enchâsser; unir une chose à une autre par le moyen d' une entaille. Il faut encastrer ce tableau dans le lambris. On l' emploie avec le pronom personnel. Ces deux choses ne s' encastrent pas bien l' une dans l' autre.

ENCASTRÉ, ÉE. participe

ENCASTRÉ, ÉE. participe

ENCAUSTIQUE. s. f.

ENCAUSTIQUE. s. f. Peinture avec de la cire et à l' aide du feu. L' encaustique était connue des anciens. Caylus et Bachelier ont essayé de renouveler la manière de peindre à l' encaustique.

Il se dit, par extension, d' Une préparation faite avec de la cire et de l' essence de térébenthine, qu' on étend sur les parquets et sur certains meubles de bois pour leur donner du lustre, du poli.

ENCAUSTIQUE

ENCAUSTIQUE s' emploie aussi comme adjectif des deux genres, et se dit D' une peinture, d' un tableau dont les couleurs sont préparées avec de la cire. Peinture encaustique.

ENCAVEMENT. s. m.

ENCAVEMENT. s. m. Action d' encaver.

ENCAVER. v. a.

ENCAVER. v. a. Mettre en cave. Il ne se dit qu' en parlant Du vin et autres boissons. Il est temps d' encaver ce vin-là, d' encaver cette bière.

ENCAVÉ, ÉE. participe

ENCAVÉ, ÉE. participe

ENCAVEUR. s. m.

ENCAVEUR. s. m. Celui qui fait le métier d' encaver. Un encaveur adroit.

ENCEINDRE. v. a.

ENCEINDRE. v. a. Environner, entourer, enfermer. Enceindre une ville de murailles. Enceindre de fossés, de palissades.

ENCEINT, EINTE. participe Adjectiv.

ENCEINT, EINTE. participe Adjectiv. Une femme enceinte, Une femme grosse. Sa femme est enceinte de trois mois. Lorsqu' elle était enceinte de son premier enfant.

ENCEINTE. s. f.

ENCEINTE. s. f. Circuit, tour. L' enceinte des murailles. L' enceinte d' une ville.

Il se dit aussi de Ce qui forme clôture autour d' un espace. Une enceinte de murailles, de haies, de fossés. Une double enceinte. Faire l' enceinte d' une ville.

Il signifie quelquefois, L' espace même qui est clos, entouré. Il y avait une enceinte réservée pour le prince et pour sa suite.

Il se dit particulièrement d' Une salle plus ou moins vaste, dans l' intérieur d' un édifice. L' enceinte d' un tribunal. Des soldats pénétrèrent dans l' enceinte où siégeait le conseil.

Il signifie, en termes de Chasse, Ce que fait le veneur dans un bois, après avoir détourné un cerf, pour marquer le lieu où il est, en semant tout autour des branches et autres brisées. Le veneur a détourné un cerf, et fait son enceinte.

ENCENS. s. m.

ENCENS. s. m. Espèce de résine aromatique dont on fait souvent usage dans les cérémonies du cuite catholique, et qui était également employée dans celles du culte païen. Encens mâle. Grain d' encens. L' encens croît dans l' Arabie. L' arbre qui porte l' encens. L' odeur de l' encens est pénétrante. Brûler de l' encens sur les autels. L' encens fumait sur les autels. La fumée de l' encens. Bénir l' encens.

Donner de l' encens, Brûler de l' encens devant quelqu' un ou quelque chose, pour accomplir une cérémonie religieuse. Il refusa de donner de l' encens aux idoles. On dit aussi quelquefois, Offrir de l' encens.

ENCENS

ENCENS signifie figurément, Louange, flatterie. Cet homme aime l' encens. Il lui a donné de l' encens. L' encens lui porte à la tête. C' est un encens bien préparé.

ENCENSEMENT. s. m.

ENCENSEMENT. s. m. Action d' encenser. Il ne se dit guère qu' en parlant Du culte catholique. Les encensements faits, le célébrant continue l' office. Faire des encensements autour d' un cercueil.

ENCENSER. v. a.

ENCENSER. v. a. Envoyer vers quelqu' un ou quelque chose de la fumée d' encens. Encenser une idole. Encenser les autels. Encenser l' évêque, le célébrant, le peuple.

Fig., Encenser une divinité, Lui rendre des hommages, l' honorer. Les fausses divinités que ce peuple encense.

ENCENSER

ENCENSER signifie figurément, Flatter par des louanges, Honorer avec excès. Ils sont tous à l' encenser. Encenser la fortune. On dit dans un sens analogue, Encenser les vices, les défauts de quelqu' un.

ENCENSÉ, ÉE. participe

ENCENSÉ, ÉE. participe

ENCENSEUR. s. m.

ENCENSEUR. s. m. Celui qui donne de l' encens. Il n' est d' usage qu' au figuré. Encenseur éternel. Encenseur fatigant. Les courtisans sont des encenseurs de profession. Il est familier.

ENCENSOIR. s. m.

ENCENSOIR. s. m. Espèce de cassolette suspendue à de petites chaînes, dans laquelle on brûle de l' encens, et dont on se sert pour encenser. Un encensoir de cuivre. Un encensoir d' argent. Tenir l' encensoir.

Prov. et fig., Casser le nez à coups d' encensoir, Donner en face des louanges outrées qui font voir qu' on se moque de celui qu' on loue; ou Donner des louanges grossières qui blessent plus qu' elles ne flattent. On dit aussi, Donner de l' encensoir par le nez.

ENCENSOIR

ENCENSOIR se dit quelquefois figurément, dans le style élevé, pour désigner La puissance ecclésiastique. Il tient le sceptre et l' encensoir.

Fig., Mettre la main à l' encensoir, S' ingérer dans des fonctions ecclésiastiques, quoiqu' on soit laïque. On accusait injustement ce prince d' avoir mis la main à l' encensoir.

En Astron., L' Encensoir, Constellation de l' hémisphère austral, qu' on nomme aussi L' Autel.

ENCÉPHALE. adj. des deux genres

ENCÉPHALE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit De certains vers qui s' engendrent dans la tête.

ENCÉPHALE

ENCÉPHALE s' emploie aussi comme substantif masculin, en termes d' Anatomie, pour désigner L' organe qui est contenu dans la cavité du crâne, et dans le canal vertébral.

ENCÉPHALIQUE. adj. des deux genres

ENCÉPHALIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport, qui appartient à l' encéphale. Membranes encéphaliques. Vaisseaux encéphaliques.

ENCHAÎNEMENT. s. m.

ENCHAÎNEMENT. s. m. Ensemble, réunion de choses qui forment ou composent une chaîne. Il n' est guère d' usage au propre; au figuré il signifie, Liaison ou suite de plusieurs choses de même nature, de même qualité, ou de choses qui ont entre elles certains rapports. Un enchaînement de malheurs. Un enchaînement de causes et d' effets. Enchaînement de propositions, de paradoxes. L' enchaînement des idées. L' enchaînement des preuves d' un discours.

ENCHAÎNER. v. a.

ENCHAÎNER. v. a. Lier, attacher avec une chaîne. Enchaîner un chien. Enchaîner un furieux, un prisonnier, des forçats.

Il signifie figurément, surtout dans le style élevé, Soumettre, dompter, réduire. Enchaîner un peuple, une ville.

Il signifie également, Retenir, contenir. Les obstacles qui enchaînaient sa valeur. Un serment enchaîne ma langue.

Il signifie aussi, Captiver. Sa beauté enchaîne tous les coeurs. Enchaîner les coeurs par ses bienfaits.

Fig., Enchaîner la victoire à son char, Être toujours victorieux. On dit quelque fois, en parlant D' une coquette, Elle enchaîne un amant, des amants à son char.

ENCHAÎNER

ENCHAÎNER signifie encore figurément, Lier des propositions, des preuves, etc.; établir entre certaines choses une dépendance, une relation mutuelle. Il a bien enchaîné toutes ces propositions. Les causes naturelles sont enchaînées les unes avec les autres, les unes aux autres.

Il s' emploie avec le pronom personnel, surtout dans le sens qui précède. Les vérités s' enchaînent les unes aux autres.

ENCHAÎNÉ, ÉE. participe

ENCHAÎNÉ, ÉE. participe

ENCHAÎNURE. s. f.

ENCHAÎNURE. s. f. Enchaînement. Il ne se dit qu' en parlant Des ouvrages de l' art.

ENCHANTELER. v. a.

ENCHANTELER. v. a. Mettre du bois dans le chantier. Enchanteler du bois.

Enchanteler du vin, Mettre une barrique, un tonneau de vin sur deux pièces de bois, pour l' élever au-dessus de terre.

ENCHANTELÉ, ÉE. participe

ENCHANTELÉ, ÉE. participe

ENCHANTEMENT. s. m.

ENCHANTEMENT. s. m. Effet supposé de paroles ou d' opérations prétendues magiques. Un long enchantement. Les vieux romans, comme les Amadis, etc., sont pleins d' enchantements. Défaire, briser, rompre un enchantement, l' enchantement.

Il se dit quelquefois de L' action même d' enchanter. Faire un enchantement, des enchantements. Formule d' enchantement. Les enchantements de Médée.

Par exagérat., Comme par enchantement, se dit Pour exprimer la promptitude ou la facilité avec laquelle s' est faite ou s' est opérée une chose qui semblait exiger beaucoup de temps ou offrir beaucoup de difficulté. Ce théâtre fut réédifié, comme par enchantement, au bout de six semaines. Le mal cessa comme par enchantement.

ENCHANTEMENT

ENCHANTEMENT se dit aussi, figurément, de Tout ce qui est merveilleux et surprenant. Cette fête était fort belle, tout y surprenait, c' était un enchantement, une succession d' enchantements.

Il se dit également quelquefois de Ce qui charme et captive le coeur, l' esprit. Les enchantements de l' amour, de la poésie.

Il se dit encore d' Une satisfaction, d' une joie très-vive. Il est dans l' enchantement. Cette nouvelle l' a mis dans l' enchantement.

ENCHANTER. v. a.

ENCHANTER. v. a. Charmer, ensorceler par des sons, par des paroles, par des figures, par des opérations prétendues magiques. Des gens ignorants croient encore qu' il y a des magiciens qui enchantent les hommes, les animaux, etc.

Il signifie aussi figurément, Surprendre, engager, par quelque attrait, par de belles paroles, de belles promesses, ou par d' autres moyens de séduction. Cette femme est belle et artificieuse, elle l' enchantera. Ne vous laissez pas enchanter par cet homme-là. On le dit quelquefois Des choses, dans un sens analogue. Se laisser enchanter par l' éclat des grandeurs, par les plaisirs du monde.

Il se dit aussi De tout ce qui cause un vif plaisir ou une grande admiration. Vous vous portez bien, j' en suis enchanté. Tout le monde est enchanté de ses manières, de sa politesse. Cette musique, cette pièce m' a enchanté.

ENCHANTÉ, ÉE. participe

ENCHANTÉ, ÉE. participe Tous mes sens étaient enchantés.

Il signifie aussi, Fait par enchantement, plein d' enchantement, ou qui sert aux enchantements. Palais enchanté. Armes enchantées.

Il signifie encore figurément, Merveilleux, extraordinairement beau, surprenant. Que cette maison est belle: c' est une demeure enchantée. Des lieux, des jardins enchantés.

ENCHANTEUR, ERESSE. s.

ENCHANTEUR, ERESSE. s. Celui, celle qui enchante par des paroles, par des opérations prétendues magiques. Fameux enchanteur. Circé l' enchanteresse.

Il se dit, figurément, d' Une personne qui cherche à tromper par un beau langage, par des artifices. Défiez-vous de lui, c' est un enchanteur, un grand enchanteur.

Il se dit quelquefois en bonne part d' Une personne qui sait charmer, séduire. Ce poëte est un enchanteur. C' est une aimable enchanteresse.

Il s' emploie aussi comme adjectif, dans un sens analogue à celui qui précède; et alors il s' applique principalement Aux choses. Style enchanteur. Regard enchanteur. Musique, poésie enchanteresse.

ENCHAPERONNER. v. a.

ENCHAPERONNER. v. a. Couvrir la tête d' un chaperon. Enchaperonner un oiseau de proie.

Il se dit quelquefois en parlant De cérémonies funèbres. Le grand maître et les maîtres des cérémonies et hérauts d' armes seront enchaperonnés.

ENCHAPERONNÉ, ÉE. participe

ENCHAPERONNÉ, ÉE. participe

ENCHÂSSER. v. a.

ENCHÂSSER. v. a. Mettre, faire entrer, fixer quelque chose dans du bois, dans de la pierre, dans de l' or, de l' argent, etc. Enchâsser des reliques dans de l' or. Enchâsser un diamant, un rubis dans une bague. Enchâsser des perles, du corail, etc., dans de l' or. Enchâsser un tableau dans une bordure.

Il se dit figurément en parlant De ce qu' on insère, de ce qu' on fait entrer dans un discours ou dans quelque autre ouvrage d' esprit. Enchâsser un passage, une citation dans un discours. Il a bien enchâssé ce trait d' histoire, cette anecdote. Cette pensée est mal enchâssée.

ENCHÂSSÉ, ÉE. participe

ENCHÂSSÉ, ÉE. participe Il se dit quelquefois, par analogie, De ce qui est fixé naturellement dans quelque chose, comme si on l' y avait enchâssé. Les dents sont enchâssées dans les os de la mâchoire.

ENCHÂSSURE. s. f.

ENCHÂSSURE. s. f. Action par laquelle on enchâsse quelque chose. Il a bien réussi dans l' enchâssure de ce diamant.

Il se prend plus ordinairement pour L' ouvrage qui résulte de cette action. L' enchâssure est fort riche.

ENCHAUSSER. v. a.

ENCHAUSSER. v. a. T. de Jardinage. Il se dit en parlant Des légumes que l' on couvre de paille ou de fumier, pour les faire blanchir ou pour les préserver de la gelée. Enchausser de la chicorée, du céleri. Enchausser des pieds d' artichauts.

ENCHAUSSÉ, ÉE. participe

ENCHAUSSÉ, ÉE. participe

ENCHÈRE. s. f.

ENCHÈRE. s. f. Offre d' un prix supérieur à la mise à prix, ou au prix qu' un autre a déjà offert. Il se dit en parlant Des choses qui se vendent ou s' afferment au plus offrant. Vendre aux enchères, à l' enchère, à la chaleur des enchères. Mettre aux enchères, à l' enchère. Faire revendre aux enchères un immeuble, une maison. Requérir la vente aux enchères, la mise aux enchères d' une maison. L' officier public chargé de recevoir les enchères. Ouvrir les enchères. Publier les enchères. Faire une enchère. Mettre enchère. Couvrir une enchère. Cela a été délivré à la première enchère, a été adjugé sur la première, sur la seconde enchère. Retirer une enchère.

Fig., Mettre quelque chose aux enchères, à l' enchère, Ne l' accorder qu' à celui qui donne le plus pour l' obtenir. Mettre aux enchères les emplois, les honneurs, etc.

Fig., Il est à l' enchère; sa conscience, ses talents sont à l' enchère, se dit D' un homme disposé à sacrifier ses principes, ses opinions à l' intérêt.

En termes de Procédure, Folle enchère, Enchère faite témérairement et à laquelle l' enchérisseur ne peut satisfaire. Vente, revente sur folle enchère, ou simplement, Folle enchère. Poursuivre la folle enchère. Frais de folle enchère. Il se dit aussi de La différence en moins entre le prix de la seconde adjudication et celui de la première; différence qui est à la charge de l' adjudicataire sur la folle enchère duquel on a revendu. Il a payé la folle enchère.

Prov. et fig., Payer la folle enchère de quelque chose, en payer la folle enchère, Porter la peine de sa témérité, de son imprudence.

ENCHÉRIR. v. a.

ENCHÉRIR. v. a. Mettre enchère sur quelque chose; faire une offre supérieure à celles qui ont déjà été faites. Enchérir une terre. Enchérir une maison sur quelqu' un, au-dessus de quelqu' un, par-dessus quelqu' un. On l' emploie aussi absolument. Il a fait venir des gens pour enchérir. Enchérir sur quelqu' un.

Il signifie figurément, Ajouter à ce qu' un autre a fait; le surpasser en quelque chose, soit en bien, soit en mal. Un tel nous avait traités magnifiquement, mais cet autre a bien enchéri sur lui. Enchérir sur l' éloquence des anciens, sur les ouvrages des anciens. Néron enchérit sur la cruauté de Tibère. Il voulut enchérir sur les éloges qu' on leur avait déjà prodigués. On le dit quelquefois Des choses, comme dans cette phrase, Ce mot enchérit sur tel autre, Il ajoute à l' idée que tel autre exprime.

ENCHÉRIR

ENCHÉRIR signifie encore, Rendre une marchandise plus chère. Ce marchand a fort enchéri ses denrées.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir plus cher, hausser de prix. Les blés ont fort enchéri, sont fort enchéris. Toutes les marchandises enchérissent.

ENCHÉRI, IE. participe

ENCHÉRI, IE. participe

ENCHÉRISSEMENT. s. m.

ENCHÉRISSEMENT. s. m. Haussement de prix. L' enchérissement des blés est la suite ordinaire d' une mauvaise récolte. L' enchérissement du pain, des vivres.

ENCHÉRISSEUR. s. m.

ENCHÉRISSEUR. s. m. Celui qui fait, qui met une enchère. On adjugera cette terre tel jour, amenez-nous des enchérisseurs. Vendre quelque chose au plus offrant et dernier enchérisseur. Adjuger au plus offrant et dernier enchérisseur. Premier, second enchérisseur.

Fol enchérisseur, Celui qui a fait une folle enchère.

ENCHEVÊTRER. v. a.

ENCHEVÊTRER. v. a. Mettre un chevêtre, un licou. Il n' est guère usité dans ce sens.

Il se dit plus ordinairement, avec le pronom personnel, D' un cheval qui engage un pied dans la longe de son licou. Ce cheval s' est enchevêtré.

Il signifie aussi figurément, S' engager dans une affaire, dans un raisonnement, etc., dont on a de la peine à se tirer. Il s' est enchevêtré mal à propos dans cette affaire. Il s' enchevêtra dans un raisonnement dont il eut peine à sortir.

ENCHEVÊTRÉ, ÉE. participe

ENCHEVÊTRÉ, ÉE. participe Par extension, Des choses enchevêtrées l' une dans l' autre, Des choses si confusément engagées les unes dans les autres, qu' il est difficile de les séparer.

Fig. et fam., Des phrases, des périodes enchevêtrées, Des phrases, des périodes embarrassées, embrouillées.

ENCHEVÊTRURE. s. f.

ENCHEVÊTRURE. s. f. Assemblage de solives dans un plancher pour environner le foyer d' une cheminée et porter les barres de fer qui le soutiennent, ou pour donner passage à un tuyau de cheminée. Solives d' enchevêtrure. Les solives d' enchevêtrure doivent être plus fortes que les autres.

ENCHEVÊTRURE

ENCHEVÊTRURE en termes d' Art vétérinaire, signifie, La blessure, le mal qu' un cheval se fait à un pied, en l' engageant dans la longe de son licou. Mon cheval est boiteux d' une enchevêtrure.

ENCHIFRÈNEMENT. s. m.

ENCHIFRÈNEMENT. s. m. Embarras dans le nez, causé ordinairement par un rhume de cerveau. Elle a un enchifrènement qui l' incommode beaucoup.

ENCHIFRENER. v. a.

ENCHIFRENER. v. a. Causer un rhume de cerveau qui embarrasse le nez. Cet air froid m' a tout enchifrené.

ENCHIFRENÉ, ÉE. participe

ENCHIFRENÉ, ÉE. participe Il est tout enchifrené.

ENCHYMOSE. s. f.

ENCHYMOSE. s. f. T. de Médec. Effusion soudaine du sang dans les vaisseaux cutanés, par une violence extérieure.

ENCLAVE. s. f.

ENCLAVE. s. f. Terrain qui est enclavé, enfermé dans un autre, entièrement ou en partie, sans en dépendre. Cette prairie est une enclave qui appartient à un tel, et qui lui donne un droit de passage sur ma propriété. Cette terre fait une enclave, une longue enclave dans la vôtre.

Il se dit également d' Un territoire, d' un pays. La principauté de Monaco est une enclave de Gênes. Le comtat Venaissin était une des enclaves de la France. On dit dans un sens analogue, Cette paroisse est une enclave de tel évêché.

L' enclave ou les enclaves d' une juridiction, se disait autrefois de Toutes les terres et justices qui ressortissaient à une juridiction. Cela était dans l' enclave de sa juridiction. Ce présidial fut réuni à tel bailliage avec toutes ses enclaves.

ENCLAVEMENT. s. m.

ENCLAVEMENT. s. m. Action d' enclaver, ou Le résultat de cette action. L' enclavement d' une terre dans une autre.

ENCLAVER. v. a.

ENCLAVER. v. a. Enfermer, enclore une chose dans une autre. Il ne se dit guère qu' en parlant D' une pièce de terre, d' un héritage, ou d' un territoire, d' une juridiction, d' un diocèse, etc. Il veut enclaver cette pièce de terre dans son parc. Il voulut s' opposer au traité qui enclavait la plus belle de ses provinces dans le royaume voisin. On peut l' employer avec le pronom personnel, comme dans cette phrase, Une pièce de terre qui s' enclave dans une autre, Qui avance dans une autre, qui s' y prolonge.

ENCLAVÉ, ÉE. participe

ENCLAVÉ, ÉE. participe Deux diocèses enclavés l' un dans l' autre.

ENCLIN, INE. adj.

ENCLIN, INE. adj. Porté de son naturel à quelque chose. Il est enclin au bien. On le dit plus ordinairement Du mal que du bien. Il est enclin au mal, à l' ivrognerie. Enclin à mal faire, à médire. La nature de l' homme est encline au mal.

ENCLITIQUE. s. f.

ENCLITIQUE. s. f. T. de Gram. Il se dit De certains mots de la langue grecque, qui s' appuient sur le mot précédent, et qui semblent ne faire qu' un avec ce mot. Une enclitique.

ENCLORE. v. a.

ENCLORE. v. a. (Il n' a que les temps de Clore, dont il est composé.) Clore de murailles, de haies, de fossés, etc. Il faut enclore ce champ. Enclore un jardin de murailles. Enclore sa maison de fossés.

Il signifie aussi, Comprendre dans un clos, dans une étendue que l' on enceint. Il a enclos ce pré, ce bois dans son parc.

Enclore les faubourgs dans la ville, Donner une plus grande enceinte à la ville, en sorte que les faubourgs en fassent partie.

ENCLOS, OSE. participe

ENCLOS, OSE. participe

ENCLOS. s. m.

ENCLOS. s. m. Espace contenu dans une enceinte de maisons, de haies, de murailles, de fossés, etc. L' enclos de la Muette. Grand enclos. Enfermer dans l' enclos. Comprendre dans l' enclos. Il y a un bel enclos à la suite du jardin.

Il se prend aussi pour L' enceinte même. Un enclos de murailles, de haies, etc. Faire un enclos. Réparer son enclos.

ENCLOUER. v. a.

ENCLOUER. v. a. Piquer, par maladresse, un cheval jusqu' au vif avec un clou, quand on le ferre. Ce cheval est aisé à enclouer. Le maréchal l' a encloué.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit Lorsqu' un cheval rencontre, en marchant, un clou qui lui entre dans le pied. Mon cheval s' est encloué.

ENCLOUER

ENCLOUER signifie en outre, Enfoncer de force un clou dans la lumière d' un canon, pour empêcher que les ennemis ne s' en servent. Nous fîmes une sortie, et nous enclouâmes trois canons. Ils abandonnèrent leur canon, après l' avoir encloué. Enclouer une pièce.

ENCLOUÉ, ÉE. participe

ENCLOUÉ, ÉE. participe

ENCLOUURE. s. f.

ENCLOUURE. s. f. Le mal, l' incommodité d' un cheval encloué. Cette enclouure est dangereuse. Ce cheval est boiteux d' une enclouure. Il n' est pas encore bien guéri de son enclouure.

Il signifie figurément et familièrement, Empêchement, obstacle, noeud d' une difficulté. Voilà où est l' enclouure. Ce n' est pas là l' enclouure. J' ai découvert l' enclouure.

ENCLUME. s. f.

ENCLUME. s. f. Masse de fer, ordinairement portée par un bloc de bois, sur laquelle on bat le fer, l' argent et les autres métaux, pour leur donner une certaine forme, ou pour les écrouir. Enclume de maréchal. Enclume de serrurier. Enclume d' orfévre. Battre sur l' enclume. Frapper sur l' enclume. Plus dur qu' une enclume.

Prov. et fig., Être entre le marteau et l' enclume, Se trouver froissé entre deux partis, entre deux personnes qui ont des intérêts contraires.

Prov. et fig., Il faut être enclume ou marteau, se dit dans des circonstances où il est presque inévitable de souffrir du mal ou d' en faire. Il vaut mieux être marteau qu' enclume, Il vaut mieux battre que d' être battu.

Fig. et fam., Remettre un ouvrage sur l' enclume, Lui donner une autre forme, une meilleure forme.

ENCLUME

ENCLUME en termes d' Anatomie, se dit d' Un osselet de l' oreille auquel on a cru trouver de la ressemblance avec une enclume.

ENCLUMEAU ou *ENCLUMOT. s. m.

ENCLUMEAU ou *ENCLUMOT. s. m. Petite enclume à main.

ENCOCHER. v. a.

ENCOCHER. v. a. Mettre la corde d' un arc dans la coche d' une flèche. Encocher une flèche.

ENCOCHÉ, ÉE. participe

ENCOCHÉ, ÉE. participe Flèche encochée.

ENCOFFRER. v. a.

ENCOFFRER. v. a. Enfermer dans un coffre. Il ne se dit ordinairement qu' en parlant Des choses que l' on serre par avarice ou par friponnerie. Il pourrait tenir une bonne maison, il aime mieux encoffrer presque tout son revenu. Il devait distribuer cet argent à ses compagnons, mais il l' a tout encoffré. Il est familier.

ENCOFFRÉ, ÉE. participe

ENCOFFRÉ, ÉE. participe

ENCOIGNURE. s. f.

ENCOIGNURE. s. f. (Plusieurs écrivent Encognure, parce qu' on ne prononce plus l' i.) Endroit où aboutissent deux murailles qui font un coin. On a ménagé un cabinet dans cette encoignure. Pierre d' encoignure.

Il se dit, par extension, d' Un petit meuble en forme d' armoire ou de buffet, propre à être placé dans les coins des appartements. Acheter une encoignure. Une encoignure de bois de cerisier.

ENCOLLAGE. s. m.

ENCOLLAGE. s. m. Action d' encoller, ou Le résultat de cette action. Faire un encollage.

Il se dit également de L' apprêt avec lequel on encolle. Encollage blanc.

ENCOLLER. v. a.

ENCOLLER. v. a. Étendre, appliquer sur quelque chose un apprêt fait de colle, de gomme, ou de quelque autre matière semblable. Encoller des moulures, des sculptures, avant de les dorer. Encoller une toile sur laquelle on veut peindre. Encoller une étoffe.

ENCOLLÉ, ÉE. participe

ENCOLLÉ, ÉE. participe

ENCOLURE. s. f.

ENCOLURE. s. f. La partie du cheval qui s' étend depuis la tête jusqu' aux épaules et au poitrail. Belle encolure. Vilaine encolure. Ce cheval a l' encolure fine, l' encolure de cygne, l' encolure chargée, déchargée. Il est chargé d' encolure. Il a l' encolure d' un cheval anglais, d' un barbe, etc.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant Des personnes, pour désigner L' air, l' apparence; et il se prend ordinairement en mauvaise part. Il a l' encolure d' un sot. C' est un fripon, et il en a toute l' encolure.

ENCOMBRE. s. m.

ENCOMBRE. s. m. Empêchement, embarras, accident. Je suis arrivé sans encombre. Il est familier.

ENCOMBREMENT. s. m.

ENCOMBREMENT. s. m. Action d' encombrer, ou Le résultat de cette action. Pour éviter l' encombrement, les voitures entreront par un côté, et sortiront par l' autre.

ENCOMBRER. v. a.

ENCOMBRER. v. a. Obstruer, embarrasser, combler. Une foule de voitures encombraient le passage. Les matériaux qui encombrent une rue.

ENCOMBRÉ, ÉE. participe

ENCOMBRÉ, ÉE. participe Ces fossés, ce puits, sont encombrés.

ENCONTRE (À L' ). Locution

ENCONTRE (À L' ). Locution qui n' est guère usitée que dans cette phrase familière, Aller à l' encontre de quelque chose, S' y opposer, y être contraire. Je ne vais point à l' encontre de ce que vous dites. On dit aussi absolument, Aller à l' encontre, comme dans cette phrase, Cela est juste, personne ne va à l' encontre. On disait autrefois, au Palais, Plaider pour un tel, à l' encontre d' un tel, Pour un tel, contre un tel.

ENCORBELLEMENT. s. m.

ENCORBELLEMENT. s. m. T. d' Archit. Construction en saillie du plan vertical d' un mur, soutenue par un assemblage de corbeaux.

Par extension, Balcon, galerie en encorbellement, Balcon, galerie tenus en saillie du mur, sur le prolongement des solives du plancher intérieur, ou seulement par des consoles de fer.

ENCORE. adv. de temps

ENCORE. adv. de temps Il s' emploie pour marquer que l' action ou l' état dont il s' agit se continue, se continuera ou s' est continué jusqu' au temps indiqué par le verbe ou par les autres circonstances du discours. Elle vit encore. Il vivra encore dans vingt ans. Il régnait encore il y a vingt ans. Il est encore au lit. Il n' est pas mort, il respire encore. Il n' est encore que sous-officier.

ENCORE

ENCORE avec la négation, suivie de pas ou de point, sert à indiquer que, jusqu' au moment dont il s' agit, une certaine chose n' existe pas ou n' a pas eu lieu, mais qu' elle doit, devrait ou pourrait exister, avoir lieu. Il n' est pas encore jour, encore nuit. Il n' était pas encore venu. Comment, vous n' êtes pas encore habillé! Il n' est pas encore en âge. Il n' est pas encore temps d' agir. On ne l' a pas encore vu s' impatienter. Êtes-vous prêt à partir? Pas encore, c' est-à-dire, Je ne suis pas encore prêt à partir.

Il signifie aussi, De nouveau. Donnez-nous encore à boire. Je veux encore essayer si je pourrai réussir.

Il signifie aussi, De plus. Outre l' ordre qu' on lui avait donné, on lui commanda encore de... On ajoute encore à cela que...

Il s' emploie quelquefois avec la conjonction Mais, par opposition à Non-seulement. Non-seulement il est libéral, mais encore il est prodigue.

Il se joint également à l' adverbe Plus, lorsqu' on veut exprimer qu' une qualité, qu' une chose enchérit sur une autre. Il est encore plus riche que son frère. Ils ont déjà beaucoup obtenu, mais ils veulent plus encore. Ils exigent encore plus, encore davantage. On le joint d' une façon analogue à certains verbes qui marquent augmentation ou diminution. Cela augmentait encore sa tristesse. Cela réduit encore son revenu, déjà si modique.

Il se place de même au commencement d' une phrase où l' on exprime une restriction qui enchérit sur ce qu' on vient de dire. Ce mot n' est guère usité que dans telle science, encore ne l' emploie-t-on que rarement.

Il signifie quelquefois, Du moins. Encore s' il voulait se relâcher sur ce point, on pourrait lui accorder le reste.

En poésie, on écrit indifféremment Encor ou Encore, selon le besoin.

ENCORE

ENCORE s' emploie aussi comme une sorte d' interjection, lorsqu' on reproche à quelqu' un une récidive, une nouvelle marque d' obstination, d' opiniâtreté. Eh quoi! encore! ou tout simplement, Encore!

ENCORE QUE. loc. conjonctive

ENCORE QUE. loc. conjonctive Bien que, quoique. Encore qu' il soit jeune, il ne laisse pas d' être sage.

ENCORNÉ, ÉE. adj.

ENCORNÉ, ÉE. adj. Qui a des cornes. Un bélier haut encorné. Il est familier.

En termes d' Art vétérinaire, Javart encorné, Javart qui vient sous la corne du cheval.

ENCOURAGEANT, ANTE. adj.

ENCOURAGEANT, ANTE. adj. Qui encourage. Ce mauvais succès n' est guère encourageant. Des paroles encourageantes.

ENCOURAGEMENT. s. m.

ENCOURAGEMENT. s. m. Ce qui encourage. Les louanges sagement placées sont des encouragements à la vertu, pour la vertu. Les arts, les manufactures ont besoin d' encouragement.

ENCOURAGER. v. a.

ENCOURAGER. v. a. Donner, inspirer du courage; exciter, inciter. Encourager des soldats par une exhortation. L' exemple du général encouragea l' armée. Les piqueurs encourageaient les chiens. Encourager quelqu' un dans une résolution. Ils m' encouragèrent à continuer. Encourager à bien faire. Ce bon succès l' a encouragé. Encourager quelqu' un à la vertu. Encourager au crime. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel, surtout comme verbe réciproque. Ils s' encourageaient l' un l' autre.

Encourager l' industrie, le commerce, l' agriculture, les arts, etc., Favoriser le progrès, le développement de l' industrie, etc., par la protection, les avantages, les récompenses qu' on leur accorde. On dit à peu près de même, Encourager la vertu, le talent, le mérite, etc.

Encourager le vice, le crime, la révolte, etc., Exciter, pousser au vice, au crime, à la révolte, des gens qui n' y ont déjà que trop de disposition.

ENCOURAGÉ, ÉE. participe

ENCOURAGÉ, ÉE. participe

ENCOURIR. v. a.

ENCOURIR. v. a. (Il se conjugue comme Courir.) Attirer sur soi, s' exposer à. Il ne se dit qu' en parlant De châtiments, de peines qui viennent d' une puissance supérieure. Encourir les peines portées par la loi. Encourir une amende. Encourir la mort civile. Encourir les censures ecclésiastiques. Il avait encouru excommunication, l' excommunication. Sous peine d' encourir... Vous encourrez l' indignation de votre famille. Dussé-je encourir la disgrâce du prince. Encourir le déshonneur, l' infamie, la honte, l' opprobre. Encourir la haine publique, le mépris public.

ENCOURU, UE. participe

ENCOURU, UE. participe Subir la peine encourue.

ENCRASSER. v. a.

ENCRASSER. v. a. Rendre crasseux. La poudre encrasse les habits.

Il s' emploie avec le pronom personnel. La peau s' encrasse quand on n' a pas soin de se laver. Il y a des étoffes qui s' encrassent aisément.

Il se dit, figurément et familièrement, De ceux qui se mésallient, et De ceux qui s' avilissent en fréquentant mauvaise compagnie. Il s' est encrassé par ce mariage. Il s' encrasse dans ces mauvaises compagnies.

ENCRASSÉ, ÉE. participe

ENCRASSÉ, ÉE. participe

ENCRE. s. f.

ENCRE. s. f. Liqueur noire dont on se sert pour écrire. Bonne encre. Encre luisante. De l' encre bien nette. Cette encre est trop blanche, trop épaisse. Cornet à encre. Bouteille à encre. Tache d' encre. Encre double. Encre indélébile. Encre à écrire.

Il se dit également de Certaines compositions noires et épaisses dont on se sert pour l' impression des livres, des dessins lithographiés, etc. Encre d' imprimerie. Encre lithographique. Prendre de l' encre avec les balles, avec le rouleau.

Encre rouge, encre verte, etc., Composition liquide, et colorée en rouge, en vert, etc., dont on se sert pour écrire.

Encre sympathique, Encre sans couleur qui noircit lorsqu' on présente le papier au feu, ou qu' on y applique quelque agent chimique.

Encre de la Chine ou de Chine, Composition sèche et noire qui vient de la Chine, et dont on se sert pour dessiner. Il faut délayer l' encre de la Chine pour pouvoir s' en servir. Dessin à l' encre de la Chine, à l' encre de Chine. On contrefait l' encre de la Chine.

Fig. et fam., Écrire de bonne encre, de la bonne encre à quelqu' un, Lui écrire en termes forts et pressants, et même menaçants.

Fig. et fam., C' est la bouteille à l' encre, se dit D' une affaire très-obscure. Être dans la bouteille à l' encre, Être dans le secret d' une intrigue, ou d' une affaire équivoque.

ENCRER. v. a.

ENCRER. v. a. T. d' Impr. Charger, enduire d' encre. Encrer des balles, un rouleau.

ENCRÉ, ÉE. participe

ENCRÉ, ÉE. participe Cette forme est trop encrée.

ENCRIER. s. m.

ENCRIER. s. m. Petit vase où l' on met de l' encre, et où on la prend avec la plume. Encrier d' argent. Encrier de verre, de porcelaine, etc.

Il se dit, en Imprimerie, d' Une sorte de planche ou de table carrée sur laquelle les imprimeurs prennent, avec les balles ou avec le rouleau, l' encre dont ils noircissent la forme.

ENCROUÉ. adj.

ENCROUÉ. adj. T. d' Eaux et Forêts. Il se dit D' un arbre qui est tombé sur un autre lorsqu' on l' abattait, et qui s' est embarrassé dans ses branches. Cette ordonnance contient des dispositions relatives aux bois encroués.

ENCROÛTER. v. a.

ENCROÛTER. v. a. T. de Maçonnerie. Enduire un mur de mortier.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se couvrir d' une espèce de croûte.

ENCROÛTÉ, ÉE. participe

ENCROÛTÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Être encroûté de préjugés, Avoir beaucoup de préjugés. Un pédant encroûté, Un homme d' une extrême pédanterie.

ENCUIRASSER (S' ). v. pron.

ENCUIRASSER (S' ). v. pron. Il se dit De la peau, du linge, des habits, des étoffes, etc., lorsque la crasse, la graisse, l' ordure s' y amasse et s' y unit fortement. Il est si sale, que son linge et ses habits s' encuirassent. Ce mot est familier et peu usité.

ENCUIRASSÉ, ÉE. participe

ENCUIRASSÉ, ÉE. participe Un corps encuirassé de poussière. Du linge encuirassé d' ordures.

ENCUVER. v. a.

ENCUVER. v. a. Mettre dans une cuve. Encuver la vendange. Encuver le linge.

ENCUVÉ, ÉE. participe

ENCUVÉ, ÉE. participe

ENCYCLIQUE. adj. des deux genres

ENCYCLIQUE. adj. des deux genres Circulaire. Lettre encyclique.

ENCYCLOPÉDIE. s. f.

ENCYCLOPÉDIE. s. f. T. didactique. Ensemble, enchaînement de toutes les sciences. Il est impossible qu' un seul homme acquière l' encyclopédie. L' encyclopédie des sciences.

Il se dit plus ordinairement d' Un ouvrage où l' on traite de toutes les sciences et de tous les arts, soit par ordre alphabétique, soit méthodiquement, et surtout Du grand ouvrage de ce genre, qui fut composé, dans le dernier siècle, sous la direction de Diderot et de d' Alembert. Publier une encyclopédie. Encyclopédie par ordre alphabétique. Encyclopédie méthodique. Les auteurs de l' Encyclopédie. C' est lui qui a fait tels et tels articles de l' Encyclopédie.

Il se dit quelquefois, par extension, d' Un ouvrage qui embrasse beaucoup de sciences, beaucoup d' objets, quel que soit d' ailleurs le titre qu' il porte. L' ouvrage de Pline l' ancien est une véritable encyclopédie.

ENCYCLOPÉDIQUE. adj. des deux genres

ENCYCLOPÉDIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' encyclopédie, qui concerne toutes les sciences. Arbre encyclopédique. Dictionnaire encyclopédique. Journal encyclopédique.

Fig., Avoir un esprit, une érudition encyclopédique, Posséder, réunir des connaissances en tout genre.

ENCYCLOPÉDISTE. s. m.

ENCYCLOPÉDISTE. s. m. Auteur, écrivain qui fait, qui a fait une encyclopédie. Il se dit particulièrement de Ceux qui travaillèrent à l' Encyclopédie entreprise par Diderot et d' Alembert.

ENDÉCAGONE. s. m.

ENDÉCAGONE. s. m. T. de Géom. Voyez HENDÉCAGONE.

ENDÉMIQUE. adj. des deux genres

ENDÉMIQUE. adj. des deux genres Qui est particulier à un peuple, à une nation. Il s' applique surtout aux maladies. La lèpre était endémique en Judée, en Syrie, etc. La plique est endémique en Pologne. Maladies endémiques.

ENDENTER. v. a.

ENDENTER. v. a. Mettre des dents à une roue ou à quelque autre machine.

ENDENTÉ, ÉE. participe

ENDENTÉ, ÉE. participe Il s' emploie quelquefois adjectivement, en parlant Des personnes ou des animaux, et signifie, Pourvu, garni de dents. Elle a la bouche bien endentée, mal endentée. Dans ce sens, il est familier.

Il se dit, en termes de Blason, D' un pal, d' une bande et autres pièces composées de triangles alternés de divers émaux.

ENDETTER. v. a.

ENDETTER. v. a. Charger de dettes, engager dans des dettes. L' achat de cette terre l' a fort endetté. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est fort endetté.

ENDETTÉ, ÉE. participe

ENDETTÉ, ÉE. participe C' est un homme endetté.

ENDÊVÉ, ÉE. adj.

ENDÊVÉ, ÉE. adj. Mutin, impatient, emporté. Il faut être bien endêvé, pour s' obstiner à cela.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un endêvé. Il fait l' endêvé. Ce mot est très-familier et peu usité.

ENDÊVER. v. n.

ENDÊVER. v. n. Avoir grand dépit de quelque chose. Il endêvait de cela. Il endêve de voir qu' on ne lui parle pas. Faire endêver quelqu' un. Il est familier.

ENDIABLÉ, ÉE. adj.

ENDIABLÉ, ÉE. adj. Furieux, enragé, extrêmement méchant. Esprit endiablé. Il faut être endiablé pour soutenir de telles opinions.

Un chemin endiablé, Un très-mauvais chemin.

Il se dit aussi substantivement Des personnes. C' est un endiablé, une endiablée. Ce mot est familier.

ENDIABLER. v. n.

ENDIABLER. v. n. Se donner au diable, enrager, être furieux. Il endiablait des contrariétés qu' on lui faisait éprouver. Faire endiabler quelqu' un. Il est familier.

ENDIMANCHER (S' ). v. pron.

ENDIMANCHER (S' ). v. pron. Mettre ses habits du dimanche. Il se dit ordinairement, par plaisanterie, D' une personne du peuple qui a mis ses beaux habits. Il s' est endimanché. Il est familier.

ENDIMANCHÉ, ÉE. participe

ENDIMANCHÉ, ÉE. participe

ENDIVE. s. f.

ENDIVE. s. f. Nom que l' on donne quelquefois à la chicorée des jardins.

ENDOCTRINER. v. a.

ENDOCTRINER. v. a. Instruire quelqu' un, lui enseigner quelque science, quelque doctrine. Nous n' avions rien oublié pour le faire endoctriner. Il a été mal endoctriné. On ne l' emploie guère, dans ce sens, qu' en plaisantant.

Il signifie figurément, Instruire de quelque chose, donner les renseignements, les indications nécessaires sur quelque affaire. Il s' acquittera bien de sa commission, je l' ai endoctriné comme il faut. Dans les deux sens, il est familier.

ENDOCTRINÉ, ÉE. participe

ENDOCTRINÉ, ÉE. participe

ENDOLORI, IE. adj.

ENDOLORI, IE. adj. Qui ressent quelque douleur. J' ai le bras endolori.

ENDOMMAGER. v. a.

ENDOMMAGER. v. a. Causer du dommage. Il ne se dit que Des choses. La grêle a endommagé les grains, les fruits. Le mur est fort endommagé des coups de canon.

ENDOMMAGÉ, ÉE. participe

ENDOMMAGÉ, ÉE. participe

ENDORMEUR. s. m.

ENDORMEUR. s. m. Il n' est d' usage qu' au figuré, et signifie, Flatteur, enjôleur. Ne l' écoutez pas, c' est un endormeur. On dit proverbialement dans le même sens, C' est un endormeur de mulots, de couleuvres.

ENDORMIR. v. a.

ENDORMIR. v. a. (Il se conjugue comme Dormir.) Faire dormir. Endormez cet enfant. On ne saurait l' endormir. Il est difficile à endormir. Bercer un enfant pour l' endormir.

Il se dit particulièrement De ce qui ennuie, de ce qui fatigue jusqu' a provoquer le sommeil. Cette pièce est si ennuyeuse, qu' elle endort. Ce livre endort. La conversation de cet homme m' endormait.

Il signifie figurément, Amuser quelqu' un, afin de le tromper et de l' empêcher d' agir. Il l' a endormi de belles paroles, avec de vaines espérances, par de vaines promesses. On dit dans un sens analogue, Endormir la vigilance, la prudence, etc., de quelqu' un.

Il signifie aussi, Engourdir. Cette attitude forcée m' a endormi la jambe. Il a fallu lui endormir le bras avant de le lui couper. Endormir la douleur. Il y a des remèdes qui endorment le mai de dents.

ENDORMIR

ENDORMIR avec le pronom personnel, signifie, Commencer à dormir. Il s' endort. Je ne saurais m' endormir. Je me suis endormi vers les trois heures.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Négliger une affaire, manquer à la vigilance, à l' attention nécessaire. C' est un homme qui ne s' endort pas. Ce n' est pas un homme à s' endormir sur ses intérêts. Il s' est trop endormi sur cette affaire.

Fig. et poétiq., S' endormir du sommeil de la tombe, Mourir. On dit dans le même sens, en style de l' Écriture, S' endormir dans le Seigneur.

Fig., S' endormir dans le vice, dans les voluptés, etc., Demeurer, croupir dans le vice, dans les voluptés, dans les délices, etc.

Fig. et fam., S' endormir sur le rôti, Négliger ce qui demande un soin assidu.

ENDORMI, IE. participe

ENDORMI, IE. participe Ce tableau représente une nymphe endormie. Avoir la jambe endormie, un bras endormi.

Il signifie aussi, adjectivement et figurément, Qui manque de vivacité, lent, paresseux. C' est un homme endormi, un esprit endormi. Avoir l' air endormi.

ENDOSSE. s. f.

ENDOSSE. s. f. (La pénultième est longue. ) Le faix et toute la peine de quelque chose. Vous en aurez l' endosse. Donner l' endosse. Il est très-familier.

ENDOSSEMENT. s. m.

ENDOSSEMENT. s. m. Ce qu' on écrit au dos d' un acte. Il se dit surtout, en termes de Commerce, de L' ordre qu' on met au dos d' un billet, d' une lettre de change, etc., pour en transférer la propriété à quelqu' un. Mettre l' endossement, son endossement sur une lettre de change. Cette lettre de change a plusieurs endossements.

ENDOSSER. v. a.

ENDOSSER. v. a. Mettre sur son dos. Il s' emploie principalement en parlant D' une armure. Endosser la cuirasse, le harnois.

Fig. et fam., Endosser le harnois, se dit, en plaisantant, D' un homme d' Église ou de robe, qui revêt les habits de sa profession.

ENDOSSER

ENDOSSER signifie, figurément et familièrement, Charger quelqu' un de quelque chose de désagréable, de fâcheux. On l' a endossé de cette mauvaise commission.

En termes de Commerce, Endosser une lettre de change, un billet, etc., Mettre au dos l' ordre de payer à une autre personne la somme énoncée dans la lettre, dans le billet, etc.

ENDOSSÉ, ÉE. participe

ENDOSSÉ, ÉE. participe

ENDOSSEUR. s. m.

ENDOSSEUR. s. m. T. de Commerce. Celui qui a endossé une lettre de change, un billet à ordre, etc., pour en faire le transport à quelqu' un. Le tireur et les endosseurs d' une lettre de change sont garants solidaires de l' acceptation et du payement à l' échéance.

ENDROIT. s. m.

ENDROIT. s. m. Lieu, place, partie déterminée d' un espace. Voici l' endroit où l' on veut bâtir. Vous le trouverez en tel endroit. Voilà l' endroit où fut tué tel général.

Il se dit également de Toute place ou de toute partie déterminée d' une chose quelconque. À quel endroit du livre devra-t-on mettre cette gravure? L' endroit du corps où l' on reçoit une blessure, où l' on éprouve une douleur. Puisque vous voulez bien me servir, donnez-moi de cet endroit-là. Je vais vous donner d' un bon endroit, vous servir du bon endroit.

Il se dit encore d' Une partie d' un discours, d' un poëme, d' un ouvrage d' esprit. Il y a un bel endroit dans ce discours. Voilà le bel endroit. Il sait les plus beaux endroits d' Homère, de Virgile. Il y a quelques endroits faibles dans cette tragédie.

Fig. et fam., Se faire voir, se montrer par son bel endroit, Se montrer, se faire connaître par ses qualités les plus avantageuses. On dit dans un sens contraire, Se montrer par son mauvais endroit, par son vilain endroit, par un vilain endroit. On dit aussi, C' est son endroit faible, C' est son côté faible. prendre quelqu' un par son endroit faible, Lui présenter les raisons, les motifs auxquels il est le plus disposé à céder.

Fig., C' est son endroit sensible, se dit en parlant Des choses dont quelqu' un est le plus touché. On dit dans un sens analogue, Prendre quelqu' un par son endroit sensible.

Fig., C' est le plus bel endroit de sa vie, C' est la plus belle partie de sa vie; et dans un sens contraire, C' est le vilain endroit de sa vie.

À l' endroit de quelqu' un, À son égard, envers lui. Cette manière de parler a vieilli. On disait de même, En mon endroit, en son endroit, en leur endroit, etc.

ENDROIT

ENDROIT signifie en outre, Le beau côté d' une étoffe, celui qui est opposé à L' envers. Voilà l' endroit de ce drap. Quel est l' endroit?

Étoffe à deux endroits, Étoffe dont les deux côtés sont semblables.

ENDUIRE. v. a.

ENDUIRE. v. a. Couvrir d' un enduit, d' une matière qui forme enduit. Enduire une muraille de plâtre. Enduire une barque de goudron.

ENDUIT, ITE. participe

ENDUIT, ITE. participe

ENDUIT. s. m.

ENDUIT. s. m. Couche de chaux, de plâtre, de ciment, ou de quelque autre matière semblable, que l' on applique sur les murailles. Un enduit de plâtre. Faire un enduit. C' est un très-bon enduit.

Il se dit aussi de Quelques autres matières molles ou liquides dont on couvre la surface de certains objets. Un enduit de goudron. Le vernis est une espèce d' enduit.

ENDURANT, ANTE. adj.

ENDURANT, ANTE. adj. Qui souffre aisément, avec patience les injures, la contrariété, les mauvais procédés. Il s' emploie le plus ordinairement avec la négation. Ce n' est pas un homme endurant. Il n' est pas d' humeur endurante. Il n' est pas trop endurant. Cet homme a été bien endurant.

C' est un homme peu endurant, une femme peu endurante, C' est un homme, une femme colère et qui a le ressentiment vif.

ENDURCIR. v. a.

ENDURCIR. v. a. Rendre dur. Le grand air endurcit certaines pierres. Donner une nouvelle trempe à du fer pour l' endurcir davantage.

Il signifie, par extension, Rendre fort, rendre robuste. Le travail endurcit le corps.

Il signifie figurément, Accoutumer à ce qui est dur, fâcheux, pénible. Il est bon d' endurcir de bonne heure les jeunes gens au travail, aux intempéries de l' air, aux privations.

Il signifie aussi, Rendre impitoyable, insensible. L' avarice lui avait endurci le coeur.

Selon l' Écriture, Dieu endurcit le coeur des pécheurs, Il les abandonne à leur égarement. Dieu avait endurci le coeur de Pharaon.

ENDURCIR

ENDURCIR s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie alors, Devenir dur. Le corail s' endurcit à l' air. La plante des pieds s' endurcit à force de marcher.

Il se dit également dans le sens de S' accoutumer à ce qui est dur, fâcheux, etc. S' endurcir au travail, à la peine. S' endurcir à la douleur. S' endurcir aux injures, aux affronts.

S' endurcir dans le vice, dans le crime, Contracter l' habitude du vice, du crime, au point de n' en avoir plus de honte, de remords. On dit aussi, S' endurcir au crime.

ENDURCIR

ENDURCIR avec le pronom personnel, signifie encore, Devenir impitoyable, insensible. S' endurcir aux misères d' autrui. Un coeur qui s' est endurci.

ENDURCI, IE. participe

ENDURCI, IE. participe Un corps endurci par les fatigues. Un cheval endurci aux coups. Un homme endurci à la peine, au crime, dans le crime, etc.

Il se dit substantivement de Ceux qui ont perdu tout sentiment de piété. Ces hommes ne peuvent goûter les vérités évangéliques: ce sont des endurcis.

ENDURCISSEMENT. s. m.

ENDURCISSEMENT. s. m. État de ce qui devient dur. Il n' est guère d' usage au propre, et signifie figurément, L' état d' une âme qui a perdu tout sentiment de piété, de vertu. Cela marque un grand endurcissement. Tomber dans l' endurcissement, dans l' endurcissement de coeur.

ENDURER. v. a.

ENDURER. v. a. Souffrir. Endurer du mal. Les peines, les tourments que j' endure. Endurer du froid. Endurer un grand froid. Endurer la faim, la soif.

Il signifie quelquefois, Supporter avec patience, avec fermeté, avec constance. Il y a des gens qui endurent mieux que d' autres la faim et la soif. Endurer une injure, un affront. Endurer le martyre sans proférer une plainte.

Il signifie aussi, Permettre. N' endurez pas qu' on fasse tort à votre famille. On dit plus ordinairement, Ne souffrez pas.

ENDURÉ, ÉE. participe

ENDURÉ, ÉE. participe

ÉNERGIE. s. f.

ÉNERGIE. s. f. Force, vertu, puissance agissante. L' énergie d' un remède. L' énergie des passions.

Il se dit particulièrement de La vigueur d' âme. C' est un vieillard encore plein d' énergie. Doué d' énergie. Une âme, un caractère sans énergie.

Il s' applique, dans un sens analogue, Au discours, à la parole. S' exprimer avec énergie. Il y a dans les prophètes des expressions d' une grande énergie. Il fit un discours plein d' énergie. Parole pleine d' énergie.

Il se dit également de La fermeté qu' on fait paraître dans les actes de la vie publique ou privée. Un ministre plein d' énergie. Il se comporte avec beaucoup d' énergie. Il a déconcerté ce complot par l' énergie de ses mesures. Montrer, déployer de l' énergie.

ÉNERGIQUE. adj. des deux genres

ÉNERGIQUE. adj. des deux genres Qui a de l' énergie. Remède énergique. Âme énergique. Style énergique. Discours énergique. Ce mot est fort énergique. Termes énergiques. Une conduite énergique. Des mesures énergiques.

ÉNERGIQUEMENT. adv.

ÉNERGIQUEMENT. adv. D' une manière énergique. Il lui parla énergiquement. Il s' exprime énergiquement.

ÉNERGUMÈNE. s. des deux genres

ÉNERGUMÈNE. s. des deux genres T. de Théologie. Possédé du diable. Exorciser un énergumène.

Il se dit figurément, dans le langage ordinaire, d' Un homme qui se livre à des mouvements excessifs d' enthousiasme, de colère, qui parle et s' agite avec violence. Quel ton d' énergumène! C' est un énergumène. On dit dans le même sens, Crier, s' agiter comme un énergumène.

ÉNERVER. v. a.

ÉNERVER. v. a. Affaiblir par la débauche, ou par quelque autre cause. Le trop grand usage du vin est capable d' énerver un homme. Ses débauches l' ont énervé. La chaleur excessive énerve et accable.

Il signifie figurément, Amollir, efféminer. Les voluptés énervent; elles énervent l' âme. Un long repos avait énervé son courage.

Énerver le style, énerver le langage, Rendre le style, rendre le langage faible et lâche. Le trop d' ornement énerve le style. Une délicatesse excessive énerverait la langue.

ÉNERVER

ÉNERVER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est énervé à force de débauches. Le courage s' énerve au milieu des voluptés. Leur langage s' énervait en se polissant.

ÉNERVÉ, ÉE. participe

ÉNERVÉ, ÉE. participe Un corps énervé par les excès. Une âme énervée.

ENFAÎTEAU. s. m.

ENFAÎTEAU. s. m. Tuile creuse qui se met sur le faîte d' une maison.

ENFAÎTEMENT. s. m.

ENFAÎTEMENT. s. m. Table de plomb qui se met sur le faîte des maisons couvertes d' ardoises. Des crochets de fer arrêtent et soutiennent les enfaîtements.

ENFAÎTER. v. a.

ENFAÎTER. v. a. Couvrir le faîte d' une maison avec de la tuile ou du plomb, etc.

ENFAÎTÉ, ÉE. participe

ENFAÎTÉ, ÉE. participe

ENFANCE. s. f.

ENFANCE. s. f. L' âge de l' homme depuis la naissance jusqu' à douze ans ou environ. Dès mon enfance. Dans mon enfance. Dans la plus tendre enfance. Elle a élevé votre enfance. Sortir de l' enfance. Les souvenirs de l' enfance. Un ami d' enfance. Les jeux de l' enfance.

Il signifie aussi, Ceux ou celles qui sont encore dans l' âge de l' enfance. Les grâces de l' enfance. Ils n' épargnèrent ni la vieillesse ni l' enfance.

Il signifie encore, Puérilité, action qui convient à un enfant; et, dans ce sens, il a un pluriel. C' est une vraie enfance. Faire des enfances.

Être en enfance, tomber en enfance, se dit D' une vieille personne qui est tombée en imbécillité, qui n' a plus l' usage de la raison.

ENFANCE

ENFANCE se dit quelquefois, au figuré, pour Commencement. L' enfance du monde. L' enfance de la société. L' enfance de Rome. L' enfance de la république. À cette époque, la peinture était encore dans l' enfance, à son enfance. L' enfance de l' art.

ENFANT. s. m.

ENFANT. s. m. Garçon ou fille qui est en bas âge, qui n' a pas encore l' usage de la raison. On est enfant jusqu' à l' âge de dix ou douze ans. Un bel enfant. Un petit enfant. Un joli enfant. Un enfant opiniâtre. Tenir un enfant sur les fonts baptismaux. Un enfant à la mamelle. Un enfant qui tette. Sevrer un enfant. Un enfant mort-né. Un enfant bien né. Un enfant mal né. Pleurer comme un enfant. Badiner comme un enfant. Des jouets d' enfants. On représente l' Amour sous les traits d' un enfant.

Il s' emploie quelquefois comme féminin, au singulier, en parlant d' Une très-jeune fille, surtout lorsqu' on exprime quelque louange, ou qu' on témoigne quelque sentiment d' affection, de bienveillance, etc. Voilà une belle enfant. Vous êtes une jolie, une aimable enfant. La pauvre enfant!

Fam., Ce n' est pas un jeu d' enfant, ce n' est pas jeu d' enfant, se dit D' une affaire grave et sérieuse, ou D' un engagement dont on ne peut se dédire.

Prov., Il est aussi innocent que l' enfant qui vient de naître, qui est à naître, se dit Pour mieux affirmer l' innocence de quelqu' un.

Prov., Faire l' enfant, Badiner comme un enfant, s' amuser à des choses puériles. On dit de même, Être enfant. Est-elle enfant! Que vous êtes enfant!

Se comporter, se conduire, agir comme un enfant, parler comme un enfant, Agir sans réflexion, tenir des discours puérils. On dit de même, Un discours d' enfant, une conduite d' enfant, etc.

Prov. et fig., Il n' y a plus d' enfants, se dit À propos d' un enfant qui parle de choses qu' il devrait encore ignorer.

Fig. et fam., C' est un bon enfant, C' est un homme de bonne humeur, de bon caractère, et commode à vivre. On dit aussi, C' est une bonne enfant, une bien bonne enfant, en parlant D' une jeune fille ou d' une jeune femme d' un caractère doux et facile.

Fig. et fam., Il est bon enfant, bien bon enfant de croire cela, de se prêter à cela, etc., Il est bien simple de croire cela, etc.

Enfant trouvé, Enfant qu' on trouve exposé, et dont le père et la mère ne se font pas connaître. C' est un enfant trouvé. L' hospice des enfants trouvés, ou simplement, Les Enfants trouvés. Aller aux Enfants trouvés.

Enfant de choeur, Enfant dont l' emploi est de chanter dans l' église, et de servir à quelques autres fonctions du choeur.

Enfants d' honneur, Jeunes gens de qualité qui étaient nourris auprès d' un prince, pendant son bas âge.

Fig., Enfants perdus, se dit Des soldats détachés qui commencent l' attaque un jour de combat. Commander les enfants perdus. Il se dit quelquefois, par extension, Des personnes que l' on jette les premières en avant dans quelque entreprise hasardeuse, ou qui s' y aventurent d' elles-mêmes.

ENFANT

ENFANT se dit aussi d' Un fils ou d' une fille, quel que soit leur âge, par relation au père et à la mère, ou à l' un des deux seulement. Avoir des enfants. Enfant mâle. Une femme qui est en mal d' enfant, en travail d' enfant. Être chargé d' enfants. Il laisse une veuve et quatre enfants en bas âge. Une mère qui aime beaucoup ses enfants. Cette mère est faible, elle gâte ses enfants. Enfant gâté. La parabole de l' Enfant prodigue. Des enfants mineurs. Enfant légitime. Enfant naturel. Enfant adoptif. Enfant d' adoption. Enfant du premier lit, du second lit. Il fut élevé chez ces étrangers comme s' il eût été l' enfant de la maison.

Fam., C' est bien l' enfant de sa mère, Il lui ressemble beaucoup, il en a les manières, les qualités, les défauts.

Fig. et fam., Traiter quelqu' un en enfant de bonne maison, Le châtier sévèrement, ne point l' épargner.

ENFANT

ENFANT quand on l' emploie au pluriel, comprend aussi quelquefois Les petits-fils et arrière-petits-fils. Ce père de famille a dîné avec tous ses enfants. Les petits-enfants d' une personne, Ses petits-fils et arrière petits-fils.

Il se dit également quelquefois de Tous ceux qui sont sortis d' une même souche, qui ont la même origine. Nous sommes tous enfants d' Adam. Les Juifs sont appelés les enfants d' Israël.

Il s' emploie aussi figurément. Nous sommes les enfants de Dieu par la grâce. Tous les fidèles sont enfants de Dieu, enfants de l' Église. La patrie vit alors tous ses enfants s' armer pour elle.

Un enfant de Saint-François, un enfant de Saint-Ignace, etc., Un franciscain, un jésuite, etc.

Les enfants de France, Les princes enfants légitimes des rois de France, et ceux qui descendent des aînés. Gouverneur des enfants de France. Gouvernante des enfants de France.

Fig. et fam., Enfant de Paris, enfant de Lyon, enfant d' Orléans, etc., Natif de Paris, de Lyon, d' Orléans, etc.

Fig. et pop., Enfant de la balle, Enfant d' un maître de jeu de paume; et, par extension, Toute personne élevée dans la profession de son père.

En style de l' Écriture, Les enfants de lumière, Ceux qui sont éclairés des lumières de l' Évangile. Les enfants de ténèbres, Les idolâtres. Les enfants des hommes, Les hommes: cela se dit principalement de Ceux qui vivent dans l' iniquité.

Prov. et fig., Les menteurs sont enfants du diable.

Fig. et poétiq., Les enfants de Bellone ou de Mars, les enfants d' Apollon, Les guerriers, les poëtes.

ENFANT

ENFANT est aussi Un terme d' amitié, de familiarité qu' on emploie quelquefois en parlant à quelqu' un de plus jeune que soi ou à un inférieur, soit pour le flatter, pour le consoler, etc., soit pour lui ordonner quelque chose, pour l' y engager, etc. Ma belle enfant, ne craignez rien. Mon enfant, allez avertir mes gens. Venez, mon enfant. Mon cher enfant, écoutez-moi. Enfant que vous êtes, pouvez-vous avoir peur de la colère d' un ami? Allons, enfants, travaillez. Courage, enfants! criait-il à ses soldats.

ENFANT

ENFANT se dit quelquefois figurément, en poésie et dans le style élevé, d' Une chose qui est produite par une autre, qui en naît, qui en résulte. Le bonheur est enfant de la vertu. Les jeux, les ris, enfants de la gaieté.

ENFANTEMENT. s. m.

ENFANTEMENT. s. m. Action d' enfanter. Faciliter l' enfantement. Hâter l' enfantement. Les douleurs de l' enfantement. Le travail de l' enfantement.

Fig. et fam., Lorsqu' il travaille, il est dans les douleurs de l' enfantement, se dit D' un auteur qui compose avec beaucoup de difficulté.

ENFANTER. v. a.

ENFANTER. v. a. Mettre au monde un enfant. Il est dit dans l' Écriture: Une vierge concevra et enfantera un fils. Heureuse la mère qui l' a enfanté! On l' emploie souvent absolument. Enfanter avec douleur. Après qu' une femme a enfanté.

Prov. et fig., La montagne a enfanté une souris, ou C' est la montagne qui enfante une souris, se dit Lorsque de grands projets, de belles promesses ne produisent rien qui réponde à l' espérance qu' on en avait conçue.

ENFANTER

ENFANTER se dit figurément en parlant Des productions, des conceptions de l' esprit. Cet auteur enfante tous les ans de gros volumes. Il n' enfante qu' avec peine. Enfanter un projet.

Il se dit aussi, figurément, De ce qui produit, de ce qui détermine un effet, un résultat bon ou mauvais. Les guerres civiles enfantent mille maux. Enfanter des prodiges, des miracles.

ENFANTÉ, ÉE. participe

ENFANTÉ, ÉE. participe

ENFANTILLAGE. s. m.

ENFANTILLAGE. s. m. Discours, manières qui ne conviennent qu' à un enfant. Il ne se dit qu' en parlant Des personnes qui ont passé l' enfance. Pour un homme de votre âge, de votre caractère, voilà bien de l' enfantillage. Faire des enfantillages. Il est familier.

ENFANTIN, INE. adj.

ENFANTIN, INE. adj. Qui a le caractère de l' enfance, qui appartient à l' enfance. Visage enfantin. Voix enfantine.

ENFARINER. v. a.

ENFARINER. v. a. Poudrer de farine. Un bateleur, un bouffon qui s' enfarine le visage. On l' emploie aussi avec le pronom personnel régime direct. Je me suis tout enfariné dans ce moulin.

ENFARINÉ, ÉE. participe

ENFARINÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Venir la gueule enfarinée, Venir inconsidérément et avec une sotte confiance.

Fig. et fam., Être enfariné d' une opinion, d' une doctrine, Être un peu prévenu en faveur d' une opinion, d' une doctrine. Être enfariné d' une science, En avoir quelque teinture.

ENFER. s. m.

ENFER. s. m. (On prononce l' R.) Lieu destiné au supplice des damnés. Il est opposé à Ciel et à Paradis. Les tourments de l' enfer. Le feu de l' enfer. La crainte de l' enfer. L' enfer est le partage des réprouvés. JÉSUS-CHRIST a promis que les portes de l' enfer ne prévaudront point contre son Église. Les puissances de l' enfer. Le pluriel n' ajoute rien à ce sens: Dans le fond des enfers, ne signifie autre chose qu' Au fond de l' enfer.

ENFERS

ENFERS se dit au pluriel, dans un sens particulier, Du lieu où étaient les âmes que Notre-Seigneur délivra après sa mort. JÉSUS-CHRIST est descendu aux enfers. La descente de Notre-Seigneur aux enfers.

Fig. et fam., C' est un enfer, un véritable enfer, se dit D' un lieu où l' on se déplaît, où l' on est extrêmement gêné, tourmenté, où il y a beaucoup de confusion et de désordre. C' est un enfer pour moi que cette maison.

Fig., Porter son enfer avec soi, Porter son supplice avec soi. Les méchants portent leur enfer avec eux.

Fig., Avoir l' enfer dans le coeur, se dit D' une personne tourmentée de remords, ou qui roule dans son esprit des pensées atroces.

Prov. et fig., Tison d' enfer, se dit, par exagération, d' Un méchant homme, d' une méchante femme qui excite au mal, ou qui cause de grands maux par ses actions, par ses discours, par son exemple. On dit à peu près de même, C' est une furie d' enfer, un monstre échappé de l' enfer, etc.

ENFER

ENFER signifie aussi figurément, Les démons, les puissances de l' enfer. L' enfer en gémit. L' enfer se déchaîne contre lui.

ENFERS

ENFERS au pluriel, se prend encore pour Les lieux souterrains où les païens croyaient que les âmes allaient après la mort. Les enfers contenaient les champs Élysées et le Tartare. Orphée alla chercher Eurydice aux enfers. Hercule, Énée descendit aux enfers.

En termes de Chimie ancienne, Enfer de Boyle, Vaisseau dans lequel on faisait bouillir le mercure jusqu' à ce qu' il fût entièrement oxydé.

Fig. et fam., Un feu d' enfer, Un feu très-grand, très-violent. Il y a toujours un feu d' enfer dans cette verrerie. En termes de Cuisine, Faire griller quelque chose au feu d' enfer, le mettre au feu d' enfer, Le faire griller à un feu de charbons très-ardent.

À l' armée, Faire un feu d' enfer, Tirer rapidement un grand nombre de coups de canon, de fusil. Les ennemis faisaient un feu d' enfer.

Fig. et fam., Jouer un jeu d' enfer, Jouer très-gros jeu. Aller un train d' enfer, Aller fort vite.

ENFERMER. v. a.

ENFERMER. v. a. Mettre dans un lieu d' où il soit impossible ou très-difficile de sortir. Il se dit en parlant Des personnes et des animaux. Enfermer un homme dans une prison. Enfermer des chevaux dans une écurie. Enfermer entre quatre murailles. Enfermer dans une cage.

Il signifie, dans une acception particulière, Mettre quelqu' un dans un hôpital de fous, dans un lieu de correction, etc. C' est un homme à enfermer. Ses déportements l' ont fait enfermer.

Prov. et fig., Enfermer le loup dans la bergerie, Mettre, laisser quelqu' un dans un endroit, dans un poste où il peut faire aisément beaucoup de mal. Cela signifie aussi, Fermer une plaie avant qu' il en soit temps, ou Faire rentrer un mal qu' il fallait attirer au dehors.

ENFERMER

ENFERMER signifie aussi, Serrer, mettre une chose dans un lieu, dans un meuble, que l' on ferme, pour la mieux conserver, pour la soustraire aux regards, pour la garder plus sûrement, etc. Enfermer des habits dans une armoire. Enfermer des papiers dans un secrétaire, des livres dans un cabinet. Enfermer à clef, sous la clef, sous clef.

Fig., Enfermer son chagrin, sa douleur, sa honte, etc., Habiter, se tenir dans un lieu où l' on peut se livrer à son chagrin, à sa douleur, où l' on peut cacher sa honte. Pendant dix ans, il enferma sa douleur dans un lieu retiré. Qu' il aille enfermer sa honte quelque part où il soit inconnu.

ENFERMER

ENFERMER signifie aussi, Environner de toutes parts. Enfermer un parc de murailles. Enfermer de haies. Les ennemis se sont laissé enfermer entre deux rivières, entre deux montagnes.

Il signifie également, Contenir, comprendre. Son coeur n' enferme point une méchanceté si noire. Ce passage enferme beaucoup de vérités. Cette proposition en enferme beaucoup d' autres.

ENFERMER

ENFERMER avec le pronom personnel, signifie particulièrement, Se retirer dans un lieu qu' on ferme ensuite, pour que personne ne s' y puisse introduire. Il s' était enfermé dans une chambre, d' où il opposa une vive résistance aux gens qui étaient venus pour l' arrêter.

Il signifie également, Se retirer en un lieu où l' on ne veut être troublé par personne, où l' on ne veut recevoir personne. Il s' enferme presque toute la journée pour travailler. S' enfermer dans son cabinet. S' enfermer avec quelqu' un. Ils se sont enfermés deux heures durant.

S' enfermer dans une place, Demeurer dans une place qui va être assiégée, et qu' on veut défendre.

S' enfermer avec un malade, S' établir près de quelqu' un qui tombe malade, pour demeurer avec lui jusqu' à la fin de sa maladie. Elle s' est enfermée avec son mari, qui a la petite vérole.

S' enfermer dans un cloître, Se faire religieux ou religieuse.

ENFERMÉ, ÉE. participe Subst.

ENFERMÉ, ÉE. participe Subst. Sentir l' enfermé, se dit D' une chose qui sent mauvais, parce qu' il y a longtemps qu' elle n' a été à l' air, ou que l' air n' y a pénétré. Cette chambre sent l' enfermé. Dans ce sens, on dit aussi et mieux, Renfermé.

ENFERRER. v. a.

ENFERRER. v. a. Percer avec une épée, une pique, une hallebarde, un épieu, etc. Enferrer son ennemi.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Il s' est enferré lui-même. Ils se sont enferrés l' un l' autre.

Il signifie, figurément et familièrement, Se nuire inconsidérément à soi-même par ses paroles, ses raisonnements, sa conduite. Il s' est enferré lui-même en nous contant son affaire. Laissez-les venir, laissez-les parler, ils s' enferreront d' eux-mêmes. Son argument prouve le contraire de ce qu' il veut établir, il s' est enferré lui-même.

ENFERRÉ, ÉE. participe

ENFERRÉ, ÉE. participe

ENFILADE. s. f.

ENFILADE. s. f. Il ne se dit proprement que d' Une longue suite de chambres dont les portes sont sur une même ligne. Une longue enfilade de chambres. Il y a une belle enfilade dans ce bâtiment. Portes d' enfilade.

Fig. et fam., Une longue enfilade de phrases, d' épithètes, Une longue et ennuyeuse suite de phrases, d' épithètes.

ENFILADE

ENFILADE au Trictrac, se dit d' Un jeu mis en tel état, qu' on risque de perdre un grand nombre de trous de suite. Il ne saurait éviter l' enfilade.

ENFILADE

ENFILADE en termes de Marine, signifie, L' action de tirer des coups de canon sur un bâtiment dans le sens de sa longueur. Donner, recevoir une enfilade. Tirer des coups d' enfilade.

ENFILER. v. a.

ENFILER. v. a. Passer un fil, ou quelque autre chose, par le trou d' une aiguille, d' une perle, etc. Enfiler une aiguille. Enfiler des perles. Enfiler un chapelet, un bracelet.

Prov. et fig., Nous ne sommes pas ici pour enfiler des perles, Nous ne sommes pas ici pour nous amuser à des bagatelles, pour perdre notre temps à des choses frivoles, inutiles; il faut nous occuper sérieusement.

Prov. et fig., Cela ne s' enfile pas comme des perles, se dit De certaines choses qui sont plus difficiles à faire qu' il ne paraît.

Fam., Enfiler un chemin, une route, une allée, etc., Prendre un chemin, une route, et s' y engager. Il enfila à droite, au lieu de prendre à gauche, et s' égara. On dit, dans un sens analogue, que Le vent enfile une rue, un corridor, etc.

Fam., Enfiler le degré, S' échapper vite par un escalier. Enfiler la venelle, S' enfuir.

Fig. et fam., Enfiler un discours, S' engager, s' embarquer dans un long discours.

En termes de Guerre, Enfiler une tranchée, La battre dans le sens de sa longueur. Le feu de la place enfile cette tranchée. Un ingénieur doit faire en sorte que la tranchée qu' il trace ne soit pas enfilée. On dit de même, en termes de Marine, Enfiler un bâtiment, Tirer des coups de canon sur un bâtiment dans le sens de sa longueur. Être enfilé par l' avant, par l' arrière, de l' avant à l' arrière, etc.

ENFILER

ENFILER signifie aussi, figurément et familièrement, en parlant Du jeu, Engager quelqu' un dans une partie désavantageuse, l' entraîner dans une grosse perte. Un escroc l' a enfilé dans un tripot, et lui a gagné dix mille francs.

Il signifie, avec le pronom personnel, Se laisser aller à faire une perte considérable.

Il se dit encore, au Trictrac, avec le pronom personnel, Quand on a mis son jeu dans un tel désordre, qu' on ne peut éviter de perdre le tour ou plusieurs trous. Il s' est enfilé pour avoir trop pressé son jeu.

ENFILÉ, ÉE. participe

ENFILÉ, ÉE. participe Au Trictrac: Vous voilà enfilé. Il a été enfilé par un sonnez.

ENFIN. adv.

ENFIN. adv. Après tout, pour conclusion, bref, en un mot. Enfin cette affaire est terminée. Enfin il m' a dit que... Enfin, pour abréger. Puisque enfin vous le voulez. Car enfin que pouvait-il faire? Mais enfin que vous a-t-il dit?

Il signifie quelquefois, À la fin. Enfin, je vous trouve.

ENFLAMMER. v. a.

ENFLAMMER. v. a. Allumer, mettre en feu. Une seule étincelle enflamme un magasin de poudre à canon. En un moment, tout le palais fut enflammé.

Il signifie figurément, Échauffer, donner de la chaleur, de l' ardeur. Le vin enflamme le sang, enflamme la bile. Cet onguent enflammera votre plaie. La colère enflamme les yeux, enflamme le visage.

Il se dit souvent, dans un sens analogue, en parlant Des choses morales. Ce qu' il entendait raconter enflammait son imagination. Enflammer la colère de quelqu' un. Ce discours enflamma leur courage.

Il se dit particulièrement Des effets de l' amour. Ses yeux ont enflammé bien des coeurs. L' ardeur qui l' enflamme.

Il s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. On vit tout le vaisseau s' enflammer en un instant. Ce bois s' enflamme facilement. Les roues d' un chariot s' enflamment quelquefois par la rapidité du mouvement. La plaie s' était enflammée. Dès qu' on lui parle de cela, il s' enflamme de colère. S' enflammer d' amour. Un coeur qui s' enflamme aisément.

Il signifie quelquefois particulièrement, Se passionner pour quelque chose, ou même S' emporter de colère. Cet homme s' enflamme pour rien. Comme il s' enflamme pour son opinion!

ENFLAMMÉ, ÉE. participe

ENFLAMMÉ, ÉE. participe Un tison enflammé. Des regards enflammés.

ENFLER. v. a.

ENFLER. v. a. Remplir de vent ou de quelque autre chose qui fait prendre une plus grande extension, qui fait excéder le volume, la grosseur ordinaire. Enfler un ballon. Enfler une cornemuse. Enfler la joue. Enfler ses joues. L' hydropisie enfle le corps.

Enfler les voiles, se dit Du vent qui frappe dans les voiles et les déploie. Le vent enflait nos voiles.

ENFLER

ENFLER se dit aussi De ce qui augmente les eaux d' une rivière, d' un ruisseau, etc. Les pluies ont enflé la rivière.

ENFLER

ENFLER signifie figurément, Enorgueillir, donner de la vanité. La prospérité l' a extrêmement enflé. Cela l' a tellement enflé, qu' on ne peut plus vivre avec lui. Être enflé d' orgueil.

Fig., Enfler le coeur, le courage, Augmenter le courage. Cela lui a enflé le courage. Ce bon succès enfla le coeur à nos troupes. On dit de même, Enfler les espérances de quelqu' un, Lui donner de nouveaux motifs d' espérer. Par ses promesses, il enflait leurs espérances.

Fig., Enfler son style, Écrire d' un style ampoulé.

Fig. et fam., au Palais, Enfler le cahier, enfler les rôles, Y mettre des choses inutiles, afin de les grossir.

Fig., Enfler la dépense, Porter les objets qu' on a achetés à un prix plus élevé que le prix d' achat, afin de gagner sur la dépense. On dit dans le même sens, Enfler un mémoire, un compte, etc.

ENFLER

ENFLER s' emploie souvent avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Ses jambes commencent à s' enfler. La voile s' enfle. La rivière s' enfle. Il s' enfle d' orgueil. Il ne faut pas s' enfler des bons succès.

Il s' emploie aussi comme verbe neutre, surtout au propre. Les venins font enfler le corps. Les jambes lui enflent à vue d' oeil. La rivière enfle tous les jours.

ENFLÉ, ÉE. participe

ENFLÉ, ÉE. participe Un corps enflé. Un style enflé.

Être enflé, se dit quelquefois absolument D' un hydropique.

Fam., Être enflé comme un ballon, Être fort enflé; ou, figurément, Avoir un orgueil excessif.

ENFLURE. s. f.

ENFLURE. s. f. Gonflement, grosseur, bouffissure qui survient extraordinairement en quelque partie du corps. L' enflure produite par l' hydropisie. La goutte cause souvent l' enflure des parties qu' elle affecte. Une enflure qui vient d' une fluxion, d' un coup reçu, de la morsure d' une bête venimeuse. Une enflure générale.

Fig., L' enflure du style, Le vice d' un style enflé.

Fig., L' enflure du coeur, L' orgueil et la vanité.

ENFONCEMENT. s. m.

ENFONCEMENT. s. m. Action d' enfoncer, de rompre, de briser. L' enfoncement d' une porte, d' une barricade.

Il signifie aussi, La partie d' une façade qui forme un arrière-corps. Ils se cachèrent dans un enfoncement. Sa boutique est dans

un enfoncement.

Il signifie encore, Ce qu' il y a de plus enfoncé, ou de plus éloigné, de plus reculé. Il y avait un ruisseau dans l' enfoncement de la vallée. Dans l' enfoncement de la scène, on voit un palais, une campagne. Dans l' enfoncement du tableau.

En Peinture, Il y a beaucoup d' enfoncement dans ce tableau, L' effet de la perspective des fonds y est bien rendu.

ENFONCER. v. a.

ENFONCER. v. a. Mettre au fond, pousser vers le fond, faire pénétrer bien avant. Enfoncer un vase dans l' eau. Enfoncer des pieux. Enfoncer des pilotis. Enfoncer un clou dans la muraille. Enfoncer le burin dans le cuivre. Enfoncer un poignard dans le sein. Il lui enfonça dans le corps son épée jusqu' à la garde.

Enfoncer son chapeau dans la tête, ou simplement, Enfoncer son chapeau, Faire que la tête entre plus avant dans le chapeau.

Fig. et fam., Enfoncer son chapeau, Prendre une attitude de fanfaron; ou Prendre une résolution courageuse, hardie, dans quelque circonstance difficile, périlleuse.

ENFONCER

ENFONCER signifie aussi, Rompre, briser, en poussant, en pesant, etc. Enfoncer une porte. Enfoncer un cabinet. Ils enfoncèrent le plancher. La bombe enfonça la voûte de la cave. Enfoncer une côte.

Fig. et fam., Enfoncer une porte ouverte, Faire un effort pour vaincre un obstacle qui n' existe pas.

Enfoncer un bataillon, enfoncer un escadron, enfoncer les rangs, etc., Les percer, les rompre, les renverser en y pénétrant.

ENFONCER

ENFONCER avec le pronom personnel, signifie, Aller au fond, ou S' affaisser. S' enfoncer dans la boue. Le plancher s' enfonça.

Il signifie particulièrement, Pénétrer bien avant vers le fond, vers l' extrémité. S' enfoncer dans une caverne. S' enfoncer dans le bois. S' enfoncer dans le lit.

Il signifie aussi, figurément, Se donner tout entier à quelque chose. Cet homme s' enfonce dans l' étude, dans la débauche, dans le jeu. S' enfoncer dans de profondes rêveries.

ENFONCER

ENFONCER s' emploie neutralement dans le sens d' Aller au fond. La nacelle enfonça dans l' eau. Un cheval qui enfonce dans la boue jusqu' au poitrail.

ENFONCÉ, ÉE. participe

ENFONCÉ, ÉE. participe Avoir les yeux enfoncés dans la tête, Avoir les yeux creux.

Un lieu enfoncé, une partie enfoncée, Un lieu, une partie qui n' est pas au niveau du reste, qui forme cavité; ou Un endroit profond.

Fig. et fam., Avoir l' esprit enfoncé dans la matière, Être épais et stupide. On dit de même, Être enfoncé dans la matière, avoir la forme enfoncée dans la matière.

Fig., Être enfoncé dans ses méditations, Être profondément occupé.

ENFONCEUR. s. m.

ENFONCEUR. s. m. Celui qui enfonce. Il n' est guère usité que dans cette locution proverbiale et figurée, Un enfonceur de portes ouvertes, Un fanfaron, un homme qui se vante d' avoir surmonté des obstacles qui n' existaient pas.

ENFONÇURE. s. f.

ENFONÇURE. s. f. Creux, cavité. Il y a plusieurs enfonçures dans le pavé de cette rue, dans le parquet de cette chambre.

ENFONÇURE

ENFONÇURE signifie encore, L' assemblage des pièces qui forment le fond d' une futaille, d' un tonneau, etc. L' enfonçure de ce tonneau ne vaut rien.

Il se dit aussi de L' assemblage des ais que l' on met à un bois de lit pour soutenir la paillasse, les matelas. Une enfonçure de lit.

ENFORCIR. v. a.

ENFORCIR. v. a. Rendre plus fort. Il ne se dit guère en parlant Des personnes. La bonne nourriture a enforci ce cheval. Enforcir un mur.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus fort. Il s' enforcira. Ce vin s' enforcit à la gelée.

Il s' emploie comme neutre, dans le même sens. Ce cheval enforcit tous les jours.

ENFORCI, IE. participe

ENFORCI, IE. participe

ENFOUIR. v. a.

ENFOUIR. v. a. Cacher en terre. Enfouir un trésor. Enfouir de l' argent.

Enfouir du fumier, enfouir des plantes, des arbres, Les mettre en terre, les couvrir de terre.

ENFOUIR

ENFOUIR signifie, par extension, Cacher, placer une chose dans un lieu, parmi d' autres choses où il n' est pas facile de la découvrir. Ils avaient enfoui ce manuscrit dans une armoire, parmi de vieilles paperasses.

Il s' emploie aussi figurément, surtout dans cette phrase, Il ne faut pas enfouir le talent que Dieu nous a donné, ou simplement, Il ne faut pas enfouir son talent, ses talents, Il ne faut pas laisser inutile le talent dont on est doué.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, comme dans ces phrases: L' animal alla s' enfouir dans son terrier, c' est-à-dire, S' y réfugia et s' y blottit. Fig., Il est allé s' enfouir dans une province reculée, Il est allé vivre au fond d' une province reculée. Cet emploi est ordinairement familier.

ENFOUI, IE. participe

ENFOUI, IE. participe

ENFOUISSEMENT. s. m.

ENFOUISSEMENT. s. m. Action d' enfouir, de cacher en terre.

ENFOURCHER. v. a.

ENFOURCHER. v. a. Monter à cheval jambe deçà, jambe delà. Cette femme enfourche un cheval comme ferait un cavalier. Il est familier.

ENFOURCHÉ, ÉE. participe

ENFOURCHÉ, ÉE. participe

ENFOURNER. v. a.

ENFOURNER. v. a. Mettre dans le four. Enfourner le pain. Enfourner de la pâtisserie.

Prov. et fig., À mal enfourner on fait les pains cornus, Le mauvais succès d' une affaire, d' une entreprise, vient ordinairement de ce qu' on s' y est mal pris d' abord.

Fig. et fam., Bien enfourner, mal enfourner, Bien commencer une affaire, ou La commencer mal. Il a bien enfourné. Il a mal enfourné.

ENFOURNER

ENFOURNER s' emploie avec le pronom personnel, dans certaines phrases figurées et familières, telles que les suivantes: Il s' est mal enfourné, Il s' est engagé dans un lieu, dans un chemin d' où il aura de la peine à sortir. Il s' est enfourné dans une mauvaise affaire, Il s' est engagé dans une mauvaise affaire.

ENFOURNÉ, ÉE. participe

ENFOURNÉ, ÉE. participe

ENFREINDRE. v. a.

ENFREINDRE. v. a. Transgresser, violer, rompre, contrevenir à. Il n' est d' usage qu' en parlant De traité, de loi, de privilége, d' ordonnance, de règle, et autres choses semblables. Enfreindre un traité. C' est lui qui a enfreint le traité, les conditions du traite Enfreindre les lois, les ordonnances. Enfreindre des ordres. Enfreindre la règle, les règles.

ENFREINT, EINTE. participe

ENFREINT, EINTE. participe

ENFROQUER. v. a.

ENFROQUER. v. a. Faire quelqu' un moine. Il ne se dit qu' en plaisantant et par mépris. Ils ont séduit ce jeune homme, et l' ont enfroqué. Il n' est bon à rien, il faut l' enfroquer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le désespoir le saisit, il s' enfroqua.

ENFROQUÉ, ÉE. participe

ENFROQUÉ, ÉE. participe

ENFUIR (S' ). v. pron.

ENFUIR (S' ). v. pron. Fuir de quelque lieu. S' enfuir de la prison. On l' a mis en prison, mais il s' est enfui. Il voulait s' enfuir, on l' a arrêté. Si vous me parlez encore de cela, je m' enfuis. Vous me ferez enfuir (avec ellipse du pronom). Il s' enfuit. Il s' est enfui. Elle s' est enfuie. Ils se sont enfuis.

Il se dit figurément D' une liqueur qui sort, qui s' écoule d' un pot, d' un vase. Prenez garde, votre vin s' enfuit.

Il se dit aussi Du vase même d' où la liqueur sort. Cette cruche est fêlée, elle s' enfuit. Le tonneau est mal relié, il s' enfuit.

Prov., Ce n' est pas par là que le pot s' enfuit, Ce n' est pas par là que l' affaire peut manquer; Ce n' est pas là le défaut qu' on peut reprendre dans cette personne.

ENFUIR (s' )

ENFUIR (s' ) se dit figurément De certaines choses qui passent, disparaissent, se dissipent, etc. Le temps s' enfuit. Mon bonheur s' est enfui pour jamais.

ENFUI, IE. participe

ENFUI, IE. participe

ENFUMER. v. a.

ENFUMER. v. a. Noircir par la fumée. Enfumer des tableaux pour les faire paraître anciens. Une trop grande quantité de flambeaux, de bougies, de chandelles, enfume les meubles. Enfumer des verres de lunettes.

Il signifie aussi, Incommoder par la fumée. Vous allez nous enfumer, si vous mettez du bois vert au feu. La vapeur du tabac a enfumé ce corps de garde.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans l' un et dans l' autre sens. Mes meubles se sont enfumés cet hiver. Nous sommes obligés de tenir la fenêtre ouverte, pour ne pas nous enfumer.

Enfumer des renards, des blaireaux, Les obliger par la fumée à sortir de leurs terriers. On dit de même, Enfumer des mouches à miel.

ENFUMÉ, ÉE. participe

ENFUMÉ, ÉE. participe Des meubles enfumés.

En Peinture, Un tableau enfumé, Un tableau noirci par la fumée ou par le temps.

ENGAGEANT, ANTE. adj.

ENGAGEANT, ANTE. adj. Insinuant, attirant. Cet homme a l' esprit doux et engageant. Toutes ses manières sont engageantes. C' est une personne fort engageante, d' une douceur, d' une beauté engageante.

ENGAGEANTES. s. f. pl.

ENGAGEANTES. s. f. pl. Ancienne parure de femme: sorte de manches de toile ou de dentelle qui pendaient au bout du bras.

ENGAGEMENT. s. m.

ENGAGEMENT. s. m. Action d' engager quelque chose, ou Le résultat de cette action. Engagement de meubles. L' engagement de sa foi, de sa parole.

En Jurispr., Engagement d' immeubles, Acte par lequel on cède à quelqu' un la jouissance d' un bien-fonds pour un temps. Tenir un domaine par engagement. Il n' a point la propriété, ce n' est qu' un engagement. Voyez ANTICHRÈSE et RÉMÉRÉ.

ENGAGEMENT

ENGAGEMENT se dit aussi pour Promesse, obligation. Engagement formel. Engagement tacite. C' est un engagement sacré. Je n' ai pas voulu le voir, parce que c' eût été une espèce d' engagement. Prendre, contracter un engagement, des engagements. Entrer dans un engagement. Rompre un engagement. Manquer à un engagement, à ses engagements. Le succès qu' il a obtenu est comme un engagement d' en mériter d' autres.

Engagement de coeur, Liaison d' amour, de galanterie. On dit de même, Un tendre engagement.

ENGAGEMENT

ENGAGEMENT se dit, dans un sens particulier, de L' enrôlement volontaire d' un soldat; et même de L' argent qu' il reçoit en s' enrôlant. L' engagement de ce soldat n' est que pour six ans. Il a reçu cinquante francs d' engagement.

Il se dit également, quelquefois, en parlant De ceux qui s' engagent à servir quelqu' un pour un certain temps. Les conditions d' engagement du capitaine et des hommes d' équipage d' un navire marchand.

ENGAGEMENT

ENGAGEMENT se dit encore d' Un combat, et surtout d' un combat qui a lieu entre des corps détachés. Les avant-postes des deux armées ont eu un engagement. Il y a eu quelques engagements partiels. Il s' est détourné de l' ennemi, afin d' éviter un engagement. L' engagement devint général.

ENGAGER. v. a.

ENGAGER. v. a. Mettre en gage, donner en gage. Engager ses meubles. Engager son manteau, sa montre, etc.

Il signifie également, Donner pour assurance. Engager son bien. Engager une maison à des créanciers. Engager un domaine. On disait autrefois, dans un sens analogue, Engager une charge.

Fig., Engager sa foi, sa parole, son honneur, Donner sa foi, sa parole, promettre sur son honneur.

Fig., Engager son coeur, Donner son coeur, aimer. Les jeunes gens engagent leur coeur facilement.

ENGAGER

ENGAGER signifie aussi, Déterminer par la persuasion, sans aucune violence, à faire quelque chose. Il m' a engagé à cela par ses bons procédés. On l' avait engagé à entrer dans ce parti. Il m' a engagé à solliciter pour lui.

Il signifie quelquefois simplement, Inciter, exhorter à. On l' engageait à continuer, mais il n' en a rien fait. Il peut avoir un nom de chose pour sujet, comme dans cette phrase, Le beau temps engage à la promenade.

Il signifie encore, Induire ou astreindre à. Cette charge engage à beaucoup de dépense.

Il signifie en outre, Lier par quelque obligation. Cet acte, ce traité engage tous ceux qui l' ont signé. Cela n' engage à rien.

Engager un soldat, L' enrôler. On dit, dans un sens analogue, Engager des gens, des matelots pour former l' équipage d' un navire marchand.

Engager dans un parti, Y faire entrer. Engager dans une mauvaise affaire, dans une entreprise ruineuse, etc., Y entraîner.

Engager une chose dans une autre, Faire qu' une chose soit prise, embarrassée, empêtrée dans une autre. Engager un bateau dans le sable. S' engager le pied dans l' étrier en tombant de cheval.

Engager le combat, Le provoquer, commencer l' attaque. L' aile droite de l' armée engagea le combat. Escarmoucher sans engager le combat. Ce général ne voulut pas engager le combat. Cette escarmouche a engagé le combat, Elle en a été l' occasion.

Engager le combat, un combat, signifie quelquefois, Mettre l' ennemi dans la nécessité de combattre.

Fig., Engager le combat, un combat, Provoquer ou commencer une querelle, une dispute. On dit de même: Engager une discussion. Engager la partie. Etc.

En termes d' Escrime, Engager le fer, Saisir avec le fort de son épée le faible de celle de l' adversaire, en sorte qu' il ne peut plus détourner le fer. Quelquefois il signifie seulement, Toucher le fer de son ennemi. Engagez de quarte, et tirez de tierce.

ENGAGER

ENGAGER avec le pronom personnel, signifie, S' obliger, promettre. Je m' engage à vous servir dans cette affaire. Il s' est engagé à nous venir voir dans tel temps. On dit de même quelquefois, S' engager dans les liens du mariage, Se marier. On dit aussi, S' engager dans les ordres, Recevoir les ordres sacrés.

Il signifie particulièrement, S' enrôler. Il s' est engagé dans tel régiment. Il s' est engagé pour tant d' années.

Il signifie également, S' obliger à servir quelqu' un pour un certain temps. Il s' est engagé pour trois ans, moyennant telle somme. Les matelots s' engagent au mois, au voyage, etc.

Il signifie encore, Accumuler ses dettes. Il est endetté, et il s' engage tous les jours de plus en plus. Je me suis trop engagé pour lui.

ENGAGER

ENGAGER avec le pronom personnel, signifie en outre, S' embarrasser, s' empêtrer. Cette perdrix s' est engagée dans les filets. La clef s' est engagée dans la serrure de manière qu' on ne peut l' en retirer.

Il signifie aussi, figurément, S' embarrasser, entrer dans une affaire, dans une entreprise plus avant qu' il ne faudrait. Vous vous engagez dans une étrange affaire, dans de grandes difficultés. Ne vous engagez point dans la lecture de ce gros livre.

S' engager dans un bois, dans un défilé, etc., Y entrer fort avant, ou trop avant.

ENGAGER

ENGAGER avec le pronom personnel, signifie, lorsqu' il s' agit De combat, de débat, de querelle, etc., Commencer, naître, s' élever. Le combat ne tarda pas à s' engager. Voici à quelle occasion s' est engagé ce différend, s' est engagée cette querelle.

ENGAGÉ, ÉE. participe

ENGAGÉ, ÉE. participe Avoir des effets engagés au mont-de-piété. C' est une affaire engagée, il faut absolument la poursuivre.

Domaine engagé, Domaine que le souverain concède avec la faculté d' y rentrer en remboursant le prix.

ENGAGÉ

ENGAGÉ s' emploie quelquefois substantivement, au masculin, surtout en parlant d' Un soldat. Un nouvel engagé.

ENGAGISTE. s. m.

ENGAGISTE. s. m. Celui qui jouit d' un domaine par engagement. Il ne se dit guère qu' en parlant Des domaines du roi. Il n' est pas propriétaire, il n' est qu' engagiste. Les engagistes des domaines du roi.

ENGAINER. v. a.

ENGAINER. v. a. Mettre dans une gaîne. Engainer des couteaux.

ENGAINÉ, ÉE. participe

ENGAINÉ, ÉE. participe

ENGEANCE. s. f.

ENGEANCE. s. f. Race. Il se dit proprement en parlant De quelques animaux domestiques, et particulièrement de certaines espèces de volatiles. Ces canes sont d' une belle engeance. Des poules d' une grande engeance.

Il ne se dit plus guère qu' en parlant Des personnes, et par injure, par mépris. Maudite, mauvaise engeance. Fig., Engeance de vipères.

ENGELURE. s. f.

ENGELURE. s. f. Enflure aux pieds ou aux mains causée par le froid, et accompagnée d' inflammation, quelquefois même de crevasses. Avoir des engelures. Il a les mains pleines d' engelures. Avoir des engelures aux pieds, aux talons. Ses engelures lui démangent beaucoup.

ENGENDRER. v. a.

ENGENDRER. v. a. Produire son semblable. Il se dit De l' homme et des animaux; mais on ne l' applique guère qu' aux mâles. Engendrer des enfants. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, etc. Chaque animal engendre son semblable. La vertu d' engendrer. Les théologiens disent, en parlant Des personnes divines, Le Père engendre le Fils de toute éternité.

Il signifie par extension, Produire, faire naître quelque chose, de quelque manière que ce soit. Le mauvais air engendre des maladies, des catarrhes, des fluxions. Cette nourriture engendre des vers chez les enfants.

Il signifie encore, figurément, Être la cause, l' occasion de quelque chose; et alors il ne se prend guère qu' en mauvaise part La diversité d' intérêts engendre les inimitiés, les querelles. Ce testament a engendré bien des procès. L' oisiveté engendre le vice. Prov., La familiarité engendre le mépris.

Prov. et fig., Il n' engendre point la mélancolie, de mélancolie, se dit D' un homme qui vit sans souci, qui est extrêmement gai.

ENGENDRER

ENGENDRER se dit particulièrement, en Géométrie, De ce qui est censé décrire quelque figure, par son mouvement. Le point qui engendre une cycloïde.

ENGENDRER

ENGENDRER s' emploie aussi avec le pronom personnel. L' or s' engendre dans les entrailles de la terre. Les vers qui s' engendrent dans les cadavres. Les procès s' engendrent aisément dans les familles.

ENGENDRÉ, ÉE. participe

ENGENDRÉ, ÉE. participe

ENGEÔLER. v. a.

ENGEÔLER. v. a. Voyez ENJÔLER.

ENGEÔLEUR, EUSE. s.

ENGEÔLEUR, EUSE. s. Voyez ENJÔLEUR.

ENGER. v. a.

ENGER. v. a. Embarrasser, charger. Il m' a voulu enger du plus sot valet du monde. Qui m' a engé de cet animal? Il est vieux et familier.

ENGÉ, ÉE. participe

ENGÉ, ÉE. participe

ENGERBER. v. a.

ENGERBER. v. a. Mettre en gerbe. Il faut engerber ces javelles.

Il signifie, par extension, Entasser des choses les unes sur les autres. Engerber des tonneaux de vin.

ENGERBÉ, ÉE. participe

ENGERBÉ, ÉE. participe

ENGIN. s. m.

ENGIN. s. m. Adresse, industrie, expédient. Il n' est plus usité, en ce sens, que dans le vieux proverbe, Mieux vaut engin que force.

Il signifie aussi, Machine, instrument. Il fallut élever du canon à force d' engins pour battre la place.

Engins de guerre, s' est dit Des machines dont on se servait à la guerre, avant l' usage des canons.

ENGLOBER. v. a.

ENGLOBER. v. a. Réunir plusieurs choses pour en former un tout. Il a englobé plusieurs terres dans la sienne.

Il signifie aussi, Comprendre, réunir dans. Il devait rendre compte séparément de chacun de ces ouvrages; mais il a englobé le tout dans un seul article. Ce sens est familier.

ENGLOBÉ, ÉE. participe

ENGLOBÉ, ÉE. participe

ENGLOUTIR. v. a.

ENGLOUTIR. v. a. Avaler gloutonnement. Il engloutit les morceaux sans les mâcher. Un gros brochet engloutit une carpe tout entière.

Il signifie figurément, Absorber, faire disparaître dans un gouffre, dans un abîme, etc. La mer a englouti bien des vaisseaux, bien des richesses. Cette ville fut engloutie par un tremblement de terre. On l' emploie quelquefois dans ce sens avec le pronom personnel. La ville s' est engloutie.

Il se prend quelquefois figurément, dans le sens qui précède. Tous ces petits États furent engloutis par cet empire formidable.

Il signifie particulièrement, Consumer, dissiper des biens, des richesses. Il a englouti en peu de temps toute cette riche succession.

ENGLOUTI, IE. participe

ENGLOUTI, IE. participe

ENGLUER. v. a.

ENGLUER. v. a. Frotter, enduire, couvrir de glu. Engluer de petites verges, de petites branches, pour prendre des oiseaux.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel complément direct ou indirect, et se dit surtout D' un oiseau qui se prend à la glu. Voilà un oiseau qui vient de s' engluer. Cet oiseau s' est englué les ailes, il n' a pu s' envoler.

ENGLUÉ, ÉE. participe

ENGLUÉ, ÉE. participe

ENGONCER. v. a.

ENGONCER. v. a. Il se dit D' un habit ou d' une manière de s' habiller qui donne un air gauche et contraint, de manière que le cou paraît enfoncé dans les épaules. Cet habit vous engonce.

ENGONCÉ, ÉE. participe

ENGONCÉ, ÉE. participe Il a l' air bien engoncé dans cet habit. Il est tout engoncé.

ENGORGEMENT. s. m.

ENGORGEMENT. s. m. Embarras formé dans un tuyau, dans un canal. L' engorgement a fait crever ces tuyaux.

Il se dit, en Médecine, de L' embarras qui se forme dans les vaisseaux de quelque partie du corps, et qui y cause une augmentation de volume. La saignée remédie à l' engorgement des vaisseaux. Il est malade d' un engorgement au foie. L' engorgement des glandes.

ENGORGER. v. a.

ENGORGER. v. a. Obstruer, boucher un canal, un tuyau. Les immondices ont engorgé cet égout, ce tuyau.

Il se dit, en Médecine, De ce qui cause de l' embarras dans les vaisseaux de quelque partie du corps, et une augmentation de volume. Le sang ne circulait pas et engorgeait les vaisseaux.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce tuyau s' engorge. Notre pompe s' était engorgée. Quand il y a pléthore, les vaisseaux s' engorgent.

Ce havre, ce chenal s' engorge, Il se comble de sable, de galets.

ENGORGÉ, ÉE. participe

ENGORGÉ, ÉE. participe Des canaux, des tuyaux engorgés. Des glandes engorgées.

Il se dit aussi D' un cheval dont les jambes sont gonflées par le sang et les humeurs, qui ne circulent pas. Ce cheval a les jambes engorgées.

Les moulins sont engorgés, L' eau est si haute, qu' elle empêche leurs roues de tourner.

ENGOUEMENT. s. m.

ENGOUEMENT. s. m. (On prononce Engoûment.) Empêchement causé par quelque chose qui engoue.

Il signifie plus ordinairement au figuré, Admiration exagérée, entêtement, prévention excessive en faveur de quelqu' un, de quelque chose. On ne saurait le faire revenir de son engouement. Son engouement pour cet ouvrage, pour cette personne est étrange, est inconcevable.

ENGOUER. v. a.

ENGOUER. v. a. Embarrasser, empêcher le passage du gosier. Ce canard avala un morceau trop gros, qui l' engoua.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. À force de crier, il s' engoua. Il buvait et mangeait si avidement, qu' il s' est engoué.

Fig., S' engouer, être engoué d' une personne, d' une chose, Se passionner, s' enthousiasmer pour une personne, pour une chose, en être entêté. On ne sait pourquoi cette femme s' est engouée de ce freluquet. Il est fort engoué de cet ouvrage.

ENGOUÉ, ÉE. participe

ENGOUÉ, ÉE. participe

ENGOUFFRER (S' ). v. pron.

ENGOUFFRER (S' ). v. pron. Il se dit Des rivières ou des ravines d' eau, lorsqu' elles tombent et se perdent dans quelque ouverture de la terre, dans un gouffre. Le Rhône s' engouffre à quatre lieues au-dessous de Genève, et reparaît à un quart de lieue de là. La Guadiana s' engouffre et se perd l' espace d' environ trois lieues.

Il se dit aussi Des tourbillons de vent, lorsqu' ils entrent avec violence dans quelque lieu étroit, resserré. Le vent s' engouffrait dans la cheminée.

ENGOUFFRÉ, ÉE. participe

ENGOUFFRÉ, ÉE. participe

ENGOULER. v. a.

ENGOULER. v. a. Prendre tout d' un coup avec la gueule. Ce chien engoule tout ce qu' on lui jette. Il est populaire.

ENGOULÉ, ÉE. participe

ENGOULÉ, ÉE. participe En termes de Blason, il se dit Des pièces dont les extrémités entrent dans des gueules d' animaux.

ENGOURDIR. v. a.

ENGOURDIR. v. a. Rendre comme perclus, endormir une partie du corps, en sorte qu' elle soit presque sans mouvement et sans sentiment. Le froid engourdit les mains. La torpille engourdit la main de celui qui la touche. On l' emploie aussi absolument. Le sommeil engourdit. Il y a des venins, des plantes qui engourdissent.

Il s' emploie figurément dans le même sens. L' oisiveté engourdit l' esprit. La mollesse engourdit le courage. Un long repos avait engourdi le courage des soldats.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les mains s' engourdissent par le froid. L' esprit s' engourdit par l' oisiveté.

ENGOURDI, IE. participe

ENGOURDI, IE. participe Avoir la jambe engourdie.

Fig., Un esprit engourdi, Un esprit pesant, lourd. Une âme engourdie, Une âme froide, insensible.

ENGOURDISSEMENT. s. m.

ENGOURDISSEMENT. s. m. État de quelque partie du corps qui est engourdie. Avoir un engourdissement au bras. Cet engourdissement est un commencement de paralysie. L' engourdissement des jambes. Un engourdissement général.

Il se dit aussi figurément. Il est dans un étrange engourdissement d' esprit. Tous les esprits étaient dans un engourdissement étrange. Tirer quelqu' un de son engourdissement.

ENGRAIS. s. m.

ENGRAIS. s. m. Il se dit Des herbages où l' on met engraisser certains animaux domestiques qui servent à la nourriture de l' homme. Mettre des boeufs à l' engrais. Voilà de bons engrais.

Il se dit encore de La pâture qu' on donne à des volailles pour les engraisser. Mettre des chapons, des oies à l' engrais.

ENGRAIS

ENGRAIS se dit aussi Des fumiers et autres matières avec lesquelles on amende les terres. Un fermier est obligé de laisser les engrais à la fin de son bail. Il a emporté tous les engrais de cette ferme. Engrais végétaux. Engrais animaux. Il emploie la colombine pour engrais. Mettre de l' argile pour engrais dans une terre sablonneuse.

ENGRAISSEMENT. s. m.

ENGRAISSEMENT. s. m. Action d' engraisser, de rendre gras. S' occuper de l' engraissement des bestiaux.

Il signifie aussi, L' état de celui qui engraisse, qui devient gras. On dit que l' engraissement est un des premiers signes de la vieillesse.

ENGRAISSER. v. a.

ENGRAISSER. v. a. Faire devenir gras. Engraisser des boeufs, des moutons, des cochons, de la volaille, etc.

Prov., L' oeil du maître engraisse le cheval, Quand le maître va voir souvent ses chevaux, les valets en prennent plus de soin. Cela signifie aussi figurément, Quand on surveille soi-même ses affaires, elles en vont mieux.

ENGRAISSER

ENGRAISSER se dit souvent en parlant Des terres; et alors il signifie, Amender, fertiliser, améliorer. Engraisser des terres avec du fumier, avec de la marne.

Il signifie encore, Souiller de graisse, rendre sale et crasseux. Engraisser ses habits, son linge. Dans ce sens, il n' est plus guère usité; on dit mieux, Graisser.

ENGRAISSER

ENGRAISSER avec le pronom personnel, signifie, Devenir gras, prendre de l' embonpoint. Avec le temps, ce cheval s' engraissera.

Fig. et fam., S' engraisser dans une affaire, Y faire un gain considérable, un grand profit. On dit de même figurément, dans le style soutenu: S' engraisser des misères publiques. S' engraisser du sang de la veuve et de l' orphelin. Etc.

Ce vin, cette liqueur s' engraisse, Ce vin, cette liqueur s' épaissit, prend la consistance de l' huile. Ce vin s' est engraissé, il ne vaut plus rien. Cette manière de parler a vieilli.

ENGRAISSER

ENGRAISSER s' emploie également comme neutre, dans le sens de S' engraisser, devenir gras. Cette personne a beaucoup engraissé depuis un an. On a beau prendre soin de bien nourrir ce cheval, il n' engraisse point.

Prov., Il engraisse de mal avoir, se dit D' un homme qui se porte bien, quoiqu' il soit accablé de travail, ou de misère, ou de malheurs.

Prov. et fig., Il engraisse de malédictions, Tout lui prospère, tout lui réussit, malgré les imprécations qui s' élèvent contre lui.

ENGRAISSÉ, ÉE. participe

ENGRAISSÉ, ÉE. participe

ENGRANGER. v. a.

ENGRANGER. v. a. Serrer des grains dans la grange. Il aura bientôt achevé d' engranger sa moisson. Il ne craint plus le mauvais temps, tous ses blés sont engrangés.

ENGRANGÉ, ÉE. participe

ENGRANGÉ, ÉE. participe

ENGRAVEMENT. s. m.

ENGRAVEMENT. s. m. État d' un bateau, d' un petit bâtiment, d' un train de bois engravé. L' engravement dura deux heures.

ENGRAVER. v. a.

ENGRAVER. v. a. Engager un petit bâtiment de mer ou de rivière, un train de bois, dans le sable, dans un bas-fond, de sorte qu' il ne flotte plus. Ce batelier maladroit engrava son bateau. Prenez garde de nous engraver.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Notre bateau s' est engravé. Un train de bois qui vient à s' engraver.

Il se prend aussi neutralement. La chaloupe engrava. Nous engravâmes à l' entrée du port.

ENGRAVER

ENGRAVER en termes de Marine, signifie, Enfoncer un objet quelconque dans le lest qui est à fond de cale, de manière qu' il y soit caché en tout ou en partie. Engraver des futailles.

ENGRAVÉ, ÉE. participe

ENGRAVÉ, ÉE. participe

ENGRÊLÉ, ÉE. adj.

ENGRÊLÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit De certaines pièces honorables de l' écu, qui sont dentelées tout autour. Il porte d' or à la croix engrêlée de gueules. Il porte de sable au chevron engrêlé d' argent.

ENGRÊLURE. s. f.

ENGRÊLURE. s. f. Sorte de petit point très-étroit que l' on met à une dentelle. Il faut remettre une engrêlure à cette dentelle.

Il se dit, en termes de Blason, d' Une bordure engrêlée, qui n' a de largeur que le quart de la bordure ordinaire.

ENGRENAGE. s. m.

ENGRENAGE. s. m. T. de Mécanique. Disposition de plusieurs roues qui engrènent les unes dans les autres.

ENGRENER. v. a.

ENGRENER. v. a. Commencer à mettre son blé dans la trémie du moulin pour moudre. Engrener la trémie.

Il se dit plus souvent absolument. Puisqu' il a engrené, c' est à lui à moudre. Le meunier ne l' a pas voulu laisser engrener.

Fig. et fam., Bien engrener, mal engrener, Bien commencer, mal commencer une affaire. Il a bien engrené, il réussira.

ENGRENER

ENGRENER signifie aussi, Faire prendre de l' embonpoint à des chevaux en les nourrissant de bon grain. Il faut engrener vos chevaux, si vous voulez en tirer du service.

Engrener de la volaille, L' engraisser avec du grain, par opposition à Empâter.

ENGRENÉ, ÉE. participe

ENGRENÉ, ÉE. participe

ENGRENER. verbe

ENGRENER. verbe qui s' emploie neutralement, ou avec le pronom personnel. Il se dit, en Mécanique, D' une roue dont les dents entrent dans celles d' une autre roue, ou dans les ailes d' un pignon, en sorte que l' une des deux pièces ne peut se mouvoir sans faire tourner l' autre. Cette petite roue engrène bien dans la grande. Ces deux roues engrènent bien, s' engrènent bien.

En termes de Marine, Engrener une pompe, Jeter de l' eau dans une pompe, avant de commencer à la faire jouer. Dans cette phrase, Engrener est actif.

ENGRENÉ, ÉE. participe

ENGRENÉ, ÉE. participe Des roues bien engrenées.

ENGRENURE. s. f.

ENGRENURE. s. f. T. de Mécanique. Position respective de deux roues dont l' une engrène dans l' autre. L' engrenure de ces roues est bien faite.

ENGRI. s. m.

ENGRI. s. m. T. d' Hist. nat. Espèce de léopard qui se trouve au Congo.

ENGROSSER. v. a.

ENGROSSER. v. a. Rendre une femme enceinte. Il est très-familier.

ENGROSSÉ, ÉE. participe

ENGROSSÉ, ÉE. participe

ENGRUMELER (S' ). v. pron.

ENGRUMELER (S' ). v. pron. Se mettre en grumeaux. Lorsque le sang vient à s' engrumeler, s' engrumelle. Le lait de cette nourrice s' est engrumelé. Cela fait engrumeler le sang. Dans cette dernière phrase, il y a ellipse du pronom personnel.

ENGRUMELÉ, ÉE. participe

ENGRUMELÉ, ÉE. participe

ENHARDIR. v. a.

ENHARDIR. v. a. (L' H est aspirée, et la première syllabe se prononce AN.) Rendre hardi, encourager. Enhardir quelqu' un à faire une chose. Ce bon succès l' avait enhardi.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Je me suis enhardi à faire telle demande. Il s' est enhardi à parler en public.

ENHARDI, IE. participe

ENHARDI, IE. participe

ENHARMONIQUE. adj. des deux genres

ENHARMONIQUE. adj. des deux genres T. de Musique. Qui procède par intervalles moindres que le semi-ton. Genre enharmonique. Intervalle enharmonique.

ENHARNACHER. v. a.

ENHARNACHER. v. a. (L' H est aspirée.) Synonyme de Harnacher. Mettre les harnais à un cheval.

ENHARNACHÉ, ÉE. participe

ENHARNACHÉ, ÉE. participe Fig. et par plaisanterie, Vous voilà bien enharnaché, plaisamment enharnaché, se dit À un homme vêtu d' une manière extraordinaire.

ENHERBER. v. a.

ENHERBER. v. a. Mettre en herbe. Enherber un terrain. Il est peu usité.

ENHERBÉ, ÉE. participe

ENHERBÉ, ÉE. participe

ÉNIGMATIQUE. adj. des deux genres

ÉNIGMATIQUE. adj. des deux genres Qui renferme une énigme, ou qui tient de l' énigme. Sens énigmatique. Peinture énigmatique. Paroles énigmatiques. Discours énigmatique.

ÉNIGMATIQUEMENT. adv.

ÉNIGMATIQUEMENT. adv. D' une manière énigmatique. Il parle toujours énigmatiquement.

ÉNIGME. s. f.

ÉNIGME. s. f. Description d' une chose par des qualités qui lui conviennent, mais qui sont indiquées d' une manière assez ambiguë pour la déguiser et la rendre plus ou moins difficile à deviner. Les énigmes sont ordinairement en vers. Faire une énigme. Proposer une énigme. Deviner une énigme, le mot d' une énigme. Recueil d' énigmes.

Il s' est dit également, autrefois, de Certains tableaux qu' on exposait dans les colléges, pour exercer l' esprit des écoliers à deviner le sens caché sous les figures.

Il se dit figurément d' Un discours ou de toute autre chose qu' il est difficile de comprendre, d' expliquer. Ce que vous me dites est une énigme pour moi. Vous parlez par énigmes. Sa conduite est une énigme. La nature est une grande énigme proposée à l' intelligence du sage.

Voilà le mot de l' énigme, Voilà l' explication de la chose que l' on ne comprenait pas.

ENIVRANT, ANTE. adj.

ENIVRANT, ANTE. adj. (Ce mot et les suivants se prononcent comme s' il y avait deux N, la première nasale, la seconde articulée.) Qui enivre. Vin enivrant. Boisson enivrante.

Il se dit aussi figurément. Louanges enivrantes. Applaudissements enivrants.

ENIVREMENT. s. m.

ENIVREMENT. s. m. État d' une personne ivre. Il n' est guère d' usage qu' au figuré. L' enivrement de l' amour. L' enivrement de la volupté. L' enivrement des passions. Être dans l' enivrement.

ENIVRER. v. a.

ENIVRER. v. a. Rendre ivre. On le dit proprement Des boissons. Il l' a enivré. Ils le firent tant boire, qu' ils l' enivrèrent. Il est aisé à enivrer. Le vin, la bière enivre.

Il se dit, par extension, De certaines autres choses qui causent un étourdissement, un trouble de la raison, semblable à celui qu' on éprouve dans l' ivresse. La fumée du tabac enivre. Les vapeurs d' un pressoir, certaines odeurs enivrent.

Il se dit aussi figurément, dans un sens analogue. Les louanges, les flatteries dont ils l' enivrent. La prospérité enivre. La volupté enivre.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Cet homme s' enivre tous les jours. Il s' est enivré à ce repas. S' enivrer des éloges qu' on reçoit. S' enivrer d' espérance. S' enivrer de la bonne opinion de soi-même.

Prov. et fig., S' enivrer de son vin, S' entêter de ses propres idées.

ENIVRÉ, ÉE. participe

ENIVRÉ, ÉE. participe Enivré de sa fortune, de sa grandeur.

ENJAMBÉE. s. f.

ENJAMBÉE. s. f. L' action, le pas qu' on fait pour enjamber; ou L' espace qu' on enjambe, qu' on peut enjamber. Faire de grandes enjambées. Il y a d' ici là trois enjambées.

ENJAMBEMENT. s. m.

ENJAMBEMENT. s. m. T. de Versification. Il se dit Lorsque le sens commence dans un vers et finit dans une partie du vers suivant. L' enjambement est un défaut, lorsqu' il ne produit pas une beauté.

ENJAMBER. v. n.

ENJAMBER. v. n. Étendre la jambe plus qu' à l' ordinaire, pour passer par-dessus quelque chose ou au delà. Il ne faut qu' enjamber pour passer le ruisseau. Il a enjambé par-dessus.

Il signifie aussi, Faire de grands pas en marchant. Voyez comme il enjambe!

Il est quelquefois actif. Enjamber le ruisseau. Enjamber deux marches à la fois, etc.

ENJAMBER, neutre

ENJAMBER, neutre se dit figurément D' une chose qui avance, qui se prolonge sur une autre. Cette poutre enjambe sur le mur du voisin.

En Versification, on dit qu' Un vers enjambe sur le vers suivant, lorsque le sens d' un vers n' est achevé qu' au commencement ou au milieu du vers suivant. On dit quelquefois de même, Enjamber d' un vers à un autre.

Enjamber, signifie encore, Usurper, empiéter. Il a enjambé sur l' héritage de son voisin. Il a beaucoup enjambé sur moi, sur la commune.

ENJAMBÉ, ÉE. participe Fam.

ENJAMBÉ, ÉE. participe Fam. Être haut enjambé, se dit D' une personne qui a les jambes extraordinairement longues.

ENJAVELER. v. a.

ENJAVELER. v. a. T. d' Agricult. (J' enjavelle. J' enjavelai. J' enjavellerai.) Mettre en javelle des blés, des avoines, ou d' autres grains. Enjaveler des blés. Enjaveler des avoines. Voyez JAVELLE.

ENJAVELÉ, ÉE. participe

ENJAVELÉ, ÉE. participe

ENJEU. s. m.

ENJEU. s. m. Ce que l' on met au jeu en commençant à jouer, pour être pris par celui qui gagners. Voilà mon enjeu. On quitta la partie, et chacun reprit son enjeu. Garder les enjeux. Retirer son enjeu.

Fig. et fam., Retirer son enjeu, Se retirer d' une entreprise, d' une affaire où l' on courait quelques risques.

ENJOINDRE. v. a.

ENJOINDRE. v. a. Ordonner, commander expressément. L' Église enjoint l' observation des fêtes. La loi qui enjoint le payement des impôts. Enjoindre expressément quelque chose. On enjoignit à tous les officiers de se rendre à leur poste. Il lui fut enjoint d' être à l' avenir plus circonspect dans ses discours.

ENJOINT, OINTE. participe

ENJOINT, OINTE. participe

ENJÔLER. v. a.

ENJÔLER. v. a. Surprendre, attirer, engager par des paroles flatteuses, tromper. Enjôler une femme, une fille. Ce fripon l' a enjôlé. Il m' a si bien enjôlé, que j' ai fini par céder. Il est familier.

ENJÔLÉ, ÉE. participe

ENJÔLÉ, ÉE. participe

ENJÔLEUR, EUSE. s.

ENJÔLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui surprend, et qui attire par des manières et des paroles flatteuses. C' est un enjôleur. C' est une enjôleuse. Il est familier.