DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI CONFIRMATIF, IVE. adj.

CONFIRMATIF, IVE. adj. Qui confirme. L' arrêt confirmatif du jugement. Lettres patentes confirmatives d' un privilége.

CONFIRMATION. s. f.

CONFIRMATION. s. f. Ce qui rend une chose ferme et stable. La confirmation d' un jugement, d' un arrêt. Obtenir des lettres de confirmation. Confirmation de priviléges, de droits, de prérogatives, etc. La confirmation ou ratification d' un acte.

Il se dit aussi de La certitude qu' on acquiert d' une chose qui avait déjà été donnée pour vraie. Entière confirmation. Pour plus grande confirmation. La confirmation d' une nouvelle. La confirmation d' une promesse. On m' a dit telle chose, j' en ai reçu la confirmation de tel endroit, j' en ai reçu la confirmation. On en attend la confirmation. Le courrier en a apporté la confirmation. Cela a besoin de confirmation, mérite confirmation.

CONFIRMATION

CONFIRMATION en Rhétorique, se dit de Cette partie du discours oratoire qui suit la narration, et par laquelle on prouve ce qu' on vient d' avancer.

CONFIRMATION

CONFIRMATION dans la Religion catholique, se dit Du sacrement par lequel les chrétiens sont confirmés dans la grâce reçue au baptême. Le sacrement de confirmation. L' évêque seul peut donner la confirmation. Recevoir la confirmation.

CONFIRMER. v. a.

CONFIRMER. v. a. Rendre plus ferme, plus stable. Il ne s' emploie qu' au figuré. Les persécutions ne servirent qu' à confirmer l' Église naissante.

Il signifie plus ordinairement, Faire persister quelqu' un dans une opinion, dans une résolution, l' affermir dans cette opinion, dans cette résolution. Cela m' a confirmé dans mon opinion, dans la croyance que j' avais. Tout me confirme dans l' idée qu' il a péri. Ce miracle le confirma dans la foi chrétienne, confirma sa foi. Vos avis l' ont confirmé dans sa résolution.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Je me confirme dans cette résolution.

CONFIRMER

CONFIRMER signifie aussi, Approuver, sanctionner, ratifier. Confirmer une loi, un décret. Le pape confirme les décisions du concile. Confirmer une alliance. Ce jugement a été confirmé par la cour royale. Confirmer un acte.

Il se dit particulièrement en parlant Des droits, priviléges et concessions que les États, princes et seigneurs continuent à leurs sujets par de nouveaux actes. Le roi confirma les droits et les priviléges de cette ville, de cette communauté. Les priviléges de ces religieux furent confirmés par le pape. Le roi les confirma dans leurs droits et prérogatives par ses lettres patentes. Il leur confirma les droits accordes par ses prédécesseurs.

CONFIRMER

CONFIRMER signifie encore, Prouver plus fortement quelque chose, l' appuyer de quelque preuve décisive. Pour confirmer ce sentiment, il cite d' imposantes autorités. Cela confirme ce que j' ai avancé. Il confirmait sa mission par des miracles. Son témoignage confirme le vôtre. C' est une vérité que l' expérience a confirmée.

Il signifie également, Assurer la vérité d' une chose, donner une plus grande certitude à une chose qui avait déjà été donnée ou reçue pour vraie. J' avais déjà oui dire cela, on vient de me le confirmer. J' ai reçu une lettre qui me confirme ce bruit, cette nouvelle. Mes soupçons se trouvèrent confirmés.

Il s' emploie aussi, dans ce dernier sens, avec le pronom personnel. Cette nouvelle, ce bruit ne se confirme pas.

CONFIRMER

CONFIRMER dans la Religion catholique, Conférer le sacrement qui fortifie dans la grâce reçue au baptême. Il n' appartient qu' aux évêques de confirmer. C' est tel évêque qui l' a confirmé. Il n' a pas encore été confirmé.

En Théologie, Être confirmé en grâce, Recevoir de Dieu une surabondance de grâce qui met en état de persévérer dans la justice. On dit de même, Dieu confirme en grâce.

Fig. et pop., Confirmer quelqu' un, Lui donner un soufflet, par allusion à la cérémonie religieuse de la confirmation.

CONFIRMÉ, ÉE. participe

CONFIRMÉ, ÉE. participe

CONFISCABLE. adj. des deux genres

CONFISCABLE. adj. des deux genres Qui est sujet à confiscation. Toute marchandise de contrebande est confiscable. Toute marchandise qui doit payer des droits, et qui n' a point été déclarée, est confiscable.

CONFISCANT. adj.

CONFISCANT. adj. T. de Jurispr. féodale. Sur qui il pouvait échoir confiscation. Une communauté qui possédait une terre sans avoir payé les droits d' amortissement au roi, et ceux d' indemnité au seigneur, devait donner au seigneur un homme vivant, mourant et confiscant.

CONFISCATION. s. f.

CONFISCATION. s. f. Action de confisquer, adjudication au fisc. La peine de la confiscation des biens a été abolie, en France, par la charte constitutionnelle. Le bannissement perpétuel et la condamnation à mort emportaient autrefois confiscation des biens. À peine de confiscation des exemplaires contrefaits. Les pays où la confiscation a lieu.

Il signifie aussi, Les biens confisqués. Le roi lui donna la confiscation d' un tel.

CONFISEUR, EUSE. s.

CONFISEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fait et vend des confitures, des conserves, des dragées, et toutes sortes de sucreries. Un excellent confiseur. Une excellente confiseuse. Marchand confiseur. Boutique, magasin de confiseur.

CONFISQUER. v. a.

CONFISQUER. v. a. Adjuger au fisc pour cause de crime ou de contravention aux lois, aux ordonnances. On confisqua tous ses biens. On confisque les marchandises de contrebande.

Dans l' ancien Droit criminel, Qui confisque le corps, confisque les biens, La condamnation à mort emporte confiscation des biens. On disait de même, Confisquer corps et biens.

CONFISQUER

CONFISQUER se dit quelquefois, dans la Jurisprudence commerciale, en parlant Des choses saisies à un particulier, pour être adjugées à un autre. Les marchandises qu' il avait embarquées pour son compte particulier, furent confisquées au profit de ses co-intéressés.

CONFISQUÉ, ÉE. participe

CONFISQUÉ, ÉE. participe Biens confisqués au profit de l' État.

Fig. et fam., C' est un homme confisqué, se dit D' un homme dont la santé est désespérée, ou dont la fortune est détruite.

CONFITEOR. s. m.

CONFITEOR. s. m. (On prononce Confitéor.) Prière que font les catholiques avant que de se confesser, à la messe, et en d' autres occasions. Dire son confiteor.

CONFITURE. s. f.

CONFITURE. s. f. Fruits confits, racines confites au sucre ou au miel. Bonne confiture. Excellente confiture. L' abricot fait une bonne confiture. Il s' emploie plus ordinairement au pluriel. Des confitures de Gênes, de Rouen, etc. De bonnes confitures. Des confitures sèches. Des confitures liquides, nouvelles, vieilles. Confitures moisies, chancies, candies. Des confitures à mi-sucre. Confitures musquées, ambrées, glacées. Faire des confitures. Quand des confitures sont mal faites, elles se décuisent. Une boîte de confitures. Un pot de confitures. Tourte de confitures. Omelette aux confitures.

CONFITURIER, IÈRE. s.

CONFITURIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend des confitures. C' est un confiturier, un marchand confiturier.

CONFLAGRATION. s. f.

CONFLAGRATION. s. f. T. didactique. Embrasement général. La conflagration d' une planète, du globe terrestre, etc. Il annonça que le monde finirait par une conflagration universelle.

Il se dit quelquefois, figurément, d' Une grande révolution qui remue tous les esprits. Au milieu de cette conflagration générale, il prit le parti de la modération.

CONFLIT. s. m.

CONFLIT. s. m. Choc, combat. Rude conflit. Sanglant conflit. Le conflit de deux armées. Dans ce sens, il est vieux.

Il se dit quelquefois figurément. Le conflit des intérêts, des passions.

Il s' emploie plus ordinairement dans les locutions suivantes: Conflit de juridiction, Contestation entre deux ou plusieurs tribunaux dont chacun veut s' attribuer la connaissance d' une affaire; et, Conflit d' attribution, Contestation semblable entre un tribunal et une autorité administrative. On dit quelquefois absolument Conflit, dans l' un et dans l' autre sens. Élever un conflit de juridiction. Il s' est élevé un conflit de juridiction, il existe un conflit entre le tribunal de commerce et le tribunal de première instance. Règlement sur un conflit de juridiction. Ce conflit d' attribution a été réglé par la cour de cassation. Traité des conflits.

Conflit négatif, Celui qui a lieu lorsque deux tribunaux se déclarent respectivement incompétents pour connaître d' une même affaire.

CONFLUENT. s. m.

CONFLUENT. s. m. L' endroit où se joignent deux rivières. Cette ville est bâtie au confluent de deux rivières. Le confluent de la Seine et de la Marne.

CONFLUENT, ENTE. adj.

CONFLUENT, ENTE. adj. T. de Médec. Il se dit D' une éruption de boutons, de taches, de pustules, etc., qui se touchent et se confondent. Petite vérole confluente, dont les boutons sont confluents.

CONFLUER. v. n.

CONFLUER. v. n. Il se dit en parlant De la réunion de deux grands cours d' eau. La Dordogne conflue avec la Garonne. Ces deux rivières confluent au-dessous de telle ville.

CONFONDRE. v. a.

CONFONDRE. v. a. Réunir, mêler, brouiller plusieurs choses ensemble. Il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. Dans le chaos, tous les éléments étaient confondus. Deux fleuves qui confondent leurs eaux. Être confondu dans la foule. Les papiers qu' il me demande sont confondus parmi beaucoup d' autres, avec beaucoup d' autres. La mort égale et confond tous les rangs. Nous confondîmes nos pleurs, nos regrets. On l' emploie souvent, en ce sens, avec le pronom personnel. Ces deux nuances se confondent. Le peuple conquérant finit, à la longue, par se confondre avec le peuple vaincu. Je ne sais plus où j' en suis, toutes mes idées se confondent. Une ligne qui se confond avec une autre.

Il signifie aussi, Ne pas faire distinction entre des personnes et des choses différentes, prendre une personne ou une chose pour une autre. Ces deux choses, ces deux personnes se ressemblent tellement, qu' il m' arrive souvent de les confondre, de confondre l' une avec l' autre. Il ne faut pas confondre l' innocent et le coupable, l' innocent avec le coupable.

CONFONDRE

CONFONDRE signifie encore, Mettre en désordre, déconcerter, humilier. Dieu se plaît à confondre les vains projets des hommes. Dieu confond l' orgueil des superbes.

Par civilité, Vos louanges me confondent, se dit Lorsqu' on reçoit quelque louange excessive, et qu' on veut s' en défendre. On dit de même, Vos politesses, vos égards me confondent; et, Vous me confondez par vos louanges, etc.

CONFONDRE

CONFONDRE signifie particulièrement, Convaincre en causant de la honte, réduire à ne savoir que répondre. Voilà un raisonnement propre à le confondre. Cette déposition a confondu l' accusé. Confondre un calomniateur, Le démasquer, montrer qu' il en a imposé.

Il signifie également, Causer un grand étonnement, une sorte d' effroi, de stupeur. Ce que vous dites là me confond. Une telle insolence doit vous confondre. Je restai confondu. Cela confond ma raison, mon imagination.

Il signifie pareillement, avec le pronom personnel, S' embrouiller, se troubler, se déconcerter. Les détails de cette affaire sont très-multipliés, il y a de quoi s' y confondre. Il parut se confondre dès la première question.

Fam., Se confondre en excuses, en respects, en remercîments, etc., Multiplier les cérémonies, les excuses, les respects, etc.

CONFONDU, UE. participe

CONFONDU, UE. participe

CONFORMATION. s. f.

CONFORMATION. s. f. Manière dont une chose est conformée. Il se dit plus particulièrement Des corps organisés. La conformation des parties d' un corps. La conformation des organes. Une bonne conformation. Conformation vicieuse.

Vice de conformation dans une personne, dans un animal, Ce qu' il y a de défectueux dans la disposition des parties de son corps, dans son organisation. Cette maladie provient d' un vice de conformation.

CONFORME. adj. des deux genres

CONFORME. adj. des deux genres Qui a la même forme, qui est semblable. La copie est conforme à l' original. Ces écritures sont conformes. Ces deux choses sont entièrement conformes. Son humeur est conforme à la vôtre.

Pour copie conforme. Formule par laquelle celui qui délivre une copie, assure qu' elle est conforme à l' original.

CONFORME

CONFORME signifie aussi, Qui convient, qui s' accorde. Mener une vie conforme à sa profession. Son habit n' est pas conforme à son état. Avoir des sentiments conformes à sa naissance. Cela est parfaitement conforme à ses vues. Ses moeurs ne sont pas conformes à sa doctrine.

CONFORMÉMENT. adv.

CONFORMÉMENT. adv. D' une manière conforme. Il faut procéder conformément à telle loi, à telle ordonnance. Conformément à tel jugement, il a été procédé à... Vivre conformément à son état.

CONFORMER. v. a.

CONFORMER. v. a. Rendre conforme. Conformer sa vie, ses actions à la doctrine de l' Évangile. Conformer ses sentiments à ceux de quelqu' un.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Je me suis conformé à vos ordres. Se conformer à la volonté de Dieu. Se conformer aux inclinations, aux façons de vivre de quelqu' un. Se conformer au temps, aux circonstances, etc.

CONFORMÉ, ÉE. participe

CONFORMÉ, ÉE. participe Il s' emploie souvent comme adjectif, en parlant De la manière dont les parties d' une chose sont disposées entre elles. On le dit plus particulièrement Des corps organisés. Un corps bien conformé, mal conformé. Cet animal est bizarrement conformé. Avoir les jambés mal conformées.

CONFORMISTE. s. des deux genres

CONFORMISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui fait profession de la religion dominante en Angleterre. On y appelle par opposition Non-conformistes, Tous ceux qui sont d' une autre communion.

CONFORMITÉ. s. f.

CONFORMITÉ. s. f. Rapport entre les choses qui sont conformes. Il y a une conformité parfaite entre ces deux choses. La conformité d' une chose avec une autre. Conformité d' arrêts, de traités. Conformité d' inclinations. Conformité de sentiments. Conformité d' humeurs. Conformité d' esprit. Il y a entre nous conformité de goûts et de principes.

La conformité à la volonté de Dieu, La soumission de sa propre volonté à celle de Dieu.

EN CONFORMITÉ DE. loc. prépositive

EN CONFORMITÉ DE. loc. prépositive Conformément à. Il agit en conformité des ordres qu' il a reçus. En conformité de telle loi, nous avons pris l' arrêté suivant.

CONFORT. s. m.

CONFORT. s. m. Secours, assistance. Donner aide et confort. Il est vieux.

CONFORTANT, ANTE; ou CONFORTATIF, IVE. adj.

CONFORTANT, ANTE; ou CONFORTATIF, IVE. adj. T. de Médec., synonymes de Fortifiant, qui est plus usité. Un remède confortant ou confortatif. On dit aussi, substantivement: Un confortant, des confortants. Un confortatif, des confortatifs.

CONFORTATION. s. f.

CONFORTATION. s. f. Corroboration, action de fortifier, état de ce qui est fortifié. Un estomac affaibli a besoin de confortation. Cela est bon pour la confortation des nerfs. Il n' est guère usité que dans ces sortes de phrases.

CONFORTER. v. a.

CONFORTER. v. a. Fortifier, corroborer. Cela conforte l' estomac, conforte le cerveau.

Il signifie aussi, figurément, Encourager, consoler. Conforter les affligés. Conforter les mourants. Ce sens vieillit.

CONFORTÉ, ÉE. participe

CONFORTÉ, ÉE. participe

CONFRATERNITÉ. s. f.

CONFRATERNITÉ. s. f. La relation, le rapport qu' il y a entre les personnes d' une même compagnie, d' un même corps. À cause de la confraternité. En considération de la confraternité.

CONFRÈRE. s. m.

CONFRÈRE. s. m. Chacun de ceux qui composent une confrérie, une compagnie de personnes associées pour quelque exercice de piété. Les confrères du saint sacrement.

Il se dit aussi de Ceux qui sont d' une même compagnie, d' un même corps, ou qui exercent une même profession. Ils sont tous deux conseillers à la cour royale, tous deux de l' Académie, ils sont confrères. Nous avons un nouveau confrère. Ce médecin, cet avocat est fort estimé de ses confrères.

CONFRÉRIE. s. f.

CONFRÉRIE. s. f. Compagnie de personnes associées pour quelques exercices de piété. La confrérie du saint sacrement. Marguillier de confrérie. Bâtonnier de confrérie.

CONFRONTATION. s. f.

CONFRONTATION. s. f. Action de confronter des personnes les unes aux autres. Il ne se dit qu' en Matière criminelle, en parlant ou Des témoins que l' on confronte à un accusé, ou Des accusés que l' on confronte ensemble. Confrontation de témoins. La confrontation de l' accusé avec les témoins. La confrontation des accusés.

Il se dit figurément de L' examen qu' on fait ou de deux écritures en les comparant ensemble, ou de différents passages en les conférant l' un avec l' autre. La confrontation des écritures. Par la confrontation des passages, il s' assura que...

CONFRONTER. v. a.

CONFRONTER. v. a. Mettre des personnes en présence les unes des autres, pour voir si elles conviendront de quelque fait dont il s' agit. Confronter deux personnes ensemble.

Il se dit plus particulièrement, en Matière criminelle, en parlant Des témoins et des accusés qu' on fait comparaître les uns devant les autres pour les interroger. Confronter les témoins à l' accusé, avec l' accusé. Dès que les témoins lui eurent été confrontés. Il a été confronté.

CONFRONTER

CONFRONTER signifie figurément, Conférer une chose avec une autre, examiner deux choses en même temps, pour les comparer ensemble. Confronter deux écritures. Confronter deux étoffes l' une avec l' autre. Confronter deux choses ensemble. Confronter la copie à l' original.

CONFRONTER

CONFRONTER en termes de Pratique, Confiner. Le bois confronte, du côté du levant, au pré d' un tel.

CONFRONTÉ, ÉE. participe

CONFRONTÉ, ÉE. participe

CONFUS, USE. adj.

CONFUS, USE. adj. Confondu l' un avec l' autre, brouillé, mêlé ensemble sans ordre. Le chaos n' était qu' un assemblage confus des éléments. Amas confus.

Il se dit particulièrement Des sons, des bruits qui se confondent et que l' on n' entend pas distinctement. On entendit un cri, des cris confus. Un bruit confus s' éleva dans l' assemblée. Des murmures confus. Des voix confuses.

Fig., Bruit confus, Bruit incertain sur une chose, sur un fait dont on ne sait aucune particularité bien distincte. Il court un bruit confus.

En Jurispr., Tels et tels droits sont confus et réunis en sa personne, se dit en parlant D' une personne qui réunit des droits actifs et passifs concernant un même objet. Dans cette phrase, il signifie Confondu.

CONFUS

CONFUS en parlant D' esprit, d' ouvrages d' esprit, signifie, Obscur, embrouillé. Esprit confus. Savoir confus. Ce discours est si confus, qu' on ne saurait l' entendre. J' ai lu autrefois cet ouvrage; je n' en ai plus qu' une idée confuse. Il ne m' en reste qu' un souvenir confus. Des notions vagues et confuses.

CONFUS

CONFUS signifie encore, Honteux, embarrassé, soit que la honte et l' embarras viennent d' une faute commise, soit qu' ils viennent seulement de modestie. Il a été tout confus quand il a vu qu' on l' avait pris sur le fait. Il est demeuré confus. Il était confus de sa méprise. Il était tout confus de l' honneur qu' on lui faisait. Je suis confus de vos bontés. Vous me rendez confus.

CONFUSÉMENT. adv.

CONFUSÉMENT. adv. D' une manière confuse. Des meubles entassés confusément. J' en ai entendu parler confusément.

CONFUSION. s. f.

CONFUSION. s. f. Désordre, mélange confus, embrouillement. Il se dit Des choses physiques et des choses morales. Il a tout brouillé, il a mis tout en confusion. Il y a bien de la confusion dans son cabinet. Cette nouvelle mit la confusion dans l' armée, augmenta la confusion qui régnait dans l' armée. La confusion se mit dans les rangs. Il n' y a point eu de confusion à cette fête, malgré le nombre immense de gens qui s' y trouvaient. Au milieu de la confusion. Sans confusion. La confusion des pouvoirs. La confusion des langues. Une horrible confusion.

Il se dit particulièrement Des désordres d' un État, des troubles politiques. Il y règne un esprit de désordre et de confusion. Dans les temps de trouble et de confusion.

Il signifie également, Défaut d' ordre, de méthode, de clarté dans les choses qui tiennent aux opérations de l' esprit, de l' entendement. La confusion des idées. Il y avait un peu de confusion dans ce qu' il nous a dit. Pour éviter toute confusion, nous traiterons de cet objet dans un chapitre séparé.

Il se dit aussi de L' action de confondre une chose avec une autre, et Du résultat de cette action. Cette confusion de noms a fait commettre aux historiens de graves erreurs. Confusion de dates. C' est faire une étrange confusion de mots, que de dire... Cela ne peut pas être, il y a confusion.

En Jurispr., Confusion de droits, ou simplement, Confusion, La réunion qui se fait en une même personne des droits actifs et passifs concernant un même objet. Il y a confusion de droits quand le créancier devient héritier du débiteur.

Dans le même langage, Confusion de part, se dit Lorsqu' une femme, se remariant sur la fin du troisième mois de sa viduité, accouche six mois et un jour après le second mariage; en sorte qu' on ne peut decider lequel du premier ou du second mari est le père de l' enfant.

CONFUSION

CONFUSION se dit encore d' Une grande abondance de choses, d' une grande multitude de personnes. Il y avait à ce repas une grande confusion de mets. Il y a une grande confusion de monde sur la place. Ce sens vieillit.

CONFUSION

CONFUSION signifie en outre, Honte, humiliation, embarras. On lui a fait éprouver une grande confusion, en lui reprochant sa lâcheté. Ce reproche le couvrit de confusion. Faire tomber en confusion. Il a eu la confusion de ne pouvoir répondre à cet argument. Je l' avoue, à ma confusion. Vos louanges, vos bontés me donnent de la confusion.

EN CONFUSION. loc. adv.

EN CONFUSION. loc. adv. Confusément, sans ordre, d' une manière confuse. Marcher en confusion. Les troupes, surprises par l' ennemi, et n' ayant pas le temps de se ranger en bataille, se battirent en confusion. Tout est en confusion dans la ville.

Il signifie aussi, En abondance. Vous y trouverez de tout en confusion. Cette acception a vieilli.

CONFUTATION. s. f.

CONFUTATION. s. f. Voyez RÉFUTATION.

CONGE. s. m.

CONGE. s. m. Mesure des anciens pour les liquides. Le conge romain était une mesure empruntée des Grecs.

CONGÉ. s. m.

CONGÉ. s. m. Permission d' aller, de venir, de s' absenter, de se retirer. Donner congé à un soldat, lui donner congé pour un temps, lui donner un congé absolu. Congé de semestre. Congé limité. Être en congé. Il a obtenu son congé. Accorder des congés à des officiers. Des officiers qui sont partis de l' armée sans congé. Il eut congé de revenir. L' ambassadeur a demandé un congé. Ce député a demandé un congé à la chambre, pour cause de maladie. Cet employé a obtenu un congé de huit jours. Ce domestique a demandé congé pour quelques jours à son maître.

Il se dit particulièrement en parlant D' un domestique qui demande à se retirer tout à fait, ou que son maître renvoie; et, dans ce sens, on l' emploie assez ordinairement avec l' adjectif possessif. J' ai demandé mon congé. Un domestique qui demande son congé. Son maître lui a donné son congé. Un domestique qui s' est retiré sans congé.

Il signifie aussi, L' exemption qu' on accorde aux écoliers d' aller en classe. Jours de congé. Le proviseur a donné congé pour cette après-dînée, pour un jour, pour deux jours. Les élèves ont eu congé. C' est demain congé.

Prov., Pour boire de l' eau et coucher dehors, on ne demande congé à personne.

Fig. et fam., Donner à quelqu' un son congé, lui donner congé, Lui déclarer ou lui faire connaître qu' il doit se retirer pour ne plus revenir, qu' il doit se désister de quelque chose. Il allait librement dans cette maison, mais depuis peu on lui a donné son congé. Il recherchait cette fille en mariage, mais on lui a donné son congé, il a eu son congé. On dit au contraire, Prendre son congé, prendre congé, Se retirer, se désister de son propre mouvement. J' ai pris mon congé, sans attendre qu' on me le donnât.

Prendre congé, signifie aussi, Aller, avant de partir, saluer les personnes à qui l' on doit beaucoup de respect, et prendre leurs ordres. Il part pour l' armée, et il a déjà pris congé du roi, du ministre; ou simplement, Il a pris congé. Il se dit également en parlant Des adieux que l' on fait à ses amis, aux personnes de sa connaissance, quand on s' éloigne d' elles pour quelque temps. Il part dans deux jours, et il est allé prendre congé de ses amis. Je vais prendre congé d' eux.

Audience de congé, La dernière audience publique qu' un ambassadeur obtient avant son départ. Cet ambassadeur a eu, a pris son audience de congé.

CONGÉ

CONGÉ se dit encore de L' acte, écrit ou verbal, par lequel le propriétaire ou le principal locataire d' une maison, d' une ferme, etc., signifie à un locataire ou fermier qu' il ait à vider les lieux dans un certain temps. Ce propriétaire a donné congé à son fermier, à son locataire. Recevoir congé. On le dit également D' un locataire à l' égard du propriétaire ou du locataire principal. Il ne veut plus loger là, il a donné congé à son hôte. Signifier le congé. Accepter le congé. Congé pour Pâques, pour Noël, etc.

CONGÉ

CONGÉ en termes de Contributions indirectes, Permission de transporter la marchandise dont les droits ont été acquittés. On peut expédier ce vin, voici le congé.

En termes de Pratique, Congé faute de plaider, Défaut que le défendeur obtient à l' audience contre le demandeur qui ne se présente pas pour soutenir sa cause.

CONGÉ

CONGÉ en termes d' Architecture, Adoucissement en portion de cercle, comme celui qui joint le fût d' une colonne à la ceinture.

CONGÉABLE. adj. des deux genres

CONGÉABLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Il s' est dit autrefois D' un domaine dans lequel le seigneur pouvait toujours rentrer. Il se dit encore, par extension, D' un domaine affermé pour un temps indéfini, et dont le propriétaire peut toujours reprendre la jouissance. Domaines congéables.

CONGÉDIER. v. a.

CONGÉDIER. v. a. Renvoyer quelqu' un, lui donner ordre de se retirer. Il a congédié ses domestiques. Congédier des troupes. Congédier un ambassadeur. L' assemblée fut congédiée. Il recherchait telle fille en mariage, mais on l' a congédié.

CONGÉDIÉ, ÉE. participe

CONGÉDIÉ, ÉE. participe

CONGÉLATION. s. f.

CONGÉLATION. s. f. Action par laquelle le froid durcit les liquides. La congélation de l' eau est plus ou moins prompte, suivant le degré du froid. La congélation du mercure. Congélation commencée. Congélation parfaite.

Il se dit aussi de L' état où sont les liquides par l' effet de la congélation. L' eau est plus dilatée dans l' état de congélation que lorsqu' elle est fluide.

Il se dit encore de Certaines concrétions d' albâtre calcaire ou gypseux, qui se forment en couches planes ou ondulées sur les parois des grottes, des cavernes. Congélations pierreuses. Il y a de très-belles congélations dans cette grotte.

CONGÉLATIONS

CONGÉLATIONS au pluriel, se dit, en Architecture, Des ornements qui imitent une couche raboteuse de glaçons formés le long d' un mur ou d' un rocher. Orner une fontaine de congélations.

CONGELER. v. a.

CONGELER. v. a. Il se dit De l' action par laquelle le froid durcit les liquides. Le grand froid congèle l' eau.

Il signifie aussi, Figer, coaguler. On a cru longtemps que certains poisons congelaient le sang.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans l' un et dans l' autre sens. L' eau se congèle par le froid. Cette liqueur se congèlera promptement. Le mercure se congèle à trente et un degrés. Le bouillon de jarret de veau se congèle en un moment.

CONGELÉ, ÉE. participe

CONGELÉ, ÉE. participe

CONGÉNÈRE. adj. des deux genres

CONGÉNÈRE. adj. des deux genres T. d' Hist. nat. Qui est du même genre qu' un autre. Plantes congénères. Animaux congénères.

En Anat., Muscles congénères, Ceux qui concourent à un même mouvement; par opposition aux Muscles antagonistes, qui ont des mouvements contraires.

CONGÉNITAL ou CONGÉNIAL, ALE. adj.

CONGÉNITAL ou CONGÉNIAL, ALE. adj. T. de Médec. Il se dit Des maladies qu' on apporte en naissant. Affections congénitales. Hernie congénitale.

CONGESTION. s. f.

CONGESTION. s. f. T. de Médec. Accumulation plus ou moins rapide d' un ou de plusieurs liquides dans une partie quelconque du corps. Congestion sanguine.

CONGIAIRE. s. m.

CONGIAIRE. s. m. T. d' Antiq. Distribution extraordinaire que les empereurs faisaient faire au peuple romain, en argent ou en denrées.

CONGLOBATION. s. f.

CONGLOBATION. s. f. T. de Rhétorique. Accumulation de plusieurs preuves, de plusieurs arguments, pour démontrer une même proposition.

CONGLOBÉ, ÉE. adj.

CONGLOBÉ, ÉE. adj. T. d' Anat. Il se dit De plusieurs glandes réunies qui n' en font qu' une, dont la surface est unie. Glandes conglobées. Cette dénomination a vieilli: on dit maintenant, Ganglions lymphatiques.

CONGLOMÉRER. v. a.

CONGLOMÉRER. v. a. T. de Physique. Mettre ensemble, amasser.

CONGLOMÉRÉ, ÉE. participe

CONGLOMÉRÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement, en termes d' Anatomie, Des glandes amassées en pelotons, et réunies sous une même enveloppe. Glandes conglomérées.

CONGLUTINATION. s. f.

CONGLUTINATION. s. f. T. didactique. Action par laquelle une chose est rendue gluante et visqueuse, ou Le résultat de cette action. La conglutination du sang, des humeurs.

CONGLUTINER. v. a.

CONGLUTINER. v. a. T. didactique. Rendre une liqueur gluante et visqueuse. On a prétendu que certains poisons conglutinaient le sang.

CONGLUTINÉ, ÉE. participe

CONGLUTINÉ, ÉE. participe

CONGRATULATION. s. f.

CONGRATULATION. s. f. Action de congratuler. Congratulation publique. Compliment de congratulation. On ne le dit plus guère qu' en plaisantant, et on se sert ordinairement du mot Félicitation.

CONGRATULER. v. a.

CONGRATULER. v. a. Féliciter quelqu' un, se réjouir avec lui de quelque bonheur, de quelque avantage qui lui est arrivé, et lui en faire compliment. Il l' a congratulé sur la naissance de son fils, sur son mariage. On ne le dit plus guère qu' en plaisantant, et on se sert ordinairement du mot Féliciter.

CONGRATULÉ, ÉE. participe

CONGRATULÉ, ÉE. participe

CONGRE. s. m.

CONGRE. s. m. Poisson de mer semblable à une anguille. Congre noir. Congre blanc. Couper un congre par tronçons.

CONGRÉGANISTE. s. des deux genres

CONGRÉGANISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui est d' une congrégation laïque, dirigée par des ecclésiastiques réguliers ou séculiers.

CONGRÉGATION. s. f.

CONGRÉGATION. s. f. Compagnie, corps de plusieurs personnes religieuses ou séculières, vivant sous une même règle. Congrégation régulière. Congrégation séculière. Congrégation célèbre. Congrégation d' hommes. Congrégation de filles. Les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. La congrégation de l' Oratoire, des pères de la Doctrine chrétienne, etc. Les chanoines réguliers de la congrégation de France.

Il se dit aussi de Certaines confréries de dévotion sous l' invocation de la sainte Vierge. Être de la congrégation de la Vierge. Être de la congrégation. Les jésuites avaient des congrégations dans la plupart de leurs colléges.

La congrégation des fidèles, se dit de Tous ceux qui appartiennent à l' Église romaine.

CONGRÉGATION

CONGRÉGATION en parlant De la cour de Rome, se dit d' Une assemblée de cardinaux et de prélats, soit permanente, soit nommée d' office pour quelque cas particulier, et chargée d' examiner certaines affaires qui leur sont attribuées. Il se tint sur ce sujet une congrégation de cardinaux. Une congrégation de prélats. Une congrégation d' État. La congrégation du saint-office. La congrégation des rites. La congrégation de la propagande.

CONGRÈS. s. m.

CONGRÈS. s. m. Assemblée de plusieurs ministres de différentes puissances, qui se sont rendus dans un même lieu, pour y conclure la paix, ou pour y concilier les intérêts de leurs gouvernements. Le congrès de Radstadt. Le congrès de Vienne, de Vérone, etc. Assembler un congrès. Ouvrir un congrès. Il fut envoyé au congrès.

CONGRÈS

CONGRÈS en parlant Des gouvernements républicains de l' Amérique, signifie, L' assemblée législative. Le congrès américain ou des États-Unis se compose d' un sénat et d' une chambre de représentants. Membre du congrès.

CONGRÈS. s. m.

CONGRÈS. s. m. Épreuve de la puissance ou de l' impuissance des gens mariés, que l' on faisait, dans certaines occasions, par ordre de justice, en présence de chirurgiens et de matrones. Ordonner le congrès. Venir au congrès. Subir le congrès. Le congrès a été aboli. Le congrès était une preuve fort incertaine.

CONGRU, UE. adj.

CONGRU, UE. adj. Suffisant, convenable. Il n' est guère usité que dans cette locution du langage dogmatique, Grâce congrue, et dans les suivantes:

Portion congrue, Pension annuelle que les gros décimateurs étaient tenus de payer aux curés pour leur subsistance. La portion congrue était comme la légitime des curés. Cure à portion congrue. Cela se dit aussi, figurément et familièrement, d' Un traitement, d' une rente peu considérable. On a mis tous ces employés à la portion congrue.

Réponse congrue, Réponse précise. Phrase congrue, Phrase correcte. Ces deux locutions ont vieilli et ne s' emploient guère que par plaisanterie.

CONGRUITÉ. s. f.

CONGRUITÉ. s. f. Convenance. Il se dit particulièrement, en Théologie, de L' efficacité de la grâce de Dieu qui agit sans détruire la liberté de l' homme.

CONGRÛMENT. adv.

CONGRÛMENT. adv. D' une manière correcte. Il ne parle point élégamment, mais il parle congrûment. Il est vieux, et ne s' emploie guère que par plaisanterie.

Fig., Parler congrûment d' une chose, d' une affaire, En parler pertinemment.

CONIFÈRE. adj. des deux genres

CONIFÈRE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des végétaux dont le fruit est un cône, tels que le pin, le sapin, etc. Plantes, arbres conifères.

Il s' emploie aussi comme substantif féminin. La famille des conifères.

CONIQUE. adj. des deux genres

CONIQUE. adj. des deux genres Qui a la figure d' un cône. Miroir conique. Cadran conique. Un moule de forme conique.

Il signifie aussi, Qui appartient au cône. Sections coniques.

CONJECTURAL, ALE. adj.

CONJECTURAL, ALE. adj. Qui n' est fondé que sur des conjectures. Ce n' est qu' une preuve conjecturale. La médecine est une science conjecturale, un art conjectural.

CONJECTURALEMENT. adv.

CONJECTURALEMENT. adv. Par conjecture. Il ne parle de cela que conjecturalement.

CONJECTURE. s. f.

CONJECTURE. s. f. Jugement probable, opinion que l' on fonde sur quelques apparences touchant une chose obscure et incertaine. Forte conjecture. Faible, légère, vaine conjecture. Conjecture trompeuse, bien fondée, mal fondée. Fausses conjectures. Tirer une conjecture de... Appuyer une conjecture sur... Voilà ma conjecture. Je n' en parle que par conjecture. Former, faire des conjectures sur... Se perdre en conjectures. Cet événement a donné lieu à beaucoup de conjectures. Si ma conjecture ne me trompe. Cet art n' est fondé que sur des conjectures.

CONJECTURER. v. a.

CONJECTURER. v. a. Inférer, juger sur des probabilités, par conjecture. On m' a dit telle chose, et de là je conjecture sa perte. Ce que je conjecture de là, c' est... Je conjecture que cela arrivera. Un médecin ne fait souvent que conjecturer.

CONJECTURÉ, ÉE. participe

CONJECTURÉ, ÉE. participe

CONJOINDRE. v. a.

CONJOINDRE. v. a. Joindre ensemble. Il ne se dit guère qu' en parlant De mariage. Conjoindre par mariage. Il ne faut pas que l' homme sépare ce que Dieu a conjoint.

CONJOINT, OINTE. participe

CONJOINT, OINTE. participe Il est quelquefois adjectif, et se dit, en Botanique, Des parties semblables qui sont comme soudées ensemble. Feuilles conjointes. Pétales conjoints. Étamines conjointes.

En Musique, Marche par degrés conjoints, La marche d' une note à celle qui la suit immédiatement dans la gamme, soit en montant, soit en descendant.

CONJOINT

CONJOINT est aussi substantif masculin, et se dit, en Jurisprudence, d' Une personne jointe à une autre par le mariage. Le conjoint survivant. Les futurs conjoints. L' un des conjoints.

CONJOINTEMENT. adv.

CONJOINTEMENT. adv. Ensemble, l' un avec l' autre, de concert. Agissons conjointement dans cette affaire. J' agirai conjointement avec vous.

CONJONCTIF, IVE. adj.

CONJONCTIF, IVE. adj. T. de Gram. Il se dit De certaines particules qui servent à lier un mot, un sens à un autre. Et, ni, sont des particules conjonctives. Le Que est quelquefois conjonctif.

CONJONCTION. s. f.

CONJONCTION. s. f. Union. Il se dit principalement en parlant de L' union de l' homme et de la femme. Conjonction par mariage. Conjonction illicite.

CONJONCTION

CONJONCTION en termes de Grammaire, Partie d' oraison qui sert à lier un mot, un sens à un autre. Il y a plusieurs sortes de conjonctions. Et est une conjonction copulative. Ou est une conjonction disjonctive. Mais est une conjonction adversative.

CONJONCTION

CONJONCTION en termes d' Astronomie, Rencontre apparente de deux planètes dans un même point de quelque signe. Saturne et Vénus étaient en conjonction. La conjonction du soleil et de Mercure.

Absol., La conjonction de la lune, La rencontre de la lune avec le soleil dans un même point du zodiaque. Quand la lune est en conjonction, elle n' est pas visible.

CONJONCTIVE. s. f.

CONJONCTIVE. s. f. T. d' Anat. Membrane muqueuse qui unit le globe de l' oeil aux paupières.

CONJONCTURE. s. f.

CONJONCTURE. s. f. Occasion, rencontre de circonstances; état, disposition où se trouvent diverses choses en même temps. Heureuse, triste, fatale conjoncture. La conjoncture est favorable. Cela est arrivé dans une fâcheuse conjoncture. Il sut profiter de la conjoncture. Se trouver dans des conjonctures difficiles. En cette conjoncture. Dans les différentes conjonctures de la vie.

CONJOUIR (SE). v. pron.

CONJOUIR (SE). v. pron. Se réjouir avec quelqu' un de quelque chose d' agréable, d' avantageux qui lui est arrivé. Aller se conjouir avec un père du mariage de son fils. Se conjouir avec quelqu' un d' une grâce qu' il a reçue du roi. Il a vieilli.

CONJOUISSANCE. s. f.

CONJOUISSANCE. s. f. Marque que l' on donne à quelqu' un de la joie qu' on a d' un bonheur qui lui est arrivé. Compliments de conjouissance. Lettre de conjouissance. Il a vieilli.

CONJUGAISON. s. f.

CONJUGAISON. s. f. T. de Gram. Manière de conjuguer; Assemblage des différentes terminaisons d' un verbe, distribuées en voix, modes, temps et personnes. Les règles de la conjugaison grecque ont été fort simplifiées. Conjugaison régulière. Conjugaison irrégulière. On divise ordinairement les verbes latins en quatre conjugaisons. La première, la seconde conjugaison. Apprendre ses conjugaisons. La conjugaison de ce verbe est très-difficile. La conjugaison des verbes auxiliaires.

En Anat., Conjugaison des nerfs, La conjonction de certaines paires de nerfs. Trous de conjugaison, Ouvertures situées sur les côtés de la colonne vertébrale, qui donnent passage aux nerfs de la moelle épinière et à certains vaisseaux.

CONJUGAL, ALE. adj.

CONJUGAL, ALE. adj. Qui concerne l' union entre le mari et la femme. Le lien, le noeud conjugal. L' union conjugale. L' affection, l' amitié conjugale. L' amour conjugal. Le devoir conjugal. La foi conjugale. Le lit conjugal.

CONJUGALEMENT. adv.

CONJUGALEMENT. adv. Selon l' union qui doit être entre le mari et la femme. Vivre conjugalement.

CONJUGUER. v. a.

CONJUGUER. v. a. T. de Gram. Assembler ou réciter les différentes inflexions et terminaisons que reçoit un verbe selon les voix, les modes, les temps et les personnes. Conjuguer un verbe. Ce verbe est difficile à conjuguer. On le dit quelquefois absolument. Cet enfant sait décliner et conjuguer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans le sens passif. Ce verbe se conjugue ainsi, se conjugue par tous ses temps, se conjugue avec l' auxiliaire Être.

CONJUGUÉ, ÉE. participe

CONJUGUÉ, ÉE. participe En Botan., Feuilles conjuguées, Feuilles composées dont les folioles sont disposées des deux côtés du pétiole par paires. Le sainfoin, la casse, ont des feuilles conjuguées.

CONJURATEUR. s. m.

CONJURATEUR. s. m. Celui qui forme, qui conduit une conjuration. Dangereux conjurateur. Ce sens est peu usité.

Il se dit aussi de Prétendus magiciens qui se servaient de certaines paroles, soit pour conjurer les démons, soit pour conjurer une tempête. Conjurateur des démons. Conjurateur des tempêtes.

CONJURATION. s. f.

CONJURATION. s. f. Conspiration, complot contre l' État, contre le prince. Horrible conjuration. Faire une conjuration contre quelqu' un. Tramer une conjuration. Découvrir une conjuration. Une conjuration formée. Il était de la conjuration. Tous ceux qui entrèrent dans la conjuration. La conjuration de Catilina. La conjuration d' Amboise.

CONJURATION

CONJURATION se dit aussi Des paroles, des cérémonies par lesquelles de soi-disant magiciens prétendent conjurer les démons, la peste, l' orage, etc. Après avoir tracé un cercle autour de lui, il commença ses conjurations. Dans ce sens et dans les deux suivants, il s' emploie presque toujours au pluriel.

Il signifie encore, Exorcisme, prière pour éloigner le démon. On fit des conjurations avec pompe.

Il se dit quelquefois, par extension, pour Instante prière. Ses sanglots et ses conjurations ne purent le fléchir.

CONJURER. v. a.

CONJURER. v. a. Prier instamment. Je vous conjure de faire cela. Faites cela, je vous en conjure, je vous conjure. On y ajoute souvent la considération des choses saintes, ou de celles qui sont les plus chères à celui que l' on prie. Je vous conjure au nom de Dieu. Il le conjura par tout ce qu' il avait de plus cher au monde, par l' amour de la patrie, par le souvenir de...

Il signifie aussi, Exorciser, se servir de certaines prières pour chasser les démons. Conjurer le diable. Esprit immonde, je te conjure par le saint nom de Dieu.

CONJURER

CONJURER se dit aussi en parlant Des paroles, des cérémonies par lesquelles de soi-disant magiciens prétendent chasser les démons, détourner les maladies, la tempête, les animaux nuisibles, etc. Conjurer les démons, les esprits malins. Il avait, disait-il, le secret de conjurer la fièvre, de conjurer les orages.

Fig., Conjurer la tempête, conjurer l' orage, Détourner par prudence, par adresse, un malheur dont on est menacé. Ce prince, voyant une armée de cent mille hommes prête à fondre sur ses États, chercha les moyens de conjurer la tempête.

CONJURER

CONJURER se dit quelquefois figurément, dans un sens analogue à celui qui précède, en parlant Des choses morales. Conjurer la colère céleste. Il ne put conjurer sa triste destinée.

CONJURER

CONJURER signifie encore, Décider, résoudre une chose, avec une ferme détermination de l' exécuter, de l' accomplir. Dans ce sens, on ne le dit guère qu' en mauvaise part. Ils conjurèrent la ruine de leur patrie. Ils ont conjuré votre perte.

Il s' emploie aussi neutralement, et signifie, Former un complot avec une ou plusieurs personnes, contre l' État, contre le prince. Catilina conjura contre la république. Cinna conjura contre Auguste. Dans cette acception, il se prend quelquefois absolument. Cet ambitieux était toujours prêt à conjurer.

Par extension, Conjurer contre quelqu' un, Agir de concert avec d' autres contre les intérêts de quelqu' un.

CONJURÉ, ÉE. participe

CONJURÉ, ÉE. participe Il les voyait tous conjurés pour le perdre. Tout semble conjuré contre moi.

Il se dit substantivement de Ceux qui sont entrés dans une conjuration; et alors il s' emploie le plus ordinairement au pluriel. On se saisit des conjurés. C' est un des conjurés.

CONNAISSANCE. s. f.

CONNAISSANCE. s. f. L' exercice de cette faculté par laquelle l' âme connaît et distingue les objets. Perdre toute connaissance. Il n' a plus de sentiment ni de connaissance. Elle est restée longtemps sans connaissance. J' eus bientôt repris connaissance. Elle s' est trouvée mal, mais sans perdre connaissance. Un transport au cerveau lui a ôté toute connaissance. Il a eu, il a conservé sa connaissance, toute sa connaissance jusqu' à la mort.

Être en âge de connaissance, Avoir atteint l' âge où l' on agit avec discernement.

CONNAISSANCE

CONNAISSANCE signifie également, Idée, notion qu' on a de quelque chose, de quelque personne. La connaissance du bien et du mal. La connaissance de Dieu. La connaissance des hommes, du coeur humain. La connaissance de l' avenir. N' avoir aucune connaissance d' une affaire. La connaissance de cette langue est nécessaire aux commerçants. Toutes les opérations de ce général prouvent qu' il n' a aucune connaissance du pays. Cela est venu à ma connaissance. Je n' en ai aucune connaissance.

Prendre connaissance d' une chose, d' une affaire, S' en informer, l' examiner, ou S' en faire rendre compte. Il a voulu prendre connaissance de cette affaire. Ce n' est pas à vous à prendre connaissance de mes actions.

Parler, agir en connaissance de cause, avec connaissance de cause, Parler, agir avec une entière connaissance de ce que l' on dit, de ce que l' on fait.

Avoir une grande connaissance des affaires, S' entendre très-bien en affaires. Avoir une grande connaissance des tableaux, des pierreries, des livres, etc., Se connaître bien en tableaux, en pierreries, en livres, etc.

Avoir une grande connaissance de l' histoire, Savoir très-bien l' histoire.

En termes de Marine, Avoir connaissance d' un navire, avoir connaissance de terre, Apercevoir un navire, la terre.

CONNAISSANCE

CONNAISSANCE en termes de Jurisprudence, se dit Du droit de connaître de certaines affaires. La connaissance de ce crime appartient à tel tribunal. Attribuer à un juge, à un tribunal la connaissance de certaines causes.

CONNAISSANCES

CONNAISSANCES au pluriel et absolument, signifie, Savoir, instruction, lumières acquises. Cet homme a bien des connaissances, de grandes, de profondes, de vastes connaissances. Il possède des connaissances très-variées. Tirer parti de ses connaissances. Cet homme n' a pas les connaissances nécessaires pour faire un bon administrateur. Ses connaissances sont très-bornées. Acquérir, amasser des connaissances. Les connaissances humaines. Les découvertes qui étendent chaque jour le cercle de nos connaissances. Propager les connaissances utiles. Dans l' état actuel de nos connaissances.

CONNAISSANCES

CONNAISSANCES au pluriel, se dit aussi, en termes de Chasse, de Certaines marques imprimées par le pied de la bête qu' on chasse, et auxquelles on reconnaît l' âge et la grosseur de cette bête.

CONNAISSANCE

CONNAISSANCE se dit encore Des habitudes, des liaisons, des relations qu' on a avec quelqu' un. Cet homme est-il de votre connaissance? À cause de notre ancienne connaissance. Faire de nouvelles connaissances.

Faire connaissance, Se lier, entrer en relation. Nous fîmes connaissance au bal de monsieur N. Il a fait connaissance avec un tel. On dit aussi, Faire la connaissance de quelqu' un. Il a fait la connaissance d' une femme très-aimable. On dit également, Renouveler connaissance. Ils ont renouvelé connaissance. Il renouvela connaissance avec lui.

CONNAISSANCE

CONNAISSANCE se dit également Des personnes avec lesquelles on a des liaisons ou des relations. Je vois toujours avec plaisir mes anciennes connaissances. Vous avez là une bien mauvaise connaissance. On doit préférer ses amis à ses connaissances. Ce n' est pas un ami, c' est une simple connaissance. Je n' ai aucune connaissance dans cette ville, à la cour, auprès de ce juge, etc. Je vous donnerai toutes mes connaissances.

Il n' y avait personne de connaissance à la promenade, au spectacle, etc., Il n' y avait aucune de ces personnes qui sont généralement connues dans le monde.

Fam., Une figure de connaissance, Une personne que l' on connaît. Je vois là-bas une figure de connaissance.

Prov., Être, se trouver en pays de connaissance, Se trouver parmi des gens de sa connaissance. Cela s' applique aussi, en général, À toutes les choses que l' on connaît. Vous êtes ici en pays de connaissance. Quand il entra dans cette maison, il fut ravi de se trouver en pays de connaissance. Dans une bibliothèque, il se trouve en pays de connaissance. À présent que vous parlez une langue que j' entends, je suis en pays de connaissance.

CONNAISSANT. adj. m.

CONNAISSANT. adj. m. Qui se connaît à quelque chose. On ne l' emploie qu' au pluriel et dans cette phrase de Pratique, Gens à ce connaissants. Dans le langage ordinaire, on dit, Connaisseur.

CONNAISSEMENT. s. m.

CONNAISSEMENT. s. m. T. de Commerce maritime. Déclaration contenant un état des marchandises chargées sur un navire, le nom de ceux à qui elles appartiennent, l' indication des lieux où on les porte, et le prix du fret. Tous les connaissements sont signés par le capitaine et par le chargeur.

CONNAISSEUR, EUSE. s.

CONNAISSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui se connaît à quelque chose. Si vous dites que ce diamant est d' une belle eau, vous n' êtes pas connaisseur. C' est un grand connaisseur en tableaux. Il est bon connaisseur en chevaux. Elle est connaisseuse, c' est une bonne connaisseuse en fait de toilette. Faire le connaisseur. Faire la connaisseuse. Je ne me connais point en ces sortes de choses, je m' en rapporte aux connaisseurs.

Il se dit quelquefois adjectivement. Il porte un oeil connaisseur sur ce tableau.

CONNAÎTRE. v. a.

CONNAÎTRE. v. a. Avoir l' idée, la notion d' une personne ou d' une chose. Je ne connais cette personne que de nom, de réputation, de vue. Je connais bien un tel. Je le connais parfaitement. D' où le connaissez-vous? Je le connais pour l' avoir vu en tel endroit. Je connais ce pays-là. Connaissez-vous ma maison? Connaissez-vous le roman intitulé... Voilà un chemin que je ne connaissais pas. Je ne connais pas le nom de cette rue. Je ne connais que ce moyen. Je ne connais rien de plus vil qu' une telle conduite. Tout le monde connaîtra vos indignes procédés. Votre père vous fera connaître ses volontés. Faire connaître son opinion. Ce que nous connaissons de cet écrivain donne une très-haute idée de son talent. Connaître la manière d' un artiste. Cet enfant ne connaît pas encore ses lettres. Connaître Dieu. Connaître le bien et le mal. Vous ne connaissez pas vos forces. Il connaît son faible. Je ne lui connais point de défauts. Ils ne connaissent de bonheur que dans la vertu. Ne lui donnez pas à connaître que... Il connut alors que le danger devenait pressant. Par là vous pouvez connaître combien il est à redouter. On le dit également Des animaux. Ce chien connaît bien son maître. Ce cheval connaît le chemin. La plupart des animaux connaissent les plantes qui peuvent leur être nuisibles.

Fam., Ne connaître ni Dieu ni diable, N' avoir point de religion.

Fam., Je ne connais autre, se dit en parlant D' une personne que l' on connaît beaucoup.

Prov. et fig., Je ne le connais ni d' Adam ni d' Ève, se dit en parlant D' un homme que l' on ne connaît pas du tout.

Fig., Ne point connaître, ne plus connaître quelqu' un, quelque chose, N' en pas faire acception, ne point le prendre en considération. Il veut que tous soient également soumis à la discipline, et il ne connaît à cet égard ni parents ni amis. Quand il s' agit de ses intérêts, il ne connaît personne, il ne connaît plus personne.

Ne plus connaître quelqu' un, signifie aussi, Le traiter comme un inconnu, l' oublier, le mépriser. Depuis qu' il est en place, il ne connaît plus ses amis, il ne connaît plus personne. Je ne le connais plus, une telle action lui a fait perdre tous ses droits à mon estime.

Avec le pronom personnel, Ne point se connaître, ne plus se connaître, se dit D' une personne que la passion met hors d' elle-même. La fureur le transporte, il ne se connaît point, il ne se connaît plus.

Se faire connaître, Dire son nom, sa qualité aux gens dont on n' est pas connu. Comme on lui refusait l' entrée, il se fit connaître. L' auteur de ce livre ne veut pas se faire connaître, Ne veut pas se nommer. On dit en des sens analogues: Faire connaître qui on est. Ne vouloir pas être connu. Etc.

Se faire connaître, signifie aussi, Faire ou dire quelque chose qui décèle les dispositions, les qualités bonnes ou mauvaises que l' on a. Caton se fit connaître de bonne heure par son amour pour la liberté. Il s' est fait connaître avantageusement.

Fam., Je ne connais que cela, se dit en parlant D' une chose qui ne peut être éludée, ou qu' on ne doit pas balancer à faire. Il faut que vous obéissiez, je ne connais que cela. Il résiste, châtiez-le, je ne connais que cela. On dit à peu près de même, Je ne connais qu' une chose, c' est d' agir franchement, c' est d' être sévère, etc.

Ne connaître que son devoir, que la règle, que la loi, etc., Ne point s' écarter de son devoir, de la loi, de la règle, etc., quelles que soient les circonstances où l' on se trouve, et les personnes avec lesquelles on a affaire.

Ne connaître que ses intérêts, etc., Ne considérer, n' avoir en vue que ses intérêts, etc.

CONNAÎTRE

CONNAÎTRE se dit aussi en parlant Des choses qu' on a étudiées, dont on a une grande pratique, un grand usage, auxquelles on s' entend bien. Il voudrait tout connaître. Connaître une langue, une science, un art. Connaître à fond. C' est un homme qui connaît bien la guerre. C' est un bon officier de marine, il connaît très-bien la mer. Connaître les bons livres, les pierreries, les tableaux, etc. Ce naturaliste connaît bien les plantes, les animaux, etc. Je ne parle point de ce que je ne connais pas. Il connaît les ruses du métier. Il a connu tous les secrets du style. Ce que l' expérience nous apprend à connaître. Connaître ses intérêts. Connaître ses devoirs.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des personnes. Je connais bien cet homme, et je peux compter sur lui. Je le connais pour ce qu' il est. Il a trompé bien du monde, on ne le connaissait pas. Je saurai bien le faire connaître et le démasquer. Cet homme gagne à être connu. Je le connais incapable de mentir. Je connais votre coeur. Vous me connaissez mal, si vous m' attribuez de telles intentions. Que vous connaissez peu les hommes! C' est un homme qui connaît bien le monde.

Il se dit quelquefois absolument, dans le sens de S' instruire, s' éclairer. Le désir de connaître.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Prendre une juste idée de soi-même, de ses forces, de sa dignité, etc. «Connais-toi toi-même,» est une des plus belles maximes de la philosophie ancienne. Je me connais, à sa vue il me serait impossible de me contenir. Apprenez à mieux vous connaître, et ne craignez point de si faibles rivaux. Un homme sage et qui sait se connaître.

Il ne se connaît point, L' orgueil lui fait oublier ce qu' il est.

Se connaître à quelque chose, en quelque chose, Savoir en bien juger. Il se connaît en mérite, en poésie. Il se connaît en pierreries, en tableaux. Vous connaissez-vous à cela? Je m' y connais mieux que vous. Il ne s' y connaît point du tout.

CONNAÎTRE

CONNAÎTRE signifie en outre, Avoir des liaisons, des relations avec quelqu' un. Connaissez-vous quelqu' un de mes juges? Je n' en connais pas un. Il connaît tout le monde. Je vous le ferai connaître. Je ne connais point cet homme-là, ni ne veux le connaître.

Il s' emploie dans le même sens comme verbe réciproque. Nous nous connaissons depuis longtemps.

En termes de l' Écriture sainte, Connaître une femme, la connaître charnellement, Avoir avec elle un commerce charnel.

CONNAÎTRE

CONNAÎTRE signifie quelquefois, Discerner les objets, les distinguer, les reconnaître. Je ne l' ai vu qu' une fois, mais je le connaîtrais entre mille. Il me connut à la voix, à la démarche. La nuit était si noire, qu' on ne pouvait connaître personne. Son style est aisé à connaître.

CONNAÎTRE

CONNAÎTRE signifie encore, Sentir, éprouver; et il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. On ne connaît point l' hiver à la Martinique. Vous êtes heureux de n' avoir jamais connu le mal de dents, le mal de tête. Les anciens n' ont point connu, ne connaissaient point la petite vérole. Il ne connaissait plus le sommeil. Connaître le plaisir, les plaisirs. Il n' a jamais connu la haine, la jalousie, etc. Son coeur allait bientôt connaître l' amour. Il ne connaît point la crainte. J' ai connu l' infortune. Un peuple qui n' a jamais connu l' esclavage.

Il signifie aussi, Pratiquer une chose, l' admettre, s' y conformer, s' y soumettre; et, dans ce sens, il se joint ordinairement avec la négation. En Angleterre, on ne connaît point la loi salique. Cet usage n' est point connu dans tel pays. Ce peuple ne connaît point les raffinements du luxe. Sa bouche n' a jamais connu l' imposture. Il ne connaît point ces vains ménagements. Sa rage ne connut plus de frein. Sa charité ne connaît point de bornes. On dit dans un sens analogue, Ce cheval connaît la bride, les éperons, etc.

Ne point connaître de supérieur, de maître, N' avoir point de supérieur, de maître, ou Prétendre n' en point avoir, et ne vouloir pas obéir. On dit de même: Je ne connais de maître que vous, que lui, etc. Je ne connais ici d' autre maître que moi. Etc.

Il ne connaît plus rien, Sa passion le domine tellement, qu' aucune considération n' est capable de l' arrêter. Sa fureur ne connaît plus rien.

CONNAÎTRE

CONNAÎTRE signifie aussi, Avoir autorité pour juger de certaines matières. En ce sens, il se construit toujours avec de ou un équivalent. Ce juge connaît des matières civiles et criminelles. Il en connaît en première instance. Il en connaît par appel. Il ne peut pas connaître de cela.

CONNU, UE. participe

CONNU, UE. participe Le monde connu. Le plus grand des animaux connus. Il n' y a rien de si connu. C' est un homme connu. Il est connu par son mérite. Ce nom m' est connu.

Il se dit substantivement et absolument Des choses que l' on connaît, par opposition à celles qu' on ignore. Pour procéder méthodiquement, il faut aller du connu à l' inconnu.

CONNÉ, ÉE. adj.

CONNÉ, ÉE. adj. (On fait sentir les deux N.) T. de Botan. Il se dit De deux parties semblables qui naissent réunies. Les feuilles de plusieurs chèvrefeuilles sont connées.

CONNÉTABLE. s. m.

CONNÉTABLE. s. m. On appelait ainsi, en France, Le premier officier militaire de la couronne, qui avait le commandement général des armées. Le connétable de France. La charge de connétable. Le roi le fit connétable, lui donna l' épée de connétable.

CONNÉTABLE

CONNÉTABLE est aussi Un titre de dignité qui se donne, en d' autres royaumes, à quelques personnes de qualité, dans la maison desquelles il est héréditaire. Ainsi en Espagne il y a un Connétable de Castille, un Connétable de Navarre; et à Rome l' aîné de la maison Colonne s' appelle Le connétable, comme étant Connétable héréditaire du royaume de Naples.

CONNÉTABLE

CONNÉTABLE est aussi substantif féminin, lorsqu' on parle de La femme d' un connétable. Madame la connétable.

CONNÉTABLIE. s. f.

CONNÉTABLIE. s. f. On appelait autrefois ainsi La juridiction des maréchaux de France sur les gens de guerre, et sur ce qui regardait la guerre, tant au civil qu' au criminel. Le siége de la connétablie était à Paris. Lieutenant de la connétablie. Archer de la connétablie.

Il s' est dit aussi de La juridiction des maréchaux de France, pour les affaires qui regardaient le point d' honneur. La connétablie se tenait ordinairement chez le doyen des maréchaux de France, comme représentant le connétable.

CONNEXE. adj. des deux genres

CONNEXE. adj. des deux genres T. de Palais. Il se dit Des affaires qui ont une certaine liaison les unes avec les autres. Affaires, matières connexes. Délits connexes. Cette cause est connexe à telle autre.

CONNEXION. s. f.

CONNEXION. s. f. Liaison que certaines choses ont les unes avec les autres. On ne voit pas la connexion de ces deux idées, de ces deux propositions. Il n' existe aucune connexion entre ces principes et les conséquences qu' on en tire.

CONNEXITÉ. s. f.

CONNEXITÉ. s. f. Rapport aperçu entre deux ou plusieurs choses; disposition réciproque qu' ont certaines choses à être jointes. Il y a une grande connexité entre la morale et la jurisprudence. Il n' y a point connexité entre ces deux affaires, entre ces deux causes.

CONNIVENCE. s. f.

CONNIVENCE. s. f. Complicité par tolérance et dissimulation d' un mal qu' on doit ou qu' on peut empêcher. Connivence manifeste. La connivence du magistrat, des juges. La connivence du père a été cause du désordre de ses enfants.

Il se prend quelquefois pour Complicité. Ils étaient de connivence ensemble pour, etc. Agir de connivence.

CONNIVENT, ENTE. adj.

CONNIVENT, ENTE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties d' une plante qui tendent à se rapprocher. Anthères conniventes. Feuilles conniventes. Calice connivent, Dont les divisions sont conniventes.

CONNIVER. v. n.

CONNIVER. v. n. Participer, en dissimulant, à un mal qu' on peut et qu' on doit empêcher. Un juge qui connive aux concussions d' un greffier, qui connive avec un greffier. Il ne voulut pas se déclarer ouvertement, mais il connivait avec lui. Un percepteur et un receveur qui connivent ensemble. Un père qui connive aux débauches de ses enfants.

CONOÏDE. s. m.

CONOÏDE. s. m. T. de Géom. Corps ou solide qui tient de la figure d' un cône.

CONQUE. s. f.

CONQUE. s. f. Grande coquille concave. On voyait dans ce tableau Vénus portée sur une conque. Une conque marine.

Il se dit aussi de Certaines coquilles en spirale, dont, suivant la Fable, les tritons se servaient comme de trompettes.

Conques anatifères, Espèce de coquilles, ainsi appelées parce qu' on croyait autrefois qu' il s' y formait des canards. Voyez ANATIFE.

CONQUE

CONQUE en termes d' Anatomie, La cavité de l' oreille, au fond de laquelle est l' orifice externe du conduit auditif.

CONQUÉRANT. s. m.

CONQUÉRANT. s. m. Celui qui a conquis beaucoup de pays, qui a fait de grandes conquêtes. Alexandre fut un grand conquérant. Un redoutable conquérant. Guillaume le Conquérant. On lui donne quelquefois un féminin. Zénobie fut une illustre conquérante.

Il s' emploie aussi adjectivement. Un roi conquérant. Un peuple conquérant. Les nations conquérantes.

Fig. et fam., Avoir l' air conquérant, se dit D' un homme, d' une femme qui se présentent avec une parure dont ils semblent tirer avantage.

CONQUÉRIR. v. a.

CONQUÉRIR. v. a. (Il se conjugue comme Acquérir, et n' est guère usité qu' à l' infinitif, au prétérit défini et aux temps composés.) Acquérir par les armes, soumettre, subjuguer. Conquérir une ville, un pays, une province, un royaume. Alexandre conquit l' Asie. César a conquis les Gaules. Les pays qu' il avait conquis sur les Germains. L' ardeur de conquérir.

Il s' emploie figurément, surtout au sens moral. Les peuples que ses prédications avaient conquis à la foi. Conquérir tous les coeurs. Par ce noble désintéressement, il a conquis leur estime.

CONQUIS, ISE. participe

CONQUIS, ISE. participe Une province conquise. Le pays conquis. Les villes conquises.

CONQUÊT. s. m.

CONQUÊT. s. m. T. de Jurispr. Acquêt fait durant la communauté entre le mari et la femme. Il se joint toujours avec Acquêt. Elle a sa part dans les acquêts et conquêts.

CONQUÊTE. s. f.

CONQUÊTE. s. f. L' action de conquérir, ou La chose conquise. Faire la conquête d' un pays. Belle, grande, glorieuse conquête. Garder ses conquêtes. Étendre ses conquêtes. Agrandir son État par des conquêtes. Pays de conquête. L' amour des conquêtes.

Vivre comme dans un pays de conquête, Vivre à discrétion.

CONQUÊTE

CONQUÊTE s' emploie figurément, surtout au sens moral. Les paisibles conquêtes de la religion. De nouvelles conquêtes étendent chaque jour le domaine de la science.

Il se dit, dans un sens particulier, en parlant De l' amour. La conquête d' un amant. Cette beauté fait tous les jours de nouvelles conquêtes. Cet homme a des qualités aimables, il a fait ma conquête. Je suis sa conquête. J' en veux faire ma conquête.

Fam., Avoir un air de conquête, se donner des airs de conquête, Avoir l' air conquérant.

CONSACRANT. adj. m.

CONSACRANT. adj. m. Qui sacre un évêque. L' évêque consacrant. Il est aussi substantif. Le consacrant.

CONSACRER. v. a.

CONSACRER. v. a. Dédier à Dieu, à quelque divinité, avec certaines cérémonies. Consacrer une église, un autel, un calice. Consacrer une personne à Dieu. Il consacra le nouveau temple à Jupiter, à Junon, etc. Ce bois avait été consacré aux Muses, à Diane, etc. La colombe fut consacrée à Vénus. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se consacrer à Dieu. Se consacrer au service des autels.

Il signifie également, Donner, dévouer à Dieu, sans observer aucune cérémonie particulière. Après tant de temps donné au monde, il a consacré le reste de ses jours à Dieu.

Il signifie figurément, Dévouer, destiner, employer quelque chose à un certain usage. Consacrer sa jeunesse, sa vie, etc., à l' étude, au barreau, à la guerre, à l' exercice des armes, etc. Il consacre ses talents à la défense des libertés publiques. Consacrer son argent à se former une bibliothèque. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se consacrer à l' étude des langues, des belles-lettres, de la philosophie.

Consacrer à quelqu' un son temps, ses veilles, ses soins, etc., Lui dévouer son temps, ses veilles, etc.

CONSACRER

CONSACRER signifie encore, Rendre sacré, saint, vénérable. Ce lieu fut consacré par le sang des martyrs. La piété consacre toutes les autres vertus.

Il signifie, par extension, Sanctionner, rendre durable. Un monument fut élevé pour consacrer le souvenir de cette victoire. Une gloire que les siècles ont consacrée. Les erreurs, les préjugés que le temps consacre.

Il se dit particulièrement en parlant Des mots, des locutions que l' usage adopte, et qu' on ne peut changer, bien qu' ils ne soient pas toujours selon les règles de l' analogie ou de la grammaire. L' usage consacre des locutions qui sont quelquefois très-vicieuses.

L' Église a consacré ce mot, Elle l' a déterminé à une signification particulière, hors de laquelle il n' est point d' usage.

CONSACRER

CONSACRER se dit encore particulièrement De ce que fait le prêtre, lorsqu' il prononce les paroles sacramentales en vertu desquelles le corps et le sang de JÉSUS-CHRIST sont réellement sous les espèces du pain et du vin. Le prêtre consacra autant d' hosties qu' il y avait de communiants.

CONSACRÉ, ÉE. participe

CONSACRÉ, ÉE. participe Un temple consacré à Jupiter. Un autel consacré à la Vierge. Hostie consacrée. Les fonds consacrés à cette dépense. Une expression consacrée par l' usage. C' est une erreur sans doute, mais elle est consacrée. Dans le langage théologique, Consubstantiel et Transsubstantiation sont des mots consacrés, des termes consacrés.

CONSANGUIN, INE. adj.

CONSANGUIN, INE. adj. Parent du côté paternel. Il n' est guère usité que dans ces locutions, Frère consanguin, soeur consanguine, Frère, soeur de père seulement; par opposition à Frère utérin, soeur utérine, Frère, soeur de mère seulement, et à Frère germain, soeur germaine, Frère, soeur de père et de mère.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au pluriel, surtout en Jurisprudence. Les utérins et les consanguins.

CONSANGUINITÉ. s. f.

CONSANGUINITÉ. s. f. (L' U fait diphthongue avec l' I.) Il se disait, chez les Romains, de La parenté du côté du père. Degré de consanguinité.

Il se dit, en Droit canon, et seulement en matière de mariage, de Toute sorte de parenté, soit du côté du père, soit de celui de la mère.

CONSCIENCE. s. f.

CONSCIENCE. s. f. Lumière intérieure, sentiment intérieur par lequel l' homme se rend témoignage à lui-même du bien et du mal qu' il fait. Conscience délicate. Conscience scrupuleuse. Conscience timorée. Conscience bourrelée. Conscience tranquille. Bonne conscience. Conscience erronée. Délicatesse de conscience. Scrupule de conscience. Remords de conscience. Le ver de la conscience. Le cri, les reproches de la conscience. Le tribunal de la conscience. Le for de la conscience. Descendre dans sa conscience. Consulter sa conscience. Faire une chose pour l' acquit de sa conscience. Cela peut se faire en sûreté de conscience, en toute sûreté de conscience. Votre conscience ne vous reproche-t-elle rien? Agir contre sa conscience. Parler contre sa conscience. Parler selon sa conscience. Capituler, transiger avec sa conscience. Capitulation de conscience. On l' emploie très-souvent en matière de religion. Examen de conscience. Directeur de conscience. Diriger les consciences. Troubler les consciences. Cela n' est propre qu' à alarmer les consciences. Liberté de conscience.

Conseil de conscience, Conseil qui était établi pour régler les affaires ecclésiastiques.

Cas de conscience, Difficulté ou question sur ce que la religion permet ou défend en certains cas. Proposer un cas de conscience. Résoudre un cas de conscience.

Par extension, Se faire un cas de conscience d' une chose, Répugner à la faire, par humanité, par loyauté, par délicatesse, etc.

Faire conscience d' une chose, Faire scrupule d' une chose, parce qu' on croit qu' elle est contre les bonnes moeurs, contre la raison, contre la bienséance. Je ferais conscience d' avoir commerce avec un homme si décrié. Je fais conscience de vous importuner si souvent de la même chose. On dit dans le même sens: Il y a de la conscience à faire telle chose. C' est conscience de faire telle chose. Il y a de la conscience à jouer contre un homme qui ne sait pas le jeu. C' est conscience de le laisser dans l' erreur où il est. Ne faites pas cela, il y aurait conscience.

Avoir de la conscience, être homme de conscience, Être attentif à ne rien faire qui puisse blesser la conscience. On dit, au contraire, Être sans conscience, n' avoir point de conscience.

Fam., Avoir la conscience large, N' être guère scrupuleux sur ce qui concerne la probité, le devoir.

Fam., Il a la conscience nette, Sa conscience ne lui reproche rien.

Je mets cela, je laisse cela sur votre conscience; Je m' en remets, je m' en rapporte à votre conscience; Vous aurez cela sur votre conscience, Si vous agissez en cela contre votre conscience, vous en répondrez devant Dieu.

Fig., Mettre la main sur la conscience, Examiner de bonne foi si l' on a fait tort à quelqu' un, si l' on a commis quelque injustice. On dit de même À une personne qu' on presse d' avouer la vérité, de parler franchement: Allons, mettez la main sur la conscience, et dites-nous au juste ce qui en est. Dites-moi, la main sur la conscience, ce que vous pensez de cela.

Dire tout ce qu' on a sur sa conscience, sur la conscience, Ne rien cacher de ce qu' on sait, de ce qu' on a sur le coeur.

En conscience, en bonne conscience, En vérité, franchement, selon les règles de la conscience. Je vous le dis en conscience. Ce marchand vend en conscience, il ne surfait point. En bonne conscience, pouvez-vous me demander ce prix? Vous êtes obligé en conscience à cela, de faire cela, etc.

En conscience, en ma conscience, sur ma conscience. Espèce de serment en usage dans le langage familier.

Sur mon honneur et ma conscience, devant Dieu et devant les hommes, la déclaration du jury est... Formule qui précède la déclaration d' un jury.

CONSCIENCE

CONSCIENCE en termes d' Imprimerie, se dit Du travail pour lequel on s' en rapporte à la conscience de l' ouvrier. Une journée de conscience. Mettre un compositeur en conscience.

Il se dit également de La réunion des ouvriers qui sont habituellement en conscience, et Du lieu où ils travaillent. C' est ordinairement la conscience qui corrige les tierces. Aller à la conscience. Ce compositeur travaille à la conscience.

CONSCIENCE

CONSCIENCE se dit aussi, en Métaphysique, de La connaissance qu' on a d' une vérité par le sentiment intérieur. Les hommes ont la conscience de leur liberté. Avoir la conscience de son talent. Conscience intime.

CONSCIENCIEUSEMENT. adv.

CONSCIENCIEUSEMENT. adv. D' une manière consciencieuse, avec conscience, en conscience. Agir consciencieusement. Faire un partage consciencieusement.

CONSCIENCIEUX, EUSE. adj.

CONSCIENCIEUX, EUSE. adj. Qui a la conscience délicate. C' est un homme consciencieux. Il est consciencieux jusqu' au scrupule.

Il se dit quelquefois Des choses qui annoncent une conscience délicate. Travailler d' une manière consciencieuse. Travail consciencieux.

CONSCRIPTION. s. f.

CONSCRIPTION. s. f. Inscription et levée annuelle des citoyens qui sont appelés au service militaire. La conscription lui enleva plusieurs de ses enfants. Être appelé pour la conscription. Il était de la dernière conscription. Dans la Législation actuelle, on dit, Recrutement.

CONSCRIT. adj. m.

CONSCRIT. adj. m. Il n' est d' usage qu' en parlant Des sénateurs de l' ancienne Rome, qu' on nommait Les pères conscrits.

CONSCRIT

CONSCRIT se dit substantivement de Ceux qui sont appelés au service militaire. Un conscrit. Une levée de trente mille conscrits. Exercer des conscrits. La loi n' admet plus cette dénomination, qui est encore usitée dans le langage vulgaire.

CONSÉCRATEUR. s. m.

CONSÉCRATEUR. s. m. Il signifie la même chose que Consacrant.

CONSÉCRATION. s. f.

CONSÉCRATION. s. f. Action par laquelle une chose est consacrée. La consécration d' un temple, d' une église, d' un calice.

Il se dit, absolument et par excellence, de L' action par laquelle le prêtre consacre quand il célèbre la messe. Avant la consécration. Après la consécration. La consécration étant faite. Les paroles de la consécration.

CONSÉCUTIF, IVE. adj.

CONSÉCUTIF, IVE. adj. Qui est de suite. Il ne se dit guère qu' au pluriel, et ordinairement en parlant Des choses qui se suivent immédiatement dans l' ordre du temps. On a publié les bans par trois dimanches consécutifs. Plusieurs fêtes consécutives. Cinq jours consécutifs. Il rapporte trois baux consécutifs.

En Médec., Phénomènes consécutifs des maladies, se dit de Certains dérangements de fonctions qui persistent après les maladies, ou qui se montrent vers leur déclin.

CONSÉCUTIVEMENT. adv.

CONSÉCUTIVEMENT. adv. Tout de suite, immédiatement après, selon l' ordre du temps. Il a eu consécutivement trois grandes maladies. Il a exercé consécutivement trois grandes charges.

CONSEIL. s. m.

CONSEIL. s. m. Avis que l' on donne à quelqu' un sur ce qu' il doit faire ou ne pas faire. Bon, sage conseil. Conseil prudent, salutaire. Mauvais, pernicieux, dangereux conseil. Conseil intéressé, désintéressé. Conseil violent. Il est l' auteur de ce conseil. Donner conseil, un conseil. Prendre conseil de quelqu' un. Prendre conseil. Suivre le conseil de quelqu' un. Croire un conseil. Je ne demande pas votre conseil sur cela. C' est un conseil à lui donner. C' est un homme de bon conseil. Faire une chose par le conseil, par les conseils de quelqu' un. Je ne ferai rien que par conseil, que par bon conseil. Il m' a aidé de ses bons conseils. Il a rejeté tous mes conseils. Je n' ai pas besoin de ses conseils.

Il se dit figurément en parlant Des choses, des passions, etc., qui nous portent, qui nous déterminent à faire ou à ne pas faire quelque chose. Prendre conseil des événements. N' écouter que les conseils de l' intérêt, de la vengeance. Ne prendre conseil que de sa tête, de son amour, de sa fureur, de son avarice, etc.

Prov., Ce conseil-là est bon, mais il n' en faut guère user, se dit D' un conseil qu' on ne veut pas suivre.

Prov., La nuit porte conseil, Il faut prendre le temps de réfléchir, il est bon de remettre au lendemain pour prendre son parti dans une affaire grave.

Prov., À nouvelles affaires, nouveaux conseils, Il faut régler ses résolutions suivant les différentes occurrences, les différentes conjonctures des affaires.

Prov., À parti pris point de conseil, Il est inutile de donner des conseils à un homme qui a pris son parti. On dit aussi, À chose faite conseil pris.

Conseils évangéliques, Les conseils que l' Évangile donne pour parvenir à une plus grande perfection. En ce sens, Conseil s' oppose à Précepte, comme dans ces phrases: Ce n' est pas un précepte, ce n' est qu' un conseil. Cela n' est pas de précepte, cela n' est que de conseil.

CONSEIL

CONSEIL se dit aussi de La personne dont on prend conseil. Un tel est son conseil. Dans ce sens, il est principalement d' usage au Palais. Cet avocat est le conseil d' un tel. Le conseil soussigné est d' avis... Tout accusé a le droit de se choisir un conseil.

En Jurispr., Conseil judiciaire, Personne qu' on nomme pour assister dans certains actes celui qui a été déclaré en état de prodigalité. La nomination d' un conseil.

CONSEIL

CONSEIL se prend quelquefois pour Résolution, parti. Ne m' en parlez plus, le conseil en est pris. Je ne sais quel conseil prendre.

Il se dit quelquefois au pluriel, dans le style élevé, Des vues, des principes qui dirigent une personne; et il s' emploie surtout en parlant Des rois, des gouvernements. La justice préside à tous ses conseils. Il n' y eut dès lors en ses conseils qu' irrésolution et faiblesse.

Les conseils de Dieu, Les intentions, les desseins de la Providence. Il faut adorer les conseils de Dieu. Les conseils de Dieu sont impénétrables. On dit également au singulier, Le conseil de Dieu? Êtes-vous entrés dans le conseil de Dieu?

CONSEIL

CONSEIL se dit aussi d' Une assemblée permanente ou d' une réunion extraordinaire, créée ou convoquée pour délibérer, pour donner son avis sur certaines matières. Les membres d' un conseil. Le président, le secrétaire d' un conseil. Assembler le conseil. Le conseil d' un souverain. Conseil suprême. Le roi l' admit dans ses conseils.

Conseil d' État, Assemblée où se traitent les matières de haute politique et de haute administration. Le Conseil d' État se composait autrefois de conseillers d' État et de maîtres des requêtes. En assemblée générale, et sous la présidence du chancelier ou du garde des sceaux, il prononçait sur les demandes en cassation des arrêts des cours souveraines. Il portait aussi alors les noms de Conseil des parties et de Conseil privé: mais il y avait plusieurs conseils composés seulement de quelques-uns de ses membres; et l' on appelait plus spécialement Conseil d' État, Le conseil particulier où le roi examinait avec ses ministres les affaires relatives à la paix, à la guerre, et en général à la politique étrangère. Le Conseil des dépêches était Celui où se traitaient devant le roi les affaires de haute administration intérieure.

Aujourd' hui, le Conseil d' État n' a plus dans ses attributions la cassation des arrêts, qui est dévolue à une cour spéciale. Il est chargé de préparer des lois, ordonnances et règlements, de résoudre les difficultés qui s' élèvent en matière administrative, et de juger les appels du contentieux administratif. Le conseil d' État se compose du roi, des ministres secrétaires d' État, de conseillers, de maîtres des requêtes, et d' auditeurs. Les divers comités du conseil d' État. Les appels comme d' abus sont portés au conseil d' État. Avis du conseil d' État.

Avocat au conseil d' État et à la cour de cassation, Avocat par le ministère duquel doivent être présentées et signées les requêtes adressées au conseil d' État ou à la cour de cassation.

Conseil privé, Le conseil particulier d' un souverain, par opposition aux conseils publics. On nomme ainsi, en France, La réunion des personnes qui portent le titre de ministres d' État.

Conseil de cabinet, Le conseil le plus intime du prince. On nomme ainsi, en France, Une réunion de ministres en titre, et de quelques ministres d' État et conseillers d' État, assemblés extraordinairement pour discuter des questions de gouvernement, de législation ou d' administration d' une haute importance. Il y a eu ce matin un conseil de cabinet. Les conseils de cabinet sont présidés par le roi ou par le président du conseil des ministres.

Conseil des ministres, La réunion des ministres assemblés pour délibérer sur les affaires de l' État en général. Le président du conseil des ministres, ou simplement, Le président du conseil.

Grand conseil, se disait autrefois d' Une compagnie supérieure qui n' avait point de territoire, et à laquelle ressortissaient les différends qui naissaient entre des présidiaux, les matières bénéficiales, les contrariétés d' arrêts, etc.

Le conseil d' un grand seigneur. d' une communauté, se disait autrefois de La réunion des hommes de loi choisis pour régler et diriger les affaires d' un grand seigneur, d' une communauté.

Conseil aulique, était autrefois, en Allemagne, L' un des deux tribunaux suprêmes de l' Empire, où se jugeaient les procès des princes.

Conseil des Cinq-Cents, et Conseil des Anciens. Noms des deux assemblées ou chambres législatives qui avaient été créées en 1795, lors de l' établissement du Directoire.

Conseil général de département, Assemblée de notables chargée de-faire la répartition des contributions directes entre les arrondissements, de recevoir le compte annuel que le préfet doit rendre des dépenses départementales, et d' exprimer son opinion sur l' état et les besoins du département.

Conseil d' arrondissement, Assemblée de notables chargée de la sous-répartition des impositions entre les communes, et de faire valoir les intérêts de l' arrondissement.

Conseil municipal, Assemblée de notables établie pour connaître et ordonner des affaires de la ville, de la commune. Délibération du conseil municipal. On disait autrefois, Conseil de ville.

Conseil de préfecture, Juridiction établie dans chaque département pour prononcer en première instance, et sauf le recours au conseil d' État, sur toutes les affaires contentieuses qui sont de la compétence de l' autorité administrative.

Conseil de guerre, Assemblée que tiennent les officiers généraux d' une armée, ou les officiers principaux d' un détachement, d' une place de guerre, pour délibérer sur le parti qu' on doit prendre en certaines conjonctures.

Conseil de guerre, se dit aussi d' Un tribunal qui exerce la justice militaire. Conseil de révision, Autre tribunal militaire qui révise les jugements rendus par les conseils de guerre.

Conseil de recrutement, Assemblée qui se forme tous les ans dans chaque département, pour prononcer sur les dispenses de service militaire.

Conseil nautique, Conseil établi dans certains ports, et chargé d' examiner la conduite des officiers de marine qui ont commandé un ou plusieurs bâtiments de guerre.

Conseil de famille, Assemblée de parents, convoquée et présidée par le juge de paix, pour délibérer sur ce qui concerne les intérêts d' un mineur, ou pour donner son avis sur l' état d' une personne dont l' interdiction est demandée. Avis du conseil de famille.

Il existe ou il a existé beaucoup d' autres conseils dont les attributions sont en général suffisamment indiquées par le second titre qui leur a été donné. Conseil royal de l' instruction publique. Conseil académique. Conseil de discipline. Conseil d' administration. Conseil de santé. Conseil des prises. Conseil du commerce. Conseil de prud' hommes. Conseil de conscience. Etc.

Chambre du conseil, dans les Tribunaux, La chambre où les juges se retirent pour délibérer, et où ils prononcent sur certaines affaires. Opposition à une ordonnance de la chambre du conseil.

Prov. et fig., Cet homme a bientôt assemblé son conseil, Il prend brusquement ses résolutions, sans consulter personne.

CONSEIL

CONSEIL se dit, par extension, Des séances d' un conseil, et Du lieu où siége un conseil. Le roi a présidé le conseil qui s' est tenu ce matin. Assister à un conseil. Le conseil a duré depuis une heure jusqu' à cinq. Après le conseil. Se rendre au conseil. Au sortir du conseil.

Tenir conseil, se dit, en général, De gens qui se concertent, qui délibèrent entre eux. Ils tinrent conseil entre eux. Il tint conseil avec ses compagnons sur...

CONSEILLER. v. a.

CONSEILLER. v. a. Donner conseil. Qui vous a conseillé cela? Je ne voudrais pas lui conseiller de faire telle chose. Je vous le conseille en ami. Conseiller à quelqu' un de faire une chose. Conseiller une chose à quelqu' un. Conseiller la paix. Conseiller la guerre. Bien conseiller quelqu' un, le mal conseiller. Qui sont ceux qui le conseillent?

Il se dit quelquefois absolument. C' est un homme qui conseille bien, qui conseille mal, qui conseille sagement.

CONSEILLÉ, ÉE. participe

CONSEILLÉ, ÉE. participe

CONSEILLER, ÈRE. s.

CONSEILLER, ÈRE. s. Celui, celle qui donne conseil. Sage, bon conseiller. Mauvais conseiller. Celui qui vous a donné ce conseil est un mauvais conseiller. Il n' a été ni l' auteur ni le conseiller de cette entreprise. Les conseillers du roi, du prince. Les conseillers de la couronne. Le désespoir est un mauvais conseiller. La passion est une conseillère dangereuse.

Il se dit aussi, dans un sens particulier, Des membres de certains conseils. Conseiller d' État. Conseiller de préfecture. Conseiller aulique. Etc.

Conseiller du roi. Titre d' honneur attaché autrefois à certains offices, et que prenaient aussi les évêques. Conseiller du roi en ses conseils.

CONSEILLER

CONSEILLER s' est dit principalement autrefois Des juges établis pour rendre la justice dans une compagnie réglée. Conseiller au parlement, à la grand' chambre, aux enquêtes, aux requêtes. Conseiller lai. Conseiller clerc. Conseiller à la cour des aides, à la cour des monnaies, au présidial de... au bailliage de... Conseiller au Trésor, aux eaux et forêts, à l' amirauté.

Il se dit encore aujourd' hui d' Un membre de la cour de cassation, d' une cour royale, de la cour des comptes, ou d' un conseil de préfecture. Conseiller à la cour de cassation. Conseiller à la cour royale de Paris. Conseiller auditeur. Conseiller référendaire, conseiller maître à la cour des comptes. Conseiller de préfecture.

Conseillers d' honneur, Conseillers qui avaient séance et voix délibérative dans certaines compagnies, quoiqu' ils n' eussent point de charge.

Conseiller honoraire, Conseiller qui jouit du titre et des honneurs, sans avoir de fonction. Autrefois, après vingt ans d' exercice, un conseiller pouvait vendre sa charge, et obtenait des lettres de vétérance.

Conseillers-nés, Ceux qui avaient droit de séance au parlement en vertu de leur dignité. L' archevêque de Paris, l' abbé de Cluny, et l' abbé de Saint-Denis, étaient conseillers-nés du parlement de Paris.

Prov. et fig., Ici les conseillers n' ont point de gages, se dit À ceux qui s' ingèrent de donner des conseils, pour leur faire entendre qu' ils ne doivent point en donner, ou qu' ils ont tort d' en donner.

CONSEILLÈRE

CONSEILLÈRE se dit aussi de La femme d' un conseiller. Madame la conseillère. Il vieillit.

CONSENTANT, ANTE. adj.

CONSENTANT, ANTE. adj. Qui consent. Le mari est consentant. La femme présente et consentante. En êtes-vous consentant? Il ne se dit guère qu' en termes de Pratique.

CONSENTEMENT. s. m.

CONSENTEMENT. s. m. Acquiescement à quelque chose. Consentement verbal. Consentement tacite. Consentement exprès. Consentement par écrit. Consentement forcé. Consentement volontaire. D' un commun consentement. Consentement mutuel, unanime. Donner, refuser son consentement à quelque chose. Arracher, extorquer le consentement de quelqu' un. Le consentement des deux parties est nécessaire pour un mariage. Il s' est marié sans le consentement de son père. Il a donné son consentement par écrit. Cela ne s' est pas fait de mon consentement. Il veut faire ce mariage, mais ce n' est pas de mon consentement.

CONSENTIR. v. n.

CONSENTIR. v. n. Acquiescer à quelque chose, adhérer à la volonté de quelqu' un; trouver bon, vouloir bien. Les parents ont consenti à ce mariage. Pour moi, je n' y puis consentir. Je n' y consentirai jamais. Je consens à tout ce que vous voulez. Je consens à votre demande. Je consens que vous le fassiez. Je consens à partir.

Prov., Qui ne dit mot, consent, En certains cas, se taire, c' est consentir.

CONSENTIR

CONSENTIR est quelquefois actif: alors il n' est guère d' usage qu' au Palais et dans le langage diplomatique. Consentir la vente, l' adjudication d' une terre, une hypothèque, etc. Le traité qu' il a consenti.

CONSENTIR

CONSENTIR en termes de Marine, se dit D' une pièce de bois qui plie, qui se courbe en cédant à quelque effort, tel que celui du vent. Ce mât, cette vergue a fortement consenti, il faut ménager la voilure.

CONSENTI, IE. participe

CONSENTI, IE. participe Il n' est guère d' usage qu' au Palais et dans le langage diplomatique. Ajournement consenti par les parties. L' alliance consentie par ce prince.

CONSÉQUEMMENT. adv.

CONSÉQUEMMENT. adv. D' une manière qui marque la juste liaison que des propositions ont les unes avec les autres. Raisonner conséquemment.

Agir conséquemment, parler conséquemment, Agir, parler conformément à ses vues, à ses principes.

CONSÉQUEMMENT

CONSÉQUEMMENT signifie aussi, Par une suite raisonnable et naturelle. On a découvert qu' il avait des intelligences avec les ennemis, et conséquemment on l' a arrêté. Dans cette acception, Conséquemment peut être suivi de la préposition à. Il a conduit l' affaire conséquemment à ce qui avait été réglé.

CONSÉQUENCE. s. f.

CONSÉQUENCE. s. f. Conclusion tirée d' une ou de plusieurs propositions; et, en général, Ce qui dérive, ce que l' on déduit d' un principe, d' un fait, etc. Conséquence directe. Tirer une conséquence. La conséquence qu' on en tire est juste. La conséquence est fausse. La conséquence est mal tirée. Nier une conséquence. Prouver une conséquence. Suivre toutes les conséquences d' un principe, en admettre toutes les conséquences. Les conséquences qui découlent, qui résultent d' un principe. Quelle conséquence déduisez-vous de ce fait, de cette observation?

Il se dit aussi Des suites qu' une action ou quelque autre chose peut avoir. Un exemple de dangereuse conséquence. Cela peut avoir de dangereuses conséquences. Il m' en fit entrevoir toutes les conséquences. Prévoir les conséquences d' une démarche. Si j' ai commis une erreur, je suis prêt à en subir toutes les conséquences.

Cela tire à conséquence, On pourrait s' en autoriser, s' en prévaloir à l' avenir pour quelque chose de pareil. C' est une grâce que vous pouvez lui accorder d' autant plus facilement, qu' elle ne peut tirer à conséquence. Je lui accorderai sa demande, mais sans que cela tire à conséquence, sans que cela doive tirer à conséquence, ou elliptiquement, sans tirer à conséquence.

La grâce, la faveur, l' honneur qu' on lui accorde est sans conséquence pour d' autres, ou absolument, est sans conséquence, Il a des droits personnels ou particuliers dont les autres ne peuvent s' autoriser pour obtenir la même grâce.

CONSÉQUENCE

CONSÉQUENCE se prend encore pour Importance. Un homme de conséquence. Un homme de peu de conséquence. Une affaire de nulle conséquence. Cela n' est d' aucune conséquence, est sans conséquence. J' ai des choses de la dernière conséquence à lui dire. Une terre de conséquence. Une charge, un emploi de conséquence. Les deux dernières phrases sont aujourd' hui peu usitées.

Ce qu' il dit, ce qu' il fait est sans conséquence, On ne doit pas s' en fâcher, on ne doit point y faire attention, parce que c' est un enfant, un jeune étourdi, ou parce que c' est un homme qui n' est nullement considéré, ou parce que son caractère lui a fait prendre l' habitude et lui a valu le privilége de parler et d' agir comme il lui plaît.

C' est un homme sans conséquence, se dit dans le sens précédent. On le dit aussi quelquefois D' un homme dont l' âge et la réputation mettent à l' abri du soupçon les femmes avec qui il est lié.

EN CONSÉQUENCE. loc. adv.

EN CONSÉQUENCE. loc. adv. Conséquemment. J' ai reçu votre lettre, et j' agirai en conséquence.

Il s' emploie aussi comme locution prépositive. En conséquence de vos ordres, de vos avis, etc.

CONSÉQUENT, ENTE. adj.

CONSÉQUENT, ENTE. adj. Qui raisonne, qui agit conséquemment. Cet homme est conséquent dans ses discours, dans ses projets, dans sa conduite. Être conséquent à soi-même. Être conséquent à ses principes. On dit aussi, Avoir une conduite conséquente à ses principes, une conduite conséquente.

CONSÉQUENT. s. m.

CONSÉQUENT. s. m. T. de Logique. La seconde proposition d' un enthymème; par opposition à Antécédent, qui se dit de La première. Ce conséquent est absurde, ainsi l' antécédent ne peut pas être vrai.

CONSÉQUENT

CONSÉQUENT en Mathématiques, se prend pour Le second terme d' une raison ou d' un rapport. Dans la raison de trois à quatre, trois est l' antécédent et quatre est le conséquent.

PAR CONSÉQUENT. loc. adv.

PAR CONSÉQUENT. loc. adv. En conséquence, donc, par une suite naturelle et nécessaire. Le soleil est levé, par conséquent il fait jour. C' est votre père, et par conséquent vous lui devez le respect. Vous me l' avez promis, et par conséquent vous y êtes obligé.

Il s' emploie quelquefois absolument dans la conversation, et alors on sous-entend la conclusion qui résulte naturellement de la première proposition. Vous m' avez donné votre parole, et par conséquent, Et par conséquent vous êtes obligé de la tenir.

CONSERVATEUR, TRICE. s.

CONSERVATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui conserve. Dieu est le créateur et le conservateur de toutes choses. Le prince est le conservateur des biens et de la liberté de ses sujets.

C' est aussi Le titre que donnent certains emplois. Conservateur des hypothèques. Conservateur des chasses, des eaux et forêts. Conservateur du cabinet des médailles, du cabinet des antiques, etc.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Pouvoir conservateur. Les lois conservatrices de nos libertés.

Juge conservateur, ou simplement, Conservateur, se disait autrefois d' Un juge établi pour conserver les priviléges accordés à certains corps. Le prévôt de Paris était conservateur des priviléges de l' université.

Sénat conservateur, Premier corps de l' État en France, sous le régime impérial. Membre du Sénat conservateur.

CONSERVATION. s. f.

CONSERVATION. s. f. Action par laquelle une chose, une personne est conservée; ou Le résultat de cette action. Ayez soin de la conservation de ces fruits. Veiller à la conservation d' un monument. Chacun a soin de sa conservation. J' ai fait cela pour votre conservation, pour la conservation de la province, etc. Il ne songe qu' à la conservation de sa santé, qu' à sa propre conservation. Je lui dois la conservation de ma vie. Veiller à la conservation de ses droits, de son bien, de sa réputation, de ses priviléges.

En termes d' Art, Un tableau, une statue, une médaille, etc., d' une belle conservation, Un tableau, une statue, etc., qui sont bien entiers, bien conservés.

La Conservation de Lyon, Très-ancienne juridiction qui avait été établie à Lyon pour juger les affaires de commerce.

Conservation des forêts, se disait autrefois de L' administration générale des forêts. On appelle aujourd' hui Conservation forestière, Une division du territoire placée sous la surveillance d' un conservateur des forêts. Il y a vingt et une conservations forestières.

Conservation des hypothèques, La tenue des registres publics où s' inscrivent les hypothèques résultant de conventions faites entre particuliers. Bureau de la conservation des hypothèques.

CONSERVATOIRE. adj. des deux genres

CONSERVATOIRE. adj. des deux genres Qui conserve. Il est d' usage surtout au Palais. Une opposition, un scellé, sont des actes conservatoires.

CONSERVATOIRE. s. m.

CONSERVATOIRE. s. m. École gratuite où l' on forme des sujets pour la musique et la déclamation. Conservatoire de musique. Un élève du Conservatoire.

Conservatoire des arts et métiers, Établissement public où sont exposés les modèles des machines, instruments, etc., dont on fait usage dans les arts, ainsi que les échantillons des divers produits de l' industrie.

CONSERVATOIRE

CONSERVATOIRE s' est dit aussi Des maisons où l' on retire des orphelines, des filles et des femmes, pour les préserver de la débauche.

CONSERVE. s. f.

CONSERVE. s. f. Espèce de confiture faite de substances végétales et de sucre. Conserve de roses de Provins. Conserve de Provins. Conserve de violettes, de fleurs d' orange, de framboises, de citron, d' absinthe. Prendre de la conserve. Cette conserve est bonne pour la poitrine.

CONSERVE

CONSERVE en termes de Marine, se dit d' Un bâtiment qui fait route avec un autre, pour le secourir ou pour en être secouru dans l' occasion. Ce vaisseau perdit sa conserve.

Naviguer de conserve, aller de conserve, être de conserve, se dit De deux ou de plusieurs bâtiments qui vont de compagnie, qui font route ensemble.

CONSERVES

CONSERVES au pluriel, se dit d' Une sorte de lunettes qui grossissent peu les objets, et qui conservent la vue. Il se sert de conserves. Il met des conserves. Il prit ses conserves.

CONSERVER. v. a.

CONSERVER. v. a. Maintenir en bon état, apporter le soin nécessaire pour empêcher qu' une chose ne se gâte, ne dépérisse. Conserver des fruits. Conserver des meubles. Conserver des habits. Cette femme a grand soin de conserver son teint.

Il se dit aussi Des choses qui servent à en conserver d' autres. Cette pommade conserve le teint. Il y a des lunettes qui conservent la vue. Une vie réglée conserve et fortifie la santé.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Les fruits d' été ne se conservent pas. Les cornichons se conservent dans le vinaigre. Les vins du Rhin se conservent longtemps. Son teint s' est bien conservé. Sa santé s' est bien conservée. Etc.

CONSERVER

CONSERVER signifie quelquefois simplement, Maintenir dans un certain état; et alors le régime est accompagné d' un adjectif qui exprime cet état. Conserver une chose intacte. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se conserver pur au milieu de la corruption générale.

CONSERVER

CONSERVER signifie encore, Faire qu' une personne ou qu' une chose existe, ne périsse pas. Il n' a conservé aucun de ses enfants. Les secours de l' art n' ont pu le conserver à sa famille éplorée. Tout ce qui contribue à conserver notre vie. Aucune partie de ce bel édifice ne put être conservée. C' est un dépôt que je dois défendre et conserver au prix de mon sang. On le dit quelquefois en parlant Des choses morales. L' histoire conserve la mémoire des grandes actions.

Il s' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Ce général s' expose trop, il oublie qu' un chef doit se conserver pour ses soldats.

Il se dit, particulièrement, De ceux qui ont beaucoup de soin de leur santé. C' est un homme qui se conservera longtemps, qui sait se conserver, qui a soin de se conserver. Conservez-vous.

Il signifie, figurément et absolument, Se conduire si bien, si sagement, soit dans des temps de troubles, soit entre des gens divisés d' intérêt ou de contraire humeur, qu' on ne se mette mal avec personne. On a bien de la peine à se conserver entre deux partis si animés l' un contre l' autre. Ce sens est maintenant peu usité.

CONSERVER

CONSERVER signifie également, Garder quelque chose, ne pas s' en défaire, ne pas y renoncer. À la paix, on ne conserva que tant de régiments. Il a conservé ses anciens domestiques. Il n' a conservé de ses livres, de ses meubles que ceux qui lui étaient absolument nécessaires. Elle ne veut rien conserver de ce qui lui rappelle un ingrat. Je conserve cela pour vous. Je vous conserve cela. Ils ont toujours conservé cet usage. Conservez-moi votre amitié, votre protection, vos bonnes grâces, etc. Il a conservé tout son amour, toute sa haine. Je conserve encore un peu d' espoir. Je conserverai toujours la mémoire de ce bienfait. Ils conservent encore le souvenir de ce grand jour.

Il signifie également, Ne pas perdre ce qu' on a, ne pas en être dépossédé, privé. Ce prince a conservé toutes ses conquêtes. Il n' a pu conserver qu' une très-faible partie de son bien. Conserver son emploi. Conserver son rang. Cet homme est si difficile à vivre, qu' il ne peut conserver un seul de ses amis. Cette ville conserve quelques restes de son antique splendeur. Conserver sa tranquillité. Conserver son sang-froid, toute sa présence d' esprit. Conserver le jugement. Conserver son innocence, son honneur, sa réputation. Conserver ses droits, ses priviléges. Conserver l' estime, les bonnes grâces de quelqu' un.

Conserver sa tête, toute sa tête, Conserver son jugement, soit dans la vieillesse, soit dans des circonstances critiques.

CONSERVER

CONSERVER s' emploie quelquefois absolument. Ce n' est pas tout que d' acquérir, il faut savoir conserver.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans le sens passif d' Être conservé, subsister. Cet usage s' est toujours conservé. Les traditions qui se conservent chez un peuple. Le souvenir de cette grande époque se conserve encore parmi eux.

CONSERVÉ, ÉE. participe

CONSERVÉ, ÉE. participe Une terre bien conservée, Dont la chasse est bien gardée. Cette locution a vieilli.

Cette médaille est bien conservée, ce tableau, ce monument est bien conservé, se dit D' une médaille, d' un tableau, etc., qui ont encore toute leur beauté, toute leur fraîcheur.

Être bien conservé, se dit Des personnes d' un âge avancé qui ont encore un air de fraîcheur et de santé.

CONSIDÉRABLE. adj. des deux genres

CONSIDÉRABLE. adj. des deux genres Puissant, éminent, digne de considération. C' est un personnage fort considérable. Il s' est rendu considérable. Il tient un rang considérable.

Il se dit aussi Des choses qui ont de l' importance par la grandeur, le nombre, la quantité, etc. Ouvrage considérable. Un temps considérable. Somme considérable. Dépense considérable. Armée considérable. Maladie, blessure considérable. Avantage considérable.

CONSIDÉRABLEMENT. adv.

CONSIDÉRABLEMENT. adv. Beaucoup. Il a perdu considérablement dans cette affaire. Ce travail est considérablement avancé.

CONSIDÉRANT. s. m.

CONSIDÉRANT. s. m. Il se dit collectivement Des remarques, des réflexions, des motifs qui précèdent le dispositif d' une loi, d' un arrêt, etc.; et quelquefois de Chacune de ces remarques, etc. Le considérant de cette loi est très-bien fait. Le premier, le second, le troisième considérant d' un arrêt. Les considérants d' un arrêt.

CONSIDÉRATION. s. f.

CONSIDÉRATION. s. f. Action par laquelle on considère, on examine. Cela est digne de considération. Cela mérite considération, demande une longue considération, beaucoup de considération.

Cela est de peu de considération, Cela est de peu d' importance, n' est guère à considérer. Cette circonstance doit être de peu de considération pour vous.

CONSIDÉRATIONS

CONSIDÉRATIONS au pluriel, signifie, Réflexions, observations. On ne l' emploie guère que dans les cas indiqués par les exemples suivants: Il a écrit des Considérations sur l' histoire de France. Son ouvrage est intitulé, Considérations sur le Commerce, sur les Finances, etc.

CONSIDÉRATION

CONSIDÉRATION signifie aussi, Circonspection, attention dans la conduite. C' est un homme qui agit sans considération, qui n' apporte aucune considération dans ce qu' il dit, dans ce qu' il fait.

CONSIDÉRATION

CONSIDÉRATION signifie encore, Raison, motif. Une considération importante. Il a fait cela par telle considération. Il y a été obligé par de grandes considérations, par de puissantes considérations. Diverses considérations l' ont porté à cette démarche. Il s' y est vu contraint par des considérations d' honneur et d' intérêt. Pesez bien toutes ces considérations. Aucune considération ne saurait le retenir.

CONSIDÉRATION

CONSIDÉRATION se dit aussi de L' égard qu' on a pour quelqu' un. C' est à votre considération qu' il en a usé si bien. C' est en votre considération qu' il l' a fait. Si ce n' était la considération d' un tel. Il n' a de considération pour personne. Si l' on vous pardonne, c' est par considération pour votre père.

Mettre, faire entrer, prendre quelque chose en considération, Y avoir égard. Le roi prendra vos services en considération, fera entrer vos services en considération. On dit aussi, En considération de, Eu égard à. Cette place lui fut accordée en considération des services que sa famille avait rendus à l' État.

CONSIDÉRATION

CONSIDÉRATION se dit pareillement Des égards qu' obtiennent les talents, les vertus, ou que les dignités et les charges attirent. C' est un homme de grande considération, qui s' est acquis une grande considération, qui a beaucoup de considération. Il est en haute considération, en grande considération. C' est un emploi qui donne peu de considération. Cet homme a perdu toute sa considération. Il n' a nulle considération dans le monde. Il ne jouit d' aucune considération. On n' a nulle considération pour lui. C' est un homme de peu de considération, de nulle considération, sans considération dans le monde, sans considération.

Je suis avec considération, avec une parfaite considération, avec une considération distinguée, avec une haute considération, etc. Formules, plus ou moins polies, par lesquelles on termine quelquefois les lettres qu' on écrit.

CONSIDÉRER. v. a

CONSIDÉRER. v. a Regarder attentivement. Considérer un édifice. Considérer un tableau. J' ai longtemps considéré cet homme-là pour le mieux reconnaître. Je considérais son geste, son maintien, etc.

Il signifie aussi figurément, Examiner attentivement, faire attention à quelque chose. Considérer une affaire sous tous ses aspects. Considérer une chose en elle-même, ou dans ses rapports avec une autre. Il faut bien considérer les choses avant que de s' engager. Considérez, je vous prie, telle chose. Quand vous aurez tout considéré, tout bien considéré, vous trouverez que... Considérez un peu ce que vous faites. Vous ne considérez pas le travail qu' il y a dans cet ouvrage. C' est un homme qui ne considère rien. Considérez quels avantages il vous reviendra de votre bonne conduite. Considérez combien ce parti vous serait avantageux. Il faut considérer que la chose était fort difficile.

Il signifie particulièrement, Avoir égard. Considérez les longs services qu' il vous a rendus. Un juge intègre ne considère ni les personnes, ni les recommandations.

Il signifie encore, Estimer, faire cas. Il était considéré, il était fort considéré à la cour. Vous devriez le considérer davantage. Je ne considère ni sa fortune, ni ses richesses. Je ne considère que son mérite. C' est un homme que je considère beaucoup.

CONSIDÉRER

CONSIDÉRER signifie aussi, Juger, réputer; et, dans ce sens, il se joint avec l' adverbe comme. Je le considère comme le plus habile écrivain de notre époque. Ses soldats le considéraient comme un père. On doit considérer cet événement comme la source de tous nos malheurs.

CONSIDÉRÉ, ÉE. participe

CONSIDÉRÉ, ÉE. participe Tout bien considéré, Tout étant examiné.

En termes de Pratique, Ce considéré, il vous plaise...

CONSIGNATAIRE. s. m.

CONSIGNATAIRE. s. m. Celui qui est préposé à la garde des dépôts et consignations. Le consignataire délivra les fonds.

Il se dit plus ordinairement, dans le Commerce maritime, Du négociant ou commissionnaire auquel on adresse soit un navire, pour qu' il en opère le désarmement et le réarmement, soit les marchandises chargées sur un bâtiment, pour qu' il les reçoive en dépôt ou se charge de les vendre.

CONSIGNATION. s. f.

CONSIGNATION. s. f. Dépôt d' une somme ou d' autre chose entre les mains d' une personne publique; et La somme ou l' objet que l' on dépose. Consignation judiciaire. Faire une consignation au greffe. Frais de consignation. Il n' a pas assez d' argent pour la consignation qu' on lui demande. Accepter une consignation. Des sommes qui restent en état de consignation.

Au Palais, Consignation d' amende, Action de déposer, préalablement à certains actes, le montant de l' amende qui peut être encourue par l' événement d' un procès.

Caisse des dépôts et consignations, Caisse publique établie pour recevoir seule les consignations et les dépôts, faire le service des fonds de retraite, et remplir toutes les attributions, l' amortissement excepté, qui étaient d' abord confiées à la caisse d' amortissement. Le caissier des consignations.

Dans le Commerce maritime, Ces marchandises sont à la consignation d' un tel, Il est chargé de les recevoir comme consignataire.

CONSIGNE. s. f.

CONSIGNE. s. f. Ordre, instruction que l' on donne à une sentinelle, à une vedette, au chef d' un poste, sur ce qui doit être l' objet de sa surveillance, et sur ce qu' il doit faire ou empêcher, etc. Donner la consigne. Observer la consigne. Manquer à la consigne. Violer la consigne. Changer la consigne. Lever la consigne. Caporal de consigne. Les factionnaires se transmettent la consigne.

Il se dit, par extension, Des ordres, des instructions qu' on donne à toute personne chargée de garder l' entrée de quelque lieu public. La consigne est de ne laisser entrer personne sans billet. Forcer la consigne.

Il se dit aussi, dans les Villes de guerre, d' Un homme placé aux portes, pour tenir un registre exact de tous les étrangers qui entrent dans la ville.

CONSIGNER. v. a.

CONSIGNER. v. a. Déposer une somme entre les mains de quelqu' un, pour qu' elle soit délivrée en temps et lieu à qui il appartiendra. Consigner de l' argent au greffe, chez un notaire, etc. Si vous ne voulez pas recevoir votre argent, je le consignerai. Il est sorti de prison, après avoir consigné la somme pour laquelle on l' avait arrêté. Il a consigné l' argent pour faire juger son procès. Consigner l' amende, avant de présenter une requête en cassation. Je suis convenu de lui donner mille francs s' il fait telle chose, et je les ai consignés.

Consigner en papier, Donner un billet portant obligation de la somme que l' on doit consigner.

CONSIGNER

CONSIGNER dans le Commerce maritime, signifie, Adresser à un consignataire. Il n' a pas voulu recevoir les marchandises qui lui étaient consignées.

CONSIGNER

CONSIGNER signifie encore figurément, Rapporter, citer dans un écrit. Ce fait est consigné dans nos annales. Cette circonstance a été consignée au procès-verbal.

CONSIGNER

CONSIGNER signifie également, Donner des ordres, des instructions à une sentinelle, à une vedette pour ce qu' elle devra faire en tel ou tel cas. On lui a consigné de ne laisser entrer personne. On lui a consigné d' empêcher les voitures de passer.

Consigner quelqu' un, Donner des ordres pour empêcher qu' il ne sorte. Les soldats furent tous consignés dans leurs casernes. On l' a consigné pour huit jours.

Fig., Je l' ai consigné à ma porte, J' ai donné ordre qu' on ne le laissât point entrer.

CONSIGNÉ, ÉE. participe

CONSIGNÉ, ÉE. participe

CONSISTANCE. s. f.

CONSISTANCE. s. f. L' état où sont certaines choses fluides lorsqu' elles deviennent épaisses, et qu' elles prennent un certain degré de solidité. Cette composition n' a pas assez de consistance. Il faut que cela ait plus de consistance, il faut y donner un peu plus de consistance. De la gelée, du blanc-manger qui n' a pas assez de consistance. Faire évaporer un liquide jusqu' à consistance de sirop, d' électuaire, etc.

Il signifie aussi, L' état d' un corps dont les parties sont liées entre elles de manière à offrir une certaine résistance. La cire a moins de consistance que la résine. Ce bois n' a pas assez de consistance. Ce corps n' a pas acquis toute sa consistance. Ce terrain n' a point de consistance, il est sablonneux, fangeux, etc. Prendre de la consistance.

Âge de consistance, état de consistance, Âge, état où les animaux, les arbres, etc., ont acquis tout leur développement et ne croissent ni ne diminuent.

État de consistance, se dit, par extension, en parlant De tout ce qui est susceptible d' accroissement, et ensuite de diminution. Toutes les choses du monde ont leur état d' accroissement, de consistance et de diminution.

Fig., Les affaires sont dans un état de consistance, Elles sont dans une situation à ne pas changer sitôt.

CONSISTANCE

CONSISTANCE signifie figurément, Stabilité, fixité, permanence. Les choses du monde n' ont point de consistance. Cet établissement commence à prendre de la consistance, acquiert de la consistance.

Le temps qu' il fait n' a point de consistance, Il y a peu de stabilité dans le temps, le temps est mal assuré.

Fig., Ce bruit, cette nouvelle, etc., prend, acquiert de la consistance, Ce bruit, cette nouvelle, etc., devient moins vague, commence à se confirmer.

C' est un esprit qui n' a point de consistance, c' est un esprit sans consistance, se dit D' une personne qui n' est pas ferme dans ses résolutions, dans ses opinions, etc., et qui en change aisément.

C' est un homme sans consistance dans le monde, ou simplement, sans consistance, Sans crédit, sans considération.

CONSISTANCE

CONSISTANCE en termes de Pratique, Ce en quoi consiste une succession ou un domaine et ses dépendances. La consistance d' une succession. Donner un état de la consistance d' une terre.

CONSISTANT, ANTE. adj.

CONSISTANT, ANTE. adj. Qui consiste. Une terre consistante en bois, en terres labourables, prés, etc.

CONSISTANT

CONSISTANT en Physique, signifie, Qui a quelque degré de solidité. Les corps consistants et les corps fluides.

CONSISTER. v. n.

CONSISTER. v. n. Il se dit De l' état d' une chose considérée en son essence, ou en ses propriétés et qualités. La perfection de l' homme consiste dans le bon usage de sa raison. La libéralité consiste moins à donner beaucoup qu' à donner à propos. En quoi faites-vous consister la sagesse? Cette différence consiste en ce que...

Le tout consiste à savoir... se dit De ce qu' il y a de principal et de plus important dans une affaire, dans une question, dans une difficulté.

CONSISTER

CONSISTER signifie particulièrement, Être composé, formé de. Son revenu consiste en rentes, en blés, etc. Une pièce de terre qui consiste en tant d' arpents. Cette maison consiste en une cour, en tant d' appartements, en tant de chambres, etc. La flotte consistait en trente vaisseaux. On dit dans un sens analogue, Le commerce de ce pays consiste en blés, vins, fourrages, etc.

CONSISTOIRE. s. m.

CONSISTOIRE. s. m. Assemblée des cardinaux, convoquée par le pape, pour les consulter et leur demander leur avis sur quelques affaires importantes. Cela fut résolu en plein consistoire. Les préconisations d' évêchés se font dans le consistoire. Lorsque le pape fait des cardinaux, il les déclare dans le consistoire. Le pape tint consistoire. Entrer au consistoire.

Il se dit aussi Du lieu où se tient ordinairement cette assemblée. Au sortir du consistoire.

CONSISTOIRE

CONSISTOIRE se dit également de L' assemblée des ministres et des anciens de la religion protestante, pour délibérer des affaires de leurs églises. Les anciens du consistoire. Les membres du consistoire. On se plaignit de lui au consistoire. On le manda au consistoire. Il fut repris en plein consistoire.

Consistoire israélite, Conseil qui dirige les affaires de la religion judaïque, parmi les Israélites d' un pays.

CONSISTORIAL, ALE. adj.

CONSISTORIAL, ALE. adj. Qui appartient au consistoire que le pape tient. Congrégation consistoriale. Matière consistoriale. Jugement consistorial. Les officiers, les avocats consistoriaux.

Bénéfices consistoriaux, Les évêchés, abbayes, et autres bénéfices, dont les bulles sont demandées et expédiées par voie de consistoire.

CONSISTORIAL

CONSISTORIAL se dit aussi quelquefois De ce qui appartient à un consistoire protestant ou israélite. Écoles consistoriales.

CONSISTORIALEMENT. adv.

CONSISTORIALEMENT. adv. En consistoire, selon les formes du consistoire. Cela fut jugé consistorialement.

CONSOLABLE. adj. des deux genres

CONSOLABLE. adj. des deux genres Qui peut être consolé. On ne le dit que Des personnes. Sa perte est si grande, qu' il n' est pas consolable.

CONSOLANT, ANTE. adj.

CONSOLANT, ANTE. adj. Qui console, qui est propre à consoler. Ce que vous me dites là n' est guère consolant. Sa conscience lui rend le consolant témoignage qu' il n' a rien fait pour mériter ses malheurs. Une nouvelle consolante. Les promesses de la religion sont bien consolantes pour les malheureux. Il est consolant de penser qu' on a fait son devoir.

Fam., Cet homme-là n' est guère consolant, Ce qu' il dit n' est pas fait pour consoler, pour rassurer.

CONSOLATEUR, TRICE. s.

CONSOLATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui console, qui s' efforce de consoler. Dieu est le consolateur de nos âmes, le consolateur des malheureux, des pauvres, des affligés. Il a été toute sa vie le consolateur des prisonniers, des malades. Il fat mon consolateur. Un consolateur maladroit. Sa fille fut sa consolatrice.

Il se dit quelquefois adjectivement, tant Des personnes qui consolent, que Des choses propres à consoler. Ange consolateur. Espoir consolateur.

L' esprit consolateur, ou simplement, Le consolateur, Le Saint-Esprit.

CONSOLATIF, IVE. adj.

CONSOLATIF, IVE. adj. Propre à consoler. Il se dit Des personnes et des choses. Cet homme n' est pas consolatif. C' est un moyen consolatif. Cette nouvelle est peu consolative. Il est familier et peu usité: on dit ordinairement, Consolant.

CONSOLATION. s. f.

CONSOLATION. s. f. Soulagement donné à l' affliction, à la douleur, au déplaisir de quelqu' un. Grande consolation. Douce consolation. Triste consolation. Procurer des consolations. Donner, apporter de la consolation. Recevoir de la consolation. Un grand sujet de consolation Faites cela pour ma consolation. Être sans consolation. Être privé de toute consolation. Elle n' eut pas, avant d' expirer, la consolation de revoir son fils.

Il se dit aussi d' Un véritable sujet de satisfaction et de joie. C' est une grande consolation pour un père, de voir ses enfants se porter au bien.

CONSOLATION

CONSOLATION se dit également Des discours, des raisons que l' on emploie pour consoler quelqu' un; et, dans ce sens, il se met fort souvent au pluriel. Adresser des consolations à quelqu' un. Recevoir des consolations. Repousser les consolations de ses amis. Les consolations de l' amitié. Des consolations indiscrètes. C' est parmi vous que j' irai chercher des consolations. Les consolations spirituelles. C' est une triste consolation que vous me donnez là. Écrire une lettre de consolation.

Il se dit encore quelquefois de La chose ou de la personne même qui console. La philosophie est sa consolation, sa seule consolation. Vous êtes ma consolation. Je n' ai point d' autre consolation que vous. Dieu est toute ma consolation. Elle est le soutien et la consolation de ma vieillesse.

CONSOLATION

CONSOLATION à certains Jeux de cartes, Tribut que paye le joueur qui a demandé à jouer et qui perd. Une fiche de consolation.

Fig. et fam., Fiche de consolation, Dédommagement de quelque perte, adoucissement à quelque disgrâce, etc. Il était presque ruiné; mais il vient de recueillir un petit héritage: c' est une fiche de consolation.

CONSOLE. s. f.

CONSOLE. s. f. Pièce d' architecture, saillante et ornée, qui sert à soutenir une corniche, un balcon, etc. Toute la façade était ornée de consoles qui soutenaient des bustes de marbre.

Il se dit aussi d' Une espèce de meuble en forme de console, qui sert à orner les appartements, et sur lequel on pose des bronzes, une pendule, des vases, etc.

CONSOLER. v. a.

CONSOLER. v. a. Soulager, adoucir, diminuer l' affliction, la douleur d' une personne, par des discours, par des soins, ou de quelque autre manière que ce soit. Consoler les affligés, les malades. Consoler par lettres. Consoler la douleur, l' affliction de quelqu' un. On n' a pas eu de peine à le consoler. Il est déjà tout consolé. On l' emploie quelquefois absolument. Cet homme ne sait pas consoler. En parlant de Dieu, du temps, Ayons recours à celui qui console.

Il se dit également Des choses qui donnent, qui apportent de la consolation. Cet espoir me console. Peu de chose suffit pour consoler un enfant. Ce bien le console de la perte de tous les autres. Ses soins consolaient ma vieillesse.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Se consoler aisément. Il ne peut se consoler de la perte qu' il a faite. Je ne me consolerai jamais d' avoir perdu son estime. Il se console avec ses amis. Elle s' est bientôt consolée. Se consoler avec Dieu.

CONSOLÉ, ÉE. participe

CONSOLÉ, ÉE. participe

CONSOLIDANT. adj. m.

CONSOLIDANT. adj. m. T. de Médec. Il se dit Des médicaments que l' on a crus propres à affermir et à cicatriser les parties divisées d' une blessure. Des médicaments consolidants. On l' emploie aussi substantivement. Employer les consolidants.

CONSOLIDATION. s. f.

CONSOLIDATION. s. f. Il se dit, en Médecine, de L' action par laquelle une plaie se cicatrise, ou par laquelle des os fracturés se réunissent, ainsi que Du résultat de cette action. La consolidation d' une plaie. La consolidation d' une fracture.

Il se dit aussi, figurément, de L' action par laquelle une dette publique est consolidée, et Du résultat de cette action. La consolidation de la dette publique.

En Jurispr., La consolidation de l' usufruit à la propriété, La réunion de l' usufruit à la propriété.

CONSOLIDER. v. a.

CONSOLIDER. v. a. Rendre ferme, rendre solide. Consolider un édifice. Consolider une charpente.

Il se dit, en Médecine, Des plaies, des fractures, etc.; et alors il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Cette plaie n' a pu encore se consolider. La fracture commence à se consolider, est tout à fait consolidée.

Il s' emploie aussi figurément. Consolider une alliance, un traité. Il voulut consolider sa puissance.

En Jurispr., Consolider l' usufruit à la propriété, Réunir l' usufruit à la propriété.

CONSOLIDER

CONSOLIDER signifie également, Assigner un fonds pour assurer le payement d' une dette publique. Le gouvernement a consolidé ces sortes de rentes.

CONSOLIDÉ, ÉE. participe

CONSOLIDÉ, ÉE. participe Cinq pour cent consolidés. Le tiers consolidé.

Subst., Les consolidés, Sorte de fonds anglais. Les consolidés sont en hausse, ont baissé à la dernière bourse.

CONSOMMATEUR. s. m.

CONSOMMATEUR. s. m. T. de Théologie. Celui qui perfectionne. Il ne s' emploie que dans certaines phrases consacrées. JÉSUS-CHRIST est l' auteur et le consommateur de notre foi.

CONSOMMATEUR

CONSOMMATEUR se dit, en Économie politique, de Ceux qui achètent des marchandises pour leur usage, et non pour les revendre. Souvent, c' est par opposition à Producteur qu' on l' emploie. Les producteurs et les consommateurs. Les producteurs sont aussi consommateurs. La concurrence des producteurs est avantageuse aux consommateurs.

CONSOMMATION. s. f.

CONSOMMATION. s. f. Action de consommer, achèvement, accomplissement, perfection. La consommation d' un ouvrage. La consommation des prophéties. La consommation d' une affaire. La consommation d' un sacrifice.

Il se dit, en Matières bénéficiales, de L' action par laquelle un patron, laïque ou ecclésiastique, consomme le droit qu' il a de nommer à un bénéfice. Les provisions d' un bénéfice font pour cette fois la consommation du droit de collateur.

La consommation des siècles, des temps, La fin des siècles, la fin du monde.

La consommation du mariage, L' union charnelle des époux, après la cérémonie nuptiale.

CONSOMMATION

CONSOMMATION se dit aussi de L' action de se servir des choses qui se détruisent par l' usage. Grande consommation de bois, de blé, de sel. La production s' accroît en raison de la consommation. Je n' ai dans ma cave que le vin nécessaire à ma consommation. Impôt sur les consommations.

Il se dit quelquefois de La vente, du débit des marchandises. Quand le commerce ne va pas, les marchands disent qu' il n' y a pas de consommation.

CONSOMMÉ. s. m.

CONSOMMÉ. s. m. Bouillon fort succulent d' une viande extrêmement cuite. Bon consommé. Faire un consommé. Prendre un consommé. Il ne vit que de consommés. Un consommé de perdrix. Un consommé de chapon.

CONSOMMER. v. a.

CONSOMMER. v. a. Achever, accomplir, mettre en sa perfection. Consommer un ouvrage, une affaire. Dieu consomma en six jours l' ouvrage de la création. Consommer un sacrifice. On dit dans un sens analogue, Consommer un crime.

En Jurispr., Consommer son droit, se dit Quand le droit qu' on a en quelque chose a eu son effet. Ce collateur a consommé son droit par la nomination d' un tel. Le droit de retrait d' un seigneur était consommé quand il avait reçu ses lods et ventes.

Faire consommer de la viande, La faire tellement cuire, que presque tout le suc, toute la substance soit dans le bouillon. Prenez une rouelle de veau, un chapon, etc., et faites consommer tout cela.

CONSOMMER

CONSOMMER se dit aussi en parlant Des choses qui se détruisent par l' usage, comme vin, viande, bois, et toutes sortes de provisions. Consommer des denrées. Consommer des fourrages. Consommer des provisions de bouche. Il se dit quelquefois absolument. On consomme beaucoup dans cette maison.

Il se dit, à peu près dans le même sens, en parlant D' une chose qui exige, pour sa préparation, pour son assaisonnement, une quantité assez considérable d' une autre chose. Ces confitures consomment beaucoup de sucre.

CONSOMMÉ, ÉE. participe

CONSOMMÉ, ÉE. participe Une soupe bien consommée, Qui a cui longtemps.

Il signifie adjectivement, Parfait. Sagesse consommée. Prudence consommée. Vertu consommée. Science consommée.

Il signifie de même, en parlant Des personnes, Très-savant, fort expérimenté. Un homme consommé en science, en toute sorte de sciences. Être consommé dans un art. Un général consommé. C' est un courtisan consommé.

CONSOMPTIF, IVE. adj.

CONSOMPTIF, IVE. adj. T. de Médec. Il s' est dit autrefois Des caustiques propres à consumer les chairs, etc.

Il s' employait comme substantif, au masculin. Un consomptif.

CONSOMPTION. s. f.

CONSOMPTION. s. f. Il se dit en parlant De certaines choses qui se consument. Il se fait une grande consomption de bois dans ce fourneau. La victime fut brûlée jusqu' à l' entière consomption. La consomption des espèces sacramentelles, dans l' eucharistie.

Il se dit plus ordinairement d' Un amaigrissement progressif qui précède la mort dans la plupart des maladies chroniques, et surtout dans la phthisie pulmonaire. Tomber en consomption. État de consomption. Consomption dorsale. Fièvre de consomption.

Être malade de consomption, se dit abusivement D' une personne qui dépérit.

CONSONNANCE. s. f.

CONSONNANCE. s. f. T. de Musiq. Accord de deux sons entendus simultanément, et dont l' union plaît à l' oreille. Il y a des consonnances parfaites et des consonnances imparfaites: les parfaites sont l' unisson, la quinte et l' octave; les imparfaites sont la tierce et la sixte.

Il signifie aussi, Uniformité, ressemblance de son dans la terminaison des mots. Les rimes sont des consonnances. Dans la prose, on évite les consonnances de mots. Une consonnance choquante.

CONSONNANT, ANTE. adj.

CONSONNANT, ANTE. adj. T. de Musiq. Qui donne, qui produit une consonnance; ou Qui est formé par des consonnances. Intervalle consonnant. Accord consonnant.

Mots consonnants, Mots qui ont une terminaison semblable. On dit aussi, Terminaisons consonnantes.

CONSONNE. adj. des deux genres

CONSONNE. adj. des deux genres Il se dit De toutes les lettres de l' alphabet qui n' ont point de son par elles-mêmes, et qui ne peuvent se prononcer qu' étant jointes à des voyelles. L' alphabet est composé de lettres voyelles et de lettres consonnes. Le j se nommait autrefois i consonne.

Il est beaucoup plus usité comme substantif féminin. Les voyelles et les consonnes. B, c, d, sont des consonnes. L' x est une consonne double qui équivaut à ks. Quand une consonne est redoublée au milieu d' un mot, on n' en prononce ordinairement qu' une seule, comme dans Abbé, connaître, dictionnaire.

CONSORTS. s. m. pl.

CONSORTS. s. m. pl. T. de Pratique. Ceux qui ont intérêt avec quelqu' un dans un procès, dans une affaire civile, etc. On l' a condamné lui et ses consorts à payer solidairement.

Il se dit quelquefois, dans le langage ordinaire, de Ceux qui sont liés à un chef de parti, de cabale; et alors il se prend toujours en mauvaise part. Un tel et consorts.

CONSOUDE. s. f.

CONSOUDE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes, dont une espèce, la Grande consoude ou Consoude officinale, est employée en médecine contre les hémorragies et les diarrhées. Sirop de grande consoude.

CONSPIRANT, ANTE. adj.

CONSPIRANT, ANTE. adj. On appelle, en Mécanique, Puissances conspirantes, Celles qui agissent sous la même direction, et qui concourent à produire le même effet.

CONSPIRATEUR. s. m.

CONSPIRATEUR. s. m. Celui qui conspire pour quelque mauvais dessein. Il ne se dit guère que de Celui qui conspire contre le prince, contre l' État, contre les personnes publiques. C' était un des conspirateurs. C' est un conspirateur.

CONSPIRATION. s. f.

CONSPIRATION. s. f. Conjuration, dessein formé secrètement par plusieurs personnes contre l' État, contre les puissances auxquelles on doit obéir. Grande, dangereuse, horrible conspiration. Conspiration contre l' État, contre la vie du prince. Ourdir, tramer, faire, machiner, former une conspiration. Il est le chef, l' auteur, l' âme de la conspiration. Découvrir une conspiration.

Il se dit aussi De quelques affaires particulières, et se prend presque toujours en mauvaise part. Il y a une conspiration contre vous. On a fait une conspiration pour lui enlever cette place, pour le porter à cette place.

CONSPIRER. v. n.

CONSPIRER. v. n. Être unis d' esprit et de volonté pour quelque dessein bon ou mauvais. Conspirer unanimement. Ils conspirent tous à même fin. Ils conspirent au bien public. Ils conspirent ensemble pour rétablir l' ordre et la justice. Tout le monde conspire à l' élévation, à la ruine, à la destruction de... Ils conspirèrent ensemble pour s' opposer à ses progrès. Ils ont conspiré contre le prince, contre l' État.

Il se dit figurément Des choses qui contribuent au même effet. Tout conspirait à la gloire du monarque, à la félicité de l' État. Tous les événements de cette année ont conspiré au bonheur de l' empire. Tout conspire à mon bonheur. Tout conspirait à me nuire. Tout conspire contre lui, contre ses intérêts. Tout conspire en sa faveur, tout conspire pour lui. Mes désirs conspiraient avec les vôtres.

Il est aussi verbe actif. Ils ont conspiré la ruine de l' État. Il a conspiré ma mort, conspiré ma perte.

CONSPIRER

CONSPIRER quand il est dit absolument, signifie toujours, Faire une conspiration contre l' État ou contre le prince. Le gouvernement eut avis que l' on conspirait dans cette ville.

CONSPIRÉ, ÉE. participe

CONSPIRÉ, ÉE. participe

CONSPUER. v. a.

CONSPUER. v. a. Cracher sur quelque chose. Il ne s' emploie qu' au figuré, pour dire, Mépriser d' une façon marquée. On le conspua partout où il osa se montrer. Cet ouvrage a été honni et conspué. Il est familier.

CONSPUÉ, ÉE. participe

CONSPUÉ, ÉE. participe Un auteur conspué.

CONSTABLE. s. m.

CONSTABLE. s. m. C' est, en Angleterre, le titre de certains officiers publics qui ont des attributions analogues à celles de nos commissaires de police. Le constable d' une paroisse.

CONSTAMMENT. adv.

CONSTAMMENT. adv. Avec constance, fermeté, persévérance. Souffrir constamment. Aimer constamment. S' attacher constamment à quelque chose. Suivre constamment un dessein. Nier constamment un fait. Soutenir constamment ce qu' on a avancé.

Il signifie aussi, Invariablement, toujours. Les astres suivent constamment la route qui leur fut tracée. Il a été constamment heureux. On l' a vu constamment se dévouer au bien public.

Il signifie encore, Certainement, indubitablement, assurément. Je ne sais pas s' il a fait telle chose, mais constamment il a dit... Cette nouvelle est constamment vraie. Ce sens vieillit.

CONSTANCE. s. f.

CONSTANCE. s. f. Vertu par laquelle l' âme est affermie contre les choses qui sont capables de l' ébranler, telles que la douleur, l' adversité, les tourments, etc. Grande, belle, rare, admirable, merveilleuse, invincible, inébranlable constance. Montrer, témoigner, faire paraître sa constance, de la constance. S' armer de constance. Opposer sa constance à la douleur, à la fortune, etc. Souffrir, endurer avec constance. Il a eu bien de la constance. Rien ne peut lasser, ébranler sa constance. La fortune a exercé, a éprouvé la constance de ce philosophe. La constance affermit l' homme, soutient l' homme contre les adversités.

Il signifie quelquefois, Persévérance. Il a poursuivi ce dessein avec beaucoup de constance. Il faut qu' il ait eu bien de la constance pour ne point se lasser pendant un si long temps. Travailler avec constance. Sa constance dans le mal me désespère. Aimer avec constance. La constance de son amour, de son amitié. Il n' a point de constance en amour. La constance d' un amant.

Il se dit quelquefois, familièrement, en parlant D' une personne qui supporte un désagrément avec beaucoup de patience, ou qui met une persévérance opiniâtre à ce qu' elle fait. Il faut que vous ayez bien de la constance pour supporter tant de caprices. Il attend depuis ce matin à cette porte, quelle constance! C' est la sixième fois que vous recommencez! vous avez de la constance.

CONSTANT, ANTE. adj.

CONSTANT, ANTE. adj. Qui a de la constance, de la fermeté dans le malheur, dans les douleurs. Il a montré une âme constante dans les plus grands revers. Constant dans les tourments. Constant dans ses maux. Il est ferme et constant dans l' adversité.

Il signifie encore, Persévérant, qui ne change pas. Il est constant dans ses desseins, dans son travail. Constant dans la foi. Constant en amour, dans son amour. Un coeur constant. Une constante volonté. Une ferme et constante résolution. Il a l' esprit très-constant.

Il se dit figurément Des choses qui demeurent toujours ou longtemps en même état. Fortune fixe et constante. Bonheur constant. Constante prospérité. État constant et immuable. Tout change en ce monde, il n' y a rien de constant. Santé constante. Tradition constante.

Vents constants, Vents qui soufflent toujours dans la même direction, tels que les vents alizés et les moussons.

En Géom., Quantités constantes, Quantités qui demeurent toujours les mêmes; par opposition Aux quantités variables, qui changent continuellement.

CONSTANT

CONSTANT signifie aussi, Certain, indubitable. Il n' en faut pas douter, la chose est constante, très-constante. Le fait est constant. Il demeure constant que... Il est très-constant que... Cela est constant, passe pour constant. On me l' a donné pour constant. C' est une vérité constante parmi les philosophes, parmi les publicistes, etc.

CONSTATER. v. a.

CONSTATER. v. a. Établir la vérité d' un fait par des preuves certaines, s' en assurer. Il faut constater ce fait avant que d' en tirer aucune induction. Je veux constater le fait.

Il signifie aussi, Recueillir, consigner une chose dans un acte fait avec solennité. Constater une chose par procès-verbal. Les changements qu' on fait à un contrat de mariage doivent être constatés par acte notarié.

Il se dit également Des actes, des écrits qui font foi de quelque chose. Toutes les pièces de la procédure constatent que...

CONSTATÉ, ÉE. participe

CONSTATÉ, ÉE. participe C' est un fait bien constaté. Il est constaté par un grand nombre de pièces, de preuves, d' expériences.

CONSTELLATION. s. f.

CONSTELLATION. s. f. (On prononce les deux L.) Assemblage d' un certain nombre d' étoiles fixes, auquel on a supposé une figure, soit d' homme, soit d' animal, et donné un nom, pour le distinguer des autres assemblages de même espèce. Les astronomes ont divisé le ciel en différentes constellations. L' influence que les astrologues attribuaient aux constellations sur les destinées humaines. Les douze constellations qui composent le zodiaque fixe. La constellation de la Vierge, du Taureau, etc.

Fig., Être né sous une heureuse, sous une malheureuse constellation, Être habituellement heureux ou malheureux dans les vicissitudes de la vie.

CONSTELLÉ, ÉE. adj.

CONSTELLÉ, ÉE. adj. (On prononce les deux L.) T. d' Astrologie. Qui est fait sous l' influence supposée de certaine constellation. Anneau constellé. Pierre constellée. C' est une superstition de l' astrologie, que d' attribuer des vertus à des anneaux constellés.

CONSTER. v. n. impersonnel

CONSTER. v. n. impersonnel Être évident, être certain. Il ne s' emploie guère qu' au Palais, où l' on dit: Il conste de cela. Il conste par tel acte que...

CONSTERNATION. s. f.

CONSTERNATION. s. f. Étonnement accompagné d' abattement de courage. Grande, profonde consternation. Consternation générale. Cela causa une telle consternation dans les esprits, dans la ville, que... Cette perte fut suivie d' une consternation universelle. Sa famille était dans la dernière consternation.

CONSTERNER. v. a.

CONSTERNER. v. a. Frapper d' étonnement, et abattre le courage. Cette nouvelle consterna les esprits. Cette perte les a tous consternés. Il fut tellement consterné de cette mort, que...

CONSTERNÉ, ÉE. participe

CONSTERNÉ, ÉE. participe Vous me voyez consterné. Air consterné. Visage consterné.

CONSTIPATION. s. f.

CONSTIPATION. s. f. État de celui qui est constipé. Une si longue constipation est dangereuse.

CONSTIPER. v. a.

CONSTIPER. v. a. Resserrer le ventre de telle sorte qu' on ne peut aller librement à la selle. Ces fruits-là, ces sortes de viandes constipent ceux qui en mangent, ou absolument, constipent.

CONSTIPÉ, ÉE. participe

CONSTIPÉ, ÉE. participe Il est constipé, toujours constipé.

CONSTITUANT, ANTE. adj.

CONSTITUANT, ANTE. adj. T. didactique. Il se dit Des choses qui en constituent d' autres, qui entrent dans leur composition. Parties, molécules constituantes.

CONSTITUANT

CONSTITUANT en style de Notaire, se dit D' une personne qui constitue procureur, qui donne procuration; ou D' une personne qui crée, qui établit une rente, etc., en faveur de quelqu' un. En outre, ledit sieur constituant, ladite dame constituante lui a donné pouvoir de... a déclaré... On le dit aussi substantivement, Le constituant.

L' assemblée constituante. Nom que reçurent les états généraux, formés en assemblée nationale, lorsqu' ils décrétèrent la constitution de 1791.

CONSTITUANT

CONSTITUANT se dit quelquefois substantivement d' Un membre de l' assemblée constituante. Un constituant.

CONSTITUER. v. a.

CONSTITUER. v. a. Composer un tout. Il se dit De deux ou plusieurs choses unies ensemble pour former un tout, comme en étant les parties. L' âme et le corps constituent l' homme. La matière et la forme constituent le corps physique.

Il se dit également en parlant De ce qui fait l' essence d' une chose. Cette action ne constitue point un délit. Ce qui constitue le poëme dramatique, c' est...

CONSTITUER

CONSTITUER signifie aussi, Faire consister. Les philosophes constituent l' essence de l' homme dans la raison. Ils constituent le souverain bien dans la vertu. Dans ce sens, il est du langage didactique, et il a vieilli.

Il signifie encore, Établir, mettre. Je l' ai constitué mon procureur. Constituer avoué. Il est constitué en dignité. Qui vous a constitué juge? Cette résistance les constitue en état de rébellion. Constituer en état de suspicion. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se constituer juge dans sa propre cause. Se constituer partie civile dans un procès criminel.

En termes de Palais, Constituer quelqu' un prisonnier, Le mettre en prison. On dit aussi avec le pronom personnel, Se constituer prisonnier, Se rendre en prison.

Constituer quelqu' un en frais, en dépense, Être cause qu' il fait des frais, des dépenses.

Constituer une rente, une pension, Créer une rente, une pension. Il m' a constitué une rente de tant, sur le plus clair de son bien. Il a constitué à son fils une pension de telle somme, pour lui tenir lieu d' aliments.

Constituer une dot, constituer telle somme, tel héritage en dot, Établir une dot, assigner une dot sur tels deniers, sur tel héritage.

CONSTITUÉ, ÉE. participe

CONSTITUÉ, ÉE. participe Un tout constitué de telles et telles parties. Un homme constitué en dignité. Tout son bien est en rentes constituées.

Les autorités constituées, les corps constitués, Établis par la constitution ou les lois du pays.

Être bien ou mal constitué, avoir le corps bien ou mal constitué, Être de bonne ou de mauvaise complexion, être bien ou mal conformé au dedans.

Fig., État, gouvernement bien constitué, Auquel de bonnes lois assurent de la stabilité.

CONSTITUTIF, IVE. adj.

CONSTITUTIF, IVE. adj. Qui constitue essentiellement une chose. La divisibilité est une propriété constitutive de l' étendue.

Il se dit, en Jurisprudence, Des actes qui établissent un droit. Titre constitutif de propriété.

CONSTITUTION. s. f.

CONSTITUTION. s. f. Composition. La forme et la matière entrent essentiellement dans la constitution des corps.

La constitution de l' air, ou La constitution atmosphérique, L' état de l' air.

CONSTITUTION

CONSTITUTION signifie aussi, L' ordre et l' arrangement des parties d' un tout. La constitution des parties du corps humain. La constitution du monde.

Il se dit particulièrement Du tempérament, et de la complexion du corps humain. Bonne, forte constitution. Constitution robuste. Constitution délicate. Il est de bonne constitution, de mauvaise constitution.

CONSTITUTION

CONSTITUTION se dit figurément de La forme d' un gouvernement. La constitution de l' État monarchique exige que, etc.

Il se dit également d' Une charte ou loi fondamentale qui détermine la forme du gouvernement, et qui règle les droits politiques des citoyens. Donner, établir une constitution. La France a eu successivement plusieurs constitutions. La constitution de telle époque. Jurer le maintien de la constitution. Violer la constitution. La constitution anglaise. La constitution américaine. On dit quelquefois, au pluriel, Les constitutions d' un État, L' ensemble, le recueil de ses lois fondamentales

Constitution civile du clergé, Organisation du clergé français, décrétée par l' assemblée constituante, le 12 juillet 1790.

CONSTITUTION

CONSTITUTION signifie, dans une acception plus étendue, Ordonnance, loi, règlement. On ne le dit guère qu' en parlant De législation ancienne, ou en matière ecclésiastique. Les constitutions des empereurs. Les constitutions impériales. Les constitutions canoniques. La constitution ou bulle Unigenitus. Constitutions apostoliques. Les constitutions d' un ordre religieux. Faire des constitutions. Enfreindre, violer les constitutions. La constitution de tel empereur porte que...

CONSTITUTION

CONSTITUTION se dit encore de L' établissement, de la création d' une rente, d' une pension; et Les rentes mêmes s' appellent des Constitutions. Constitution de rente. Un contrat de constitution. Il a pour cent mille francs de constitutions. Il a mis la plus grande partie de son bien en constitutions. On dit, dans un sens analogue, en Jurisprudence, Constitution de dot.

En termes de Pratique, Constitution d' avoué, Déclaration que tel avoué occupera pour telle partie, dans un procès. Cette assignation est nulle, on y a omis la constitution d' avoué. Donner acte à un avoué de sa constitution, lorsqu' elle est faite à l' audience.

CONSTITUTIONNALITÉ. s. f.

CONSTITUTIONNALITÉ. s. f. Qualité de ce qui est constitutionnel. La constitutionnalité d' une loi, d' une ordonnance.

CONSTITUTIONNEL, ELLE. adj.

CONSTITUTIONNEL, ELLE. adj. Qui est soumis à une constitution. Gouvernement constitutionnel. Monarchie constitutionnelle. Roi constitutionnel.

Il signifie également, Propre au gouvernement constitutionnel, ou Conforme à la constitution de l' État. Les formes constitutionnelles. Cet acte n' est pas constitutionnel. La conduite de ce ministre n' est guère constitutionnelle.

Il signifie quelquefois, Qui est partisan de la constitution. Le parti constitutionnel. Dans ce sens, on l' emploie souvent comme substantif. Tous les vrais constitutionnels pensent ainsi.

CONSTITUTIONNEL

CONSTITUTIONNEL en Médecine, se dit Des affections qui tiennent à la constitution de l' individu. Maladie constitutionnelle.

CONSTITUTIONNELLEMENT. adv.

CONSTITUTIONNELLEMENT. adv. D' une manière constitutionnelle. Agir constitutionnellement.

CONSTRICTEUR. adj. et s. m.

CONSTRICTEUR. adj. et s. m. T. d' Anat. Il se dit Des différents muscles dont l' action est de resserrer quelque partie. Le s muscles constricteurs Les constricteurs d u pharynx. Les constricteurs du vagin.

CONSTRICTION. s. f.

CONSTRICTION. s. f. T. didactique. Resserrement. On l' emploie surtout dans le langage médical.

CONSTRINGENT, ENTE. adj.

CONSTRINGENT, ENTE. adj. T. didactique. Qui resserre.

CONSTRUCTEUR. s. m.

CONSTRUCTEUR. s. m. Celui qui construit, qui connaît l' art de construire. Un bon, un savant constructeur. L' art du constructeur. Constructeur de vaisseaux. Ingénieur-constructeur.

CONSTRUCTION. s. f.

CONSTRUCTION. s. f. Action de construire. On a interrompu la construction de cet édifice, de ce vaisseau. Navire en construction. Navire de construction anglaise. Chantier de construction ou de marine. La construction d' une machine. La construction d' un baromètre, d' un thermomètre, etc.

Il se dit quelquefois Des édifices mêmes que l' on construit. De vastes constructions vont être commencées. Faire de nouvelles constructions.

Il signifie aussi, L' art de construire des édifices ou des navires. Cet homme entend fort bien la construction.

Il signifie encore, L' assemblage, la disposition des matériaux, des diverses parties d' un édifice, d' un navire, d' une machine, etc. Bonne construction. La construction de ce palais est belle et solide. Ce pont est d' une construction parfaite. La construction de ce vaisseau ne laisse rien à désirer. La construction de cette machine est très-ingénieuse.

Il se dit quelquefois figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit. La construction de ce poëme n' est pas régulière, n' est pas heureuse.

CONSTRUCTION

CONSTRUCTION en termes de Géométrie, se dit de La figure qu' on trace, et des lignes qu' on tire pour résoudre un problème. On dit dans un sens analogue, La construction d' une carte géographique.

CONSTRUCTION

CONSTRUCTION figurément et en termes de Grammaire, signifie, L' arrangement des mots suivant les règles et l' usage de la langue. Construction grammaticale. La construction de cette phrase est fort bonne, est régulière, est vicieuse, louche. Construction elliptique. Cette construction est grecque, latine, etc. Il n' y a pas là de construction. Défaut, vice de construction, etc.

Faire la construction d' une phrase, ou simplement, Faire la construction, Disposer suivant l' ordre direct ou analytique, les mots d' une phrase qui renferme une inversion.

CONSTRUIRE. v. a.

CONSTRUIRE. v. a. Bâtir, faire un édifice, un navire, etc. Construire une maison, un palais. Il a fait construire deux pavillons. Construire un pont. Cela est construit avec de bons matériaux. Construire un vaisseau. Construire un bateau, une barque. Construire une machine. On dit de même, Construire un baromètre, un thermomètre, etc.

En Geom., Construire une figure, La faire, la tracer. Construire un polygone. On dit de même, Construire une carte géographique.

Fig., Construire un poëme, Arranger, disposer toutes les parties d' un poëme. Pour bien construire un poëme, il faut avoir beaucoup d' imagination et de jugement. Ce poëme a été construit avec beaucoup d' art.

CONSTRUIRE

CONSTRUIRE figurément et en termes de Grammaire, signifie, Arranger des mots suivant les règles et l' usage de la langue. Construire une phrase. Cette période est bien construite.

CONSTRUIT, ITE. participe

CONSTRUIT, ITE. participe

CONSUBSTANTIALITÉ. s. f.

CONSUBSTANTIALITÉ. s. f. T. de Théologie. Unité et identité de substance. Les ariens niaient la consubstantialité du Fils avec le Père.

CONSUBSTANTIEL, ELLE. adj.

CONSUBSTANTIEL, ELLE. adj. T. de Théologie dont on se sert en parlant Des personnes de la trinité, pour dire qu' Elles n' ont qu' une seule et même substance. Les trois personnes de la trinité sont consubstantielles. Le Fils est consubstantiel au Père, avec le Père.

CONSUBSTANTIELLEMENT. adv.

CONSUBSTANTIELLEMENT. adv. T. de Théologie. D' une manière consubstantielle. Le Fils est consubstantiellement un avec le Père.

CONSUL. s. m.

CONSUL. s. m. L' un des deux magistrats qui avaient la principale autorité dans la république romaine, et dont les fonctions ne duraient qu' un an. Créer, faire, élire des consuls. Continuer un consul. Il fut trois fois consul. Il fut nommé consul pour la troisième fois. En l' année où Cicéron et Antoine étaient consuls.

Il s' est dit, en France, Des trois magistrats suprêmes auxquels la constitution de l' an VIII avait confié le gouvernement de la république. Premier consul. Le second et le troisième consul avaient seulement voix consultative. Consul à vie.

CONSUL

CONSUL se dit aussi d' Un officier ou agent établi dans un port étranger, pour y exercer une certaine juridiction sur les négociants et les marins de la nation qu' il représente, pour y défendre leurs intérêts, etc. Consul de France à Smyrne. Le consul d' Alep. Consul général. Consul français. Consul anglais. Vice-consul.

CONSUL

CONSUL dans certaines municipalités du royaume, se disait autrefois de Ceux qu' on appelait Échevins à Paris et ailleurs.

Il se disait à Paris, et dans quelques autres villes, de Juges pris parmi les marchands et les négociants, pour connaître sommairement de certaines affaires urgentes en matière de commerce. Les consuls des marchands. Il fut assigné par-devant les consuls, par-devant les juges-consuls. Par sentence des consuls. Les tribunaux de commerce ont remplacé les juges-consuls.

CONSULS

CONSULS au pluriel, signifiait aussi, La juridiction, le tribunal des consuls. Dans cette acception, l' on disait: Avoir une affaire aux consuls. Assigner aux consuls.

CONSULAIRE. adj. des deux genres

CONSULAIRE. adj. des deux genres Qui appartient aux consuls romains. Dignité consulaire. Les faisceaux consulaires. Pouvoir consulaire.

Famille consulaire, Celle où il y avait eu un consul romain. Homme consulaire, personnage consulaire, ou simplement, Consulaire, Celui qui avait été consul.

Provinces consulaires, Celles où l' on n' envoyait pour commandants que des personnes de dignité consulaire.

Gouvernement consulaire, Celui qui fut établi en France par la constitution de l' an VIII, et dans lequel l' autorité suprême était exercée par trois consuls.

CONSULAIRE

CONSULAIRE s' est dit aussi De ce qui appartenait aux juges-consuls. La juridiction consulaire. La jurisprudence consulaire.

CONSULAIREMENT. adv.

CONSULAIREMENT. adv. À la manière des juges-consuls. Demande jugée consulairement.

CONSULAT. s. m.

CONSULAT. s. m. Dignité de consul. Demander, briguer, obtenir le consulat. Le consulat était la première dignité dans la république romaine.

Il signifie, par extension, Le temps pendant lequel on exerçait la charge de consul. Sous le consulat, pendant le consulat d' un tel. Son consulat fut remarquable par...

Il se dit absolument, en France, Du gouvernement consulaire, et Du temps pendant lequel ce gouvernement a existé. L' établissement du consulat. Sous le consulat. A l' époque du consulat.

CONSULAT

CONSULAT se dit encore de La charge de consul dans un port étranger. Il a obtenu le consulat d' Alexandrie, le consulat de New-York. Consulat général. Le consulat de telle ville a été supprimé.

Il se dit également Du lieu où demeure un consul, où il a ses bureaux. Aller au consulat d' Angleterre. La chancellerie d' un consulat.

CONSULAT

CONSULAT s' est dit également de L' emploi des officiers municipaux qui portaient le nom de Consuls.

CONSULTANT. adj. m.

CONSULTANT. adj. m. Qui donne avis et conseil. Il s' emploie principalement dans ces deux dénominations: Avocat consultant, Celui qui ne plaide pas, qui donne seulement son avis et son conseil par écrit sur les affaires litigieuses. Médecin consultant, Celui qui donne des conseils aux malades, sans les suivre habituellement dans le cours de leurs maladies.

Il s' emploie aussi comme substantif. Un tel était au nombre des consultants.

Il signifie quelquefois, dans une acception contraire, Celui qui consulte, qui demande conseil à un avocat, à un médecin. Les consultants ont telle voie pour attaquer l' acte qu' on leur oppose. L' incommodité dont le consultant se plaint, ne peut point avoir de suites fâcheuses.

CONSULTATIF, IVE. adj.

CONSULTATIF, IVE. adj. Que l' on consulte; qui est institué pour donner des avis, des conseils sur certaines matières. Comité consultatif de l' artillerie. Comité consultatif et permanent d' administration. Chambres consultatives de commerce.

Avoir voix consultative, Avoir le droit de dire son avis, mais sans que cet avis soit compté dans les délibérations. Les évêques ont voix délibérative dans les conciles; mais les docteurs n' y ont que voix consultative.

CONSULTATION. s. f.

CONSULTATION. s. f. Conférence que l' on tient pour consulter sur quelque affaire, ou sur une maladie. Grande, longue consultation. La maladie est grave, on doit faire une consultation. Ils furent longtemps en consultation. Les médecins n' ont rien résolu après une longue consultation. Les avocats sont entrés en consultation. Il lui faut tant pour sa consultation, pour son droit de consultation.

Au Palais, Le banc des consultations, la chambre des consultations, le pilier des consultations, se disait autrefois Des lieux où l' on trouvait les avocats consultants, et où l' on allait pour avoir leurs avis.

CONSULTATION

CONSULTATION signifie aussi, L' avis pat écrit que les avocats ou les médecins donnent touchant l' affaire, touchant la maladie sur laquelle on les consulte. Mémoire à consulter et consultation pour un tel. J' ai produit, j' ai fait voir la consultation de cet avocat, de ce médecin. Il a signé sa consultation.

Il se dit quelquefois, au contraire, Du mémoire à consulter. Cet avocat n' a pas encore répondu à ma consultation.

CONSULTER. v. a.

CONSULTER. v. a. Prendre avis, conseil ou instruction de quelqu' un. Consulter l' oracle. Consulter les devins. Consulter les avocats. Consulter les médecins. Il consulta les experts. Il a consulté les docteurs, consulté les casuistes sur ces points-là. Mémoire à consulter. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se consulter soi-même. Je n' ai rien à vous dire là-dessus, c' est à vous à vous consulter. Vous êtes-vous bien consulté? Irai-je ou n' irai-je pas? je me consulte. Il se consulte avant de répondre.

Fig. et fam., Consulter son chevet, Se donner le temps de délibérer sur une chose, passer la nuit avant que de se déterminer.

CONSULTER

CONSULTER se dit aussi en parlant Des choses qu' on examine pour y chercher des éclaircissements, des indices, etc. Consulter les astres. Consulter ses livres. Consulter les faits. Consulter les auteurs. J' ai consulté tous les historiens. Consultons l' histoire. Ce chien semble consulter les yeux de son maître, et vouloir deviner sa pensée.

Fig., Consulter le miroir, consulter son miroir, Se regarder, s' ajuster au miroir.

CONSULTER

CONSULTER se dit encore figurément, tant au sens physique qu' au sens moral, en parlant Des choses qui peuvent inspirer ou régler nos déterminations. Ne consulter que la justice. Consulter sa conscience. Consulter ses forces. Consulter son devoir. C' est un homme qui ne consulte que ses intérêts, que son goût, que sa passion, etc. Il part, sans consulter le péril qui le menace.

CONSULTER

CONSULTER employé absolument, signifie, Conférer ensemble, délibérer. Ils consultèrent ensemble. Il en veut consulter avec ses amis. Les avocats ont consulté sur cette affaire. Les médecins ont consulté sur sa maladie. Il consulta très-longtemps avant de se décider.

CONSULTER

CONSULTER se dit aussi en parlant De la chose sur laquelle on prend conseil. Consulter une affaire, une maladie. Cette affaire a été consultée aux meilleurs avocats. Cette maladie a été consultée aux plus grands médecins. Ce sens vieillit.

CONSULTÉ, ÉE. participe

CONSULTÉ, ÉE. participe

CONSULTEUR. s. m.

CONSULTEUR. s. m. Il ne s' emploie que dans cette dénomination, Consulteur du saint-office, Docteur commis par le pape, pour donner son avis sur quelques matières qui regardent la foi ou la discipline. Plusieurs consulteurs du saint office ont donné leur avis sur cette question.

CONSUMANT, ANTE. adj.

CONSUMANT, ANTE. adj. Qui consume. Un feu consumant.

CONSUMER. v. a.

CONSUMER. v. a. Détruire, user, réduire à rien. Le feu consuma ce grand édifice en moins de deux heures. La victime fut consumée par le feu. Ce flambeau sera bientôt entièrement consumé. Le temps consume toutes choses. La rouille consume le fer. Cette maladie le consume. Il consume tout son bien en débauches. Il a consumé tout son patrimoine.

Il se dit particulièrement Des affections, des sentiments pénibles qui, à la longue, font tomber dans le dépérissement. Les ennuis, les chagrins le consument. Être consumé de regrets. Un feu secret la consume lentement.

Il signifie aussi, Employer sans réserve. J' ai consumé tout mon temps à cet ouvrage. Ils consument leur vie dans ces pénibles travaux.

CONSUMER

CONSUMER avec le pronom personnel, signifie, Dissiper son bien, détruire sa santé, épuiser ses forces, etc. Il se consume en procès, en dépenses, etc. Il se consume de tristesse et d' ennui. Se consumer en regrets, en efforts inutiles. Se consumer dans les austérités.

Il signifie quelquefois, Employer son temps et sa peine a faire une chose difficile ou futile. Se consumer sur un ouvrage. Ils se consument en de vains débats.

Absol., Cet homme se consume, Il dépérit, soit par le travail, soit par le chagrin, soit par quelque cause intérieure et active.

CONSUMÉ, ÉE. participe

CONSUMÉ, ÉE. participe Consumé de veilles, de travaux, d' austérités.

CONTACT. s. m.

CONTACT. s. m. (Les deux consonnes finales se prononcent.) Action ou état de deux corps qui se touchent. Le contact de deux corps. Point de contact. Il y a des maladies qui se communiquent par le contact. Contact médiat. Contact immédiat.

Il s' emploie quelquefois, au figuré, dans le sens de Liaison, relation. Dès que le commerce eut mis ces peuples en contact avec les nations civilisées.

CONTAGIEUX, EUSE. adj.

CONTAGIEUX, EUSE. adj. Qui se prend et se communique par contagion. Une fièvre contagieuse. Un mal contagieux. La peste est une maladie contagieuse.

Il signifie aussi, Qui sert à la contagion, qui la favorise. Principe contagieux. Air contagieux.

Il se dit, figurément, Du vice, de l' erreur, de la rébellion, de l' hérésie, et de toutes les choses moralement mauvaises ou fâcheuses qui se communiquent par la fréquentation ou par l' exemple. Une erreur contagieuse. Un vice, un exemple contagieux. Tout le monde le fuit, on dirait que son malheur est contagieux.

Il se dit quelquefois, dans une acception analogue, De certaines choses qui n' ont rien de pernicieux. Le rire est contagieux.

CONTAGION. s. f.

CONTAGION. s. f. Communication d' une maladie par le contact médiat ou immédiat. Ce mal se prend par contagion.

Il se dit souvent aussi d' Une maladie qui se communique par contagion, et surtout de La peste. Grande contagion. Il y a de la contagion en tel pays. La contagion est dans telle ville. Les ravages de la contagion. La contagion a dépeuplé cette contrée. Pendant la contagion. Il est malade de la contagion.

Il se dit figurément, dans l' un et dans l' autre sens, De toutes les mauvaises choses qui se communiquent par la fréquentation ou par l' exemple. La contagion des mauvaises moeurs. La contagion du vice, de l' hérésie. Cette manie est une véritable contagion.

CONTAMINATION. s. f.

CONTAMINATION. s. f. Souillure. Contamination légale. Suivant la loi de Moïse, il y avait plusieurs sortes de contaminations. Il est vieux.

CONTAMINER. v. a.

CONTAMINER. v. a. Souiller. Dans la loi de Moïse, ceux qui touchaient les morts, qui mangeaient des animaux qu' elle avait déclarés immondes, étaient contaminés. Il est vieux.

CONTAMINÉ, ÉE. participe

CONTAMINÉ, ÉE. participe

CONTE. s. m.

CONTE. s. m. Il se dit, en général, d' Un récit d' aventures imaginaires, soit qu' elles aient de la vraisemblance ou qu' il s' y mêle du merveilleux. Contes de fées. Les contes arabes. Les contes de Boccace, de la Fontaine, etc. Contes en vers. Contes en prose. Dire, faire un conte. Réciter un conte. Un conte bien long. Un conte divertissant, agréable, ennuyeux, etc. Un vieux conte. Ce n' est pas une histoire véritable, c' est un conte.

Fam., Conte de bonne femme, conte de vieille, contes d' enfants, conte de ma mère l' oie, conte de la cigogne ou à la cigogne, conte de Peau-d' âne, conte à dormir debout, conte bleu, conte borgne, Fables ridicules et dépourvues de toute vraisemblance, telles que sont celles dont les vieilles gens entretiennent et amusent les enfants.

CONTE

CONTE se dit aussi, familièrement, Des histoires plaisantes, vraies ou fausses, que l' on dit pour amuser, railler, médire, etc. Le conte est véritable. C' est un conte fort plaisant. Un bon conte. Un mauvais conte. Faites-nous le conte de ce qui se passa. C' est un homme qui fait bien un conte. Il embellit, il enrichit, il enjolive, il brode un peu le conte. Vous oubliez telle particularité, elle est encore du conte. On fait d' étranges contes sur cet homme-là.

Pop., Conte gras, Conte licencieux.

CONTE

CONTE se dit encore Des discours mensongers ou sans vraisemblance qu' une personne tient à une autre, sérieusement ou par plaisanterie. Ce sont des contes. Faire des contes. C' est un grand faiseur de contes. Il nous amuse ici avec ses contes. Il est venu me faire des contes pour m' engager à cela. N' écoutez pas cet homme, ce qu' il vous dit n' est qu' un conte fait à plaisir. Ce n' est qu' un conte en l' air. Ce n' est qu' un conte. Quel conte! je ne vous crois point. Ironiquement, Voilà un beau conte, de beaux contes!

CONTEMPLATEUR, TRICE. s.

CONTEMPLATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui contemple. Il se dit surtout de Celui qui contemple de la pensée seulement. Un contemplateur perpétuel. Un grand contemplateur. Contemplateur des merveilles de Dieu, des secrets de la nature. Le féminin est peu usité.

CONTEMPLATIF, IVE. adj.

CONTEMPLATIF, IVE. adj. Qui se plaît, qui s' attache à contempler de la pensée. Homme fort contemplatif. Esprit contemplatif. Philosophie contemplative.

Vie contemplative, Celle qui se passe presque toute dans la méditation, par opposition à La vie active. S' adonner à la vie contemplative.

CONTEMPLATIF

CONTEMPLATIF se dit quelquefois substantivement, surtout en parlant de Ceux qui se dévouent à la vie d' oraison et de méditation. Les extases des contemplatifs.

CONTEMPLATION. s. f.

CONTEMPLATION. s. f. Action de contempler. Profonde, grande, perpétuelle contemplation. Il est toujours en contemplation. Rester en contemplation. Il est en contemplation devant cette femme. La contemplation des choses divines. S' adonner à la contemplation. La contemplation des astres.

En contemplation, signifiait, dans les anciens contrats et traités, En considération. Le père, en contemplation de cette alliance, de ce mariage, a cédé, a donné... Les deux princes, en contemplation de la paix, ont relâché de leurs prétentions.

CONTEMPLER. v. a.

CONTEMPLER. v. a. Considérer attentivement, soit avec les yeux, soit par la pensée. Il y a longtemps que je contemple cet homme sans pouvoir le reconnaître. Contempler un édifice, un tableau, etc. Contempler une belle femme. L' univers vous contemple. Contempler le ciel. Contempler les astres. Contempler les merveilles de la création. Contempler la vérité. Contempler la grandeur et les perfections de Dieu. Contempler les choses divines.

CONTEMPLER

CONTEMPLER employé absolument, et sans régime, se prend toujours dans la signification de Méditer. C' est un homme qui passe sa vie à contempler.

CONTEMPLÉ, ÉE. participe

CONTEMPLÉ, ÉE. participe

CONTEMPORAIN, AINE. adj.

CONTEMPORAIN, AINE. adj. Qui est du même temps. Les auteurs contemporains. Quelques savants prétendent qu' Hésiode a été contemporain d' Homère.

Historiens contemporains, Ceux qui ont écrit les choses qui se sont passées dans leur temps. On dit en des sens analogues: L' histoire contemporaine. Raconter les événements contemporains. Etc.

CONTEMPORAIN

CONTEMPORAIN est aussi substantif. Il fut le contemporain, elle fut la contemporaine de ces grands hommes. Ils sont contemporains. Combattre les préjugés de ses contemporains.

CONTEMPORANÉITÉ. s. f.

CONTEMPORANÉITÉ. s. f. Existence de deux ou de plusieurs personnes dans le même temps. Plusieurs savants révoquent en doute la contemporanéité d' Homère et d' Hésiode. Il est peu usité.

CONTEMPTEUR. s. m.

CONTEMPTEUR. s. m. (On prononce le P dans ce mot et le suivant.) Celui qui méprise. Contempteur des dieux. Contempteur de la vertu. Il s' emploie surtout dans le style soutenu.

CONTEMPTIBLE. adj. des deux genres

CONTEMPTIBLE. adj. des deux genres Vil et méprisable. Il s' est rendu contemptible. C' est un homme vil et contemptible. Il est vieux.

CONTENANCE. s. f.

CONTENANCE. s. f. Capacité, étendue. Ce navire est de la contenance de tant de tonneaux. Ce parc est de la contenance de cent arpents.

CONTENANCE

CONTENANCE signifie aussi, Le maintien, la posture, la manière de se tenir. Bonne contenance. Mauvaise contenance. Contenance grave, sérieuse. Contenance fière, assurée. Contenance modeste. Contenance forcée, ridicule, étudiée. Contenance embarrassée. Être embarrassé de sa contenance. Il ne sait quelle contenance tenir, quelle contenance faire. On voyait à sa contenance qu' il méditait quelque trahison.

N' avoir point de contenance, Ne savoir de quelle manière se tenir.

Perdre contenance, Cesser tout à coup d' avoir sa contenance naturelle, par l' embarras que l' on éprouve. Il me regardait avec une obstination qui me fit perdre contenance.

Porter quelque chose par contenance, Le porter seulement pour se donner bon air, pour avoir bonne grâce. Une femme qui porte un éventail par contenance. Il porte cela par contenance. On dit aussi, Servir de contenance, en parlant Des choses que l' on porte par contenance. Son chapeau, sa canne lui sert de contenance.

Fig., Faire bonne contenance, Témoigner de la résolution, de la fermeté. Les ennemis faisaient bonne contenance.

CONTENANT, ANTE. adj.

CONTENANT, ANTE. adj. Qui contient, qui renferme en soi. Cette bouteille est la partie contenante, et la liqueur est la chose contenue.

Il se prend aussi substantivement, au masculin. Le contenant est plus grand que le contenu.

CONTENDANT, ANTE. adj.

CONTENDANT, ANTE. adj. Concurrent, compétiteur, qui dispute quelque chose avec un autre Il n' est guère usité comme adjectif que dans ces locutions, Les princes contendants, les parties contendantes.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif, et se dit surtout au pluriel masculin. Il y avait trois contendants. Les contendants qui aspiraient au prix de la course.

CONTENIR. v. a.

CONTENIR. v. a. (Il se conjugue comme Tenir.) Comprendre dans certain espace, dans certaine étendue. Ce vase contient tant de litres. Le setier de Paris contenait douze boisseaux. Cette salle de spectacle contient, peut contenir deux mille personnes. Ce parc, cette pièce de terre contient tant d' arpents. Un champ contenant tant de perches.

Il se dit, à peu près dans le même sens, en parlant De livres, de traités, etc. Ce volume contient quatre cents pages, contient tout Virgile. Son ouvrage contient vingt chapitres. Cette loi contient douze articles.

Il se prend aussi dans le sens simple de Renfermer. La bouteille ne contient presque plus rien. On lui a volé la cassette qui contenait son trésor. Ce parc contient une grande quantité de gibier. Sa lettre contenait les expressions les plus touchantes. Cette histoire contient des détails fort intéressants.

Il se dit figurément, dans le même sens. Ce livre contient toute la doctrine de Platon. Son ouvrage contient toutes les opinions de Gassendi, de Descartes. La définition doit contenir le genre et la différence. Ce précepte contient tous les autres. Sa réponse contient une horrible impiété. La charité contient toutes les vertus.

CONTENIR

CONTENIR signifie quelquefois, Retenir dans certaines bornes. Ces digues, ces levées ont été faites pour contenir la rivière dans son lit. Les gardes avaient peine à contenir la foule.

Il s' emploie aussi figurément, dans ce sens. Contenir quelqu' un dans le devoir, dans l' obéissance, ou simplement, Contenir quelqu' un. On a bien de la peine à contenir ce jeune homme. Contenir une soldatesque effrénée. Contenir des provinces qui menacent de se soulever.

Contenir ses passions, Les réprimer. On dit de même, Contenir son indignation, sa fureur, ses transports, etc.

CONTENIR

CONTENIR avec le pronom personnel, signifie, Se retenir, s' empêcher de faire paraître quelque sentiment vif, et particulièrement sa colère. Quand je l' entendis parler de la sorte, j' eus bien de la peine à me contenir. Peu s' en fallut qu' il ne s' emportât, néanmoins il se contint. Contenez-vous, on vous regarde.

Il signifie aussi, Se modérer sur les choses qui peuvent être préjudiciables à la santé. Tout le monde n' a pas la force de se contenir. Il est difficile de se contenir parmi tant d' occasions de péché. Les médecins lui ont défendu le vin, mais il a bien de la peine à se contenir. Il est plus facile de s' abstenir que de se contenir.

CONTENU, UE. participe

CONTENU, UE. participe

CONTENT, ENTE. adj.

CONTENT, ENTE. adj. Qui a l' esprit satisfait. Un homme content. Vivre content. Il a le coeur content. Il ne sera content que lorsqu' il vous aura vu. Il ne sera pas content qu' il ne vous ait vu. On ne l' avait jamais vue si contente. Avoir l' esprit content.

Avoir l' air content, le visage content, Faire paraître sa satisfaction sur son visage.

Prov., Il est riche, qui est content.

Être content de quelqu' un, Être satisfait de lui, de son procédé, de sa conduite. J' ai vu un homme bien content de vous. Vous devez être content de lui. Ce père est très-content de son fils. Vous vous conduisez mal, je n' ai pas lieu d' être content.

Être bien content de soi-même, être content de sa personne, de sa petite personne, S' estimer beaucoup, être fort satisfait de soi-même.

Être content de quelque chose, En éprouver de la satisfaction. Il n' est pas content de votre procédé. Les ouvriers ne sont pas contents de leur payement. Il faut les rendre contents. Elle est contente de tout. N' être content de rien. Le public m' a paru assez content de cet opéra. Il est content de vous voir. On dit dans le même sens, Être content que... Je suis fort content que vous ayez réussi.

Être content de quelque chose, signifie aussi, Ne rien désirer de plus ou de mieux. Il est content de peu de chose. Il est content de sa fortune, de sa condition, de ses biens. Non content de l' avoir trahi, vous osez le calomnier.

Être content de, signifie en outre quelquefois, Agréer, acquiescer, consentir. Je suis content de faire telle chose, pourvu que vous... Je suis content de vous céder cette terre, à la charge... Si vous voulez, j' en suis bien content. Ce sens est familier.

CONTENTEMENT. s. m.

CONTENTEMENT. s. m. Joie, plaisir, satisfaction. Ses enfants lui donnent du contentement, lui donnent toutes sortes de contentements. Recevoir du contentement. Je vous donnerai contentement. Vous aurez contentement. Il n' a jamais de vrai contentement.

Prov., Contentement passe richesse, Mieux vaut être pauvre et content, que riche et tourmenté d' inquiétudes.

Ce n' est pas contentement, Cela ne suffit pas, on ne saurait en être satisfait. Vivre seul dans le plus beau séjour du monde, ce n' est pas contentement.

CONTENTER. v. a.

CONTENTER. v. a. Satisfaire, rendre content. Il faut peu de chose pour le contenter. Le peu de bien qu' il a le contente. Personne ne saurait le contenter. C' est un homme qui contente tous ceux qui ont affaire à lui. Contenter des ouvriers, des domestiques, en les payant bien. Contenter ses créanciers. Ces sortes de gens sont difficiles à contenter.

Il signifie quelquefois, Apaiser quelqu' un en lui donnant, en lui accordant quelque chose. Cet homme ira se plaindre partout, si on ne le contente.

Il signifie aussi, Plaire, donner de la satisfaction à quelqu' un. Ce jeune homme contente ses parents, contente bien ses maîtres. Jamais personne ne m' a pu contenter sur ce sujet. On ne saurait contenter tout le monde. Ces preuves, ces raisons ne sauraient me contenter, il m' en faut de plus solides.

Il se dit également en parlant Des sens et des passions. Cette musique ne contente pas l' oreille. Ce spectacle doit contenter vos yeux. Cette place a contenté son ambition. Rien ne saurait contenter son avarice. Contenter ses passions, ses appétits, ses désirs. Je n' ai pu contenter ma curiosité.

CONTENTER

CONTENTER s' emploie souvent avec le pronom personnel. Ainsi on dit, dans le premier sens: Il y a longtemps que je désire acheter cela, il faut enfin que je me contente. On pourrait se contenter a moins.

Il signifie plus ordinairement, Être satisfait d' une chose, s' en accommoder, s' y tenir. Se contenter de sa fortune. Contentez-vous de cela, je vous prie. Se contenter d' une honnête médiocrité. Il faut se contenter de ce qu' on a. Se contenter de peu. Je ne me contente pas de toutes ces raisons.

Il signifie particulièrement, Ne vouloir ou ne pouvoir pas faire plus que ce qu' on a fait, en demeurer là. Contentez-vous de la démarche que vous avez faite. Je me contente de lui avoir prêté de l' argent, et ne veux point le cautionner. Vous devriez vous contenter de lui avoir ôté son bien, sans en vouloir à son honneur. Contentez-vous de m' avoir trompé une fois. Ne vous contentez pas d' y être allé une fois, retournez-y jusqu' à ce que vous le trouviez.

CONTENTÉ, ÉE. participe

CONTENTÉ, ÉE. participe

CONTENTIEUSEMENT. adv.

CONTENTIEUSEMENT. adv. Avec contention, avec dispute, avec débat. Il est peu usité.

CONTENTIEUX, EUSE. adj.

CONTENTIEUX, EUSE. adj. Qui est en débat, qui est ou qui peut être disputé. Un droit contentieux. Ce point est contentieux entre les théologiens, entre les philosophes. Affaire contentieuse.

Il signifie aussi, Qui aime à disputer, à contester. Cet homme a l' humeur contentieuse, l' esprit contentieux.

Juridiction contentieuse, s' est dit autrefois de La juridiction des juges naturels et ordinaires, par opposition à La juridiction gracieuse.

CONTENTIEUX

CONTENTIEUX se dit substantivement, dans un sens collectif, Des affaires contentieuses administratives en général. Ce commis était chargé du contentieux au ministère de la guerre. Bureau du contentieux. Il y a, au conseil d' État, un comité du contentieux.

CONTENTIF. adj. m.

CONTENTIF. adj. m. T. de Chirurgie, qui ne s' emploie que dans cette locution, Bandage contentif, Bandage qui sert, soit à retenir les compresses sur les parties malades, soit à maintenir les parties déplacées ou fracturées dans la position qu' elles doivent conserver.

CONTENTION. s. f.

CONTENTION. s. f. Débat, dispute. Il y a matière à contention. C' est une source de contention éternelle. Il est ennemi de toute contention. Il s' éleva, il y eut entre eux une vive contention.

Il signifie aussi, Chaleur, véhémence dans la dispute. Ils disputèrent de part et d' autre avec beaucoup de contention. Ce sens vieillit.

Contention d' esprit, ou simplement, Contention, Grande, extrême application d' esprit. Il travaille à cet ouvrage, il s' y applique avec une grande contention d' esprit, avec une grande contention. Une trop forte contention d' esprit, une trop forte contention peut altérer la santé.

CONTENTION

CONTENTION en termes de Chirurgie, se dit ordinairement de L' ensemble des moyens qu' on emploie pour maintenir une fracture ou une luxation qui a été réduite.

CONTENU. s. m.

CONTENU. s. m. T. didactique. Ce qui est renfermé dans quelque chose. Le contenant est plus grand que le contenu.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, Ce que contient un écrit, un discours. Le contenu de sa lettre. Le contenu d' un arrêt. Je vous en dirai le contenu.

CONTER. v. a.

CONTER. v. a. Narrer, faire le récit d' une chose vraie ou fausse, sérieuse ou plaisante. Il se dit principalement De récits que l' on fait dans la conversation. Conter une histoire. Conter des histoires. Conter des fables. Conter comment une chose s' est passée. Contez-nous, je vous prie, ce que vous avez vu, ce qui s' est fait. Contez-nous-en les détails, les particularités. On conte que... J' ai ouï conter à un tel... Il m' a conté de fil en aiguille toute son affaire.

Il se dit quelquefois, en poésie, Des plaintes que le poëte adresse aux objets inanimés. J' irai conter ma peine aux rochers de ces bords.

Il s' emploie aussi sans régime. Les vieillards aiment à conter. Cet homme conte bien, Il narre bien, il fait agréablement un récit.

Fam., En conter de belles, conter des sornettes, Dire des mensonges, ou des choses vaines et futiles. Vous venez m' en conter de belles! Allez ailleurs conter vos sornettes. On dit dans le même sens: Il nous en conte. Vous m' en contez. Que venez-vous me conter là? Etc.

Prov. et fig., Conter des fagots, Conter des bagatelles, des choses frivoles, ou fausses et sans vraisemblance.

Fam., Conter ses raisons à quelqu' un, L' entretenir de ses affaires, de ses intérêts, lui expliquer les motifs de la conduite qu' on a tenue. Voyons, contez-moi vos raisons. On dit aussi, Conter ses petites raisons.

Fam., En conter à une femme, Lui dire des douceurs, des galanteries. Il en conte à une telle. Elle s' en laisse conter. Elle aime à s' en faire conter. Vous lui en voulez conter. On dit dans le même sens, Conter fleurettes à une femme.

CONTÉ, ÉE. participe

CONTÉ, ÉE. participe

CONTESTABLE. adj. des deux genres

CONTESTABLE. adj. des deux genres Qui peut être contesté. C' est une maxime, une opinion très-contestable. Cela n' est pas contestable.

CONTESTANT, ANTE. adj.

CONTESTANT, ANTE. adj. Qui conteste en justice. Les parties contestantes.

Il se prend aussi substantivement. Les contestants.

CONTESTATION. s. f.

CONTESTATION. s. f. Dispute, débat sur quelque chose. Former une contestation. Il s' est élevé une contestation. Une terre qui est en contestation. Ils ont été longtemps en contestation. Avoir une contestation. Être en contestation sur quelque chose. Le sujet d' une contestation. Contestation en justice. Il aime la contestation. Ce point, cet article est en contestation. On perdit le temps en vaines contestations.

CONTESTE. s. f.

CONTESTE. s. f. Contestation, débat. Ils sont en conteste. Sans conteste. Il est vieux.

CONTESTER. v. a.

CONTESTER. v. a. Refuser de reconnaître le droit qu' une personne prétend avoir à quelque chose. Il me conteste ma qualité. On lui conteste cette succession, cette terre. Sa créance est contestée. Ce droit lui est contesté par un tel.

Il signifie, par extension, Nier la justesse d' un principe, d' une maxime, la vérité d' un fait, etc. Je conteste le fait. Contester une proposition. Contester la justesse d' une proposition.

Il s' emploie quelquefois absolument, dans le sens de Débattre, disputer. Ils ont long-temps contesté là-dessus. Je ne veux pas contester avec vous. Il se plaît à contester.

CONTESTÉ, ÉE. participe

CONTESTÉ, ÉE. participe Un article, un point, un fait contesté. Des droits contestés.

CONTEUR, EUSE. s.

CONTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fait un conte, des contes. Il se dit surtout d' Une personne qui a l' habitude de faire des contes en société. Conteur agréable. Conteur ennuyeux.

Il se dit quelquefois, absolument et familièrement, de Celui, de celle qui débite des faussetés ou des choses frivoles. Ne croyez pas ce qu' il vous dit, ce qu' elle vous dit, c' est un conteur, c' est une conteuse. Dans ce sens, on dit aussi, C' est un conteur de sornettes, de chansons, de fleurettes, etc.

Prov. et fig., C' est un conteur de fagots, se dit D' un homme qui conte des bagatelles, des niaiseries, ou des mensonges.

CONTEXTE. s. m.

CONTEXTE. s. m. Le texte d' un acte public ou sous seing privé; l' ensemble que forment par leur liaison mutuelle les différentes dispositions ou clauses dont un acte est composé. Les actes notariés doivent être écrits en un seul et même contexte.

Il se dit, par extension, d' Un texte quelconque, considéré surtout par rapport à l' ensemble d' idées qu' il présente, ou au sens que certains passages empruntent de ce qui les précède ou de ce qui les suit. Il résulte du contexte de l' article, que... Ce passage n' est obscur que parce qu' on l' a isolé de son contexte, du contexte.

CONTEXTURE. s. f.

CONTEXTURE. s. f. Tissure, enchaînement de plusieurs parties qui forment un corps, un tout. La contexture des os, des muscles, des fibres.

Il signifie aussi, figurément, La liaison des diverses parties d' un ouvrage d' esprit. La contexture d' un discours, d' un poëme.

CONTIGU, UÔ. adj.

CONTIGU, UÔ. adj. Qui touche une chose sans qu' il y ait rien entre-deux. Maisons, chambres contiguës. Deux jardins contigus. Ces deux provinces sont contiguës. Ma maison est contiguë à la vôtre.

CONTIGUÛTÉ. s. f.

CONTIGUÛTÉ. s. f. État de deux choses qui se touchent. La contiguïté de ces deux maisons. La contiguïté des provinces. Les os, dans les articulations mobiles, sont réunis par contiguïté.

CONTINENCE. s. f.

CONTINENCE. s. f. Empire qu' exerce sur lui-même celui qui s' abstient des plaisirs de l' amour. Le don de continence. Continence perpétuelle. Vivre dans la continence. Garder la continence, la plus exacte continence. Observer la continence dans le mariage. La continence de Scipion.

CONTINENCE. s. f.

CONTINENCE. s. f. Capacité, étendue. Connaître la continence d' un vase. Mesurer la continence d' un champ. On dit plus ordinairement, Contenance.

CONTINENT, ENTE. adj.

CONTINENT, ENTE. adj. Qui vit dans la continence. Il est fort continent.

En Médec., Fièvre continente, Fièvre qui est d' une intensité à peu près égale pendant toute sa durée.

CONTINENT. s. m.

CONTINENT. s. m. T. de Géographie. Il se dit Des deux plus vastes espaces de terre ferme que la mer entoure de tous les côtés. Les géographes divisent ordinairement le monde entier en deux grands continents: celui de l' ancien monde, qui comprend l' Europe, l' Asie et l' Afrique; et celui du nouveau monde, qui comprend l' Amérique méridionale et l' Amérique septentrionale. L' ancien continent. Le nouveau continent.

Il se dit aussi de Grands espaces de terre ferme que la mer n' entoure pas de tous les côtés. On prétend que la Sicile était jointe autrefois au continent de l' Italie. L' Angleterre est séparée du continent de l' Europe. Le continent européen. La Morée est jointe au continent par un isthme.

Il se dit souvent, d' une manière absolue, Du continent européen par rapport à l' Angleterre et à quelques autres îles. Voyager sur le continent. Se réfugier, passer sur le continent. Visiter le continent. Les peuples du continent.

CONTINENTAL, ALE. adj.

CONTINENTAL, ALE. adj. Qui appartient au continent européen. Les puissances continentales.

Système continental, Système prohibitif que Napoléon imagina dans le dessein de fermer au commerce anglais tous les ports du continent.

CONTINGENCE. s. f.

CONTINGENCE. s. f. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions peu usitées, Selon la contingence des affaires, selon la contingence des cas, Selon que les affaires tourneront, selon ce qui arrivera.

CONTINGENCE

CONTINGENCE dans le langage didactique, se dit par opposition à Nécessité, et signifie, La possibilité qu' une chose arrive ou n' arrive pas.

En Géom., Angle de contingence, L' angle que fait une ligne droite avec une ligne courbe qu' elle touche; ou Celui que font deux lignes courbes qui se touchent en un point.

CONTINGENT, ENTE adj.

CONTINGENT, ENTE adj. Casuel, qui peut arriver ou n' arriver pas. C' est une chose contingente, sur laquelle il ne faut pas compter.

En Logique, Futur contingent, Ce qui peut arriver, ou n' arriver pas: cette locution s' emploie aussi quelquefois dans le langage ordinaire. Propositions contingentes, Celles qui énoncent une chose qui peut être ou n' être pas.

Portion contingente, La part et portion qui peut appartenir à quelqu' un dans un partage. Il se dit aussi de La part des frais communs d' une société, et auxquels chacun doit contribuer à proportion de l' intérêt qu' il y a.

CONTINGENT

CONTINGENT s' emploie aussi comme substantif, et signifie, La part que chacun doit recevoir, ou La part que chacun doit fournir. Il lui revient tant de cette succession pour son contingent. Il a reçu son contingent. Chaque département contribue pour un certain contingent en hommes et en argent. Nous devons fournir tant pour notre contingent.

CONTINU, UE. adj.

CONTINU, UE. adj. Dont les parties ne sont pas séparées les unes des autres, et s' entretiennent. Il se dit De l' étendue d' un corps non divisé, et De la durée d' un temps non interrompu. Dans la première acception, il n' est guère usité qu' en ces locutions du langage didactique: Quantité continue. Étendue continue. Parties continues. Dans la seconde acception, il est d' un usage plus étendu. Dix jours continus de pluie. Pluie continue. Fièvre continue. Travail continu. Étude continue. Dix ans de guerre continue. Un bruit continu. Un mouvement continu.

En Archit., Piédestal continu, Le soubassement d' une file de colonnes avec base et corniche.

Fig., Élégance, pureté continue de style, se dit en parlant D' un style toujours élégant et pur.

En Musique, Basse continue, La partie d' un morceau de musique qui est la plus basse, et qui dure pendant tout le morceau.

En Arithm., Proportion continue, Celle où le conséquent de la première raison est l' antécédent de la seconde.

CONTINU

CONTINU se dit aussi substantivement; mais alors on ne l' emploie que dans le langage didactique. Les parties du continu. Le continu est divisible à l' infini.

CONTINUATEUR. s. m.

CONTINUATEUR. s. m. Il ne se dit que d' Un auteur qui continue l' ouvrage d' un autre. Crevier a été le continuateur de Rollin.

CONTINUATION. s. f.

CONTINUATION. s. f. Action par laquelle on continue, par laquelle une chose se continue; et La durée de la chose continuée. Entreprendre la continuation d' un ouvrage. Il a trouvé beaucoup de difficultés dans la continuation de ce travail. La continuation de la guerre. La continuation des troubles. La continuation des pluies, du mauvais temps m' empêche de partir.

Il signifie aussi, La chose qu' on ajoute à une autre pour la prolonger. La continuation d' une muraille, d' une allée, etc. La continuation de l' Histoire de France.

CONTINUE

CONTINUE (À LA). loc. adv. À la longue, à force de continuer. Il travaille d' abord avec ardeur, mais à la continue il se ralentit. À la continue il se lasse. Il est familier et il vieillit.

CONTINUEL, ELLE. adj.

CONTINUEL, ELLE. adj. Qui dure sans interruption. Travail continuel. Pluie continuelle. Chaleur continuelle. Guerre continuelle. Changement continuel. Faire de continuels efforts. Je suis dans une inquiétude continuelle.

CONTINUELLEMENT. adv.

CONTINUELLEMENT. adv. Assidûment, toujours. Il étudie continuellement. Il joue continuellement. Ils se querellent continuellement. Il a continuellement résisté.

CONTINUER. v. a.

CONTINUER. v. a. Poursuivre ce qui est commencé. Continuer un travail. Continuer ses études. Continuer un poëme. Continuer une histoire, un discours. Continuer sa lecture. Continuer son voyage. Il continue ses démarches. Continuer à faire, à dire, de dire, de faire.

Il se dit souvent absolument, dans la même signification. La mémoire lui a manque au milieu de son discours, et il n' a pu continuer. Continuez, je vous prie. Si vous continuez de la sorte, jamais vous n' aurez fini. J' essayerai, continuai-je, de vous désabuser sur ce point.

Il signifie aussi, Persévérer dans une habitude. Continuez à bien faire, et vous vous en trouverez bien. Si vous continuez à boire, vous ruinerez votre santé.

CONTINUER

CONTINUER signifie encore, Prolonger. Continuer une ligne, une allée, etc. Continuer une terrasse, une galerie, une muraille. Il s' emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel. Ces montagnes se continuent, cette chaîne de montagnes se continue depuis tel endroit jusqu' à tel autre.

Il signifie aussi, Prolonger à quelqu' un la possession de quelque chose. On lui continua les priviléges de sa charge. Continuez-lui vos bienfaits. On lui a continué sa pension. Continuer un bail à un fermier, à un locataire.

Il signifie également, Maintenir quelqu' un dans un emploi, par réélection ou autrement. On le continua prévôt des marchands. On le continua dans son emploi, dans son gouvernement. Continuer un recteur.

CONTINUER

CONTINUER signifie en outre, Durer, ne cesser pas; et alors il est neutre. La pluie, le mauvais temps continue. Je crois que cette guerre ne continuera pas. Si le mal continue, on emploiera tel remède.

Il signifie aussi, S' étendre, se prolonger. Cette côte, cette chaîne de montagnes continue depuis tel endroit jusqu' à tel autre.

CONTINUÉ, ÉE. participe

CONTINUÉ, ÉE. participe

CONTINUITÉ. s. f.

CONTINUITÉ. s. f. (U et I font deux syllabes. ) Liaison non interrompue des parties d' un tout. La continuité des parties.

Solution de continuité, Toute division de parties auparavant continues. Il se dit principalement en Médecine. Les plaies, les fractures sont des solutions de continuité. Le coup qu' il a reçu n' est qu' une contusion, il n' y a point solution de continuité.

CONTINUITÉ

CONTINUITÉ signifie aussi, Durée continue. Dans la continuité du travail. La continuité des maux. La continuité de ce bruit m' importune.

En Philosophie, La loi de continuité, La loi suivant laquelle aucun changement ne s' exécute dans la nature que par degrés insensibles.

CONTINÛMENT. adv.

CONTINÛMENT. adv. Sans aucune interruption. Il faut y travailler continûment. Il écrit continûment depuis le matin jusqu' au soir.

Continu et Continûment diffèrent de Continuel et Continuellement, en ce que Continu et Continûment se disent Des choses qui ne sont pas divisées ni interrompues, depuis leur commencement jusqu' à leur fin; et que Continuel et Continuellement se disent aussi De celles qui sont interrompues, mais qui recommencent souvent et à de courts intervalles.

CONTONDANT, ANTE. adj.

CONTONDANT, ANTE. adj. T. de Chirur. Qui blesse sans percer ni couper, mais en faisant des contusions, comme un bâton, une massue. Instrument contondant.

CONTORNIATE. adj. f.

CONTORNIATE. adj. f. On donne ce nom à Des médailles de cuivre terminées, à leur circonférence, par un cercle d' une ou de deux lignes de largeur, continu avec le métal, quoiqu' il semble en être détaché par une rainure assez profonde qui règne à l' extrémité du champ de l' un et de l' autre côté de la médaille.

CONTORSION. s. f.

CONTORSION. s. f. Mouvement violent qui procède d' une cause intérieure, et qui tord les muscles, les membres d' une personne. La colique cause d' horribles, de cruelles contorsions. La contorsion des bras. Une contorsion de tous les membres. Faire des contorsions.

Il se dit aussi Des grimaces et des gestes forcés que certaines gens font quelquefois en parlant avec véhémence, ou autrement. Un orateur qui se démène, et qui fait des contorsions continuelles. Ce musicien fait de plaisantes contorsions lorsqu' il joue de son instrument. Les minauderies et les contorsions de cette femme la rendent fort ridicule.

Il signifie également, en Peinture et en Sculpture, Attitude outrée, mouvement forcé des membres ou des traits du visage. Les contorsions bizarres de cette figure nuisent beaucoup à l' effet du tableau.

CONTOUR. s. m.

CONTOUR. s. m. Ce qui termine extérieurement un corps ou les parties d' un corps. Il ne se dit guère qu' en parlant Des objets dont les formes sont arrondies. Les contours d' un beau corps. De beaux, de charmants, de gracieux contours. Le contour d' une colonne.

Il s' emploie plus particulièrement en termes de Peinture et de Sculpture, mais seulement en parlant Des figures. Des contours hardis, moelleux, élégants, purs. Le contour de cette figure est admirable. Des contours dessinés avec art. Des contours exacts, corrects. Tracer des contours.

Les contours d' une draperie, Les tours qu' elle fait aux endroits où elle est relevée.

CONTOUR

CONTOUR se dit encore de Toute sorte d' enceinte. Le contour de Paris. Le contour d' une forêt. Un vaste contour.

CONTOURNER. v. a.

CONTOURNER. v. a. Il signifie, dans les Arts du dessin, Donner à une figure ou à un ouvrage d' architecture le contour qu' ils doivent avoir. Savoir bien contourner une figure. Contourner des volutes. Dans ce sens, il est peu usité.

Il signifie plus ordinairement, Déformer, faire qu' une chose soit de travers. Cette position finit, à la longue, par contourner les jambes. Pour exciter la pitié publique, ce misérable contournait les jambes de son enfant. La chaleur a contourne ce morceau de bois.

Il s' emploie dans ce sens avec le pronom personnel. Sa taille se contourne. Ses jambes se sont contournées. Cet arbre se contourne.

CONTOURNER

CONTOURNER se dit quelquefois, surtout en termes d' Anatomie, D' une chose qui fait le tour d' une autre. Ce muscle contourne telle partie.

CONTOURNÉ, ÉE. participe

CONTOURNÉ, ÉE. participe Le fût d' une colonne torse est contourné en forme de vis. Taille contournée. Jambes contournées. Cette branche d arbre est toute contournée.

Il se dit quelquefois, figurément, Des formes de style qui ont un tour peu naturel et forcé. Phrase contournée. Son style a quelque chose de subtil et de contourné.

CONTRACTANT, ANTE. adj.

CONTRACTANT, ANTE. adj. Qui contracte. Il faut de la bonne foi entre les parties contractantes.

Il s' emploie aussi quelquefois substantivement. Les contractants. Un des contractants.

CONTRACTE. adj. des deux genres

CONTRACTE. adj. des deux genres T. de Grammaire grecque. Il se dit Des déclinaisons et des verbes où il y a contraction. Déclinaisons contractes. Verbes contractes.

CONTRACTER. v. a.

CONTRACTER. v. a. Faire une convention avec quelqu' un. Contracter mariage, un mariage. Contracter alliance. Contracter un engagement, des obligations.

Fig., Contracter des obligations envers quelqu' un, En accepter des services qui engagent à la reconnaissance.

Contracter des dettes, Faire des dettes, s' endetter.

CONTRACTER

CONTRACTER s' emploie quelquefois absolument. Contracter avec quelqu' un. Contracter par-devant notaire. Il est mineur, il n' est pas capable de contracter. Ils contractent aujourd' hui, et se marient la semaine prochaine.

CONTRACTER

CONTRACTER se dit aussi Des liaisons qui se forment entre deux personnes par une fréquentation habituelle. Contracter amitié. Contracter familiarité avec quelqu' un. Contracter des liaisons.

Il se dit, d' une manière plus générale, Des habitudes qui s' acquièrent par des actions réitérées. Contracter de bonnes, de mauvaises habitudes. C' est un vice, un défaut que l' on contracte aisément, qui se contracte aisément.

Il se dit aussi en parlant Des maladies qui se gagnent par une espèce de contagion, ou de quelque autre manière que ce soit. Contracter une maladie. C' est une maladie qu' il a contractée à l' armée.

Il signifie encore, Prendre, acquérir, en parlant De l' état, des qualités accidentelles de certaines choses. Ces deux branches ont contracté une forte adhérence, il est impossible de les séparer. Ce vin a contracté un goût fort désagréable dans ce tonneau.

CONTRACTER

CONTRACTER signifie aussi, Resserrer, diminuer le volume d' un corps par le rapprochement de ses parties. Il se dit surtout en parlant Des muscles et des nerfs qui se raccourcissent et se resserrent. La fureur contracte les muscles du visage. On l' emploie souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel. Les muscles causent le mouvement des parties en se contractant.

Il signifie, en Grammaire, Réunir deux voyelles ou deux syllabes pour n' en former qu' une seule. On contracte À le en Au, De le en Du. Son plus grand usage, dans ce sens, est avec le pronom personnel. Dans les verbes grecs en [grec] se contracte en [grec]. La voyelle du radical se contracte avec celle de la terminaison.

CONTRACTÉ, ÉE. participe

CONTRACTÉ, ÉE. participe Muscles contractés.

CONTRACTILE. adj. des deux genres

CONTRACTILE. adj. des deux genres T. de Physiologie. Qui est susceptible de contraction. La fibre des muscles est contractile.

CONTRACTILITÉ. s. f.

CONTRACTILITÉ. s. f. T. de Physiologie. Faculté de se contracter. Contractilité volontaire. Contractilité involontaire.

CONTRACTION. s. f.

CONTRACTION. s. f. T. de Physique, qui se dit quelquefois pour Resserrement, par opposition à Dilatation. Force de contraction.

Il se dit plus ordinairement Du raccourcissement des nerfs ou des muscles, lorsqu' ils viennent à se retirer. La systole du coeur consiste dans la contraction de cet organe. Une grande contraction de nerfs. Cette blessure causa la contraction de tel muscle. Les physiologistes actuels ne le disent que de L' action des muscles. Contraction volontaire, contraction involontaire des muscles.

CONTRACTION

CONTRACTION en Grammaire, signifie, La réduction ou réunion de deux voyelles, de deux syllabes en une seule, comme dans les mots, Août, paon, faon, Laon, qu' on prononce, Oût, pan, fan, Lan. Dans toutes les langues, il y a beaucoup de mots formés par contraction.

Il est particulièrement d' usage, en ce sens, dans la Grammaire grecque. Il y a deux sortes de contractions, la synérèse et la crase. L' accusatif [grec] (interprète) fait par contraction [grec]. Tableau des contractions.

CONTRACTUEL, ELLE. adj.

CONTRACTUEL, ELLE. adj. T. de Jurispr. Qui est stipulé par contrat. Substitution, institution contractuelle.

CONTRACTURE. s. f.

CONTRACTURE. s. f. Il se dit, en Architecture, d' Un rétrécissement qui se fait dans la partie supérieure d' une colonne.

Il se dit, en Médecine, d' Une maladie qui consiste dans la rigidité plus ou moins considérable et prolongée des muscles.

CONTRADICTEUR. s. m.

CONTRADICTEUR. s. m. Celui qui contredit. Cet avis a eu beaucoup de contradicteurs. Il n' a pas trouvé de contradicteur. Dans les plaidoiries, l' avocat d' une partie appelle souvent celui de l' autre partie, son contradicteur.

En Jurispr., Légitime contradicteur, Celui qui a qualité ou intérêt pour contredire. Un inventaire de mineurs se fait avec le subrogé tuteur, qui est le légitime contradicteur.

Acte sans contradicteur, Acte par défaut, sans que les parties intéressées y aient été appelées.

CONTRADICTION. s. f.

CONTRADICTION. s. f. Action de contredire; opposition aux sentiments et aux discours de quelqu' un; discours par lequel on combat l' avis d' un autre. Cet avis a été reçu, a passé sans contradiction, n' a point éprouvé de contradiction. Les grands n' aiment pas la contradiction. Être en contradiction avec soi-même. Les contradictions ne l' ont point rebuté.

Esprit de contradiction, Disposition à contredire sans cesse. Il a l' esprit de contradiction. Il se rend insupportable par son esprit de contradiction. On dit d' Une personne qui ordinairement n' est pas de l' avis des autres, qui se plaît à contredire, C' est un esprit de contradiction. On dit aussi, Faire une chose par esprit de contradiction, Pour le plaisir de contrarier.

CONTRADICTION

CONTRADICTION signifie aussi, Opposition, incompatibilité entre deux ou plusieurs choses, ou entre les éléments d' une même chose. Voilà une contradiction choquante, ridicule. Être et n' être pas implique contradiction. Il y a contradiction entre ces deux propositions. Il y a une contradiction manifeste dans ce qu' il dit. Cette contradiction n' est qu' apparente. Signaler toutes les contradictions qui se trouvent dans un ouvrage. Les contradictions de cet accusé l' ont perdu. Tomber dans les plus grossières contradictions. Sa conduite est pleine de contradictions.

CONTRADICTOIRE. adj. des deux genres

CONTRADICTOIRE. adj. des deux genres Il ne se dit que Des propositions, des termes, etc., qui se contredisent, qui expriment des choses directement opposées l' une à l' autre. Cette proposition est contradictoire à telle autre, ou substantivement, est la contradictoire de telle autre. Ces deux propositions sont contradictoires. Oui et Non sont des termes contradictoires. Cela est contradictoire. Des nouvelles contradictoires.

CONTRADICTOIRE

CONTRADICTOIRE en style de Palais, se dit Des jugements, des arrêts rendus après que les parties ont été ouïes, ou après qu' elles ont produit. Jugement contradictoire. Arrêt contradictoire.

Il se dit quelquefois, par extension, de Tout acte de procédure fait en présence des parties. Procès-verbal contradictoire.

CONTRADICTOIREMENT. adv.

CONTRADICTOIREMENT. adv. D' une manière contradictoire. Ces deux propositions sont contradictoirement opposées.

CONTRADICTOIREMENT

CONTRADICTOIREMENT en style de Palais, se dit Des jugements rendus après avoir ouï les parties, ou après qu' elles ont produit. Un arrêt rendu contradictoirement.

CONTRAIGNABLE. adj. des deux genres

CONTRAIGNABLE. adj. des deux genres T. de Palais. Qui peut être contraint, par quelque voie de droit, à donner ou à faire quelque chose. Ceux qui ont accepté des lettres de change sont contraignables par corps.

CONTRAINDRE. v. a.

CONTRAINDRE. v. a. (Je contrains, tu contrains, il contraint; nous contraignons, vous contraignez, ils contraignent. Je contraignais, nous contraignions. Je contraindrai. Contrains. Que je contraigne. Que je contraignisse. Contraignant.) Obliger quelqu' un par force, par violence ou par quelque grave considération, à faire quelque chose contre son gré. On l' y contraindra par force. La nécessité l' y a contraint. On le contraignit de faire ou à faire telle chose. Je fus contraint à cette démarche. On le contraignit à se battre. La ville fut contrainte de se rendre.

Prov., La nécessité contraint la loi, La nécessité oblige à passer par-dessus les lois.

CONTRAINDRE

CONTRAINDRE en termes de Pratique, Obliger, par quelque voie de droit, à donner ou à faire quelque chose. Contraindre quelqu' un par voie de justice, par justice. Contraindre par saisie de biens, par corps et autres voies. Si vous ne me payez, je vous ferai contraindre. J' enverrai les huissiers pour le contraindre. Contraindre quelqu' un pour les dépens du procès, pour une dette.

CONTRAINDRE

CONTRAINDRE signifie quelquefois simplement, Gêner, obliger par quelque considération à s' abstenir de quelque chose, à se refuser quelque chose. Je ne prétends pas vous contraindre. Cela me contraint. Contraindre ses goûts, son humeur, etc.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans le sens de Se gêner, se forcer, se retenir. Il se contraint devant ces personnes-là. Il sait bien se contraindre quand l' occasion l' exige. Ne vous contraignez pas pour moi, je vous prie.

CONTRAINDRE

CONTRAINDRE signifie encore, Serrer, presser, mettre à l' étroit. Cet habit, cette chaussure le contraint si fort, que... Il veut bâtir dans un endroit où il sera fort contraint par la situation. Ce sens vieillit.

CONTRAINT, AINTE. participe

CONTRAINT, AINTE. participe

CONTRAINT, AINTE. adj.

CONTRAINT, AINTE. adj. Gêné, forcé. Il est opposé à Libre, à naturel. Il a l' air contraint. Une posture contrainte. Un mouvement contraint. Il n' y a rien de contraint dans ses actions, dans ses manières.

Il se dit quelquefois, figurément, Des productions de l' esprit ou de l' art. Style contraint. Versification contrainte. La manière de ce peintre, de ce sculpteur a quelque chose de contraint.

Il signifie encore, Serré, mis à l' étroit. Contraint dans son habit. Contraint dans ses bottes. Il se dit aussi Des choses inanimées, dans un sens analogue. La mer est contrainte dans ce détroit, entre ces îles. Ces acceptions ont vieilli.

En Musique, Basse contrainte, Celle dont le chant, borné à un petit nombre de mesures, ne fait entendre qu' une même phrase, qu' elle recommence toujours, tandis que les parties supérieures continuent leur chant ou leur harmonie, et les varient de diverses manières.

CONTRAINTE. s. f.

CONTRAINTE. s. f. Violence qu' on exerce contre quelqu' un, pour l' obliger à faire quelque chose malgré lui, ou pour l' empêcher de faire ce qu' il voudrait. Employer la contrainte. User de contrainte. Faire quelque chose par contrainte. Agir sans contrainte.

Il signifie également, L' état de celui à qui on fait cette violence. La grande, la dure contrainte où il est. Vivre dans la contrainte.

CONTRAINTE

CONTRAINTE se dit aussi de La retenue que le respect, la considération, ou quelque autre cause, obligent d' avoir. La contrainte qu' imposent les bienséances. Vous le tenez en contrainte. C' est une grande contrainte que d' être obligé de se taire en de certaines occasions. Il est dans une extrême contrainte. Cette contrainte me lasse.

Il se dit pareillement de La gêne où l' on est quand on est trop serré dans ses habits, dans ses souliers, et généralement de tout ce qui met trop à l' étroit. Votre habit, vos souliers vous sont trop étroits, vous devez être dans une grande contrainte. Comment pouvez-vous souffrir cette contrainte? Ce sens vieillit.

Fig., La contrainte de la mesure, de la rime, La gêne, l' embarras que font éprouver quelquefois aux poëtes les règles de la mesure et les difficultés de la rime.

CONTRAINTE

CONTRAINTE en termes de Pratique, se dit de Tout acte par lequel on force quelqu' un à faire ou à donner une chose. Contrainte par saisie de biens.

Contrainte par corps, Le droit de faire emprisonner une personne, principalement un débiteur; et L' action même d' arrêter, d' emprisonner en vertu de ce droit. Ordonner, prononcer la contrainte par corps contre quelqu' un. Exécuter la contrainte par corps. Le bénéfice de cession fait cesser la contrainte par corps.

CONTRAINTE

CONTRAINTE en Matière fiscale, se dit Du mandement décerné contre un redevable de deniers publics, ou de droits dus au fisc. Porteur de contraintes. Décerner une contrainte.

CONTRAIRE. adj. des deux genres

CONTRAIRE. adj. des deux genres Opposé. Il se dit également Des choses physiques et Des choses morales. Directement contraire. Totalement contraire. Le froid et le chaud sont contraires. Avoir le vent contraire, vent contraire. En sens contraire. La vertu et le vice sont contraires. Les excès contraires. Deux arrêts contraires. Ces passages, ces lois sont contraires. Cela est contraire à ce que vous en aviez dit. Contraire à la vérité. Cela est contraire à la loi de Dieu, à l' honneur, aux bonnes moeurs. De tels actes sont contraires à nos droits.

En Logique, Propositions contraires, Celles qui énoncent des choses opposées, de manière cependant qu' elles peuvent être fausses toutes deux, quoiqu' elles ne puissent pas être toutes deux vraies; comme, Tout homme est vertueux, tout homme est vicieux.

CONTRAIRE

CONTRAIRE se dit aussi Des personnes. C' est un homme qui m' a toujours été contraire. En cela vous êtes contraire à vous-même. Ce sont des gens qui ont toujours été contraires l' un à l' autre, qui ont toujours été de parti contraire. La fortune, le sort ne vous sera pas toujours contraire.

En termes de Pratique, Les parties sont contraires en faits, Leurs allégations sont tout à fait contradictoires.

CONTRAIRE

CONTRAIRE signifie encore, Nuisible. Il y a des aliments qui sont contraires aux bilieux. Le vin vous est contraire. Un remède pour les maux d' estomac peut être contraire à la poitrine.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin, et signifie, Une chose opposée. Vous m' avez dit le contraire. Je vois tout le contraire de ce qu' on m' avait promis. Je soutiens le contraire. Je vous prouverai le contraire. Je ne dis pas le contraire. Notre traité porte le contraire. Il fait tout le contraire de ce qu' il avait dit.

Fam., Aller au contraire d' une chose, S' y opposer, y contredire. On en demeure d' accord, personne ne va au contraire. Allez-vous au contraire de cela?

CONTRAIRE. substantif

CONTRAIRE. substantif se dit également Des choses opposées entre elles, comme sont le froid et le chaud, l' humide et le sec, le blanc et le noir, etc. Deux contraires ne peuvent subsister ensemble. Tel mal guérit par son contraire. Le chaud est le contraire du froid. Concilier les contraires.

AU CONTRAIRE. loc. adv.

AU CONTRAIRE. loc. adv. Tout autrement d' une manière opposée. Vous dites que cela arriva de la sorte; au contraire, il arriva que... Il pense que cela sera ainsi; pour moi; je crois, au contraire, que... On dit aussi quelquefois, Bien au contraire, tout au contraire.

CONTRAIREMENT. adv.

CONTRAIREMENT. adv. En opposition à quelque chose. Agir contrairement aux dispositions de la loi. Il est peu usité.

CONTRALTO. s. m.

CONTRALTO. s. m. T. de Musique emprunté de l' italien. La plus grave des voix de femme. Les castrats chantent dans les églises d' Italie la partie de contralto.

CONTRAPONTISTE. s. m.

CONTRAPONTISTE. s. m. T. de Musique. Il se dit d' Un compositeur qui connaît les règles du contre-point. Ce compositeur est bon contrapontiste. Il n' est pas contrapontiste.

CONTRARIANT, ANTE. adj.

CONTRARIANT, ANTE. adj. Qui se plaît qui aime à contrarier. Vous êtes bien contrariant, bien contrariante. Esprit contrariant. Humeur contrariante.

Il signifie aussi, Qui est de nature à contrarier. Cela est bien contrariant.

CONTRARIER. v. a.

CONTRARIER. v. a. Dire ou faire le contraire de ce que les autres disent ou font. Il me contrarie toujours. C' est un homme qui ne veut point être contrarié.

Il peut s' employer avec le pronom personnel. Vous vous contrariez vous-même. Cela se contrarie.

Il se dit quelquefois absolument. Vous ne faites que contrarier. Aimer à contrarier.

Il signifie également, Faire obstacle, s' opposer à quelqu' un dans ses desseins, dans ses volontés. Nous fûmes contrariés par les vents pendant notre navigation. Il me contrarie dans tous mes desseins, dans tout ce que je veux entreprendre. Il ne perd point courage, malgré les obstacles qui le contrarient. Cela vous contrarie.

Il se dit quelquefois figurément Des choses, tant au sens physique qu' au sens moral. Un mouvement qui en contrarie un autre. Contrarier la nature.

CONTRARIÉ, ÉE. participe

CONTRARIÉ, ÉE. participe

CONTRARIÉTÉ. s. f.

CONTRARIÉTÉ. s. f. Opposition entre des choses contraires. Il se dit au sens physique et au sens moral. Grande, manifeste contrariété. La contrariété qui existe entre le froid et le chaud. Contrariété d' humeurs, de complexions. Contrariété de desseins, d' opinions, de sentiments. Contrariété d' arrêts. Comment pouvez-vous accorder cette contrariété de passages, de lois, etc.? Il y a une contrariété. La contrariété qui est entre ces deux esprits.

Il signifie aussi, Obstacle, empêchement, traverse; et, en ce sens, il s' emploie très-souvent au pluriel. Si j' ai réussi, ce n' est pas sans beaucoup de contrariétés. Il a éprouvé de grandes contrariétés, mille contrariétés. Cette affaire, cette proposition éprouvera bien des contrariétés. Vous aviez promis de venir avec nous, et vous ne venez point? quelle contrariété! Il pleut au moment où je veux sortir, quelle contrariété!

CONTRASTE. s. m.

CONTRASTE. s. m. Opposition. Il se dit au sens physique et au sens moral. Contraste d' ombre et de lumière. Contraste de caractères, de sentiments. Le contraste d' une chose avec une autre, qu' une chose forme avec une autre. Ces deux choses forment un singulier, un bizarre, un étonnant contraste, sont en contraste. Sa vie offre de grands contrastes. La nature semble se plaire à multiplier les contrastes.

Il se dit particulièrement, en termes de Peinture et de Sculpture, de La différence et de l' opposition que l' artiste établit, soit entre le caractère ou l' attitude de ses figures, soit entre les parties d' une même figure, soit entre les masses, les lumières ou les couleurs. Ce peintre entend bien le contraste, les contrastes. Voilà un beau contraste, de savants contrastes.

Il se dit quelquefois, par extension, en Littérature et en Musique, Des oppositions auxquelles l' écrivain ou le musicien a recours pour produire de l' effet. Employer, rechercher les contrastes. Ce morceau de musique offre des contrastes qui ne sont pas tous de fort bon goût. Le contraste de deux idées. Mettre une chose en contraste avec une autre. Il y a dans cette tragédie un contraste de passions qui produit de grands effets. Cette situation est dramatique et forme un contraste avec telle autre.

L' art des contrastes, L' art d' établir, d' imaginer des oppositions qui produisent de l' effet.

CONTRASTER. v. n.

CONTRASTER. v. n. Être en opposition, en contraste. Il se dit au sens physique et au sens moral. Les frontons de cet édifice contrastent, ils sont alternativement cintrés et angulaires. Les lumières et les ombres de ce tableau contrastent bien. Cet auteur a fait habilement contraster les caractères de ses personnages. Sa conduite contraste avec son état. Ces deux caractères contrastent l' un avec l' autre.

CONTRASTER

CONTRASTER s' emploie aussi comme verbe actif en termes de Peinture et de Sculpture, et signifie, Faire un contraste. Il faut être un habile peintre pour savoir contraster les têtes, et leur conserver cependant l' air naturel.

CONTRASTÉ, ÉE. participe

CONTRASTÉ, ÉE. participe Des figures bien contrastées. Des caractères bien contrastés.

CONTRAT. s. m.

CONTRAT. s. m. Convention, pacte, traité entre deux ou plusieurs personnes, rédigé par écrit, sous l' autorité publique. Contrat synallagmatique ou bilatéral. Contrat unilatéral. Contrat commutatif. Contrat de bienfaisance. Contrat à titre onéreux. Contrat pignoratif. Contrat aléatoire. Contrat de vente. Contrat d' acquisition. Contrat d' échange, de donation, de constitution. Contrat de rente, d' assurance, de louage, de société. Contrat de mariage; etc. Dans le mariage, il y a le contrat civil et le sacrement. Contrat conditionnel. Contrat pur et simple. Contrat frauduleux, fait en fraude des créanciers, etc. Contrat simulé, faux, valide ou invalide, défectueux, illicite. Ce contrat est nul. Casser, annuler un contrat. Ratifier, approuver, valider un contrat. Exécuter un contrat. Revenir contre un contrat. Apposer, mettre une condition à un contrat. Insérer une clause dans un contrat. Signer un contrat. Signer à un contrat. Un contrat en bonne forme. Contrat solennel, authentique. Faire un contrat. Dresser un contrat. La minute d' un contrat. La grosse d' un contrat. Minuter un contrat. Grossoyer un contrat. Homologuer un contrat. Enregistrer, sceller un contrat. Passer un contrat. La passation d' un contrat. Tels notaires ont passé ce contrat. Contrat passé par-devant tels notaires. Faire la lecture d' un contrat. Signifier ou faire signifier un contrat. Les termes, les clauses, les conditions d' un contrat. Notre contrat porte cela. Cela est porté par notre contrat. Produire un contrat.

CONTRAT

CONTRAT dans une signification plus étendue, se prend quelquefois pour Toute convention faite entre deux ou plusieurs personnes; et dans cette acception l' on dit, Contrat verbal, contrat tacite.

Contrat social. Nom donné, par des publicistes, à La convention, expresse ou tacite, par laquelle sont réglés les droits et les devoirs respectifs d' un peuple et de son gouvernement.

CONTRAVENTION. s. f.

CONTRAVENTION. s. f. Infraction, action par laquelle on contrevient à une loi, à une ordonnance, à un règlement, à un traité, ou à un contrat qu' on a fait. C' est une contravention manifeste au traité de paix, au contrat, à l' acte de société que nous avons fait ensemble. Il est accusé de contravention aux règlements. Être en contravention avec les règlements.

Il se dit, particulièrement, dans la Législation pénale actuelle, Des infractions aux règlements de police; par opposition Aux délits et aux crimes. Contravention de police, de simple police. Les crimes, les délits et les contraventions.

CONTRE. Préposition

CONTRE. Préposition qui sert à marquer Opposition. Donner de la tête contre une muraille. Marcher contre l' ennemi. Se battre contre quelqu' un. Ils combattirent l' un contre l' autre. Avoir un procès contre son voisin. Plaider contre quelqu' un. Contre un tel ennemi, le courage est inutile. Le combat d' Hercule contre Antée. Il a tout le monde contre lui. Ce général ne pouvait tenir contre une armée aussi nombreuse. Il ne put tenir contre mes reproches. Des sujets qui se révoltent contre leur souverain. Lutter contre la mauvaise fortune. Soutenir ses prétentions envers et contre tous. Il prit leur défense envers et contre tous. Qu' avez-vous à dire contre cela? Des lois contre le vagabondage. Sa haine contre eux éclate en toute occasion. Faire une satire contre quelqu' un. Cela est contre vous. Des goûts contre nature. Cela est contre l' honneur, contre l' ordre public, contre toute bienséance. Cela est contre l' usage, contre le bon sens, contre toute sorte de raison. Cette opinion est contre là sainte Écriture. Parler contre sa pensée, contre sa conscience. Agir contre ses intérêts. Il est sorti de très-bonne heure, contre sa coutume. Contre toute attente, il réussit. On l' emploie quelquefois adverbialement. Parler pour et contre. Quand on fit cette proposition, tout le monde s' éleva contre. Pour moi, je suis contre. Je n' ai rien à dire contre.

Il signifie aussi, Malgré, nonobstant, sans avoir égard à. Il a fait cela contre mon sentiment, contre l' avis, contre la volonté de tous ses parents, contre les défenses qu' on lui en avait faites.

Fig., Élever autel contre autel, Faire un schisme dans l' Église ou dans quelque communauté. Il signifie, par extension, Opposer son crédit, sa puissance, au crédit, à la puissance d' une autre personne; ou faire une entreprise rivale d' une autre déjà formée.

Prov. et fig., C' est le pot de terre contre le pot de fer, se dit D' un homme sans crédit, sans appui, qui a quelque démêlé avec un homme puissant.

Fig. et fam., Aller contre vent et marée, Poursuivre obstinément ses projets malgré toutes les difficultés qui s' y opposent.

Dans le style commercial, Par contre, En compensation.

À certains Jeux, Faire contre, se dit Lorsqu' un des joueurs faisant jouer, un des autres déclare ensuite qu' il joue aussi. Quand celui qui fait contre vient à perdre, il perd le double de ce qu' il aurait pu gagner. Vous n' avez pas assez beau jeu pour faire contre. On appelle substantivement Le contre, Celui qui a fait contre. Le contre paye double.

CONTRE

CONTRE se dit substantivement Des raisons, des faits, des circonstances défavorables en quelque affaire; et alors on l' oppose ordinairement à Pour, employé aussi comme substantif. On parle diversement de cette affaire, il faut savoir le pour et le contre. La chose n' est pas sans difficulté, il y a du pour et du contre. Soutenir le pour et le contre.

CONTRE

CONTRE signifie aussi, Auprès, proche. Sa maison est contre la mienne. J' étais assis contre le mur. Ce champ est contre le bois. On l' emploie quelquefois adverbialement en ce sens. J' étais tout contre.

Attacher quelque chose contre la muraille, L' attacher à la muraille.

Ci-contre, Voyez CI.

CONTRE

CONTRE entre dans la composition de plusieurs mots. On va rapporter ceux que l' usage a autorisés.

CONTRE-ALLÉE. s. f.

CONTRE-ALLÉE. s. f. Allée latérale et parallèle à une allée principale. Les contre-allées de cette avenue sont réservées aux piétons.

CONTRE-AMIRAL. s. m.

CONTRE-AMIRAL. s. m. Celui qui a le troisième grade d' officier général, dans la marine militaire. Le contre-amiral est au-dessous du vice-amiral. Le grade de contre-amiral. En France, on nommait autrefois Chefs d' escadre les officiers auxquels on donne maintenant le titre de Contre-amiraux.

Il se dit aussi Du vaisseau monté par un contre-amiral. Cet officier servait sur le contre-amiral. Pavillon de contre-amiral.

CONTRE-APPROCHES. s. f. pl.

CONTRE-APPROCHES. s. f. pl. T. de Fortification. Travaux des assiégés pour aller au-devant de ceux des assiégeants.

CONTRE-BALANCER. v. a.

CONTRE-BALANCER. v. a. Il se dit De deux forces opposées, dont l' une balance l' autre. Un poids qui en contre-balance un autre.

Il se dit figurément en parlant De l' égalité de force, de valeur, de mérite, etc., qui est entre des choses opposées. Leur puissance a longtemps contre-balancé la sienne. Ses raisons contre-balancent les vôtres. Ses bonnes qualités contre-balancent ses défauts.

Il s' emploie quelquefois, dans l' un et l' autre sens, comme verbe réciproque. Ces deux poids se contre-balancent mutuellement, se contre-balancent. Dans un État bien constitué, les pouvoirs doivent se contre-balancer.

CONTRE-BALANCÉ, ÉE. participe

CONTRE-BALANCÉ, ÉE. participe

CONTREBANDE. s. f.

CONTREBANDE. s. f. Il se dit proprement de L' action d importer clandestinement dans un pays les marchandises prohibées; et, par extension, de La fraude par laquelle on élude le payement des droits imposés sur les marchandises nationales ou étrangères, soit aux frontières, soit à l' intérieur. Marchandises de contrebande, introduites par contrebande. Faire la contrebande.

Il se dit aussi Des marchandises de contrebande. Un bâtiment chargé de contrebande. C' est de la contrebande.

Fig. et fam., C' est un homme de contrebande, se dit D' un homme qui embarrasse dans une compagnie, ou auquel on ne se fie point.

CONTREBANDIER, IÈRE. s.

CONTREBANDIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait la contrebande. Des contrebandiers ont été arrêtés. Une troupe de contrebandiers.

CONTRE-BAS (EN). loc. adv.

CONTRE-BAS (EN). loc. adv. T. d' Archit., qui marque Direction ou position de haut en bas. Poser une pièce de construction en contre-bas.

CONTRE-BASSE. s. f.

CONTRE-BASSE. s. f. Grosse basse sur laquelle on joue la même partie que celle de la basse, mais qui sonne une octave au-dessous de la basse ordinaire, et par conséquent deux octaves au-dessous du violon. Jouer de la contre-basse. Il y a quatre contre-basses, huit contre-basses dans cet orchestre.

CONTRE-BATTERIE. s. f.

CONTRE-BATTERIE. s. f. Batterie de canons opposée à une autre. La batterie ayant été dressée, les ennemis firent aussitôt une contre-batterie.

Il se dit plus spécialement d' Une batterie destinée à la protection d' une batterie de brèche.

Il se dit figurément et familièrement de Ce qu' on fait pour s' opposer aux menées de ceux qui nous sont contraires. Il y avait une forte intrigue contre lui, mais il fit sous main une contre-batterie pour la déjouer.

CONTRE-BOUTANT. s. m.

CONTRE-BOUTANT. s. m. T. d' Archit., synonyme de Contre-fort. Voyez ce mot.

CONTRE-BOUTER. v. a.

CONTRE-BOUTER. v. a. T. d' Archit. Appuyer un mur d' un autre mur posé à angles droits.

CONTRE-BOUTÉ, ÉE. participe

CONTRE-BOUTÉ, ÉE. participe

CONTRE-CALQUER. v. a.

CONTRE-CALQUER. v. a. T. de Gravure. Faire la contre-épreuve d' un calque, ou calquer un calque en le retournant, afin d' obtenir un dessin en sens contraire du dessin original.

CONTRE-CALQUÉ, ÉE. participe

CONTRE-CALQUÉ, ÉE. participe

CORTRECARRER. v. a.

CORTRECARRER. v. a. S' opposer directement à quelqu' un, à ses sentiments, à ses desseins. Il le contrecarre en toutes choses. Il était tout-puissant dans sa compagnie, on a suscité un tel pour le contrecarrer. Il est familier.

CONTRECARRÉ, ÉE. participe

CONTRECARRÉ, ÉE. participe

CONTRE-CHARME. s. m.

CONTRE-CHARME. s. m. Charme contraire, qui détruit ou empêche l' effet d' un autre charme. Il est peu usité.

CONTRE-CHÂSSIS. s. m.

CONTRE-CHÂSSIS. s. m. Châssis de verre ou de papier qu' on met devant un châssis ordinaire.

CONTRE-CLEF. s. f.

CONTRE-CLEF. s. f. T. d' Archit. Le voussoir qui est posé immédiatement à gauche ou à droite de la clef d' une voûte.

CONTRE-COEUR. s. m.

CONTRE-COEUR. s. m. Le fond de la cheminée, contre lequel se place le bois qu' on veut brûler.

Il se dit plus ordinairement de La plaque de fer qu' on attache contre le fond de la cheminée pour le conserver, et pour renvoyer la chaleur. Contre-coeur de cheminée.

CONTRE-COEUR

CONTRE-COEUR (À). loc. adv. À regret, avec répugnance, malgré soi. Faire une chose à contre-coeur.

CONTRE-COUP. s. m.

CONTRE-COUP. s. m. Répercussion d' un corps sur un autre. La balle a donné contre la muraille, et il a été blessé du contre-coup.

Il signifie aussi, L' impression d' un coup faite à une partie opposée à celle qui a été frappée. Il fut blessé au front, et mourut du contre-coup. Le contre-coup est souvent plus dangereux que le coup.

Il se dit figurément d' Un événement qui arrive par suite ou à l' occasion d' un autre. Si on ruine votre associé, le contre-coup portera, retombera sur vous. Cela reviendra sur vous par contre-coup. Les peuples voisins ressentirent le contre-coup de cette grande révolution.

CONTRE-COURANT. s. m.

CONTRE-COURANT. s. m. Courant inférieur dont la direction est opposée à celle du courant supérieur. La théorie des contre-courants de Bernoulli.

CONTREDANSE s. f.

CONTREDANSE s. f. Sorte de danse vive et légère qui s' exécute ordinairement à huit personnes. On ne danse plus guère dans les bals que des valses et des contredanses. Une figure de contredanse. Un air de contredanse. Elle a dansé plusieurs contredanses de suite avec un tel. Cette dame est engagée pour la prochaine contredanse.

Il se dit aussi d' Un air de contredanse. Jouer une contredanse. De jolies contredanses. Recueil de contredanses.

CONTREDIRE. v. a.

CONTREDIRE. v. a. (On dit à la seconde personne du pluriel du présent de l' indicatif, Vous contredisez. À l' égard du reste, il se conjugue comme Dire.) Dire le contraire, contester. Contredire quelqu' un. Contredire une proposition.

Il se dit aussi absolument. Cet homme aime à contredire. Il contredit éternellement.

Il signifie, dans une acception plus générale, Être en opposition avec. Voilà qui contredit ce que vous disiez tout à l' heure. Une telle loi contredit la nature.

Il s' emploie souvent, avec le pronom personnel, comme verbe réfléchi et comme verbe réciproque. Cet auteur se contredit en beaucoup d' endroits. Il se contredit lui-même. Vous vous contredisez. Les hommes se contredisent mutuellement, se contredisent les uns les autres. Ces deux propositions semblent se contredire.

CONTREDIRE

CONTREDIRE en termes de Palais, signifie, Faire des écritures pour combattre les moyens ou les raisons dont la partie adverse se sert. Ce moyen-là ne mérite pas d' être contredit. Prendre communication et contredire.

CONTREDIT, ITE. participe

CONTREDIT, ITE. participe

CONTREDISANT, ANTE. adj.

CONTREDISANT, ANTE. adj. Qui aime à contredire. C' est un esprit contredisant. Il a l' humeur contredisante.

CONTREDIT. s. m.

CONTREDIT. s. m. Réponse que l' on fait contre ce qui a été dit. Cela est sans contredit. Il est peu usité en ce sens.

CONTREDITS

CONTREDITS au pluriel, en termes de Palais, Écrit contenant les réponses à la production de la partie adverse. Fournir des contredits. Les dits et contredits. Il vieillit.

SANS CONTREDIT. loc. adv.

SANS CONTREDIT. loc. adv. Certainement, sans difficulté. Il est, sans contredit, le plus grand homme du siècle.

CONTRÉE. s. f.

CONTRÉE. s. f. Certaine étendue de pays. Contrée riche, fertile, pauvre, sablonneuse, peuplée, déserte. La grêle n' a ravagé qu' une partie de la contrée. Ce sont les meilleures terres de la contrée.

Il se prend aussi, dans une acception plus générale. Toutes les contrées de l' Asie. De vastes contrées. Errer de contrée en contrée.

CONTRE-ÉCHANGE. s. m.

CONTRE-ÉCHANGE. s. m. Échange. On m' a donné dix bouteilles de vin, j' ai donné en contre-échange trente bouteilles de cidre. Il est peu usité.

CONTRE-ENQUÊTE. s. f.

CONTRE-ENQUÊTE. s. f. Enquête opposée à celle de la partie adverse.

CONTRE-ÉPREUVE. s. f.

CONTRE-ÉPREUVE. s. f. T. de Peinture et de Gravure. Estampe ou dessin qu' on tire sur une estampe fraîchement imprimée, on sur un dessin au crayon, et qui reproduit les mêmes traits, mais à rebours, le côté droit paraissant à gauche. Tirer une contre-épreuve.

Il se dit quelquefois, au figuré, d' Un ouvrage qui n' est qu' une faible imitation d' un autre. Ce n' est qu' une pâle contre-épreuve.

CONTRE-ÉPREUVE

CONTRE-ÉPREUVE se dit aussi, dans les Assemblées délibérantes, de L' action de faire voter sur la proposition contraire à celle qui a d' abord été mise aux voix. Faire la contre-épreuve. Plusieurs membres se sont levés à la contre-épreuve.

CONTRE-ÉPREUVER. v. a.

CONTRE-ÉPREUVER. v. a. T. de Peinture et de Gravure. Faire une contre-épreuve.

CONTRE-ÉPREUVÉ, ÉE. participe

CONTRE-ÉPREUVÉ, ÉE. participe

CONTRE-ESPALIER. s. m.

CONTRE-ESPALIER. s. m. T. d' Agricult. Rangée d' arbres taillés en espalier, et plantés vis-à-vis d' un espalier. Il y a une allée ou une plate-bande entre l' espalier et le contre-espalier. Un contre-espalier de pêches. Contre-espalier à hauteur d' appui.

CONTREFAÇON. s. f.

CONTREFAÇON. s. f. Action de copier, d' imiter, de fabriquer une chose au préjudice de celui qui a le droit exclusif de la faire, de la fabriquer. La contrefaçon d' un livre, d' une pièce de musique, d' une gravure. L' inventeur de cette machine craint la contrefaçon. Être condamne pour contrefaçon.

Il se dit aussi Des choses faites par contrefaçon, principalement en parlant De livres, de musique, de gravures. C' est une contrefaçon. Il y a plusieurs contrefaçons de cet ouvrage.

Il est quelquefois synonyme de Contrefaction. Voyez ce mot.

CONTREFACTEUR. s. m.

CONTREFACTEUR. s. m. Celui qui est coupable de contrefaçon. Il a été puni comme contrefacteur.

CONTREFACTION. s. f.

CONTREFACTION. s. f. T. de Jurispr. criminelle. Imitation ou falsification des monnaies, des effets publics, des poinçons, etc. La contrefaction des sceaux de l' État. On dit plus souvent en ce sens, dans le langage ordinaire, Contrefaçon.

Il se dit aussi de L' action d' imiter, dans des vues coupables, l' écriture ou la signature de quelqu' un. Ce billet est faux, la contrefaction est évidente.

CONTREFAIRE. v. a.

CONTREFAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Faire.) Imiter, représenter quelque personne, quelque chose. Contrefaire quelqu' un. Contrefaire la voix, les gestes d' un autre. Contrefaire le chant du rossignol.

Il se dit plus ordinairement, en mauvaise part, De celui qui copie les autres, dans le dessein de les tourner en ridicule. Cette femme se rend odieuse, elle contrefait tout le monde. L' habitude de contrefaire les autres a ses dangers. Il le contrefait à merveille.

Il signifie aussi, Feindre d' être ce qu' on n' est pas. Contrefaire l' insensé. Contrefaire l' homme de bien.

CONTREFAIRE

CONTREFAIRE signifie particulièrement, Imiter par contrefaçon, par contrefaction. Contrefaire un livre, une gravure. Contrefaire une pièce de monnaie. Contrefaire le poinçon d' un fabricant. Contrefaire l' écriture, la signature de quelqu' un.

CONTREFAIRE

CONTREFAIRE signifie encore, Déguiser. Contrefaire son écriture. Contrefaire sa voix.

Il signifie également, avec le pronom personnel, Déguiser son caractère. On ne peut pas se contrefaire longtemps.

CONTREFAIRE

CONTREFAIRE signifie aussi, Rendre difforme, défigurer. Il a eu des convulsions qui lui ont contrefait tout le visage.

CONTREFAIT, AITE. participe

CONTREFAIT, AITE. participe Édition contrefaite. Ouvrage contrefait. Une pièce de monnaie bien contrefaite.

Il se prend quelquefois adjectivement pour Difforme. Cet homme est contrefait. Une taille toute contrefaite. Il a les jambes contrefaites.

CONTREFAISEUR. s. m.

CONTREFAISEUR. s. m. Celui qui contrefait les personnes, les animaux. C' est un excellent contrefaiseur d' animaux. Il est peu usité.

CONTRE-FICHE. s. f.

CONTRE-FICHE. s. f. T. de Charpenterie. Pièce de bois mise obliquement contre une autre ou contre un pan de bois, contre un mur, etc., pour le soutenir. Appuyer une muraille par des contre-fiches de charpente.

CONTRE-FINESSE. s. f.

CONTRE-FINESSE. s. f. Finesse opposée à une autre. User de contre-finesse. Il est peu usité.

CONTRE-FORT. s. m.

CONTRE-FORT. s. m. Il se dit, en Architecture, d' Un mur contre-boutant, servant d' appui à un mur chargé d' une terrasse ou d' une voûte.

Il se dit par analogie, dans la Géographie physique, Des petites chaînes de montagnes latérales qui sont comme les appuis de la chaîne principale dont elles dépendent. Les contre-forts de la chaîne des Andes.

Il se dit aussi, chez les Cordonniers, d' Une pièce de cuir dont on fortifie le derrière de la botte au-dessus du talon.

CONTRE-FUGUE. s. f.

CONTRE-FUGUE. s. f. T. de Musique. Fugue dont la marche est contraire à celle d' une autre qu' on a établie auparavant.

CONTRE-GARDE. s. f.

CONTRE-GARDE. s. f. Pièce de fortification servant d' enveloppe à un bastion, à une demi-lune, ou à quelque autre ouvrage. Attaquer une contre-garde. Emporter une contre-garde.

CONTRE-HACHER. v. a.

CONTRE-HACHER. v. a. T. de Dessin et de Gravure. Croiser les hachures d' un dessin par d' autres hachures.

CONTRE-HACHÉ, ÉE. participe

CONTRE-HACHÉ, ÉE. participe

CONTRE-HACHURE. s. f.

CONTRE-HACHURE. s. f. T. de Dessin et de Gravure. Il se dit Des hachures qui croisent les premières hachures d' un dessin.

CONTRE-HÂTIER. s. m.

CONTRE-HÂTIER. s. m. Grand chenet de cuisine, qui a des crochets ou des chevilles de fer en dedans comme en dehors. On dit aussi simplement, Hâtier.

CONTRE-INDICATION. s. f.

CONTRE-INDICATION. s. f. T. de Médec. Indication contraire aux autres indications.

CONTRE-JOUR. s. m.

CONTRE-JOUR. s. m. L' endroit opposé au grand jour, où le jour ne donne pas à plein. Les femmes aiment d' ordinaire le contre-jour.

Il s' emploie plus ordinairement dans cette locution adverbiale, À contre-jour. Se mettre à contre-jour. Vous ne sauriez bien juger de ce tableau, vous ne le voyez qu' à contre-jour, vous êtes à contre-jour.

CONTRE-LATTE. s. f.

CONTRE-LATTE. s. f. Latte qu' on pose perpendiculairement entre deux chevrons, et qui est plus longue et plus épaisse que les lattes ordinaires.

CONTRE-LATTER. v. a.

CONTRE-LATTER. v. a. Garnir de contre-lattes.

CONTRE-LATTÉ, ÉE. participe

CONTRE-LATTÉ, ÉE. participe

CONTRE-LETTRE. s. f.

CONTRE-LETTRE. s. f. Acte secret par lequel on déroge en tout ou en partie à ce qui est stipulé dans un premier acte public. L' obligation est simulée, il y a une contre-lettre. Donner une contre-lettre. Le bail est de six mille francs, mais il y a une contre-lettre de cinq cents francs.

CONTRE-MAÎTRE. s. m.

CONTRE-MAÎTRE. s. m. T. de Marine. Troisième officier marinier de manoeuvre, qui est au-dessous du maître et du second maître d' équipage.

CONTRE-MAÎTRE

CONTRE-MAÎTRE dans les grandes Manufactures, Celui qui dirige les ouvriers, qui a inspection sur eux.

CONTREMANDER. v. a.

CONTREMANDER. v. a. Révoquer l' ordre qu' on a donné. Il se dit Des personnes et des choses. On avait mandé cet officier, il a été contremandé. Il avait demandé sa voiture, il l' a contremandée. Il avait commandé un dîner, il l' a contremandé.

CONTREMANDÉ, ÉE. participe

CONTREMANDÉ, ÉE. participe

CONTRE-MARCHE. s. f.

CONTRE-MARCHE. s. f. T. d' Art militaire. Il se dit en parlant D' une armée qui fait une marche contraire ou opposée à celle qu' elle paraissait vouloir faire. L' armée s' était mise en marche vers telle place, et tout d' un coup on lui fit faire une contre-marche.

Il se dit aussi, dans la Tactique, d' Une évolution par laquelle une colonne fait volte-face. Le bataillon se déploya après avoir exécuté la contre-marche.

Il se dit également, en termes de Marine, d' Une évolution qui s' exécute en virant vent devant.

CONTRE-MARÉE. s. f.

CONTRE-MARÉE. s. f. Marée dont la direction est opposée à celle de la marée ordinaire.

CONTRE-MARQUE. s. f.

CONTRE-MARQUE. s. f. Seconde marque apposée à un ballot de marchandises, ou à des ouvrages d' or ou d' argent. Mettre une contre-marque à un ballot. Faire une contre-marque à de la vaisselle d' argent.

Il se dit aussi d' Un second billet que délivrent les contrôleurs d' un théâtre à ceux qui sortent pendant le spectacle, afin qu' ils aient la faculté de rentrer. Prenez une contre-marque en sortant.

CONTRE-MARQUER. v. a.

CONTRE-MARQUER. v. a. Apposer une seconde marque. Contre-marquer un ballot de marchandises. Contre-marquer des ouvrages d' or ou d' argent.

CONTRE-MARQUÉ, ÉE. participe

CONTRE-MARQUÉ, ÉE. participe

CONTRE-MINE. s. f.

CONTRE-MINE. s. f. Ouvrage souterrain que l' ou fait pour éventer la mine de l' ennemi, et pour en empêcher l' effet. Les ennemis avaient fait une contre-mine sous le bastion. Les mineurs de la mine et de la contre-mine se rencontrèrent.

Il se dit aussi d' Une mine pratiquée sous les bastions et sous les dehors d' une place, pour faire sauter les ennemis s' ils venaient a s' y loger. En bâtissant la place, on avait fait une contre-mine sous chaque bastion.

CONTRE-MINER. v. a.

CONTRE-MINER. v. a. Faire des contre-mines. Les assiégés avaient contre-miné ce bastion. Tous les dehors de la place avaient été contre-minés.

CONTRE-MINÉ, ÉE. participe

CONTRE-MINÉ, ÉE. participe

CONTRE-MINEUR. s. m.

CONTRE-MINEUR. s. m. Celui qui travaille à une contre-mine.

CONTRE-MONT. loc. adv.

CONTRE-MONT. loc. adv. En haut. Gravir contre-mont, Gravir une montagne. Tomber à la renverse les pieds contre-mont. Il est vieux et presque inusité.

Ce bateau va à contre-mont. Il remonte la rivière.

CONTRE-MUR. s. m.

CONTRE-MUR. s. m. Petit mur qu' on bâtit tout le long d' un autre pour le fortifier, pour le conserver. Faire un contre-mur à une terrasse.

CONTRE-MURER. v. a.

CONTRE-MURER. v. a. Faire un contre-mur. La loi oblige, dans certains cas, à contre-murer les lieux d' aisance, les contre-coeurs de cheminée, etc.

CONTRE-MURÉ, ÉE. participe

CONTRE-MURÉ, ÉE. participe

CONTRE-OPPOSITION. s. f.

CONTRE-OPPOSITION. s. f. Ce mot, usité seulement dans le langage parlementaire, s' entend d' Une minorité de l' opposition qui se détache de la majorité, en certains cas, bien qu' elle y appartienne par les principes généraux qui la dirigent. La contre-opposition fera tant de fautes, qu' elle finira par ruiner le parti de l' opposition.

CONTRE-ORDRE. s. m.

CONTRE-ORDRE. s. m. Révocation d' un ordre. Il avait eu ordre de partir, mais il a reçu un contre-ordre. Donner, recevoir contre-ordre.

CONTRE-PARTIE. s. f.

CONTRE-PARTIE. s. f. T. de Musique, qui se dit d' Une partie de musique opposée à une autre. La basse est contre-partie du dessus.

Il se dit plus ordinairement de La partie qui sert de second dessus. Faire une contre-partie à un air. Chanter la contre-partie. Jouer la contre-partie.

Il signifie aussi figurément, Opinion, sentiment, système contraire. Quoi que vous proposiez, cet homme fera, soutiendra toujours la contre-partie.

CONTRE-PESER. v. a.

CONTRE-PESER. v. a. Contre-balancer, servir de contre-poids. Ces raisons-là sont trop faibles pour contre-peser les autres. Il a vieilli, et n' était guère d' usage qu' au figuré: on dit, Contre-balancer.

CONTRE-PESÉ, ÉE. participe

CONTRE-PESÉ, ÉE. participe

CONTRE-PIED. s. m.

CONTRE-PIED. s. m. T. de Chasse, qui se dit Lorsque les chiens, étant tombés sur les voies de la bête, prennent, pour la suivre, le chemin qu' elle a fait, au lieu de prendre celui qu' elle tient. Les chiens avaient pris le contre-pied du cerf, du sanglier.

Il signifie figurément, Le contraire de quelque chose. Il fait tout le contre-pied de ce qu' on lui a dit. Il prend toujours le contre-pied de ce qu' il faudrait dire, de ce qu' il faudrait faire. C' est justement le contre-pied de ce que vous disiez. Il ne se dit point au pluriel.

CONTRE-PLATINE. s. f.

CONTRE-PLATINE. s. f. T. d' Arquebusier. Pièce de métal sur laquelle porte la tête des vis qui servent à fixer la platine d' un fusil, d' un pistolet, etc. On la nomme autrement Porte-vis.

CONTRE-POIDS. s. m.

CONTRE-POIDS. s. m. Poids servant à contre-balancer une force opposée, ou à en modérer l' action. Contre-poids d' horloge. Contre-poids de tournebroche. Cela fera le contre-poids, fera contre-poids, servira de contre-poids.

Il se dit aussi d' Un long bâton dont les danseurs de corde se servent pour se tenir plus aisément en équilibre quand ils dansent sur la corde. Dans ce sens, il est peu usité: on dit ordinairement, Balancier.

CONTRE-POIDS

CONTRE-POIDS se dit figurément Des affections, des qualités bonnes ou mauvaises, et en général de toutes les choses morales, politiques, etc., qui servent à en contre-balancer d' autres. Son avarice est un fâcheux contre-poids à ses bonnes qualités. Sa lâcheté sert de contre-poids à son insolence, à son orgueil, à sa cruauté. La crainte de Dieu est un puissant contre-poids à nos mauvaises inclinations. Dans la république romaine, la puissance tribunitienne était le contre-poids de la puissance du sénat.

CONTRE-POIL. s. m.

CONTRE-POIL. s. m. Le rebours du poil, le sens contraire à celui dans lequel le poil est naturellement couché. Vous prenez le contre-poil.

Il est surtout usité dans cette locution adverbiale, À contre-poil. Faire la barbe à contre-poil. Étriller un cheval à contre-poil. Nettoyer, vergeter du drap, un manteau à contre-poil. Brosser un chapeau à contre-poil.

Fig. et fam., Prendre une affaire à contre-poil, La prendre dans un sens contraire à celui qui serait convenable. Les juges ont pris cette affaire à contre-poil. Dans cette affaire, il a tout pris à contre-poil.

Fig. et fam., Prendre quelqu' un à contre-poil, Parler ou agir de manière à le choquer, à l' irriter. C' est un homme bon, mais très-susceptible; il faut se garder de le prendre à contre-poil.

CONTRE-POINT. s. m.

CONTRE-POINT. s. m. T. de Musique. L' art de composer de la musique à deux ou plusieurs parties. Apprendre le contre-point. L' étude du contre-point. La science du contre-point.

Il se dit également d' Une composition musicale faite selon les règles du contre-point. Contre-point simple, Celui où les différentes parties vont toujours ensemble note pour note. Contre-point figuré ou fleuri, Celui où les différentes parties procèdent par des valeurs et des rhythmes différents. Contre-point double, triple, quadruple, à l' octave, à la douzième.

CONTRE-POINTER. v. a.

CONTRE-POINTER. v. a. Il se dit en parlant De certains ouvrages de toile ou de taffetas, qu' on pique des deux côtés avec du fil ou de la soie. Contre-pointer une couverture. Contre-pointer une jupe. Contre-pointer du taffetas.

CONTRE-POINTER

CONTRE-POINTER en termes d' Artillerie, Opposer une batterie à une autre. Contre-pointer du canon.

Il se dit, figurément et familièrement, pour Contredire, contrecarrer. Il prend plaisir à le contre-pointer en toute occasion. Ce sens est peu usité.

CONTRE-POINTÉ, ÉE. participe

CONTRE-POINTÉ, ÉE. participe

CONTRE-POISON. s. m.

CONTRE-POISON. s. m. Antidote, remède qui empêche l' effet du poison. Il serait mort sans le contre-poison qu' on lui a donné. Le lait est, dans certains cas, un excellent contre-poison.

Il se dit aussi figurément. Ce livre est le contre-poison des nouvelles doctrines.

CONTRE-PORTE. s. f.

CONTRE-PORTE. s. f. Il se dit Des secondes portes d' une place de guerre.

Il se dit aussi d' Une porte, ordinairement faite de toile, qu' on met devant la porte ordinaire d' un appartement, pour mieux se garantir du vent et du froid.

CONTRE-RÉVOLUTION. s. f.

CONTRE-RÉVOLUTION. s. f. Révolution politique qui tend à détruire les résultats de celle qui l' a précédée.

CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE. adj. des deux genres

CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE. adj. des deux genres Qui est favorable à la contre-révolution, qui tend à la contre-révolution. Doctrines contre-révolutionnaires. Des mesures contre-révolutionnaires. Substantiv., Un contre-révolutionnaire.

CONTRE-RUSE. s. f.

CONTRE-RUSE. s. f. Ruse opposée à une autre. Employer une contre-ruse. Il est peu usité.

CONTRE-SANGLON. s. m.

CONTRE-SANGLON. s. m. Courroie clouée sur l' arçon de la selle du cheval, et dans laquelle on passe la boucle de la sangle pour l' arrêter.

CONTRESCARPE. s. f.

CONTRESCARPE. s. f. T. de Fortification. La pente du mur extérieur du fossé, celle qui regarde la place. On comprend souvent sous ce nom Le chemin couvert et le glacis. Attaquer la contrescarpe. Emporter la contrescarpe.

CONTRE-SCEL. s. m.

CONTRE-SCEL. s. m. Sorte de petit sceau, qui s' appose sur le tiret de par-chemin dont on se sert pour attacher des lettres scellées en chancellerie. Ces pièces ont été mises sous le contre-scel. Le contre-scel y a été apposé. Des pièces attachée sous le contre-scel de la chancellerie.

CONTRE-SCELLER. v. a.

CONTRE-SCELLER. v. a. Mettre le contre-scel. Contre-sceller des lettres.

CONTRE-SCELLÉ, ÉE. participe

CONTRE-SCELLÉ, ÉE. participe

CONTRE-SEING. s. m.

CONTRE-SEING. s. m. Signature de ce lui qui contre-signe. Cette ordonnance porte le contre-seing du ministre de la guerre.

Avoir le contre-seing d' un ministre, Avoir l' autorisation de signer en son nom.

Avoir le contre-seing, Avoir le droit de contre-signer les lettres et les paquets, pour qu' ils soient exempts des frais de poste. Contre-seing limité. Contre-seing illimité.

CONTRE-SENS. s. m.

CONTRE-SENS. s. m. Sens contraire au sens naturel d' un discours, d' une proposition, d' une phrase, etc. Vous interprétez mal ce que je dis, vous prenez le contre-sens de mes paroles.

Il se dit également de Tout sens différent du sens véritable d' un texte. Cette traduction est pleine de contre-sens. Cet écolier a fait un contre-sens, plusieurs contre-sens dans sa version. Un contre-sens ridicule.

Il se dit encore de Toute manière de lire, de prononcer, de déclamer, etc., qui ne s' accorde pas avec le sens des paroles. Sa manière de lire est un perpétuel contre-sens.Cet acteur fait sans cesse des contre-sens.Cette musique forme un véritable contre-sens avec les paroles.

CONTRE-SENS

CONTRE-SENS se dit aussi en parlant Des étoffes, du linge, et d' autres choses, et signifie qu' elles ne sont pas dans le sens, du côté où elles doivent être. En faisant ce manteau, on a pris le contre-sens de l' étoffe.

Il se dit figurément, en parlant Des affaires. Il prend toujours le contre-sens d' une affaire.

À CONTRE-SENS. loc. adv.

À CONTRE-SENS. loc. adv. qui s' emploie dans les diverses significations de Contre-sens. Jouer un rôle, lire, déclamer à contre-sens. Employer une étoffe à contre-sens. Une dentelle cousue à contre-sens. Il a pris cette affaire à contre-sens.

CONTRE-SIGNER. v. a.

CONTRE-SIGNER. v. a. Signer un acte, en vertu des fonctions qu' on exerce, après que celui dont cet acte émane, y a lui-même apposé sa signature. Cette ordonnance royale a été contre-signée par tel ministre Contre-signer un brevet. Contre-signer de lettres patentes.

Il se dit aussi en parlant Des lettres qui viennent des bureaux d' une administration supérieure, et sur l' enveloppe desquelles on met le nom du ministre ou de l' administrateur qui les envoie. Le secrétaire général a contre-signé cette lettre.

CONTRE-SIGNÉ, ÉE. participe

CONTRE-SIGNÉ, ÉE. participe

CONTRE-TEMPS. s. m.

CONTRE-TEMPS. s. m. Accident inopiné qui nuit au succès d' une affaire, et qui rompt les mesures qu' on avait prises. Il est arrivé des contre-temps, de fâcheux contre-temps dans cette affaire. Il a essuyé bien des contre-temps. Quel contre-temps!

Tomber dans un contre-temps, dans des contre-temps, Se trouver inopinément dans des circonstances fâcheuses, qui dérangent les mesures qu' on avait prises. Il signifie aussi, Faire quelque chose dans une conjoncture tout à fait défavorable, et en prenant mal son temps.

CONTRE-TEMPS

CONTRE-TEMPS se dit aussi d' Un certain pas de danse. On fait des contre-temps dans la gavotte.

Il se dit également, en Musique, de L' action d' appuyer sur le temps faible d' une mesure, et de passer plus ou moins légèrement sur le temps fort. Faire des contre-temps. Mesure à contre-temps.

À CONTRE-TEMPS. loc. adv.

À CONTRE-TEMPS. loc. adv. Mal à propos, en prenant mal son temps. Parler à contre-temps. Agir à contre-temps.

CONTRE-TERRASSE. s. f.

CONTRE-TERRASSE. s. f. T. d' Archit. Terrasse appuyée contre une autre plus élevée.

CONTRE-TIRER. v. a.

CONTRE-TIRER. v. a. Faire la contre-épreuve d' une estampe. Contre-tirer une estampe.

Contre-tirer un tableau, contre-tirer un plan, contre-tirer une carte, etc., Les copier trait pour trait par le moyen d' une toile fine, d' un papier huilé, d' un canevas, etc., qu' on met dessus. Il est peu usité en ce sens.

CONTRE-TIRÉ, ÉE. participe

CONTRE-TIRÉ, ÉE. participe

CONTREVALLATION. s. f.

CONTREVALLATION. s. f. T. de Guerre. Fossé et retranchement qu' on fait autour d' une place assiégée pour empêcher les sorties de la garnison. Lignes de contrevallation.

CONTREVENANT, ANTE. s.

CONTREVENANT, ANTE. s. Celui, celle qui contrevient. Les contrevenants payeront l' amende.

CONTREVENIR. v. n.

CONTREVENIR. v. n. Agir contre quelque loi, quelque défense, quelque ordre, etc., ou contre quelque obligation que l' on a contractée. Contrevenir aux commandements de Dieu, au précepte de la charité. Il prétendait n' avoir point contrevenu à la loi. Contrevenir aux règlements de police. Contrevenir aux ordres qu' on a reçus. Quiconque y contreviendra, etc. Contrevenir à une clause du contrat, du traité.

CONTREVENT. s. m.

CONTREVENT. s. m. Grand volet de bois, qui s' ouvre et qui se ferme du côté extérieur de la fenêtre, et qui sert à garantir du vent, de la pluie, etc. Faire mettre des contrevents à toutes les fenêtres d' une maison. Fermer, ouvrir les contrevents. Il faut raccommoder ce contrevent.

CONTRE-VÉRITÉ. s. f.

CONTRE-VÉRITÉ. s. f. Ce qu' on dit pour être entendu dans un sens contraire à celui que les paroles expriment. Ainsi, dire ironiquement, D' un homme reconnu pour poltron, qu' Il est brave, c' est dire une contre-vérité. Toute ironie est une contre-vérité. Il y a des gens qui ne louent ou qui ne blâment que par des contre-vérités.

CONTRIBUABLE. s. m.

CONTRIBUABLE. s. m. T. de Finances. Celui qui doit contribuer, qui contribue au payement des impositions, des dépenses publiques. Diminuer les charges qui pèsent sur les contribuables.

CONTRIBUER. v. n.

CONTRIBUER. v. n. Aider, de quelque manière que ce soit, à l' exécution, au succès d' un dessein, d' une entreprise; avoir part à un certain résultat. Contribuer à la fortune, à l' avancement de quelqu' un. Contribuer au gain d' une bataille. Contribuer au succès d' une affaire. J' y contribuerai de mon côté. Il y a contribué de ses soins. Contribuer de ses deniers à la construction d' un édifice. Je ne contribue en rien à cela. Cette découverte contribua beaucoup aux progrès de l' art. Vous contribuâtes à le perdre. Cela contribue à le dégoûter de sa profession.

CONTRIBUER

CONTRIBUER signifie aussi, Payer une part de quelque dépense ou charge commune. Contribuer pour un tiers, pour un quart dans une dépense, à une dépense. Contribuer au marc le franc. Contribuer aux charges publiques en proportion de ses revenus. Ils ont contribué pour la construction du nouveau pont. Toute la province a contribué pour l' entretien des gens de guerre.

Il se dit pareillement en parlant Des sommes qu' on paye aux ennemis, pour se garantir du pillage et des autres exécutions militaires. Tout le pays contribua. Cette ville a contribué. Il a fait contribuer toute la province.

CONTRIBUTION. s. f.

CONTRIBUTION. s. f. Ce que chacun donne pour sa part d' une dépense, d' une charge commune. Il se dit surtout en Matière d' impôts. Contribution foncière. Contribution mobiliaire. Contribution personnelle. Contribution des portes et fenêtres. Bureau des contributions. Receveur des contributions. Rôle, registre des contributions. Répartir, percevoir une contribution. Payer les contributions. Contribution volontaire.

Contributions directes, Les impôts directement établis sur les biens ou sur les personnes.

Contributions indirectes, Les impôts établis sur les objets de commerce et de consommation, ou sur certaines choses dont le besoin est éventuel: tels sont les droits d' octroi, de douane, de timbre, d' enregistrement, etc.

Contribution au sou la livre, au marc la livre, au marc le franc, La répartition de ce qui doit être payé ou reçu par chacun en proportion de ses facultés, de son intérêt dans une affaire, ou du montant de sa créance. On dit absolument, dans ce sens: Contribution aux dettes d' une succession. Distribution par contribution, entre créanciers, des sommes provenant d' une saisie faite sur leur débiteur commun.

En termes de Commerce maritime, Contribution au jet dans la mer, La répartition des pertes et dommages qui se fait tant sur les effets que sur le navire et le fret, lorsque la tempête ou les ennemis ont obligé de jeter dans la mer une partie du chargement ou des agrès.

CONTRIBUTION

CONTRIBUTION se dit aussi de Ce que sont forcés de payer ou de donner les habitants d' un pays occupé par l' ennemi, pour se garantir du pillage. Lever des contributions sur les vaincus. Le général ennemi se contenta de cent mille francs par forme de contribution. Les contributions ont fourni aux frais de la guerre. Mettre tout le pays à contribution.

Par extension et fam., Mettre à contribution, Faire contribuer de quelque manière à une dépense, exiger quelque somme. Quand il s' agit de secourir des malheureux, elle ne craint point de demander, elle met tous ses amis à contribution. Mettre la curiosité publique à contribution. On l' emploie figurément dans un sens analogue. Il a mis à contribution tous les auteurs qui se sont occupés de cette matière.

CONTRISTER. v. a.

CONTRISTER. v. a. Affliger, causer du chagrin. Il ne faut pas contrister ses amis. Cette nouvelle l' a fort contristé, lui contriste l' âme, le coeur.

CONTRISTÉ, ÉE. participe

CONTRISTÉ, ÉE. participe

CONTRIT, ITE. adj.

CONTRIT, ITE. adj. T. de Théologie. Qui a un grand regret de ses péchés. Un coeur contrit.

CONTRIT

CONTRIT se dit aussi, par une espèce de plaisanterie, pour Triste, affligé, mortifié. Il était bien contrit de cette action. Avoir l' âme contrite.

CONTRITION. s. f.

CONTRITION. s. f. Regret qu' on éprouve d' avoir péché, et qui a pour principe l' amour de Dieu. Faire un acte de contrition. Des actes de contrition. Contrition parfaite.

CONTRÔLE. s. m.

CONTRÔLE. s. m. Registre double qu' on tient pour la vérification d' un rôle, d' un autre registre, etc. Il se disait particulièrement autrefois Du registre double qu' on tenait des expéditions des actes de finances et de justice, pour en assurer davantage la conservation et la vérité, et empêcher les antidates. Le contrôle du sceau. Le contrôle des exploits. Le contrôle des finances. Faire le contrôle. Le bureau du contrôle, ou simplement, Le contrôle. Il y avait un contrôle à l' hôtel de ville. Cela a passé au contrôle. Tenir le contrôle. Droit de contrôle. Voyez ENREGISTREMENT.

Il se disait, par extension, Du droit de contrôle. Payer le contrôle d' un acte.

CONTRÔLE

CONTRÔLE se dit aussi de L' état nominatif des personnes qui appartiennent à un corps, à une troupe. Cet officier a été rayé des contrôles de l' armée. Dresser le contrôle d' une compagnie. Vous êtes porté sur le contrôle.

Il signifie encore, Vérification, surtout dans le langage administratif. Être chargé de l' inspection et du contrôle d' une perception, d' une comptabilité, d' une caisse.

Il signifie particulièrement, La marque qu' on imprime sur les ouvrages d' or et d' argent, pour faire foi qu' ils ont payé les droits, et qu' ils sont au titre fixé par la loi. Cette pièce de vaisselle est suspecte, elle n' a pas le contrôle. Le bureau du contrôle de l' or et de l' argent. Le contrôle de la marque d' or. Tous les ouvrages d' orfévrerie sont soumis au contrôle.

Il se dit également Du lieu où l' on met le contrôle. Aller au contrôle.

CONTRÔLE

CONTRÔLE se dit en outre Du bureau où se tiennent les contrôleurs d' un théâtre. On refusa son billet au contrôle.

CONTRÔLE

CONTRÔLE signifie figurément et familièrement, Censure, critique. Je ne veux point être soumis à son contrôle. Vous ne pouvez exercer aucun contrôle sur lui.

CONTRÔLER. v. a.

CONTRÔLER. v. a. Il signifiait autrefois, Mettre sur le contrôle. Faire contrôler des pièces. Faire contrôler des exploits. Contrôler des quittances de finances.

Il signifie encore quelquefois, surtout dans les Administrations, Vérifier. Le fonctionnaire chargé de contrôler le monnayage.

Il signifie particulièrement, Mettre le contrôle sur les ouvrages d' or et d' argent, pour en constater le titre, etc. Il a fait contrôler sa vaisselle.

CONTRÔLER

CONTRÔLER signifie figurément, Reprendre, critiquer, censurer les actions, les paroles d' autrui. Il se dit surtout D' un censeur injuste et chagrin. Quel droit avez-vous de le contrôler? Vous contrôlez tout ce qui se fait dans sa maison. Je ne contrôle point vos actions. Il contrôle sur tout.

CONTRÔLÉ, ÉE. participe

CONTRÔLÉ, ÉE. participe Quittance contrôlée. Exploit contrôlé. Vaisselle contrôlée.

CONTRÔLEUR. s. m.

CONTRÔLEUR. s. m. Celui dont la charge est de tenir registre de certaines choses, ou d' en faire la vérification. Il y avait autrefois, en France, un contrôleur général des finances, un contrôleur général des bâtiments, un contrôleur à la chancellerie, un contrôleur général de la maison du roi, etc. Contrôleur des contributions indirectes. Contrôleur des douanes. Contrôleur de la comptabilité. Contrôleur des caisses. Contrôleur au monnayage. Contrôleur des ouvrages d' or et d' argent. On place des contrôleurs à la porte des spectacles, pour recevoir et vérifier les billets et les contre-marques.

Il se dit aussi, dans la Maison des princes, de L' officier qui est chargé de fonctions à peu près semblables à celles qu' exerce le maître d' hôtel dans la maison d' un particulier. Contrôleur de la bouche.

CONTRÔLEUR

CONTRÔLEUR se dit figurément et en mauvaise part, dans le langage familier, de Celui qui se mêle de censurer, de contrôler les actions d' autrui. Il fait le contrôleur chez moi. C' est un contrôleur perpétuel. Dans ce sens, on dit également, Contrôleuse, au féminin. C' est une contrôleuse perpétuelle.

CONTROUVER. v. a.

CONTROUVER. v. a. Inventer une fausseté. Il se dit ordinairement Des mensonges par lesquels on cherche à nuire à quelqu' un. C' est un fait qu' on a controuvé pour le perdre.

CONTROUVÉ, ÉE. participe

CONTROUVÉ, ÉE. participe Un fait entièrement controuvé. Il n' y a pas un mot de vrai à tout cela, ce sont toutes choses controuvées.

CONTROVERSE. s. f.

CONTROVERSE. s. f. Débat, dispute, contestation sur une question, sur une opinion, etc. Grande controverse. De longues controverses. Cela est hors de controverse. Cela passa sans controverse. Il ne faut point mettre cela en controverse. Les anciens rhéteurs proposaient des sujets de controverse.

Il se dit particulièrement de La dispute qui a pour objet des points de foi, entre les catholiques et les sectes dissidentes. Traiter un point de controverse. Il est savant dans les matières de controverse.

Étudier la controverse, Étudier les matières de controverse. Prêcher la controverse, Éclaircir, dans la chaire, les points de doctrine qui sont en contestation entre les catholiques et les sectes dissidentes.

CONTROVERSÉ, ÉE. adj.

CONTROVERSÉ, ÉE. adj. Disputé, débattu de part et d' autre. C' est un point controversé dans les écoles, controversé parmi les docteurs. Une matière controversée.

CONTROVERSISTE. s. m.

CONTROVERSISTE. s. m. Celui qui traite, par écrit ou autrement, des sujets de controverse. Il ne se dit qu' en Matière de religion. C' est un célèbre, un zélé controversiste.

CONTUMACE. s. f.

CONTUMACE. s. f. T. de Jurispr. criminelle. Le refus, le défaut que fait un accusé de comparaître devant le tribunal où il est appelé. Être en état de contumace. Procéder par contumace contre un accusé. Condamnation par contumace. Jugement de contumace. Il a été condamné par contumace. Faire juger la contumace. Purger la contumace.

Il est souvent synonyme de Contumax.

CONTUMACER. v. a.

CONTUMACER. v. a. T. de Jurispr. criminelle. Instruire la contumace, poursuivre l' instruction de la contumace. Il s' est laissé contumacer. Faire contumacer un criminel, un déserteur. Il est peu usité.

CONTUMACÉ, ÉE. participe

CONTUMACÉ, ÉE. participe

CONTUMAX. adj. des deux genres

CONTUMAX. adj. des deux genres T. de Jurispr. criminelle. Accusé ou prévenu qui est en état de contumace, qui s' est soustrait par la fuite aux recherches de la justice, et auquel on fait son procès, sauf à le juger de nouveau s' il se représente en temps utile. Accusé contumax. Il est contumax. Elle a été déclarée contumax.

Il s' emploie aussi substantivement. Le contumax.

CONTUS, USE. adj.

CONTUS, USE. adj. T. de Chirur. Meurtri, froissé, sans être entamé. Il ne se dit qu' en parlant Des chairs, des muscles. Une partie contuse. Avoir un muscle contus.

Plaie contuse, Plaie faite par un instrument contondant.

CONTUSION. s. f.

CONTUSION. s. f. Meurtrissure. Légère contusion. Il reçut dans sa cuirasse une balle qui lui fit une forte contusion. Plaie avec contusion.

CONVAINCANT, ANTE. adj.

CONVAINCANT, ANTE. adj. Qui a la force de convaincre. Cet argument est convaincant. Cette raison, cette preuve, cette expérience est convaincante. Ce que vous dites est convaincant.

CONVAINCRE. v. a.

CONVAINCRE. v. a. (Il se conjugue comme Vaincre.) Réduire quelqu' un par le raisonnement, ou par des preuves sensibles et évidentes, à demeurer d' accord d' une vérité, d' un fait. Convaincre quelqu' un d' une vérité. Ne pouvoir l' en convaincre. Le convaincre par de bonnes raisons. J' ai fait ce que j' ai pu pour le convaincre. Cela doit suffire pour vous convaincre que je n' ai point voulu mal faire. Je suis convaincu qu' il l' a fait à bonne intention.

Il se met aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' assurer, se rendre certain d' une chose. Je veux m' en convaincre par moi-même. Il se convaincra par expérience. Se convaincre par ses propres yeux qu' une chose est en tel état.

CONVAINCRE

CONVAINCRE signifie encore, Donner des preuves suffisantes qu' une personne est coupable d' un crime, d' une faute. Convaincre un accusé du crime qui lui est imputé. Il fut convaincu d' imposture, de trahison. On le convainquit d' avoir entretenu des intelligences secrètes avec l' ennemi.

Il s' emploie quelquefois figurément dans ce dernier sens. Sa doctrine fut convaincue d' erreur.

CONVAINCU, UE. participe

CONVAINCU, UE. participe Atteint et convaincu. Locution qu' on employait autrefois dans les jugements criminels, pour exprimer que l' accusé était reconnu coupable. Il a été déclaré atteint et convaincu de meurtre, de vol, etc.

CONVALESCENCE. s. f.

CONVALESCENCE. s. f. État d' une personne qui relève de maladie. Prompte convalescence. Parfaite convalescence. Entière, pleine convalescence. Être en convalescence. Entrer en convalescence.

CONVALESCENT, ENTE. adj.

CONVALESCENT, ENTE. adj. Qui relève de maladie, et revient en santé. Être convalescent. Je suis bien aise de le savoir convalescent, de le voir convalescent, de la voir convalescente. Il est encore convalescent.

Il s' emploie aussi comme substantif. Un convalescent. Une convalescente. Le régime que les médecins prescrivent aux convalescents.

CONVENABLE. adj. des deux genres

CONVENABLE. adj. des deux genres Propre, sortable, qui convient. Cet emploi n' est pas convenable à ses talents. Il a fait un mariage convenable. C' est pour elle un parti convenable. Vous devriez choisir un temps, un moment plus convenable pour exécuter ce projet.

Il signifie aussi, Conforme et proportionné. Cette bonne action a eu une récompense convenable. Faire une dépense convenable à sa fortune. Il sera reçu d' une manière convenable à son rang.

Il signifie encore, Décent, qui est à propos, expédient. Il n' est pas convenable à un homme sage de parler si légèrement. S' il est convenable que j' y aille, je suis tout prêt. Ne faites pas cette démarche, elle n' est pas convenable. J' ai jugé convenable de le faire. Cela ne m' est pas, ne me serait pas convenable.

CONVENABLEMENT. adv.

CONVENABLEMENT. adv. D' une manière convenable. J' agirai convenablement à vos vues, à vos desseins. Il répondit convenablement. Se conduire convenablement. On ne m' a pas traité convenablement.

CONVENANCE. s. f.

CONVENANCE. s. f. Rapport, conformité, accord. Ces choses-là n' ont point de convenance l' une avec l' autre, entre elles. Quelle convenance peut-il y avoir entre des choses si différentes? Il n' y a point de convenance entre l' architecture de cet édifice et sa destination. Un peintre pèche contre la convenance lorsqu' il place dans un même tableau des personnages qui ont vécu à des époques différentes. Cet écrivain ne sait point établir de convenance entre son style et les matières qu' il traite. Convenance de fortune, de condition. Convenance d' humeur, de caractère, de goût, etc.

Mariage de convenance, Mariage où les rapports de naissance, de fortune ont été plus consultés que l' inclination. Il se dit surtout en parlant Des personnes d' un certain rang.

CONVENANCE

CONVENANCE se prend aussi pour Bienséance, décence; et, alors, on l' emploie très-souvent au pluriel. Il n' y aurait pas de convenance à en user de la sorte. Observer, respecter, braver les convenances. C' est une conduite qui blesse toutes les convenances. Les convenances sociales. Les convenances oratoires.

Raisons de convenance, Raisons de pure bienséance. Des raisons de convenance l' ont forcé d' agir ainsi.

Raisons de convenance, se dit aussi de Raisons qui sont probables et plausibles, et qui ne sont point démonstratives. Dans ce sens, il est didactique et peu usité.

CONVENANCE

CONVENANCE se prend quelquefois pour Commodité, utilité particulière. Avoir une chose à sa convenance. Ma maison m' a coûté cher, mais il m' a fallu payer la convenance.

CONVENANT, ANTE. adj.

CONVENANT, ANTE. adj. Conforme, bienséant, sortable. Il est vieux.

CONVENANT. s. m.

CONVENANT. s. m. Voyez COVENANT.

CONVENIR. v. n.

CONVENIR. v. n. Demeurer d' accord. (Dans ce sens et dans le suivant, il se conjugue comme Venir, avec l' auxiliaire Être, et s' emploie avec la préposition de.) Je conviens de ce que vous dites; mais convenez aussi qu' il n' est pas juste que... Il est convenu lui-même de sa méprise. Convenez que vous aviez tort. Convenez-en.

Il signifie quelquefois, S' accorder. Les historiens ne conviennent pas sur la date de cet événement.

Il signifie aussi, Faire un accord, une convention. Ils sont convenus de se trouver en tel lieu. Ils convinrent entre eux de faire telle chose. Convenez de vos faits. Convenir d' un arbitre, d' un article, du temps, du lieu. Convenir du prix de quelque chose.

CONVENIR

CONVENIR signifie également, en parlant Des choses, Être conforme, avoir du rapport. Cela convient à ce que vous disiez. La déposition du second témoin ne convient pas avec celle du premier. Leurs dépositions conviennent en tout.

CONVENIR

CONVENIR signifie encore, Être propre, sortable. (Dans ce sens et dans le suivant, il se conjugue avec l' auxiliaire Avoir, et s' emploie avec la préposition à.) Cette place, cet emploi lui aurait bien convenu. C' est un parti qui convient bien à votre fille. Il ne vous convient pas de parler si fièrement. Cela convient à sa position. Ce sont des plaisirs qui ne conviennent pas, qui conviennent mal à un homme de votre âge. Ces louanges ne me conviennent nullement. Ce style ne convient point au sujet que vous traitez. Dans cette proposition, l' attribut convient bien au sujet.

Il signifie, par extension, Plaire, agréer. Cette maison m' a convenu. Cette étoffe ne me convient pas. Ce domestique ne me convient pas. Son ton ne me convient point. Il ne me convient pas d' agir ainsi.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, comme verbe réciproque, en parlant De deux personnes entre lesquelles il existe des rapports d' état, de goûts, de caractère, etc. Ces deux hommes ne sauraient se convenir. Ce jeune homme et cette demoiselle se conviennent très-bien. Nos goûts, nos caractères, etc., se conviennent parfaitement.

CONVENIR

CONVENIR signifie aussi, Être expédient, être à propos. Dans ce sens, il ne s' emploie guère qu' impersonnellement. On délibéra longtemps sur ce qu' il convenait le plus de faire, ou d' aller aux ennemis, ou de les attendre.

CONVENU, UE. participe

CONVENU, UE. participe On dit passivement: Entre nous, c' est chose convenue. C' est chose convenue entre toutes les parties intéressées. Voilà qui est convenu.

CONVENTICULE. s. m.

CONVENTICULE. s. m. Petite assemblée. Il se prend toujours en mauvaise part, pour Assemblée secrète et illicite. Ce ne fut qu' un conventicule. Les conventicules sont défendus.

CONVENTION. s. f.

CONVENTION. s. f. Accord, pacte que deux ou plusieurs personnes font ensemble. Convention tacite, expresse, verbale, par écrit. Ils ont fait une convention entre eux, que celui... La convention était que... Je tiens la convention. Je m' en tiens à la convention.

Il se prend quelquefois pour Clause, condition. Faire des conventions. Voici quelles ont été nos conventions. Conventions spéciales.

En Jurispr., Conventions matrimoniales, ou absolument, Conventions, Les articles stipulés entre les époux par le contrat de mariage. Il se disait plus particulièrement autrefois Des articles accordés à une femme par son contrat de mariage, et de ce qui lui appartenait par la disposition des lois, ou de la coutume. Il ne lui était dû ni douaire ni conventions.

De convention, signifie adjectivement, Conventionnel, qui n' a de valeur, de sens, de réalité que par l' effet de certaines conventions. Signes de convention. Ces prétendus sages se firent des vertus de convention. Dans l' architecture, il y a des ornements de convention. Dans beaucoup de pièces de théâtre, les paysans parlent un langage de convention. La comédie italienne a plusieurs personnages de convention.

Monnaie de convention, Monnaie qui a cours dans plusieurs États, d' après une convention de leurs gouvernements.

CONVENTION. s. f.

CONVENTION. s. f. Il se dit de Certaines assemblées nationales formées pour établir une constitution, ou pour la changer, la modifier, etc. Pendant la révolution de 1688, le parlement d' Angleterre s' était constitué en convention. La constitution des États-Unis a été rédigée par une convention.

La convention nationale, ou simplement, La convention, Assemblée nationale qui se forma en France au mois de septembre 1792, et qui exerça tous les pouvoirs jusqu' en octobre 1795. Les décrets de la convention.

CONVENTIONNEL, ELLE. adj.

CONVENTIONNEL, ELLE. adj. Qui suppose convention, qui résulte d' une convention. Valeur conventionnelle. Préciput conventionnel.

Bail conventionnel, se disait autrefois d' Un bail fait du consentement libre des parties; par opposition à Bail judiciaire, qui se disait d' Un bail fait par autorité de justice, à la poursuite du commissaire aux saisies réelles.

CONVENTIONNEL. s. m.

CONVENTIONNEL. s. m. Membre de la convention nationale. Un conventionnel.

CONVENTIONNELLEMENT. adv.

CONVENTIONNELLEMENT. adv. Sous convention.

CONVENTUALITÉ. s. f.

CONVENTUALITÉ. s. f. L' état d' une maison religieuse où l' on vit sous une règle.

CONVENTUEL, ELLE. adj.

CONVENTUEL, ELLE. adj. Qui est du couvent, qui appartient au couvent.

Assemblée conventuelle, Assemblée composée de toute la communauté du couvent. Messe conventuelle, Messe où assiste toute la communauté des religieux. Mense conventuelle, Portion du revenu de l' abbaye qui appartient à la communauté des religieux. Le revenu des offices claustraux fut joint à la mense conventuelle.

Prieuré conventuel, Prieuré où il y a des religieux.

Religieux conventuels, ou simplement, Conventuels, Religieux qui ont droit de demeurer toujours dans le même couvent; à la différence de Ceux qui n' y sont que pour peu de temps, comme pendant la convocation d' un chapitre. Les religieux de dehors voulaient élire général un d' entre eux, mais les conventuels s' y opposèrent. Il se dit également, dans l' ordre de Saint-François, Des religieux qui n' ont pas embrassé la réforme des observantins.

CONVENTUELLEMENT. adv.

CONVENTUELLEMENT. adv. En communauté, selon les règles et l' usage de la société religieuse. Vivre conventuellement. Des religieux conventuellement assemblés.

CONVERGENCE. s. f.

CONVERGENCE. s. f. T. de Géom. et de Physiq. Disposition de deux ou de plusieurs lignes droites qui se dirigent vers un même point, soit qu' elles l' atteignent, soit qu' elles ne l' atteignent pas. La convergence de deux lignes. La convergence des rayons lumineux réfléchis par un miroir concave.

CONVERGENT, ENTE. adj.

CONVERGENT, ENTE. adj. T. de Géom. et de Physiq. Il se dit Des lignes droites qui se dirigent vers un même point, qui convergent. Lignes convergentes. Rayons convergents.

CONVERGER. v. n.

CONVERGER. v. n. T. de Géom. et de Physiq. Il se dit Des lignes droites dont les directions différentes tendent vers un seul et même point. Ces deux lignes convergent. Le foyer d' une lentille est le point vers lequel convergent les rayons lumineux qui la traversent.

CONVERS, ERSE. adj.

CONVERS, ERSE. adj. Il n' est guère usité que dans ces dénominations, Frère convers, soeur converse, qui se disent d' Un religieux ou d' une religieuse qui ne sont point du choeur et qui ne sont employés qu' aux oeuvres serviles du monastère.

CONVERSATION. s. f.

CONVERSATION. s. f. Entretien familier. Conversation agréable, douce, aisée, enjouée, badine, sérieuse, intéressante, instructive. Conversation ennuyeuse, sèche, aride. Entrer en conversation. Être en conversation. Lier conversation. Changer de conversation. Rompre, interrompre une conversation. Renouer conversation. Reprendre la conversation où elle en était. Relever la conversation. Se plaire à la conversation. Par forme, par manière de conversation. Cela est bon pour la conversation. Nous avons eu une longue conversation. La conversation tourna, tomba sur telle chose. La conversation commençait à languir, à mourir, il la réchauffa, la ranima, la soutint. Il fournit beaucoup à la conversation. Cette plaisanterie peut passer en conversation. Le ton, le langage de la conversation. Cela est du style de la conversation.

Être à la conversation, Y prendre part, ou simplement Écouter ce qui s' y dit. Voudriez-vous bien répéter ce que vous venez de dire? je n' étais pas à la conversation.

CONVERSATION

CONVERSATION se dit quelquefois de La manière de converser, de parler en conversation. Sa conversation est peu amusante. Il aime beaucoup votre conversation.

CONVERSE. adj. et s. f.

CONVERSE. adj. et s. f. T. de Logique. On dit qu' Une proposition est converse, est la converse d' une autre, lorsque de l' attribut de la première on fait le sujet de la seconde, et du sujet de la première, l' attribut de la seconde, sans que la proposition cesse d' être vraie. Cette proposition, Tout ce qui est matière est impénétrable, est converse, est la converse de celle-ci, Tout ce qui est impénétrable est matière.

CONVERSER. v. n.

CONVERSER. v. n. S' entretenir familièrement avec quelqu' un. Se plaire à converser avec les savants. Ils conversaient ensemble très-familièrement. Cet homme n' aime pas à converser.

Fig., Converser avec les livres, converser avec les morts, S' appliquer à la lecture, étudier les écrits des auteurs qui sont morts. Il aimait, dans sa solitude, à converser avec les grands hommes de l' antiquité.

CONVERSER

CONVERSER dans la Théorie militaire, Exécuter une conversion. Converser à droite, à gauche.

CONVERSION. s. f.

CONVERSION. s. f. Transmutation. La conversion des métaux.

CONVERSION

CONVERSION se dit aussi d' Un simple changement de forme. La conversion des écus en pièces de cinq francs. La conversion des espèces.

Il se dit également en parlant Des rentes qui, étant à un certain taux, sont mises à un autre plus bas ou plus élevé. La conversion des rentes.

CONVERSION

CONVERSION en termes de Jurisprudence, Changement d' un acte, d' une procédure en une autre. La conversion d' une obligation en rente. La conversion d' un procès civil en procès criminel. On disait de même autrefois: Conversion d' appel en opposition. Conversion de décret. Etc.

CONVERSION

CONVERSION en termes de Logique, Changement d' une proposition en sa converse.

En Médec., Conversion des maladies, Le changement, la transformation d' une maladie en une autre.

CONVERSION

CONVERSION dans la Théorie militaire, Mouvement par lequel le front d' une troupe change de direction, en tournant ou pivotant sur l' une de ses extrémités. Conversion de pied ferme. Conversion en marchant. Conversion à droite, à gauche. Quart de conversion. Le point de conversion.

CONVERSION

CONVERSION en Matière de religion et de morale, Changement de croyance, de sentiments et de moeurs, de mal en bien. Prier Dieu pour la conversion des infidèles, des hérétiques, des pécheurs. Demander à Dieu la conversion des âmes. Travailler à la conversion des pécheurs. La conversion de Constantin au christianisme. Ce jeune homme est devenu fort bon sujet; c' est une conversion que vous avez faite.

CONVERTIBLE. adj. des deux genres

CONVERTIBLE. adj. des deux genres Il se dit D' une chose qui peut être convertie en une autre, ou changée pour une autre. On a cru longtemps que certains métaux étaient convertibles en or. Des obligations convertibles en rentes. Ce billet est convertible en argent.

Il se dit, en Logique, D' une proposition qui peut devenir la converse d' une autre. Cette proposition est convertible en telle autre.

CONVERTIR. v. a.

CONVERTIR. v. a. Changer, transmuer, transformer une chose en une autre. Les alchimistes prétendaient convertir les métaux imparfaits en or. Aux noces de Cana, JÉSUS-CHRIST convertit l' eau en vin. Dans le mystère de l' eucharistie, le pain et le vin sont convertis au corps et au sang de JÉSUS-CHRIST. Un bon estomac convertit tout en bonne nourriture. Convertir une peine corporelle en peine pécuniaire. Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Le vin qui était au fond de ce tonneau s' est converti en vinaigre. Les aliments se convertissent en chyle dans notre estomac. Son amour se convertit en haine.

Il se dit aussi Du changement qui se fait de certaines choses dans le commerce, dans les affaires. Il a converti ses pierreries en vaisselle d' argent. Convertir une obligation en contrat de constitution. Les rentes sur les particuliers furent converties du denier dix-huit au denier vingt.

Il se dit figurément en Matière de religion et de morale, et signifie, Faire changer de croyance, de sentiments et de moeurs, de mal en bien. Convertir les païens, les idolâtres. Les convertir au christianisme. Convertir les hérétiques. Convertir les pécheurs.

Il s' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Ces peuples se sont convertis à la foi. Ce pécheur s' est converti. Il s' est converti dans sa dernière maladie.

Par extension et fam., Convertir quelqu' un, Le faire changer de résolution ou d' opinion sur quelque chose. J' ai fait tout ce que j' ai pu pour l' attirer à notre parti, mais il n' y a pas moyen de le convertir. Je l' ai converti. C' est un homme converti.

En Logique, Ces deux termes se convertissent, Ils peuvent se dire réciproquement l' un de l' autre. Étendue et Divisibilité sont deux termes qui se convertissent. On dit aussi que Deux propositions se convertissent, lorsque l' une est la converse de l' autre. Voyez CONVERSE.

CONVERTI, IE. participe

CONVERTI, IE. participe Un pécheur converti.

Il s' emploie aussi comme substantif, et signifie, Une personne convertie à la religion catholique. Il n' est guère usité que dans ces locutions. Un nouveau converti, une nouvelle convertie.

Fig. et fam., Vous prêchez un converti, Vous parlez pour convaincre un homme qui est de votre avis.

CONVERTISSEMENT. s. m.

CONVERTISSEMENT. s. m. Changement. Il n' est guère d' usage qu' en Matière d' affaires, et de fabrique de monnaie. Demander le convertissement d' une obligation en contrat de constitution. Le convertissement des espèces de monnaie.

CONVERTISSEUR. s. m.

CONVERTISSEUR. s. m. Celui qui réussit dans la conversion des âmes. Ce missionnaire était un grand convertisseur.

Il signifie également, Celui qui s' efforce de convertir les autres à sa religion. Il est familier dans les deux sens, et ne se dit guère que par plaisanterie.

CONVEXE. adj. des deux genres

CONVEXE. adj. des deux genres Il se dit, par opposition à Concave, D' une surface bombée sphériquement. Surface convexe. Un corps convexe. Un miroir, un verre convexe. On dit dans un sens analogue, Le côté convexe d' une ligne courbe, d' une parabole, d' une ellipse.

CONVEXITÉ. s. f.

CONVEXITÉ. s. f. La saillie, la surface bombée de ce qui est convexe. La convexité d' un globe, d' un miroir ardent. On dit dans un sens analogue. La convexité d' une ligne courbe.

CONVICTION. s. f.

CONVICTION. s. f. L' effet qu' une preuve évidente produit dans l' esprit; la certitude que l' on a de la vérité d' un fait, d' un principe. Être dans une entière conviction. Avoir une entière, une pleine conviction des vérités de la religion. Avoir l' intime conviction d' une chose. Agir par conviction. Une conviction profonde. L' évidence peut seule donner une véritable conviction.

Il se dit aussi de La preuve évidente et indubitable d' une vérité, d' un fait. On l' accuse de divers crimes, et on en a des convictions en main. En voici la conviction. On a trouvé dans ses papiers la conviction de son intelligence avec les ennemis. Ce qu' il a dit sans y penser, fournit une conviction contre lui. Ce sens commence à vieillir.

CONVIER. v. a.

CONVIER. v. a. Inviter à un festin, à une fête, à une cérémonie, etc. Convier à un repas, à un bal, à des noces. Un grand nombre de personnes avaient été conviées à la cérémonie. Je l' ai convié à dîner.

Il signifie, par extension, Engager à faire quelque chose. On l' a convié de faire telle chose, à faire telle chose. Ils furent conviés à s' y trouver. On nous convia de parler.

Il se dit figurément en parlant Des choses qui excitent à quelque action. Toutes ces choses vous y convient. Tout vous y convie. La gloire, la raison, votre devoir vous y convie. Le beau temps nous convie à la promenade.

CONVIÉ, ÉE. participe

CONVIÉ, ÉE. participe Il est très-souvent employé comme substantif; mais alors il ne se dit que de Ceux qui sont invités à un festin. Il a bien reçu, bien traité les conviés. Il n' était pas des conviés, du nombre des conviés.

CONVIVE. s. des deux genres

CONVIVE. s. des deux genres Celui ou celle qui se trouve à un repas avec d' autres. Tous les convives étaient de bonne humeur. Il était du nombre des convives. Nous avions de charmantes convives.

C' est un bon convive, se dit D' un homme agréable à table. On dit de même, C' est un joyeux, un agréable, un aimable, un charmant convive.

CONVOCATION. s. f.

CONVOCATION. s. f. Action de convoquer. La convocation d' une assemblée. La convocation des colléges électoraux. Ordonnance de convocation des chambres. Billet, lettre de convocation.

CONVOI. s. m.

CONVOI. s. m. La réunion des personnes qui accompagnent un corps mort qu' on porte à la sépulture avec les cérémonies funèbres. Un grand convoi. Un magnifique convoi. Aller au convoi. Assister au convoi. Être du convoi. Le convoi passera par tel endroit.

CONVOI

CONVOI en termes de Marine, se dit d' Une réunion plus ou moins grande de bâtiments de commerce naviguant sous l' escorte d' un ou de plusieurs vaisseaux de l' État. Nous avions trois frégates pour escorter notre convoi. Le convoi de Smyrne. Le convoi des Indes. On donne aussi le nom de Convoi à la force qui escorte.

CONVOI

CONVOI en termes de Guerre, se dit d' Une quantité de munitions, de vivres, etc., qu' on transporte dans un camp, dans une ville assiégée, etc. Préparer des convois. Le siége était fort avancé, mais il est entré un grand convoi dans la place. S' emparer des convois. L' escorte qui accompagne un convoi.

Ce convoi a été battu, L' escorte qui l' accompagnait a été défaite.

CONVOITABLE. adj. des deux genres

CONVOITABLE. adj. des deux genres Qui peut être convoité, qui est désirable. Un état convoitable. Il vieillit.

CONVOITER. v. a.

CONVOITER. v. a. Désirer avec avidité, avec une passion déréglée. Convoiter ardemment. Convoiter les richesses. Convoiter le bien d' autrui. Convoiter la femme de son prochain.

CONVOITÉ, ÉE. participe

CONVOITÉ, ÉE. participe

CONVOITEUX, EUSE. adj.

CONVOITEUX, EUSE. adj. Qui convoite. Être convoiteux de gloire, convoiteux d' honneurs, convoiteux de richesses, du bien d' autrui. Il vieillit.

CONVOITISE. s. f.

CONVOITISE. s. f. Désir immodéré, cupidité. Convoitise déréglée, effrénée. La convoitise des richesses, des honneurs. Regarder quelque chose d' un oeil de convoitise.

CONVOLER. v. n.

CONVOLER. v. n. Il n' est guère usité que dans cette phrase, Convoler en secondes noces, en troisièmes noces, etc., Se marier pour la seconde fois, pour la troisième fois, etc. On dit aussi, mais plus rarement, Convoler à un second mariage, etc.

Il se dit quelquefois absolument, pour Se remarier. Cette veuve ne sera pas longtemps sans convoler. Elle a convolé. Il est familier.

CONVOLUTÉ, ÉE. adj.

CONVOLUTÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties d' une plante qui sont roulées en cornet. Les feuilles du bananier, du balisier sont convolutées.

CONVOLVULUS. s. m.

CONVOLVULUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Botan. emprunté du latin, et synonyme de Liseron.

CONVOQUER. v. a.

CONVOQUER. v. a. Faire assembler, avertir ou ordonner de se réunir. Convoquer un concile. Convoquer les colléges électoraux. Convoquer les chambres. Les États qui furent convoqués à Blois. À Rome, c' était aux consuls qu' appartenait le droit de convoquer le sénat. La diète fut dûment, légalement, légitimement convoquée. La compagnie étant extraordinairement convoquée, etc. Convoquer le ban et l' arrière-ban. Les membres de l' assemblée ont été convoqués pour tel jour. On l' a convoqué pour l' assemblée des créanciers.

CONVOQUÉ, ÉE. participe

CONVOQUÉ, ÉE. participe

CONVOYER. v. a.

CONVOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Accompagner, escorter. Il n' est guère usité qu' en termes de Marine et de Guerre. Convoyer des navires marchands. Convoyer un train d' artillerie.

CONVOYÉ, ÉE. participe

CONVOYÉ, ÉE. participe

CONVOYEUR. s. m.

CONVOYEUR. s. m. Bâtiment qui en convoie d' autres. On dit aussi adjectivement, Bâtiment convoyeur.

CONVULSÉ, ÉE. adj.

CONVULSÉ, ÉE. adj. T. de Médec. Il se dit Des membres ou des muscles qui sont attaqués de convulsions. Membres, muscles convulsés.

CONVULSIF, IVE. adj.

CONVULSIF, IVE. adj. Qui se fait avec convulsion, qui est accompagné de convulsion. Mouvement convulsif. Pouls convulsif. Toux convulsive. Rire convulsif.

Il s' est dit quelquefois, en Médecine, De certains remèdes qui causent des convulsions. Remède convulsif.

CONVULSION. s. f.

CONVULSION. s. f. Mouvement irrégulier et involontaire des muscles, avec des secousses plus ou moins violentes. Grande, violente convulsion. Convulsion épileptique. Tomber en convulsion. Être en convulsion. Éprouver des convulsions. Être sujet à des convulsions. Avoir des convulsions. Il fut saisi d' horribles convulsions. Il mourut dans les convulsions.

Il se dit, par extension, Des mouvements violents causés par les passions. Les convulsions de la rage, du désespoir. La seule vue de cet homme lui donne des convulsions.

Il se dit également, au figuré, Des grands troubles qui agitent les États. Convulsions politiques. De longues convulsions ont agité cet empire.

CONVULSIONNAIRE. adj. et s. des deux genres

CONVULSIONNAIRE. adj. et s. des deux genres Qui a des convulsions. Il s' est dit, dans le siècle dernier, de Certains fanatiques auxquels l' exaltation religieuse causait des convulsions. Les convulsionnaires de Saint-Médard.

COOBLIGÉ. s. m.

COOBLIGÉ. s. m. Celui qui est obligé avec un ou plusieurs autres dans un contrat, dans une obligation. Il a été condamné à payer, sauf son recours sur ses coobligés, contre ses coobligés.

Défense d' attenter à sa personne, ses biens, ses cautions et ses coobligés. Formule dont on usait autrefois dans les arrêts rendus en faveur des débiteurs que la justice prenait sous sa protection.

COOPÉRATEUR, TRICE. s.

COOPÉRATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui opère avec quelqu' un. Il s' emploie surtout dans les Matières de piété. Les ministres de l' Église sont les coopérateurs de JÉSUS-CHRIST.

COOPÉRATION. s. f.

COOPÉRATION. s. f. Action de celui qui coopère. Sa coopération m' a été bien utile dans ce travail, dans cette entreprise. Dieu ne nous sauve qu' avec notre coopération.

COOPÉRER. v. n.

COOPÉRER. v. n. Opérer conjointement avec quelqu' un. Coopérer au succès d' un dessein, d' une entreprise. Coopérer à la conversion de quelqu' un. J' y ai coopéré avec lui. Je n' y ai point coopéré.

COOPTATION. s. f.

COOPTATION. s. f. Admission extraordinaire dans un corps, accompagnée de dispense. Il fut admis par cooptation dans l' université de Paris. Il est maintenant peu usité.

COOPTER. v. a.

COOPTER. v. a. Admettre quelqu' un dans un corps en le dispensant de quelqu' une des conditions nécessaires pour y entrer. L' université de Paris coopta Pierre Halley en 1641. Il est maintenant peu usité.

COOPTÉ, ÉE. participe

COOPTÉ, ÉE. participe

COORDINATION. s. f.

COORDINATION. s. f. Action de coordonner; État des choses qui sont coordonnées. Une habile coordination. La coordination de tous les êtres.

COORDONNER. v. a.

COORDONNER. v. a. Arranger certaines choses entre elles suivant les rapports qu' elles doivent ou peuvent avoir; les disposer convenablement pour un but, une fin. Le créateur a coordonné tous les êtres. Un système dont toutes les parties sont bien coordonnées entre elles.

COORDONNÉ, ÉE. participe

COORDONNÉ, ÉE. participe

COORDONNÉES

COORDONNÉES au pluriel, se dit substantivement, en Géométrie, Des abscisses et des ordonnées d' une courbe, considérées ensemble, et relativement les unes aux autres.

COPAHU. s. m.

COPAHU. s. m. Espèce de baume ou de térébenthine qu' on tire, par incision, d' un arbre du Brésil appelé Copayer, et qui est employée en médecine contre les maladies des voies urinaires. Baume de copahu. Térébenthine de copahu. Le copahu est purgatif.

COPAÏER. s. m.

COPAÏER. s. m. Voyez COPAYER.

COPAL. s. m.

COPAL. s. m. Gomme d' une odeur agréable qu' on tire par incision de plusieurs espèces d' arbres de la Nouvelle-Espagne. Le copal entre dans la composition du vernis. Gomme copal.

COPARTAGEANT, ANTE. adj. et s.

COPARTAGEANT, ANTE. adj. et s. Qui partage, qui est appelé à partager avec un ou plusieurs autres, une chose quelconque. Puissance copartageante. Héritier copartageant. Souches copartageantes. Donner à chacun des copartageants la part qui lui revient.

COPAYER. s. m.

COPAYER. s. m. (On prononce, et quelques-uns écrivent, Copaïer.) T. de Botan. Arbre fort élevé, de la famille des Légumineuses, qui croît dans les forêts du Brésil, et dont on retire la térébenthine de copahu.

COPEAU. s. m.

COPEAU. s. m. Éclat, morceau de bois que la hache, la doloire, le rabot ou quelque autre instrument tranchant fait tomber du bois qu' on abat ou qu' on met en oeuvre. Gros copeaux. Menus copeaux. Copeaux de hêtre. Brûler des copeaux.

Vin de copeau, Vin nouveau que l' on a fait passer sur des copeaux, c' est-à-dire, dans lequel on a fait tremper des copeaux pour l' éclaircir et le rendre plus prompt à boire.

COPECK. s. m.

COPECK. s. m. Voyez KOPECK.

COPERMUTANT. s. m.

COPERMUTANT. s. m. Chacun de ceux qui permutent ensemble leurs bénéfices, et en général de ceux qui prennent part à un échange.

COPHTE ou COPTE. s. m.

COPHTE ou COPTE. s. m. Nom qu' on donne aux chrétiens originaires d' Égypte, et qui sont la secte des jacobites ou eutychéens. On dit, adjectivement, Un moine cophte, les moines cophtes.

La langue cophte, ou simplement, Le cophte, L' ancienne langue des Égyptiens.

COPIE. s. f.

COPIE. s. f. Écrit fait d' après un autre. L' original et la copie. Fidèle copie. Copie exacte. Mauvaise copie. Copie collationnée à l' original. La copie d' un contrat, d' un exploit. La copie d' un manuscrit. Il y a chez les négociants un livre de copies de lettres. Donner copie. Prendre copie. Faire une copie. Tirer copie. Retenir copie. Garder copie. Vous n' avez que la copie de vos titres, et il en a les originaux. La pièce n' est pas si rare, il y en a cent copies. On en a distribué plusieurs copies.

Il se dit particulièrement, au Collége, Du devoir que l' écolier remet au professeur. Le professeur classe les copies suivant le degré de mérite des compositions.

Copie figurée, Copie d' une écriture, dans laquelle on reproduit avec exactitude la forme des caractères, la disposition des lignes, les ratures, etc. Les fac-simile sont des copies figurées.

COPIE

COPIE se dit aussi de L' imitation exacte de quelque ouvrage de peinture, de sculpture ou de gravure, quand elle n' est pas de la même main que l' original. Avoir des copies des meilleurs originaux, des meilleurs tableaux. Une copie tirée sur l' original. Copie de copie. Ce n' est pas un original, ce n' est qu' une copie. La copie ne le cède guère à l' original. Une copie de l' Hercule Farnèse. Une copie de la Vénus de Médicis. Une copie da Titien.

Il se dit quelquefois familièrement d' Un portrait, par opposition à La personne qui y est représentée. Si la copie vous plaît tant, que sera-ce de l' original!

Il se dit encore, dans les Arts du dessin et en Littérature, de Tout ouvrage dont l' idée, le plan, etc., sont empruntés d' un autre; et alors il se prend en mauvaise part. Cet édifice n' est qu' une copie mesquine de tel autre. Ce roman n' est qu' une pâle copie de tel ouvrage.

Il se dit également au figuré de Toute personne qui s' attache à en imiter une autre dans ses actions, dans ses gestes, dans ses manières, etc. Ce jeune homme est en tout la copie de son père. Cet acteur s' est fait la copie de tel autre.

Fam., C' est une mauvaise copie d' un fort bon original, se dit D' un homme qui ne réussit pas à en imiter un autre qui excelle dans son genre.

Fam., C' est un original sans copie, se dit D' un homme qui porte la singularité jusqu' au ridicule.

COPIE

COPIE en termes d' Imprimerie, se dit de L' écrit ou de l' imprimé d' après lequel on compose. Copie manuscrite. Copie imprimée. Le compositeur n' a pas assez de copie pour achever la feuille.

COPIER. v. a.

COPIER. v. a. Faire la copie d' un écrit. Copier fidèlement, exactement. Copiez-moi vite cette pièce. Copier un contrat, un exploit. Copier un écrit mot à mot. Copier un passage de quelque écrit. Copier de la musique.

Il signifie également, Imiter avec exactitude un tableau, une statue, etc. Copier un tableau. Copier une statue. Copier un bas-relief. Ce tableau est bien copié. Ce dôme, ce palais est copié sur tel bâtiment.

Il signifie aussi figurément, Imiter, exprimer par l' imitation, les actions, les gestes, les manières, etc., de quelqu' un. Ce jeune homme copie en tout son père, copie jusqu' aux défauts de son ami. Il s' attache à copier ce qu' il y a de meilleur dans son modèle.

Copier un auteur, un artiste, Tâcher d' imiter sa manière. Il se prend ordinairement en mauvaise part.

Copier la nature, Imiter la nature. Ce peintre a fidèlement copié la nature. Molière n' est si vrai, que parce qu' il a toujours copié la nature.

COPIER

COPIER signifie aussi, Contrefaire quelqu' un par dérision. Cet homme a un grand talent pour copier les gens.

COPIER

COPIER avec le pronom personnel, se dit D' un peintre qui se répète, qui n' est pas varié dans les attitudes, dans son ton; et, par extension, D' un auteur qui n' a point d' idées neuves, qui ne sait point varier les formes qu' il emploie. Ce peintre, cet écrivain a peu d invention, et il lui arrive souvent de se copier.

COPIÉ, ÉE. participe

COPIÉ, ÉE. participe

COPIEUSEMENT. adv.

COPIEUSEMENT. adv. Avec abondance, beaucoup. Boire copieusement. Manger copieusement. Uriner copieusement. Il n' est guère usité que dans ces sortes de phrases.

COPIEUX, EUSE. adj.

COPIEUX, EUSE. adj. Abondant. Faire un repas copieux. Faire une évacuation, une selle copieuse. Il n' est guère usité que dans ces sortes de phrases.

COPISTE. s. m.

COPISTE. s. m. Celui qui copie, en quelque genre que ce soit. Un bon, un excellent copiste. Un mauvais copiste. Copiste de musique. Ce n' est qu' un copiste. Un copiste ignorant. C' est une faute de copiste.

C' est un copiste, ce n' est qu' un copiste, se dit D' un peintre qui ne fait que copier les tableaux des autres.

COPISTE

COPISTE se dit quelquefois de Celui qui s' attache à imiter la manière d' un artiste, le style d' un auteur, etc.; et alors il se prend en mauvaise part. Dépourvu de génie, d' invention, il s' est fait le copiste de cet auteur, de ce peintre, etc. Cet auteur original a eu bien des émules, mais il n' a fait jusqu' à présent que de mauvais copistes. Un froid, un insipide copiste.

COPROPRIÉTAIRE. s. des deux genres

COPROPRIÉTAIRE. s. des deux genres Celui ou celle qui possède par indivis avec un autre, une maison, une terre, etc.

COPTE. s. m.

COPTE. s. m. Voyez COPHTE.

COPTER. v. a.

COPTER. v. a. Faire sonner une cloche en la frappant seulement d' un côté avec le battant. Copter la cloche.

COPTÉ, ÉE. participe

COPTÉ, ÉE. participe

COPULATIF, IVE. adj.

COPULATIF, IVE. adj. T. de Gram. Qui sert à lier. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Conjonction copulative. Et est une conjonction copulative.

Il s' emploie aussi comme substantif, au féminin. La copulative Et.

COPULATION. s. f.

COPULATION. s. f. Accouplement du mâle avec la femelle. Il se dit plus particulièrement de La conjonction de l' homme et de la femme, et se joint presque toujours avec l' adjectif Charnel. La copulation charnelle est défendue hors le mariage.

COPULE. s. f.

COPULE. s. f. T. de Logique. Il se dit Du mot qui lie le sujet d' une proposition avec l' attribut.

COQ. s. m.

COQ. s. m. (On prononce le Q.) Oiseau domestique qui est le mâle de la poule. Un bon coq. Un jeune coq. Un vieux coq. Crête de coq. Faire battre, faire jouter des coqs. Un combat de coqs. Le chant du coq. Au premier chant du coq. Plumes de coq.

Coq de bruyère ou des bois, Espèce de coq sauvage qui vit dans les bruyères.

Coq d' Inde (on ne prononce pas le Q), Le dindon, le mâle de la dinde. Coq faisan, Le faisan mâle. On appelle également Coq, Le mâle de la perdrix. Il ne faut tuer que les coqs.

Fam., Être rouge comme un coq, se dit D' une personne à qui une émotion subite fait monter le sang au visage.

Prov., Être comme un coq en pâte, Être dans son lit bien chaudement et bien couvert, de sorte que la tête seule paraisse. Il signifie d' une manière plus générale, Être dans une situation très-commode, très-agréable.

COQ

COQ se dit aussi de Cette figure de coq qu' on met sur la pointe des clochers des églises, et qui sert de girouette. Le coq de telle église. Le coq du clocher. Il faut voir où est tourné le coq, pour savoir de quel côté vient le vent.

COQ

COQ se dit encore, figurément et familièrement, d' Un homme qui est le plus riche, le plus considéré d' un village, d' une paroisse de campagne. C' est un coq de paroisse. C' est le coq du village. Il est le coq de son village.

En Botan., Coq-des-jardins, menthe de coq, ou herbe au coq, Plante corymbifère, dont l' odeur est agréable, et qui est employée en médecine. Crête-de-coq: voyez CRÊTE.

En Horlogerie, Le coq d' une montre, La pièce d' une montre qui couvre et maintient le balancier.

COQ. s. m.

COQ. s. m. T. de Marine. Il se dit, sur les grands bâtiments, de L' homme qui fait la cuisine de l' équipage.

Il se dit aussi, dans les Corderies, de L' ouvrier qui fait chauffer le goudron.

COQ-À-L' ÂNE. s. m.

COQ-À-L' ÂNE. s. m. Discours qui n' a point de suite, de liaison, de raison. Il m' a répondu par un coq-à-l' âne. Faire un coq-à-l' âne. Il fait toujours des coq-à-l' âne. Il est familier.

COQUE. s. f.

COQUE. s. f. Enveloppe extérieure de l' oeuf. Le poussin becquetait déjà la coque. Les poulets, les perdreaux, courent au sortir de la coque.

OEufs à la coque, OEufs cuits dans leur coque, et qu' on mange en y trempant des mouillettes.

Prov. et fig., Ne faire que sortir de la coque, Être encore très-jeune. Il ne fait que sortir de la coque, et il ose déjà se permettre de parler sur ces choses-là.

COQUE

COQUE se dit aussi de L' enveloppe ligneuse de la noix, de l' amande, etc. Coque de noix. Je n' en donnerais pas une coque de noix.

En termes de Marine, La coque d' un navire, Le corps d' un navire, abstraction faite du gréement et de la mâture.

Coques de perle, ou simplement Coques, Demi-perles qu' on réunit ordinairement deux à deux, de manière qu' elles imitent des perles entières.

COQUE

COQUE se dit également, en Botanique, de L' enveloppe de certains fruits ou de certaines semences. Les fruits de la coriandre, de l' anis, de la capucine, du géranium, etc., sont formés de coques.

Coque du Levant, Fruit d' un arbre des Indes, d' un brun noirâtre et de la grosseur d' un pois, qui a la propriété d' enivrer les poissons, de manière qu' on peut les pêcher à la main.

COQUE

COQUE se dit pareillement de L' enveloppe où se renferment le ver à soie et autres larves d' insectes qui filent. Ce ver à soie commence à faire sa coque.

COQUECIGRUE. s. f.

COQUECIGRUE. s. f. Baliverne, conte en l' air. Il nous vient conter des coquecigrues, des coquecigrues de mer. On dit dans un sens analogue, Raisonner comme une coquecigrue. Il est familier.

COQUELICOT. s. m.

COQUELICOT. s. m. Espèce de pavot. Le coquelicot rouge et simple croît parmi les blés. Sirop de coquelicot. On cultive dans les jardins des coquelicots doubles et de différentes couleurs.

COQUELOURDE. s. f.

COQUELOURDE. s. f. Nom vulgaire d' une espèce d' anémone.

Il se dit également, parmi les Jardiniers, d' Une autre plante qui sert à l' ornement des parterres.

COQUELUCHE. s. f.

COQUELUCHE. s. f. Capuchon. Il est vieux.

Fig. et fam., Être la coqueluche de la cour, de la ville, du quartier, etc., Y être fort en vogue. On dit de même, Il est la coqueluche de toutes les femmes, etc., Toutes les femmes sont coiffées de lui.

COQUELUCHE

COQUELUCHE se dit aussi d' Une maladie qui attaque principalement les enfants, et qui est caractérisée par une toux convulsive. La coqueluche est quelquefois épidémique. Il a eu la coqueluche. Il est malade de la coqueluche.

COQUELUCHON. s. m.

COQUELUCHON. s. m. Espèce de capuchon. Coqueluchon de moine. Porter un coqueluchon. Il ne se dit guère qu' en plaisantant.

COQUEMAR. s. m.

COQUEMAR. s. m. Espèce de pot de terre vernissé, ou de cuivre, ou d' étain, ou d' argent, etc., ayant une anse, et servant ordinairement à faire bouillir ou chauffer de l' eau, de la tisane ou d' autres liquides. Faire bouillir de l' eau, de la tisane dans un coquemar.

COQUERET. s. m.

COQUERET. s. m. T. de Botan. Genre de plantes, dont l' espèce la plus remarquable est l' Alkékenge, qui porte une baie légèrement aigrelette, renfermée dans une vésicule rougeâtre.

COQUERICO. s. m.

COQUERICO. s. m. Onomatopée par laquelle on désigne quelquefois Le chant du coq. Le coq chanta coquerico. Il est populaire.

COQUET, ETTE. adj.

COQUET, ETTE. adj. Qui a de la coquetterie, qui use de coquetterie. Il ne fut jamais d' homme si coquet. Il a l' esprit coquet, l' humeur coquette. Des manières coquettes. Une femme coquette, fort coquette.

Il s' emploie souvent comme substantif, surtout en parlant Des femmes. C' est une vraie coquette. Le manége d' une coquette. Une coquette fieffée. Une vieille coquette. Une franche coquette.

COQUETER. v. n.

COQUETER. v. n. Être coquet ou coquette, user de coquetterie. Il ne fait que coqueter. Elle ne pourra jamais s' empêcher de coqueter. Elle coquette tout le jour, avec tout le monde. Il est familier et peu usité.

COQUETIER. s. m.

COQUETIER. s. m. Marchand d' oeufs et de volailles en gros.

COQUETIER

COQUETIER se dit aussi d' Un petit ustensile de table, ordinairement en forme de verre à liqueur, dans lequel on met un oeuf, pour le manger à la coque. Un coquetier de buis, de porcelaine.

COQUETTERIE. s. f.

COQUETTERIE. s. f. Désir de plaire, d' attirer, d' engager. Il se dit surtout en parlant Des femmes qui cherchent à plaire par vanité. Cette jeune personne a déjà de la coquetterie. Cette femme a de nombreux adorateurs, sa coquetterie doit être satisfaite.

Il se dit aussi Des manières, des paroles employées à dessein de plaire, soit qu' on éprouve ou qu' on n' éprouve pas le sentiment que l' on veut inspirer. Ses manières ont bien de la coquetterie. Il n' y a eu entre eux que de la coquetterie. Il s' est laissé prendre aux coquetteries de cette femme. User de coquetterie. Dire des coquetteries. Faire des coquetteries à quelqu' un.

Il se dit, par extension, Des moyens qu' une personne emploie pour faire valoir ses avantages, en quelque genre que ce soit. Ce poëte lit ses vers avec une espèce de coquetterie. C' est par une sorte de coquetterie que les personnes qui ont une jolie voix se font prier pour chanter.

Il se dit aussi de Certaine manière de parler ou d' écrire. Sa conversation, son style a de la coquetterie.

COQUILLAGE. s. m.

COQUILLAGE. s. m. Petit animal qui habite dans une coquille. Sur les côtes de la mer, les pauvres gens se nourrissent en partie de coquillages. Toute cette côte est pleine de coquillages. Il y a des coquillages de mer, d' eau douce et de terre.

Il signifie aussi, Coquille. Le coquillage de la pourpre est beau, est rare. Coquillage doré, marqueté, etc. Des débris de coquillages. Une grotte de coquillages, ornée de coquillages. Coquillages fossiles.

COQUILLART. s. m.

COQUILLART. s. m. Il se dit, dans les Carrières, d' Un lit de pierres de taille parsemé de coquilles.

COQUILLE. s. f.

COQUILLE. s. f. Enveloppe dure et calcaire des mollusques testacés, tels que les limaçons, les moules, les pétoncles, etc. Les coquilles sont appelées univalves, bivalves ou multivalves, selon qu' elles sont d' une, de deux ou d' un plus grand nombre de pièces. Coquilles de terre. Coquilles d' eau douce. Coquilles de mer. La coquille d' un limaçon. Les mollusques à coquille. Belle coquille. Coquille dorée. Coquille à vis. Coquille turbinée. Coquille dentelée. Coquille de nacre. Amasser des coquilles. Ramasser des coquilles. Faire une collection de coquilles. Il est curieux en coquilles. Les pèlerins de Saint-Jacques en Galice, et ceux du mont Saint-Michel en Normandie, rapportaient des coquilles à leur chapeau. Des écharpes semées de coquilles. On ne dit ni Coquille de tortue, ni Coquille d' huître. Voyez ÉCAILLE.

Or de coquille, en coquilles, Sorte de pâte faite de miel et de feuilles d' or réduites en poudre, dont on se sert en peinture pour dorer, et qui se vend dans des coquilles.

Prov. et fig., Rentrer dans sa coquille, par allusion au limaçon, Se retirer d' une entreprise téméraire, abandonner un propos hasardé; se remettre à sa place, ou y être remis par l' effet de quelque menace.

Fig. et fam., Ne faire que sortir de la coquille, Être fort jeune et sans expérience.

Prov. et fig., À qui vendez-vous vos coquilles? à ceux qui viennent de Saint-Michel? ou simplement, À qui vendez-vous vos coquilles? À qui pensez-vous avoir affaire? Cela se dit Pour donner à entendre qu' on n' est pas dupe de la finesse de celui à qui l' on parle. On dit de même, Portez vos coquilles à d' autres, portez vos coquilles ailleurs.

Prov. et fig., Cet homme vend bien ses coquilles, il fait bien valoir ses coquilles, Il fait bien valoir sa marchandise, son travail. Il ne donne pas ses coquilles, Il sait tirer bon parti de ce qu' il vend, Il est peu généreux.

COQUILLE

COQUILLE se dit aussi, dans les Arts, de Certains objets auxquels on donne la forme d' une coquille ou d' une conque marine. Vase fait en coquille. On portait autrefois des gardes d' épée en coquille. Orner une voûte de coquilles. Le bassin de cette fontaine est une vaste coquille de marbre, de pierre, etc.

En Archit., Coquille d' escalier, Le dessous de l' assemblage des marches d' un escalier, ou l' intrados de la voûte rampante formée par cet assemblage.

COQUILLE

COQUILLE se dit pareillement Des coques d' oeufs, de noix, d' amandes, etc., principalement quand elles sont vides, rompues, cassées. Quand on a fini de manger un oeuf à la coque, l' usage est de briser la coquille.

COQUILLE

COQUILLE en termes d' Imprimerie, Lettre qui a été employée pour une autre dans la composition, et qu' il faut corriger. Faire des coquilles. Le correcteur a laissé bien des coquilles dans cette épreuve.

COQUILLE

COQUILLE en termes de Papeterie, Sorte de papier collé, dont la marque est une coquille. On dit aussi, adjectivement, Papier coquille.

COQUILLIER. s. m.

COQUILLIER. s. m. Collection de coquilles; Le lieu où on les rassemble.

COQUILLIER, IÈRE. adj.

COQUILLIER, IÈRE. adj. T. d' Hist, nat. Il se dit Des pierres qui contiennent des coquilles fossiles. Pierre coquillière. Marbre coquillier. Calcaire coquillier.

COQUIN, INE. s.

COQUIN, INE. s. T. d' injure et de mépris. Fripon, maraud, bélître. C' est un coquin, une coquine. Un tour de coquin. Un méchant coquin. Un grand coquin. Un vil coquin. C' est un coquin qui trahirait son meilleur ami pour le moindre intérêt. On l' a traité comme un coquin. On dit, par une sorte d' ironie, C' est un fameux coquin, un plaisant coquin.

Il se dit quelquefois pour Infâme et lâche. Il a fui comme un coquin.

Fam., Métier coquin, se dit d' Un emploi où l' on se plaît, parce qu' il n' y a presque rien à faire. Vie coquine, Vie douce, molle et fainéante à laquelle on s' accoutume. Dans ces locutions peu usitées, Coquin est adjectif.

COQUINE

COQUINE se dit, dans un sens particulier, tant adjectivement que substantivement, d' Une femme débauchée, d' Une femme qui trompe beaucoup d' amants. Cette femme est bien coquine. C' est une coquine.

COQUIN

COQUIN se dit quelquefois dans la colère, sans qu' on attache à ce mot un sens rigoureusement exact. Tais-toi, coquine! Mon coquin de domestique n' est pas encore de retour.

Il se dit encore, par plaisanterie, d' Un homme qui a ou qu' on suppose avoir quelque bonne fortune. Vous êtes un heureux coquin, un petit coquin.

Il se dit aussi quelquefois, par amitié, d' Un enfant vif et espiègle. C' est un aimable petit coquin.

COQUINERIE. s. f.

COQUINERIE. s. f. Action de coquin, de fripon. Il m' a fait une coquinerie du premier ordre.

Il signifie aussi, Le caractère du coquin, du fripon. Sa coquinerie est bien connue. Il est familier dans les deux sens.

COR. s. m.

COR. s. m. Sorte de durillon qui vient aux doigts des pieds. Avoir un cor aux pieds, à un doigt du pied. Couper un cor. Extirper les cors.

COR. s. m.

COR. s. m. Instrument à vent, courbé en spirale, et dont l' embouchure est conique. On se sert de cors, à la chasse, pour exciter les chiens, et pour donner certains signaux. Cor de chasse. Cor d' orchestre. Un grand cor. Un petit cor. Cor de cuivre. Cor d' argent. Emboucher le cor. Sonner du cor. Donner du cor. Jouer du cor. Au son du cor. La partie de cor dans une symphonie. Un solo de cor.

En termes de Vénerie, Chasser à cor et à cri, Chasser à grand bruit, avec le cor et les chiens. Il a le droit de chasser à cor et à cri dans telle forêt.

Fig. et fam., Vouloir, demander, poursuivre une chose à cor et à cri, Vouloir, demander, poursuivre une chose à toute force.

CORAIL. s. m.

CORAIL. s. m. Production marine, pierreuse et calcaire, qui a la forme d' un arbuste plus ou moins rameux, et qui sert d' habitation à certains polypes. La pêche du corail. Corail rouge. Corail pâle. Corail blanc. Corail noir. Branche de corail. Un chapelet de corail. Des bracelets de corail. Rouge comme corail. Corail en poudre.

Poétiq., Une bouche de corail, des lèvres de corail, Une belle bouche, une bouche fraîche et vermeille.

CORAIL

CORAIL fait au pluriel Coraux, qui se dit en parlant D' une collection de pièces de corail. Ce naturaliste a de beaux coraux, des coraux très-rares.

CORAILLEUR. s. m.

CORAILLEUR. s. m. Celui qui va à la pêche du corail. On dit aussi, adjectivement, Pêcheur corailleur, navire corailleur.

CORALLIN, INE. adj.

CORALLIN, INE. adj. Qui est rouge comme corail. On l' employait autrefois dans ces locutions poétiques, Une bouche coralline, des lèvres corallines. Il est vieux.

CORALLINE. s. f.

CORALLINE. s. f. Espèce de polypier, substance marine, pierreuse comme le corail, branchue et composée de petites pièces attachées les unes aux autres. La coralline est vermifuge. Sirop de coralline.

CORAN. s. m.

CORAN. s. m. Le livre qui contient la loi de Mahomet. Lire le Coran. Des passages du Coran. On dit aussi, Alcoran: voyez ce mot.

CORBEAU. s. m.

CORBEAU. s. m. Gros oiseau d' un plumage noir, qui est carnassier, et qui vit ordinairement de charognes. Gros corbeau. Noir comme un corbeau. Entendre croasser les corbeaux. Le croassement des corbeaux. Servir de pâture aux corbeaux. Les corbeaux font leurs nids sur les arbres les plus élevés. Dessiner avec une plume de corbeau.

Il se dit figurément Des gens qui, dans un temps de contagion, enlèvent les pestiférés, soit pour les porter à l' hôpital, soit pour les enterrer. Ce sens a vieilli.

CORBEAU

CORBEAU en termes d' Architecture, Grosse pierre ou pièce de bois mise en saillie, pour soutenir une poutre.

Corbeau de fer, Morceau de fer scellé dans la muraille, et qui sert à soutenir une pièce de bois sur laquelle portent les solives.

CORBEAU

CORBEAU en termes de Marine, Croc de fer pour accrocher les vaisseaux de l' ennemi. Il est vieux: on dit maintenant, Grappin d' abordage.

CORBEAU

CORBEAU en Astronomie, est Le nom d' une constellation de l' hémisphère méridional.

CORBEILLE. s. f.

CORBEILLE. s. f. Espèce de panier fait ordinairement d' osier. Une corbeille à mettre des fleurs. Une corbeille de fleurs. Une corbeille de fruits. Une corbeille couverte. Une corbeille découverte. Mettre des fruits dans une corbeille.

Il se dit absolument Des parures et des bijoux que l' époux futur envoie dans une corbeille à la personne qu' il doit épouser. Il a dépensé tant pour la corbeille. On dit de même, Une corbeille de mariage.

CORBEILLE

CORBEILLE se dit aussi, en Architecture, en Sculpture et en Jardinage, de Certains ornements en forme de corbeille.

CORBILLARD. s. m.

CORBILLARD. s. m. Nom que l' on donnait autrefois à un grand bateau établi pour aller de Paris à Corbeil.

Il se dit de Certains grands carrosses dont on se sert chez les princes pour voiturer les gens de leur suite.

Il se dit plus communément aujourd' hui d' Une espèce de char dans lequel on transporte les morts au lieu de leur sépulture. Mettre un cercueil sur le corbillard, dans le corbillard. Les chevaux qui traînent un corbillard.

CORBILLAT. s. m.

CORBILLAT. s. m. Le petit du corbeau.

CORBILLON. s. m.

CORBILLON. s. m. Espèce de petite corbeille. Le corbillon du pain bénit. Mettre la main dans le corbillon. Le corbillon d' un pâtissier. Un corbillon d' oublies.

Prov. et fig., Changement de corbillon fait appétit de pain bénit, Il y a une sorte de plaisir dans le changement. On dit dans le même sens, Changement de corbillon fait trouver le pain bon.

CORBILLON

CORBILLON se dit aussi d' Une espèce de jeu où les joueurs sont obligés de répondre en rimant en On. Jouer au corbillon.

CORBIN. s. m.

CORBIN. s. m. Corbeau. En ce sens, il est vieux, et n' est plus usité que dans ces locutions, Bec-de-corbin, bec-à-corbin, qui se disent en général, dans les Arts, de Ce qui est courbé et terminé en pointe. Canne à bec-de-corbin ou en bec-à-corbin, ou simplement, Bec-de-corbin, Canne dont la poignée a cette forme. Nez en bec-à-corbin.

Bec-de-corbin, s' est dit autrefois d' Une espèce de hallebarde armée d' un crochet, que portait une compagnie particulière des gardes du roi, composée de cent gentilshommes. Gentilhomme à bec-de-corbin. Un des cent gentilshommes au bec-de-corbin. On appelait aussi Ces sortes de gardes Les becs-de-corbin. La compagnie des becs-de-corbin ne servait que dans les grandes cérémonies.

CORCELET. s. m.

CORCELET. s. m. Voyez CORSELET.

CORDAGE. s. m.

CORDAGE. s. m. Dénomination générique de toutes les cordes qui servent au gréement et à la manoeuvre des navires. Cordages d' un vaisseau. Avoir des cordages de rechange. Magasin de cordages. Gros cordage. Menu cordage. Cordage blanc. Cordage goudronné. Cordage de chanvre. Cordage de coton. Ce cordage n' est pas assez fort. Le canon donna dans les cordages, coupa les cordages.

Il se dit également Des cordes qu' on emploie à des trains d' artillerie, ou à des machines. Il faut bien du cordage dans un équipage d' artillerie. Les cordages qui servent au jeu d' une machine.

CORDAGE

CORDAGE se dit aussi de La manière de mesurer le bois qu' on appelle Bois de corde. Le bois est bon, mais on vous a trompé au cordage. Le cordage est bon. Le cordage est mauvais.

CORDE. s. f.

CORDE. s. f. Tortis fait ordinairement de chanvre et quelquefois de coton, de laine, de soie, d' écorce d' arbres, de poil, de crin, de jonc, et d' autres matières pliantes et flexibles. Grosse corde. Petite corde. Corde menue. Corde déliée. Longue corde. Corde à trois cordons. Filer, tordre une corde. Attacher, serrer avec une corde. Cela était pendu à une corde, lié d' une corde. Un prisonnier lié, garrotté de cordes. Tendre une corde. Étendre du linge sur une corde, sur des cordes. Corde à puits. Pont de corde. Soulier de corde. Échelle de corde. Couper la corde d' un bateau, d' une cloche.

Mettre une chose en corde, Lui donner la forme d' une corde.

Tabac en corde, Tabac qui est ou qui a été cordé.

Prov. et fig., Vous verrez beau jeu si la corde ne rompt, Vous verrez des choses fort surprenantes dans telle affaire, dans telle entreprise, si les moyens dont on se sert pour y réussir ne manquent pas.

Fig. et fam., Tirer sur la même corde, S' entendre, agir de concert pour un intérêt commun.

Corde de jeu de paume, Grosse corde qui est tendue au milieu d' un jeu de paume, et qui est garnie de filets jusqu' en bas, de manière à arrêter la balle qui ne passe pas par-dessus. Dans ce sens, on dit: Mettre sous la corde. Friser la corde. Mettre argent sous corde.

Fig. et fam., Cette affaire a passé à fleur de corde, Il s' en est peu fallu qu' elle ne manquât.

Fig. et fam., Il a frisé la corde, se dit De quelqu' un qui a été bien près de perdre son procès, de succomber à une maladie, ou en général de tomber dans quelque malheur. (Voyez plus bas un autre sens de cette phrase.)

Corde d' estrapade, Corde avec laquelle on guindait ceux qui étaient condamnés à avoir l' estrapade. Dans ce sens, on disait, Donner trois coups de corde à quelqu' un, Le guinder trois fois en haut, et le laisser aller de toute sa pesanteur à un pied près de terre.

CORDE

CORDE se dit aussi d' Un gros câble tendu en l' air, et attaché par les deux bouts, sur lequel certains bateleurs dansent. Danser sur la corde, sur la corde roide. Aller voir les danseurs de corde.

Fig. et fam., Danser sur la corde, Être engagé dans une affaire hasardeuse, se trouver dans une situation embarrassante, incertaine, où l' on court risque à tout moment de succomber.

CORDE

CORDE se prend quelquefois pour Le supplice de la potence. Cela mérite la corde. Il a échappé la corde. C' est un homme échappe de la corde.

Fig. et fam., Il a frisé la corde, se disait autrefois Pour faire entendre qu' un homme avait été bien près d' être condamné à être pendu, ou que c' était un fripon qui méritait la corde.

Fig. et fam., Filer sa corde, Faire des actions qui peuvent mener au gibet.

Fig. et fam., Mettre la corde au cou à quelqu' un, Le mettre en danger d' être pendu; ou, dans un sens plus général, Être cause de sa ruine, de sa perte. La trop grande indulgence de son père lui a mis la corde au cou. On dit de même, Se mettre la corde au cou.

Prov. et fig., Il ne faut point parler de corde dans la maison d' un pendu, Il ne faut pas parler de certaines choses qui peuvent être reprochées à ceux devant qui l' on parle.

Prov. et fig., Il a de la corde de pendu dans sa poche, se dit D' un homme qui gagne beaucoup, qui gagne toujours au jeu, ou qui se tire heureusement des entreprises les plus hasardeuses.

Un homme de sac et de corde, Un scélérat, un filou, un mauvais garnement. Ce sont des gens de sac et de corde.

Fam., Le fouet et la corde en sont dehors, se dit en parlant D' une affaire dangereuse, mais où il n' y a point de peine afflictive à craindre.

La corde au cou, Avec une corde autour du cou. Il a fait amende honorable la corde au cou. Ils se présentèrent au vainqueur pieds nus et la corde au cou.

Fig., Se rendre la corde au cou, venir la corde au cou, Se mettre sans aucune condition à la merci du vainqueur, du prince, du supérieur. Ces assiégés se rendirent la corde au cou.

CORDE

CORDE se dit encore Du tortis de chanvre, de crin, ou d' autres matières, dont on garnit les arcs et les arbalètes pour les bander. Mettre une corde à un arc. Changer une corde. Tendre la corde. Bander la corde. La corde était trop bandée, elle rompit. Il ne faut pas tenir la corde si tendue.

Prov. et fig., Avoir deux cordes à son arc, plusieurs cordes, plus d' une corde à son arc, Avoir plusieurs moyens pour parvenir à son but, à ses fins.

En Horlogerie, Corde de montre, Corde de boyau qu' on mettait autrefois aux montres, et qui servait à tendre le grand ressort. Cette montre est au bout de sa corde, elle a filé toute sa corde.

CORDE

CORDE se dit également Des cordelettes, des fils de boyau ou de métal, etc., que l' on tend sur certains instruments de musique, et que l' on fait résonner avec les doigts, ou avec un archet, ou avec des touches, etc. La lyre, la harpe, la guitare, la mandoline, le violon, l' alto, la basse, la contre-basse, le clavecin, l' épinette, le forte-piano, etc., sont des instruments de musique à cordes, des instruments à cordes. Corde de boyau, ou Corde à boyau. Corde de métal. Corde d' acier. Corde de cuivre. Corde de soie recouverte de laiton. Corde de guitare. Corde de harpe. Corde de violon. Corde de piano. La grosse corde, etc. Paquet de cordes. Corde de Naples. Corde fausse, sourde. Les cordes noueuses et écorchées ne sauraient servir. Hausser, baisser une corde. Détendre les cordes d' une guitare. Pincer la corde. Toucher délicatement la corde. Il pince bien les cordes. Il attaque bien la corde. Il a un jeu fort expressif, il fait parler les cordes.

Flatter la corde, La toucher doucement, avec délicatesse.

Fig. et fam., Toucher la grosse corde, Parler de ce qu' il y a de principal et de plus essentiel dans une affaire. Vous avez touché la grosse corde.

Fig. et fam., Toucher la corde sensible, Parler de ce qui intéresse le plus vivement une personne, de ce qui lui fait le plus de peine ou de plaisir.

Fig. et fam., Ne touchez pas cette corde, c' est une corde qu' il ne faut pas toucher, il ne faut pas toucher cette corde-là, se dit Pour faire entendre qu' il ne faut pas parler de telle chose, soit parce qu' on s' exposerait à quelque danger, soit parce qu' on pourrait blesser ou affliger quelqu' un. Ne touchez pas cette corde-là, vous compromettriez vos intérêts. On ne peut toucher cette corde sans réveiller en lui de tristes souvenirs.

CORDE

CORDE signifie par extension, en termes de Musique, Note, son. La quinte a cinq cordes. On le dit très-souvent en parlant De la voix. La voix de ce chanteur est belle dans les cordes élevées. Cette actrice a de belles cordes dans le bas.

Il signifie aussi quelquefois, Accord. Corde fondamentale.

CORDE

CORDE signifie en outre, La tension d' un muscle, causée par ulcère, inflammation, etc. Il avait mal à la jambe, au bras, et il y sentait une corde qui le tirait. Ce sens a vieilli.

En termes d' Art vétérinaire, Corde de farcin, Tension que le farcin cause aux parties qui en sont attaquées.

CORDE

CORDE en termes de Géométrie, Portion de ligne droite traversant un cercle et terminée à sa circonférence, comme la corde d' un arc véritable se termine aux extrémités de sa courbure. Toute corde partage le cercle en deux parties, égales ou inégales en surface, qui se nomment Segments.

CORDE

CORDE se dit aussi Des fils dont le drap est tissu. Ce drap a la corde bien fine, a la corde bien grosse. Brûlez ce drap, si vous en voulez voir la corde. Son habit est tout pelé, il montre la corde, il est usé jusqu' à la corde.

Fig. et fam., Cet homme montre la corde, Il fait voir qu' il en est aux expédients, à ses dernières ressources.

Fig. et fam., Cela montre la corde, C' est une finesse grossière et facile à découvrir. Cela est usé jusqu' à la corde, se dit D' une ruse, d' une plaisanterie, d' un argument, etc., qui ont été si souvent employés, que tout le monde les connaît.

CORDE

CORDE se dit encore d' Une certaine quantité de bois à brûler, qu' on mesurait autrefois avec une corde, et qui équivaut à deux voies de bois. Cent cordes de bois. Bois de corde, Bois neuf.

CORDEAU. s. m.

CORDEAU. s. m. Petite corde. Il se dit le plus ordinairement de La petite corde dont se servent les maçons, les jardiniers, les ingénieurs, pour tracer des lignes droites, pour aligner. Des allées tirées au cordeau. Aligner une muraille au cordeau. Tracer un travail, un fort avec le cordeau. Placer, faire conduire le cordeau. Tenir le cordeau. Tel ingénieur tenait le cordeau à l' ouverture de la tranchée.

CORDELER. v. a.

CORDELER. v. a. Tordre en forme de corde. Cordeler des cheveux.

CORDELÉ, ÉE. participe

CORDELÉ, ÉE. participe

CORDELETTE. s. f.

CORDELETTE. s. f. Petite corde. Un gros câble garni de cordelettes par le bout. Un paquet de cordelettes.

CORDELIER. s. m.

CORDELIER. s. m. Il s' est dit, en France, de Ceux des religieux de Saint-François qu' on nomme autrement Les frères mineurs. Couvent de cordeliers. Cordelier conventuel. Cordelier de l' Observance, ou Cordelier observantin. Il se fit cordelier. Les cordeliers sont ainsi appelés, à cause de la corde à noeuds qu' ils portent en ceinture.

Fig. et fam., Avoir la conscience large comme la manche d' un cordelier, ou simplement, Avoir la conscience large, Être peu scrupuleux sur la probité, le devoir.

Fig. et fam., Être gris comme un cordelier, se dit D' un homme ivre, par une mauvaise équivoque fondée sur ce qu' anciennement les cordeliers étaient vêtus de gris.

Prov. et fig., Parler latin devant les cordeliers, Parler avec assurance d' une chose qu' on sait mal, devant des gens qui la savent très-bien.

Prov. et fig., Aller sur la haquenée, sur la mule des cordeliers, Aller à pied un bâton à la main.

CORDELIÈRE. s. f.

CORDELIÈRE. s. f. Corde à plusieurs noeuds. Il n' est guère usité qu' en termes de Blason. La reine Anne de Bretagne entoura son écu d' une cordelière.

Il s' est dit aussi d' Une petite tresse à plusieurs noeuds, que les femmes portaient au cou.

CORDELIÈRE

CORDELIÈRE en termes d' Architecture, Baguette sculptée en forme de corde.

CORDELLE. s. f.

CORDELLE. s. f. Corde de moyenne grosseur dont on se sert pour le halage des bâtiments, des bateaux. Haler à la cordelle.

CORDER. v. a.

CORDER. v. a. Mettre en corde. Corder du chanvre. Le gros chanvre ne se corde pas si bien que le chanvre délié.

Corder du tabac, Mettre du tabac en corde, en roulant et tordant ensemble les feuilles.

CORDER

CORDER signifie aussi, Affermir l' enveloppe d' un ballot, les ais d' une caisse, etc., en les entourant d' une corde fortement serrée. Corder un ballot, une malle.

Corder du bois, Le mesurer à la corde, ou à la membrure. Corder du bois neuf. Corder du bois flotté. Le bois tortu ne se corde pas si bien que l' autre. On ne corde pas le bois de compte.

CORDÉ, ÉE. participe

CORDÉ, ÉE. participe Voie de bois mal cordée.

CORDERIE. s. f.

CORDERIE. s. f. Lieu, atelier où l' on fait de la corde, des cordages. Une corderie couverte. Une corderie découverte. Une longue corderie. Ce port de mer a une très-belle corderie.

Il se dit aussi de L' art de faire des cordes. L' art de la corderie est fort utile.

CORDIAL, ALE. adj.

CORDIAL, ALE. adj. Propre à conforter le coeur. Breuvage cordial. Potion cordiale. Le vin vieux est cordial. C' est un remède cordial.

Il est quelquefois substantif, au masculin. Un bon cordial. De bons cordiaux.

CORDIAL

CORDIAL signifie au figure, Qui est plein d' une véritable affection. C' est un ami cordial. C' est un homme franc et cordial. Elle est très-cordiale.

Il signifie également, Qui vient du fond du coeur, ou Qui exprime une affection véritable. Affection cordiale. Des manières cordiales. Un ton un langage cordial. Son accueil fut très-cordial. Dans ces deux derniers sens, il ne s' emploie jamais au masculin pluriel.

CORDIALEMENT. adv.

CORDIALEMENT. adv. De tout son coeur, affectueusement, d' une manière cordiale. Je vous aime cordialement. Il m' a parlé cordialement et en ami. Ils s' embrassèrent cordialement. Vivre cordialement avec ses parents, avec ses voisins.

Haïr quelqu' un cordialement, Le haïr de grand coeur, et avec une sorte de plaisir.

CORDIALITÉ. s. f.

CORDIALITÉ. s. f. Affection tendre et sincère. Grande cordialité. Parler, procéder avec cordialité. Il nous accueillit avec beaucoup de cordialité.

CORDIER. s. m.

CORDIER. s. m. Artisan dont le métier est de faire de la corde, des cordes.

CORDIFORME. adj. des deux genres

CORDIFORME. adj. des deux genres T. de Botan. Qui a la forme d' un coeur. Feuilles cordiformes.

CORDON. s. m.

CORDON. s. m. Une des petites cordes dont une plus grosse corde est composée. Une corde à trois cordons. Filer les cordons d' une corde. Le cordon n' est pas assez tors.

Il se dit aussi d' Une petite corde ou d' une petite tresse ronde ou plate, faite de fil, de soie, de coton, etc. Cordon de fil. Cordon de coton. Cordon de soie. Cordon rond. Cordon plat. Petit cordon. Gros cordon.

Il se dit, par extension, de Ce qui sert à lier, à attacher, à tirer ou à pendre certaines choses. Lier avec un cordon. Nouer avec un cordon. Cordon de sonnette. Cordon de montre. Cordons de souliers. Les cordons d' une bourse.

Fig. et fam., Tenir les cordons de la bourse, Avoir le maniement de l' argent. Délier les cordons de la bourse, Payer, donner quelque somme.

Cordon de chapeau, ou simplement, Cordon, Le ruban, le tissu, etc., dont on entoure et dont on serre la forme d' un chapeau, pour le tenir en état, ou seulement pour l' orner.

Prov., Il n' est pas digne de dénouer les cordons des souliers d' un tel, Il lui est fort inférieur en mérite.

CORDON

CORDON se dit absolument de La petite corde au moyen de laquelle un portier ouvre à ceux qui veulent entrer ou sortir. Demander le cordon. Tirez le cordon, s' il vous plaît; et plus ordinairement, par ellipse, Le cordon, s' il vous plaît.

Il se dit aussi Du lacet de soie dont on se sert, en Turquie, pour étrangler les personnages éminents dont le sultan veut se défaire. Le Grand Seigneur a envoyé le cordon à tel pacha.

CORDON

CORDON se dit encore d' Un large ruban, en parlant des ordres de chevalerie. Porter les cordons de plusieurs ordres. Avoir plusieurs cordons. Être bardé de cordons. Le grand cordon de la Légion d' honneur.

Cordon bleu, Ruban large, moiré et bleu, auquel était attachée la croix de l' ordre du Saint-Esprit. Le roi lui donna le cordon bleu. Il portait le cordon bleu. On le dit aussi Des chevaliers du Saint-Esprit. Il était cordon bleu. Il se trouva dans cette assemblée quatre ou cinq cordons bleus. Le roi ne fit pas de cordons bleus cette année-là.

Cordon bleu, se dit, figurément et par plaisanterie, d' Une cuisinière très-habile.

Cordon rouge, Ruban large, moiré et couleur de feu, auquel est attachée la croix de commandeur de l' ordre de Saint-Louis. Le roi donna le cordon rouge à trois maréchaux de camp. On le dit également Des commandeurs de l' ordre de Saint-Louis. Il était cordon rouge.

Cordon noir, Ruban large, moiré et noir, auquel était attachée la croix de l' ordre de Saint-Michel. Il reçut le cordon noir.

CORDON

CORDON se dit également de La petite cordelette bénite que portent les membres de certaines confréries. Le cordon de Saint-François d' Assise, de Saint-François de Paule. Il était de lu confrérie du Cordon.

CORDON

CORDON en termes d' Anatomie, se dit de Certaines parties qui ont de la ressemblance avec une petite corde. Cordon spermatique. Cordon nerveux.

Cordon ombilical, Le lien qui attache l' enfant au placenta par le nombril. Il se dit également, en Botanique, Du filet qui attache la graine au placenta.

CORDON

CORDON se dit aussi d' Une grosse moulure qui règne tout autour d' une muraille ou d' un bâtiment, ou le long d' une corniche dans un appartement, etc. Un bastion revêtu jusqu' au cordon. Cordon uni. Ce cordon est orné de fleurs, de feuillages, etc.

En termes de Jardinage, Cordon de gazon, Bande de gazon qui règne le long de quelque plate-bande.

CORDON

CORDON se dit en outre Du petit bord façonné qui est autour d' une pièce de monnaie. Le cordon de cette pièce d' or a été rogné.

CORDON

CORDON se dit quelquefois aussi d' Une rangée, d' une file de plusieurs choses placées les unes à côté des autres. L' illumination du jardin était fort brillante, des cordons de verres de couleur régnaient le long de toutes les allées.

En termes de Guerre, Cordon de troupes, ou simplement, Cordon, Suite de postes garnis de troupes, qui sont à portée de communiquer entre eux. La peste s' étant déclarée dans les provinces voisines, on établit un cordon, un cordon sanitaire, pour empêcher les communications.

CORDONNER. v. a.

CORDONNER. v. a. Tortiller en forme de cordon. Cordonner de la filasse de chanvre, de lin. Cordonner de la soie. Etc.

Cordonner des cheveux, Entourer d' un ruban des cheveux qui sont tortillés.

CORDONNÉ, ÉE. participe

CORDONNÉ, ÉE. participe

CORDONNERIE. s. f.

CORDONNERIE. s. f. Le métier de cordonnier. Il n' entend rien en cordonnerie. Atelier de cordonnerie.

Il se dit aussi Du lieu où l' on vend des souliers, des bottes. Acheter des souliers à la cordonnerie. Ce sens a vieilli.

Il se dit également Du lieu où se confectionnent, où sont déposées les chaussures, dans les colléges, etc. Aller à la cordonnerie.

CORDONNET. s. m.

CORDONNET. s. m. Petit cordon, tresse, petit ruban, pour attacher ou pour enfiler quelque chose. Cordonnet pour mettre à des chemises, à des rabats. Faire passer du cordonnet duns une coulisse. Du cordonnet pour enfiler des chapelets. Un paquet, une pièce de cordonnet.

CORDONNET

CORDONNET en termes de Monnayage, se dit de La marque qui est empreinte sur la tranche des pièces d' or et d' argent.

CORDONNIER. s. m.

CORDONNIER. s. m. Artisan dont le métier est de faire des souliers, bottes, pantoufles, et autres pareilles chaussures. Maître cordonnier. Bon cordonnier. Cordonnier qui chausse bien. Cordonnier pour homme. Cordonnier pour femme.

Prov. et fig., Les cordonniers sont les plus mal chaussés, On néglige ordinairement les avantages qu' on est le plus à portée de se procurer par son état, par sa position, etc.

CORÉE. s. m.

CORÉE. s. m. Voyez CHORÉE.

CORELIGIONNAIRE. s. des deux genres

CORELIGIONNAIRE. s. des deux genres Celui qui professe la même religion que certains autres. Il défendit les intérêts de ses coreligionnaires.

CORIACE. adj. des deux genres

CORIACE. adj. des deux genres Qui est dur comme du cuir. Il se dit surtout D' une viande dure, difficile à mâcher. Ce boeuf est coriace. La chair de cet animal est très-coriace.

Il se dit figurément et familièrement Des personnes, et signifie, Avare, dur, difficile, dont on a de la peine à tirer quelque chose. C' est un homme coriace. Il est très-coriace.

CORIACÉ, ÉE. adj.

CORIACÉ, ÉE. adj. Il se dit Des substances dont la consistance approche de celle du cuir. Il est peu usité.

CORIAMBE. s. m.

CORIAMBE. s. m. Voyez CHORIAMBE.

CORIANDRE. s. f.

CORIANDRE. s. f. Plante ombellifère dont les semences ont une odeur de punaise lorsqu' elles sont fraîches, et un goût très-agréable lorsqu' on les a fait sécher. De bonne coriandre. Des dragées de coriandre, ou absolument, De la coriandre. La coriandre est employée en médecine comme tonique, excitante et carminative.

CORINTHIEN, ENNE. adj.

CORINTHIEN, ENNE. adj. Il désigne Celui des cinq ordres d' architecture qui, par sa proportion et sa décoration, présente l' idée de la plus grande richesse. L' ordre corinthien convient aux temples.

Il se dit également Des différentes parties de l' architecture qui appartiennent à cet ordre. Chapiteau corinthien. Base, corniche, moulures corinthiennes.

CORIS. s. m.

CORIS. s. m. Voyez CAURIS.

CORME. s. f.

CORME. s. f. Fruit acide et fait à peu près en forme de petite poire, qui croît sur le cormier ou sorbier domestique. On l' appelle aussi Sorbe. Les cormes servent, dans quelques campagnes, à préparer une boisson vineuse analogue au poiré.

CORMIER. s. m.

CORMIER. s. m. Nom vulgaire du sorbier domestique, que l' on appelle aussi, simplement, Sorbier. Le bois de cormier est fort dur.

CORMORAN. s. m.

CORMORAN. s. m. Espèce d' oiseau aquatique, qui a le cou fort long, les jambes fort hautes, et qui vit ordinairement de poisson. En Chine, on se sert des cormorans pour pêcher.

CORNAC. s. m.

CORNAC. s. m. Celui qui est chargé de soigner et de conduire un éléphant

CORNAGE. s. m.

CORNAGE. s. m. T. d' Art vétérinaire. Bruit que font entendre en respirant certains chevaux, lorsqu' ils courent ou trottent avec vitesse. Un cheval atteint de cornage.

CORNALINE. s. f.

CORNALINE. s. f. Pierre précieuse rouge et un peu transparente. Tête gravée sur une cornaline. Cachet de cornaline. Il y a des cornalines de plusieurs couleurs. Cornaline sanguine. Cornaline de vieille roche.

CORNARD. adj. et s. m.

CORNARD. adj. et s. m. Terme d' injure, qui se dit De celui dont la femme s' est abandonnée à un autre. Il est bas.

CORNE. s. f.

CORNE. s. f. Partie dure qui sort de la tête de quelques animaux, et qui leur sert de défense. Grande corne. Petite corne. Corne lisse ou lissée. Corne raboteuse, aiguë, pointue. Corne émoussée. Corne plate, torse, recourbée, cannelée, recoquillée, tortillée. Les animaux qui ont des cornes, qui portent cornes, qui sont armés de cornes. Un jeune taureau a qui les cornes viennent, à qui les cornes poussent. Corne de taureau, de vache, de bélier, de daim, de licorne, de narval, etc. Un taureau qui donne, qui frappe de la corne, qui est dangereux de la corne. Scier les cornes à un taureau, lui rembourrer les cornes. Le taureau l' enleva sur ses cornes. Le bélier heurte de ses cornes. Être blessé d' un coup de corne. Prendre, saisir, attacher une bête par les cornes. Des ouvrages faits de corne. Tabatière de corne. Un peigne de corne. Une lanterne de corne. Un couteau emmanché de corne, dont le manche est de corne. On dit aussi, Les cornes du diable.

Bêtes à cornes, se dit seulement Des boeufs, des vaches et des chèvres, par opposition Aux brebis et aux moutons. Un troupeau de bêtes à cornes.

En termes d' Art vétérinaire, Donner un coup de corne à un cheval, Saigner un cheval au palais, avec le bout d' une corne de cerf ou de chevreuil.

Fig. et fam., Attaquer le taureau, la bête par les cornes, prendre le boeuf par les cornes, Entamer une affaire par le côté le plus difficile.

Fig. et fam., Montrer les cornes, Se mettre en état de se défendre.

Prov. et fig., Il mangerait le diable et ses cornes, se dit D' un grand mangeur.

Prov. et fig., Les cornes lui en sont venues à la tête, se dit D' un homme qui a été fort surpris de quelque chose d' inopiné.

Fig. et fam., Porter les cornes, avoir des cornes, se dit D' un mari dont la femme est infidèle.

Fam., Faire les cornes à quelqu' un, Faire par dérision avec deux doigts un signe qui représente les cornes. Il lui fit les cornes.

Corne d' abondance, ou Corne d' Amalthée, Corne qu' on représente pleine de toutes sortes de fruits et de fleurs, et que la Fable suppose avoir été arrachée ou de la tête d' Acheloos, lorsque, transformé en taureau, il fut vaincu par Hercule, ou de celle de la chèvre Amalthée, qui avait nourri Jupiter. La corne d' abondance est l' attribut ordinaire des divinités bienfaisantes, est le symbole du commerce, de l' agriculture, etc. Le fronton de l' édifice était orné de cornes d' abondance.

Corne de cerf, Le bois du cerf, lorsqu' il est employé dans les arts. Un couteau emmanché de corne de cerf. De la raclure de corne de cerf. De la gelée de corne de cerf.

Corne-de-cerf, en Botanique, est Le nom de diverses plantes, et particulièrement d' Une plante crucifère dont les feuilles sont divisées à peu près comme le bois du cerf.

En termes d' Artillerie, Corne d' amorce, Corne de boeuf dans laquelle on met le pulvérin qui sert à amorcer les bouches à feu.

En Hist. nat., Cornes d' Ammon, Genre de coquilles fossiles qui ressemblent à des cornes de bélier, et qu' on nomme plus ordinairement Ammonites.

CORNE

CORNE se dit aussi d' Un instrument à vent ou cornet rustique dont se servent les vachers, et qui est ordinairement fait d' une corne.

CORNE

CORNE se dit encore de La moitié d' une corne coupée dans sa longueur, et taillée de manière qu' on peut s' en servir pour relever le quartier d' un soulier étroit. Apportez-moi la corne, pour chausser mes souliers.

CORNE

CORNE se dit, par analogie, de Certaines pointes que les limaçons, quelques serpents et quelques insectes portent sur la tête. Les limaçons montrent leurs cornes, resserrent leurs cornes. Les cerfs-volants ont des cornes.

Il se dit, par extension, Des pointes, des angles saillants que présentent certains objets. Les cornes d' un croissant. Chapeau à cornes. On appelait cornes les crêtes dont étaient surmontés les anciens bonnets carrés. Bonnet à trois cornes, à quatre cornes. Les cornes d' un autel antique.

Faire une corne à un livre, à un feuillet, etc., Plier le coin, l' angle d' un feuillet, dans un livre, pour marquer l' endroit qu' on veut retrouver. On dit de même, Faire une corne à une carte, etc.

En termes de Fortification, Ouvrage à cornes, Ouvrage avancé hors du corps de la place, et qui consiste en une courtine et en deux demi-bastions.

En termes de Marine, Corne d' artimon, Sorte de vergue qui embrasse l' arrière du mât d' artimon par une entaille en croissant faite à son gros bout, et qui porte la voile d' artimon.

CORNE

CORNE en termes d' Anatomie, se dit de Certaines parties du corps humain qui ressemblent à des cornes. Les cornes de la matrice, du larynx. Corne d' Ammon. Etc.

CORNE

CORNE signifie aussi, La partie dure qui est au pied du cheval, du mulet, de l' âne, etc. Dans ce sens, il ne se dit qu' au singulier. Ce cheval est difficile à ferrer, il a la corne mauvaise. Il a la corne bonne, la corne ferme, dure, molle, sujette à s' éclater. Telle chose fait venir, fait croître la corne, endurcit, ramollit la corne.

CORNÉ, ÉE. adj.

CORNÉ, ÉE. adj. Qui est de la nature de la corne, ou qui a l' apparence de la corne. Il ne s' emploie guère que dans le langage scientifique. Substance dure et cornée.

En Anat., Tissu corne, Celui qui forme les ongles.

CORNÉE. s. f.

CORNÉE. s. f. T. d' Anat. La première des tuniques de l' oeil, qu' on nomme vulgairement Le blanc de l' oeil. La cornée est offensée.

CORNÉENNE. s. f.

CORNÉENNE. s. f. T. de Géologie. Substance pierreuse qui fait la base des diverses roches mélangées.

CORNEILLE. s. f.

CORNEILLE. s. f. Oiseau noir comme un corbeau, mais de moindre grosseur. Jeune corneille. Une bande de corneilles. Le cri de la corneille. Le vol de la corneille.

Corneille emmantelée, Sorte de corneille qui a une partie du corps noir, et le reste grisâtre.

Fig. et fam., Bayer aux corneilles, S' amuser à regarder en l' air niaisement.

Prov., fig. et pop., Y aller de cul et de tête comme une corneille qui abat des noix, S' employer avec ardeur et sans précaution pour faire réussir quelque chose.

Fig. et fam., C' est la corneille d' Ésope, ou C' est la corneille de la fable, se dit D' un auteur qui a fait un ouvrage composé de plusieurs morceaux pris dans d' autres ouvrages.

CORNEMUSE. s. f.

CORNEMUSE. s. f. Sorte d' instrument de musique à vent, composé de deux tuyaux, et d' une peau de mouton, qu' on enfle par le moyen du premier tuyau appelé Porte-vent. La cornemuse est un instrument villageois. Jouer de la cornemuse. Enfler une cornemuse. Les sons de la cornemuse.

CORNER. v. a.

CORNER. v. a. Sonner d' un cornet ou d' une corne. Le vacher a corné dès le matin. J' ai entendu corner dans les bois.

Il ne fait que corner, se dit, par dérision, D' un homme qui sonne mal du cor, ou D' un homme qui importune le voisinage en donnant du cor.

CORNER

CORNER signifie aussi, Parler dans un cornet, pour se faire entendre à un sourd.

Fig. et fam., Corner aux oreilles de quelqu' un, Parler continuellement d' une chose à quelqu' un, dans le dessein de la lui persuader. Il a obtenu cela de lui, il l' a déterminé à cela, à force de lui corner aux oreilles.

Fig. et fam., Corner quelque chose partout, Le publier avec importunité. Il ne fait que corner cela partout. Il a corné cette nouvelle par toute la ville.

CORNER

CORNER se dit encore Des oreilles, lorsqu' on y éprouve un bourdonnement. Les oreilles me cornent.

Fig. et fam., Les oreilles vous cornent, se dit À quelqu' un qui croit entendre ce qu' on ne lui dit pas, ou un bruit qui n' est pas réel.

Fig. et fam., Les oreilles ont bien dû vous corner, Nous avons beaucoup parlé de vous, nous avons souvent parlé de vous en votre absence.

CORNÉ, ÉE. participe

CORNÉ, ÉE. participe

CORNET. s. m.

CORNET. s. m. Petit cor, ou petite trompe. Grand cornet. Petit cornet. Cornet de cuivre, d' argent, etc. Cornet de postillon. Cornet de vacher.

Cornet à bouquin, Sorte de trompe recourbée, qui est faite ordinairement d' une corne. Jouer du cornet à bouquin. Un joueur de cornet à bouquin.

Cornet acoustique, ou simplement, Cornet, Petit instrument en forme d' entonnoir ou de cor, dont un sourd met le petit bout dans son oreille pour entendre plus facilement. Il est si sourd, qu' il n' entend qu' avec un cornet.

CORNET

CORNET se dit aussi d' Un morceau de papier roulé en forme de cornet, de manière à pouvoir contenir quelque chose. Un cornet de papier. Faire des cornets. Un cornet de tabac, de dragées.

Il se dit pareillement d' Une espèce d' oublie à laquelle on donne la même forme. Manger des cornets.

Il se dit également, en termes d' Anatomie, de Certaines lames osseuses très-minces, roulées en forme de cornet, et qui sont dans les fosses nasales.

CORNET

CORNET se dit aussi d' Une espèce de petit vase de corne, d' ivoire ou de cuir, dans lequel on agite les dés, à certains jeux, avant de les jeter sur le tapis. Mettre les dés dans le cornet. Jeter les dés avec le cornet.

Il se dit encore de La partie de l' écritoire dans laquelle on met de l' encre. Cornet de cuivre. Cornet de plomb. Mettre de l' encre dans le cornet. Un cornet d' encre.

Il se dit, en Histoire naturelle, d' Un mollusque du genre des Sèches, qu' on nomme autrement Calmar.

CORNETTE. s. f.

CORNETTE. s. f. Sorte de coiffure dont les femmes se servent dans leur déshabillé. Cornette à dentelle. Cornette de nuit. Elle était en cornette.

CORNETTE

CORNETTE se dit aussi d' Une longue et large bande de taffetas, que les conseillers au parlement portaient autrefois au cou, comme marque d' honneur, et que François Ier accorda aux professeurs du collége royal de Paris.

CORNETTE

CORNETTE en termes de Marine, Sorte de long pavillon à deux pointes ou cornes, qui est la marque distinctive du capitaine de frégate, du lieutenant de vaisseau ou de frégate, commandant une division de trois bâtiments au moins. La cornette se hisse à la tête d' un mât comme une flamme.

CORNETTE

CORNETTE se disait pareillement autrefois de L' étendard d' une compagnie de cavalerie ou de chevau-légers; et par extension, mais plus rarement, de La troupe même.

Cornette blanche, Le premier régiment de cavalerie de France, qui était le régiment du colonel général de la cavalerie. Il était lieutenant, il était capitaine dans la cornette blanche. La cornette blanche eut ordre de marcher.

CORNETTE

CORNETTE s' emploie aussi comme substantif masculin, et signifie, L' officier d' une compagnie de cavalerie ou de dragons, qui était chargé de porter l' étendard. Cornette du mestre de camp de la cavalerie. Il était le plus ancien cornette du régiment.

Il s' est dit également d' Un officier de certains corps de la maison du roi, mais qui ne portait point l' étendard. Il était cornette dans la première compagnie des mousquetaires.

Il se disait aussi de L' emploi de cornette dans la maison du roi; et, en ce sens, il est féminin. Acheter une cornette dans les chevau-légers.

CORNEUR. s. m.

CORNEUR. s. m. Celui qui corne. Il est familier.

En termes d' Art vétérinaire, Cheval corneur, Cheval qui fait entendre en respirant une espèce de sifflement. Dans cette locution, Corneur est adjectif.

CORNICHE. s. f.

CORNICHE. s. f. Partie essentielle de l' architecture, composée de moulures en saillie l' une au-dessus de l' autre: elle sert de couronnement à toute sorte d' ouvrages, principalement dans les ordres d' architecture, où elle est placée sur la frise de l' entablement. Corniche dorique, ionique, corinthienne. La corniche du palais, de la maison.

Il se dit aussi de Tout ornement saillant qui règne au-dessous d' un plafond, au-dessus des portes, des armoires, etc. Corniche de plâtre, de marbre, de bois, etc.

CORNICHON. s. m.

CORNICHON. s. m. Petite corne. Les cornichons d' un chevreau.

CORNICHON

CORNICHON se dit aussi Des petits concombres propres à confire dans le vinaigre. Une salade de cornichons. Confire des cornichons.

CORNIER. adj.

CORNIER. adj. Qui est à la corne ou à l' angle de quelque chose. Il se dit particulièrement Des pilastres, des poteaux qui sont à l' encoignure d' un bâtiment, et Des gros arbres qui marquent les bornes des ventes et des coupes de bois. Pilastre cornier. Poteau cornier. Pied cornier.

CORNIÈRE. s. f.

CORNIÈRE. s. f. Canal de tuiles ou de plomb, qui est à la jointure de deux pentes de toit et qui en reçoit les eaux. Il est aussi adjectif. Une jointure cornière.

CORNIÈRES. s. f. pl.

CORNIÈRES. s. f. pl. Équerres de fer qui sont attachées aux angles du marbre d' une presse d' imprimerie, et qui servent à maintenir la forme.

CORNILLAS. s. m.

CORNILLAS. s. m. Le petit d' une corneille.

CORNOUILLE. s. f.

CORNOUILLE. s. f. Le fruit du cornouiller.

CORNOUILLER. s. m.

CORNOUILLER. s. m. Arbre dont le bois est très-dur, et qui porte un fruit rouge de la forme et de la grosseur d' une olive. Cornouiller mâle. Cornouiller femelle.

CORNU, UE. adj.

CORNU, UE. adj. Qui a des cornes. Bête cornue. Satyre cornu.

Il se dit, figurément, De certaines choses qui ont plusieurs angles, plusieurs pointes. Cette pièce de terre est cornue. Un pain cornu.

Prov. et fig., À mal enfourner, on fait les pains cornus, Le mauvais succès d' une affaire, d' une entreprise, vient ordinairement de ce qu' on s' y est mal pris d' abord.

Fig. et fam., Raisons cornues, raisonnements cornus, Mauvaises raisons, raisonnements qui ne concluent pas. Visions cornues, Idées folles, extravagantes.

CORNUE. s. f.

CORNUE. s. f. Vaisseau distillatoire, de verre, de terre ou de métal, renflé, arrondi et se terminant à sa partie supérieure par un tuyau recourbé que l' on nomme Col. Le ventre ou la panse d' une cornue. Le col d' une cornue. La cornue sert, en chimie, à distiller, à dissoudre et à décomposer les corps.

COROLLAIRE. s. m.

COROLLAIRE. s. m. T. didactique. Ce qu' on ajoute par surabondance, afin de fortifier encore les raisons dont on s' est servi pour prouver une proposition. À ce qui a été dit, on peut ajouter pour corollaire, comme corollaire...

Il se dit, en Mathématique, d' Une conséquence qui découle de quelque proposition déjà démontrée, et dont la déduction n' exige pas de démonstration spéciale, n' ayant besoin que d' être énoncée pour être établie évidemment.

COROLLE. s. f.

COROLLE. s. f. T. de Botan. La partie d' une fleur complète qui enveloppe immédiatement les organes de la fécondation, et qui est ordinairement colorée. Les pétales d' une corolle. Corolle monopétale. Corolle polypétale. Le limbe, la gorge, le fond d' une corolle. Corolle régulière. Corolle irrégulière. Corolle caduque. Corolle papilionacée, campanulée, etc.

CORONAIRE. adj.

CORONAIRE. adj. T. d' Anat. Il se dit De deux artères qui prennent leur origine de l' aorte, et qui portent le sang dans le coeur. Artère coronaire.

CORONAL, ALE. adj.

CORONAL, ALE. adj. T. d' Anat. Il s' emploie principalement dans cette dénomination, L' os coronal, ou substantivement, Le coronal, L' os qui forme la partie antérieure du crâne ou le front, d' où il est aussi nommé Frontal. On dit également, Fosses coronales, suture coronale, etc.

CORONER. s. m.

CORONER. s. m. (On fait sentir l' R finale. ) Nom qu' on donne, en Angleterre, à un officier de justice chargé de faire, au nom de la couronne et avec l' assistance d' un jury, des informations sur les causes de toute espèce de mort violente.

CORONILLE. s. f.

CORONILLE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes légumineuses, contenant un assez grand nombre d' espèces, dont plusieurs sont cultivées dans les jardins d' agrément. Dans les coronilles, les fleurs sont ordinairement disposées en couronne.

CORONOÏDE. adj. f.

CORONOÏDE. adj. f. T. d' Anat. Il se dit De deux apophyses qui ont quelque ressemblance avec le bec d' une corneille. Apophyse coronoïde.

CORPORAL. s. m.

CORPORAL. s. m. T. du Culte catholique. Linge bénit que le prêtre étend sur l' autel pour mettre le calice dessus, et ensuite l' hostie. Blanchir, empeser les corporaux.

CORPORATION. s. f.

CORPORATION. s. f. Association autorisée par la puissance publique, et formée de plusieurs personnes qui vivent sous une police commune relativement à leur profession. Les arts et métiers forment, dans quelques pays, des corporations distinctes. Les membres d' une corporation. Entrer dans une corporation. Les statuts d' une corporation. On dit dans un sens analogue, Corporation religieuse.

CORPOREL, ELLE. adj.

CORPOREL, ELLE. adj. Qui a un corps. Dieu n' est point corporel. Les êtres corporels.

Il signifie aussi, Qui appartient au corps, qui concerne le corps. Plaisir corporel. Vous ne songez qu' aux choses corporelles. Peine corporelle. Punition corporelle.

CORPORELLEMENT. adv.

CORPORELLEMENT. adv. D' une manière corporelle, qui a rapport au corps. Punir corporellement.

Il est aussi opposé à Spirituellement. Manger, recevoir le corps de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST réellement et corporellement.

CORPORIFIER. v. a.

CORPORIFIER. v. a. T. didactique. Donner, supposer un corps à ce qui n' en a point. Il y a eu des hérétiques qui corporifiaient les anges.

Il signifie aussi, Mettre, fixer en corps les parties éparses d' une substance. Corporifier des globules de mercure. Ce verbe est peu usité.

CORPORIFIÉ, ÉE. participe

CORPORIFIÉ, ÉE. participe

CORPS. s. m.

CORPS. s. m. Portion de matière qui forme un tout individuel et distinct. Tout corps a trois dimensions, longueur, largeur, et profondeur. Corps solide. Corps naturel. Corps physique. Corps simple. Corps mixte. Corps vivant. Corps composé. Corps organique. Corps inorganique. Corps aérien, léger, pesant, diaphane, transparent, opaque, compacte, dense, spongieux. Corps sphérique. Les corps célestes. Les corps sublunaires. Les corps élémentaires. Le mélange des corps. Les corps ne peuvent se pénétrer les uns les autres. L' impénétrabilité des corps. L' extension des corps. Les corps sont corruptibles. Les êtres ayant corps, qui ont corps, qui ont un corps, qui n' ont point de corps.

Fig., Prendre l' ombre pour le corps, Prendre l' apparence pour la réalité.

Prov., L' envie suit la vertu, le talent, le génie, etc., comme l' ombre suit le corps.

En Chirur., Corps étranger. Voyez ÉTRANGER.

CORPS

CORPS signifie aussi, dans un sens particulier, La partie matérielle d' un être animé, et principalement de l' homme. Corps vivant. Le corps de l' homme. Le corps humain. Le corps d' un animal. Les diverses parties du corps. Les membres du corps. L' intérieur du corps.

Il se dit souvent, dans ce sens, par opposition à Esprit, âme, etc. L' homme est composé de corps et d' âme, du corps et de l' âme. L' âme est attachée, est unie au corps. Quand l' âme est détachée, séparée du corps, est sortie du corps. Quand l' âme abandonne le corps. L' esprit et le corps.

Il se dit aussi par rapport à la taille et à la conformation. Le corps de cet homme, de cet animal est singulièrement conformé. Corps bien formé, bien proportionné. Un petit corps. Il tient le corps droit. Un beau corps. Un vilain corps. Un corps malbâti.

Il se dit également par rapport à la santé, aux diverses impressions ou altérations que le corps peut éprouver. Bon corps. Cette viande nourrit bien, elle fait bon corps. Corps bien constitué, mal constitué. Corps fluet, délicat, faible, atténué, exténué, cacochyme, perclus. Corps vigoureux, robuste, replet. Il a le corps tout entrepris. C' est un mauvais corps. Les maladies qui attaquent le corps humain. J' ai le corps brisé, moulu. Macérer son corps. Traiter durement, traiter délicatement son corps. Il éprouvait des douleurs par tout le corps. Il avait le corps tout enflé. Il a vingt plaies sur le corps. Une voiture lui a passé sur le corps.

Il se dit encore par rapport aux mouvements, aux exercices. Corps souple, agile. Il porte bien son corps. Il porte son corps de travers. Les mouvements du corps. Les exercices du corps. Il est si agile, qu' il fait de son corps ce qu' il veut.

Il se dit aussi par rapport à la lutte, aux combats. Prendre, saisir au corps son adversaire. Il lui fit un rempart de son corps. Il le couvrit de son corps. Ils se sont pris corps à corps. Ils luttaient corps à corps. Je le combattrai corps à corps. Nous nous verrons corps à corps.

Corps mort, ou simplement Corps, Cadavre, corps privé de vie. Il ne se dit qu' en parlant Du corps humain. La campagne était toute couverte, toute jonchée de corps morts. Ensevelir les corps. Mettre, porter un corps en terre. Enterrer, inhumer un corps. Le corps fut exposé. Jeter de l' eau bénite sur le corps. Dire un service sur le corps. Le corps fut porté en tel lieu. Suivre, accompagner le corps. Le corps fut mis en dépôt dans telle chapelle. Ouvrir un corps. Embaumer un corps. Disséquer un corps. Faire l' anatomie d' un corps. Procéder à la levée d' un corps. La résurrection des corps.

Corps mort, se dit figurément, en termes de Marine, de Tout objet établi sur le rivage, ou sur le fond d' une rade, pour l' amarrage des navires: c' est ordinairement une très-grosse ancre borgne avec une chaîne ou un câble, dont le bout est porté par un bateau ou par une caisse flottante. L' ancre du corps mort. La chaîne, le câble du corps mort.

Les phrases suivantes se rapportent à ces diverses acceptions du mot Corps.

Prov., Gagner sa vie, gagner son pain, manger son pain à la sueur de son corps, En travaillant, en se donnant beaucoup de peine. Ce sont de pauvres gens qui gagnent leur vie à la sueur de leur corps.

Fam. et par exagérat., Se tuer le corps et l' âme, Se donner beaucoup de peine. Il se dit plus ordinairement De ceux qui travaillent sans beaucoup de fruit. Il s' est tué le corps et l' âme pour amasser de quoi vivre.

Se donner à quelqu' un de corps et d' âme, Se dévouer entièrement à lui.

Prov. et fig., C' est un corps sans âme, se dit D' une compagnie, d' un parti, d' une armée sans chef, ou dont le chef n' est pas capable de l' être. Une armée sans chef est un corps sans âme.

Fig. et pop., Tant que l' âme me battra dans le corps, Tant que je vivrai.

Fam., Faire bon marché de son corps, Exposer facilement sa vie aux dangers.

Fam., Faire folie de son corps, se dit quelquefois D' une fille qui se livre au libertinage.

Prov. et fig., Avoir le diable au corps, Être méchant, furieux. Il querelle et bat tout le monde, il a le diable au corps. On le dit quelquefois, par étonnement, en parlant D' un homme qui montre beaucoup d' adresse, de courage, de force, de talent ou d' esprit. Je ne sais où il prend tout ce qu' il dit, tout ce qu' il fait est prodigieux, je crois qu' il a le diable au corps, il faut qu' il ait le diable au corps. On le dit quelquefois, dans le premier sens, en parlant Des animaux. Ce cheval a le diable au corps.

Fam., C' est un pauvre corps, se dit D' un homme qui n' a ni esprit ni vigueur. Le pauvre corps!

Pop., C' est un drôle de corps, un plaisant corps, se dit D' un homme plaisant, facétieux.

Pop., Cet homme n' est pas traître à son corps, Il ne s' épargne rien, il ne se refuse point les commodités de la vie.

Prov. et fig., Faire corps neuf, se dit Quand après une longue maladie la santé se rétablit, et que le corps semble être renouvelé. Il se dit aussi Des chevaux qu' on a mis aux herbes. Ce cheval a fait corps neuf.

Fig. et fam., Il a un corps de fer, c' est un corps de fer, se dit D' un homme robuste et qui résiste aux plus grandes fatigues.

Prendre du corps, Prendre de l' embonpoint.

Fig. et fam., Tomber rudement sur le corps à quelqu' un, Dire de quelqu' un des choses désobligeantes, soit en sa présence, soit en son absence.

Fam., À corps perdu, Avec impétuosité, sans songer à se ménager. Se jeter à corps perdu sur quelqu' un. Il se jeta à corps perdu dans la mêlée, dans le danger. On l' emploie quelquefois au figuré. Il se jette à corps perdu dans les entreprises les plus hasardeuses.

À son corps défendant, En repoussant une attaque. Il a tué l' agresseur à son corps défendant. On l' emploie plus communément au figuré, dans le langage familier; et alors il signifie, Malgré soi, à regret, avec répugnance. Si j' y ai consenti, c' a bien été à mon corps défendant. Croyez qu' il ne fera cela qu' à son corps défendant.

À bras-le-corps, se dit Lorsqu' on saisit une personne au moyen du bras ou des deux bras passés autour du corps. Il le saisit à bras-le-corps et l' enleva de terre. Prendre, tenir, porter quelqu' un à bras-le-corps.

Corps glorieux, se dit en parlant De l' état où seront les corps des bienheureux après la résurrection. On le dit, abusivement et familièrement, d' Une personne qui est long-temps sans éprouver certains besoins corporels. C' est un corps glorieux. Il n' est pas corps glorieux.

Corps-saint, Le corps, le cadavre d' un saint. On trouva dans cette église plusieurs corps-saints.

Prov., Enlever un homme comme un corps-saint, L' enlever de vive force, promptement, sans qu' il ait le temps ni le moyen de résister.

CORPS

CORPS se dit aussi en parlant Du sacrement de l' eucharistie. Le corps et le sang de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST sont contenus sous les espèces du pain et du vin. Recevoir le corps de Notre-Seigneur.

CORPS

CORPS se dit quelquefois, dans un sens particulier, de La personne du roi. Il y avait autrefois des gardes du corps. Le carrosse du corps. Le cocher du corps.

Il se dit encore Des personnes considérées par opposition Aux biens, aux marchandises, etc. Il a perdu le corps et les biens. Un vaisseau qui a péri corps et biens. Confiscation de corps et de biens. Il veut s' y obliger corps et biens. Séparation de corps et de biens.

Il se dit aussi Des personnes considérées comme sujettes à être emprisonnées par ordre de justice. Les juges ont ordonné qu' il serait pris au corps, saisi au corps, appréhendé au corps. Ils avaient décerné contre lui prise de corps, donné un décret de prise de corps. Ils l' ont condamné par corps au payement de cette somme. Condamnation par corps. Contrainte par corps. On dit quelquefois substantivement, Le par-corps. Craindre le par-corps.

Répondre de quelqu' un corps pour corps, En répondre comme de soi-même. Je connais sa probité, je répondrais de lui corps pour corps.

CORPS

CORPS désigne quelquefois seulement, La partie du corps humain qui est entre le cou et les hanches, et qui est comme le tronc. Il a le corps bien fait, mais les jambes un peu trop courtes. Il a le corps long, le corps tout de travers. Il a le corps et les membres bien proportionnés.

Il se prend, dans un sens encore plus restreint, pour La capacité de cette partie du corps. Il a un coup d' épée dans le corps. Je vous passerai mon épée au travers du corps. Il a un abcès dans le corps. Il eut le corps percé de trois balles.

Prov. et fig., Faire de son corps une boutique d' apothicaire, Prendre trop de remèdes.

Fam., Il faut voir, on verra, nous verrons ce que cet homme a dans le corps, Ce qu' il peut faire, ce qu' il est capable de faire. On dit dans un sens analogue, C' est un homme qui n' a rien dans le corps.

CORPS

CORPS se dit, par extension, de La partie de certains habillements qui couvre depuis le cou jusqu' à la ceinture. Corps de cuirasse. Corps de jupe. Corps de robe. Les manches d' un corps. Ce corps est trop long, trop large, trop étroit. Élargir, étrécir un corps. Un corps de jupe piqué, garni de baleine. Corps de baleine ou baleiné. Corps rembourré pour cacher les défauts de la taille. Corps de fer.

CORPS

CORPS désigne, par analogie, La principale partie de certaines choses. Ainsi on dit:

Le corps d' une guitare, d' un violon, etc., La partie creuse d' une guitare, d' un violon, etc., sans comprendre le manche.

Le corps d' un vaisseau, d' un navire, Le vaisseau, le navire lorsqu' il est sans ponts, mâts, voiles, cordages, ni ancres.

Le corps d' un carrosse, La partie du carrosse qui est suspendue.

Le corps d' une place ou d' une forteresse, La place ou la forteresse considérée abstraction faite de ses dehors. Les assiégeants avaient pris les dehors, et étaient attachés au corps de la place.

Le corps d' un État, d' un royaume, Le territoire qui forme un État, un royaume. Ces provinces furent successivement réunies au corps de l' État.

Le corps de ballet, La troupe des danseurs qui exécutent un ballet; par opposition à Ceux qui dansent un pas.

Le corps d' un livre, d' un ouvrage, Le livre, l' ouvrage sans la préface, les annotations, les tables, etc.

Le corps d' une lettre, La lettre sans les compliments de forme, la date, la signature, etc.

Le corps d' une lettre, en Calligraphie, Le principal trait dont une lettre est formée.

Le corps d' une lettre, en Typographie, La dimension de la pièce fondue qui supporte l' oeil de la lettre, et qui se mesure par points typographiques du côté du cran. Ce caractère est fondu sur le corps dix, sur le corps douze, etc. La force de corps d' un caractère. Voyez Point typographique, au mot POINT.

En Botan., Le corps ligneux, Le bois, la partie de la tige ou de la racine comprise entre la moelle et l' écorce. On dit aussi, dans le langage ordinaire, Le corps d' un arbre, La tige d' un arbre. On dit, dans un sens analogue, en termes d' Anatomie, Le corps d' un os, d' un muscle.

Corps de pompe, Le tuyau d' une pompe, dans lequel joue le piston.

Le corps d' un édifice, La grosse maçonnerie, prise sans la charpente et la menuiserie.

Corps de logis, ou Corps de bâtiment, La masse ou la partie principale d' un bâtiment, considérée séparément des pavillons, ailes, et autres accompagnements qu' elle peut avoir. Beau, grand corps de logis, de bâtiment. Gros corps de logis. Corps de logis de devant, de derrière. Il y a dans cette maison deux corps de logis. L' édifice est composé de trois corps de bâtiment. Ces deux pavillons, ces deux ailes accompagnent bien le corps de logis. On appelle aussi Corps de logis, Un logement détaché de la masse du bâtiment principal. Il occupe un petit corps de logis sur le devant.

Corps de logis simple, Celui qui ne renferme qu' une seule pièce ou une seule suite de pièces; et, Corps de logis double, Celui dans l' épaisseur duquel il y a deux pièces ou deux suites de pièces.

Le corps du soleil, d' une planète, Le globe ou le disque du soleil, d' une planète. Il découvrit une tache dans le corps du soleil. On voit des cavités, des éminences dans le corps de la lune.

En termes de Droit criminel, Corps de délit, Ce qui prouve l' existence d' un délit, comme un cadavre percé de coups, l' effraction d' une porte, etc.

En termes de Droit civil, Corps héréditaire, La masse des biens qui composent une succession. Légitime en corps héréditaire.

Le corps d' une devise, La figure qui y est représentée; par opposition Aux paroles qui accompagnent cette figure, et qu' on nomme L' âme de la devise.

CORPS

CORPS se dit aussi de La solidité et de l' épaisseur de certaines choses qui sont ordinairement un peu minces. Ce parchemin, ce papier n' a pas de corps, n' a pas assez de corps. Une étoffe qui a du corps. Un chapeau qui a du corps. Cette lame d' épée est bien mince, elle n' a point de corps.

Il se dit également de La consistance des choses liquides, qu' on fait cuire ou épaissir par le feu ou autrement, comme les sirops, les onguents, les emplâtres. Ce sirop n' est pas assez cuit, il n' a pas assez de corps. Il faut lui donner plus de corps. Cet onguent, cet emplâtre a trop peu de corps.

Il se dit encore de La force et de la vigueur de certains vins, de certaines liqueurs. Un vin qui a du corps, qui n' a point de corps, qui n' a guère de corps, qui prend du corps.

Faire corps, se dit De deux ou de plusieurs choses qui ont contracté une forte adhérence, qui sont unies de manière à n' en faire qu' une. Ces deux branches font tellement corps ensemble, qu' il est presque impossible de les séparer. Cette chose fait corps avec telle autre.

CORPS

CORPS se dit figurément de La société, de l' union de plusieurs personnes qui vivent sous mêmes lois, mêmes coutumes, mêmes règles. Se rassembler, se réunir en corps de peuple. Grand, puissant corps. L' État, la république, le royaume est un corps politique. L' Église est un corps mystique, dont JÉSUS-CHRIST est le chef, et dont les fidèles sont les membres.

Il se dit aussi de Certaines compagnies ou communautés particulières, dans l' État ou dans l' Église. Le corps du clergé, de la noblesse. Le clergé était le premier corps du royaume. Il y avait autrefois, en France, six corps des marchands. Les merciers étaient un corps séparé des drapiers, faisaient, formaient un corps à part, faisaient corps à part. Ces gens-là ne font point corps, ne font point de corps. Les corps de métiers, etc. Corps considérable. Le parlement y alla en corps. Marcher en corps. Ils y assistèrent en corps. Il n' est pas de ce corps-là. Il a été agrégé au corps, reçu dans le corps. Il est membre, un des membres de ce corps. Les différents corps de l' État. La chambre des pairs et celle des députés sont des corps politiques. Corps législatif. Un corps respectable, influent, vénéré. Le corps de la magistrature. Les corps militaires. Les corps constitués. Le corps de ville, et mieux, Le corps municipal. Repas de corps. Esprit de corps.

Corps diplomatique, Les ambassadeurs et ministres étrangers qui résident auprès d' une puissance.

CORPS

CORPS se dit aussi d' Une armée entière ou d' un certain nombre de gens de guerre. Corps d' armée. Corps de troupes. Corps considérable. L' armée en corps. Marcher en corps d' armée. L' armée était divisée en deux, en trois corps. Il commandait un petit corps, le plus grand corps. Corps détaché, séparé, avancé. Corps de réserve. Corps de bataille. Corps d' infanterie, de cavalerie. Corps de Français, d' auxiliaires, d' alliés. Ce corps était composé de... Corps de douze mille hommes.

Il désigne également, La réunion, l' ensemble de ceux qui appartiennent à certaines armes spéciales. Le corps de l' artillerie. Le corps de la gendarmerie. Le corps du génie. Le corps des sapeurs-pompiers. Etc. On dit dans un sens analogue: Corps royal d' état-major. Corps royal des mines, des ponts et chaussées.

Il se dit encore d' Un régiment, d' une troupe quelconque, par rapport à ceux qui en font partie. Il est aimé dans son corps. Les capitaines ont ordre de se rendre, de rester au corps. Rejoindre son corps. Visite de corps.

Vieux corps, se disait autrefois, en France, Des six régiments d' infanterie française les plus anciens. Le régiment de Picardie était le plus ancien, le premier des vieux corps.

Corps de garde, Certain nombre de soldats placés en un lieu pour faire la garde. Corps de garde avancé. Poser, mettre, établir un corps de garde. L' alarme est au corps de garde. Il surprit, il força, il enleva le corps de garde. On dit plus ordinairement Poste, en termes militaires.

Corps de garde, se dit aussi Du lieu où se tiennent les soldats qui montent la garde. Bâtir un corps de garde. Le corps de garde de la porte, de la barrière, etc. Sa maison servait de corps de garde. Les soldats posèrent leurs armes au corps de garde. On le conduisit au corps de garde.

Mots, railleries, plaisanteries de corps de garde, Mots, plaisanteries, railleries grossières, basses, sales, telles que s' en permettent les soldats au corps de garde.

CORPS

CORPS se dit encore, figurément, Du recueil, de l' assemblage de plusieurs pièces, de plusieurs ouvrages de divers auteurs, en un ou plusieurs tomes. Le corps des poëtes grecs, des poëtes latins. Le corps des historiens de France, des historiens d' Allemagne, etc., de l' histoire byzantine. C' est un grana corps, un beau corps d' histoire. Il faut rassembler toutes ces pièces et en faire un corps. Le Corps de l' histoire de France par du Chêne. On dit dans un sens analogue: Corps de droit civil. Corps de droit canon. Un corps de lois.

Corps de doctrine, Réunion de principes qui forment un système. Il ne se dit guère qu' en parlant De morale ou de religion.

En Jurispr., Corps de preuves, Réunion de plusieurs sortes de preuves, qui toutes ensemble forment une preuve complète.

CORPS

CORPS en termes d' Anatomie, se dit de Certaines parties du corps dont la forme et la substance sont très-diverses. Corps calleux. Corps caverneux. Corps muqueux. Corps vitré. Etc.

CORPULENCE. s. f.

CORPULENCE. s. f. La taille de l' homme considérée par rapport à sa grandeur et à sa grosseur. Grande corpulence. Grosse corpulence. Un homme de cette corpulence-là mange beaucoup. Un homme de petite corpulence.

CORPULENT, ENTE. adj.

CORPULENT, ENTE. adj. Qui a beaucoup de corpulence. Un homme corpulent. Une femme corpulente. Il est très-corpulent.

CORPUSCULAIRE. adj.

CORPUSCULAIRE. adj. T. didactique. Qui est relatif aux corpuscules, aux atomes. On ne l' emploie guère que dans cette locution, Physique ou philosophie corpusculaire, Celle qui prétend rendre raison de tout par le mouvement de certains corpuscules.

CORPUSCULE. s. m.

CORPUSCULE. s. m. T. de Physique. Très-petit corps. Les atomes sont des corpuscules. Le mélange, la rencontre de plusieurs corpuscules.

CORRECT, ECTE. adj.

CORRECT, ECTE. adj. Où il n' y a point de fautes. Il se dit surtout De l' écriture, de l' impression, et du langage. Écriture correcte. Copie correcte. Écrire d' une manière correcte. Cette édition est fort correcte. Cette page n' est pas correcte. Son langage, son discours, son style est fort correct. Cette phrase est correcte, n' est pas correcte.

Auteur correct, peu correct, Auteur exact ou peu exact, soit dans son style, soit dans les faits, dans les dates, dans les noms qu' il rapporte.

Dessin correct, Dessin où toutes les règles sont observées et qui exprime bien la forme des objets. On dit dans un sens analogue, Un peintre correct.

CORRECTEMENT. adv.

CORRECTEMENT. adv. Sans faute, conformément aux règles. Il écrit correctement. Il parle correctement. Il imprime correctement. Il dessine correctement.

CORRECTEUR. s. m.

CORRECTEUR. s. m. Celui qui corrige, qui reprend. Sévère correcteur.

Correcteur d' imprimerie, Celui qui corrige les épreuves d' une imprimerie. Bon correcteur. Correcteur exact. Correcteur négligent.

CORRECTEUR

CORRECTEUR s' est dit aussi de Certains officiers de la chambre des comptes. Il était correcteur des comptes. Il avait acheté un office, une charge de correcteur.

Il se dit également Du supérieur d' un couvent de minimes. Le père correcteur.

CORRECTIF. s. m.

CORRECTIF. s. m. Ce qui a la vertu de tempérer, de corriger. Le sucre est le correctif du citron. Il faut mettre un peu d' anis pour servir de correctif au séné. C' est son correctif.

Il se dit, au figuré, de Certain adoucissement qu' on emploie dans le discours, pour faire passer quelque proposition ou quelque expression trop forte ou trop hardie: telles sont les locutions, En quelque façon, pour ainsi dire, s' il m' est permis d' user de ce mot, etc. --- Cette proposition est trop hardie, elle a besoin de quelque correctif.

CORRECTION. s. f.

CORRECTION. s. f. Action de corriger, d' ôter les défauts de quelque chose; ou Le résultat de cette action. Il se dit en parlant Des choses morales et politiques. La correction des défauts. La correction des abus. Cela a besoin de correction. La correction des moeurs. La correction des erreurs.

Il se dit aussi Des changements qu' on fait dans les ouvrages de la main ou de l' esprit, pour les perfectionner. Cet ouvrage a besoin de correction. Il y a des choses qui demandent correction. Votre correction n' est pas bonne. La correction de tel critique sur tel passage de Pline, d' Homère, etc. Il veut qu' on lise ce passage d' une autre manière, et je trouve sa correction bonne. Cette copie était pleine de fautes, il a fallu y faire de grandes corrections. Faire des corrections à une pièce de théâtre.

Recevoir une pièce de théâtre à correction, La recevoir avec la condition que l' auteur y fera certains changements. Sa pièce n' a été reçue qu' à correction.

Sauf correction, sous correction. Loc. adv. dont on se sert pour adoucir ce qui peut déplaire à ceux devant qui l' on parle et auxquels on veut témoigner du respect, de la déférence. Messieurs, je maintiens, sauf correction, que cela est faux. Autrefois les avocats disaient souvent, dans leurs plaidoyers, Sous correction de la cour, sauf correction de la cour, ou simplement, Sous correction, sauf correction.

En Impr., La correction des épreuves, L' art ou l' action de corriger les épreuves, d' indiquer les fautes de composition, afin que l' ouvrier les fasse disparaître. Il n' entend rien à la correction. La correction de cette feuille exigera beaucoup de temps. Signes de correction. On appelle également Correction, L' action du compositeur qui exécute les changements indiqués sur l' épreuve par le correcteur ou par l' auteur. La correction de cette forme est terminée.

CORRECTION

CORRECTION se dit pareillement Des additions et changements écrits à la marge ou entre les lignes d' une épreuve ou d' un manuscrit. Cette épreuve est chargée de corrections. Toutes les corrections étaient écrites de sa main.

CORRECTION

CORRECTION signifie aussi, La qualité de ce qui est correct. Cet ouvrage a beaucoup de correction. La correction du langage, du style. Une grande correction de style. Il parle, il écrit avec une grande correction.

En Peinture, Correction de dessin, Exactitude dans la représentation des contours et des détails anatomiques de la figure, d' après un modèle bien conformé, abstraction faite du coloris. Raphaël, le Poussin, se sont distingués par la correction du dessin.

CORRECTION

CORRECTION s' est dit autrefois Du bureau où travaillaient les correcteurs des comptes. Le compte est à la correction.

CORRECTION

CORRECTION signifie encore, Réprimande et admonition, soit d' un égal envers son égal, soit d' un supérieur envers son inférieur. Correction charitable. Correction fraternelle. Correction paternelle. Douce correction. Sévère correction. Je lui ai fait une petite correction. Cela mérite correction.

Il signifie aussi, Châtiment, peine. Il a été longtemps en prison, sa correction a été bien rude, a été trop forte. Une légère correction suffisait. Le père use de correction envers ses enfants, le maître envers ses domestiques. Il a subi la correction.

Maison de correction, Lieu où l' on enferme ceux qui doivent subir un emprisonnement, une détention. On l' a mis, on l' a mise dans la maison de correction. Dans cette ville il y a deux maisons de correction, l' une pour les hommes, et l' autre pour les femmes.

CORRECTION

CORRECTION signifie quelquefois, Le pouvoir et l' autorité de reprendre, de châtier. Les enfants sont sous la correction du père. Je ne suis pas sous sa correction. Ce sens est peu usité.

CORRECTION

CORRECTION se dit en outre d' Une figure de rhétorique, par laquelle l' orateur se reprend pour dire quelque chose de plus fort, ou même tout autre chose que ce qu' il vient de dire, comme dans ces phrases: Je l' aime; que dis-je, aimer? je l' idolâtre. Peut-être sera-t-il touché de nos misères... mais non, jamais son coeur n' a connu la pitié.

CORRECTION

CORRECTION en Pharmacie, se dit de L' opération par laquelle on affaiblit l' énergie d' un médicament en le mêlant avec d' autres substances.

CORRECTIONNEL, ELLE. adj.

CORRECTIONNEL, ELLE. adj. T. de Jurispr. criminelle. Il se dit Des peines qu' on applique aux actes qualifiés de délits par la loi, ainsi que De ces délits mêmes, et Des tribunaux qui en connaissent. Peine correctionnelle. Délit correctionnel. Tribunal de police correctionnelle. Juridiction correctionnelle.

CORRÉGIDOR. s. m.

CORRÉGIDOR. s. m. Il se dit, en Espagne, Du premier officier de justice d' une ville, d' une province. Il fut arrêté par ordre du corrégidor.

CORRÉLATIF, IVE. adj.

CORRÉLATIF, IVE. adj. T. didactique. Qui marque une relation réciproque entre deux choses. Les termes de père et de fils sont des termes corrélatifs.

Il se dit également Des mots qui vont ordinairement ensemble, et qui servent à indiquer une certaine relation entre deux membres de phrase, tels que et quò,tantùm et quantùm, en latin; tellement et que, en français, etc. On dit, dans un sens analogue, que Deux membres de phrase sont corrélatifs.

Il s' emploie aussi substantivement. Des corrélatifs. Ce mot est le corrélatif de tel autre.

CORRÉLATION. s. f.

CORRÉLATION. s. f. T. didactique. Relation réciproque entre deux choses. Les termes de père et de fils emportent corrélation. Il y a corrélation entre ces deux membres de phrase. Une étroite corrélation unit ces deux principes.

CORRESPONDANCE. s. f.

CORRESPONDANCE. s. f. Conformité, rapport. Pour établir une exacte correspondance entre toutes les parties de l' édifice, on a élevé d' un étage l' aile gauche. Il y avait entre eux une parfaite correspondance d' opinions. Il y a beaucoup de correspondance entre ces deux organes. Une correspondance parfaite règne entre toutes les parties de ce vaste ensemble.

CORRESPONDANCE

CORRESPONDANCE se dit aussi de La relation que des négociants ont les uns avec les autres pour leur commerce. Ce négociant a des correspondances dans toutes les villes de l' Europe. Avoir correspondance, entretenir correspondance, établir une correspondance dans les pays étrangers. Être en correspondance, rompre toute correspondance avec quelqu' un.

Il se dit plus généralement Des différentes relations, des différentes liaisons que des personnes ont ensemble. Entretenir correspondance avec des savants. Je ne veux point de correspondance avec cet homme-là. Avoir des correspondances suspectes.

Il se dit encore, dans un sens particulier, d' Un commerce réglé de lettres. Avoir une correspondance avec quelqu' un. Notre correspondance a été longtemps interrompue. Correspondance secrète. Correspondance littéraire. Ce commis est chargé de la correspondance, fait la correspondance chez tel négociant. Correspondance interrompue.

Il se dit, par extension, Des lettres mêmes. J' ai lu la correspondance de ces deux ministres, la correspondance de cet ambassadeur. Faire imprimer, publier la correspondance de quelqu' un. La correspondance de Voltaire, de J. J. Rousseau.

CORRESPONDANCE

CORRESPONDANCE se dit quelquefois Des relations, des communications entre divers lieux. La correspondance entre ces deux villes a lieu par cette route. La correspondance sera plus prompte par cette voie que par toute autre.

Voiture de correspondance, Voiture publique qui prend, à un certain endroit de la route, les voyageurs arrivés par une autre voiture, et les transporte plus loin.

Services de correspondance, se dit Des services de poste qui transportent les lettres sur des routes où il n' y a pas de mallespostes.

CORRESPONDANT, ANTE. adj.

CORRESPONDANT, ANTE. adj. Il se dit Des choses qui se correspondent, qui ont entre elles des rapports. Angles correspondants. Lignes correspondantes.

CORRESPONDANT. s. m.

CORRESPONDANT. s. m. Négociant ou banquier qui est en correspondance réglée avec un autre négociant ou banquier, sur des objets de commerce. Bon, fidèle correspondant. Il a des correspondants dans toutes les villes de commerce. Son correspondant lui mande que...

Il se dit, par extension, de Toute personne avec qui on est en commerce réglé de lettres, pour affaires, pour nouvelles, etc. J' ai dans ce pays plusieurs correspondants. Un correspondant bien informé. Nous apprenons, par notre correspondant de Naples, que...

CORRESPONDANT

CORRESPONDANT signifie encore, Celui qui s' est chargé de pourvoir aux besoins d' un jeune homme envoyé dans quelque ville pour y faire des études, etc. Ce jeune homme est allé demander de l' argent à son correspondant.

CORRESPONDRE. v. n.

CORRESPONDRE. v. n. Il se dit Des choses qui se rapportent, qui symétrisent ensemble. L' aile gauche de cet édifice ne correspond pas avec l' aile droite. On l' emploie souvent, dans cette acception, comme verbe réciproque. Ces deux pavillons se correspondent. Les portes de ce corridor se correspondent deux à deux.

Il s' emploie quelquefois au figuré. Cet article correspond à l' article tant de telle loi.

CORRESPONDRE

CORRESPONDRE se dit pareillement Des choses qui communiquent entre elles. Cette chambre correspond à telle autre par une galerie. On l' emploie aussi, dans cette acception, comme verbe réciproque. Toutes les pièces de cet appartement se correspondent.

CORRESPONDRE

CORRESPONDRE signifie également, Avoir des relations, des communications. L' inondation empêche cette ville de correspondre avec la capitale.

Il signifie aussi, Avoir un commerce de lettres avec quelqu' un. J' ai longtemps correspondu avec un tel. Nous avons cessé de correspondre.

CORRESPONDRE

CORRESPONDRE signifie encore, Répondre par ses sentiments, par ses actions, etc., aux sentiments, aux intentions d' un autre. Correspondre à l' affection de quelqu' un. Je vous ai rendu toutes sortes de bons offices, mais vous n' y avez pas correspondu. Cet enfant ne correspond pas aux bonnes intentions de ses parents. Ce sens vieillit.

CORRIDOR. s. m.

CORRIDOR. s. m. (On prononce Coridor.) Espèce de galerie étroite qui sert de passage pour aller à plusieurs appartements, à plusieurs chambres. Un long corridor. Cette porte donne sur le corridor.

CORRIGER. v. a.

CORRIGER. v. a. Ôter un défaut, des défauts. Il se dit en parlant Des personnes et des choses. Elle n' a qu' un défaut, mais il sera fort difficile de l' en corriger. Corrigez cette humeur violente. Corriger les abus. Corriger les moeurs d' un peuple. Les plus grandes pertes ne peuvent corriger ce joueur obstiné. Cette indigestion le corrigera peut-être de sa gourmandise. Il m' a envoyé son livre, son poëme pour le corriger. Il a revu, corrigé et augmenté son livre. Corriger les fautes, les défauts d' un ouvrage. Corriger un plan, un dessin, des vers, une pièce de musique. Corriger un thème, une version. Cette copie était pleine de fautes, j' ai eu bien de la peine à la corriger, je l' ai corrigée sur l' original. Les modernes ont corrigé les anciens en plusieurs choses. C' est lui qui a corrigé les épreuves de tel livre. Il ne faut pas tirer la feuille qu' elle ne soit corrigée. Corriger sur le plomb, d' après les changements indiqués à l' épreuve.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, mais seulement en parlant Des personnes. Il ne pourra jamais se corriger de ce malheureux défaut. On le dit quelquefois absolument. Ce jeune homme commence à se corriger.

CORRIGER

CORRIGER signifie aussi, figurément, Réparer. Corriger l' injustice du sort.

Corriger la fortune, se dit D' un joueur qui répare ses pertes en trichant avec adresse.

En termes de Marine, Corriger la route d' un bâtiment en pleine mer, Rectifier par l' observation les erreurs provenant de la dérive, ou de la variation de la boussole.

CORRIGER

CORRIGER signifie encore, Reprendre, châtier, punir. C' est au supérieur à corriger ses inférieurs. Le père corrige ses enfants. Il a besoin d' être corrigé.

Il se prend aussi pour Tempérer; et alors il se dit surtout en parlant Des aliments, des remèdes, et des humeurs. Il faut corriger la crudité de l' eau avec un peu de vin. L' acidité du citron se corrige par le sucre. Corriger l' acrimonie de la bile par... Corriger les humeurs peccantes.

CORRIGÉ, ÉE. participe

CORRIGÉ, ÉE. participe Édition revue et corrigée.

Il se dit substantivement, dans les Colléges, de La composition en thème, en version, ou en vers, donnée en exemple par le professeur, sur un devoir que les écoliers ont fait eux-mêmes. Le corrigé d' un thème, d' une version. Un recueil de corrigés.

CORRIGIBLE. adj. des deux genres

CORRIGIBLE. adj. des deux genres Qui peut être corrigé. Cet homme n' est pas corrigible. Il se dit plus ordinairement Des moeurs, et ne s' emploie guère qu' avec la négative.

CORROBORANT, ANTE. adj.

CORROBORANT, ANTE. adj. T. de Médec. Qui fortifie, qui donne du ton. Aliment, remède corroborant. On l' emploie aussi comme substantif. Le vin est un corroborant.

CORROBORATIF, IVE. adj.

CORROBORATIF, IVE. adj. Voyez CORROBORANT.

CORROBORATION. s. f.

CORROBORATION. s. f. T. de Médec. Action de corroborer, ou L' état de ce qui est corroboré.

CORROBORER. v. a.

CORROBORER. v. a. T. de Médec. Fortifier, donner du ton aux organes. Il ne se dit que De remèdes et d' aliments. Le vin corrobore l' estomac.

Il se dit quelquefois absolument. Le vin sert à corroborer.

CORROBORER

CORROBORER s' emploie quelquefois figurément, au sens moral. Corroborer des preuves. Ces faits peuvent servir à corroborer mon système.

CORROBORÉ, ÉE. participe

CORROBORÉ, ÉE. participe

CORRODANT, ANTE. adj.

CORRODANT, ANTE. adj. T. didactique. Qui est capable de ronger, de consumer les parties solides.

CORRODER. v. a.

CORRODER. v. a. Ronger, manger. Il se dit Des humeurs malignes et des substances qui, par une certaine acrimonie, ou par une qualité caustique, rongent, brûlent quelque partie du corps vivant, ou de quelque autre corps solide. Le poison lui a corrodé les intestins, les entrailles. Une humeur maligne a corrodé la partie. Cette eau-forte, ce dissolvant n' a fait que corroder légèrement la surface du métal.

CORRODÉ, ÉE. participe

CORRODÉ, ÉE. participe

CORROI. s. m.

CORROI. s. m. La façon que le corroyeur donne au cuir.

Il signifie aussi, Un massif de terre glaise dont on garnit le fond et les côtés des bassins, des fontaines, etc., pour empêcher l' infiltration des eaux. Faire un corroi.

CORROMPRE. v. a.

CORROMPRE. v. a. (Il se conjugue comme Rompre.) Gâter, altérer, changer en mal. Le grand chaud corrompt la viande. La fièvre corrompt la masse du sang, corrompt les humeurs. Ces miasmes avaient corrompu l' air. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. La viande se corrompt quand on la garde trop. Quand la masse du sang vient une fois à se corrompre. L' air se corrompt par les chaleurs excessives.

Il se dit figurément, au sens moral. Corrompre les moeurs d' un jeune homme. Les mauvaises compagnies corrompent les moeurs, corrompent l' esprit des jeunes gens. Corrompre la jeunesse. La flatterie le corrompit de bonne heure. Corrompre l' âme, le coeur de quelqu' un. Le luxe a corrompu cette nation. Corrompre une fille, une femme, La séduire, la débaucher.

Il se dit également en parlant De langage, de style, de goût. Corrompre une langue. La lecture des mauvais auteurs corrompt le style, corrompt le goût. Corrompre le jugement.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans ces deux dernières acceptions. Les moeurs se corrompent facilement par la fréquentation des mauvaises compagnies. Son coeur s' est corrompu. Le siècle commençait à se corrompre. La langue latine commença à se corrompre peu de temps après Auguste. Le goût se corrompt avec les moeurs.

CORROMPRE

CORROMPRE signifie souvent, Engager quelqu' un, par des dons ou autrement, à faire quelque chose contre son devoir, sa conscience, etc. Il essaya de corrompre ses juges. On corrompit les témoins. Il s' est laissé corrompre. Corrompre par argent. Corrompre par des présents. Le prisonnier corrompit ses gardes, et s' évada. On corrompit ses domestiques, et il ne fut plus entouré que d' espions.

CORROMPRE

CORROMPRE signifie encore, Altérer la forme, la figure, l' état de certaines choses. Corrompre la forme d' un chapeau. Cela lui corrompra la taille. Ce sens a vieilli.

Il se dit aussi, figurément, en parlant D' un texte, d' un passage qu' on altère. Il a corrompu ce passage. Le texte a été bien corrompu en cet endroit. On dit de même, Corrompre le sens d' un passage, d' un texte, etc., Y donner une interprétation forcée.

Il se dit quelquefois, au sens moral, pour Troubler, diminuer quelque sentiment agréable. La crainte corrompt le plaisir. Cet accident vint corrompre notre joie.

CORROMPU, UE. participe

CORROMPU, UE. participe Eau corrompue. Moeurs corrompues. Homme corrompu. Coeur corrompu. Âme corrompue. Nations corrompues par la mollesse. Mot corrompu par l' usage. Langue corrompue. Texte corrompu.

L' italien, l' espagnol et le français sont du latin corrompu, Sont des langues formées du latin par des altérations, des changements.

CORROSIF, IVE. adj.

CORROSIF, IVE. adj. Qui corrode, qui ronge et altère les corps avec lesquels il est en contact. Sublimé corrosif. L' arsenic est corrosif. Substance corrosive. Humeur corrosive.

Il est aussi substantif, au masculin. Cette substance est un puissant corrosif. Le chirurgien a mis un corrosif sur la chair morte. Employer les corrosifs.

CORROSION. s. f.

CORROSION. s. f. L' action ou l' effet de ce qui est corrosif. La corrosion de l' estomac est un indice de poison.

CORROYER. v. a.

CORROYER. v. a. Parer, repasser, manier, ratisser, adoucir des cuirs et leur donner le dernier apprêt. Corroyer des peaux de vache. Corroyer des cuirs.

CORROYER

CORROYER signifie aussi, Battre et pétrir de la terre glaise pour en faire un massif qui tienne l' eau. Corroyer de la terre glaise.

Corroyer un bassin de fontaine, un canal, etc., Y mettre un massif de terre glaise corroyée, pour retenir l' eau.

Corroyer du mortier, Mêler ensemble de la chaux et du sable, pour en faire du mortier.

Corroyer du fer, Le battre à chaud prêt à fondre. Il signifie aussi, Réunir, souder plusieurs morceaux de fer ensemble, de manière qu' ils n' en forment plus qu' un seul.

Corroyer du bois, En ôter la superficie grossière.

CORROYÉ, ÉE. participe

CORROYÉ, ÉE. participe Cuir corroyé. Peau corroyée.

CORROYEUR. s. m.

CORROYEUR. s. m. Artisan dont le métier est de corroyer les cuirs.

CORRUPTEUR, TRICE. s.

CORRUPTEUR, TRICE. s. Celui, celle qui corrompt les moeurs, l' esprit, le langage, le goût, etc. Elle fut séduite par un vil corrupteur. Cette femme est une dangereuse corruptrice de la jeunesse. Ces écrivains furent les premiers corrupteurs du langage, du goût.

Il se dit quelquefois de Celui qui détourne quelqu' un de son devoir par des dons, etc. Les corrupteurs des témoins sont encore plus coupables que les faux témoins mêmes.

CORRUPTEUR

CORRUPTEUR se dit aussi adjectivement. Un langage corrupteur. Une doctrine corruptrice. Or corrupteur. Des faveurs corruptrices.

CORRUPTIBILITÉ. s. f.

CORRUPTIBILITÉ. s. f. T. didactique. Qualité par laquelle un corps physique est sujet à la corruption. La corruptibilité est attachée à tous les corps.

CORRUPTIBLE. adj. des deux genres

CORRUPTIBLE. adj. des deux genres Sujet à la corruption. Il n' y a rien sous le ciel qui ne soit corruptible. Les corps les plus humides sont les plus corruptibles.

Il signifie figurément, Qui peut se laisser corrompre pour faire quelque chose contre son devoir. C' est un homme qui n' est corruptible ni par or, ni par argent. C' est un juge très-corruptible. Il est plus d' usage avec la négative.

CORRUPTION. s. f.

CORRUPTION. s. f. Altération dans les qualités principales, dans la substance d' une chose; et La putréfaction, la pourriture qui en résulte. La corruption de la viande. La corruption de l' air. Cela tend à la corruption. La corruption du sang, des humeurs. Il y a des terres où les corps se conservent longtemps sans corruption. Quelques philosophes ont dit que la corruption d' une chose était la génération d' une autre. On a cru long-temps que les vers s' engendraient de corruption.

Il se dit figurément de Toute dépravation dans les moeurs. La corruption des moeurs. La corruption du siècle. La corruption de la jeunesse. La corruption du coeur de l' homme. Il y avait en lui un fond de corruption. Le monde n' est que corruption.

CORRUPTION

CORRUPTION se dit aussi Des moyens que l' on emploie pour détourner quelqu' un de son devoir, pour l' engager à faire quelque chose contre l' honneur, contre sa conscience. Employer la corruption pour obtenir des suffrages. Comme les menaces n' intimidaient pas les témoins, il eut recours a la corruption. Moyens de corruption. On l' emploie quelquefois dans un sens passif. Ce juge est soupçonné de corruption.

CORRUPTION

CORRUPTION se dit encore Des changements vicieux qui se trouvent dans un texte, dans quelque passage d' un livre. Il y a corruption dans ce texte-là.

Il se dit également en parlant Du langage, du goût. Ces innovations bizarres amenèrent la corruption du langage, la corruption du goût.

Ce mot se dit, par corruption, pour tel autre, est formé de tel autre par corruption, Il n' en est qu' une altération.

CORS. s. m. pl.

CORS. s. m. pl. T. de Vénerie et de Blason. Il se dit Des cornes qui sortent des perches du cerf. Cerf de dix cors, ou plus ordinairement, Cerf dix cors, Cerf demoyen âge.

CORSAGE. s. m.

CORSAGE. s. m. La taille du corps humain depuis les épaules jusqu' aux hanches. Beau corsage. Joli, gentil corsage. Haut de corsage. Le corsage délié. On ne le dit guère qu' en parlant Des femmes.

Il se dit également en parlant Du cerf et du cheval. Ce cheval a un beau corsage.

Il signifie, par extension, La partie de certains vêtements de femme qui embrasse la taille, le corsage. Le corsage d' une robe.

CORSAIRE. s. m.

CORSAIRE. s. m. Bâtiment armé en course par des particuliers, avec l' autorisation du gouvernement. Il se dit aussi de Celui qui commande ce bâtiment. Corsaire de Saint-Malo. Il fut poursuivi par un corsaire. On dit quelquefois adjectivement, Capitaine corsaire.

Il se dit aussi Des pirates. Les corsaires d' Alger, de Maroc. Il fut pris par les corsaires. Tomber entre les mains des corsaires.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un homme que son extrême cupidité rend dur, impitoyable, inique. C' est un corsaire, un vrai corsaire. Prov., À corsaire, corsaire et demi.

CORSELET. s. m.

CORSELET. s. m. Corps de cuirasse léger que portaient les piquiers.

CORSELET

CORSELET en Histoire naturelle, signifie, La partie du corps des insectes qui est située entre la tête et le ventre, et qui supporte toujours la première paire de pattes. Le corselet d' un hanneton, d' une guêpe, d' un papillon. On dit quelquefois, dans un sens analogue, Le corselet d' une écrevisse, d' une langouste, etc.

CORSET. s. m.

CORSET. s. m. Partie du vêtement des femmes qui enveloppe et serre exactement la taille, et qui se met d' ordinaire sur la chemise. Mettre un corset. Serrer, lacer un corset. Corset de toile. Corset de soie.

Il signifie aussi, Le corps d' une cotte de villageoise. Corset de taffetas. Corset à fleurs.

CORSET

CORSET se dit, en Chirurgie, de Certains bandages qui embrassent la plus grande partie du tronc.

CORTÉGE. s. m.

CORTÉGE. s. m. Suite de personnes qui en accompagnent une autre avec cérémonie, pour lui faire honneur. Grand cortége. Cortége nombreux. Cortége de carrosses, de voitures. Cet ambassadeur avait un très-beau cortége. Grossir le cortége. Faire cortége. Aller en cortége. Inviter au cortége. Couper le cortége. Le cortége se mit en marche.

Il se dit par extension, et souvent par exagération, de Toute réunion de personnes qui en suivent une autre pour quelque cause que ce soit. Il arriva, suivi d' un cortége d' enfants. Ce sens est ordinairement familier.

Il se dit quelquefois au figuré, dans le style soutenu. Les infirmités sont le cortége de la vieillesse. Les inquiétudes sont le cortége de la puissance.

CORTÈS. s. f. pl.

CORTÈS. s. f. pl. (On prononce l' S.) Assemblée des États, en Espagne et en Portugal. Membre des cortès espagnoles, des cortès portugaises. Les cortès furent convoquées.

CORTICAL, ALE. adj.

CORTICAL, ALE. adj. T. de Botan. Qui appartient, qui a rapport à l' écorce. Bouton cortical. Couches corticales.

En Anat., Substance corticale, La substance qui forme la partie extérieure du cerveau. Il se dit également de La partie extérieure des reins.

CORUSCATION. s. f.

CORUSCATION. s. f. T. de Physique. Éclat de lumière. La coruscation d' un météore.

CORVÉABLE. adj. des deux genres

CORVÉABLE. adj. des deux genres Qui est sujet à des corvées. Selon d' anciennes coutumes féodales, le peuple était réputé corvéable et taillable à merci. Substantivement, On commanda les corvéables.

CORVÉE. s. f.

CORVÉE. s. f. Travail et service gratuit qui était dû par le paysan ou le tenancier à son seigneur, soit en journées de corps, soit en journées de chevaux, de boeufs et de harnais. Corvée ordinaire. Grande corvée. Fâcheuse corvée. Il devait tant de corvées au seigneur. Servir en corvée. Faire ses foins et curer ses fossés, etc., par corvées. Exiger des corvées. Ce seigneur chargeait ses paysans de corvées extraordinaires. Faire travailler à corvées, à la corvée. L' abolition de la corvée.

Il se dit, en termes militaires, de Certains travaux que font tour à tour les soldats d' une compagnie. On a commandé tant d' hommes de corvée. Corvée pour aller chercher les vivres, le bois, etc. Être appointé de corvée, par punition.

Il signifie figurément, Toute action, tout travail, soit du corps, soit de l' esprit, qu' on fait à regret, avec peine et sans profit. Ce que je fais est un travail ingrat, c' est une corvée, une vraie corvée, une pure corvée. Ce n' est qu' une corvée pour moi. Je me serais bien passé de cette corvée. Exemptez-moi de cette corvée. Épargnez-moi cette corvée. C' est une longue, une rude corvée.

CORVETTE. s. f.

CORVETTE. s. f. Petit bâtiment de guerre, petite frégate. Une corvette monte de vingt à vingt-six canons ou caronades. On envoya plusieurs corvettes pour découvrir la flotte ennemie. Équiper une corvette. Capitaine de corvette.

CORYBANTE. s. m.

CORYBANTE. s. m. Nom donné aux prêtres de Cybèle, qui dansaient au son des flûtes et des tambours.

CORYMBE. s. m.

CORYMBE. s. m. T. de Botan. Assemblage de fleurs ou de fruits dont les pédoncules naissent de différents points de la tige, et s' élèvent tous à peu près à la même hauteur. Les fleurs du lierre, de la tanaisie, du sorbier, sont disposées en corymbe. Fleurs en corymbe.

CORYMBIFÈRE. adj. des deux genres

CORYMBIFÈRE. adj. des deux genres T. de Botan. Qui porte un corymbe, des corymbes.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif, et se dit d' Une famille de plantes, à fleurs composées, qui sont la plupart amères et aromatiques. La famille des corymbifères.

CORYPHÉE. s. m.

CORYPHÉE. s. m. Il se disait, chez les anciens, de Celui qui était à la tête des choeurs, dans les pièces de théâtre.

Il se dit également de Celui qui a le même emploi dans nos opéras.

Il se dit figurément de Celui qui se distingue le plus dans une secte, dans un parti, dans une profession. Épictète fut le coryphée des stoïciens de son temps. Il est le coryphée du parti. Pétrarque était le coryphée des poëtes de son siècle.

CORYZA. s. m.

CORYZA. s. m. T. de Médec., emprunté du grec. Il est synonyme de Rhume de cerveau.

COSAQUES. s. m. pl.

COSAQUES. s. m. pl. Peuple de l' Ukraine, qui fournit aux armées russes une sorte de cavalerie légère à laquelle on donne le même nom. Les Cosaques du Don. Notre marche fut longtemps inquiétée par les Cosaques. On dit aussi au singulier, Un Cosaque.

Au féminin, La cosaque, Sorte de danse imitée de la manière de danser des Cosaques. Danser la cosaque.

COSÉCANTE. s. f.

COSÉCANTE. s. f. (L' S doit se prononcer fortement.) T. de Géom. La sécante du complément d' un angle. La cosécante de 30 degrés est la sécante de 60 degrés.

COSEIGNEUR. s. m.

COSEIGNEUR. s. m. (L' S doit se prononcer fortement.) Celui qui possède une terre, un fief avec un autre. Ils étaient coseigneurs. Il était coseigneur de telle paroisse avec un tel. Les coseigneurs avaient souvent des procès ensemble pour les droits honorifiques.

COSINUS. s. m.

COSINUS. s. m. (L' une et l' autre S doivent se prononcer fortement.) T. de Géom. Le sinus du complément d' un angle. Le cosinus d' un angle de 30 degrés est le sinus de 60 degrés.

COSMÉTIQUE. adj. des deux genres

COSMÉTIQUE. adj. des deux genres T. d' Hygiène. Il se dit Des substances qui servent à entretenir, à embellir la peau. Les eaux de senteur, les fards, le lait virginal, etc., sont des préparations cosmétiques.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Certains cosmétiques nuisent à la santé. Un bon cosmétique.

COSMÉTIQUE. s. f.

COSMÉTIQUE. s. f. La partie de l' hygiène qui enseigne à faire usage des cosmétiques. Il a écrit sur la cosmétique.

COSMOGONIE. s. f.

COSMOGONIE. s. f. Science ou système de la formation de l' univers. La cosmogonie d' Hésiode. La cosmogonie de Buffon.

COSMOGONIQUE. adj. des deux genres

COSMOGONIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la cosmogonie. Système cosmogonique.

COSMOGRAPHE. s. m.

COSMOGRAPHE. s. m. Celui qui sait la cosmographie. Savant cosmographe.

COSMOGRAPHIE. s. f.

COSMOGRAPHIE. s. f. Description du monde physique. Il sait bien la cosmographie.

COSMOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

COSMOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la cosmographie. Description cosmographique. Table cosmographique.

COSMOLOGIE. s. f.

COSMOLOGIE. s. f. Science des lois générales par lesquelles le monde physique est gouverné. Traité de cosmologie.

COSMOLOGIQUE. adj. des deux genres

COSMOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la cosmologie.

COSMOPOLITE. s. m.

COSMOPOLITE. s. m. Citoyen du monde. Il se dit de Celui qui a pour tous les pays la même affection que pour sa patrie, qui s' intéresse à tous les hommes également. Un cosmopolite regarde l' univers comme sa patrie.

Il se dit aussi, familièrement, de Celui qui parcourt tous les pays sans jamais avoir de demeure fixe, ou qui se prête aisément aux usages, aux moeurs des pays où il se trouve. C' est un cosmopolite, un vrai cosmopolite.

Il est quelquefois adjectif des deux genres. Un philosophe cosmopolite. Cette existence cosmopolite a beaucoup de charmes pour lui.

COSSE. s. f.

COSSE. s. f. Enveloppe de certains légumes, comme pois, fèves, lentilles, vesce, etc. Cosse dure, tendre, ferme, longue. Cosse de pois. Des pois en cosse. Des fèves en cosse.

Pois sans cosse, Pois dont la cosse est tendre et se mange. On les nomme aussi Pois goulus.

COSSE

COSSE se dit également en parlant Du fruit de quelques arbustes. Cosse de genêt.

COSSER. v. n.

COSSER. v. n. Il se dit Des béliers qui heurtent de la tête les uns contre les autres.

COSSON. s. m.

COSSON. s. m. Espèce de charançon qui attaque les pois, les fèves, le blé. Le cosson s' est mis dans le blé de cette grange. Ces pois sont pleins de cossons.

COSSON. s. m.

COSSON. s. m. T. d' Agricult. Le nouveau sarment que donne la vigne après qu' on l' a taillée.

COSSU, UE. adj.

COSSU, UE. adj. Qui a beaucoup de cosse. Il se dit spécialement Des pois et des fèves. Des pois bien cossus. Des fèves bien cossues.

Fig. et pop., En conter de cossues, Dire des choses invraisemblables. Il nous en conte là de bien cossues.

COSSU

COSSU signifie aussi, figurément et populairement, Qui est à son aise, riche, opulent. C' est un homme cossu, bien cossu. C' est une maison bien cossue.

COSTAL, ALE. adj.

COSTAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient aux côtes. Vertèbres costales. Nerfs costaux. Muscles costaux.

COSTUME. s. m.

COSTUME. s. m. Mot emprunté de l' italien. Les usages, les moeurs, les préjugés d' un pays et d' une époque, considérés par rapport au soin que doit avoir l' historien, le poëte, etc., de les retracer fidèlement, ou de ne rien dire qui n' y soit conforme. C' est la fidélité au costume qui fait le mérite des compositions de ce romancier, de ce poëte.

Il se dit particulièrement, en termes de Peinture, Des usages relatifs aux édifices, aux meubles, aux armes, et surtout à l' habillement, dans les différents temps et chez les différents peuples. Garder, observer, négliger le costume. Pécher contre le costume. L' école romaine a mieux observé le costume que l' école lombarde.

Il signifie aussi, La manière de se vêtir. Le costume des femmes de ce pays est assez pittoresque. Le costume romain. Le costume grec. Le costume français.

Il se dit souvent de L' habillement même, surtout en parlant Des habits dont on se sert au théâtre, ou pour se déguiser dans un bal, une mascarade. Costume de bal. Costume de sénateur romain. Louer un costume. Costume de théâtre. La pièce est montée avec beaucoup de soin, les décorations et les costumes y sont d' une grande magnificence.

Il se dit encore, dans un sens particulier, de L' habillement et des insignes qui distinguent les personnes constituées en dignité, ou chargées de quelque fonction publique. Le costume de pair de France, de député. Le costume de préfet, de maire, de juge, etc. Être en costume. Il était en grand costume, en petit costume.

COSTUMER. v. a.

COSTUMER. v. a. Habiller selon le costume, revêtir d' un certain costume. Ce peintre costume bien ses personnages. Elle avait costumé sa fille en bergère.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Cet acteur se costume bien. Se costumer en Turc, etc.

COSTUMÉ, ÉE. participe

COSTUMÉ, ÉE. participe Être bien costumé.

COSTUMIER. s. m.

COSTUMIER. s. m. Celui qui fait, qui vend ou qui loue des costumes de théâtre, de bal, etc. Le costumier d' un théâtre. Louer un domino chez le costumier.

COTANGENTE. s. f.

COTANGENTE. s. f. T. de Géométrie. La tangente du complément d' un angle. La cotangente de 30 degrés est la tangente de 60 degrés.

COTE. s. f.

COTE. s. f. (L' O est bref.) Chacune des marques alphabétiques ou numérales dont on se sert pour classer les pièces d' un procès, d' un inventaire, etc. Ces pièces sont sous la cote A, sous la cote B. La cote trois. La cote quatre.

COTE

COTE en termes de Finance et de Bourse, Indication du taux des effets publics, du change, etc.

Il signifie aussi, Quote-part. Payer sa cote. Sa cote s' élève à tant.

Cote mal taillée, Arrêté de compte en gros, sans égard à ce qui peut appartenir rigoureusement à chacun. Vous avez des prétentions les uns contre les autres; il faut faire de tout cela une cote mal taillée.

CÔTE. s. f.

CÔTE. s. f. Os courbé et plat qui s' étend depuis l' épine du dos jusqu' à la poitrine. Il a une côte froissée. Il s' est cassé une côte. Dieu forma Ève d' une côte d' Adam. Côte de boeuf, de cheval, de baleine.

Vraies côtes, Celles d' en haut, qui aboutissent au sternum; et Fausses côtes, Celles d' en bas, qui n' aboutissent point au sternum.

Fam., On lui compterait les côtes, se dit D' une personne ou d' un animal extrêmement maigre.

Fig. et pop., Mesurer les côtes à quelqu' un, Le battre à coups de bâton, de plat d' épée, de nerf de boeuf, ou de quelque chose qui plie en frappant. Rompre les côtes à quelqu' un, Le battre à outrance.

Prov. et fig., Serrer les côtes à quelqu' un, Le presser vivement, le poursuivre avec chaleur, pour l' obliger à faire quelque chose. Il ne voulait pas payer, on lui a si bien serré les côtes, que...

Côte à côte, À côté l' un de l' autre. Ils allaient côte à côte. Ils marchaient, ils étaient côte à côte. On dit de même, Côte à côte d' un tel.

CÔTE

CÔTE signifie aussi figurément, dans quelques phrases, Ligne, extraction. Nous sommes tous de la côte d' Adam.

Prov. et fig., Il s' imagine être de la côte de saint Louis, se dit D' un homme qui se pique mal à propos d' une haute naissance. On le connaît, il n' est pas de la côte de saint Louis.

CÔTE

CÔTE se dit, par analogie, de Plusieurs choses qui ont quelque ressemblance avec les côtes des animaux. Côte de melon, de citrouille, etc. Pomme de reinette à côtes. Côte de luth.

Les côtes d' un bâtiment, d' un navire, Les pièces qui sont jointes à la quille, et qui montent jusqu' au plat-bord.

La côte d' une feuille, La grosse nervure du milieu, qui est formée par le prolongement du pétiole. Les insectes ont tellement rongé cette feuille, qu' il n' en reste plus que la côte.

CÔTE

CÔTE se dit de même, en Architecture, Des saillies qui divisent et ornent la surface concave d' une voûte sphérique, ou la surface convexe d' un dôme. Côtes de coupole. Côtes de dôme.

Il se dit également Des listels qui séparent les cannelures d' une colonne.

CÔTE

CÔTE signifie aussi, Le penchant d' une montagne, d' une colline. Belle côte. Côte fertile, agréable. Côte rude. Une côte bien roide. Côte de vignobles. Côte plantée de vignes, de bois. Côte de tel endroit, de telle montagne. Le long de la côte. Sur la côte. Sur le haut de la côte. Au bas de la côte.

À mi-côte, Vers le milieu du penchant d' une côte. Une maison bâtie à mi-côte.

CÔTE

CÔTE se dit en outre Des rivages de la mer. Côte basse, escarpée. La côte est inabordable. La côte ou les côtes de France, d' Angleterre, etc. La France a plus de cinq cents lieues de côtes. Les côtes de l' Océan, de la Méditerranée, etc. Donner à la côte. Se briser à la côte. Se perdre sur une côte. Le vent le poussa, le jeta à la côte, sur la côte. Ce bâtiment est échoué sur la côte, est à la côte. Il rasait la côte. Ranger la côte. Ils découvrirent la côte. Les matelots crièrent côte. On alluma des feux le long des côtes. Des batteries qui défendent la côte. Les habitants des côtes. Toutes les côtes étaient en armes.

Il se dit quelquefois, par extension, Des approches de la terre, jusqu' à une certaine distance au large. Côte pleine d' écueils, pleine de bancs. Côte dangereuse. L' armée navale parut à la côte, sur la côte, sur nos côtes. Les pirates qui couraient nos côtes. Nettoyer les côtes des corsaires dont elles sont infestées.

En termes de Marine, Faire côte, Faire naufrage sur le bord d' une terre. Ce navire a fait côte avant de pouvoir virer de bord.

Gardes-côtes, Milice particulièrement chargée de la garde des côtes. Il se dit également de Vaisseaux armés pour défendre les côtes.

CÔTÉ. s. m.

CÔTÉ. s. m. La partie droite ou gauche de l' homme ou de l' animal, depuis l' aisselle jusqu' à la hanche. Côté droit. Côté gauche. Le côté lui fait mal. Il a un mal de côté, mal au côté, un point au côté, un point de côté. Il reçut un coup d' épée dans le côté. Il est blessé au côté. Se mettre les mains sur les côtés.

Fam., Se tenir les côtés de rire, Rire démesurément.

CÔTÉ

CÔTÉ dans une signification plus étendue, se prend pour Toute la partie droite ou gauche de l' homme ou de l' animal. Il était perclus le tout le côté gauche. Il boite des deux côtés. Se coucher sur le côté. J' étais à son côté. Je vis qu' il marchait à son côté, à ses côtés. Il a l' épée au côté. Il porte l' épée au côté. Du côté de l' épée.

Fam., Être sur le côté, Être blessé ou malade au point de ne pouvoir se remuer que très-difficilement. Le voilà sur le côté pour six mois. Il reçut une blessure, et il fut trois mois sur le côté. Cela signifie aussi, figurément, Être mal dans ses affaires, commencer à perdre de sa faveur, de son crédit. Ce négociant est sur le côté. Ce courtisan est menacé d' une disgrâce, il est déjà sur le côté.

Jeter, mettre quelqu' un sur le côté, Le coucher, le renverser par terre, mort ou dangereusement blessé. Il lui donna un grand coup d' épée, et le jeta, le mit sur le côté.

Fig. et fam., Mettre, faire passer quelque chose du côté de l' épée, Mettre quelque profit, quelques fonds à couvert, en réserve. On le dit plus ordinairement en mauvaise part. Il abandonna ses biens à ses créanciers, mais il mit quelque chose du côté de l' épée.

CÔTÉ

CÔTÉ se dit également en parlant Des choses, dans une acception analogue au second sens de ce mot. Les côtés d' une armoire, d' une commode, etc. S' asseoir à l' un des côtés de la cheminée. Il y a une fontaine de chaque côté de l' édifice. Il y avait des gardes de chaque côté de la voiture. Les côtés d' un chemin, d' une allée. On avait placé un tableau au-dessus de l' autel, et deux autres sur les côtés.

Le côté de l' épître, le côté de l' évangile, Le côté droit, le côté gauche de l' autel.

Le côté du roi, le côté de la reine, désignaient autrefois Le côté droit, le côté gauche du théâtre.

En termes de Marine, Les côtés d' un vaisseau, d' un navire, Les flancs d' un vaisseau, d' un navire, à partir du plat-bord. Le côté de tribord, ou Le côté droit. Le côté de bâbord, ou Le côté gauche. Mettre le côté en travers. Mettre un navire sur le côté, pour le caréner, le radouber, etc. Le navire resta sur le côté jusqu' à la marée montante.

Fig. et fam., Mettre un tonneau, une bouteille sur le côté, Les vider.

Les bas côtés d' une église, Les nefs latérales, plus étroites et ordinairement moins élevées que la nef principale.

Dans une Assemblée délibérante, Le côté droit, le côté gauche, Le côté de la salle qui est à la droite, qui est à la gauche du président. Siéger au côté droit. On désigne également par ces expressions Les membres de l' assemblée qui siégent à l' un ou à l' autre de ces côtés. Il a fait longtemps partie du côté droit, ou simplement, de la droite. Tout le côté gauche s' est levé, toute la gauche s' est levée contre la proposition.

CÔTÉ

CÔTÉ se dit aussi d' Une chose ou d' un lieu considérés par rapport à la chose ou au lieu qui se trouvent dans une situation directement opposée. Ce côté de la rivière est plus agréable que l' autre. Il est de l' autre côté du fleuve. De l' autre côté des Alpes. De ce côté des Pyrénées. De ce côté, de l' autre côté du détroit. Il est de l' autre côté du bois. Mettez-vous de l' autre côté de la table.

Fam., De l' autre côté, Dans la pièce, dans la chambre voisine. Passons de l' autre côté. Mon fils est de l' autre côté.

CÔTÉ

CÔTÉ se dit encore Des divers pans, des différentes faces que présente un objet. On avait sculpté des emblèmes sur les quatre cotés du monument. Les côtés d' une pyramide. Ce côté de la montagne est plus fertile que celui qui est exposé au nord. Le côté intérieur. Le côté extérieur. Le côté de devant. Le côté de derrière. Les deux côtés d' un tableau, d' une médaille, etc.

Il se dit particulièrement en parlant Des étoffes. Le côté de l' envers. Le côté de l' endroit. Mettez cette étoffe du beau côté, du bon côté.

Il se dit figurément, en parlant Des personnes et des choses. Il se fait toujours voir, il se montre par le beau côté, par le bon côté. Vous devriez regarder la chose par le bon, par le meilleur côté. Prendre une chose du bon côté, du mauvais côté. Il voit tout du beau côté. Il regarde tout par le mauvais côté. Ce n' est là qu' un côté de la question. On a tourné son affaire de tous les côtés. De quelque côté que vous considériez l' affaire.

CÔTÉ

CÔTÉ se dit également Des lignes qui forment le contour d' une chose. Les côtés d' une table. L' enceinte de cette ville a quatre côtés. Les trois côtés d' un triangle. Les côtés d' un carré, d' un polygone, etc.

CÔTÉ

CÔTÉ se dit, dans une acception encore plus étendue, pour Endroit, partie quelconque d' une chose. Attaquer la place du côté le plus faible. De ce côté-là. De ce côté-ci. On y peut entrer par deux côtés. On n' y peut aborder d' aucun côté. L' effroi se répand de tous côtés, de tout côté. Ils arrivaient de tous côtés, de deux côtés opposés. Quelqu' un vient de ce côté. Ils s' en sont allés chacun de leur côté, chacun de son côté. Tirez ce bout-là de votre côté, je tirerai celui-ci du mien. Nous ferons route ensemble, je vais de votre côté. Il y a longtemps qu' il n' est venu de ce côté-ci, qu' il n' est venu de nos côtés. Il demeure du côté de la porte Saint-Denis. Il va toujours de côté et d' autre, pour apprendre des nouvelles. Pencher tantôt d' un côté, tantôt de l' autre. Mettez-vous du côté du feu. De quel côté vient l' orage, le vent? Le vent s' est tourné du côté du midi, du nord, etc. Un cri s' éleva du côté des ennemis.

Prov. et fig., Regarder, voir de quel côté vient le vent, S' amuser à regarder dehors sans aucun dessein, et comme un homme oisif. Il signifie aussi, Observer le cours des affaires et les diverses conjonctures, pour régler sa conduite suivant ce que l' on découvre. Il ne se prend guère qu' en mauvaise part.

Fig. et fam., Ne savoir plus de quel côté tourner, Ne savoir plus que faire, que devenir, n' avoir plus de ressource.

Fig., Le côté faible d' une chose, Ce qu' elle a de défectueux. Voilà le côté faible de cette institution. Ce système a bien des côtés faibles. On dit aussi, Le côté faible d' une personne, Le défaut habituel, la passion dominante d' une personne; ou Ce qu' une personne sait le moins, par comparaison à ses autres connaissances. Vous l' avez attaqué par son côté faible. Je connais, j' ai trouvé son côté faible. Il a fait de bonnes études, mais le grec est son côté faible.

CÔTÉ

CÔTÉ dans le sens qui précède, se dit très-souvent au figuré. Faites les dispositions que je vous indique; je vais, de mon côté, prendre telle et telle mesure. De tous côtés il m' arrive des plaintes contre cet homme. Tout le fort est de votre côté. Du côté de la fortune, vous n' avez certainement rien à désirer. Quand, d' un côté, je considère leur puissance, et, de autre, ma faiblesse, je ne puis m' empêcher de craindre. Sous ce rapport, il peut paraître excusable; mais nous trouvons, d' un autre côté, bien des raisons qui le condamnent. De ce côté-là, vous pouvez être parfaitement tranquille. Je n' ai rien à craindre de ce côté.

CÔTÉ

CÔTÉ signifie encore, Parti. Le côté du roi. Le côté des ennemis. C' est le côté le plus juste. Le bon côté. Il a Dieu de son côté. Il se rangea, il se mit de tel côté. Il se met du côté du plus fort. Tous ceux qui étaient de son côté. De quel côté êtes-vous? Je suis du côté de la justice, de la raison. Je ne suis ni pour un côté ni pour l' autre, ni d' un côté ni d' un autre, d' aucun côté. Il a les rieurs de son côté. Mettre les rieurs de son côté.

CÔTÉ

CÔTÉ signifie également, Ligne de parenté. Ils sont parents du côté du père, du côté de la mère. Il était mon cousin du côté de sa grand' mère maternelle. Le côté paternel. Le côté maternel. Il est de son côté et ligne. Un propre de côté et ligne.

Être du côté gauche, Être bâtard.

À CÔTÉ. loc. prépositive

À CÔTÉ. loc. prépositive Au côté, à droite ou à gauche, et auprès. Se mettre à côté de quelqu' un. Ma maison est à côté de la sienne. Je demeure à côté de monsieur un tel. À côté du village, à côté du but. Au sens moral, Mettre le trivial à côté du sublime. Il est aussi locution adverbiale. Marcher à côté. Être à côté. N' allez pas tout droit, prenez un peu à côté. Le coup passa à côté.

Il s' emploie dans certaines phrases figurées, pour marquer l' égalité de mérite, de naissance, etc. Dans la satire, Boileau marche à côté d' Horace et de Juvénal. Mettre un artiste, un écrivain, etc., à côté d' un autre. Pour la profondeur et la concision, on peut mettre cet écrivain à côté de Tacite.

Fig., Passer à côté d' une difficulté, d' une question, Ne pas la résoudre, l' éluder. Être à côté de la question, Ne pas bien saisir la question, ou s' en écarter.

Donner à côté, S' éloigner du but. Il se dit au propre et au figuré. En tirant, il a donné à côté. Il s' est trompé dans cette affaire, il a donné à côté.

DE CÔTÉ. loc. adv.

DE CÔTÉ. loc. adv. De biais, de travers, obliquement. Il regarde de côté. Il marche de côté. Il va de côté. Sa perruque est de côté. Il faut vous tourner un peu plus de côté. Sa maison n' a qu' une vue de côté.

Fig., Regarder de côté, Regarder avec dédain, ou ressentiment, ou embarras. Je ne sais ce que je lui ai fait, mais il me regarde de côté.

Mettre, ranger une chose de côté, La mettre à droite ou à gauche, pour que l' espace qu' elle occupait soit libre. Mettez ce fauteuil de côté, il gêne le passage. On dit dans ce sens, avec le pronom personnel, Se mettre, se ranger de côté. Quand je le vis paraître, je me mis respectueusement de côté.

Mettre une chose de côté, signifie aussi, La mettre en réserve. C' est un homme d' une grande économie, et qui met tous les ans quelque chose de côté. J' ai prié ce marchand de me mettre plusieurs objets de côté. Il signifie encore figurément, Ne pas parler d' une chose. Je mets de côté tous les reproches que j' aurais à vous faire.

Mettre, laisser une chose, une personne de côté, Abandonner, au moins pour un temps, une chose, une personne, négliger de s' en occuper. J' ai laissé mon procès de côté pour venir ici. Peut-on laisser de côté un si bon officier?

COTEAU. s. m.

COTEAU. s. m. Penchant d' une colline. Agréable, fertile coteau. Coteau planté de vignes.

Il se dit aussi pour La colline même, prise dans toute son étendue. Les coteaux qui bordent la Saône. Des coteaux toujours verts. Le long du coteau. Sur le haut du coteau. Sur le coteau. La rivière passe au pied du coteau.

CÔTELETTE. s. f.

CÔTELETTE. s. f. Côte de certains animaux, comme moutons, veaux, agneaux, cochons, etc. Il ne se dit que d' Une côte détachée de l' animal, et à laquelle on a laissé tenir une certaine quantité de chair. Côtelette de mouton, de veau, etc. Mettez-nous des côtelettes sur le gril. Côtelette de veau en papillote. Cette côtelette est tendre, est dure. L' os d' une côtelette.

COTER. v. a.

COTER. v. a. Marquer suivant l' ordre des lettres ou des nombres, numéroter. Coter des pièces. Les notaires ont coté et paraphé ces pièces. Coter un registre par première et dernière.

Coter un chapitre, un article, un verset, etc., Marquer le numéro d' un chapitre, d' un article, d' un verset, etc. Coter à la marge.

COTER

COTER signifie aussi, Indiquer le prix, le taux de quelque chose. Coter le prix d' une marchandise, le cours des effets publics, de la rente. Coter la rente, le change, etc. La rente a été cotée à tant.

COTÉ, ÉE. participe

COTÉ, ÉE. participe

COTERIE. s. f.

COTERIE. s. f. Compagnie, société de personnes qui vivent entre elles familièrement. Il se dit particulièrement Des compagnies de ce genre où l' on cabale pour mettre une personne, une chose en crédit, ou au contraire pour la décréditer. Toute la ville était partagée en coteries animées les unes contre les autres. Langage, opinion de coterie. Coterie littéraire. Coterie politique. Tels et tels sont de même coterie. Faire coterie avec quelqu' un. Il ne s' emploie que par dénigrement.

COTHURNE. s. m.

COTHURNE. s. m. Sorte de chaussure dont les acteurs se servaient anciennement dans la tragédie, pour paraître avoir une taille plus élevée.

Fig., Chausser le cothurne, Se mettre à composer des tragédies. On le dit également D' un acteur qui s' essaye dans la tragédie.

Chausser le cothurne, se prend aussi en mauvaise part, pour dire, Enfler son style.

CÔTIER. adj.

CÔTIER. adj. T. de Marine. Qui a la connaissance, la pratique d' une côte, des côtes. Pilote côtier. Il s' emploie aussi comme substantif. Ce pilote est bon côtier.

Navigation côtière, Celle qui se fait le long des côtes, près des côtes.

CÔTIÈRE. s. f.

CÔTIÈRE. s. f. Suite de côtes de mer. Il croise sur cette côtière. Ces côtières sont sujettes à tel vent. Ce terme de Marine est maintenant peu usité.

CÔTIÈRE

CÔTIÈRE signifie aussi, Une planche de jardinage, qui va un peu en talus, et qui est ordinairement adossée à une muraille. Cette côtière est propre pour des pois. On dit plus ordinairement, Ados.

COTIGNAC. s. m.

COTIGNAC. s. m. (On ne prononce pas le C final.) Sorte de confiture faite avec des coings. Boîte de cotignac. Cotignac d' Orléans.

COTILLON. s. m.

COTILLON. s. m. Cotte ou jupe de dessous. Il se dit plus particulièrement Du jupon des femmes du peuple et des paysannes. Cotillon de serge. Cotillon de flanelle. de basin.

Fig. et pop., Aimer le cotillon, Être adonné aux grisettes, aimer les femmes.

COTILLON

COTILLON s' est dit aussi d' Une sorte de danse. Danser le cotillon.

COTIR. v. a.

COTIR. v. a. Meurtrir. Il est populaire, et ne se dit qu' en parlant Des fruits. La grêle a coti ces poires, ces pommes.

COTI, IE. participe

COTI, IE. participe

COTISATION. s. f.

COTISATION. s. f. Action de cotiser, ou Imposition faite par cote. Cotisation volontaire. Cotisation forcée. Cette cotisation a donné beaucoup de peine. Cette cotisation est mal faite. Le rôle des cotisations.

Il se dit aussi en parlant De plusieurs personnes qui se cotisent. Cette généreuse cotisation produisit une somme plus que suffisante pour les besoins du moment.

Il se prend quelquefois pour Quote-part. J' ai donné tant pour ma cotisation.

COTISER. v. a.

COTISER. v. a. Taxer, imposer à quelqu' un, régler la part qu' il doit payer de quelque somme. On l' a cotisé à tant.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il faut que chacun se cotise selon ses facultés.

Il se dit également, avec le pronom personnel, De plusieurs personnes qui donnent, chacune selon ses moyens, de quoi former une certaine somme. Ils se cotisèrent tous, et lui firent la somme nécessaire pour son voyage.

COTISÉ, ÉE. participe

COTISÉ, ÉE. participe

COTISSURE. s. f.

COTISSURE. s. f. Meurtrissure. Il ne se dit que Des fruits. La cotissure empêche que les fruits ne soient de garde.

COTON. s. m.

COTON. s. m. Espèce de laine qui vient sur un arbuste appelé Cotonnier. Coton de Chypre. Coton des Indes. Coton fin. Coton délié. Coton filé. Coton cordé. Coton épluché. Balle de coton. Toile de coton. Bas de coton. Matelas de coton. Couverture de coton. Chemise de coton. Papier de coton. Mettre du coton dans une écritoire. Se boucher les oreilles avec du coton.

Fig. et fam., Élever un enfant dans du coton, L' élever trop mollement.

Fam. et par plaisanterie, Porte-coton, Valet de garde-robe.

COTON

COTON se dit, par extension, d' Une espèce de duvet formé de poils longs, entrecroisés et crépus, qu' on observe à la surface des fruits, des feuilles, etc., de certains végétaux.

Il se dit également de Certaine bourre qui enveloppe le bourgeon de la vigne et de quelques autres arbres.

COTON

COTON se dit quelquefois, figurément, Du poil follet qui vient aux joues et au menton des jeunes gens. Son menton commençait à se couvrir du premier coton.

Cette étoffe jette son coton, du coton, se dit D' une étoffe qui se couvre d' une espèce de bourre, de duvet, semblable à du coton.

Fig. et fam., Cet homme jette un vilain coton, Il perd son crédit, sa réputation. On dit ironiquement, dans le même sens, Il jette là un beau coton. On dit aussi D' un homme atteint d' une maladie qui le fait dépérir, Il jette un mauvais coton.

COTONNADE. s. f.

COTONNADE. s. f. Toute espèce d' étoffe faite de coton.

COTONNER (SE). v. pron.

COTONNER (SE). v. pron. Il se dit Des choses qui se couvrent d' un léger coton ou duvet. Ses joues commencent à se cotonner. Il est peu usité en ce sens.

Il se dit plus particulièrement Des étoffes sur lesquelles s' élève certaine bourre. Le drap d' Espagne se cotonne. Cette toile s' est cotonnée. On dit aussi neutralement, Cette étoffe cotonne.

Ces artichauts, ces raves, ces pommes, etc., se cotonnent, Leur substance devient mollasse et spongieuse comme du coton.

COTONNÉ, ÉE. participe

COTONNÉ, ÉE. participe Cheveux cotonnés, Cheveux très-courts et très-frisés, comme ceux des nègres.

COTONNEUX, EUSE. adj.

COTONNEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties de certains végétaux qui sont couvertes d' un duvet épais et serré. Tige cotonneuse.

COTONNEUX

COTONNEUX signifie aussi, dans le langage ordinaire. Qui est devenu mollasse et comme spongieux Il se dit principalement Des raves, des artichauts, des pommes et autres fruits. Raves cotonneuses. Pommes cotonneuses. Pêches cotonneuses. Poires cotonneuses.

COTONNIER. s. m.

COTONNIER. s. m. Arbuste qui porte le coton. Il y a beaucoup de cotonniers aux Indes.

COTONNINE. s. f.

COTONNINE. s. f. Toile de gros coton, dont on fait des voiles pour certains bâtiments. Les galères avaient des voiles de cotonnine.

CÔTOYER. v. a.

CÔTOYER. v. a. Aller côte à côte de quelqu' un. Il me côtoyait. Ne souffrez pas qu' il vous côtoie. Un vassal ne devait pas côtoyer son seigneur. Ce sens est peu usité.

Il signifie aussi, Aller tout le long de. Il faut côtoyer toujours la forêt. Côtoyer la rivière. L' armée ennemie côtoyait la nôtre. Leurs navires côtoyaient tel pays, côtoyaient le rivage. Ils n' osèrent prendre le large, et ne firent que côtoyer.

CÔTOYÉ, ÉE. participe

CÔTOYÉ, ÉE. participe

COTRE. s. m.

COTRE. s. m. T. de Marine. Voy. CUTTER.

COTRET. s. m.

COTRET. s. m. Petit fagot, composé de morceaux de bois courts et de médiocre grosseur, lié par les deux bouts. Cotret de bois rond, de bois de hêtre, de chêneau, de bois blanc. Cotret relié. Une charge de cotrets. Un cent, un millier de cotrets. Bâton de cotret.

Châtrer des cotrets, En ôter quelques bâtons.

COTRET

COTRET se dit aussi de Chacun des bâtons dont se compose le fagot. Un coup de cotret.

Fam., Être sec comme un cotret, Être fort maigre et décharné. On dit dans le même sens, Des jambes de cotrets.

Fig. et pop., De l' huile de cotret, Des coups de bâton.

COTTE. s. f.

COTTE. s. f. Jupe, la partie de l' habillement des femmes, qui est plissée par le haut, et qui va depuis la ceinture jusqu' à terre. Il ne se dit plus que de L' habillement des femmes de basse condition; et même, dans ce sens, on ne l' emploie guère que par plaisanterie. Cotte de paysanne. Cotte de drap, de serge, etc. Mettre sa cotte.

Prov. et fig., Donner la cotte verte, Jeter une fille sur l' herbe en folâtrant avec elle.

Cotte d' armes, Casaque que les chevaliers, les hommes d' armes mettaient autrefois par-dessus leurs cuirasses, et que portent encore les hérauts d' armes. Un héraut revêtu de sa cotte d' armes.

Cotte de mailles. Chemise faite de mailles ou petits anneaux de fer, qui servait autrefois d' arme défensive. On l' appelait autrement, Jaque de mailles. Il était armé d' une cotte de mailles.

Cotte morte, parmi quelques religieux, Les habits et les meubles qu' un religieux laissait en mourant, ainsi que tout ce qui était provenu de ses épargnes. L' abbé avait la cotte morte des moines. Ce religieux a laissé une bonne cotte morte.

COTTERON. s. m.

COTTERON. s. m. Petite cotte courte et étroite. Cotteron à pointes. Cotteron de frise. Il est vieux.

COTUTEUR. s. m.

COTUTEUR. s. m. Celui qui est chargé d' une tutelle avec un autre.

COTYLE. s. f.

COTYLE. s. f. T. d' Antiq. Mesure de capacité pour les liquides et les choses sèches. La cotyle attique valait, à peu près, le cinquième de notre litre.

COTYLE. s. m.

COTYLE. s. m. T. d' Anat. Cavité d' un os dans laquelle un autre os s' articule.

COTYLÉDON. s. m.

COTYLÉDON. s. m. T. d' Anat. Chacun des deux lobes qui forment le placenta. Les cotylédons.

Il se dit, par analogie, en termes de Botanique, de Certains corps charnus que l' on remarque dans la plupart des semences, et qui accompagnent ordinairement la tige lorsqu' elle sort de terre, soit en conservant leur forme comme dans le haricot, soit en prenant l' apparence de feuilles, comme dans la belle-de-nuit. Les deux cotylédons d' une fève, d' un haricot, etc.

COTYLÉDON

COTYLÉDON se dit aussi d' Un genre de plantes à feuilles charnues, dont une espèce, appelée Nombril de Vénus, orne les jardins d' agrément.

COTYLÉDONÉ, ÉE. adj.

COTYLÉDONÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des végétaux pourvus de cotylédons.

COTYLOÏDE. adj.

COTYLOÏDE. adj. T. d' Anat. Il se dit De la cavité de l' os iliaque, dans laquelle l' os du fémur s' articule. La cavité cotyloïde.

COU. s. m.

COU. s. m. (Quelquefois on dit, par euphonie, Col, surtout en poésie.) La partie du corps qui joint la tète aux épaules. Il se dit De l' homme et des animaux. Long cou. Grand cou. Gros cou. Avoir un mal de cou. Avoir mal au cou. Mouchoir de cou. Un tour de cou. Avoir le cou de travers. Allonger le cou. Il a pensé se rompre le cou. Se casser le cou. Pencher le cou. Charger quelque chose sur son cou. Porter sur son cou, à son cou. Les vertèbres du cou. Le chignon du cou. La nuque du cou. Le cou d' un cheval, d' un chien, etc. Tordre le cou à un poulet. Le cou d' une cigogne, d' un héron, etc.

Fig., Un cou d' ivoire, d' albâtre, un col de lis, etc., Un cou bien fait et très-blanc. On dit de même, L' albâtre, les lis de son cou.

Fig. et fam., Avoir un cou de grue, le cou d' une grue, Avoir le cou long et grêle.

Prov., Avoir son cou chargé de quelque chose, En porter une charge considérable.

Sauter au cou, se jeter au cou de quelqu' un, L' embrasser avec beaucoup d' empressement, de tendresse, d' affection. On dit aussi, familièrement, Se pendre au cou de quelqu' un, Avoir les bras passés autour de son cou, et l' embrasser a plusieurs reprises. Cet enfant est toujours pendu au cou de sa mère.

Pop. et par pléonasme, Il sera pendu par son cou.

Pop. et fig., Prendre ses jambes à son cou, Partir sur l' heure, s' enfuir. Il prit ses jambes à son cou, et s' en alla.

Couper le cou à quelqu' un, Séparer sa tête de son corps, lui trancher la tête. Il fut condamné à avoir le cou coupé.

Fam. et par exagération, Se casser le cou, Se blesser en tombant.

Fig. et fam., Rompre ou casser le cou à quelqu' un, Lui faire perdre ses espérances de fortune, d' avancement. On dit de même, Se rompre le cou, se casser le cou par sa mauvaise conduite, par son imprudence.

Cou de chemise. Voyez COL.

Le col ou le cou d' une bouteille, d' une cruche, d' un matras, etc., Cette partie longue et étroite par laquelle on emplit et on vide ces vases.

Cou de cygne, Partie de l' avant-train d' une voiture à quatre roues, qui est courbée, afin de laisser passer les roues de devant par dessous, lorsque la voiture tourne.

COUARD. s. m.

COUARD. s. m. Poltron, qui n' a point de courage. C' est un franc couard. Il est familier.

COUARDISE. s. f.

COUARDISE. s. f. Timidité, lâcheté, poltronnerie. On lui a reproché sa couardise. Il est familier.

COUCHANT. adj.

COUCHANT. adj. Qui se couche. Il n' est guère usité que dans ces locutions, Chien couchant, et Soleil couchant.

CHIEN COUCHANT

CHIEN COUCHANT Espèce de chien de chasse, qui se couche ordinairement sur le ventre, pour arrêter les perdrix, les cailles, les lièvres et autre gibier. Dresser un chien couchant. Il chasse avec le fusil et le chien couchant, avec la tirasse et le chien couchant. Ce chien couchant est bon au poil et à la plume.

Prov. et fig., Faire le chien couchant auprès de quelqu' un, Le flatter, tâcher de le gagner par des soumissions basses et rampantes. On dit de même, C' est un bon chien couchant.

SOLEIL COUCHANT

SOLEIL COUCHANT se dit Du soleil, quand il est près de descendre sous l' horizon. Il arriva au soleil couchant. Depuis le soleil levant jusqu' au soleil couchant.

Prov. et fig., On adore plutôt le soleil levant que le soleil couchant, On courtise plutôt la puissance, la faveur naissante, que celle qui est sur son déclin.

COUCHANT

COUCHANT est aussi substantif, et signifie, La partie occidentale de la terre. Cette région est au couchant, vers le couchant. Du levant au couchant. Entre le midi et le couchant. Du côté du couchant. Les pays du couchant.

Il signifie quelquefois, L' endroit de l' horizon où le soleil se couche. Le couchant d' hiver, le couchant d' été. Maison exposée au couchant.

Fig. et poétiq., Être, toucher à son couchant, se dit D' une personne qui vieillit, ou dont le génie baisse et s' éteint. Ce beau génie était à son couchant.

COUCHE. s. f.

COUCHE. s. f. Lit. Il est principalement d' usage en poésie et dans le style soutenu. Partager la couche de quelqu' un. La même couche les reçut tous deux. J' arrosai de pleurs ma couche solitaire. La couche nuptiale. La couche royale. Couche funèbre.

Fig., Souiller, déshonorer la couche de quelqu' un, Abuser de la femme de quelqu' un. On dit aussi, Souiller la couche nuptiale, en parlant D' une femme qui manque à la fidélité conjugale.

Fig., Dieu a béni leur couche, Il est provenu beaucoup d' enfants de leur mariage.

Fig., Les fruits de sa couche, Les fruits de son mariage, ses enfants.

COUCHE

COUCHE se prend quelquefois, dans le langage ordinaire, pour Le bois d' un lit. Couche de bois de noyer.

COUCHE

COUCHE signifie aussi, Le temps pendant lequel une femme demeure au lit à cause de l' enfantement; et, dans ce sens, on l' emploie souvent au pluriel. Femme en couche. Elle était en couche. Cette femme, pendant ses couches, etc. Elle fit ses couches en tel endroit. Elle a acheté cet ameublement pour ses couches, pour ses premières couches. Elle est relevée de couche.

Il se dit, par extension, de L' enfantement même. Heureuse couche. Mauvaise couche. Ce mal lui est resté d' une couche. C' est une fâcheuse suite de couche.

Fausse couche, Couche avant terme. Cette femme a fait une fausse couche. Elle est malade d' une fausse couche. Il se dit quelquefois, figurément et familièrement, d' Un projet avorté. C' est une fausse couche.

COUCHE

COUCHE se dit encore Des linges dont on enveloppe les petits enfants. On a donné à la nourrice une douzaine de couches. Changer un enfant de couches. Couche de dentelle.

COUCHE

COUCHE en termes de Jardinage, se dit Des planches relevées, et faites ordinairement de fumier mêlé avec de la terre, pour semer certaines fleurs qui viennent de graines, des melons, des concombres, du pourpier, et autres herbages ou légumes. Couche de tricolors, de belles-dames. Faire des couches. Couche de fumier, de tan, etc. J' ai de bons melons sur cette couche-là. Venir sur couche. Melons sur couche. Champignons de couche. Il faut échauffer cette couche-là avec de nouveau fumier. Semer sur couche. Garantir les couches avec des paillassons et des brise-vent.

Couche sourde, Celle qui ne s' élève point au-dessus de la superficie de la terre.

COUCHE

COUCHE se dit aussi de Toute substance qui est étendue, appliquée sur une autre, de manière à la couvrir. Revêtir un mur d' une couche de plâtre, de mortier. Couche épaisse. Étendre une couche sur une autre. Le lit de ce canal est formé de plusieurs couches de ciment.

Il se dit particulièrement Des enduits qu' on fait avec des couleurs ou des métaux pour peindre, bronzer ou dorer. La première, la seconde couche. Simple couche. Double couche. Donner trois couches de blanc à l' huile, en détrempe. Couche d' or, d' argent.

Il se dit encore Des choses qu' on met par lits, surtout Des fruits, des viandes, des médicaments dont on veut faire quelque composition. Arranger différentes choses par couchés. Il faut mettre une couche de fraises, puis une couche de groseilles, puis une couche de sucre. Couche de pommes de reinette. Couche d' abricots. Couche de beurre. Couche d' herbes fines. Couche de lard. Etc.

Il se dit également, en Géologie, Des différents lits qui composent un terrain. Une couche de sable, de craie, de houille, de grès, etc. La direction et l' étendue des couches sont très-variables. Couche horizontale. Couche inclinée. Couches parallèles. La première, la seconde, la troisième couche.

En Botan., Couches ligneuses, Les couches dont se compose le tronc d' un arbre: elles sont indiquées par les cercles concentriques que présente la coupe horizontale. Le nombre des couches ligneuses est ordinairement le même que celui des années de l' arbre. On appelle aussi Couches corticales, Les feuillets, ordinairement peu distincts, qui forment la partie intérieure de l' écorce d' un arbre.

COUCHE

COUCHE à certains Jeux, comme le lansquenet, signifie, Ce qu' on met sur une carte. La moindre couche devait être d' une pistole, la plus haute de huit pistoles.

Tant de couche et de belle, se dit Pour avertir qu' on met tant sur la carte, et que celui qui est pris paye tant à ceux qui ont encore leur carte.

COUCHÉE. s. f.

COUCHÉE. s. f. Le lieu où on loge la nuit en faisant voyage. La dînée est en tel endroit, et la couchée est en tel autre. Il y a tant de lieues jusqu' à la couchée. Nous nous rencontrâmes à la couchée.

Il signifie aussi, Le souper et le logement des voyageurs dans l' hôtellerie. Il nous en coûta tant pour notre couchée.

COUCHER. v. a.

COUCHER. v. a. Étendre de son long sur la terre, sur un lit, etc. Il le coucha sur l' herbe. On coucha le blessé sur un matelas. Saint Louis en mourant voulut qu' on le couchât sur la cendre. Saint Laurent fut couché sur un gril, sur des charbons ardents. On le dit aussi en parlant Des choses. Coucher une statue par terre. Coucher une armoire, une chaise, une poutre, une échelle, etc.

Coucher quelqu' un par terre, le coucher sur le carreau, L' étendre sur la place, mort ou très-blessé. Il coucha son homme par terre. Il lui donna un grand coup d' épée, et le coucha sur le carreau. Les ennemis s' avançaient; on fit sur eux une décharge qui en coucha cinquante par terre.

Fig. et fam., Coucher une bouteille sur le côté, La vider en buvant.

Fig., Coucher quelqu' un sur l' état des pensions, sur une liste, etc., L' inscrire sur l' état des pensions, sur une liste, etc. Cette façon de parler vieillit: on dit ordinairement, Porter sur l' état des pensions, sur une liste, etc.

Fig. et fam., Coucher par écrit, Mettre par écrit. Il ne suffit pas de faire cette promesse verbalement, il faut la coucher par écrit.

Coucher une clause, un article dans un acte, etc., L' y insérer. La clause est couchée tout au long dans le testament, dans le contrat. Le greffier coucha cet article dans les registres, etc. Cette façon de parler vieillit: on dit ordinairement, La clause est portée dans le contrat, etc.

Coucher un article en recette, en dépense, Employer un article sur l' état de la recette, de la dépense. Cette façon de parler vieillit: on dit ordinairement, Porter un article en recette, en dépense.

Coucher en joue, Ajuster son fusil et viser, pour tirer sur quelqu' un, sur quelque chose. J' avais déjà couché l' animal en joue. Il le tenait couché en joue pour le tirer.

Fig. et fam., Coucher en joue, Observer, ne pas perdre de vue une personne ou une chose sur laquelle on a quelque dessein. Il était dans un coin, il la regardait, il la couchait en joue. Il aspire à cette charge, à cette place, il recherche cette fille en mariage, depuis longtemps il la couche en joue.

COUCHER

COUCHER signifie particulièrement, Mettre quelqu' un au lit, le déshabiller, l' aider à se mettre au lit. Coucher un enfant, un malade. Ce valet de chambre couche son maître. Ces femmes de chambre sortiront quand elles auront couché leur maîtresse. Les plus proches parentes couchent la mariée.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, S' étendre tout de son long sur quelque chose. Il s' est couché par terre. Se coucher sur un lit, sur un sofa. Se coucher sur le ventre, sur le dos, etc.

Il signifie particulièrement, Se mettre au lit. Ils se sont couchés fort tard. Allez vous coucher.

Il se dit figurément Du soleil et des autres astres, et signifie, Descendre sous l' horizon. Le soleil se couchera bientôt. Il y a une heure que la lune est couchée.

Prov., fig. et pop., Si vous n' en voulez point, couchez-vous auprès, se dit À une personne qui refuse une offre que l' on croit raisonnable.

Prov. et fig., Comme on fait son lit on se couche, Il faut s' attendre au bien ou au mal qu' on s' est préparé par la conduite qu' on a tenue, par les mesures qu' on a prises.

Fig. et pop., Allez vous coucher, Laissez-moi tranquille. Qu' il aille se coucher.

COUCHER

COUCHER s' emploie aussi neutralement, et signifie, Être étendu pour prendre son repos. Coucher dans un lit, dans des draps, entre deux draps. Coucher sur un matelas, sur la plume, mollement, durement. Coucher sur la dure, sur une paillasse, sur la terre, à terre, à plate terre, sur le ventre, sur le dos, sur le côté. Coucher tout habillé. Ils couchèrent ensemble. Coucher avec quelqu' un dans le même lit. Chambre à coucher.

Prov. et fig., Coucher dans son fourreau comme l' épée du roi, ou simplement, Coucher dans son fourreau, Coucher tout vêtu.

Coucher avec une femme, Avoir commerce avec elle.

COUCHER, neutre

COUCHER, neutre signifie quelquefois, Loger la nuit en quelque endroit. Il coucha dans une hôtellerie, à l' hôtellerie. Ils allèrent coucher à tant de lieues de Paris.

Il signifie également, Passer la nuit en quelque endroit, en y prenant du repos. Coucher dehors. Coucher dans la rue. Coucher à l' auberge. Coucher en ville. Il couche ordinairement où il soupe. Il ne put arriver en tel endroit, et fut obligé de coucher dans sa voiture. Le mauvais temps ne leur ayant pas permis d' aborder, ils couchèrent dans le bateau.

Fig. et fam., Coucher à la belle étoile, et pop., Coucher à l' enseigne de la lune, Coucher en plein air.

Prov., Pour boire de l' eau et coucher dehors, il ne faut demander congé à personne.

COUCHER

COUCHER actif, signifie quelquefois simplement, Pencher. Couchez un peu votre papier, vous écrirez plus commodément.

Il signifie également, Courber, incliner ce qui est naturellement droit. La grêle, la pluie et le vent couchent les blés, les herbes. Coucher un sarment, un cep de vigne. Coucher les branches d' un arbre en terre, pour faire de nouveaux plants. Coucher le poil d' un chapeau, d' une étoffe.

COUCHER

COUCHER se dit aussi en parlant Des dentelles, et autres choses semblables, qu' on étend sur quelque étoffe. Coucher des galons, coucher une dentelle sur une étoffe.

Il signifie de même, en parlant Des couleurs ou de l' émail, Étendre une couleur, en mettre une couche sur quelque chose. Coucher une couleur. Coucher de l' or, de l' argent sur...

Coucher des couleurs, signifie particulièrement, en termes de Peinture, Étendre des couleurs avec le pinceau l' une à côté de l' autre, avant de les fondre.

COUCHER

COUCHER signifie aussi, figurément, Mettre au jeu. Il est grand joueur, il couche mille écus sur une carte.

Coucher gros, Jouer gros jeu. Cette locution, qui a vieilli, signifiait aussi, Risquer beaucoup, dans quelque affaire que ce soit. Tenter une pareille entreprise, c' est coucher gros. Elle signifiait encore, Avancer quelque chose d' extraordinaire, d' excessif. Il dit bien des gasconnades, il couche gros.

COUCHÉ, ÉE. participe

COUCHÉ, ÉE. participe Quand nous arrivâmes, tout le monde était couché, Était au lit.

À soleil couché, Un peu après que le soleil est couché. On dit aussi: Avant soleil couché. Après soleil couché.

Prov., On est plus couché que debout, Le temps que dure la vie est peu considérable au prix du temps qui la suit.

En Botan., Tige couchée. Tige qui ne s' élève point, qui reste étendue sur la terre; telle est celle de la renouée.

COUCHER. s. m.

COUCHER. s. m. Action de se coucher. J' étais à son coucher. C' est l' heure de son coucher.

Le coucher du roi, ou simplement, Le coucher, L' heure à laquelle le roi reçoit ceux qu' il admet a lui faire leur cour avant qu' il se retire pour se coucher. Il se trouve toujours au lever et au coucher du roi.

Le petit coucher du roi, ou simplement, Le petit coucher, L' espace de temps qui reste depuis que le roi a donné le bonsoir, jusqu' à ce qu' il se mette au lit. Un tel était au petit coucher du roi, au petit coucher. Il n' est pas du petit coucher. Cela fut dit au petit coucher du roi.

Fig., Le coucher d' un astre, Le temps où il descend et se cache sous l' horizon. Le coucher du soleil, d' une planète, d' une étoile. Au coucher du soleil.

En termes de Peinture, Ce tableau représente un coucher du soleil, Il représente l' aspect du ciel et de l' horizon au moment où le soleil se couche. On dit aussi, Un coucher de soleil, Un tableau qui représente un coucher de soleil.

COUCHER

COUCHER signifie aussi, L' usage du lit, la façon dont on est couché, soit bien, soit mal. Il ne paya rien pour son coucher, pour le coucher. Il est délicat pour le boire, pour le manger, et pour le coucher.

Il signifie encore, La garniture d' un lit, comme matelas, lit de plume, etc. Un bon, un mauvais coucher.

COUCHETTE. s. f.

COUCHETTE. s. f. Petit lit, petite couche sans rideaux. Une couchette de bois de noyer.

COUCHEUR, EUSE. s.

COUCHEUR, EUSE. s. Qui couche avec un autre. Il ne se dit que par rapport au plus ou au moins de gêne que cause la personne avec laquelle on est couché. Bon, commode coucheur. Mauvais, incommode coucheur. C' est une mauvaise, une désagréable coucheuse.

Fig. et fam., C' est un mauvais coucheur, se dit D' un homme difficile à vivre.

COUCHIS. s. m.

COUCHIS. s. m. Lit de sable et de terre qu' on met sur les madriers d' un pont de bois, pour asseoir le pavé.

COUCI-COUCI. adv.

COUCI-COUCI. adv. À peu près, tellement quellement. Êtes-vous content? Couci-couci. Vous faites votre devoir couci-couci. Il est familier.

COUCOU. s. m.

COUCOU. s. m. Oiseau de la grosseur d' un pigeon, qui a tiré son nom de son chant. J' ai entendu chanter le coucou. Les coucous ne font point de nid, et déposent leurs oeufs dans celui des autres oiseaux.

Il se dit aussi d' Un jouet d' enfant qui consiste en un petit soufflet imitant le chant du coucou.

Pendule à coucou, ou simplement, Coucou, Pendule, ordinairement de bois, où il y a une figure d' oiseau qui, lorsque les heures sonnent, paraît à une petite fenêtre, et imite le chant du coucou.

COUCOU

COUCOU en termes de Jardinage, se dit d' Un fraisier qui fleurit beaucoup et ne produit point de fruit.

COUCOU

COUCOU dans le langage familier, se dit de Petites voitures à quatre ou six places, qui parcourent les environs de Paris. Aller en coucou. On est fort cahoté dans les coucous.

COUDE. s. m.

COUDE. s. m. La partie extérieure du bras à l' endroit où il se plie. Il était appuyé sur son coude, sur le coude. Il lui donna un coup de coude. Il le poussa du coude. Il a les coudes fort pointus. Manger avec ses amis en toute liberté, les coudes sur la table.

Fig. et pop., Hausser le coude, Boire beaucoup. Il aime à hausser le coude. On voit qu' il a haussé le coude, il n' est pas ferme sur ses jambes.

COUDE

COUDE signifie aussi, L' endroit de la manche qui couvre le coude. Son habit ne vaut rien, il a les coudes percés, il est percé par les coudes.

COUDE

COUDE se dit aussi de L' angle que présente un mur, une rivière, une allée, etc., à l' endroit où sa direction change brusquement. Cette muraille fait un coude. La rivière forme le coude en cet endroit. À l' endroit où la route fait le coude. Cette branche a un coude à la moitié de sa longueur.

COUDÉE. s. f.

COUDÉE. s. f. Toute l' étendue du bras depuis le coude jusqu' au bout du doigt du milieu. En ce sens, il ne se dit que dans la phrase suivante:

Avoir ses coudées franches, les coudées franches, Avoir la liberté du mouvement des bras, des coudes. Cela se dit surtout en parlant De personnes qui sont à table. Il veut avoir ses coudées franches.

Fig. et fam., Avoir ses coudées franches, les coudées franches, N' être point contraint ni gêné dans ce qu' on veut faire. Il peut faire son parc, son bâtiment aussi grand qu' il voudra, il a ses coudées franches, les coudées franches. Personne ne contrôle plus ses actions, il n' est plus en tutelle, il a ses coudées franches.

COUDÉE

COUDÉE se dit aussi d' Une mesure ou longueur prise sur l' étendue qu' il y a depuis le coude jusqu' au bout du doigt du milieu, et qui est d' un pied et demi. La coudée était fort en usage chez les anciens. Cette muraille, cette colonne, etc., avait tant de coudées de haut, était de tant de coudées, avait tant de coudées en hauteur, en largeur.

COU-DE-PIED. s. m.

COU-DE-PIED. s. m. (Quelques-uns écrivent abusivement, Coude-pied.) La partie supérieure du pied, près de son articulation avec la jambe. Avoir le cou-de-pied très-haut.

COUDER. v. a.

COUDER. v. a. Plier en forme de coude. Couder une barre de fer. Couder une branche de vigne.

En termes de Tailleur, Couder une manche, En faire le coude.

COUDÉ, ÉE. participe

COUDÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement De ce qui fait le coude, de ce qui a un coude. Beaucoup d' outils sont coudés. La tige de cette plante est coudée.

COUDOYER. v. a.

COUDOYER. v. a. Heurter quelqu' un du coude. Pourquoi m' a-t-il coudoyé?

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Nous étions si serrés à table, qu' il était impossible de ne pas se coudoyer.

COUDOYÉ, ÉE. participe

COUDOYÉ, ÉE. participe

COUDRAIE. s. f.

COUDRAIE. s. f. Lieu planté de coudres ou coudriers. Dans la coudraie.

COUDRE. s. m.

COUDRE. s. m. Coudrier, noisetier. Coudre franc. Bois de coudre. Baguette de coudre. Cerceaux de coudre.

COUDRE. v. a.

COUDRE. v. a. (Je couds, tu couds, il coud; nous cousons. Je cousais. Je cousis. J' ai cousu. Je coudrais Je coudrais. Couds. Que je couse. Que je cousisse, qu' il cousît. Cousant.) Attacher et joindre deux ou plusieurs choses ensemble avec du fil, de la soie, etc., passée dans une aiguille ou autre chose semblable. Coudre deux choses ensemble. Coudre une chose avec une autre. Coudre du linge. Coudre un jabot à une chemise. Coudre des boutons à un habit. Coudre une pièce à un vêtement. Coudre des bottes, des souliers. Coudre des cahiers ensemble pour en faire un volume. Cela doit être cousu avec de gros fil, avec de la soie, etc. Vous avez mal cousu cela, vous l' avez cousu à la hâte. Coudre une plaie, les bords, les lèvres d' une plaie, pour qu' elle se ferme plus promptement.

Il s' emploie aussi absolument. Coudre proprement. Coudre en linge. Coudre à grands points, à points rabattus. Il s' est piqué en cousant. Ce tailleur coud bien.

Fig. et fam., en parlant D' un mal arrivé ou près d' arriver, On ne sait quelle pièce y coudre, On ne sait quel remède y apporter. Quelle pièce y coudrons-nous?

Prov. et fig., Coudre la peau du renard à celle du lion, Joindre la ruse à la force.

COUDRE

COUDRE se dit quelquefois au figuré, surtout en parlant Des ouvrages d' esprit. Cinq ou six passages qu' il avait cousus ensemble faisaient tout son discours. Coudre tant bien que mal une rime à un vers. Il coud des citations à toutes ses phrases.

COUSU, UE. participe

COUSU, UE. participe Des souliers bien cousus. Des bottes bien cousues.

Fig. et fam., Bouche cousue, Gardez le secret, ne parlez point de cela, n' en dites mot. Faites ce qu' il vous plaira, mais surtout bouche cousue. On dit plus ordinairement et mieux, Bouche close.

Fig. et fam., Des finesses cousues de fil blanc, Des finesses grossières et qu' il est aisé de reconnaître.

Fig. et fam., Être tout cousu de pistoles, tout cousu d' écus, tout cousu d' or, Avoir beaucoup d' argent comptant, être fort riche.

Fig. et fam., Être tout cousu de coups, Être couvert de blessures.

Fig. et fam., Avoir le visage cousu, tout cousu de petite vérole, Avoir le visage fort marqué de petite vérole.

Fig. et fam., Avoir les joues cousues, Avoir les joues creuses, le visage très-maigre. On dit de même, Ce cheval a les flancs cousus, Il est maigre et efflanqué.

COUDRETTE. s. f.

COUDRETTE. s. f. Coudraie. Il est vieux, et ne s' emploie guère que dans les chansons villageoises, pastorales.

COUDRIER ou COUDRE. s. m.

COUDRIER ou COUDRE. s. m. Arbre de la famille des Amentacées, qui porte des noisettes, et qu' on nomme aussi Noisetier. Coudrier franc. Coudrier enté. La prétendue baguette divinatoire devait être faite de coudrier.

COUENNE. s. f.

COUENNE. s. f. La peau du cochon, surtout lorsqu' elle a été raclée. Couenne de lard. Grosse couenne. Frotter avec de la couenne.

Il se dit aussi de La peau des marsouins.

Il se dit, en Médecine, de La peau épaisse et grisâtre qui se forme sur le sang tiré des veines. Couenne inflammatoire.

COUENNEUX, EUSE. adj.

COUENNEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Il se dit Du sang qui est couvert de la couenne inflammatoire. Un sang couenneux.

COUETTE. s. f.

COUETTE. s. f. Lit de plume. Couette bien pleine, bien remplie. Il est vieux.

COULAGE. s. m.

COULAGE. s. m. Perte, diminution des liqueurs qui s' écoulent des tonneaux. Le coulage d' une pièce de vin. Marchandises sujettes à coulage, au coulage.

COULAMMENT. adv.

COULAMMENT. adv. D' une manière coulante, aisée, qui n' a rien de rude. Il se dit en parlant Des discours et des ouvrages de prose et de vers. Il parle coulamment. Cela est écrit coulamment.

COULANT, ANTE. adj.

COULANT, ANTE. adj. Qui coule aisément. Cette encre est bien coulante.

Vin coulant, Vin agréable à boire, et qui passe aisément.

Noeud coulant, Noeud d' une forme particulière qui le rend facile à dénouer.

COULANT

COULANT se dit au figuré De ce qui est fait aisément, naturellement, de ce qui ne sent point le travail. Style coulant. Ses vers sont bien coulants. Sa prose est coulante.

En Peinture, Dessin coulant, Dessin qui procède par des courbes légères, et qui est plus facile que correct.

Fam., Être coulant en affaires, Être facile, accommodant en matière d' intérêt. Je l' ai trouvé très-coulant.

COULANT. s. m.

COULANT. s. m. Diamant ou pierre précieuse que les femmes portent pour ornement à leur cou, et qui est enfilé à un cordon de soie, en sorte qu' on peut le hausser et le baisser. Cette dame avait un coulant de grand prix.

Il se dit aussi, en termes d' Orfévrerie, d' Horlogerie, etc., d' Un anneau de fer au moyen duquel on rapproche les branches d' une tenaille, pour faire joindre les mâchoires.

COULÉ. s. m.

COULÉ. s. m. T. de Musique. Passage d' une note à une autre, qui se fait, avec la voix ou sur un instrument, en liant ces notes par le même coup de gosier, de langue, d' archet, etc. Le coulé se marque par un trait [signe] placé au-dessus des notes.

COULÉ

COULÉ est aussi le nom d' Un pas de danse. Faire un coulé.

COULÉ

COULÉ en termes d' Orfévre, de Fondeur, etc., se dit de Tout ouvrage jeté en moule.

COULÉ

COULÉ en termes de Peinture, L' ensemble des premières teintes d' une ébauche.

COULÉE. s. f.

COULÉE. s. f. T. de Calligraphie. Caractère d' écriture penché, dont toutes les lettres se tiennent et dont tous les jambages sont droits. Écrire la coulée.

Il s' emploie aussi adjectivement. Une écriture coulée.

COULER. v. a.

COULER. v. a. Fluer. Il se dit Des choses liquides qui se meuvent en suivant une pente. Ce ruisseau, cette fontaine coule doucement, lentement, coule de source, coule dans la prairie, coule sur des cailloux, sur des graviers, etc. La rivière coule le long des murailles, coule à l' entour, tout autour de la ville, coule vers le midi, vers le nord. Le sang, la sueur lui coulait le long du visage, coulait abondamment. Le vin coulait du tonneau. Les larmes lui coulent des yeux. Le sang qui cou lait de sa blessure. Cette encre est trop claire, elle coule trop. Elle est trop épaisse, elle ne coule pas bien, elle ne coule pas.

Cette chandelle coule, Le suif fond trop vite et coule sur les côtés.

Le nez lui coule, Des sérosités, des humeurs lui coulent du nez. Quand on est enrhumé du cerveau, le nez coule.

Faire couler le sang, Être cause d' une guerre, ou d' une rixe sanglante. On dit de même, Le sang a coulé, Il y a eu des personnes blessées dans cet engagement, dans cette rixe.

Fam., Les bonnes liqueurs, les bons vins coulent agréablement, On les boit avec plaisir.

COULER

COULER se dit quelquefois figurément, dans un sens analogue. Les vers coulent de sa plume sans effort. La persuasion coulait de ses lèvres.

Cette période, ce vers, etc., coule bien, Il ne s' y trouve rien qui blesse l' oreille.

Fam., Cela coule de source, se dit en parlant De tout ce qu' une personne dit ou écrit d' une manière naturelle, facile, ou d' abondance de coeur, ou conformément à son genre d' esprit, à son caractère. Il écrit facilement; cela coule de source. Il parle sur ces matières avec une étonnante facilité, tout ce qu' il dit coule de source. Les consolations qu' il lui donnait coulaient de source.

COULER

COULER signifie quelquefois simplement, Circuler. Le sang qui coule dans nos veines.

COULER

COULER se dit aussi figurément Du temps qui passe. Les jours, les années, les siècles coulent insensiblement, coulent si vite. Le temps coule doucement. Ses jours coulaient dans l' innocence. On dit activement, dans un sens analogue: Couler d' heureux jours, des jours paisibles. Couler ses jours dans le repos, dans l' innocence. Etc.

COULER

COULER se dit encore D' un tonneau, d' un vase, etc., quand il est percé ou qu' il n' est pas bien joint, en sorte que le liquide qu' il contient fuit. Ce tonneau, ce baril coule. Il coule de toutes parts.

Cette statue a coulé, cette cloche a coulé, etc., se dit Lorsque, dans l' opération de la fonte d' une statue, d' une cloche, etc., le métal s' est échappé par quelque fente du moule.

COULER

COULER se dit encore De la vigne, lorsque le raisin qui commençait à se nouer tombe ou se dessèche. La vigne était belle, mais elle a coulé, la pluie l' a fait couler. Les vignes ont coulé. On le dit pareillement De certains fruits, tels que les melons, les figues, etc. Les melons ont coulé.

COULER

COULER se dit aussi Des choses solides qui glissent, qui s' échappent. L' échelle n' avait pas assez de pied, elle coula. Comme il passait dans la rue, une tuile coula d' un toit et lui tomba sur la tête.

Couler à fond, couler bas, ou simplement Couler, se dit D' un vaisseau, d' un bâtiment qui s' enfonce dans l' eau. Ce navire a coulé bas. Ce bâtiment va couler à fond. On dit aussi, activement, Couler à fond, couler bas un bâtiment, Le submerger. Attaquer un vaisseau et le couler bas à coups de canon. Tirer à couler bas.

Fig. et fam., Couler quelqu' un à fond dans la dispute, dans la discussion, Le réduire à ne savoir que répondre.

Couler quelqu' un à fond, signifie aussi, Ruiner son crédit, sa fortune, etc. Cet homme avait un grand crédit, un poste brillant, etc., on l' a coulé à fond, il est coulé à fond. On dit de même, avec le pronom personnel, Il s' est coulé à fond.

Couler une matière à fond, L' épuiser, la traiter sans rien omettre. On dit aussi, Couler à fond une affaire, L' achever complétement, de manière qu' on ne doive plus y revenir, qu' il n' en soit plus question.

COULER

COULER signifie quelquefois simplement, Glisser le long de quelque chose. Il saisit la corde et se laissa couler jusqu' à terre. Ce châssis coule bien. Faire couler une chose avec précaution d' une surface sur une autre.

Ce rasoir coule bien, Il coupe la barbe sans causer aucune sensation désagréable, il rase doucement, légèrement.

COULER

COULER en termes de Danse, se dit Des pas pour lesquels on glisse doucement sans appuyer. Pour exécuter cette danse, on ne fait que couler. Faites deux pas, et coulez.

Activement, Couler un pas, Le marquer légèrement.

COULER

COULER en termes de Musique, Exécuter deux ou plusieurs notes en les liant par un même coup de gosier, de langue, d' archet, etc. Dans ce sens, il est toujours verbe actif. De ces quatre notes, il ne faut en couler que deux, que trois. Couler plusieurs notes. Couler un trait, un passage.

COULER

COULER signifie aussi, neutralement, Passer sans faire de bruit, pour éviter d' être aperçu. Coulez vite le long de cette muraille. Ces troupes coulèrent à la faveur de la nuit, à la faveur du bois, coulèrent le long des fossés, et entrèrent dans la place. Le lièvre a coulé le long de la haie.

Fig., Couler sur un fait, sur une circonstance, etc., N' en parler que légèrement et en passant. Il n' a fait que couler sur cette circonstance.

COULER

COULER signifie également, comme verbe actif, Glisser adroitement, furtivement une chose en quelque endroit, ou parmi d' autres choses. En comptant de l' argent, il y coula quelques écus faux. Il coula ce billet, cette pièce parmi les autres papiers. Il a coulé la main dans ma poche. Il lui coula des louis d' or dans la main. Il a coulé ce mot subtilement dans la clause, ou cette clause dans le contrat. Il en faudrait couler un mot dans votre discours, dans votre lettre. Je lui en ai coulé deux mots à l' oreille.

Il s' emploie avec le pronom personnel dans les deux sens qui précèdent. Je me coulai le long de la muraille. Il se coula par derrière la tapisserie. Il s' est coulé dans la presse. Coulez-vous doucement parmi les autres.

COULER. verbe actif

COULER. verbe actif signifie encore, Passer une chose liquide au travers du linge, du drap, du sable, etc. Couler du lait dans un couloir. Couler de l' hypocras dans une chausse. Couler un bouillon. Couler au travers d' un linge.

Couler la lessive, se dit en parlant De l' eau chaude qu' on verse à plusieurs reprises sur le linge qui est dans un cuvier.

COULER

COULER actif, signifie en outre, Jeter en moule. Couler une pièce de canon, une statue, etc.

Couler une glace, En faire couler la matière fondue sur une table préparée pour cette opération. Le secret de couler les glaces n' était pas connu des anciens. On dit de même, Couler une gueuse de fer.

En Archit., Couler les joints des dalles de pierre, etc., Y verser du plomb fondu, pour les fermer.

COULÉ, ÉE. participe

COULÉ, ÉE. participe Statue coulée en bronze.

COULEUR. s. f.

COULEUR. s. f. Impression que fait sur l' oeil la lumière réfléchie par la surface des corps. Les couleurs primitives. Les couleurs simples. Les couleurs composées. Couleur naturelle. Couleur artificielle. Couleur claire. Couleur sombre, brune, obscure. Couleur éclatante. Couleur voyante. Couleur haute. Couleur gaie. Couleur vive. Couleur triste, morne. Couleur modeste. Couleur forte, chargée. Couleur faible. Couleur fausse. Couleur légère. Couleur rude. Couleur douce. Couleur fanée, passée, effacée, ternie. Couleur tirant sur le brun, sur le bleu, etc. Couleur mêlée. Couleur changeante. Couleur tranchante. Ce vin a la couleur malade. Couleur noire, blanche, grise, rouge, verte, violette, jaune, incarnate, isabelle. Couleur de feu, d' amarante. Couleur de rose. Couleur de rose sèche, de chair, de citron, de gris de lin. Couleur de musc. Couleur d' olive, de feuille-morte, de ramoneur, de ventre de biche, etc. Couleur aurore. Couleur amarante. Couleur vert-pomme, gris de lin, etc. Cette étoffe est de telle couleur. La couleur d' un fruit. Ce marbre est d' une belle couleur. Diversifier les couleurs. Variété de couleurs. Mêler les couleurs. Mélange de couleurs. Les diverses nuances d' une même couleur. Assortir les couleurs. On ne porte plus de cette couleur, de ces couleurs. Couleur à la mode.

Il est masculin dans ces locutions elliptiques, Le couleur de feu, le couleur de rose, de chair, de citron, etc., Ce qui a la couleur du feu, de la rose, etc. Ce ruban est d' un beau couleur de feu. Après un substantif, ces locutions s' emploient comme une sorte d' adjectif. Un ruban couleur de feu. Des souliers couleur de rose.

Prov., Juger, parler d' une chose comme un aveugle des couleurs, Juger, parler d' une chose dont on n' a aucune connaissance.

Fig. et fam., Voir tout couleur de rose, Voir tout en beau. On dit dans le même sens: Tout lui paraît couleur de rose. Il n' a que des pensées couleur de rose.

Les hommes de couleur, Les mulâtres, les hommes provenant du mélange de la race blanche et de la race noire.

COULEUR

COULEUR en termes de Blason, se dit Des cinq couleurs, azur, gueules, sinople, sable et pourpre. Couleur sur métal. Métal sur couleur.

COULEUR

COULEUR se dit quelquefois en parlant D' étoffes et d' habits, pour désigner Toute autre couleur que le noir, le gris, le blanc, etc. Il ne porte plus le noir, il a pris un habit de couleur. Elle avait une robe de couleur.

Renoncer à la couleur, Ne plus porter que le noir ou d' autres couleurs peu éclatantes.

COULEURS

COULEURS au pluriel, se prend quelquefois pour La livrée dont on habille les pages, cochers, laquais, etc. Il a des couleurs magnifiques, des couleurs bizarres, fantasques, toutes particulières. Couleur du roi. Ce page, ce laquais n' avait pas encore les couleurs. Il est vieux: on dit aujourd' hui, Livrée.

Porter les couleurs d' une dame, Porter dans son ajustement des couleurs semblables à celle que cette dame affectionne le plus; et, figurément, Se mettre au rang de ses adorateurs. On a dit, dans une acception analogue au premier sens, Porter une écharpe aux couleurs de sa dame, etc.

COULEUR

COULEUR se prend aussi particulièrement pour Le teint, la couleur du visage. Bonne couleur, mauvaise couleur. Couleur vermeille. Couleur pâle, blême, morte. Couleur plombée, livide, olivâtre, brune. Il est haut en couleur. Il se porte bien, la couleur lui est revenue. Il a repris ses couleurs. Cette personne a de belles couleurs.

Fig. et fam., Reprendre couleur, Rentrer en faveur, rétablir sa fortune. Il se dit aussi quelquefois D' une personne qui, après une longue retraite, reparaît dans le monde, à la cour, etc.

COULEUR

COULEUR se dit également Des altérations subites qu' éprouve la couleur du visage par l' effet de quelque douleur ou de quelque émotion violente. Il entendit son arrêt sans changer de couleur. À cette nouvelle, il devint de toutes les couleurs. Elle tomba entre leurs bras, inanimée et sans couleur.

Il se dit quelquefois de La rougeur qui survient au visage par quelque cause naturelle ou accidentelle. La couleur lui monta au visage.

Pâles couleurs, ou Chlorose, Maladie qui se montre surtout chez les jeunes filles, et qu' on nomme ainsi parce qu' elle leur rend le teint pâle.

COULEUR

COULEUR se dit aussi en parlant Des viandes qu' on rôtit, du pain et des pâtisseries qu' on met au four, pour marquer La couleur que ces choses doivent avoir quand elles sont cuites comme il faut. Faites du feu clair, afin que ces viandes prennent couleur, afin de leur donner couleur. Ce pain n' a point de couleur. Cette tourte, cette croûte n' a pas assez de couleur. Ce rôti a bien pris couleur.

Fig., L' affaire prend couleur, se dit D' une affaire dont on commence à espérer un bon résultat. On dit aussi, Cette affaire commence à prendre une bonne, une mauvaise couleur.

COULEUR

COULEUR aux Jeux de cartes, se dit de Chacune des quatre marques appelées Pique, trèfle, coeur et carreau. De quelle couleur tourne-t-il? De quelle couleur est la triomphe, la retourne? J' ai des quatre couleurs dans mon jeu. Je n' ai point de cette couleur. Il renonce à la couleur.

Au Lansquenet, Prendre couleur, Entrer au jeu et couper. Prenez couleur. Il a pris couleur.

COULEUR

COULEUR se dit encore Des substances dont on se sert pour donner aux objets une couleur artificielle. Broyer les couleurs. Mêler les couleurs. Préparer les couleurs. Avant de dorer ce lambris, il faut le mettre en couleur. Mettre la première couleur. Mettre un plancher, un parquet, etc., en couleur. Donner la couleur. Cette étoffe n' a pas bien pris la couleur. Teindre en couleur de... Cela est trop monté en couleur. Cette étoffe a perdu sa couleur. L' air mange les couleurs.

Il se dit particulièrement Des couleurs employées dans un tableau ou dans quelque autre ouvrage du même genre. Appliquer, coucher les couleurs. Bien manier, bien employer les couleurs. Adoucir les couleurs. Amortir les couleurs. Ranimer les couleurs. Rehausser, relever les couleurs, l' éclat des couleurs. Ce peintre entend bien l' art de fondre, de mélanger les couleurs.

Peindre à pleine couleur, Peindre avec un pinceau très-chargé de couleur.

Couleurs amies, Couleurs qui s' accordent bien ensemble, dont l' union produit un agréable effet.

Couleur locale, La couleur propre à chaque objet, indépendamment de la distribution particulière de la lumière et des ombres.

COULEUR

COULEUR se prend quelquefois pour Coloris, en parlant D' un tableau. Ce tableau est d' une bonne couleur, d' une belle couleur.

En termes de Gravure, Cette estampe, cette gravure est d' une belle couleur, On y reconnaît la couleur du tableau d' après lequel elle a été faite, bien que l' artiste n' y ait employé que le noir et ses diverses teintes.

COULEUR

COULEUR se dit figurément Du style, des expressions considérées comme étant, pour celui qui écrit ou qui parie, ce que les couleurs sont pour le peintre. Il peignit des plus vives couleurs la détresse dans laquelle ils étaient plongés. Cet historien a retracé tels événements avec des couleurs un peu trop rembrunies. On leur avait peint notre situation sous les plus fausses couleurs.

Il se dit particulièrement Du style, lorsqu' on désigne la qualité qui le distingue. Son style a une couleur brillante. Le style de cet ouvrage a une couleur antique. Style sans couleur. Ce morceau manque de couleur, il faut lui donner plus de couleur.

COULEUR

COULEUR se dit aussi, figurément, Du caractère particulier de certaines choses. Aux yeux du mélancolique tout revêt de sombres couleurs. Le récit prend, vers la fin, une couleur plus tragique. L' acteur chargé de ce rôle a su lui donner une couleur nouvelle. Dans ce poëme, dont l' action se passe en Grèce, la couleur locale est parfaitement observée.

Il se dit particulièrement Du caractère propre à telle ou telle opinion. Ses opinions ont bien changé de couleur depuis que je ne l' ai vu. La couleur de ce journal est encore indécise. Prendre couleur.

COULEUR

COULEUR signifie encore figurément, Prétexte, apparence. Il l' a trompé sous couleur d' amitié. Il s' est rendu maître de l' affaire sous couleur de le servir. À cela il n' y a ni couleur ni apparence de vérité.

Il se dit souvent, dans un sens plus restreint, d' Une raison apparente dont on se sert pour couvrir et pallier quelque mensonge ou quelque mauvaise action, afin de persuader ce qu' on désire. Cela le choquera d' abord, si vous n' y donnez quelque couleur. Couleur séduisante. Une fort mauvaise couleur. Revêtir un mensonge de belles couleurs. Il sait donner une couleur plausible, une couleur spécieuse à ce qu' il dit, à ce qu' il fait de plus mal.

COULEUVRE. s. f.

COULEUVRE. s. f. Espèce de serpent. Les couleuvres ne sont point venimeuses. Couleuvre de haie, de buisson. Couleuvre d' eau. Grosse, longue couleuvre. Peau de couleuvre. OEufs de couleuvre. Il se glisse comme une couleuvre.

Prov. et fig., Avaler des couleuvres, Recevoir des dégoûts, des chagrins, des mortifications qu' on est obligé de dissimuler, dont on n' ose se plaindre. Il a bien avalé des couleuvres. On lui a fait avaler bien des couleuvres.

COULEUVREAU. s. m.

COULEUVREAU. s. m. Petit de couleuvre.

COULEUVRÉE. s. f.

COULEUVRÉE. s. f. T. de Botan. Plante sarmenteuse à feuilles palmées, qui est très-commune dans nos climats, et dont la racine est purgative. On la nomme autrement Bryone.

COULEVRINE. s. f.

COULEVRINE. s. f. Ancienne pièce d' artillerie plus longue que les canons ordinaires. Cette coulevrine est de tant de pieds de longueur. Une coulevrine qui porte loin. À la portée de la coulevrine.

Cette maison, cette terre est sous la coulevrine de la place, Elle est si proche de la place, qu' elle en peut être ou défendue ou incommodée.

Fig. et fam., Être sous la coulevrine de quelqu' un, Avoir son bien dans le voisinage d' un plus puissant que soi. Vous avez un puissant voisin, songez que vous êtes sous sa coulevrine. Il signifie aussi, Être dans la dépendance de quelqu' un, l' avoir pour supérieur. Je ne veux pas être sous sa coulevrine.

COULIS. s. m.

COULIS. s. m. T. de Cuisine. Suc d' une chose consommée à force de cuire, passé par une étamine, par un linge, etc. Coulis de chapon. Coulis de perdrix. Coulis de pois. Coulis d' écrevisses.

COULIS. adj. m.

COULIS. adj. m. Il n' est usité que dans cette locution, Vent coulis, Vent qui passe par de petites ouvertures, qui se glisse au travers des fentes et des trous. Il vient un vent coulis par cette porte. Je sens un vent coulis qui me donne sur l' épaule. Les vents coulis sont dangereux.

COULISSE. s. f.

COULISSE. s. f. Longue rainure par laquelle on fait glisser, aller et revenir un châssis, une fenêtre, une porte de bois, etc. Faire une coulisse. Graisser la coulisse.

Il se dit aussi Du volet qui va et vient dans ces rainures, et dont on se sert pour fermer. Fermez cette coulisse.

Fig. et fam., Faire les yeux en coulisse, Faire les yeux doux en regardant de côté. On dit elliptiquement, dans le même sens, Regarder en coulisse.

En termes d' Impr., Coulisse de galée, ou simplement, Coulisse, Petite planche très-plate qui sert à faire couler sur le marbre les pages trop grandes pour être enlevées avec les doigts.

COULISSE

COULISSE se dit, au Théâtre, Des châssis de toile mobiles qui forment la décoration des deux côtés de la scène. La première, la seconde coulisse. Le feu prit aux coulisses. Dans ce changement de décorations, les coulisses n' allèrent pas bien.

Il se dit aussi Des intervalles qui sont entre les coulisses. Pendant toute la pièce il resta dans les coulisses. Ce jeune homme est toujours dans les coulisses, est un pilier de coulisses, vit dans les coulisses. L' acteur, déconcerté, rentra dans la coulisse.

Il se dit quelquefois en parlant Des acteurs et de ceux qui vont habituellement dans les coulisses. Langage de coulisses. Propos de coulisses. Une intrigue de coulisses.

COULISSE

COULISSE signifie encore, La partie d' un vêtement ou d' une autre chose faite d' étoffe, qui se serre et se desserre au moyen d' un ruban, d' un cordon passé dans un rempli. Passer un lacet dans une coulisse. Serrer une coulisse.

COULOIR. s. m.

COULOIR. s. m. Écuelle ordinairement faite de bois, qui a, au lieu de fond, une pièce de linge par où on coule le lait en le tirant.

COULOIR

COULOIR se dit aussi d' Un passage de dégagement d' un appartement à un autre.

Il se dit également, dans les Salles de spectacle, Des passages pratiqués derrière les loges. Se promener dans les couloirs.

Il se dit, en termes d' Anatomie, Des conduits par lesquels s' écoulent certaines humeurs. Les couloirs de la bile. Ce sens vieillit.

COULOIRE. s. f.

COULOIRE. s. f. Vaisseau propre à laisser passer, à faire égoutter la partie la plus liquide ou le suc de quelque substance qu' on veut en séparer. Couloire d' apothicaire. Couloire de pressoir.

COULPE. s. f.

COULPE. s. f. Faute, péché. Il n' est usité que dans les matières de religion, et signifie, La souillure, la tache du péché qui prive le pécheur de la grâce de Dieu. Par la confession la coulpe est remise, et non pas la peine. Le grand amour de Dieu, la charité parfaite emporte la coulpe et la peine, délivre de la coulpe et de la peine.

Prov., Dire sa coulpe de quelque chose, En faire l' aveu et en témoigner son regret. Je m' en repens, j' en dis ma coulpe.

COULURE. s. f.

COULURE. s. f. Il se dit en parlant Des grains de la grappe qui tombent ou se dessèchent quand le raisin commence à se nouer. La vigne est sauvée de la gelée, il n' y a plus que la coulure à craindre.

COULURE

COULURE se dit aussi de La portion du métal qui s' échappe du moule où la fonte est jetée.

COUP. s. m.

COUP. s. m. Impression que fait un corps sur un autre en le frappant, le perçant, le divisant, etc. Grand coup. Petit coup. Rude coup. Coup léger. Coup sec. Coup pesant. Coup violent. La force, la pesanteur du coup. Frapper un coup, deux coups, trois coups à une porte avec le marteau. Frapper à coups redoublés. Coup de pierre, d' épée, de sabre, de poignard, de lance, de flèche. Coup de cognée, de hache, de marteau. Coup de pied, de poing. Coup de coude. Coup de bec. Coup de dent. Coup de griffe, de patte. Coup de bâton, de gaule. Coup d' éperon, de fouet. Coup de barre. Coup de rasoir. Coup de lancette, de bistouri. Coup de fleuret. Coup d' estramaçon, de pointe. Donner, frapper, porter, allonger, assener un coup. Recevoir un coup. Détourner, parer, esquiver un coup. Rompre un coup. Amortir un coup. Il s' est donné un grand coup contre la muraille, contre un arbre. Le coup fut si violent, qu' on l' entendit à une grande distance. Le coup a retenti. Cela fut abattu à coups de marteau, de cognée, etc. Il fut abattu, terrassé d' un coup. Il tomba sur le coup. Il eut un coup dans le bras, sur la tête, etc. Coup dans les chairs. Coup qui entre bien avant. Coup qui ne fait qu' effleurer la peau. Coup mortel. Le coup de la mort. Charger de coups. Assommer, rouer de coups. Des injures ils en vinrent aux coups. Un coup n' attendait pas l' autre. Une grêle de coups.

En termes de Marine, Coup de talon, se dit Du choc qu' éprouve un navire en passant sur un écueil.

Coup de canon, de fusil, de pistolet, etc., Le coup que frappe le boulet, la balle, le plomb, etc., lance par un canon, un fusil, etc. Il a eu le bras emporté d' un coup de canon. Il a reçu un coup de fusil, de mousquet, de pistolet. Abattre une muraille à coups de canon. Il tira sur lui, mais il manqua son coup. (Voyez plus loin un autre sens des mots Coups de canon, etc.)

Coup de foudre, coup de tonnerre, L' action de la foudre sur les corps qu' elle frappe en tombant du ciel. Il fut tué d' un coup de foudre. Un coup de tonnerre abattit le haut du clocher. (Voyez plus loin un autre sens de la locution Coup de tonnerre.)

Fig., Ce fut un coup de massue, un coup de foudre, un coup de tonnerre pour lui, se dit D' un événement imprévu et fâcheux qui a frappé quelqu' un tout à coup. Cette nouvelle a été pour lui un coup de foudre, un coup de massue. On dit quelquefois dans le même sens, Il a eu un coup de massue sur la tête.

Prov. et pop., Il a été le plus fort, il a porté les coups, se dit D' un homme qui a été battu par un autre.

Fam., Faire le coup de poing, Se battre à coups de poing avec quelqu' un.

Coup de grâce, Le dernier coup que l' exécuteur donnait sur l' estomac à un homme roué vif, afin de terminer ses souffrances. On le dit figurément de Ce qui achève de perdre, de ruiner quelqu' un. Cet événement fut son coup de grâce. Vous lui avez porté le coup de grâce, il ne s' en relèvera jamais.

Prov. et fig., Faire d' une pierre deux coups, Venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter de la même occasion pour terminer deux affaires.

Fig. et fam., Frapper les grands coups dans une affaire, Employer les moyens sûrs et décisifs.

Sans coup férir, Sans se battre, sans en venir aux mains. On a pris cette place sans coup férir. Il signifie aussi, figurément et familièrement, Sans éprouver de résistance. Il en est venu à bout sans coup férir.

Fig. et fam., C' est un coup dans l' eau, un coup d' épée dans l' eau, se dit D' un effort inutile, d' une tentative qui n' a point de suite, d' effet.

Fig. et fam., Avoir un coup de hache à la tête, ou simplement, Avoir un coup de hache, un petit coup de hache, Être un peu fou. On dit de même, Un coup de marteau.

Fig. et fam., Coup de bec, coup de dent, coup de langue, Médisance, raillerie piquante, etc. Cet homme est dangereux, est d' un commerce désagréable, il donne toujours des coups de bec, des coups de dent, des coups de langue. On dit aussi, Donner un coup de patte, des coups de patte à quelqu' un, Lâcher avec finesse quelque trait vif et malin contre quelqu' un, soit en sa présence, soit en son absence.

Fig. et fam., Casser le nez à coups d' encensoir, Donner en face des louanges outrées qui font voir qu' on se moque de celui qu' on loue; ou Donner des louanges grossières qui blessent plus qu' elles ne flattent.

Fig. et fam., Traduire à coups de dictionnaire, se dit De ceux qui, peu familiarisés avec une langue, sont obligés, pour la traduire, d' avoir fréquemment recours au dictionnaire. On le dit quelquefois par dénigrement D' un mauvais traducteur. Il a fait sa traduction à coups de dictionnaire.

Prov. et fig., Le coup de pied de l' âne, L' insulte qu' adresse un homme lâche ou faible à celui dont il n' a plus à redouter le pouvoir ou la force.

En termes d' Escrime, Coup fourré, se dit Quand chacun des deux hommes qui se battent donne un coup et en reçoit un autre en même temps. On le dit, figurément, Des mauvais offices que deux personnes se rendent mutuellement et en même temps. Ils ont fait un coup fourré.

Fig. et fam., Porter un coup fourré, Rendre en secret un mauvais office à quelqu' un.

Fig. et fam., Rabattre les coups, Adoucir, apaiser des gens aigris les uns contre les autres. Il entra comme ils se querellaient, et il rabattit bien des coups. Cela se dit aussi en parlant Des bons offices qu' on rend auprès d' un homme puissant, à quelqu' un contre qui il était prévenu. Le ministre était fort irrité contre lui, et on a eu beaucoup de peine à rabattre les coups.

Prov. et par allusion au duel où Jarnac tua la Châtaigneraie en lui portant un coup imprévu, Donner à quelqu' un un coup de jarnac, le coup de jarnac, Lui faire un mauvais tour auquel il ne s' attendait pas, et qui le met en très-mauvais état, qui le ruine, qui détruit sa fortune. Cela se dit toujours en mauvaise part.

COUP

COUP se prend aussi pour La marque des coups qu' on a reçus. Il est tout couvert, tout percé de coups. Il tomba percé de coups. Il a tant de coups sur lui, sur son corps.

Coup orbe. Voyez ORBE.

Coup de feu, Blessure que fait le coup d' une arme à feu.

COUP

COUP se dit figurément, surtout en parlant Des choses qui nuisent, qui causent un sentiment pénible, etc. Il supporte les coups du sort, du destin, de la fortune avec une noble résignation. Cette défaite porta un coup funeste à la gloire de ce prince. Son autorité chancelante allait recevoir un dernier coup. Cet événement fut un coup mortel pour leur indépendance. Il sut détourner le coup qui le menaçait. Un tel coup n' a pu partir que de votre main. La calomnie redoubla ses coups, et parvint à le rendre suspect. Cette nouvelle lui porta un coup mortel. Ce fut vainement qu' il essaya de la consoler, le coup était porté. On dit de même, Porter coup, en parlant De ce qui nuit. Ses plaisanteries portent coup. Cette entreprise a porté coup à sa fortune. Ce chagrin porta coup à sa santé.

Porter coup, se dit aussi De certaines choses qui font une grande impression ou qui tirent à conséquence. Telle est la considération dont il jouit, que tout ce qu' il dit porte coup. Comme il ne dit rien qui ne soit à propos, toutes ses paroles portent coup. Cette démarche a porté coup.

COUP

COUP se dit quelquefois de La charge d' une arme à feu. Les soldats avaient chacun dix coups à tirer. J' ai encore deux coups de poudre et un coup de plomb.

Il se dit encore de La décharge et du bruit que font les armes à feu lorsqu' on les tire. Tirer des coups de canon, de fusil. Le bâtiment salua le fort de plusieurs coups de canon. Une salve de cent coups de canon, de mille coups de fusil. Nous entendîmes un coup de pistolet, un coup de canon.

Fam., Coup de partance, Le coup de canon qu' on tire quand une flotte ou un vaisseau part. À la pointe du jour, on tira le coup de partance. Il se dit quelquefois, par extension, d' Un signal de départ, dans d' autres occasions.

Tirer à coup perdu, à coups perdus, Tirer au hasard, ou tirer hors de portée.

Fusil à deux coups, Fusil de chasse à double canon et à double batterie, avec lequel on peut tirer deux coups de suite, sans être obligé de recharger.

Fam., Faire le coup de fusil, Tirer des coups de fusil. Il se dit seulement Des soldats qui tirent sur l' ennemi, et surtout de ceux qui vont en tirailleurs.

Coup de tonnerre, Le bruit qui accompagne ou suit un éclair. Quelques coups de tonnerre se faisaient entendre dans l' éloignement.

Fam. et par ironie, Il est secret comme un coup de canon, comme un coup de tonnerre, se dit D' un homme qui divulgue les choses qu' on lui confie.

COUP

COUP se dit également Du son que rendent certains corps lorsqu' ils viennent à être frappés. Un coup de cloche. J' entends les coups du tambour. Un coup de tam-tam.

Au coup de minuit, de midi, de trois heures, etc., Au moment où minuit, où midi, où trois heures, etc., sonnent.

Fam., N' être pas sujet au coup de cloche, au coup de marteau, Être libre et maître de son temps. Dépendez-vous de l' heure? êtes-vous sujet à un coup de marteau, à un coup de cloche?

COUP

COUP se dit encore de L' action rapide et momentanée de certaines choses. Lier plusieurs notes d' un seul coup d' archet, de gosier, de langue. Un coup de ciseau. Un coup de lime. Un coup de pinceau. Un coup d' encensoir. Un coup de sifflet. Un coup de gouvernail. Un coup de piston. Etc.

Il se dit, par extension, en parlant De ce qu' on fait rapidement, légèrement, ou sans y apporter le même soin que de coutume. Il n' y a plus qu' un coup de pinceau à donner à ce tableau pour le terminer. Je suis trop pressé pour me faire coiffer, un coup de peigne suffira. Donnez un coup de balai à cette chambre.

Coup de filet, Le jet du filet dans l' eau, pour prendre du poisson. Il a pris tout ce poisson-là d' un coup de filet. Bon coup de filet. Malheureux coup de filet. Acheter un coup de filet.

Fig. et fam., Prendre plusieurs voleurs, plusieurs ennemis, etc., d' un seul coup de filet, Envelopper et prendre plusieurs voleurs, etc., à la fois. On dit dans un sens analogue, Voilà un beau coup de filet. Cette dernière phrase s' emploie aussi lorsqu' on parle De quelque gain, de quelque profit considérable fait d' un seul coup.

Fam., Coup de chapeau, Salutation qu' on fait en ôtant son chapeau. Cela ne vous coûtera qu' un coup de chapeau.

Fam., Donner un coup de pied jusqu' à tel endroit, Aller jusqu' à cet endroit. Cela ne se dit guère qu' en parlant D' un endroit peu éloigne. Donnez un coup de pied jusque-là. On dit de même, Il n' y a qu' un coup de pied d' ici à tel endroit.

En termes d' Impr., Coup de barreau, L' action par laquelle l' ouvrier imprimeur, tirant à lui le barreau de la presse, fait descendre la platine sur le petit tympan, et opère, par le foulage qui en résulte, l' impression de la forme sur le papier. Presse à deux coups, Celle où deux coups de barreau sont nécessaires pour l' impression de chaque feuille; et, Presse à un coup, Celle où un seul coup de barreau suffit.

Fig., Coup de main, en termes de Guerre, Expédition, attaque faite à l' improviste, sans le matériel et les précautions nécessaires pour attaquer en règle. Cette place ne craint point les coups de main, elle est à l' abri d' un coup de main.

Coup de main, se dit aussi de Toute entreprise hardie dont l' exécution est prompte. Faire un coup de main.

Fam., Donner un coup de main à quelqu' un, Lui aider. Cet homme aura beaucoup de peine à se charger, si vous ne lui donnez un coup de main.

Fig. et fam., Donner un coup d' épaule, Aider à quelque chose, venir au secours de quelqu' un. L' affaire ne marchera point si vous n' y donnez un coup d' épaule. Il vous a donné un bon coup d' épaule dans cette affaire.

Fig. et fam., Donner un coup de collier, Faire un nouvel effort pour réussir dans quelque entreprise.

Coup d' oeil, Regard prompt et de peu de durée. Jeter un coup d' oeil sur quelqu' un, sur quelque chose. Je vais donner un coup d' oeil à ce qui se passe, à ce qui se fait chez moi. Un coup d' oeil expressif. Un coup d' oeil d' intelligence. Il nous a lancé un coup d' oeil furieux, menaçant. Il n' a pas seulement obtenu la faveur d' un coup d' oeil. Du haut de cet édifice on embrasse d' un coup d' oeil tout un vaste horizon. On l' emploie quelquefois au figuré. Jetons un coup d' oeil sur les événements remarquables de cette période.

Coup d' oeil, se dit aussi de L' aptitude à saisir à la simple vue, avec précision et de manière à s' en former une idée exacte, la figure, les proportions et le caractère des objets. Le coup d' oeil est une qualité essentielle au peintre, au sculpteur, à l' architecte.

Fig., Avoir un coup d' oeil excellent, Voir promptement le parti qu' on doit prendre dans une circonstance inopinée; et, en général, discerner rapidement ce qu' il y a d' important, d' intéressant dans les affaires. On dit à peu près dans le même sens, Avoir le coup d' oeil juste, sûr, pénétrant, etc.; et absolument, Avoir du coup d' oeil.

Coup d' oeil, se dit encore de La vue d' un paysage, de l' aspect d' un édifice, d' une assemblée, etc. Le coup d' oeil en est charmant. Cette réunion offrait un coup d' oeil magnifique.

Le premier coup d' oeil, Le premier aspect d' une personne ou d' une chose. Au premier coup d' oeil sa figure déplaît. Cette femme est si laide et si mal faite, qu' on a peine à sauver le premier coup d' oeil. Le premier coup d' oeil passé, on s' accoutume à la voir. Le premier coup d' oeil de ce jardin est assez agréable.

Coup de sang, Épanchement qui se fait dans le cerveau par la rupture subite de quelques vaisseaux sanguins. Il est mort d' un coup de sang.

Coup de soleil, Impression violente et quelquefois mortelle que le soleil fait en certaines circonstances sur ceux qui s' y trouvent exposés. Il a reçu un coup de soleil. Il est mort d' un coup de soleil.

Coup d' air, Fluxion ou douleur qui vient de ce qu' on s' est exposé à un courant d' air.

En termes de Cuisine, Coup de feu, L' action d' animer le feu pour donner aux mets le dernier, le juste degré de cuisson. Manquer son coup de feu. Le cuisinier est dans son coup de feu.

COUP

COUP se dit quelquefois d' Un mouvement impétueux, comme du vent qui souffle sur la mer, d' une tempête. Coup de vent. Coup de tempête. Un coup de mer écarta leurs vaisseaux, les jeta, les poussa sur les côtes.

COUP

COUP se dit encore de Certaines manières de jouer, et de Certaines chances du jeu. Ainsi on dit, à là Paume: Coup d' arrière-main. Couper un coup. Coup coupé. Coup de grille, de dedans. Coup d' ais; et à tous les Jeux: Coup de bonheur. Coup de malheur. Coup de partie. Il a un coup sûr. Jouer, parier à coup sûr. Etc.

Coup de dés, se dit de Toute combinaison que les dés peuvent présenter. Il a fait un beau coup de dés. Il a trois coups de dés contre lui.

Fig., C' est un coup de dés ou de dé, C' est une affaire où le hasard aura beaucoup d' influence.

Rompre le coup, Arrêter, détourner une chance des dés, en les empêchant de rouler librement. Je vous romps ce coup-là. Cela signifie figurément, Empêcher le succès d' une entreprise, l' exécution d' un projet. J' allais réussir, quand il a secrètement rompu le coup. On voulait me desservir auprès d' un tel, mais j' ai été assez heureux pour rompre le coup.

Au Trictrac, Coup et dés, se dit Pour faire entendre que la primauté appartiendra à celui qui amènera le dé le plus fort.

Au Billard, Coup du roi, se dit Lorsque la bille sur laquelle on joue est placée derrière la blouse du milieu près de la bande, et qu' on va frapper de sa bille la bande du haut, de manière qu' en revenant elle pousse l' autre dans la blouse.

Prov. et fig., Le coup vaut la balle, le coup vaut l' argent, se dit en parlant D' une chose qui vaut bien la peine qu' on a prise à la faire.

Fig. et fam., Tout coup vaille, Quelque chose qui arrive. (Voyez à la fin de l' article VALOIR.)

Fig., Coup de partie, Ce qui décide du succès d' une affaire. C' est pour nous un coup de partie. En arrêtant le chef des séditieux, on a fait un coup de partie.

Fig., Coup de fortune, coup de bonheur, coup de malheur, coup d' aventure, coup de hasard, Événement extraordinaire et imprévu.

Coup de théâtre, Événement imprévu, quoique préparé, qui arrive dans une pièce. Les reconnaissances sont des coups de théâtre. Il se dit aussi figurément. Son arrivée fut un coup de théâtre, un véritable coup de théâtre. L' exil, le rappel de ce ministre fut un coup de théâtre.

COUP

COUP se dit aussi Des actions humaines. Grand coup. Beau coup. Coup important, d' importance. Heureux coup. Voilà un coup d' étourdi, un coup bien maladroit. C' est un coup de désespoir. Coup hardi, déterminé, méchant. Ce sont là de vos coups.

Faire un mauvais coup, Commettre un méfait, un crime. Il a fait là un bien mauvais coup. À le voir, on dirait qu' il vient de faire un mauvais coup.

Fam., Faire son coup, manquer son coup, Réussir ou ne pas réussir dans son entreprise, exécuter ou ne pas exécuter son dessein. Ces phrases s' emploient ordinairement en mauvaise part.

Fam., Faire un coup de tête, Faire étourdiment et sans réflexion une chose hardie; et, Faire des coups de tête, Faire des étourderies.

Fam., Faire un coup de sa tête, Se déterminer de soi-même, sans avoir pris conseil de personne. Il a fait ce coup-là de sa tête. Cela signifie aussi, Faire une fausse démarche, faute d' avoir pris conseil.

Coup d' ami, Service qu' on rend à son ami dans une occasion fort importante. Cette locution est peu usitée.

Coup d' essai, La première action, le premier ouvrage par lequel on donne des marques de ce qu' on est capable de faire. Coup de maître, Action, ouvrage par lequel on fait preuve d' une grande habileté. Son coup d' essai fut un coup de maître.

Coup d' éclat, Action, démarche qui doit causer beaucoup de bruit. Faire un coup d' éclat.

Coup d' État, Mesure extraordinaire, et presque toujours violente, à laquelle un gouvernement a recours, lorsque la sûreté de l' État lui paraît compromise. Risquer un coup d' État.

Coup d' État, signifie aussi, Une action qui décide de quelque chose d' important pour le bien de l' État. Le gain de cette bataille fut un coup d' État. L' affaire de Denain fut un coup d' État.

Coup d' État, se dit encore, figurément, de Tout ce qui est décisif, dans quelque affaire importante. Ce mariage fut un coup d' État dans cette famille.

Coup d' autorité, Usage extraordinaire qu' une personne fait de son autorité envers ceux qui lui opposent de la résistance. Faire un coup d' autorité. Ce coup d' autorité effraya les séditieux.

Coup du ciel, coup d' en haut, coup de la Providence, Événement merveilleux auquel on ne devait pas naturellement s' attendre.

COUP

COUP signifie aussi, Fois. Un coup, deux coups, trois coups, etc. Le premier, le second, le troisième coup, etc. Il a réussi du premier coup. Ce qui ne peut se faire en un coup se fait en deux. Je vous le donne en trois coups. Il a encore trois coups à jouer.

Il se dit particulièrement de La quantité de vin, de liqueur, etc., que l' on boit en une fois. Boire un coup, deux coups, etc. Un coup de vin, d' eau-de-vie. Boire à petits coups. Boire un grand coup.

Le coup du milieu, La liqueur, ou le vin de liqueur qui se boit quelquefois entre les deux services.

TOUT À COUP. loc. adv.

TOUT À COUP. loc. adv. Soudainement, en un moment. Cette maison est tombée tout à coup. Ce mal l' a pris tout à coup.

TOUT D' UN COUP. loc. adv.

TOUT D' UN COUP. loc. adv. Tout en une fois. Il gagna mille écus tout d' un coup. Il fit sa fortune tout d' un coup.

À COUP SÛR. loc. adv.

À COUP SÛR. loc. adv. Immanquablement, infailliblement. Vous me trouverez à coup sûr. Nous réussirons à coup sûr.

COUP SUR COUP. loc. adv.

COUP SUR COUP. loc. adv. Immédiatement l' un après l' autre. Il lui a envoyé deux courriers coup sur coup. Il m' a fait vingt questions coup sur coup. Il a eu trois maladies coup sur coup.

APRÈS COUP. loc. adv.

APRÈS COUP. loc. adv. Trop tard, après qu' une chose est arrivée, est faite. Vous voulez produire des pièces quand votre procès est juge; c' est venir après coup. Des ornements ajoutés après coup.

A TOUS COUPS. loc. adv. et fam.

A TOUS COUPS. loc. adv. et fam. À tous propos, à tous moments, souvent. Il vient à tous coups me quereller. Il tombait à tous coups.

POUR LE COUP. loc. adv.

POUR LE COUP. loc. adv. Pour cette fois ci. Pour le coup, il ne m' échappera pas. Je lui ai souvent pardonné; mais, pour le coup, qu' il n' espère point de grâce. On dit de même: C' est assez, pour ce coup, pour un coup. Pour ce coup-là, pour ce coup-ci, je dois vous punir. On dit aussi, À ce coup; mais cette locution vieillit.

ENCORE UN COUP. adv.

ENCORE UN COUP. adv. Encore une fois. Il s' emploie principalement lorsqu' on répète avec vivacité ce qu' on a déjà dit. Encore un coup, je vous dis que cela ne m' est pas possible.

COUPABLE. adj. des deux genres

COUPABLE. adj. des deux genres Qui a commis quelque faute, quelque crime. On l' accuse de ce crime, de cette faute, et il en est coupable. S' avouer coupable. Se rendre coupable d' une faute. C' est le plus coupable de tous. Extrêmement coupable. Elle est coupable de tel crime. On l' a trouvé, il s' est trouvé coupable. L' accusé fut déclaré coupable. Vous êtes bien coupable. S' il s' enfuit, on le croira coupable. Être coupable de trahison. Être coupable de négligence.

Il se dit aussi Des choses qui rendent coupable, ou qui appartiennent à une personne coupable. Pensée coupable. Dessein coupable. Action coupable. Négligence coupable. Main coupable. Conscience coupable. Une audace coupable.

COUPABLE

COUPABLE s' emploie souvent comme substantif, mais seulement en parlant Des personnes. La justice atteindra les coupables. C' est vous qui êtes le coupable. Les remords qui tourmentent le coupable. Punir un coupable. Frapper l' innocent et le coupable.

Il se dit quelquefois, familièrement et en plaisantant, de Celui qui a fait une chose et qui cherche à cacher qu' il en est l' auteur. Vous désiriez connaître l' auteur de cet ouvrage: voici le coupable, vous voyez le coupable.

COUPANT, ANTE. adj.

COUPANT, ANTE. adj. Qui coupe. Ce couteau n' est pas assez coupant. Cette herbe est coupante. Il est familier.

COUPE. s. f.

COUPE. s. f. Action de couper. La coupe des blés. La coupe des cheveux.

Cette étoffe est dure à la coupe, Elle résiste au ciseau, et, en la coupant, on s' aperçoit qu' elle est dure.

COUPE

COUPE se dit particulièrement de L' action de couper un bois sur pied. La coupe des bois, d' un bois taillis, d' un bois de haute futaie. La coupe s' en fait de neuf ans en neuf ans, de cent ans en cent ans, etc.

Il se dit également Du bois destiné à être coupé. Il y a tant d' arpents à la coupe de cette année. Cette coupe est bonne, est meilleure que la précédente. J' ai vendu la coupe tant. Ce bois n' est pas en coupe. Mettre des bois en coupe réglée.

COUPE

COUPE se dit aussi en parlant De certains fruits que l' on coupe, que l' on ouvre pour voir s' ils sont bons. Il m' a vendu ce melon à la coupe.

Il se dit dans le même sens en parlant Des monnaies. On n' a reconnu la fausseté de cette monnaie qu' à la coupe.

COUPE

COUPE se dit aussi de L' endroit par où une chose a été coupée. Ce drap est beau à la coupe. Voyez la coupe de ce drap. La coupe d' un tronc d' arbre scié horizontalement.

Il signifie, en termes d' Architecture et de Charpenterie, La représentation d' un édifice, d' un vaisseau, etc., qu' on suppose coupé verticalement dans le sens de sa longueur ou de sa largeur, ou même horizontalement, pour en montrer les détails intérieurs et les dimensions. Coupe perpendiculaire. Coupe horizontale d' un navire, d' un moulin.

Il se dit encore de La façon dont on taille l' étoffe, le cuir, etc., pour l' employer. Cet habit, ce pantalon ne va pas bien, la faute en vient de la coupe. Ce tailleur est habile à la coupe. Ce cordonnier a la coupe excellente.

Il se dit également de L' art, de la manière de tailler les pierres qui entrent dans la construction des édifices. Il entend bien la coupe des pierres. Traité de la coupe des pierres. On le dit aussi de L' action même de tailler des pierres. La coupe de ces pierres est difficile.

La coupe d' un cintre, d' un dôme, la coupe d' une plate-bande, d' un escalier, L' inclinaison des joints, des voussoirs d' un arc. On dit dans ce sens, Donner plus ou moins de coupe à une plate-bande, etc.

Fig., La coupe d' un ouvrage, d' une pièce de théâtre, La manière dont les parties en sont distribuées. La coupe en cinq actes est la meilleure pour une tragédie.

Fig., La coupe des vers, des phrases, La manière dont les repos sont ménagés dans les vers, dans les phrases. La coupe du style, La manière de composer le discours de phrases plus ou moins longues, suivant la nature des idées. La coupe de ses vers est heureuse. Ces phrases ont une coupe hardie. Cet écrivain connaît parfaitement la coupe du style.

COUPE

COUPE aux Jeux de cartes, se dit de La séparation qu' un des joueurs fait d' un jeu de cartes en deux parties, après que celui qui donne a mêlé. Il a la coupe malheureuse.

Faire sauter la coupe, Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l' état où il était avant qu' on eût coupé. Cet escamoteur fait très-habilement sauter la coupe. C' est un escroc qui fait sauter la coupe.

Fig. et fam., Cet homme est heureux à la coupe. Manière adoucie de dire qu' un homme est soupçonné de tricher au jeu.

Être sous la coupe de quelqu' un, Être le premier en cartes, et ouvrir le jeu immédiatement après la coupe et la distribution des cartes. Je n' aime pas à être sous sa coupe.

Fig. et fam., Être, se trouver sous la coupe de quelqu' un, Être dans sa dépendance, et exposé aux effets de son ressentiment. S' il tombe jamais sous ma coupe...

COUPE. s. f.

COUPE. s. f. Tasse, sorte de vase ordinairement plus large que profond. Coupe d' argent. Coupe d' or, de vermeil doré. Coupe de cristal. Coupe ciselée. Boire dans une coupe.

Il se dit, en Poésie, de Toute espèce de vase à boire. Remplir sa coupe d' un vin frais.

Il s' emploie aussi dans plusieurs phrases figurées, telles que: Boire à la coupe du plaisir. Épuiser la coupe du malheur. Etc.

Boire la coupe jusqu à la lie, Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et cruelle, un malheur dans toute son étendue. On dit plus ordinairement, Boire le calice jusqu' à la lie.

En Archit., Coupe de fontaine, Petit bassin de marbre ou de pierre posé sur un balustre ou sur un piédouche, pour recevoir l' eau d' un jet.

COUPE

COUPE dans le Dogmatique, signifie, La communion sous l' espèce du vin. Les laïques avaient autrefois l' usage de la coupe. On accorde la coupe aux rois le jour de leur sacre. Le retranchement de la coupe.

COUPE

COUPE en Astronomie, est le nom d' Une constellation de l' hémisphère méridional.

COUPÉ. s. m.

COUPÉ. s. m. Pas de danse, mouvement de celui qui, en dansant, se jette sur un pied et passe l' autre devant ou derrière.

COUPÉ. s. m.

COUPÉ. s. m. Voiture dont la caisse n' a qu' un fond. Un joli coupé. Monter dans un coupé. On dit quelquefois adjectivement, Un carrosse coupé.

Il se dit également de La partie en forme de coupé qui est sur le devant des diligences, des grandes voitures publiques de voyage. Prendre une place dans le coupé.

COUPEAU. s. m.

COUPEAU. s. m. Sommet, cime d' une montagne. Il était sur le coupeau d' une montagne. Il est vieux.

COUPE-CUL. s. m.

COUPE-CUL. s. m. Il se dit au Lansquenet, Quand celui qui donne ne fait pas une seule carte, et amène la sienne la première. Il vieillit: on dit présentement, Coupe-gorge.

Jouer à coupe-cul, Ne jouer qu' un coup, qu' une partie, sans donner revanche. Jouons deux pistoles à coupe-cul.

COUPE-GORGE. s. m.

COUPE-GORGE. s. m. Il se dit de Tout endroit où l' on court risque d' être volé, d' être assassiné, et particulièrement Des lieux écartés où se tiennent ordinairement les voleurs. Ne passez pas dans ce bois, c' est un coupe-gorge, un vrai coupe-gorge. On découvrit que cette hôtellerie n' était qu' un infâme coupe-gorge.

Il se dit aussi de Toute sorte d' endroits où il se commet ordinairement quelque injustice ou quelque friponnerie. Ce cabaret est un vrai coupe-gorge. N' allez pas jouer en cet endroit, c' est un franc coupe-gorge.

COUPE-GORGE

COUPE-GORGE au Lansquenet, se dit Quand celui qui tient les cartes amène sa carte la première, ce qui lui fait perdre tout ce qu' il peut perdre de cette main-là. Un tel a coupé, il lui a donné un vilain coupe-gorge. J' ai fait un vilain coupe-gorge.

COUPE-JARRET. s. m.

COUPE-JARRET. s. m. Brigand, assassin, qui ne porte l' épée qu' à dessein de se battre, de maltraiter, ou de faire insulte à ceux qu' il rencontre. Il a l' air d' un coupe-jarret. Il est toujours accompagné de coupe-jarrets.

COUPELLATION. s. f.

COUPELLATION. s. f. T. de Chimie. Action de mettre un métal à la coupelle. La coupellation de l' or, de l' argent.

COUPELLE. s. f.

COUPELLE. s. f. Petit vase en forme de tasse, fait avec des cendres lavées ou des os calcinés, dont on se sert pour séparer, par l' action du feu, l' or et l' argent des autres métaux avec lesquels ils sont unis, et particulièrement du cuivre. Grande coupelle. Petite coupelle. Fourneau de coupelle. Mettre, passer un métal à la coupelle. Cet or a passé par la coupelle. Cet argent a été mis à la coupelle.

Or de coupelle, argent de coupelle, L' or et l' argent du plus haut titre.

Fig., Mettre à la coupelle, passer à la coupelle, Mettre à une épreuve rigoureuse, passer par un examen sévère.

COUPELLER. v. a.

COUPELLER. v. a. T. de Chimie. Mettre à la coupelle.

COUPELLÉ, ÉE. participe

COUPELLÉ, ÉE. participe

COUPER. v. a.

COUPER. v. a. Trancher, séparer, diviser un corps continu, avec quelque chose de tranchant. Couper en deux. Couper en morceaux. Couper par pièces. Couper du pain. Couper de la viande. Couper du papier. Couper avec un couteau, avec des ciseaux, avec un canif, avec un sabre, avec une hache, etc. Couper un câble. On lui a coupé un bras, une jambe. Couper le cou, couper la tête à quelqu' un. Couper le nez, les oreilles. Couper le poing. Se couper la gorge avec un rasoir. Couper de l' herbe. Couper les blés. Couper du bois. Couper les bois. On coupe ce bois de neuf ans en neuf ans. Se faire couper les cheveux. Couper les ailes à un oiseau. Ce morceau d' étoffe a été coupé à la pièce.

Il signifie quelquefois, Tailler suivant les règles de l' art. Il s' entend bien à couper les pierres. Couper un habit, un manteau. Couper une robe.

Il est aussi neutre en parlant Des instruments qui servent à couper certaines choses. Ce couteau, ce rasoir, coupe bien, ne coupe pas.

Couper un rocher, une maison, etc., En enlever, en démolir une partie. On a coupé la montagne en cet endroit, pour que le chemin y passât. Il faudrait couper cette maison pour qu' elle fût sur l' alignement. Couper en talus le bord d' un chemin, d' un fossé.

Couper un cheval, un chien, un chat, etc., Le châtrer.

Fam., Couper la bourse à quelqu' un, Lui voler adroitement sa bourse ou d' autres choses qu' il avait sur lui.

Fig. et fam., Couper la bourse à quelqu' un, Tirer de l' argent d' une personne qui n' a pas envie d' en donner. Il s' est laissé couper la bourse pour avoir la paix, pour se délivrer des importunités de cette personne.

Prov. et fig., Couper l' herbe sous le pied à quelqu' un, Le supplanter dans quelque affaire.

Fig., Couper le mal à sa racine, L' extirper. On dit quelquefois dans le même sens, Couper pied, couper racine. Il faut couper pied à cet abus.

Fam., Je lui couperai bras et jambes, je lui couperai les oreilles, se dit par exagération et par menace.

Fig. et fam., Couper bras et jambes à quelqu' un. Voyez BRAS.

Couper la gorge à quelqu' un, L' égorger, le tuer. Les voleurs lui coupèrent la gorge. On dit populairement, dans le même sens, Couper le sifflet à quelqu' un. (Voyez à GORGE les autres emplois de la locution Couper la gorge.)

Fig. et fam., Couper le sifflet à quelqu' un, Le rendre muet, le mettre hors d' état de répondre.

COUPER

COUPER signifie quelquefois seulement, Entamer la chair, y faire une incision. Vous m' avez coupé au petit doigt.

Il s' emploie dans ce sens avec le pronom personnel. Elle s' est coupée à la main. Il s' est coupé jusqu' à l' os, jusqu' au vif.

Il se dit particulièrement Des personnes grasses, et surtout des enfants, lorsque leur chair se fend dans les plis qu' elle forme. Cet enfant se coupe.

Ce drap, ce velours, etc., se coupe, Ce drap, etc., s' use promptement aux endroits où il s' est formé des plis.

Ce cheval se coupe, Il s' entre-taille des pieds de devant ou des pieds de derrière.

Couper dans le vif, se dit Des chirurgiens qui, en faisant leurs opérations, coupent jusque dans la chair vive. Il faut couper dans le vif.

Fig., Couper dans le vif. Rompre tout à coup des relations nuisibles, ou Prendre des mesures énergiques dans une affaire, etc. Si l' on veut extirper cet abus, il faut couper dans le vif. Il signifie aussi, Se priver tout d' un coup et absolument d' une chose qui fait beaucoup de plaisir, et à laquelle on est très-sensible.

COUPER

COUPER se dit quelquefois, dans un sens particulier, Du froid, lorsqu' il fait gercer les lèvres. Le froid m' a coupé les lèvres. Avoir les lèvres coupées par le froid, toutes coupées du froid.

Fig., Ce vent coupe le visage, se dit D' un vent froid qui fouette dans le visage.

COUPER

COUPER signifie aussi, Traverser, diviser, partager. Leurs vaisseaux ne purent couper la ligne ennemie. Une chaîne de montagnes coupe toute cette province. Ce pays est coupé par de nombreux canaux, est coupé de grandes routes dans tous les sens. Je couperai cette pièce en deux par une cloison, en y faisant établir une cloison.

Couper l' eau, Fendre l' eau en nageant. Couper le courant, Le traverser à la nage ou en bateau.

En termes de Marine, Couper la lame, se dit D' un bâtiment dont l' avant court sur la lame et la traverse. Couper l' équateur, Passer d' un hémisphère dans l' autre en traversant l' équateur.

Fig., Couper à quelqu' un sa journée, sa semaine, etc., Déranger le plan d' occupation qu' il s' était fait pour la journée, pour la semaine, etc. Les visites que je suis obligé de recevoir coupent mes journées, me coupent tout mon temps.

Couper le cours d' un fleuve, d' un ruisseau, Empêcher un fleuve, un ruisseau de poursuivre son cours.

Couper chemin, couper le chemin à quelqu' un, Se mettre au devant de lui sur son chemin, pour l' empêcher de passer.

Fig., Couper chemin à quelque chose, En arrêter, en empêcher le cours, le progrès. Il fallut abattre une maison pour couper chemin à l' embrasement. On a voulu couper chemin aux chicanes par la nouvelle loi. Couper chemin à une maladie, à la fièvre, à la gangrène. On dit aussi simplement: Couper la fièvre. Couper le feu, couper un incendie.

Fig., Couper quelqu' un, Le traverser, le passer, le devancer. Nous marchions, et son carrosse nous coupa.

Couper les eaux à une place assiégée, Couper les canaux, les conduits des fontaines qui portent de l' eau à la ville.

Couper les vivres à une ville assiégée, à une armée, etc., Fermer les avenues, pour empêcher qu' on ne lui porte des vivres.

Fig. et fam., Couper les vivres à quelqu' un, Lui retrancher l' argent, les moyens de subsister, etc.

En termes de Guerre, Couper les ennemis, Se mettre entre une partie de leur armée et une autre partie, ou entre leur armée et la place qu' ils couvraient. Les assiégés, ayant fait une sortie, furent coupés par les nôtres. Leur avant-garde ayant passé la rivière, passé tel défilé, nos gens la coupèrent. On dit aussi dans le même sens, Couper la communication d' une ville, d' un quartier, etc., Se poster de manière qu' on ne puisse y envoyer du secours.

Couper par le plus court chemin, par le plus court, par un sentier, Aller par le chemin le plus court, etc.

Fig. et fam., Couper court, Abréger son discours. Monsieur, point tant de paroles, coupez court.

Fig. et fam., Couper court à quelqu' un, Le quitter brusquement, en lui faisant une réponse brève et décisive. Il voulait entrer en discussion, je lui coupai court.

Couper la parole à quelqu' un, L' interrompre en prenant la parole, ou Lui imposer silence.

Les sanglots, les soupirs, etc., lui coupent la parole, la voix, L' empêchent de parler, de s' exprimer d' une manière suivie.

En termes de Musique, Couper les sons, Marquer un silence entre chaque son, dans les expressions de douleur, d' abattement ou d' admiration.

À la Paume, Couper le coup, Pousser la balle de manière qu' elle ne fasse point de bond.

En termes d' Escrime, Couper la mesure. La dégager.

COUPER

COUPER se dit particulièrement D' une chose qui se croise avec une autre. Cette route coupe celle d' Orléans. La ligne droite qui coupe deux autres lignes droites parallèles se nomme Sécante. Un plan qui en coupe un autre. On dit, dans un sens analogue, qu' Un solide est coupé par un plan, etc.

Il s' emploie dans les mêmes sens comme verbe réciproque. Ces deux chemins, ces deux lignes, ces deux plans se coupent.

Il s' emploie aussi figurément, comme verbe réfléchi, dans le sens de Se contredire, se démentir soi-même dans ses discours. Il s' est coupé dans son interrogatoire, dans ses réponses. On se coupe aisément quand on ne dit pas la vérité.

COUPER

COUPER en termes de Chasse, se dit Des chiens qui abandonnent la voie pour devancer la bête; ce qui est un défaut.

COUPER

COUPER en termes de Danse, Faire le pas qu' on nomme Coupé. Coupez, coulez, etc.

COUPER

COUPER signifie aussi, Mêler un liquide avec un autre. Couper du vin blanc avec du vin rouge. Couper son vin avec de la tisane.

Absol., Couper son vin, couper du lait, Y mêler de l' eau.

COUPER

COUPER aux Jeux de cartes, Séparer un jeu de cartes en deux, avant que celui qui a la main donne. J' ai mêlé les cartes, coupez, coupez net.

COUPER

COUPER au jeu du Lansquenet, Prendre carte et se mettre au nombre des joueurs. Il coupait. Il ne coupait pas.

COUPÉ, ÉE. participe

COUPÉ, ÉE. participe Cheval coupé. Boire du lait coupé.

Pan coupé, Surface qui remplace l' angle à la rencontre de deux pans de mur. Faire un pan coupé à l' angle d' une rue. Un salon à pans coupés.

Pays coupé, Pays traversé de fossés, de canaux et de rivières.

Style coupé, Style dont les phrases sont courtes et peu liées.

Cette strophe, cette stance est bien, est mal coupée, Les repos y sont bien, y sont mal observés. On dit de même, Cette phrase est bien, est mal coupée.

En termes de Blason, Coupé, parti, tranché, etc.

COUPERET. s. m.

COUPERET. s. m. Sorte de couteau de boucherie et de cuisine, fort large, qui sert à couper de la viande. Il a coupé cette viande avec un couperet.

COUPERET

COUPERET en termes d' Émailleur, Outil d' acier pour couper les filets d' émail.

COUPEROSE. s. f.

COUPEROSE. s. f. Nom donné par les anciens chimistes à différents sulfates métalliques. Couperose verte (sulfate de fer). Couperose blanche (sulfate de zinc). Couperose bleue (sulfate de cuivre).

COUPEROSE

COUPEROSE en termes de Médecine, Maladie dont le siége principal est le visage, et qui est caractérisée par des pustules peu étendues, plus ou moins dures, et entourées d' une aréole rosée.

COUPEROSÉ, ÉE. adj.

COUPEROSÉ, ÉE. adj. Qui est atteint de la maladie appelée Couperose. Il a le visage couperosé. Il est couperosé. Cette femme est toute couperosée.

COUPE-TÊTE. s. m.

COUPE-TÊTE. s. m. Sorte de jeu que jouent les enfants, en sautant de distance en distance les uns par-dessus les autres. Ils jouent à coupe-tête.

COUPEUR, EUSE. s.

COUPEUR, EUSE. s. Celui, celle qui coupe. Il se dit de Ceux qui coupent les grappes en vendange. Il a loué deux hotteurs et dix coupeurs.

Il se dit aussi de Ceux qui jouent au lansquenet. Il y avait tant de coupeurs.

Coupeur de bourses, Filou qui dérobe avec adresse l' argent et les autres choses qu' on peut avoir sur soi.

COUPLE. s. f.

COUPLE. s. f. Deux choses de même espèce mises ou considérées ensemble. Une couple d' oeufs. Une couple de chapons. Une couple de serviettes. Donnez-m' en une couple.

Il ne se dit jamais Des choses qui vont nécessairement ensemble, comme les souliers, les bas, les gants, etc.: on dit alors, Une paire.

Il signifie aussi, Le lien dont on attache deux chiens de chasse ensemble. Où est la couple de ces chiens? Ils ont rompu leur couple. Ils vont bien en couple.

COUPLE

COUPLE est aussi substantif masculin; et alors il s' emploie pour désigner Deux êtres animés, unis par la volonté, par un sentiment, ou par toute autre cause qui les rend propres à agir de concert. Un couple d' amis. Un couple de fripons. Un beau couple de chiens.

Il se dit particulièrement de Deux personnes unies ensemble par amour ou par mariage. Heureux couple. Couple fidèle. Un joli couple d' amants. Ce serait dommage de séparer un si beau couple. On dit aussi, Un couple de pigeons, de tourterelles, etc.

COUPLE

COUPLE en termes de Marine, se dit, au masculin, de Deux membres ou côtes d' un bâtiment qui s' élèvent d' un même point de la quille et sont opposées l' une à l' autre. Le maître couple. Les couples d' un vaisseau.

COUPLER. v. a.

COUPLER. v. a. Attacher des chiens de chasse avec une couple pour les mener. Il faut coupler ces chiens. Ces épagneuls étaient couplés.

Il signifiait aussi, Loger deux personnes ensemble, dans les occasions où les logements étaient marqués par des maréchaux des logis. Il n' y avait pas où loger tout le monde séparément, on coupla les officiers de la maison du roi.

COUPLÉ, ÉE. participe

COUPLÉ, ÉE. participe

COUPLET. s. m.

COUPLET. s. m. Certain nombre de vers, espèce de stance qui fait partie d' une chanson, et qui est quelquefois la chanson entière. Un couplet de chanson. Cette chanson n' a qu' un couplet, est de quatre couplets. Le premier, le second couplet. Il tourne bien un couplet.

Il se dit quelquefois, au pluriel, pour Chanson. Faire des couplets contre quelqu' un. Des couplets satiriques. Des couplets de fête. Des couplets de circonstance. Il chanta des couplets fort agréables. Que de couplets ont été faits sur cet événement! De joyeux couplets.

COUPLET

COUPLET se dit également, au Théâtre, Des tirades, des morceaux de quelque étendue. Ce couplet a été dit parfaitement.

COUPLET

COUPLET en termes de Serrurerie, se dit de Deux pattes de fer à queue d' aronde, assemblées par une charnière, et servant à unir un châssis avec son dormant, un couvercle avec le corps d' une cassette, d' une boîte, etc.

COUPLETER. v. a.

COUPLETER. v. a. Faire une chanson, des couplets contre quelqu' un. Il est familier et peu usité: on dit Chansonner.

COUPLETÉ, ÉE. participe

COUPLETÉ, ÉE. participe

COUPOIR. s. m.

COUPOIR. s. m. Instrument dont on se sert dans la fabrication des monnaies, et en différents arts et métiers, pour couper et rogner.

COUPOLE. s. f.

COUPOLE. s. f. L' intérieur, la partie concave d' un dôme. La coupole de cette église est bien peinte. La coupole du Panthéon.

Il se dit quelquefois aussi Du dôme même. La coupole de Saint-Pierre de Rome.

COUPON. s. m.

COUPON. s. m. Petit reste d' une pièce d' étoffe ou de toile. Un coupon de toile de batiste, de drap, etc.

Il se dit aussi en parlant De certains papiers de crédit. Coupons d' intérêts, Promesses d' intérêts qui sont jointes à une action, et que l' on en détache à l' échéance indiquée. Coupons d' action, Chacune des parties d' une action divisée entre deux ou plusieurs personnes.

Dans les Théâtres, Coupon de loge, Chacun des billets qui donnent entrée dans une même loge. Prendre deux coupons de loge.

COUPURE. s. f.

COUPURE. s. f. Séparation, division faite dans un corps continu par quelque chose de coupant et de tranchant. Une grande coupure. J' ai une coupure au doigt. Il y a une coupure à cette étoffe, à ce cuir. Cette coupure a été faite avec un canif.

Il se dit figurément Des suppressions, des retranchements que l' on fait dans une composition littéraire, principalement dans une pièce de théâtre. L' auteur de cette pièce y a fait de nombreuses coupures, et l' action marche maintenant avec plus de rapidité.

COUPURE

COUPURE se dit, en termes de Guerre, Des retranchements, fossés, palissades, etc., qui se font dans un ouvrage derrière une brèche, pour s' y défendre. Les assiégés furent chassés de la brèche, mais ils avaient fait des coupures qui arrêtèrent les assiégeants. Ils avaient fait une bonne coupure.

Il se dit aussi Des rigoles, des petits canaux que l' on pratique pour faciliter l' écoulement ou changer le cours des eaux. Saigner une rivière, des étangs, un marais par des coupures.

COUR. s. f.

COUR. s. f. Espace découvert qui dépend d' une maison, d' un hôtel, etc., et qui est environné de murs ou de bâtiments. Grande cour. Cour d' entrée. Cour principale. Petite cour. Avant-cour. Cour de devant. Cour de derrière. Cour pavée, sablée, gazonnée. Cour de cuisine. Cour carrée. Cour en ovale. Cour ovale. Maison bâtie entre cour et jardin. Cour à fumier. Cour où les voitures tournent. Toute la cour était pleine de voitures.

Cour d' honneur, La principale cour d' un château, d' un palais.

Basse-cour, Cour d' une ferme, d' une maison de campagne, où l' on nourrit la volaille, où sont les étables, etc. Une grande, une belle basse-cour. Servante de basse-cour. Chien de basse-cour. On le dit aussi, dans les grandes maisons de ville, d' Une cour séparée de la cour principale, et destinée pour les écuries, les équipages, etc.

Fig. et fam., Nouvelles de la basse-cour, de basse-cour, Bruits populaires, nouvelles fausses, ridicules.

COUR. s. f.

COUR. s. f. Les principaux personnages, les officiers qui accompagnent ordinairement un roi, un souverain, qui sont ordinairement auprès de lui. Cour royale. Cour impériale. La cour du roi, de l' empereur, du pape. Belle cour. Grande cour. Petite cour. Cour galante, brillante, splendide, magnifique. La vieille cour. Le roi tient sa cour en tel endroit. La cour est partie, demeure, va, etc. Le roi et toute sa cour. Avoir une charge à la cour. Vieillir à la cour. Quitter la cour. Se retirer de la cour. La cour et la ville. Vivre loin des cours. C' est la fleur, c' est l' ornement de la cour. Les usages de la cour. Intrigues de cour. Faire fortune à la cour. Il est fort connu à la cour. Il s' est avancé à la cour. Les marchands suivant la cour.

Cour plénière, Assemblée solennelle que nos rois tenaient le jour de quelque grande fête, ou lorsqu' ils voulaient faire un magnifique tournoi. Le roi tint cour plénière le jour de Noël. Il y eut alors cour plénière.

Fig. et fam., Avoir, tenir cour plénière, Avoir chez soi plus de monde, plus grande compagnie qu' à l' ordinaire. Vous avez, vous tenez aujourd' hui cour plénière.

Prov. et fig., C' est la cour du roi Pétaud, se dit D' un lieu, d' une maison où chacun veut commander, et où il n' y a que de la confusion. Il se dit aussi D' une réunion où tout le monde veut parler à la fois.

COUR

COUR se prend quelquefois pour La suite d' un grand seigneur, d' un prince, quoiqu' il ne soit pas prince souverain. Un tel est de la cour de tel prince, etc. La cour de l' électeur, du margrave, du grand duc de... Les petites cours ont leurs intrigues aussi bien que les grandes.

Il se dit, figurément, en parlant D' une personne qui est entourée de gens empressés à lui plaire. Les amants de cette femme lui forment une cour nombreuse. Depuis qu' il est en place, il a une petite cour.

COUR

COUR se prend aussi pour Le lieu où est le souverain avec sa suite. Il a écrit, dépêché à la cour. Adressez vos lettres à la cour.

Avoir bouche à cour ou bouche en cour, Avoir droit de manger à quelqu' une des tables entretenues par le roi, par le prince. Il avait de gros appointements et bouche à cour.

COUR

COUR se prend encore plus particulièrement pour Le souverain et son conseil. Recevoir un ordre de la cour. Il lui a été dépêché un ordre de la cour. La cour lui a envoyé un courrier. La cour ne veut pas que... Il a peur de choquer la cour. Il dépend entièrement de la cour. Il s' est dévoué à la cour. Il est bien, il est mal à la cour, en cour. Il se maintient bien à la cour.

Il signifie quelquefois, Le gouvernement, le cabinet du prince, considéré par rapport à la politique extérieure. La cour de France. La cour d' Espagne. La cour de Rome. Ces trois cours ont résolu de...

COUR

COUR se dit aussi pour L' air, le ton de la cour, la manière de vivre de la cour. Il entend, il sait bien sa cour. C' est un homme de la vieille cour. On dit de même: L' air, l' esprit, le ton de la cour. Esprit de cour. Etc.

Un homme, un seigneur de la cour, une dame de la cour, les gens de la cour, se dit de Ceux qui suivent la cour, et qui vivent à la manière de la cour.

Homme de cour, Celui qui a les manières, le ton, les habitudes que l' on prend à la cour. On le dit quelquefois en mauvaise part. Un abbé de cour.

Prov., Être effronté comme un page de cour, Être hardi jusqu' à l' impudence.

Prov. et fig., De l' eau bénite de cour, De vaines promesses, de vaines protestations de service et d' amitié, telles qu' en font ordinairement les gens de cour. Ne comptez pas sur tout ce qu' il vous a promis, c' est de l' eau bénite de cour, c' est eau bénite de cour. Donner de l' eau bénite de cour.

Ami de cour, Celui qui n' a que de fausses apparences d' amitié.

COUR

COUR se dit, par extension, Des respects qu' on rend à une personne, des assiduités qu' on a auprès d' elle, dans la vue de lui plaire, d' obtenir sa bienveillance, etc. Faire sa cour au roi. Faire la cour aux grands. Il fait la cour à ses juges. J' ai passé toute la matinée chez le prince, je lui ai fait ma cour tout à loisir. C' est mal faire sa cour que de porter de mauvaises nouvelles. Il y a longtemps qu' il fait la cour à cette demoiselle, à cette veuve, on croit qu' il l' épousera. Fam., Faire un doigt de cour à quelqu' un.

Faire la cour de quelqu' un, Lui rendre de bons offices auprès de quelqu' un. Vous avez besoin d' un tel, je lui ai bien fait votre cour.

Faire sa cour d' une chose auprès de quelqu' un, Se rendre agréable à quelqu' un en lui disant une chose dont il est bien aise qu' on l' informe. Je conviens que j' ai dit cela sur le compte d' un tel; vous pouvez en faire votre cour auprès de lui, si cela vous plaît, vous pouvez en faire votre cour.

Faire sa cour aux dépens de quelqu' un, Chercher à plaire, à se faire bien venir, en disant du mal de quelqu' un.

COUR. s. f.

COUR. s. f. Siége de justice où l' on plaide. Dans l' ancienne organisation judiciaire, il se disait de la plupart des tribunaux. Cour ecclésiastique. Cour laïque. Cela fut jugé en cour d' Église. Cour supérieure. Cour souveraine. Cour subalterne. Cour de parlement. Cour présidiale. Cour des aides. Cour des monnaies. Cour prévôtale, etc. On ne le dit maintenant que des tribunaux supérieurs. La cour de cassation. Cour royale ou d' appel. Cour d' assises. Cour de justice criminelle. La cour des comptes. Arrêt de la cour de cassation. Avocat à la cour royale de Paris. La jurisprudence de la cour est constante à cet égard. Son appel a été porté à la cour royale de... La cour, par son arrêt du... a confirmé le jugement. La cour s' est réunie, est entrée en séance à telle heure. Conseiller à la cour de cassation, à la cour des comptes, à la cour royale de... Les membres d' une cour. Il fait partie de la cour. Prêter serment devant la cour. Il a été condamné, par la cour d' assises de tel département, à... La cour s' était réunie à la majorité des jurés.

La cour suprême, se dit quelquefois de La cour de cassation.

La cour des pairs, La chambre des pairs constituée en haute cour de justice, pour connaître d' un crime d' État.

Mettre hors de cour, mettre hors de cour et de procès, Renvoyer les parties, ou une des parties, comme n' y ayant pas lieu de prononcer juridiquement. On mit les parties hors de cour. On a statué sur plusieurs chefs de demandes; sur le surplus, les parties ont été mises hors de cour et de procès.

Autrefois, en matière criminelle, la locution Hors de cour, signifiait qu' Il n' y avait pas assez de preuves pour asseoir une condamnation.

Substant., Un hors de cour, Un jugement qui met hors de cour. Prononcer un hors de cour.

COUR

COUR se dit quelquefois Du lieu où siége une cour de justice. Je vais à la cour royale, à la cour de cassation, etc.

COURAGE. s. m.

COURAGE. s. m. Disposition par laquelle l' âme se porte à entreprendre quelque chose de hardi, de grand, à repousser des dangers, à souffrir des revers ou des douleurs. Grand courage. Noble courage. Courage élevé, haut, fier, mâle, martial, viril, ferme, intrépide, invincible, indomptable, bouillant, héroïque. Le courage guerrier. Le courage ci vil. Avoir peu de courage. Son peu de courage. Donner courage. Donner, inspirer du courage. Rendre le courage. Prendre, reprendre courage. Perdre courage. Perdre le courage. Exciter, enflammer, échauffer, réveiller, ranimer le courage. Glacer, refroidir, abattre, faire fléchir le courage. Relever, accroître, augmenter le courage de quelqu' un. Le courage lui est revenu. Cela lui fera revenir le courage. Le courage lui manque. Manque de courage. Faute de courage. Signaler son courage. Combattre avec courage. C' est un brave soldat, il a du courage. Son courage le perdra. Il a plus de courage que de force. Les plaisirs amollissent le courage. Il eut le courage de lui résister. Il n' avait pas le courage nécessaire pour s' engager dans une telle entreprise. Il n' a pas assez de courage pour cela. Cet homme est plein de courage. Il a supporté ses douleurs avec courage. Son courage ne s' est pas démenti un seul instant. S' armer de courage. Ce revers ébranla son courage.

Il se dit aussi en parlant Des animaux hardis, tels que les lions, les sangliers, les chiens, les chevaux, les aigles, etc. Ce chien a bien du courage. Le lion est celui de tous les animaux qui a le plus de courage.

Prov., Il n' y a plus que courage, se dit Quand on approche de la fin de quelque travail.

Fig. et fam., Prendre, tenir son courage à deux mains, Faire effort sur soi-même pour s' affermir dans une résolution.

COURAGE

COURAGE se prend quelquefois dans un sens défavorable qu' indique l' épithète dont ce mot est accompagné. Faible courage. Courage équivoque. Courage brutal.

Il se dit absolument et comme interjection, pour animer, pour exciter. Allons, courage! Courage, mes amis. Courage, soldats. Bon courage!

COURAGE

COURAGE se dit quelquefois Des personnes mêmes, surtout dans le style élevé. Enflammer les courages.

Un grand courage, se dit souvent d' Un homme qui se distingue par la noblesse d' âme, ou par une grande force de caractère. Un grand courage dédaigne de se venger. Les grands courages ne se laissent point abattre par l' adversité.

COURAGE

COURAGE se dit encore, familièrement, Du zèle, de l' ardeur avec laquelle on se porte à faire une chose. Je vous servirai de grand courage, de bon courage. Il y allait de grand courage. Il n' a pas fait cela de bon courage.

Il se prend aussi pour Sentiment, passion, mouvement. Il a gagné cela sur son courage. Si j' en croyais mon courage.

COURAGE

COURAGE signifie particulièrement, quelquefois, Dureté de coeur. Auriez-vous bien le courage d' abandonner vos enfants? Je n' ai pas le courage de lui refuser cela. Le traître eut le courage de livrer son meilleur ami.

COURAGEUSEMENT. adv.

COURAGEUSEMENT. adv. Avec courage, avec fermeté, avec constance. Il s' y est porté courageusement, fort courageusement. Il s' est battu, il s' est défendu courageusement. Il a souffert les tourments, la mort courageusement. Supporter courageusement l' infortune.

COURAGEUX, EUSE. adj.

COURAGEUX, EUSE. adj. Qui a du courage, de la fermeté, de la constance. Il est très-courageux. Il est trop courageux pour reculer. Les dogues sont courageux. Se montrer courageux dans le malheur, dans les souffrances. Une âme courageuse.

Il se dit aussi Des actions, des discours, etc. Trait courageux. Action courageuse. Discours courageux. Réponse courageuse.

COURAMMENT. adv.

COURAMMENT. adv. Rapidement, avec facilité. Cela est écrit couramment. Il lit couramment.

COURANT, ANTE. adj.

COURANT, ANTE. adj. Qui court. Il ne s' emploie guère au propre que dans les locutions suivantes:

Chien courant, Chien dressé à courir après le gibier.

Eau courante, Eau vive, eau qui coule toujours. De l' eau courante. Se baigner dans l' eau courante.

En termes de Marine, Manoeuvres courantes, Les cordages mobiles qui servent à tout moment pour manoeuvrer le navire.

COURANT

COURANT se dit figurément pour Présent, actuel, en parlant D' années, de mois, etc. L' année courante. Le terme courant. Le mois courant. On dit dans un sens analogue, Les intérêts courants.

Substant., Le cinq, le six, etc., du courant, Du mois qui court, du mois actuel. On dit elliptiquement dans ce sens, en termes de Bourse, Fin courant.

COURANT

COURANT signifie encore figurément, Commun, ordinaire. Il est chargé des affaires courantes. Acheter des denrées, des marchandises au prix courant.

Prix courant, se dit aussi d' Une sorte de bulletin qui indique le prix des denrées vendues au marché.

Compte courant, État indiquant le doit et l' avoir respectifs de deux négociants qui sont en relation d' affaires.

Dans la Tenue des livres, Main courante. Voyez BROUILLARD.

Monnaie courante, Celle qui a un cours légal.

Toise courante, aune courante, etc., La mesure de quelque chose que ce soit par toises, ou par aunes, en longueur, sans avoir égard à la hauteur. Cette muraille a tant de toises courantes. Faire marché à la toise courante. L' aune courante de cette tapisserie vaut tant.

En termes d' Imprimerie, Titre courant, Ligne en petites capitales qui est mise au haut des pages d' un livre, d' un chapitre, pour indiquer le sujet dont il traite.

COURANT

COURANT est aussi très-souvent employé comme substantif. Le courant de l' eau, ou absolument, Le courant, Le fil de l' eau. Suivre le courant. Il fut entraîné par le courant et se noya. Le courant du fleuve est très-rapide en cet endroit.

Courant d' eau, Canal ou ruisseau qui court. Ce courant d' eau fait moudre plusieurs moulins, fait aller plusieurs machines.

COURANT

COURANT désigne également, en termes de Marine, Un endroit de la mer où l' eau a un mouvement propre indépendant de l' action du vent. Le courant emporta le vaisseau de ce côté-là. Il y a sur cette côte des courants très-dangereux. Il y a dans cette mer des courants généraux et des courants particuliers.

Il se dit par extension, dans les Sciences physiques, D' un fluide quelconque, lorsqu' il est en mouvement dans une certaine direction. Courant électrique. Le courant d' une pile.

Courant d' air, dans le langage ordinaire, se dit Du vent lorsque, traversant un espace resserré, il souffle d' une manière uniforme et continue. Il est dangereux de s' exposer à un courant d' air. Il y a dans ce corridor un courant d' air mortel.

Fig., Dans le courant de l' année, du mois, de la semaine, etc., À une époque indéterminée de l' année, du mois, de la semaine. J' irai vous voir dans le courant de la semaine.

Fig., au Théâtre, Mettre une pièce au courant du répertoire, La mettre au nombre des pièces qui se jouent habituellement.

Fig., Le courant du marché, Le prix actuel des denrées. Je ne vendrai pas ma marchandise que je n' aie vu le courant du marché.

Fig., Le courant des affaires, Les affaires ordinaires, par opposition Aux affaires extraordinaires qui peuvent survenir. C' est le courant, c' est le train des affaires.

Fig., Courant d' affaires, La quantité d' affaires que l' on traite, ou dont on est chargé. Ce négociant, cet avoué a un bon courant d' affaires.

Fig., Mettre, tenir quelqu' un au courant d' une chose, Le mettre, le tenir au fait d' une chose, lui en donner une connaissance exacte. Je l' ai mis au courant de ce qu' il doit faire dans son nouvel emploi. Je vous tiendrai, par mes lettres, au courant des nouvelles. On dit de même, Se mettre au courant, être au courant. Il se mit, il fut bientôt au courant des affaires, ou simplement, au courant. Être au courant des nouvelles.

Fig., Le courant du monde, La manière ordinaire du monde. Se gouverner selon le courant du monde. Se laisser aller au courant du monde, ou simplement, Se laisser aller au courant.

COURANT

COURANT signifie aussi, en Matière de rentes, Le terme qui court. Je vous quitterai tous les arrérages, pourvu que vous me payiez le courant. Je vous remets les arrérages, sans préjudice du courant.

TOUT-COURANT. loc. adv.

TOUT-COURANT. loc. adv. Très-vite, en toute hâte. On vint m' avertir qu' il était chez moi, je m' y rendis tout-courant.

Il signifie aussi, Sans hésiter, sans peine, facilement. Il lit tout-courant. Il récita cela tout-courant. Il joue mieux que lui, il le gagne tout-courant.

COURANTE. s. f.

COURANTE. s. f. Espèce de danse grave. Courante simple. Courante figurée. Mener une courante. On ne danse plus la courante.

Il signifie aussi, L' air sur lequel on dansait une courante. Composer une courante. Jouer une courante sur le violon.

COURANTE. s. f.

COURANTE. s. f. Dévoiement, diarrhée. Avoir la courante. Il est populaire.

COURBATU, UE. adj.

COURBATU, UE. adj. Il se dit proprement D' un cheval qui n' a pas le mouvement des jambes bien libre, pour avoir été morfondu après un trop grand travail. Vous avez trop échauffé ce cheval, il en est courbatu.

Il se dit quelquefois Des personnes, dans un sens analogue. Je me sens tout courbatu.

COURBATURE. s. f.

COURBATURE. s. f. Maladie du cheval courbatu. Quand on vend un cheval, on doit le garantir de pousse, morve et courbature.

Il se dit quelquefois en parlant Des personnes, et signifie, Une lassitude douloureuse. Sa maladie commença par une courbature.

COURBE. adj. des deux genres

COURBE. adj. des deux genres Qui n' est pas droit ou qui n' est pas plane, qui approche de la forme d' un arc. Ligne courbe. Cette ligne est courbe. Surface courbe.

Il se dit substantivement, au féminin, surtout en Géométrie, d' Une ligne courbe. Décrire une courbe. La théorie des courbes.

COURBE. s. f.

COURBE. s. f. Certaine pièce de bois qui sert aux ouvrages de charpenterie, et qui entre principalement dans la construction des navires.

COURBE. s. f.

COURBE. s. f. T. d' Art vétérinaire. Espèce de tumeur dure qui vient aux jambes des chevaux. Ce cheval a une courbe.

COURBER. v. a.

COURBER. v. a. Rendre courbe une chose qui était droite. Courber en arc. Le trop grand faix a courbé cette pièce de bois, cette poutre. La vieillesse l' a courbé, l' a tout courbé. Courber un arc pour le bander. Courber une règle. Poétiq., L' âge a courbé sa tête, son front.

Il s' emploie quelquefois neutralement. Il courbait sous le faix.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette poutre, cette branche se courbe. Se courber pour ramasser quelque chose. Il devient vieux, il commence à se courber.

Il signifie figurément, Plier sous la volonté d' un autre, donner à quelqu' un des marques de soumission, de respect. Tout se courbe, tout est courbé devant cet homme. Je ne veux point me courber devant l' idole.

COURBÉ, ÉE. participe

COURBÉ, ÉE. participe Courbé de vieillesse. Il est tout courbé. Vous deviendrez tout courbé. Il se tient tout courbé.

COURBETTE. s. f.

COURBETTE. s. f. T. de Manége. Air relevé, mouvement que le cheval fait en levant également les deux pieds de devant et se rabattant aussitôt. Courbette haute. Courbette basse. Petite courbette. Commencer par une courbette. Faire faire des courbettes à un cheval; le manier, le faire aller à courbettes.

Fig. et fam., Faire des courbettes, Être bas et rampant devant quelqu' un.

COURBURE. s. f.

COURBURE. s. f. Inflexion, forme, état d' une chose courbée. Cette pièce de bois a plus de courbure, moins de courbure, etc. Courbure d' une jante de roue. Courbure d' un arc. La courbure de cette poutre vient de ce qu' on l' a trop chargée. Les courbures de la colonne vertébrale.

COURCAILLET. s. m.

COURCAILLET. s. m. Cri des cailles; ou Petit sifflet avec lequel on imite le cri des cailles, et qui sert à les attirer. Prendre des cailles avec le courcaillet.

COURCIVE. s. f.

COURCIVE. s. f. T. de Marine. Voyez COURSIVE.

COURÉE. s. f.

COURÉE. s. f. T. de Marine. Composition de suif, de soufre, de résine, etc., qu' on applique très-chaude sur la carène des bâtiments destinés aux voyages de long cours.

COUREUR. s. m.

COUREUR. s. m. Celui qui est léger à la course, qui se pique de bien courir. C' est le meilleur coureur qu' on ait jamais vu. Jamais bon coureur ne fut pris.

Coureur de bague, de tête, Celui qui court la bague, les têtes. C' est un bon coureur de bagues, un bon coureur de têtes.

COUREUR

COUREUR se dit également d' Un cheval de selle, que sa taille et sa légèreté rendent propre à la course. Beau coureur. Grand coureur. Ce coureur est vite, est rude. Il était monté sur un coureur. Il avait tant de coureurs dans son écurie.

COUREUR

COUREUR signifie encore, Celui qui va et vient, qui est souvent par la ville ou en voyage. C' est un grand coureur, un coureur perpétuel, on ne le trouve jamais à la maison. Il n' a fait toute sa vie que voyager, c' est un coureur.

Coureur de nuit, se dit d' Un homme qui se retire trop tard, et qui fait de la nuit le jour.

Fam., Coureur de sermons, de bals, de spectacles, de ventes publiques, etc., Celui qui a l' habitude d' aller à tous les sermons, à tous les bals, etc.

Fam., Coureur de filles, Celui qui a un commerce habituel avec des femmes de mauvaise vie.

COUREUR

COUREUR se dit aussi d' Un domestique qui court à pied, et dont on se sert pour faire des messages avec grande diligence. Cet ambassadeur avait tant de coureurs. Les Turcs font porter des nouvelles par des coureurs avec une grande célérité.

Coureur de vin, Officier de la maison du roi, qui a soin de porter du vin partout où le roi va.

COUREURS

COUREURS au pluriel, se dit, en termes de Guerre, de Cavaliers détachés du gros de la troupe, pour aller, soit à la découverte, soit à la petite guerre. Un parti de coureurs. Les coureurs de leur armée, de la garnison, etc. Ce n' est pas leur armée, leur avant-garde, ce ne sont que des coureurs, que quelques coureurs.

COUREUSE. s. f.

COUREUSE. s. f. Fille ou femme prostituée. C' est une coureuse, une infâme coureuse. Il ne voit que des coureuses. Une coureuse de remparts.

COURGE. s. f.

COURGE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes cucurbitacées, auquel appartiennent la citrouille, le potiron, le giraumont, la pastèque, etc. La calebasse est le fruit d' une espèce de courge. Huile de courges.

COURIR. v. n.

COURIR. v. n. (Je cours, tu cours, il court; nous courons, vous courez, ils courent. Je courais. Je courus. J' ai couru. Je courrai. Je courrais. Cours. Que je coure. Que je courusse. Courant.) Aller avec vitesse, avec impétuosité. Courir légèrement. Courir de toute sa force. Ce cheval court comme un cerf. Cet homme court comme un Basque. Courir sur quelqu' un. Courir après quelqu' un pour s' emparer de lui, pour lui parler, etc. Il est parti, courez après. Courir à toute bride, à bride abattue, à toutes jambes. Ils baissèrent la lance, et coururent l' un contre l' autre. Il court mieux que vous. Ils couraient aussi vite l' un que l' autre. Ceux qui devaient courir n' attendaient plus que le signal pour s' élancer dans la carrière. Ceux qui couraient dans les jeux Olympiques. On le dit également Des choses. Ces nuages courent avec une grande vitesse. Faire courir une boule. En termes de Marine, Faire courir une manoeuvre dans ses poulies.

Activ., Courir la poste, Aller en poste, voyager par la poste. On dit de même, Courir trois postes, quatre postes sur le même cheval.

Fig. et fam., Courir la poste, Faire une chose avec beaucoup de précipitation. Ce n' est pas une chose qui se fasse en courant la poste.

Activ. et fig., Courir une carrière, Être engagé dans une profession, une entreprise, etc., où l' on s' efforce d' obtenir des succès, de l' emporter sur ses rivaux. Vous courez une périlleuse carrière, une carrière épineuse. Hortensius et Cicéron couraient la même carrière.

Prov. et fig., Ce n' est pas le tout que de courir, il faut partir de bonne heure, Ce n' est pas assez de se hâter; quand on veut réussir dans une entreprise, il faut prendre ses mesures de loin.

Fig. et fam., Courir sur le marché de quelqu' un, Enchérir sur les offres d' un acheteur. Je voulais acheter cela, pourquoi venez-vous courir sur mon marché? Il signifie, plus figurément, Faire des démarches pour obtenir la place, l' avantage qu' un autre sollicite.

Fig. et fam., Courir sur les brisées de quelqu' un, Courir sur son marché, entrer en concurrence, en rivalité avec lui.

En termes d' Ordonnances, de Déclarations, etc., Courir sus à quelqu' un, Se jeter sur quelqu' un pour l' arrêter, le maltraiter, le tuer. Tout le monde lui court sus. Les paysans se sont soulevés et ont couru sus aux troupes. Il fut mis hors la loi, et chacun eut le droit de lui courir sus.

COURIR

COURIR signifie quelquefois, Aller plus vite que le pas. Vous allez trop vite, vous ne marchez pas, vous courez.

Il signifie aussi, Aller avec empressement. Courir au feu. Courir au médecin. Courir au remède. Je cours le prévenir. Va, cours, ne perds pas un instant.

Fig. et fam., Courir à l' hôpital, Se ruiner par de grandes dépenses.

Prov., Il n' y va pas, il y court, il y court comme à la noce, Il y va avec ardeur, avec joie.

Courir aux armes, Prendre les armes en hâte pour quelque alarme, ou pour quelque occasion pressante.

Courir au plus pressé, S' occuper de ce qui importe le plus dans le moment.

COURIR

COURIR se dit souvent au figuré dans les divers sens qui précèdent. Courir après les honneurs, les places, les richesses, la fausse gloire, etc. Courir après des chimères, après des fantômes. Courir à sa perte, à sa ruine.

Courir après l' esprit, Mettre de la recherche, de l' affectation, de l' effort à montrer qu' on a de l' esprit.

Fam., Courir à l' argent, après l' argent, Chercher avec empressement les occasions de gagner de l' argent. Il ne se dit qu' en mauvaise part.

Fam., Courir après son argent, Continuer à jouer pour regagner ce qu' on a perdu. Il signifie aussi, Faire des démarches, des poursuites pour recouvrer une somme d' argent qu' on a de la peine à se faire rendre, à se faire payer.

Courir à l' évêché, au bâton de maréchal de France, au chapeau de cardinal, etc., Être en passe de parvenir bientôt à l' évêché, etc.

Courir à sa fin, se dit Des choses qui sont près de finir, qui n' ont pas longtemps à durer. Ma provision de bois court à sa fin. Cette maladie court à sa fin.

COURIR

COURIR se dit aussi figurément De toute action précipitée, de tout ce qu' on fait trop vite. Il faut aller bride en main, on ne fait pas les affaires en courant.

Il se dit particulièrement D' une personne qui lit, qui récite, qui prononce ou qui écrit trop vite. Lisez doucement, ne courez pas. Il a écrit cela en courant. Il ne faut pas dire son bréviaire en courant.

COURIR

COURIR signifie encore, familièrement, Aller çà et là, sans s' arrêter longtemps en chaque endroit. Il ne fait que courir. Il est toujours à courir. Il court depuis le matin jusqu au soir, on ne le trouve jamais chez lui.

Il se dit particulièrement Des courses, des démarches qu' on est obligé de faire pour quelque objet que ce soit. Il a couru toute la journée pour cette affaire. Je n' ai pas fini de courir, il me reste encore plusieurs visites à faire. Cet homme, cette affaire m' a donné bien à courir.

COURIR

COURIR en termes de Marine, Faire route. Courir au nord. Courir au sud.

Activ., Courir des bordées, courir des bords, Louvoyer, aller alternativement à droite et à gauche, quand le vent est presque debout.

Fig., Courir le bon bord, signifiait autrefois, Pirater; et, dans le discours familier, Fréquenter les mauvais lieux.

COURIR

COURIR se dit aussi D' une chose qui se prolonge le long d' une autre, et particulièrement Des côtes, des terres, des montagnes, etc., qui s' étendent dans une certaine direction. Cette côte court de l' est à l' ouest l' espace de trois ou quatre lieues. Ces montagnes courent du nord au sud, et partagent de grands continents.

COURIR

COURIR signifie en outre, Couler. Il se dit Des ruisseaux et des rivières, ainsi que Des choses liquides, comme le sang, le vin, l' huile, etc. Le ruisseau qui court dans la prairie. L' eau qui court. Le sang court dans les veines.

Il se dit figurément Du temps. Le temps court insensiblement. Le terme qui court. L' année qui court. Il court sa vingtième année.

Au temps ou par le temps qui court, Dans le temps présent, dans les circonstances actuelles.

COURIR

COURIR se dit souvent, dans le sens qui précède, en parlant D' un certain temps au bout duquel se doit payer ou effectuer quelque chose. On lui a donné trois mois, qui courent à partir de telle époque. Je n' ai que quinze jours, vous m' amusez par vos artifices, cependant le temps court.

Il se dit aussi, dans un sens analogue, Des intérêts de l' argent constitué ou dû, de gages, d' appointements, etc. La rente court de tel jour. L' intérêt de cette somme court, court toujours. Les arrérages courent. Les intérêts ont commencé à courir depuis telle époque. Ses gages courent depuis un mois.

COURIR

COURIR signifie encore, Circuler, se propager, se communiquer; et, en ce sens, il est souvent employé comme impersonnel. Faire courir un livre, un écrit. Il court un libelle infâme. Il a couru beaucoup de maladies cette année. Ces maladies courent ordinairement pendant l' été. Il court des bruits fort désavantageux sur son compte. Faire courir des bruits. Une nouvelle très-alarmante court depuis hier dans le public.

Il signifie aussi, figurément, Être en vogue. La mode qui court. Cette chanson courait par la ville.

À table, Faire courir une santé, La faire porter par tous les convives. Faites courir cette santé. C' est la santé d' un tel qui court.

Faire courir la voix, Demander les avis à ceux qui composent une assemblée. Cette manière de parler a vieilli, ainsi que la suivante.

L' avis qui court, L' avis qui a le plus de voix dans une délibération non terminée.

Faire courir le billet. Voyez BILLET.

Les billets de ce négociant, de ce banquier, etc., courent sur la place, On cherche à s' en défaire.

COURIR

COURIR est aussi verbe actif: alors il signifie, Poursuivre à la course avec dessein d' attraper. Courir quelqu' un pour le prendre, le courir l' épée dans les reins. Courir le cerf, le lièvre, le daim. Il a droit de courir le cerf sur ses terres. Ce lièvre a été souvent couru.

Prov. et fig., Courir le même lièvre, se dit De deux personnes qui sont en concurrence pour la même chose.

Prov. et fig., Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois, ou Qui court deux lièvres n' en prend aucun, Poursuivre deux affaires à la fois, c' est s' exposer à ne réussir ni dans l' une ni dans l' autre.

Courir un bénéfice, Envoyer un courrier à celui qui a la nomination du bénéfice, pour être le premier à le demander.

Fig. et fam., Courir un bénéfice, une charge, etc., Les poursuivre, les solliciter avec ardeur.

Fig. et fam., Courir le cachet, se dit D' un maître qui donne des leçons en ville.

Au Jeu de bague, Courir la bague, Tâcher d' emporter, avec la lance, la bague suspendue au bout de la carrière. On dit, en des sens analogues: Courir la quintaine. Courir le faquin. Courir les têtes. Courir les taureaux.

COURIR

COURIR actif, se dit figurément en parlant Des personnes ou des choses qu' on recherche avec empréssement, qui sont fort en vogue. On le court, on le choie. Ce prédicateur est fort couru. Ce livre est rare et curieux, il est fort couru. Il n' y a pas assez de telle marchandise, tant elle est courue.

Il signifie aussi, figurément, Être exposé à. Courir de grands risques. Vous courez quelque risque. Vous courez risque. Courir des chances. Les périls que nous avons courus. Vous ne courez aucun danger.

Courir fortune, courir risque, courir hasard, courir le risque, la chance de, Être en péril de. Il court fortune d' être chassé, de perdre son bien. Il court risque de la vie. J' ai couru hasard de me tuer. Ce mal peut bien m' arriver, j' en courrai le risque, j' en courrai la chance.

Courir même fortune, Être dans les mêmes intérêts, dans la même situation d' affaires. Courir une belle fortune, Être en passe de parvenir à quelque chose de grand.

COURIR

COURIR actif, signifie encore, Parcourir. J' ai couru toute la ville sans le trouver. Courir les rues. Courir les champs. Quelquefois, il signifie plus spécialement, Parcourir un pays, etc., pour le ravager, pour le piller. Ces troupes ont couru telle province. Courir le plat pays. Les pirates courent la mer.

Courir le pays, courir le monde, Voyager. Il a bien couru le pays, couru le monde, ou absolument, Il a bien couru. Il a couru toute la France.

Prov., Être fou à courir les rues, à courir les champs, Être extrêmement fou.

Fam., Cette nouvelle, cette aventure, cette histoire court les rues, Elle est sue de tout le monde. L' esprit court les rues, L' esprit est commun, tout le monde en a.

Fam., Courir la pretantaine, Aller, venir, courir çà et là, sans sujet, sans dessein. Cette femme court la pretantaine, Elle fait des promenades, des sorties, des voyages qu' interdit la bienséance.

Pop., Courir le guilledou, Aller souvent, et principalement pendant la nuit, dans des lieux suspects. Il ne fait que courir le guilledou.

COURIR

COURIR actif, signifie également, Hanter, fréquenter. Courir les bals, le bal. Courir les spectacles, les concerts, les maisons de jeu, les mauvais lieux, etc.

Fig. et fam., Courir les ruelles, Aller de visite en visite chez les dames. Cette phrase a vieilli, et ne s' emploie que par dénigrement.

COURU, UE. participe

COURU, UE. participe Un cerf, un lièvre, un daim couru. Un voleur couru par les gendarmes. Un pays couru par les ennemis.

COURLIS ou COURLIEU. s. m.

COURLIS ou COURLIEU. s. m. Oiseau aquatique qui est bon à manger. Il y a plusieurs espèces de courlis. L' ibis est une espèce de courlis.

COURONNE. s. f.

COURONNE. s. f. Ornement de tête, fait de branches, d' herbes, ou de fleurs, etc., et qui se porte comme marque d' honneur, ou en signe de joie, ou comme une simple parure. Couronne de laurier, de lierre, d' olivier, de fleurs, de roses, etc. Les Romains récompensaient les belles actions par diverses couronnes. Couronne triomphale, murale, obsidionale, civique, vallaire, rostrale. Gagner, obtenir, mériter une couronne. Les Grecs décernaient des couronnes aux citoyens qui avaient rendu quelque grand service à leur patrie. Se parer de couronnes dans un festin. Elle avait une couronne de roses. Orner la poupe d' un vaisseau de couronnes de fleurs. Peindre, sculpter des couronnes sur un lambris, etc. Les peintres mettent ordinairement une couronne d' étoiles sur la tête de la Vierge, et une couronne de rayons sur la tête des saints.

Il se dit figurément de La gloire que les martyrs acquièrent en mourant pour la foi. La couronne du martyre. Il a reçu la couronne du martyre.

Il se dit également de La béatitude que Dieu donne à ses saints. La couronne de gloire. La couronne de justice. La couronne des saints.

COURONNE

COURONNE se dit aussi de L' ornement de tête que les rois, princes ou seigneurs portent pour marque de leur dignité, ou qui est représenté dans leurs armoiries, etc. Couronne impériale, royale, ducale. Couronne de comte, de marquis, de baron. Couronne d' or. Couronne à fleurons. Couronne perlée. Riche couronne. Couronne enrichie de pierreries. Couronne fermée. Couronne ouverte. Porter une couronne. Mettre une couronne sur la tête.

Par excellence, La couronne d' épines, Celle que l' on mit sur la tête de Notre-Seigneur.

La triple couronne, La tiare du pape.

COURONNE

COURONNE se dit figurément de La puissance royale. Il lui a ôté, lui a ravi la couronne. À son avénement à la couronne. Aspirer, prétendre à la couronne. Disputer la couronne. Affermir sa couronne. Renoncer à la couronne. Quitter, abdiquer la couronne. Céder la couronne à un autre. Perdre la couronne. Héritier de la couronne. Héritier présomptif de la couronne. Il a relevé l' honneur, l' éclat de la couronne.

Fig., Mettre la couronne sur la tête de quelqu' un, Lui donner la puissance souveraine.

Fig., C' est un des plus beaux fleurons de sa couronne, le plus beau fleuron de sa couronne, se dit D' une des plus grandes prérogatives qu' ait un prince, d' un de ses plus grands revenus, d' une de ses meilleures provinces; et, par extension, De ce qu' une personne a de plus considérable, de plus avantageux. On dit de même: Ajouter un fleuron à sa couronne. Il a perdu le plus beau, les plus beaux fleurons de sa couronne.

COURONNE

COURONNE se dit encore, figurément, d' Une monarchie, d' un État gouverné par un roi, par un empereur. La couronne de France. La couronne d' Espagne. Les couronnes du Nord. Maison et couronne de France. L' État et couronne de France.

Il se dit quelquefois Du souverain même, par opposition aux sujets, aux particuliers. Les charges, les officiers de la couronne. Le domaine de la couronne. Les droits de la couronne.

Traiter de couronne à couronne, Traiter de souverain à souverain. On le dit aussi, figurément et par raillerie, en parlant Des particuliers, lorsqu' un inférieur veut traiter avec son supérieur comme s' il était son égal.

COURONNE

COURONNE se dit en outre de La tonsure cléricale que l' on fait sur le haut de la tête des gens d' Église. Couronne d' évêque, de prêtre, de diacre, de religieux, etc. Il s' est fait faire la couronne.

COURONNE

COURONNE désigne, par analogie, Certaines choses qui ont une forme circulaire, qui ressemblent à une couronne. Ainsi,

Il se dit d' Une sorte de chapelet qui n' a qu' une dizaine. Couronne de la Vierge.

Il se dit aussi d' Une sorte de météore qui paraît en forme de cercle lumineux autour du soleil et de la lune.

En Astron., Couronne septentrionale, et Couronne australe, Deux constellations dont l' une est dans l' hémisphère septentrional, et l' autre dans l' hémisphère austral.

COURONNE

COURONNE se dit, parmi les Jardiniers, de La touffe de feuilles qui surmonte le fruit de l' ananas.

En Botan., Couronne impériale, Espèce de fritillaire. Couronne royale, Espèce de mélilot. Couronne de terre, Le lierre terrestre. Etc.

En Agricult., Greffe en couronne, Celle qui consiste à scier le sujet, et à mettre plusieurs greffes autour de la coupe, entre le bois et l' écorce.

En Archit. militaire, Ouvrage à couronne, Ouvrage couronné. Voyez le participe de COURONNER.

En Anat., La couronne d' une dent, La partie de la dent qui est hors de la gencive.

En Médec., Couronne de Vénus, Pustules qui occupent le front et les tempes, et que l' on croit dues à la maladie vénérienne. C' est ce qu' on nommait autrefois Chapelet.

COURONNE

COURONNE en termes d' Art vétérinaire, La partie la plus basse du paturon du cheval.

COURONNE

COURONNE en termes de Papeterie, se dit d' Une sorte de papier qui sert principalement aux impressions de bureau, et dont la marque est une couronne. On dit aussi, Papier couronne.

COURONNEMENT. s. m.

COURONNEMENT. s. m. Action de couronner. Il se dit plus particulièrement de La cérémonie dans laquelle on couronne solennellement un souverain. Le couronnement du roi, de la reine, de l' empereur, du pape, etc. Il assista au couronnement de... Son couronnement se fit en tel lieu. La cérémonie, le jour du couronnement.

COURONNEMENT

COURONNEMENT se dit aussi de Tout ornement ou de tout membre d' architecture qui termine un édifice ou quelqu' une de ses parties. Les édifices ont pour couronnement des entablements. Des statues servent de couronnement à ce théâtre. La corniche est le couronnement des ordres d' architecture.

Le couronnement d' un vaisseau, d' un navire, La partie du vaisseau, du navire qui est au-dessus de la poupe.

COURONNEMENT

COURONNEMENT se dit aussi d' Un ornement qui termine la partie supérieure d' un meuble, d' un vase. Cela forme un beau couronnement. Ce couronnement est mesquin.

Il signifie encore figurément, L' accomplissement, la perfection de quelque chose. Cette noble action fut le couronnement de toutes les autres. Pour couronnement d' une si belle vie. C' est le couronnement de l' oeuvre.

En termes d' Accoucheur, de Sage-femme, L' enfant est au couronnement, Il est près de venir au monde, il est à l' entrée de la matrice.

COURONNER. v. a.

COURONNER. v. a. Mettre une couronne sur la tête. Couronner une victime. Couronner de fleurs, de laurier, de myrte. JÉSUS-CHRIST fut couronné d' épines. Couronner d' une couronne d' or, d' une couronne d' argent. On l' emploie avec le pronom personnel. Dans ces fêtes champêtres, les bergères se couronnaient de fleurs.

Il signifie, dans un sens particulier, Mettre solennellement la couronne sur la tête d' un souverain. Couronner un pape, un roi, un prince. Ils l' élurent et le couronnèrent. Il fut sacré et couronné.

Il signifie quelquefois figurément, Donner le titre de roi, de souverain. Ce monarque, avant de mourir, voulut couronner son fils.

Il signifie encore simplement, Récompenser en décernant une couronne ou un prix. Couronner le vainqueur. Couronner celui qui a fait la plus belle action. Couronner l' auteur du meilleur ouvrage. On le dit plus ordinairement en parlant Des ouvrages, etc., faits par ceux qui reçoivent la couronne ou le prix. J' ai lu plusieurs passages de la pièce que l' Académie a couronnée, plusieurs passages de l' ouvrage couronné.

Il signifie aussi figurément, Honorer, récompenser. Couronner la vertu. Dieu couronne les martyrs, les saints. Ils sont couronnés de gloire. N' est-ce pas couronner le crime, que d' élever un tel homme à cette dignité?

COURONNER

COURONNER se dit quelquefois en parlant De choses sur lesquelles on place des couronnes. Les anciens couronnaient la poupe de leurs vaisseaux en signe d' allégresse. Alexandre couronna le tombeau d' Achille.

Il se dit aussi quelquefois, dans le style soutenu, De ce qui orne ou entoure la tête en manière de couronne. De simples fleurs couronnaient cette tête charmante. Quelques cheveux blancs couronnaient ce front vénérable.

Il se dit également en parlant Des choses au-dessus desquelles on peint ou on grave des couronnes, pour ornement, ou comme marque de dignité. Son écu était couronné d' une couronne de duc, de comte, etc. Ses chiffres sont couronnés de lauriers, de fleurs.

Il se dit, par extension, Des choses qui en surmontent d' autres, qui en occupent la partie la plus élevée. Un entablement couronne l' édifice. Des batteries redoutables, des corps de troupes couronnaient la hauteur, toutes les hauteurs.

Il signifie figurément, Apporter la dernière perfection, mettre le dernier ornement à quelque chose. Cette dernière action a couronné toutes les autres. Il a couronné sa vie par une mort généreuse. Le succès a couronné son entreprise.

Prov., La fin couronne l' oeuvre. Voyez OEUVRE.

Couronner les voeux de quelqu' un, Les remplir.

COURONNER

COURONNER se dit aussi figurément pour Environner, ceindre. Plusieurs coteaux couronnent cette ville.

COURONNER

COURONNER s' emploie aussi avec le pronom personnel, en parlant Des choses, et signifie, S' orner, s' embellir. Déjà les forêts se couronnent de feuillage. Les arbres de nos vergers se couronnaient de fleurs.

Absol., Cet arbre se couronne, se dit D' un arbre qui vieillit et dont la tête se dessèche.

COURONNÉ, ÉE. participe

COURONNÉ, ÉE. participe Un arbre couronné.

Tête couronnée, se dit d' Un empereur ou d' un roi. La république de Venise et celle des Provinces-Unies avaient le rang, les honneurs des têtes couronnées.

En termes d' Architecture militaire, Ouvrage couronné, Ouvrage avancé vers la campagne, fait en forme de couronne, pour défendre les approches d' une place. On l' appelle aussi Ouvrage à couronne, ou même absolument Couronne.

En termes d' Art vétérinaire, Cheval couronné, Cheval qui s' est blessé aux genoux en tombant, et à qui le poil du genou est tombé. Ce cheval n' a pas de bonnes jambes, il est couronné.

COURRE. v. a.

COURRE. v. a. T. de Chasse. (Il se conjugue comme Courir.) Courir une bête, la poursuivre. Courre le cerf, le lièvre, le daim.

Il s' emploie aussi neutralement. Chasse à courre.

Laisser courre les chiens, ou simplement, Laisser courre, Découpler les chiens, afin qu' ils courent après la bête.

Laisser-courre, se dit, substantivement, Du lieu où l' on découple les chiens. Quand ils furent au laisser-courre. On le dit aussi de L' air que le cor fait entendre quand on découple les chiens. Sonner le laisser-courre.

COURRE

COURRE peut s' employer dans quelques autres cas pour Courir, mais il vieillit. Courre sus. Courre la bague, les têtes, etc. Donner à courre à quelqu' un. Courre le guilledou. Etc.

Activ., Courre un cheval, Le faire courir à toute bride lorsqu' on est monté dessus. Voulez-vous courre votre cheval contre le mien?

COURRE. s. m.

COURRE. s. m. T. de Chasse. Endroit où l' on place les lévriers, lorsqu' on chasse le sanglier, le loup ou le renard avec ces chiens.

C' est un beau courre, se dit D' un pays commode pour la chasse.

COURRIER. s. m.

COURRIER. s. m. Celui qui court la poste pour porter des dépêches. C' est le meilleur courrier, et celui qui fait le plus de diligence. Courrier ordinaire. Courrier extraordinaire. Courrier du cabinet. Courrier de cabinet. Courrier de commerce, du commerce. Recevoir, envoyer, dépêcher, expédier, faire partir un courrier. Il est arrivé un courrier. Courrier de tel prince. Dépêcher quelqu' un en courrier. Répondez-moi courrier par courrier.

Il se dit également d' Un préposé de l' administration des postes qui est chargé de porter les lettres d' une ville à une autre, et qui voyage dans une voiture appelée Malle-poste ou Malle. Courrier de la malle. Le courrier de Lyon, de Lille, etc. Départ, arrivée du courrier.

Fig. et fam., Courrier de malheur, se dit d' Une personne qui vient annoncer quelque mauvaise nouvelle.

COURRIER

COURRIER se dit, par extension, de La voiture même qui porte les dépêches. Voyager par le courrier. Le courrier a versé.

Il se dit figurément, en termes de Commerce, et quelquefois dans le langage ordinaire, de La totalité des lettres qu' on écrit ou qu' on reçoit par un seul ordinaire. Faire son courrier. Lire son courrier.

COURRIER

COURRIER se dit aussi de Tout homme qui court la poste à cheval, quoiqu' il ne porte aucune dépêche. Vous n' êtes guère bon courrier. J' ai rencontré quatre courriers. Toute la route était pleine de courriers. Voyager en courrier.

COURRIÈRE. s. f.

COURRIÈRE. s. f. Celle qui court. Il ne se dit guère qu' en poésie, en parlant De la lune. L' inégale courrière des nuits.

COURROIE. s. f.

COURROIE. s. f. Pièce de cuir coupée en long, étroite, qui sert à lier, à attacher quelque chose. Attacher avec des courroies. Mettre, attacher des courroies. Les courroies d' une cuirasse. Nouer, dénouer les courroies. Serrer, lâcher la courroie.

Prov. et fig., Allonger la courroie, Tirer parti d' une somme modique, d' un revenu borné, en mettant une grande économie dans la dépense. Il a de faibles appointements, il faut qu' il allonge bien la courroie pour vivre.

Prov. et fig., Allonger, étendre la courroie, signifie quelquefois, Étendre les profits, les droits d' une charge, d' un emploi, au delà de ce qui est permis. Sa place ne lui vaudrait pas tant, s' il n' allongeait, s' il n' étendait un peu la courroie.

Fig. et fam., Serrer la courroie à quelqu' un, Diminuer ses ressources. Ce jeune homme fait beaucoup trop de dépense, il faut lui serrer la courroie.

Prov. et fam., Faire du cuir d' autrui large courroie, Être libéral du bien d' autrui.

COURROUCER. v. a.

COURROUCER. v. a. Mettre en courroux, irriter. Cette conduite courrouça son père contre lui. Ses crimes ont courroucé le ciel. Le prince est courroucé. Il se dit de même en parlant De certains animaux. Courroucer un lion, un tigre. Il est surtout en usage dans le style soutenu.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Dieu se courrouce contre les méchants.

Il se dit figurément en parlant De la mer. Quand la mer se courrouce, est courroucée.

COURROUCÉ, ÉE. participe

COURROUCÉ, ÉE. participe Un père courroucé. Un lion courroucé. Les flots courroucés.

COURROUX. s. m.

COURROUX. s. m. Colère. Il s' emploie surtout en poésie et dans le style soutenu. Le courroux d' un prince, d' un père. Juste courroux. Le courroux de Dieu. Le courroux du ciel. Le courroux des enfers. Être en courroux. Entrer, se mettre en courroux. Irriter, provoquer, éviter, apaiser, désarmer, fuir le courroux de quelqu' un. Qui pourrait soutenir son courroux?

Il se dit aussi en parlant De quelques animaux nobles ou féroces. Le courroux du lion, du taureau, de l' éléphant, etc.

Il se dit figurément en parlant Des choses, et surtout de la mer agitée par la tourmente. Le courroux de la mer, des flots. Les flots en courroux. Le courroux des vents mutinés. La montagne en courroux vomissait des torrents de lave.

COURS. s. m.

COURS. s. m. Flux, mouvement de quelque chose de liquide. Il se dit particulièrement De l' eau des rivières et des ruisseaux. Cours rapide. Cours lent. Cours impétueux. Arrêter, empêcher, retarder, détourner, couper, rompre le cours d' un fleuve, d' un ruisseau. S' opposer au cours. Remonter le cours d' un fleuve. Il faut que les eaux aient leur cours. La rivière a pris son cours par là. Son cours est insensible. Donner cours à l' eau. Être troublé dans la possession d' un cours d' eau.

Il se dit aussi de L' étendue que parcourt en longueur un fleuve, un ruisseau, etc. Cette rivière est navigable dans la plus grande partie de son cours. Le cours de ce fleuve est long de plus de quatre cents lieues.

Fig., Donner un libre cours à ses larmes, Les laisser couler, ne plus faire d' effort pour les retenir. Donner un libre cours à ses transports, à sa fureur, à sa douleur, etc., S' y abandonner, ne plus les contenir.

COURS

COURS se dit également en parlant Des mauvaises humeurs qui circulent dans le corps de l' homme et des animaux. Il faut que cette humeur ait son cours. Il faut lui donner cours.

Le cours du sang, Le mouvement du sang dans les vaisseaux qui le renferment.

Cours de ventre, Dévoiement, ou flux de ventre.

COURS

COURS se dit encore Du mouvement réel ou apparent du soleil et des autres astres. Le cours du soleil, de la lune. Le cours des astres est réglé. L' astronomie traite du cours des astres. Le cours apparent du soleil est d' orient en occident.

COURS

COURS se dit figurément de La direction, de la marche que prennent certaines choses, ou qu' on leur donne. Nous verrons quel cours prendra cette affaire. Arrêter, retarder le cours d' une affaire, d' un procès. Suspendre le cours de la justice. Ses idées prirent un nouveau cours. Tout a repris son cours habituel. Suivant le cours de la nature. Le cours naturel des choses. Nos travaux ont un cours réglé. Le cours des saisons. Le cours des événements. Suivre le cours de l' opinion. Le cours du mal. Le mal a pris son cours. Il faut que la maladie ait son cours. Arrêter le cours d' une doctrine pernicieuse. Couper cours à l' erreur. Je coupai cours à la discussion, en leur disant...

Il signifie également, Durée. Pendant le cours des dix années qui viennent de s' écouler. Pendant le cours de la journée. Finir, achever le cours de sa vie. Le cours de notre existence. La mort interrompit le cours d' une si belle vie. Le cours de ses années. Pendant tout le cours de son règne. Dans le cours de sa maladie.

En termes de Marine, Voyage de long cours, Voyage par mer, dont le terme est fort éloigné. Capitaine au long cours, Capitaine marchand qui fait des voyages de long cours.

COURS

COURS signifie encore, Suite, enchaînement. La mort interrompit le cours de ses victoires. Poursuivre le cours de ses triomphes. Le cours de nos prospérités, de nos infortunes. Terminer le cours de ses études. Être en cours de visite.

En Archit., Cours d' assise, Rang continu de pierres de même hauteur, posées de niveau dans toute la longueur d' un mur.

COURS

COURS se dit particulièrement d' Une suite de leçons sur une matière quelconque. Cours de chimie, de physique, d' anatomie, de chirurgie. Cours de philosophie, d' histoire, etc. Cours de droit. Cours de procédure. Cours de langue grecque, de langue anglaise, etc. Cours de musique. Faire un cours. Ouvrir un cours. Cours public. Cours gratuit. L' ouverture d' un cours. Suivre le cours de tel professeur. Suivre les cours du collége de France. Suivre des cours à la faculté des lettres. La durée, la fin d' un cours.

Il se dit également Des traités qui renferment une suite de leçons sur quelque science. Ce professeur a publié un cours de philosophie. Il a fait imprimer son cours. Cours complet. Cours abrégé.

Il se dit pareillement Des études que l' on fait en quelque science, et principalement de Celles qui exigent qu' on suive un ou plusieurs cours. Faire son cours de droit, de médecine. Le cours de droit dure trois ans. Ce jeune homme a fini ses cours.

COURS

COURS se dit encore pour Vogue, crédit. Ces étoffes n' ont plus de cours. Cette chanson, ce bruit eut cours pendant quelque temps. Donner cours à un bruit. Donner cours à une opinion, à un préjugé, à une maxime.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant De la monnaie. Monnaie de cours. Cette monnaie a cours, n' a plus de cours. La somme a été payée en pièces d' or et d' argent, le tout bon et ayant cours. Donner cours à la monnaie étrangère.

Fig., Cette locution, ce mot, etc., n' a cours que parmi le peuple, que dans la province, Ils ne sont d' usage que parmi le peuple, que dans la province.

COURS

COURS en termes de Commerce, se dit Du prix actuel des marchandises, du taux auquel est le change, la rente, etc. Acheter des marchandises, des effets au cours de la place, au cours de la bourse. Le cours du marché. Le cours du change, de la rente, des effets publics.

Fig. et fam., Le cours du marché, de la place, L' état d' une affaire, la disposition des personnes qui la traitent. Ne vous engagez pas si vite dans ce parti, dans cette affaire; voyez auparavant le cours du marché, le cours de la place.

COURS

COURS signifie en outre, L' étendue d' une chose, sans avoir égard à la hauteur. Une tapisserie de six aunes de cours.

COURS

COURS signifie encore, Un lieu agréable où l' on peut se promener à cheval ou en voiture, et qui est ordinairement situé hors de la ville. Il y avait plus de cinq cents voitures au cours. Le cours est beau de ce côté. Le cours est en tel endroit. Nous allons souvent au cours.

COURSE. s. f.

COURSE. s. f. Action, mouvement de celui qui court. Course légère. Longue course. Course pénible. Il est léger à la course, vite à la course. Aller au pas de course. Prendre les lièvres, les chevreuils à la course. Les courses des jeux Olympiques, etc. Course de chevaux, de chars, etc. Course au clocher. Il a gagné, remporté le prix à la course, le prix de la course. Il a fourni sa course d' une même force, d' une même vitesse. Course de tournois. En trois courses il rompit trois lances. Il a fait une belle course. Course de bague, de têtes, etc. À toutes les courses il a remporté le prix. Il l' a gagné de deux, de trois courses. Il saute bien sans prendre sa course, sans prendre course.

Il se dit aussi, en poésie et dans le style soutenu, Du cours, du mouvement des astres, etc. L' astre du jour va commencer sa course. Le soleil est au terme de sa course. La lune poursuivait sa course paisible. On dit de même quelquefois, La course d' un fleuve, d' un torrent, etc.

COURSE

COURSE se dit, dans un sens particulier, Des actes d' hostilité que l' on fait en courant les mers, ou en entrant dans le pays ennemi. Les ennemis firent des courses jusque dans telle province. Les pirates font des courses dans l' Archipel, sur telle mer, sur les côtes de...

Il se dit spécialement en parlant Des corsaires, des bâtiments armés en guerre par des particuliers, et autorisés à courir sur les navires marchands ennemis. Armer un vaisseau en course. Aller en course. Faire la course. Ce capitaine, ce navire est en course, est allé en course, fait la course. La course est de trois mois.

COURSES

COURSES au pluriel, se dit quelquefois pour Voyages ou excursions. Il est toujours en courses. Les courses de nos savants dans ce pays, en ont fait connaître les antiquités les plus curieuses.

COURSE

COURSE se dit aussi Des allées et venues, des sorties que l' on fait dans la journée. Je commence mes courses dès le matin. Je ne l' ai pas trouvé, il est en course. Il vient de faire une longue course. Nous fîmes une course à Saint-Denis. Faire une course à pied. J' ai fait vingt courses pour son affaire. Il a travaillé pour moi, mais il s' est bien fait payer de ses courses. J' y passerai dans mes courses.

Il se dit également Du trajet que fait une voiture de place en transportant une ou plusieurs personnes d' un lieu à un autre. Ce cocher n' a fait que deux courses dans toute la journée. Prendre un fiacre à la course. Le prix des courses est fixé par des règlements de police. Ce cocher attend qu on lui paye sa course.

Il se dit quelquefois Du trajet parcouru ou à parcourir, soit à pied, soit en voiture. Il y a une très-longue course d' ici là.

Il se dit aussi de Ce que gagne un courrier, de ce qu' on lui donne pour les frais du voyage et pour récompense de sa peine. Ce courrier a eu quinze cents francs pour sa course.

COURSE

COURSE se dit figurément de La marche, du progrès rapide d' une personne ou d' une chose. Rien ne peut arrêter ce conquérant, ce fléau dans sa course. La course précipitée du temps.

Il signifie aussi figurément, Carrière, action de parcourir une carrière. Après avoir passé par divers emplois, il termina sa course par l' ambassade. Sa course fut longue et pénible. Il a heureusement fourni sa course, achevé sa course. La mort arrêta ce grand homme au milieu de sa course.

Il se dit quelquefois de La durée de la vie. Il a fini sa course.

COURSIER. s. m.

COURSIER. s. m. Grand et beau cheval propre pour les batailles et pour les tournois. Il n' est guère usité qu' en poésie et dans le style soutenu. Noble, généreux, vaillant coursier. Coursier fougueux, rapide. Monté sur un coursier.

COURSIER

COURSIER en termes de Marine ancienne, Passage de la proue à la poupe, dans une galère, entre les bancs des forçats. Se promener sur le coursier. Le poste du comité était sur le coursier.

Il se dit, par extension, Du canon qui était sous le coursier, et dont la bouche sortait par la proue.

Il se dit encore, dans la Marine actuelle, Du canon de chasse des chaloupes canonnières, etc., lequel est placé à l' avant.

COURSIVE. s. f.

COURSIVE. s. f. T. de Marine. Il se dit d' Une ou de deux planches établies horizontalement le long du plat-bord, de chaque côté de certains bâtiments non pontés, pour passer de l' avant à l' arrière.

Il se dit aussi de Tout passage pratiqué entre des soutes, etc., dans le sens de la longueur d' un bâtiment.

COURSON. s. m.

COURSON. s. m. T. d' Agricult. Branche de vigne taillée et raccourcie à trois ou quatre yeux.

Il se dit aussi d' Une branche d' arbre de cinq ou six pouces, que le jardinier conserve lorsqu' il est obligé de couper les autres.

COURT, COURTE. adj.

COURT, COURTE. adj. Qui a peu de longueur, ou Qui n' a pas la même longueur qu' une autre chose. Il est opposé à Long. Trop court. Bien court. Fort court. Un peu court. Extrêmement court. Cheveux courts. Queue courte. Cerises à courte queue. Cheval à courte queue. Il a le cou fort court, le cou court. Habit court. Manteau court. Robe courte. Ce bas est un peu trop court, est bien court. Cette manche est plus courte que l' autre. Cette robe est plus courte devant que derrière. Cet animal a les jambes courtes, l' échine courte. Avoir un bras plus court que l' autre. Vous avez le bras trop court pour atteindre à cette hauteur. Il a les bras trop courts pour sa taille. Avoir la taille courte. Il a le nez court, le nez trop court. Courte épée. Canon court et renforce. Herbe courte. Mesure courte. Bride courte. Étriers courts. Ils sont trop courts d' un point. Une courte distance. Le trajet est court. Le chemin le plus court. Le plus court chemin. Ce chemin est plus court de la moitié, est plus court de tant de lieues. Court bâton. Courte boule. Courte paume. Tirer au court fétu, à la courte paille. Voyez BÂTON, BOULE, PAUME, etc.

Il signifie quelquefois, familièrement, Qui est en petite quantité, insuffisant. Courte pitance. Le bouillon est un peu court, mettez-y de l' eau.

Prov., À vaillant homme courte épée, Le courage supplée aux armes.

Fig. et fam., Son épée est trop courte, se dit D' un homme qui n' a pas assez de crédit ou assez de force pour réussir dans quelque entreprise. On dit de même: Il a les bras trop courts pour atteindre jusque-là, pour atteindre si haut.

Faire la courte échelle, se dit De plusieurs personnes qui montent les unes sur les autres, pour aider quelqu' un à escalader un mur, à atteindre un point élevé.

Fig. et fam., Faire à quelqu' un la courte échelle, Lui faciliter les moyens d' arriver au but qu' il se propose.

Fam., Escalader un mur à la courte échelle, Escalader un mur en s' aidant de plusieurs personnes qui font la courte échelle.

Fam., Être court, Avoir la taille petite et épaisse. Il est gros et court. Cette femme est courte et ramassée.

Prov. et fig., Savoir le court et le long d' une affaire, En savoir toutes les particularités. Dans cette phrase, Court est pris substantivement.

Vue courte, Vue qui ne porte pas loin, qui ne distingue pas les objets un peu éloignés. Cet homme a la vue très-courte. Il signifie figurément, Défaut de prévoyance, de sagacité. Sa vue est bien courte, s' il n' aperçoit pas les résultats qu' un tel événement peut amener. On dit aussi, Des vues courtes, Des vues bornées, étroites. Cet homme n' a que des vues courtes, toutes ses vues sont courtes.

Elliptiq., Le plus court, Le chemin le plus court. Allez par là, c' est votre plus court, c' est le plus court. Il arriva le premier, parce qu' il avait pris le plus court.

Fig., Le chemin le plus court, ou simplement, Le plus court, Le moyen de terminer plus promptement quelque chose. Pour arriver à votre but, pour sortir de cette affaire, etc., le plus court et le meilleur est de faire telle chose. C' est là votre plus court, c' est le plus court pour vous.

Prov. et fig., Le chemin le plus long est quelquefois le plus court, En se détournant de la route directe, quelquefois on trouve moins d' obstacles et on arrive plus tôt à son but.

COURT

COURT signifie aussi, figurément, Prompt, facile. Le plus court expédient. Il eût été plus court de faire ce que je vous avais conseillé. J' ai trouvé plus court de ne rien répondre.

COURT

COURT se dit encore, figurément, Des choses qui ne peuvent arriver au point où l' on voudrait qu' elles parvinssent. La science humaine est courte. La prudence humaine, la prévoyance humaine est trop courte. Son pouvoir, ses moyens sont trop courts pour cela.

Fam., Être court d' argent, court de finance, Avoir peu d' argent. Il ne put demeurer longtemps à Paris, il était court d' argent.

Être court de mémoire, avoir courte mémoire, Manquer de mémoire, oublier facilement. Avoir l' esprit court, l' intelligence courte, Avoir l' esprit très-borné.

COURT

COURT signifie aussi, Qui ne dure guère. En hiver les jours sont courts. En été les nuits sont courtes. La vie de l' homme est courte, est de courte durée. Courte vie. Vous ne donnez qu' un mois, le terme est bien court. Il est mort après une courte maladie. Son règne fut court. Une courte délibération. À de courts intervalles. Dans les courts moments de loisir qui me restent. Faire une courte station en quelque endroit. Le spectacle fut très-court. Prov., Les plus courtes folies sont les meilleures.

Courte haleine, Essoufflement, respiration difficile et fréquente. Avoir la courte haleine. On dit aussi, Avoir la respiration courte, l' haleine courte.

Fig., Il veut la faire courte et bonne, se dit D' un homme qui mène joyeuse vie, qui mange sa fortune et ruine sa santé.

COURT

COURT signifie également, Bref, de peu d' étendue. Il ne se dit guère, en ce sens, que Du discours et des ouvrages d' esprit en général. Une phrase courte. Votre lettre est beaucoup trop courte. Cette pièce de théâtre est fort courte. Un sermon très-court. L' épigramme doit être courte. Les règles doivent être courtes et claires. Harangue courte. Courte harangue.

Prov., Courte prière pénètre les cieux, Ce n' est pas la longueur, c' est la ferveur qui rend les prières efficaces.

Prov., Revenir, s' en retourner avec sa courte honte, Revenir, s' en retourner après avoir essuyé un affront, un refus, ou sans avoir rien fait de ce qu' on s' était promis de faire.

Être court, se dit quelquefois D' un orateur, d' un écrivain, etc., et signifie, Ne pas parler longtemps, être succinct. Ce prédicateur, cet avocat fut court. Il est court dans ses explications. On ne saurait être plus court.

COURT

COURT s' emploie aussi adverbialement. Il lui coupa les cheveux très-court, trop court, si court, que... Il a attaché son cheval trop court. Cela est pendu trop court. Cette période est coupée trop court. Il a fini trop court.

Fam., Être pendu haut et court, Être exécuté à la potence.

Pop., Pour vous le faire court, pour le faire court, se dit Quand on veut abréger un discours, un récit.

Fig., Se trouver court, se dit D' une personne qui ne peut parvenir à exécuter quelque dessein. C' est folie à vous d' entreprendre cela, vous vous trouverez court. Ses amis lui ont manqué, et il s' est trouvé court, trop court.

Demeurer, rester court, tout court, se dit D' une personne qui vient à manquer de mémoire en récitant un discours appris par coeur, ou qui ne trouve plus ce qu' elle avait à dire, ce qu' elle voulait dire. Ce prédicateur, dans son discours, cet avocat, dans son plaidoyer, etc., est demeuré court, tout court. Elle est demeurée court après les premiers mots de son compliment. Il ne manque pas de hardiesse, il n' est point homme à rester court. On le dit aussi Quand une personne est si pressée par des objections, ou si convaincue, qu' elle ne sait que répondre. On l' accabla tellement de raisons, qu' il demeura court, qu' elle resta court.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un de court, Lui donner peu de liberté. Il n' est pas tout à fait prisonnier, mais il est tenu de court. La mère de cette demoiselle la tient de court. Cet enfant est libertin, il faut le tenir de court.

Fig. et fam., Prendre quelqu' un de court, Le presser sans lui donner assez de temps pour faire ce qu' on exige de lui. Il n' y a que deux jours que le terme est échu, vous me pressez, c' est me prendre de bien court. Vous me prenez un peu de court.

COURT

COURT adverbe, signifie encore, Brusquement, subitement. Il s' arrêta tout court. Il s' en est retourné tout court. Tourner court: voyez TOURNER.

Tout court, signifie aussi, Sans rien ajouter de plus. Nommer à tout propos la personne à qui l' on parle est une incivilité: on doit dire Monsieur ou Madame, tout court. Il me répondit un Non tout court.

Fig. et fam., Couper court, Abréger son discours. Monsieur, point tant de paroles, coupez court.

Fig. et fam., Couper court à quelqu' un, Le quitter brusquement, en lui faisant une réponse brève et décisive. Je lui coupai court.

COURTAGE. s. m.

COURTAGE. s. m. La profession d' un courtier, et L' entremise ou négociation de courtier. Faire le courtage des vins. Se mêler du courtage.

Droit de courtage, ou simplement, Courtage, Prime de tant pour cent qu' on donne a ceux qui font le courtage. Deux pour cent de commission, un quart pour cent de courtage.

COURTAUD, AUDE. s.

COURTAUD, AUDE. s. Celui, celle qui est de taille courte, grosse et ramassée. Il est familier et ne se dit, en ce sens, que Des personnes. Un gros courtaud. Une grosse courtaude.

Courtaud de boutique, ou simplement, Courtaud, Garçon de boutique chez un marchand. Il ne se dit que par mépris. C' est un courtaud de boutique. Cela est bon pour les courtauds.

COURTAUD

COURTAUD se dit encore d' Un cheval auquel on a coupé les oreilles et la queue. Il était monté sur un courtaud. On dit aussi, adjectivement, Cheval courtaud.

Adjectiv., Chien courtaud, Chien à qui on a coupé la queue et les oreilles.

Prov., Étriller, frotter quelqu' un en chien courtaud, Le bien battre.

COURTAUDER. v. a.

COURTAUDER. v. a. Couper la queue. Il ne se dit qu' en parlant Du cheval. Il a fait courtauder son cheval.

COURTAUDÉ, ÉE. participe

COURTAUDÉ, ÉE. participe

COURT-BOUILLON. s. m.

COURT-BOUILLON. s. m. Manière d' apprêter le poisson, qui consiste à le faire cuire dans de l' eau, avec du vinaigre, du sel et du beurre. Une carpe, un brochet au court-bouillon.

COURTE-BOTTE. s. m.

COURTE-BOTTE. s. m. Petit homme. Il est populaire.

COURTE-POINTE. s. f.

COURTE-POINTE. s. f. Couverture de parade, qu' on place sur un lit. La courtepointe de ce lit est fort belle. Courte-pointe piquée.

COURTIER. s. m.

COURTIER. s. m. T. de Commerce. Celui qui, moyennant une prime, s' entremet pour la vente ou l' achat de certaines marchandises, pour faire prêter de l' argent sur la place, ou pour les affrètements, les assurances, etc. Les courtiers sont nommés par ordonnance du roi. Courtier de marchandises. Courtier maritime. Courtiers d' assurances. Courtier de vin. Je n' ai que faire de courtiers. Je ne veux point passer par la main des courtiers.

Courtier marron, Celui qui exerce sans brevet.

Par raillerie, Courtier ou courtière de mariage, Celui ou celle qui se mêle de faire des mariages.

COURTILIÈRE. s. f.

COURTILIÈRE. s. f. Insecte qui vit sous terre, et qui fait beaucoup de dégât dans les jardins. On l' appelle aussi Taupe-grillon.

COURTINE. s. f.

COURTINE. s. f. Rideau de lit. Courtine de damas. Fermer, tirer les courtines. Dans ce sens, il est vieux.

COURTINE

COURTINE en termes de Fortification, Le mur ordinairement rectiligne qui est entre deux bastions, et qui en joint les flancs. La courtine était trop longue et ne pouvait pas être bien défendue.

COURTISAN. s. m.

COURTISAN. s. m. Celui qui est attaché à la cour, qui fréquente la cour. Bon courtisan. Vieux courtisan. C' est un adroit, un habile, un fin, un rusé, un sage courtisan. Mauvais courtisan.

Il se dit aussi de Celui qui courtise quelqu' un, qui cherche à lui plaire, pour en obtenir quelque chose. Une coquette aime à se voir entourée de nombreux courtisans. Cet homme n' a point d' amis, il n' a que des courtisans. Ceux qui ont des emplois à donner ne manquent point de courtisans.

COURTISANE. s. f.

COURTISANE. s. f. Femme de moeurs déréglées qui se distingue par une certaine élégance de manières, et qui met à prix ses faveurs. Il fait l' amour à une courtisane. Il entretient une courtisane.

Il se dit, particulièrement, Des femmes de cette espèce chez les peuples de l' antiquité et dans les grandes villes d' Italie. La Grèce avait des courtisanes célèbres. Les courtisanes de Rome. Les courtisanes de Venise.

Il se dit quelquefois, surtout dans le style soutenu, de Toute femme de mauvaise vie qui est un peu au-dessus des prostituées de la basse classe. Une vile courtisane.

COURTISER. v. a.

COURTISER. v. a. Faire la cour à quelqu' un dans l' espérance d' en obtenir quelque chose. Courtiser les grands. Cet homme vous courtise fort. Il n' est pas d' humeur à courtiser qui que ce soit. Il courtise ce vieillard pour avoir sa succession.

Fam., Courtiser une femme, une demoiselle, Être assidu auprès d' elle, chercher à lui plaire. Il est galant, il courtise les dames. Il a épousé cette jeune personne, qu' il courtisait depuis longtemps.

Fig., Courtiser les Muses, S' adonner aux lettres, et particulièrement à la poésie.

COURTISÉ, ÉE. participe

COURTISÉ, ÉE. participe

COURT-JOINTÉ, ÉE. adj.

COURT-JOINTÉ, ÉE. adj. T. de Manége. Il se dit D' un cheval, d' une jument dont les articulations inférieures sont trop courtes. Ce cheval est court-jointé.

COURTOIS, OISE. adj.

COURTOIS, OISE. adj. Civil, gracieux dans ses discours et dans ses manières. Chevalier courtois. Courtois aux dames, envers les dames. Il n' est guère courtois. Il a des façons peu courtoises.

Armes courtoises, s' est dit Des armes dont on se servait dans les tournois, parce que la pointe et le tranchant en étaient émoussés, et qu' elles n' étaient point meurtrières. Les armes de guerre étaient appelées Armes émoulues.

COURTOISEMENT. adv.

COURTOISEMENT. adv. D' une manière courtoise. Il le reçut très-courtoisement.

COURTOISIE. s. f.

COURTOISIE. s. f. Civilité. Il l' a traité avec beaucoup de courtoisie.

Il signifie aussi quelquefois, Bon office. Je vous remercie de votre courtoisie. Il est familier dans les deux sens.

COUSEUSE. s. f.

COUSEUSE. s. f. Femme qui coud. Il se dit particulièrement Des femmes qui cousent les livres pour les brocher.

COUSIN, INE. s.

COUSIN, INE. s. Il se dit de Ceux qui sont issus ou qui descendent, soit de deux frères, soit de deux soeurs, soit du frère ou de la soeur. Cousins germains. Cousins issus de germain. Cousins au troisième et au quatrième degré, etc. Bon cousin. Cher cousin. C' est mon cousin, ma cousine. Nous sommes cousins. De quel côté sont-ils cousins?

En France, le roi, dans ses lettres, traite de Cousin, non-seulement les princes de son sang, mais encore plusieurs princes étrangers, les cardinaux, les pairs, les ducs, les maréchaux de France, les grands d' Espagne, et quelques seigneurs du royaume.

Prov., Si telle chose m' arrivait, le roi ne serait pas mon cousin, Je m' estimerais plus heureux que le roi. On dit de même, Quand il a telle chose, quand telle chose lui arrive, le roi n' est pas son cousin.

COUSIN

COUSIN se dit quelquefois, figurément et familièrement, de Ceux qui sont bons amis, qui vivent en bonne intelligence. Ils sont grands cousins. Si vous faites telle chose, nous ne serons pas cousins.

COUSIN. s. m.

COUSIN. s. m. Sorte de moucheron dont la piqûre et le bourdonnement sont fort importuns. Un cousin vint le piquer à la joue. Les cousins l' ont fort importuné, l' ont tourmenté toute la nuit. Être mangé de cousins. Chasser les cousins.

Fam., et par un mauvais jeu de mots, Être mangé de cousins, avoir toujours des cousins chez soi, Avoir souvent chez soi des parasites qui se disent cousins ou amis.

Chasse-cousin. Voyez cette expression à son rang alphabétique.

COUSINAGE. s. m.

COUSINAGE. s. m. La parenté qui existe entre cousins. Ils s' appellent cousins, je ne sais d' où vient ce cousinage. Il est entré dans cette maison sous prétexte de cousinage.

Il se prend aussi pour Toute l' assemblée des parents. Il pria tout le cousinage. Ce mot est familier dans les deux sens.

COUSINER. v. a.

COUSINER. v. a. Appeler quelqu' un cousin. Il vous cousine: de quel côté est-il votre cousin? On l' emploie aussi avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Je ne sais s' ils sont parents, mais ils se cousinent. Ce sens vieillit.

Il signifie neutralement, dans le langage familier, Faire le parasite chez l' un et chez l' autre, sous prétexte de parenté ou d' amitié. Comment peut-il vivre avec si peu de biens? Il va cousiner chez l' un, chez l' autre. Il s' est accoutumé à cousiner.

Fig. et fam., Ils ne cousinent pas ensemble, se dit De deux personnes dont les caractères ne peuvent s' accorder.

COUSINÉ, ÉE. participe

COUSINÉ, ÉE. participe

COUSINIÈRE. s. f.

COUSINIÈRE. s. f. Rideau de gaze dont on entoure un lit, pour se garantir des cousins.

COUSSIN. s. m.

COUSSIN. s. m. Sorte de sac cousu de tous les côtés, et rempli de plume, ou de bourre, ou de crin, etc., pour s' appuyer, pour s' asseoir, ou pour mettre les pieds dessus. Coussin de drap, de velours, etc. Coussin de voiture. Mettre un coussin sur la selle d' un cheval, pour y être assis plus mollement. Mettre un coussin derrière la selle, pour porter quelqu' un en croupe, ou pour y placer une valise.

COUSSINET. s. m.

COUSSINET. s. m. Petit coussin. Il faut mettre un coussinet derrière la selle pour porter la valise. Coussinet qu' on met sous la cuirasse, etc. Coussinet de senteur.

COÛT. s. m.

COÛT. s. m. Ce qu' une chose coûte. Il n' est plus guère usité qu' en style de Pratique. Les frais et les loyaux coûts. Le coût d' un exploit, d' un jugement. Le coût d' une assurance. On dit quelquefois, Les menus coûts, Les petites dépenses.

Prov., Le coût fait perdre le goût, La trop grande dépense qu' il faudrait faire pour avoir une chose, en ôte l' envie.

COÛTANT. adj.

COÛTANT. adj. Il n' est usité que dans cette locution, Prix coûtant, Le prix qu' une chose a coûté. Je vous le donne, je vous le cède au prix coûtant.

COUTEAU. s. m.

COUTEAU. s. m. Instrument composé d' une lame et d' un manche, et qui sert ordinairement à couper, surtout à table. Couteau tranchant. Couteau épointé. Couteau ébréché. Couteau pliant. Couteau à gaîne. Couteau à ressort, à virole. Couteau à lame d' argent, à lame d' or. Couteau de cuisine, de table, de poche. Couteau à bascule. Couteau à manche d' ivoire, de nacre, d' argent. La lame, la pointe, le tranchant, le dos d' un couteau. Couteau de Paris, de Langres, de Châtellerault, etc. Couteau à deux lames, à deux tranchants. Couteau d' argent. Couteau d' or. Émoudre, aiguiser un couteau. Emmancher un couteau. Il lui a donné un coup de couteau. Il lui a donné du couteau dans le ventre. Il tira le couteau sur lui. Il lui mit le couteau à la gorge, sur la gorge.

Prov. et fig., Couteau pendant, se dit d' Un homme qui en accompagne toujours un autre, et qui est prêt à le servir en toute occasion. Un tel est toujours avec lui, c' est son couteau pendant.

Fig., Mettre couteaux sur table, Donner à manger.

Fig., Être sous le couteau, avoir le couteau sur la gorge, Être menacé par un ennemi puissant; être sous l' influence d' une vive crainte qui détermine à faire ce qu' on ne voudrait pas.

Prov. et fig., On vous en donnera de petits couteaux pour les perdre, se dit Aux enfants à qui l' on refuse quelque chose.

En Hist. nat., Manche de couteau, Espèce de coquillage bivalve.

COUTEAU

COUTEAU se dit quelquefois, poétiquement, d' Un poignard, et de L' instrument avec lequel on égorgeait les victimes chez les anciens. Il porta, il enfonça le couteau dans le sein qui l' avait nourri. Le couteau sacré. Les couteaux sacrés.

Il se dit également, dans les Arts, de Certains instruments, de formes assez diverses, qui servent en général à couper, à tailler, à racler, etc. Couteau de palette. Couteau de doreur. Les chirurgiens font usage de différentes sortes de couteaux. On se sert d' un couteau de bois ou d' ivoire pour couper les feuillets d' un livre broché. Couteau de tripière, Couteau qui tranche des deux côtés.

Prov. et fig., C' est un couteau de tripière, un couteau à deux tranchants, un couteau qui tranche des deux côtés, se dit De celui qui parle en bien et en mal de la même personne.

COUTEAU

COUTEAU signifie encore, Une épée courte qu' on porte au côté. Il ne porte qu' un couteau. Son ennemi avait une épée de longueur, et lui n' avait qu' un couteau. Ce sens vieillit.

Prov. et fig., Aiguiser ses couteaux, Se préparer au combat ou à la dispute.

Prov., Ils sont aux épées et aux couteaux, et plus ordinairement, Ils en sont aux couteaux tirés, à couteaux tirés, Ils sont en grande inimitié, ou en grand procès, en grande querelle.

Pop., Jouer des couteaux, Se battre à l' épée.

Couteau de chasse, Courte épée qui d' ordinaire ne tranche que d' un côté, et dont on se sert pour couper les branches, quand on brosse au travers des bois, ou pour achever le sanglier, le cerf.

COUTELAS. s. m.

COUTELAS. s. m. Sorte d' épée courte et large, qui ne tranche que d' un côté. Coutelas bien tranchant. Coutelas de Damas. Un coup de coutelas. Il lui a fendu la tête de son coutelas, avec son coutelas.

COUTELIER, IÈRE. s.

COUTELIER, IÈRE. s. Celui, celle dont le métier est de faire, de vendre des couteaux, ciseaux, rasoirs, lancettes, canifs, etc. Bon coutelier. Maître coutelier. Garçon coutelier. Il est coutelier à Paris. La boutique d' un coutelier.

COUTELIÈRE. s. f.

COUTELIÈRE. s. f. Étui dans lequel on met plusieurs couteaux. Une coutelière pour une demi-douzaine, pour une douzaine de couteaux. Ce n' est pas la coutelière de ces couteaux-là. Il n' est plus guère usité: on dit maintenant, Une boîte à couteaux; et, Une boîte de couteaux, lorsqu' elle est pleine de ses couteaux.

COUTELLERIE. s. f.

COUTELLERIE. s. f. Métier de coutelier; art de faire des couteaux, des ciseaux, des rasoirs, etc. Il entend bien la coutellerie.

Il se dit aussi d' Un atelier ou l' on fait des couteaux, etc. Établir une coutellerie.

Il se dit en outre, collectivement, Des ouvrages que font ou débitent les couteliers. Il se fait beaucoup de coutellerie à Châtellerault. Il y a un grand commerce de coutellerie dans cette ville.

COÛTER. v. n.

COÛTER. v. n. Être acheté un certain prix. Coûter cher. Cette chose coûte plus qu' elle ne vaut. Combien vous coûte, que vous coûte cette étoffe, ce vin, ce cheval, cette maison, cette terre, etc.? Le prix que coûte une chose. Cette étoffe coûte vingt francs l' aune. Cela m' a coûté trois cents francs. Je veux avoir cela, quoi qu' il coûte, quoi qu' il en coûte. Cela lui coûte bon, lui coûte bel et bon. Ces biens-là ne lui coûtent guère.

Il se dit aussi en parlant De la dépense que l' on fait pour quelque chose. L' entretien d' un cheval, d' une voiture coûte tant par an. Ma nourriture ne me coûte rien. Ses enfants lui coûtent beaucoup. Ce voyage vous coûtera peu. Ne plaidons point, les procès coûtent trop. Tous frais faits, il m' en coûte tant. Il coûte beaucoup à bâtir. Il a fait une folie qui lui a coûté cher, qui lui coûte son bien.

Fig. et fam., Cela ne lui coûte guère, Il ne ménage point cela, il le prodigue. Vraiment l' argent ne lui coûte guère. Ce général expose ses troupes à tout moment, les hommes ne lui coûtent guère.

COÛTER

COÛTER signifie encore, figurément, Être cause de quelque perte, de quelque douleur, de quelque peine, de quelque soin, etc. Il lui en a coûté un bras pour avoir été à la guerre. Il vous en coûtera la vie. Il vous en coûtera la tête. Il ne vous en coûtera qu' une saignée. Cette perte lui a coûté bien des soupirs, bien des larmes. Cette sottise lui coûte cher. Cette victoire a coûté beaucoup de sang. La place qu' il obtient, lui a coûté bien des bassesses. C' est trop acheter le plaisir d' un moment, quand il coûte un long repentir. Cet ouvrage lui coûte bien des veilles. Cette recherche lui a coûté bien du temps, lui coûte de grands soins, un grand travail. La peine qu' il m' en coûte.

Il s' emploie quelquefois absolument, tant au propre qu' au figuré. Les procès, les voyages coûtent. Tout coûte en ce monde. Cet ouvrage, ce discours a dû lui coûter.

COÛTER

COÛTER se dit particulièrement, au figuré, Des choses que l' on ne fait qu' à regret, auxquelles on ne se détermine que difficilement. Je ne vous cache pas que cette démarche me coûte un peu, me coûte beaucoup, ou absolument, me coûte. Cela me coûte à dire. Il m' en coûte, et m' en coûte beaucoup, de vous faire ces reproches. Il coûte de renoncer à d' anciennes habitudes.

Rien ne lui coûte, Il n' épargne rien, ou Il ne trouve rien de ridicule. Quand il est amoureux, quand il est question d' obliger ses amis, rien ne lui coûte.

Tout lui coûte, Il a de la peine à faire tout ce qu' il fait. Il rend service à regret, tout lui coûte. Il n' a aucune facilité pour écrire, tout lui coûte.

Fam., Coûte que coûte, À quelque prix que ce soit, quoi qu' il puisse arriver.

Le verbe Coûter, étant neutre, n' a point de participe; cependant plusieurs personnes écrivent, Les vingt mille francs que cette maison m' a coûtés; les efforts que ce travail m' a coûtés, la peine qu' il m' a coûtée. L' exactitude grammaticale exige, Les vingt mille francs que cette maison m' a coûté; les efforts, la peine que ce travail m' a coûté.

COÛTEUX, EUSE. adj.

COÛTEUX, EUSE. adj. Qui engage à de la dépense. Les voyages sont coûteux. Le goût des tableaux est coûteux.

COUTIER. s. m.

COUTIER. s. m. Ouvrier qui fait des coutils.

COUTIL. s. m.

COUTIL. s. m. (On ne prononce pas l' L.) Espèce de toile faite de fil de chanvre ou de lin, qui est lissée et fort serrée, propre a faire des lits de plume, des taies d' oreiller, des tentes, etc. Coutil de Flandre. Coutil de Bruxelles, de Normandie, etc.

COUTRE. s. m.

COUTRE. s. m. Fer tranchant qui fait partie de la charrue et qui sert à fendre la terre quand on laboure. Un coutre bien tranchant.

COUTUME. s. f.

COUTUME. s. f. Habitude contractée dans les moeurs, dans les manières, dans les discours, dans les actions. Bonne coutume. Mauvaise coutume. Sotte coutume. Vilaine coutume. Prendre, quitter une coutume. Se défaire d' une coutume. Il a la mauvaise coutume de faire des grimaces, de se faire attendre, etc. Cela lui a tourné en coutume. Il s' en est fait une coutume. On fait beaucoup de choses par coutume. Il ne faut pas perdre les bonnes coutumes. Il avait coutume de faire cela.

COUTUME

COUTUME se dit quelquefois de Ce qui est devenu en quelque sorte une obligation ou un engagement, parce qu' on l' a souvent pratiqué. Parce qu' on lui a souffert cela une fois, il veut le tourner en coutume. On dit proverbialement, en ce sens, Une fois n' est pas coutume.

COUTUME

COUTUME s' emploie figurément, en parlant De ce qui arrive souvent aux choses inanimées. Ce pommier a coutume de donner beaucoup de fruits. Cette cheminée a coutume de fumer quand le vent du midi souffle. Les pierres qui viennent d' être tirées de la carrière ont coutume de se fendre à la gelée.

Il se dit aussi de Ce qu' on pratique ordinairement en de certains pays et en de certaines choses. Vieille coutume. Ancienne coutume. C' est la coutume de tel pays, de telle ville, de se réjouir, de danser tel jour, de solenniser telle fête, de faire telle cérémonie, telle réjouissance, etc. C' est la coutume en France de... Cette coutume s' est introduite, s' est conservée, s' est perdue, abolie. La coutume n' est plus de... n' en est plus. La coutume était que... C' était une coutume reçue. Il à ramené, rétabli l' ancienne coutume. Cela est venu en coutume, est passé en coutume.

Il signifie plus particulièrement, Certain droit municipal qui, s' étant établi par l' usage et par la commune pratique d' une ville, d' une province ou d' un canton, y tient lieu et a force de loi. Une législation uniforme a remplacé les anciennes coutumes. Coutume générale d' une province. Coutume de Normandie, de Champagne. Coutume de Paris. Coutume locale. Réformer la coutume. Rédiger par écrit une coutume. Ils s' étaient mariés suivant la coutume de Paris. Telle coutume était favorable aux femmes, telle autre était désavantageuse aux puînés. Il a écrit sur la coutume. C' est un point de coutume. Ce n' est pas un pays de droit écrit, c' est un pays de coutume. Les us et coutumes: voyez Us.

Il signifie, par extension, Le recueil du droit coutumier de quelque pays. Il a commenté la coutume du Nivernais, de Bretagne, de Normandie. Vous trouverez cela dans la coutume de... La coutume de... porte que... Tel article de la coutume. Suivant les dispositions de la coutume.

COUTUME

COUTUME se dit aussi de Certains droits et impôts qui se payaient autrefois en quelques passages et ailleurs. Payer la coutume. La coutume qui se lève en tel endroit sur le vin, sur les bateaux, sur les vivres, etc. Coutume de Bayonne. Coutume de Bordeaux. Il était fermier de la coutume de... Cette marchandise doit la coutume, ne doit point la coutume.

DE COUTUME. loc. adv.

DE COUTUME. loc. adv. À l' ordinaire. Il en use comme de coutume. Il est plus gai que de coutume. Il se porte mieux que de coutume. Il s' est levé plus tard que de coutume.

COUTUMIER, IÈRE. adj.

COUTUMIER, IÈRE. adj. Qui a coutume de faire, etc. Il est coutumier de mentir. Ce sens est familier et peu usité.

Être coutumier du fait, Avoir coutume de faire certaine chose. Il se prend ordinairement en mauvaise part. Je ne suis pas étonné qu' il vous ait trompé, il est coutumier du fait.

COUTUMIER

COUTUMIER signifie aussi, Qui appartient à la coutume. Droit coutumier.

Pays coutumier, se dit, par opposition à Pays de droit écrit, de Tout pays où l' on suivait une coutume provinciale ou locale.

COUTUMIER. s. m.

COUTUMIER. s. m. Livre contenant la coutume, le droit municipal d' une ville, d' une province ou d' un canton. Le coutumier de Normandie. Le coutumier de Champagne.

Grand coutumier, ou Coutumier général, Recueil général des coutumes.

COUTURE. s. f.

COUTURE. s. f. Assemblage de deux choses qui se fait par le moyen de l' aiguille ou de l' alêne, avec du fil, de la soie, etc. Grosse couture. Couture menue, fine, ronde, plate. Double couture. Couture en surjet. Les coutures d' un habit, d' une chemise, d' un gant, d' une botte, d' un soulier, etc. Des souliers à double couture. Faire une couture. Une robe sans couture. Linceuls, draps sans couture. On n' en voit point la couture. Cette couture ne paraît point. C' est la couture qui vous blesse. Il faut rabattre la couture, les coutures. Un habit brodé sur toutes les coutures.

Pop. et fig., Il faut lui rabattre les coutures, se dit À un homme qui a un habit neuf, en le frappant par manière de plaisanterie. On le dit aussi, dans une acception plus figurée, en parlant D' un homme trop vain de quelque nouvelle dignité, et dont l' orgueil aurait besoin d' être rabaissé.

Fig. et fam., Battre une armée à plate couture, La battre, la défaire complétement. Leur armée fut battue à plate couture. Nous les battîmes à plate couture.

COUTURE

COUTURE signifie quelquefois, L' action de coudre. Cette couture est aisée, est pénible. Il faut encore un ou deux points de couture à cet habit.

Il signifie aussi, L' art de coudre en linge, en drap, ou autres étoffes. Apprendre la couture. Elle ne veut pas quitter la couture.

Il signifie encore, La façon dont une chose est cousue, ou bien ou mal. Belle couture. Couture malpropre. Voilà une vilaine couture.

COUTURE

COUTURE se dit, par analogie, de La cicatrice qui reste d' une plaie, soit qu' elle ait été recousue on non, et même Des grandes marques que laisse la petite vérole sur le visage. Grosse couture. Vilaine couture. Il en a encore la couture sur le visage. Il a le visage tout plein de coutures.

COUTURE

COUTURE en termes de Construction navale, se dit de L' intervalle qui se trouve entre deux bordages, et que les calfats remplissent d' étoupe. Il se dit également de L' étoupe même qu' on a fait entrer de force dans l' intervalle des bordages, et qui est ensuite recouverte de brai. Cette couture est ouverte, L' étoupe est sortie d' entre les joints.

COUTURÉ, ÉE. adj.

COUTURÉ, ÉE. adj. Qui porte des cicatrices et des inégalités semblables à des coutures. Il est tout couturé de petite vérole. Il a le visage tout couturé.

COUTURIER. s. m.

COUTURIER. s. m. Celui qui fait métier de coudre. Bon couturier. Mauvais couturier. Il est vieux.

COUTURIER

COUTURIER en termes d' Anatomie, se dit d' Un muscle de la jambe. On dit aussi, adjectivement, Le muscle couturier.

COUTURIÈRE. s. f.

COUTURIÈRE. s. f. Celle qui travaille en couture, de linge ou d' habits. Habile couturière. Couturière en linge. Couturière en robes. Couturière pour femme.

COUVAIN. s. m. coll.

COUVAIN. s. m. coll. OEufs des abeilles, des punaises et de quelques autres insectes. Les fourmis cherchent avec avidité le couvain des punaises.

COUVAISON. s. f.

COUVAISON. s. f. Temps où couvent les poules et autres oiseaux de basse-cour.

COUVÉE. s. f. coll.

COUVÉE. s. f. coll. Tous les oeufs qu' un oiseau couve en même temps; ou Les petits qui en sont éclos. Il y avait tant d' oeufs à la couvée. Cette poule a amené quinze poussins d' une couvée. Ces deux poulets sont de la même couvée. La poule et toute sa couvée. Un serpent monta dans le nid et mangea la mère et la couvée.

Il signifie aussi, figurément, et le plus souvent en mauvaise part, Race, engeance. Le père, la mère, les enfants, sont tous fripons; toute la couvée n' en vaut rien. Ce sens est familier.

COUVENT. s. m.

COUVENT. s. m. Maison religieuse, monastère. Couvent de capucins, de chartreux. Couvent de filles. Se mettre, se jeter dans un couvent. Entrer dans un couvent. Sortir du couvent. Menacer une fille du couvent, de la mettre au couvent, de l' enfermer dans un couvent. Fermer les couvents.

Il se prend aussi, dans un sens collectif, pour Tous les religieux ou toutes les religieuses qui sont dans un même monastère. C' est un couvent bien réglé. Tout le couvent s' assembla pour l' élection de l' abbesse. La moitié du couvent était pour tel religieux, l' autre moitié voulait un autre supérieur.

COUVER. v. a.

COUVER. v. a. Il se dit Des oiseaux qui se tiennent sur leurs oeufs pour les faire éclore. Les oiseaux couvent leurs oeufs. Cette poule a couvé tant d' oeufs. On lui a fait couver des oeufs de cane.

Il se dit quelquefois absolument. C' est la saison où tels oiseaux couvent. Cette femme a tant de poules qui couvent. Mettre des poules couver. Cette poule veut couver.

Fig. et fam., Couver des yeux une personne, une chose, La regarder avec intérêt, avec complaisance. Elle couve des yeux son fils, sa fille. L' avare couve des yeux son trésor.

COUVER

COUVER se dit figurément en parlant Des choses que l' on tient cachées, qui se préparent sourdement. Cet homme couve de mauvais desseins. Tout cela couve une guerre civile, couve quelque grand malheur. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans le sens passif. Il se couve quelque chose de dangereux. Il se couve là-dessous je ne sais quoi.

COUVER

COUVER est aussi neutre, et se dit figurément Des choses qui sont cachées, qui ne paraissent point, et qui peuvent se découvrir quelque temps après. En ce sens, il se dit principalement Du feu, de quelques vapeurs, des humeurs. Le feu couve sous la cendre. Cette vapeur maligne, ce mauvais air se conserva dans une balle de laine, dans un paquet de linge, et couva long-temps. Cette mauvaise humeur couve, se couve dans ses entrailles. Il est employé quelquefois activement, dans le même sens. Vos entrailles couvaient cette humeur maligne. Il couve une grande maladie.

Il se dit également Des choses morales, comme d' une conspiration, d' un dessein, d' une guerre. Cette conspiration couve depuis longtemps. Cette guerre s' est allumée, elle couvait depuis longtemps. Sa haine, son amour a longtemps couvé dans son coeur.

Fig. et fam., Il faut laisser couver cela, se dit D' une chose qu' il ne faut pas se presser de faire.

COUVÉ, ÉE. participe

COUVÉ, ÉE. participe

COUVERCLE. s. m.

COUVERCLE. s. m. Ce qui est fait pour couvrir, ce qui sert à couvrir un pot, un coffre, une boîte, une cassette, une marmite, ou quelque vase. Le couvercle d' un pot. Couvercle à pot. Le couvercle d' une écuelle. Le couvercle d' un cuvier. Un couvercle à lessive. Le couvercle d' une boîte. Mettre, attacher un couvercle sur... Attacher un couvercle à...

COUVERT. s. m.

COUVERT. s. m. La nappe avec les serviettes, les couteaux, les cuillers, etc., dont on couvre la table. Mettre le couvert. Ranger le couvert. Ôter le couvert.

Grand couvert, Repas qu' un monarque fait en public avec un certain cérémonial.

COUVERT

COUVERT désigne plus particulièrement, L' assiette, la serviette, etc., qu' on sert pour chaque personne. Il tient grande table, il y a tant de couverts. Mettez encore un couvert pour monsieur. Une table de tant de couverts. Un salon de cinquante couverts.

Avoir toujours son couvert mis dans une maison, chez quelqu' un, Être certain qu' on y sera toujours reçu à dîner comme un ami de la maison.

COUVERT

COUVERT se dit aussi d' Un étui garni d' une cuiller, d' une fourchette, et d' un couteau. Couvert de vermeil doré. Il porte toujours son couvert à la campagne, en voyage.

Il se dit encore d' Une cuiller et d' une fourchette réunies. Une douzaine de couverts d' argent à filet.

COUVERT

COUVERT signifie de plus, Retraite, asile, logement; et, dans cette acception, il s' emploie avec l' article le. Donner le couvert à quelqu' un. Si j' avais le couvert pour cette nuit dans cette maison. Il n' y est pas nourri, il n' a que le couvert.

Il se dit aussi d' Un lieu planté d' arbres qui donnent de l' ombre. Il n' y a point de couvert dans ce jardin. Allons chercher le couvert. Mettons-nous sous ce couvert.

COUVERT

COUVERT signifie en outre, L' enveloppe, l' adresse d' un paquet. Cela est arrivé franc de port sous le couvert du ministre.

À COUVERT. loc. adverbiale ou prépositive

À COUVERT. loc. adverbiale ou prépositive qui se dit en parlant D' un lieu où l' on peut se garantir des injures du temps. Il ne craint point la pluie, le mauvais temps, il est à couvert. Il s' est mis à couvert. Être à couvert de l' orage, de la pluie.

Il se dit, dans un sens analogue, en termes de Guerre. Être à couvert, se mettre à couvert du canon, de la mousqueterie. L' attaque n' est pas si dangereuse de ce côté-là, on y peut aller à couvert.

Être à couvert d' un bois, d' un marais, d' une rivière, etc., Être protégé, garanti par un bois, un marais, etc.

À COUVERT

À COUVERT signifie aussi figurément, En sûreté, tant au sens physique qu' au sens moral. Mettre son bien, ses effets à couvert. Être à couvert de ses ennemis. Être à couvert de la nécessité, de la mauvaise fortune. Son honneur est à couvert. Mettre sa réputation à couvert de tout soupçon. Rien ne met à couvert de la calomnie.

En termes de Commerce, Être à couvert, Avoir des garanties sûres pour les prêts ou les avances que l' on a faits à quelqu' un.

COUVERTE. s. f.

COUVERTE. s. f. Émail qui couvre une terre cuite mise en oeuvre. Il se dit particulièrement De la porcelaine. La pâte d' une bonne porcelaine doit être sans sels, et la couverte sans métaux.

COUVERTEMENT. adv.

COUVERTEMENT. adv. Secrètement et en cachette. Il faisait semblant de vouloir le servir, mais couvertement il lui rendait de mauvais offices. Il a fait cela si couvertement, qu' on n' en a jamais rien pu deviner. Il a vieilli.

COUVERTURE. s. f.

COUVERTURE. s. f. Ce qui sert à couvrir quelque chose. Il se dit ordinairement de La toile, du drap, d' une étoffe quelconque, avec lesquels on couvre, on enveloppe certaines choses. Couverture de fourgon. Couverture de charrette, de chariot, etc. Couverture de mulet. Couverture de chevaux. Couverture de lit. Couverture de fauteuil, de canapé.

COUVERTURE

COUVERTURE quand il est dit absolument, s' entend d' Une couverture de lit. Couverture fine. Couverture double. Couverture de laine, de soie. Couverture de coton. Couverture piquée; etc. Remettre la couverture. Il est mauvais coucheur, il tire toute la couverture à lui, les draps et la couverture. On l' a berné dans une couverture.

Faire la couverture, Replier le drap et la couverture après que le lit est fait, pour qu' on y puisse entrer plus facilement.

Fig. et fam., Tirer la couverture à soi, de son côté, Prendre plus que sa part, chercher dans une affaire à s' emparer de profits, d' avantages qu' on doit partager avec d' autres.

COUVERTURE

COUVERTURE se dit aussi Du papier, de la peau, etc., qui sert à couvrir un livre. La couverture d' un livre. Couverture imprimée. Couverture de vélin, de veau, de basane, de maroquin, de chagrin. Couverture dorée. Riche couverture. Il n' a jamais vu ce livre que par la couverture. Quand la couverture d' un livre est de peau, on dit plus ordinairement, Reliure.

Il se dit encore de Ce qui forme la surface extérieure d' un toit. La couverture d' une maison. La couverture est placée sur le comble. La couverture est de chaume, de tuile, d' ardoise, de plomb, etc. Abattre la couverture. Travailler à la couverture. Relever, réparer la couverture.

COUVERTURE

COUVERTURE signifie figurément, Prétexte. Sous couverture d' amitié. Il cherche une couverture à son crime. Quelle couverture peut-il donner à cette méchanceté? L' hypocrisie sert de couverture à bien des crimes. Ce sens est peu usité.

COUVERTURE

COUVERTURE en termes de Banque et de Commerce, Garantie donnée pour assurer un payement. Ce négociant me doit beaucoup, mais j' ai de bonnes couvertures. J' ai tiré sur vous une lettre de change, acceptez-la; je vous en enverrai la couverture, la provision, avant l' échéance, Je vous ferai passer les fonds avant l' échéance.

COUVERTURIER. s. m.

COUVERTURIER. s. m. Marchand ou artisan qui vend, qui fait des couvertures. Marchand couverturier.

COUVET. s. m.

COUVET. s. m. Pot de terre ou de cuivre, avec une anse, dans lequel on met de la braise, et que les femmes du peuple placent entre leurs pieds en hiver.

COUVEUSE. s. f.

COUVEUSE. s. f. Poule qui couve, qui aime à couver. Cette poule est une bonne couveuse.

COUVI. adj. m.

COUVI. adj. m. Il se dit D' un oeuf à demi couvé, ou gâté pour avoir été gardé trop longtemps. Dans cette omelette, il y a quelque oeuf couvi qui la gâte. Des oeufs couvis.

COUVRE-CHEF. s. m.

COUVRE-CHEF. s. m. Ancien mot qui signifiait, Bonnet, chapeau. Il se dit encore quelquefois par plaisanterie.

Il se dit, en Chirurgie, d' Un bandage dont on se sert pour envelopper la tête. Petit couvre-chef. Grand couvre-chef.

COUVRE-FEU. s. m.

COUVRE-FEU. s. m. Ustensile de cuivre ou de fer, qu' on met sur le feu pour le couvrir et le conserver la nuit.

Il se dit aussi Du coup de cloche qui, dans certaines villes, marque l' heure de se retirer, de couvrir le feu, etc. Sonner le couvre-feu.

COUVRE-PIED. s. m.

COUVRE-PIED. s. m. Sorte de petite couverture d' étoffe, qui ne s' étend que sur une partie du lit, et qui sert à couvrir les pieds. Couvre-pied d' indienne. Couvre-pied de taffetas piqué. Couvre-pied d' édredon.

COUVREUR. s. m.

COUVREUR. s. m. Artisan dont le métier est de couvrir les maisons. Couvreur en ardoise, en tuile, en chaume, etc. Il faut faire monter le couvreur sur ce toit. Maître couvreur. Compagnon couvreur.

COUVRIR. v. a.

COUVRIR. v. a. (Je couvre, tu couvres, il couvre; nous couvrons, vous couvrez, ils couvrent. Je couvrais. Je couvris. J' ai couvert. Je couvrirai. Couvre. Que je couvre. Que je couvrisse. Couvrant.) Mettre une chose sur une autre pour la cacher, la conserver, l' orner, etc. Couvrir une statue, un tableau. Couvrir une maison. Couvrir de terre les racines d' un arbre. Couvrir un plat. Couvrir un pot. Couvrir de chaume, de tuile, d' ardoise. Couvrir une charrette, un bateau, etc. Ce parapluie est assez grand pour couvrir trois personnes. Couvrir d' or, d' argent. Couvrir de cuir une malle, un coffre. Couvrir un livre de parchemin, de vélin, de veau. Couvrir des chaises de toile, de serge, etc. Se couvrir la tête, le visage. On le dit aussi Des choses avec lesquelles on en couvre d' autres. Le voile qui couvre ce tableau, cette statue. On enleva la terre qui couvrait le cercueil. Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Se couvrir d' un manteau.

Couvrir un malade, Augmenter le nombre des couvertures, pour le garantir du froid, ou pour lui procurer une sueur.

Couvrir le feu, Mettre de la cendre dessus pour le conserver.

Couvrir une carte, Mettre une carte sur une autre; ou Mettre de l' argent sur sa carte.

Fig. et par exagérat., Couvrir d' or un domaine, un tableau, En offrir un prix excessif.

Pop., Couvrir la joue à quelqu' un, Lui donner un soufflet. S' il me soutient cela, je lui couvrirai la joue.

Prov. et fig., Se couvrir d' un sac mouillé, Se servir d' une excuse vaine, qui aggrave la faute plutôt que de la diminuer.

COUVRIR

COUVRIR signifie aussi, Revêtir. Couvrir les pauvres. Les vêtements qui le couvrent. On l' emploie également, dans ce sens, avec le pronom personnel. Se couvrir d' un habillement modeste. Cette femme est si pauvre, qu' elle n' a pas de quoi se couvrir. Il faut avoir soin de se bien couvrir en hiver.

COUVRIR

COUVRIR avec le pronom personnel, signifie aussi, Mettre son chapeau sur sa tête. Il se couvrit le premier. Couvrez-vous, monsieur. Un ambassadeur, un grand d' Espagne se couvre, a le droit de se couvrir devant le roi.

COUVRIR

COUVRIR signifie encore, Mettre une chose en grande quantité sur une autre. Couvrir un habit d' or, d' argent, de clinquant, de broderie. Couvrir la mer de vaisseaux. Couvrir la campagne de soldats, de morts. Couvrir une table de louis d' or. Couvrir une table de mets. Il vint un boulet de canon qui le couvrit de terre. Ce cabriolet m' a couvert de boue. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se couvrir de diamants, de pierreries.

Il se dit aussi figurément, dans le sens qui précède. Son discours fut couvert d' applaudissements. Il fut couvert de risées, de huées. Couvrir quelqu' un de honte, d' opprobre, d' infamie. Je le couvrirai de confusion. Cette action le couvrit de gloire. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Se couvrir d' opprobre, d' infamie. Se couvrir de crimes. Se couvrir de gloire.

Fig., Se couvrir de lauriers, Remporter des victoires, une grande victoire.

Fig., Se couvrir de bous, S' avilir par des actions basses, infâmes, tomber dans le dernier mépris.

Fig., Se couvrir du sang de quelqu' un, Tuer ou faire tuer quelqu' un. Cette phrase ne se dit que D' une action criminelle.

COUVRIR

COUVRIR se dit pareillement Des choses qui s' étendent, qui se répandent sur d' autres. Les eaux débordées couvrirent en un moment toute la campagne. Une rougeur subite couvrit son visage. D' épaisses ténèbres couvrirent ses yeux. Ces ruines couvrent un espace de plusieurs lieues. Une foule immense couvrait la place publique. Enlevez la poussière qui couvre ce tableau. La pâleur qui couvrait son visage. Une lèpre hideuse couvrait tout son corps. On l' emploie également avec le pronom personnel, dans le sens passif. La terre se couvre de verdure. Son front se couvrit d' une aimable rougeur. Mes yeux se couvrirent d' un nuage.

Le ciel, le temps se couvre, l' horizon se couvre, Il se brouille, s' obscurcit par des nuages. Le temps commence à se couvrir.

Fig., L' horizon se couvre, Il survient des obstacles; des événements sinistres se préparent.

COUVRIR

COUVRIR signifie en outre figurément, Cacher, dissimuler. Il sait bien couvrir ses desseins. Il couvre bien son jeu. Il sait bien couvrir ses défauts. Il couvre sa passion. Cette modestie apparente couvre une grande vanité. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Le vice cherche quelquefois à se couvrir des apparences de la vertu.

En termes de Guerre, Couvrir sa marche, Cacher sa marche, la dérober à l' ennemi. Un bon général doit savoir couvrir sa marche.

Fig., Couvrir sa marche, Cacher ses desseins, aller adroitement à ses fins.

COUVRIR

COUVRIR signifie également, Excuser, faire pardonner, pallier. On pourrait couvrir sa faute, en disant que... Quelques beautés ne sauraient couvrir les nombreux défauts de cet ouvrage. On dit dans un sens analogue, avec le pronom personnel, Se couvrir d' un prétexte.

Ce crime a été couvert par l' amnistie, On ne peut plus en poursuivre l' auteur, parce qu' il a été amnistié.

COUVRIR

COUVRIR signifie encore, Garantir, mettre à l' abri. Couvrir de gabions ceux qui travaillent à une tranchée. Il s' élança, et le couvrit de son corps. On l' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Se couvrir de son bouclier.

Il se dit quelquefois figurément. Couvrir quelqu' un de sa protection, de sa faveur. Se couvrir d' un grand nom, d' un vain titre. Le pavillon couvre la marchandise.

Par extension, Se couvrir de son épée, Se servir assez adroitement de son épée pour mettre à couvert et défendre à la fois toutes les parties de son corps.

Absol., au Trictrac, Se couvrir, Placer une seconde dame sur une flèche qui n' en avait qu' une.

COUVRIR

COUVRIR signifie particulièrement, en termes de Guerre, Protéger, défendre. La citadelle couvre la ville. Un corps de trente mille hommes couvrait nos frontières de ce côté.

Avec le pron. person., Se couvrir d' un bois, d' une colline, d' une éminence, d' un marais, etc., Se poster près d' un bois, d' un marais, etc., en sorte qu' on ne puisse être attaqué que difficilement de ce côté-là.

Couvrir un siége, Empêcher que l' ennemi ne vienne mettre obstacle à la continuation d' un siége.

COUVRIR

COUVRIR se dit aussi D' un son ou d' un bruit qui en domine un autre, et ne permet pas de l' entendre ou de le distinguer. Le bruit qui se faisait dans l' assemblée couvrit entièrement la voix de l' orateur. L' orchestre couvre la voix des chanteurs. Le fracas du tonnerre couvrait le bruit de la cataracte.

COUVRIR

COUVRIR se dit quelquefois, au figuré, De ce qui indemnise des frais, des dépenses qu' on a faites dans quelque entreprise. Le produit de la recette est à peine suffisant pour couvrir les frais.

En Jurispr., Couvrir la prescription, L' interrompre. On dit aussi, Couvrir la péremption, couvrir une fin de non-recevoir, une nullité, Faire qu' elle ne puisse plus être opposée. On a dit quelquefois, dans un sens analogue, Couvrir un crime.

Couvrir une enchère, Enchérir au-dessus de quelqu' un.

COUVRIR

COUVRIR se dit encore Des animaux qui s' accouplent avec leurs femelles. C' est un cheval anglais qui a couvert cette jument, cette cavale. Cette chienne a été couverte d' un épagneul, par un épagneul. Il faut faire couvrir cette jument.

COUVERT, ERTE. participe

COUVERT, ERTE. participe Une statue couverte d' un voile. Il n' était couvert (vêtu) que de simple serge. Il était couvert de sueur, tout couvert de sang et de poussière. Un visage couvert de rougeur. La terre est couverte de neige. Le temps est bien couvert.

Être bien couvert, Être bien et chaudement vêtu.

Allée couverte, Allée en berceau.

Un propriétaire est obligé de tenir son locataire clos et couvert, Il est obligé de lui donner et de lui entretenir son logement en bon état de clôture et de couverture.

Fig. et fam., Se tenir clos et couvert, Se tenir en lieu de sûreté, de peur d' être pris. On le cherche pour l' emprisonner, il se tiendra clos et couvert durant quelques jours. Il signifie aussi, Cacher ses pensées et ses desseins. Je l' ai voulu faire parler sur cette affaire, mais il se tient clos et couvert.

En termes de Fortification, Chemin couvert, Chemin sur le bord extérieur du fossé, et où le soldat est à couvert du feu des assiégeants. Emporter le chemin couvert. Se loger sur le chemin couvert.

Fig. et fam., Servir quelqu' un à plats couverts, Lui rendre en secret de mauvais offices. Au moins, il ne l' a pas servi à plats couverts, se dit D' un homme qui a rendu ouvertement quelque mauvais office à un autre.

Fig., Mots couverts, Mots qui cachent un autre sens que celui qui se présente d' abord. Je lui fis entendre en mots couverts, à mots couverts, que...

Pays couvert, Pays rempli de bois.

Vin couvert, Vin fort rouge, qui est d' une couleur très-chargée. Voilà du vin qui est trop couvert.

COUVERT

COUVERT signifie particulièrement, Chargé, rempli de. Une table couverte de mets. Être couvert de plaies, de blessures, de cicatrices. Ce pays est couvert de bois, de marécages.

Il s' emploie figurément dans la même acception. Ce général est revenu couvert de gloire. C' est un homme couvert d' opprobre, d' infamie, couvert de crimes.

COUVERT

COUVERT signifie aussi, figurément, Dissimulé, caché. Un homme couvert. Haine couverte. Ennemi couvert.

COVENANT. s. m.

COVENANT. s. m. Nom donné à la ligue ou convention que les Écossais firent ensemble pour maintenir leur religion telle qu' elle était en 1580. Signer le covenant. Refuser le covenant. Casser le covenant. Le covenant fut renouvelé en 1638.

COVENANTAIRE. s. m.

COVENANTAIRE. s. m. Celui qui avait adhéré au covenant.

COVENDEUR. s. m.

COVENDEUR. s. m. Celui qui vend avec un autre un objet possédé en commun.

CRABE. s. m.

CRABE. s. m. Animal de mer, genre de crustacé à dix pattes, qui a le corps moins long et plus large que celui de l' écrevisse, et dont on mange la chair.

CRABIER. s. m.

CRABIER. s. m. Oiseau d' Amérique qui se nourrit de crabes, et qui ressemble au héron.

CRAC

CRAC Mot familier qui exprime le bruit que font certains corps durs, secs et solides, soit en se frottant violemment, soit en éclatant. Il fit crac. J' entendis crac, c' était une solive qui éclatait.

Cric crac. Voyez cette onomatopée à son rang alphabétique.

CRAC

CRAC est aussi Une interjection familière qui marque la soudaineté d' un fait, d' un événement. Crac, le voilà parti.

CRACHAT. s. m.

CRACHAT. s. m. La salive ou la pituite que l' on crache. Gros crachat. Crachats muqueux, sanguinolents, etc.

Prov. et fig., Cette maison n' est faite que de boue et de crachat, Elle n' est bâtie que de mauvais matériaux.

Prov. et par exagérat., Il se noierait dans son crachat, dans un crachat, se dit D' un homme malheureux et malhabile.

CRACHAT

CRACHAT se dit populairement de La plaque qui distingue les grades supérieurs dans les ordres de chevalerie.

CRACHEMENT. s. m.

CRACHEMENT. s. m. Action par laquelle on crache. Crachement continuel. Crachement de sang.

CRACHER. v. a.

CRACHER. v. a. Pousser, jeter dehors la salive, la pituite, ou toute autre chose qu' on a dans la bouche, dans la gorge, dans le poumon. Il crache du sang. Il crache le sang. Il crache son poumon, ses poumons. Il voulut goûter de cette viande; mais le premier morceau qu' il prit, il le cracha.

Il s' emploie souvent absolument. Ne faire que cracher. Il crache toute la nuit. Ne crachez pas sur moi. S' il m' avait dit cette impertinence, je lui aurais craché au nez, craché au visage.

Fig. et fam., Cracher des injures, Injurier, dire beaucoup d' injures.

Prov. et fig., Il crache contre le ciel, se dit D' un homme qui parle contre Dieu, ou contre des puissances si grandes, que l' injure qu' il pense leur faire retombe sur lui.

Prov. et par raillerie, Cracher du latin, cracher du grec, Parler latin, parler grec mal à propos. On dit de même, Cracher des sentences, des proverbes, etc., Les prodiguer à tout propos dans la conversation.

Fig. et fam., Cela est à cracher dessus, se dit D' une chose pour laquelle on veut témoigner un profond mépris.

Prov., fig. et bass., Cracher au bassin, Donner de l' argent pour contribuer à quelque chose. Il faut bien qu' il crache au bassin pour aider à marier sa nièce.

Prov. et fig., Il a craché en l' air, et cela lui est retombé sur le nez, Il a dit ou fait une chose qui a tourné à son désavantage. On dit de même, simplement, Cracher en l' air.

Fig. et fam., Cette plume crache, se dit D' une plume mal taillée qui a le défaut de faire jaillir l' encre de côté et d' autre sur le papier, autour des caractères que l' on trace.

CRACHÉ, ÉE. participe

CRACHÉ, ÉE. participe Fig. et fam., C' est son père tout craché, se dit D' un homme, d' un enfant qui ressemble beaucoup à son père.

CRACHEUR, EUSE. s.

CRACHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui crache souvent. C' est un vieux cracheur, un grand cracheur.

CRACHOIR. s. m.

CRACHOIR. s. m. Petit vase d' argent, de faïence, ou d' autre matière, dans lequel on crache. Crachoir d' argent.

Il se dit aussi d' Une espèce de boîte sans couvercle, remplie de sable, de cendre, ou de sciure de bois, qu' on met dans les églises, les cabinets, etc., pour y cracher. Les crachoirs sont fort en usage dans la Hollande.

CRACHOTEMENT. s. m.

CRACHOTEMENT. s. m. Action de crachoter. Il a un crachotement perpétuel.

CRACHOTER. v. n. fréquentatif

CRACHOTER. v. n. fréquentatif Cracher souvent et peu à la fois. Il ne fait que crachoter.

CRAIE. s. f.

CRAIE. s. f. Sorte de pierre calcaire et tendre, qui est blanche et propre à marquer. Les chimistes lui donnent le nom de Carbonate de chaux. Cela est blanc comme craie. Un morceau de craie. Marquer avec de la craie. Tracer avec de la craie. Autrefois le maréchal des logis, les fourriers marquaient les logis avec de la craie, et écrivaient sur les portes les noms de ceux qui devaient y loger. Marquer à la craie.

Il s' est dit absolument de La marque que le maréchal des logis faisait sur la porte des maisons où devaient loger les personnes qui suivaient la cour en voyage. Mettre la craie. Effacer la craie. Contrefaire la craie. Cette maison n' est point sujette à la craie, elle est exempte de la craie. Loger à la craie.

CRAINDRE. v. a.

CRAINDRE. v. a. (Je crains, tu crains, il craint; nous craignons, vous craignez, ils craignent. Je craignais, vous craigniez. Je craignis. J' ai craint. Je craindrai. Crains. Que je craigne. Que je craignisse. Craignant.) Redouter, appréhender, avoir peur. Craindre le péril. Craindre la mort. Craindre la douleur, les maladies, la pauvreté, etc. Craindre le tonnerre. C' est un homme qui ne craint rien. Je crains qu' il n' en arrive malheur. Je crains qu' il ne vienne. Je crains qu' il ne vienne pas. Je ne crains pas qu' il vienne. Ne craignez-vous pas qu' il ne vienne? Il est à craindre que cette entreprise n' échoue. Il craint d' être découvert. Il craint d' être importun. Je ne vous crains guère. Je le crains peu. Je ne crains point ses menaces. Un homme de bien ne craint rien. Je ne crains rien pour vous. Que craignez-vous de moi? On le craint comme le feu, comme la foudre. On le craint plus qu' on ne l' aime. Il veut se faire craindre. Il craint le retour de son père. Cet événement doit faire craindre une sédition. Cet homme n' est plus à craindre. Ce malheur est à craindre. Sa haine est plus à craindre que vous ne pensez. Vous n' avez rien à craindre. Ce cheval craint l' éperon. Cet animal craint l' eau.

Fam., Il ne craint ni Dieu ni diable, se dit D' un méchant homme, d' un homme déterminé qu' aucune crainte n' arrête.

Je ne crains pas de le dire, de l' assurer, etc., Je n' hésite pas à le dire, à l' assurer, etc., parce que j' en ai la certitude.

CRAINDRE

CRAINDRE s' emploie quelquefois absolument. On l' avait accoutumé à craindre. Cela lui apprendra à craindre. Je crains pour vous. On voit bien qu' il craint.

CRAINDRE

CRAINDRE se prend aussi pour Respecter, révérer. Craindre Dieu. C' est un homme craignant Dieu. Craindre son père. Craindre sa mère.

CRAINDRE

CRAINDRE se dit également De certaines choses par rapport à celles qui leur sont contraires, qui peuvent les endommager, les détruire. Ces arbres ne craignent point le froid. Cette couleur craint le soleil. Ce vase de terre ne craint point le feu.

Prov. et fig., Un bon vaisseau ne craint que la terre et le feu, Il n' y a rien à craindre pour un bon vaisseau, que d' échouer ou d' être brûlé.

CRAINT, AINTE. participe

CRAINT, AINTE. participe C' est un homme craint dans le pays, craint de tout le pays.

CRAINTE. s. f.

CRAINTE. s. f. Appréhension, peur, sentiment pénible excité dans l' âme par l' image ou la pensée d' un mal à venir. Grande crainte. Juste crainte. La crainte du châtiment. La crainte de la mort. La crainte de l' enfer. La crainte des jugements de Dieu. La crainte de déplaire. Donner, inspirer, imprimer de la crainte à quelqu' un. Jeter de la crainte dans l' esprit, dans l' âme. Être saisi, pénétré, rempli de crainte. Mouvement de crainte. Je lui ai ôté cette crainte, je l' ai délivré de cette crainte. Le vrai courage n' est pas toujours exempt de crainte. Perdre la crainte. Perdre, abjurer toute crainte. C' est un homme sans crainte et sans pudeur, sans aucune crainte. Il faut lui donner de la crainte, le retenir par la crainte, le tenir en crainte. C' est la crainte qui lui a fait faire cela. La crainte l' a troublé. Il était troublé de crainte. Il est toujours en crainte. Il vit dans la crainte. Il ne vous dit pas toutes ses craintes. Vos craintes ne sont pas fondées. Une crainte vaine. De fausses craintes. Cette nouvelle a dissipé mes craintes. L' état de ce malade inspire des craintes. Il y a une crainte salutaire. La crainte de Dieu. Avoir la crainte de Dieu devant les yeux. Être élevé dans la crainte de Dieu. La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Si ce n' était la crainte de Dieu. Si la crainte de Dieu ne le retenait.

Crainte servile, La crainte qui naît de la seule appréhension du châtiment.

Crainte filiale, Celle qui naît de l' amour et du respect. On dit de même, Crainte respectueuse.

En Jurispr., Crainte grave, Celle qui est capable d' ébranler une âme forte, comme la crainte de la mort, de la captivité, etc. La crainte grave suffit pour annuler un contrat. On dit par opposition, Crainte légère.

De crainte de, de crainte que, De peur de, de peur que. De crainte d' être surpris. De crainte qu' on ne vous trompe. On dit quelquefois simplement, Crainte de malheur, d' accident, crainte de pis, etc.

CRAINTIF, IVE. adj.

CRAINTIF, IVE. adj. Timide, peureux, sujet à la crainte. Naturel craintif. Âme craintive. Il est craintif de son naturel. On a rendu cet enfant trop craintif. Animal craintif.

CRAINTIVEMENT. adv.

CRAINTIVEMENT. adv. Avec crainte. Il agit si craintivement en toutes choses. Parler craintivement. Il est peu usité.

CRAMOISI. s. m.

CRAMOISI. s. m. Sorte de teinture qui rend les couleurs où on l' emploie plus vives et plus durables. Étoffe teinte en cramoisi.

Prov. et fig., Être sot, être laid en cramoisi, Être extrêmement sot, extrêmement laid. Cette façon de parler a vieilli.

CRAMOISI

CRAMOISI se dit plus ordinairement d' Une couleur de rouge foncé. Voilà un beau cramoisi. Teindre une étoffe en cramoisi.

CRAMOISI, IE. adj.

CRAMOISI, IE. adj. Qui est teint en cramoisi. Velours cramoisi. Soie cramoisie. Rouge cramoisi. Violet cramoisi.

Fig. et fam., Devenir tout cramoisi, Rougir extrêmement de honte, de dépit, etc. Il est devenu tout cramoisi quand je lui ai dit cela.

CRAMPE. s. f.

CRAMPE. s. f. Contraction spasmodique, involontaire et douloureuse qui se fait sentir principalement à la jambe et au pied. Il lui prit une crampe, il fut saisi par une crampe en nageant. Avoir des crampes. Autrefois on disait aussi, Goutte-crampe.

CRAMPON. s. m.

CRAMPON. s. m. Pièce de fer recourbée, à une ou plusieurs pointes, qui sert, dans les ouvrages de maçonnerie, de charpenterie ou de menuiserie, à attacher fortement quelque chose. Crampon de fer. Gros crampon. Attacher avec un crampon. Mettre un crampon. Cela est tenu par un crampon.

Il se dit aussi d' Un bout recourbé qu' on fait exprès aux fers de cheval, quand on veut ferrer les chevaux à glace.

CRAMPON

CRAMPON en termes de Botanique, se dit de Tout appendice à l' aide duquel une tige s' accroche aux corps voisins, et qui n' est point roulé en spirale.

CRAMPONNER. v. a.

CRAMPONNER. v. a. Attacher avec un crampon. Il faut cramponner cette pièce de bois. Cramponnez bien cette serrure.

Cramponner des fers de cheval, Y faire des crampons.

Cramponner un cheval, Ferrer un cheval avec des fers à crampon.

CRAMPONNER

CRAMPONNER s' emploie aussi avec le pronom personnel. La tige de cette plante se cramponne aux corps voisins.

Il signifie plus particulièrement, S' attacher fortement à quelque chose pour n' en être point arraché. Il se cramponne si fort à ces barreaux, qu' on ne peut lui faire lâcher prise.

Il se dit quelquefois figurément et familièrement. C' est un homme dont on ne peut se défaire, il se cramponne à vous.

CRAMPONNÉ, ÉE. participe

CRAMPONNÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Avoir l' âme cramponnée dans le corps, Avoir la vie dure.

CRAMPONNÉ

CRAMPONNÉ en termes de Blason, se dit Des pièces qui ont à leurs extrémités une demi-potence.

CRAMPONNET. s. m.

CRAMPONNET. s. m. Petit crampon. Il se dit plus ordinairement de La partie d' une serrure dans laquelle se meut le pêne.

CRAN. s. m.

CRAN. s. m. Entaille qu' on fait à un corps dur, pour accrocher ou arrêter quelque chose. Faire un cran. Le cran d' une arbalète. Hausser ou baisser une crémaillère d' un cran. Hausser un rayon de bibliothèque de deux crans, de trois crans.

Fig. et fam., Monter, descendre d' un cran, Passer de l' emploi qu' on occupait à l' emploi qui est immédiatement au-dessus ou au-dessous. Depuis dix ans qu' il est dans cette administration, il n' a pas monté d' un cran. Au lieu de l' avancer, on l' a fait descendre d' un cran.

Fig. et fam., Baisser d' un cran, se dit Des choses qui diminuent, qui s' altèrent, s' affaiblissent. Sa fortune, son crédit, sa santé, son esprit a baissé d' un cran. On dit quelquefois, dans le sens contraire, Hausser d' un cran.

CRAN

CRAN en termes d' Imprimerie, Petit sillon, petit cannelure faite sur un des côtés du corps de chaque lettre, pour que l' ouvrier puisse placer les caractères dans le sens convenable, lorsqu' il compose. Le côté du cran.

CRAN. s. m.

CRAN. s. m. Voyez RAIFORT.

CRÂNE. s. m.

CRÂNE. s. m. Le têt de l' homme et des animaux; l' assemblage des os de la tête, qui contient le cerveau. La capacité du crâne. Les sutures du crâne. Les trous, la cavité du crâne. La partie antérieure, la partie postérieure du crâne. La base du crâne. Les deux tables du crâne.

CRÂNE. s. m.

CRÂNE. s. m. Tapageur, homme qui fait le rodomont. C' est un crâne. Faire le crâne. On l' emploie quelquefois adjectivement. Il est crâne. Il a l' air crâne. Ce mot est très-familier.

CRÂNERIE. s. f.

CRÂNERIE. s. f. Action de crâne, bravade; caractère du crâne. Ses crâneries n' épouvantent personne. Sa crânerie me déplait. Il est familier.

CRANOLOGIE. s. f.

CRANOLOGIE. s. f. T. de Médec. Connaissance des protubérances ou bosses que présente le crâne, et des indices que certains anatomistes en tirent pour déterminer les dispositions morales, les penchants des individus. On dit aussi, Craniologie.

CRAPAUD. s. m.

CRAPAUD. s. m. Reptile amphibie et ovipare qui ressemble à la grenouille. Crapaud de terre. Crapaud de marais. Gros crapaud. Vilain crapaud. La bave d' un crapaud. Le venin d' un crapaud.

Prov. et bass., Sauter comme un crapaud, Faire le dispos lorsqu' on ne l' est guère.

Fig. et fam., C' est un vilain crapaud, se dit D' un petit homme fort laid. On dit dans le même sens, Être laid comme un crapaud.

Prov. et bass., Être chargé d' argent comme un crapaud de plumes, N' avoir point d' argent.

CRAPAUD

CRAPAUD se disait autrefois d' Une petite bourse de soie dans laquelle les hommes enfermaient leurs cheveux par derrière.

CRAPAUD

CRAPAUD en termes d' Artillerie, se dit de L' affût du mortier, qui est plat et sans roues. Crapaud de bronze. Les crapauds de bois ne sont en usage que dans les places.

CRAPAUDAILLE. s. f.

CRAPAUDAILLE. s. f. Il se dit par corruption de Crépodaille, et signifie, Une sorte de crêpe fort délié et fort clair. Une coiffe de crapaudaille.

CRAPAUDIÈRE. s. f.

CRAPAUDIÈRE. s. f. Lieu où se trouvent beaucoup de crapauds.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un lieu bas, humide, sale, malpropre, etc. Ce jardin est une crapaudière, une vraie crapaudière.

CRAPAUDINE. s. f.

CRAPAUDINE. s. f. Espèce de pierre qu' on croyait autrefois se trouver dans la tête d' un crapaud, et qui est une dent ou un palais de poisson pétrifié. Enchâsser une crapaudine.

CRAPAUDINE

CRAPAUDINE se dit aussi d' Une plaque de plomb, de tôle, etc., qui se met à l' entrée d' un tuyau de bassin, de réservoir, etc., pour empêcher que les crapauds ou les ordures n' y entrent.

Il se dit également de La soupape de décharge qui est au fond d' un bassin, d' un réservoir, d' une baignoire.

CRAPAUDINE

CRAPAUDINE se dit encore d' Un morceau de fer ou de cuivre creux, dans lequel entre le gond d' une porte.

Il se dit également, en Mécanique, de La boîte qui reçoit le pivot d' un arbre debout.

À LA CRAPAUDINE

À LA CRAPAUDINE T. de Cuisine, qu' on emploie en parlant De pigeons ouverts, aplatis et rôtis sur le gril. Mettre des pigeons à la crapaudine. Manger des pigeons à la crapaudine.

CRAPAUDINE. s. f.

CRAPAUDINE. s. f. T. de Botan. Plante labiée, à laquelle on donne aussi le nom de Sidéritis, et qui passe pour vulnéraire.

CRAPOUSSIN. s. m.

CRAPOUSSIN. s. m. Sorte d' animal crustacé.

CRAPOUSSIN, INE. s.

CRAPOUSSIN, INE. s. T. populaire qui se dit, par dérision, Des gens petits et contrefaits. Ce n' est qu' un crapoussin, une crapoussine.

CRAPULE. s. f.

CRAPULE. s. f. Débauche habituelle et grossière. Il se dit surtout Des excès dans le boire et le manger. Honteuse, vilaine crapule. Il aime la crapule. Il se plaît, il est plongé dans la crapule. Il est dans une crapule continuelle. Vivre dans la crapule.

Il se dit quelquefois, par extension et familièrement, de Ceux qui vivent dans la crapule. N' allez pas avec ces libertins, c' est de la crapule.

CRAPULER. v. n.

CRAPULER. v. n. Être, vivre dans la crapule. C' est un homme qui ne fait que crapuler, qui aime à crapuler. Il crapule jour et nuit. Il est très-familier et peu usité.

CRAPULEUX, EUSE. adj.

CRAPULEUX, EUSE. adj. Qui se plaît dans la crapule. Homme crapuleux. Femme crapuleuse.

Il signifie aussi, Qui a rapport à la crapule. Avoir des goûts crapuleux, des inclinations crapuleuses. Mener une vie crapuleuse.

CRAQUELIN. s. m.

CRAQUELIN. s. m. Espèce de gâteau qui craque sous les dents lorsqu' on le mange. Craquelin aux oeufs. Craquelin au beurre. Faire des craquelins. Manger des craquelins.

CRAQUEMENT. s. m.

CRAQUEMENT. s. m. Le bruit que font certains corps en craquant. Avez-vous entendu le craquement de cette poutre? Un craquement de dents.

CRAQUER. v. n.

CRAQUER. v. n. Il se dit Pour exprimer le bruit que font certains corps en se frottant violemment, ou en éclatant. Les vis du pressoir craquaient. Le plancher est si chargé, que les poutres en craquent. Ce lit craque. Un coup de vent rompit le mât, on l' entendit craquer. Cet homme est si sec que les os lui craquent. Faire craquer ses doigts en les tirant. Les croûtes, le biscuit, craquent sous la dent.

CRAQUER

CRAQUER signifie aussi, populairement, Mentir, hâbler, se vanter mal à propos et faussement. C' est un homme qui ne fait que craquer.

CRAQUERIE. s. f.

CRAQUERIE. s. f. Menterie, hâblerie. Il est populaire.

CRAQUÈTEMENT. s. m.

CRAQUÈTEMENT. s. m. Convulsion dans les muscles des mâchoires, qui fait craquer les dents. Voyez CRAQUEMENT.

CRAQUETER. v. n., fréquentatif

CRAQUETER. v. n., fréquentatif de Craquer. Craquer souvent et avec petit bruit. Quand on jette du sel, du laurier dans le feu, on l' entend craqueter.

CRAQUETER

CRAQUETER se dit aussi Pour exprimer le cri de quelques oiseaux. On entend craqueter les cigognes.

CRAQUEUR, EUSE. s.

CRAQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui ne fait que mentir et se vanter faussement. C' est un grand craqueur, une grande craqueuse. Il est populaire.

CRASE. s. f.

CRASE. s. f. T. de Gram. grecque. Contraction, union de deux ou plusieurs voyelles qui se confondent tellement, qu' il en résulte un autre son, et un changement dans l' écriture. [grec] est la crase de [grec], génitif de [grec] (mur).

CRASSANE. s. f.

CRASSANE. s. f. Voyez CRESANE.

CRASSE. s. f.

CRASSE. s. f. Ordure qui s' amasse sur la peau, dans le poil de l' homme ou de l' animal, etc. La crasse de la tête. La crasse des mains. Il est plein de crasse. On le dit aussi en parlant Des vêtements, etc. La crasse du linge sale. Elle a eu beaucoup de peine à ôter la crasse qui était sur ce bonnet.

Il se dit aussi de Certaine ordure qui se sépare des métaux quand on les fond. La crasse d' un métal, des métaux.

Fig. et fam., La crasse du collége, la crasse de l' école, La rusticité, le défaut de politesse de ceux qui ont toujours demeuré dans le collége, ou qui n' ont guère fréquenté le monde. Ce jeune homme a encore toute la crasse du collége. Cela sent la crasse de l' école.

CRASSE

CRASSE se dit figurément et familièrement d' Une naissance, d' une condition très-basse. Être né dans la crasse. C' est un homme sorti de la crasse. Dans ce sens peu usité, il est injurieux.

Il se dit aussi quelquefois d' Une avarice sordide. Il a toujours vécu dans la crasse.

CRASSE. adjectif

CRASSE. adjectif qui n' est d' usage qu' au féminin. Grossier, épais. Humeur crasse et visqueuse. Matière crasse et épaisse.

Fig. et fam., Ignorance crasse, Ignorance grossière et inexcusable.

CRASSES. s. f. pl.

CRASSES. s. f. pl. Il se dit Des écailles qui se séparent de quelques minéraux, lorsqu' on les frappe à coups de marteau.

CRASSEUX, EUSE. adj.

CRASSEUX, EUSE. adj. Plein de crasse, couvert de crasse. Visage crasseux. Mains crasseuses. Cheveux crasseux. Barbe crasseuse. Il est tout crasseux. Bonnet crasseux. Calotte crasseuse.

Il s' emploie quelquefois comme substantif, en parlant Des personnes. Un crasseux. Vilain crasseux. Petite crasseuse.

Il se dit aussi, tant adjectivement que substantivement, d' Un homme très-avare. Peut-on être si crasseux! Il vit en crasseux. Ce mot est familier.

CRATÈRE. s. m.

CRATÈRE. s. m. Espèce de tasse à boire, en usage chez les anciens Romains.

Il signifie, par analogie, La partie supérieure d' un volcan, ou l' ouverture par laquelle il vomit sa lave, ses feux, sa fumée et ses cendres. Le cratère du Vésuve, de l' Etna. Beaucoup de montagnes de l' Auvergne et du Vivarais offrent de vastes cratères.

CRATICULER. v. a.

CRATICULER. v. a. T. de Peinture et de Gravure, dérivé de l' italien. Voyez GRATICULER.

CRATICULÉ, ÉE. participe

CRATICULÉ, ÉE. participe

CRAVACHE. s. f.

CRAVACHE. s. f. Fouet d' une seule pièce, qui a la forme d' une badine, et dont on se sert ordinairement quand on monte à cheval. Une bonne cravache. Donner des coups de cravache.

CRAVAN. s. m.

CRAVAN. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau aquatique de la grosseur du canard, et dont le plumage est noir.

Il se dit aussi d' Un coquillage qui s' attache aux navires lorsqu' ils sont longtemps à la mer.

CRAVATE. s. m.

CRAVATE. s. m. Cheval de Croatie. Les cravates sont des chevaux de grand travail. On dit aussi adjectivement, Cheval cravate.

CRAVATE

CRAVATE est aussi Le nom qu' on donnait anciennement aux soldats de certains régiments de cavalerie légère. Les cravates servaient d' enfants perdus dans les batailles, de batteurs d' estrade, etc. Compagnie, régiment de cravates. Le régiment de Royal-cravate. Il fut poursuivi par un cravate.

CRAVATE. s. f.

CRAVATE. s. f. Mousseline, batiste, ou autre étoffe légère que les hommes se mettent ordinairement autour du cou, et qui se noue par devant. Cravate de mousseline, de soie. Cravate de taffetas noir. Cravate blanche. Cravate noire. Cravate de couleur. Le noeud, les bouts d' une cravate. Mettre sa cravate.

La cravate d' un drapeau, L' ornement de soie, brodé d' or ou d' argent, qu' on attache comme une cravate au haut de la lance d' un drapeau, et dont les bouts sont pendants.

CRAYON. s. m.

CRAYON. s. m. Petit morceau de pierre de mine, ou de quelque autre matière colorée propre à dessiner. Crayon noir. Crayon blanc. Crayon de sanguine. Crayon de charbon. Crayon de pastel. Crayon rouge. Crayon bleu. Crayon de Hollande, etc. Dessiner avec un crayon. Tailler un crayon. Manier le crayon. Dessin tracé au crayon. Dessin au crayon. Le maître a donné quelques coups de crayon à ce dessin. Portrait fait au crayon.

Il signifie quelquefois figurément, La manière de dessiner, ou La manière dont une chose est dessinée. Un crayon moelleux, facile, ferme, large.

CRAYON

CRAYON se dit quelquefois, par extension, de Tout dessin fait au crayon, et particulièrement d' Un portrait fait de cette manière. Les crayons de cet artiste sont fort estimés. Il a fait le crayon d' un tel.

Il signifie aussi, figurément, La description qu' on fait de quelque personne. Vous nous avez bien dépeint cet homme-là, vous nous en avez fait un fidèle crayon. En ce sens, il a vieilli.

CRAYON

CRAYON signifie encore, La première idée, ou le premier dessin d' un tableau, qu' on trace avec du crayon. Il n' a pas encore commencé ce tableau, il n' en a fait qu' un crayon, que le crayon. Crayon grossier. Léger crayon.

Il se dit figurément, dans un sens analogue, en parlant Des ouvrages d' esprit. Cette pièce n' est pas achevée, ce n' est encore qu' un crayon, qu' un premier crayon, qu' un crayon imparfait, qu' un faible crayon. Je ne vous ai tracé qu' un léger crayon des événements qui précédèrent cette époque.

CRAYON

CRAYON se dit également d' Une petite baguette de bois, qui renferme un crayon de mine de plomb ou autre, et dont on se sert pour tracer, marquer, écrire, etc. Crayon à coulisse. Crayon rouge. Crayon anglais. Une ligne tracée au crayon. Une note écrite au crayon.

CRAYONNER. v. a.

CRAYONNER. v. a. Dessiner avec du crayon. Crayonner une tête, un bras, une main, un arbre.

Il signifie aussi, Dessiner grossièrement, mettre seulement les premiers traits. Cela n' est que crayonné.

Il se dit quelquefois au figuré. Je vais vous crayonner le caractère de cet homme.

CRAYONNÉ, ÉE. participe

CRAYONNÉ, ÉE. participe

CRAYONNEUR. s. m.

CRAYONNEUR. s. m. Celui qui crayonne. Il ne se dit que par dénigrement. Ce n' est pas un peintre, c' est un crayonneur.

CRAYONNEUX, EUSE. adj.

CRAYONNEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du crayon. Pierre crayonneuse. Terre crayonneuse.

CRÉANCE. s. f.

CRÉANCE. s. f. Croyance, foi. Cela ne mérite aucune créance, n' est pas digne de créance. Cette nouvelle absurde a cependant trouvé créance chez les esprits faibles. Ne donnez aucune créance à ce qu' il dit.

Il signifie aussi, L' avantage d' être cru. Il a beaucoup de créance parmi le peuple. Perdre toute créance.

Donner créance à une chose, Faire qu' on y ajoute foi, la rendre croyable. Son caractère donne créance à ses paroles.

CRÉANCE

CRÉANCE se dit quelquefois pour Croyance religieuse. La pureté de sa créance. Ce sens vieillit.

CRÉANCE

CRÉANCE se dit, en Diplomatie, de L' instruction secrète qu' un souverain confie à son ministre pour en traiter avec un autre souverain. Il lui exposa sa créance. Est-ce là toute votre créance?

Lettre de créance, Lettre par laquelle on annonce que confiance doit être donnée à celui qui la remet. Cet ambassadeur a présenté ses lettres de créance.

Lettre de créance, se dit aussi de La lettre qu' un banquier ou un négociant donne à un voyageur, pour toucher de l' argent quand il en aura besoin. Il a des lettres de créance sur Londres, sur Hambourg.

En termes de Vénerie, Chien de bonne créance, Chien sûr; et, en termes de Fauconnerie, Oiseau de peu de créance, Oiseau peu sûr.

CRÉANCE. s. f.

CRÉANCE. s. f. Dette active; titre, droit qui rend une personne créancière d' une autre. Sa créance est de tel jour. Sa créance est bonne, est ancienne, est assurée par une hypothèque. Il n' y a rien à perdre sur cette créance. On lui contesta sa créance. Il a pour vingt mille francs de créances sur Marseille.

CRÉANCIER, IÈRE. s.

CRÉANCIER, IÈRE. s. Celui, celle à qui il est dû de l' argent ou quelque autre chose qui se peut estimer à prix d' argent. Créancier importun, fâcheux. Premier créancier. Dernier créancier. Ancien créancier. Créancier privilégié, hypothécaire. Créancier inscrit. Il est créancier de telle succession, d' un tel pour la somme de... C' est un de mes créanciers. Elle est créancière. Être poursuivi par ses créanciers. Il s' est accommodé avec les créanciers. Cette terre fut vendue à la poursuite, au profit des créanciers. Abandonner son bien à ses créanciers.

CRÉAT. s. m.

CRÉAT. s. m. Celui qui sert de sous-écuyer dans une école d' équitation. Il était créat dans telle académie, dans tel manége.

CRÉATEUR. s. m.

CRÉATEUR. s. m. Celui qui crée, qui tire du néant. Dieu est le créateur du ciel et de la terre. Le souverain créateur de toutes choses, et absolument, Le Créateur.

Recevoir son Créateur, Recevoir la sainte communion.

CRÉATEUR

CRÉATEUR se dit, par extension, de Celui qui a inventé une chose, dans quelque genre que ce soit. Homère est regardé comme le créateur de l' épopée.

Il s' emploie adjectivement dans les deux sens; et alors il a un féminin, Créatrice. La puissance d' un Dieu créateur. La Divinité créatrice de tout ce qui existe. Génie créateur. Feu créateur. Puissance créatrice. Main créatrice.

CRÉATION. s. f.

CRÉATION. s. f. Action par laquelle Dieu crée. La création du monde. La création de l' homme.

Il signifie absolument, La création du monde. Moïse est l' historien de la création. Depuis la création.

Il signifie aussi, L' univers, l' ensemble des êtres créés. Les merveilles de la création.

CRÉATION

CRÉATION se dit encore en parlant De ce que l' homme invente, forme, établit. La création d' un mot. Un mot de nouvelle création. La création d' un genre en littérature, en peinture.

Il se dit particulièrement de L' action de fonder quelque institution, d' établir de nouveaux emplois, de nouvelles fonctions, de nouvelles rentes, etc. Ils font tous les deux partie de ce corps depuis sa création. La création d' un emploi, d' un titre. La création d' une rente, d' une pension. Ordonnance portant création de... Une création de pairs. Un pair de nouvelle création. Le pape fit une création de cardinaux. Tel cardinal est de la création de tel pape.

CRÉATION

CRÉATION se dit quelquefois d' Un ouvrage d' art, d' une composition littéraire. C' est une grande création, une belle création.

CRÉATURE. s. f.

CRÉATURE. s. f. Un être créé. Les créatures animées. Les créatures inanimées. L' homme est une créature raisonnable. Les créatures visibles. La puissance de Dieu éclate dans les plus faibles créatures, dans les plus chétives créatures. Dieu est admirable dans ses créatures. Le pécheur quitte le Créateur pour s' attacher à la créature.

Il se dit particulièrement Des personnes. Cet homme est la meilleure créature du monde. Vous êtes une étrange créature. Voilà une sotte créature.

Il se dit plus ordinairement Des femmes et des enfants. Cet enfant est une jolie créature, une aimable créature. Voilà une belle créature. C' est une fort bonne créature. Pourquoi maltraiter cette pauvre créature?

Il se dit aussi par mépris. Cette créature-là le ruine. Aimeriez-vous cette créature? Sale, vilaine créature. Quelle vile créature! C' est une créature de mauvaise vie.

CRÉATURE

CRÉATURE se dit figurément d' Une personne qui tient sa fortune ou son élévation d' une autre. C' est la créature d' un tel. Cet homme a beaucoup de créatures, s' est fait beaucoup de créatures.

Il se dit particulièrement Des cardinaux, pour exprimer qu' ils sont de la création de tel pape. Les créatures de tel pape étaient les plus forts dans le conclave.

CRÉCELLE. s. f.

CRÉCELLE. s. f. Moulinet de bois qui fait un bruit aigre, et dont on se servait autrefois, au lieu de cloches, le jeudi et le vendredi de la semaine sainte. Sonner la crécelle.

CRÉCERELLE. s. f.

CRÉCERELLE. s. f. Espèce d' oiseau de proie. La crécerelle fait ordinairement son nid dans les vieilles murailles, dans les vieilles tours.

CRÈCHE. s. f.

CRÈCHE. s. f. La mangeoire des boeufs, des brebis et autres animaux semblables. Mettre du foin, du fourrage dans une crèche.

Absol., La crèche, la sainte crèche, La crèche où Notre-Seigneur fut mis au moment de sa naissance, dans l' étable de Bethléem. La crèche de Notre-Seigneur. Le fils de Dieu a voulu naître dans une crèche.

CRÉDENCE. s. f.

CRÉDENCE. s. f. Sorte de petite table qui est au côté de l' autel, et où l' on met les burettes, le bassin et les autres choses qui servent à la messe, ou à quelque cérémonie ecclésiastique. Il y a ordinairement deux crédences aux côtés de l' autel.

CRÉDENCE

CRÉDENCE désigne aussi, dans certains établissements publics, tels que colléges, séminaires, etc., L' endroit où l' on tient les provisions de bouche. Aller à la crédence.

CRÉDENCIER. s. m.

CRÉDENCIER. s. m. Celui qui tient la crédence, qui, dans une grande maison, dans un collége, etc., est chargé de la garde et de la distribution des provisions de bouche.

CRÉDIBILITÉ. s. f.

CRÉDIBILITÉ. s. f. T. dogmatique. Il n' est guère usité que dans cette locution, Motifs de crédibilité, Les motifs que l' on a pour croire que la religion chrétienne est vraie.

CRÉDIT. s. m.

CRÉDIT. s. m. Réputation d' être solvable et de bien payer, qui fait que l' on trouve aisément à emprunter. Bon crédit. Grand crédit. Il a crédit, bon crédit chez les marchands, sur la place. Il n' a point d' argent comptant, mais il a du crédit. S' il avait besoin de cent mille francs, il les trouverait sur son crédit. Il maintient bien, il conserve bien son crédit. Cette affaire compromet son crédit, a ruiné son crédit. Le crédit public.

Prêter son crédit, Prêter son nom et fournir son obligation pour un emprunt qui doit profiter à un autre.

Lettre de crédit, Lettre dont le porteur peut toucher de l' argent de ceux à qui elle est adressée. De bonnes lettres de crédit. Lettre de crédit limitée. Lettre de crédit illimitée. Donner, présenter une lettre de crédit.

Ouvrir un crédit, faire un crédit à quelqu' un, L' autoriser à prendre à une caisse jusqu' à concurrence d' une certaine somme, ou même tout l' argent dont il aura besoin. On lui a fait, on lui a ouvert un crédit de cent mille francs sur le trésor public. Il m' a ouvert chez son banquier un crédit illimité. On dit dans le même sens, Avoir un crédit ouvert chez un banquier, un crédit de tant sur tel banquier.

Faire crédit, donner à crédit, Donner des marchandises, des denrées, sans en exiger sur l' heure le payement. On dit aussi dans le même sens: Prendre des marchandises à crédit. Vendre, acheter à crédit.

Fam., Faire crédit de la main à la bourse, depuis la main jusqu' à la bourse, Ne point faire de crédit, ne vendre qu' argent comptant.

Prov. et pop., Crédit est mort, On ne veut plus prêter; il faut payer comptant.

À crédit, signifie quelquefois, au figuré, Inutilement, en vain, sans profit; et alors cette locution est familière. Personne ne vous sait gré de ce que vous faites, vous travaillez à crédit. Vous vous tuez à crédit. Vous vous donnez de la peine à crédit. Vous consumez votre temps et votre bien à crédit. Il signifie aussi, Sans preuve, sans fondement. Vous dites cela, vous avancez cela à crédit, quelle preuve en avez-vous?

CRÉDIT

CRÉDIT se dit également en parlant Des papiers ou effets de commerce qui ont plus ou moins de cours sur la place, parmi les négociants. Les billets de cette compagnie prennent crédit. Les actions de cette banque sont remontées de crédit.

CRÉDIT

CRÉDIT dans la Tenue des livres, signifie, par opposition à Débit, La partie d' un compte où l' on écrit ce qui est dû à quelqu' un ou ce qu' on a reçu de quelqu' un. Tout compte courant est tenu par débit et par crédit. Porter un article, une somme au crédit d' un compte. Le côté du crédit.

CRÉDIT

CRÉDIT signifie figurément, Autorité, pouvoir, considération. Il est en crédit, en grand crédit. Être en crédit, avoir du crédit auprès de quelqu' un. Il a grand crédit, beaucoup de crédit dans sa compagnie, à la cour, parmi les étrangers, en tel pays. Il s' est mis en crédit par tel moyen. Cela l' a mis en crédit, lui a acquis du crédit. Son crédit peut beaucoup. Il y a employé tout son crédit. Il a tout cela par le crédit d' un tel. Il a perdu beaucoup de son crédit, tout son crédit. Il est bien déchu de son crédit. Son crédit est bien diminué. Se servir, user de son crédit. Abuser de son crédit. User son crédit.

Avoir du crédit sur quelqu' un, sur l' esprit de quelqu' un, Avoir du pouvoir sur son esprit.

CRÉDIT

CRÉDIT se dit aussi quelquefois, figurément, en parlant Des choses morales. Mettre une opinion en crédit. Cette nouvelle prend, acquiert beaucoup de crédit.

CRÉDITER. v. a.

CRÉDITER. v. a. T. de Commerce. Écrire sur le journal et sur le grand livre ce que l' on doit à quelqu' un ou ce que l' on a reçu de quelqu' un. Je vous ai crédité des cinq cents francs que vous m' avez prêtés, que vous m' avez remboursés.

Être crédité sur une ville, Avoir des lettres de crédit sur cette ville. Je suis crédité sur plusieurs places de commerce.

CRÉDITÉ, ÉE. participe

CRÉDITÉ, ÉE. participe

CREDO. s. m.

CREDO. s. m. (On prononce Crédo.) Le symbole des apôtres, qui contient les articles principaux de la foi, et dont le premier mot, en latin, est Credo (Je crois). Dire le Credo. À la grand' messe, on a chanté un Credo en musique.

CRÉDULE. adj. des deux genres

CRÉDULE. adj. des deux genres Qui croit trop facilement. Esprit crédule. Homme crédule, trop crédule. Quoi! vous êtes si crédule. .. Le peuple est crédule. Simplicité crédule. Piété crédule.

CRÉDULITÉ. s. f.

CRÉDULITÉ. s. f. Facilité à croire sur un fondement très-léger. Grande crédulité. Sotte crédulité. Vous avez trop de crédulité. Il abusait de la crédulité des peuples.

CRÉER. v. a.

CRÉER. v. a. Tirer du néant, donner l' être, faire de rien quelque chose. Dieu a créé le ciel et la terre. Quand Dieu créa le monde. Dieu a créé toutes choses de rien. Dieu créa l' homme à son image.

Il se dit, par extension, en parlant Des choses que les hommes inventent, imaginent, forment. Homère a créé l' épopée. Créer une science, un système. Créer des mots. Se créer des chimères. Se créer des besoins. Il se crée à plaisir des difficultés, des embarras.

Il se dit également en parlant Des choses dont l' établissement, l' organisation, etc., présente certaines difficultés ou coûte quelques efforts. Créer un vaste système d' administration. Créer une législation nouvelle. Créer une marine formidable. Créer une armée. Savoir se créer des ressources.

CRÉER

CRÉER se dit quelquefois Des choses dans le sens de Produire, faire naître, susciter. De nouveaux besoins créent de nouvelles industries. L' ordre de choses que cette révolution venait de créer.

CRÉER

CRÉER signifie encore simplement, Fonder, instituer, élire. Créer une académie, une institution, un établissement. Créer des magistrats. Le roi, par son ordonnance du... a créé tant de pairs. Créer des charges, des emplois. Cette place fut créée pour un tel.

En Hist. nat., Créer un genre, une espèce, etc., Établir un nouveau genre, une nouvelle espèce, etc., pour y ranger des êtres qu' on ne peut rapporter à aucun genre, à aucune espèce connue. Ce genre a été créé par tel naturaliste.

Créer une rente, une pension, La constituer. Créer une rente sur tous ses biens. Créer des rentes sur l' État. Il lui a créé une pension sur le plus clair de son bien. On dit dans un sens analogue, Créer des actions.

Créer une pension sur un bénéfice, se dit proprement Lorsque le pape octroie l' établissement d' une pension sur un bénéfice. On créa une pension sur tel évêché, sur telle abbaye.

CRÉÉ, ÉE. participe

CRÉÉ, ÉE. participe Un être créé. Des offices créés de nouveau. Une rente créée sur tel fonds. Un art nouvellement créé.

CRÉMAILLÈRE. s. f.

CRÉMAILLÈRE. s. f. Ustensile, ordinairement de fer, muni de crans, et recourbé en crochet par le bas, qu' on scelle au fond des cheminées de cuisine, et qui sert à pendre au-dessus du feu les chaudrons, les marmites, etc., dans lesquels on veut faire cuire ou chauffer quelque chose. Petite crémaillère. Grosse crémaillère. Pendre la crémaillère. Baisser, hausser la crémaillère d' un cran, de deux crans. Crémaillère à trois branches.

Prov., Pendre la crémaillère, Faire un repas pour célébrer son établissement en ménage, ou son installation dans un nouveau logement. On dit aussi, Aller pendre la crémaillère chez quelqu' un, en parlant Des personnes invitées à un repas de ce genre.

CRÉMAILLÈRE

CRÉMAILLÈRE se dit aussi, dans les Arts, de Certaines pièces de bois ou de métal, munies de crans, qui servent à supporter, accrocher, arrêter, abaisser, relever, etc. Chaise, fauteuil à crémaillère, Dont on peut abaisser ou relever le dossier au moyen d' une crémaillère.

Il se dit particulièrement, en Horlogerie, de La pièce d' une montre ou pendule à répétition que l' on pousse avec le poussoir ou que l' on tire avec un cordon, lorsqu' on veut qu' elle répète.

CRÉMAILLON. s. m.

CRÉMAILLON. s. m. Petite crémaillère qui s' accroche à une plus grande.

CRÈME. s. f.

CRÈME. s. f. La partie la plus grasse du lait, avec laquelle on fait le beurre. Bonne crème. Crème nouvelle. La première, la petite crème ou crème douce. Fromage de crème. Fromage à la crème. Voilà de la crème qui est aigre. Cette vache est bonne, son lait rend bien de la crème, fait bien de la crème, a bien de la crème. Fouetter de la crème. Crème fouettée. Manger de la crème.

Il se dit également d' Une sorte de mets fait ordinairement de lait et d' oeufs, et qui a la consistance de la crème de lait. Un plat de crème. Crème à la fleur d' orange, à la vanille, au chocolat, aux amandes, etc. Crème frite. Crème brûlée. Il fait fort bien, il entend fort bien les crèmes. Tarte à la crème.

Fig. et fam., Crème fouettée, se dit d' Un discours, d' un écrit dont le style a du brillant, mais où il n' y a point de substance, point de solidité. Ce n' est que de la crème fouettée.

Crème de riz, Espèce de bouillie faite avec la farine de riz.

Crème de chaux, Pellicule de carbonate de chaux qui se forme sur l' eau de chaux, par son contact avec l' air.

Crème de tartre, Tartre de vin purifié: c' est ce que les chimistes nomment Bitartrate de potasse. La crème de tartre est apéritive. Purger avec de la crème de tartre.

CRÈME

CRÈME se dit aussi de Certaines liqueurs fines. Crème des Barbades. Crème de moka, de cacao, etc.

CRÈME

CRÈME se dit, figurément et familièrement, de Ce qu' il y a de meilleur, de plus estimable dans une chose, ou parmi plusieurs choses de même espèce. Il n' y a plus rien à gagner dans cette affaire, dans cette entreprise, un tel en a pris toute la crème, en a eu toute la crème. Il a extrait cet auteur avec soin, il en a pris toute la crème. Cette famille est la crème des honnêtes gens.

CRÉMENT. s. m.

CRÉMENT. s. m. T. de Gram. Augmentation d' une ou de plusieurs syllabes qui survient à un mot, lorsqu' on forme les temps d' un verbe, ou les cas d' un nom, dans les langues qui ont des cas. Le crément tombe toujours sur les syllabes qui précèdent immédiatement la désinence. Dans sermonibus (de sermo), il y a deux créments, mo et ni; dans amabamini (d' amare), il y en a trois ma, ba et mi.

CRÉMER. v. n.

CRÉMER. v. n. Se couvrir de crème. Il ne se dit que Du lait. En été le lait crème plus qu' en hiver. Le lait de cette vache crème bien, ne crème guère.

CRÉMIÈRE. s. f.

CRÉMIÈRE. s. f. Femme qui vend de la crème.

CRÉNAGE. s. m.

CRÉNAGE. s. m. T. de Fondeur en caractères. Action de créner.

CRÉNEAU. s. m.

CRÉNEAU. s. m. Une de ces pièces de maçonnerie qui sont coupées en forme de dents, et séparées l' une de l' autre par intervalles égaux, au haut des anciens murs de ville ou de château. Les créneaux d' une muraille. Étant monté au haut du mur, il s' attacha à un créneau. Il tomba avec le créneau qu' il tenait embrassé. Attacher les échelles aux créneaux. On le pendit aux créneaux. Regarder par les créneaux. Tirer par les créneaux.

CRÉNEAU

CRÉNEAU dans la Théorie militaire, se dit de L' intervalle que les pelotons laissent entre eux dans l' ordre de bataille, et où se placent les chefs de peloton.

CRÉNELAGE. s. m.

CRÉNELAGE. s. m. T. de Monnayeur. Cordon fait sur l' épaisseur d' une pièce de monnaie.

CRÉNELER. v. a.

CRÉNELER. v. a. Faire des créneaux, façonner en forme de créneaux. Créneler une muraille. Créneler une roue de machine.

Créneler une pièce de monnaie, Faire un cordon sur son épaisseur.

CRÉNELÉ, ÉE. participe

CRÉNELÉ, ÉE. participe Il s' emploie dans le Blason. Pal crénelé. Croix crénelée.

Il se dit, en Botanique, Des parties d' une plante dont le bord est découpé en dents arrondies. Les feuilles du lierre terrestre sont crénelées.

CRÉNELURE. s. f.

CRÉNELURE. s. f. Dentelure faite en créneaux, découpure en dents arrondies. Il y a des feuilles de plantes, des dentelles qui sont en crénelure, à crénelure.

Il se dit plus ordinairement, surtout en Botanique, Des dents qui forment cette espèce de découpure. Les feuilles de la bétoine sont bordées de crénelures.

CRÉNER. v. a.

CRÉNER. v. a. T. de Fondeur en caractères. Évider en dessous la partie de l' oeil d' une lettre qui déborde le corps. On crène les lettres longues, afin que la partie excédante puisse se placer sur la lettre voisine.

CRÉNÉ, ÉE. participe

CRÉNÉ, ÉE. participe Lettre crénée.

CRÉOLE. s. des deux genres

CRÉOLE. s. des deux genres Nom qu' on donne à un Européen d' origine qui est né dans les colonies. Un créole. Une créole.

CRÊPE. s. m.

CRÊPE. s. m. Sorte d' étoffe très-claire et ordinairement un peu frisée, qui est faite de laine fine ou de soie crue et gommée. Crêpe blanc. Crêpe rose. Crêpe noir. Le crêpe noir sert principalement pour le deuil. Gros crêpe. Un cordon de crêpe. Une étoffe de crêpe. Un bandeau de crêpe. Un voile de crêpe. Une robe de crêpe. Une ceinture de crêpe. Crêpe funèbre.

Crêpe lisse, Crêpe qui n' est pas frisé, et qui sert ordinairement pour les coiffures de femme.

CRÊPE

CRÊPE se dit absolument Du morceau de crêpe que l' on porte en signe de deuil, et qui se met ordinairement au chapeau. Il porte un crêpe à son chapeau. Les militaires portent le crêpe au bras.

CRÊPE

CRÊPE se dit quelquefois, figurément et poétiquement, pour Ténèbres, obscurité. On ne l' emploie guère qu' en parlant De la nuit, de la mort, etc. Le crêpe lugubre des nuits.

CRÊPE. s. f.

CRÊPE. s. f. Pâte semblable à celle des beignets, et qu' ou fait cuire en l' étendant sur la poêle. Manger des crêpes.

CRÊPER. v. a.

CRÊPER. v. a. Friser en manière de crêpe. Crêper une étoffe. Crêper des cheveux.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ses cheveux commencent à se crêper.

CRÊPÉ, ÉE. participe

CRÊPÉ, ÉE. participe Étoffe crêpée. Crêpe crêpé. Cheveux crêpés. Chevelure crêpée.

CRÉPI. s. m.

CRÉPI. s. m. Enduit qui se fait sur une muraille avec du mortier ou du plâtre. Il faut mettre un crépi sur cette muraille. Il faut donner un crépi à cette muraille. Faire un crépi.

CRÉPIN. s. m.

CRÉPIN. s. m. Il n' est usité que dans ces phrases proverbiales et populaires, Perdre son saint-crépin, porter tout son saint-crépin, Perdre, porter tout ce qu' on a. Cette façon de parler vient de ce que les cordonniers qui courent le pays portent leurs outils dans un sac qu' ils appellent Un saint-crépin.

CRÉPINE. s. f.

CRÉPINE. s. f. Sorte de frange qui est tissue et ouvragée par le haut. Crépine d' argent. Crépine d' or et d' argent. Crépine de soie. Crépine de soie torse. Riche crépine. Grande, petite crépine. La crépine d' un lit. La crépine d' un dais, d' une tapisserie de velours, de damas.

CRÉPIR. v. a.

CRÉPIR. v. a. Enduire une muraille de mortier ou de plâtre. Il faut crépir cette muraille.

Crépir du cuir, Y faire venir le grain; et, Crépir le crin, Le faire bouillir dans l' eau pour le friser.

CRÉPI, IE. participe

CRÉPI, IE. participe Muraille crépie.

CRÉPISSURE. s. f.

CRÉPISSURE. s. f. Le crépi d' une muraille. Cette crépissure était nécessaire pour conserver cette muraille. Il est peu usité; on dit ordinairement, Crépi.

CRÉPITATION. s. f.

CRÉPITATION. s. f. Bruit redoublé d' une flamme qui petille, d' un corps qui brûle en petillant.

Il se dit, en Chirurgie, Du bruit que produisent par leur frottement mutuel les fragments d' un os fracturé.

CRÉPON. s. m.

CRÉPON. s. m. Sorte d' étoffe de laine ou de soie, qui est un peu frisée, et qui ressemble au crêpe, mais qui est beaucoup plus épaisse. Crépon de laine. Crépon de soie.

CRÉPU, UE. adj.

CRÉPU, UE. adj. Crêpé, très-frisé. Il ne se dit guère que Des cheveux. Les nègres ont les cheveux crépus.

En Botan., Feuille crépue, Feuille dont le bord est ondulé et plein de petites rides fort rapprochées.

CRÉPUSCULAIRE. adj. des deux genres

CRÉPUSCULAIRE. adj. des deux genres T. d' Astron. Qui appartient au crépuscule. Lumière crépusculaire.

Cercle crépusculaire, Le cercle de la sphère que l' on suppose passer par le degré où se trouve le soleil quand le crépuscule cesse.

CRÉPUSCULE. s. m.

CRÉPUSCULE. s. m. Il se dit de La lumière qui précède le lever du soleil, et de Celle qui reste après le soleil couché jusqu' à ce que la nuit soit entièrement close. Le crépuscule du matin. Un faible crépuscule commençait à éclairer les objets. Le crépuscule du soir. Il y avait encore un peu de crépuscule.

CRÉQUIER. s. m.

CRÉQUIER. s. m. Prunier sauvage. Il est resté terme de Blason. Le créquier, en blason, ressemble à un chandelier à sept branches.

CRESANE. s. f.

CRESANE. s. f. Sorte de poire fondante et d' un goût délicat. On dit aussi plus exactement, mais plus rarement, Crassane.

CRESCENDO. adv.

CRESCENDO. adv. T. de Musique emprunté de l' italien, qui signifie, En renforçant, en enflant par degrés les sons de la voix ou des instruments. Ce passage doit être exécuté crescendo.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Cette ouverture se termine par un admirable crescendo.

CRESCENDO

CRESCENDO s' emploie quelquefois dans le langage ordinaire, et signifie, En augmentant. Sa mauvaise humeur va crescendo. Dans cette acception, il est familier et ne se dit guère que par plaisanterie.

CRESSON. s. m.

CRESSON. s. m. Genre de plantes crucifères dont l' espèce la plus connue croît dans les eaux vives, et se mange ordinairement en salade, ou avec du rôti. Cresson de ruisseau, de fontaine. Poulet au cresson. Bifteck au cresson. Cresson des prés.

Cresson alénois, Plante crucifère qui a, comme le cresson, une saveur piquante, et qu' on met dans les salades de laitue ou de chicorée, pour en relever le goût.

CRESSON

CRESSON se dit abusivement de Quelques autres plantes qui appartiennent à des genres très-différents. Cresson sauvage. Cresson d' Inde. Cresson doré. Etc.

CRESSONNIÈRE. s. f.

CRESSONNIÈRE. s. f. Lieu baigné d' eau, où croît le cresson. Si vous voulez trouver du cresson, il y a une cressonnière en tel endroit.

CRÉSUS. s. m.

CRÉSUS. s. m. (On fait sentir l' S finale.) Nom d' un roi de Lydie, qui possédait de grandes richesses. On ne le rappelle ici que parce qu' il se dit souvent, dans le langage familier, d' Un homme extrêmement riche. C' est un Crésus.

CRÉTACÉ, ÉE. adj.

CRÉTACÉ, ÉE. adj. T. d' Hist. nat. Qui est ou qui tient de la nature de la craie.

CRÊTE. s. f.

CRÊTE. s. f. Morceau de chair rouge, ordinairement dentelé, qui vient sur la tête des coqs et des poules, et de quelques autres oiseaux. Belle crête. Grosse crête. Double crête. Crête pendante. Ce coq a la crête droite. Il baisse la crête. Un pâté, un potage avec des crêtes de coq.

Il désigne aussi, La huppe que quelques oiseaux ont sur la tête. La crête d' une alouette.

Fig. et fam., Lever la crête, S' enorgueillir, s' en faire accroire. Il commence à lever la crête, et à vouloir faire l' entendu. Il signifie aussi, Se montrer, paraître avec plus de hardiesse.

Fig. et fam., Baisser la crête, Perdre de son orgueil, de sa vigueur, de ses forces.

Fig. et fam., Rabaisser la crête à quelqu' un, lui donner sur la crête, Rabattre l' orgueil de quelqu' un, le mortifier.

En Botan., Crête-de-coq, Plante fort commune dans les prés, dont la fleur est en casque, et dont les graines sont bordées d' une large membrane.

CRÊTE

CRÊTE se dit également de Cette partie relevée qui se trouve sur la tête de quelques reptiles et de quelques poissons.

Crête de morue, Certain endroit du dos de la morue, vers la tête.

CRÊTE

CRÊTE signifie aussi, par analogie, Le haut de la terre qui est relevée sur le bord des fossés, dans les champs. La crête d' un fossé.

Il se dit également de La partie la plus élevée d' une montagne, d' un rocher, d' une grosse vague, etc. Il n' a pu monter jusqu' à la crête du rocher.

CRÊTE

CRÊTE signifie encore, Une pièce de fer élevée en forme de crête sur un casque ou sur quelque autre coiffure semblable. La crête d' un morion, d' un armet, d' un casque.

CRÊTE

CRÊTE en termes d' Architecture, se dit de L' ensemble des tuiles faîtières d' un toit.

CRÊTE

CRÊTE en termes d' Anatomie, se dit de Plusieurs saillies osseuses. La crête de l' ethmoïde. La crête du tibia.

CRÊTÉ, ÉE. adj.

CRÊTÉ, ÉE. adj. Qui a une crête. Un coq bien crêté.

CRÉTIN. s. m.

CRÉTIN. s. m. T. de Médec. Celui qui est affecté de crétinisme. La plupart des crétins sont sourds et muets. Les crétins des Alpes.

Fam. et fig., C' est un crétin, se dit D' un homme stupide.

CRÉTINISME. s. m.

CRÉTINISME. s. m. T. de Médec. Maladie qui règne dans les gorges de quelques montagnes, surtout parmi les goîtreux, et qui est caractérisée par une sorte d' abrutissement, joint à une conformation vicieuse de certains organes.

CRETONNE. s. f.

CRETONNE. s. f. Sorte de toile blanche très-forte. Des chemises de cretonne.

CRETONS. s. m. pl.

CRETONS. s. m. pl. Résidu de la fonte du suif et de la graisse des animaux, dont on fait ordinairement des pains qui servent à nourrir les chiens de basse-cour et les chiens de chasse. Pain de cretons.

CREUSEMENT. s. m.

CREUSEMENT. s. m. Action de creuser. Il est peu usité.

CREUSER. v. a.

CREUSER. v. a. Faire un creux, caver, rendre creux. Creuser la terre. Creuser une pierre. L' eau creuse la pierre. Creuser un tronc d' arbre. Creuser les fondements d' une maison. Creuser un puits, une fosse. Creuser une carrière, etc.

Fig., Creuser sa fosse, creuser son tombeau, Altérer sa santé par des excès, se rendre soi-même la cause de sa mort.

Fig. et fam., Se creuser le cerveau, Se donner beaucoup de peine, de fatigue pour approfondir une matière, pour découvrir ou inventer quelque chose. Il s' est creusé le cerveau à chercher la pierre philosophale, la quadrature du cercle. J' ai beau me creuser le cerveau, je ne trouve aucun expédient.

CREUSER

CREUSER signifie figurément, Approfondir quelque chose, y pénétrer bien avant. Creuser un sujet, une question.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, Devenir creux. Ce vieil arbre commence à se creuser.

CREUSER

CREUSER s' emploie aussi absolument et sans régime, tant au propre qu' au figuré. Creuser en terre. Creuser sous terre. Creuser dix pieds en terre. Creuser bien avant. Creuser jusque sous les fondements. On trouva un trésor en creusant. On trouva de l' eau à force de creuser. Personne n' avait encore creusé si avant dans cette science. Il a creusé jusqu' au fond de cette affaire.

CREUSÉ, ÉE. participe

CREUSÉ, ÉE. participe

CREUSET. s. m.

CREUSET. s. m. Vaisseau de terre ou de métal, qui sert à faire fondre certaines substances, et principalement les métaux. Creuset de terre, d' argent, de platine. Éprouver, épurer l' or et l' argent dans le creuset. Passer par le creuset.

Il se dit figurément en parlant Des choses morales qu' on soumet à un examen, qui subissent quelque épreuve. Éprouver une pensée au creuset de la raison. Cette pensée s' évapore au creuset du bon sens. Sa vertu a été mise au creuset.

CREUX, EUSE. adj.

CREUX, EUSE. adj. Qui a une cavité intérieure. Ce bâton est creux. Cette statue, cette colonne est creuse. Ce pilier n' est pas massif, il est creux en dedans. Dent creuse.

Fam., Avoir le ventre creux, le ventre bien creux, Avoir besoin de manger.

Prov. et fig., Il n' y en a pas pour sa dent creuse, se dit en parlant D' un repas où il n' y a pas suffisamment à manger pour quelqu' un. On le dit aussi, dans une acception plus figurée, en parlant D' un gain qui ne suffit pas à l' avidité de quelqu' un.

En termes de Chasse, Trouver buisson creux, Ne plus trouver dans l' enceinte la bête qu' on avait détournée.

Prov. et fig., Trouver buisson creux, Ne pas trouver la personne ou la chose qu' on était allé chercher.

Fig. et fam., Viande creuse, Mets qui ne nourrit point, qui n' est point solide. Les écrevisses sont viande creuse pour un homme de bon appétit. Il se dit aussi Des divertissements qu' on propose à une personne qui a besoin de manger. La musique est une viande bien creuse pour un homme affamé. Il se dit encore Des choses futiles, et principalement Des ouvrages d' esprit où l' on ne peut puiser une instruction solide. La plupart des romans sont une viande bien creuse pour l' esprit.

Fig. et fam., Se repaître de viandes creuses, Se remplir l' esprit d' idées chimériques, d' espérances mal fondées.

Sonner creux, se dit Des corps dont le son, lorsqu' on les frappe, indique qu' ils sont creux et vides. Cette statue sonne creux. Ce tonneau sonne bien creux. Dans ces phrases, Creux est pris adverbialement.

CREUX

CREUX signifie quelquefois, Cavé, concave. Avoir les joues creuses.

Des yeux creux, Des yeux très-enfoncés dans la tête. Il a les yeux creux.

CREUX

CREUX signifie aussi, Profond. Cette assiette n' est pas assez creuse. Un fossé très-creux, creux de deux pieds, de trois pieds. La rivière est fort creuse en cet endroit. Elle n' est pas creuse à deux pas de là. Un antre creux. Chemin creux.

Il signifie encore figurément, Visionnaire, chimérique. Esprit creux. Idée creuse. Imagination creuse. Cette vision, cette pensée est bien creuse.

Fam., C' est une tête creuse, se dit D' une personne qui a peu d' idées ou peu de bon sens. On dit de même, Cerveau creux, cervelle creuse.

Songer creux, ne faire que songer creux, Rêver profondément à des choses vaines, chimériques.

Songe-creux. Voyez cette expression, à son rang alphabétique, dans la lettre S.

CREUX. s. m.

CREUX. s. m. Cavité. Faire un creux. Cacher quelque chose dans un creux. Tomber dans un creux. Le creux d' un arbre. Le creux d' un rocher.

Le creux de la main, La cavité qui se fait dans la paume de la main, quand on la plie un peu. Le creux de l' estomac, Cette cavité extérieure qui est entre l' estomac et la poitrine. On dit de même, Le creux de l' aisselle, le creux de la nuque.

Pop., Avoir du creux, un bon creux, un beau creux, se dit D' un homme qui chante la basse, dont la voix peut descendre fort bas. On dit de même: C' est un beau creux. Quel creux!

CREUX

CREUX se dit aussi, dans les Arts, d' Un moule dont on se sert pour mouler, ou pour imprimer quelque figure de relief. Un creux de plâtre. Un creux d' acier. Graver en creux.

CREVASSE. s. f.

CREVASSE. s. f. Fente qui se fait à une chose qui s' entr' ouvre ou qui se crève. Il y avait une crevasse à la muraille. La grande sécheresse fait des crevasses à la terre. Avoir des crevasses aux pieds, aux mains. Il n' est guère usité que dans ces sortes de phrases.

CREVASSER. v. a.

CREVASSER. v. a. Faire des crevasses. Le froid lui a crevassé les mains. La trop grande sécheresse fait crevasser la terre.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette muraille commence à se crevasser. La terre se crevasse.

CREVASSÉ, ÉE. participe

CREVASSÉ, ÉE. participe

CRÈVE-COEUR. s. m.

CRÈVE-COEUR. s. m. Grand déplaisir, grande douleur mêlée de dépit. Quel crève-coeur! C' est un grand crève-coeur de voir... Il est familier.

CREVER. v. a.

CREVER. v. a. Faire éclater, rompre, faire rompre avec un effort violent. Le débordement des eaux a crevé la digue. La pesanteur de la terre creva la muraille. La charge de poudre est trop forte, elle crèvera ce canon. Crever un sac à force de le remplir. Crever une botte, un soulier, un bas, en se chaussant. Un gros poisson creva les filets. Crever le fiel d' un poisson en l' éventrant. Un coup qu' il reçut creva l' abcès qu' on devait lui percer le lendemain. Crever les yeux à quelqu' un. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel: Une bulle de savon qui voltige et se crève.

Crever un cheval, Le fatiguer si fort qu' il en meure, ou qu' il en reste fourbu.

Fig. et fam., Se crever de travail, de fatigue, Travailler avec excès.

Fig. et fam., Crever les yeux, se dit Des choses qu' on a sous les yeux, et que cependant on ne voit pas. Vous cherchez votre gant, le voilà, il vous crève les yeux. Il se dit aussi au sens moral. Cela est d' une vérité évidente, cela crève les yeux.

Fig., Crever le coeur, Causer une grande compassion, mêlée quelquefois d' horreur. Ce spectacle me creva le coeur. Cela crève le coeur. J' étais en colère contre lui, mais il me creva le coeur par les excuses qu' il me fit.

CREVER

CREVER signifie aussi, figurément et familièrement, Soûler, faire boire et manger avec excès. Il les creva de bonne chère. Je ne saurais plus manger, voulez-vous me crever?

Il se dit de même avec le pronom personnel. Se crever de boire et de manger, ou absolument, Se crever.

CREVER

CREVER est aussi verbe neutre, et signifie, S' ouvrir, se rompre par un effort violent. Le canon creva dès le second coup. La bombe creva en l' air. La grenade lui a crevé dans les mains. Son fusil lui creva à la chasse. Ce sac crèvera, si vous l' emplissez tant. Le nuage est près de crever. L' orage crèvera bientôt. Ce tuyau est trop faible, il est à craindre qu' il ne crève. L' abcès, la tumeur n' est pas encore près de crever.

Fam. et par exagérat., Crever d' embonpoint, de graisse, Être excessivement gras.

Fig. et fam., Crever dans sa peau, Être gras à pleine peau, à ne plus tenir dans ses habits. Il signifie aussi, Éprouver quelque grand dépit qu' on s' efforce de renfermer en soi-même.

Fig. et fam., Crever de biens, Regorger de biens.

Fig. et fam., Crever de faim, de soif, Avoir une grande faim, une grande soif.

Fig. et fam., Crever de chaud, Avoir excessivement chaud. Crever de rire, Rire avec excès.

Fig. et fam., Crever d' orgueil, de dépit, de rage, d' envie, etc., Être rempli d' orgueil, de dépit, etc.

CREVER, neutre

CREVER, neutre signifie quelquefois, Mourir. En ce sens, il ne se dit guère que Des animaux. Ce chien avala du poison, et il en creva. C' est une médecine à faire crever un cheval. Pop., Dussé-je en crever, je ferai ce que j' ai résolu.

CREVÉ, ÉE. participe

CREVÉ, ÉE. participe Subst., pop. et par mépris, Un gros crevé, une grosse crevée, Un gros homme, une grosse femme. Manger, ronfler, rire, etc., comme un crevé, Manger, ronfler, rire beaucoup.

CREVÉ

CREVÉ se dit aussi substantivement, en termes de Tailleur et de Couturière, de Certaines ouvertures pratiquées aux manches des robes de femme ou des habits à l' espagnole.

CREVETTE. s. f.

CREVETTE. s. f. Petite écrevisse de mer, qu' on nomme dans quelques endroits Salicoque, et dans d' autres Chevrette.

CRI. s. m.

CRI. s. m. Voix haute et poussée avec effort. Grand cri. Horrible, épouvantable cri. Cri aigre. Un cri aigu et perçant. Un cri douloureux. Un cri de douleur. Jeter un cri. Faire un cri. Pousser un grand cri. J' entends un cri. Il fit un cri en mourant. Les cris, les lamentations des femmes. Il jetait les hauts cris. Il fit un cri que nous entendîmes de très-loin. Cri de joie, d' allégresse. Cri d' horreur.

Il se dit quelquefois au singulier Des cris poussés par plusieurs personnes à la fois. Un cri s' éleva dans l' assemblée. Un cri général se fit entendre.

Fig. et fam., Jeter, pousser les hauts cris, Se récrier, se plaindre hautement. Cette innovation fit jeter les hauts cris.

CRI

CRI se dit aussi de La voix ordinaire des animaux, et particulièrement des quadrupèdes et des oiseaux. Le cri d' un animal. Son cri ordinaire est un rugissement prolongé. Le cri de la corneille annonce de la pluie. La chouette a un vilain cri, un triste cri. Imiter le cri d' un oiseau.

Il se dit quelquefois, par analogie, Du bruit aigre que certaines choses font entendre. Le cri de la scie. On appelle Cri de l' étain, Le petit craquement que ce métal fait entendre lorsqu' on le plie.

En termes de Chasse, Chasser à cor et à cri, Chasser à grand bruit, avec le cor et les chiens. Il a droit de chasser à cor et à cri dans cette forêt.

Fig. et fam., Demander quelqu' un à cor et à cri, Le chercher en demandant partout de ses nouvelles. On dit aussi, Demander une chose à cor et à cri, La demander, l' exiger d' une manière pressante.

CRI

CRI signifie aussi, Proclamation de la part du magistrat, pour défendre ou ordonner quelque chose. Cri pour ordonner ou empêcher le cours d' une monnaie. Un cri public. Il est défendu par cri public...

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des marchands et ouvriers ambulants qui annoncent à haute voix leur genre de commerce ou d' industrie, le prix de ce qu' ils vendent, etc. Les cris de Paris. Cette marchande a un cri que l' on entend de loin. Le cri d' un ramoneur.

Il se dit également de Certaines phrases brèves que l' on prononce à très-haute voix, pour donner quelque avertissement, pour exprimer quelque émotion vive, etc. Un cri d' alarme se fit entendre. Dans ce danger pressant, il poussa un cri de détresse. Le cri de Sauve qui peut. Le cri de Vive le roi. J' entendais les cris, Au meurtre! à l' assassin! Des cris séditieux.

Cri de guerre, cri d' armes, ou simplement, Cri, se dit de Certains mots qu' une nation, une ville, une maison illustre portait écrits sur ses drapeaux, sur les cottes d' armes, et que les gens de guerre, marchant sous ses bannières, avaient coutume de crier en allant aux combats. Le cri des Français était, Montjoie Saint-Denis; le cri de la maison de Bourbon, Notre-Dame. Le cri de guerre se place encore aujourd' hui au-dessus des armoiries, etc.

CRI

CRI se prend figurément pour Les plaintes et les gémissements des personnes qui sont dans l' oppression, dans l' affliction, etc. Dieu entend les cris des veuves et des orphelins. Les cris de l' opprimé. Fermer l' oreille au cri de la misère. Le cri de la douleur publique.

CRI

CRI se dit aussi, figurément, de Toute opinion manifestée hautement; et alors il s' emploie surtout en parlant De plusieurs personnes qui s' accordent à blâmer, à désapprouver quelqu' un ou quelque chose. Il n' y a qu' un cri contre lui. Il n' y a qu' un cri sur telle personne, sur telle chose. Un cri général s' éleva contre lui. Les cris d' une cabale impuissante.

Le cri public, L' opinion publique, favorable ou contraire. Apaiser le cri public. Le sage respecte le cri public.

Fam., N' avoir qu' un cri après quelqu' un, se dit De plusieurs personnes qui en désirent, qui en attendent une autre avec impatience.

CRI

CRI se dit encore, figurément, Des mouvements intérieurs qui nous portent à faire une chose, ou qui nous en détournent. Le cri du coeur. Étouffer le cri de la conscience. Le cri de l' amour maternel. Le cri de la nature. Le cri du sang.

CRIAILLER. v. n.

CRIAILLER. v. n. Crier, gronder, se plaindre souvent et pour des objets de peu d' importance. Il ne fait que criailler. Cette femme criaille toujours, elle criaille sans cesse après ses domestiques. Si vous ne le contentez, il sera toujours à votre porte à criailler. Il est familier.

CRIAILLERIE. s. f.

CRIAILLERIE. s. f. Action de criailler. Que cette criaillerie est fatigante! Je suis las de toutes vos criailleries. Il est familier.

CRIAILLEUR, EUSE. s.

CRIAILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui criaille, qui a l' habitude de criailler. Grand criailleur. C' est un criailleur, une criailleuse. Il est familier.

CRIANT, ANTE. adj.

CRIANT, ANTE. adj. Qui excite à se plaindre hautement, à crier. Une injustice criante. Cela est criant.

CRIARD, ARDE. adj.

CRIARD, ARDE. adj. Qui crie souvent. Un enfant criard. Cette petite fille est bien criarde. Il est familier.

Oiseaux criards, Ceux qui crient souvent et d' une manière désagréable. Les oiseaux niais sont criards. Le geai et la corneille sont des oiseaux criards.

Voix criarde, Voix aigre, dont le son blesse l' oreille. On dit aussi, Un instrument criard.

CRIARD

CRIARD signifie aussi, Qui se plaint, qui gronde souvent pour des sujets de peu d' importance, ou même sans sujet. Il est criard de son naturel. Cette femme est bien criarde, est d' une humeur criarde. Il est familier.

Fig. et fam., Dettes criardes, Petites sommes qu' on doit à des ouvriers, à des marchands, et dont ils sollicitent le payement avec importunité. Je me suis débarrassé des dettes criardes.

CRIARD

CRIARD s' emploie également comme substantif. C' est un grand criard. Vous êtes une criarde.

CRIBLE. s. m.

CRIBLE. s. m. Instrument fait pour l' ordinaire d' une peau attachée au dedans d' un cercle, et percée de plusieurs petits trous: il sert principalement à séparer le bon grain d' avec le mauvais, et d' avec les ordures. Grand crible. Petit crible. Les fondeurs de plomb à tirer font usage d' un crible. Monder, nettoyer des drogues avec un crible.

Prov., Percé comme un crible, se dit De ce qui est percé en beaucoup d' endroits.

CRIBLER. v. a.

CRIBLER. v. a. Nettoyer avec le crible, passer par le crible. Cribler du blé.

Il signifie aussi, par analogie, Percer en beaucoup d' endroits. Cribler quelqu' un de coups de stylet. Les balles ont criblé ce mur, la façade de cette maison.

CRIBLÉ, ÉE. participe

CRIBLÉ, ÉE. participe Du grain bien criblé. Les flancs du vaisseau étaient criblés de coups de canon.

Être criblé de blessures, de petite vérole, etc., Être couvert de blessures, de marques de petite vérole, etc.

Fig., Être criblé de dettes, criblé de ridicules, En avoir beaucoup.

CRIBLEUR, EUSE. s.

CRIBLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui crible.

CRIBLURE. s. f.

CRIBLURE. s. f. Le mauvais grain et les ordures qui sont séparées du bon grain par le crible. On donne les criblures aux volailles.

CRIBRATION. s. f.

CRIBRATION. s. f. T. de Chimie. Séparation qui se fait des parties les plus déliées des médicaments, tant secs qu' humides ou oléagineux, d' avec celles qui sont les plus grossières.

CRIC. s. m.

CRIC. s. m. (On ne prononce point le C final.) Sorte de machine à crémaillère et à roue de fer avec manivelle, propre à lever de terre quelque fardeau, et qui sert ordinairement à soulever le train d' une voiture, un bloc de pierre, etc.

CRIC CRAC

CRIC CRAC (On fait sentir le C à la fin de chaque syllabe.) Onomatopée dont on se sert, dans le langage familier, pour exprimer Le bruit que fait une chose en se cassant ou en se déchirant.

CRID. s. m.

CRID. s. m. Poignard des Malais, dont la lame est en zigzag. On dit aussi, mais abusivement, Cric.

CRIÉE. s. f.

CRIÉE. s. f. T. de Pratique. Proclamation pour annoncer la vente des biens en justice. Il ne se dit plus aujourd' hui qu' en parlant D' un navire saisi. Mettre une terre, une maison en criée. Il s' opposa aux criées. Le code de procédure civile a substitué les affiches aux criées proprement dites. La vente d' un navire saisi doit être précédée de trois criées et publications. La première, la seconde criée.

Il se dit plus ordinairement Des proclamations par lesquelles on annonce le montant des enchères sur un objet dont la vente ou l' adjudication se fait publiquement. Les ventes à la criée qui se font à la halle. Audience des criées.

CRIER. v. n.

CRIER. v. n. Jeter un ou plusieurs cris. Ne faites pas crier cet enfant. Laissez-le crier. Il crie de toute sa force. Il criait si fort, que... Un chien qui crie parce qu' on le bat. On entendait crier les hiboux.

Fam., Crier comme un perdu, comme un fou, comme un enragé, comme un beau diable; crier à pleine tête, à tue-tête, du haut de sa tête, Jeter de grands cris, crier de toute sa force. On dit dans le même sens, Il crie comme si on l' écorchait; et proverbialement, Crier comme un aveugle qui a perdu son bâton. On dit quelquefois, Crier les hauts cris; et, dans cette phrase, Crier est actif.

Fig. et fam., Tuer, plumer la poule sans la faire crier, Faire des exactions si adroitement, qu' il n' y ait point de plaintes.

Prov. et fig., Il ressemble aux anguilles de Melun, il crie avant qu' on l' écorche, Il a peur sans sujet; ou Il se plaint avant de sentir le mal.

CRIER

CRIER se dit quelquefois par dénigrement D' une personne qui force trop sa voix en chantant. Cette femme ne chante pas, elle crie. On dit activement, dans le même sens, Crier un air, etc.

CRIER

CRIER se dit figurément D' une chose dure, qui produit un bruit aigre, en se frottant rudement contre d' autres, ou en se cassant. Cette porte crie. L' essieu de cette charrette crie. Les roues crient. L' arbre cria et se rompit.

Pop., Ses boyaux lui crient, Il se fait du bruit dans ses entrailles.

CRIER

CRIER signifie encore, Élever très-haut la voix dans la conversation, dans une discussion, etc. Il est tellement sourd, qu' il faut crier pour se faire entendre de lui. Il crie comme un sourd. Il ne saurait discuter sans crier. Pensez-vous l' emporter sur moi à force de crier? C' est à qui criera le plus haut, le plus fort.

Il signifie quelquefois, Gronder, réprimander quelqu' un en élevant la voix. Il fera crier sa femme. Laissez-la crier. Elle a bien crié après lui. Il ne fait que crier.

Il signifie aussi, Se plaindre hautement, avec aigreur. Le peuple crie. Tout le monde crie de cela, contre cela, crie contre un tel. Vous ferez crier toute la province. Faire crier ses créanciers. Criez, faites grand bruit.

Il signifie surtout, Blâmer publiquement. Les prédicateurs crient contre le vice. Il crie partout contre moi. Faire crier après soi.

CRIER

CRIER signifie également, Prononcer un ou plusieurs mots d' un ton de voix très-élevé, avec le même effort que si l' on poussait un cri. Dans ce sens, et dans la plupart des acceptions qui suivent, il est très-souvent employé comme verbe actif. J' ai beau lui crier de se détourner, il ne m' entend pas. Crier aux armes. Crier tue, tue. Crier à l' aide, au secours, à la garde. Crier au meurtre, au voleur, au feu. Crier gare. Crier miséricorde. Crier merci. Crier haro sur quelqu' un: voyez HARO.

Fig., Crier à l' injustice, à l' oppression, etc., Se plaindre hautement d' une injustice, d' un acte d' oppression, etc. On dit aussi, Crier au scandale, à l' exagération, etc., Accuser hautement quelqu' un ou quelque chose de scandale, d' exagération, etc.

Fig. et fam., Crier famine, Se plaindre hautement de la disette où l' on se trouve, ou que l' on craint. On dit de même, Crier misère. Il est toujours à crier misère.

Prov. et fig., Crier famine sur un tas de blé, Se plaindre comme si l' on manquait de tout, quoiqu' on soit dans l' abondance.

Fig., Crier vengeance, se dit Des choses qui excitent à se venger, ou dont on doit tirer vengeance. Cette injustice crie vengeance. Le sang du juste crie vengeance, ou simplement, crie.

CRIER

CRIER signifie particulièrement, Faire un certain cri, soit pour rallier des combattants, soit pour témoigner de l' allégresse. Les Français criaient Montjoie. On criait par toutes les rues, Vive le roi. On cria Vivat. Crier, Le roi boit. Autrefois, dans les réjouissances publiques, on criait Noël.

Prov., fig. et pop., On a tant crié Noël, qu' à la fin il est venu, se dit en parlant D' une chose qui arrive après qu' on l' a fort désirée, et qu' on en a souvent parlé.

CRIER

CRIER signifie aussi, figurément, Dire une chose hautement, ou La répéter avec importunité. Il ira crier cela partout. Il ne cesse de crier que tout est perdu. Il crie aux oreilles de tout le monde qu' on lui a fait une injustice. Ils m' ont trompé, je le crierai sur les toits. Dans ce sens, il est familier.

Il signifie encore, Avertir souvent quelqu' un d' une chose, la lui conseiller fortement. Il y a longtemps que je lui crie d' être sage, de prendre garde à lui. Je n' ai cessé de lui crier de changer de conduite. La conscience nous crie, une voix intérieure nous crie qu' une telle action ne saurait être juste.

CRIER

CRIER signifie en outre, Proclamer, annoncer une chose au nom de l' autorité. On a crié à son de trompe que chacun eût à rendre ses armes. Il fut crié de par le roi que...

Crier à son de trompe, crier à ban, crier à trois briefs jours. Ces phrases se disaient autrefois Quand on citait des criminels à comparaître devant les juges dans un temps marqué.

Faire crier un objet perdu, Faire publier qu' on a perdu un objet, afin que les personnes qui l' auraient trouvé sachent à qui il appartient.

Crier une marchandise, Annoncer le prix auquel elle se vend. On a crié du vin à quinze sous.

Crier des meubles, etc., Les mettre à l' en chère, inviter à les enchérir. L' huissier a déjà crié ces meubles.

CRIER

CRIER se dit aussi De ceux qui courent habituellement les rues pour vendre ou acheter certaines choses. Crier de la salade. Crier des pommes. Crier de vieux chapeaux, de vieux habits. Crier à l' eau. On dit aussi, Crier un bulletin, une ordonnance, un arrêt, etc.

CRIÉ, ÉE. participe

CRIÉ, ÉE. participe

CRIERIE. s. f.

CRIERIE. s. f. Le bruit qu' on fait en criant, soit que l' on conteste, ou que l' on réprimande, soit que l' on se plaigne à haute voix. Crierie importune. Faites cesser cette crierie. Que gagnez-vous avec toutes vos crieries? Il est familier.

CRIEUR, EUSE. s.

CRIEUR, EUSE. s. Celui, celle qui crie, qui fait du bruit. Quel crieur est-ce là? Faites taire ce crieur, cette crieuse. C' est un crieur perpétuel. Une crieuse insupportable.

CRIEUR

CRIEUR signifie aussi, Celui qui proclame, qui annonce quelque chose. Un crieur public. Les crieurs de la bourse. Un crieur de vin.

Juré-crieur, ou simplement, Crieur, s' est dit autrefois de Certains officiers publics chargés d' aller par la ville faire des annonces au nom des particuliers, d' inviter aux funérailles, et de fournir la tenture pour les cérémonies funèbres, etc.

Juré-crieur, s' est dit aussi de Certains officiers qui publiaient les édits, etc., au son des trompettes.

CRIEUR

CRIEUR se dit quelquefois Des gens qui courent habituellement les rues en annonçant ce qu' ils vendent ou ce qu' ils achètent. Un crieur de vinaigre. Une crieuse de vieux chapeaux. Un crieur de bulletins.

CRIME. s. m.

CRIME. s. m. Mauvaise action que les lois punissent ou doivent punir. Crime capital. Grand crime. Crime atroce, affreux, détestable, monstrueux, énorme. Crime inouï, noir, irrémissible. Crime de lèse-majesté. Crime d' État. Crime de haute trahison. Crime de meurtre. Crime de péculat, d' adultère, de viol. Crime de faux. Crime de fausse monnaie; etc. Crime contre la sûreté de l' État. Crime contre les personnes, contre les propriétés. Commettre, faire un crime. Se rendre coupable d' un crime, complice d' un crime. Il est l' auteur de ce crime. Le crime est avéré. Être prévenu d' un crime. Porter la peine de son crime. Punir un crime. La peine, la punition d' un crime. Accuser d' un crime. Convaincre d' un crime. Supposer un crime. Imputer un crime à quelqu' un. Imputer à crime. Se purger d' un crime. Il fut condamné pour crime de... pour ses crimes. Il est diffamé par ses crimes. C' est un homme souillé de crimes, noirci de crimes, tout couvert de crimes, chargé de crimes. Atteint et convaincu du crime de... Ce crime demeurera-t-il impuni? Abolir un crime. L' abolition d' un crime. Ce crime fut éteint et aboli par les lettres du prince, par prescription. Ce crime a été couvert par l' amnistie. Il fut absous de ce crime. Pardonner un crime.

Il se dit, dans un sens plus général, de Toute infraction grave aux lois de la religion ou de la morale. C' est un crime devant Dieu que de... Notre-Seigneur JESUS-CHRIST a porté la peine de nos crimes. Ce pécheur fait pénitence de ses crimes. Calomnier ses amis est un véritable crime. L' ingratitude est un crime. Vous ne pouvez sans crime oublier ce qu' il a fait pour vous.

CRIME

CRIME se dit quelquefois, par exagération, Des fautes légères, des actions que l' on blâme. C' est un crime que d' avoir laissé perdre ces manuscrits, que d' avoir abattu de si beaux arbres.

Faire un crime à quelqu' un de quelque chose, Considérer une faute légère comme un crime, l' exagérer par injustice, par haine, etc. Il signifie aussi, Blâmer en quelqu' un ce qui devrait au contraire lui attirer des éloges. On lui faisait un crime de ses exploits, de ses vertus. On dit de même, Imputer à crime.

Fam., Ce n' est pas un grand crime, se dit Pour excuser ou diminuer quelque faute. On dit dans le même sens: Est-ce un si grand crime? Est-ce donc un crime? Etc.

Tout son crime est de... se dit en parlant D' une personne à qui une faute légère, une action indifférente ou même louable, attire le même traitement, les mêmes malheurs que si elle eût commis une action condamnable. Tout son crime est d' avoir trop aimé. On dit de même, Voilà tout son crime, tout mon crime, etc.

CRIME

CRIME se dit absolument, et au singulier, en parlant Des dispositions vicieuses qui portent à commettre des crimes, ou De l' habitude même de commettre des crimes. Être porté au crime. Avoir du penchant pour le crime. L' habitude du crime. Encourager, pousser quelqu' un au crime. C' est un homme endurci dans le crime, vieilli dans le crime. Vivre dans le crime. Passer par tous les degrés du crime.

Il se dit quelquefois, surtout dans le style soutenu, Des personnes criminelles. Châtier le crime. Désarmer le crime. Le crime allait tête levée.

CRIMINALISER. v. a.

CRIMINALISER. v. a. T. de Jurispr. ancienne. Porter, renvoyer une affaire d' un tribunal civil à un tribunal criminel, faire d' un procès civil un procès criminel. Criminaliser une affaire.

CRIMINALISÉ, ÉE. participe

CRIMINALISÉ, ÉE. participe

CRIMINALISTE. s. m.

CRIMINALISTE. s. m. Auteur qui écrit sur les matières criminelles. Un savant criminaliste.

Il se dit également d' Un homme qui est très-instruit en jurisprudence criminelle. C' est un bon criminaliste.

CRIMINALITÉ. s. f.

CRIMINALITÉ. s. f. T. de Jurispr. criminelle. Qualité de ce qui est criminel.

CRIMINEL, ELLE. adj.

CRIMINEL, ELLE. adj. Coupable de quelque crime, qui a commis un crime, des crimes. Homme criminel. Femme criminelle. Il est criminel. Il est fort criminel. Il serait criminel devant Dieu et devant les hommes. Être criminel de lèse-majesté. Ce serait être criminel d' État. Tous ceux qui sont accusés ne sont pas criminels. Se rendre criminel.

Il signifie quelquefois, Condamnable, illicite. Dessein criminel. Action, pensée criminelle. Vie criminelle. Désirs criminels. Attachement criminel. Passion criminelle.

Il se dit figurément, tant au sens physique qu' au sens moral, De ce qui appartient à une personne criminelle, et de ce qui conçoit des pensées criminelles. Une main criminelle. Des regards criminels. Un coeur criminel. Une âme criminelle.

CRIMINEL

CRIMINEL se dit aussi De la législation qui concerne les crimes, et de tout ce qui regarde la procédure qu' on fait contre les personnes accusées de crime. Code criminel. Législation criminelle. Juge criminel. Tribunal criminel. Matière criminelle. Affaire criminelle. Procédure criminelle. Procès criminel. Intenter une action criminelle. Code d' instruction criminelle.

CRIMINEL

CRIMINEL se dit substantivement d' Une personne convaincue de crime, et quelquefois, abusivement, d' Un simple accusé ou prévenu. Un grand criminel. Un criminel d' État. Illustre criminel. Condamner, punir, exécuter un criminel. La prison, les cachots où l' on met les criminels. Interroger un criminel. Juger un criminel. Paraître en criminel devant quelqu' un.

Il est aussi quelquefois substantif, en parlant De matière criminelle ou de procédure criminelle. Le grand, le petit criminel. Poursuivre quelqu' un au criminel. Procéder au criminel.

Prov. et fig., Prendre quelque chose au criminel, S' en tenir offense. Aller d' abord au criminel, Juger malignement de quelque chose sur la moindre apparence. Ces manières de parler ont vieilli.

CRIMINELLEMENT. adv.

CRIMINELLEMENT. adv. D' une manière criminelle. Agir criminellement.

Poursuivre une affaire' criminellement, poursuivre quelqu' un criminellement, Les poursuivre au criminel. On dit aussi, Juger criminellement.

Expliquer criminellement quelque chose, en juger criminellement, L' expliquer, l' interpréter en mauvaise part.

CRIN. s. m.

CRIN. s. m. Poil long et rude qui vient au cou et à la queue des chevaux et de quelques autres animaux. Crin long, noir, blanc. Le crin du cou du cheval. Le crin de la queue. Tresser le crin, faire le crin, peigner le crin d' un cheval. Ce cheval a le crin beau, les crins pendants. Se tenir, s' attacher aux crins d' un cheval. Les crins d' un lion. Faire bouillir du crin pour l' employer. Sommier de crin. Matelas de crin. Garnir un matelas de crin. Cordon de crin. Bouton de crin. Sacs de crin.

Cheval à tous crins, Cheval qui a tous ses crins.

Pop., Prendre au crin ou aux crins, Prendre quelqu' un aux cheveux; et, Se prendre au crin ou aux crins, Se prendre l' un l' autre aux cheveux. Je vis l' heure qu' ils s' allaient prendre au crin. Ils se sont pris aux crins, et se sont longtemps battus.

CRINCRIN. s. m.

CRINCRIN. s. m. Onomatopée qui se dit quelquefois d' Un mauvais violon. Nous n' avions pour danser qu' un crincrin. Il est très-familier.

CRINIER. s. m.

CRINIER. s. m. Artisan qui accommode le crin, qui le prépare pour être employé.

CRINIÈRE. s. f.

CRINIÈRE. s. f. Tout le crin qui est sur le cou d' un cheval ou d' un lion. La crinière d' un cheval, d' un lion. Le lion rugissait et secouait sa crinière. Il avait la crinière toute hérissée. Longue, épaisse crinière.

La crinière d' un casque, La touffe de crin tombante qui garnit le cimier d' un casque de dragon, de cuirassier, etc., et qui flotte par derrière.

CRINIÈRE

CRINIÈRE se dit figurément d' Une vilaine chevelure, d' une vilaine perruque. Grande crinière. Vilaine crinière.

CRIQUE. s. f.

CRIQUE. s. f. Petite baie, partie du rivage qui forme dans les terres un enfoncement où de petits bâtiments peuvent se mettre à l' abri.

CRIQUET. s. m.

CRIQUET. s. m. Il se dit, en Entomologie, d' Un genre de sauterelles qui, outre la faculté de sauter, ont celle de voler longtemps, et qui vont par troupes nombreuses. Les criquets dévastent souvent les pays qu' ils traversent.

Il se dit, figurément et par dénigrement, d' Un petit cheval faible et de vil prix. Un petit criquet. Il était monté sur un criquet. Ce n' est qu' un criquet.

Il se dit aussi, quelquefois, d' Un homme petit et maigre. C' est un criquet.

CRISE. s. f.

CRISE. s. f. Effort de la nature, dans les maladies, qui produit un changement subit et marqué en bien ou en mal. Bonne crise. Mauvaise crise. Crise favorable, salutaire. Crise complète. Crise incomplète. Jour de crise. Attendre la crise. Cette crise l' a sauvé.

Il signifie aussi, figurément, Le moment périlleux ou décisif d' une affaire. Voilà le moment de la crise. Nous approchons de la crise. Une crise se prépare. Les affaires sont dans un état de crise. Dans la crise actuelle.

CRISPATION. s. f.

CRISPATION. s. f. Resserrement par lequel certaines choses se contractent et se rident, ou se replient sur elles-mêmes, par l' approche du feu, ou par quelque autre cause.

Il se dit, en Médecine, d' Un mouvement à peu près pareil qui arrive dans les entrailles, dans les nerfs, etc. Crispation de nerfs. Cela lui cause des crispations.

Il se dit quelquefois, par exagération et familièrement, en parlant De ce qui cause une vive impatience ou un grand déplaisir. Sa lenteur me donne des crispations. La seule vue de cet homme lui cause des crispations.

CRISPER. v. a.

CRISPER. v. a. Causer de la crispation, des crispations. Il fait un froid qui crispe la peau, les nerfs, etc. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Le parchemin, les cheveux se crispent quand on les expose à une forte chaleur.

Il se dit quelquefois, par exagération et familièrement, De ce qui cause une impatience, une inquiétude fort vive. Votre nonchalance me crispe. Les cris aigus de cet enfant me crispent les nerfs, me crispent.

CRISPÉ, ÉE. participe

CRISPÉ, ÉE. participe Avoir les nerfs crispés.

CRISSER. v. n.

CRISSER. v. n. Il se dit proprement Des dents quand elles font un bruit aigre parce qu' on les serre et qu' on les grince fortement.

CRISTAL. s. m.

CRISTAL. s. m. T. de Minéralogie et de Chimie. Il se dit Des formes symétriques que prennent d' elles-mêmes les parties de certains corps, lorsqu' ils passent de l' état liquide ou gazeux à l' état solide. Dans ce sens, on ne l' emploie guère qu' au pluriel. La figure des cristaux varie beaucoup. Les cristaux de telle substance ont, affectent telle configuration. Les cristaux de sel marin sont cubiques. Ce sel se présente en cristaux hexaèdres, octaèdres, etc.

Il se dit quelquefois Des corps mêmes, lorsqu' ils sont en cristaux. Cristal d' Islande. Cristal minéral. Il y a des cristaux de différentes couleurs.

Cristal de roche, ou simplement, Cristal, Pierre transparente, non colorée et composée de prismes à six côtés, terminés à leurs deux extrémités par une pyramide hexagone. Tailler du cristal, des morceaux de cristal. Chandelier de cristal.

CRISTAL

CRISTAL se dit aussi d' Une espèce de verre blanc qui est net et clair comme le cristal de roche. Cristal de Venise, de Bohême. Un flacon de cristal. Des verres de cristal. Ce lustre n' est pas de cristal de roche, il n' est que de cristal fondu ou factice. Colorer du cristal.

Il se dit également Des objets faits de cristal vrai ou factice. Dans ce sens, il ne s' emploie jamais qu' au pluriel. Magasin de cristaux. Il a de beaux cristaux. Servir des fruits sur des cristaux.

Fig. et poétiq., Le cristal d' une onde pure, le cristal des eaux, des fontaines, se dit Pour exprimer l' extrême limpidité des eaux.

CRISTALLERIE. s. f.

CRISTALLERIE. s. f. L' art de fabriquer des ouvrages de cristal, des cristaux.

Il se dit aussi d' Un lieu, d' un établissement où l' on fabrique des cristaux. La cristallerie de Baccarat.

CRISTALLIN, INE. adj.

CRISTALLIN, INE. adj. T. de Chimie. Qui appartient aux cristaux. Formes cristallines.

CRISTALLIN

CRISTALLIN signifie quelquefois, dans le langage poétique, Qui est clair et transparent comme du cristal. On ne le dit guère que Des eaux. Des eaux cristallines.

CRISTALLIN

CRISTALLIN s' emploie comme substantif en termes d' Anatomie, et signifie, Celle des trois humeurs transparentes de l' oeil qui a la forme d' une lentille. Le cristallin est un corps transparent, à demi solide, formé de couches d' inégale densité. On dit quelquefois adjectivement: Humeur cristalline. Corps cristallin.

Il se dit également, dans le système de Ptolémée, Des cieux transparents et concentriques dont cet astronome supposait que la terre était enveloppée. Le premier, le second cristallin.

CRISTALLISATION. s. f.

CRISTALLISATION. s. f. T. de Chimie. Opération par laquelle les parties d' une substance qui était dissoute dans un liquide, se rapprochent les unes des autres, en vertu de leurs propres attractions, pour former un corps solide d' une figure régulière et déterminée. Cristallisation naturelle. Cristallisation artificielle.

Il se dit aussi, en Histoire naturelle, Des cristaux, des amas de cristaux. De belles cristallisations.

CRISTALLISER. v. a.

CRISTALLISER. v. a. Congeler en manière de cristal. Cristallisez ce suc, cette eau.

Il se dit plus ordinairement, avec le pronom personnel, Des corps qui se forment en cristaux, soit naturellement, soit par des procédés chimiques. Les sels se cristallisent.

Il s' emploie aussi très-souvent, dans le même sens, comme verbe neutre. Ce corps ne cristallise que lentement. Faire cristalliser un sel. Ce sel cristallise en prismes hexaèdres.

CRISTALLISÉ, ÉE. participe

CRISTALLISÉ, ÉE. participe La glace est de l' eau cristallisée. Carbonate de soude cristallisé. Nitrate d' argent cristallisé. Etc.

CRISTALLOGRAPHIE. s. f.

CRISTALLOGRAPHIE. s. f. Science qui décrit les formes géométriques sous lesquelles se présentent les cristaux naturels, et qui calcule la dépendance mutuelle de ces formes dans toutes les variétés qu' une même substance peut offrir.

CRITERIUM. s. m.

CRITERIUM. s. m. (On prononce Critériome.) Mot emprunté du latin, et qui n' est guère usité que dans le dogmatique, pour signifier, La marque à laquelle on reconnaît la vérité, et d' autres objets intellectuels. L' évidence est le criterium de la vérité.

CRITIQUABLE. adj. des deux genres

CRITIQUABLE. adj. des deux genres Qui peut être justement critiqué. Les meilleurs ouvrages sont critiquables.

CRITIQUE. adj. des deux genres

CRITIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui annonce une crise, qui appartient à la crise. Phénomènes critiques. Signes critiques. Pouls critique.

Jour critique, Jour où il arrive ordinairement quelque crise, dans certaines maladies. Le septième et le neuvième sont des jours critiques. On le dit aussi Des jours où les femmes ont leurs règles.

Temps, âge critique, Celui où une femme cesse d' avoir ses règles.

CRITIQUE

CRITIQUE signifie, par extension, Qui doit amener un changement en bien ou en mal, qui est dangereux, inquiétant. L' instant critique est venu. Les moments critiques de la vie. Les temps, les circonstances sont critiques. Se trouver dans une position critique.

CRITIQUE

CRITIQUE signifie en outre, Qui concerne la critique, qui a pour objet la critique, l' examen de quelque ouvrage d' esprit, ou d' une production de l' art. Observations, notes critiques. Dissertation critique.

Il se dit aussi De la disposition à censurer trop légèrement. Esprit critique. Humeur critique.

CRITIQUE. s. m.

CRITIQUE. s. m. Celui qui examine des ouvrages d' esprit pour en porter son jugement, les expliquer, les éclaircir, etc. Bon critique. Critique plein de goût. C' est un critique fort judicieux. Un critique sévère.

Il se dit également de Celui qui examine et juge une production de l' art. Les critiques ont reproché à ce peintre de manquer de correction dans le dessin.

Il signifie encore, Censeur, celui qui trouve à redire à tout. C' est un critique fâcheux.

CRITIQUE. s. f.

CRITIQUE. s. f. L' art, le talent de juger les ouvrages d' esprit, les productions littéraires. Les règles de la critique. Critique littéraire. Critique grammaticale. Il est habile dans la critique. C' est un homme qui a la critique sûre. Soumettre un écrit à la critique de quelqu' un.

Il signifie aussi, La discussion des faits obscurs, des dates incertaines de la pureté des textes, de l' authenticité des manuscrits. Il fallait beaucoup de critique pour écrire cette histoire. La critique historique. Cet auteur, ce philologue manque de critique.

Il signifie encore, Une dissertation, un écrit dans lequel on examine quelque ouvrage d' esprit. Il a fait la critique de ce poëme. Sa critique a été imprimée.

Il se dit également de Toute observation par laquelle on signale quelque défaut dans une production de l' esprit ou de l' art. Voilà une critique bien sévère. Je n' adopte pas toutes ses critiques sur ce tableau. On a reproché tel défaut à ce poëte, et cette critique est fondée.

Il se dit quelquefois, par extension, de Ce qui fait ressortir indirectement les défauts, les vices de quelque chose. Cette parodie est une critique fort spirituelle de telle pièce. Sa conduite est une critique de la vôtre.

Il signifie encore, Une censure maligne ou sévère de la conduite d' autrui, de quelque ouvrage, de quelque chose. Rien n' est à l' abri de sa critique. Exercer sa critique sur un ouvrage. Il en a fait une critique amère. Faire la critique des actes du gouvernement. On ne leur a pas épargné les critiques.

Il se dit aussi de Ceux qui critiquent, en quelque genre que ce soit. La critique lui a reproché telle chose. Il ne put échapper aux traits de la critique.

CRITIQUER. v. a.

CRITIQUER. v. a. Censurer quelque chose, y trouver à redire. Critiquer un ouvrage, un écrivain. Vous critiquez ce vers mal à propos. Il critique les actions, la conduite de tout le monde. C' est un homme qui critique tout. Critiquer un tableau. Critiquer un édifice. Critiquer les actes d' un ministre.

Critiquer une personne, Trouver à redire dans ses actions, dans ses manières, etc.

CRITIQUÉ, ÉE. participe

CRITIQUÉ, ÉE. participe

CROASSEMENT. s. m.

CROASSEMENT. s. m. Le cri des corbeaux.

CROASSER. v. n.

CROASSER. v. n. Il se dit Du cri des corbeaux. Les corbeaux croassent.

CROATE. s. m.

CROATE. s. m. Voyez CRAVATE, subst. masc.

CROC. s. m.

CROC. s. m. (Communément le C final ne se prononce point.) Instrument de fer, de bois, etc., à une ou plusieurs pointes recourbées, dont on se sert pour y pendre ou pour y attacher quelque chose. Croc de fer. Croc de bois. Grand croc. Croc de cuisine. Pendre de la viande au croc. Croc bien garni.

Prov. et fig., Mettre les armes au croc, pendre son épée au croc, Quitter le métier de la guerre.

Fig. et fam., Mettre un procès au croc, le pendre au croc, Cesser de le poursuivre, suspendre les procédures. On dit de même: Cette affaire, ce procès est au croc. Mon ouvrage est au croc, je l' ai mis au croc pour quelque temps.

Arquebuse à croc. Voyez ARQUEBUSE.

CROC

CROC se dit aussi d' Une longue perche au bout de laquelle il y a une pointe de fer avec un crochet. Croc de batelier. Tirer avec un croc.

Les crocs de la ville, se disait, à Paris et dans quelques autres villes, de Grands crocs dont on se servait pour arrêter les progrès du feu, dans un incendie, en abattant les parties de bâtiment où il avait pris.

CROC

CROC se dit encore, surtout au pluriel, de Grandes moustaches recourbées en forme de crochet. Ce grenadier a une belle paire de crocs. Dans ce sens, il est familier.

Il se dit aussi de Certaines dents pointues de quelques animaux. Ce mâtin a de grands crocs. Les crocs d' un cheval. On dit autrement, Crochet.

CROC

CROC se dit, figurément et populairement, Des voleurs au jeu.

CROC

CROC (Le C final se prononce fortement. ) Mot du langage familier, servant à exprimer le bruit que les choses sèches et dures font sous la dent quand on les mange. Cela fait croc sous la dent.

CROC-EN-JAMBE. s. m.

CROC-EN-JAMBE. s. m. (Le C final de CROC se prononce fortement.) Tour de lutte, pour faire manquer le pied à celui avec qui on est aux prises, et pour le faire tomber. Il lui a donné le croc-en-jambe.

Il signifie figurément, Manière adroite qu' on emploie pour supplanter quelqu' un, pour le faire déchoir de ses droits, de sa place, ou de ses prétentions. Il était bien auprès du prince, mais un courtisan plus adroit lui donna le croc-en-jambe. Il n' a pas si bien établi sa fortune, qu' il n' ait à craindre quelque croc-en-jambe. Il est familier dans les deux sens.

CROCHE. adj. des deux genres

CROCHE. adj. des deux genres Qui est courbé et tortu. Il a la jambe croche, le genou croche.

CROCHE. s. f.

CROCHE. s. f. T. de Musique. Note qui vaut pour la durée le quart d' une blanche, ou la moitié d' une noire: on la figure par une noire avec un petit crochet à l' extrémité de la queue. Une suite de croches.

Double croche, triple croche, quadruple croche, Note dont la queue a deux, trois, quatre crochets, et qui vaut pour la durée la moitié, le quart, le huitième de la croche.

CROCHET. s. m.

CROCHET. s. m. Petit croc; agrafe. Crochet de fer. Grand crochet. Un crochet à pendre de la viande. Crochet bien garni. Un crochet à pendre une montre. Un crochet d' acier. Un crochet d' or. Un crochet de diamants.

Il se dit, particulièrement, Des crochets mobiles adaptés à certaines parties d' un bâtiment, à certains meubles, etc., et qui servent à fixer, à retenir une chose contre une autre. Cette porte, ce volet, est retenu en dedans par un crochet. Arrêter les contrevents en dehors avec des crochets. Mettre un crochet à une porte. Mettre le crochet d' une porte.

Clou à crochet, Clou dont la tête est en crochet, au lieu d' être plate ou ronde.

Broder au crochet, Broder avec une espèce d' aiguille qui a un petit manche, et dont la pointe est recourbée.

Prov. et fig., Aller aux mûres sans crochet, Entreprendre quelque chose sans avoir tout ce qu' il faut pour l' exécuter.

Crochet de serrurier, ou simplement, Crochet, Instrument de serrurier, courbé en crochet, qui sert à ouvrir une porte dont on n' a pas la clef. Ouvrir une porte avec un crochet.

Crochet de chiffonnier, Petit bâton armé à l' une de ses extrémités d' un morceau de fer pointu et recourbé, dont les chiffonniers se servent pour ramasser les haillons, etc.

Faire un crochet, Changer subitement de route, de direction, en prenant de côté. Il a fait un crochet pour m' éviter. On le dit quelquefois Des choses. La route fait un crochet en cet endroit.

CROCHET

CROCHET se dit, en Chirurgie, d' Un instrument recourbé à l' une de ses extrémités, et servant à extraire les parties du foetus qui sont restées dans la matrice. Crochet aigu. Crochet mousse.

Il signifie encore, Un instrument à peser, qu' on nomme autrement Peson ou Romaine. Pesez cela avec le crochet.

CROCHET

CROCHET se dit aussi de Certaines dents aiguës et perçantes de quelques animaux, spécialement des chiens et des chevaux. Les crochets commencent à pousser à ce cheval, à ce chien. On dit autrement, Croc.

CROCHETS

CROCHETS au pluriel, se dit de Ce que les portefaix s' attachent sur le dos avec des bretelles, pour porter plus aisément leurs fardeaux. Porter les crochets.

Prov. et fig., Être sur ses crochets, être sur les crochets de quelqu' un, Vivre à ses dépens, vivre aux dépens de quelqu' un.

CROCHET

CROCHET en termes d' Imprimerie, se dit de Certaines parenthèses, moins usitées que les parenthèses ordinaires, et qui consistent en des lignes verticales dont les extrémités sont recourbées à angle droit []. Mettre entre des crochets les mots d' un texte qui sont interpolés.

Il se dit encore de Certaines figures recourbées qui servent à lier ensemble deux ou plusieurs articles.

Il se dit également de Ces traits recourbés ou droits qui s' ajoutent à la queue de certaines notes de musique.

CROCHET

CROCHET se dit aussi de Petites boucles de cheveux, naturels ou postiches, que les femmes se mettent quelquefois sur le front auprès des tempes. Vos crochets sont défrisés.

CROCHETER. v. a.

CROCHETER. v. a. Ouvrir une porte, un secrétaire, etc., avec un crochet. Nous avions oublié la clef, il fallut crocheter la porte. Crocheter une serrure. Je surpris un voleur qui crochetait mon armoire, mon secrétaire.

CROCHETÉ, ÉE. participe

CROCHETÉ, ÉE. participe

CROCHETEUR. s. m.

CROCHETEUR. s. m. Portefaix qui porte des crochets. Charger, décharger un crocheteur. La charge d' un crocheteur. Fort comme un crocheteur. Des injures de crocheteur. Mener une vie de crocheteur.

Fam., Santé de crocheteur, Santé forte et robuste.

CROCHETEUR

CROCHETEUR se dit aussi de Celui qui crochète; mais, dans ce sens, il ne s' emploie qu' avec un complément. Crocheteur de serrures. Crocheteur de portes.

CROCHU, UE. adj.

CROCHU, UE. adj. Courbé en crochet. Un morceau de fer crochu, très-crochu. Cela est crochu, tout crochu. Doigts crochus. Mains crochues. Nez crochu.

Prov. et fig., Avoir les mains crochues, Être fort enclin à dérober.

CROCODILE. s. m.

CROCODILE. s. m. Espèce de grand lézard amphibie, couvert d' écailles, et très-redoutable par sa force et sa voracité. Il y a des crocodiles dans le Nil et dans quelques autres fleuves. Grand crocodile. La peau d' un crocodile. Des oeufs de crocodile. Le crocodile feint, dit-on, de gémir pour attirer sa proie.

Prov. et fig., Larmes de crocodile, Larmes hypocrites par lesquelles on cherche à émouvoir quelqu' un pour le tromper. Ne vous laissez pas toucher aux larmes de cette femme, ce sont des larmes de crocodile.

CROIRE. v. a.

CROIRE. v. a. (Je crois, tu crois, il croit; nous croyons, vous croyez, ils croient. Je croyais; nous croyions, vous croyiez, ils croyaient. Je crus. J' ai cru. Je croirai. Je croirais. Crois. Que je croie, que nous croyions. Que je crusse, que tu crusses, qu' il crût; que nous crussions, que vous crussiez, qu' ils crussent. Croyant.) Estimer qu' une chose est véritable, la tenir pour vraie, pour certaine. J' ai de la peine à croire cela. Vous ne me ferez jamais croire cela. Je le crois bien. Je n' en crois rien. Il croit cette histoire, ce conte, etc. Ne croyez rien de tout ce qu' il vous dit. C' est un homme défiant, il ne croit que ce qu' il voit. Cela est aisé à croire. Il le croit bonnement. Permettez-moi de n' en rien croire. Vous en croirez ce qu' il vous plaira.

Il se dit particulièrement en matière de religion. Je crois fermement qu' il existe un Dieu. Croire les mystères, les articles du symbole. Les chrétiens croient tout ce que l' Église enseigne. Croire l' Évangile. Croire l' Église catholique, la communion des saints, la présence réelle, etc.

Fam., Croire une chose comme l' Évangile, comme article de foi, La croire fermement. Croire tout comme article de foi, Être fort crédule.

Fam., Si vous ne le croyez pas, allez y voir, se dit À une personne qui doute de ce qu' on lui dit. J' aime mieux le croire que d' y aller voir, se dit en parlant D' une chose dont on doute, mais qu' on ne veut pas se donner la peine de vérifier, d' examiner.

CROIRE

CROIRE s' emploie quelquefois absolument. Croire légèrement. Croire sans preuve. Croire facilement. Il ne faut pas être si facile à croire.

Il signifie, dans une acception particulière, Avoir la foi, et recevoir avec soumission d' esprit tout ce que l' Église enseigne. À la première prédication des apôtres, beaucoup de Juifs crurent. Cet impie ne croit point.

CROIRE

CROIRE lorsqu' il a pour régime un nom de personne, signifie, Ajouter foi à quelqu' un, ou Suivre ses avis, ses conseils. Croyez-vous cet homme-là? Je vous crois. C' est un menteur avéré, on ne le croit plus, il ne peut plus se faire croire. Il ne croit point les médecins. Croyez-moi, ne faites point cela. S' il avait voulu me croire, il ne serait pas aujourd' hui dans l' embarras.

En croire quelqu' un, en croire quelque chose, S' en rapporter à quelqu' un, à quelque chose. Je vous en croirai sur parole. Il aura beau dire, il n' en sera pas cru. Je n' en croirai là-dessus que des arbitres, que des avocats. M' en croirez-vous? Si vous m' en croyez, vous ne ferez pas cela. À l' en croire, s' il faut l' en croire, tout est perdu. J' en crois à peine mes yeux. En croirez-vous cette lettre? Si j' en croyais mon courage. S' il faut en croire les apparences.

Neutral., Croire à quelqu' un, à quelque chose, Ajouter foi à quelqu' un, à quelque chose, s' y fier. Croire aux astrologues, aux médecins. Croire à l' astrologie, à la médecine. Croire au rapport, au témoignage de quelqu' un. On ne croit plus à ses promesses, à ce qu' il dit. Cette locution n' est plus guère usitée en parlant Des personnes; on dit ordinairement, Croire quelqu' un.

Croire à quelque chose, signifie aussi, Être persuadé de l' existence ou de la vérité de quelque chose, y donner sa croyance. Il proteste de son innocence, mais je n' y crois pas. Croire aux revenants, aux esprits, aux sorciers, à la magie. Croire aux miracles, au Saint-Esprit. On dit dans le même sens, Croire en Dieu, en JÉSUS-CHRIST, en la divinité de JÉSUS-CHRIST, etc.

CROIRE

CROIRE signifie encore simplement, Penser, estimer, s' imaginer, présumer. À ce que je crois. Vous ferez bien, je crois, de ne plus fréquenter cet homme-là. Je crois cela bon. Je crois cet homme capable de tout. Je l' avais toujours cru sage. Le croyez-vous homme d' honneur? On trouve ce médecin miraculeux, mais je le crois un charlatan. On me croyait son père. Elle n' est pas aussi jeune que je l' avais cru. Votre soeur est plus petite que vous, je l' avais crue aussi grande. Qui aurait jamais cru cela? Vous ne sauriez croire combien... Que va-t-on croire de moi? Je ne crois pas cela de lui. Je crois tout de lui. Je lui crois du talent, du courage. Il a cru bien faire. Il a cru devoir les prévenir. Ils croient être libres. Elle crut entendre des gémissements. Il crut pouvoir atteindre à la perfection. Je croirais manquer à mon devoir. Il croyait gagner son procès. Je crois que vous avez bien fait. Viendra-t-il? Je le crois. Je crois qu' il est arrivé. Je crois qu' il arrivera demain. Croyez que rien ne saurait ébranler ma résolution. Ne croyez pas que je veuille vous tromper. Croit-il que je veuille le tromper? Croyez-vous qu' il n' en sera pas mécontent? C' est une erreur de croire qu' ils aient jamais voulu, etc. On croirait, à l' entendre, que...

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cet homme se croit habile. Il se croit un foudre de guerre. Il se crut obligé de répondre. Il se croyait au moment de réussir.

CRU, UE. participe

CRU, UE. participe

CROISADE. s. f.

CROISADE. s. f. Ligue, expédition contre les infidèles ou les hérétiques, ainsi nommée parce que ceux qui s' y engageaient portaient une croix sur leur habit. Prêcher la croisade. Publier la croisade. À la première croisade. La croisade contre les Sarrasins, contre les Albigeois, etc. Il était chef de la croisade, légat de la croisade. Au temps, dans le temps des croisades. Histoire des croisades.

CROISÉE. s. f.

CROISÉE. s. f. Fenêtre, ouverture qu' on laisse dans le mur d' un bâtiment, pour donner du jour à l' intérieur, et qui est quelquefois divisée par un montant et par une ou plusieurs traverses. Faire une croisée. Il y a tant de croisées à cet édifice. Les croisées d' une église. Tant de croisées de face. Les croisées y sont bien pratiquées, bien ouvertes. Grande croisée. Demi-croisée.

Il se prend aussi pour Le châssis vitré qui sert à fermer cette ouverture. Placer, poser une croisée. Peindre une croisée. Vitrer une croisée.

CROISEMENT. s. m.

CROISEMENT. s. m. Action par laquelle deux choses se croisent; ou Le résultat de cette action.

En termes d' Escrime, Le croisement du fer, L' action de croiser les fleurets, les épées.

CROISEMENT

CROISEMENT signifie particulièrement, surtout en Économie rurale, L' action d' accoupler des animaux de même genre, mais de races différentes. Cette race de moutons a été fort améliorée par son croisement avec les mérinos.

CROISER. v. a.

CROISER. v. a. Mettre, disposer quelque chose en forme de croix. Croiser les bras. Croiser les jambes. Croiser les épées, ou Croiser le fer.

Croiser la baïonnette, Placer, tenir son fusil de manière que la baïonnette soit dirigée en avant. Ils croisèrent la baïonnette pour résister à cette charge de cavalerie.

Dans les Manufactures, Croiser les soies, les fils, Les tordre légèrement avec un moulin.

CROISER

CROISER signifie aussi, Traverser, aller, passer en travers de. Le lièvre croisa le chemin. Je le vis devant moi qui croisait le chemin. Cette route croise celle qui va de Paris à Lyon.

Fig., Croiser quelqu' un, Le traverser dans ses desseins.

CROISER

CROISER se dit, avec le pronom personnel, en parlant Des choses que l' on met ou qui sont disposées en croix. Des branches qui se croisent. Leurs épées se croisaient, lorsque je survins et les arrêtai. Le point où deux lignes, deux chemins, deux allées se croisent. Leurs directions se croisent. Une route qui se croise avec une autre. On l' applique dans un sens analogue Aux objets en mouvement dont les directions se croisent. Le fleuve était couvert de nacelles qui se croisaient dans tous les sens.

Il se dit quelquefois figurément. Des intrigues qui se mêlent et se croisent.

Il se dit particulièrement, au propre, De deux personnes ou de deux choses qui font le même trajet, mais en sens contraire, c' est-à-dire, l' une allant, et l' autre venant. On se croise souvent sans se rencontrer. Vous vous êtes croisé avec mon père, il vient de sortir pour aller chez vous. Ces deux courriers se sont croisés. Nos lettres se croisèrent. Ma lettre s' est croisée avec la sienne.

Fig., Ils se croisent dans leurs prétentions, dans leurs entreprises, etc., Ils cherchent mutuellement à se traverser, à se nuire.

CROISER

CROISER avec le pronom personnel, signifie encore, S' engager par un voeu solennel dans une croisade, et, pour marque de ce voeu, porter une croix sur ses habits. La plupart des princes se croisèrent, lorsque saint Louis se croisa. Ceux qui se croisèrent contre les Albigeois.

CROISER

CROISER signifie aussi, Rayer en passant la plume sur quelque écriture. Il a croisé trois ou quatre articles de mon compte. Il faut croiser tout cet alinéa. On dit plus ordinairement, Barrer, biffer.

CROISER

CROISER signifie en outre, surtout en termes d' Économie rurale, Accoupler des animaux de races différentes. Croiser deux races. Croiser une race avec une autre. Croiser des moutons français avec des mérinos.

Il s' emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel. Cette race se croise difficilement avec telle autre.

CROISER

CROISER est quelquefois neutre, et se dit Des robes, des habits, etc., dont les côtés passent l' un sur l' autre. Cette redingote ne croise pas assez. Cet habit croise trop. On dit activement, dans un sens analogue, Croiser son habit, son châle, etc.

CROISER, neutre

CROISER, neutre se dit, en termes de Marine, D' un ou de plusieurs vaisseaux de guerre qui vont et viennent dans quelque parage, pour attendre des bâtiments ennemis, pour bloquer un port et en éloigner les navires étrangers, etc. Des vaisseaux croisent dans la Manche, croisent à l' entrée de telle rivière, devant tel port, sur telles côtes, etc. Croiser à vue de terre. Croiser au large.

CROISÉ, ÉE. participe

CROISÉ, ÉE. participe Étoffe croisée, Étoffe fabriquée à quatre marches au moins, et où les fils de la trame sont plus serrés que dans l' étoffe à deux marches. Serge croisée. On dit aussi, substantivement, Du croisé. Voilà un beau croisé.

En termes de Guerre, Feux croisés, Feux partant de différents côtés et dirigés vers un même point, ou qui prennent en écharpe les points battus.

Fig. et fam., Demeurer, se tenir, avoir les bras croisés, Demeurer sans rien faire, demeurer dans l' inaction lorsqu' on devrait agir. Tout le monde travaille, il n' y a que vous qui ayez les bras croisés, qui vous teniez, qui demeuriez les bras croisés.

Rimes croisées, Rimes masculines et féminines mêlées et entrelacées. Vers croisés, Vers dont les rimes sont croisées. La tragédie de Tancrède est en vers croisés.

En termes de Danse, Chassé croisé, Chassé que le danseur et la danseuse font en même temps, l' un à droite, l' autre à gauche.

CROISÉ

CROISÉ se dit substantivement de Ceux qui se croisèrent autrefois contre les infidèles ou contre les hérétiques. L' armée des croisés.

CROISEUR. s. m.

CROISEUR. s. m. T. de Marine. Bâtiment de guerre qui croise dans certains parages. Nos croiseurs nous donnèrent tel avis. Nos croiseurs ont rencontré ce corsaire à la hauteur du cap Saint-Vincent.

CROISIÈRE. s. f.

CROISIÈRE. s. f. T. de Marine. Action de croiser. Une longue croisière. La croisière a duré trois mois. Vaisseau en croisière. Aller en croisière. Tenir la croisière. Arriver de croisière.

Il se dit, par extension, Des lieux, des parages où l' on croise. La Manche est une mauvaise croisière.

Il se dit également Des vaisseaux qui croisent. Notre croisière se composait de tant de vaisseaux.

CROISILLON. s. m.

CROISILLON. s. m. La traverse d' une croix, d' une croisée. La croix de Lorraine avait deux croisillons. Cette croisée a deux croisillons, trois croisillons.

CROISSANCE. s. f.

CROISSANCE. s. f. Augmentation en grandeur. Âge de croissance. Ce jeune garçon n' a pas encore pris sa croissance. Ce cheval, ce chien prend beaucoup de croissance. Cet arbre n' a pas encore toute sa croissance. Arrêter la croissance d' un arbre, etc.

CROISSANT. s. m.

CROISSANT. s. m. La figure de la nouvelle lune jusqu' à son premier quartier. Le croissant de la lune. La lune est dans son croissant. Les cornes du croissant.

Il se dit aussi de Ce qui a la figure, la forme du croissant de la lune. Les armes de l' empire turc sont un croissant. Cela est en forme de croissant. Les cornes de cet animal forment le croissant.

Il se dit absolument, en poésie et dans le style soutenu, Des armes de l' empire turc; et, figurément de Cet empire même. Arborer la croix à la place du croissant. Abattre, relever le croissant. L' empire du Croissant. L' orgueil du croissant.

CROISSANT

CROISSANT signifie encore, Certain instrument de fer qui est fait en forme de croissant, et dont les jardiniers se servent pour tondre les palissades.

Il se dit encore d' Une branche de fer recourbée, qu' on scelle dans les jambages des cheminées, pour y mettre la pelle à feu, les pincettes, etc.

Il se dit également Des branches recourbées de fer ou de cuivre, dont on se sert pour arrêter les portières et les rideaux de fenêtre.

CROISSANT, ANTE. adj.

CROISSANT, ANTE. adj. Qui s' accroît, qui augmente. Le peuple était épuisé par des impôts toujours croissants. Une population croissante. Un bruit sans cesse croissant. Sédition croissante. Haine, fureur croissante.

CROISURE. s. f.

CROISURE. s. f. Tissure d' une étoffe croisée.

CROÎT. s. m.

CROÎT. s. m. Augmentation. Il se dit de L' augmentation d' un troupeau par la naissance des petits. Le cheptel se donne à perte et à croît.

CROÎTRE. v. n.

CROÎTRE. v. n. (Je croîs, tu croîs, il croît; nous croissons, vous croissez, ils croissent. Je croissais, etc. Je crûs, etc.; nous crûmes, etc. J' ai crû, etc. Je croîtrai, etc. Croîs. Croissez, etc. Je croîtrais, etc. Que je croisse, etc. Que je crusse, etc. Croissant.) Devenir plus grand. Croître très-vite. Croître en peu de temps, à vue d' oeil, insensiblement. Croître à une certaine hauteur. Se laisser croître la barbe, les cheveux. Les herbes, les arbres croissent. Cette pluie a fait croître les blés. Ces animaux croissent jusqu' à tel âge.

Prov., Mauvaise herbe croît toujours, se dit par plaisanterie Des enfants qui croissent beaucoup.

Prov., Ne faire que croître et embellir, se dit D' une jeune personne qui devient tous les jours plus grande et plus belle. Cette jeune fille ne fait que croître et embellir. On le dit, par plaisanterie, De certaines choses qui augmentent, soit en bien, soit en mal. Il se débauche tous les jours de plus en plus, cela ne fait que croître et embellir.

Fig., Croître en beauté, en sagesse, en vertu, etc., Acquérir chaque jour plus de beauté, de sagesse, de vertu, etc.

CROÎTRE

CROÎTRE signifie aussi, Augmenter de quelque façon que ce soit. La rivière est crue, a crû. Les pluies, les neiges l' ont fait croître. La lune commence à croître. Les jours croissent. Sa fièvre croît tous les jours. Cette dartre, cet érésipèle croît. Ce mal croîtra, ira toujours en croissant, ira toujours croissant, si on n' y prend garde. Les marées croissent dans l' équinoxe. Le bruit croît. Le tumulte allait croissant. La sédition croissait. Ce parti, cette faction croît. Sa faveur croît de jour en jour. Son courage croissait avec les périls. Sa rage, sa fureur allait toujours croissant. Il sentait croître son amour.

Il signifie encore, Multiplier. La population crut beaucoup en peu de temps. Sa famille a bien crû, il a six enfants. Son armée, ses troupes croissent d' heure en heure. Ses biens croissent. Ses désirs croissent avec ses richesses.

CROÎTRE

CROÎTRE signifie en outre, Venir, être produit, et se dit en parlant Des herbes, des plantes, des fruits, etc. Cette plante croît dans les plaines, dans les marais, sur le bord des ruisseaux, etc. Il croît de bon blé sur cette terre. Il croît du lin dans ce pays. Il n' y croît ni blé ni vin. Ce pays est bon, il y croît tout ce qu' il faut pour la vie, toutes sortes de plantes y croissent.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Les abus croissaient de toutes parts.

CROÎTRE

CROÎTRE est quelquefois actif en poésie, et signifie, Augmenter. Cet honneur va croître son audace.

CRÛ, UE. participe

CRÛ, UE. participe

CROIX. s. f.

CROIX. s. f. Espèce de gibet où l' on attachait anciennement les criminels pour les faire mourir. Le supplice de la croix. La croix était le supplice des voleurs, des esclaves, etc. La croix a été sanctifiée par la mort de JÉSUS-CHRIST. L' empereur Constantin défendit qu' on punît les criminels par le supplice de la croix. JÉSUS-CHRIST est mort en croix pour le salut du genre humain. Il a souffert la mort de la croix. Les bras de la croix. Le pied de la croix. L' inscription de la croix. Quand JÉSUS-CHRIST était en croix, quand il fut élevé en croix, étendu sur la croix, attaché sur la croix, mis en croix, cloué sur la croix. L' arbre de la croix. Notre-Seigneur, étant étendu sur l' arbre de la croix. Saint Pierre souffrit le martyre de la croix.

Le mystère de la croix, le sacrifice de la croix, Le mystère de notre rédemption par la mort que JÉSUS-CHRIST souffrit sur la croix.

La vraie croix, la sainte croix, ou absolument, La croix, Le bois de la croix où Notre-Seigneur fut attaché. L' invention de la croix. L' exaltation de la croix. Du bois de la vraie croix. Adorer la vraie croix.

Fig. et absol., La croix, se dit, en poésie et dans le style soutenu, pour désigner La religion chrétienne. L' étendard de la croix. Faire triompher la croix.

Fig., Mettre une injure, une disgrâce, mettre son ressentiment aux pieds de la croix, Souffrir patiemment une injure, une disgrâce, en faire le sacrifice à Dieu, pardonner pour l' amour de Dieu à ceux qui nous ont offensés.

CROIX

CROIX signifie figurément, Une affliction que Dieu nous envoie. Il faut que chacun porte sa croix en ce monde. C' est une grande croix que des enfants ingrats. Dieu lui a envoyé cette croix. Il a eu bien des croix en sa vie.

CROIX

CROIX se dit aussi Des figures de bois, d' or, d' argent, d' étoffe, de broderie, etc., faites pour représenter la croix de JÉSUS-CHRIST. On porte la croix à la procession. Le curé y alla avec la croix et la bannière. Le bâton de la croix. Arborer la croix. Mettre une croix, élever, planter une croix en quelque endroit. On dit qu' une croix lumineuse apparut dans les cieux. Croix d' or. Croix d' argent. Aller à l' adoration de la croix. Croix dorée. Croix de diamants. Croix d' évêque. Croix archiépiscopale. Croix pectorale. Les femmes portent quelquefois, pour ornement de cou, de petites croix d' or ou d' argent, etc.

Prov. et fig., Aller au-devant de quelqu' un avec la croix et la bannière, Aller le recevoir avec appareil. Il faut l' aller chercher avec la croix et la bannière, se dit en parlant D' une personne qui se fait beaucoup prier lorsqu' on l' engage à venir dans quelque société, ou qu' on détermine très-difficilement à prendre un parti, à faire une démarche.

Prendre la croix, se dit De ceux qui s' engageaient, par un voeu solennel, dans une croisade contre les infidèles ou les hérétiques, et qui, pour marque de ce voeu, portaient une croix sur leurs habits. Un nombre infini de gentilshommes prirent la croix.

Le signe de la croix, Le signe que les chrétiens font avec la main en forme de croix, en disant, «Au nom du Père, et du «Fils, et du Saint-Esprit.» Faire le signe de la croix en se levant, en se couchant, etc. Faire le signe de la croix sur le front, sur les lèvres. Quand je vis entrer cet homme-là, je fis un grand signe de croix. Cette dernière phrase ne s' emploie que dans le langage familier, pour marquer La surprise où l' on est, et la peur que l' on a.

Croix de par Dieu, L' A b c, ou alphabet pour apprendre à lire, ainsi nommé parce que le titre est ordinairement orné d' une croix. Cet enfant sait déjà bien sa croix de par Dieu. Il est encore à la croix de par Dieu. Achetez-lui une croix de par Dieu. On dit aussi, Croix de Jésus. Il se dit, figurément et familièrement, pour désigner Les commencements de quelque chose, d' une science, d' un art. Veut-on nous renvoyer à la croix de par Dieu? Ces locutions vieillissent, surtout au propre.

CROIX

CROIX se dit aussi en parlant De choses qui sont mises en travers l' une sur l' autre, ou dont l' assemblage présente une figure à quatre branches. Des bâtons disposés en croix. Elle pâlit quand le couteau et la fourchette forment une croix. Les pétales de cette fleur sont disposés en croix.

Avoir, mettre les jambes en croix, Avoir, mettre les jambes l' une sur l' autre.

Croix de Saint-André, croix de Bourgogne, Croix faite en forme d' X.

Croix de Saint-André, s' est dit aussi Des deux pièces de bois jointes en forme de sautoir, sur lesquelles on rouait les grands criminels.

Croix de Saint-Antoine, Croix faite en forme de T. Croix de Lorraine, Croix qui a deux traverses ou croisillons.

Croix grecque, Celle dont les branches sont toutes les quatre d' égale longueur; et, Croix latine, Celle dont la branche inférieure est plus longue que les trois autres. On n' emploie guère ces locutions qu' en parlant Des églises formées de quatre nefs disposées en croix. Cette église est bâtie en croix grecque, en croix latine, forme la croix grecque, la croix latine.

CROIX

CROIX se dit particulièrement de La décoration à peu près en forme de croix, que portent les membres de plusieurs ordres de chevalerie. La croix du Saint-Esprit. La croix de Malte. La croix de Saint-Louis. La croix de la Légion d' honneur, la croix d' honneur, ou simplement, La croix. Donner, accorder la croix à quelqu' un. Il a reçu la croix. Distribuer des croix.

Grand-croix, Celui qui a le grade le plus élevé dans la plupart des ordres de chevalerie dont la décoration est une croix. Les grands-croix de l' ordre de la Légion d' honneur, de l' ordre du Christ, etc.

CROIX

CROIX se dit encore d' Une marque formée de deux traits croisés, que l' on fait avec la plume, avec le crayon, ou autrement, sur du papier, sur un mur, etc. Faire une croix au bas d' un acte, quand on ne sait pas signer. Faire une croix sur un alinéa, sur un article, pour l' annuler. Marquer quelque chose d' une croix. Les renvois sont indiqués par de petites croix. Faire une croix sur une muraille avec de la craie, avec du charbon.

Fig. et pop., Il faut faire la croix, une croix à la cheminée, se dit Quand on voit une personne entrer dans une maison où il y avait longtemps qu' elle n' était venue.

CROIX

CROIX désigne aussi, par opposition à Pile, Le côté d' une pièce de monnaie qui portait autrefois, et qui porte encore, dans plusieurs États, la figure d' une croix. Il ne s' emploie guère que dans les phrases suivantes:

Prov., N' avoir ni croix ni pile, N' avoir point d' argent.

Croix ou pile, ou Croix et pile, Sorte de jeu de hasard où l' on jette une pièce de monnaie en l' air: un des joueurs nomme, à son choix, un des côtés de la pièce; et il gagne si, lorsqu' elle est tombée, elle présente le côté qu' il a choisi. Jetons, jouons à croix et à pile à qui l' aura. Que retenez-vous, croix ou pile? Je retiens croix. On dit aussi, Jouer à croix-pile.

Fam., Je les jetterais à croix ou à pile, à croix et à pile, à croix-pile, se dit en parlant De deux choses à peu près égales, et dont le choix est indifférent.

En Astron., Croix australe ou du Sud, Constellation de l' hémisphère austral, qui a la figure d' une croix.

CROMORNE. s. m.

CROMORNE. s. m. Tuyau des jeux de l' orgue à l' unisson de la trompette.

CROQUANT. s. m.

CROQUANT. s. m. Un homme de néant, un misérable. C' est un croquant. Ce n' est qu' un croquant, un pauvre croquant. Méfiez-vous de ce croquant. Il est familier et il vieillit.

CROQUANTS

CROQUANTS au pluriel, s' est dit de Certains paysans qui se révoltèrent en Guienne sous Henri IV et sous Louis XIII. La révolte des Croquants.

CROQUANT, ANTE. adj.

CROQUANT, ANTE. adj. Qui croque sous la dent. Biscuit croquant. Tourte croquante. On dit absolument, Une croquante, Une tourte croquante.

CROQUE-MORT. s. m.

CROQUE-MORT. s. m. Il se dit, par dénigrement, de Ceux qui sont chargés de transporter les morts au cimetière. Il est populaire.

CROQUE-NOTE. s. m.

CROQUE-NOTE. s. m. Il se dit, par dénigrement, d' Un musicien qui lit couramment la musique, mais qui l' exécute sans expression, sans goût. On dit aussi, Croque-sol. L' un et l' autre sont familiers.

CROQUER. v. n.

CROQUER. v. n. Il se dit Des choses dures ou sèches qui font du bruit sous la dent quand on les mange. Du pain d' épice, une gimblette qui croque sous la dent. Ces morilles, ces fraises sont pleines de gravier, elles croquent sous les dents.

CROQUER

CROQUER est aussi verbe actif, et signifie, Manger des choses qui font du bruit sous la dent. Croquer des pralines.

Fig. et fam., N' en croquer que d' une dent, Ne pas obtenir ce qu' on désire. Vous n' en croquerez que d' une dent.

CROQUER

CROQUER s' étend, dans le langage familier, À toutes sortes de choses qu' on mange avidement et en entier. Il croqua deux poulets en moins de rien.

Fam., Manger une chose à la croque au sel, La manger sans autre assaisonnement que le sel.

Pop. et par menace, on dit en parlant D' un homme à qui l' on se croit très-supérieur en force, Je le mangerais à la croque au sel.

Fig. et fam., Elle est jolie, gentille à croquer, elle est à croquer, se dit D' une jeune personne très-jolie. On dit aussi quelquefois, Cet enfant est gentil à croquer.

CROQUER

CROQUER en termes de Peinture, signifie, Prendre à la hâte, au moyen du crayon, du pinceau, etc., les traits principaux et caractéristiques des objets dont on veut conserver le souvenir, tels qu' une figure, un groupe, des fabriques, etc.

Il signifie aussi, Indiquer seulement par quelques traits, la première idée d' un tableau, d' une composition. Ce dessin n' est que croqué.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant Des ouvrages d' esprit qui ne sont pas encore achevés, et où l' on n' a pas mis la dernière main. Il n' a fait que croquer ce poëme.

Fig. et fam., Croquer le marmot, Attendre longtemps. Que voulez-vous que je fasse-là à croquer le marmot? Il m' a fait croquer le marmot pendant plus de deux heures.

CROQUÉ, ÉE. participe

CROQUÉ, ÉE. participe

CROQUE-SOL. s. m.

CROQUE-SOL. s. m. Voyez CROQUE-NOTE.

CROQUET. s. m.

CROQUET. s. m. Sorte de pain d' épice mince et sec.

CROQUETTE. s. f.

CROQUETTE. s. f. T. de Cuisine. Boulette de pâte de pommes de terre, etc., qu' on fait frire après l' avoir trempée dans du jaune d' oeuf, et saupoudrée de mie de pain. Croquettes de pommes de terre, de riz. Manger des croquettes.

CROQUIGNOLE. s. f.

CROQUIGNOLE. s. f. Espèce de chiquenaude, coup donné sur la tête ou sur le nez. Donner des croquignoles.

CROQUIGNOLE

CROQUIGNOLE se dit aussi d' Une espèce de petite pâtisserie sèche et très-dure. Manger des croquignoles.

CROQUIS. s. m.

CROQUIS. s. m. T. de Peinture. Esquisse rapide; première pensée d' un peintre, indiquée seulement par quelques traits principaux et caractéristiques. On reconnaît dans un simple croquis l' habile homme ou l' ignorant. Faire le croquis d' une figure, d' un groupe. Le croquis d' un dessin. Cahier de croquis.

Il se dit, figurément, dans un sens analogue, en parlant Des ouvrages d' esprit. Il a jeté sur le papier un croquis de son poëme.

CROSSE. s. f.

CROSSE. s. f. Bâton pastoral d' évêque ou d' abbé. Crosse d' or. Crosse d' argent. Crosse de bois. Il officia avec la crosse et la mitre.

CROSSE

CROSSE signifie aussi, La partie recourbée du fût d' un fusil, d' un mousquet, d' une arquebuse, que l' on appuie contre l' épaule pour tirer. La crosse d' un fusil, d' un mousquet, d' une arquebuse. Ils l' assommèrent à coups de crosse.

CROSSE

CROSSE signifie encore, Certain bâton courbé par le bout, dont les enfants se servent, surtout durant le froid, pour pousser une balle, une pierre, etc. Dans cette acception, ce mot a vieilli, ainsi que ses dérivés Crosser et Crosseur.

CROSSÉ, ÉE. adj.

CROSSÉ, ÉE. adj. Qui a droit de porter la crosse. Un abbé crossé et mitré.

CROSSER. v. n.

CROSSER. v. n. Pousser une balle, une pierre, etc., avec une crosse. Cet enfant est allé crosser. Ce petit garçon aime beaucoup à crosser.

Il est aussi verbe actif. Crosser une balle, une pierre, etc.

Il signifie, figurément et familièrement, Traiter quelqu' un avec le plus grand mépris. C' est un homme à crosser.

CROSSÉ, ÉE. participe

CROSSÉ, ÉE. participe

CROSSETTE. s. f.

CROSSETTE. s. f. T. d' Agricult. Branche de vigne, de figuier, etc., où on laisse un peu de bois de l' année précédente, et qui sert à faire des boutures. Crossette de vigne, de saule, etc.

CROSSEUR. s. m.

CROSSEUR. s. m. Celui qui crosse, qui s' amuse à crosser. Cette allée est pleine de crosseurs.

CROTTE. s. f.

CROTTE. s. f. Boue; mélange de la poussière et de l' eau de la pluie, dans les rues, sur les chemins, etc. Les rues sont pleines de crotte. Il fait bien de la crotte dans les rues. Aller, courir, trotter par les crottes. Il y a de la crotte, un pied de crotte sur votre habit. Il l' a traîné dans la crotte.

Fig. et pop., Être dans la crotte, tomber dans la crotte, Être ou tomber dans une honteuse misère.

CROTTE

CROTTE se dit aussi de La fiente de certains animaux, comme brebis, chèvres, lapins, souris, etc. Crottes de brebis. Crottes de chèvres. Etc.

CROTTER. v. a.

CROTTER. v. a. Salir avec la crotte. Vous crotterez votre robe, si vous la laissez traîner. N' entrez pas avec vos bottes, vous crotteriez le parquet.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Vous vous crotterez. Elle s' est crottée.

CROTTÉ, ÉE. participe

CROTTÉ, ÉE. participe Un habit crotté, tout crotté.

Fam. et par exagérat., Crotté comme un barbet, crotté jusqu' à l' échine, crotté jusqu' aux oreilles, Fort crotté.

Il fait bien crotté dans les rues, Les rues sont bien sales.

CROTTÉ

CROTTÉ se dit quelquefois, adjectivement, D' une personne dont l' extérieur est sale et misérable. Il a l' air crotté. Il est bien crotté. Dans ce sens, il est populaire.

Fig. et fam., Un poëte crotte, Un mauvais poëte.

CROTTIN. s. m.

CROTTIN. s. m. Fiente, excréments des chevaux, des moutons, et de quelques autres animaux. Du crottin de cheval.

CROULANT, ANTE. adj.

CROULANT, ANTE. adj. Qui croule. Édifice croulant.

CROULEMENT. s. m.

CROULEMENT. s. m. Chute de ce qui croule, éboulement. Le croulement d' un bastion, d' une terrasse.

CROULER. v. n.

CROULER. v. n. Tomber en s' affaissant. Ce bâtiment croule, va crouler. La terre croula. Terre marécageuse qui croule sous les pieds.

Il se dit quelquefois figurément. Cet empire croule. Cette objection fait crouler tout votre système.

CROULIER, IÈRE. adj.

CROULIER, IÈRE. adj. Il se dit Des terres dont le fonds est mouvant. Des terres croulières. Des prés crouliers.

CROUP. s. m.

CROUP. s. m. (On fait sentir le P.) T. de Médec. Espèce d' angine souvent mortelle, qui attaque principalement les enfants en bas âge, et qui est caractérisée par le développement d' une fausse membrane à l' intérieur des voies aériennes. Cet enfant est attaqué du croup. Il est mort du croup.

CROUPADE. s. f.

CROUPADE. s. f. T. de Manége. Saut du cheval, qui est plus relevé que la courbette.

CROUPE. s. f.

CROUPE. s. f. La partie de derrière qui comprend les hanches et le haut des fesses de certains animaux, principalement des bêtes de monture, de charge. Belle croupe. Ce cheval n' a point de croupe, n' a guère de croupe. Cheval chatouilleux sur la croupe. Il est blessé sur la croupe. Il porte, il ne porte point en croupe. Ce cavalier mit, prit sa femme en croupe, avait sa femme en croupe. Monter en croupe.

Ce cheval a la croupe de mulet, Il a la croupe pointue, aiguë.

Gagner la croupe du cheval de son ennemi, L' approcher par derrière.

CROUPE

CROUPE signifie aussi, Le haut d' une montagne qui se prolonge et qui n' est pas à pic. Le château est situé sur la croupe de la montagne.

Il désigne, en Architecture, La partie arrondie du comble qui surmonte le chevet d' une église.

Il se dit également d' Une partie de comble qui forme le prolongement d' un mur de pignon, et qui se rattache aux deux égouts du toit par des arêtiers.

CROUPE

CROUPE se dit encore, figurément, d' Un intérêt que l' on donne dans les bénéfices d' une place ou d' une entreprise de finance. Ce sens a vieilli.

CROUPÉ, ÉE. adj.

CROUPÉ, ÉE. adj. Il ne s' emploie guère que dans ces locutions, Cheval bien croupé, jument bien croupée, Qui a une belle croupe.

CROUPIER. s. m.

CROUPIER. s. m. Celui qui est de part au jeu avec quelqu' un qui tient la carte ou le dé. Il a gagné beaucoup au jeu, mais il n' en profite pas seul, il a bien des croupiers. C' est un bon croupier qu' un tel, il conseille bien. À la charge que les croupiers ne conseilleront point.

Il se dit particulièrement, à la Bassette, de Celui qui assiste le banquier, qui observe les pontes, et qui l' avertit des cartes qu' il passe.

CROUPIER

CROUPIER s' est dit autrefois de Ceux qui avaient un intérêt dans quelque entreprise de finance, soit qu' ils eussent ou non prêté de l' argent.

CROUPIÈRE. s. f.

CROUPIÈRE. s. f. Morceau de cuir rembourré, que l' on passe sous la queue d' un cheval, d' un mulet, etc., et qui, tenant à la selle ou au bât, l' empêche d' avancer sur le garrot. Mettre une croupière à une selle. Mettre une croupière à un cheval. Serrer la croupière d' un cheval.

Prov. et fig., Tailler des croupières à une troupe de gens de guerre, La mettre en fuite, la poursuivre. Tailler des croupières à quelqu' un, Lui susciter des affaires, des embarras, lui donner bien de l' exercice. Je lui taillerai des croupières.

CROUPION. s. m.

CROUPION. s. m. L' extrémité inférieure de l' échine de l' homme. Se démettre le croupion. Il est très-familier, et on ne l' emploie guère que par plaisanterie.

Il se dit plus communément de Cette partie où tient la plume de la queue d' un oiseau. Le croupion d' un poulet d' Inde, d' un chapon.

CROUPIR. v. n.

CROUPIR. v. n. Il se dit Des liquides qui sont dans un état de repos et de corruption. Les eaux qui croupissent deviennent puantes.

Il se dit également De certaines matières qui se corrompent et pourrissent dans une eau stagnante. De la paille qui croupit dans une mare.

Il se dit aussi Des enfants au maillot et des personnes malades qu' on n' a pas soin de changer assez souvent de linges. Cet enfant croupit dans son ordure, croupit dans ses langes. Il ne faut pas laisser croupir un malade dans la saleté.

Il se dit quelquefois figurément, et signifie, Demeurer, vivre longtemps dans un état honteux. Croupir dans le vice, dans l' oisiveté. Croupir dans l' ignorance, dans un lâche repos.

CROUPI, IE. participe

CROUPI, IE. participe De l' eau croupie.

CROUPISSANT, ANTE. adj.

CROUPISSANT, ANTE. adj. Qui croupit. Eaux croupissantes.

CROUSTILLE. s. f.

CROUSTILLE. s. f. (Les deux L sont mouillées dans ce mot et les trois suivants.) Petite croûte de pain. Donnez-lui encore une croustille. Il est familier.

CROUSTILLER. v. n.

CROUSTILLER. v. n. Manger de petites croûtes pour boire après le repas, et pour être plus longtemps à table. Il se mit à croustiller. Il est familier.

CROUSTILLEUSEMENT. adv.

CROUSTILLEUSEMENT. adv. D' une manière plaisante, libre, graveleuse. Il est familier et peu usité.

CROUSTILLEUX, EUSE. adj.

CROUSTILLEUX, EUSE. adj. On ne l' emploie qu' au figuré, pour dire, Plaisant, libre, graveleux. Ce passage est un peu croustilleux. Des contes croustilleux. Une anecdote croustilleuse. Il est familier.

CROÛTE. s. f.

CROÛTE. s. f. La partie extérieure du pain durcie par la cuisson. Croûte de pain. Croûte épaisse. Croûte dure. Croûte brûlée. Du pain où il y a bien de la croûte. La croûte de dessus. La croûte de dessous. Ce pain est tout en croûte. Ce n' est que croûte. Vous mangez toute la croûte, et vous laissez la mie.

Fig. et pop., Casser la croûte, une croûte avec quelqu' un, Manger amicalement et sans façon avec lui. Je le connais beaucoup, nous avons souvent cassé la croûte ensemble.

Prov., Ne manger que des croûtes, Faire mauvaise chère. C' est un avare qui ne mange que des croûtes pour épargner.

CROÛTE

CROÛTE se dit absolument de Gros morceaux de pain où il y a plus de croûte que de mie, et qu' on a fait mitonner longtemps avec du bouillon. Servir des croûtes. Manger une croûte au pot.

CROÛTE

CROÛTE se dit aussi de La pâte cuite qui enferme la viande d' un pâté, d' une tourte, etc. La croûte d' un pâté. Croûte fine. Croûte bise. Croûte feuilletée. La croûte de dessus. Lever la croûte d' un pâté.

Il se dit encore de Tout ce qui s' attache et se durcit sur quelque chose. Mettez de la mie de pain sur ce chapon pour y faire une croûte. Il s' est fait une croûte de tartre autour du tonneau. Lorsqu' on est longtemps sans remuer le blé, il s' y fait une croûte qui aide à le conserver. Dans la sécheresse, il se forme sur la terre une croûte qui la rend difficile à labourer.

Il se dit particulièrement, en Médecine, Des plaques plus ou moins dures qui se forment sur la peau, par la dessiccation d' un liquide sécrété à la surface. Quand une gale sèche, il s' y forme une croûte. Croûte de la tête des enfants nouveau-nés.

Croûtes de lait, Croûtes qui surviennent chez les enfants à la mamelle.

Fig. et fam., Son corps n' est qu' une croûte, se dit D' un homme couvert de gale.

CROÛTE

CROÛTE se dit aussi d' Un vieux tableau dont la couleur est noire et gercée, et plus ordinairement d' Un mauvais tableau. Une vieille croûte. Ce peintre ne fait que des croûtes. Ce portrait est une vraie croûte.

CROÛTELETTE. s. f.

CROÛTELETTE. s. f. Il a la même signification que Croustille.

CROÛTIER. s. m.

CROÛTIER. s. m. Mauvais peintre qui ne fait que des croûtes. Il est familier. On dit aussi, Croûton.

CROÛTON. s. m.

CROÛTON. s. m. Morceau de croûte de pain. Donnez-moi un croûton.

Il se dit aussi, en termes de Cuisine, de Petits morceaux de pain frits qu' on met dans une omelette, dans une purée, ou qui servent à garnir des plats d' entrée ou d' entremets. Omelette aux croûtons. Purée aux croûtons. Mettre des croûtons sur des épinards.

CROÛTON

CROÛTON se dit, figurément et familièrement, d' Un très-mauvais peintre. Ce n' est qu' un croûton.

CROYABLE. adj. des deux genres

CROYABLE. adj. des deux genres Qui peut ou qui doit être cru. Il se dit Des personnes et des choses. C' est un homme croyable. Vous êtes partie intéressée dans cette affaire, vous n' êtes pas croyable. Cela est croyable. Cela est-il croyable? Cela n' est pas croyable. C' est ce qui rend la chose plus croyable. Il n' est pas croyable combien on a perdu d' hommes dans cette bataille. Il n' est pas croyable que...

CROYANCE. s. f.

CROYANCE. s. f. Pleine conviction, persuasion intime. Telle est ma croyance. Il a la ferme croyance que... La croyance de l' immortalité de l' âme.

Il se prend aussi pour Opinion. Cela est arrivé contre la croyance de tout le monde. Cela passe toute croyance.

Il signifie encore, L' action d' ajouter foi à quelqu' un, à quelque chose. Ils donnaient croyance à cet imposteur. J' ai croyance en lui, en ce qu' il dit. Cela ne mérite aucune croyance, ne peut trouver croyance auprès des gens sensés, ne mérite pas que les gens sensés y donnent leur croyance, y aient la moindre croyance.

Il signifie particulièrement, Ce qu' on croit dans une religion. La croyance des chrétiens. La croyance des Juifs. Notre croyance est fondée sur... Les articles de notre croyance. Renoncer à sa croyance. Il essaya de les attirer à sa croyance.

CROYANT, ANTE. s.

CROYANT, ANTE. s. Celui, celle qui croit ce que sa religion enseigne. Il s' emploie surtout dans les phrases suivantes: Abraham est appelé le Père des croyants. Les califes prenaient le titre de Chefs ou commandeurs des croyants. Les vrais croyants.

CRU. s. m.

CRU. s. m. Terroir où quelque chose croît. Il n' est guère usité qu' en parlant Des produits agricoles, et surtout du vin. Ce foin, ces denrées sont de mon cru. Du vin de mon cru, de son cru, de votre cru. Ce vin-là est d' un bon cru.

Vin du cru, Vin fait avec le raisin recueilli dans l' endroit même où on le consomme. Nous voulûmes goûter le vin du cru. C' est un vin du cru. On dit proverbialement, Il faut se défier du vin du cru, parce que beaucoup de crus sont mauvais.

CRU

CRU se dit quelquefois, figurément et familièrement, en parlant Des choses qu' on imagine, qu' on invente, par opposition À celles qu' on tient ou qu' on emprunte d' un autre. Cette histoire est de votre cru. Cet ouvrage est une compilation, l' auteur n' y a rien mis de son cru. C' est un auteur sans originalité, et qui ne peut rien tirer de son cru.

CRU

CRU se dit aussi pour Accroissement. Ces arbres ont bien poussé, voilà le cru de cette année.

CRU, UE. adj.

CRU, UE. adj. Qui n' est point cuit. Viande crue. Chair crue. Pomme crue. Des fruits crus. Voilà qui est encore tout cru. Cela se mange à demi cru.

Cuir cru, Cuir qui n' est pas préparé. Chanvre cru, Celui qui n' a pas été trempé dans l' eau.

Soie crue, Celle qui n' est ni lavée ni teinte. Plusieurs disent, Soie écrue.

En Chimie, Métal cru, Celui qui est tel qu' il est sorti de la mine. Antimoine cru. Mercure cru.

En Médec., Excréments crus, Ceux qui n' ont pas été préparés par la digestion. Dans le langage des humoristes, Humeurs crues, urines crues, Celles qui n' ont pas été suffisamment élaborées par la chaleur naturelle.

CRU

CRU signifie aussi, Difficile à digérer. Ce fruit est bien cru sur l' estomac. Le concombre est très-cru, il n' en faut guère manger.

Eau crue, Celle qui ne dissout pas le savon, et qui ne cuit pas les légumes. L' eau crue n' est pas favorable à la digestion.

CRU

CRU s' emploie figurément en parlant Des choses fâcheuses, désagréables que l' on dit à quelqu' un sans garder aucun ménagement, sans prendre la peine de les adoucir. Une parole bien crue. Voilà un discours bien cru. Cela est bien cru. Il lui a fait une réponse fort crue. Il lui annonça cette nouvelle toute crue.

Il signifie aussi quelquefois, Libre, peu décent. Ils ont tenu devant elle des discours un peu trop crus.

CRU

CRU se dit également, au figuré, D' une production d' esprit qui est encore informe, à laquelle on n' a pas mis la dernière main. Il n' a pas encore bien digéré cela, il a mis sa pensée toute crue sur le papier.

En Peinture, Ton cru, Ton qui ne se marie pas, qui ne se fond pas avec le ton qui l' avoisine. Couleur crue, Couleur tranchante, trop entière. On dit aussi qu' Une lumière, qu' une ombre est crue, lorsque les grands clairs ne sont pas séparés des grands bruns par des passages.

À CRU. loc. adv.

À CRU. loc. adv. Sur la peau nue. Botté à cru. Chaussé à cru. Armé à cru. Monter un cheval à cru.

En Archit., Porter à cru, se dit D' une construction qui porte directement sur le sol.

CRUAUTÉ. s. f.

CRUAUTÉ. s. f. Inhumanité, inclination à répandre ou à voir répandre le sang, à faire souffrir, ou à voir souffrir les autres. Grande cruauté. Avoir de la cruauté. Exercer sa cruauté sur des innocents. Sa cruauté n' a point de bornes. Traiter ses ennemis avec cruauté. User de cruauté envers quelqu' un. On le dit également en parlant De certains animaux. La cruauté du tigre, du lion.

Fig., La cruauté du sort, du destin, de la fortune, etc., se dit en parlant Des grandes afflictions, des grands revers de fortune.

Par exagérat., La cruauté, les cruautés d' une maîtresse, Son indifférence ou ses rigueurs.

CRUAUTÉ

CRUAUTÉ signifie aussi, Action cruelle. Horrible cruauté. Faire des cruautés. Exercer des cruautés. C' est une cruauté inouïe que ce qu' on leur fait souffrir.

Il se dit, par exagération, de Tout acte rigoureux, injuste, etc. C' est une cruauté que de séparer ces deux amants. Vous refusez de me voir; quelle cruauté! quelle étrange cruauté!

CRUCHE. s. f.

CRUCHE. s. f. Vase de terre ou de grès, à anse, qui a ordinairement le ventre large et le cou étroit. Grande cruche. Petite cruche. Cruche pleine d' huile, pleine d' eau, ou Cruche d' huile, cruche d' eau. Mettre de l' eau, porter de l' eau dans une cruche. Cette cruche est fêlée. Casser une cruche. La cruche à l' huile.

Prov. et fig., Tant va la cruche à l' eau, qu' à la fin elle se casse, qu' enfin elle se brise, Quand on retombe souvent dans la même faute, on finit par s' en trouver mal; ou, Quand on s' expose trop souvent à un péril, on finit par y succomber. Cela se dit par forme de menace ou de prédiction.

CRUCHE

CRUCHE se dit, figurément et familièrement, d' Une personne fort sotte, fort stupide. Que cet homme est cruche! Quelle cruche! C' est une cruche. Vous tourmentez trop cet enfant, vous le ferez devenir cruche, vous le rendrez cruche.

CRUCHÉE. s. f.

CRUCHÉE. s. f. Ce que peut contenir une cruche. Une cruchée de vin. Il est peu usité.

CRUCHON. s. m.

CRUCHON. s. m. Petite cruche.

CRUCIAL, ALE. adj.

CRUCIAL, ALE. adj. Fait en croix. Il n' est guère usité que dans cette locution, Incision cruciale.

CRUCIFÈRE. adj. des deux genres

CRUCIFÈRE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes dont les fleurs ont leurs pétales disposés en forme de croix, telles que le cresson, le chou, le thlaspi, etc. Plante crucifère.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif féminin. La famille des crucifères. Une crucifère.

En Archit., Colonne crucifère, Colonne surmontée d' une croix.

CRUCIFIEMENT ou CRUCIFÎMENT. s. m.

CRUCIFIEMENT ou CRUCIFÎMENT. s. m. L' action de crucifier; le supplice de la croix. Le crucifiement de Notre-Seigneur.

Il se dit aussi Des tableaux où le crucifiement de JÉSUS-CHRIST est représenté. Le Crucifiement de le Brun, de Rubens.

CRUCIFIER. v. a.

CRUCIFIER. v. a. Attacher à une croix, mettre en croix. Les Juifs crucifièrent Notre-Seigneur.

Fig., Être crucifié avec JÉSUS-CHRIST, Être entièrement mort au monde.

Fam. et par exagérat., Je me ferais crucifier pour cela, Je souffrirais tout pour cela. On dit aussi, C' est un homme qui se ferait crucifier pour ses amis, C' est un homme qui ferait tout pour eux.

CRUCIFIÉ, ÉE. participe

CRUCIFIÉ, ÉE. participe

CRUCIFIX. s. m.

CRUCIFIX. s. m. (L' X ne se prononce point.) Figure ou représentation de JÉSUS-CHRIST attaché à la croix. Beau crucifix. Crucifix d' or, d' argent, d' ivoire, etc. Se mettre aux pieds du crucifix. Baiser le crucifix.

Fig. et fam., Un mangeur de crucifix, Un bigot, un faux dévot. On dit dans un sens analogue, Aller dans les églises manger les crucifix.

Fig., Mettre une injure, une disgrâce, mettre un ressentiment aux pieds du crucifix, Souffrir patiemment une injure, une disgrâce, en faire le sacrifice à Dieu, pardonner pour l' amour de Dieu à ceux qui nous ont offensés.

CRUDITÉ. s. f.

CRUDITÉ. s. f. Qualité de ce qui est cru. La crudité des fruits. La crudité de l' eau.

Il se dit aussi Des aliments crus, difficiles à digérer. Manger des crudités. Les estomacs faibles ne peuvent pas supporter les crudités.

Il se dit également Des matières contenues dans les premières voies, lorsqu' elles proviennent d' aliments mal digérés. Ces viandes engendrent des crudités, causent des crudités. Il a des crudités d' estomac.

Dans la Médecine humoriste, La crudité des humeurs, La mauvaise qualité des humeurs qui ne sont pas suffisamment élaborées.

CRUDITÉ

CRUDITÉ se dit, en Peinture, de L' effet des tons crus, des couleurs crues, etc.

Il se dit quelquefois, au figuré, Des gravelures, des traits peu décents dans un ouvrage d' esprit ou dans la conversation. On trouve dans cet ouvrage certaines crudités qui le déparent.

CRUE. s. f.

CRUE. s. f. Augmentation. Il se dit principalement en parlant Des rivières, des ruisseaux, etc. La crue des eaux. Les grandes crues arrivent ordinairement en telle saison. La crue du Nil. Une grande crue d' eau.

Il se disait particulièrement autrefois de L' augmentation des tailles. La crue de la taille. La crue des tailles. Nouvelle crue sur les tailles.

CRUE

CRUE signifie aussi, Croissance, augmentation de grandeur. Cet arbre a pris toute sa crue. Cet enfant n' a pas pris encore toute sa crue.

CRUE

CRUE dans l' ancienne Pratique et en matière d' inventaire, Le cinquième denier au-dessus de la prisée. Il a eu ces meubles pour la prisée et pour la crue; il les a eus pour la prisée et sans crue. Faire une estimation de meubles à juste prix et sans crue. La crue est abolie.

CRUEL, ELLE. adj.

CRUEL, ELLE. adj. Inhumain, impitoyable, qui aime le sang, qui prend plaisir à faire souffrir ou à voir souffrir. Homme cruel. Cruel tyran. Ces peuples-là sont sauvages et cruels. Être né cruel. Avoir l' âme cruelle, l' humeur cruelle. Un maître cruel. On le dit également en parlant De quelques animaux. Le tigre est une bête cruelle.

Ses plus cruels ennemis, Ses ennemis les plus acharnés et les plus dangereux. Ce sont mes plus cruels ennemis.

Fig., Destin, sort cruel, fortune cruelle, se dit en parlant Des grandes afflictions, des grands revers que fait éprouver la fortune.

CRUEL

CRUEL signifie aussi, Qui dénote la cruauté, où il y a de la cruauté. Action cruelle. Ordre cruel. Haine cruelle. Une politique cruelle. Une cruelle joie.

Guerre cruelle, Guerre acharnée, très-sanglante.

CRUEL

CRUEL se dit quelquefois, par exagération, pour Sévère, inflexible, exigeant. Un père cruel. Un tuteur cruel.

Il se dit, en un sens particulier, D' une femme qui n' écoute point ses amants ou qui les rebute. Elle fut longtemps cruelle. Beauté cruelle. Cette femme passe pour n' être pas cruelle. Cette dernière phrase est du langage familier.

Il s' emploie souvent comme substantif, en parlant Des personnes. Ils veulent me séparer de vous, les cruels! La cruelle est sourde à nos plaintes. Cruel, vous m' abandonnez!

Fam., Ne pas trouver de cruelles, Être toujours heureux en amour.

Fam., Faire le cruel, Se montrer dédaigneux à l' égard des femmes. Il fait bien le cruel.

CRUEL

CRUEL signifie encore, Fâcheux, douloureux, insupportable. C' est un cruel mal, un cruel supplice, une cruelle mort. Une peine cruelle. Des devoirs cruels à remplir. J' ai fait une perte bien cruelle. Ce fut un cruel moment pour nous. Cela est cruel. Il a fait cette année un cruel hiver. Vous lui avez fait un cruel affront. On lui fit de cruels reproches. Cette séparation fut bien cruelle. C' est une cruelle situation. C' est une chose cruelle que d' être abandonné de ses amis.

Un cruel homme, Un homme ennuyeux, incommode, fâcheux. On dit de même, Une cruelle femme.

CRUELLEMENT. adv.

CRUELLEMENT. adv. Avec cruauté, d' une manière cruelle. Il l' a fait mourir cruellement. Il l' a traité cruellement. Il l' a cruellement battu.

CRÛMENT. adv.

CRÛMENT. adv. D' une manière sèche et dure, sans aucun ménagement, sans prendre la peine d' adoucir ce qu' il y a de fâcheux dans ce qu' on a à dire. Il m' a dit cela si crûment. Il lui est allé dire tout crûment que... Dire crûment de fâcheuses vérités.

CRURAL, ALE. adj.

CRURAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient à la cuisse. Le muscle, le nerf crural. L' artère, la veine crurale. L' arcade crurale.

CRUSTACÉ, ÉE. adj.

CRUSTACÉ, ÉE. adj. T. d' Hist. nat. Il se dit Des animaux qui sont couverts d' une enveloppe dure, mais flexible et divisée par des jointures. Les animaux crustacés. L' écrevisse est crustacée.

Il est aussi substantif, au masculin. L' écrevisse, le homard, les crabes sont des crustacés.

CRUZADE. s. f.

CRUZADE. s. f. Monnaie de Portugal. Les cruzades vieilles, qui sont d' or, valent trois francs trente centimes de France; et les cruzades neuves, qui sont d' argent, valent aujourd' hui un peu moins de trois francs.

CRYPTE. s. f.

CRYPTE. s. f. Lieu souterrain où l' on enterre les morts dans certaines églises.

CRYPTE

CRYPTE en termes d' Anatomie, se dit de Petits corps arrondis ou lenticulaires, creux, situés dans l' épaisseur de la peau ou des membranes muqueuses, et destinés à sécréter des liquides de diverse nature, qui s' échappent de leur cavité par une ouverture étroite. Dans ce sens, il est plus ordinairement masculin. Cryptes sébacés. Cryptes cutanés. Cryptes agglomérés. On les nomme aussi Follicules.

CRYPTOGAME. adj. des deux genres

CRYPTOGAME. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes qui ont les organes sexuels peu apparents ou cachés, telles que les mousses, les fougères, les lichens, etc. Plantes cryptogames.

Il s' emploie aussi très-souvent comme substantif féminin. Une cryptogame. La famille des cryptogames.

CRYPTOGAMIE. s. f.

CRYPTOGAMIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, qui renferme les plantes agames et cryptogames: c' est la vingt-quatrième et dernière.

CRYPTOGRAPHIE. s. f.

CRYPTOGRAPHIE. s. f. Voyez STÉGANOGRAPHIE.

CRYSTAL et dérivés.

CRYSTAL et dérivés. Voyez CRISTAL, ETC.

C-SOL-UT

C-SOL-UT Ancien terme de Musique, par lequel on désignait le ton d' ut. Le ton de c-sol-ut. La clef de c-sol-ut. Cet air est en c-sol-ut.

CUBAGE. s.m. ou CUBATURE. s. f.

CUBAGE. s.m. ou CUBATURE. s. f. Action de cuber, méthode pour cuber. Le premier de ces deux mots s' emploie surtout dans les Arts. Le cubage ou toisé des bois de construction.

Il se dit aussi de La quantité d' unités cubiques que renferme un volume donné. Déterminer le cubage d' une pièce de bois.

CUBE. s. m.

CUBE. s. m. T. de Géom. Corps solide qui a six faces carrées égales. Les dés dont on se sert au jeu de trictrac ont la forme de cubes.

Pied cube, mètre cube, etc., Mesure convenue qui équivaut au volume d' un cube dont les côtés auraient en longueur un pied, un mètre, etc. Ce bloc a tant de pieds cubes. Mille pieds cubes d' eau, d' air. Dans ces locutions, cube est adjectif.

CUBE

CUBE en Arithmétique, signifie, Le produit du carré d' un nombre multiplié par ce nombre. Le cube de 2 est 8. Élever un nombre au cube. On dit quelquefois adjectivement, La racine cube d' un nombre. Voyez CUBIQUE.

CUBER. v. a.

CUBER. v. a. T. de Géom. Évaluer le nombre d' unités cubiques que renferme un volume donné. Cuber un solide. Cuber des bois de construction.

En Arithm., Cuber un nombre, L' élever au cube.

CUBIQUE. adj. des deux genres

CUBIQUE. adj. des deux genres T. de Géom. Qui appartient au cube. De figure cubique.

En Arithm., La racine cubique d' un nombre, Le nombre, entier, ou fractionnaire, qui, élevé au cube, donne le nombre proposé. Extraire la racine cubique d' un nombre. La racine cubique de 8 est 2.

CUBITAL, ALE. adj.

CUBITAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient au coude. Muscle cubital. Nerf cubital. Artère cubitale.

CUBITUS. s. m.

CUBITUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Anat., emprunté du latin. Le plus gros des deux os de l' avant-bras, dont l' extrémité supérieure forme le coude.

CUCUBALE. s. m.

CUCUBALE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes qui croissent dans les champs, et dont les fleurs ont un calice renflé.

CUCURBITACÉE. adj. f.

CUCURBITACÉE. adj. f. T. de Botan. Il se dit De plantes herbacées dont plusieurs espèces produisent de très-gros fruits, tels que la courge, le melon, le potiron, la calebasse, etc.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. La famille des cucurbitacées.

CUCURBITE. s. f.

CUCURBITE. s. f. Partie inférieure de l' alambic, vaisseau d' étain, de cuivre ou de verre, dans lequel on met les substances que l' on veut distiller, et au-dessus duquel on adapte le chapiteau.

CUEILLETTE. s. f.

CUEILLETTE. s. f. (On prononce Keuillette.) Récolte des fruits que donnent certains arbres. La cueillette des olives, des pommes, des poires, des amandes, etc. Quand il aura fait sa cueillette. La cueillette est bonne cette année.

Il signifie aussi, L' amas de deniers que l' on fait pour les pauvres ou pour quelque oeuvre pieuse ou publique. Faire une cueillette pour les pauvres. On fit une cueillette pour rebâtir le presbytère. La cueillette a été grande, a été bonne, a été petite. Dans ce sens, il est vieux: on dit maintenant, Collecte.

Dans la Marine marchande, Charger un navire à la cueillette, en cueillette, Le charger de marchandises appartenant à différents chargeurs.

CUEILLIR. v. a.

CUEILLIR. v. a. (On prononce Keuillir.) [Je cueille. Je cueillais. Je cueillis. Je cueillerai. Je cueillerais. Que je cueille. Que je cueillisse. Cueillant.] Détacher des fruits, des fleurs, des légumes de leurs branches ou de leurs tiges. Cueillir des fruits, des fleurs. Cueillir des légumes. Cueillir des poires, des pommes, des roses, etc. Des fruits prêts à cueillir, cueillis à la main, nouvellement cueillis.

Cueillir un bouquet, Cueillir des fleurs pour en former un bouquet.

Fig., Cueillir des palmes, cueillir des lauriers, Remporter des victoires.

Fig., Cueillir un baiser, Prendre, donner un baiser à une femme. Il cueillit un baiser sur ses lèvres.

CUEILLI, IE. participe

CUEILLI, IE. participe

CUEILLOIR. s. m.

CUEILLOIR. s. m. (On prononce Keuilloir.) Panier dans lequel on met les fruits que l' on cueille.

CUILLER. s. f.

CUILLER. s. f. (On prononce et quelques-uns écrivent, Cuillère.) Ustensile de table dont on se sert ordinairement pour manger le potage et d' autres aliments liquides ou de peu de consistance. Cuiller d' étain, d' argent, de vermeil. Une cuiller et une fourchette. Une douzaine de cuillers. Cuiller à soupe. Petite cuiller. Cuiller à café.

Cuiller à potage, Cuiller pour servir le potage. On dit dans un sens analogue, Cuiller à ragoût, etc.

Biscuit à la cuiller, Biscuit long et mince, fort léger.

CUILLER

CUILLER est aussi Un ustensile de cuisine servant à dresser le potage, et à divers autres usages. Cuiller de bois. Cuiller à pot.

Il se dit également Des ustensiles en forme de cuillers dont les artisans se servent pour les usages particuliers de leur art. Faire fondre du plomb, de la poix-résine dans une cuiller de fer. Cuiller à brai.

En Botan., Pétales en cuiller, feuilles en cuiller, etc., Pétales, feuilles, etc., qui ont la forme d' une cuiller.

CUILLERÉE. s. f.

CUILLERÉE. s. f. Ce que contient une cuiller. Une cuillerée de potage. Une cuillerée de bouillon. Une cuillerée de sirop.

CUILLERON. s. m.

CUILLERON. s. m. La partie creuse d' une cuiller.

CUIR. s. m.

CUIR. s. m. La peau épaisse de certains animaux. Il a le cuir dur et rude. L' âne et le mulet ont le cuir extrêmement épais et dur. Cuir uni. Cuir tendu.

Il se dit plus ordinairement de La peau des animaux, quand elle est séparée de la chair et corroyée. Cuir de vache. Cuir cru. Cuir corroyé. Préparer, apprêter, passer, tanner des cuirs. Cuir du Levant. Cuir d' Angleterre. Cuir de Hongrie. Cuir de Russie ou de roussi.

Prov. et fig., Faire du cuir d' autrui large courroie, Être libéral du bien d' autrui.

Cuir bouilli, Cuir cuit et préparé pour en faire quelque ustensile. Bouteille de cuir bouilli. Seau de cuir bouilli. Tabatière de cuir bouilli.

Cuir à rasoir, Bande de cuir préparée pour donner le fil aux rasoirs.

Cuir de laine, Étoffe de laine, croisée et très-forte.

CUIR

CUIR se dit quelquefois de La peau de l' homme. Des sérosités qui s' amassent entre cuir et chair. Le cuir chevelu.

Prov., Pester entre cuir et chair, Être mécontent sans oser le dire. On dit de même: Jurer entre cuir et chair. Enrager entre cuir et chair.

CUIR. s. m.

CUIR. s. m. Il se dit, populairement, d' Un vice de langage qui consiste à mettre, à la fin des mots, des t pour des s, ou bien à faire usage de ces mêmes lettres sans nécessité, pour lier les mots entre eux. Faire un cuir, des cuirs.

CUIRASSE. s. f.

CUIRASSE. s. f. Principale partie de l' armure, qui est ordinairement de fer, et qui couvre le corps par devant et par derrière depuis les épaules jusqu' à la ceinture. Bonne cuirasse. Cuirasse légère, pesante. Cuirasse à l' épreuve, à l' épreuve du pistolet, du mousquet. Il eut sa cuirasse percée, faussée d' un coup de pistolet. Le coup ne fit que blanchir sur sa cuirasse, fit une tétine à sa cuirasse. Endosser la cuirasse. Prendre la cuirasse. Être armé d' une cuirasse. Il a toujours la cuirasse sur le dos. Le devant, le derrière de la cuirasse.

Le défaut de la cuirasse, L' intervalle qui est entre la cuirasse et les autres pièces de l' armure qui s' y joignent. Il fut blessé au défaut de la cuirasse. Il trouva le défaut de la cuirasse.

Fig. et fam., Le défaut de la cuirasse, L' endroit faible d' une personne, d' un écrit. Il a trouvé le défaut de la cuirasse.

Fig., Endosser la cuirasse, Prendre le parti des armes. Un tel a quitté la robe pour endosser la cuirasse.

CUIRASSER. v. a.

CUIRASSER. v. a. Revêtir quelqu' un d' une cuirasse. Il faut cuirasser vos cavaliers. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Se cuirasser.

CUIRASSÉ, ÉE. participe

CUIRASSÉ, ÉE. participe Il marchait toujours cuirassé.

Il se dit figurément et familièrement, au sens moral, d' Une personne bien préparée à toute espèce d' attaque, de surprise. Il croyait le surprendre, mais il l' a trouvé bien cuirassé.

Il signifie également, Qui est endurci aux affronts, ou qui n' est plus capable de sentir les remords. C' est un homme cuirassé, dont la conscience est cuirassée.

CUIRASSIER. s. m.

CUIRASSIER. s. m. Cavalier armé d' une cuirasse. On donne plus particulièrement ce nom Aux soldats d' un corps de grosse cavalerie dont la cuirasse et le casque sont de fer. Il avait tant de cuirassiers. Un régiment de cuirassiers. Capitaine de cuirassiers. Un casque de cuirassier.

CUIRE. v. a.

CUIRE. v. a. Préparer les aliments par le moyen du feu, de la chaleur, pour les rendre propres à être mangés. Cuire un gigot. Cuire des côtelettes. On cuisait du pain dans toutes les villes pour les troupes. Ce boulanger cuit beaucoup de pains tous les jours.

Il se dit quelquefois absolument, pour Cuire du pain. Ce boulanger cuit deux fois par jour. Tous les habitants de ce village étaient obligés d' aller cuire au four banal.

Prov. et par menace, Vous viendrez cuire à mon four, Vous aurez quelque jour besoin de moi, et je trouverai l' occasion de me venger.

CUIRE

CUIRE signifie, dans une acception plus étendue, Préparer certaines choses par le moyen du feu ou de la chaleur, pour les rendre propres à l' usage qu' on en veut faire. Cuire de la brique, du plâtre, de la chaux. Un fourneau à cuire de la brique, etc. Cuire du fil, de la soie.

CUIRE

CUIRE se dit aussi De l' action du feu, de la chaleur, sur les choses que l' on cuit. Un trop grand feu brûle les viandes, au lieu de les cuire. La chaleur naturelle de ces eaux est telle, qu' elles cuisent un oeuf en moins de cinq minutes.

Il se dit également en parlant Des fruits que le soleil mûrit. C' est le soleil qui cuit tous les fruits. Le soleil n' est pas assez chaud dans ce pays-là pour bien cuire les melons.

Il se dit encore De la coction des aliments dans l' estomac, de l' élaboration des humeurs, etc. Il y a des aliments que l' estomac a peine à cuire. Quand la chaleur naturelle aura cuit ces humeurs-là. La guimauve est bonne pour cuire le rhume. Ces dernières phrases ne sont plus usitées dans le langage médical.

Il est aussi neutre. Le souper est au feu, il cuit. Il faut que cette viande cuise dans son jus. Mettre cuire, faire cuire un chapon. La tuile, la brique ne saurait cuire dans ce fourneau. Mettre des raisins cuire au four, au soleil.

Ces légumes, ces fèves, ces pois, etc., cuisent bien, ne cuisent pas bien, Ils sont faciles ou difficiles à cuire.

Fig. et fam., Un boute-tout-cuire, Celui qui mange tout, qui dissipe tout. C' est un boute-tout-cuire.

CUIRE, neutre

CUIRE, neutre signifie aussi, Causer une douleur âpre et aiguë, telle qu' est celle que fait éprouver une brûlure ou une écorchure. Je me suis brûlé, je me suis écorché la main, cela me cuit. La main me cuit. Les yeux me cuisent, ils me cuisent comme du feu. La tête me cuit.

Prov., Trop gratter cuit, trop parler nuit.

Fig. et fam., Il vous en cuira quelque jour; il m' en cuit; il pourrait bien vous en cuire; etc., Vous vous en repentirez; je m' en repens; vous pourrez bien vous en repentir; etc.

CUIT, ITE. participe

CUIT, ITE. participe Du vin cuit. Des pommes cuites. De la crème cuite. Des prunes à demi cuites. Statue, vase de terre cuite. Humeurs cuites.

Fig. et fam., Avoir son pain cuit, Avoir sa subsistance assurée, avoir de quoi vivre en repos.

Prov. et fig., Liberté et pain cuit, Les deux plus grands biens sont d' être libre et d' avoir ce qui est nécessaire à la vie.

CUISANT, ANTE. adj.

CUISANT, ANTE. adj. Âpre, piquant, aigu. Un froid cuisant, une douleur cuisante.

Il se dit figurément Des peines d' esprit. Des soucis cuisants. Des remords cuisants.

CUISINE. s. f.

CUISINE. s. f. L' endroit de la maison où l' on apprête et où l' on fait cuire les mets, les aliments. Grande cuisine. Cuisine claire, obscure. Il faut placer, mettre la cuisine en tel endroit. Batterie de cuisine. Servante de cuisine. Chef de cuisine. Garçon de cuisine. Aide de cuisine. On dit dans un sens analogue, La cuisine d' un vaisseau.

Fig. et fam., La cuisine est bien froide, n' est guère échauffée dans cette maison, On y fait mauvaise chère.

Prov. et pop., Du latin de cuisine, De fort mauvais latin.

CUISINE

CUISINE se dit, par extension, Des domestiques, des officiers attachés à la cuisine. Il a mené sa cuisine avec lui. Il a laissé sa cuisine à Paris.

CUISINE

CUISINE se dit figurément de L' ordinaire d' une maison, de la chère qu' on y fait habituellement. C' est un homme qui cherche les bonnes cuisines. Il ne hante que les maisons où il y a bonne cuisine. Maigre cuisine. Pauvre cuisine. Je ne pus longtemps m' accommoder d' une telle cuisine.

Faire la cuisine, Apprêter à manger.

Faire aller, faire rouler la cuisine, Avoir soin de ce qui regarde la dépense ordinaire de la table, donner ordre que la table aille bien. Fonder la cuisine, Pourvoir à ce qui regarde la subsistance, la nourriture. Dans les nouveaux établissements, il faut commencer par fonder la cuisine.

Pop. et fig., Se ruer en cuisine, Manger beaucoup et avidement, ou Faire beaucoup de dépense en bonne chère.

Prov. et fig., Être chargé de cuisine, Être fort gras et avoir un gros ventre.

CUISINE

CUISINE signifie aussi, L' art d' apprêter les mets, les aliments, l' art de faire la cuisine. Il apprend la cuisine. Il sait bien la cuisine. Cuisine bourgeoise. La nouvelle cuisine. La cuisine française. La cuisine anglaise.

CUISINE

CUISINE se disait autrefois d' Une petite boîte longue, à différents compartiments, où l' on mettait divers ingrédients qui servaient pour les ragoûts. À l' époque où les épiceries étaient chères, beaucoup de gens portaient leur cuisine en poche.

CUISINER. v. n.

CUISINER. v. n. Apprêter les mets, les aliments, faire la cuisine. Elle aime à cuisiner. Ce garçon cuisine un peu, cuisine assez bien. Il est familier.

CUISINIER, IÈRE. s.

CUISINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait la cuisine, qui apprête à manger. Cette femme est très-bonne cuisinière. Vous êtes un bon cuisinier, un mauvais cuisinier.

Il se dit plus ordinairement de Celui, de celle que l' on prend à gages dans une maison, pour y faire la cuisine. Il a un habile cuisinier. C' est un homme qui doit toute sa réputation à son cuisinier. Il n' a qu' une cuisinière.

CUISINIÈRE

CUISINIÈRE se dit aussi d' Un ustensile de fer-blanc qui sert à faire rôtir la viande. Acheter une cuisinière.

CUISSARD. s. m.

CUISSARD. s. m. La partie de l' armure qui couvrait les cuisses. Les cuissards n' ont commencé d' être en usage que vers 1300.

CUISSE. s. f.

CUISSE. s. f. Partie du corps de l' homme ou d' un animal depuis la hanche jusqu' au jarret. La cuisse d' un homme. La cuisse d' un cheval, d' un boeuf, d' un cerf. Cet homme a la cuisse cassée. L' os de la cuisse. Une cuisse de chapon, de perdrix.

Cuisse de noix, Quartier de noix.

Cuisse-madame, Sorte de poire allongée, dont la peau est jaune et rouge.

CUISSON. s. f.

CUISSON. s. f. Action de cuire ou de faire cuire; ou Le résultat de cette action. Il a eu tant pour la cuisson des viandes, tant pour la cuisson de chaque pain. Il manque à ce pain un peu de cuisson. Hâter la cuisson. Degré de cuisson.

Pain de cuisson, Le pain de ménage que l' on fait chez soi.

CUISSON

CUISSON signifie aussi, La douleur que l' on sent d' un mal qui cuit. Je sens une horrible cuisson dans ma plaie.

CUISSOT. s. m.

CUISSOT. s. m. Cuisse de cerf, de chevreuil, de sanglier, etc. Il ne se dit qu' en parlant De venaison.

CUISTRE. s. m.

CUISTRE. s. m. Nom que l' on donnait autrefois par injure aux valets de collége, Un cuistre de collége. Ce n' est qu' un cuistre.

Il se dit encore aujourd' hui d' Un homme pédant et grossier. C' est un cuistre, un cuistre fieffé.

CUITE. s. f.

CUITE. s. f. Action de cuire, de faire cuire de la porcelaine, de la faïence, des tuiles, des briques, de la chaux, et d' autres choses semblables. La première cuite, la seconde cuite, etc.

Il se dit aussi de La réunion des objets que l' on cuit ensemble, qui composent la fournée. Toute la cuite est perdue, a été manquée.

Il se dit également, dans les Raffineries, de L' action de cuire le sucre, et de La quantité de sucre que l' on cuit en une fois. Maître de cuite.

CUIVRE. s. m.

CUIVRE. s. m. Métal rougeâtre quand il est pur. On l' appelle aussi Cuivre rouge. Plaque de cuivre. Fontaine, cuvette, chandelier, chenets de cuivre. Monnaie de cuivre. Graver sur une planche de cuivre, sur cuivre.

Cuivre jaune, ou Laiton, Alliage de cuivre et de zinc.

Cuivre blanc, Alliage de cuivre, d' arsenic et de zinc.

Cuivre noir, Celui qui n' a pas encore été parfaitement purifié.

Cuivre de rosette, Celui qui a été entièrement purifié des autres métaux avec lesquels il était joint.

Cuivre vierge, Celui qui sort de la mine, qui n' a point été fondu.

CUIVRÉ, ÉE. adj.

CUIVRÉ, ÉE. adj. Qui a la couleur du cuivre. Teint cuivré. Couleur cuivrée.

CUL. s. m.

CUL. s. m. (On ne prononce point l' L, et quelques-uns la suppriment dans l' écriture. ) Le derrière, cette partie de l' homme qui comprend les fesses et le fondement. Il tomba sur son cul, sur le cul. Il était assis sur son cul comme un singe. La tête en bas, le cul en haut. Renverser un homme cul par-dessus tête. Être à cul nu. S' asseoir à cul nu. Il lui a donné des coups de pied au cul, dans le cul, du pied au cul. Il est très-familier et souvent bas.

Avoir le cul sur la selle, Être à cheval. Ce général est infatigable, il a toujours le cul sur la selle. Les ennemis s' étant avancés, on tint conseil le cul sur la selle.

Fam., La tête a emporté le cul, se dit en parlant D' une personne qui est tombée la tête en bas, le cul en haut.

Prov. et fig., Donner du pied au cul à un valet, Le chasser de son service.

Prov. et fig., Y aller de cul et de tête comme une corneille qui abat des noix, ou simplement, Y aller de cul et de tête, S' employer avec ardeur et sans précaution pour faire réussir quelque chose.

Prov., fig. et pop., Prendre son cul pour ses chausses, Se méprendre grossièrement.

Fig. et pop., Tenir quelqu' un au cul et aux chausses, Le serrer de si près, qu' il ne peut échapper, qu' il ne peut s' empêcher de faire ce qu' on veut. Il signifie aussi, S' occuper de quelqu' un pour examiner et censurer sa conduite, son caractère. On le tenait au cul et aux chausses dans cette société, quand il arriva.

Prov. et pop., Montrer le cul, se dit, par exagération, D' un homme dont les habits ne valent rien et sont tout déchirés. Cet homme montre le cul, on lui voit le cul. On le dit aussi, figurément et bassement, D' un homme qui témoigne de la faiblesse lorsqu' on attendait beaucoup de son courage, de sa fermeté. Nous pensions qu' il ferait paraître du courage, il a montré le cul.

Prov. et fig., Se trouver, être, demeurer entre deux selles le cul à terre, se dit Lorsque, de deux choses auxquelles on prétendait, on n' en obtient aucune, ou Lorsque, ayant deux moyens de réussir dans une affaire, on ne réussit par aucun des deux.

Fig. et fam., Arrêter quelqu' un sur cul, L' arrêter tout court. Leur cavalerie venait au galop, mais l' infanterie placée dans un fossé l' arrêta sur cul. Cet argument l' arrêta sur cul.

Fig. et bass., Mettre une personne à cul, La mettre dans l' impossibilité de reculer davantage, d' éluder plus longtemps.

Fig. et bass., Être à cul, Ne savoir plus que devenir, n' avoir plus de ressources.

Fig. et fam., Cul de plomb, se dit d' Un homme laborieux et sédentaire. C' est un cul de plomb et une tête de fer.

Fig. et fam., Cul-de-jatte, se dit d' Une personne estropiée qui ne peut faire usage ni de ses jambes ni de ses cuisses pour marcher. Il est cul-de-jatte. C' est un cul-de-jatte.

Jouer à cul levé, Jouer les uns après les autres, en prenant la place de celui qui perd.

CUL

CUL se dit aussi en parlant De quelques animaux. Le cul d' un singe. Ces ortolans, ces cailles ont le cul bien gras.

Fig. et fam., Faire le cul de poule, Faire une espèce de moue, en avançant et pressant les lèvres.

En Hist. nat., Paille-en-cul, Oiseau de mer dont la queue a deux longues plumes étroites. On le nomme aussi Paille-en-queue et Oiseau des tropiques.

Cul-blanc. Nom vulgaire de la bécassine.

CUL

CUL signifie aussi, L' anus, par où sortent les excréments. Le cul d' un homme, d' un cheval, d' une vache, d' une poule, etc.

Prov. et bass., On lui boucherait le cul d' un grain de millet, se dit D' une personne qui a grand' peur.

Prov. et bass., Baiser le cul à quelqu' un, Lui témoigner une soumission servile et lâche.

Prov., fig. et bass., Péter plus haut que le cul, Entreprendre des choses au-dessus de ses forces; Prendre des airs au-dessus de son état. Il ne faut pas péter plus haut que le cul.

CUL

CUL désigne, par analogie, La partie inférieure, le fond de certaines choses. Le cul d' un verre, d' une bouteille, d' une lampe, d' un baril, d' un tonneau, d' un pot, d' un tambour, d' un chaudron, d' une poêle, d' un panier, d' une hotte, d' un chapeau, etc.

Mettre un tonneau sur cul, Le lever sur son fond; ou, figurément et familièrement, Le vider.

En termes de Marine, Ce bâtiment est sur cul, Son arrière est trop enfoncé dans l' eau.

En termes d' Art vétérinaire, L' oeil de ce cheval est cul de verre, Le cristallin de son oeil a une opacité qui annonce une cataracte.

Cul-de-sac, Petite rue qui n' a point d' issue. On dit aussi, Impasse.

Fig. et fam., Cul-de-sac, se dit d' Une place qui ne conduit point à une meilleure, qui ne présente aucun moyen d' avancement. Il a eu grand tort d' accepter cette place, c' est un cul-de-sac.

Cul d' artichaut, La partie charnue d' un artichaut, qui en fait le fond.

En Archit., Cul-de-lampe, Certain ornement de lambris ou de voûte, qui est fait comme le dessous d' une lampe d' église. Il se dit aussi de Certains cabinets saillants en dehors d' une maison, et dont la partie inférieure a cette forme. Cul-de-four, Voûte sphérique.

En Impr., Cul-de-lampe, Ornement, aujourd' hui peu employé, qui se termine ordinairement en pointe, et qui servait principalement à remplir le blanc de la page où finissait un livre, un chapitre, etc. Édition ornée de vignettes, fleurons et culs-de-lampe.

Cul de basse-fosse, Cachot souterrain creusé dans la basse-fosse même. On le mit dans un cul de basse-fosse.

CUL

CUL désigne également, Le derrière d' une charrette. Mettez cela au cul de la charrette. Il fut lié au cul d' une charrette, et fouetté par les carrefours.

Mettre une charrette à cul, La mettre les limons en haut.

CULASSE. s. f.

CULASSE. s. f. La partie de derrière d' un canon. Canon renforcé sur la culasse. Le canon creva par la culasse.

Il se dit aussi Des fusils, des mousquets et des pistolets. Démonter la culasse d' un fusil.

CULBUTE. s. f.

CULBUTE. s. f. Certain saut qu' on fait en mettant la tête en bas et les jambes en haut, pour retomber de l' autre côté. Faire la culbute.

Il se prend quelquefois pour Chute. En descendant les degrés, il a fait une horrible culbute.

Fig. et fam., Faire la culbute, Tomber tout à coup dans la pauvreté, dans la disgrâce, après avoir joui d' une grande fortune, d' un grand crédit.

Prov. et fig., Au bout du fossé la culbute, se dit Lorsque, se conduisant avec étourderie ou avec audace, on veut faire entendre que, s' il en résulte pour soi des suites fâcheuses, on ne se plaindra point, on les verra d' un oeil indifférent.

CULBUTER. v. a.

CULBUTER. v. a. Renverser cul par-dessus tête; ou simplement, Renverser, faire tomber. Il l' a poussé rudement, et l' a culbuté. Il le culbuta de haut en bas des degrés, du haut d' une montagne. La cavalerie prit les ennemis en flanc, et les culbuta. Il courait comme un furieux, en culbutant tout ce qui s' opposait à son passage.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Ruiner quelqu' un, détruire sa fortune, etc. Cette compagnie a culbuté toutes les compagnies rivales.

CULBUTER

CULBUTER est quelquefois neutre, et signifie, Tomber en faisant la culbute. Il fit un faux pas, et culbuta du haut en bas de l' escalier.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Se ruiner, perdre sa fortune. Ce banquier a culbuté.

CULBUTÉ, ÉE. participe

CULBUTÉ, ÉE. participe

CULBUTIS. s. m.

CULBUTIS. s. m. Amas confus de choses culbutées. Il est familier.

CULÉE. s. f.

CULÉE. s. f. T. d' Archit. Grosse masse de pierre qui soutient la voûte des dernières arches d' un pont, et toute leur poussée.

CULER. v. n.

CULER. v. n. T. de Marine. Aller en arrière, ou reculer. Mettre ou brasser les voiles à culer.

CULIER. adj. m.

CULIER. adj. m. Il n' est usité que dans cette locution, Boyau culier, Le gros boyau qui se termine à l' anus. On dit plus ordinairement, Le rectum.

CULIÈRE. s. f.

CULIÈRE. s. f. Sangle de cuir qu' on attache au derrière du cheval pour empêcher le harnais de couler en avant.

CULIÈRE

CULIÈRE en termes d' Architecture, Pierre plate creusée pour recevoir les eaux d' un tuyau de descente, et les conduire dans le ruisseau.

CULINAIRE. adj. des deux genres

CULINAIRE. adj. des deux genres Qui a rapport à la cuisine. L' art culinaire. Préparation culinaire. Il ne s' emploie guère que par plaisanterie.

CULMINANT. adj. m.

CULMINANT. adj. m. T. d' Astron. Il ne s' emploie que dans cette locution, Point culminant, Le point du ciel où se trouve un astre quand il atteint sa plus grande hauteur au-dessus de l' horizon.

Point culminant, se dit aussi quelquefois, surtout dans les Sciences physiques, de La partie la plus élevée de certaines choses. Le point culminant d' une chaîne de montagnes.

CULMINATION. s. f.

CULMINATION. s. f. T. d' Astron. Moment du passage d' un astre par le méridien.

CULMINER. v. n.

CULMINER. v. n. T. d' Astron. Il se dit D' un astre lorsqu' il passe au méridien.

CULOT. s. m.

CULOT. s. m. L' oiseau le dernier éclos d' une couvée.

Il désigne également, Le dernier né des autres animaux, et, familièrement, Le dernier né d' une famille.

Fig. et fam., Le culot d' une compagnie, Le dernier reçu dans une compagnie.

CULOT

CULOT signifie aussi, La partie métallique qui reste au fond d' un creuset après la fusion, et qui s' est séparée des scories.

Il se dit également d' Un résidu épais et noirâtre qui se forme et s' amasse dans le foyer d' une pipe, lorsqu' elle sert longtemps. Le culot d' une pipe.

CULOT

CULOT se dit encore d' Un petit plateau cylindrique de terre cuite, sur lequel on pose le creuset dans le fourneau, pour le garantir de l' action trop vive du feu.

Il signifie aussi, La partie inférieure d' une lampe d' église.

CULOTTE. s. f.

CULOTTE. s. f. Partie du vêtement des hommes qui couvre depuis la ceinture jusqu' aux genoux. Culotte de drap. Culotte de velours. Culotte de peau. On dit aussi, Une paire de culottes, ou simplement, Des culottes. Porter des culottes.

Fig. et fam., Cette femme porte la culotte, Elle est plus maîtresse dans sa maison que son mari.

Culotte de boeuf, Le derrière du cimier. Culotte de pigeon, La partie de derrière d' un pigeon.

La culotte d' un pistolet, Le morceau de métal rond et creux qu' on attache au bout de la poignée d' un pistolet.

CULOTTER. v. a.

CULOTTER. v. a. Mettre une culotte à quelqu' un. On l' emploie surtout avec le pronom personnel. Il ne peut pas se culotter.

CULOTTÉ, ÉE. participe

CULOTTÉ, ÉE. participe

CULOTTIER. s. m.

CULOTTIER. s. m. Celui qui fait, qui vend des culottes de peau, des gants, des guêtres, etc. Marchand culottier.

CULPABILITÉ. s. f.

CULPABILITÉ. s. f. Etat de celui qui est coupable ou réputé coupable d' un crime, d' un délit. Sa culpabilité est prouvée. Degré de culpabilité.

CULTE. s. m.

CULTE. s. m. L' honneur qu' on rend à Dieu par des actes de religion. Culte divin. Culte religieux. Le culte du vrai Dieu. Le culte public. L' exercice du culte. Les cérémonies du culte. Les différents cultes. La pompe du culte catholique. La simplicité du culte protestant. La liberté des cultes. Interdire, abolir, rétablir un culte. Il ne pratique, il ne suit aucun culte.

Le culte extérieur, Les cérémonies religieuses qui se pratiquent hors des temples, dans les rues ou dans les champs.

Le culte domestique, Les prières, les lectures pieuses, etc., qui se font en commun dans l' intérieur de la famille.

En Théol., Culte de latrie, Le culte d' adoration que l' on rend à Dieu seul. Culte de dulie, Le culte de respect et d' honneur que l' on rend aux saints. Culte d' hyperdulie, Le culte que l' on rend à la sainte Vierge.

CULTE

CULTE se dit aussi en parlant De l' idolâtrie. Le culte des idoles. Le culte des faux dieux. Un culte profane. Le culte de Jupiter, de Minerve, etc. Homère eut longtemps un culte dans la Grèce. Les Chinois rendent à leurs ancêtres une espèce de culte.

Fig. et poétiq., Se vouer au culte des Muses, S' adonner à la poésie, aux lettres.

CULTE

CULTE se prend quelquefois pour Religion. Changer de culte. Renoncer, revenir, retourner au culte de ses pères.

CULTE

CULTE se dit aussi quelquefois d' Une grande admiration, d' une vénération profonde. Modèle de piété filiale, il vouait un culte à sa mère. Elle est pour son amant l' objet d' un véritable culte. Ils rendaient à sa mémoire une sorte de culte. Il rend aux anciens une espèce de culte.

CULTIVABLE. adj. des deux genres

CULTIVABLE. adj. des deux genres Susceptible de culture. C' est un terrain qui n' est pas cultivable.

CULTIVATEUR. s. m.

CULTIVATEUR. s. m. Celui qui cultive la terre, ou qui exploite une terre, un domaine. Ce pays manque de cultivateurs. Il est fils d' un riche cultivateur.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Les peuples cultivateurs.

CULTIVER. v. a.

CULTIVER. v. a. Faire les travaux nécessaires pour rendre la terre plus fertile, et pour améliorer ses productions. Cultiver un champ. Cultiver un jardin, les vignes, les plantes. Cultiver son champ. Cultiver la terre.

Il s' emploie figurément en parlant Des études auxquelles on s' adonne, des arts dans lesquels on cherche à se perfectionner par l' exercice. Cultiver les sciences. Cultiver les lettres. Cultiver les arts. Cultiver des talents agréables.

Il signifie aussi figurément, Former, développer, perfectionner par l' instruction, par l' exercice. Il a cultivé mon enfance. Elle aime le dessin, c' est un goût qu' il faut cultiver. Cultiver son esprit, sa mémoire, sa raison.

CULTIVER

CULTIVER se dit encore figurément en parlant Des relations, des sentiments qui lient les personnes entre elles, et signifie, Conserver, entretenir, augmenter. Cultiver la connaissance, l' amitié, la bienveillance, l' affection de quelqu' un. On dit, dans un sens analogue, Cultiver ses amis, ses connaissances.

C' est un homme qu' il faut cultiver, c' est une connaissance à cultiver, C' est un homme dont il faut ménager, entretenir la bienveillance.

CULTIVÉ, ÉE. participe

CULTIVÉ, ÉE. participe Un terrain bien cultivé. Des terres cultivées. Un esprit cultivé.

CULTURE. s. f.

CULTURE. s. f. Les travaux qu' on emploie pour rendre la terre plus fertile, et pour améliorer ses productions. La culture des champs. La culture des vignes, des plantes, des fleurs. La culture de cette plante exige beaucoup de soin. Travailler, s' adonner à la culture de... Abandonner la culture de... La culture dans tel pays est bonne, excellente, admirable, mauvaise, négligée. Frais de culture.

Grande culture, se disait autrefois de La culture qui se fait avec des chevaux, et se dit aujourd' hui de L' exploitation d' un vaste terrain, à laquelle on emploie de grands capitaux, ordinairement en suivant les procédés jugés les meilleurs par les agronomes. Petite culture, se dit par opposition à l' un et à l' autre sens. Pays de grande culture. Pays de petite culture.

CULTURE

CULTURE se dit, figurément, de L' application qu' on met à perfectionner les sciences, les arts, à développer les facultés de l' esprit. La culture des sciences, des arts. La culture de l' esprit. Un esprit naturel et sans culture.

CUMIN. s. m.

CUMIN. s. m. T. de Botan. Plante ombellifère qui a une odeur très-forte, et dont les graines sont employées quelquefois en médecine pour faciliter la digestion et dissiper les vents.

CUMUL. s. m.

CUMUL. s. m. T. de Jurispr. Action de cumuler une chose avec une autre. Le cumul du possessoire avec le pétitoire n' est pas permis.

Il se dit souvent aujourd' hui en parlant De places, d' emplois, de traitements, etc. Loi sur le cumul.

CUMULATIF, IVE. adj.

CUMULATIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Qui se fait par accumulation. Droit cumulatif.

CUMULATIVEMENT. adv.

CUMULATIVEMENT. adv. Par accumulation.

CUMULER. v. a.

CUMULER. v. a. Assembler, réunir plusieurs choses. Il s' emploie surtout en termes de Palais. Cumuler plusieurs droits pour fortifier une prétention. Cumuler plusieurs genres de preuves. Cumuler le possessoire avec le pétitoire.

Cumuler des places, des emplois, des traitements, etc., ou absolument, Cumuler, Occuper plusieurs places, plusieurs emplois en même temps, jouir de plusieurs traitements à la fois, etc.

CUMULÉ, ÉE. participe

CUMULÉ, ÉE. participe

CUNÉIFORME. adj. des deux genres

CUNÉIFORME. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a la forme d' un coin. Os cunéiforme.

Il se dit, en Botanique, Des parties qui vont en s' élargissant de la base au sommet. Feuilles, pétales cunéiformes.

Il se dit, en termes d' Antiquités, De certaines écritures employées anciennement dans la Perse et dans la Médie.

CUPIDE. adj. des deux genres

CUPIDE. adj. des deux genres Qui a de la cupidité. C' est un homme cupide.

CUPIDITÉ. s. f.

CUPIDITÉ. s. f. Désir immodéré, convoitise. Il exprime particulièrement L' amour du gain, des richesses. Grande cupidité. Cupidité insatiable.

CUPULE. s. f.

CUPULE. s. f. T. de Botan. Sorte de petite coupe, de petit godet qui renferme les organes de la reproduction dans beaucoup de lichens.

Il se dit aussi Du godet qui enveloppe la base du gland de chêne, de la noisette, etc.

CURABLE. adj. des deux genres

CURABLE. adj. des deux genres Qui peut être guéri. Une maladie, un mal curable. Un malade curable.

CURAÇAO. s. m.

CURAÇAO. s. m. Sorte de liqueur qui se fait avec de l' eau-de-vie, de l' écorce d' oranges amères et du sucre, et qui doit son nom à l' île de Curaçao, l' une des Antilles. Un verre de curaçao.

CURAGE. s. m.

CURAGE. s. m. Action de curer, de nettoyer, ou Le résultat de cette action. Le curage d' un puits, d' un canal, d' un ruisseau, d' un port.

CURAGE. s. m.

CURAGE. s. m. T. de Botan. Espèce de renouée dont la saveur est âcre et brûlante, et qui est employée en médecine comme diurétique et détersive. On la nomme aussi Poivre d' eau.

CURATELLE. s. f.

CURATELLE. s. f. T. de Jurispr. Pouvoir et charge de curateur. Il est nommé à la curatelle. On lui donna la curatelle de... Il est encore en curatelle. Il est sous la curatelle d' un tel. Il a pris, il a accepté la curatelle de son neveu, la curatelle de la succession vacante. Il s' est fait décharger de la curatelle. Les biens de la curatelle. Être dispensé de la tutelle et de la curatelle.

CURATEUR. s. m.

CURATEUR. s. m. T. de Jurispr. Celui qui est établi par justice, soit pour veiller aux intérêts d' un mineur émancipé et l' assister dans certains actes, soit pour administrer les biens d' un majeur déclaré incapable de les gouverner lui-même, soit enfin pour régir une succession vacante ou une chose abandonnée. Établir, élire, nommer, créer un curateur. Le curateur d' un mineur, d' un interdit. Curateur à la démence. Il faut lui donner un curateur. Curateur à la succession vacante, aux biens vacants. Curateur aux biens d' un absent, d' un condamné. Curateur spécial, ou Curateur ad hoc. Curateur aux causes.

Curateur au ventre, Celui que le conseil de famille nomme pour veiller aux intérêts de l' enfant dont une femme est enceinte au temps du décès de son mari.

Curateur au mort, curateur du mort, s' est dit autrefois de Celui que le juge nommait d' office pour défendre la cause d' un homme accusé de s' être donné la mort.

Curateur à la mémoire, Celui qui est chargé de poursuivre la réhabilitation d' un condamné. Le curateur à la mémoire est nommé par la cour de cassation.

Fig. et fam., Il faudrait lui donner un curateur, se dit D' un homme qui fait des dépenses excessives, qui administre mal son bien.

CURATIF, IVE. adj.

CURATIF, IVE. adj. Qui concerne, qui a pour but la cure, la guérison d' une maladie. Les remèdes curatifs et les remèdes préservatifs. Moyens curatifs. Indication curative. Méthode curative. Traitement curatif. Employer la méthode curative, les remèdes curatifs.

Il se dit quelquefois substantivement Des remèdes curatifs. Employer les curatifs.

CURATION. s. f.

CURATION. s. f. T. de Médec. Traitement d' une maladie, d' une plaie. Méthode de curation.

CURATRICE. s. f.

CURATRICE. s. f. Celle qui est chargée d' une curatelle. Elle est curatrice de son mari, de ses enfants.

CURCUMA. s. m.

CURCUMA. s. m. T. de Botan. Plante dont la racine, de couleur jaune et d' une odeur de safran, est fort estimée des Indiens, qui la font entrer dans leurs mets et dans certaines pommades. La racine de curcuma n' est guère employée en Europe que pour la teinture. On nomme aussi cette plante Safran d' Inde ou des Indes.

CURE. s. f.

CURE. s. f. Soin, souci. En ce sens, il n' est guère usité que dans quelques phrases familières.

Prov., À beau parler qui n' a cure de bien faire, se dit en parlant D' un homme qui fait de belles promesses sans se soucier de les tenir. On a beau parler à qui n' a cure de bien faire, Il est inutile de donner des conseils à celui qui n' en veut pas profiter. (Dans ces phrases, quelques-uns disent Coeur, au lieu de Cure.)

CURE

CURE signifie aussi, Traitement, guérison de quelque maladie ou blessure. On le dit surtout en parlant Des maux, des affections graves ou chroniques. Belle cure. Grande cure. Cure heureuse, merveilleuse, admirable. Cure palliative. Cure imparfaite. Cure difficile. Il a entrepris cette cure. Il n' a pas réussi, il n' a pas été heureux dans cette cure. Ce chirurgien a fait là une belle cure.

CURE

CURE signifie encore, Fonction ecclésiastique à laquelle est attachée la direction spirituelle d' une paroisse. Cure de village. Donner, conférer une cure. Nommer, présenter à une cure. Desservir une cure. Résigner, permuter une cure. Les cures obligent à résidence. Une cure à portion congrue. Une bonne cure.

Il signifie quelquefois, par extension, La demeure du curé, le presbytère. La cure est trop éloignée de l' église.

CURÉ. s. m.

CURÉ. s. m. Prêtre pourvu d' une cure. Bon curé. Curé de Paris. Curé de village. Curé de tel lieu, de telle paroisse. Le curé et les paroissiens. Le curé et son vicaire. Curé primitif. Curé amovible.

Prov. et fig., C' est gros Jean qui remontre à son curé, se dit Lorsqu' un ignorant veut donner des leçons à un homme qui en sait plus que lui.

CURE-DENT. s. m.

CURE-DENT. s. m. Petit instrument avec lequel on se cure les dents, on se les nettoie. Cure-dent d' or, d' argent. Se faire un cure-dent d' une plume, d' une paille, d' un brin de fenouil. Acheter des cure-dents.

CURÉE. s. f.

CURÉE. s. f. T. de Vénerie. Pâture qu' on donne aux chiens de chasse, en leur faisant manger quelque partie de la bête qu' ils ont prise. Faire curée. Donner la curée aux chiens. Curée de lièvre. Curée de cerf. Sonner la curée. Il se trouva à la curée. Un chien âpre à la curée.

Faire curée, se dit aussi Des chiens, lorsque, sans attendre le veneur, ils mangent la bête qu' ils ont prise. Avant que le veneur fût arrivé, les chiens avaient déjà fait curée du lièvre.

Défendre la curée, Empêcher à coups de fouet ou de gaule que les chiens n' approchent trop tôt de la curée.

Mettre les chiens en curée, Leur donner plus d' ardeur à la chasse, par la curée qu' on leur fait. On dit dans un sens analogue, Les chiens sont en curée.

Mettre en curée, être en curée, se disent aussi, figurément et familièrement, en parlant Des personnes, lorsque le butin ou le profit qu' elles ont fait les anime davantage à quelque entreprise. Ce petit avantage a mis les troupes en curée, elles sont en curée. Le profit qu' il a trouvé d' abord dans cette affaire l' a mis en curée. Ces manières de parler sont peu usitées.

Fig., Être âpre à la curée, Être très-avide de gain, de butin. Il est très-âpre à la curée. Je n' ai jamais connu d' homme plus âpre à la curée.

CURE-MÔLE. s. m.

CURE-MÔLE. s. m. Machine dont on se sert pour curer les ports, et qui est établie sur un ponton.

CURE-OREILLE. s. m.

CURE-OREILLE. s. m. Petit instrument avec lequel on se cure l' oreille, on se la nettoie. Cure-oreille d' or, d' argent, d' ivoire.

CURER. v. a.

CURER. v. a. Nettoyer quelque chose de creux, comme un puits, un fossé, un canal, etc., en ôter les ordures, la terre, etc. Curer un fossé, les fossés. Curer un canal, un port. Curer un étang. Curer un puits. Curer un égout. Curer un privé.

Se curer les dents, se curer l' oreille, Se nettoyer les dents, l' oreille.

Curer la charrue, La nettoyer, ôter la terre qui s' y est attachée.

Curer une vigne en pied, Ôter du cep des vignes tout le bois inutile.

CURÉ, ÉE. participe

CURÉ, ÉE. participe

CUREUR. s. m.

CUREUR. s. m. Celui qui cure, qui nettoie. Il n' est guère usité que dans ces dénominations, Cureur de puits, cureur de retraits.

CURIAL, ALE. adj.

CURIAL, ALE. adj. Il se dit De ce qui concerne une cure. Fonction curiale. Droits curiaux. On dit quelquefois, La maison curiale, pour Le presbytère.

CURIE. s. f.

CURIE. s. f. Subdivision de la tribu chez les Romains. Romulus partagea le peuple romain en trots tribus, et chaque tribu en dix curies.

CURIEUSEMENT. adv.

CURIEUSEMENT. adv. Avec curiosité, soigneusement, exactement. Apprendre curieusement. S' informer, s' enquérir curieusement. Observer curieusement. Rechercher, voir, lire curieusement. Conserver curieusement quelque chose.

CURIEUX, EUSE. adj.

CURIEUX, EUSE. adj. Qui a beaucoup d' envie et de soin d' apprendre, de voir des choses nouvelles, intéressantes, rares, etc. Très-curieux. Extrêmement curieux. Un observateur curieux. Curieux de savoir. Je suis curieux de voir comment il s' en tirera. Être curieux de nouvelles. Il veut tout voir, tout savoir, il est curieux. On dit quelquefois, dans un sens analogue: Des regards curieux. Un désir curieux. Etc.

Il se dit substantivement, dans le même sens, mais seulement au masculin. Je ne suis qu' un amateur, un simple curieux. Ce spectacle attire les curieux. La foule des curieux. Éloigner les curieux.

CURIEUX

CURIEUX se prend quelquefois en mauvaise part, et se dit D' une personne qui cherche indiscrètement à pénétrer les secrets d' autrui. Vous venez écouter à ma porte, vous êtes bien curieux, bien curieuse. Ne soyez pas si curieux que de fouiller dans mes papiers. Les habitants de cette petite ville sont curieux à l' excès.

Il s' emploie aussi dans ce sens comme substantif. Je hais les curieux. Il faut punir cette petite curieuse.

CURIEUX

CURIEUX se dit particulièrement De ceux qui recherchent, qui rassemblent des objets nouveaux, rares, excellents, etc. Il est curieux, elle est curieuse de fleurs, de tulipes. Curieux de peintures, de tableaux, de médailles. Curieux de livres.

Il s' emploie aussi très-souvent, dans cette acception, comme substantif, mais seulement au masculin. Le cabinet d' un curieux. Les curieux recherchent beaucoup cette variété de tulipe.

CURIEUX

CURIEUX se dit également Des choses, et signifie, Rare, nouveau, excellent en son genre, propre à exciter la curiosité. Travail curieux. Le cabinet de cet antiquaire est fort curieux. Un livre curieux. L' aventure est curieuse. Cet ouvrage contient des observations très-curieuses.

Il se dit quelquefois, dans le langage familier, De ce qui est fait pour surprendre. La remarque est curieuse. Cela serait curieux. Voilà qui est curieux. On dit de même, substantivement, Le curieux de l' affaire est que...

CURION. s. m.

CURION. s. m. Prêtre institué par Romulus pour avoir soin des fêtes et des sacrifices particuliers à chaque curie.

CURIOSITÉ. s. f.

CURIOSITÉ. s. f. Passion, désir, empressement de voir, d' apprendre des choses nouvelles, intéressantes, rares, etc. Grande curiosité. Louable curiosité. Curiosité blâmable. Sotte curiosité. Curiosité impertinente, indiscrète. Curiosité défendue. Il eut la curiosité de voyager, la curiosité de voir, d' entendre, etc. Il a peu de curiosité, trop de curiosité. Aller par curiosité en quelque lieu. Satisfaire, contenter sa curiosité. Cela excite ma curiosité. Cela ne fait que redoubler ma curiosité. La curiosité publique n' est pas encore épuisée.

Il signifie particulièrement, Une grande envie, un trop grand empressement de savoir les secrets, les affaires d' autrui. La curiosité le porta à écouter ce qu' ils disaient entre eux. Sa curiosité fut punie.

Il se dit quelquefois Du goût qui porte à rechercher les objets curieux, rares, nouveaux, etc. Objets de curiosité. Donner dans la curiosité. Cette dernière phrase a vieilli.

Il se dit également Des choses rares, nouvelles, curieuses; et, dans ce sens, il ne s' emploie guère qu' au pluriel. Un cabinet plein de curiosités. Magasin de curiosités. Nous ne pûmes voir toutes les curiosités de la foire.

CURSIF, IVE. adj.

CURSIF, IVE. adj. T. de Calligraphie. Il se dit De toute écriture tracée avec quelque rapidité, par opposition à Celle dont les caractères sont faits a main posée. Écriture cursive. Lettres cursives. Caractères cursifs. On dit quelquefois substantivement, La cursive.

CURULE. adj. des deux genres

CURULE. adj. des deux genres Il se dit principalement De la chaise d' ivoire qui était à l' usage de certains magistrats romains. Chaise ou chaire curule. On dit aussi, Magistrats, édiles curules, Magistrats, édiles qui avaient le droit de se servir de la chaise curule.

CURVILIGNE. adj. des deux genres

CURVILIGNE. adj. des deux genres Qui est formé par des lignes courbes. Figure curviligne.

CUSCUTE. s. f.

CUSCUTE. s. f. T. de Botan. Plante parasite à tiges déliées et rougeâtres, qui est dépourvue de feuilles, et qui croit principalement sur le trèfle, la luzerne et le thym. La cuscute se nomme vulgairement Barbe-de-moine.

CUSTODE. s. f.

CUSTODE. s. f. Rideau. Il est vieux pour signifier Des rideaux de lit; et il n' est guère d' usage qu' en parlant Des rideaux ou courtines qu' on met, dans certaines églises, à côté du maître-autel.

Prov. et fig., dans le premier sens, Donner le fouet sous la custode, Châtier, réprimander en secret.

CUSTODE

CUSTODE se prend aussi pour La couverture ou le pavillon qu' on met sur le ciboire où l' on garde les hosties consacrées.

CUSTODI-NOS. s. m.

CUSTODI-NOS. s. m. (On prononce l' S finale.) Confidentiaire qui garde un bénéfice ou un office, pour le rendre à un autre dans un certain temps, ou qui n' en a que le titre, et en laisse les fruits à celui dont il est le prête-nom. Il faisait tenir ses bénéfices par des custodi-nos. Il est le custodi-nos d' un tel. Il est familier.

CUTANÉ, ÉE. adj.

CUTANÉ, ÉE. adj. T. d' Anat. et de Médec. Qui appartient à la peau. Muscle cutané. Nerfs cutanés. Absorption cutanée. La gale est une maladie cutanée.

CUTICULE. s. f.

CUTICULE. s. f. T. d' Anat. Petite peau très-mince, pellicule, épiderme.

CUTTER. s. m.

CUTTER. s. m. T. de Marine, emprunté de l' anglais. (On prononce, et plusieurs écrivent, Cotre.) Petit bâtiment de guerre à un mât, dont la grande voile a beaucoup d' étendue. Les grands cutters portent un mât de hune.

CUVE. s. f.

CUVE. s. f. Grand vaisseau, communément de bois, qui n' a qu' un fond, et dont on se sert ordinairement pour fouler la vendange, ou pour y laisser fermenter le vin nouveau avec la grappe. On le dit aussi de Quelques autres vaisseaux à peu près de même nature, dont on se sert pour faire de la bière, et pour divers autres usages. Cuve de vendange. Relier une cuve. Cuve de brasseur, de teinturier.

Prov., fig. et pop., Déjeuner, dîner à fond de cuve, Déjeuner, dîner amplement.

Fossés a fond de cuve, Fossés d' une forteresse, d' une ville, etc., qui sont revêtus des deux côtés à pied droit.

CUVEAU. s. m.

CUVEAU. s. m. Petite cuve. Un cuveau suffira pour ma vendange.

CUVÉE. s. f.

CUVÉE. s. f. Ce qui se fait de vin à la fois dans une cuve. Grande cuvée. Cuvée de tant de tonneaux. Ces deux tonneaux sont de la même cuvée. C' est de la première, de la seconde cuvée. Il a fait tant de cuvées de vin.

Prov. et fig., En voici d' une autre cuvée, se dit Lorsque, après avoir entendu un conte plaisant, quelqu' un en commence un autre.

CUVELAGE. s. m.

CUVELAGE. s. m. Opération par laquelle on revêt de planches ou de solives l' intérieur des puits qui descendent dans les mines, pour empêcher l' éboulement des terres et des roches. Faites en sorte que le cuvelage soit solide.

CUVELER. v. a.

CUVELER. v. a. Faire un cuvelage. Cuveler le puits d' une mine.

CUVELÉ, ÉE. participe

CUVELÉ, ÉE. participe

CUVER. v. n.

CUVER. v. n. Demeurer dans la cuve. Il ne se dit que Du vin nouveau qu' on y laisse avec la grappe durant quelques jours, pour qu' il se fasse, pour qu' il fermente. C' est du vin qui n' a point cuvé. Il n' a pas assez cuvé. Il faut le laisser cuver davantage.

Fig. et fam., Cuver son vin, Dormir, reposer après avoir bu avec excès; ce qui dissipe ordinairement l' ivresse. Il cuve son vin. Dans cette phrase, Cuver est actif.

Cuver son vin, signifie aussi, dans une acception plus figurée, Se donner le temps de s' apaiser, de revenir à la raison. Il faut lui laisser cuver son vin.

CUVÉ, ÉE. participe

CUVÉ, ÉE. participe Le vin trop cuvé sent la rafle.

CUVETTE. s. f.

CUVETTE. s. f. Vase dont on se sert pour se laver les mains ou pour d' autres usages. Cuvette de cuivre, d' argent. Cuvette de porcelaine, de faïence.

Il se dit, en Architecture, d' Un vaisseau ou espèce d' entonnoir de plomb disposé pour recevoir les eaux d' un tuyau de descente, ou les eaux d' une source, d' un aqueduc.

La cuvette d' un baromètre, L' espèce de petit vase qui est à la partie inférieure du tube d' un baromètre.

CUVIER. s. m.

CUVIER. s. m. Cuve où l' on fait la lessive. Grand cuvier. Mettre le linge dans le cuvier.

CYATHE. s. m.

CYATHE. s. m. T. d' Antiq. Petit gobelet qui servait à verser l' eau et le vin dans les coupes ou tasses.

Il se dit aussi d' Une mesure de capacité qui équivaut à peu près à la moitié d' un décilitre.

CYCLAMEN. s. m.

CYCLAMEN. s. m. T. de Botan. Genre de plantes dont l' espèce commune a des racines âcres et fortement purgatives, que les cochons recherchent avidement; d' où lui est venu le nom vulgaire de Pain-de-pourceau.

CYCLE. s. m.

CYCLE. s. m. Cercle, période. Le cycle solaire est de vingt-huit années. Le cycle lunaire est de dix-neuf uns. Le cycle de l' indiction est de quinze ans.

Cycle épique. Voyez l' article suivant.

CYCLIQUE. adj. des deux genres

CYCLIQUE. adj. des deux genres T. d' Antiquité grecque. Il se dit Des anciens poëtes grecs qui ont raconté, dans une série de petits poëmes, appelée Cycle ou Cercle épique, l' histoire des temps fabuleux et celle de la guerre de Troie. Les poëtes cycliques.

Il se dit, par extension, Des poëtes qui composent de petits ouvrages, tels que les chansons. Ce sens est peu usité.

Il se dit aussi Des poésies mêmes. Poëmes, poésies cycliques.

CYCLOÏDE. s. f.

CYCLOÏDE. s. f. T. de Géom. Ligne courbe que décrit un point de la circonférence d' un cercle qui marche en roulant sur un plan. La cycloïde a de très-belles propriétés.

CYCLOPE. s. m.

CYCLOPE. s. m. T. de Mythologie. Nom de certains géants monstrueux, qui n' avaient qu' un oeil, de forme ronde, au milieu du front, et qui étaient les forgerons de Vulcain. L' antre des cyclopes.

CYCLOPÉEN, ENNE. adj.

CYCLOPÉEN, ENNE. adj. T. d' Antiq. Il se dit De monuments très-anciens dont la construction était fort solide, et dont on voit encore les ruines en Italie et dans la Grèce. Ce savant a fait des recherches sur les monuments cyclopéens. Constructions cyclopéennes.