DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI CYGNE. s. m.

CYGNE. s. m. Gros oiseau aquatique dont le plumage est blanc, et qui a le cou fort long. Plume de cygne. Le duvet d' un cygne. Peau de cygne. La blancheur du cygne. Les anciens croyaient que le cygne chantait mélodieusement, lorsqu' il était près de mourir. À la Nouvelle-Hollande il y a des cygnes noirs.

Être blanche comme un cygne, être blanc comme cygne, avoir la blancheur du cygne, Avoir la peau blanche.

Il est blanc comme un cygne, se dit quelquefois D' un homme qui a la barbe et les cheveux tout blancs.

Fig., C' est le chant du cygne, se dit Du dernier ouvrage qu' un grand musicien, un grand poëte, un homme éloquent a fait peu de temps avant sa mort.

CYGNE

CYGNE se dit figurément, dans le style élevé, Des grands poëtes, des hommes éloquents, et quelquefois des grands musiciens. Le cygne de Mantoue, Virgile. Le cygne thébain, Pindare. Le cygne de Cambray, Fénélon. Etc.

En Astron., Le Cygne, Constellation de l' hémisphère septentrional.

Cou de cygne, Partie de l' avant-train d' une voiture à quatre roues, qui est courbée, afin de laisser passer les roues de devant par-dessous, quand la voiture tourne.

CYLINDRE. s. m.

CYLINDRE. s. m. Corps de figure longue et ronde, et d' égale grosseur partout. Cylindre de verre, de marbre, de bois, de carton, etc. Miroir en cylindre. Cadran sur un cylindre. Les cylindres d' un laminoir.

Il signifie particulièrement, Un gros rouleau de pierre, de bois, ou de fonte, dont on se sert pour écraser les mottes d' une terre labourée, pour aplanir les allées des jardins ou les aires des granges. Il faut faire passer le cylindre sur ces allées.

Il se dit, dans les Papeteries, d' Un rouleau armé de lames de fer, qui sert à broyer les chiffons.

Il se dit encore d' Un vaisseau de cuivre ou de tôle, en forme de grand marabout, qu' on remplit de braise et qu' on tient plongé dans l' eau d' un bain, pour la chauffer.

CYLINDRE

CYLINDRE en Histoire naturelle, est Le nom de certains coquillages appelés aussi Rouleaux, et plus ordinairement Volutes.

CYLINDRIQUE. adj. des deux genres

CYLINDRIQUE. adj. des deux genres Qui a la forme d' un cylindre, qui est rond comme un cylindre. Miroir cylindrique. Cet objet est de forme cylindrique, est cylindrique.

CYMAISE. s. f.

CYMAISE. s. f. T. d' Archit. Moulure qui forme la partie supérieure d' une corniche. Cette cymaise est trop petite. Cymaise droite. Cymaise renversée.

CYMBALAIRE. s. f.

CYMBALAIRE. s. f. T. de Botan. Espèce de muflier à tiges rampantes et à fleurs bleues ou blanches, qui croit sur les vieilles murailles.

CYMBALE. s. f.

CYMBALE. s. f. Il se disait, chez les Anciens, d' Un certain instrument de musique fait d' airain.

CYMBALES

CYMBALES se dit aujourd' hui d' Un instrument de musique consistant en deux disques ou plateaux de cuivre que l' on frappe en mesure l' un contre l' autre. Jouer des cymbales.

CYMBALIER. s. m.

CYMBALIER. s. m. Celui qui joue des cymbales. Le cymbalier du régiment.

CYME. s. f.

CYME. s. f. T. de Botan. Voyez CIME.

CYNANCIE. s. f.

CYNANCIE. s. f. T. de Médec. Espèce d' angine, dans laquelle la langue se tuméfie et pend hors de la bouche comme celle d' un chien haletant. Il a été suffoqué par une cynancie. Il est mort d' une cynancie.

CYNIQUE. adj. des deux genres

CYNIQUE. adj. des deux genres Il se dit D' une secte de philosophes à qui l' on reprochait d' être mordants et sans pudeur, comme les chiens. Diogène, philosophe cynique. La philosophie cynique.

Il signifie, par extension, Impudent, obscène. Être cynique dans son langage. Auteur, écrivain cynique. Discours cynique. Vers cyniques.

Il est aussi substantif. Diogène le cynique. C' est un cynique.

CYNISME. s. m.

CYNISME. s. m. La philosophie cynique, la doctrine des philosophes cyniques. Le cynisme fit de grands progrès dans la Grèce.

Il signifie aussi, Le caractère du cynique, l' impudence. Le cynisme de sa conduite est révoltant. Le cynisme de son langage.

CYNOCÉPHALE. s. m.

CYNOCÉPHALE. s. m. T. d' Hist. nat. À tête de chien: nom donné à une famille particulière de singes. Le babouin appartient à la famille des cynocéphales.

CYNOGLOSSE. s. f.

CYNOGLOSSE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes, ainsi nommé à cause de la forme des feuilles dans la plupart des espèces, et principalement dans la Cynoglosse officinale ou Langue-de-chien. La cynoglosse officinale passe pour anodine et légèrement narcotique. Pilules de cynoglosse.

CYNOSURE. s. f.

CYNOSURE. s. f. T. d' Astron. Nom d' une constellation voisine du pôle nord. On l' appelle aussi Petite Ourse.

CYPRÈS. s. m.

CYPRÈS. s. m. Arbre toujours vert, de la famille des Conifères, qui s' élève droit et en pointe. Allée de cyprès. Palissade de cyprès. Bois de cyprès. Pomme de cyprès. Chez les anciens, le cyprès était l' emblème du deuil. Planter des cyprès autour d' un tombeau.

Il se dit, figurément et poétiquement, en parlant De la mort, du deuil, de la tristesse. Les tristes cyprès. Les cyprès funèbres. Changer les myrtes, les lauriers en cyprès.

CYSTIQUE. adj. des deux genres

CYSTIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui appartient à la vésicule biliaire. Artère cystique. Bile cystique. Canal ou conduit cystique.

CYSTITE. s. f.

CYSTITE. s. f. T. de Médec. Inflammation de la vessie.

CYSTOTOME. s. m.

CYSTOTOME. s. m. T. de Chirur. Instrument dont on se sert pour inciser la vessie.

CYSTOTOMIE. s. f.

CYSTOTOMIE. s. f. T. de Chirur. Opération qui consiste à inciser la vessie.

CYTISE. s. m.

CYTISE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes légumineuses, composé d' arbres et d' arbrisseaux, dont plusieurs sont cultivés dans les jardins à cause de la beauté et de la durée de leurs fleurs. Un bouquet de cytises. Le cytise des Alpes.

CYZICÈNE. s. m.

CYZICÈNE. s. m. Nom qu' on donnait chez les Grecs à une grande salle exposée au nord: c' était à peu près ce qu' on nommait Cénacle chez les Latins.

CZAR. s. m.

CZAR. s. m. Titre qu' on donne au souverain de Russie. L' empire du czar. Quelques-uns écrivent et disent, Tzar.

CZARIENNE. adj. f.

CZARIENNE. adj. f. Il ne se dit guère que dans cette locution, Sa majesté czarienne, Le czar.

CZARINE. s. f.

CZARINE. s. f. Titre qu' on donne à l' épouse du souverain de Russie, ou à la princesse qui est de son chef souveraine de cet empire.

CZAROWITZ. s. m.

CZAROWITZ. s. m. Fils de czar.

D. s. m.

D. s. m. La quatrième lettre de l' alphabet, et la troisième des consonnes. On la nomme Dé, suivant l' appellation ancienne et usuelle, et De, suivant la méthode moderne. Un D majuscule. Un petit d. Voilà un D mal formé. Le D est une des consonnes qu' on appelle dentales.

D, à la fin d' un mot, et devant un autre mot qui commence par une voyelle, se prononce souvent comme un T. C' est un grand ignorant. Un grand homme. Un grand empire.

DA. Particule

DA. Particule qui se joint quelquefois, dans le langage familier, à l' affirmative Oui, et à la négative Nenni, pour exprimer plus formellement une adhésion ou un refus. Oui-da. Nenni-da.

D' ABORD. loc. adv.

D' ABORD. loc. adv. Voyez ABORD.

DACTYLE. s. m.

DACTYLE. s. m. Sorte de mesure ou de pied, dans les vers grecs et dans les vers latins, qui est formée d' une syllabe longue suivie de deux brèves. Le vers hexamètre est composé de dactyles et de spondées.

DADA. s. m.

DADA. s. m. Terme dont se servent les enfants, et quelquefois ceux qui leur parlent, pour désigner Un cheval. Un petit dada. Aller à dada.

Il se dit également d' Un bâton sur lequel un enfant se met à cheval.

Fig. et fam., C' est son dada, C' est son idée favorite, celle à laquelle il revient toujours. On dit aussi, Être sur son dada.

DADAIS. s. m.

DADAIS. s. m. Expression familière dont on se sert pour désigner Un niais, un nigaud; et aussi Un homme gauche dans son maintien. C' est un dadais, un grand dadais.

DAGUE. s. f.

DAGUE. s. f. Espèce de poignard. Donner des coups de dague.

Prov. et fig., Il est fin comme une dague de plomb, se dit D' un homme qui a l' esprit lourd, et qui veut faire le fin.

DAGUER. v. a.

DAGUER. v. a. Frapper de coups de dague. Il le fit daguer dans son lit. Ce sens est vieux.

DAGUER

DAGUER en termes de Vénerie, se dit Du cerf qui s' accouple avec la biche. En termes de Fauconnerie, il signifie, Voler de toute sa force.

DAGUÉ, ÉE. participe

DAGUÉ, ÉE. participe Une biche daguée.

DAGUES. s. f. pl.

DAGUES. s. f. pl. T. de Vénerie. Premier bois du cerf, qui ne vient qu' à la seconde année.

DAGUET. s. m.

DAGUET. s. m. T. de Vénerie. Jeune cerf qui est à sa première tête, qui pousse son premier bois.

DAHLIA. s. m.

DAHLIA. s. m. T. de Botan. Plante d' ornement qui porte de très-belles fleurs, et dont les tiges naissent en touffe. Dahlia jaune, rouge, simple, double. Semer des dahlias.

DAIGNER. v. n.

DAIGNER. v. n. Avoir pour agréable, condescendre jusqu' à vouloir bien. Il est toujours suivi d' un infinitif. Cet homme demande que vous daigniez l' écouter. Il n' a pas daigné lui faire réponse.

D' AILLEURS. loc. adv.

D' AILLEURS. loc. adv. Voyez AILLEURS.

DAIM. s. m.

DAIM. s. m. Espèce de bête fauve d' une grandeur moyenne entre le cerf et le chevreuil. Vite comme un daim. Des gants de daim, de peau de daim. Les daims ont leur bois plat et palmé.

DAINE. s. f.

DAINE. s. f. La femelle du daim. Les chasseurs prononcent Dine.

DAIS. s. m.

DAIS. s. m. Ouvrage de bois, de tenture, etc., fait dans l' ancienne forme des ciels de lit, et que l' on met, à quelque hauteur, au-dessus d' un maître-autel, d' une chaire à prêcher, d' un trône, de la place où siégent, dans les occasions solennelles, certains personnages éminents, etc. Un autel surmonté d' un dais. Se placer sous un dais. Un dais garni de franges. Avoir le dais. Les princes, les ducs, etc., avaient le dais. Tendre un dais.

Poétiq. et fig., Sous le dais, Sur le trône, au sein des grandeurs.

Poétiq., Un dais de feuillage, de verdure, se dit, par extension, d' Un couvert de feuillage.

DAIS

DAIS se dit aussi d' Un poêle soutenu de deux ou de quatre petites colonnes, sous lequel on porte le saint sacrement, surtout dans les processions, et sous lequel on reçoit les rois, les princes, etc., lorsqu' ils font une entrée solennelle. Porter le dais. Tenir les cordons du dais. Marcher sous un dais.

DALER. s. m.

DALER. s. m. Monnaie. Voyez THALER.

DALLE. s. f.

DALLE. s. f. Tablette de pierre ou de marbre, de peu d' épaisseur, et destinée à couvrir des terrasses, ou à paver des salles, des vestibules, etc. Couvrir une terrasse de dalles. Une cuisine pavée de dalles.

DALLE

DALLE signifie aussi, Une tranche de quelque gros poisson. En ce sens, on dit plus ordinairement, Darne.

DALLER. v. a.

DALLER. v. a. Couvrir ou paver de dalles. Daller une plate-forme, un vestibule.

DALLÉ, ÉE. participe

DALLÉ, ÉE. participe

DALMATIQUE. s. f.

DALMATIQUE. s. f. Espèce de tunique, vêtement que portent sur leur aube les diacres, les sous-diacres et autres ecclésiastiques, quand ils servent à la messe le prêtre qui officie. Le diacre et le sous-diacre revêtus de leurs dalmatiques. Les rois de France, à la cérémonie de leur sacre, étaient revêtus d' une dalmatique sous leur manteau royal.

DALOT. s. m.

DALOT. s. m. T. de Marine. Trou, canal pour faire écouler les eaux hors du navire. Il y a plusieurs dalots à chaque bord.

DAM. s. m.

DAM. s. m. (On prononce Dan.) Dommage, préjudice. Il n' est guère usité que dans ces locutions adverbiales, À son dam, à votre dam, à leur dam, qui même ont vieilli.

En Théologie, La peine du dam, La peine des damnés, en tant qu' ils seront privés de la vue de Dieu; par opposition à La peine du sens ou du feu.

DAMAS. s. m.

DAMAS. s. m. (On ne prononce point l' S.) Espèce de satin à fleurs et à deux envers, ainsi nommé parce qu' il se fabriquait originairement à Damas, ville de Syrie. Damas cramoisi, jaune, vert. Damas de deux couleurs. Damas broché. Damas de Lyon, de Gênes, de Venise. Meuble de damas. Lit de damas.

DAMAS

DAMAS se dit aussi d' Une espèce de prune dont le plant est venu de la ville de Damas. Prune de damas. Damas musqué. Damas rouge. Damas blanc. Damas noir. Damas gris. Damas violet.

DAMAS

DAMAS se dit encore d' Une lame faite de cette espèce d' acier très-fin et renommé par l' excellence de sa trempe, qui se fabrique à Damas ou selon les procédés employés à Damas. Ce sabre est un damas, un fin damas, un vrai damas. On dit de même, Acier de Damas.

DAMASQUINER. v. a.

DAMASQUINER. v. a. Incruster de petits filets d' or ou d' argent dans du fer ou de l' acier. Damasquiner une épée, une garde d' épée. Damasquiner d' or. Damasquiner d' argent.

DAMASQUINÉ, ÉE. participe

DAMASQUINÉ, ÉE. participe Couteau damasquiné. Garde damasquinée. Cuirasse damasquinée. Pistolets damasquinés.

DAMASQUINERIE. s. f.

DAMASQUINERIE. s. f. L' art de damasquiner.

DAMASQUINEUR. s. m.

DAMASQUINEUR. s. m. Celui qui damasquine.

DAMASQUINURE. s. f.

DAMASQUINURE. s. f. Le travail de ce qui est damasquiné. La damasquinure de cette épée est fort belle.

DAMASSER. v. a.

DAMASSER. v. a. Fabriquer une étoffe ou du linge en façon de damas.

DAMASSÉ, ÉE. participe

DAMASSÉ, ÉE. participe Il se dit principalement Du linge de table qui est ou à fleurs ou à personnages. Linge damassé. Serviette damassée.

Il se dit aussi substantivement Du linge damassé. Un service de damassé.

DAMASSURE. s. f.

DAMASSURE. s. f. Dessin figuré sur la toile damassée, en la tissant. La damassure de cette nappe est fort belle.

DAME. s. f.

DAME. s. f. Titre qu' on donnait autrefois à la femme d' un seigneur, et à celle qui possédait une seigneurie avec autorité et commandement sur des vassaux. La dame de tel lieu. Elle en était dame et maîtresse. La dame du village. La dame du château. Haute et puissante dame. Les religieuses de cette abbaye étaient dames de la paroisse.

DAME

DAME est aussi Un simple titre que l' on donne par honneur aux femmes de qualité. C' est une grande dame. Les dames de la cour. On dit ironiquement, Elle fait la dame, elle fait la grande dame.

Dame d' honneur, dame d' atour, dame du lit, dame du palais, Femmes de qualité qui remplissent diverses fonctions auprès des reines ou des princesses.

DAME

DAME est pareillement Un titre donné aux religieuses des abbayes et de certaines autres communautés, ainsi qu' aux chanoinesses. Les dames de Fontevrault. Les dames de Poissy. Les dames de Remiremont.

Dames du choeur, Religieuses qui siégent dans les hautes stalles du choeur, à la différence des novices, qui sont dans les stalles basses, et des soeurs converses qui n' ont été reçues que pour le service de la maison.

Dames de charité, se dit Des dames qui, dans l' étendue d' une paroisse, d' un arrondissement, forment une association chargée de recueillir et de distribuer les aumônes.

DAME

DAME est également Le titre qu' on donne à toutes les femmes mariées qui sont au-dessus de la dernière classe du peuple. Une jeune dame. Comment se portent vos dames? Ma chère dame, cela m' est impossible. C' est une fort aimable dame. En termes de Pratique: La dame une telle. La dame veuve une telle. Ladite dame s' engage, etc.

Il se prend aussi dans un sens plus général, et s' étend à Toutes les femmes et à toutes les filles. Être civil avec les dames. Aimer les dames. Être aimé des dames. Plaire aux dames. Les dames de la ville. Il y avait beaucoup de dames à ce bal, à cette réunion. Une dame et son cavalier. Offrir la main à sa dame. Il nous manquait une dame pour compléter le quadrille.

Il signifie particulièrement, en parlant De chevalerie, La femme à laquelle un chevalier consacrait ses soins et ses exploits. Il a rompu des lances pour sa dame. La dame de ses pensées. Porter une écharpe aux couleurs de sa dame.

Aux Courses de bague, La course pour les dames, La première course, qui n' est point comprise dans le nombre de celles qu' on doit courir pour le prix. On dit dans le même sens: C' est pour les dames. Voilà pour les dames. On appelle également, au Jeu de paume, Les dames, Le premier coup qui se sert sur le toit, et qui n' est compté pour rien. Voilà pour les dames. Voilà vos dames. Je n' ai pas eu mes dames.

Brevet de dame, Brevet par lequel le roi conférait à une demoiselle le titre de Dame.

Les dames de France, Les filles du roi. Voyez MADAME.

DAME

DAME est encore Une espèce de titre qu' on joint au nom de fille des femmes du peuple, soit en parlant d' elles, soit en parlant à elles. Dame Françoise. Dame Nicole. Cet emploi est populaire.

Les dames de la halle, Les marchandes de la halle, qui sont admises sous ce titre chez le roi et chez les princes à certaines époques et à l' occasion de certains événements.

En Botan., Dame d' onze heures, Plante liliacée à fleurs blanches qui ont l' extérieur des pétales vert.

DAME

DAME se dit en outre, aux Jeux de cartes, de Chacune des quatre cartes sur lesquelles est peinte la figure d' une dame. La dame de pique. La dame de coeur. La dame de trèfle. La dame de carreau. Avoir une tierce, une quatrième, une quinte à la dame. Avoir un quatorze de dames. Écarter une dame. Jouer une dame. Il a brelan de dames.

Il désigne, au Jeu des échecs, La pièce du jeu la plus considérable après le roi. Dame blanche. Dame noire. La dame est la meilleure pièce des échecs. Faire échec à la dame. Donner échec au roi et à la dame. On l' appelle aussi Reine.

Aller à dame, Pousser un pion jusqu' aux dernières cases du côté de son adversaire; ce qui fait prendre à ce pion la valeur d' une dame. (Voyez plus bas un autre emploi de cette locution.)

DAME

DAME se dit aussi de Chacune des pièces rondes et plates avec lesquelles on joue sur un échiquier au jeu appelé, du nom de ces pièces, Jeu des dames, de dames, ou simplement, Les dames. Jouer aux dames. Faire un partie de dames. Le jeu des dames polonaises. Dame touchée, dame jouée.

Il se dit également Des pièces de même figure, mais ordinairement plus grandes, dont on se sert au jeu de trictrac et à quelques autres jeux analogues. Poser une dame sur une flèche. Lever une dame. Battre une dame.

Au Jeu de dames, Aller à dame, Pousser une pièce jusqu' aux dernières cases du côté de celui contre qui on joue; ce qui donne à cette pièce une marche particulière et plus avantageuse. Je suis à dame. On appelle, au même Jeu, Dame damée, ou simplement Dame, La pièce qu' on a fait aller à dame, et sur laquelle on en met une autre, pour la distinguer.

Dames rabattues, Sorte de jeu différent du trictrac, mais qui se joue avec les mêmes pièces. Jouer aux dames rabattues.

DAME

DAME en termes de Ponts et Chaussées, Digue qu' on laisse en travers d' un canal, tandis qu' on le creuse, pour séparer la partie déjà occupée par les eaux, de celle où les travailleurs sont encore.

DAME

DAME s' emploie aussi comme une sorte d' interjection pour donner plus de force à une affirmation, à une négation, pour exprimer quelque surprise, etc. Mais, dame, oui. Oh! dame, non. Ah! dame, vous m' en direz tant. En ce sens, il est populaire.

DAME-JEANNE. s. f.

DAME-JEANNE. s. f. Très-grosse bouteille qui sert à garder ou à transporter du vin et d' autres liqueurs. Une dame-jeanne clissée.

DAMER. v. a.

DAMER. v. a. T. du Jeu de dames. Mettre une dame sur celle que l' adversaire a poussée jusqu' au dernier rang des cases opposées aux siennes. Ma pièce est à dame, damez-la. Me voilà à dame, damez-moi.

Fig. et fam., Damer le pion à quelqu' un, L' emporter sur lui avec une supériorité marquée. Il prétendait exceller en ce genre, mais il a trouvé un homme qui lui a damé le pion.

DAMÉ, ÉE. participe

DAMÉ, ÉE. participe Une dame damée peut aller en tous sens.

DAMERET. s. m.

DAMERET. s. m. Il se dit d' Un homme soigneux de sa parure et fort empressé de plaire aux dames. C' est un dameret. Un vieux dameret.

DAMIER. s. m.

DAMIER. s. m. Échiquier, tablier sur lequel on joue aux dames, aux échecs, et qui est marqué d' un certain nombre de cases ou carrés de deux différentes couleurs, comme blanc et noir, jaune et rouge. Le damier ordinaire est composé de soixante-quatre cases ou carrés. Pour le jeu des dames polonaises, le damier doit avoir cent cases.

DAMIER

DAMIER en Histoire naturelle, Coquillage marqueté de carrés de diverses couleurs, comme un damier.

DAMNABLE. adj. des deux genres

DAMNABLE. adj. des deux genres Qui peut attirer la damnation éternelle, qui peut faire mériter les peines de l' enfer. Une pensée damnable. Une action damnable.

Il signifie, par extension, Pernicieux, détestable, abominable. Avancer des maximes damnables, des propositions damnables. Projet damnable. Une entreprise damnable.

DAMNABLEMENT. adv.

DAMNABLEMENT. adv. D' une manière damnable. Il a abusé damnablement de la confiance qu' on avait en lui. Il est peu usité.

DAMNATION. s. f.

DAMNATION. s. f. Action de damner, de se damner, ou La punition des damnés. Sa damnation est certaine. La damnation éternelle. Sur peine de damnation.

DAMNER. v. a.

DAMNER. v. a. (On ne prononce point l' M dans ce verbe, non plus que dans ses dérivés.) Condamner aux peines de l' enfer, punir des peines de l' enfer. Dieu damnera les méchants.

Il signifie aussi, Rendre digne des peines de l' enfer. Ce péché damne ceux qui le commettent. Cette action le damnera. Damner son âme.

Il signifie aussi, Déclarer ou croire une personne digne des peines de l' enfer. Ces fanatiques damnent tous ceux qui n' ont pas leur croyance.

Il signifie, avec le pronom personnel, S' exposer à être damné, à mériter les peines de l' enfer Vous vous damnez. Il se damne.

Fig. et par exagérat., Cela me fait, me ferait damner, se dit De ce qui cause beaucoup d' impatience ou dont on est extrêmement tourmenté. Sa lenteur me fait damner. Il a une femme qui le fait damner.

DAMNE, ÉE. participe

DAMNE, ÉE. participe Fam. et par exagérat., Souffrir comme une âme damnée.

Fig. et fam., C' est son âme damnée, se dit D' une personne entièrement dévouée à une autre, et qui exécute aveuglément toutes ses volontés, quelque injustes et odieuses qu' elles soient.

DAMNÉ

DAMNÉ est aussi substantif. Les tourments des damnés. Souffrir comme un damné.

DAMOISEAU. s. m.

DAMOISEAU. s. m. Titre par lequel on désignait autrefois un jeune gentilhomme qui n' était point encore reçu chevalier, et qui aspirait à l' être. On a dit aussi, Damoisel.

DAMOISEAU

DAMOISEAU se dit encore aujourd' hui, familièrement et par ironie, d' Un homme qui fait le beau, le galant auprès des femmes, et qui se donne pour homme à bonnes fortunes.

DAMOISEL. s. m.

DAMOISEL. s. m. Voyez l' article précédent.

DAMOISELLE. s. f.

DAMOISELLE. s. f. Titre qu' on donnait autrefois aux filles nobles dans les actes publics. Damoiselle telle, fille mineure. Ladite damoiselle. Voyez DEMOISELLE.

DANDIN. s. m.

DANDIN. s. m. Niais qui n' a aucune contenance. Un grand dandin. Un vrai dandin. Il est familier.

DANDINEMENT. s. m.

DANDINEMENT. s. m. Action de dandiner, mouvement de celui qui se dandine.

DANDINER. v. n.

DANDINER. v. n. Balancer son corps nonchalamment, soit exprès, soit faute de contenance. Il ne fait que dandiner.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Il est toujours à se dandiner. Il marche en se dandinant. Ce mot est familier.

DANGER. s. m.

DANGER. s. m. Péril, risque, ce qui est ordinairement suivi d' un malheur, ou qui expose à une perte, à un dommage, etc. Grand danger. Danger évident, inévitable, inattendu. Danger imminent. S' exposer au danger. Se mettre en danger. Être en danger de mort ou de mourir. Courir un grand danger. Être hors de danger, de tout danger. Braver les dangers. Affronter les dangers. Se sauver du danger. Tomber dans le danger. Ne passez pas là, il y a du danger. Il y a du danger à traverser la forêt, elle est pleine de voleurs. Il n' y a point de danger à passer la rivière, elle est calme. Cela n' est pas sans danger.

Il signifie quelquefois, Inconvénient. Il n' y a point de danger d' entrer, vous ne dérangerez personne. Quel danger y a-t-il de lui parler? Ce sens est familier.

DANGEREUSEMENT. adv.

DANGEREUSEMENT. adv. Avec danger. Dangereusement blessé. Dangereusement malade.

DANGEREUX, EUSE. adj.

DANGEREUX, EUSE. adj. Périlleux, qui met en danger, qui expose à quelque danger; ou simplement, Nuisible, pernicieux. Un passage dangereux. Un mal dangereux. Maladie dangereuse. Blessure dangereuse. Effets dangereux. Il est dangereux de s' égarer la nuit dans les forêts. Il est dangereux de se lier avec cet homme-là. Liaisons dangereuses. Cette doctrine est fort dangereuse. Des lectures dangereuses. Un écrit dangereux.

Il se dit quelquefois Des personnes, et signifie, Qui a les moyens de nuire, ou A qui l' on ne peut se fier sans danger, avec lequel il est dangereux de se lier. Ce sont des gens très-dangereux, et qu' il convient de surveiller. Prenez garde, c' est un homme bien dangereux.

Il se dit aussi D' une personne que l' on croit propre a inspirer de l' amour sans en éprouver. C' est une coquette fort dangereuse. C' est un dangereux séducteur.

DANOIS. s. m.

DANOIS. s. m. Espèce de chien à poil ras, ordinairement blanc, tacheté de noir.

DANS. Préposition

DANS. Préposition de lieu qui marque Le rapport d' une chose à ce qui la contient ou la reçoit. Être dans la chambre. Entrer dans la chambre. Mettre quelque chose dans une cassette, etc. Avoir quelque chose dans la bouche. Recevoir un coup d' épée dans la cuisse. L' épée lui est entrée bien avant dans le corps. Ce passage est dans tel auteur. Une glose qui a passé dans le texte. Insérer un article dans un journal. Ce terme ne peut entrer dans le style élevé. Chercher des exemples dans l' histoire. Se mettre une chose dans la tête, duns l' esprit.

Il s' emploie souvent au figuré. Devenir très-habite dans un art, dans une science. Tomber dans l' oubli. Entrer dans la magistrature. Se mettre dans les affaires. S' illustrer dans les combats. Il fut grand dans la paix comme dans la guerre. Les talents que ce général a déployés dans cette retraite. Entrer dans les sentiments de quelqu' un.

Il s' emploie particulièrement avec des mots qui marquent L' état, la disposition du corps, de l' esprit, les moeurs, la condition, etc. Il etait dans l' accès de sa fièvre. Être dans une posture contrainte. Être dans telle disposition, dans telle situation. Être dans la misère, dans l' opulence. Être dans un grand embarras. Il est dans le dessein, dans la résolution de... Dans la colère où il est. Il est dans l' attente, dans l' espérance. Il est dans cette croyance. Il vit dans l' oisiveté. Être dans la disgrâce, dans les larmes, dans la douleur, dans la joie, dans le doute, etc.

Il se prend quelquefois pour Avec. Il a fait cela dans la pensée d' en tirer de l' utilité. Il fait cela dans le dessein, dans la vue de s' établir.

Il se prend aussi pour Selon. Il entend cela dans le sens de saint Augustin. Cela est vrai dans les principes de tel philosophe. Ce mot est employé dans telle acception. On doit prendre ce passage dans un tout autre sens.

Il s' emploie fréquemment avec des mots qui indiquent Une époque, une durée. Il fait deux fois plus d' ouvrage que son frère dans le même temps. Ces événements eurent lieu dans la même année. Je partirai dans le mots. Dans sa jeunesse. Dans mon enfance.

Dans tel temps, signifie aussi, Après tel temps, au bout de tel temps. Il arrivera dans trots jours. Dans combien de temps? Dans un moment. Dans peu.

DANSE. s. f.

DANSE. s. f. Mouvement du corps qui se fait en cadence, a pas mesurés, et ordinairement au son des instruments ou de la voix. Danse noble. Danse grave. Danse grotesque. Danse légère. Danse de corde. Danse figurée. Figure de danse. La valse est une danse qui lui plait. Maître de danse. L' art de la danse. Prendre des leçons de danse. Une danse fatigante. Une fort jolie danse. Exécuter une danse.

Fam., Avoir l' air à la danse, Avoir beaucoup de disposition à bien danser; et, figurément, Avoir l' air vif, éveillé, et annoncer des dispositions pour réussir dans ce qu' on fait; ou Paraître disposé à ce dont il s' agit. Cette phrase est beaucoup plus usitée au figuré qu' au propre.

DANSE

DANSE se dit quelquefois, particulièrement, de L' action de plusieurs personnes qui exécutent une danse, des danses. Commencer la danse. Mener la danse. Il y eut des danses à cette fête. Salle de danse.

Prov. et fig., Commencer la danse, mener la danse, Être le premier à faire ou à souffrir quelque chose que d' autres feront ou souffriront ensuite. Nous nous battrons l' un après l' autre, et c' est vous qui commencerez la danse.

Entrer en danse, Se mettre du nombre de ceux qui dansent. Il entra le dernier en danse.

Prov. et fig., Entrer en danse, S' engager dans une affaire, dans une intrigue, dans une guerre à laquelle on n' avait pris d' abord aucune part, dont on n' avait été que spectateur. Ce prince a évité tant qu' il a pu de se mêler dans cette guerre; mais enfin il est entré en danse.

Prov. et pop., Après la panse vient la danse, Après avoir fait bonne chère, on ne songe qu' à se divertir.

Pop. et fig., Donner une danse à quelqu' un, Le châtier, le battre.

DANSE

DANSE signifie aussi, La manière de danser d' une personne. Il a une danse contrainte. Il a une danse noble, libre, aisée.

Il se dit également d' Un air à danser. Jouer toutes sortes de danses.

Il se dit quelquefois, populairement, d' Un lieu où l' on danse. Aller à la danse. Revenir de la danse.

DANSER. v. n.

DANSER. v. n. Mouvoir le corps en cadence et à pas mesurés, ordinairement au son de la voix ou de quelque instrument. Danser avec légèreté, avec grâce. Apprendre à danser. J' ai beaucoup dansé au dernier bal. Danser en mesure, hors de mesure. Danser aux chansons.

Danser sur la corde, Exécuter des pas mesurés et des tours de force, sur une corde tendue; et figurément, Être engagé dans une affaire hasardeuse, se trouver dans une situation embarrassante, incertaine, où l' on court risque à tout moment de succomber.

Prov. et fig., Faire danser quelqu' un, Donner bien de l' exercice, bien de l' embarras à quelqu' un, pour le réduire à ce qu' on vent. Il croit m' échapper, mais je le ferai danser. On dit dans le même sens, on en des sens analogues: Je le ferai danser sans violon. Il la dansera, il la dansera tout le premier. Je la lui ferai danser tout du long. S' il me fait danser, il payera les violons.

Prov. et fig., Ne savoir sur quel pied danser, Ne savoir quelle contenance tenir, ne savoir quel parti prendre.

Prov., Toujours na qui danse, Pour s' amuser il n' est pas besoin de bien danser, il suffit qu' on danse. Cette phrase se dit figurement, en parlant D' une personne qui fait le mieux qu' elle peut, qui fait tant bien que mal ce qu' elle a à faire.

Prov. et fig., Du vin à faire danser les chèvres, Du vin très-aigre.

DANSER

DANSER s' emploie souvent comme verbe actif, et signifie, Exécuter une danse. Danser un menuet, une allemande, une valse, une contredanse. Danser une bourrée. Danser un ballet.

DANSÉ, ÉE. participe

DANSÉ, ÉE. participe Un ballet bien dansé.

DANSEUR, EUSE. s.

DANSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui danse. Il y avait à ce bal plus de danseurs que de danseuses.

Il signifie plus ordinairement, Celui, celle qui aime à danser, qui danse souvent, ou qui fait profession de danser. C' est un bon danseur, un grand danseur. Un danseur, une danseuse de l' Opéra.

Danseur, danseuse de corde, Celui, celle dont la profession est de danser sur la corde.

DAPHNÉ. s. m.

DAPHNÉ. s. m. T. de Botan. Arbuste dont les tiges servent à faire les chapeaux dits de paille blanche: c' est la Lauréole mâle.

DARCE. s. f.

DARCE. s. f. Voyez DARSE.

DARD. s. m.

DARD. s. m. Arme de trait garnie par le bout d' une pointe de fer et qu' on lance avec la main. Jeter un dard. Lancer un dard.

Il se dit quelquefois, par extension, surtout dans le langage poétique, de L' aiguillon d' un insecte, de la langue des serpents, etc. Le dard d' une abeille. Le reptile agitait son triple dard.

DARD

DARD en termes d' Architecture, Ornement en forme de fer de dard, qui sépare les oves.

DARD

DARD en Histoire naturelle, Espèce de carpe, ainsi nommée parce qu' elle s' élance avec beaucoup de vitesse: on l' appelle aussi Vaudoise.

DARD

DARD en termes de Jardinier et de Fleuriste, est quelquefois synonyme de Pistil.

DARDER. v. a.

DARDER. v. a. Lancer une arme, ou quelque autre chose, comme on lancerait un dard. Darder un javelot. Darder un poignard. Par analogie: Le serpent darde sa langue. L' abeille darde son aiguillon.

Il s' emploie aussi figurément, surtout dans cette phrase, Le soleil darde ses rayons.

DARDER

DARDER signifie aussi, Frapper, blesser avec un dard. Darder une baleine.

DARDÉ, ÉE. participe

DARDÉ, ÉE. participe

DARIOLE. s. f.

DARIOLE. s. f. Petite pièce de pâtisserie contenant de la crème. Manger des darioles.

DARIQUE. s. f.

DARIQUE. s. f. Monnaie d' or ou d' argent des anciens Perses, frappée d' abord au nom de Darius le Mède, et ensuite au nom de presque tous ses successeurs. La darique d' or valait environ dix-huit francs cinquante-quatre centimes de notre monnaie.

DARNE. s. f.

DARNE. s. f. Tranche d' un poisson, tel que le saumon, l' alose, etc. Une darne de saumon. Une darne d' esturgeon.

DARSE. s. f.

DARSE. s. f. T. de Marine, usité dans la Méditerranée. Partie intérieure d' un port, laquelle se ferme avec une chaîne, et ou l' on a coutume de retirer les petits bâtiments. La darse de Marseille. La darse de Barcelone. La darse de Gênes. La darse de Livourne. La grande darse, la petite darse de Toulon.

DARTRE. s. f.

DARTRE. s. f. T. de Médec. Maladie de la peau. Dartre farineuse. Dartre vive. Dartre écailleuse. Dartre miliaire. Dartre rentrée. Faire sécher une dartre. Empêcher qu' une dartre ne s' étende. Faire rentrer une dartre. Un malade couvert de dartres.

DARTREUX, EUSE. adj.

DARTREUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui est de la nature des dartres. Humeur dartreuse.

Il se dit aussi, substantivement, Des personnes affectées de dartres. Le traitement des dartreux.

DATAIRE. s. m.

DATAIRE. s. m. Officier de la cour de Rome, qui préside à la daterie.

DATE. s. f.

DATE. s. f. Indication du temps et du lieu où une lettre a été écrite, ou un acte a été passé, etc. La date d' une lettre, d' un contrat, d' un arrêt, etc. Mettre la date. Ces deux lettres sont de même date, de la même date. De fraîche date. De nouvelle date. De vieille date. Il produit une lettre en date de tel jour. Fausse date. Lettre sans date. La date est de Londres, et du cinq juin. Cet écrit porte telle date.

Date authentique, Celle qui est constatée par un officier public.

En termes de Commerce, Une lettre de change à vingt jours de date, à trois mois de date, etc., c' est-à-dire, Dont le payement est exigible vingt jours après celui de sa date, etc.

DATE

DATE se dit aussi de L' époque où un événement a eu lieu, et de L' indication de cette époque. La date d' un événement. Il y a un ouvrage intitulé l' Art de vérifier les Dates. Ce fait a mille ans de date. La date en est très-ancienne. À la même date. Sous la même date. Erreur de date. Date incertaine.

De nouvelle date, de fraîche date, se dit De ce qui est récent, peu ancien. Une connaissance de nouvelle date. Une liaison de fraîche date. On dit dans le sens opposé: Un événement d' ancienne date. Une amitié de vieille date. Etc.

DATE

DATE en Matières bénéficiales, se dit Du jour de l' enregistrement d' une supplique, pour obtenir un bénéfice en cour de Rome. Prendre date. Prendre une date de tel jour. Retenir une date, plusieurs dates.

Retenir une date chez un notaire, Retenir le jour auquel on veut qu' un contrat soit passé.

Prendre date, signifie aussi, en général, Constater l' époque où l' on a fait quelque chose, où l' on a annoncé un droit, une prétention quelconque, où l' on se propose de faire quelque chose. J' ai pris date avant vous, je dois vous être préféré. On dit dans un sens analogue, Il est le premier en date.

Par extension, Prendre date, retenir date, Indiquer à quelqu' un le jour où l' on fera une certaine chose avec lui ou chez lui, l' époque où l' on exigera de lui quelque chose. Je ne puis aller dîner aujourd' hui chez vous, mais je prends date pour la semaine prochaine.

DATER. v. a.

DATER. v. a. Mettre la date. Dater une lettre, un arrêt, un contrat, une expédition. Sa lettre est datée de Londres.

DATER

DATER suivi de la préposition de, signifie neutralement, Avoir eu lieu, ou avoir commencé d' exister à telle ou telle époque. L' invention de l' imprimerie date du quinzième siècle. Notre amitié date de loin.

Il signifie aussi, Commencer à compter d' une certaine époque. Datons du premier de ce mois pour mes appointements. À dater de ce jour.

Fig., Dater de loin, se dit D' une personne âgée qui parle d' une chose arrivée depuis longtemps, mais dont elle a pu être témoin.

DATÉ, ÉE. participe

DATÉ, ÉE. participe

DATERIE. s. f.

DATERIE. s. f. Espèce de chancellerie établie en cour de Rome, et où s' expédient divers actes de cette cour. Cela a passé en daterie. Il a obtenu des lettres à la daterie.

Il se dit aussi de L' office de dataire. Le pape a donné la daterie au cardinal un tel.

DATIF. s. m.

DATIF. s. m. T. de Gram. Il se dit, dans les langues dont les noms et les adjectifs se déclinent, Du cas qui sert principalement a marquer attribution. Le datif singulier. Le datif pluriel. Homo fait au datif homini. Ce mot est au datif.

DATIF, IVE. adj.

DATIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Il est principalement usité dans cette locution, Tutelle dative, La tutelle donnée par justice, à la différence de Celle qui est déférée par la loi ou par testament. On emploie, dans un sens analogue, la locution Tuteur datif.

DATION. s. f.

DATION. s. f. T. de Jurispr. Il ne s' emploie que dans cette phrase, Dation en payement, Action de donner une chose en payement d' une autre qui était due.

DATISME. s. m.

DATISME. s. m. Répétition ennuyeuse de synonymes pour exprimer la même chose. Je me réjouis beaucoup, je suis bien aise, je suis content, je suis satisfait de votre arrivée, etc.: ces manières de parler, lorsqu' on en réunit plusieurs, forment des datismes.

DATTE. s. f.

DATTE. s. f. Fruit du dattier. Datte fraîche. Datte sèche. Sirop de dattes.

DATTIER. s. m.

DATTIER. s. m. Espèce de palmier qui porte des fruits un peu plus gros que l' olive, pulpeux et sucrés, que l' on emploie en médecine comme adoucissants. On dit aussi, adjectivement, Palmier dattier.

DATURA. s. m.

DATURA. s. m. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Solanées, toutes plus ou moins narcotiques et vénéneuses. On donne spécialement ce nom à L' espèce qui est cultivée dans quelques jardins à cause de ses grandes fleurs blanches et odorantes.

DAUBE. s. f.

DAUBE. s. f. T. de Cuisine. Sorte d' assaisonnement qu' on fait à de certaines viandes. Dindon, gigot à la daube, en daube. Faire une daube.

Il se prend aussi pour La viande qui est assaisonnée de cette sorte. Servir une daube. Manger une daube. Daube froide.

DAUBER. v. a.

DAUBER. v. a. Battre à coups de poing. On l' a daubé. Dans ce sens, il est populaire.

Il signifie, figurément et familièrement, Railler, injurier quelqu' un, parler mal de lui. On le dauba bien dans cette compagnie. C' est un homme qui daube tout le monde.

Il s' emploie quelquefois, au propre, avec le pronom personnel, dans le sens réciproque. Ces écoliers se sont bien daubés.

DAUBÉ, ÉE. participe

DAUBÉ, ÉE. participe

DAUBEUR. s. m.

DAUBEUR. s. m. Celui qui raille, qui médit. Il est familier et peu usité.

DAUPHIN. s. m.

DAUPHIN. s. m. T. d' Hist. nat. Genre de mammifères de la famille des Cétacés, qui ont la forme extérieure d' un poisson. Le marsouin est une espèce de dauphin. Dans les attributs, les armoiries, etc., on représente ordinairement les dauphins sous la figure de poissons à tête grosse et ronde.

DAUPHIN

DAUPHIN en termes d' Astronomie, se dit d' Une constellation de l' hémisphère septentrional.

DAUPHIN

DAUPHIN est aussi Le titre que portaient les princes du Viennois ou Dauphiné, et qui avait passé aux fils aînés des rois de France, depuis la réunion de cette province au royaume. Monseigneur le Dauphin. Les Dauphins de France. On appelait Dauphine, La femme du Dauphin. Madame la Dauphine.

DAURADE. s. f.

DAURADE. s. f. Voyez DORADE.

D' AUTANT. loc. adv.

D' AUTANT. loc. adv. Voyez AUTANT.

DAVANTAGE. adv.

DAVANTAGE. adv. Plus. Il s' emploie toujours absolument. Je n' en dirai pas davantage. N' en demandez pas davantage. La science est estimable, mais la vertu l' est bien davantage. Le cadet est riche, mais l' aîné l' est davantage. Cela me plaît davantage. Je n' en sais pas davantage. J' ai cru pouvoir faire pour vous davantage. Je vous aimerais bien davantage, si vous étiez raisonnable.

Il se dit aussi pour Plus longtemps. Vous êtes pressé, ne restez pas davantage.

DAVIER. s. m.

DAVIER. s. m. Instrument de fer ou d' acier, en forme de tenaille courbée, dont les dentistes se servent pour arracher les dents.

DE. préposition

DE. préposition Ce mot, dans le sens propre, sert à marquer Un rapport de départ, de séparation, d' extraction, de dérivation, d' origine, etc. (Lorsqu' il précède l' article masculin suivi d' une consonne ou d' une h aspirée, on le contracte en du, pour de le; et lorsqu' il précède l' article pluriel des deux genres, on le contracte en des, pour de les. Devant un mot commençant par une voyelle ou une h non aspirée, l' e se retranche, et on le remplace par l' apostrophe. ) Se mouvoir de haut en bas, de bas en haut. Descendre de cheval. S' éloigner de quelqu' un. Ôtez-vous de là. S' écarter de la droite ligne. S' écarter de la règle. Partir d' un lieu. À dater, à compter, à partir de ce jour. Aller d' une ville à une autre, de ville en ville. L' espace qui s' étend du fleuve à la montagne. Passer de la tristesse à la joie. Une chose transmise de père en fils, de génération en génération. Il arrive de Londres. D' où vient-il? Il vient de Marseille, de l' église, du jardin. Il vient de loin, d' ici près. Cette rivière vient des Alpes. Le vent vient du nord. Ces marchandises ont été apportées de l' Inde. Arracher un clou de la muraille. Les mots qu' on a retranchés de ce passage. Délivrer quelqu' un de prison. Exclure, chasser quelqu' un d' une compagnie. On le retira d' une fondrière. Retirer quelqu' un du vice. L' huile qu' on extrait des olives. Le marbre qu' on tire d' une carrière. Les conséquences que l' on tire d' un principe. Que conclure, qu' inférer de cette réponse? Je l' ai reçu de ses mains. Recevoir de toutes mains. Les nouvelles que je reçois de Paris. Il doit m' écrire de Cambray. Cette lettre est datée de Londres. Ce que j' attends de vous, de votre complaisance. Sortir de sa maison, de chez soi, de la ville, d' un pays. Après sa sortie de prison. L' eau qui jaillit d' un rocher. Les branches qui naissent du tronc. Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Il descend de ces rois. Né de parents obscurs. Natif de telle ville. Originaire de tel pays. À cette acception se rapportent les locutions adverbiales: D' outre en outre. De part en part. De mieux en mieux. De plus en plus. De point en point. Etc.

Regarder, considérer, etc., du haut d' une montagne, de près, de loin, d' en bas, etc., Diriger ses regards vers un objet du haut d' une montagne, d' un lieu qui est proche, qui est loin, etc. On dit dans un sens analogue: Parler de loin, de près. Écouter de loin, de près. Etc.

Il vient de sortir, de partir, d' arriver, etc., Il n' y a qu' un moment qu' il est sorti, parti, arrivé, etc. On dit dans le même sens, Il ne fait que de sortir, de partir, etc.

De par le roi. Formule qui signifie, Au nom du roi, et qui se met au commencement de divers actes publics portant sommation, injonction, etc. On met aussi, en tête des jugements qui autorisent la saisie ou la vente des biens meubles et immeubles, De par le roi, la loi et justice.

Devant le mot Côté désignant un lieu, un endroit, ou une face de quelque objet, De reçoit plus fréquemment une valeur analogue à celle de Vers, dans, à, sur. Mettez-vous de ce côté-ci, vous verrez mieux. Il s' en est allé du côté d' Orléans. Voulez-vous que nous passions de l' autre côté? Regardez bien de ce côté. Cette robe est plus longue de ce côté que de l' autre. On doit rapporter à cet alinéa les locutions suivantes: De côté et d' autre. D' un côté... de l' autre ou d' un autre. D' une part... d' autre part. D' une et d' autre part. De mon côté (Pour ce qui me regarde). Etc.

Se ranger, se mettre du parti de quelqu' un, Embrasser son parti.

DE

DE sert particulièrement à marquer La relation d' une distance ou d' une durée quelconque avec le lieu, avec l' époque où elle commence. Paris est à trente lieues d' Orléans. Il était loin de moi, près de moi, auprès de moi, à deux pas de moi, à quelque distance de moi. Il se vit à deux doigts de sa perte. Distant de. Voisin de. Proche de. Approcher, s' approcher de quelqu' un (Venir à l' endroit qui est proche de quelqu' un). De la tête aux pieds. Nous verrons bien des choses d' ici à ce temps-là, d' ici là. D' aujourd' hui en huit. Du jeudi au dimanche. Du matin au soir. De temps en temps. D' heure en heure. De moment en moment.

Ils étaient de vingt à vingt-cinq, Leur nombre était entre vingt et vingt-cinq. Je serai chez vous de cinq heures à six, Je serai chez vous entre cinq et six heures. Etc.

DE

DE s' emploie également dans certaines locutions pour marquer L' espèce de relation qui est entre les personnes ou les choses. Il y a une grande différence de l' un à l' autre, de cet homme à celui-là, etc. Différer du tout au tout. Traiter de puissance à puissance, d' égal à égal. De pair à compagnon. De Turc à More, etc. De vous à moi cela ne peut souffrir aucune difficulté.

Fam., Ceci est de vous à moi, ceci de vous à moi, Ceci doit rester secret entre vous et moi.

DE

DE a quelquefois pour complément le mot qui désigne La personne ou la chose d' où part l' action qu' éprouve une autre personne, une autre chose; et alors il équivaut à la préposition par. Se faire suivre de ses gens. Ce mot est quelquefois précédé de tel autre. Il voulait n' être vu de personne. Je ne suis pas connu de vous. Se faire aimer, se faire bien venir, se faire haïr de quelqu' un. Il est respecté de tous.

Il a souvent aussi pour complément le nom qui indique La matière, l' instrument, le moyen, l' objet indirect de l' action, la cause, etc. Il a fait de ce bloc une statue admirable. Il veut faire de son fils un avocat. Faire de nécessité vertu. Déjeuner d' un pâté. Avoir de quoi boire, de quoi manger. Frapper du pied la terre, le plancher. Se servir d' un couteau. Se munir de pistolets. S' armer de résolution. User d' adresse. Payer de ses deniers. Payer de sa personne. Envelopper de paille. Frotter d' huile. Charger de marchandises une voiture, un bateau. Dépouiller quelqu' un de ses habits. Combler de pierres un fossé, un puits. Élever de plusieurs pieds une digue, une muraille. Accabler de coups, de reproches. Pourvoir des choses nécessaires. Priver quelqu' un de ses biens, de la vue. Accuser d' un crime. Enflammer de courroux. Ravir de joie. Toucher de compassion. Souffrir de la goutte. Souffrir des yeux, de la poitrine. Mourir de faim. Trembler d' effroi.

Traiter quelqu' un de lâche, le qualifier de traître; se qualifier de prince, etc., Appeler quelqu' un traître, lâche; prendre le titre de prince, etc. On dit de même, Taxer de folie, de sottise, etc.

Il suffit de cela, il y a assez de cela pour... Cela suffit pour... Il suffit de cela, il y a assez de cela pour mettre tout en combustion. On dit d' une manière analogue, J' ai assez, j' ai beaucoup, j' ai trop de cela, Cela me suffit, cela est beaucoup, est trop pour moi.

DE

DE concourt pareillement avec l' expression qu' on lui donne pour régime, à indiquer La manière dont une action se fait, s' exécute, et quelquefois pour exprimer un état. Faire entrer quelqu' un de force. Frapper d' estoc et de taille. Jouer de bonheur, de malheur. Boire d' un seul trait. Franchir d' un saut, d' un bond. Être de travers. Regarder de côté. Parler d' abondance. Répondre de vive voix. D' une voix unanime. Peut-on se comporter de la sorte? Je m' y prendrai de telle manière. De façon ou d' autre. Tous deux étaient d' intelligence. Ils ont agi de concert. Agir de soi-même, de son chef, de son propre mouvement. Aimer de tout son coeur. Cela va de soi. Posséder de fait. Succéder de droit, de plein droit.

Il s' emploie aussi après beaucoup de verbes, ou de locutions qui en tiennent lien, dans le sens des mots Sur, touchant, concernant, relativement à. Je l' informerai de votre arrivée. Ce mot se dit de telle chose. Que pensez-vous de cela? Médire de quelqu' un. S' ingérer, se mêler des affaires d' autrui. Parler d' une affaire. Trafiquer, faire trafic de quelque chose. Décider du sort de quelqu' un. Traiter de la paix. Ce chapitre traite de telle matière. Il ne s' agit point, il n' est point question de cela. Répondre de quelqu' un. Désespérer de sa guérison. Se méfier de quelqu' un. Féliciter quelqu' un d' un succès. Se repentir d' une faute. Se plaindre de quelqu' un. Faire justice d' un traître. S' apercevoir de quelque chose. Différer d' avis. Justifier de sa qualité. Rendre compte de sa gestion. Demander réparation d' une injure. Faire fi de quelque chose. Cela fait foi de ce que j' ai avancé. Il en sera de cela comme du reste. Pour ce qui est de lui. C' est fait de nous. Il y va de ma vie. Souvent, dans les titres d' ouvrages, de chapitres, etc., tout ce qui précède la préposition est sous-entendu; ainsi on dit simplement, De l' usure, De la chasse, Du théâtre, etc., pour dire, Ouvrage, chapitre, article qui traite, où il est parlé de l' usure, de la chasse, du théâtre, etc. --- On doit rapporter à cet alinéa les imprécations telles que Foin de moi! La peste soit du maraud! Etc.

Fam., On dirait d' un fou, etc. Voyez DIRE.

DE

DE régit également le mot ou les mots qui servent à déterminer, à préciser la signification d' un adjectif. Plein d' eau. Vide de sens. Bien fait de sa personne. Doux et humble de coeur. Perclus de tous ses membres. Large de six pieds. Plus grand de trois pouces. Âgé de trente ans. Digne d' envie, d' estime, de louange. Sûr de son fait. Responsable de quelque chose. Avide de gain. Jaloux des succès d' autrui.

Il sert quelquefois à déterminer d' une manière analogue les substantifs qui désignent une personne considérée par rapport à une certaine qualité. Possesseur de fait. Héritier de droit. Il n' était roi que de nom. Allemand d' origine. Français de coeur. Il est chirurgien de profession, de sa profession. C' est un menteur de profession. On dit à peu près de même, Possession, gouvernement, puissance de fait.

Souvent la préposition De a pour complément un verbe à l' infinitif, lorsqu' elle sert, comme dans les divers exemples qui précèdent, à déterminer les mots qui expriment une action, une qualité. On l' accusa d' avoir conspiré. Je vous charge de lui écrire. Faites-leur signe d' approcher. Tâchons de l' obtenir. S' efforcer de marcher. Il s' excusa d' y aller. Se repentir d' avoir trop parlé. Désespérer de réussir. S' ennuyer de lire. Il est incapable de mal faire. Je suis impatient de l' entendre.

DE

DE se place de même entre certains verbes actifs et l' infinitif qui indique l' objet direct de l' action. On lui conseilla de partir. Négliger d' écrire. Se proposer de faire une chose. Dites-lui de venir. Je me rappelle bien de l' avoir vu. Avant que l' orateur eût commencé de parler. Il ne laissa pas de le faire. Il mérite d' être admis. Puis-je espérer de le voir? Je désire de l' entendre. On dit également bien, J' espère de le voir, et J' espère le voir. On dit aussi, Je désire l' entendre. Voyez ESPÉRER et DÉSIRER.

Plusieurs verbes, tels que Commencer, continuer, etc., se construisent, devant l' infinitif, tantôt avec la préposition De, tantôt avec la préposition À. Voyez, pour la différence de sens qui en résulte, l' article de cette dernière préposition.

Quelquefois, lorsque le verbe qui précède la préposition De peut être aisément suppléé, on le retranche, afin de donner plus de rapidité et de vivacité à l' expression. Aussitôt les ennemis de s' enfuir et de jeter leurs armes (se hâtèrent de s' enfuir et de jeter leurs armes). Il s' éloigna tout honteux, et nous de rire (et nous commençâmes de rire). Ce genre d' ellipse est un gallicisme qui s' emploie surtout dans le langage familier.

L' emploi de la préposition De avec l' infinitif a lieu également dans beaucoup d' autres cas difficiles à préciser, et où bien souvent elle semble n' être qu' une particule destinée à lier le verbe avec ce qui le précède. Les exemples suivants pourront servir à en donner quelque idée. Il aima mieux périr que de se rendre. Plutôt mourir que d' être esclaves. Je mourrais plutôt que d' y consentir. C' était peu pour lui d' avoir obtenu cet avantage. C' est folie, c' est être fou que d' entreprendre cela. Vous êtes bien bon de le croire. Ce que c' est que d' être heureux! C' est à vous que je dois de n' être pas plus maltraité. J' irai vous voir avant de partir. Il veut, avant que de partir, régler toutes ses affaires. Il est juste de le récompenser. Il convient d' agir promptement. Il importe de le savoir. Il suffira de vous dire que... C' est à vous qu' il appartient de l' interroger, de décider cela, ou elliptiquement, C' est à vous de l' interroger, de décider cela. Il entre dans ses vues de leur laisser ignorer cela. À quoi sert-il de dissimuler? ou simplement, Que sert de dissimuler? L' essentiel, le principal, le plus sûr, etc., est d' agir ainsi, de faire telle chose.

DE

DE après les noms, s' emploie fréquemment pour marquer Appartenance, dépendance. --- 1° Avec un complément déterminé, c' est-à-dire, qui indique d' une manière précise telle personne ou telle chose: Le livre de Pierre. La maison de mon frère. La patrie, le nom, la condition, la profession d' une personne. La miséricorde de Dieu. Les actions de quelqu' un. C' est là le propre, le fait d' un ignorant. Elliptiq., Cela n' est pas d' un honnête homme (n' est pas le propre ou l' action d' un honnête homme). Le siècle de Louis XIV. Le roi de France. Les habitants de Paris. Les arbres des forêts. Les soldats d' une compagnie. Les animaux de telle classe. Un homme du peuple. Les gens de sa profession. Les hommes de l' art. La qualité, la nature, l' essence, la matière d' une chose. La force du lion. La beauté d' une femme. Les charmes de la vertu. Le sujet d' un discours. Le sens d' un mot. La largeur d' un fleuve. La couleur d' une étoffe. La dureté du fer. Le bruit du canon. La lumière du soleil. L' importance d' une affaire. L' agrément d' un séjour. --- 2° Avec un complément indéterminé, c' est-à-dire, qui n' indique la personne ou la chose que d' une manière vague et générale: Ménage de garçon. Bien de famille. La qualité d' ambassadeur. La profession d' avocat. Envie de femme grosse. Caprice d' enfant. Nom d' homme. Nid d' aigle. Poisson de rivière. Eau de fontaine. Voix de femme. Tableau de genre. Pièce de canon, d' artillerie. Excès de chaleur. Couleur d' or. --- À cet emploi se rapportent plusieurs locutions particulières, telles que: Au lieu de. En vertu de. Afin de. À titre, en qualité de. À l' égard de. À propos de. À cause de. En conséquence, par suite de. En présence de. À côté de. Au travers de. Etc.

Nous allons présenter séparément chacun des rapports divers qui ont plus ou moins d' analogie avec celui d' Appartenance, de dépendance.

1° Rapport d' une chose à celui qui l' a faite, produite, etc. Les tragédies de Corneille. Les tableaux de Raphaël.

2° Rapport d' une personne ou d' une chose au lieu d' origine; d' une chose au lieu où elle a été faite, où elle s' est passée, etc. Denys d' Halicarnasse. Le vent du nord, du sud. Vent de nord, de sud. Du vin de Champagne. Un foulard des Indes. Le concile de Trente. La bataille d' Austerlitz.

3° Rapport au temps, à l' époque. Les institutions du moyen âge. Du vin de telle année. Les moeurs du temps. Les hommes d' à présent, d' aujourd' hui.

4° Rapport à la cause (presque toujours avec complément indéterminé). Pluie d' orage. Acte de dévouement. Trait de courage. Mouvement d' impatience. Cri de douleur. Accès de fièvre. Larmes de plaisir. Tour de faveur. Dans les phrases analogues où le complément est déterminé, on n' aperçoit ordinairement qu' un rapport de simple dépendance. Les actes d' un dévouement aveugle. Le cri de sa douleur.

5° Rapport à l' instrument (surtout avec complément indéterminé). Coup de bâton, de fusil, d' archet. Trait de plume. Signe de tête. Serrement de main.

6° Rapport d' une personne à une autre, établi par les liens du sang, par quelque alliance, par les sentiments, le devoir, les conventions, etc. Le père d' Alexandre. Le fils de mon ami. L' oncle, le cousin de ma femme. La femme, la veuve d' un tel. Le mari d' une telle. Les héritiers du défunt. Les disciples de Socrate. Les amis, les ennemis d' une personne. L' aide de camp d' un général. Le cuisinier d' un grand seigneur.

7° Rapport d' une chose à ce qu' elle concerne, à son objet, à sa fin, à son but. Le ministère de la justice. L' administration des postes. Une société d' assurance. Le commerce des grains. La jouissance d' un bien. Le droit de chasse. La composition d' un ouvrage. La nouvelle d' un événement. La défense d' un accusé, d' une doctrine. Voeu de chasteté. Traité de paix. Acte de vente. Certificat d' origine. Le souvenir d' un événement. Inspirer à quelqu' un l' horreur du vice, la haine des méchants, le mépris des richesses, l' amour du vrai, du juste, etc. L' action de manger, de boire, de marcher, etc. La faculté de se mouvoir. Le besoin de dormir. Le droit de parler. L' intention de partir. On doit rapporter à cet emploi les locutions telles que Le ministre de la justice, le directeur des postes, les assureurs d' un navire, le possesseur d' une chose, l' auteur d' un livre, d' un tableau, des rivaux de gloire, et leurs analogues.

8° Rapport particulier au sujet traité, à la chose expliquée, enseignée, etc. Traité de l' usure. Le titre des successions. Dictionnaire des rimes. Cours d' histoire, de droit. Leçons de dessin, de danse, etc. --- On dit en des sens analogues: Professeur d' histoire. Maître de danse. Etc.

9° Rapport à la destination habituelle ou momentanée (surtout avec complément indéterminé). Salle de spectacle. Place d' armes. Cour de justice. Port de mer. Habit de cérémonie. Vêtement d' homme, de femme. Chien de chasse, d' arrêt. Pierre de touche. Valet de pied. Les hommes de garde, de service, de corvée, etc. C' est dans un sens analogue à celui du dernier exemple qu' on dit, Être de garde, de service, etc.

10° Rapport à la profession (presque toujours avec complément indéterminé). Un homme de cabinet, de lettres, de plume. Un homme de guerre, d' épée. Un homme de peine. Une femme de ménage.

11° Rapport à la condition (presque toujours avec complément indéterminé). Un homme de qualité, de condition. Un fils de famille. Une dame de haut parage, du haut parage. Un homme de basse extraction. Un homme de peu, de rien.

12° Rapport d' une personne ou d' une chose à ce qui la modifie et la distingue, à sa qualité, à sa nature, etc. Un homme de haute taille. Une personne de mauvaise mine. Un homme de génie, de courage, de bonne volonté. Un jeune homme d' une conduite réglée. Un enfant d' un bon naturel. Un vaisseau de haut bord. Une rivière de peu de largeur. Une chose de même grandeur, de la même grandeur qu' une autre. Affaire d' importance. Marchandises de bonne, de mauvaise qualité. Remède d' un effet sûr. Étoffe de durée. Robe de couleur. Fruit de forme ronde. Poudre de senteur. On peut rapporter à cet alinéa la phrase, Être de loisir, Avoir quelque loisir, n' avoir pour le présent aucune occupation.

13° Rapport particulier d' une personne ou d' une chose à ce qui constitue sa dimension, sa valeur, sa durée, sa force, etc. Un homme de cinq pieds trois pouces. Une pièce de vingt francs. Une dot de vingt mille écus. Une armée de cent mille hommes. Une maison de cinq étages. Un vers de dix syllabes. Une guerre de trente ans. Un enfant de six mois. Un froid de dix degrés.

14° Rapport du contenant au contenu. Une bouteille de vin. Une tasse de café. Un panier de fraises. Les locutions ainsi formées ne désignent très-souvent que le contenu. Boire une bouteille de vin. Etc.

15° Rapport de la partie au tout, à l' ensemble. --- Avec complément déterminé: La main d' une personne. Le derrière de la tête. Le bout du doigt. La lame d' une épée. Le pied d' une montagne. Les colonnes d' un temple. Le commencement, la fin, le milieu, l' extrémité de quelque chose. --- Avec complément indéterminé: Une lame d' épée. Une main de femme. Une branche d' arbre. Etc.

16° Rapport d' une chose à ce dont elle est formée, composée (toujours avec complément indéterminé). Une goutte d' eau. Une prise de tabac. Un morceau de pain. Une bouteille de vin. Une pièce de terre. Six pieds de terre. Une somme d' argent. Un escadron de hussards. Une paire de pistolets. Un couple de pigeons. Une classe d' animaux. Un faisceau de lances. Un recueil de poésies. Les adverbes de quantité forment avec la préposition De un grand nombre de locutions, qui toutes se rapportent à cet emploi. Beaucoup d' argent. Trop de richesses. Assez de pouvoir. Peu de bien. Plus de monde. Moins de ressources. Combien de soldats.

17° Rapport particulier d' une chose à la matière dont elle est faite. Une porte de bois. Un pont de pierre. Une barre de fer. Une tabatière d' or. Une table de marbre. Un habit de drap. Un lit de plume. Un balai de plumes. Un collier de perles. Une cotte de mailles. C' est un homme de chair et d' os comme vous et moi. On dit figurément: Un coeur de rocher. Un bras de fer.

18° Rapport d' une portion ou fraction à la totalité, souvent avec l' idée accessoire de retranchement ou d' extraction (et toujours avec complément déterminé). Le tiers, le quart, la moitié de la somme. Il perdit une partie de sa fortune, et dans la même analogie, la totalité de sa fortune. Une portion, une partie du territoire. Le reste du temps. Il fait partie de cette assemblée. Donnez-lui un morceau de ce pain. Prenez quelques gouttes de cet élixir. Cela n' a rien diminué de sa gloire. Quel est le plus habile de ces deux hommes? ou (en considérant à part l' un de l' autre les termes comparés, et en redoublant la préposition), Quel est le plus habile, de cet homme-ci ou de celui-là? Il envoya dix hommes de sa troupe. De deux choses l' une. De deux jours l' un. De tous les pays que j' ai parcourus, aucun ne m' a paru plus beau que la France. De six cents hommes qui montèrent à l' assaut, pas un n' est revenu. Plusieurs de ces personnes y étaient. Il fut un des premiers qui demandèrent cette réforme. L' un des plus célèbres philosophes de l' antiquité. C' est, de tous ces monuments, le seul qui soit resté debout. Dix de ces pièces de monnaie n' en valent qu' une de celles-là. On doit rapporter à ce paragraphe les locutions Rien du tout, Pas la moindre chose prise sur le tout; et Point du tout, pas du tout, où les mots Point et pas expriment la plus petite quantité possible de quelque chose.

On sous-entend quelquefois le mot qui désigne la portion ou fraction, quand il peut être aisément suppléé. Prenez de cela. Donnez-lui de ceci. Mangez de cette soupe. Goûter d' un mets. J' ai bu de son vin. Elle a perdu de sa fraîcheur. Il recevra de mes nouvelles. Il fut des premiers à réclamer. Voilà de mes gens, qui veulent recevoir et ne point donner. Je ne suis pas de ces gens qui disent... Il est de telle assemblée, de tel parti. Je suis de vos amis. Êtes-vous des nôtres? N' être plus de ce monde. Non, du tout. On dit à peu près de même, Être d' un repas, d' une noce, de noce, d' un bal, d' une fête, de fête, d' une partie, etc., Y assister, y prendre quelque part.

La préposition De n' est même très-souvent qu' un mot partitif, qu' une particule extractive désignant Une quantité vague, un nombre indéterminé. Prendre de la nourriture. Manger de la viande, de bonne viande. Boire du vin, de bon vin, du vin vieux. Voilà de bonne eau. J' ai de bon tabac. De l' eau bonne à boire. Des soldats braves. De braves soldats. Ce sont de bonnes gens. C' étaient de jeunes et jolies femmes. C' étaient de jeunes fous, des jeunes gens. Dire de bonnes plaisanteries. Dire des bons mots. Prendre des oiseaux. Donner de l' argent. Je veux du bon, du beau, du neuf, du solide, etc. Il y a des hommes ainsi faits. Il est des moments où... Si j' ai de l' argent, ce n' est pas pour le dépenser follement. Le pluriel Des a quelquefois le sens de Plusieurs. Il a été des années sans le voir. On y voit des milliers d' arbres.

Dans les phrases négatives, De partitif équivaut à peu près aux mots Nul, aucun, mais alors son complément ne reçoit jamais l' article. Je n' ai de volonté que la tienne. Je ne connais pas d' homme plus importun. Parler sans faire de fautes. Il n' a point tué d' ennemis. Ne pouvoir souffrir de rival, de rivaux. N' avez-vous point d' enfants? N' avoir plus d' amis, de bien.

Quelquefois la phrase a un tour négatif et un sens positif. Dans ce cas, le mot qui sert de complément à la préposition doit toujours être précédé de l' article. Je n' ai pas de l' argent pour le dépenser follement. N' avez-vous pas de la santé, de la fortune, des amis? que vous faut-il de plus? Il ne peut parler sans faire des fautes.

DE

DE précédant un adjectif, un participe passif, etc., peut ordinairement se résoudre par un pronom relatif suivi du verbe Être. Il y eut mille hommes de (qui furent) tués. Il y a dans ce qu' il dit quelque chose de (qui est) vrai. Y a-t-il quelqu' un d' assez (qui soit assez) ignorant pour... Je ne vois rien là de (qui soit) bien étonnant. A-t-on jamais oui rien de (qui soit) pareil? Sa conduite n' a rien de (qui soit) noble. Rien de (qui soit) plus simple que cela. Je ne vois rien de (qui soit) mieux. Sinon, rien de fait (qui soit fait, arrêté, conclu).

DE

DE s' emploie d' une façon particulière pour distinguer les noms propres de nobles, ordinairement empruntés au lieu d' origine, à quelque particularité locale, à une terre, etc. Henri de la Tour d' Auvergne. Madame de Maintenon. Monsieur de Caylus. Dans la plupart de ces dénominations, il y a ellipse d' un titre de noblesse (Madame la marquise de Maintenon. Monsieur le comte de Caylus.)

Il se prend quelquefois substantivement, par allusion au sens qui précède. Mettre le de devant son nom. Cet emploi est familier.

DE

DE sert quelquefois à unir le nom commun d' une chose avec le mot ou l' expression qui la distingue de toutes les autres choses semblables. La ville de Paris. Le fleuve du Rhône. Le mois de septembre. La comédie du Misanthrope. Le mot de gueux est familier. Le cri de Vive le roi!

Il se met encore, dans le discours familier, après un substantif, ou après un adjectif qui peut être employé substantivement, pour joindre ces mots avec le nom de la personne ou de la chose qu' ils qualifient. Ce diable d' homme. Quel chien de métier! Un fripon d' enfant. Un drôle de corps. Une drôle d' affaire.

Il s' emploie dans certaines locutions consacrées, pour exprimer L' excellence d' une chose sur toutes les autres choses de même nature. Ainsi on dit, dans le style de la Bible: Le saint des saints, Le lieu le plus saint du temple. Le Cantique des cantiques, Le cantique par excellence. Vanité des vanités, La plus grande des vanités. Dans le style élevé, L' Être des êtres, L' Être suprême. Etc.

DE

DE entre aussi dans plusieurs locutions adverbiales, ou autres, qui indiquent Une certaine époque ou Une certaine durée. Nous partîmes de nuit, de jour. Je sortis de bonne heure. De grand matin. De présent (en termes de Pratique). Du vivant d' un tel. C' était bien autre chose de mon temps. De tout temps il en fut ainsi. Il ne viendra pas d' aujourd' hui. Il ne m' a pas quitté de tout le jour. Je ne le reverrai pas de huit jours. De ma vie je n' ai vu pareille chose. De mémoire d' homme.

Il sert également dans certaines locutions à marquer Conformité. Je suis de votre avis. Cela n' est pas de mon goût. Les cérémonies d' usage (usitées). Ce mot n' est d' usage qu' en telle phrase. Cela n' est plus de mode. Cela n' est pas de la bienséance (n' est pas bienséant). Cela n' est pas du jeu. Je sais ce qui est de mon devoir. Comme de raison. Comme de juste. De l' aveu de tout le monde. C' est de mon consentement qu' il a fait cela. Il est de fait que... On dit à peu près de même: Cela est de rigueur. Être de mise. Etc.

Pour toutes les autres locutions, telles que D' avance, d' abord, d' ailleurs, du moins, de suite, du reste, de plus belle, de nouveau, d' ordinaire, de grâce, de retour, etc., voyez les différents articles des mots qui accompagnent la préposition.

La particule relative En remplace, dans plusieurs cas, la préposition De et son régime. Voyez l' article de cette particule.

DE

DE sert à former un grand nombre de composés, et modifie plus ou moins la signification du mot simple: Découler (couler de haut en bas). Dévier (s' écarter de la voie). Démontrer (montrer, faire voir complétement). Dénouer (défaire ce qui était noué). Etc. --- Mais la particule Dé qui entre dans la composition des mots n' est pas toujours la préposition De; elle n' est souvent qu' une alteration des particules dis ou di, comme dans Départir, désunir, analogues à Disperser, dissoudre. Dans certains cas, on peut lui attribuer indifféremment l' une ou l' autre origine: Déjoindre, dépouiller, déterminer (en latin, Dejungere ou disjungere, despoliare ou dispoliare, determinare ou disterminare).

DÉ. s. m.

DÉ. s. m. Petit morceau d' os ou d' ivoire, de figure cubique, ou à six faces, dont chacune est marquée d' un différent nombre de points, depuis un jusqu' à six, et qui sert à jouer. Des dés bien marqués. Des dés écornés. Une balle de dés. Jouer aux dés, aux trois dés. Tenir les dés. Un coup de dés. Piper les dés. Dés chargés. Dans les cas où ce mot pourrait être confondu avec son homonyme, on dit ordinairement, Dé à jouer.

Avoir le dé, Être le premier à jouer. Flatter le dé, Jeter doucement les dés en jouant, dans l' espoir de n' amener qu' un petit nombre de points. Rompre le dé, Arrêter les dés quand ils sortent du cornet, ce qui rend le coup nul. Faire quitter le dé, Faire abandonner les dés par le joueur qui les tient, pour qu' ils passent à un autre.

Fig. et fam., Flatter le dé, Déguiser, adoucir quelque chose de fâcheux par des termes qui en cachent une partie, ou qui font le mal moins grand. En lui annonçant cette nouvelle, il a flatté le dé. Parlez-nous franchement, ne flattez point le dé.

Fig. et fam., Tenir le dé dans la conversation, Se rendre maître de la conversation. Il veut toujours tenir le dé.

Fig. et fam., Faire quitter le dé à quelqu' un, rompre le dé, Obliger quelqu' un à céder, à renoncer à quelque entreprise.

Fig. et fam., Je jetterais cela à trois dés, je jouerais cela à trois dés, se dit Pour marquer l' indifférence où l' on est du choix qu' on peut faire entre deux ou plusieurs choses.

Prov. et fig., Le dé en est jeté, se dit en parlant D' un parti pris, de la résolution où l' on est de faire une chose, quoi qu' il puisse arriver.

Fig. et fam., C' est un coup de dés ou de dé, C' est une affaire où le hasard aura beaucoup d' influence.

Fig. et fam., À vous le dé, C' est à vous à parler, à répondre, à agir.

DÉ

DÉ en termes d' Architecture, La partie cubique d' un piédestal. Le piédestal est composé d' une base, d' un dé et d' une corniche.

Il se dit également de Petits cubes de pierre qu' on place sous des poteaux, des colonnes, des vases, etc., pour les isoler de terre. Ce parterre est entouré de dés qui supportent des vases.

DÉ. s. m.

DÉ. s. m. Petit instrument de métal ou d' autre matière solide, dont celui ou celle qui coud se garnit le bout du doigt, ou le milieu du doigt, afin de pousser l' aiguille plus facilement et sans risquer de se blesser. Dé d' or, d' argent, d' ivoire, etc. Dé fermé. Dé ouvert. Dans les cas où ce mot pourrait être confondu avec son homonyme, on dit ordinairement, Dé à coudre.

DÉBÂCLAGE. s. m.

DÉBÂCLAGE. s. m. Action de débâcler un port, des bâtiments, etc.

DÉBÂCLE. s. f.

DÉBÂCLE. s. f. Rupture, ordinairement subite, de la glace qui couvrait une rivière, et qui se partage alors en glaçons dont la descente est plus ou moins rapide. La rivière grossit, il faut se préparer à la débâcle. La débâcle a fait périr bien des bateaux.

Il se dit, figurément et familièrement, de Tout changement brusque et inattendu qui amène du désordre, de la confusion. Ce fut une débâcle générale. Cet accident commença la débâcle de sa fortune.

DÉBÂCLE

DÉBÂCLE se dit aussi quelquefois pour Débâclage. Il y a un temps déterminé pour la débâcle du port.

DÉBÂCLEMENT. s. m.

DÉBÂCLEMENT. s. m. Le moment de la débâcle des glaces; ou L' action de débâcler un port, des navires, des bateaux. Beaucoup de bateaux ont péri par le débâclement de la rivière. Il est peu usité.

DÉBÂCLER. v. a.

DÉBÂCLER. v. a. Débarrasser un port des navires, des bateaux vides, afin d' en rendre l' accès libre à ceux qui arrivent chargés. Débâcler un port. Débâcler des bateaux.

Il signifie populairement, Ouvrir ce qui était bâclé. Débâcler une porte, une fenêtre.

Il est aussi neutre, et se dit D' une rivière, quand les glaces viennent à se rompre et à suivre le cours de l' eau. La rivière a débâclé cette nuit.

DÉBÂCLÉ, ÉE. participe

DÉBÂCLÉ, ÉE. participe

DÉBÂCLEUR. s. m.

DÉBÂCLEUR. s. m. Officier qui préside au débâclage d' un port.

DÉBAGOULER. v. n.

DÉBAGOULER. v. n. Vomir.

Il s' emploie aussi figurément comme verbe actif, et signifie, Dire avec précipitation et diffusion tout ce qui vient à la bouche. Il débagoula un torrent d' injures. Dans les deux sens, il est bas.

DÉBAGOULÉ, ÉE. participe

DÉBAGOULÉ, ÉE. participe

DÉBAGOULEUR. s. m.

DÉBAGOULEUR. s. m. Celui qui dit sans retenue toutes les injures qui lui viennent à la bouche. Il est bas.

DÉBALLAGE. s. m.

DÉBALLAGE. s. m. Action de déballer. On vient de faire le déballage de ces marchandises.

DÉBALLER. v. a.

DÉBALLER. v. a. Défaire une balle, un ballot, ôter l' emballage. Déballer des marchandises. On n' a pas encore déballé mes meubles.

DÉBALLÉ, ÉE. participe

DÉBALLÉ, ÉE. participe

DÉBANDADE À LA. loc. adv.

DÉBANDADE À LA. loc. adv. Confusément et sans ordre. L' armée, les troupes s' en allèrent à la débandade. Il est familier.

Fig. et fam., Mettre tout à la débandade, Porter dans un lieu, dans une affaire, le désordre et la confusion. Laisser tout à la débandade, Abandonner au hasard le soin de son bien, de ses affaires, ou de celles dont on est chargé, comme si on en désespérait. On dit de même, Tout va à la débandade. On dit aussi, Vivre à la débandade, Ne mettre aucune suite, aucune règle dans ses moeurs et dans sa conduite.

DÉBANDEMENT. s. m.

DÉBANDEMENT. s. m. Action de se débander. Il se dit principalement Des troupes. Il y eut un débandement général.

DÉBANDER. v. a.

DÉBANDER. v. a. Ôter une bande. Débander une plaie.

Il signifie aussi, Détendre. Débander un are, un pistolet.

Fig., Se débander l' esprit, Donner un peu de relâche à son esprit après une longue application.

DÉBANDER

DÉBANDER avec le pronom personnel, se dit en parlant Des armes dont le ressort se détend de lui-même. Son fusil se débanda. Son are s' était débandé.

Fig., Le temps se débande, se dit Lorsque la température commence à se radoucir, à se relâcher, après une forte gelée. Cette locution vieillit.

DÉBANDER

DÉBANDER se dit aussi, avec le pronom personnel, Des gens de guerre qui se séparent, confusément et sans ordre, de la troupe dont ils font partie. Les soldats se débandèrent pour aller piller.

Il se dit également D' un corps de gens de guerre qui se disperse sans ordre, pour s' enfuir, ou pour se retirer. Toute l' armée se débanda. Ce régiment se débanda.

DÉBANDÉ, ÉE. participe

DÉBANDÉ, ÉE. participe

DÉBANQUER. v. a.

DÉBANQUER. v. a. T. de Jeu. Gagner tout l' argent qu' un banquier a devant lui. On le débanqua deux jours de suite.

DÉBANQUÉ, ÉE. participe

DÉBANQUÉ, ÉE. participe

DÉBAPTISER. v. a.

DÉBAPTISER. v. a. Priver quelqu' un des avantages du baptême. Il n' est guère usité que dans cette phrase familière, Il se ferait plutôt débaptiser que de faire telle chose.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Changer le nom de quelqu' un. Débaptiser quelqu' un par méprise. On l' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. Il jugea à propos de se débaptiser, pour mieux dérouter les limiers de la police.

DÉBAPTISÉ, ÉE. participe

DÉBAPTISÉ, ÉE. participe

DÉBARBOUILLER. v. a.

DÉBARBOUILLER. v. a. Nettoyer, ôter ce qui salit, ce qui rend sale. Il ne se dit guère qu' en parlant Du visage. Débarbouiller un enfant. Se débarbouiller le visage. On l' emploie aussi avec le pronom personnel régime direct. Allez vous débarbouiller.

DÉBARBOUILLÉ, ÉE. participe

DÉBARBOUILLÉ, ÉE. participe

DÉBARCADÈRE. s. m.

DÉBARCADÈRE. s. m. T. de Marine, emprunté de l' espagnol. Espèce de cale, de jetée qui, du rivage, s' avance un peu dans la mer, et qu' on nomme également Embarcadère, parce qu' elle est destinée à servir à l' embarquement comme au débarquement.

DÉBARDAGE. s. m.

DÉBARDAGE. s. m. Action de débarder.

DÉBARDER. v. a.

DÉBARDER. v. a. Tirer du bois de dessus les bateaux, ou de la rivière, et le porter sur le bord. Débarder des cotrets. Débarder un train de bois flotté.

DÉBARDER

DÉBARDER en termes de Forêts, Transporter des bois hors du taillis où ils ont été coupés, afin que les voitures n' y entrent pas, ce qui endommagerait les nouvelles pousses.

DÉBARDÉ, ÉE. participe

DÉBARDÉ, ÉE. participe

DÉBARDEUR. s. m.

DÉBARDEUR. s. m. Homme de journée qui débarde. Débardeur de bois. Vous trouverez assez de débardeurs sur le port.

DÉBARQUEMENT. s. m.

DÉBARQUEMENT. s. m. Action par laquelle on débarque des marchandises, des passagers, des troupes, etc. Le débarquement des marchandises. Après le débarquement de tous les passagers. Le débarquement des troupes se fit à la faveur de la nuit.

Des troupes de débarquement, Des troupes qu' on destine à faire une descente sur une côte.

DÉBARQUEMENT

DÉBARQUEMENT se dit aussi de L' action d' une personne qui débarque. Il fut arrêté à son débarquement.

DÉBARQUER. v. a.

DÉBARQUER. v. a. Tirer, ou faire sortir d' un navire, d' un bateau, les marchandises, les passagers, les troupes, les équipages, etc., qu' il contient. On le dit surtout en parlant D' un bâtiment parvenu à sa destination. Débarquer des marchandises. Débarquer des troupes, du canon. Où allez-vous nous débarquer?

Il s' emploie aussi comme neutre, et signifie alors, Quitter le navire, le bateau, et descendre à terre. Nous débarquâmes en tel endroit, à tel port. Le navire n' ayant pu mettre à la voile, nous fûmes obligés de débarquer.

Substantiv., Au débarquer, Dans le temps même du débarquement. Il se trouva au débarquer. On l' attendait au débarquer.

DÉBARQUÉ, ÉE. participe

DÉBARQUÉ, ÉE. participe Il ne s' emploie guère substantivement que dans cette locution figurée et familière, Un nouveau débarqué, Un homme nouvellement arrivé de la province. Il a toujours l' air d' un nouveau débarqué.

DÉBARRAS. s. m.

DÉBARRAS. s. m. Cessation d' embarras, délivrance de ce qui embarrassait. Les voilà partis, c' est un grand débarras. Il est familier.

DÉBARRASSER. v. a.

DÉBARRASSER. v. a. Ôter l' embarras, ou Ôter d' embarras. Il se dit au propre et au figuré, et souvent avec le pronom personnel. Débarrasser les rues, les chemins. Il ne sait comment se débarrasser de ses créanciers. Elle s' est débarrassée des importuns. Il avait une affaire fort ennuyeuse, mais il s' en est débarrassé. Il a bien débarrassé ses affaires depuis peu. Sa tête commence à se débarrasser. Son esprit est débarrassé de cet importun souvenir.

DÉBARRASSÉ, ÉE. participe

DÉBARRASSÉ, ÉE. participe

DÉBARRER. v. a.

DÉBARRER. v. a. Ôter la barre. Débarrer une porte.

DÉBARRÉ, ÉE. participe

DÉBARRÉ, ÉE. participe

DÉBAT. s. m.

DÉBAT. s. m. Différend, contestation, altercation. Être en débat de quelque chose. Mettre quelque chose en débat. Vider un débat. Apaiser un débat. Entre voisins il y a toujours quelques débats.

Débat de compte, Contestation formée contre quelque article de compte. Faire juger les débats d' un compte. Fournir débats, soutenements et réponses.

Prov., À eux le débat, entre eux le débat, se dit en parlant De personnes qui ont entre elles quelque contestation dont on ne veut pas se mêler.

DÉBATS

DÉBATS au pluriel, signifie quelquefois, Discussion, en parlant Des assemblées politiques. Les débats du parlement d' Angleterre. J' assistai aux débats.

Il signifie particulièrement, en Matière criminelle, La partie de l' instruction qui comprend la lecture de l' acte d' accusation, l' interrogatoire du prévenu, l' audition des témoins à charge et à décharge, les plaidoiries, et le résumé du président. Ouvrir, fermer les débats. La clôture des débats. Les débats ont duré plusieurs jours. Débats publics. Les débats eurent lieu à huis clos.

DÉBÂTER. v. a.

DÉBÂTER. v. a. Ôter le bât. Débâter un mulet, un cheval, un âne.

DÉBÂTÉ, ÉE. participe

DÉBÂTÉ, ÉE. participe

DÉBATTRE. v. a.

DÉBATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Contester, discuter. Débattre une affaire. Débattre un compte. Débattre les articles d' un compte. Débattre une question, une cause. Nous avons plusieurs fois débattu ce point-là. Cette opinion n' a été que trop long-temps débattue.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, S' agiter, se tourmenter, faire beaucoup d' efforts pour résister, pour se dégager, etc. Se débattre comme un possédé, comme un forcené. Se débattre des pieds et des mains. Un cheval qui se débat. Un poisson qui se débat dans l' eau. Un oiseau qui se débat quand on le tient. Il s' est longtemps débattu contre les gardes qui l' ont arrêté.

Prov. et fig., Se débattre de la chape à l' évêque, Disputer à qui appartiendra une chose qui n' est et ne peut être à aucun de ceux qui se la disputent.

DÉBATTU, UE. participe

DÉBATTU, UE. participe Compte bien débattu. Cause, affaire bien débattue.

DÉBAUCHE. s. f.

DÉBAUCHE. s. f. Déréglement, excès dans le boire et dans le manger; et quelquefois, L' habitude, le goût de ce genre d' excès. Grande débauche. Faire la débauche. Faire débauche. Aimer la débauche. C' est une débauche continuelle.

Il s' applique, dans un sens moins défavorable, à L' action de se livrer un peu plus que de coutume aux plaisirs de la table Faisons un peu de débauche. Nous avons fait hier une petite débauche. Ce sens est familier.

Il se prend aussi pour Incontinence outrée. C' est un homme plongé dans la débauche. C' est un homme perdu de débauches. Honteuse débauche. Sale débauche. Porter, entraîner à la débauche. Se jeter dans la débauche. Fuir les occasions de débauche. Faire quelque chose par débauche, par esprit de débauche.

Fig., Débauche d' esprit ou d' imagination, Usage déréglé de l' esprit ou de l' imagination. Cet ouvrage est une débauche d' esprit. Ces débauches d' imagination ne sauraient obtenir l' approbation des gens de goût.

DÉBAUCHER. v. a.

DÉBAUCHER. v. a. Jeter dans la débauche, dans le vice. Les mauvaises compagnies l' ont débauché. C' est la fainéantise qui l' a débauché. Débaucher une fille.

Il signifie aussi, Corrompre la fidélité de quelqu' un. Il essaya de débaucher les troupes. On lui débaucha ses soldats.

Débaucher un domestique, un ouvrier, L' engager à quitter son maître pour passer au service d' un autre. Débaucher un ouvrier de son travail, de sa besogne, L' en détourner.

DÉBAUCHER

DÉBAUCHER signifie encore simplement, Faire quitter un travail, une occupation sérieuse pour un divertissement honnête. Je viens vous débaucher, pour vous débaucher. Nous voulons vous débaucher un de ces jours. Laissez-vous débaucher. Il faut le débaucher, le mener à la campagne.

DÉBAUCHER

DÉBAUCHER s' emploie aussi avec le pronom personnel, tant en bonne qu' en mauvaise part. Se débaucher. Laissez là les affaires pour un jour ou deux, et débauchez-vous. La mauvaise compagnie est souvent cause que les jeunes gens se débauchent.

DÉBAUCHÉ, ÉE. participe

DÉBAUCHÉ, ÉE. participe Il est quelquefois substantif, et alors il signifie, Un homme abandonné à la débauche. C' est un débauché, un grand débauché, un vieux débauché. Ce sont des débauchés.

Fam., C' est un agréable débauché, se dit D' un homme qui est agréable dans la débauche de table.

DÉBAUCHEUR, EUSE. s.

DÉBAUCHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui débauche, qui excite à la débauche. C' est un débaucheur de filles. Cette femme est une débaucheuse.

DÉBET. s. m.

DÉBET. s. m. Terme de Finance, emprunté du latin. Ce qu' un comptable doit après l' arrêté de son compte. Le débet d' un compte. Rester en débet.

Payer une charge en débet, signifiait, lorsque les charges étaient vénales, Payer une charge en acquittant les dettes du vendeur.

DÉBIFFER. v. a.

DÉBIFFER. v. a. Affaiblir, déranger, gâter. Il est familier et ne s' emploie guère que dans cette phrase, Être tout débiffé.

DÉBIFFÉ, ÉE. participe

DÉBIFFÉ, ÉE. participe Visage débiffé, Le visage d' une personne qui paraît affaiblie par quelque excès. Estomac débiffé, Estomac qui ne fait pas bien ses fonctions. Avoir l' estomac tout débiffé.

DÉBILE. adj. des deux genres

DÉBILE. adj. des deux genres Faible, affaibli, qui manque de forces. Il ne se dit guère qu' en parlant Des personnes. Un enfant débile. Un malade qui est encore débile. Avoir l' estomac débile, les jambes débiles.

Il s' applique cependant quelquefois Aux choses, et surtout aux plantes. Un arbrisseau débile. Une plante débile.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral. Avoir le cerveau, l' esprit débile.

DÉBILEMENT. adv.

DÉBILEMENT. adv. D' une manière débile.

DÉBILITATION. s. f.

DÉBILITATION. s. f. Affaiblissement. Débilitation de nerfs. Débilitation de l' estomac.

DÉBILITÉ. s. f.

DÉBILITÉ. s. f. Faiblesse. Une grande débilité de nerfs, de jambes, d' estomac. Une extrême débilité. Débilité de cerveau.

DÉBILITER. v. a.

DÉBILITER. v. a. Rendre débile, affaiblir. Cela débilite les nerfs, l' estomac, la vue, l' esprit.

DÉBILITÉ, ÉE. participe

DÉBILITÉ, ÉE. participe Un estomac débilité.

DÉBIT. s. m.

DÉBIT. s. m. Vente continue, répétée. Il se dit surtout en parlant Des choses qu' on vend en détail. Débit de draps, de dentelles. Marchandises, étoffes de débit, de bon débit, de mauvais débit. Cela n' est pas de débit. Il se fait un grand débit dans cette boutique.

Il se dit particulièrement Du droit de vendre certaines marchandises dont le gouvernement s' est réservé le monopole. Il obtint un débit de poudre à tirer, de cartes, de tabac.

Il signifie figurément, La manière de s' énoncer, de réciter. Cet homme a un beau débit. Il a le débit aisé, le débit agréable. Un débit pénible, fatigant, etc.

Il signifie, en termes de Musique, Récitation précipitée qui ressemble à la parole.

DÉBIT

DÉBIT se dit encore de L' exploitation du bois, selon ses diverses destinations, comme lorsqu' on le met en poutres, en merrain, en cerceaux, etc. Le débit du châtaignier en planches ou en échalas est plus profitable qu' en bois à brûler.

DÉBIT

DÉBIT dans la Tenue des livres, se dit, par opposition à Crédit, Du compte que l' on tient, sur le grand livre, des articles payés ou fournis à quelqu' un ou pour quelqu' un. J' ai passé telle somme à votre débit. Le débit est toujours au verso des feuillets du grand livre. Le côté du débit. Le débit et le crédit.

DÉBITANT, ANTE. s.

DÉBITANT, ANTE. s. Celui, celle qui débite quelque marchandise. Un débitant de tabac.

DÉBITER. v. a.

DÉBITER. v. a. Vendre. On y joint ordinairement l' idée d' habitude, de répétition. Débiter des marchandises, des denrées, des blés. Débiter en gros, en détail. Employé absolument, il se dit presque toujours D' une vente en détail.

Prov. et fig., Il débite bien sa marchandise, Il fait valoir ce qu' il dit par la manière dont il le dit.

DÉBITER

DÉBITER signifie aussi figurément, Réciter. Débiter son rôle. Débiter un discours.

Il signifie également, Raconter, aller dire une chose de côté et d' autre, ou la répéter souvent. Ce fait n' est pas précisément comme on le débite. Débiter des nouvelles. Débiter des mensonges. Il put alors débiter impunément ses maximes pernicieuses.

DÉBITER

DÉBITER se dit aussi De la manière d' exploiter les bois, pour les employer dans les constructions, etc. Débiter les bois en planches, en madriers. Il se dit de même en parlant Du marbre, des pierres, etc. Débiter à la scie.

DÉBITER

DÉBITER signifie particulièrement, en termes de Musique, Précipiter l' exécution d' un passage de manière à y substituer l' accent de la parole à l' accent musical.

DÉBITER

DÉBITER dans la Tenue des livres, signifie, Inscrire quelqu' un sur le grand livre comme débiteur de tel ou tel article. Je vous ai débité de telle somme.

DÉBITÉ, ÉE. participe

DÉBITÉ, ÉE. participe En termes de Musique, Récitatif débité.

DÉBITEUR, EUSE. s.

DÉBITEUR, EUSE. s. Celui, celle qui débite. Il ne se dit qu' au figuré et en mauvaise part. C' est un grand débiteur de nouvelles, de fariboles, de sornettes. C' est une grande débiteuse de mensonges.

DÉBITEUR, TRICE. s.

DÉBITEUR, TRICE. s. Celui, celle qui doit. Il est opposé à Créancier. Bon débiteur. Débiteur solvable. Il est mon débiteur. Elle est votre débitrice.

DÉBLAI. s. m.

DÉBLAI. s. m. Action d' enlever des terres pour mettre un terrain de niveau, pour creuser des fondations, un fossé, etc.; ou Le résultat de cette action. Quand le déblai sera terminé. Faire que le remblai soit égal au déblai.

Cet endroit de la route, du canal est en déblai, se dit de L' endroit d' une route, d' un canal où il a fallu faire un déblai pour donner le niveau convenable.

DÉBLAI

DÉBLAI se dit aussi Des terres mêmes, des décombres qu' on enlève. On emploiera ce déblai, ces déblais à combler le fossé voisin.

Il s' emploie, figurément et familièrement, Pour exprimer que l' on est débarrassé de quelqu' un ou de quelque chose qui incommodait, qui était à charge. Enfin voilà ces ennuyeux partis, c' est un beau déblai.

DÉBLATÉRER. v. n.

DÉBLATÉRER. v. n. Parler longtemps et avec violence contre quelqu' un. Il a passé deux heures à déblatérer contre moi. Il est familier.

DÉBLAYER. v. a.

DÉBLAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Ôter, enlever. Il se dit surtout en parlant De terres et de décombres. Déblayer des terres. Il faudra déblayer ces décombres.

Il signifie également, Débarrasser, dégager un lieu des choses qui l' encombrent, qui s' y trouvent entassées confusément. Déblayer un terrain. Déblayer une maison, une salle, une cour, une rue.

DÉBLAYÉ, ÉE. participe

DÉBLAYÉ, ÉE. participe

DÉBLOCAGE. s. m.

DÉBLOCAGE. s. m. T. d' Impr. Action de débloquer.

DÉBLOQUER. v. a.

DÉBLOQUER. v. a. T. de Guerre. Obliger l' ennemi à lever un blocus. Il parvint à débloquer la place, à débloquer la garnison.

DÉBLOQUER

DÉBLOQUER en termes d' Imprimerie, Ôter d' une composition les lettres bloquées et renversées, pour les remplacer par celles qui conviennent.

DÉBLOQUÉ, ÉE. participe

DÉBLOQUÉ, ÉE. participe

DÉBOIRE. s. m.

DÉBOIRE. s. m. Mauvais goût qui reste de quelque liqueur après qu' on l' a bue. Du vin qui a du déboire, qui a quelque déboire, un insupportable déboire. Liqueur qui laisse du déboire.

Il se dit figurément de La tristesse, du dégoût qui suit quelquefois les plaisirs. Les plaisirs ont leur déboire.

Il se dit aussi Des dégoûts, des sujets de regret, de mécontentement, et des mortifications qu' on éprouve. C' est un homme qui lui a donné de fâcheux déboires. Il a éprouvé bien des déboires.

DÉBOÎTEMENT. s. m.

DÉBOÎTEMENT. s. m. Déplacement d' un os sorti de son articulation. Le déboîtement d' un os. On dit en Médecine, Luxation.

DÉBOÎTER. v. a.

DÉBOÎTER. v. a. Disloquer. Il ne se dit proprement qu' en parlant Des os qu' un accident, un effort fait sortir de leur place. La chute qu' il a faite lui a déboîté un os, lui a déboîté l' épaule. On dit en Médecine, Luxer.

Il se dit, par extension, en parlant Des ouvrages de menuiserie et de serrurerie qui viennent à se déjoindre. À force de pousser la porte, on l' a toute déboîtée.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les os ne se déboîtent pas sans beaucoup de douleur. Une table qui se déboîte.

DÉBOÎTÉ, ÉE. participe

DÉBOÎTÉ, ÉE. participe

DÉBONDER. v. a.

DÉBONDER. v. a. Ôter la bonde. Débonder un tonneau. Débonder un étang.

Il se dit, par extension et familièrement, D' un purgatif qui fait cesser une grande constipation. Il était fort constipé, cette médecine l' a débondé.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se vider par un écoulement rapide, abondant. L' étang s' est débondé.

Il signifie, par extension et familièrement, Évacuer abondamment par bas, après avoir été longtemps resserré.

Il s' emploie aussi comme neutre, dans le premier des deux sens qui précèdent. L' eau a débondé cette nuit par une ouverture.

Il se dit figurément et familièrement, dans le même sens. Les pleurs qu' elle avait longtemps retenus débondèrent à la fin. Après avoir longtemps retenu sa colère, il fallut enfin débonder.

DÉBONDÉ, ÉE. participe

DÉBONDÉ, ÉE. participe

DÉBONDONNER. v. a.

DÉBONDONNER. v. a. Ôter le bondon d' un muid, d' un tonneau. Pour remplir le tonneau, il faut le débondonner.

DÉBONDONNÉ, ÉE. participe

DÉBONDONNÉ, ÉE. participe

DÉBONNAIRE. adj. des deux genres

DÉBONNAIRE. adj. des deux genres Doux, facile et bon jusqu' à la faiblesse. Un prince débonnaire. Louis le Débonnaire. On ne le dit plus guère que dans un sens ironique et familier. Humeur, caractère débonnaire.

Un mari débonnaire, Un mari qui souffre patiemment la mauvaise conduite de sa femme.

DÉBONNAIREMENT. adv.

DÉBONNAIREMENT. adv. Avec bonté, avec douceur. Le vainqueur les traita débonnairement. Il vieillit.

DÉBONNAIRETÉ. s. f.

DÉBONNAIRETÉ. s. f. Bonté, douceur. Le vainqueur les traita avec débonnaireté. Nous avons traité les généraux ennemis prisonniers avec beaucoup de débonnaireté. Il vieillit.

DÉBORD. s. m.

DÉBORD. s. m. Débordement. Il est vieux, et ne se disait qu' en parlant Des humeurs. Débord de bile. Débord d' humeurs.

DÉBORDEMENT. s. m.

DÉBORDEMENT. s. m. Action par laquelle un fleuve, une rivière, etc., sort de son lit et franchit ses bords. Le débordement du Nil. Le débordement de la Seine. Les débordements qui ont désolé cette province.

Il se dit, par extension, d' Un écoulement d' humeurs très-abondant. Avoir un débordement de bile, un débordement d' humeurs.

Il se dit, figurément, de L' irruption d' une grande multitude dans un pays qu' elle veut envahir. Le débordement des barbares dans l' empire romain, sur l' empire romain.

Il se dit aussi, figurément, en parlant De certaines choses, telles que les injures, les louanges, les écrits, etc., lorsqu' elles sont dites, données, débitées avec profusion. Un débordement d' injures. Un débordement de louanges. Un débordement d' écrits.

DÉBORDEMENT

DÉBORDEMENT signifie encore figurément, Dissolution, débauche. Étrange, scandaleux débordement. Vivre dans le débordement, dans un grand débordement. Le débordement des moeurs.

DÉBORDER. v. n.

DÉBORDER. v. n. Dépasser le bord. Il se dit proprement Des fleuves, des rivières, etc. Quand les neiges fondent, la rivière déborde. Le fleuve a débordé deux fois cette année. La rivière est débordée. Les pluies ont fait déborder cet étang.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. La rivière se déborde. La Seine s' est débordée.

Il se dit, par extension, D' un écoulement abondant des humeurs, et particulièrement de la bile. Les humeurs se sont débordées. La bile se déborde.

Fig., Se déborder en injures, en imprécations, Exhaler sa colère en injures, vomir des injures, des imprécations.

DÉBORDER

DÉBORDER se dit encore D' une chose dont le bord ou l' extrémité dépasse le bord ou l' extrémité d' une autre chose. Cela déborde d' un pied, déborde trop. Cette frange déborde. La doublure de cet habit déborde.

Il se prend quelquefois activement, dans ce dernier sens. Cette pierre déborde l' autre de trois pouces.

Il se dit particulièrement, dans la Tactique militaire ou navale, Lorsqu' une ligne de troupes ou de vaisseaux a plus de front et plus d' étendue que la ligne qui lui est opposée. La première ligne des ennemis débordait la nôtre. L' avant-garde de notre flotte débordait celle des ennemis.

DÉBORDER, neutre

DÉBORDER, neutre signifie de plus, en termes de Marine, Se détacher d' un vaisseau qu' on avait abordé. Après l' abordage, il ne put déborder. On l' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Nous fîmes tous nos efforts pour nous déborder.

DÉBORDER

DÉBORDER signifie en outre activement, Ôter la bordure. Déborder une jupe, un chapeau.

DÉBORDÉ, ÉE. participe

DÉBORDÉ, ÉE. participe Il s' emploie figurément comme adjectif, et signifie, Débauché, dissolu. C' est un jeune homme fort débordé. Une femme débordée. Mener une vie débordée.

DÉBOTTER. v. a.

DÉBOTTER. v. a. Tirer les bottes à quelqu' un. Son valet l' a débotté. On l' emploie avec le pronom personnel. Allez vous débotter.

DÉBOTTER

DÉBOTTER se prend aussi substantivement. Le débotter du roi. Se trouver au débotter.

Il signifie, par extension, Le moment où on arrive. Il ne faisait que de descendre de voiture, et il me reçut à son débotter. Dans cette acception, et dans celle qui précède, quelques-uns écrivent, Débotté. Le débotté du roi, etc.

DÉBOTTÉ, ÉE. participe

DÉBOTTÉ, ÉE. participe

DÉBOUCHÉ. s. m.

DÉBOUCHÉ. s. m. L' extrémité d' un défilé, d' une vallée, du col d' une montagne. L' ennemi nous attendait au débouché de la vallée, au débouché d' un défilé, au débouché des montagnes.

Il signifie figurément, Toute voie qui facilite la vente, le transport, l' expédition au dehors, des produits agricoles ou industriels d' un pays. Cette province manque de débouchés pour l' écoulement de ses produits. Les denrées s' accumulent faute de débouchés. Un bon débouché. Ouvrir des débouchés au commerce.

Il se dit aussi dans le sens de Débouchement, en parlant D' effets de commerce et de marchandises. Trouver un débouché pour des billets, pour des marchandises qui ne sont pas de bonne défaite.

Il signifie encore, dans un sens plus général, Moyen, expédient. Chercher un débouché pour se tirer d' affaire, d' embarras, pour arriver à un emploi.

DÉBOUCHEMENT. s. m.

DÉBOUCHEMENT. s. m. Action de déboucher. Le débouchement des canaux.

Il signifie aussi, Le passage d' un endroit resserré à un lieu plus ouvert. L' armée fut attaquée au débouchement de la vallée.

Il signifie figurément, Expédient, moyen de se défaire d' effets de commerce, de marchandises, etc., dont il n' est pas facile de trouver l' emploi, le débit. On a trouve un débouchement pour ces billets. Chercher un débouchement pour des marchandises. On emploie plus ordinairement Débouché.

DÉBOUCHER. v. a.

DÉBOUCHER. v. a. Ôter ce qui bouche. Déboucher une bouteille, un flacon.

Il signifie, par extension, Ôter ce qui empêche d' entrer, de passer. Déboucher les chemins, les passages. Déboucher une porte.

DÉBOUCHER

DÉBOUCHER s' emploie aussi comme neutre, et alors il signifie, Sortir d' un endroit resserré pour passer dans un lieu plus ouvert. L' armée déboucha des montagnes dans la plaine. L' armée déboucha au point du jour.

Il se dit, dans un sens analogue, D' un fleuve, d' une rivière, d' un canal, en parlant De l' endroit où ils ont leur embouchure. Ce canal débouche dans une rivière.

DÉBOUCHÉ, ÉE. participe

DÉBOUCHÉ, ÉE. participe Une bouteille débouchée.

DÉBOUCLER. v. a.

DÉBOUCLER. v. a. Dégager des ardillons qui l' arrêtent, une courroie, une bande, un ruban passé dans une boucle. Déboucler un ceinturon. Déboucler une cuirasse. Déboucler des souliers. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Mon soulier s' est débouclé.

Déboucler une jument, Ôter les boucles qu' on lui avait mises, pour empêcher qu' elle ne fût saillie.

DÉBOUCLER

DÉBOUCLER signifie aussi, Déranger, défaire les boucles d' une chevelure, d' une perruque. Déboucler des cheveux. Avec le pronom personnel, Sa perruque s' est toute débouclée.

DÉBOUCLÉ, ÉE. participe

DÉBOUCLÉ, ÉE. participe

DÉBOUILLI. s. m.

DÉBOUILLI. s. m. T. de Teinturier. Opération pour éprouver la qualité du teint d' une étoffe, ou pour lui rendre sa première blancheur. Mettre une étoffe au débouilli.

DÉBOUILLIR. v. a.

DÉBOUILLIR. v. a. Faire bouillir dans de l' eau, avec certains ingrédients, des échantillons d' étoffes teintes, pour éprouver si la teinture en est bonne, ou des étoffes, pour leur rendre leur première blancheur.

DÉBOUILLI, IE. participe

DÉBOUILLI, IE. participe

DÉBOUQUEMENT. s. m.

DÉBOUQUEMENT. s. m. T. de Marine. Canal, détroit, passage entre des îles. Les débouquements des petites et des grandes Antilles sont nombreux. Entrer, donner dans le débouquement. Sortir du débouquement.

Il se dit aussi de L' action de débouquer.

DÉBOUQUER. v. n.

DÉBOUQUER. v. n. T. de Marine. Sortir d' un débouquement, d' un détroit, etc., pour entrer dans une mer libre.

DÉBOUQUÉ, ÉE

DÉBOUQUÉ, ÉE On dit qu' Un bâtiment, une escadre, etc., sont débouqués, quand ils ont quitté un débouquement, un détroit, etc.

DÉBOURBER. v. a.

DÉBOURBER. v. a. Ôter la bourbe. Débourber un bassin d' eau. Débourber un fossé. Débourber un étang.

Débourber une voiture, La tirer de la bourbe.

Faire débourber un poisson, Le mettre dans de l' eau claire, pour qu' il perde le goût de bourbe.

DÉBOURBÉ, ÉE. participe

DÉBOURBÉ, ÉE. participe

DÉBOURRER. v. a.

DÉBOURRER. v. a. Ôter la bourre. Débourrer un fusil.

Fig. et fam., Débourrer un jeune homme, Lui faire perdre le mauvais ton, les manières gauches, l' air embarrassé qu' il avait, et le former, le façonner. Mettre un jeune homme dans le monde, dans les bonnes compagnies, pour le débourrer.

Débourrer un cheval, Commencer à l' assouplir, à le rendre propre aux usages auxquels on le destine.

DÉBOURRÉ, ÉE. participe

DÉBOURRÉ, ÉE. participe

DÉBOURS. s. m.

DÉBOURS. s. m. Argent que l' on a avancé pour le compte de quelqu' un. Il s' emploie surtout au pluriel. On lui a payé ses débours. Il a vieilli: on dit aujourd' hui, Déboursés.

DÉBOURSEMENT. s. m.

DÉBOURSEMENT. s. m. Action de débourser. Il est peu usité.

DÉBOURSER. v. a.

DÉBOURSER. v. a. Tirer de l' argent de sa bourse, de sa caisse, pour faire quelque payement. Il n' a déboursé que peu d' argent pour cette emplette. Il a acheté une terre, et il l' a payée sans rien débourser. Se faire rendre l' argent qu' on a déboursé pour quelqu' un.

DÉBOURSÉ, ÉE. participe

DÉBOURSÉ, ÉE. participe Il n' y a rien à rabattre là-dessus, c' est un argent déboursé.

Il se dit substantivement de L' argent qu' on a déboursé. Il lui faut tant pour ses déboursés. Le tailleur ne demande que son déboursé. Il a donné un mémoire de ses déboursés.

DEBOUT. adv.

DEBOUT. adv. Il se dit en parlant D' une chose qu' on dresse, ou qui est dressée, qui est maintenue verticalement sur un de ses bouts. Mettre du bois debout. Le bois debout porte de très-lourds fardeaux. Mettre un tonneau debout. Une chose qui se tient debout en équilibre.

Être encore debout, être debout, se dit Des édifices et autres objets semblables qui n' ont point été renversés ou détruits par ce qui aurait pu amener leur chute, leur ruine. Ces monuments sont encore debout, après tant de siècles. Un pan de muraille était seul resté debout. Le vieux chêne qui avait ombragé sa chaumière était encore debout. Cette locution s' emploie quelquefois au figuré. Ce vieil empire était encore debout, mais tout annonçait sa ruine prochaine.

DEBOUT

DEBOUT s' applique également Aux personnes, et signifie, Droit sur ses pieds. Il était debout. Se tenir debout. Il ne daigna pas m' offrir un siége, et me laissa debout tout le temps que je restai avec lui. On dit par analogie, en parlant D' un quadrupède, qu' Il se tient debout, qu' il est debout, etc., lorsqu' il se dresse sur ses pieds ou sur ses pattes de derrière.

Être debout, Être hors du lit, être levé. Tout son monde était debout dès le matin. Il se porte mieux, il est debout. On dit aussi, absolument, Debout, quand on veut faire lever quelqu' un qui est couché ou assis. Debout, et partons. Allons, debout, il est déjà grand jour.

Par exagérat., Dormir debout, tout debout, Éprouver le besoin du sommeil, au point de s' assoupir même sans être couché ou assis.

Fig. et fam., Conte à dormir debout, Récit ennuyeux ou qui ne mérite aucune attention.

Fig. et fam., Tomber debout, Se tirer heureusement d' une circonstance critique, se trouver dans la même situation qu' auparavant. Il ne peut tomber que debout. On dit aussi, Tomber sur ses pieds.

Passer debout, se dit Des marchandises qui, pour être transportées à leur destination au delà d' une ville, la traversent sans pouvoir y être vendues ni même déchargées. Les marchandises qui passent debout payent moins de droit que les autres.

DEBOUT

DEBOUT s' emploie souvent en termes de Marine. Ainsi on dit: Cette embarcation est debout à la lame, au courant, au vent, Elle présente son avant à la lame, au courant, au vent. Vent debout, Vent directement contraire à la route qu' on voudrait tenir. Nous avions le vent debout, vent debout. Dans ces phrases, quelques-uns écrivent de bout, en deux mots.

DÉBOUTER. v. a.

DÉBOUTER. v. a. T. de Procédure. Déclarer par jugement, par arrêt, qu' une personne est déchue de la demande qu' elle a faite en justice. Il a été débouté de sa demande, de son opposition, de ses prétentions.

DÉBOUTÉ, ÉE. participe

DÉBOUTÉ, ÉE. participe

DÉBOUTONNER. v. a.

DÉBOUTONNER. v. a. Ôter, faire sortir les boutons d' une boutonnière ou d' une ganse. Déboutonner son habit, sa culotte, son gilet.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Mon gilet s' est déboutonné. Je me déboutonnai pour respirer plus à l' aise.

Il signifie figurément, dans le langage familier, Parler librement, ouvrir son coeur, dire tout ce qu' on pense. Se déboutonner avec ses amis. Il s' est tenu longtemps sur la réserve, mais à la fin il s' est déboutonné.

DÉBOUTONNÉ, ÉE. participe

DÉBOUTONNÉ, ÉE. participe Habit déboutonné. Cet homme est toujours déboutonné.

Prov. et fig., Rire à ventre déboutonné, Rire excessivement. Manger à ventre déboutonné, Manger avec excès.

En termes d' Escrime, Fleuret déboutonné, Fleuret dont on a ôté le bouton.

DÉBRAILLER (SE). v. pron.

DÉBRAILLER (SE). v. pron. Se découvrir la gorge, l' estomac avec quelque indécence. Se débrailler devant tout le monde.

DÉBRAILLÉ, ÉE. participe

DÉBRAILLÉ, ÉE. participe Un homme tout débraillé. Une femme débraillée.

DÉBREDOUILLER. v. a.

DÉBREDOUILLER. v. a. T. du Jeu de trictrac. Faire ôter la bredouille, ou empêcher que l' adversaire ne puisse gagner partie double ou quadruple. Je vous débredouille. On dit aussi, avec le pronom personnel, Se débredouiller.

DÉBREDOUILLÉ, ÉE. participe

DÉBREDOUILLÉ, ÉE. participe

DÉBRIDER. v. a.

DÉBRIDER. v. a. Ôter la bride à un cheval, à une bête de somme. Il ne faut pas encore débrider ce cheval.

Il se dit aussi absolument; et alors il s' y joint une idée de repos, de cessation de mouvement. Il est temps de débrider. La cavalerie venait de débrider, quand tout à coup on vit paraître les ennemis. Faire dix lieues sans débrider.

Fig. et fam., Sans débrider, Tout de suite, et sans interruption. Il a travaillé dix heures sans débrider. J' ai dormi sept heures sans débrider.

DÉBRIDER

DÉBRIDER se dit aussi, figurément et familièrement, en parlant De certaines choses qu' on fait avec précipitation. Voyez comme il débride. Il a bientôt débridé son bréviaire.

DÉBRIDÉ, ÉE. participe

DÉBRIDÉ, ÉE. participe

DÉBRIS. s. m.

DÉBRIS. s. m. Il se dit Des restes d' une chose brisée, fracassée, ou détruite en grande partie; et il s' emploie surtout au pluriel. Les débris d' un meuble, d' une statue, d' un vase. Débris épars. Les débris d' un édifice qui vient de s' écrouler. Il ne put rien sauver du débris, des débris de son navire. Les débris d' un naufrage. On voyait les débris flotter çà et là. Les débris de coquillages, de végétaux, que l' on trouve dans la terre.

Fig. et fam., Les débris d' un souper, les débris d' un pâté, Les restes d' un souper, d' un pâté.

DÉBRIS

DÉBRIS se dit figurément de Ce qui reste d' une chose après sa ruine, sa destruction, son abolition; du bien qui reste à quelqu' un après un grand revers de fortune; des troupes qui restent après la défaite d' une armée, d' un corps, etc. Cette monarchie périt, et plusieurs États se formèrent de ses débris. Il lui reste encore quelque chose du débris, des débris de sa fortune. Rassembler les débris de sa fortune. Avec ce qu' il put ramasser du débris de l' armée, il fit tête aux ennemis. Les débris du trône.

DÉBRIS

DÉBRIS se dit aussi Du dégât que de grands trains, de grands équipages font dans les hôtelleries. On fit donner tant à l' hôte pour le débris. Ce sens a vieilli.

DÉBROUILLEMENT. s. m.

DÉBROUILLEMENT. s. m. Action de démêler, de débrouiller une chose embrouillée. Il est habile et patient, il faut lui laisser le débrouillement de cette affaire. Il fera fort bien ce débrouillement.

DÉBROUILLER. v. a.

DÉBROUILLER. v. a. Démêler, mettre en ordre des choses qui sont en confusion. Les poëtes disent que l' Amour débrouilla le chaos. Débrouiller des papiers, des titres, une comptabilité, une procédure compliquée.

Il s' emploie aussi figurément. C' est un chaos d' affaires très-difficiles à débrouiller. Débrouiller une intrigue. Cette affaire n' est pas encore bien débrouillée dans ma tête. Débrouiller ses idées. Débrouiller un sujet.

DÉBROUILLÉ, ÉE. participe

DÉBROUILLÉ, ÉE. participe

DÉBRUTIR. v. a.

DÉBRUTIR. v. a. Ôter ce qu' il y a de rude et de brut. Il se dit principalement en parlant Des glaces, des diamants, et du marbre. Débrutir une glace. Débrutir un diamant. Débrutir un marbre.

DÉBRUTI, IE. participe

DÉBRUTI, IE. participe

DÉBRUTISSEMENT. s. m.

DÉBRUTISSEMENT. s. m. Action de débrutir, ou Le résultat de cette action.

DÉBUCHER. v. n.

DÉBUCHER. v. n. Sortir du bois. Il se dit Des bêtes fauves qui sortent de l' endroit du bois où elles s' étaient retirées. Le cerf a débuché.

Il signifie aussi, activement, Faire sortir une bête de son fort. Débucher le cerf.

Il s' emploie substantivement, dans le premier sens. Il se trouva au débucher. Sonner le débucher.

DÉBUSQUEMENT. s. m.

DÉBUSQUEMENT. s. m. Action de débusquer.

DÉBUSQUER. v. a.

DÉBUSQUER. v. a. Chasser quelqu' un d' un poste avantageux. Les ennemis s' étaient postés sur une hauteur, nous les en débusquâmes à coups de canon.

Il signifie figurément et familièrement, Faire perdre à quelqu' un une situation, une condition avantageuse, l' en déposséder, le supplanter. Il était entré dans le ministère, mais on l' en a débusqué. Il était le favori du prince, un nouveau venu l' a débusqué.

DÉBUSQUÉ, ÉE. participe

DÉBUSQUÉ, ÉE. participe

DÉBUT. s. m.

DÉBUT. s. m. Le premier coup à certains jeux, comme au billard, à la boule, au mail, etc. Voilà un beau début. Faire un beau début. Il se dit, par extension, à tous les autres jeux.

Cette boule est en beau début, On peut aisément l' ôter du but ou d' auprès du but.

DÉBUT

DÉBUT se dit figurément pour Commencement. Au début de la maladie. Le début d' un discours. Ce début est maladroit. Voilà un beau début, un début qui promet.

Il se dit également de La manière dont on commence un genre de vie, une entreprise; des premiers actes qu' on fait dans un emploi, dans une profession. Son début dans le monde ne dut pas prévenir en sa faveur. Il n' en est pas à son début. Un brillant début. À son début dans la carrière. Cet avocat n' a pas réalisé les espérances que son début avait fait concevoir.

Il se dit, particulièrement, De ceux qui paraissent pour la première fois sur le théâtre, et Des acteurs qui essayent leurs talents sur un théâtre ou ils n' avaient point encore paru. Un rôle de début. Premier, second début. Il a obtenu un ordre de début. Cet acteur a terminé ses débuts. Ses débuts ont duré trois semaines. Faire son début, ses débuts.

DÉBUTANT, ANTE. s.

DÉBUTANT, ANTE. s. Celui, celle qui débute. Il se dit principalement Des acteurs. Le débutant et la débutante ont été fort applaudis.

DÉBUTER. v. n.

DÉBUTER. v. n. Jouer le premier coup à de certains jeux, comme au mail, à la boule, etc. Il a débuté par un beau coup. On le dit, par extension, à tous les autres jeux.

Il signifie, figurément, Commencer. Il débuta par une longue invective contre... Le poëme débute par une invocation à Vénus.

Il signifie également, au figuré, Faire les premières démarches dans un genre de vie, dans une entreprise; faire les premiers actes dans une profession, les premiers pas dans une carrière. Il a mal débuté dans le monde. Cet homme a bien débuté à la cour. Débuter dans la carrière des lettres. C' était là bien débuter, mal débuter. Voilà bien débuté. Voilà mal débuté.

Il signifie particulièrement, S' essayer sur le théâtre, sur un théâtre. Un comédien qui débute. Il a débuté par tel rôle, dans telle pièce.

DÉBUTER

DÉBUTER est aussi verbe actif, et signifie, Ôter du but, d' auprès du but. Débuter une boule.

DÉBUTÉ, ÉE. participe

DÉBUTÉ, ÉE. participe

DEÇÀ. préposition

DEÇÀ. préposition De ce côté-ci; par opposition à Delà, qui signifie, De ce côté-là. Deçà la rivière, les récoltes ont été très-bonnes. Deçà et delà la rivière, les habitudes et le langage diffèrent beaucoup.

Ce mot est quelquefois précédé de l' une des prépositions de et par. De deçà la rivière. Par deçà la rivière.

Il s' emploie plus ordinairement de la même manière avec la préposition En; mais alors il doit être suivi de la préposition de. En deçà de la rivière.

De deçà, Par deçà, et En deçà, s' emploient aussi adverbialement; mais la dernière de ces trois locutions est aujourd' hui la plus usitée: les deux autres ont vieilli. Rester de deçà. Venez par deçà, en deçà. Tournez-vous en deçà. Il est situé en deçà, un peu plus en deçà.

Deçà et delà, D' un côté et de l' autre. La navette du tisserand va deçà et delà.

Fam., Jambe deçà, jambe delà, Une jambe d' un côté, une jambe de l' autre, à califourchon.

Deçà et delà, signifie aussi, De côté et d' autre. Aller deçà et delà, sans savoir que devenir.

DÉCACHETER. v. a.

DÉCACHETER. v. a. Ouvrir ce qui est cacheté. Décacheter une lettre, un paquet.

DÉCACHETÉ, ÉE. participe

DÉCACHETÉ, ÉE. participe

DÉCADE. s. f.

DÉCADE. s. f. Espace de dix jours. Le calendrier républicain avait divisé le mois en décades. Première, seconde, troisième décade.

Il se dit aussi Des parties d' un ouvrage qui sont composées chacune de dix livres. Les Décades de Tite-Live.

DÉCADENCE. s. f.

DÉCADENCE. s. f. Commencement de dégradation, de ruine, de destruction; état de ce qui tend à sa ruine. Tomber en décadence. Aller en décadence. Il n' est presque plus d' usage au propre.

Il se dit figurément De tout ce qui déchoit, de tout ce qui va en déclinant. La décadence d' une ville, d' un empire. La décadence des affaires d' un État. La décadence des lettres. Sa santé, ses affaires vont en décadence. La décadence du commerce. Un crédit qui va en décadence. Une maison ou famille qui tombe en décadence.

DÉCADI. s. m.

DÉCADI. s. m. Le dixième et dernier jour de la décade, dans le calendrier républicain.

DÉCAGONE. s. m.

DÉCAGONE. s. m. Figure qui a dix angles et dix côtés. Un décagone régulier a ses angles et ses côtés égaux. Il est aussi adjectif. Un bassin décagone.

DÉCAGONE

DÉCAGONE en termes de Fortification, se dit d' Un ouvrage composé de dix bastions.

DÉCAGRAMME. s. m.

DÉCAGRAMME. s. m. Nouvelle mesure de poids, qui vaut dix grammes.

DÉCAISSER. v. a.

DÉCAISSER. v. a. Tirer d' une caisse. Quand on aura décaissé ces marchandises. Il faut décaisser ces orangers.

DÉCAISSÉ, ÉE. participe

DÉCAISSÉ, ÉE. participe

DÉCALITRE. s. m.

DÉCALITRE. s. m. Nouvelle mesure de capacité, qui vaut dix litres.

DÉCALOGUE. s. m.

DÉCALOGUE. s. m. Les dix commandements de Dieu, les dix commandements de la loi donnée à Moïse. Les tables, les préceptes du Décalogue.

DÉCALQUER. v. a.

DÉCALQUER. v. a. Reporter le calque d' un dessin ou d' un tableau sur du papier, sur une toile, sur une muraille, sur une planche de cuivre, etc.

DÉCALQUÉ, ÉE. participe

DÉCALQUÉ, ÉE. participe

DÉCAMÉRON. s. m.

DÉCAMÉRON. s. m. Ouvrage contenant le récit des événements de dix jours, ou une suite de récits faits en dix jours. Il se dit particulièrement Du recueil des Nouvelles de Boccace. Le Décaméron de Boccace.

DÉCAMÈTRE. s. m.

DÉCAMÈTRE. s. m. Nouvelle mesure de longueur, qui vaut dix mètres.

DÉCAMPEMENT. s. m.

DÉCAMPEMENT. s. m. Action de décamper. Le décampement se fit avec précipitation. Une heure après le décampement.

DÉCAMPER. v. n.

DÉCAMPER. v. n. Lever le camp. L' armée fut obligée de décamper. Dès que l' armée eut décampé. On décampa au point du jour.

Il signifie, figurément et familièrement, Se retirer précipitamment de quelque lieu, s' enfuir. Il vous craint extrêmement; dès qu' il vous voit, il décampe. Quand il sut que les officiers de police le cherchaient, il décampa bien vite.

DÉCANAT. s. m.

DÉCANAT. s. m. Dignité de doyen. Le décanat du sacré collége. Le décanat de la faculté des lettres, des sciences, etc.

Il signifie quelquefois, L' exercice des fonctions de doyen. Son décanat a duré trois ans. Pendant son décanat.

DÉCANDRIE. s. f.

DÉCANDRIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes dont la fleur a dix étamines.

DÉCANTATION. s. f.

DÉCANTATION. s. f. T. de Chimie et de Pharmacie. Action de décanter.

DÉCANTER. v. a.

DÉCANTER. v. a. T. de Chimie et de Pharmacie. Transvaser doucement une liqueur au fond de laquelle il s' est fait un dépôt.

DÉCANTÉ, ÉE. participe

DÉCANTÉ, ÉE. participe

DÉCAPER. v. a.

DÉCAPER. v. a. T. de Chimie. Enlever, détacher la rouille, l' oxyde qui s' est formé à la surface d' un métal. Décaper du cuivre.

DÉCAPÉ, ÉE. participe

DÉCAPÉ, ÉE. participe

DÉCAPER. v. n.

DÉCAPER. v. n. T. de Marine. Sortir d' une grande baie, d' un golfe, passer un cap en dedans duquel on naviguait. Ce bâtiment a décapé. Nous avons décapé.

DÉCAPITATION. s. f.

DÉCAPITATION. s. f. Action de décapiter. La décapitation est, en France, le supplice des criminels condamnés à mort.

DÉCAPITER. v. a.

DÉCAPITER. v. a. Décoller, trancher la tête à quelqu' un. Il ne se dit guère qu' en parlant D' une personne mise à mort par ordre de justice. On l' a décapité. Il fut condamné à être décapité.

DÉCAPITÉ, ÉE. participe

DÉCAPITÉ, ÉE. participe

DÉCARRELER. v. a.

DÉCARRELER. v. a. Ôter les carreaux qui pavent une chambre ou toute autre pièce d' un logement. Il a fait décarreler sa chambre, sa cuisine.

DÉCARRELÉ, ÉE. participe

DÉCARRELÉ, ÉE. participe Une chambre décarrelée.

DÉCASTYLE. s. m.

DÉCASTYLE. s. m. T. d' Archit. Édifice à dix colonnes de front.

DÉCASYLLABE. adj. des deux genres

DÉCASYLLABE. adj. des deux genres (L' S a le son fort.) Il se dit Des vers français de dix syllabes.

DÉCATIR. v. a.

DÉCATIR. v. a. Ôter le cati, l' apprêt que le fabricant a donné à une étoffe de laine. Décatir du drap.

DÉCATI, IE. participe

DÉCATI, IE. participe Du drap décati.

DÉCATISSAGE. s. m.

DÉCATISSAGE. s. m. Action de décatir, ou L' effet de cette action.

DÉCATISSEUR. s. m.

DÉCATISSEUR. s. m. Artisan qui fait le décatissage des étoffes de laine. Envoyer une pièce de drap au décatisseur.

DÉCAVER. v. a.

DÉCAVER. v. a. T. du Jeu de brelan ou de bouillotte. Gagner toute la cave de l' un des joueurs.

DÉCAVÉ, ÉE. participe

DÉCAVÉ, ÉE. participe

DÉCÉDER. v. n.

DÉCÉDER. v. n. Mourir de mort naturelle. On ne le dit que Des personnes. Il décéda tel jour. Il est décédé à l' âge de quatre-vingt-dix ans. Il n' est guère usité qu' en termes de Jurisprudence et d' Administration.

DÉCÉDÉ, ÉE. participe

DÉCÉDÉ, ÉE. participe

DÉCÈLEMENT. s. m.

DÉCÈLEMENT. s. m. Action de déceler.

DÉCELER. v. a.

DÉCELER. v. a. (Je décèle. Je décèlerai.) Découvrir ce qui est caché. Il se dit en parlant Des choses et des personnes. Déceler un secret. Déceler un crime. Il s' était caché chez son ami, on l' a décelé. Il ne veut pas être connu, n' allez pas le déceler. Son embarras décela son crime. Son action décèle une âme corrompue. De telles fautes décèlent une grande négligence.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il craignait de se déceler. Elle s' est décelée bien involontairement. Son caractère s' est enfin décelé.

DÉCELÉ, ÉE. participe

DÉCELÉ, ÉE. participe

DÉCEMBRE. s. m.

DÉCEMBRE. s. m. Le dernier mois de l' année, ainsi nommé parce qu' il était le dixième de l' année romaine. Le mois de décembre. Le premier de décembre, ou elliptiquement, Le premier décembre. Cela arriva en décembre.

DÉCEMMENT. adv.

DÉCEMMENT. adv. D' une manière décente. Il est vêtu fort décemment. Se comporter décemment. Parlez plus décemment.

Il signifie quelquefois, par extension, Convenablement. Décemment, nous ne pouvons pas nous dispenser de lui faire une visite.

DÉCEMVIR. s. m.

DÉCEMVIR. s. m. (Dans ce mot et dans les deux suivants, on prononce Décèm.) T. d' Histoire. Un des dix magistrats qui furent créés par la république romaine pour rédiger un code de lois. Les premiers décemvirs firent les lois des douze tables. Le pouvoir des décemvirs.

DÉCEMVIRAL, ALE. adj.

DÉCEMVIRAL, ALE. adj. Qui appartient aux décemvirs. Collége décemviral. Autorité décemvirale.

DÉCEMVIRAT. s. m.

DÉCEMVIRAT. s. m. La dignité de décemvir, la magistrature décemvirale. L' abolition du décemvirat.

Il signifie aussi, L' espace de temps pendant lequel Rome fut soumise à l' autorité décemvirale. Pendant le premier décemvirat. Sous le décemvirat.

DÉCENCE. s. f.

DÉCENCE. s. f. Honnêteté extérieure; bienséance qu' on doit observer quant aux lieux, aux temps et aux personnes. Il n' est pas de la décence de faire telle chose. Cela n' est pas dans la décence.

Il se dit, particulièrement, de La bienséance en ce qui concerne la pudeur. Avoir un maintien plein de décence. Mettre de la décence dans ses expressions. Cette femme est toujours vêtue avec beaucoup de décence. Garder la décence.

DÉCENNAL, ALE. adj.

DÉCENNAL, ALE. adj. Qui dure dix ans, ou Qui revient tous les dix ans. Magistrature décennale. Fêtes décennales. Voeux décennaux. Prix décennaux.

DÉCENT, ENTE. adj.

DÉCENT, ENTE. adj. Qui est selon les règles de la bienséance et de l' honnêteté extérieure. Cette conduite n' est pas décente pour un magistrat. Être en habit décent. Se présenter d' une manière décente.

Il se dit, particulièrement, De ce qui est conforme à la pudeur. Cette femme a un maintien fort décent. S' exprimer en termes peu décents.

DÉCEPTION. s. f.

DÉCEPTION. s. f. Tromperie, séduction. Cela s' est fait sans fraude ni déception. C' est une déception bien cruelle. C' est une véritable déception.

DÉCERNER. v. a.

DÉCERNER. v. a. Accorder, donner. Il se dit en parlant De récompenses, d' honneurs accordés par l' autorité publique. Le sénat décerna les honneurs divins à Auguste. On lui décernait le triomphe pour la seconde fois. Le monarque voulut décerner des récompenses à la valeur.

Il se dit, par extension, en parlant Des prix que donnent certaines compagnies. L' Académie vient de décerner le prix de poésie. On fit un acte de justice en lui décernant le prix de vertu.

Fig., Décerner la palme à quelqu' un, Le déclarer supérieur à tous ses concurrents, à tous ses rivaux. C' est à lui qu' on décerne la palme.

DÉCERNER

DÉCERNER se dit quelquefois en parlant De peines que les lois prononcent. De tels hommes sont coupables, quoique les lois ne décernent aucune peine contre eux.

Il signifie encore, Ordonner, par un acte juridique, des mesures de précaution que les lois autorisent. Décerner un mandat d' amener, un mandat d' arrêt, une contrainte par corps.

DÉCERNÉ, ÉE. participe

DÉCERNÉ, ÉE. participe

DÉCÈS. s. m.

DÉCÈS. s. m. Mort naturelle d' une personne. Le jour de son décès. Après son décès. Il y a eu cette année, dans Paris, plus de naissances que de décès. Acte de décès. Constater le décès d' une personne. Vente après décès. Il s' emploie surtout en termes de Jurisprudence et d' Administration.

DÉCEVABLE. adj. des deux genres

DÉCEVABLE. adj. des deux genres Facile à tromper; sujet à être trompé. Il est peu usité.

DÉCEVANT, ANTE. adj.

DÉCEVANT, ANTE. adj. Qui abuse, qui trompe. Espoir décevant. Propos décevants. Paroles décevantes. Apparences décevantes.

DÉCEVOIR. v. a.

DÉCEVOIR. v. a. Séduire, abuser, tromper par quelque chose de spécieux et d' engageant. Ces propositions ne tendent qu' à vous décevoir. Ses espérances ont été déçues. Il a été déçu de ses espérances. Il a été bien déçu.

DÉÇU, UE. participe

DÉÇU, UE. participe

DÉCHAÎNEMENT. s. m.

DÉCHAÎNEMENT. s. m. Action de déchaîner, ou L' état de ce qui est déchaîné. Il ne se dit qu' au figuré, pour exprimer Un emportement qui se manifeste par des discours violents ou des paroles injurieuses. Il est dans un perpétuel déchaînement contre vous. On ne vit jamais un pareil déchaînement. Le déchaînement de l' envie contre le mérite.

DÉCHAÎNER. v. a.

DÉCHAÎNER. v. a. Ôter la chaîne, les chaînes; détacher de la chaîne. On déchaîna les captifs. Déchaîner un chien.

Fig., Il semblait que tous les vents fussent déchaînés, se dit en parlant D' un violent ouragan.

DÉCHAÎNER

DÉCHAÎNER signifie figurément, Exciter, animer, soulever. Il déchaîne toute sa cabale contre vous. Il divisa ces petits peuples, et les déchaîna les uns contre les autres. Dès que les passions populaires sont déchaînées, il est difficile de les calmer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' emporter avec violence contre quelqu' un. Je ne sais pourquoi il se déchaîne si fort contre vous.

DÉCHAÎNÉ, ÉE. participe

DÉCHAÎNÉ, ÉE. participe Fig. et fam., C' est un diable déchaîné, se dit D' un méchant homme qui se permet tout, qui ne garde aucune mesure.

DÉCHANTER. v. n.

DÉCHANTER. v. n. Changer de ton, rabattre de ses prétentions, de ses espérances, de sa vanité. On ne l' emploie guère que dans ces façons de parler familières: Il a bien eu à déchanter. Il trouvera bien à déchanter. Il faudra déchanter. Il espérait en tirer de grands avantages, mais il y aura bien à déchanter. Je le ferai déchanter.

DÉCHAPERONNÉ, ÉE. adj.

DÉCHAPERONNÉ, ÉE. adj. T. de Maçonnerie. Il se dit D' un mur dont le chaperon est ruiné. Un mur déchaperonné. Une muraille déchaperonnée.

DÉCHAPERONNER. v. a.

DÉCHAPERONNER. v. a. T. de Fauconnerie. Ôter à un oiseau dressé pour le vol le chaperon dont on lui avait couvert les yeux.

DÉCHAPERONNÉ, ÉE. participe

DÉCHAPERONNÉ, ÉE. participe

DÉCHARGE. s. f.

DÉCHARGE. s. f. Action par laquelle on ôte d' une voiture, d' un chariot, etc., les ballots, les marchandises, ou autres objets dont ils sont chargés. Se trouver à la décharge d' un ballot. Les voituriers sont obligés de faire la décharge de leurs marchandises en tel endroit.

Il se dit aussi en parlant Des bateaux, des charrettes, des bêtes de somme sur lesquels des marchandises, etc., sont chargées. Se trouver à la décharge de la charrette, à la décharge du bateau, etc.

DÉCHARGE

DÉCHARGE se dit, en Architecture, d' Une construction faite pour soulager quelque partie d' un édifice du poids qui est au-dessus.

DÉCHARGE

DÉCHARGE se dit encore, surtout en Jurisprudence, d' Un acte par lequel on déclare une personne quitte ou libérée d' une dette, d' un dépôt, etc. Décharge bonne et valable. On ne saurait lui rien demander, il a sa décharge. On lui a donné une décharge de tout. Demander, obtenir décharge. Donner quittance et décharge.

Payer tant à la décharge de quelqu' un, à la décharge d' un compte, Payer tant en déduction de ce que doit quelqu' un, de ce qui est porté sur un compte. On dit aussi, Porter une somme en décharge, Indiquer sur le registre, sur le compte, qu' elle a été acquittée.

DÉCHARGE

DÉCHARGE en Matière criminelle, signifie, Justification, avantage qui résulte pour l' accusé, des circonstances ou des dépositions favorables. Informer à charge et à décharge. Ils ont tous parlé à votre décharge. La déposition des témoins est à la décharge de l' accusé. Entendre les témoins à charge et à décharge.

Il signifie encore, dans un sens plus général, Soulagement. C' est une décharge considérable pour l' État.

La décharge de la conscience, L' acquit de la conscience. Je vous en avertis pour la décharge de ma conscience.

DÉCHARGE

DÉCHARGE signifie aussi, L' action de tirer à la fois plusieurs armes à feu. Une décharge de mousqueterie. Une décharge d' artillerie. Après avoir essuyé la première décharge des ennemis, on fondit sur eux la baïonnette en avant. Ils firent d' abord une terrible décharge. La décharge d' une batterie de canons. Le bruit d' une décharge.

Par extension et fam., Une décharge de coups de bâton, Une bastonnade.

DÉCHARGE

DÉCHARGE signifie en outre, L' écoulement des eaux d' un bassin, d' un canal, etc. Tuyau de décharge. La décharge des eaux surabondantes.

Il se dit également de L' ouverture qui donne issue aux eaux d' un étang, d' une fontaine, etc., soit pour les empêcher de déborder, soit pour qu' elles s' écoulent entièrement. Décharge de fond. Décharge de superficie. Pratiquer une décharge. La fontaine a sa décharge à vingt pas de là.

Il se dit encore d' Un réservoir ou bassin qui reçoit le trop-plein d' une rivière, d' un lac, d' une fontaine, etc. Établir une décharge.

Fig., La décharge des humeurs, L' écoulement des humeurs du corps.

DÉCHARGE

DÉCHARGE se dit aussi d' Un lieu de la maison, où l' on serre ce qui n' est pas d' un usage ordinaire, ou ce qui causerait de l' embarras. Portez cela dans la décharge. On dit dans le même sens, Pièce de décharge.

DÉCHARGEMENT. s. m.

DÉCHARGEMENT. s. m. Action de décharger. Il se dit principalement en parlant Des navires, des bateaux et des voitures de transport. Le déchargement d' un navire, d' une diligence.

DÉCHARGER. v. a.

DÉCHARGER. v. a. Ôter ce qui formait la charge, le fardeau. Il se dit principalement en parlant Des marchandises, des denrées, et des autres objets qu' on retire du navire, du bateau, ou de la voiture qui sert à les transporter. Décharger des marchandises. Décharger des ballots. Décharger des pierres, des briques, des planches, etc. Décharger du blé. On l' emploie quelquefois absolument. Les voitures, les bateaux viennent décharger à tel endroit.

Il prend aussi pour régime le nom de la personne, de l' animal ou de la chose qui porte la charge, le fardeau. Décharger un crocheteur. Décharger un cheval, un mulet. Décharger une charrette, un bateau, un navire.

Il signifie également, Ôter un poids, un fardeau qui surcharge. Décharger un plancher. Décharger une poutre qui commence à fléchir.

Fam., Décharger le plancher, Sortir, se retirer de la chambre, de l' appartement.

En termes de Jardinage, Décharger un arbre, En couper quelques branches, ou en ôter des fruits, quand il est trop chargé de bois ou de fruits.

Décharger son estomac, son ventre, Le soulager par quelque évacuation. Cette drogue décharge le cerveau, Elle dégage le cerveau, elle le soulage des humeurs qui l' incommodent.

En Impr., Décharger des balles, une forme, Ôter l' encre qui se trouve dessus.

DÉCHARGER

DÉCHARGER s' emploie figurément dans le sens de Soulager d' une charge excessive. Cette province était accablée d' impôts, on l' a un peu déchargée.

Décharger son coeur, Découvrir, déclarer avec franchise les sujets de douleur, d' inquiétude ou de plainte que l' on a. Ma patience est à bout, il faut que je décharge mon coeur.

Décharger sa conscience, Faire une chose que l' on se croit en conscience obligé de faire, mettre à couvert sa responsabilité morale. Je dis cela pour décharger ma conscience. J' en décharge ma conscience, et j' en charge la vôtre.

Décharger un accusé, Porter témoignage en sa faveur, dire des choses qui tendent à le justifier. Ils l' avaient chargé d' abord, mais ensuite ils l' ont déchargé.

DÉCHARGER

DÉCHARGER signifie particulièrement, Dispenser, débarrasser quelqu' un d' une chose. Il s' est fait décharger de la tutelle de ce mineur. Je l' ai déchargé de ce soin. Il me déchargea de cette commission désagréable. Je suis fort heureux d' en être déchargé.

Il signifie plus particulièrement, surtout en termes de Jurisprudence, Tenir quitte, déclarer quitte d' une obligation, d' une dette, d' un dépôt, etc. Décharger quelqu' un d' une obligation, d' une demande, d' une dette, d' un dépôt. On me demandait une indemnité, j' en ai été déchargé par arrêt. Il a été valablement déchargé. Vous serez déchargé d' autant.

Décharger d' accusation, Prononcer par un jugement qu' un accusé est innocent du délit qu' on lui avait imputé. Il a été déchargé de l' accusation, d' accusation, de toute accusation.

Décharger un registre, un contrat, une minute, Y mettre la quittance de ce qu' on a reçu. On dit dans un sens analogue, en termes de Commerce, Décharger un compte, décharger son livre, Rayer d' un compte, de son livre les articles qui ont été payés.

Décharger la feuille d' un messager, Y mettre le récépissé des marchandises ou autres objets que l' on a reçus.

DÉCHARGER

DÉCHARGER en parlant D' une arme à feu, signifie, Tirer, faire partir le coup. Il faut avoir l' attention de décharger ses armes à feu avant de rentrer chez soi. Décharger son fusil sur quelqu' un.

Il signifie aussi, Ôter la charge d' un fusil, ou de toute autre arme à feu, avec un tire-bourre. Mon fusil a raté plusieurs fois; je suis obligé de le décharger.

Par extension, Décharger un coup, Assener un coup. Décharger un coup de poing, un coup de bâton. Il lui déchargea un coup de sabre sur la tête.

Fig., Décharger sa bile, sa colère sur quelqu' un, Lui faire sentir les effets de sa colère. Il était irrité contre sa femme, il a déchargé sa colère sur ses enfants.

DÉCHARGER

DÉCHARGER s' emploie souvent avec le pronom personnel. Se décharger d' un fardeau. Son estomac s' est déchargé.

Se décharger sur quelqu' un du soin d' une affaire, du soin de ses affaires, etc., Lui en remettre le soin.

Se décharger d' une faute sur quelqu' un, La rejeter sur lui, la lui imputer.

Cette couleur se décharge, Elle se déteint, et devient moins chargée.

DÉCHARGER

DÉCHARGER avec le pronom personnel, se dit particulièrement Des eaux, et signifie, S' écouler, se dégorger, se jeter. Le trop-plein du réservoir se décharge par cette ouverture. Cette rivière se décharge dans telle autre, se décharge dans la mer.

DÉCHARGER

DÉCHARGER s' emploie quelquefois neutralement dans le sens de Maculer. Cette encre décharge.

DÉCHARGÉ, ÉE. participe

DÉCHARGÉ, ÉE. participe Ce cheval est déchargé d' encolure, est déchargé, Il a la taille fine, l' encolure fine.

DÉCHARGEUR. s. m.

DÉCHARGEUR. s. m. Celui qui décharge les marchandises. Les déchargeurs du port, de la halle.

Il se disait autrefois, en termes d' Artillerie, d' Un officier préposé au soin de faire décharger les poudres et les autres munitions.

DÉCHARNER. v. a.

DÉCHARNER. v. a. Dépouiller les os de la chair qui les couvre. Décharner un cadavre.

Il signifie aussi, Amaigrir, ôter l' embonpoint. Cette maladie l' a fort décharné.

Il s' emploie figurément, en parlant Du langage, du style, et signifie, Dépouiller d' agréments, d' ornements. Il décharne son style, et croit le rendre simple.

DÉCHARNÉ, ÉE. participe

DÉCHARNÉ, ÉE. participe Des os décharnés. Les exemples suivants se rapportent au sens d' Amaigrir. Corps décharné. Visage décharné. Bras décharné. Main décharnée.

Fig., Un style décharné, Un style trop sec, trop nu.

DÉCHASSER. v. n.

DÉCHASSER. v. n. T. de Danse. Faire un chassé vers la gauche, après en avoir fait un vers la droite. Chassez et déchassez.

DÉCHAUMER. v. a.

DÉCHAUMER. v. a. T. d' Agricult. Il se dit en parlant D' une terre qu' on retourne avec la bêche ou la charrue, pour enterrer ce qui reste de chaume après la moisson.

Il se dit, par extension, en parlant D' une terre dont on commence le défrichement.

DÉCHAUMÉ, ÉE. participe

DÉCHAUMÉ, ÉE. participe

DÉCHAUSSEMENT. s. m.

DÉCHAUSSEMENT. s. m. T. d' Agricult. Façon qu' on donne aux arbres et aux vignes, lorsqu' on les laboure au pied, ou qu' on ôte quelque peu de la terre qui est sur les racines pour les recouvrir avec du terreau ou du fumier.

DÉCHAUSSEMENT

DÉCHAUSSEMENT signifie aussi, L' action de déchausser une dent avant de l' arracher; ou L' état des dents, lorsque les gencives en sont décollées et retirées, par l' effet de l' âge ou de quelque maladie.

DÉCHAUSSER. v. a.

DÉCHAUSSER. v. a. Ôter, tirer à quelqu' un sa chaussure. Déchausser son maître.

Fig. et par exagérat., N' être pas digne de déchausser quelqu' un, Lui être fort inférieur en talents, en mérite. Vous n' êtes pas digne de déchausser celui dont vous parlez si mal.

Fig., Déchausser un mur. une construction, Enlever la terre qui est autour de ses fondations. Il se dit aussi De l' action des agents physiques qui minent et dégradent le pied d' un mur, etc. Les murs de ce quai sont tout déchaussés.

Fig., Déchausser des arbres, Ôter la terre qui est autour du pied. Les ravines ont déchaussé ces arbres. Les jardiniers déchaussent les arbres pour mettre du fumier au pied.

Fig., Déchausser les dents, Les découvrir, et les détacher de la gencive. Déchausser une dent avant de l' arracher. Il ne faut pas se frotter les dents rudement, parce que cela les déchausse. Il y a des maladies qui déchaussent les dents.

DÉCHAUSSER

DÉCHAUSSER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Elle s' est déchaussée. Ses dents commencent à se déchausser.

DÉCHAUSSÉ, ÉE. participe

DÉCHAUSSÉ, ÉE. participe Carmes déchaussés ou déchaux, Carmes de la réforme de Sainte-Thérèse, qui ne portent point de bas, et qui n' ont que des sandales.

DÉCHAUSSOIR. s. m.

DÉCHAUSSOIR. s. m. Instrument de chirurgie qui sert à détacher les gencives d' autour des dents qu' on veut arracher.

DÉCHAUX

DÉCHAUX Voyez le participe de DÉCHAUSSER.

DÉCHÉANCE. s. m.

DÉCHÉANCE. s. m. Perte d' un droit. Il s' emploie surtout en termes de Jurisprudence et d' Administration. A peine de déchéance. Déchéance de privilége. Prononcer une déchéance.

DÉCHET. s. m.

DÉCHET. s. m. Diminution, perte qu' une chose éprouve dans sa substance, dans sa valeur, ou dans quelqu' une de ses qualités. Il y a du déchet dans la fonte des monnaies. Il y a du déchet sur le prix de certaines espèces, quand on les porte en pays étranger. Le déchet des matériaux que l' on taille pour les employer à une construction, est ordinairement d' un sixième. Le déchet que la cuisson fait éprouver au pain. Il faut avoir soin de remplir les tonneaux de vin de temps en temps, à cause du déchet. Il y a toujours du déchet sur le vin et sur le blé qu' on garde trop longtemps.

DÉCHEVELER. v. a.

DÉCHEVELER. v. a. Mettre en désordre la chevelure de quelqu' un. On l' emploie surtout avec le pronom personnel. Ces deux femmes en se battant se sont toutes deux déchevelées.

DÉCHEVELÉ, ÉE. participe

DÉCHEVELÉ, ÉE. participe Elle accourut, pâle et déchevelée.

DÉCHIFFRABLE. adj. des deux genres

DÉCHIFFRABLE. adj. des deux genres Qui peut être déchiffré. Un chiffre qui n' est pas déchiffrable. Cette lettre, cette écriture n' est pas déchiffrable. Cela est-il déchiffrable?

DÉCHIFFREMENT. s. m.

DÉCHIFFREMENT. s. m. Action de déchiffrer, ou Le résultat de cette action. Il est chargé du déchiffrement des lettres. Apportez-moi le déchiffrement de cette lettre.

DÉCHIFFRER. v. a.

DÉCHIFFRER. v. a. Expliquer ce qui est écrit en chiffre. Déchiffrer une lettre. Un chiffre malaisé à déchiffrer.

Il signifie, par extension, Lire ce qui est mal écrit ou difficile à lire. Cela est si mal écrit, que je ne saurais le déchiffrer. Déchiffrer un manuscrit, de vieux titres, de vieux parchemins. Déchiffrer des inscriptions anciennes presque effacées. Cette écriture ne peut se déchiffrer.

Fig. et fam., Déchiffrer une affaire, une intrigue, etc., Démêler ce qu' elle a de compliqué, pénétrer, découvrir ce qu' elle a de secret. Cette affaire était difficile, il nous l' a bien déchiffrée. Je ne saurais déchiffrer toute cette intrigue.

Fig. et fam., Déchiffrer quelqu' un, Révéler ou découvrir ses inclinations, ses desseins, ce qu' il lait ou ce qui lui est arrivé de plus secret. Cette phrase, peu usitée, ne se prend guère qu' en mauvaise part. On a parlé de lui dans une compagnie où on l' a bien déchiffré. De quelque mystère que cet homme s' enveloppe, on saura le déchiffrer.

DÉCHIFFRÉ, ÉE. participe

DÉCHIFFRÉ, ÉE. participe

DÉCHIFFREUR. s. m.

DÉCHIFFREUR. s. m. Celui qui a la clef d' un chiffre, qui est chargé du déchiffrement.

Il se dit aussi de Celui qui a le talent de déchiffrer des lettres sans en avoir le chiffre. C' est un grand déchiffreur, un excellent déchiffreur.

Il se dit, par extension et familièrement, de Celui qui sait lire ce qui est mal écrit ou difficile à lire. C' est un habile déchiffreur de manuscrits, d' inscriptions.

DÉCHIQUETER. v. a.

DÉCHIQUETER. v. a. Tailler menu, découper en faisant diverses taillades. Déchiqueter la peau. Déchiqueter la chair. Déchiqueter une étoffe. L' ouvrière a déchiqueté avec beaucoup de soin la bordure de cette robe. On a laissé des ciseaux à la portée de cet enfant, il s' en est servi pour déchiqueter sa chemise.

DÉCHIQUETÉ, ÉE. participe

DÉCHIQUETÉ, ÉE. participe En Botan., Feuille déchiquetée, Feuille dont le bord a des découpures inégales et profondes.

DÉCHIQUETURE. s. f.

DÉCHIQUETURE. s. f. Il ne se dit guère que Des taillades qu' on fait à une étoffe. Il ne faut point de déchiqueture à cette robe. Il est vieux.

DÉCHIRAGE. s. m.

DÉCHIRAGE. s. m. Action de défaire un train de bois flotté, ou de désassembler les planches qui composent un bateau. Déchirage de trains. Déchirage de bateaux.

Bois de déchirage, Le bois qui provient du déchirage d' un bateau.

DÉCHIRANT, ANTE. adj.

DÉCHIRANT, ANTE. adj. Qui déchire. Il n' est d' usage qu' au figuré. Un spectacle déchirant. Des cris déchirants. Une situation déchirante. Des remords déchirants.

DÉCHIREMENT. s. m.

DÉCHIREMENT. s. m. Action de déchirer, ou Le résultat de cette action. Le déchirement des habits était parmi les Juifs une marque de douleur et d' indignation. Il y a eu déchirement des muscles, des fibres.

Par exagérat., Déchirements d' entrailles, Violentes douleurs d' entrailles. La colique cause des déchirements d' entrailles.

Fig., Déchirement de coeur, Douleur vive et amère.

DÉCHIREMENT

DÉCHIREMENT se dit aussi figurément, surtout au pluriel, Des guerres que causent les factions, dans une ville, dans un pays. Les longs déchirements auxquels l' Italie fut en proie pendant le moyen âge.

DÉCHIRER. v. a.

DÉCHIRER. v. a. Diviser en morceaux, mettre en pièces sans se servir d' instrument tranchant. Il se dit au propre en parlant Des étoffes, de la toile, du papier, du parchemin, de la peau, des chairs, etc. Déchirer du papier. Déchirer de la mousseline. Déchirer une lettre, un contrat, une promesse. Déchirer un habit, un manteau. Le grand prêtre déchira ses vêtements. Le voile qui cachait le sanctuaire fut déchiré du haut en bas. Déchirer une plaie. Ils le déchirèrent à coups de fouet. Il s' était déchiré la main. Le tigre déchire sa proie.

Prov. et fig., Il ne s' est pas fait déchirer le manteau, son manteau pour cela, se dit D' un homme qui ne s est pas fait trop prier pour faire ce qu' on désirait de lui.

Prov. et fig., Déchirer quelqu' un à belles dents, Médire outrageusement de quelqu' un. Vous me déchiriez à belles dents, tandis que j' étais occupé à défendre vos intérêts.

Par exagérat., Des douleurs qui déchirent l' estomac, les entrailles, se dit De douleurs vives et aiguës dans l' estomac, etc.

Fig., Déchirer l' oreille, les oreilles, se dit Des sons discordants, des sons aigres qui affectent désagréablement le sens de l' ouïe.

Par extension, Déchirer un bateau, Désassembler les planches qui le composent, lorsqu' il ne doit plus servir.

Dans le langage militaire, Déchirer la cartouche, Déchirer avec les dents l' extrémité par laquelle on doit l' introduire dans le canon du fusil.

DÉCHIRER

DÉCHIRER se dit aussi, figurément, De ce qui émeut ou agite douloureusement le coeur, l' âme. Ce spectacle déchire le coeur, déchire. Leurs plaintes douloureuses me déchirent. Les passions opposées déchirent le coeur, déchirent l' âme. Le spectacle de leurs souffrances me déchire les entrailles. Être déchiré de remords. Les remords qui le déchirent. Les remords déchirent la conscience. Ce souvenir le déchire.

Il se dit encore, figurément, Des factions, des dissensions qui troublent un État, une ville, un grand corps, etc. Les guerres civiles ont déchiré ce royaume durant plusieurs années. L' État était déchiré par diverses factions. L' Église était déchirée par un schisme.

DÉCHIRER

DÉCHIRER signifie en outre, figurément, Offenser, outrager par des médisances, par des calomnies. Déchirer son prochain. Déchirer la réputation d' un honnête homme.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans quelques-uns des sens indiqués. Ma robe s' est déchirée. Je sentis mon coeur se déchirer. Trop souvent les auteurs se déchirent entre eux, se déchirent les uns les autres.

DÉCHIRÉ, ÉE. participe

DÉCHIRÉ, ÉE. participe Être déchiré, tout déchiré, Avoir ses vêtements déchirés, en lambeaux.

Fig. et fam., Cette femme, cette fille n' est pas trop déchirée, n' est pas tant, n' est pas si déchirée, Elle n' est pas laide, elle est assez jolie. Cela se dit aussi D' une femme d' un certain âge qui conserve encore des restes de beauté.

Prov., Chien hargneux a toujours l' oreille déchirée, Il arrive toujours quelque accident aux gens querelleurs.

DÉCHIRURE. s. f.

DÉCHIRURE. s. f. Rupture faite en déchirant. Il y a une déchirure, plusieurs déchirures à votre habit. Raccommoder une déchirure. La déchirure d' une plaie.

DÉCHOIR. v. n.

DÉCHOIR. v. n. (Je déchois, tu déchois, il déchoit; nous déchoyons, vous déchoyez, ils déchoient. Je déchus. Je décherrai. Je décherrais. Que je déchoie, que tu déchoies. Que je déchusse.) Tomber dans un état moins brillant, moins avantageux que celui où l' on était. Déchoir de son rang, de son poste. Il est bien déchu de son crédit, de sa faveur. Il est fort déchu de sa réputation. Il est fort déchu dans l' estime du public. Depuis ce moment il a déchu de jour en jour. Déchoir de ses espérances.

Être déchu d' un droit, d' un privilége, etc., En être dépossédé, l' avoir perdu.

DÉCHOIR

DÉCHOIR se dit quelquefois Des choses; et alors il signifie, Diminuer, s' affaiblir. Son crédit, sa fortune, sa réputation, commencent a déchoir. Dans la décadence de l' empire romain, l' éloquence elle-même commença bientôt à déchoir.

Commencer à déchoir, se dit aussi D' une personne avancée en âge, lorsque les facultés du corps ou de l' esprit commencent à s' affaiblir en elle.

DÉCHOIR

DÉCHOIR se disait autrefois, en termes de Marine, pour Dériver, sortir de la route.

DÉCHU, UE. participe

DÉCHU, UE. participe Ange déchu. Pouvoir déchu.

DÉCHOUER. v. a.

DÉCHOUER. v. a. T. de Marine. Relever, remettre à flot un bâtiment qui était échoué. On dit mieux, Déséchouer.

DÉCHOUÉ, ÉE. participe

DÉCHOUÉ, ÉE. participe

DÉCIDÉMENT. adv.

DÉCIDÉMENT. adv. D' une manière décidée. On l' emploie quelquefois absolument, surtout dans le langage familier, en parlant D' une résolution bien arrêtée, ou d' une chose que l' on regarde comme devenue certaine. Décidément, je ne partirai pas. Décidément, cet homme est fou.

DÉCIDER. v. a.

DÉCIDER. v. a. Porter son jugement sur une chose douteuse ou contestée, la résoudre. Décider une affaire, une question, un point de droit. Il me semble que cela décide la question.

Il signifie aussi, Terminer une contestation, ou l' affaire qui est en contestation, y mettre fin. Décider un différend, une querelle par un combat.

Il s' emploie, dans les deux sens, avec le pronom personnel, et prend alors la valeur du passif. Mon sort va bientôt se décider. Dans ces temps de barbarie, tout se décidait par la force.

DÉCIDER

DÉCIDER signifie encore, Déterminer quelqu' un à faire quelque chose. Cette raison m' a décidé à partir. C' est lui qui m' a décidé à vous écrire. Je suis décidé à tout entreprendre.

Il s' emploie souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel. Allons, décidez-vous. Il est bien lent à se décider. Il s' est décidé trop légèrement.

Se décider pour quelque chose, pour quelqu' un, Se prononcer, se déclarer pour quelque chose, pour quelqu' un, lui donner la préférence. Nous nous décidâmes pour ce parti. La victoire se décida pour eux.

DÉCIDER

DÉCIDER signifie en outre, Prendre telle résolution; arrêter, déterminer ce qu' on doit faire. Eh bien, que décidez-vous? Nous décidâmes de partir sur-le-champ. Il fut décidé que nous resterions. Dois-je rester, dois-je partir? décidez.

DÉCIDER

DÉCIDER s' emploie aussi comme verbe neutre, et alors il signifie, Ordonner, disposer. C' est à vous à décider de ma fortune. Vous pourrez en décider. Le sort en décidera. Que le sort décide entre nous. Cet événement décida de mon sort. Les juges décident de la vie et de la fortune des hommes. Décider en faveur de quelqu' un. Le tribunal a décidé que la donation était nulle.

Il signifie quelquefois, Porter son jugement sur quelque chose. C' est un homme qui aime à décider, qui décide trop hardiment. Décider de tout, sur tout, à tort et à travers.

DÉCIDÉ, ÉE. participe

DÉCIDÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi adjectivement, et signifie alors, Résolu, ferme, qui a des principes dont il ne s' écarte point. C' est un homme décidé. Il a un caractère très-décidé. On dit dans un sens analogue, Air décidé, ton décidé, etc.

Il signifie quelquefois, Qui n' a rien de vague, d' incertain, qui ne marque point d' hésitation. Son style n' a point de caractère décidé. Le gouvernement prit une marche plus décidée.

DÉCILITRE. s. m.

DÉCILITRE. s. m. Nouvelle mesure de capacité, qui vaut la dixième partie du litre.

DÉCILLER. v. a.

DÉCILLER. v. a. Voyez DESSILLER.

DÉCIMABLE. adj. des deux genres

DÉCIMABLE. adj. des deux genres Sujet à la dîme. Champ décimable.

DÉCIMAL, ALE. adj.

DÉCIMAL, ALE. adj. T. d' Arithm. Il s' emploie principalement dans les locutions suivantes:

Fractions décimales, Fractions dont les parties sont des dixièmes, des centièmes, des millièmes, etc., d' unité. On dit de même, Parties décimales.

Calcul décimal, Le calcul de ces sortes de fractions.

Système décimal, Mode de sous-division décimal appliqué aux poids et aux mesures.

DÉCIMALE

DÉCIMALE se dit substantivement d' Une fraction décimale. Une décimale Évaluer en décimales les parties plus petites que l' unité.

DÉCIMATEUR. s. m.

DÉCIMATEUR. s. m. Celui qui avait droit de lever la dîme dans une paroisse. Principal décimateur. Gros décimateur.

DÉCIMATION. s. f.

DÉCIMATION. s. f. Action de décimer. La décimation des soldats. On en vint à la décimation de toute la légion.

DÉCIME. s. f.

DÉCIME. s. f. Il se disait autrefois de La dixième partie des revenus ecclésiastiques, levée pour quelque affaire importante à la religion ou à l' État. Le second concile de Lyon ordonna une décime pour six ans.

Il se dit également, au pluriel, de Ce que les bénéficiers payaient tous les ans au roi sur le revenu de leurs bénéfices. Décimes ordinaires. Décimes extraordinaires. Imposer les décimes. Payer les décimes. Receveur des décimes. Une quittance des décimes.

DÉCIME. s. m.

DÉCIME. s. m. Valeur monétaire qui est la dixième partie du franc. Un décime vaut à peu près deux sous tournois. Payer le décime pour franc.

DÉCIMER. v. a.

DÉCIMER. v. a. Mettre à mort, ou frapper de quelque autre peine, une personne sur dix, selon que le sort en décide. Il se dit principalement en parlant De soldats qui ont mérité d' être punis, ou de vaincus, etc. Décimer une compagnie. Décimer un régiment. On décima les vaincus, les rebelles.

Il signifie, figurément, Faire périr un certain nombre de personnes, sur un nombre beaucoup plus grand. On parvint à faire cesser le fléau qui décimait chaque année la population.

DÉCIMÉ, ÉE. participe

DÉCIMÉ, ÉE. participe

DÉCIMÈTRE. s. m.

DÉCIMÈTRE. s. m. Nouvelle mesure de longueur, qui vaut la dixième partie du mètre.

DÉCINTREMENT. s. m.

DÉCINTREMENT. s. m. T. d' Archit. Action de décintrer.

DÉCINTRER. v. a.

DÉCINTRER. v. a. T. d' Archit. Ôter les cintres qu' on avait placés pour construire une voûte. On ne doit décintrer les voûtes que quand elles sont bien sèches.

DÉCINTRÉ, ÉE. participe

DÉCINTRÉ, ÉE. participe

DÉCISIF, IVE. adj.

DÉCISIF, IVE. adj. Qui décide, qui fait cesser toute indécision. La pièce décisive d' un procès. Le point décisif de la cause. Un jugement décisif. Voici le moment décisif. Un combat décisif. Une bataille décisive. Une raison, une preuve décisive.

Il se dit aussi Des personnes, et signifie, Qui décide hardiment avec une sorte d' autorité et en prenant un ton avantageux. C' est un homme décisif. Il est un peu trop décisif. Les jeunes gens sont ordinairement plus décisifs qu' il ne faudrait. On dit dans le même sens: Avoir l' esprit décisif. Prendre un ton décisif. Etc.

DÉCISION. s. f.

DÉCISION. s. f. Jugement, résolution. Il se dit également et Des personnes qui décident, et Des matières qui sont décidées. Cela est contraire aux décisions des conciles. On attend la décision du roi, du ministre. Une décision de droit. La décision d' une affaire, d' une question, d' un dogme, d' un cas de conscience. Les décisions d' un tribunal. La décision d' une question dépend de la manière dont elle est posée. Solliciter, provoquer une décision. Prendre une décision. On a dit de même, Former une décision.

DÉCISIVEMENT. adv.

DÉCISIVEMENT. adv. D' une manière décisive. Parler décisivement. Il est peu usité.

DÉCISOIRE. adj. des deux genres

DÉCISOIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Décisif. Il est principalement usité dans cette locution, Serment décisoire, Celui qu' une partie défère à l' autre pour en faire dépendre le jugement de la cause.

DÉCLAMATEUR. s. m.

DÉCLAMATEUR. s. m. Celui qui déclame. Il se dit Des anciens rhéteurs qui faisaient des exercices d' éloquence dans les écoles.

Il se dit également de Celui qui déclame des vers, un discours, etc. C' est un excellent déclamateur, un mauvais déclamateur. Ce sens vieillit.

Il se dit plus ordinairement d' Un orateur, d' un écrivain emphatique, outré dans ses expressions. Ce n' est qu' un déclamateur. Un déclamateur ridicule, fatigant. Style de déclamateur.

Il s' emploie aussi adjectivement, surtout dans le sens qui précède. Il est un peu déclamateur. Ton déclamateur.

DÉCLAMATION. s. f.

DÉCLAMATION. s. f. Action, manière, art de déclamer. Déclamation oratoire. Déclamation théâtrale. Professeur de déclamation. Entendre bien l' art de la déclamation. La déclamation est une des parties de l' art oratoire. Avoir la déclamation belle, noble, aisée. Avoir une mauvaise déclamation, une déclamation froide, fausse, outrée.

Il signifie aussi, surtout en parlant Des anciens rhéteurs, Une pièce d' éloquence que l' on compose pour s' exercer. Les déclamations de Quintilien, de Sénèque le père.

Il se dit, par extension, De l' emploi d' expressions et de phrases pompeuses dans un sujet, dans un ouvrage qui ne le comporte pas, ainsi que d' Un discours, d' un écrit où l' on remarque ce genre d' affectation. Il y a un peu de déclamation dans ce discours, dans cet ouvrage. Une déclamation de collége. C' est une assez plate déclamation.

Il prend quelquefois le sens de Discours vague et injurieux. Son plaidoyer, son factum ne contient aucune raison solide, c' est une déclamation continuelle. Il s' est livré à des déclamations contre sa partie.

DÉCLAMATOIRE. adj. des deux genres

DÉCLAMATOIRE. adj. des deux genres Qui appartient à la déclamation. Art déclamatoire.

Il signifie plus ordinairement, Qui ne renferme que des déclamations. Style déclamatoire. Dans ce sens, il ne se prend qu' en mauvaise part.

DÉCLAMER. v. a.

DÉCLAMER. v. a. Prononcer, réciter à haute voix et avec le ton et les gestes convenables. Déclamer des vers. Déclamer un discours. Déclamer une tirade, une scène de tragédie.

Il se dit souvent absolument. Déclamer en public. S' exercer à déclamer. Un acteur qui déclame bien.

Il est aussi neutre, et signifie, Invectiver, parler avec chaleur contre quelqu' un, contre quelque chose. Il déclame toujours contre les personnes en place. Déclamer contre le vice. Déclamer contre le luxe.

DÉCLAMÉ, ÉE. participe

DÉCLAMÉ, ÉE. participe Discours bien déclamé.

DÉCLARATIF, IVE. adj.

DÉCLARATIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Il se dit D' un acte par lequel on déclare quelque chose. Il rapporte un titre qui n' est point attributif du droit, et qui est seulement déclaratif.

DÉCLARATION. s. f.

DÉCLARATION. s. f. Action de déclarer; discours, acte, écrit par lequel on déclare. Déclaration publique, authentique, solennelle. Déclaration d' amour. Faire une déclaration d' amour, et simplement, Faire une déclaration, sa déclaration. Depuis la déclaration de son mariage. Je ne consens point à cet arrangement, j' en fais ma déclaration. Déclaration au profit d' un tiers. Faire sa déclaration au greffe. Prendre acte, demander acte d' une déclaration. Faire une déclaration à la douane. Déclaration d' entrée, de sortie. Faire sa déclaration chez un commissaire de police. Signer une déclaration. Déclaration de décès, de naissance, de domicile. Le condamné a fait plusieurs déclarations importantes. La déclaration du jury est: Non, l' accusé n' est pas coupable.

Déclaration de guerre, Action de déclarer la guerre, acte par lequel une nation, une puissance, etc., déclare la guerre à une autre. Il fit sa déclaration de guerre par un manifeste. Cette violation du territoire fut regardée comme une déclaration de guerre.

En Jurispr., Déclaration d' absence, Jugement par lequel l' absence d' une personne est déclarée constante. Déclaration d' hypothèque, Déclaration qui fait connaître l' affectation d' un bien à l' hypothèque de quelque créance. Demande en déclaration d' hypothèque, Demande qui tend à faire déclarer un héritage affecté et hypothéqué à quelque créance.

DÉCLARATION

DÉCLARATION se disait autrefois, particulièrement, d' Une loi par laquelle le prince expliquait, réformait ou révoquait un édit. Déclaration du roi vérifiée en parlement, enregistrée en parlement. Le roi, par sa déclaration de tel jour, enjoint... En vertu de la déclaration du roi. Le roi donna une déclaration sur l' édit de tel mois.

Il se dit aussi, en termes de Pratique, et dans la Jurisprudence commerciale, pour Mémoire, état détaillé. Déclaration de dépens. Déclaration de dommages et intérêts. Donner à ses créanciers une déclaration de son bien, de son avoir.

DÉCLARATOIRE. adj. des deux genres

DÉCLARATOIRE. adj. des deux genres T. de Pratique, qui se dit D' un acte par lequel on déclare juridiquement quelque chose. Acte déclaratoire. Sentence déclaratoire. Il est maintenant peu usité.

DÉCLARER. v. a.

DÉCLARER. v. a. Manifester, faire connaître. Déclarer son amour, sa passion. Déclarer sa volonté. Déclarer ses intentions à quelqu' un. Il lui déclara ses desseins. Il a déclaré son mariage, après l' avoir tenu longtemps secret. Nous déclarons y adhérer. Je vous déclare que je n' en ferai rien. Je le lui ai déclaré tout net. Il a déclaré tout ce qu' il savait. On lui fit déclarer ses complices. Déclarer des marchandises à la douane. Le commis de l' octroi demanda aux voyageurs s' ils n' avaient rien à déclarer. Déclarer la naissance d' un enfant, le décès d' une personne. Déclarer de quelles hypothèques un immeuble est grevé.

Déclarer la guerre, Déclarer qu' on va prendre les armes et faire des actes d' hostilité. La France déclara la guerre à l' Autriche. Il s' emploie quelquefois figurément. Déclarer la guerre aux préjugés, aux abus.

DÉCLARER

DÉCLARER signifie aussi, Manifester, prononcer, décréter par acte public, par autorité publique. Il fut déclaré atteint et convaincu de tel crime. On le déclara coupable de haute trahison. Son mariage a été déclaré nul. Les objets que la loi déclare insaisissables. Cette ville a été déclarée port franc.

DÉCLARER

DÉCLARER avec le pronom personnel, signifie, S' expliquer. Il ne veut point se déclarer là-dessus. Il s' en est déclaré hautement.

Il signifie également, Se manifester, se faire connaître. Il s' est déclaré l' auteur de ce livre. On l' emploie souvent au figuré, dans ce sens, en parlant Des choses. La maladie se déclara. La petite vérole se déclare. La fièvre s' est déclarée.

Il signifie encore, Se prononcer, prendre parti pour ou contre quelqu' un, pour ou contre quelque chose. Ces deux hommes ayant eu querelle, toute la ville se déclara pour le plus jeune. Le public s' est déclaré pour lui, pour son sentiment, pour son opinion. Se déclarer contre quelqu' un. La victoire s' est déclarée pour nous. Le ciel se déclare en notre faveur.

Il signifie aussi, Prendre parti dans une guerre commencée. Une partie de l' Allemagne se déclara pour les Suédois. On força ce prince à se déclarer.

DÉCLARÉ, ÉE. participe

DÉCLARÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi adjectivement. Ennemi déclaré. Partisan déclaré.

DÉCLIN. s. m.

DÉCLIN. s. m. État d' une chose qui penche vers sa fin, qui arrive au terme de son cours, qui perd de sa force, de son éclat. Le déclin du jour. Le déclin de l' âge. Le déclin de la vie. Le déclin d' une maladie, de la fièvre. Le déclin de la lune. L' empire penchait vers son déclin. Sa fortune est sur son déclin. Cette beauté est sur son déclin.

DÉCLIN

DÉCLIN en termes d' Arquebusier, Le ressort par lequel le chien d' un pistolet, d' un fusil, s' abat sur le bassinet. Le déclin vint à se lâcher, à se débander.

DÉCLINABLE. adj. des deux genres

DÉCLINABLE. adj. des deux genres T. de Gram. Qui peut être décliné. Nom déclinable.

DÉCLINAISON. s. f.

DÉCLINAISON. s. f. T. d' Astron. L' arc de la sphère céleste qui mesure la distance angulaire dont un astre est éloigné de l' équateur, soit au nord, soit au sud. La déclinaison d' un astre se mesure sur son cercle horaire. Déclinaison boréale, australe.

En Physique, La déclinaison de l' aiguille aimantée, L' angle qui mesure son écart du vrai nord, soit vers l' est, soit vers l' ouest.

DÉCLINAISON

DÉCLINAISON est aussi un terme de Grammaire, qui signifie, La manière de faire passer les noms et les adjectifs par tous les cas, dans les langues qui ont des cas. Il y a plusieurs déclinaisons dans cette langue. La première, la seconde déclinaison. Il n' y a point de cas en français, ni par conséquent de déclinaisons proprement dites.

DÉCLINANT. adj.

DÉCLINANT. adj. Qui décline. Il n' est guère usité que dans cette locution, Cadran déclinant, Cadran qui ne regarde pas directement quelqu' un des points cardinaux.

DÉCLINATOIRE. adj. des deux genres

DÉCLINATOIRE. adj. des deux genres T. de Procédure. Il se dit Des exceptions, des moyens qu' on allègue pour décliner une juridiction. Exceptions déclinatoires. Fins déclinatoires.

Il est aussi substantif masculin. Faire signifier un déclinatoire.

DÉCLINER. v. n.

DÉCLINER. v. n. Déchoir, pencher vers sa fin; s' affaiblir, diminuer. Le jour commence à décliner. Sa fièvre décline depuis peu. Ses forces déclinent beaucoup. Sa fortune, son crédit va en déclinant. Son génie commençait à décliner. L' empire déclinait. En parlant Des personnes, il se dit soit De la diminution des forces physiques, soit De l' affaiblissement des facultés intellectuelles, et quelquefois De l' un et de l' autre en même temps. Ce malade décline tous les jours. Il va en déclinant. Depuis sa dernière attaque, ce vieillard décline beaucoup. Ce poëte perd de sa verve, il décline.

DÉCLINER

DÉCLINER en Astronomie, se dit Des astres qui s' éloignent de l' équateur. Un astre qui décline.

Il se dit aussi, en Physique, De l' aiguille aimantée qui s' écarte du nord vrai. L' aiguille décline de tant.

Il se dit également, en Gnomonique, D' un plan vertical qui ne regarde pas directement celui des points cardinaux vers lequel il est tourné. Ce mur décline d' un degré du midi au couchant.

DÉCLINER

DÉCLINER s' emploie comme verbe actif, en termes de Grammaire; et alors il signifie, Faire passer un nom, un adjectif, par tous ses cas, dans les langues qui ont des cas, telles que la langue grecque et la langue latine. Décliner un nom. Ce mot se décline.

Fig. et fam., Décliner son nom, Dire qui l' on est, afin de se faire connaître. Il fut obligé de décliner son nom.

En termes de Procédure, Décliner une juridiction, décliner la juridiction, la compétence d' un juge, d' un tribunal, Ne vouloir pas reconnaître la compétence d' un juge, d' un tribunal, et demander à être renvoyé devant un autre.

DÉCLINÉ, ÉE. participe

DÉCLINÉ, ÉE. participe

DÉCLIVE. adj. des deux genres

DÉCLIVE. adj. des deux genres Qui va en pente. Terres déclives.

DÉCLIVITÉ. s. f.

DÉCLIVITÉ. s. f. Situation d' une chose qui est en pente. La déclivité d' un terrain.

DÉCLORE. v. a.

DÉCLORE. v. a. Ôter la clôture. Il fut condamné à déclore son champ, son parc.

DÉCLOS, OSE, participe

DÉCLOS, OSE, participe Qui n' est plus clos, ou dont la clôture est tombée en partie. Il ne se dit que Des lieux qui sont ordinairement clos. Ce parc est déclos en plusieurs endroits.

DÉCLOUER. v. a.

DÉCLOUER. v. a. Détacher quelque chose en arrachant les clous qui l' attachent. Déclouer des ais, des planches. Cette caisse est toute déclouée. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette planche se décloue.

DÉCLOUÉ, ÉE. participe

DÉCLOUÉ, ÉE. participe

DÉCOCHEMENT. s. m.

DÉCOCHEMENT. s. m. Action de décocher une flèche.

DÉCOCHER. v. a.

DÉCOCHER. v. a. Tirer une flèche, un trait avec l' arbalète ou avec quelque autre machine semblable. Décocher une flèche.

Fig. et fam., Décocher un trait de satire, une épigramme, etc., Lancer un trait malin, une épigramme. On dit quelquefois, mais plus familièrement, Décocher un compliment.

DÉCOCHÉ, ÉE. participe

DÉCOCHÉ, ÉE. participe

DÉCOCTION. s. f.

DÉCOCTION. s. f. Composition médicinale qu' on obtient en faisant bouillir, dans l' eau ou dans quelque liquide, des drogues ou des plantes. Boire une décoction. Faire une décoction de mauve. Mettre infuser quelque substance dans une décoction. Faire de la décoction pour un lavement.

DÉCOIFFER. v. a.

DÉCOIFFER. v. a. Ôter ce qui coiffe, ou défaire la coiffure. Décoiffez cet enfant. Sa femme de chambre la décoiffait.

Il signifie aussi, Déranger la coiffure, les cheveux, les mettre en désordre. Le vent l' a toute décoiffée.

Il s' emploie avec le pronom personnel, soit comme verbe réfléchi, soit comme verbe réciproque. Cet enfant, ce malade se décoiffe toujours. Elle est occupée à se décoiffer. Prenez garde, vous allez vous décoiffer. Ces deux femmes se sont prises aux cheveux, et se sont décoiffées l' une l' autre.

Fig. et fam., Décoiffer une bouteille, Ôter l' enveloppe de goudron ou de toute autre matière résineuse qui entoure le bouchon; et, par extension, La boire, la vider.

DÉCOIFFÉ, ÉE. participe

DÉCOIFFÉ, ÉE. participe

DÉCOLLATION. s. f.

DÉCOLLATION. s. f. (On prononce les L.) Action par laquelle on coupe le cou. Ce mot n' est guère en usage que pour désigner Le martyre de saint Jean-Baptiste. La décollation de saint Jean.

DÉCOLLEMENT. s. m.

DÉCOLLEMENT. s. m. Action de décoller, de se décoller; ou État de ce qui est décollé.

Il se dit, par extension, en Chirurgie, D' un organe qui se détache d' un autre auquel il était adhérent. Dans certains abcès, il y a décollement de la peau.

DÉCOLLER. v. a.

DÉCOLLER. v. a. Couper le cou à quelqu' un. On ne décollait autrefois en France que les gentilshommes.

DÉCOLLÉ, ÉE. participe

DÉCOLLÉ, ÉE. participe

DÉCOLLER. v. a.

DÉCOLLER. v. a. Séparer, détacher une chose qui était collée. Décoller du papier. Décoller une estampe. La pluie décolle les châssis.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Des ais qui se décollent. La bordure du tableau s' est décollée.

Fig., au Jeu de billard, Décoller une bille, L' éloigner, la détacher, en jouant, de la bande contre laquelle elle était. On dit aussi, avec le pronom personnel, Se décoller, Détacher sa bille de la bande.

DÉCOLLÉ, ÉE. participe

DÉCOLLÉ, ÉE. participe

DÉCOLLETER. v. a.

DÉCOLLETER. v. a. Découvrir le cou, la gorge, les épaules. On l' emploie surtout avec le pronom personnel. Cette femme ne devrait pas tant se décolleter.

Il se dit aussi, neutralement, D' un vêtement dont le collet se rabat et n' embrasse pas le cou. Vous avez là un habit qui décollète beaucoup.

DÉCOLLETÉ, ÉE. participe

DÉCOLLETÉ, ÉE. participe Une femme trop décolletée, toute décolletée. Habit trop décolleté.

DÉCOLORATION. s. f.

DÉCOLORATION. s. f. Perte de la couleur naturelle. Il ne s' emploie guère qu' en Médecine. La décoloration de la peau.

DÉCOLORER. v. a.

DÉCOLORER. v. a. Ôter la couleur, effacer la couleur. La maladie l' a toute décolorée. Le vinaigre décolore les lèvres.

Il se dit, figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit. Les corrections trop minutieuses peuvent décolorer le style, décolorer un ouvrage.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Ces roses se décolorent. Son teint s' est décoloré.

DÉCOLORÉ, ÉE. participe

DÉCOLORÉ, ÉE. participe Un teint décoloré. Des fleurs décolorées. Des lèvres décolorées. Des fruits décolorés. Un tableau décoloré. Un style décoloré.

DÉCOMBRER. v. a.

DÉCOMBRER. v. a. Ôter les décombres, les immondices, les débris, les plâtras qui embarrassent un terrain, et qui bouchent quelque passage. Décombrer le pied d' une muraille. Décombrer une rue, un passage, etc.

DÉCOMBRÉ, ÉE. participe

DÉCOMBRÉ, ÉE. participe

DÉCOMBRES. s. m. pl.

DÉCOMBRES. s. m. pl. Amas de matériaux inutiles qui restent sur le terrain après la démolition d' un bâtiment. Il faut faire enlever les décombres.

DÉCOMPOSER. v. a.

DÉCOMPOSER. v. a. Analyser un corps, le réduire à ses principes, séparer les éléments dont il est composé. Les chimistes décomposent les corps en les faisant agir les uns sur les autres. On dit dans un sens analogue, en Physique, Décomposer les rayons solaires, la lumière.

Il s' emploie figurément. Décomposer une phrase, une idée.

En Mécanique, Décomposer le mouvement d' un corps, Considérer le mouvement actuel d' un corps comme produit par la coexistence de plusieurs mouvements partiels ayant des directions et des intensités diverses que les principes de la mécanique enseignent à déterminer.

DÉCOMPOSER

DÉCOMPOSER signifie aussi, Produire dans quelque substance une altération ordinairement suivie de corruption, de putréfaction, de dissolution, etc. La chaleur décompose les matières animales. On a dit de même, La fièvre décompose le sang, etc.

Il se dit figurément en parlant De l' altération des traits du visage par l' effet de la maladie, de la mort, de quelque passion violente, etc. La maladie, la mort avait décomposé ses traits. La terreur décompose le visage.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, surtout dans les deux sens qui précèdent. Une liqueur qui se décompose. À la lecture de l' arrêt, son visage se décomposa, tous ses traits se décomposèrent.

DÉCOMPOSÉ, ÉE. participe

DÉCOMPOSÉ, ÉE. participe Une substance décomposée. Un visage décomposé.

DÉCOMPOSITION. s. f.

DÉCOMPOSITION. s. f. T. de Chimie. Résolution d' un corps en ses principes, séparation de ses éléments. La décomposition d' une substance par les acides.

Il se dit figurément. La décomposition d' une idée. La décomposition du discours. En Mécanique, La décomposition d' un mouvement.

Il se dit aussi d' Une altération ordinairement suivie de corruption, de putréfaction, de dissolution, etc. La décomposition qu' éprouvent certains corps par le contact de l' air. On a dit de même, La décomposition du sang, des humeurs.

DÉCOMPTE. s. m.

DÉCOMPTE. s. m. (On ne prononce pas le P, dans ce mot et le suivant.) Ce qu' il y a à rabattre, à déduire sur une somme qu' on paye. Il y a tant de décompte.

Faire le décompte, Rabattre sur une certaine somme, ou Faire la supputation de ce qu' il y a à rabattre. Faire à quelqu' un son décompte, en lui payant ses gages, son traitement. On dit de même, Payer le décompte, Payer ce qui est dû en retenant ce qu' on a avancé.

Fig. et fam., Trouver du décompte dans une affaire, Reconnaître qu' elle n' est pas aussi avantageuse qu' on l' avait espéré. Il attend cent mille francs de cette affaire, mais il y trouvera bien du décompte.

DÉCOMPTER. v. a.

DÉCOMPTER. v. a. Déduire, rabattre d' une somme. Sur ce qu' on lui doit, il faut décompter ce qu' il a reçu. On a décompté aux soldats ce qu' on leur avait avancé pour leur paye.

Il signifie, figurément et familièrement, Rabattre de l' opinion qu' on avait d' une chose, d' une personne. Dans ce sens, on l' emploie d' ordinaire absolument, et il n' est guère usité qu' à l' infinitif. Il croit que cette succession va lui donner une somme énorme; mais il trouvera à décompter. Il y aura bien à décompter. Il avait de grandes prétentions; mais il a eu à décompter. On leur avait donné une grande idée de lui; mais ils ont bien trouvé à décompter.

DÉCOMPTÉ, ÉE. participe

DÉCOMPTÉ, ÉE. participe Une somme décomptée.

DÉCONCERTER. v. a.

DÉCONCERTER. v. a. Troubler un concert de voix ou d' instruments. Il ne faut qu' une voix discordante pour déconcerter toutes les autres. Un musicien qui bat mal la mesure, déconcerte tout l' orchestre, toute là symphonie.

Il signifie figurément, Rompre les mesures de quelqu' un, l' arrêter dans l' exécution de ses projets, etc. Cet accident les a fort déconcertés, a fort déconcerté les mesures de cet homme. Cette victoire déconcerta les alliés. Les ennemis furent déconcertés de cette alliance. Cela déconcerte tous mes projets.

Il signifie aussi, Troubler, interdire quelqu' un, lui faire perdre contenance. Cet événement le déconcerta. Il faut peu de chose pour le déconcerter. On l' emploie souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel. C' est un homme qui se déconcerte aisément.

DÉCONCERTÉ, ÉE. participe

DÉCONCERTÉ, ÉE. participe Il parut tout déconcerté.

DÉCONFIRE. v. a.

DÉCONFIRE. v. a. Défaire entièrement dans une bataille. Déconfire les ennemis. Il est vieux.

Fig. et par plaisanterie, Déconfire quelqu' un, Le réduire à ne savoir plus que dire, ni quelle contenance tenir. Ce discours l' embarrassa, il fut tout déconfit.

DÉCONFIT, ITE. participe

DÉCONFIT, ITE. participe

DÉCONFITURE. s. f.

DÉCONFITURE. s. f. Entière défaite. Grande, horrible, furieuse, sanglante déconfiture. La déconfiture des troupes. Il est vieux.

Il s' emploie quelquefois au figuré, dans le langage familier. On fit une grande déconfiture de gibier. Il y avait à ce repas quantité de volailles, force pâtés, etc., on en fit une belle déconfiture.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, de La ruine entière d' un négociant, d' un banquier, etc. Les banqueroutes qu' il a essuyées ont été cause de sa déconfiture.

Il signifie, en Jurisprudence, Insolvabilité, état d' un débiteur dont les biens ne sont pas suffisants pour payer ses dettes. Une société finit par la déconfiture de l' un des associés.

DÉCONFORT. s. m.

DÉCONFORT. s. m. Découragement, désolation d' une personne qui se voit sans secours. Il est vieux.

DÉCONFORTER. v. a.

DÉCONFORTER. v. a. Décourager, abattre, affliger. Cet accident l' a extrêmement déconforté. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Plus on essaye de le consoler, plus il se déconforte. Il est vieux.

DÉCONFORTÉ, ÉE. participe

DÉCONFORTÉ, ÉE. participe

DÉCONSEILLER. v. a.

DÉCONSEILLER. v. a. Dissuader, conseiller de ne pas faire quelque chose, en détourner par ses raisons, par ses avis. Je ne lui conseille ni ne lui déconseille cette entreprise.

On lui donne aussi le nom de la personne pour régime. Il fera ce qu' il voudra; je ne le conseille, ni ne le déconseille. Il est familier.

DÉCONSEILLÉ, ÉE. participe

DÉCONSEILLÉ, ÉE. participe

DÉCONSIDÉRÉ, ÉE

DÉCONSIDÉRÉ, ÉE Qui n' est plus jugé digne de considération, d' estime. C' est un homme tout à fait déconsidéré. Un magistrat déconsidéré. Ce corps est déconsidéré depuis qu' il a montré tant de faiblesse. Cette compagnie est fort déconsidérée.

DÉCONTENANCER. v. a.

DÉCONTENANCER. v. a. Faire perdre contenance à quelqu' un. On lui a dit des choses qui l' ont décontenancé. Il est aisé à décontenancer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie surtout, Perdre contenance par timidité, par embarras. Ce jeune homme se décontenance très-aisément.

DÉCONTENANCÉ, ÉE. participe

DÉCONTENANCÉ, ÉE. participe Qui a perdu contenance, ou Qui de soi-même n' en a point. Quand il est en compagnie, il est tout décontenancé.

DÉCONVENUE. s. f.

DÉCONVENUE. s. f. Malheur, mauvais succès. Il m' a conté sa déconvenue. Il est familier.

DÉCOR. s. m.

DÉCOR. s. m. T. d' Archit. Ce qui décore. On ne le dit guère que Des peintures de bâtiment qui font partie de la décoration intérieure des appartements. Voilà un joli décor. Cet architecte entend bien le décor.

DÉCORATEUR. s. m.

DÉCORATEUR. s. m. Celui dont la profession est d' orner l' intérieur des appartements, ou qui fait des décorations pour les théâtres, pour des fêtes, pour des pompes religieuses, etc. Un habile décorateur. On dit aussi, adjectivement, Peintre décorateur.

DÉCORATION. s. f.

DÉCORATION. s. f. Embellissement, ornement. Il se dit surtout Des ornements d' architecture, de peinture et de sculpture. Faire plusieurs ouvrages pour la décoration d' une ville. Il a laissé par testament une somme considérable pour la décoration de l' église. Décoration extérieure. Décoration intérieure. La décoration d' un édifice, d' un salon, etc.

Il signifie particulièrement, en parlant De théâtre, La représentation des lieux où l' action est supposée se passer. Les décorations du nouvel opéra sont très-belles. La décoration du premier acte. Changement de décoration.

Il se dit souvent, au pluriel, Des châssis et des toiles peintes qui forment l' ensemble d' une décoration. Le feu prit aux décorations.

DÉCORATION

DÉCORATION se dit aussi par rapport aux personnes, et signifie, Marque d' honneur, de dignité. Le roi, avant de l' envoyer en ambassade, lui a conféré un de ses ordres, pour qu' il eût une décoration. Porter une décoration. La décoration de la Légion d' honneur. Cacher ses décorations.

DÉCORDER. v. a.

DÉCORDER. v. a. Détortiller une corde, séparer les petites cordes dont elle est composée. Décorder un vieux câble.

DÉCORDÉ, ÉE. participe

DÉCORDÉ, ÉE. participe

DÉCORER. v. a.

DÉCORER. v. a. Orner, parer. Décorer un théâtre, un temple, un édifice public, un salon, etc. La salle était magnifiquement décorée. Les ornements qui décorent un salon. Le jardin est décoré de statues.

Il signifie aussi, Honorer d' une décoration, revêtir d' un titre, d' une dignité. Il était décoré de l' ordre du Saint-Esprit. Il le décora d' un nouveau titre, d' une nouvelle dignité. Les titres pompeux qui le décorent, Dont il est revêtu.

Il s' emploie quelquefois figurément. Ils décorent du nom de sagesse leur insensibilité. Ils décorent du nom de château une misérable bicoque.

Il se joint aussi avec le pronom personnel. Se décorer d' un titre qu' on n' a pas mérité.

DÉCORÉ, ÉE. participe

DÉCORÉ, ÉE. participe Un salon décoré avec élégance.

DÉCORTICATION. s. f.

DÉCORTICATION. s. f. Action d' écorcer ou de peler des branches, des racines, des graines, etc.

DÉCORUM. s. m.

DÉCORUM. s. m. (On prononce Décorome.) T. emprunté du latin. Il n' est guère usité que dans ces phrases: Garder, observer le décorum, Garder les bienséances. Blesser le décorum, Choquer les bienséances.

DÉCOUCHER. v. n.

DÉCOUCHER. v. n. Coucher hors de chez soi, hors du logis où l' on a accoutumé de coucher. Depuis huit jours il a découché trois fois. Il ne veut point que ses domestiques découchent.

Fam., Ce mari ne découche point d' avec sa femme, Il couche toujours dans le même lit que sa femme.

DÉCOUCHER

DÉCOUCHER est aussi verbe actif, et signifie, Être cause que quelqu' un quitte le lit où il couche. Le maître de la maison m' avait offert son lit, mais je n' ai pas voulu le découcher. Je n' ai garde de vous découcher. Ce mot est familier.

DÉCOUCHÉ, ÉE. participe

DÉCOUCHÉ, ÉE. participe

DÉCOUDRE. v. a.

DÉCOUDRE. v. a. (Il se conjugue comme Coudre.) Défaire une couture, ce qui est cousu. Découdre la doublure d' un habit. Découdre un habit. Découdre de la dentelle. Découdre une botte. Découdre un soulier.

Il signifie figurément, Faire une blessure en long, comme le sanglier lorsqu' il déchire le ventre d' un chien. Le sanglier, d' un coup de défense, a décousu le ventre à un de nos chiens. Ce sens vieillit.

Il se dit aussi, avec le pronom personnel, Des choses dont la couture vient à se défaire. Cela commence à se découdre. Une doublure qui s' est décousue.

Fig. et fam., Les affaires se décousent, commencent à se découdre, Les affaires commencent à aller mal. Leur amitié commence à se découdre, Leur amitié commence à se refroidir. Ces manières de parler vieillissent.

DÉCOUDRE

DÉCOUDRE est aussi neutre; et, dans cette acception, il n' est d' usage qu' avec la particule en, et en parlant, figurément et proverbialement, Des personnes qui se déterminent et se disposent soit à quelque combat, à quelque contestation, soit à des jeux, à des exercices qui sont une manière de combat. L' ennemi s' avance, nous aurons à en découdre. Ils en veulent découdre. Il est résolu de lui faire tirer l' épée, il veut en découdre. Apportez-nous des cartes, un trictrac, je vois bien que monsieur en veut découdre. Eh bien! il ne veut point d' accommodement, il veut plaider? il en faut découdre. Allons, voulez-vous que nous échangions quelques coups de fleuret? voulez-vous que nous en décousions? Il est familier.

DÉCOUSU, UE. participe

DÉCOUSU, UE. participe Il se dit, adjectivement et figurément, De propos sans suite, d' un style qui n' a point de liaison, etc. Style décousu. Conversation décousue. Des idées décousues. Il ne m' a tenu que des propos décousus.

Il s' emploie quelquefois comme substantif, dans un sens analogue. Le décousu du style. Je remarquais du décousu dans ses propos, et je voyais bien qu' il avait l' esprit préoccupé.

DÉCOULEMENT. s. m.

DÉCOULEMENT. s. m. Flux, mouvement de ce qui découle peu à peu et de suite. Le découlement des humeurs. Le découlement de la pituite. Il n' est guère usité que dans ces phrases, et il vieillit.

DÉCOULER. v. n.

DÉCOULER. v. n. Couler. Il ne se dit que Des choses liquides qui tombent peu à peu et de suite. Il s' est fait une coupure, et il en découle du sang. La sueur découlait de son visage. L' eau découlait peu à peu. Les humeurs qui découlent du cerveau.

Il se dit, figurément, De certaines choses spirituelles et morales. Dieu fait découler ses grâces sur nous. Les biens et les maux découlent d' un même principe. De ce principe découlent plusieurs conséquences.

DÉCOUPER. v. a.

DÉCOUPER. v. a. Couper par morceaux. Il se dit surtout en parlant Des pièces de viande, telles que la volaille et le gibier, qui peuvent se séparer par membres. Découper un poulet, un chapon, un levraut.

Il se dit aussi en parlant Des étoffes que l' on coupe avec art à petites taillades, soit qu' on enlève la pièce, soit qu' on ne l' enlève pas. Découper du drap, du satin, du taffetas, etc. Découper une jupe, un fichu.

Il signifie encore, Couper du carton, du papier, etc., de manière que ce qui en reste ait la figure de quelque objet, une forme déterminée. Découper des cartes à jouer, du carton, du papier, du parchemin. Découper à l' emporte-pièce. Découper une figure, un arbre, une maison, avec des ciseaux. Découper en festons. On découpe à l' emporte-pièce les étoffes dont on fait les fleurs artificielles. Absol., Il découpe avec beaucoup de goût, d' habileté.

Il signifie également, Détacher, en coupant tout autour, les figures ou autres objets qui sont représentés sur une toile, sur du papier, etc. Découper une image, une estampe avec un canif. Découper des figures, des fleurs, pour les appliquer sur un autre fond.

DÉCOUPÉ, ÉE. participe

DÉCOUPÉ, ÉE. participe En termes de Peinture, Les figures de ce tableau semblent découpées, sont découpées, se dit Des figures qui tranchent trop sur le fond, à cause de la sécheresse des contours ou de la crudité des couleurs.

DÉCOUPÉ

DÉCOUPÉ se dit substantivement d' Un parterre formé de divers compartiments destinés à recevoir des fleurs.

DÉCOUPEUR, EUSE. s.

DÉCOUPEUR, EUSE. s. Celui, celle qui travaille en découpure.

DÉCOUPLE ou *DÉCOUPLER. s. m.

DÉCOUPLE ou *DÉCOUPLER. s. m. T. de Vénerie. Action de détacher les chiens pour qu' ils courent après la bête. Au premier découple. Au premier découpler.

DÉCOUPLER. v. a.

DÉCOUPLER. v. a. Détacher des chiens couplés. Il ne se dit guère qu' en parlant Des chiens courants qu' on mène attachés deux à deux. Découpler des chiens. Dès qu' on fut arrivé au rendez-vous, on découpla les chiens.

Il s' emploie quelquefois absolument. Dès qu' on fut arrivé sur la bruyère, on découpla.

Fig. et fam., Découpler des gens après quelqu' un, Lâcher des gens après quelqu' un pour le maltraiter, le poursuivre. S' il me fâche, je découplerai sur lui, je lui découplerai des gens qui le traiteront comme il faut. Je découplerai les huissiers après lui.

DÉCOUPLÉ, ÉE. participe

DÉCOUPLÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Être bien découplé, Être vigoureux et de belle taille. C' est un drôle, un gaillard bien découplé.

DÉCOUPURE. s. f.

DÉCOUPURE. s. f. Action de découper une étoffe, de la toile, du papier, etc.; ou Le résultat de cette action. Découpure fine. Découpure grossière. Faire de la découpure. Faire des découpures. Travailler en découpure. Cette découpure représente des enfants qui jouent.

DÉCOURAGEANT, ANTE. adj.

DÉCOURAGEANT, ANTE. adj. Qui décourage, qui rebute. Cela est fort décourageant. Des obstacles décourageants. Ce maître, ce professeur est décourageant par sa sévérité. Ce poëte est d' une perfection décourageante.

DÉCOURAGEMENT. s. m.

DÉCOURAGEMENT. s. m. Perte de courage, abattement de coeur. Ce général, voyant le découragement de ses soldats, leva le siége. Il abandonna cette entreprise par découragement. Tomber dans le découragement. Se laisser aller au découragement. Un découragement profond, absolu.

DÉCOURAGER. v. a.

DÉCOURAGER. v. a. Abattre le courage, ôter le courage. Décourager quelqu' un. Cet accident, cette nouvelle découragea fort les soldats.

Il signifie aussi, Faire perdre le courage, ôter l' envie de faire quelque chose. Il est découragé de travailler, découragé du travail. Ses amis l' en ont découragé. On dirait mieux, dans cette dernière phrase, Détourner ou dissuader.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Il y a de quoi se décourager. Il se décourage au premier obstacle qu' il rencontre.

DÉCOURAGÉ, ÉE. participe

DÉCOURAGÉ, ÉE. participe

DÉCOURS. s. m.

DÉCOURS. s. m. Décroissement de la lune. La lune était dans son plein avant-hier, elle est maintenant en décours.

Il se dit aussi Du déclin des maladies. La fièvre était en son décours. Ce sens est peu usité.

DÉCOUSURE. s. f.

DÉCOUSURE. s. f. Endroit décousu de quelque linge ou de quelque étoffe. Cela n' est pas déchiré, ce n' est qu' une décousure.

DÉCOUVERTE. s. f.

DÉCOUVERTE. s. f. Action de découvrir; ou La chose même qu' on a découverte, qu' on a trouvée. Travailler à la découverte d' un trésor, d' une mine. La découverte d' un secret. Faire des découvertes en physique, en astronomie. Depuis la découverte du nouveau monde. Voilà une grande découverte. C' est lui qui a fait cette découverte. De nouvelles découvertes. Un voyage de découvertes.

En termes de Guerre, Aller ou envoyer à la découverte du pays, à la découverte des ennemis, à la découverte, Aller ou envoyer reconnaître le lieu où sont les ennemis, leur nombre, leur contenance.

DÉCOUVRIR. v. a.

DÉCOUVRIR. v. a. (Il se conjugue comme Couvrir.) Ôter ce qui couvrait une chose ou une personne. Découvrir un pot, un plat, un panier. Découvrir une maison. Découvrir un homme qui est dans son lit. Découvrir l' os, pour voir s' il n' est pas offensé. Découvrir les racines d' un arbre.

Il signifie quelquefois particulièrement, Laisser voir, ou laisser trop voir; et, dans cette acception, il ne se dit guère que Des femmes. Une femme qui se découvre la gorge, qui se découvre trop.

Découvrir son jeu, Laisser voir ou montrer ses cartes; et figurément, Jouer de manière à faire connaître son jeu. Il se dit également en parlant D' affaires, et signifie, Donner à connaître ses desseins, et les moyens qu' on emploie pour les exécuter.

DÉCOUVRIR

DÉCOUVRIR signifie aussi, Ôter, écarter ce qui mettait à couvert, ce qui défendait ou protégeait. Ce sens est principalement usité en termes de Guerre. Ordonner à la cavalerie de se retirer et de découvrir l' infanterie. Ce corps était trop découvert, aussi a-t-il souffert beaucoup. Découvrir la frontière en rappelant les troupes dans l' intérieur, en démolissant les places fortes. Cette place, cette ville est entièrement découverte, depuis que telle autre place a été prise, démolie, abandonnée.

Aux Échecs, Découvrir une pièce, La dégarnir des pièces qui devraient la couvrir, ou La dégager de ce qui l' empêchait d' agir.

Au Trictrac, Découvrir une dame, Laisser une dame seule dans une case, en sorte qu' elle peut être battue. Dans ce même sens, on dit aussi, Découvrir son jeu.

DÉCOUVRIR

DÉCOUVRIR signifie figurément, Révéler, déclarer, faire connaître ce qu' on tenait ou ce qui était tenu caché, secret. Il m' a découvert son secret. Je n' ai découvert cela à personne. Je lui ai découvert mon coeur. Un accusé qui a découvert ses complices. Découvrir ses sentiments. Le temps nous découvrira ce mystère. Il vint leur découvrir tout ce qu' il savait du complot.

Il signifie encore, Voir, apercevoir d' un lieu élevé. Du haut de cette montagne on découvre une vaste étendue de pays.

Il signifie même simplement, Commencer d' apercevoir. Quand ils eurent navigué tant de jours, ils découvrirent un cap. On découvrit les vaisseaux de la flotte ennemie. On n' eut pas fait une lieue, qu' on découvrit la tête de l' armée ennemie.

Il signifie aussi, Trouver ce qui n' était pas connu, ce qui était resté ignoré, caché. Découvrir une mine d' or, d' argent, etc. Découvrir une carrière de marbre, de pierre, de plâtre. Découvrir un trésor. Découvrir une terre nouvelle, un pays inconnu. Découvrir une source, des eaux. Découvrir de nouvelles étoiles. Quand l' Amérique fut découverte. Quand on découvrit le Brésil, le Japon, etc. Il découvrit une issue secrète. Je crois avoir découvert l' homme qu' il nous faut. On lui découvre tous les jours de nouvelles dettes. Harvey a découvert la circulation du sang. Découvrir les secrets de la nature. Découvrir la cause d' une maladie. Découvrir un principe.

Prov. et fig., Découvrir le pot aux roses, Découvrir ce qu' il y a de secret dans quelque intrigue. Il croyait que son intrigue était bien cachée; mais enfin on a découvert le pot aux roses.

DÉCOUVRIR

DÉCOUVRIR signifie particulièrement, Parvenir à connaître ce qui était tenu caché. J' ai découvert son dessein. On a découvert le mystère. J' ai découvert sa fourbe. Je découvrirai le larron. Je parviendrai bien à découvrir la vérité sur tout cela. Découvrir une conspiration, un complot. Découvrir un secret. Au bout de quelque temps, je découvris qu' il me trompait. On pouvait aisément découvrir dans cette conduite la secrète intention de...

DÉCOUVRIR

DÉCOUVRIR s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans quelques-uns des sens indiqués. Ce malade s' est découvert en s' agitant dans son lit. Je ne me suis découvert qu' à lui seul, tous les autres ignorent qui je suis. Je me suis entièrement découvert à lui, et tous mes sentiments, tous mes projets lui sont connus. Vous vous découvrez trop, il eût fallu garder le secret sur tout cela. L' avenir se découvrait à leurs yeux. La mer se découvre dans le lointain.

Il signifie particulièrement, Ôter son chapeau, son bonnet, etc. Se découvrir par respect devant quelqu' un.

Il signifie, en termes d' Escrime, Donner prise à son adversaire, ne pas se mettre bien en garde. Il eut l' imprudence de se découvrir, et reçut un coup d' épée dans la poitrine. Prenez garde, vous vous découvrez trop.

Il signifie également, en termes de Guerre, S' exposer aux coups, au danger, au lieu de se tenir derrière le retranchement. Cet officier, ce soldat se découvre trop.

DÉCOUVERT, ERTE. participe

DÉCOUVERT, ERTE. participe Avoir la tête découverte, le visage découvert, le sein découvert.

En termes de Procédure, Offrir une somme d' argent à deniers découverts, deniers découverts, En deniers comptants.

En termes de Jardinage, Allée découverte, Allée dont les arbres ne se joignent point par en haut.

Pays découvert, Pays où il y a peu d' arbres. La Beauce est un pays découvert.

À DÉCOUVERT. loc. adv.

À DÉCOUVERT. loc. adv. Sans être couvert. Il n' y avait ni portes ni fenêtres à cette maison, nous étions à découvert. Se promener à découvert.

Il signifie particulièrement, en termes de Guerre, Sans que rien mette à couvert, garantisse du feu de l' ennemi. Ils allèrent à découvert attaquer la demi-lune. On était à découvert dans la tranchée.

Fig., Être à découvert, signifie, en termes de Commerce, N' avoir aucun gage, aucune garantie pour sa créance.

À DÉCOUVERT

À DÉCOUVERT signifie figurément, Manifestement, clairement, sans ambiguïté. Il lui dit la chose tout à découvert.

À VISAGE DÉCOUVERT. loc. adv.

À VISAGE DÉCOUVERT. loc. adv. Sans masque, sans voile. Dans ce pays, les femmes ne vont point à visage découvert. On l' emploie quelquefois au figuré. Agir à visage découvert. C' est un homme franc, qui se montre à visage découvert. On dit aussi dans ce dernier sens, Se montrer à découvert.

DÉCRASSER. v. a.

DÉCRASSER. v. a. Ôter la crasse. Décrasser les mains. Décrasser la tête. Décrasser la peau. Les bains, les étuves servent à décrasser. Cette pâte décrasse parfaitement.

Décrasser du linge, En ôter, avec une première eau, ce qu' il y a de plus sale.

DÉCRASSER

DÉCRASSER signifie figurément, Enseigner à quelqu' un ce qu' il doit savoir pour n' être pas d' une ignorance crasse; ou Polir, former une personne qui a été mal élevée, ou qui n' a point encore vu le monde. On le mit quelque temps au collége, pour le décrasser un peu. Il faut décrasser ce jeune homme. Il a grand besoin d' être décrassé. Ce sens et le suivant sont très-familiers.

Il se dit également en parlant D' une personne de basse condition qu' on revêt d' une dignité, d' une charge, d' un titre. On vient à peine de le décrasser, il est encore tout fier de son nouveau titre.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, dans ses divers sens. Prendre un bain pour se décrasser. Ce jeune homme commence à se décrasser. Il acheta une charge, un titre pour se décrasser.

DÉCRASSÉ, ÉE. participe

DÉCRASSÉ, ÉE. participe

DÉCRÉDITEMENT. s. m.

DÉCRÉDITEMENT. s. m. Action de décréditer.

DÉCRÉDITER. v. a.

DÉCRÉDITER. v. a. Ôter le crédit, faire perdre le crédit. La mauvaise foi décrédite un négociant.

Il signifie figurément, Faire perdre à quelqu' un la considération, l' autorité, l' estime, la confiance dont il jouissait. Cette action, ce procédé, cette conduite l' a étrangement décrédité. On a cherché à me décréditer dans son esprit.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des choses. Voilà ce qui a décrédité ces doctrines. Ce prétendu spécifique est aujourd' hui fort décrédité.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est décrédité par sa mauvaise conduite. Cette opinion se décrédite, commence à se décréditer.

DÉCRÉDITÉ, ÉE. participe

DÉCRÉDITÉ, ÉE. participe Un négociant décrédité. Un homme décrédité, tout à fait décrédité. Un remède décrédité.

DÉCRÉPIT, ITE. adj.

DÉCRÉPIT, ITE. adj. Qui est dans la décrépitude. Cet homme est décrépit. Femme décrépite. Vieille décrépite. On dit de même: Vieillesse décrépite. Âge décrépit.

DÉCRÉPITATION. s. f.

DÉCRÉPITATION. s. f. T. de Chimie. Petillement ou bruit que font quelques sels dans le feu. Quand on jette du sel marin dans le feu, le bruit qu' il fait s' appelle Décrépitation.

DÉCRÉPITER. v. n.

DÉCRÉPITER. v. n. Petiller, faire du bruit. Le sel marin décrépite quand on le jette dans le feu. Les feuilles du laurier décrépitent en brûlant.

DÉCRÉPITÉ, ÉE. participe

DÉCRÉPITÉ, ÉE. participe

DÉCRÉPITUDE. s. f.

DÉCRÉPITUDE. s. f. État de vieillesse extrême; état d' un vieillard cassé. Être dans la décrépitude, dans la dernière décrépitude. La décrépitude suit la caducité. Les maladies l' ont réduit avant le temps à un véritable état de décrépitude.

DÉCRET. s. m.

DÉCRET. s. m. Ordre, ordonnance, décision, jugement qui émane de quelque autorité. Rendre, publier un décret. Par un décret en date du... Décret impérial. Décret du pape. Les décrets de l' Église. Les décisions de l' ancienne Sorbonne portaient le titre de Décrets.

Il se dit, par extension, et surtout au pluriel, de La volonté de Dieu, des arrêts du sort, de la Providence, etc. Les décrets du ciel. Les décrets de la Providence. Les décrets du destin. Les décrets éternels.

Il s' est dit particulièrement, autrefois, d' Une ordonnance du magistrat, qui portait ordinairement prise de corps ou saisie de biens. Décret de prise de corps. Décret d' ajournement personnel. Purger le décret. Vendre une terre par décret. Maison mise en décret. Cette maison est en décret. Faire le décret d' une terre. Décret forcé. Décret volontaire. Lancer un décret contre quelqu' un.

DÉCRET

DÉCRET se dit encore d' Un recueil d' anciens canons des conciles, de constitutions des papes, et de sentences des Pères. Le Décret de Gratien. Les commentateurs du Décret.

DÉCRÉTALE. s. f.

DÉCRÉTALE. s. f. Épître, lettre écrite par les anciens papes pour répondre à des consultations qui leur étaient adressées sur des points de discipline, ou pour faire quelque règlement. Le recueil des décrétales. Les fausses décrétales de Mercator.

DÉCRÉTER. v. a.

DÉCRÉTER. v. a. Ordonner, régler par un décret. Le prince en décréta l' établissement. Il décréta que nul ne pourrait à l' avenir... Nous avons décrété et décrétons ce qui suit.

Il signifie aussi, Lancer un décret contre quelqu' un. Décréter quelqu' un d' ajournement personnel, de prise de corps. On dit neutralement, dans le même sens, Décréter contre quelqu' un.

Dans la Pratique ancienne, Décréter une maison, une terre, En faire le décret pour le payement des créanciers, et pour la sûreté des acheteurs.

DÉCRÉTÉ, ÉE. participe

DÉCRÉTÉ, ÉE. participe

DÉCRI. s. m.

DÉCRI. s. m. Action de décrier, proclamation par laquelle l' autorité décrie quelque chose. Il se dit surtout en parlant De la suppression ou de la réduction d' une monnaie. On lui a fait un remboursement la veille du décri.

Il signifie figurément, Perte de réputation, d' estime, de considération. Il est dans le décri. Cela le mit tout à fait dans le décri. Tomber dans le décri.

DÉCRIER. v. a.

DÉCRIER. v. a. Défendre, par une proclamation, ou autrement, la vente, le cours, l' usage de quelque chose. On décria les étoffes de l' Inde. Les marchandises anglaises furent décriées.

Il s' applique plus ordinairement À la suppression ou à la réduction d' une monnaie. On a décrié telle sorte de monnaie.

Il signifie figurément, Décréditer, ôter la réputation, l' estime, la considération. Il en dit beaucoup de mal, et le décrie partout. Il a fait une action qui l' a fort décrié. Il est tout à fait décrié parmi les marchands, parmi les étrangers, dans sa compagnie. Il est décrié comme la fausse monnaie. Cette partialité a fort décrié son ouvrage. On l' emploie quelquefois dans ce sens avec le pronom personnel. Il s' est décrié lui-même. Cette femme s' est fort décriée par sa mauvaise conduite.

DÉCRIÉ, ÉE. participe

DÉCRIÉ, ÉE. participe Un homme décrié. Une doctrine décriée.

Une conduite décriée, Une mauvaise conduite que tout le monde connaît et désapprouve.

DÉCRIRE. v. a.

DÉCRIRE. v. a. (Il se conjugue comme Écrire.) Représenter, dépeindre par le discours. Décrire une plante, un animal. Il nous a bien décrit ce pays-là, ce palais. Ce poëte décrit bien une bataille, une tempête. Comment décrire sa fureur? On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans le sens passif. Cette merveille, ce prodige ne saurait se décrire.

Il signifie quelquefois simplement, Donner une idée générale de quelque chose. Il y a certaines choses qu' on ne définit pas aisément, on se contente de les décrire.

DÉCRIRE

DÉCRIRE signifie aussi, Tracer, marquer, former, et se dit surtout en parlant De lignes courbes, des directions, des trajets en ligne courbe. Décrire une courbe, un demi-cercle. Après avoir décrit plusieurs cercles dans les airs, l' oiseau fondit sur sa proie. L' orbite qu' une planète décrit autour du soleil, dans son mouvement. Les sinuosités que le fleuve décrit au fond de cette vallée.

DÉCRIT, ITE. participe

DÉCRIT, ITE. participe

DÉCROCHER. v. a.

DÉCROCHER. v. a. Détacher une chose qui était accrochée. Décrocher une tapisserie. Décrocher un tableau.

DÉCROCHÉ, ÉE. participe

DÉCROCHÉ, ÉE. participe

DÉCROIRE. v. a.

DÉCROIRE. v. a. Ne croire pas. Il n' est guère usité qu' en opposition avec le mot Croire, et dans cette phrase, Je ne crois ni ne décrois. Il est familier.

DÉCROISSEMENT. s. m.

DÉCROISSEMENT. s. m. Diminution. Le décroissement de la rivière. Le décroissement des jours.

DÉCROÎTRE. v. n.

DÉCROÎTRE. v. n. (Il se conjugue comme Croître.) Diminuer. La rivière décroît. La rivière a décru de deux pouces. Les eaux ont bien décru, sont bien décrues. Après la Saint-Jean, les jours commencent à décroître.

DÉCRU, UE. participe

DÉCRU, UE. participe

DÉCROTTER. v. a.

DÉCROTTER. v. a. Ôter la crotte. Décrotter des bottes, des souliers. Décrotter des habits. Faites-vous décrotter.

DÉCROTTÉ, ÉE. participe

DÉCROTTÉ, ÉE. participe

DÉCROTTEUR. s. m.

DÉCROTTEUR. s. m. Celui qui gagne sa vie à décrotter, à cirer les souliers et les bottes.

DÉCROTTOIR. s. m.

DÉCROTTOIR. s. m. Lame de fer, boîte garnie de brosses qu' on met à la porte d' une maison ou d' un appartement, pour que les personnes qui viennent du dehors puissent décrotter leur chaussure avant d' entrer.

DÉCROTTOIRE. s. f.

DÉCROTTOIRE. s. f. Sorte de brosse dont on se sert pour décrotter.

DÉCRUE. s. f.

DÉCRUE. s. f. Quantité dont une chose a décru. Il ne se dit qu' en parlant Des eaux. La décrue est de six pouces.

DÉCRUER. v. a.

DÉCRUER. v. a. Préparer, par une lessive, du fil ou de la soie à recevoir la teinture.

DÉCRUÉ, ÉE. participe

DÉCRUÉ, ÉE. participe

DÉCRÛMENT. s. m.

DÉCRÛMENT. s. m. Action de décruer.

DÉCRUSEMENT. s. m.

DÉCRUSEMENT. s. m. Action de décruser.

DÉCRUSER. v. a.

DÉCRUSER. v. a. Mettre des cocons dans l' eau bouillante, pour en dévider la soie avec facilité.

DÉCRUSÉ, ÉE. participe

DÉCRUSÉ, ÉE. participe

DÉCUIRE. v. a.

DÉCUIRE. v. a. Corriger l' excès de la cuisson. Il se dit en parlant Des sirops et des confitures où l' on met de l' eau pour les rendre plus liquides quand ils sont trop cuits. Ce sirop est trop épais, il faut le décuire.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit Des confitures qui se liquéfient trop, faute d' avoir été assez cuites. Ces confitures se décuisent.

DÉCUIT, ITE. participe

DÉCUIT, ITE. participe

DÉCUPLE. adj. des deux genres

DÉCUPLE. adj. des deux genres Qui vaut dix fois autant. Une somme décuple. Une quantité décuple d' une autre.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Il a gagné dans cette affaire le décuple de ce qu' il avait avancé.

DÉCUPLER. v. a.

DÉCUPLER. v. a. Rendre dix fois plus grand, augmenter de dix fois autant. Pour décupler une somme en chiffres, on y ajoute un zéro. Il a décuplé son bien en moins de dix ans.

DÉCUPLÉ, ÉE. participe

DÉCUPLÉ, ÉE. participe

DÉCURIE. s. f.

DÉCURIE. s. f. T. d' Antiq. romaine. Troupe de soldats composée de dix hommes et formant le dixième de la centurie; ou Division du peuple qui formait aussi le dixième d' une centurie, mais qui comprenait ordinairement plus de dix citoyens. Commander une décurie. Le chef d' une décurie.

DÉCURION. s. m.

DÉCURION. s. m. T. d' Antiq. romaine. Le chef d' une décurie civile ou militaire.

Il se disait aussi de Chacun des dix juges ou conseillers municipaux d' une colonie romaine.

DÉDAIGNER. v. a.

DÉDAIGNER. v. a. Marquer du dédain à quelqu' un. Vous nous dédaignez bien. Cette nation dédaigne toutes les autres.

Il signifie aussi, Rejeter, refuser avec mépris, regarder comme au-dessous de soi, comme indigne de ses désirs. Vous dédaignez mon amitié. Il dédaigne mes services. Ce parti n' est point à dédaigner. Elle a dédaigné tous ceux qui ont voulu l' épouser. Je dédaigne ces timides précautions. Vous dédaignez ce genre de travaux. Il dédaignait de nous parler. Il a dédaigné de nous servir dans cette occasion. Dédaigner les grandeurs, les richesses.

DÉDAIGNÉ, ÉE. participe

DÉDAIGNÉ, ÉE. participe

DÉDAIGNEUSEMENT. adv.

DÉDAIGNEUSEMENT. adv. Avec dédain, d' une manière dédaigneuse. Regarder dédaigneusement. Traiter dédaigneusement.

DÉDAIGNEUX, EUSE. adj.

DÉDAIGNEUX, EUSE. adj. Qui marque du dédain. Avoir l' air dédaigneux, la mine dédaigneuse. Des regards dédaigneux. Caractère dédaigneux. Humeur dédaigneuse. Beauté fière et dédaigneuse.

Il est aussi substantif. Faire le dédaigneux, la dédaigneuse.

DÉDAIN. s. m.

DÉDAIN. s. m. Mépris vrai ou affecté, exprimé par l' air, le ton, le maintien. Recevoir avec dédain. Il lui témoigna beaucoup de dédain. Essuyer les dédains d' un grand seigneur.

DÉDALE. s. m.

DÉDALE. s. m. Labyrinthe, lieu où l' on s' égare, où l' on se perd, à cause de la complication des détours.

Il se dit au figuré Des embarras dont il est très-difficile de sortir, des choses très-compliquées qu' il est difficile de concevoir nettement ou de débrouiller. Cela vous engagera dans un dédale de procédures. Ne vous engagez pas dans ce dédale d' intrigues. Le dédale des lois. Cette affaire est un vrai dédale.

DÉDAMER. v. n.

DÉDAMER. v. n. T. du Jeu des dames. Il se dit Lorsqu' un joueur déplace une des dames qui occupent le rang le plus proche de lui.

DEDANS. adv. de lieu

DEDANS. adv. de lieu Dans l' intérieur. Je le croyais hors de la maison, il était dedans. Il est là dedans. Entrez là dedans.

Fig. et fam., Ne pas savoir si l' on est dedans ou dehors, Être incertain de l' état de ses affaires, de la situation où l' on est auprès de certaines personnes, du parti qu' on prendra, de l' opinion qu' on doit embrasser, etc. Il ne sait s' il est dedans ou dehors, avec ce prince. On dit de même, N' être ni dedans ni dehors. On dit aussi, dans un sens analogue, Ne pas savoir si une personne est dedans ou dehors, Ne pas connaître son opinion, ses vues, ses intentions, etc.

Prov., fig. et pop., Donner dedans, Se laisser tromper comme un sot; et, Mettre quelqu' un dedans, Le tromper.

De dedans, en dedans, par dedans, De l' intérieur, à l' intérieur, par l' intérieur. Il vient de dedans. De dedans en dehors. Cet édifice est moins beau en dehors qu' en dedans. La porte était fermée en dedans. Passer par dedans.

Porter la pointe du pied en dedans, Marcher de manière qu' il y ait plus de distance entre les deux talons qu' entre les deux pointes des pieds. On dit de même, Avoir, mettre la pointe des pieds en dedans, les pieds en dedans.

Prov. et fig., Avoir l' esprit en dedans, Être timide à montrer son savoir.

Prov. et fig., Être tout en dedans, Manquer de franchise, être peu communicatif. C' est un homme qui est tout en dedans.

En dedans, s' emploie quelquefois avec de, comme locution prépositive. En dedans et en dehors de la ville. Tout ce qui se trouve en dedans de cette ligne fera partie du nouvel État.

Par dedans, s' emploie de même comme locution prépositive, mais sans la préposition de. Il passa par dedans la ville, par dedans la maison, etc. Il n' est guère usité de la sorte que dans ces phrases.

DEDANS

DEDANS s' emploie aussi comme substantif, et alors il signifie, La partie intérieure de quelque chose. Le dedans, les dedans d' une maison. Le mal vient du dedans, est au dedans. La tranquillité régnait au dedans du royaume. Du dedans au dehors. Au dedans et au dehors de la ville. Ce qui se passait au dedans de moi.

Au Jeu de bague, Avoir deux dedans, trois dedans, Avoir emporté deux ou trois fois la bague.

Le dedans, les dedans d' un jeu de paume, Petite galerie ouverte qui est à l' un des deux bouts de certains jeux de paume. On dit aussi, en ce sens, Jeu de paume à dedans.

En termes de Manége, La jambe du dedans, la rêne du dedans, etc., La jambe, la rêne, etc., qui sont du côté de l' intérieur du manége; par opposition à La jambe, à la rêne, etc., qui sont du côté du mur.

DÉDICACE. s. f.

DÉDICACE. s. f. Consécration d' un temple, d' une église, d' une chapelle. Tel empereur fit la dédicace de ce temple. Faire la dédicace d' une église. La fête de la dédicace de l' église de Saint-Pierre.

Il se dit aussi de La fête annuelle qui a lieu en mémoire de la consécration d' une église.

DÉDICACE

DÉDICACE signifie encore, figurément, Hommage qu' on fait d' un livre à quelqu' un, par une épître ou par une inscription à la tête de l' ouvrage. Accepter une dédicace. Un livre sans dédicace.

DÉDICATOIRE. adj.

DÉDICATOIRE. adj. Qui contient la dédicace d' un livre. Il n' est guère usité que dans la locution, Épître dédicatoire.

DÉDIER. v. a.

DÉDIER. v. a. Consacrer au culte divin, mettre sous la protection d' une divinité, sous l' invocation d' un saint. Ils dédièrent le nouveau temple à Minerve. Dédier une église, un autel, une chapelle.

Fig., Dédier un livre, un ouvrage à quelqu' un, Lui faire hommage d' un ouvrage, par une épître ou par une inscription à la tête du livre. On dit, dans un sens analogue, Dédier une gravure.

DÉDIÉ, ÉE. participe

DÉDIÉ, ÉE. participe

DÉDIRE. v. a.

DÉDIRE. v. a. (Il fait, à la seconde personne du pluriel du présent de l' indicatif, Vous dédisez. Aux autres temps, il se conjugue comme Dire.) Désavouer quelqu' un de ce qu' il a dit ou fait pour nous. Je ne vous en dédirai pas. Vous n' en serez pas dédit. Me voudriez-vous dédire? N' allez pas me dédire.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et alors il signifie, Se rétracter, dire le contraire de ce qu' on a dit, désavouer ce qu' on a dit. Les témoins se sont dédits. Vous avez dit du mal d' un tel, vous êtes obligé de vous dédire. Dédisez-vous.

Il signifie aussi, Ne pas tenir sa parole, revenir contre un engagement verbal. Il nous avait promis cela, il s' est dédit. Il avait offert cent écus, il s' en est dédit.

Fig., Ne pouvoir pas, ne pouvoir plus s' en dédire, Être trop engagé dans une affaire pour ne pas la pousser à bout. Ce général s' est trop avancé, il faut qu' il livre bataille, il ne peut plus s' en dédire. Il n' y a plus, il n' y a pas à s' en dédire.

DÉDIT, ITE. participe

DÉDIT, ITE. participe

DÉDIT. s. m.

DÉDIT. s. m. Révocation d' une parole donnée. On l' emploie surtout dans cette phrase proverbiale et familière, Avoir son dit et son dédit, Être sujet à se dédire, à se rétracter, à changer aisément d' avis.

Il signifie aussi, La peine stipulée dans un marché, dans une convention, contre celui qui n' en remplira pas les conditions. Un dédit est ordinairement une somme à payer. Il y a un dédit. Un dédit de mille écus. Il y a tant pour le dédit. Il y a dix mille francs de dédit. Payer le dédit.

Il s' applique, par extension, à L' acte même où se trouve stipulée la peine encourue par celui ou celle qui se dédira. Le notaire qui avait rédigé le dédit, en demeura dépositaire. Les deux parties s' étant arrangées, on déchira le dédit.

DÉDOMMAGEMENT. s. m.

DÉDOMMAGEMENT. s. m. Réparation d' un dommage. Je veux tant pour mon dédommagement. Dix mille francs de dédommagement. Obtenir, recevoir un bon dédommagement.

Il signifie figurément, Compensation. C' est un bien faible dédommagement de la perte que j' ai faite. Il trouve dans votre amitié un dédommagement à ses malheurs. C' est une peine, un mal qui n' est pas sans quelque dédommagement.

DÉDOMMAGER. v. a.

DÉDOMMAGER. v. a. Indemniser, rendre l' équivalent du dommage souffert. Dédommagez-moi. Si vous ne me dédommagez, je vous ferai un procès. Il m' a amplement dédommagé de la perte que j' ai faite.

Il s' emploie souvent au figuré. Rien peut-il dédommager de la perte d' un ami? Il fut dédommagé de tant de sacrifices par l' estime publique. Un moment de plaisir dédommage d' une longue souffrance.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Se dédommager d' un côté de ce qu' on a perdu de l' autre. J' ai perdu à ce marché, mais je m' en dédommagerai. Il se dédommage de la contrainte où il a été tenu si longtemps.

DÉDOMMAGÉ, ÉE. participe

DÉDOMMAGÉ, ÉE. participe

DÉDORER. v. a.

DÉDORER. v. a. Enlever, effacer la dorure en tout ou en partie. À force de toucher à ce cadre-là, vous le dédorez.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Perdre de sa dorure peu a peu. Cette vaisselle de vermeil commence à se dédorer.

DÉDORÉ, ÉE. participe

DÉDORÉ, ÉE. participe

DÉDOUBLER. v. a.

DÉDOUBLER. v. a. Ôter la doublure. Dédoubler un habit, un manteau.

En termes de Guerre, Dédoubler les rangs, les files, Faire mettre sur un rang, sur une file des soldats qui étaient sur deux rangs, sur deux files.

Dédoubler un régiment, une compagnie, Partager un régiment en deux régiments, une compagnie en deux compagnies.

Dédoubler une pierre, La séparer, la partager en deux dans toute sa longueur.

DÉDOUBLÉ, ÉE. participe

DÉDOUBLÉ, ÉE. participe

DÉDUCTION. s. f.

DÉDUCTION. s. f. Soustraction, retranchement. On lui a payé tant en déduction du principal. La succession, déduction faite des dettes et legs, monte à cent mille francs. Ce domaine, déduction faite des charges, rapporte cinq mille francs.

DÉDUCTION

DÉDUCTION signifie aussi, L' action de raconter, d' exposer en détail. Faire une longue déduction de ses raisons. Ce sens est peu usité.

Il signifie également, surtout dans le langage didactique, L' action d' inférer une chose d' une autre, ou Le raisonnement par lequel on infère. Cette déduction n' est pas exacte, elle est fausse. Une suite de déductions.

DÉDUIRE. v. a.

DÉDUIRE. v. a. Rabattre, soustraire une somme d' une autre. Il en faut déduire ce que vous avez dépensé, reçu. Il en faut déduire les frais. Il y a tant à déduire sur cette somme.

DÉDUIRE

DÉDUIRE signifie aussi, Narrer, raconter, exposer en détail. Déduire son fait, ses raisons.

Il signifie encore, Inférer, tirer comme conséquence. Cette conséquence est mal déduite. Les conséquences que l' on peut déduire de ce principe. On peut en déduire que...

DÉDUIT, ITE. participe

DÉDUIT, ITE. participe

DÉDUIT. s. m.

DÉDUIT. s. m. Divertissement, occupation agréable. Il est vieux, et ne s' emploie que dans le style badin. Mener joyeux déduit.

DÉESSE. s. f.

DÉESSE. s. f. Divinité fabuleuse du sexe féminin. Les dieux et les déesses. La déesse Junon. La déesse Cérès. Les trois déesses qui se soumirent au jugement de Pâris. Diane, la déesse des forêts, déesse des forêts.

Elle a l' air, le port d' une déesse, se dit D' une belle femme qui a l' air et le port majestueux. On dit figurément, dans le même sens, C' est une déesse.

DÉFÂCHER (SE). v. pron.

DÉFÂCHER (SE). v. pron. S' apaiser après s' être mis en colère. Il n' est guère usité que dans certaines phrases familières. S' il est fâché, qu' il se défâche. S' il se fâche, il aura la peine de se défâcher.

DÉFÂCHÉ, ÉE. participe

DÉFÂCHÉ, ÉE. participe

DÉFAILLANCE. s. f.

DÉFAILLANCE. s. f. Faiblesse, évanouissement, pâmoison. Tomber en défaillance. Il lui a pris une défaillance. Il est en défaillance. Avoir de fréquentes défaillances.

Défaillance de nature, État d' une personne affaiblie par l' âge, par l' excès du travail, par la maladie, etc. Ce n' est point maladie, c' est défaillance de nature.

DÉFAILLANCE

DÉFAILLANCE terme de Chimie ancienne. On dit aujourd' hui, Déliquescence: voyez ce mot.

DÉFAILLANT, ANTE. adj.

DÉFAILLANT, ANTE. adj. Qui s' affaiblit. Rappeler sa force défaillante. Sa main défaillante cherchait à presser la mienne.

DÉFAILLANT, ANTE. s.

DÉFAILLANT, ANTE. s. T. de Procéd. Celui, celle qui manque à comparaître, à se trouver à l' assignation donnée en justice. Le défaillant a été condamné.

DÉFAILLIR. v. n.

DÉFAILLIR. v. n. (Il n' est plus guère usité qu' au pluriel du présent de l' indicatif, Nous défaillons; à l' imparfait, Je défaillais; au prétérit, Je défaillis, j' ai défailli; et à l' infinitif, Défaillir.) Manquer. Cette race a défailli en un tel. Ils craignaient que le jour ne vint à leur défaillir avant qu' ils pussent arriver. Toutes choses commençaient à leur défaillir. Il vieillit en ce sens.

Il signifie aussi. Dépérir, s' affaiblir. Ses forces défaillent tous les jours, commencent à défaillir. Il se sent défaillir de jour en jour.

Il signifie encore, Tomber en faiblesse, s' évanouir. Je la vis prête à défaillir. Je me sentis défaillir.

DÉFAIRE. v. a.

DÉFAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Faire.) Détruire ce qui est fait, changer l' état d' une chose de manière qu' elle ne soit plus ce qu' elle était. Pénélope défaisait, la nuit, l' ouvrage qu' elle avait fait le jour. Ce que l' un fait, l' autre le défait. Un noeud qu' on ne peut défaire. Alexandre ne pouvant défaire le noeud gordien, le coupa. Défaire une malle, un paquet, un portemanteau, En ôter les effets qu' on y avait enfermés. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Un noeud qui se défait.

Il se dit quelquefois figurément. Défaire un mariage, un marché.

DÉFAIRE

DÉFAIRE signifie particulièrement, Faire mourir. Cette malheureuse a défait son fruit, son enfant. On l' emploie aussi, dans cette acception, avec le pronom personnel. Dans son désespoir, il se défit lui-même. Ce sens est familier.

DÉFAIRE

DÉFAIRE en termes de Guerre, Mettre en déroute, tailler en pièces; remporter un grand avantage. Après avoir défait les ennemis. La flotte des ennemis fut complétement défaite.

DÉFAIRE

DÉFAIRE signifie aussi, Abattre, atténuer, amaigrir. La maladie a bien défait cet homme.

Avec le pron. person., Ce vin se défait, Il s' affaiblit, il n' a plus la même qualité. Ces sortes de vins ne sont pas de garde, ils se défont aisément.

DÉFAIRE

DÉFAIRE signifie au figuré, Éclipser, effacer par plus d' éclat, par plus de beauté, par plus de mérite. Quand elle arrive au bal, elle défait toutes les autres femmes. Le diamant défait toutes les autres pierres précieuses. Cet homme défait tous les autres par la supériorité de son esprit. Ce sens est vieux.

DÉFAIRE

DÉFAIRE signifie encore, Délivrer, dégager, débarrasser. Défaites-moi de cet importun. On l' emploie souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel. Se défaire d' un fâcheux. On a eu bien de la peine à s' en défaire. Il a eu bien de la peine à se défaire de sa fièvre.

DÉFAIRE

DÉFAIRE avec le pronom personnel, signifie particulièrement, Se désaccoutumer de quelque chose, y renoncer. Se défaire d' une mauvaise habitude, d' un vice, d' une passion. Défaites-vous de ces manières-là, de ces façons-là. Défaites-vous de cela. Défaites-vous de ce mot-là. On se défait rarement de ses vieux préjugés.

Se défaire d' un domestique, Le mettre dehors, le congédier.

Se défaire de son ennemi, Le faire mourir.

Se défaire d' une chose, L' aliéner, en transporter le droit et la possession à un autre. Un marchand qui se défait avantageusement de sa marchandise. Se défaire d' un cheval, d' un cabriolet. Il veut se défaire de sa maison, de sa terre. Il y a longtemps qu' il s' en est défait.

DÉFAIT, AITE. participe

DÉFAIT, AITE. participe On l' emploie surtout dans le sens d' Abattre, d' amaigrir. Je l' ai vu avec un visage fort défait. Depuis sa maladie il est tout défait. Cette femme est pâle et défaite.

DÉFAITE. s. f.

DÉFAITE. s. f. Déroute d' une armée, ou de quelques troupes. Après la défaite des ennemis. Défaite entière. Défaite sanglante.

DÉFAITE

DÉFAITE signifie aussi, débit, facilité plus ou moins grande de se défaire de quelque chose. Ces marchandises-là sont de défaite. Ces laines sont de mauvaise défaite, de bonne défaite. Ce cheval est de défaite, de belle défaite.

DÉFAITE

DÉFAITE signifie encore, Excuse artificieuse, mauvaise raison, prétexte. Il m' a donné une défaite. Il a toujours des défaites prêtes. Voilà une mauvaise défaite. C' est une défaite.

DÉFALCATION. s. f.

DÉFALCATION. s. f. Déduction, retranchement. Faites, sur les produits de cette terre, la défalcation des faux frais.

DÉFALQUER. v. a.

DÉFALQUER. v. a. Rabattre, retrancher d' une somme ou d' une quantité quelconque. Je vous dois trois cents francs, mais il faut en défalquer ce que j' ai payé pour vous. Il faut défalquer cinq kilogrammes pour le poids de la caisse.

DÉFALQUÉ, ÉE. participe

DÉFALQUÉ, ÉE. participe

DÉFAUSSER (SE). v. pron.

DÉFAUSSER (SE). v. pron. T. de plusieurs Jeux de cartes. Il se dit Du joueur qui, n' ayant pas de la couleur dans laquelle on joue, jette celle de ses cartes qu' il regarde comme la moins utile.

DÉFAUT. s. m.

DÉFAUT. s. m. Imperfection. Les défauts du corps. Cette femme est belle, mais elle a un défaut dans la taille. C' est un défaut dans un cheval, que d' avoir le ventre gros. Défaut léger. Défaut naturel. Défaut qui vient d' accident.

Il se dit également d' Une imperfection morale. Avoir un défaut. Chacun a ses défauts. Connaître, avouer ses défauts. Corriger ses défauts. Défaut incorrigible. Il n' y a personne sans défaut. Cet homme a bien des défauts, n' a pas un défaut.

Il se dit, particulièrement, de Ce qui n' est pas conforme aux règles de l' art, de ce qui choque le goût, le bon sens, dans un ouvrage, dans une production quelconque. Il y a bien des défauts dans cet ouvrage, dans ce tableau, dans cette statue. Relever, critiquer les défauts d' un poëme, d' une tragédie. On dit par analogie: Un auteur sans défaut. Les défauts d' un écrivain, d' un artiste, etc.

Il se dit également, surtout dans les Arts et Métiers, Des parties faibles ou défectueuses dans une étoffe, dans du bois, dans un ouvrage quelconque. Il y a un défaut dans cette feuille d' acajou. J' ai remarqué plusieurs défauts dans cette pièce de drap. Cette pièce de porcelaine a un défaut.

Il signifie aussi, Absence, manque, privation de quelque chose. Le défaut de blé, le défaut de subsistances a forcé la garnison de se rendre. Voyez plus loin, les locutions prépositives, Au défaut de, à défaut de.

Il se dit, dans une acception particulière, de L' absence de certaines qualités, de certains avantages, etc. Défaut d' esprit, de jugement, de mémoire, d' imagination. Défaut de pénétration, de fermeté, de constance. Défaut d' attention, de prévoyance, de soin, d' ordre. Défaut de proportion dans un édifice.

Le défaut des côtes, L' endroit où se terminent les côtes. Il a été blessé au défaut des côtes.

Le défaut de la cuirasse, L' intervalle qui est entre la cuirasse et les autres pièces de l' armure qui s' y joignent; et, figurément et familièrement, Le faible d' un homme, l' endroit par lequel on peut venir plus aisément à bout de lui. C' est là le défaut de la cuirasse.

DÉFAUT

DÉFAUT en termes de Procédure, Manquement à l' assignation donnée. Faire défaut. Donner un défaut. Condamner par défaut. Jugement par défaut. Faire rabattre un défaut.

DÉFAUT

DÉFAUT est aussi un terme de Chasse, qui s' emploie principalement dans ces phrases: Les chiens sont en défaut, la bête les a mis en défaut, Ils ont perdu les voies de la bête; et, Les chiens ont bien relevé le défaut, Ils se sont bien remis sur les voies.

Fig. et fam., Être en défaut, Faillir, se tromper, commettre quelque manquement, quelque erreur. On dit de même, Trouver, prendre, mettre quelqu' un en défaut. Cette locution s' applique également À certaines facultés intellectuelles, à certaines qualités. Sa mémoire est souvent en défaut. Son adresse paraissait en défaut.

AU DÉFAUT ou *À DÉFAUT DE. loc. prépositives

AU DÉFAUT ou *À DÉFAUT DE. loc. prépositives Au lieu de, à la place de telle personne ou de telle chose qui manque, qui vient à manquer. Si, à son défaut, je puis vous être utile, disposez de moi. Au défaut des richesses, il avait des talents. Au défaut, à défaut d' autres armes, il prit une barre de fer. À défaut de vin, nous boirons de l' eau.

DÉFAVEUR. s. f.

DÉFAVEUR. s. f. Cessation de faveur, disgrâce. Il est tombé en défaveur. Il est en défaveur.

Il se dit particulièrement, en termes de Finances et de Commerce, pour exprimer L' état de ce qui tombe en discrédit. La défaveur des effets publics. Le papier de cette maison de commerce est en défaveur, en grande défaveur.

DÉFAVORABLE. adj. des deux genres

DÉFAVORABLE. adj. des deux genres Qui n' est pas favorable. Ce juge m' a été défavorable dans mon procès. Le jugement lui fut défavorable. Opinion défavorable. Au milieu des circonstances les plus défavorables.

DÉFAVORABLEMENT. adv.

DÉFAVORABLEMENT. adv. D' une manière défavorable, fâcheuse. Il l' a traité bien défavorablement. On le jugeait très-défavorablement.

DÉFÉCATION. s. f.

DÉFÉCATION. s. f. T. de Chimie et de Pharmacie. Dépuration d' une liqueur, qui se fait par la chute spontanée des parties qui la rendaient trouble.

DÉFECTIF. adj.

DÉFECTIF. adj. T. de Gram. Il se dit D' un verbe qui n' a pas tous ses temps et tous ses modes. La langue française a beaucoup de verbes défectifs. On dit aussi, Défectueux.

DÉFECTION. s. f.

DÉFECTION. s. f. Action d' abandonner un parti auquel on est lié. Il se dit surtout De sujets qui abandonnent leur prince, de troupes qui abandonnent leur général, d' alliés qui abandonnent leurs alliés. Après la défection de ces troupes, il ne fut plus en état de disputer la victoire. Ce prince fut effrayé de la défection presque générale de ses sujets, de ses alliés.

DÉFECTUEUSEMENT. adv.

DÉFECTUEUSEMENT. adv. D' une manière défectueuse. Il est peu usité.

DÉFECTUEUX, EUSE. adj.

DÉFECTUEUX, EUSE. adj. Qui manque des qualités, des conditions requises. Des marchandises défectueuses. Des ouvrages défectueux. On lui a vendu des livres qui sont la plupart défectueux. Un acte défectueux. Un inventaire défectueux.

Il s' emploie souvent, en Grammaire, comme synonyme de Défectif. Verbe défectueux.

DÉFECTUOSITÉ. s. f.

DÉFECTUOSITÉ. s. f. Vice, imperfection, défaut. Il ne se dit guère au sens moral. Avoir une défectuosité dans la taille. Les défectuosités de ce bâtiment sont choquantes. C' est une défectuosité considérable.

DÉFENDABLE. adj. des deux genres

DÉFENDABLE. adj. des deux genres Qui peut être défendu contre l' ennemi ou contre un adversaire. Cette place, ce poste n' est pas défendable. Cette partie d' échecs n' est pas défendable.

DÉFENDEUR, ERESSE. s.

DÉFENDEUR, ERESSE. s. T. de Procéd. Celui, celle à qui on fait une demande en justice. Il est opposé à Demandeur, eresse.

DÉFENDRE. v. a.

DÉFENDRE. v. a. Protéger, soutenir une personne ou une chose attaquée. Il se dit en parlant De toute espèce d' attaque ou d' agression. Défendre quelqu' un au péril de sa vie. Il le défendit contre plusieurs assassins qui s' étaient jetés sur lui. Défendre son ami, ses concitoyens, son prince, sa patrie. Défendre sa vie, son honneur, sa cause, les intérêts de son ami. Il m' a défendu contre leurs calomnies. C' est lui qui est chargé de défendre cet accusé. Il l' a défendu avec beaucoup de talent. On l' applique également Aux animaux Une lionne qui défend ses petits.

Fig. et fam., Défendre son pain, se dit D' une personne qui a peu de bien, et qui soutient un procès où il s' agit de tout ce qu' elle a.

Défendre une place, un poste, etc., Résister à ceux qui veulent s' en rendre maîtres, s' opposer aux ennemis qui l' attaquent. Il défendit ce passage à lui seul contre une vingtaine d' assaillants.

À son corps défendant, En repoussant une attaque, en opposant de la résistance. Il a tué l' agresseur à son corps défendant. On l' emploie plus communément au figuré, dans le langage familier; et alors il signifie, Malgré soi, à regret, avec répugnance. Je n' y allai, je ne signai qu' à mon corps défendant.

DÉFENDRE

DÉFENDRE signifie particulièrement, en termes de Guerre, Empêcher que l' ennemi ne puisse, sans risquer beaucoup, entrer dans un lieu ou en approcher. Une batterie défend l' entrée du port, en défend les approches. La frontière est défendue de ce côté par trois places fortes.

DÉFENDRE

DÉFENDRE signifie aussi, Garantir, tant au propre qu' au figuré. La montagne défend cette maison du froid, des vents du nord. Qui le défendra des séductions du monde, contre les séductions du monde?

DÉFENDRE

DÉFENDRE avec le pronom personnel, signifie, Repousser une attaque, une agression quelconque, y résister. Il tira son épée en lui criant, Défendez-vous. Il se défendit vaillamment. Se défendre contre un ennemi, contre un assassin, contre un voleur. Il l' a tué en se défendant. Ils se défendirent dans ce poste pendant un jour et une nuit. Cet accuse a voulu se défendre lui-même. On ne lui a pas permis de se défendre.

Cette place se défend d' elle-même, Elle est facile à défendre, et difficile à attaquer. On dit, dans le sens contraire, qu' Une place n' est pas en état de se défendre.

DÉFENDRE

DÉFENDRE avec le pronom personnel, signifie aussi, Se préserver, tant au propre qu' au figuré. Porter un manteau pour se défendre du froid, de la pluie. Défendez-vous des séductions, des charmes de cette femme. Il est difficile de se défendre de quelque partialité pour ses proches.

Cette étoffe est bonne, il n' y a qu' à se défendre du prix, Il n' y a qu' à disputer sur le prix.

DÉFENDRE

DÉFENDRE avec le pronom personnel, signifie en outre, S' excuser de faire quelque chose à quoi on voudrait nous obliger. On voulait le forcer d' aller dans cette maison, mais il s' en est défendu. On lui voulait donner cette commission, il s' est toujours défendu de l' accepter. On l' a prié de si bonne grâce, qu' il n' a pu se défendre de ce qu' on souhaitait de lui.

Il signifie encore, Se disculper, nier quelque chose qu' on nous reproche. On l' accuse de telle chose, mais il s' en défend. On dit qu' il est marié, il s' en défend très-fort.

DÉFENDRE

DÉFENDRE signifie aussi, Prohiber, interdire quelque chose. Défendre les duels. Défendre quelque chose sous peine de la vie. Défendre sa maison, sa porte à quelqu' un. La viande est défendue en carême. Il est défendu de passer en tel endroit. La raison nous défend de faire une injustice. On lui défendit le vin. J' ai défendu que vous fissiez telle chose.

DÉFENDRE

DÉFENDRE neutralement et en termes de Procédure, Fournir des défenses aux demandes de la partie adverse. Il a été condamné faute de défendre.

DÉFENDU, UE. participe

DÉFENDU, UE. participe Place bien défendue. Cause bien défendue. Livres défendus. Des marchandises défendues. Armes défendues. Adam mangea du fruit défendu.

Prov. et fig., Bien attaqué bien défendu, La défense a bien répondu à l' attaque.

DÉFENS. s. m.

DÉFENS. s. m. Terme d' Eaux et Forêts, qui s' emploie principalement dans cette locution, Bois en défens, Bois dont la coupe est défendue au propriétaire, ou dans lequel il n' est pas permis de faire entrer des bestiaux.

DÉFENSE. s. f.

DÉFENSE. s. f. Action de défendre, de se défendre; ou Ce qu' on dit, ce qu' on écrit pour défendre ou se défendre. Prendre les armes pour la défense de son pays, de la religion. S' armer pour la commune défense, pour sa propre défense. Être dans le cas de la légitime défense de soi-même, d' une légitime défense, de la défense naturelle. La défense de sa cause. Prendre la défense de l' innocent. Il fut chargé de la défense de cet accusé. Qu' avez-vous à dire pour votre défense? On ne voulut point écouter ma défense. Il publia sa défense. La défense ne fut pas moins vive que l' attaque.

Se mettre en défense, Se mettre en état de se défendre. Être hors de défense, N' être plus en état de se défendre.

DÉFENSE

DÉFENSE se dit particulièrement, en termes de Guerre, de L' action ou de la manière de défendre une place, un poste, etc., de s' y défendre. La défense de cette place lui fut confiée. Traité de l' attaque et de la défense des places fortes. Ligne de défense. Ce général a fait une belle défense dans telle place.

Fig. et fam., Faire une belle défense, Résister longtemps à quelque proposition, à quelque sollicitation, etc.

Cette place est de défense, Elle peut soutenir un siége. Cette place est en état de défense, Elle est bien fortifiée et bien munie.

En termes d' Eaux et Forêts, Ce bois est en défense, Il est en tel état qu' on n' a plus besoin d' empêcher les bestiaux d' y aller.

DÉFENSES

DÉFENSES au pluriel, se dit, en termes de Fortification, de Ce qui sert à garantir, à couvrir les ouvrages et les soldats qui défendent une place. Abattre les défenses, ruiner les défenses d' une place.

Il signifie, en termes de Procédure, Ce qu' on répond, par écrit et par ministère d' avoué, à la demande de sa partie. Donner, fournir, faire signifier ses défenses.

DÉFENSE

DÉFENSE se dit en outre de Chacune des deux longues dents, canines ou incisives, qui sortent de la bouche de certains quadrupèdes et dont ils se servent pour se défendre. Les défenses du sanglier, de l' éléphant, de l' hippopotame. Ce vieux sanglier n' a plus qu' une défense, l' autre a été cassée.

DÉFENSE

DÉFENSE signifie encore, Prohibition, interdiction. On lui a fait défense de récidiver. Défense expresse. Le jugement porte inhibitions et défenses de... Défense à qui que ce soit de passer en tel endroit, de toucher à telle chose. Faire des défenses. Publier des défenses.

Jugement, arrêt de défense, de défenses, ou simplement, Défenses. Jugement qui défend de procéder, de passer outre à l' exécution de quelque chose. Obtenir des défenses. Avoir des défenses. Faire lever des défenses. Faire signifier des défenses.

DÉFENSEUR. s. m.

DÉFENSEUR. s. m. Celui qui défend, qui soutient, qui protége. Les défenseurs de la patrie, du trône. Défenseur de la foi, de la justice. Vous avez en lui un bon défenseur. Donner un défenseur à un accusé. Un défenseur nommé d' office.

DÉFENSIF, IVE. adj.

DÉFENSIF, IVE. adj. Fait pour la défense. Traité défensif. Ligue défensive. Le casque, la cuirasse, le bouclier, sont des armes défensives.

Il se dit quelquefois substantivement, au féminin, de La disposition à se défendre, à ne faire simplement que se défendre. Être sur la défensive. Se tenir sur la défensive.

DÉFÉQUER. v. a.

DÉFÉQUER. v. a. T. de Chimie. Ôter les fèces, les impuretés d' une liqueur.

DÉFÉQUÉ, ÉE. participe

DÉFÉQUÉ, ÉE. participe

DÉFÉRANT, ANTE. adj.

DÉFÉRANT, ANTE. adj. Qui défère, qui cède. Esprit doux et déférant. Humeur douce et déférante. Je l' ai toujours trouvé déférant à ce que j' ai désiré de lui. Il est peu usité.

DÉFÉRENCE. s. f.

DÉFÉRENCE. s. f. Condescendance. Avoir de la déférence pour quelqu' un, de la déférence pour l' âge, pour le mérite, pour la dignité de quelqu' un; lui rendre de grandes déférences. Il a une grande déférence pour vos avis, pour vos jugements. Il ne répondit rien par déférence. Témoigner, marquer de la déférence. C' est une marque de déférence.

DÉFÉRENT. adj. m.

DÉFÉRENT. adj. m. T. d' Anat. Il ne s' emploie que dans cette dénomination, Canal ou conduit déférent, Canal excréteur du sperme.

DÉFÉRER. v. a.

DÉFÉRER. v. a. Donner, décerner. Il s' emploie principalement en parlant De dignités, d' honneurs dont une multitude ou un corps dispose en faveur d' une personne. Les Romains ont déféré les honneurs divins à la plupart des empereurs. Le peuple romain déféra le consulat à Scipion et l' honneur du triomphe à Pompée avant l' âge. Les cardinaux lui déférèrent le pontificat. Les sénateurs et la noblesse de Pologne lui déférèrent la couronne.

En Jurispr., Déférer le serment à quelqu' un, S' en rapporter à son serment.

DÉFÉRER

DÉFÉRER signifie aussi, Dénoncer. Déférer quelqu' un en justice, à la justice, à l' inquisition.

DÉFÉRER

DÉFÉRER s' emploie souvent comme verbe neutre; et alors il signifie, Céder, condescendre. Déférer à quelqu' un. Déférer à l' âge, à la dignité, à la qualité, au mérite de quelqu' un. Déférer au sentiment, au jugement, à l' avis, aux opinions des autres.

DÉFÉRÉ, ÉE. participe

DÉFÉRÉ, ÉE. participe

DÉFERLER. v. a.

DÉFERLER. v. a. T. de Marine. Déployer les voiles. On dit par analogie, et neutralement, qu' Une lame déferle, lorsqu' elle se déploie avec impétuosité, et qu' elle se résout en écume.

DÉFERLÉ, ÉE. participe

DÉFERLÉ, ÉE. participe

DÉFERRER. v. a.

DÉFERRER. v. a. Ôter le fer qui a été appliqué sur un objet quelconque; et plus particulièrement, Ôter le fer du pied d' un cheval, d' un mulet, etc. Déferrer une malle. Déferrer une porte, une roue, etc. Déferrer un cheval des quatre pieds.

Il signifie, figurément et familièrement, Rendre muet, déconcerter, interdire. C' est un homme qu' on déferre aisément.

DÉFERRER

DÉFERRER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et alors il se dit principalement Des fers d' un cheval, lorsqu' ils tombent, et De la ferrure d' un lacet, d' une aiguillette, lorsqu' elle vient à se détacher, à se défaire. Si ce cheval vient à se déferrer en chemin, il se perdra le pied. Un lacet qui se déferre.

Il se dit aussi, figurément, D' une personne qui se déconcerte, qui demeure interdite. C' est un homme qui se déferre aisément.

DÉFERRÉ, ÉE. participe

DÉFERRÉ, ÉE. participe Pop. et fig., Être déferré d' un oeil, Avoir un oeil de moins.

DÉFET. s. m.

DÉFET. s. m. T. de Librairie. Il se dit Des feuilles superflues et dépareillées d' un ouvrage, qui ne peuvent servir à former des exemplaires complets. On conserve les défets pour remplacer les feuilles qui viendraient à se gâter dans les volumes.

DÉFI. s. m.

DÉFI. s. m. Appel, provocation au combat, et qui se fait, soit de vive voix, soit par écrit, soit par gestes. Un cartel de défi. Envoyer un défi à quelqu' un. Il lui fit un défi. Porter un défi. Un insolent défi.

Il se dit, par extension, de Toute sorte de provocation. Je lui ai fait un défi à la paume, aux échecs. Accepter le défi.

Mettre quelqu' un au défi de faire une chose, L' en défier, lui déclarer qu' on regarde comme impossible qu' il la fasse. Je vous mets au défi de le prouver.

DÉFIANCE. s. f.

DÉFIANCE. s. f. Soupçon, crainte d' être trompé, surpris. Être dans la défiance. Entrer en défiance. Avoir de la défiance. Concevoir de la défiance. Injuste défiance.

Prov., La défiance est mère de sûreté Pour éviter d' être trompé, il faut ne pas donner légèrement sa confiance.

DÉFIANCE

DÉFIANCE se dit aussi Du manque de confiance dans ses forces, dans ses talents, dans ses ressources, etc. Avoir une juste défiance de ses propres forces. Avoir une grande défiance de soi-même. Il est en défiance de lui-même. Une sotte défiance le retient.

DÉFIANT, ANTE. adj.

DÉFIANT, ANTE. adj. Soupçonneux, qui craint toujours qu' on ne le trompe. C' est un homme défiant, une femme fort défiante.

DÉFICIT. s. m.

DÉFICIT. s. m. (On prononce le T.) Mot emprunté du latin. Ce qui manque. Il y a un grand, un énorme déficit dans les finances, dans les revenus de l' État. Il faut tant pour combler le déficit. Il y a plusieurs déficit dans cet inventaire.

DÉFIER. v. a.

DÉFIER. v. a. Provoquer quelqu' un au combat. Défier son ennemi. Autrefois un prince qui déclarait la guerre envoyait défier son ennemi par un héraut.

Il se dit aussi De toute provocation qu' une personne adresse à une autre. Défier quelqu' un à la paume, aux échecs, à boire, à qui boira le plus.

Il signifie encore, Mettre quelqu' un à pis faire, lui déclarer qu' on ne le craint point. Vous me dites que vous me ferez un procès, je vous en défie, je vous défie de le faire.

Prov., Il ne faut jamais défier un fou, se dit Lorsque quelqu' un propose de faire quelque chose d' extravagant, et qu' il demande si on l' en défie.

DÉFIER

DÉFIER signifie également, Déclarer que l' on regarde une certaine chose comme impossible à quelqu' un, malgré les efforts qu' il emploiera pour en venir à bout. Je vous défie de m' en donner la moindre preuve. Je le défie bien de se tirer de là. Je vous défie de deviner. Je défie qui que ce soit d' avoir plus d' attachement et de zèle.

DÉFIER

DÉFIER signifie figurément, Braver quelque chose de dangereux, s' y exposer hardiment, courageusement, lutter contre. Défier un danger. Défier le courroux du ciel. Défier les tempêtes. Défier la mort. Défier le sort, la mauvaise fortune. On le dit quelquefois Des choses, dans un sens analogue. Un monument qui semble défier les siècles.

DÉFIER

DÉFIER s' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout dans les premiers sens. Ces deux ennemis se défiaient l' un l' autre. Ces deux personnes se sont défiées au trictrac, au piquet, à qui courrait le mieux, etc.

Il signifie en outre, Être, se mettre, par défiance, en garde contre quelqu' un ou quelque chose. C' est un homme dont il faut se défier. Je me défie de ses caresses. Sa conduite m' apprend à me défier de ses intentions. Je me défie de tous ces bruits. Elle se défiait de son propre coeur.

Se défier de soi-même, de ses forces, se défier de son esprit, etc., Avoir peu de confiance en soi-même, en ses propres forces, en sa capacité.

DÉFIER

DÉFIER avec le pronom personnel, signifie aussi, Se douter, prévoir. Je ne me serais jamais défié que vous dussiez m' abandonner ainsi.

DÉFIÉ, ÉE. participe

DÉFIÉ, ÉE. participe

DÉFIGURER. v. a.

DÉFIGURER. v. a. Gâter la figure, le visage. La petite vérole l' a tout défiguré.

Il signifie, dans une acception plus étendue, Gâter la forme, la figure de quelque chose, la dénaturer. Défigurer une statue, un tableau, en voulant les retoucher.

On l' emploie figurément, dans ce dernier sens. Il a voulu corriger ce livre, il a voulu traduire cet ouvrage, et il l' a défiguré. Défigurer le langage par la manie du néologisme. Défigurer la vérité.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Elle se défigura, pour n' être pas exposée à la brutalité du vainqueur.

DÉFIGURÉ, ÉE. participe

DÉFIGURÉ, ÉE. participe Un corps défiguré.

DÉFILÉ. s. m.

DÉFILÉ. s. m. Passage étroit où il ne peut passer que peu de personnes de front. Un pays de défilés, plein de défilés. Les troupes qui étaient à l' entrée du défilé. S' engager dans un défilé. Être pris dans un défilé. Se rendre maître d' un défilé. S' assurer d' un défilé, du défilé.

Il s' emploie quelquefois figurément, et signifie, Situation embarrassante. Le voilà dans un étrange défilé. Voyez le dernier sens de DÉFILER.

DÉFILEMENT. s. m.

DÉFILEMENT. s. m. T. de Fortification. Méthode pour préserver un ouvrage de l' enfilade.

DÉFILER. v. a.

DÉFILER. v. a. Ôter le fil, le cordon qui était passé dans quelque chose. Défiler des perles. Défiler un collier, un chapelet.

Fig., Défiler son chapelet, Réciter en détail et de suite tout ce qu' on sait sur une matière. Il a bien défilé son chapelet. Cela signifie aussi, Faire à quelqu' un tous les reproches qu' on croit avoir à lui faire.

DÉFILER

DÉFILER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Son collier s' est défilé. Ce chapelet va se défiler.

Fig. et fam., Le chapelet se défile, il commence à se défiler, se dit Quand quelques personnes d' une même famille, d' une même société, d' une même confédération viennent successivement à manquer.

En termes de Fortification, Défiler un ouvrage, Le garantir d' enfilade, c' est-à-dire, garantir son prolongement des feux qui en balayeraient les défenseurs.

DÉFILER. v. n.

DÉFILER. v. n. Aller l' un après l' autre, en sorte qu' il y ait peu de personnes de front. Il ne se dit proprement qu' en parlant D' une marche de troupes. Le passage devint si étroit, que les soldats ne pouvaient défiler que deux à deux.

Il se dit aussi Du mouvement qu' on fait faire à des troupes pour les voir plus en détail. Après la revue, on fit défiler les troupes par compagnies.

Il se dit encore, substantivement, de L' action des troupes qui défilent. Pendant le défiler. Après le défiler. Dans ce sens, on écrit aussi, Défilé.

DÉFILÉ, ÉE. participe

DÉFILÉ, ÉE. participe

DÉFINIR. v. a.

DÉFINIR. v. a. Marquer, déterminer. Il se dit surtout en parlant Du temps, du lieu qu' on fixe pour quelque chose. Dieu a défini le temps et le lieu où cela doit arriver.

Il signifie aussi, Expliquer ce qu' est une chose, dire quels sont les attributs, les qualités qui la distinguent de toute autre. On définit le triangle, une figure qui a trois côtés et trois angles. On définit les idées abstraites et composées; on décrit les objets sensibles; on énonce les idées simples. On ne peut définir les couleurs. Un sentiment que je ne saurais définir s' empara de moi.

Définir un mot, un terme, une expression, Dire ce qu' ils signifient, quel sens on y attache.

Fig., Définir une personne, La faire connaître par ses qualités bonnes ou mauvaises. Définissez-moi un peu cet homme-là. Je vais vous le définir en deux mots. C' est un homme tellement inégal, qu' on ne saurait le définir.

DÉFINIR

DÉFINIR signifie encore, dans le style dogmatique, Décider. Les conciles ont défini que... Le concile a défini là-dessus que...

DÉFINI, IE. participe

DÉFINI, IE. participe Un nombre défini. Une quantité définie, Il n' y a point de temps défini pour cela. Les questions définies par l' Église.

Il se dit quelquefois adjectivement, en termes de Grammaire, D' un sens, d' un mot qui s' applique à un objet particulier et déterminé. Le mot Un a le sens défini dans, Un ou deux hommes suffiront pour ce travail. L' article défini Le, la, les.

Parfait, passé ou prétérit défini, Temps de l' indicatif du verbe, qui indique l' action comme ayant eu lieu à une époque déterminée, dans une période de temps entièrement passée au moment où l' on parle. Le verbe est au prétérit défini dans ces phrases: J' arrivai l' année dernière, Il but tout ce qui restait, Nous fîmes tous nos efforts.

DÉFINITEUR. s. m.

DÉFINITEUR. s. m. On appelle ainsi, dans quelques ordres religieux, Celui qui est préposé pour assister le général ou le provincial dans l' administration des affaires de l' ordre. Définiteur général. Définiteur provincial.

DÉFINITIF, IVE. adj.

DÉFINITIF, IVE. adj. Qui termine une chose, une affaire, de manière qu' on n' y devra plus revenir. Traité définitif. Règlement définitif. Résultat définitif. Résolution définitive.

Il se dit particulièrement, en Procédure par opposition à Préparatoire, et signifie, Qu décide, qui juge le fond d' un procès. Arrêt définitif. Sentence définitive. Jugement définitif.

EN DÉFINITIVE. loc. adv.

EN DÉFINITIVE. loc. adv. T. de Palais. Par jugement définitif. Il a gagné son affaire en définitive. Dans le langage ordinaire, il signifie, En résultat. En définitive, que voulez-vous? que prétendez-vous?

DÉFINITION. s. f.

DÉFINITION. s. f. Explication de ce qu' est une chose, énonciation des attributs, des qualités qui la distinguent. Bonne définition. Définition juste, exacte. Définition claire, nette, obscure, imparfaite. Les règles de la définition. Faire une définition.

La définition d' un mot, d' un terme, etc., L' explication de ce qu' il signifie. C' est ce qu' on nomme, en Logique, Définition de nom, par opposition à Définition de chose.

DÉFINITION

DÉFINITION signifie aussi, en matière dogmatique, Règlement. Avant la définition du concile sur cette matière.

DÉFINITIVEMENT. adv.

DÉFINITIVEMENT. adv. D' une manière définitive. Il veut savoir définitivement à quoi s' en tenir.

Il signifie aussi, Par jugement définitif. Cette affaire a été jugée définitivement.

DÉFLAGRATION. s. f.

DÉFLAGRATION. s. f. T. de Chimie. Opération par laquelle un corps est brûlé avec flamme.

DÉFLEGMATION. s. f.

DÉFLEGMATION. s. f. T. de Chimie. Action d' enlever à des liquides spiritueux l' eau qu' ils contiennent.

DÉFLEGMER. v. a.

DÉFLEGMER. v. a. T. de Chimie. Enlever la partie aqueuse d' une substance. Déflegmer de l' esprit-de-vin.

DÉFLEGMÉ, ÉE. participe

DÉFLEGMÉ, ÉE. participe

DÉFLEURIR. v. n.

DÉFLEURIR. v. n. Il se dit Des arbres, des arbrisseaux qui viennent à perdre leur fleur. Quand la vigne vint à défleurir.

Il est aussi verbe actif, et signifie, Faire tomber la fleur qui était aux arbres. La gelée et le mauvais vent ont défleuri tous les abricotiers.

Il signifie encore, Ôter le velouté de certains fruits, en les touchant. Vous touchez ces prunes, vous les défleurissez.

DÉFLEURI, IE. participe

DÉFLEURI, IE. participe

DÉFLORATION. s. f.

DÉFLORATION. s. f. Action par laquelle on ôte a une fille sa virginité. Il ne parut aucune marque, aucun signe de défloration.

DÉFLORER. v. a.

DÉFLORER. v. a. Ôter la fleur de la virginité.

Fig., Déflorer un sujet, Ôter à un sujet ce qu' il a de neuf et de piquant, soit en le traitant mal, soit en le traitant d' une manière agréable, mais sans lui donner les développements qu' il comporte.

DÉFLORÉ, ÉE. participe

DÉFLORÉ, ÉE. participe

DÉFONCEMENT. s. m.

DÉFONCEMENT. s. m. Action de défoncer.

DÉFONCER. v. a.

DÉFONCER. v. a. Ôter, enlever le fond. Il se dit surtout en parlant De futailles, de tonneaux, etc., dont on ôte les douves qui servent de fond. Défoncer un muid. Défoncer un baril.

En termes d' Agricult., Défoncer un terrain, Le fouiller à la profondeur de deux ou trois pieds, en ôter les pierres, les gravois, et mettre à la place du fumier, ou de la terre nouvelle.

Défoncer un cuir de vache, Le fouler avec les pieds, après l' avoir mouillé.

DÉFONCÉ, ÉE. participe

DÉFONCÉ, ÉE. participe Adjectiv. Chemin défoncé, Chemin rompu, dégradé, effondré.

DÉFORMATION. s. f.

DÉFORMATION. s. f. T. de Médec. Altération de la forme de quelque partie du corps. La déformation de la tête, du bassin.

DÉFORMER. v. a.

DÉFORMER. v. a. Gâter, altérer la forme d' une chose. Déformer un chapeau. Déformer un soulier. Se déformer la taille. Les convulsions ont déformé cet enfant.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Votre chapeau se déforme. Vos souliers se sont déformés. Sa taille se déforme.

DÉFORMÉ, ÉE. participe

DÉFORMÉ, ÉE. participe

DÉFOURNER. v. a.

DÉFOURNER. v. a. Tirer d' un four. Défourner du pain.

DÉFOURNÉ, ÉE. participe

DÉFOURNÉ, ÉE. participe

DÉFRAYER. v. a.

DÉFRAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Payer la dépense de quelqu' un. Défrayer quelqu' un. Il l' a reçu en grand seigneur, et l' a défrayé avec toute sa suite. Défrayer un ambassadeur. Être défrayé de tout.

Fig. et fam., Défrayer là compagnie, L' entretenir, l' amuser; ou Faire rire la compagnie à ses dépens, lui servir de risée.

DÉFRAYÉ, ÉE. participe

DÉFRAYÉ, ÉE. participe

DÉFRICHEMENT. s. m.

DÉFRICHEMENT. s. m. Action de défricher; ce qu' on fait pour mettre en valeur un terrain inculte. Faire le défrichement d' un terrain. Ce pays abonde en blé depuis les défrichements qu' on y a faits.

Il se dit aussi Du terrain même qu' on défriche ou qu' on a défriché. Les défrichements réussissent, ont bien réussi dans telle colonie.

DÉFRICHER. v. a.

DÉFRICHER. v. a. Il se dit en parlant D' une terre inculte dont on arrache les mauvaises herbes, les arbres, les broussailles, les épines, pour la cultiver ensuite. Défricher un champ, une terre, un héritage. Donner des terres à défricher dans des pays nouvellement découverts.

Il se dit, figurément, en parlant Des choses que l' on commence à cultiver, à polir par l' étude. Amyot est un des premiers écrivains qui défrichèrent notre langue.

Il signifie aussi, familièrement, Éclaircir, démêler une chose difficile et embrouillée. Cette affaire était bien épineuse, il est parvenu à la défricher Défricher une matière. Ce sens est peu usité.

DÉFRICHÉ, ÉE. participe

DÉFRICHÉ, ÉE. participe Terre nouvellement défrichée.

DÉFRICHEUR. s. m.

DÉFRICHEUR. s. m. Celui qui défriche. Les défricheurs ont joui longtemps des terres qu' ils avaient défrichées.

DÉFRISER. v. a.

DÉFRISER. v. a. Défaire la frisure. Le temps humide défrise les cheveux. Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les cheveux se défrisent quand le temps est pluvieux.

DÉFRISÉ, ÉE. participe

DÉFRISÉ, ÉE. participe Vous êtes tout défrisé.

DÉFRONCER. v. a.

DÉFRONCER. v. a. Déplisser, ôter, défaire les plis d' une étoffe ou d' une toile froncée. Défroncer le col d' une chemise Défroncer une jupe.

Fig., Défroncer le sourcil, Se dérider le front, prendre un air serein.

DÉFRONCÉ, ÉE. participe

DÉFRONCÉ, ÉE. participe

DÉFROQUE. s. f.

DÉFROQUE. s. f. Le petit mobilier et l' argent qu' un religieux laisse en mourant. La défroque d' un moine appartient à l' abbé.

Il se dit, par extension et familièrement, Des biens meubles de tout autre particulier, lorsque quelqu' un en profite, sans que ce soit par succession. C' est un tel qui a eu toute sa défroque.

Il se dit aussi Des vêtements qu' on ne porte plus. Outre ses gages, ce domestique a la défroque de son maître.

DÉFROQUER. v. a.

DÉFROQUER. v. a. Ôter le froc à quelqu' un. Il ne se dit guère qu' en mauvaise part, en parlant D' un religieux qui a quitté ou qui veut quitter l' habit de moine et l' état monastique, pour prendre un autre état. On travaille à le défroquer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Un moine qui est parvenu à se défroquer. Il est familier.

DÉFROQUÉ, ÉE. participe

DÉFROQUÉ, ÉE. participe

DÉFUNT, UNTE. adj.

DÉFUNT, UNTE. adj. Qui est mort. Il n' est guère usité que dans quelques locutions. Le roi défunt. La défunte reine.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. Les enfants du défunt. Le pauvre défunt. La pauvre défunte. Prier Dieu pour les défunts.

DÉGAGEMENT. s. m.

DÉGAGEMENT. s. m. Action de dégager, de se dégager; ou L' effet, le résultat de cette action. Il se dit dans plusieurs des sens du verbe Dégager, Le dégagement des effets déposés au mont-de-piété. Le dégagement de sa parole. Le dégagement de la voie publique. Le dégagement de la poitrine. Cela procure un peu de dégagement. Ce phénomène a lieu avec dégagement de calorique et de lumière.

Il se dit particulièrement, en termes d' Escrime, de L' action de dégager le fer. Faire un dégagement.

DÉGAGEMENT

DÉGAGEMENT en Architecture, Partie d' un appartement, servant de passage dérobé. Dans cette maison, chaque chambre a son dégagement. Pratiquer un dégagement. On dit de même: Escalier de dégagement. Porte de dégagement.

DÉGAGER. v. a.

DÉGAGER. v. a. Retirer ce qui était engagé, ce qui avait été donné en hypothèque, en nantissement, en gage. Il a dégagé peu à peu ses terres par son économie, par une diminution dans ses dépenses. Dégager des pierreries. Dégager de la vaisselle d' argent.

Fig., Dégager sa parole, Retirer une parole donnée sous des conditions qui n' ont pas été remplies. Il signifie aussi, Tenir sa parole, satisfaire à sa parole. Je vous avais promis votre argent tel jour, je viens dégager ma parole, le voilà. On dit à peu près dans le même sens, Dégager sa foi, dégager sa promesse, dégager ses serments.

Dégager quelqu' un de sa parole, de sa promesse, d' une responsabilité, etc., Lui rendre sa parole, ne pas exiger qu' il tienne sa promesse, l' affranchir de la responsabilité à laquelle il était tenu.

Dégager un soldat, Obtenir son congé.

Fig., Dégager son coeur, Rompre un engagement d' amour ou de galanterie.

DÉGAGER

DÉGAGER signifie en outre, Faire qu' une chose ne soit plus embarrassée, obstruée, etc. Dégager une porte, un passage. Dégager la voie publique.

Dégager la tête, dégager la poitrine, Rendre la poitrine, rendre la tête plus libre, la débarrasser, la soulager de ce qui l' incommode. Il avait de l' oppression, on lui a donné un sirop qui lui a dégagé la poitrine.

DÉGAGER

DÉGAGER se dit souvent au figuré, dans le sens qui précède. Dégager son esprit de toute préoccupation. Dégager une question de ce qui n' y a point un rapport direct.

DÉGAGER

DÉGAGER signifie encore, Débarrasser quelqu' un en le retirant d' un lieu où il se trouvait engagé, en le délivrant de ce qui le tenait embarrassé. Il l' a dégagé du milieu des ennemis. On eut de la peine à le dégager de dessous son chevai. Je le dégageai de ses liens.

En termes d' Escrime, Dégager le fer, ou simplement, Dégager, Faire un mouvement par lequel on détache son épée de celle de l' adversaire.

Dégager un appartement, Y pratiquer un ou plusieurs dégagements. Il a dégagé son appartement par un corridor, par un escalier dérobé.

Cet habit dégage la taille, se dit D' un habit qui fait bien paraître la taille de la personne qui le porte.

DÉGAGER

DÉGAGER en termes de Chimie, Séparer une substance gazeuse, volatile, etc., de celles auxquelles elle était unie. Dégager l' acide qu' une substance renferme, à l' aide d' un autre acide.

Il se dit également D' une substance composée qui donne quelque émanation. Cette substance, mise en rapport avec telle autre, dégage une odeur sulfureuse.

En Mathém., Dégager l' inconnue, Faire sortir des relations algébriques où elle était engagée, la quantité inconnue que l' on cherche pour la solution d' un problème.

DÉGAGER

DÉGAGER s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans plusieurs des sens indiqués. Il a contracté une obligation, il a fait une promesse dont il voudrait bien se dégager. Se dégager de toute responsabilité. La foule n' est plus aussi grande, le passage commence à se dégager. Ma tête se dégage un peu. Il ne pouvait se dégager de la foule. Se dégager de ses liens. Cette substance se dégage sous forme de vapeur.

DÉGAGER

DÉGAGER se dit encore neutralement, en termes de Danse, et signifie, Détacher un pied ou une jambe de l' autre pied ou de l' autre jambe.

DÉGAGÉ, ÉE. participe

DÉGAGÉ, ÉE. participe Un esprit dégagé de préjugés.

Chambre dégagée, Chambre qui a un dégagement. Degré dégagé, Petit degré qui sert d' issue secrète à un appartement.

DÉGAGÉ

DÉGAGÉ se dit adjectivement pour Libre, aisé. Taille dégagée. Air dégagé.

Fam., Avoir des airs dégagés, Avoir des airs un peu trop libres.

DÉGAINE. s. f.

DÉGAINE. s. f. Il ne s' emploie guère que dans cette locution adverbiale et ironique, D' une belle dégaine, D' une façon, d' une manière ridicule, maussade. Voilà qui est d' une belle dégaine. Voilà un homme d' une belle dégaine. Quelle dégaine! Il est très-familier.

DÉGAINER. v. a.

DÉGAINER. v. a. Tirer un instrument perçant ou tranchant de sa gaîne, de son fourreau. Il est familier et ne s' emploie guère qu' absolument, dans le sens de Mettre l' épée à la main pour se battre. Il faut dégainer. On l' a forcé à dégainer. Il n' aime guère à dégainer.

Être brave jusqu' au dégainer, se dit D' un fanfaron; et, figurément, De quiconque promet beaucoup et ne tient pas sa parole quand il est question d' agir. Il m' avait promis de me servir; mais il n' en a rien fait, il a été brave jusqu' au dégainer. Dans cette phrase, Dégainer est pris substantivement.

DÉGAINÉ, ÉE. participe

DÉGAINÉ, ÉE. participe

DÉGANTER. v. a.

DÉGANTER. v. a. Ôter les gants. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Dégantez-moi, je ne saurais me déganter.

DÉGANTÉ, ÉE. participe

DÉGANTÉ, ÉE. participe

DÉGARNIR. v. a.

DÉGARNIR. v. a. Ôter ce qui garnit. Dégarnir un vaisseau de ses agrès. Dégarnir une terrasse des statues qui l' ornaient, des arbres qui l' ombrageaient. Dégarnir une chambre, une maison des meubles qu' elle contenait, ou simplement, Dégarnir une chambre, une maison.

Dégarnir le centre, les ailes d' une armée, Diminuer le nombre des troupes qui les forment. Dégarnir le centre pour fortifier l' aile droite.

Dégarnir une place, En retirer une partie considérable de la garnison ou des munitions. Les ennemis furent obligés de dégarnir leurs places, pour mettre une armée en campagne. On dit dans un sens analogue, Dégarnir les côtes, les frontières, etc. On fit le procès à tel gouverneur, parce qu' il avait dégarni sa place. On a assiégé telle place, parce qu' elle était dégarnie.

Dégarnir un arbre, En ôter les branches inutiles qui viennent mal. Il faut dégarnir cet abricotier.

DÉGARNIR

DÉGARNIR signifie particulièrement, Ôter ce qui forme la garniture d' une chose, les ornements, les accessoires, etc., qu' on y avait fixés, attachés, cousus. Dégarnir une chemise, une robe. Dégarnir un lit. Dégarnir un chapeau de femme. Dégarnir des bas.

DÉGARNIR

DÉGARNIR s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les bancs se dégarnissaient, la salle se dégarnissait peu à peu, et bientôt il n' y eut plus personne. Sa tête commence à se dégarnir de cheveux, commence à se dégarnir. Vos pêchers se dégarnissent de leurs branches, se dégarnissent, Ils perdent leurs branches.

Il signifie quelquefois, Se vêtir, se couvrir plus légèrement. Il s' est enrhumé pour s' être dégarni trop tôt.

Il signifie encore figurément, en termes de Commerce, Se dessaisir de son argent comptant. Vous avez eu tort de vous dégarnir.

DÉGARNI, IE. participe

DÉGARNI, IE. participe Place dégarnie. Des arbres trop dégarnis.

DÉGÂT. s. m.

DÉGÂT. s. m. Ruine, ravage, détriment causé par une force majeure, par un accident quelconque, comme tempête, grêle, gens de guerre, etc. La grêle a fait un grand dégât dans les vignes. Le passage des troupes dans cette province y a causé beaucoup de dégâts. Les bêtes fauves font bien du dégât dans les terres. Il fit constater le dégât.

Absol., Faire le dégât, Ravager, dévaster. Les ennemis ont fait le dégât dans cette province.

DÉGÂT

DÉGÂT signifie aussi, Consommation de denrées, de vivres, faite avec désordre et sans économie. On fait un grand dégât de bois, de vin dans cette maison.

DÉGAUCHIR. v. a.

DÉGAUCHIR. v. a. Terme propre à certains Métiers. Dresser le parement d' une pierre, d' une pièce de charpente ou de menuiserie, etc.

DÉGAUCHI, IE. participe

DÉGAUCHI, IE. participe

DÉGAUCHISSEMENT. s. m.

DÉGAUCHISSEMENT. s. m. Action de dégauchir.

DÉGEL. s. m.

DÉGEL. s. m. Fonte de la glace, de la neige, par l' adoucissement de l' air. Le dégel est venu tout à coup. Le temps s' est adouci, nous aurons du dégel. Au premier dégel. Il n' y a de franc dégel qu' avec la pluie. Le vent est au dégel, tourne au dégel.

DÉGELER. v. a.

DÉGELER. v. a. Faire qu' une chose qui était gelée cesse de l' être. Le vent qu' il a fait depuis peu a dégelé la rivière.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. L' eau de fontaine commence à se dégeler.

Il est également neutre. La rivière dégèle, commence à dégeler. Faire dégeler de l' eau.

Il s' emploie souvent aussi comme impersonnel. Il dégèle. Quand il viendra à dégeler.

DÉGELÉ, ÉE. participe

DÉGELÉ, ÉE. participe

DÉGÉNÉRATION. s. f.

DÉGÉNÉRATION. s. f. État de ce qui dégénère. La dégénération des plantes, des animaux, des races, des espèces.

Il se dit, en Médecine, de L' altération qui survient dans les solides ou dans les liquides, et particulièrement Du changement de quelque partie en une substance morbide. Dégénération cancéreuse, tuberculeuse, etc.

DÉGÉNÉRER. v. n.

DÉGÉNÉRER. v. n. S' abâtardir. Il se dit Des hommes, des animaux, des plantes, etc., qui, par l' effet de la reproduction successive, perdent plus ou moins de leur force, de leur bonté, de leur beauté, ou de quelque autre qualité remarquable. Cet auteur pense que l' espèce humaine a dégénéré. Les races de moutons d' Espagne ont dégénéré en Angleterre. Ces melons dégénèrent. Le blé dégénère dans un mauvais terrain.

Il signifie particulièrement, en parlant Des personnes, N' avoir pas autant de noblesse, de vertu, de mérite que ceux dont on est sorti, ne pas suivre leurs bons exemples. Cette race a bien dégénéré, est bien dégénérée. Dans cette acception, il se construit souvent avec la préposition de. Dégénérer de ses ancêtres. Il a dégénéré de la valeur de ses aïeux. Dégénérer de la piété de ses pères.

Il se dit également D' une personne qui perd de ses qualités, de son mérite, etc. Ce fut un héros dans sa jeunesse, mais depuis il a bien dégénéré. Cet écrivain a bien dégénéré de ce qu' il était, a bien dégénéré.

DÉGÉNÉRER

DÉGÉNÉRER suivi de la préposition en, se dit Des choses qui changent de bien en mal, de mal en pis, ou de mal en moins mal. Le gouvernement démocratique dégénère souvent en anarchie. La liberté dégénérait en licence. La querelle de César dégénéra en guerre civile. La guerre de la Fronde dégénéra en plaisanterie. Le style pompeux dégénère quelquefois en galimatias.

Il se dit particulièrement D' une maladie, lorsqu' elle s' affaiblit et prend un caractère moins grave, et aussi lorsqu' elle se change en une maladie plus violente. L' apoplexie dégénère quelquefois en paralysie. Le cours de ventre dégénère souvent en dyssenterie.

DÉGÉNÉRÉ, ÉE. participe

DÉGÉNÉRÉ, ÉE. participe Plante dégénérée. Race dégénérée.

DÉGÉNÉRESCENCE. s. f.

DÉGÉNÉRESCENCE. s. f. T. de Médecine, synonyme de Dégénération.

DÉGINGANDÉ, ÉE. adj.

DÉGINGANDÉ, ÉE. adj. Il se dit D' une personne dont la contenance et la démarche sont mal assurées, comme si elle était toute disloquée. C' est un homme tout dégingandé. Elle est toute dégingandée. Il est familier.

DÉGLUER. v. a.

DÉGLUER. v. a. Ôter la glu, débarrasser de la glu. Dégluez ce pauvre oiseau. Se dégluer les mains. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Cet oiseau n' a pu parvenir à se dégluer.

Fig., Dégluer les yeux, Ôter la chassie qui colle les paupières. Se dégluer les yeux avec de l' eau tiède.

DÉGLUÉ, ÉE. participe

DÉGLUÉ, ÉE. participe

DÉGLUTITION. s. f.

DÉGLUTITION. s. f. T. de Médec. Action d' avaler. Cela empêche la déglutition.

DÉGOBILLER. v. a.

DÉGOBILLER. v. a. Vomir le vin et les aliments qu' on a pris avec excès. Dégobiller son dîner. Dégobiller sous la table. Il est bas.

DÉGOBILLÉ, ÉE. participe

DÉGOBILLÉ, ÉE. participe

DÉGOBILLIS. s. m.

DÉGOBILLIS. s. m. Les matières dégobillées. Cela sent le dégobillis. Il est bas.

DÉGOISER. v. a.

DÉGOISER. v. a. Il signifiait autrefois, en parlant Des oiseaux, Chanter, gazouiller.

Il signifie figurément, Parler plus qu' il ne faut, et avec volubilité. Les injures qu' elle lui a dégoisées. En dégoise-t-elle! Dans ce sens et dans les suivants, il est très-familier.

Il signifie aussi, Dire ce qu' on devrait taire, ce qu' on aurait intérêt de cacher; et alors il peut s' employer absolument. Il a dégoisé tout ce qu' il sait. Ce prisonnier a dégoisé. On a su adroitement le faire dégoiser. Ce sens a vieilli.

Il s' emploie comme neutre dans le sens de Jaser. Cette femme aime bien à dégoiser.

DÉGOISÉ, ÉE. participe

DÉGOISÉ, ÉE. participe

DÉGONFLEMENT. s. m.

DÉGONFLEMENT. s. m. Action de dégonfler, de se dégonfler.

DÉGONFLER. v. a.

DÉGONFLER. v. a. Faire cesser le gonflement. Dégonfler un ballon en donnant issue à l' air, au gaz qu' il contient. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Un ballon qui se dégonfle. Cette tumeur commence à se dégonfler.

DÉGONFLÉ, ÉE. participe

DÉGONFLÉ, ÉE. participe

DÉGORGEMENT. s. m.

DÉGORGEMENT. s. m. Écoulement des eaux et des immondices retenues. Le dégorgement d' un égout, d' un tuyau, d' un évier, d' une gouttière.

Il se dit aussi Du débordement et de l' épanchement de la bile et des autres humeurs. Le dégorgement des humeurs. Il lui survint un dégorgement de bile.

Le dégorgement des jambes, L' écoulement des humeurs qui y surabondent. Ce remède a opéré le dégorgement de ses jambes.

DÉGORGEMENT

DÉGORGEMENT dans plusieurs Arts et Métiers, Action de dépouiller, de nettoyer certaines choses des matières superflues ou étrangères. Le dégorgement des cuirs, des laines. Les moulins à foulon servent au dégorgement des draps.

DÉGORGER. v. a.

DÉGORGER. v. a. Déboucher, débarrasser un passage obstrué par quelque matière. Il faudrait dégorger cet évier, ce tuyau, cet égout. On l' emploie avec le pronom personnel. Un tuyau qui se dégorge, après avoir été longtemps bouché.

Il est quelquefois neutre. Si cet égout vient une fois à dégorger, il infectera tout le quartier. Les ravines d' eau ont fait dégorger cet étang.

DÉGORGER, actif

DÉGORGER, actif signifie également, dans plusieurs Arts et Métiers, Dépouiller, nettoyer une chose des matières superflues ou étrangères. Dégorger du cuir. Dégorger de la laine, du drap, etc.

DÉGORGER

DÉGORGER avec le pronom personnel, se dit aussi D' un tuyau, d' un canal qui verse, qui épanche ses eaux. Ce tuyau va se dégorger dans un bassin.

Il se dit en outre Du poisson qui se purge dans l' eau claire du goût de la marée ou de la bourbe. Le poisson se dégorge quand il est quelque temps dans l' eau claire et courante. Les saumons qu' on prend dans la mer n' ont pas si bon goût que ceux qui se sont dégorgés dans les rivières. Cette carpe, cette tanche sentira la bourbe, il faudrait la faire dégorger dans un réservoir. Dans cette dernière phrase, ainsi que dans la suivante, le pronom est sous-entendu.

Faire dégorger des laines, des soies, etc., Les laver pour les dégorger.

DÉGORGÉ, ÉE. participe

DÉGORGÉ, ÉE. participe

DÉGOTER. v. a.

DÉGOTER. v. a. Déplacer, chasser quelqu' un de son poste, et se mettre à sa place. On l' a dégoté. Il a été dégoté. Il est très-familier et peu usité.

DÉGOTÉ, ÉE. participe

DÉGOTÉ, ÉE. participe

DÉGOURDIR. v. a.

DÉGOURDIR. v. a. Redonner du mouvement, de la chaleur à ce qui était engourdi par un long repos, par une position forcée, par le froid, ou par quelque autre cause. Dégourdir ses jambes. Se dégourdir les mains. Nous le secouâmes pour le dégourdir.

Il signifie, figurément et familièrement, Ôter, faire perdre à quelqu' un sa gaucherie et sa timidité, lui faire acquérir de la vivacité, de l' aisance, de la hardiesse. Ce jeune homme a besoin que le commerce du monde le dégourdisse.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Je me suis un peu dégourdi en marchant. Ce jeune homme commence à se dégourdir.

Fig., Faire dégourdir de l' eau, Faire chauffer légèrement de l' eau pour lui ôter sa grande froideur. Dans cette phrase, le pronom est sous-entendu.

DÉGOURDI, IE. participe

DÉGOURDI, IE. participe Adjectivement, C' est un homme, un gaillard bien dégourdi, Il est adroit, avisé, difficile à tromper. Cette femme a l' air bien dégourdie, Elle a des manières vives et même un peu libres.

Substantivement, C' est un dégourdi.

DÉGOURDISSEMENT. s. m.

DÉGOURDISSEMENT. s. m. Action par laquelle les membres engourdis reprennent du mouvement, de la chaleur, etc. Le dégourdissement se fait sentir par un picotement dans les nerfs.

DÉGOÛT. s. m.

DÉGOÛT. s. m. Manque de goût, d' appétit. Il a un si grand dégoût, qu' il ne peut manger de rien. Il n' a plus de fièvre, mais il lui est resté du dégoût.

Il se dit aussi de La répugnance qu' on a pour certains aliments. Il lui a pris un dégoût pour la viande. Il avait autrefois un grand dégoût pour le vin. Il a du dégoût pour le poisson.

Il signifie figurément, Aversion qu' on prend pour une chose ou pour une personne. Il lui a pris un grand dégoût pour cette personne. L' incertitude qu' il a trouvée dans la médecine lui en a donné du dégoût. Avoir du dégoût pour l' étude. Il a un grand dégoût pour le monde. Cela inspire un véritable dégoût. Vaincre, surmonter son dégoût. Le dégoût de la vie s' empara de lui.

Il signifie encore figurément, Déplaisir, chagrin, mortification; et, en ce sens, on l' emploie surtout au pluriel. Il fut abreuvé de dégoûts. Il a eu bien des dégoûts à la cour. On lui a donné bien des dégoûts. Il a eu bien des dégoûts à essuyer. Éprouver des dégoûts. Il connaît tous les dégoûts du métier.

DÉGOÛTANT, ANTE. adj.

DÉGOÛTANT, ANTE. adj. Qui donne du dégoût. Plaie dégoûtante. Malpropreté dégoûtante.

Il signifie figurément, Qui inspire de l' aversion, de la répugnance. C' est un homme dégoûtant par sa laideur, par sa malpropreté. Il a des manières dégoûtantes.

Il signifie aussi figurément, Qui cause du déplaisir, qui rebute, qui décourage. Il arrive bien des choses dégoûtantes dans la vie. Cela est dégoûtant.

DÉGOÛTER. v. a.

DÉGOÛTER. v. a. Ôter l' appétit. Si vous lui donnez tant à manger, vous le dégoûterez.

Il signifie également, Inspirer de la répugnance pour quelque aliment. Ils m' ont dégoûté du poisson, à force de m' en faire manger.

Il signifie figurément, Donner, inspirer de l' éloignement, de l' aversion pour une personne, pour une chose; faire qu' on cesse de trouver une personne, une chose à son gré. Il aimait fort cette femme, mais on l' en a dégoûté. Il voulait acquérir cette maison, mais le prix l' en a dégoûté. Quand vous le connaîtrez, vous en serez bientôt dégoûté. On l' a dégoûté de la guerre, d' aller à la guerre. Cela est bien fait pour dégoûter du métier, ou absolument, pour dégoûter. Cet auteur ne veut plus écrire, on l' a tout à fait dégoûté. Il est dégoûté de l' étude, de la chasse, de la campagne. Être dégoûté de la vie. Il est dégoûté de tout.

Il se met souvent avec le pronom personnel, et signifie, tant au propre qu' au figuré, Prendre du dégoût. Je ne tardai pas à me dégoûter de ce mets, de cette boisson. Il s' est dégoûté de cette maison, de cet emploi. Il s' en est dégoûté de lui-même.

DÉGOÛTÉ, ÉE. participe

DÉGOÛTÉ, ÉE. participe Il est quelquefois substantif, comme dans cette phrase familière, Faire le dégoûté, Faire le difficile, le délicat.

DÉGOUTTANT, ANTE. adj.

DÉGOUTTANT, ANTE. adj. Qui dégoutte. Ce linge n' est pas sec, il est encore tout dégouttant. Sa chemise était toute dégouttante de sueur. Il était tout dégouttant de sang.

DÉGOUTTER. v. n.

DÉGOUTTER. v. n. Couler goutte à goutte. La sueur lui dégouttait du front. Le sang lui dégouttait du nez. Cette cave est si humide, que l' eau y dégoutte toujours, ou impersonnellement, qu' il y dégoutte toujours.

Il se dit aussi Des choses d' où l' eau ou quelque autre liqueur dégoutte. Il pleuvait il n' y a qu' un moment, les toits dégouttent encore. Les cheveux, le front, lui dégouttent de sueur.

Prov. et fig., À la cour, auprès des grands, s' il n' y pleut, il y dégoutte, Si on n' y fait pas toujours grande fortune, au moins on y obtient quelque grâce, quelque avantage.

Prov. et fig., S' il pleut sur moi, il dégouttera sur vous, S' il m' arrive quelque chose de bien ou de mal, vous en aurez votre part. On dit aussi, proverbialement et figurément, dans le même sens, Quand il pleut sur le curé, il dégoutte sur le vicaire.

DÉGRADATION. s. f.

DÉGRADATION. s. f. Destitution, privation forcée, et ordinairement ignominieuse, du grade, de la dignité que l' on a, du rang, de l' état où l' on est. Dégradation de noblesse. Dégradation civique. Dégradation des armes. La dégradation d' un militaire. Dégradation de magistrature. La dégradation d' un magistrat. Dégradation des ordres sacrés. On ne procédait à la dégradation d' un prêtre, que lorsqu' il était condamné à mort.

Il se dit au figuré pour Avilissement. La dégradation des âmes est une suite de la servitude.

DÉGRADATION

DÉGRADATION signifie encore, Dégât, détérioration plus ou moins considérable qu' on fait dans des bois, dans un héritage, dans une maison, etc. Il a fait de grandes dégradations dans ces bois. Il fit faire un procès-verbal des dégradations qui avaient été commises dans son domaine. Le locataire de cet appartement y a fait beaucoup de dégradations.

Il se dit également Du dépérissement où est une chose, du dommage qu' elle a éprouvé par l' effet de la vétusté ou de quelque accident. La dégradation d' un bâtiment. Tous ces murs sont dans un état de dégradation.

DÉGRADATION

DÉGRADATION en termes de Peinture, Affaiblissement graduel de la lumière, des ombres, des couleurs d' un tableau. La dégradation des couleurs est bien entendue dans ce tableau. Un peintre qui entend bien la dégradation des couleurs, de la lumière et des ombres.

DÉGRADER. v. a.

DÉGRADER. v. a. Dépouiller, destituer quelqu' un de son grade, de sa dignité, de son emploi, etc.; ce qui se fait ordinairement avec de certaines formalités, et par châtiment. Dégrader un gentilhomme, le dégrader de noblesse. Dégrader des armes un homme de guerre, dégrader un militaire, pour quelque acte de lâcheté. Dégrader un magistrat, un officier de justice, pour cause de concussion.

Il signifie au figuré, Avilir. Cette conduite le dégrade aux yeux de tout le monde. La flatterie dégrade également les princes et les flatteurs. Dégrader la majesté du trône.

DÉGRADER

DÉGRADER signifie encore, Détériorer, endommager. Dégrader des bois. Dégrader une maison, un héritage. Le temps a dégradé ce monument. Ce tremblement de terre a dégradé beaucoup d' édifices.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans les deux sens qui précèdent. Le flatteur se dégrade par ses lâches adulations. Cette maison se dégrade tous les jours davantage.

DÉGRADER

DÉGRADER en termes de Peinture, Diminuer, affaiblir insensiblement la lumière, les ombres, la couleur d' un tableau. La lumière est bien dégradée dans ce tableau. Les couleurs y sont bien dégradées.

DÉGRADÉ, ÉE. participe

DÉGRADÉ, ÉE. participe Un monument dégradé.

DÉGRAFER. v. a.

DÉGRAFER. v. a. Détacher une chose qui était agrafée, qui était retenue par une agrafe ou des agrafes. Dégrafer un manteau, un habit, une robe.

DÉGRAFÉ, ÉE. participe

DÉGRAFÉ, ÉE. participe

DÉGRAISSAGE ou *DÉGRAISSEMENT. s. m.

DÉGRAISSAGE ou *DÉGRAISSEMENT. s. m. Action de dégraisser les laines, les étoffes de laine. Ces laines ont besoin d' un bon dégraissage.

DÉGRAISSER. v. a.

DÉGRAISSER. v. a. Ôter la graisse de quelque chose. Dégraisser le pot. Dégraisser le bouillon.

Fig. et pop., Dégraisser quelqu' un, Lui ôter une partie des grandes richesses qu' il avait mal acquises. Ce financier avait fait des gains énormes, mais on l' a bien dégraissé.

DÉGRAISSER

DÉGRAISSER signifie aussi, Dépouiller une chose de la matière grasse dont elle est couverte ou pénétrée. La poudre dégraisse les cheveux. Dégraisser une étoffe de laine en la foulant.

Dégraisser le vin, Lui ôter, au moyen de quelque ingrédient, la mauvaise qualité qu' il contracte en tournant à la graisse.

DÉGRAISSER

DÉGRAISSER signifie encore, particulièrement, Ôter les taches que la graisse ou quelque autre matière grasse a faites. Donner un habit à dégraisser. Dégraisser un chapeau. Savon à dégraisser.

DÉGRAISSER

DÉGRAISSER se dit figurément en parlant Du mauvais effet que les torrents et les ravines d' eau font sur les terres labourables, en emportant ce qu' il y a de plus propre à les rendre fertiles. Les ravines dégraissent les terres.

DÉGRAISSÉ, ÉE. participe

DÉGRAISSÉ, ÉE. participe

DÉGRAISSEUR. s. m.

DÉGRAISSEUR. s. m. Celui qui dégraisse les habits, les étoffes. Porter un habit, une robe au dégraisseur.

DÉGRAVOIEMENT ou *DÉGRAVOÎMENT. s. m.

DÉGRAVOIEMENT ou *DÉGRAVOÎMENT. s. m. Effet d' une eau courante qui dégravoie, qui déchausse des murs, des pilotis, etc.

DÉGRAVOYER. v. a.

DÉGRAVOYER. v. a. Dégrader, déchausser des murs, des pilotis. L' eau a dégravoyé ce mur.

DÉGRAVOYÉ, ÉE. participe

DÉGRAVOYÉ, ÉE. participe

DEGRÉ. s. m.

DEGRÉ. s. m. Escalier d' un bâtiment. Un grand degré. Un petit degré. Un degré de dégagement. Un degré doux et aisé. Un degré extrêmement roide.

Il se dit aussi Des marches qui forment un escalier. Un escalier à degrés de pierre, de bois. Monter les degrés. Descendre les degrés. Les degrés d' un perron. Les degrés d' un escalier.

Il se dit particulièrement Des marches servant d' entrée ou de soubassement aux grands édifices. Les degrés d' un temple. Les degrés de l' hôtel de ville. Les degrés du palais. On a dit de même, au singulier, Le grand degré du palais.

DEGRÉ

DEGRÉ se dit figurément Des emplois, des charges, des honneurs, des dignités par où on passe successivement pour arriver à une position plus élevée. Il a passé par tous les degrés. Il s' est élevé de degré en degré. Cet emploi fut le premier degré de sa fortune, de sa faveur. Il est dans un haut degré d' élévation.

Il se dit particulièrement, dans les Universités, surtout au pluriel, Des grades de maître ès arts, de bachelier, de licencié, de docteur. Prendre ses degrés dans l' université. Avoir tous ses degrés.

Il se dit aussi, figurément, en parlant De toute espèce de progrès, de transition, ou de déclin, de déchéance. Parvenir au plus haut degré de l' éloquence, au plus haut degré de gloire. Passer par tous les degrés du crime. C' est le dernier degré de l' avilissement. Ils sont tous deux au même degré.

En Médec., Le degré d' une maladie, se dit Du point où une maladie est parvenue. Le troisième degré de la phthisie pulmonaire. Ce régime l' a guéri d' une phthisie au second degré.

En Algèbre, Équation du premier, du second, du troisième degré, Équation dont l' inconnue est à la première puissance, à la seconde, etc.

En Grammaire, Degrés de comparaison ou de signification, Le positif, le comparatif et le superlatif. Voyez ces mots.

En Jurispr., Degré de juridiction, Chacun des tribunaux devant lesquels une même affaire peut être successivement portée. Il n' y a plus en France que deux degrés de juridiction pour les affaires civiles. Le premier, le second degré de juridiction. Cette affaire a parcouru tous les degrés de juridiction, a passé par tous les degrés de juridiction.

DEGRÉ

DEGRÉ en Musique, se dit Des notes d' une gamme considérées comme parcourues en montant ou en descendant. Degrés conjoints. Degrés disjoints.

DEGRÉ

DEGRÉ en parlant De parenté et de consanguinité, sert à marquer la proximité ou l' éloignement qu' il y a entre parents, à l' égard de la tige qui leur est commune. Parents au premier, au second degré. Les parents au delà du douzième degré ne succèdent pas. Les parents au quatrième degré n' ont pas besoin de dispense pour se marier ensemble.

DEGRÉ

DEGRÉ se dit aussi pour exprimer La différence de plus ou de moins dans les qualités sensibles. Degré de chaleur, de froid, de sécheresse, d' humidité, de force, de mouvement, de vitesse, d' intensité, d' accroissement, etc. On dit dans un sens analogue: Le degré d' un mal. Le degré de la fièvre. Etc.

En Chimie, Degré de feu, Le point où il faut que le feu soit poussé pour l' opération qu' on se propose. Savoir donner le degré de feu.

DEGRÉ

DEGRÉ se dit figurement, dans un sens analogue à celui qui précède, en parlant Des qualités morales, des passions, des sentiments, etc. Ma passion s' accrut à un tel degré, que... Degré de tristesse, d' affliction, d' abattement. Degré d' affection, d' intérêt. Être insolent au dernier degré. Porter l' insolence jusqu' au plus haut degré. Être impertinent au suprême degré. Être ennuyeux au souverain degré. Le degré d' intelligence que l' homme a reçu de la Divinité. L' animal est intelligent, mais à un bien moindre degré.

DEGRÉ

DEGRÉ se dit encore, surtout en termes de Physique, de Chacune des divisions principales qui sont marquées sur l' échelle des instruments destinés à mesurer le plus ou le moins d' intensité, d' accroissement, de pesanteur, etc., de certaines choses. Les degrés d' un thermomètre, d' un baromètre, d' un aréomètre, etc. Le baromètre est descendu à vingt-sept degrés. Le thermomètre est à trente degrés, est monté à trente degrés au-dessus de zéro ou de glace, est à huit degrés, est descendu à huit degrés au-dessous de zéro.

Il signifie également, en Géométrie, en Astronomie, etc., Chacune des trois cent soixante ou des quatre cents parties égales de la circonférence. Le degré sexagésimal est la trois cent soixantième partie de la circonférence; le degré décimal en est la quatre centième. Le quart de cercle comprend quatre-vingt-dix degrés sexagésimaux, ou absolument, quatre-vingt-dix degrés. Un angle de quarante-cinq degrés. Les astronomes divisent en degrés, ordinairement sexagésimaux, les cercles fictifs de la sphère céleste. Le degré se divise en minutes, la minute en secondes, etc. On appelle degrés de latitude ceux du méridien, et degrés de longitude ceux de l' équateur. Des lieues de vingt-cinq au degré. Les degrés de l' écliptique. Chaque signe du zodiaque fixe ou mobile occupe trente degrés. Le printemps commence quand le soleil entre dans le premier degré du signe mobile du Bélier. Dans ce sens et dans le précédent, on représente souvent le mot Degré par ce signe (°), à la suite d' un nombre exprimé en chiffres. Le thermomètre est à 20°. Latitude, 20° 35' 40".

PAR DEGRÉS. loc. adv.

PAR DEGRÉS. loc. adv. Graduellement. Il est arrivé par degrés à cet emploi. On n' arrive que par degrés à cette haute perfection. Le son s' affaiblit par degrés. Augmenter par degrés.

DÉGRÉER. v. a.

DÉGRÉER. v. a. T. de Marine. Il se dit en parlant D' un bâtiment dont on ôte les agrès, les voiles, les cordages et autres choses nécessaires à la manoeuvre, ou qui perd ses agrès, soit par accident, soit dans un combat. Dégréer une frégate. Notre vaisseau fut dégréé dans le combat, fut dégréé par le mauvais temps.

DÉGRÉÉ, ÉE. participe

DÉGRÉÉ, ÉE. participe Vaisseau dégréé.

DÉGRÈVEMENT. s. m.

DÉGRÈVEMENT. s. m. Action de dégréver quelqu' un, de diminuer son imposition jugée trop forte. Demander, obtenir un dégrèvement.

DÉGRÉVER. v. a.

DÉGRÉVER. v. a. Diminuer une imposition, une taxe jugée trop forte.

DÉGRÉVÉ, ÉE. participe

DÉGRÉVÉ, ÉE. participe

DÉGRINGOLADE. s. f.

DÉGRINGOLADE. s. f. Action de dégringoler. Il est familier.

DÉGRINGOLER. v. a.

DÉGRINGOLER. v. a. Descendre avec précipitation, et souvent plus vite qu' on ne voudrait. Il a dégringolé les montées. On lui a fait dégringoler l' escalier. On l' emploie aussi absolument. Il a dégringolé, dégringolé jusqu' en bas.

Il se dit quelquefois pour Rouler du haut en bas. La voiture a dégringolé dans un précipice. Il est familier dans les deux sens.

DÉGRINGOLÉ, ÉE. participe

DÉGRINGOLÉ, ÉE. participe

DÉGRISER. v. a.

DÉGRISER. v. a. Faire passer l' ivresse. Le sommeil l' a dégrisé.

Il signifie figurément, Détruire l' illusion, le charme, l' espérance. Il était fou de cette femme, mais la conduite qu' elle tient l' a complétement dégrisé. Il ne doutait de rien, cet échec l' a un peu dégrisé. Il est familier dans les deux sens.

DÉGROSSIR. v. a.

DÉGROSSIR. v. a. T. d' Arts et Métiers. Ôter le plus gros de la matière, pour la préparer à recevoir la forme que l' artiste, que l' ouvrier veut lui donner. Dégrossir un bloc de marbre, une pièce de bois.

Il signifie figurément, Ébaucher. Dégrossir les figures d' un tableau. Dégrossir un ouvrage, une pièce, un discours.

Il signifie encore, Commencer à débrouiller, à éclaircir. Il faut dégrossir un peu les matières avant de les traiter à fond. Dégrossir la besogne.

En Impr., Dégrossir une épreuve, Lire la première épreuve d' une feuille, pour en ôter les plus grosses fautes. On dégrossit les épreuves avant de les envoyer à l' auteur. Cette locution est maintenant peu usitée.

DÉGROSSI, IE. participe

DÉGROSSI, IE. participe

DÉGUENILLÉ, ÉE. adj.

DÉGUENILLÉ, ÉE. adj. Dont les vêtements sont en lambeaux. Il est tout déguenillé. Je l' ai vue toute déguenillée.

DÉGUERPIR. v. a.

DÉGUERPIR. v. a. T. de Pratique. Abandonner la possession d' un immeuble. Déguerpir un héritage, une maison, une rente. On l' emploie souvent absolument. Il a été obligé de déguerpir. Il faut déguerpir.

Il s' emploie aussi comme neutre, dans le langage ordinaire, et signifie, Sortir, se retirer d' un lieu malgré soi. On l' a fait déguerpir de sa place. Je le ferai bien déguerpir. Allons, déguerpissez. Déguerpir au plus vite. Ce sens est familier.

DÉGUERPI, IE. participe

DÉGUERPI, IE. participe

DÉGUERPISSEMENT. s. m.

DÉGUERPISSEMENT. s. m. T. de Pratique. Abandonnement de la possession d' un immeuble. Le déguerpissement d' un héritage.

DÉGUEULER. v. n.

DÉGUEULER. v. n. Vomir, rendre gorge. Il dégueula sous la table. Il est bas et ne se dit que D' un vomissement qui vient d' excès de débauche.

DÉGUIGNONNER. v. a.

DÉGUIGNONNER. v. a. Faire cesser le guignon, le malheur. Il se dit principalement au jeu. Ce beau coup m' a déguignonné. Me voilà déguignonné. Il est familier.

DÉGUIGNONNÉ, ÉE. participe

DÉGUIGNONNÉ, ÉE. participe

DÉGUISEMENT. s. m.

DÉGUISEMENT. s. m. Ce qui sert à déguiser une personne. Prendre un déguisement. Il sera difficile de le reconnaître sous ce déguisement.

Il signifie aussi, L' état d' une personne déguisée. Malgré son déguisement, je le reconnus fort bien.

Il signifie figurément, Fausse apparence. C' est un homme qui sait prendre toutes sortes de déguisements.

Il signifie également, Dissimulation, artifice pour cacher la vérité. La vérité se reconnaît malgré les artifices et les déguisements. Il a beau se servir de déguisements. Parlez-moi sans déguisement.

DÉGUISER. v. a.

DÉGUISER. v. a. Travestir une personne de telle sorte, qu' il soit difficile de la reconnaître. On le déguisa en femme. Une fausse barbe déguise bien un homme.

Il signifie figurément, Cacher quelque chose sous des apparences trompeuses. Déguiser son ambition sous des dehors modestes. Pour mieux déguiser la fraude, ils s' y prirent de telle manière. Déguiser sa naissance.

Déguiser son nom, Changer son nom pour n' être pas connu.

Déguiser sa voix, Parler avec un son de voix différent de sa voix naturelle. Déguiser son écriture, Écrire en formant les lettres et les mots d' une façon différente de sa façon habituelle. Déguiser son style, Écrire dans un style différent du sien. Déguiser les mets, les viandes, Les assaisonner, les apprêter de telle sorte, qu' il soit difficile de les reconnaître.

DÉGUISER

DÉGUISER signifie particulièrement, Présenter, raconter une chose autrement qu' elle n' est, dans l' intention d' abuser, de surprendre. Déguiser ses sentiments. Déguiser la vérité. On ne vous dit pas tout, on vous déguise le fait. Je ne vous déguiserai rien. Pour ne vous rien déguiser.

DÉGUISER

DÉGUISER s' emploie souvent avec le pronom personnel. Il se déguisa en moine, en marchand, etc. Se mettre un emplâtre sur l' oeil pour se déguiser.

Il signifie quelquefois, Se montrer tout autre qu' on n' est réellement. Cet homme fait toutes sortes de personnages, il se déguise de mille manières, en mille manières.

DÉGUISÉ, ÉE. participe

DÉGUISÉ, ÉE. participe Il fut assassiné par des gens déguisés. Vices déguisés. Ambition déguisée. Fraude habilement, maladroitement déguisée.

DÉGUSTATEUR. s. m.

DÉGUSTATEUR. s. m. Officier qui vérifie et constate la qualité des boissons.

Il est aussi adjectif. Commissaire dégustateur.

DÉGUSTATION. s. f.

DÉGUSTATION. s. f. Essai qu' on fait des liqueurs en les goûtant.

DÉGUSTER. v. a.

DÉGUSTER. v. a. Goûter du vin ou quelque autre boisson, pour en connaître la qualité. Déguster du vin, de l' eau-de-vie, etc.

DÉGUSTÉ, ÉE. participe

DÉGUSTÉ, ÉE. participe

DÉHÂLER. v. a.

DÉHÂLER. v. a. Ôter l' impression que le hâle a faite sur le teint. Cette eau, cette pommade l' a bien déhâlee.

Il s' emploie aussi absolument. Cela déhâle. Ce cosmétique est bon pour déhâler.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Elle garde la chambre pour se déhâler.

DÉHÂLÉ, ÉE. participe

DÉHÂLÉ, ÉE. participe

DÉHANCHÉ, ÉE. adj.

DÉHANCHÉ, ÉE. adj. Qui a les hanches rompues ou disloquées. Il se dit Des hommes et des chevaux. Cet homme est tout déhanché. Un cheval déhanché.

Il se dit, figurément et familièrement, De ceux qui marchent sans être fermes sur leurs hanches. Cette femme est toute déhanchée.

DÉHARNACHEMENT. s. m.

DÉHARNACHEMENT. s. m. Action de déharnacher. Le déharnachement de ses chevaux l' a empêché de venir plus tôt.

DÉHARNACHER. v. a.

DÉHARNACHER. v. a. Ôter le harnais à un cheval de trait. Le cocher n' a pas encore déharnaché ses chevaux.

DÉHARNACHÉ, ÉE. participe

DÉHARNACHÉ, ÉE. participe

DÉHISCENCE. s. f.

DÉHISCENCE. s. f. T. de Botan. Manière dont s' ouvrent les anthères pour laisser sortir le pollen, ou le péricarpe pour laisser échapper les graines, les semences.

DÉHISCENT, ENTE. adj.

DÉHISCENT, ENTE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties qui s' ouvrent d' elles-mêmes à leur maturité, telles que les fruits du lis, de la jusquiame, de la balsamine, etc.

DÉHONTÉ, ÉE. adj.

DÉHONTÉ, ÉE. adj. Éhonté, sans honte, sans pudeur. C' est un homme déhonté, une femme tout à fait déhontée.

DEHORS. adv. de lieu

DEHORS. adv. de lieu qui se dit par opposition à Dedans, et qui signifie, Hors du lieu, hors de la chose dont il s' agit. Je le croyais dedans, il est dehors. Il est allé dehors.

Fig., Mettre quelqu' un dehors, Le chasser, lui donner son congé. Il a mis son domestique dehors.

En termes de Commerce, Mettre dehors un billet, etc., Le mettre en circulation en le passant à l' ordre de quelqu' un.

Fig. et fam., Ne pas savoir si l' on est dedans ou dehors, Être incertain de l' état de ses affaires, de la situation où l' on est auprès de certaines personnes, du parti qu' on prendra, de l' opinion qu' on doit embrasser, etc. Il ne sait s' il est dedans ou dehors avec ce ministre. On dit de même, N' être ni dedans ni dehors. On dit aussi, dans un sens analogue, Ne pas savoir si une personne est dedans ou dehors, Ne pas connaître son opinion, ses vues, ses intentions, etc.

DEHORS

DEHORS désigne particulièrement, en termes de Marine, La pleine mer, le large, par opposition Aux rades, aux ports, aux côtes. Ce bâtiment va mettre dehors, Va sortir du port, de la rade. La mer est grosse dehors.

En termes de Marine, Toutes voiles dehors, Toutes les voiles étant déployées.

De dehors, en dehors, par dehors, De l' extérieur, à l' extérieur, par l' extérieur. Venir de dehors. De dehors en dedans On lui cria de dehors. La porte s' ouvre en dehors. Cela avance trop en dehors. Cette maison est belle par dehors. Faire le tour par dehors.

Porter la pointe du pied en dehors, Marcher de manière qu' il y ait plus de distance entre les deux pointes des pieds qu' entre les talons. On dit de même, Avoir, mettre la pointe des pieds en dehors, les pieds en dehors.

Fig. et fam., Être en dehors, tour en dehors, Être d' une extrême franchise, ne cacher aucun de ses sentiments.

En dehors, s' emploie quelquefois avec de, comme locution prépositive. En dedans et en dehors de la ville. Tout ce qui est en dehors de cette ligne ne fait point partie de la France.

Fig., Cela est en dehors de la question, Cela n' appartient pas, ne se rapporte pas à la question.

Par dehors, est aussi quelquefois préposition. Il passa par dehors la ville. On ne l' emploie ainsi que dans cette phrase et dans quelques autres semblables.

DEHORS

DEHORS se dit substantivement de La partie extérieure de quelque chose. Cette maison paraît belle par le dehors. Le mal n' est qu' au dehors. Au dedans et au dehors.

Les dehors d' un château, d' une maison, Les avenues, avant-cour, parc, etc., qui dépendent d' un château, d' une maison.

Les dehors d' une place, Les fortifications extérieures, les ouvrages détachés de la place. Les dehors de cette ville sont bons, mais le corps de la place ne vaut rien. Il y a de beaux dehors, de bons dehors à cette place. Garder, défendre les dehors. Gagner, prendre, emporter les dehors. On emporta les dehors l' épée à la main. Faire des dehors à une place. On a revêtu les dehors.

En termes de Manége, La jambe du dehors, la rêne du dehors, etc, Le jambe, la rêne, etc., qui sont du côté du mur; par opposition à La jambe, à la rêne, etc., qui sont du côté de l' intérieur du manége.

DEHORS, substantif

DEHORS, substantif se dit figurément, au pluriel, pour Apparences. Il garde bien les dehors. Sauver les dehors. Il cache une âme double sous de beaux dehors. Ce sont des dehors trompeurs.

DÉICIDE. s. m.

DÉICIDE. s. m. Mot employé quelquefois en parlant des Juifs et de la mort de Notre-Seigneur.

DÉIFICATION. s. f.

DÉIFICATION. s. f. Apothéose, action par laquelle on déifie, on divinise. La déification d' Hercule. La déification d' Auguste.

DÉIFIER. v. a.

DÉIFIER. v. a. Admettre, placer au nombre des dieux, diviniser. Hercule fut déifié sur le mont OEta. Les Romains déifièrent la plupart de leurs empereurs.

DÉIFIÉ, ÉE. participe

DÉIFIÉ, ÉE. participe

DÉISME. s. m.

DÉISME. s. m. Système de ceux qui, rejetant toute révélation, croient seulement à l' existence de Dieu. Être soupçonné de déisme.

DÉISTE. s. des deux genres

DÉISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui reconnaît un Dieu, mais qui rejette toute religion révélée. C' est un déiste. Adjective., Les philosophes déistes.

DÉITÉ. s. f.

DÉITÉ. s. f. Divinité, dieu ou déesse de la Fable. Les déités terrestres. Les déités infernales. Une aimable déité. Déité propice. Il n' est guère usité qu' en poésie.

DÉJÀ. adv. de temps

DÉJÀ. adv. de temps Dès l' heure présente, dès à présent. Avez-vous déjà fait? Est-il déjà quatre heures? Le courrier est-il déjà arrivé? Il y a déjà trois heures que nous marchons. Cet enfant marche déjà. Quoi! vous voilà déjà revenu? Quoi! déjà?

Il signifie également, Dès lors, dès le temps, dès le moment dont je parle, et s' applique tant au passé qu' à l' avenir. Déjà le soleil était sur l' horizon. La place était déjà prise quand il arriva. Les deux champions en étaient déjà venus aux mains, lorsque... Si ce jeune homme continue ses déréglements, il sera déjà vieux à trente ans.

Il se prend aussi pour Auparavant. J' avais déjà été chez vous pour vous voir. Je vous ai déjà dit ce que je pensais.

DÉJECTION. s. f.

DÉJECTION. s. f. T. de Médec. Évacuation des excréments par l' anus. Faciliter la déjection, les déjections.

Il se dit également, surtout au pluriel, Des matières évacuées. Déjections abondantes. Déjections fluides.

DÉJETER (SE). v. pron.

DÉJETER (SE). v. pron. Il se dit proprement Du bois qui, soit par l' effet de la sécheresse ou de l' humidité, soit parce qu' il a été employé trop vert, se resserre, s' enfle, se courbe, se déjoint, ou se fend. Le bois de ce meuble s' est déjeté. Ces ais se déjettent, se sont déjetés.

Il se dit quelquefois, par extension, De certaines parties du corps, lorsqu' elles se contournent ou s' écartent de leur direction naturelle. Sa colonne vertébrale s' est un peu déjetée.

DÉJETÉ, ÉE. participe

DÉJETÉ, ÉE. participe Du bois déjeté.

DÉJEUNER. v. n.

DÉJEUNER. v. n. Faire le repas du matin. Il n' a point encore déjeuné. Déjeuner d' un pâté. Gardez les restes du dîner, nous en déjeunerons demain. Faites déjeuner un tel. Donnez-lui à déjeuner. Il a bien mérité de déjeuner. Les enfants déjeunent de bon appétit.

DÉJEUNÉ, ÉE. participe

DÉJEUNÉ, ÉE. participe

DÉJEUNER. s. m.

DÉJEUNER. s. m. (Plusieurs écrivent, Déjeuné.) Le repas du matin; ou Les mets, les aliments qu' on mange à ce repas. Un bon, un mauvais déjeuner. Qu' avez-vous mangé à votre déjeuner? Servir le déjeuner. Déjeuner à la fourchette. Déjeuner chaud. Déjeuner froid. Notre déjeuner se compose ordinairement de deux plats. Déjeuner d' huîtres. Son déjeuner lui pèse sur l' estomac.

Déjeuner-dîner, Grand déjeuner qui se fait plus tard dans la matinée que les déjeuners ordinaires, et qui tient lieu de dîner.

Prov. et fig., Il n' en a pas pour un déjeuner, se dit D' un prodigue, d' un dissipateur qui se dépêche de manger son bien. On dit aussi, Il n' y en a pas pour un déjeuner, en parlant D' un bien, d' un patrimoine qui peut être aisément dissipé en peu de temps. Cela se dit également en parlant D' une force, d' une résistance que l' on croit facile à vaincre, à surmonter. Cette place est trop faible pour tenir longtemps; il n' y en a pas pour un déjeuner.

Fig. et fam., C' est un déjeuner de soleil, se dit D' une étoffe dont la couleur se passe aisément.

DÉJEUNER

DÉJEUNER signifie aussi, Une espèce de petit plateau garni d' une tasse, d' une soucoupe, etc. Un déjeuner de porcelaine.

DÉJOINDRE. v. a.

DÉJOINDRE. v. a. Faire que ce qui était joint ne le soit plus. Il ne se dit qu' en parlant Des ouvrages de menuiserie, de charpenterie et de maçonnerie. C' est la sécheresse, le soleil qui a déjoint ces ais. Cela est tout déjoint.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ces ais se déjoignent. Les pierres de cette voûte commencent à se déjoindre.

DÉJOINT, OINTE. participe

DÉJOINT, OINTE. participe

DÉJOUER. v. a.

DÉJOUER. v. a. Faire manquer, faire échouer un projet, un dessein, une intrigue dont on craint le résultat pour soi ou pour autrui. Déjouer un projet, un dessein, une intrigue. Il déjoua leurs complots.

Déjouer quelqu' un, Empêcher l' effet nuisible, préjudiciable qu' il se propose par ses discours, par ses actions, par ses démarches.

DÉJOUER

DÉJOUER s' emploie aussi comme verbe neutre; et alors il signifie, familièrement, N' être pas à son jeu, jouer plus mal qu' à l' ordinaire.

DÉJOUÉ, ÉE. participe

DÉJOUÉ, ÉE. participe

DÉJUC. s. m.

DÉJUC. s. m. Le temps du lever des oiseaux. Il est vieux.

DÉJUCHER. v. n.

DÉJUCHER. v. n. Il ne se dit proprement que Des poules, quand elles sortent du juchoir. Les poules déjuchaient. Les poules ont déjuché, sont déjuchées.

Il signifie, figurément et familièrement, Se déplacer d' un lieu haut et élevé. Je vous ferai bien déjucher de là.

Il s' emploie aussi comme actif, et signifie, Faire déjucher quelqu' un. Je vous déjucherai bien de là-haut.

DÉJUCHÉ, ÉE. participe

DÉJUCHÉ, ÉE. participe

DELÀ. préposition

DELÀ. préposition Plus loin, de l' autre côté de. Delà la rivière. Delà les monts.

Ce mot est quelquefois précédé de l' une des prépositions De et Par. Il est de delà les monts. Par delà le cap de Bonne-Espérance.

Il s' emploie plus ordinairement, de la même manière, avec Au; mais alors il doit être suivi de la préposition de. Au delà des mers. Au delà du Rhin.

Au delà, et quelquefois Par delà, s' emploient figurément, au sens moral, Pour marquer excès d' une chose sur une autre. Au delà de mes espérances, de ce que j' espérais, de ce que je croyais. Au delà de l' imagination, de toute croyance. Le juste est récompensé par delà ses mérites.

Au delà et Par delà, se disent aussi, figurément et absolument, pour Encore plus, encore davantage. Je lui ai donné tout ce que je lui devais, et au delà. Il m' a traité aussi bien que je le pouvais désirer, et au delà. Je l' ai satisfait, et par delà.

Deçà et delà, De côté et d' autre. Il va deçà et delà pour chercher fortune. Il a cherché longtemps deçà et delà.

Fam., Jambe deçà, jambe delà, Une jambe d' un côté, une jambe de l' autre, à califourchon. Elle était à cheval, jambe deçà, jambe delà.

En delà, Plus loin. C' est plus en delà. Mettez-vous un peu en delà.

DÉLABREMENT. s. m.

DÉLABREMENT. s. m. État d' une chose délabrée. Sa maison et ses meubles, tout est dans un grand délabrement. Le délabrement de ses affaires. Le délabrement de sa santé.

DÉLABRER. v. a.

DÉLABRER. v. a. Déchirer, mettre en lambeaux. À force de tendre et de détendre cette tapisserie, on l' a toute délabrée.

Il se dit, par extension, en parlant De toute chose détériorée, mise en mauvais état par l' effet d' un long usage, de la vétusté, du défaut de soin, etc. Délabrer une machine, des meubles. Le temps a bien délabré cette maison.

Il s' emploie figurément dans le même sens. Les fatigues, le manque de vivres, ont délabré cette armée. Les veilles ont bien délabré sa santé. Les pertes qu' il vient d' éprouver ont tout à fait délabré ses affaires. Ses affaires sont bien délabrées.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Une tapisserie qui se délabre. Une machine qui s' est délabrée à force de servir. Une maison se délabre bien vite, quand on n' a pas soin de la réparer. Tous mes meubles se délabrent. Un domaine laissé à l' abandon ne tarde pas à se délabrer. Au milieu de ces pénibles travaux, ma santé se délabre. Ses affaires se délabrent.

DÉLABRÉ, ÉE. participe

DÉLABRÉ, ÉE. participe Une tapisserie délabrée. Des meubles délabrés. Un navire délabré. Une terre délabrée. Un bien délabré. Une maison délabrée. Une santé délabrée. Un estomac délabré. Des affaires délabrées.

Fam., Être délabré, Avoir des vêtements en lambeaux. Le pauvre diable est bien délabré.

DÉLACER. v. a.

DÉLACER. v. a. Relâcher ou retirer un lacet qui est passé dans les oeillets d' un corset, d' une robe, etc. Délacer un corset, une robe.

Délacer une femme, Défaire, lâcher le lacet de son corset, de sa robe. Elle est évanouie, il faudrait la délacer.

DÉLACER

DÉLACER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Je sens que mon corset se délace. Elle ne peut pas se délacer elle-même.

DÉLACÉ, ÉE. participe

DÉLACÉ, ÉE. participe

DÉLAI. s. m.

DÉLAI. s. m. Retardement, remise; temps accordé pour faire une chose, ou à l' expiration duquel on sera tenu de faire une certaine chose. Long délai. Demander, obtenir un délai. Donner, prendre du délai. Sans délai. Sans plus de délai. Pour tout délai. Assigner quelqu' un à bref délai. Accorder un nouveau délai, un délai de huit jours, de trois mois, d' un an. Le délai fatal expire dans trois jours. Délai de grâce.

DÉLAISSEMENT. s. m.

DÉLAISSEMENT. s. m. Manque de tout secours, de toute assistance. Ses parents et ses amis l' ont abandonné, il est dans un grand délaissement, dans un entier délaissement.

DÉLAISSEMENT

DÉLAISSEMENT en termes de Jurisprudence et en termes de Commerce maritime, Abandonnement, action d' abandonner une chose à quelqu' un. Le délaissement d' un héritage. Délaissement par hypothèque. Faire aux assureurs d' une cargaison le délaissement des objets assurés.

DÉLAISSER. v. a.

DÉLAISSER. v. a. Abandonner, laisser sans aucun secours, sans aucune assistance. Dieu ne délaisse jamais ceux qui espèrent en lui. Elle ne l' a jamais délaissé. Il est délaissé de tous ses parents.

DÉLAISSER

DÉLAISSER en termes de Jurisprudence, Quitter une chose dont on était en possession. En conséquence de l' arrêt, il lui a délaissé cet héritage. Il fut condamné à lui quitter et délaisser la possession de cette terre.

Il signifie également, en termes de Procédure, Ne pas continuer, renoncer à. Délaisser une action commencée. Délaisser des poursuites.

DÉLAISSÉ, ÉE. participe

DÉLAISSÉ, ÉE. participe Elle se trouva bien délaissée, à la mort de son mari. Des orphelins délaissés.

DÉLARDEMENT. s. m.

DÉLARDEMENT. s. m. T. d' Archit. et de Charpent. Action de délarder, ou Le résultat de cette action.

DÉLARDER. v. a.

DÉLARDER. v. a. Il signifie, en termes d' Architecture, Enlever une partie du lit d' une pierre; Couper obliquement le dessous d' une marche d' escalier.

Il signifie également, en termes de Charpenterie, Abattre les arêtes d' une pièce de bois.

DÉLARDÉ, ÉE. participe

DÉLARDÉ, ÉE. participe Marche d' escalier délardée.

DÉLASSEMENT. s. m.

DÉLASSEMENT. s. m. Repos, relâche qu' on prend pour se délasser de quelque travail. Après tant de travaux, il faut du délassement. Le jeu ne doit être qu' un délassement. L' esprit a besoin de délassement.

DÉLASSER. v. a.

DÉLASSER. v. a. Ôter la lassitude, faire qu' on ne soit plus las. Le sommeil m' a délassé. Changement d' occupation délasse l' esprit. Absolument, Le sommeil, le feu délasse.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Se délasser d' une longue fatigue, d' une longue application. Se coucher pour se délasser. On se délasse d' un travail par un autre travail.

DÉLASSÉ, ÉE. participe

DÉLASSÉ, ÉE. participe

DÉLATEUR, TRICE. s.

DÉLATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui accuse, qui dénonce, qui fait métier de dénoncer. Les délateurs furent communs sous le règne de Tibère. Les délateurs sont odieux. On fit punir le délateur. Un délateur secret est plus dangereux qu' un délateur public.

DÉLATION. s. f.

DÉLATION. s. f. Accusation, dénonciation; habitude de dénoncer. Les délations se multiplièrent. On ne doit point décider de la vie d' un homme sur une simple délation. Les tyrans ont toujours encouragé la délation.

DÉLATTER. v. a.

DÉLATTER. v. a. Ôter les lattes de dessus un toit. On a délatté ce toit.

DÉLATTÉ, ÉE. participe

DÉLATTÉ, ÉE. participe

DÉLAVÉ, ÉE. adj.

DÉLAVÉ, ÉE. adj. Il se dit Des couleurs faibles et blafardes. Ce bleu est trop délavé.

En Joaillerie, Pierre délavée, Pierre dont la couleur est faible.

DÉLAYANT. s. m.

DÉLAYANT. s. m. T. de Médec. Remède qui rend les humeurs plus fluides. Les délayants s' emploient dans la plupart des maladies.

Il s' emploie aussi adjectivement. Remèdes délayants.

DÉLAYEMENT. s. m.

DÉLAYEMENT. s. m. Action de délayer.

DÉLAYER. v. a.

DÉLAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Détremper dans un liquide. Délayer de la farine. Délayer des jaunes d' oeufs. Délayer une couleur dans de l' eau.

Il se dit, au figuré, en parlant De ce qui est exprimé trop longuement et avec diffusion. Il a délayé sa pensée, cette pensée.

DÉLAYÉ, ÉE. participe

DÉLAYÉ, ÉE. participe

DELEATUR. s. m.

DELEATUR. s. m. (On prononce Déléatur.) T. d' Imprimerie emprunté du latin. Signe par lequel on indique, dans la correction des épreuves, les lettres, les mots ou les lignes à retrancher. Faire un deleatur. Des deleatur.

DÉLECTABLE. adj. des deux genres

DÉLECTABLE. adj. des deux genres Qui plaît beaucoup, très-agréable. Lieu délectable. Rien n' est plus délectable que... Mets délectable. Un vin délectable. Un séjour délectable.

DÉLECTATION. s. f.

DÉLECTATION. s. f. Plaisir qu' on savoure, qu' on goûte avec sensualité. Grande délectation. Faire quelque chose avec délectation. Boire, manger avec délectation.

DÉLECTER. v. a.

DÉLECTER. v. a. Charmer, réjouir. Quand on veut se mortifier, il faut éviter tout ce qui délecte les sens. Il n' est guère usité que dans le style ascétique.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel; et alors il signifie, familièrement, Prendre beaucoup de plaisir à quelque chose. Se délecter à l' étude, aux beaux-arts. Il se délecte à peindre.

DÉLECTÉ, ÉE. participe

DÉLECTÉ, ÉE. participe

DÉLÉGATION. s. f.

DÉLÉGATION. s. f. Commission donnée à quelqu' un pour agir au nom d' un autre. Par délégation du prince, du tribunal. Agir en vertu d' une délégation.

Délégation de pouvoir, etc., Acte par lequel on délègue son pouvoir, etc.

DÉLÉGATION

DÉLÉGATION se dit aussi d' Un acte par lequel on autorise une personne à recevoir d' une autre une certaine somme, ou par lequel on transporte une dette à quelqu' un. Faire une délégation sur son fermier, sur son banquier. Donner une délégation. Avoir une délégation. Accepter une délégation.

DÉLÉGUER. v. a.

DÉLÉGUER. v. a. Députer, commettre, envoyer quelqu' un avec pouvoir d' agir, d' examiner, de juger, etc. Déléguer quelqu' un pour connaître de quelque chose. Le tribunal a délégué un des juges pour faire cette vérification.

Déléguer son autorité, son pouvoir, ses pouvoirs, etc., Investir quelqu' un de son autorité, lui donner les pouvoirs nécessaires pour remplir une mission, pour traiter une affaire, etc.

DÉLÉGUER

DÉLÉGUER se dit aussi en parlant Des fonds qu' on assigne pour un payement, pour l' acquittement d' une dette. Déléguer une somme. Déléguer un fonds pour le payement d' un créancier.

Déléguer un fermier, Donner une délégation sur un fermier. Cette locution a vieilli.

Déléguer une dette, Charger quelqu' un de la payer.

DÉLÉGUÉ, ÉE. participe

DÉLÉGUÉ, ÉE. participe Il est quelquefois substantif, et signifie, Celui qui a reçu une délégation, qui a commission de quelqu' un. Je suis son délégué.

DÉLESTAGE. s. m.

DÉLESTAGE. s. m. T. de Marine. Action de délester, déchargement du lest d' un bâtiment.

DÉLESTER. v. a.

DÉLESTER. v. a. T. de Marine. Ôter le lest d' un bâtiment. Délester un navire.

DÉLESTÉ, ÉE. participe

DÉLESTÉ, ÉE. participe

DÉLESTEUR. s. m.

DÉLESTEUR. s. m. T. de Marine. Celui qui, dans un port, est chargé de faire délester les bâtiments.

DÉLÉTÈRE. adj. des deux genres

DÉLÉTÈRE. adj. des deux genres Qui attaque la santé, qui peut causer la mort. Plantes délétères. Sucs délétères. Miasmes, émanations délétères.

DÉLIBÉRANT, ANTE. adj.

DÉLIBÉRANT, ANTE. adj. Qui délibère. Il se dit surtout Des assemblées politiques. Corps délibérant. Assemblée délibérante.

DÉLIBÉRATIF, IVE. adj.

DÉLIBÉRATIF, IVE. adj. T. de Rhétorique. Il se dit De ce genre de discours par lequel l' orateur se propose de faire adopter ou rejeter une résolution, dans une affaire publique mise en délibération. Cet orateur excelle dans le genre délibératif.

Voix délibérative, se dit, par opposition à Voix consultative, Du droit de suffrage dans les délibérations d' une assemblée, d' un tribunal, etc. Avoir voix délibérative.

DÉLIBÉRATION. s. f.

DÉLIBÉRATION. s. f. Discussion entre plusieurs personnes sur une résolution à prendre, sur une question à résoudre. Longue délibération. Mettre une affaire en délibération. On mit en délibération si on déclarerait la guerre. Suspendre une délibération. Les délibérations de la chambre des députés. La délibération du jury. Pendant la délibération.

Il se dit aussi d' Un examen que l' on fait en soi-même. Un homme prudent n' agit qu' après mûre délibération. Agir sans délibération.

Il signifie encore, Résolution, décision. La délibération du conseil fut qu' on négocierait la paix. Par délibération du conseil. Prendre une délibération.

DÉLIBÉRÉMENT. adv.

DÉLIBÉRÉMENT. adv. Hardiment, d' une manière délibérée. Marcher délibérément.

DÉLIBÉRER. v. n.

DÉLIBÉRER. v. n. Examiner, consulter en soi-même ou avec les autres. Les délais accordés à l' héritier bénéficiaire pour faire inventaire et délibérer. Il a longtemps délibéré sur ce qu' il devait faire. On a longtemps délibéré sur cette affaire. On délibéra s' il fallait partir sur-le-champ. Il n' y a pas lieu à délibérer. Il n' y a pas à délibérer. Délibérer d' une chose. Délibérer sur une matière, sur une question, sur une affaire importante. Ils délibérèrent entre eux. Je vais en délibérer avec lui. Le jury, la cour a délibéré pendant trois heures. Le tribunal ordonna qu' il en serait délibéré dans la chambre du conseil.

Il signifie aussi, Prendre une délibération, se déterminer. J' ai délibéré de faire, telle chose. On délibéra d' aller à l' ennemi. Voilà ce qui a été délibéré dans le conseil.

DÉLIBÉRÉ, ÉE. participe

DÉLIBÉRÉ, ÉE. participe L' affaire mûrement délibérée. Délibéré tel jour.

C' est une chose délibérée, C' est une chose arrêtée, conclue.

De propos délibéré, À dessein, exprès, après y avoir bien pensé. On le dit presque toujours en mauvaise part. Il lui a rendu ce mauvais office de propos délibéré.

DÉLIBÉRÉ

DÉLIBÉRÉ est aussi adjectif, et signifie, Aisé, libre, déterminé. Il est bien délibéré. Il a l' air délibéré. Marcher d' un pas délibéré.

Il se dit substantivement, en termes de Procédure, de Toute discussion ou délibération qui a lieu à huis clos entre les juges d' un tribunal. On a ordonné un délibéré. Délibéré sur-le-champ. Délibéré sur rapport, sans rapport.

Il se dit quelquefois Du jugement qui ordonne un délibéré. Rapport sur délibéré.

DÉLICAT, ATE. adj.

DÉLICAT, ATE. adj. Fin, délié. Il est opposé à Grossier. Peau délicate. Teint délicat. Contours délicats. Main délicate et potelée. Des traits délicats. Un tissu délicat.

Il se dit particulièrement De ce qui est fait, travaillé, façonné avec adresse et légèreté, avec un soin extrême, et une attention minutieuse. Travail délicat. Ouvrage délicat. Sculpture, ciselure, gravure, miniature délicate.

Il se dit, par extension, Des choses par lesquelles ou à l' aide desquelles on exécute des ouvrages délicats. Exécution délicate. Cet ouvrier a la main délicate. Cet artiste a le ciseau, le pinceau délicat.

DÉLICAT

DÉLICAT se dit figurément Des pensées, des sentiments peu communs, lorsqu' ils ont quelque chose de pur, de naïf, de touchant, etc. Pensée délicate. Sentiment délicat.

Il se dit également De ce qui est fait ou exprimé d' une manière ingénieuse et détournée, par ménagement, par retenue, par modestie, par fierté, etc. Avoir pour quelqu' un des attentions délicates. Pour lui faire accepter ce don, il s' y est pris d' une manière fort délicate. Une louange délicate. L' expression en est très-délicate.

Il se dit quelquefois pour Subtil. La différence est tellement délicate, qu' elle peut échapper à bien des esprits.

DÉLICAT

DÉLICAT signifie en outre, Faible, qui peut recevoir aisément quelque altération. En ce sens, il est opposé à Robuste. Tempérament délicat. Santé délicate. Constitution, complexion délicate. Cet enfant est extrêmement délicat. Avoir la vue délicate.

DÉLICAT

DÉLICAT signifie aussi, Agréable au goût, et se dit surtout Des aliments choisis et recherchés. Mets délicat. Viande délicate. Vin délicat. Cet homme fait une chère fort délicate. Il tient une table très-délicate.

Fig., Plaisir délicat, jouissance délicate, etc., Plaisir, Jouissance honnête, où l' âme, où l' esprit a plus de part que les sens.

Avoir le sommeil délicat, se dit D' une personne que le moindre bruit éveille.

DÉLICAT

DÉLICAT se dit pareillement De certaines choses frêles ou qui passent aisément. Ces dentelles sont fort délicates à manier, sont fort délicates. Cette fleur est très-délicate, un rien la flétrit. Voilà une couleur bien délicate.

Il signifie figurément, Difficile, embarrassant, dangereux, périlleux. C' est une opération fort délicate, et qui demande beaucoup de sang-froid. La question est délicate. Cette affaire, cette matière est délicate à traiter. Il est engagé dans une affaire assez délicate. Il s' est tiré d' un pas bien délicat. Situation délicate. La conjoncture est délicate.

DÉLICAT

DÉLICAT signifie encore figurément, Sensible, qui juge finement de ce qui regarde les sens ou l' esprit. Des sens délicats. Goût délicat. Oreille délicate. Jugement délicat. Esprit délicat.

Il signifie particulièrement, Difficile à contenter. Il est fort délicat sur le manger. Il est peu délicat dans ses plaisirs. Vous êtes bien délicat. Il ne faut pas être si délicat. Prov. et fig., Il est délicat et blond. On l' emploie aussi, dans ce sens, comme substantif, Faire le délicat. Les délicats sont malheureux.

Il signifie également, Susceptible, facile à choquer, à offenser. Cet homme est très-délicat sur le point d' honneur. C' est un homme fort délicat sur l' amitié, sur ce qui regarde ses amis. Il est extrêmement délicat sur ce qui touche à la probité, aux convenances.

Il signifie de même, absolument, Scrupuleux sur ce qui concerne la probité, la morale, ou les simples bienséances. C' est un homme extrêmement délicat. Il a une conscience très-délicate. La plus délicate probité. Un amant délicat et réservé.

Il se dit aussi De ce qui est conforme à la probité, à la morale, aux bienséances. Ce procédé me semble peu délicat. Sa conduite a été fort délicate. Il a des sentiments très-délicats.

DÉLICATEMENT. adv.

DÉLICATEMENT. adv. Avec délicatesse, d' une manière délicate. Être élevé délicatement. Se traiter délicatement. Juger délicatement de tout. Ce bijou est travaillé délicatement. Il faut manier cela délicatement. Il a exprimé cette pensée fort délicatement. Cette affaire veut être traitée délicatement. Il s' est conduit peu délicatement dans cette affaire.

DÉLICATER. v. a.

DÉLICATER. v. a. Traiter avec délicatesse, accoutumer à la mollesse. On gâte les enfants à force de les délicater. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Vous vous délicatez trop. Il ne faut pas tant se délicater. Il vieillit.

DÉLICATÉ, ÉE. participe

DÉLICATÉ, ÉE. participe

DÉLICATESSE. s. f.

DÉLICATESSE. s. f. Qualité de ce qui est délicat, fin, délié. La délicatesse de la peau. La délicatesse des traits, des contours. Des tissus d' une extrême délicatesse. La délicatesse d' un ouvrage de la main.

Il signifie, par extension, Adresse, légèreté, soin. La délicatesse de l' exécution. Une grande délicatesse de pinceau. Il ne faut manier cela qu' avec beaucoup de délicatesse.

Il signifie figurément, Habileté, ménagement, circonspection. C' est une affaire qui veut être traitée avec beaucoup de délicatesse.

DÉLICATESSE

DÉLICATESSE signifie encore, La qualité de ce qui est agréable au goût. La délicatesse du vin, des mets, de la bonne chère, de la table.

Les délicatesses de la table, Les mets délicats.

DÉLICATESSE

DÉLICATESSE se dit aussi, figurément, en parlant De ce qui est senti, pensé, fait ou exprimé d' une manière délicate. La délicatesse d' une pensée, d' un sentiment. Des attentions pleines de délicatesse. Il y a beaucoup de délicatesse dans ce qu' il écrit, dans tout ce qu' il dit.

Les délicatesses du langage, du style, Les finesses du langage, du style.

DÉLICATESSE

DÉLICATESSE se dit en outre pour Faiblesse, débilité. Délicatesse de tempérament. La délicatesse de sa complexion, de sa santé, ne lui permet pas de travailler longtemps de suite. Avoir une extrême délicatesse d' organes. Délicatesse de teint.

Il signifie quelquefois, Mollesse. Cet enfant est élevé avec trop de délicatesse. Il ne faut pas s' accoutumer à tant de délicatesse. C' est une délicatesse à un homme que d' être recherché dans ses vêtements.

Il signifie aussi, figurément, Sensibilité, aptitude à juger finement de ce qui regarde les sens ou l' esprit. La délicatesse de ses organes est telle, que... Délicatesse de goût, de tact. Grande délicatesse d' oreille. Délicatesse de jugement, d' esprit.

Il se dit également pour Susceptibilité, facilité à s' offenser, à se choquer. Avoir une extrême délicatesse sur le point d' honneur. On ne saurait avoir trop de délicatesse sur de certaines choses. Fausse délicatesse.

Il se dit également Des scrupules sur ce qui touche à la probité, à la morale, aux bienséances. Avoir une grande délicatesse de conscience. C' est pousser la délicatesse trop loin. Un homme plein de délicatesse. On l' applique souvent Aux choses que la délicatesse fait dire ou faire. J' apprécie toute la délicatesse de ce procédé, de cette conduite.

DÉLICES. s. f. pl.

DÉLICES. s. f. pl. Plaisir, volupté. Les délices des sens. Les délices de l' esprit. Les délices du paradis. Les délices de la campagne. Il fait toutes ses délices de l' étude. Ce sont ses délices. Mettre ses délices à faire quelque chose. Goûter les délices de la vie. Être nourri dans les délices. Se plonger dans les délices. Il en fait ses plus chères délices. Ils mettaient leurs délices à vivre ensemble. Il la contemplait avec délices. On a dit de l' empereur Titus, qu' il était les délices du genre humain.

Il s' emploie quelquefois au singulier; et alors on le fait masculin. C' est un délice. C' est un grand délice. Quel délice!

DÉLICIEUSEMENT. adv.

DÉLICIEUSEMENT. adv. Avec délices, d' une manière délicieuse. Vivre délicieusement. Nous y passâmes quinze jours délicieusement. On boit délicieusement a la glace dans les pays chauds.

DÉLICIEUX, EUSE. adj.

DÉLICIEUX, EUSE. adj. Extrêmement agréable. Vin délicieux. Mets délicieux. Parfums délicieux. Entretien délicieux. Conversation délicieuse. Musique délicieuse. Mener une vie délicieuse.

DÉLICOTER (SE). v. pron.

DÉLICOTER (SE). v. pron. T. de Manége. Il se dit D' un cheval qui se défait de son licou. Ce cheval est sujet à se délicoter, il faut lui mettre une sous-gorge.

DÉLICOTÉ, ÉE. participe

DÉLICOTÉ, ÉE. participe

DÉLIÉ, ÉE. adj.

DÉLIÉ, ÉE. adj. Menu, grêle, mince. Un trait de plume fort délié. Taille déliée. Fil délié. Étoffe déliée. Toile déliée.

Fig., Être délié, avoir l' esprit délié, Avoir beaucoup de finesse d' esprit, d' habileté, de pénétration, d' adresse. C' est un esprit délié. C' est un homme fin et délié. Il se prend quelquefois en mauvaise part.

DÉLIÉ

DÉLIÉ en termes de Calligraphie, se dit substantivement, par opposition à Plein, de La partie fine et déliée d' une lettre. Le délié d' une lettre. La lettre O a deux pleins et deux déliés.

DÉLIER. v. a.

DÉLIER. v. a. Détacher, défaire ce qui lie quelque chose. Délier une gerbe. Délier un fagot.

Il se prend aussi pour Dénouer. Délier des cordons, des rubans.

Il signifie figurément, Dégager d' une obligation, d' un serment, etc. On l' a délié de toute obligation. Délier quelqu' un d' un serment. On l' a délié de ses voeux.

Il se dit particulièrement, en termes de Théologie, pour Absoudre; et alors il s' emploie presque toujours absolument. L' Église a le pouvoir de lier et de délier. C' est aux évêques, aux pasteurs à lier et à délier.

DÉLIÉ, ÉE. participe

DÉLIÉ, ÉE. participe

DÉLIMITATION. s. f.

DÉLIMITATION. s. f. Action de délimiter, ou Le résultat de cette action. La délimitation des frontières.

DÉLIMITER. v. a.

DÉLIMITER. v. a. Marquer, fixer, tracer des limites. Les commissaires chargés de délimiter la frontière des deux États.

DÉLIMITÉ, ÉE. participe

DÉLIMITÉ, ÉE. participe

DÉLINÉATION. s. f.

DÉLINÉATION. s. f. Action de tracer le contour d' un objet au simple trait. Il se dit aussi de La figure qui en résulte. La simple délinéation fait voir l' étendue de cette place.

DÉLINQUANT, ANTE. s.

DÉLINQUANT, ANTE. s. T. de Jurispr. Celui, celle qui a commis un délit. Il s' emploie surtout au masculin. Punir un délinquant. Les délinquants.

DÉLINQUER. v. n.

DÉLINQUER. v. n. T. de Jurispr., qui n' est guère usité qu' au prétérit. Faillir, contrevenir à la loi. On punira ceux qui ont délinqué. En quoi ont-ils délinqué? Il a vieilli.

DÉLIQUESCENCE. s. f.

DÉLIQUESCENCE. s. f. T. de Chimie. Propriété qu' ont certains corps d' attirer l' humidité de l' air et de s' humecter, de se résoudre en liqueur. On le dit également de L' état d' un corps ainsi pénétré par l' humidité. Un sel qui tombe en déliquescence.

DÉLIQUESCENT, ENTE. adj.

DÉLIQUESCENT, ENTE. adj. T. de Chimie. Qui tombe ou peut tomber en déliquescence. Sel déliquescent. La potasse est déliquescente.

DELIQUIUM. s. m.

DELIQUIUM. s. m. (On prononce Délicuiome.) T. de Chimie, emprunté du latin. Déliquescence. Il ne s' emploie que dans cette phrase, Tomber en deliquium.

DÉLIRANT, ANTE. adj.

DÉLIRANT, ANTE. adj. Qui est en délire. Il n' est guère d' usage qu' au figuré. Imagination délirante.

DÉLIRE. s. m.

DÉLIRE. s. m. Égarement d' esprit causé par maladie. Long délire. Cet homme est tombé en délire, est dans le délire. Avoir le délire. Il est sujet à de fréquents délires. On espère que son délire cessera avec la fièvre.

Il se dit figurément de L' agitation extrême, du trouble qu' excitent dans l' âme les passions, les émotions violentes. Le délire de l' amour, de la joie, de la douleur. Le délire des passions. Le délire de l' esprit, de l' imagination. Ce n' est pas là de la raison, c' est du délire. Le délire poétique. Un beau délire. On dit en un sens analogue, Le délire des sens.

DÉLIRER. v. n.

DÉLIRER. v. n. Avoir le délire, être en délire. Il commençait à délirer.

DÉLIT. s. m.

DÉLIT. s. m. T. de Jurispr. Violation plus ou moins grave de la loi. Grand délit. Délit énorme. Délit capital. Délit politique. Délit correctionnel. Commettre un délit. La peine n' était pas proportionnée au délit. Traité des délits et des peines.

Il se dit, dans un sens plus restreint, d' Un délit correctionnel, d' une infraction que la loi punit de peines correctionnelles. Les crimes, les délits et les contraventions. Délit forestier. Les délits et les quasi-délits.

Délit commun, s' est dit de Tout crime commis par un ecclésiastique, dont la connaissance appartenait au juge ecclésiastique.

Le corps du délit, le corps de délit, Ce qui prouve l' existence d' un crime, d' un délit, comme le cadavre d' une personne assassinée, l' effraction d' une porte, etc. On le dit par opposition Aux circonstances. Avant de condamner un accusé, il faut que le corps du délit soit constant, Il faut qu' on soit assuré que le crime dont il s' agit a été commis. Il n' y avait aucun corps de délit.

Prendre, surprendre quelqu' un en flagrant délit, Le prendre sur le fait. Le voleur fut pris en flagrant délit.

DÉLIT. s. m.

DÉLIT. s. m. T. de Maçonnerie. Côté d' une pierre opposé au lit qu' elle avait dans la carrière. Il se dit par rapport à la manière dont on pose les pierres dans une construction. Poser une pierre en délit. Les granits n' ont ni lit ni délit.

DÉLITER. v. a.

DÉLITER. v. a. T. de Maçonnerie. Poser une pierre en délit, c' est-à-dire, sur un côté opposé au lit qu' elle avait dans la carrière. Il ne faut pas déliter les pierres. Les pierres se fendent, se dégradent quand elles sont délitées.

DÉLITÉ, ÉE. participe

DÉLITÉ, ÉE. participe

DÉLITESCENCE. s. f.

DÉLITESCENCE. s. f. T. de Médec. Disparition subite d' une tumeur, ou, plus généralement, des phénomènes inflammatoires.

DÉLIVRANCE. s. f.

DÉLIVRANCE. s. f. Action par laquelle on délivre, ou L' état de ce qui est délivre. Heureuse, entière délivrance. C' est lui qui a procuré votre délivrance, qui a contribué à votre délivrance. La délivrance des captifs, d' un prisonnier. La délivrance du peuple de Dieu. L' anniversaire, la fête de la délivrance d' une ville.

DÉLIVRANCE

DÉLIVRANCE lorsqu' il s' agit d' un accouchement, signifie, La sortie de l' arrière-faix. La délivrance s' opère par le même mécanisme que la sortie du foetus.

Il se dit quelquefois pour Accouchement. Cette femme a eu une heureuse délivrance.

DÉLIVRANCE

DÉLIVRANCE signifie aussi, L' action par laquelle on livre, on remet quelque chose entre les mains d' une personne. On ne les payera qu' après une pleine et entière délivrance des titres, des pièces, des fonds, etc. Quand la délivrance des marchandises lui aura été faite. Il s' est opposé à la délivrance des deniers. L' exécuteur testamentaire doit faire la délivrance des legs.

DÉLIVRE. s. m.

DÉLIVRE. s. m. T. d' Accoucheur. L' arrière-faix, l' enveloppe du foetus. Le délivre d' une femme.

DÉLIVRER. v. a.

DÉLIVRER. v. a. Mettre en liberté; affranchir de quelque mal, de quelque chose d' incommode. Il délivra son pays des tyrans, du joug des barbares. Il avait été pris par les corsaires, on l' a délivré en payant sa rançon. Il fut délivré d' entre leurs mains, de leurs mains. Délivrer de prison, de captivité. Délivrer les captifs, les prisonniers. La ville fut délivrée de la peste. Il est délivré de la fièvre, délivré de crainte. Il a été délivré d' un grand péril. On m' a délivré d' une grande inquiétude, d' un grand fardeau. Il est délivré des misères de cette vie. Délivrer une âme du purgatoire. Je vous délivrerai de cette peine. Cet homme est fort incommode, je voudrais bien en être délivré. Quand me délivrerez-vous de ce maudit procès? On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Il se délivra de prison, du péril. Se délivrer d' un fardeau, d' une inquiétude. Je voudrais bien me délivrer de cet homme.

DÉLIVRER

DÉLIVRER en parlant D' une femme, signifie particulièrement, Accoucher. La sage-femme l' a délivrée. Cette femme est heureusement délivrée.

Cette femme est accouchée, mais elle n' est pas entièrement délivrée, L' arrière-faix n' est pas encore sorti.

DÉLIVRER

DÉLIVRER signifie aussi, Livrer, mettre, remettre entre les mains. Délivrer de la marchandise. On lui a délivré tant de quintaux de foin, tant de sacs de blé, etc. Délivrer un meuble au plus offrant et dernier enchérisseur. Délivrer de l' argent, des deniers, des fonds. On lui a délivré les deniers du prix de la vente. Délivrer des papiers, des titres à quelqu' un. Délivrez-moi une expédition de cet acte.

Délivrer des ouvrages à un entrepreneur, à un maçon, Donner des travaux, des constructions à faire à un entrepreneur, à un maçon.

Délivrer des ouvrages, signifie aussi, Les rendre terminés, confectionnés. Ces ouvrages devront être délivrés à telle époque.

DÉLIVRÉ, ÉE. participe

DÉLIVRÉ, ÉE. participe

DÉLOGEMENT. s. m.

DÉLOGEMENT. s. m. Action de déloger. Il faut qu' il songe à une autre maison, car le temps du délogement approche.

Il se dit particulièrement Du départ des gens de guerre logés par étape. Le délogement des troupes. Ce sens vieillit.

Il s' est dit aussi pour Décampement. Le délogement de cette division s' est fait à la hâte. Ce sens est vieux.

DÉLOGER. v. n.

DÉLOGER. v. n. Quitter un logement, sortir d' un logement pour aller loger ailleurs. Il déloge à la fin du mois. Il fut obligé de déloger avant la fin de son bail.

Il se dit pareillement De troupes logées par étape. Le régiment a délogé au point du jour. Ce sens vieillit.

Il signifie quelquefois, Décamper. L' approche de l' ennemi les a fait déloger bien vite. Ils délogèrent sans trompette, à la sourdine. Ce sens est familier.

Fig. et fam., Déloger sans trompette, sans tambour ni trompette, Déloger, se retirer secrètement, sans faire de bruit, soit pour ne pas payer ce qu' on doit, soit pour éviter un mal, un danger dont on est menacé.

DÉLOGER

DÉLOGER signifie encore, familièrement, Sortir d' un lieu, d' une place qu' on occupe. Délogez de là au plus vite, c' est ma place. Je vous ferai bien déloger de là.

DÉLOGER

DÉLOGER est aussi actif; alors il signifie, Ôter un logement à quelqu' un, lui faire quitter son logement, son appartement. Je ne veux pas vous déloger. Je n' ai garde de vous déloger. On l' a délogé pour vous recevoir.

Il signifie, en termes de Guerre, Faire quitter un poste. Les ennemis s' étaient postés, s' étaient retranchés en tel endroit, mais on les en a délogés à coups de canon.

Il signifie encore, familièrement, Faire sortir quelqu' un d' une place commode où il s' était mis. Ils s' étaient placés sur les premiers bancs, mais on les en a délogés.

DÉLOGÉ, ÉE. participe

DÉLOGÉ, ÉE. participe

DÉLOYAL, ALE. adj.

DÉLOYAL, ALE. adj. Perfide, qui n' a ni foi ni parole, qui compte pour rien les engagements les plus forts. Ami déloyal. Il faut être bien déloyal pour tromper son ami, son bienfaiteur.

Il s' applique également Aux choses. Conduite déloyale, procédé déloyal, Conduite, procédé qui annonce un manque de bonne foi.

DÉLOYALEMENT. adv.

DÉLOYALEMENT. adv. Sans foi, avec perfidie. Il en a usé le plus déloyalement du monde. Il est peu usité.

DÉLOYAUTÉ. s. f.

DÉLOYAUTÉ. s. f. Manque de loyauté, de foi; infidélité, perfidie. Insigne déloyauté. Étrange déloyauté. Un acte de déloyauté.

DÉLUGE. s. m.

DÉLUGE. s. m. Très-grande inondation. Le déluge de Deucalion. Le déluge d' Ogygès. Les Américains parlent d' un déluge arrivé autrefois dans leur pays. Il pleut à verse, c' est un déluge.

Le déluge universel, ou absolument, Le déluge, Le déluge qui couvrit toute la terre et fit périr le genre humain, à l' exception de Noé et de sa famille. Avant le déluge. Après le déluge.

Par exagérat. et fam., Remonter au déluge, Remonter fort loin dans le passé.

Prov. et fig., Passons au déluge, Abrégeons, arrivons au fait.

Prov. et fig., Après moi le déluge, se dit Pour faire entendre qu' on s' embarrasse peu de ce qui arrivera quand on n' existera plus.

DÉLUGE

DÉLUGE se dit par extension et par exagération, surtout dans le style poétique, en parlant De choses, autres que l' eau, qui sont répandues, versées avec une extrême abondance. Un déluge de feu. Un déluge de sang. Un déluge de larmes, de pleurs.

Il se dit, figurément, d' Une grande profusion de quelque chose que ce soit. Un déluge de maux. Un déluge de paroles, d' injures, de plaisanteries. Paris était inondé d' un déluge de mauvais livres.

DÉLUSTRER. v. a.

DÉLUSTRER. v. a. Ôter le lustre. Délustrer une étoffe.

DÉLUSTRÉ, ÉE. participe

DÉLUSTRÉ, ÉE. participe

DÉLUTER. v. a.

DÉLUTER. v. a. Ôter le lut ou l' enduit qui servait à fermer un vase destiné à aller au feu.

DÉLUTÉ, ÉE. participe

DÉLUTÉ, ÉE. participe

DÉMAGOGIE. s. f.

DÉMAGOGIE. s. f. Ambition de dominer dans une faction populaire; ou Moyens, menées qu' on emploie pour devenir influent parmi le peuple. Il ne se dit qu' en mauvaise part. Les excès où le conduisit une démagogie sans frein.

Il se dit quelquefois de L' exagération dans les idées qui paraissent favorables à la cause populaire. Une aveugle démagogie. La démagogie est funeste à la liberté.

DÉMAGOGIQUE. adj. des deux genres

DÉMAGOGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la démagogie. Opinions démagogiques.

DÉMAGOGUE. s. m.

DÉMAGOGUE. s. m. Celui qui dirige une faction populaire; ou Celui qui affecte de soutenir les intérêts du peuple, afin de gagner sa faveur et de le dominer. Un démagogue audacieux. Un habile démagogue.

Il se dit quelquefois de Celui qui est du parti populaire, et qui a des opinions fort exagérées. Un jeune démagogue.

Il s' emploie aussi comme adjectif, surtout dans le premier sens. Un orateur démagogue.

DÉMAIGRIR. v. n.

DÉMAIGRIR. v. n. Devenir moins maigre. Il n' est pas engraissé, mais il a démaigri, il est démaigri, il n' est que démaigri. Il est peu usité, et ne se dit guère que par plaisanterie.

DÉMAIGRIR

DÉMAIGRIR s' emploie aussi comme verbe actif, et alors il signifie, en termes de Maçonnerie et de Charpenterie, Retrancher quelque chose d' une pierre, d' une pièce de bois. Il faut démaigrir cette pièce de bois, cette pierre.

DÉMAIGRI, IE. participe

DÉMAIGRI, IE. participe

DÉMAILLOTER. v. a.

DÉMAILLOTER. v. a. Ôter du maillot. Démailloter un enfant.

DÉMAILLOTÉ, ÉE. participe

DÉMAILLOTÉ, ÉE. participe

DEMAIN. adv. de temps

DEMAIN. adv. de temps servant à indiquer Le jour qui suivra immédiatement celui où l' on est. Son procès se jugera demain, se juge demain. Il arrivera demain, demain matin. Demain au matin. Demain au soir. Il m' a remis à demain. Adieu jusqu' à demain. À demain. De demain en huit.

Il se dit quelquefois, dans un sens moins restreint, d' Une époque qui en suit une autre de fort près; et alors on l' oppose ordinairement à Aujourd' hui. La multitude est inconstante, elle ne voudra plus demain ce qu' elle veut aujourd' hui. Il dit cela aujourd' hui, demain il dira le contraire.

Prov., À demain les affaires, Songeons aujourd' hui au plaisir, et remettons les affaires à demain, à un autre jour.

Fam., Aujourd' hui pour demain, Dès à présent, ou D' un moment à l' autre. Il peut, aujourd' hui pour demain, nous quitter et nous laisser dans l' embarras.

DEMAIN

DEMAIN s' emploie substantivement, dans le premier sens. Avant que demain soit passé. Vous avez tout demain pour y songer. Demain est un jour de fête.

DÉMANCHEMENT. s. m.

DÉMANCHEMENT. s. m. Action de démancher, ou L' état de ce qui est démanché. Le démanchement d' une cognée, d' un balai.

DÉMANCHEMENT

DÉMANCHEMENT se dit aussi de L' action de placer la main sur le manche du violon, de l' alto, de la basse, etc., de manière à tirer des sons plus aigus.

DÉMANCHER. v. a.

DÉMANCHER. v. a. Ôter le manche d' un instrument. Démancher une cognée, un couteau. Démancher un balai.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Une cognée, un balai qui se démanche.

Il se dit quelquefois figurément, comme dans ces phrases: Il y a quelque chose qui se démanche dans cette affaire, Il y a, dans cette affaire, quelque chose qui va mal. Ce parti commence à se démancher, Ceux qui forment ce parti commencent à ne plus s' entendre, à se désunir. Ce sens est familier.

DÉMANCHER

DÉMANCHER s' emploie aussi comme verbe neutre, et alors il signifie, Placer la main sur le manche du violon, de l' alto, de la basse, etc., de manière à tirer des sons plus aigus. Il démanche aisément. On peut jouer cet air sans démancher.

DÉMANCHÉ, ÉE. participe

DÉMANCHÉ, ÉE. participe Substantiv., en Musique, L' art du démanché.

DEMANDE. s. f.

DEMANDE. s. f. Action de demander. Faire une demande. Faire sa demande par écrit. Appuyer une demande. Rejeter une demande. Être accablé de demandes. Il a fait la demande d' une place, d' un brevet. Votre demande est juste. Il fait tous les jours de nouvelles demandes. J' ai satisfait à sa demande.

Il se dit également d' Un écrit qui contient une demande. Votre demande n' est pas encore parvenue au ministre.

Il se dit, particulièrement, de La démarche par laquelle on demande une fille en mariage à ses parents. C' est l' oncle du jeune homme qui a fait la demande.

Il se dit aussi de L' action qu' on intente en justice pour obtenir une chose à laquelle on a ou l' on croit avoir droit. Demande principale. Demande incidente. Demande en garantie. Il fut débouté de sa demande. Former une demande.

Il signifie quelquefois, La chose demandée. On vous a accordé votre demande.

DEMANDE

DEMANDE signifie aussi, Question. La réponse doit être conforme à la demande. Votre demande est indiscrète. Catéchisme par demandes et par réponses.

Fam. et ironiq., Voilà une belle demande, ou simplement, Belle demande! Cela va sans dire, il n' y a pas de doute. Si je veux cela? belle demande!

Prov., À folle demande, à sotte demande point de réponse.

DEMANDER. v. a.

DEMANDER. v. a. Exprimer à quelqu' un le désir qu' on a d' obtenir quelque chose de lui. Je vous demande votre amitié, votre secours, votre protection. Demander de l' argent. Demander du temps, un délai. Demander une permission, une autorisation. Demander une grâce, une faveur. Demander la grâce de quelqu' un. Je le lui ai fait demander par un tel. Demander l' aumône. Il lui a demandé la vie. Je vous demande au nom de Dieu... Je vous demande en grâce... Demander audience, une audience. Demander pardon. Demander quartier. Demander grâce. Je demande seulement que vous m' écoutiez. On l' emploie souvent absolument. Cet enfant est toujours à demander. Il demande toujours. Vous n' avez qu' à demander pour obtenir. Cet homme n' est jamais content, il ne cesse de demander, il ne fait que demander.

Il se dit aussi en parlant Des choses pour lesquelles on s' adresse à la justice. Demander un règlement, un renvoi. Demander une provision. Demander communication des pièces. Demander le payement d' une dette. On demande qu' il soit fait une enquête, qu' il ait à vider ses mains. On disait de même autrefois, Demander réparation d' honneur.

Il s' emploie souvent avec les prépositions à et de suivies d' un verbe à l' infinitif. Demander à boire. Il demande à entrer, à parler, à faire la preuve, à être admis dans cette société. Je vous demande de m' écouter, de m' entendre.

Fam., Ne demander qu' à s' amuser, qu' à manger, etc., N' avoir d' autre désir que celui de s' amuser, de manger, etc.

Demander la bourse, demander la bourse ou la vie, Demander à quelqu' un son argent, sa bourse, avec menace de le tuer s' il la refuse.

Demander son pain, sa vie, ou absolument, Demander, Demander l' aumône. Il est réduit à demander son pain. Il demande de porte en porte.

Prov. et fig., Qui nous doit nous demande, se dit Lorsqu' on a sujet de se plaindre de la personne même qui se plaint.

Prov., Ne demander que plaie et bosse, Souhaiter qu' il y ait des querelles, des procès, qu' il arrive des malheurs, dans l' espérance d' en profiter, ou par pure malignité. Ce chirurgien, ce procureur ne demandait que plaie et bosse.

Demander raison, demander compte. Voyez RAISON, COMPTE.

Fam., Je ne demande pas mieux, Je consens volontiers à cela, j' en suis content. Il veut que je parte, je ne demande pas mieux. Nous ne demandons pas mieux que de partir. On dit dans le même sens, Faut-il demander à un malade s' il veut santé?

DEMANDER

DEMANDER signifie, dans une acception plus étendue, Dire ou prier de donner, d' apporter, d' expédier quelque chose, d' envoyer ou d' aller chercher quelqu' un, etc. Ce libraire n' a pas les livres que vous demandez. Elle demande ses gants, son châle. Demander le journal. Il demanda sa voiture. Le général fit demander du renfort. Demander les sacrements. Demander un prêtre, un confesseur. Demander un médecin. Demander un aide.

Demander un commis, un associé, un ouvrier, un domestique, etc., Faire savoir, par les journaux ou autrement, qu' on a besoin d' un associé, d' un commis, d' un ouvrier, etc.

DEMANDER

DEMANDER signifie encore, Chercher quelqu' un pour le voir. On est venu pour vous demander. Demandez-vous quelqu' un? On vous demande.

DEMANDER

DEMANDER signifie aussi, Interroger quelqu' un pour apprendre de lui quelque chose qu' on veut savoir. Je vous demande si vous viendrez. Demander des nouvelles. Je lui demandai son avis. Je ne vous demande pas votre secret. Il lui a demandé son nom, sa demeure. Demandez-lui d' où il vient. Demander le chemin, son chemin. Que demandez-vous? On lui demanda pourquoi il n' était pas venu. Peut-on tolérer cela? je vous le demande.

Fam., Demandez-moi pourquoi, se dit en parlant D' une chose dont on ne saurait rendre raison. Demandez-moi pourquoi il s' est mis en colère.

DEMANDER

DEMANDER avec un nom de chose pour sujet, signifie, Exiger, avoir besoin de. Cela demande explication. Cela demande beaucoup de soin, de grands soins. Cette étude demande une grande application. La vigne ne demande que du beau temps. Cette affaire demande un homme tout entier.

Fam., Cet habit en demande un autre, Il est usé et ne peut plus être porté.

DEMANDÉ, ÉE. participe

DEMANDÉ, ÉE. participe

DEMANDERESSE. s. f.

DEMANDERESSE. s. f. Voyez le second alinéa de l' article suivant.

DEMANDEUR, EUSE. s.

DEMANDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui demande quelque chose, qui fait métier de demander. C' est un demandeur perpétuel. C' est une demandeuse. Je fuis les demandeurs.

DEMANDEUR

DEMANDEUR en termes de Procédure, signifie, Celui qui intente un procès, qui forme une demande en justice. Un tel, demandeur contre un tel. Dans ce sens, il fait au féminin, Demanderesse.

DÉMANGEAISON. s. f.

DÉMANGEAISON. s. f. Picotement, irritation qu' on éprouve à la peau, et qui excite à se gratter. Grande, vive démangeaison. Perpétuelle démangeaison. Sentir des démangeaisons. Il lui prit une telle démangeaison à la tête, etc.

Il se dit, figurément et familièrement, de L' envie immodérée de faire une chose. Avoir une grande démangeaison d' écrire. Démangeaison de parler. Démangeaison de plaider, de se battre.

DÉMANGER. v. n.

DÉMANGER. v. n. Éprouver une démangeaison. Il ne s' emploie qu' à l' infinitif et aux troisièmes personnes. La tête lui démange. Quand le temps vient à changer, sa plaie lui démange. Ses dartres lui démangent.

Fig. et fam., Les poings, les mains, les doigts, la langue, les pieds lui démangent, Il a grande envie de se battre, d' écrire, de parler, d' aller.

Fig. et fam., Le dos lui démange, se dit D' une personne qui fait tout ce qu' il faut pour qu' on en vienne à la battre.

Prov. et fig., Gratter quelqu' un où il lui démange, Faire ou dire quelque chose qui lui plaît et à quoi il est extrêmement sensible.

DÉMANTÈLEMENT. s. m.

DÉMANTÈLEMENT. s. m. Action de démanteler, ou L' état d' une place démantelée.

DÉMANTELER. v. a.

DÉMANTELER. v. a. Démolir les murailles, les fortifications d' une ville. On démantela cette ville en punition de sa révolte. Démanteler une place.

DÉMANTELÉ, ÉE. participe

DÉMANTELÉ, ÉE. participe Une place démantelée.

DÉMANTIBULER. v. a.

DÉMANTIBULER. v. a. Rompre la mâchoire. Il n' est plus usité au propre que dans cette phrase, Il criait a se démantibuler la mâchoire.

Il se dit figurément et familièrement, en parlant Des meubles et autres ouvrages d' art, dont les parties sont ou rompues, ou tellement dérangées, qu' ils ne peuvent plus servir. On a démantibulé cette pendule en la transportant.

DÉMANTIBULÉ, ÉE. participe

DÉMANTIBULÉ, ÉE. participe Cette armoire est démantibulée. Ce tournebroche est tout démantibulé.

DÉMARCATION. s. f.

DÉMARCATION. s. f. Action de marquer, de délimiter. Il ne s' emploie guère que dans cette phrase, Ligne de démarcation, La ligne tracée sur la mappemonde, en 1493, par le pape Alexandre VI, qui, de son autorité pontificale, donnait aux Espagnols les terres qu' ils découvriraient à l' ouest de cette ligne, et aux Portugais celles qu' ils découvriraient à l' est.

Ligne de démarcation, se dit, par extension, de Toute ligne tracée sur un terrain, sur une carte, etc., pour marquer les limites de deux territoires, de deux propriétés. Tracer une ligne de démarcation entre deux États, entre deux héritages. Il se dit aussi figurément. Tracer une ligne de démarcation entre le pouvoir administratif et le pouvoir judiciaire. La ligne de démarcation qui sépare la physique de la chimie.

DÉMARCHE. s. f.

DÉMARCHE. s. f. Allure; manière, façon de marcher. Il venait à nous d' une démarche fière, d' une démarche contrainte, embarrassée. Démarche noble. Démarche timide. Je connus bien à sa démarche qu' il avait quelque chose qui l' agitait.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie, Manière d' agir, de se conduire, ou Ce qu' on fait pour la réussite d' une entreprise, d' une affaire. On observe toutes ses démarches. Il a fait une fausse démarche. On jugera de toute sa conduite par sa première démarche. Faire des démarches pour obtenir une place, pour arriver à un but. La démarche est hardie.

DÉMARIER. v. a.

DÉMARIER. v. a. Séparer juridiquement deux époux. Il y avait des nullités à leur mariage, on les a démariés.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il voudrait, ils voudraient bien se démarier.

DÉMARIÉ, ÉE. participe

DÉMARIÉ, ÉE. participe

DÉMARQUER. v. a.

DÉMARQUER. v. a. Ôter une marque. Démarquer dans un livre l' endroit où le lecteur s' est arrêté. Démarquer un livre. Démarquer une chasse au jeu de paume, des points au trictrac.

DÉMARQUER

DÉMARQUER est aussi neutre, et se dit, en termes de Manége, D' un cheval qui ne marque plus l' âge qu' il a. Ce cheval démarquera bientôt.

DÉMARQUÉ, ÉE. participe

DÉMARQUÉ, ÉE. participe

DÉMARRAGE. s. m.

DÉMARRAGE. s. m. T. de Marine. Déplacement d' un navire, soit qu' on le démarre du poste qu' il occupe dans un port, ou que la force du vent, du mauvais temps fasse rompre ses amarres. Il y a du démarrage sur la rade.

DÉMARRER. v. a.

DÉMARRER. v. a. T. de Marine. Détacher ce qui est amarré; défaire un amarrage. Il faut démarrer ce navire pour le conduire à l' autre extrémité du port. Démarrez ce cordage.

Il est aussi neutre, et se dit proprement Des navires qui partent du port. Le navire démarra par un beau temps. Nous démarrâmes du port au point du jour.

Il se dit également D' un navire qui rompt ses amarres par accident. Le vent était si fort, que plusieurs bâtiments ont démarré.

Il signifie, par extension et familièrement, Quitter une place, un lieu: dans ce sens on l' emploie surtout avec la négation. Ne démarrez pas de là. Depuis qu' il demeure dans cette maison, il n' en a pas démarré, il n' en est point démarré.

DÉMARRE, ÉE. participe

DÉMARRE, ÉE. participe

DÉMASQUER. v. a.

DÉMASQUER. v. a. Ôter à quelqu' un le masque qu' il a sur le visage. C' est faire insulte à un homme qui est en masque, que de le démasquer.

Il signifie, figurément, Faire connaître quelqu' un pour ce qu' il est; dévoiler, mettre en évidence la conduite secrète, les intentions cachées de quelqu' un. Cet homme voulait paraître ce qu' il n' est pas, je l' ai démasqué. Je démasquerai le fourbe. Ta fourbe sera démasquée.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans l' un et dans l' autre sens. Elle se démasqua en entrant. Pas un des masques ne voulut se démasquer. Le fripon s' est démasqué lui-même.

Fig., en termes de Guerre, Démasquer une batterie, Découvrir une batterie auparavant cachée, et la mettre en état de tirer.

DÉMASQUÉ, ÉE. participe

DÉMASQUÉ, ÉE. participe

DÉMÂTAGE. s. m.

DÉMÂTAGE. s. m. T. de Marine. Action de démâter. Le démâtage d' un vaisseau.

DÉMÂTER. v. a.

DÉMÂTER. v. a. Ôter les bas mâts d' un bâtiment. On a démâté les vaisseaux dans le port.

Il signifie aussi, Rompre, abattre le mât, les mâts d' un vaisseau, d' un navire. Démâter un vaisseau à coups de canon. Tirer à démâter. C' est la tempête, le vent qui l' a démâté.

Il se dit au neutre D' un bâtiment qui est démâté par la tempête. Ce vaisseau a démâté du mât de misaine, de ses mâts de hune. Il a démâte de tous ses mâts.

DÉMÂTÉ, ÉE. participe

DÉMÂTÉ, ÉE. participe Un vaisseau démâté.

DÉMÊLÉ. s. m.

DÉMÊLÉ. s. m. Querelle, contestation, débat. Grand démêlé. Fâcheux démêlé. Ils ont eu ensemble un démêlé, de longs démêlés. Leur démêlé est fint.

DÉMÊLER. v. a.

DÉMÊLER. v. a. Séparer des choses qui sont mêlées ensemble. Démêler le bon grain d' avec le mauvais. Démêler les cheveux. Peigne à démêler. Démêler du fil. Démêler un écheveau de soie.

Prov. et fig., Démêler une fusée, Débrouiller une intrigue, une affaire.

DÉMÊLER

DÉMÊLER signifie aussi figurement, Apercevoir, reconnaître un objet confondu avec d' autres. J' eus de la peine à le démêler dans la foule.

Il signifie également, Discerner. Il est quelquefois bien difficile de démêler le vrai d' avec le faux, le vrai du faux. On démêle aisément le vrai dévot d' avec l' hypocrite.

En termes de Chasse, Démêler les voies de la bête, Distinguer les nouvelles traces d' avec les anciennes.

DÉMÊLER

DÉMÊLER signifie encore figurément, Débrouiller, éclaircir. Démêler une affaire. Démêler une difficulté, un point d' histoire. Démêler une intrigue. Démêler ses idées.

Fig. et fam., Il n' est pas aisé à démêler, se dit De quelqu' un dont il n' est pas aisé de connaître le caractère, les vues, les projets.

DÉMÊLER

DÉMÊLER signifie aussi, Contester, éclaircir, débattre. Qu avez-vous à démêler ensemble? Ils ont toujours quelque chose à démêler l' un avec l' autre. Je n' ai rien à démêler avec vous.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans le sens de Se débrouiller, tant au propre qu' au figuré. Tirez ce bout de fil, et l' écheveau se démêlera facilement. Mes idées ne se démêlaient que lentement. L' intrigue se démêle, commence à se démêler.

Il signifie en outre figurément, Se tirer, se dégager de. Il sut habilement se démêler de cet embarras. On lui avait suscité beaucoup d' affaires, mais il s' en est heureusement démêlé. Il s' en démêlera comme il pourra. Le prisonnier se démêla d' entre les mains des gendarmes, et s' échappa.

DÉMÊLÉ, ÉE. participe

DÉMÊLÉ, ÉE. participe

DÉMÊLOIR. s. m.

DÉMÊLOIR. s. m. Machine ou instrument qui sert à démêler. Il se dit particulièrement d' Une sorte de peigne à grosses dents, fort séparées, qui sert à démêler les cheveux.

DÉMEMBREMENT. s. m.

DÉMEMBREMENT. s. m. Action de démembrer. Il ne se dit qu' au figuré. Le démembrement de cette terre en a bien diminué le prix. Il croit que, par le démembrement de sa terre, il en tirera plus d' argent. Plusieurs monarchies se formèrent du démembrement de l' empire romain.

Il signifie aussi, La chose démembrée, détachée d' une autre. Ce fief était un démembrement de telle terre, de tel duché. Cette province est un démembrement de l' ancien empire d' Allemagne.

DÉMEMBRER. v. a.

DÉMEMBRER. v. a. Arracher, séparer les membres d' un corps, le mettre en pièces. Les bacchantes déchirèrent et démembrèrent Penthée. Il se ferait plutôt démembrer et mettre en pièces.

Il signifie figurément, Diviser, séparer les parties d' un tout considérable; détacher, retrancher quelque partie de ce qui forme une espèce de corps. Ce prince ne souffrira pas qu' on démembre son royaume. On a démembré cette terre. Cette province fut démembrée de l' Empire. On a démembré ce ministère, on en a sépare plusieurs attributions.

DÉMEMBRÉ, ÉE. participe

DÉMEMBRÉ, ÉE. participe

DÉMÉNAGEMENT. s. m.

DÉMÉNAGEMENT. s. m. Action de déménager; transport de meubles d' une maison à une autre où l' on va loger. L' hiver n' est pas une saison favorable pour les déménagements. C' est une maxime devenue proverbe, que trois déménagements valent un incendie.

DÉMÉNAGER. v. a.

DÉMÉNAGER. v. a. Ôter, retirer ses meubles d' une maison que l' on quitte, pour les transporter dans une autre où l' on va s' établir. Il a déménagé tous ses meubles, tous ses livres.

Il se dit aussi neutralement. Nous avons déménagé hier. Il est déménagé depuis huit jours. La fin du terme approche, il faut penser à déménager.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Sortir du lieu où l' on est; et cela ne se dit guère que D' une personne contrainte de se retirer. Allons, allons, déménagez tout à l' heure.

Fig. et fam., Sa raison, sa tête déménage, se dit en parlant D' un vieillard qui tombe en enfance.

DÉMÉNAGÉ, ÉE. participe

DÉMÉNAGÉ, ÉE. participe

DÉMENCE. s. f.

DÉMENCE. s. f. Folie, aliénation d' esprit. Il est en démence. Il est tombé en démence. C' est une preuve de démence. Il fut interdit pour cause de démence.

Il se dit, par exagération, en parlant D' une démarche, d' une action, d' une conduite qui indique de la déraison, de l' extravagance. C' est une démence, une vraie démence. Il y a de la démence à agir ainsi. C' est le comble de la démence. Tout un peuple en démence.

DÉMENER (SE). v. pron.

DÉMENER (SE). v. pron. Se débattre, s' agiter, se remuer violemment. Il faut voir comme il se démène! Il se démène comme un possédé, comme un diable dans un bénitier.

Il signifie, figurément, Se donner beaucoup de mouvement pour quelque chose. Il s' est bien démené pour cette affaire. Dans les deux sens, il est familier.

DÉMENTI. s. m.

DÉMENTI. s. m. Parole, discours par lequel on dit à un homme qu' il en a menti. Il lui donna un démenti. Je lui donnerai cent démentis, s' il avance une pareille fausseté. Recevoir un démenti. Souffrir un démenti. Il s' est battu en duel pour un démenti.

Il se dit quelquefois Des choses qui se trouvent contraires à une assertion, à une conjecture, etc. Ces faits donnent un démenti formel à votre assertion, à ceux qui prétendent que...

Il signifie figurément, dans le langage familier, Le désagrément qu' on éprouve en échouant dans une entreprise, dans une tentative dont on avait le succès à coeur. Il a entrepris cela, et je crois qu' il en aura le démenti. Je n' en aurai pas, je ne veux pas en avoir le démenti.

DÉMENTIR. v. a.

DÉMENTIR. v. a. Dire à quelqu' un, ou de quelqu' un, qu' il a menti, soutenir qu' il n' a pas dit vrai. S' il dit cela, je le démentirai. Quoi! voudriez-vous me démentir? Ce qu' elle dit est vrai, je ne saurais la démentir.

Il signifie également, Nier la vérité, l' exactitude de quelque fait, le déclarer faux, supposé, controuvé, etc. Démentez cet écrit, si vous l' osez. Démentirez-vous votre signature? Voilà des faits qu' on ne peut démentir. Démentir une nouvelle. Il a démenti, dans un journal, les bruits répandus sur son compte.

Démentir sa promesse, Ne pas tenir sa promesse.

DÉMENTIR

DÉMENTIR signifie figurément, Ne pas confirmer ce qu' une personne a dit, annoncé, conjecturé, pensé, etc. Un tel a rendu de fort bons témoignages de vous, gardez-vous bien de le démentir. Vous démentez par votre conduite la bonne opinion que j' avais de vous. C' est une chose que l' expérience dément tous les jours. L' événement démentit ses craintes, ses espérances.

Il signifie aussi, figurément, Faire des choses indignes de. Démentir sa gloire, ses exploits. Démentir son caractère, sa naissance, sa noblesse, etc. Démentir sa profession.

Il signifie également, en parlant Des choses, N' être pas digne de, conforme à. Ses actions démentent ses discours. Sa mort n' a point démenti sa vie.

DÉMENTIR

DÉMENTIR avec le pronom personnel, signifie, Se contredire soi-même, ou l' un l' autre. Il se dément lui-même à tout propos. Il dit cela aujourd' hui, demain il se démentira. Des bruits, des témoignages qui se démentent.

Il signifie aussi, Manquer à sa parole. Vous avez promis de l' aider de tout votre crédit, n' allez pas vous démentir.

Il signifie encore, S' écarter de son caractère, de ses principes. L' homme vraiment vertueux ne se dément jamais. Il sera toujours homme de bien, il ne se démentira pas.

Il se dit également, au sens moral, Des choses qui ne cessent ou ne continuent pas d' être ce qu' elles étaient. Sa fermeté s' est un moment démentie. Cet ouvrage se dément un peu vers la fin, il n' est pas partout de la même force.

DÉMENTI, IE. participe

DÉMENTI, IE. participe

DÉMÉRITE. s. m.

DÉMÉRITE. s. m. Ce qui peut attirer l' improbation, ce qui nous expose à perdre la bienveillance de quelqu' un. Où est le démérite de cette action? On m' en a fait un démérite auprès de vous.

DÉMÉRITER. v. n.

DÉMÉRITER. v. n. Faire quelque chose qui prive de l' estime, de la bienveillance, de l' affection de quelqu' un. Je n' ai point démérité de vous, auprès de vous.

Il signifie particulièrement, dans le Dogmatique, Faire quelque chose qui prive de la grâce de Dieu. À son âge, on est capable de mériter et de démériter. Pour mériter et démériter, il faut agir avec liberté.

DÉMESURÉ, ÉE. adj.

DÉMESURÉ, ÉE. adj. Qui excède la mesure ordinaire. C' est un homme d' une grosseur démesurée.

Il se dit figurément, au sens moral, pour Extrême, excessif. C' est un homme d' une ambition démesurée. Il a une envie démesurée de vous voir.

DÉMESURÉMENT. adv.

DÉMESURÉMENT. adv. D' une manière démesurée, excessive. Cet homme est démesurément grand, démesurément ambitieux.

DÉMETTRE. v. a.

DÉMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Disloquer, ôter un os de sa place. Se démettre le bras. On lui a démis le poignet en jouant.

Il signifie figurément, en termes de Procédure, Débouter. Démettre quelqu' un de son appel.

Il signifie aussi quelquefois, Destituer. On l' a démis de son emploi.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans le premier sens. Son poignet se démit.

Il signifie plus ordinairement, Quitter une charge, un emploi, une dignité, etc., s' en défaire. Il s' est démis de sa charge en faveur d' un tel. On l' obligea à se démettre de son emploi. Il s' en est démis de lui-même. Dioclétien se démit de l' empire.

DÉMIS, ISE. participe

DÉMIS, ISE. participe

DÉMEUBLEMENT. s. m.

DÉMEUBLEMENT. s. m. Action de démeubler, ou L' état de ce qui est démeublé.

DÉMEUBLER. v. a.

DÉMEUBLER. v. a. Dégarnir de meubles. Démeubler une maison.

DÉMEUBLÉ, ÉE. participe

DÉMEUBLÉ, ÉE. participe Sa chambre est démeublée.

DEMEURANT, ANTE. adj.

DEMEURANT, ANTE. adj. Qui est logé en quelque endroit. À monsieur un tel, demeurant rue de... Il n' est d' usage au féminin qu' en style de Pratique. Au lieu où ladite dame est demeurante.

AU DEMEURANT. loc. adv. et fam.

AU DEMEURANT. loc. adv. et fam. Du reste, au surplus. Il est un peu vif; mais, au demeurant, bon garçon.

DEMEURE. s. f.

DEMEURE. s. f. Habitation, domicile, lieu où l' on habite. Belle, agréable demeure. Triste, sombre, vilaine demeure. Choisir, établir sa demeure quelque part. Changer sa demeure. Changer de demeure.

Il signifie aussi, Le temps pendant lequel on habite un lieu. Il n' a pas fait longue demeure à sa campagne.

DEMEURE

DEMEURE en termes de Jurisprudence, Retardement, le temps qui court au delà du terme où l' on est tenu de payer ou de faire quelque autre chose. Être en demeure avec ses créanciers. Être en demeure de livrer une chose. Encourir la demeure.

Fig., Être en demeure envers quelqu' un, Être en reste de bienfaits, de bons offices, etc., envers quelqu' un.

Constituer, mettre quelqu' un en demeure, Faire, par sommation ou autrement, qu' une personne soit avertie que le terme où elle doit remplir une certaine obligation approche ou est passé, en sorte qu' elle ne puisse en alléguer l' oubli ou l' ignorance. On dit dans le même sens, Mise en demeure.

En termes de Procédure, Il y a péril en la demeure, Le moindre retardement peut causer du préjudice.

À DEMEURE. loc. adv.

À DEMEURE. loc. adv. De manière à rester dans le même état, à demeurer stable, à n' être pas déplacé. Établir, poser un châssis, un vitrage à demeure. Cela n' est pas à demeure, n' est pas fait à demeure. On dit aussi, surtout en Jurisprudence, À perpétuelle demeure.

En Agricult., Labourer à demeure, Donner le dernier labour avant de semer. Semer à demeure, Répandre la semence dans un lieu d' où la plante ne doit pas être transplantée. On sème à demeure le persil, le cerfeuil.

DEMEURER. v. n.

DEMEURER. v. n. Habiter, faire sa demeure. Dans ce sens et dans le suivant, il se conjugue avec le verbe Avoir. J' ai demeuré dans telle rue. Je demeure à l' hôtel de Lyon. Il a demeuré trois ans à Madrid. Demeurer à la campagne, à la ville.

Il signifie aussi, Tarder, employer plus ou moins de temps à quelque chose. Il a demeuré longtemps en chemin. Sa plaie a demeuré longtemps à guérir, à se fermer. Il n' a demeuré qu' une heure à faire cela.

Il signifie encore, S' arrêter, se tenir, rester en quelque endroit. Dans ce sens et dans les suivants, il se conjugue avec le verbe Être. Demeurez là jusqu' à mon retour. Demeurer à son poste. Demeure, j' ai besoin de te parler. Il demeure bien tard dehors. La voiture demeura au milieu du chemin sans pouvoir avancer. Mon cheval est demeuré en chemin. Demeurer en arrière.

Demeurer sur la place, Être tué, terrassé sur la place où l' on a combattu. Trois mille hommes demeurèrent sur la place, ou, en employant le verbe impersonnellement, Il est demeuré trois mille hommes sur la place.

Fig., Demeurer en arrière, demeurer en reste, Rester débiteur. Ne pas demeurer en reste, Rendre la pareille.

Fig. et fam., Demeurer pour les gages, se dit De ceux qui sont pris ou tués dans quelque combat d' ou les autres se sauvent. La moitié des siens sont demeurés pour les gages. Cela se dit aussi dans quelques occasions moins importantes; par exemple, si, dans une hôtellerie, dans un cabaret, on retient quelques personnes d' une compagnie dans le dessein de les faire payer pour les autres qui se sont échappées. Il se dit même quelquefois en parlant D' une chose qu' on a perdue quelque part. J' eus peine à me tirer de cette foule, mon manteau, mon chapeau y demeura pour les gages. Ces phrases sont maintenant peu usitées.

Demeurer sur le coeur, sur l' estomac, se dit D' un aliment qui cause des soulèvements de coeur, des maux d' estomac, ou qui pèse sur l' estomac. Ce que j' ai mange m' est demeuré sur l' estomac.

Fig. et fam., Cela lui est demeuré sur le coeur, Il en conserve du ressentiment.

Fig. et fam., Demeurer en beau chemin, ou En demeurer là, Ne point avancer, ne point faire de progrès, en quelque chose que ce soit, malgré les facilités ou les dispositions qu' on paraissait avoir. Il pouvait aspirer aux plus hautes dignités, il est demeuré en beau chemin. Vous êtes déjà capitaine, il ne faut pas demeurer en si beau chemin, il ne faut pas en demeurer là. Après avoir donne les plus belles espérances, il en est demeuré là. Puisque à cet âge il se porte à de tels excès, on doit craindre qu' il n' en demeure pas là.

En demeurer là, signifie aussi, Ne point donner suite à une affaire; ou, avec un nom de chose pour sujet, N' avoir point de suites, ne pas être continué, poussé plus loin. Il ne veut pas en demeurer là, et il se propose de l' appeler en duel. Je désire que vous en demeuriez là. L' affaire n' en demeurera pas là. Les choses en sont demeurées là. Le travail en demeura là. On dit également, En demeurer là d' un travail, d' un discours, d' une lecture, etc., Discontinuer un travail, une lecture, etc.; et de même: Où en est-il demeuré de son travail? Voilà où nous en sommes demeurés de notre lecture, où nous en sommes demeurés. Je reprends mon discours où j' en étais demeuré. Etc.

Demeurons-en là, N' en parlons pas davantage, cessons: cela se dit ordinairement lorsqu' on voit que la contestation s' échauffe, et qu' il est à craindre qu' elle n' aille trop loin.

Demeurons-en là, demeurons-en à cela, Tenons-nous-en à cela, c' est cela que nous devons préférer, choisir.

Fam., Demeurer sur la bonne bouche, Cesser de manger ou de boire, après qu' on a bu ou mangé quelque chose qui flatte le goût; et, figurément, S' arrêter après quelque chose d' agréable, dans la crainte d' un changement, d' un retour fâcheux.

Demeurer sur son appétit, Se retenir de manger quand on a encore appétit. Cette manière de parler signifie, figurément et familièrement, Ne pas aller aussi loin que nos désirs, que nos goûts pourraient nous porter.

Demeurer court, tout court, Manquer de mémoire en récitant un discours appris par coeur, ou ne plus trouver ce qu' on avait à dire, ce qu' on voulait dire. Il demeura court, tout court au commencement de son sermon. Elle est demeurée court après les premiers mots de son compliment. Cela se dit aussi Quand une personne est si pressée par des objections, ou si convaincue, qu' elle ne sait que répondre. On l' accabla de si fortes raisons, qu' il demeura court.

DEMEURER

DEMEURER signifie figurément, Être à demeure, être permanent; ou Tenir, persister, durer. Cet arc de triomphe n' a pas été fait pour demeurer. La parole vole, et les écrits demeurent, et l' écriture demeure. La tache en demeure toujours. La cicatrice lui en est demeurée. On l' emploie quelquefois impersonnellement, dans le même sens. Il lui. en est demeuré une cicatrice, une infirmité.

Il signifie aussi, Se trouver, rester, être dans un certain état. Il demeure toujours dans le même état. Une chose qui demeure en son entier. Il faut que le passage demeure libre. Il est demeuré muet, immobile d' étonnement. Demeurer interdit, confus. Demeurer fidèle. Demeurer froid. Demeurer neutre. Demeurer en paix. Demeurer les bras croisés. Demeurer à ne rien faire. Demeurer d' accord. Demeurer perclus de ses membres. Demeurer propriétaire d' une chose. Demeurer civilement responsable. Demeurer garant. Demeurer à sec.

Il se dit encore De ce qui est conservé, laissé ou dévolu à quelqu' un. Ce bien lui est demeuré, malgré les efforts de ceux qui le lui disputaient. Ce titre lui demeure.

Il se dit figurément, dans le même sens. La victoire lui demeura. La gloire lui en est demeurée tout entière. Que la honte vous en demeure!

DEMEURER

DEMEURER signifie en outre, Rester, être de reste; et, dans cette acception, on l' emploie presque toujours impersonnellement. Il n' y est rien demeuré. Il en demeura plus de la moitié. Il ne lui est rien demeuré de tant de biens qu' il avait. Il ne lui en est pas demeuré une obole.

DEMI, IE. adj. singulier

DEMI, IE. adj. singulier Qui contient, qui fait, qui est la moitié d' une chose divisée ou divisible en deux parties égales. On ne le fait accorder en genre que lorsqu' il vient immédiatement après un substantif qui désigne une quantité entière. Un pouce et demi. Deux mètres et demi. Une aune et demie. Trois boisseaux et demi. Une heure et demie. Deux heures et demie. Un mois, un an et demi. Il reste invariable quand on le fait suivre immédiatement de son substantif. Demi-pied. Demi-aune. Demi-livre. Demi-litre. Demi-quart. Demi-douzaine. Demi-cent. Demi-heure. Toutes les demi-heures. Demi-cercle. Demi-solde. Demi-bain. Demi-colonne.

Abusivement, Midi et demi, minuit et demi, Demi-heure après midi, après minuit.

Prov. et fig., En diable et demi, Excessivement. Battre quelqu' un en diable et demi.

DEMI

DEMI s' emploie, dans certaines phrases elliptiques et proverbiales, avec la préposition à, suivie de mots qui expriment une mauvaise qualité; et alors il signifie, Qui enchérit sur cette qualité. À fourbe, fourbe et demi. À trompeur, trompeur et demi. À menteur, menteur et demi.

Il se met aussi devant quelques substantifs de qualité; et alors il sert à marquer une sorte de participation à la qualité que le substantif désigne. Demi-dieu. Voyez DIEU.

Demi-frère, Celui qui n' est frère que du côté paternel ou du côté maternel. On dit dans un sens analogue, Demi-soeur.

Par dénigrement, Un demi-savant, Un homme qui ne sait rien qu' imparfaitement, ou qui présume savoir beaucoup, quoiqu' il sache peu.

DEMI

DEMI sert également à former, avec divers autres mots, des termes indiquant Certaines choses qui ne sont pas tout à fait ce que les mots auxquels on le joint désigneraient, si on les employait seuls. Demi-jour. Demi-clarté. Demi-soupçon. Demi-mot. Demi-savoir (savoir médiocre). Demi-mesure (précaution insuffisante). Il n' y a que demi-mal. Dans l' ancienne Chimie, Demi-métal. En Peinture, Demi-teinte. En Sculpture, Demi-bosse. En Chapellerie, Demi-castor. Voyez JOUR, MOT, etc.

DEMI

DEMI en Arithmétique, s' emploie comme substantif masculin, pour désigner Une moitié d' unité. Deux tiers et un demi. Quatre demis valent deux unités.

DEMIE

DEMIE féminin, s' emploie quelquefois absolument, comme substantif, pour signifier, Demi-heure. Cette horloge, cette montre sonne les heures et les demies. La demie est-elle sonnée?

DEMI

DEMI s' emploie aussi adverbialement devant plusieurs adjectifs, et signifie, À moitié, presque. Cela est demi-cuit. Il est demi-fou. J' étais demi-mort.

À DEMI. loc. adv.

À DEMI. loc. adv. À moitié. Cela est plus d' à demi fait. Cela est plus qu' à demi fait.

Il signifie aussi, En partie, ou Imparfaitement, incomplétement. Cela n' est cuit qu' à demi. La statue était à demi voilée. Faire les choses à demi. S' expliquer à demi. Ne voir, n' examiner une chose qu' à demi.

Il n' y en a pas à demi, Il y en a beaucoup.

DEMI-AUNE, DEMI-BAIN, DEMI-CERCLE, DEMI-DIEU, DEMI-FRÈRE, DEMI-TEINTE

DEMI-AUNE, DEMI-BAIN, DEMI-CERCLE, DEMI-DIEU, DEMI-FRÈRE, DEMI-TEINTE ETC. ETC. Voyez DEMI et les mots AUNE, BAIN, CERCLE, DIEU, etc.

DEMI-FORTUNE. s. f.

DEMI-FORTUNE. s. f. Voiture bourgeoise à quatre roues, tirée par un seul cheval.

DEMI-LUNE. s. f.

DEMI-LUNE. s. f. Pièce de fortification correspondante à une porte, et construite en avant d' une courtine, pour couvrir la contrescarpe et le fossé. Attaquer, défendre, prendre une demi-lune. Faire un logement sur la demi-lune.

Il se dit également, en Architecture civile, d' Une partie circulaire à l' entrée d' un palais, à l' extrémité d' un jardin, à la rencontre de plusieurs allées, de plusieurs routes.

DÉMISSION. s. f.

DÉMISSION. s. f. Acte par lequel on se démet d' une dignité, d' un emploi, etc. Démission volontaire. Démission forcée. On n' a pas voulu recevoir, accepter sa démission. Donner sa démission d' un emploi en faveur de quelqu' un. On lui a demandé sa démission. Il a été obligé de donner sa démission.

En Jurispr., Démission de biens, Abandon général qu' une personne faisait de ses biens à ses héritiers présomptifs, moyennant certaines charges et conditions.

DÉMISSIONNAIRE. s. des deux genres

DÉMISSIONNAIRE. s. des deux genres Il se disait autrefois de Celui, de celle en faveur de qui une démission était donnée.

Il signifie maintenant, Celui ou celle qui donne sa démission. Il est nommé à la préfecture de... en remplacement de monsieur un tel, démissionnaire.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Un préfet, un député démissionnaire.

DÉMOCRATE. s. m.

DÉMOCRATE. s. m. Celui qui est attaché aux principes de la démocratie.

DÉMOCRATIE. s. f.

DÉMOCRATIE. s. f. Gouvernement où le peuple exerce la souveraineté. La démocratie est sujette à de grands inconvénients. Un gouvernement mêlé d' aristocratie et de démocratie. La république d' Athènes était une pure démocratie. Quelques cantons suisses sont de véritables démocraties.

DÉMOCRATIQUE. adj. des deux genres

DÉMOCRATIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la démocratie. État, gouvernement démocratique. Le gouvernement d' Athènes fut longtemps démocratique. Principes démocratiques.

DÉMOCRATIQUEMENT. adv.

DÉMOCRATIQUEMENT. adv. D' une manière démocratique.

DEMOISELLE. s. f.

DEMOISELLE. s. f. Dénomination commune à toutes les filles d' honnête famille, et par laquelle on les distingue des femmes mariées. Une jolie demoiselle. Une demoiselle bien faite. C' est une demoiselle bien née, bien élevée. Elle est encore demoiselle.

Il se disait particulièrement, autrefois, d' Une fille et même d' une femme née de parents nobles. Elle est bien demoiselle. Ce bourgeois a fait la folie d' épouser une demoiselle.

DEMOISELLE

DEMOISELLE en Histoire naturelle, se dit d' Un genre d' insectes à quatre ailes membraneuses, qui ont les yeux fort gros et le corps très-long.

Il se dit aussi de Certaines poules de Numidie qu' on tient dans quelques ménageries.

DEMOISELLE

DEMOISELLE se dit encore d' Une pièce de bois ronde, haute de trois ou quatre pieds, ferrée par un bout, et dont les paveurs se servent pour enfoncer les pavés. On l' appelle autrement Hie.

DÉMOLIR. v. a.

DÉMOLIR. v. a. Détruire, abattre pièce à pièce. Il ne se dit guère qu' en parlant Des bâtiments, des constructions. Démolir un édifice, une maison. Démolir un mur. Démolir des fortifications.

DÉMOLI, IE. participe

DÉMOLI, IE. participe

DÉMOLITION. s. f.

DÉMOLITION. s. f. Action de démolir. La démolition de cette tour coûtera beaucoup.

Il se dit aussi Des matériaux qui restent de ce qu' on démolit. Dans ce sens, on ne l' emploie qu' au pluriel. Les démolitions de cet édifice ont été bien vendues.

DÉMON. s. m.

DÉMON. s. m. Diable, malin esprit. Les démons de l' enfer. Une troupe de démons. Le démon lui a inspiré cela. Les ruses du démon.

Fig. et fam., C' est un démon, un vrai démon, un démon incarné, se dit D' une personne qui ne fait que tourmenter les autres. Quel enfant insupportable! c' est un vrai petit démon.

Fam., Avoir de l' esprit comme un démon, Avoir beaucoup d' esprit.

Fig. et fam., Faire le démon, Tempêter, faire du bruit, donner de la peine. Il est là qui fait le démon. Cet enfant a fait le démon toute la nuit.

Il se prend quelquefois, dans le sens des Anciens, pour Génie, esprit, soit bon, soit mauvais. Le démon de Socrate.

Il se dit souvent au figuré, par allusion à ce dernier sens, de La cause à laquelle on attribue les inspirations de quelqu' un, la passion qui l' agite, etc. C' est un bon démon qui m' a inspiré cette idée. Quel démon vous agite? Le démon de la jalousie. Le démon du jeu le possède, s' est emparé de lui. On dit poétiquement, dans une acception analogue: Le démon des combats. Le démon de la guerre. Etc.

DÉMONÉTISATION. s. f.

DÉMONÉTISATION. s. f. Action de démonétiser, ou L' état de ce qui est démonétisé. La démonétisation des assignats.

DÉMONÉTISER. v. a.

DÉMONÉTISER. v. a. Ôter à une monnaie, à un papier-monnaie, la valeur que la loi lui avait attribuée. Démonétiser des espèces. Démonétiser des assignats.

DÉMONÉTISÉ, ÉE. participe

DÉMONÉTISÉ, ÉE. participe

DÉMONIAQUE. adj. des deux genres

DÉMONIAQUE. adj. des deux genres Qui est possédé du malin esprit. Une femme démoniaque. Il est démoniaque.

Il s' emploie aussi substantivement. Un démoniaque. Une démoniaque. Les démoniaques dont il est parlé dans l' Évangile.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une personne qui est colère, emportée, passionnée. C' est un démoniaque. C' est une vraie démoniaque.

DÉMONOGRAPHE. s. m.

DÉMONOGRAPHE. s. m. Auteur qui a écrit sur les démons.

DÉMONOMANIE. s. f.

DÉMONOMANIE. s. f. Sorte de folie où l' on se croit possédé du démon.

Il se dit aussi d' Un traité sur les démons. La Démonomanie de Bodin.

DÉMONSTRATEUR. s. m.

DÉMONSTRATEUR. s. m. Celui qui démontre. Il se dit surtout Des professeurs chargés d' enseigner l' anatomie, l' histoire naturelle, la physique, etc. Démonstrateur en anatomie, en botanique. Démonstrateur de physique.

DÉMONSTRATIF, IVE. adj.

DÉMONSTRATIF, IVE. adj. Qui démontre, qui sert à démontrer. Il ne se dit que Des preuves par lesquelles on démontre quelque chose. Argument démonstratif. Preuve, raison démonstrative. Cela est démonstratif. Il a prouvé sa proposition par un argument démonstratif. Il en a apporté une preuve démonstrative.

Il se dit, en Rhétorique, De celui des trois genres d' éloquence qui a pour objet la louange ou le blâme. Les trois genres d' éloquence sont le genre démonstratif, le genre délibératif et le genre judiciaire. Cela est bon, cela ne vaut rien dans le genre démonstratif. On l' emploie quelquefois substantivement, en ce sens. Cela est bon dans le démonstratif.

Il se dit aussi, en Grammaire, Des adjectifs et des pronoms qui servent à indiquer. Adjectif démonstratif. Pronom démonstratif. Celui-là, celui-ci, sont des pronoms démonstratifs. Ce, cette, ces, sont des adjectifs démonstratifs.

DÉMONSTRATIF

DÉMONSTRATIF signifie en outre, familièrement, Qui donne des signes extérieurs d' affection, de bienveillance, d' intérêt, de zèle, etc. Cet homme n' est pas démonstratif, mais on peut compter sur lui. Elle est peu démonstrative, mais son coeur est excellent.

DÉMONSTRATION. s. f.

DÉMONSTRATION. s. f. Raisonnement qui prouve d' une manière évidente et convaincante. Démonstration claire, nette, invincible, incontestable. Faire une démonstration. Faire la démonstration d' une proposition. Il a trouvé la démonstration de ce problème. Démonstration mathématique, géométrique.

Il se dit également de Tout ce qui sert de preuve à quelque chose. Ces faits sont la meilleure démonstration que l' on puisse donner de...

Il signifie aussi, Marque, témoignage, toute parole, tout acte par lequel on manifeste ses dispositions, ses intentions, etc. Il lui fait, il lui donne tous les jours de grandes démonstrations d' amitié. Il a donné des démonstrations publiques de son zèle pour l' État. De grandes démonstrations de joie. Faire des démonstrations hostiles. Les démonstrations de l' ennemi eussent été capables d' épouvanter une armée moins aguerrie.

DÉMONSTRATION

DÉMONSTRATION se dit encore Des leçons que donne un professeur lorsqu' il met sous les yeux de ses élèves les objets mêmes dont il leur parle. Faire une démonstration d' anatomie sur un cadavre. Une démonstration de botanique au Jardin des plantes.

DÉMONSTRATIVEMENT. adv.

DÉMONSTRATIVEMENT. adv. D' une manière démonstrative, convaincante. Prouver quelque chose démonstrativement.

DÉMONTER. v. a.

DÉMONTER. v. a. Séparer quelqu' un de sa monture, ou Ôter à quelqu' un sa monture. Ce cavalier fut démonté d' un coup de canon qui tua son cheval. Il a rencontré des voleurs qui l' ont démonté.

Démonter son cavalier, se dit D' un cheval qui jette son cavalier par terre. Ce cheval fougueux eut bientôt démonté son homme.

Démonter de la cavalerie, Lui faire faire le service à pied dans quelque occasion extraordinaire.

Démonter un capitaine de vaisseau, Lui ôter le commandement de son vaisseau, du vaisseau qu' il montait.

DÉMONTER

DÉMONTER signifie aussi, Désassembler les pièces dont une chose est composée, la défaire avec soin. Démonter une machine. Démonter une horloge, une montre, un fusil. Démonter un bois de lit, une armoire. Démonter une voiture, une chaise de poste.

Démonter une horloge, une montre, un tournebroche, etc., signifie aussi, Faire que les ressorts n' en soient plus bandés, les contre-poids haussés, etc., de manière à les faire aller.

Démonter des pierreries, des diamants, Les séparer de leur chaton, de la garniture dans laquelle ils sont sertis.

Démonter un canon, L' ôter de dessus son affût. On fut obligé de démonter toutes les pièces pour les faire passer.

Démonter des canons, une batterie, Les mettre à coups de canon hors d' état de tirer, de servir. En deux heures, on démonta tout le canon des ennemis, toutes leurs batteries.

Avec le pron. person., Cela se démonte, se dit D' une chose faite de manière à pouvoir être démontée.

Fig. et fam., La machine commence à se démonter, se dit De tout ce qui commence à se détraquer, à n' aller plus aussi bien qu' auparavant, et particulièrement D' une personne qui devient sujette à des indispositions et valétudinaire, après avoir joui longtemps d' une bonne santé.

Fam. et par exagérat., Bâiller à se démonter la mâchoire, Faire de grands bâillements.

Fig. et fam., Il se démonte le visage, il démonte son visage comme il lui plaît, il a un visage qui se démonte, se dit De quelqu' un qui est assez maître de son visage pour donner à ses traits l' expression de la joie, de la tristesse, de l' espérance, ou de la crainte, selon qu' il convient à ses intérêts.

DÉMONTER

DÉMONTER signifie figurément, Mettre en désordre, déconcerter, mettre hors d' état d' agir, de répondre. Cette objection le démonta tout à fait. Il fut démonté dès le premier argument. Ce ministre a démonté la politique des ennemis. Cela lui démonta la cervelle. On l' emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel. À cette question, l' accusé se démonta.

DÉMONTÉ, ÉE. participe

DÉMONTÉ, ÉE. participe Une machine démontée.

DÉMONTRABLE. adj. des deux genres

DÉMONTRABLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut être démontré. Cette proposition est démontrable.

DÉMONTRER. v. a.

DÉMONTRER. v. a. Prouver d' une manière évidente et convaincante, par des conséquences nécessaires d' un principe incontestable. Démontrer une vérité, une proposition, un problème. Démontrer clairement, nettement, invinciblement, d' une manière invincible. Je lui ai démontré que telle chose ne pouvait être autrement. Il est démontré que...

Il se dit également De ce qui fournit la preuve ou l' indice de quelque chose. Ces faits démontrent la nécessité d' une réforme. Le calme de son visage démontre la paix de son âme. Les cris de cet enfant démontrent qu' il souffre.

DÉMONTRER

DÉMONTRER en Anatomie, en Botanique, en Histoire naturelle, Faire voir aux yeux la chose dont on parle, comme les parties du corps humain, une plante, un animal, etc.

DÉMONTRÉ, ÉE. participe

DÉMONTRÉ, ÉE. participe

DÉMORDRE. v. n.

DÉMORDRE. v. n. Quitter prise après avoir mordu. Il se dit particulièrement Des chiens, des loups, etc. Le chien prit le sanglier à l' oreille, et ne démordit point. Les dogues d' Angleterre ne démordent jamais, ils se laissent plutôt tuer que de démordre.

Il signifie figurément et familièrement, Se départir de quelque entreprise, de quelque dessein, abandonner une opinion, un avis qu' on soutenait avec chaleur. Il n' a point voulu démordre de cette poursuite. Vous avez beau faire, vous ne l' en ferez pas démordre. Je l' en ferai bien démordre. Il n' en démordra point. C' est un entêté, il ne démord jamais.

DÉMOTIQUE. adj. des deux genres

DÉMOTIQUE. adj. des deux genres Qui concerne le peuple, qui est à l' usage du peuple. Il se dit seulement De l' écriture qui, dans l' ancienne Égypte, pouvait être lue et comprise du peuple, par opposition à Hiératique, qui se dit De l' écriture dont on pense que les prêtres seuls avaient l' intelligence. Écriture démotique. Caractères démotiques.

DÉMOUVOIR. v. a.

DÉMOUVOIR. v. a. T. de Pratique. Faire qu' une personne se désiste de quelque prétention. Il n' est guère usité qu' à l' infinitif. Rien ne l' a pu démouvoir de cette prétention. Il est vieux.

DÉMU, UE. participe

DÉMU, UE. participe

DÉMUNIR. v. a.

DÉMUNIR. v. a. Ôter les munitions d' une place. Cette place est menacée, il ne faut pas la démunir.

DÉMUNIR

DÉMUNIR avec le pronom personnel, signifie, Se dépouiller des choses qu' on avait mises en réserve pour quelque besoin futur, pour quelque projet. Il s' est imprudemment démuni de la somme qu' il avait mise en réserve pour son voyage.

DÉMUNI, IE. participe

DÉMUNI, IE. participe Une place démunie.

DÉMURER. v. a.

DÉMURER. v. a. Ouvrir une porte ou une fenêtre qui était murée, ôter la maçonnerie qui la bouchait. Il faut démurer cette porte, pour avoir un dégagement par la pièce voisine.

DÉMURÉ, ÉE. participe

DÉMURÉ, ÉE. participe

DÉNAIRE. adj. des deux genres

DÉNAIRE. adj. des deux genres Qui a rapport au nombre dix. Nombre dénaire. Arithmétique dénaire. On dit, plus ordinairement, Arithmétique décimale.

DÉNANTIR (SE). v. pron.

DÉNANTIR (SE). v. pron. T. de Jurispr. Abandonner des valeurs, des gages, des nantissements qu' on avait entre les mains. Il avait un très-bon gage, mais il a fait l' imprudence de s' en dénantir, ou absolument, de se dénantir.

Il signifie quelquefois, par extension, Se dépouiller de ce qu' on a. Il ne faut pas se dénantir.

DÉNANTI, IE. participe

DÉNANTI, IE. participe

DÉNATTER. v. a.

DÉNATTER. v. a. Défaire ce qui était arrangé en natte. Dénatter des cheveux. Dénatter les crins d' un cheval.

DÉNATTÉ, ÉE. participe

DÉNATTÉ, ÉE. participe

DÉNATURER. v. a.

DÉNATURER. v. a. Changer la nature ou les qualités d' une chose, faire qu' elle ne paraisse plus ce qu' elle était, qu' elle ne soit plus ce qu' elle était ou ce qu' elle devrait être. Il dénatura les objets volés, pour qu' on ne pût les reconnaître. Dénaturer son bien, en cédant des immeubles pour des rentes. Dénaturer une créance par novation. Il a dénaturé le fait, en changeant, en taisant plusieurs des circonstances principales. Dénaturer le sens d' une phrase. Dénaturer la pensée de quelqu' un par une fausse interprétation. Dénaturer la signification d' un mot, ou Dénaturer un mot. Dénaturer un passage, en y intercalant une glose. Cet orateur a tout à fait dénaturé la question. Dénaturer les genres en littérature. On dénature la comédie en la rendant larmoyante.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Son coeur s' était endurci et dénaturé. Souvent les faits se dénaturent quand ils passent par plusieurs bouches.

DÉNATURÉ, ÉE. participe

DÉNATURÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et signifie, Qui manque d' affection et de tendresse pour ses plus proches parents. Enfant dénaturé. Fils dénaturé. Père dénaturé. Mère dénaturée.

Il se dit également De ce qui est contraire aux sentiments naturels d' affection ou d' humanité. C' est une action dénaturée.

DENDRITE. s. f.

DENDRITE. s. f. T. d' Hist. nat. Pierre sur laquelle on trouve des accidents qui représentent des buissons, des arbrisseaux, etc.

DÉNÉGATION. s. f.

DÉNÉGATION. s. f. T. de Jurispr. Déclaration par laquelle une personne soutient qu' un fait avancé par une autre n' est pas véritable. Il persiste dans sa dénégation. Dénégation formelle, complète. Les dénégations d' un accusé.

DÉNI. s. m.

DÉNI. s. m. T. de Jurispr. Refus d' une chose due. Il n' est guère usité que dans ces phrases: Déni d' aliments, Déni de justice, et Déni de renvoi. --- Lorsqu' un fils refuse de nourrir son père, c' est déni d' aliments. Lorsqu' un juge refuse de prononcer sur une requête, c' est déni de justice. Lorsqu' un juge refuse de renvoyer au tribunal compétent une cause dont il ne peut pas connaître, c' est déni de renvoi.

DÉNIAISER. v. a.

DÉNIAISER. v. a. Rendre quelqu' un moins niais, moins simple, moins gauche, plus fin, plus rusé qu' il n' était. Il était fort simple, mais son voyage à Paris l' a un peu déniaisé. Les affaires l' ont déniaisé. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Il s' est déniaisé en fort peu de temps. Il se déniaisera dans le monde.

Il signifie quelquefois ironiquement, Tromper quelqu' un, abuser de sa simplicité. Il avait dix louis dans sa poche, les filous l' ont déniaisé. Il s' est laissé déniaiser par un escroc. Ce verbe est familier dans ses deux acceptions.

DÉNIAISÉ, ÉE. participe

DÉNIAISÉ, ÉE. participe Il est quelquefois substantif; et alors il signifie, Un homme adroit et rusé. C' est un déniaisé. Cette acception est peu usitée.

DÉNICHER. v. a.

DÉNICHER. v. a. Ôter du nid. Dénicher des oiseaux, des fauvettes, des sansonnets.

Dénicher une statue, un saint, L' ôter de sa niche.

DÉNICHER

DÉNICHER signifie figurément, Faire sortir par force de quelque poste, de quelque endroit; et, dans ce sens, il ne se dit guère qu' en parlant D' une bande de voleurs, d' une troupe d' ennemis. Des voleurs avaient leur retraite dans cette forêt, on les a dénichés. On envoya des gens pour dénicher les ennemis de ce poste. Dans ce sens, et dans les deux suivants, il est familier.

Il signifie encore, Trouver, découvrir la demeure, la retraite de quelqu' un à force de recherches. Enfin je suis parvenu à dénicher mon débiteur. Fût-il encore mieux caché, nous le dénicherons.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des choses. Je ne sais où il a pu dénicher cela.

DÉNICHER

DÉNICHER est souvent neutre; et alors il signifie, Abandonner le nid. Les moineaux ont déniché.

Il signifie, figurément et familièrement, S' évader, se retirer avec précipitation de quelque lieu. Il a déniché cette nuit. Allons, il faut dénicher. Les ennemis eurent peur, ils dénichèrent aussitôt.

DÉNICHÉ, ÉE. participe

DÉNICHÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Les oiseaux sont dénichés, se dit en parlant De personnes qui se sont évadées, qui ne sont plus où l' on va les chercher.

DÉNICHEUR. s. m.

DÉNICHEUR. s. m. Celui qui déniche les petits oiseaux. Un petit dénicheur de moineaux. Il n' est guère usité au propre.

Prov., fig. et pop., C' est un dénicheur de merles, se dit D' un homme fort appliqué à rechercher et à découvrir tout ce qui peut lui être agréable ou utile, et fort adroit à en profiter. À d' autres, dénicheur de merles, se dit À une personne à qui l' on ne se fie pas.

DÉNIER. v. a.

DÉNIER. v. a. Nier. Il est principalement usité en Jurisprudence. Dénier un fait. Dénier un crime. Dénier une dette. Dénier un dépôt. Au premier interrogatoire, il avait fait plusieurs aveux, plus tard il a tout dénié.

Il signifie aussi, Refuser quelque chose que la bienséance, l' honnêteté, l' équité, la justice ne veut pas qu' on refuse. Ne me déniez pas votre secours. Le père ne peut dénier les aliments à son fils. On lui a dénié toute justice. Dénier de rendre la justice. Si vous demandez telle chose, elle ne vous sera pas déniée. Ce sens est peu usité.

DÉNIÉ, ÉE. participe

DÉNIÉ, ÉE. participe

DENIER. s. m.

DENIER. s. m. Monnaie romaine d' argent qui, jusqu' à l' an 536 de Rome, valut dix as, et plus tard seize. Judas vendit Notre-Seigneur pour trente deniers.

Il se dit également d' Une ancienne monnaie française de cuivre, devenue depuis simple monnaie de compte, et qui vaut la douzième partie d' un sou tournois ou le tiers d' un liard. Quatre sous, six deniers. Trois deniers. Cela ne vaut pas un denier. Cet homme n' a pas un denier vaillant. Payer jusqu' au dernier denier. Compter par livres, sous et deniers.

Fam., Rendre compte à livres, sous et deniers, Rendre compte avec la plus grande exactitude.

Prov. et fig., Cette chose vaut mieux denier qu' elle ne valait maille, se dit D' une chose qui a été mise en meilleur état qu' elle n' était.

Denier fort, ou Fort denier, Ce qu' il faut ajouter à la fraction qui excède une somme, pour avoir la valeur de la plus petite ou d' une des plus petites monnaies de cours. Le fort denier de trois livres deux deniers est un denier; celui de trois francs quatre centimes est un centime. Le fort denier est pour le marchand. Voyez plus bas un autre sens de la locution Denier fort.

Denier à Dieu, Pièce de monnaie qu' on donne pour arrhes d' un marché verbal. Il m' a loué sa maison, et il en a reçu le denier à Dieu. Donner le denier à Dieu. Rendre, retirer le denier à Dieu. À la différence des arrhes proprement dites, le denier à Dieu ne s' impute point sur le prix.

Prov. et fig., Le denier de la veuve, Ce qu' on donne pour les besoins d' autrui en le prenant sur son propre nécessaire. Je vous offre peu, c' est le denier de la veuve.

Le denier de Saint-Pierre, Tribut que l' Angleterre payait autrefois au pape, et qui n' avait été d' abord que d' un denier par maison.

DENIER

DENIER se dit aussi de Toute espèce de numéraire, de toute somme d' or ou d' argent; et alors on l' emploie surtout au pluriel. Une grande somme de deniers, en deniers. Il sera payé sur les premiers deniers de cette recette. Les deniers royaux. Les deniers publics. Ce receveur a diverti les deniers de sa caisse. Deniers revenant-bons. Les plus clairs deniers. Payer en deniers ou en quittances. Il l' a acheté de ses deniers, de ses propres deniers.

Fam., Tirer un grand denier, un bon denier de quelque chose, Tirer un grand profit, recevoir une grande somme d' argent de quelque affaire. Cette phrase est peu usitée.

Fam., J' y mettrais bien mon denier, se dit en parlant D' une chose dont on ferait volontiers l' acquisition, si elle était à vendre.

Prov. et fig., Vendre quelqu' un à beaux deniers comptants, Le trahir par intérêt. On dit dans un sens moins odieux, Il le vendrait à beaux deniers comptants, Il est beaucoup plus fin, plus rusé que lui.

DENIER

DENIER signifie aussi, La partie d' une somme, d' un capital quelconque, d' un revenu, etc., qui est prélevée au profit de quelqu' un. Les lods et ventes de telle terre étaient au douzième denier. Le dixième denier de toute prise maritime était dû à l' amiral. Paver à l' État le quinzième denier de son revenu, ou simplement, le quinzième denier. Ce sens vieillit: on dit simplement aujourd' hui, Le dixième, le quinzième, etc.

Il se dit particulièrement de L' intérêt d' une somme principale, comme dans cette phrase, Placer son argent au denier vingt, au denier vingt-cinq, etc., Le donner à rente pour l' intérêt annuel d' un vingtième, d' un vingt-cinquième, etc., c' est-à-dire, à cinq pour cent, à quatre pour cent, etc. Les rentes de l' hôtel de ville avaient été d' abord constituées sur le pied du denier douze, ensuite elles furent mises au denier seize, au denier vingt, au denier quarante, etc. On réduisit les rentes à tel denier. Ce sens a vieilli: on n' emploie guère maintenant que les locutions, À quatre pour cent, à cinq pour cent, à six pour cent, etc.

Le denier de l' ordonnance, le denier du roi, se disait autrefois Du taux auquel il était permis par l' ordonnance du roi de mettre son argent à rente, ou auquel s' estimaient les intérêts qui étaient adjugés. On dit maintenant, Le taux légal.

Denier fort, Taux qui excède le taux ordinaire des intérêts.

Vendre une chose au denier vingt, au denier trente, au denier quarante, etc., La vendre pour un prix établi d' après la supposition que le revenu ou le produit annuel de cette chose est le vingtième, le trentième, etc., de sa valeur. Il s' est défait très-avantageusement de sa terre: il l' a vendue au denier trente, au denier quarante. On dit dans un sens analogue, Estimer au denier trente, au denier quarante, etc.

DENIER

DENIER se dit encore d' Une certaine part qu' on a dans une affaire, dans un traité, à proportion de laquelle on partage le gain ou la perte, et qui est ordinairement le douzième d' un vingtième. Il avait un denier (un deux-cent-quarantième), deux deniers (un cent-vingtième) dans telle ferme. Ce négociant a six deniers (un quarantième) dans tel armement. Ce sens a également vieilli.

En termes de Monnayage, Denier de poids, ou absolument, Denier, La sept cent quatre-vingt-cinquième partie du kilogramme, ou vingt-quatre grains. Il y a vingt-quatre deniers dans une once.

Denier de fin ou de loi, Le degré de pureté de l' argent. Connaître le denier de fin d' une pièce, d' un lingot. Il se dit plus exactement de Chacune des parties de fin contenues dans une quantité d' argent quelconque que l' on suppose partagée en douze parties égales; et alors on l' emploie souvent absolument. L' argent pur s' appelle de l' argent à douze deniers; s' il y a une douzième partie d' alliage, il s' appelle de l' argent à onze deniers. On évalue la bonté de l' argent par deniers, et celle de l' or par carats.

DÉNIGREMENT. s. m.

DÉNIGREMENT. s. m. Action de dénigrer. Vous en parlez avec trop de dénigrement. Terme de dénigrement. Ce mot ne s' emploie guère que par dénigrement.

DÉNIGRER. v. a.

DÉNIGRER. v. a. Tenir un langage qui tend à atténuer, à détruire la bonne opinion que les autres ont de quelqu' un, à dépriser la qualité, la valeur de quelque chose. Il ne parla de cet homme que pour le dénigrer. On n' est que trop porté à dénigrer le caractère d' un ennemi. Dénigrer les ouvrages de quelqu' un.

DÉNIGRÉ, ÉE. participe

DÉNIGRÉ, ÉE. participe

DÉNOMBREMENT. s. m.

DÉNOMBREMENT. s. m. Compte de personnes. Il ne se dit guère qu' en parlant D' un nombre considérable. Tous les cinq ans on faisait à Rome le dénombrement des citoyens. Homère, dans le second chant de l' Iliade, fait le dénombrement des Grecs qui étaient au siége de Troie.

Il se dit quelquefois en parlant Des choses. Le dénombrement des vaisseaux qui composaient cette flotte.

DÉNOMBREMENT

DÉNOMBREMENT se disait autrefois de La déclaration détaillée qu' un vassal donnait à son seigneur de tout ce qu' il tenait de lui en fief. Donner un aveu et dénombrement d' une terre. Donner par aveu et dénombrement...

DÉNOMBRER. v. a.

DÉNOMBRER. v. a. Faire un dénombrement. On a dénombré tous les habitants de cette paroisse. Il est maintenant peu usité.

DÉNOMBRÉ, ÉE. participe

DÉNOMBRÉ, ÉE. participe

DÉNOMINATEUR. s. m.

DÉNOMINATEUR. s. m. T. d' Arithm. C' est, des deux nombres qui expriment une fraction, Celui qui s' écrit au-dessous de l' autre, et qui marque en combien de parties on suppose l' unité divisée. Dans la fraction 3/4, 4 est le dénominateur. Réduire deux fractions au même dénominateur.

DÉNOMINATIF, IVE. adj.

DÉNOMINATIF, IVE. adj. Qui sert à nommer. Un terme dénominatif.

DÉNOMINATION. s. f.

DÉNOMINATION. s. f. Désignation d' une personne ou d' une chose par un nom qui en exprime ordinairement l' état, l' espèce, la qualité, etc. Donner à quelqu' un une dénomination flétrissante. Dans les arts et dans les sciences, il ne faut rien changer sans nécessité aux dénominations reçues. Les choses prennent leur dénomination de ce qu' elles ont de plus remarquable ou de plus essentiel.

En Arithm., Réduire des fractions à même dénomination, Leur donner le même dénominateur.

DÉNOMMER. v. a.

DÉNOMMER. v. a. T. de Pratique. Nommer une personne dans un acte. Il faut dénommer toutes les parties dans un contrat, dans un arrêt. Il n' est pas dénommé dans l' acte.

DÉNOMMÉ, ÉE. participe

DÉNOMMÉ, ÉE. participe

DÉNONCER. v. a.

DÉNONCER. v. a. Déclarer, publier. Dénoncer la guerre. Dénoncer la fin de l' armistice, ou elliptiquement, Dénoncer l' armistice.

Dénoncer un excommunié, dénoncer quelqu' un pour excommunié, Déclarer publiquement, selon les formes ecclésiastiques, que telle personne a encouru la peine de l' excommunication.

DÉNONCER

DÉNONCER signifie particulièrement, Déférer, signaler à la justice, à l' autorité, à un supérieur. Dénoncer un coupable. Dénoncer quelqu' un au magistrat. Il le dénonça secrètement. Dénoncer un crime. La loi oblige dans certains cas à dénoncer le crime, ou absolument, à dénoncer. Faire métier de dénoncer. Dénoncer un livre, une proposition comme hérétique.

Il signifie, en Jurisprudence, Faire connaître extrajudiciairement quelque chose à quelqu' un. Dénoncer une opposition, une saisie. Dénoncer une usurpation.

DÉNONCÉ, ÉE. participe

DÉNONCÉ, ÉE. participe

DÉNONCIATEUR, TRICE. s.

DÉNONCIATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui dénonce, qui accuse. Se rendre dénonciateur. Il voulut connaître ses dénonciateurs. Elle se fit la dénonciatrice de ses bienfaiteurs.

DÉNONCIATION. s. f.

DÉNONCIATION. s. f. Déclaration, publication. Dénonciation de guerre.

Il signifie aussi, Délation, accusation. Le dénonciateur eut tant pour le prix de sa dénonciation. Signer une dénonciation.

Il se dit, en Jurisprudence, de Toute signification extrajudiciaire. Dénonciation à des tiers. La dénonciation d' une usurpation, faite par l' usufruitier au propriétaire.

Dénonciation de nouvel oeuvre, Action possessoire par laquelle on s' oppose à la continuation d' une entreprise dont on a lieu de craindre quelque préjudice, comme une construction, un agrandissement, etc.

DÉNOTATION. s. f.

DÉNOTATION. s. f. Désignation d' une chose par certains signes. Il est vieux.

DÉNOTER. v. a.

DÉNOTER. v. a. Désigner. Il n' est pas nommé; mais il est si bien dénoté, qu' on le reconnaît aisément.

Il signifie aussi, Marquer, indiquer. Cela dénote un naturel pervers. Rien ne semble dénoter qu' il soit attaque de cette maladie.

DÉNOTÉ, ÉE. participe

DÉNOTÉ, ÉE. participe

DÉNOUER. v. a.

DÉNOUER. v. a. Défaire ce qui forme un noeud, ce qui est noué, ou ce qui est retenu par un noeud. Dénouer un ruban. Dénouer des cordons. Dénouer sa ceinture. Cela est noué si fort, qu' on ne saurait le dénouer. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce ruban s' est dénoué. Votre ceinture se dénoue.

Il signifie figurément, Rendre plus souple, plus agile. Les exercices, la chasse, la danse, l' escrime, dénouent le corps, les membres. On l' emploie également, dans ce sens, avec le pronom personnel. Les jambes de ce cheval se sont bien dénouées. Les chevaux napolitains ne se dénouent qu' à six ou sept ans. Ce jeune homme etait lourd, pesant, mais il commence à se dénouer.

Fig. et fam., Dénouer la langue, Faire rompre le silence à quelqu' un qui voulait le garder. Il faisait le discret, mais l' appât du gain lui a dénoué la langue. Avec le pronom personnel, Sa langue s' est dénouée à la fin.

Cet enfant se dénoue, il commence à se dénouer, Les parties de son corps qui étaient nouées commencent à se dégager, à prendre la forme, l' étendue et le jeu qu' elles doivent avoir.

DÉNOUER

DÉNOUER signifie encore figurément, Démêler, développer; et il se dit principalement en parlant Du noeud, de l' intrigue d' une pièce de théâtre. Dénouer heureusement une comédie. Ce poëte a bien dénoué l' intrigue de sa pièce. Il s' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. L' intrigue de cette pièce se dénoue fort bien.

DÉNOUÉ, ÉE. participe

DÉNOUÉ, ÉE. participe

DÉNOÛMENT. s. m.

DÉNOÛMENT. s. m. (Quelques-uns écrivent, Dénouement.) Action de dénouer. Il n' est guère d' usage qu' au figuré, et signifie, Ce qui termine une pièce de théâtre, en démêlant le noeud de l' action. Bon dénoûment. Dénoûment forcé, brusque, sans effet. Préparer le dénoûment. Amener le dénoûment. Le dénoûment de cette pièce est heureux, est naturel. Le dénoûment de cette pièce ne vaut rien.

Le dénoûment d' une affaire, d' une intrigue, La manière dont une affaire, une intrigue se termine.

DENRÉE. s. f.

DENRÉE. s. f. Tout ce qui se vend pour la nourriture des hommes ou des animaux. Acheter des denrées. Le prix des denrées. Grosses denrées. Menues denrées. Le transport des denrées. Cette denrée commençait à manquer. Prestation en denrées.

Il se prend quelquefois pour Toute espèce de marchandise, comme dans cette phrase, C' est une bonne denrée, une mauvaise denrée, qui se dit tant D' une marchandise bonne ou mauvaise, que D' une marchandise de bon ou de mauvais débit.

Fam., C' est une chère denrée, se dit De toute chose qui est mise à très-haut ou à trop haut prix.

Fam., Il vend bien sa denrée, se dit en général De quiconque sait tirer un bon prix de ce qu' il vend; et, figurément, De celui qui sait bien se faire valoir.

DENSE. adj. des deux genres

DENSE. adj. des deux genres Épais, compacte, dont les parties sont serrées. Il est opposé à Rare. Corps dense.

Il s' emploie comparativement, en termes de Physique, pour exprimer les divers degrés de densité des corps. L' eau est plus dense que l' air.

DENSITÉ. s. f.

DENSITÉ. s. f. T. de Physique, qui sert à exprimer Le rapprochement plus ou moins intime des particules matérielles dont se compose chaque corps d' un volume sensible. La densité des corps est proportionnelle à leur poids sous un volume donné. La densité est un caractère de relation.

DENT. s. f.

DENT. s. f. Chacun des petits os recouverts d' une espèce d' émail, qui sont enchâssés dans la mâchoire, et qui servent à inciser, à déchirer, à mâcher les aliments, et à mordre. Dans l' homme, les dents sont au nombre de trente-deux. On distingue les dents en dents molaires ou mâchelières, en dents canines, et en dents incisives. Dent oeillère. Grosse dent. Dent de dessus ou d' en haut, de dessous ou d' en bas. Dents de devant, de derrière. De belles dents. Des dents blanches. Dents bien rangées. Dents qui ont été bien arrangées. Dents jaunes, cariées, gâtées, pourries. Une dent creuse. L' alvéole d' une dent. La couronne, le collet, la racine d' une dent. Le mal de dents. Avoir mal aux dents. Avoir du tartre sur les dents. Se laver, se nettoyer, se curer les dents. Cette poudre blanchit les dents. Brosse à dents. Une dent qui branle. Il lui est tombé une dent. Un arracheur de dents. Le fruit vert agace les dents. Cela déchausse les dents. Avoir les dents agacées. Les dents percent à cet enfant, les dents lui viennent. Cet enfant fait ses dents. Claquer des dents. Les dents lui claquent. Claquement de dents. Serrer les dents. Grincer les dents. Grincement de dents. Tirer avec les dents. Les dents d' un chien, d' un brochet, d' une vipère. On met des dents de loup aux hochets des enfants. On connaît l' âge des chevaux aux dents.

Dents de lait, Premières dents qui viennent aux enfants. Les dents de lait commencent à tomber vers l' âge de sept ou huit ans. On le dit aussi en parlant Des animaux. Ce cheval est trop jeune pour travailler, il a encore des dents de lait.

Dents de sagesse, Les quatre dernières dents molaires, qui viennent ordinairement entre vingt et trente ans.

Fausses dents, Dents artificielles qu' on met à la place de celles qui manquent.

Beaucoup d' enfants meurent aux dents, Beaucoup d' enfants meurent dans le temps de leur dentition.

Toutes les phrases suivantes sont familières.

N' avoir pas de quoi mettre sous sa dent, sous la dent, N' avoir rien à manger, n' avoir pas de quoi vivre.

Manger de toutes ses dents, Manger vite et beaucoup.

Mordre à belles dents, Mordre avec force.

Fig., Déchirer quelqu' un à belles dents, Médire outrageusement de quelqu' un.

Parler entre ses dents, Ne pas parler assez haut ni assez distinctement pour être bien entendu.

Prendre le mors aux dents, se dit, au propre, D' un cheval dont la bouche est tellement échauffée, qu' elle devient absolument insensible et qu' il s' emporte, sans que le cavalier ou le cocher puisse le retenir, le mors n' opérant pas plus d' effet sur les barres que si le cheval le tenait serré entre les dents. Les chevaux prirent le mors aux dents, et entraînèrent la voiture.

Fig. et fam., Prendre le mors aux dents, se dit D' un homme qui, n' écoutant plus les avis, les remontrances de ceux qui le dirigeaient, se livre tout entier à ses passions. Si vous n' avez la main ferme, ce jeune homme prendra le mors aux dents et vous échappera. Il se dit aussi D' une personne qui se met en colère, qui s' emporte subitement. On lui a fait un léger reproche, il a pris le mors aux dents. Il se dit encore D' une personne qui, ayant été quelque temps dans l' indolence, dans l' inaction, change tout à coup, et se livre au travail avec ardeur. À présent il étudie beaucoup, il a pris le mors aux dents.

Fig., Montrer les dents à quelqu' un, Lui faire voir qu' on ne le craint point, et qu' on est en état de se bien défendre. Ils voulaient l' attaquer, mais il leur a montré les dents.

Fig., Parler des grosses dents à quelqu' un, Le réprimander, lui parler avec menaces.

Fig., Être sur les dents, se dit Des hommes et des animaux harassés et abattus de lassitude. Ce cheval est sur les dents. On dit de même, Mettre sur les dents, Exténuer de fatigue, harasser. Ce long travail l' a mis sur les dents.

Prov. et fig., Avoir la mort entre les dents, Être fort vieux ou fort malade, n' avoir pas longtemps à vivre. Il a la mort entre les dents, et il songe encore à bâtir.

Prov. et fig., Rire du bout des dents, ne rire que du bout des dents, S' efforcer de rire, quoiqu' on n' en ait nulle envie. Manger du bout des dents, Manger comme à contre-coeur.

Fig., Donner un coup de dent à quelqu' un, Médire de lui, ou Dire quelque mot qui l' offense, qui le pique. On dit dans un sens analogue, Tomber sous la dent de quelqu' un.

Prov., Quand on lui demande quelque chose, il semble qu' on lui arrache une dent, se dit D' une personne qui ne donne qu' avec peine.

Ne pas desserrer les dents, Se taire obstinément, ne pas dire un seul mot dans une occasion de parler. On n' a pu lui faire desserrer les dents, On n' a pu l' obliger à parler, à rompre le silence.

Prov. et fig., Il lui vient du bien lorsqu' il n' a plus de dents, se dit De quelqu' un à qui il vient du bien sur la fin de ses jours. On dit aussi, Donner des noisettes à ceux qui n' ont plus de dents, Donner à quelqu' un des choses dont il n' est plus en état de se servir.

Prov. et fig., Avoir les dents longues, bien longues, Être affamé, après avoir été long-temps sans manger.

Prov., C' est vouloir prendre la lune avec les dents, on prendrait plutôt la lune avec les dents, se dit en parlant D' une chose qu' il est impossible de faire.

Prov. et fig., Avoir une dent contre quelqu' un, Avoir de l' animosité contre lui. Avoir une dent de lait contre quelqu' un, lui garder une dent de lait, Lui vouloir du mal depuis longtemps, avoir quelque ancienne rancune contre lui.

Prov., Mentir comme un arracheur de dents, Être fort accoutumé à mentir.

Prov. et fig., Il n' en tâtera, il n' en cassera, il n' en croquera que d' une dent, Il en aura peu; Il n' en aura point; il n' obtiendra pas ce qu' il désire.

Ne pas perdre un coup de dent, Manger avidement, sans se reposer, sans se laisser distraire par la conversation. On dit, figurément, Je n' en perdrai pas un coup de dent, pour faire entendre qu' On ne se met point en peine de quelque chose de fâcheux, et qu' on ne laissera pas d' agir comme à l' ordinaire.

Prov. et fig., Il n' y en a pas pour sa dent creuse, se dit De quelqu' un de grand appétit, à qui on présente peu de chose à manger.

Fig. et fam., Il est armé jusqu' aux dents, se dit D' un homme qui est armé plus qu' on n' a coutume de l' être.

Prov. et par plaisanterie, Être savant jusqu' aux dents, Être très-savant.

Prov. et pop., Une vieille sans dents, Une vieille femme décrépite.

Prov. et pop., Il y a longtemps qu' il n' a plus mal aux dents, qu' il est guéri du mal de dents, Il est mort depuis longtemps.

Fig., Malgré lui, malgré ses dents, En dépit de lui et de toute sa résistance.

Prov. et fig., OEil pour oeil, dent pour dent, se dit en parlant De la peine du talion, qui consiste à traiter un coupable de la même manière qu' il a traité ou voulu traiter les autres.

Dents d' éléphant, Les défenses de l' éléphant, soit entières, soit en morceaux. Les dents d' éléphant sont de l' ivoire brut. Ce navire était chargé de dents d' éléphant.

DENT

DENT se dit, par analogie, en parlant De plusieurs choses qui ont des pointes faites à peu près en forme de dents. Les dents d' un peigne, d' une scie, d' une herse, d' un râteau, d' une lime, d' une roue d' horloge, d' un feston, etc. Ce peigne a une dent rompue. En Botanique, Les dents d' une feuille, d' une stipule, etc.

Il se dit aussi Des brèches qui sont au tranchant d' une lame. Ce couteau ne vaut rien, il a des dents.

Broderie, découpure à dents de loup, Broderie, découpure qui forme une suite d' angles aigus.

Dent-de-loup, Espèce de cheville de fer qui sert à arrêter la soupente d' une voiture. Il se dit aussi d' Un petit instrument qui sert à polir le parchemin, à lisser le papier, etc.

Chien-dent. Voyez ce mot composé, à son rang alphabétique.

Dent-de-lion. Voyez PISSENLIT.

DENTAIRE. adj. des deux genres

DENTAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport aux dents. Arcade dentaire. Artères, nerfs dentaires.

DENTAIRE. s. f.

DENTAIRE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes crucifères, qui sont ainsi nommées parce que leurs racines ont la forme des dents molaires.

DENTAL, ALE. adj.

DENTAL, ALE. adj. T. de Gram. Il se dit De certaines consonnes qu' on ne peut prononcer sans que la langue touche les dents. D. T, etc., sont des lettres dentales.

Il s' emploie souvent comme substantif, au féminin. Les gutturales, les dentales et les labiales.

DENTÉ, ÉE. adj.

DENTÉ, ÉE. adj. Qui a des dents. Il se dit Des roues et autres machines munies de pointes qu' on nomme Dents. Roue dentée.

Il se dit également, en Botanique, Des feuilles, des calices, des pétales dont le bord est découpé en pointes serrées les unes contre les autres. Feuille dentée. Le calice des fleurs de l' olivier est denté.

Feuille dentée en scie, Feuille dont les dents sont dirigées, inclinées vers le sommet. Les feuilles du pêcher, de l' amandier, sont dentées en scie.

DENTÉE. s. f.

DENTÉE. s. f. T. de Vénerie. Coup de dent. Il se dit Des coups de dents qu' un lévrier donne à une bête que l' on chasse. Le lévrier a donné une dentée au loup.

Il se dit aussi Des coups que le sanglier donne avec ses défenses. Le sanglier a d' une dentée éventré un chien, un cheval.

DENTELAIRE. s. f.

DENTELAIRE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes, ainsi nommé parce qu' une des espèces qu' il renferme était employée autrefois pour soulager le mal de dents.

DENTELÉ, ÉE. adj.

DENTELÉ, ÉE. adj. Qui a des pointes en forme de dents, ou Qui offre des dentelures. Roue dentelée. Le bord de sa robe était dentelé. Substantivement, en termes d' Anatomie, Muscle grand dentelé, muscles petits dentelés.

DENTELÉ

DENTELÉ en termes de Botanique, ne diffère de Denté qu' en ce que les feuilles, les calices et les pétales dentelés ont leurs découpures moins égales et plus écartées que ceux qui sont dentés. La feuille de l' orme est dentelée.

DENTELLE. s. f.

DENTELLE. s. f. Sorte de passement à jour et à mailles très-fines, ainsi nommé parce que les premières qu' on fit étaient dentelées. Dentelle de fil, de soie, d' or, d' argent.

Il désigne plus ordinairement, La dentelle de fil. Dentelle à brides, à réseaux. Manchettes à dentelle, de dentelle. Porter de la dentelle. Une faiseuse, une raccommodeuse, une blanchisseuse de dentelle.

DENTELLES

DENTELLES au pluriel, se dit de Certains objets de parure faits de dentelle. Une vieille tante lui légua ses diamants et ses dentelles.

DENTELURE. s. f.

DENTELURE. s. f. Ouvrage de sculpture fait en forme de dents, ou dentelé.

Il se dit aussi, dans l' usage ordinaire, Des découpures faites en forme de dents à quelque chose que ce soit, ou de Ce qui ressemble à ces découpures. Faire des dentelures à un morceau de cuir, à une bande de linge. En termes d' Anatomie, Les dentelures d' un muscle, d' un ligament. En Botanique, Les dentelures d' une feuille, etc.

DENTICULES. s. m. pl.

DENTICULES. s. m. pl. T. d' Archit. Moulure plate refendue dans le sens de la hauteur, de manière à former, dans toute sa longueur, une suite de dents. Les denticules se placent ordinairement dans la corniche ionique et dans la corniche corinthienne.

DENTIER. s. m.

DENTIER. s. m. Rang de dents. Cet homme a un beau dentier. Cette femme a un vilain dentier. En ce sens, il est familier et peu usité.

Il se dit, en Chirurgie, d' Une plaque de métal ou d' ivoire sur laquelle sont montées les dents qu' on ajuste à la place de celles qui manquent.

DENTIFRICE. s. m.

DENTIFRICE. s. m. Remède propre à nettoyer et à blanchir les dents. Les dentifrices sont secs, ou liquides, ou en pâte.

Il s' emploie aussi comme adjectif des deux genres. Poudre dentifrice.

DENTISTE. s. m.

DENTISTE. s. m. Chirurgien qui ne s' occupe que de ce qui concerne les dents. Un bon, un habile dentiste.

Il est aussi adjectif. Chirurgien dentiste.

DENTITION. s. f.

DENTITION. s. f. Éruption naturelle des dents depuis l' enfance jusqu' à l' adolescence. Dentition facile, difficile. Le temps de la dentition.

DENTURE. s. f.

DENTURE. s. f. Ordre dans lequel les dents sont rangées. Une belle, une bonne denture. Denture artificielle.

DENTURE

DENTURE en termes d' Horlogerie, de Mécanique, signifie, Le nombre de dents qu' on donne à chaque roue. La grande roue règle la denture des autres.

DÉNUDATION. s. f.

DÉNUDATION. s. f. T. de Chirur. État d' une partie mise à nu ou dépouillée de ses enveloppes naturelles. La dénudation est assez ordinaire dans les fractures.

DÉNUER. v. a.

DÉNUER. v. a. Priver, dépouiller des choses nécessaires, ou regardées comme nécessaires. La fortune l' a dénué de tout. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Il s' est dénué de tout pour ses enfants. Il ne veut pas se dénuer d' argent.

DÉNUÉ, ÉE. participe

DÉNUÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et signifie, Dépourvu. Dénué d' argent, de biens et de toutes choses. Dénué de toutes sortes de secours. Dénué d' assistance, de support, de conseil. Dénué d' esprit, d' entendement, de bon sens. Dénué de grâce, d' agrément.

DÉNÛMENT. s. m.

DÉNÛMENT. s. m. Dépouillement, privation. Il est dans un grand dénûment de toutes choses, ou simplement, dans un grand dénûment. Le dénûment de tout secours spirituel.

DÉPAQUETER. v. a.

DÉPAQUETER. v. a. Défaire, développer un paquet, ce qui forme un paquet. dépaqueter des hardes. Dépaqueter des lettres. Dépaqueter des marchandises.

DÉPAQUETÉ, ÉE. participe

DÉPAQUETÉ, ÉE. participe

DÉPAREILLER. v. a.

DÉPAREILLER. v. a. De deux choses pareilles en ôter une, et ne point la remplacer, ou la remplacer par une autre qui n' a pas la forme ou la couleur convenable. Il se dit également en parlant D' un plus grand nombre de choses pareilles, dont on ôte une ou plusieurs. Dépareiller une douzaine de mouchoirs. Cette femme avait mis des gants dépareillés; l' un était d' un jaune pâle, et l' autre d' un jaune foncé. Un de ses chevaux vient de périr, son bel équipage est dépareillé. Dépareiller des livres, des ouvrages, en perdant des volumes. J' ai tous les volumes de cet ouvrage, mais d' éditions et de formats différents; c' est un exemplaire dépareillé.

DÉPAREILLÉ, ÉE. participe

DÉPAREILLÉ, ÉE. participe

DÉPARER. v. a.

DÉPARER. v. a. Ôter ce qui pare. Ce sens n' est guère usité qu' en parlant Des parements extraordinaires d' un autel. Le service achevé, on dépara l' autel.

Fig., Déparer la marchandise, Choisir le dessus d' un panier de fruits ou d' autres denrées, prendre ce qu' il y a de plus beau.

DÉPARER

DÉPARER signifie aussi, Rendre moins agréable, nuire au bon effet de quelque chose. La façon dont elle se met la dépare beaucoup. Ce pavillon dépare toute la maison.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Ces taches légères ne peuvent déparer un ouvrage qui renferme tant de beautés. Ce trait ne déparerait pas la vie d' un grand homme.

DÉPARÉ, ÉE. participe

DÉPARÉ, ÉE. participe

DÉPARIER. v. a.

DÉPARIER. v. a. Ôter l' une des deux choses qui font une paire. Déparier des gants, des souliers, des bas, des bracelets. Déparier des chevaux de même poil.

Il signifie aussi, Séparer l' un de l' autre le mâle et la femelle de certains animaux. Déparier des pigeons.

DÉPARIÉ, ÉE. participe

DÉPARIÉ, ÉE. participe Des gants, des chevaux dépariés.

DÉPARLER. v. n.

DÉPARLER. v. n. Cesser de parler. Il ne s' emploie guère qu' avec la négation. Il ne déparle point, il n' a point déparlé.

DÉPART. s. m.

DÉPART. s. m. Action de partir. Le jour du départ. Avant son départ. Après son départ. Avancer, hâter, retarder son départ. Faire des préparatifs de départ. Départ subit. Ce vaisseau n' attend que le vent pour son départ.

Être sur son départ, Être près de partir.

DÉPART

DÉPART en termes de Chimie, Opération par laquelle on sépare deux substances métalliques qui étaient unies, mêlées ensemble; et particulièrement, La séparation de l' or d' avec l' argent par l' acide nitrique ou par l' acide sulfurique. Faire le départ. Eau de départ.

DÉPARTAGER. v. a.

DÉPARTAGER. v. a. T. de Jurispr. Lever, faire cesser le partage qui résulte, dans une délibération, de ce que deux avis opposés ont obtenu un égal nombre de voix, de suffrages. On a nommé un troisième, un cinquième arbitre pour départager les voix. Départager les suffrages. Il n' y a jamais lieu, en matière criminelle, à départager les juges, l' avis le plus doux étant toujours celui qui prévaut. Le privilége de celui qui a voix prépondérante, dans une assemblée en nombre pair, est de la départager en faisant prévaloir l' avis auquel il se range. Le juge de paix départage les voix dans un conseil de famille.

DÉPARTAGÉ, ÉE. participe

DÉPARTAGÉ, ÉE. participe

DÉPARTEMENT. s. m.

DÉPARTEMENT. s. m. Distribution, répartition. Il était fort usité autrefois, dans ce sens, en matière d' Administration. Envoyer le département des quartiers aux troupes. Faire le département général des tailles. Faire le département des intendants des provinces, des intendants maritimes.

Il s' est dit aussi Des lieux qui étaient départis et distribués entre les divers intendants, et surtout Des provinces ou circonscriptions maritimes. Le département de Brest. Le département de Toulon. Tous les officiers de marine eurent ordre de se rendre chacun à leur département.

Il se dit encore Des différentes parties des affaires d' État, distribuées entre les ministres et dont la connaissance leur est attribuée. Le département de la guerre. Le département de la marine. Ministre secrétaire d' État au département de l' intérieur, de la justice, etc. Cette affaire est dans son département. On a distrait telle chose de son département. On disait de même autrefois, Cette province est dans le département de tel secrétaire d' État.

Fam., Cela est ou n' est pas de son département, dans son département, se dit De ce qui est ou n' est pas dans les attributions de quelqu' un, de ce qui est ou n' est pas de sa compétence.

DÉPARTEMENT

DÉPARTEMENT se dit aussi Des principales divisions administratives du territoire français. La France était divisée autrefois en provinces, elle l' est aujourd' hui en départements. Le département de la Seine, du Haut-Rhin, du Puy-de-Dôme, du Finistère, etc. Les limites d' un département. Le chef-lieu d' un département. Le préfet d' un département. Le conseil général d' un département. Ce département envoie tant de députés à la chambre. Les départements de l' Ouest, du Sud, etc. Les départements maritimes.

Il se dit quelquefois absolument, au pluriel, pour désigner La province, par opposition à La capitale. À Paris et dans les départements. Faire des envois dans les départements.

DÉPARTEMENTAL, ALE. adj.

DÉPARTEMENTAL, ALE. adj. Qui a rapport au département. Administration départementale. Budget départemental. Dépenses départementales.

DÉPARTIE. s. f.

DÉPARTIE. s. f. Départ. Dure, cruelle départie. Il est vieux.

DÉPARTIR. v. a.

DÉPARTIR. v. a. Distribuer, partager. Dieu départ ses grâces avec équité. Départir des faveurs. Il a laissé telle somme pour la départir aux pauvres. Cela a été départi entre tous les habitants. La nature avait départi à ce jeune homme les plus belles qualités, L' avait doué des plus belles qualités.

DÉPARTIR

DÉPARTIR avec le pronom personnel, signifie, Se désister. Il s' est départi de sa demande, de ses prétentions. Pourquoi voulez-vous qu' il s' en départe? C' est une opinion dont il ne veut point se départir.

Se départir de son devoir, S' éloigner, s' écarter de son devoir, manquer à ce qu' on doit. Cette phrase n' est guère employée qu' avec la négation. Il ne s' est jamais départi de son devoir. Je ne me départirai jamais de l' obéissance, du respect que je vous dois, de ce que je vous dois.

DÉPARTI, IE. participe

DÉPARTI, IE. participe On appelait autrefois Commissaires départis, Les intendants des provinces. Voyez DÉPARTEMENT.

DÉPASSER. v. a.

DÉPASSER. v. a. Aller plus loin, aller au delà. Le vaisseau qui voulait nous attaquer nous dépassa et fut porté plus loin. Dépasser le but. Dépasser les limites. Nous avions, sans nous en apercevoir, dépassé l' endroit où nous voulions nous arrêter.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Dépasser les ordres qu' on a reçus. Dépasser ses pouvoirs. Le succès dépassa nos espérances.

Il signifie encore, Devancer, laisser derrière, en allant plus vite. Le courrier qui partit après moi m' eut bientôt dépassé. Ce cheval, ce navire va plus vite que l' autre, il le dépassera.

Il signifie aussi, Être plus long, plus haut, etc., excéder. Le vêtement de dessous dépassait l' autre de trois doigts. La hauteur de cette maison dépasse de beaucoup celle des maisons voisines.

DÉPASSER

DÉPASSER signifie en outre, Retirer un ruban, un cordon ou quelque autre chose semblable qui était passée dans une boutonnière, dans un oeillet, dans une coulisse, etc. Dépasser un ruban, un lacet, du cordonnet.

DÉPASSÉ, ÉE. participe

DÉPASSÉ, ÉE. participe

DÉPAVER. v. a.

DÉPAVER. v. a. Arracher, ôter le pavé qui est placé. Une ravine, un débordement a dépavé la chaussée. Les charrois ont dépavé le grand chemin. Faire dépaver une cour. Dans une ville assiégée, on dépave les rues pour amortir l' effet des bombes.

DÉPAVÉ, ÉE. participe

DÉPAVÉ, ÉE. participe

DÉPAYSER. v. a.

DÉPAYSER. v. a. Conduire, envoyer quelqu' un hors de son pays; le faire sortir d' un pays, d' un lieu, pour lui en faire habiter un autre. C' est un jeune homme qui se perd dans le lieu de sa naissance, il faudrait le dépayser. Il l' avait dépaysée, espérant lui faire oublier ses chagrins. Ce jeune homme n' a pas l' accent de sa province, parce qu' on l' a dépaysé de bonne heure. Il faut de temps en temps dépayser les troupes, en les changeant de garnison.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Quitter son pays, ou le pays, le lieu dans lequel on a été longtemps. Cette famille s' est dépaysée. On l' a obligé à se dépayser.

DÉPAYSER

DÉPAYSER signifie encore, Dérouter, désorienter, faire qu' une personne ne sache plus où elle est. Le pauvre homme était si complétement dépaysé, qu' il lui eût été impossible de retrouver son chemin.

Il signifie de même, Mettre une personne sur un sujet qu' elle connaît peu, sur lequel elle n' est point préparée. Le mettre sur ces matières-là, c' est le dépayser tout à fait; car il n' y entend absolument rien. Il cherchait, par cette question, à me dépayser.

Il signifie également, Éloigner quelqu' un de la chose qu' on traite, lui donner de fausses idées pour empêcher qu' il ne devine ou ne vienne à connaître ce qu' on veut lui cacher. Il me fut très-facile, par ces fausses confidences, de lui donner le change et de le dépayser.

DÉPAYSÉ, ÉE. participe

DÉPAYSÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Se trouver dépaysé dans une société, Y rencontrer un grand nombre de visages nouveaux, de personnes qu' on ne connaît pas.

DÉPÈCEMENT. s. m.

DÉPÈCEMENT. s. m. Action par laquelle on dépèce, on met en pièces. Le boucher fit le dépècement de son boeuf.

DÉPECER. v. a.

DÉPECER. v. a. (Je dépèce. Je dépècerai.) Mettre en pièces, couper en morceaux. Dépecer de la viande. Dépecer une volaille. Dépecer un vieux bateau, un vieux carrosse. Dépecer des hardes.

DÉPECÉ, ÉE. participe

DÉPECÉ, ÉE. participe

DÉPÊCHE. s. f.

DÉPÊCHE. s. f. Lettre concernant les affaires publiques. Il l' en informa par une dépêche. Les dépêches d' un ministre. Les dépêches des ambassadeurs. Envoyer des dépêches. Porter une dépêche. Il a reçu sa dépêche. Il a fait un paquet de toutes ses dépêches. Intercepter des dépêches. Il y avait autrefois un conseil des dépêches.

Il se dit aussi, au pluriel, Des lettres que les négociants et les banquiers écrivent, chaque ordinaire, à leurs correspondants. Quelquefois, on le dit familièrement de Toute espèce de lettres. Avez-vous terminé vos dépêches?

DÉPÊCHER. v. a.

DÉPÊCHER. v. a. Expédier, faire promptement, hâter. Il faut dépêcher cet ouvrage, cette besogne. Dépêchez ce que vous avez à faire. Absolument, Dépêchez, dépêchons. Il est familier.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se hâter. Dépêchez-vous. Dites-lui qu' il se dépêche. Il se dépêche le plus qu' il peut. Dépêchez-vous de partir.

Prov., Travailler à dépêche compagnon, Travailler vite et négligemment, ne chercher qu' à finir, sans se mettre en peine de la perfection de l' ouvrage. On dit aussi, C' est un ouvrage fait à dépêche compagnon.

Prov. et fig., Se battre à dépêche compagnon, Se battre sans quartier.

DÉPÊCHER

DÉPÊCHER signifie encore, Expédier quelqu' un, l' envoyer en diligence avec des ordres, le renvoyer avec des expéditions qu' il attend. Dépêcher un courrier en Italie, vers un prince, à un prince. On a dépêché aujourd' hui un courrier à Vienne. Cet homme attend réponse, il faut le dépêcher promptement. Absolument, Dépêcher, Envoyer un courrier, l' envoyer en diligence. On a dépêché à Rome.

Il signifie, figurément et familièrement, Se défaire de quelqu' un en le tuant, soit dans un combat singulier, soit autrement. Il eut bientôt dépêché un des brigands qui l' attaquaient.

Il en a beaucoup dépêché, se dit D' un mauvais médecin.

DÉPÊCHÉ, ÉE. participe

DÉPÊCHÉ, ÉE. participe

DÉPEINDRE. v. a.

DÉPEINDRE. v. a. Décrire et représenter par le discours. Il dépeint les choses si vivement, qu' on croit les voir, qu' il semble qu' on les voie. On m' a bien dépeint le personnage. Dépeindre le caractère d' un homme. Dépeindre la vertu avec tous ses charmes, le vice avec tout ce qu' il a de hideux.

DÉPEINT, EINTE. participe

DÉPEINT, EINTE. participe

DÉPENAILLÉ, ÉE. adj.

DÉPENAILLÉ, ÉE. adj. Déguenillé, couvert de haillons.

Il se dit aussi D' une personne mise négligemment, de manière que les différentes parties de son habillement ne paraissent pas tenir ensemble. Il est très-familier dans les deux sens.

Fig. et fam., Visage dépenaillé, figure dépenaillée, Visage flétri, défait. Fortune dépenaillée, Fortune délabrée.

DÉPENAILLEMENT. s. m.

DÉPENAILLEMENT. s. m. État d' une personne ou d' une chose dépenaillée. Il est très-familier.

DÉPENDAMMENT. adv.

DÉPENDAMMENT. adv. Avec dépendance, d' une manière dépendante. Cela se fera dépendamment de telle chose. L' âme agit souvent dépendamment des organes. Il est peu usité.

DÉPENDANCE. s. f.

DÉPENDANCE. s. f. Sujétion, subordination. Être dans la dépendance, sous la dépendance de quelqu' un. Être en dépendance. Les enfants doivent demeurer dans la dépendance de leurs pères. Tenir quelqu' un dans la dépendance, en dépendance. S' affranchir de toute dépendance.

Il se disait particulièrement, dans la Jurisprudence féodale, en parlant Des terres qui relevaient, qui dépendaient d' une autre terre, d' un seigneur. Cette terre est de la dépendance de la mienne. Cela était de la dépendance de tel seigneur, était de sa dépendance.

Il se dit encore, par extension, Des rapports qui lient certaines choses, certains êtres, et qui les rendent nécessaires les uns aux autres. L' étroite dépendance qui unit toutes nos facultés. Il y a entre cette chose et cette autre une dépendance mutuelle, une telle dépendance que... La secrète dépendance que Dieu paraît avoir voulu établir entre tous les êtres.

DEPENDANCE

DEPENDANCE se dit aussi, surtout en Jurisprudence, de Tout accessoire d' une chose principale, de Tout ce qui tient ou se rattache à une chose sans la constituer essentiellement; et alors il s' emploie ordinairement au pluriel. Ce château a de fort belles dépendances. La cour, les écuries, le jardin et toutes les autres dépendances. Ce parc est une dépendance du château que vous voyez là-bas. Toute chose établie à perpétuelle demeure dans une maison, en est une dépendance. Vendre une terre avec toutes ses appartenances et dépendances. On lui a adjugé cette terre avec toutes ses circonstances et dépendances. Je sais cette affaire et ses dépendances. Évoquer une affaire avec toutes ses circonstances et dépendances.

DÉPENDANT, ANTE. adj.

DÉPENDANT, ANTE. adj. Qui dépend, qui est subordonné. Il se dit des personnes et des choses. C' est un homme entièrement dépendant d' un tel. C' est une affaire dépendante de telle autre. Cet emploi est dépendant du ministère de la guerre. Ces deux choses sont dépendantes l' une de l' autre.

Il signifie, en Jurisprudence féodale, Qui relève d' un autre. Fief dépendant.

En termes de Marine, Arriver en dépendant, se dit D' un bâtiment sous voiles qui se dirige vers un objet en courbant graduellement sa route. On dit de même: Venir en dépendant. Porter en dépendant. Gouverner en dépendant.

DÉPENDRE. v. a.

DÉPENDRE. v. a. Détacher, ôter une chose de l' endroit où elle était pendue. Dépendre un tableau. Dépendre une enseigne. Voyez DÉPENDRE signifiant, Dépenser.

DÉPENDU, UE. participe

DÉPENDU, UE. participe

DÉPENDRE. v. n.

DÉPENDRE. v. n. Être assujetti, subordonné à. Les enfants dépendent de leurs pères. Les domestiques dépendent de leurs maîtres. Les soldats dépendent de leurs officiers. Je ne dépends pas de vous. Ne dépendre de personne. Ne dépendre que de soi.

Il se dit particulièrement, en matière de Fiefs, pour Relever. Cette terre, cette châtellenie dépendait de tel marquisat.

En Matières bénéficiales, Ce prieuré, cette cure dépend de telle abbaye, La nomination en appartient au titulaire de telle abbaye.

DÉPENDRE

DÉPENDRE signifie en outre, figurément, Être soumis à l' action, à l' influence de, ou Résulter, provenir, procéder de. Cela dépend des circonstances, de la position où l' on se trouve. Ils faisaient dépendre leurs résolutions de ces présages trompeurs. Tout dépend de la manière dont on a commencé. Le succès dépend quelquefois du hasard. Mon salut ou ma perte dépendent de sa réponse. Mon bonheur dépend du tien. L' effet dépend de la cause. La maturité, la bonté du fruit dépend du soleil, de la qualité du terroir, etc.

Il signifie également, Dériver, découler. La conclusion dépend des prémisses. Cette démonstration dépend de tel principe.

Il se dit aussi De ce qui est laissé, abandonné à la volonté, au caprice de quelqu' un. Mon sort dépend de lui. Si cela dépendait de moi, je ne balancerais pas un instant. Il dépend de vous de le faire nommer à cette place.

DÉPENDRE

DÉPENDRE signifie encore, Faire partie de quelque chose, y appartenir. Ce territoire ne dépend point de la France. Ce bois, ce parc dépendent de son château. Il acheta l' établissement avec tout ce qui en dépendait.

DÉPENDRE. v. a.

DÉPENDRE. v. a. Dépenser. Il n' est plus usité que dans ces phrases proverbiales:

Qui bien gagne et bien dépend n' a que faire de bourse pour serrer son argent.

Je suis à vous à vendre et à dépendre, et plus ordinairement, à pendre et à dépendre, Vous pouvez absolument disposer de moi. On dit de même, Ami à vendre et à dépendre, ou à pendre et à dépendre.

DÉPENDU, UE. participe

DÉPENDU, UE. participe

DÉPENS. s. m. pl.

DÉPENS. s. m. pl. Ce qu' on dépense, toute espèce de frais. Il ne s' emploie guère en ce sens que dans la locution, Aux dépens de quelqu' un, Aux frais de quelqu' un, en employant ou en prenant le bien de quelqu' un. Vivre aux dépens d' autrui. S' enrichir aux dépens du public, des contribuables. Aux dépens de qui il appartiendra. On le fera reconstruire à vos dépens. Cet officier avait toujours servi à ses dépens, à ses propres dépens.

Fig. et fam., Faire la guerre à ses dépens, Faire seul, dans la poursuite d' une affaire, des avances, des frais que d' autres devraient partager; ou Faire dans l' exercice d' un emploi plus de dépense qu' on n' en retire de profit.

Fam., Gagner ses dépens, se dit D' une personne qui procure par ses services un avantage proportionné à la dépense qu' elle occasionne.

Fig. et fam., Devenir sage à ses dépens, Devenir sage par quelque sévère leçon de l' expérience. On dit de même, Apprendre une chose à ses dépens.

Fig., Se divertir, s' amuser, rire aux dépens de quelqu' un, S' amuser en le tournant en ridicule, en le rendant un objet de moquerie ou de blâme, soit devant lui, soit en son absence.

Fig., Aux dépens d' une chose, Au détriment, ou par la perte, par le sacrifice de cette chose. Faire quelque chose aux dépens de son honneur, de sa réputation, de sa conscience. S' il est devenu riche, c' est aux dépens de son repos et de sa santé. Sauver quelqu' un aux dépens de sa propre vie, aux dépens de ses jours.

DÉPENS

DÉPENS se dit particulièrement, en Procédure, Des frais que la poursuite d' un procès occasionne. La partie qui succombe est ordinairement condamnée aux dépens. Pour tous dépens, dommages et intérêts. Le tarif des frais et dépens. Taxer, liquider des dépens. Taxe de dépens. Exécutoire de dépens. Payer les dépens. Dépens compensés. Dépens réservés. Être condamné aux dépens. Il gagna son procès, mais sans les dépens, sans dépens.

Fig. et fam., Être condamné aux dépens, Perdre jusqu' à ses déboursés, dans une entreprise où l' on échoue.

DÉPENSE. s. f.

DÉPENSE. s. f. L' argent qu' on emploie à quelque chose que ce puisse être. Grande dépense. De folles dépenses. Des dépenses ruineuses. Dépense excessive. Dépense réglée. Dépense ordinaire. Dépense extraordinaire. Dépenses utiles, nécessaires. Dépense de bouche. La dépense du ménage. Cet homme fait une belle, une grande dépense. Sa dépense excède ses revenus. Fournir à la dépense. Aimer la dépense. Ne pas plaindre la dépense. Ne pas regarder à la dépense. Les dépenses publiques ou de l' État. Dépenses secrètes. Le budget des dépenses.

Faire la dépense, Être chargé du détail de ce qui se dépense dans un ménage, dans une maison. Faire de la dépense, Faire beaucoup de dépense. Se mettre en dépense, Faire une dépense qui n' est pas ordinaire. Dépense sourde, Dépense secrète, qui ne paraît point.

Forcer la dépense, les dépenses, Augmenter la dépense, ou La donner comme plus grande qu' elle n' est. Mon architecte a forcé toutes les dépenses.

DÉPENSE

DÉPENSE se dit aussi Des articles d' un compte où se trouve porté en détail ce qui a été dépensé, déboursé par celui qui rend compte. La dépense se monte a tant. Passer en dépense. Payer sa dépense. Porter une somme, un article en dépense. Cela est alloué dans la dépense. Chapitre de dépense. La dépense excède la recette.

DÉPENSE

DÉPENSE se dit quelquefois, figurément, de L' emploi d' une chose quelconque, surtout lorsque cet emploi manque d' à-propos ou d' utilité. Il a fait inutilement une grande dépense d' esprit, d' érudition, etc. Cette dépense de temps sera donc perdue? Ce sens est ordinairement familier.

DÉPENSE

DÉPENSE se dit en outre, dans un château, dans une maison royale ou dans une communauté, Du lieu où l' on reçoit et où l' on distribue les objets en nature, où se fait le payement des journaliers et des fournisseurs, la recette des fermages, des rentes, etc.

Il se dit également, dans les maisons particulières, d' Un lieu où l' on serre des provisions et différents objets à l' usage de la table. Serrez cela dans la dépense.

Il s' est dit aussi, dans les Vaisseaux, Du lieu où l' on distribue les vivres, et qu' on nomme aujourd' hui Cambuse.

DÉPENSER. v. a.

DÉPENSER. v. a. Employer de l' argent à quelque chose. Il a dépensé tout son argent comptant. Il dépense son bien mal à propos. Il dépense tant par an. On l' emploie aussi absolument. Il aime à dépenser. Il dépense follement en habits, en chevaux, etc.

Il se dit quelquefois, figurément et familièrement, pour Employer, prodiguer, consumer. Il a dépensé en pure perte beaucoup de paroles et beaucoup d' esprit.

DÉPENSÉ, ÉE. participe

DÉPENSÉ, ÉE. participe C' est de l' argent bien dépensé.

DÉPENSIER, IÈRE. adj.

DÉPENSIER, IÈRE. adj. Qui aime excessivement la dépense, qui dépense excessivement. Un homme fort dépensier. Une femme très-dépensière.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un grand dépensier, une grande dépensière.

Il se dit absolument, dans quelques communautés religieuses, de Celui qui est chargé du soin de la dépense de toute la communauté. Cela regarde le dépensier.

Le dépensier d' un vaisseau, Celui qui distribue les vivres. Cette dénomination a vieilli: on dit aujourd' hui, Cambusier.

DÉPERDITION. s. f.

DÉPERDITION. s. f. T. didactique. Perte, diminution, déchet. Le malade a été en sueur toute la nuit, il a éprouvé une grande déperdition de forces. En Chimie, Il y a eu déperdition de substance pendant l' opération. Il y a déperdition.

DÉPÉRIR. v. n.

DÉPÉRIR. v. n. Diminuer, s' affaiblir. Cet enfant dépérit à vue d' oeil. Sa santé dépérit tous les jours. Cet arbre dépérit. Il laissa dépérir l' armée. L' armée dépérit journellement, est dépérie, a dépéri.

Il signifie aussi, Se détériorer, se délabrer, être près de tomber en ruine. Les effets de la succession dépérissent. Tous les meubles dépérissaient. C' est un homme qui laisse tout dépérir dans ses terres. Voilà une maison qui dépérit, faute d' être entretenue.

Fig., Ces créances dépérissent, Ces créances deviennent plus difficiles à recouvrer.

En Jurispr. criminelle, Les preuves dépérissent par la longueur du temps, Avec le temps les preuves deviennent plus faibles, parce que les témoins meurent.

DÉPÉRI, IE. participe

DÉPÉRI, IE. participe

DÉPÉRISSEMENT. s. m.

DÉPÉRISSEMENT. s. m. État de ce qui dépérit ou est dépéri. Le dépérissement du corps. Le dépérissement de sa santé. Toutes ces maisons sont dans un grand dépérissement, faute de soin. Le dépérissement de ses meubles. Le dépérissement des effets de cette succession.

En Jurispr., Le dépérissement des preuves, L' altération ou la perte de ce qui peut servir à constater un fait. Le dépérissement des preuves contre un accusé.

DÉPÊTRER. v. a.

DÉPÊTRER. v. a. Débarrasser, dégager. Il ne se dit, au propre, qu' en parlant Des pieds, quand ils sont embarrassés. Dépêtrer un cheval qui s' est embarrassé dans ses traits. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se dépêtrer d' un bourbier.

Il s' emploie souvent au figuré. Je parvins à le dépêtrer de ce fol engagement, de l' embarras où il s' était jeté. Il aura bien de la peine à s' en dépêtrer. Il n' a pu se dépêtrer des mains de cet homme. Dans les deux sens, il est familier.

DÉPÊTRÉ, ÉE. participe

DÉPÊTRÉ, ÉE. participe

DÉPEUPLEMENT. s. m.

DÉPEUPLEMENT. s. m. Action de dépeupler un pays, ou L' état d' un pays dépeuplé. Les guerres continuelles causent le dépeuplement des États. Le dépeuplement de l' Asie Mineure est l' effet du gouvernement despotique des Turcs.

DÉPEUPLER. v. a.

DÉPEUPLER. v. a. Dégarnir d' habitants une ville, un pays, etc., en diminuer extrêmement le nombre. La guerre et la peste ont dépeuplé cette province, cette ville.

Il signifie, par extension, Dégarnir un lieu de la plus grande partie des animaux qui s' y trouvaient. Dépeupler un pays de gibier. Dépeupler une garenne de lapins, un colombier de pigeons, un étang de poissons. Dépeupler une garenne, un colombier, un étang.

Dépeupler une forêt, une pépinière, En tirer une trop grande quantité d' arbres ou de plants.

DÉPEUPLER

DÉPEUPLER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Une ville qui se dépeuple. Cette garenne commence à se dépeupler.

DÉPEUPLÉ, ÉE. participe

DÉPEUPLÉ, ÉE. participe Un pays dépeuplé. Une ville dépeuplée.

DÉPIÉCER. v. a.

DÉPIÉCER. v. a. Démembrer. Voyez DÉPECER.

DÉPIÉCÉ, ÉE. participe

DÉPIÉCÉ, ÉE. participe

DÉPILATIF, IVE. adj.

DÉPILATIF, IVE. adj. Qui fait tomber le poil, les cheveux. Onguent dépilatif. Pommade dépilative.

DÉPILATION. s. f.

DÉPILATION. s. f. Action de dépiler, ou Le résultat de cette action.

DÉPILATOIRE. s. m.

DÉPILATOIRE. s. m. Drogue qui fait tomber le poil. Appliquer un dépilatoire.

DÉPILER (SE). v. pron.

DÉPILER (SE). v. pron. Il se dit D' un animal qui perd son poil. Cet animal se dépile. Il se disait autrefois dans le même sens qu' Épiler. Voyez ÉPILER.

DÉPILÉ, ÉE. participe

DÉPILÉ, ÉE. participe

DÉPIQUER. v. a.

DÉPIQUER. v. a. Défaire les piqûres faites à une étoffe. Dépiquer une courtepointe, une couverture.

DÉPIQUER

DÉPIQUER signifie aussi, figurément et familièrement, Ôter à quelqu' un l' humeur qu' il a de quelque chose, faire qu' il n' en soit plus piqué. Le gain de ce procès l' a un peu dépiqué de toutes ses pertes. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il commence pourtant à se dépiquer.

DÉPIQUÉ, ÉE. participe

DÉPIQUÉ, ÉE. participe

DÉPISTER. v. a.

DÉPISTER. v. a. T. de Chasse. Découvrir la trace, les pistes d' un animal qu' on chasse. Dépister un lièvre. Dépister le gibier.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Découvrir ce qu' on veut savoir, en épiant les démarches de quelqu' un. On eut quelque peine à dépister cet intrigant.

DÉPISTÉ, ÉE. participe

DÉPISTÉ, ÉE. participe

DÉPIT. s. m.

DÉPIT. s. m. Chagrin mêlé d' un peu de colère. J' ai un vrai dépit de ce qu' il a fait. Il refuse pour me faire dépit. Il ne voit leur succès qu' avec dépit. Concevoir un dépit ou du dépit. Faire quelque chose par dépit ou de dépit. Faire éclater son dépit. Quand il en devrait crever de dépit.

Fam., En dépit qu' il en ait, Malgré qu' il en ait.

En dépit de, Malgré. J' en viendrai à bout en dépit de lui, en dépit de tout le monde Figurément: En dépit du sort, de la fortune. En dépit de toutes les résistances, de tous les obstacles.

Fig. et fam., Faire quelque chose en dépit du sens commun, du bon sens, etc., Le faire très-mal. Cela est fait en dépit du bon sens.

DÉPITER. v. a.

DÉPITER. v. a. Causer du dépit à quelqu' un, le mutiner. Cette rebuffade le dépita. Cela est bien fait pour dépiter. Cette perte l' a dépité, il n' a plus joué depuis. Ne dépitez point cet enfant.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Concevoir du dépit, se fâcher, se mutiner. Il s' est dépité de ce que vous lui avez dit. Il se dépite contre le jeu.

Fam., Se dépiter contre son ventre, Se priver de manger par dépit ou par humeur, comme font quelquefois les enfants. Cela se dit aussi, figurément, D' une personne qui, par dépit, refuse ce qu' on sait qu' elle désire et qui lui convient.

DÉPITÉ, ÉE. participe

DÉPITÉ, ÉE. participe

DÉPLACEMENT. s. m.

DÉPLACEMENT. s. m. Action de déplacer ou de se déplacer. Le déplacement des bornes d' un champ. Le déplacement d' un meuble. Prendre communication d' une pièce, d' un acte, sans déplacement. Les déplacements que nécessite une expertise de la part de ceux qui en sont chargés. Frais de déplacement. Ces déplacements continuels me fatiguent.

DÉPLACER. v. a.

DÉPLACER. v. a. Ôter une chose de la place qu' elle occupait, la changer de place. Déplacer des livres, des chaises. Ne déplacez rien.

Il signifie particulièrement, surtout en termes de Procédure, Enlever, retirer quelque chose d' un lieu, d' une maison, et le transporter ailleurs. On est quelquefois obligé de déplacer les meubles, les objets saisis, pour les vendre plus avantageusement.

Déplacer quelqu' un, Prendre la place qu' il occupait. Vous étiez là, je n' ai garde de vous déplacer. Je ne veux déplacer personne. Il signifie aussi, figurément, Ôter à quelqu' un sa place, son emploi, pour y mettre une autre personne. Le ministre n' a pas voulu déplacer les créatures de son prédécesseur.

Fig., Déplacer le point de la question, Changer le point sur lequel porte la difficulté, dans une discussion.

DÉPLACER

DÉPLACER avec le pronom personnel, signifie, Changer de place, de demeure, ou Se transporter d' un lieu dans un autre. Que personne ne se déplace, je suis bien ici. Le juge fut obligé de se déplacer pour faire la visite des lieux. On n' aime pas à se déplacer.

SANS DÉPLACER. loc. adv.

SANS DÉPLACER. loc. adv. Sans ôter les choses de leur place, sans les emporter; et plus ordinairement, Sans changer de place, sans quitter le lieu. Le procès-verbal sera fait sans déplacer. Nous terminâmes l' affaire sans déplacer.

DÉPLACÉ, ÉE. participe

DÉPLACÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi comme adjectif, et signifie alors, Mal placé, placé dans un poste qui ne convient pas, ou auquel on n' est pas propre. Cet homme, dans le nouvel emploi qu' il exerce, paraît déplacé.

Il signifie aussi, Qui n' est pas où il doit être. Elle dut se trouver bien déplacée parmi ce monde-là. Il y a dans cette comédie beaucoup de traits brillants, mais la plupart déplacés.

Il signifie encore, Inconvenant, qui ne convient pas. Il a tenu des propos tout à fait déplacés. Cela est fort déplacé.

DÉPLAIRE. v. n.

DÉPLAIRE. v. n. Être désagréable. Il a quelque chose qui déplaît. Cette femme n' est pas belle, mais elle ne déplaît pas. Cela lui déplaît à la mort.

Il signifie aussi, Fâcher, donner du chagrin. Je ne dis pas cela pour vous déplaire. Ce que j' en fais n' est pas pour vous déplaire, ce n' est pas pour vous déplaire. Il est au désespoir d' avoir été assez malheureux pour vous déplaire. Il craint de vous déplaire en faisant cela. Votre procédé déplaît à tout le monde. Cela me déplaît.

Il s' emploie impersonnellement dans le même sens. Il me déplaît fort d' être obligé à cela. Il lui déplaît extrêmement que les choses se soient passées de la sorte. Il ne vous déplaira pas que je m' en aille.

Ne vous déplaise, ne vous en déplaise. Façons de parler familières dont on se sert pour marquer qu' on ne demeure pas d' accord de ce qu' un autre dit. La chose ne se passa pas ainsi, ne vous en déplaise, ne vous déplaise. Je n' en ferai rien, ne vous déplaise. N' en déplaise à un tel, je soutiens que cette opinion est fausse.

DÉPLAIRE

DÉPLAIRE avec le pronom personnel, signifie, S' ennuyer, s' attrister, se trouver mal à son aise. Il se déplaît dans ce lieu, il s' y déplaît à la mort. Il aime la solitude, il se déplaît en compagnie. Il se déplaît partout. Je ne me déplairais pas ici.

Il se dit également Des animaux. Les troupeaux se déplaisent dans ce lieu-là.

Fig., Ces plantes se déplaisent en cet endroit, Le sol ou l' exposition de ce lieu ne leur est pas propre.

DÉPLAISANCE. s. f.

DÉPLAISANCE. s. f. Éloignement, répugnance, dégoût. Il ne s' emploie guère que dans cette phrase, Prendre quelqu' un en déplaisance.

DÉPLAISANT, ANTE. adj.

DÉPLAISANT, ANTE. adj. Désagréable, qui déplaît, qui fâche, qui chagrine. Un homme déplaisant. Figure déplaisante. Manières déplaisantes. C' est la chose du monde la plus déplaisante. Il n' y a rien de si déplaisant que cela. Rien n' est plus déplaisant. Il est déplaisant de perdre toujours au jeu. Maison déplaisante. Séjour déplaisant.

DÉPLAISIR. s. m.

DÉPLAISIR. s. m. Chagrin, affliction, sentiment pénible. Grand déplaisir. Déplaisir sensible. Déplaisir mortel. Cela me donne un grand déplaisir. S' il part, c' est à mon grand déplaisir. C' est avec déplaisir que je me vois contraint de vous en parler. Je ne saurais assez exprimer le déplaisir que j' en ai.

Il signifie aussi, Mécontentement. Recevoir du déplaisir. C' est un homme qui m' a fait un sensible déplaisir. Causer, donner de grands déplaisirs. Je ne crois pas vous avoir jamais fait aucun déplaisir. Son fils ne lui a jamais donné aucun sujet de déplaisir.

DÉPLANTER. v. a.

DÉPLANTER. v. a. Ôter un arbre, une plante de terre, pour les planter ailleurs. Déplanter un noyer. Déplanter un jeune arbre. Déplanter des laitues. Déplanter des tulipes, des oeillets. Cet homme ne fait que planter et déplanter. On dit aussi, Déplanter un piquet, un échalas.

Déplanter un parterre, un bosquet, Arracher ce qui s' y trouve planté.

DÉPLANTÉ, ÉE. participe

DÉPLANTÉ, ÉE. participe

DÉPLANTOIR. s. m.

DÉPLANTOIR. s. m. Outil avec lequel on déplante des racines ou des plantes.

DÉPLIER. v. a.

DÉPLIER. v. a. Étendre, défaire, ouvrir une chose qui était pliée. Déplier une serviette. Déplier du linge. Déplier des étoffes. Déplier un paquet.

Il signifie quelquefois absolument, Étaler de la marchandise. La pluie qui survint dès le matin empêcha les marchands de déplier sur la place.

Déplier toute sa marchandise, se dit D' un marchand qui fait voir tout ce qu' il a de meilleur dans sa boutique. Il nous déplia, nous lui fîmes déplier toute sa marchandise, mais nous ne trouvâmes rien à notre goût.

DÉPLIÉ, ÉE. participe

DÉPLIÉ, ÉE. participe

DÉPLISSER. v. a.

DÉPLISSER. v. a. Défaire les plis d' une étoffe, d' une toile, etc. Déplisser une jupe. Déplisser des manchettes. Déplisser un jabot. Votre chemise est déplissée.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette collerette se déplisse.

DÉPLISSÉ, ÉE. participe

DÉPLISSÉ, ÉE. participe

DÉPLOIEMENT. s. m.

DÉPLOIEMENT. s. m. (On prononce Déploîment.) Action de déployer, ou L' état de ce qui est déployé. Le déploiement d' une étoffe. Le déploiement des bras. Le déploiement d' une armée, d' un corps de troupes. Un grand déploiement de forces.

DÉPLORABLE. adj. des deux genres

DÉPLORABLE. adj. des deux genres Qui mérite d' être déploré, qui est digne de compassion, de pitié. Il ne se dit guère que Des choses. Il est dans un état déplorable. Sa situation est déplorable. Un événement déplorable. C' est une chose déplorable que l' état où il est. Sa condition, son sort est déplorable.

Il se dit quelquefois Des personnes, en poésie et dans le style soutenu. Famille déplorable. Déplorable victime de la tyrannie.

DÉPLORABLEMENT. adv.

DÉPLORABLEMENT. adv. D' une manière déplorable, très-mal. Il s' est conduit déplorablement dans cette affaire. Il a plaidé mon affaire déplorablement.

DÉPLORER. v. a.

DÉPLORER. v. a. Plaindre avec de grands sentiments de compassion. Il ne se dit guère qu' en parlant Des choses. Déplorer la misère humaine. Déplorer les malheurs du temps. Déplorer la disgrâce, la perte, la mort de quelqu' un.

DÉPLORÉ, ÉE. participe

DÉPLORÉ, ÉE. participe

DÉPLOYER. v. a.

DÉPLOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Étendre, développer ce qui était ployé. Déployer les voiles d' un navire. Déployer des enseignes, des étendards. Un aigle qui déploie ses ailes. Déployer les bras.

Déployer une armée, Lui faire occuper un plus grand espace de terrain devant l' ennemi.

Dans la Théorie militaire, Déployer la colonne, Passer de l' ordre en colonne à l' ordre de bataille.

DÉPLOYER

DÉPLOYER signifie aussi figurément, Faire paraître, montrer, étaler. Déployer toute son éloquence, tout son savoir, toutes ses forces, etc. Déployer un grand luxe. Déployer tous ses charmes. Déployer sa fierté. Déployer sa rigueur sur quelqu' un, contre quelqu' un. La magnificence que la nature y déploie. Ce fut alors que le mal déploya toute son énergie, toute sa fureur.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. La voile se déploie. La flamme se déploie. L' armée se déploie dans la plaine. Son énergie s' est déployée.

DÉPLOYÉ, ÉE. participe

DÉPLOYÉ, ÉE. participe Marcher aux ennemis enseignes déployées. Voguer à voiles déployées, toutes voiles déployées.

Rire à gorge déployée, Rire de toute sa force.

DÉPLUMER. v. a.

DÉPLUMER. v. a. Ôter les plumes. Déplumer un oiseau. On dit plus ordinairement, Plumer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ces oiseaux se déplument les uns les autres à coups de bec.

Il signifie plus ordinairement, Perdre ses plumes. Les oiseaux se déplument pendant la mue.

DÉPLUMÉ, ÉE. participe

DÉPLUMÉ, ÉE. participe Un oiseau déplumé.

Fig. et pop., Avoir l' air déplumé, Avoir l' extérieur de la misère, après avoir en celui de l' opulence.

DÉPOLIR. v. a.

DÉPOLIR. v. a. Ôter le poli de quelque chose. Le feu dépolit le marbre. Dépolir les vitres pour rendre la lumière plus douce et moins éblouissante. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Une glace qui se dépolit.

DÉPOLI, IE. participe

DÉPOLI, IE. participe Verre dépoli. Glace dépolie.

DÉPONENT. adj. m.

DÉPONENT. adj. m. T. de Gram., dont on se sert en parlant Des verbes latins qui ont la signification active et la terminaison passive. Verbe déponent. On l' emploie quelquefois substantivement. Un déponent. Les déponents.

DÉPOPULARISER. v. a.

DÉPOPULARISER. v. a. Faire perdre l' affection, la faveur du peuple. Ils cherchaient à le dépopulariser. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il se dépopularisait de jour en jour.

DÉPOPULARISÉ, ÉE. participe

DÉPOPULARISÉ, ÉE. participe

DÉPOPULATION. s. f.

DÉPOPULATION. s. f. L' état d' un pays dépeuplé. Rechercher les causes de la dépopulation d' un pays, d' une province.

DÉPORT. s. m.

DÉPORT. s. m. T. de Procédure. Action de se récuser soi-même. Le déport d' un juge, d' un arbitre.

Il signifie aussi, Retardement, délai; mais on ne l' emploie guère alors que dans cette locution adverbiale, Sans déport, Incontinent, sur-le-champ. Il fut condamné à payer l' amende sans déport.

DÉPORT

DÉPORT s' est dit, en Jurisprudence féodale, Du droit qu' avait un seigneur de jouir du revenu d' un fief, la première année après la mort du possesseur. Le droit de déport était différent selon les coutumes des lieux.

Il s' est dit également, en Matières bénéficiales, Du droit qu' avaient, en certains lieux, les évêques, les archidiacres ou autres ecclésiastiques, de jouir, la première année, du revenu des cures vacantes. Le droit de déport n' avait pas lieu dans tous les diocèses.

DÉPORTATION. s. f.

DÉPORTATION. s. f. Action de déporter; exil infamant et perpétuel qu' on est condamné à subir dans un lieu déterminé. Être condamné à la déportation. La déportation emporte la mort civile. La peine de la déportation fut introduite, chez les Romains, par Auguste.

DÉPORTEMENT. s. m.

DÉPORTEMENT. s. m. Conduite, moeurs, manière de vivre. Il ne se prend qu' en mauvaise part, et se met plus souvent au pluriel qu' au singulier. Déportement scandaleux. Veiller sur les déportements de quelqu' un. Elle a été chassée pour ses déportements.

DÉPORTER. v. a.

DÉPORTER. v. a. Transporter, exiler quelqu' un dans un lieu d' où il ne doit point sortir, et qui est ordinairement éloigné. On le déporta dans une île. Ils furent tous déportés à la Guyane.

DÉPORTER

DÉPORTER avec le pronom personnel, signifie, Se désister, se départir. Se déporter de ses prétentions. Il s' est déporté de la poursuite de ce procès, de cette affaire. Se déporter d' une accusation qu' on a intentée. Un juge doit se déporter du jugement d' un procès où il a intérêt. Dans ce sens, il est principalement d' usage au Palais.

DÉPORTÉ, ÉE. participe

DÉPORTÉ, ÉE. participe Il est souvent employé comme substantif, dans le sens d' Exiler, etc. La plupart des déportés moururent. Un déporté qui a rompu son ban.

DÉPOSANT, ANTE. adj.

DÉPOSANT, ANTE. adj. T. de Palais. Qui dépose et affirme devant le juge. Tels et tels témoins déposants. Telles et telles femmes déposantes.

Il est aussi substantif. Tous les déposants disent la même chose.

Plus n' en sait ledit déposant. Formule de pratique, dont on se sert aussi, familièrement, Pour marquer qu' on ne sait rien de plus que ce qu' on vient de dire.

DÉPOSER. v. a.

DÉPOSER. v. a. Poser une chose que l' on portait. Il déposa son fardeau.

Il signifie figurément, Se dépouiller, se défaire de. Quand ce prince visitait ses amis, il semblait déposer sa grandeur en entrant. Déposer sa fierté. Ils paraissaient avoir déposé leurs mutuels ressentiments.

Il se dit quelquefois en parlant De dignités, de charges, etc. Sylla déposa la dictature.

Il signifie également, Destituer, priver, dépouiller quelqu' un d' une dignité, d' une charge, etc. On le déposa de sa charge, de son emploi. Il mérite qu' on le dépose. Déposer un empereur, un pape, un évêque.

DÉPOSER

DÉPOSER signifie aussi, Placer, mettre, laisser une chose en quelque endroit, et se dit surtout en parlant De ce qui ne doit rester qu' un certain temps dans le lieu où on l' a mis. Déposer sa canne, son parapluie à l' entrée d' un lieu public. On déposa le corps dans une chapelle, en attendant qu' il pût être transporté à la terre du défunt. Déposer des marchandises en un lieu sûr.

Il signifie particulièrement, Mettre en dépôt, donner en garde, confier, remettre. Déposer une somme entre les mains d' un de ses amis. Déposer de l' argent à la caisse d' épargne. Déposer un contrat, un testament chez le notaire. Déposer des pièces justificatives. Déposer son bilan au greffe du tribunal de commerce, pour se déclarer en faillite.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Déposer son autorité entre les mains de quelqu' un. Déposer ses secrets dans le sein d' un ami.

DÉPOSER

DÉPOSER signifie encore, Dire comme témoin ce qu' on sait d' un fait. Déposer en justice. Tels et tels ont déposé contre lui. Les témoins ont déposé en sa faveur, ont déposé que... Déposer d' un fait. Dans ce sens, il est ordinairement neutre.

Il se dit quelquefois figurément Des choses, et signifie, Attester, prouver. Cela dépose en votre faveur, dépose contre vous.

DÉPOSER

DÉPOSER se dit en outre Des liqueurs qui laissent des parties grossières et hétérogènes au fond d' un vase, d' un vaisseau. Cette eau a déposé beaucoup de sable. Ce vin a déposé beaucoup de lie. On l' emploie souvent sans régime. Cette liqueur a beaucoup déposé. Les urines du malade déposent.

DÉPOSÉ, ÉE. participe

DÉPOSÉ, ÉE. participe

DÉPOSITAIRE. s. des deux genres

DÉPOSITAIRE. s. des deux genres Celui ou celle à qui on confie un dépôt. Fidèle dépositaire. Dépositaire infidèle. Le dépositaire de cet argent. Le dépositaire de ces papiers, de ces meubles. Elle est ma dépositaire.

Il s' emploie aussi figurément. Les dépositaires de l' autorité. Être le dépositaire des secrets de quelqu' un.

DÉPOSITION. s. f.

DÉPOSITION. s. f. Destitution, privation de certaines dignités, de certaines fonctions. La déposition d' un évêque. La déposition du sultan. La déposition de cet empereur fut suivie de guerres.

DÉPOSITION

DÉPOSITION signifie aussi, Ce qu' un témoin dépose et affirme par-devant le juge qui l' entend. Déposition formelle. Faire sa déposition. Signer sa déposition. Entendre, ouïr, recevoir une déposition. Par la déposition des témoins, etc. La déposition de tel témoin porte... Les dépositions des témoins le chargent. Les dépositions lues et ouïes. Il a varié dans ses dépositions.

DÉPOSSÉDER. v. a.

DÉPOSSÉDER. v. a. Ôter la possession de quelque chose à quelqu' un. On l' a dépossédé de sa maison, de sa charge, de son héritage.

DÉPOSSÉDÉ, ÉE. participe

DÉPOSSÉDÉ, ÉE. participe

DÉPOSSESSION. s. f.

DÉPOSSESSION. s. f. Action de déposséder, ou L' état d' une personne dépossédée. Il n' est guère usité qu' en Jurisprudence. Un acte de dépossession. Il demandait leur entière dépossession.

DÉPOSTER. v. a.

DÉPOSTER. v. a. T. de Guerre. Chasser d' un poste, le faire abandonner. L' ennemi avait occupé ce poste, cette position, cette hauteur, on l' en déposta. Il fit tous ses efforts pour le déposter.

DÉPOSTÉ, ÉE. participe

DÉPOSTÉ, ÉE. participe

DÉPÔT. s. m.

DÉPÔT. s. m. Action de déposer, de placer une chose en quelque endroit, ou de remettre, de confier une chose à quelqu' un. Le dépôt du corps dans ce caveau n' est que provisoire. Faire à la direction de la librairie le dépôt ordonné par la loi. La chambre a ordonné le dépôt de cette pétition au bureau des renseignements. Faire le dépôt d' une somme entre les mains d' un officier public. Dépôt volontaire. Dépôt judiciaire. Dépôt ordonné en justice, par justice.

Il se dit aussi de Ce qu' on a déposé, confié, donné en garde à quelqu' un, pour être rendu ou employé à la volonté ou suivant l' intention de celui qui l' a donné. Le dépôt est une chose sacrée. Nier un dépôt. Abuser d' un dépôt. Rendre fidèlement un dépôt. On a ordonné que le dépôt serait porté au greffe. Garder religieusement le dépôt. Convertir un dépôt à son usage. Mettre de l' argent en dépôt. Avoir un dépôt. Retirer un dépôt.

Il s' emploie figurément dans le même sens. Révéler un secret, c' est violer un dépôt sacré. Dans ce siècle, ils avaient seuls le dépôt des connaissances humaines.

Il se dit également de La convention faite en déposant quelque chose entre les mains de quelqu' un. La loi du dépôt. Le dépôt est un contrat de bonne foi. Violer la foi du dépôt. Le dépôt est essentiellement gratuit.

DÉPÔT

DÉPÔT se dit, par extension, d' Un lien où l' on dépose habituellement certains objets. Établir un dépôt de cannes et de parapluies à l' entrée d' un lieu public.

Il se dit aussi d' Un lieu où quelqu' un fait débiter, permet de débiter ce qu' il récolte, ce qu' il fabrique, etc. C' est le seul dépôt de ces marchandises qu' il y ait dans la ville. Ce propriétaire a établi un dépôt de ses vins à tel endroit. Un dépôt d' eau de Cologne.

Il désignait autrefois, Le lieu où l' on déposait du sel, du tabac, jusqu' à ce qu' ils fussent voiturés aux lieux de leur distribution.

Il se dit encore d' Un lieu où l' on garde certaines choses, pour s' en servir, pour y recourir dans l' occasion. Dépôt d' armes. Dépôt de pompes à incendie. Le dépôt des archives. Dépôt de titres, de chartres.

Il se dit, en termes d' Administration militaire, Du lieu où restent les soldats qui ne peuvent suivre le corps auquel ils appartiennent, et où l' on exerce les recrues destinées à faire partie de ce corps. Le dépôt de ce régiment est dans telle ville. Rester au dépôt. Les recrues quittèrent le dépôt pour aller rejoindre le corps.

Il se dit également Des soldats, des recrues qui sont au dépôt. Le dépôt a reçu l' ordre de partir sur-le-champ. Il fait partie du dépôt.

Dépôt de mendicité, Établissement public dans lequel on loge et on nourrit des pauvres.

En Matière criminelle, Mandat de dépôt, Ordonnance en vertu de laquelle un prévenu, contre qui il a été décerné un mandat d' amener, est retenu dans la maison d' arrêt.

DÉPÔT

DÉPÔT se dit en outre d' Un abcès, d' un amas d' humeurs qui se forme en quelque endroit du corps. Il faut donner un coup de bistouri en cet endroit, il s' y est fait un dépôt. Dans le langage médical, on dit plus ordinairement, Abcès.

DÉPÔT

DÉPÔT se dit en outre Du sédiment que des matières liquides laissent au fond du vase où elles ont séjourné pendant quelque temps. Le dépôt de l' urine. Il y a un dépôt au fond du vase.

DÉPOTER. v. a.

DÉPOTER. v. a. T. de Jardinage. Ôter une plante d' un pot pour la mettre en terre, ou dans un autre pot. Dépoter un rosier, des oeillets.

Dépoter du vin, des liqueurs, Les changer de vase. Ce vin étant très-vieux, il a fallu le dépoter.

DÉPOTÉ, ÉE. participe

DÉPOTÉ, ÉE. participe

DÉPOUDRER. v. a.

DÉPOUDRER. v. a. Ôter, faire tomber la poudre des cheveux, d' une perruque. Le vent l' a tout dépoudré, a dépoudré toute sa perruque. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Vous vous êtes tout dépoudré.

DÉPOUDRÉ, ÉE. participe

DÉPOUDRÉ, ÉE. participe

DÉPOUILLE. s. f.

DÉPOUILLE. s. f. Peau ôtée de dessus le corps d' un animal. Il n' est proprement d' usage, dans cette acception, qu' en parlant Des serpents et des insectes qui se dépouillent de temps en temps de leur peau. La dépouille d' un serpent. La dépouille d' un ver à soie. La dépouille d' une araignée.

Il se dit néanmoins quelquefois, en poésie et dans le style soutenu, de La peau de toute sorte de bête féroce, lorsqu' elle est arrachée. La dépouille d' un tigre, d' un léopard, d' une panthère. Hercule se revêtit de la dépouille du lion de Némée.

Fig., La dépouille mortelle d' une personne, ou simplement, La dépouille, les dépouilles d' une personne, Le corps d' une personne, quand elle est morte.

DÉPOUILLE

DÉPOUILLE se dit également Des vêtements, des habits, etc., qu' une personne décédée portait habituellement. Il eut la dépouille du défunt. Il a laissé sa dépouille à un tel. La dépouille d' un religieux appartenait à l' abbé.

Il se dit quelquefois, figurément, de La succession d' une personne, et particulièrement Des dignités, des emplois qui deviennent vacants par sa mort. C' était un homme qui occupait beaucoup de places; les ambitieux auront là une riche dépouille à se partager.

Il se dit pareillement de Toute chose dont on s' empare ou que l' on acquiert au détriment, au préjudice d' autrui; et alors il se met souvent au pluriel. Il voulait me déposséder, et s' enrichir de mes dépouilles. Ses biens furent confisqués, et les dénonciateurs eurent une part de sa dépouille. C' est un plagiaire impudent, qui s' enrichit, qui se pare des dépouilles d' autrui.

Il se dit, particulièrement, de Tout ce qu' on enlève à l' ennemi. Les dépouilles d' un ennemi tué. Dépouilles opimes. Les dépouilles d' un prisonnier. Il a remporté de riches dépouilles sur les ennemis, de glorieuses dépouilles.

DÉPOUILLE

DÉPOUILLE se dit aussi, figurément, de La récolte des fruits de l' année. La dépouille de cette année est bonne. Vendre la dépouille de son jardin, de ses vignes.

DÉPOUILLEMENT. s. m.

DÉPOUILLEMENT. s. m. Action de dépouiller, ou L' état de ce qui est dépouillé. Il se dit surtout en parlant D' une personne que l' on a privée de ses biens, ou qui s' en est privée elle-même. Je l' ai trouvé dans un dépouillement absolu. Sa tendresse pour ses enfants l' a réduit à un dépouillement déplorable.

Il se dit aussi en parlant D' un registre, d' un dossier, d' un compte, d' un inventaire, etc., que l' on examine et dont on fait le sommaire, l' extrait. Faire le dépouillement d' un compte, d' un dossier. Le dépouillement des registres prouve que...

Le dépouillement d' un scrutin, L' action de compter les voix, les suffrages, quand les membres de l' assemblée ont donné leurs votes.

DÉPOUILLER. v. a.

DÉPOUILLER. v. a. Déshabiller quelqu' un, lui ôter ses vêtements. Les voleurs l' ont dépouillé de tous ses habits, l' ont entièrement dépouillé. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est dépouillé de ses habits pour se jeter à la nage.

Prov. et fig., Il ne faut pas se dépouiller avant de se coucher, Il ne faut pas se dessaisir, se priver de son bien avant sa mort.

DÉPOUILLER

DÉPOUILLER se dit aussi en parlant Des animaux dont on ôte la peau pour les apprêter. Dépouiller un lièvre, un lapin. Dépouiller une anguille.

Il se dit, avec le pronom personnel, Des animaux qui quittent leur peau. Les serpents se dépouillent tous les ans.

Il se dit également De ce qui enlève la peau ou même la chair. On lui jeta de l' eau bouillante qui lui dépouilla toute la jambe. L' os est entièrement dépouillé. On l' emploie, dans ce sens, avec le pronom personnel. L' os commence à se dépouiller.

Il se dit, par extension, pour Ôter, enlever ce qui couvre, accompagne ou garnit une chose. L' hiver dépouille les arbres de leurs feuilles. Dépouiller une église de ses ornements. On l' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Un arbre qui se dépouille de ses feuilles, qui se dépouille.

Il signifie figurément, Priver, dénuer. Dépouiller un homme de tout son bien, le dépouiller de ses emplois. Dépouiller un prince de ses États. L' emploi avec le pronom personnel a lieu également dans ce sens. Se dépouiller en faveur de quelqu' un.

DÉPOUILLER

DÉPOUILLER signifie en outre, Quitter un vêtement ou une chose quelconque dont on était enveloppé; et alors il ne s' emploie guère que dans le style soutenu. Dépouiller ses vêtements. À cette époque, l' insecte dépouille sa première forme.

Il se dit figurément en parlant Des sentiments, des passions, des opinions, etc., auxquels on renonce, dont on se défait. Il faut avoir dépouillé toute humanité pour... Dépouiller son orgueil, sa fierté. Elle a dépouillé cette pudeur qui fait l' ornement de son sexe. On l' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. Se dépouiller de toute passion, de toute haine, de toute prévention. Se dépouiller de ses préjugés.

Fig., Dépouiller le vieil homme, se dépouiller du vieil homme, signifie, en termes de l' Écriture sainte, Se défaire des inclinations de la nature corrompue; et, dans le langage familier, Renoncer à ses vieilles habitudes.

DÉPOUILLER

DÉPOUILLER signifie quelquefois, Recueillir, récolter. Le fermier a dépouillé, cette année, pour mille écus de blé. C' est encore à lui à dépouiller cette année.

Il signifie aussi, Faire l' examen et donner l' état abrégé, l' extrait, le sommaire d' un inventaire, d' un compte, d' un dossier, d' un registre, etc. Dépouiller des registres. Dépouiller un dossier, un compte, un inventaire. On dit dans un sens analogue, Dépouiller un scrutin.

DÉPOUILLÉ, ÉE. participe

DÉPOUILLÉ, ÉE. participe Un arbre dépouillé de verdure.

Jouer au roi dépouillé, Jouer à une sorte de jeu où l' on ôte pièce à pièce les habits de celui qu' on a fait le roi du jeu. Cela se dit aussi, figurément et familièrement, Quand plusieurs personnes sont autour de quelqu' un pour le piller, le ruiner.

DÉPOURVOIR. v. a.

DÉPOURVOIR. v. a. Dégarnir de ce qui est nécessaire. Il n' est guère usité qu' au prétérit et à l' infinitif. Il ne faut pas dépourvoir de munitions une place de guerre. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se dépourvoir d' argent. Il s' est dépourvu de tout pour élever ses enfants.

DÉPOURVU, UE. participe

DÉPOURVU, UE. participe Il signifie adjectivement, Qui manque de quelque chose. Être dépourvu de sens, d' esprit, de raison. Il est dépourvu des connaissances les plus élémentaires.

AU DÉPOURVU. loc. adv.

AU DÉPOURVU. loc. adv. Sans être pourvu des choses nécessaires, sans être préparé. Si vous me prenez au dépourvu, je vous ferai une mauvaise chère. Il l' a pris au dépourvu.

DÉPRAVATION. s. f.

DÉPRAVATION. s. f. T. de Médec. Action de dépraver, et plus ordinairement, L' état de ce qui est dépravé, altéré. La dépravation du sang. La dépravation de l' estomac, de la digestion. La dépravation du goût, de l' appétit.

Il s' emploie figurément, dans le langage ordinaire. La dépravation du siècle, des moeurs. Dépravation du goût. Tomber dans une grande dépravation.

DÉPRAVER. v. a.

DÉPRAVER. v. a. T. de Médec. Altérer d' une manière fâcheuse, faire passer d' un bon à un mauvais état. Cela déprave l' estomac, la digestion.

Il s' emploie figurément, dans le langage ordinaire, pour Corrompre, pervertir. Dépraver les moeurs. Dépraver l' esprit, le caractère. Dépraver le jugement. La lecture des mauvais auteurs lui a dépravé le goût.

Il s' emploie, dans l' un et dans l' autre sens, avec le pronom personnel. Quand le sang se déprave. Son goût, son appétit se déprave. Les moeurs et le goût se dépravèrent en même temps.

DÉPRAVÉ, ÉE. participe

DÉPRAVÉ, ÉE. participe Sang dépravé. Goût dépravé. Âme dépravée. Jugement dépravé. Moeurs dépravées. Siècle dépravé. Jeunesse dépravée.

DÉPRÉCATION. s. f.

DÉPRÉCATION. s. f. Figure oratoire par laquelle on souhaite du bien ou du mal à quelqu' un.

Il se dit aussi d' Une prière faite avec soumission pour obtenir le pardon d' une faute.

DÉPRÉCIATION. s. f.

DÉPRÉCIATION. s. f. État d' une chose dépréciée. La dépréciation du papier-monnaie, d' une marchandise.

DÉPRÉCIER. v. a.

DÉPRÉCIER. v. a. Mettre une chose, une personne au-dessous de son prix, en rabaisser la valeur, le mérite. Déprécier une marchandise. Déprécier le mérite d' autrui. Déprécier un ouvrage, une action. C' est un homme qui ne manque pas de talent, vous le dépréciez trop.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Vous semblez prendre à tâche de vous déprécier vous-même. Ils se déprécient mutuellement.

DÉPRÉCIÉ, ÉE. participe

DÉPRÉCIÉ, ÉE. participe

DÉPRÉDATEUR. s. m.

DÉPRÉDATEUR. s. m. Celui qui fait ou qui tolère des déprédations. Ce ministre est un grand déprédateur.

Il se prend aussi adjectivement. Un ministre déprédateur.

DÉPRÉDATION. s. f.

DÉPRÉDATION. s. f. Vol, ruine, pillage fait avec dégât. Faire, commettre des déprédations.

Il se dit, particulièrement, Des malversations commises dans l' administration ou la régie de quelque chose. Les déprédations qui se commettent dans un État. La déprédation des finances. C' est une déprédation manifeste. La déprédation des biens d' un pupille. D' énormes déprédations.

DÉPRÉDER. v. a.

DÉPRÉDER. v. a. Piller avec dégât. Il est très-peu usité.

DÉPRÉDÉ, ÉE. participe

DÉPRÉDÉ, ÉE. participe

DÉPRENDRE. v. a.

DÉPRENDRE. v. a. Détacher, séparer. Il se dit surtout en parlant Des êtres animés. Ces deux dogues étaient tellement acharnés l' un contre l' autre, qu' on eut toutes les peines du monde à les déprendre.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se dégager. Cet oiseau s' était pris à la glu, et ne pouvait s' en déprendre.

Il se dit aussi figurément. Il est tellement attaché à cette personne, qu' il ne saurait s' en déprendre. Ce sens est peu usité.

DÉPRIS, ISE. participe

DÉPRIS, ISE. participe

DÉPRESSION. s. f.

DÉPRESSION. s. f. T. de Chirur. Enfoncement, affaissement accidentel dans quelque partie du corps. Il y a dépression des os du crâne. Une forte dépression.

Il se dit également, en termes d' Anatomie et d' Histoire naturelle, d' Un enfoncement ou aplatissement naturel. On remarque une légère dépression dans telle partie.

DÉPRESSION

DÉPRESSION en termes d' Astronomie nautique, Abaissement de l' horizon visuel au-dessous de l' horizon vrai.

DÉPRIER. v. a.

DÉPRIER. v. a. Retirer une invitation qu' on avait faite pour un dîner, pour une fête, pour une assemblée, etc. On les a envoyé déprier. La partie étant rompue, il a fallu les déprier.

DÉPRIÉ, ÉE. participe

DÉPRIÉ, ÉE. participe

DÉPRIMER. v. a.

DÉPRIMER. v. a. T. de Chirur. Enfoncer, affaisser. Il se dit surtout en parlant Des os du crâne. Les os du crâne ont été fortement déprimés. On l' emploie avec le pronom personnel. Les os du crâne se sont déprimés.

DÉPRIMER

DÉPRIMER signifie figurément, Chercher à diminuer, à détruire la bonne opinion que les autres ont conçue de quelqu' un, l' idée avantageuse qu' ils se font de quelque chose. Il ne faut pas tant le déprimer que vous faites. Quel poëte oserait déprimer Corneille! Les méchants dépriment la vertu. Il se joint également, en ce sens, au pronom personnel, surtout avec l' idée de réciprocité. Les envieux se dépriment les uns les autres.

DÉPRIMÉ, ÉE. participe

DÉPRIMÉ, ÉE. participe Il signifie quelquefois adjectivement, dans le langage scientifique, Qui est comme écrasé, aplati. Les graines de cette plante sont déprimées. Cet oiseau a le bec déprimé.

DÉPRISER. v. a.

DÉPRISER. v. a. Mettre une chose au-dessous de son prix, de sa valeur. Il se dit surtout en parlant De marchandises. Si vous ne voulez point acheter, du moins ne déprisez point notre marchandise.

DÉPRISÉ, ÉE. participe

DÉPRISÉ, ÉE. participe

DE PROFUNDIS. s. m.

DE PROFUNDIS. s. m. (On prononce Dé profondiss.) Le sixième des Sept psaumes de la pénitence, qui commence en latin par les mots De profundis, et qui sert ordinairement de prière pour les morts. Chanter le De profundis. Dire un De profundis pour quelqu' un.

DÉPUCELER. v. a.

DÉPUCELER. v. a. Ôter le pucelage. Il est libre.

DÉPUCELÉ, ÉE. participe

DÉPUCELÉ, ÉE. participe

DEPUIS. Préposition

DEPUIS. Préposition qui indique Un rapport de temps, de lieu, ou d' ordre. Je vous attendrai depuis cinq heures jusqu' à six. La France s' étend, de l' est à l' ouest, depuis le Rhin jusqu' à l' Océan. Je les ai tous vus depuis le premier jusqu' au dernier. Tous les auteurs qui ont écrit sur cette matière depuis Aristote. Il est venu depuis moi. Je ne l' ai point vu depuis son retour, depuis un temps infini, depuis longtemps, depuis votre dernière lettre. Il est arrivé depuis peu de temps. Depuis quelle époque, depuis quand est-il parti?

Cette préposition se construit souvent avec la particule Que; et alors elle indique toujours Un rapport de temps. Depuis que vous êtes parti. Depuis que je ne l' ai vu. Depuis que je vous ai vu.

Depuis peu, Depuis peu de temps. Depuis quand? Depuis quel temps?

DEPUIS

DEPUIS est aussi adverbe de temps. Je ne l' ai point vu depuis. Je n' en ai point entendu parler depuis. Tous les auteurs qui ont écrit depuis. Qu' est-il arrivé depuis?

DÉPURATIF, IVE. adj.

DÉPURATIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se disait autrefois Des remèdes que l' on croyait propres à dépurer le sang, les humeurs. Remède dépuratif. On l' employait aussi comme substantif, au masculin. Un dépuratif.

DÉPURATION. s. f.

DÉPURATION. s. f. T. de Médec. et de Chimie. Action de dépurer, ou Le résultat de cette action. La dépuration d' un métal, d' une liqueur. La dépuration du sang. La dépuration est complète.

DÉPURATOIRE. adj. des deux genres

DÉPURATOIRE. adj. des deux genres Qui sert à dépurer, qui dépure. Machine dépuratoire. Fontaine dépuratoire. Maladies dépuratoires. Remèdes dépuratoires. Voyez DÉPURATIF.

DÉPURER. v. a.

DÉPURER. v. a. T. de Médec. et de Chimie. Rendre plus pur. Dépurer un métal, une liqueur. Dépurer le sang, les humeurs.

DÉPURÉ, ÉE. participe

DÉPURÉ, ÉE. participe Sucs dépurés.

DÉPUTATION. s. f.

DÉPUTATION. s. f. Envoi d' une ou de plusieurs personnes chargées d' une mission. Députation solennelle.

Il se dit aussi d' Une réunion, d' un corps de députés. Une députation de cinq personnes. Députation nombreuse. Toute la députation a été d' avis... La députation a été admise. Cette députation ne put rien obtenir. La députation de ce département n' est pas complète.

Il se dit encore de La charge, des fonctions de député, surtout en parlant De ceux qui sont envoyés pour faire partie d' une assemblée délibérante. Aspirer à la députation. Accepter la députation.

DÉPUTÉ. s. m.

DÉPUTÉ. s. m. Celui qui est envoyé par une nation, par un prince, par un corps, etc., pour remplir une mission particulière auprès de quelqu' un, soit seul, soit avec d' autres. Athènes envoya trois députés à Lacédémone. Envoyer des députés au roi. Les députés de la ville d' Orléans avaient le privilége de s' asseoir devant le roi.

Il se dit particulièrement de Celui qui est nommé, envoyé pour faire partie d' une assemblée où l' on doit s' occuper des intérêts généraux d' un pays, d' une province, d' une confédération, etc. Les députés que les villes grecques envoyaient au conseil des amphictyons. Les députés de la province se réunirent. Les députés du clergé, de la noblesse et du tiers état aux états généraux. La chambre des députés des départements, ou simplement, La chambre des députés. Élire un député. L' élection d' un député. Ce département envoie tant de députés à la chambre. Ce député siége de tel côté de la chambre. Les fonctions de député.

DÉPUTER. v. a.

DÉPUTER. v. a. Envoyer en députation, ou comme député. Ils députèrent trois d' entre eux. Les hommes que la province députa pour la représenter dans cette assemblée. Le roi députa un tel à la diète. Il fut député pour faire cette réclamation.

Il s' emploie aussi absolument. Les Athéniens députèrent vers Philippe.

DÉPUTÉ, ÉE. participe

DÉPUTÉ, ÉE. participe

DÉRACINEMENT. s. m.

DÉRACINEMENT. s. m. Action de déraciner, ou L' état de ce qui est déraciné. Le déracinement des souches de cette avenue a coûté beaucoup. Le déracinement de cet arbre vous fait voir quelle a été la violence de l' orage.

DÉRACINER. v. a.

DÉRACINER. v. a. Tirer de terre, arracher de terre un arbre, une plante avec ses racines. Déraciner un arbre. Les grands vents, les orages déracinent quelquefois les arbres.

Il signifie aussi, Cerner, couper autour, extirper. Ce pédicure déracine bien les cors aux pieds. Quelquefois le dentiste déracine la dent avant de la tirer. Déraciner une verrue.

Fig., Déraciner un mal, Le guérir entièrement. Il est difficile de déraciner un mal invétéré.

DÉRACINER

DÉRACINER se dit, figurément, en parlant Des mauvaises coutumes, des opinions, des vices, des mauvaises habitudes, etc. On aura peine à déraciner cet abus, cette opinion, cette erreur.

DÉRACINÉ, ÉE. participe

DÉRACINÉ, ÉE. participe

DÉRADER. v. n.

DÉRADER. v. n. T. de Marine. Il se dit D' un bâtiment qui est emporté de la rade ou du mouillage, par la force du vent ou des courants.

DÉRAISON. s. f.

DÉRAISON. s. f. Défaut de raison, manière de penser ou d' agir déraisonnable. Il est d' une déraison à n' y pas tenir. Cet homme donne dans un excès de déraison qui n' est pas concevable. Sa conduite et ses propos sont une déraison perpétuelle.

DÉRAISONNABLE. adj. des deux genres

DÉRAISONNABLE. adj. des deux genres Qui n' est pas raisonnable dans sa conduite, dans ses projets, dans ses propositions, etc. C' est un homme tout à fait déraisonnable.

Il se dit également De ce qui ne s' accorde pas avec la raison, de ce qui est contraire à la raison. Des conditions, des propositions déraisonnables. C' est là une fantaisie bien déraisonnable.

DÉRAISONNABLEMENT. adv.

DÉRAISONNABLEMENT. adv. Sans raison. Parler, agir déraisonnablement.

DÉRAISONNER. v. n.

DÉRAISONNER. v. n. Tenir des discours dénués de raison. Le malade commençait à déraisonner, C' est un homme qui déraisonne sans cesse. Il ne fait que déraisonner.

DÉRANGEMENT. s. m.

DÉRANGEMENT. s. m. Action de déranger, ou État de ce qui est dérangé. Le dérangement de mes livres m' empêche de trouver celui que vous me demandez. Causer du dérangement dans un auditoire, en cherchant a se placer. Reconnaître la cause du dérangement d' une machine. Je ne voudrais pas vous causer le moindre dérangement. Cet homme est ruiné, il y a un grand dérangement dans ses affaires. Cela cause du dérangement dans sa santé. Il y a bien du dérangement dans son esprit. Le dérangement de ses affaires, de sa santé. Le dérangement des saisons.

DÉRANGER. v. a.

DÉRANGER. v. a. Ôter une chose de son rang, de sa place; mettre en désordre ce qui était arrangé. Déranger quelque pièce d' une machine. Déranger des papiers, des livres, des meubles.

Déranger une chambre, un cabinet, etc., Y causer quelque désordre dans la disposition habituelle des meubles, des objets qui s' y trouvent. Vous avez dérangé toute ma chambre.

Déranger quelqu' un, Faire qu' il soit obligé de quitter sa place, de se lever de son siége, etc. Il dérangea tout le monde pour aller à sa place. Je ne veux point déranger ces dames. Il signifie aussi, figurément, Détourner quelqu' un d' une occupation, de ses affaires, etc. J' étais à travailler; il est venu me déranger. Pourvu que cela ne vous dérange point. (Voyez plus loin les autres sens de cette phrase.)

DÉRANGER

DÉRANGER signifie aussi, tant au propre qu' au figuré, Faire qu' une chose n' aille plus aussi bien, altérer, troubler, brouiller. Cela peut déranger la machine. Cela lui a dérangé le cerveau, l' estomac. Déranger la santé. Cet orage va déranger le temps. Cela dérangea tellement ses affaires, qu' il fut sur le point de faire faillite. Cet événement dérangea le plan qu' ils avaient formé, dérangea tous leurs projets.

Déranger quelqu' un, Déranger sa santé. J' ai mangé hier un peu plus qu' à l' ordinaire, et cela m' a dérangé. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Chagriner quelqu' un, le contrecarrer. Cet événement les dérange un peu.

Déranger quelqu' un, signifie encore, Faire que la conduite de quelqu' un ne soit plus aussi réglée qu' elle l' était auparavant. Les mauvaises compagnies l' ont dérangé. C' est lui qui a dérangé ce jeune homme.

DÉRANGER

DÉRANGER s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans la plupart des sens qui viennent d' être indiqués. Rien de ce qui était dans la malle ne s' est dérangé pendant le voyage. Je me suis dérangé pour le faire mieux placer. Si vous êtes occupé, ne vous dérangez pas; je reviendrai plus tard. Cette machine s' est un peu dérangée. Sa santé, son cerveau se dérange. Ses affaires commençaient à se déranger. Ce jeune homme se dérange depuis qu' il voit mauvaise compagnie.

DÉRANGÉ, ÉE. participe

DÉRANGÉ, ÉE. participe Il y a quelque chose de dérangé dans cette machine. Un estomac dérangé. Il a le cerveau dérangé. Être dérangé dans sa conduite, dans ses affaires, ou absolument, Être dérangé.

Être dérangé chez soi, dans sa maison, N' avoir pas ses effets, ses meubles rangés proprement et avec ordre. Cette manière de parler est peu usitée.

DÉRATER. v. a.

DÉRATER. v. a. Ôter, retrancher la rate. On a quelquefois dératé des chiens, pour voir s' ils en seraient plus agiles.

DÉRATÉ, ÉE. participe

DÉRATÉ, ÉE. participe Un chien dératé.

Il s' emploie substantivement dans les phrases suivantes:

Fam., Courir comme un dératé, Courir comme on suppose que le ferait une personne à laquelle on aurait ôté la rate.

Fig. et fam., C' est un dératé, une dératée, se dit D' une personne gaie, alerte, étourdie, sans retenue.

DERECHEF. adv.

DERECHEF. adv. Une seconde fois, de nouveau. Il vieillit.

DÉRÉGLEMENT. s. m.

DÉRÉGLEMENT. s. m. Désordre, état d' une chose déréglée. Le déréglement des saisons. Le déréglement du pouls. Le déréglement des humeurs. Le déréglement d' une montre, d' une horloge. Le déréglement de l' esprit.

Il se dit particulièrement Du désordre dans la conduite, de l' opposition aux règles de la morale. Vivre dans le déréglement, dans un étrange déréglement. Le déréglement de sa vie, de ses moeurs. Il trouva cette maison dans un grand déréglement. Les déréglements de ce jeune homme ont ruiné sa famille.

DÉRÉGLÉMENT. adv.

DÉRÉGLÉMENT. adv. Sans règle. Vivre déréglément. Il est peu usité.

DÉRÉGLER. v. a.

DÉRÉGLER. v. a. Faire oublier, faire négliger la règle de vie, de conduite, les règles du devoir. Il nous a tous déréglés. Prov., Il ne faut qu' un mauvais moine pour dérégler tout le couvent. Ce sens vieillit.

Il signifie plus ordinairement, Faire qu' une chose ne soit plus réglée, n' ait plus sa marche, son cours accoutumé, n' exerce plus son action avec régularité. Le froid, le chaud, l' humidité, dérèglent les horloges, les pendules, les montres. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Le temps se dérègle. Une montre qui se dérègle. Son estomac se dérègle aisément. Son pouls s' est déréglé.

DÉRÉGLÉ, ÉE. participe

DÉRÉGLÉ, ÉE. participe Avoir le pouls déréglé. Une horloge, une montre déréglée. Temps déréglé.

Il est aussi adjectif, et signifie, Qui n' a point de règle, qui n' est pas dans la règle. Appétit déréglé. Esprit déréglé. Imagination déréglée. Désirs déréglés.

Il se dit particulièrement De ce qui est contraire aux règles de la morale. C' est un homme fort déréglé dans ses moeurs. Ses moeurs sont fort déréglées. Mener une vie déréglée. Une conduite déréglée.

DÉRIDER. v. a.

DÉRIDER. v. a. Ôter les rides, faire passer les rides. Pommade pour dérider la peau, pour dérider. La joie déride le front. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Sa peau se déride.

Il signifie, figurément, Égayer, réjouir. C' est un homme si sévère, que rien ne saurait le dérider. On l' emploie dans ce sens avec le pronom personnel. Il ne se déride jamais. On dit dans le même sens: Se dérider le front. Dérider son front. Son front ne se déride jamais.

DÉRIDÉ, ÉE. participe

DÉRIDÉ, ÉE. participe

DÉRISION. s. f.

DÉRISION. s. f. Moquerie souvent accompagnée de mépris. Tourner en dérision. Faire quelque chose en dérision. Dire quelque chose par dérision. C' est un homme qui tourne tout en dérision. C' est une dérision, une dérision amère que de prêcher l' abstinence aux gens dépourvus de tout.

DÉRISOIRE. adj. des deux genres

DÉRISOIRE. adj. des deux genres Qui tient de la dérision, où il y a de la dérision. Proposition dérisoire. Offres dérisoires.

DÉRIVATIF, IVE. adj.

DÉRIVATIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui sert à opérer, à déterminer une dérivation. Un topique dérivatif. Saignée dérivative. Moyens dérivatifs.

Il s' emploie aussi comme substantif, au masculin. Un dérivatif.

DÉRIVATION. s. f.

DÉRIVATION. s. f. Action de dériver des eaux. Canal de dérivation.

Il signifie également, en Médecine, L' action de détourner une irritation, une cause morbide, de l' attirer d' une partie vers une autre où ses effets sont moins dangereux. Appliquer un vésicatoire pour opérer une dérivation.

Il signifie, en termes de Grammaire, La manière dont les mots naissent les uns des autres, ou L' origine d' un mot tiré d' un autre. Les lois, les règles de la dérivation. La dérivation de ces mots est incertaine.

DÉRIVE. s. f.

DÉRIVE. s. f. T. de Marine. Déviation de la route d' un bâtiment, occasionnée par l' obliquité des voiles, orientées au plus près du vent. L' angle de la dérive, ou simplement, La dérive, L' angle que la quille du bâtiment fait avec la direction réelle de sa route. La dérive est de tant.

Ce bâtiment va en dérive, Le vent, les courants le détournent de sa route. Nous nous laissâmes aller à la dérive.

Il y a de la dérive, se dit Quand on se trouve assez loin d' une côte ou d' un écueil, pour n' avoir pas à craindre d' y être poussé par la dérive. On dit de même, Avoir belle dérive.

La dérive vaut la route, se dit Lorsque, étant en panne ou à la cape, le bâtiment éprouve une dérive qui le pousse du côté où il doit aller.

Être en dérive, se dit De ce qui flotte abandonné au gré du vent, du courant, etc. Ce bateau est en dérive.

DÉRIVER. v. n.

DÉRIVER. v. n. S' éloigner du bord, du rivage. Dès que le bateau eut dérivé. Il est temps de partir; dérive.

Il signifie aussi, Suivre le courant, le fil de l' eau. Un bateau qui dérive.

Il signifie également, en termes de Marine, S' écarter plus ou moins de la route qu' on voudrait tenir en mer. Nous trouvâmes que les courants avaient fait dériver le vaisseau de tant de lieues. Le pilote, pour ne pas donner sur un rocher, fut obligé de laisser dériver le bâtiment.

DÉRIVER

DÉRIVER se dit en outre Des eaux qui sont forcées d' abandonner leur cours naturel. On a pratiqué des rigoles qui font dériver en partie les eaux du fleuve dans ce canal.

Il signifie encore figurément, Venir de, tirer son origine de. Les conséquences qui en dérivent. C' est de là que dérivent tous nos malheurs. De là sont dérivées tant d' erreurs, tant d' hérésies, etc. Il faut remonter à la source d' où dérivent tant de préjugés.

Il se dit particulièrement, en termes de Grammaire, Des mots qui tirent leur origine de quelque autre. Tel mot dérive de celui-là. D' où faites-vous dériver ce mot? Ce mot est dérivé de l' arabe.

Il s' emploie aussi comme actif, dans le sens de Faire dériver, mais seulement en parlant Des eaux, et en termes de Grammaire. On a dérivé les eaux des sources voisines pour les amener dans ce canal. D' où dérivez-vous ce mot-là? Je le dérive du grec.

DÉRIVÉ, ÉE. participe

DÉRIVÉ, ÉE. participe Il se dit substantivement, en termes de Grammaire, d' Un mot dérivé d' un autre. Le verbe Courir et ses dérivés. Amitié est un dérivé d' Ami.

DERME. s. m.

DERME. s. m. T. d' Anatomie, qui se dit quelquefois pour La peau. Le derme est entamé.

DERNIER, IÈRE. adj.

DERNIER, IÈRE. adj. Qui vient, qui est après tous les autres, ou après lequel il n' y en a point d' autre. Il arrive toujours le dernier. Il était assis le dernier à table. Il est le dernier de la classe. C' est le dernier de sa race. Dans les derniers temps de sa vie. Rendre le dernier soupir. Rendre à quelqu' un les derniers devoirs. Je vous le dis pour la dernière fois. Le dernier jour. Le dernier mois. Je l' assistai à sa dernière heure, à ses derniers moments. Dire le dernier adieu. Il a employé jusqu' au dernier sou, jusqu' à son dernier sou. Faire un dernier effort. En dernier lieu. En dernier résultat. En dernière analyse. En dernière instance. En dernier ressort. La dernière année de la guerre. C' est mon dernier mot.

Fig., Mettre la dernière main, donner la dernière main à quelque chose, L' achever de telle manière, qu' on ne doive plus y revenir, y toucher.

Fig., Brutus et Cassius furent les derniers des Romains, Ils furent les derniers Romains qui combattirent pour la liberté de la république.

DERNIER

DERNIER se dit, en un sens particulier, pour Le plus récent. Étiez-vous à la dernière séance? Il a servi dans la dernière guerre.

L' année dernière, le mois dernier, la semaine dernière, L' année, le mois, la semaine qui a précédé immédiatement l' année, le mois, la semaine où l' on est. On dit de même, Dimanche dernier, lundi dernier, etc., et L' été dernier, le printemps dernier, etc.

DERNIER

DERNIER se dit aussi De ce qu' il y a d' extrême en chaque genre, soit en bien, soit en mal. Arriver au dernier degré de la perfection. Je lui ai les dernières obligations. Cela est du dernier ridicule. On l' a traité avec la dernière indignité, avec le dernier mépris.

C' est le dernier des hommes, C' est le plus vil, le plus méprisable de tous les hommes. On dit dans le même sens, en parlant D' une femme, C' est la dernière des créatures.

C' est le dernier homme à qui je me confierais, à qui je voudrais demander un service, etc., C' est un homme à qui je ne me confierais nullement, à qui je ne voudrais, à qui je n' oserais jamais demander un service, etc.

DERNIER

DERNIER se prend quelquefois substantivement. Ainsi, en parlant De certains jeux de main, on dit, Ne vouloir jamais avoir le dernier, Ne vouloir pas souffrir d' être touché le dernier.

Fig. et fam., Il ne veut jamais avoir le dernier, se dit De quelqu' un qui veut toujours répliquer dans une dispute.

Prov., Aux derniers les bous, Ce qui reste de quelque chose après que les autres ont choisi, est souvent le meilleur.

DERNIER, substantif

DERNIER, substantif se dit aussi de Chacune des deux ouvertures de la galerie d' un jeu de paume qui sont les plus éloignées de la corde. Chasser au dernier. Au dernier la balle la gagne. Au dernier la balle la perd.

DERNIÈREMENT. adv. de temps

DERNIÈREMENT. adv. de temps Depuis peu, il n' y a pas longtemps. Il arriva dernièrement un étrange accident.

DÉROBER. v. a.

DÉROBER. v. a. Ôter la robe, l' enveloppe. Dans cette acception, il ne se dit guère qu' au participe, et en parlant Des fèves de marais qu' on a dépouillées de leur première enveloppe. Des fèves dérobées.

DÉROBER

DÉROBER signifie plus ordinairement, Faire un larcin, prendre en cachette ce qui appartient à autrui. Dérober une bourse, un manteau. Être enclin à dérober.

Il a quelquefois pour régime le nom de la personne à qui l' on dérobe quelque chose. Ce domestique dérobe ses maîtres.

Prov., Est bien larron qui larron dérobe.

Fam., S' il a du bien, il ne l' a pas dérobé, se dit D' un homme qui a acquis du bien par des voies légitimes, et avec beaucoup de peine.

DÉROBER

DÉROBER dans le sens qui précède, s' emploie aussi figurément. Dérober un baiser. Dérober à quelqu' un le secret qu' il ne voulait pas révéler. Les faveurs que l' intrigue dérobe au mérite. Dérober à quelqu' un la gloire qui lui est due, le mérite d' une belle action.

Il se dit, particulièrement, D' un auteur qui prend dans un autre quelque pensée, quelque passage, quelques vers, et qui se les approprie. Il n' y a rien de bon dans son livre que ce qu' il a dérobé. C' est un hardi plagiaire, il dérobe des chapitres entiers.

Il se dit encore en parlant Du temps, des moments pris sur les heures que l' on consacre à ses affaires, à ses occupations ordinaires. Il dérobe chaque jour quelques moments à ses affaires, pour aller voir son vieil ami.

DÉROBER

DÉROBER signifie en outre, Cacher, empêcher de voir, de découvrir. Un mur lui dérobait la vue de la campagne. Les nuages dérobaient le ciel à nos yeux. Un voile dérobait la statue à nos regards.

Il signifie également, Soustraire. Dérober un criminel à la justice, aux poursuites de la justice. Dérober quelqu' un au péril. Dérober un homme à la fureur du peuple. Dérober quelque chose à la connaissance des juges. Dérober à la vue de quelqu' un les objets qui lui rappellent des souvenirs pénibles. Il pénétra le secret que l' on cherchait à lui dérober.

Dérober sa marche, se dit D' une armée qui fait une marche sans que l' ennemi s' en aperçoive. Ce général sut habilement dérober sa marche à l' ennemi. Il se dit aussi, familièrement, D' une personne qui va d' un côté après avoir fait entendre qu' elle voulait aller d' un autre. Il signifie encore, figurément et familièrement, Cacher les moyens dont on se sert pour aller à ses fins. C' est un homme habile à dérober sa marche.

DÉROBER

DÉROBER avec le pronom personnel, se dit D' un objet qu' on cesse peu à peu de voir, soit parce qu' il s' éloigne ou qu' on s' en éloigne, soit parce que la clarté diminue. Le vaisseau se déroba en peu de temps à nos regards. Ils mirent à la voile, et bientôt tous les objets du rivage se dérobèrent à leur vue, à leurs yeux. À mesure que le jour baisse, les objets se dérobent insensiblement à la vue.

Il signifie également, Se soustraire. Se dérober à tous les yeux. Se dérober aux coups de quelqu' un. Ils se sont jusqu' à présent dérobés à toutes les recherches. Se dérober à la poursuite des ennemis. Se dérober aux applaudissements du public, aux hommages d' une cour empressée. Les causes de ce phénomène se dérobent à l' intelligence humaine.

Se dérober d' une compagnie, ou simplement, Se dérober, Se retirer d' une compagnie sans dire mot, sans être aperçu.

En termes de Manége, Ce cheval se dérobe de dessous l' homme, se dit D' un cheval qui, tout à coup, et par un mouvement irrégulier, s' échappe de dessous l' homme qui le monte. Ce cheval est bon, mais il a le défaut de se dérober de dessous l' homme.

Fig., Ses genoux se dérobent sous lui, Ses genoux vacillent, et il a peine à se soutenir.

DÉROBÉ, ÉE. participe

DÉROBÉ, ÉE. participe Argent dérobé.

Escalier dérobé, porte dérobée, corridor dérobé, Escalier, porte, corridor qui servent à dégager un appartement, et par lesquels on peut entrer et sortir sans être vu.

Faire quelque chose à ses heures dérobées, Prendre sur ses occupations ordinaires le temps de faire une chose. Je ferai ce mémoire à mes heures dérobées.

À LA DÉROBÉE. loc. adv.

À LA DÉROBÉE. loc. adv. Secrètement, avec une sorte de mystère. Il s' en est allé à la dérobée. Ils ne se voient qu' à la dérobée.

DÉROGATION. s. f.

DÉROGATION. s. f. Action de déroger à une loi, à un acte quelconque de l' autorité publique, à un traité, à un usage, à des droits, etc.; ou Le résultat de cette action. Il y a dans la nouvelle loi une dérogation à l' ancienne. Cette ordonnance subsiste en entier, on n' y a point fait de dérogation. Dérogation expresse. Dérogation tacite. C' est une dérogation à l' usage. Ce codicille renfermait une dérogation importante au testament. Cette clause n' emporte aucune dérogation à celle du précédent traité. C' est une dérogation à nos droits.

DÉROGATOIRE. adj. des deux genres

DÉROGATOIRE. adj. des deux genres Qui contient une dérogation, qui emporte dérogation. Acte dérogatoire. Clause dérogatoire.

DÉROGEANCE. s. f.

DÉROGEANCE. s. f. T. d' ancienne Chancellerie. Action par laquelle on perd les droits et priviléges attachés à la noblesse. Quand il y a dérogeance, il faut des réhabilitations.

DÉROGEANT, ANTE. adj.

DÉROGEANT, ANTE. adj. Qui déroge. Un acte postérieur dérogeant au premier. Des actions dérogeantes à la noblesse, à-noblesse.

DÉROGER. v. n.

DÉROGER. v. n. Modifier, changer, de quelque manière que ce soit, une loi, un acte de l' autorité publique, une convention, des droits, un usage, etc.; ou S' en écarter, y faire quelque chose de contraire. Déroger à une loi. Le roi, par son ordonnance de tel jour, a dérogé à l' ancienne. Une loi nouvelle a déroge à l' ancienne en ce point. Déroger à l' usage établi. I es priviléges dérogent au droit commun. Les deux parties ont dérogé à leur contrat. Déroger à une transaction par une autre, aux clauses d' un traité. Déroger aux droits de quelqu' un, à ses propres droits.

Déroger à noblesse, ou simplement Déroger, Faire quelque chose qui, par les lois du pays, entraîne la perte des priviléges attachés à la noblesse. Prendre des terres à ferme, tenir boutique, etc., c' etait autrefois déroger à noblesse. Il était de noble race, mais son aïeul, son père a dérogé.

DÉROGER

DÉROGER signifie aussi, Faire une chose indigne de. Il ne crut pas déroger à la majesté du trône en agissant ainsi. Vous dérogez à votre caractère par une si lâche complaisance.

Il signifie également, Condescendre, s' abaisser. Il voulut bien déroger jusque-là. On l' emploie souvent en ce sens par ironie.

DÉROIDIR. v. a.

DÉROIDIR. v. a. Diminuer, ôter la roideur. Il faut mettre ce linge gelé devant le feu pour le déroidir. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Les membres engourdis par le froid se déroidissent auprès du feu.

Il se prend aussi figurément. Son caractère commence à se déroidir.

DÉROIDI, IE. participe

DÉROIDI, IE. participe

DÉROUGIR. v. a.

DÉROUGIR. v. a. Ôter la rougeur, ce qui rend rouge. Elle avait le visage tout rouge de la petite vérole, un mois de temps l' a entièrement dérougie.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir moins rouge. Cela dérougira à l' air. Le nez ne lui a pas dérougi.

Il s' emploie dans le même sens avec le pronom personnel. Cela commence à se dérougir.

DÉROUGI, IE. participe

DÉROUGI, IE. participe

DÉROUILLER. v. a.

DÉROUILLER. v. a. Ôter la rouille. Dérouiller des armes. Dérouiller des pistolets.

Il signifie, figurément et familièrement, en parlant Des personnes, Façonner, former, polir. Le commerce du monde l' a dérouillé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans l' un et dans l' autre sens. Le fer se dérouille peu à peu lorsqu' on le manie souvent. Ce jeune homme commence à se dérouiller. L' esprit se dérouille dans le grand monde, dans le commerce du grand monde.

Il signifie encore, Se remettre au fait d' une chose que l' on a autrefois apprise ou pratiquée, mais que l' on a plus ou moins négligée depuis. Il y a longtemps qu' il n' a vu du latin, il aurait besoin de se dérouiller un peu.

DÉROUILLÉ, ÉE. participe

DÉROUILLÉ, ÉE. participe

DÉROULEMENT. s. m.

DÉROULEMENT. s. m. Action de dérouler. Le déroulement des manuscrits d' Herculanum exige de grandes précautions.

DÉROULER. v. a.

DÉROULER. v. a. Étendre ce qui était roulé, et le mettre de son long. Dérouler une étoffe. Dérouler un vieux titre, un manuscrit. Dérouler un tableau. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Une pièce d' étoffe qui se déroule en tombant. Les vagues se déroulaient sur la plage.

Il s' emploie dans certaines phrases figurées. Au sommet de la colline, le tableau le plus riche et le plus varié se déroula devant nous. Il déroulait à nos yeux le tableau des événements de cette grande époque.

DÉROULÉ, ÉE. participe

DÉROULÉ, ÉE. participe

DÉROUTE. s. f.

DÉROUTE. s. f. Fuite de troupes qui ont été défaites, qui ont été rompues, ou qui ont pris l' épouvante d' elles-mêmes. Grande déroute. Déroute complète. Dans la déroute, il se fit un grand carnage. Mettre une armée, mettre l' ennemi en déroute.

Il se dit, figurément, Du renversement total des affaires de quelqu' un. La déroute des affaires de ce marchand. La déroute de sa fortune. Ses affaires sont en déroute. Cet accident a mis la déroute dans ses affaires. Ce négociant, depuis sa déroute, n' a pu retrouver aucun crédit.

Fig. et fam., Mettre quelqu' un en déroute dans une dispute, Le déconcerter, le mettre hors d' état de répondre.

DÉROUTER. v. a.

DÉROUTER. v. a. Détourner, égarer quelqu' un de sa route, de son chemin. Nous étions dans le bon chemin, vous nous avez déroutés.

Il signifie figurément, Rompre les mesures que quelqu' un prenait, et qui le conduisaient à son but. La disgrâce de ce ministre m' a dérouté. Cet événement l' a totalement dérouté. Il ne sait plus quel parti prendre, il est tout dérouté.

Il signifie aussi, Déconcerter. Ce qu' on lui a dit l' a dérouté.

DÉROUTÉ, ÉE. participe

DÉROUTÉ, ÉE. participe

DERRIÈRE. Préposition de lieu

DERRIÈRE. Préposition de lieu opposée à la préposition Devant, et qui marque Ce qui est après une chose ou une personne. Derrière la maison. Derrière le jardin. Derrière la porte. Derrière l' armoire. Derrière la tapisserie. Il était assis derrière vous. Se cacher derrière quelqu' un. Avoir les mains liées derrière le dos. Ils fuyaient à toute bride sans regarder derrière eux. Il a plusieurs laquais derrière sa voiture.

Fig., Il ne faut pas regarder derrière soi, Il faut continuer quand on a bien commencé, quand une fois on s' est engagé dans une carrière.

DERRIÈRE

DERRIÈRE s' emploie aussi comme adverbe, et signifie, Après, en arrière, ou Du côté opposé au devant. Je l' ai laissé bien loin derrière. Regarder derrière. Qu' importe que cela soit devant ou derrière? C' est un traître, il m' a frappé par derrière. Corps de logis de derrière. Porte de derrière. Le train de derrière d' un carrosse, d' un cheval.

Fig., Porte de derrière, Faux-fuyant, défaite, échappatoire. On ne saurait traiter sûrement avec cet homme, il a toujours quelque porte de derrière.

Fig. et fam., Faire rage des pieds de derrière, Faire tous ses efforts, mettre tout en usage pour réussir.

Fig., Laisser quelqu' un bien loin derrière soi, bien loin derrière, Le surpasser, avoir beaucoup d' avantage sur lui. Ils ont été quelque temps égaux, mais enfin il l' a laissé bien loin derrière.

Fam., Sens devant derrière, se dit en parlant De la situation d' un objet tourné de telle façon que ce qui devrait être devant se trouve derrière. Elle a mis son bonnet sens devant derrière. Votre perruque est sens devant derrière.

DERRIÈRE

DERRIÈRE s' emploie aussi comme substantif masculin, et signifie, Le côté opposé au devant, la partie postérieure. Le derrière de la maison. Il occupe le derrière du logis. Il est logé sur le derrière. Le derrière de la tête.

DERRIÈRE, substantif

DERRIÈRE, substantif se dit au pluriel, en termes de Guerre, Des derniers corps d' une armée en marche ou en bataille; et Du côté auquel l' armée tourne le dos, ou Du pays qu' elle laisse derrière elle. Il fondit sur les derrières de l' ennemi. Les derrières de l' armée. Un marais couvrait, protégeait ses derrières. Assurer ses derrières.

DERRIÈRE, substantif

DERRIÈRE, substantif se dit en outre de Cette partie de l' homme et de quelques animaux qui comprend les fesses et le fondement. S' écorcher le derrière. Montrer le derrière.

Pop., Montrer le derrière, Fuir dans un combat; et, figurément, Ne pouvoir pas exécuter ce qu' on s' était vanté de faire.

DERVICHE ou *DERVIS. s. m.

DERVICHE ou *DERVIS. s. m. Espèce de moine, chez les Turcs. Ce mot signifie Pauvre.

DES

DES Mot qui tient lieu, par contraction, de la préposition De et de l' article pluriel Les. Voyez la préposition DE.

DÈS. préposition de temps et de lieu

DÈS. préposition de temps et de lieu Depuis, à partir de. Dès cette époque-là, ou Dès là (ce dernier a vieilli). Dès l' enfance. Dès hier. Dès Orléans. Dès sa source.

Dès lors, Dès ce moment-là, dès ce temps-là. Je vis bien dès lors où il voulait en venir. Dès lors il commença ses poursuites. Il annonçait dès lors ce qu' il serait un jour.

Il s' emploie aussi pour De là, par forme de conséquence. On ne peut établir ce fait capital, et dès lors tombe toute l' accusation. Il ne peut user de ce moyen; qu' avons-nous dès lors à craindre de lui? On dit quelquefois dans le même sens, Dès là; mais cette locution a vieilli. C' est votre père, et dès là vous lui devez du respect.

DÈS

DÈS s' emploie aussi pour désigner Un temps fixe et prochain dans l' avenir. J' y travaillerai dès demain, dès la semaine prochaine.

DÈS

DÈS construit avec que, signifie, Aussitôt que. Dès que le soleil fut levé. Dès qu' il parut. Dès que je serai arrivé.

Il se prend aussi pour Puisque. Dès que vous en tombez d' accord. Dès que vous le souhaitez.

DÉSABUSER. v. a.

DÉSABUSER. v. a. Tirer d' erreur, détromper de quelque fausse croyance. Vous êtes dans l' erreur, je dois vous désabuser. Je le croyais homme de bien, mais je suis maintenant désabusé.

Il signifie particulièrement, Détromper quelqu' un de l' idée avantageuse ou défavorable qu' il se fait de quelque personne, de quelque chose. Cela est bien propre à désabuser des grandeurs. Vous craigniez d' avoir affaire à un malhonnête homme; vous voilà bien désabusé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans l' un et dans l' autre sens. Désabusez -vous de cela. Désabusez-vous d croire que l' on s' occupe de vous. Il s' est désabusé des vanités du monde.

DÉSABUSÉ, ÉE. participe

DÉSABUSÉ, ÉE. participe

DÉSACCORD. s. m.

DÉSACCORD. s. m. État de ce qui n' est point d' accord. Il se dit surtout de La différence d' opinions, de sentiments entre les personnes. Ces discussions amenèrent le désaccord, et le désaccord les brouilleries.

DÉSACCORDER. v. a.

DÉSACCORDER. v. a. Détruire l' accord d' un instrument de musique. Il a désaccord mon violon. La chaleur a désaccordé ce piano. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette harpe s' est désaccordée.

DÉSACCORDÉ, ÉE. participe

DÉSACCORDÉ, ÉE. participe

DÉSACCOUPLER. v. a.

DÉSACCOUPLER. v. a. Détacher les unes des autres des choses accouplées. Désaccoupler des chiens. Désaccoupler des draps de lit. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Ces chiens se sont désaccouplés.

DÉSACCOUPLÉ, ÉE. participe

DÉSACCOUPLÉ, ÉE. participe

DÉSACCOUTUMANCE. s. f.

DÉSACCOUTUMANCE. s. f. Perte de que que coutume ou de quelque habitude. Il est vieux.

DÉSACCOUTUMER. v. a.

DÉSACCOUTUMER. v. a. Faire perdre, faire quitter une coutume, une habitude. On aura bien de la peine à le désaccoutumer du vin. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il se désaccoutume du jeu. Il s' est désaccoutumé de jouer. Désaccoutumez-vous de mentir.

DÉSACCOUTUMÉ, ÉE. participe

DÉSACCOUTUMÉ, ÉE. participe

DÉSACHALANDER. v. a.

DÉSACHALANDER. v. a. Éloigner les chalands, faire perdre les pratiques, éloigner ceux qui vont habituellement acheter chez un marchand. Ce mauvais bruit a fort désachalandé ce marchand, désachalandé sa boutique.

DÉSACHALANDÉ, ÉE. participe

DÉSACHALANDÉ, ÉE. participe

DÉSAFFOURCHER. v. n.

DÉSAFFOURCHER. v. n. T. de Marine. Lever l' ancre d' affourche. Ce vaisseau désaffourche.

DÉSAFFOURCHÉ, ÉE. participe

DÉSAFFOURCHÉ, ÉE. participe Ce navire est désaffourché.

DÉSAGRÉABLE. adj. des deux genres

DÉSAGRÉABLE. adj. des deux genres Qui déplaît, de quelque manière que ce soit. Il se dit Des personnes et des choses. Personne, figure, humeur désagréable. Cette visite, ce discours, cette nouvelle lui a été fort désagréable. C' est une affaire, une aventure désagréable. Ce fruit a un goût désagréable. Cela est désagréable à voir, à entendre, à s' entendre dire. Il est désagréable d' avoir affaire à des gens difficultueux.

DÉSAGRÉABLEMENT. adv.

DÉSAGRÉABLEMENT. adv. D' une manière désagréable. Parler désagréablement. Rire désagréablement. Passer désagréablement sa vie. Il est fort désagréablement en ce lieu-là.

DÉSAGRÉER. v. n.

DÉSAGRÉER. v. n. Déplaire, n' agréer pas. Si cela ne vous désagrée pas.

DÉSAGRÉER. v. a.

DÉSAGRÉER. v. a. T. de Marine. Il se dit en parlant D' un bâtiment dont on ôte les agrès, les voiles, les cordages et autres choses nécessaires pour la manoeuvre, ou D' un bâtiment qui perd ses agrès par accident ou dans un combat. Il a vieilli: on dit maintenant, Dégréer.

DÉSAGRÉÉ, ÉE. participe

DÉSAGRÉÉ, ÉE. participe

DÉSAGRÉMENT. s. m.

DÉSAGRÉMENT. s. m. Chose désagréable, sujet de chagrin, d' ennui, de dégoût. C' est un grand désagrément que d' avoir des procès. Il a eu, il a essuyé de grands désagréments dans l' exercice de son emploi. Il a reçu un grand désagrément. Il s' est attiré des désagréments. Il y a bien du désagrément à se mêler de vos affaires. On n' en a que du désagrément.

Il se dit aussi Des défauts qui nuisent aux agréments extérieurs d' une personne. Elle est belle, mais elle ne laisse pas d' avoir quelque désagrément dans le visage. Cette tache au visage est un grand désagrément.

DÉSAJUSTER. v. a.

DÉSAJUSTER. v. a. Faire qu' une chose cesse d' être dans l' arrangement, dans la position où elle était, et où elle devait être. Vous avez désajusté mon télescope. Désajuster un canon. Désajuster la parure de quelqu' un.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Sa coiffure s' est toute désajustée.

DÉSAJUSTÉ, ÉE. participe

DÉSAJUSTÉ, ÉE. participe En termes de Manége, Ce cheval est désajusté, se dit D' un cheval qui ne fait plus le manége avec la même justesse, dont les allures sont dérangées.

DÉSALTÉRER. v. a.

DÉSALTÉRER. v. a. Apaiser la soif. Le vin mêlé avec de l' eau désaltère mieux que l' eau pure. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se désaltérer à une source, à un ruisseau.

DÉSALTÉRÉ, ÉE. participe

DÉSALTÉRÉ, ÉE. participe

DÉSANCRER. v. n.

DÉSANCRER. v. n. T. de Marine. Lever l' ancre. On va partir, l' ordre est donné pour désancrer. Il a vieilli.

DÉSAPPAREILLER. v. a.

DÉSAPPAREILLER. v. a. Ôter une ou plusieurs choses d' un certain nombre de choses pareilles, dont la réunion forme une sorte d' ensemble, d' assortiment. Désappareiller des attelages de chevaux, des vases. On dit plus ordinairement, Dépareiller.

DÉSAPPAREILLÉ, ÉE. participe

DÉSAPPAREILLÉ, ÉE. participe

DÉSAPPARIER. v. a.

DÉSAPPARIER. v. a. Séparer deux oiseaux appariés; Tuer le mâle ou la femelle. On a désapparié ces pigeons, ces perdrix.

DÉSAPPARIÉ, ÉE. participe

DÉSAPPARIÉ, ÉE. participe Perdrix désappariées.

DÉSAPPOINTEMENT. s. m.

DÉSAPPOINTEMENT. s. m. Contrariété qu' on éprouve lorsqu' on est trompé dans ses espérances, déconcerté dans un projet. On lui avait promis cette place, on l' a donnée à un autre; c' est pour lui un fâcheux désappointement. Nous avons bien ri de son désappointement.

DÉSAPPOINTER. v. a.

DÉSAPPOINTER. v. a. Il signifiait autrefois, Ôter, rayer quelqu' un de l' état des soldats ou officiers de guerre entretenus. Désappointer un soldat, un capitaine.

Il signifie maintenant, au figuré, Tromper quelqu' un dans ses espérances, ne pas remplir son attente. Cela dut bien le désappointer. Il a été fort désappointé.

Désappointer une pièce d' étoffe, Couper les points de fil ou de ficelle qui tiennent en état les plis de cette pièce.

DÉSAPPOINTÉ, ÉE. participe

DÉSAPPOINTÉ, ÉE. participe

DÉSAPPRENDRE. v. a.

DÉSAPPRENDRE. v. a. (Il se conjugue comme Prendre.) Oublier ce qu' on avait appris. Il a désappris ce qu' il savait. Cet enfant, bien loin d' apprendre, désapprend tous les jours. J' ai tout à fait désappris à danser.

DÉSAPPRIS, ISE. participe

DÉSAPPRIS, ISE. participe

DÉSAPPROBATEUR, TRICE. adj.

DÉSAPPROBATEUR, TRICE. adj. Qui désapprouve par caractère, par habitude. Esprit, caractère désapprobateur.

Il se prend aussi substantivement. C' est un désapprobateur éternel.

DÉSAPPROBATION. s. f.

DÉSAPPROBATION. s. f. Action de désapprouver. Votre désapprobation l' a chagriné.

DÉSAPPROPRIATION. s. f.

DÉSAPPROPRIATION. s. f. Action par laquelle on abandonne la propriété d' une chose. Il ne se résignera pas aisément à la désappropriation de ses biens. Il est peu usité.

DÉSAPPROPRIER (SE). v. pron.

DÉSAPPROPRIER (SE). v. pron. Renoncer à une propriété, s' en dépouiller. Il faut se désapproprier de tout pour payer ses dettes. Il est peu usité.

DÉSAPPROPRIÉ, ÉE. participe

DÉSAPPROPRIÉ, ÉE. participe

DÉSAPPROUVER. v. a.

DÉSAPPROUVER. v. a. Blâmer, condamner, trouver mauvais. Tout le monde désapprouve sa conduite. Désapprouver un projet, une entreprise. C' est une action qu' on a généralement désapprouvée. Je ne désapprouve pas ce qu' il a fait. On l' emploie aussi avec la conjonction Que, suivie d' un verbe. Je ne désapprouve pas que vous preniez ce parti.

DÉSAPPROUVÉ, ÉE. participe

DÉSAPPROUVÉ, ÉE. participe

DÉSARÇONNER. v. a.

DÉSARÇONNER. v. a. Mettre hors des arçons, jeter hors de la selle. Un cavalier sur une selle rase est aisé à désarçonner. Son cheval en sautant l' a désarçonné.

Il signifie, figurément et familièrement, Confondre quelqu' un dans une discussion, le mettre hors d' état de répondre. Ce philosophe eut bientôt désarçonné son adversaire.

DÉSARÇONNÉ, ÉE. participe

DÉSARÇONNÉ, ÉE. participe

DÉSARGENTER. v. a.

DÉSARGENTER. v. a. Enlever l' argent d' une chose qui était argentée. Le feu a désargenté ces flambeaux.

Il signifie, figurément et familièrement, Dégarnir d' argent comptant. On vous a bien désargenté. Les frais de noce l' ont entièrement désargenté.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout dans le premier sens. Ces flambeaux commencent à se désargenter.

DÉSARGENTÉ, ÉE. participe

DÉSARGENTÉ, ÉE. participe Flambeau désargenté.

DÉSARMEMENT. s. m.

DÉSARMEMENT. s. m. Action par laquelle on fait quitter les armes à des gens de guerre ou autres. Le désarmement de la garnison fut le premier article de la capitulation. On ordonna le désarmement des habitants.

Il se dit, par extension, Du licenciement des gens de guerre. On convint du désarmement. Les places ne furent rendues qu' après le désarmement.

Il se dit aussi de L' action de désarmer un vaisseau. On a commencé le désarmement de cette frégate.

DÉSARMEMENT

DÉSARMEMENT en termes d' Escrime, signifie, L' action par laquelle on fait sauter l' épée de son adversaire. Tenter le désarmement. En venir au désarmement.

DÉSARMER. v. a.

DÉSARMER. v. a. Ôter à quelqu' un son armure. Après le combat, il se fit désarmer par son écuyer. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il alla se désarmer.

Il signifie aussi, Ôter, enlever à quelqu' un ses armes. On se jeta sur lui pour le désarmer. On le désarma de son épée.

Il signifie également, en termes d' Escrime, Faire sauter l' épée de la main de son adversaire. Il se battit contre un tel, et le désarma.

Il signifie encore, Obliger quelqu' un à livrer, à rendre les armes qu' il a en sa possession. Le gouverneur de la ville a désarme les bourgeois.

En termes de Marine, Désarmer un vaisseau, Le dégarnir de son artillerie, de son équipage, de ses agrès, et le laisser dans le port.

DÉSARMER

DÉSARMER signifie figurément, Toucher, fléchir, adoucir, rendre traitable. Se laisser désarmer par les soumissions, par le repentir. Ses pleurs me désarmèrent. Désarmer la critique. On dit de même, Désarmer la colère, la haine, la vengeance, le ressentiment, etc., de quelqu' un.

Il signifie quelquefois figurément, dans le style soutenu, Priver, dépouiller. Ces princes que la mort a désarmés de leur puissance.

DÉSARMER

DÉSARMER s' emploie aussi neutralement, et signifie alors, Poser les armes, congédier les troupes, et cesser de faire la guerre. Toutes les puissances belligérantes ont désarmé. On n' a pas encore réglé qui désarmerait le premier.

Il se dit également D' un vaisseau qu' on désarme. Ce vaisseau doit aller désarmer dans tel port. L' escadre a désarmé.

DÉSARMÉ, ÉE. participe

DÉSARMÉ, ÉE. participe Il se prend aussi adjectivement, et signifie, Qui n' a plus d' armes. Que pouvait-il, seul et désarmé, contre une troupe de furieux?

DÉSARROI. s. m.

DÉSARROI. s. m. Désordre dans les affaires, renversement de fortune. Il n' est guère usité qu' avec les prépositions en et dans. Ses affaires sont dans un grand désarroi, dans un étrange désarroi. Il est tout en désarroi. La mort du général mit l' armée en désarroi.

Par exagération: Nous venons de déménager, tout est chez nous dans le désarroi. Ce mot est familier.

DÉSASSEMBLER. v. a.

DÉSASSEMBLER. v. a. Séparer ce qui était joint par assemblage. Il ne se dit guère qu' en parlant Des pièces de charpenterie et de menuiserie. On a désassemblé cette charpente. Désassembler une armoire pour la transporter.

DÉSASSEMBLÉ, ÉE. participe

DÉSASSEMBLÉ, ÉE. participe

DÉSASSORTIR. v. a.

DÉSASSORTIR. v. a. Ôter ou déplacer quelqu' une des choses qui avaient été assorties. On a désassorti mes porcelaines, mes diamants.

DÉSASSORTI, IE. participe

DÉSASSORTI, IE. participe

DÉSASTRE. s. m.

DÉSASTRE. s. m. Événement funeste, grand malheur; ou Les effets qui en résultent. C' est un grand, un affreux désastre pour cette famille, pour ce pays. Quel désastre! La vue de ce désastre fait fendre le coeur.

DÉSASTREUSEMENT. adv.

DÉSASTREUSEMENT. adv. D' une manière désastreuse. La fête a fini désastreusement. Il est peu usité.

DÉSASTREUX, EUSE. adj.

DÉSASTREUX, EUSE. adj. Funeste, malheureux. Événement désastreux. Mort désastreuse.

DÉSAVANTAGE. s. m.

DÉSAVANTAGE. s. m. Infériorité en quelque genre que ce soit de combat, de lutte, de dispute, de concurrence, etc. L' infanterie a du désavantage en rase campagne contre la cavalerie. Avoir du désavantage au jeu. Prendre les gens à leur désavantage.

Il se dit aussi en parlant Des choses qui font qu' on a du désavantage. Le désavantage du poste. Le désavantage des armes. Le désavantage du vent.

Il signifie aussi, Préjudice, dommage. On ne fera rien à votre désavantage. L' affaire a tourné à leur désavantage.

Voir quelqu' un à son désavantage, Le voir sous un aspect, sous un jour défavorable. On dit dans un sens analogue, Se montrer à son désavantage.

DÉSAVANTAGEUSEMENT. adv.

DÉSAVANTAGEUSEMENT. adv. D' une manière désavantageuse. Il parle désavantageusement de vous. Vous jugez désavantageusement de lui. Il s' est marié désavantageusement.

DÉSAVANTAGEUX, EUSE. adj.

DÉSAVANTAGEUX, EUSE. adj. Qui cause ou qui peut causer du désavantage, du préjudice, du dommage. Cette clause du contrat vous est désavantageuse. Cette affaire m' a été fort désavantageuse. Les discours qu' il tient partout vous sont fort désavantageux. Parti désavantageux. Mariage désavantageux. Ses affaires sont dans une situation désavantageuse.

En termes de Guerre, Poste désavantageux, Poste mal choisi ou mauvais par la situation, et où il est malaisé que des troupes puissent se défendre.

DÉSAVEU. s. m.

DÉSAVEU. s. m. Dénégation. On prétendait qu' il avait tenu ce propos; mais il a fait un désaveu formel. J' ai son désaveu.

En Jurispr., Le désaveu d' un enfant légitime, L' acte par lequel un mari refuse de reconnaître un enfant dont sa femme est accouchée. On dit de même, Désaveu de paternité.

DÉSAVEU

DÉSAVEU signifie quelquefois, Rétractation. Il fit un désaveu public de sa doctrine.

Il signifie aussi, L' action ou l' acte par lequel on déclare n' avoir point autorisé une personne à faire ou à dire ce qu' elle a fait ou dit. Cela est sujet à désaveu. Acte de désaveu. Former une demande en désaveu contre un avoué. Il exigea de ce prince un désaveu formel de la conduite tenue en cette occasion par son ambassadeur.

Il se dit, par extension, De tout ce qui équivaut à un désaveu. Sa vie entière est un désaveu des principes qu' on lui suppose. Cette conduite était un éclatant désaveu de celle que l' ambassadeur avait tenue.

DÉSAVEUGLER. v. a.

DÉSAVEUGLER. v. a. Tirer quelqu' un de l' aveuglement, le détromper d' une erreur, le guérir d' une passion. Il est enfin désaveuglé.

DÉSAVEUGLÉ, ÉE. participe

DÉSAVEUGLÉ, ÉE. participe

DÉSAVOUER. v. a.

DÉSAVOUER. v. a. Nier d' avoir dit ou fait quelque chose. Vous l' avez dit, vous n' oseriez le désavouer. Je ne désavoue pas que je n' en aie été fâché, que j' en ai été fâché.

Il signifie particulièrement, Ne vouloir pas reconnaître une chose pour sienne. Désavouer un ouvrage. Désavouer son seing, sa signature. Désavouer quelqu' un pour son parent. Il désavoue hautement les opinions qu' on lui prête. Il a désavoué l' enfant dont on prétendait qu' il était le père. Cette mère dénaturée a désavoué son enfant. Si vous étiez capable d' une telle action, je vous désavouerais pour mon fils, pour mon sang.

Il signifie également quelquefois, Rétracter. Lui-même désavoua les opinions, les doctrines qu' il avait professées jusqu' alors. Il désavoua tout ce qu' il avait dit d' injurieux contre elle.

Il signifie encore, Déclarer qu' on n' avait point autorisé quelqu' un à faire ou à dire ce qu' il a fait ou dit. Il n' a été désavoué de rien. Désavouer un ambassadeur, un procureur, un mandataire. On dit de même, Désavouer les paroles, la conduite, etc., d' un ambassadeur, d' un agent quelconque.

Il signifie quelquefois figurément, Désapprouver, condamner, réprouver. Des principes que la morale, qu' une saine politique désavoue. Le goût désavoue ces fictions bizarres.

DÉSAVOUÉ, ÉE. participe

DÉSAVOUÉ, ÉE. participe

DESCELLER. v. a.

DESCELLER. v. a. Détacher ce qui est scellé en plâtre, en plomb, etc. Il faut desceller ces gonds.

DESCELLER

DESCELLER signifie aussi, Ôter le sceau d' un acte, d' un titre.

DESCELLÉ, ÉE. participe

DESCELLÉ, ÉE. participe

DESCENDANCE. s. f.

DESCENDANCE. s. f. Extraction, filiation. Il dit qu' il est de cette maison, mais il ne prouve pas bien sa descendance. La généalogie et descendance d' un tel.

DESCENDANT, ANTE. adj.

DESCENDANT, ANTE. adj. Qui descend. En termes de Marine, La marée descendante, ou substantivement, Le descendant. En termes d' Anatomie, Aorte descendante.

En termes de Guerre, Garde descendante, Celle qu' on relève, par opposition à Celle qu' on place dans un poste, et qui est appelée Garde montante.

En termes de Généalogie, Ligne descendante, La postérité de quelqu' un; par opposition à Ligne ascendante, qui se dit de La suite des ancêtres de quelqu' un.

En termes de Musique, Gamme descendante, La suite des tons de la gamme entonnée du haut en bas.

En termes d' Astronomie, Signes descendants, Les signes du zodiaque par lesquels le soleil paraît descendre, depuis le solstice d' été jusqu' au solstice d' hiver.

En Arithmétique, Progression descendante, Celle dont les nombres vont en décroissant.

DESCENDANT, ANTE. s.

DESCENDANT, ANTE. s. Celui, celle qui descend, qui tire son origine d' une personne, d' une race. Il s' emploie le plus souvent au pluriel. C' est un de ses descendants. C' est une descendante de ce grand homme. Les descendants d' Abraham. Les descendants de saint Louis. Le mariage est défendu entre les ascendants et descendants en ligne directe.

DESCENDRE. v. n.

DESCENDRE. v. n. Aller de haut en bas. (Il se conjugue avec le verbe Avoir ou avec le verbe Être, selon que l' on considère l' action ou son résultat.) Descendre d' une montagne dans la plaine. Descendre de sa chambre. Descendre d' un arbre, du haut d' une maison. Descendre en parachute. Descendre de cheval, de voiture, d' un bateau. Descendre à la cave. Descendre dans un puits. Descendez là. Descendre de dessus un échafaud. Notre-Seigneur descendit aux enfers. Le Saint-Esprit descendit sur les apôtres en langues de feu. Il a descendu bien promptement. Il était monté, il est descendu. On l' emploie souvent dans un sens actif. Descendre une montagne. Descendre les degrés, l' escalier.

Descendre à terre, ou simplement, Descendre, Débarquer. Nous descendîmes dans une île.

Fig., Descendre du trône, Cesser de régner.

Poétiq., Descendre au cercueil, au tombeau, Mourir.

En termes de Guerre, Descendre la garde, la tranchée, se dit D' une troupe qui se retire d' un poste, d' une tranchée, après avoir été relevée par une autre.

DESCENDRE

DESCENDRE s' emploie quelquefois figurément, dans le premier des sens qui précèdent. Ainsi on dit: Descendre en soi-même, descendre dans sa conscience, Consulter, interroger sa conscience. Descendre dans le détail, dans les détails d' une affaire, d' une question, En rapporter ou en examiner les particularités, les circonstances.

DESCENDRE

DESCENDRE signifie particulièrement, Faire une irruption à main armée en arrivant par mer. Les Sarrasins descendirent en Espagne.

Il se dit pareillement D' une irruption qui se fait par terre, quand on vient d' un pays qui est regardé comme plus élevé. Les Goths, les Lombards descendirent en Italie.

DESCENDRE

DESCENDRE signifie encore absolument, Mettre pied à terre, et se dit D' un voyageur qui s' arrête quelque part pour coucher, pour faire un séjour, etc. Il alla descendre chez un de ses amis. Il descendit à l' hôtel de France.

Il signifie également, en termes de Palais, Se transporter en quelque endroit pour y procéder à un examen ou à toute autre opération. La justice a descendu chez lui.

DESCENDRE

DESCENDRE signifie en outre figurément, S' abaisser, et se dit tant en bonne qu' en mauvaise part. Elle ne voulut pas descendre à se justifier. Il descendit jusqu' à la prière. Il descend à des détails trop minutieux.

Il signifie aussi figurément, Déchoir. Il vaut mieux monter que descendre. Parvenu à ce degré de puissance, il ne pouvait plus que descendre. Dieu l' a fait descendre de ce comble de gloire.

DESCENDRE

DESCENDRE se dit, par une extension du premier sens, De tout ce qui tend, se dirige ou est porté, poussé de haut en bas. Quand on a mêlé des substances légères et des substances pesantes, ces dernières descendent. Ce sentier descend vers le village. Les rivières descendent, vont toujours en descendant depuis leur source. Les bateaux qui descendent. Il se prend quelquefois activement. Les bateaux qui descendent la rivière.

Il s' emploie aussi figurément dans la même acception. La corruption ne tarda pas à descendre des hautes classes parmi le peuple.

DESCENDRE

DESCENDRE se dit encore pour Baisser. Voici le moment du reflux, l' eau commence à descendre. Le thermomètre a descendu de quatre degrés depuis hier. Le baromètre descend.

Il signifie aussi, S' étendre de haut en bas. Ses cheveux lui descendent jusqu' à la ceinture. Il a un manteau qui lui descend jusqu' aux talons.

Il signifie quelquefois particulièrement, Aller en pente. La route descend beaucoup en cet endroit.

DESCENDRE

DESCENDRE en termes de Musique, signifie figurément, Aller, passer de l' aigu au grave. Descendre d' un ton, d' une quinte, etc. Sa voix ne peut descendre plus bas. Descendre avec facilité en chantant.

DESCENDRE

DESCENDRE en termes de Généalogie, Être issu, tirer son origine d' une personne, d' une race. Il descend des anciens rois de tel pays. Il descend de Charlemagne. Les Français descendent des Germains. Les généalogistes vous feront descendre d' où il vous plaira. Descendre de mâle en mâle en droite ligne. Il descend de telle maison par les femmes.

DESCENDRE

DESCENDRE est aussi verbe actif; et alors il signifie, Ôter une chose ou une personne d' un lieu haut pour la mettre plus bas. Descendez ce tableau. Il faut descendre cela plus bas. Descendre du vin à la cave. Descendre un cercueil dans la fosse. On descendit la châsse du saint pour la porter en procession. Descendre un homme de cheval. On a descendu plusieurs passagers dans cette île.

DESCENDU, UE. participe

DESCENDU, UE. participe

DESCENTE. s. f.

DESCENTE. s. f. Action de descendre, ou par laquelle on descend. La descente de Notre-Seigneur aux enfers. La descente du Saint-Esprit sur les apôtres. La descente d' un ouvrier dans une carrière, dans un puits. Descente en parachute. Cette montagne est rude à la descente. Pendant la descente.

À la descente, Pendant la descente, ou Au moment de la descente. Cette locution se rapporte ordinairement à la personne indiquée par le régime direct ou indirect du verbe qui précède. Il lui donna la main à la descente de l' escalier. Il alla le recevoir à la descente du vaisseau. Il alla le complimenter à sa descente de la voiture, à la descente de la voiture.

DESCENTE

DESCENTE se dit aussi d' Une irruption des ennemis par mer ou par terre. La descente des Normands dans la Neustrie. Les Anglais firent une descente en Flandre. La descente des Goths en Italie.

Il signifie également, L' action de se transporter dans un lieu par autorité de justice, pour en faire la visite, pour y procéder à quelque perquisition, etc. On a ordonné une descente sur les lieux. Il y sera fait une descente. Une descente de justice. La justice a fait une descente chez lui.

DESCENTE

DESCENTE se dit encore d' Une pente par laquelle on descend. Nous allons trouver une descente à quelque distance. Cette montagne est fort escarpée, cet escalier est trop droit, la descente en est rude, bien roide, bien difficile. Notre voiture a failli verser à la descente de cette colline.

En termes de Guerre, Descente de fossé, Tranchée ou galerie que l' assiégeant pratique à travers la contrescarpe pour atteindre le fond du fossé. Travailler à la descente du fossé. Faire la descente du fossé.

DESCENTE

DESCENTE se dit, par extension, Du mouvement de haut en bas de quelque chose que ce soit. La descente des eaux. Hâter la descente d' un aérostat, en laissant échapper une partie du gaz qu' il contient.

Il signifie absolument, en Chirurgie, Hernie, rupture, incommodité qui consiste dans le déplacement des intestins. Il a une descente qui l' empêche d' aller à cheval.

Descente de matrice, Déplacement de la matrice, dans lequel ce viscère est plus ou moins abaissé et paraît quelquefois en dehors.

DESCENTE

DESCENTE en Architecture, Tuyau qui porte les eaux d' un chéneau ou d' une cuvette jusque sur le pavé, ou par lequel descendent les eaux d' un réservoir. Une descente de fer, de plomb. On dit dans le même sens, Tuyau de descente.

DESCENTE

DESCENTE signifie aussi, L' action par laquelle on descend quelque chose. La descente de la châsse de sainte Geneviève.

Descente de croix, Tableau, gravure représentant Notre-Seigneur qu' on détache de la croix. La Descente de croix de Rubens. Il a acheté une belle Descente de croix.

DESCRIPTIF, IVE. adj.

DESCRIPTIF, IVE. adj. Qui a pour objet de décrire. Genre descriptif. Poésie descriptive. Géométrie descriptive. Anatomie descriptive.

DESCRIPTION. s. f.

DESCRIPTION. s. f. Discours par lequel on décrit, on dépeint. Il y a de belles descriptions dans cet historien, dans ce poëte. La description d' un palais, d' une maison, d' un jardin, d' un paysage, d' une tempête, des effets d' une passion. Faire une description. La description d' un appareil, d' une machine. La description des symptômes d' une maladie. La description d' une plante, d' un animal. Description anatomique. La description d' un organe. La description d' un phénomène.

Il se dit, particulièrement, d' Un inventaire qui indique le nombre et la qualité des meubles, papiers, etc., qui se trouvent dans une maison. Le procès-verbal de saisie contient la description des meubles.

Il se dit encore d' Un livre qui fait connaître l' état présent d' une province, d' un royaume, d' une partie du monde. Description de l' Égypte, de l' Afrique, etc.

Il se dit, en termes de Logique, d' Une définition imparfaite. Ce n' est pas une définition, ce n' est qu' une description.

DÉSÉCHOUER. v. a.

DÉSÉCHOUER. v. a. Relever, remettre à flot un bâtiment qui était échoué.

DÉSÉCHOUÉ, ÉE. participe

DÉSÉCHOUÉ, ÉE. participe

DÉSEMBALLAGE. s. m.

DÉSEMBALLAGE. s. m. Action de désemballer. Au moment du désemballage.

DÉSEMBALLER. v. a.

DÉSEMBALLER. v. a. Défaire une balle, et en tirer ce qui était emballé. On a désemballé ces marchandises.

DÉSEMBALLÉ, ÉE. participe

DÉSEMBALLÉ, ÉE. participe

DÉSEMBARQUEMENT. s. m.

DÉSEMBARQUEMENT. s. m. Action de désembarquer. Le désembarquement des marchandises, des troupes, des chevaux. Le désembarquement fut bientôt fait.

DÉSEMBARQUER. v. a.

DÉSEMBARQUER. v. a. Tirer ou faire sortir du navire, avant le départ, ou avant l' arrivée au lieu de destination. Nous avions embarqué des marchandises à Marseille, il vint un contre-ordre, il fallut les désembarquer. Il fallut désembarquer les troupes à moitié chemin.

DÉSEMBARQUÉ, ÉE. participe

DÉSEMBARQUÉ, ÉE. participe

DÉSEMBOURBER. v. a.

DÉSEMBOURBER. v. a. Tirer hors de la bourbe. Il faut désembourber cette voiture, cette charrette. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Jamais ce cocher, ce charretier ne pourra se désembourber.

DÉSEMBOURBÉ, ÉE. participe

DÉSEMBOURBÉ, ÉE. participe

DÉSEMPARER. v. n.

DÉSEMPARER. v. n. Abandonner le lieu où l' on est, en sortir. Les ennemis qui étaient devant la place ont désemparé. Tous les habitants désemparèrent à l' arrivée des gens de guerre. Je n' ai point désemparé de la ville. Tenez-vous là, et n' en désemparez pas que je ne revienne. Il est quelquefois actif. Désemparer la ville. Désemparer le camp.

Sans désemparer, Sans quitter la place. L' assemblée arrêta qu' elle statuerait sans désemparer.

DÉSEMPARER

DÉSEMPARER s' emploie aussi comme verbe actif, en termes de Marine; et alors il signifie, Démâter un bâtiment, en ruiner les manoeuvres, et le mettre hors d' état de servir. Il eut bientôt désemparé le vaisseau ennemi. Ce vaisseau fut désemparé à coups de canon.

DÉSEMPARÉ, ÉE. participe

DÉSEMPARÉ, ÉE. participe Un vaisseau désemparé.

DÉSEMPENNÉ, ÉE. adj.

DÉSEMPENNÉ, ÉE. adj. Vieux mot qui signifie, Dégarni de plumes, et qui s' est conservé dans cette phrase proverbiale, aujourd' hui peu usitée, Il va comme un trait désempenné, Il va de travers.

DÉSEMPESER. v. a.

DÉSEMPESER. v. a. Ôter l' empois d' une étoffe, en la faisant tremper, ou en l' imprégnant d' humidité. Il faut désempeser ce bonnet, ces manchettes.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Mon jabot s' est tout désempesé, tant l' air est humide.

DÉSEMPESÉ, ÉE. participe

DÉSEMPESÉ, ÉE. participe

DÉSEMPLIR. v. a.

DÉSEMPLIR. v. a. Vider en partie, faire qu' une chose qui était pleine le soit moins. Il faut désemplir cette malle, elle est trop pleine.

Il est souvent neutre, et alors on ne l' emploie guère qu' avec quelque négation. Sa maison ne désemplit point de monde, ne désemplit point. Sa cour ne désemplit pas de voitures. Ce canal ne désemplit point dans le plus fort de l' été. Il est si riche, que son coffre, sa bourse ne désemplit point, quelque dépense qu' il fasse.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir moins plein. Ce canal était plein d' eau, mais il se désemplit tous les jours. Sa bourse se désemplit.

DÉSEMPLI, IE. participe

DÉSEMPLI, IE. participe

DÉSENCHANTEMENT. s. m.

DÉSENCHANTEMENT. s. m. Action de désenchanter, ou L' état de ce qui est désenchanté. Faire un désenchantement. Ce fut alors un désenchantement complet.

DÉSENCHANTER. v. a.

DÉSENCHANTER. v. a. Rompre l' enchantement, le faire finir. Le peuple croit que les sorciers peuvent enchanter et désenchanter.

Il signifie figurément, Guérir quelqu' un d' une passion, faire cesser l' engouement de quelqu' un. On aura bien de la peine à désenchanter ce jeune homme.

DÉSENCHANTÉ, ÉE. participe

DÉSENCHANTÉ, ÉE. participe

DÉSENCLOUER. v. a.

DÉSENCLOUER. v. a. Tirer un clou de l' endroit où il est enfoncé. On l' emploie principalement dans ces phrases: Désenclouer un cheval, Lui ôter un clou qui le faisait boiter. Désenclouer un canon, Ôter le clou qui avait été enfoncé dans la lumière d' un canon pour le mettre hors de service. Il faut faire désenclouer ce cheval. Il est très-difficile de désenclouer un canon.

DÉSENCLOUÉ, ÉE. participe

DÉSENCLOUÉ, ÉE. participe

DÉSENFILER. v. a.

DÉSENFILER. v. a. Faire que ce qui était enfilé ne le soit plus. Désenfiler des perles. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Ces perles se sont désenfilées.

DÉSENFILÉ, ÉE. participe

DÉSENFILÉ, ÉE. participe

DÉSENFLER. v. a.

DÉSENFLER. v. a. Faire qu' une chose enflée cesse de l' être, ou le soit moins. Désenfler un ballon.

Il est également neutre, et signifie, Devenir moins enflé, ou cesser d' être enflé. Son bras commence à désenfler. Le ventre a désenflé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans le même sens. Son bras se désenfle.

DÉSENFLÉ, ÉE. participe

DÉSENFLÉ, ÉE. participe

DÉSENFLURE. s. f.

DÉSENFLURE. s. f. Diminution ou cessation d' enflure. Ce malade est bien désenflé, cependant la désenflure n' est pas complète.

DÉSENIVRER. v. a.

DÉSENIVRER. v. a. (EN se prononce an.) Faire passer l' ivresse. Le sommeil l' a désenivré. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il a besoin de dormir, pour se désenivrer.

Il s' emploie quelquefois figurément. Son enthousiasme dura peu, la réflexion l' eut bientôt désenivré.

Il est aussi neutre; et dans cette acception on dit, Cet homme ne désenivre point, Il est toujours ivre.

DÉSENIVRÉ, ÉE. participe

DÉSENIVRÉ, ÉE. participe

DÉSENNUYER. v. a.

DÉSENNUYER. v. a. Dissiper, chasser l' ennui de quelqu' un. Je cherchais par toutes sortes de moyens à le désennuyer. Absol., La lecture désennuie. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Jouons pour nous désennuyer. Chercher à se désennuyer. En désennuyant les autres, il se désennuie lui-même.

DÉSENNUYÉ, ÉE. participe

DÉSENNUYÉ, ÉE. participe

DÉSENRAYER. v. a.

DÉSENRAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Ôter la corde, la chaîne ou le sabot qui empêche que la roue d' une voiture ne tourne. La descente est moins rapide, on peut désenrayer la roue. On l' emploie aussi absolument. Il faut désenrayer.

DÉSENRAYÉ, ÉE. participe

DÉSENRAYÉ, ÉE. participe

DÉSENRHUMER. v. a.

DÉSENRHUMER. v. a. Guérir le rhume, faire cesser le rhume. Ce sirop de guimauve m' a désenrhumé. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il s' est désenrhumé.

DÉSENRHUMÉ, ÉE. participe

DÉSENRHUMÉ, ÉE. participe

DÉSENROUER. v. a.

DÉSENROUER. v. a. Faire cesser l' enrouement. Le sirop de mûres l' a désenroué. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se désenrouer en buvant de l' eau fraîche.

DÉSENROUÉ, ÉE. participe

DÉSENROUÉ, ÉE. participe

DÉSENSEVELIR. v. a.

DÉSENSEVELIR. v. a. Ôter le linceul qui ensevelissait un mort. On a désenseveli le corps pour le faire visiter par les chirurgiens.

DÉSENSEVELI, IE. participe

DÉSENSEVELI, IE. participe

DÉSENSORCELER. v. a.

DÉSENSORCELER. v. a. Délivrer de l' ensorcellement. Il prétendait qu' on avait jeté un sort sur elle, et entreprit de la désensorceler.

Il se dit aussi figurément, dans le langage familier. Il a une passion violente pour cette femme, on ne peut le désensorceler.

DÉSENSORCELÉ, ÉE. participe

DÉSENSORCELÉ, ÉE. participe

DÉSENSORCELLEMENT. s. m.

DÉSENSORCELLEMENT. s. m. Action de désensorceler. Il n' y a que des ignorants qui croient aux ensorcellements et aux désensorcellements.

DÉSENTÊTER. v. a.

DÉSENTÊTER. v. a. Faire cesser l' entêtement, la prévention de quelqu' un. On ne saurait le désentêter de cette femme. C' est une opinion dont il faut essayer de le désentêter. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. C' est un préjugé dont il ne peut se désentêter. Il est familier et peu usité.

DÉSENTÊTÉ, ÉE. participe

DÉSENTÊTÉ, ÉE. participe

DÉSERT, ERTE. adj.

DÉSERT, ERTE. adj. Inhabité, ou Qui n' est guère fréquenté. Lien désert. Pays désert. Campagne déserte. Île déserte. Ville déserte. Rue déserte.

En termes d' ancienne Pratique, on disait qu' Un appel était désert, quand celui qui l' avait interjeté ne l' avait pas relevé par lettres dans les trois mois.

DÉSERT. s. m.

DÉSERT. s. m. Lieu, pays désert. Désert sauvage. Un immense désert. Les déserts de la Libye. Les déserts de la Thébaïde. Se confiner, se retirer dans les déserts. Le sable des déserts. Les Pères du désert. Les Turcs ont fait de vastes déserts des plus belles provinces de l' Aste.

Fig. et fam., Prêcher dans le désert, N' avoir pas d' auditeurs, ou N' être point écouté.

DÉSERT

DÉSERT se dit quelquefois, par exagération, d' Un lieu où il y a peu d' habitants; et, figurément, d' Un lieu dans lequel on se trouve fort isolé, quoiqu' il ne manque point d' habitants. C' est un désert que cette ville. Depuis votre départ, cette capitale est un désert pour moi.

DÉSERTER. v. a.

DÉSERTER. v. a. Abandonner un lieu, pour quelque cause que ce soit. La guerre et la peste ont fait déserter ces villes, ces provinces. On lui fit tant d' affronts, qu' il fut obligé de déserter le pays. Déserter son poste. Déserter la maison paternelle. On l' emploie aussi absolument. Cette mauvaise odeur fit déserter tout le monde. Cet homme est si importun, qu' il me fera déserter.

Il se dit également Des militaires et des marins qui abandonnent le service sans congé. Déserter l' armée. Déserter le service. Déserter les drapeaux. Dans cette acception, il s' emploie surtout absolument. Déserter avec armes et bagage. Le tiers de l' équipage a déserté. Les soldats qui désertent sont punis sévèrement. On passa par les armes ceux qui avaient déserté.

Déserter à l' ennemi, Passer à l' ennemi. Un soldat qui déserte à l' ennemi est puni de mort. On dit par opposition, Déserter à l' intérieur.

DÉSERTER

DÉSERTER se dit quelquefois, figurément, De celui qui abandonne une religion, une cause, un parti, etc. Déserter la bonne cause. Il déserta le parti pour lequel il avait si long-temps combattu.

Il s' emploie aussi neutralement dans les deux premiers sens, et se fait suivre alors de la préposition. de. La fumée me fera déserter de la maison. On n' y tenait plus, et chacun déserta de sa place. Il a déserté du régiment.

DÉSERTÉ, ÉE. participe

DÉSERTÉ, ÉE. participe Il n' est usité que dans le premier sens. Les campagnes sont désertées pendant la guerre.

DÉSERTEUR. s. m.

DÉSERTEUR. s. m. Militaire ou marin qui déserte, ou qui a déserté. C' est un déserteur. Poursuivre, punir un déserteur. Lois contre les déserteurs.

Il se dit figurément de Celui qui abandonne une religion, une cause, un parti, etc., qui se sépare d' une association, d' une compagnie, ou qui en trahit les intérêts. Déserteur de la foi de ses pères. Déserteur de la bonne cause, du bon parti. Je vous ramène notre déserteur. Il s' emploie quelquefois par plaisanterie, comme dans le dernier exemple.

DÉSERTION. s. f.

DÉSERTION. s. f. Action de déserter, de quitter sans congé le service de l' État. Être coupable de désertion. Le crime de désertion. La désertion des soldats avait affaibli l' armée. Il y a une grande désertion, de nombreuses désertions dans l' armée. Favoriser la désertion.

Il se dit figurément en parlant D' une personne qui se sépare d' un parti, d' une association, d' une compagnie, etc. Nous ne vous pardonnerons pas votre désertion.

En termes d' ancienne Pratique, Désertion d' appel, Abandonnement d' appel, faute de le relever dans le temps prescrit.

DÉSESPÉRADE (À LA). loc. adv.

DÉSESPÉRADE (À LA). loc. adv. À la manière d' un désespéré. Il s' en va à la désespérade. Se battre à la désespérade. Jouer à la désespérade. Il est familier et il a vieilli.

DÉSESPÉRANT, ANTE. adj.

DÉSESPÉRANT, ANTE. adj. Qui jette dans le désespoir, qui cause un grand chagrin. Cela est désespérant. Cette pensée est désespérante.

DÉSESPÉRÉMENT. adv.

DÉSESPÉRÉMENT. adv. Éperdument, avec excès. Il est désespérément amoureux. Ce mot est peu usité.

DÉSESPÉRER. v. n.

DÉSESPÉRER. v. n. Perdre l' espérance, cesser d' espérer. Je désespère de venir à bout de cette affaire. Les médecins désespèrent de sa guérison, désespèrent de le guérir. Je ne désespère pas de le voir ministre un jour. Après ce coup-là, je désespère de gagner la partie, je désespère de la partie. Il faut en désespérer. Ne désespérons de rien. Désespérer de la miséricorde de Dieu. Désespérer de son salut. Désespérer de la république.

Désespérer de quelqu' un, Ne plus espérer qu' il se corrige, qu' il devienne ce qu' on voulait qu' il fût. Il faut désespérer de ce jeune homme, puisqu' il n' a pas profité de cette leçon. Je désespère de cet écolier, il n' apprendra jamais rien.

Désespérer d' un malade, Ne plus espérer sa guérison.

DÉSESPÉRER

DÉSESPÉRER est également verbe actif, et signifie, Mettre au désespoir, ou Tourmenter, affliger au dernier point. Il ne faut pas désespérer cet homme. Cela me désespère. Vous me désespérez par vos rigueurs. Cet enfant me désespère, il ne fait aucun progrès.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se tourmenter, s' agiter avec de grandes démonstrations de douleur, d' affliction. Il vient d' apprendre la mort de son fils, il se désespère. Il se désespère au point de vouloir attenter sur sa vie. Pourquoi tant vous désespérer?

DÉSESPÉRÉ, ÉE. participe

DÉSESPÉRÉ, ÉE. participe Une affaire désespérée. Une situation désespérée.

Il signifie aussi, Qui est dans le désespoir. Elle est désespérée de la mort de son fils. Il s' en retourna désespéré.

Il se dit figurément, et par exagération, pour Fâché, peiné. Je suis désespéré de vous avoir fait attendre. Vous me voyez désespéré de ce contre-temps.

Il se dit encore De ce qui est inspiré par le désespoir. Un parti désespéré. Une résolution désespérée.

DÉSESPÉRÉ

DÉSESPÉRÉ se dit aussi pour Incorrigible. C' est un jeune homme tout à fait désespéré.

Être désespéré des médecins, se dit D' une personne que les médecins désespèrent de guérir. On dit dans un sens analogue, Un mal désespéré, Un mal incurable; et, dans un sens un peu différent, Un malade désespéré, Un malade à toute extrémité, et qu' on s' attend à voir mourir d' un instant à l' autre. On dit encore, Être dans un état désespéré, soit en parlant D' un malade désespéré, soit en parlant D' une chose dont la perte, la ruine, etc., est regardée comme inévitable.

DÉSESPÉRÉ

DÉSESPÉRÉ s' emploie substantivement, en parlant d' Un furieux. C' est dans ce sens qu' on dit: Se battre en désespéré. Agir en désespéré. Jouer en désespéré.

Courir, crier, etc., comme un désespéré, c' est-à-dire, Avec violence, avec excès.

DÉSESPOIR. s. m.

DÉSESPOIR. s. m. Perte d' espérance; État d' une personne qui a perdu toute espérance. Le désespoir de réussir. Quelquefois le désespoir redouble le courage. Un noble désespoir pouvait seul le tirer du péril. Ses succès font le désespoir de ses rivaux.

Il signifie aussi, Cet état violent de l' âme causé par une affliction qu' on ne cherche pas à surmonter. Cette nouvelle l' a jeté, l' a plongé dans le désespoir. Tomber dans le désespoir. Se livrer au désespoir. Il est dans le dernier désespoir. Réduit au désespoir.

Par exagérat., Être au désespoir, Être bien fâché, avoir bien du déplaisir. Je suis au désespoir de ne pouvoir faire ce que vous désirez de moi. Il est au désespoir de cet accident. On dit aussi, Mettre au désespoir, Causer un grand déplaisir. Cette nouvelle me met au désespoir.

Faire une chose en désespoir de cause, Essayer d' une dernière ressource, d' un dernier moyen de succès, avec peu d' espoir de réussir. Il s' est servi de ce moyen en désespoir de cause.

DÉSESPOIR

DÉSESPOIR désigne quelquefois, Ce qui cause le désespoir. La fortune de ce méchant homme est le désespoir des gens de bien. C' est là mon désespoir.

Il se dit, particulièrement, Des choses qui sont en un si haut degré d' excellence, qu' elles passent pour inimitables. L' Iliade d' Homère est le désespoir de tous les poëtes. L' église de Saint-Pierre de Rome est le désespoir de tous les architectes.

DÉSHABILLÉ. s. m.

DÉSHABILLÉ. s. m. Vêtement négligé dont on se sert chez soi avant de prendre ou après avoir quitté les habillements avec lesquels on va dans le monde. Il n' est guère usité qu' en parlant Des femmes. Déshabillé simple, élégant. Déshabillé du matin. Elle était en déshabillé. Elle est fort jolie dans son déshabillé.

Fig., Se montrer, paraître dans son déshabillé, en déshabillé, Se montrer, paraître tel que l' on est, sans art, sans affectation.

DÉSHABILLER. v. a.

DÉSHABILLER. v. a. Ôter à quelqu' un les habits dont il est vêtu. Déshabiller un malade pour le mettre au lit. Dites à ma femme de chambre qu' elle vienne me déshabiller.

Prov. et fig., Déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul, Remédier à un inconvénient par un inconvénient pareil.

DÉSHABILLER

DÉSHABILLER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Déshabillez-vous vous-même. Se déshabiller pour se mettre au bain.

Il se dit particulièrement D' un ecclésiastique qui quitte ses vêtements sacerdotaux, d' un avocat, d' un magistrat qui quitte sa robe, d' un acteur qui quitte son costume de théâtre, etc. Aller se déshabiller dans la sacristie, dans le vestiaire, dans sa loge, etc.

Il signifie encore particulièrement, Quitter son habit de ville pour se mettre plus à son aise, pour se mettre en robe de chambre. Je vais me déshabiller, et je reviens à l' instant.

Prov. et fig., Il ne faut pas se déshabiller avant de se coucher, Il ne faut pas se dépouiller de ses biens avant sa mort.

DÉSHABILLER

DÉSHABILLER s' emploie quelquefois neutralement, dans le sens de Se déshabiller. Il a été quinze jours sans déshabiller. Cet emploi familier a vieilli.

DÉSHABILLÉ, ÉE. participe

DÉSHABILLÉ, ÉE. participe

DÉSHABITÉ, ÉE. adj.

DÉSHABITÉ, ÉE. adj. tiré du verbe Déshabiter, qui n' est plus en usage. Qui cesse d' être habité, qui n' est plus habité. Pays déshabité. Maison déshabitée.

DÉSHABITUER. v. a.

DÉSHABITUER. v. a. Désaccoutumer, faire perdre l' habitude de quelque chose. Il faut le déshabituer de cela. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Tâchez de vous en déshabituer de bonne heure. Il est difficile de se déshabituer du tabac, de l' usage du tabac.

DÉSHABITUÉ, ÉE. participe

DÉSHABITUÉ, ÉE. participe

DÉSHÉRENCE. s. f.

DÉSHÉRENCE. s. f. T. de Jurispr. Droit qu' a l' État, et qu' avaient autrefois le roi et les seigneurs hauts justiciers, de recueillir la succession des personnes mortes sans héritiers. Droit de déshérence.

Il signifie également, L' état d' une succession à l' égard de laquelle peut s' exercer le droit de déshérence. Bien tombé en déshérence.

DÉSHÉRITER. v. a.

DÉSHÉRITER. v. a. Priver quelqu' un de sa succession. Un père peut en certains cas déshériter ses enfants. Son père l' a menacé de le déshériter.

DÉSHÉRITÉ, ÉE. participe

DÉSHÉRITÉ, ÉE. participe

DÉSHEURER. v. a.

DÉSHEURER. v. a. Déranger les heures ordinaires des occupations habituelles. Je crains de vous désheurer. Cette visite me désheure. On l' emploie aussi avec le pronom personnel, Se désheurer. Il est familier et peu usité.

DÉSHEURÉ, ÉE. participe

DÉSHEURÉ, ÉE. participe

DÉSHONNÊTE. adj. des deux genres

DÉSHONNÊTE. adj. des deux genres Qui est contre la pudeur, contre la bienséance. Pensées déshonnêtes. Paroles déshonnêtes. Langage déshonnête. Actions déshonnêtes. Gestes déshonnêtes. Livres déshonnêtes. Hanter des compagnies déshonnêtes. Les lieux déshonnêtes.

DÉSHONNÊTEMENT. adv.

DÉSHONNÊTEMENT. adv. D' une manière déshonnête, contre l' honnêteté, contre la pudeur. Parler déshonnêtement.

DÉSHONNÊTETÉ. s. f.

DÉSHONNÊTETÉ. s. f. Vice de ce qui est déshonnête. Il n' est guère usité.

DÉSHONNEUR. s. m.

DÉSHONNEUR. s. m. Perte de l' honneur, honte, avilissement, opprobre. Elle a mis le comble à son déshonneur. C' est un déshonneur pour eux. Tenir à déshonneur. Un jeune homme qui fait déshonneur à ses parents. Vous pouvez répondre de lui, il ne vous fera point de déshonneur, il ne vous fera point déshonneur. Souffrirons-nous ce déshonneur?

Fam., Prier quelqu' un de son déshonneur, Lui demander de faire ou d' accorder une chose qui le déshonorerait. Prier une femme de son déshonneur. Figurément et par plaisanterie, C' est le prier de son déshonneur, C' est lui demander une chose qui lui déplaît fort. Demander de l' argent à un avare, c' est le prier de son déshonneur. Cette manière de parler vieillit.

DÉSHONORABLE. adj. des deux genres

DÉSHONORABLE. adj. des deux genres Qui cause du déshonneur. Action déshonorable. Fonction déshonorable. Il est peu usité: on dit plus ordinairement, Déshonorant.

DÉSHONORANT, ANTE. adj.

DÉSHONORANT, ANTE. adj. Qui déshonore, qui tend à déshonorer. Un outrage, un affront déshonorant. Une action, une conduite déshonorante.

DÉSHONORER. v. a.

DÉSHONORER. v. a. Ôter l' honneur à quelqu' un, le perdre d' honneur et de réputation, le diffamer. Cette action l' a déshonoré. Un tel affront déshonore. Vous le déshonorez par vos discours. Déshonorer quelqu' un par des médisances.

Déshonorer sa famille, Commettre une action, mener une vie qui fait déshonneur à sa famille. Déshonorer ses ancêtres, la mémoire de ses ancêtres, Dégénérer de la vertu de ses ancêtres, faire déshonneur à leur mémoire.

Déshonorer une femme, une fille, La séduire, en abuser.

DÉSHONORER

DÉSHONORER se dit également en parlant Des choses, et signifie, Flétrir, dégrader, ternir. Ces révélations déshonorent sa mémoire. Les excès qui ont déshonoré leur victoire.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout dans le premier sens. Vous vous déshonorez par une telle conduite. Une fille qui s' est déshonorée, Qui s' est laissé séduire.

DÉSHONORÉ, ÉE. participe

DÉSHONORÉ, ÉE. participe C' est un homme déshonoré. Une fille déshonorée.

DÉSIGNATIF, IVE. adj.

DÉSIGNATIF, IVE. adj. (L' S se prononce comme Z, et le G comme Gue). Qui désigne, qui spécifie. Les raisins sont un attribut désignatif de Bacchus.

DÉSIGNATION. s. f.

DÉSIGNATION. s. f. Dénotation, indication d' une personne ou d' une chose par des expressions, par des marques qui la font connaître. La désignation d' un lieu, d' une demeure. La désignation d une personne. Cette désignation est si précise, qu' on ne peut s' y tromper. Sans autre désignation. Le fait est rapporté sans désignation du temps et du lieu où il s' est passé.

Il signifie encore, Nomination et destination expresse. Il mourut après avoir fait la désignation de son successeur. Chez les Romains on faisait la désignation des consuls quelque temps avant leur élection.

DÉSIGNER. v. a.

DÉSIGNER. v. a. Dénoter, indiquer une personne ou une chose par des expressions, par des marques, par des symboles, etc., qui la font connaître. Il nous a si bien désigné les lieux, qu' on ne saurait s' y méprendre. Il ne l' a point nommé dans son discours; mais il l' a si bien désigné, qu' on l' a aisément reconnu. Qu' a-t-il voulu désigner par là? Les Égyptiens désignaient l' éternité par la figure d' un serpent qui se mord la queue.

Il signifie également, Être le signe, le symbole, ou l' annonce, le symptôme de quelque chose. Cet hiéroglyphe désigne telle chose. Ce vent-là désigne de la pluie. Ce pouls désigne un abcès.

DÉSIGNER

DÉSIGNER signifie en outre, Fixer, marquer. Désignez-moi le temps et le lieu, et je ne manquerai pas de m' y trouver.

DÉSIGNER

DÉSIGNER se dit aussi en parlant Des personnes qu' on destine à quelque dignité, à quelque charge. On désigna les consuls pour l' année suivante. Auguste désigna Tibère pour son successeur. On dit de même, Désigner quelqu' un pour son héritier.

Il se dit quelquefois pour Signaler. Désigner quelqu' un à la haine publique, à l' estime des citoyens.

DÉSIGNÉ, ÉE. participe

DÉSIGNÉ, ÉE. participe À l' heure désignée. Consul désigné. Préteur désigné. Un tel est désigné pour cette place.

DÉSINCORPORER. v. a.

DÉSINCORPORER. v. a. Séparer une chose de celle avec laquelle elle avait été incorporée. Les terres unies au domaine ne peuvent être désincorporées, ne peuvent se désincorporer que par échange. On avait incorporé cette compagnie dans tel régiment, on l' a désincorporée.

DÉSINCORPORÉ, ÉE. participe

DÉSINCORPORÉ, ÉE. participe

DÉSINENCE. s. f.

DÉSINENCE. s. f. T. de Gram. Terminaison des mots. Les cas des noms latins sont distingués les uns des autres par leur désinence. Ces deux mots ont la même désinence. Désinences grammaticales.

DÉSINFATUER. v. a.

DÉSINFATUER. v. a. Désabuser quelqu' un d' une chose ou d' une personne pour laquelle il avait une prévention très-favorable, dont il s' était infatué. C' est une chimère dont vous aurez bien de la peine à le désinfatuer. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il ne voit plus cette femme, il s' en est désinfatué. Il est familier.

DÉSINFATUÉ, ÉE. participe

DÉSINFATUÉ, ÉE. participe

DÉSINFECTER. v. a.

DÉSINFECTER. v. a. Purger d' un mauvais air, de vapeurs infectes, de miasmes putrides. Désinfecter un vaisseau, des étables, une salle d' hôpital. Désinfecter des hardes, du linge.

Désinfecter l' air, Purifier un air vicié. Procédés pour désinfecter l' air.

DÉSINFECTÉ, ÉE. participe

DÉSINFECTÉ, ÉE. participe

DÉSINFECTION. s. f.

DÉSINFECTION. s. f. Action de désinfecter. En temps de peste, on travaille à la désinfection des maisons, des effets et des marchandises.

DÉSINTÉRESSEMENT. s. m.

DÉSINTÉRESSEMENT. s. m. Détachement de son propre intérêt. Parfait désintéressement. Grand désintéressement. Entier désintéressement. C' est un homme d' un grand désintéressement. Montrer, faire paraître un extrême désintéressement. Faire preuve de désintéressement.

DÉSINTÉRESSÉMENT. adv.

DÉSINTÉRESSÉMENT. adv. Sans aucune vue d' intérêt. Je vous en parle désintéressément. Il est très-peu usité.

DÉSINTÉRESSER. v. a.

DÉSINTÉRESSER. v. a. Mettre quelqu' un hors d' intérêt, en le dédommageant de ce qu' il perd ou de ce qu' il espérait. Vous n' y perdrez rien, on vous désintéressera. Il a désintéressé tous ceux qui avaient part à cette affaire, qui avaient des droits à faire valoir.

DÉSINTÉRESSÉ, ÉE. participe

DÉSINTÉRESSÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et signifie alors, Qui n' a aucun intérêt à quelque chose. Pour moi, je suis tout à fait désintéressé dans cette affaire.

Il signifie en outre, Qui ne fait rien par le motif de son intérêt particulier. C' est un homme désintéressé, s' il en fut jamais.

Il signifie également, Qui n' est ou ne peut être animé d' aucun désir de vengeance, d' aucun sentiment d' affection, de haine, etc. Juge désintéressé. Il regarde cela avec un esprit désintéressé, ou figurément, d' un oeil désintéressé.

Conduite désintéressée, action désintéressée, sentiments désintéressés, conseils désintéressés, etc., Conduite, action, sentiments, conseils, etc., hors de tout soupçon d' intérêt personnel.

DÉSIR. s. m.

DÉSIR. s. m. (Plusieurs font muet, surtout dans la conversation, l' e: Desir, desirable, etc.) Souhait, mouvement de la volonté vers un bien, un avantage qu' on n' a pas. Désir vif, ardent, violent, extrême. Désir déréglé, insatiable. Faible désir. Vain désir. Désir aveugle. Désir criminel. Le désir du gain, de la gloire, des honneurs, des richesses. Le désir de plaire. Brûler de désir. Modérer, contenter, satisfaire, assouvir son désir, ses désirs. Un grand désir. Allumer, exciter les désirs. Au gré de ses désirs. Selon ses désirs.

En termes d' ancienne Pratique, Au désir de l' ordonnance, au désir de la coutume, Suivant l' ordonnance, suivant la coutume.

DÉSIRABLE. adj. des deux genres

DÉSIRABLE. adj. des deux genres Qui mérite d' être désiré, qui excite le désir. La santé est un bien très-désirable. Un sort, un état, une situation désirable.

DÉSIRER. v. a.

DÉSIRER. v. a. Souhaiter, porter ses désirs vers quelque bien qu' on n' a pas; avoir désir, volonté, envie de quelque chose. Désirer les richesses. Désirer la santé. Désirer ardemment. Désirer avec passion. Il ne désirait rien tant que de... Il serait à désirer que... On doit désirer qu' il réussisse.

Fam., Se faire désirer, Mettre peu d' empressement à satisfaire le désir que les autres ont de nous voir, de se lier avec nous, etc., afin de rendre ce désir plus vif. Il aime beaucoup à se faire désirer.

Il y a quelque chose à désirer, il y a telle chose à désirer dans cette personne, dans cet ouvrage, etc., Il y manque quelque chose, telle chose. Il est honnête homme, mais il y a encore quelque chose à désirer en lui. Il y a bien des choses à désirer dans cet ouvrage On dit dans le sens contraire, Ne rien laisser à désirer, Être parfait dans son genre. Cet ouvrage ne laisse rien à désirer.

DÉSIRER

DÉSIRER devant un verbe à l' infinitif, est suivi de la préposition de, lorsqu' il exprime un désir dont l' accomplissement est incertain, difficile, ou indépendant de la volonté. Désirer de réussir. Il y a longtemps que je désirais de vous rencontrer. Je désirerais bien d' en être débarrassé. Quand, au contraire, il exprime un désir dont l' accomplissement est certain ou facile et plus ou moins dépendant de la volonté, il s' emploie sans la préposition de. Je désire le voir, l' entendre, amenez-le-moi. Venez, elle désire vous parler.

DÉSIRER

DÉSIRER se dit, par extension, en parlant Du bien qu' on souhaite à quelqu' un. Je vous désire toutes sortes de prospérités.

DÉSIRÉ, ÉE. participe

DÉSIRÉ, ÉE. participe

DÉSIREUX, EUSE. adj.

DÉSIREUX, EUSE. adj. Qui désire avec ardeur. Désireux de gloire, d' honneur. Le peuple est désireux de nouveauté. Désireux de lui plaire. Il n' est guère usité que dans le style soutenu.

DÉSISTEMENT. s. m.

DÉSISTEMENT. s. m. Action de se désister, soit verbalement, soit par écrit; Acte par lequel on se désiste. Il a fait son désistement à l' audience. Il a fait signifier son désistement. Donner son désistement. Désistement de plainte. Désistement d' appel.

DÉSISTER (SE). v. pron.

DÉSISTER (SE). v. pron. Se départir de quelque chose, y renoncer. Se désister d' une poursuite, d' une prétention, d' une demande, d' une entreprise.

DÈS LORS. loc. adv.

DÈS LORS. loc. adv. Voyez DÈS.

DÉSOBÉIR. v. n.

DÉSOBÉIR. v. n. Ne pas obéir, refuser d' obéir à quelqu' un. Désobéir au prince, à son supérieur, à ses parents.

Il se dit aussi en parlant Des infractions à certaines choses. Désobéir à la loi. Désobéir à un commandement, à des ordres.

Quoique neutre, ce verbe a un passif. Je ne veux pas être désobéi.

DÉSOBÉI, IE. participe

DÉSOBÉI, IE. participe

DÉSOBÉISSANCE. s. f.

DÉSOBÉISSANCE. s. f. Manque ou refus d' obéissance, action de désobéir. Désobéissance au prince. Désobéissance à la loi. Désobéissance criminelle. Persister dans la désobéissance. Les factieux entretenaient le peuple dans la désobéissance. Acte de désobéissance.

Il signifie également, L' habitude de désobéir. La désobéissance est le défaut principal de cet enfant.

Il se dit aussi d' Un acte de désobéissance, et, dans ce sens, il peut s' employer au pluriel. C' est pour une seule désobéissance qu' il a été puni. Les désobéissances de cet enfant lui attirent de fréquentes punitions.

DÉSOBÉISSANT, ANTE. adj.

DÉSOBÉISSANT, ANTE. adj. Qui désobéit. Fils désobéissant. Fille désobéissante. Sujets désobéissants.

DÉSOBLIGEAMMENT. adv.

DÉSOBLIGEAMMENT. adv. D' une manière désobligeante.

DÉSOBLIGEANCE. s. f.

DÉSOBLIGEANCE. s. f. Disposition à désobliger. Il est d' une désobligeance insupportable.

DÉSOBLIGEANT, ANTE. adj.

DÉSOBLIGEANT, ANTE. adj. Qui désoblige. Un homme désobligeant. Une personne désobligeante. Action, manière, parole désobligeante. Procédé désobligeant. Il lui a fait une réponse désobligeante.

DÉSOBLIGEANTE. s. f.

DÉSOBLIGEANTE. s. f. Sorte de voiture étroite qui ne peut contenir que deux personnes.

DÉSOBLIGER. v. a.

DÉSOBLIGER. v. a. Faire de la peine, du déplaisir à quelqu' un. Il m' a fort désobligé, désobligé sensiblement, extrêmement. Il ne faut désobliger personne. Vous me désobligeriez beaucoup en n' acceptant pas.

DÉSOBLIGÉ, ÉE. participe

DÉSOBLIGÉ, ÉE. participe

DÉSOBSTRUANT, ANTE. adj.

DÉSOBSTRUANT, ANTE. adj. T. de Médec. Il est synonyme d' Apéritif. On l' emploie aussi comme substantif, au masculin. Ce remède est un bon désobstruant.

DÉSOBSTRUCTIF. s. m.

DÉSOBSTRUCTIF. s. m. T. de Médec. Il est, comme le précédent, synonyme d' Apéritif.

DÉSOBSTRUER. v. a.

DÉSOBSTRUER. v. a. Débarrasser, dégager de ce qui obstrue, bouche, encombre. Désobstruer un passage, une rue, un canal, etc.

Il signifie particulièrement, en termes de Médecine, Détruire, faire cesser une obstruction. Désobstruer le foie, les entrailles. Ce sens a vieilli.

DÉSOBSTRUÉ, ÉE. participe

DÉSOBSTRUÉ, ÉE. participe

DÉSOCCUPATION. s. f.

DÉSOCCUPATION. s. f. État d' une personne désoccupée. La désoccupation est un état pénible pour ceux qui ont passé leur vie dans les affaires. Il est peu usité.

DÉSOCCUPÉ, ÉE. adj.

DÉSOCCUPÉ, ÉE. adj. Qui n' a point d' occupation, qui ne s' occupe de rien. Homme désoccupé. Esprit désoccupé. C' est un homme qu' on trouve rarement désoccupé. Des gens désoccupés. Mener une vie désoccupée.

DÉSOEUVRÉ, ÉE. adj.

DÉSOEUVRÉ, ÉE. adj. Qui n' a rien à faire, qui ne sait point s' occuper. La visite d' un homme désoeuvré est fatigante. Il est tout désoeuvré. Le temps pèse aux gens désoeuvrés.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Ils sont là un tas de désoeuvrés.

DÉSOEUVREMENT. s. m.

DÉSOEUVREMENT. s. m. État d' une personne désoeuvrée. Il passe sa vie dans le désoeuvrement.

DÉSOLANT, ANTE. adj.

DÉSOLANT, ANTE. adj. Qui désole, qui cause une grande affliction. Ce que vous dites là est désolant. Une nouvelle désolante.

Il se dit, par exagération, D' une simple contrariété. Il se fait bien attendre, cela est. désolant.

Il se dit aussi Des personnes, et signifie, Insupportable, ennuyeux, importun, fatigant. Cet homme est désolant, avec ses vers. Elle est désolante, avec ses caprices. Ce sens est familier.

DÉSOLATEUR. s. m.

DÉSOLATEUR. s. m. Celui qui désole, qui ravage, qui détruit. Ce conquérant fut le désolateur de l' Asie. Il est peu usité.

DÉSOLATION. s. f.

DÉSOLATION. s. f. Ravage, ruine, destruction. Horrible désolation. La peste a causé une grande désolation dans ce pays. C' est une désolation. En style de l' Écriture, L' abomination de la désolation.

Il signifie aussi, Extrême affliction. Cette nouvelle l' a mis dans une grande désolation. Toute cette famille est plongée dans la désolation. C' était une désolation générale.

Il se dit quelquefois, par exagération, pour exprimer Le chagrin, le vif déplaisir que cause une contrariété. Vous me voyez dans la désolation, je n' ai pu obtenir ce que vous désiriez.

DÉSOLER. v. a.

DÉSOLER. v. a. Ravager, ruiner, détruire. Désoler un pays, une province. La famine et la contagion désolaient cette ville.

Il signifie aussi, Causer une grande affliction. La perte de ce procès me désole. La mort de son ami le désole. La mauvaise conduite de son fils le désole.

Il s' emploie quelquefois par exagération, à propos d' une simple contrariété, d' un désagrément, etc. Ce contre-temps, ce retard me désole.

Il signifie encore, Tourmenter, inquiéter, importuner beaucoup. Les solliciteurs le désolent. Elle l' a tant désolé pour obtenir cette grâce, qu' il a fini par la lui accorder. Les mouches désolent ce cheval. Les cousins, les moustiques nous désolaient. Ce vent me désole.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se livrer à une grande affliction. Il se désole nuit et jour. Sa mère se désolait de son absence. Elle s' est longtemps désolée.

DÉSOLÉ, ÉE. participe

DÉSOLÉ, ÉE. participe Une ville désolée par la peste. Une province désolée par la guerre.

Il signifie adjectivement, Qui éprouve une grande affliction. Il est désolé de cette perte. Une veuve désolée. On l' emploie aussi dans ce sens par exagération. Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Vous m' en voyez désolé.

DÉSOPILATIF, IVE. adj.

DÉSOPILATIF, IVE. adj. T. de Médec. Apéritif propre à désopiler. Il n' est guère usité que dans cette locution, Remède désopilatif.

DÉSOPILATION. s. f.

DÉSOPILATION. s. f. T. de Médec. Débouchement de quelque partie obstruée. Un remède excellent pour la désopilation de la rate.

DÉSOPILER. v. a.

DÉSOPILER. v. a. T. de Médec. Déboucher; détruire les obstructions, les opilations. Il a la rate gonflée, il faut la désopiler. Ces médicaments ont la vertu de désopiler.

Fig. et fam., Désopiler la rate, Réjouir, faire rire. Cette scène burlesque nous a désopilé la rate.

DÉSOPILÉ, ÉE. participe

DÉSOPILÉ, ÉE. participe

DÉSORDONNÉ, ÉE. adj.

DÉSORDONNÉ, ÉE. adj. Où il y a du désordre. Une maison désordonnée.

Il signifie également, Mal réglé, déréglé. C' est un homme désordonné dans sa conduite. Mener une vie désordonnée.

Il signifie encore, Excessif. Une passion désordonnée pour la chasse. Un appétit désordonné. Une faim désordonnée.

DÉSORDONNÉMENT. adv.

DÉSORDONNÉMENT. adv. D' une manière désordonnée, avec beaucoup de licence et de désordre. Vivre désordonnément.

Il signifie aussi, Excessivement. Il aime le jeu désordonnément. Ce mot est peu usité.

DÉSORDRE. s. m.

DÉSORDRE. s. m. Manque d' ordre; renversement, dérangement, confusion des choses qui ne sont pas dans l' état, dans le rang, dans la disposition où elles devraient être. Voilà une chambre, une bibliothèque en grand désordre. Tous mes papiers sont en désordre. La coiffure de cette femme est en désordre. Ses vêtements étaient en désordre. Sa présence causa du désordre dans l' assemblée. Le désordre se mit dans les rangs de l' armée. L' armée ennemie s' est retirée en désordre. Il y a dans cet ouvrage un grand désordre d' idées. En parlant Des ouvrages de poésie: Désordre lyrique. Un beau désordre. Désordre pindarique. Etc.

Il signifie quelquefois, Pillage, dégât. Ses troupes ont passé sans faire aucun désordre.

Il se dit aussi pour Trouble, égarement. Le désordre des sens. Il a l' esprit en désordre. Les passions mettent le désordre dans l' âme. Le désordre où la colère l' a mis. Il fut surpris, et parut tout en désordre. Le désordre de son esprit, de ses idées.

Il se dit en outre Du mauvais état de certaines choses qui ne sont pas ou ne sont plus réglées, administrées, etc., comme elles devraient l' être. Le désordre des fonctions animales. Ses affaires sont en désordre. Le désordre s' est mis dans ses affaires. Il régnait un grand désordre dans l' administration. Il y avait un grand désordre dans les finances. Le désordre s' introduisit partout.

Il se dit particulièrement Du déréglement de moeurs. Il a toujours vécu dans le désordre. Cette femme est dans le désordre. S' abandonner, se livrer à toutes sortes de désordres. Retirer quelqu' un du désordre.

Il se dit encore Des querelles, des dissensions, et particulièrement Des troubles, des émeutes, dans un État, dans une ville, etc. Cette famille était fort unie, un misérable intérêt y a mis le désordre. Cela peut amener quelque désordre dans l' État. Il y eut de graves désordres dans cette ville, dans cette province. Faire cesser le désordre, les désordres.

DÉSORGANISATION. s. f.

DÉSORGANISATION. s. f. Action de se désorganiser, ou L' état de ce qui est désorganisé.

DÉSORGANISER. v. a.

DÉSORGANISER. v. a. Détruire l' organisation, les organes. La même cause qui organise les corps peut les désorganiser.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les corps animés se désorganisent avec le temps.

DÉSORGANISÉ, ÉE. participe

DÉSORGANISÉ, ÉE. participe

DÉSORIENTER. v. a.

DÉSORIENTER. v. a. Il signifie proprement, Faire perdre la connaissance du véritable côté du ciel où le soleil se lève, par rapport au pays où l' on est. Nous étions sans boussole, la brume acheva de nous désorienter. Nous étions au milieu d' un bois si épais, que nous fûmes bientôt entièrement désorientés.

Il signifie, par extension, Faire qu' une personne ne reconnaisse plus son chemin. Il croyait me désorienter, en me conduisant par ces détours. Notre guide avoua qu' il était tout à fait désorienté.

Il signifie figurément, Dépayser, déconcerter, embarrasser. Si vous lui parlez d' autre chose que de chicane, vous l' aurez bientôt désorienté. Quand un homme de province vient à Paris, il est d' abord tout désorienté. Il fait le savant; mais quand on le met sur quelque question un peu difficile, on le désoriente.

DÉSORIENTÉ, ÉE. participe

DÉSORIENTÉ, ÉE. participe

DÉSORMAIS. adv. de temps

DÉSORMAIS. adv. de temps Dorénavant, à l' avenir, dès ce moment-ci. Je ne sortirai plus désormais si tard. Qui pourrait désormais se fier à lui? Soyons désormais plus sages. Vous êtes désormais mon soutien.

DÉSOSSEMENT. s. m.

DÉSOSSEMENT. s. m. Action de désosser. Il y a des mets dont la préparation exige le désossement des viandes. Faire le désossement d' un dindon, d' un lièvre.

DÉSOSSER. v. a.

DÉSOSSER. v. a. Ôter les os de quelque animal pour en mettre la chair en pâte ou en hachis. Désosser un lièvre.

DÉSOSSÉ, ÉE. participe

DÉSOSSÉ, ÉE. participe Dinde désossée.

Il se dit, par extension, De certains poissons dont on a ôté les arêtes. Carpe désossée. Brochet désossé.

DÉSOURDIR. v. a.

DÉSOURDIR. v. a. Défaire ce qui a été ourdi. Il est peu usité.

DÉSOURDI, IE. participe

DÉSOURDI, IE. participe

DÉSOXYDATION. s. f.

DÉSOXYDATION. s. f. T. de Chimie. Action de désoxyder, ou Le résultat de cette action. On dit aussi, Désoxygénation.

DÉSOXYDER. v. a.

DÉSOXYDER. v. a. T. de Chimie. Séparer l' oxygène, en totalité ou en partie, des corps avec lesquels il était uni. La chaleur désoxyde un très-grand nombre de corps. On l' emploie aussi avec le pronom-personnel. Il y a des corps qui se désoxydent à la lumière. On dit aussi, Désoxygéner.

DÉSOXYDÉ, ÉE. participe

DÉSOXYDÉ, ÉE. participe

DÉSOXYGÉNATION. s. f.

DÉSOXYGÉNATION. s. f. Voyez DÉSOXYDATION.

DÉSOXYGÉNER. v. a.

DÉSOXYGÉNER. v. a. Voyez DÉSOXYDER.

DESPOTE. s. m.

DESPOTE. s. m. Souverain qui gouverne avec une autorité arbitraire et absolue. Ce mot implique ordinairement l' idée de tyrannie, d' oppression. Le monarque gouverne par des lois, le despote ne connaît de loi que sa volonté. Les despotes de l' Asie.

Il se dit aussi Des gouverneurs de certains petits États, tributaires de la Turquie. Despote de Servie.

Il se dit, par extension, de Quiconque exerce ou s' arroge une autorité absolue, oppressive, tyrannique. Cet homme, qui paraît si doux dans le monde, est un despote dans sa famille. Cet enfant est un petit despote. Quel despote que cette femme!

DESPOTIQUE. adj. des deux genres

DESPOTIQUE. adj. des deux genres Absolu et arbitraire. Il implique ordinairement l' idée de tyrannie, d' oppression. Commandement despotique. Autorité despotique. Pouvoir despotique. Gouvernement despotique. On dit aussi, État despotique, État gouverné par un despote.

DESPOTIQUEMENT. adv.

DESPOTIQUEMENT. adv. D' une manière despotique; avec une autorité, un pouvoir despotique. Gouverner despotiquement.

DESPOTISME. s. m.

DESPOTISME. s. m. Pouvoir absolu et arbitraire. Ce mot implique ordinairement l' idée de tyrannie, d' oppression. Le despotisme des souverains de l' Asie. Le despotisme le plus tyrannique.

Il se dit, par extension, de Toute espèce d' autorité absolue, oppressive, tyrannique, qu' on exerce, qu' on s' arroge. Ce journaliste prétend exercer son despotisme sur nos meilleurs écrivains. Cet homme a établi le plus grand despotisme dans sa maison, sur ses domestiques.

DESQUAMATION. s. f.

DESQUAMATION. s. f. T. de Médec. Exfoliation ou séparation de l' épiderme sous forme d' écailles plus ou moins grandes.

DESSAISIR (SE). v. pron.

DESSAISIR (SE). v. pron. T. de Jurispr. Relâcher, abandonner, laisser prendre ce qu' on avait en sa possession, en ses mains. Quand on a de bons gages, de bons nantissements, il ne faut pas s' en dessaisir. Quiconque se dessaisit des deniers que l' on a saisis entre ses mains, court risque de payer deux fois.

DESSAISI, IE. participe

DESSAISI, IE. participe Je l' ai trouvé dessaisi du dépôt que je lui avais confie.

DESSAISISSEMENT. s. m.

DESSAISISSEMENT. s. m. T. de Jurispr. Action par laquelle on se dessaisit. Le dessaisissement des meubles du locataire fait perdre au propriétaire son privilége.

DESSAISONNER. v. a.

DESSAISONNER. v. a. T. d' Agricult. S' écarter de l' ordre qu' on avait coutume d' observer pour la culture et l' ensemencement des terres. Par les baux à ferme, on défend ordinairement aux fermiers de dessaisonner les terres.

DESSAISONNÉ, ÉE. participe

DESSAISONNÉ, ÉE. participe

DESSALER. v. a.

DESSALER. v. a. Faire qu' une chose ne soit plus aussi salée qu' elle l' était, ou qu' elle ne le soit plus du tout. Dessaler de la morue, des harengs. Mettre de la viande à dessaler. Dessaler une sauce trop salée. On dessale l' eau de mer en la distillant.

DESSALÉ, ÉE. participe

DESSALÉ, ÉE. participe Fig. et pop., C' est un homme dessalé, on substantivement, C' est un dessalé, C' est un homme fin, rusé.

DESSANGLER. v. a.

DESSANGLER. v. a. Lâcher ou défaire les sangles. Dessangler un cheval.

DESSANGLÉ, ÉE. participe

DESSANGLÉ, ÉE. participe

DESSÉCHANT, ANTE. adj.

DESSÉCHANT, ANTE. adj. Qui dessèche. Un vent desséchant. Une exhalaison desséchante.

DESSÉCHEMENT. s. m.

DESSÉCHEMENT. s. m. Action de dessécher, ou L' état d' une chose desséchée. Il a entrepris le desséchement d' un grand marais.

Il se dit également de L' état du corps humain affaibli, amaigri. Je l' ai trouvé dans un desséchement qui fait craindre pour sa vie.

DESSÉCHER. v. a.

DESSÉCHER. v. a. Rendre sec. Le grand hâle dessèche la terre. Le vent, la chaleur a desséché les feuilles de cet arbre. Dessécher des plantes pour les conserver dans un herbier.

Il signifie aussi, Mettre à sec. Dessécher les fossés d' une ville. Dessécher un marais. Dessécher un étang, pour en pêcher le poisson, ou pour en mettre les terres en labour.

Dessécher le sang, les poumons, la poitrine, le cerveau, etc., Les dépouiller, les priver plus ou moins de l' humidité dont ils sont chargés, pénétrés. Une expectoration trop fréquente dessèche les poumons, la poitrine.

DESSÉCHER

DESSÉCHER signifie quelquefois, Exténuer, amaigrir, consumer. Un corps que les veilles et les travaux ont desséché.

Il s' emploie figurément dans certaines phrases, telles que les suivantes: Dessécher l' esprit, l' imagination, Ôter à l' esprit, à l' imagination leur agrément. Dessécher le coeur, Le rendre froid, insensible.

Dessécher le coeur, signifie aussi, dans le style ascétique, Diminuer le goût de la piété.

DESSÉCHER

DESSÉCHER s' emploie souvent avec le pronom personnel, dans ses différentes acceptions. Sa peau se dessèche. Un arbre qui se dessèche et qui meurt. Ces marais se dessèchent en partie durant l' été. Son corps se dessèche. Il se dessèche et se consume d' ennui. Au milieu de ces faux plaisirs, le coeur se dessèche.

DESSÉCHÉ, ÉE. participe

DESSÉCHÉ, ÉE. participe Des ossements desséchés. Des feuilles desséchées. Des marais desséchés. Une poitrine desséchée. Un homme, un corps desséché.

DESSEIN. s. m.

DESSEIN. s. m. Intention de faire quelque chose, vue, projet, résolution. Beau dessein. Grand dessein. Dessein généreux, noble, extraordinaire. Mauvais dessein. Dessein pernicieux, bizarre, horrible, etc. Prendre un dessein. Le dessein en est pris. Concevoir un dessein. Former un dessein. Avoir des desseins. Avoir dessein de voyager. Changer de dessein. Cacher son dessein. Exécuter son dessein. Avoir de grands desseins. Venir à bout de ses desseins. Accomplir ses desseins. Il le fit servir à ses desseins. Être l' instrument des desseins de quelqu' un. Les desseins de la Providence. Ils connaîtront les desseins que j' ai sur eux. Prévenir, renverser, traverser, ruiner les desseins de quelqu' un. Découvrir, pénétrer, éventer le dessein des ennemis. Les ennemis ont quelque dessein sur telle place. Il y est allé de dessein prémédité. Il a entrepris cela de dessein formé. Il l' a fait sans dessein. Il ne va pas là sans dessein. Il y va avec dessein. Il a du dessein. Il y a du dessein à cela. Il y a là du dessein. Il est venu dans un bon dessein, dans un mauvais dessein, à mauvais dessein. Il est là dans le dessein de faire telle chose. Il était parti dans le dessein, avec le dessein d' aller vous voir.

Il signifie aussi, Le projet, le plan d' un ouvrage. Le dessein d' un poëme, d' une tragédie, d' un tableau.

À DESSEIN. loc. adv.

À DESSEIN. loc. adv. Exprès, avec intention. Je l' ai fait à dessein. Je ne l' ai pas fait à dessein.

Il se met aussi avec l' infinitif d' un verbe, précédé de la préposition de. Il va chez lui à dessein de le faire changer de résolution, à dessein de lui parler.

Il s' emploie également avec la particule que, devant le subjonctif. Ce qu' il en dit, c' est à dessein que vous en fassiez votre profit.

DESSELLER. v. a.

DESSELLER. v. a. Ôter la selle de dessus un cheval. Ce cheval a trop chaud, il ne faut pas le desseller sitôt.

DESSELLÉ, ÉE. participe

DESSELLÉ, ÉE. participe

DESSERRE. s. f.

DESSERRE. s. f. Il n' est usité que dans cette phrase familière, Être dur à la desserre, Ne se déterminer qu' avec beaucoup de peine à donner de l' argent, à payer.

DESSERRER. v. a.

DESSERRER. v. a. Relâcher ce qui est serré. Cette ceinture vous serre trop, desserrez-la. Desserrer un lien, un noeud.

Desserrer les dents à quelqu' un, Lui faire ouvrir par force les deux mâchoires, lorsque, par convulsion ou autrement, il les tient extrêmement serrées l' une contre l' autre.

Fig. et fam., Ne pas desserrer les dents, Se taire obstinément, ne pas dire un seul mot dans une occasion de parler. On n' a pu lui faire desserrer les dents, On n' a pu l' obliger à parler, à rompre le silence.

Fig. et fam., Desserrer un coup de pied, un coup de fouet, un soufflet, etc., Donner un coup de pied, un coup de fouet, un soufflet avec violence.

DESSERRÉ, ÉE. participe

DESSERRÉ, ÉE. participe

DESSERT. s. m.

DESSERT. s. m. Ce qu' on sert, ce qui se mange à la fin du repas, comme le fruit, le fromage, les confitures, la pâtisserie, etc. Servir le dessert. Un beau dessert. On avait apporté le dessert, du dessert, un bon dessert. Manger une poire, du fromage à son dessert, pour son dessert. Les mets de dessert. Assiettes de dessert. On dit aussi quelquefois, Le fruit, surtout dans les grandes maisons.

Il se dit, par extension, Du moment où le dessert est sur la table. Il arriva au dessert. Les enfants ne viennent qu' au dessert.

DESSERTE. s. f.

DESSERTE. s. f. Viandes, mets qu' on a desservis, qu' on a ôtés de dessus la table. La desserte de la table du roi. Donner la desserte aux domestiques, aux pauvres.

DESSERTE

DESSERTE se dit aussi Des fonctions attachées au service d' une cure, d' une chapelle, etc., et s' emploie surtout en parlant Du service que fait un prêtre commis pour remplacer le titulaire. Commettre à la desserte d' une cure, d' une église. Il est chargé de la desserte de cette chapelle, de cette succursale.

DESSERTIR. v. a.

DESSERTIR. v. a. Dégager une pierre précieuse, une pierre gravée, un portrait, de ce qui les retient dans une monture de métal.

DESSERTI, IE. participe

DESSERTI, IE. participe

DESSERVANT. s. m.

DESSERVANT. s. m. Celui qui dessert une cure, une chapelle, etc. On a nommé un desservant à cette cure. Le desservant de telle église, d' une chapelle.

DESSERVIR. v. a.

DESSERVIR. v. a. Ôter, lever les plats de dessus la table. Souvent on l' emploie absolument. Desservez. On a desservi.

DESSERVIR

DESSERVIR signifie aussi, Nuire à quelqu' un, lui rendre de mauvais offices. Il a fait tout ce qu' il a pu pour me desservir. Il vous a desservi auprès d' un tel.

DESSERVIR

DESSERVIR signifie encore, Faire le service d' une cure, d' une chapelle, etc. Il se dit surtout D' un prêtre commis pour remplacer le titulaire. Desservir une cure. Faire desservir une chapelle. L' évêque a commis tel prêtre pour desservir cette église en l' absence du curé.

DESSERVI, IE. participe

DESSERVI, IE. participe

DESSICCATIF, IVE. adj.

DESSICCATIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui ont la vertu de dessécher les parties sur lesquelles on les applique. Eau dessiccative. Onguent dessiccatif. Cette herbe a une vertu dessiccative.

En termes de Peinture, Huiles dessiccatives, se dit de Certaines huiles qui, employées avec les couleurs, les rendent propres à sécher plus promptement.

DESSICCATIF

DESSICCATIF se prend aussi substantivement. Un bon dessiccatif.

DESSICCATION. s. f.

DESSICCATION. s. f. T. de Chimie. Opération qui consiste à enlever à des substances l' eau ou l' humidité qu' elles contiennent.

En Botan., La dessiccation d' une plante, L' action de dessécher une plante par la pression ou autrement, pour la placer ensuite dans l' herbier.

DESSILLER. v. a.

DESSILLER. v. a. (Quelques-uns écrivent Déciller, parce que ce mot vient de Cil.) Séparer les paupières l' une de l' autre, afin de faire voir clair. Ses paupières étaient tellement collées ensemble, qu' on a eu de la peine à les dessiller.

Fig., Dessiller les yeux de quelqu' un, à quelqu' un, Le détromper, le désabuser, lui faire voir clair sur quelque chose.

DESSILLER

DESSILLER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ses paupières se dessillèrent. Mes yeux se dessillèrent, et je reconnus mon erreur.

DESSILLÉ, ÉE. participe

DESSILLÉ, ÉE. participe

DESSIN. s. m.

DESSIN. s. m. Représentation d' une ou de plusieurs figures, d' un paysage, d' un morceau d' architecture, d' un objet quelconque, faite au crayon, à la plume, au pinceau, ou par tout autre moyen. Un portefeuille plein de beaux dessins. Des dessins de Raphaël, du Guide, de Jules Romain, de Callot. Dessin colorié. Dessin au trait. Dessin au lavis. Dessin lithographié. Dessin au crayon, à la plume. Des dessins tracés sur la muraille avec du charbon, avec de la craie.

Il se dit également Des représentations de fantaisie, plus ou moins variées et ordinairement symétriques, qu' on fait, qu' on applique sur divers objets, et principalement sur les étoffes, pour les orner. Le dessin d' une indienne, d' un papier de tenture. Cette étoffe est d' un joli dessin. Un dessin bleu sur un fond jaune. Le dessin d' une broderie, d' un guillochis, d' une mosaïque. Faire des dessins sur quelque chose.

Il se prend aussi pour L' art qui enseigne à bien faire des dessins, dans quelque genre que ce soit, et principalement des dessins au crayon ou à la plume. Montrer le dessin. Apprendre le dessin. Posséder bien le dessin.

Les arts du dessin, Les arts dont le dessin fait la partie essentielle, comme la peinture, la sculpture, etc.

DESSIN

DESSIN signifie encore, La simple délinéation et les contours des figures d' un tableau. Dessin correct, exact. Le coloris de ces figures est bien entendu, mais le dessin n' en est pas correct. Un peintre qui entend bien le dessin, qui excelle dans le dessin.

Il se dit également pour désigner Toute l' ordonnance d' un tableau. Le dessin de ce tableau est sagement conçu, mais il est mal exécuté. Ce sens est peu usité.

Il se dit pareillement Du plan d' un bâtiment. J' ai fait faire le dessin de ce bâtiment par un habile architecte. Son architecte lui a fait voir plusieurs dessins pour la maison qu' il veut bâtir.

Il se dit figurément, en Musique, de La disposition des diverses parties d' un morceau. Ce choeur produit beaucoup d' effet, et le dessin de l' orchestre est fort original.

DESSINATEUR. s. m.

DESSINATEUR. s. m. Celui dont la profession est de dessiner. Bon, habile dessinateur. Mauvais dessinateur. Dessinateur correct. Il y a un dessinateur pour les costumes, à ce théâtre. Les dessinateurs d' une fabrique d' indiennes.

Il se dit aussi d' Un peintre qui sait rendre avec justesse les formes, le contour des figures. Ce peintre est bon coloriste, mais il n' est pas dessinateur. C' est un grand dessinateur.

DESSINER. v. a.

DESSINER. v. a. Imiter, représenter quelque objet avec le crayon, avec la plume, ou de quelque autre manière. Dessiner une figure d' après nature. Dessiner le paysage. Dessiner une tête. Dessiner une main. Dessiner un plan. Dessiner des arabesques, des fleurs, etc. On l' emploie aussi absolument. Dessiner au crayon, à la plume. Dessiner de fantaisie. Dessiner d' après l' antique, d' après la bosse, d' après nature. L' art de dessiner.

Il signifie particulièrement, Tracer le contour, exprimer les formes des figures d' un tableau. Ce peintre dessine hardiment, correctement. Il colorie assez bien, mais il dessine mal.

Il se dit quelquefois, par analogie, De ce qui indique ou fait ressortir les formes du corps. Un vêtement qui dessine bien les formes.

DESSINER

DESSINER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit De ce qui paraît ou se détache plus ou moins nettement sur un fond quelconque. Je voyais se dessiner sur la muraille l' ombre des gens qui allaient et venaient. On dit souvent dans un sens analogue, en termes de Marine, qu' Une terre se dessine dans la brume, se dessine légèrement à l' horizon, etc.

Il signifie quelquefois, Prendre, acquérir des contours plus saillants, plus prononcés. Cette jeune personne a beaucoup grandi, les formes de sa taille commencent à se dessiner.

Il signifie encore, Prendre des attitudes, des positions propres à faire ressortir les avantages extérieurs. Cette danseuse se dessine bien. Se dessiner avec grâce.

DESSINÉ, ÉE. participe

DESSINÉ, ÉE. participe Une figure bien dessinée. Un jardin bien dessiné.

DESSOLER. v. a.

DESSOLER. v. a. Ôter la sole. Dessoler un cheval, un mulet, etc. Ce cheval a pris un clou de rue, il a fallu le dessoler.

DESSOLER

DESSOLER signifie aussi, Dessaisonner, changer l' ordre des soles d' une terre labourable. Dessoler les terres d' une ferme.

DESSOLÉ, ÉE. participe

DESSOLÉ, ÉE. participe

DESSOUDER. v. a.

DESSOUDER. v. a. Ôter, fondre la soudure. Dessouder les branches d' un chandelier.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le fer-blanc se dessoude facilement au feu.

DESSOUDÉ, ÉE. participe

DESSOUDÉ, ÉE. participe

DESSOULER. v. a.

DESSOULER. v. a. Faire cesser l' ivresse. On prétend que la soupe à l' oignon dessoule ceux qui ont trop bu.

Il est aussi neutre, et signifie, Cesser d' être ivre. Il ne dessoule jamais. Dans l' un et l' autre sens, il est populaire.

DESSOULÉ, ÉE. participe

DESSOULÉ, ÉE. participe

DESSOUS. adv. de lieu

DESSOUS. adv. de lieu Il sert à marquer La situation d' une chose qui est sous une autre. Voyez sur la table, cherchez dessus et dessous. On le cherchait sur le lit, il était dessous.

Vêtement de dessous, Vêtement qui se porte ordinairement sous d' autres.

DESSOUS

DESSOUS s' emploie aussi comme préposition. J' ai cherché inutilement dessus et dessous le lit. On a tiré cela de dessous la table.

Sens dessus dessous. Voyez DESSUS, préposition.

DESSOUS

DESSOUS est quelquefois substantif masculin, et signifie, La partie qui est dessous; l' endroit, le côté de dessous. Le dessous d' une table, d' une étoffe. Voilà le dessous. Le dessous est plus beau que le dessus.

Les dessous d' un théâtre, Les étages à planchers mobiles qui sont au-dessous de la scène, et d' où s' élèvent ou dans lesquels descendent certaines décorations. Le premier, le second et le troisième dessous.

Le dessous des cartes, La partie colorée des cartes, qui reste cachée quand on donne ou qu' on coupe. Quand on donne les cartes, il ne faut pas en laisser voir le dessous.

Fig. et fam., Voir, savoir le dessous des cartes, Apercevoir, connaître les ressorts secrets d' une affaire, d' une intrigue. Il en sait là-dessus plus qu' un autre, il a vu le dessous des cartes. On dit de même, Il y a dans cette affaire un dessous de cartes, ou absolument un dessous, c' est-à-dire, Quelque chose de secret, de caché dont il faut se défier.

DESSOUS, substantif

DESSOUS, substantif signifie figurément, Désavantage dans un combat, dans une lutte, dans un débat quelconque. Les ennemis eurent le dessous. Leur faction eut le dessous. Il aime la dispute, quoiqu' il y ait presque toujours le dessous.

PAR-DESSOUS. préposition

PAR-DESSOUS. préposition Sous. Avoir un cilice par-dessous ses vêtements. Par-dessous la table. Par-dessous oeuvre. Par-dessous la jambe. Par-dessous jambe. Prendre quelqu' un par-dessous les bras, pour l' emmener de force.

Il est aussi adverbe. Passez par-dessous. Prenez-le par-dessous.

AU-DESSOUS. préposition

AU-DESSOUS. préposition Plus bas. Ce village est au-dessous de Paris, par rapport au cours de la Seine. Être assis au-dessous de quelqu' un. Être logé au-dessous de quelqu' un. Au-dessous du genou, du sein. Sa taille est fort au-dessous de la taille ordinaire. Le thermomètre est au-dessous de zéro.

En termes de Marine, Être au-dessous du vent d' un vaisseau, se dit D' un vaisseau sur lequel un autre a le vent. On dit aussi, dans le même sens, Avoir le dessous du vent d' un vaisseau.

Fig., Être au-dessous de sa place, N' être pas en état de la bien remplir. On dit au contraire, Cet emploi est au-dessous de lui, Cet emploi n' est pas digne de lui, il est capable d' en remplir un plus élevé.

Fig., Cet ouvrage est au-dessous de la critique, Il ne vaut pas qu' on prenne la peine de le critiquer.

AU-DESSOUS

AU-DESSOUS s' emploie figurément pour exprimer Toute espèce d' infériorité, de subordination, etc. Dans la hiérarchie ecclésiastique, l' évêque est au-dessous de l' archevêque. Il est au-dessous de lui par la naissance. Il est fort au-dessous d' un tel en mérite, en qualité, en richesse. Il est resté bien au-dessous de son concurrent. Je mets cet écrivain au-dessous de tel autre. Cela est au-dessous du médiocre. Cela est au-dessous de l' idée que je m' en faisais.

Il se dit particulièrement pour marquer Une infériorité de nombre, de durée, de valeur, etc. On enrôla tous les hommes au-dessous de cinquante ans. Tous les nombres au-dessous de dix. Il est au-dessous de trente ans. Les plus anciens titres qu' il produit sont au-dessous du quatorzième siècle. Toute somme au-dessous de mille francs. Vendre une chose au-dessous de sa valeur. Au-dessous du cours, du taux, du prix ordinaire.

AU-DESSOUS

AU-DESSOUS s' emploie souvent aussi comme adverbe. On a renvoyé les locataires qui étaient logés au-dessus de lui et au-dessous. Cet ouvrage vous paraît aussi bon que tel autre; pour moi, je le mets bien au-dessous, je le trouve fort au-dessous. Les enfants de l' âge de deux ans et au-dessous.

EN DESSOUS. loc. adv.

EN DESSOUS. loc. adv. Du côté de dessous, vers ou dans la partie de dessous. Un pain tout brûlé en dessous. Ces clous sont rivés en dessous. Passer, se mettre en dessous. Un vêtement qui se porte en dessous.

Fam., Regarder en dessous, Regarder obliquement, en baissant les yeux. On dit aussi, Avoir le regard, la mine en dessous, en parlant D' une personne sournoise, cafarde, etc., qui regarde habituellement de cette manière. On dit encore figurément, Être en dessous, Être morne et dissimulé. C' est un homme en dessous.

LÀ-DESSOUS. loc. adv.

LÀ-DESSOUS. loc. adv. Sous cela. Mettez ce paquet là-dessous. On l' emploie aussi figurément. Il y a quelque piége, quelque chose là-dessous.

CI-DESSOUS. loc. adv.

CI-DESSOUS. loc. adv. qui indique Le dessous du lieu où l' on est. En ce sens, on ne l' emploie guère que dans les épitaphes. Ci-dessous gît un tel. Elle signifie plus ordinairement, Ci-après, plus bas dans la même page. Comme on le verra ci-dessous. Voyez ci-dessous. Dans le tableau, dans la note ci-dessous.

DESSUS. adv. de lieu

DESSUS. adv. de lieu Il sert à marquer La situation d' une chose qui est sur une autre. Ce qui est sous la table, mettez-le dessus. Cela est dessus. Il n' est ni dessus ni dessous. Voilà ce qui est écrit dessus. Jetez de l' eau dessus.

Il s' emploie aussi comme préposition. Ôtez cela de dessus le buffet. Il n' est ni dessus ni dessous la table.

Sens dessus dessous, se dit en parlant De la situation d' un objet tourné de manière que ce qui devrait être dessus ou en haut, se trouve dessous ou en bas. Cette boîte est sens dessus dessous. Renverser un objet sens dessus dessous. Cela se dit aussi, familièrement, en parlant De ce qui est dans un grand désordre et tout bouleversé. Ma bibliothèque est sens dessus dessous. Tous mes papiers sont sens dessus dessous.

DESSUS

DESSUS est aussi substantif masculin; et alors il signifie, La partie qui est dessus; l' endroit, le côté de dessus. Les corps les plus légers prennent le dessus. Dans ce corps de logis, un tel occupe le dessus, et moi le dessous. Enlever le dessus d' une caisse. Le dessus de la main. Le dessus de la tête. Le dessus d' un livre. Le dessus d' une table. Le dessus d' une étoffe.

Le dessus d' une lettre, d' un paquet, etc., La suscription, l' adresse d' une lettre, etc. Mettre le dessus à une lettre. Le dessus est de la main d' un tel. Cette locution est moins usitée maintenant que les mots Adresse et Suscription.

En Archit., Dessus de porte, Ornement de boiserie, de peinture ou de sculpture, placé dans un encadrement au-dessus du chambranle d' une porte.

Les dessus d' un théâtre, Les étages qui sont au-dessus de la scène, et d' où descendent ou dans lesquels remontent certaines décorations, certaines machines.

En termes de Marine, Avoir, tenir le dessus du vent, Avoir, conserver l' avantage du vent sur un autre navire. On dit dans un sens analogue, Gagner, prendre le dessus du vent.

Fig. et fam., Avoir le dessus du vent, Avoir l' avantage sur quelqu' un.

DESSUS

DESSUS se dit aussi, figurément, de L' avantage obtenu dans quelque genre que ce soit de combat, de lutte, de débat. Nous avons eu le dessus dans ce combat. La maladie était violente, mais la nature a pris le dessus. Il aime la dispute, et il y a presque toujours le dessus.

DESSUS, substantif

DESSUS, substantif signifie, en termes de Musique, La partie la plus haute, celle qui est opposée à la basse. Il faut que les basses laissent entendre le dessus, les dessus. Premier dessus. Second dessus, ou Bas-dessus.

Il se dit également d' Une personne qui chante le dessus. C' est un dessus, un beau dessus, un bon dessus.

PAR-DESSUS. préposition

PAR-DESSUS. préposition Sur, au delà, par delà. Il porte un gros manteau par-dessus son habit. Il sauta par-dessus la barrière. Il le jeta par-dessus la muraille. Il avait deux pieds d' eau par-dessus la tête.

Fig. et fam., Avoir d' une chose par-dessus les yeux, par-dessus la tête, En être fatigué, dégoûté, ou En avoir plus qu' on n' en peut faire, qu' on n' en peut supporter.

Prov. et fig., Par-dessus les maisons, se dit en parlant De choses exorbitantes, excessives, exagérées. Il fait des demandes, il a des prétentions par-dessus les maisons. Vous avez acheté, vous avez payé cela par-dessus les maisons.

Prov. et fig., Faire quelque chose par-dessus l' épaule, Ne point le faire. Il l' a payé par-dessus l' épaule.

Par-dessus tout, Surtout, principalement, plus que tout le reste. Je vous recommande par-dessus tout d' être fort réservé. C' est là ce que je préfère par-dessus tout.

PAR-DESSUS

PAR-DESSUS signifie aussi figurément, Outre. Je lui ai donné dix francs par-dessus ce que je lui devais. Il est riche, il est jeune, et par-dessus cela il est sage. Par-dessus le marché.

Il s' emploie souvent comme adverbe. Il avait un habit court et un manteau par-dessus. Il passa, il sauta par-dessus. On lui donna ce qu' il demandait, et quelque chose encore par-dessus.

Subst., Par-dessus de viole, Ancien instrument de musique qui était plus petit que la viole, et qui s' accordait une octave plus haut.

AU-DESSUS. préposition

AU-DESSUS. préposition Plus haut. Au-dessus de la montagne. Au-dessus des nues. Charenton est au-dessus de Paris, par rapport au cours de la Seine. Au-dessus du genou, de l' estomac, des yeux, etc. Au-dessus de la porte étaient écrits ces mots. Cet arbre s' élève au-dessus de tous les autres. Sa taille est fort au-dessus de la taille ordinaire. Le thermomètre est à quinze degrés au-dessus de zéro.

Fig. et fam., Être au-dessus du vent, Être en état de ne rien craindre. Cette locution n' est point usitée au propre dans la marine, où l' on dit, Avoir le dessus du vent.

AU-DESSUS

AU-DESSUS s' emploie figurément pour exprimer Toute espèce de supériorité, de prééminence, ou d' excès. Dans la hiérarchie ecclésiastique, l' archevêque est au-dessus de l' évêque. Il est au-dessus de tous par son mérite, par sa naissance. Il est fort au-dessus d' un tel en mérite, en naissance, en richesse, etc. Ils le plaçaient au-dessus d' Alexandre et de César. Cela le met, l' élève au-dessus de tous ses rivaux. S' élever au-dessus de la nature humaine. Être au-dessus du commun des hommes. Cet ouvrage me semble bien au-dessus de tel autre. Cela est bien au-dessus de l' idée que je m' en faisais. Cela est au-dessus de ses forces, au-dessus de son génie, ou simplement, au-dessus de lui. Cela est au-dessus de tout éloge. Cet homme est au-dessus des louanges. Elle montra une fermeté au-dessus de son sexe.

Être au-dessus de sa place, etc., Avoir plus de mérite, de capacité qu' il n' en faut pour la place que l' on occupe. Être au-dessus de sa condition, Avoir des sentiments, des qualités qui se trouvent rarement chez les personnes de la même condition. On dit aussi, Avoir une mise au-dessus de son état.

AU-DESSUS

AU-DESSUS se dit particulièrement, dans le sens qui précède, pour marquer Une supériorité de nombre, de durée, de valeur, etc. On enrôla tous les citoyens au-dessus de dix-huit ans. Les nombres au-dessus de mille. Au-dessus du cours, du taux ordinaire. Vendre une chose au-dessus de sa valeur.

AU-DESSUS

AU-DESSUS se dit encore figurément, en parlant De ce dont une personne se dégage, s' affranchit, est dégagée, affranchie. S' élever au-dessus des faiblesses humaines. Une âme au-dessus de l' ambition. C' est un homme au-dessus de l' intérêt, au-dessus de toute passion vile. Il est au-dessus de toutes ces vaines craintes.

Il se dit pareillement en parlant De ce qu' une personne dédaigne ou brave, de ce dont elle ne se met point en peine. Se mettre au-dessus des événements. Son courage est au-dessus des périls, au-dessus de tout. C' est un homme au-dessus des louanges, de la flatterie. Être au-dessus de l' opinion. Ils peuvent m' injurier à leur aise, je suis au-dessus de tout cela. Il s' est mis au-dessus de tout ce qu' on peut dire de lui. Il s' est mis au-dessus des bienséances, au-dessus de tout.

Il se dit aussi, tant au sens physique qu' au sens moral, en parlant De ce qui est nuisible en soi, mais dont l' effet ou l' influence ne saurait atteindre la personne ou la chose dont on parle. Être au-dessus du besoin. Être au-dessus des vicissitudes de la fortune. Cet homme est au-dessus de l' envie. de la calomnie. Cet ouvrage est au-dessus de la critique.

Fam., Être au-dessus de ses affaires, Avoir une fortune bien établie, avoir plus de bien qu' on n' en dépense.

AU-DESSUS

AU-DESSUS est souvent employé comme adverbe. Au-dessus étaient écrits ces mots. Il occupe le premier étage, et ses domestiques logent au-dessus. On exempta les hommes de soixante ans et au-dessus. Cela est admirable, et je ne connais rien qui soit au-dessus.

EN DESSUS. loc. adv.

EN DESSUS. loc. adv. Du côté de dessus, vers ou dans la partie de dessus. Cela est noir en dessus, et blanc en dessous. J' ai mis en dessus les effets dont on a le plus souvent besoin. Ces cordons se nouent en dessus.

LÀ-DESSUS. loc. adv.

LÀ-DESSUS. loc. adv. Sur cela. Mettez ce livre là-dessus.

Il signifie figurément, Sur ce sujet, sur cette affaire, sur la réalité de telle ou telle chose. Pourquoi revenir toujours là-dessus? Passons là-dessus, je vous prie. Je ne sais trop que penser là-dessus. Que n' a-t-on pas écrit là-dessus? Vous pouvez compter là-dessus.

Il signifie encore, Aussitôt après cela, après ces mots. On lui déclara qu' il n' obtiendrait rien: là-dessus il se retira. Puisque vous ne voulez point venir, dit-il, je pars; et là-dessus il nous quitta.

CI-DESSUS. loc. adv.

CI-DESSUS. loc. adv. Dans ce qui a été dit, écrit, exposé plus haut. Comme nous l' avons dit ci-dessus. Voyez ci-dessus. Comme ci-dessus.

DESTIN. s. m.

DESTIN. s. m. Fatalité, l' enchaînement nécessaire et inconnu des événements et de leurs causes. Destin irrévocable, immuable. Les païens avaient fait du destin une puissance à laquelle les dieux mêmes étaient soumis. L' ordre du destin. Les arrêts du destin. Le livre du destin. Les poëtes disent également Destin et Destins. Le destin ennemi. Les destins favorables.

Il se prend aussi pour Le sort particulier d' une personne ou d' une chose, et pour Ce qui arrive aux hommes, de bien ou de mal, indépendamment de leur volonté. On ne peut fuir son destin. Un heureux destin. Un destin funeste. Son destin le voulait ainsi. C' est le destin des grands hommes. Le destin, les destins d' un empire. Le destin des combats.

Il se dit, en poésie, pour Vie, existence. Il a terminé son destin, ses destins. Trancher, abréger le destin, les destins de quelqu' un. On ne l' emploie guère que dans ces phrases et leurs analogues.

DESTINATAIRE. s. des deux genres

DESTINATAIRE. s. des deux genres Il se dit, dans l' Administration des postes, de La personne à qui une lettre est adressée.

DESTINATION. s. f.

DESTINATION. s. f. L' emploi d' une personne ou d' une chose pour un objet, pour un usage déterminé; ou La détermination même de cet emploi. La destination de l' homme ici-bas Cet édifice a changé de destination. La destination des deniers. On a employé cette somme, ces fonds, suivant la destination qui en avait été faite. Remplir sa destination. Immeubles par destination.

Il s' emploie quelquefois dans le sens actif. On ne doit pas changer la destination des fondateurs.

En Jurispr., Destination du père de famille, se dit de Tout arrangement, de toute disposition que le propriétaire de plusieurs fonds a faite pour leur usage commun ou pour sa commodité. La destination du père de famille vaut titre à l' égard des servitudes continues et apparentes.

DESTINATION

DESTINATION signifie en outre, Le lieu où on doit se rendre, le lieu où une chose est envoyée, expédiée; ou La détermination de ce lieu. Partir pour sa destination. Ce corps de troupes va se rendre à sa destination. On ne connaît pas encore la destination de cette flotte. Cette lettre n' est point parvenue à sa destination. Ces marchandises sont arrivées à leur destination. Arriver au lieu de sa destination. La destination de cette flotte est pour l' Amérique.

DESTINÉE. s. f.

DESTINÉE. s. f. Le destin, ou L' effet du destin. Être soumis à la destinée. Le cours des destinées.

Il se dit aussi Du destin particulier d' une personne ou d' une chose. Il eut une singulière destinée. Heureuse, malheureuse destinée. Remplir ses destinées. Accomplir ses destinées. Il faut suivre sa destinée. S' abandonner à sa destinée. On ne peut fuir, on ne peut vaincre sa destinée. On ne peut se dérober à sa destinée.

Il s' emploie, en poésie, pour Vie, existence. Finir sa destinée. Trancher la destinée de quelqu' un. On ne l' emploie guère que dans ces phrases et leurs analogues.

Ce mot, dans ses deux premières acceptions, est plus usité en prose que son synonyme Destin.

DESTINER. v. a.

DESTINER. v. a. Fixer, régler la destination d' une personne ou d' une chose. Savons-nous à quoi le ciel nous destine? Destiner son fils au barreau. Il destine cet argent à l' achat d' une maison. Il a destiné cet argent aux pauvres ou pour les pauvres. Cette flotte est destinée pour l' Amérique. Cet édifice est destiné au culte. Ce petit bassin est destiné à recevoir le trop-plein du grand réservoir.

Il signifie aussi, Préparer, réserver. Je sais l' accueil qu' il me destine. Le prix qui vous est destiné.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans le premier sens. Il se destine au barreau, à la guerre, etc.

DESTINÉ, ÉE. participe

DESTINÉ, ÉE. participe Il signifie quelquefois, Que son destin porte, conduit à. Un homme destiné à une grande fortune. Un homme destiné aux grandes choses. Il était destiné à périr de cette manière.

DESTITUABLE. adj. des deux genres

DESTITUABLE. adj. des deux genres Qui peut être destitué. Officier, fonctionnaire destituable, non destituable à volonté.

DESTITUER. v. a.

DESTITUER. v. a. Déposer, ôter, priver quelqu' un de la charge, de l' emploi, de la fonction qu' il exerçait. Destituer un professeur, un conseiller d' État, un employé. On l' a destitué de son emploi, de sa commission, de la tutelle de son neveu.

DESTITUÉ, ÉE. participe

DESTITUÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi comme adjectif, dans le sens de Dépourvu, dénué. Un homme destitué de tout secours. Destitué de bon sens, de raison, etc. Une crainte destituée de fondement. En parlant Des personnes, ce sens vieillit; on dit, Dénué de secours, etc.

DESTITUTION. s. f.

DESTITUTION. s. f. Déposition, privation forcée d' une charge, d' un emploi, d' une commission, etc. Depuis sa destitution, il ne se mêle de rien. Prononcer la destitution d' un administrateur, d' un employé. Le conseil de famille a prononcé la destitution de ce tuteur.

DESTRIER. s. m.

DESTRIER. s. m. Vieux mot qui signifiait, Cheval de main, de bataille. Il était opposé à Palefroi, qui se disait d' Un cheval de cérémonie.

DESTRUCTEUR. s. m.

DESTRUCTEUR. s. m. Celui qui détruit. Les Grecs furent les destructeurs de Troie.

Il se dit aussi de Ceux qui rompent, qui brisent, qui font du ravage dans une maison, dans un village, dans une ville, etc. Les soldats, livrés à la licence, sont de grands destructeurs. Quel destructeur que cet enfant!

Il se dit figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. Ce prince voulut être le destructeur de l' hérésie. Le destructeur des abus. Cet homme a été, par ses folles dépenses, le destructeur de sa maison.

Il s' emploie aussi adjectivement. Un animal destructeur. Fléau destructeur. Un système destructeur.

DESTRUCTIBILITÉ. s. f.

DESTRUCTIBILITÉ. s. f. Qualité de ce qui peut être détruit. Il est peu usité.

DESTRUCTIF, IVE. adj.

DESTRUCTIF, IVE. adj. Qui détruit, qui cause la destruction. Cause destructive. Principe destructif. Doctrine destructive de toute morale.

DESTRUCTION. s. f.

DESTRUCTION. s. f. Ruine totale. La destruction du temple de Jérusalem. La destruction de Carthage.

Il se dit figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. La destruction d' une famille. La destruction d' un État, d' un empire. La mauvaise conduite des pères amène la destruction des familles. Travailler à la destruction de l' hérésie, des abus. Ces maximes tendent à la destruction de la morale.

DÉSUÉTUDE. s. f.

DÉSUÉTUDE. s. f. (On prononce l' S comme si elle était double.) Cessation, par laps de temps, d' un usage, d' une habitude. Il se dit surtout en parlant Des lois, des règlements, etc., qu' on a cessé d' observer sans qu' ils aient été formellement révoqués. Cette loi est tombée en désuétude.

DÉSUNION. s. f.

DÉSUNION. s. f. Séparation des parties qui composent un tout, un assemblage. La désunion des planches, des ais d' une cloison, des feuilles d' un parquet.

Il s' emploie aussi dans le sens particulier de Démembrement, disjonction. La désunion de deux cures. Bulle de désunion. Ces terres ont diminué de valeur depuis leur désunion.

Il se dit plus ordinairement au figuré, pour Mésintelligence, division. La diversité d' intérêts cause la désunion. C' est lui qui a mis la désunion dans cette famille. Cela ne peut manquer d' amener entre eux une complète désunion.

DÉSUNIR. v. a.

DÉSUNIR. v. a. Disjoindre, séparer ce qui était uni. Désunir les pièces d' un ouvrage de menuiserie. Désunir un fief d' une terre. Désunir un prieuré d' une cure. On avait uni ces deux charges, on voulut les désunir.

Il signifie plus souvent au figuré, Rompre la bonne intelligence, l' union qui est entre des personnes. C' est l' intérêt qui unit et désunit les princes. Ses intrigues ont désuni tous les membres de cette famille.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans l' un et dans l' autre sens. Les feuilles de ce parquet se désunissent. Si ces gens-là se désunissent, ils sont perdus.

DÉSUNI, IE. participe

DÉSUNI, IE. participe En termes de Manége, Cheval désuni, Cheval qui traîne les hanches, qui galope à faux.

DÉTACHEMENT. s. m.

DÉTACHEMENT. s. m. État de celui qui est dégagé, délivré d' une passion, d' un sentiment, de tout ce qui peut captiver trop l' esprit ou le coeur. Être dans un entier détachement de toute espèce d' intérêt. Être dans un parfait détachement des choses du monde.

DÉTACHEMENT

DÉTACHEMENT en termes de Guerre, se dit d' Un certain nombre de soldats ou d' une troupe, qu' on tire d' un corps plus considérable pour quelque service. Former un détachement. Envoyer un détachement d' infanterie, de cavalerie à la découverte. Il commandait ce détachement. Être d' un détachement.

DÉTACHER. v. a.

DÉTACHER. v. a. Ôter les taches. Détacher un habit. Liqueur qui sert à détacher. Savon à détacher.

DÉTACHÉ, ÉE. participe

DÉTACHÉ, ÉE. participe

DÉTACHER. v. a.

DÉTACHER. v. a. Dégager une personne ou une chose de ce qui l' attachait, de ce qui la retenait, de l' objet auquel elle était attachée, fixée. Détacher un forçat. Détacher un chien. Détacher une tapisserie, un tableau. Détacher une barque du rivage. Détacher un fruit de l' arbre.

Il signifie aussi, Ôter, défaire ce qui sert à attacher. Détacher une épingle. Détacher une agrafe. Détacher un ruban, une jarretière.

Il signifie quelquefois, par extension, Tenir écarté de. Détachez vos bras du corps. Détacher le pied gauche du pied droit.

Il signifie pareillement, Rendre distinct, isolé. Détacher les notes du texte par un filet.

En termes de Musique, Détacher des notes, Les séparer, dans l' exécution, par de courts silences pris sur leur valeur. Les notes qui doivent être détachées sont marquées d' un petit trait vertical, placé au-dessus.

DÉTACHER

DÉTACHER signifie encore, surtout en termes de Peinture, Faire apercevoir et ressortir les contours d' un objet, lui donner de la saillie, par le contraste de sa couleur avec celle du fond, ou par quelque autre moyen. Ce peintre ne sait pas détacher ses figures.

DÉTACHER

DÉTACHER se dit aussi en parlant Des choses qu' on sépare de celles avec lesquelles elles sont jointes et font en quelque sorte un même corps. Détacher une ferme du nouveau bail d' une propriété rurale. Détacher un pré, une vigne d' une ferme. Par ce traité, deux provinces furent détachées du royaume. Cette administration a été réunie au ministère dont on l' avait autrefois détachée. Il a détaché ce traité de son grand ouvrage. Il a détaché quelques vers de son poëme, pour les placer dans cette épître.

Il se dit également en parlant D' une troupe qu' on tire d' un corps d' armée, des soldats qu' on tire d' un régiment, d' une compagnie, etc., pour quelque service. On détacha mille hommes pour investir la place. On détacha tant d' hommes par régiment, par compagnie. Détacher des voltigeurs.

Il s' emploie dans un sens analogue en termes de Marine. On détacha de la flotte deux bâtiments légers, qui prirent les devants.

Détacher des gendarmes, des archers, etc., contre quelqu' un, Les mettre à sa poursuite, les envoyer après lui pour le prendre.

Fam., Détacher un soufflet, un coup de pied, etc., Donner un soufflet, un coup de pied, etc. Le cheval a détaché une ruade.

DÉTACHER

DÉTACHER se dit encore figurément en parlant Des engagements, des occupations, des passions, des affections, etc., qu' on détermine une personne à quitter. Détacher quelqu' un d' un parti, d' une alliance. On l' a détaché de cette femme. On ne saurait le détacher de cet engagement. On ne le détachera point de son étude favorite. Détacher son esprit d' une opinion, d' un système, d' une pensée.

DÉTACHER

DÉTACHER s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans les divers sens qui viennent d' être indiqués. Votre manteau se détache. Un créneau qui commence à se détacher de la muraille. Un bloc énorme se détacha de la montagne. Une jarretière qui se détache. Un ruban qui s' est détache. Un clou, une épingle qui va se détacher. Ce titre ne se détache pas assez du texte. Deux hommes se détachèrent de la troupe, pour aller à la découverte. Ces régiments se détachèrent du corps d' armée. Trois vaisseaux se détachèrent de la flotte. Se détacher d' un parti. Il s' est détaché de la passion qu' il avait. Il s' est détaché peu à peu de cette femme. Se détacher du jeu. Se détacher du monde, des choses du monde. Les figures de ce tableau se détachent bien du fond. Ces fleurs rouges se détachent bien sur ce fond noir.

DÉTACHÉ, ÉE. participe

DÉTACHÉ, ÉE. participe L' ennemi fondit sur un corps détaché.

En termes de Fortification, Pièces détachées, Celles qui ne tiennent point au corps de la place. Les dehors sont des pièces détachées.

Pièces détachées, morceaux détachés, Petits ouvrages en prose ou en vers, qui n' ont pas de liaison entre eux, dont chacun forme un tout. Un recueil de pièces détachées. On dit de même, Des pensées détachées.

DÉTAIL. s. m.

DÉTAIL. s. m. T. de Commerce. Action de vendre habituellement des marchandises par le menu, à la petite mesure. Ce marchand en gros fait aussi le détail. Je réserve ces marchandises pour le détail. Magasin de détail. Pour la locution En détail, voyez à la fin de l' article.

DÉTAIL

DÉTAIL dans le langage ordinaire, se dit d' Une énumération quelconque de parties, d' objets. Il doit tant pour les réparations dont voici le détail, dont le détail suit. On dit de même, Les détails d' un compte.

Il signifie particulièrement, Exposé ou récit des circonstances et des particularités d' un événement, d' une affaire, etc. Il nous a fait un long détail, un grand détail, un détail bien exact de cette affaire, du siége de cette ville. Il a donné au public une relation de cette bataille, avec un détail exact de toutes les circonstances. Il nous a fait un long et ennuyeux détail de sa mésaventure. Je vous raconterai l' affaire en gros, sans entrer dans le détail, sans descendre dans le détail.

Il se dit également de Ces circonstances, de ces particularités mêmes, en tant qu' elles sont ou peuvent être l' objet d' un exposé, d' un récit; et alors il s' emploie très-souvent au pluriel. Je n' omis aucun détail. Les détails en sont fort curieux. Je veux en connaître les détails, les moindres détails. Entrer dans des détails ennuyeux. Tous ces détails sont inutiles. Rien ne plaît tant, dans les relations, que les détails, quand ils sont habilement racontés. Cette histoire contient des détails pleins d' intérêt. Je vais vous exposer les détails de toute cette affaire. Il vous donnera là-dessus tous les détails que vous pourrez désirer.

Il se dit encore Des divers objets, plus ou moins nombreux et plus ou moins dignes d' intérêt, qui concernent une affaire, une occupation, une gestion quelconque. Il veut connaître le détail. Descendre dans le détail. Il descend aux moindres, aux plus petits détails de l' administration. Il se perd dans les détails. Bien des détails doivent lui échapper. Il entend bien le détail. Il a l' esprit de détail. C' est un homme de détail.

Il se dit également, surtout dans les Beaux-Arts et en Littérature, Des parties qui concourent à la composition, à la formation d' un ensemble, d' un tout. L' ensemble et les détails. Il ne faut point s' attacher à reproduire minutieusement chaque détail. Ce peintre, ce sculpteur ne soigne pas assez les détails. Il excelle dans les détails. Ce sont les beautés de détail qui soutiennent les ouvrages de ce genre. Il y a quelques détails spirituels dans cette pièce.

EN DÉTAIL. loc. adv.

EN DÉTAIL. loc. adv. Par petites quantités, par petites mesures. Vendre, débiter des marchandises en détail. Vente en détail. Marchand en gros et en détail.

Il signifie aussi, Pièce à pièce, partie par partie. Il perdait peu à peu toutes ses facultés, et mourait, pour ainsi dire, en détail. À les considérer en détail, il semble que... J' examinerai la chose en détail, c' est-à-dire, Dans toutes ses parties.

Il signifie encore, En faisant le détail, en donnant les détails. Il nous a raconté le fait en détail. On dit aussi, dans ce dernier sens, Avec détail.

DÉTAILLANT. adj. m.

DÉTAILLANT. adj. m. Qui vend en détail. Marchand détaillant. On l' emploie aussi comme substantif. C' est un détaillant.

DÉTAILLER. v. a.

DÉTAILLER. v. a. Couper en pièces, distribuer par parties. Détailler un boeuf, un mouton à la boucherie.

Il signifie aussi, Débiter, vendre en détail. Il n' a pu vendre ses marchandises en gros, il a été contraint de les détailler.

Il signifie encore, Raconter, exposer en détail. Détailler une nouvelle. Il nous a détaillé toute l' histoire. Il serait trop long de détailler toutes les beautés dont cet ouvrage est rempli.

DÉTAILLÉ, ÉE. participe

DÉTAILLÉ, ÉE. participe Un récit détaillé. Une histoire détaillée.

DÉTAILLEUR. s. m.

DÉTAILLEUR. s. m. T. de Commerce. Marchand qui vend en détail; par opposition à Marchand en gros. Il a vieilli; on dit aujourd' hui, Détaillant.

DÉTALAGE. s. m.

DÉTALAGE. s. m. Action de détaler des marchandises.

DÉTALER. v. a.

DÉTALER. v. a. Ôter, resserrer la marchandise qu' on avait étalée. On détale ces marchandises tous les soirs.

Il s' emploie aussi absolument. La foire est finie, les marchands ont détalé. Le commissaire les a fait détaler.

Il signifie, figurément et populairement, Se retirer de quelque endroit promptement et malgré soi. Quand il m' aperçut, il détala bien vite. Je le ferai bien détaler. Comme il a détalé!

DÉTALÉ, ÉE. participe

DÉTALÉ, ÉE. participe

DÉTALINGUER. v. n.

DÉTALINGUER. v. n. T. de Marine. Ôter le câble d' une ancre.

DÉTEINDRE. v. a.

DÉTEINDRE. v. a. Faire perdre la couleur, enlever la teinture à quelque chose. Le soleil déteint toutes les couleurs. Le vinaigre déteint les étoffes.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Une couleur qui se déteint aisément. Ces draps-là ne se déteignent point.

Il s' emploie aussi neutralement, pour Se déteindre. Cette étoffe déteint beaucoup. Ces cravates déteignent sur le linge.

DÉTEINT, EINTE. participe

DÉTEINT, EINTE. participe

DÉTELER. v. a.

DÉTELER. v. a. (Je dételle. Je détellerai.) Détacher d' une voiture, d' une charrue, etc., des chevaux, ou d' autres animaux de trait, qui y sont attelés. Un cocher qui dételle ses chevaux. Un laboureur qui dételle ses boeufs.

Il se dit aussi absolument. Dételez. Il n' a pas encore dételé.

DÉTELÉ, ÉE. participe

DÉTELÉ, ÉE. participe

DÉTENDRE. v. a.

DÉTENDRE. v. a. Relâcher ce qui était tendu. Détendre une corde. Détendre un arc. Détendre un ressort.

Il se dit figurément, au sens moral. Se détendre l' esprit. Détendre son esprit, après avoir été longtemps appliqué à quelque chose.

Il s' emploie dans l' un et l' autre sens avec le pronom personnel. La corde de cet arc s' est détendue. Un ressort qui se détend. L' esprit a parfois besoin de se détendre.

Fig., Il faut quelquefois détendre l' arc, Il faut donner quelquefois du relâche à l' esprit.

DÉTENDRE

DÉTENDRE signifie encore, Détacher, enlever ce qui était tendu en quelque endroit. Détendre une tapisserie. Détendre un lit, des rideaux, une tente, un pavillon.

Détendre une chambre, détendre un appartement, En ôter, en détendre les tapisseries, le lit, les rideaux, etc.

DÉTENDRE

DÉTENDRE se dit quelquefois absolument, soit en parlant Des tapisseries et des chambres qu' on détend, comme dans ces phrases: On détend dans toutes les rues quand le saint sacrement est passé; on a détendu dans toute la maison; soit en parlant Des tentes et des pavillons qu' on détend lorsqu' une armée décampe: On avait déjà détendu dans tout le camp.

DÉTENDU, UE. participe

DÉTENDU, UE. participe

DÉTENIR. v. a.

DÉTENIR. v. a. T. de Jurispr. Retenir injustement, retenir ce qui n' est pas à soi. Détenir le bien d' autrui. Détenir les effets d' une succession.

Détenir quelqu' un en prison, ou simplement, Détenir quelqu' un, Le mettre, le retenir en prison, soit justement, soit injustement. On l' a détenu arbitrairement pendant huit jours.

DÉTENU, UE. participe

DÉTENU, UE. participe Être détenu prisonnier. Être détenu pour dettes.

Il se dit substantivement d' Une personne qui est détenue, surtout lorsqu' elle l' est par autorité de justice. Un détenu pour dettes. Plusieurs détenus s' évadèrent.

DÉTENTE. s. f.

DÉTENTE. s. f. Petite pièce de fer ou d' acier qui sert au ressort des armes à feu pour tirer, pour faire partir le coup. Le pistolet est armé, ne touchez pas à la détente, le coup partirait. Presser la détente.

Il se dit aussi de L' action de lâcher la détente, et de L' effort que fait cette pièce lorsqu' elle vient à se détendre. Un fusil qui est dur, qui est fort, qui est aisé à la détente. Il est à craindre que ce ressort ne se rompe à la détente.

Fig. et pop., Être dur à la détente, Être avare, avoir de la peine à donner de l' argent, à payer.

DÉTENTEUR, TRICE. s.

DÉTENTEUR, TRICE. s. T. de Jurispr. Celui, celle qui retient, qui possède actuellement une chose, un bien. Détenteur des deniers publics. Légitime détenteur. Injuste détenteur. Faites assigner les détenteurs de ces héritages. Elle a été condamnée comme détentrice des biens de la succession.

Tiers détenteur, Celui qui est actuellement possesseur d' un bien sur lequel une personne, autre que celle dont il le tient, a une hypothèque à exercer, un droit à réclamer.

DÉTENTION. s. f.

DÉTENTION. s. f. T. de Jurispr. État d' une chose qu' on retient, dont on est saisi, dont on a la possession actuelle. La détention d' une somme, d' un bien. La détention des effets d' une succession.

Il se dit aussi de L' état d' une personne détenue, privée de sa liberté. Depuis sa détention. Après une longue détention. La détention d' une personne en prison. Détention injuste. Détention arbitraire. Être condamné à cinq ans de détention. La peine de la détention.

DÉTERGENT, ENTE. adj.

DÉTERGENT, ENTE. adj. T. de Médec., synonyme de Détersif, ive, qui est plus usité.

DÉTERGER. v. a.

DÉTERGER. v. a. T. de Médec. Nettoyer, mondifier. Déterger une plaie, un ulcère.

DÉTERGÉ, ÉE. participe

DÉTERGÉ, ÉE. participe

DÉTÉRIORATION. s. f.

DÉTÉRIORATION. s. f. Action par laquelle on détériore quelque chose, ou Le résultat de cette action. Tout locataire est responsable des détériorations faites durant son bail. Il y a de grandes détériorations dans cette terre, tout y est dans une étrange détérioration.

DÉTÉRIORER. v. a.

DÉTÉRIORER. v. a. Dégrader, gâter, rendre pire. Détériorer un héritage, une terre, une maison. Détériorer sa condition. Cette dernière phrase est maintenant peu usitée.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette maison se détériore. On a laissé détériorer ces marchandises. Dans cette dernière phrase, le pronom est sous-entendu.

DÉTÉRIORÉ, ÉE. participe

DÉTÉRIORÉ, ÉE. participe

DÉTERMINANT, ANTE. adj.

DÉTERMINANT, ANTE. adj. Qui détermine, qui sert à déterminer. Ce motif est déterminant. C' est une raison déterminante.

DÉTERMINATIF, IVE. adj.

DÉTERMINATIF, IVE. adj. T. de Gram. Qui détermine, qui précise ou restreint la signification d' un mot. Dans cette phrase, La lumière du soleil, Soleil est le mot déterminatif de lumière. Adjectif déterminatif. Complément déterminatif. Phrase déterminative.

Il est quelquefois substantif au masculin. L' article est un déterminatif. Un moi et son déterminatif.

DÉTERMINATION. s. f.

DÉTERMINATION. s. f. Résolution qu' on prend après avoir balancé entre plusieurs partis. Je n' attends que sa détermination. On lui demande une prompte détermination. Prendre une détermination. Quelle détermination le conseil a-t-il prise?

Il se dit aussi, en termes de Philosophie, de L' action par laquelle une chose, également susceptible de plusieurs qualités, de plusieurs manières d' être, est déterminée à recevoir l' une plutôt que l' autre. La détermination de la matière au mouvement ne peut venir que de Dieu.

Détermination du mouvement, Ce qui détermine un corps qui est en mouvement à aller d' un côté plutôt que d' un autre. La détermination du mouvement peut changer, quoique la force du mouvement demeure la même.

DÉTERMINÉMENT. adv.

DÉTERMINÉMENT. adv. Résolument, absolument. Il l' a voulu déterminément.

Il signifie quelquefois, Expressément, précisément. Je vous ai marqué déterminément ce qu' il y avait à faire.

Il signifie aussi, Courageusement, hardiment. Les troupes allèrent déterminément à l' assaut.

DÉTERMINER. v. a.

DÉTERMINER. v. a. Décider, fixer, régler. C' est un point que l' Église a déterminé. Le concile détermina que... La jurisprudence était douteuse sur ce point, mais la nouvelle loi a déterminé ce qu' il fallait juger. Déterminer la longueur qu' une chose doit avoir. Déterminer la véritable signification d' un mot. Déterminer le mode suivant lequel on doit faire certaines réclamations. Déterminer la marche à suivre.

Il se dit particulièrement, en Grammaire, De ce qui précise ou restreint le sens d' un mot, d' une expression, d' une phrase. Ce mot est déterminé par celui qui précède. Dans la phrase, Le livre de Pierre, les mots de Pierre déterminent le mot livre. Le sens de cette phrase aurait besoin d' être plus exactement déterminé. (Voyez plus bas une phrase analogue, par le sens, aux exemples de cet alinéa.)

Il signifie encore, Reconnaître, indiquer avec précision. Déterminer la distance qu' il y a du soleil à la terre. Déterminer l' heure à laquelle une éclipse doit avoir lieu. Déterminer une chose par le calcul.

DÉTERMINER

DÉTERMINER signifie en outre, Résoudre, former une résolution, prendre une résolution. Il a déterminé de rebâtir sa maison. Il a déterminé cela dans son esprit.

Il signifie aussi, Faire résoudre, faire prendre une résolution. Il était irrésolu sur le parti qu' il devait prendre, cette nouvelle le détermina. C' est moi qui l' ai déterminé à cela. Je le déterminai à partir. On l' emploie souvent, en ce sens, avec le pronom personnel. Il était indécis, mais il s' est déterminé. Se déterminer à une chose, à faire une chose. Vous avez l' esprit bien irrésolu, déterminez-vous à quelque chose. Je ne puis me déterminer à rien. Absol., Sachez enfin vous déterminer.

DÉTERMINER

DÉTERMINER en termes de Philosophie, Donner une certaine qualité, une certaine manière d' être, à ce qui de soi-même n' a pas plutôt celle-là qu' une autre. La plupart des philosophes tiennent que la matière est indifférente au repos et au mouvement, et qu' il faut une cause qui la détermine à l' un ou à l' autre. Qu' est-ce qui détermine ce corps à se mouvoir en ligne courbe plutôt qu' en ligne droite?

Déterminer un mot, une expression, à un sens, à une signification, Lui faire prendre telle signification, l' y restreindre. Cette expression a quelque chose d' équivoque en elle-même, mais ce qui précède et ce qui suit la déterminent nécessairement au sens que vous lui donnez. On dit plus ordinairement, En déterminent le sens.

DÉTERMINER

DÉTERMINER signifie encore, Faire qu' une chose ait lieu, s' accomplisse. Cela peut déterminer une explosion. Ce mur était peu solide, un faible choc a suffi pour en déterminer la chute. Les causes qui déterminent une révolution. Déterminer le succès d' un événement, d' une affaire, d' une négociation. La bataille était douteuse, la valeur du général en détermina le succès.

DÉTERMINÉ, ÉE. participe

DÉTERMINÉ, ÉE. participe En nombre déterminé. Il n' y a rien de déterminé là-dessus. Un sens déterminé. À une époque déterminée.

En Mathém., Problème déterminé, Celui qui n' a qu' un certain nombre de solutions possibles.

DÉTERMINÉ

DÉTERMINÉ est souvent adjectif; alors il se dit D' une personne entièrement adonnée à quelque passion, à quelque habitude. C' est un chasseur déterminé, un joueur déterminé, un buveur déterminé.

Il signifie aussi, Hardi, courageux, qui ne s' effraye d' aucun péril. Un soldat déterminé.

Il se dit quelquefois Des choses, dans un sens analogue à celui qui précède. Avoir un air, un maintien déterminé. Une action déterminée.

Il s' emploie aussi substantivement, et signifie, Méchant, emporté, capable de violences et d' excès. Il ne faut pas le fâcher, c' est un déterminé. C' est un franc déterminé, un vrai déterminé. Cet enfant est un petit déterminé.

DÉTERRER. v. a.

DÉTERRER. v. a. Retirer de terre ce qui s' y trouvait caché, enfoui. Déterrer un trésor. Déterrer une statue antique.

Il signifie particulièrement, Exhumer, retirer un corps de la sépulture. Sur le bruit que cet homme était mort par le poison, on l' a déterré. On a fait déterrer le corps.

Il signifie figurément, Découvrir une chose qui était cachée, découvrir une personne qui se tenait cachée, qui ne voulait pas être connue. Déterrer un titre, une pièce authentique. Je ne sais où il a déterré ce secret. Il s' était retiré dans un endroit où il pensait être bien caché, mais on le déterra bientôt.

DÉTERRÉ, ÉE. participe

DÉTERRÉ, ÉE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement, comme dans cette phrase familière, Cet homme a l' air d' un déterré, Il a le visage pâle et défait.

DÉTERSIF, IVE. adj.

DÉTERSIF, IVE. adj. T. de Médec. Qui nettoie, qui mondifie les plaies ou les ulcères. Remède détersif.

Il se prend aussi substantivement, au masculin. Un excellent détersif.

DÉTESTABLE. adj. des deux genres

DÉTESTABLE. adj. des deux genres Qui doit être détesté. Il se dit Des personnes et des choses. Un crime détestable. Le plus détestable de tous les crimes. La seule pensée en est détestable. Il a des maximes, des opinions détestables. C' est un homme détestable.

Il se dit, par exagération et familièrement, De tout ce qui est fort mauvais dans son genre. Le temps est détestable. Du vin détestable. Une écriture détestable. Il fait des vers détestables. Un style détestable.

DÉTESTABLEMENT. adv.

DÉTESTABLEMENT. adv. Très-mal. Chanter détestablement. Écrire détestablement. Il est familier.

DÉTESTATION. s. f.

DÉTESTATION. s. f. Horreur qu' on a de quelque chose. La détestation du péché. La pénitence enferme une sincère détestation du péché.

DÉTESTER. v. a.

DÉTESTER. v. a. Avoir en horreur. Détester ses péchés. Détester son crime. Détester les désordres de sa vie passée. On ne peut trop détester cette action. L' ingratitude de cet homme fait qu' on le déteste. Il se fait détester de tout le monde. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Il abhorre son crime, il se déteste lui-même.

Il se dit quelquefois, par exagération et familièrement, en parlant De ce qu' on ne peut endurer, supporter. Je déteste l' hiver. Il déteste ces faiseurs de compliments.

Fam., Détester sa vie, Maudire les misères, les malheurs de sa vie.

Prov., Ne faire que jurer et détester, Ne faire que blasphémer. Dans cette phrase, Détester est neutre.

DÉTESTÉ, ÉE. participe

DÉTESTÉ, ÉE. participe

DÉTIRER. v. a.

DÉTIRER. v. a. Étendre en tirant. Détirer des dentelles, un rabat. Détirer du linge. Détirer du ruban. Détirer du taffetas.

DÉTIRÉ, ÉE. participe

DÉTIRÉ, ÉE. participe

DÉTISER. v. a.

DÉTISER. v. a. Il n' est usité que dans cette phrase, Détiser un feu, Éloigner les tisons les uns des autres, afin qu' ils ne brûlent plus.

DÉTISÉ, ÉE. participe

DÉTISÉ, ÉE. participe

DÉTISSER. v. a.

DÉTISSER. v. a. Défaire un tissu.

DÉTISSÉ, ÉE. participe

DÉTISSÉ, ÉE. participe

DÉTONATION. s. f.

DÉTONATION. s. f. Inflammation violente et subite accompagnée de bruit, telle que celle de la poudre à canon. Une forte détonation. Le bruit d' une détonation.

DÉTONER. v. n.

DÉTONER. v. n. S' enflammer subitement avec bruit, faire explosion. Faire détoner de la poudre.

DÉTONNER. v. n.

DÉTONNER. v. n. Sortir du ton qu' on doit garder pour chanter juste. Il n' est pas maître de sa voix, il détonne à tout moment. Il a l' oreille juste, il entend bien quand on détonne.

Il s' emploie aussi figurément. Ainsi on dit, en parlant D' un ouvrage d' esprit, Il y a dans ce livre des choses qui détonnent, Il contient des choses qui ne sont pas dans le ton général de l' ouvrage. Ce sens est peu usité.

DÉTONNÉ, ÉE. participe

DÉTONNÉ, ÉE. participe

DÉTORDRE. v. a.

DÉTORDRE. v. a. (Il se conjugue comme Tordre.) Remettre dans son premier état ce qui était tordu. Détordez ce linge pour l' étendre. Détordre une corde. Détordre du fil. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Du fil qui se détord.

Se détordre le pied, le bras, le poignet, Se faire du mal au pied, au bras, au poignet, par une extension violente de quelque nerf ou de quelque muscle. Ce sens a vieilli, on dit, Se fouler le pied, etc.

DÉTORDU, UE. participe

DÉTORDU, UE. participe

DÉTORQUER. v. a.

DÉTORQUER. v. a. Détourner en faisant quelque violence. Il n' entre guère que dans cette phrase peu usitée, Détorquer un passage, Donner à un passage un sens différent du naturel, et une explication forcée, pour s' en servir à favoriser, à établir son opinion. Détorquer un passage pour appuyer une opinion erronée.

DÉTORQUÉ, ÉE. participe

DÉTORQUÉ, ÉE. participe

DÉTORS, ORSE. adj.

DÉTORS, ORSE. adj. Qui est détordu. Du fil détors. De la soie détorse.

DÉTORSE. s. f.

DÉTORSE. s. f. T. de Chirurgie, synonyme d' Entorse, qui est beaucoup plus usité. Se donner une détorse au pied. Avoir une détorse au poignet.

DÉTORTILLER. v. a.

DÉTORTILLER. v. a. Défaire ce qui était tortillé, le remettre dans l' état où il était avant d' être tortillé. Détortillez ce ruban, ce cordon, etc. Je ne sais comment vous avez tortillé cela, je ne saurais le détortiller.

DÉTORTILLÉ, ÉE. participe

DÉTORTILLÉ, ÉE. participe

DÉTOUR. s. m.

DÉTOUR. s. m. Sinuosité. La rivière fait là un détour, fait plusieurs détours.

Il signifie aussi, Un endroit qui va en tournant, où l' on peut tourner, changer de direction. Il y a un détour à droite, à gauche. Il l' attendit à un détour. Le détour de la rue. Les détours d' un labyrinthe. Se perdre dans les détours d' un souterrain. Il connaît tous les détours de ce bois.

Fig., Les détours du coeur, Les replis secrets du coeur. Surprendre la vérité dans les détours du coeur.

DÉTOUR

DÉTOUR se dit également d' Un chemin qui éloigne du droit chemin. N' allez pas par là, vous prenez un trop grand détour. C' est un détour de plus d' une lieue, il y a plus d' une lieue de détour. Après beaucoup de tours et de détours, après bien des tours et des détours, nous arrivâmes.

Il se dit figurément, surtout au pluriel, Des discours dans lesquels on ne s' exprime que d' une manière indirecte, par crainte ou par ménagement, par délicatesse, etc. Pourquoi ces détours? parlez-moi franchement. Prendre des détours, de grands, de longs détours. Parler sans détour, sans aucun détour.

Il signifie également, Toute espèce de biais, de moyen adroit, de ruse, de subtilité, pour éluder quelque chose, pour venir à bout de ce qu' on veut faire. Je connais ses tours et détours. Il a gagné son procès par un détour de chicane. Le détour est fin. User de détours. Voilà un détour que je n' avais point prévu. Les passions ont leurs détours, qui nous abusent.

Être sans détour, Être loyal, franc, ne jamais user de détours.

DÉTOURNER. v. a.

DÉTOURNER. v. a. Éloigner, écarter; tourner, diriger ailleurs. Détourner quelqu' un de son chemin. Ce sentier vous détournerait de votre chemin, vous en détournerait trop, vous détournerait de plus d' une lieue. Détourner un coup. Détourner un fléau. Le peuple croit qu' il faut sonner les cloches pour détourner l' orage. Détourner un ruisseau, le cours de l' eau. Détourner son visage. Détourner la vue, les yeux de dessus quelque objet. Détourner ses regards.

Il s' emploie, figurément, dans le même sens. Détourner quelqu' un de la droite voie, et le pousser au mal. Détourner quelqu' un de son devoir, ou absolument, Détourner quelqu' un. Détourner une accusation. Détourner les soupçons. Détourner son esprit, sa pensée d' un objet désagréable.

Détourner le sens d' un passage, d' une loi, d' un mot, etc., Donner à ce passage, etc., une signification, en faire une application différente de celle qu' il doit avoir.

DÉTOURNER

DÉTOURNER signifie aussi figurément, dans une acception particulière, Distraire de quelque occupation. Cela m' a détourné de mes études, de mes affaires. Je crains de vous détourner.

Il signifie quelquefois, Dissuader. Il voulait vous faire un procès, je l' en ai détourné. Tachez de le détourner de ce projet. Détourner du mal, du péché.

DÉTOURNER

DÉTOURNER signifie en outre, Soustraire frauduleusement. Il a détourné les papiers de la succession, il en a détourné les effets. On l' accuse d' avoir détourné ces fonds.

DÉTOURNER

DÉTOURNER en termes de Chasse, Remarquer l' endroit où est une bête à la reposée, pour la courre ensuite, la chasser. Détourner un cerf. Détourner un sanglier.

DÉTOURNER

DÉTOURNER avec le pronom personnel, signifie, S' écarter, s' éloigner. Se détourner de son chemin. Se détourner du chemin de quelqu' un. Il se détourna pour m' éviter. Il ne voudrait pas s' en détourner d' un pas. Se détourner de son devoir.

Il signifie aussi, Se déranger d' une occupation. Se détourner de son travail.

Il signifie absolument, Se détourner de son chemin, prendre, à dessein ou par hasard, un chemin plus long que le chemin ordinaire. Je me suis détourné de trois lieues pour venir vous voir. Il s' égara et se détourna de trois lieues.

Il signifie quelquefois, Se tourner d' un autre côté. Elle se détournait, afin qu' on ne pût la voir. Se détourner avec horreur.

DÉTOURNER

DÉTOURNER s' emploie aussi neutralement, et signifie, Quitter le chemin qu' on suivait. Quand vous serez arrivé à une croix, détournez à gauche.

DÉTOURNÉ, ÉE. participe

DÉTOURNÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi adjectivement, et se dit Des petites rues peu fréquentées, des chemins écartés. Rue détournée. Chemin, sentier détourné.

Fig., Voie détournée, Voie indirecte. Ces renseignements lui parvinrent par une voie détournée. Cela se dit plus ordinairement Des voies, des moyens secrets ou artificieux par lesquels on tâche d' arriver à ses fins. On dit également, dans ce dernier sens, Chemin détourné et Moyen détourné. Il prit, il employa des voies détournées, des moyens détournés. Cet homme prend toujours des chemins détournés.

Fig., Reproche détourné, Reproche indirect. Louange détournée, Louange délicate et fine, qui ne s' adresse pas directement à la personne qu' on a intention de louer. Sens détourné, Sens qui n' est pas le sens ordinaire ou naturel d' un mot, d' une phrase.

DÉTRACTER. v. a.

DÉTRACTER. v. a. Parler mal de quelqu' un ou de quelque chose, s' efforcer ou affecter d' en rabaisser le mérite. Détracter un homme illustre. Détracter la vertu. On peut l' employer absolument, C' est un homme enclin à détracter. Il est aussi verbe neutre. La charité ne veut pas qu' on détracte de son prochain. Il est peu usité.

DÉTRACTÉ, ÉE. participe

DÉTRACTÉ, ÉE. participe

DÉTRACTEUR. s. m.

DÉTRACTEUR. s. m. Celui qui parle mal de quelqu' un, de quelque chose, qui s' efforce, qui affecte d' en rabaisser le mérite. C' est un détracteur d' Homère, des anciens. Les détracteurs de la philosophie. Il ne faut pas écouter les détracteurs.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Un esprit détracteur.

DÉTRACTION. s. f.

DÉTRACTION. s. f. Action de détracter, médisance. La détraction contre le prochain est contraire à la charité. Être enclin à la détraction.

DÉTRANGER. v. a.

DÉTRANGER. v. a. T. de Jardinage. Chasser les animaux qui nuisent aux plantes. Il faut détranger les mulots, les taupes.

DÉTRANGÉ, ÉE. participe

DÉTRANGÉ, ÉE. participe

DÉTRAQUER. v. a.

DÉTRAQUER. v. a. Faire perdre à un cheval ses bonnes allures, son allure ordinaire. Celui qui a monté ce cheval l' a tout détraqué.

Il se dit également en parlant D' une machine, d' une montre, d' une horloge, etc., et signifie, La dérégler, faire qu' elle n' aille plus comme elle doit aller. Détraquer un tournebroche, une horloge.

Il signifie figurément, Troubler, déranger les fonctions d' une chose organisée, ou les facultés d' un être intelligent. Cet aliment lui a détraqué l' estomac. Ce pauvre homme ne saurait aller loin, car sa machine (son organisation) est bien détraquée. Cela lui a détraqué le cerveau, lui a détraqué l' esprit.

Il signifie pareillement, dans une acception plus étendue, Mettre le désordre où régnait une certaine règle, un certain ordre, etc. La retraite de deux acteurs a détraqué ce théâtre.

Il s' emploie avec le pronom personnel, surtout dans les trois derniers sens. Cette montre, cette horloge se détraque. Sa tête se détraque. Sa machine se détraque. Une administration qui se détraque.

DÉTRAQUÉ, ÉE. participe

DÉTRAQUÉ, ÉE. participe Une tête détraquée.

DÉTREMPE. s. f.

DÉTREMPE. s. f. T. de Peinture. Couleur délayée avec de l' eau et de la colle, et dont on se sert pour peindre. Il se dit également de La manière de peindre avec des couleurs ainsi préparées. La détrempe s' efface, s' enlève aisément avec de l' eau. Ce tableau n' est pas peint à l' huile, il n' est qu' en détrempe. On emploie la détrempe dans les décorations de théâtre.

Il se dit quelquefois d' Une peinture faite en détrempe. Une détrempe.

Fig. et fam., Mariage en détrempe, Commerce illicite sous quelque apparence de mariage.

DÉTREMPER. v. a.

DÉTREMPER. v. a. Délayer dans quelque liqueur. Détremper de la farine avec des oeufs, avec du lait. Détremper quelque chose dans du vin. Détremper de la chaux. Détremper des couleurs.

DÉTREMPER

DÉTREMPER signifie aussi, Ôter la trempe à de l' acier, en le faisant rougir au feu, et en le laissant refroidir peu à peu. Détremper de l' acier. Détremper un couteau.

DÉTREMPÉ, ÉE. participe

DÉTREMPÉ, ÉE. participe

DÉTRESSE. s. f.

DÉTRESSE. s. f. Angoisse, grande peine d' esprit causée par une situation malheureuse, par un embarras pressant, par un danger imminent; ou Cette situation, cet embarras, ce danger même. Grande détresse. Être dans une grande détresse, dans une extrême détresse. Être plongé dans la détresse. Mettre quelqu' un dans la détresse. J' eus pitié de sa détresse. Un cri de détresse.

En termes de Marine, Signal de détresse, Signal par lequel un bâtiment annonce qu' il est en danger et qu' il a besoin de secours. On le dit figurément pour désigner Toute action qui fait présumer qu' une personne est dans un embarras pressant. La vente de sa terre est un signal de détresse.

DÉTRIMENT. s. m.

DÉTRIMENT. s. m. Dommage, préjudice. Grand détriment. Cela va, tourne à mon détriment. Causer, recevoir un notable détriment. Cela va au détriment de sa bourse. Il n' acquit tant de richesses qu' au détriment de sa réputation, de son honneur.

DÉTRIMENT

DÉTRIMENT en termes d' Histoire naturelle, se prend pour Débris, fragment. Cette montagne est toute formée de détriments de végétaux, d' animaux, de coquillages.

DÉTRITUS. s. m.

DÉTRITUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Hist. nat., emprunté du latin. Amas de débris qui s' est formé naturellement. Détritus de végétaux, d' animaux.

DÉTROIT. s. m.

DÉTROIT. s. m. Passage étroit qui fait la communication entre deux mers. Le détroit de Gibraltar. Le détroit de Magellan.

Il s' est dit aussi Des passages serrés entre les montagnes. Le détroit des Thermopyles. Les détroits sont aisés à garder. Dans les détroits des montagnes.

DÉTROIT

DÉTROIT s' est dit autrefois pour District, signifiant L' étendue d' une juridiction temporelle ou spirituelle. Un juge hors de son détroit.

DÉTROMPER. v. a.

DÉTROMPER. v. a. Désabuser, tirer d' erreur. Vous avez une opinion dont je veux vous détromper. Je veux vous détromper de cet homme-là, ou mieux, sur le compte de cet homme-là. Il se fiait à ce fripon, j' ai eu bien de la peine à l' en détromper. Il vous croyait son ennemi, je m' empressai de le détromper. Cette lettre le détrompa. L' événement l' a bien détrompé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Sortir d' erreur, se désabuser. Il a eu de la peine à s' en détromper. On se détrompe en vieillissant. Détrompez-vous.

DÉTROMPÉ, ÉE. participe

DÉTROMPÉ, ÉE. participe

DÉTRÔNER. v. a.

DÉTRÔNER. v. a. Chasser, déposséder du trône, dépouiller de la puissance souveraine. C' est ce qui fut cause qu' on détrôna le nouveau prince. Ceux qui avaient le plus contribué à détrôner le prince, furent les premiers à le rétablir, à le faire rappeler. La révolution qui détrôna Jacques II.

DÉTRÔNÉ, ÉE. participe

DÉTRÔNÉ, ÉE. participe Un souverain détrôné.

DÉTROUSSER. v. a.

DÉTROUSSER. v. a. Détacher ce qui était troussé, et le laisser retomber. Détrousser une robe.

Il se dit aussi, avec le pronom personnel, De la personne qui détrousse son vêtement. Elle se détroussa avant d' entrer dans le salon.

DÉTROUSSER

DÉTROUSSER signifie, figurément et familièrement, Voler, enlever par violence les effets, les marchandises, etc., d' un passant, d' un voyageur. Ce marchand trouva des voleurs qui le détroussèrent. On l' a détroussé sur la grande route. Détrousser les passants, les voyageurs.

DÉTROUSSÉ, ÉE. participe

DÉTROUSSÉ, ÉE. participe Fig. et par plaisanterie, Rendre visite en robe détroussée, Rendre visite en grande cérémonie.

DÉTROUSSEUR. s. m.

DÉTROUSSEUR. s. m. Voleur qui détrousse les passants. Les détrousseurs furent pris. Il est vieux.

DÉTRUIRE. v. a.

DÉTRUIRE. v. a. Démolir, abattre, renverser, ruiner un édifice, une construction, ou toute autre chose semblable. Détruire un palais, une forteresse, une église, etc. Le temps détruit les plus solides édifices. Détruire un ville de fond en comble. Les eaux détruisirent la digue, la chaussée. La mer ronge et détruit lentement ses rivages.

Il signifie figurément, Faire qu' une chose quelconque ne soit plus, l' anéantir. Un incendie a détruit la forêt. Le débordement de la rivière détruisit son potager, sa récolte. Détruire une armée. Détruire les animaux nuisibles. Détruire une race, une famille. Les barbares ont détruit l' empire romain. Le temps détruit tout. L' âge détruit la beauté. Ce raisonnement détruit toutes les objections qu' on avait faites. Détruire une hérésie. Détruire une faction. Détruire la fortune de quelqu' un. Détruire les abus, les préjugés. Détruire les moeurs. Les veilles ont détruit sa santé. Détruire l' impression qu' une chose a faite sur l' esprit de quelqu' un. On l' emploie aussi dans un sens absolu. Il n' a su que détruire.

Détruire une personne dans l' esprit de quelqu' un, Décréditer entièrement une personne auprès de quelqu' un.

DÉTRUIRE

DÉTRUIRE s' emploie avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Ces bâtiments se détruisent tous les jours, faute de réparations. Cette opinion se détruit d' elle-même. C' est un faux bruit qui s' est détruit de lui-même. Il est quelquefois verbe réciproque. Tous ses projets se détruisaient l' un l' autre.

Il signifie quelquefois, en parlant Des personnes, Se donner la mort. Le malheureux s' est détruit.

DÉTRUIT, ITE. participe

DÉTRUIT, ITE. participe Une ville détruite. Un palais détruit. Un empire détruit.

DETTE. s. f.

DETTE. s. f. Ce qu' on doit à quelqu' un. Il se dit plus particulièrement D' une somme d' argent. Ancienne dette. Nouvelle dette. Petite dette. Grosse dette. Mauvaise dette. Contracter, faire des dettes. Payer, acquitter une dette, des dettes. Être arrêté, détenu pour dettes. Prisonnier pour dettes. N' avoir pas un sou de dettes. Les dettes de l' État. La dette publique. La dette flottante.

Dettes actives, Les sommes dont on est créancier; par opposition à Dettes passives, Celles dont on est débiteur. Faire l' état de ses dettes actives et passives.

Dette hypothécaire, Dette qui donne hypothèque. Dette privilégiée, Celle pour laquelle le créancier a un privilége spécial. Dette exigible, Celle qu' on peut exiger actuellement.

Fam., Dette véreuse, Dette dont le payement est fort incertain.

Fam., Dettes criardes, Petites sommes qu' on doit à des ouvriers, à des marchands, et dont ils sollicitent le payement avec importunité. Je me suis débarrassé des dettes criardes.

Être accablé de dettes, perdu de dettes, criblé de dettes, abîmé de dettes; avoir des dettes par-dessus la tête, Avoir beaucoup plus de dettes que de bien.

Prov.: Qui épouse la veuve, épouse les dettes. Cent ans de chagrin ne payent pas un sou de dettes.

Avouer une dette, avouer la dette, Avouer qu' on doit la somme dont il est question; et, Nier une dette, désavouer une dette, Nier qu' on doive.

Fig. et fam., Avouer la dette, confesser la dette, Reconnaître qu' on a tort, convenir d' un fait qu' on voulait cacher. On dit dans le sens contraire, Nier la dette.

DETTE

DETTE se dit figurément de Tout ce qu' on doit ou qu' on veut faire en retour de quelque chose; et, en général, de Toute chose qu' on ne peut se dispenser de faire, d' accomplir. Acquitter la dette de la reconnaissance, les dettes de l' amitié. La dette que nous contractons envers nos parents. C' est une dette sacrée. Payer sa dette à la patrie.

Payer la dette de la nature, sa dette à la nature, Mourir.

DEUIL. s. m.

DEUIL. s. m. Grande tristesse causée par une chose funeste, déplorable. Le jour où l' on apprit la disgrâce de ce sage ministre fut un jour de deuil.

Poétiq. et fig., Le deuil de la nature, se dit de L' aspect triste de la nature, pendant la mauvaise saison. On dit dans le même sens, La nature est en deuil.

Fam., Faire son deuil d' une chose, La regarder comme une chose sur laquelle il ne faut plus compter, ou comme une chose perdue, et se résigner à s' en passer.

DEUIL

DEUIL signifie particulièrement, Affliction, douleur qu' on éprouve de la perte de quelqu' un. Quand le roi mourut, le peuple en témoigna un grand deuil. Cette bataille a plongé beaucoup de familles dans le deuil. Donner des signes de deuil.

Il désigne, par extension, Les vêtements noirs, le crêpe, les voitures drapées, la livrée des gens, la tenture des appartements, et tout ce qui, à l' extérieur, caractérise la tristesse à l' occasion de la mort d' un parent, ou de ceux dont on hérite, ou de quelque autre, comme rois, princes, maîtres. Vêtu de deuil. S' habiller de deuil. Prendre le deuil. Être en deuil. Être en deuil de quelqu' un. Quitter le deuil. Habit de deuil. Voiture de deuil. Grand deuil. Petit deuil. Demi-deuil. Porter le deuil. Il porte le deuil de son frère. Deuil de cour.

DEUIL

DEUIL signifie également, Les étoffes, ordinairement noires, dont on tend une chambre, une église, etc. Tendre une chambre, une église de deuil.

Il signifie aussi, La dépense qui se fait pour prendre le deuil. Donner tant à une veuve pour son deuil.

Il se dit encore Du temps pendant lequel se porte le deuil. On a abrégé les deuils. Le deuil des veuves ne dure plus qu' un an. L' année de deuil.

Il signifie en outre, Le cortége des parents qui assistent aux funérailles de quelqu' un. J' ai vu passer le deuil. Mener le deuil. Suivre le deuil.

DEUTÉROCANONIQUE. adj. des deux genres

DEUTÉROCANONIQUE. adj. des deux genres T. de Théologie. Il se dit Des livres de l' Ancien et du Nouveau Testament qui ont été mis plus tard que les autres dans le canon des Écritures. Luther rejeta du nombre des livres saints tous les deutérocanoniques de l' Ancien Testament, et presque tous ceux du Nouveau.

DEUTÉRONOME. s. m.

DEUTÉRONOME. s. m. Nom du cinquième livre du Pentateuque.

DEUX. adj.

DEUX. adj. (Devant un mot commençant par une voyelle ou par une H non aspirée, on fait sentir l' X, mais en le prononçant comme Z.) Nombre double de l' unité. Deux hommes. Deux femmes. Deux à deux. Deux à la fois. Deux fois autant. Des deux côtés. Il l' a fait en deux jours. De deux jours en deux jours. De deux jours l' un. À deux heures. Je les ai vus tous deux ensemble, tous les deux. Nous étions deux. Partager en deux parties, ou simplement, en deux. Vingt-deux. Trente-deux.

Fam., Cela est clair comme deux et deux font quatre, Cela est évident, incontestable.

Fam., N' en pas faire à deux fois, n' en faire ni un ni deux, Se décider sur-le-champ.

Elliptiq., Donner ou mieux Piquer des deux, Faire sentir les deux éperons a un cheval, pour qu' il aille plus vite.

Fig. et fam., Piquer des deux, Aller très-vite, faire beaucoup de diligence. Pour réussir dans cette affaire, il faut piquer des deux.

À deux de jeu. Voyez JEU.

DEUX

DEUX s' emploie quelquefois, dans le langage familier, pour exprimer Un très-petit nombre indéterminé. J' ai deux mots à vous dire. Il n' est qu' à deux pas d' ici. Écrivez-moi deux lignes seulement.

Il s' emploie aussi dans le sens de Deuxième ou Second. Page deux. Article deux. Tome deux. Henri deux, roi de France. Catherine deux, impératrice de toutes les Russies. On écrit plus ordinairement, Henri II, Catherine II.

DEUX

DEUX est quelquefois substantif masculin, dans le premier sens. Le produit de deux multiplié par cinq. On dit de même, Le nombre deux.

Le deux du mois, ou simplement, Le deux, Le second jour du mois. On dit de même, Le deux de la lune.

DEUX

DEUX s' emploie également comme substantif pour désigner Le chiffre qui marque deux. Un deux de chiffre. Le chiffre deux (2). Ce deux est mal fait. Effacez ce deux. Deux cent vingt-deux s' écrit par trois deux (222). On dit de même, Le numéro deux.

Il signifie en outre, Une carte à jouer, ou Le côté d' un dé à jouer, qui porte deux points, etc. Un deux de coeur, de pique. Amener cinq et deux. Fermer le jeu, au domino, avec des deux.

Au Domino, Double-deux, Le dé sur lequel le point de deux est répété.

Au Trictrac, Amener double-deux, Amener un doublet de deux.

Aux Jeux de trois dés, Rafle de deux, se dit Lorsque chacun des trois dés est sur le point de deux.

DEUXIÈME. adj. des deux genres

DEUXIÈME. adj. des deux genres (L' X se prononce comme Z dans ce mot et dans le suivant.) Nombre d' ordre. Second. Il loge au deuxième étage, à la deuxième chambre. Je suis le deuxième sur la liste.

DEUXIÈMEMENT. adv.

DEUXIÈMEMENT. adv. En second lieu.

DÉVALER. v. a.

DÉVALER. v. a. Faire descendre quelque chose. Dévaler du vin à la cave.

Il signifie aussi, Descendre, aller d' un lieu haut à un lieu bas. Dévaler les degrés. Dévaler une montagne. On l' emploie également comme neutre, dans le même sens. Dévaler de la montagne. Dévaler de sa chambre. Il est vieux et populaire.

DÉVALÉ, ÉE. participe

DÉVALÉ, ÉE. participe

DÉVALISER. v. a.

DÉVALISER. v. a. Voler, dérober à quelqu' un sa valise, ses hardes, ses effets. Il a trouvé au coin d' un bois des voleurs qui l' ont dévalisé. Des voleurs pénétrèrent chez lui, et le dévalisèrent complétement.

DÉVALISÉ, ÉE. participe

DÉVALISÉ, ÉE. participe Voyageur dévalisé. Courrier dévalisé. Fig., Une maison dévalisée.

DEVANCER. v. a.

DEVANCER. v. a. Aller, marcher en avant. Les éclaireurs devancent l' armée.

Il signifie aussi, Gagner le devant, arriver avant quelqu' un. Devancer quelqu' un à la course. Il a devancé le courrier.

Il signifie également, Avoir le pas sur un autre, prendre rang avant lui. Je l' ai toujours devancé en pareille cérémonie.

Il signifie aussi, tant au propre qu' au figuré, Venir, paraître, avoir lieu avant. L' aurore devance le lever du soleil, devance le soleil. Son génie a devancé son siècle. La raison devance en lui les années.

Il signifie pareillement, Précéder quelqu' un dans l' ordre des temps; ou, dans un sens plus général, Être le prédécesseur de quelqu' un en quelque chose que ce soit. La génération qui nous a devancés. Ceux qui nous ont devancés dans la même carrière.

Il signifie en outre figurément, Faire une chose avant quelqu' un, le précéder par sa diligence. J' allais vous voir, mais vous m' avez devancé. Il croyait être le premier à demander cette place, mais d' autres l' avaient déjà devancé.

Il signifie encore figurément, Surpasser, avoir l' avantage. Nous avons commencé nos études ensemble, mais vous m' avez bien devancé. Il devança tous ses rivaux.

DEVANCÉ, ÉE. participe

DEVANCÉ, ÉE. participe

DEVANCIER, IÈRE. s.

DEVANCIER, IÈRE. s. Prédécesseur; celui, celle qui a précédé quelqu' un dans un emploi, dans une fonction, ou en quelque autre chose que ce soit. Je tiens cela de mon devancier, de mes devanciers. Ce peintre n' imite point ses devanciers. Cet auteur a beaucoup profité de l' ouvrage de son devancier, des travaux de ses devanciers. Cette abbesse ne fit qu' imiter sa devancière.

Il se dit quelquefois, au pluriel, pour Aïeux, ancêtres. Imitez l' exemple de vos illustres devanciers.

DEVANT. préposition de lieu

DEVANT. préposition de lieu À l' opposite, vis-à-vis, en face. Se mettre devant quelqu' un pour lui barrer le passage. Regarder devant soi. Mettez cela devant le feu. Ôtez-vous de devant mon jour. Avoir toujours une chose devant les yeux. Passer devant quelqu' un sans le voir. Mettre le siége devant une ville.

Il signifie quelquefois, Du côté antérieur. Porter quelque chose devant soi. Il se promenait devant la maison.

Fam., Avoir du temps devant soi, Avoir tout le temps nécessaire pour faire une chose.

DEVANT

DEVANT est aussi préposition d' ordre, et s' oppose à Après. C' est mon ancien, il marche devant moi. Il a le pas devant moi.

Il s' emploie également comme adverbe dans les trois sens qui précèdent. Il est là devant. Pour mieux cacher ces livres, mettez cela devant. Il ne sait point s' habiller, et met devant ce qui doit être derrière. Les jambes de devant d' un cheval. Il le saisit par devant. Courir devant. Si vous êtes si pressé, courez devant. Il a le pas devant. Mettez cela devant ou derrière, devant ou après.

Comme devant, Comme autrefois. Il vieillit.

Fig., Les premiers vont devant, Les plus diligents ont ordinairement l' avantage.

Sens devant derrière, se dit en parlant De la situation d' un objet tourné de telle façon que ce qui devrait être devant se trouve derrière. Mettre sa perruque sens devant derrière. Son bonnet est sens devant derrière.

En termes de Marine, Être vent devant, se dit D' un navire qui est debout au vent, qui reçoit le vent sur ses voiles, en le prenant de devant.

DEVANT

DEVANT signifie aussi, En présence. Il a prêché devant le roi. Parler devant une grande assemblée. Cela fut dit devant plus de vingt personnes, devant des témoins, devant témoins. Ne dites rien devant lui, c' est un homme fort indiscret. Je vous jure devant Dieu. Nous comparaîtrons tous devant Dieu. Quand il fut devant ses juges. On dit dans le même sens, Par-devant, surtout en termes de Pratique. Par-devant le magistrat. Un contrat passé par-devant notaire. Un acte par-devant notaire.

Cette affaire a été portée devant tels juges, devant tel tribunal, est devant tels juges, etc., Cette affaire a été soumise à tels juges, à tel tribunal, elle y est pendante.

Être devant Dieu, Être mort.

DEVANT

DEVANT s' emploie aussi comme substantif; et alors il signifie, Le côté opposé à celui de derrière, la partie antérieure. Il est logé sur le devant. Votre cheval est blessé sur le devant. Le devant de la tête. Le devant d' un carrosse. Le devant d' un habit, d' une jupe, d' une robe. Mettre le devant derrière. Un devant d' autel. Un devant de cheminée. Le devant de la maison. Loger sur le devant. Un appartement sur le devant. Il bâtit sur le devant de sa maison.

Fig. et fam., Bâtir sur le devant, se dit D' une personne qui engraisse et qui prend un gros ventre. Il se dit également D' une femme enceinte.

En termes de Peinture, Les devants d' un tableau, Les premiers plans.

Prendre, gagner le devant, les devants, Partir avant quelqu' un, le dépasser en allant plus vite. Prenez les devants, nous ne tarderons pas à vous rejoindre. Ils gagnèrent les devants, pour arriver plus tôt.

Fig., Prendre les devants, Prévenir, devancer quelqu' un, le gagner de vitesse dans une affaire. Quand il sut que je voulais me plaindre, il prit les devants. Si vous ne prenez les devants dans cette affaire, vous êtes perdu.

AU-DEVANT DE. loc. prépositive

AU-DEVANT DE. loc. prépositive À la rencontre de. Aller, venir, envoyer au-devant de quelqu' un. On alla, on envoya au-devant de lui. Il vint au-devant de moi.

Fig., Aller au-devant, Prévenir. Aller au-devant d' une objection. Aller au-devant du mal. Il va toujours au-devant de tout ce qu' on peut désirer de lui. J' allais au-devant de tous ses désirs.

AU-DEVANT

AU-DEVANT s' emploie quelquefois comme locution adverbiale. Le prince arrive, allons au-devant. Je sus qu' il désirait cela, j' allai au-devant.

CI-DEVANT. loc. adv.

CI-DEVANT. loc. adv. Précédemment, ci-dessus. Comme nous avons dit ci-devant.

Il signifie aussi, Autrefois. Il demeurait ci-devant en tel endroit. Ci-devant gouverneur. On l' emploie quelquefois adjectivement en ce sens. Les ci-devant récollets.

DEVANTIER. s. m.

DEVANTIER. s. m. Tablier que portent les femmes du peuple. Elle portait des herbes dans son devantier. Il est vieux et familier.

DEVANTIÈRE. s. f.

DEVANTIÈRE. s. f. Sorte de jupe fendue par devant et par derrière, que les femmes portent quand elles montent à cheval à la manière des hommes.

DEVANTURE. s. f.

DEVANTURE. s. f. T. d' Archit. Face antérieure. Il se dit particulièrement en parlant Des objets qui ne présentent qu' une façade. La devanture d' une maison.

Il se dit aussi Du revêtement de boiserie qui garnit le devant d' une boutique, d' une alcôve, etc. Faire la devanture d' une boutique, d' une alcôve.

Il se dit au pluriel Des plâtres que les couvreurs mettent au devant des souches de cheminées pour raccorder les tuiles ou les ardoises.

DÉVASTATEUR, TRICE. adj.

DÉVASTATEUR, TRICE. adj. Qui dévaste. Un torrent dévastateur. Une armée dévastatrice.

Il se dit aussi substantivement. Les Espagnols furent les dévastateurs du nouveau monde.

DÉVASTATION. s. f.

DÉVASTATION. s. f. Action de dévaster, ou Le résultat, l' effet de cette action. La dévastation des provinces de l' Occident fut causée par l' invasion des barbares. Ils mirent un terme à ces dévastations. Les dévastations causées par le débordement du fleuve.

DÉVASTER. v. a.

DÉVASTER. v. a. Désoler, ravager, ruiner. Il se dit surtout en parlant D' un pays, d' un lieu ravagé par la guerre ou par quelque autre grand fléau. Les ennemis ont dévasté cette province. Ces campagnes furent dévastées par un ouragan.

DÉVASTÉ, ÉE. participe

DÉVASTÉ, ÉE. participe Un pays dévasté. Des campagnes dévastées.

DÉVELOPPÉE. s. f.

DÉVELOPPÉE. s. f. T. de Géom. On appelle ainsi La courbe par le développement de laquelle on peut supposer qu' une autre courbe est formée.

DÉVELOPPEMENT. s. m.

DÉVELOPPEMENT. s. m. Action de développer, de se développer; ou Le résultat de cette action. Il s' emploie au propre et au figuré. Le développement d' une pièce d' étoffe, d' une tapisserie roulée. Le développement d' un bourgeon. Avant que le corps arrive à son entier développement. Le développement d' un germe. Le développement de l' intelligence, des facultés. Le développement d' une maladie. Le développement d' un plan d' architecture. Le développement d' un système, d' une doctrine. Le développement des caractères dans une pièce de théâtre.

Il se dit souvent au pluriel d' Une exposition plus ou moins détaillée, par opposition aux Vues, aux considérations générales. Cela exigerait d' assez longs développements. Entrer dans les développements.

En Peinture, Cette figure présente de beaux développements, se dit D' une figure dont la pose laisse voir une suite de parties qui forment une ligne étendue et d' un aspect agréable.

DÉVELOPPEMENT

DÉVELOPPEMENT en Géométrie, se dit d' Une figure de carton ou de papier dont les parties, étant pliées et rejointes, composent la surface d' un solide.

DÉVELOPPER. v. a.

DÉVELOPPER. v. a. Ôter l' enveloppe de quelque chose, ou Déployer une chose enveloppée, pliée. Développer une tapisserie. Développer du drap, des habits. Développer un paquet de linge.

Il signifie figurément, tant au sens physique qu' au sens moral, Faire qu' une chose prenne de l' accroissement, son accroissement. La chaleur développe les germes des plantes. Des exercices propres à développer le corps. Développer l' intelligence d' un enfant. Il développa son talent.

DÉVELOPPER

DÉVELOPPER signifie en outre, surtout en Architecture, Représenter sur un plan les diverses faces d' un objet.

Il signifie aussi, Exposer, présenter, faire voir quelque chose en détail. Développer le plan, le sujet d' un ouvrage. Développer un système. On dit à peu près de même, Développer les caractères dans une pièce de théâtre, dans un roman.

Il signifie encore figurément, Débrouiller. Développer une affaire bien embrouillée. Développer une difficulté.

DÉVELOPPER

DÉVELOPPER s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans quelques-uns des sens indiques. Les bourgeons commencent à se développer. Cet enfant se développe. Les traits, la taille de cette jeune personne se développent. L' action de cette pièce ne se développe que lentement. À cet âge, la raison se développe. Son génie se développa tout à coup. L' intrigue se développe.

Il signifie également, S' étendre. L' armée se développa dans la plaine. À l' extrémité de cette vallée, le fleuve se développe majestueusement.

DÉVELOPPÉ, ÉE. participe

DÉVELOPPÉ, ÉE. participe Un enfant bien développé.

DEVENIR. v. n.

DEVENIR. v. n. (Il se conjugue comme Venir.) Commencer à être ce qu' on n' était pas; passer d' une situation, d' un état à un autre. Devenir grand. Devenir maigre. Devenir sage, savant, jaloux, dévot, etc. De riche qu' il était, il devint pauvre. Cela est devenu tout blanc en peu de temps. Ces fruits deviennent rouges en mûrissant. Cela commence à devenir fatigant. Cet homme est fait pour devenir quelque chose. Il est devenu ministre. Il devint l' objet de l' admiration générale. Son bien est devenu la proie d' un intrigant.

Devenir à rien, se dit Des choses, et signifie, Se réduire considérablement, s' évaporer. Cela est devenu à rien en cuisant. On dit quelquefois, Cet homme, cet enfant devient à rien, Il devient excessivement maigre.

DEVENIR

DEVENIR signifie particulièrement, surtout dans les phrases qui marquent doute, conjecture, etc., Avoir tel ou tel sort, tel ou tel résultat, telle ou telle issue. Que deviendrai-je? Que vais-je devenir? Je ne sais ce que tout ceci deviendra. On pouvait dès lors prévoir ce que tout cela deviendrait. Que deviendra tout le bien qu' il a amassé? Que deviendront vos promesses, si vous m' abandonnez? Que sont devenus vos serments? Que deviendraient tant de belles espérances, s' il venait à mourir?

Qu' est devenue telle personne, telle chose, Où est-elle? où a-t-elle passé? Qu' est devenu monsieur votre frère? Il était près de nous il n' y a qu' un instant, je ne sais ce qu' il est devenu. Qu' étiez-vous donc devenu? nous vous cherchions partout. Cette façon de parler s' emploie quelquefois lorsqu' il s' agit Des choses morales. Vous tremblez, qu' est donc devenu votre courage?

Que devenez-vous? Où allez-vous? que voulez-vous faire? Que voulez-vous devenir? Quel parti voulez-vous prendre? quelle profession voulez-vous embrasser? On dit dans un sens analogue, Que devenir? et, Ne savoir que devenir.

Que devins-je, à cette vue, à ce discours, etc.? Quelle ne fut pas ma douleur, quel ne fut pas mon étonnement, mon effroi, lorsque je vis, lorsque j' entendis cela!

DEVENU, UE. participe

DEVENU, UE. participe

DÉVERGONDAGE. s. m.

DÉVERGONDAGE. s. m. Libertinage effronté, scandaleux.

On dit figurément, Dévergondage d' esprit, d' imagination.

DÉVERGONDÉ, ÉE. adj.

DÉVERGONDÉ, ÉE. adj. Qui mène publiquement une vie licencieuse, qui ne met aucune retenue dans son libertinage. Un jeune homme dévergondé. Cette fille est bien dévergondée. Il est familier.

Il se prend aussi substantivement. C' est une dévergondée, une grande dévergondée.

DEVERS. préposition de lieu

DEVERS. préposition de lieu Du côté de. Il est allé quelque part devers Lyon. Il est d devers Toulouse. Il demeure en Languedoc, devers Montpellier. Il est vieux: aujourd' hui on emploie Vers ou près de. Il est allé vers Lyon. Il demeure près de Montpellier.

DEVERS

DEVERS se joint quelquefois avec la préposition Par; alors il n' est guère usité qu' avec les pronoms personnels, et sert à marquer possession. Retenir des papiers par devers soi. Tenir le bon bout par devers soi.

En termes de Procédure, Se pourvoir par devers le juge, Se pourvoir à son tribunal.

DÉVERS, ERSE. adj.

DÉVERS, ERSE. adj. Il se dit, en termes d' Arts, De tout corps qui n' est pas d' aplomb. Ce mur est dévers.

Il est aussi substantif, comme dans cette phrase, Il faut marquer ce bois suivant son dévers, Suivant sa pente ou son gauchissement.

DÉVERSER. v. n.

DÉVERSER. v. n. Pencher, incliner, devenir courbe. Un mur qui déverse. Une pièce de bois qui déverse.

Il est quelquefois actif, comme dans cette phrase, Déverser une pièce de bois, La pencher, l' incliner.

DÉVERSÉ, ÉE. participe

DÉVERSÉ, ÉE. participe Du bois déversé.

DÉVERSOIR. s. m.

DÉVERSOIR. s. m. Endroit de la conduite de l' eau d' un moulin, où l' eau se perd quand il y en a trop.

DÉVÊTIR. v. a.

DÉVÊTIR. v. a. (Il se conjugue comme Vêtir.) On ne l' emploie guère qu' avec le pronom personnel, et il signifie, Se dégarnir d' habits. Il est dangereux de se dévêtir sitôt.

Il signifie figurément, en Jurisprudence, Se dessaisir d' un bien, l' abandonner au donataire ou à l' acquéreur. Se dévêtir d' un héritage.

DÉVÊTU, UE. participe

DÉVÊTU, UE. participe

DEVÊTISSEMENT. s. m.

DEVÊTISSEMENT. s. m. T. de Jurispr. Dessaisissement. Le dévêtissement de ses biens en faveur de ses enfants.

DÉVIATION. s. f.

DÉVIATION. s. f. Mouvement, action par laquelle un corps se détourne de sa direction. J' ai descendu la rivière sans aucune déviation. Les déviations de la colonne vertébrale.

Il se dit aussi figurément. Il a suivi ce principe sans déviation, dans toute sa conduite.

DÉVIDER. v. a.

DÉVIDER. v. a. Mettre en écheveau le fil qui est sur le fuseau. Dévider le fil que l' on a filé.

Il signifie aussi, Mettre en peloton le fil qui est en écheveau. Elle a dévidé trois écheveaux dont elle n' a fait qu' un peloton.

DÉVIDÉ, ÉE. participe

DÉVIDÉ, ÉE. participe

DÉVIDEUR, EUSE. adj. et s.

DÉVIDEUR, EUSE. adj. et s. Ouvrier, ouvrière qui dévide des fils, des laines, des soies, ou en pelotons, ou en écheveaux.

DÉVIDOIR. s. m.

DÉVIDOIR. s. m. Instrument dont on se sert pour dévider. Mettre un écheveau sur le dévidoir.

DÉVIER. v. n.

DÉVIER. v. n. Se détourner, être détourné de sa direction. Dévier de son chemin. Quand la colonne vertébrale vient à dévier.

Il s' emploie aussi figurément. Il n' a jamais dévié des principes de la justice.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se dévier de la bonne route.

DÉVIÉ, ÉE. participe

DÉVIÉ, ÉE. participe

DEVIN, INERESSE. s.

DEVIN, INERESSE. s. Celui, celle qui se donne pour prédire les événements qui arriveront et pour découvrir les choses cachées. Consulter les devins. Aller au devin. Les devins sont des imposteurs. Elle passait pour devineresse.

Prov., Il ne faut pas aller au devin pour en être instruit, se dit en parlant D' une chose qui est assez connue.

Fig. et fam., Je ne suis pas devin, se dit Pour faire entendre qu' on ne pouvait se douter d' une certaine chose, ou qu' on ne saurait la comprendre si elle n' est mieux expliquée.

DEVIN

DEVIN en Histoire naturelle, se dit d' Une espèce de serpent qui est le plus grand et le plus fort de tous les serpents connus.

DEVINER. v. a.

DEVINER. v. a. Prédire ce qui doit arriver; ou découvrir, par des sortiléges, ce qui est caché. On ne saurait deviner l' avenir. Il prétendait deviner où était caché le trésor. On l' emploie aussi absolument, surtout dans le sens de Prédire. L' art de deviner est une chimère.

Il signifie plus ordinairement, Juger, parvenir à connaître, à découvrir par voie de conjecture. Devinez ce que j' ai fait aujourd' hui. Devinez d' où je viens. Devinez combien cela me coûte. Il a deviné ma pensée, ou simplement, Il m' a deviné. Je devine la cause de ce refus. Son écriture est si peu lisible, qu' il faut qu' un mot fasse deviner l' autre. Cela n' est pas difficile à deviner. Cela se devine aisément.

Deviner une énigme, un logogriphe, une charade, En trouver le mot.

Fig. et fam., C' est une énigme à deviner, se dit D' une chose qui est obscure.

Fam., Il n' y a là rien à deviner, C' est une chose claire par elle-même.

Fam., Il faut toujours le deviner, se dit De quelqu' un qui parle ou qui écrit avec beaucoup d' obscurité.

Prov., Je vous le donne à deviner en dix, en cent, se dit en parlant D' une chose dont on suppose que celui à qui l' on parle ne se douterait jamais.

Fam., Devinez le reste, Jugez du reste. On dit, dans un sens analogue, Vous devinez le reste.

Prov. et fig., Deviner les fêtes quand elles sont venues, Dire des choses que tout le monde sait, annoncer des nouvelles qui sont déjà publiques.

DEVINER

DEVINER s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, surtout comme verbe réciproque. Nos coeurs s' étaient devinés.

DEVINÉ, ÉE. participe

DEVINÉ, ÉE. participe

DEVINERESSE. s. f.

DEVINERESSE. s. f. Voyez DEVIN.

DEVINEUR, EUSE. s.

DEVINEUR, EUSE. s. Celui, celle qui a la prétention de deviner. Il se dit principalement d' Une personne qui aime à juger, à connaître par voie de conjecture. C' est un beau devineur, un grand devineur, un habile devineur, un plaisant devineur. Il fait le devineur. Il n' est guère usité que dans ces phrases familières.

DEVIS. s. m.

DEVIS. s. m. Propos, discours, entretien familier. Joyeux devis. Dans ce sens, il est vieux.

DEVIS

DEVIS en termes d' Architecture, de Charpenterie, etc., Description ou état détaillé de toutes les parties d' un ouvrage, dans lequel on indique, non-seulement la nature, la forme et la dimension des matériaux, mais encore le prix de chacun, et l' évaluation de tout l' ouvrage. Un devis n' est qu' un aperçu de la dépense. Devis exact. Faire un devis. Donner le devis d' une maison. Le devis de l' architecte ou du maçon. Le devis du menuisier. Le devis du charpentier. Le devis du serrurier. Examiner si les travaux sont conformes au devis.

DÉVISAGER. v. a.

DÉVISAGER. v. a. Défigurer, déchirer le visage. Ce chat est méchant, il vous dévisagera. Quand cette femme-là est en furie, elle dévisagerait un homme.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout comme verbe réciproque. Si on ne les eût retenues, ces deux femmes se seraient dévisagées.

DÉVISAGÉ, ÉE. participe

DÉVISAGÉ, ÉE. participe

DEVISE. s. f.

DEVISE. s. f. Figure accompagnée de paroles, exprimant d' une manière allégorique et brève quelque pensée, quelque sentiment. Une des différences de la devise et de l' emblème, c' est que dans la devise on n' admet guère la forme humaine. Les paroles d' une devise doivent convenir, dans le sens propre, à l' objet représenté, et dans le sens figuré, à ce qu' on veut exprimer. Belle devise. Devise ingénieuse. Faire une devise. Graver une devise. Choisir une devise. Tous les chevaliers du carrousel portaient chacun une devise. Il a pris telle devise. La devise de Louis XIV était un soleil qui éclaire un monde, avec ces mots, NEC PLURIBUS IMPAR.

Le corps de la devise, La figure de la devise. L' âme de la devise, Les paroles de la devise.

DEVISE

DEVISE se dit, par extension, d' Un ou de plusieurs mots formant une espèce de sentence qui indique les goûts, les qualités, la profession, la résolution, etc., de quelqu' un, soit qu' il les ait adoptés ou qu' on les lui applique: Paix et peu. Plutôt mourir que changer. Chacun à son tour; etc. --- Diversité, c' est ma devise.

DEVISER. v. n.

DEVISER. v. n. S' entretenir familièrement. Ils devisaient ensemble. Ils passèrent leur temps à deviser. Ce fut en devisant de la sorte que nous parvînmes à la ville. Il est familier.

DÉVISSER. v. a.

DÉVISSER. v. a. Défaire, ôter les vis qui servent à retenir, à fixer une chose. Dévisser la platine d' un fusil. Cet outil sert à dévisser.

Il signifie également, Retirer, séparer une chose d' une autre à laquelle elle s' adapte à vis. Dévisser le bouchon d' argent d' un flacon de cristal.

DÉVISSÉ, ÉE. participe

DÉVISSÉ, ÉE. participe

DÉVOIEMENT. s. m.

DÉVOIEMENT. s. m. (On prononce Dévoîment.) Flux de ventre, diarrhée. Il a le dévoiement. Les raisins lui ont donné le dévoiement.

DÉVOIEMENT

DÉVOIEMENT est aussi un terme d' Architecture, qui signifie, Inclinaison d' un tuyau de cheminée ou d' un tuyau de descente.

DÉVOILEMENT. s. m.

DÉVOILEMENT. s. m. Action de dévoiler. Il ne s' emploie guère qu' au figuré, et dans des phrases telles que celles-ci. Le dévoilement des mystères. Le dévoilement des figures du Vieux Testament ne s' est fait qu' à la venue du Messie.

DÉVOILER. v. a.

DÉVOILER. v. a. Hausser, relever le voile d' une femme. Il l' a dévoilée, malgré sa résistance. On l' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel. Dans certains monastères, il est défendu aux religieuses de se dévoiler au parloir.

Il signifie quelquefois figurément, Relever une religieuse de ses voeux.

DÉVOILER

DÉVOILER signifie, dans une acception plus générale, Ôter le voile ou toute autre chose semblable qui cache un objet. Dévoiler une statue.

Il signifie aussi figurément, Découvrir, révéler une chose qui était cachée, secrète. On a dévoilé le mystère. Dévoiler un secret, une intrigue.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans ce dernier sens. Le mystère se dévoile.

DÉVOILÉ, ÉE. participe

DÉVOILÉ, ÉE. participe

DEVOIR. v. a.

DEVOIR. v. a. (Je dois, tu dois, il doit; nous devons, vous devez, ils doivent. Je devais. Je dus. J' ai dû. Je devrai. Je devrais. Que je doive. Que je dusse. Devant.) Être obligé à payer une somme d' argent, à rendre ou à donner quelque chose que ce soit. On l' emploie souvent absolument. Devoir une somme d' argent. Devoir mille écus de rente. Devoir par obligation. Devoir par contrat de constitution. Devoir plus qu' on n' a vaillant. C' est un homme qui doit beaucoup. Devoir tant de boisseaux de blé. Devoir tant de journées de travail. Doit monsieur un tel à un tel, pour fournitures...

Prov., Devoir plus d' argent qu' on n' est gros; devoir à Dieu et à diable, à Dieu et au monde; devoir au tiers et au quart; devoir de tous côtés, Devoir beaucoup, avoir beaucoup de dettes.

Prov., Qui doit a tort, La loi est toujours contre le débiteur. Qui a terme ne doit rien, On ne peut être obligé de payer avant que le terme soit échu.

Prov., Quand on doit, il faut payer ou agréer, Il faut donner à son créancier de l' argent, ou du moins de bonnes paroles.

Prov. et fig., Qui nous doit nous demande, se dit Lorsqu' on a sujet de se plaindre de la personne même qui se plaint.

Prov. et fig., Il croit toujours qu' on lui en doit de reste, Il n' est jamais content de ce qu' on fait pour lui.

Fig. et fam., Il m' en doit, ou Je lui en dois, Il m' a offensé, il m' a joué un tour, je m' en vengerai.

Prov. et fig., Ils ne s' en doivent guère, se dit De deux personnes qui ont d' aussi mauvaises qualités l' une que l' autre, ou qui ont eu également des torts à l' égard l' une de l' autre. On dit de même, En fait d' injures, de mauvais procédés, ces deux hommes ne s' en doivent guère.

Doit, s' emploie dans les livres de compte, par opposition au mot Avoir, et désigne La partie d' un compte où l' on porte ce qu' une personne doit, ce qu' elle a reçu. On appelle aussi, dans un autre sens, Doit et avoir, Le passif et l' actif.

DEVOIR

DEVOIR signifie encore, Être obligé à quelque chose par la morale, par la loi, par sa condition, par la bienséance, etc. Un fils doit respect à son père. Il ne doit compte de ses actions à personne. On doit obéissance aux lois. Devoir une visite à quelqu' un, Vous lui devez des égards, des ménagements. Un homme d' honneur doit tenir sa parole. Vous devriez vous conduire autrement. Il ne devrait pas abandonner ses parents. On le dit quelquefois Des choses. La loi doit une égale protection à tous les citoyens.

Prov.: Va où tu peux, mourir où tu dois. Fais ce que dois, advienne que pourra.

Avec le pron. person., Cela se doit, se dit De ce qui doit être, de ce qu' on est obligé de faire.

DEVOIR

DEVOIR signifie en outre, Être redevable à, tenir de. Le code que nous devons à ce prince. Il vous doit son bonheur, son salut, sa fortune. L' auteur a dû le succès de sa pièce au talent des acteurs. Cette colline doit son nom à un événement qu' on nous raconta. On le dit quelquefois en parlant De choses fâcheuses, funestes. Je lui dois tous mes maux.

DEVOIR

DEVOIR se dit aussi Pour marquer qu' il y a une espèce de justice, de raison, de nécessité, etc., qu' une chose soit. Un bon ouvrier doit être plus employé qu' un autre. Il me semble que cela devrait les réconcilier. Il devrait y avoir une garnison dans cette ville.

Il se dit également De ce qui paraît vraisemblable, probable, plus ou moins certain. La campagne doit être belle maintenant. Il a dû partir ce matin. Le législateur doit avoir prévu ce cas. Il doit être bien agréable de... Il doit y avoir entre eux beaucoup de différence. À la vie que mène cet homme, il doit être bien riche. On doit avoir bien froid avec un habit aussi léger.

Il se dit encore Pour marquer qu' une chose arrivera infailliblement. Tous les hommes doivent mourir. Le terme de son ban doit expirer dans deux jours.

Il se dit pareillement De ce qu' on croit, ou qu' on présume, ou qu' on suppose qui arrivera. Le courrier doit être ici dans peu de jours. Je dois recevoir cette somme après-demain. Le bonheur que doivent goûter les élus. Quand même je devrais y périr. En supposant que je dusse y périr. Dussé-je y périr. Dût ma fortune être anéantie. Il doit y avoir demain une assemblée générale.

Il se dit aussi Pour marquer l' intention qu' on a de faire quelque chose. Je dois aller demain à la campagne.

DEVOIR

DEVOIR s' emploie avec le pronom personnel régime indirect, dans le sens d' Être obligé. On se doit à soi-même de respecter les bienséances. Je me devais de faire cette démarche.

Il s' emploie également avec le pronom personnel régime direct; et alors il signifie, Être tenu de se dévouer, de se sacrifier. On se doit à sa famille, à sa patrie, à ses amis.

DÛ, UE. participe

DÛ, UE. participe Les sommes dues par un tel. La pitié due au malheur. Il devient substantif dans ces phrases: On lui a payé son dû. Je ne réclame que mon dû.

En termes de Pratique, Jusqu' à due concurrence, Jusqu' à concurrence de la somme, de la quantité dont il s' agit.

DEVOIR. s. m.

DEVOIR. s. m. Ce à quoi on est obligé par la raison, par la morale, par la loi, par sa condition, par la bienséance, etc. S' acquitter de son devoir. Remplir ses devoirs. S' imposer des devoirs. Trahir ses devoirs. Manquer à son devoir. S' écarter de son devoir. Satisfaire à son devoir. Négliger, oublier ses devoirs. Cet officier, ce pasteur fait bien son devoir. C' est votre devoir. Tous les devoirs de la vie civile. Les devoirs de son état. Les devoirs de l' amitié. Les devoirs de la bienséance. C' est un devoir indispensable, un devoir sacré. Les devoirs d' un père de famille. Le devoir conjugal. Les devoirs réciproques. Les devoirs des sujets envers le prince, et du prince envers les sujets. Traité des droits et des devoirs. On est heureux lorsqu' on se fait un plaisir de son devoir. Faire une chose par devoir. Faire le devoir de capitaine et celui de soldat. Faire son devoir de bon chrétien. Regarder quelque chose comme un devoir, s' en faire un devoir. Vous n' avez fait que votre devoir.

Être dans son devoir, se mettre dans son devoir, Se tenir dans l' état où l' on doit être devant les personnes à qui on veut témoigner du respect.

Être à son devoir, Être à son poste.

Rentrer dans son devoir, dans le devoir, Se remettre dans l' obéissance, dans la subordination dont on s' était écarté. On dit de même: Ramener quelqu' un à son devoir, au devoir. Retenir quelqu' un dans le devoir. Etc.

Ranger quelqu' un à son devoir, L' obliger à faire ce qu' il doit. On dit de même, Se ranger à son devoir.

Par menace, Je lui apprendrai son devoir, Je le rangerai à son devoir.

Devoir pascal, La communion que tout catholique doit faire chaque année à sa paroisse, aux fêtes de Pâques.

Derniers devoirs, Honneurs funèbres, cérémonies qu' on fait pour les funérailles de quelqu' un. Rendre à quelqu' un les derniers devoirs.

Se mettre en devoir de faire quelque chose, Témoigner qu' on a dessein de le faire, se mettre en disposition de le faire, commencer à le faire. Il se mit en devoir d' exécuter sa promesse.

Aller rendre ses devoirs à quelqu' un, Aller le saluer chez lui, lui faire une visite de politesse. J' irai vous rendre mes devoirs.

En termes de Féodalité, Devoirs seigneuriaux, Ce qui était dû par le vassal à son seigneur. Satisfaire aux devoirs seigneuriaux.

DEVOIR

DEVOIR se dit particulièrement d' Un thème, d' une version ou de toute autre composition qu' on donne à faire à un écolier. Il n' a pas encore fini son devoir. Un devoir difficile.

DÉVOLE. s. f.

DÉVOLE. s. f. T. de certains Jeux de cartes, qui se dit Lorsque la personne qui fait jouer manque la vole. Il est opposé à Vole. Il pensait gagner, et il a fait la dévole, il est en dévole.

DÉVOLER. v. n.

DÉVOLER. v. n. T. de certains Jeux de cartes. Être en dévole.

DÉVOLU, UE. adj.

DÉVOLU, UE. adj. T. de Droit. Qui passe, qui est transporté d' une personne à une autre, qui est acquis, échu à quelqu' un en vertu d' un droit. La moitié affectée à la ligne maternelle a été, faute d' héritiers dans cette ligne, dévolue à la ligne paternelle. Sa pension vous est dévolue de droit. Le droit qui lui est dévolu. Terre dévolue à la couronne. On a dit dans un sens analogue, Procès dévolu à la cour. Voyez DÉVOLUTIF.

DÉVOLU. s. m.

DÉVOLU. s. m. Provision d' un bénéfice vacant par l' incapacité ecclésiastique de celui qui en est en possession. Avoir un bénéfice par dévolu. Prendre, obtenir un dévolu. Plaider, poursuivre un dévolu. On dit dans un sens analogue, Un bénéfice tombé en dévolu, vacant par dévolu.

Jeter un dévolu, Faire signifier un dévolu.

Fig. et fam., Jeter son dévolu, un dévolu sur quelqu' un, sur quelque chose, Arrêter ses vues, fixer son choix sur quelqu' un, sur quelque chose.

DÉVOLUTAIRE. s. m.

DÉVOLUTAIRE. s. m. Celui qui a obtenu un dévolu.

DÉVOLUTIF, IVE. adj.

DÉVOLUTIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Qui fait qu' une chose passe, est transportée d' une personne à une autre. Il se dit principalement D' un appel qui saisit de la connaissance d' une affaire un juge supérieur. Appel dévolutif.

DÉVOLUTION. s. f.

DÉVOLUTION. s. f. T. de Droit. Transport, transmission d' un bien, d' un droit, etc., qui se fait d' une personne à une autre en vertu d' un droit. Cette terre, cette seigneurie revint au roi, lui fut acquise par dévolution. Il y eut dévolution de la ligne paternelle à la ligne maternelle. Droit de dévolution.

DÉVORANT, ANTE. adj.

DÉVORANT, ANTE. adj. Qui mange en dévorant. Lion dévorant. Bête dévorante.

Il signifie également, Qui consomme beaucoup, ou Qui excite à manger beaucoup et avidement. Estomac dévorant. Faim dévorante. Appétit dévorant.

Il signifie figurément, Qui consume, qui détruit avec plus ou moins de rapidité. La flamme dévorante. Le temps, dans sa marche dévorante.

Il se dit aussi figurément, tant au sens physique qu' au sens moral, De certaines choses qui se font sentir avec plus ou moins de violence. Un mal dévorant. Soif dévorante. La chaleur est dévorante. Sentir dans les entrailles un feu dévorant. Ardeur dévorante.

Air dévorant, Air extrêmement subtil, et dangereux pour les personnes dont la poitrine est délicate. On dit à peu près dans le même sens, Un climat dévorant.

DÉVORER. v. a.

DÉVORER. v. a. Manger une proie en la déchirant avec les dents. Les bêtes l' ont dévoré. Il a été dévoré par les lions, par les tigres, etc. La Fable dit que Saturne dévorait ses enfants.

Il signifie aussi, Avaler goulûment, manger avidement. Les crocodiles dévorent quelquefois des hommes. Les requins dévorent les autres poissons. Il eut dévoré le tout en un moment. On l' emploie souvent sans régime, surtout dans le langage familier. Cet homme ne mange pas, il dévore.

Il se dit quelquefois dans le sens de Manger entièrement, sans rien laisser, surtout en parlant Des animaux destructeurs. Les chenilles ont dévoré toutes les feuilles de ce rosier. Les oiseaux dévorent tous nos raisins.

Fig., Dévorer un livre, des livres, Les lire avec avidité, avec une extrême promptitude. Il ne lit pas les livres, il les dévore. J' ai dévoré ce roman.

Fig., Dévorer des yeux, Tenir les yeux fixement attachés sur une personne ou sur une chose, avec l' expression du désir. Il la dévorait des yeux.

Fig., Dévorer une chose en espérance, La convoiter avec ardeur et avec l' espérance de la posséder bientôt.

Fig., C' est une terre qui dévore ses habitants, se dit D' un pays où ceux qui y demeurent ne vivent pas d' ordinaire long-temps.

Fig., Dévorer les difficultés, Venir à bout courageusement des difficultés que l' on rencontre dans ses études.

Fig., Dévorer ses larmes, Retenir ses larmes quand elles sont près de s' échapper. Dévorer ses chagrins, etc., Ne pas les laisser paraître. Dévorer un affront, une injure, etc., Cacher le ressentiment d' un affront, etc.

DÉVORER

DÉVORER signifie figurément, Consumer, détruire. Les flammes ont dévoré ces chefs-d' oeuvre. Le temps dévore tout.

Il se dit, dans un sens analogue, De l' effet que produisent en nous la faim et la soif, quand elles sont devenues pressantes, les longues peines d' esprit, les passions très-ardentes, etc. La faim, la soif le dévore. La fièvre qui le dévore. Un feu secret la dévore. Il ne peut plus maîtriser l' ardeur qui le dévore. L' ennui, le chagrin le dévore. Être dévoré d' inquiétude. Être dévoré d' ambition.

DÉVORER

DÉVORER s' emploie aussi avec le pronom personnel, comme verbe réciproque, et se dit surtout au propre. Les brochets se dévorent les uns les autres.

DÉVORÉ, ÉE. participe

DÉVORÉ, ÉE. participe

DÉVOT, OTE. adj.

DÉVOT, OTE. adj. Pieux, attaché aux pratiques religieuses. Être dévot. Les personnes dévotes. Les âmes dévotes. Les commencements de la vie dévote sont pleins d' épines, mais les suites en sont douces. Être dévot à la Vierge.

Il se dit quelquefois, par dénigrement, De celui qui fait consister la religion dans les pratiques extérieures du culte. Cet homme si dévot ne craint pas d' exercer l' usure. Louis XI fut un prince dévot et cruel.

Il se dit également De ce qui caractérise une personne dévote. Avoir l' air dévot, l' extérieur, le maintien dévot. Un ton dévot.

Il signifie aussi, Qui est fait avec dévotion, ou qui excite à la dévotion. Prière dévote. Chant dévot. Oraison dévote.

DÉVOT

DÉVOT s' emploie comme substantif, en parlant Des personnes dévotes. On ne peut trop estimer les vrais dévots. Les faux dévots sont dangereux. Faire le dévot. C' est une dévote, une vieille dévote.

Il se prend de même substantivement, dans le sens de Faux dévot. Ne vous y fiez pas, c' est un dévot. Il s' est attiré la haine des dévots.

C' est une de ses dévotes, se dit D' une femme qui est sous la direction d' un ecclésiastique.

DÉVOTEMENT. adv.

DÉVOTEMENT. adv. D' une manière dévote et pieuse. Prier Dieu dévotement. Entendre dévotement la messe.

DÉVOTIEUSEMENT. adv.

DÉVOTIEUSEMENT. adv. Dévotement. Il est vieux.

DÉVOTIEUX, EUSE. adj.

DÉVOTIEUX, EUSE. adj. Dévot. C' est un homme fort dévotieux.

DÉVOTION. s. f.

DÉVOTION. s. f. Piété, attachement aux pratiques religieuses. Vraie dévotion. Fausse dévotion. S' adonner à la dévotion. Se mettre, se jeter dans la dévotion. Être dans la dévotion, dans une grande dévotion. Exciter à la dévotion. Donner, inspirer de la dévotion. Faire quelque chose par dévotion. Avoir dévotion à un saint, à une église. N' avoir point de dévotion. Être sans dévotion. Sa dévotion est bien refroidie.

Fête de dévotion, jeûne de dévotion, Fête, jeûne qu' on observe par pure dévotion, et que l' Église n' a point commandé.

Livres de dévotion, Livres qui servent aux exercices de dévotion, qui contiennent des prières, des oraisons mystiques, etc.

Tableau de dévotion, Tableau représentant un sujet pieux.

Prov. et fig., Il n' est dévotion que de jeune prêtre, On n' a jamais plus d' ardeur dans une profession, dans une entreprise, que lorsqu' on la commence.

L' offrande est à dévotion, On donne ce qu' on veut à l' offrande. À l' offrande qui a dévotion, Va à l' offrande qui veut.

DÉVOTION

DÉVOTION signifie aussi, L' action d' accomplir des pratiques religieuses; et, au pluriel, Ces pratiques mêmes. Il est en dévotion. Je vous ai vu en dévotion. Je n' ai pas voulu interrompre votre dévotion. Après avoir fait toutes leurs dévotions au tombeau du prophète, ils repartirent.

Il se dit particulièrement, au pluriel, de La communion. Cette dame a fait hier ses dévotions.

DÉVOTION

DÉVOTION signifie, par extension, Dévouement, disposition à faire tout ce que veut une personne, tout ce qui peut lui plaire. Ma dévotion pour vous est sans bornes. On dit aussi, Être à la dévotion de quelqu' un, Lui être tout dévoué; et de même, Tout ce qu' il a est à la dévotion d' un tel.

DÉVOUEMENT. s. m.

DÉVOUEMENT. s. m. (On prononce, et plusieurs écrivent, Dévoûment.) Abandonnement aux volontés d' un autre, disposition à le servir en toute occasion. Il s' est donné à ce prince, à ce ministre avec un entier dévouement. Il sert ses amis avec un dévouement sans exemple. Il a donné des preuves de son dévouement. Dévouement sans bornes. Acte de dévouement Son dévouement au prince est bien connu.

Il signifie aussi, L' action de s' exposer à un grand péril, ou à une mort certaine, par humanité, par patriotisme, etc. Le dévouement de d' Assas. Le dévouement des médecins pendant cette épidémie.

Il se dit particulièrement, lorsqu' il s' agit de L' acte religieux des anciens par lequel un citoyen s' offrait volontairement aux divinités infernales, pour faire retomber sur sa tête le malheur dont la république se croyait menacée. Le dévouement de Codrus, le dévouement de Décius, sont célèbres dans l' histoire.

DÉVOUER. v. a.

DÉVOUER. v. a. Vouer, consacrer, livrer sans réserve. Il a dévoué ses enfants au service de la patrie. Dévouer quelqu' un au mépris, à la haine, à l' exécration.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Se dévouer à ses amis, à sa patrie, au bien public. Se dévouer au service, aux volontés de quelqu' un Se dévouer à la mort pour le bien de sa patrie.

Il signifie particulièrement, dans le même emploi, S' exposer à un grand péril, ou se dévouer à une mort certaine, par attachement pour quelqu' un, par humanité, par patriotisme, etc. Il se dévoua généreusement pour la sauver. Il s' est plusieurs fois dévoué pour sauver des gens qui se noyaient. Le Fils de Dieu voulut se dévouer pour nous. Se dévouer pour son pays, pour le salut, pour la gloire de sa patrie. Tous trois se dévouèrent. S' il faut une victime, je me dévoue.

DÉVOUÉ, ÉE. participe

DÉVOUÉ, ÉE. participe C' est un homme dévoué. L' ami le plus dévoué.

Être dévoué à quelqu' un, Être disposé à suivre toutes ses volontés, à tout faire pour lui être utile ou agréable. Cet homme m' est tout à fait dévoué. On l' emploie quelquefois par exagération, Pour exprimer une simple disposition à obliger. Disposez de moi comme il vous plaira, je vous suis tout dévoué.

Par exagérat., Je suis votre dévoué serviteur. Formule de politesse par laquelle on termine souvent les lettres adressées à des égaux ou même à des inférieurs. On termine aussi quelquefois par la formule, Votre dévoué, votre très-dévoué, mais seulement Lorsqu' on écrit à une personne avec laquelle on vit un peu familièrement.

DÉVOYER. v. a.

DÉVOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Détourner de la voie, du chemin. Ce guide l' a dévoyé. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il ne savait pas le chemin, il s' est dévoyé. En ce sens, il vieillit: on dit mieux, Égarer.

Fig. et fam., Se dévoyer du chemin de la vérité, Quitter le bon chemin, le chemin de la vérité.

Dévoyer un tuyau de cheminée, de descente, etc., Le détourner de la ligne verticale, lorsqu' il rencontre un obstacle.

DÉVOYER

DÉVOYER signifie en outre, Donner le dévoiement. Ces aliments l' ont dévoyé. Ces fruits l' ont dévoyé. Cette boisson lui a dévoyé l' estomac.

DÉVOYÉ, ÉE. participe

DÉVOYÉ, ÉE. participe Un tuyau dévoyé.

Il s' emploie aussi comme substantif, dans le langage mystique; et alors il se dit de Ceux qui ne sont pas dans la voie du salut. Ramener les dévoyés.

DEXTÉRITÉ. s. f.

DEXTÉRITÉ. s. f. Adresse de la main. Avoir de la dextérité, beaucoup de dextérité. Il joue des gobelets avec une grande dextérité.

Il se dit, figurément, de L' adresse de l' esprit. Avoir de la dextérité à manier les affaires. Il a conduit cette intrigue avec beaucoup de dextérité.

DEXTRE. s. f.

DEXTRE. s. f. La main droite, ou Le côté droit, le côté de la main droite. Assis à la dextre de Dieu, à la dextre du Tout-Puissant, à la dextre du Père. Il ne s' emploie que dans ces sortes de phrases, où même il est vieux.

En termes de Blason, Le côté dextre, Le côté droit. À dextre, À droite.

DEXTREMENT. adv.

DEXTREMENT. adv. Avec dextérité. Il a fait cela fort dextrement. Il est vieux.

DEY. s. m.

DEY. s. m. Le chef de l' ancien gouvernement d' Alger. Le dey d' Alger était vassal du Grand Seigneur.

DIA

DIA Mot dont les charretiers se servent pour faire aller leurs chevaux à gauche, comme ils se servent des mots Hue, Huhau ou Hurhau, pour les faire aller à droite.

Prov., fig. et pop., Il n' entend ni à dia, ni à huhau, On ne saurait lui faire entendre raison.

Prov., fig. et pop., L' un tire à dia, et l' autre à huhau, ou L' un tire à hue et l' autre à dia, se dit Lorsque deux personnes, dans la conduite de l' affaire dont elles sont chargées, prennent des moyens qui se contrarient.

DIABÈTE. s. m.

DIABÈTE. s. m. T. de Médec. Maladie qui est caractérisée par une excrétion très-abondante d' urine contenant une matière sucrée.

DIABÉTIQUE. adj. des deux genres

DIABÉTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui tient du diabète. Affection diabétique. Flux diabétique.

DIABLE. s. m.

DIABLE. s. m. Démon, esprit malin, mauvais ange. Diable d' enfer. Être possédé du diable. Une tentation du diable. Chasser les diables. On prétendait qu' il avait fait un pacte avec le diable. Invoquer les diables. La puissance du diable. Le diable ne lui aurait pas fait plus de peur. Je crus voir le diable, tant son aspect me surprit, m' effraya.

DIABLE

DIABLE dans les emplois figurés qui suivent, est très-familier ou même populaire.

Prov., Le diable n' y perd rien, se dit en parlant D' une personne qui sait habituellement maîtriser et cacher les passions et les sentiments qui la tourmentent. Cette personne est ordinairement très-calme; mais le diable n' y perd rien. Cela se dit également en parlant Des souffrances qu' on dissimule. Je n' ai pas l' air de souffrir, mais le diable n' y perd rien.

Prov., Quand il dort, le diable le berce, ou absolument, Le diable le berce, se dit D' un homme inquiet, qui roule toujours dans sa tête quelque dessein contraire au repos des autres ou au sien.

Prov., Les menteurs sont les enfants du diable.

Prov., Le diable était beau quand il était jeune, La jeunesse a toujours quelque chose d' agréable, même dans les personnes les plus laides.

Cette femme a la beauté du diable, Elle n' est pas jolie, mais elle a la fraîcheur de la jeunesse.

Prov., Quand le diable fut vieux, il se fit ermite, se dit en parlant De quelqu' un qui, après avoir fait le libertin, devient dévot sur ses vieux jours.

Prov., Le diable est aux vaches, est bien aux vaches, Il y a du vacarme, du désordre, de la brouillerie, etc.

Prov., Les diables sont déchaînés, se dit Quand il arrive de grands mouvements, de grands malheurs.

Prov., Le diable bat sa femme, se dit Quand il pleut et qu' il fait soleil en même temps.

Prov., Il est comme le valet du diable, il fait plus qu' on ne lui commande, ou simplement, Il fait le valet du diable, se dit D' un homme qui, par zèle ou par tout autre motif, fait plus qu' on ne lui dit.

Prov., Il mangerait le diable et ses cornes, se dit D' un grand mangeur.

Le diable ne lui ferait pas faire telle chose, On aurait bien de la peine à lui faire faire telle chose. Quand une fois il a dit Non, le diable ne lui ferait pas dire Oui. Le diable ne lui ferait pas lâcher prise.

Prov., Ne craindre ni Dieu ni diable, se dit D' un méchant homme, d' un homme déterminé qu' aucune crainte n' arrête.

Prov. et fig., Il vaut mieux tuer le diable, que le diable nous tue, Dans le cas de défense personnelle, il vaut mieux tuer son ennemi, que de s' en laisser tuer.

Prov. et fig., Brûler une chandelle au diable, Flatter un pouvoir injuste pour en obtenir quelque chose.

Prov. et fig., Tirer le diable par la queue, Avoir beaucoup de peine à se procurer de quoi vivre.

Prov. et fig., Loger le diable dans sa bourse, N' avoir pas le sou.

Prov. et fig., Le diable n' est pas toujours à la porte d' un pauvre homme, Un homme malheureux ne l' est pas toujours.

Avoir le diable au corps, Être méchant, furieux. Il querelle et bat tout le monde, il a le diable au corps. On le dit quelquefois en parlant D' un homme qui montre beaucoup d' adresse, de courage, de force, de talent ou d' esprit. Tout ce qu' il fait est prodigieux, je crois qu' il a le diable au corps, il faut qu' il ait le diable au corps. On le dit quelquefois, dans le premier sens, en parlant Des animaux. Ce cheval a le diable au corps.

Avoir un esprit de tous les diables, Avoir beaucoup d' esprit.

Prov., C' est le diable à confesser, se dit D' un aveu difficile à obtenir, et en général D' une chose difficile à faire. Dans le dernier sens, on dit aussi, C' est le diable. C' est le diable pour obtenir de lui quelque argent.

C' est le diable, c' est là le diable, voilà le diable, se dit De ce qu' il y a de pénible, de difficile, de fâcheux, de contrariant dans la chose dont il s' agit. Nous aurions besoin de son consentement, et il le refuse: c' est là le diable.

Cela se fera, ou il faudra que le diable s' en mêle, à moins que le diable ne s' en mêle, si le diable ne s' en mêle, Cette affaire se fera malgré tous les obstacles. Cette affaire ne se fera pas, à moins, etc., Il est presque impossible que cette affaire réussisse. On dit dans le même sens, Cela se fera si le diable s' en mêle.

Veuille Dieu, veuille diable, je n' en aurai point le démenti, Je suis bien résolu de faire telle chose.

Quand le diable y serait, se dit Pour exprimer qu' une chose paraît difficile, impossible, incroyable. Quand le diable y serait, vous ne me ferez pas croire cela.

Le diable n' y verrait goutte, se dit en parlant D' une chose fort difficile à comprendre, à débrouiller. L' affaire est maintenant si embrouillée, que le diable n' y verrait goutte.

Donner, envoyer au diable, à tous les diables, à tous les cinq cents diables, Maudire, rebuter, repousser, renvoyer avec colère, avec indignation. On dit de même: Va-t' en au diable. Qu' il s' en aille au diable, à tous les diables, etc. Que le diable t' emporte, l' emporte, etc. Je voudrais que tu fusses, qu' il fût au diable, à tous les diables, aux cinq cents diables. Que le diable, ou simplement, Le diable soit de lui, de toi, etc. Au diable soit l' imbécile, le sot, etc., qui a fait telle chose!

Au diable celui qui le fera, se dit Pour faire entendre que personne ne pourra ou n' osera faire la chose dont il s' agit.

Au diable le profit que j' en ai tiré, se dit Pour faire entendre qu' on n' a tiré aucun profit d' une affaire.

Fi, fi! au diable! sert À marquer le mépris, l' aversion.

Au diable! se dit Lorsqu' on se rebute, lorsqu' on renonce à faire une chose difficile ou très-pénible. Au diable! je n' en viendrai jamais à bout. Au diable! cela me fatigue trop.

Fig., S' en aller au diable, à tous les diables, Se perdre, disparaître tout à fait. Mon chapeau, emporté par le vent, s' en est allé à tous les diables. Cela signifie aussi, Manquer, échouer. Je crains bien que mon mariage ne s' en aille à tous les diables. L' affaire s' en va au diable, à tous les diables. On dit de même, dans l' un et dans l' autre sens, Être à tous les diables.

Fig., Être au diable, Être excessivement loin. Cela est au diable, on ne saurait l' apercevoir. Il est au diable, en Amérique, je crois.

Fig., Se donner au diable, se dit Lorsqu' on se donne beaucoup de mal, beaucoup de mouvement et de peine pour quelque chose. Je me suis donné au diable inutilement pour que la chose réussît. Certes, la chose est aisée, et il ne faut pas se donner au diable pour la faire. Il signifie aussi, Se désespérer.

Cela me ferait donner au diable, se dit Pour exprimer la vive impatience, le dépit violent qu' on éprouve de quelque chose. Vos sottes raisons me feraient donner au diable. Cet enfant me fait donner au diable avec son indolence.

Je me donne au diable, je veux que le diable m' emporte, si... Le diable m' emporte, si... Le diable m' emporte. Locutions qui sont quelquefois employées, par forme de serment, pour affirmer ou nier avec plus d' énergie. Je me donne au diable, je veux bien me donner au diable, je veux que le diable m' emporte, si j' y comprends un mot. Que le diable m' emporte, si cela n' est pas comme je le dis. Non, le diable m' emporte, je n' en savais rien. On dit de même, Du diable si... et Au diable si... Du diable si j' y comprends rien. On a beau l' appeler, du diable s' il répond. Au diable si l' on m' y rattrape.

Par chagrin ou par dépit, Le diable s' en pende!

Par forme de serment, Je n' en ferai rien, de par tous les diables.

Fig., Faire le diable, faire le diable à quatre, Faire beaucoup de bruit, causer beaucoup de désordre, s' emporter à l' excès. Ils ont fait le diable, le diable à quatre dans cette auberge. Cela signifie aussi, Se donner beaucoup de peine, de mouvement pour quelque chose. Il a fait le diable à quatre pour l' obtenir, pour l' empêcher. L' affaire a réussi, ou n' a pas réussi, quoiqu' il y ait fait le diable à quatre.

Fig., Faire le diable contre quelqu' un, Faire du pis qu' on peut contre lui. Dire le diable contre quelqu' un, En médire ou le calomnier impitoyablement.

Cela ne vaut pas le diable, se dit D' une chose qui ne vaut rien, ou qui est fort mauvaise dans son genre. Ce roman ne vaut pas le diable.

DIABLE

DIABLE se dit aussi, figurément, d' Une personne très-méchante, ou violente, emportée, ou d' une pétulance excessive, d' une turbulence incommode et bruyante. C' est un diable, un diable incarné, un diable d' enfer, un diable déchaîné, un vrai diable. Avec son air de douceur, cette femme est un vrai diable. C' est un diable, un petit diable que cet enfant-là. Cet enfant est bien diable.

Prov., Il n' est pas si diable qu' il est noir, Cet homme n' est pas si méchant qu' il le paraît.

DIABLE

DIABLE se dit encore, tant en bonne qu' en mauvaise part, d' Une personne remarquable par quelque qualité, par ses moeurs, par ses manières. C' est un diable pour la force, pour l' adresse, etc. Mais c' est donc un diable, c' est donc le diable que cet homme-là, pour avoir tenu seul contre dix! Ce diable d' homme trouve toujours des expédients. Ce diable-là n' est jamais embarrassé. Où ce petit diable va-t-il chercher tout ce qu' il dit? Ce diable d' homme ne se corrigera donc jamais? Cette diable de femme fait de moi tout ce qu' elle veut.

Ce diable d' homme, cette diable de femme, etc., se disent quelquefois par dépit contre un homme ou une femme. Ce diable d' homme ne veut pas me comprendre. Cette diable de femme est venue là bien mal à propos.

Un bon diable, Un homme de bonne humeur, de bon caractère, et commode à vivre. Il est assez bon diable.

Un méchant diable, Un homme méchant et rusé.

Un pauvre diable, Un homme qui est dans la misère. C' est un pauvre diable chargé de famille.

Un grand diable, Un homme grand et dégingandé.

DIABLE

DIABLE s' emploie même en parlant De certaines choses. Ainsi on dit: Une diable d' affaire, un diable de négoce, de métier, etc., en parlant D' une affaire difficile, fâcheuse, d' un négoce peu lucratif, etc.; Une diable de pluie, un diable de vent, etc., en parlant d' Une pluie, d' un vent incommode, nuisible.

Une affaire du diable, une difficulté de diable, Une affaire très-compliquée, ou qui a, qui peut avoir de très-grandes suites; une très-grande difficulté, etc. On dit de même: Un froid de diable, un vent, une pluie du diable, Un froid excessif, un vent très-violent, etc. Il avait une peur de diable, Il avait une peur extrême.

DIABLE

DIABLE s' emploie souvent comme Interjection de surprise, d' admiration, de doute, de mécontentement, d' inquiétude, etc. Diable! comme vous y allez! Diable! cela n' est pas aisé à faire. Ah diable! je n' y pensais pas. Diable! cela devient sérieux. Diable! comment ferons-nous? Diable! vous faites là de belles affaires.

Il est employé d' une manière analogue dans les phrases suivantes et autres semblables: Où diable va-t-il prendre tout ce qu' il dit? Qui diable vous a dit cela? Je ne sais ce que diable il est devenu. Que diable me veut-il? Comment diable vais-je m' y prendre? Que diable avez-vous fait, avez-vous dit? À quoi diable s' amuse-t-il? Que diable! vous avez peur?

DIABLE, substantif

DIABLE, substantif se dit en outre d' Une sorte de double toupie que l' on fait tourner rapidement sur une corde attachée à deux baguettes, et qui ronfle avec beaucoup de bruit. Le jeu du diable.

Il se dit aussi d' Une espèce de charrette à quatre roues fort basses, qui sert au transport de certaines marchandises, et qui fait beaucoup de bruit en roulant sur le pavé.

Il se dit également d' Un petit chariot à deux roues dont les maçons se servent pour transporter les pierres.

DIABLE

DIABLE en Histoire naturelle, se dit d' Une espèce de cigale, ainsi que de Divers oiseaux, et de Quelques poissons.

EN DIABLE. loc. adv.

EN DIABLE. loc. adv. Fort, extrêmement. Frapper en diable. Mentir en diable. Cela tient en diable. Cette eau-de-vie est forte en diable. On dit quelquefois dans le même sens, En diable et demi. Il l' a battu en diable et demi. On dit aussi, Comme le diable, comme un beau diable, comme tous les diables. Il l' a battu comme le diable. Crier comme un beau diable. Il ment comme tous les diables.

À LA DIABLE. loc. adv.

À LA DIABLE. loc. adv. Très-mal. Cela est fait à la diable, ou simplement, Cela est à la diable. Il nous a donné un ragoût à la diable. Cette affaire va, marche à la diable.

Être fait à la diable, Être habillé sans goût, ou Avoir ses vêtements en grand désordre.

DIABLEMENT. adv.

DIABLEMENT. adv. Excessivement. Cela est diablement chaud. Voilà une femme diablement laide. C' est un homme diablement entêté. Il est très-familier.

DIABLERIE. s. f.

DIABLERIE. s. f. Sortilége, maléfice. Il se mêlait de diablerie. Il y a là de la diablerie.

Il se dit aussi Des prétendues possessions, des ensorcellements. La diablerie de Loudun. Ces diableries n' abusent plus personne.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant De tout mauvais effet dont on ne peut découvrir la cause, et surtout Des machinations secrètes qui nuisent au succès d' une affaire. Il y a quelque diablerie là-dessous, là dedans.

Il s' est dit autrefois de Certaines pièces populaires où le diable jouait ordinairement le principal rôle. Une diablerie à quatre personnages.

DIABLESSE. s. f.

DIABLESSE. s. f. Terme d' injure qui se dit ordinairement d' Une femme méchante et acariâtre. C' est une diablesse, une vraie diablesse. Cette femme est bien diablesse.

Une bonne diablesse, une pauvre diablesse, une méchante diablesse, une grande diablesse, se disent dans le même sens que Bon diable, pauvre diable, méchant diable, grand diable.

DIABLEZOT

DIABLEZOT Sorte d' exclamation du langage familier. Vous pensez qu' on doive vous croire, diablezot, Je ne suis point assez sot pour cela. Vous me conseillez de faire cela, diablezot, Je ne suis point assez sot pour le faire. Il est vieux.

DIABLOTIN. s. m.

DIABLOTIN. s. m. Petite figure de diable. Un tableau où on a représenté des diables et des diablotins qui tentent saint Antoine.

Il se dit figurément d' Un méchant petit enfant. Cet enfant est un vrai diablotin.

DIABLOTIN

DIABLOTIN se dit aussi d' Une espèce de dragée faite de chocolat et couverte de nonpareille. Une livre de diablotins. Manger des diablotins.

DIABOLIQUE. adj. des deux genres

DIABOLIQUE. adj. des deux genres Qui est du diable, qui vient du diable. Tentation diabolique. Suggestion diabolique.

Il se dit, au figuré, De tout ce qui est extrêmement méchant, pernicieux dans son genre. Esprit diabolique. Méchanceté diabolique. Artifice diabolique. Une invention diabolique.

Il se dit aussi De ce qui est fort mauvais. Il nous a menés par un chemin diabolique. On nous servit un ragoût diabolique.

Il se dit encore De ce qui est très-difficile, très-pénible. C' est une affaire diabolique. J' ai là un travail diabolique. Ce sens et le précédent sont familiers.

DIABOLIQUEMENT. adv.

DIABOLIQUEMENT. adv. Avec une méchanceté diabolique. C' est une chose diaboliquement inventée. C' est une calomnie forgée diaboliquement. Conjuration machinée diaboliquement.

DIACHYLON. s. m.

DIACHYLON. s. m. T. de Pharmacie. Emplâtre considéré comme résolutif, et dans lequel il entre des substances mucilagineuses. Diachylon simple. Diachylon composé. On écrit aussi, Diachylum (qui se prononce Diachilome).

DIACODE. s. m.

DIACODE. s. m. T. de Pharmacie. Sirop fait avec la décoction des têtes de pavots blancs. On dit quelquefois adjectivement, Sirop diacode.

DIACONAL, ALE. adj.

DIACONAL, ALE. adj. Qui appartient au diacre, qui a rapport au diacre. Fonctions diaconales.

DIACONAT. s. m.

DIACONAT. s. m. Le second des ordres sacrés, ou l' office de diacre. Être promu au diaconat.

DIACONESSE. s. f.

DIACONESSE. s. f. Il se dit Des veuves et des filles qui, dans la primitive Église, étaient employées à certains ministères ecclésiastiques. Les diaconesses étaient chargées de déshabiller les femmes et les filles qu' on baptisait. On dit aussi, Diaconisse.

DIACRE. s. m.

DIACRE. s. m. Celui qui est promu au second des ordres sacrés. C' est au diacre à chanter l' évangile. Faire diacre à la grand' messe.

DIADELPHIE. s. f.

DIADELPHIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui comprend les plantes à plusieurs étamines réunies par leurs filets en deux corps distincts. La plupart des plantes légumineuses appartiennent à la diadelphie.

DIADÈME. s. m.

DIADÈME. s. m. Sorte de bandeau qui était la marque de la royauté parmi les anciens, et dont les rois et les reines se ceignaient le front. Porter un diadème. Ceindre sa tête, son front d' un diadème. Orné d' un diadème.

Il se dit souvent en parlant De la royauté même, dans certaines phrases figurées du style élevé ou poétique. L' éclat du diadème. Ceindre le diadème, Devenir roi ou reine.

DIAGNOSTIC. s. m.

DIAGNOSTIC. s. m. (Dans ce mot et dans le suivant, le G se prononce dur.) Partie de la médecine qui a pour objet de reconnaître, de distinguer les maladies; ou L' action même de les reconnaître, de les distinguer. Il n' est pas fort sur le diagnostic. Le diagnostic et le prognostic. Le diagnostic de cette maladie n' est pas toujours facile.

DIAGNOSTIQUE. adj. des deux genres

DIAGNOSTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des signes d' après lesquels on peut établir le diagnostic d' une maladie. Les signes diagnostiques de la fièvre.

Il est aussi substantif masculin. Cet enfant a tous les diagnostiques de la petite vérole. Cet emploi vieillit.

DIAGONAL, ALE. adj.

DIAGONAL, ALE. adj. T. de Mathém. Qui va d' un angle d' une figure rectiligne à l' angle opposé. Une ligne diagonale.

Il se dit substantivement, au féminin, de La ligne qui va d' un angle d' un parallélogramme, ou en général d' une figure quelconque, à l' angle opposé. La diagonale d' un carré.

DIAGONALEMENT. adv.

DIAGONALEMENT. adv. D' une manière diagonale. Une ligne qui coupe un plan diagonalement.

DIALECTE. s. m.

DIALECTE. s. m. Langage particulier d' une ville ou d' une province, dérivé de la langue générale de la nation. La langue grecque ancienne a différents dialectes. Le dialecte attique. Le dialecte ionique. Le dialecte dorique. Le dialecte éolique.

DIALECTICIEN. s. m.

DIALECTICIEN. s. m. Celui qui sait la dialectique, qui s' applique particulièrement à l' étude de la dialectique. Un profond dialecticien.

Il se dit aussi d' Un homme qui donne à ses raisonnements une forme méthodique. C' est un bon, un grand dialecticien, un habile dialecticien.

DIALECTIQUE. s. f.

DIALECTIQUE. s. f. Logique, art de raisonner. La dialectique était la première partie de la philosophie scolastique. Cela ne peut pas se soutenir en bonne dialectique.

Il se dit aussi Du talent de raisonner avec méthode, ainsi que Des raisonnements méthodiques en général. Il manque de dialectique. Dialectique serrée, pressante. Il n' y a pas de dialectique dans cet ouvrage.

DIALECTIQUEMENT. adv.

DIALECTIQUEMENT. adv. Selon les formes de la dialectique. Il raisonne dialectiquement.

DIALOGIQUE. adj. des deux genres

DIALOGIQUE. adj. des deux genres Qui a la forme du dialogue. Platon a donné à ses écrits la forme dialogique.

DIALOGISME. s. m.

DIALOGISME. s. m. L' art, le genre du dialogue; ou L' emploi des formes du dialogue. Il est peu usité.

DIALOGISTE. s. des deux genres

DIALOGISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui a fait un dialogue, des dialogues. Il est peu usité.

DIALOGUE. s. m.

DIALOGUE. s. m. Entretien, conversation. Ils ont eu un long dialogue ensemble. Je n' aime pas tous ces dialogues. En ce sens, il est familier.

Il se dit plus ordinairement de Certains ouvrages d' esprit qui ont la forme d' un entretien, d' une conversation entre deux ou plusieurs personnes. Les dialogues de Platon, de Cicéron. Les dialogues des morts de Lucien, de Fontenelle. Faire un dialogue. Composer des dialogues. Adopter la forme du dialogue. Traité en forme de dialogue. Les personnages, les interlocuteurs d' un dialogue. Dialogue entre un avocat et un médecin.

Il désigne aussi, Ce que disent entre eux les personnages d' une pièce de théâtre, d' une églogue, d' un entretien supposé; et La manière dont l' auteur fait parler entre eux les personnages qu' il met en scène. Ce dialogue manque de vérité. Cet auteur ne soigne pas assez le dialogue. Il est rare qu' un dialogue symétrique soit naturel. Dialogue sans suite. Dialogue rapide et animé. Il entend bien l' art du dialogue. Son dialogue est ordinairement froid et sans esprit. Sa pièce est toute en dialogue, il n' y a point d' action.

Il se dit, en Musique, de Deux parties qui se répondent l' une à l' autre, et qui souvent se réunissent.

DIALOGUER. v. n.

DIALOGUER. v. n. Converser. Nous avons dialogué longtemps sans nous comprendre. Ce sens est familier.

Il se dit plus ordinairement Des personnages d' une pièce de théâtre, d' une églogue, d' un entretien supposé. Les personnages de Molière dialoguent avec beaucoup de naturel et de vérité. Il fait bien dialoguer ses personnages.

Il se dit, en Musique, De deux parties qui se répondent l' une à l' autre, et qui souvent se réunissent. Faire dialoguer deux voix, deux instruments.

Il signifie aussi, Faire parler entre eux deux ou plusieurs personnages. Cet auteur entend bien l' art de dialoguer.

Il s' emploie quelquefois comme verbe actif. Bien dialoguer une scène.

DIALOGUÉ, ÉE. participe

DIALOGUÉ, ÉE. participe Une pièce bien dialoguée.

DIAMANT. s. m.

DIAMANT. s. m. Pierre précieuse, la plus brillante et la plus dure de toutes. Mine de diamants. Diamant brut. Tailler un diamant. Diamant taillé. Diamant d' une belle eau. Ce diamant jette beaucoup de feu, a beaucoup d' éclat. Ce diamant est bien mis en oeuvre. Diamant rose, jaune, noir, etc. Chaîne de diamants. Rose de diamants. Agrafe de diamants. Bouton de diamants. Bague de diamants. Épingle de diamant. Poudre de diamant.

Diamant en rose, ou simplement, Rose, Diamant taillé par-dessus en facettes pointues, et plat par-dessous. Diamant brillant, ou simplement, Brillant, Diamant taillé à facettes par-dessous comme par-dessus. Diamant en table, Diamant taillé de manière que la surface en est plate. On dit aussi, Table de diamant.

Fig., C' est un diamant, se dit, en Littérature, et dans plusieurs Arts d' agrément, pour désigner Un petit ouvrage d' un genre gracieux, soigneusement exécuté.

Diamant faux, Pierre naturelle ou factice, qui ressemble au diamant.

DIAMANT

DIAMANT se dit encore d' Un outil de vitrier, de miroitier, etc., qui consiste en une pointe de diamant fixée à un manche, et qui sert principalement à couper le verre et les glaces. C' est ce qu' on appelait autrefois Pointe de diamant.

En termes de Marine, Le diamant d' une ancre, La jonction des deux bras de l' ancre avec la verge.

DIAMANTAIRE. s. m.

DIAMANTAIRE. s. m. Ouvrier qui taille les diamants, et qui en fait trafic. On dit plus ordinairement, Lapidaire.

DIAMÉTRAL, ALE. adj.

DIAMÉTRAL, ALE. adj. Appartenant au diamètre. Il n' est guère usité qu' au féminin, et dans cette locution, Ligne diamétrale.

DIAMÉTRALEMENT. adv.

DIAMÉTRALEMENT. adv. D' un bout du diamètre à l' autre. Les deux pôles sont diamétralement opposés l' un à l' autre.

Il se dit, figurément, Des personnes ou des choses qui sont tout à fait contraires, entièrement opposées l' une à l' autre. L' avarice et la prodigalité sont diamétralement opposées. Ces deux propositions sont diamétralement opposées. Ces deux hommes sont diamétralement opposés. Leurs intérêts sont diamétralement opposés.

DIAMÈTRE. s. m.

DIAMÈTRE. s. m. Ligne droite qui va d' un point de la circonférence d' un cercle à un autre point, en passant par le centre. Le diamètre divise la circonférence en deux parties égales. Ce cercle a tant de pieds de diamètre.

Il se dit, par extension, de La plus grande largeur ou grosseur d' une chose ronde, arrondie, elliptique, etc. Le diamètre de la tête. Le diamètre de la terre, du soleil. Cette colonne a trois pieds de diamètre.

DIANDRIE. s. f.

DIANDRIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes à deux étamines.

DIANE. s. f.

DIANE. s. f. T. militaire et de Marine. Batterie de tambour qui se fait à la pointe du jour, pour éveiller les soldats ou les matelots. Battre la diane. En mer et dans les ports, la diane est suivie d' un coup de canon.

DIANTRE. s. m.

DIANTRE. s. m. Mot très-familier dont on se sert pour éviter de prononcer le mot de Diable, et qui est tantôt une sorte d' imprécation, tantôt un signe d' étonnement, d' admiration, etc. Au diantre soit le fou! Quelle diantre de cérémonie est-ce-là? Que diantre me veut-il?

DIAPALME. s. m.

DIAPALME. s. m. T. de Pharmacie. Sorte d' emplâtre dessiccatif. Cérat de diapalme, Diapalme auquel on a donné la consistance d' un onguent en le mêlant avec le quart de son poids d' huile d' olive.

DIAPASON. s. m.

DIAPASON. s. m. T. de Musique. L' étendue des sons qu' une voix ou un instrument peut parcourir, depuis le ton le plus bas jusqu' au plus haut. Cet air sort du diapason de la voix.

Il se dit aussi d' Une sorte d' instrument d' acier à deux branches, dont on se sert pour prendre le ton. Le son du diapason indique ordinairement le la.

DIAPÉDÈSE. s. f.

DIAPÉDÈSE. s. f. T. de Médec. Éruption du sang par les pores.

DIAPHANE. adj. des deux genres

DIAPHANE. adj. des deux genres T. de Physique. Il se dit Des corps qui transmettent abondamment la lumière. L' air est plus diaphane que l' eau. Dans l' usage ordinaire, on l' emploie souvent d' une manière absolue, comme synonyme de Très-transparent. Le cristal est diaphane.

DIAPHANÉITÉ. s. f.

DIAPHANÉITÉ. s. f. T. de Physique. Il se dit de La faculté qu' ont certains corps de transmettre abondamment la lumière. La diaphanéité de l' air et des gaz.

DIAPHORÈSE. s. f.

DIAPHORÈSE. s. f. T. de Médec., qui désigne Toute espèce d' évacuation cutanée, de transpiration.

DIAPHORÉTIQUE. adj. des deux genres

DIAPHORÉTIQUE. adj. des deux genres T. de Pharmacie. Il se dit Des remèdes qui excitent la diaphorèse, la transpiration. On l' emploie aussi comme substantif masculin. Administrer des diaphorétiques.

DIAPHRAGMATIQUE. adj. des deux genres

DIAPHRAGMATIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport au diaphragme. Artères diaphragmatiques. Veines diaphragmatiques. Nerfs diaphragmatiques.

DIAPHRAGME. s. m.

DIAPHRAGME. s. m. T. d' Anat. Muscle très-large et fort mince, situé à la base de la poitrine, qu' il sépare d' avec l' abdomen. Le diaphragme sert à la respiration. Il a reçu un coup qui lui perce le diaphragme.

Il se dit par analogie, en termes de Botanique, d' Une cloison transversale qui partage une silique, une capsule.

DIAPRER. v. a.

DIAPRER. v. a. Varier de plusieurs couleurs. Il ne s' emploie guère qu' en poésie.

DIAPRÉ, ÉE. participe

DIAPRÉ, ÉE. participe Il se dit aussi adjectivement. Les couleurs dont la nacre est diaprée. Les fleurs dont le gazon est diapré.

Dans le langage ordinaire, Prunes diaprées, Espèce de prunes violettes.

DIAPRUN. s. m.

DIAPRUN. s. m. T. de Pharmacie. Sorte d' opiat ou d' électuaire dont on incorpore les ingrédients au moyen de la pulpe de pruneaux.

DIAPRURE. s. f.

DIAPRURE. s. f. Variété de couleurs. La diaprure des prés. Il est vieux.

DIARRHÉE. s. f.

DIARRHÉE. s. f. T. de Médec. Dévoiement; maladie caractérisée par des évacuations alvines liquides et fréquentes, et qui est ordinairement due à l' inflammation de l' intestin. Avoir la diarrhée. Ces fruits donnent la diarrhée.

DIASCORDIUM. s. m.

DIASCORDIUM. s. m. (On prononce Diascordiome.) T. de Pharmacie. Électuaire très-composé dans lequel entrent, en assez grande proportion, des feuilles de Scordium, espèce de germandrée.

DIASTASE. s. f.

DIASTASE. s. f. T. de Chirur. Écartement, séparation de deux os qui étaient contigus, et particulièrement du tibia et du péroné, du cubitus et du radius.

DIASTOLE. s. f.

DIASTOLE. s. f. T. de Physiologie. Mouvement de dilatation du coeur et des artères. Il se dit par opposition à Systole, qui désigne Le mouvement contraire. C' est par le mouvement de la diastole que le sang des veines entre dans le coeur. La systole et la diastole du coeur.

DIASTYLE. s. m.

DIASTYLE. s. m. T. d' Archit. Manière d' espacer les colonnes en leur donnant trois diamètres d' entre-colonnement.

DIATHÈSE. s. f.

DIATHÈSE. s. f. T. de Médec. Disposition particulière d' une personne à être souvent ou habituellement affectée de telle ou telle maladie. Diathèse cancéreuse, scorbutique, rhumatismale, etc.

DIATONIQUE. adj. des deux genres

DIATONIQUE. adj. des deux genres T. de Musique. Qui procède par les tons naturels de la gamme. Chant diatonique. Genre diatonique.

DIATONIQUEMENT. adv.

DIATONIQUEMENT. adv. T. de Musique. Suivant l' ordre diatonique.

DIATRAGACANTE. s. m.

DIATRAGACANTE. s. m. T. de Pharmacie. Poudre composée adoucissante, dans laquelle il entre une assez grande quantité de gomme adragant: ce médicament est aujourd' hui peu employé.

DIATRIBE. s. f.

DIATRIBE. s. f. Dissertation critique. Il s' emploie principalement dans le genre polémique, et désigne Une critique amère et violente. On le dit aussi de Tout discours, de tout écrit violent et injurieux.

DICHORÉE. s. m.

DICHORÉE. s. m. (On prononce Dicorée.) T. de Versification grecque et de Versification latine. Pied composé de deux chorées ou trochées.

DICHOTOME. adj. des deux genres

DICHOTOME. adj. des deux genres (On prononce Dicotome.) T. d' Astron. Il se dit De la lune, quand l' hémisphère qu' elle tourne vers la terre n' est qu' à moitié éclairé par le soleil. La lune est dichotome.

DICHOTOME

DICHOTOME est aussi un terme de Botanique qui se dit Des parties divisées et subdivisées par bifurcation. La tige du gui est dichotome. Pédoncules dichotomes.

DICHOTOMIE. s. f.

DICHOTOMIE. s. f. (On prononce Dicotomie.) T. d' Astron. État de la lune quand la moitié seulement de son disque est éclairée par le soleil.

DICOTYLÉDONE. adj. des deux genres

DICOTYLÉDONE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes dont les semences ont deux lobes ou cotylédons. Les plantes, les végétaux dicotylédones. On l' emploie quelquefois substantivement, au féminin. Les légumineuses sont des dicotylédones.

DICTAME. s. m.

DICTAME. s. m. Plante herbacée, espèce d' origan, qui est fort aromatique, et qui passait jadis pour un puissant vulnéraire. Les anciens ont dit que le cerf, blessé d' une flèche, allait chercher le dictame, et que, dès qu' il en avait mangé, le fer tombait de sa plaie. Le dictame de Crète.

DICTAMEN. s. m.

DICTAMEN. s. m. (On prononce l' N.) T. dogmatique emprunté du latin, et qui n' est employé que dans cette phrase, Le dictamen de la conscience, Le sentiment intérieur de la conscience.

DICTATEUR. s. m.

DICTATEUR. s. m. Magistrat unique et souverain qu' on nommait extraordinairement à Rome, du temps de la république, en certaines occasions importantes, et seulement pour un certain temps. Fabius fut nommé dictateur dans la guerre contre Annibal. Par une dérogation à la coutume établie, Jules César fut fait dictateur perpétuel.

Il se dit, par extension, dans le style élevé, de Tout magistrat investi, temporairement ou à perpétuité, d' une autorité souveraine et absolue.

Fig. et fam., Prendre un ton de dictateur, Prendre un ton tranchant et absolu.

DICTATORIAL, ALE. adj.

DICTATORIAL, ALE. adj. Qui a rapport, qui appartient à la dictature. Pouvoir dictatorial. Autorité dictatoriale.

DICTATURE. s. f.

DICTATURE. s. f. Dignité, pouvoir de dictateur. Exercer la dictature. Sylla abdiqua la dictature. La dictature n' était ordinairement conférée que pour six mois. Après la mort de Jules César, la dictature fut abolie.

DICTÉE. s. f.

DICTÉE. s. f. Action de dicter un discours, une lettre, un devoir, etc. Écrire sous la dictée de quelqu' un. Ce commis, ce secrétaire écrit bien sous la dictée. Faire une dictée à des écoliers. La dictée du professeur a été fort longue. La dictée est finie.

Il se dit également, surtout dans les Colléges et dans les Écoles, de Ce qui a été dicté. Voici la dictée d' aujourd' hui. Copier une dictée.

DICTER. v. a.

DICTER. v. a. Prononcer mot à mot une phrase ou une suite de phrases, pour qu' une ou plusieurs autres personnes l' écrivent. Dicter une lettre à son secrétaire. Un professeur qui dicte un thème à ses écoliers. Je lui dictai quelques phrases, pour voir s' il savait l' orthographe. On l' emploie quelquefois absolument. On prétend que César dictait à plusieurs secrétaires en même temps. Il a dicté toute la nuit.

Il signifie aussi, Suggérer à quelqu' un ce qu' il doit dire. On a dicté à cet accusé toutes les réponses qu' il a faites.

Il signifie encore figurément, Inspirer. La raison, le sens commun nous dicte cela. La nature nous dicte que nous devons aimer nos parents.

Il signifie également, Prescrire, imposer. Dicter des lois, des ordres, des conditions. On lui a dicté la conduite qu' il devait tenir.

DICTÉ, ÉE. participe

DICTÉ, ÉE. participe Un écrit dicté par l' envie.

DICTION. s. f.

DICTION. s. f. Élocution, cette partie du style qui regarde le choix et l' arrangement des mots. Diction élégante. Diction pure. Diction vicieuse.

Il signifie quelquefois, La manière de dire, de prononcer un discours, des vers, etc. Cet orateur a une diction lourde et traînante.

DICTIONNAIRE. s. m.

DICTIONNAIRE. s. m. Vocabulaire, recueil de tous les mots d' une langue, rangés dans un certain ordre, et expliqués dans la même langue, ou traduits dans une autre. Dictionnaire français. Dictionnaire latin. Dictionnaire italien. Dictionnaire espagnol. Dictionnaire de la langue française. Dictionnaire anglais-français, français-anglais. Le dictionnaire de l' Académie française, ou simplement, de l' Académie. Le dictionnaire de Trévoux. Le dictionnaire de Richelet. Les mots de ce dictionnaire sont rangés par ordre alphabétique, sont rangés selon leur ordre de dérivation. Dictionnaire alphabétique. Dictionnaire par racines. Les articles d' un dictionnaire. Dictionnaire de poche.

Fam., Traduire à coups de dictionnaire, se dit De ceux qui, peu familiarisés avec une langue, sont obligés, pour la traduire, d' avoir fréquemment recours au dictionnaire. On le dit quelquefois par dénigrement D' un mauvais traducteur. Il a fait sa traduction à coups de dictionnaire.

DICTIONNAIRE

DICTIONNAIRE se dit aussi de Divers recueils faits par ordre alphabétique sur des matières de littérature, de sciences ou d' arts. Dictionnaire des étymologies ou étymologique. Dictionnaire des rimes. Dictionnaire des homonymes. Dictionnaire poétique. Dictionnaire de la Fable. Dictionnaire historique. Dictionnaire biographique. Dictionnaire géographique ou de géographie. Dictionnaire de médecine, de chimie, de chirurgie. Dictionnaire de marine. Dictionnaire de musique. Dictionnaire raisonné des arts et des sciences. On dit mieux, Dictionnaire des termes de marine, de médecine, d' architecture, etc., lorsqu' il ne s' agit que D' une simple explication des termes propres à ces différents arts.

Fig. et fam., C' est un dictionnaire vivant, se dit D' une personne qui a des connaissances fort étendues, et qui les communique aisément.

DICTON. s. m.

DICTON. s. m. Mot ou sentence qui a passé en proverbe. Un vieux dicton. C' est un dicton populaire.

Il signifie quelquefois, Raillerie, mot plaisant et piquant contre quelqu' un. Le satirique donne à chacun son dicton. Il est familier dans les deux sens.

DICTUM. s. m.

DICTUM. s. m. (On prononce Dictome.) Mot emprunté du latin. Dispositif d' un jugement, d' un arrêt; cette partie d' un jugement, d' un arrêt qui contient ce que le juge prononce et ordonne. Le dictum d' une sentence, d' un arrêt.

DIDACTIQUE. adj. des deux genres

DIDACTIQUE. adj. des deux genres Qui est destiné à instruire, qui sert, qui est propre à l' enseignement. Ordre didactique. Termes didactiques. Langage didactique. Ouvrage didactique. Dans le genre didactique. Poëme didactique.

Il s' emploie absolument comme substantif masculin, et se dit Du langage didactique, du genre didactique. Ce mot n' est usité que dans le didactique.

Il s' emploie de même absolument comme substantif féminin, et se dit de L' art d' enseigner. Les règles de la didactique.

DIDACTIQUEMENT. adv.

DIDACTIQUEMENT. adv. D' une manière didactique. Il est peu usité.

DIDYME. adj. des deux genres

DIDYME. adj. des deux genres T. de Botan. Qui est formé de deux parties plus ou moins arrondies, et accouplées. Racine didyme. Les étamines de la mercuriale ont des anthères didymes.

DIDYNAMIE. s. f.

DIDYNAMIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes pourvues de quatre étamines, dont deux longues et deux courtes. Les labiées appartiennent à la didynamie.

DIÉRÈSE. s. f.

DIÉRÈSE. s. f. T. de Gram. Division d' une diphthongue en deux syllabes. Les Latins disaient quelquefois par diérèse aulaï pour aulae.

DIÉRÈSE

DIÉRÈSE en termes de Chirurgie, se dit d' Une opération qui consiste à diviser, à dilater ou à séparer des parties dont le rapprochement, l' union ou la continuité sont nuisibles.

DIÈSE. s. m.

DIÈSE. s. m. (Anciennement on disait aussi, Diesis.) T. de Musique. Signe formé de deux doubles barres croisées, qui se met, soit devant une note, pour indiquer qu' il faut la hausser d' un demi-ton; soit à la clef, sur la ligne où se place la note qui doit être haussée d' un demi-ton dans tout le courant de l' air, du morceau. Cette note est marquée d' un dièse. Dans le ton de sol il y a un dièse à la clef, sur la ligne du fa. On appelle Dièse accidentel, Celui qui se met devant une note, par opposition à Ceux que l' on met à la clef.

Il se dit quelquefois Des notes haussées d' un demi-ton, abstraction faite des signes. Il y a deux dièses dans le ton de ré.

Il est aussi adjectif des deux genres, et se dit D' une note marquée d' un dièse, ou haussée d' un demi-ton. Cette note est dièse. Dans le ton de sol le fa est dièse. Faire entendre l' ut dièse.

DIÉSER. v. a.

DIÉSER. v. a. T. de Musique. Marquer d' un dièse, ou Hausser d' un demi-ton. Il faut diéser cette note.

DIÉSÉ, ÉE. participe

DIÉSÉ, ÉE. participe Note diésée.

DIÈTE. s. f.

DIÈTE. s. f. Régime de vie propre à conserver ou à rétablir la santé. Il se dit surtout en parlant De la nourriture. On lui a ordonné une diète exacte. Diète lactée. Diète végétale.

Il signifie plus ordinairement, L' action de se priver d' aliments pour rétablir sa santé. Faire diète. Mettre un malade à la diète. Être à la diète. Observer une diète rigoureuse, sévère. Diète absolue, complète. Une longue diète.

DIÈTE

DIÈTE se dit aussi, dans certains États, d' Une assemblée où l' on traite des affaires publiques. Diète générale. Diète particulière. Diète fédérative ou fédérale. Diète de Pologne, de Suède. Diète helvétique. La diète des États de la confédération germanique. Convoquer, assembler la diète. Rompre la diète.

Il se dit pareillement de Certaines assemblées qui se tiennent, dans quelques ordres religieux, entre deux chapitres généraux, pour ce qui regarde leur discipline.

DIÉTÉTIQUE. adj. des deux genres

DIÉTÉTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui concerne la diète, le régime de vie propre à conserver ou à rétablir la santé. Régime diététique. L' emploi des moyens diététiques.

Il s' emploie aussi comme substantif féminin, et se dit de L' art de conserver ou de rendre la santé par les moyens diététiques. Le préceptes de la diététique.

DIÉTINE. s. f.

DIÉTINE. s. f. Diète particulière. Les diétines de Pologne.

DIEU. s. m.

DIEU. s. m. L' Être suprême, créateur et conservateur de l' univers. Il s' emploie très-souvent d' une manière absolue et sans article. Il n' y a qu' un seul Dieu. Il ne saurait y avoir plusieurs Dieux. Nous adorons tous le même Dieu. Le Dieu qui a tout créé. Dieu est appelé dans l' Écriture sainte le Dieu des armées, le Dieu des vengeances, le Dieu des miséricordes, le Dieu jaloux, le Dieu fort, le Dieu de vérité, le Dieu vivant, etc. Nier qu' il y ait un Dieu. Nier Dieu. Dieu est infini, éternel, immuable, tout-puissant, tout bon, tout miséricordieux. Dieu est la souveraine sagesse. Traité de l' existence de Dieu. Les attributs de Dieu. La toute-puissance, la majesté infinie de Dieu. Le tribunal de Dieu. Le culte d' adoration n' est dû qu' à Dieu seul. C' est une grâce de Dieu, une bénédiction de Dieu, un don de Dieu, une protection visible de Dieu. Croire en Dieu. Aimer, adorer, honorer Dieu. Prier Dieu. Louer Dieu. Demander pardon à Dieu. Invoquer le nom de Dieu. Se recommander à Dieu. Servir Dieu. Avoir recours à Dieu. Mettre sa confiance, son espérance en Dieu. Dieu puissant, secourez-nous. Pardonnez-moi, grand Dieu. Ô mon Dieu, je t' implore. Prendre, recevoir toutes choses de la main de Dieu. Avoir la crainte de Dieu. Élever ses enfants dans la crainte de Dieu. Se conformer, se résigner à la volonté de Dieu. Rendre gloire à Dieu. Vivre selon Dieu. Renier son Dieu. Revenir à Dieu. Dieu l' a touché. Offenser Dieu. Jurer Dieu. Blasphémer le nom de Dieu. Prendre le nom de Dieu en vain. Dieu rendra à chacun selon ses oeuvres. Le bras de Dieu l' a frappé. On reconnaît en cela le doigt de Dieu. Le christianisme enseigne qu' il y a trois personnes en Dieu. JÉSUS-CHRIST est Dieu-Homme, est Homme-Dieu. Le Fils de Dieu. La Vierge est appelée la mère de Dieu. Etc. Par opposition Aux fausses divinités du paganisme, on dit: Le vrai Dieu. Le Dieu des chrétiens. Etc.

Être devant Dieu, Être mort.

Prov., L' homme propose et Dieu dispose, Les desseins des hommes ne réussissent qu' autant qu' il plaît à Dieu; souvent nos entreprises tournent d' une manière opposée à nos voeux et à nos espérances.

Prov., La voix du peuple est la voix de Dieu, D' ordinaire le sentiment général est fondé sur la vérité.

Prov. et fig., Ce que femme veut, Dieu le veut, Les femmes veulent ardemment ce qu' elles veulent, et elles viennent ordinairement à bout de l' obtenir.

Prov., Cela va comme il plaît à Dieu, se dit D' une affaire dont la conduite est abandonnée, négligée. Tout va, dans cette maison, comme il plaît à Dieu.

Prov., Ne craindre ni Dieu ni diable, se dit D' un méchant homme, d' un homme déterminé qu' aucune crainte n' arrête.

C' est un homme de Dieu, tout de Dieu, tout en Dieu, se dit D' un homme fort pieux, fort dévot. On dit dans le même sens, Être abîmé en Dieu.

Prov. et fig., Cela lui vient de la grâce de Dieu, lui vient de Dieu grâce, se dit De tout ce qui arrive d' avantageux sans qu' on y ait contribué par ses soins ou par son travail.

Par la grâce de Dieu. Formule que des princes souverains mettent dans leurs titres, pour dire qu' ils ne tiennent leur puissance que de Dieu.

Prov., Il ne relève que de Dieu et de son épée, se dit D' un prince souverain qui n' en reconnaît aucun autre au-dessus de lui.

Le bon Dieu, Dieu. Prier le bon Dieu. Le bon Dieu vous bénira.

Dans la Religion catholique, Le bon Dieu, signifie aussi, L' hostie consacrée. On lève le bon Dieu. Il se dit particulièrement Du viatique. On va porter le bon Dieu à ce malade. Il a reçu le bon Dieu.

Le lever-Dieu, Le moment de la messe où le prêtre élève l' hostie.

La Fête-Dieu, La fête du saint sacrement.

Hôtel-Dieu. Nom donné à l' hôpital principal de plusieurs villes. L' Hôtel-Dieu de Paris, de Lyon. Chirurgien de l' Hôtel-Dieu.

S' il plaît à Dieu. Façon de parler conditionnelle dont on se sert en parlant Des choses qu' on souhaite ou qu' on a intention de faire. Il en réchappera, s' il plaît à Dieu. Je compte partir demain, s' il plaît à Dieu. Dans une acception à peu près semblable, ou dit aussi, Avec l' aide de Dieu, et familièrement, Dieu aidant.

Dieu le veuille. Plût à Dieu. Dieu vous entende. Façons de parler qui servent à marquer le désir que l' on a qu' une chose soit. On dit dans un sens contraire: Dieu m' en garde. Dieu m' en préserve. À Dieu ne plaise. Etc.

On disait autrefois, après avoir fait une promesse solennelle, après avoir fait un serment, Ainsi Dieu me soit en aide, ou Ainsi Dieu m' aide, Que Dieu m' accorde son aide, autant que je tiendrai ma promesse, que je serai fidèle à mon serment.

Dieu vous bénisse. Dieu vous assiste. Dieu vous contente. Dieu vous soit en aide. Façons de parler familières qui s' employaient Lorsqu' une personne éternuait, et dont on se sert encore quelquefois pour adoucir le refus qu' on fait à un pauvre de lui donner l' aumône.

Dieu vous conserve. Dieu vous conduise. Dieu vous le rende. Façons de parler qu' on emploie pour souhaiter du bien à quelqu' un, ou pour le remercier de celui qu' on en a reçu.

Dieu vous garde ou vous gard. Ancienne façon de parler qui s' employait pour saluer quelqu' un en l' abordant.

Grâce à Dieu. Dieu merci. Dieu soit loué, en soit loué. Façons de parler qui s' emploient pour exprimer que l' on reconnaît tenir une chose de la bonté de Dieu. Elles servent quelquefois à témoigner le contentement qu' on éprouve de quelque chose. Dieu soit loué! nous voilà délivrés de cet importun.

Dieu merci et vous. Dieu merci et à vous. Façons de parler dont le peuple se servait autrefois pour témoigner de la reconnaissance, ou par civilité.

Pour l' amour de Dieu, Dans la seule vue de plaire à Dieu. Faire quelque chose pour l' amour de Dieu. Cette locution signifie, dans le discours familier, Sans aucun intérêt. On lui a donné cela pour l' amour de Dieu. Elle s' emploie aussi Lorsqu' on prie instamment quelqu' un de quelque chose: dans ce sens, elle est très-familière aux mendiants, qui demandent qu' on leur fasse l' aumône pour l' amour de Dieu. On dit quelquefois ironiquement, Comme pour l' amour de Dieu, pour exprimer qu' une chose est faite ou donnée à contre-coeur, ou qu' un don est fait avec lésinerie. On lui en a donné comme pour l' amour de Dieu.

Au nom de Dieu, s' emploie également Lorsqu' on veut prier quelqu' un avec plus d' instance.

Sur mon Dieu. Devant Dieu. Dieu m' est témoin. Dieu m' en est témoin. Locutions qui marquent affirmation et serment.

Dieu sait. Façon de parler qui s' emploie pour assurer fortement ce qu' on veut dire. Dieu sait si vous serez bien reçu. Dieu sait comme vous vous réjouirez. Nous étions dans cette compagnie tous gens de bonne humeur, Dieu sait la joie.

Dieu sait, se dit aussi pour affirmer qu' on n' a point fait une chose. Dieu sait si je l' ai fait. Dieu sait si j' en ai eu la pensée. Si j' en ai eu la pensée, Dieu le sait. Si je l' ai fait, Dieu le sait.

Dieu sait, se dit encore pour marquer l' incertitude où l' on est de quelque chose. Dieu sait ce qui en arrivera. Ce qui en arrivera, Dieu le sait. Tout cela va Dieu sait comme. On dit quelquefois dans le même sens, Dieu le sache. Vous me demandez ce que je deviendrai, Dieu le sache.

Entre Dieu et soi, Secrètement.

Dieu! Bon Dieu! Mon Dieu! Grand Dieu! Juste Dieu! etc. Exclamations d' étonnement, d' admiration, d' impatience, de douleur, d' inquiétude, de crainte, etc. Dieu, que cela est beau! Dieu, qu' il est laid! Eh! mon Dieu, laissons cela. Bon Dieu, qu' il est lent! Oh Dieu, que je souffre! Mon Dieu, que va-t-il arriver? Mon Dieu, ayez pitié de moi! Dieu, quel malheur! Ah! mon Dieu, qu' avez-vous fait?

DIEU

DIEU se dit aussi Des fausses divinités qu' adorent les nations païennes. Employé absolument et au pluriel, il s' entend ordinairement Des divinités du paganisme ancien. Les dieux des gentils. Les faux dieux. Les dieux de la Fable. Les dieux de l' Olympe. Les douze grands dieux. Les dieux du premier ordre. Les dieux du second ordre. Jupiter est le maître des dieux, le père des hommes et des dieux. Neptune est le dieu de la mer. Mars, dieu de la guerre. Le dieu de la poésie est Apollon. Les dieux infernaux. Les dieux marins. Le combat des Titans contre les dieux. Le courroux des dieux. Cybèle est appelée la Mère des dieux. Les dieux indigètes. Les dieux lares. Le dieu tutélaire d' une cité. Les dieux protecteurs. Dieux! Grands dieux! Plût aux dieux! Sacrifier aux dieux. Renverser les temples des dieux. Mettre au rang des dieux. Les dieux de la Gaule, de la Germanie. Les dieux fétiches. Les dieux de l' Inde. Le dieu Vichnou. Ils représentent leurs dieux sous des formes bizarres et monstrueuses. En ce sens, il a un féminin, qui est Déesse: voyez ce mot.

Demi-dieu, Être fabuleux qui est censé participer de la nature divine, comme les faunes. Il se dit aussi d' Un homme que l' on croyait né d' un dieu et d' une mortelle, comme Hercule.

Fig. et fam., Promettre, jurer ses grands dieux, Promettre, affirmer avec de grands serments.

Fig., Les dieux de la terre, se dit Des rois, des princes souverains, et en général de Ceux qui ont beaucoup d' autorité et de pouvoir. L' Écriture sainte appelle aussi figurément Dieux, Les hommes qui ont l' autorité. J' ai dit, vous êtes des dieux. Il sera amené devant les dieux, Devant les juges.

Fig. et fam., Comme un dieu, Très-bien, parfaitement. Il parle comme un dieu.

DIEU

DIEU se dit, figurément, de Celui qui est l' objet d' un grand enthousiasme, d' une vénération profonde, d' une vive reconnaissance, d' un extrême attachement. Ils le regardaient comme leur sauveur et leur dieu. Il fut pour moi comme un dieu bienfaisant. Cette mère est idolâtre de son fils, elle en fait son dieu. Elle adore son mari; c' est son tout, c' est son dieu.

Faire son dieu ou Se faire un dieu de quelque chose, Avoir pour quelque chose un grand attachement. Il fait son dieu de son coffre-fort. Il n' aime que les richesses, il en fait son dieu. Ce sont des gens qui se font un dieu de leur ventre.

Fam., Vous êtes un dieu, se dit Pour exprimer à un homme la vive satisfaction qu' on éprouve de ce qu' il a fait.

DIEUDONNÉ. s. m.

DIEUDONNÉ. s. m. Surnom qu' on donne à quelques enfants, surtout à des fils de princes, dont on regarde la naissance comme un bienfait du ciel.

DIFFAMANT, ANTE. adj.

DIFFAMANT, ANTE. adj. Qui diffame, qui est fait, qui est dit pour flétrir la réputation. Discours diffamant. Paroles diffamantes. Cela est bien diffamant.

DIFFAMATEUR. s. m.

DIFFAMATEUR. s. m. Celui qui diffame par des paroles ou par des écrits. Diffamateur public. Insigne diffamateur. Lâche diffamateur.

DIFFAMATION. s. f.

DIFFAMATION. s. f. Action de diffamer par des paroles ou par des écrits. La diffamation d' un honnête homme est un crime. Il n' a pu souffrir une si cruelle diffamation. Se rendre coupable de diffamation. Être en butte à de lâches diffamations.

DIFFAMATOIRE. adj. des deux genres

DIFFAMATOIRE. adj. des deux genres Qui diffame, qui est fait, qui est dit pour diffamer. Libelle diffamatoire. Écrit diffamatoire. Discours diffamatoire. Les faiseurs de libelles diffamatoires sont punissables par les lois.

DIFFAMER. v. a.

DIFFAMER. v. a. Décrier, chercher à déshonorer, à perdre de réputation. Il l' a diffamé partout. Il ne cesse de le diffamer. Il l' a diffamé bien à tort par ses écrits. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. C' est se diffamer soi-même que d' écrire pour diffamer les autres.

DIFFAMÉ, ÉE. participe

DIFFAMÉ, ÉE. participe

DIFFÉREMMENT. adv.

DIFFÉREMMENT. adv. D' une manière différente. Ils en parlent tous deux fort différemment. Je pense bien différemment. Il a raconté l' affaire différemment de ce qu' elle s' est passée. Les princes agissent différemment des peuples.

DIFFÉRENCE. s. f.

DIFFÉRENCE. s. f. Dissemblance. Grande, extrême différence. Différence notable, considérable, essentielle. Différence très-sensible. Légère différence. Il y a grande différence entre l' un et l' autre, de l' un à l' autre, de l' un avec l' autre. Différence de longueur, de largeur. Différence de personnes, de sexe, d' âge. Différence de rang, d' origine. Cela établit, met entre eux une grande différence. La différence qui est, qui existe entre nous. La différence n' est pas bien marquée. Voilà quelle est la différence de vous à moi.

Faire la différence, sentir la différence, Saisir, connaître, apprécier, voir ce qui rend une chose distincte d' une autre. Je connais ces tableaux, ces personnes, j' en sais faire la différence. Ce mot a deux acceptions très-distinctes; en sentez-vous la différence? On dit de même, Faire ou mettre de la différence entre deux personnes, entre deux choses, Reconnaître qu' elles diffèrent l' une de l' autre. Je fais de la différence, une grande différence entre vous et lui. Il ne met aucune différence entre eux.

DIFFÉRENCE

DIFFÉRENCE en Logique, se dit de La qualité essentielle qui distingue entre elles les espèces de même genre. Une définition est composée de genre et de différence. Dans cette définition, L' âme est une substance incorporelle, Substance est le genre, et Incorporelle est la différence qui distingue l' âme des substances corporelles. On dit aussi, Différence spécifique.

DIFFÉRENCE

DIFFÉRENCE en Mathématique, se dit de L' excès d' une quantité sur une autre. La différence de 6 et de 4 est 2.

DIFFÉRENCIER. v. a.

DIFFÉRENCIER. v. a. Distinguer, mettre de la différence. Cela sert à les différencier. Une bonne définition doit différencier le genre de l' espèce.

DIFFÉRENCIER

DIFFÉRENCIER en Mathématique: voyez DIFFÉRENTIER.

DIFFÉRENCIÉ, ÉE. participe

DIFFÉRENCIÉ, ÉE. participe

DIFFÉREND. s. m.

DIFFÉREND. s. m. Débat, contestation, querelle. Ils ont eu différend ensemble. Il faut leur laisser vider ces différends. Faire naître un différend. Apaiser, assoupir un différend. Juger le différend.

Il signifie aussi, Ce qui fait la différence; et alors il ne s' emploie guère qu' en parlant D' une valeur sur laquelle on conteste. Vous voulez douze cents francs de votre cheval, je ne veux vous en donner que mille: partageons le différend par la moitié, partageons le différend, c' est-à-dire, Donnez-le-moi pour onze cents francs.

DIFFÉRENT, ENTE. adj.

DIFFÉRENT, ENTE. adj. Dissemblable, qui n' est point de même. Ce sont deux hommes bien différents. Ils sont différents d' humeur, de langage. Ils sont différents d' opinion, de sentiment. Opinions différentes. Moeurs différentes. Ce sont choses bien différentes. Ce mot a plusieurs sens différents, plusieurs acceptions différentes. Ils ont employé l' un et l' autre des moyens différents.

Fam., Cela est différent, bien différent, C' est bien autre chose que ce que l' on disait, que ce que je pensais.

Prov., Ces deux choses sont différentes comme le jour et la nuit, Elles sont extrêmement différentes.

DIFFÉRENT

DIFFÉRENT se dit souvent, au pluriel, De plusieurs personnes ou de plusieurs choses considérées seulement comme distinctes. Différentes personnes me l' ont dit. Employer différents moyens. Par différentes voies. Ce mot a différentes acceptions.

DIFFÉRENTIEL, ELLE. adj.

DIFFÉRENTIEL, ELLE. adj. T. de Mathém. Qui procède par différences. Il est spécialement et presque uniquement usité pour caractériser Une sorte particulière de calcul qui considère les quantités variables dans leur mode d' accroissement par différences infiniment petites. Calcul différentiel.

Quantité différentielle, ou substantivement, Différentielle, Accroissement d' une quantité variable, considéré comme infiniment petit. Une différentielle.

DIFFÉRENTIER. v. a.

DIFFÉRENTIER. v. a. T. de Mathém. Différentier une quantité variable, En prendre l' accroissement infiniment petit.

DIFFÉRENTIÉ, ÉE. participe

DIFFÉRENTIÉ, ÉE. participe

DIFFÉRER. v. a.

DIFFÉRER. v. a. Retarder, remettre à un autre temps. Différer une démarche, une affaire, la différer de jour en jour. Différer un payement. Cela ne peut se différer, ne peut être différé plus longtemps.

Il est aussi neutre. Ne différez point d' y aller. Ne différez point de mettre ordre à vos affaires. Partez sans différer.

Prov., Ce qui est différé n' est pas perdu.

DIFFÉRÉ, ÉE. participe

DIFFÉRÉ, ÉE. participe

DIFFÉRER. v. n.

DIFFÉRER. v. n. Être dissemblable, n' être pas de même. Ils diffèrent en un point, en cela. C' est en cela qu' ils diffèrent l' un de l' autre. Mon opinion diffère beaucoup de la sienne. Un homme qui diffère d' un autre par le caractère.

Différer d' opinion, d' avis, etc., ou absolument, Différer, Avoir une opinion différente. Les historiens diffèrent entre eux sur ce point.

DIFFICILE. adj. des deux genres

DIFFICILE. adj. des deux genres Qui est malaisé, qui donne de la peine. Un travail difficile. Une opération difficile. Une entreprise difficile, difficile à exécuter. Cette entreprise est de difficile exécution. Cela est difficile à faire. Un auteur difficile, difficile à entendre. Ce passage, ce texte est difficile, difficile à expliquer. Un problème difficile, difficile à résoudre. Un homme de difficile accès, de difficile abord. Un lieu de difficile accès. L' accès en est difficile. Un chemin difficile. Un cheval difficile à ferrer. Ce métal est difficile à travailler, à manier. Un homme difficile à gouverner. Il est difficile de le contenter. Il est difficile à contenter. Un mot difficile à prononcer, à retenir. Il est difficile d' imaginer rien de plus beau. Il fut alors bien difficile de s' entendre. Il n' a pas été difficile de montrer l' absurdité de cette doctrine. Il me paraît difficile de mieux faire.

Temps difficiles, Les temps de guerre, de désordres, de troubles, de disette, etc. On dit en un sens analogue: Un temps difficile à passer. Des circonstances difficiles. Etc. On dit encore, Être, se trouver dans une position, dans une situation difficile, Être dans une position délicate, embarrassante.

Prov. et fig., Jeunesse est difficile à passer, Dans la jeunesse, on a bien de la peine à modérer ses passions.

Être difficile à vivre, être d' une humeur difficile, d' un naturel, d' un caractère difficile, etc., et figurément, Être difficile à manier, Être d' une humeur fâcheuse, peu accommodante. C' est un homme très-difficile à vivre, d' un caractère fort difficile.

DIFFICILE

DIFFICILE signifie aussi, Exigeant, délicat. Être difficile sur les aliments, etc. Être difficile sur le choix des mots. Se montrer difficile. Il est devenu bien difficile. C' est un critique difficile, très-difficile. On dit familièrement et substantivement, dans le même sens, Faire le difficile, la difficile.

DIFFICILEMENT. adv.

DIFFICILEMENT. adv. Avec difficulté, avec peine. Vous ne passerez par ce chemin que difficilement. Il entend, il parle difficilement. Il compose difficilement. Il marche difficilement. On change difficilement de caractère, d' opinions, d' habitude.

DIFFICULTÉ. s. f.

DIFFICULTÉ. s. f. Ce qui rend une chose difficile, pénible. La difficulté d' une opération. La difficulté des chemins, des passages. Ce travail est pour lui sans difficulté.

Il se dit aussi Du manque de facilité pour quelque action que ce soit. Difficulté de parler, de respirer, d' uriner. Il ne parle qu' avec beaucoup de difficulté, qu' avec une extrême difficulté. Éprouver de la difficulté à marcher. Avoir de la difficulté, trouver de la difficulté à faire une chose. Je l' ai fait sans aucune difficulté. Vous trouverez peut-être de la difficulté à obtenir cela.

Il signifie encore, Ce qu' il y a de difficile en quelque chose, obstacle, empêchement, traverse, opposition. Légère difficulté. Petite difficulté. De graves difficultés. Cette affaire est pleine, est hérissée de difficultés. Ce travail offre, présente d' assez grandes difficultés. Surmonter toutes sortes de difficultés. Vaincre les difficultés. Apporter une difficulté. Faire naître des difficultés. Examiner, lever, résoudre une difficulté. Passer par-dessus une difficulté. Le noeud, le point de la difficulté.

Cela peut souffrir, peut éprouver quelque difficulté, de grandes difficultés, etc., Quelque difficulté, de grandes difficultés peuvent s' opposer à cela, peuvent empêcher que cela ne se fasse, ne réussisse. L' affaire souffrira, éprouvera peut-être des difficultés. On dit souvent dans le sens contraire: Cela ne souffre point, ne reçoit point, ne peut point souffrir, éprouver de difficulté. Cela ne fait aucune difficulté. Je n' y vois point de difficulté. Il n' y a pas de difficulté. Ces trois dernières phrases s' emploient fréquemment, dans le langage familier, pour marquer adhésion, consentement.

DIFFICULTÉ

DIFFICULTÉ signifie également, Objection, raison alléguée contre. Soulever, élever une difficulté. Former une difficulté. C' est un homme qui fait des difficultés sur tout.

Prov. et fig., Cet homme est le père des difficultés, Il élève des difficultés sur tout.

Cette proposition ne souffre point de difficulté, Elle est incontestable.

Faire difficulté de quelque chose, Y avoir de la répugnance, en faire scrupule. Il y a des gens qui ne font difficulté de rien. Il fait difficulté de se charger de l' affaire. On dit aussi absolument, Faire des difficultés. Elle ne se décida qu' après avoir fait beaucoup de difficultés, ou simplement, qu' après beaucoup de difficultés.

DIFFICULTÉ

DIFFICULTÉ signifie en outre, Obscurité d' un texte, endroit difficile à entendre. Ce commentateur passe rapidement sur les difficultés.

Il signifie aussi, Différend, contestation. Les deux frères ont eu quelque difficulté ensemble. Ce sens est familier.

SANS DIFFICULTÉ. loc. adv.

SANS DIFFICULTÉ. loc. adv. Indubitablement, sans doute, volontiers. Si vous avez ces gens-là pour vous, vous réussirez sans difficulté. Je m' y rendrai sans difficulté.

DIFFICULTUEUX, EUSE. adj.

DIFFICULTUEUX, EUSE. adj. Qui se rend difficile sur tout, qui allègue des difficultés, qui fait des difficultés sur toutes choses. C' est un homme fort difficultueux. C' est un esprit difficultueux.

DIFFORME. adj. des deux genres

DIFFORME. adj. des deux genres Laid, défiguré, qui n' a pas la figure, la forme ou les proportions qu' il devrait avoir. Visage difforme. Jambe difforme. Cela le rend tout difforme. Ce bâtiment est difforme.

Il se dit figurément Des choses morales. Rien de plus difforme que le vice.

DIFFORMER. v. a.

DIFFORMER. v. a. Changer, gâter, altérer la forme. Il s' emploie surtout en parlant De monnaies et autres choses semblables. Difformer une médaille. On ordonna que ces coins fussent difformés. Il est défendu aux orfévres de difformer les monnaies.

DIFFORMÉ, ÉE. participe

DIFFORMÉ, ÉE. participe

DIFFORMITÉ. s. f.

DIFFORMITÉ. s. f. Défaut très-apparent dans la forme, dans les proportions. Cela fait une grande difformité. Les loupes, la bosse, sont des difformités. Les difformités de la taille. La difformité d' un membre. Corriger une difformité. La difformité d' un bâtiment.

Il se dit figurément Des choses morales. La difformité du vice.

DIFFRACTION. s. f.

DIFFRACTION. s. f. T. d' Optique. Phénomène qui s' opère quand les rayons lumineux passent très-près des limites des milieux où ils se meuvent, en sorte qu' ils semblent se diviser et s' infléchir.

DIFFUS, USE. adj.

DIFFUS, USE. adj. Verbeux, prolixe, trop abondant en paroles. Il s' applique Aux personnes, et Au discours, aux ouvrages d' esprit. Cet avocat plaide bien, mais il est diffus. Un auteur, un écrivain diffus. Un style diffus. Un langage diffus. Un ouvrage diffus. Une explication diffuse.

En Botan., Tige diffuse, Celle dont les ramifications, naissant de tous côtés, s' étalent horizontalement, comme dans la fumeterre. On dit également, Des rameaux diffus.

DIFFUSÉMENT. adv.

DIFFUSÉMENT. adv. D' une manière diffuse. Il parle diffusément.

DIFFUSION. s. f.

DIFFUSION. s. f. T. de Physique. Il se dit Des fluides, et signifie, L' action de se répandre, ou L' état de ce qui est répandu. Diffusion de lumière, de la lumière. La diffusion du son.

DIFFUSION

DIFFUSION se dit figurément, dans le langage ordinaire, de La prolixité, de la trop grande abondance de paroles: il s' applique Aux personnes, et Au discours, aux ouvrages d' esprit. En cherchant à éviter la diffusion, on tombe quelquefois dans l' obscurité. On reproche de la diffusion à cet auteur. Son style n' est pas toujours exempt de diffusion. Le défaut de cet ouvrage est la diffusion.

DIGASTRIQUE. adj.

DIGASTRIQUE. adj. T. d' Anat. Il se dit De certains muscles qui ont deux portions charnues ou comme deux ventres attachés bout à bout. Le muscle digastrique de la mâchoire inférieure.

DIGÉRER. v. a.

DIGÉRER. v. a. Faire la digestion des aliments qu' on a pris. Digérer les viandes, les aliments. On l' emploie aussi absolument. Il a l' estomac faible, il ne digère pas bien.

Il signifie figurément, Examiner à fond une affaire, un sujet quelconque, le réduire, par la méditation, à l' ordre, à l' état où il doit être. Digérer une affaire, un projet, un système. Il y a de bonnes choses dans ce livre, mais elles sont mal digérées.

Il signifie particulièrement, Se rendre compte d' une chose, de manière à la bien concevoir, à la posséder parfaitement. C' est un homme qui lit beaucoup, mais qui ne digère pas ses lectures.

Il signifie encore figurément et familièrement, Souffrir, supporter quelque chose de fâcheux. Il ne peut digérer le mauvais traitement qu' on lui a fait. Cela est bien dur à digérer. Digérer un affront.

Cela est dur à digérer, se dit aussi D' une chose difficile à croire.

DIGÉRER

DIGÉRER en termes de Chimie, s' emploie comme verbe neutre, et signifie, Être mis en digestion. On fait digérer ces matières à un feu lent.

DIGÉRÉ, ÉE. participe

DIGÉRÉ, ÉE. participe

DIGESTE. s. m.

DIGESTE. s. m. Recueil des décisions des plus fameux jurisconsultes romains, composé par ordre de l' empereur Justinien, qui leur donna force de loi. Les lois du Digeste. Le Digeste est divisé en cinquante livres. Voyez PANDECTES.

DIGESTEUR. s. m.

DIGESTEUR. s. m. T. de Chimie. Vase dans lequel on peut élever l' eau à une haute température sans qu' elle bouille. L' eau s' échappe avec un très-grand bruit de la marmite ou digesteur de Papin, au moment où on soulève la soupape. Le digesteur est propre à cuire très-promptement les viandes et à dissoudre la gélatine des os.

DIGESTIF, IVE. adj.

DIGESTIF, IVE. adj. Il se dit, en termes d' Anatomie, De ce qui sert à la digestion. Les organes digestifs. L' appareil digestif. Les facultés digestives.

Il se dit, en Médecine, Des remèdes qui aident à la digestion. Remède digestif. Poudre digestive. Pastilles digestives.

Il se dit, en Chirurgie, D' une espèce d' onguent ou de liniment qu' on emploie pour favoriser la suppuration des plaies. Onguent, topique digestif.

Il s' emploie quelquefois comme substantif, dans les deux derniers sens. L' eau de Seltz est un digestif.

DIGESTION. s. f.

DIGESTION. s. f. Élaboration, coction des aliments dans l' estomac. Faire digestion. Cela aide à la digestion, trouble, empêche la digestion. Ces viandes sont de facile, de difficile, de dure digestion. L' exercice facilite la digestion.

Il se dit également, en Physiologie, de La fonction par laquelle s' opère la digestion. La digestion nécessite l' action de plusieurs organes.

Fig. et fam., Cet affront, ce traitement est de dure digestion, Il est difficile à supporter. Cette entreprise est de dure digestion, Elle est difficile, pénible. Ce livre, cet ouvrage est de dure digestion, est un morceau de dure digestion, Il est difficile à entendre, ou pénible à lire. On dit encore, Cela est de dure digestion, en parlant D' une chose difficile à croire.

DIGESTION

DIGESTION en termes de Chimie, Opération par laquelle on tient longtemps certaines matières en contact avec des liquides, pour en extraire les parties solubles. Mettre des plantes en digestion.

DIGITAL, ALE. adj.

DIGITAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient aux doigts. Artères, veines digitales. Nerfs digitaux.

Impressions digitales, Légères dépressions qu' on observe à la face interne des os du crâne.

DIGITALE. s. f.

DIGITALE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes, ainsi nommées parce que leur fleur approche de la figure d' un dé à coudre. Digitale blanche. Digitale pourprée.

DIGITÉ, ÉE. adj.

DIGITÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Découpé en forme de doigts. Feuilles digitées.

DIGNE. adj. des deux genres

DIGNE. adj. des deux genres Qui mérite quelque chose. Il se prend en bien et en mal. Digne de louange, de récompense. Digne d' estime, de confiance. Digne de mépris, de punition. C' est un homme digne de mort, de la mort. Digne de la corde. Digne de grâce, de pardon. Il était digne d' un meilleur traitement, d' une meilleure fortune, d' un meilleur sort. Se rendre digne des bontés de quelqu' un. Son sort est digne d' envie. Un objet digne d' attention. Un spectacle digne de pitié. Il n' est pas digne de cette place, de cet emploi. Être digne du trône. Alexandre, en mourant, dit qu' il laissait son empire au plus digne. Digne d' être aimé, adoré. Il n' est pas digne qu' on le regarde, qu' on fasse rien pour lui. Il n' est pas digne de vivre.

Digne de croyance, digne de foi, Qui mérite qu' on lui donne croyance, qu' on ajoute foi à ce qu' il dit. Témoin digne de foi.

C' est un digne sujet, se dit D' une personne très-capable de bien remplir un emploi.

DIGNE

DIGNE signifie quelquefois, absolument, Qui a de l' honnêteté, de la probité, qui est digne d' estime; et alors il se place toujours avant le substantif. C' est un digne homme, une digne femme. Un digne magistrat. Ce digne serviteur ne voulut point trahir son maître.

Il se dit également D' une chose digne d' être approuvée. Dans cette occasion, rien ne fut plus digne que sa conduite.

DIGNE

DIGNE se dit encore absolument pour Grave, composé, mêlé de réserve et de fierté. Avoir, prendre un air digne. Parler d' un ton digne. Avoir des manières dignes. Il se prend quelquefois dans un sens moqueur.

DIGNE

DIGNE s' emploie très-souvent aussi pour marquer Proportion, convenance, conformité, rapport. Avoir des sentiments dignes de sa naissance. C' était là un sujet digne de son génie, une entreprise digne de son courage. C' est une récompense digne de ses travaux. C' est une digne récompense de ses travaux. Cette conduite est digne d' un honnête homme. C' est un forfait digne de lui. Cette réponse est bien digne d' un sot. Un fils digne d' un tel père.

DIGNEMENT. adv.

DIGNEMENT. adv. Selon ce qu' on mérite. Je ne vous en saurais remercier dignement, assez dignement. Il a été dignement récompensé.

Il signifie aussi, Convenablement, très-bien. S' acquitter dignement de sa mission. Il s' est dignement comporté. C' est parler dignement. Il a voulu le récompenser, et a fait dignement les choses.

DIGNITAIRE. s. m.

DIGNITAIRE. s. m. Celui qui est revêtu d' une dignité. Les grands dignitaires de l' État.

DIGNITÉ. s. f.

DIGNITÉ. s. f. Élévation, grandeur, majesté, noblesse qui impose; gravité noble qui inspire l' admiration ou commande le respect, les égards. Il se dit Des personnes et des choses, tant au sens physique qu' au sens moral. La dignité du souverain. La dignité du trône. Un monarque sans dignité. La dignité du magistrat, du juge. Perdre toute dignité. Compromettre sa dignité. Soutenir la dignité de son rang. Elle a un air de dignité. Il a beaucoup de dignité dans les manières. Ses manières sont pleines de dignité. Avoir de la dignité dans le caractère. Dignité de caractère. Parler, agir avec dignité. Faire les choses avec dignité. Il conserva dans les fers toute la dignité de son caractère, toute sa dignité. Sa conduite manque de dignité. La dignité de la vertu. La dignité de notre nature. La dignité du cothurne. La dignité tragique.

Il. se dit quelquefois, par dénigrement, d' Une affectation d' importance, de hauteur. Cette dignité n' est que risible. Elle a un petit air de dignité qui me déplaît.

La dignité d' un sujet, d' une matière, L' importance et la noblesse d' un sujet, d' une matière. Il comprit toute la dignité de son sujet.

DIGNITÉ

DIGNITÉ se dit aussi d' Un poste, d' un grade éminent, d' une charge, d' un office considérable. Grande dignité. Dignité souveraine. Suprême dignité. Dignité royale. Les premières dignités de l' État. Les plus hautes dignités. Nouvelle dignité. Être constitué en dignité. Parvenir aux dignités. Élever à une dignité. Il le combla de richesses et de dignités. Les marques, les insignes d' une dignité. Dignité ecclésiastique. La dignité épiscopale ou de l' épiscopat.

Il se dit également, en quelques églises, de Certains bénéfices auxquels est annexée quelque juridiction ecclésiastique, quelque prééminence, ou quelque fonction particulière dans le chapitre, comme celle de prévôt, de doyen, de trésorier, d' archidiacre, etc., ou dans le choeur, comme celle de chantre, etc.

Il se dit aussi Des personnes qui possèdent ces bénéfices. Il y a des cathédrales où toutes les dignités portent la robe rouge.

DIGRESSION. s. f.

DIGRESSION. s. f. Ce qui dans un discours est hors du principal sujet. Digression ennuyeuse. Longue digression. Courte digression. Digression agréable. Faire une digression. Se perdre dans des digressions. Il se laisse entraîner à des digressions sans fin. Cet auteur est plein de digressions inutiles.

DIGUE. s. f.

DIGUE. s. f. Amas de terre, de pierres, de bois, etc., pour servir de rempart contre l' eau, et principalement contre les flots de la mer. Faire une digue. Ouvrir une digue. Rompre la digue. Couper la digue. Les digues de Hollande.

Il se dit au figuré pour Obstacle. Quelle digue opposer à une telle licence?

DILACÉRATION. s. f.

DILACÉRATION. s. f. Action de dilacérer, déchirement. Il ne se dit guère qu' en termes de Chirurgie.

DILACÉRER. v. a.

DILACÉRER. v. a. Déchirer quelque chose, mettre en pièces avec violence. Il ne se dit guère qu' en termes de Chirurgie.

DILACÉRÉ, ÉE. participe

DILACÉRÉ, ÉE. participe

DILAPIDATEUR, TRICE. adj.

DILAPIDATEUR, TRICE. adj. Qui dilapide, qui dépense follement. Ministre dilapidateur.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un dilapidateur.

DILAPIDATION. s. f.

DILAPIDATION. s. f. Dépense excessive et désordonnée. La dilapidation des finances de l' État.

DILAPIDER. v. a.

DILAPIDER. v. a. Dépenser avec excès et avec désordre. Ce ministre a dilapidé les finances.

DILAPIDÉ, ÉE. participe

DILAPIDÉ, ÉE. participe

DILATABILITÉ. s. f.

DILATABILITÉ. s. f. T. de Physique. Faculté que possèdent tous les corps, de pouvoir, sans se désagréger, admettre des variations plus ou moins étendues de distance entre les particules matérielles qui les composent.

DILATABLE. adj. des deux genres

DILATABLE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui est susceptible de dilatation. L' air est extrêmement dilatable.

DILATANT. s. m.

DILATANT. s. m. T. de Chirur. Il se dit Des corps qui servent à dilater ou à tenir libres et béantes certaines ouvertures naturelles, accidentelles ou artificielles. Les sétons, les sondes, les boules d' iris, sont des dilatants.

DILATATEUR. s. m.

DILATATEUR. s. m. T. de Chirur. Instrument dont on se sert pour ouvrir et dilater une plaie, pour agrandir une ouverture. Il y a plusieurs espèces de dilatateurs.

DILATATION. s. f.

DILATATION. s. f. T. didactique. Action de dilater, de se dilater; ou L' état de ce qui est dilaté. La dilatation d' une membrane. La dilatation d' une plaie. La dilatation de l' air.

DILATATOIRE. s. m.

DILATATOIRE. s. m. Voyez DILATATEUR.

DILATER. v. a.

DILATER. v. a. Élargir, étendre. Dilater une plaie. La chaleur dilate les pores. La tristesse resserre le coeur, mais la joie le dilate.

Il se dit particulièrement, en Physique, De ce qui augmente le volume d' un corps et lui fait occuper plus d' espace, en écartant ses particules matérielles, sans les désagréger. Le calorique dilate tous les corps.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Dans certaines maladies, la pupille se dilate beaucoup. Mon coeur se dilate. Quand l' air vient à se dilater.

DILATÉ, ÉE. participe

DILATÉ, ÉE. participe Un air trop dilaté.

DILATOIRE. adj. des deux genres

DILATOIRE. adj. des deux genres T. de Procédure. Qui tend à prolonger un procès, à retarder le jugement. Exception dilatoire. Moyen dilatoire.

DILAYER. v. a.

DILAYER. v. a. Différer, remettre à un autre temps. Dilayer un payement. Dilayer un jugement, etc. Il est vieux, et ne se dit qu' en parlant D' affaires.

Il est quelquefois neutre; et alors il signifie, User de remise. C' est un homme qui dilaye toujours. Il ne fait que dilayer.

DILAYÉ, ÉE. participe

DILAYÉ, ÉE. participe

DILECTION. s. f.

DILECTION. s. f. T. de Dévotion. Amour, charité. La dilection du prochain.

DILECTION

DILECTION est aussi un terme dont le pape et l' empereur d' Autriche se servent en écrivant à certains princes. Salut et dilection. J' ai écrit à votre dilection.

DILEMME. s. m.

DILEMME. s. m. (On prononce Dilème.) Sorte d' argument qui contient deux ou plusieurs propositions différentes ou contraires, dont on laisse le choix à l' adversaire, pour le convaincre également, quelle que soit celle qu' il adopte. Poser un dilemme. Dilemme sans réplique. Dilemme pressant.

DILIGEMMENT. adv.

DILIGEMMENT. adv. Promptement, avec diligence. Travailler diligemment. Il est venu fort diligemment.

Il signifie aussi, Avec soin, exactement. J' ai recherché, examiné diligemment. Ce sens est moins usité que le premier.

DILIGENCE. s. f.

DILIGENCE. s. f. Promptitude, prompte exécution. Travailler avec diligence, en diligence, en grande diligence. Aller en diligence. User de diligence.

Faire diligence, faire grande diligence, Faire une chose promptement. Travaillez à mon affaire, surtout faites diligence. Cela se dit plus ordinairement en parlant De voyages. Ce courrier a fait diligence, a fait grande diligence.

DILIGENCE

DILIGENCE signifie particulièrement, Poursuite, surtout en termes de Procédure. Faute de diligence, l' instance périt au bout de trois ans. Faire ses diligences contre un tiers.

Faire acte de diligence, Marquer que l' on s' est mis en devoir de faire quelque chose.

À la diligence d' un tel, Sur la demande, à la requête d' un tel. Il devra être poursuivi à la diligence du procureur du roi. On dit souvent aussi, dans les exploits, Poursuites et diligences d' un tel, surtout Lorsqu' on y parle d' une personne qui agit au nom d' une autre.

DILIGENCE

DILIGENCE signifie quelquefois, dans le langage ordinaire, Soin vigilant, recherche exacte. J' ai fait diligence, toutes mes diligences pour le trouver, pour venir à bout de tel dessein.

DILIGENCE

DILIGENCE se dit encore d' Une grande voiture publique qui part à des jours et à des heures fixes, et qui ordinairement va vite. Il ne désigne plus aujourd' hui que Des voitures de terre; autrefois on le disait aussi de Certaines voitures d' eau. La diligence de Lyon, de Bordeaux. Envoyer des paquets par la diligence. Partir par la diligence. Prendre la diligence.

Fig. et fam., C' est la diligence embourbée, se dit D' une personne très-lente dans ce qu' elle fait.

DILIGENT, ENTE. adj.

DILIGENT, ENTE. adj. Prompt à ce qu' il fait; qui se dépêche, qui fait ou qui va vite. Valet diligent. Ouvrière diligente. Messager diligent. Courrier diligent.

Il signifie aussi, Soigneux, laborieux, vigilant. Écolier diligent. Être fort diligent pour ses affaires.

Il se dit quelquefois Des choses, dans des sens analogues. Marcher d' un pas diligent. Soin diligent.

DILIGENTER. v. a.

DILIGENTER. v. a. Hâter, presser. Il faut diligenter cette affaire, l' impression de ce mémoire.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel dans le sens d' Agir avec diligence. Allons, diligentez-vous un peu. Il faut vous diligenter.

Il s' emploie quelquefois, dans le même sens, comme neutre. Il faut diligenter. Ce mot est familier.

DILIGENTÉ, ÉE. participe

DILIGENTÉ, ÉE. participe

DILUVIEN, IENNE. adj.

DILUVIEN, IENNE. adj. Qui a rapport au déluge. En examinant les montagnes, on y reconnaît les traces des eaux diluviennes.

DIMANCHE. s. m.

DIMANCHE. s. m. Le premier jour de la semaine, qui est consacré particulièrement aux pratiques de la religion chrétienne, et qu' on appelle aussi quelquefois Le jour du Seigneur. Le premier dimanche du mois, de l' avent, de carême. Dimanche des Rameaux. Dimanche de Pâques. Dimanche de Quasimodo. C' est une obligation imposée par la religion catholique, d' entendre la messe tous les dimanches. Il faut sanctifier le dimanche. Le prône se fait tous les dimanches dans les paroisses.

Dimanche gras, Celui qui précède le mercredi des Cendres.

DÃŽME. s. f.

DÎME. s. f. La portion des grains, des vins, des fruits, etc., qui se payait à l' Église, ou au seigneur du lieu, et qui en était ordinairement le dixième. Payer la dîme. Lever les dîmes. Il avait la dîme de toutes ces terres-là. Affermer les dîmes. Dîmes inféodées. La dîme des blés, du vin, etc. Il y avait des dîmes qui faisaient la treizième partie, la douzième partie, etc. Les Juifs payaient la dîme aux lévites.

Grosses dîmes, Dîmes qu' on levait sur les gros fruits, comme le blé et le vin. Menues dîmes, Celles qui se levaient sur les menus grains et sur le menu bétail. Vertes dîmes, Celles qu' on levait sur les légumes, le chanvre, etc.

DIMENSION. s. f.

DIMENSION. s. f. Étendue des corps. Un corps solide a trois dimensions, la longueur, la largeur, et la profondeur ou la hauteur. Il a pris toutes les dimensions de ce bâtiment. Mesurez-le dans cette dimension. Ces deux objets sont de même dimension, d' égale dimension.

Fig. et fam., Prendre ses dimensions dans une affaire, Prendre les mesures nécessaires pour réussir. Il a échoué dans son projet, parce qu' il n' avait pas bien pris ses dimensions.

DÃŽMER. v. n.

DÎMER. v. n. Lever la dîme. Dîmer dans un champ. Dîmer sur un quartier de vigne. Dîmer au pressoir.

Il signifie aussi, Avoir droit de lever la dîme en un lieu. Cet évêque, ce seigneur dîmait sur toutes les terres à une lieue à la ronde. L' abbé dîmait dans tous ces villages.

DÃŽMEUR. s. m.

DÎMEUR. s. m. Celui qui était commis pour recueillir les dîmes. Dîmeur de tel lieu.

DIMINUER. v. a.

DIMINUER. v. a. Amoindrir, réduire quelque chose, en retrancher une partie. Il s' applique tant Aux choses physiques qu' aux choses morales. Diminuer l' épaisseur d' une planche. Diminuer une colonne. Diminuer la hauteur d' un bâtiment. Diminuer la portion de quelqu' un. Diminuer le prix d' une marchandise. Diminuer sa dépense. Sa grande dépense a diminué son bien. Cela diminue un peu ses souffrances, son chagrin. Sa mauvaise conduite a diminué son autorité, son crédit. Rien ne peut diminuer sa gloire.

Il s' emploie souvent comme neutre, et alors il signifie, Se réduire, devenir moindre. Ce fruit a beaucoup diminué de grosseur en séchant. La rivière est moins haute, les eaux diminuent beaucoup. Ce bouillon a bien diminué. Sa fièvre commence à diminuer. Sa vue diminue. Ses forces diminuent. Les jours ont diminué. Les jours diminuent dès la Saint-Jean. Cette denrée diminue de prix. Ses ressources diminuent.

Il signifie particulièrement, Maigrir. Cet enfant dépérit, il diminue à vue d' oeil.

DIMINUÉ, ÉE. participe

DIMINUÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement, en termes de Musique, D' un intervalle mineur dont on retranche un demi-ton par un dièse à la note inférieure, ou par un bémol à la note supérieure. Seconde diminuée. Septième diminuée.

DIMINUTIF, IVE. adj.

DIMINUTIF, IVE. adj. Il se dit De tout mot qui a une signification plus faible ou plus adoucie que celui dont il est formé par l' addition d' une certaine terminaison. Fillette, Femmelette, Amourette, sont des expressions diminutives, sont des termes diminutifs des mots Fille, Femme et Amour. On dit dans un sens analogue, Forme, terminaison diminutive.

Il est aussi substantif, au masculin. Vieillot et Doucet sont des diminutifs de Vieux et de Doux. La langue italienne abonde en diminutifs.

DIMINUTIF

DIMINUTIF se dit encore, substantivement, d' Un objet qui est en petit ce qu' un autre est en grand. Ce jardin est un diminutif de celui des Tuileries.

DIMINUTION. s. f.

DIMINUTION. s. f. Amoindrissement, rabais, retranchement d' une partie de quelque chose. Grande diminution. Diminution considérable. Diminution de taxe. Diminution de prix. Faire diminution, une diminution. Ce fermier demande diminution, demande de la diminution, demande une diminution. Diminution des espèces. Son autorité a souffert quelque diminution.

DIMISSOIRE. s. m.

DIMISSOIRE. s. m. Lettres par lesquelles un évêque consent qu' un de ses diocésains soit promu à la cléricature ou aux ordres par un autre évêque. Donner un dimissoire. Obtenir un dimissoire.

DIMISSORIAL, ALE. adj.

DIMISSORIAL, ALE. adj. Il n' est usité que dans cette locution, Lettres dimissoriales, Lettres qui contiennent un dimissoire.

DINANDERIE. s. f. coll.

DINANDERIE. s. f. coll. Il se dit de Toutes sortes d' ustensiles de cuivre jaune. La dinanderie tire son nom de Dinant, ville de la Belgique.

DINDE. s. f.

DINDE. s. f. La femelle du dindon, appelée autrement Poule d' Inde. Une dinde aux truffes, farcie de truffes. Manger de la dinde.

Il se dit quelquefois abusivement Du coq d' Inde; et alors il est masculin. Un gros dinde.

DINDON. s. m.

DINDON. s. m. Gros oiseau de basse-cour, dont la chair est très-estimée. Employé au pluriel, il se dit tant Des mâles que Des femelles. Garder les dindons. Un troupeau de dindons.

Il ne se dit guère au singulier que Du mâle, appelé aussi Coq d' Inde. Dindon en daube. Dindon à là broche. Dindon froid.

Fig. et fam., Garder les dindons, Vivre, se reléguer à la campagne. On l' a envoyé garder les dindons.

Prov. et fam., Bête comme un dindon; colère, gourmand comme un dindon.

Fig. et fam., C' est un dindon, un franc dindon, se dit D' un homme stupide. On dit de même D' une femme sans intelligence, C' est une dinde, une grande dinde.

Fig. et fam., Il en sera le dindon, Il en sera la dupe.

DINDONNEAU. s. m.

DINDONNEAU. s. m. Petit dindon ou petite dinde. Les dindonneaux sont difficiles à élever.

DINDONNIER, IÈRE. s.

DINDONNIER, IÈRE. s. Gardeur, gardeuse de dindons.

DINDONNIÈRE

DINDONNIÈRE se disait quelquefois, figurément et par dénigrement, d' Une demoiselle de campagne.

DÎNÉE. s. f.

DÎNÉE. s. f. Le repas ou la dépense qu' on fait à dîner dans les voyages, tant pour les personnes que pour les chevaux. Il nous en a coûté tant pour la dînée.

Il signifie aussi, Le lieu où l' on s' arrête pour dîner, lorsqu' on est en voyage. Il n' y a plus qu' une lieue d' ici à la dînée. Pour aller coucher dans cette ville, la dînée est à tel village.

DÃŽNER. v. n.

DÎNER. v. n. Prendre un repas vers le milieu ou vers la fin du jour. Nous avons bien dîné, mal dîné. Dîner chez soi. Dîner en ville. On ne dîne guère, à la ville, que vers le soir. Dîner chez le restaurateur. Donner à dîner. Inviter, prier à dîner. Apporter à dîner. Chercher à dîner. Dîner d' un poulet. Dîner d' un morceau de boeuf.

Prov., S' il est riche, qu' il dîne deux fois.

Prov. et fig., Qui dort dîne, Le sommeil tient lieu de nourriture.

Prov. et fig., Dîner par coeur, Se passer de dîner involontairement. S' il ne vient à l' heure, il dînera par coeur.

Fig. et fam., Son assiette dîne pour lui, se dit en parlant De quelqu' un qui ne se rend point à une table d' hôte à l' heure du repas, et qui ne laisse pas de payer.

Pop., Il me semble que j' ai dîné quand je le vois, se dit en parlant D' un homme fort ennuyeux, et fort incommode.

Prov. et fig., Qui s' attend à l' écuelle d' autrui, a souvent mal dîné, Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances.